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GILLES FAUCONNIER ESPACES MENTAUX ASPECTS DE LA CONSTRUCTION DU SENS ‘DANS.LES LANGUES NATURELLES LES EDITIONS DE MINUIT © 190 Uae emai oe 9 Rta le Sern oe eee tee cng sane paren Sa vs Ga Cole pa ISBN 2707306549 Oa gee a kea fe ER 1 3 B last gt z 8 a & fa puis la molt ob fal Gf md. (Mark Twain, « Huckleberry Fian », (chap. 8) es questions estes ich ont &, pour une Hone part, pré- series ct dcudes depuis toi ou ate ans dass le cadce de Eines & PEcle des heuer Eades em sciences scissor erie dAnvers Funiverte de Pars VIII, et Feniverke do Clifemic a Sen Disgo. Mes temercements vont 3 108 cou su, ny parent, mont ide pat Tes crtigus, leurs ea flo: of urs cinevations, et tout partarement &M. Bore, Lo"Be'RyckeTasmowels, Mc Dominic, M. Jante, P. Coches, : GSopmens J Dinsmore, F. Résinady MLE, Shenk Izod, Ch, Travia, W. Ven ‘Crtainsegpocis materiel et tllectuls de ce tarail ont &é potbles graces 3 Vappu de Ta Maison des scenees de Thome, ESTES, cu minitre de relations exteeures, de U.C.S.D., de Voniversié de Paris VIIL, Je leu en sus eoarisan. Longiemps discréditées ou oubliées, philosophiquement vilipendées, et scientifiquement Isissées) pour compte parce apvinacssles 1 Texpimentaton, es constructions ment fvicent um nouvel int gee 3 des née conver {gents en biologie du systtme nerveux, en psychologic copni- five, et dans les sciences du langage '. Une image bin ance de ce langage, inserts méphorgue ‘ment dans la fagon méme d’en parle, et rellxée souvent les théoties Tes plus formelles et sophistiquéss, est la sui- wane : une matchandise exportable, ls « ides ole «Sens >, Je ¢ contenu », est mise en forme (cf. mettre en bofte) et por- tée, transmise, dans les mots, les phrases ct les disconrs qui la Contennet Les mots, devs wagons, les phages dexemes empruntent les chemins tortiewx du discours pour tet tre requs et pereus. Leur conten. peut , Eval, accepté ou rejeré et méme digéré. ts avant de les envoyer et plus Je est Bien fel, mieur i pase. A condition on ne le wide pas, de son sens. ‘A cette vision ferroviste?, en substituerai une antre tout au Tong de cette Erde + celle d'une construction mentale pet- manente, relativement abstrate, despaces, éléments, de 1bles et de relations & l'intéticur de ces espaces, de cosrespon- dances entre eux et de stratéges pout les construire & parti indices tant6t grammaticaux et tant6t pragmatiques. Parler, TijDest Minne psc», J.P. Ciagea dit + + Venfpae it nF al ri, in: Sets tc ‘ona de alos da tx caf: 9 HB a 2 hay a ie fee ftdyt, ty te SA Wat Fea set 10 [ESPACES MENTAUX voix basse ou & voix haute, « dans sa téte », om « en public », oralement, par le geste, ou par I’écriture, c'est s'en- ager dans ce type de construction. 1. Communiquer, c’est pat- Sr Apres ngliques er pesmagis Seble Si Vgpe ‘mémes constructions dspace (oo ‘tout a parole, on le sit, n'im- ‘Par rapport a cet objectif, le sujet de V'érude est souvent simple ef inolfensf. Les exemples, da type « Dans oe film, Orson Welles croit quil est un hétos », « Si Napoléon avait Gié Te fils d’Alexandse, on n’aurait jamais entende parler de Iai », « Luc prétend que ces jumesux sont en fait une seule & méme,peranne >, not rien de smpfant «iy & i, ‘comme dans beaucoup de travaux sur les « sciences Thomme », le parti pris de regarder en grand détail des comportements frés courants, eu méme titre que la contrac- fon des muscles, Ie face-iface social quotidien, ou Tes jeux du nourrisson. : (Cela présente wa inconvénient: le lecteur n'spprendta sien quill ne sache déja, étant (par hasard) Iuimeme biologique ment et socialement le manipalateur par excellence, Te. vis ‘meatales que Pon vefforce ler, “fa muleiplication et Ja ison des cas de figure. a faut done soubaiter quiune fois montrées da doigt ces ai i t ' 5 OUvERTURE, te ‘constructions paraissent évidentes,.Si elles : ttuoop dey ts bn mend de ne Els okey tuel — organisation de la pensée et de Paction —, alors il i oot est peuttte utile parfois, et en dépit de leur simpli, den spot cones aan de #ever ar is dines dane lion plus ardue, qui, stint en fat se a, eee be peo Sone poopius acrobats fname som de rendre ‘manitre classique d'essayer compte de la cité de sens d'une forme linguistique donnée consiste & lui cassocier_systématiquement, 2 un niveau plus abstraif, ‘un covenble de reprentations (foams lo es, etc.*) le format A leurs propriétés grammaticales ; ces structures, plus sim piles, donnent des indications sur la construction d'espaces cotrespondante dans tel ou tel contexte. Ilse trouve que cette construction est souvent rons-déter- sinde-pat-les indices grammaticaux : 3 des principes de cons- 1¢ superficiellement, ou d’un point de vue logic ‘ormel, ia aecten 2 Seno bee tun peu la théotie linguistique sous ses formes habituelles et 2 ESPACES MENTAUX {sce sou un jou dient le pobie fondamentl de ya aussi un malentendu que j'simerais écarter avant spline dente cot expest Fespaces mentaux 1 cay i Tentend ls lose 5a Se cere ame mia oe Spee ee er cere Dis pee ace cece ee eee ! | | : | i nta ‘pourrait en dire aufant ‘phore ou des maximes’conversationnelles’. “Elin, une derniére tentative de clarfestion préliminaire : le terme « construction mentale » ne pent pas étte pris ittéra- Jement : les espaces dont il est question ne se dessinent pas dans notte cerveau ; Ia teminologie employée (espaces, sents, cortespondances) n'est elleméme, comme dans toute science, qu'une fagon de parler ; cela n'empéche pas de pré sumer qu’ un certain niveau organisetion cognitive ces [processus ont effectivement lieu ®, CHAPITRE 1 IMAGES ET FONCTIONS PRAGMATIQUES LL. conwecreuas, En voulant rendre compte aussi explicitement et aussi complttement qu possible de Torgnisation dn lagage, on lagen: vor Tater le compli sre, ts niveaux, des linguistiques. Mais néoem- sens plers Gt, oe de Se cee me Tes formes smémes ‘ont fait int autres structures ce resem dont elles dependent, sins ue les correspondances entre de tels structures et réseaux. On pent citer les notions de cadre et de soénatio® ; la métaphorelittérale qui stroctute des réseaux conceptuels’ travers des correspondances par- tiells sous-jacentes a Porgenisation sémantico-pragmatique ; Fanagee des presppostons at moyen de mondes de dncours liés Tes uns aux autres*; le traitement de phénoménes de orf comme Fopac et I uanspatence pat des corespon- référentelles entre images conerétes ou mentales*. Dans son ‘excellente étude de Ia référence’, G. Nunberg dl une nities de eles core correspondances, celle ction pragmatique. Tl montre que novs établissons des vee ee Se ‘Objet de nature différente pour des raisons iques, culturelles ou localement pragmatiques, et eee ls sa tablis pemetient a fence 2 un per ‘un autte, lié au premier de fagon appropri ‘Le principe général (méton ee ane Cen 16 ESPAGES MENTAUS Identification : Si deux objets (au sens Je plus général), a et b, sont liés par une pragmatique F (b = F (a), une description de a, da, peut servir a identifier son correspon- dant b (lg. 1). a Par exemple, une fonction, disons Fi, rattache les écti- vains aux livres contenant leurs ceuvres : En prenant par exemple a = Platon, b = Fi (a) = « les livres écrits par Platon », le principe d'Tdentiicaion permet (1) de signifier (2) (1) Platon est sur Ptagire de gauche. (2) Les livres éeits par Plton sont sur étage de gauche, Dans (1), la description d'une personne, ds (ici le nom « Pls- ton », mais « Demi de Socrate », ou « lauteut des Dialogues » feraint aud bien Ffle) ideife un objet b a collection ‘Bien entendu, on pourrait interpréter (1) en faisant jouer tore te RE energie temararrrrermeecenainen 8 me IMAGES ET FONCTIONS PRAGMATIQUES a autres fonctions pragmatiques, par exemple « personnes —> sepéSenttons » 0a « peronnes > doses les congemant » ou « personnes “> corps », « personnes ~> noms de ces per Sonnet (cestantce des mots)» et sae ce site, 'éaonce (1) pourrait ainsi vouloir dire qu'un buste ou un portrait de Platon est sur Pétagire, ov que le dossier sar Platon est sur Pétegire, ou que le comps de Platon est sur I'éagére, ou que Ia pancarte avec le mot « Platon » est sur Pétagere, etc. F peut aussi étre simplement la fonction identité : Dans ce cas, b sera décrit en termes de ses propres proprigtés cette possbilité n'est pas surprenante. ronomainalisation est un sélérence « > par le tig des conség juences_proprement. ws. Considérans de nouveau la situation générale ob b est Le 3a par ne faction pragmatque Ft peut done Qe identi biais d'une description de a, conformément au principe "Ideniicaion. Appelons «Je dédenchear (de 1eeten) bla cle (de référence), et Fle connecteur : ; F_Geomneteur) 18 SPACES MENTAUX Le principe didentifiation indique que dans une situation pragmtiquement « connectée >, une description da délen chear peut servir 4 identifier la’ cible, Ceci permet done de renvoyer a la cible b : dans exemple (1), interprété avec Je connecteur Gesivains > livres, ly a référence a certains livres, et cette cible référentielle devient un_antécédent. possi- ‘le pour des pronoms ou autres léments anaphoriues : (3) George Sand est sur Pétagire de gauche. TL est relié ‘Mais le déclencheur a reste aussi un antéeédent possible : Co) Sand est sur Pétagire de gauche, Tu verras quelle éerit divinement. Supecfciellement, done, « George Sand » peut tre un antéoédent aussi bien pour i! que pour elle, Plus précisément, Te déslencheur (écrivain George Sand) et la cible (les livres de GS) peuvent tons les deux servir d’ 5 prone sminaux pout Je suite . On peut utiliser simultané- ment les deux antéfdens, ube choix des pronoms nest pes libre : ~ ~ (5) George Sand est sur Pétagice de gauche, It est relié fen cuit; tu vernas qu‘lle Grit divineme (6) * GS. est sur Métagire de gauche; i rit divinement. Dans une situation de type « restaurant », ily a ua lien pragmatigue entre les cleat et les plas qs commandent: o . Scat | | | IMAGES EY FONCTIONS PRAGMATIOUES 19 ane Je conteste de (7), des éaoneés comme (8) sont posi- (8) Lromeleste aux champignons ext paste) sans payer, ‘On interpsbte (8) en falsant jouer Te principe d'ideotification : fe diene qui evaé commande Forelette ans charpignans xt Kee ool ra nd Tepe hese (9) Lomelette est parle) sans payer; i est jesé dane un taxi, Mais ici, la référence au déclencheur est plus difficile : {10) Lomstette est partie. . #7" Ele die immangeable: On srowve un contrste encore plus marqué dans Te exs des ; plus marque (11) Frangoise Sagan aime ne (elleméme), tous Tes soir avant de vendor: (12) Frangoise Sagan aime (lire (* Iutmntme, * elles mimes), et. 7 (13) Lomeete fooyong uit des bagutes (14) #Comelee’e mangest(ellsmtne) ave 86 baguet- re. (25) * Vomelene’9 manga tm avec des bags (le izerprétations excocs de (14) et (15) got nous lntéeseat sont calles ob « Fomelette » ravoie eu cle ee» plat od pat ay U2 ‘ne ste interpretation posible, non pexintte et cele dae semoyen > + on mangeit omelets. (interprétation pertinente de (#1) est celle ot « elle Inne» modes: FS aine le ses popes aus itt gue cele des mates; Fante interpretation @2 « clemime » mode Frongise Sagar (PS poe ere que ce soit elle qui lise plutét que quelqu'un aate..) n’est pas en cause), 20 ESPACES MENTAUX Dans exemple (11), nous trouvons le ptonom elle méme, accordé grammaticalement avec Francoise Sagon, le déclen- cheur, mais renvoyaat ala cble : les eruvres de FS. En y regardant de plus pres, on voit que le groupe nominal Fran gotse Sagan décrit et identife Vrivain, et done ne fait pas Intervenir le connecteur. Au contraite, les réfléchis se et elleméme, bien quanaphoriques 4 Francoise Sagan, ren- voient aux ceuvres 1 leur interprétation fait intervenir Pappli- cation du connecteur, et cette. application doit suivre le pro- cessus (la « reple ») de rélexivisation. On peut schématiser ceci de la fagon suivante = tate cle illasl pata interprétation + a interprétetion des elgchis + connecteut Fi appli sant wm délendheat @ : On voit dans (16) que le seul antéoédent possible pout les réfléchis est a (Frangoire Sagan, qui alest pas métonymique), od Vimpossibilité des accords au masculin ou au pluriel comme dans (12). "Ea revanche, si le connecteurs'epplique 2 pour donner b, alors b pent servi d’antéeédent pour les réléhis : (17) Frangoise Sagan n’est pas, en lulméme, un sujet de thise passionnant. Frangoise Ssgan west pas, en luimiéme, wn sujet t interpretation connecteur Fy bs set 5 Dans des exemples comme (11) et (17), on voit, done tun processus anaphorique, Vinterprétation’ des réfléchis, | | | IMAGES ET FONCTIONS PRAGMATIOUES 21. ‘'appliquer avant ou bien aprés le connecteur i Mais, pout (14), e processus schématisé en (18) Go (18) * Lromelete se mangeit (clloméme), fnterpétaion 4 sels @ connecteur Fb (client) ordre des opérations est le méme que dans (16), mais dans (48) le connecteur s'applique a? « antéoédent » plut6t qu'an reléchi. L’application ax réfléchi, comme dans (16), n'est pas Ieilleute pour ce genre de cas (omelette aux champignons. Or cute Cone naee (19) * omelette aux champignons se plaseit (2 elle mim). \ (Gscerprétation souhaitée ; Vomelette plazee ex Ghent gt Fava commands) Pour ce type de cas, un seul ordre depplicstion donne des résultats acceptables : le connectcur d'abord, et Pintexpréta- tion réfléchie ensuite : " (20) Lomelerte Pest commands wn petit Beayjoais ligéme). ee Diautre part, cette distribution des néfléchis recoupe Ia dif eo qe nous avons semargeée ple bent ene (4) et 9 Sear Sag Tee ek Te om quale eat youn UM Ser omc RO. a smmangease. Dans (4), le déclencheur George Sand (Pécrivain) est un antécédent possible, tandis que dans (10), le déclenchent « Pomelette » (les'ceufs) ne Pest pas. De plus, comme le ee \ 2 [ESPACES MENTAUX montrent (21) et (22), un pronom ne peut servir de déclen- cheur dans le cas de Yomelette : (21) George Sand est un grand écivain. Elle est sur Méta- sire de gauche. (22) * Lromelette était trop épicée. Blle est partie sans payer. Nou dom ag sonst: sont tous les dew Be EAS ene. vl veppipe eax prsoms | fara, sae seule est ‘erence pn et il ne enempls Ceiss, te eoineteur F, (écivain > xyes) st ouer,e (ts > clients) et ferme, ‘comportement cms ct déictigues st cohtrentey montre que cette distinction est (23) Plton, guest sur Page de guoche,éait ua grand Eamos” oe (24) * Vomelene, gat est pare) ea vite, dit wop ieee (25) Platon, ui Gait un geand homme, et wr V8 Blt, sn saphte (26) * Lomeleti, qui Eat trop Gite, ext peri) en Les telatives de (23)26) sont appostives: qui, dans (24) et (26) se comporte comme lle dans (22) et (10) respective: ment ; qui, dans (23) et (25) se comporte comme efle dans (21) et (4) respectivement. Le contrast reflte la différence gz onecins nme tems dee (24), canis fermé ne peut pas s'appliquer au pronom qui; dans (26), Je connecteat fermé sapplique a « omelette» : seule la cible (le client) est un antécédent possible. ‘Les relatives restrictives sont supericiellement diferentes, ‘cat le connecteut peut s'appliquer& Pinterprétation du groupe ‘nominal tout enti, y compris la proposition relative : i IMAGES ET FONCTIONS PRAGMATIQUES B (27) * Lromeletce qui ect patie en vitesce était trop épicke, 213 (28) Llomelette qui état trop épioke ext partie) ea vitest. (27) est exclue au méme titre que (24), mais (28) passe ts fim iScommecearseppliges 3 Fieepeenson do poops nominal ener Pomelete gut eat trop epcte, pour onset Je cient qu avait toa Te oon io Toe a ae i doige Fe et dire & est partl en vitesse >, mais pas « c'est part en vitesse », qui forcerat le connecteur A'Fappliquer a Tnterpréation a pronom ee (compares evet ‘¢ Cest trop chaud ! ‘contrtire, on peut parfaitement tmonser du doig un iain et cre « ce ype some tute tune étagire de ma bibliotheque. » _— Diot viennent les connecteurs, quand peuton les utiliser, ‘et quand sontls caved ou feumés$ Caen en sol une ques sion centrale et pasonnante qui-met en jeu des conditions eychologiques, cultorelles et sociales directement liges & des ‘Sconces linguistiques ; nous ne pouvons pas explorer en dlétail ic, mais le H dem xénéral adopté est Je suivant rea te EA a igcane sé »), au sens de Fillmore (1982), Lakoff (1982), Sweetser (1983) ; les facteurs qui ces ICM sont_ayssi bien p =, caltufels, Hs & « expérience >, et/ou Toaeent page ‘Fane commanenté A Pautre, d'un conteste & Pautre, et dun individa & Patitre, Et justement on observe une tellevatiation dans les jugements sar Vouverture de certains connecteuts : 4g Sees ot pales Snpcec tr de ce de prea 1M) jen fe ers ce Daas dis comers sont tessenties comme reflétint des catactétistiques impor- {antes da délenchear + die « Frangoise Sagan se vend ptt smal en ce moment » exprime quelque chose, non seulement ‘au sujet des livres, mais aussi souvent au sujet de lear ante ; dic, « Tule de Ie chanbre 21 arte pee de reader 4a te» (conterte— ne infmire dans un hbpitl peat ne tien impliquer sur la maladie qui sert ici de déclenchew. tiques. Cedi implique une variation péSsb1e-] i 24 ESPACES MENTAUS ‘Ladéquation de YICM as content est également pertinene : semper Feel (1) 4-7 rage Sapa sine se Les connecteurs appelés & jc ee oe noise Sade Gout Oar qu reat leg eguces mentnuy, ct ce Siete invanablenent ouyers, cou, gal va eule, ot sont les prope comes Smits se ea oiler 3 hous avons déja si fe pebnips - ‘posiileé pou fe delencheur, comme pour Ia dle, ine dataecieas sie pours Snes deagtecheas. Phoriques de servi 1.2, maces, Ti est clair ® que les it a eoncectat jicturales, ts sles i on As matlab ae it . oe elle-méme uae ae ea + (sein) + eam IMAGES ET FONCTIONS PRAGMATIQUES ce Les données pronominales_suivantes_montrent que les connecteurs images sont ouverts (au sens de la section 1. 1), *dblseat ace! bien Ia cible que le délencheut comme antéoédents potenticls, et peuvent Vappliquer spits (2) Lisa soit a photo, Hen ue si inte GP UdcEechea ct Panedcene de ele (20) Lise et ime depuis seus mui, mais uf Ge coanseur Yaplqve 4 Vnereéaton du pro rom elle) 1) Ls, gal se pings depue_phcieurs mois, wort Ge cur est Tantéoédent de qui, mis c'est la ible qui sours) (92) Ling i soni er le photo, et inte deus TEES dl x tenn de gu; le comee ‘eur sapplique & gu) (98) Hse se we st Ia coer de « Mah >. cennecteur erpréation hate eee ‘Jackendoft (1975) a également remé Ja possibilié de pases deta ace oe spite ‘If one wants to study the semantics of naturel language, the eee of tits ung mas be taken or goed a 26 SPACES MENTAUX Cet usage est effectivement essentiel pour Ia référence picturale, et résulte dailleurs des caractéristiques générales de In retérence pragmatgue indiqnées par Nunberg, En effet, relation pragmatique entre un modtle et ss sepedenion | ue chose es une ings dure chose ee ee ee eee oe Sala ets Goto ye naison de tels facteurs : la décision de I’artiste (en particu- te dene cas d'un i de C3 ans om dian, peintre eae ene crittres de « ressemblance », des considérations techniques, fed dans le cas page X, et os eis Cree rn eereae apa de oan pep mative de référence, gest hdlte ‘un connecteur. Pat consé- foot i ace teeta Vala pect aune, desctiption ds déclencheur (ici, le modéle) d’identifier Ja cible (ici, Pimage). Comme nous venons de le voir, les fonctions images sont des connecteurs ouverts, Ce Joint de vue éclaire Vobservation importante de Tee a ns Seeded CEN ath tends es - Side pct te ies cer ede See er ein ees ee ence pee Ee ga ae ei set ee Les exemples cruciaux de OBC’ tombent alors sous le coup de cette généralisation : (05) Danse tblens de Luc, tefl ave yee Beas 0 Tes yeux vets fr tee wela woe odin Le groupe adverbial dans le tableau de Lue de (35) signale lune situation image ; le modéle, a (disons Lisa, une fille aux ‘yeux bleus) déclenche le connecieur image F ; Ta cible, b, ext Ja représentation dans le tableau, avec la propriésé Cavoir les yeux verts TOBE T« On Beticf Contrs », Jacket (1973) IMAGES ET FONCTIONS PRAGMATIQUES 2 4, + Hle wy =e nee et Le principe d'identiication permet d'une fagon 1k ts de deni daar as ape a file, ae gen Hews) peat reaver 3 by ce cas, P'énoneé (35) est interprété comme sigaifiant que b, Vimage, a les yeux vert. ae cee bonnes chances de recevoir cette interprétation. Mais le Bingpe didenticaion penpet go_t-une desion de ble, ds, ddentifes ible b elleméme (le connecteur donc Ia fille aux yeux bleus dans (35) d’étre interprété Sra (an peu ends) alon Taga es your Se {em pet cred) lon logos es your de Dir ds blew ot vert * Maintenant, dans l'étude citée (OBC), Jackendoft observation erucale suivante + Ja double possibilté ain (36) Dans Vesprit de Luc, Ia fille aur yeuk bleus a les yeu vers. (07) Lac crit que I fille aux yous bleas ales yeoe vert (G8) Lae veut que le fille aux yeux blous sit les yeu vert. Toutes ces expressions ont une lecture non-contradictoine (par exemple pour (37) : Lisa a les yeux Bleus, ot Luc crt 28 SPACES MENTAUE u’elle a les yeux verts) et une lecture contradictoire (par exemple : Luc croit que Lisa a les yeux bleus et qu’elle a Jes yeux verts). \ Geri invite tte de, mantre wnfe kx ‘images, les croyances, les récits, ete. cn supposant, de méme que Lisa a un correspondant dans le tablem de’ Luc (son image), qu'elle a un correspondant dans Vesprit de Lue, ou, pilus précisément, que nous parlons comme si cétait le cas, en aura un le-csprit » et le principe d'iden- ‘Biication fonctionnera comme auparavant pour donner les interpretations poteatelles de descriptions du genre la fille aux yeux bleus dans (37) : une part, une description du déclencheur a (« la vraie Fille» ideniet la ible b (elle des croyances ») — Cest b et-non a qui a les yeux vers; — diautre part, une description directe de b, identifant 1b — alors ba des yeux bleus et des yeux vert, Gette analyse unifige suppose une correspondence encore smal déGnie da ‘ype informellement suggesé per le die gramme (39)* (Gg, 8) on ee IMAGES ET FONCTIONS PRAGMATIQUES 2 1.3. 