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BIBLIOTHÊQUE AUGUSfJNIENNE

LA DOCTRINE CHRtTIENNE

1 De doctrina christiana

1 Texte critique du CCL, revu et conigé


Jntroduction et traduction de Madeleine MOREAU
Annotation et notes complémentaires
SIGB
1 d'lsabelle BOCHEf et Goulven MADEC

S1bf1 ( tl \0 ÇO(;
su co4 ;tgq 5 l, X
I
Cote TN 6: D3 .. -11- ,2 X+ 1 Institut d'Études Augustiniennes
PARIS
iiSS633454
li li Ili lf llllll 11111111111111 1m
Q1llÊQUE AUGUSTINIENNE
B~~ DE SAINT AUGUSTIN
Fondateurs : F. O. YRt t, G. Fows

Comité scientifique
M. DuLAEY, G. MADEC, directeurs,
M.-F. BERROUARD, 1. BOCHET, J. Do!GNON,
D.Doucrr,A.GABIU.ON

DJ.J:uszoN : furTONs BRfrols


Sfeenwcg op Ticlcn 68, B-2300 TIIJllhout

iSBN: 2-85121-161-7
i "'- . ISSN:~
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·n a été repris à l'édition de J. MARllN
Le texte Iah . /, · 1 XXX '
Christianorum Senes alma, vo . li, Par
c~,p~·1 . du e ~ de l'Université catholique
l'mLote . airell a été revu et corrigé à l'aide des ou.
de uvai 0 . ·c1es de M. S1monett1
. . et e. sehatiblin
vrages et arh b'bl' hie.
ment10. nnés plus loin dans la J iograp
., • rt· .:.. . INTRODUCTION
Pour l'annotation courant~, J a1 pa teu1Jc;rement
tiré parti de J'édition-traductJon comment~e de M. 1. - CIRCONSTANCES DE COMPOsmoN
Simonetti publiée en 1994 dans la collecuon de la
«Fondazione Lorenzo Valia». s devons à Augustin lui-même un certain
G. Madec
Nou .
bre de rense1gne~ents précº1eux sur 1es conditions
no~ lesquelles le tra1té fut co?1posé. Les Révisions,
daDt la rédaction date, on le srut, des années 427-428,
doD disent en effet : «Ayant trouvé inachevés les
nous . hrét· ., . . .
• res sur la doctnne e 1enne, J ai mieux atmé les
1!V " d à I é ' . d'
hever plutot que e passer a r v1s1on autres
~~res en 1~ laiss~t d~s cet é?t: J'~ don~ terminé Je
troisieme livre qu1 ava1t été réd1gé JUsqu à l'endroit
ou est rappelé le texte tiré de l'Évangile sur la femme
qui "cache du levain dans trais mesures de farine
jusqu'à ce que le tout fermente" (De doctr. chr. III,
25, 36) ; j'ai ajouté encare un demier livre et j'ai
achevé cet ouvrage en quatre livres 1...» II ressort de
ce texte que l'ouvrage fut composé à deux époques
bien distinctes, et que la rédaction du deuxieme
fragment est contemporaine de la rédaction des
Révisions, ce que corrobore, au livre IV, l'évocation
d'un souvenir de prédication lié au voyage à Césarée
de 418 : «Et voici déjà pres de huit ans, ou plus, que
par une faveur du Christ, rien de tel n'a été tenté là-
bas2». Augustin s'est donc remis au texte inachevé au
plus tôt à partir de 426, sans doute en 427.

1. Retractationes, 11, 3 J, 1 (BA 12, p.456-457).


2. IV, 24, 53.
1NTRODUCTION INTRODUCTJON

. . en revanche du moment <>u oque si volonticrs, ct lc souci d'


1l ne nous d1t 1:1en et menée jusqu'au livre III, 2S éV observer pan;ru ~es tâchcs4, 50'::; ~rdre d'urgcncc
l'ceuvre fut _enuepn~dications, extérieures ou inté: à plication. Il s y aJoutc peut-êtrc un ~up s<lr une
. d1verses in . . é . eit ce des considérations d' oppon ~ré rc de conve
36. Mais . rmettent une esttmatton pr cise. nan • ,. un1t L' -
. ures au traité, pe l é . effet, s mterrompt au moment ou il ~ ouvrage,
ne ê de r reuvre dans a s ne des e:rler des tropes. Or, quand il reprcn~reprend de
La place m. ~: par les Révisions est un premier P nte ans plus tard, un long dévc\oppc \ ouvrage
ouvrages exanu~ en effet : Deux livres à Simplicianus
índice. Ell~t~ Un livre contre la lettre de Mani
(Re_tr. ~l, 29) ~eux ouvrages contemporains, dont le
t~nsacré, à propos ~es tropes, à Tyco::nt va être
[,'ber regularum \u1 apparait commc s, dont \e
d:e,tégese biblique préci~u,r.. Or Tyco~fu:uvrage
(lb1d: l • ~ té sans ambig\iité comme «les deux. Était-i\ op est un
prellller estlp sen composés apres l 'accession à écn·vain et exégeted 'donatiste.
, . P<>rtun de
remiers 1vres C ,I • publier, ~u cdours an~lee~ ag1tées par \e combat
~ • ti. et donc antérieurement aux on,esswns. tidonat1ste, es pages e og1euscs pour un me h
an ? N m redu
I ép:rnt ainsi la date de 396-397. D'autre part, le parti advers~ : ous ne_ pouvons que poscr la
~~ntra Faustum, dont la date, encare que contro- question. Mais 11 nous para1t assez nature\ de \e f .
versée, ne peut être antérieureDà 3d98, _rappdellle si nous te~ons compt~ de quelques ligncs d'une ,::;
l'interprétation donnée par le e octnna _e a d'August~n ààAAurtms _de _Carthage. Trois lcttrcs
s líation des égyptiens par les ~é~reux. au sortu de d'Augustm ure ms t~mo1gne~t du souci dcs deux
l~gypte (C. F. , XXII, 91). Ams1 nous sommes évêques pour la format1on des 1eunes clercss. Orla
amenés à une fourchette assez étroite, allant d_e la fin lettre 4~, à sit~er au début d~ l'épi_scopat, évoquc un
396 au début de 398. Si l'on y joint l'observat1on que projet d Aurel~u~ co~cemant l entrame~nt des jeuncs
dans une liste de morts illustres ponctuée d'un «pour clercs à la préchcat1on (sanctam cog1tationem, com-
ne point parler des vivants», qui figure en II, 40, 61, mente Augustin) et la réalisation de ce projet
Ambroise n'est pas nornmé, on peut en conclure que (effectu)6. Augustin, associé sans doute par A.ure\ius à
le traité est antérieur à avril 397, date de la mort l'entreprise, demande que \ui soient envoyés les tex.tcs
d'Ambroise, du moins à l'annonce de cette mort en des sermons prononcés là-bas ... <<car je ne néglige pas
Afrique. On peut donc situer la composition du ce que tu m'as demandé»1 . Si rien n' est précisé, il est .
premier fragment dans le cours des demiers mois de cependant aisé de conjecturer que la technique
396 et des premiers de 397. oratoire est en question. Et Augustin de demander à
, Pourq~oi l'ouvrage fut-il interrompu ? Augustin ne son tour : «Pour ce qui est des sept regles de
s en explique nulle part et nous sommes réduits à des Tyconius, cornrne je l'ai déjà souvent écrit, j'attends
conjectun:~· La multitude des tâches qui vont de plus
en plus s imposer à l'évêque, cette sarcinaJ qu'il 4. Voir, par exemp\e, Ep . 139 (CSEL 44, p. \53, 10-20).
5. Ep. 22, 41 et 60 (CSEL 34, p. 54-62, 81-84, 221-222).
d'JipVoir M.iOURJON, «Sarcina : un mot cher à I'évêque
258-~ne,., echerches de Science Religieuse, 13, 1955, p. 6. Voir CSEL 34, p. 81, 11-13.
7. Jbid., p. 83, 16-18.

10
P' tNTRODUCTION INTRODlJcnolV
u'il t'en semble•». Cette lellre bien ternps suspendu. Si en
4
d 'a p ~ c:e q . •1 une date assez recente en reprend pour l ' achever c'e 26 0 u 427
connue n'a éré '"'~;Jna. EJ)e doit p o ~ t l'être à
re)ation avec le De d' bOrd parce que I on peut se
Jui parait importanr et ;,t évidemrnc~tAugustin 1
actuel le problême de ~ ; st sans dou qllc lc •uje~
de!U égard~- }'out ~ion de )'ouvrage n'aurait pas ,n.inistêre de la parole. ª ormation de: toujour,
de,nander s1 1 1 1~º rru.Je d'AureJius. ou une mise en • f .
L ou~rage u,t_-1I divulgué
clcrcs
au
pour origine le si1eà la question d'Augustin sur
vée ? R1en ne I indique dan 5?Us sa forrne .
garde de 5'.' pari, .1 en effet paraitre mal venu de celui-ci enchaine, en III, 25s ~ O:uvrc d'Au •n:-che.
Tyco~ius =, •1 ~u;.~~ a,uvre donatiste au moment ou s'il avait abandonné la veill •1 6 , cxac1crncn~Ustio, e,
~n~i(Jer ! é:;'1affiúblir Je donatisme. D 'autre part, et que J'intégralité du texte est ~age précédcn,:".ZUUC1o
d s ag1ssait us paraft plus importante, car elle dans la tradition manuscr,~t nda rnmen, rcprése "
nous
pas, ro
éc=
cette rein:uque n~íntention même du traité, n'esr:ce
s1~r suggtre E. Hill•. suivi par ~- M.
. ..- autresro n'est-ce pas Aurehus qui
Green et p1us1e-·
· 1 r · e, aucun
contten a sectton primitive seulc. manuScrit ne
remarquable appelle cependant 1, ~ne cxccpr1
ntéc

co<fex Leningrad Q. v. J, 3, ro~~ent,on : il s'agit ~~


' . d 1
aurait mis Augustin sur la vo1e e a rra_crar,o
.
qu1 semble remonter au v•-
pvo· nant de Corbie ct
scriplurarum ? Aurelius avait _Pr~~ Augustrn dans c'est le plus ancien manusc,it cue au ,~•.,. siccrc12 .
J'épiscopat (392). ms Je conc1le d ~1ppone. en_ 393. sans doure a-t-il été composé en ~~n_u d Augustin, .;
nous Je voyoos s•appuyer sur ~ugustm encor~ s_,mple contient les deux premiers livres du 6eue.
Or ~e OOdcx
pdtre" ; il contiouera dele. farre quand_ cel~1-c1 sera Ili et IV en sont absents ; il comporte c~octr,na, rnais
devenu évêque. Le souci d une forma11on a donner autres reuvres antérieures. dans l'ordr OU(re Quatre
aux clercs ne pouvaíl pas, _d 'autrc _p ari. n~ pas être
partagé par Augustin. Le t~_ré théonque 90 est le De
les Révisions 13 ; mais s'il était éta~rre;,
110
Révisions, pourquoi ne componerait-il q'u ª,Pr s les
m: par
doctrina christiana ne scrait-d pas né d e circonstances · r d
prem1ers 1vres u De foctrina ? n paraít dane
eesdeux
précises, d ' exigcnces concrttes. comme _il en est remonter au catalogue meme établi par Augusrin, au
presque invariablement des a:uvrcs d' Auguslln ? fur et à me$ure de la composition de ses ouvrages ...
Ainsi se trouve précisée la situation du traité, non
seulement en maritre de chronologie, mais quant aux . 12. Voir W. M. GREEN, «A_ Fourlh Ccntury Manuscripl o(
ciJCOOstances qui l 'auraient suscité, puis pour un long sa1nl Augustme~. Revue B1!n~d,cline, 69, 1959, p. 191-197 (e. r.
par A . C. DE V E ER, RÉAug. 8, 1962, p. 182-183) ; K B.
STEINHAUSER , «Codcx Lcningradensis Q. V. 1. 3 : Some
8. lbíd,
Unreso l vcd Problcms». De doctrina christiana. A Classic of
9. E. H1u.. •IN doctrillll chrl.stia111J : A Suggestion». Studia Western Cu//ure, Notre Dame - London, 1995, p. 33-43.
potrislica, v r, Bcrlin, 1962, p. 443-446.
13. Soit : Ad Simplicianum libri li (Reir. li, 28), Contra
IO. Voir CSEL 80, Praefatio, p. VJII. epistolam Manichad liber unus (lbid. 29). ~ agone chrü1iano
liber unus (lbid. 30).
rr-;rli. Au$usti~ y prononcc dcvant I 'asscmblte
CjUI dc\-iendra le fN fitk ~, symbolo (voi f
des évi!ques un
R~trac1ationes. 14. «lndiculo opusculorum meorum» (Reir. li , 68). Po,;sidíus
se servira de ce catalogue pour composer son proprc /ndrcMlum

12 13
....
INTRODUCTION
JNTRODUCTION
d'apprendre ce qu'il t'en semble 8». Cette lett .
connue n'a été mise qu'à une date assez r~e bien temps suspendu. Si en 426 ou 427, Augustin !e
relation avec !e De doctrina. Elle doit pourtant ~~e en eprend pour l'achever c'est évidemment que !e sujet
1 rui parait important et qu'est sans doute toujours
deux égards. Tout d'abord parce que l'on lreà
actuel !e probleme de la formation des clercs au
demander si l'interruption de l'ouvrage n'aupe_ut se
· · 1e s1·1 ence d'A urehus,
· rait J>as ministêre de la parole.
pour ongme ou une rnise
garde de sa pari, à la question d' Augusti en L'ouvrage fut-il divulgué sous sa forme inache-
Tyconius : il pouvait en effet paraitre mal ve~u s;r vée? Rien ne !'indique dans l'reuvre d'Augustin, et
celui-ci enchaine, en 111, 25, 36, exactement comme
conseiller l'étude d'une reuvre donatiste au moment ~
0 s'il avait abandonné la veille la page précédente. Alors
il s'agissait d'affaiblir !e •donatisme.

D'autre part
, et que J'intégralité du texte est abondamment représentée
cette remarque nous para1t p1us importante, car ell dans la tradition manuscrite, aucun manuscrit ne
nous éclaire sur l'intention même du traité, n'est:; contient la section primitive seule. Une exception
pas, comme !e suggêre E. Hill 9 , suivi par W. M. remarquable appelle cependant l'attention : il s'agit du
Green et plusieurs autres 10 , n'est-ce pas Aurelius qui codex Leningrad Q. v. /, 3, provenant de Corbie et
aurait mis Augustin sur la voie de la tractatio qui semble remonter au v~me, voire au 1v~mc siêcle 12 ;
scripturarum ? Aurelius avait précédé Augustin dans c'est !e plus ancien manuscrit connu d' Augustin, et
l'épiscopat (392). Dês !e concile d'Hippone, en 393, sans doute a+il été composé en Afrique. Or ce codex
nous !e voyons s'appuyer sur Augustin encore simple contient les deux premiers livres du De doctrina, mais
prêtre' 1 ; il continuera de le faire quand celui-ci sera III et IV en sont absents ; il comporte en outre quatre
devenu évêque. Le souci d'une formation à donner autres reuvres antérieures, dans l'ordre mentionné par
aux clercs ne pouvait pas, d'autre part, ne pas être les Révisions 13 ; mais s'il était établi d'apres les
partagé par Augustin. Le traité théorique qu'est !e De Révisions, pourquoi ne comporterait-il que les deux
doctrina christiana ne serait-il pas né de circonstances premiers livres du De doctrina ? II parait donc
précises, d'exigences concrêtes, comme il en est remonter au catalogue même établi par Augustin, au
presque invariablement des reuvres d'Augustin? fur et à me~ure de la composition de ses ouvrages' 4 •
Ainsi se trouve précisée la situation du traité, non
seulement en matiêre de chronologie, mais quant aux 12. Voir W. M. GREEN, «A Fourth Century Manuscript oí
circonstances qui l'auraient suscité, puis pour un long saint Augustine», Revue Bénédictine, 69, 1959, p. 191-197 (e. r.
par A. e. DE VEER, RÉAug. 8, 1962, p. 182-183) ; K. 8.
STEINHAUSER, «Codex Leningradensis Q. V. 1. 3 : Some
8. lbid. Unresolved Problems», De doctrina christiana. A Classic of
9. E. H1u., «De doctrina christiana : A Suggestion», Siudia Western Culture, Notre Dame - London, 1995. p. 33-43.
patrística, VI, Berlin, 1962, p. 443-446. _13. Soit : Ad Simplicianum libri li (Reir. li, 28), Conlra
epistolam Manichaei liber unus (lbid. 29), De agone chrisliano
10. Voir CSEL 80, Praeíatio, p. vm. liber unus (lbid. 30).
I 1. Augustin y prononce devant l'assemblée des évêqu_es; 14. «lndiculo opusculorum meorum» (Retr. 11, 68). Possidius
sennon qui deviendra le De fide et symbolo (voir Retractano ' se servira de ce catalogue pour composer son propre lndiculum
I, 17).

13
12
....
/NTRODUCTION
/NTRODUCTION
On serait donc tenté, à partir de là, de penser
t'ouvrage connut une certaine diffusion sous sa t que Le livre I commence par annoncer les deux volets
• • A onne de son projet : le travai! scripturaire requiert d'abord
inachevée, ce qm con~t1tua peut-etre pour l'auteur u
motif de plus de termmer un ouvrage auquet seut n recherche et décou_verte, int~lligence d~ t~xte sacré
achevement donnerait sa véritable portée. son (inuenire, 1, 1), pms express1on, transnuss1on de ce
ui aura été compris (pro/erre, /b.). Le lecteur,
(°étudiant est donc sollicité à deux niveaux : il s'agit
2. - Sumr Er PLAN d'abord de connaitre la Bible, d'apprendre à la tire ; il
Le sujet apparait dês les premieres lignes. li s'a -1 s'agira ensuite de transmenre ce que la Bible enseigne,
de la tractatio Scripturarum, d'une étude des Éc~- d'être en mesure d'assurer une prédication fondée sur
tures, de ce qu'on appellera plus tard hennéneutique une interprétation juste de l'Écriture.
et exégese, ou plus modestement, initiation biblique La matiere se répartira ators en quatre livres. Au
mise à la portée de ceux qui désirent cette fonnatio~ livre I figure comme une synthese doctrinale, éla-
et sont capables de la recevoir (Prologue, 1). borée elle-même à partir de la Bible, proposée ici
Mais avant d'amorcer le développement, Augustin, comme te donné théologique fondarnental, les res qu'il
dans un assez long prologue, répond par avance à s'agira ensuite de redécouvrir en interprétant les signa
d'éventuelles critiques, à des détracteurs possibles, ou du texte scripturaire, puis de transmettre grâce aux
même à des adversaires bien réels auxquels il avait eu ressources de l'eloquentia. Ces res sont de deux
déjà à se heurter (Prol. 1-9)15. sortes: elles comportent d'abord l'ensemble dogma-
tique des vérités auxquelles il convient d'adhérer,
c'est-à-dire l'économie de la Rédemption, à travers
(voir D. DE BRUYNE, «Les anciennes collections et la chronologie laquelle se manifeste à l'homrne l'amour de Dieu (1, 5,
des lellres de saint Augustin», Revue Bénédictine, 43, 1931, p. 5 - 21, 19). Puis viennent les prescriptions morales
285). dont l'observance constitue le mouvement d'amour de
15. 0n ne saurait, à cette date, les identifier avec précision. l'homme vers Dieu par l'imitation du Christ (1, 22, 20
Mais il est vraisemblable que, comme en Orient, se soient - 34, 38). Ainsi s'ordonnent autour du Christ les
développées dans certains milieux monastiques, avec un certain
go0t de l'otium, voire de la paresse, pigritia (Cf. De opere
«choses de la foi»l6. Orces «choses», ces res, nous
monachorum, BA 3, p. 309-431), des tendances piétistes, une sont livrées par le texte de l'Écriture. L'amour,
sorte d'illuminisme, selon leque! «tout est grâce» (voir q. caritas, finalité de la vie chrétienne, est lui-même au-
FOLUET, «Des moines euchites à Carthage en 400-401», Stud1a dessus de l'Écriture. Mais une intelligence profonde
Patrística, II, Texte und Untersuchungen, t. 15, Berlin, de l'Écriture est utile à l'exercice et à l'accroissement
Akadem1e-Verlag, 1957, p. 386-399). Une altitude de cette _sorte
ap~itra un peu pi us tard chez: un correspondant d• A ugusun, 1~ de la charité.
tr~s_«mtellectuel» Consentius, dont l'une des lellres (Ep. 12 C'est à cette intelligence du texte que sont consacrés
DivJak, CSEL 80, p. 70-80 et BA 46B, p. 230-255) est po_ur W!e
large part un réqws1to1re contre la doctrina en matiere de fOI, VCAr les deux livres suivants. Le livre II a pour objet les
N_C 1 : «La date de composition du prologue et les adversaires
V!séS»,
16. «Res fidem continentes», I, 40, 44.

14 15
INTRODUCTION
/NTRODUCTION
. dont est constitué, comme tout autre texte ux qui seuls ont acces à la véritable sagesse,
signesd l'Écriture. II s'agit de les comprendre de'i 1e
texte e e . . . . es :~;c~née dans la charité (II, 40-42).
interpréter correct~ment. ette mterpretati? implique
d'abord une réfl;Xt~n sur ce que sont 1es s1gn~s (II, 1 T dis que le livre li passe en revue les
_ 6 , 8 ), puis, s_ ~g1ssa~t. du texte sacré, exiie une O:~ssances à acquérir pour accéder à la lecture du
co acré Ie livre III confronte le lecteur avec le
certaine dispos1tton, spmtuelle (II_, 8, 9_-11 ). A panir
de là est présenté l ensemble scnpt~raire sur leque( ~:~!~ fui-même. Or il s'agit d'une littératur~ di!ficile
:.. l s obscurités, les sens douteux, les ambiguztates,
portera la recherche, le corpus canoruque te! qu'il est Ou e ,. é tat1ons
. erron é es ne
reconnu par la tradition des Églises (11, 8, 12-13). d onc les risques d rnterpr
manquent pas. Augustm app 1que a ors à l'h erm~-
. 1· I . ,
Une lecture pertinente de ces textes suppose une neutique biblique toutes les ressources de son savoir
culture générale assez vaste. Ainsi la connaissance des de grammaticus et de rhéteur.
tangues dans lesquelles ils sont écrits (grec, hébreu) Considérant d'abord les mots pris au sens propre,
permettra d' éviter les erreurs sur les signes ignorés uerba propria, il énonce un _certain nom~re_ de
(ignota) ou incertains (ambigua), de rectifier les tra- préceptes concernant ~nctua~1on, prononc1ation,
ductions défectueuses (II, 11, 16 -14, 21). Augustin morphologie grammmaucale, d1fficultés que le con-
précise ici sa préférence pour la Septante en ce qui texte permet en général de résoudre ·sans peine (III, 2,
concerne l'Ancien Testament en grec, et pour l'ltala 2 - 4, 8).
en ce qui concerne la Bible latine (II, 15, 22). La
Plus délicate sera l'interprétation des expressions
connaissance des langues aidera aussi à une inter- figurées, uerba translata, dont traitent les chapitres 5-
prétation correcte des signes figurés (translata, II, 16, 29 (§ 9-41). Augustin s'y attache à mettre en évidence
23). combien il importe de distinguer le sens propre et le
En outre, une bonne connaissance des diverses sens figuré, «l'esprit et la lettre», de discemer du sens
disciplines du savoir profane (sciences, arts, insti- propre le sens métaphorique, et, à ce demier nivea!:J,
tutions, dialectique) contribuera à dissiper nombre de percevoir une éventuelle pluralité de_s sens. ~
d'obscurités du texte (II, 16, 24 - 40, 61). Ainsi la partir de passages tirés du texte de l'Ecriture, 11
majeure partie du livre est-elle occupée par une rassemble une série d'observations qui relevent de ce
esquisse assez détaillée d'une sorte de programme que nous appellerions critique interne ou méthode
scolaire. On y notera toutefois l'insistance d'Augustin comparative (III, § 19-34). Puis des remarques, plus
sur deux points qui donnent à ce programme tout so~ ponctuelles et en quelque sorte plus techniques,
sens : on exclura avec soin tout ce qui dans le savoir interviennen_t concernant quelques faits d e
profane releve de la superstition (U, 19, 29 - 24, 37) vocabulaire. A partir du § 35, nous arrivons au point
- ainsi de l'astrologie - ; en revanche, on profes- ou, apres trente ans, à propos du mot «levain»
sera que tout ce qui, dans ce savoir, va dans le sens de (/ermentum), la deuxieme partie du traité va se
la vérité appartient de droit aux chrétiens (II, 40, 60- souder, de façon imperceptible, à la fraction initiale.
La réflexion sur Ies sens métaphoriques amene

16 17
INTRODUCTION
/NTRODUCT/ON
Augustin à introduire un développ
ement
tropes, d u terrne que les grecs, et à leur s~r les lei s'acbeve la premiere partie de l'entreprise d'Au-
latms, emp1oyent pour désigner les f' suue les ustin : comment découvrir le sens de l'Ecriture. Le
di scours». Nous sommes ici en plein e« t~ures du fivre IV va s'attacher à faire comprendre comment le
rhéto rique . Augustin donne quelque nseignernen1 savoir acquis pourra être transmis, ce que devra être
simples et frappa nts tirés de Ja littéra! exernples la formation de l'orateur sacré, du prédicateur. II ne
lang ue ordi naire (III, § 40-41), sans ure et de la s'agit pas de présenter un traité de rhétorique à la
attarder, car les disciplines profanes !~Urtant s'y maniere des écoles du siecle. Cependant J'éloquence,
l'objet de son traité. sont pas qui est l'art de ~rsuader,_ sera mise, utilement au
service de la vénté chrét1enne. II n est donc pas
En revanche, cette analyse des tropes Je co d . mauvais d'avoir acquis dans sa jeunesse les príncipes
rendre compte de I'ensei gnement de Tycoru·ºu lllt à de l'art oratoire. Mais J'on s'y entrainera efficacement
),.mterpré tat1.on dAe l'Éc . s sur
. ntur~, à propos duque) il avai~ de façon pratique en étudiant les grands textes des
trente ans p1us tot, mterroge Aurelius. La fin du r1 écrivains ecclésiastiques, qui ont su instruire et
Ili (30, 42 - 37, 56) est intégralement constituée : émouvoir tant par Jeur éloquence que par leur sagesse
une présentation du Liber regularum du rhéteur et (IV, l, 2 - 6, 10).
exégete donatiste. Sont soulignées d'abord l'utilité Dans cette perspective, Augustin analyse, selon les
mais aussi les limites des sept «rêgles» présentées dans méthodes du professeur de lettres qu'il a été, d'abord
J'ouvrage, limites dont Tyconius lui-même a eu cons- (IV, 7, 11-15) deux textes de Paul (Rom. 5, 3-5 et 2
cience, puisqu'il )ui arrive de recourir à d'autres Cor. 11, 16-30), puis (IV, 7, 16-21), pqur l'Ancien
procédés d'explication (Ili, § 42-43). Ces réservcs Testament, un texte d'Amos (7, 14-15>- À l'irnitation
faites, Augustin examine cbacune de ces rêgles, citant de t~ls t~x.tes, l'é,leve-orateur s'appliquera, en visant à
les éléments essentiels du texte, et en donne un la s1mphc1t~. à s adapter à l 'auditoire, à rechercher la
comrnentaire qui fait la part tant des faiblesses que de clarté, à plaue et à faire aimer la vérité qu'il enseigne
l'apport positif de Tyconius sur chague point. La (IV.,,~· 22 - 11, 26). li rejoint ainsi le tripie objectif
conclusion souligne que l'ensemble de ces regles, à de I eloquence profane, telle que l'enseigne Cicéron :
l'exception de la troisiême sur «les Promesses et la docer~, delectare, flectere (IV, 12, 27 - 14, 31). li
sera a1dé dans cette tâche par le recours à la priêre
Loi», donne des éclaircissements sur quelques exp~ (IV, 15, 32 - 16, 33).
sions bibliques remarquables, de caractere figur '
métaphorique, des locutiones tropicae. Le t_rope e~t en ém~ux ~rois buts de l'éloquence : instruire, plaire,
effet un procédé constant des textes ~cnptura1:,: se uv~m, c~rrespondent (et l'on retrouve ici l'ana-
Certains sont employés de façon três habituelle, ~rfois
1
r ICJcéromenne) trois sortes de style · le style
simp e' adapté ~ux pehts · suJets,
· ·
s'y accoutume aisément. D'autres, plus rares ~t t""dans conv· le style tempéré qui
plus obscurs, appellent une réflexion atten!~ve, grantnt ~ux SUJets moyens, le style sublime pour les
laquelle I' étudiant sera aidé, guidé, par la pnere. pas d s SUJ_ets. ~ncore que la prédication ne connaisse
e pettts SUJets, car elle vise toujours l'étemel, elle

19
18
JNTRODUCT/ON
JNTRODUCTJON
recourt à ces trois sortes de style, le style sim 1
propre à enseigner la vérité, le tempéré /t
étant d'action de grâces pour le succes du discours (IV, 23,
clamer, te sublime à presser l'auditoire de se 1
vers elle (IV, 17, 34 - 29, 38).
~/ro.
l'ller
59 - zs. 63).
Et c'est sur une action de grâces qu'Augustin
Des exemples de ces divers sryles sont alo termine Jui-même le traité (IV, 31, 64).
semblés. Les uns sont tirés de I'Ecriture (IV 2r0s ras. Cette analyse ne rend compte que três impar-
44). De Paul sont c1t . és, pour 1e style simple,' Gal' 39· faitement du contenu de I'ouvrage et laisse échapper le
4
21_-26 et 3, 15-18, 19-21 ; pour le style tempéré: j détail de son contour, nombre de remarques, rapides
Tim . 5, 1-2, Rom. 12, 1 et 13, 7 ; pour Je styt ou plus développées, qui_ po~r apparaitre au second
sublime, 2 Çor. 6, 2-11 et 5, 11 et Rom. 8, 28_39e plan, n'en sont pas mmns importantes aux yeux
tandis que I' Epitre aux Galares foumit un exemple d ' d'Augustin. Seule une lecture suivie permet de saisir
trois styles. Puis sui_ve~t d'autres exemples emprun~ Je texte dans sa richesse. Est-ce à dire que l'ouvrage
à des auteurs eccléstasttques de tangue )atine, Cyprien est mal composé, com.me l'ont pensé certains, com.me
de Carthage et Ambroise de Milan (IV, 21, 45-50). on J'a dit souvent de bien des ceuvres d'Augustin"?
Pour chacun des trois styles sont cités d'assez tongs Certes, il n 'obéi t pas à la stricte géométrie de Ia
passages de l' un et l'autre. Le style simple est illustré composition classique. Mais si digressions il y a, elles
par un fragment du De sacramento calicis de Cyprien ne résultent jamais d'associations d'idées hasardeuses,
et par le prologue du De Spiritu saneio, I, d'Am- mais au contraire concement des points essentiels sur
broise ; le style tempéré par Cyprien, De disciplina et Iesquels il est utile d 'insister. Ainsi en est-il, par
habitu uirginum, et Ambroise, De uirginibus, II, exemple, du long passage du livre II qui traite de
début ; le style sublime par Cyprien, Idem, et Am- l'astrologi_e et de tout «savoir» relevant de Ia magie.
broise, Idem, I. Et, une fois le détour achevé, I'auteur rappelle vigou-
~eus~ment la ligne générale de I'exposé, qu'il n'a
À partir de ces exemples est proposée une série de J?mats perdue de vue. Au livre IV aussi, Ia construc-
réflexions sur chacun de ces trois styles, afin que t1on peut paraitre un peu floue et assez arbitraire,
l'orateur les utilise à bon escient pour instruire les procédant par juxtaposition. En fait, elle s'apparente
esprits de la vérité divine, la Ieur rendre agréable et Y nous semble-t-il, à un enseignement oral, à une séri~
convertir les cceurs (IV, 22, 51 - 26, 58). de leç~ns ~evant un auditoire. Comme d'ordinaire,
L'ouvrage s'acheve alors surdes conseils d'ordre Augustm d1cte, et, porté sans doute par son sujet il
tant _spirituel que pratique : il convient de confonner adapte c~mune d'instinct le mouvement d'un disco~s
sa v1e à l'enseignement dispensé, de se soucier pJusd~ ~agog1que, avec son foisonnement d'idées, d'exem-
fond que de la forme, des res plus quedes uerba, et, 51 p e s , de remarques de détail, voire de répétitions. Et
l'_on n'est pas en mesure de composer soi-même un
dt~ours: d'accepter de prononcer te texte d'un ~utre, Sai~;·A~g-~t~arrot lui-même fut tenté d'en juger ainsi . voir
e~fm d accompagner Ia prédication de la P!1~_re, Boccard ~; et a fin de _la .cultur_e antique, Paris, Êd. de
1
pnere de demande pour soi-même et pour l'auditotre. Retractaiio Ib,·d' P· 6 1 ; mais d comge cette opinion dans sa
• ., 19 58, p. 665-672.

20
21
INTRODUCT/ON
INTRODUCTION
pourtant, ce jaillissement spontané d'une
vivante n'exclut pas, croyons-?ous, malgré un~e_nsEe moins adapté au contenu des autres livres,
ruption de trente ans, une architecture d'ense b Inter. revanc he , 1 . t 1
··1 s ' agisse de I exposé sur es s1gnes que son es
Jes quatre livres se disposeraient selon une tn le, ou qu
I
II et III ou des préceptes d'éloquence sacrée
11vres • .
triptyque, dans leguei l' él_ément central, cons~~~e de · composent le hvre IV. Nous sommes alors
livres II et III, et tout enher consacré à J'intell' dcs qu\oyés à une enquête sur les sens du mot latin
du texte bi blique, est flanqué, comme par deux tgencc ~::trina. Qu'on en cherche le sens dans l'ensemble de
d'une part le livre I, présentant la synthese / 01ets, la Jittérature )atine, et particulierement chez les
fidem continentes, et d'autre part du livre IV tes_ res théoriciens de l'éducation et de l'éloquence (Cicéron
' raita.nt
des moyens d •express1on . d
e ces choses de la/o 1' d et Quintilien principalement), ou qu'on se limite à la
exigences de la prédica tion. On y discern ' es Jangue d'Augustin 18 , on !ui découvre un champ
équilibre qui exclut toute impression d'inachevee un sémantique beaucoup plus étendu que celui du français
,. . . ment
et d 1mprov1sat1on. doe trine. Se rattachant à Ia racine dic/doc, avant de
désigner un systeme intellectuel cornmunicable par
J'enseignement, ce qu'est à proprement parler Ia
3. - ÜN OUVR.\GE DIDACITQUE doctrine en français, il désigne d'abord l'enseignement
Le titre de De doctrina christiana est fortement lui-même, enseignement donné, puis enseignement
attesté. Dans un grand nombre de manuscrits iJ figure reçu. À qui le lira, Augustin s ' attache à faire com-
dans tous les incipit et explicit qui jalonnent Je textc, prendre le langage de l'Écriture, puis à inculquer les
au début du prooemium comrne au comrnencement de principes de l'éloquence, afin qu ' à son tour il soit en
cha~un de~ q~atre livre~. ~t c' est ainsi qu' Augustin Ic mes_ure de ,coi:rununiqu~r à d'autres la science scrip-
dés1gne lut-meme, auss1 b1en dans le chapitre qu'il Jui turaire. II s ag1t donc d une acception essentiellement
consacre dans les Révisions : «Libras de doctrina ~dactique, pédagogique, du mot doctrina, dont te sens
christian~ :.. perficere malui» (Reir. II, 31, 1), que, s appa_rente au terme d ' institutio employé Iui aussi
~Jus exphc1tement encore, aux premieres ligues du volontiers par les latins en matiere de pédagogieI9.
hvre IV : «Hoc opus nostrum quod inscribitur de
doctrina christiana ...» . lan 18 - 'i:º(r ERNOlJT-MEILI.Er, Dictionnaire étymologique de /a
M gue tine; Thesaurus LJngwu Latinae, col. 1784-1803 . H -1
(?n a rendu ce titre en français par la traduction 1·[1~ou, «Doctri'!a et disciplina dans la langue des p~;es -d~
fa~de de La doctrine chrétienne, calque commode et, VEg tse,. , Dullet,n du <ç:ange, 9, Paris, 1934, p. 123 ; L.
1
qw, à ~remiere vue, ne fait pas probleme. Néanmoins, AugRHE !E:-J, «Le De doctrma christiana de saint Augustin ,.
us1zmana 24 1974 p 10 E KE ··· ,
à cons1dérer l'ouvrage dans son ensemble, voire la Christiana a' Tre'.atise ' · ~ 20. ; · VAN E , «De doctrina
seule ~nalyse proposée ci-dessus, Ie terme français de Augustinie~nes 4 1966on Chnst1an Educati_on,. , Recherches
G• n..Ess D · :
« octnna I A
. • P· 97-133
· • (part1cuhhement
. p · 1"2)
- .•
«doctnne» convient-il au traité ? En fait, il reli<! rr<
Philosophy and Rhei !1k - lu7gustme s De doctrma christiana,.
compte assez justement du livre I en tant que cetui-a . orz , , 1984, p. 98-120. . '
est d ans sa lllaJeure
· ' 19, Atnsi du titre de Q · ·1· .
partie une présentation dogmab·· xv1c ·:..-1 wnti ien: lns111utio or<Uoria tcrme que le
Sk" e reprendra volont" . · . . '
que, «doctrinale», du magistere chrétien. II semble en Calvin, lnstitution de ,,. iers . voir ~nslllullon chrétienne de
s e11iams de Monta.tgne (Essais, 1, 26).

22
23
INTRODUCTION
INTRODUCTION
Quant à Ia doctrina comme systeme intellectue(
On ne peut, en fait, que souscrire aux analyses de
est en quelque sorte la résultante de cet ' eUc
didactique. À condition de garder presente à 1
cette pluralité des sens du mot, on conservera b~nt
,:~fo~ Hill et Kevane. <:;ar, mê~e si_ l'on fait abstraction des
indications foum1es par I Ep1stula 41 et de la requête
évidemment le titre sous la forme française t •e.n d' Aurelius, la préoccupation fonnulée dês le début du
rad1. livre I d'enseigner l'art de parler (de proferendo),
tionnellement admi se. mentionnée en III, 37, 56, puis en IV, 1, 1, et reprise
A qui est desti~é le De doctrina christiana 1 La constamment à l'adresse des clercs, laisse bien
question a donné heu à quelques controverses. Ce . apparaitre qu'il so~ge a_u premier chef à de futurs
vient d'être dit des circon~tances desa composition,t prédicateurs: En fa1t f01, entre autres, le dictor et
son contenu, de son t1tre suggere pourtant u doctor de IV, 26, ..56. Sa volonté d'achever l'ouvrage,
. d . . nc
réponse : ~ugustm . onne .1c1 un_ enseignement de mener à bien ce programme d' eloquentia annoncé
biblique, pms un ense1gnement orato1re, à des clercs au début, la composition de ce livre IV, qui plus qu'un
chargés de la prédication. Certains interprétateurs exposé théorique sur 1'art oratoire est un ensei-
cependant y discement une intention plus générale, ct gnement pratique à partir d'un riche florilêge
voient dans le traité une sorte de manuel de culturc emprunté au Canon et aux Peres, tout cela n'est-il pas
chrétienne, une institutio pour tout intellectuel significatif de l 'intention réelle d' Augustin ?
soucieux d'approfondir sa foi. C'est ainsi que le pré. II reste cependant que la thêse de ceux qui, comme
sente, on le sait, H.-1. Marrou dans son Saint Auguslin H.-1. Marrou, lui prêtent des intentions plus larges,
et la fin de la culture antique 20 • On trouvera dans plus largement culturelles, n'est pas véritablement
l'article três documenté de E. Kevane, qui fait le poiot contradictoire. Nous savons, par la correspondance
de la question jusqu 'en 1966, une bi bliographic notamment, qu' Augustin a rnaintes fois préconisé la
détaillée des principaux adversaires 21 . II y cite, en lecture attentive de la Bible à nombre d'esprits, la1cs,
particulier, un article de E. Hill, réfutant Marrou et chrétiens, simples catéchumenes ou adversaires, paiens
s'étonnant de la persistance d'une pareille querelle22• ou hérétiques ; il pouvait, en composant le De doc-
trina, particulierement aux livres II et III, penser à
des Iecteurs de ce genre23 • II est vrai également que
20. C'est en effet l'orientation fondamentale de l'ouvrage (voir
3ême partie, notamment eh. 2). L Verheijen (art. cité en n. 18),à
l'ouvrage marquera profondément la culture chré-
qui assurément l'intention d'une didactique destinée aux
n'échappe pas, y retrouve néanmoins «une charte fondamen e
cte; tienne des siecles qui suivront et contribuerAa pour une
large part à vébiculer à travers le Moyen Age, et par
d'une culture chrétienne,. (p. 12). delà, tant les conceptions exégétiques d' Augustin que
21. Art. cité en n. 18 (voir p. 103-112).
22. Voir E. Hru., «De doctrina Christiana : A Suggestion•,
S!udia patrística, 6, 1962, p. 443-446 (cité par E. I(EVAJII~: . 23. Voir A.-M. LA BoNNARDIÊRE, «Le courrier biblique de
c1té en _n. 18, p. 99). li conclui sur ces mots: «lf then there !call~ samt Augustin,., Saint Augustin et la Bible, Paris, 1986, p. 205-
edu~uonal establishment which the De d. chr. 0 Ph~U (p. P: 2! l. E~ l'on pense aux conseils donnés à divers correspondants:
envisages, I would say it is the seminary not the uruversi~ r;centius (ep. 26), Vincentius (ep. 93, § 31), Volusianus (ep.
446). • 2), Marcellinus (ep. 138-139).

25
24
INTRODUCTION
INTRODUCT/ON
ses préceptes oratoires24 • lnstitutio pour
chrétienne ? lnstitutio plus proprement une cu}ture 'éleve Je savoir philologique qui gardera des faux-
tique ? Comme le dit excellemment A. Man~cclésias. de l contre-sens, obscunt · 1es am b.zgultates,
· é s, réd mra ·
deux visées ne s'excluent pas l'une l'autre2S 1fUZe, lcs sens,
concurremment, l'exégete, 1orsqu •·1 , . d . "d
I s ag1t e gm er
semble pas moins vrai que l'évêque Aug~f neno11s f.1étudiant dans l'interprétation de tout ce qui dans
ici à la nécessité pasto~a~e urgente qu'éta;~ t;riond l 'Écriture est expression figurée, et, en présentant
paration des deres au nurustêre de Ia Parole. Pfé. l'ouvrage de Tyconius, de lui conseiller les travaux
Tout ce qui vient d'être dit met fortemem . d'un autre spécialiste (Li~re III). Ce doubl: aspect de
dence le caractere didactique du traité. II est ~!i~vi. l'enseignement caracténse encore ce qm concerne
l'art oratoire (Livre IV) : le maitre de rhétorique est
cependant, de préci ser davantage comment Aug 1~,
s'est ici fai t professeur, et pourquoi. Ustin
en mesure d'enseigner l'éloquence selon les rêgles de
la tradition profane, le maitre de prédication applique
Nous voyons d ' abord le maitre qu'il fut dans 1 cet enseignement, avec les correctifs nécessaires, à la
«écoles du siecle» 26 opérer selon une progressi: didactique de l'éloquence sacrée.
méthodique, présentant, en un premier temps, à ses Ainsi, sujet, programme, rêgles, tout cela relêve
Iecteurs l 'objet propre de leur étude : les res falei, c.es d'un propos pédagogique. Quant au détail du discours,
«réalités de la foi » que tout chrétien doit possédcr il n'est pas moins significatif à cet égard. Cons-
(Livre I dans sa majeure P.artie). Or ces res fidei sont tamment c'est un professeur qui écrit, voire, est-on
comme en dépôt dans les Ecritures: c'est donc le texte tenté de dire, un professeur qui parle. Professeur, il
sacré que l'é tudiant devra maitriser. lei le professeur sait se permettre des lenteurs, des détours, d'appa-
de l ettres, déten teur d' une certaine culture générale ct rentes digressions, quand un point important lui
d'une bonne connaissance de la grammaire, appuiera semble devoir retenir l'attention, mais cette attention
la compétence du professeur d'herméoeutique et pré- est vite ramenée, par des résumés, des rappels divers,
pare son travai!. C'est dans cette perspective péda- à ce qui est la ligne essentielle, et l'on ne s'égare
gogique qu' il préseote en «bibliste» la liste des livres jamais. C'est l'attention encore qui est sollicitée et
canoniques, le corpus offert à la recherche, puis, en re!enue par la variété des procédés de style, vivacité
enseignant profane, le programme de connaissances d'rnterventions directes, rapides, d'interpellations, de
diverses qui permettront de comprendre les «~ignes», formules bien frappées , ou symétries antithétiques
le langage dont est constitué le texte sacré (LivR: ~0- sou_lignent la pensée, ampleur, par contraste, de
Puis apparait le grammaticus, qui met à la disposinon. pénodes dont le mouvement suit les articulations
d'une d~monstration, dont rythme et musique savent,
quand 11_ le faut, susciter l'émotion. Les procédés
24. Voir infra : Iníluence. la f,édagog1qu~s fourmillent, qui vont du recours à
_25. Voir A. MANDOUZE, Saint Augustin .. f.:'aventurtJ, P· ~xemple s1mple, facile, surgi spontanément de l'es-
rarson et de la grtlce, Paris, Études Augustm1ennes, 1 r,nt de l'auteur, ou bien emprunté au contraire à
595-596, et l'ensemble du eh. 11, p. 591-663. f arsenal de I' école, à l 'analog1e éclairante, aux cita-
26. «ln scholis saecularibus», IV, 1, 2. 10ns de textes choisis avec soin, afin de faire

26 27
INTRODUCTION
Atre des modeles à suivre dans la prédicat·
appara1 , , , 't p · 10n,
. Ame des defauts a ev1 er. artout don l'intelligence est donc primordial. Mais loin de ne
v01re me . péd · e se
nifeste une techruque agog1que sflre, à laqueu dispenser _qu'une s~rt~ de ~avoir scolaire, ~u même
ma xpression spontanément éloquente donne e une scientla de spéc1ahste, c est à une format10n chré-
une e . lll! tienne, la sapientia par excellence, que tend Augustin.
surcroit d'efficac1té.
Cette science n'est qu'un degré vers la sagesse, mais il
De la richesse de cette di~actique augustiniennc est un degré nécessaire. La vie spirítuelle selon le
une lecture complete de I reuvre donne une idéc
seu le . . . ·t d , Christ, contrairement à ce que certains professent,
seul un commen~ir~ smv1, P?urra1 ren re ~ompte, n'est ni refus ni destruction de la vie intellectuelle :
Ou moins les ind1cat1ons gene~les données 1ci noUs elle prend appui sur le travai) de l'esprit. Cette
conduisent-elles _à une ~nst~tatlo~ ~ns d?ute fonda- perspective est tout à fait remarquable. Elle est la
mentale. Augustm ~o~v1e à 1 a~_u1s1t1on, ~ un savoir: justification, du côté du maitre, de l'effort péda-
connaissance de l'Ecnture, ma1tnse de 1 eloquence de gogique entrepris, du côté de l'éleve des efforts
la chaire, et entraine l'étudiant au travail intellectuel. studieux qu'elle requiert. Et sans doute n'est-elle pas
Mais ce savoir n' est pas une fin en soi, il n'est pas un aspect négligeable de l'empreinte augustinienne sur
recherché pour lui-même. Au départ comme au temie la spiritualité chrétienne en Occident, ou la vie
de la recherche c'est de la foi qu'il s'agit, et tout intellectuelle ne cessera, au sein de l'Église, de tenir,
)'effort didactique est ordonné à ce que l'on pourrait sous diverses fonnes, à toutes les époques, une place
appeler «pédagogie de la foi». L'expression peut de premier plan.
heurter ; car la foi est grâce, doo de Dieu, munus
diuinum, et Augustin la considere bien comme telle27. 4. - SOURCES PROFANES
II a soin de rappeler quelques cas d'exception qui en
Au livre II, 40, 60, le programme de culture pro-
donnent des preuves éclatantes, et ses invites réitérées
fane préconisé par Augustin afin que le texte de
à recourir à la priere2s, au cours même de l'étude, en
l'Écriture soit compris aussi exactement que possible
sont une marque évidente. Mais ce don n' est fait qu'à
s'acheve sur le rappel de deux textes de l'Exode (3, 22
l'homme disposé à le recevoir, qui s'y prépare de et 12, 35), ou 1'on voit les hébreux emporter, à leur
toutes ses forces d'hornme29; singulierement, de toute s,ortie d'Égypte, des richesses appartenant aux
la force de soo esprit ; Dieu parle à l 'homme dans les Egyptiens, et dont ils feraient meilleur usage que
livres saints, c'est l'intelligence qui permett~ à ceux-ci. Ces textes apparaissent à six reprises30 dans
l'homme de comprendre cette parole. Le travrul de l'reuvre d'Augustin, interprétés tantôt selon une exé-
gese littérale, tantôt selon une exégese spirituelle.
27. Voir Prologue, 2, 4, 7, 8; ÍII, 37, 56; IV, 16, 33. ' ,
28. Voir III, 37, 56 : orenl ui inlelleganl ; IV, 15, 3~ : ~: 30. Soil: De diuersis quaestionibus (qu. 53) ; Enarrationes in
ora1or anlequam diclor (avec jeu de mots sur ora-) ; 17, 34 · ~ psalmos, 104, 28 ; Contra Fauslum, XXII, 71 el 91 :
atque agal ; 30, 63 : orei ut Deus sennonem bonum det in os ei/lJ, Con/essiones, VII, 15; De doctrina christiana, li, (J()..61. Voar G.
29: Voir Prologue, 4, 5, 6 ; NC 2 : «Grâce et mé d1. t"ons
ª1 FOLLIET, «Les dépouilles des Égyptiens», BA 11, note
humaines,., complémentaire 46, p. 582-584.

28 29
/NTRODUCTION
INTRODUCT/ON
, cas ici, ou cette spoliation des Égyptien
C est 1e 1· t . s I>ar Milan, maitrise la rhétorique classique et l'enseigne
héb eux qui app 1que ron ces r.1 chesses à
les r ' d ,. des oevenu prêtre et évêque, il ne cessera de la pratique;
ns est symbo1e e ce que 1 mtellectuel eh
usage S bo • . d' ré. pour son propre com~te ; même si, sur plus d'un
. pourra faire. des nchesses ecouvertes dan
uen , à d' d , . , s 1e poi n~, l' «écart» se ~mfeste3 2 - il n 'est ni juriste ni
savou · profane • e est-. - tre e s ventes que la rai' son polittque, et quatre s1ecles ont passé - , son reuvre
huma ine a pu attemdre 'I at1on.
.
pa r ses seules forces
C ·1· . , en écrite, et, à travers les sermons conservés, son dis-
d eho rs de toute réve
, . ette
, ut1 1sauon,
. d'autr es cours oral en témoignent abondamment.
avant Augustin l ont prat1~uee ; ne _c1tant que des Mais la parenté est sans doute plus profonde : ce
latins, il mentionne p~rm1_ ceu x qm sont morts : n'est pas sans raison que A. Mandouze a pu quaJifier
Cyprien, Lactance, V1ctorm us , Optat (de Milev), le De doctrina christiana de De oratore chrétien33,
Hilaire ; et il rappelle globalement des grecs «innom. Car elle ne consiste pas en un apparentement formei ;
brables»3I , Fort de ces e xemples, Augustin justifie elle se situe au niveau même de la vie de l'esprit, dans
ainsi le programme d'enseignement général qu'il vient la conception, essentielle dans le traité, du rapport
de proposer, et le long dé veloppement qu'il lui a resluerbum, reslsignum : le uerbum est signe de la
consacré. Du même coup, il justifie sa propre culture «chose», il ne fonctionne dans le discours que pour
et l'usage qu'il en fait tout au lon g du traité. indiquer la res ; la res est prerniere, existant objec-
À quelles sources profanes est-il particuliêrement tivement, indépendante de l'esprit qui tente de l'appré-
hender ; le langage ne saurait être réduit à un simple
redevable ? On trouvera dans les notes, au fil du texte,
jeu de signes (comme il est vu parfois dans la pensée
un relevé assez foumi - sans être, sans doute, ex- sceptique ou chez les sto'iciens, et chez tant de
haustif - de références soit textuelles soit simplement modernes), mais il est un systeme ~e signa aptes à
allusives aux auteurs pa'iens invoqués, de Cicéron aux rendre compte d'une réalité existant en soi, extérieure
grammairiens et rhéteurs tardifs, en passant par à celui qui pense et qui parle. Si Augustin s'est parfois
Virgile et Quintilien. Les plus nombreuses renvoient à interrogé sur la nature et la fonction du signe, du
Cicéron, de qui l'on dénombre une dizaine de citati_ons
explicites. Mais, pour significatif qu 'il soit, un bJlan 32. Des spécialistes modernes de la rhétorique se P!aise~t à
quantitatif de cette sorte ne suffit pas à rendre compte souligner chez lui. comme, d'une façon g~nérale, sous I Emp1re.
de l'apport cicéronien dans la conception et la rédac- une «déstructuration» de l'ancienne rhétonque, que les lall:"s ont
héritée des grecs (voir R. BARTHES, «L'an:ienne rhétonque»,
tion du De doctrina. Beaucoup a déjà été écrit sur la Communications, 16, 1970, p. 181). Peut-etre, mai s contraire-
~uestion et il peut paraitre superflu d'y reveni~. li Yª ment à ce qui se passe dans l'éloquence _d 'apparat, d~ns la
heu, cependant, semble-t-il d'attirer l 'attent1on sur prédication, la fonction de la rhétonque, qm est de convai~cre,
demeure, et, partant, l'essentiel des procédés de style qu elle
l'importance du «modele» ci~éronien dans ce texte. utilise y est conservé.
Au plan proprement littéraire, d'abord, cela ne
surprendre : le professeur de Carthage, de Rome,
peJ; 33. Voir A. MANDOUZE, «Saint Augusti~ ou te _rhé~eur
canonisé» Bul/etin de l'Asssociation G. Bude, 4e séne, n 2,
juin 1955,'p. 37-41, et Saint Augustin. L'aventure .... P· 466, n.
3, et 596, n. 5.
31. II, 40, 61.

31
1NTRODUCTION
INTRODUCTION
. p0se ni ne débat ce probleme dans le D
la beata uita38 , à laquelle l'homme aspi · . b .
uerbU!71, 11:;istiana. II ne fait ici qu'admettre, sans e est l'objet de toute
doctrma e question, l'adéquation uerbumlres. C' la · quête philosophique, eret dlCJ-
ont asle'qui
seu)
remettre en . . . d est message, ehré t1en assurera la possession. Le theme
. é nt cette concept1on, recuei 11 1e u courant certes, f n est Ipas
préc~~;ede la pensée gr~que, do~t Cicéron s'était · propre à Cicéron ' qu 1•, 1·c·1 encore '
d~nne º?11e .:tme à des concepts grecs, et encore u~
d~~e vulgarisateurJ4, qm est ense1gnée dans l'Ora. fms, particu 11crement platoniciens. Assuréme t
f 35 et qu'Augustin reprend à son compte. t d 1 . . é b1en
. n auss1·
tor , . ·a1 . o~ ée1 rou;e a~~ 1ad~tm1t ailleurs que chez
Cicéronien en~re le. ~~port scient~ s~p,entia, ou C,1c ron. écu~tus 1n, _a~tre part, a Iu, 00 le sair,
doctuslsapiens : l acqms1t1on du savoir n est pas une d a~tres « . n s p1aton!c1ens» que ce qui pouvait Jui
.. elle n'a pas non plus pour seule finalit" ve?ir de Clcérhon. M ~1 s, quand on mesure la place
m en Sol ,
fil'acces d' 1.
qu ont t.enue e ez 1 u1 1 a lecture et la méditation de
à une technique3 6 capable assu~er une rmii-
· sur les êtres ou les choses ; elle d01t conduire à Cicéron, qu'il s'agisse des reuvres conservées ou de
tnse l'Hor!ensius 39 , on ne peut q_ue conclure à Ia présence
u e transforrnation inté· neure qut· fera d u savant un
~ge Cet intellectualisme moral a, bien évidemment, sous-Jacente dans notre tralté de points majeurs de
sa s~urce dans la pensée platonicienne, véhicu]ée et en l'enseignement cicéronien. C'est sans doute à travers
Cicéron surtout qu' Augustin a recueilli les «dépouilles
quelque sorte banalisée par Cicéron, tant dans ses des égyptiens» utilisées dans le De doctrina christiana.
dialogues philosophiques que dans ses ouvrages de
rbétorique. Sans doute la sapientia telle que la conçoit
Augustin, nourrie de l~ Révélatio~, est-elle tout aut~ 5. - UNE SYNTiffiSE CHRÉTlENNE NEUVE
que la sapientia des philosophes ; ti reste que la te_nm- Qu 'on ne s'étonne pas de cette présence de Cicéron
nologie utilisée et le schéma selon leguei_ le savoir ~e dans un traité d'initiation biblique et un manuel d'élo-
saurait être confondu avec la sagesse, mais y condmt, quence ecclésiastique, et qu'on ne se méprenne pas
reprennent la tenninologie et le schéma cicéroniens. non plus sur sa portée. Ce n'est pas de la part d'Au-
Des remarques analogues sont suscitées par la gustin incapacité à se déprendre d'un modele, à se
longue analyse, au livre 131, de la relation uti/frui, et détacher de la culture reçue. II est vrai qu' Augustin
de la recherche du bien suprême. Et ce mouvement est à ce point imprégné de la culture classique,
dialectique se poursuit et s'acheve dans l'évocation de représentée essentiellement dans les écoles par l'reuvre
de Cicéron, qu'elle lui est devenue comme son núlieu

38. Voir 1, 4, etc.


34. ~oir Tusculanes, De finibus. Orator (et sans doute 39. Sur les lectures déterminantes d' Augustin, voir
Hortens1us). Con/essions, lll, 4, 7 (Hortensius) et VIII, _2, 3 (L[bri
35. VoirDeoratore, lll,9et0rator, 51, 77,121, )62, 19S. platonicorum). Consulter M. TESTARD, Saint Augustm el C1cero_n.
l 1,. Cicéron dans faformation et dans /'<euvre de saint Augustm,
36--~'ars eles Romains, transposition cicéronienne de la ieeJ,rll P~n~. Études Augustiniennes, 1958 ; "!-· SoLIGNAC, BA 13,
platomc1enne. Btbhographie ; BA 14, Index des Con/esswns.
37. Voir 1, 3-4 et 7-IO.

33
32
INTRODUCTION
. livre spontanément ses moyens d'
naturel et 1uies catégories intellectuelles. Ma·,s e~. prédication _le message du Ch~st.. Or tout vient de
·on et s no11s l'Écriture ; 11 faudr~ donc_en faire hre et comprendre
pressi \ire autre chose, et beaucoup plus : ee
Pouvons. . "téY évidente et avoué e avec l' héntage · ttc
ciCé. le texte à c,eux 9m_auront à en transmettre l'ensei-
f~h~ll tre )'idée selon laquelle la pensée })alennA gnement. C est ams1 que, apres un rappel synthétique
roruen , us 1 . d l
b"1 n des cas, par e Jeu e a seule raiso
"""'a de !'ensemble de la doctrine de l'Église, s'élabore à
rusage des studiosi Scriptu_rarum un programme qui,
dans heé sur le vrai ; loin d'être antinomique de n. 1a
déboUC . • d 1• • \ s'appuyant sur d_e s conna1ssances profanes, donne
.. brétienne il lm amve e u1 ouvnr a vaie oU acces à la connaissance du texte sacré. Ce faisant,
v1s1on e ' · d' accord avec elle. Ce
de pré sent er des pomts . . s Augustin jette en quelque sorte les bases des disci-
il y a lieu de 1
convergences , . es saisir,
. non en vue d'on plines qui seront plus tard appelées h~rméneutique et
·t quelle récupérat1on, mais parce qu'elles exégese. La nouveauté maJeure de I ouvrage réside
roam es·e
ne sai tent la contmmt · · é. d e l a pensée h umame
"d . . .
· et donc dans ce projet pédagogique d'ensemble, ou le
l'unité profonde du plan provi entle1 ; ams1 1 Révé- .ª savoir profane prend tout son sens d'être nús au
. apparaitra comme la réponse aux questions que service d'un savoir proprement religieux.
lauon " . ..-.n.,..f: .
l'bomme se pase et ne ré~out que !rt-s 1....,....ai_tement Un autre trait original apparait dans les références
la seule raison. Le véntable obJet_de connai~sance diverses aux travaux scripturaires déjà existants. Le
part onstitué des «cboses de la foi», la sap1entia spécialiste de la Bible qu'est devenu Augustin renvoie,
es e é.
véritable est la sagesse chr t1enne, a u1ta eata
l . b
en en examinant les valeurs relatives, aux versions de
authentique n'est obtenue _qu_e par le ~ut dans le la Bible en circulatiof140, et, mettant en évidence les
Christ et la vie étemelle. Ams1 peut-on etre au départ difficultés de traduction, il conseille les quelques ins-
guidé, en même temps qu'initié à des mét~odes, par truments de travai! dont il a connaissance : listes de
)'burnanisme de Cicéron ou de tel autre philo5;0phe. Il mots hébra'iques mal connus, ébauches fie glossaires4 ' .
n'est pas question d'imiter leur dé~che, mais grâce Mais le plus remarquable est sans doute le recours au
à eux, de mieux saisir, puis de m1eux transmettre le Liber regularum de Tyconius42 , le prenúer ouvrage
message chrétien, irréductible à tout autre et seule d'exégese en langue !atine. Tyconius est donatiste,
voie conduisant au salut. assurément, et Augustin ne !e dissimule pas ; mais là
ou le donatiste a atteint la vérité, il convient de l'uti-
Des lors on ne peut que souligner la nouveauté de liser, dans l'intérêt même de l'Église. Même altitude
l'entrepri~. Elle n'a aucun modele antérieur, elle ne
s'inscrit dans aucune tradition ecclésiastique, tant ~n
Afrique que dans l'Occident cbrétien ; elle ne ~~pe e
rien de comparable en Orient. Il s'est trouvé ici qlue 40. Voir II, 15, 22 ; NC ll : «Lc Canon des Êcritures, la
les préoccupations de l'évêque ont été servies
· par es Septante et l'ltaJa,..
dons et la fonnation du professeur. Au départ,àn~: 41. lbid., 16, 23.
l'a~ons vu, un_ besoin de l'Église : des clercs d'ins- . 42._ Voir Ili, § 30, 42, 56; NC 17 : «Lc l.iber Regularum de
tru!re afin qu'1ls soient à leur _tour en m~sure par )a T1comus et sa présentation par Augustin».
tru1re le peuple chrétien, de lu1 commuruquer

35
34
/NTRODUCTION
/NTRODUCTION
,
,• 1 1(11
,,~
,1
l'éi•·,rcl
,•
dcs • pa"icns
.
: lc vrai est un' et dOlt. êt , Iture proprement chrétienne. Comment fut-il
11· , ·11111111 l)•·ir to ul ou 11 se rcncontre. re d uneu? cuII n'est guêre poss1' ble d' ~n mesurer l'_1'nfl uen.ce
; 1111 1111 apport tout à fai t neuf, nous sembJ . reç · contemporains, dans I entourage 1mméd1at
1
. 1' .li11. li c ll é tro1t .
que I ' ou vrage étabht .
entC-t-1), s~~ue~stin. D'autant qu' il ne sera achevé que três ~rd
· à 1·· 11·1gence de l' Éc n'tur
· re la
' ~
·l,c , i ·
condu 1t intc d gla vie de J'évêque, et que pour la prem1êre
íl'<' 1li' r( 111 . e CI dans. composée trente ans p1us tot, s1 d 1'ff us1on ·
l' nppn· llti ssag_c de la parole ~u1_en trans,mettra l'cn~i- A •
I·1 y
• . cul te fera admctlrc ct a1mer. D un seu) ,,.. Pa trt 1e, "
elle dut n'être que 1ort réd mte,
. tous 1es manus-
J,lll 111 O , o I A • , .. ,ou.
. ,.
Vl 111 , , 111 •
Au gust1 n 11c a • quete • ))
spintuelle
,
à l'acqu·IS e~i's conservés sauf un, nous J'avons vu, présentant
· 1 · tl cclllcl, ct cct acqu1s in te ectuel a la corn ....
111 C • · C f . ••uuU.
f.~nsemble du texte., II ~·api::arai~ aussi que três _tard
nicat illll du rncssagc scnptura1~e. e a1sam, iJ réalisc dans la destinée de 1 Éghse d Afn9ue, ~ont on. sait les
ic i 1c prcmicr manuel d'e nse1 ~nement chréticn, e~ épreuves et l'effacement, progress1f mais relat1vement
mi c ux cncorc, trace le prem1er programme inteJ. rapide, au cours des ve et v1e siecles.
lcciucl ctesliné au c lergé. Sans doute Augustin a-t-il eu On entrevoit rnieux en revanche le rôle qu'il joua,
dcs mallrcs: il a rccuei lli, de la parole d' Ambroise, et hors d ' Afrique, dans la chrétienté médiévale. L ' abon-
aussi de la lecture d 'autres «auteurs ecclésiastiques,-0, dance de la tradition manuscrite est en elle-même un
iant la substance, la Bible, q ue les moyens à mettre.cn signe éloqu~nt de l'audience qu'il connut tout au long
reuvrc pour la comprendre et la prêcher ; mais il es1 du Moyen Age. L'enseignement universitaire com.me
le prcmier à avoi r systémati sé ce que_ sa rech~rcbe l'enseignement monastique resteront prês de dix
pe rson ne ll e ava it décou vert , au pn x .Parf~1~ de siêcle s imprégnés de ses leçons. Par lui se trans-
quelq ues tâton neme nts 44 , et d~n_c à ~v01r fac1hté à mettront !e savoir profane et la tradition intellectuelle
d' autres le travai!, non sans lm 1mpnmer une sorte de l'Antiquité tardive, dont pour une part, com.me l'a
d ' unité d 'orientation et de méthode. montré H.-1. Marrou 4 5, il est Ie témoin ; triuium et
quadriuium en sont inspirés ; leur contenu s'en
enrichira au fur à mesure du développement des
6. - J~'FLlJ"E'-CE connaissances, et ils modifieront peu à peu le pro-
Le traité a pparait donc comme . une re,uvre ~ri- gramme d' Augustin, mais ils demeureront fideles à la
ginale, ou sont définies Jes grandes hgnes d un onen- ':º?ception qui fait des sciences profanes des auxi-
tation intellectuelle nouvelle, ou la culture profane de hau~s ?u savoir religieux. Et, toujours selon Au-
son temps héritiere de la tradition classique gr~- gustm, Jusqu'au xme siecle qui vit le développement
' .
romaine, est assumée et comme «convert1e» au
~m~

. d. revient fit·
43 . Ccttc no tion, sous dcs fo rmulauon~ ive~ es, . 6 9 ; 7,
Éd: 5
· :-,' 0 ir H.-l. MARROU, op. cit. p. 541-545 ; P. RICHI';,
si~fª)IO;::,: cul1ure dans l'Occidenl barbare (VI~me. vm~me
quc mmcn t, c n partic ulicr a u livre IV (voir 3 , 4 , 5, 8 • • A 1;.8 ' s, 1962 ; J. J. MURPHY, Rhe1oric in lhe Middle Age
Ren ! 10 ry o/ Rhetorical Theory from Augustine 10 Ih;
1
2 1 ; 13 , 29 ; 18, 36; 26, 57. etc.) se·
44. Voi r Co11/essior1S, VI ct VIII ; NC 13 : «Le "ju~ io:. médf:!!fenc~LoÉnd res, 1974 ~ ~- LONG t RE, La prédica1ion
de la cul turc. § 6 : Ou De doctrir,a clll'istiana au:< Confe , s, tudes Augusttruennes, 1983, p. 33-35.

36 37
JN71WDUCTION
INTRODUCT/ON
,hllosophic ct de la thé~logie scolastiques, e réconise rejoint l'enseignement d'Augustin Da
,k 1~ 1 ·I' ,1cux rcposera essent1ellement sur la lect e
1
P
J'Église catholique, à partir de Ia Réforme et cau~! à
rt
Sí\\' Cltr cnt·iirc de la Bible . Ainsi conserve ture
~
•1 k ro111m · , d é . • ·on d'elle, on aura tendanee à se méfier, non bien sOr de
\ onr k haut Moycn Age, es t. m?1gnage marquants l'Écriture, mais du contaet direct des fidêles, voire du
1 . lOrlancc da ns la v1e mtellectuelle De eommun des deres, avee un texte difficile dont les
,k son lllll • . é d · s
· .. iissi diverses et é l01gn es ans le temps m~: interprétations personnelles risquent de conduire à
(\ ' li\' n·s .1 • . li d , """s
. i·lircs l'une de l'autre, que ce es e Cassiodore )'erreur. Enseignement eeclésiastique, catéchêse et
1
~~,~~; vc.rs 575), de Ra ban Ma ur (780-856) et de prédieation se font plus dogmatiques, et l'on perd de
Hugncs de Saint-Victor (mort en 1141) sont, de toute vue Jes leçons d'Augustin en ce domaine.
éridcncc, à plusieurs égards redevables au De doctrina En revanche, l'éloquenee ecclésiastique, dans sa
christiana. Son influ~nee ,expressé ment reconnue sur fonne, ne eessera d 'être inspirée, eonsciemment ou
le cursus universitaue s effaeera quelque peu aux non, de l'enseignement donné au livre IV du De doe-
si~clcs suivants, mais on pourra en retrouver Ia trace . trina christiana. L 'histoire de la prédication en Jangue
jusqu'à la Renaissanee, par exemple. dans le rapport française, dont l'étude d 'ensemble reste à faire mais
érabli entre philosophie et théolog1e, la premiere pour laquelle existent un grand nombre de travaux
relevant de la seule raison, n 'étant que la «servante» partíeis, révélerait assurément d ' innombrables réfé-
de la seconde, comme chez Augustin les études pro- renees à Augustin maitre d'éloquence48 • Pour ne citer
fanes étaient mises au service des études scripturaires. que les plus grands, renvoyons à Bossuet en tant
Avec l'Hurnanisme et la Renaissance, les enseigne- qu •orateur eomme en tant que théorieien de I 'élo-
ments scolaire et universitaire se transforrnent en quence, mais aussi à ceux qui l'ont précédé comme à
profondeur et modifient radicalement Ieur orien- ses rivaux et ses successeurs49 • Au niveau plus mo-
tation. Est-ce à dire que l'ouvrage va tomber dans deste des deres chargés de la pastorale populaire, il
l'oubli ? En réalité, la réflexion religieuse, . dans est instruetif de feuilleter quelques-uns des manuels
l'Église ou au dehors, ne eessera pas de reeourir à utilisés dans les séminaires au x1xe siêcle et dans la
l 'ceuvre d' Augustin, et le traité eontinuera d'être premiêre moitié du xxe encoreso, pour entrevoir à
considéré comme une souree en matiêre d'ensei-
gnement religieux46, Hors de l'Église catholique, il est
au De doctrina y sont relevées, dont quinze dans l'/nstitution
certain que l' lnstitution chrétienne de Calvin ne chrétienne.
!'ignore pas47 et que l'enseignement biblique qu'il 48. Voir Dictionnaire ~ spiritualité, art. «Prédication», l XII,
1986, col. 2053-2054. Le prcmicr traité cité est le De doctr. chr.
46-_YoirM. FuMAROLI L'âge de 1•.r1-quence Rhitoriquttl 49. Voir J. TRUCHET, La prédication de Bossuet, Paris, Cerf,
•TtS /zk ' ' ciu • ' t 1963 (avec une abondante bibliographie).
s·br rana» de la renaissance au seuil de
~tc~~t~.de «L'tvolution de l'Humanité»,l'/igeParis,
classiqu_'
AlbiD é. 5?· \'.Oir, par exemple, Traité de la prédic(!lion à l'.usage des
s mma!res, par M. te Curé de Saint-Sulp1ce, Pans, 1880 ;
~~ ~oir L, SM1rs, Saint Augustin dans l'a!uvre de Jtall
f ªt~ch!sme de la prédication, par un Direccur de Grand
ém1naire, Lyon, 1882 ; E. Boua-iER, L 'éloquence de la chaire.
vo1· Asscn, 1957-1958). Une soixantaine de référcnCCS

38 39
JN1'RODUCTION
!NTRODUCTION
q uel point l'influence du De doctrina eh . .
.,. d e préd'1cation,
subsistait en mat1cre . parfoisr1st1an a que se construit l'exposé de la doctrina, se
5
,. d corntn telllJ? aussi une image de doctor.
anonymement, à l msu meme es auteurs et d
A
e
0:ll
1 dess1ne
éleves, tres consci~mment souvent. À des dates : t d'abord, l'emploi constant de la premiere
récentes, des préd1cateurs tres écoutés en leur I rc Tounne maintient l'auteur constamment présent. Le
. un p. Sertillangeernps perso ue s'ouvre sur une prem1cre .,. personne d u
comme un p. M onsab ré51 pms s2 1
faisant à leur tour théoriciens de l'éloquence sacr~ se ~ro ~~er et la phrase qui conclut le traité cornmence
51 ~gun ego. Au début ~es li~~es II et IV _c'est encore !e
rétêrent expressément à Augustin, qu'il s' agisse ct' se
. en e li e-meme ou de la place qu•·i
technique orat01re A e 1a J?3 i intervient, tand1s qu 11 alterne a11leurs avec la
convient d'y faire à la présentation de la Bible.
1 1e :ere personne du pluriel. D'un bout à l'autre, on
pre çoit le maitre, !e magister en train d'enseigner,
·Ce ne sont q ue ~es indications rapides et ~res frag.
mentaires. Elles la1ssent cependant percevoir l'influ.
~:pensant un enseigneme?1t ?Tal º? se rejoignent Pi:<>-
f sseur et prédicateur. II s ag1t là d un aspect essent1el
ence considérable et prolongée qu' Augustin exerça, à deu style, de la person_nalité d'Augustin. Pour le
travers Je De doctrina christiana, tant sur la formation pasteur qu' il est, le sav01r ne prend tout son sens que
intellectuelle du clergé d'Occident que sur sa prédi. dans la communication : il expose et analyse pour
cation. Ce rôle «pédagogique» durable constitue sans faire comprendre, il use d'une dialectique, parfois
doute une part non négligeable de l'héritage augus- véhémente, pour débattre, il exhorte pour entrainer.
tinien. Ces traits, caractéristiques de tant d'autres de ses
ceuvres (sermons, polémiques, lettres même) appa-
raissent abondamment ici. 1
7. - PL.us QU'UN MANUEL
Moins immédiatement perceptible, mais plus
Revenons au texte. Ce traité didactique tant d'cxé- intéressant encore, le reflet qu'on peut déceler de sa
gese que d ' éloquence sacrée ne se présente pas propre expérience spirituelle, de son «aventure»
pourtant comme un ouvrage impersonnel et sans intérieure. La démarche proposée à l' étudiant en
relief, comme le sont souvent les man~els, ~: Écriture, au clerc prédicateur, ne rappelle-t-elle pas
l 'auteur disparait sous un texte anonyme. lei, en m l'itinéraire même de sa .conversion, tel qu'il est décrit
dans les Confessions ?53, Le texte biblique l'a d'abord
. . . 1894 . F. BouQlAGE,
découragé. L'enseignement d' Ambroise a été la clé
Histoire littéraire de la préd1cat1on, L1lle, • qui lui en permit l'acces. Ce que son intelligence et sa
Formalion de l'orateur sacré, Paris-Lyon, 1906· édiclJIWII. culture lui ont fait découvrir ainsi, puis approfondir
51. M.-J. -L. MoNSABIIB, Avant, pe_ndant, apre;!1:ugustiniell au temps de la conversion et dans les premieres années
Paris, 1901. 0n y reconnait, ~u chap1u:e 1: ': fehréférencesauDt du sacerdoce, il )e met ici à la portée de ceux qui
lui-même ; on y compte ensuate une d1:zam
doctr. chr. J . y 1930, lJ 53 - Voir Confessions, notamment VI-VIII ; Xl117; XIII,
Ltien UVIS , ·
52. A.-0. SERTII.J..ANGES, L'Orateur ehr"' de'celle d'Augusun, 13
etc. _; et A. SOL!GNAC, BA 13, p. 162-163 : t:.tapes de la
'
conception de l 'éloquence ~rée est. proche COnvers1on.
qui y est invoqué une douzame de f01s.