1s néauré, ‘On pout voir Jes connecteurs de la ‘ablistne des lens ete bets du monde gona dls Tes exemples de (6) 3 (38), les cles, quelle ual Guest ‘eae pate, ne tnt cot a pi i ins ce quvelles font fe ‘Dans Tie aneapilgue pater ct adpede pour permetire Vextension requise : on suppose qu'il y a tune « réalité », qui contient les objets physiques, et que Jes descriptions’ linguistiques réferent normalement & ces objets physiques ; mais cette réalité peut etre lige 2 des images (mentales, verbales, concrétes, etc.) par Ja relation veut référer a» (Péquivalent du connecteur image). Quel- que chose comme le principe d’identification sera alors res- onsable d'ambiguités da genre opaque/transparent. Jacken- def propose om_opentcs Hngnigoe Image et ek: « Puisgue L'interpréiation normale de une sun objet physique, nous choisitons Vinterprétation image comme intet- ‘pretation modale. » Ainsi la séalité est nettement distingué> des images : il y a d'un cté les référents réels, essentiels, ‘et de Pautre diverses représentations de ces référents. Dans cette perspective, les déclencheurs sont toujours des réf&- rents réels, tandis que les cibles peuvent en étre des repré- fentaions mentals ou conc A se trouve que ce point de rue anymrigus nest pas -refleeé par Jes données linguistiques : les déclencheurs peu ent fare Partie des images, des croyunces, ctey eles cibles appartenir au soidisant « monde réel >; imaginons ‘que nous sommes dans le studio d’un peintre et que nous is le scheme est sae sae Tage, fon as Lal Le dicen Gi me it identification cle ds denice are une dese 30 [ESPACES MENTAL ton du déclenchenr : dans le eas présent, Ia file réslle est ‘dentifie par une description de Pimage (la file aux yeux marron) et on hui attribue le proprieeé d'avoir les yeux bleus. Dans cet exemple, donc, le connecteur pertinent est inverse du précédent ; ‘au lieu d’étre une fonction de la réalté vers image, c'est une fonction de Vimage vers la réalité, Crest aussi um connecteur ouvert. Remarquons que la direction de la fonction est indiquée dans ce type d’exem- ple par le groupe adverbial (par exemple dans le tableau de Luc, ou en rédlité), Cette inversion des connecteurs est possi- ble aussi dans le cas des images < mentales » comme les ‘toyances. Supposons que Mex croie quil a hésité un chiteau avec un pate et que je dise (42) Ein slit, le chéteou est une masure et Je parc est tun terrain’ vague, ‘Tei aussi, des descriptions valables dans le systtme de eroyances de Max servent 2 identiier des entités « réelles » qui ont des propriétés différentes. Le principe d’identifica- tion opére jet sur un connecteur gui va des eroyances de Max vers la réalit En présentant la symétrie fondamentale de ces phéno- amines, ngus.qvons epatinud & employer les temes-« ral » et « cbjee eel >.< Maieela ne peut pas etre comect jes, coutirieuts ne melIéht pad en Tapooe das objets nels st dey seprasestalons, co cela qu enplole des. eapresions comme (36), (37), (38), 41), (42), etc., peut bien entenda se tromper quant aux propriétés qu'il attribue aux entités (y compris fa propriété existence). Ce que nous avons appelé_« la réalité » est done aussi“aézessairement une” representation mentale ; a repiGsentation mentale d= la~ chez Ie Jocuteur’, Dane Tanase. des phEnomEnes ~ Tbigustiquer pertinents, nove ne_sommes pes directement concernés par le degré denacticude de tells eprésentations HRs hms oe re oe coe Eran arse See ghee Talo ele PWedw ens We aaatet fas ufone piste pas jel une, hole ‘sla te chou tem Es Veteatel we bs sale adios exon, dt et wal ov fe. Mls +, Get embottement cst souvent IMAGES ET FONCTIONS PRAGMATIQUES a rnous ne sommes pas non plus directement concemés par la haute. philosophiaues parcholopigue, : séalité, des expace M et tantOe inférée tiquement & patti du discours qui précéde, comme dans (46), (47) : (46) le discours D commence relativement & Pespace oth gine Ce la réalité di locutear ») + 1, Suanse aime Hens, (ézbli Ia relation « aime » entre * Susanne et Henri dans R) ©) 2, Max croit que Suzanne déteste Heat iavoie, bs ne rclaon ate Szmne’ ot tear ni’ (les correspondants de Suzanne et Henri dans Mi) ‘acan espace patent n'est explicitement spécifié pour M. ‘On inftre que R est Pespace parent : Mc R. (47) Ie dlscouts D commence relativement & R : SR Dans cette idee, Othello ext jalous, ee So Introducteur ‘tablit une propriété pour M;.c R Othello dans Mt 34 SPACES MRNTAUX 2. It eroit que Desdémone est infdtle, fntrodue _propsigeé de Desdémone sae Sins Ms Dans (47), aucun espace parent n'est explicitement spéci- G6 pour Mz. On aura tendance & interpréter (47) en choisis- sant Mi comme espace parent — antrement dit, on suppose que 2. est valable dans Ia pitce plutét que dans Ja réalité. ‘Mais cette interprétation n'est pas imposée structuralement : ‘on peut aussi choisir R comme espace parent, ainsi que le ‘montre (48) : (48) 1, Dane fm Clit Basrwcd et un eae. 2. Mais df croit qui est un héros. Ms (48) a deux interprétations vrsisemblables : Tune Tegal, comme dan (47), Mi ext Yespace parent de it personage croit qu'il est un_héros et Putte pour laquelle Rest Vespace parent : Clint Eastwood se Inéprend sur le role qu'il joue. Enfin une trositme interpeé. tation est également possible pout (48), ob le if de « ,. dest ‘un héros » renvoie non pes 3 la cible (le personnage da film) mais au déclencheur (Clint Enstwood juiméme) : cest alors ee vrai » Clint Eastwood gui se prend pour un hétos. (D'au- tes interprétations de oes constructions, moins pertinentes pour Vinstant, sont étudiées dans Je chapitre 0). 1.4. b Connecteurs et correspondants. Quand un espace M est introduit dans le discours par un introducteur In, il doit étre lié pragmatiquement & son es; putcot dl doit y avoir un comneriur capable de fire Te lien entre les déclencheurs et les cibles des espaces parent cet enfant. En voici quelques exemples représentatifs : ia s »; Bien d'autres types de connecteuis-sont possibles et 4h verrons des exemples dans la suite; nous vert aus aque deus espaces peuvent fe liés par plus d'un connecteu. ‘Beaucoup de phénoménes linguistiques de référence ne dépen- dent pas des connectcutsparicalits oi sot impliqués, tas pluibt de proprieés génétales des connecteurs ouverts et des ‘@rfgurnons déceacheurcbe dys lengua te net. ‘or comment le epace sen i Sur p Seodates commas aa ee ten rapport is. A ee stade, un autre probleme ce pose = sspatcs, acquitrentils leurs éléments ? comment sontils <« semplis» et structurés de manitre interne ? I ya plosiemts stzatégies 1 méme dintroduire des éléments dans les espaces. Tigi Sadek fount un prot explcte; emsidons (50) + (49) Dane Te desin de Luc, une sorive cherauce sie (50) Lue croit qu'une sorciére chevauche une licorne, ‘Dans (49), Fintroducteur dans le dessin de Lue met sur pied 36 -ESPAGES MENTAUX espace M, le groupe nominal we sorcére introduit Pelé. mew dans My avec la propriété indguée pa, sorte — Gerivons cect sonctERs (7) pour les besoins de Pesposé ; de méme, le groupe nominal une licorne introduit un nouvel Alément tu dans M tel que LicoRne (u) ; la forme verbale indique entre autres qu'une relation est sitisfate entre u et ‘w : CHEVAUCHE (Ww, u). Et il en va de méme pour (50) avec Pintroducteur Luc croit [N Gant un nom commun, simple ou complexe (sore ou anbchante sorcite pen de Vout) et N le propia est valide dans M’, = Pour que le principe didentifcation puisse opére, en lant Ate cle «! le groupe nominal qui décit le délencheu, ‘encore fruril que ce déclencheur at eflecivement un corres” ‘Bosdant- nest pes nécesssirement une propriété de w : Jean-Paul ne connalt peuttre de cet ancien Baxeur que son passé de missionnaire, lest important de souligner que des éléments nowveaux soat introduits aussi bien dans les situations « spéciiques » «que « non-spéciigues » ; cela explique gu’on puiste continuer A renvoyer (anaphoriquement) aux indéfinis dans la suite du Aiscours, quelle que soit V'interprétation : a (59) Jean-Paul fait des pritres pour que fs boxeur . cet ancien sporti, stive exemple @ tous. “Drautre put, on semarquera que le parallle entre ima a espace fete vlable le encore, Lxemple (60) a deus Inexprettons névdlatrices 4 cet e—urd + SEF (60) Ari a dessing un bateas, ‘i Bateoa pent tte un « modéle » (Cest-dire un vrai bateau) ‘Pour le dessin, ou bien une simple description du dessin Ini- ‘mime (auguel cas il n'y avait peatétre pas de modzle) Phisgue Ari a dessiné est un introducteur ®, cette double pos: THA Ta Depts comme pene, dein, inti, per sat, povent xe sv du eope hima a ne ope, 42 SPACES MENTAUE stilt sdaute une fis de plus de Lindéermination ds prise pe (5) ene cy ned ps ene tor bates peat se trouver dans Pon de dcox spaces dedi cous, R (« relied locuteur ») ou M (Arta desing) Das Ie pei cay, comme pour (58), une ele ext node ast pat le bis do prince (58). Remarguons en prsant deux défauts importants du tai tement tine! de le pec en termes de pore aa sont mis en idence pr Fexerple (60) + dabord (60) 24 Sqn posiion srucrurle pour un guantifeatcor « exsten- fil » efx cepenant deur interprézatons (en accord avec le point de vue expats /eonneceurs), Daute part, « Peis fence » s'est pas en feu fe me et Timage soot toot Ts deux bien née. (57) suv de (99) lose un wore dtaot soe sapccntign de ‘Votepreon ponncibge w tmoyen de quantcatcurs 2 porte excite (par exemple J. copbre (4 s(x adopter des enfants malhearees) ne etme pus la reference cursive (a variable Hie ne peut PS re sepia). Sie dscoars du moment met en jeu plus de deux expaces (disons 2) le possibtite se presente pour Tlément cores: fondant 4 Pineda deve duodait dans Pan guekongue Bes nespaces, ce qui produits Pon veu, 2 ntepoeaions contextullesporcbley pour Penonc, Prenons par exemple (61) (61) Marguerite cherche une sous. (61) serait évidemment vraie (pour le locuteut) si Marguerite ait en train de chercher Minnie, Minnie tant une eertaine souris (Interprétation spécifique). (61) est vraie également si import quelle sour fat Tale (Marguerite pest par ‘exemple aller acheter 4 la Samaritaine) — c'est Vintexpréta- dition dite nonspécifique. Mais Pénoneé peut étre vrai aussi dans d'autres circonstances, par exemple si le fils de Mar rite, Jacques, prétend avoir vu une souris dans Ja chambre, et si cest celleli qué cherche Marguerite. Cette troisitme BTS g St toe an min. Cp SETS Son ott ee en "Go ei pn tee IMAGES ET FONCTIONS PRAGMATIQUES 4B sutton ‘non seulement atimplique Pexistenee d'acane souris pour le locuteur mais a'implique pas non plas Manse ce sites dee wuss a ac eutsire pour étze sire que Jacques @ raconté pres beer deers oo fique au sens habituel ': cest tr8s précisément celle Jacques prétend avoir vue. Etant donnée Pespace Mr (Jac. | ques prétend.... et espace Ms (Marguerite cherche..), application de (51) et (54) permet trois configurations (Gg. 10, 11, 12). a 44 [SPACES MENTAUX ‘Liintroduction dans espace Ms peut étre rendue explicite par une proposition relative appropriée : (65) Marguerite cherche une soutis que Jacques prétend (64) correspond 2 la troisitme situstion : il ne s'agit pas dfune suis queloongue, mail n'y pas non plus imp cation dexistence, La possibilité de ces situations n’est_pas passée entitre- rent inapersue. A la suite de Janet Fodor (1970), G. Ioup eerie “The folio, seme, entry wit rape to city, even bough na referent of te indefinite exits ‘miley; and the eto cole ie on cider reading (6) Alberta believes thet a dragon ate ber petunia. Whether or not dragons exit, Alberta ‘may Believe the) Saget (O's emia ot ebte her mara nt parcaar dragon or about some unspectied dragon. We could peapirae the specs reading by CH there ‘ea parteaor dragon’ that Alberta belies ate ber petunia, Which could be true without the ontological reality of dragons; for exampic, tbe could intend Puff, the Hage IMAGES BT FONCTIONS PRAGMATIOUES 3 Dragon. The ambiguities conering specitity sonar to be independent of ontologial existence entaliments. The lsingtsbing factor hich separates the too readings Is thet of inditdetion® Coup C1972) (61) montre que ni la réalité ontologique ni Vexistence (imaginaire on « réelle ») n'ont une grande importance. La possibilité dintroduire Pélément « indéfni » dans diférents spaces donne naissance 2 ce type de psendo-probléme si Yon cherche une représentation linéaire en termes de portée. Dans I perspective adopts eon peo asi Bien consider que les interprétations sont vagues en ce gui concerme Ies- pace du déclencheur et le connectenr pertinent. Il reste cependant beaucoup a dire sur P'interprétation des indéfnis : cette question sera reprise dans le cadre de In théorie des rfles au chapitre 1 (en particulier see. IT. 4). 1.6, auerauinis smues, La section 1.2 montre que les ambiguités simples opaque/ transparent associées aux verbes dettitude propositionnelle siltet directement de Ia rlérence délendheur/ ible pro- pre aux langues naturelles, cestdire de Papplication da Principe d'identifcation aux espaces. Prenons far exemple (66) : (6) Gipe croit que la seine de Thibes est une espionne, Si R est Fespace origine (par exemple Ia réalité du locuteur, ‘ou une histoire qui contieat (66), etc), Edipe croié est un introducteur qui met sur pied Pespace M dans R, lié aR par un connecteur F ; qaptés les principes (52) et (54), le groupe nominal la rive de Thebes pent signaler un élément de R, ou un élément de M. Dans le premier cas, P'éément de R, x, sera un déclencheur pour Pidentification de x: dans M (lig. 13, 14). -BSPACES MENTAUX @ (67) correspond &. Vinterprétation transparente classique + 2 8 pas nécesalrement In proprité « reine de Thtbes » (ok Vinterprétation noncontradictoire possible de Cedipe croit que la reine de Thibes west pas a reine de Thebes), (68) comespond 4 Vinterprétaron opaque classique. £ fine de Thebes » est une propriété dem (cestacdire, informellement, fait partic des croyances d'Gdipe); il peut avéer que maa pas de comespondant dans Kt (dacours + t, il n'y a pas de reine de Thabes ») ou que ax 4.un correspondant avec des propridts différentes (par exem. ple quelgu'an qu'CEdipe prend a tort pour la reine), ue la possibilité de deux « interpediations » out une phase comme (66) est seulement le consequence traitement du discours mis en euvze (construction des. Paces, connectenrs, etc.); elle n'est lie & aucune ambigulté [MUGES ST FONGTIONS PRAGMATIQUES a structurale de Ia forme lnguistique a quelque niveau-qae~ ce soit ® Cette double possibilité de traitement apparait naturele- ment s''y a plus d'un espace —~ en particulier si Ia phrase jeu eoatient un inrodueteur". On Sattend done 2 trouver des amabiguités analogues si les introducteurs sont lige & autre chose que des images ou des attitudes propositionnells. Cente attente ext confirmée par un rapide survol des diffe rents types d'espaces, 1.6.0 Espace temps. On avait remarqué dens ta section 1.4. que Ses expres sions adverbales de temps comme ew 1525, Vennée dersare, la prochaine fois que tu siendray, ct, ont des inrodctears Inlormellemens, Te correspondant ua. lement dans, Un espace assocé au tempe t est « ce élément at temps t > ‘certains exerples (69) Ea 1929, la dame aux cheveux blancs Git Bonde. en 1929 met sur pied un expace M, Supposons que Vespace arent corresponde 4 « maintenant ® », Le groupe nominal dame ene chevewe blancs peut signal x dans Ret Wet tiles som cores dans M (ss « eat» la vielle dame aujourd'hui, a méme personne quand ele éait jeune — en 1929) (fg. 15% ‘Mais, comme dans tous nos exemples précédents, le groupe nominal /e dame aux cheveus blancs pourrait aussi étre une description directe de la cible x:, ce qui doanerait comme interprétation (un peu contradictoire) que la dame était une blonde aux cheveux blans (Sg. 16). 48 [SPACES MENTAUE es eee Ried nema) : oo ce (Cf. « En 1929, le président vieilssant démissionna, » samt guiine any ma ile devenae ade oe Considérons un autre contexte : nous parlons de la jeune femme doot,jis amoureox quand jhabitis en Espagne en 1929, et je dis : (70) Avjourd’hui, cette jeane femme est une viele dame aux cheveux blancs. Cette fois, il se trouve que espace arigine est « 1929 ». Vintroducteur aujourd’bui met sur pied un espace corres: IMAGES ET FONCTIONS PRAGMATIQUES 0 pondant au présent. L'interprétation non-contradictoire de (70) sobtient comme pour (69), en laissant cefte jeune ferome signaler un élément de Ries et identifier la cible orrespondante dans Moinsim. ‘Diautres ambiguités bien connues s'expliquent de la méme (71) En 1929, te président Gait un BEDE, (72) Ea ce tempt, on mas sit représentant de com- Ct cag de meron ile gu pe cant de mae (73) Quand Julien ext né, nous avions Je tle dans Ia (Cee unc & Pépon plas tad = cuit ua lie A Mépoque, que nous avons plus cdangé en table msintenant, nous svons pls de table) ‘Appliqué hittivement, et compte tenu de P'interprétation dinette qui reste elle aussi possible, le principe cident Sots, doprans is Lael Apune a tin’ » Cer fants, Gnprants i « Lae fs dction > jena 8 ranci), ent i televds dan les Journaux# « Le défant ésoluait dans son quarter sans adresser Ia parole # &me qui vive.» (« Coursier de POuest », 229.54.) « Avant de moutr, la femme sans téte était allée chez le coiffeut. » (« France Soir », 24.12.53.) « La femme coupée en morceau meant une vie dovble. » (« Berry républicdia », 293.54) 4 As ape dim det par, a Jom eel 9 do 4 mars, M, Bocguet, avocat général prés la cour: ‘est nommé avocst général pres ladite cour. » Remarquons que V'interprétation en trop est d’autant mieux persue qu’elle est invraisemblable ; ainsi : Pow Gruter lterpétations de (7), voit chap. 13. 50 SPACES MENTAUX « Réanis en congrés aux Sables, es aveugles de guerre de Ouest demundent use smélorton des pensions de ears veuves. » (« Vendée sablaise », 13.654.) 1.6.b Espace spatial Les espaces géographiques sont aussi des espaces linguis- tigues : (74) En Moldavie, le président est un tyran, en Moldavie éxablit un nowvel espace M différent de Vori- gine F (disons « ici »). Le groupe nominal le président peut ‘dentifer directement un élément de M (interprétation : le président de Moldevie est un tyran) ou bien signaler un déclenchear dans R (le président ici), et identifcr une cible dans M (le président quand il est en Moldavie); interpréta- tion : quand il est en Moldavie, le président (d'ici) est un ‘ren, Niimporte quel nom ferait Vaffaire : (75) Dans autre eppartement, le lustre est tts bien, (ce lusts, quand il et dans Haute appartment, est tt bien Pea Te Iustre de F'autre appartement est tris bien) 1.6.¢ Espaces domaines. Un domaine d'activité (jeu, champ scientifique, sport, genre littéraie, et.) peut éte tate lingistiquement comme jun espace mental, auquel cas on observe les ambiguités hnabitueles. Considévez par exemple les interpretations frans- parentes non-contradictoizes des phrases suivantes: (76) Dans le football cslfornien, les dems sont des ailers. (77) Dans le jeu d'échecs martin, les fous sont des tour. (78) Dans la nouvelle théorie de Rubik, ls transformations IMAGES BT FONCTIONS PRAGMATIQUES a sont des rigles de base et les rigles de bese sont des ‘ransforoutions. (79) Dans cette nouvelle religion, le diable est um ange. 1.6.d Espaces bypothétiques Les formes linguistiques si p, alors q mettent sur pied tun nouvel espace H dans lequel p et q sont valides®. si p cst Pintroductear d'un espace hypothétique. Comme aupare- vant, on trotve pour Jes exemples suivants des interpréta- tions « transparentes » non-contradictoires et des interpréta- tions « opaques » un peu contradictoires + (80) Si jtais milionnaire, ma 2 CV serait une Rolls s. 17). (81) Sil avait écouté oa mére, ce ctiminel serait on seit. (82) Si tm étais un bon peintre, la file aux yeux bleus ‘mult les yeux vert. ae ae 7 tan iy TG Aate ates Remarquons aussi (62) Si tw ais un bon pein, la Mlle axe yeux vers aunt les yeux ven Tei, quatre espaces sont en jeu : R (« la réalite'»), Mi (le 20, Comment H est HR, et comment ce lin détrnine la « Sogace » es ypabtigie cube gost Muse eo dapuae ne * MO 32 SPACES MENTAUX tableau), HI (espace hypothétique contreactuel), et Mi, Je correspondant de M dens H. La file aus yewsx verts signale un déclencheur xs dans R (« le modele ») et identife une cible xs dans M’ eprés deux applications du principe identification : Om exains x s in (p ) id des apace bypoteguey, en apport aves les Euppotitions et les india Dev capacecontrefi teabgues peseat tue lots par bron, ou Bie ee feel ape un once na (83) Dommage que ta a’aies pas &té baptist Tom parrin sursit pa voccuper de to. (84) Je n'a pas de voitare. Sinon, je te Ja prétersis. ‘tom parrain et Ia identifient des éléments de Vespace bypo- théalge (sian —-) qu s'ont pes de corespondant dans R L.6.¢ Temps et modes. Les temps et les modes n’introduisent pas explictement ic tespuces par euxibies, mais ip constiteent des indices grammaticaax importants’ pour choisir espace pertinent. MAGES ET FONCTIONS PRAGMATIQUES wD Par exemple, si (69) est suivi d'un passé, cela sigaifie que Yon reste dans M (1929) ; au contraire, un présent signale tun retour & R, Les conditionnels (aurait pu, préteras) de (83), (84) signalent espace contreactuel M. Quand is apparassent & T'ntétieur d'ane description définie (dans une proposition relative), les temps et les modes peavent signaler Explidtement 2 quel type dspace ln description «sppiqu, ce qui imine en partie ou entitrement T'indétermination dt principe d'identifcation (54); ainsi dans les exemples sui- vvants, le subjonctif marque les propositions relatives & Ves- pace votloir» W, tandis que Finda préent marque les propositions relatives a Vespace origine R (85) Marie veut que Gudule mette une robe qui soit jolie ‘sosy sony (86) Marie veut que Gadule mette une robe qui est jlie, sony 1 Potentiellement, le groupe nominal indéfini une robe qui... est ou bien une description dans R (dx), ou bien une descr sion dans W (dn), Le subjonctif dans'(85) indique que description est relative 3 W, ce qui force Pinterprétation dy, cesti-dire Vinterprétation « nonspécifique » de (85). Liindicatif dans (86) indique que la description est relative AR, ce qui force Pinterprétation da (« spécifque »). Les intetprétations et les ambiguités de cos phrases ne sont pat liges & Varticle indéfini, qui garde la méme fonction séman- fique (introduction d’an nouvel élément dans Je discours) dans tous Jes cas. Les interprétations multiples sont dues plutét au principe d'identifcation, et peavent €tre réduites si Te mode grammatical indique explicitement a quel espace leg descriptions sont relatives. On verra que le méme phhéno- sine peat se produire pour ies descriptions défnies. ‘La concordance des temps correspond au méme processus pour es espaces temps. (87) Freud croyeit que Jung était psychotique. Un espace des « croyances passées de Freud » est mis en place par V'introductear Freud croysit, et les. propositions ‘alld dans cet espace sont matqudes grammaticdement pat ct spAcks seeterADx. Je temps passé. Du coup, un temps grammatical peut per ametire de repérer Pespoce auguel appatient une description, comme dans (88), (89) : (88) En 1929, elle a épousé quelqu'an qui était un ami 2 moi. (89) En 1929, elle « épousé quelqu'un qui est un ami a (90) Eo 1929, elle « épousé un ari & moi, Ces exemples peuvent aussi servir a illustrer une différence méthodologique importante entre la démarche adoptée ici et la grammaire générative classique ; le format des espaces ct le principe d’identification rendent directement compte des interprétations de (89), (88), (90) et expliquent en consé- Seen 0) (G0 a ee cee comme (88) ou bien comme (89). Il ne résulte pourtant de Sc (8) coe (Te ee or (88), (89) (par exemple, par le biais de formes sous-jacentes).. Le rapport est une conséquence des possibilités de traitement du discours et non une propriété de la syntaxe. Il serait arbitrairement redondant de refléter directement ce rapport dans la syntaxe, et ceci d'autant plus que les formes sous. jpreates Postulées seraient {iférentes pour chaque cas : pour ee eee Polar eke fie ie va ome) ciel er ra sa) de paraphrase linguistique commode ; ‘pour’ les images concrétes, comme peindre, dessir ete., il reste A trouver oe ee ‘cela n'est en fait que de la mauvaise paraphrase mal camou- fig, et qui masque le phénomine général : toutes les ambi- suites de (91) résutene directement du prindpe didentif ei ecine (91) Davia cherehe desire [a jamais trouvé ‘une femme aux cheveux blancs, cHAPITRE 1 ROLES ET CONNECTEURS MULTIPLES Archie | — Le pine de ma surest uo magna des Se, Bartow : — Votre pie? 08 ot? ‘Ach. : — Jai dit le pze de a sr’ Ms Hoe Tear out regio pn ede tome aon fers op coms po su oy et acess ne sont fata be la ast pus mon pe pace qu = me Fl feos rcoane (Rex Stout, « Some butied Caesit »). TI. 1, PRONOMS A TRAVERS LES ESPACES. Parce que Its connectenrs qui lent des éléments d'espaces diférenss sont ouverts, au sens du chapitre I. 1, des pronoms dont l'antécédent est dans un espace peuvent librement iden- tifier son correspondant dans un autre espace lié au premier. (92) Vivien rest vue dans « Autant en emporte le vent ». © (93) Hensi coyait qu'd était une femme. (Heoti se croyait ‘une femme) (94) Jolien repensait 2 luéméme antrefois en 1929. (Coc tna ede srpesane Ton coma ton les cortespondants comme étant d'une certaine fagon « méme » élément. Il y a quelques fats intéressants qui sem- bilent exclure cette possiblité, méme sous sa forme fx plus 56 [BSPAGES MENTAUX faible (par exemple, classe déquivalence de corespondants, ou fonton ection water is « monde) t subdiviser les cas pertinents en trois categories prindpeles : connecears suliplcs, conespondanis tral pls, et descriptions ‘multiples, L.1.a Connecteurs multiples. Tmaginons un film qui aurait pour thime la vie d'Hitch- cock ele principal Hithcoc) ext jou prt Oren Welles, mais Hitchcock Iuiméme joue un petit rle dans le film : ‘un homme sur un bane attendant Vautobus?, Les espaces R (la réalité da Jocuteur) et M (le film) sont liés par deux eoneeteus (cf vee. 14.b) Je connecteur drama Fe facteurs “> personages) et un connecteur image F, ( sonnes en r€lité > représeaation de ces personnes dant le film). Schématiquement, on a la figure 19, oon Soot Filan 4 tere mons et sues px Pa des formes différentes, dans les trainements ae ae ge Sesion bee eeane, Toms (Oasys (BEN aes ROLES ET CONNECTEURS MULTIPLES 7 Tl se trouve fei que Hitchcock (a1) est li a deux léments de espace M, par deux connecteurs différents, ce qui est coofimé par Pambiguté de (96) ou de (97) ¢ (96) Hitchcock rest ya dans ce fl, (97) Hitchcock s’est trouvé trés bien dans ce film. (il a trouvé trés bien l'homme sur le banc —~ ou — il a tsouvé tts ita ic personage fou pr Orson Walls) Toute forme d'identité entre correspondants serait aa soins une relation d'équivalence, =. Ce qui donnerait dans les situations de type (25) : ms (par Je connecteur Fi) (par Je connecteur F:) Hitchcock « serait » Orson Welles dans la réalité, et d’autre art, puisque x: = x, Orson Welles serait aussi Vhomme sur bane, Ceci enianeait x5 = x, Mais met ne sont pas liés': en particulier, si dans homme du banc a tiré sur Hitchoock, cesta-dire « x a tiné sur = », on ne peut rapporter I'événement sous la forme (98) ou (99) : (98) Dans le film, Yhomme sur le banc s'est tine dessus (99) Dans le film, Orson Welles s'est tiré dessus. La seule forme réfléchie possible, quoique encore margi sorit : Hitchgoc s'est tre dessus, obtenue de la fagon sui. vvante par le Biais des connecteurs® : (100) lode ett desu, principe 520 | interprtation la 2e8echt & = | B 5 3 Cersing sts aceptnt (98) avs Vnterpraton regis, en fant ue house dey xy das Mpa Ie Bas de 5, dans Re Mas ae Goble oud, de py dy ste interdie. 38 [ESPAGES MENTAUE Ces cas montrent que les correspondants ne peuvent pas étre ‘fons dans une seule ase dquvaene, qu'il ny a ps fonction unique identifiant les correspondants & travers Jes expaces, et qu'une démarche permettant aun individu etre dans plusieurs espaces 2 la fois ne fonctionners pas. Ceci est par les deux séries de eas suivantes, IL.1.b Correspondants multiples. Un oper ele poten: ps dn conespondant par élémeat; si Luc ne salt pas que ton 20u- veau voisin, ‘cest Dracula, un dément de R (2 = Dracula “S"le nouveau ylsin de Lc)'a deux comexpondants dans M (Iu = Luc pense) (fig. 20). Supposons que le contexte ait les propriges suivants : fai wop de bat (« Lae pete qu son soavens voisia ‘ait cop beutt eeu 2%, ables en Trannylanie (« Loe peste que Dracla habite en T. »). 7 “ Be Alors les énoncés suivants peuvent compter comme, vrais selon oterpréaton of lepine Ketone ap que Funique déclencheur a et 4 Vane ou Pautre des cibles ROLES ET CONNECTEURS MULTIPLES 59 — Tue pene gue Dla ft top de brat Lie enwe doe con nocvean vobia bbl en Teme Autre type d'exemple de correspondants multiples (sug- 86:é par G. Lakoff) : Si Dracula avait def des jumeaus, ils se seraient entreras, Dracula dans Vespace R a deux correspondants dans Fespace contrefactuel M (Si..)- (On voit ici encore qu’aucun traitement n'est possible en termes d'équivalence des corres ou de « simili- tude » : les deux correspondants de Dracula doivent compter comme distinct. IL. 1,¢ Descriptions multiples. Prenons comme situation un concours de danse entre femmes, et ’énoncé suivant : (101) La gegnante recevra un séchecheveux, mais Georges croit qu'elle ira 2 Hoag Kong. Dans la perspective du chapitrer, il pourrait sembler nata- rel de considéspr que Ja gegnante identfic quelgu’'an dans R et que elle identfe son correspondant dans Vespace Georges ‘eroit, Pourtant, supposons que Georges et Je locuteur soit fen désaccord sur la question de savoir qui effectivement + pour le locuteur, Cest Rose, tandis que, pour Georges, C'est Olive. Suppesons d’autre part qu’Olive a les cheveux’roux, et que Rose les a blonds, et que Georges et Je locateur sont daccord sur ce point. Le locutear peut alors dire (sans menti) (102) ou (103) : (102) Georges eroit que la gxgnante les cheveux roux. (103) La gagnante est blonde, mais Georges croit qu’lle ((103) a d'autres interprétations que nous laissons e cbt pour Hiastant) 60 [ESPAES MENTAUX ‘Mais la gegnante et Rose sont toutes les deux des desctip- ‘ons correctes du méme individu dans R. Par conséquent, (103) devrait érre équivalent & (104) : (104) Rose est blonde, mais Georges croit qu'elle est rouse. (Or ceci est fan : (103) est parfaitement compatible avec Ia eroyance de Georges selon Inquelle Rose est blonde, mais (104) ne Vest pas. Superfciellement, ici, comme dans (95), iy a un excts de correspondants, mais apparemment un seul ‘connecteur rattachant Tespace R’a M (Georges croit —). Ce phénoméne et plusieurs autres découlent d'une analyse des descriptions généralisée par rapport & Ja section I. 4. , que nous abordons maintenant. 11.2, ups notes, Dans le chapitre 1, les groupes nominaux décrvaient et sionlaleat des eléments (Conespondant 2 des: objets, des individu, ete). Ce. point de vie classique état’ implicte daot le principe identification ee explite dans le prin tipe (52) dinterpréstion des groupes nomingux. Poutant, comme je Tai soligné dane des tvaux antescars portang fur Ia quantification oe point de rue cssique ne peut pas fee coer en gi es denne dei ont ba curactéstiques gol sugzent une analyse ea tenes Ge feacions (des Teles») plat q'en termes de releenes Considérons quelques exemples : (105) Le président change tous Jes sept ans (106) Ton automobile est tout le temps diffrente, (007) on apartement ext de plus en plo grand (tun (108) Elle aime bien attacher son chapeat avec un rubaa, A Fosconier (19780), ROLES EY CONNECTEURS MULTIPLES 6 (209) Les feuiles de cet arbre sont chaque année un pea plus vertes. (110) La nourrtute fet est de pire en pire, ‘Tous ces exemples ont une interpréation ob Je groupe nominal renvoie aun seal élément pat. exemple pour (105), individu “guise. trouve eure “président, dons Nitteand, change tous les sept ans (devient azogent, ou cause, ou fou.) ; pout (106), lt « mene » automobile cigs Pape ula, Pe, roe)? eo 0, feméne appartment peut se reéis ob sagrandir, comme ease /Btne des ours » ; pout (108), elle possede an seul hapcwa ; pout (109), Tatbre gatde ‘perpérelement es mménee feulles pour (110), i y-a tne cereine nourriare fh tain de pourtt dans 1é gatdemanger depuis quelque RRs phates ont aust umes interprétaons pa [as ces phrases ont avis da tons page nutiguenend probabia. et pout loqules a rlcence a froupe nomiodl est varable'= (105) + ily a un nouveau président tous les sept a. (106) + tu as, a chaque fos, une automobile diférente (407) : ta déménages (tous les ans) dans un appettement plas grand (408) : elle aime attacher le chapeau qu'elle porte, quel |) qui soit, aves un ruban. (109) : les féfles de cette année sont plus vertes que celles de Pan dernier. (10) Ia nourrtate servic ici cette semaine est pire que celle de ln semaine dernitre (de la fois demir, etc.) Diautre part, et Yesception de (108), ces interprétations ont pas d’équivalent « générique » ou « universel » + (105) » y x (x change tous les sept ans) Nye petsdent (406) oy x (x est tout le temps diférent) "x € autos, tenne (107) y x (x est de plus en plus grand) “d : ‘i a ie ee es vila Sabon des fp 9 al dees ler Le Fe ects ole pat commend Tiewx, des situations, des contextes, ¢t d'autres spoments, de fs fle prendea sa valeur pari les lémente niété N indiquée par le N. eae Coreepon ext rtivenent near le président, par exemple, sera un sble prenant des valeurs diférentes dans Giéents pays, 4 didérents moments, dans diflrentes orga- nisations, cess! de suit, les valeurs du séle étant les ind vidas qui se touvent étre président de cette organisation, 2 pays, ce moment OS ‘Gomis qunnierionsls metenten éridene I valeur fonctionnelle d'une description défnie et les valeurs multiples en jeu ye homape s'est copstruit use maison. Dans Ie (90 Spe dan ee de deus ftps dans le as Tle, fa mation Eat Sef Sis Seles cas, le meiton Gait congue pour quatre ou cag petonnes, Ec. Dans (131, ste maion a comme domaie pi lesa pend se osteo Ee sparta cs sou domi, ler eneenaes os as i efoto depts a consponchate dre etd te iss (Cesta fiona rae ‘evenons aux exemples comme (105) ; ét 1c le président cocsespond 4 un rdle, Ia pris incadee & fagttand) nous donne une propriété dela valear de ce lc den un contri pice ai donne une propriété du réle Jui-méme, ne Appel Fi a proprité prédiquée (par exemple « — es spe ans og aes Came oe grand »), r le réle-fonction de la “esription define fe exemple le président, ton at artement), et m les paramétres: ‘contextuels pertinents dane te domaine de r (par exemple ‘ROLES EF CONWECTEURS NULTIPLES 6 formes linguistiques 3, lea, organisation... A des sg ‘Bomme (1055(110), seroat essocies deux interprétations fondamentales : (r) ypriété d'un role B Ran Prepac dune valeur de ce xe rien quant 3 la séman- ation sur les fonctions le sur Jes valeurs. « mathé- fustiques, La aotaton commune P reste wne convention pour le moment §. Bee Ee tienee yu'une description linguistique puisse ee Ue wale peat son tour tre consdéré comme Un tee Ge référence différée déclencheur-ible, puisque Je eo ce aol ea valeur, es paramties m Gant fs, ext loiméme une fonction pragmatique, F : F (m, 1) = t(m) Aptts cette esquisse de Ia notion de rBle, venons-cn a une catactérstique qui a toute son importance dans la perspec- tive adoptée ii: Jes espaces mentaux, tel qu’lls sont présen- 165 au chapitre 1, font parte du domaine des roles. Autrement dit, un ile (par exemple sous Ia forme d'une des tion déinie comme fe président) prendta différentes valeurs dans différents espaces, et il n'y'a pas lieu que ces valeurs soient images Dune de Vantre. (112) Le président est Mitterrand, Théophile croit que JE petident est Mousa. youd gue le prot - dent soit Cliche. Dao Ie fl, le pitiden, cet el alo ones ses come de let Sot wor mops ls pv Pde et ket par pe desea {Staten cu me Takai (Conde ls WISE weees est ‘pat Fenner Fee eves wg canes » case i eppenan Oe Te reg feat gn roped dey = + change » pitta eorcponie fe ‘Btbole 17'c le prea Fchng mares SLSRES Somes fot nels pense i 64 SPACES MENTAUE Un discoors comme (112) met en place guate espces dans" egucs 1c prendent pro desta dienes et tom connectés, aisamt deeb len tes Context, on tra + (M) ia valeur prise ar ans Te Ae ive, A Jn situation evenons,_ dans cette perpective, & la stanton du concours de dance de (101) (113) Georges eroit que le gagaante ira A Hoag Kong. te gagnante : rile © Georges croit 1 introdacteat pour Vespace M — im a Hong Kong : prédication P (113) peut etre interprétée de plusieurs fasons‘, parm lesquelles = (114) P(e) est valide dans M (115) P(e(M) est valide dans M 1a premitre interprétation correspond i une propriété du se la gagoaste) on pect Ja perphrasermaladoitement gz gels ler dv indie go at i Hong-Kong. Cevte interpretation nvexige nullement ave rl) pet dels coneddice suet ane veut dass Mi, cereicdite que Georges tienne une personne partiulitre uy i gamut, ne denade po que Geng cot geil y a eu une gagnante. Ta deusitme interpréiton, (115), au contaie, comes ord 3 une propriété dine valeur de t dans Ma valeur GD, eon dito terete ne tne enone fomme état «la gagnante» et comme ayant la prope B. ‘Considérons alors le tion spate corespondant a exemple (103) dela section préodene (lig. 21), interpretation se déroule en plasicurs apes ° la gagnante xt Cabordinterped en tant que tle, sell colt mene interprétation par pronominlisition ‘ordinate Eafn, Tie texpréation valeur ‘applique, facltativement bien ste, et relstivement 3 Fespec sppropeié inepettons, voir TL2 ciesous, ‘es les sont eux tus dei Glment pares — of, mote 5, ROLES ET CONNECTEURS MULTIPLES oF (16) am 1a eanet Sone, ns Georges ect qv et rose On a en défnitive une interprétation du gente P(r(R)) mais Q(e(M)) (P et Q représentant les propriétés blond et roux). Cette interprétation est & contraster avec celle de (104) : 66 [BSPACES. MENTAUX ais) Rose est blonde, mais Georges croit qu'elle est rousse inter ae ae ro x at | con ! 7 x Tl nly a done pas moyen pour elle dans (104) (avec Rose comme entcddent) digentier t oa yz. On fait dans (118) Phypothése simplifcatrice que les noms propres sont inter- prétés directement comme valeurs, et non comme fonctions (téles), Ea fait, les noms propres peuvent 4 Voccasion ren. voyer 4 des propriétés" : on peut employer (104) dans tn contexte ob il y a incertitude sur Pidentité de Ia personne appelée Rose, afin dindiquer que Georges se trompe quant & cette identité, Le role en jeu serait alors r’(sappeler Rose), interpretation, peralléle & (117) serait (119) + a) Rose est blonde, mais Georges croit qu'elle est rousse inter prea Ben ay ronom Y valeur #(R) | valeur Ha) eames. ROLES BY CORNECTEURS MULTIPLES a utrement dit, Georges pourrait savoir que la gagoante ’appelle Rose, et croize tout de méme qui sagit dOlive. Pars il ri (cor) quOlive apple Rone. autre past, (103) a ausst une lectre traspareate, équi valente a (118). L’interprétation se fait de la fagon suivante : (120) Ta grea et Bonde, mals Georges cot u're interpre tation dd valeur (8) | I ‘pronom H En définitive, puisque Pattribution de valeur est facultative, ‘et non ordonnée par rapport 2 Vinterprétation des pronoms, ‘on a déja (en principe) cing stratégies dinterprétation pour tune phrase comme (103) : ea gequante lle : ® #8) r ra r(M) +(R) 2(M) +R) F(R) ‘Toutefois, I'histoire ne s’arréte pas Ja, car non seulement ses valeurs, mais aussi le réle lni-méme, peut étre un déclen- bogie une cible pour le principe Jdeatiiction- ‘Imaginens. Seog puri ne dec. Teagnon seco et | Com, ete me alors rapporter le fait que Georges croit que la gagnante ira hemes Saree (121) Georges eroit que la meilleure danseuse en & Hong Kong. 6 -ESPACHS. MENTAUX Tl s'agit 18 d'une application naturelle du principe d'dentis- cation : une description d’un élément de M par le bisis de son correspondant dans R. Mais ici, élément et son cortes- ppondant sont tons les deux des réles, Schématiquement, (121) ‘cortespondrait & (122) (fig. 22). Aig cuzin spt Soros is comme des ents despaces, avec des corespondani, ui peuvest diérer non seulement pat les valeurs quils'preancat mals tus par leuts propriété défntionnlls, Nous, continuons 1 uailer les expresions comme (R) ou £(M) pour les ‘leurs patiultres que ces roles peuvent prendre dans leat ‘space. Dante part, sour intodusons une tlaton d gue entre iéles “par exemple, dane (122), la geguane et le teleure denseuse demeurent deox Clements dines dane espace Ry mals ils sont égau dans In mesize ob is prem. nent la méme valeur (e(R) = g (R), pour toute détermina. tion des autres paramttres contextacls de R Prenons un aire exemple en rapport ayes (105). La sctne tréldnt, George eth lvoe opaaes président, Georges est un farouche royaiste et Te chef de iat (lgiime) est un roi (dsoms, fe come de Paris) Mest également au fait ds ssttine prsidentiel (mais, pout hui, le président n'est pos un chef d'Etat) $1 Georges croit que le président change tous les cing ans, un locuteur plas sepublicin peut diet son sujet © [ROLES BT CONNECTEURS MULTIPLES 69 (123) Georges eroit que le chef de Etat change tous les cing ans Er, bien sts, si Geonges croit qu'il y a un nouveau roi tous Jes trente ans, on peut dire de lu: (124) Georges croit que le chef de I'Etat change tous les Dans ce contexte (123) et (124) sont respectivement trans: parente et opaque de mane classique, mais les descriptions ze reavoient pas A des individu. Six res sont en jeu : £ (chef Etat) dans R & son correspondant £° dans E preiden > » go» (toi) > > Bo» Des égalités différentes sont satisfaites dans R et dans M f=g e fe Et k n'a vrsisemblablement pas de valeur dans R, Avec P(—) = — change tous les cing ans QC) = — change tous les trente ans (123) exprime : P(g) est satisait dans Mi | Ceci est possible, compte tena du principe identification, Pique f peut ete ideale pat ine desrption de sou Correspondant., et puisque, Gant donné f = g, une descrip tion de F (chet W'Etat) est une description de g. (124) exprime : Qf) est satisfit dans M Une description de £ (chef Etat) identifie son_corsespon- dane £. Et, puisque = K’, Q(F) équivaue & Q (k’) (« le rojcaige fous Jes ment as) a i "Remarquons Verreur qu’ y enrat & faire de fet g, om. f g.K, le ine she, cece le mine Cent eel tt que dex les égaux : une desctiption de pourait Tp lier Eu conda out (105) 3 ieee tation impossible (126) (125) Georges crot que le président chenge tous les cing (126) © Georges crit que Je roi change tous les cing ans. » 70 [ESPAGES MENTAUX (Bien entenda, un contexte différent pourrait permettre 4 (125) d'avoir Finterprétation (126) : si Georges prend a tozt Je président pour un ro, alors g’ se trouve avoir Ia des- cripton « toi >, ov bien g’ = K's une description de g (6 président ») peut alors identifier une fonction dans M avee Ia propriété « roi » (g’ ou ke) Si ton seulement les descriptions d'ééments séférentiels, sais aussi Jes roles, peuvent tre opagues, le nombre de combinaisons possbles pour des exemples comme (103) se multpli : a gagnante alle F y r g He) g r FQ) : gM) 7) ran) 2) ga, 7) POR) Dans les cas simples, les interprétations de la forme P(r) comespondent en gros eux sens appelé attrtbutifs et les interpretations P(r (EH) aux sens ré{érenticls. Le nombre relatvement grand de combinsisons possibles a tendance voller en parte Tes phénoménes pertinents; Tes discussions philosophiques classiques sont implicitement restreintes certains sealement des paramétres en jeu. Avant d'aborder en détal un exemple précis, on peut faire quelques remargues générales sur Panalyse. On & deh souligné que les interprétations multiples associées & une phrase part- calitre ne sont pes liges a des complesités structurales corres- ppondantes de cette phrase. Elles résultent du caractére sous: détermin€ des processus de construction mentale, tels que identification, Patiribution de valeur (8 un re) ou encore TFinterprétation des pronoms, et mettent done en jeu des stratéeies plutht que des structures. La vavieté des sitagies possibles est révélée quand les espaces connectés sont forte: iment dissemblables; cest le cas des exemples constrits ck dessus. Mais des cas aussi extrémes sont rares « dans Ia pratique > : les espaces connectés diférent souvent entre eux ROLES BY CONNECTSURS MULTIPLES n de fagon minimale (c'est Pailleurs aussivune strarégic diater- prétation de supposer que la similitade entre espaces est maximele ; voir Je chepitre 1). Supposons par exemple que (203) soit Enonoé dans un contexte ob les espaces sont sable, cette wee Y= x OH = #0 = F(r(R)): les stratégies possbles, et’ done les interpréta tions, sont alors réduites & deux au maximom. Dans ce comer, oma ince sls peers oe pourraient pas, méme en principe, étre distinguées. Il y a ici tune diférence fondamentale entre Jes processus linguistiques de construction mentale et ce que laisserait prévoir une démar- che structurale (par exemple & base logique), 8 savoir qu'une phrase est toujours accompagnée de In gamme complete de ses interprétations sémantiques (fixées par la grammaire), cet que les interlocuteurs éliminent celles qui sont inappro- Examinons dans cette perspective tn exemple familier : (127) GBdipe eroit quil Gpourera sa mbt. -« Eedipe croit » met sur pied Pespace M (dans R); sa mdre cortespond au role t dans R avec un correspondant 1° dans M, On suppose d’abord que la situation est sans « opacité de able », cestadire sans roles g et g” comme dans (123), (124). On suppose dautre part quUidlipe n'est censé avoir aucune fdée sur Videntité de sa mize : 2 ce point da discours, : 1’a pas de valeur dans M (v (M) n'est pas défin). Pour cehui ui parle, la mre d'Cdipe, clest Jocaste : x (R) = Jocaste. *-Schématiquement, on a Ta figure, 23. n FESPACES AONTAU [Nous nous intéressons seulement aux interprétations de (127) ot if et sa renvoient & CEdipe. Soit P(—) la « propriété » : «il épousera — ». Relativement a la configuration (128), 4 mire est une description lingustique de x, de x, et de ¥ (R). Diautre pact, cette description doie identifier un élément de 1M, soit directement, soit per le biais du principe d'identif- cation. On a les trois possbilités suivantes : sa mere écrit identifie L r (corres de dans M) 2. ¥ ¥ (description directo) ES F(R) x2 (correspondant dex) ‘Dans le contexte choisi, les deux premitres