41
40
/NTRODUCTION
/NTRODUCTION
veulen,t et ~oivent àt ltehuér t_our enseigner les res 11_, •
Sous l ense1gnen:ien <:>nque, s~ perçoit le dé {iue1. d ' un style constitue un attrait qui engage l'esprit à
intuitions, réflex1ons, v01re émotions personn ~l des reconnaitre le vrai et à y adhérer56• Et finalement, ce
qu'enseig~e 1~ De doctrina christiana, c'est, sous une
ont jalonné le chemin de la conversion d' Aug:/s qUi
1 forme qm lm est propre, une des leçons majeures
Bible. n à la
d'Augustin : J'unité profonde de la vie intérieure, ou
Car il convient de parler d'émotions. Et la grâce vient répo_ndre aux questions de la raison,
premier lieu, d'émotions esthétiques i c'est lor~u~~ muminer la réflex1on57• Par le seu! pouyoir de son
aura perçu la beauté des textes scnpturaires qu•·t esprit, par les dons naturels reçus du créateur, la
percevra la vérité qú'ils ~ecelent. Le jugement estM. créature accede à des valeurs, des connaissances
tique est capital pour le Jeune rhéteur épris de belles- authentiques, mais fr~gmentaires et lirnitées ; la grâce
lettres, et le restera pour !e vieil évêque. Ainsi n'invite pas à les reJeter : elle les vivifie, les faisant
évoque-t-il tel passage du Cantique des cantiques, pour servir à la connaissance spirituelle. La grâce ne
en analyser le charme (suauitas) 54 ; ainsi s'attache-t-il détruit ni ne condamne la nature, elle en élirnine les
au livre IV, dans un abondant florilege, à mettre e~ scories et lui assure son piein épanouissement.
évidence la beauté formelle de tel passage de Paul, Nous avons dane affaire à tout autre chose qu'un
d' Ambroise ou de Cyprien (relevant même chez ce simple manuel, porteur seulement de préceptes et de
dernier quelques fautes de goOt par exces de méthodes ; c'est toute la perspective augustinienne du
recherche) ; ainsi enfin commente-t-il, pour le seul salut qui passe dans l'ouvrage, afin qu'elle passe aussi
dans la prédication, et ce «désir de Dieu»ss que disent
plaisir du texte, un long passage d' Amos55, à l_a
si fortement les Confessions. L'initiation intellectuelle
maniere sans doute dont, quarante ans plus tôt, il
ne fait que préparer l'initiation spirituelle. 1Et des
devait examiner pour ses étudiants de Carthage ou de signes bien clairs de cette orientation nous sont donnés
Rome les poemes d'auteurs profanes. tout au long du traité. Ainsi cette sorte de méditation
Ainsi l'amateur de belles-lettres subsiste en Augus· sur Dieu et Ia charité que constitue, pour une bonne
tin alars même qu'il ne lit et n'enseigne plus q~e leis part, I'exposé doctrinal du livre I, au livre II la
. · u s1mpe
textes sacrés. II n'y a !à nulle contrad1ct1on, 0 p~sen_tatio~ de la piété comme degré préalable de la
. f à rien de ce que sc1en~ra, pms Ia réflexion sur la sapientia chrétienne,
concession au domame pro ane, 1-1 lutôt
Pascal appellera «divertissement». On Y pe!ç? P de aux livres III et IV enfin l'exigence réitérée de la
. n platomc1enne
comme la trace de 1a concept1o . . pJus
1' identité entre le beau et 1~ vral, ru~~erses 0-~· Voir, outre 11, 7, sur le Cantique des cantiques, IV, 10;
3 l ; 61.
pragmatique, et exprimée cla_ir~men~ à la 1,eauté
reprises, l'idée que l'agrément qm s attac e d' 57. Voir A. MANDOUZE, qui peut donner à son ouvrage
,, ~nsemble sur Augustin le titre suggestif de !'Aventure de la
. . t l 'agrément aison et de la grâce.
54. Voir II, 7-8 , ou abondent les termes expnman Étu~· Voir 1. B<;><:HET, Saint Augustin et /e désir de Dieu, Paris,
(delectat, suauius (2 fois), iucundissime). nunentaiCC es Augustrmennes, 1982.
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INTRODUCTION
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chrétiennc"», Aug11sti11ia11a, 24 1974 ame ntale Pour uneªvec,c, «l. Ayant trouvé_, i~achevés Jes livres De la
. . · • p. 10· 20. CUhurc d ctrine chrétienne, J ai préféré les achever que de
- - --:- , «Lc prem1cr livre du De doctrina 11 . . ;sser à la révision d'autres livres, en les laissant dans
1 11
Un trJné de "télieologie"», Augustiniana I e .ris fª a d'Augus .
Augusllmennes, 1986, p. 169-187. raiechna, P-aris,Et:; et état. J'ai donc terminé le livre III qui avait été
~rit jusqu'à l'endroit (25, 36) ou est rappelé, d'apres
YOUKG Archibald M., «Some Aspects of St .
rary Aesthet1cs, Studied Chietly in "De doct . · Augu5l1ne's Litc. l'Évangile, le témoignage de la femme qui cache le
Harl'ard Th eological Review, 62 1969 p ~8n9achnst1ana"•, 7ht levain dans trois mesures de farine jusqu'à ce que le
• , · ~ -299. tout fermente (Luc. 13, 21). J'ai ajouté aussi un
dernier livre et j'ai bouclé cet ouvrage en quatre
livres : les trois premiers aident à comprendre les
Écritures, le quatrieme à exposer ce que nous avons
compris.
2. Dans le livre II (8, 13), à propos du livre que
beaucoup appellent la Sagesse de Salomon, il n'est pas
aussi certain que je l'ai dit que ce soit Jésus, fils de
Sirach, qui l'ait écrit comme l'Ecclésiastique. J'ai
appris plus tard et j'ai trouvé qu'il est bien plus pro-
bable qu'il n'en est pas l'auteur.
Lorsque j'ai écrit : "A ces 44 livres se borne l'au-
torité de l' Ancien Testament»"(II, 8, 13), j'ai parlé de
l'Ancien Testament selon l'usage actuel de l'Église.
L'Apôtre, en revanche, semble n'appeler Ancien Tes-
tament que celui qui fut donné sur Je mont Sina (cf.
Gal. 4, 24).
~rsque j'ai dit que saint Ambroise avait résolu la
que~tion chronologique, comme si Platon et Jérémie
av,aien~ été contemporains (II, 28, 43), la mémoire
m .ª fait défaut. De fait, ce que cet évêque a dit à ce
SUJet se lit dans le livre qu'il a écrit Sur /es sacrements
ou la philosophie.
Cet ouvrage commence ainsi : "Sunt praecepta
quaedam"».

so 51
s-rRUCfURE DU DE DOCTRINA CIIR/STIANA,

Prologue
1 L'objet du De doctrina christiana
§ _objet de l'ouvrage: transmettre dcs regi •.
pritaÚOfl de l'Écriturc cs pour I inter-
- objet du prologue : répondre aux critiques
2 Les critiques possibles
§ 1º : ceux q~ ne ~mprennent pas ces regles
Zº : ceux qm sont mcapables de les appliquer
3• : ceux qui les estiment inutiles
§ 3_g La ~pon~ d' ~ugu~tin
§ 3. 1° et 2 - qu Ils pnent Dieu deles illuminer
§ 4-9. 3° :- qu'i_ls ~mp~nnent_l'utilité des regles
§ 4-7 a - JUSlification de lacre d'apprendre:
§ 4-5 - rai~nnement: l'incohérence des «charismati-
ues» qui ont appns d'autres hommes l'usage des signes: l'al-
~bet. Jes Jangues ; la mê~e regle _vaut pour l'Évangile
§ 6-7 - argl!men~~on scnpturaire : même les bénéfi-
ciaires d'une révélallon dtvme ont été confiés par Dieu à l'ensei-
nement d'autres hommes et non à celui des anges: Paul (Act.
!. 3-18) et Comeille (Act. 10, 1-48) ; l'eunuque (Act. 8, 26-39)
et Moise (Ex. 18, 14-26)
§8 b - justijication de l'acte d'enseigner:
_ raisonnement : 1'incohérence des «charismatiques» qui
enseignent à d'autres hommes .
_ argumentation scripturaire : le don de Dieu doit être
communiqué aux autres: Manh. 25, 2; /oh. 14, 6 et 1 Cor. 4, 7
§9 roncl usion : la valeur du De doctrina christiana

• Cette analyse est due à lsabelle Bochet. Nous en


rcprendrons les principaux sous-titres dans le corps de la
traduction.
INTRODUCTJo.V

LIVRE II
uvRE I 4 4) Prlalables ( 1 1 9
tinctions ( 1, 1 - ' 15
1) Les signes ' · • J
~,tablt :_ dis. ndi i ,,,odus pro/trtndi § 1-6
r, ~ . """"'1 1,u,1,ut §l • signum
f 2-3 - signa
. naJJualia 1 s,~nadaJa
.
tl .,eslsil"""' • s1gna data : vuc / ou1c
p.
3-4
.lllli ., ti du /ru•. ou de I'uti.
•Jr"'
§4
. (mu..,1quc
- utrba : lcs lcttrc•.,, s1gncs / ""ll") ...
1 Ld ,,,, ob,e f ,S-6 de
1• (S, s_
21, 19) . § 7 -15 2) L'obscurité de l't.c . ~ mot\...
1) LeS ,ialités éternelles, obJets du frui : f 7-11 a • la /inali~ spiritwl/L ~ nture

§ S-9,
f7 - rcmMc à l'orgucil ct au i~,~
obscurill
f 9-11 -,~les,L7 degrés du chem·incmcntgoOt
vc 1
la Trinit6 • friltitaS f 12-1 4 b -1esctapesàsuivredans /'LctudL ~rsl'Éasagcs_..e
.
t5 • int/abilis § 12-1 3 - la, connaissancc dcs 11.vrcs canoni Trllure
t6 • qllO ,iihil tsl_ ,ntliUS f 14- 15 - 1 étude des textes cl · d • qucs
t7 . SopiLnllJJ credendi lpraLctpta vivendi ( DC I) ~~ e I Écnturc : re~uw
18 .;psa
)Les réalités temporelles, objets de de )'Écriture : signa ignota ( DC li) •1 . tudc des textcs obscurs
§ J0-19, 2 sig,sapropria I signa translata signa ambigua (DC Ili) ;
• ,·. l'koDOmie du sa]ut
1111 ' · etrc~
t I(} 13 - le Christ. VOIC 1 · Signes propres. ignorés ( 11 • 16 - 15, 22)
1 14-19 • l'~Í9C § 16-18 1) la conmussance du grec et de l'héb
• Le• 111
sujets du frui et de l'uti
, - à cause des mots non traduits reu
11
(22. 20 -34, 38) - à cause de la diversité dcs traductions
§ 20-27 1) Justification de la fonne du ré/os bi- § 19-20 2) le recours aux traductions les plus lit-
blique en Malth. 22, 37-40 térales
t 20-21 • ler probl~mc : lc doublc amour 1 • ~~s chOC\uai:1.1es pour la pureté de la tangue
t22-Z7 • 2c pr. : la complaudc de la fonne biblique du télos - .-,,ots ambigues
§ 28-30 2) Explication de la fonne du té/os bi- § 21-22 3) le choix des versions
blique en Marth. 22,37-40 - en latin: préférer lts versions amendées 1 .
elles, l'Itala e, panm
t 28 - la himrchic de l'amour
t 29 - lc prochain . - en grec : . AT : préférer la Septante ; NT : préférer
§30 -lasyn~ les exempla.ires grecs ~u, se trouvent dans les Églises tes plus sa-
vantes et les plus attent1ves
§ 31-38 3) Questions
t 31-33 - l'amourdes anges li · Signes figurés ignorés (16, 23 - 42, 63)
t 34-38 - ladKinition dujnu § 23 1) la connaissance des tangues
Conclusion (35, 39 _ 40 44) § 24-63 2) la connaissance des choses
t 39 - •-..;~.•--=- · de la carilas,' «fin de la Loi»
...._.~,: lc pnmat § 24 - l'histoire naturelle
t ~ - lc cn~re de l'interprélati00 authcntJquc
foi,espmnce,chariti · de l'Écriture: § 25 - la science des nombres

54 55
....,
~·-
DE [)()CTRINA CHRISTIANA.
INTRODlJcr,oN
§ Yl - te rOle dcs
1 "6-28 - la musique 1 ~ - «les d~pou~anUels
• Dt wsioN : dans quelle mesure peut-on
§ ~-63 cultu°re classique pour l'~tude de la Bible ? § 60-61 -enlever aull cs ~cs ti!YPt1cns.
uuhser la . ~,~ institué par les hommes p1e de «nos bons auteurs chr&11ens lcs Scic
§ 30-40 a • ce qu, a e: e: •• § 62 - la Paque n tens,. nces u111cs. à I'
30-37 • ce qui est su~rstmeux enraclnement dans la chari~cessa.irc : punr . c~crn.
§ t _ la magie (harUSptces, augures, amulettes, rem~- § 63 -. 1a SCtcnce
. •cation de ,
dcs . 1orguc,1
30 science des &ntures hvrcs pa·· c1
des) tens cs1 inf~
t 31 - les prodiges ncurc à la
132-34 - t'astrologie •. . . • .
LIVRE III
f35 - la divination ( ~ _I mspi~~ d un ~~t)
f 36-37 • bilan : rejeter 1 1dolãtne qw associe I homme §1 Rappel de DC II et ann
I - s·1gnes propres arnb· once du 1
P ande DC 111
aux d6nons •.
§ 38-40 • ce qui n'est pas superst1beux . § 2 Regle générale : consul •gus (2, 2 - 4, 8)
f 38-39 -institutions superflues (thatre, pemture, sculp- contexte . ter la regle de foi et le
ture ... ) . f 3-5, 1 - ponctuat1on ambigue . 10 h
f 39 • institutions avantageuses et n~saires ( tenue, Phil. 1, 23-24 : cf. le contextc . 2
· · '
·e · l, 1 : cf. la r~gl de
or. 1 1 2 . f e f0t ·
mesures, monnaie) § 6-7 , 2 - prononc1at1on ambigue : · - · acultativc ·
f 40 - bilan : garder les connais.unces utiles - le _ton affinnatif ou intcrro ar .
§ 41-57 b- ce qui n'a pas été institué parles hom- ~gle de fot ; Rom. 9, 30 : cf. le conteg X;/oh.J
tetf · Rom. 8, 33-34
.
. cf 1
, . a
• le son douteux des syllabes . p • 46 · facultativc
mes originale; Gal. 5, 21 : cf. lc contcltte · s. 138, 15 : cf. la langue
f 42-47 1) sens corporels f 8, 3 - casou mots ambigus · J Thes 3 7
f 42-44 - ce que nous croyons quand on nous l'a racon- la langue originale · s. , ; 1 Cor. 15. 31 : cf.
16 : l'histoire
§ 45-46 - ce que nous comprenons quand on nous l'a II - Signes figurés ambigus (S 9 37
mon~: l'histoire naturelle, l'astronomie § 9 - 13 '1) ' - , 56)
ne p~ prendre une expression fi urée
f 47 - ce que nous combinons en le sachant par pour une express1on de sens propre (/ . g
expmence : les aJ1s culte) signes du
f 48-57 2) raison §9 - fondement: «la lettre tue, l'Espnt vivtfie»
f 48-55 - la science du raisonnement : dialectique, § 10 - l 'assujettissement des Juifs à des signcs utiles
aoquence
§ 11 - l 'ass~jettisscment des Genllls à des s1gnes mutiles
f 56 - la science du nombre
§ 12-13 • la hberté spirituelle du chrét1en face aux signes
f 57 - bilan : tout rapporter à l'amour du Dieu
IUÚque d'oo prcdde toute vmt6 § 14-23 2) ne pas prendre une expression de sens
§ 58-63 Conclusion : du bon usage des «dépouil/es propre pour une expression figurée (/ mreurs) = le
des Égyptiens» moyen de découvrir si une expression est à prendre
§ 58-59 - conditions du bon usage de ces sciences au sens propre ou au sens figuré
f 58 - le discemement nécessaire dans l'~tude de ces § 14-16 Regle générale : tout ce qui, pris au sens
sciences propre, ne peut se rapporter à la foi ou à la charité

----- ~--- 57

......
DE DOCTRINA (;lfl(/,H INM

esr à Jn'Odre au sens fig~ § 52-54


• 1e Jan,er d'une allépisation cxcessivc: l'&riture nc § ss
condamne que la cupd1k! er ne pracnl que la charitt § 56
• ~finilions: cupdilt / charilt : turpitude-iniquité / utili~.
lllenfaisance
f J7-22 a -1,s récits : l'tcri111re 11e condamne que la
~ LIVRE IV
f J7- les actes ou par~es. durs cl cruels, mis au comptc
de Dieu ou des S11nts . Priarnb
1)8-22 • Jes acles ou _paroles, considé~s commc dcs f J ObJcl du livre. 1, Ufe (1 1
• 4
rwptudcs, mis au compre de Dieu ou des samts f2 Remarque : Au· Cltp. res.,ion (lllod
'
, 6)
f 23-33 b - /es préceptes: l'tcrilllre ne prescri1 que la ,ftéroriquc : 8Usti n n •CJtPosc 1's Pro/e~
cltariJé f3 • ces Priceptcs ra Pas 1~ elld,)
SOnt Util Préccp
f 24 - Jes prkeptes paraissant ordonner une lurpiludc f 4-5 - quan d ct COmment es JlOur le . tcs de la
ou wie iniquitt ou biai inradire un acte ulile ou bicnfaisant Jisanl ou en 6coutan1 dcs ho les ªPPrend st"'1ce de 1
f 25-33 - dangers à évirer: ne pas respecrer Ja divcrsilé §6 But de 1'orateur c'-~tirnrnes éloqu;ents: dans la 1·ea v~ri~
. •ue en . UncsSc
des personnes ou des remps • ense1gncr lc bien · · ; cn
§ 34 conclusion ,na/a dedocere ) et détourner d
11
§ 35-56 3) Je moyen d'interpréter Jes tennes d'une - dans ce travai! 0 . ll!aJ (bana do
tJe/ectare) ; stimuler les :;a101re : se Con . . ctre e,
expression figurée aux ignorants (cf. docere) oncha1an1s (cf crher les enne .
f 3>37 a - /e danger d',me inlerprélalion llllifarme . mo~ere ) . rnrs fcf
f 36 - cas oil Jes choses ont 2 significalions contraires I • Sagesse et éloqu ence • ,, · ªPPrendre·
ou diffmnres JnodeJe (5 7 • 1 Ecriture
f 37 - cas oil Jes cboses ont plusieurs significations § 7-8 . L'_orateur doit ' - 1_1.' 26) corrune
diffmnres suivant Je confeJtte - en pnonté, Ja sagesse ac,quenr :
f 37-41 b - la ~lhode à suivre -si possible l'él parJ étlldec1e1·Éc -
..,..,Mrf à . ' oquence p .. nture
f 37-38 • se ~f~rer à d'autres passages de J 'Écriture ou ,,.--ent 1a ~ois éloquence et sa ar 1 unitation de _
ces rennes sont employ~ en un sens cJair - quest1on implicite . gesse ceux qu,
f 39 - cJarifier Je sens à J'aide de la raison modêles d'éloquence? · peut-ll tirer de l'Éc .
• n~red~
f 40--41 - utiliser la connais.unce des tropes § 9-21 1) II peut tirer des aut
f 42-56 e - /es Rigles de Tyconius (= «des locutions d'expression car ils allient à I eurs sacrés des lllOdê!e
tropiques», cf. f 56) qui Jeur est propre ª sagesse une éloquenc:
f 42-43 • p,6,entation du liber regularum de Tyconius
f 44-55 - Jes 7 regles; § 9-10 - These : la sagesse d
f 44 1 - Je Seigneur et son corps compagne d'une éloquence u·e~ auteurs sacrés s'ac-
1
f 45 2 - le corps du Seigncur divi~ en deux parties qui n'exclut pas celle des autequrs e~r eS! propre mais
pa1ens
§46 3 - les promesses er la Loi § 11-21 - Exemples:
f 47-49 4 - l'esp«e et le genre § ll-14 -l'éloquence de Paul. Rom 5 3 5 . 2
f 50-51 5 - les temps 16-30 · · , · . Cor. li ,

§ 15-20 - l'éloquence dcs prophctes: Amos 6, 1-6

58
59
DE DOCTRINA CHRISTIANA 'N1'Roou
t 21 - Conclusion: dcs m~lcs d'cxprcssion 1) La distinctio C]'fo,v
§ 22-26 2) il ne doit pas toutefois imiter l'obscurité § 35-37 - Tou 5 n des su·
de certains textes bibliques mais chercher avant tout
,u sa)ut étcmel les sujcts :is llc fou
f 38 - Appli u nt &tancts e Pas
la clarté, en vue de se faire comprendre ô.nll1S de grands sujcts ~ cr lcs lrois · 11 On 1
t 22 - Nc pas imitcr l'obscurité des lcxtcs bibliques r- . · st~ ~Q
- pour tnslruirc: ur1 · cs, lttêni Pp,lflt
difficiles à comprcndre - pour pi . . . • •ser lc e s·,1 ,
t 23 - Quand abordcr lcs qucstions difficiles airc . Utiliscr I stylc sini
- pour émouvoir. Uti·1 ·e Stylc lcni Pie
s ª811 "
-'IJ.
t 24-25 - S'appliqucr sans rcllchc à se faire comprcndrc ) · •ser I Péré
au prix meme de mots moins oorrects et de répétitions • § -39 50 2 Exemples d e s1y1, subli
t 26 - Transition: il esl prcmicr d'instruire (docere) § 39-44 - Dans l'&n es trois nie
mais utile aussi de plaire • § 39 - style sirnp1:rc : styles
li • L'éloquence chrétienne (12, 27 - 26, 58) §40-41 - style lernpé~?aJ· 3, 15-22
§ 27-33 1) les trois objectifs de l'orateur : instruire § 42-44 -style subr . Rom. 12
§ 45-50- Chcz Ies Peres :e: 2 Cor 6· ~-l6ct 13 6-J
plaire, émouvoir '
§ 45-46 - style sirnp1 l 'Églisc ; ' -11 ; Ro~. 8 ~º
§ 27-29 a) selon Cicéron § •47-48 · style lernpé~. e· C · I ''-<>-39
§ Z7 - Les trois objcctifs de l'orateur: instruire (doce- YJ>ncn Arnbroi
re), plaire (delectare ), ~ouvoir (/lec~re) § 49-50 • stylc sublirn .. CyPnen / Arttbrse
§ 28-29 - «Instruire est une ntcessiti, plaire un a~ment § 51-52 3) Liens ente .ICYJ>ricn t Arnbrooisc
émouvoir une victoire• ' § 51 - Mêler les tr ~ es styles •se
§ 29-33 b) transposition dans /e cas de I' orateur § 52 - Maniere d':::styles J>Our "arieri .
chrétien § 53-.54 4) Effets d r 1~ st}'les e d1seours
es tro s sty[
§ 53 . - le style sublim 1
§ 29 - II doit aussi enseigner pour instruirc, plaire pour es :
captivcr, ct ~ouvoir pour vaincre vie de l'auditeur e transfonne le
54 C<tur et )larf .
§ 30-31 - Mise en garde contre Jes abus de l'arl de § - le style simple tran 01s la
charm~r: J'utiliser au service de l'iniqui~; s'exprimer avec une
profUSlon cxccss1ve de mols
155 . • lc stylc lempér~ . sfonne en instru.isant
l4chc d mstnure et d'émouvoir · plaire est à subo d
§ 32-33 - N~ssité d'allier formation el priêre : être r onner à la
homme d'oraison avant d'être orateur ; nécessité de § 56-58 5) Accomplisseme
~n:eignemcnt, même s'il n'cst profitable que par la grice de cbaque style pris séparément : nt des 3 objectifs dans
§ 56 - dans le style sim le
§ 34 - 58 2) les trois styles : simple, tempéré, subli- 6cou~ avcc intclligencc, mais aussi~v, parler de manihe à être
me
§ 57 -. ~ans le style tem r:C
plaisu et docthté
6cou~ avcc plaistr • mais aussi avl k:lrler de mamere à être
§ 34 a) ~elon_ Cicé~on : tr~is o~jectifs, trois styles §58 - dans lc style subli~ne tgence et docilité
- pour mstru1re : tnuter de peuts SUJets cn style simple 6cou~ avcc docili~ • mais aussi avec. ,tepall_rler de maniere à être
tn 1gence et plaisir
- pour plaire : cn trai ter de moyens en style tempéré
- pour émouvoir : en trai ter de grands en style sublime
Ili • La vie_ de l'orateur (27, 59 - 30, 63)
§ 35-38 b) transposition dans /e cas de l'orateur
§ 59-60 La v1e de l'orateur importe plus que son
style
chrétien
§ 59 • il peut instruire en nc faisant pas ce qu'il dit

60 61
.... -. .~..... ~..,...,...
- -.... ,-..
--------------.-
_

. .
.. . .- ··~,,;.
-~,-.., . . .
·. ,;/ -

LA DOCTRINE CHRÉTIENNE

63
62
DE voCTRINA CHR/STIANA

PROLOGUE
PROOEMIVM
L'objet de /'ouvrage
1•. II est pour l'interprétation des É .
_ Sunt pracccpta quacdam t~actandarum scripturar:um, qui peuvent, à mon sens, être ens . cntures de .
1 studiosis earum uideo non mcommod_e posse trad1, ut ceux qui s'intéressent à ces étud ei~nées sans dif; regtes
~~~\otum legendo ali?s,. qui d_iuinarum ht~erarum operta -ser non seulement en lisant d'es; ils Püurront ai icutté à
nt sed etiam 1ps1 apenendo profic1ant. Haec tra- is·-- , 'dé d · autres e ns, pro.
aperu eru ' . d" .D . ont éluc1 es p<>mts obscurs des Le ommentateurs .
dere institui uolentibus et ualenubus . 1sc~re, s1 ommus ac en Ies éluc1dant eux-mêmes ttres dtvines ma· · qu,
Deus noster ea quae de hac re cog1tant1 solei suggerere, Core · d I pourd'a · tsen-
·•ai entrepns . o · e es enseigner à qu,. veututres. Ces r~ cg1es
etiam scribenti mihi non deneget. Quod antequam exordiar, Jprendre, s1 ,eu. notre Seigneur n et peut les ·
uidetur mihi respondendum esse his qui haec reprehensuri uand j'écris les pensées qu'il ~·1·en m~ refuse pas non palp-
sunt aut reprehensuri essent, si eos non ante placaremus. q . . M sp1re d'o ct· us
~ ~d1te sur ce suJet. ais avant d r maire quanct
Quod si nonnulli etiam post ista reprehenderint, saltem alios r . é d à e commenc ·1
·e cro1s, r pon re ceux qui vont e . . er, • me faut
non mouebunt nec ab utili studio ad imperitiae pigritiam Jqu•· senuen · t Prêt s à 1e '.atre; ntiquer ~
reuocabunt. quos mouere possent, nisi praemunitos praepa-
& •
si je ne leur dono e_es rcgles, ou•
,nents préalables. Et st, meme apres I ais_des apaise-
ratosque inuenirent. is
quaient encore, ~u moins ne troublero~~-f certams les cri ti-
ne ram~neront-11s pas d'une étude util pas les autres, et
t'ignorance des esprits qu' ils pourraient te à la paresse de
uouvaient déjà en état de défense et prêt ràoubler s'ils ne les
s se battre'.

1. Les chiffres entre crochets droits dans le texte latin renvoienl


aux pages de CCL XXXII.
. 2. Voir Note cmnplim,mtuire (= NC) 1 : « La date de composi-
Uon du prologue el lcs adversaires visés ».

64 65
-
. . .... . ................... ~ ..
...:

DE voCTRINA CHRISTIANA
. re rehensuri sunt hoc opus nostrurn,
2. Quidam emm ~ sumus non intellexerint. Quidarn
..
Us cnll'!ues possibfes
PiWoE/l~
lt'J/'V

z. Certams,,.en effet, .,•Ont e ·.


..., 0 e parce qu I 1 s n'auront
M

fltrquer
~···.--·. ·
....,,..
...

. praeceptun . fi . S . " ' ..e, é Pas nc,trc


cum ea q~ae . uti uoluerint cona11que uennt cnptu- vais Jeur pr senter. Certains cornpris lc .Pré~ent
uero _cum inte~lec~•im haec praecepta trac~are ?eque uafue- rises, auront voulu les Ulilis autres, qui ,S reglcs qu ou.
ra'- d1uinas secun r1 are quod cupiunt, mamter me lab0- ;réter Jes divines _Écritures ~:. et ~ui aur~n;s ªYan, cr;~~
rint apeni:e arque ex~ ; 1 quia ipsi non adiuuabuntur hoc •auront pas réuss, à mettr aprcs ccs r' tcnré d'1n1
ari
rasse arb1trabu~_tur posse censebunt. Tertium genus es1 fl . . e en é . egles
qu'ils dé sirent, Jugeront rnon trav _v1_dence et à · · mais qu,
er.
opere, nullum a ,~udiuinas Scripturas uel re uera bene trac- ne trouvent p~~· quant à eux, d' a1I inutile; er dég~gcr ce
reprehensorum, q~t1 re sibi uidentur : Qui quoniam nullis concluront qu ti ne peut aider aide dans rno . Parce qu,ils
t uel bene trac a .
ta~ . b- [ 2] -seruationibus lectls, qua 1es nunc tradere e5pece de ~ritiques qui, ou intr:rsonne. li es1:n:uvrage, il~
hu1usmod1 o I t m exponendorum sanctorum librorum se
· titui facu ta e . . · divínes Écntures, ou se figure rpreteni réelle mcnrtro1s1erne
rns •
assecutos ue1 ui
'dent uel putanl, nem1m esse 1sta praecepta
·1 1· ces gens-là, qu,. n ,ont rien lu dnt qu· I·,s les interp e bien les
. d potius totum quod de ti arum 11terarum obs- j'ai entrepris d'enseigner, se e ce genre de re r tenr bien.
. 'b us se
necessana,
cuntat1
· d' · fi ·
Iaudabiliter apentur iumo munere 1en posse d'expliquer les saints Livres,;~;~º! ou se jugcn~:iues que
clamitabunt. regles ne sont nécessaires à ironi proclam mesure
contraire, tout éclaircissement a Personne, ma~t que nos
ritéS de ces Écritures ne peu/porté à propos auxque, au
divine-'. que résulter d' obscu.
une grace

Réponses
3. Quibus omnibus breuiter respo~dens, illis qui haec 3. À tous je réponds briev ,
., emen1 A
quae scribimus, non intellegunt, h?C d1co : lta me non esse prennent pas ce que J écris J·e d' ·. ceux qui n
. . é d e Ia sorte, car ils ne is ceei .· 1·e ne dois pas
cnttqu e com.

reprehendendum, quia haec non mtellegunt ; tamquam si , ·1 . me compr etre
lunam uel ueterem uel nouam sidusue aliquod minime ela- comme s I s vou 1a1ent voir la Iune à s ennenr , . pas e·
· est
rum uellent uidere, quod ego intento digito demonstrarem, début, ou un astre peu Jumineux ' . on dechn ou à
. d . que Je I son
illis autem nec ad ipsum digitum meum uidendum suffi- mon d01gt ten u ; s1 leur acuite' . eur montrerais d
vrsuelle n' , . e
ciens acies esset oculorum: num propterea mihi succensere sante pour .1eur permettre de voir moo . eta~t pas suffi-
deberent ? llli uero, qui etiam istis praeceptis cognitis atque ne leur sera,t pas une raison pour m' dorgt lur-même•, ce
perceptis ea, quae in diuinis Scripturis obscura sunt intueri Ceux, en revanche qu1· me·m en voulorr.
e apre .
nequiuerint, arbitrentur se digitum quidem meum uidere
'
sance de ces regles et Jes avoir com ris
'
avo,: pris connais-
posse, sidera uero, quibus demonstrandis intenditur, uidere nétrer les obscurités des di\'in ÉP _ses, n auronr pu pé-
non posse. Et illi ergo et isti me reprehendere desinant et qu'ils sont capables, bien sur dees .cntures, qu'ils jugent
lumen oculorum diuinitus sibi praeberi deprecentur. Non • vo,r mon d · .
pour 1es astres vers lesquels ce d . oigt, r:na,s que,
cnim, si possum membrum mcum ad aliquid demonstran- montrer, ils sont incapables de les o;g.t se tend afin de les
autres cessent donc de me cr·i· orr. Que les uns et les
. 11queretq•·1 ·
que D1eu accorde à leurs yeux la lu~·e u i s prrent _pour
muer moo doigt pour leur montrer , re. Car s1 J~ purs re-
pas apporter à leurs yeux la lumier~u~lqr chose: !e ne puis
3· Voir NC 2 : « Grãce er médiarions humaines ,. nent et moo geste indicateur 1 ._ • e ~çon qu rls _d1scer-
4. Même comparaison dans /11 /oh. ep. tr. 1, l 3. · veux indiquer. ur meme et I obJet auss1 que je

66
67
DE DOCTRINA CHRISTIANA ~
dum mouere. possum eliam _ocul~~ :ccendcre, quibus Uel
ipsa demonstralio mea uel ct1am I u • qu00 uolo demons.
trare. cema1ur.
4. Iam uero eoru~ qui diuino mun~re ~x~llan1 et sine la- 4. Quant à ccux qui 5
libus praeccptis. quaha nunc 1rad~re mst1tui, se sanctos li- se flattent d'être en mesu e glofifient d'
bros intellegere alqu~ lracta~ ~lonantu_r et propt~rea me su. bl ables, à celles que J''ai ere, sans lc se un don div·
,. ntrep · cours ln'
perflua uoluissc scnbere cx1s11man~, s1c est !emenda com. rendre et d mterpréter les . ns d'ens . de regJ ct %
motio, ut quamuis magno Dei dono mre laetentur, recorden. P
, .. it que J·• a1· vou 1u écrire d saints L·1vre e1gn er .•ci des ·Se ro.
tur se tamen per homines didicisse uel litteras ncc proptere .... · d · 1 es cho s, et . ' e c
inent JC ois ca mer leur ex . . ses supcrfl es11rncn1 0 ro.
•1·1 é' . Cl!atio ucs de ee
sibi ab Antonio sa~t~ et perfec~o ~iro_ Aegyptio monach~ doute, Q~ s se ~ 1ou1ssent d' n: c'es1 à . • Voici
insultari debere, qm smc ulla sc1ent1a htterarum Scripturas don; qu'1ls se souviennent ce avo1r reçu de JUste litrc.~rn-
diuinas et memorite~ audiend~ tenuisse et p_rudenter cogi. priSC des hommes que, par ex~ndant que c·~•eu un gr:
tando intcl- [3) -lex1sse praed1catur, aut ah 1ll0 seruo bar-
baro christiano, de quo a grauissimis fideque dignissimis
bCI; et ce n'est
-"'" par un Antome, ce moi·n P<>ur eux de PPns l'alph
t
pas une raison lllple, ils ont P_ar !'entre.
uiris nuper accepimus. qui litteras quoque ipsas nullo do.
:,o,,, b e égy . se se . a.
nc sachant a solument pas lire• Phen saint et ntir offcn.
cente homine in plcnam notitiam orando, ut sibi reuelaren- Jes saintes Écritures en les é ' retini, dit-on Parfait qui
tur, accepit triduanis precibus impetrans, ut etiam codicem . coutam , de rné ·
,néd1tant avec sagesse, non plus , et les corn . rnoire
oblatum stupentibus, qui aderant, legendo percurreret. chrétien, dont des hommes Ires s1u_e Par cet escJa~~t en les
nous ont parlé naguere qui en _neux et tres di bart,are
révélés, reçu t sans Ie 'secours ' Pnant pour qu'ilsgnes
d' de i01·
connaissance des caracteres de ~~cu~ hornrne 1 fusseni
jours de priere, obtint même de lire éc,nture, et, aprf:7a11e
t1.

stupéfaction des assistants un 1. d un bout à l'aut ro,s


. I' . ' ivrequ'o 1. re,àJa
5. Aut si haec quisque falsa esse arbitratur, non ago pu- 5. S t on Juge que ce sont là n u1 présentait'
gnaciter. Certe enim quoniam cum christianis nobis res est m'acharne pas à les défendre J' . des contes -e·
qui se Scripturas sanctas sine duce homine nosse gauden~ · · . · a1 en ef' • 1 ne
chrét1ens qu1 se réJouissent de ,et affaire à d
. connait 1 . es
et, si ita est, uero et non mediocri gaudent bono, concedant tures sans avo1r d'homme pour .d re es saintes Écn·
necesse est unumquemque nostrum et ab ineunte pueritia , · gu, e· et •·1I ·
c'est d un b1en véritable et non s ' s en est ainsi
consuetudine audiendi linguam suam didicisse et aliam ali- . . t é . ans grandeur •·1 .
1omssen ; n anmoms, ils ne peuvent qu I s se ré-
quam uel graecam uel hebraeam uel quarnlibet ceterarum que chacun de nous, des sa tend pas ne pas accorder
re enfanc .
aut similiter audiendo aut per hominem praeceptorem acce- propre langue à force de l'entendre et ,. e, a appns sa
pisse. Iam ergo si placet, moneamus omnes fratres, ne pa- 11
autre, le g~ ou l'hébreu, ou tout ;ut q~ ena acquis une
ruulos suos ista doceant, quia momento uno temporis adue- maniere, soit en I 'entendant soit re ~gu~, de _la rnême
maitre. Des lors, à leur gré, e~ga eo~~uJ ª direction d'un
s. Sur lcs § 4-8, voir NC 2 : « Grâce et médiations humaines ». à ne pas faire apprendre ces fangue onàcltous nos freres
6. Voir AllfANASE, Vie de .,ainr Antoine, 1. · · s eurs enfants
pu1_sque, en un mstant, les apôtres, remplis de l'Es ri!' :
7. L'anecdote est reprise par CASSIODORE, /nstitutione., diuina-
rum et saecularium litterarum, Praefatio (éd. Mynors, Oxford, 1937). étaít venu en eux, se mirent à parler les langues de ~ous 1u'
8. Cf. Act. 2, 1-4. peupl~s; et que ~elui qui _n'a pas bénéficié de tels dons:
se cro1e pas chrét1en, ou b1en doute d'avoir reçu le saint Es-
68
69
- D
E [)()CfRJNA CHRISJ JANA
· ·ru saneio rcp
1· .
leli aposto I ommum gcnrium 1.
. 1n.
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nOOEMJV
..
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nienle sp1~ t cui ralia non prouenennt, non se atb·


1 rit ! Que, tout au contrai . M
guis Jocuu sun_t, ~;um aut Spiritum sanctum accepisse • P . f t d re par •re, ti aPPrenn
tretur esse chnsll se q u'tl. au. I'appren . 1 entrcrn · e ~an
Celu• qut ense1gne trans. ",e .... tte sa tse de l'h orn' orgue ' 1 ce
dubitet ? et quod per hominem discendum est sin N
qu'il a reçu. e tentons Pas cetu · ílli orgueiJ ni .rne, e1 q11e
Jmmo _uero t per quem docetur alius, sine superbia e
ro·ad,scat e, quod accep1t, . et neur que, abusés par ce gen , 1 cn qui O Jal()u\rc•
supe_ 1. . d neque temptemus eum cu· y- , . re d art'fiI ices Iroous cr ºYon~ de cc
· mu1d1a tra aI, .. 1 P ar J ennemt, nous refusions d
· e nou l'l'lPcu •
s1ne . ·mus nc talibus inimici uersut11s et ~ruersitate de. d
Po ur y enten re'éet y apprend rc l'É vas rendre d rs Utih.\f,
. rnêans les cgfi'>Cs
,.
crcdtdtd . ' m quoquc audiendum euangeltum atque dis texte sacré ou d couter qui 1 1. ng1Je
epti a ,psu
ecendum · aut coc1·icem 1egere aut le •
,·mus 1·re in eccles1as
. . • e li ou q . rnc de 1
no, . d' . -
d'être rav1s Jusqu au troisieme . u, le prêch , ire le
raed icantemque hommem au ire , et exspectemus e n dehors du corps, comme 1 d~•el, soit avec I e, auendan,
gentem P · · . . e it l'A , e corp
. • in tertium caelum, s1ue m corpore s1ue extra des paroles meffables qu'il n' Põtre, et d' s, sou
rap1 usqu.. . ,IT.ab,·1,a
·cut dicit Apostolus, et ,.b't au d.tre me 11
· uerba 'º d'
prononcer , ou y vo1r le Sei . est pas pe rrn1s à l'hYenrend re
.
Sl
corpus, /icei homini [4) loqu,,· aut t'b't ut'dere D ominum' rendre l'Évangile de sa boughneur Jésus Chrisr orn~e de
quae non . b h . 'b hommes.
e e plut ,
ot que d
, e1 d y
cn.
lesum Chtistum et ab illo pot1us quam a ommt us audire e celle des
euangelium. . .
6. Caueamus tales temptationes s_uperb1ss1mas et pericu- 6. Soyons en garde contre d
losissimas magisque cogitemus et 1psum apostolum Pau. d'orguet·1 et d e d angers, et cons·dé e telles tentatrons
· pi .
· • 1 rons pi , • e1nes
tum, licet diuina et caelesti uoce prostratum et instructum, Paul lm-meme, pourtant terrassé 1 . . utot que l'anA
ad hominem tamen missum esse, ut sacramenta perciperet
·
vine et eél es te, l':aut cependant en e 1nstru11
é par une voi•,,vtred'
. I voy à un h " ,.
arque copularetur ec~lesiae, _et centurio~em Comelium qua- recevo1r es sacrements et être agré é à 'É ?rnrne pour en
muis exauditas orationes ems elemosmasque respectas ei centurion Comeille pourtant inst g_ 1 ghse•1 ; et que le
.
pneres .
ava1ent été exaucées et seruu par, un ange que ses
angelus nuntiauerit, Petro tamen traditum imbuendum, per
. fi s aumones .
quem non solum sacramenta perciperet, sed etiam quid cre- fut pas moms con_té à Pierre pour être fo agreées, n'en
dendum, quid sperandum, quid diligendum esset, audiret. Et ment pour recevo1r de lui Jes sacrements rrné_, et non seufe-
poterant utique omnia per angelum fieri, sed abiecta esset apprendre de sa bouche ce qu ' il f m~,s encore J)<)ur
1
humana condicio, si per homines hominibus Deus uerbum aimer 12• Tout cela, bien sOr, pouvaitª~ c~o_,re, espérer et
suum ministrare nolle uideretur. Quomodo enim uerum mais . Ia cond'ttlon . humaine se trouve e1.re ,art b . par un ange,
esset, quod dictum est : Templum enim Dei sanctum est, . nu 1 ra arssée . o·
sembla1t ne pas vouloir adresser sa par 1 , s, 1eu
quod estis uos, si Deus de humano templo responsa non l'entremise des hommes. Comment en ~f;e:ux h?mmes_par
redderet et totum, quod discendum hominibus tradi uellet, mot: « Car /e temple de Dieu est sainr se ve/nfierart ce
• o· ' ce temp e que vous
de caelo atque per angelos personaret ? Deinde ipsa caritas, • IJ
etes » ·, s1 teu ne donnait pas ses réponses" à
quae sibi homines inuicem nodo unitatis adstringi!, non ha- temp Ie h umam, . . partir. d,un
et St. tout ce. qu
. ' il voulait 1,
· vre à1
r a conna1s- .
sance des hommes, ti le fa1sait retentir du haut d . 1
1 · d u c,e et par
9. Cf. Sap. 1, 13. a v01x es anges ~ Enfin, l'amour lui-même, qui s'attache
10. Cf. 2 Cor. 12, 2-4. 1~ hommes et les he entre eux parle nreud de J'unité, n'au-
11. Iler. 9, 3-7. ratt pas acces aupres des esprits pour qu'ils communiquent
12. Iler. 1O. 1-6.
13. / Cor. 3, 17. entre eux et se fondent pour ainsi dire ensemble, si les
14. Cf. VIRGILE. Giorgiqu~s. Ili, 490, hommes n'apprenaient rien par l'entremise des hommes.

70
71
PRoo - - - - . . : i L ~ i. , ·
DE DOCTRINA CHRISTIANA . . EM1v '"',,·.
7, Et 11 est Certain que Ie( M · -"..,, ·. · ..
beret aditum rcfundendorum e~ quas! i:nis~endorum sibimet ... ns Je comprendre cc n' arneu" e
-· ,
.,0 ya ; et ce n est pas par ,
• est p unu
. rum , si homines per hommes mh1l
anuno . Es d1scerent.
. • . 1 angeas à 1· APô treque% 1•sa· .
7, Et certe iJium spadonem, qu1 a1am prophetam le- fi e comprena1t pas, ce n'e ~ue lui f que 1·~~ •11~are
gens non intellegebat, negue ad. apostolum angel~s misit, . . SI Pot Ut e• ,. "''&e I'
saflS recours au min1stere d' nt Par "P •qué en.
nec ei per angelum id quod ~o~ mt~l~ege~at expos1tum aut reçut Ia révélation. Bien pi t"homme un Plivileg ce qu ·;,
.,ine que Iui fut envoyé Phut.l~ t c'est Par' que soo d1vin, e:
diuinitus in mente sine hom1ms m1msteno reuelatum est
sed potius suggestio~e diuina mi~sus est ad eum ~editqu~ • · J tPPe . une i . Pr11
qui connrussant e prophete Is .. • qut s'assi nsp1ration c_n
cum eo Philippus, qu1 nouerat Esaiam prophetam e1que hu- ,nots et du Jangage hurna · ate, lui décou t Pres de hi' d1.
manis uerbis et Jingua, quod in Scriptura ilia tectum erat, s M .. tn, ce . vn1 à I' i , et
re.xte' . o1se ne parJait-il qut était , aidc d
· d Pas av cach-' cs
aperuit. Nonne cum Moyse D~u~ Joque_batur et ta~en consi- f'homme p 1em e sagesse et dé ec Dieu ? " dans e
lium regendi atque ad- [SJ -mm1strand1 tam magm populi a
socero suo, alienigena scilicet homine, et maxime prouidus
et minime superbus accepit ? Nouerat enim iJle uir, ex qua-
reçut de son beau-pere, c'est fu~u d'or~ ~t Pounan~
conseils pour conduire et adrn · •. ·dtre d' un
car iJ savait, ce grand homm IOtstrer un si gr tranger, des
t qu'il était

cumque anima uerum consilium processisset, non ei, sed vínt un juste conseil, ce n'éta·1e, que de quefquaod peupJe".
illi, qui est Veritas, incommutabili Deo esse tribuendum. . é "é . lpasà eesp·
qu1est Ja v nt , .au D1eu immu a bl e q cet , ·,
espnr .... . nt que
, ,..ats à
fi
8. E n m, qu1conque se flatte ' u t le faut im celui
8. Postremo quisquis se nullis praeceptis instructum cours d'aucune regle, grâce à un de comprendre s Puter.
diuino munere, quaecumque in Scripturis obscura sunt in- d'obscur dans Jes Écritures a don divin, lout ceªºs ,I_e se.
teJlegere gloriatur, bene quidem credit, et uerum est, non c'est Ia vérité, que cette fac~Ité ce~~s raison de cri.u 11 Ya
esse iJJam suam facuJtatem quasi a se ipso existentem, sed venant de Iui, mais comme accqoudtél a n'existe Pas ctre, car
diuinitus traditam ; ita enim Dei gloriam quaerit et non cela. e ' est Ja g 1mre . d e Dieu qu •· i r h e par o·teu · s't'Iomme
suam ; sed cum legit et nuJlo sibi hominum exponente intel- · • 1 e er h • croi1
Mais quand li ht et qu'il cornprend e e et non la sie
legit, cur ipse aJiis affectat exponere ac non potius eos re- · sans ex ,. . nne
sonne, pourqu01 prétend-iJ donn . P 1cattons de pe ·
mittit Deo, ut ipsi quoque non per hominem, sed illo intus , er 1u1-m· r-
tions à d autres, et pourquoi ne le eme des explica
docente inteJlegant? Sed uideJicet timet, ne audiat a Do- .
D1eu, a m qu ti 'à Ieur tour aussi ils co s renvoie • ·t pas plutõt à•
t ·1
mino : Serue nequam, dares pecuniam meam nummulariis. ,nédiaire d'un homme, mais par l'e m~rennent, sans l'inter-
Sicut ergo hi ea quae intellegunt produnt ceteris uel Jo- Dieu ? Sans doute craint-il d'enten~seifne~ent intérieur de
quendo uel scribendo, ita ego quoque, si non solum ea quae « Mauvais serviteur, ru ourais dü ;e e Setgneur lui dire :
inteJlego, sed etiam intellegendo ea quae obseruent prodi- banquiers » 11_ Eh ! bien, de même ::ner mon argenr aux
dero, cuJpari ab eis profecto non debeo. Quamquam nemo quent aux autres; ce qu'ils compre~ ces gens communi-
écrivant, de même, si à mon tour je lenent en parlant ou en
ment ce qu'ils doivent comprendre mur_propose non seule-
qu 'ils doivent observer dans leur interpar1ést et~cor~ les ~egles
IS. Act. 8, 26-35. . .é à . a IOn, Je n'ai pas
16. Cf. Ex. 18, 14-27. en vént ' encounr Jeurs reproches N I d '
17. Manh. 25, 26-27. d01 cons1 rer quo1 que ce soit comme sau b'
·1 'dé · · u emeurant ne
f .A on ten propre
. 18. Cf. /oh. 8, 44, à propos du diable : « li pro~re le mensonge, sa~ pe~htre Je m~nsonge". Car toute vérité vient de celui
ti parle de son propre fonds ». qu1 a d1t : ~ Je su,s la Vérité » ". Qu 'avons-nous en e/fel
19. loh. 14. 6.
f/W nous n a_yons reçu ? E_t si nous ravons reçu, pourquoi
nous en glorifier, comme si nous ne l avions pas reçu ? 10

72 73
....... . ..... . .
: ................,.. :,

DE DOCTRINA CHRISTIANA
PROOEMJVM
debet aliquid sic habere quasi su_um propri_u~, nisi fone
Qui lit à un auditoire les fettre d
mendacium. Nam omne uerum ab illo est, qu, ~Jt : Ego Slln, 9
? QUOd . n ~Or, des lettres qu'il connaít ; ~e,C _l'alphaber énon
..... Quid enim habemus,
,ur,·i,n• . quod
. non accep1mus
. r,,e ,net l'alphabet lui-même te t:a ·i u, en revanch ce:
si accepimus. quid gl_on~mur ~uas1 non ~cepenmus ?
e(IJIIStour, sachent 1·Jre; chacun cepe1 dpour que d 'aurre qu,
9• Qui fegil.
aud1ent1bus htteras, uuque quas agno .
. . d" . seu te"',.1 8 reçu. A'ms1· en est-1I· de cefui n ant. eommuniques, à
enuntiat ; qu, aute~ ,psas htteras tra. •t: h~c agu ut at;; ··1 d d
q"' . ce qu I compren ans les Éc . expose à un aud·
qu, e cc
quoque lege_re nou~nnt, ute~ue ta~en !d _msmua~ quod ac- coite 1 1 ,. ntures . -1 ,.
ccpit. Sic euam qu, ea _quae m Scnptuns ~ntelleg,1, exponit fque sorte es ettres qu 1I connaít à 1 · .' énonce
que, t.,fais celui qui enseigne comm ª man,ere d'un lecen
audientibus tam~uam htteras ~u~s agnosclt, ~ronuntiat lec- cell · . · ent com ·
toris officio ; qu, autem praec1p1t, quomodo mtellegendu ,nt,le à celur qur trans~et l'alphabet , Prendre rcs-
sit, similis est tradenti litteras, hoc est praecipienti qu rn se. enseigne comment hre. Ainsi de ' ~ eSl-à-d1re à ceJu·
modo fegendum sit : Vt quomodo ille qui legere nouit 0
lectore non indiget, cum (61 codicem inuenerit, a quo audi '
at qui , be . . , meme q
sait tire n a pas . S~)ln, qu~d li trouve un liv ue, celu1 qui
personne pour Iu1 hre ce qu, y est écrit d r:, d une autre
. 1

quid ibi scriptu?1 sit, si_c i~te _qui p~ecepta, q~ae conarn; aura a~pris les regles que nous essayo~s ~ me~e cel~i qui
tradere, accepent, cum m hbns ahqu1d obscuntatis inuen _ and ,I rencontrera quelque passage ob e tu, ense1gner
qll ,. "' scur dan 1 •
rit, quasdam regulas uelut litteras tenens, intellectore e Livres, parce qu I 1 possc;dera certaines e s es saints
alium non requirat, per quem sibi, quod opertum est, reteg ~ Po5
st<Je tes caracteres de l'écriture n'a r gles comme 00
d' . • ura pas à .
t~r, sed quibusd~ uestigiis i_ndagatis ad occultum sensu~ quefqu'un . autre comme interprete ca abl r~counr à
sme ullo errore 1pse peruemat aut certe in absurditat • vrir ce qu1 est caché ; mais grâce à ce~ . e de lu1 décou-
prauae sententiae non incida!. Quapropter, quamquam et~ suivra à la trace, iI parviendra de lui-mê ams reperes qu'il
ipso opere satis apparere possit huic officioso labori nost'" erreur,jusqu'au sens caché, ou du moinm~j sans la moindre
. d' ro
~n rt<:1e ai!quem c~ntra_1cere, tamen, si huiusmodi prooe- danS l'absurdité d'une opinion erronée Cs .' ne tombera pas
· est pou .
mio qu1bushbet . obs,stenllbus
. . conuenienter uidetur esse res- corc que, au cours m ê me de mon ouvra e .
11
_rquo1, en-
pon~um, hu,~s u,ae._quam m hoc libro ingredi uolumus tal raítre suffisamment qu'il n'est pas . g • pu1sse appa-
nob,s occumt exord,um. • e • .
contre Ie travai 1 ut1 1e que j'entreprends i .
JUste qu'o 'é
n s leve
semble que par un préambule de cett ci, cependant s'il
e sorte ·• ·
blement répondu à tous mes contrad· t • J ai convena-
s'est présenté à moi le début du chem-'c e~~s. voilà comme
ger dans ce livre. m ou Je veux m •enga.

20. l Cor. 4 7 Rappelons 'A . .


. . • · qu ugustin v1en1 d'~re l'Ad s· l '
et qu'd a <k!couvert. au cou d
t:Ul/111111 . tmp ,.
le chapitre 9 de I' r_, rs e sa réfiex1on approfondie sur
q11tre DIIX Rumaúu la é ...
paroles de I'Apôtre ,. (Retr, . • « v "'" loure limpide de ces
cf. Ad Sin,pL 1, 2, 9 ; BA I O. ;.1~5:.i-
1, 1 ; BA 12, p. 450-453 ;
I
74
I
75
DE DOCTRINA CHRISTIANA llBER /

LIBER PRIMVS LIVRE PREMIER


A. - PréalabJe : disr .
lnct1ons
1, 1. Duae sunt res, quibus ~titur omnis tractatio Scriptura- J J. li y a d eux éléments sur le
~ . •1 ·e squeJs re
rum. modus inueniend1 quae mte!lege~da sunt~ et modus (les t;cnture,s . a ~amd~e de découvrir ce q~se toute étude
profercndi quae inteJlecta sunt. De muemendo pnus, de pro- rendre, et a mamcre exprimer e . u, Y est à
ferendo postea disseremus. Magnum opus ~t _arduum, et si pe traiterai de la découverte d' aboerdqud, en a été com cpo_~ -
J . , e J' ns .
ad sustinendum difficile, uereor ne ad susc1p1endum teme- jte. (Euvre importante et ardue2 et . . expression
sU . . ' qu1 s, ell en.
rarium. )ta sane si de nobis ipsis praesumeremus ; nunc à poursu1vre, est auss1, je le crain • e est diffic'J
uero cum in illo sit spes peragendi huius operis a quo nobis rendre. Elle le serait, en tout cas s· s_, téméraire à ent , e
Pême. Mais comme, au contraire' 'mJe présumais de more,. -
in cogitatione multa de hac re iam tradita tenemus, non est pl , on es · ·
metuendum, ne dare desinat cetera, cum ea quae data sunt cette reuvre à son terme réside en ceJ . d P~llr de mener
coeperimus impendere. Ornnis enim res quae dando non de: ....,.ucoup d'idées sur le sujet qui m' ui ée qu, je tiens déià
..,.,.. éfl . • ont té e0 . ,
ficit, dum habetur et non datur, nondum habetur, quomodo au cours de mes r ex10ns, il n ' est as ~mun1quées
habenda est. llle autem ait : Qui habet, dabitur ei. Dabit cesse de m'en donner d'autres au mon{ent ~,c~a1ndre qu'il
ergo habentibus, id est, cum benignitate utentibus eo quod à faire Jargesse de celles qui m •ont été d u Je commence
ti d t on ne se pnve. onnées' T .
acceperunt, adimplebit atque cumulabit quod dedit. IJli 1 en eti et, on pas soi-même · out b1en,
quinque et illi septem erant [7] panes, antequam inciperent tant qu'on le possede sans le donner n' en le donnant,
dari esurientibus ; quod ubi fieri coepit, cophinos et sportas sédé comme il doit être possédé. Le' S ~st pas en~ore po5•
satiatis hominum tot milibus impleuerunt. Sicut ergo ille I Jonnera à celui qui a » •. II donnera de1gneur a d1t : « On
panis, dum frangeretur, adcreuit, sic ea quae ad hoc opus 1
c'est-à-dire que pour ceux qui font un ~n~ à ceux qui ont,
~gredie_ndum iam Dominus ~ra~buit, cum disputari coepe-
nnt, eo 1pso suggerente mult1phcabuntur, ut in hoc nostro 1 qu'ils ont reçu, il accroitra et multiplie:a nere~x usage de ce
ici' cinq paios et Jà• sept, avant qu'on co~: o~s. li Y avait
ministerio non solum nullam patiamur inopiam, sed de mi- ner aux affamés ; mais quand 00 eut co ençat à les don-
rabili abundantia gaudeamus. remplirent corbeilles et paniers une foi mmencé, ses apôtres
d' hommes eurent été rassasiés Eh I b 's qude tant de milliers
. ti à . . ien. e même q
1: La distincti?" de I'~entio et de I'elocutio &it tradilioMelle dans pam, au ur et mesure qu •00 le rompait . . ue ce
les traJ!b de rhttonque ; vo1r par exemple ClmON, De ora/ore, O, 120. même les pensées que Je Seigneur m'a '~e multr~ha,t, de
, 2. Cf. OcúON, Orat~r, 33. 0n a pttf~~ la leçon opus à celle
d on,,s ad~ par J. Mamn dans le CCL Voir SIMONETn, p. 376. I cntreprendre cette oeuvre se multiplicroi;J!:ourme~. pou~
3. Vo1r NC 2 : « Grke et médiations humaines ,. commencé à les distribuer sous son . '. _s que J aura,
4. Marrh. 13, 12. . que dans ma tâche é • msp1ration, en sorte
5. Matth. 14. 17-21. d'a~cune pé . pr_ sente, "º? seulement je ne souffrirai
6. lbid. 15, 34-38. 1 veilleuse abo:~ne, mais encore Je me réjouirai d'une mer-
ance.
76
1
77
""' I ~ • - •~x-.........,,, •"' o•

..DE DOCTRINA CHRISTIANA ~ JI


LIBER /
z. Tout enseignement concem
II .2. Omnis doctrina uel rerum est uel signorum ' ,nais les choses s'apprennee ou des choses ou d
' . • SC(j
res per signa discuntur. Propne autem nunc res ªPJ>ell . siglle~, Or j'ai donné le nom de chosnt pàar le moyen des
. 'd adh'be .,.11es . , es, pr es
quac non ad significandum ai 1qu1 r ntur, s1cuti est lign au,
· Sle, à ce qui n est pas emp 1oyé pour être 1 . oprernent par.
lapis pecus atque huiusmodi cetera, 1er, comme il en est du bois, de la . e s1gne de quefqu
. . sed non
. illud lign umum
quod in aquas ama~ Moy~n mrsrsse 1egr~~s. ut amaritu. ch0st • Jes autres réalités du mêrne 0 f~erre, d~ bétail et d~
loutes .. à
. ue Mo1se, ce que nous lisons .
re, mars n
on de ce
dine carerent, ~eque rlle lap1s quem lac?b _s1b1 ad caput Po-
t,0 ~ paur qu'en disparOt l'amerturn;,Jet~ dans les eaux
15
suerat, neque rllud _pecus, quod pro. fiho rm?lolauit Abra. 1
ham. Hae namque lt~ re~ sunt, ut aharum_ et1am signa sint ,rnt:quclle Jacob reposa sa tête•, ni de ~; ~e. cette pierre
rcrum. Sunt_aut~m aha srgna quorum ~mnrs _usus in signifi. SIJf j,nrnola à la place de son fils'º. Ce som là her qu' Abra-
cando es~. s_rcut1 s~nt u~rba. Nemo _enrm u_tllur uerbis, nisi hafll s mais des choses telles qu'elle • en effet, des
aliquid s1gnrficand1 ~rat_1a. Ex quo mt~lle~rtur, quid appet.
hose , M . . s som de •
'· 5 d'autres choses. ars li est d'aut . surcro11
lem signa. res eas mdehcet, quae ad srgnrficandum aliquid s•!~erõle est de signifier, comme il en estr~:t!nes dont le
adhibentur. Quam ob rem omne signum etiam res aliqua st:f(et ne se sert de m~ts que pour signifier quel u;'s. Nul en
est ; quod enim nulla res est, omnino nihil est ; non autern e équence, tout s1gne est aussi une eh q chose. En
omnis res etiam signum est. Et ideo in hac diuisione rerurn cons • b ose : car e .
, 51 pas chose n est a solument rien Se e qu1
I
atque signorum, cum de rebus loquemur, ita loquemur ut nh<>e ,,,. n'est pas en même temps signe" ·Et ~ ement toute
eliamsi earum aliquae adhiberi ad significandum possint' e-'•ns""cette d1stmct1on
. . · entre ehose et signes ·
q
e est pourqu ·
d 01,
..,.... , uan nous p
non impediant partitionem, qua prius de rebus, postea de si: 1erons des choses, nous en parlerons de telle m I·e ar:
gnis disseremus, memoriterque teneamus id nunc in rebus aines d'entre elles peuvent être emplo ané re que s1
[8] considerandum esse quod sunt, non quod aliud etiam cert • Y es comme
signes elles ne genent pa~ notre plan, qui est de arl
praeter se ipsas significant.
d'abOrd des choses et 'h
ensmte des signes. Gard
à
bp er
ons ien en
rn~moire que, pour l eure, propos des choses , 1
réalité qu •·1 I nous " ,au t cons1'dé rer, et non pas ce ' e, est eur .
1 11
gnifient d ,au tre en d e hors d' e li e~-mêmes. qu e es s1-
Ill, 3. li y a des choses qu1 sont obiets de · ·
III, 3. Res ergo aliae sunt, quibus fruendum est, aliae . d' d' , Jouissance
d'autres o b~ets usage, autres des sujets qui J·ou,·s •
quibus utendum, aliae quae fruuntur et utuntur. lllae quibus 1 . .,. u e li . " . sent et
fruendum est, nos beatos faciunt. Istis quibus utendum est, qur ut1 1sent . e es qm s~nt ,aites pour la jouissance nous
tendentes ad beatitudinem adiuuamur et quasi adminicula- rendent heureux ; celles qm sont faites pour l'usage nous a1- .
mur, ut ad ilias quae nos beatos faciunt, peruenire atque his dent dans n~tre marche vers le bonheur, et sont comme des
inhaerere possimus. Nos uero, qui fruimur et utimur inter 6clrelons qu1 nous pennettent de parvenir jusqu'à celles qui
utrasque constituti, si eis, quibus utendum est, frui uolueri- nous
. . rendent heureux, . . . et de nous y fixer. Quant à nous qu1·
mus, impeditur cursus noster et aliquando etiam detlectitur, J0U1ssons et qm ut1 11sons,_ nous nous trouvons placés entre
les unesr. .
et les autres,
, et s1 .nous voulons 1·ouir de e e li esqui·
sont 1aJtes pour 1 usage, v01là notre course gênée et " ·
'é · b' , par.ois
même dé v1 e, s1 ten que nous sommes ou bien retardés

IO. Gen. 22, 13.


7. Voir NC 3 : « Lc cercle herméneutique ».
8. Ex. IS, 25.
9. Gen. 28, li .
g-· YYo!r01r nC
~C 8:
4:
« Lcs signes : § 1. La définition des signes ,.
« frui - uti ,._ ·

78 79
r-rRJNA CHR/ST/ANA LIBER /
DEDOl.-l•
B. - Les res, objets du/ru;
. ·t r quibus fruendum est, Pater et Filius µs réalités ét~melles, objets du fruf ~ de l'uti
[9)_ V, 5. R~s ;~a~;mque Trinitas, una qu_aedam surnrna c1 5. Les réahtés donc dont nous d · la Trm11é
.- , 'E . . evons J .
et Spintus sa~d\ omnibus fruentibus ea, s1 tamen res et te fils, 1 spnt samt, qui sont aussi I ou1r, c'eM lc
res communisq_u usa si tamen et causa. Non enim fa- p~re_. é suprême et commune à tous e a Tnn11é, sculc
omn1um ca , . . ,éalt si tant est qu'elle soit une réalité eux qu1 Jouissen1
non rerum od . iae excellentiae conuen1at, mueniri po.
cile n~~en, qumel~: ita dicitur Trinitas h~ec unus Deus, e.x d'el e, leS réalités, si tant est qu'elle soi; ~t non la cause de
tcst, nis1 quod m omnia. in quo omma. lta Pater et Fi rourespas facile de trouver un nom qui co n~ cause". Caril
quo omni~ _per quectus et singulus quisque horum Deus e;
. et spintus san Deus et singulus qu1sque
11us
.
sim ui omnes unus
. • .
·
p
horum plena
omnes una substanua. ater nec Filius
n
•est .
pr:~
randeur, à motns que le mieux ne .
n~n~e. \nnité, Dieu unique de qui tout
nv1enne à .
s, émi-
de s'exprimer
3111~ fait, en qui tout exist~•1. Ainsi le Pere, te ~/ar qui t~ut
51 1
substantia ~\ :~anctus Filius nec Pater est nec Spiritus a ét ·t sont Dieu chacun pns à part, et tous ense ~et le sarni
cst nec 5P1.".tuu sanctus 'nec Pater nec Filius, sed Pater tan- SSfºn seul Dieu ; chacun d'eux a la plénitud mdle ne sont
sanctus' 5ptn 5
t Filius tantum Filius et s pm
· ·tus sanetus tantum gu u e et tous ensemble ne sont qu'une seule \ e la sub-
tu~ _Pater e tus Eadem tribus aetemitas, eadem incommu- stancn'est ni le Fils ni le saint Esprit, te Fils /u Sl~ce. Le
p~re . · E . est ni te Pere
Spbi_n1_1us saneadcem ·maiestas, eadem potestas. ln Patre uni tas, in
ta 11tas, · · 1· · . te saint-Espnt, et 1e samt- spnt n'est ni le Pere ni 1 .
Filio aequalitas, in Spiritu sanct~ umtat1s aequa 1tat1sque n1 ·s le Pere est seulement le Pere, le Fils seulem t le F~ls,
. et tria haec unum omma propter Palrem, aequa- rna1 · 1 . en e F1ls
concord1a, t s ··
saint-Espnt seu ement 1e samt-Esprit Pou 1 .·
• et 1e . ê · bº . · r es tro1s
lia omnia propter Filium, conexa omma prop er pmtum ·rne étem1té, m me 1mmuta 1hté, même maiesté • •
rneissance. Dans I~ P"'cre es t .I' umté,
. dans le Fils , l'é' meme

sanctum.
~~s le saint-Espnt l'harmome entre l'unité et l'égalft:.•~;
es trois caracteres sont tous uns à cause du Pere 1
e
égaux à cause d u Fºl t é · ' ous
I s, ous tro1tement liés à cause du saint-

VI, 6. Diximus ne aliquid et sonuimus aliquid dignum Esprit.


VI, 6. Aº1-Je
. dºt 1 ··
I une paro e, at-Je fait retentir des m0 1
Deo ? lmmo uero nihil me aliud quam dicere uoluisse sen- . ? E é ºté . n,' a1· pas voulu dire autres
tio ; si autem dixi, non hoc est quod dicere uolui. Hoc unde dignes de D t~u · ~ v .n., '. Je
chose, je te sais _; mais s1 J ai parle, ce n'était pas cela que
seio, nisi guia Deus ineffabilis est ? Quod autem a me dic-
tum est, si ineffabile esset, dictum non esset. Ac per hoc ne j'aurais voulu d1re. Comment le sais-je, si ce n'est parce
ineffabilis quidem dicendus est Deus, quia et hoc cum dici- que Dieu est ineffable? Or ce que j'ai dit, si c'était inef-
tur, aliquid dicitur et fit nescio qua pugna uerborum, quo- fable, n'aurait pas été dit. Par conséquent, il ne faut même
niam si illud est ineffabile, quod dici non potest, non est pas dire que Dieu est ineffable, car lorsqu'on dit cela, on dit
ineffabile quod uel ineffabile dici potest. Quae pugna uer- encore quelque chose. Et il se produit ici je ne sait quelle
borum silentio cauenda (10] potius quam uoce pacanda est. contradiction dans les termes, car si est ineffable ce qui ne
peut être dit, n 'est pas ineffable ce qui peut au moins être
dit ineffable. Or cette contradiction dans les tennes, il vaut
16. Voir NC S: «Deus». mieux s'en garder parle silence que de tenter de la réduire
17. Cf._ Rom. 11, 36. Voir NC 5 : « Deus. § 2. La Trinité ». p~ des paroles". Et pourtant Dieu, bien que rien qui soit
18. Voir NC 5: «Deus. § 3. L'incffabilité divine ». digne de lui ne puisse être dit, a accueilli l'hommage de la
voix humaine, et a voulu que nous nous réjouissions à le
82
83
. ·-- --~--- ~··t~~
ooCTRINA CHRISTIANA LIBER I ~
DE . d'. .
de illo nihil digne 1c1 poss1t, admi· . er de nos paroles. Car c'est d
e, tamen [)eu_ •
s cum u,·um et uerb1s nostns m laude 8 s11
. · ·
l~u. Ce n'est pas, en vérité, au e là que Vien
obsC<I
humanae uoc15 . N m inde
a::.< • est et quod d'ic1tur
· Deus. Nua
V1 qu'on le reconnrut; et P<>u bruu que font ~ ce llúrn ele
"""" uolu1t. a li b
gaudere ,..,.. . 5tre itu istarum duarum_sy a arum 1pse . on
co. 1~Ja langue )atine", lorsque rtan1 tous ceuxccs deux ' YI-
enim re uera m Pn omnes latinae hnguae socios, cu,-. JflLI" ª é . cc son f qu 1 e
· sed tame · t d · .,, nt entram s par 1u1 à se représc rappe leur n c,,rn.
gnosc1tur, us iste tetigent, moue a cog1tandam ex. Sorérninente el étemelle. nter en esprit s 0 re1llcs,
aures eorom son dam inmortalemque naturam. su une nature
ccllentissimam quan

VII,.7. Lorsque, en effet eh h


. · 00 erc e à
N cum ille unus cogitatur deorum Deus, ab his
VU, .7'a1· am t suspicantur et uocant et colunt deos siue Dl·eu umque . entre
. les
. d1eux20 • eec1. est se représente
et . r cc
t1·am qu1 aos e . 1· 'd . . eu
e ,. ., qui . 1magment,
. mvoquent , ado rent d' vra1 même. pour
~ . . terra. ita cog1tatur ut a 1qu1 , quo n1h1l sit
m ~lo siue mublimius ilia cogitatio conetur attingere.
dans Je c1el s01t sur la terre, cette repré a~tres d1eux, soit
mehus atque s , bo . . . la pensée s'efforce d'atteindre un être sentation est telle que
. d,·uersis mouentur ms, part1m eis quae ad st paint de meilleur ni de plus hauti' ;upres duque) il n'en
Sane quomam d . . . li
corpons . sensu m, partim eis quae a . an1m1'bmte egentiam . ~nt-ils sensibles à des biens différe~t anl s doute les esprits
. t ·11,· qui dedili sunt corpons sens1 us, aut 1psum
pertmen , 1 . · ·d , · relatifs aux sens corpore 1s, les autres s,à des uns. à des b'1ens
cae1um au t quod in caelo fulgent1ss1mum
.
Deum deorum esse arb1trantur
u1 en.,. aut 1psum
; aut, s1 extra mun- vent de J'intelligence spirituelle. Ceux ;f biens. qui rele-
mund·umcontendunt aliquid Juc1'dum 1magmantur
· · 'd sens corporels estiment que c'est 1e cieÍ •5ont hvrés aux
dum ire • . 'd . I .que uel dont l'éclat leur parait 1e plus brillant me me, ou l'astre
· fi1m·tum uel ea forma, quae. opt1ma. m fi etur, man1. suspi. ' ou 1,.e monde 1u1·-
m
cione constituunt aut human1 corpons 1guram cog1tant, si même qu1• est 1e o 1eu · des d1eux; · ou bien I1
eam ceteris anteponunt. Quod ~i unum D~um deoru_m esse dépasser ce mond e, 1 s 1magment un être 1• s . s lentent de
·1 · ·
. , ummeux et par
non putant et potius muitos aut mn~merab~les_ aequahs _ord!- une conJecture sans ,ondement, ils le présente t ' .
fint,· ou d oté de 1a ,onne
" · n comme m-
nis deos etiam eos tamen prout cmque ahqmd corpons u1- . ,. · ,qm leur semble la me1-11eure ou
detur ex~ellere, ita figuratos animo tenent. Illi autem, qui bien Is 1 1 1magment sous 1 aspect d' un être huma· . ',
m, s1 e est
per intellegentiam pergunt uidere. quod_ Deus ~s~,. omnibus Jà pour eux la figure par excellence. Et s'ils ne cro· 1
eum naturis uisibilibus et corporahbus, mtelleg1b1hbus uero
. o· . 1en pas
qu'il existe un 1eu umque, Dieu des dieux, mais plun
et spiritalibus, omnibus mutabilibus praeferunt. Omnes foule iMombrable de dieux égaux entre eux, ils se l~s ºr:~
tamen certatim pro excellentia Dei dimicant nec quisquam p~sentent encoreª c~pendant en fonction du trait physique
inueniri potest, qui hoc Deum credat esse, quo est aliquid qu1 chez eux parrut I emporter. Ceux, au contraire, que J'in-
telligence conduit à percevoir I' existence de Dieu, mettent
ce Dieu au-dessus de toutes les natures visibles et corpo-
relles, au-dessus aussi dçs intelligibles et des spirituelles et
19. Sur la variante seios, voir W. M. GRF.EN, « Tex1ual Notes on Au- de toutes les natures sujettes au changement. Tous cepen-
gusline's "De Docuina Cluistiana" », Rb.11g 8, 1962, pp. 227-228. dant se battent à l'envi pour l'excellence de Dieu, et J'on ne
20. Cf. Ps. 49, 1 ; 83, 8. peut trouver personne pour considérer comme Dieu un êtrc
21. Voir NC 5 : « Deus. § 4. La ~finition de Dieu ... ».
surpassé par quelque être meilleur. Ainsi tous s'accordent-
84
85
.......~ -·...... -- ')·' LIBERJ ~ - ,,.~ ~~
. ··
oCTRINA CHRISTIANA
oED .
oc I)eum esse consent1unt, quoct
à penser que Dieu est ce , . '"i
ilS s 1es autres choses. qu ils Placeni ·
ue 0 mnes h ce. ute E . au.d
mclius. ltaQ . antepanunt. . t0 \"Ili, 8. t pu1sque tous ceu . C\~u\ de
tcris rebUS omn1bUS t uoniam omnes qu1 de Deo c~gitant siderent qu'il est une réalitéx qu, réíléth1sSc
( Ili .VIII, 8._ E q_lli soli passunt non absurda et indi0n • e~~ une idée qui ne soit ni absurdv1va~1e, Sculs n1 sur !)•cu
u1
'd ..nmtant. 1
·uum 81iqu1 ...,e-
de Deo, q
. .t
ui· uitam 1psam cog1 ant, et qua
. . .
.,. ,a
e.
qu:i,arelle qui se présente à eux
,
fBl. réfléchissent sur la vie en 50 . e 1ndigne dc~uven1 \e
:j 0 Iu~lle que soi1 ;eu ccux
existimar~ a occurrerit corpons, e~m u~ta u1uere Uel
cumque il11s form t t uiuentem non muenti anteponunt co viev ou privée de vie, et mett~n: a JUgen1 ou Viva forme
non uiuere stat~un teem corporis formam, quantalibet luce la sus de celle qui est privée de v·Celle qui est vi/nte Par
eamque .ipsam u1uenl'bet magnitu . d.me praemmea · t' quantali- d~~e vivante elle-même, si forte ie, e1 ~eue forrn:nte au.
praefulgea , .t q uanta i .
tur aliud esse 1psam, a1iu · d uitam
. qua ~Je brille, si considérable la grand!~e sou la lumier~º~;,°"
bel pulchritudine omteea~que illi moli, quae ab ilia uegeta. e. af'ande la beauté qui la pare ils e qu1 fau sa sul>ério . nét
·ntellegun b·1· r s1 e· . , • ompre ru
uegetatu~, i di nitate inconpara_ i I pr~1erunt. Deinde une chose, ma1_s qu en _est une autre la vie n~e~t qu'elle es;
tur et ~1matur,r !t inspicere et, s1 eam sme sensu uege. ettent cette v1e, en ra1son de son inc qui I anime, et il
ipsam u_1tam ~ f ualis est arborum, prae~nunt ei sen.
tantem muen~nn ~ q orum, et huic rursus mtellegentem
:fessus de ce~te matiere qu'elle vivi~;Pe~rabl_e dignité, au~
ursuivent I examen de la vie elle-m· anime. Puis ils
pO . végéteme et s•·1
5
tientem, quah~ e pecQuam cum adhuc mutabilem uiderint' trent d épourvue de sent1ment .• I s la ren.
.
qua11s . .
est hommum.
incommutabilem coguntur praeponere
, eOn arbres, 1·1 s 1m. prén 1crent la vie '
sens,·i· a1ive· e0 mme celle
1 des ive, comm
etiam h~ ~ ahq~~: quae non aliquando desipit, aliquand~ animaux, et_encore au-dessus de cette derni' e celle des
illam scihcet ui . 5 i·psa sapientia. Sapiens enim mens id vie intelhgente, cornme celle de l'hom ere, ils mettent
. sed est pot1u , la · auss1· est sujette au chan me ·eEt com. me I-1s
sapit,adepta sap1en . t·am
1 , antequam adipisceretur,
. . non
. .erat sa- voient que cette v1e
est, ·psa sapientia nec fu1t umquam ms1p1ens nec forcés de mettre encore au-dessus d'elle u g ~e_nt, 1ls sont
·ens. at uero 1potest Quam s1. non u1'derent, nu 1lo modo . . . ne v1e immuabl
P1 ' c'est-à-d ire non pas une v1e qu1 tantôt soit raiso ~·
esse umquam . ·1· . lutôt la sagesse elle-même • Car un espri·t nnable, mais
21
fid · uitam incommutab1. 1ter sap1entem commuta- P
p.lena I uc1a
. ·tae anteponerent. Ipsam qu1ppe regu 1am uentat1s, qua
· ·
dire qu1· a acqu1s · 1a sagesse, n'étau . pas sage sage'dc'est-à- ,
b11 1 UI t b'J . . 1 avant e I ac-
. 1 mant esse meliorem, mcommu a I em u1'dent nec

quénr ; tout au contra1re, a sagesse .
en soi n' . .
a Jamais été
111ame a
uspiam nisi supra suam naturam u1·dent, quandoqu1·dem se dépaurvue
.
de sagesse, et ne peutJamais
. l'être· Et s1sneta
,.1
mutabiles uident. voyaient pas, en . aucune mamere les hommes ne .
me11raient
avec une parfaite • assurance
. une vie immuablement sage au-
dessus de 1a v1~ suJette au changement. En fait, la regle
même de la vénté au nom de laquelle ils proclament cett
s~périorité,, ils la voient immuable, et ils ne ta voient pa:
a1lleurs qu au-dessus de leur propre nature, puisqu'ils se
voient eux-mêmes sujets au changement2' .
22. Vira [uiram Manin.
23. Voir NC 6 : « He~neu1ique platonicienne ou herméneu-
lique chr~ienne ? "
24. Cf. l'ascension de l'ãme vers Dieu décrite en De libero arbí-
trio, li. C'est l'exercice de transcendance dont Augustin fait crédit
aux pllloniciens. contraircment aux autrcs philosophes, en De ciui-
lale De~ VIII, 6. Voir O. MADEC, « Ascensio, ascensus "· Augusri-
nia-Laikon, 1, 465-475.

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86
DE DOCTRINA CHRISTIANA
LIBER J
IX, 9. Nemo cst cnim tam inpudentcr insulsus qui d '
Vnde seis incommutabiliter sapientem uitam mutabT •cat : ~ 9, Jl n'est personne, en effet u· .
1
praefercndam ? ld ipsum enim quod interrogat unde 1 ~ssc JJ-!~cez sotte pour d ire: D'ou sa,·'sqt• liI qu'it
,.-,ce ,..,.,
SOit d'unc
[ .
i"'p
"' u.
omnibus ad contemplandum communiter atque incomsc,all\, ocr\'iC immuablement sa~c au-dessus d'u . arllc rnettrc
biliter praesto cst. Et hoc qui nem uidet, ita est quasi cmuta. 11!1C ement? Car la quest1on rnême qu' ne vrc sujeite au
in sole. cui nihil prodest ipsis toeis oculorum eius tarnélecus ~~ présente aux regards de tous so~n Püse: d'ou sait-
rac ac praescntis lucis fulgor infusus. Qui autem uidet ela. oll . et immuable. Et qui ne te voit s une forrnc com.
fugit, consuetudine umbrarum camalium inualidam rnct r~- ...1111e
,,. te en piem . so1e,·1, à qui. ne sert à ripas ,est co rnmc un
aciem gerit. Prauorum igitur morum quasi contrariis tla~~hs 1
,~118 si brillante et si proche répandu sue~ éclat d'une lu.
ab ipsa [12) patria repen:utiuntur homines, posteriora a: us f11 ~re yeux. Mais qui la voit et s'y sousrt ~ Prunelle mêrnc
1
inferiora sectantes quam 11lud quod esse melius atque pr que de ses é I é ran a la po·
, rit émouss e par a pr sence constante d' rnte de
tantius confitentur. aes. 0
1~fes. Aussi des mreurs dépravées sont-ell:bres char-
,.e ..,e5 comme des souffles contraires q . s Pour les
hofll•" . · u1 1es repous
. de teur patne; car I1s sont à la poursuite d b' sent
10111d ordre inférieurs à celui qu'ils reconna· e iens de se-
con ' be 1ssent comm 1
meilleur et te plus au. e e

ús réalités temporelles, objets de /'uti . l'' .


. econom1e du
X, 10. Quapropter, cum ilia ueritate perfruendum sit saJut e· . .
X 10. est pourquo1, puisque nous sommes d .
quae incommutabiliter uiuit, et in ea Trinitas Deus, auctor et ' · d · . . estmés à
conditor uniuersitatis, rcbus quas condidit consulat, purgan. jouir parfaJtemeTnt . ~ écett~ vénté qui v1t de façon immuable
0
dus cst animus, ut et perspicere iliam lucem ualea. et inhae- et qu'en elle, lah nmt , teu, auteur et créateur de 1•umvers.
rere perspectae. Quam purgationem quasi ambulationern veille sur les e os~s lql u e 11_e a créées, il nous faut purifie;
quandam et quasi nauigationem ad patriam esse arbitremur. notre Ame. pour qu e e . s011 capable . et de voir ela'1rement
Non enim ad eum qui ubique praesens est, locis mouemur cette Lum1ere, et ~~e f?1s celle-c1 clairement vue, de s'y at-
sed bono studio bonisque moribus. ' iacher'. Cette pun.1ca~1on, reg~dons-la com me une marche
et comrne une nav1gat1on en d1rection de ta patrie. Ce n'est
pas, en effet, par des changements de lieux que nous allons
vers celui qui est présent partout, mais par une intention
bonne et par de bonnes mreurs26•

25. Voir R. JOUVET, Dieu solei/ des esprils. La doctrine augusti-


nienne de l'illumination, Paris, 1934.
26. Voir NC 6 : « H~neutiquc platonicicnnc ou hcnn~ncu-
tiquc chrc!tienne ? ,.•

88
89
..- . -~· ......
~ -- LIBER /
DE oocrRINA CHRISTIANA .r( u. Or nous' ·ne,pourrions Paslcf- ·
Q od non possemus, nisi ipsa sapientia la -•me ne d
ft'
a1gna1t s adapter à _a,rc si I· S·
. XI, 1_1. e ~nfirmitati congruere dig_naretur et uiu;la~ etle·P""ous foumissait de modele den~tre 51 gréln<J/r· :1-r:,•,c
en . v1e qu d é11i,1c,
eua_m nosll..d exemplum non aliter quam m homine, quontd1 e! fi. e nous auss1 nous sommes d h e ans un h \f!
,,1.11squ d li à es omrn Ma,\ ornrnc
· J)~r~·
.
nobis ~ s sumus Sed quia nos, cum ad iliam uen,·.,,arn y· ous quan nous a ons ellc es.
s 11omine us en • , , nous ag·
et º.º " ·mus• ipsa.· cum ad nos tuemt,
sapienter 1ac1 Et
.
ab hominibus •
. su. qll esse, Jorsque e cst _elle qui es1 ven •ssons SCl<,n la
. quas1. stulte fecisse putata saS ...es dans Jeur orgue1J, ont 1·ugé , uc à nou~ 1
pe rtns . es. . quomam nos , eUll}
mme un acte de f,ou. Et puisque nous,
1tOfl'l qu cite · · • t:\
11 ' '
ad illam uenimus, conualesc1mus, ipsa, cum ad nos uenit, u ava,1 ae;<.:,,rr,plt
.. firma existimata est. Sed quod stultum est Dei s Co Ue, nous reprenons des forces, quandq ,and nous éllfrm,
. . m • t L-minibus et quod ,n.,,rmum
quas1 . •r: est De,,. Jorrius' a- à e ue à nous, elle a été considérée e e C\t elle qui C\t
P1ent1us es rw • . . . es1
. 'b us. Cum ergo ipsa s11 patna, mam se quoque nob·1s vell ui esl folie de Dieu est plus sage qº:;1rn,e affathlie. Ma,r
hom1n1 ct .qesl Ja1'blesse d e D.teu est plus for, e es hommes, et ce.
fecit ad patriam.
q~' i alors qu'elle est elle-même Ia pat 9ue, les hommer'.
J\tllS , h . ne, a sage~ ,
. aussi pour
fa11e . nous 1ée e emm vers la pat ne.
. ~ s es1
·
"li, B1en que pr s~nte partout à I'~il inté . .
XII. Et cum sano et pu~ interiori ~ulo ubique sit praesens, paur ceux chez qu1 cet ttil est malad _neur sain et
ui oculum illum mfirmum 1mmundumque habent ra~gné se manifester même ~ leurs yeu; ~~ •;pur elle a
eoru m q d' Q . . ,
oculis etiam cameis apparere 1gnata es:1 ~1a emm in sa- pUl
·sque dans la sagesse de D1eu te mond

ha,r. Car,
e ne pouvait
. ntia Dei non poterat mundus per sap1ent1am cognoscere nnaítre ,eu par sa sagesse, il a plu à D. d /JG$
pie / ·. d' . . l
Deum. p/acuit Deo per stu 1111am prae 1catwms sa uos la- 'e:ux12, Ce n'est donc pas en traversant les espa·
qui croient par la folie de sa prédication'~eu e sauver
,
cere credentes. . .
· t ort I d · ces, e est en
(13) 12. Non igitur per locorum spat_ia uemendo, sed in apparaissan aux m e~, d~s une cha1r mortelle qu'elle est
carne mortali mortalibus apparendo uemsse ad nos dicitur. vc11ue à no/uls, ?º~sdaest-1 it. Elle est donc venue là ou elle
llluc ergo uenit, ubi erat, qui~ in hoc _m_undo erat ~t mundus était• car e, efieta1t
per eamfactus est. Stx! quomam cup~d1t~te fruend1 pro ipso
. ,., S nsI ce monde, et c'est par elie que /e
monde a eté a11 . eu ement, comme dans leur avidité à
creatore creatura. hommes configurat1 hu1c mundo et mundi ·ouir de la créature à la place du créateur lu,· -m·eme, 1es
nomine congruentissime uocati, non eam cognouerunt, J
hommes, façonnés selon I' ce monde-10, et appele's tre'S JU~!C-
.
propterea dixit euangelista : Et mundus eum non cognouit. mcnt Ie ~on d e,. ne ont pas connue, pour cette raison
ltaque in sapientia Dei non poterat mundus per sapientiam l'évangéhste a dtt : • Et /e monde ne /'a pas connu ,. "
cognoscere Deum. Cur ergo uenit cum hic esset, nisi quia Ainsi: dans_ la sagesse de Dieu, l'homme ne pouvait P~
placuit Deo per stultitiam praedicationis saluos facere cre- conna1tre D1eu par la sagesse. Pourquoi donc est-elle venue
dentes? ic!-bas, puisqu'elle Y ét_ait, ~i ce n'est parce qu'il a plu à
D1eu de sauver ceux qui cro1ent par la folie de sa prédica-
tion12?
27. / Cor. 1. 25.
28. / Cor. 1. 21.
29. /oh. 1. 10.
30. Cf. / Pm. 1, 14.
31. /oh. t, 10; eum = Verbum.; earn Martin. Voir StMONETII,
p. 390 et « Note ... "· p. 554-555.
32. / Cor. 1. 21.

90 91
~ .....~ . -
DE DOCTRINA <.,Nx1::,I1ANA ', Lll:11:..R /
XIII, Quomodo u~nit, ~isi _quod Vu~um caro fac .,111• comment est-elle venue .
~ fi . ha. • s1non s
tSI ti,.. . . 1 S1cut1
...-bitauit in nobts . cum loqu1mur, Ut 1.d qu'""' qui s'est att e tr et qui a habité ou_s la forme
animo gcnmus. in aud1ent1s arumum per aures cameas inlab O(! Vt~ 10 rsque nous parlons, pour q Parn,, nous1• ? ,- du
fi,r sºn us uerbum quod corde gestamus · · et locutio uOCatu atur, c0lfl t'esprit pénetre par les oreilles duel ce que nous ·a ou1
...s i nous écoute, Ie ve rbe que nouse acha·ir dans l'esvons.
amen in eundem sonum cog1tat10 nostra conu . r, d,...
nec . ti . en1tu
' d se manem, integra, ormam
sed apu .
uoc1s qua se in . r,
. d s1nu
de qºnt son'" et s'appelle parole. Mais Pürtons dans le ,_!_nt
»v-1e ée notre pe --vc:ur
auribus sine aliqua labe suae mutat1oms a sumit : lta V et "" _,,5 form pour autant en ce mêm nsée n'en
:is""'" 11 • e son . emeurée est
. d
bum Dei non .
commutatum caro tamen factum est ut h b_er.
• a •ta. p 1ement e e-meme, e e emprunte 11 in
re1 in nob1s. . . 1éB~se glis~er dans une oreille, sans sub~r"~ forme vocal~
XIV 13, Sicut autem curat10 ma est ad sanitaten. . ~ 11 du fa1t de ce changement. Ainsi I vª moindre alté-
,
ista curatio peccatedo~s. sanan
d
º, ~fi . d .. ,, s,c
re 1c1en osque suscepit, Et
quemadmodum m 1c1, cum ~ 1g~1 ~~ 1nera, non incom o.
r3110 conna1tre• d e ~hangement, s'est-il faie erbe
sansd'habiter panm nous''.
. de D·ieu,
t cha1r l>Ourtant
Site sed apte id faciunt, ut umcuh ut1htatem quaeda- P afiºxJV 13. Or, de même qu'un traitem .
• . , d • . ent nous ach .
chritudo etiam consequat~r, s1c med'1cma
. .
sap1entiae "' PUI
per h~ ers la santé, e meme ce trauement-là a-t-il ri emme
minis susceptionem_~ostns est accomm~ata uulneribus de '° pécheurs pour les guérir et les fortifier E1Pd s en charge
quibus~am _contra~11s curans et d~ qu1bu~dam ~imilibus. le5 rnédecins, lorsqu'ils bandent une bless~ e même que
1~rnporte comment, mais comme il fautre,_nbe_le font pas
Sicut et,am !lle: qm ~~etur uul_nen corpon~. adhibet quae.
11 1 é , · , s1 ren q ,
dam co~tran~ s1cut ~ng1d~m cah_do, uel hum1do _siccum, Uel sorte de beaut s ,a~oute hencore à l'utilité du bandage u ~":
quid ahud e1usmod1, adh1bet et1am quaedam s1milia sic Sagesse, en se ,a1sant omme, a-t-elle ada té , ains1
1
linteolum uel rotundo uulneri rotundum, uel oblongu ut : n'os blessures, traitant certaines patde:es remedes
oblongo ligaturamque ipsam non eandem membris omn~ -ntraires, d'autres par de semblables De me· remedes
bus, sed similem si~ilibus co~pt~t, [14) sic sapientia D~i "" qu1· s01gne
celui · u_ne blessure du corps· a recours me àaussi
e
q_ue
hominem curans, se 1psam exh1bmt ad sanandum, ipsa me. contraires, au fro1d contre le chaud à l'humid ertams
dicus, ip~~ medicina .. Q~ia ergo per superbiam h?mo Iapsus #,.,., ou tout autre procédé de même ~rdre16 mai·se c~~,tre le
est, hum1htatem adh1bmt ad sanandum. Serpent1s sapientia ..,v . à rt .
cours auss1 ce ams autres qm sont semblables à
. ' qu ' a re

decepti sumus, Dei stultitia liberamur. Quemadmodum d bl • un pan-
sernent ronbl pour u~,e e!s~re ronde, à un oblong pour une
autem ilia sapientia uocabatur, erat autem stultitia contem- blessure o ongue, 1 ne ,au pas à tous le même b d
nentibus Deum, sic ista quae uocatur stultitia, sapientia est mais ajuste le semblable au semblable. De même la 5an age,
uincentibus diabolum. Nos immortalitate male usi sumus, ut de D1eu,· qu an d ée.11e sédo1gn~· l'homme, s' est offerteagesse
elle-
1
même pour e gu nr, m ecm et médecine à la foisn
Aussi, comme l'homme est tombé par orgueil ·a-t- 11
employ6 l'humilité pour le guérir. La sagesse du.Ser e et
li • ., . . pen
nous a trom pés ', mais 1a ,~11e de D1eu nous délivre. Et de
33. loh. 1, 14. m!me que ce qu on appela1t sagesse était folie pour ceux
34. Fit sonus: VJRGILE, Giorgiquu, IV, 79; Énéide, li, 209.
35. Surcette analogie, voirC. MAYER, Die 'Zt!ichen. 11, p. 240-246. p. 623-629 ; M.-F. BERROUARD, « Le Christ Médecin •• BA 71
36. 11e/ si q11id huiusmodi Martin. p. 854-855; lo. « lncarnation et guérison de J'orgueil ,. BA 12'
. 37. Voi~ R. ARBESMANN, « The Concept of "Christus medicus" p. 796-797. ' ·
IR St Au_g_u!h.ne •. TraJirio_, 10, 1954, p. 1-28; lo.,« Christ the "medi- 38. Cf. Gen.3, 1.
cus hum1hs IR St. Augushne •, Augu.ftinus Magister, Paris, 1954, li,

92
93
- ~ ,.. ,.: OE ooCTRINA CHRISTIANA ~ l/BER /
. Christus mortalitate bene usus est, ut uiuerern . nt Dieu, de même ce qu'on appelait folie
moreretur' imo feminae ingressus est morhus, integro e Us. i ,oépflSCceux qui triomphcnt du démon" No est sa-
ql.l ..our •. .r é . us avons
Corrurto _an rocessil salus. Ad eadem contraria pert· or. esse t' .. 1 usé de I immorta tl ' et nous sommes m . :
pare fc!'1 1nae P lo uirtutum eius uitia nostra curantur et, 'f ~011 s, Jll;hrist a b!en usé de la ~ortalité, et nous somm;;i:i:
quod ~·~~ exe:f ligamenta membris et uulneribus n~s
uero s1m1ha qu t quod per fcminam dcceptos per fcmi . tns
ª~ aiS le
111 "' par
.,af!,s
f'espnt corrompu d une fcmme est entrée 1
.
. . du corps v1erge d' r, a ma-
une emme est sorti le salut"
adh1.bita illa sun • · 1 nalll • . J1181S · 1,. ·I .
homines, mortahs m~rta cs, ~orte mortuos . 1ad1e, J11êrnes contraires rc c:vc auss1_ a guérison de nos
°
natus'. hom 118 quoque alia diligent1us cons1derantibus q h.
1
JJC cesar )'exemple des v~rtus du Chnst. Et voici mainte-
. : ~ u . peragendi necessitas
berau11 · ·
non rap1t, • Uos
uel a coni 'licCS p ernblables, apphqués comme des pansements à
inst11uu opens h· · . ra. ,11•111 le~~res et à nos blessu_res : le~ hommes égarés par une
.. uel a s1m1
nis . ·tibus medicinae c nst1anae apparet mstructi o.
110s ,ne i1 Jes a libérés en na1ssant d une femme, homme il a
felf'lfTIC, hornmes, mortel lcs mortels, et par sa mort les
tio<-'" Jes
L ~ -~
M ·s pour qu1· cons1'd,.c:re p1us attent1vement
· '
bien
fllOrts, ;ints, sans être ~ressé p~ la nécessité d'achever
d'atlrres e commencé, 11 apparatt que c'est et surdes
ull ou%!get surdes semblables que repose l'économie de
contraieeine chrétienne. . .
XV, 14. Iam uero credita Dom(ni a mortuis resurrectio et la ,néd'V, 14• Au surplus, croire à 1~ résurre~t1on du Seigneur
in caelum ascensio magna SJ><: fulc1t nos!ram _fidem. Multurn 1' 1 5 morts et à son ascens1on au c1el'2 appuie notre
enim ostendit quam uoluntane pro nob1s animam posuerit, d'entre ee grande espérance. Caril montre avec force com-
qui eam sic habuit in potestate resumere. 9uanta ergo se fi. ' 1. sur
·~ un volontairement qu ' I·1 a donné sa v1e
c'est . pour nous, lui
ducia spes credentium co_nsolatur co~stderans, quantus bl~ ainsi en son pouvoir de la reprendreº. De quelle so-
quanta pro nondum credenttbus passus su ! Cum uero iudex ~ui a;~urance se console donc 1' espérance des croyants,
uiuorum atque mortuorum exspectatur e caelo, magnum ti- hde d elle considere la grandeur du Christ, et la grandeur
morem incutit neglegentibus, ut se ad diligentiam conuer- quan ouffrances qu'il a subies pour des hommes qui ne
tant eumque magis bene agendo desiderent, quam mate deSSaient pas encore .•En revanc he, rorsque c ,est comme
agendo fonnident. Quibus autem uerbis dici aut qua cogita-
tione capi potest praemium, quod ille in fine daturus est,
~ey des vivants et des morts" qu'il est attendu du ciel il
~ .
quando ad consolationem huius itineris de Spiritu suo tan-
tum dedit, quo in aduersis uitae huius fiduciam carita-

39. Cf. I Cor. 1, 21 ss. « Tcnet ergo diabolus, liberal Chris1us ; lenet deceplor Euae. liberal
40. C(. Rom. S, 12-19; / Cor. IS, 22: la mort par Adam, la vie filius Mariae... »
par le Christ. Voir M.-F. BERROUARD, « Le nouvel Adam et son 42. Selon le Symbole de foi.
cruvre».lM 71,p.914-916. 43. Cf. loh. 10. 18
. 41. L'antitlàe Adam-Christ cst ici complétée par celle d'Eve-Marie, :44. S~I~ la fonnule du Symbole. Dans les § 14-19, Augus1in
voar_« Eve.'": Dictiomwire de spiritualiti, IV, 1779-1784. Cf. De connnue 110s1 à évoquer la demiere panie du Symbole. Voir NC 3 :
grar,a Christ1 et de peuaro originali, 11, 40, 45 (BA 22, p. 258) :
• Le c:ercle herméneulique. § 1. L.e contenu du livre I du De J octrimr
cluirtiana ,..
94

95
DE DOCTRINA CHR/ST/ANA
LIBER J
conuersis et grauiter fixa interdicta reditus nostri Pro nob·
crucifixus euelleret ? 1s
XVIII, 17. Has igitur claues dedit ecclesiae suac, ut u vJJI, 17, 11 a d~nc donné à son . .
solueret in terra, soluta ~s~ent in c~elo,_q~ae ligarct in t~rrae ~t délié dans le c1cl ce qu'elle a É_ghse des Clé
lioata essent in caelo, sc1hcet ui quisqu,s in ecclesia ei ~· qllt ~ "'t lié dans le ciel ce qu'elle urai! délié sur s Pour
à . Ia terr
e
mitti sibi peccata non crederet, non e,. d 1m1tterentur
º . Us d1
. • ue 1u aura ,.é
e( q à-dire que, quiconque, dans l'É .11 i sur la t e,
q uis autem crederet seque ab h1s. correctus auerteret, in• quis.
. ··•1· 1 · ·
e..., 5 péchés u1 sera1ent remis 1-1 &hse • ne croira·terre''·
. const1tutus
. que_semais que quiconque· • s .ne 1Ut· seraient1 Pas
dem ecclesiae grem,o ead cm fid
, e atque coe1us - le croirait .
,n1s, . d' · , s en co rr1gcrait
· Pas
tione sanaretur. Quisquis enim non crcdit dimitti sibi prrec. re 1ournerait eux, ·aura1t é .
sa place d
ans Je .
et
se

pe.ccata, fit deterior despe~ando, quasi nihil illi me_lius q~:: e Église, et sera,1 gu ~ par cette foi et sc1n de cette
malum esse remaneat, ub1 de fructu suae conuers,onis i li ~!"onque,
1
en effet, ne cro1t pas que ses é cette correction
n 1- QU 'remis devient pire par désespoir comp ché~ J)euvent lui
dus est. ure · d'A ' me s' 1I
•·.1 nen de m1eux que etre mauvais lors ,. ne lui res.
1111 les fruits desa conversion. ' qu 11 n'a pas foi
daJIS

"IX 18, D'autre part, de même qu'


[16} XIX, 18. Iam uero sicut animi quaedam mors est ~ . '. 1 1
rt spintuel e e renoncement à une vie
està une sOrte de
I
uitae prioris morumque relictio quae fit paenitendo, sic etiarn rn~érieures, renoncement opéré par la pén~tenine cond_uite
corporis mors est animationis pristinae resolutio ; et quo. an si la mort corporelle est-elle Ja rupture a e, de i:iierne
modo animus post paenitentiam, qua priores mores perditos aus.1 antérieurement. Et de même que l'espri;ec e~ qu1 l'ai-
interemit, reformatur in melius, sic etiam corpus post istam rn:e par laquelle il détruit ses moeurs co ' apres la péni-
mortem, quam uinculo peccati omnes debemus, credendurn ~ u·e's se réforme et devient
ne • ,
meilleur de rrmo_mpues anté-
• eme au · 1
et sperandum est resurrectionis tempore in melius commu- corps, apres cett~ mort que nous devons tous au li ssi e
tari, ut non caro et sanguis regnum caelorum possideat,
..k-hé il faut croire et espérer qu'à J'heure de _ en du
I""" ' ti é · 1a resurrec-
quod fieri non potest, sed corruptibile lwc induat incorrup- rl·on il sera trans orm en m1eux, non pas pour qu h .
t i /e' sang posseuent
'-' le Royaume des cieux _ ce qui· e Ia e .a,r
tionem et morta/e lwc induat immortalitatem nullamque fa- • ~I~
1
ciens molestiam, quia nullam patietur indigentiam, a beata possible_ -:-. mais pour que ce co17;_s corruptible revête •in-
corrupt1b1/1té, ce corps morte/ l 1mmorta/ité" et q 1
perfectaque anima cum summa quiete uegetetur. , , ue, ne
créant p_1us ~uc~n~ gene, puisqu I1 n éprouvera plus aucun
A • ,.

besoin, li so1t v1~1fié, dans un total repos, par l'âme bien-


heureuse et parfa1te.

XX, 19. Cuius autem animus non moritur huic saeculo


neque incipit configurari ueritati, in grauiorem mortem
XX, 19. Mais celui dont l'âme ne meurt pas à ce
monde, et n' entreprend pas de se modeler sur la vérité, est

52. Manh. 16, 19.


S3. l Cor. IS. S0-53.

98
99

DE DOCfR/NA CHRISTIANA , .. LIBER /
••ais nul ne doit jouir de soi s· ,
21. Sed nec se i_pso quisquam frui de~et, si li lf Zl•ta11''quesuon,
• J' ' 1 1 on ex ·
aduert:is, quia ncc se ,psum debet propter se tpsum dil~ de
1 car_ on ~e doit pas s' . aminc claire-
..nn1er jllum quo fruendum est. Tunc est quippe gere, lflent fllais pou~ celu1 dont ti faut jouir. trner Pour soi.
sed p,vr · · · ºPltlll ~rJl~· ofllrne qut tout au !ong de sa vie Xcel_len1, à cou
homo, cum ~ota uita_s~~ ~rg1t tn tncommutabil~~ uitalll Us sil'· 1 hvie jrnrnuable, et s y attache de t~ursu,t sa rnarch~
toto affectu inhaeret tlh • st ~utem se propter se dthgit, non et
se
!ª--.
yefS pour lui-même, il ne se rappourt son cocur. Mais
,. rt ad Deum, sed ad se ,psum conuersus non ad .
re1e . . tnconi I s ai"'-
s··1 ·
ers 101-mem
A

0
b. à. o·1eu, et
e, ce n ' es t pas vers u e pas
mU
tabile aliquid conuert1tur, et propterea 1am cum d ,. •
. 1· t t e,ectu 1oU~ \ourne. Et voilà déjà quelque dér" 1et 1mmuab1~
·quo se fruitur, qma me 1or es. cum otus haeret 1 q11'tl ~e sai, car l'homme est meilleur qu:~~ ~fns la jouis-
ªconstringitur
l'
incommuta 1 1 no, quam cum mde uel ªadque
bºlº bo · ~c t se )ie étroitement au bien immuable adhere tout
I

·psum relaxatur. Si ergo te ipsum non propter te dcbes dºs_e e1111c~:tache, fOt-ce pour revenir à lui-mêO-: q~- lorsqu'il
. d") · · •h 1 0
1
gere, sed propter illum ~b1 h• ecllon~s t~ae r~ctissimus fini; s·cn , ·rner toi-même non pour toi , mais
1
e. ? nc tu
est. non suscenseat a_hus orno,_ s1 ~tt~m ~p~u_m propter dOÍ ~e la fin la plus légitime de ton ar:~r cet~, en qui
5
Deum diligis. Haec . emm. regula . d1lect1oms dmtmtus con Slt. . Ó~
se tfOU ne s'indigne pas si, lui aussi c'est poi· un autre
tuta est : Diliges, mqmt, prox1mum tut~m tamquam te ipsu,n ltO~n,e Voici en effet la regle d'a~our étab{1 ieu q~e tu
Deum uero ex toto corde, ex tora ~,ma, ex lota mente, ui l'aJ 111CS:,n,.ras, dit-il, ton prochain comme ,0 1.e P_:U" Dteu :
ru ª' ... . -meme .
omnes cogitationes tuas et omnem mtam ~t omnem intellec. ' . de tout ron coeur, de toute ton âme d mais
,eu,
/) ., &2 en sorte que tu rapportes toutes tes pensé • e lout ton
tum in illum conferas, a quo habe~ ea 1psa quae confers.
Cum autem ait : Toro corde, tora anima, tora mente, nullam esP~' ~o~te ton intelligence à celui de qui tu tiens es, ~~ute
ta v1c,s que tu lui rapportes. Et quand il dit de c,es iens
uitae nostrae partem reliquit,_ quae uacare_ deb_eat et quasi rnernc A d OU/ ton
locum dare, ut alia re uelit fnu, sed [18] qu1dqmd aliud dili- ur, de toute ton ame: e tout ton esprit, il ne permet à
gendum uenerit in animum,. illuc rapiatur q~? ~otus dilectio- coe
aucu
nc partie de notre v1e de rester vide et de laisser 1
dé . d . . d' P ace
nis impetus currit. Quisqm~ er~o recte d1hg1t proximum, en quclque s~rted~u sir ~ JOUtr . une autre chose. Que
hoc cum eo debet agere ut et1am 1pse toto corde, tota anima, tout autre obJet amour qm pou~a1t venir à l'esprit, soit
tota mente diligat Deum. Sic enim eum diligens tamquam porté au but vers lequ_e l se hate tout I' élan de notre
se ipsum totam dilectionem sui e~ illius refert_ in iliam dilec- :Our ! Quiconque d_o nc a1me son pr~chain justement doit
tionem Dei, quae nullum a se nuulum duc1 extra patitur, se comporter avec lut de fa~on que lut aussi aime Dieu de
son cccur, de toute son ame, ~e tout son esprit. En l'ai-
cuius deriuatione minuatur. 1001
mant ainsi, en effet, comme lu1-même, il rapporte tout
ramour et de lui-même et de ce prochain à cet amour de
Dieu qui ne souffre pas qu'on détourne de !ui Ie moindre
ruisselet, dont la dérivation l'amoindrirait.

62. Manh. 22, 31-39.


103
l02
~
LJBER I
DE DOCTRINA CHRISTIANA zz, Nous ne devons pa~ cependant aimer tous
XXII(, 22. Non autem omnia, quibus utend .-%111, - nous faut user, mais ccux-là seuls ou b'
,. don1 11 · - 1en
genda sunt, scd ea sola. quae aut nobiscum 50u'!1 est, dili. oi,jelS e lien d'assoc1atwn avec nous se rapponcnt à
d;lm refcruntur in Deum, sicuti est homo uel an citate qua. !Pi psr qo~~ºrhomme ou l'~nge, ou bien qui, se rapponant
nos relata, beneficio Dei per nos indigcnt, sicut~c us, au1 act ~ell· c0rt1 1,esoin de recevotr à _travcrs nous les bienfaits de
Nam utique martyres non dilexerunt scclus pe~CSl corpus. P'f!O"s. on1IJlC le corps. li _est év1dent, en effet, que les mar-
se. quo tamcn usi sunt ad promerendum Deum ~uentiun, a·ell, c01Jl as aimé le cnme d~ leurs_ persécuteurs ; ils ne
quanuor sint diligcnda, unum quod supra nos ~ 1 um ergo pt •0111 P. utilisé pour ménter D1eu. Nous avons donc
quod nos sumus, tertium quod iuxta nos est, qu~~~ alterun, f 11
10 1re ob•CtS
115
., ~ ~ 01 à aimer : le premier qui est au-dessus de nous
• 1 t .. ,. . ,
infra nos cst, de secundo ct quarto nulla praece I m qu0c1 1 • est nous-meme, e r01s11;;me qu, est à côté de
1111
erant. Quantumlibet enim homo excidat a ueritatt ª danda ~ se'°~ qoiatrieme qui est au-dessous de nous. Pour le se-
illi dilectio sui et dilectio corporis sui. Fugax eni~remanet ,.. etleQUoatrieme, ,'I n •y ava1·t aucun précepte à donner

ab incommutabili lumine omnium regnatore id ag·t ani~us ~- et ~ ~ vérité en effet que tombe I' homme•', il lui rest~
s1'b'1 regnet et corpon. suo, et I'deo non potest nisi et ls • Ul lp se Si 10111 d d 1 soi et )'amour de son corps. Car l'esprit, tou-
pus suum diligere. e et cor. raJ110"'. eà fuir la lumiere immuable qui gouverne toutes
:,,urs P~1. en sorte de gouverner et lui-même et son corps .
I". ·"" ,a• 1 , . 1. • . •
. chO;~ ut-il que s a1mer u1-me~e et ª!mer son corps.
aus51 its'imagine en outre avmr acquts un grand avan-
23. Magnum autem aliquid adeptum se putat si r ~:1 vient à pouvoir dominer aussi ses pairs, c'est-à-dire
sociis, id est aliis hominibus, dominari potuerit. l~est e •~rn iigc: 5~ hommes. Car c'est te fait d'un esprit corrompu de
uitioso animo id magis appetere et sibi tamquam deb~tnirn 1 leS au ·ier davantage et de revendiquer comme une chose
~m · debe
· d'1c~, quod_ um· propne urn
_ tur Deo. Tal)s autem sui dilec. convoi qui n'est dO proprement qu'à Dieu seul. Seulement
tio mehus odmm uocatur. lmquum est emm, quia uult -b-
. d' f · . . SI l
dUC ~ amour de soi poi:te .mieux l_e nom de haine. 1J est
seru_1re_ quo m _ra se est, cum !pse supenon seruire nolit Pfue ell effet de vouloir etre s_erv~ par ce qui est au-des-
rect1ss1meque d1ctum est : Qm autem diligit iniquitate ' 111 q de soi, quand on refuse s01-meme de servir celui qui
odit animam suam, et ideo fit infirmus animus et de mon:~·- :;'~.ctessus; aussi est-ce tres justement qu'il a été dit :
c?rpore [19]_cruciatur ; necesse est eni~, ut illud diligat e: 64
Qui aime l'iniquité a de la haine pour son âme » • C' est
ems corrupttone praegrauetur. lnmortahtas enim et incor- ~iquoi resprit devient malade et s.~ t~u~ente pour son
ruptio corporis de sanitate animi existi!, sanitas autem animi corps morte!. l_l est fatal, en effe_t, qu ti I_ aime, et qu'il soit
est firmissime inhaerere potiori, hoc est incommutabili Deo. accablé do po1ds de sa corrupt1on. Mais l'immortalité et
Cum uero etiam eis qui sibi naturaliter pares sunt, hoc est
l'iJlcOnllPlibilit~ du ~o~s proce~ent de la santé de I' esprit,
hominibus, dominari affectat, intolerabilis omnino superbia
e1 ta santé de I espnt, e est de s attacher tres solidement à
est. un bien supérieur, c'est-à-dire au Dieu immuable. Mais
quand il aspire à dominer jusqu' à des êtres qui par nature
sont ses égaux, c'est-à-dire des hommes, c'est là un orgueil
absolument insupportable.

63. Cf. 2 Tim. 2. 18.


64. Ps. 10. 6.

104
105
LIBER /
DE DOCTRINA CHRISTIANA -~ -
.rf", z,4. Personne donc ne se h .
XXIV, 14. Nemo ergo se odit. Et hinc quidcm null
j,.. -'rité, de controversc avec aua,t. Su r ce point ,- 1 ,
••
ert "
Y . cune éc O1 • ny
aliqua secta quaestio fuit. Sed ncque corpus suum qu· ª curn , et.1· plus ne hatt son corps. Car elle e. ~ais per.
odit ; uerum cst enim quod ait Apostolus : Nemo 14 •squarn 5"fl~ 11011I' Apôtre : « Personne n 'a iam . CSI vra1e, la pa-
camem suam odio luzbuit. Et quod nonnulli dicunt ~niUQ"' ,olt e e,.,.;, ,. '-1 • Et quand certains dº a,s eu en haine •
rt ,,.. . . •sent qu' I-1 .a
esse sinc corpore omnino, falluntur; non eni.;, ªlese rt'f' rte pas avo1r de corps, tis se trompe s préfere
P · 111 f'" . nt abs 1 0 -
suum. sed corruptiones cius et pondus oderunt. Nonc?rPus ,tit nllS 1eur corps, en e 1et, mais saco . ument. Ce
nullum corpus. scd incorruptum et celcrrimum corp llaquc ·-" r-:. A .
11 i;"" , . ha"issent. uss, ce qu ils veule
• rruptton et
sa pesan-
lunt habere, sed putant nullum corpus esse, si tale ~s u?.
.. ,r QU 115 . . nt, ce n'e t
I\O" oir de corps, mais en avmr un qui soit . s pas ne
quia tale aliquid esse animam putant. Quod autem cont~eru, pa5 '~erte; ,nais ils pensent que s'il était tel mcorruptible et
tia quadam et lahoribus quasi persequi uidentur corpor incn. utS 'rps car ils pensent qu'un tel être est u' ce _ne serait pas
. f . ºd
qu1 hoc recte aciunt, non I agunt, ut non habcant co
a sua• cO '
fl . d . . ne ame" Q
LI h()rtlmes qut, par es pnvat,ons et des f · uant
sed ut habeant subiugatum et paratum ad opera neces rp~s. aO" comme persécuter leur corps, ceux d' atigues, sem-
Jellt . entre eux . 1
Libidines enim male utentes corpore, id est consuetu~~na. b cornme il conv1ent ne 1e font pas de f qu, e
inclinatioris animae ad fruendum inferioribus, per i •~es fofl1 ... corps, mais pour avoir un corps sou a_çon à n'avoir
corporis laboriosam ~~ . ~ctp~à
. quandam
. militiam extinguere adpsfius
e~ P lir les •reuvres nécessaires.
c0fl'IP d Car
, ce sont 1es pass1ons
. ac-
qu·
tant. Nam non se mtenmunt et curam suae ualctudinis l rnauva1s u~age ~ c~rps, e est-à-dire les hab·
ru~ ~ f~c: trOP encime., à JOUtr de biens inférieurs ,tudes de
,

1 rte de combat difficile avec leur corps il'sq~ef~ar une


SO • • 1 . d d . . ' s e ,orcent
'"eindre,
"' é" Atnst, mn e se étru1re • ,Is pren nent som . de
d
1t11r sant . . qm. menent ce combat de fa on
25. Qui autem peruerse id agunt, quasi naturaliter inimico
25. Ceux, au contraire,
suo corpori bellum ingerunt. ln quo fallit eos, quod legunt . v1·ci·c:use fonl la •guerre
E à leur . corps comme s'il éta,t. par çna-
..-
"" leur ennem1.
. . n qum 1es trompe
, ce texte qu•·1 1 s 1-1sent ·
Caro concupiscit aduerms spiritum et spiritus aduersu · 111 La chatr convo1te contre L esprit et l'espr·r
« • , ' contre la
·
camem : haec enim inuicem aduersantur. Dictum est eni~ ,R'. , .' ,
hoc propter indomitam carnalem consuetudinem, aduersus chair; 1/s s .opposent . en e,,et
d I d" l un a . l autre » .. e 1
. e a, en
quam spiritus (20] concupiscit, non ut interimat corpus, sed fait, a été d 1t en ra1son e . a ,1spos1tion . indomptée de 1a
ut concupiscentia eius, id est consuetudine mala, edomita chair, con~e 1aque lie convmte 1_espnt, non pour détruire le
facial spiritui subiugatum, quod naturalis ordo desiderat. corps, mais po~r que la c~ncup1scence, c'est-à-dire la dis-
Quia enim hoc erit post resurrectionem, ut corpus omni position mauva,se, un~ fois domptée, il soit soumis à l' es-
modo cum quiete summa spiritui subditum inmortaliter ui- prit, ce que réclame l ordre naturel. Du moment, en effet,
geat, hoc etiam in hac uita meditandum est, ut consuetudo
carnalis mutetur in melius nec inordinatis motibus resista!
spiritui. Quod donec fiat, caro concupiscit aduersus spiri-

65. Eph. 5, 29.


66. Commc lc note L. Auc1, p. 125, Augustin pense probable-
mcnt aux platoniciens, notamment à Porphyrc, dont la spiritualité 61. inclinationis Martin. Voir SIMO!:"Em, « Note ... ». p. 553.
s'cxprimait dans lc slogan : « omnc corpus fugicndum ,. : voir De 68. Curam... gerunt: cf. VIRGILE E11éide IX 311 · XII 48
69.GaL 5, 17. ' ' ' ' ' .
ciu. Dei, X. 29. 2 : BA 34. p. 534-535.
107
106
LIBER l
DE DOCTRINA CHRISTIANA~ .
ta résurrcction, le corps, soumis e .
tum ct sriritus aduersus camem, non per odium rcsist
. . . . . ente ..11·sprts un complet repos10, connaitra uncntt~rcrnent à l'es.
spiritu. sed per p~nc_1patum. quia_ mag1s _quod diligit uu "' .laOS ê li . v1gueur .
ril V:- faut, m me en e~ e v1e, entrainer la eh . •rnrnor-
subditum esse mehon, ncc per ochum resistente carne h fet1e, ti et à ne pas rés1ster à I' esprit par d a,r à devenir
per consuetudinis uinculum, quod a parentum etiam
5
ed p; 111eitiellrennés. Tant que cela n' est pas r/~ _rnouvernents
gine inucteratum naturae lege inoleuit. ld ergo agit spi~~~- désor~º contre l'esprit, et l'esprit contre la cªh_is~. Ia chair
in domanda carne. ut soluat malae consuetudinis qu ~ cof1 voite haine que I' espn·1 ré s1ste, . mais en r .a1r'
. .• ce n.est
. . bo as
pacta peruersa et fiat pax consuetu d mas nae. Tamen · 1 paiol pararce qu'il veut surtout que ce qu'il:~on desa Pri-
. . d t· nec ,nauté, P qui est meilleur; ce n'est pas non me sou sou.
isti, qui falsa op1mone epraua ~ corpora sua detcstantur
. à ce . . . P1us par ha
parati essent unum oculum uel ~me sensu doloris amitter • 1111s hair rés1ste, mais par suite du lien de l'h b. ine
etiamsi in altero ~~tu~ cemend1 sensus rcmaneret, quani:~ que 1~ cée aussi en elle par l'hérédité, s'est dév ª Ilude, qui,
1
....c,n n L' · d e oppée sclon
erat in duobus, ms1. ahqua _res, quae p_raep~nenda esset, ur. en•~. de la nature . espn 1 onc, en domptant la eh·. .
gerei. Isto atque huiusmod1 document1s sat1s ostcnditur ei Ili to• de rompre cette sorte de pacte pervers d a,r_, fait
I
qui sine pertinacia uerum requirunt, quam certa sementia 5~~ en sorte auvaise, et d'ét a bt tr · 1a pa1x,
. née d'une d. e a dispo.
:.
Apostoli, ubi ait : Nenw enim umqunm carnem suam od; ·iioO rn • . 1spos1tion
51 pourtant, meme ces gens qut, pervertis par de .dée
habuit. Addidit etiam : Sed nulrit et fouet eam. sicut Chris~ t,onnt~s. dét~stent leur corps ne seraient pas disp:~és ~
tus ecclesiam. fausd un real, fut-ce sans douleur, même s'il re 1 . à
per reune acuité visuelle égale à cclle qu'il y avait d s ª1~
1•autreà moins qu'un objet dont la possession fut pré~sbels
" C t
(leUl<,
Jes y poussat. e exe~p Ie, e I d' autres analogues, suffi-
ra e
nent à rnontrer à _ceux q_ui cherchent Ia vérité sans entête-
se I t,omé comb1en est JUste la pensée de I' Apôtre quand il
men ·"' t ' . .
dit : « personne, e!: e11e .' n aé1~mnC1s eu en liaine sa propre
1
cJiair ,. n. li a memde aJ~U . « 1ialcun a~ contraire la
·t et J'entoure e soms, comme e Christ aussi te 'ait
noum É . ,. J'
ur J' gl1se ,. · , . ,
XXV, 26. Modus ergo diligendi praecipiendus est homini, Po 26. li (aut d_onc ense,gn~r. à I hom~e la maniere
id est, quomodo se diligat, ut prosit sibi. Quin autem se dili- d'aimer, c'est-à-dire c~m~e.nt s a1me~ _pour ~tre ~tile à soi-
gat et prodesse sibi uelit, dubitare d_e~entis e~t. J>i:aecipien- même. car douter qu 11 s _a,me et qu 11 v~utlle etre utile à
dum etiam quomodo corpus suum d1hgat, ut e1 ordmate pru- i serait insensé. li faut lut apprendre auss, comment il doit
denterque consulat. Nam quod diligat etiam corpus suum 5?mer son corps, afin qu'il en prenne soin avec ordre et sa-
idque saluum habere atque integrum uelit, aeque manifes- :esse. Car qu'il aime aussi son c~rps et veuille le _conserver
sain et intact, est également mamfeste. On peut, 11 est vrai,
aimer un autre bien plus que la santé et l'intégrité de son
corps.
10. Summa quiete : cf. § 18.
71. Cf. Gal. 5. 11.
72. Cf. De mu.fica, VI, 7, 19 (BA 1, p. 400): « Non enim frustra f 11 ). Voir A. SOUGNAC, « libido et con.metudo d' apr~s Augustin •.
consuetudo quasi secunda et quasi afabricata natura dicitur ,. ; Corif. BA 14, p. 537-542.
Vlll. 5. 10 (BA 14, p. 28) : « Quippe ex uoluntate peruersa facta est 73. Eph. 5. 29.
libido, et dum seuitur libidini, facta est consuetudo, et dum consuetu- 74. Ibidem. et omis par Manin.
dini non resistitur, facta est necessitas ,. (+ citation de Gal. 5. 17, au
109
l08
.. __ ,µ_ •.

ium est. Ahqu1


····· ·· · - ~
DE ooCTRINA CHRISTIANA
. .d [21] itaque amplius diligere aliquis J>ote
integritalem corporis sui. Nam multi st
L_IBERr
-------~
fail, on rencontre b1en des hornrne
[)e iremenl des souffrances et l'a 'qui on1 ,u
·~
"'.:;",;
salu1cm arque b ct ~ol(l::es, rnais pour ~quérir d'autre:[;;Jtation ,ele pli:~~
quam . ·ones nonnullorum mem rorum uoluntanas
ff1(~111age. On ne do1t donc pas dire d:ns qu •Is a1rn,11e~~
doJores et ~m1ssn~untur sed ut alia, quae amplius diligcbant dll~ pas la sanlé et le parfait état d quelqu'un q .
suscep1sse inue • . d' • , ,rne b' e son u ,1
consequerentur. Non ergo propterea. quisquam 1cendus . cst fl 8
··11 Ie préfere, un autre 1en· Car l'avare a corps
ur . ' du f <til
.. saJutem atque incolum1tatem corpons sui, quia qll ,·~rgent, s achete pourtant du p . uss1, lou.t ena
non d1 11gere · . 111 un "' argent qu · I·1 aJme · aindéet. · ce ra1sant, •·il
s ali uid diligit. Nam et auarus quamui_s pecumam difi. 111a fort et qu'il
plu q ·r si'bi panem · quod cum fac1t, dat pecuniam dO~"ec'esl qu' il met à plus haut Prix la s s1re augrncnter .
gat• 1amen)tumenu diligit et augere
' · d ·
des1derat, se qu,a pluris
• 111s -
111 • 1 soutenue par ce pam. li est superfl d e_son corps
anté d ,
qua~ mt usaJutem corporis sui, quae illo pane fulcitur. Super. qll1 esrnps sur un fait si évident et pounu e discuter plu~
aesnma .., · · d" ,,.. gte . .' ant nou
uacaneum est diutius de re m~11esbss!ma. ,sputare, quO(j "'.11 souvent contraJnts à le faJre par I'é s sornrnes
b1en garernent des irn.
tamen plerumque nos facere cogit error ,mp,orum.
piC5:.,.'1'Vf 27. Ainsi, puisqu'il n'est pas be .
XXVI, 27. Ergo, quoniam p~epto non ~pus ~st ut se ~ • • A soinde é
s'aimer so1-meme, et pour aimer son pr cepte
quisque et corpus suum diligat, 1d est, quom~m 1~ quod P?urpuisque notre être et les êtres qui sont ::rps, c'est-à-
et id quod infra nos, ad nos tamen pertmet, mcon. d1res rnais en rapport avec nous, nous les aim -dessous de
sumus . bcs. .
cussa naturae Jege diligimus, quae m tias et,~ _promuJ. noU •
. ·narnov1b . 1e de 1a na. ture, qui. a été aussi pr ons selon une
ata est _ nam et bestiae se atque corpora sua d1hgunt _ 101 1 bê . , . omu Iguée po
utes - car 1es tes auss, s aJment et aim ur
!stabat ut et de illo quod supra nos est, et de illo quod iuxta )eS .,., • à . d
il nous rest&t recev01r es préceptes touchant
ent Ieur corp
s
nos est, praecepta sumeremus : Diliges, ~nquit, Dominun, -st' au-dessus de nous et ce qui est à côté de nous et ;e q~1
Deum t11111n a tolo corde tuo et a tola anima tua et ex tota e_,,,as, dit . Jésus, le S e1gneur
. ton D 1eu
. de tout ton . « , u a1-
mente tua, et : Diliges proximum tuum tamquam te ipsum. de 1 1 1 · coeur de
,,..,

to
A
ult ton ame,
,
ou on esprlt, et tu aimeras ton
e d ,
L.
proc,.mn
/n Jus duobus praeceptis lota lex pendei et prophetae. Finis A
,nme 1o1-meme. es eux preceptes contiennent I la
e O J p L ~ 1, L, oute
itaque praecepti est dilectio, et ea gemina, id est Dei et Loi et tou.s es ropm:tes » . amour est donc la fin d la
proximi. Quod si te totum intellegas, id est animum et cor- /oi"' et il est double : l'amour de Dieu et l'amour du e
pus, et proximum totum, id est animum et corpus eius - · I' .d,. · pro-
chain. Or s1 _ ~n se co~s1 c:re tout entter, c'est-à-dire esprit
homo enim ex animo constat et corpore - , nullum rerum et corps, et s1 1 on considere son prochain tout entier c'e 1_
diligendarum genus in bis duobus praeceptis praetermissum à-dire espnt . et corps, -:- car l'homme se compose d'un ' es-s
est. Cum enim praecurrat dilectio Dei eiusque dilectionis prit et d'un corps ~'. nen,n'a_été o~s. dans ces deux pré-
modus praescriptus appareat, ita ut cetera in illum ccptes, des catégones d obJets à a1mer. Mais, puisque
confluant, de dilectione tua nihil dictum uidetur, sed cum ramour de Dieu vient au premier rang et que la regle de cet
amour appar&"t prescrite en premier, de telle façon que tous
Jcs autres amours convergent vers lui, il semble que rien
n'ait été dit de l'amour de soi-même. Mais quand il a été
dit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », du
m!me coup l'amour de soi-même n'a pas été omis non plus.

75. Ma1th. 22, 37-40.


76. l r;,,._ 1, 5. Voir NC 3 et 4.

110
111
.........., ...--- DE ooCfRINA CIIRISTIANA ~ .- . llBERr ~
t . Diliges proximum tutlm tamquam te . ~%\III,
~
28. Celut-là vit en .
· JUstc
;e
d_ictum (l~] e;s dilectio non praetennissa est. 'Ps14tn, 110s s à leur JUSte •valeur . .• 1-1 a a· ct. cn i,a1r11
e eé., se gardant d a1mer ce . ins1 un a 4u, Jugc 1
.
..
s1mul etvtu1ª,.11 (lle autem iuste et sancte uiuit, qui (fonn , . .d qu, nc d . rnour h . cs
XX 11, .a· . rel'\J
(fe ne Pas a1mer . ce qui , oit être a1rné. 011 Pas •
e1rc .1cn r.
0
. timator est ; ipse est autem, qm ordinatarn h rn
integ~r aes ne aul diligat quod non est diligendum a ªbet il l'être moms,_ou d aimer égale . ou d'airner ª'~. ou
d11eCUOOCffi, )' dT ' Ut no d0 ·ns soit plus atmé, ou d'aim rnent ce qu,· d plu\ ce qui
diligat quod diligendum estd,~,~t amp iuds • ,•ga~ quoct tninun "'º' er rno.
,i:.tre également. Tout pécheur en ins ou plui, eire S("'
o11 .
. . nd m est aut aeque • igat quo ue mmus Uel s 1" . é. , tant •· ce qu·1d
d1hge u • . - arn ·t pas être a1m , tout homme qu 11 est pé .
plius diligendum est, aut minu~ ue1 amp 1ius quod aeque d'.
<111
1 dº,\ être aimé" pour Dieu, mais ·o~" tant qu'il estchheur, nc
. ndum est omnis peccator, tn quantum peccator est • o . ê . é p Ius que tout h teu pour lui-rn· orn rne,
1,gediligendus,
est
. . h . t h
et omms orno, tn quan um omo est, dili
' non dpie
. u dotl tre atm
1. A ornrne h crne Et .
pie. u plus que u1-meme. Pare1·11ement ·,, e acun d011. .a· s,
gendus est propter Deum_, Ded~l~ ue~ propter se ipsum. Et si
Deus omni homine amphus 1 1~en us est, amplius quis 1us que notre corps, car c'est pour '.' faut aimer a1rne~
Deum debet diligere quam se 1psum. Item amplius a~ue r()lJtC choSe, et que Jes autres peuvenD1~u qu' jJ faut a~tru1
homo diligen~us e~t. quam corpus nostrum, q~ia prop~~: ous, ators que notre corps ne le t Jou1r de Dieu mer
n . l'A , peut pa avec
Deum omnia 1sta d1hgenda sunt, et potest nob1scum ar
. od t t , IUS e " vtt par ame et e est par elle que nous
orps s, parce
. . que le
homo Deo perfrut, qu non po es corpus, qma corpus pieU · Jou1ssons d
animam uiuit, qua fruimur Deo. per XX\1111, 29. li faut aimer tous Ies homm e
xxvm, 29. Omnes autem aeque diligendi sunt, sed e Mais comme on '.( ne sauratt
à

etre
A

utile à t .
ous ti f es égalernen1 .
omnibus prodesse non possis, his potissimum consulend~rn resser de préti'-renc~ ceux qui en raison d _aut nous inté-
est, qui pro locorum et temporum uel quarumlibet reru rn u de tout autre circonstance ' nous sont upi heu,é du. temps,
opportunitatibus constrictius tibi quasi quadam sorte iu ~ o .
unis, comme par un cho1x du sort. Sup so us tronemem
guntur. Sicut enim, si tibi abundaret aliquid, quod dari opon. ron ait une chose en surabondance J>?.1 ns en effet, que
tcret ei qui non haberet, nec duobus dari potuisset, si ti~-1 donner à qui ne la possede pas ma'. qu ' conviendrait de
occurrerent duo quorum neuter alium uel indigentia uel erg ' is que l'o
donner à deux. Deux personnes se pré n ne pourrait
te aliqua necessitudi_ne superaret, nihil iustius faceres, qua; . pé . sentent do 1
n'a de tttres su neurs à l'autre, ni parle be . n01. aucune
ut sorte legeres, cu1 dandum esset, quod dari utrique no d'un lien quelconque
posset, sic in hominibus, quibus omnibus consulere ne~ , . avec toi. On ne 5auratt. so,_n, agir pi dué fait.
tablement qu en ttrant au sort celui d d us qu,.
devra donner ce que l'on ne saura't ~s eux à ~ui l'on
l'autre. Ainsi des hommes, que 1•0 ~ onner ~ 1 un et à
tous : il faut considérer comme une innd~ sa~rait secourir
tcatton du sort le
77. C~. ~a~t. 2, 4. Cf. De ciu. Dei, XV, 22 (BA 36, p. J40) .
« V~c m1h1 u1dc1ur quod dcfinitio brcuis cl uera uirtulis ord .
~~~n~ : ~~ptcr qu_~ .'." sa~cto ~antico canticorum cantai s;ne:~
nsll, c1u1tas Dei . Ordinale ,n me caritatem" V . NC 8
«L'ordrcdclacharit6»,lbid.p. 703-704. ». o1r ,
.se,:0\~~~~~ 1~º}~~/"cªintes fois la dis!inction ; par exemple,
scd in quantum homo cstg» ~;•~;~· n~n in quantum pcccator cst,
C. Adimant~m, 17, 5; Ep. isJ: 1: 3. • • S • 22, 7, 7; 49, S; 142, 4, 4;
79. Vo1r NC 4 : « Frui • uli ,._