possibilités se confondent. (127) exprime ou bien (129) ou bien (130) par rapport a I'espace M : (2) FO, cau le oak Iretpetaion Sg et atte + Cae cit a Par ceeeee ch ge cae eee eae le aS els a wt erin Sent Cin cs (etption Penile ct wanmucate + Gli cit il Gpousera Jocaste ; Je locuteur fournit 1a description Sin mbes elle dan We map das MD ‘Supposons maintenant, contrairement & (128), que r a une valeur dans M, r’(M), distincte de x:, Autrement dit (tou- jours selon le locuteur), (Edipe prend une autre femme, disons ‘Xanthippe, pour sa mére (fig. 24). Le groupe nominal sa mére admet alors une quatritme inter- prétation, @ savoir 1’ (M) sa mire identifie 123. — comme suparavant — 4 ¥(M) y (= rO) Et on a done une troisitme interprétation ROLES BY CONNECTHURS MULTIPLES B (132) Pip) (interprétation ‘et référenticlle : CEdipe croit qu'il ee Mentions (qui prend pour sa mésc)) ‘autres int ions apparattront, si une opacité de séle isevient la stoation. Par cxempl, Hf ext etre, yur Je locateur, mais pas pour ipe que ERUDE (Geo ntccsarement sn mére (0) (lig. 23). Dans ce cas, « sa méze » est une description valable de g dans Rt peut identifier g” dans M. On a une quatrime inter piétation : (133) Pe) : ; (interpeétaion twansparente et attibutive + Cdipe croit feu epooscre quicangue se trouve étre sa marzine) "4 ESPAGES MENTAUX TL. 3. £QUIVALENCES DU PREMIER ORDRE, Souvent, les interpretations earacttises ciclessus comme propiidds de roles, et notées P(r), semblentequivalentes 4 une quantification universelle du premier ordre + ym P(r(m)) (ol m représente les paramétres pertinents) Par exemple, Gant doané le réle SON CHAPEAU (m) = « le chapem qu'elle porte dans Ia situation m » (108) correspond & quelque chose comme (134) : (108) Elle aime bien attacher son chapea avec un ruban, (234) ym (lle wine ben atch Sov caren (1) avec Doit-on alors considérer que certaines des ambiguités de le Zee eres oe eras came Seige te eens Ty Ce it) et interprétations générales (toutes les Cette analyse n'est certainement pas possible en général, range ra tt pas d'équivalent simple du premier ordre, Malgré cela, il se Eye as sce i de prédication simple (c’est-A-dire ne mettant pas en jeu des verbes comme changer, augmenter, .. ou de ). Ie edi mca nate tations un © sont pas remienriations nivel ne sont ps fondamental (135) Le président habite a 1Elysée, (135) para équivalent a (136), quanti iver p>) Pa valent 3 (136), quantification universlle (136) Vx (président (=) > x habite a I'E.) ‘on encore, avec la notation de (134) : Vm (enzswunr(m) habite & YE) ‘ROLES EY CONNECTEURS MULTIPLES 3 Considérons maintenant (137) : (137) Chaque année, le président distribue deux millands aux fonetionnaires, ‘Supposons qu'il y ait un changement de président au mois dei —~ par exemple Mitetand romplace Gisard, ‘Une interprétation naturelle de (137) sera que, si Giscard -4.dé4 payé un milliard, alors Mitiertand paiera ua autre rilliard, ce qui aménere le total aux deux milliards requis. Test clair qu’aucun des présidents n'aura payé deux milliards, fet par conséquent, Vintesprétation universelle de (137) est fausse : x (président (x,y) —> x distibue 2 milards aux eee oo + Ses alee année 3) Ce type d'exemple montre que Tinterpréation en termes de wile plotée que de quantitation tnirercle sera noes tire indépendemment dex. propriété leriales,particalidres des verber ou des noms en jen, Rien niinterdit poor avant tne Interpretation aniverselle pour des énonetssxictuale ment andlogues 3 (137) (138) Chaque année, le président subit un extmen médical. Ii, visisemblablement pour des raisons pragmatiques, Pin- terprétation quantifiée univers semble ts accepta- ble : autrement dit, dans le contexte préoSdent, Mitterrand ct Giscard subizsient tous les deux un examen médical. Ces remarques mettent en lumigre, des, interpréiations jusquiici Tnissées sous silence pour des énoncés comme (105) Le président change tous les sept ans Supposons que tous Jes sept ans, des phéaomenes.astro- logiqnes changent Viumenr da petcidest — cestbelie de Ia personne quelle qu'elle soit qui se trouve ére président ce momenta ; alors, (105) est vrai, sens changement de 76 SPACES MENTAUE Bersoane et avec une interprétation universellement quanti ete cee jew les valeurs du réle r a Ia fin de ee ere st (205), ave une portée large pour le président | « quicongue eens Rei ey, aoe [eet Sa Ea Ra et soca, ramet de inns (139) En 1929, le président était un bébé, fgQiiooges ot mrdene cox temprct at un mm étant un parame désignant Jes situations (og, tempedt se Fe le te msoave Bl cree et F le connertar entre espace Mi (e en 1959.) ce R, cots inerpetation ge tacit par a oom (140) ym B (Reta) (140) est, distinete des interprétatc 140) et des int ions discutées auparavant, {Bal em Tabeence dopacité de ele, étaient an nombre de (71) En 1929° , le président était un bébé, i ‘espace M (M) a 2 » F(s(R)) ie 1. en 1929, un bébé était président 7 PER eat am EO eo ae les bebés. P(r) Pour comprendie Ja nature et Torigine 7 Gs des intespréta- tons « plenty» cine (10) iat cca de « propriété» gui intervient dans ces phénomnes, Tee quon les w daria jg, les oon gu meen jew un espace out Ja structure protrype + ROLES EF GONNECTEURS ULTIPLES 7 (142) a | PO) | od P est une propriété, 4 (correspondant T'introducteur x) indique que la propriété est satisfaite dans M, et a est Ta) Bemine Sei a ext dane By alors P est valable pour Je -correspondant de a dans M, F(a) ; sia est dans M, P est vvalable pour ¢. ‘Si a est dans R, (141) exprime done que Je correspon- sant de ns MIs propre P, Nal sec ot us une proprigté de a, 2 savoir la propriété « dVavoir un comes. pondant dans MI qui ait la propriété P » — c'est la propriété °p. Ainsi, dite : « Dans ce tableau, Marie a les yeux bleus.'>, ce mest pas seulement donner une propriété de Vimage de Marie (« avoir les yeux bleus »); cest aussi donne: une propriété de Marie elleméme : « avoir dans le tableau une représentation qui ait les yeux bleus », Cette Equivilence découle trivialement du principe identification, et peut sexprimer sous la forme (142) + 142) Os cortme @quvalence des provi, ‘Si Te connecteur F rattache Vespace M & son espace parent R, et si a est un élément de R, alors + Al ] = 2[ Fo ] ou encore AR >| Fe) | (4 AP » est Ia propriété avoir un comrespondant dans Pespace M aves Jt proprié P) Of les interprétations universelles étudies dans cette sec- tion ‘correspondent généralement (et indépendamment des fespaces) & Tinterprétation spéciale de Q(x) qui attribue 3 toutes les valeurs de x une propriété da premier ordre, Q 78 ‘SPACES MENTAUX (143) Interprétation universele du premier ordre + Qe) <> ym Qit(m)) (ma patcourant les situations) Par exemple: Le président gouverne Je pays Se prin, Ouitongue est président gouvemse Je pays aS Je principe (143) s'applique a des structures despeces émboliés comme (141), iy aara ambiguité + étant donne AP (2), on peat ou bien = appliquer (143) a P(x), ce gut donne (144) + (144) A Pa) o Al yim P(e(m)) | Dan squint valle dans Ms ase «post toute situation im date Mf 2G ta) re possibiliné est mise en ‘euvie dans ‘Vinter pretation sj le de (71) : « tous les présidents en ae ts laos MY présidents en 1929 — ou bien puisque 4°P est aussi une propriété (pour des Adments do Ree fos) Te pricpe (8) peat a gues Aa", pour ® Principe (143) peut s’appli- (145) AP > ym AP (elm) La quantification universelle est relative a Ves Hee ee fe Se} Popes pe ula la proprigte P Le thcoreme dquiva des propriétés, (142), ‘permet de veaue (18) 9 cece par (142): ACP) os p [ Feetan | o var | Feeon | La deuritme mots de cette dquralence nest autte que par (145): Af ep (ay (140), ROLES BY CONNECTEURS MULTIPLES 9 Le probléme général est celui de Vinterprétation de Q (), til n'admet peutétre pas de solution sémantique tredition- nelle si, comme on T'a vu (ex, (137), (138)), des consicéca- tons pragmariques jouent un r6le crucial; ily a des cas parti- caliers toutefois ob (143) est applicable, ce qui rend compte (Cmoyennant des théortmes comme (142)) de Vobservation superficielle d'interprétations universelles ambigués. I. 4, modems. Dans Ja section 1.4 (principe (51), Varticle indéfini éuait sicmplement présenté comme un moyen explicite introduire de nouveaux éléments dans les especes ; combiné aux pro- priétés classiques des ions déclenchear-ible, (51) rendait compte directement des és lémentaizes de portée des indéfinis. Les données de le section 1.2 ont montré qu’on trouve dans les espaces non seulement des objets, mais aussi des fonctions (les rbles), et centre quiune a linguistique pouvait identifier une fone- tion ou sa valeur. ‘A cet gard, les descriptions indéfinies sont semblables sux définies ; elles peuvent mettre sur pied des r6les comme nouveaux éléments et identifer le rble Iniméme, ou st valeur dans un espace : (146) A la Coat supréme, um joge a moins de ving an fa 1956, |, fore. (147) Ho 1936, {oe ppc) tit de Calif (148) En ce moment, i est de Brooklyn. (149) 11 est généralement ‘slandsis. Une interprétation visisemblible de ce mini-discours: est que la Cour supréme compte invariablement un-dolescent permi ses membres. (146) introduit un réle r zx est techni quement une fonction définie sur les cours supsémes parti ealires et prenaat ses valeurs parmi les individus de moins de vingt ans. " Une description défnie valable pour r dans le discours agi suit (146) serait « le juge de Cour supréme qui a moins 80 [ESPACES. MENTAUX de vingt ans». (147) et (148) mettent en jeu les espaces Mi (« en 1936'») et Ms (« en ce moment »). Les pronoms (a), ou les descriptions (ce juge) identifient les valeurs de t dans les espaces Mi et Ms : r(Mi) et r(Ma). On a Ik une application ordinaire des principes de la section II. 2. Le pronom i! dans (149) identfie le rOle x. Bien entendy, (146) toute seule a une autre interprétation ‘qui ne fait pas intervenir ce ble : elle indique simplement tun membre de la Cour gui se trouve avoir le propriété « moins de vingt ans ». C’est Vinterprétation « simple » fournie par (31); un nouvel émentobjer est mis en place avec les propriétés appropries. Considérons d'autres exemples : (150) GBdipe cro quil épousera une de ss tates Supposons que (150) mette en jeu espace R et l'espace M (Cetipe croit.... Dapr’s (31), le groupe nominal une de ses itp « uted dpe Henne Soca ices roptité « tante d'CEdipe », ou bien un gue dens M. La premitze configuration serait compatible pat exemple avec Ia croyance d'CEdipe qu’ épousera Xanthippe, mais sens savoir que Xanthippe est une de ses tantes. La seconde serait, compatible avec Ia croyance d'CEdipe quill Spousera Kanthippe et qu’elle est une de ses tantes, quoi SRAETE GST prs Se interprétations sont, d'une certaine manisre, « spéciiques » = seule la premitre , pour le locuteur, une implication eee, ‘groupe nominal we de ses tantes peut aussi mettre en place un r6le,auquel cas (150) ne spécifie eacune valeur par. tiealitre, (D'autres parties du discours peuvent attribucr des Yaleus paricalites ace we dans des espace parler, comme dans (147), (148)), Si le rble r est mis en place dang M et qu'on désige par Q la propriété « il épousera.. >, lors Q () est valable dans Mon a une interpretation non spéigu_ atbutive — Cpe cist qu la personne quill épousera, quelle quelle soit, aura aussi la prop Rae ee g Propriété Comme d'habitude, on peat renvoyer anaphoriquement & + dans Ia suite du discouts, ce qui revient 2 spéciier davan- ROLES ET CONNECTEUES NULTIPLES 8 les propriéiés de x3 pat exemple, (150) pourrait étre fui pet's ¢ vo fl espere quelle Tempichera de faire des betises; if simerait que Ja tante qu'il épouse soit bonne et comprehensive ; .. » D’autre part, les valeurs de x (dans certains espaces) peuvent étre précisfes : « «5 la semaine dernibre i pensait que ce serait Xanthippe, mais maintenant, fla peut que ce soit Antiope. » putes La varisté des combinaisons pour les siratéges dintes- prétation des indéfinis (quel espace accucille élément nou. Venu, ment Te puncpe dheniicon vapaliue, 3 Nagit d'un réle ou dune valeur) produit des és apparentes quelquefois négligées ou mal, interprésées. Pre- rons (151) ¢ (151) Ursula veat épouser un millionnaire. introducteur : Ursula veut (espace M, espace origine R) propriété P : Ursula épouse — rele # ‘0a un silionnsire (proprieé Q) Ament x La suite du discours favorise certaines des interprétations possibles ; par exemple : (152) .., mais elle crit quil ext pauvre jnterprtaton vraisemblable pour (151): x ext mis SSRSe Eel gos 00) soo ocean F cst mis en place dans M, tel que P (3) (133) oy mais en fait Cest um exeoe. "(x est mis en place dans M, tel que P (2), Q (x); fee eit dee Rl gue OLD) lle entendu pater de ce type mais il existe Pas. (dans M, P (3), Q(3) 5 pas de eoreespondant dans ®) (154) (155) oy mais elle n'en trowvera pas, (ale r dans M tel que P(x), Q(e)) 2 [ESPACES MENTAUX Prenons maintenant un discours ob (151) est suivi par ise tenant un disco (151) ext suivi ps (151) Ursula veut épouser tn millionnaize (36 tate f° He pcm lien, tantdt c'est un joueur de polo russe. Supposons d'abord pour (151) une interprétation en termes de réle (comme pour (155)); dans ce eas, le groupe nominal ce millionnaire dans (156) coreespond au r6le t qui vient d'étre mis en place (par (151). II peut done identifier ce rile Iuiméme, ou sa valeur dans Pespace Ts (taatdti —) ‘ou Vespace Ts (tantdts —). Dans Je premier cas, nous compre- nons (156) comme spécifiamt le séle, et done le désir Ursula; de nouvelles conditions sont imposées au réle — tanidt Ursula souhaite trouver un mati qui soit million- aaize et yachtsman brésilen, tantbt elle soubaite en trouver tun qui soit a le fois millionnaire et joueur de polo russe. Dans le deuxitme cas, (Ti) et # (Ts) sont choisis, c'est--dire des valeurs particulitres da r6le : dans certains espaces (paraphrase grossiére : « la semaine demitre, elle avait en te un certain yatchtsman brésilien, et cette semaine un certain joueur de polo russe >. Bien entendu, cette attribution de valeurs peut se faite dans R plutét que dans M, auguel cas on a des interpréie tions « transparentes » de M vers R (057) La sensi deste, ce millnaaie aie (en fi) yt ia ata, et exe scans Sst un mea Jomane astucieux. etuaes ae Enfin, (156) pourrait se comprendre sans que le réle soit a jeu, et de plusieurs fagons i, comme dans (152), x at iis en place dans R, (156) indigdera qu'il est effectivement nullionnaize pour Je'locuteut et qu'il subit des transforma tions (par exemple, cet individu, aprés avoir été brésilien, scquiert la nationalité russe et s¢ met & jouer u polo). Si comme dans (152), x est mis en place dans M, (136) peut indiquer des opinions variables de la part d'Ursula sar son compte (tantbt elle le eroit, ou le dit yachtsman brésilien, ROLES BT CONNECTEURS NULTIPLES 8 tamtdt joueur de polo russe). Encore d'autres interprétations ‘epparaitront si entaires cont introduits ‘explicitement ou im ‘ Jes « mensonges » du millionnaire. ‘Le ‘paragraphe” suivant, relevé dans Ie journal « Le Monde » (17 févsier 1981), illusre bien Je fonctionnement comme re et comme valeur des indéfinis = 4 Vingtdeux minater d'un tbreak de Hegende Wim ion ter sx 34 plas, cng ball de math por Bog ee gece bles de set pour NcEnoe, pie déerese du Sots tesie sur us aourens Gee ane dete ois ec) Pking Mendow arom ucla, 3 oe courage ot onion Shnquoee set re pour Ia. prem See ene tae cs serene vn ch Gite par dev centanes de millions de. wspectatests dns le monde des morceaux de civilisation dépessant lar fement fe cadre traditionnel d'un match de tenis. » un cinguidme set, dans la proposition ticale « avant d'atteindre — » met en place un réle et identific sa valeur, cest-A-dire, sion veut, R cinguitme set particulier de ce ee ee mits, Pour Ie oe mnie fois depuis six ane >, le pronom relaif a pour ant ‘dent le réle mis en place (et non la valeur), et ily & quantification sur toutes les situations, au cours des six ‘ans, od ce tle prend une valeur. Soit m le paramétre rela- tif 3 ove sitdations, Te role « cinguitme set », et r(m) la valeur de ce réle dans la situation m. Ona: «Borg perd le cinguidme set pour la premiére fois depuis a on tg 1 peed pas (a) et Borg perd(m) yin x me (Borg ne peed pas +(sn))-et ‘Remarquons au passage les effets intéressants de « contre- factualité » dans cet extrait de presse : « atteindze Je cin- ame set > est tne condition nécesssre ic pour-que ce ae coment done fous forme de le an cinguitme set qui pevt ne aucune attribution de valeur. En particulier, dire « il n'a pas atteint le cinguidme set » impliquerait fortement qu'll ny @ pas ew de cinquiéme set ; c'est un cas parmi d’autres 4 esPAcuS aemvTAU, a2 une description définie n'entrane aucune présupposition existence ; seul le réle, dans le cadre « match de tennis » 2st présupposé. De méme, « chappant & une débécle en iol sts» introduce debe dans ‘un espace con factuel ; il n'y a pas de correspondant dans Vespace origine, One description défnie, en identiian: un r6l, peat servis a affirmer 1a non-existence de Vobjet correspondant : Ja préface manque, Dans ce livre, 7 te préface a été remplacte par un prologue, (intexprétation pertinente, le lie n'a jamais eu de preface, et sméme aucune n'tait préve) Les cas d? « identité intentionnelle » discutés par Geach ct par Toup? illustrent bien les, propriétés d'indéfinis que nous venons de voir. L’exemple de Geach est 'énoncé (158) (158) Hib pense qutane sorctre a estopié Ia jument de Bob, et Nob pense gull a at Ie cochon de Cob, ‘Deux espaces sont introduits explicitement par (158) : Mi : Hob pense... Ma : Nob pense... une sorcitre peut mextte en place wn dénent dans avec des correspondents dans Mi et Me (en termes traditionnels : une interprétation spécifique transparente & portée large ‘Mais ce groupe nominal pest aussi mettre en place un ‘Aément directement dans Mr avec un correspondant dans M: (lig. 26). Cette interprétation serait eppropriée si par exemple Hob swoyait & Pexistence d'une personne, disons Hilda, pensait ‘qvelle avait estropié Ta jument, et, peut-étre incidemment, Penssit qu’Hilda est une sorcidze, (Cf. Hob pense que Bellérophon a attrapé Pégase ~> Hob pense que Bellerophon ‘ attrapé un cheval ailé) Enfin, Je groupe nominal une sorcitre peut mettre en place un réle'r dans Ms avec un correspondant x” dans Mi, tel que « SORCIERE(®) » et « Fa estropié Ja jument de 9, Geach (1972), Toop (1977). Pa commodté fat semplace dias les coronas BPS OP ee «as ae se ROLES Bt CONNECTHURS MULTIPLES a5 | O OO cee pet sae » et «x a mé le cochon de Cob >, ou « x (Ms) a tue sebatiin de Cob. Cest ce séle quion pent décie par FP concise qui a cotopié la jument de Bob », et il peut randse des valeurs pariclites dans cettains espaces. (Hob Passe ave la sorere qui 2 trope sa jument, pone ere Pils. Diapits Nob, etait Branchilde ou, Hildegarde..)- Ee, comme d'habitude, les descriptions ne se maintiennent es nécessairement d'un espace A Yautre : la soreitre de Hob peut tre une aymphe pour Nob, et une syiphide pout Dob. ‘Dans a méme veine, voyons Texemple plus complexe a'Toup : (259) Qhacun pense qu'une sree a etropié Sa. jament Comme Je'remarque Toup, il y a une fagon de comprende (459) ob une orive a en tres tadonel, une porte las lange que cbacir (Ceat la méme sorcire pour tout Te monde), mais une portée Bis Goi en pat Bgkee « nomspécique.»)- Cette interpret as se mca Ja transcription habituelle du calcul prédicats. ; Peres despaces on a un certain nombre de cosligura. dons en toc ela seats need ot Hous LeGistar qv'on repreente Ia coyance cilecive Ment ov dsulbutivement (gumtieur chacw) (Sg. 27, 28, 29, 30, 31). 