112 113
__,,..,--

- -··
DE
[J()CfRIN~ ~~RI~~
.
llBER J
de l'attachement qui, en raison des .
rte (Z3] habendum est, ~rout qu1sque tibi tem. dC8~ s a pu Jier chacun plus étroitem c1rconstanccs t
queas, proso_ tius adhaerere potu~nt. . . p0rc1e jx, JO. Or, de tous ceux qui ; :1} nous. · em.
poraliter conitga . m autem qm nob1scum fnu Püssu %1'ous il en est que nous aimo ent JOuir de 0
XXIX, 3o. Od~l."·'mºus quos 'ipsi adiuuamus, partim eosnt a"ec ns qui• nous a,'dent, d ,autres dontnsI personnellcme1eu
[)eO, parti~
· eos , ,g, · . d. .
artim quorum et m 1ge~us ad1utorio e
a
·autre e seco nt,
d Saire, ou au secours desquels nou urs nous est
quibus ad1uuamur. ·':nus partim quibus nec tpsi conferimu t éces s allon ,
indigentiae subodu~n, e a'b eis ut nobis conferatur, attcnct·s n els nous ne procurons personnell s, d autres
'd mm , ne • b' ,_ au"qu t dont nous n'attendons pas qu'il cment aucun avan.
aliqu1 co d bemus ut omnes no 1scum diligant e, e 1. s nous en
V lle tamen e • . 1 d' tag devons pourtant vou 01r que tous . procurent
mus. e od eos uel adrnuamus ue a muamur ab ..i us a1ment o· ·
·n qufinem referendum es.t s·'emm · tn· theatris 0 et tout le secours que nous leur do 1eu avec
I)eum. et totum
1,
..ous, d . A nnons ou
,. ns d'eux 01t etre rapporté à cette fi . que nous
eis. a_d_ unum .' r,mue'm diligit histrionem et tamquam magno ..-ce"º héA
w f . que dans 1es t atres de perversité .
m un1que"'. C ,est
nequ1ttae, qut ª '\ono eius arte perfruitur, omnes diligit qui ª' 1 · ·
Ll.n un acteur et 1ou1t d e son talent comm , s1
uel etiam sumd~l~ nt non propter illos, sed propter eum d' un sn,,~
...---.tateur
um eum 1 ,gu • · · ~ • at~e comme du bien suprême, il aime toue un grand bien
sec m pariter diligunt, et quanto est m emls ~bmored_l~ruentior, ._0 ,re s ceux qu·1
on amour, et ce1a non pas pour eux . Parta-
que . uibus modis potest, ut a p un us 1 1gatur, et gen,.t S aiment éga1ement, et plus cet amour' mais pour ce1u1.
tanto agtt,_ q eum cupit ostendere, et quem frigidiorem
tanto plu~ibus quantum potest laudibus illius ; si autem !
~~.,e1 1..1, plus i1 cherche les moyens •
de le fJl<:>ur l'_acteur est
a1re aimer d'
uidet, exc,_tat tºminuenerit, odit in illo uehementer odium
111
grand nombre, et p1us 11 désire le montre à un
1 5
P ºmbre, Voit-il un spectateur plutôt froid? ll l'r ~n grand
c?ntr~ue~1ent eqmuibus modis ualet, instat ut auferat quid nos no l'él ,. excite autant
dtlectt
. .
su1 ed'ilectionis
, · quo perfrut· beate
Dei agere conuemt, qu'il le peut p~ . oge qu i1 en fai_t. Rencontre-t-il un ad-
m soc1eta1e · dT ire? II hatt vtolemment en lut la haine ,.1
uiuere esteta quo habent omnes, qU1_~~lm t t~unt, et quo~ versa · . qu t porte à
sunt et quod eum diligunt, de quo m_ 1 me:u~~~s. ne cu1- favon, et par tous les moyens en son . .
so n . h ... , M . pouvo1r 11
quam possit cognitus displi~edr~1·· et qtUI set uun~ i ig1, no~ ut 'acharne à la 1UI arrac e, . ats alors que nous .
s e • d . ' convient-
'b' r uid sed ut eis qUI 1 1gun , ae er m praem1um 1.1, à nous,. de 1a1re . ans
d la .relat1on d'amour avec 0 1eu .
si ' / attq h'oc est ipse quem diligunt? Hinc efficitur, ut in- uand joU1r plemement . , . e 1UI constitue
. la vie heureus e, 1u1:
con,er ur, . . q
imicos etiam nostros diligamus ; non emm eos t1m~mus, de qui tous ceux qU1. 1da1ment . ttennent et leur existen ce et
·a nobis quod diligimus auferre non possunt, sed m1sera- leur amour pour 1m,1 e qut on ne saurait craindre qu , 1.1
' 0 A ,

:~r potius, quia tanto magis nos oderu~t, quant~ ab i)lo uisse décevmr qut e conna,t et qu1 veut être aimé
P ··11 . . 1 non
q uem diligimus separati sunt. Ad quem s1 conuerst fuennt . pour qu 1, ~· en rev~enne que que chose, mais pour qu'à
et illum tamquam beatificum bonum et nos tamquam soc1os ceux qui I a1ment revtenne la récompense étemelle, c'est-à-
tanti boni necesse est ut diligant. dire lui-même, l'objet de leur amour?
C'est ce qui fait que nous devons aimer même nos en-
nemis. Nous ne les craignons pas en effet, car ils ne peuvent
nous enlever ce que nous aimons ; nous les plaignons plu-
tôt, car ils nous hai'ssent d'autant plus qu'ils sont plus sépa-
rés de celui que nous aimons. Mais s'ils viennent à se tour-
ner vers fui, il est inévitable et qu'ils l'aiment, lui, comme
80. Cf. De cat. rudih11s 3. 6-4. 8 (BA 11/1. p.58-73); G. MADEC.
« l...e principe Charit~ », Ibidem, p. 237-241. le bien qui donne le bonheur, et qu'ils nous aiment, nous,
81. Cf. De cat. rudihus 16. 25 (p. 138-141); S. 332, 1. comme participant avec eux à un si grand bien.

114 115
... . .....,..-- -
OE ooCTRINA CHRISTIANA "\.
XX.X 31 Oritur autem hoc loco de angelis nonnull . LIBER I
' -~ fruentes etiam ipsi beati sunt, quo et ª quacs. X.XX, 31. Mais ici sur .
tio mo em
·. us . et quantum m . h . ti .
ac mta ru1mur uet
nos f
tui
• 1 .
es. ear e es en Jouissant d e qucs1
g11 un
des1deram • . . Per ("> .. ,.nngs jouir qu'ils sont heureue cefu; don/º " tnuch<1n1 1
uel in atmgmate, tanto eam peregrinatio .,..J ro nou, au,\1. df e,
speCII/um d t·
·,·us sustinemus et ar en 1us 1mre cupim
f. . nem
e1 . oissons d e 1u1· en ceue vie lt •eu lt aussj•i.
tolerab, ' ilia duo praecepta et,am . d"I
, ectm . pertineat us · SCd Jº ' 1
/nigrne'· • p us nous supportons , rnerne d
uns 14n. c1 PlU\ n,,u\ 1.
utrum ad . .
non inrationabihter quaen potest.
angef
o.. "ªº •oe el plus ardemment nous avec Patien "'"ºir
d é en so h . cc no,
e, \
,.,,
rum. quod nullum hominum exceperit, qui praece .
Nam de ux gran s prt ceptes conce rnen1u 1.1a11ons la fiin rcMPelcn . .
·mum diligamus, ct 1pse . · t· D
m euange 10 ominus Ost
PII Ut
. anges ? n peu sans déraison se 1 • s aussi 1• · ª" lc,
O
prox, N ·11 .d . end11 Que nul en effet parmi les h e demandcr. arnour de,
ct apostolus Paulus.. amque I e, cu, uo ipsa praece 1 elui qui a prescrit d'aimer I ommes n'ai1 été
Olulerat atque in e,s pendere totam legem prophet P a :ême te montre dans I' Évane _PI rochain, le S excep1é Par
pr·xerat d'1cens : E t quis esr asque
d1 cum interrogarei eum . ... e l'h à qu . .1ava·,g1 e, de merne• qc1gncur , 1u,.'

roximus ? Hominem quendam proposu,t descendente
• "11/z 1· Paul. ar·1 omme 11
. d'1t qu'ils ren~1 Propo é ue I ap·01rc
P à qui I ava1t . s ces deu
Hierusa/em ad Hier1c · hum, me, · "d1sse ' · latrones, et ab"' ab
m . el .. , enna1ent x Préce
· . .
e eis les prophetes· ?1 ayant interrogé en ces tloure la Lo·I e1 tPies
g rauiter uulneratum,. .
sauc1um e 1 sem,u1uum
d . . sse ,non procham . », le Seigneur lui errnes : " E, _<,us
derelictum ; cu1 prox1mum esse non. ocu1t, .
msi qui erga homme qui ~escendait de Jérusaleiroposa un exernpie"', es1
illum recreandum atque curand um m1sencors exstitit 1-1 brigands qm le blesserent gravem à léncho tomba · un
.
hoc qui interrogauerat, mterrogatus ·
1pse ' D
fateretur. Cui a UI . àd . en1 et le 1 . • surdes
de plates et em1-mort. Et il Ju·1 . a1sserent co
minus ait : Vade et tu fac similiter, ut uidelicet esse e o- · 'é · ense1 gn uven
proximum intellegamus, cm• ue1 ex h'b I endum est officiu
urn Prochatn .n ta1t autreI que l' hornrn e qu1. seamque, Püur lu ,. 1e
en Ie . rammant
. é et. en e faisam soig ner, s1. b1. ontra pitoyabJe
misericordiae, si indiget, uel ex~ibe~dum esset, si indigere7 ava1t mterrog , mterrogé à son 10 en que celui q .
. I . ur, recon u1
Ex quo iam est conseguens ut etiam 11le, a quo nobis hoc u·. exact ; 1e Se1gneur u1 dit alors : « V. ~ut que c'était
cissim exhibendum est, proximus sit noster. Proximi eni~ aussi » '-' C'était évidemrnent pour ª· et fa,s de même toi
nom~n ad aliquid est nec quisquam esse proximus nisi notre prochain c'est ou celui à qui nous faire entendre que
prox1mo potest. Nullum autem exceptum esse, cui miseri- service de miséricorde, s'il est dans ,nobeus d_evons rendre un
co~i~ _deneg~tur officium, quis non uideat, quando usque nous d evnons ·
en rendre un, s'il étaitedans som· ou e~ru1· aqui

ad 1mm1cos et1am porrectum est, eodem Domino dicente . de Ià également que celui dont nous av ~e besoin. li suit
Diligite inimicos uestros, benefacite eis, qui uos oderunt ? · cevoir un service est aussi notre pr o~s . notre tour à re-
"prochain" implique en effet relation oct am. Le tenne de
être prochain que pour un prochain' ~ perso~ne ne peut
qu'à personne n'a été refusé le ser~ict~eq:. ne _verrait
puisque le précepte a élé étendu 1·usq 'à rséncord~,

memes, car Je se1gneur
· . encore · « A,·u nos ennem1s
d1t .
. 8~. _Cf. lN ~i~. D~i, IX, 22 (BA 34. p. 41 O) : « lllius quippe inde-
chnab1h1cr part1c1pauonc et contemplatione perfruuntur ,. · XI 24
· d b · • .
fia,tes u ,en a ceux qu, vous haissent · ,. .. mez
?
vos ennemts

(BA 35. p. 108). ' '
83. Cf. J Cor. 13, 12.
84. Manh. 22, 40.
85. LMc. IO. 27-37.
86. Manh. 5. 44; LMc. 6, 27.

116
117
..
DE DOCTRINA CHRISTIANA ~')·
-
. #- ..... - .,
LIBER /
J2. lta quoque Paulus apostolus docet, curn d' . z c'est le même enseignem
. I . 'd' fi . teu . ,.,
non tuiulterab1s, non 1om1c1 ,wn ac,es, non furab : •vQ'>I J . paul quand il dit : « Tu ne se cnt que donnc .
concunisces et, si quod est aliud mandatum, in hoc er,s,
..,. v ·i· · ser,h_
"º" , ..•lltre
1Ili"' Ar tu ne voIeras pas, tu ne e
..,,, p-· ,
rus [>as,._,
0 n110,1
, auss,
. ...,ultere 1
• u 11e
recrmitulatur : 1 ,ges prox1mum tuum tamquam 1 . '"""e 111t,..... .-s préceptes se resumem dan eras [>as er 1
-r· · • I e 1Ps
Dilectio [25) prox1m1 ma um non operatur. Quisq . "'>t. a,,tr.. I .
/tS . r(JS ron proc iam comme toi-m.
s Ia [>a I ' ous
.'º e s";"ª"'e ..
arbitratur non de omm. homme . aposto1um praecepis Uts etg
0
a,,nr.,
'" 111
I I ., eme, Iam
. ne Jait pas e ma » . Quiconque do .º"' du Pro.
d . . 1 se, co .
b
tur fateri, quod a sur ,sstmum et sce eratissirnum &1- cht1 andements de I' Apôtre ne s'appliq nc Juge que les
uisum fuisse ~P?s~o~o non ess~ peccatum, si quis aut es1, commes est contram . t d' avouer, ce qui estucnt pas à tous lcs
christiani aut mtmtct adulterant uxorem aut eurn O . non 110111~ et de scélératesse, qu'il n'y a pas ~n comble d'ab-
. . od . d . CCtde,.;
~urd1 !'adultere avec la femme de qui • e péché à com.
aut eius rem concuptent; qu st ementts est dicere ·•l
· · , lllan· .-,rtre . n est pas eh é .
festum est °'~nem hommem prox,mum esse deputandu 1• 11"'· femme de son ennem1, de tuer ceJu·- . r llcn,
quia erga nemmem operandum est malum. rn, 1
ou ªb. 0 Que si c'est là propos de f;ou .'1ci, de convoiter
1e · . • 1 est év·d
so11 devons cons1dérer tout homme comm I
ent que
o0ll5 ne doit faire de mal à personne. e notre prochain,
33. Iam uero ~i uel <:°i ~rae~ndum uel a quo nobis Prae. car';';. ves lors, si celui à qui nous devons d
bendum esl officmm m,sencordtae recte proxirnus dic't . de miséricorde, ou de qui nous devons ren re des ser-
• 1 Ut •
manifestum est hoc praecepto, quo tubemur diligere pr . • "'~é àjuste titre le prochain, il est évident ~n a:tendre, est
mum. etiam sanctos angelos contineri, a quibus tanta n~~!- appeoous ordonne d'aimer le prochain conceue e préc_epte
qu1 · rne auss1 1
misericordiae impend~ntur officia, q~anta multis diuinaru~ ·ots anges, par qm_ nous sont rendus de si grands serv· es
Scripturarum .locts an,maduertere factle est. Ex quo et ip~ ~ miséricorde, auss1 grands que ceux que I' on rem ices
. . t
Deus et Dommus noster prox,mum se nostrum dici uo1u·t
u--
·1ement en mam s passages des d'ivmes
. É criture arque
•• E fa-
é D'
Nam et se ipsum significat Dominus Jesus Christus opitul~~
CI
au Ire cons quence é - 1eu Iu1-meme
.
. • s . t -
' notre se·tgneur, a
tum esse semiuiuo iacenti in uia afflicto et relicto a latroni- "OUlu être appel , notre procham.
. Car c'est lui·· m·eme qu'il
bus. Et propheta in oratione ait : Sicut proximum, sicut fra- désigne dans I h~mme qm porte secours au demi-mort gi-
trem nostrum, ita conplacebam. Sed quoniam excellentior sant sur le chemm, roué _de coups et abandonné par les bri-
ac supra nostram naturam est diuina substantia, praeceptum gands". Et le prophete d~t dans sa priere : « J'étais compa-
quo diligamus Deum, a proximi dilectione distinctum est~ ll·ssant pour mon ,. procham
d . comme pour unfrere ».,,. Seu 1e-
llle enim nobis praebet misericordiam propter suam bonita- ment, comme 1 etre e 0 teu est suréminent, et qu'il est au-
tcm, nos autem nobis inuicem propter illius : id est, ille nos- dessus de _notre n~t~re, le préc~pte_ qui nous commande
tri miseretur ut se perfruamur, nos uero inuicem nostri mi- d'aimer Dreu est drstmct de celm qu1 concerne l'amour du
seremur ut illo perfruamur. prochain. Dieu, en effet, nous manifeste sa miséricorde à
cause desa bonté, mais nous, c'est par un effet desa bonté
que nous nous montrons miséricordieux les uns envers les
87. R,.,,._ 13.9-10. autres, c'est-à-dire que Dieu a pitié de nous afin que nous
. 88. Par~emple. G~n. 16, 7: l'ange de Yahvé et Agar; Ex, 14. 17: jouissions de lui, tandis que nous, nous avons pitié les uns
1 ange de D1eu durant I exode ; Tab., eh. 5 et suivants : Raphael, etc. des autres afin de jouir de lui.
Cf. G. MADEC. « Angelus '"• Augusti11U.f·Úxikon. 1, 303-315.
. 89. Voir D. SANCHIS, « Samaritanus ille. L'exégêse augusti-
menne de la parabole du Bon Samaritain ,., Rei·herches de Scie11ce
Rt!ligit!USt!, 49. 1961. p. 406-425.
90. Ps. 34, 14.

118
119
.... . ······- --..._......
---......~--·,
\. · .
.

DE ooCTRINA CHRISTIANA
QJaPIOPlcr adhuc ambiguum uidetur es J 34, C'est pourquoi il
' h reste
xXXI. J4. s perfrui quam diligimus proptcr se~. CUtti . ue dans notre p rase, quanct • sernbte-t.il
dicimus eab~ F~endum esse tantum qua efficimur
el ea re no ,s dum. Diligit enim nos Deus et multurn ' Cc.
be~f
1 ª1'll,
5 """ d'une chose que nous aimo nous dison, que . une
ttiº.'v~s
;ouassous ne devons jouir que de cetins ~ur elle-rné""nc,u,
· uero uten . . S · nob·•s e 11 t . e qu1 n .. ,e. et
tens ·us erga nos diuma cnptura comrne qLI fl'lais que. au con raire, pour 10 ous rcnd h
ditcctionem e, di"ligit 7 Vt nobis utatur an ut fruatur~dat : tJJ(
ft • ulefl'lent en uscr.
o· 1eu nous a· Ules les a utres il CU -
od · Sed 1 se . 1rne e f · nou\
Qu0 modo ergo fatl .1,criture souhgne fortement son • n e fct, et la d.
f ·tur eget bono nostro, qu nemo sanus dix .
v1
·ne P ent donc nous arme-t-il·
? Pour
arnour à
. notre égarct·•,
1-
si [26) ~· ~ostrum bonum uel ipse uel ab ipso est ~t.
Omne e:~urum uel dubium est non egere lucern r~ Ui cof11~ouir de nous? Mais s'il jouit dese servir de nous e,.
ur J • nous e' • u
5
autem O .t re quas ipsa inlustrauerit ? Dicit apertis ~um ~ 1ui fait défaut, ce qu aucun homme • est que notre
harum m o '
.
. D
heta · Di.xi Domino, eus meus es tu, qUo,i.
s,llle b1e~ ear wut notre bien, c'est lui-même sensé ne peut sou.
euam prop---orum · non eges. Non ergo fnu·tur nob1s,
· sect . 'ª"' 1en1~· qui est-il obscur ou douteux que taº~ ce_~u, vicnt de lui
bonorum ,,_ . t' . . Uh. O~ de l'éclat des obj~ts qu'elle a éclairé~;te n'a P'.15 be~
tur. Nam si neque fruitur neque u 1tur, non muenio quemad. soan. de façon tres claare : « J'ai dit au S . e prophete dit
modum diligat. aussl D. , e1gneur . .
. est mon ,eu, car tu n a pas besoin de · ': est toi
111
Q e J·ouit donc pas de nous, il use. Ca ,n_z,es b,_ens. »".
II n . . r s , ne
, se de nous, Je ne vo1s pas comment 1.1 J?uit ni
n_ u r'' pourrart nous
XXXII, 35. Sed ~ue sic uti~r ut_nos ; nam nos res qui- aune""XII, . 35. M ais
. 1·1 n •use pas comme
bus utimur, ad id refenmus, ut Dei borutate perfruamur; Deus ftft
• car nous rapportons les choses dont
nous le f ·
aisons,
uero ad suam bonilatem usum nostrum ref~rt. Quia enirn "ºttºe 5
fin qui est de jouir de la bonté de 0 . nous usons à
bonus est, sumus ; et in quantum sumus, bom sumus. Porro ce à b , , reu, tand1s que
quia etiam iustus est, no~ inpu~e mali sumus, et i? quantum Dl·eu rapporte •·1sa tpropre onte I usage qu'il f .1 d
mali sumus, in tantum etlam mmus sumus. llle emm sumrne C'est parce qu 1 es
bo
n que nous sommes"• et e'aiest edans nous ·
la
ac primitus est, qui _omnino incom~utabilis est et_ qui ple- rnesure ou· nous sommes ··1
que nous sommes bons E
· · n outre
nissime dicere potuit : Ego sum qu, sum ; et : Dices eis : 'est auss1 parce qu 1 est JUste que nous ne so •
C . . é t 1 , d mmes pas
Qui est, misit me ad uos; ut cetera quae sunt et nisi ab illo mauvais 1mpun . men • e e est ans la mesure ou, nous
esse non possint et in tantum bona sint in quantum accepe. sommes mauva1s que nou~ sommes aussi moins•!. Car
runt ut sint. Ille igitur usus qui dicitur Dei, quo nobis utitur celui-là est de façon souverarne et primordiale qui est abso-
non ad eius, sed ad nostram utilitatem refertur, ad eiu;
autem tantummodo bonitatem. Cuius autem nos miseremur
et cui consulimus, ad eius quidem utilitatem id facimus 94. Dieu a créé le monde_par générosité pure. Cf. De Gmesi ad
eamque intuemur ; sed nescio quomodo etiam nostra fit /itteram. I,_6, 11 :e In~t ~mm.Deo benignitas summa et sancta et

conseguens, cum eam misericordiam, quam impendimus justa et qu1dam, no~ ex md1gen11a, sed ex beneficentia ueniens amor
in opera sua » . Vo1r H. CousrNEAU; « Creation and Freedom. An
Augustinian Problem : "quia uoluit" and : or "quia bonus" ,. Re-
cherches Augustinienne.v, 11, 1962. p. 253-271 . ·
. 91., Cf.. par exemple. Rom. S, 8 : preuve que Dieu nous
e La 95. Cf. ~e uera r~li,:f<mt, 14. 28 (BA _8: p. 60) : « Ilia uero quae
11me. e est que le Chnst, alors que nous ~tions encore pécheurs, est facta sunt e1us bono mdrgent, summo scrhcet bono. id est summa
mort pour nous. ,. Voir G. MADEC, « Le principe Charit~ ». Ibidem. essentia. Minus autem sunt quam erant. cum per animae peccatum
p. 237-241. minus ad illum mouentur '"· Voir É. ZuM BRUNN, « Le dilemme de
92. Ps._ IS. 2. Voir SIMONETIJ, « Note... ,., p. 559. l'!tre et du nl!ant chez saint Augustin », Rechercht.f A11gu.<tinie1111e.<,
93. Votr NC4: e Frui- uti » . VI, 1969, p. 3-102.

120 121
-- .
DE DOCTRINA CHRISTIANA
-~

),
1 ... - -

LIBER~I--._-..J>,a....._-_;;-~,-=,a·L...Íllt..~-
egenti sinc mcrcede non relinquit Deus. Ha
-'4
• . rf ec au1 ·mmuable, et qui a pu dire en
merces sumrna e~t. ~l 1ps~ ~ ruamrfur, et omnes qui eo f elll -.nt ,,· qui est ,. e t auss1. : « Tu leu 1oute
111••...
l
d . plé n1tudc
- . J
mur nobis etiam mu1cem m 1pso pe ruamur. t\Ji. · ct 11 • • r iras · ·" e
s"'s vo,,·é à vous ,. ... Ams1 tous les · ce/ui qu;
"'a . .
, tn .1
s,th~ .. 1 t
.
jent être sans 1UI, et ne sauraient •
,.
autres êt
etre
esr
rcs qui son1
bc>ns
f1( sure ou t s on reçu 1 etre. L'usage donc . que dans
i, ~rede nous ne se rapporte pas à son 1·1· que D1eu est
dt·, fai et à sa bonté à 1UI. seulement Eu llé à 1u1,. mais à
I
nótre, . 'é d 1 ' . n revanch
I• avons p1tt e que qu un et que nous I' . e, quand
n~s ns évidemment pour son utilité et e' ass1stons, nous
111sso · ·
8t· ·dérons; mais, JC ne sais comment n
. ' est elle que nous
co 1 la conséquence, car la p1tié que n otre util"té
11s1 • . . , I auss1.
en es me qui en a besoin, Dieu ne la laisseous accordons à
("hOITI Et cette récompense suprême c'estpasés'.111s récom .
..ense.
r- . de Jui,. et pour nous tous qu1. Jouissons . ' pr c1sément d
de 1 . , e
Jºu~r ..,utuellement de nous en lui. u,, e est de
XXXID, 36. Nam si in nobis id facimus, remanemus i . rillUlí.,.,XIII,
"' 36. s·1 en e f",et e •est en nous que
et spem beatitudinis nostrae in homine uel in angelo coº
camus. Quod et homo superbus et angelus superbus aº 0 •
tª ~~
nous restons en e hemm, . et nous mettons nous
5011s, béatitude dans l'homme ou dans l'ange C' espo1r de 1, le. ra·1-
notre . , · est ce que
gant [27) sibi atque in se aliorum spem gaudent consti7~ 'ho..,rne orgue1 11eux ou 1 ange orgueilleux•' reve d.
Sanctus autem homo et sanctus angelus etiam fessos nui. 1 "'eux-memes, • e1 I s se r Jou1ssent de voir l'es n. 1quent
· 1 é · · d'
. . ~
atquc in se adqU1escere et remanere cup1ent~s. reficiunt po. Poli.rreposer sur eux. Mais . l' homme saint et l'apo1r .au-
tn.U I nge saint
tius, aut eo sumptu quem propter nos, aut 1ll0 etiam quem
quand nous sommes as •et que1 nous . désirons nou s reposer'
propter se acceperunt, acceperunt tamen ; atque ita refecto ..,,., arrêter en eux, meme a ors, 11s préferent nous é
et '"""5 . . d ,. r con-
in illum ire compellunt, quo fruen~es pariter beati sumus~ forter, au pnx s01t e ce qu I1s º"! reçu pour nous, soit aussi
Nam et Apostolus clamat : Numqu1d Paulus crucifixus esr de ce qu'ils ont re~u pour eux-memes, de toute façon de ce
pro uobis ? Aut in nomine Pauli baptizati estis ? Et : Neque qu'ils ont reçu. Pu1s, quand nous sommes ainsi réconforté
qui plantai est aliquid neque qui rigat, sed qui incrementum ils nous poussent à marcher ~ers celui dont la jouissanc:
dat Deus. Et angelus hominem se adorantem monet ut illum nous rendra heureux comme 1ls le sont eux-mêmes.. e
potius adoret, sub quo ei Domino etiam ipse conseruus est. . 'é . E p . ar
J'Apôtre ausst s cne : « st-ce aul qui a été crucijié pour
vous? est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? ,,...
et encore : « Ce n 'est ni celui qui plante ni ce/ui qui arrose'
qui est que/que chose, mais celui qui fait croitre, Dieu ,,,OC:,
Et J'Ange avertit l'homme qui !'adore d'adorer plutôt celui
sous lts ordres duque[ il sert avec fui'º' .
96. Ex. 3, 14. Voir É. ZuM BRUNN. « L'exég~se augustinienne de
"Ego sum qui sum" ct la métaphysique de l'Exode », Dieu et l'Être,
Paris, Étudcs Augustiniennes, 1978, p. 141-164.
97. Cf. De ciu. Dei. XIV, 11 (BA 35, p. 404). 99. J Cor. 1, 13.
98. Cf. De âu. Dei, IX, 22 (BA 34, p. 41 O) : « llli us quippe inde- 100. / Cor. 3. 7.
clinabiliter participationc et contemplationc perfruuntur ,. ; XI. 24 101. Apoc. 19, 10; 22, 8-9. Cf. De uera religio11e, 55, 110 (BA 8.
(BA 35. p. 108). p. 182-18.."i).

122 123
,....._ ._.,.,..,....,, .... ~DE ooCTRINA CHRIS~IANA ~ .
,.,
LIBER J
.,
icm tiomine in Deo fruens, Dco P<>ti f:n outre, quand tu jouiras de l'h
37, Cum ~ ·no cnim frucris quo efficeris beatuus 9tiarri J7, p,·eu plutôt que de l'homme que 1ºrnmc cn Dicu r.
·ne fruens, , . . . s e1
tiom• enisSC lactabens, in quo spem ponis, ut ~ ªd ser11 Je ffct de ce1u1• qu,· te ~endra heureuxu Jou, ra,. Tu Jou,. ·-
cum te pe;.: monem Paulus : /ta, frater, inquit, ego t enias. rJS ~t1 e 'être parvenu à celu1 en qui tu rn • ct tu sera, dan~
Iode ad ~ 1Quod si non addidisset in Domino et I e lr14q,. 1, joteaud but. Ce. qui fait d ire à Paul, écnets lon espoir d' ar.
in Domino: sei in co constituisset spcm beatitudint f,-uq,. . . .d . vant à Ph lé
ríver . Jrere, 1e 1ou1ra1 e to, dans /e Sei ' mon :
lan tum d1x1s tiam• d. ·1 ti . s sua 1
uicinissime 1c1 ur nu cum delect . e. ~ ~ifl~ • as ajouté dans le Seigneur, s'il avai~~eur,. "". S'il
~amquam ~m adest quod diligitur, etiam delectai·ªlione 11·av:ll_ t P. de toi, c'est en ce demier qu'il e· t '.1 s~ulement :
. u,rat • ·11 • u m,s I es. r>o1r. de
ut1· Cum Cntse est gerat, per quam s1· trans1ens· .
eamqlone"'
,., ·e
) t,on heur. D
Jº a1 curs e est dans un sens t ,..
... . ., t .. r.,s vo1s1n
secum neces . . ue ad
. . nnanendum est rettu 1ens, u1ens ea et abu . sofl ploie JOUlr e user avec plaisir" 111 , que
tllud ub• pe diceris frui. Si uero inhaeseris atque penn·siue, ron ern ,00 aime, en effet, est présent il a · Ouand un
non propne, .. t anse objel qu...ent du plaisir avec lui. Mais si tu vpporte aussi né-
ris finem in ea ponens laetgia.e t~ae, u~c .º~~e et Proprj~ .., .. ;re,., as au-delà d
fru'i dicendus es; quod non ac1e~,. ubom es ms1 in ilia Trini. ,e-: et si ru le rapportes à ce en quoi l'on doit e cc
.d summo et incommutab1 1 no. pJa1s1r,ras et ce sera par un emploi ahusif et se fixer, tu
tale. 1 esI en use qu~ l'on dira que tu en jouis. Si tu t'atta;~~ au s_ens
proPre·re et y demeures, plaçant en Jui le degré ~ lu, au
tra• • supreme d
co11 aIJégresse, .alors ce sera . . en toute vérité et au sens propree
10,11 devra d1re que tu Jou1s; ce qu'on ne doit h
u ofl . . é • t à ct· d rec ercher
q dans la Tnmt , e es - - ire ans le bien supre· .
que me et 1m-
rnuable.
XXXIV, 38. Vide quemadmodu?I cum ipsa Yeritas [28] XXXIV, 38. Yoyez co~ment, tandis que la Yérité en
et Verbum. per quod facta s~nt omma, caro fac.tum esset, UI Onn e Je Verbe, par qu, loures choses onr e'te' ,,
..ers
r; tfiait 'cha1r
. afin d 'ha b ,ter
· . creees,
parm, nous"'', voyez po rt
habitarei in nobis, tamen a1t apostolus : Et st noueramus ses 'A ô u ant
Christum secundum carnem, sed iam non nouimus. llle ,ornment dit .I 1 p tre : « S.t nous
. d, . avions connu /e Ch rist
.
quippe qui non sol~m peruenienti~us .possessio~e~, sed seIon l a cha1r . mais esorma,s
. nous ne /e conna,·ssons
etiam uiam se uolu11 praebere uenient1bus ad pnnc1pium púa,. ""· Oui, le Verbe qu1 a non seulement voulu se donner
uiarum, uoluit carnem adsumere ; unde est etiam illud : Do- mme un bien qu'on possede aux hommes parvenus au
minus creauit me in principio uiarum suarum, ut inde inci- ~
bili, mais q~t· a vou 1u encore s •o rrnr
· comme la voie pour
ceux qui amv~nt au commencement des voies a voulu assu-
mer notre chair. De là encore cette parole : « Le Seigneur
m'a créé au .commencement de ses voi~s,. 106, afio qu'il y
eOt là un point de départ pour ceux qu1 voudraient aller à
l02. Philem. 20. Voir NC 4 ; « Frui - uti '"· lui. Ainsi I' Apôtre, bien qu'il marchât encore sur la voie et
103 cum dilectioM Simonetti. suM't Oieu qui J'appelait à la conquête de la palme réservée
104. loh. 1. 3 et 14. à une vocation céleste, oubliant ce qui était derriêre /ui, et
105. 2 Cor. 5, 16. tendu vers ce qui était devant fui'º', avait déjà dépassé /e
106. Prou. 8, 22. Ce verset ne se retrouve que dans le De fide et
symholo. 4, 6 (BA 9, p. 30) et dans le De Tri11itate, 1. 12, 24 (BA 15, commencement des voies, c'est-à-dire qu'il n'avait plus be-
p. 154). Cf. A.-M. LA BONNARDl~RE. Bihlia A11gu.,·ti11iana, Le livre soin du point de départ, à partir duque! doivent pourtant en-
des Provemes, Paris. 1975, p. 208. Voir aussi M. StMONETil, p. 411 . treprendre et commencer Jeur voyage tous ceux qui désirent
107. Phil. 3, 13-14. parvenir à la vérité et demeurer à jamais dans la vie éter-
124 125
.., __ r......_• ._,. . - . ... ,,. - .. .._- ·•••• -· • . ...,. _. ..,..
LIBER I
b·en
1 temporel avant de l'avoir, mais
DE DOCTRINA C H R / ~ .
davaritage ~n rdra de son prix"' : c'est qu'il ne
cst, quod lemporale aliquid plus dili ~t:~ANA ' ,i~ raura eu 1 ~ qui la vraie et sOre dcmeure est
. autcm • cum aduen en.1 g; non• antequarn
tur, u1lescet · hab foi' qii' 011 5 rãrne, 1_>00 étemcl, on l'aime plus ardemment
mam, cu1 uera cst et cena sedes a _en,m satiat ea. ~.,si' P~ais un bien e lorsqu'on le désire. Car à nul
autem ardentius diligitur adeptum etern1tas : Aete ari,.
· d · . quam desid rriu ~flljlé- te possed~ ~~ il n'est accordé de l'estimer plus
cmm es1dcrant1 conccditur plus de illo . . eratum. N rn
habet, ut ci uilescat, cum minus i· n ex1~t1mare, qua ...u11i
1 ,iid oll arid il le d 5 ",ú perde de son prix quand il aurait
· . . . uenent sed "' se 4~111~·:ut, en SO~~d~~ qu'on s'en él~it faite ;_mais le prix
qmsque ucmens ex1s11mare potuerit pi ' . qua111 ~·il riC ·oféric:U~ à I er quand on alla1t vers lu1, on le trou-
turus est. ' us peruen1ens in ueun,_ 4 . aé I IUI donn .
11
tiiJJJ" ra pu d on l'aura atteml.
ioflll11sélc:VéqUr c'est ainsi que l'homme qui s'appuie
~ P~.rJ%, 43, 1 et la charité, et les garde fcrmement,
XXXIX, 43. Homo itaque fide et spe et . "'"'" - 1es au 1r_e s m .
caque inconcusse relinens non indiget S ~tat~ subnixus foi, 1,c:s pérance
É,critures que pour .mstru1_re
. · cnptun · ~r Ili oin dc:_s up portés par ces tro1s vertus, v1vent
a 110s instruendos. ltaque multi per haec tn' . ~ nisi ad
.
d me · · ºb - a et1am 111 50 . n'• bC5 11 rquo• be~uc~ la 'solitude. Ce qui me conduit à pen-
sme e 00 1c1 us umunl. Vnde in illis arb·t . htu.
t od . • ror iam . c·est1(rc:s 111êfll~ ;~lisée en eux la parole : « Les _prophé-
um esse, qu d1ctum est : Siue propher,·ae •rnpJe.
· 1· . . euacuab s,f!S ue s'C:SI déJ bolies · les tangues ? elles se tairont ; la
sme mguae cessabunt, s,ue sc1entia euacu b º IU!tur,
· h" . a ttur Qu·b ~1eJlesseronta aboli~ ,. 121 • C'est que, par l'effet, en
t amen .quas1 mac. m1s tanta fidei el spei et cantat - ·.1s in. 1 us
.
surrex1t mstruc110, ut perfectum aliquid tenentes ea eis
. rit~,.-,e'! elle st'ªs étais un si bel éditice de foi, d'espé-
sunt ex parte non quaeranl, perfectum sane quant . quae sc1t1quc: SO rtc: deºté ce s'est élevé
• chez eux que, possédant un
-
u1 1a potes! ; nam
.
m
.
compara11one futurae uitae
um 1n ha
nutt · . e !!. c:t de ch~ ne recherchent pas de biens partiels -
..r. .,,,. 11S ·
- . .
e1 sanei! esl ulla 1sta perfecta. ldeo manent inq -1 fi 1
1us 1usr •.,,. Pº''·º' :
fll''-~

v'~ait, b1c:n sur,


autant qu'il peut l'être en cette v1e. Com-
spes,
• · / · ' UI , ides à la vie future aucune v1e e JUste ou d e samt
· d · ·
. carttas ; tr,a . raec ; maior awem horum est caritas - ·.
~.~en c:ff~t ici-bas. C ' est pourquoi : « Restent dit
qma et cum qmsque ad aetema peruenerit, duobus isr15 ' P"'-~. parfa1te
n'est fi · l'espérance et Ia eharite, . . ces tro1s
. vert1,s.

' cedenlibus caiitas auclior et certior permanebit. de-


rA~tre, ta º~ande, e 'est /a cliarité ,. '" ; car, au moi:nent
/,1/llS lo plus garvenu aux biens étemels, les deux prcm1eres
oil 1' 00 . seratp la charité demeurera à jamais, plus abondante
disparaissan ,
e1 pJ~sOZ;ssi quand on aura saisi que le préccpte ne vise
XL, 44. Quapropter, cum quisque cognouerit finem prae- ~ ·charité' nie d'un c<Eur 1111r, d'une conscience droite
cepti (32] esse caritatem, de corde puro el conscientia bona
et fide non fleta, omnem inlellectum diuinarum Scriptura-
,.:.e
qu 1 foi non Jeinte''lfo, avec 1' intention de rapporter à ces
'' - vertus toute l'intelligence des Écritures, qu' on aborde
5
: crainte l'étude des livres sacrés. Ayant dit la charité,
rApôlre a ajouté : née d· un c<rur pur, pour que I' on n •ai me
121 ui/e.Kit Martin. rien d'autre que ce qui doit êtrc aimé. Mais il y a joint : u11e
122. Voir NC 7 : « Placc de l'&riture dans l'~onomie du salut. ~ 3. conscience droite, à cause de 1' espérancc. car déscspcre de
Le stalul de l'Écriture : une m~iation n~cessaire. mais provisoirc ,._ parvenir à ce qu'il croil et aimc celui qu'habite le rcmords
123. / Cor. 13. 8. d'une mauvaisc conscience. En troisicmc lieu, I' Apôtrc dit :
124. Jhid. 10.
d'Ullt foi non feinte ; si, en effct, notre foi est sans mcn-
125. lhid. 13.
126. / Tim. 1, 5.

133
132
~
L/BER I
DE DOCTRINA CHRISTIANA
.,., 40. Quiconque, donc, s'imagine qu'il
XXXVI, 40. Quisquis igitur Scripturas diuin . 1·nes
,c~.r,C•
d1v•
, r-- .
r,<,ntures
.
t . a com-
ou e, .11 e part1e d'entre elles , sans
bet carum partem intellexisse sibi uidetur it as Uel qu<llril' 1
.fi . ' a ut eo . •- ,;s te5 ar l'intelhgence qu t en a, ce double amour d
1cctu non ae d 1 1cet 1stam geminam caritatem D ·
Q · ·
•nte1 P" ,,1 p prochatn,
~ifier dll .
n~ 1es a pas encore comprises. Qui-
e
non d um mte ex1t. u1squ1s uero talem ind e, et pr0 xitni-
· li ·
piell et en revanche, ~tre de son étude une idée capable
d uxent· ut h u1c
· aed·1·1 1cand ae cantati
· e sente ntiarn·
sit utilis ne
c0fl~11e, rarnour dont Je parle, sans r~~d~e pourtant la pen-
dixe~t _quod ili~ quem legit e? loco sensisse 'pro~~~!11en hoc 4,t(J,fie;te de rauteur dans le texte q~ 11 ht, ne fait pas d'er-
pern1c1ose falhtur nec ommno mentitur. lnest •~ur, non
1 ~ e"ª ereuse, ni ne_ commet le momdre mensonge. Car il
m~ntient~ _uol~ntas f~lsa dicend! et i~co muitos i~~ P~e in
qu_1 mentm uehn!, q~t autem f~lh, neminem. Cum i t"
11
nus
re"' dang rnenteur la volonté de d ire des choses fausses .
1
sc1ens homo factat, 11lud nesc1ens patiatur, satis g tur hoc 8 c11ez euoi nous trouvons tant de gens qui veulent men:
1
,•est ~~r~our être ~rompé, personne 111 • Aussi, comme
una eademque re illum qui fallitur eo qui mentitu ªPParet in
. tir, rn cornmet sc1emment le mensonge, mais le subit
torem, quan d o qm·dem pall· me 1·1us est iniquitatemr esse rne. t'hºrnme oir il apparait bien que, en une seu le et même 51· _
cere.
' Omnis autem qui mentitur, inique facit ; et si qu~rn fa.
uidetu~ utile aliqua~d_o ~sse mendacium, potest ui~~·~ua'!t
san~ te sav '
te trompé est met·11 eur que le menteur, car il est
watt 00 d• subir J'injustice que de Ia commettre'". Or qui-
lem altquando esse 1mqu1tatem. Nemo enim mentie ~ Uh. . 11" e . .
r111e ment commet un acte tnJuste, et si quelqu'un croit
quod mentitur seruat fidem ; nam hoc utique uultns •n eo
mentitur fidem sibi habeat, quam tamen ei mentic~dut cui
conq11e ensonge est parfois utile, c'est que !'injustice peut
quele m quelque f0M1s · ~t1·1e '"·. N,.u 1 menteur, en effet, n'a
seruat. Omnis autem fidei uiolator iniquus est. Aut ~ ~on . paraítre
1111 n mensonge. ais ce qu t1 veut, évidemment c'est
iniquitas aliquando est utilis, quod fieri non potest, aut •gnur ,·enso .. ' à son égard une foi. que Jui 'en lui
,01 fui à qui 11 ment att
dacium semper inutile est. rnen.
q11e ce n'observe pas. Tout violateur de la foi don~ée est
,nentan I, é bº •. . .
. . t En cons quence, ou 1en 1 tnJusttce est quelquefois
. ce qui est 1mposs1 e, ou 1en )e mensonge est tou-
1f1JIISC, . ºb) b'
uu 1e, .
[30] 41. Sed quisquis in Scripturis aliud sentit quam ille . .011 rs inuute. .
scripsit, illis non mentientibus, fallitur, sed tamen, ut dic qu, J 41• Mais qu1conque comprend dans lcs Écriturcs autre
(tose que ce que l'auteur a écrit se trompe, car elles, elles
coeperam, si ea sententia fallitur, qua aedificet caritate%e
quae finis praecepti est, ita fallitur, ac si quisquam error~ e mentent pas. Pourtant, comme j'ai commencé à te dire
deserens uiam eo tamen per agrum pergat, quo etiam uia ~I se trompe sur une interprétation par laquclle il édifie 1~
ilia perducit. Corrigendus est tamen et, quam sit utilius charité, qui est la fin du précepte"", il se trompe comme
quelqu'un qui abandonne la route par méprise, mais pour-
suit à travers champs vers le but ou cette route conduit

112. Cf. Eph. 4. 15-16: le corps du Christ tout entier se construit


lui-même dans la charité.
113. Conf. X, 23, 33 (BA 14, p. 202): « Muitos expertus sum qui
uellent fallere. qui autem falli neminem ,. ; C. Fa11.m1m, XVI. 33 :
S. 23, 5. 5; 133. 4; 182, 2; 306. IO, 8. 115. Augustin avait récemment traité le probl~me dans te De
114. C'~tait l'avis de Socrate. selon PI..ATON, Gorgias, 527b: cf. 111tndacio (BA 2, p. 240-343).
L. Aua, p. 141. 116. I Tim. 1. 5.

128 129
.
. · ·

I>E DO~R/NA. C/IRl~TIANA


· ·· ~

.' \ ·e~l e
l/BER I
n effcl ce que dit le Seigneur . J
1,, . ,,. .• à d'
11t· C ,j ·1i et v,e,. • e est- . ire : c'est par
.
· • e su,s /
. a
-
~~t· /IJ ~
pettnl, qu1 uellent ucmrc. Apostolus 1gitur, quam .
amhularct in uia et ad palmam supemae uocation 1s · u,s
se adhtic
;rmoi que_l'on _pa~vient, en moi q:>1,~e
tur _uo(.·antcm Dcum. tamcn ea. q11a~ retro simt, ob{; qtierc. \,n v•;., Or parvenir à lu1, e est aussi parvenir au Per n
et ,n ra, q11ar ante s11nt. rxtent11s 1am, principiu '"·f<·e11 3 1 i,1re · son égal que nous cst connu cclui auqu 1 .1 e,
~r111,·est pafd~nt que le saint Esprit nous lie et pour atn .·' dCSl
transierat. hoc est. co ~on indigchat, a quo tamen a~ ,u•arullJ ,, ..,~n ..,.
dum et exord1cndum rter est ommhus qui ad ucrit grcdren. ,.~I. ~wr-d à eux, a fiin• que nous
,F s011 e t .
. .
bl
s1 ire
pu1ss1ons demeurer à .
Ja-
. . . t d 'd atem" t11'"s d;llls te bien sur;.c ~e e d,~mua e. On_comprend par
ucnm: ct tn . urta ae ema
. pcnnancre
. h cs1 crant. Sic cnrm . ,,cr.
.
Ego s11m uw . . et uer1tas et "''ª·
oc
e est : per me u enrtura,1 :
. ~s el painl nul o -~e .!1e ~, n~us retenrr sur la route
Jà à qll le Seigne~r lu1-meme, ans a me_sure ou il a daigné
me peruemtur, tn me pennanctur. um cnim ad ip · ªd
ucnitur. etiam ad Patrcm pcruenitur: quia per acqu:~m r>cr. ...ii~ue ie n a pas voulu nous retemr mais nous f .
r- · ,re vo · d f . • aire
cui cst acqualis, agnoscitur uincicntc et tamquam cm •llc, tttt no ,delà, afin que, ans notre a1blesse, nous ne nous
nantc nos sancto Spiritu. quo in summo atque incoaggltiti. ,.11er ao pas aux choses temporelles, pourtant subies 1
bili bono permancre possimus. Ex quo intcllcgitumrnuta. r s par tu,· pour not re sa1u t , mais· pour que nous lee
,it:t'·hions
nulla res in uia tencrc nos dcbcat. quando nec ipser riuarn .,-t.-ortl~ ie plutôt en courant, afin de mériter d'être poussés5
nus, in quantum uia nostra esse dignatus est, tenere ~rn,. ...cions
lfll""''éS ·usqu'à ce1u1-
· là meme
• qu1· a t·bé
' ré notre nature de5
0
luerit, sed transire, ne rebus temporalibus, quamuis no~ ~110- et ioe0 J parelles, et I' a placée à la droite du Pere
pro salute nostra susceptis et gestis, haereamus infi~· ' ~alités te111 .
sed per eas potius curramus alacriter, ut ad eum ipsum Iler:
nostram naturam a temporalibus liberauit et conlocau-'11 qu, D. - Conclusion
dexteram Patris. prouehi atque peruehi mereamur. ad
XXX'V, 39, De tout e~ qui a été dit depuis que nous
XXXV, 39. Omnium igitur, quae dieta sunt, ex quo de . des choses, 1 ess~nt1el est de compr~n?re que la plé-
0

(29} rebus tractamus. haec summa est, ui intellegatur Leg· ~ 1005


.1 el la Jin de la /01 et de toutes les d1vmes Êcritures
. d' . S . 1 . IS et n,tuue
, l'amour''º, pour I' o b'~et dont nous d evons jouir et pour'
om~rum_ 1utnarum cnpturarum. p emtudo et tinis esse di-
lecuo rei, qua fruendum est, et rei, quae nobiscum ea re r . etSI. qui peut en J0Utr · · avec nous : car, pour que chacun
potest, quia ul se quisque diligat, praecepto non opus e~' ce, 1·-UI soi-meme,
• 1·t n ' est pas d e precepte.
, Ü r e ' est pour que
Hoc ergo ut nosse_m.us atque ~osse~us, ~acta est tota p~~ nous sachions ce Ia et que_ nous pu1ss10_ns
slllu- . . le réaliser, que
nostra salute per d1umam prou1dent1am dtspensatio temp . paur notre salut a été étabhe par la Prov1dence divine toute
ralis, qua debemus uti, non quasi mansoria quadam dite°. r~onomie temporelle'~' _dont no_u s _d~vons user, non pas
tione et delectatione, sed transitoria potius tamquam uia~ avec un amour et un pla1sir pour amst d1re sédentaires, mais
tamquam uehiculorum uel aliorum quorumlibet instrumen~ plutôt rransitoires, comme ceux qu'on éprouverait à propos
torum aut si quid congruentius dici potest, ut ea quibus feri- d'une route, d'un véhicule ou de quelque autre moyen de
mur, propter illud ad quod ferimur, diligamus. transport, ou de tout ce qu' on pourrait exprimer de façon
plus appropriée, étant donné que nous aimons ce qui nous
porte en raison du but vers lequel nous sommes portés.

l08. /oh. 14. 6.


109. Cf. G. MADEC, la Patrie et la Voie. Le Christ duns la vie et
Ili Voir NC 1 : « Place de l'Écriture dans l'économie du salut ,. ·
lapensiedesaintAugu.ttin, Paris, 1989. C. MAYER, Die âichen, 1, p. 259-270 ; II, p. 178-189. '
110. Rom. 13, 10; / Tim. 1. 5. Voir NC 3 : « Le cercle henné-
neutique. § 3. Juslification théologique » .
127
126
. _, ..._ ,~...~-·--- ....... ~ ' '
_,, .
UBERI

DE DOCTRINA CHRIST/ANA ~ 81ors


oUS n'aimons pas cc qui ne doit pas !tre aim~
11
une vie droitc, nous cspérons que notrc cs~~
rum ad ista tria rclaturus ad tractationcm illorum libroru ;,11~·f11Cnant aucune façon trompée.
securus acccdat. Cum cnligcndum, ct rcctc uiucndo id
ramus ut nullo modo spcs nostra fallatur. Propterca de rcb ·
si:' r),
_,,ce . sur
, ..ra entes réaht
ell pe,,., . és qui. const·lluent notrc foi,. c' cst
à . f
f»'' ,t.ills1, cette mesure, mon av1s su fisante cn l'oc-
t .
contincntibus fi d cm, q~antu_m _pro -~mporc ~a~1s esse atbi.
tratus sum, diccrc uolu1, qu1a m al11s uolumm1bus siuc p
Us
f11CPt dall~'ai voulu parler : beaucoup, en cffct, a déjà
seii;.,ce, qu~/autres volumes, soit par d'autrcs"', soit par
..
·
alios siuc per nos mult~ 1a~ d 1cta
' sunt . Mod. us 1taque
· er
sit iste c11 dil dall5 . ns donc ici ce livre. Dans la suite, autant
libri huius. Cetera de s1gms, quantum Dommus dederit, dis. ttt ,Jt. 'fertt110ºme I' accordera, je traiterai des signes.
seremus. ri011s seigneur
qut te

ent au De fide d' Ambroise.


127. On peut penser nota~m te te De urilirare crede11di (BA S,
128. L. ALICI, p. 145, s:a/o (BA 9. p. 18-75).
p. 208-301) et te De fide er sy 0 135

134
DEDocTRINA CH /?.fsr ,.. _.: :_..;:• -~t· .,· :-' : .. ', ..,..-._ '.,.• ;·.-~.,,.

11\N,4 l/HER li

LIBER SEcv
NDvs LIVRE DEUXIEME
I, 1. Quoniam de rcb Préalahlt'S
ne~s n~ quis in eis adte us cum scriberc
quid ahud praeter . nd~~et nisi u m, Praeni" .
rens hoc . d1·co n s~ s_1gn1f1cant
, e quis 1 · , u9_.º~ is1 coni.,,
1c1ss 1 sun1 ' non . ' " (1- vs si~llt'S
e: .,,,.rivant sur Ics e hoses, J., ai. commem:é par avcrtir
quod s1gna sunt id es n eis adtendat um de signtiorn li [,n rtâl
""' son attent10n. que sur ce qu •cllcs sont, et non
l, 1·
res pr~eter speci~m, ~~ qu?d si~nificioiº~.sun1, se~ dis1e. qu'on ne/;lles peuvcnt ~ignifier_d'autre en dchors d'ellcs-
s~ fac1ens in cogitat( m mge!"lt sensib~ ignurn estºt1u1 sur ce qlnversemcnt, trattant marntenant des signcs ', je dc-
~1sse animal, cuius u~;tf~uuemre, sicut i~s~:1ud aliqu~dn1rn n,êrTles- u'on ne porte pas ~on ~ttentton sur ce que sont les
!~nem subesse cognosciJ m est, cogitamus g10 Uiso tr ex mande q ·s plutôt sur le fa1t qu elles sont des signes, c·e~t-
t1onem ~nimi eius aduert~~ et uoce animaniis et funno ufº· choses rna~e qu'elles signifient. Un signe, en effct, est une
progredi se uel regredi et u~, et. tuba sonanteauct11a affe~ à..dire su~ outre l'impression qu'elle produit sur les sens,
oportere_ nouerunt. , s1 qu1d aliud pugn:ihtes Uel ch_ose ~'pai :ir d'elle quelqu~ chose d'autre vient à la pen-
fa1t ~u ar exemple, à la vue d une trace, nous jugeons qu'est
2. S1gnorum igitur alia sunt n . Postulat,
é
sée' ~n animal dont c'est la trace; à la vue d'une fumée,
sunt quae sine uoluntate at u aturaha, alia data N pass prenons qu'au-dessous il y a un feu; en entendant Ia
praeter se aliquid aliud ex ;e e ullo a~petitu sign·~turalia
no~s JPun être animé nous discemons ses sentiments; quand
fumus [33] significans ignem Ncognos_c1 faciunt si~u1ct~nd1 voix mpette retentit, les soldats savent qu'il leur faut avancer
"d f . d . on emm u0 1 , i est
1 ac1t, .se .rerum expertarum ammaduers· . ens signifi1care lautro
reculer, ou fatre. tou t au tre mouvement exige
. , par 1e combat.
cognosc1tur ignem subesse etiam s· f tone et notation 0 2. parmi Ies signes donc, les_ uns son_t naturels, les autres
· · ' 1 umus sol e
S e d e t uest1gium transeuntis animant· d us appareat . tentionneJs3. Sont naturels les s1gnes qm, sans aucune inten-
net,. et uultus
li . irati seu tristis af"ect1·01s
,, a ho~
nem anim·genus peni: :on ni désir de signifier, font à partir d'eux-mêmes connaitre
1 . .
e t 1~m n_u a eius uoluntate qui aut iratus a I t . . Sigmficat quelque chose d'autre en plus d'eux-mêmes, comme la fumée
quis ahus motus animi uultu índice prict/Shs ~st; aut si signifiant Ie feu. C'.'-1" c'est sans vouloir si~nifi1;r qu'~lle le
non fait ; mais pour av01r observé et noté des fa1ts d expénence,
· id agentibus, ut prodatur. . Sed de . hoc :outor genere
et1arn nobis
nunc
sait que même s'il apparait seulement de la fumée, il y a
d_1~serere non est propos1tum. Quomam tamen incidit in par 00
t1t10nem nostram, praeteriri º!11nino non potuit; atque id un feu au-dessous. La trace d'un animal qui passe releve
hactenus notatum esse suffecent. aussi de ce genre de signes. Et le visage d'un homme irrité
ou triste indique le sentiment qu'il éprouve, même sans que
Ie veuille cet homme irrité ou triste. Et ainsi de toute autre
1. Voir NC 8: « Les signes ». émotion, qui se trahit sur le visage, même si nous ne faisons
2. Cf. De Jia/ec:tic:a, 5 ; CIC!:RON, De im1e11tio11e, 1, 30, 48. Voir rien pour qu'elle se manifeste•. Mais ce n'est pas de cette
NC 8 : « Les signes. § 1. La définition du signe ». Sur le De dialec- sorte de signes dans son ensemble que j'ai l'intention de
tic:a, voir NC I dans BA 6. p. 533-535. ~raiter_ ici. Néanmoins, puisqu'elle intervient dans mon plan,
3. Voir NC 8 : « Les signes. § 2. Signes naturels et signes Je n'ru pu la passer entierement sous silence, mais il suffira
donnés ». que j'en aie ainsi fait mention.
4. Cf. De cat. rudibus, 2, 3.
137
DE DOCTRINA CHR1sr1
.
II 3. Data uero s1gna sunt quae sibi·
'
cem dant ad demonstrandos, quantum p

. 1 .
. 11

· · ·
signum dat. Horum 1g1tur s1gnorum gen
.
quaeq
ossunt

' s1 act d
AN,4
ue Uiu .
sui uel_ se?sa au~ i_nte ec~a 9uaelibet. Ne 'lllotus inu~
nobis s1gmficand1, 1d est s1gm dandi ni· . e UIJa e ªn11n
et traiciendum m a tenus ammum id qu 0 d .epr0 "' · a es 1
an 1
en11a .

aus i
·•,enct
lllo gc . u1n
vi~~;
q11,~
1
5
5 5
.
LIBER li
es intentionnels sont ceux que tous les êtres
3. 1.,es sign nt mutuellement pour manifester autant
JJ;s s·adress~ Jes mouvements de lcur esprit, tout ce
(e peuvent tout ce qu'ils pensent. La seule raison
ente~t ~fier c'est-à-dire de faire des signes, est de
'1 li , • n a d e s1gn1t deJ '
faire passer d ans I' espnt. d' autru1. ce que
l
. . us, qu l'Jt
mines attmet, cons1derare atque tractare ~nturn '9ui '1 11 ~re au jour e sprit celui qui fait signe. C' est donc cette
. . . d t .
signa dm1mtus a a quae scnpturis sancti· statu1"'.. ,us, qªd. ho. 111e~e dans son e ue dans la mesure ou i Is concement les
. . d" . s con1· U1a
homines no b 1s m 1cata sunt qm ea cons . inentur et P"rte de s!~~e:é;ol~ de considérer et d'examiner; car les
. d . cnpseru , Pe
etiam best1ae quae am mter se signa, quib nt. fiab r 50
,-ornes, J ª ar Dieu, qui sont contenus dans les saintes
titum animi sui. Nam et gallus gallinaceus us PrOdunt apen1 11.0 nes ctonnés pont été transmis par les homme qui les ont
signum uoc1s · ga11·mae, ut accurrat ; et columb
' repeno c1b · Pe. tritures, nous écrit~. Les bêtes aussi ont entre elles des
0 d
· · . us ge . • at
Jumbam uocat, ue 1 a b ea mc1ss1m uocatur. t rnnu e 00 signés Pª'uels elles trahissent le désir de leur âme•. Le
modi animaduerti solent. Quae utrum sicu'te rnu11a huiu°'
. . . . • uu1tu s. signesarpar
e Jesq
exemple, quand 11· a trouv é, q ue 1que noum·tur_e, fait·
lent1s clamor sme uoluntate s1gmficandi seq s au1 do. co<I P ·x à la poule, pour qu e 11e accoure; 1e p1geon,
. . d . 'fi d uantur signe de 1~:f~rnent, appelle sa pigeonne ou est à son tour
an1m1, an uere a s1gm 1can um dentur, alia uae . rnotulll
ad rem quae agitur non pertinet. Quam parte~ b Sho est et d'lln rouc lle . et maints faits de cet ordre se remarquent
tamquam non necessariam remouemus. a hoc Opere 8 ppelé par~ C~s signes, comme l'expression du visage ou
cou~m?1en_-tre qui souffre, suivent-ils l'émotion intérieure
le cn d unt.eon de signifier, ou bien sont-ils vraiment émis
inten 1 .
sans . "fjer c'est une autre quest1on, et sans rapport avec
sigm ' N é
Po . ui nous occupe. ous cartons donc ce pro bJ>-come
ur
le suJet q .
ouvrage, comme access01re.
III, 4. Signorum igitur, quibus inter se homines s de n~~ 4• Or, parmi Jes signes qui ~rm:ttent aux hom~es
. d . ua sensa
commumcant, quae am pertment ad oculorum se communiquer entre eux ce qu tls eprouvent, certams
. . . nsum
p1era- (34] -que a d aunum, pauc1ss1ma ad ceteros sen ' de se ment la vue, la plupart l'ouYe, et un tout petit nombre
Nam cum mnu1mus,
· · d . sus conce f' dA

no~ amus s1gnum nisi oculis eiu; autres sens. Quand nous aisons un mouvement e tete,
1
quem uolumus per hoc s1gnum uoluntatis nostrae partici- noesus ne donnons en effet de signe . qu'aux seuls . yeux de
pem face~e. ~t quida~ motus manuum pleraque signifi- celui à qui nous voulons, par ce s1gne, c_om~um_quer n~tre
cant : Et h1s~no~es ommum mem_brorum motibus dant signa volonté. Certains mouvements' des mams s1gmfient b1en
quaedam sc1ent1bus, et cum ocuhs eorum quasi fabulantur; des choses ; Jes acteurs, par des mouvements de tous Jeurs
et uexilla draconesque militares per oculos insinuant uolun- membres, donnent certains signes aux spectateurs initiés, et
tatem ducum : Et sunt haec omnia quasi quaedam uerba ui- c'est en quelque sorte à leurs regards qu'ils parlent' ; les
sibilia. Ad aures autem quae pertinent, ut dixi, plura sunt, in étendards et Jes enseignes militaires font pénétrer par les

5. Voir NC 7 : « Place de l'Écriture dans l'économie du salut. NETil, p. 419). Pour Augustin,'il s'agit d'un langage. Cf. NC 8 :
§ 2. L'Écriture parole de Dieu exprimée dans un langage humain •. « Les signes. § 2. Signes naturels et signes donnés ».
6. Aristote, De interpretatione, 1-2, 16a, estimai! que les cris des 7. motu Martin.
animaux sont des signes naturels et non conventionnels (Cf. S1Mo- 8. Cf. De magistro, 3, 5 (BA 6, p. 54-57).

138 139
JJE l>OCTRINA CHRISTfA~:. - ~ LIBER II
lll'.rhis maximc. Nam ct tuba et tibia et ~~- \ · chefs. Et tous ces signes-là sont comme
rumquc 11_011 solu_m suaucm, sed etiam sig/~th ara da volonté d~s Mais ceux qui concement l'oreille sont
1
Sl·d 0111~ 1:i ucrbis_ conpar~ta paucissima ;u~canteni: Pie. yelJ'/, ~15 visi~le~i Jus nombreux, surtout s'agissant de~
prorsus mlcr hommcs obtmuerunt princ·1 t. Verb %rii dc:s f11 J·e l'a• d ' pi flúte la cithare émettent en effet 1
•. • . · no . .· · Paturn . a e . · ..,flle mpette a , e
quacl:Ulllll 11 C •1011 concipmntur, si ea . s1gnifi1 n,lll eº"' • 1,a tro 11 011 seulement agréable mais expres-
lll:·t 1·1. N·am ct odore un gen t·1 d om1nus · QU1s Que p ca ndi fllº is'· uven t un son, , '
· nes compares aux mots sont tres peu
pl·Jcs cius, signum aliquod dedit, et sac;aquo Perru:,Odcre plll\!~is tous ces s1gots 'chez les hommes on't vraimcnt oc-
sangumis . · · sm · · p·re
gustat um s1gni
· ·fi1cauit qu mento
d · 1 su
Cor,,_ . nt si·f· l"' car
breuX , Jes .m •
._ e place pour signifier' tout ce que I'es-
. • t· ,cndo fimb · · . 0 Uol · ·puns ofl'l te premJc;T . ,
11111 11cr ,lllg nam uest1menti eiu un, ct e1 n ,.; Ia toU d II veut expnmer cette pensee au-dehors.
nonnihil significat. Sed innumerabilis m ~ _salua faq culll cu_.,.. onçoit quan I' od ur du parfum répandu sur ses pieds"
quihus suas cogitationes homines exerun~ ~Iludo signi es1, prtl irérnent, par ~ u: signe . parle sacrement de son corp~
5 11
tula cst. Nam ilia signa omnia, quorum g' •n Uerbis c0 ~ 111 , A55eigneur ª d?"- 1 a signifié ~a volonté par te sens du goGt
. . · L " t· enerab s1i. fe sang',1 •
11g1, po 1u1 ucrt11s enun iare, uerba uero -11 . reuiter de son d la femme qui en touchant Ia frange de son
. 1 1s sig . at. et este e ' . . ,
nllxi o posscm. n1s ílUIJo et par te g fut guérie", il a encore s1gmfie quelque chose.
vêternent, ltitude innombrable des signes par lesquels les
Mais Ia ~t oilent Jeurs pensées est constituée par les mots.
horn~es : ces signes, dont j'ai brievement effleuré les
De fait,.,t~upu les énoncer par des mots, mais je ne pourrais
genres, J ª~açon énoncer les mots par ces signes.
IV, 5. Sed quia uerberato
. .
aere statim transeu
nt nec d1..
en aucu~e Seulement, comme ces signes, des qu'ils ont frappé
manent quam sonant, mst1tuta sunt per litteras . Ulius . ~· ;ssent aussitôt et ne durent pas plus longtemps
rum. Ita uoces oculis ostenduntur non per se ipsigna Uerbo.. I'a!~ '%e résonnent, on a créé au moyen des lettres des
. d It . . .
s1gna quae am sua. s a s1gna 1g1tur non potueru t
sas, Sed pe
r q_u tis d ces mots". C'est ainsi que les paroles sont mon-
ma· esse omm"b us gent1·b us peccato quodam dissenn ·cornmu . · 5ignes eyeux non en elles-mêmes, mais par des signes qui
. . . s1on1s hu trées aux • . ' • à
manae, cum a d se qu1sque pnnc1patum rapit. Cuiu
. . . . . s super· Jeur sont propres. Orces /'gne~,n ont ~u. etr~ _communs
b 1ae s1gnum est erecta 111 a tums m caelum ubi ho . · toutes les nations, par la dauteà ~ne mesmtde 1gence e~tre
· · • non so Jum an1mos,
1mp11 • se d etiam
· '
uoces dissonas rnmes
haber Jes hommes, chacun ten ant . s emparer e 1a prem1ere
meruerunt. e place. Et Je signe d~ cet o~gue1l est la fameuse tour _dre~sét;
ur atteindre le c1el' 6 , ou les hommes dans leur 1mp1éte
~ont gagné que la dissonance non seulement de leurs âmes,
mais aussi de leurs langues.

9. Cf. De uera religione, 50, 98 (BA 8, p. 168); C. Fa11.vt11m, 13. Matth. 9, 21.
XIX. 16; « Quid enim sunt aliud quaeque corporalia sacramenta nisi 14. Cf. De dia/ectica, 6; De magistro, 5. 12 (BA 6. p. 74):
quaedam quasi uerba uisibilia, sacrosancta quidem, uerumtamen « Verba scilicet a uerberando ,.
mu1abilia et temporalia ? ». 15. Cf. De magistro, 4, 8 (p. 62); De dialectica, 5.
IO. Voir NC 8: « Les signes. § 4. Les mots et l'écriture ». 16. Ge11. 11, 1-9. Cf. De ciu. Dei, XVII 1, 1 (BA 36. p. 220); E11.
11.loh. 12.3-7. in Ps. 54, 11; s. 271. Voir SIMONETII, p. 421; et NC 8: « Les
12. luc. 22, 19-20 signes. § 4. La diversité des langues » .

141
140
DE DOCTRINA CHRISTIANA ~ --··: LIBER li
[35) V, 6. Ex quo factum est, ut etiam scrj ,,
·ré de ['Écriture
· h 1
ta ntis morbis umanarum uo untatium
·
.
Ptura d.
subu . ltJin
en11u a, q
lingua pro~ecta, qua . op~o rt une potu1 ~ per orbe ab r, /a cobstr:~
V,
a résulté que même la divine Écriture, -
6, de si graves . mal~d1e~ d~s volontés humaines - ,
ce
disseminan, per uanas m_terpretum hnguas lo rn terra na
f1lede ,à ne langue umque qu1 lu1 a_penn1 s de s~ propager
nge lat 'ullJ
d iffusa innotesceret genttbus . ad . salutem , quarn e9u
Iege e
reartie d u Portun par le mo_nde ent1er, et d1ftusce de tous
nihil aliud appetunt quam cog1tat1ones uolunt I'11 terriPs dO P traducteurs en d1verses langues, est parvenue à
· t · . atem nte
rum, a quibus conscnp a est, mue~1re et per ilias 9Ue illos co·téS par_ esnce des nations pour leur salut. Et ses lecteurs
tem Dei secundum quam tales hommes locuto llolun · eJa co~ na1ssa à rien d'autre qu 'à. d,ccouvnr · 1es pensees
' et les
' s credj.,, ta.
"•Us. ,a5p1r_en~e ceux qui l'ont écnte, et à travers elles la volonté
11
volo~teS lon laquelle de tels hommes, croyons-nous, ont
de p1eu, se
VI, 7. Sed multis et multiplicibus obscuritatibu parlé''· Mais bien des obscurités et ambiguHés " diverses
. .
tatibus dectpmntur, s eta'.''
qut. t eme~e Ieg~nt, aliud Pro ª"'b·1gui. 7
VI, · ux qui la lisent à la légere, prenant un sens pour
tientes, quibusdam autem lo~ts, qu1d uel falso sus ho Sen. abusent ce En certains passages ils ne voient pas quelle
non inueniunt : lta obscure dieta quaedam dens,· . P1centur un autre. même fausse , ils pourraient faire, et de cette
. ss1ma jecture, b ·1 ' d 1 1 ' ·
liginem obducunt. Quo d totum prou1sum esse cti·u· . rn ca. cfoçnon surdes textes ~ sc,urs d1 s repan ent_ :sd~ us epa1sses
· d I b · 101
dubtto ad edoman am . a o_re ~uper~1am et intellectus non a , ' 20 Tout cela, JC n en ou 1e pas, a ete 1spose par 1e
fastidio reuocandum, cut fac1le muest1gata plerurn tuni a ténebr~s. · püUr dompter l'orgueil par l'effort, et sauver21 de
1

esse homines atque perfectos, quorum uita et


cunt. Quid enim est, quaeso, quod si quisquarn dic q~e Uiles.

Christi ecclesia de quibuslibet superstitionibus prae~odnbus


san_ctos
pJan d~~ .~ntelligence de celui pour qui les recherches faciles
rennut énéralement plus de prix 22 • Comment se fait-il, je le
n'ont gd que si l'on dit qu'il y ades hommes sai~ts et par-
. qui ad se uemunt · · · ·
et !m1ta~1one bonorum sibirnet quOdci lleos de_m~ ~t la vie et la conduite permettent à l'Eglise du
modo incorporal ; q~n bom fideles et ueri Dei serui d arn. fatt~ t ºd' arracher à toutes les superstitions ceux qui vien-
nentes onera saecuh ad sanctum baptismi lauacrurn epo. Chns d 1 · ··1 · ·
. d e ascen d en tes concept10ne
. nent à elle et en quelque s01:e ebse es tfincd~rpl orer, ~ 1 s 1md1-
runt atque m sancti Sp·uene-. l justes, ces justes qut, en ons et I e es serv1teurs u
d . . . .d D . intus ten~ De~eu ont déposé le fardeau du siecle et sont venus au
fructum ant gen:imae can~at1s, 1 e_st e, et proxirni. Quid
e~t ergo, quod, s_1 haec qutsquam d1cat, minus delectat au- vrai
b · sacré' du baptemen , puts
A ·
qut,· s , e' l evant pI us haut, sous
d1entem~ ~uam ~1 ad eund~m _sensum locum illurn exponat l'~~ion fécondante de l'~sprit s~nt, pro_duisent les_fruits du
de Cant1c1s canttcorum, ub1 d1ctum est ecclesiae, cum tam- d uble amour, je veux dtre celut de D1eu et celu1 du pro-
quam pulchra quaedam femina laudaretur : Dentes tui sicut c~ain", comment se fait-il, di~-je, que si _l'on parle_ ains_i, ?n
grex detonsarum ascendens de lauacro, quae omnes gemi- plait moins à l'auditeur que s1 pou_r expnmer la _meme '.d~e,
nos creant, et sterilis non est in illis ? Num aliud [36] homo on )ui exposait le passage du Cant1que des Cant1ques ou 11 a
été dit à l'Église, comme si on la louait telle une belle
17. La langue qui fut appelée « hébrai"que ,. apres la division des
langues (D~ ciu. Dei, XVI, 11, 1 (P,. 222). Voir SIMONETll, p. 421-422.
21. rerwvandum Simonetti. ,
18. Vo1r NC 7: « Place de l'Ecriture dans l'économie du salut •. 22. Voir NC 9 : « Simplicité et profondeur mystérieuse de l"Ecri-
19. Cf. De dia/tctica, 8; voir NC 8 : « Les signes. § 6. Signes
ignorés et ambigus ,._- ture ,._
23. Cf. Tir. 3, 5
. 20. Selon SIMONETll, p. 421, il n'est pas nonnal qu' Augustin ap-
24. Cf. Ma11h. 22, 40.
phque le mot caligo à l'Écriture. Mais il ne le fait pas; ce sont des
lecteurs malavisés qui transfonnent I' obscurité en ténebres.

142 143
DE DOCTRINA CHR!ST!A.~-- L!BER li
discit quam cum illud planissimis uerb· . A \ ... .
. . 1 d" ? is s1ne ~ sont comme un troupeau de brebis ton-
huius admm1cu o au tret . Et tamen siniii· : 1es den:/ bain ; e fies portent loures des jumeaux,
. nesc · itud·
suauius mtueor sanctos, cum eos qua 81. 10 qu 'ºis (ef11fflee,,,ontant u n 'est stérile ! H? L'homme apprend-il
uideo praec1_·d ~re a b ~rron·b us homines at ue
dent ºIli
. es eccf
emollita dunt1a quast demorsos mansosquq 1n eius es,&e
ºd~ J,,esr""e d 'eL/eS que l'on entendait tout à l'heure dans un
. . et "''~hose qu_e c~e sans te secours de cette comparai ~on ?
etiam iucun d 1ss1me .- corpUs
agnosco d etonsas one e'btran s,crre alJlre ge 1oul_simP ais pourquoi, je contemple les saints avec
tamquam uelleribus positis, et ascendentendus saecu1a· O . Ues 1jJl'l!?\1rtarit, Je oe ;uand je les vois. comme s' ils étaient lcs
. . s e la llbu
de bapttsmate, creare Ot~nes gemmos, duo r Uacr0 , id \
tionis, et nullam esse ab tsto sancto fructu stp _aecepia d. es1
enfeni u·d1 eo.
I1
ec.
r,~hr•
61 l'°d'agr~e_nt arracher les hommes à leurs erreurs. puis
pflJS S de I' r dureté, com me en les mâchant et fes
Jefl~t amo 111f ~u entrer dans son corps. J'ai aussi un vif
3
a'/ arit, fes air:itre tes brebis tondues, qui ont dépo sé
br°fsir à reco_n n ns tes fardeaux du siecle et qui, rcmontées
P ~rne d~S toiàs~dire du baptême, mettent toutes au jour des
co••·ba1n,
. e est-d ux préceptes d e 1•amour. et Je · , ·
n en vo1s au-
du . fes e . . f .
·umeaux · bl de prodmre ce samt ru1t.
8. Sed quare suauius uideam, quam si nulla d d' . . J une inca~a e rquoi cette vision m'est-elle plus agréable que
talis similitudo promeretur, cum res eadem ~ 1u1n1s libris e 8. _Mais Po;aison de ce genre, tirée des Livres saints, ne
cognitio, di_fÍ!cile est di~er~ ~t a~ia quaestio est'~:adernque Si nulle coémp te'e alors qu ' il s'agit du même fait et de la
- pr sen , . d" •
nemo amb1g1t et per s1_m 1htudmes libentius nc tarnen r11'éta11 . ? II est diffic1le de 1e Jre, et e est une autre
gnosci et cum aliqua difficultate quaesita mult~uaeq~e co. º?.ºc;I'
r11êl11~ 0
·fait, pourtant, nul_ ne conteste qu_'on apprend
ueniri. Qui enim prorsus non inueniunt, quod gr:tius in- question · 1. rs toute chose à l'a1de de compara1sons, et que
fame laborant ; qui autem non quaerunt, guia i q aerunt, volon 1e .
pfus herché avec quelque d1fficulté se découvre avec
habent, fastidio saepe marcescunt ; in utroque : rrornptu ce q u'on a etus de platstr. Qm, en e f",et, ne trouve pas d' em-
. . .
guor cauendus est. Magnifice igitur et salubrite~ ;m lan. t,eaucoup ~il cherche souffre de la faim ; mais qui ne le
sanctus ita scripturas sanctas modificauit, ut locis a Pintus blée ce qu parce qu'il l'a sous la main, dépérit souvent de
bus .,,am1. occurreret, o bscunon . "bus autem fastidia detpert,on- cherc:e Í>~s les deux cas, c'est la mollesse qu'il faut évi-
N 1"h"I
1 emm· ",ere de 1·11·1s o b scuntat1bus
· · ergeret·
eruitur, quod non dégoA t. · l'Esprit saint a-t-il disposé les saintes Ecritures
nissime dictum alibi reperiatur. P1a- ~~ne ~~~on si magnifique et si salutair~ que dans les pas-
lus clairs il va au devant de la fa1m, et dans les plus
oscu
is
sabges il élimine te dégout21 • De fait, on ne releve à peu
. , . t " ét>,.
pres rien dan~ ses obscuntes qu1 ne se rouve expnm r,;s
simplement ailleurs.

25. Cant. 4, 2 et 6, 5. Voir A.-M. LA BONNARDIERE, « Le Can-


tique des cantiques dans l'a:uvre de saint Augustin », RÉA11g 1.
1955. p. 232.
26. Question d'intér!t tripie; esthétique, pédagogique, exégé-
tique. Ces trois points de vue sont constamment présents dans l'oo-
vrage (voir /111roduction).
27. Voir NC 9 : « Simplicité et profondeur mystérieuse de
I" Écriturc. § 2 ,._

144 145
...-- -,
DE DOCTR!NA C H R ! S ~ UBER li
. 1gitur
VII, 9• Ante omma . . op TJANA " '·)
. us est D · . vant toul, nous avo_ns besoin que la cra,nte de
a d ~ognoscen d am ems uoluntatem . e, hrnore
fug1endumque praecipiat Timor a ' qurd nobis a crinti, \'ll, 9. A urne vers la connarssance desa volc,rut. pnur
. · utem i t flPet -~1 . u" oous 1~ 0005 commande de chercher el de tu,r. Or
nostra mortahtate et de futura mort s e cogit· t· enrJu~
. 1 . .b e neces Q llin , o,eoir ce qu _~1 nmera nécessairemenl en nous la pcn<.ée de
quas1 e auat1s carm us omnes superb· · se est in . crri 1c s3ve crainte _t pde mortels et de notre mort à venrr. et. une
affigat. rae rnotus lig cutiar !t 11 0
. d . 0[)t' ' ' re cond• 1~ " touées en quelque sorte"', attachcra au ho1\
Dem e m!tescere opus est pietate n u 'ut11 f10' 00s cha•rs ~es mouvemenls de l'orgueil.
[37] -nae scnpturae siue intellecta ~ e .c0 ntradicc fot~a ,roiX ious ensuile besoin de la piété pour nous rendre
. . . e, sr ahq re d
percut1t, sme non mtellectae quasi· ua uitia 1.·ur. de r.ious avons pprendre à ne pas contredire l'Écriture, S4>11
. . • nos rn r nri
husque praecrpere possimus sed cog·t e rus sapcr 11 ra 5
doUx'" et 00~. ªelle porte un coup à quelques-uns de nos
• • • ' 1 are por1 e me
1d esse mehus et uenus, quod ibi scri 1 us et cr · e. comPnse,non comprise. nous allions nous croire ca-
·d d P urn est ·
· etralll Cdere qU Nous devons
teat, quam 1 , quo nos per nos ipsos s
apere P<lssumus , 1a.
s ·ccs, o u que,. J·uger et de m1eux
. .
ense1gner.
p:iblCS de ,n1eUX
VI
nser et croire que ce qu1· y est é cru, • 'I
· f ut-1
bit:11 plutôl p_elleur et plus vrai que ce que nous pouvons sa-
hé est me1
cac • ous-mêmes. . .
.10. Post
. istos
. duos gradus timoris atqu e pretatr
· .s ad voir par n e ces deux degrés de la cramte et de la p1été, on
uenuur sc1entiae gradum, de quo nunc ag
. . . .
. . tertiurn
ere rnstn · 10. Apr ~ .,,.me degré, celui de la science, dont jc me
m eo se exercet omms dmmarum scriptur u,. Nain arnv · e au trois
é de'-traiter 1c1".
· · C •est à ce mvea~.
· en e ffet. que
nihil in eis aliud inuenturus quam diligen;rum Sludiosus, sois proPo5 . onque a te goOt des divines Ecritures. avec
. um esse D
propter Deum et prox1mum propter Deum, et illum .eurn s'exerc~ qu~c n'y rien découvrir d'autre que l'obligation
ex loto corde, ex rota anima, ex fota mente pr . quidern 1'i11tenuon. ue pour Dieu et !e prochain pour Dieu : aimer
. . , ox1mum ue 0
tamquam se 1psum, 1d est, ut tola proximi sicut 11· ' d,.ªimer 0 érité
ie de rout son coeur, de toute son ame,• de tout
·t · , · '
d 1 ectro re,eratur m Deum. De quibus duobus e am nostn Dreu, en _v 11; prochain comme soi-même' 2, c'est-à-dire de
. praeceptis. son esprit, e . b'
cum d e re b us ageremus, . hbro .superiore tractauim us. Ne-' maniere à rapporter tout l'amour qu~ nousàav ~ns, aMuss_r .'.e~
cesse es t .ergo, ut primo
. h se qmsque in scripturis in ueniat · ur te prochain que pour nous-memes, 0 1eu. ars J at
amore hums saecu• 11, oc est, temporalium rerum , ,·mp1·
1ca- po é d ces deux préceptes en parlant des choses dans te
tratt e
tum, .longe
. semnctum .esse a .tanto amore Dei et tanto amo re livre précédene'. Écll est donc .mé v,ta
. ble qu_e, dou
t t d' abord
_ ,
prox1m1, quantum scnptura 1psa praescribit. Tum uero ille chacun, dans les ritures, se d~couvre pns ans Ies 11ens
timor, quo, cogitat de iudicio Dei, et illa pietas, qua non po- de l'amour de ce siecle, c'est-à-dire des choses temporelles,
test nisi credere et cedere auctoritati sanctorum librorum, et fort éloigné d'un amour de Dieu et du ?rochain à la _me-
sure de ce que cette Écriture prescrit. Mais ators la_cramte'.
qui te conduit à penser au jugement d~ Dieu, e_t la p1é~é, qm
28. Is. 11, 2 : les sept dons de l'Esprit saint. Voir NC 10 : • L'itiné-
raire spirituel ». •
ne peut que !e porter à croire à l'autonté des Livres saints ~t
29. Clauatus ne se retrouve, dans les reuvres d'Augustin, qu'en à s'incliner devant elle, le contraignent à pleurer sur lm-
ln /oh. ep. tr. 10, 8, ou il est question de souliers cloutés. mêmc:'4. De fait, cette science qui !ui donne une sainte espé-
30. Cf. Matth. 5, 4 : « Heureux les doux "· rance, rend J'homme non point vantard mais gémissant;
31. Voir NC 10: « L'itinéraire spirituel. § 2. Le degré de sciencc•. cette disposition Jui obtient par d'instantes prieres, la conso-
32. Matth. 22, 37-39. lation du secours divin, qui l'empêche d'être brisé parle
33. Voir 1, 22, 20 - 34, 38 ; NC 3 : « Le cercle hennéneu1ique.
désespoir ; et il commence alors à se trouver sur le qua-
§ 1. Lc contenu du livre 1... ».
34. Matth. 5, 5 : « Heureux les affligés ». trieme degré, celui de la force; ou J'on a faim et soif de la

147
146
DE DOCTRINA CHR!STJA~-.._ LIBER II
·
cogit eum se 1psum 1ugere. Nam ista sci·e . A l tte disposition, il se soustrait absolumcnt
. · ntia b0
minem non se 1actantem, sed lamentant nae sr..· . ii. car par ~edes biens transitoires, et, se déto~rnant
·
fectu 1mpetrat se du1·1s prec1'bus consolatio em fa c11.· Qu v1:1 h
(J. j~suce f1Tle morte rs I' amour des biens étemels, e est-à-
rii, ne desperatione frangatur, et esse incip~et~ diuini actº ar. ,11 cllª il se to_u~e :uable qui est aussi la Trinité.
' . d" . . 1 ln q,, IUt, d'eº"' runité ,m
hoc est ,ort1tu 1ms, quo esuntur et sititur · . . "ªrto gr ·~ . vers
· ·, ·
affectu ab omm mort1,era 1ucunditate reru IUsttt1a · ílOc eªdu. ·
tr
dtfC
sese extrah1t · de se auertens conuertit ad m
. et m d' tra nseuntiº'Ili
temorum, incommutabilem scilicet uni·tat ilectionern %
. . em e ac.
Tnmtatem. ancternqu il l'a aperçue. pour aut~t qu'il le peut, proje-
11. Quam ubi aspexerit, quantum pote t . e t1- Et quand s et qu'il a compns que la fatblesse de
radiantem, suique aspectus infirmitate su!t: in 10nginqu t ao Joio ses i:aY.º~;pable
lucem [38] non posse persenserit ; in quinto inere se ilia~
in cons1·1·10 m1sencor
· · d'iae, purgat animam tu gradu ' hOc es
uin voe )e re nd
53
ªr 1 de soutenir cette lumiere"', au
;Jui du conseil de miséricorde", il purifie
quíe111e degr • cn tumulte et en révolte contre elle-même,
1 e• 0 ârlle, cor11me etractées dans la convo1t1se . . des b'1ens 1ni,
. 'é-
quodammodo atque obstrepentem sibi de app mt_ultuan1elli 0
· d"b H"
rum conceptls sor 1 us. 1c uero se in dilect' e¾1nf ·
eno. soes sou•·11ures. coo
. n effet qu'il .
pratique .
mtens é ment I' amour
nauiter exercei in eaque perficitur. ione Proxirni d c•est 1c1, e ' .
neurs- . et s'y perfect1onne. .
Et spe_ i~m. p_le~us a_tque integer uiribus, cum e . du proc_ha•~· pérance désormais, et avec des forces mtactes.
usque ad 1mm1c1 d1lect10nem, ascendi! in sextu p ruenen1 Piem d es nu à I' amour de son ennemi, il monte" au
ubi iam ipsum oculum purgai, quo uideri Deus P:t gradurn, é" ou il purifie maintenant cet rei·1 par 1eque_1
1orsqu··11 est parve
tum potest ab eis . qu1. hmc . saecu Io moriuntur, quantest,quan· si,der11e de~rt 'vu .. autant qu'il peut l'être, par ceux qm
. "d . quantum moriuntur h~~ · peut e re ·ec1e•• ' autant qu'ils Ie peuvent. Car ·1
sunt. N am m tantum u1 ent, m . · o,eu t s 1e
culo, m . quantum autem h". 1c umunt, non uident. Et id~ -· meurent à ele smt esure ou ils meurent à ce siecle, mais dans
muis iam certior et non solum tolerabilior, sed etiame~ qua. -~~ma .. .
vot - ·,is vivent pour ce s1ecle, 11s ne 1e vment pas.
dior species lucis illius incipiat apparere, in aenigucun. 1ª mesure ouue désormais !'aspect de cette lum,cre . ,.
com-
adh uc tamen et per specu / um u1"den·d·· 1c1tur, quia magism~ per Et encore 9 '
I i apparaitre plus' reel,
et non seu Jement p1us sup-
mence u à , rt t
fide!n quam per Sf!eciem amb~latur, cum in hac uita per-
porta bl mais aussi plus agréable, ce n est encore po~ an
· · qu •I·1 /a vo,.,., nous d1t -on ,
egrmamur, quamms conuersatwnem habeamus in cae/is. ln , e, ,·gme et dans un m1ro1r
qu en en la v1s1on
· · e/aire ·
car nou S marchons plus par la. foi . que , par .
au cours de notre pelerinage 1c1-bas4 , bten que nous ayons
35. Matth. 5, 6 : « Heureux les affamés et assoiffés de la justice •. notre demeure dans les cieux44. Or, à ce degré, l'homme pu-
36. Cf. Corif. Vil, 1O, 16 (BA 13, p. 616) : « El reuerberas1i infir-
mitatem aspectus mei radians in me uehementer •
rifie l'a:il de son coeur de telle maniere qu'il ne préfere
37. Cf. Is. 11. 2 + Marth. 5, 7 : « Heureux les miséricordieux ,. rien, pas même lui-même, à la vérité,_ et 9u'il ne_ lui .~om-
38. a.< andet Sirnonetti. pare pas Je prochain, non plus que lm-meme, puts~u 11 ne
39. Cf. S. 34 7, 3 : « Sextus est apud ]saiam intelleclus ... • lui compare pas non plus celui qu'il aime comme lm-même.
40. Cf. Manh. 5, 8 : « Heureux les ca:urs purs, car ils verronl Dieu ,. li sera donc un saint au co.:ur si simple et si purifié qu'il ne
41. Voir 1, 19, 18 -, 20, 19. Cf. Ep. 55, 8 : « ut magis magisque sera détoumé du vrai ni par le désir de plaire aux hommes,
huic saeculo moriatur et uita eius abscondatur cum Chrislo in Deo •; ni par la préoccupation d'éviter les ennuis de toutes sortes
/ti /oh. euang. tr. 65, 1 (BA 74A, p. 198).
42. / Cor. 13, 12. qui contrarient la vie présente. Un tel fils s'éleve jusqu'à la
43. 2 Cor. 5. 6-7. sagesse, septieme et dernier degré, dont, tranquille et
44. Phil. 3, 20. apaisé, il possede la pleine jouissance. Car la crainte du

148 149
DE DOCTRINA C ~ L/BER li
hoc
. autcm . gradu ita purgat oc HRJST[ANA1 ,, "'\
~psum qu1dcm pracferat aut u um cord· ~ commt!nct'ment de la sagrsu ... c ·c,t cn
rpsum, quia ncc illum , quemconferat · is, Ut ucr, 1
pro,,.-.1111u /t! cette crainte que, en passant par k\ dq!ré,
. ,rtllr t'~I
· dT
1 . St'g à parur ded _ 00 tcnd ct on parvient à la sagc, \c elle·
1stc sanctus tam simpli . . rn, erg ªti ,.
. "h e, corde atrgtt sicut se ips !Jlltt.
mm_i us placendi studio detorq que rnundato urn t rit ~ effe'·e vi·ens de ire.
q11e J
d eu1tandorum quorumt·b . ueatur a uero, Ut ncque,-'
I et tnco Cri,
fflêrf'le.
ad uersantur • huic uitae T 1·
. a is filiu rnrnodoru rn su IJlt,1,,
ncc re
quac u1t1ma et septima e t s ascendit {)rum, llu
fruitur. lnitium enim s ~ ' ~ua pacatus tran ad sap1cn1%,e
usque ad ipsam per ho:;:;~~ae timor Dom;n;u1~sque i~lli,
VUI, 12. Sed nos ad tertiu; \~i"ditur et uenitur •lloen1~ Mais, quant à nous, re~~~ns notre ~éíl<;xion sur
refcramus, de quo disserere um gradurn cons;d vtr:1• 12· d gré à propos duquel J a, entrepns d exposer
atque tractare instituimus E _q~o_d Dorninus s er.u1oneni ce 1~is1em;e ,: Seigneur m' aura suggérées _et_de les ~xpli-
rum sollertissimus indag~t nt rg!tur diuinarurnuggesseri1 Jes 1dée5 qd e fort habile explorateur des d1vines Écntures

lcctione, dumtaxat eas ~ua:~


tasque ha- [39] -buerit et ?r, qu1 primo totas I scrip1ura:
nondum intellectu, i::nt no.
teras securius leget fide uerit!~-llantur canonicae Ntarnen l
uer- ser~ ººaura d' abord lues en entier, el en aura la
qcelU . .qu• 1es sinon quant à leur sens, d u mo1ns
1
. pour 1es
con~aissanc:: agissant bien sílr des livres appelés cano-
inbecillum animum et periculors_mstructus, ne pra~ocarn cc. ' a~otr ~e~ar Ies au1res<1, il Jes lira av~c p(us d~ sécu_ril~
.b I
mat I. us e1udentes praeiudicent a1rqurd
s1s mendac··
. . contns atque ph antas
cupen1 niques ·ira armé de la foi en Ia vénté ; 11 év1tera ains1
qu~nd I s~emparent d'avance de son esprit sans défense et
gen tiam.
carum q
n canonicis autem script .
J · unS, ecclesia
ra sanarn inieJJ . 1
e- qu'1lst'amusant
ne s de leurs mens?nges et de Ieurs e h.1m~_ ' res "
. . uam p unum auctoritatem se u . rum ca1hoh. 1 que_. de dangers, ils ne Ju1 donnent quelque preJugé
rllae smt quae apostolicas sedes habe q atur, _inter quas sane 1 1e1ns·re à une saine compréh ens10n. · pour ce qut· est des
meruerunt. Tenebit igitur hunc mod re ~t epistolas acc1pere 1 P
contrai
. canoniques, qu · 1·1 su1ve
. I' autont. é du gran d nom bre
eis, ut eas quae ab omnibus acc· . um m scnpturis canoni. 1tvres
d'Églises catholiques, panm_ · Iesque li es d01vent
· év!"demment
praeponat eis quas quidam non tapru~t~r cc1p1untecc_lesiis
· m e·1 cathohcis, fi urer celles qui ont ménté de posséder les s1eges des
non .accipiuntur ab omnibus , praeponat' eas qs uero quae l~tres et de recevoir Ieurs lettres. Voici donc la regle qu'il
gramoresque
. . accipiunt • eis quas pauc10res. . uas plures
mmoris suivra à propos des livres can~miques : qu' il donne la préfé-
tontatrs
. ecclesiae tenent. Si autem a1tas . muenent
. que 'b
. a plu auc- rence à ceux que toutes Ies Eglises catholiques acceptent,
a·1ras a grauioribus haberi quamquam h plutôt qu' à ceux que certaines n'acceptent pas. Et pour ceux
. • oc muenrre non pous,
. . n
que toutes n'acceptent pas, qu ' il prétere ceux qu'acceptent
s1t, aequa11s tamen auctoritatis eas habe ndas puto. s-
les Églises Jes plus nombreuses et de plus grande autorité à
ceux qu'acceptent des Églises moins nombreuses et de
moindre poids. Et s'il en trouve enfin qui soient reçus les
uns par un plus grand nombre d' Églises, les autres par des
Églises de plus d'autorité, encore qu'il soit difficile que cela
se produise, il faut pourtant, je crois, leur attribuer une auto-
110, 10.
45 . Ps. rité égale.
46. Voir NC 11 : « Le canon des Écritures ».
47. Les Apocryphes.
48. phanta.rmatis Simonetti.
151
150
DE DOCTRJNA CH
13. Totus autem canon .
--.......,..__,.
RISTfANA \
-· l/BER li
. r des Écritures. sur lequel je d, s que
rationem uersandam dicim~P~~rn. in u . ,
Moyseos, id est Genesi E ' h1s hbris con~ o l\l;irri . i...e can On enue
t1 ion est const1tué. par 1es 1rvres su1-
tJ· r1er notre ré__ex c'est-à-dire la Genéu, / 'Exode. le
ro~omio ; et uno libro l~su~o, leuitico, ~:etur: Q~1~ ·
qui appellatur Ruth, qui magis ue, uno ludicu 01eris, ~1l<,1,; doil P". e,·nq de N,
M,nboise, ,_ Deutéronome; un livre de Jésur
res, 1e - bl
vaf11s_· e /es O n petit livre intitulé Ruth qut sem e
~etur pertinere ; deinde quattuo:t:egnorurn ~ino
11~~:- J)••it1q",."t1rs Juges. ucommencement des Regnes ... puis
l~pomenon, non consequentib gnorurn et d c1P1ullJ '· . fia", 'u~nir
u
P1utôtR.au nes"' et deux des Parar1pomenes, . qu1
.
s1mulque pergentibus Haec us, sed quasi a lar uobus p_1/i. , 8
apP ' Jivres des ~fe mais qui Ieur sont comme accolés
t · est histo . ere ild ilia.
nexa empora continet atque o dº na, quae s b 'unl1, quarre ont pas la su~I ' Ce sont les livres historiques qui
tamquam ex diuerso ordine qu r inern rerurn . , '11Je1 ~ ! rr'efl ~ vont ense::i. =~nt des époques et l'ordre des évé-
inter se e ' ae negue h ' sunr 1
. Onncctuntur, sicut est lob T . Uic Ord, a1ilt et q~ennent I'enc ~?autres qui relevent comme d'un ordre
d1th et Machabaeorum libri duo etE ob1as et Esr~ nequ, . 'º~nts, II ~n ,C::~t de Jien ni avec l'ordre ci-dessus ni e~tre
subsequi uidentur ordinatam .li et . sdrae duo .rct 111- : rr~fférent, qui n r res de Job. de Tobie, d' Esther, de Judith,
gnorum ue) ParaJipomenon te1nnª!11 historiam usq' ~u, lliagii ; d• . ainsi deS deiv •~acchabées et les deux livres d' Esdras,
. 'bu D . tnatarn De·
m qu1 s au1d unus liber [40] p ai · llldc Pro h e. f
e ad ~ elV' . rvres s m, d~ I d ré ·1
Jes deUX 1 Jent plutôt continuer le_ crou ement u . c1
tres, Prouerbiorum, Cantici can/ rnorurn, ct Sa1! e1ac, i euX sem~ tenninait par les Regnes et les Para/1po-
l':'am fUi d~~ libri, unus qui Sapien~: ; ~ : et E~clesj::1 qU . qu1 se
0
historique
bcus mscnb1tur, de quadam similitud· us qu, Eccics· s ,,,ines. nsuite les Prophetes, parmi lesquels figurent
cuntur.' nam Icsus s·irach eos conscnme .Sa!ornorus. esseras. di ViennentP.e ..-~s de David, trois de Salomon, les Pro-
perhibetu~. Qui tamen quoniam in aur:is~ c9nstantissj~ un liv,~ - elesC sa-,- - ue " des Cant1ques· et 1'EccIes,aste.
' . C ar
1 1
ruerunt, mter propheticos numerand· ontatern rccipi me. verbeS, ~ and!nt l'un s'intitule la Sagesse et l'autre 1'&-
eoru m )•'bn,. q~1. ~r~prie prophetae appelJan.
I sunt Rei' .
rqu, sun1 Jes d~X _livressont attribués à Salomon par suite d'une
1 tur, duOdecun ,
prophetarum hbn smguli, qui connexi s'b' clést~Sllque emblance avec les précédents. En fait c'est
numquam seiuncti sunt, pro uno habentur . Qumct, quoniam certa•0 ~ re:s ui les a rédigés, selon une tradition três bien
tarum nomina sunt haec : 0sec, Joel Am~s ;ru'f!I Prophc. 1 Jésu~;r_ac u~t puisqu'ils ont mérité d'être reçus dans
Micha, Naum, Abbacuc, Sophonias' Agg~ ~ lonas, étab ' poon doit '1es compter au nombre des livres pro-
Malachi. Deinde quattuor,Prophctae ~unt m _us, harias, le canon, . , li
p~tiques. Restent Ies li_vres de ~ux q~ on appe e ptp~-
num .. Esaias,· H'ieremias,. Danihel Ezechihel ruorum
u· uolumi. ment les Prophetes, q~~ so~t, p~s un_ éut~'séauarénom re e
g i.nta quattuor libns
. , . is quadra-
testamenti ueteris tenninatur auctoritas. douze ; mais, parce qu I 1s n ~º! Jarruus e p s, on Ies
considere comme un tout. Vo1et le nom de ces prophetes :
Osée, Joel, ·Amos, Abdias, Jonas, Michie, Nahum,
Habacuc, Sophonia.s, Aggü, 'Zacharie, Ma/achie. Viennent
49. Selon SJMoNETn, p. 431, ce rapprochemcnt serail da au fai1 ensuite quatre prophetes dont le texte est plus éteitdu :
que le livre de Rlllh 1'1e~ve par une g~núlogie de David. . Jsai'e, Jérimie, Daniel, Eúchiel. C'est à ces quarante quatre
50. ':'est ainsi qu'Augustin ~ignc ~tternenl I-2 Sam. etl-2 1 livres qu'est limit6 le canon de I'Ancien Testament".
R~g. :_VOtr A.-M. LA BoNNAJU>IÉRE, Bíblia Augustiniana, ús üvru 1 Celui du Nouveau, lui, comprend les quatre Évangiles :
lustonqus, Paris, 1960. selon Matthieu, selon Marc, selon Luc, selon Jean ; qua-
.51. Cantica Martin.
.52. Voir Retr. li, 3 J, 2 (BA 12, p. 4.56-459) ; NC 11 : « Le Canon I1
torze Épitres de I' Apôtre Paul : une aux Romains, deux aux
dea &:ritura. f 1 ». Corinthiens, une aux Galales, une aux Éphlsiens, une aux
53. Cf. Retr. li, 31, 2 (BA 12, p. 458). 1 Philippiens, deux aux Thessaloniciens, une aux Colossiens,
1
152 1 153
1h
. DEDOCTRJN~
Nou1 autem quattuor lib
thaeum, secundum M
o annem ; quattuordeci
arcum
1-IRJSifAN
rorum euan . A
geho .
'_secunduni . Secun
' '-,
·.
\
., i)
, .. .~ . Jt.

LIBER li
··- . .. . • ··- ·---------
ne ô Tite, une à Philémon. une auc /Il -
1;,,,othle: u 5 de Pierre. trois de Jean. une de Ju<le et
-,
manos,
.. ad Corinth1º0 d m
s uab ep1stolis Pa I Lucani
u, a duil\ ,.
, se - ~~ Jtll~ ... dell" épatre ,·,vre des Acles des Apiilrt'S. et un livre
Ph ihppenses, ad Thessa _us, ad Gaiatas Postoi, .cun,J~~ t,rt....,r Jacque
· 5 ,• un n
ad Timotheum duabus lomc~nses duabu , ad l:ph~ l\d k,~ ,,e de fvpse de Jea .
braeos ; Petri duabus . ' ~d T1tum, ad p/'
ad Coloi,,,1lil l) f' ,4,,0Cª .
dt
cobi ; Actibus apostoi:nbus _lohannis; u~lernoncrn.'len~1 :
nis libro uno. rum hbro uno et Aa ludac ct il(J lfe.
IX 1 Poca1 lind 1 '
' 4. ln his omnib . . YPs, loh •· 1
mansueti quaerunt uol us hbns tinienies D an. tous ces livres. ceux qui craigncnt Dicu et
. untatem D · curn ~. t4, vansndus dociles, cherchent la volonté de Dicu.
pnma [41] obseruatio es . . e1. Cuius o . et Piei
n_ondum ad intellectum, :~;~n~x,mus, nosse rs~::
e[ la1io~: e la P1'été. areegle à observer dans cet effort de rechcrche,
or ta Prern1ere
q0 . 1a conna1s
rne jer I' ai dit", d' acqu é nr . sance de ccs
n_ae uel omni?o incognitos no o tamen uet mandahbros etsi
eis aperte pos1ta sunt uel n habere. Deinde . rc rnemo. 1 c'est, co~ · ce n'est pas encore pour les comprcndre, du
dendi, sollertius diligent~raecep~a uiuendi Uel quae in;lia fivres, rnerne rsant,
s1 soit pour les con fi1er à Ia mé mo1re,. s011.
.
t~to quisque plura inuen'i~sque mues1iganda s:gulaecre. rnoins_en 1es ~ ne pas fes ignorer completement. Puis il faut
cmr. ln his enim quae apert' ~uant~ est inlellegen~l, %e ao rnoins, povuec plus de pénétration et de soin ce qui y a été
niuntur ilia omnia quae co et· m scnpturis posita su'ª capa. Yehercher a
é lairement, préceptes moraux ou regles de fot. . Et
. . ' n ment fid nt, in présent cuve d'autant plus que l'on a une intelligence plus
spem sc1hcet atque caritatem d e~ moresque u· ue. , n entro .
tractauimus. Tum uero facta , e qu1bus libro su •ue_nd,. 10 ,. car dans tes enseignements qu1 ont été présentés
língua diuinarum scripturaru q~adam familiarita1e c:rnnore va~te · nt dans Ies Écritures se trouve tout ce qui concerne
· d · m m ea qua b Psa 1 c1a1rerne
, · t Jes mreurs. donc l ' espérance et la chant . é • dont nous
nen a .et d1scutienda pergendu m est ut ad e o bscura. sumape.
. 0 nsetraité au livre précédent" . li ',aut en fim, une ,.,01s
la ,01 . ac-
t iones I 1lustrandas de mani"est·II ion.b'us sum scunores locu· av?se une certaine familiarité avec la langue même des di-
~uaed_am certarum sententiarum testi ~ntur e~ernpla et qui
vines Écritures, poursuivre · par l' examen des passages o bs-
mcert1s auferant. ln qua re mem . monia dubuationem
. d ti . ona ualet plu . curs, qu'il faut élucider et discuter; on y parviendra en ti-
s1 e uent, non potest his praeceptis dan.. nmum; quae rant de textes plus évidents des exemples qui éclaireront des
expressions plus obscures, et de phrases au sens certain des
preuves qui leveront le doute sur les passages au sens incer-
tain". Dans ce domaine la mémoire joue un rôle essentiel ;
si elle fait défaut, on ne peut la donner par ces regles-ci.

54· Voir NC II : "Le Canon des Écritures § 1


55. Voir § 12. ·· ».
56. q11a11111m Martin.
57. Cf. 1, 39. 43.
1roi/8· C~s ind!calions d_e mélhode éclairent l'ordre adopté dans Jcs
_prem1ers !•vres; votr NC 3 : « Le cercle herméneutique. § 1.
Une m1erprétat1on finaliste »·.