86 SPACES MENTAU (380) ast Dans (162) sor reueearaeaeeee peut fire drence de cals des seten ae PO™ (82) PEE ac Gee tn Soment OC o= On res [ROLES BT CONNECTEURS MULTIPLES 87 163) oo. > Coemanquoce que pot (163) le sth + post prem dee valeurs particulidres dans les espaces-croyances individuels : George pense que cétait Hilda, Gertrude est sire que cétait le, les autres n'ont aucune idé...) (asa) SO “5 quer (160) et (164) corre: at aux interprétations tradition- Slice Ene oeedques (extn) ere zene: be ou rote, que Von transit souvent sous la “Ras Bey ly etn gl a guia lige oa Tan oer ete ete its cope eh Bt guanine (i) (ie) oe der hoe 88 [ESPACES MENTAUX (160) : 3 x Ay (y pense (x a extropié la jument)) soncine, (164) : vy 3 x (y pense (x a estropié In jument)) Linterprétation dite nonspécifique 3 portée étroite (=v y(y pense (3 x (x a estropié la jument))) vandrait SORIERE pour (162) ou (163). Pour (162), chacun a un coupable en tte, et il se trouve que ce sont toutes des sorcitres (toujours dans Tidée de chacun). Poor (163), il y a seulement une sroyance partagée quill y a un(e) coupable, et que, quelle qu'elle soit, cest une sorcidre (une interprétation « atiribu- 4ive », si ’on veut) (161) est a configuration t&s « simple » comespondant a une soreigre unique dans Pesprit des gens. Mais remarquons que (163) est également compatible avec une neradation ni dan amen oy ne pend sucune vs le dans les espaces de eroyance indivi- duels, il est le « méme » (Cestidire indiférencié) dans tous. Du point de vue de la démarche présentée ici, par consé- quent le anscrpion lpgue tadtonnalle ert ‘adéqate, fon seulement parce qu'elle ne reféte pas (161), mais nase parce quelle ne fait aucune distinction entre les ext fondamen- talement diférents (162) et (163). Ft, peatétre plus grave, cette transcription empéche de comprendre comment’ dans tous ces cas Ta référence ultéreare dans le discours est poss bie, puisqu’elle enferme les variables lges dans le champ des quantiicateurs IL.5. noms er ROLES. Dans la discussion de l'exemple (104), interprétation (118), fn avait remarqué que les noms propres étaient interpréeés firecement comme wales + Rote Mente un dlemeat 3 FE sie esos sy 00, cae Fae SS rts, oh 00, AT'Vageselenent dene’ psablie prapetige pemioe pr fulecont j t ROLES BT CONNECTEURS MULTIPLES 89 dans un espace M. Mais on avait signalé que (104) pouvait faussi avoir une interprétation « non-tigide » (119) : (104) Rose et blonde, mais Georges crt quelle est rouse, Georges a confonda Rove et Olive: il attibue Je nom s Rose » 8 Olive, qui, elle, est rouse. Une description défine indique explicitement un s6le corres- pondant (président, boucher, homme qui attend V'antobus, w=)-Ce est ase cas por noms popes, mine es Conventions pragmatiques particuliies s‘appfiquent | exemple si tout le monde appelle son cinguiéme fils Quintus, ou sion tous ses chiens de garde Médor, ou encore sion décidait dappeler « la Maison Blanche » Ja demeure da président, ob qu’elle se trouve, et quelle que soit sa couleur). Si par basard une tlle convention est en vigueu, les noms ‘propres pourront se comporter comme les autzes sles. Suppo- Sons qu'il ait été convenu dappeler « Amédée » le premier enfant a€ aa x" siéele, et que T'éaoncé suivant soit produit par quelqu'un en 2014 : (165) J'aurais voula qu'Amédée soit mon frre Appelons r le séle « premier‘enfant né au xa ldcle », sol Hentiible par Ade, ete rle'« mon frre» (165) peut signiger que f'murais voulu que mes parents soient Jes premieiy 4 avoir un enfant an Xxt" sce faurais done souhaité que les deus réles tet ¥ prennent la méme valent ¢ ce souhait est formulé indépendamment des individas qui cen réalité occupent ces réles; je a’ai, peutétre, ancone idée Sur la personne qui, en réalité, est ne lapremizre ct appelle donc Amédée ; et dlailleurs il se peut que je n'sie pas de frre et qu'aucun enfant ne soit né aps%s 1999, et done qu’ n'y ait pas d’Amédée du tout. a (165) pourrsit aussi renvoyer au « veai » Amédée nné du xx" sifele), connu aussi par ses emis. sous le rhom de Max. Paurais youlu gue Max soit mon fire (cestt- dize « ait occipé le réle 7) Dans ce cas non-plas a.’ pas importance que 'aie ou non un fre ; et ca n'a pas d'impor- tance que Max (Amédée) soit né le premiet en Y'an 2000 90 [ESPACES MENTAUX (pie is wore que cue des ches sm eed Supposons maintenant que fie un frtre, dons Lue ; (165) pourrait indiquer que fauris voula qs Lac soit le premier né du x sible A ce moment l,j nai pas besoin Ee connaiie le « vrai » Amédce; dailear, il n'est pes Décesnre quily en st un: peut-Stre que Loe est le deer dere human, et qu'il est né fe 31 décembre 1999. Dans ce es ese ga ale ae dee a er don ced, entre parentheses, imp premidte interpre tation, pug je pes soubaiter que Luc sit €eé Amedee le. premiecné a Hew dire mon fre. Supporons ensuite que je connie Tes deux personnes, Max (alies Amédée) ct Lac (mon free); je peux employer (165) pour dire que Pauras voulu quils sient un sea! ef sme indivi, Cete lecture nimplique pas que cet individa ‘nique euait été mon ftre ou ql surat le premierné diy xa tte (quoiq'elle pute Fimplicter par des prinepes Cétitage contrefactuel voir chapitre Tv); je pourais souhaiter par exemple quilssoient un seul et méme indivige ten méme temps mon pére (au liew de mon pére dans la Halt Dans ce ci, la convention sur le nom VAmédée ne Jone aucun role, mas il faut que Pale un fate. “Enfn i se peat que je connsise les deux personnes comme suparavant, et que je soabaite que Max at ex Luc, mals que ne aie ce quelautun dautre(diféent de Max et de Luc), ‘Quon pulse faire ces constructions linguistiques nest qu'une constaation; tien ninterdt par ailleurs de juget rtzinesinterprétetions métaphysiqaement pea cohérentes : Iu question des constructions spials est dstinte de cele, lonophiqve, dex conditions de vert. Tes cag interpretations fndiqaées résltent directement des principe datsbution rle/valet (se. TT. 2), Les conde srtationsspatialescorrespondantes sont les suivants (fig. 32). “Voyons un ete exemple qui marche de la méme fagon : supposons que les voitins appellent toujours leur chien de garde Médor ; ils nvont jamais plus dun chien de garde Alafos, et ce cen, quel quil sot (les voisins en changent souvent}, ret le som « Médor ». Etant. donnée cette eoavention pattclite, Médor correspond non. seuezent fu chien qu garde la malton des voisin ea ce monseat, mas ROLES BT CONNECTHURS MULTIPLES 1 92 SPACES MENTAUE aussi au role r : « chien de garde des voisins ». On a done deux interprétations pour (166) : (166) Foimersis que Médor soit plus calme. Avec Vinterprétation valeur, (166) concetne le chien parti: calier qui monte la garde en ce moment. Avee interp fon sole, il sagt des chiens de garde sucess. Selon Vinterprétation pertinente, (166) pourrait étre suivi dans Je discours par (167) ou (168) >) (167) .. Us devraient Je soignes. (168) .. La prochaine fois, ils devraient Pacheter 4 la campagne. Les exemples comme (165), (166), montrent que. les ‘noms propres peuvent avoir des interprétations de rdle dans certaines conditions pragmatiquement appropriées. Dans (104), avec la lecture (119), le rile est simplement « s'appe- tex Rote ». Malt’ mime ¢ séle simple nest pertinent co association avec Te nom propre Rose que moyennant. des conditions pragmatiques de pertinence spéciales, ou tout au mols inline (gngr runs spre ete cs cone tuctions et la these métaphysique de la « rigidit » chez Keine oir Ie Gpie ve 3) Remargoo inept que des réles plus complexes, comme ceux d'Amédée ou Médor, deviennent pertinents’ quand le sole « simple », « s'appeler X > est explicitement lié au role complexe (« pre aier né da xxr'sidcle », ou « chien de garde des voisins ») Il y a une autre question, différente de celleci : éant donné un individa, le nom de cet individu, et un role que ‘et individu se trouve rempli, le nom peutil reavoyer ‘au rile ? Pour Clossman, Hofstadter et Meredith (1982), il va de soi que oud, & partis de lexemple (169) (169) Ben a pensé qu’Hensi était Georges. (Contexte: Bien a vléphooé a Pappariement de Georges. Ie tare que cet Het sol « pone ae pone A tort que était Georges.) ROLES EY CONNEGTEURS MULTIPLES 9% Voici le raisonnement de Clossman et al. : 1°) Ben n'a pas pensé que Henri et Georges étaient (ou étaiont devenus) identiques. 2°) Ce que Bea a pensé, cétait que « Ja per- sonne gui répondait au téléphone » était Georges, C'est dire que Georges, plutét qu'Hensi, occupait le r6le « per- sonne qui répondait eu sélephone ». Mais puisqu'en réalité « la personne qui xépondait au +élé- phone », c'est Henri, Clossman et al. considérent que (169) text équivalent 3: « Ben a pensé que le personne qui répon- dait au télépbone était Georges >; pour eux, donc, Pr Roane al onl Agus pie stv, ‘¢ ls personne qui répondait au > — ils éerivent Gilleurs explicitement que < le nom Henti est utilisé ‘comme abréviation ». ‘Mais ce point de vue souléverait des diffculés considé. rables. D’abord, il nest certainement pas vrai en général aun sOle peut ére identilié par le nom de Pindividu (ou de objet, et.) qui se trouve Je remplir, Par exemple, en 1983, ok Mitterrand est président, Pénoncé « le président change tous les sept ans » n'est pas équivalent & « Mitterrand change tous les sept ans ». Et on peut dire la méme chose de tous les exempies analogues examinés dans les sections IL. 2 et TE-3. Dans (165) la substitution de Luc poor mon reve, fen supposant bien str qu’on sache que Lue est mon frére, limine les deux premitres interprétations (qui sont fes plus probable) — cl Pau youl qu’ Ames ait bac > — uisqu'lles n'impliquent méme pas que jaie un fiére. En fait, ld thése du nom propre comme sbrévistion éhoue dans fe contexte (169) lui-méme : supposoas que Ben soit en train de téléphoner ux gens pour leur distribuer des voyages gratuits en Floride. Ben pense aussi que tous cous qui répondent accepteront son offre. (170) est done (170) Ben a pensé que Je personne qui répondait an sé hone irait en Dans ce-conteste, comme Ben pense a tort que. Georges a xépondu, (171) est vraie aussi : (171) Ben a pensé que Georges iit en Flovide. 4 [ESPACES NENTAUX Peuton remplacer le réle dans (170) par sa valeur réelle ‘Henri ce qui donnesait (172)? (172) Ben « pensé qu'Hewrt lest en Fle, Cette interprétation, transparente, de (172) parat difficile, ‘mais peutétre peat-on la foreer comme dans (173) : (073) Ben, pent gute pt on He wa ql savait pas que céait Hens — il croyait que céait Georges. Supposons maintenant qu’s 'époque ok Ben donne son coup de téléphone, il pense aussi que Georges étude le sanscrit. Dans ce eas, (174) et (175) seront vraies aussi = (174) Ben pens que Georges éradint Te saci (175) Ben pensait que le personne qui répondait au 1 Phone éradiat Te sane, tant donné que (175) est vraie et qu’en fait la personne ui répondait, cétait Henri, (176) devrait étre vraie aussi par substitution du nom au rdle (176) Ben pensait qu’Henri étadiait le senstit. ‘Mais, cette fois, Pinterprétation cherchée paralt impossible (176) est inappropriée dans ce contexte. | Cette crtigue estelle juste ? N'y a-til pas une différence importants entre (170) et (175) ? Dans (170), le ble « per sone qu spond > et silt; en fees tational sens est « attributif » : Ben pense que « guiconque répon aaa téléphone » ira en Floride ; mais, dans (175), le role est secondtite, ne porte pas sur le fait d'tudier le sanscrt ; en termes traditionnels, le sens est « séférentcl », quoigque ‘opaque, puisque Ia description ne réfere pas vrsiment Georges. En fit, supposons que le sujet de Tétude du sanscrt ait été soulevé pendant In conversation tééphonique, la place de la Flotide et que Ben cit dit quelque chose comme : « puisque tu connais le sanscit, bla, bla, .. »; Henri pourrait rapporter : « Ben croyait que jétudiais Je ROLES ET CONNECTHURS NULTIPLES 95 sanscrit », et on pourrait done dire (176) fid8lement, comme par exemple dans (177) : (177) Ben peositgu'Hensi di le sansei, parce qu'il royale qu'Hensl Gait Georges Ce gue mettent en lumitre oes observations, cest gue 1s confinon des eine ts poplin gndant Ie coup de tdléphone. Tous les exemples pertinents, 169, 172, 177, pourrait étre préfixés grammeticalement d'un, adverbial comme pendant le coup de télépbone, qui ext un introducteur espace : ils sont tous relatifs a cet espace particulier, appelons le CP, On a la configuration (178) : JA Cs (cet cp ore ~ ) feltman tps + tend yet Henri et Georges ne sont pas liés dans R et B, mais leurs correspondants dans CP sont ligs et occupent des tSles corres- adn (equ pond). BCP et mime cores pondant de lespace B, dans CP ; Poptimisation (cf chap. 1 & ry) optre pour rendre de tels espaces correspondants aussi semblables structuralement « que possible » (cesti-dine 96, BSPAGES MENTAUX sans contradiction ; cf. sec. IIT. 2), si bien que « Georges » dans B aura (presque) les mémes propriétés que « Georges » wee ecindiqve cll gui dace (169), ke uiindique celui qui énonee (169), cest que « hi CP a comme correspondant g's dans BCP, ob b's est Te corsespondant dans CP de hi dans R, et g's le correspon dant dans BCP de ge dans B, et de gx'dans R ». ‘Le principe d'dentification permet & b's et fs d@tre iden- tifié par les noms de leurs correspondants by et gy. Les expaces en jen sont indiqués par des introducteurs ; schéma- tiquement, Ia forme linguistique serait : 17) : "Gace (enomdehi» — étre “ ce —entifle | connecteur_— dente & Be Wi oe tétéphone, Tne nom de gr > «nom de g: »)) Etant donné Ice = pendant le coup de ‘Ben a pensé, « nom de by = Henri, = Georges, le schéma (179) donne (180) (180) Pendant le coup de teléphone, Ben a pensé gu’Hens Giait Georges. Si le discours est déji au sujet du coup de téléphone, alors Ter n'a pas besoin d'apparaitre (ou de réspparattre) et on alent fa forme simple (163), ‘Dela méme maniére, tant donnée la propriété F = « aller cn Flotide », (172) exprime « F (gs) » dans BCP ; linguis- ‘iquermen (4 nom de > « aac prope Fo) dete as ope fart bin ' pondant Wi Eins CP ROLES BT CONNECTEUES MULTIPLES 7 ‘ce qui donne : (182) Pendent le coup de éléphone, Ben a penségu'Henri ina on Plone ie cout bien, si CP est déja en place, on obtient (172), sans Pintroducteur explicite Ter. Dans (181), le principe d'identifiation optre récursive- ment ; Videntifiation va de hi a b's et ensuite aw’, Remar- quons que g’s nest pas un correspondant dans BCP de hs dans B': il n'y pas de confusion dans Vesprit de Ben a propos d’Henri et Georges, seulement une erreur sor leur identité pendant le coup de téléphone. (178) illustre une autre carsctéristique des constructions et crrespondances spats, es expaces_eurmémes comptent comme « éléments » des espaces parents et peu vent done avoir des correspondants, et étre identifiés : le principe d'identifcation s'applique comme d’habitude a ces ations, si bien que des espaces _correspondants comme B et BCP ont le méme introducteur linguistique Ben pensé. Yautre part, des miniespaces comme « le coup de télé shone » scroat souvent assocés A des « cadres » (anglais Frame) ail sy sdapent, ave des wes comme © cl qui appelle >, « celui qui népond >, et. Si les roles sont des propriété identifiantes pour les éléments, les éléments qui ecupent le méme réle suront tendance 2 étre igs, dans le tmini-espace, pag exemple bs et 2, Cela n'est pas nécessaire, lant, comme Ie montre un imagination (1853) Pendant le coup de téléphone, Suzanne a pensé qu’Fleati Gait Georges, bien quille ne se soit pas _ rendu compte que etait Tui qui xépondait, Contests: Ie téléphone a un amplifcateur ; Swanne @ entendu la voix dHlenri, a cru que céeait Georges, et @ cru que Georges était dens la pitce. Considérons un exemple Iégerement différent avec Dra- cula et des voisins comme dans Ja section Il. 1.b ; — le vwoisin de Luc est en fait Dracula, mais Luc’ pense & tort ‘que c'est Frank Sinatra. Luc pense aussi, correctement cette 98 [BSPACES MENTAUX fois, que ce voisin est bruyant. Diautre part, Luc a lu que Frank Sinatre ait marié 2 Ava Gardner. ‘Dans ces conditions, on pourrait dite : (184) Luc pense que Sinatra ext bruyant. (185) Lue pense que Dracula est bruyant. (186) Luc pense que Sinatra est marié A Ava Gardner, (187) Le bruit de som voisin dérange Loc, mais il ne se ‘Pes, car il ense que Dracula est Sinatra. ‘Mais (188) et (189) sonnent tr8s mal dans ce contexte : (188) Luc pense que Dracula est masié a Ava Gardner. (189) Lac pense que Dracula habite on Transiylvanie et u'll est Frank Sinatra Ce cas ressemble a exemple du coup de téléphone : le imouto ore fst dans un espace particalier — en gros « ce qui se passe dans, ‘2 ce qui conceme, Tappartement voisin », et (188), (189) nly ont pas trait, si bien que la « substitution » Dracula/ Sinaita ne s'applique pas. Cependant, comme pout l'exemple dh amr los aut (176), om pet eave (168) au rini-space, ce qui la rend acceptable, Par exemple, on pourrait dite & Dracula, & propos de son voisin Luc: (190) Le pense que tu es Frank Sinatra, et que tu es smarié a Ava Gardner. On encore, si Dracula demandat + « Pourquoi Lue atl tellement cave de renconzer ia femme? yon pout pone | (491) Pace geil pease que tes marié Ava Gander: On pourrait dire msi: (192) Tel de on vin dang Te, mais it nee int pas, cat il ‘Dracula est marié 3 Ava pense que aa ee eae eee tate fe 4 11 y 4 une analople frappante entre Ia fagon dont nous parloas ‘des situations precedentes (le coup de téléphone, Braco, ), cestdie la mise en place de sous-espacss, ef ls fajon dont nous patlons des stutions de theatre >, Cesta les pikes, fs fms, faire semblan, les als mas- {ques On a dé metonaé cs situations & plisieurs reprises Ais isschapittes ret, mals Panay aval G€ simplisce = fn ne oe donnait qu dex expaes,« la réalité du locutear » (Grigine R) et « In pitce » expace image). Une siruation de théltze compte est susceptible de mettre en jen a moins ute spaces © soxigine R, qui comprend les acteurs dan leur « vie de tous les jou», et aussi, si in pitoe nest pas de le ction, ls. personnes relies que la pce. est censée - repeater; ee pide », par exemple telle que La éerite Mauteus, Cestadire avec des personnages, des événemeats, des dialogues» qui ne sont pas speci quant aa aceurt cq joueront fea lee; sppelons cet expace PL — lle iprecnaton » hele gr po pb, avec des vies personnes sur is sine, gui « sont > ies personnages de Pi et gui diseat ot qu font ce que ces personnages dient et font (dans Pi); 100 [ESPACES MENTAUX — la « visie » situation sur scine, cestdire ce que Jes acteurs en tant que personnes (de R) sont en tain de ft im sousespce de RT. Supposons, pour illustrer ce propos, que Golda Meir et Ingrid Bergman soient encore vivantes, et que Ingrid Bergman soit en train de jouer le réle de Golda Meir dans tune pice biographique. La tion spatiele corres. pondante est (194) (fig. 35). (194) on rrfetton) Tous les connecteurs sont des connecteurs.image (« iden- tité »), saul Fu, qui zattache Re aT, et quon appelle un connecieur ciara” eat petizlon Pt prop « cnbraer un bébé » t§ la té « oublier trois lignes », et regardons les énoncés suivants, avec les imterpréttions qi’on peut leur associ ROLES ET CONNECTEURS MULTIPLES tor (195) Dans Ia pice, Golde Meir embrase un bébé, PO) / Pi (196) Dans ta ation de ce soit, Golda Mei a Cabra babe P(o)/Re ou bien P(d)/ Ten appliquant le principe identification de Revers T. (197) Dane Ie seprésntation de ce soit, Inge Bergman a embrassé un bebe P(d/ T ou bien P(e) /Re en appliquant identification de T vers Re. (198) Dans la représentation de ce soit, Golda Meir a oublié trols lige 8 (4) / Ten appliquant Tidentfieation de Re vers T. Ces exemples montrent que Videntiication opére dans les dos crectons entre Re o 7. vane aie die ‘Supposons de plus, pour le moment, qu'une actrce diffé- rente joue le rBle de Golda Meir chaque soir. On voit alors Te manque de connexion de T vers Pi: b dans Pi ne peut pas tre identiié par une description de d dans T ; (199) n'est pas équivalent & (200) (199) Dans Ia pice de Pinter, Golda Meir est trts émotive, (200) Dans la pice de Pinter, Ingrid Bergman est tis Emotive, (199) :*B()/Pi(E = « tbs motive ») (200): E(@)/T ou bien E(o)/Re Cela suggére que le lien entre Pi et Re va dans une seule direction, mais en fait on peut dire (par exemple & titre de critique) en regardant Ia représentation : (201) Dang la pidce, la femme maladroite et excitée ext (ea fait) calme et poste. ‘i «Ia femme maladroite et excitée » est une description de ¢ valide dans Re, et identifiant b dans Pi, I faut donc conclure que Fi(T > Re) et Fi (Re > Pi) sont chacune bidirection- sell, mais qu ny «pas de connecter comport Pas de 7 vers Pi. 102 SPACES MENTAUE Appeloas L Is relation « ressembler » : (202) Dans la pitee, Ingrid Bergman ressemble & Golda Dass a pits, Ing Bergman interpretation + L(d, a) Comme d et ¢ sont liés, Videntifcation peut s'appliquer, et (203) peut avoir la méme interprétation que (202) (203) Dans ls pice, Golda Meir essemble Golda Meir, Cea) Mais comme il n'y a pas de lien entre b (dans Pi) et d (dans T) ou (dans R), il n'y aura pas de lien entre a d'un bid et e ou d de V'autre : une description de e aidentifiers Bs et (204 Ye doc pas a més interpretation gue (202) (204) Dans la pitce, Ingrid Bergman ressemble & Ingrid Bergman. Grammaticalement, on obtient, des pronoms réléchis si les déclenchears (plutét que les eibles) sont identiques, si bien ‘gue, pour Vinterprétation I, (d, ) cidessus, on a (305) (cf (203)), mais pas (206) (cf, Himpossbilité de (204)) (205) Dans la pites, Golde Meir se restenble. (206) Dans la pitee, Ingrid Bergman se resemble Crest aussi a cause de Vabsence de lien entre a et e, qu’on ne ‘peut pas rapporter (207) Golda Meir est allée ou Pérou te semaine deznite, (Golda = 8) sous la forme HORE, ee patie ge dt tata, les oe Use (Gal i pe rte "ae ST hag Ga Sse t Saeco rae) (19) roe one giles fe Ba {Sata Spon ot ny ikea etn feet a doqeine ut agile Ss Se pa ROLES ET CONNECTEURS MULTIPLES 103 (208) Ingrid Bergman est allée au Pérou la semaine der itr, ‘Mais on peut rapporter (209) Ingrid Bergman est allée au Péron Je semaine der- nitze. (grid = ) sous la forme (210) Golda Meir est allée au Pézou Ie semaine dernitre. Farce que Golda Meir ext le nom de le correspondant dee Re, Evidemment (210) est alors comprise comme « P'ac- tice qui joue le réle de Golda Meie » (cf. : « Golda Meir est au Pérou cette semaine, il faudea remettre Ia répétition >). Tout ceci est trés semblable au coup de téléphone ob on confond Henri ct Georges : Ingrid Bergman n'est pas Golda ‘Meir en général, mais seulement par rapport au sous-espace Re, tout comme Henti n'était pas Georges en général, mais seulement par rapport au sous-espace CP (éire ayant la valeur « avoir pour correspondant » ; voir chapitre v.1, les opéra- tears trans-spatiaux). ‘Supposons maintenant que « dans la vie » (« en réalité ») le premier ministre Golda Meie ait une fois rencontré Pactrice Ingrid Bergman, et que la pitce reléte cet événement biogrs- ail re pvt ne ine personne jot bse MIngrid Bergman. La configurition devient celle de In figure 36. On souhaite exprimer (212) c rencontre v ¢ (Ingrid Bergman dans R) est lf Ac via d et peat étre un ddéclencheut pour son identification. e est aussi lié a v via w 5 e peut done étre un déclencheur pour Videntification de ¢ ‘ou pour celle de v : Videntité des déclencheurs permettra Te ppronom réléchi, ce qui donne : (213) Dans Ja pice, Ingrid Bergman se rencontre. 