154 155
, ' ·-· ___. . . . ....~--·-
DEDocrRIN -
. X, 15. Duabus A C!fH1s1 -,.
scnpta sunt, si aut . aute_m causis ft\,\'4
Sunt autem signa u \gno1ts aut arnh~º ". in,, 1·. \
cum his rebus si e_ propria Uel tr l)!u1\ \ 1,,,1, :·.,.,.•
instituta • ~~•ficandis adh ' ª \ la1a í,,''' ,,, .:. ·
11
' 8 ICUt d1c1m b lhcnt , 1: n, • ,
quod omnes nobisc us _oucrn. cu ur pr,,: il; i 1 ·•·
u?C~nt. Translata su~~ latinac língua~ t1 c11,.I'!· ~·. , .
s1gmficamus ad 1· 'cum ct ipsac r on-111,,., cn,11 r~ .
· , a1qu ·d · e, "~
s1cut dicimus bouem etI ali ud ·si e-n11il'~
O . • 4u:1, p, 11
rr,
r,,,.
••
pecus quod isto no . per has duas íld11n, u· ,, '···· .
pecus intellegi musmme app_cllari soic?ll.iha, ini'i'.1,rr,1,.·.·
lura interpretante euangchstam, qu , scd rur,t11 d,~ , .
infrena b.IS. apostolo diccn s .. Bo11en
cm s1gn,~IL,1 .. f'l:r ,,,
1 tr ,, u,1 x, ..
111
11111,11,,:
~

_ Signes propres i~norés


1
·ssance du grec et de / 'hébreu
. [42] XI, 16. Contrai not La co;'~ ntre I' ignorance des signes propres. le grand
dium est linguarum cogniti~.
.
Et
s~gna propria magnu
quos nunc instruendos sus (atmae qu1dem linguae: reme.
XI, 1 · 1 ºconnaissance des langues. Et les hommes de
n,tde est a · d' . ·
~ngue !atine, que j'ai présentem~nt entredpnsd. _mstruÉc1r~.
rarum diuinarum cognitio cep1mus, duabus alus ad mi~ ' ª é ·té beSOin, pour la conna1ssance es 1vmes ·n-
et graeca, ut ad exe .nem opus habent, hebr scnp1u. í
dubitationem attule~r~:~:~ec~dentia recurrat:~s:cq·il1cei i
001en; ~eux autres Jangues. soit l'hébreu et le grcc. Elles
tures. nnettront de recourir à des exemplaires plus anciens.
tas Q m mterpretum . fi • uam 1 :ur ~ cas l'infinie diversité des traducteurs latins lcur
. . uamquam et hebraea uerba no . tn mna uane. 00
ouemamus in libris • s1·cut A men etnAli
mterpretata

saepe 10- ! anposrterait quelque doute. Nous trouvons d'ailleurs souvent
sanna, et si qua sunt alia. Quorum _e u1a et Racha et
rem a~ct~ritatem, quamuis inte ret~:•m p~opter sanctio-
~st antiquitas, sicut Amen et All~uia p~tu1ssent,_ seruata
! ap ·
aussi dans Ies Livres ·
samts d es mot~ héb reux qu1· n •ont pas
été traduits, comme•1 Amen, Allelu1a, Racha, Hosanna et
d'autres. Une partie d'entre eux, à cause de leur autorité
hnguam transferri non potuisse d ' i
pa~1m uero in aham 1 particulierement saiote. encore qu'on eíit pules traduire. ont
posuimus. Sunt enim quaedam ~~~; ur s1cut alia duo quae ! conservé leur forme antique, comme Amen et Alleluia ;
quae in usum alterius linguae per m ,ª
. erpretat1onem
certa~m hnguarum.
trans,re d'autres, au contraire, n'ont pu, dit-on, être transposée dans
une autre langue, com me les deux autres que j' ai cités. li

S. Voir. NC 8 · « Les
59. 1 nes. §· ·s· s·ignes propres et s1gnes
. s'g . figurés :
l est, en effet, dans une tangue donnée, des mots qui ne peu-
vent p~ser _Par la traduction dans une autre langue. C'est le
cas part1cuherement des interjections, qui expriment plutôt
§· 6 · ignes 1gnorts et s1gnes ambigus •.
1
1 une émotion qu'un quelconque élément de pensée réfléchie.
60. Deut. 25. 4; / Cor. 9, 9; / Tim. 5. 18.
li en serait ainsi de ces deux mots : Racha est en effet, dit-
61 . .ficut sunt Simoneui.
1
1

i 157
156
.- ,.,..·
., J/1 .• : •

DE DOCTR!NA CHRl:~TIAN _ l/BER li


. . . A ,
non possmt. Et hoc max1me mteriecf . •' , homme indigné, et llo.wnna cclui d ' un
. . . . . ion1bus
uerba motum amm1 s1gn1f1cant potiu accid 1 1e cri· d un., Mais ce n'est pas pour ce pctll· nom hre de
1
conceptae ullam particulam ; nam et hae s dqualll se 01• %~ 00:r,rne joY~uxsl ·,res facile de notcr ou de demandcr lc M"n\,
hibentur; dicunt enim Racha indigne uo talia e, cn 11~ hº,s. don 111 : nce de ces langues est nél'cs\aire, ma1~.
. S
Osanna laetant1s. ed non propter haec
antis ·•Se •
esse ,. ~r. "'º
,. · · Pauca "ºce ,,. 1a co nnarssa ns dt't en rarson . d es d.1vcrgcnces entre 1e~
atque inte~gare 1ac11l11~um est, sed propter : 9Uac º'>t li\. ue ('avo • . . .
~orTlrne nous e fail, ceux qui ont tra<lu11 lcs &ntures de
dictum est, mterpretum 1llarum Jinguaru diuersitai are ' ducieurs. D peuvent se compter'". mais les traductC"urs
. Q . . .
cessana. UI emm scnpturas ex hebraea .
m est e es u
ognitio' 1 ira n grec . .
runt, numerari possunt, latini autem interp'" graecal)) ue °'· 1,i.ébreu
,,
e
aucune
façon. Cela uent à ce que, aux prcm1ers
. ·
Vt emm . cu1que. . . f'd
pnm1s
.
codex graecus et a11quantum
.
I e1 temporibus .
retes nutt o I))""ne·
facultatis s,·b.in rna. nus uc""º.·
1
rins en
,:rnps de la
grcC·
el se fig
::~it
f · quiconque a eu en marns un excmp arre
posséder tant soit peu les dcux tangues, a
. ..
. de le 1radu1re . .
1

'd b I utnu n,1


guae habere UI e at~r, ausus est interpretari. sque lin. priS sur lu~ C tte situation a du reste plus favonsé la compré-
. X~,.17._Quae qu1dem res plus adiuuit intelle e XII, 1 'récriture..' qu'elle ne l'a entravée, pourvu que
1mpedm1t, s1 ~odo legent~s non sint neglegent!s ntiam quant 1 11ension de soient pas négligents. C'est ainsi que cer-
nullas obscunores sentent1as plurium codicu · Nam non. j fes lecteurs neassez obscures onl souvent été éclaircics par
festau1t. mspect10,
. . s1cut
. ·11
I ud Esaiae proph
m saepe
I
lllan,. · taines ph~es lusieurs manuscrits. Par exemple un traduc-
terpres [43] ait : Et domesticas seminis rui ne ~ unus tn. 1 f"examen ehfte Isafe a dit"" : « Ne méprise pas les membres
alius autem ait : Et camem ruam ne despexert espexe,,,, 1 reur du pr~p ,·ssus de ta race », alors qu'un autre a dit :
,na1son,
bimet inuicem attestatus est. Namque alter ex a~~ uterque s,. 1 de 1ª , . e pas ra chair » ". Les deux se confinnent mu-
. . . . ero expon
tur, qu1a et caro poss1t acc1p1 proprie ut co 1

''e
" '''
mepns .
car l'un est expltqué par I' autre : on pourra1t. en
· · ' rpus su 1
dre
1uellemen La chair au sens propre, en sorte que chacun se
qu1s~~e ne desp1cer~t ~e ~utaret admonitum ; et dom um
sem1ms translate chnst1an1 possent intellegi ex eod eSfic, ~ff~r~~~~nvité à ne pas mépriser son corps, et les '!1ots :
semme · no b'1scum spmta · · 1·1ter nat1· ; nunc autem conlatem uerb1 JUg b de ta maison, issus de ta race, au sens frguré,
.. . Otnter. mem res . , . . li
pretum sensu, pro ba b 111or occurnt sententia pro · nt s'entendre des chréllens. nes spmtue ement
. . d . . d' pne de pourra1e de la même race, celle du Verbe. Mais · en rea
, 1·1té ,
consangume1s non esp1c1en 1s esse praeceptum qu
d · · · d , ornam avec nOus . . J
o~e~t1cos semm1s cum a carnem retuleris, consanguinei · ous confrontons les mterprétallons des traducteurs, a
pot1ss1mum occurrunt, unde esse arbitror illud apostoli quod s1 nsée la plus probable qu1. se présente à I' espnt . est au sens
pen dd ,.
propre que le précepte comman e e ne pas mepnser nos
freres de race, car, si l'on rapproche les mots: membres de
62. Cf. /11 /oh. eua11g. tr. 51, 2 (BA 73B, p. 290). ta maison issus de ta race, du mot chair, ce sont surtout les
63. En De c~u. Dei, XVIII, 43 (BA 36, p. 634). Augustin signale, freres selon le sang qui se présentent à l'esprit. D'ou, je
ou1re la lraducuon des LXX, celles d' Aqui la, de Symmaque, de crois, le sens de ce mot de I' Apôtre : « Si je pouvai~ en
Théodotion, et une cinquieme anonyme.
quelque maniere exciter La jaLousie de ma cliair, afin d'en
64. Sur la multitude des traductions (atines. voir NC 11 : « Le
Canon des Écritures ... §. 3. L'ltala ». sauver quelques-uns ... » 69 , c'est-à-dire que par jalousie à
65. Voir NC 16 : « Pluralité des interprétations scripturaires •. l'égard de ceux qui avaient cru, ils se mettent eux aussi à
66. Selon C. SCHAüBLIN, « Zum Text. .. », Wie11er Stuáie,~ 87, 1974, croire. De fait, il a appelé les Juifs sa chair, parce qu'ils
P· 177-178: il faut écrire : « sicut illud Esaiae prophetae < cum > unus étaient du même sang que lui. De même, cette phrase du
mterpres ali ... » . même prophete lsafe : « Si vous ne croyez pas vous ne com-
67. Is. 58, 7.
68 . porem Simonetti.
prendrez pas », un autre l'a traduite : « Si vous ne croyez
69. Rom. 11. 14. pas, vous ne subsisterez pas » "', lequel des deux a traduit

158 159
.,.r .... _,. ,; ~ .....,,, .
. DEDOCfR/N
a1t: Si quo modo ad A CHJ?Jsr .
nem meam ur l aemufatio IAtv;\ l/BER li
• sa uos r. . ne,n _,
mulando eos q UI. crect·ct Jac1a,n a[· adduc , . s de lire lcs ouvrages dans la languc
tqu0 ere
suam
. dixit luda eos I erant et i'p . s ex il/1· fl()11/
s1 e s · · e, cot"? A motn ucre le savoir. Et pourtant ~e l'une zt
eiusdem Esaiae . N-' _Propter cons rcdcren1 ' ld e11 ~ '·Q, ~Jtlert1 I on ne peut g_ e pour un lcctl'ur avcrtt une idt:C
terpretatus est .. N~s~ credideritis anguinita1e· Carne~u1 ~ ',;~incl e.duction se de~lag n cffct que dcs traducteurs d1f-
· 1s1 e. red'tderitis· non tn1e/Ji,o
· n1 ..1telll'" en,r. o•·
r:iJJ'rCante,ira li est diffic1 . te.dee nc pas•se rcjoindre par que1q_m:•
h.orum1
uerba secut
us s1t n· · • non ~r11 ili ,
t is. egantur incert , is1 exempf . Per,nQ s, ali,. 1u,1 • if11p0rtcntre eux au_ po~~ l'intelligcncc consiste cn la cla1r_e
· . ' um e t S ana1· "eh · . •1 J?rC11.1é _Aussi, pu~si ais que la foi, au contrairc, nournt
a1.1qu1d msinuat ur scient. s . ed tan-. inguae p,r,s. Q1n..
d iue~sos a se interpr t er 1_eg~ntibus.
contmgant. Er o
,..en e
D;
Utroqu/ªCte0e''
e ~s f1en, ut no J fictlc es rnagn/
;JÍ~n1t .:.Our ('éte1;111lt : pem tits enfants" dans lcs sortes de hcr-
vi~. 10n
....e.,-de son Ja1t cs
nw·
h ses tcrnporellcs, maintcnant, e · cs t par
t Jes e o · . v1s1on
· · 1, ,•
est, fides uerogi; ~uoniam intellectusºi se aliqua· ~Cni111 i: c0 que son h ns et non dans la cla1re
quasi lacte alit paruu%m. temporafium q~i~Pecie sc~c1ni1a1c
,e
1a o
auJC
f i que nou; marc
n avon.
o ·
s pas marché par la foi, nous ne pour-
. ·. d
non per speciem . ni . s ' nunc autem pe ti Usdalll cu Pltcrna ais si nou~ à la claire vision qu1 ne passe pas, mais e-
rn s parventr ·ntelligcnce purifiée, quand nous adhé-
speciem peruenir; ni~ autem per fidem ra tdelll ªlllbu~ªbuli1 roflure, grac • e à une t . _,
à la vérité C'est pourquo1 un des trauuc-
manet per intellectu possumus, quae n rnbufauerirn ªlllus, rnCs étrot·1ement · pas. vous ne sub s1stere:::.
·
. us ne croyez pas »
!ati. Propterea ille ai~- ~:~atum nobis c~~;ransit, sc~s~ao 00 d't . « s, vo
ille autem : Nisi e d'd. -'~' crediderifis erentibus r.
reurs 1· s· ous ne croyez pas, vous ne comprend rez
l C • « IV
re ' er111s n . • non Per Uen. et rautr .
[44] 18. Et ex ambiguo 1-' on mtellegetis. tnanebii;s pas ». . vent aussi l'ambigu'ité du texte originei fait que
terpres fallitur, cui non be mguae praecedentis 1 . 18- a,en sou trompe s'il ne connait pas bien te fie expres-
ficationem transfert qu ne nota sententia est p erumque in.
e t · ae a sensu
s • s1cut quidam codices h be
· · et earn ·
scnptoris pen·1 srgni.
lc traducteur ;;it en lui donnant une signification complete-
siofl et la tr~re à la pensée de J'écrivain. Par exemple, cer-
fimdendum sanguine O a nt_ : Acuti pedes ' us aliena ent étrang . d s sont pomtus
.
m. xus enim eorum ad 111. traductions disent : « Le urs pie pour
et uelocem significat llle . . et acutum apud G ef. 'ª!nesd te sang » 1•. « Oxus » en effet signifie chez les
Iit : Veloces pedes eo. rum eadrgoeffiu1d1td sententiam
d
q . raecos
, ui tran repall ':pointu et rapide. Celui qui a vu le sens est donc
a~tem ~lius ancipiti signo in alia;' en um sanguine,n; \\~; Grecs· qui e a traduit : « Leurs pie · d s sont rap,'des pour re- '
~ ta qutdem non obscura, sed fals partem raptus errauit. Et ce(llldre
1u1 /e sang ». L , autre, entram • é dans une autre d'1rect1on .
7
lt? est ; ~on enim inteflegendos ::unt. Quorum alia condi- :ar un mot à double sens, s'est trompé. D'autres ' traduc-
d~ces pot1us praecipiendum est 'Hiicemend~ndos tales co- tions, en revanche sont non pas obscures mais fausses, et la
mam moschos graece uitulus d: ·1 est et1am illud, quo- situation ici est différente : i1 faut en effet plutôt prescrire
1c1 ur, moscheumata quidam
quedes textes de cette sorte doivent être, non pas élucidés,
mais conigés. De même origine encore cette erreur : parce
que le mot grec « moskos » signifie en latin uitulus (veau),
certains n'ont pas compris que les « moskeumata » étaient
70. k 7, 9. Voir NC 3 . " Le cercle h
ne croyez pas vous ne comp.rend
é .
.. enn neullque. § 3. "Si vous
des p/antationes (plantations) et ont traduit par uiflllamina
. • rez pas ». (troupeaux de veaia). Or cette faute a envahi de si nom-
71 · Quis horum uuba (veru Simoneui
breux textes qu'on trouve difficilement une autre version.
vulo-::~~~ ~:)'~.N BAVEL. "-~'hu~anité du Christ comme "lac par-
1
niunu 7 l 9'i7 ia 24da.ns la spmtualné de saint Augustin "· Augu.11i-
' , • • p. 5-281. 14· P.,. l3, 3; Rom. 3, 15. Voir StMONETil p 439
73. Cf. 2 Cor. 5. 7. Cf. § 11. 15. taliu Martin. · · ·

160 161
_..,..... ...,.....--
DE ooCTRINA CHRISTJANA llBER //
. runt esse plantationes et uitulamina interp ns pourtant est tout à fait évid
non ,ntQue11~xerror tam muitos codices praeoccupauit urtct~ti J.,e sequi le suivent. En effet ta ph ent, car il s'écl .
1e ts d ' rase . a1re de
1es planta,·
5unt ·•. · '
ali'ter scriptum ; et tamen sentent1a manii-e11
u,
. Jt lf10·rardies ne onneront pas de pro/o . '< ~
·10uematur "b . Slts pbiJ un sens plus satisfaisant que I ndes racines ,. ,., ton.r
. t quia clarescit consequent1 us uerb1s : Narn •
s1ma es. , e p/antationes non dabuni rad.ices a1tas conque sente)es pieds foulent la terre, mais cs. troupea10: de v· pré.
ad. uIterma . . . .• Ue. dont . n E I qu, ne s' emo;
. di'citur quam u1tulamma quae ped1bus in ter es racines . t a traduction a· . _Y attachent . ·
menuus . . H . rani ar d I ins1 fan I pa~
. tur non haerent rad1c1bus. anc translat1onern ,·n P eille dans ce passage a garanti! ég I e, e reste d
grad1un , . eo con t a ement''. u
loco criam cetera contexta custodmnt.. .
lll 19. Sed quoniam et quae s1t 1psa sententia qu Le recours a~a traductions les plus litt,
X ' · '1ac~ lt ate ~tqu~ ~udicio
· ani XOI, 19. Mais, comme le véritable erafes
plures interpretes pro sua qu~s~~e co.
antur eloqui, non apparet mst m ea hngua msp1c1atur qua cteurs s'efforcent de rendre chacsens, que beaucoup de
tradu , ' un selon
n t · ct·
interpretantur, et ~lerum~u~ a sensu a~c ons e~ms aberrat
rn discemement, n est pas évident si 1• ses moyens
et ·t500 1 ··1 ' examen n'
interpres, si non s1t doct1ss1mus, a~t hnguarum tllarum, ex 1 dans la· angue qu Ids traduisent ' et que d'aut est pas
fª'écartant
quibus in latin~m scriptu_ra peruemt, pet~nda cog~itio est, bten souvent e la pensée de 1, • re pan,
s ,. , auteur le t d
aut habendae mterpretat1ones eorum qu, se uerb1s nirnis ur s'égare s t1 n est pas tres savant .1 f • ra uc-
te
ttre à I'étu de d es 1angues à partir des , 1 aut ou b.1en se
obstrinxerunt; non quia sufficiunt, sed ut ex eis libertas uel 111e . , . que 11 es l'Éc ·
error dirigatur aliorum, qui non tam uerba quam sententias t passée en 1atm, ou s en tenir aux traduct· nture
eS . 1ons de ceux ·
[45] interpretando segui maluerunt. Nam non solum uerba e sont étro1tement attachés à ta lettre d qu1
s ffi . II u tex te . no
singula, sed etiam locutiones saepe transferuntur, quae orn. u'elles su ,sent, mais e es permettent de d, • , .n
q ' t d . ece1er la venté
nino in latinae linguae usum, si quis consuetudinem uete- ou l'erreur d autres ra ucteurs qu1 ont mieux . é .
~ 7Y I e a1m su1vre la
ensée plutot que es mots.· ar bien souvent, on ne tradu1t.
rum, qui !atine locuti sunt, tenere uoluerit, transire non pos- P
sint. Quae aliquando intellectui nihil adimunt, sed offendunt as seulement d es mots pns un à un, mais aus · d
P · · I' , s, es tour-
tamen eos qui plus delectantur rebus, cum etiam in earum nures qu1, s1. on veut conserver I usage des anc,·ens qu1. ont
signis sua quaedam seruatur integritas. Nam soloecismus Parlé en latm,· li
ne peuvent absolument pas passe d
· r ans 1a
qui dicitur, nihil est aliud quam cum uerba non ea lege sibi 1angue latme. est vra1 que parfois ces traductions-là ,
. . li n en-
coaptantur, qua coaptauerunt qui priores nobis non sine levent nen au sens, mais e es n' en choquent"' pas .
. d' moins
ceux qu1 trouvent p1us ag_rément aux pensées quand elles
sont conservées dans leur mtégrité jusque dans Jes signes
qui les expriment. Ce qu'on appelle en effet "solécisme"
76. Sap. 4. 3.
77. Selon M. S1MONE111. « Due note agostiniane », Au,:ustinia-
n'est pas autre chose qu'une construction de mots qui ne
num. 33. 1993, p. 431-436, Augustin commet ici une« bévue ,. en s'accordent pas selon la regle d'apres laquelle les faisaient
ignorant que uitula-n peut fort bien désigner une jeune pousse. ' s'accorder ceux qui, venus avant nous, ont parlé avec auto-
78. M. SIMONETil, p. 440, note que les mots moskeuma et ui111/ame11 rité. Or que l'on dise inter homines ou inter hominibus est
ne sont pas attestés ailleurs dans l'Ecriture et estime qu'il est difficile sans importance pour qui cherche à connaitre une pensée".
de savou à ~uels contextes Augustin fait allusion. Mais c'est simple-
ment à la suite de Sap. 4, 3-5. qui file la métaphore de la plante. De même, un "barbarisme" est-il autre chose qu'un mot qui
79. magis Martin. ne se présente pas avec les lettres ou le son que lui donnent
. ~O. Yoir NC 9 : « Simplicité et profondeur mystérieuse de habituellement ceux qui ont parlé latin avant nous12 ? Or,
1 Écnture. § 1. Un style simple ».
81. Cf. C<J11f 1. 18, 29 (BA 13, p. 324-327). in uerbis pluribus consequens verbum superiori non adcommodatur,
82. Cf. Rhétorique à Here1u1iu.f, IV, 17 : « Soloecismus est cum barbarismus est cum uerbis aliquid uitiose effertur ».
162 163
~\'" • -~-'- ~-·- ~--- ,.,
,,,.., -~ ··
L/BER li
------~
DE ooCTRINA CHRISTIANA
nce ignoscere en faisant breve ou longue 1.
r ronO . .d d à o· a
a tocuti sunt. Vtrum enim "inter hom. e ron P Uabe, celut qut eman e ieu" de lui pardon-
auctoritate a i~u'bus" dicatur, ad rerum non pertinet e •nes_'' 5
qll isíêtTle JhéS ne se préoccupe ,gucre de la façon dont ce
an "inter hom:arismus quid aliud est nisi uerbum n ºgn1, trO ses pé . se prononcer. Qu est-ce donc que la purete'
torem. Item b enuntiatum. quo ab eis qui ante nos ~~/•s fler peLI t b1en.
1
· · d' h b'
51 1100 te mamt1en une a 1tude venue d'autrui
litteri_s uel son;ntiari solet ? Vtrum autem "ignoscere" •ne rf1º1a11gage, ar l'autorité des vieux auteurs?
1ocut1 sunt en ta tertia syllaba dicatur, non multum ciro. Jtl firt11ée p
ducta an ~orre?15 Deus ut ignoscat petit, quolibet modo . rat, et coll
· ccaus su . . . 111uc1
qu1 pe potuerit Qutd est ergo mtegntas locutio .
bum sonare · . 1 . n1s
uer . nsuetudinis conseruat10 oquenttum ueter · urtant tes homm~s sont d_'autant plus choqués
nisi ahenae co ulll
ritate firmatae. . zo. ~t,ntpOqu'ils sont plus fatbles,
1
et tis sont d'autant plus
aucto Se.d tamen 00 magis inde offenduntur hommes, quo i ur ce pO ,. 1 veulent para1tre p us savants, non pas quant à
A

20.
. nt . et eo sunt m · fi1rm1ores,
· quo doct1ores
· uiden-. s qu Is . d' .
faib(es . nce des choses, qu1 nous gran 1t, mais de celle
firmtores su rum ' scientia, qua ae d·1- 1 1camur, se s1gnoru n
d .
Ia co~oaissadont il est bien difficile de ne pas se gonfler",
uolunt non re . . r· ·1 . lll
. flari ommno d1f 1c1 e est, cum et tpsa reru"' des s1gnesj science des choses elle-même fait souvent se
qua non m
.
. · · d
. . aepe ceruicem engat, mst omm1co repnmatur
sc1enua s . · d ·
Quid enim obest mtellecton, quo 1ta scnptum est :
· ·
·
· '"
:S
31ors qu~ 1 têtes, si elles ne se courbe~t pas sous le joug
redresse -" Ainsi quel obstacle y a-t-11 à la compréhen-
mgo. · · · 'd t ·b 'gneu1 ·
Quae est te rra, in qua 1st1 ms1 un . super .b eam,. .s,. ona est dU Se• 1 texte suivant : « Quelle est cette ferre ou les
an nequa , m . et quaeswzt ciuitates
. . III qw us 1ps1 mhabitant
. sion dan~ ·Jeent ? Est-elle bonne ou mauvaise ? Et quelles
. . . · ? Quam locutionem mag1s a1tenae 1mguae esse arbi-
rest · . li
,n ,ps1s . . Ili d . gens Y 'tés ou ils Jzab1tent en e es ? » .. ; Une telle tour-
tror. quam sensum aliquem aluorem. u . et1am, quod iam sont ces c,on sens, releve d'une tangue étrangere plutôt
auferre non possumus de ore [~) cai:itant1um p~pulorum : nu~e, à :.exprime une idée de quelque profondeur. Et ce
Super ipsum aute_m jlor~et sanctificat,~ !nea, mh1l profecto qu elle re que nous ne pouvons plus ôter de la bouche des
sententiae detrah1t. auditor tamen pent1or mallet hoc cor- fll ot encond' ils chantent : « Super tpsum
.
autem flonet. sanc-
rigi, ut non "floriet", sed "florebit" diceretur; ?ec quicquam g_ens qua zea » : « et sur [ui fleurira ma sanctification » 11• li
impedi! correctionem, nisi consuetudo cantantium. lsta ergo 1f ca,~ºe\en au sens, bien sur ; et pourtant un auditeur un
facile etiam contemni possunt, si quis ea cauere noluerit, n en r;;V , . A , dA
1
quae sano intellectui nihil detrahunt. At uero illud, quod ait peu averti préférerait qu on . a comgeat
, etàqu on 1t non
. pas
. 1 mais jlorebit, et nen ne s oppose 1a correctton que
apostolus : Quod stultum est Dei, sapientius est hominibus; fll'habitude
orie ' de ceux qu1· _eh ant~n~... O r ce ~ont là faut:s que
et quod infirmum est Dei, fortius est hominibus. Si quis in
I' 0 peut aisément néghger, st I on veut b1en ne pas etre en
eo graecam locutionem seruare uoluisset, ut diceret : "Quod
stultum est Dei, sapientius est hominum ; et quod infirmum ~e contre des détails qui n'enlevent rien à une compré-
est Dei, fortius est hominum", iret quidem uigilantis lectoris ~ension exacte. En revanche, dans la phrase de l' Apôtre :
« Quod stultwn est Dei sapientius est hominibus, et quod
infirmum est Dei fortius est lwminibus » ••, si l'on avait
83. Deum Martin. voulu conserver la toumure grecque et donc dire : « quod
84. Cf. / Cor. 8, 1. stultum est Dei sapientius est hominum et quod infirmum
85. Cf. Mauh. 11, 30. est Deifortius est hominum », l'attention d'un lecteur vigi-
86. Num. 13, 19-20.
87. Ps. 131, 18. lant irait certes à la vérité de la pensée, mais un esprit plus
88. Dans !es assemblées liturgiques. lentou ne comprendrait pas, ou même comprendrait de tra-
89. / Cor. 1, 25. vers, Une telle toumure, en effet, en latin, n' est pas seule-
164 165
DE DOCTRINA CHRISTIANA ~ ..,··' , .... L/BER li
. . ,· n sententiae ueritatem, sed tamen aliqu· '\·"
, ·ve e lle tombe .encore dans l'équivoque,
. car cll e
mten 110 . . ts ta , ,fll faUll u~lque sorte d1re que 1a sot11se ou la faihlcsse de
aut non intellcgeret aut ~t1am _pe~~rs\mtellcgere1 r~i()r . f11' t,fe en q tus sages et plus fortes que cellcs de D1cu.
enim tantum uitiosa l~ut10 est ·~ hatm_a mgua talis, ~e ºn sef11111rne so~~ pxpression sapientius est lwminilms ne sou
et in ambiguitatem ca_d1t,_u1 quf~ o_mmu_m stuhurn Uef~lti 1·1t~ore que u/exempte d'équivoque, même si elle est
minum infinnum s~p1ednt1us _ue . ort1us/ u1d~atur esse qu o. ~". "ºº pi lécisme : /,is lwmimbus en effet correspond-il
dei. Quamquam _et tllu __sap,enttus evst wn11n~bus non caªrti Pª~111pte de s~ homini, ou à l'ablatif : hoc lwmine? Cela
amhiguo. etiams1 soloeci~m.? car~t.... tru~ ~~1m his "ho rei c~~d 311 f; Ir~'.~ la tumiere ~e l_a pensée. Aussi v~ut-il mieux
·b s" ah eo, quod est hutc hommt an hts hominib ..rn,.
m u h . .. d. t ·, us ab n
ª~-ar p:ira•I q e,·•" : « sap1entws est quam l101111nes, et for-
.-.,roe ce . .,
eo, quod est hoc .. ~mmMe ·, . ,c_um s1 .' nod~ ~pparet nisi in ·reco,.. J,on1111es » .
lu minatione sentenuae. e ms 1taque 11a tcttur "sapic . - d• est quam
,. . t h . ,. ntius 111t-S •
est quam homines et ,ort,us es quam ommes . . des versw11s .
1
XIV 21. De ambiguis autem signis post loquemur. /..L cho x •.tai·s des signes amb1gu_s, nous parlerons plus
'
de incognitis agimus, quorum d uae tiormae sunt, quantu,.,., ' nunc ti•, • 1 Z1· 1""' moment, nous tra1tons des signes non
· b ... ad ur 1e .
uerba pertinet. Namque aut 1gnotum uer um facit haer in'1 ; P0 de deux sortes, en ce qut concerne les mots.
1 . Q . 1 . . ere Io !Is son I . · •
lectorem aut ignota ocut10. uae St e_x a 1enis linguis ue. 01111 us. . 'est un mot mconnu qut arrete 1e 1ecteur, ou
niunt. aut quaerenda sunt a b earum Imguarum hominib car ou b1en c tournure inconnue
e · . S' 1· 1s v1ennent
· d'une
aul linguae eaedem, si et otium est et mgen_ium,. ediscendae us biefl e·est une ere i1 faut ou bº1en s , 1n.orrner
. • . d e ceux
aupres
aut plurium interpretum ~onsulenda conl~t10 est. Si autem laflgue, étr~~~an~ue, ou bien encore, si l'on ~na le temps et
ipsius linguae nostrae ahqua_ uerba (ocu~1one~que ignora- dofll e est rendre cette langue, ou recounr à une compa-
mus, legendi [47] consuetudme aud1end1que tnnotescuni J'aptilllde, applusieurs traducteurs. Si au contraire ce sont
Nulla sane sunl magis man dan d a memonae . quam ilia uer-· . entre des
ra1son P toumures de notre propre 1angue que nous
borum locutionumque genera, quae ignoramus ; ut, cum uel des mots ~ force de tes tire ou de les entendre, nous. fini-
peritior occurrerit de quo quaeri possint, uel ralis lectio quae ignorons, apprendre. Bien entendu, aucune catégone de
uel praecedenlibus uel consequentibus uel utrisque ostendat roos par/\ 1 urnures ne doit être confiée avec plus de soin
mots ou ~ que celles que nous ignorons ; ainsi, en effet,
0
quam uim habeat quidue significet, quod ignoramus. facile
adiuuante memoria possimus aduertere et discere. Quam- à la mémoirerencontrerons soit un homme plus habile que
quam tanta esl u1s · consuetu d.1ms · e1·1am a d d.1scen d um, ut qui quand nous . de qui nous pmss1ons · · · •
nous 1n.orrner, · te ti e
smt
in scripturis sanctis quodammodo nutriti educatique sunt,
magis alias locutiones mirentur casque minus latinas putent
quam ilias, quas in scripturis didicerunt negue in latinae lin-
Jeçon qt
nous au~re~us montre par ce qui précede ou par ce qui suit
~eux à la fois -la portée ou le sens de ce que nous
?u par es nous pourrons aisément, avec l'aide de la mé-
guae auctoribus reperiuntur. Plurimum hic quoque adiuuat ign?ron,s, remarquer et les apprendre. Toutefois la force de
interpretum numerositas conlatis codicibus inspecta atque mmre, es • d ·1 , · d' d
l'habitude est si grande, meme ~ua~ .' s ag1t appren re,
discussa. Tantum absit falsitas ; nam codicibus emendandis d hommes nourris, pour amsi dtre, et élevés dans les
primitus debet inuigilare solertia eorum qui scripturas diui- qu_e eessEc, ritures s'étonnent plus d'expressions autres, les
satn1 ,. · d
jugeant moins !atines, que de celles qu I 1s ont appnses ans
les Écritures et qui ne se trouvent pas chez les auteurs la-
90. ita om. Manin. tins. lei encore, ce qui aide surtout, c'est le grand nombre
91. Cf. 1. 11. 40. des traducteurs, examinés et discutés au moyen de compa-
92. Au livre Ili. raisons entre leurs textes. Qu'on exclue seulement l'erreur.

166 167
DE ooCTRINA cHRJSTJANA ,/_,.P·- LIBER //
. siJer:int, ut cmcndatis non e_mcndati ceda ! ,r e
•est avant tout à la cor . .
.éd rec1ton
na.~ nosSC c:k- . •rpn:tationis gcnere uementes. nt, el\ •
C ·1er la sagac1t e ceux qui dé s1rent . dcs te )(tcs
uno dumt3X31 in1e: 1 1
vei ·tures, de telle façon que tes m connaítr ·, que dc,n
t:,·f'I
P" te pas
à ceux qu1. te som qu·anusc rits . none_ cs· d1v1nc~
Jent d'une seule catégorie de ~er ~nct, bien ~ur ª.m , cndfa cc.
ent M . . s1ons. , , s prov
·v ,..., ln ipsis autem interprctationibus ltata ccteris ~~ li ~v 22. atS, parrm CCS Versio
.
x.- .
. . m est uerborum tenac10r cum persp1cuitate
. ft , vJ li
ies autres , car e e serre de
ns, que I'
on préfer ,
ICn.

ler3tur • na - . . d· d' . scn. ,oudte~nt5 ctairement la pensée. Pui plus pres les moe t 1/ta/a à
• . Et tatinis qu1bushbet emen an 1s graec1 adhib ....n "'' . 1 . s, pour e . ~ tout e
tc:nuae. . .
. quibus Scptuagmta mte~rc u1 '. .
l n quod d can.
a uetus lest ,v elle traduct1on atme, qu'on ait re ornger n'im n
tur.mtm attinet excellit auctontas ; qu1 iam per omnes P a- qllrrni tesquelles en ce qui concerne ~.~rs aux grec:nc
mcn u • . . S · . . er. Pª porte l'autorité des Septame C ncien Testam es,
. . . ecctesias tanta praesenlla sanct1 pmtus mterpret . rern . t'" . . eux-c·1 d' ' ent,
111ores . f · Q . . ati cgtises part1cu 1crernent mformé d • aprcs tout
esse dicuntur, ut ~s ~nu~ 101 h~m1~~-m u~nt. . u1 si_, ut fer. 1es i:;. • d .
our avo1r tra u1t avec une assist
es e la
.question pa~-
es
ique non mdigm fide praedtcant, smguh cclhs etia1 seri 1P à td' h ance s1i '
tur mUtl . ·h·t . n e prit que, tan omrnes qu'ils ét . onedu saint
. ,uti·s separati cum interpretat1 essent, m I m aticuiu
smg . d .. d
eorum codice inuentum e_st, q~o no_n 11s e~ uerbis eo.
. s i;,S
•une seu te bo uche. S' 1'l est vrai com aient • li s n' ont eu
qu , · • me on le
rorne I afftrment nornbre de gens ct· rappone et
demque uerborum ordi_ne _rnuemretur m c_etens. Quis huic c? été chacun dans des cellules séparee~gnes de foi, qu'ils
auctoritati conferre ahqu1d n~dum praeter~e audeat ? Si a1e01 , , . s tand1s q ,.1
·saient, et .que 1 on n a1t trouvé dans 1a vers1on . u Is tra-
autem contuterunt ui una ommum commum tractatu iudi- dd'entre eux n~n qm ne se trouvât exprimé dans d' ª?cun
u1 .
cioque uox fieret, ne [48] sic quidem quemqu~m unum ho-
mots et Ies memes phrases chez tous les autres.. les ~eme_s
minem quatibet peritia ad emendandum tot semorum docto-
te front de comparer _quelque texte que ce soit à ·c~~1 aura1t
rumque consensum aspirare opoi:tet aut decet_. Qu~mobrem,
etiamsi atiquid atiter in hebrae1s exemplanbus muenitur n·ré, et à plus forte , ra1son
d , de le préférer ?· Et m'eme aura1ent te ~uto-
.1 uni Ieurs ef,orts e 1açon à ne donner qu'une .·
quam isti posuerunt, cedendum ess~ ~bitror diuin~e dispen- 15la déiibérat1.on et à ta rétlex1.on commune de toseu1e vo1x ,
sationi, quae per eos facta est, ut hbn quos gens mdaea ce- . , .
à ce cas, 11 ne ,~ut pas, t1 ne convient pas qu'un homme us, meme
teris populis uel religion_e uel i~u_idia pro~ere noleba~, credi- dans
turis per Dominum gent1bus m1mstra reg1s Ptolemae1 potes- seut, quelle que s01t sa compétence, prétende corriger l'ac-
cord unanime de tant d_e _savants vieillards•~. C'est pourquoi,
tate tanto ante proderentur. ltaque fieri potest ut sic illi in-
même si l'on trouve, 1c1 et là, quelques divergences entre
terpretati sint, quemadmodum congruere gentibus ille, qui
tes exemptaires en hébreu et leur traduction, il faut, je crois
eos agebat et qui unum os omnibus fecerat, Spiritus sanctus
s'incliner devant le plan divin, réalisé par leur entremise'.
iudicauit. Sed tamen, ut superius dixi, horum quoque inter-
qui fit que des livr~s que ~e peuple j_uif, soi_t par scrupule re-
ligieux, soit par Jalous1e, refusa1t de hvrer aux autres
peuptes, ont, de par l'autorité du roi Ptotémée, été livrés,
93. Voir NC 11 : « Le canon des Écritures ... § :. 3. L'ltala,. ; tant d'années à !'avance, aux nations qui, par la grâce du
94. Sur la légende. voir A. PELLETIER. lettre J "Aristée à P~ilo- Seigneur, étaient destinées à croire. Et c'est pourquoi il peut
crute, Sources Chrétiennes. 89, 1962 ; NC 11 : « Le Canon des Ecri- se faire que les Septante aient trad~i~ seton te se?s qui 1
tures. § 2. La Septante ». convenait aux nations, d'apres une déc1s10n de I Espnt samt
95. Augustin vise ici Jérôme ; voir NC 11 : « Le Canon des Écri-
tures. § 2. La Septante ». qui les menait, et qui pour eux tous n' avait fait qu'une seute
96. Voir NC 11 : « Le canon des Écritures. § 2. La Septante ,. ; bouche96 • Mais pourtant, comme je l'ai dit plus haut, la
J. ZYC'HA. « Zu Augustins De doctri11a christiana. li. 15, 22 ». Fe.rt- comparaison avec les traducteurs qui ont serré tes mots de
schrift Johannes Vah/en, Berlin, 1900, p. 551-557.
169
168
~
-~ • .,., ...-·_, .• [J()Cffl/NA CHR/STIANA
DE r
"""""';·.• ,.,. U BER li
~
t conl t· ~s souvent, n'est pas inutile po .
retº""
.
... qui uertus ~
tenacius inhaese~n ' Latimi_oergo
..,,pe sentenuam.
an<Jalll _., . .
non est in.
.
, Ut d. 1 pllls~.,r., ' ur écl
5
ornrne je commençais à le dire 1 . a1rer la pen<;(:
Ai.lsS1• e i·en 'festament doivent, si c'est· ; versions latinc.
d
·1,·s ad e:<r1a0eod1·ces ueteris test_amenu, s1 necesse fue tJt_1. ,. I•"º'
Je d'apres I,autont
. é des Grecs et .d n1.:cessaire,
. . etre
. e cs
P C()Cperar!l,
cere ritate emendan i sunt et _eorum POtis . , .,gtes t qui, encore qu'ils fussent s/ ceux, tout part i~>~-
U,1
raceorurn aucto ruaginta essent, ore un_o i~terpretati e s1. 111en I b h ixante d -
!urn, qui cu~ sePs ,u1em noui 1es1amenu, " quid in la,;''• 1í'"' qo'one se• e ouc e pour traduire Q- " · n'o"' '"
,t,ibentu'· L•bro ,aecis ceder< oportere non dubium "I' dil.on, ,ea• Testamenl, si quelque chos . 1 uan1 ª"' i;,,.,;
~,;c:tatibUS
~· .,.. qm
et rnax•
ur_uapu
bat.dgecclesias doctiores et diligentiorescst.n,. ,er<'~o;1
dll 1 deS
Joivenue
versions
céd•' !atines,
le pas aux il ne
textes fait eta~c:::Che
grecs I dans
doute la d1-
qu'elles
1 ron trouve dans les Eglis~s paºrt~t spécialement à
U
penuniur, ,.,, q élées". ocuhCreme"' rns-
tflliteS et z

II - Signes figurés ignorés

[,a connaissance des tangues


iVI, 23. ~ua~t aux signes figurés, s'il s'en
,· connus qu1 obhgent le lecteur à s'arrêter il f rencontre
XVI • ln ranstatis u~ro signis, si q~~ forte !gnota cogunt d '"cher Ie sens en recourant tantôt à la con' . aut en re-
, 23 rem1 partim hnguarum not1ua partam rerum in- cher ~ d h natssance de
haerere
. 1 dec1sunt
O ' . emm
Aliqu1d · · ·1·1tu d'mem ua 1et et pro.
ad s1m1 gues, tantot à ce 11 e es e oses. Ainsi de la porté s
uesugan a · · · ~ue qui Iaisse sans aucun doute entendre quelqe sym~-
11q
cul dubio secretum quidda_m insinuai s 1·1.ºª piscina,· · ubi fa- • d 1 · · d . ue ense,-
gnement secret, e a p1scme e. S1loé '.ou reçut !'ordre de se
1
. tauare iussus est, cu1 oculos Dommus luto de sputo . l'h à
c1em . . . 1aver le v1sage . omme qui _le 91Se1gneur avait oint les
facto inunxerat ; quod tamen nomen 1mguae _mcogmtae, nisi
euangelista interpretatus esset, tam _magnus mtellec~us late- yeUx de la boue . fa1te avec
d . sa sahve • Et pourtant , 51- l'É van-
ret. Sic etiam multa, quae ab auctonbus eorundem hbrorum géliste n'ava1_t pa~ ~ra u1t ce ndom d'une langue inconnue
interpretara non sunt, nomina he~raea.non est dubitandum une significat1on s1b1_mp~rtante emeurerait cachée. Ainsi e~
habere non paruam uim atque ad1utonum ad soluenda ae- est-il encore, ~ur t~n es mots hé~reux, que Jes auteurs de
nigmata scriptu- [49) -rarum, si quis ea possit interpretari. ces mêmes_ ltvres n ont pas tradu1ts, et qui, sans aucun
Quod nonnulli eiusdem linguae periti uiri non sane paruum doute, sera1ent une !orce et un se~ours non négligeables
beneficium posteris contulerunt, qui separata de scripturis pour résoudre les émgme~ d~s Écntures, si on pouvait les
eadem omnia uerba interpretati sunt ; et quid sit Adam, quid traduire. Et. quelque~ spéctahstes ~e cette tangue n' ont pas
Eua. quid Abraham, quid Moyses ; siue etiam locorum no- rendu un mmce service à la posténté en tirant des Écritures
et en les traduisant, tous les mots de cette sorte, nous révé-
lant ce que signifient Adam, Eve, Abraham, Mo1se, ou en-
care des noms de lieux : Jérusalem, Sion, Jéricho, Sinai',
. 97. Cf. Ep. 28*, 2 (BA 468, p. 404) : « aliquae diligentes eccle- Liban, Jourdain, et tous les autres mots de cette tangue qui
s1ae • ; Gtsta rnm Emuiw, 4 (BA 32, p. 460). nous sont inconnus 99 • Une fois ces mots expliqués et tra-
. 98. /oh. 9, 6- 7 : « Va te Iaver à la piscine de Siloé - ce qui veut
d1re : Envoyé ,._
~ de 99. Philon. Origê~e. Eus~be de Césarée, Jérôme s'étaient occu- principalement du liber illlerpretationis Hebraicorum nominum de
.,... M sccs services · vo·ir F· W';'I"Z, Onnmast1ca
rendre
zig. 1914. . sacra, Leip- Jérôme, mais aussi d'autres recueils.
. IMONEITI. p. 445-446, signale qu' Augustin s'est servi
171
170
-- .. .·,, LIBER li
---- -- ...
,,~·
OE voCTRINA CHRISTIANA Jflt,re d'c.xpressions figurées de l'Ét:.. rilure ·se 1rou-
. f1
. . uiJ sit lfjerosalem ucl Sion ue~ lcricho Ucl . º
Jll11S• 1airéCS-
m.,na. q uel forJanis et quaecumque aha in ilia lin Sina u.., ,fl, tc
L,ti:inus . .b rt· . gua " t'~ aissance des clwses
sunt IO~ll~
:
. . ,nita nomina, qui us ape 1s et mtcrpretat· n0oi
.
. n·s fi••uratae 1ocut1ones mam,estantur.
·r IS fll
Uhél
, """"nt
µ1 QUª à l'ignorance des choses • elle rcn d ohs ·
zJ. . ns quand elle porte sur tes propriét, . · t:urcs
,n ·scnrtu
../,'9•
, Re, . C"
...u,m autem ignorant,a • r: .
,ac1t• obscuras figu rata,; 1 e
• s e"l'res:~irnés. ou dcs pi erres, ou dcs pla~~e~turellcs
. um ignoramus uel ammantium uel lapidum Ocu. 1c, étres s qui figurent dans les Écritures à 1·1 . dou des
uones. e
.. m naturas aliarumue rerum, quae plerumque in
Uel h
er.
Je, 11ose I rc e sym-
l';Ull • . . · scrj ~111rcs e ar exernple, à propos du se.rpent qui pour proté er
. ·militudinis ahcu1us graua ponuntur. Nam et d Ptu. i,i1l~s- p résent~ wut son corps à qu1 le frappc, on sait co~-
nsnte s1 quod notum est_ totum corpus eu~ pro capite obi e ser.
-• ,:te, P éctaire le sens de cette parole du se·
~ 1gneur qu 1.
~ · ·..us quantum inlustrat scnsum 11lum quod D cere
iene l' , ºtni kjt:fl
,,
1 ,ela d'.
,orn 1nande etre rus s comme
é
des serpents 11.,• a r·I n
..... 011.,.stutos nos esse s1c11t serpentes, ut sc1lrcet pro
. . . -
nu~ l1 s , ue pour sauver notre tete, qui est te Christ"" •
1u 1 "' 1 ... • • cap·1 11
0biefl sur,·onsq "t tre c à nos persécuteu• nous
nostro. quod est Chnstus. corpus pot1us pcrsequentib le pluto no orps
eflll é· · rs, et
fcmmus ne fides christiana tamquam necctur in no~·s of. ré, s·nsl. a foi chr uenne ne s01t pas . comme tuée e n nous,
pa;cent~s corp~ri negemus Deum. ! Vel illud quo~s, si 1 11
Pu ai ·rgnant notre corps, nous a tons renier Dieu · O u ceei.
q
cauemae angusuas. coartatus, . tdeposita uetere
. . tunica • u1res
.Per si, éP8 . te serpent. tout contracté dans les passages ét .
nouas accipere d 1c1tur, eocore iro . u s'Y dépouille de sa vieille peau et reprend •rod~ts
. quan um d concm1t ad imita nd arn 11-
ipsam serpentis astutiam umque ueterem lzomine,n Je s00es forces ~euves : comme cela s'accorde bien avec
. . . exuen
d
sicut apostolus d 1c1t, ut 1n uamur nouo, et exuendum • o~·~ e à irniter 1ustement}~ ruse du serpent, et à dépouiller
angustias dicente Domino : lntrate . . per I angustam porta,n, Per J'tfl~;~, homme1°2 pour revet1r, c~mme dit I' Apôtre, L'homme
/e vi oJ et à nous en dépoutller à travers des passag
Vt ergo notitia naturae. serpent1s. 1n ustrat d multas simirltu-·
no11veau , Je mot d u S e1gneur. : « Entrez par la po es
1

dines quas de hoc animante . scnptura


. are consueuit
. , SIC. . seton t
1ro1ts,
. 1.,. De meme ' d onc que Ia conna1ssance . des carac-re
ignorantia nonnu li orum ~,ma11~m, q~ae non mmus per si- é,1,orte
e »
particuhers . du serpent éc 1a1re . marntes. .
figures que
militudines commemorat, 1mped1t plunmum [50] intellect _
rem. Sic lapidum, sic her~aru~ •. uel quaeque tenentur rad~- :~i~ture présente habituellement à partir de cet animal, de
cibus. Nam et carbuncuh not1t1a, quod lucet in tenebri • e l'ignorance des caracteres de quelques animaux
111ern
u'elle n'évoque pas mo~ns . souvent dans ses comparaisons
mui~~ inl~minat eti~m obs~ura libr~rum, ubi~umque propt!;
sim1htudmem pomtur, et 1gnorant1a berylh uel adamanti q barrasse beaucoup qutconque veut comprendre. II en va
claudit plerumque intellegentiae fores. Nec aliam ob ca/ de rnême de 1· 1g_
em · n~rance conceman t Ies p~erres, · Jes plantes
et de wut ce qut ttent au sol par des racrnes. La connais-
sance même de J'escarboucle, par exemple, qui Iuit dans Jes
100. Cf. Mat1h. 10, 16. téoebres éclaire encore nombre d'obscurités des saints
101. Cf. Eph. 4. 15. Livres, partout ou on la mentionne à titre de figure•º'. 1
102. ip.mm 11eterem Manin. L'ignorance des propriétés du béryl °" ou du diamant º'
1
103. Cf. Eph. 4. 22-24; Col. 3. 9 s.
104. Ma11h. 1. 13. renne bien souvent les portes de la compréhension. Et s'il
111
. 105. Cf. Ge11. 2, 12 : « et ibi est carbunculus et lapis prasinus,. nous est facile de comprendre que le rameau • d'olivier rap-
c1té en De Ge11esi ad litteram, VIII. 7, 13 (BA 49, p. 30). ' porté par la colombe à son retour à l'arche signifie la paix
106. Cf. Ex. 25. 7. cité en C. Adima11t11m. 10 (BA 17, p. 258).
perpétuelle""', c'est pour la seule raison que la consistance
107. Cf. Ezuh. 3, 9.
108. ram11/o Manin.
moelleuse de I'huile ne s'altere pas facilement au contact
109. Gm. 8. 11.
173
172
DE DOCTRINA CIIRISTIAN~ , ., ~ r LIBER li
~m facile e-t intellegere pacem perpetuam s1gniftcan . uide étrangcr ct que l'olivi
O1 .nill Ili.! de feuilles. Beaucoup en _c r, lu1. es1 co
~amusl·ulo, quem rediens ad arcam columba r>ertulit e_ ae " -ert . core q . 11\tarn
,. 1.1' •h'fsonr., 1gnoren1 que 11 e venu • u1 ne e,> rne 01
quia nouimus et olci lencm contactum non facile alie • lltsj •0 1 ,, · t'- . · d· . e 11 e a . nn:11s -
m,lrt corrompi et arbo~em ipsam_ frondcre ~rennitc/M h11. p;J.~ oJllOOS, so1t. it-on, pour tntroduir • so11 Pour u sen1
autem propter ignorant1am yssop1, dum nesc1un1, quarn ~hi t~S p0 dans te rocher, alors que e' e profonde· P rif1er
· cs . est u 1ncn1
habeat uel ad purgandum pulmonem ucl, ut dicitur act Uttri (,l,1 11 et ils sont par suite tout à fai 1 . ne plante b· ses
5 ...,rte, · il a été dit · ..,. , •ncapabt. asse et
radicibus penetranda, cum sit herba brcuis atque 'hu .ª~a e~ urquo1 , . «,um aspe cs de dé.
1111 vrir pO a,· purifie » "º. rger"s avec / 'J cou.
omnino inucnire non possunt, quare sit dictum : Asp hs, · se"1.,'ignorance en matiere de 1vs0
me \'SSc>po, et mundabor. ar8es ttJt · /Je
5
·25. Numerorum etiam imperitia multa facit non int . .Ozn ·oe comprend pas bien des ;~~bres fait, elle aus .
translate ac mysticc posita in scripturis. lngenium quip e cg,
11 ql.l ies Écritur~s de façon figurée et aftt 51 ?ns empJoyé:•:
ita dixerim, ingenuum non potest nisi mouere quid sibfe, ~t daJl\_ disons b1en_ né, ne peut pas ne gonque. Cenes, u s
quod et Moyses et He!ias et !PS~ Dominus quadraginta ~~ht esPíle si
·gnifie le fa1t que Moi'se '" ÉJ" pas
.
A é ,
se demande n
1e 12 1 S . r ce
bus ieiunauerun~. Cut~~ acttoms fi~urat~s quidam noct';· qu aient Jeun pendant quarante . ' e e1gneur 1 .
êrfle, • d' Jours'" 11 u1-
nisi huius numen cogmt1one et cons1derat1one non soiu· 8 f11_
a1t u 0 probteme .
ordre symboliq
ue que
· Y a dans
s I ce
· d enanum· quat er tamquam cogmt,onem
· · ttur· f . attenuve sur ce nombre peut , eu e une ré
Ha bet emm 0111 fleJC 100 . . resoudr 1 -
nium rerum intextam temporibus. Quatemario namque • ire fois d1x, comme expnmant la con . e. 1 contient
mero et diurna et annua curricula peraguntur, diurna mat n~- 1 qua te cours du temps de toutes les ré 1· ~a1ssance insérée
JaJIS à a lles C'
nis, meridianis, uespertinis nocturnisque horarum spatti- 1
seto·ourn un rythme quatre temps que s'é
1
· est en effet
annua uemis, aestiuis, autumnalibus hiemalibusque menu~. et de ann e : e Jour selon tes cou e le mouvement
I' é 1 .
· d .
b~s_- A temporum aute!'1 d e 1e~tat10ne'. um m temporibus
Sl- dU 1.0 de midi, du soir et de la nuit . t'a es~aces horaires du
rna1•rintemps,
• d 'ét é , d' automne et 'd'hinnee' sei on 1es mois
u1u1mus, propter aetemttatem m qua umere uolumus ab r 1
de P I t ver. Or les 1 . .
nendum et ieiunandum est, quamuis temporum c~rsi~ •· e procure e emps, pendant que nou . P a1s1rs
ipsa nobis insinuetur doe- [Sl] -trina contemnendorum te~~
porum et appet~ndorum aetemoru1!'. ~orro autem denarius
numerus creatons atque creaturae s1gmficat scientiam. na
l qurnps nous devons, à cause de I'étem,·tés ~ivons dans le
te • ·
·vre nous en pnver parle JeOne et l'abst·
v1 • ·
.
te cours du temps nous enseigne précisément •, . ncore que
ou nous
mence e
vou 1ons
. . . . • m
tnmtas creatons est, septenanus autem numerus creatura riser Je temps et désirer l'éternité. Outre ql u 11 faut mé-
1 p . 1 . ce a, le nomb
in?icat propter uitam et co':Pus. Nam in ilia tria sunt, un~ diJC expnme a connaissance du Créateur et d I re
et1am '?'º corde, rota an,m'!, to_ta_ mente diligendus est car il contient la Trinité du Créateur tandis e ª créature,
· · 1a cré ature, d ans sa v1e · et' dans s que 1e nombre
~us; m corpore autem mamfest1ss1ma quattuor apparent, sepl indique
1 . ft· . on corps Dans
9u1bus c?n~tª!· eleme~ta. ln hoc ergo denario dum tempora- la prem1ere, en e et, ex1stent trois éléments d' ,' .
hter nob1s msmuatur, 1d est quater ducitur caste et continen- d' . o·
l'obligauon a1mer 1eu e tout son coeur d• ou auss1
. d
ter a_ t~mporum delectati~ne uiuere, hoc est quadraginta die- · 11• d , e loute son
âme et de tout son espru ; ans le corps d'aut
bus 1emnare, hoc lex, cmus persona est in Moyse, hoc pro- 1 . élé . ' re part, ap-
para1ssent . quatre
. ments
b tout . a fali évidents qu·1 1e const1- .
tuent. Ams1 par ce ~om re _d1t, qui pénetre en nous selon la
110. Ps. 50, 9. Cf. § 63; En. in Ps. 50, 12; ln /oh. euang. tr. J 19 4 marche du temps, e est-à-dire en revenant quatre t0 15 · n
111. &. 24, 18. ' . 1 . .é à . h • ous
so_mmes mv~t. s v1vre e astement et dans la continence,
112. 3 Reg. 19, 8. tom des pla1S1rs t~mporels, c'est-à-dire à jeOner pendant
113. Matth. 4, 2.
114. Matth. 22, 37. quarante Jours. Vo1là ce que la Loi, que personnifie Moi"se
1
voilà ce que la Prophétie, représentée par Élie, voilà ce qu~
174 1
1 175
- ·-- .. .-•..
........._.. -· --- .......~,. ... ---- -·
- ·..-

• ·
cu,u 5
DE DOCTRINA CHRISTIANA
personam gcrit Helias, hoc ipse Do-11·
Pheua. . ta""•uam testimomum . h bc
-~

" nu
a ns ex 1ege et Pro h s
__ ..
., ..,,, -
LIBER //
. neur lui-même nous enseig
1e 5e1g s'appuyant sur le témoignan;, le Seigneur
.. l . ....

--~
·-~
~

monet. qu1 .. ., .
. med.,us •·nter illos in monte. lfl
·b d ' · 1- . P e. celflrne apparut sur la montagn g de la Lo1 et dqu,, -
us d us . 1sc1pu. 1s uident·b, Us ·,.
rlt~teS,·ssant d e 1Uffih;;fe, e entre l•
aux ltois d. . . ••101se et É •
cs Pro
,.,..ntibus claruit. Dein e 1ta quaentur, quo ...
atque s t u,,- · · "'ºdo tlllou: pleins de stupeur"5. On cherc~sc1ples qu, le re l~e.
. enan·us de quadragenano numero ex1stat qu,·
quinquag . . • no dll1'~,.~e comment du nombre quara e ensu,te de la rn~ar-
. - r ·n nostra rehg1one sacratus est. propter Pe ntc11 all'" . td
med,ocn 1e 1omodo ter ductus propter tna tempora • f11 ante, qu1 es ans notre religion é
nte déri
ve le nornb
erne
costen, et qu . . ante e
·nqu
l p 1 .- 1 11•
de la en eco e • et comment
m1nernrn
. . ent sacré à
re
sUb
lege, sub gralla. uel propter nomen
T . . Patns et F·i··
1egem, . t· ·
. ·t sancti adiuncta eminen 1us 1psa nmtate ad
1 11 ,auSC des trois époques : avant la ~i mult,plié par trois· ,
et Spm u5 . t· . Pur. :iuSC . ' . t d f ' sous la Lo· .a
. · ae ecclesiae mystenum re eratur ' •ce"', à quo1 s aJou e e açon plus ém· ,, sous la
~rnm . . perueniatque~ gra du nom du Pere, du Fils et de l'E tnente encore à
centum quinquaginta tres p1sces, qu?s ret1a post resurrectio. ,:iuSCrnêrne, ce nomb re se rapporte ' •
mini in dexteram partem missa ceperunt. Ita lllul . au spnt sai nt, 1a Tnnllé
nem Do .. · ed . .. hs ellef- iternent purifiée, et en vient à att rnydstere de l'Église
aliis atque aliis numerorum ,orm1s qua am s1m1htudinullt
in sanctis libris secreta ponuntur, quae propter numerorurn Par acinquante trms · po1ssons
· ein re le
qui apres I nornbre de
t
cen·gneur, · au fil • a résurrec1ton - du
imperitiam legentibus clausa sunt. furent pns I et qui avait été .
Se• si sous maintes autres figures numé Jeté à droite'".
_,\til hées dans les saints Livres des inndques, se trouvem
cac . . d' . 1cat1ons s b
. ues'" qut, par su1 1e 1gnorance en matier ym o-
~~meurent fermées aux lecteurs. e de nombres,
26. Non pauca etiam claudit atque obtegit nonnullaru 11,. Bien des passages encore se trouvent ,
· ,errnés et voT
rerum musicarum igno~tia N~m et d~ psalterii et cithar: ar J'ignorance d e certames notions musical A' . 1es
11151
differentia quidam non mconcmn~ ahquas_ rerum figuras f.r de la différence entre le psaltérion et la ci~~- • à par-
aperuit, et decem chordarum psalten_um non 1m~rtune inter ~ donné, non s~s ha~ileté, la clef de quelque:~· ~~ute,~r
doctos quaeritur, utrum habeat ahquam mus1cae legem Pour le psalténon à d1x cordes121 , on se demandy les ·
,u · • e, non sans
quae ad tantum [52] n~ruorum num~":1m coga_t, _an uero, si raison entre savant s , s1 c est une loi de la .
non habet, eo ipso mag,s sacrate acc1p1endus s1t 1pse nume- impo~ un si ~rand_nombre de c~rdes, ou bien :uu~:t~~~i
s'il n'en est nen, s1 pour cette ra1son même, on ne doit p~
115. Manh. 17, 3. Voir S. 252. Cf. G. MADEC, la Patrie et /a entendre ce nombre en un sen~ plus sacré, soit en raison des
Voie, Paris. 1989. p. 131-132. dix commandements de la Lo1' 23 - car si l'on réfléchit sur
116. Act. 2 . Voir De diu. quae.çtionibus 83, qu. 81 (BA 10 ce nombre, on ne peut 1~ mettre en rapport qu' avec le Créa-
p. 365-371) ; ln /uh. eua11g. tr. 17, 4 (BA 72, p. 80-91 ; M.-F. BER~ teur et la créature - , smt à cause du nombre dix lui-même
ROUARD, « La symbolique augustinienne des nombres 10, 40 et 50, qui a été expliqué plus haut 124• Quant au nombre qui mesur~
lbid. p. 719-722. la construction du temple, et qui est mentionné dans l'Évan-
J 17. Cf. Erp. quar. prop. ex ep. ad Rmrumos, 13-18 ; De Trin.
IV. 4. 7 (BA 15. p. 358); A. LUNEAU, l'histoire du salut chez /es
Pem de / 'Église, Paris. 1964. p. 28 ss. d'Ambroise qu' Augustin aurait écoutée à Milan. Ne s'agirait-il pas
118. /oh. 21, 6-11 . De diu. quaestionibus 83, qu. 57 (BA l O, plutôt ici d' Augustin lui-même ? Sur la différence entre le psaltérion
p. 158-169); A. WltMART, « Un nouveau sennon de saint Augustin el la ci1hare, voir E11. i11 P.f. 42. 5 ; 56. 16 ; 70. s. 2. 11.
sur les deux pêches "· Re~·ue Bb1édicti11e, 41. 1929. p. 144-155. 121. Cf. Ps. 32, 2; 91, 4 .
119. Voir M. PONTET, L 'exégese de sai,11 Augustin prédicate11r, 122. Cf. n. li 1.
Paris. 1944. p. 278-303. 123. Voir S. 9: « De decem chordis ,._
120. M. SIMONEITI, p. 450. fait l'hypothêse d'une homélie 124. § 25.

176 177
DE DOCTRINA C H R I S T ~ LIBER li
rus uel propter ~e~alogum Legis, de
qUa
eratur, non ms1 ad creatorem creatura
· .
q~:~:. . . '\ ,
nique
rn l'lutn
cr()
nte-six ans 12', il a je ne sais qucllc ré,<>-
eft.Ji ~e q~~:. rapporté à la for1!1ation ~u corps du Sei-
st
e • uel propter
'ti
supenus
. . t
expos1tum
1· .
ipsum d
enan
. refcr li
en<1u
1;1e, eff'IIJs1cale d laquelle il a été fa1t ment1on du tcmple. li
nUm
erus aed1 ,cauoms emp ,, qm comme
. ·1· morai
un, _r:.
"'l 111
1 ,,,,,ce à pror<>~ e hérétiques•.i. à reconnaítre que le Fils de
ge •lio quadragtnta sei 1cet et sex annorum _ur in A e ~oell'·. 111 certains n pas un corps fictif, mais un véritahlc
1 df b . • ncsc10 ,u~
Sicum sonat et .re atus. a f a ncam dominici GUicJ n. ,011trll~ revêlt.J n~insi constatons-nous que lc nomhrc et la
. corpo . lllu
ter quam temp 1I ment10 acta est, cog1t nonnutl ri s, P • piC 11 d'hornrne, une place d'honneur dans quantité de pas-
· · D · f I os h t{>p. orPs cupent
Confiteri F1hum e1 non a so sed uero et h
. um~
aercti·,
~ e ure oC . tes Écritures.
indutum. ~t nu~erum qu~~pe et ~usi_cam pleris uº corp{ire rneS 5 des sa1n
sanctis scnptuns honorab1hter poslla 1nueni= q e loti~ saS' Mais il ne faut p~ prêt~r l'o_rcille aux errcurs
. d" d.
XVII, 27. Non emm au 1en I sunt errores ge · ..
. I .
,.. us
ntihum
in
""II, z7. des Gentils qu1 ont 1maginé que les ncuf
stitionum. qu1 nouem musas ou1s et Memoria . suPer. perstiti~usesfilles de Jupiter et de Mémoire. Varron les a
finxerunt. Refellit eos Varro, quo nescio utru e filias e~se su ses étaient. ne sais s'il peut y avoir chez eux quelqu'un
q uisquam talium . .
rerum doctior uel curiosior m ªPuct eos
. esse p
1
1~
~;utéd_ 7. et et de plus curie~x surde telles questio~s. li
1us ,nst ru , ne cité, je ne sais plus laquelle, - car Je ne
Dicit enim cm1tatem nesc10_ quam - non enim no ossit.
de P f"et qu u . . .
colo - locasse apud res art1fices tema simulacr lllen re. dil en e '' tle pas te nom - . ava1t m1s au concours aupres
quod in templo Apollinis donu~ pone~et, ut, qui~q~~sarurn, ..,•en rap()(: s trois statues des Muses, pour les placer en
cum pulchnora formasset, ab 1110 pot1ssimum el an1fi. •·· · arttSle ' • ti · 1ant qu ' e li e
. . . ecta ern de 1ro1sde dans te temple d Apo on, en st1pu
li es d e I' art1ste
·
rent. lta cont1g1sse ut opera sua quoque 11li anifi e. 0 ffran . cheterait seulement ce qu,· au-
1
pulchra explicarent, et placuisse ciuitati omnes noies aeque choisiratt ; ªs ptus belles. Or il advint que ces artistes pré-
1
omnes esse emptas, ut in Apollinis templo dedi~m atque rait sculpl : tes trois des reuvres d'une égale beauté, que
1
Quibus postea dicit Hesiodum poetam imposuisse u are~tur. senterent º~ues plurent toutes à la cité, et qu'elles furent
Non ergo luppiter nouem musas genuit, sed tres fab~: ula tes neuf ~t~ées pour être offertes au temple d' Apollon. Et
creauerunt. Tres autem non propterea ilia ciuitas loc ernas 1outes ac_ eute que par ta suite te poete Hésiode leur donna
quia .m somms . eas u1"derat au t t ot se cu1usquam .
illorumauerai varron ªJºce n'est donc pas Jupiter qui a engendré les neuf
lis demonstrauerant, se d qu1a
. f .,
ac1 e erat animadue
ocu. des noms.e sont trois artistes qui les ont fabriquées, par
. . r1ere
omnem sonum, quae ma!enes cant1_enarum 1 (53] est, trifor- Muses, cde trois. Quant à la cité, elle n'en avait pas mis
mem esse natura Aut emm uoce ed1tur sicuti eorum est . groupes .
. u concours pour les av01r vues en songe, ou parce
f auc1·bus sme
· organo canun t, au t tl atu s1cut · tubarum et tibiqui. 1ro1s a .
u'elles étaient apparu, ~u nombre ,?e tr~ts, a~x yeux de
rum, aut pulsu sicut in citharis et tympanis et quibuslib!t qh un des habitants, mais parce qu 11 éta1t facile à remar-
aliis, quae percutiendo canora sunt. e acer que tout son qut· const1tue
· 1a mattcre.,. des ehants, se pré-
~:ote naturellement sous trois formes : ou bien, en effet, il
est produit par la voix, comme c'est te cas de ceux qui
125. loh. 2. 20. Cf. § 42. Voir M.-F. BERROUARD, « Le mystêre chantent avec leur gorge, sans instrument, ou bien par un
du nombre 46 ,., BA 11, p. 916-917.
souffle, comme c'est le cas des trompettes et des tlíltes, ou
126. Les d~tes.
127. VARRON, probablement dans le De musica. Cf. SrMONETTI, bien par un choc, comme pour les cithares, les tambours et
p. 450-451. Voir NC 12: « L'interprétation allégorique des légendes tous les autres instruments qui résonnent quand on les
et du cu ltc p:iiens ,. . frappe 121 •
128. La distinction de la voix et des insbllments à vent et à percus-
sion ~ t dl!jl énoncée cn De ord. li, 14, 39 (BA 4, p. 430).

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DE DOCTRINA C H R I S T ~ LIBER li
rus uel propter ~e~alogum Legis, de q~:~:... ',, nte-six ansu'. il a je ne sais quclle ré,o-
aeratur, non ms1 ad creatorem creatura rn nuni hJi de q~ar: rapparté à la forrnation du corps du Sei-
qU · . . rnque cr(J
t uel propter supenus expos1tum ipsurn d . rcfer li 111e, c~llsicale ·/ iaquelle il a été fait mention du tcmple. li
eS , . li . . 1· . enar, enrt
umerus aed1 1cat1oms temp 1, qu1 cornrnern uni. tt ti1 t1'"ce à proPo~ e hérétiques•• à reconnaítre que le Fils de
ºgelio quadraginta scilicet et sex annorurn ora!ur i11 lile A ~f!l11 r.illt certª'"~n pas un corps fictif, mais un véritahle
' 1 df b. ' ncsc,o Guid,u~n.
icum sonat et re atus a a ncam dorninic,· c~fl 1ra11 revêtU n Ainsi constatons-nous que le no!'1hre et la
S . . f .
11 ment10 acta est, cogtt nonn corpo ris, . lliu
ter quam temp . . D . f 1 u11 os h Pt(Jp..• p1ell d'hºrnrne. ne pface d'honneur dans quant1té de pas-
ort's ,upent u
Co nfiteri Ftltum et non . a so sed uero et hurn~ 0aerc 11·~ e tlre oC . ies Écritures.
indutum. Et numerum qutppe et musicam pie . cllrp 111eS des siun
. . h b'I ' . . risque I cire
sanctis scnptuns onora t tter pos,ta tnuenimu lltis 10. s3gcs Mais il ne faut p~s prêt~r l'o_reille aux errcurs
XVII, 27. Non enim audiendi sunt errores g s. . .
. I . entihurn
%\'II, Z1• des Gentils qut ont 1magmé que les ncuf
stitionum, qut nouem musas ou,s et Memoria fi . suPcr. perstití~usesfilles de Jupiter et de Mémoire. Yarron les a
finxerunt. Refellit eos Varro, quo nescio utru e •has esse stl ses étaient_ ne sais s'il peut y avoir chez eux quelqu'un
q uisquam
. .
talium rerum doctior uel curiosior rn ªPud eos
. . . esse P .
1~
~~tJttes'.11, et et de plus curie~x sur de telles questio~s. li
(tJS ,n st ru , ne cité, je ne sais plus laquelle, - car Je ne
Dictt emm cm1tatem nesc,o_ quam - non enim no oss 1t,
de P f'"et qu u . . .
colo - locasse apud res art1fices tema simulacr lllen re. dit en e '' )le pas Ie nom - , ava,t m1s au concours aupres
quod in templo Apollinis donum poneret, ut, qui~ rnusaruill, ..,•en raPJ'<: s trois statues des Muses, pour les placer en
,,. 1ro1s· arti st
cum pulchriora formasset, ab illo potissimum e~uis ªrtifi. de d e 'le temple d 'A po li on, en st1pu · 1ant qu ' e li e
rent. )ta cont1g1sse· · ut opera sua quoque 1l1i . artifiecta ern e. offrand~ an~heterait seulement celles de l'artiste qui au-
pulchra explicarent, et placuisse ciuitati omnes noies aeque
omnes esse emptas, ut in Apollinis templo dedi~rn atque
choisira1t;t,:s plus belles. Or il advint que ces artistes pré-
rait sct1lpt s Ies trois des reuvres d'une égale beauté, que
Quibus postea d1c1t . · Hes10· d um poetam 1mposuisse
· arentur
uoc b · sentere~t ~º~ues plurent toutes à la cité, et qu'elles furent
Non ergo luppiter nouem musas genuit, sed tres fabri : ula tes neu ~ ~ées pour être offertes au temple d' Apollon. Et
creauerunt. Tres autem non propterea ilia ciuitas loc ernas 1oute5 ac_ eute que par la suite le poete Hésiode leur donna
quia m. somms . eas u1'derat aut tot se cmusquam . illorurnauerai varron ªJºce n'est donc pas Jupiter qui a engendré les neuf
. f ., ocu.
Jis demonstrauerant, sed quta . ac,. e erat animaduen ere des nom~~ sont trois artistes qui les ont fabriquées, par
omnem sonum, quae ma!enes cant, 1_ena°:'m (53] est, trifor- Mu~e~s de trois. Quant à la cité, elle n'en avait pas mis
me~ esse _natura. Aut emm uoce ed,tu~ s1cuti eorum est qui gr~ p u concours pour les avoir vues en songe, ou parce
fauc1bus sme org'.1110 ~anu_nt, a~t tlatu s1cut ~ubarum et tibia- 1ro1s a .
u'elles étaient apparu, ~u nombre .~e tr~1s, a~x yeux de
rum, aut pulsu s1cut m c1thans et tympams et quibuslibet \ cun des habitants, mais parce qu 11 éta1t fac1le à remar-
aliis, quae percutiendo canora sunt. eu:r que tout soo qui constitue la matiere des chants, se pré-
~nte naturellement sous trois formes : ou bien, en effet, il
est produit par la voix, comme c'est le cas de ceux qui
125. /oh. 2, 20. Cf. § 42. Voir M.-F. BERROUARD, "Le mys1êre chantent avec leur gorge, sans instrument, ou bien par un
du nombrc 46 ,., BA 71, p. 916-917. souffle, comme c'est le cas des trompettes et des tlíites, ou
126. Les docêtes.
127. VARRON, probablement dans le De mu.fica. Cf. SiMONETn, bien par un choc, comme pour les cithares, les tambours et
p. 4~51. Voir NC 12: « L'interprétation allégorique des légendes tous les autres instruments qui résonnent quand on les
et du cultc p:iiens "· frappe 121 •
128. La distinction de la voix et des instruments à venl et à percus-
sion était ~jl énoncée en De ord. li, 14, 39 (BA 4, p. 430).

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DE DOCTRINA CHRISTIAN L!BER li
XVIIl, 28. Sed siue ita se habeat, quoe1 A Mais que soit vrai ou faux ce que Varron a rap-
non ita, nos tamen non propter superstit· Varro tetui·
. f . 1onen,
-~(l,zs.
~ • - us n•avons
pas pour autant, nous, à cau\e de la ~u-
.. s à renoncer àl a musique.
. s1. nous pou-
11
debemus musicam ugere, s1 quid inde ui·i Prora · 11Uc 110
· 1 1 e ad . noh.0 5
das sanctas scnp uras rapere potuerimu •ntcll. · 11i p0rté:tiOll d~ pa~e;q~e chose d'utile pour l'intelligencc de~
theatricas nugas conuert1,. s1. a1·1quid de c·th s, nec. ad ili cRc n. pefStl 11 reurer q . nous n •avons pas non plus à nous tourner
1 1
nis, quod ad spmta · · 1·1a cap1enda
· ualeat d. ans et de 'ruIli vo_n s: écritu~e: 'de teurs théâtres, même si, à propos de ci-
. , 1spu1e"' or,, 5
enim et litteras d1scere non debuimus, qui "•lls. N •ª· s111nt~cs fri~oht ents de musique, nous avons dcs di<;cus-
. . a earu...... cyu st
cunt esse Mercunum, aut quia Iustitiae Yirtu ."' deurn /
dedicarunt et quae corde gestanda sunt in 1 . hque tem 1·
. . ..
maluerunt, propterea no b1s mslllla uirtusqu f . s ador
ap1d1 hu Pia
t~~:
vers s et d'1n ru;nous faire saisir des réalités spirituclles.
de natur~'aurions pas même du apprendre les lcttre<;,
s10 3 10 rs nou~ cnteur, dit-on, est Mercure'", ou parce que
· · b
lmmo uero qu1squis onus uerusque christia e ug,e are
nua c,1 .
1
O~ que tcur ~~dié dcs temples à la Justice ct à la Vertu, et
· li ega t , ub.1cumque muenerit
sui· esse mte · unus. est· , Donr ·. pU'~arens on~ er dans des pierres ce qu'il faut porter dans
. . , ernate
1es, préfé_ré ª orfaudrait pour cette raison fuir la justice et la
1n1
conferens et agnoscens etiam m litteris sacri rn, qualll
figmenta repudiei doleatque homines atque s superstitios ort
ca:ur, 11. nous contraire : que tout bo n et vra,· ehrét1en
· com-
caueat a 1
gnoscentes Deum, non ut .Deum .glorificauer11111, a,11· q11i co. eertU ! sien,au érité, ou qu'il Ia trouve, apparticnt à son Sei-
egerunt, sed euanuerunt m coglfationibus si · gratias " que a v 1 . .d
. . . . tts et ab prenn~,., et que, ta recueillant et fia r~conna1ssant. ~usst ans
wm est ,ns1p1ens cor eorum ; dtcentes eni, sc11ra. gneur. • L ttres, i I rejeite 1es 1ct1ons superst1t1euses, et
pientes, stuIli.fiacll. sunt, et mmutauerunt
. glorin se .ess e sa. tes saintes e affliction et méfiance à l'endroit de ceux qui,
tibilis Dei in similitudinem imaginis corruptib,.ª1!n,incorr11p. qu'il é_prou;eDieu, ne l'ont pas glorijié comme Dieu ni ne
IS 10,n· .
uolucrum et quadrupedum et serpentium. m,s e1 co~naiss::ndu grâces, mais se solll dfssipé~ ?ª~s leur~
fui on~ ensées, randis que leur c<Eur msense eta11 enva/11
pr0 P;e,bP s: se disant sages, en effet, ils sont devenus fous
de rene rensEéré la gloire du Dieu incorruptible sur des
et ont traui 'J,reprodu1sent
• l 'I wmme corrupt1"b/e, ou d es 01-.
;,nages qes quadrupe'd es et d es serpents "' .
seauX, d

129. Herm~s. Cf. De ciu. Dei, VII, 14 (BA 34, p. 158-161) ·


~~~~~ '
130. V~ir Coo/ VII. 9, 15 (BA 13, p. 614): « quoniam 1uum era1
(aurum), ubtcumque erat ». Voir NC 13 : " Le ':iuste usage" de la
culture. § 6. Une Pâquc de la culture ». 131. Rom. 1, 21-23. Voir NC 13: "Le "juste usage" de la cul-
ture. § 3. Le classement des sciences ».
180
181
--~
DE DOCTRINA CHR!STJA.N L!BER li
XVIII, 28. Sed siue ita se habeat, quoe1 A Mais que soit vrai ou faux ce que Varron arar-
000 ita. nos tamen non propter superstit'1 Véllro tetui· ~"'111, Zff. pas pour autant, nous, à cauo;e de la ~u-
· fugere, st· quid inde ut·i oneni Prora tt ' 11 ~ ~•- •a11ons . .
debemus musicam
· t I e ad . noh. 110us n .. s à renoncer à la musique, s1 nous pou-
das sanctas scnp uras rapere potuerimu rnteli . '"Ili 5
p<'rtt:tiºº d~ pa~e;q~e chose d'utile pour l'imelligcnce de~
· · 1·
theatricas ougas conuertt, st a 1quid de c'th s, . ad ilieRe
nec · n. persll 11 ret!rer q. nous n'a11ons pas non plus à nous tourner
1 ans 1
· · 1· ·
nis, quod ad spmta ta captenda ualeat ct·
. , tspute"'
ct de iruili
Oro
"º.ºs ~ écritu~e:5'de Ieurs théâtres, même si, à propos de ci-
enim et litteras d tscere non debuimus, qui ,.,us. N , a. sll1111~es fri~ollt ments de musique, nous avons des di,cus-
· , aut quia · lustitiae y·
a earu"' "' deu.,,~u_e .,ers 5 et d'tn st ruà nous faire saisir des réalités spirituclles.
cunt esse Mercunum
. . ..
lrtuti
dedicarunt et quae corde gestanda sunt in 1 .. 9Ue tem 1•
aprdrhu
maluerunt, propterea no 1s msttt1a uirtusqu r . s ador-
b
.., ~
Pia
t~~: de oatur~·aurions pas même dQ apprendre lcs lcttrc~ .
s• 0 1110 rs oou~ nteur, dit-on, est Mercure'"'. ou parce que
. . b e ug 1 are 1
Immo uero qutsquis onus uerusque christia enua e;i . º\que tcur ~~~ié dcs temples à la Justice et à la Vcrtu, et
sm· esse mte
· II ega t , u b'1cumque muenerit
· unus. est · , Dorn· ·. 00
pu• pai'eos ~ er dans des pierres ce qu'il faut porter dans
. . , er11a1c 1n1
conferens et agnoscens etiam m litteris sacri ni. quarn Jes, préfé_ré 8 or faudrait pour cette raison fuir la justice et la
0 11
figmenta repudiet doleatque homines atque s superstitios c<tllr, 11. nous contraire : que tout bo n et vrat· eh ré t1en
· com-
caueat a 1 11
gnoscentes Deum, non ui Deum glorificauen ' qii; co. eertll ! B1e 0 ª érité, ou qu'il la trouve, apparticnt à son Sei-
. . . mt, aia " que 1a 11 I . .d
egerunt, sed euanuerunt m cog11atwnibus s, . 8ra1ias preno~,. et que, la recue!Ilant et fia r~conna1ssant _a_uss1 ans
• • • . IIS et ob
rum est ms1p1ens cor eorum ; d1centes eni, scura. goeur_ • L ttres, il reJette 1es 1ct10ns superst1t1euses, et
fi . .
pientes, stu lli act1 sunt, et mmutauerunt glorin se .esse sa.
. 1es saiotes e aftliction et méfiance à I'endroit de ceux qui,
tibilis Dei in similitudinem imaginis corruptib,.ª1!n,incorrup. qu'il é_prou;eDieu, ne l'ont pas glorijié comme Dieu nine
IS 10111 · .
uolucrum et quadrupedum et serpentium. tnis e1 co~naiss;;ndu grâces, mais se sont d! ssipé~ 1ª~s leur~
Ju1 on~ ensées, tandis que leur creur msense eta,t enva/11
pr0 P;e.bP s : se disant sages, en effet, ils sont devenus fous
de tene rensféré la gloire du Dieu incorruptible sur des
et ont traui reproduisent l'lwmme corruptible, ou des oi-
;,nages es q quadrupe'des et d es serpents '" -
seaUX, d

129. Hermês. Cf. De ciu. Dei, VII. 14 (BA 34. p. 158-161).


~~~~~ .
130. V~ir Conf VII. 9. 15 (BA 13. p. 614): « quoniam 1uum erat
(aurum). ub1cumque erat "· Voir NC 13 : « Le ·~uste usage" de la
cullure. § 6. Une Pâque de la culture "· 131. Rom.. 1, 21-23. Yoir NC 13: « Le "juste usage" de la cul-
ture. § 3. Le classement des sciences ,. .

180
181
LIBERI/ - - - - - ~ -
~-•D_E,.DO,,..,.R!NA CHRISTIANA
1.,, '

ut totUm istum locum -


nam est max
.
nne ne.
r
~ , / ,~>-· -
p;gression : l 'usage de la cu/t
l' , d ure c/P•· ·
uans e1u e de la Bible ...... s,que
.1
l
XIX, 29,~ ntius explicemus, duo su~t genera d<>ctri.
cessarius - dihge . gentilibus etiam monb~s exercentu
1
1% 'J,9. Mais pour trailer ce sujct"1 à f
[541 -nani::~ q:i: quas instituerunt ho~,~~s.• ~lteru;
vnum eaas an1·maduerterunt iam pe_rac!as auh m_mnus ins.
" ~ar il est absolument indispensabtd et_avcc plu\ de
soiíl, - sortes de sciences qui exercent c_-:-,Je di,tin~ue.
earum od est secundum ans· tItut1ones oman um, Par. nJª· deu"0 rnportement des Gentals, · nucnce
· !'uneauss1. leu r in ,
qu 1
1
titutaS· Jllu~ _qu um est partim non est. 1 51.1r le e ue 1es hommes ont instituées ,. ~ui porte sur dcs
tim supersuuoSsu rsti;iosum est quicquid_ institutum est ab ,~o_sesOqnt observées, parce que déjà 'ré:lu1· -~e sur d~s cho!.cs
..X' 3(). facienda
pe et colenda I"doIa pert1nens uel ad colen- qll
•11S . tJ ce qui· est d'"tnstltutlon
1
· · humainesees ou 1n s1·Jtucc~ •
X
tiorn nibu5 ad reaturam partemue ullam creaturae ueJ ad I par D \i·00 Pour une autre non. CSl pour une pa~
1
darn sicu! Deum, e acta quaedam significationum cum dae- soPersll '
cons~llat1o:~~t= afque foederata, qualia sunt moli~nina ma-
~on1bus P1. m quae quidem commemorare potaus quam
g,carumd"';;:., 'poetae. Ex quo genere sun~ sed quas; lken-
I J C qui a été institué par Les hommes
3o. Est superstitieuxm tout ce qui a été . .
e; concernant la fabrkahon et le cu lte ~nSbtué P3' les
~ocere a _sot haruspicum et augurum libri. Ad hoc genus ~ornrnt à rendre un culte, comme à Dieu à la esé ,~oles, ou
uore uan1ta e, d" · an , cr ation
I ou à
per1;nent omnes e1;am Ugaturae atque _reme ,a, quae ~ed;- "' 1 ue part;e de la créatóon'", ou en vue de e
corum quoque d;sdpHna coodemnat, s,ue m praecanou,o~,- que q s et de conclure avec eux des pactes d' ~nsu ter los
bus siue in quibusdam not1s q_uos cara~te,~es ud~ant,lsm~ m défl'IO:Ur des signes, telles les machinatio~s1a;ce fon-
uibusque rebus suspendend1s atque m igan is ue et1am déS
mag1·quesu' ',.que Jes poetes ont
. l'habitude d'évoque r,putot
es ,ªr~s
q d'aiileurs qu I 1s ne 1es ense1~ne1~· A cette catégorie appar-
. nent mais avec une part1cu h;;re audace dans la tro
uen , h . d mpe-
rie les livres des arusp1ces et es augures 136 • De cette caté-
132. Voir NC 13, § 1. « Une charte pour une culture classique
o~ie relevent enco~e tout_es les am~lettes et les remedes
"in usum chrislianum conuersa" ». . g e condamne auss1 la sc1ence méd1cale : incantationsm
133. Cf. De uera religi<me, 20, 39 (BA 8, p. 76). En De c1u. Dei,
IV, 30 (BA 33. p. 626), Augustin ~i!e ClctRoN, De 11~tura deorum,
qu
certaines marques qu ' on appe li e caractereslJ', Jes diverses,
11. 28 : sur l'étymologie de .mperstttto; cf. NC 59, lb1d. p. 813-814. anieres de suspendre, de nouer, et même de lier quelque
Voir NC 13 : « Le "juste usage" de la culture. § 4. Les supersti- :bjet de telle façon Pai:ticulie~e, c~la ~on_ pour soulager les
tions » . corps, roais pou~ obtemr certames m?1callons, soit cachées,
134. Cf. Rom. 1, 25. soit rnême manifestes : toutes prata~ues qu,e,_ par euphé-
135. Sur les démons et la magie, voir notamment De âu. Dei,
VIII, 19-23 (BA 34, p. 294-309); X, 9-10 {p. 454-463) ; De Tri11. IV, rnisme, on appelle phys1ques, pour qu elles n a1ent pas l'air
IO, 13 - 12. 15 (BA 15, p. 372-379). d'intervenir par superstition, mais d'avoir une efficacité na-
136. En De ciu. Dei, VIII, 16 (p. 286), Augustin rappelle que,
selon Apulée (De deo Socratis, 6). les divinations des augures. des
haruspices. des devins. des songes. ainsi que les miracles des magi-
ciens. relêvent des démons.
137. Sur les pratiques superstitieuses, voir f . VAN DER MEER,
Sai11t Auiusti11 pa.tteur d 'âme.f, Colmar-Paris, 1959, 1, p. 108-114.
138. Dans l'édition antérieure on lisait: « des tatouages appelés
"marq~es" (BA 11, P: 287). Cf. L. Aua, p. 185 : « in taluni tatuaggi p. 454 : « Et quando illi caput dolet, caracteres sibi ad co\lum ligat ».
che ch~am~o march1 ": et M. SIMONETI1, p. 121 : « in certi tatuaggi Cf. F. VAN DER MEER, 1, p. 112 : « des médaillons qui portaienl gra·
~he ch1amuano caratten ». li est douteux qu'il s'agisse de cela, à en vés des signes cabalistiques ,.,
Juger par cc passage du S. Guelf. 18 (= 260D), 2, que cite S1MONETI1,

182
183 ___ . .,,.
--............_ . . ·.

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/' LIBER li
-___.;...-·*;•l)()CTRINA CHRISTIANA . ~• J) l' 't dde la cu/ture cl,.,. .
;gression., : l'usage
uans e u e de la Bible .... sique
ut totUm istum loCUm - nam est maxnne ne.
:XIX, 'J,9. ~ ntius explicemu~, duo su~t genera d<>ctri. 1 ~ z9. Mais pour trailer ce sujet"2 à r
cessanus -dihge ·n gentilibus euam monb~s exercentu 1'~'car ·J est abso 1ument ·md1spensabl
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[S4] .narum, quae I quas instituerunt homrnes, alteru r. irt, :; sortes de sciences qui exercent ais;· di,11ngue. !e
vnurn earum _rerudmerterunt iam peractas aut diuinitus in Ili 50
anima u . . h . s- r9i de ,nportement des Gentils, !'une . lcur inílucnce
earurn quaS od est secundum insutuuones ommum, Par. 1 sllr le e0,,e Jes hommes ont instituées l'a qtu, porte sur dcs
-es q... • u re sur d
ti1utaS- lllu~ _qu um est partim non est. ,tio_s nt observées, parce que déjà réal,·s· ~s choM:s
tirn supersllll~u rsli;iosum est quicquid_institutum est ab • 1sº
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darn s1cu~ Deumt e acta quaedam significationum cum dae- uí a été instítué parles lzommes
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c f ~ 30. Est superst1t1eux · tout ce qui a été .
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g1carumadar1,,unmt 'poetae. Ex quo genere sunt, sed quasi licen- 11?111 ~ à rendre un culte, comme à Dieu à la é •~oles, ou
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rtinent omnes etiam hgaturae atque _re~e ,a, quae ~ed~- Q ns et de conclure avec eux des pactes d'all'
pe isciplina condemnat, siue m praecantat1om- détllº · 11 1 . 1ance fon.
corum oque d surdes s1gnes, te es es machrnations d
bus siuequin quibusdam notis q_uos cara~te ~es ud~ant, 1sm~. in
dé 5 ·quesu5, que Ies poetes ont l'habitude d'évoque es 1ªr~s
quibusque rebus suspendend1s atque m11gan 1s ue et1am 111ag1 ,. . r, p utot
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d' a1·11eurs qu. I1s ne es ense,gnent. . 1·x A cette catégorie ap par-
. nent• mais avec une .part1cu h;;re audace dans la tro mpe-
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rie Jes )ivres des harusp1ces et des augures' • De cette caté-
132. Voir NC 13, § 1. « Une charte pour une culture classique ' ·e reievent encore toutes Ies amulettes et Jes remede
"in usum christianum conuersa" ». .
133. Cf. De uera religi<me, 20, 39 (BA 8, p. 76). En De c:,u. Dei,
gon condamne auss1. 1a sc1ence . médicale : incantationsms
que
certaines marques qu on appe e caracteresm, Jes diverses,
, II
IV, 30 (BA 33. p. 626), Augustin ~i~e Clci!RON, De r,~tura deorum,
11. 28: sur l'étymologie de .rnperstlf/0; cf. NC 59, lb1d. p. 813-814. anieres de suspendre, de nouer, et même de Iier quelque
Voir NC 13 : « Le "juste usage" de la culture. § 4. Les supersti- :bjet de telle façon Pai:'iculie~e, c~la ~on_ pour soulager Jes
tions ». corps, ,nais pou~ obtemr certames m~1cat1ons, soit cachées,
134. Cf. Rom. 1, 25. soit ,nême mamfestes ; toutes pratiques que, par euphé-
135. Sur les démons et la magie, voir notamment De ciu. Dei,
VIII, 19-23 (BA 34, p. 294-309); X. 9-IO (p. 454-463); De Trir1. IV, misme, on appelle physíques, pour qu'elles n'aient pas l'air
10, 13 - 12, 15 (BA 15, p. 372-379). d'intervenir par superstition, mais d'avoir une efficacité na-
136. En De c:iu. Dei, VIII, 16 (p. 286), Augustin rappelle que,
selon Apulée (De deo Soc:ratis, 6). les divinations des augures, des
haruspices. des devins, des songes. ainsi que les miracles des magi-
ciens. rel~vent des démons.
137. Sur les pratiques superstitieuses, voir F. VAN DER MEER,
Saint Augustir1 pasteur dºâme.f, Colmar-Paris, 1959, 1, p. 108-114.
138. Dans l'édition antérieure on lisait: « des tatouages appelés
"marq~es" (BA 11, p_. 287). Cf. L. ALICI, p. 185: « in taluni tatuaggi p. 454 : « Et quando illi caput dolet, caracteres sibi ad collum ligat ».
che ch~amano march1 », et M. S1MONETI1, p. 121 : « in certi tatuaggi Cf. F. VAN DER MEER, 1, p. 112 : « des médaillons qui portaient gra-
~he ch1amuano caratteri ». li est douteux qu'il s'agisse de cela, à en vés des signes cabalistiques ,._
Juger par ce passage du S. Guelf. 18 (= 260D), 2, que cite SrMONETTI,
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r ,_...,..- -
.
DE oocrRINA CHR!STIANA
odammodo, non ad temperationem corpo
'
)o-, ..
_,. LIBER li
. ts tes pendants au b~ut de chaque orcill
1te' te s d'autruches au do1gt, ou, si l'on ale e, les an-
7
saltanJ1s ~~ significationes aut occultas aut etiarn rulll, °
,11re11 ,c en nir le pouce gauche avec ta main d . hoquct, le I
ua:,uam h · t rnani ..ea. . de te . -11 b ro11c
sed ad .qquae mitiore nomine p ys1ca udocan ' ~t quasi n - ,.0 ,,se• 1 cela s'aJoutent m, e o servations tout à f. .11 . 1

fesras •. . e implicare, sed natura pro esse utdeantur 0 _n c 31, A rnembre qui se met à tressaillir desa .ª v~dcs
supersuu~n in summo aurium singularum aut de ' 81 - 5ens: u; côte à côte, v!ennent à heurt;r une m;s qui, se
st
cuti sunt '"-~u':sansulae in digitis aut, _cum tibi dicitur ~- d~0 f11enan enfant ; et auss1 que le fait de butcr !~;rc, un
tion~m .º551 d tra manu sinistrum polltcem teneas. 810 - P11 jet1, un, st en quelque sorte tuer I' amitié . m . re ~ne
gultten1H1, ~tade1·u\a11ntur milia inanissimarum obseruationurn .
31 ,s e- . . t' b 1 'b 's,
,.
P s fai.::
~
'jerre, ·heeux: que de gifler un enfant innocen~ quf'es e est
d m M . n cou-
emti~m aliquod salierit, SI _1un~ im am u _anti us arnicis ,,,oill J·ette entre _eux: pr~ eneurs. ais c'est une aubaine
m. . aut puer medtus mteruenent ; atque ili "'ºt se f .5 tes enfants sotent vengés par des chiens 8 .
JaptS aut cantS
uod [55) lapidem calcant tamqu~m d"iremp torem amicitiae Ud
I1 1v
q11e paft OI ·
en effct, certames · ten
person~es sont si superstitieuses
11
q. tum est quam cum mnocentem puerum col 50 1,1ve • nt raudace de frapper meme te chien qui s'est . té
mrnus moes 1 ' .b . . a- ' , nes o . • t as . , Je
ho percutiunt, si pariter am~ul~dt1_ us ttntercum~. Sed bet. qll e etles; mais e~ n es p !m,Punement, carte chien par-
aliquando puen um 1can ur a cambus. na ! eotre ·e bien v1te celu1 qu1 1 a frappé du vain remed à
P est qu od
lum . . sunt qm.dam, ut et1am
tam superstit10s1 . ' rn
carnern fois. en"º' i médecin. C ec1. encore, d u meme~ ordre : fouler edu
ple_rum~tus interuenerit, ferire audeant, non inpune : un vra euil de sa porte quand on passe devant sa maison.
qut me a uano remedio cito ille interdum percussore~ 1 pied lrne esr au lit si, en se chaussant, on a éternué ; rentre;
namque "'m medicum m1tt1t. · · H'mc sun t e t'1am I·11 a : limen reto u . 1- 00 a tréb uc hé en so rt ant ; quand les souris vous
suum ad uum e•..ante domum suam trans1t, . rect·ire ad lectum, si , chez s01 és un vêtement, trem bl er au pressenltment
. d'un mal-
ca_carde,mc
1 se calciat, stemutauerit; redire domum, si proce- 1 ont roàn!,enir pJus qu'on ne s'aftli_ge du présent dommage.
quis, offenderit;
dens u cum uestis a sonct · 'bus rod't
I ur, pusI tremere he ur, • mot spiritueI d e Caton qu1, consulté par un homme
·ci·onem futuri mali quam praesens damnum dolere. D'?º ~edt'sait que ses chaussures avaient été rongées par Jes
susp
VndeJ illud eleganter dictum es~ C · qm· c_um esset
. atoms, qu 1)UI . épondit que ce n 'é ta1t · pomt
· 1à un prodige, que ce
consultus a quodam qui sibi a sonc1bus erosas cahgas dice- s0 ~~sfa~drait vraiment prendre pour un prodige, 39 c'est que
I
ret, respondit non esse _illud mo~s~rum, sed uere monstrum qu ouris eussent été rongées par Jes chaussures' !
habendum fuisse, si sonces a cahg1s roderentur. Ies sXXI 32. li ne faut pas non plus mettre à l'écart de cette
XXI, 32. Neque illi ab hoc genere pemiciosae superstitio- é ri; de superstitions néfastes ceux que l'on appelle, à
nis segregandi sunt, qui genethliaci propter natalium dierum cat
cause gode Jeurs observations. sur les jours de naissance les
énéthliaques et que de n<;>s JOurs on nomme commu~ément
g thématicíens"º· De fa1t, ces gens recherchent b1en, au
139. Ce bon mot de Caton n'est connu que par cette citation ma ment ou quelqu'un nait, la vraie position des astres, et
d'Augustin.
(llO
rfois même ils le 'aont avec grand som . ; mais . quan d , à
140. Les généthliaques. faiseurs d'horoscopes. Augustin avoue ~:rtir de là, ils tâchent de prédire soit nos actes, soit leurs
en Cmif. IV. 3. 4-5 (BA 13, p. 412-417), avoir lui-même pratiqué
« les livres des généthliaques » ; et, malgré les objections de Vindi-
cianus et de Nebridius. il y acquil une certaine compétence, puisque astrologues, « uolentes actus nostros_corporibus c~elestibus ~ubde~e
son ami Finninus le consultai! pour une affaire personnelle (Co11f. el nos uendere stellis. ipsumque prettum quo uend1mur a nob1s acc1-
VII. 6. 8-10; p. 594-603). Voir NC 13. § 6: « Une Pãque de la cul- pere ,._ Voir A. SoUGNAC, NC 12: « L'influence desastres•, BA 48,
ture ... Des lectures pai"ennes à la lecture de l'Écriture ». Dans le De
diu. quaestionihus 83, qu. 45 (BA 10, p. 118-123), il précise que les p. 609-612 ; F. VAN DER MEER, 1, p. 115-126 ; D. PINGREE, « Astro-
mathtmatici étaient anciennement les astronomes ; « qui temporum logia - astronomia », Augusti11us-Lexilwn, 482-490.
numeros motu caeli ac caeli peruestigarunt,. ; aujourd'hui ce sont les
185
184
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.
DE D
OCTRINA CHRISTIANA
.
odammodo, non ad tempera t ionem corpo
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au bout. de chaqu e orc11lc
11e • s d'autruches au dmgt, ou, si l'on ale . es an-
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sa1tanJ1s ~~ significationes aut occultas aut etiam turri, ,11re11 ~ en° nir te pouce gauche avec la main d . hoquct, le
u.puam . h ·ca uoca t mani i,ell ·t de te . t ·11 b roue
sed ad.qquae mitiore nomme p ys1 d n ' ~t quasi 1\ - 0
i,sei cela s'aJouten m1 e o servations tout à f . .
festas•. . e implicare, sed natura pro esse u1deantur 0 _n c Jl· A membre qui se met à tressaillir desa _ait vides
supersuu~n - summo aurium singularum aut d ' 81 - eos: º"co·te à côte, viennent à heurt;r un, em~s qui, se
· sunt rnaures 10 . .. t .b. e stru de 5 aot . p1crrc u
cull ·bus ansulae in d1g1t1s au , _cum 11 1 dicitur . - rof11eo enfant ; et auss1 que le fait de buter cont • n
tion~m .º551d tra manu sinistrum polhcem teneas. sin. P.. jefl, 00, st en quelque sorte tuer I' amitié . ma· re ~ne
uenu ut ex . . b e•• ee d . f1 f . • is e est
gu l •. ad·unguntur milia inamss1marum o seruationum . ,. jerre, ãcheux que e g1 er un en ant i~nocent qui en co~-
31. H1s I' i uod salierit, si iunctim ambulantibus am·' _s1 . ~oios \ue entre ~eux pr~meneurs. Mais c'est une aubaine
membrum ª 1~ aut puer medius interuenerit ; atque ililcis "'ºt se Jf ·s tes entants s01ent vengés par des chiens 8 .
lapis
uod [SS) lapidem calcant tamqu~m ct·~remp torem amicitiae
aut canis Ud 1 ,~
que part 01en effct, certamfes
. . 1en
person~es sont si superstitieuses
q. tum est quam cum mnocentem puerum col 501.1\len' 01 )'audace de rapper meme le chien qui s'est. té
mrnus moes '
1. nt si pariter ambu 1anti'b us m . tercumt. . Sect b a- 1 ' ,,1.1 ' e11es o ·, mais
eJleS . c_e n ' es t P_ as i_m,punement,
. , Je
car le chien par-
ho percutiu
p est qu • liquando puen . um· d.1can t ur a cam ·b us . nae • 1 "entre ·e bien v1te ce1u1 qut 1 a frappé du vain remed à
tum • ' • sunt qui'd am, ut et1am
tama supersutios
od
1
• carnern' rn , fotS• enVOI i rnédecin. eec1• encore, d u meme ordre : fouler edu
A