104 ‘ESPACES MENTAUX ROLES ET CONNECTEURS MULTIPLES 105 ‘Mais c est également lié 2 via b, si bien que (212) peut tre rendu par : (214) Dens la pitce, Golda Meir rencontre Ingrid Berg: obits pate luke pea xe dence cat est v via d,'c, w. En prenant (description dans « Golde Mei ») comme déslencheur commun, on aura de ouveau un réfiéchi : (215) Dans la pidee, Golda Meir se rencontre. (interprétation + dans le s8le de Golda Meit, Psc- ttice jousnt ce r6le rencontre Ia personne jouant Te role de cette ectrce, tlle qu’elle est en réalité w Remarquons que Ie lien invogué ici entre ¢ et v ne fait, pas interven: Fo Mais ces out de mle un fen long (quatre espaces), rison probable de Pacceptabilit relative- ment fable de (215) (dane ia sition imapnés). ‘Si des déclencheurs différents avec le méme nom, d et w, sont choisis pour cet v respectivement dans (212), on obtient tune version de (213) sans ptonom réféchi : (217) Dans ta pice, Ingrid Bergman rencontre Ingrid Bergman. Mins bonne est Ia version (218), avec c lui-méme comme déclencheur pour v, vie d, 6, w (218) Dans Ja pitee, Golda Meir rencontre Golda Meir. (7 dans le sens 212)) Cette interprétation de (218) est rendue difficile pat la lon- guest du chemin de ev, plan le fait que les S&deocheurs identiques devraient donner un pronom réléchi, ‘Supposons enfin qu'une actrice, Mia Farrow, joue le séle de Golda adolescente, et qu'une autre, Ingrid Bergman, joue le sOle de Golda devenve femme, I!’ semblerait qo’un seul ément dans Pi et dans Re (Golda) a deux correspondants 106 -ESPACES MENTAUX dans T (Mia et Ingrid), Mais ici encore, comme dans les exemple du coup slphone et de Dracula, Re se dis ‘en dew sous-espaces (« Ie jeunesse la >, « Ja maturité de Golda »), et on a la configuration de la figure 37. A ; YO |_| (PY. fs. 37 Done, si on avait P (c’) (Ia jeune laa Bu pet tte dear coo mee BS, (219) Dans In pidce, Golda Meir embrasse un bébé, (220) Dans Ia pitce, Mia Farrow embrase un bébé, ‘Mais i n'y a pas de chemin de d ac’ sée Fool); d ne peat pas ete un deere ‘Pas appropriée (221) Dans Ia pice, Tngrid Bergman embrasse un bébé, {pas de fonction compo- cheur, et (221) n'est cuaprme nr PRESUPPOSITIONS : MIGRATION, TRANSFERT ET STRATEGIES DE PROJECTION * a vaste littérature portant sur les phénoménes présuppo- sitionnels pose pétiodiquement les questions générales sui- vantes : y atil une notion de présupposition unifiée sur le plan théorique ? peut-on caractériser la présupposition séman- tiguement on pragmatiquement ? quelles constructions saticales donnent lien & des présuppositions ? quel est Peffet de la négation sur les présuppositions ? comment peut-on déterminer les présuppositions de phrases complexes b partir des présuppositions de phrases simples ? les présuppositions « vittuelles » sontelles annulables par des implicatares ou des iimplieations« plus fortes » ? quelle est la fonction des pre suppositions dens la communication ? ‘Ce chapitre n’aborde pas toutes ces guestions, mais il en reformulera ccrtaines et soggérera des réponses simples dans Te cade des espaces mentaux. Comme dans beaucoup d'études orientées linguistiquement, on s'intéressera au probleme dit de « projection », tout en remettant en question la manigre méme dont est posé ce probleme. ‘Avant border les phénoménes _proprement its, jfesseicrai @éviter les malentendus possibles en délimitant explicitement le domeine de fuits traités Il n'y a deccord parmi les « présuppositionniites » sar aucune défnition précise de la présupposition; et les carac- tériations prévises proposées s¢ sont effecivement révélées inadéquates (voir les exemples eidessous). Et pourtant, un ae elon ent tent de ce cape ptt det an feoge 0 62 tel Cae Malle) re re 108 SPACES MENTAUS consensus étonnant se dégage quant aux constructions gram- taticales pertinentes pour Je probleme de Ia projection des présuppositions — il s'agitessentellement de la liste ablie at Keenan (1971), qu compred les desefcona dine, es Els Tes elves les aspects, ler teste adeeb, et peatétre Jes quantifieurs comme méme En dépit de son soubassement théorique frei, je suivrai cette tradition particule, qui suppote, par exemple, que Is personne qui a gagné est Marie gui a gegné tous regretions que quelgu'an at gogne ‘quelou'in a de pouseas gegné ‘uelgu'an a cessd de gagner ee. Hague ect tiett appa em per peer tion ; Evidemment, ces présuppositions grammaticales ont tendance 4 subsister sous la négation (c'est la définition Teana ie cien er atn tique & une information donnée (plutét que nouvelle) — SR he tomate cena ht pe pee) se racers pom 2) re o< Jiées au test de la négation sont bien connues'; et do me etn er en is partie circulaires, : eae ae Oe ea ie fe a Cnn ford ce tn ie ane alts da présupposition d’énoncé + Pre pipe pee Ur cme ego P 2 ne see shes ep mien, dete eb ium § ero ae wee 8 pe de cone cae Sheer SLES se roe pres st Remo om Se os ce se one EGE Wit ur, ve ma, ar pgp elt en prolate & Bua isis, * oem . PRESUPPOSITIONS 109 propositions P seller qu’d t Je locuteur et le destinatare ‘2 erolent ou supposent P et Bi. savent quill en est ainsi pour chacun deux) Le probléme avec de telles défnitions, cest qu’lles ne font aucane veritable distinction entre Jes présuppositons et Jer assertions non controversées, Prenons les dialogues sui wants [A+ Pourquoi ce ype (C) ail Tai sf wise? (ars jnais ve C ou entenda paler de lui expe vant) Ba. Oh, s¢ femme vieat de le quite : $b Fane's! cous vet de le quite. Af, Tl vent de saréter de fume. ST Joma ot viene de’ Partin a", Cet queen @aatre gi a &€ chost pour une promotion 1b”. Declguun @ 66 choisi pour une promotion et ce test pas hui. 47, Th vient de se rendre compte qu'd w'a plus dar. . we Hie plas @argent (ei vient de Sen rendre compe) Les éaoncés a) dans Ia réponse de B contiennent des ‘as parndigibatiques de présupposition (description définie, fopectucl, clive, facil), mais, & chaque fos, la réponse équl nte b) présente lt méme information sous forme assertée plutét que présupposée, L'information est nouvelle et perti- nent, etl n'y a pas de raison de penser que A la considérerait comme allant de soi 7 TL faadait done dize que lorsqu’ll donne les xéponses 2}, le ocuteut« pense que les zuditeurs sont préts 8 Pajoate, sans bjection, ax contexte par rapport auquel U est évalué », mais pas Torsqu'll donne les réponses 5). Toutefois, comme n'y a aucune caractérisation indépendante de « sans objec: tion », et comme les assertions sont généralement ojoutées elles ausi « sans objection » au contexte conversationnel, Ia inition est parfaitement circulate, 110, [BSPACES MENTAUX La condition proposée ne marche pas dans 'utre direction ‘non plus, puiaque les assertions peuvent fort bien faire parte dda contexte conversationnel dg cabll: A — Lac est més fort B= Tw as saison, Luc ext tes fort, (accord) Am 2 ee fone 4 oneéquen, un sombre pie peut Gre Ie somme de'deox ombies pis. (rappel dune premise) A— Je time, je teime, je esime,.. (epétition emphe tigue) A= Tu es mon ani et ta mien tb (attire Petention fur une information ancieane pout permettte une ‘mplicarue) Ces exemples ne montrent pas seulement la faiblesse de 1 définition particulitre de Soames : ils constituent des obstacles majeurs a toute distinction entre assertion ct pre supposition en termes prapmatiqus omdnares, 28 pores pls Toa une causation des pty sitions a partir de propriétés des espaces et on la rata sux fonctions de le présuppesition dans le discours ‘Trois grands types de démarche sont utilisé pour wborder le probléme de projection, c'estdize le problime de la ‘détermination des présuppositions de phrases complexes partir des présappositions de phrates simples : — la démarche combinatoire cherche 4 éablit des algo- sithmes explicites pour caleuler les présuppositions de census comple, 3 pant dex meuppeston de constructions. simples et des. propriéeés de projection. des verbes supézieurs, des connecteurs, des adverbes, etc, de la construction complexe, Les travaux de Langendoen et Savin, Karttunen (1973), Karttunen et Peters (1979) s'ins- ctivent dans cette optique ; — la démerche par annulation, connue en particulier 4 tewen le trval de Gear (1975, 1979), din Te pre suppositions potentilles grammaticalement, et leut permet de faire surface comme présuppositions vértables, a elles nfentrent pas en confit avec une implicature ou une implics tion ; PRESUPPOSITIONS ut — les démarchesprocédurles, comme chez Morgan (1968), Shishe (1979), Dinsmore (1979), dens lsguels Te dis tours «xe » des mondes suzgues les préscposiions sot StnathéS, Le prbleme de projection revi eos & de incr quell ‘préwppestions sont tans{éréss "ax 00 Seto Fenayie qui va suvre en texmes despaces mentaux, est oii maim oe Sees enee fPelbodes eombinatoires, ou par annulation, bien que par Fis descripivement.adZguats, sont au mcur des arces {Fone contpualisation tronée des phéooméacs présuppost wn Pordee suivant est adopté ci-dessous : 1. Tes presuppositions dans In dorie des spaces; 2 Vanaise dune game vatiée de cas « difcies » et Controversey de Présopposton: 3. ane compassion avec d'autres démarches ; 4 Tetude de certains autres phénoménes présupposition pel sen PES cela, 4 propos de ete eine, leat tise prstigoement aoram prindpe qui e'appliqne uniquement cf eplcliquement A ln presopponton : les statics invo- ules soot ts géataes. TIL. 2, uspaces er PREsuPPOSITIONS. IIT. 2.0 Régles et stratégies. 3s le cas prototypique des chapites préeédents, emg Je emis es partie « propositionnelle », Prop., qui établit des relations ‘entre déments de Pespace @ lw Prop. Dans le lon ‘Maxime a les yeux Bleus can en | {vin Si Boris vient Tue sest ert de famer Peutétre (que) 12 [SPACES MENTAUS Si, Prop, est une construction grammaticale présupposition- nelle (cf. IIL. 1), on y distingue une partie assertée A ct tune partie présupposée P, de la maniére habituelle ; par exemple? A = Max ne fume PE Max fait eopersvant ‘Act P expriment cetsines relations entre ements despe ces. On den que Q (= Qa, byes w)) est wade dens espace H. si la relation Q’ est satisfete pour les corres. pondants de a, b, ¢, ... dans espace H. Notation Q/H — Q est valide dans Tespace H ~ Q/H — Q n'est pas valide dans Vespace H On sire que Q cst déterminé dans Yespace H, si Q est (ou bien valide ou bien non valide dans H— méme si cette valeur n’est pas connue & ce stade da discours, comme dans < Max sait si Olga est venue » «Olga ex vense » ext determing rivement aux co ces de Max (ou bien Max croit Q, ou bien il roit ~ Q) Notation: QUH ——Q est détermin€ dans Ht Q est indéterminé dans H dans le cas conteite, en part- calier si Q et ~ Q sont tous deux possibles dans H. Notation: Q?H_ = Q est indétermin€ dans H. ,_Jtant donnée une structure d'énoned comme (1), R étant espace parent de M, les régles suivantes s'appliquent + Roles Ris A/M(«la parc aserge A est vale dans Pespace M» REP /M (ela pare prespposte Pex als dane Reseehk 2) 2 Tes popes do ele « Mex fomsit apart » sont cess ea Is teats corpmndinns cine Sleeve ek a Els lividans te testes auc cpus te Sa -PRESUPPOSITIONS m3 seg P(e pe gone Po ied — APSA Mice 4 ica de I state SPs Définition Dis Si Q/M ext all mw moment de daca, es coostuenses aebls! de sont en peu Hons explcites dens AL apets t nay endo ee QE et Q/H). 2 ee Name mares cies egrets = poe oe facon générale les autres suppositions contextuelles *. oo a Corollaires boidents Gj): 8 P/R, axe P/R, M (pat langle Bs) Gi Se! Dy Rite poe splines (our SE) EE SPIR applique Be (oa SE) ae {Ceathatie yuppste B valde dans R_ pour masini ssrle dion de engin foe) Sv Rene ps epliger He Cue SP Oe ee cue DOR apigue daw’ Jn posbileé de (ep cE gu et inconpatble aver Ph. Remarquer le carsctére général de ces pric saul 12 reultenteinplment de ln dnion générale Aes inisoducteurs ; Prop cst valide dans Vespace Met sex ‘deux composantes A et P y sont done valides. Di correspond arpégueces « » de A ne sont pa toutes sets escent ee oes SS an Ries tec on ini de esl = Sete oon ent ems 4 [ESPACES. MENTAUX AP « intuition » qu'une fois exprimée, information now- velle devient de Tinformation encienne. La non-contts diction, SP,, est ici une stratégie de discours, et non une loi comme en logic, pusgue Its espace « conzadicrotes + ‘ac sont pas extlug : on peut rapporter des crovances, ob des désits contradictoires. SP: est une stratépie.génctale ‘importante pour « remplir » les espaces + dans la fiction, ‘ou lorsqu’on rapporte des croyances, des désirs, ete, on présume, en Labsence dindications contraires explictes, un monde tel que nous le connaissons. SP: joue un réle dans analyse des contrefactuels (conditionnels ireéels), ob Tex: pression informelle « aussi semblable que possible » regoit gun pl pie 1) s Tors, la 2 tative Rs ext Ja seule qui s'applique spécifiquement, et techniquemeat, aux presuppositions; elle permet aux présuppositions grammaticales (et non’ aux auerone) die atachés& pus dun espace pa un el woncé. On pose d'autre part que Bs s'applique Neurvement cata que 1 « lnfnéne uy epee parent R’, alors P/R’ facultativement et conformément & ee tlie chs probitme de projection classique — déterminer si tune phrase complexe hérite les présuppositions de ses cot- orate snplet — revint en femal precuras 3 sno si une présupposition v7 t, on doit, étre talide dans Fespace patent RP UIL.2. b Application aux cas « diffciles ». 1°) peutere. « peutétte » est un introducteur, qui met sur pied un espace de possibilité M dans R. premier contexte ; celui qui parle connatt Max, et on pré sume qu'il sat si Max a des Gils, ou si Max a été un fumeur, 5, 1 ac Hat pus ube: conde que pre ante pest sus Fin ate fe tiie Gal Pte F'> « Ma mice et pte» PRESUPPOSITIONS 4s broncé : (2) Peutire que le fils de Max toi donne des ennuis. (présupposition P + Max a un fil) ft Peut-ire que Max vient d’arréter de famer. (présupposion Pt Max fait suparvan) integration: le locuteur sait si P : P ! R (contexte) par le corollaire Cs, Ia régle Rs s'applique, donc P/R par Cs : P/R, M B cot valde dns W ct M : J prémposiion ext «her» ‘Ona ici une application de fa stratégie SP: : P est établi ‘comme valide dans M ; on a le choix entre P/R et ~ P/R: optimisation consiste & choisir P/R (méme valeur dans R et dans M). Autrement dit, celui qui énonce (2) envisage tune certaine possibilieé : il n'a pas de raison de changer, dans Te cadre de cette possibilité, les présuppositions qu'il fait par allears (2 moins bien sir de le dite explicitement, auguel cas a stratégie SPs, réservés aux présuppositions implicites, ne s'applique pas). deuxiéme contexte ; A et B voient un homme dens la rue ui a Yair triste, A dit = éonceé (G) Peatéere gue le fir de ce type ii donne des ennui, (Ps cetype ean ST Peutéire que ce type vent daréter de famer. (@ sce pe fumals apertvat) interprétation + cette fois, A n'a aucune information préalable sur « ce type >, dont P? R, HE vers ds conor Ce, le Rs ve sappgve pass reste PPR, | P/M (P est valide dans M, mais reste indéterminé dans R : ta présupposition n’est pas « hétitée ».) En effet, lénoncé (3) 116 SPACES MENTAUX impliqne pas que « ce type » a un fils, on avait Phabitude de fumes. * FPF sroisidme contexte Te locuteur A dit & B : bnoncé (4) Peursire que le fils de Beethoven Ini donoait des Cette fois, il se trouve que B ne sait pas du tout queles sont les connaissances de A au sujet de Beethoven ; B ne peut présumer ni P!R ni P ? R. Cateris paribus, In stratégie SP, s'appliquera, donnant P/R (présupposition « béritée ») 2°) si $ alors — iS est un introducteur, qui met en place un espace M dans fea See vile : aa (premier contexte + comme ci-dessus Max, etc. (5) Se ent de Mex et pct i ot Nar‘ ir ea, celui qui parle connatt interprétation : comme pour (2) ; PR. donne P/R, M. pat CietG Dest « hestee densidme conteste + comme pout (3) : chi qui patle ne onnatt pas « ce type », done P? R. ks (6) ile cafes de ce aye sont pari xt tout sel @veerypes de efeaa)s interprétation + comme pour (3) : P/M par Ia sigle Rs et B?K pat le cone 4 P nes pus hese — le leew peut ne rien savoir sur « ce type >, auquel cas P fait seule ment partic des hypothises qui fait, et non de ce quill présume. Enfin, comme pour peut-ére, sion na pas plus de raisons nisuppostTTONs uy de sapposer PIR que Prt ge b dels ge les deux interprétations, avec une « » pout In présupposi- tion hétitée, conformément 3 Ia stratégic SP: Tl va sans dire que les expressions Max et ce type dans to cumple on 2 ois ulgemen pou onli stratépie progmatique les connaissances lables pourraieat étre différentes pour chacun de ces énoncés Remaxquons aussi que les démarches classiques — anau- lation ou combinstoire — laissent prévoir 2 tort que les pprésuppositions sont foujours hétitées avec peut-ire ou dans I protase d'une conditionnelle avec si Considérons maintenant un exemple tts classique : (7) Si Max a des enfants, les enfants de Max sont francais 8 P : Max a des enfants Diaprts la définition Ds, et puisque $ est valide dans Tepace bypothéique M, Beat uae presupposition exli- cite dans M (P est une conséquence évidente de S (P = 5), St tl dw M een ar consi, ape ne sapplique pas a P (SP: ne concerne résuppo- Sitios implctes); dono, large Ro, qo fe patie de Ta stratégie SPs, ne Sappique pas : on 4 seulement P/M la petsuppriion est Pa pee ee leuts, en |, mais pas toujours, Ja forme ai + Spe > oft uillsGe quand'S ext indéterminée dans Ri $?R. Le corollaire 4 empéche alors aussi, et indépen- dlamment, Vepplication de la sBgle Ro, Cela dit, Ie présappo- sition P peut pariaitement étre valide dans les deux expaces ralgré Ia non-application de la régle Rs : auteement dit, il y a des ciconstances qui permettent d'éaoncer (7), tout en Suppaant P Ungaons per exemple que (7) slate (8) Ls parents enfants fraps ecient une ade nan cre. Max, comme tu le sis, a des enfants. Et si Max a de ene es enfants de Ma svt rane | uisque Iuiméme est originare du Poitou. 11 2 donc | droit & une side financitre, us [SPACES MENTAUX Ici, en vertu de la définition Ds, il se trouve que « Max a des enfants » est une présuppostion explicite dans Rau fBrment o& (7) ésonc:On don P/R et aus P/M Consldérons des exemples qui infirment les théo- ties par « annulation », comme Pa signalé Soames (1982) : >< (10)($i Toulouse bat Nantes, Rennes battrn Nantes ii?) P : une équipe autre que ‘Reanes bat Nantes P est une conséquence directe de $ et donc (dapsts Ds) une présupposition explicite dans R : la stratéyie SP: et la rbgle Ry ne s'appliquent pas ; Re donne P/M : la présupposition nest pas « héritée ». Ceci correspond fd8lement a Vintui- tion (10) avimplique pas qu'une quipe a déji batt ou bactsa Nantes. Mais, comme pour (8), il se pourrait que P soit valide dans R’indépendamment : (10) pourrait faire tie d'un discours of i est deja établi que Saint-Etienne, aval, Monaco, ont batta Nantes 3°) ou bien —, ou biew — « ou bien Si ou biea S: » est an introducteur d'espace “< double » : il met sur pied en méme temps deux espaces de possibile, Mi et Me, ‘Dans Mi, &: est valide 5 dans Ms, Ss est valde. De phs, Jes deux espaces Mi ct Ma sont compatibles avec Yespace pareat R. ‘Les tsttements combinatoires du probléme de projection sont infimés par le type dexemple suivant (cf, la critique de Gn ap 7 tome IP Arar ex Rnar{] poe 120 LESPACHS MENTAUX au) (Ou bien Luc vient d'arréter de fumes, 3% B, = Loc furneit axparavant espace Mi oa bia il vient de commencer & fuer. & P= ~ P= Lue oe fami pas supaavaat espace Ms Il ese clair que P; ne peut pas étre valide dans R, car cela rendrait R incompatible avee Mz; et Pr ne peut pas étre valide dans R, puisque R serait alors incompatible avec M:. Toute application de la régle Rs (cesticdire la stratégie SPs) est done bloquée par Pexigence de compatibiié entre fexpaces + aucune présupposition n'est hétiée. © "Dans Vexemple (12) au conteaze, rien n’empéche la stra * tégie SPs de s'appliquer : «a2) Ou bien Luc vient d'eréter de fumer, Py : Lae famait auparevant ou bien ser enfants sont, partis, Pr: Luc a des enfente dans tn mesure of on croit que Dupont est en fonction ; on peut espérer que les enfants de Max sont 1 New York, si fn croit que Max a des enfants, qu'il y a un endroit qui suppelle New York, etc. On dita ii que des espaces Liss de cette maniére sont « sours » et que Mi (« Luc eroit — ») ext Vespace sceur de Ms (« Luc souhaite — »), L'optimisa- ton des espaces, esquissée cidessus en 2°), s'applique aux _PRESUPPOSITIONS 121 ‘sceurs, et ceci est vrai en particulier de la stratégie de wv i ee Caen O97 at 6] \7 ene Soe, “=]} w) i aie gull plea, e soubate qui efi de pleat. ee espace H P= $= ilpleut expace sour B ‘Lloptimisation opére & partir de HL vers son espace: scrur By et ensuite de B vers V'espace, parent R. Dans co: genre de configuration, il a'y a pes optimisation directe entre H et R. Dans Texomple (13), on a explicvement P/B et, par la rigle Re, B/HL Puisque § n'est pes woe sition Gans B, la régle Rs ne peut pas s'eppliquer : P(=-S) ne sera pas « transfétée » a Vespace parent R. Autrement dit, (13) ze présuppose pas (et n'implique pas) qu'il pleuve. Compparons avec (14) : 122 [ESPACES NENTAUX (14) Lae souhaite qui starréte de pleuvoi. Supposons qu’an moment du discours od (14) appara, B (eA ple ») lest a consequence de ren desplcie ians B : P peut alors étre transféré a B a partir 5 invrgle Rs Iatege SB) — maximiation, en tant que présupposition implicite, et ensuite de nouveau a R par lz Jie, méme stratégie, 4 condition bien str que cela 'entraine “\Simcune contradiction dans R (stratégie dominante SP) off Sopericieliement, Ia. présupposition est « héritée >. \ (Ante exemple controversé ) Gdipe coit qu'il 2 tué som pote, etl regrette avoir tué san pte. espace B s P = Gidipe a taé son pire Gentinement a sahsitr, rerter nro ps de noo vel espace, distinct des croyances : il ne met pas en place Feagiene snwvens ou de rntoo nts de cymes = tout ce qui est regretté doit etre cru. Il s'agit done seule- ment dune relation etre le suet gramme t le ft, a proposition, événement.., exprimé par Vobjet direct’ et valide dans espace de crovance approprié B. Dans Texemple (15), la présupposition P (= 8) « Gdipe a tué son pete » ‘est explicite dans B; SP: ne s'applique pas — P n’est pes transferé A Pespace parent R (comme d’habitude, P pourrait bien sir étre valide dans R indépendamment), ‘Dans (16) au contraire, P est sealement implicite dans B (16) CBdipe regrette Pavois tué son pire, La stratégie SPs sappliquera, et validera la ition carer Scenes rae he loweeton Aid en place), C'est pourquol on considére en général (et & tor) ae Is fais comme verter donate des pe supporitions fortes, ow méme a des implications — ceci partis dexemples minimum isolés comme (16). Remarquons aque (16) continue (comme (15)) 8 impliquer (et méme & pré- supposer) qu'Edlipe eroit avoir tué son pire. PRESUPPOSITIONS 123 5) fat. an Si Toei rend compre qu'il est romper ante epics HP : Lace vest tome (on peu éidemmentcomprendce (17) avec a présuppoition the Lu ves electivementtompée, t Fimplcare quelle srt en tendo compte on ne pes sen rendre compre, Bey tans? une ance intepeétaton ob Pest indéteming Ta usin savons psi Lucie Pest tompée ou non. Celle Ta Phe pts aquvlent hs eat Le est tompée, ots Se fn rend compte elle ra Hanke.» Dans ts premiti fterpecaton, In stati 2 (ule Be) opie pout optimise: Het R le présupposition est cons GEE Pai Bane espace hyposhélgoe et dane 800 espace parent. Dans la deuxitme interprétation, "hypothtse P? R barre ta ute bla suategie 2 (corolla 4). La présupposton nest pas transferee. ‘Les discassions de ce type d'exemple (Gazdar (1975), Soames (1982)) se limitent & des variantes de (17) & ln pre- migre personne du singulier : (18) Si je me reds compte gue me ais romp, er ont. s expace HL Comme on ' remarqué en 2*), la construction en s a souvent Pimplicature §? R — la protase est indéterminge (dans R). Mais, dans (18), P/R et $?R sont incompatibles = on me peut pas dire a la fois qu'on seit que P et qu’on ne-s'en rend Des compte (sauf peurétre sous hypnose, ob on réyélerat fn savoir inconscient). Done, en verta de SP: — Tx son contradiction — on a P ? R, ce qui correspond & la deuxitme {nterprétation envisagée pour (17) et empéche V'hétitage (corollaire 4). / 124 -ESPACES. MENTAUX 6) possible, Un autre contreexemple aux traitements combinaoires est donné par Gazdar (1975) : (19) Tl est possible que Jean sit des enfants, et il est por ‘gue ses enfanis soient paris. possible (ou pluto « il est possible que — ») est un introduc- teur espace dan le dicours, une deaitme apparition de possible peat renvoyer au premier es} sibilié intro- dat (comme dass (19), ou bien metre en place un deusitme ‘espace de possibilité différent du premier, comme dans (20) : (20) Il est possible que Jean ait des enfants, et il est pos: que Jean n’ait pas enfants. Lranalyse de (19) ne pose pas de probléme : il est possible que Jean ait des enfants ot espace M s i est possible que ses enfants soient partis espace MP = $ = Jean a des enfants $ est stipulé explicitement dans l'espace M; P(= S$) est done une présuppostion expicite dans M, et Poptimisation (SPs) ne applique pas. Ona P ? Ret P/M (pas desig). TP) négation. On a remarqué dans la sec. 1.6. que les énoncés négatifs ‘mettaient en place des espaces contrefactuels ot Ie variante positive de ’énoneé est valide + (83) (da chap, 1): Dommage que tries par baptis ‘Tom porain aarait pa soccuper de tol. ct asi: (21) Je nai pat acheé dato, TL n'y avait pas de place pour ele danse garge. ‘PRESUPPOSITIONS 125 (22) Alexandre n'a par In ton livre; il aura piqué une Les stzatégies d'optimisation habituelle s'appliqueront & ce {pee eee contre ct 2 Tepace parent comespon- (23) Le roi-de France west per chauve Piiyaanie ~~ France espace N La régle 2 donne P/N; In stratégie 2 cherche & optimi- ser Ja similitude entre N et Yespace parent R, donc, par la gle Rs : P/R; P est valde aussi bien dans N que dans R. Rappelons que la stratégie 2 ne s'applique qu’a Vimplicite (cf. definition D,) ; Is proposition explicite « le roi de France est chauve » est valide dans N, et pas dans R (fig, 39). strtente 3) Qn remarque que des propriétés d’espace de la négation se combinent aux stratégies de migration des présappositions pour expliquer comment, dans les cas simples, 1a négation nYalttre pas les présuppositions. Comme dhabitade, SP: pprenda le pas sur SP: : si P est contredit dans R, la ge 3 est bloguée et la présupposition s'est pas transmise (24) Le roi de France n'a. pas visité Pexposition, car il n'y a pas de toi de France 126 [BSPACES MENTAUX Considérons enfin un exemple qui met jeu trois especes : (25) $i Pexposition n'a pas Ee visitée par le soi de France, est que le France est une république. ” ‘apace Hi + pareat R fexpace N': parent H « la France eat une république », velide dans H, contedirat B (ly uno de Fame) Topemianon cae Nei et dene Bogue: P fest pas wassaie 3H fro nant ps dans H, nest pas trnsmive de HAR Fil ny a dhéiage (26) Si Yexpoton a's pas Gb vise parle si es qe i de Fane et New donee Id, P est indépendamment une présupposii is ‘uae présupposition dans H ; la stratégie 2 étend cette présupposition aa parent de H.R, (27) Si exposition sfst pas visite pa le oh elle hum pee dade fnctee | © & Pes Cette fois, ten nvempéche Yextension senile Sb), et ene de sonnei ages ton dans tous les espaces. 