ple_rum~tus interuenerit, ferire audeant, non inpune : 1111 vra seuil de sa porte quand on passe devant sa maison.
~~~;: a uano remedio c!t~ iHII~ interd um_ pe~c ussore~ 1
1
pied ~er au tit sié,ben hsée chausrtsant, on a éternué; rentre;
11
suum ad uerum medicum m1tt1t. me _sun1d~1iamd1111a : limen reto 501. si on a tr uc en so ant ; quand les souris vous
um ante domum suam trans1t, re ire a ectum, si chez é un vêtement, trembler au pressentiment d'un mal-
ca1_cardeu,mc se calciat, stemutauerit; redire domum, si proce- ont 'ºàº~,enir ptus qu'on ne s'aftli~e du présent dommage.
quis, offenderit ; cum uesus · a sonc1· ·b us roo·1tur, p1us tremere heur, • rnot spiritue t de C a ton qui, consu 1té par un homme
dens
·ci·onem futuri mali quam praesens damnum dolere.
I D'?11 ~edi·sait que ses chaussures avaient été rongées parles
susp1 illud eleganter di~t~m es~ C
Vnde . atoms,· qut· c_um esset qu 1 Jut . répandit que ce n 'é tait · pomt
· Ià un prodige, que ce
consultus a quodam qui s1b1 a sonc1bus erosas cahgas dice- so~~sfaudrait vraiment prendre pour un prodige, 39
c'est que
I
ret, respondit non esse _illud mo~s~rum, sed uere monstrum qu ouris eussent été rongées parles chaussures' !
habendum fuisse, si sonces a cahg1s roderentur. leS sXXI 32. JI ne faut pas non plus mettre à l'écart de cette
XXI 32 Neque illi ab hoc genere pemiciosae superstitio- é ri; de superstitions néfastes ceux que I' on appelle, à
nis segre~andi sunt, qui genethliaci propter natalium dierum cat
cause gode teurs observations. sur les jours de naissance tes
énéthliaques et que de n~s Jours on nomme commu~ément
g thématiciens'"°. De fatt, ces gens recherchent bten, au
139. Ce bon mot de Caton n'est connu que par cette citation rn~ment ou quelqu'un nait, la vraie position des astres, et
d'Augustin. rnarfois même ils le font ave e grand soin ; mais quand, à
140. Les généthliaques. faiseurs d'horoscopes. Augustin avoue
~artir de là, ils tâchent de prédire soit nos actes, soit leurs
en Co11f IV. 3. 4-5 (BA 13. p. 412-417), avoir lui-même pratiqué
« les livres des généthliaques ,. ; et, malgré les objections de Vindi-
cianus et de Nebridius. il y acquit une certaine compétence. puisque astrologues, « uolentes actus nostros_ corporibus c~elestibus s_ubde~e
son ami Finninus le consultai! pour une affaire personnelle (Co11f et nos uendere stellis. ipsumque preuum quo uend1mur a nob1s acc1-
VII. 6. 8-IO; p. 594-603). Voir NC 13. § 6: « Une Pâque de la cul-
pere "· Voir A. SoUGNAC, NC 12: « L'influence desastres,., BA 48,
ture ... Des lectures pai·ennes à la lecture de l'Écriture » . Dans le De
diu. quaesrionibus 83. qu. 45 (BA IO, p. 118-123), il précise que les p. 609-612; F. VAN DER MEER, 1, p. 115-126; D. PINGREE, « Astro-
mathematici l!taient anciennement les astronomes : « qui temporum logia - astronomia », Augusti11us-Lexilw11, 482-490.
numeros motu caeli ac caeli peruestigarunt,.; aujourd'hui ce sont les
185
184
. , .• ~ . UBER li
DE DOCfRINA CHRISTIANA .~- ·1s se trompent tout à fait, et vendent à d
considcrationcs, nunc autcm uulgo mathematici ,;é<l11e11ce~ ~éplorable servitude. Car '?~t homme lib~~
Nam ct ipsi _quamuis ucram stell,~rum position~:antur. ~-(111· r3111s un é cheZ un de ces mathématic1ens, donne de
quisque nasc1tur, ~nsectentur et a 1qu~do etiam e• cultt ,F"º fois entr sortir de là esclave de Mars ou de Vénus, ou
oent, ramen quod mde conantur uel act1ones nostr p ruestj. ~Jll 111 p0ur s astres auxquels ceux qui sont tombés les
d' . . as Uel us Ie
e
tionum cuenta prae 1cere, mm1s errant et uendunt . ac. J'•r,,ei:·1de 10 ue erreur et l'ont transmise à la postérité
bºl ·t t N
hominibu~ misera 1 ~m seru1 u ~m. am quisque •rnPerit·
· libe is ,~,o
p jeCS dans . cedes noms de bê tes, en ra1son· d •une ressem-'
huiusmod1 mathcmat1cum cum mgressus fuerit, d t r ac1 5 11
prt~011 11é ? des 00 ms d'hommes, pour honorer ces
niam_. ut ~ruus iode e~eat a~t _Ma~is a~t yeneris u:J
ommum s1derum ; qu1bus llh, qu1 pnm1 errauerunt hus
P;~u- 0
111 ,e. sO1 \ 'est donc pas étonnant que, même en des
b1~,ries-là- 1r:Ches de nous et relativement récents, les Ro-
remque posteris propinauerunt, uel bestiarum propte e_n-~ ~o ps assez P trepris de dédier I'astre que nous appelons
litudinem uel hominum ad ipsos homines honorancto/· sun,. icrfl 115 aíe 111 ~n ·re et au nom de César'". Et peut-être cela se
suerunt uocabula. Non enim mirandum est, cum etia~lllpo. rnª;ifer à la g º~rait-il passé à la postérité, si son a·ieule
pioribus recentioribusque (56) temporibus sidus, quoctPro. 1,-~-íl fait, et ~\ déjà adjugé la propriété de ce nom, nom
pellamus Luciferum, honori et nomini Caesaris Roman 1· :- ~énus ne ,5:v~t aucun d~oit de léguer à s~s héri_tiers,
care conati sunt. Et fortasse factum esset atque isset ; 0 1• ·elle 11 J'avait jamais possédé de son VJVant, m n'en
11 11
tustatem, nisi auia eius Yenus praeoccupasset hoc nomt~- \ísqu'elle ; la possession. En fait, lorsqu'une place était
Praedium; neque iure ullo ad heredes traiceret, quod nunrnis_ pvait réct~mé - pas occupée par un honneur à rendre à un
aitbre, et 11 . ta• 1 il s'est passé ce qm. se passe d' ord.ma1re . en
quam uiua possederat aut possidendum petiuerat. Nam ub·
uacabat locus neque alicuius priorum mortuorum honore te~ 1110~ antén~~~st ainsi q~e no~s appelons les mois Qu~ntilis
nebatur, factum est quod in rebus talibus fieri solet. Pro pare1l ~~s .. ·uillet et aout, dés1gnés de cette façon en I hon-
Quintili enim et Sextili mensibus lulium atque Augustum e1SeJtrlis .hJ mmes que furent Jules César et César
uocamus de honoribus hommum . 1ulu.. Caesaris et Augusti deS, Aussi
O •
fac1'J e, pour qu1. )e veut, de com-
0eur 12
est-11
Caesaris nuncupatos, ut facile, qui uoluerit, intellegat etiam Augu 5ce · même ces astres ont d'abord roulé par le ciel
ilia sidera prius sine his nominibus caelo uagata esse, mor- prendre rt~eces noms ; mais, une fois morts ceux dont les
tuis autem illis, quorum honorare memoriam uel coacti sunt san5 Pº 00t été contraints par la puissance royale, ou par
homines regia potestate uel placuit humana uanitate nomina hommes mplaisance à la vanité humaine, d'honorer la
eorum imponentes sideribus, eos ipsos sibi mortuos in cae- quelq~e coo donnant Ieurs noms à des astres, les hommes
lum leuare uidebantur. Sed quodlibet uocentur ab homini- 111é1!101r~;r d'élever jusqu' au ciel ces personnages pourtant
bus, sunt tamen sidera, quae Deus instituit et ordinauit ut ava•~;'à leurs yeux . Mais que! que soit Ie nom dont les
uoluit ; et est certus motus illorum, quo tempora distingun- mor les appellent, ce sont pourtant des astres, créés par
tur atque uariantur. Quem motum notare, cum quisque nas- h~mm~\églés selon sa volonté"\ et ils ont un mouvement
citur, quo modo se habeat, facile est per eorum inuentas ~;~:~iné qui marque les disti~cti?~s du temps et ses varia-
. Noter à Ia naissance des md1v1dus, quel est ce mouve-
i1on5. f . A :,,. 1
ment, comment il s'effectue, est act 1e gr~ce aux kg es 9ue
141. Cf. VtRGILE, Bucoliques, IX. 47; cité en De cons. euange-
les astrologues ont découvertes et cons1gnées par écnt ;
listarum, 1. 23, 32.
142. Cf. C. Faustum, XVIII, 5. L'ancienne année romaine com-
mençant au premier mars, juillet était le cinquieme mois (Qui11tilis)
et aout le sixieme (Sextilis).
143. Cf. Gen. 1. 14.

186 187
. •" . UBER/1
DE DOCTRINA CHRISTIANA ~---
• ·is se trompent tout à fait, et vendent à d
considcrationes, nunc autem uulgo mathematici u ,;é<l11ertcC~ ~éplorable servitude. Car t?~t homme hb~~
Nam et ipsi _quamuis ucram stellrum positione:ªntur. L-(111· r3rtlS Ull é cheZ un de ces mathématic1ens, donne de
quisque nasc1tur, consectentur et a 1quando etiam • culll ,Fºº fois ent: sortir de là esclave de Mars ou de Vénus, ou
oent, tamen quod inde conantur uel actiones nostr Peruestj. ~o' .,1 pau fes astres auxquels ceux qui sont tombés les
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tionum euenta prae 1cere, mm1s errant et uendunt 1.
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ette erreur et J'ont transmise à ta postérité
hominibu~ miserabil~m seruitut~m. Nam quisque ~ritis pl~'º;ers dall~ ~es noms de bêtes, en raison d'une ressem~
huiusmod1 mathcmat1cum cum mgressus fuerit, d t r a(j prt~011 rté 5?1tdes noms d'hommes, pour honorer ces
niam. ut seruus inde e~eat a~t _Ma~is a~t yeneris u:i P:~u- 1 01
(lf1 ,e, s ~ n'est donc pas étonnant que, même en des
1 11 1
omnium siderum ; qu1bus llh, qu1 pnm1 errauerunt 11 us b ª flles-là- ·hes de nous et relativement récents, les Ro-
remque posteris propinauerunt, uel bestiarum propte e_rr~ ~ofllps assez pr~~epris de dédier l'astre que nous appelons
litudinem uel hominum ad ipsos homines honorancto/· sun,. icfll 115 aie 111 ~n ·re et au nom de César•••. Et peut-être cela se
suerunt uocabula. Non enim mirandum est, cum etia~lllpo. rnª;;ier à la g º~rait-il passé à la postérité, si son ai"eule
pioribus recentioribusque [56) temporibus sidus, quoctPro. 1,-~-il fait, et f~t déjà adjugé la propriété de ce nom, nom
pellamus Luciferum, honori et nomini Caesaris Roman· 1,· ~éfltls ne ,se it aucun droit de léguer à ses héritiers,
care conati sunt. Et fartasse factum esset atque isset in' •- 11
·elle 11 av\avait jamais possédé de son vivant, ni n'en
tustatem, nisi auia eius Yenus praeoccupasset hoc nornt~- \; 5qu'elle "; la possession. En fait, lorsqu'une place était
8
Praedium; neque iure ullo ad heredes traiceret, quod nuºrn' _ pvait récl~mé ·t pas occupée par un honneur à rendre à un
a,bre, et n. ta•r il s'est passé ce qm. se passe d' orct·ma1re . en
quam uiua possederat aut possidendum petiuerat. Nam ub· 1
uacabat locus neque alicuius priorum mortuorum honore te~ 1110~ antén~~;st ainsi q~e no~s appelons les mois Qu~ntilis
nebatur, factum est quod in rebus talibus fieri solet. Pro pareil ~~s .. ·uillet et aout, dés1gnés de cette façon en I hon-
Quintili enim et Sextili mensibus lulium atque Augustum et SeJl1~~ • ~ommes que f~rent Jules_ César et César
uocamus de honoribus hominum lulii Caesaris et Augusti 11 eur d 1, 2 Aussi est-11 fac1le, pour qu1 le veut, de com-
Augu 5ie · même ces astres ont d'abord roulé par le ciel
Caesaris nuncupatos, ut facile, qui uoluerit, intellegat etiam
ilia sidera prius sine his nominibus caelo uagata esse, mor-
tuis autem illis, quorum honorare memoriam uel coacti sunt
rt~t
prendre ces noms ; mais, une fois morts ceux dont les
san5 Pº t été contraints par Ia puissance royale, ou par
homines regia potestate uel placuit humana uanitate nomina hommes onmplaisance à Ia vanité humaine, d'honorer la
eorum imponentes sideribus, eos ipsos sibi mortuos in cae- quelq~e con donnant Jeurs noms à des astres, les hommes
Jum Jeuare uidebantur. Sed quodlibet uocentur ab homini- rné'!1ºirf.;r d'élever jusqu'au ciel ces personnages pourtant
bus, sunt tamen sidera, quae Deus instituit et ordinauit ut ava,~;ià leurs yeux. Mais que! que soit Ie nom dont les
uoluit ; et est certus motus illorum, quo tempora distingun- rnor Ies appellent, ce sont pourtant des astres, créés par
tur atque uariantur. Quem motum notare, cum quisque nas- h~mm~\églés selon sa volonté 14 \ et ils ont un mouvement
citur, quo modo se habeat, facile est per eorum inuentas ~;~:~iné qui marque les disti~cti?~s du temps et ses varia-
. Noter à la naissance des md1v1dus, quel est ce mouve-
i1on5. f . A ,.

ment, comment il s'effectue, est act 1e gr~ce aux kg 1es 9ue


141. Cf. YIRGILE, Bucoliques, IX, 47; cité en De cons. euange-
les astrologues ont découvertes et cons1gnées par écnt ;
li.warum, 1. 23, 32.
142. Cf. C. Faustum, XVIII, 5. L'ancienne année romaine com-
mençant au premier mars, juillet était le cinquiême mois (Quintilis)
et aoOt le sixiême (Sextilis).
143. Cf. Gen. 1. 14.

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DE voCTRINA CHRISTIANA ~ •• .- LIBER li --------.....---'-.
. . lasque regulas, quos sancta. scriptura conde ' ,,~ ,- ·nte Écriture conda~ne ceux-ci par c
consc_nf. nim tantum potueru_nt sc,re, ut possenr rnn.a1 cJ ·
1
1 ·s 1a sa• quis assez de sav01r pour juger l es mots :
cens · 1 t uomodo ei,,s dommum non Jacilius in ªe st'l>zq • j t11s',;1s on1 ª~s pas trouvé plus aisément son :a'!"'"1e· com-
satcul~~ ~ Sed ex ea notatione uelle nascenttene,."IJ/~ j " ,ri,, ·onf-133 Mais vouloir, à partir de ces ob~tre : .,, "'.
XX ' 'praedicere, magnus error ec magnau~ more~ ,,,e ""li, e~ 1es actes, les événements de la vr:ions, pré-
actusE. eueud013 eos quidem, qui talia dediscenda did~rnenti~ 1 ,, Je ~ t st ~ne grande erreur et une grande ~oi~ ceAux qui
est. l ap (' ll 't h •cer d11v l ee . . à dé 1e. vra1
. li dubilatione re,e t ur aec superstitio. C Unt fl,issen ~z ceux qu1 ont_ ~ppn~ sapprendre de pareilles
s1ne u ª ·m quas uocant, notatio est siderum quoºns1e11a:
. nes em
uo b
• llloct
cum ille nascerecur, de quo isti miseri a m· ? se
I J • ..,. eh
v1 1v• ,,, ce
tte supersutwn n a plus, sans aucun d
011 iscs 'valeur. Car ce que les astrologues appell·
oute la
habe ans~luntur
I fieri autem potest ut aliqui gemini •:enoti. ~ 0 ;odre. ns"• c'est le relevé de la position des ast ent
311
bus ~on fundan.tur [57) ex utero, ut interuallum t arn se. 011 stell : naít )'enfant au sujei duque! ces malh res au
~uac11ers nullum possit adprehendi et constellationeumporis :onient o Jtés par de plus malheureux. Or il peut s~rfe~x
inter eo lll n ,.. consu . d . ,. a1re
. dnotari. Vnde necesse est nonnu Ilos gemino u. 50 nt s ·urneaux se su1vent e s1 prcs au sortir de sein ma-
:ee;sh:bere conste!lationes, cum paria rerum, uei5 q:as- que de }aucun intervalle entre leurs naissances ne peut être
uas pauuntur, euenta non habeant, sed as 1ernel q . noté parles calculs sur les constellations. Aus .
agun t Uel q . . 1· ti 1· . . 1· . .
rumque ita d1spana ut a ius e 1~1ss1mus, a !us mfehcissimus
Pie. rÇU OI
o! pedes'jurneaux ·1 é .
ont-ét s !1 cessat1redment.,les mêmes constei-
SI,

. sicut Esau et Iacob gemmos accep1mus natos it b•~º Jors que tes venemen s ont I s sont soit les ac-
u1ua1,
Jacob, qui posterio~ nascebatur, manu p 1~ntam praecedentis
fratris tenens inuemretur. Horum ~e!1e d1es atque hora nas.
centium notari aliter non poss~t, ms! ~t amborum constella-
a ut
te~:~• ns a . t J
tau 0 '. 1 Jes vicumes ne son pas es memes, mais sont bien
A

si différe~ts que l'un vit tre~ heu,reux et l'autre tres


so Jheureux. Ains1 avons,-lnofus appns q,u Esaü et Jacob na-
tio esset una; quantum autem mter~tt inter a~borum mores, f1l~ 111 ·urneaux, et de te e . açon que I on trouva Jacob, né
facta, labores atque successus, scnptura testts est iam ore quire Jd tenant dans sa roam la plante du pied de son frere
1
·um gentium peruagata. Jeu~econrécédait
le P " . A coup sur, le jour et l'heure de Jeur

Omnl q .
1 ce ne pauvaient
A
etre marques autrement que par une
,

naissai;lation unique pour les deux ; mais de la différence


con5lel urs caracteres, leurs actes, leurs travaux et leur réus-
entre e
. l'Écriture, divulgu é e dé sonnais
. par la bouche de toutes
site,nations, porte té mo1gnage.
.
tes . Peu importe d'ailleurs que les astrologues prétendent
34. Neque enim ad rem pertinet quod dicunt ipsum momen- 34
!'espace de temps tres petit, tres étroit qui sépare la
tum minimum atque angustissimum temporis, quod gemi-
qu:sance des jumeaux a beaucoup d' importance dans la na-
norum partum distenninat, multum ualere in rerum natura na•re à cause de la v1tesse
• extremement rapt.de des corps cé-
A

atque caelestium corporum rapidissima uelocitate. Etsi 1


enim concedam ut plurimum ualeat, tamen in constellationi- l~stes. Je veux bien concéder que cette importance est tres
bus a mathematico inueniri non potest, quibus inspectis se grande ; pourtant un mathématicien ne peut pas découvrir
dans Jes constellations des éléments dont l'examen !ui per-
mette de déclarer qu'il dit l'avenir. Et s'il n'en trouve pas
144. Sap. 13. 9. Cf. A.-M. LA BONNARDl~RE, Bihlia Augusti-
niana, u livre de la Sagesse. Paris. 1970. p. 303. Voir De diu. qu. 146. Cf. De diu. qu. 83, qu. 45. 2.
l/3, qu. 45; Conf V, 3. 3; Ep. 55, 4. 7. 147. Gen. 25, 25. Voir Ad Simpliâanum, 1. 2, 3 (BA 10, p. 446-
145. Comme Augustin lui-même; voir Co,if. VII, 6. 8-10 (BA
449); Conf VII, 6, 10 (p. 602).
13. p. 594-603); voir NC 13. § 6. « Une Pâque de la culture ».
189
188
-·- .... _...____ .......
DE ooCTRINA CHRISTIANA ~ ·'. ..- LJBER li
. asque regulas, quos sancta scriptura conct ' , ,-- , . te Écriture condamne ceux-ci P
conscnSp_t nim ,antwn potuerunl scire, ut possenr e111na1 cJ · ·s 1a sa'ºq.,is assez de savoir pour juoer lar ces mots :
cens · ' t
·
. d · fi .
uomodo ews ommum non ac,1ius in
aesr 1· 1.
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. pas trouve fJ 1us a,sement son ma· ? • ''"·
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aecufurn. q t 1· li Uene,- ,.e 5 ' ,,,.,1s 1. à . llre ,. ,..


s XXII, JJ. Sed ex ea no a 1one ue e nascentiulll ll,-, 1 ? " ,rf,, o 33 Mais vou ou, partir de ces observai· ·
nta praedicere, magnus error et magna d lllores ,,,e %%11, e~ Jes actes, les événements de la vi d tons, pré-
actus. eue d eos quidem, qui talia dediscenda ct·d~lllenti~ P" Je ~etst ~ne grande erreur et une grande ~ole1·eceAux qui
est Et apu f'. li' h I icer uf•V t e . . à dé sapprendre de pareilles
. vra1
. • dubitatione reae 1tur aec superstitio. Co un 1 ~~issen ~1, ceux qu1 ont_ ~ppn~
s_1ne u11 ª ·m quas uocant, notatio est siderum, quo " s1 e1ta: J . ...,. cll cte superst1t1on n a plus, sans aucun d
uones ent d . . . llloct ul 1v' ,,, ce oute la
b t cum ille nasceretur, e quo 1st1 m1seri a llf ? se 011 iscs •vaJeur. Car ce que les astrologues appell·
tia~c:s~luntur. Fieri autem potest ut _aliqui gemini
bu . fundantur [57] ex utero, ut mteruallum te 111 se.
1
;;rioti. ~ 0 indre. ns"• c'est le relevé de la position des ast ent
00 steflall~ O
naÚ )'enfant au sujet duque! ces malh res au
~uaciters nullum possit adprehendi et constellationu111 P0 ris ~ortlent Jtés par de plus malheureux. Or il peut s:urfe~x
inter eo rn n "' 0 nsu . d . ,. aire
. dnotari Vnde necesse est nonnu 11 os gemino U- 50 nt e ·urneaux se su1vent e s1 prc:s au sortir de sein ma-
:e;sh:bere c~nstellationes, cum paria rerum, uet
uas patiuntur, euenta non habeant, sect q as
:as- 5
que de }aucun intervalle entre leurs naissances ne peut être
ierflel q . noté parles calculs sur les constellations. Aus .
agun t Uel q 1· ti 1· . . 1· . Pie ·1 é .
ont-t s !1 cessa1rement_ les mêmes constei-
rÇU OI SI,
rumque ita disparia ut a ius e 1~1ss1mus, a !us mfelicissirnu; n! pedes'jurneaux
. t s·,cut Esau et Iacob gemmos accep1mus natos 1. b1en lors que les évenements dont tis sont soit les ac-
1a ut
u1ua, .
lacob. qui posteno~ nascebatur, manu p 1~ntam praecedentis 1au·ons•.a1 Jes víctimes ne son t pas Ies memes, mais sont bien
A

fratris tenens inuemretur. Horum ~e_rte d1es atque hora nas. 1e::;'si différe~ts que I'un vit tre~ heu,reux et J'autre tres
centium notari aliter non poss~t, ms! ~t amborum constella. so ux Ains1 avons-nous appns qu Esaü et Jacob na-
tio esset una; quantum autem mter~1t inter am_borum mores, fll~lll~~~:rn~aux, et de telle façon que l'on trouva Jacob, né
facta, labores atque successus, scnptura teslls est iam ore quire Jd tenant dans sa main la plante du pied de son frere
7
·um gentium peruagata. leu~econrécédait" • A coup sur, le jour et l'heure de Jeur
te P .
q .1 ce ne pouva1ent etre marques autrement que par une
A ,

Omnl
na.issanllation unique pour les deux; mais de la différence
~n~Jeurs caracteres, 1eurs actes, leurs travaux et leur réus-
e~trel' Écriture, divulguée désormais par la bouche de toutes
site,nations porte té mo1gnage.
·
Jes . Pe~ importe d'ailleurs que les astrologues prétendent
34. Neque enim ad rem pertinet quod dicunt ipsum momen- 34
)'espace de temps tres petit, tres étroit qui sépare la
tum minímum atque angustissimum temporis, quod gemi-
qu:sance des jumeaux a beaucoup d'importance dans la na-
norum partum distenninat, multum ualere in rerum natura na• à cause de la v1tesse
ture . extremement rap,'de des corps cé-
A

atque caelestium corporum rapidissima uelocitate. Etsi


enim concedam ut plurimum ualeat, tamen in constellationi- lestes. Je veux bien concéder que cette importance est tres
bus a mathematico inueniri non potest, quibus inspectis se grande ; pourtant un mathématicien ne peut pas découvrir
dans les constellations des éléments dont l' examen lui per-
mette de déclarer qu'il dit l'avenir. Et s'il n'en trouve pas
144. Sap. 13. 9. Cf. A.-M. LA 80NNARDliõRE, Bihlia Augusti-
niana, u livre de la Sagesse, Paris. 1970. p. 303. Voir De diu. qu. 146. Cf. De diu. qu. 83, qu. 45. 2.
l!3. qu. 45; Conf V. 3, 3 ; Ep. 55. 4. 7. 147. Gen. 25, 25. Voir Ad Simplidanum, 1. 2, 3 (BA 10, p. 446-
145. Comme Augustin lui-même; voir Co,if. VII. 6. 8-10 (BA
449); C<mf. VII. 6, 10 (p. 602).
13. p. 594-603); voir NC 13. § 6. « Une Pâque de la culture ».
189
188
_.;,-"'•~ -~ -,>EooCTRINA CII_
RISTIANA ~\ / : . ., •
l/HER li
stcllations qu'il doit néccssaircrncnt ohscrvcr
-
fit •tur Quod ergo m constcllationib 1§ ,on-. le consulte sur Jacoh ou sur son fri':rc à
. dil-Crt pf(I I e -~·est unas inspiciat, siue de la Us 1'1()11 J·tfls ~,e. q~ º"u'il y ait une distance dans lc cicl _ qu·· 11
fª13 ncces- cobe s··u~ · -c111'' ·rt-il q
jnU(nit. ,111:l."
'1- consulatur: qu1·d et· prodest . s,· .d'tstat in t t 11·
cfl~. 11.1i si; é crcrncnt cn !?u e ra_nqu1 llé - . ct qu'1I n·y
Jc ciUS frJtrt ·uf\JS infamai, et n~n dtstat tn tabula acJo, Í
~u11I t,iCO I tablcltC qu li examine avec une vamc solh-
Ul,J tctne!rt -~ intuetur '! Quare istae quoque ºPin·9uaífl ifls11l~cp:tS sur la ourquoi ces o~inions, étahlics par la pré-
irustra Sl11lu:itu. signis humana praesumptione ins '.0 nc\ cl'I :iJ• e'! ces afne à partir de s1gncs fournis par des choscs.
1
quitiusdJ~ rcru~ .· quaedam cum daemonibus Pact IIUtis_ ,11ll (ioO hUíll'ussi être ramenées à ce même type de pactcs
aJe111 ilia quasi ª et co. s(irfl~., 1 cllcS .ª s passées avcc lcs démons.
aJ e . cndae sunt. 1 ivc•· nuon- 1·1·
nuent_a _reter S. Hinc enim fiet, ut ?ccu to quodarn iucti .. J(1 , 0nvc 5 11 en résulte en e et que, en vertu d'unc dé-
xxIII,_~ atarum rerum hommes tradant~r inluctc cio 3
ct Jc""JJI, de Dieu, des hommcs avides de connaissances
diuino cup1d_1 m meritis uoluntatum suarum, inludenr~d1 . 11 secfêlC oient livrés, dans la mesure ou leurs intcn-
ci~1l\aiscs se / ·té aux moqueries et aux duperies d' anges
I
et dc:cipien~• P:ecipienlibus praeuaricatoribus angclis lls
eos a1que [:,S)_ ars infima secundum pulcherrimurn · qui. r11:~s ron 1 rnr;•q~i se moquent d'eux et les dupent, ces
bus ista mu nd1 . P prouidentiae lege subiecta est. Quorbdi. 1 us li évaricat~U lon I' ordre si beau de la nature, la part la plus
nem _re ru. m d1umae d ceptionibus euentt . ut 1st1s
· · superstitiosis pr es à q ui • se nde a été soum,se · par une 101· de la Provi-
inlus1oni~usd~t . eti·onum generibus multa praeterita et fet ª"gsse d~ ~e : º Or, sous l'effet de ces moqueries et de ces
pem1c~· ·os1s llllíla aliter accidant quam d 1cuntur . multaq u. dt,a nce d1vine . · que dans ces sortes d e d"1vmat1ons
·ve · · super-
1ura d ,cantur nec .
undum obseruauones suas euemant . qu·ue e . s ti arn é
dU..erte , néfastes, on voque nom re b d'é ,
venements pas-
obse_ruantibus
. . sec riosiores fiant et sese mag1s . mag1sque
. •inse•- r·
tilieuse s e1 qui se produisent exactement comme on les
bus 1mph_cau _cbu laqueis pemiciosissimi erroris. Hoc genu - ssés et futurbs ucoup. pour ceux qui observent de telles pra-
muluphc1 us . . . s et ea à .
ran1 . . . ·mae salubriter diurna scnptura non tacuit éVoque, . 1 conformément ces pratiques, et que, ainsi
fom1cat1onts am t
b ea sic deterruit animam, ut prop erea 1a negarei!ª1· iiques, . arnven . 1
ces gens dev1ennent p us cuneux . d ans ce d o-
neque ª d quia falsa dicuntur a professonbus eorum priS au piegela',·ssent de plus en plus enfermer dans les mui-
esse sectan
. a, rint uobis inqu1t,
. d' . et lia
· euenent, · ne creda-• rnaine et se de cette tres dangereuse ,erreur. eette espece - de
. . N eni·m quia imago Samu e 11s mortu,· S auh. regi
sed euam s1 1.xe ' h - [iples_ . fjlets de l' âme"•, la divine Ecriture, soucieuse de
11s eis. on 1· ·1 . 'b . a110n
uera praenuniiauit, propterea ta ta sacn egia, qm. u~ imago forn 1c t ne l'a pas passée sous silence, et elle n'a pas
1
ilia praesentata est, minus exsecran?a sunt, aut qu1~ m ~cti- notre sa u • lement à en détourner I' âme en interdisant de
bus apostolorum uentriloqua femma uerum testtmomum cherché se: de telles pratiques, pour la raison que ceux qui
s'attach~r ent ont recours au mensonge, mais elle a encore
l~s enés7tgns'ils vous ont annoncé une chose, et qll'elle se
. .d« ·re ne vous fiez pas a, eux » ''°· . Ce n •es t pas en
aJOUI
148. Les démons, anges dévoyés, ont été précipités des hauteurs so1t pro ce ui que' l'ombre de Samuel morta préd"tt des ehoses
du ciel et se trouvenl emprisonnés dans la région de l'air ou ils
exercenl leurs méfaits. emprisonnant eux-mêmes et asservissant eff~t paru ro·, Saül'~' qu'il faut moins exécrer les rites sacri-
vra1es a
beaucoup d'hommes indignes de participer à la vraie religion (De
ciu. Dti. Vlll. 22: BA 34. p. 306). Cf. Eplr. 2. 2: « le Prince de l'em- .. multi's et falsis anima tamquam prostituta subicitur ,._ Voir
cum d115 • • /b 'd 509•
pire de l'air •: Eph. 6. 12 : « les régisseurs de ce monde de té- M.-F. BERROUARD. NC 30 : « ldolatne et ,,om1cat1on
• •
». 1 • p.
nêbres ». Voir NC 15 : « Séjour des démons ». BA 9. p. 349-350:
NC 56. « L' habitation des démons ». BA 34. p. 600.Voir aussi 510.
150. Dr11t. 13, 2.
F. VAN DER MEER. (. p. 126-138. 151. / Reg. 28. 7-19. Voir Ad Simplicia,111m, li. qu. 3 (BA IO.
149. Cf. lll. 8. 12: ln /oh. ruang. tr. 42. 7 (BA 73A. p. 392) :
« Consuetudo scrip1urarum est ... fornicationem spiritaliter appellare,
p. 560-569) ; SIMONE171, p. 457-458.

191
190
. ,..-
LIBER 1/
__...,• ..,,,,,,...~· ..,...tlEDOCTRINA CIIR_ I S T I A N ~ /: __,•
/~ . ) stcllations qu'il doit néccssaircmcnt ohscrvcr
rofitetur. Quod er~o i~ _cons.tcllationibus 1cs ,on- ·on Je con_sultc su.r_Jacoh ou sur son frcrc. à
. t di~-cre r ·se est unas insp1c1at, siue de la ll()ll J1,iS hlC• q~I u'il y a1t une d1slance dans te cicl _ qu' 11
fJ 3 ,,nas nc,:es. • cf111' ·rt· 1 q
inutnit• .,- consulatur: qu1·d e1· i·nrodest s1. in e· s··u~
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·
- . ct qu'il n'y
.
Jt eius fr.11re ·urus infamai. et n~n d1stat m labuta ilet(),
Ul-id 1c!11C!re -~s ,·niuetur? Quare 1stae quoque ºPin,·quªrti
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.itJl1111e t,iC~ 1 tablette_ qu li cx~~me avcc une vamc solh-
1_ p;tS sur ourquo1 ces op1mons, étahhes par la pré -
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q · insrOI) e\ (O ·Jc?
ritl c•est mainep à partir
· d.e s1gnes
· fourms · par des choscs.
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nuon- en résulte en e 1·t·et que, en vertu d'une dé-
35 11
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Dicu, des hommes avides de connaissances
diuino cupid_i meritis uoluntatum suarum, mludenr~d1 I
. 11 secrete oient tivrés, dans la mesure ou leurs intcn-
et dcdpien~ 1 P~::ipienlibus praeuaricatoribus angclis Us ~~~vaisest :é~ité, aux moqueries ~t aux duperies d'anges
eos a1que [:,S] _ s ínfima secundum pulcherrimum · qul. ''.' ris ron urs qui se moquent d eux et les dupent, ces
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bus ista 01u nd1 . par prouidentiae lcge subiecta est. Quºb 1 us'· ''ºévaricat~ ton I' ordre si beau de la nature, la part la plus
nern re ru rn d1uinae . · ·
d ceptionibus euentt ut 1st1s superslttiosi . pr gcs à qut • se onde a été soumtse · par une 101· de la Provi-
. .· n·,bus
1nlus10 . d.et . e ti'onum genenbus . mu 1ta praetenta . et sf et a.11 ce m I'
sse e . ,,, Or, sous e aet de ces moquenes
d f" . et de ces
pem1c~ . ·os1s ,uina aliter accidant quam d'1cuntur multaq u. d 11ce d·v1ne

1. .·ve que dans ces sortes de d'1vmations
. super-
1ura d,cantur nec ndum obseroattones . suas euemant . ue. de11 neries, 1tt arn
néfastes, on évoque nom b re d'é vé nements pas-
antibus secu . . • 9u,. r· se
obse_ru . . n·osiores fiant et sese mag1s mag1sque inse tiueuse ui se produisent exactement comme on les
bus l rnphcall. . .cu . . . . . errons.
b taqueis pem1c1os1ss1m1 . H oc genu . ssés et futurs q . b d
b ucoup, pour ceux qut o servent e te es pra-
li
1 rnulup 11c1 us . . . et ea à . . .
ran . . . n·mae salubriter dmtna scnptura non tacuiis évo<lue, . nt confonnément ces pratiques, et que, ams1
fom1cauo01s b ea sica ,deterruit animam,
. ut prop terea t.a1·1a negaret tiques, . e ces gens dev1ennent p us cuneux ans ce do-
arnve . 1 . d
neque ª d quia falsa dicuntur a professonbus eorum pris au pieg ta'i·ssent de plus en plus enfermer dans les mui-
esse sectan
. a,xerint uobis inqmt,
. d" . et //a · eue11er11, · ne creda.• rnaine et se de cette tres dangereuse ~rreur. eette espece · de
sed . N s, enim
. e11arn 1 '
quia imago Samu he 11s - mortm· Sauh. regi 1iptcs_ filets
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11s eis. on tiauit propterea ta 1a
Un 1. sacn·,eg1a, · qu1·b us imago· fornic ali t ne l'a pas passée sous silence, et elle n'a pas
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ilia praesentata est, minus exsecran. a sunt, aut qm~ m ~cti- notre sa u ' tement à en détourner I' âme en interdisant de
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s'auach~r ent ont recours au mensonge, mais elle a encore
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• . •d(( ·1e ne vous fiez pas a• eux » ''°
a1out · . Ce n ' est pas en
148. Les démons, anges dévoyés, ont été précipités des hauteurs
du ciel et se trouvent emprisonnés dans la région de l'air ou ils
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soit pro q~e J' ombre de Samuel mort a prédit des choses
exercent leurs méfaits. emprisonnant eux-mêmes et asservissant eff~t paru roí Saül"' qu'il faut moins exécrer les rites sacri-
vra1es a
beaucoup d'hommes indignes de participer à la vraie religion (De
ciu. Dd, VIII. 22; BA 34. p. 306). Cf. Eph. 2. 2 : « te Prince de l'em- .. multis et falsis anima tamquam prostituta subicitur ». Voir
cum d115
pire de l' air » ; Eph. 6, 12 : « les régisseurs de ce monde de té- • •
M.-F. BERROUARD, NC 30 : « ldolatne et ',om1cat1on
• •
, . p. 509 •
», Ih.d
nêbrcs ». Voir NC 15 : « Séjour des démons ». BA 9, p. 349-350;
NC 56. « L'habitation des dérnons ». BA 34. p. 600.Voir aussi 510.
l50. Dt11r. 13. 2.
F. VAN DER MEER, 1. p. 126-138. 151. / Rtg. 28. 7-19. Voir Ad Simplicia11um, li. qu. 3 (BA 10.
149. Cf. Ili. 8. 12 ; /11 /oh. euang. tr. 42. 7 (BA 73A. p. 392) :
« Consuetudo scripturarurn est ... fomicationem spiritaliter appellare,
p. 560-569) ; SIMONETI1, p. 457-458.

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··-
DE DOCTRINA CHRISTIANA L.. l/BER li
rhihuit apostolis Domini, ideo Paulus apo _,.., irent d'évoquer cette ombre, el ce ,
pe · · da s olu s Pe
., . spiritui· ac non. po1·1us 1emmam
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d . 1lhus crnon .. ~t 1 11\JÍ pe(1115 [es Actes des Apôtres'" une fcm n CSI P~s
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Su .,..rstiuoms < et > ex qua am pest1fera societ e no)( · 1,ill r qtle purifia tout au contra,re en malmc
el ,·-daemonum quas1. pacta m . f I' d e 1·1s et dolo ate hºlliin '""
. d' d sae a . t1rii
..._ ;n eiJf11e ; il I1a chassant hors d' e li e. nant ce
constitula. pemtus sunt repu 1an a et fugiend lli1cir.1 (cf11 011 et efl . edonc tous les arts de ce genre de supcrst·t·
· 1· 'd · a chti <te 1n1 A · s1 , 1ons
non quod idolum stl .. a. 1q111l , a,t apostolus , s ed qu,. Stian<> J, :,6, ,.., 11 jves'" et ces sortes de pactes de déloyal
ll noc é d, . . e et
immolanl, daemonus 11111110 ant, et non Deo . 1 a q 11 ' ·ics o rnitié, n s une assoc1at1on funeste e t
. fi . Q d . ' no o u 4e a
fui•...pell se démons, hé. d . n re
cios daemomorum ter~. uo aute?1 de 1dolis et de _0 s so. un e r t1en 011 les rejeter et les f .
ro•·· et . « non qu ,une I"do 1e soll. que/que chose dºt u1r
1 1 ..,f11es
lationibus quae honon eorum exh1ben1ur dixit 1llni0 _
~,1..- 111••·
...,ent '. ,arce qlle les sacriifiices qu •o,1 [ui o"re e• ' ,
hoc de omnibus imaginariis signis sentiendum es~Postolus, -bS 0 ,iat51 ,Fr, 'JJ, , es 1
ad cullum idolorum, uel ad creaturam eiusque p'an~ quae llel , Apôtre, 1 s qu 'on /es 011 re, et non pas à Dieu · or ;·e ne
1 1. "JeS Jérr1on vous deveniez · /es associes · ' d es démons' » ,.. Et
quam Deum colendas tra hunt uel ad [59] remedio
. . rurn aJani.· /J ~pas que · des I'do Ies e t des sacnfices
· ·
rumque ob~erua!1onum cur~m pertm~nt_, quae non sunt . 1~- 11
·ire a d1t qu'on offre
nitus ad dilect10nem Dei et prox1m1 tamquam d'.u,. ~e que I' :::::eur, on doi! le pen~er de tous les signes nés de
· ·· PUbhc n1et1~ h . 0 qui entrament s01t au culte des idoles soit à
conslitula, sed per pnuatas appelltmnes rerum tempo . e e• f11a:.,,nauo
. . . I 'b rahurn . de la créat1on
. ou d e ses part1es
. comme étant
corda d1ss1pant m,serorum. n omm us ergo istis d . . 11 auon à , .
societas daemonum formidanda atque uitanda est, q~~ln_n,_s radº' bien tendant une g~enson par des substances
1 Dietl, ou ou par d'autres pratiques. Car cela n'a pas été
cum príncipe suo diabolo nisi reditum nostrum cla ~ih,1 ·ques, une institut10n· d 1vme,
' ·
atque obserare conantur. Sicut autem de stellis, quas cu nd e~e 111 ag1 _ en quelque sorte dans
étabh se1~néral, en vue de l'~m~ur de Dieu et du prochain;
0
. el ord'mau1·1 D eus, h umanae e t d eceptonae
d ,t · coniect '· º J'i~térêt ~es convoitises part1cuheres pour des biens tempo-
ab hominibus institutae sunt, sic etiam de quibusque urae
111a1s_ pa; arent les creurs des malheureux'". On doit donc à
~ent1'b us_ue I ~uoquo modo d'1~mae . prou,'denliae administra-nas-
reis ,Is dg tous ces enseignements-Ià redouter et éviter !'as-
t1one ex1stent1bus rebus multi multa humanis suspicionib nos e avec Jes démons, qm, · avec 1eur chef le diable
quasi regulariter conieclata litteris mandauerunt, si fone i~~
pror.
· uon •
solite acciderint, tamquam si mula pariat aut fulmine ali- s?c,a d'autre fio que ~e fe~er et _verroui!le~ la porte de
quid percutiatur. °
01
n retour•~•. Et de meme qu au suJet des etmles que Dieu
not~é s et disposées, les hommes ont formulé des conjec-
a cr heumaines et trompeuses, de même à propos de tout ce
l.'i2. Act. 16. 16-18. Voir Ad Simpliciwwm, lbid. (p . .'i66). 1ures
. it ou de tout ce qu1· exts· te en que Ique sorte par I' ass1s-
·
l.'i3. Nous adoptons la suggestion de C. SCHAOBLIN, « Zum qu1 na ta Providence d'1vme, . b'1en d es gens ont cons1gné
.
text... ». Wie11erStudien, 87. 1974. p. 178-179. rance de .
l.'i4. / Cor. IO, 19-20.
écrit bien des phénomenes prétendument conJecturés
155. Cf. G. MADEC, « Le communisme spirituel », Petites études ~~pres des regles, par des prévisions humaines, dans des
UUl(USIÍIIÍl!llllt!.f, Paris. 1994. p. 215-231. casou ils se sont présentés de façon insolite, comme
156. Sur le diable qui barre la route, voir De Tri11. IV. 12, 15 (BA lorsqu'une mule met bas ou qu'un objet est frappé par la
15. p. 374-379); Cem/. VII. 21, 27 (BA 13, p. 640-643).
_ 157. SIMONEITI, p. 458, fait référence au liher prodigiornm de foudre'"·
Juhus Ob~~uens. Voir NC 13 : « Le ''juste usage" de la culture. § 3.
Les superst1uons - Réminiscences du "De diuinatione" de Cicéron ».

192 193
, l --·
. -. - · - . - - ..

DE DOCTRINA CHRISTIANA L.. L/BER li


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. 11 1.11 y-. /es Actes es potres'' 2 une fem _s
fone atque exc us10ne mun auit. ,, co ti 1 • ll~cs "1,,1.1e, .dann5 térno1gnage . é ·d ·
v n ique aux apoAtr d
me ventn
.-
1 _,i:e "1 d1t u I' . . cs u Sc1-
36. 0mnes igitur artes huiusmodi uel nugat . trep_ pl>' · e ren I' Apôtre épargna espnt qu1 inspirait e t
. . d· . onae u 1
u"""rstiuoms < et > ex qua am pest1fera societ e 110 . 111'ltl r que purifia tout au contraire en malmc e te
S ,·- . . r·d . ate h lt1:.. etl il Ia h d' 11 nant ce
et daemonum quast pacta m I e 11s et dolos ºlllin "" 1" rne ; 1 chassant ors e e.
. t d' d , ae an-.· t1rri
constituta, pemtus sun repu 1an a et fugiend '"'cir. fcrt1 00 et en .edonc wus les arts de ce genre de supcrst·t·
. 1· .d . a Chti •cte J~
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non quod idolum s11 .. . a ,qw I , a,t apostolus, s d . Stia 11
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que/que chore d' t
lationibus quae _hono_n e~ru1!1 e_xh,bentur dixit a e _rnni 0 _ ~,,,.. ent , 11011 iJi · , 1
hoc de omnibus 1magmams s1gms sentiendum est PostoJu 8, bs 1of11 mat• ,arce que 1 es sacrt ices qu 'on /ui o"'re e,
est
0
3,Apõtre;
51 ,n-, 'JJ' •
ad cultum idolorum, uel ad creaturam eiusque p' quae llel s qu'on /es o11 re, et non pas à Dieu; or;·e ne
artes t I. "JtS Jemon vous devemez · Ies associes · • des démons » '" Et
quam Deum colendas tra hunt ue I ad (59) remedio ani.
.
rumque obseruauonum curam pertment, quae non s
. rum a1 ·
. ia.
tJ s qlle · ºd I d
vtti1 Pª, A Atre a dtt d~s I o es et es sacnfices qu ' on offre
· .
nitus ad dilectionem Dei et proximi tamquam uni di_ui. ~ que 1 "°eur on do1t le penser de tous les signes nés de
· ·· PUbJi Cv honn • A . .
constituta, sed per pnuatas appet,tmnes rerum tempo . ce 0
1eu~ . n qui entrament so1t au culte des tdoles soit à
. . . I 'b rahu .... e ,nauo .
•irnag . de la créatmn ou e ses part1es comme étant d .
corda d1ss1pant m,serorum. n omm us ergo istis do . '." l
societas daemonum formidanda atque uitanda est qu~tn_nis radorauonbien tendant à une g~enson , .
par des substances
cum príncipe suo diabolo nisi reditum nostrum' ela' ~ihi( pie~, º:s, 00 par d'~utr~s pr~t1_ques. Car cela n'a pas été
atque obserare conantur. Sicut autem de stellis, quas cu ~~e mag1~ 0 n une inst1tut1on dtvme, en quelque sorte dans
1
tiab1 1 ~e ~néral, en vue de l'~m~ur de Dieu et du prochain;
dit et o~d!naui~ D~us, humanae_ et ~eceptoriae coniec~;a•-
l'i~tére r~es convoitises part1cuheres pour des biens tempo-
ab h_om1mbus mst1tutae sun~, _s,c et1am_ de quibusque nas~
ma1s_Pªé arent les creurs des malheureux'". On doit donc à
cenubus uel quoquo modo diumae promdentiae administ 11 : d! tous ces enseigneme~ts-là redouter et éviter l'as-
tione existentibus rebus multi multa humanis suspicioni;a- reis
quasi regulariter coniectata litteris mandauerunt, si forte i~~
pr0Po . avec Jes démons, qm, avec leur chef le diable
·auon '
solile acciderint, tamquam si mula pariat aut fulmine ali- s~ci d'autre fin que ~e fe~er et _verroui!le~ la porte de
0 00 I retour''º. Et de meme qu au suJet des et01les que Dieu
quid percutiatur.
not~ée et disposées, les hommes ont formulé des conjec-
a cr himaines et trompeuses, de même à propos de tout ce
152. Act. 16. 16-18. Voir Ad Simpliciam1m, Jbid. (p. 566). tur_es it ou de tout ce qui existe en quelque sorte par l'assis-
153. Nous adoptons la suggestion de C . SCHAÜBLIN « Zum qu1 na e de la Providence d'1vme, . b.1en d es gens ont cons1gné .
lext.. . ». Wie11erStudien, 87, 1974. p. 178- 179. '
tancécrit bien des phénomenes prétendument conjecturés
154. J Cor. IO. 19-20.
155. Cf. G. MADEC, « Le communisme spirituel ,., Petites études ~~prês des regles, par des prévisions humaines, dans des
augu.fti11ie1111e.v, Paris. 1994, p. 215-231. cas 011 ils se sont présentés de façon insolite, comme
156. Sur le diable qui barre la route, voir De Tri11. IV, 12, 15 (BA lorsqu'une mule met bas ou qu'un objet est frappé par la
15. p. 374-379) ; Ccmf. VII. 21, 27 (BA 13, p. 640-643).
. 157. SIM0NETTJ, ~- 458, fait référence au liher prodigiorum de foudre"' .
Julius Ob54:quens. Vo1r NC 13 : « Le "juste usage" de la culture. § 3.
Lcs supersttttons - Réminiscences du "De diuinatione" de Cicéron ,.,

192 193
-----
DE OOCTRINA CHRISTIANA
xxJV 37, Quae omnia tant\Jffi ualent, quant
' /; • •• .- ~31• ~Aais to~::::t: 1
science n'a de po .

tione ani~orum quasi com muni quadam lin :Ili


onibus foederata sunt. Quae tamen plena sug a cuni trill.
Ptaesu
\ cf jVI , éd .
~jl"' e parle préJug es espnts, elle est liée comme
uiot qu , commun avec les démons. Elle n'en est pas
UV()tf

11
~'erae curiositatis, cruciantis sollicitudinis nt º~nia dile_ Q"° : 0 f!l,flSª~~argée d'une _curiosité funeste, d'une inquié~
11, • • b t . • rnon ~ Pe t1-JI. 1oute d'une serv1tude mortelle. Ce n'est pas e
truitutis. Non entm q~1a ua 1e an ammaduersa su 1 erae ss, r ,r1s rante, . d . ' , n
rtendo atque s1gnando factum est ut uai nt, sed ~- ff1° 1ortll •elle avatt u pouvoir qu on Y a appliqué l'es-
. . d . erent 1::, _an 1, tllde parce ~0 1 à force de rem~rques et de notations à son
madue effel,
. a1s. e es a acquis d u pouvo 1r. Auss1· reuss1t-elle
·,uersis d,uerse pro_uen_mnt s_ec_ un um_ cog,tati·ones· ct ldPn "\J
111
, . diverse-
dsumptiones suas. 11 t emm spmtus, qu1 decipere u I et Pril p~'· qu'eJle_ rsité des gens, selon leurs pensées et leurs
1
rocurant cuique, qualibus eum irretitum per suspº· u_nt, ta1~- sllltt ~ 1a d1vees esprits mauvais qui veulent tromper pro-
P
consensiones . Ut'dent
e1us . •
tcionfies eiª
Sicut enim. uderb't gratia una .,,,11
'''tugéS, i> car en les éléments grace ~ . le voient
auxquels, lls
litterae, quae decusattm notatur, a 1m . apud graecos ig~ra pr J 11I à chacu_s au filei de ses conjectures et de ses adhé-
apud latinos ualet, non natura, sed plactto et conse . ' ahud cll~ il ser~ pra'r exemple, la forme unique d'une lettre qu·,
. 'd . 1·
gnificand1, et ~ e? q~1 ~t!amque . mguam nouit, si ho e ~1-
ns1on . i,,e,.. 5t p
. 115 . Aifl ' sens chez les grecs et un autre chez les latins,
graeco uelit_ahqmd ~1gnthca~e scnbendo, no_n in ea si ~'Ili s:~crit )(, a ~~ture, mais en vertu d'u_ne convention et d'un
catione pomt hanc htteram, m qua eam pomt, cum h gni_fi, s II Je par sens•s•. C'est pourquo1 celui qui connaí't les
0 11
scribit latino ; et "beta" uno eodemque sono apud G 1lltni ,º,ord sur ce quand il veut indiquer quelque chose à un
· h 1 ·
litterae, apud Latinos o ~ris_ nomen est ; et cum ct· 0 s raec dell~ Jan gues.; ne donne pas à cette lettre !e sens qu'il lui
a
"lege", in hi_s duab_us syllab1s altud [60] ~rae_cus, aliud ~~-º grec par éc~ il écrit à un latin''". Bêta, qui n'a qu'un seu! et
1
nus intelleg1t - s1cut ergo hae omnes s1gmficatione 1- d01111e quan st chez les grecs le nom d'une lettre, chez les
sua cuiusque societatis consensione animos mouent et s P~o t11êílle son,_ ed'un légume"'º; et quand je dis Lege, par ces
diuersa consens10 . est, d.1uerse mouen t, nec I'd eo conse ' qu,a 1a1ir1S celutbeS le grec compren d une e hose et le latin une
I
runt in eas homines quia iam ualebant ad significationnse. dell~ 161sy6 wutes ces significations frappent l'esprit confor-
sed ideo _ualent q~i~ consenserunt in e~s, sic etiam ~~ autre • r x conventions'f>l de la société ou chacun vit, et
signa, qutbus permc10sa daemonum soc1etas comparatu t11érnent au conventions sont diverses, elles frappent diffé-
pro cuiusque obseruationibus ualent. Quod manifestissim~ cornrne ceLes hommes ne se sont pas mis d'accord à leur
ostendit ritus augurum, qui et antequam obseruent et pos- rernrnent. e qu'elles avaient déjà valeur signifiante, mais
. . 'd
teaquam obseruata s1gna tenuermt, 1 agunt, ne uideant uo- su
1·et pare ··1 .
valeur signifiante parce qu I s se sont m1s d'accord
00 I
Iatus aut audiant uoces auium, quia nulla ista signa sunt elleS 5 ·et II en va aussi de même pour les signes parles-
nisi consensus obseruantis accedat.
XXV, 38. Quibus amputatis atque eradicatis ab animo
' àlet 5
~jtablit une association funeste avec les démons :
que !ieur est fonction des pratiques de chacun. C'est ce
christiano, deinceps uidendae sunt institutiones hominum Jeur ;ontrent tres clairement les rites des augures qui avant
qu~. n'observent, et une fois qu'ils ont en main les signes
15
~~s~rvés, font en sorte de ~e pas reg~rder le vol d~s oi:
158. Voir NC 8 : « Les signes. 3. Signification nalurelle et signi- seaux ni d'entendre leurs cns, car ces s1gnes ne sont nen s1
fication conventionnelle ,. . ' ·
l'assenument de l' o b serva teur ne s ' y a~ou
· te'º.
159. X en grec = 600. en latin = 10. XXV, 38. Une fois ces superstitions retranchées et dé-
160. En grec, la deuxiême lettre de l'alphabet. en latin la belle. racinées d'un esprit chrétien, il nous faut voir ensuite les
161. "Dis" en grec ; "lis" en latin.
162. Nous adoptons la corection de C. SCHAOBLIN. « Zum 163. Voir NC 13: « Lc "jusle usage" de la culture. § 3. Les su-
Teltt... », Wie11u Srudien, 81, 1974, p. 180: « pro sua cuiusque so- perstitions - Réminiscences du "De diuinatione" de Cicéron » .
cietatis consensione ». au lieu de suae.
195
194
,. l/BER li
OE OOCTRINA CHRISTIANA
•-'ais toute cette science n'a de po -
XIV 37. Quae omnia
X , . tantum. ualent, quan tum
tione animorum quas1 commum quadam lingu Praes11
""l"',, .3~1par
e
. JV• . éd .
le préJUg es espnts, elle est liéc commc
' 1i1rtl qu cornrnun avec l~s ~émons. Elle n'en est pas
u vo1r

monibus f~d~ra~a sunt. _Qu~e tam~~ pl~na sunt: cu~ dttip. Qll lJtlrt 1artgª~hargée d'une. cunos1té funeste, d' une inquié-
., rae cunos1tat1s, crucianus solhc1tudinis ~n 1a ¾.. .,1_ 11 10ute d'une serv1tude mortelle. Ce n' est pas en
tue . . b . • tnon1 fi Pe r irtS artte,•elle ava1t. d u pouv01r . qu ' on y a appliqué l'es- ,
·iutis Non entm quia ua 1e ant ammaduersa crae s, 111º 1ortº'
rui . . d f SUnt Se.,
ducrtendo ,~de parce ~ut à force de remarques et de notations à son
. atque s1gnan · o actum d est ut .uale rent, sed a11,,.
ma . f11a1.s e es
effel, · A uss1· réuss1t-elle·
r:,
·uersis diuerse prouemunt secun um. cogitati a acquis du pouvoir. diverse-
d1 . . . . . ones · c:.t td %
mptiones suas. llh entm spmtus, qu1 dcc1pere li 0 I ct Pra p~ 1· qo·elle_ rsité des gens, selon leurs pensées et leurs
Su urant cuique, qua lI.b us eum 1rret1tum· · un
per su .. t, taJ 1·
e, ,,JCI
s~,nt à Ja d1Ve
ar ces espnts . mauvai~ · _qu1, veulent t_romper pro-
Proc · · s· ·
onscnsiones eius uident. 1cut emm uerb1 gratia
. Sp1c1 0 8 a
ne ... 111 é'Ugés- C n Jes éléments grace auxquels, 1Is Je voient
C . 1· d una fi1 "" pr ~ 01 à chac~is au filet de ses conjec~ures e,t de ses adhé-
Jitterae. quae decusat1m notatur, a 1u . apud graecos g~ra
apud latinos ualet, non natura, sed plac1to et conse . • ahud c~eri il ser~ Par exemple, la forme umque d une lettre qui
. . 1· ns1on 11_1 ;_,4in 51 • Psens chez Jes grecs et un autre chez les latins,
gnificandi,_et !de? q~1 ~tramque _mguam nouit, si ho e ~i- 0 ., a un
s10•écril . en ve rt u d' une convent10n . et d' un
raeco ueht ahqmd s1gmficare ~· ture, mais
g . . scnbendo, non in e a s1gn· . lll111i
1 s ., de par na sens'"· C ' est pourquoi celui qui connait tes
catione p~nit han~ htt~~am, m qua eam ponit, cum ho 1.fi: nº''cord sur ce quand il veut m . d'1quer quelque chose à un
scribit )atino ; et beta uno eodemque sono apud Gra: n1 aCeu" Iangues, . ne donne pas à cette 1ettre le sens qu ' il. tui
litterae, apud Latinos hol_eris_ nomen est ; et cum /ºs dgrec Par écI1 d 1i1 écrit à un 1atm . '"· . B era,
~
qm. n , a qu ' un seu! et
"lege", in hi_s duab_us syllab1s ahud [60] ~rae_cus, aliud 1~~-º 1 doone quan st chez Jes grecs le nom d ' une lettre, chez les
nus intelleg1t - s1cut ergo hae omnes s1gmficatione •
êrne son,_ ~ · un Jégume' 60 ; et quand je dis lege, par ces
sua cuiusque societatis consensione animos mouent et s P~o 111
. ct· t
diuersa consens10 est, 1Uerse mouen , nec 1 eo consen
·ct ' qu1a 1a1i0S ce\º~es le grec comprend une chose et te latin une
deu" sy6 toutes ces significations frappent l'esprit confor-
runt in eas homines. quia iam ualebant . ad significationem se. auirc"'· r x conventions' 02 de la société ou chacun vit, et
sed ideo ualent q~1~ consenserunt m e~s, sic etiam ili~ 01érnent ª~ conventions sont diverses, elles frappent diffé-
signa, quibus pern1c1osa daemonum soc1etas comparatu cornrne c\es hommes ne se sont pas mis d'accord à leur
pro cuiusque obseruationi~us ualent. Quod manifestissim~ rernrnent. e qu'elles avaient déjà valeur signifiante, mais
ostendit ritus augur~m, qm et ~nte~uam obseruent et pos- suJ·et parevaleur signifiante parce qu · 1·1s se sont m1s . d'accord
teaquam obseruata s1gna tenuennt, 1d agunt, ne uideant uo- 00 I
enes jet II en va aussi de même pour les signes par les-
latus aut audiant uoces auium, quia nulla ista signa sunt,
à let s~établit une association funeste avec les démons :
nisi consensos obseruantis accedat. que s \eur est fonction des pratiques de chacun. C'est ce
XXV, 38. Quibus amputatis atque eradicatis ab animo Jeur montrent
va . 1es ntes
. d es augures qm. avant
christiano, deinceps uidendae sunt institutiones hominum tres cla1rement
q~~ils n'observent, et une fois qu'ils ont en main Jes signes
~bservés, font en sorte de ?e pas reg~rder le vol d~s oi:
158. Yoir NC 8 : « Les signes. 3. Signitication naturelle et signi- aux ni d'entendre leurs cns, car ces s1gnes ne sont nen s1
se t ' • 163
fication conventionnelle ». )'assentiment de l'observateur ne s y aJoute .
=
159. X en grec 600. en latin 10.= XXV, 38. Une fois ces superstitions retranchées et dé-
160. En grec, la deuxiême lettre de l'alphabet, en latin la bette. racinées d'un esprit chrétien, il nous faut voir ensuite les
161. "Dis" en grec; "lis" en latin.
162. Nous adoptons la corection de C . ScHAÜBLIN. « Zum 163. Voir NC 13 : « Le "jusle usage" de la culture. § 3. Les su-
Text... », Wit'11u Srudit'n, 81, 1974, p. 180: « pro sua cuiusque so- perstitions - Réminiscences du " De diuinatione" de Cicéron ».
cictatis consensione », au lieu de suae.
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DE DOCTRINA CHRISTIANA ' ;' ,. • •.. LIBER //
non supe~st_itios~e, ~d cst, non cum daemonibu ) -•.· . hurnaines non superstitieuses '
ipsis hom!mbus t~stttluta~. ~amque omnia, quae Ic'.J sect ClJ"-
inter hommcs. qma p acuu mter eos, ut ualcant . eo lia) .,,
minum sunt; ~uorum padrtim supertlua luxuri~~:sq·tuituta h~
1itUll011; établies non pas avec lcs dé. ' e est-à-d1rc cc11
,11~ onl ét " rnêmes. Toutes choses en ~ts rnais avcc
il~rf'l~es e~o~rnes ~arce qu'i~ Jeur ~ plued:1i _qui ont vale~~
t
tula sunt, part,m commo a et necessaria. Ili . e iris t,. ~ -""'' JeS d'institut1on humame · les un cur donncr va
' . t h" t . . a en,rri ,,jJI.. 111 • . es rclcv -
quac sa1tan d o 1ac1un 1s nones, s1 natura no . Sio.., ' r,tJí• s0 dU Juxe, les autres de la commodiºté cnt du su-
consensione. hommum · ua 1erent, non pnmis - • temn tnsr . 11Ut"'''ª
0 •
'",rfJJ et effct, si les signes que font les histrions' ct d·
..e 1a néccs-
tante pantomimo p_raeco ~ronuntiaret populo ~;•bus sa~~ ~é- f: 11 icur valeur de la nature, et non de l'i · . e~ sautant
quid saltator uellet mtellcgt. Quod adhuc multi meth_aginis )e aic 111 . ..,ent entre les hommes, aux I nSIJtution ct de
m1n , 1 11 -c11tl 1 " • d · . emps anci
senes, quorum _re 1atu haec so Iem_us audire. Quod ,·ct erllnt 1,iissu'JJ 11 pantomine, ansa1t, un cneur publ" cns,
eO 1 d e ic n'aurait
dendum est, qu1a nunc quoque, s1 quis theatrum t r cre, 10 rsq Jiquer aux ,ou es e arthage ce que le pa.~
garum imperitus intrauerit, nisi ei dicatur ab alte a •u~ lllJ, cJJ à ~x~ire cornprendre. Beaucoup de vieillards ,danscur
8
motus significent, f~s!r~ tot~s int~ntus est. Appe;~nqu,ct illi vo11lii1t I encore; nous (es avons maintes fois entenden sou.
11
omnes quandam s1mtl1tudmem m significand t ta~en vie11 11e ct il (aut le crotre, parce que maintena t u lera-
. t t b . . . o, llt tp 1er ~ héAt A n cncore si
s!gna, quan_ um p~ssun ,_re _u~ qua~ signiftcantur s· _~a ,011 ·, 11 entre au t are sans etre au courant d •
smt. Sed quia mult1s mod1s s1mtle ahquid alicui pot •rri11ta quelqu ~ qu'un autre ne lui dise pas ce que ces e ces_so~-
. . . h . est ess ues e . ··1 y At t gestes s1gni
non constant ta 11a s1gna inter ommes, nisi consens e, ne '•est en vatn qu I pre e oute son attention p •
dat. us acce. (leJ1t, cmo11de réclame une certaine ressemblance d. oulna~t
1 Je - ans a 51•
1011,r. tiol1, de sorte que 1es s1gnes, autant que possible
g11111ci3 11t aux choses signi fiées1•5. Mais du fait ._res-
sernb eeut ressernbler à une autre de bien des manie qu une
hose P t bl . res, ces
e_ es 0 , O11 t deva Ieur s a e parm1 1es hommes que s'il s'
sign un assentiment général. Y
[~1] 39. ~n picturis _uero et ~tatuis ceterisque huiusmocfi si- ajoU~~- Quand i!. s'~gi~ de tableaux, de statues et de toutes
mulat1~ ~~en~us, _max1me pentorum_ artificum, nemo errat, oeuvres d 1m1tat10n de ce genre, tout particulierement
autredS leurs auteurs son t d es art1stes . de talent, nul ne se
cum s1m1ha mdent, ut agnoscat, qu1bus sint rebus simili
Et hoc totum genus inter superflua hominum instituta n! quan pe quand il voit des ressemblances: il reconnait Jes ob-
mera~dum est, nisi c~m interes~ quid eorum, qua de causa ~roOlauxquels elles ressemblent. Et ce genre d'~uvres doit
JCIS • b d . . .
et ub1 et quando et cuius auctontate fiat. Milia denique fic- . remis tout ent1er au nom re es mst1tuttons humaines su-
tarum fabularum et falsitatum, quarum mendaciis homines ei rflues, sauf lorsqu'il y a intérêt à savoir ce qu'elles sont,
delectantur, humana instituta sunt. Et nulla magis hominum ~urquoi, ou, quand et par l'autorité de qui elles ont été
propria, quae a se ipsis habent, existimanda sunt quam ~réées. Enfin les milliers de fables et de légendes purement
quaeque falsa atque mendacia. Commoda uero et necessaria imaginaires don_t l~s ~ensonge~ font les délices des
hominum cum hominibus instituta sunt, quaecumque in ha- hommes sont des mst1tut10ns humames. Et rien ne doit être
considéré comme plus propre aux hommes, de ce qu'ils
164. Cf. Ili, 3, 4. tiennent d'eux-mêmes'"', que tout ce qui est faux et men-
165. Cf. De dialectica, 6. songer1•1. En revanche il est des institutions établies entre
166. « Quae a se ipsis habenl"; selon C. SCHAOBLJN, « Zum Text... », les hommes qui sont avantageuses et nécessaires : toutes les
Wiener Studien, 87, 1974, p. 180, n. 17, il pourrait s'agir d'une glose. différences qu'ils ont eu l'idée de marquer dans le vêtement
167. Cf. /oh. 8, 44: « Qui autem loquitur mendacium de suo loqui-
et la parure du corps, pour distinguer les sexes et les digni-
tur "·

196 197
DE DOCTRINA CHRISTIANA ' ,. ,. ',.. LIBER II
nem su,,..rstitiosae,
r
id est, non cum daemon·h I us
.•.., . humam · cs non supcrst1tieuscs
· ,
ipsis hominibus
. institutae.
• 1 . Namque
. omnia, qu ae ld
. • sec1 Cl.J..._ 11011s ·
iitLI é étabhes non pas avec lcs dérn • • e cst-à
. -dire ccl).
inter hommes. qu1a p acull mter eos, ut ualcant . eo lia( ·,, ,,,~ 0 nt ét " mêmes. Toutes choses cn ,-?s lllais avec t~
mi num sunt; ~uorum padrtim superílua luxuri~~:sq·tuituia h~t ~~~~es e~o~mes ~arce qu'i( Ieur ~ plued:rj .qui 0111 vale~;
tuta sunt, pdart,:11 ~ommh_o ~ et nec_essaria. Ilia enir/ insti' 1c;
~.it'11' 1 d'institut1on humaine; lcs unes r:~ donncr va.
quac saltan o 1ac1unt 1stnones, s1 natura no . Sio., • P•. ,r, s0 dU Ju,ce. les autres de la commodi'té vcnt du su.
consensione hominum · ua Ierent, non primis' temn 1ns1·t "'''ª '
. 1 llto ,~..,rfLI et ft·ct si les signes que font les hi'st . ct d·e 1a tté<:cs-
. ·
tante pantom1mo praeco pronunt1aret populo C
P<>nbu e1
s sui
r',ré- e e • nons' ..
i:,ll ieur valeur de la nature, et non de l'in · . e~ sautant
quid saltator uellet intellegi. Quod adhuc multi mªerth_aginis· 111
)er1a1c ·rnent entre les hommes, aux t SlJtution ct de
lll1n , 1 -entl · d · . emps anc·
senes, quorum ~e 1atu haec so Iem_us ~udire. Quod id erllnt J'lls~ ·un pantomine ansait. un cneur pubJic n'aur· _iens,
dendum est, qu1a nunc quoque, s1 quis theatrum t r eo cre. 10rsqu Iiquer aux foules de Carthage ce ue I ait pas
garum imperitus intrauerit, nisi ei dicatur ab alte a •u~ nl.J. ,u à ~"i'aire comprendre. Beaucoup de vieiliards ~~·danseur
motus significent, frustra totus intentus est. Apperto quict ilJi voulait 11 core ; nous les avons maintes fois · en sou-
unt t ent e · entendu lc
nes quandam similitudinem · · ·f· arn vief1 11 c 11·1 faut le croire, parce que maintena t ra-
o_m t t b m s1~ni _1~ando, Ut ipen r P héA A n encore .
s!gna. quan_ um p~ssun '. re. u~ qua_e s1gnif,cantur s· . ~a cor1 1e ·, 11 entre au t atre sans etre au courant d • si
smt. Sed qu1a mult1s mod1s s1mile ahquid alicui pot 1rn11ta queiQU ~ qu'un autre ne lui dise pas ce que ces e ces_ so~-
. . • h . est ess 11es e . '. 1 At t gestes s1gni
non constant ta 11a s1gna mter ommes, nisi consens e, oe '•est en vam qu I Y pre e oute son attention p -
dat. us acce- tíent, crnonde réclame une certaine ressemblance d. ou,rta~t
t le · ans a s,-
10U tion de sorte que 1es s1gnes, autant que possibl
gfl jfjca nt aux ' h · · fié •
e oses s1gm I es 1., . Mais du fait
e,, res-
sernb Ieeut ressembler à une autre de bien des manie qu une
hose P t bl . res, ces
e_ n'ont deva Ieur s a e panm 1es hommes que s'il s'
s1gnCS n assentiment général. Y
ajou te uQuand il s'agit de tableaux, de statues et de t t

[~l] 39. picturis _uero et ~tatuis ceterisque huiusmocfi si- 39• ,. . . d
uvres d 1m1tat1on e ce genre, tout particulierem t
ou es
mulat1_s ~~en~us, _max1me pentorum_ artificum, nemo errat, autres oe d . en
cum s1m1ha mdent, ut agnoscat, qu1bus sint rebus simil'1 d feurs auteurs sont es art1stes de talent, nul ne se
Et hoc totum genus inter supertlua hominum instituta n~ quanpe quand il voit des ressemblances : il reconnait les ob-
merandum est, nisi cum interest quid eorum, qua de caus ~ro{Tlau,cquels elles ressemblent. Et ce genre d'reuvres doit
iets . b d . . .
et ubi et quando et cuius auctoritate fiat. Milia denique fie~ , mis tout ent1er au nom re es mst1tut1ons humaines su-
eire
perflues, sauf lorsqu I y a mt, ··1 A . éret à _sav01r
.
ce qu'elles sont,
tarum fabularum et falsitatum, quarum mendaciis homines
delectantur, humana instituta sunt. Et nulla magis hominum pourquoi, ou, quand et par I autonté de qui elles ont été
propria, quae a se ipsis habent, existimanda sunt quam créées. Enfin les milliers de fables et de Iégendes purement
quaeque falsa atque mendacia. Commoda uero et necessaria imaginaires don_t l~s ~ensonge~ font les délices des
hominum cum hominibus instituta sunt, quaecumque in ha- hommes sont des mst1tutwns humames. Et rien ne doit être
considéré comme plus propre aux hommes, de ce qu'ils
164. Cf. Ili, 3, 4. tiennent d'eux-mêmes'"", que tout ce qui est faux et men-
165. Cf. De dialectica, 6. songer1•1. En revanche il est des institutions établies entre
166. ., Quae a se ipsis habent,.; selon C. ScHAOBLJN, « Zum Text... "• les hommes qui sont avantageuses et nécessaires : toutes les
Wiener Studien, 87, 1974, p. 180, n. 17, il pourrait s'agir d'une glose. différences qu'ils ont eu l'idée de marquer dans le vêtement
167. Cf. loh. 8, 44: « Qui autem loquitur mendacium de suo loqui- et la parure du corps, pour distinguer Ies sexes et les digni-
tur ».

196 197
I ~-

.• ~ -·- ----- DE IJOCTRINA CIIR/STJA~ j _. L!llER li


orflbrabfcs catégorics d~ signes sans lc~qucl,; la
b. et cultu corporis aJ scxus ucl honorcs d::.. ~- - ) ,
,tu ,·a placuit. et innumcrabilia gcnera signc_rfincnd,,~ .,. 1e~ ...eut p""'
, jf111
d commodément , s' ad -
,.., du iout, ou. . moms
ertn 1 •
. quit,u,; humana soc1ctas aut non omnin
1 icar
'º%"''·
,,e
,t~; ,,t y- t ce qui en malle~e e poids, de mc,ure, de
9,.1, 1rer ; iou aleur de la monna1c, est proprc à chaque cité
s,nemo<le
' .,eritur: quacquc in pondcribus atuucº au1 l'tiill"'1, (11111 15 u de " pie'., ; enfin toutcs lcs autres ini.titulrons d
com "" . .b . . , rncn . 11, 0
oOJm impress1oni us uc 1 acst1ma11onibus . surj~ frJr~ 3qtJC: pc~ ellcs n'étaient pas l'reuvre des hommc~ nc
nunlm · • •. . · sua . . ct ~ ,,, I , C
CI U
·,,ati et nopulo
r·· .
i.unl
.
propna, ct cctcra hu,us,· 1lO(jj
cu, 111
, lC
tJI SI .
,1 rdrc: q • . avcc tcs d1vers peup es, ct chez chacun cn
·si hominum inst1tuta esscnt, non per diucrso . , %; 1 ,~1~r:iil!rr 1 i;:hangeraie~t pas a~ gr~ d~ lcurs chcfs.
nr. . . . .· . . 1·. 1·. s Po e
uan a essent ncc m 1ps1s smgu 1s popu 1s pro arhitr·1() suflut 11 ~ vJfl .,,1 1er rr cctte part1e des mst1tut1ons humaincs qu ·,
prindpum mutarcntur. . . oru 111 pª rt''"
,o. f e0 ute ·i·té absoluc pour la v1e, · un chrétien n'a
· • au-
40. Scd haec tol~ pars h~1~anorum mstllutorurn, ull , b' t . ·1 .
d'Uíl de lcs fuir ; 1en au c?n ra1re I doit, dans la me-
u~um uitae nccessanum prohc1unt, ncquaquam est /lUac il(J s0 111e raison t,esoin, lcs cons1dérer attentivement et lcs
christiano; immo ctiam quantum satis cst, intucnda u::i•cntta ,11n iJ il en a . ,.., .
o émoirc .
riaque rctinenda. crno. 511rerdafl·~ sacertaines
m de ces .mst1tut1ons
. . humaines il est
~ e%,.. ~vL. décises ou ressem bl ent, en tout cas, aux mstitu-
: ·
XXVI. Adumbrata enim quaedam et naturalibus ut . vrai, son1:nes. Cel_les d'entre elles qui, co~me 0 ~ l'a dit11º,
. . . Q curnqu
similia hommum mst1tuta sunt. uorum ea quae ad s .· e . s 11atu , ssociauon avec les démons, dmvent ctre abso-
tem, ut dictum est, daemonum pertincnt, penitus repu:~eta. nd 1'011ira•·1 àe·etées
1 ª · et détest ées ; ce li_es, en revanche, que les
sunt et detestanda; .ea uero quae homines cum · ª
. hom ·in1bu 011 enl r 1 établies entre eux, 11 faut se les approprier
habent, assumenda, m quantum non sunt luxunosa atqu s )11111 es on 1
. 1· fi . e su. ~0111fll esure ou elles n •on t m· de 1uxe m· ne sont super-'
perflua, et maxrme
. ,tterarum 1gurae,
· sme quibus le gere daJlS la JTI ut d' abord Jes fonnes des lettres sans lesquelles
non possu_mus,_1mguai:umque uanetas, quantum satis est, de oues,· et to ouvons pas 1·ire, ams1
· · que 1es d'I ftié rentes Jangues
qua supcnus d1sputau1mus. Ex eo genere sunt etiam not ous ne_P arlé plus haut , dans la mesure de nos besoins
111

quas qui didic~runt propri~ _iam notarii app~llantur. Yti~~ 0 ·•a1 p . .


Jont J atégorie relevent auss1 les notes (sténographiques)
sunt ista nec d1scuntur mhc1te
. nec superst1t1one implic ant n,, cette e . à . 1 t . d'
"". désorma1s ceux qui es on appnses etre appe- A

nec [62) luxu eneruant, s1 tantum occupent ut maiorib 1


qui va1enement notarii (sténographes) 112 • Ce sont Jà choses
rebus, ad quas adipiscendas seruire debent, non sint imped~~
1~ P~~~ n'est pas interdit de les apprendre, elles ne vous li-
mento. uules '~ à la superstition, n' amollissent pas par Jeur luxe, à
vrendt. ~ toutefois qu 'elles nous occupent sans faire obs-
con ili00 biens supéneurs
. à l' acquistt10n
. . . d esquels elles doi-
168. Selon C. ScttA0BLIN, « Zum Text ... » , Wiener Studien, 87,
tac1e aUx
1974, p. 180, il faudrait peut-être lire: « sua cuique ciuitati et populo venl servir.
sunt < consensione > propria ».
169. Cf. De a11inuu quamitate, 33, 72 (BA 5, p. 376-379).
170. §36.
171.§16.
172. La méthode avait été inaugurée par Tiron, l'ami et secrétaire
de Cicéron. Augustin fait souvent allusion à l'activité des 11otarii.
BERROUARD, BA 71. p. 9). Cf. E. DEKKERS, « Saint Augustin ~di-
« Nous n'aurons jamais assez de gratitude pour ces tachygraphes
anonymes qui ont pris au vol les sermons d' Augustin pendant qu'il tcur •• Troisieme centenaire de l'édition mauri.fte de saitll Augustin,
les prêchait et qui nous permettent aujourd'hui de les relire ,. (M.-F. Paris, 1990. p. 235-244.

198 199
~-

·· -- -·- --- -- DE JJOCTRINA CIIRISTIA~ LlflER li

b. _, d::. brables ca1égorics d~ !>ignes !Ians lc'>qucl,; I·


culiu corporis aJ scxus ucl honorcs P~ - ) '
• jfllloJTl pas du wut, ou moms commodément , da
,1u ""ia rlacurl.
. el innumcra
. b", I"ia gcnera signerncn J ,,. . 1e~ ..eot . . .- d . , sa -
1. fi e'>~
fcren l . •ca 1· "'f ~ , , c: y- ce qUt en matrcre e po1ds, de mc.,ure d
. quibu~ humana soc,ctas aut non omnin O ''>lllJ • 1 t•(; 11 101.1 1 . • e
sine . .. · pon dcn"b us alquc au 1 l"tiitt ~ , s-..:\sarcr ; valeur de la monna,e, est proprc à chague cité
co mmo<le ,e,"enlur ; quacquc
• "b
'"
1 . . hlcn . 11, r11•" ,.e olJ depeu pie'""; enfin é .
toutes lcs , autrcs m titut,ons. d e
11

nunlmorum impresstonr us uc. acst1mat1onibus· sua . StJrj\ tt frJrr_-;, 3q1JC: . . ellcs n' ta1ent pas 1 reuvre des hommes ne
à,,, UI SI · .'
etuitati e~ popu_lo ~uni_ pn~~na, ct cclcra ~uiusmodiCtJiq,ic el ordrc: q ~s avec l~s d1vers peuples, et chez chacun en
isi homrnum ins111u1a csscnl. non per drucrso . , %, 1 ,e•r1e r:iíi:nt neP e-hangeraient. pas au gré de leurs chcfs.
n . ·a cssenl ncc tn. . . . 1· 1·
1ps1s smgu 1s popu ,s pro arhiir·
s Po"
,,u1 11
e d . . tut1ons .
uan 'º su ~ vJ rticlll1er olC cette parti e es mst1_ humai ncs, qui
principum mu1arcn1ur. · <>rutti pª ,o. fo ·iité absolue pour la v1e, un chrétien n'a au-
40. Scd hacc tot~ pars h~r~anorum institutonun, rtl d'!Jíl e ull
de leS fuir ; b.,en au c?n t ra1re . ,·1 doit, dans la me-
u~um uitac ncccssanum proltc,unt, ncqua4uam esi /IUac 1 <l(J ,o e raíson a t,esoin. les constdérer attentivement et lcs
chrisliano; immo etiam quantum satis cst, inlucnda u~ cn1.1a ,11n it il ell . e'"' .
riaque rctinenda. crno. 11re o sa rnérnorr . . . .
(1%erd:1ns certaines de ces mst1tut1ons humaines, il est
XXVI. Adumbrata cnim quaedam et naturalibus UI.
""V : 1 décises ou ressemblent, en tout cas, aux institu-
. . . t Q curnqu vfílÍ, sont :nes. Cel_les d'entre elles qui, co~me on J'a dit'10,
similia hommum msututa sun . uorum ea quae ad s .· e . natu , ssociatton avec les démons, dotvent être abso-
tem. ut dictum est, daemonum pertincnt, penilus repu:~eia. 11~005,rart· à .1 ªtéeS
· et détestées ; ce li es, en revanche que les
sunt et dclestanda; ea uero quae homines cum horni -~da º''111et1t reJe établies entre eux, 1·1 faut se les approprier '
habenl, assumenda, in quantum non sunt luxuriosa atqu"' us 111~ 111fl'les :ure 1 elles n'ont ni de luxe ni ne sont super~
. 1·
perílua, et max,me
. ,tterarum fi1gurae,
·
.
sme quibus leegere
SlJ
· 0 00
daJlS la 111 ut d' abord les formes des lettres sans Jesquelles
non possu_mus,_ 1mguai:umque uanetas, quantum satis est, de oues,. et toouvons pas 1·ire, ams1 . . que 1es d"f"é 1 11 rentes Jangues
qua supenus drsputammus. Ex eo genere sunt etiam not 111
nous ~:i Pparlé plus haut • dan~ la mesure de nos besoins.
quas qui didic~runt propri~ _iam notarii app~llantur. Yti~~ dont J tégorie relevent auss1 les notes (sténographiques)
sunt ista nec d1scuntur mhctte nec superst1t1one implic 1 ""cette cadésonna1s
vv_ . à ceux qut. Ies on t appnses . A d' etre appe-
nec [62] luxu eneruant, si tantum occupent ut maiori: 1 1 112
qui va enement notarii (sténographes) • Ce sont là choses
rebus, ad quas adipiscendas seruire debent, non sint imped~~
1~ P~~~ n'est pas interdit deles apprendre, elles ne vous Ji-
menlo. uules •as 1
à la superst1tton,
• • n • amo 11·1ssent pas par Ieur luxe, à
1
vre0d.~ toutefois qu'elles nous occupent sans faire obs-
con
iacle ,aux1•00 biens supéneurs . à I' acquts1t1on
. . . d esquels elles doi-
168. Selon C. SCHA0BLIN, « Zum Text ... », Wiener Srudien, 87,
1974, p. 180, il faudrait peut-être !ire : « sua cuique ciuitali et populo venl servir.
sunt < consensione > propria ».
169. Cf. De animae quafllirare, 33, 72 (BA 5, p. 376-379).
170. §36.
171.§16.
172. La mélhode avait été inaugurée par Tiron, l'ami et secrétaire
de Cicéron. Augustin fail souvent allusion à l'activité des ,wrarii.
« Nous n'aurons jamais assez de gratitude pour ces tachygraphes
BERR0UARD, BA 71. p. 9). Cf. E. DEKKERS, • Saint Augustin tdi-
anonymes qui ont pris au vol les sermons d' Auguslin pendant qu'il lellr • • Troi.deme
centenaire de /'édition mauriste de sai111 Augu.ttin,
les prêchait et qui nous permettent aujourd'hui de les relire ,. (M.-F. Paris, 1990, p. 235-244.

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____ ..,......,.

~-- DE DOCTRINA CHRISTIANA


'I ",
•J ,
L!BER li
'té ;nstitué parles hommes
nllS eant à ce que l'h omme a transm1s
; ,i ,ar-~ . non en
XXVII, 41. Iam uero illa quae non inst·
transacta tempon'b us aut d 1um1tus
' · · instituta . lluendo. s ce tíi, 41: Qi~ns, mais en se livrant à des rccherchcs
1
'd b' d' inuest· Cd 111 ""... insti!º t passé au cours des temps, soit sur ce qui
mines prodt erunt. u ,cumque 1scantur
· · d Q • non •gancJo La ré:JÍ' l vee5 qu 1- s es• ·ne ou qu , on I' apprenne, on ne saura1l·
num instituta ex1sttman a. uorum alia sunt sunt L ''{).
· ad se ''º"'· e - sll' ' ,·tutiOl'I diJTlv•e j~stitution humaine. Pour une part ce
uer? ad ~a t·1onem amm1
· · · 1
poris. aha pertrnentia. Se ~sui; ~·0 1. 5l1 11 ··ns 1
J 1.iJérer eoJTl .
leS sens du corps. pour une autre la ra1son
sensu corpons attrnguntur, uel narrata cr d' d •lia r.
monstrata sentimus uel experta conicimus. e 'Tnus u~(~éle
fe51c~ns,oncerne ·t•''· pour ce qui est atteint par les sens cor-
e. ~vo•' ..ie resrn ·royons quand on Je raconte, ou nous Je
squi est v u no us 1etee décrit, ou nous I' apprec1ons, · pour 1'av01r
·
0
(J,-elS, uand on
p 1ons
seri q é'''· En conséquence, tout ce que nous ensetgne,
-fllent .
XXVIll, 42. Quicquid igitur de ordine temporu 1
c~ré;"vJ.ll, 42· mps écoulés, ce qu'on appelle l'histoire,
·ordre ,deS t~~s grand secours pour I' intelligen~e des
rum indicat ea quae appellatur historia, plu ~ Tansacto. ,ur I esl d un ~me si on J'apprend en dehors de J'Eglise,
adiuuat ad libros sanctos intellegendos, etiamsi nrnurn n08 n~º~s saint~, ~~ent destiné aux enfants. Par exemple, Jes
clesiam puerili eruditione discatur. Nam et per :iraete_r ec. 11
1,iv un enseign s norns des consuls ~ nous servent souvent
1
et per consulum nomina multa saepe quaeruntur Yrnp ?das
ignorantia consulatus, quo natus est Dominus et qª nob,s e1
Pf piadeS e~ I~ornbre de recherches. Et I' ignorance du
O~s111 un gran lequel Je S~igneur est né et sous leque) il a
est, nonnullos coegit errare, ut putarent quadragin~º3 Passus d\ tat sous é un certam nombre de gens à se tromper :
norum aetate passum esse Dominum, quia per tot 3 sex an. 50
'ºuffert a ame~ effet que c'était à l'âge de quarante-six ans
dificatum templum esse dictum est a ludaeis, quo:l~os ª~- 5~ nt pe~sé e r avait souffert 116, parce que c'est dans cet es-
0
nem dominici corporis habebat. Et annorum quid imag,. ~ue Je seigneu au dire des Juifs 177, que te temple avait été
triginta baptizatum ess~ retine~us auctoritate eua~r:tere pace d~ iern~sple qui était l'image du corps du Christ. Or
sed postea quot annos m hac mta egerit, quamqua; 1 ica, , nstfll 11 • 1~ ans environ que celui-ci fut baptisé ; nous te
ipso acti~nu!11 ~ius ~imaduerti_ pos~it, tamen ne aliundee~~~ 0 1
c'est à 1~~: ~es )'autorité de 1'Évangite' ª. Mais combien
hgo dub1tatioms onatur, de h lê-, t //, entium collata cum sav 00! a.':-il passées apres cela dans ce monde? Encore
z d'anneeé5 . même de ses actes nous pennette de te détenni-
oQ::-n\'
(! li -
, 1U r 1 179
17 que ler ~:ant afin qu ' il ne s'éleve d'une autre source
173. Annonce des dévelop ellots 1vants ; Jes § 42.4 7 ner, pou bre de doute, en confrontant l'histoire des nations
concemant les sens ; les § 48-56, la ra . · nulle ?fvangile, on le déduit d'une façon ptus claire et ptus
17~. Narrara_: 1:histoire, la géographie ... (§ 44-45); demmu-
trata: 1 astronom1e (§ 46); experta : les arts mécaniques (§ 47). v · avéec_1e''° on verra en effet, ators, que ce n'est pas pour rien
pr CIS •
Nc 1•3 .. « Le ...JUste usage " de 1a cu 1ture. § 2. Du De ordi11e au D
o1r
d11ctri11a chri.vtia11a ». e
. 175. Les olympiades. périodes de quatre ans séparant deux célé-
brallo~s des Jeux Oly~piques. sont utilisées pour la datation par Jes
179. a/icwule Simonetti.
h1stonens grecs depu1s T1mée (IV' siêcle). Les Romains désignent 180. En De du. Dei, XVIII. 54, 1 (BA 36, p. 684), Augustin pré-
les années parle nom des consuls (en charge pour un an). cisera que le Christ est mort le 8 des calendes d'avril. sous le consu-
176. SIMONETTI. p. 462. signale que cela se trouve dans le Ps.- lal des deux Geminus ; soit le 25 mars 29 ; voir NC 58, lhid. p. 773-
~YP~18:', De du'.1f:u,r montibus, 4. et estime qu'il est probable qu'il
s agu d une trad1uon africaine. 774.
177. Cf. /oh. 2, 20.
178. Cf. Luc. 3. 23.
201
200
- . .......
~-- DE DOCTRINA CHRISTIANA
'I ,; , LJBER li
•J , 'té ;nstilué parles hommes
..aseant à ce que l'h omme a transm1s
; " 'ar-: . non en
XXVII, 41. Iam uero ilia quae non in t·
ransacta tempon'b us aut. d'1um1tus
· · institutastnuesr
. lluendo, secJ ce 1~'11 41· o_u0 ns mais en se livrant à des rccherchcs
t
mines prodiderunt, ub1cumque discantur •gancJ a111 1'1'~ ' 1·tuu
(!eS ín~l •esl passé • au c~urs ~es temps, soit sur ce q~í
· · d Q • non sunt LohC). p!:il11 e qut 5 . ·ne ou qu on 1 apprcnne, on nc sauratt
num instituta
. ex1st1man
d t' a. uorum
. . alia
. sunt act se •10,-...1 e il sll' c,it1Jlio 11 dtVle i~stitution humaine. Pour une part ce
porís, alta uero a ra 10nem amm1 pertmentia S nsus ·• 1, s0 J'íf1• 5-•érer coJllfíl sens du corps, pour une autre la rarson .
sensu corpori~ attinguntur, uel n~rrata credi ect ilia, C<'ir,
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e5 . . 1
•• pour ce qu1 est attemt par es scns cor-
monstrata sent1mus uel experta con1cimus. rnus lle(~ilc
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avº'' de resPn ·royons quand on le raconte, ou nous le
saui esi 1.1 1101.1s 1eJee décrit, ou nous I' apprec1ons , · pour I' avmr
·
0
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p 1oriS
seº q é,1• · En conséquence, tout ce que nous ense1gne,
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c~ré;"vJJJ, 42•1 fílPS écoulés, ce qu' on appelle 1' histoire,
XXVIll, 42. Quicquid igitur de ordine temporu 1 • ,Jre de 5 ~ grand secours pour l'intelligense des
rum indicai ea quae appellatur historia, plu ~ ransac1o. sur I 0esl d'U 11 t~rne 5
si on l'apprend en dehors de l'Eglise,
adiuuat ad Iibros sanctos intcllegendos, etiamsi nrnurn n08 o0 U~s sainl~, ~~ent destiné aux enfants. Par exemple, les
clesiam puerili eruditione discatur. Nam et per iraete_r ec. 1,,v enseigl1 s noms des consulsm nous servent souvent
et per consulum nomina multa saepe quaeruntur Yrnp,~as pai' 1111piadeS e~ 1:ornbre de recherches. Et I' ignorance du
ignorantia consulatus, quo natus est Dominus et qª nob,s e1
est, nonnullos coegit errare, ut ~utarent quadragin~ºtassus
º;~s 111
1111 gra~ leque! Je S~igneur est né et sous leque) il a
d rat sou é un certam nombre de gens à se tromper :
norum aetate passum esse Dommum, quia per tot a ex an. 0511
'ºuffert a aérnenn effet que c'était à l'âge de quarante-six ans
dificatum templum esse dictum est a ludaeis, quo:;~os ª~- so
·is ont r-. ne 11 s e r avait sou f',ert 116, parce que c • est d ans cet es-
nem dominici corporis habebat. Et annorum quide •rnagi. ~ue le seigne~ au díre des Juifs 177, que le temple avait été
triginta baptizatum ess~ retine'!1us auctoritate euan r:tere pace d~ tern~ple qui était l'image du corps du Christ. Or
sed postea quot annos m hac mta egerit, quamqua; 1 •ca, cons1r1.11t, 1~ ans environ que ct;lui-ci fut baptisé ; nous le
ipso acti~nu~ ~ius ~imaduerti_pos~it, tamen ne aliund:~~~ c'est à 1~~: :es rautorité de 1'Evangile '. Mais combien
11

ligo dub1tat1oms onatur, de h \ ~, l 1,, entium collata curn savons J_iJ passées apres cela dans ce monde ? Encare
-:t- n\' ....,, d'année; ~t même de ses actes nous permette de le détermi-
o,ou;; que ler ~:ant afin qu'il ne s'éleve d'une autre source
179

173. Annonce des dévelop erws 1vants ; les § 42-4 7 ner, pou bre de doute, en confrontant l'histoire des nations
concernant les sens ; les § 48-56, la ra . · nulle ?fvangile, on le déduit d'une façon plus claire et plus
17~. Narrara_: 1:histoire, la géographie ... (§ 44-45); tle11Um.r-
trura: 1 astronom1e (§ 46) ; experta : les arts mécaniques (§ 47). y · avéec_ 1e''° On verra en effet, alors, que ce n'est pas pour rien
pr CIS •
Nc I •J : « l..e ...JUS!e usage"de Ia culture. § 2. Du De ortline au D
Olr

doctri11a christia11a ... e


_175. Les olympiades. périodes de quatre ans séparant deux céfé-
brauo~s des Jeux Olympiques. sont utilisées pour la datation partes
179. a/ic111ule Simonetti.
h1stonens grecs depuis Timée (IV' siêcle). Les Romains désignent 180. En De ciu. Dei, XVIII . 54, 1 (BA 36, p. 684). Augustin pré-
les années parle nom des consuls (en charge pour un an). cisera que le Christ esl mort le 8 des calendes d'avril. sous le consu-
176. StMONETI1, p. 462. signale que cela se trouve dans le Ps.- lat des deux Geminus ; soit le 25 mars 29 ; voir NC 58. lhid. p. 773-
~YP~IEN. De duohu.r mmrribus, 4, et estime qu ' il est probable qu'il
5 agit d' une tradition africaine. 774.
177. Cf. /oh. 2, 20.
178. Cf. Luc. 3. 23.
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DE DOCTRINA CHRISTIAN f _. . - •,. . .
1 ns1ruc1inn du temple avait demandé

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tur non frustra
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esse dacrum
ce_rtiusque
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colliaitur.
quadra .T nc A enilll ,J .1·t ,, 0 e 111 ço nombre ne saurait avoir de rapport
1.;
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[)nm•m non 3po u,n. a secret,orcm in
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IJilf'~- ·o" • "ª;,.,an s. •· çe r mais d· en présenle un avec l a d..,.
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,,;., fu<'..,,.,. d•000 "°,'':e fils unique de Dieu par qu; '°'" a
11 Cst ,e
r,.osill ft: vêur I' ·i·té de )'histotre, pour ne pas parler des
uni cus Dei filius, per quem facra sunt 001 nia. n_on dedigna tus1llan-1 ,, . ·ofl s . our .
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(6.l) , De ull ilate au1em historiae UI .
JC:· .,, 1
;ft''' Q,anl à ruu• btéme a réglé nolre Ambroise con1re
quan1am 43 nosrer Ambrosius quaes1ione,;, s 7mmam Gr
bus Platonis· lectoribus
·
omnes omm, nosrn esu Chrisri senlenr"
~
· et dilectoribus ' q UI du!trcercalunin<lecos,
•anr
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,o AJ· ,,1 grand r:eurs et des fervents de Pta1on, qui onl
ú"'"'s. ~fljcS des eeies pensées de Notre Seígneur Jésus
aiº,,.
1~' . , •"'
touteS él 'b ·1 1
uvenl qu'admirer ele e rer, , es a ap-
praedicare
niam longe
D
cogun1ur, de 1 Plalonis libris e::::}"ª~ mi,,~""
anle humanum aduenlum Do ld!c"se, u
fuisse negari non potest ! Nonne memo mana Plato~ 0 -
~ ,,; _ d•'•';Is ne pe res de p1a1on, étant donné que Ptaton a
c,n~·d>"s 1es .,uvs avant ta venue, cn rant qu'homme, du
p~sest,íefl 1ongtef11Peut le níer. Le dít évêque, ayant étudié
con~,.dcrata h',~1ona . genllum,
. cum reperissct ratus
PI ep "•opu,
· e111 "". "'º ,,r, on ne . pns et découvert que e ' est au remps de Jé-
rem,ae lemponbus profec1um fuisse in Ae aionem tt; • se•l~0;,e d" na1'~ 0
13j1 parti pour t'Bgypte, n'a-t-il pas mon-
phera me_ wnc erat, probabiHus esse osrenafip~um, ub; p,! 1'~' , •"" Pl_at ~ s probabtement Platon qui avait été impré-
uus nosrns tu1ens per Hoeremiam fueril imbu!sºd Pta10 po. o•;,,c'é""' P "es par t'intennédiaire de Jérémie, el mis
set docere uel scnbere, quae iure laudanlu ? ÁUI •lia po,. pié de nos LC"~e donner un enseignement et d'écrire des
enim genlis Hebraeorum, in qua unius 0e.'c~liu:1e liUem, ':0,; "'!'-""~
,n 11 ;usle de touer'"? De fait, a~ant 1~ livres
ex qua secundum carnem uenit Dominus emanuit ~.,vres q~ _e i·ve 00 a brillé1 le culte du D1eu umque, et
qu1'dem pyt hagoras tiuit, a cuius posteris PI noster t ' ne 1pse
. ' ...Je~ 1a oat1on JU selon ' la chair "', notre Seigneur, Pythagore
g1am
. d'd' ' oc,sse
. ""
. . adserunt. Ira considerati a onem .th eo Io- "d'lW eS.t venu, êffle pas, tui dont tes ,uccesseurs auraient ensei-
mu lto credibilius istos potius de litteris ns 1etn:1ponbus fit
quae~umqueCh~na et uera dixerunl, quam de os
num esum bnsrum, quod dementissimum esl credere.º'"'·
ns habu·
Plalonis D os~e ~ n'e"ístaitérnl gi·e à platon, à ce que disent les zélateurs de
-~ .th
1og e, 1.1.j_evienl
ce1~1-<_'
o ces conditions, si ron considõre la chrono-
., opans
nt puisé1,eaucOUP
dans nos plus vra1semblable
Lettres que ont
tout ce qu'ils ce soient
dit de
eu" qu•;t
1
vrai, plutôt que chez Platon le Seigneur Jésus
bo 0. et ce qu'il est tout à fait insensé de croire.
ChflSI,-

---
181. Cf. § 26.
182. /oh. 1, 3.
183.el En
trompé Retr. auli.D31 , 2. (BA 12.' P: 306), Augusun
renvoie . avoue s'être
ritable solulion d' Amir~r;;a~:;111s s1ue de philo.wphia, pour la vé-
paru. En De âu. Dei, VIII 1· 1 B ouvrage a m~lheu~eusement dis- lire: « CC fenne annos »; hypothese d'E. MoLLAND, « Three Pas-
8
~
bl~me. sans préciser que li~ ét:it 1/!,~;i~: ~·. riv1e_nt su11r le ~ro-
sages in St. Augustine », Opusc:ula patri,çtica, Oslo, 1970, p. 155-159 ;
sur tout cela voir G. MADEC, Saint Ambroise et la philo.wphie, Paris,
1u une éaude chronolo i . m ro1se. esume
,eu pr~ cent ans aprê: f~~oignete mont~e que Platon naquit à
1974, p. 323-337.
i:nne annos ,. . le compt , ue o prophéusa Jérémie. « Centum
. e n est encore pas bon. Mais peut-être faut-il "'.Cf.Rom. 9, 5.
"'· Voir G. MADEC, Saint Ambroise, p. 332-333.
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DE DOCTRINA CHRISTIAN ~ f ,. .,. nstruction du temple avait demandé
(lit qoe 1~ ; ; mbre ne saurait avoir de rapport
euangelio liquiJius c~rtiusque colligitur. T A j ; • 11 • i" 1111 5_ • r00mais il en présente un avec la d1s-
rur non frustra esse_ d1c1um quod quadra in une 1 enirrr . 4t.l 0rl,,te' 5 diJ 5e1gncu • s hut11ain'"'., dont n'a pas dédaigné
plum 3'--Jificatum s11. ui cum referri iste g ª sex an 1118
l)omini non potuerit, ad secretiorcm in~ume_rus ad
~'~eb
te~·
4~~ fÍl~e,crête Jo cos~c fils unique de Dieu par qui tout a
0
corporis referJtur, quo indui propter nos ructronerrr ~ctare~ ,• . ·ofl s . ..,oor 11°
1"1.csr 11 rt"i êt•í l'- -i·té de !'histoire, pour ne pas parler des
unicus Dei filius, per quem facta sunt om nra.
n_o n dedigna tus e,
urr,an ft'''
JC:,i · . ,. anl à rou 1 bleme a réglé notre Ambroise contre
·1· st 11 00
A.l· ,1 graod t'~eurs et des fervents de Platon, qui ont
[6.'] 43. De uu 11a1e autem historiac 1 . ar-"'s, ~ 0 ies de 5 ecleS peosées de Notre Seigneur Jésus
quantam noster Ambrosius quaestione~ u ~n:irttam 1 Cr ca!ºe
ics 11
qoe route~veot qu'admirer et céiébrer, il lesa ap-
bus Platonis· lectoribus
· · f el dilectoribus ' qs?
u, du!rcercalunin<let·<>s,
'ªnr 05é _c1,r qu'ilS ne pevres de platon, étant donné que Platon a
omnes. om1m nostn csu Christi sentent·ras qu e aus, · · su 11'· c11ri 51 'c11J,11S 1es o:o s avant ta venue, en tant qu'homme, du
D
praedrcare coguntur, de Platonis libris eum 'd. as_ mirarj 1 p~sesbiell 1011gtet1l~ut te nier. Le dit évêque, ayant étudié
niam longe ante humanum aduentum Do !d~crsse, u0 e, véC_ll eur, on ne_ Pns et découvert que c'est au temps de Jé-
fuisse·d negarih' non· potes!. ! Nonne memo ratus mm,ep· Plato~ em• se18;0ire des nau~tait parti Pour !'Egypte, n'a-t-il pas mon-
con~1 erata ,~tona gentium, cum reperisset PI rscopus 1'~'\ que Pt.atºf probablement Platon qui avait été impré-
rem1ae·11temponbus profectum b - . fuisse in Ae gyptum atonemub·1 fii e.• ref11'11e c'était P º!s par }'intermédiaire de Jérémie, et mis
~ eta 1 e_tu~c e~at, pro _abr hus esse ostendit uo '
h nostns httens per H1eremiam fuerit imbu~s d ~lato Po-
Pro. irééqde nos 1.,ett~e donner un enseignement et d'écrire des
uus g~ sí en 111~_5º;:t juste de t~uer'" ? De fait, a~ant le_s livres
set. docere· uelH scnbere, quae iure laudantu r ? A• nte ut ilia
1· Pos- ~"" 11 i••
q~ ti . oú a bnllé Ie culte du D1eu umque, el
emm gentis ebraeorum, in qua unius Dei c·ultu •~teras de 1a na1100 Jll sel~n ta chair'"', notre Seigneur, Pythagore
ex ·dqua secundum
p h carnem uenit Dominus nosters emmuit n . , d'oit es~ ve~~e pas, Jui dont les successeurs auraient ensei-
qur em yt agoras fuit, a cuius posteris PI t ' e •pse 11•e,císta•t;11 gie à ptaton, à ce que disent les zélateurs de
. d.d . . . .
gram 1 1c1~s~ _1st1 _adserunt. lta consideratis tem
a onem th 1
. eo o- goé.'ª -~~ °o~s ces conditions, si l_'on considere la chrono-
multo cred1b1hus 1stos potius de Jitteris n os t ns hab - fit
. ponbus d
cel~1..c_, vient t,eaucoup plus vra1semblable que ce soient
quaecumque bona - et uera dixerunt • quam de PI atoms . Duisse · logre, 1.1 .:nt puisé dans nos Lettres tout ce qu'ils ont dit de
num esum eh nstum, quod dementissimum e sI cred ere.omi- eu" qur :• vrai plutôt que chez Platon le Seigneur Jésus
1
bo 11, et e ce q~'il est tout à fait insensé de croire.
chnst,-

---
181. Cf. § 26.
182. /oh. 1, 3.
183.et En
trompé D•.
renvoie.au .'
Retr: li 31 2 (BA 12 P: 306), Augustin avoue s'être
rirable solution d' Amir~1;;a~e;1m .wue de philo.wphia, pour la vé-
lire: « CC ferme annos » ; hypothese d'E. MoUAND. « Three Pas-
paru. En De âu. Dei, Vlll ,· 1 ~/uvrage a m~lheu~eusement dis-
sages in St. Augustine ». Opu,çcu/a patrística. Oslo, 1970, p. 155-159 ;
~ul~me.séands préciser quell~ ét:it ,/!1~Íi~~8~••1~~::i~~ sul Ir le t~ro- sur tout cela voír G. MADEC, Saint Ambroise t!1 la philosophie, Paris,
1 une lu e chronologi
,eu pr~ cenl ans aprês ~~e . . es ,me
smgnete mont~e que Platon naquit à
1974. p. 323-337.
erme annos ,. . le compt pague o prophétrsa Jérémie. « Centum
. e n est encore pas bon. Mais peut-être faut-il "', Cf. Rom. 9, 5.
"'· Voir G. MADEC, Saint Ambroise, p. 332-333.

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! ,. .,. . /BER li
,- L récit historiquc on ex-
DE DOCTRINA CHRISTJANA. .eo que dans le es ont étahlics dans
44. Narrationc autem historica cum Praet . . ire pa_rt• ?~os que Jcs hor:même, être mise au
num institula narrantur, non inter humana 1.en~ etiarn ~ • JJ_ali s iristttlll doit P~· en e. les événements pas-
st '°'11ss•, l~·stoire ~e s hurnaines, car r s ils doivent être
toria numeranda est, guia iam quae transi· " ttu1a ip~ ()ll\i,
· d" erunt -,a L - t'/.,~e '~t- 111•,.-ostitUttºº pas être accomd p Jd,es temps dont le
fieri possunt m or me temporum habenda nec j,./'''- t :,,~- d s oe à J' or re
- ·
conditor et ad m1mstrator De sunt ·••e~
us. Aliud est en· • quoru,._ 1c pi,re e vaot pas ppartenant o·eu•" Autre chose, en
r . d Hº . un fact .,, e j1t',,,,,e p0º ,ororfle_ ª·strateur est. J tre.chose d'enseigner
aliud docere ,ac1en a. 1stona facta narrat fi _a narr ''
utiliter, libri autem haruspicum et quaeque _id~hter atarc, sf. MÍ'és rad'"ªº' e qui est fait, au I faits de façon fi-
facienda uel obseruanda intendunt docere ~•m_iles littc<illc ~-(l"!;e11' e~ ra'ºº~er thistoire racont~;spices, et tous les
eia, non indicis fide. ' onuofis au~ac ,ré t esl d être fait- Jes livres des 'il faut faire ou
a. efÍ~~i dO!:e. taridiS j~eendent enseigner i:e~~. et non avec la
' \ et 11t1blableS p urance de senno
di seffl ne ass
tcríts r avec u_de••1. de récit semblable à une
observe d'ºº gu• a aussi un genre s le passé, mais le pré-
XXIX, 45. Est etiam narratio demonstratio · . . 10Yª~t!I%, 45._Jlf\ connaítre non pa tégorie appartient tout
. sed praesent1a
qua non praetenta, . mdicantur
. "1 81 1ll1l·
igna.n •s, ,.,- qu1 ai t A cette ca é la na
ríption, . J'ignoren . d" sition des contr es, -
genere sunt quaecumque de locorum situ naturisqu s. 1n_quo JeS~ à ,eu" q~t toucbant la : ~ plantes, des pierr~s et des
lium, lignorum, herbarum, lapidum aliorumue e~ anuna. sen •on a éc " des arbres, h t•" et j'ai ense1gné que
scripta sunt. De quo genere superius egimus eamquerporu~ ,e q~es anifflª~e~ ai trait~ plus :~és~udre les énigmes des
tionem ualere ad aenigmata scripturarum soluenda ~0811!· tu:res corps-~ces sont uttles ~;vent pas être emplor~es
mus : non ut pro quibusdam signis adhibeantur, tam ocui. ~es conriaiss ais qu, elles ne remedes, soit en ~t ~u m~-
ad remedia uel machinamenta superstitionis alicuius _quain écritllre~, ~s soit en tant que erstition car j' ai déJà fa1t
et illud genus iam distinctum ab hoc licito et libero ·s:;m cof!ll1le s1f.ude quelconque su!égorie-là et celle dont il est
rauimus. Aliud est enim dicere ..tritam istam herbam si b~: trU~et~istinction entre~:~; ~cite et libre. Autre chose éen
beris, uenter non dolebit" et aliud est dicere "istam herb~ ausst a rnaintenant, qm buvez de cette herbe broy e,
collo si suspenderis, uenter non dolebit". lbi enim probatur questiollt de dire : « Si vous t et autre chose de dire :
contemperatio salubris, hic significatio superstitiosa damna- ffet es mal au ven re », ' urez
tur. Quamquam ubi praecantationes et inuocationes et cha- e 11 'aurez pas h rbe à votre cou vous n a
vous ndez cette e él e salu-
racteres non sunt, plerumque dubium est, utrum res quae aJ. Si vous suspe '" Car là on approuve un m ang
ligatur aut quoquo modo adiungitur sanando corpori, ui na- « anal au ventre » . n signe superstitieux. Du _reste,
turae ualeat, quod libere adhibendum est, an significatiua ~re et ici, on condamne u nts charmes, signes magiques,
tal , ' pas enchanteme ' . l' b. t ue
quadam obligatione proueniat, quod tanto prudentius opor- tà ou il n Yª d mander avec hésitation s1 o ~e q
on peut souvent se /ou la façon, quelle qu'elle soit, de l'y
l'on attache au corp érir a une efficacité naturelle -
1
attacher en vu~-:e ~o~~ _ 'ou si les résultats viennent du
186. Dieu est « J' auteur et le créateur de tous les siêcles »,
« l'ouvrier de tous les temps,. (Conf. XI, 13, 15; BA 14, p. 296). Sa
providence administre l'univers dans le déroulement des temps. Voir l'usage en e:~li;u: de la ligature. De cela, il importe que
A. SOUGNAC', NC 26 : « Administratio : motion divine et providence »,
BA 48, p. 676-680. f~~:~~e? se garde avec d' autant plu~ de pru~e~~e . : :
187. Voir NC 13: « Le "juste usage" de la culture. § 3. Les su- l'utilité en paraitra plus profitable. Ma1~ lo~squ '! g
perstitions - Réminiscences du "De diuinatione" de Cicéron » . pour quelle raison un objet a de I' efficac1té, 11 est !mpo~ant
188. § 24. de savoir dans quelle intention on s' en sert, du moms quand
189. Cf. s. 286, 7, cité par F. VAN DER MEER, 1, p. 112.

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,- L récit historiquc on ex-
DE DOCTRINA CHRISTJA.N,4 .en que dans le es ont étahlics dans
44. Narratione autem historica cum Praet . , ire p3:'1• ~~ns que les ho~;.même. être mise au
num instituta narrantur, non inter humana .ent_a etiarn ., O ali~ insutul doit pas, en e les événements pas-
r· · 1c~ ne · s car ~
toria numeranda est, guia iam quae trans,·'" sti1 uta ip. O()llii.. Llss•, ·stoire . s humaine ' lis ils doivent etre
· d. erunt ·•a l , ,~e '~t, 111':nstitllllon pas être accomd p d'es temps dont le
fieri possunt m or me temporum habenda nec in~ •11._ l" :1-'· d s I ne à }' or re
· ·
conditor et ad mm,strator De sunt
us. Aliud est en · • quoru,.._•ee~ I' pi,re e vant pas ppartenant o ·eu'" Autre chose, en
r · d H" · facta narratlfnfact ·••esi
aliud docere ,ac,en a. 1stona fi .ª narr ~,f11,.e p0º ,ornrne_ ª ·strateur est. i tre.chose d'enseigncr
utiliter, libri autem haruspicum et quaeque _ld~hter atar,, sf déréS I' adrn'º' e qui est fatt, au I faits de façon fi·
facienda _ue~ ?bseruanda intendunt docere, ~~~_,les. littequ' ,-<1;: :eor ~~ rscon~er ~'histoire rac;nt~;spices, et tous les
eia, non md1c1s fide. 110 ns au~ ,r t est . être fait- Jes livres es 'il faut faire ou
a. eff~~i dO~~e. tandiS l~eendent enseigner :e~~ et non avec la
' \ et oll blableS pr urance de senno '
d~ sern 11e ass
tcri's r avec º·de"'· de récit semblable à une
observe d'ºº gu1 a aussi un genre s le passé, mais le pré-
XXIX, 45. Est etiam narratio demonstratio · . . toY ª~!~,
,.,.
45. _llf~t connaitre non pa tégorie appartient tout
u1 ai A cette ca l
qua non praeterita, sed praesentia indicantur ign~' s;lll•lis, óptiºº' q . J'ignorent. d" sition des contrées, a na-
genere sunt quaecumque de Jocorum situ naturisqu s. n_ quo desc à ,euJt qu\ touchant la isPo lantes des pierres et des
Jium, Jignorum, herbarum, lapidum aliorumue ci anuna. seot •on a éeíl Jt des arbres, de~ p t' .. et j'ai enseigné que
scripta sunt. De quo genere superius egimus eamquerporu~ ,e q':,es anil1lª~e~ ai trait~ plus :~és~udre les énigmes des
tionem ualere ad aenigmata scripturarum soluenda ~ogn!- (1):res ,orps-~ces sont uules ~;vent pas être emplor~es
mus : non ut pro quibusdam signis adhibeantur tam ocu,. ~es cofllllllss ais qu'elles ne remedes, soit en ~t q_u m~-
ad remedia uel machinamenta superstitionis alic~ius _quam écóture~, ~s soit en tant que erstition car j'ai déJà fa1t
et illud genus iam distinctum ab hoc licito et libero ·s;am ,ornllle s•f.u~e quelconque s;!égorie-là et celle dont il est
rauimus. Aliud est enim dicere ''tritam istam herbam si 1:,~~ lfll~et~istinction entre ~:~~ licite et libre. Autre chose en
beris, uenter non dolebit" et aliud est dicere "istam herb~ aussa . a maintenant, ~Ul buvez de cette herbe broyée,
collo si suspenderis, uenter non dolebit". lbi enim probatur quesuont de dire : « S1 vous t et autre chose de dire :
contemperatio salubris, hic significatio superstitiosa damna- ffet es ai au ven re », ,
e O'aurez pas m h rbe à votre cou vous n aurez
tur. Quamquam ubi praecantationes et inuocationes et cha- vous ndez cette e él e salu-
racteres non sunt, plerumque dubium est, utrum res quae aJ. Si vous suspe il9 Car là on approuve un m ang
Iigatur aut quoquo modo adiungitur sanando corpori, ui na- « mal au ventre » . n signe superstitieux. Du _reste,
turae ualeat, quod libere adhibendum est, an significatiua ~re. et ici, on cond~~:~ents, charmes, signes ma~1ques,
quadam obligatione proueniat, quod tanto prudentius opor- làoll il n'Y ª pas en~ :ander avec hésitation si l'obJet que
on peut souvent se s eou la façon, quelle qu'elle soit, de l'y
l'on attache au corp érir a une efficacité naturelle -
1
attacher en vuf.:e ~o~~ _ 'ou si les résultats viennent du
186. Dieu est « I' auteur et le créateur de tous les siêcles »,
« l'ouvrier de tous les temps,. (Conf XI, 13, 15; BA 14, p. 296). Sa
providence administre l'univers dans le déroulement des temps. Voir
A. SOUGNAC, NC 26 : « Administratio : motion divine et providence »,
BA 48. p. 676-680.
187. Voir NC 13 : « Lc ·~uste usage" de la culture. § 3. Lcs su-
l'usage en e:~li~u= de la ligature. De cela, il importe que
f~~~~:e~ se garde avec d'autant plu~ de pru~en~e
l'utilité en paraitra plus profitable. Mai~ lo~squ ~n ig
:r:
perstitions - Réminiscences du "De diuinatione" de Cicéron » . pour quelle raison un objet a de l' efficac1té, tl est ~mpo~ant
188. § 24. de savoir dans quelle intention on s' en sert, du moms quand
189. Cf. s. 286, 7. cité par F. VAN DER MEER, 1, p. 112.

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. ........ .......... -~..... -~ ........
J. . L[BER li
DE DOCTRINA CHR!STIANA ,• de leur rendre l'équihbre, en
s ou
.,· ·r Jes co rp ,,. .
tet cauere christianum, qu~to efficacius PrOd 1 c1e guértagriculture i~ elle n'est pas récit, mais ~es-
Sed ubi latet qua causa qu1d ualeat, quo ani esse Uid b 1~-11~1 e oLI e~ rastronornf \ que fort rarement état. S1 un
tur inter~t, du~tt.axat. in ~anan~is uel tempe~º q~isq~ 1111 1. , tJe'' 11Qºª~~ riture n'en a1 nnaissent le cours de 1~ )une,
bus siue m med1cma s1ue m agncultura. 3nd1s c0 ~tq- rf1 '6· el I pC nersonnes co e année la célébrauon de
46. Siderum autem cognoscendorum no
. est, quorum perpauca scripturan ""'-
li. 11,
,,,r11º. 11ofllbr~ de y- chaqu '
our fixe~' du Seigneur,.'' tres peu de gens
demonstratto ... 'a11.0 r1Jlld rt ,uss• de la pass1on ternent et sans la moindre er-
. . 1 cornrn , s....
Sicut autem p1unm1s notus est unae cursus . ern "" :111 seversaire onnaissent exa~her soit tout autre époque de
· · · · • qu1 et· 0 rat A.,,11e e r soit le cou ~issance bien qu'elle n'en-
passionem D . om1m. a~m~ersane celebrandam 5 1am · l·~riJI'
adhibetur, s1c pauc1ss1m1s ceterorum quoque .011 ernnit~ re"'.,,.. 1eve ' e tte conn...
eJI soil 1e s astres- e
' •
nt superstitieux, n est pourt~
t
. .be s1deru cr
ortus uel ~asus ue1 a11a qua~11 t mo~enta sine rn llcl rtllr 1es autre assuje~tisserne resque nul, pour l'étu~e des _d1-
errore not1ss1ma. Quae per se 1psa cogmtio, qua Ullo s11 01 1011s ,ucun rs faible, e~ p 1 tôt obstacle par 1 attent1on
perstitione no~ allige~, ~on multu_m tamen ac ;:.~uarn _s11. ,riifl;,1111 ~ecou et lui fait ~ u t comme elie est tres liée à
adiuuat tractat1onem d1umarum scnpturarum, et inf Pe n1hi1 qoe s écrttu_re~, inutilement ' ex qui vont prophétisant des
intentione plus impedit, et q_uia familiaris est Pern~c~~sa vi~:ue r~ 01:rnicieuse de c:upropos et plus convenable ~e
simo errori fatua fata cantant1um, commodius hone :~10s1s- qll ...-eur s1 p sés il est plus urtant outre la mise en év1-
re••stins !º . senene• comPorte poune ressemblance
. écº
contemnitur. Habet autem praeter demonstratione~iusquc avec le r tt
sentium, etiam praeteritorum narrationi simile aliquid Prac. f: 0éghf;:éneJ11ents, com~epartir de la position et du ~ou-
(leoce d ents passés, car, on peut, en vertu de certam~s
a praesenti positione [65] motuque siderum et in pra~(u?d
eorum uestigia regulariter licet recurrere. Habet etiarn ~nta d'événe:ctuel d~S as!ref~urs phases passées. 1:,: astrononue
rorum regulares coniecturas non suspiciosas et omino tu. vement rnonter JUS(J~ à r I' avenir des conJectures fon-
sed ratas et certas ; non ut ex eis aliquid trahere in 00: : ,tgleS, ~ncore de faire . ~: sont oi suspectes oi de l' ordre
facta et euenta temptemus, qualia genethliacorum delir • nef'IJ\et des regles, qu1 . et sOres . non pour que nous
r· 5ur · arant1es • .
menta sunt, sed quantum ad ipsa pertinet sidera. Nam sic:t déeS )'ésages, mais g . ue ce soit qui intéresse nos act!ons
is qui co~putat lunam, cum h~ie inspexerit quota sit, ct (les P d'en tirer quot q . à l'exemple des divagat1ons
uons d notre v1e,
ante quotbbet annos quota fuent et post quotlibet annos 1en événernents e ais autant que cela concerne
et~e;aíseurs d'h_?rosc't:1~i~n effet, qui calcul~ le~ phases
d astres eux-rnemes. té ou elle en est aujourd hut, est ca-
190. Cf. § 47: ce sont des disciplines qui relhent de l'ex~rience. :: la tune, quand il ~ :ºen était tant d' années auparavant, et
Voir NC 54 : « Augustin et la science ~cale ». BA 22, p. 833-834; 1
pable de dire et ou: tant d' années ; e' est aussi ce que, pour
NC 34 : « Augustin et la science m&licale », BA 48, p. 71 O-714.
191. Voir Fp. SS, 12-13; NC 13 : « Le '1uste usage" de la culture. 0~ elle en sera dan qui font à leur sujet de savants cal-
§ 4. Les superstitions. Le discemement entre science et superstition ». chacun des astres,/7\ement"1. Sur l'ensemble de cette
192. Augustin sait d'ex~encc que les découvertes des savants culs répondent g n ra
sont tout autre chose que les fables des manicMens. Voir Conf. V, 3, . arfaitement ccrtaines par la raison cl l'cxpé-
3-4 (BA 13, p. 466-469). D tient ici à marquer la diff~rence entre la des connaissances pciel les autres éléments, sur lc mouvemcnt_cl la
science et les divagations astrologiques. Dans le C. Felicem, 1, 10 ricnce, _
sur la terre, le I u; grandeur cl leurs distanccs, sur les échpses
(BA 17, p. 666), il rabroue Mani et sa p~tention d'enseigner le cours
du soleil et de la lune. « 0n ne lit pas dans l'~vangile que Je Seigneur rtvoluuon des as~es, e lc cyclc des annécs cl des saisons, sur la
ait dit : Je vous envoie le Paraclet qui vous instruira du cours du so- du sole!;t ~!u~n~~u;lantes dcs picrrcs, etc. Et il avcrtit gravc-
lei! et de la lune ! Le Seigneur, en effet, voulait faire des cluttiens et =~e c~en de 'ne pas se pe°nnettrc de délircr « qu~i sc~u~dut
non des astrologues ». Dans !e De Gen. ad /in. 1, 19, 39 (BA 48, christianas litteras », sous pcinc de faire toumcr cclles-cs au nd1cu e.
p. 136-139), il affirme sans ambages quedes non chrétiens acquib-mt
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I'
LfBER li
DE DOCTRINA CHR!STJANA ,• de leur rendre l'équihbre, en
s ou
., · ·r Jes co rp ,.. .
tet cauere christianum, qu~to efficacius PrOd .Je guért gricu1ture. . Jle n'est pas récit, mais des-
Sed ubi latet qua causa qutd ualeat, quo ani esse Uid b ,1 u efl a rn,e. e s·
1s·11~,rte oll à rastro~º fait que fort rarement état. , un
tur interest, du'!'t.axat. in ~anan~is uel tempe~º q~is%: 1111,. , tJe' Qºªº~ riture o en nnaissent le cours de la lune,
bus siue in med1cma s1ue m agncultura. and,s c0 ~1.i- r11 '6· el l'Pc nersoones co e année la célébration de
46. Siderum autem cognoscendorum no li. · rt, de t'- chaqu '
. es,t quorum perpauca scripturan n"- . ,r1r11ºrtOfllbr~ our fixe~. du Seigneur'"' tres peu de gens
demonstratto . . .... ,ati 0
co ..... , s.... ,lJlld rt ,11ss1 de la pass1on tement et sans la moindre er-
Sicul autem pIunm1s notus est 1unae cursus 111. ·11ern 0 "" :Ll, s~versaire onnais~ent e~~~her, soit tout autre ~poqu~ de
. . . . • qu, et· ra1 ·~fifi A,,,11e e soit Je e . sance bien qu elle n en-
passionem D . omm1 . a~m~ersane celebrandam 5 •arn · re".,,.. Jever, C tte connais • t
adhibetur, s1c pauc1ss1m1s ceterorum quoque .011 ernnit~ efl
' soil 1e s astres. e nt superstitieux, n'est pourt~
. .be Stderu cr
reº'
ortus uel ~asus ue1 a11a qua~ 11 t mo~enta sine rn llcl 1es autre assujettisserne resque nul, pour I' étude des _d1-
errore not1ss1ma. Quae per se 1psa cogmtio, qua UIJo su111 1011s aucufl rs faible, e~ p I tôt obstacle par l'attent1on
perstitione no~ allige~, ~on multu_m tamen ac ;:.~uarn _s11. ,,aifl;,1111 ~eeou et Jui fait ~ u t comme elie est tres liée à
adiuual tractatmnem d1umarum scnpturarum, et inf Pe Othit q11e s écritu_re~, jnutilernent ' ex qui vont prophétisant des
intentione plus impedit, et q_uia familiaris est pern"!c_tu~sa vi~:11e re~º':rnicieuse de ctpropos et plus convenable ~e
simo errori fatua fata cantant1um, commodius hone ~~tos,s.. gil ,..eur s1 p és i1 est pJus urtant outre la mise en év1-
re1• ' sens ' rte po ' éc'
contemnitur. Habet autem praeter demonstratione~tusquc s1i11s_111 eue cornPo une ressemblance avec ler tt
sentium, etiam praeteritorum narrationi simile aliquid Prae. f: 0éghf;:énements, com~epartir de la position et du n:iou-
eoce d ts passés, car, eut en vertu de certames
a praesenti positione [65] motuque siderum et in pra~(u?d
eorum uestigia regulariter Iicet recurrere. Habet etiarn ~nta ~·évéoe~~~uel d~S as!~e:~u~ p1ias;s passées. ':-' astronomie
rorum regulares coniecturas non suspiciosas et omino tu. ve111e11t monter JUs<l~ r l'avenir des conJectures fon-
sed ratas et certas ; non ut ex eis aliquid trahere in no!~
facta et euenta temptemus, qualia genethliacorum delir •
(êgJes, ~ncore de faire. 1:: sont ni suspectes oi de l' ordre
ner111et des regles, qu1 . et sOres . non pour que nous
r- ur · arant1es • .
menta sunt, sed quantum ad ipsa pertinet sidera. Nam sic:t déeS 5résages, mais g . ue ce soit qui intéresse nos act!ons
is qui co~putat lunam, cum h~ie inspexerit quota sit, ct deS P d'en tirer quot q . à l'exemple des divagat1ons
úollS d notre v1e,
ante quothbet annos quota fuent et post quotlibet annos tefl événements e ais autant que cela concerne
et~e;aiseurs d'h,?rosc't:I~i~n effet, qui calcul~ le~ phases
d astres eux-memes. té o:... elle en est aujourd hm, est ca-
190. Cf. § 47: ce sonl des disciplines qui rclhent de l'ex~rience. ies d il a no u t t
de la 1une, quan
Voir NC 54 : « Augustin et la science ~cale », BA 22, p. 833-834; 11 en était tant d' années auparavan , e
pable de dire et ou: ~t d' années ; e' est aussi ce que, pour
NC 34 : « Augustin e! la science ~cale », BA 48, p. 71 O-714.
191. Voir Ep. SS, 12-13; NC 13 : « Le '1uste usage" de la culturc. 0~ elle en sera dan qui font à Ieur sujet de savants cal-
§ 4. Les superstitions. Le discernemenl entre science et superstition ». chacun des astres,/~\ement"1. Sur l'ensemble de cette
192. Augustin sait d'expmencc que les découvertes des savants culs répondent g n ra
sont tout autrc chose que les fables des manichtens. Voir Conf. V, 3, . arfaitemcnt certaines par la raison ct l'expé-
3-4 (BA 13, p. 466-469). D tienl ici à marquer la différence entre la des conna1ssances pciel lcs autres élémcnts, sur le mouvemcnt. et la
science et les divagations asttologiques. Dans le C. Felicem, 1, 10
(BA 11, p. 666), il rabroue Mani et sa p~lention d'enseigner le cours
du solei! et de la lune. « 0n ne li! pas dans l'évangile que le Seigneur
ait dit : Je vous envoie le Paraclet qui vous instruira du cours du so-
mooluu_on d: r'f5·
nence, _sur la terre, le I u; grandcur ct lcurs distances, sur lcs échpscs
e sur lc cyclc dcs années ct dcs saisons, sur la
du sole!:! -ni:u~n~~ plantes des picrrcs, etc. Et il avertit grave-
lei! et de la !une ! Le Seigneur, en effet, voulait faire des ch~tiens et =~e c~en de 'ne pas se ~rmettre de délircr « qu~i se~u~dum
non des astrologues ». Dans le De Gen. ad /in. 1, 19, 39 (BA 48, christianas litteras », sous pcinc de faire toumer ccllcs-ct au nd1cule.
p. 136-139), il affirme sans ambages quedes non chrétiens acquib'ml
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DE DOCTRINA CHRISTIANA ~ ' L!BER li
quota futura sit, potest dicere, sic de unoqu , .·· r autant qu'il s'agit de l'usage qu'on cn fa,t,
qui ea pente computant, respondere consue üque siu .,, p01.1. 1 de vue. .
cognition~. quantum ad usum eius attinet, q~i~t. ~e_qu;~rri ..1"'14 011 ~'",.0 us les autres arts qu, ont pour but ta fabri-
tur, aperu1.
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soit que J'objet en subsiste apreste travail
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XXX, 47. Artmm et1am ceterarum, quibus a1,· . e, ,1•1111 o rne une maison, un anc, un vase, et autres
tur uel quod remaneat post operationem artitic" qud ' fal)ti
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cJl\rtísat'' • e genre, so1_ qu 1_s_appara,_ssent ·
comme des
tum, sicut domus et scamnum et uas aliqu's ab illo e~r,c~ dl I dll JTlern_ e de J'act1on d1vme"3, amsi la médecine
. 1 . .
huiuscem od ,, ue quae m,mstenum quoddam
. od at "ec.
. que ai· '-'º .,ress ali servic d' . .
I conduite un nav1re, smt que toute Ieur
,
ranti Deo sicut medicina et agricultura et gue;h ben1 0 1 ~ª 111º>"~1.1lt~re, d~s J'action, co!"me la da,nse, la course, la
quarum omnis_effectus est actio sicut saltationu~rnatio, lJeJ rat'é fés1de arts donc qut grâce à I expérience anté-
num et luctammum, harum ergo cunctarum ,,r+. et curs,·o..
. . expenmenta
. ' . . tiutura conici
.... ,1ulll de Prae.
réª'rre'~.,·' rous cesnt aussi de conjecturer l'avenir. Nul en
JTletteui Jes exercent ne meut ses membres dans '
tent1s ,acmnt etiam . JtJ e per
earum artife~ membra mouet in operando, ni;i ":lll nuuus ,..eur de ceuJC qrattacher le souvenir des actes passés à l'at-
rum memonam cum futurorum exspectation P aetento.. effe~~vail s~sà venir. II faut donc ~rendre, to_ut au cours de
11
Harum autem cognitio tenuiter in ipsa human: ~~ntelCat. s0 e des acte superficielle et rap1de, connaissance de ces
11
simque usurpanda est, non ad operandum, nisi ti ta cur. re \e, de faço~ s pratiquer, à moins qu'il n'arrive qu'un de-
cium aliquod cog~t, de qu~ nunc n~n agimus, sedº: _of~.
candum, ne ommno nesc1amus qutd scriptura u r ~ud,.
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1
11 00 p<>U~ ~e - ce dont je ne traite pas pour le mo-
811 y contraI~s .;our en juger, afin de ne pas ignorer com-
nuare, cum de his artibus aliquas figuratas locutione li !0 si. v~ 1111" - · mai ue l'Écriture veut faire entendre quand elle
rit. es tns e- !fl~rerne nt ce qexpress1ons · fi1gurées empruntée s à ces arts.
1 11
XXXI, 48. Restant ea quae non ad corporis sensus ~!flptoie te ~- Restent les coooaissanc~s qui mettent en jeu
rationem animi pertinent, ubi disciplina regnat dispu~~ 1
~ ~,a, corporels mais la faculté ratmnnelle de l'esprit1" ,
et numeri. Sed disputationis disciplina ad omnia g º11Js f)()II Jes sens science de la discussion et celle du nombre.
. . 1· . . enera gnent 1a
quaest1onum, ~uae m 1ttens sanctts ~u~t, penetranda et dis- 0~ rê ·aJectique 197 est de beaucoup la plus importante
soluenda, plunmum ualet; tantum 1b1 cauenda est libido rJaiS 1~ ~~agit d'approfondir et de résoudre tous les genres
quand il_ s que posent les saintes Lettres. II faut seulement
Voir D. PINGREE, « Astrologia,- astronomia», Augustinus-Lexilco 1 de qu~tio;e Ia passion pour la querelle et d'une ostentation
482-490. n, • se g~ eJans l'art de duper l'adversaire. 11 existe en effet
193_. Cf. De Trin. Ili, 8, 1_4 (~A 15, p. 300): « Deus interius ope- puénle p de raisonnements, qu' on appelle sophismes, dont
ratur ... 1ta rerum naturae adh1bet m qua creat omnia, quemadmodu i,eaucou
ten:ae agricult_ur~ » ; avec la _citation de 1 Cor. 3, 6 : « Ego plan~
tau1, Apollo ngau1t, sed Deus mcrementum dedit ». Mais, selon e
SCHAOBUN, dans De doctrina christiana, A Classic of Wesiem Cu/:
ture, Notre Dame • London, 1995, p. 56 et 64, n. 35, le mot Deo de- 664-667). Son but ici est simplement d'indiquer l'utilité d'une
37
vrait ftre exclu du texte : « Toe entire context is dedicated exclusi- c~~ssance élémentaire des métiers et des arts pour l'intelligence
vely and without ambiguity to the operatio of the "artist" and the eles Écritures.
way it works, but not at ali to that of God ». 196. Rappel de la distinction posée au § 41.
194. Tripanition analogue à celle de PLAroN Répuhlique VII 197. Cf. C. Cresconium, l, 14, 17 (BA 31, p. 106): « Dialectica
13, 533b. ' ' ' esl un mot grec qui, si l'usage l'admettait, se dirait peut-être disputa-
19_5._ Augustin_ est parfaitement capable d'apprécier et d'admirer toria en latin ». Voir A. C. DE VEER, NC 3-5 : « La dialectique : défi-
les actJvués techniques et culturelles de l'homme · voir De animae nition nominale », « La dialectique : sa fonction », « La dialectique :
q111J11titate, 33, 72 (BA 5, p. 376-379) et De ciu. Dei. XXII, 24, 3 (BA sa méthode », BA 31, p. 744-748. Voir aussi J. PtPIN, Saint Augustin
ttladialectique, Villanova (U. S. A), 1976.
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qu~ra futura sit, potest dicere, sic de unoqu , · ,·· r aurant qu'il s'agit de l'usage qu'on cn fa,t,
qui ea pente compulant, respondere consue üque siu .,, p01.1. 1 de vue. .
cognirione. quantum ad usum eius attinet, q~i~t. ~e
rur, aperui. lll•hi u·
qu;~rrio,~ ~·.,
1"'14 011 ~'°,.
1à ~%, 41-.
0
us Jes autres arts qu, ont pour but la fabri-
soit que J'objet en subsiste apreste travail
. . •der ,• 1 1',. bJet, . b
XXX, 47. Artmm et,am ceterarum, quibus a1,· . e, ,.,
r11.1 11 11 o
com rne une maison,· ,- un anc, .un vase, et autres
tur uel quod remaneat post operationem artitic' qU1d fal)ti 1 1
cJll'.'~ísat'' • e genre, so1~ qu _s. appara1_ssent comme des
tum, sicut domus et scamnum et uas al,·qu's ab illo e~r,c~ ,,, I dll JTlern_1 e de J'act1on d1vme"3, amsi la médecine
od "ec. "" res serv c d' · · '
huiuscemodi, uel quae ministerium quoddam ~tque ai· 11 o'f" ,,,s ali Ia condui!e un nav1re,dsmt que toute Ieur
ranti Deo sicut medicina et agricultura et gue;h ben1 0 1 ~ª 111º , 11 11~re, dans }'act10n, co!"me a a,nse, la course, la1
quarum omnis_effectus est actio sicut saltationu~rnatio, UeJ rat'é fés1de arts donc qut grâce à I expérience anté-
num et luctammum, harum ergo cunctarum ,,r+. et curs,·o.. ré3111., · rous ces t aussi de conjecturer l'avenir. Nul en
..
ten11s .
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,acmn etiam tiutura conici
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. de Prae. 1or1e'e perJTl' ettenui Jes exercent ne meut ses membres dans '
earum artife~ membra mouet in operando, ni;i ":lll nuuus ,..eur de ceuJC qrattacher le souvenir des actes passés à J'at-
rum memonam cum futurorum exspectation P aetento.. effe~~vail s~sà venir. U faut donc ~rendre, to_ut au cours de
11
Harum autem cognitio tenuiter in ipsa human: ~~ntelCat. s0 e des acte superficielle et rap1de, connaissance de ces
simque usurpanda est, non ad operandum, nisi ti ta cur. reº\e, de faço~ s pratiquer, à moins qu'il n'arrive qu'un de-
cium aliquod cogat, de quo nunc non agimus Sedorte ~ffi. 1ª" 0 00 p0u~ ~e _ ce dont je ne traite pas pour le mo-
can d um, ne ommno · nesc1amus · · scriptura
qutd ' u rad 1ud· . ,_ ir y eootraig·s Pour
311s, ' ·
en Juger, a fin de ne pas 1gnorer
· com-
nuare, cum de his artibus aliquas figuratas locutione Jt ! si. 0 "~nt'" -· mai ue l'Écriture veut faire entendre quand elle
rit. es tns e- JII~1erne oi ce qexpress1ons . fi1gurées empruntée s à ces arts.
1 11
XXXI, 48. Restant ea quae non ad corporis sensus ~Jllptoie te : Restent les connaissances qui rnettent en jeu
rationem animi pertinent, ubi disciplina regnat dispu;..~ 1
~ ~XI, ~rpürels mais la faculté rationnelle de l'esprit1" ,
et numeri. Sed disputationis disciplina ad omnia g º11Js f)()II tes sens science de la discussion et celle du nombre.
· · 1·1ttens · sanctts
· ~u~t, penetranda etenera nnent 1a
quaest1onum, ~uae m dis- 0~ rêi;-- ·aJectique est de beaucoup la plus importante
197

soluenda, plunmum ualet; tantum 1b1 cauenda est libido rJaiS 1~ ~~agit d'approfondir et de résoudre tous les genres
quand il_ s que posent Ies saintes Lettres. 11 faut seulement
Voir D. PINGREE, « Astrologia,- astronomia», Augustinus-Lexilco 1 de qu~tio;e la passion pour la querelle et d'une ostentation
482-490. n, • se g~ eJans I'art de duper l'adversaire. 11 existe en effet
193_. Cf. De Trin. Ili, 8, 1_4 (~A 15, p. 300): « Deus interius ope- puénle p de raisonnements, qu' on appelle sophismes, dont
ratur ... 1~ rerum naturae adh1be~ m_qua creat omnia, quemadmodum i,eaucou
ten:ae agncult_ur~ » ; avec la _citatJon de 1 Cor. 3, 6 : « Ego plan-
tau1, Apollo ngau1t, sed Deus mcrementum dedit ». Mais, selon e.
SCHAOBUN, dans De doctrina christiana, A Classic of Wesiem Cul-
ture, Notre Dame • London, 1995, p. 56 et 64, n. 35, le mot Deo de- 664-667). Son but ici est simplement d'indiquer l'utilité d'une
37
vrait ftre exclu du texte : « Toe entire context is dedicated exclusi- c~~ssance élémentaire des métiers et des arts pour l'intelligence
vely and without ambiguity to the operatio of the "artist" and the eles Écritures.
way it works, but not at ali to that of God ». 196. Rappel de la distinction posée au § 41.
194. Tripartition analogue à celle de PI...ATON Répuhlique VII 197. Cf. C. Cresconium, l, 14, 17 (BA 31, p. 106): « Dialectica
13, 533b. ' • ' est un mot grec qui, si l'usage l'admettait, se dirait peut-être disputa-
19_5._ Augustin_ est parfaitement capable d'apprécier et d'admirer toria en latin ». Voir A. C. DE VEER, NC 3-5 : « La dialectique : défi-
les actJvués techniques et culturelles de l'homme · voir De animae nition nominale », « La dialectique : sa fonction », « La dialectique :
quantitate, 33, 72 (BA 5, p. 376-379) et De ciu. Dei. XXII, 24, 3 (BA sa méthodc », BA 31, p. 744-748. Voir aussi J. PtPIN, Saint Augustin
ttladialectique, Villanova (U. S. A), 1976.
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.................. ,,,...... ~ ..... -~.....
DE DOCTRINA CHR/ST{
.. AN,4 ,·' LIBER li
1
rixandi et puen 1s quaedam ostentar
. S t . 1 to dec,· . •• • imitenl la plupart du temps si bien
[66) -num. un emm mu ta quae ap P•enct · 5
I -011s, f ausselement
' · 1ents mais
les espnts · auss1· d es
falsae conclusiones rationum et ple~e lantur s~ ªcJ1.1er s
tantes, ut non solum tardos, sed ingen,· rnque ita /~•srr.~~~- , 1rl'-·tll 'lle 11011 seu ue leur attention se relâche, en sont

1é ~r'Ji'~/1 p0ur peu tn soumit à son interlocuteur la pro-


. .
Jigenter attentos d ec1p1ant. Proposuit en·
osos et ·
cum quo loquebatur "quod ego sum •trn 9Utdarn d~llus 111 •
. . , u no
era ... ~
.•arn rn· s irri 1·
•ce ·
;i 1
"-~ is v1 11 si q~e. .~e queje suis, tu_ne l'es pas". ~·autre e~
,~ ,,,,.;s. ·va11te · " -1 c'était part1ellement vra1, en ceei
consenstt ; uerum emm erat ex parte ueJ _n es··. A ns ti .,...11 slll
1f\1 ilio , ccor ·
d peé iat ·t un espnt. perfid I'
I e, autre ranc.
f Le
· · ·
ms1d1osus, 1·11e s1mp
· 1ex erat. T um iste add· eo tp
. so quOd "I !·1lc ...,~ d a 1·un ta• . . h " Le
1··,,,t,a . qoe . "Or moi Je sms un omn:ie . • se-
homo sum". Hoc quoque cum ab illo acc '~tt ''eg0 a 15tc 10 1110111S .outa ators · dmis, I' autre conclut en d1sant : . 'Tu
dicens "tu igitur non es homo". Quod geepisset, conc~tc~ Jll 111ier aJ 111 e11core ª e toi" •91 • Ce genre de conclus1ons
conclusi?n~m scriptura, ~uantu?1 existimi,u~ecªPtiosa~st t P~d raYªpas u~ homm t:Wt que j'en puis juger, le tient en
loco, ubt dtctum est : Qu, soph,stice loquit tes~atur if~ '?e5 Jo11c récnture, aute oi'l i1 est dit : « Qui tient un lan-
Quamquam eti3:111 senno non captiosus, sed 1:~:d•bilis es~ º.,,tiellse~~11 daJJS ce t;~·ssable ,. 19'. Du reste, un discours,
,..,, 1·11all . est ,..., h 1
tius quam gramtatem decet, uerborum ornam n abundan · i,of11 50ph1ste , t pas captieux, recherc e, avec p us
tans sophisticus dicitur. enta consec: \ge "!..,e s'il ~ es onvient à la gravité de la pensée, les
g . JII"'''
49. Sunt etiam uerae conexiones ratiocinat· . q11t, daflce qu
'ti ne eion est appelé sop h.1st1que. .
. 1on f 1 11
habentes sentent1as, quae consecuntur errorem ·ir18 asas J'ab0 15 de rexpredss rai'.sonnements logiquement enchai-
quo agitur ; quae tamen ad hoc inferuntur a bon~ ius culll 0111'J11'"II y a aussi d esjugements faux résu Itant d' une erreur
homine, ut in his erubescens ille cuius errorem con et d0c1o 49.' co11tiennen;,. :nes sont cependant énoncées par_ un
. . .. secuniu
eundem re 1mquat errorem, guia, s1 m eodem manere r, néS f 1,r1ocute~r · . t dans Je seul but que I' autre roug1sse
nt, necesse est ettam I a quae amnat tenere cogaturuoJue
· · ·11 d N • de 1~ (lrOit et instrui 1'ent de son erreur et abandonne ainsi
ho111periséeS qui décou · 1·1 seratt· nécessat- ·
J:
11 •·
enim uera inferebat apostolus, cum diceret : Neque Ch. . on ,. 1 voulait y pers1ster,
resurrex,t, . es~ praed 1cat1O
· et I·11 a ali a : I.nams ' · nostra, inanisrisru.r deSdite erreur ; _car maintenir aussi ce _qu, i1 _condamne.
est et fides uestra, et demceps alia ; quae omnino falsa su 1 fa enl contraint 'avançait rien de vrai en d1sant : « Le
guia et Christus resurrexit et non erat inanis praedica~ ' ~~pôtre, en effet, n ité ,. et en ajoutant ces autres mots :
eorum qui hoc annuntiabant, nec fides eorum qui hoc credi~ L" , tpOS ressusc
Chris' n es
• .
,dication et vame est notre 01 ,. , e
fi · 201 t
derant, sed ista falsa uerissime conectebantur illi sententiae « vaint est notre :~etout est absolument _faux, puis~ue_le
qua dicebatur non esse resurrectionem mortuorum. Istis
d•autres encore, . é t que n'était pas vaine la précbcat1on
ssusc1t , e I " ·d
autem f alsis repudiatis, quoniam uera erant, si mortui non Christ est re . on aient l'événement, non plus que a 101 e
resurgunt, conseguens erit resurrectio mortuorum. Cum de ceux qut an~ ç Seulement ces assertions fausses dé-
ergo sint uerae conexiones non solum uerarum sed etiam ceux qu•. y avaient 1
cru. . . ·
. ement de la pensée qu1 matt 1a 11 surrec-
é
coulaient tres ogtó~ ces erreurs une fois rejetées, - ce
198. SrMONETl1, p. 465, signale que le même exemple de so- tion ~es mortés. 'té que si les morts ne ressuscitent pas - ,
Pu'
phisme se ttouve chez Auw-GEl.l.E, Nuits attiques, XVIll, 13.
199. Eccli. 37, 23. ?'étaJent
, ivra des v n s
que les morts ressuscitent.
· ·1
1squ 1 Y
donc
ª .
200. Cf. C. Acadunicos, III, 13, 29 (BA 4, p. 170) : « De captio- ~ s ens~ainements justes, non seulement de pensées _vraies,
sis autem atque fallacibus ratiunculis breue praeceptum esl : si male es_enc . e fausses il est f acile d, apprendre à fatre des
concedendo inferuntur, ad ea quae concessa sunl esse redeundum ». ;:~;~::e~ts justes ~ême dans Jes écoles qui sont en de-
201. J Cor. 15, 13-14. Sur la pratique de la dialectique par Paul,
voir C. Cresconium, 1, 14, 17. hors de l'Église. Mais la vérité des jugements,~' est dans les
202. Jn11estiganda Martin. Livres saints de l'Église qu'il faut la chercher ·
211
210
......... _,_......,,_ .....
~ ~ ..........
DE DOCTRINA CHRJS7'l
.,.
~

AN,4 ,-· L/BER li


rixand1 et puen·1·1s quae d am ostentar
.
. S t . 1 to decj P•encl
. •• · s imitent la plupart du temps si bien
[66) -num. un emm mu ta quae ap
-0 ns, fausselement
' · 1ents mais
les espnts · auss1· dcs
falsae conclusiones rationum et plei:lantur s~ ªcltiers ,,11'-·ILls•Lle non seu ue leur attention se relâche, en sont
tantes, ut non solum tardos, sed ingeni·o que ita uPh,srti:.,~· 1
1(5 ~rait~/ p0ur peu tn soumit à son interlocuteur la pro-
. . sos et · era ... ~
ligenter attentos dec1p1ant. Proposuit en· _•arn rn· 8 illi • l'_s ·1s v•;;nsi q~e.'.te queje suis, tu_ne l'es pas". !'autre e~
cum quo loquebatur "quod ego surn •trn quidarn ct'l"llJs 1{ ,~~pts- ·vante · f 1-1 c'était part1ellement vra1, en ceei
. ' u no •ce ,.
consensit ; uerum emm erat ex parte uet _n es··. A lls ti 1
1ri iiº" ~Lfl cord- De ~ un esprit perfide, I' autre franc. Lc
1
insidiosus, ille simplex erat. Tum iste adeod_ .Pso qun-! !fie ...,~, d a.e 1·un éta11 .. . h " Lc
r fflt,a . qoe . "Or mot JC sms un omme . se-
homo sum " . Hoc quoque cum ab illo acc tdtt . "ego "" a '8tc 10 111o• 115 .00 1a ators · drnis. l'autre conclut en disant : _ "Tu
dicens "tu igitur non es homo". Quod geepisset, conc~tc~ Jll 111ier aJ nt encore ª e toi" 191. Ce genre de conclus1ons
conclusionum scriptura, quantum existim~u~ captiosa~81 t P~J raYªpa.5 u~ hOrfl':t:.Ot que j' en puis juger, le tient en
loco, ubi dictum est : Qui sophistice /oqu;,' etes~atur il~ '?ts d011' récnture,1ª te ou il est dit : « Qui tient un /an-
Quamquam etiam sermo non captiosus sed tuar, od,bilis e 0 º.,,óeuse~~n daJlS ce ;~·ssable ,. 199 • Ou reste, un discours,
. .
tius quam gramtatem decet, uerborum ornam
' men ab
undan
s,. , ..,. 1·11all . est ''"'
i,ofl1 soph1ste , t pas captieux, recherc e, avec p us
h I
Jtê..,e s'il ~ es onvient à la gravité de la pensée, les
3
tans sophisticus dicitur. enta consec: goge
49. Sunt etiam uerae conexiones ratiocinat· .
. 1on1s f qll1.• flldaflce
,,.
qu'il ne eion est appe lé soph'1st1que.
.
habentes sentent1as, quae consecuntur errorem ·ir alsas J'atiO"eots de rex~r~~s raisonnements logiquem~nt enchat-
quo agitur; quae tamen ad hoc inferuntur a bon~ ius culll orne; II y a aussi d jugements faux résultant d une erreur
homine, ut in his erubescens ille cuius errorem conset docto .' conúenJlC"!, ;lles sont cependant én~ncées par_ un
. . .. ecuntu r/;S r1erloCute~r . ·t dans le seul but que I autre roug1sse
eundem re 1mquat errorem, qu1a, s1 m eodem manere t,
nt, necesse est etiam I a quae arnnat tenere cogaturUolue
· · ·11 d N · de 1~ dr<>it et instnll 1' nt de son erreur et abandonne ainsi
holll"'w sées qu i décou e . . . éce .
enim uera inferebat apostolus, cum diceret : Neque Ch. . 011
resurrexrt,· et I·11 a ali a : I.nan,s
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est et fides uestra, et demceps alia ; quae omnino falsa su t
r1.s1u.s J: 11
cJeS erreur ; _ J: ,. 1 voulait y pers1ster, ti serait n ssai-
car maintenir aussi ce _qu' il _condamne.
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quia et Christus resurrexit et non erat inanis praedica~ ' ~~..Atre, en effet, n a 'té,. et en ajoutant ces autres mots:
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pas ressuscr • fi · 201 t
·J·cation et vaine est notre o,» , e
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qua dicebatur non esse resurrectionem mortuorum. Istis d'autres enco:s'cité, et que n'était pas vaine la préd1c~1on
autem falsis repudiatis, quoniam uera erant, si mortui non christ est i:ess non aient l'événement, non plus que la foi de
resurgunt, conseguens erit resurrectio mortuorum. Cum de ceux qui an. ç Seulement ces assertions fausses dé-
ergo sint uerae conexiones non solum uerarum sed etiam . y avaient cru. . · · é
ceux qui . ement de la pensée qm mait 1a r surrec-
1
coulaient três og1Ó~ ces erreurs une fois rejetées, - ce
198. SrMONETil, p. 465, signale que le même exemple de so- tion ~es mortés.'tés que si les morts ne ressuscitent pas - ,
phisme se trouve chez AuLU-GELU:, Nuits attiques, XVIll, 13. n'étaJent.des v n les morts ressusc1tent. · Pu"1squ··1 I Ya
donc
199. Eccli. 37, 23.
200. Cf. C. Academicos, III, 13, 29 (BA 4, p. 170) : « De captio- il s'ens~1~:!~~ts justes, non seulement de pensées _vraies,
sisautem atque fallacibus ratiunculis breue praeceptum est : si male :::~s: de fausses, il est facile d'apprendr~ à fatre :es
concedendo inferuntur, ad ea quae concessa sunt esse redeundum ». enchainements justes même dans les écoles qu1 sont en e-
201. 1 Cor. 15, 13-14. Sur la pratique de la dialectique par Paul,
voir C. Cresconium, 1, 14, 17. hors de l'Église. Mais la vérité des jugements,:!' est dans les
202. ln11estiganda Martin. Livres saints de l'Église qu'il faut la chercher ·

210
211
I. .. . LfBER li ~medes enchaineme~ts
DE DOCTRINA CHRISTJA .J
. NA t ta justesse me ais constatée et ~use
falsarum sentent1arum, facile est uer·i O poUrtan tes hornrnes, rn l'apprendre ou I en-
ctiam in scholis illis (67] discere quaª atern c 0 .,. jll'. 5 tituée parur qu •on pOt ou I' ordre rationne! de~
. . • e pr
sunt. S~ntent1arum autem uentas in sanctis ~et_er ecc;()tt 11 11\
1
·•ell·
~\,t •"sar eu"- Po rrnanente da?s . en effet, celu1 qu1
eis uest1ganda est. tis eccie~s,all\ -~ r':\111es ~tle est_~ divine20' .. A•;~~s événemen~ ne la
:XXXD, 50. lpsa tamen ueritas concxi 1il,ti.
~ fl.rfl ci', ·t1su1u_uo chronolog1~u . voir la situauon des
sed animaduersa cst ab hominibus et 001; 1:urn non in.- . ~,t'· el d 'ccess•º"e. celui qut fa•\antes ou des pierres,
uel disccre uel docere ; nam est in rerum r : Ut calll ~ 11llt.., .,,.,se~e 1a sl.ltui-,nêrll a'nirnaux., des _P é s par l'homme, et
. . 5· ·
diuinituS mslltuta. 1cut emm qui narrat ord·
a1IOne t'\JSS-
Pe'l>et · 1ttt 'Alll"' pas des s inst1tu e
r1rr P"se 1a ,,a11.1re ir de chose mouvements ne
déc ·t pas
n ·1
. . 1
non cum 1pse compomt, et ocorum situs aut tnern telllJ>olia e1 c"rfl oll ·t pas vo ,res et 1eurs n autre homme:20' ; 1 en
lium uel stirpium uel lapidum qui ostendit naturas ª"'~Ili. 11"'~~11s faJtcri' 1es as ar 1ui ou par,? and le conséquent est
ad hominibus institutas, et ille qui demo'nºº n res 0 81.. Ilia. ll't~i qll~ íostitu~Jqui décla;eé:de~le soit aussi'~ ; il pari~
s1rat · "lld·1
rumque motus, non a se uel ab homine aliqu sidera 1 ce ,~o e de ce_ que rant_ e lui-même qu'JI en s01
O rern.
· ·
tam demonstrai, s1c et1am qm d1cit "cum fal
• ·
"' instit
C().
,~~ fllêffl_.&ressaJ~ . l ne fa1t pas . i C' est de cette
. t ..._, . surn e li. "'1r1estJI"- roais t 'il en est ams. 1d t
consequitur, necesse es ut 1d.lsum su quoc1 p ~t qllOd ~ i ffleot, uteroent qu . é de I' apôtre Pau on
rissime dicit negue ipse facit ut ita sit, sed ~~~Ced_11", ue. fi -1151e ,re se ernent ur , ·1 , y a
irts J .1fflon le raisonn l' antécédent dit qu 1 n
demonstrai. Ex hac regula illud est qu<>d de apo rn lta esSe ~f!SÍ; 'oe reli:~e entioO:zo,· Car ffirmation de ceux dont
. d. . stoto
memorau1mus; praece 1t emm non esse resu . cofti. rtile :.,.ons fai~:on des ~orts,r aMais ce qui suit la décl!-
mortuorum, quod diceba~t illi quorum erroremrr~:honerti JJO"sde résurre_. détruire I erreu de résurrection des morts '
uolebat apostolus. Porro iliam sententiam prae d st ruere pas ire .,.oulaJ e. "il n'Y a pas lus n'est pas ressus-
qua dicebant non esse resurrectionem mortuorumce entern, rAP6 1écédent · . "le Chri 5l non P I Christ est
rio sequitur : Neque Christus resu"exit ; hoc au~ necessa.
sequitur, falsum est ; Christus enim resurrexit . faJern quOd e5t O c'es
0

écédent auss1
O:
i,ti~;1ssairernt:~~ conséquence !ª:S!s;~u~ar cet antécé-
· . a
ergo et qu od praec ed 1t . ; praecec1·1t autem non esse • resurn es1 citf'· .; . donc rant de résurrection des morts ; t 1 y t
tionem mortuorum ; est igitur resurrectio mortuorurn surrec. iessusct , 'il n'Y a pas L'ensemble du raisonnemen
totum breuiter ita dicitur : Si non est resurrectio mofhloQuOd deot es~~tion des_ mo~~-"S'il n'y a pas de résurrection
negue eh nstus . resurrex1t . ; Ch. nstus autem resurrexit rurn . ' (!onC ré en bref l<: suivan ·lus n'est pas ressuscité ; or ?~
.1g1tur
. resurrec 10 mor uorum. H oc ergo, ut consegue
1· t 'est. e5t doncrts le Chnst ":º" p donc résurrection des morts .
,. .
ablato au1eratur et1am necessano qu
. od
praecedit, non insti-
nt1 des -~ºest 'ressuscité ; il y ~ veut que le conséquent sup-
tue~nt homines: sed ostenderunt. _Et haec regula peninet ad Chfl~ le raisonnementl qu1 ·1 néces;airement aussi, les
uentatem conex1onum, non ad uentatem sententiarum. ,6.ins• é édent e soi ·d Et
rirné, l'ant, e as établi : ils l'ont mis en év1 ence.
~rnrnes ne I ont p la justesse des enchainements, non la
iegle conceme
203. Les lois du raisonnement font partie de la structure même cette des jugements106.
de la raison, telle qu'elle a fté créée par Dieu. li en est de même de la iustesse
division en trois panies de la discipline de la sagesse, que les philo- ~3 . Le "1·uste usage" de la culture. § 3. Le classe-
sophes ont d~couverte et non inventte : « Neque enim ipsi institue- Voir auss1 NC 1 • «
runt ut ita esset. sed ita esse potius inuenerunt ». La physique, la lo- ment des sciences ,. ·
gique, l'fthique correspondent respcctivement aux trois vfritfs 204. Cf. § 41 et 44-46.
concemant Dieu comme auteur des êtres, dispcnsateur de l'intel- 205. l Cor. 15, 13-14.
ligence, inspirateur de l'arnour (De ciu. Dei, XI, 25; BA 35, p. 108). 206. Voir SIMONETil, p. 466-467 .

212 213
I. .. . LfBER li Ame des enchaineme~ts
DE DOCTRINA CHRISTJA .J
. NA. t tajustesse me ais constatée et ~use
falsarum sentent1arum, facile est uer·t
ctiam in scholis illis (67) discere, qu:e atem cone .
sunt. S~ntentiarum autem ueritas in sancti!~rt_e r ec~: 11 ri1111i
-<~11'. 5stilllte ~ur qu' on p~:::
O po0rtafl Jes hornrnes, rn )'apprendre ou I en-
I' ordre rationne~ de~
~- tté ,o ar eu" y ~ rrnanente . . en cffet, celu• qu1
eis ucst1ganda est. bris eccie~81a11i -~l"':\11es ~(le est_ ": divine20' .. A1;~~s événemen~ nela
:XXXD, 50. lpsa tamen ueritas conexi · 1íti.tí. ~ !L,(11 c11r, ·11stilL1_110 chronolog1~u . voir la situatton des
sed animaJuersa cst ab hominibus et not;t:urn non in . . ~,t~· et d ~ccess1on e ; celui qu~ fa•\antes ou des pierres,
uel disccre uel docere ; nam est in rerum r t: Ut earn ~ 11111a, .!l''''~e 1a s 1ui-,nêlfl ~nirnaux, es_p é s par l'homme, et
. . S. . a tone t'\JSs . , ..nl11' pa5 deS .... s inst1tu e déc ·1 pas
diuinitus mstttuta. 1cut emm qui narrat ord· Petpe · 1111 ~rr p0st oa111re ·r de chose uvements ne n.
1
. . I
non cum 1pse compomt, et ocorum situs aut '~rnt ernl>Q~ e1 .-ci11 ali '\ pa5 vo• tres et Jeurs mo autre hommellM ; ai en
lium ue~ s~irpiu_m ~el lapidu~ qui ostendit, n~aturas ari~tri. ,.&~~11s faJ rit 1es as ar Jui ou par.~º d le conséquent est
ad homtmbus mst1tutas, et 11le qui demonstr: re~ Oste~ª- ~ Ili q11i d~stituée p ui déclare : Quansoit aussi" ; il parle
rumque motus, non a se uel ab homine aliqu t Stdera 11
· · . . . O rern . C()..
ce'~º e~ost'ffle• 1.1"
,.., ,e1u1 q
·re que
rantécédent !e
. as Iua- même q
u'il en soit
tam demonstrat, s,c et1am qm d1c1t "cum fal "' instit ~ J,flle _kessaJ. ·1 ne fa1t p . si C'est de cette
consequitur, necesse est ut falsum sit quod Psurn e~t qu~ ~11"I est P"- mais t 'il en est am . 1d t
~ i ffleot, utement qu . é de l'apôtre Pau on
rissime dicit negue ipse facit ut ita sit, sed ~~C:ed.1t", Ue. fi ·11s1e tre se ement UI' ··1 'y a
irts J .1ff!Oll Je raisonn I' antécédent dit qu I n
demonstrat. Ex hac regula illud est quod de apo rn Ita esSe ~f!Si; '11t rel~~e ention205. Car finnation de ceux dont
memorauimus ; praecedit enim non esse resu st01 ~ coni. itgle ivons fai~:on des r;norts~ ª~ais ce qui suit la décl!-
mortuorum, quod diceba~t illi quorum errore::~:honeni f!O"sde résurf\ détruire I erreu de résurrection des morts '
uolebat apostolus. Porro tllam sententiam prae dst ruere paS re voulaJ . "il n'Y a pas I s n'est pas ressus-
qua dicebant non esse resurrectionem mortuorumce enteni, rAP6'an1écédeote
..uoll
t.
~;rernen .
"le Christ nofn p u car le Christ est
équence ausse,
rio sequitur : Neque Christus resurrexit ; hoc au~ necessa. ,. éCCss,.. e cons . t x Or cet antécé-
sequitur, falsum est ; Christus enim resurrexit . &alem quOd
. . , •· surn est ~ or c'est un, écédent auss1 est au . . ·1 a
ergo et quod praecedtt ; praeced1t autem non esse re est cité . . . dooc I ant résurrection des morts ' t y
. . . surrec ressusctlé, 'il o'Y a pas de L'ensemble du raisonnement
tionem mortuorum ; est 1g1tur resurrectto mortuorurn -
totum breuiter ita dicitur : Si non est resurrectio mortiJ~UOd denl es~~ction des_mo~~-"S'il n'y a pas de résurrection
negue Christus resurrexit ; Christus autem resurrexit ~rn. (lonC ré n bref Ie suavan ·1 n'est pas ressuscité ; or le
. .
1g1tur resurrec t·10 mor t uorum. Hoc ergo, ut consegue , cstr est dol!Crt: te Christ ":º" p ~onc résurrection des morts".
ablato auferatur etiam necessario quod praecedit, non ins~i~ des _mºest 'ressuscité; ti y ~ eut que le conséquent sup-
tue~nt hornines? sed ostenderunt. _Et haec regula peninet ad Chl1~1 le raisonnementl qu1 _vt néces;airement aussi, les
uentatem conex,onum, non ad uentatem sententiarum. ,o\i11s1 é édent e so1 é 'd Et
rimé, l'ant, c as établi : ils l'ont mis en v1 ence.
~inmes ne I ont p I J·ustesse des enchainements, non la
regle concerne a
203. Les lois du raisonnement font partie de la structure mêmc cette des jugements206.
de la raison, telle qu'elle a élé créée par Dieu. U en est de même de la justesse
division en trois parties de la discipline de la sagesse, que les philo- ~ 1 3 . Le "J·uste usage" de la culture. § 3. Le classc-
sophes ont découverte et non inventée : « Negue enim ipsi institue- Voir auss1 NC ·«
runt ut ita esset, sed ita esse potius inuenerunt ». La physique, la lo- ,nent dcs sciences ,. ·
gique, l'éthique correspondent respectivement aux trois vérités 204. Cf. § 41 et 44-46.
concemant Dieu comme auteur des êtres, dispensateur de l'intel- 205. J Cor. 15, 13-14.
ligence, inspirateur de l'amour (De ciu. Dei, XI, 25; BA. 35, p. 108). 206. Voir SIMONETl1, p. 466-467 .

212 213
,
LfBER li
DE DOCTRINA CHR _.,. · is dans ce passage ou il était question
[68) XXXIII, SI. Sed in hoc lo _ISTJAN.4. Jfl, 51· ~\gle de I' enchainement est juste, et juste
ageretur. et regula conexionis u co
st de rcsu 0 ,..
~~~rrc'tiofl, la ;roe contenu dans la conclusion. En re-
sententia. ln falsis autem senteera1. ~ et ipsa ,. rrcqi is ,tsll gcrtlefll ~ugeroents sont faux, voici comment se
· mod , · n ns co n e0 ·•e
isto o: 1ac1amus aliquem co ncessis nexion is · unc1 .."Sic11"'·•1 J'~~, 1eJ1\.1afl~ 1es}sse de l'ench~!nem.~~t. I~aginons
e 1ca, uoccm h abet. Hoc concesso se : si ani Ctit 1>11c , 11· (i,e, q 1a Ju 5l de cette propos1t1on : S1 le hmaçon est
uoccm cocleam non habere .' cum Prob lllat e~ c31 ~:~~e~'~ quí acc~~ voix". Ceei accordé, quand on aura
illud quod praecedit, aufenu'r ~~~nt~ conseq;tuni ;~ C(). r e1"º ºiil, il ª.º 00 n'a pas de voix, comme le consé-
cocleam. Quae sententia falsa e uduur non cnti a1>1eti1 ~tl11 at1 1~ e te It?1ªféeédent disparait aussi, et la conclusion
uera conclusionis conexio Ven·test,_sed ex conessc llrii ilto 11
11 r011v~·spafaJ"t, 1 ann'est pas un animaJ ! Et le jugement est
· . • as 1taqu ccs triai
1psam ·ua·1et, uentas autem conexi·o ms . ex e ·sentent·•aeso fai s0 ~ iet11 1 e lifllaçon réroisse fausse, qu'on a accordée, on a
tur, Per ~ 1 d'llfl~ ~ Iogique. C'est donc que la justesse du
es'1 '111 ~a,is
. · op1mone
· fi uel concessione cons·IS 1li . ldeius, cu... •11 qu 0
º
fall~' e coocl1151 elle-roême, ators qu'un enchainement dé-
d 1~1mus, m enur uera conexione u · eo autem, agi.
cums
d u· errorem corrigere uolumus q ~
, paemteat falsum est Ut
, ut supr
a
1irt ~oi vaut par roit ou de ce qu'admet l'interlocuteur .
. en a, quoru~ consequentia uidet esse sensisse curn, jllged de ce q~e c~mme je I' ai dit plus haut, on déduit par
mtellegere fac1le est, sicut in f,a1s1s respuenda. 1am
. sentent·. Pl'accc. ~ti P"º.-qu01• t ·uste une conclusion fausse afin d'amener
. .. h·1 C'' 5Ictiainefllen ~utons corriger l'erreur à regretter d'avoir
uens sententus faJsas conclusione
quem proposuisse : si iustus es~ ~;:e ns ueras . nc
~sse. Fac e~ s1c in
concessum ; deinde assumpsisse . e, onus est etrn ali-
11° ei0dont n°º~ent dont il voit que le conséquent est à re-
;is
ce1 un ar1té ators facile de se rendre compte. que l' on
quo item concesso,. intulisse concl~sn1·ºn est · aute~ iustcssc ~er, II ~st don:nts faux, tirer des conclusions justes, et de
onem n us . JC , de JU~e~es des conclusions. fausses. Supposons, en
·
bonus Qu . . ae tamets1 uera sint omnia ·
, non est tam on est i&ltur
· ' 111
~gettlents JU~qu:un ait avancé la proposition suivante : "Si
gul a cone 1us1o~s. Non enim, sicut ablato en uera rc.
~{fet, gue que t J. uste il est bon", et qu' on l' ait accordé. II
fert~r necessano quod praecedit, ita eti consequenti au. ~cel h0..." me es '
• "Mais il n' est pas Juste .
· " s·1 on 1e 1u1. accord e
dentJ aufenur
. · necessario
. quod conseqmtur . am Qu·ablato pr""'~-
--.c-
1