7 a 8°) autres cas connexes. Gazdar et Soames examinent I'énoncé (28) : (28) Si tou es pee sont déoma . 5, sent dtomaly ey, gy, i cure pole oe fe per ae he 2 BPE Py Tu iden det Pi: le président france so ve fe ett de Hn Sa el ap Poseurs es jen ii i soat en jeu ici : R, lori (si ho UN Cena) er Ue pea pba > HL Ie prisdent de Ia France » peut Ee ne desption del aaa Aequel de ces espaces (cf. chapitre 1), et iden- ua élément x de U. C'est aussi un réle r (cf. chap. 1) Examinons plus particulitrement deux des interprétetions -PRESUPPOSITIONS a7 pertinentes ; la présupposition Ps, « x se sentait seul aupa- avant » peat s'€tendre Hi puls & R par Ia stratépic SPs Guparavant introduira alors wn autre espace B dans R (avec es correspondants dans HI et U). Loptimisation tendrait slors 3 assigner le méme role &x et & ses correspondants dans Jes différents espaces + ceci donne une interprétation od Te sméme individu était auparavant tet solitaire, et ext tacore président et peutétre moins soitaize, Dans ee cas, la description, « le président de la France » et Ja présupposition lante D,, sont dabord valides dans Vexpace o:- fo Kft qe Psat es ne con ‘dens H, “tous les pays sont désormais des républiques » est un hhasard, non pertinent poisque H est dans R. Then va de méme, mutatis mutandis, pour Vnterprétation en termes de « z6le » : si Ds est interpnétse comme une ca tédstique de la présidence (plurét que d'un individu parti- culies) (autrement dit, quiconque était président se sentait Seal), alors de nouvean la description du réle et Ie préuppo- Sition Pr sont d'abord valides dans R (ou dans B). La_pro- priété « (encore) seul » vaut pour le correspondant de ce ole dans U (par le biais d'un troisitme correspondant dans Hm. ‘Bvidemment, suivant Varsitre-plan et les combinaisons da principe d'identfiation et de Pattribution s6le/valeur, dau- fres interprétations sont possibles, ot la description et Ja présppostion asacée P, sont Gables dans un expac ile ior, et ot la protase explicite « tous les pays sont désormais es républiques » empéchera lextension de Py a R. Supposons par exemple que la France était une monarchie avant que (28) soit prononcé, et supposons aussi (3 tort, expéronsle) que loreqavun pays devient une sépablique, Te chef de TEtat (ancien fi, dictateur, empereut..) devient aito- tmatiquement président. Alors Py ne peut tre valide que dans Het U mais pas dans R et B ; en tant que conséquence de la protase, c'est tne présupposition explicite dans H. Le-descrip- Eon « fe président de la France » n’est pas valide dans B, tals By Je pide de a France se ena! el» test valide dans B ; Je principe d'identiiation optre done dans ys le président de la France désigne Ylément approprié dans U, et identife son correspondant dans B, ict « le roi de France », Le roi de France était done solitaire, mais, si tous 128 [ESPACES MENTAUX les pays sont désormais des républigues, il ext devemu prési- dent tne se sent probablement pl se. Une autre interprétation sans « héritage » de présuppo- ition pourrait dépendre des hypothises suivantes: bien que Ja France ait éxé une monarchie jusqu’a présent, nous sivons que, si elle devenait une république, Lamartine deviendrait immanquablement président, et dautre pert Lamartine se sent seul et isolé depuis dix ans. « le président de la France » fest alors une description correcte de Lamartine dans Het dans U mais pas dans B et dans R. Néanmoins, conformément au principe d'identifiation, cette description identiie Lamar- sD dene cents des eos et des prs In dernier exemple mettant en jeu des rois et des pr dents est une variante de (11) : (29) Ou bien Je président de la France ext royaiste, Bien Te rol de France et soca, Iyposkise = Ie France on bien un roi ou un prs dent, mais pas les deux. haa Dans ce cas, les deux présuppositons « ily a un roi de rane» 4, Par ‘exemple, alors que « Jean sest arrété de fumer » implique ‘< Jean fumait auparavant >, « Marie espire que Jean s'est eri de Famer» aearnt pe « Mase epee’ ue Jem it auparavant >. "Traduite ea termes despaces, la condition de Dinsmore si_p > a/R alors p/M implique q/M Mais il n'y a pas de raison de penser qu'une telle condi tion doive éire imposée aux espaces : par exemple, si p are une vache) eatraine q (= ne pas avoir de plumes) dans la réalité il ne sensuit pas que les vaches sur les images, ne peuvent pas avoir de plumes, ou que personne ne peut croire que les vaches ont des phimes, ou qu'on me peut pas ricontet une histoire sur des. vaches 3 plumes. Méme les conséquences purement Togiques ne satisfont pas Ia condi- tion : croie tous les axiomes n'entraine pas qu’on crofe tous les théorémes. 134 ESPAGES MENTAUX Soubiter,esplrer, ete, jntrodusent des spaces au sens Se chines Mites es See 4 tous les phénomines hubituls dopacite, de specif, ft de relécenos. Dialers (c. chapitre 1v) ils intoduisent des espace conirfactuls on iypothetiques, comme « si-— lors =» mass sont musi aecompegnts despccs scr, correspondant aux croyances de leurs eujets gremmaticax, TL ex important de souligner que le validte de P dans un uc de eau” ou cea, Lae ‘spire —) alimplique per que Ton expire ou que Yon Souhats P(cesticie « Luc exptre que P »). Intuitivement, ttn expace de soubait ressemble 4 une situation (peutetre contefactuclle) dans laquelle Je soubit se. realise; cette Situation hypothetique aura beaucoup en commun avec la cereale » (eal en ce qul copcerne le souhait, ss conse Suenecs acostbles, etc) et les traits communs en question ont pas besoin dee eurmémes.soubatés (et, dans la Brags uve eles pl. She ae Tom se pas sur mon ne sigifie pas que je souhaite fre eld cae oan ‘seat ‘ouhaitée qu'on init est celle oi fai Te det personne ne tar iiss ot Pai Te pied en, et pers fous nous tournons maintenant vers autres phfnoménes présupporsionnels, qui mont pas te signals mlgne des aracteigues bizates. IIL. 4. Transfert des peésuppositions, __Le + transfert des présuppositons », distner dela migra ton scale aut us ae semanas ot une piso. remment relative Aun espace M, est valide non pas das M mais dans Vespace paren R. Exemples : (32) (Dis donc), dans ce portrait, Lue s'est arnéeé de fume. Gonteste : dans te réalisé, Luc est un fumear & la chaine, i a Vir nerveux ec maladif...; dans le portrait, iDese repriene sane claret et ver ls joute tse, 1h presupposition « Lac fat supcteant > en ‘PRESUPPOSITIONS 135 vailide dans R, mais eppatemment pas dans M, Je portrait, ob Loc n'a jamais fomé. (93) Dans ce tableau, Gudule est de nouveau belle Contexie + Gudule n'est plus belle dans la réalié (ais Pa &), Te presupposition (lie A de nowveas), « Gudule a 4 ble, et pls tard o's plas bale», est valde dane R, sie apparemment pes dans M, Ye tableau, ot Gudule o's jameis cme Gece belles {Ge meg: bu es ution dpe «Dos Te Keteur peut veer que dans (32) et (33), s co Report tbl pt, on er oe ammbigut, savant, supposition ext sate feuleent dane la sealité (Loc et Gadale dant des fcteur) ou seulement dan fe monde « imagine» da film. (34) Logie lene que Jaques «eléphoné de nonrens & Ps Jpeg emt 6 ee Rod RSET Et ee soa eas'y be aa te Apes mre hu Ses hale Qe a Soe ees fr orb ea Pepe Seg.) (39) Mitte est convaineue que ce n'est pas Chien Fou qui 1 pagné la course. B : quelqu'an (au sens large) « gagné la course. amen Maia ont v8 ase i ‘personne aa course. Pour celui qut eel ce gl est important, est qu, dans esr sien Fou, sur qui il avait parié, n'a pas gegné. (remarque : (35) me paratt marginale + son_accepta- Bilt dans ce contexte demande & étre vétfige) (36) Ta mize simersit que tu varrétes de fomer. Conteste : Ma mire ne veut pas que je fume, mais cll ne sit pa cue fai 6a commence; cela qui tle, Iu, le sat. 136 [BSPACES MENTAUX (37) Marie pense que Max regrette dttre allé en Angle: tee, geste: ft, Mare ne sit pas ob est allé Max le sait seulement quill « fale un voyage, et pense aqui regrette de Pevoir fait. 38) Da , Lucie west plas belle comme autre: (28) Diets Goons, plas r Blade a a belle a Contexte : rout ce qua dit Georges, c'est que Lucie n'ai pas belle; il ne la connaissit pas avtrefois, et ne ssit pas comment elle ait. ve Brite me, tous es empl fat wlece le Bele Re (sec, IIT, 2.2) : Ta presupposition n'est apparem- ‘ment pss valide dans espace M, bien qu'elle soit directe ment dans Je champ de Pintroducteur, Pire : n'étant pas valide dans M, elle ne peut subir Ia steatégie d'optimisation SP,, et pourtant elle est valide dans R. ‘Dian autre obté, cette situation a quelque chose de fami- lier : Qtre valide dans R et pas dans M, c'est précisément la propriété des descriptions definies auxquelles s/applique Te principe d'identifcation. Et ce principe ne viole pas la ‘Bale Ry car la description dente ‘vient de Pspuce parent R, et non de espace enfant M. ‘Cola suggire que, dans les cas de « transfert », les pré suppositions ont aussi directement leur origine “dans R. Comment se retrouventellesgrammaticalement dans Ie champ de Tintroducteur de M? Dans le cas des images (ex. 32, 33), je suggbre analyse suivante ; comme on V's expliqué am chapitre 1, Pespace mental correspondant i une. image concréte met en jeu davantage que ce que Vimage représente conerttement — pat ple Margaret Thatcher entigrement cachée par le chan- celier Kohl et done sans correspondant concret sur la photo. ‘Aatrement dit, Poptimisation de Ra M optre dans le cas cs images : en ce sens, (33) et (32) sont comme les contre: factuels ; Ie situation décrite explicitement difftre de la realité, mais Varsitreplan et les présuppositions implictes sont les mémes : par conséquent, Lue, qui ne fome pas -PRESUPPOSITIONS BT dans (32), est supposé avoir fumé suparavant, exactement ‘comme son correspondant, le « vrai » Luc. Contrairement saux apparences, donc, la présupposition lige a sarréter (ou a de nouveca dans (33)) est valide dans Pespace. image << contrefactue! » approprié. Elle est transférée de R aM par optimisation. Le cas de (54), (36), (37), (38) est différent; le contexte emplche explcitement Ia présupposition d'etre valide dans (M, Ces exemples s'analysent par une extension naturelle aux faits et aux événements du principe d’identification ; au liew de déctire un événement a moyen de ses propriétés dans 'M, on utilise une description de I'événement correspondant dons R. Par exemple, dans (37), « le voyage de Max quelque part » pour Marie, correspond au « voyage de Max en Angle- terre » pour le locuteur, si bien qu'une description dece dernier érénement (le délencheur) peut identifier te pre- Imier (la cible) : Ia description de l'événement a son origine Nate au eouiguer quel ton que Vévéne- sil faut remarquer que la présupposition que T'év ment « eu lieu est lide A regretter et donc & lespace enfant 1M : cette présupposition fottera dans R si la strategic 2 est possible ; celui qui parle peut ajouter aprés (37) qu’en fait ‘Max n'est jamais allé. Ceci conduit & a possibilité super. ficiellement bizarre que (37) sont vrai sans que Max soit allé ea ‘eb sans que Marie croie quill y sot alle. Ce qui est déicat dans cette extension de Videntifcaion, est quill n'ett pas nécesssire que les événements de Raient cx liew (dans R); « avoir liew » est une propriété parm autres que les événements peuvent avoir ou non, Duns le cas de (34), Pévénement « Jacques a téléphoné 3 6 heures >, pour Lucie, serait comrectement déert dans R (cestidite pour le locuteur) par « Jacques a de nouveau +éléphoné 3 6 heures », mais (34) n'implique. pas que cet événeinent sit eu lieu, Dans (36), « que tu ne fumes pas > pour la mize correspond 3 « que tu ales aréé de fumer » pour te loca teur (événement/état de choses dans R) ct ced atest pas cea vot oe. fil Pout (38), le « fait » pour Georges que « Lucie n'est pas belle », serait correctement décrit dans R par « Lucie n'est plus belle », compte teu de Parritreplan, Ge fait, bien que représenté dans R, peut tés bien étre faux dans 138 [ESPACES MENTAUX R celui qui parle peur poursuire son dsconrs (aps (38)) cn dnt Cet fe» sat ‘Phchomene doit sss, sans doute, re rttaché aux cas ot les consequences dans on expace sont transferees 2 un autre. Considérons (Darde (1982) : (09) Borg pense, que Judith peut apprendre 2 jouer ax tennis en. deux semaines. Contexte + Judith ext a file de di ane; Borg ne la ‘connalt pan ce qova di Borg en fai, das une ines: view, cst +e cous les enfants de dix ans peuvent bpprendte a jouer au tennis en deur semuines ». Si on appelle M espace « Borg pense — » et R Forigine (ocuteur = je), le « fait » que Judith puisse apprendre en deux semaines résulte dans R du « fait > F que tous les enfants de dix ens peavent apprendre en deux semaines. F n'est pas étabi comme vrai dans R et, & proprement parle, sa conséquence C ne peut pas étre valide dens M, od Judith n'a pas de correspondant. Attribuer C a Borg, Cest trans {érer une conséquence virmuelle de R & M-: c'est un autre oe ‘Tout ceci n'écaite pas le demier exemple, (35) : « ce n'est pas Chien Fou qui a gagné » nest une description ai dans R ni dans M de‘ petsgane n'a gugné ». Pout, avant que cet énoncé soit acceptable, il semble que celui qui parle extraie des croyances de Marie uniquement ce qui est pertinent pour Iui, & savoir que Chien Fou n'a pas gagné, €t retienne les autres supposition, telles que « quelgu'un 4 guuné >. Le statut de (35) reste ltigieux : estelle vrai, be, file, et. ? ine detnitre remarque sur la pragmatique des présupy sions, On a remange (IT. 1) gue er. pésppoidont ne ppouvsient pas tre identifiées avec Vinformation ancieane (ox potentiellement ancienne). On a caractérisé les. pre suppositions comme étant les parties « propositionnelles » des phrases qui peavent floter espace en espace. La migte tion de M aR est évidemment plus simple si P est déjt tabi dans R : Voptimisation opére dans les deux directions. De ce point de vue, il est possible de considérer usage des présuppositions pout Pinformetion ancienne (Cest-dire dans PRESUPPOSITIONS 139 R) comme prototypique. Dans la perspective prooédurale des fSpecey et prepoonions sont ingaltiquement fica (mentalement et communicativement) parce qu’elles permet- tent, par le bitis de Ia stratdgie 2, de remplir les ‘spaces rapidement {implicitement) ; comme on I’a souvent remat- é, les présuppositions sont également trompeuses dans ‘communication quand elles se présentent eu destinataire comme déja données et done difftiles & mettre en question ou 3 ter Cs to eet comin de eur prope prototype etd fat expligaé en TI. 2b. *) ue le ge Eire fone een cHAPITRE 1 CONTREFACTUELS, COMPARATIFS, ‘ET TRANSFERTS TEMPS-ESPACE. IV. 1. conrmzracrvsis. On considére généralement que les contrefactuels.tels 4.81 Hommes evaient des ales, is voleaent», sont cas de misoanement correct a partir de prémisses qui ne valent pas dans Iq séalité. La recherche des conditions de vyéité des contrefactuels pose, parmi d'autres, deux types de gues ons ea ua shes proposions vais sot combines avec Is pr ees fousses pour efcercr le risonnement ? Cet le frobitme de Godan — comment et quand les lois logiques,s'appliquentlles sux contrefactuels? Par exemple, la eontraposition dézive normalement ~ B> ~ A’ de A> B. Mais, comme le remargue Lewis (1973), (2) n'est pas une conséquence de (1) : (1) Bows ete ale At fe, Oey eae quand méme @ Sigs allge, Boris ne serait quand méme = Dans une perspective linguistique, nous, n‘abordons pas, directement Je proline logins, dt condone de on pour les contrefactuels, mais la question cognitive, sémantique de la mise’ en place des expaces contrefactuels ct de leur structuration ; mais cela revient tout de méme & cerns dards an probleme de Goodman. «« Contrefsctuel », dans la perspective des especes, ext une notion relative : un espace Mi est contrefactuel par rapport 142 [SPACES MENTAUS un autze espace Mz si une relation explicitement spécifiée dans Mo afcst pas satisfite par les eléments comespondants ‘Ma!, On slintéressera ici au cas ob un espace est contre facruel par rapport A son espace parent. Dans les exemples suivants, on pect comprendre la pre- ‘mire phrase comme tne mise en place d'un espace contre factuel, et Ia seconde comme Vexpression d'une relation vvalide dans cet espace uel (2) Si Bucéphale avait pans, je sets riche, Vhabiteris Prt - (4) Je voudrais que Bocépbale eit gagné, Je serais riche. (5) Hleureusement, le feu n'a pas trversé Ja route, Ma saison aurait &é détrulte (6) Par bonheur, on a empécbé le feu de traverse In route Ma malion surait été détuite. En ce sens, tous les espaces, en particulier les eroyances, les images, les désirs, les moments... peovent étre contre: factuels par rapport i leurs parents © (7) La course a &eé annulée ; (mais) Georges croft que [Baogphle a gegné (8) Dans ce film, Brigitte Bardot est une horrible sorte, (7) et (8) sont contrefactucles & cause de propriétés prag- ratiques du discours, y compris des connaissances préala- Bigs es nwt comme Georges rit dans ce fim, nfimposent évidemment pas que les relations exprimées dans leur champ soient infirmées dans espace parent. D'cillers, comme le montrent Coleman & Kay (1981), Sweetser (1981), les stratégies d'interprétation, et donc de construction des. paces, sont guidées par un « prototype? » olt les croyances Se oo oe din enema Teper te concpontant dts My («Tote vot on # Dal “BE Sage dea oto de mole cop at (ICM, Cex oye set ssa, | opments ene Ce Son ‘is ae sont Goldemment pee pli « st pa ‘CONTREFACTUELS, COMPARATIFS EY TRANSFERTS 143 sont « normalement » partagées, et de plus correctes. mis dans exemple (7) signale que cette implicature est sus pendue. Plas généralement, comme on I'a remarqué au chapitre 11, les espaces sont soumis 3 des stratégies d'opti- tmisition, gai présument, ceteris paribus, une similarité. de structure, Des mots comme mais, quand méme, cependant, sont des mises on garde linguistiques explicites contre des implicatures probabls, ici contre la stratégie optimisation : (9) BB est mervelleusement belle, mais ans co film, elle est une horrible sorte, Max croit (que) elle est une horrible sorcitze jg voudrais (qu’) elle soit une horzible sorcitre. fle dit une hore sorte, je Teimeras quand Ul ne fait pas de doute que Paspect contrefactuel peut fre imposé lexicalement : cest le cas avec des « négations » fortes comme ne... pas, empécher, dans (5) et (6) cation (lesicle) forte interdit automatiquement Visaplicatare ar optimisation, sans mais ou pourtant. En ce qui concerne la forme des énoncés, on observe que aspect contrefactuel se manifeste sur deux dimensions : — sur la ptemidre, celle des introducteus (lexicalement et {Bsmumatcalme) les gai sot rts fort, suis pur ss conditionnels 'passés de verbes comme vosloir, soubaiter, cimer, qui sont le plus souvent coatrefaccucls (cx. {109} mais pas toujours ((11)) + (10) Yass voula que Batpale pug. Je ves ithe Tfine' ice = (31) Farle vou que to nse demain A. debe, - (pein peste nde npc toa ee ne fhe une ae eres) Ensuite, le long de la dimension des introducteurs, on trouve des potest des toda au condone (pon- voir, devoir) ; ces introductenrs imposent ne interprétation contrefactuelle dans certaines constructions grammaticales, Ta suggérent dans dPautres, et peuvent aussi mettze ea place dds situations hypothétiques non-contrefactuelles ordinaire 144 SPACES MENTAUE (22) Jean aurait pa etre quelqu'un dante, (13) Si Jean avait &€ quelgu'an autre, il me manquersit. (14) Max aura pu re & New York (contrefactuel : ay lieu etre ict porsible : .. d Tétaie peut etre) (15) Si les Dupont dient chee cam, Ia hamite seri allumée. saat (.. mais elle ne Vest pas: interprétation contrefac tuelle; et justement elle est alumée + raisonne- ment inductif) — 1a deuxitme dimension formelle de Vaspect contrefactuel cest grammaticale, Considérons Veffet de 1a variation de ‘temps grammatical sur le méme introducteur si : (16) Si Boris vient demain, Olgs sera heureuse (07) Si Boris venait demain, Olga serait heuzeuse (18) Si Boris Gait venu demain, Olga aurait é€ heureuse. Les trois énoncés reflétent le méme lien « logique » entre «la venue de Boris demain » (la protase B) et « le bonheur Olga (V'spodose O). On peut utiliser (16) ou bien si B est Agia tabi (on est sir que Boris vient et, sil vient, Olga sera done heureuse ; ef. sec. TIT, 2.b, ex. 8), ou bien 6B cst indéterminé par rapport & Pespace parent (B? R), & eg sade da disour, (16) ne mache pas si ~ B a &é ie (29) Boris ne vient pas ; s'il vient, Olga sera heureuse, (27) pest semployer si B est indéterminé ou si ~ B est ea conn i hae a8) go Hiatepreation conteactuale © (18) implgue ‘On peut achématiser cete distribution des temps de la fagon sivante ‘CONTREFACTUELS, COMPARATIFS ET TRANSFERTS 145 baa ‘grammatical: statut de la rouse pote B (16) présent Bou B? (7) imparfait B? ou ~B (8) plus que para ~B Si B ellemtme renvoie 4 un état ou événement passé, Je temps gamed vp scr ssa} pos Ir lee, ‘temporelle’ La valeur hypothétique du temps grammatical ‘sa valeur temporelle s’ajoutent de la fagon suivante pour donner le temps grammatical observé en surface imparait en sartace plesgue parfait» plas que paras by. ++ imperfas temps) = plurgueparaie » Cela implique gu’aver une référence temporelle at passé Je plusqueparfait sera ambigu : interprétation contrefac- tuelle forte ou faible. Ainsi = (20) Si Boris ait vena, Olga surat été de bonne humesr. or elle Pest; Boris doit tre dans le coin : B? ~B Dans les cas comme (20) olt la eéférence temporelle ext puste, le interpretations contrefacacies forts et ables Convergent pour des raisons purement grammaticales. Le ‘méme effet se, produit pour les modaux = (21) Boris aurait pu venir demain. (22) Boris pourrait venir demain. (netil viendsa; .. mais l-ae viendse pas) = (23) Boris aura pa venir hier. ‘Voyors sil est venu. .. mais il n'est pas vene,) Dans les différents exemples ci-dessus, la force contre- factuelle de la protase, ou de la propesition modalisée, dépend de facteurs Texicanx et grammaticaux, Remarquons le mar « dial» is, si Sans Te 146 -ESPACES MENTAUX que T'apodose, elle, n’a_pas besoin d’étre contrefactuelle : dans (16), (17), (18), Olga peut bien étre heureuse « de ‘toute fagon ». ‘Si le bonheur d’Olga est établi indépendamment de la protase, il est commode d’ajouter un mot qui suspende !'im- plieature contraire : mais, de toute focom, quand meme. (24) $i Boris vient, Olga sera heureuse ; mair elle sets hhearense de toute Jagon. (25) Si Boris venait demain, Olga serait beureuse ; mais ‘lle sera heureuse de toute faron. (26) Si Boris éait venu demain, Olga auzait été heureuse ; tals elle sera heureuse de toute fagon. On reconnalt souvent {par exemple Karttunen (1971)) que Ta fausseté du conséquent (apodose) dans les construc tons contrefactuelles est une implicature, et non une pré- supposition ou une implistion, (25) et (26) vont dans le méme sens, mais les exemples sigatrent que l'implicature atest pas spécialement lige aux conditionnels contrefactuels, ‘mais platét aux conditionnels en général ‘Comulies (1983) donne une solution txés générale de ce probléme. A partir des différentes interprétations de : (2) Vou pores vous se vou ts hndagt {€) ‘si vous aver plus de 70 ans. Cornulier construit une démonstration élégante_ indiquant ue si n'est pas ambigu entre un conditionnel unidirectionnel et un bicdirectionnel : au contraire, Pemploi de si dans « Q, si P, et si R, et si S... » pourra indiquer (avec portée large pour ef) que P, R, S.. sont chacune une condition suffisante pour Q. Ce seas de base est complété par P'implicature (3 la Grice) que normalement toutes les conditions sulfisantes pertinentes sont spécifices. Dans le cas particulier 0 une seule condition, P, est men- tionnée (« Q, si P ») cette analyse donne le biconditionnel souhaité : P, devenn la seule condition suffisante est par la méme également nécessaire. ‘Comnulier est en mesure d'unifier beaucoup d’emplois a, CONTREFACTUELS, COMPARATIFS ET TRANSFERTS 147 supericiellement différents de si en partant d'une. seule interprétation minimum pour « Q, si », interprétation ‘qui revient en gros 3: dans toutes les situations (cas) oft P est valide, Q est valide » En soi, ceci ne dit pas qu'il y ait un lien entre P et Q, pulsgue Q pourrait Gre valide dans d'autres situations, par exemple les situations « ~ P ». Mais, i on suppose de surcrott que toutes les situations pertinentes pour Ia validité de Q ont été spéciies, il s'ensuivra que Q vant seulement dans les situations-P :'ceci correspond 4 Vimplicatare sur Jes conditions suffsantes pertinentes, mentionnée ci-dessus. quand méme, de toute acon, .. sont des moyens annuler Cette implicatare dexhaustivieé, comme le confirme Pappari- tion simultange possible de mais ou cependant* + (28) Si tu es bon, Jésus vaimera, mais si tm es mauveis, aanete 1d meme. laos ese |e ote ag Par implicate, la premitre moitié de (28) suagére (infé- rence invitée ; cf. Geis & Zwicky (1971)) que c'est seule- tent dae les scuations ob «ta es bon » que Jéue sien, quand méme ou de toute fecon, dans la deaxitme moitié, Snnclet cote inpictre © autres situations permetent Q = « Jésus taimera >. D’ailleurs, dans (28), Peet global, es wie dO dns ot es Sonny, P hes que ~ P. La premitre moitié’suggtre par implicature un lien logique entre P et Q. La deuxitme moitié annule finale- ‘ment Tides @un tel lien. ‘Ces propriétés pénérales des conditionnelles permettent une description simplifiée des contrefactuels : supposons qu'un discours soit en train et que l'espace pertinent soit R, Un énonoé de la forme « si P, Q » introduit un espace Hob P et Q sont valides, Supposons que ~ P soit valide mga, mat (et pat ened, ome) oo an dae wer ote 2 an ererearers ‘ hbaveienceaasy (Ste: aa sarin alo, ables, veka Popo des deux sons ‘contrefuctaeiles, = 148 [BSPACES MENTAUX lors « P » dans V'énoncé doit tre & Pimpartait ou au plus-que-parfait comme dans (17) ou (18) : ceci est une contrainte grammaticale, Liimpliatuze de Cornulier selon lagu Q set valde gue das es coats ipligue 3 soa tour que Qun'est pas val cestidire que Q comme P, est « contrefactuel » "Et conformément au traitement des présuppositions dens le chapitre mi, P est une présupposition explicite dans R. On a done duit & partir de proprié:és générales des condi. tionnelles que dans les < contrefactuels > (si P, Q), il est naturel pour ~ Pde prisupost et pour ~ Q de imp Ceci est vrai en tant que phénoméne de dis dingo soigeusopent es pets gram eaux des phra- ivement utilisées : si P a une référence temporelle présente ou future, et se trouve eu plus que-parfait, la gram- ‘use impose linterprétation contretactuelle : ou bien ~ Ps dg éé établi dans Vespace parent R, ou bien ~ P est établi au moment de Pénoncé# cest une propriété sémantique de It construction (cf. (18)). Si au contraire P est # limparfait avec une riférence temporelle présente/future (ex. (17)), fou au phus-queparfait avec une référence paseée (ex, (19), J contain séansgue est pls fable : nous savons seule iment que P n'est pas ttabli dans R. Si ~ P est indépendam- ment étebli ou présupposé dans R, on obtient wn contre: factucl, avec Vimplicature « ~ Q ». Sinon, cette implicature n'spparat pas, comme le prévoit Tanalyse de Cormulicr + voir Vinterprétation de (19), o& Olga est effectivement hi Fexse, ou Iterpréztion de (15) comme rlsoanement inde ‘On peut schématiser tout cela de Ia fagon suivante : S . © CONTREFACTUELS, COMPARATIFS BT TRANSFERTS 149 sémantique : Q est valide dans toutes les situations-P implicate (annulable) : Q est valide seulement dans les sinuations-P grammaire ¢ P plosqueparfsit & temps non passé: ~P/R Pint Qrobsire par implicate = ~Q/R) P inputs & temps nonpassé epee e temp pest 1~ P/R (&~Q/R ou Pat imple Exe) PPR) pas dim P présent et temps nonpassé ow " esa ee sanpo pear? p/p Blestre Per) @ yuand méme (on de toute fagon, en tout cas..) : Yimpli- Qasr er sonsise + © est aide dass Gaues Stains. Remarquons que quand méme, de toute facon, s’ennalent pas une implicatare 2 Tintérieur de Vexpression « si P, Q ‘quand méme , mais plotot une implicature introduite uparavant, et selon laguelle Q n’est pas satisfsite dans Tes fituatons. Cla n'a done pes, de sen de esteont ot ia valeur logique de ces expressions prises isolément, comme senble le fife Lewis (1973), ou de se. demands lls contraposent, 2 partir de leur forme linguistique de surface. Dns Is prtguc, on pet disdnguer deur cas: cll 08 oa augmente Je nombre des conditions suffisants, et celui oon détrit Ie lien logique, Le premier est illustré par (50) : (50) a) Si Bovis sit vena, Olga serait vem ; ee +) st li vais par lle serait venue de toute fagon, P Q 130 ‘ESPACES MENTAUX de toute facon dans (30) anmule Vimplicature que T est le seule condition suffisante. Dans le cas ob T et P sont tous deux non-valides dans R, autrement dit oit es deux espaces Inypothétiques sont contrefactuels, on se retrouve avee Tim plicature que P et T sont les seules conditions suffisantes et done que Q est également contrefactuel (non-valide dans R) : Olga n'est pas venue, ‘La contraposition de (30b), en supposant Q, est possible, t pourrait se rendre en francais par : (31) Puisque Olga n'est pas venue, tu ne Tui as pas parle, Dans le deusitme cxs paradigmatique, P, la protase, est Ja négation de T (62) 2) Si Boris vient, Olga vient. = Q et ~ PQ. On obtient par contraposition une contradic tion évidente ~Q>~P ec ~Q>P Dans cette perspective étroite, Q serait simplement une tautologie. En fait, on peut facilement, dans le méme contexte, cons- truire des contrefactuels gui mettent en jeu ~ Q : (53) Si Olga a'était pas venue, Paurais éxé désolé. Cela nous ramtne ax probleme de construction pour les ‘expaces hypothétiques. Sila protate P n'est pas con pr rapport a Pespace parent R, on peut facilement construire TFespace hypothétique H en ajoutant P a la structure de R : ceci garantit une correspondance optimale entre H et R. Mais ‘CONTREFACTUELS, COMPARATIFS ET TRANSFERTS 151 1H peut aussi m’inclure qu’une partie de la structure de R. ‘Compatez (34) et (35) : (34) Si Pierre vient, on boira du champagne ; ma scour chances «Carnes», et Hes desende de Maat an, etc. (95) Si on chaufe ce gaz, la pression augmenters, H pour (34) comprend des correspondants de Pierre, ma sceur, Henri, Mazatlan... Mais, dans Ia mesure ob (35) est indépendant’ da frit que j'eie une secur ow de Pesistence Henri, Yespace H cotrespondant ne sera pas spécifié pour ces Aéments (encore quill puisse Petre dans Ja suite da discouss}). Lidée. générale, informellement, cest que Vespace est complété par In quantité de stracture de Fespace parent R ncesaire pour effectuer le raisonnement. Ceci contraste avec tune démarche qui cherche & trouver espace (ou monde, etc:) le plus semblable a R et compatible avec P et Q, comme dans les analyses de Goodman, Lewis, on Goldstick*. Ce qui est ppeat-tre sous-estimé par ces approches, c'est la flexiblité peu Emin de enc dono Toepe onde (36) Si Nepoléon avait éeé fils d’Alexande, il aurit éeé smacédonien. (97) Si Nupoléon avait, €é Ie ls d’Alexandre, il anit spat la batale de Waterloo. (38) Si Napoléon avait été le fils d’Alexandke, il n’auait pas été Napeléon. (09) Si Naralfon mit Je fis Alani, Alsandie 40) Si Napoléon svat &é le fib &Alenandre, il aurit x Oe aes : 132 ESPACES. MENTAUK Cela n’aurait pas d'intérét d’évaluer Ia vétité « absolue » dun de ces éooncés, mais chaeun deux peut servir & dire jelque chose (étayer une argamentation, établit une ans logis dédencher tne inglcae, ete} et cet be tplon (er méme ne permet) quiune strucuuration trés patille de 1H; pour effectuer oes raisonnements, on peut importer dans HL aussi bien des lois» générales ugéesvalbles dace R les que «pare et fils ont la méme nationalité » (36, 39) 4 autres parents, autres gtnes » (40) 4 sautres parents, autres enfants » (38)

C {Si Alex y va, Olga y va) © (Olpa eat alle) DB (Alex est all) ape Gy, Tenet D | ~A_ (Boris n'est pas ven) Gape Gib + sans effer Gape Gra: > (DG, C, D, sont sous compatibles “avec A'ée C) structure finele de H : D3C Net pus te ea Se Boro, pcs "gue sien motifs d'Olga par ailleurs. Liéape Gyb de Valgorithme otiginal iminerait C et aussi Dow D->C; C ne serait pas désivable dans H). IL structure de Rs 1. ~ A (Boris nest pas allé) 2 ~ ASC (Si Boris n'y va pas, Olgs y 8) 3. DIC i Alex y va, Olgs y 4 t. C (Olga est allée) (on vet de 2. 3 € st ue coneenes de ne comune de 3) Sapo Gras dinner ~ A Ge G18 | imine “C* pis C et une conséquesee 2 ~4, aa pe 2 oa Gea ata pa de structure finale de HT A ~ASC 3. Doe xD G se détive de 3. et 5, par Modus Ponens CF est approprié. CONTREPACTUELS, COMPARATINS ET TRANSPERTS 159) TH, suru de ~ A ~a5c ¢ 5 Gra Glmine ~ A; Gib dimige C (come dans 1) room Gnae de‘? A wage wos pes Scvale dans 1 le contefactel et ret (hon reat, puisqse cee fir la Gon eat lige a absence’ de Bor, rns sen outs) Une procédure semblable (peut-étre conceptuellement ago) consti mes bord une foe « norma» R — proposition ~ A et = tn ensemble fini minimum P de propositions qui ne sont pas des conséquences de ~ A, et telles quaucune a’est tune conséquence des autres combinges avec ~ A" (toutes Jes propositions originelement valides dans R.seront alors ‘0 bien des conséquences de P, ou de ~A, ou de P & ~ A). Pest ensuite réduit 2 P’ comme dans Gia de fagon a tae compte wee A La since finde do Het 1, Dint le eas dela station 1, ta patton de R donnersit ~A | D>C (C est diminge : D tant que con- ° séquence de P) P structure pour H: (A, D> C, D) C cst derivable dans H par Modus Ponens. Ta situation IT marche de la méme facon. Dans TH, C est. dliminé en tant_que conséquence de P & ~ A, i pantir de la partition de R: ~ A ~AP GD On obtient la méme inappropsée ‘pour obtient la méme structure inapproptige pour Hi qu’avec Is procédure a la Goldstick : (A, ~ A C, D}. TL Gate construction ert on tore toajute possible, 160 [ESPACES. MENTAUX Ty a done de boones raisons de penser que pour les contefacmly prottypigues on peut touver un slgorthme Demet. de constuize ex déraluer H, moyennsat. des Stratgpesheussigoes qui s ajoutesient (pat exemple a stablité des événcments antétients comme dans (41), ou la ‘endance & preserver les fis (D> ©), plato que les propo. ‘pe parr fais quelle serait Ja réalisé peychologique (ou le plas bite) dune tlle procedure ? °F" . Diabord, Ia notion. de conséquence logique uilsée dans Valgorthme est_manifestement trop poissantepeychologi ent! on ne pest pas emmine toutes les consequences outs ls combine, Iau, cone a pie ote 4, remplacer la notion de coneéquence logique par Is notion plus fle de « conséqueneescousible x" ‘Avec la notion de conséquence forts, le teisonnement pet Tubsarde' serait Takoéme rédoit 4 Tabourdit, comme’ le remargue F. Recinati s soit A sn énoneé mathemutique vrai que Von doit prouver (par Pabourde), ct P Peasemble Ges Ials et aiomes mathémtiques en vigueur; la educto ad abeurdumn consis 4 consture Tespace Hi (~ A, P), et A montrer que Hest mal forme (Cest ite content des contradictions). Mais. lesalgorthnes envisages" chdesous ommencersient par seadre P compatible avec ~ A, en rel fant P — cestaclve eo liminant jostment leo exomes Sui permertent de prowver Aj on obliendsit un pace Conan et, fait, vole ce qui se paste : on ne salt pas si P cst compatible svee ~ A, car Ay bien que consequence logue de P, nfest pas une conséquence accesible (1 ce sade du discours); on eonstrult done H, et on opre dedan, en dépit de son inconistance logge, préistznenr dans Tespois que cette inconsstance ae revleta, Cet aspect du ralsonnement contrefctuel ext important aussi dan le diseour ondinaze (non-mathématique) : nous explorons des espaces cont. factuels pour décoavrit entre autres) des incosistances possiles: nous nliminons pas (ct ne pouvons pes elimi) toutes le inconsistances avant de metie en place Vespace Diautre part, nous comptons comme « vies» les déduc tions corrects (et cele sels) effects dang un expace (CONTREFACTUELS, COMPARATIFS ET TRANSFERTS 161 inconsistant, Cette conception de la vésité serait pea dési- rable d’un point de vue strictement logique ®. On peat se représenter les algorithmes comme des stra: tégies idéales, utlisables en fait seulement dans des cir- constances simplifges : par exemple si la partition de Yes- pace parent R est triviale, cestdire si le locuteur sait (ou eroie qu'il ssit) quels aspects de R sont indépendants de ~ A, et lesquels dépendent de ~ A : ces derniers peuvent alors étre supprimés directement (quivalent de G1) sans cael élaboré ; c'est en fait ce qui se passat dans les exem- ples examinés cicdessus (I, 1, IID). Si la partition est moins Exide, ou me virelament indole, on peat quand ‘méme introduire Pespace H avec Ia protase A, et la structure artlleipporte de R, dont on a besoin pour déduze C + Ee "Geempls sur Nepoléon (36-40) sont. constuis selon cette strategic, Bien entendu, In construction d'un espace contrefactuc! H peut continuer (et, dans la pratique, coati- rnuera généralement) apres sa mise en place par Ia phrase contrefactuelle. Dans ce cas, on peut progressivement y ajouter des structures empruntées a R : si des inconsistances accesibles apparaissent, on tentera des « raccommodages >, ‘08 on abandonnera entibrement Vespace Ht, (51) Si Napolgon avsit éeé le ls @’Aloxandre, i! ourit sgsgné Ta bataile de Waterloo, Mais dt auraie &eé mort depuis longtemps, FB liso smeoony, gel he ode ee longue, sans jamais villi, ow a’ ait ree seed en Corse au vm ide. Dans (51), le structure de H est négociée ; c'est un mode de construction courant, Tl ne faut pas confondre le statut prototypique et « idéal » des algorithmes dun point de vue linguistique (construction pragmatique des espaces), avec leur statut dans une théorie ESB wots Fun La {x fie ly deloston, lt cpaee pace gor le tote de délucion cor ‘ie fe plas de set dae un espace Incase 'D. Degpac H, sndonné net pas oubbe «i « pemis Gir dex incompetits, eiminer de poms, et 162 SPACES MENTAUE des conditions de vétité. Pour des philosophes comme Goodman, Levis ou Goldvck, Fobjectit cnt de fixer dens Wipe» en porte dns es coer eo, cate st vrai » (en contextes complet, ent ‘ment. spécifiés, ct décidables). En principe au moins, les algorithmes peuvent faire ce travail. Il n'en nésulte pas que leur puissance est en fait utilise, ou pourrait Vtre, dans la pproduction/interprétation sémantique (Cest-dire’ linguis- Sue) des éoones correspondents ly a une forte tendance dans beaucoup de travaux récents 2 confondre théorie sémantique linguistique et théo- tie des conditions de vérité, L’efet pratique de cette confu- sion est loin d’éire négatif, étant donné Ia similitade des Brocrupatons et des nes pertinents dans les deux dean. Néxomcinn, le objeis fndamentay diffrent sur plusieurs points importants: les types de généralisations iS rechercher, les erties dPaddquation empiaqu, le mise 7 psychologique, entre autres. La discussion des contrefactuels, montre Ie diférence qu'il y & lie qu'un alporthme rend compte correctement des coadi- om & est i dc qu'l sell comps comearment de Ja sémantique en jeu. ls vétité (ct par la métaphysique) (par exemple Keri (1982), Vendler (1972)) peuvent dire que (56) (Si Napoléon avait &€ le fis Alexandre, il aurait ét€ macédonien) ne covsspond pec tun monde possible: quis set sort ou falson ne changers pas Te statut Tingustique de (36) (de ile conrefactuce oot faces ‘oe comprendre, e¢ & évaluer), mais cela pourrait changer son statut th la privat dune wer de vest déermings Thee we & gine pe war > gue tu toler cu non ree ipke quill n'y a aucun monde possible ot! Hesperus nest as Phosphor, tous attends une pda Engst Fe fade st pornt que deur dlémens, Hesprs et orus, dans wn espace, peuvent avoir tin seul cores- pondane (Venvs) dans un ate ® Quelle que st la valeur 4 Gate pmion et lets samen denise en invoquat phos cu moins dtc Ss fas cme cae de (9) «eas puch te 1B CE chapive v2 ‘CONTREFACTUELS, CONPARATIFS ET TRANSFERTS 163 étaphysique de Ia thése de Kripke, elle ne gouveme pas Js construction mentale linguistigue (et il n'y @ aucune rai- son 2 priori qu'elle le fase). ‘Revenons aux espaces hypothétiques, Je thime central de cette section : en utilisant une caractéisation minimale des hypothétiques (« dans les situations telles gue P, Q ») et noe npn’ inne dese rie sans, comme le s pplus des stratégies pour cons: ttuire les espaces hypothétiques, on, obtient une analyse ‘minimale et unilige des conditionnels, quils soient non contrefactucls (16), faiblement contrefactuels (17), forte- iment contrefactuels (18), quils aient un seul lien logique (35), une série de liens logiques (30), ou aucun lien logique dd coat (28)... La thise répandue selon laquelle le lien logique est une composante essentille du sens de si rend mysteriewx tous les cas oit ce lien m'apparait pas, Nous avons vu plus haut comment les formes « si P, Q quand méme » pouvaient ‘employer pour annuler limplicature « senlement si P,Q >, Ipollgunt dene efieinenen Haece de Hen lggoe eure et "K Tintécieur de 1, on Ay et By a paris devguels on ti Tméieur de H, on oA, eB, partir dengue on tte la conclosion cache CPusque Tespece i Coespond. 2 © dans toutes les situations A's, la forme supertcelement ‘vale (52) sans len entre "Gt donne Ie conditionnel cache sone ai ca as besoin d'un interpéte, tm pourrais embnucher Kone valide que da lemarguons que C, au contri de B, net valde que dns Hy cestadie seulement dans es siuatons Ac TH ert iatiestant gue Tes ens loiquesexpliies et cachés sobsienneat fous deux & paris de ln meme earciestion Binimale de ofA comme intdactea gata des. ste fone, et que cote earactésaton clleméive ne mete Pos ons «len ae » dow sm de Comme ‘on vient de Te sigaler pour parle, le temps sgrammatia peut donner une indication sut la valde de B dans R ou dans H. Eran donnée une protase au present Je present daas Papodone aura tenance & tapporter B a R ‘CONTREFACTUELS, COMPARATIFS ET TRANSFERTS 165 (ce qui donne une interprétation de « bitre dans le frig > — conséquence cachée), tandis que le futur rapporte plus volontiets B a H, pour une interprétation classique : (55) Siow as fim, nous doogs 6 fees, B (eve «poe alnmony 4 6 tous, gu esti ou pas; hypothétique caché : si tu as faim, viens partager pore diner & 6 heures) (56) Situ 4s faim, ious dinerons a 6 heures). A 3B (furar + B est vlide dans les situtions-A - espace H; 17 4 un len (causal) entre A et B Cmplicaure de Cor toler); Tautte inerpeéation (B vlable de toute fason ‘Stor B) reste posse) (57) Si ta ae besoin d'un nguvel acteut a semaine pro laloe, Jean aura font Ie premier sete. (58) Si tu as besoin d'un nouvel acteur la semaine pro sean salt tout Je peer ate. Dans (57), le futur suggize non seulement que Jean ne sait pas encore le premier arte, mus ans quil ne Tapprendra que dans Ja mesure ob tu as besoin d'un nouvel ectear = lien logique. Dans (58) au contraie, comme dans (52), fon comprend que Jean sat dé le premier acte, indépendam- ‘ment de la protase. Les deux énoncés ont Vimplicatare veai- semblable (conclusion cachés) «si tu as bésoin ’un nouvel acteur Ie semaine prochaine, ‘a pourras faire appel 2 Jean ». Ceci montre au passage que le phénoméne « conclusion cachée » (un type d'implicature) est indépendant da phéno- amine « lien logique » (autre type d'implicature). IV. 2. Comparatifs, Considérons énoncé suivant (59) Sur cette image, Alice est plus grande que Lewis.

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