cum d1c1mus : s1 orator est, homo est . ia uenun cst ,;o0te al_~rs · tire la conclusion : "donc il n' est pas bon".
~dsum~us : non est autem orator n~:x ~~a propositione si encore, 1 tutes ces assertions soient justes, la r~gle qui
mtulens : non est igitur homo. ' en conseguens cum aien qu~ :onctusion ne l'est pas. Car si la suppression du
intne à t entraine nécessairement celle de l' antécédent, la
cOll~11~~n de rantécédent, elle, n'entraine pas nécessaire-
511ppre~~e du conséquent. Certes, il cst vrai de clirc : "S'il
rnent caeteur i1 est bomme" mais si, de cette proposition,
est or assons ' à celle-c1· : " mais · 1·1 n ' est pas orateu r'' , 1·1 ne
nouspas .
P togique d' en 1'nfi·..c.ic;rer .• "donc 1·1 n , est pas homme,, '1111 .
seraXXXJV, 52. C'est pourquoi autre chosc est de coruw"tre
~ ' 52. ~pter aliud est nosse regulas 00 . les regles de I' enchainemcnt ct autre chose de connai"'tre la
num, aliud sentent1arum ueritatem. ln illis discitu ~XI~ justesse des jugements. Lcs prem.i~res nous apprennent cc
conseguens, quid non conseguens, quid repugnans.r qCmd s1t
onse- qu'c:st une déduction logique, ce qu'est une déduction illo-
gíque, ce qui est contraire à la logique. La déduction lo-
giquc: est : "S'il est orateur, il est homme". La déduction
illogique est: "S'il est homme, il est orateur''. La déduction
207. Voir J· ~ ' s· nugusnn
~ . et la diakctique, p. 175 et ss.
215
214
,
UBER li
DE DOCTRINA CHR ,.. ' is dans ce passage ou il était question
[68) XXXIII, 51. Sed in hoc lo ,ISTfAN,4 ~tfl, 51· ~~egle de I' enchainement est juste, et juste
ageretur. ct regula conexionis u co
st de rcsu ~~ rrcctiOll• a êrJ1C contenu dans la conclusion. En re-
sententia. ln falsis autem senteera1_~ et ipsa 1•rtectioh lS ,.éS 11 ~crflert 1 ~ gernents sont faux, voici comment se
. mod f . n IIS co n e0 ·•e
isto o : ac1amus aliquem con . nexioni nci 11 c1itri J(~~• 1eJ11 art~ Jcs):se de )'ench~!nem.~~t. l':"aginons
clca, uocem habet. Hoc conces~ess1sse: si ans· Uerit s,()~ ,~- ~~e, q11)li JuSI de cette propos1t1on : S1 le bmaçon est
uocem cacicam non habere ~· cum Prob •rna1 eas cs1
~~~n;8~
·~~se~'~ qui acc~~ voix". Ceei accordé, quand on aura
illud quod praecedit, aufertu'r conseq:turi, ;~ <:().. r~t'"Ll "'.t1l, il ª .º n'a pas de voix, comme le consé-
00
cocleam. Quae sententia falsa e uduur non enti a1>tti1 ~11 a11 1~oe te 11 ?1ªféeédent disparait aussi, et la conclusion
ucra conclusionis conexio. Ven·test,_sed ex conessc élrii ato 11 r011"6 ·sparail• 1 ann'est pas un animal ! Et le jugement est
. 1 . as itaque cess0 triai
1psam ·ua· et, uentas autem conexi·o ms . ex ·sentent·•ae fa1 so ~ittll1º\e lir1'1 8çon rémisse fausse, qu' on a accordée, on a
tur, es' qLl~aiS d'ºº~ p Jogique. C'est donc que la justesse du
. . op1mone
. fi uel concessione cons·IS 1ll.. ldeius, curn quPer O Se
c,11~· e concl 0 S1º:ue-rnême, alors qu'un enchainement dé-
d1x1mus, m ertur uera conexion eo autem ª8i
cuius errorem corrigere uolumuse qu~ falsum est' Ut supr. tiré 1111eol vaut par roit ou de ce qu'admet I'interlocuteur.
de u· • paemteat • ut a jllf:oe ce q~e ~rnme je l'ai dit plus haut, on déduit par
. n a, quoru~ consequentia uidet esse sensisse eurri,
mtellegere
. facde
.. est, sicut in fal s1s respuenda Iarn
. sentent·. Ptacce,

r;11 P"urQu01• tjuste une conclusion fausse afio d'amener
Ce51chai11ert1en oulons corriger l'erreur à regretter d'avoir
ucns sentenu1s .falsas conclusiones esse possus Fueras • s1c
q uem proposmsse : si iustus est ili b e. ac enj
. •111:
.
•n /i
1111 11 oot nous;ent dont il voit que le conséquent est à re-
ce;is0uo antéc e ators facile de se rendre compte .que l' on
concessum ; deinde assumpsisse . e, onus est etrn ali.
quo item concesso,. intulisse concl·u sº1_on est · aute~ iustes5e ~er- II ~st dººents faux, tirer des conclusions justes, et de
onem n us . J' 1, oe JU~e~ s des conclusions. fausses. Supposons, en
bonl us. ae
Qu1 . .tamets1 uera sint omni ·
a, non cst tam on est · · •
1gi1ur 11
~gemeots JU~ eu:un ait avancé la proposition suivante : "Si
gu a cone us,o~s. Non enim, sicut ablato en uera re.
~ffel, gue que tqJ_ uste, il est bon", et qu' on l' ait accordé. 11
fert~r necessano quod praecedit, ita eti consequenti au. •cel hº'" ...me es · " . s·1 on le lu1· accord e
dentl aufertur necessario quod con . am ablato praece . "Mais il n' est pas 1uste
cum mtur. Quia uerum ..:t ajoUte al_ors · tire la conclusion : "donc il n'est pas bon".
ds dicimus : si orator cst• homo eseqt s,exquapro . ......
~ um~us : non est autem orator, non erit poSihone si encore, II :"utes ces assertions soient justes, la r~gle qui
mtulens : non est igitur homo. conseguens curn siell qu: ionclusion ne l' est pas. Car si la suppression du
111~ne à entraine nécessairement celle de l' antécédent, la
con~u~~nI de 1•antécédent, clle, n'entraine pas nécessaire-
sUPPre~~e du conséquent. Certes, il cst vrai de dire : "S'il
ment ca~eur il est homme" mais si, de cette proposition,
esl orpassons ' à cel 1e-c1· : " mais
· I·1 n ' est pas o rat eur'' , 1·1 ne
nouspas Jogique d'en inférer: "donc il n'est pas homme" '1111.
seraXXXJV, 52. C'est pourquoi autre chose cst de coruw"tre
~ , 52. ~apropter aliud est nosse regulas 00 . lc:s (êgles de l' enchainement et autre chose de connai"tre la
num, aliud sententiarum ueritatem. ln illis di . ~XI~ justesse des jugements. Les premi~res nous apprennent cc
conseguens, quid non conseguens, quid repugnsc1tur
ans. qcmd s11
onse- qu'c:st une déduction logique, ce qu'est une déduction illo-
gique, ce qui est contraire à la logique. La déduction lo-
gique esl : "S'il est orateur, il est homme". La déduction
illogique est: "S'il est homme, il est orateur". La déduction
207. Voir I · PmN ' S · nugusnn
~ . et la d'ialectique,
' p. 175 et ss.
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DE DOCTRINA CHRISTJAN LJBER li
. h A , . "S'il est homme, il esl _qu~dru-
quens est : s1 orator est, orno est ; inconsc ique est .. ·i de l'enchainement lu1-meme.
est, or.itor est; repugnans : si homo est
. . . d'
quens : 8 .
, quadr., 1~ . ~ 111_'º!ons ctonc ice des jugements, c'est en eu~-
ergo de 1psa conexmne 1u 1catur. ln uent ·uPes e . ºttit 1f'lJ'~otJS J~gde ta justessh inement, qu'il faut le~ cons1-
tiaru_m [69) ipsae per se_ sente_ntiae, no~t: autelll ~ - lii~ ~e"-•il s'aS11daJIS teur e~~ ~ments justes et certams s_ont
cons1deranda est; sed uens cert1sque sente ~rulll co llteri,
. . ººº
I":,1.1i~· s et rsQ ue à desntJ JUS_g te des J·ugements. incertams,
tae uera conexione mnguntur, etiam ipsae ntt1s • culll .l\e~"'()
-
, ,t#~aíS, Io chaineme
.
t certains eux auss1-. Or I 1 est
ces~ est. Q~i~a~ autem ~ic se iactant, cu~ena~ fia~~cer. #re'·1011 un e;écessaireo_1e~a 5
·ustesse des enchainements,
nex1onum d1d1cennt, quas1 sententiarum ips u_entatelll lle, (iés se jefllle~t ayant aP~':1 , aiissait de la justesse de leurs
rursus, quidam plerumque retinentes uer ª su Uetitas co. ilS dt:os qu•,t comme_ s ti :rtains, qui professent g!_nérale-
male se contemnunt, guia leges conclusioni:'!1 sente 01 i l:.1 Jes S ré~a1en contraire e éprisent bien à tort d 1g~or~r
melior sit qui nouit esse resurrectionem mortignorant, c~tri S•ef1 filep ots- Ali nt J·uste, se m . ue . car l'homme qm sa1t
. eme .on Iogtq • . . .t
1·11e qu1· nom·t conseguens esse, ut s1· resurrecruonim • quarri tri iº~', un JUS ta concl~st est meilleur que celu1 qu1 sai
10
non est neque Christus resurrexerit. lllonuoruni fll'º_j.,JeS de ressusctt~nlt morts ne ressuscitent pas, le
icS ,..,,, !florts ue, s1 es .
1es 1 gique q . ressusc1té.
qu~il esl o Jus ne sott pas e même püUr la science de la ~é-
XXXV, 53. Item scientia definiendi, diuidendi
tiendi, quarnguam etiarn rebus falsis plerumgue a:ue Par.
q~rist ºº°/
C ~ '1a div1s1on et
53. 1~ ~n est ~e la distribution209 ; encore gu, on
des choses fausses, elle n est
ipsa tarnen falsa non est negue ab hominibus inst·tu1beatur, fínitiºº'. d:ouvent rnêrne_::e et n'a pas été instituée par
. rerum rallone
m . comperta. N on emm, . guia et fabi rta • s..,.
"" fef11P101e as fausse elle rt dans la raison des choses. Ce
earn ~tae et ~p!nionibus e""?ris _su_i uel falsi ph~I~: sui~ ..ouf1allt p mais découve eles ~tes dans leurs fablesz,o,
uel ellam haeretic1, hoc est fals1 chnstiani, adhibere e 0 Ph1 r- Jll!fles, arce que 1-""' é
1es bO en effet, p dans leurs opinions erron es, ou
runt, propterea falsum est negue in definiendo, ne;nsu~- n·est p:u,c philosophe:.est-à-dire les faux chrétiens, º?t
diuidendo aut partiendo aliguid complectendum esse ue 1n ou tes I s bérétiques, ··1 est faux que lorsqu'on défimt,
·
ad rem 1psam ·
non pertmet, a~t a 1·1~m·ct guod pertinet praete-
qu<>d 1
111êfll~: de )'emploY:\~n distribue, 00 ne doive _pas a~-
reundum. Hoc uerum est, ellarn s1 ea guae definiuntur a coll111 ariage ou qu d rappürt avec ta quest1on trai-
distribuuntur, uera non sint. Nam et ipsum falsum definituut qu'on ~ne idée qui n'a ~~. \appürte. C'est là un principe
cum dicimus falsum esse significationem rei non ita se h:: met': en omettre un~ g t défini ou distribué n'est pas juste.
bentis ut significatur, siue alio aliquo modo : guae definitio
uera est, quamuis falsum uerum esse non possit. Possumus
~~;,, même s~ ce qm :;fel défini quand nous disons 9u~ le
{º_ faux en s01 est el~ er tel terme à une chose ou qu1 n est
etiam diuidere dicentes duo esse genera falsi, unum eorum ..,., . t à app iqu . . i
faUX cons1s e forme à ce que s1grufie ce terme'. ?u qu •
.i..,nJument pas con lque façon211 Cette défimt1on est
IIV"" • t autre en que . .
du moins, es 1 faux ne puisse être vnu. Nous pouvons
vraie, enc0 r<: ~ue :n disant qu'il y a deux sortes de faux :
208. Cf. C. Cresconium, l, 20, 25 (BA 31, p. 120). égaleme~t d1v1ser, d 1 s choses qui ne peuvent absolument
209. Cf. Soli/oquia, li, 11, 21 (BA 5, p. 126): « Ratio. Responde
nunc quac disciplina contineat definitionum, diuisionum, partitio- l'une qu1 ~~::~~les ~hoses qui ne sont pas, mais qui _Pour-
numquc rationcs. - Augustinus. Iam superius dictum cst haec dispu- ~
raient être, e ffi t ui dit "sept et trois fois onze" dtt une
être. En e e , q
tandi rcgulis contincri ». Voir J. PÉPlN, S. Augustin et la dialectique,
p. 105-106; S1MONE1Tl, p. 467-468.
21 O. Cf. Soli/oquia, li, 11. 20 (p. 124-127) : I' exemple du vol de
Dfdale. 211. Voir Soliloquia, II. 5, 7 - 6, 10; 9, 16 - 10, 18; 15, 29.

216 217
u,:.. UUCTRJNA CHRls~ ;! .~ . LfBER . /1de marcher en f a1san
· t ccs
.
deinde mmutallm,
. . quemadmo<Jum an· '/,1_ . · ,' , · . est P1us fac1le
ver au mo ment ou on les. fa1t,
2"
d" porteat mou d tcuJo .· •Aais •1 1es obser n entend la descnpt1on .
car mes o . ere, escribat. V .•
,<' ..,,is, p«n r uvent rnarc • 'Hs ne peuvent pas
ieo'· .... que dde e quand on e her ils se soucient beau-
r";t ,~
aliter ambulan potcst; sed facilius hom~'ª en;m :;,,.,,,,
~•''•' 'º:'qU' n•[ ces précept':,' t" est .; n,; que, bien
~ ~ ,•" •"'º'e ar la pra11_qu · vice d'une conclusmn
ambulant, quam animaduertunt, cun, [ '"~' ha..,
gunt, cum audiunt. Qui autem ambuiare ac,un,, 11 ao,";,"'<
minus ca curant quae nec experiendo po "°" "<!te~:,,~
P<>"un, ' •11,'
plerumquc citius ingeni_osus uidet non e~!'::.
11""'~1 ;•:,ce•.º'~;~ doué '"'\~. Un csprit Jent, en re-
0
,•Pp'"'' ,,pnt ,ais•l teg _ moins enco,e Jes r~gles
)e~
nem, quam praece~ta e1us capu, (71) tardus a rn conci · 1~ ººu·il 11 '. en as rnais 11 vo, 1 tout cela la vision de la
110 11 ,.,,.
uidet. sed multo mmus quod de ilia P'3ecip·, •tem no.''"-
his omnibus ipsa spectacula Ueritatis saepe'tj mag;"1ii....
.,..:
pi',,,.•
,;te:,.voil ~..;1usion. E~ en laisir que nous n'y tr~-
,ot ta' uvenl plus. • P t le ·ugement; à mmns
ex eis in d~sp~tando aut i~dicando adiuuarneu~~t~t. que 111
quod excrcUahora reddunt mgenia, si etian, n, li n1_s; fo...
v-" cof1ceífldonne 80 la discusSJOn e
<;;;,t ,O~~ P"!'.:.,ooplissent
•r:. le:,~s:. ;,
J.ts s'ils neles ren-
plus infatués
inflatiora non reddant, hoc est UI aut dec;pere Ua .Rnio,. ;:;1
mone atque interrogationibus ament aut aliºqu~dns,rnili
111 ""r-
.ª : ... d'ot.tll'•
s
tentP~ plu;_rceux qui ont app~IS ces
,.,, pe eo rn , st-à-dtre q
.'prendre
ee
per par des d1scours
quo se bonis atque innocentibus anteponant s1 ª&nulll q...-•
defll P3Jflêrnes · ·r àdes
plalSI trom
interrogations, ou b.ie~
putent, qui ista didicerint. ' e assecut0 ~ d'eu~- 11 vent e du vrai ~-t par obtenu un grand bien qm
rtgles,~pparen~ croire qu tis ont d'hommes sages et hon-
,y~~ot p0rtés rnettre au-dessus .
serai toe à se . eles nombres, i1 est clair,
xxxvm, 56. Iam uero n.umeri disciplina CUilibet . 1
teS aJJI 56, Quant à la_SC em:it-il, qu'elle n'a pas été
simo clarum est, quod non s1t ab hominibus institutatardis. 11ê1CS~e quel esprit, s1 !en;l:tôt qu'ils l'ont cherchf
potius indagata et inuenta. No~ enim sicut primam syl)~: ro'irnl'° Jes hornrnes, mai~'elle en effet comme de a
Italiae, quam breuem ~ron~t1auerunt ueteres, uoluit Vergi. ~tuée par Il n'en est pas . ~e les anciens pronon-
lius et longa facta est, 1ta qu~squam potest efficere, cum uo. ,n déeouvertel. be du rnot Jtalia,éqd Virgile2•• est devenue
luerit, ut ter tema aut non smt nouem aut non possint effi. et ê e syl ª la volont e ' · fois
prerni rfêve et qui, par ·t faire à volonté, ou que tro1s
cere quadratam figuram aut non ad temarium numerum tri- çaielll b ar ~ui ne pourrai ue neuf ne puisse fonner. u?,
pla sint, ad senarium sesqua, ad nullum dupla, guia intelle-
gibiles numeri semissem non habent. Siue ergo in se ipsis
1ongt1e, cd nnent plus n~ufl,
irois oe o soit pas le tnp e e
d
trois ou une fois et denue2
o'mbre car les nombres
considerentur siue ad figurarum aut ad sonorum aliarumue --" ou ne ble d'aucun n , ' les
ca11.,, soit le dou ·t·é2••
1 · Soit donc qu on
motionum leges numeri adhibeantur, incommutabiles regu. · et ne
s1x, . 'bles n'ont p as de m01 ·t qu'on les emp o1e pl · our
intel1tg1 n eux-mêmes, s01 ou d ' autres imprcs-
conslli.: ::1:s !ois des figubres, !C:t ~::· lois immuables q~i
cons 'bl les nom res h es mais
ions sens1 es, été instituées par les omm ,
\nt en aucune façon acité d'esprits pénétrants.
:nt été découvertes par la sag
215. Cf. De magistro, 3, 6 CI 10, 30 (BA 6, 3c ~ -. p. 58 CI 120).
216. Cf. VrRGll.E, Éniide, l, 2. Voir SIMONETll, p. 469. Selon e.
SCHAOBUN, « Zum Text .. . » , Wiener Studien, 87, 1974, p. 180-181, . 17 . « Mathtmatiquc ct mttriquc ,.
i1 faudrait lire: « uoluit Vergilius < longam > et longa facta est » . 218. Os sont entiers .• Vo1r NC . 251-262 de H.-1. MARROU,
492-494), qu1 rtsumc lcs p ..
217. sesqui Martin. Voir De 11111Sica, 1, 10, 17 (BA 7, p. 64). (BA 1, p. . lafi de la culture antique.
Sainl A11gust111 et n
220
221
DE DOCTRINA CHRJS..,..
1IANA
~ .' ,.
i -- ---- ..._......
L/BER li
las habent negue ~llo modo ab hominib . /
geniosorum sagac1tate c~mpe~s. us •nstitutas ,Y urtant aime toutes ces sc1ences avec l'i~
..r1ue Po . ·
~· Qu~ tame~ omrua qu1squis ita dil . ' sed i j QOicº'"'? valoir panm 1es 1gnorants au heu de cher-
inter 1mpentos ueht et non potius qua exent, ui . ~- , ;/· de se fai~e vérité des idées dont il a seulement perçu
erere 1acr,.~ i fl io 11 i) vient ª ies et d'ou vient que certaines, dont il a
quae tantummodo uera esse persensent llnde s· ""'C
1111 st
, ,e.~i:r1 d'º t1a1e. nt vra nt immua
' bl es, qu1conque,
. d'1s-Je,
. est par-
non solum uera sed etiam incommutabil~ et llnde q ller
~11·efle: qll'elle: siue des corps jusqu'à l'intelligence hu-
tabilia esse comprehenderit, ac sic ab':· qu~e inc:ªeda~
,0,,,pri.11si de I vée sujette au changement parce qu'elle
usque ad hu- [72] -manam mentem p Pec_ie corpllllll~. 1
. quod nunc deruen1 ens, cuº"'· ,.,1111 ª et ra tr?u tantôt ignorante 219 , mais établie pourtant
ipsam mu tab I·1em muenent,
. ·1111t
sit, constituta tamen inter incommutabile:ta, nunc indlll e1 111 aine,,ôt in~trll'.:muable qui es~ au-des~~s d' elle, et les
esl caf1111 vénté I t s au-dessous d elle 220, s 11 refuse de faire
tem et mutabilia infra se cetera, ad unius D s_upra se lle ~ta e111re chaflgeanh~;e à la louange et à l' amour du Dieu
dilectionem cuncta conuertere, a quo cunct ei laudern 1ta. at clt05e!r tout~ -~ sait que tout vient, peut passer pour savant,
doctus uideri potest, esse autem sapiens nuJ ª1 esse cog00.~~c 1o~rfle de qui 1 ut l' être en aucune façon 22 '.
o rnodo. ""'I, 11n•~11 ~ge il ne pe
rn 915 s . . du bon usage des « dépouilles des Égyptiens »
c0 ,relu.s•058
n ·• Aussi me parru:-il bon d~ donner aux jeunes
XXXIX, 58. Quam ob rem uidetur mihi stud· . ~ ' t doués qui craignent D1eu et cherchent la
niosis adulescentibus et timentibus Deum beatatosis et inge. studieUJC e onseil salutaire : qu'ils ne prennent pas le
S
quaerentibus salubriter praecipi ut nullas doctque Uitalll "·aen heureu secec ét ,cte de chercher à attem 'dre la v1e
' heureuse,
1
praeter ecclesiam Christi exercentur tamquarn n~as, quae ~~ 11e, s0us pr ~oute tranquillité à quelqu'une des sciences
uitam capessendam secure segui audeant, sed easª ~.atarn ~ s•adonner e; hors de l'Eglise, mais qu'ils les jugent avec
ligenterque diiudicent ; et si quas inuenerint ab hso ~~ di. seignée5 en e tion. S'ils en trouvent qui soient d'institu-
institutas, uarias propter diuersam uoluntatem insti~rrun~bUs enrudence et. atten diverses à cause d es mtenllons
. . van.ées d e
et ignotas propter suspiciones errantium, maxime s. :n~IIJ ~on
l hu~aine, t instituées, et ignorées à cause des suspi-
ites on . . 1·J1,.
e_tiai_n cu?' daemoni~us initam societatem per qu:i.u~ nt ceux qu, eillent ceux qui s'y fourv01ent, tout particu h,re-
s1gruficat1onum quas1 quaedam pacta atque conuenta llJ cions q~-év001 conclu alliance avec les démons par des
dient penitus et detestentur, alienent etiam studium a '8 repu. ,nent 5 ils tes et de conventions fondées sur certains
tl~is et luxuriosis ho!11inum instit~tis. Illa uero institu~';:~ sortes de .~:eles rejettent fonnellement et les aient en hor-
mmum, quae ad soc1etatem conmuentium uaJent pro i signes, q~/ ~étoument aussi leur attention des institutions
. h . . 1 ' psa I
reur ;.qu s rtlues et de luxe. En revanche, que, en consi-
u1tae urns necess1tate non neg egant. ln ceteris autem doe.
hum~nes/u~écessités mêmes de cette vie, ils ne laissent
dérauo\1:~es institutions humaines utiles à la communauté
pas_~ ~ Pour toutes les autres sciences que l'on trouve
219. Cf. De uera religione, 39, 72 (BA 8, p. 130): « Noli fora., ire
in te ipsum redi ; in interiore homine habitat ueritas. Et si tuam natu~
mutabilem ínueneris, transcende et te ípsum » ; ln /oh. euang. rr. 23, socia e · .,,;·ens à l'exception de l'histoire des choses, ou du
chez 1esp... • . . l
9 ~~A 12, ~- 380) : « Sed transí omnem mutabilem spiritum, transí assé ou du présent, qut ont tratt aux sens corpo": s aux-
spmtum qu1 modo scit, modo nescit, modo meminit et oblíuiscítur, p elles s'ajoutent encore les expériences et les conJectures
uult q.~od nolebat, non uult quod uolebat ». Voir NC 13: « Le '1usle ~~ncemant les techniques utiles à la vie du corps, à l'e~cep-
usage de la culture. § 2. Du De ordine au De doctrina christiana ».
220. Voír M.-F. BERROUARD, NC 29 · « La position m~íane de tion aussi de la science de la discussion et du nombre, li n Y
l'lme,. (BA 12, p. 764- 765). .
221. Voír SIMONETTI, p. 470. 222. Cf. § 39.
222 223
- [JE DOCfR/NA CHRISTIANA ' ., )··-'~
....
...
·-·~ .......
-~ "
~

. . uae apuJ gentes _inueniuntur, practer . )···


wnis, q raeteriti 1empons uel praesentis ad s histor . 1 ···1
rerum ~e I P01,.0 m quibus etiam utilium aniurn ensus c0 ;ªtri 1
ns· per11ne
. •
et coniecturae annumerantur, et pCorporalj1'111.
13
expend~ºtaiionis et numeri nihil utile esse arbi~aeter r,}tri
nem aspu t N .d . ror 1 '11. 1
omnibus tene~um es : e_qut . mmis, et rn . _n %i,
b~S ad corpons sensus pertment1a, uoluuntu a,c 1rne 1.
his quae, . r tem 11
s et continentur Joc1~. . , Poli.
bU Sicut autem qu1dam de uerb1s omnibus et . • par ailleurs, il est des auteurs ui
59.• et syn·s et aegyptiis, uel si qua alia lingua inººlll!Dibu 59es ms hébreux, syriens, é q . · Pour tous lc~
00
tiet,raets . . . . SCrj PI s
sanctis inueniri potest, quae m eis ~me_ mterpretatione llris 101.1s 'e qui puissent se trouver da~!~tiens _01.1 de tout~>t\ ct
[ posita, fecerunt ut ea separat1~ mterpretare sun1 taf1g~on y a mis sans les traduire ont et _saintes Écritu dutre
751od Eusebius fecit de temporum historia propter~~r_; et qoe art12• . de même Eusebe, ait en sone d res, ct
qu librorum quaestiones quae usu~ eius flagitant .101no.. dlli~! àe~ rais~n des problemes poasétrasvaillé sur la c~)<~nHrla-
0
rum hi fecerunt de his rebus, ut non s1t necesse chri r' quod g1e. •0 exigent I' usage. Or ce que ces Parles L.1vres sai o-
1.11 e afi I h . auteur nts,
ergo.:s propter pauca Jaborare, sic uideo posse fieri s !ano in q domaine, m que e e rétien ne ffit s ont fait dans
mu.. 1 . ti , s1 que ce peu de chose sur de nombreux pas obhgé de peine.
eorum qui possunt berugnam sane operam ratemae Ulili ~ ..oi.Ir ' d . points .1 r
delectet impendere, ut quoscumque terrarum locos lati r~e si quelqu un e ceux qu1 en som ca abl• , me SCmbie
animalia uel herbas atque arbores siue lapides ueJ rnquaeue q Ot de consacrer des efforts vraiment Pé es se sentait le
. )'bel . t etaua go ses freres, 1·1 pourrait,· pour tous les lieug néreux au service
incognita spec1esque quas 1 ~cn~ ura_ comrnernorat e
de s ies animaux, herbes, pierres méta ~ géographiques
generatim digerens, sola expos1ta httens mandet. p • a
· fi · t tu od otes1 1ou 'Éc · •. ux inconn
es êtres que 1 ':1ture évoque, les classer ar us et tous
·
etiam de n~mens ·~~ ut eorum d3!1. mm . o numerorurn 1 nsigner par écnt dans un exposé séparé POngenres et les
exposita ni:t•º_dconscn a~r._guo! rte1u1f:nactaascnptunl: rnerninit
:ent à propos des nombres, faire en so~e d' ixut égalc-
Quorum aliqw ~t omru~ ·~- 10 sunt, sicut rnul ·
quae a bonis doctisque chrisuarus elaborata et conscripta ta écrit uniquement le systeme des nombres dont
fait rnention. Au demeurant, peut-être certai d nture
ri~ par
arbitrabamur, inuenimus; sed siue propter turbas neglegnon
tium siue propter inuidorum occultationes latent. Quod ut~n- ux voire tous, ont-ils déjà été faits commens ebces tra-
Va , d b d ' nom re d'ou
de ratione disputandi fieri possit, ignoro, et uidetur mihi n rn vrages que e ons et octes chrétiens ont •
. te . on · · I' · composés et
posse, qma per totum xtum scnpturarum colligata est n _ écrits, dont nous . 1gnonons
. é . ex1stence et que nous avons
ruorum uice ; et ideo magis ad ambígua soluenda et exp~- trouvés226 • Mais,, s01t. n g11gence d. d'une
. foule de gens, s01t.
canda, de quibus post loguemur, legentes adiuuat, quam ad man~uvres de 1 ~nv1e pour 1es 1ss1muler, ils demeurent ca-
incognita signa cognoscenda, de guibus nunc agimus. chés. Peut-on,. fairepsemblable . ) travai! sur l'art de la d.ISCUS·
sion 7 Je 1 ignore. our ~01, a chose me parait impossible,
223. TúENCE, AndritMt, 61. Cf. Dt beata uita, 4, 32 (BA 4 car tout au long des Écntures, ses éléments sont liés entre
p. 278). Voir NC 13: « Le "juste usage" de la culture. § 2. Du De ~ eux comme par des nerfs, aussi apporte-t-elle au lecteur
dine au De doctrina christiana ». or
224. Cf. § 23. plus de secours pour résoud~e et expliquer les ambiguilés
22.S. li s'agit du Chronicon, traduit par J~rõme. Cf. Dt ciu D · dont nous parlerons par la suite, que pour lui faire connaitre
XVIII, 8 (BA 36, p. .504) et 10 (p. 5IO). . e,, les signes gu' il ne connait pas, dont nous parlons actuelle-
226. Dommag~ qu' Augustin ne nous en doMe pas la liste. Voir mcnt137.
H.-1. MARROU, L Clt., p. 411-412.
227. Voir SIMONEm, p. 472.

224 225
..-
. ... .
-· ----- DE DOCfR/NA CHRISTIANA. ~ -~-~.,,,.,-,r~ LIBER IJ
• ~ ..... 't ""'--

LA
XL, uu,
J>hilosophi autem qui uocantur, si qua r,
e accommodata d ,xerunt,
" 0 tte
maximep Uera
y· • · .,.,.
1'v'
L" ouant à ceux que l'on a
é · d "dé PJ>elle Ph
d ils on_t m1s es i es vra1es e ilc1\c,r,he,
fidei nostr~onnidanda non sunt, sed ab eis etiam Platonic~ 11asllf jcuherement les Platon1c1 t confi1rnies a . \1
non_ s_olsut,~s possessoribus in usum nostrum uinct,·cantctªfllqu~~
... ,1
r~
(o'· ,oot partredouter ces idées, mais il ~~s. non seuJernt n,,,,e
. pas aut mêm rit 1,n
ab_1mu e tii non tantum idola habebant et oneraª· Sic111 ~ c101I ..oi.Ir notr~ us~§~· comme à d'injustes poe le\ leu, re.
enim A g~~s lsrahel detestaretur et fugeret, Sed er &rauia ii•ffler .,-s Égypttens . non seulement ils S\es\eurv·•
quae pop~-nta de auro et argento et uestem, qua'ª~ Uas~ :,0 yet Je 1·rnp0saient de lourdes charges P<>sséda1en1 d
atque Olll01exiens
..- -b· ·
de Ae~ypt? s1 1 potrns t~mquam act Po..
e tlle " • s et
·Jole ' pauvaat P
· as ne pas déte 5t ' que le peu I t \
er et cherch P e d' h-
pul~s [741 clanculo uind1cau1t, non auctontate prop . Usuni ~êl oe_ nt aussi des vases et des bijoux d'er à fu1r, mais
mehorem .
t dei ipsis aegyptiis nescaenter comm<>cfanrb • 8C(I
ria ·1s avaie des vêtements: orce peuple à
1 . que h .
or_et d'argen1
• sa son1e d'É
praecep ºn bene utebantur, sic doctrinae omnes gel ~s ta g.ifls1 pria en cac ette ces nchesses, dans l'i t gypie,
DhJiu
quibus no .. fi
non solum simulata et su~r~ta:sa igmenta srauesque
cinas superuacanei labo~s a nt, i~ae un~squisque nos.
s:: s'aPPro rneiJleur usage, ~t cela non pas desaº en11on d'en
faift un_ sur l'ordre de D1eu, les Égyptiens propre auto-
rité, f11lll~fié par inadvertance ces biens don~~t'memes leur
trom duce Christo de soced1etat~ ge~!:,;u::; exd1~ns debet abo. 9yaf!l ~~ usage. II en va de même de tous les e~ faisa1en1 un
minari atque deuitare, s etaam a r es isciplinas usu1
ueritatis aptiores et quaedam morum praecepta utilissirna
continent deque ipso uno Deo colendo nonnulla uera inue.
des p~=
flllluva~. ns : ils comportent sans doute des fi ~tgncments
rnensonge et la superstition et un lo~~~t~ns ou re-
g11ent superflus que chacun de nous qu d agage de
. tur apud eos, quod eorum tamqu~ aurum et argentu ,ravau.:e du Christ, il sort de la société' desan , sous la
: ~ non ipsi instituerunt, sedb~e qu~bufusdam quasi meta]~ con~0111 abomination et éviter210 ; mais ils com pa~:ns, do1t
diuinae prouidentia~, _qu_a e u ague m _sa est, eruerunt et avo~: libéraux"' mieux appropriés à la prati;e d~\ aus;1
ruerse atque 1ruunose ad obsequia daemonum abu. 1es des préceptes· moraux tres utiles · et touchant 1 ª v ·
quO pe . · tat . ·,é et h ' e culte
tuntur, cum ab eorumnu~era soc1e e s~se ammo separat, n • . u unique, on trouve e ez eux quelques vérité C'
bet ab eis auferre christian_us ad u_sum 1ustum_ praedicandi du pieme leur or et leur argent, qu'ils n'ont pas cr~ eSI
de !à•coms mais qu , 1.1s on t extraits. s eux-
euangelii. Vestem quoque IIIorum, 1d es, t h onu~um_quidern comme de certains .
·nstituta, sed tamen accommodata humanae soc1etat1, qua in rnemte foumis par la divine Providence qui est parto!iseé:
l
hac uita carere non possumus, acc1pere . atque habere licuerit men s et ils en abusent d' une man!cre
a11due, .,. mjuste
. r
et perverse
in usum conuertenda christianum. P ur le service des démons .. Quand 11 se sépare spirituelle-
Po t de Jeur déplorable soc1été, un chrétien doit Jeur enle-
111ences biens, pour en e· rure 1. 1
e Juste usage qu est la prédica-
~er de l'Évangile. Quant à leurs vêtements, c'est-à-dire les
uon
. titutions fa1tes · par 1es hommes, b.1en sOr, mais · appro-
228. Cf. Rom. 1, 18 : « lcs hommcs qui tieMent la vérité captive 1~ées pourtant à la société humaine, dont nous ne pouvons
dans !'injustice». Voir De ciu. Dti, VIII, IO, 1 (BA 34, p. 262-265). pous passer en cette vie, il sera pennis d'en prendre posses-
Rom. 1, 18-23 apparait comme une clé de tout le développement sur ~ion et de les maintenir pour les faire passer à une utilisa-
l'usage de la culture; voir NC 13. § 3 : « Le classement des 2
sciences ». tion chrétienne23 •
229. cf. Ex. 3, 22; 11, 2; 12, 35.Voir G. FOLUET, NC 46 : « Les
dtpouilles des ~gyptiens » (BA 11, p. 582-584). tem uocant »; Ep. 101, 2 : e Absit omnino ut istorum uanitatcs ...
230. uilart Martin
recte liberalcs littcrac nominentur ».
231. Voir S1MONE1Tl, p. 473. CC. Dt ciu. Dei, VI, 2 (BA 34,
232. Voir NC 13 : « Le '1uste usage" dclaculture. 5. "Vsus iustu.f' •.
p. 52) : « in omni eruditione quam nos saecularem, illi autem libera-

226 227
a
--..... ..._--. ..........
DE DOCTRINA CHRISTIANA y/ llBER IJ ~
61 _Nam quid aliud fecerunt multi boni fideles n 1 o'ailleurs qu'ont fait d'autr
icimus quanto auro et argento et ueste suf <>strj ? 1 61·? Ne voyons-nous pas avec e beauv,up <k
Nonne asp C · t d farc ·
·en·t de Aegypto ypnanus e octor suau,·s . 'tJa. (td~leSn~ et de vêtements est soni d'~Uellc ~urchar:;~.1),,,1,
tus ext L . s1rnu
atissimus? Quanto actantms? Quanto v· s et
martyr be . d . . •ct . , J'llÍgexquis et ce martyr bienheureug~p?tc Cypnen C" (d1r ··.
nus, Op tatus • Hilanus, ut . e u1ms
. taceam . on. 1
. .? Quanto tnnu ,e:_tJí10ennus, Optai, Hºl• aue,. pour ne pas " : Et LactanL . "c 1·~i.
. graeci ? Quod pnor 1pse fidehss,mus Dei f ftJe. v1cdeS grecs innombrables vp,,. 1 • ·'
rabI1e5 . arnu1 1 . . ? Ce qu'a Parler
va11 f . des .... 1 , ·,
MoYses fecerat de quo. scnptum est, quod e.r,«Jiru f I.Js 61 fidele servtteur de D1eu Moi"sc lu,· . a.it lc prern,er 1
Q "b "b s ller11
O
mnl. sapientia Aegypt1orum. ut us omm us uiris
d t . ·11· SlJPe
l•", ·i ful ;nstru1t• de toute la sagesse d ·rnerne
...loS • d
É • . ont ti a é(.
e
stitiosa gentium _consuetu_ o e ma~1~e 1 1s ternporib r. gtJ 'tiommes Ies pai·e~s, avec leurs ha~~ulYPttens " . A to:~ 1

cum Christi recut1ens [7S] 1ugum chnst,anos persequeb lls, ces ut à l'époque ou, secouant le joug d es super~tnieu\e\
disciplinas quas utiles habebat, numquam commoe1ar atur: surt; ent Jes chrétiens, n' auraient ja u Chnst, ils l>Cr'>é~
eas in usum colend.I umus . De,, . quo uanus I.d olorurn eet, s,
cu_t rces utiles qu'ils possédaient216 s'ilsmai~ fau Part des
· ·
exscinderetur, conuersum m susp1carentur •
: ed dedelJ 1tus se1e:n . ée
, Ues seraient toum s vers le culte du 0 .
ava1en1 so
. upçonné
aurum et argentum et uestem suam ex~untt e Aegyptorun1
. d po.. q~;.ire Ie culte vain des idoles. Mais ils 0 ~~~iniquc, pour
pulo Dei nescientes quemadmodum ilia quae dabant . d argent, Ieurs vêtements, au peuple de . nné leur or,
Christi obsequium redderentur. Illud enim in Exodo fact' •n 0
. UttJ
!~raient de quelle maniere ce qu •ils don teu Parce _qu' iIs
sine dubio figuratum est, ut hoc praes1gnaret, quod si l&·~~acré au service du Christ • Car ce fai~~:nt, allau être
231

p~aei~dicio alterius aut paris aut melioris intellegenti~: co s aucun doute une image préfigurant ce 1.Ex0<1e est
d1xenm. :Ce, ceei d'ailleurs sans préjudice d'uneq~t~e Vtens_de
autre, ou de mên_ie valeu!, ~u meilleure. rprétation
XLI, 62. Sed hoc modo instructus diuinarum scripllJrarurn XLI, 62. Mais que, ams1 formé, celui qui étudi les . .
studiosus, cum ad eas perscrutandas accedere coeperit, illud "'-ritures une &,01s •
qu ··1
I se sera mis à Ies abord
e divtnes
apostolicum cogitare non cesset : Scientia inflar, caritas ae. ~ & d er pour les
aminer en pro,on eur, ne cesse de réfléchir à cett
dificat. lta enim sentit, quamuis de Aegypto diues exeat eX La · e parole
de I' Apôtre : « sc,ence enfie, ~ chariti idifie ,. lll_ Caril
tamen, nisi Pascha egerit, saluum se esse non posse. Pasc~ comprendra par là que, quelque nche qu •il soit au soni d
autem nostrum immolatus est Christus nihilque magis im- I'Égypte, il ne peut ~urtant pas être sauvé sans célébr:r 1:
molatio Christi nos docet quam illud, quod ipse clamat, pãque"9. Or notr~ Paque, c'est le Christ immo/P-, et l'im-
molation du .Ch~st ne nous enseigne rien de plus que ce
233. « Suffarcinatus ,. : c'est le seu) emploi de ce mot que fait qu'il nous cne lu1-même_comme à ~eux_qu'il voit peiner en
Augustin, l'empruntant à JátôME, Ep. 58, 2, selon J. DolGNON article Egypte sous le Pharaon . « Veneza mo,, vous qui peinez et
ci~ à la note suivante. '
porter un fardeau accablant, et je vous remirai vos forces.
. 2~. Voir NC 13 : « Le 'juste usage" de la culture. § 5. "Vsus
1ustus ~- J. ~GNON, « Nos bons hommes de foi », Cyprien, Lac- Prenez sur vow mon joug, et apprenez de moí que je suis
tance'. V1ctonn, Opiai et Hilaire (Augustin, De doctrina christiana,. doux et humble de coeur, et vous trouverez le repos pour
IV, (s1c ; l~ge D), 40, 60) •, UJtornus, 22, 1963, p. 795-805 a montrt vos âmes. Car mon joug est doux et mon fardeau léger » u,.
q~ Au~stin rq,lique à la lettre 58, 1, de Jb'õme. Selon M. DULAEY,
Victonn 1e ~oe~ovio, pretnier uigete latin, Paris, 1993, I, p. 18, n,
p. 13-14, li s agit de l'tv&jue, pluiôt que de Marius Victorinus
235. Act. 1, 22. .
236. habebantMartin. 239. Voir NC 13 : « Lc "juste usage" de la culture. § 6.Une
237. Cf. / Cor. 10, 5. Pique de la culturc ».
238. / Cor. 8, ). 240. l Cor. 5, 1.
241. Manh. 11, 28-30.
228
229
~,..-- ··- .. . ..... ..... . . . .. -
... . .
..... . Lo

DE DOCTRINA CHRISTIANA
tamquam ~d eos , quos ~n Aegy~to sub Pharaone ui
rare : Vtmtt ad me, qu, laborat,s et onerati estis det l:ii...
LIBER //
. es paroles, sinon pour ce
,,r qLI' e ,...ur que la science n' ux qu , sont do
.
-------
. T 11· . ' et e "VQ.. f0" de e..... ' enfle p U)( et
rtfic,am. , o ,te ,ugum meum super uos et di . 80 4o ..,bleS ? Qu'ils se souviennent d as et que la eh
. ·· h ·1· d . sc11e .r ~li"" r1·fie . onc de . a-
sum e1 um, ,s cor: e et inueniet.
A

quoniam m1t1s a 11ie . ' (o • élébraient la Paque dans 1 . ceux qu, en e


. l . l is re , 111" là e es rmage d , e
animis uestns. ugum emm meum ene est, et sa . q14;e"' ps· ' t reçu J'ordre de marquer I
.b · · · ·b h ..
leuis est: Qu1 us, ms1 m1t1 us et um1hbus corde
rc,n
a 11ieQ
,e,,....qlJI,
. ayan ng d'un agneau, ont été m es monr- s es ornbres'"
ants de lcurs
I
inflat scientia, sed caritas aedificat ? Memine' ~Uos no11 :,r1es du sta est douce et humble mais arn_qués ,de l'hysope"'.
· p h ·11
eorum, qu1 ase a I o tempore per umbrarum irn . erg 0
rint r·
cette .
plan e .
pénêtre m1eux que ses racine C'
en n est pi .
u_s résrs-
celebrabant, cum signari postes sanguine agni iubeaginaria 1
tafll 11 nevons enracinés dans la charité se.r , ebslt. dire que
. . h rb h . rent eta ts en li
yssopo f~1sse s1gnatos -:--: e . a ªe<:
~um11is et rnitis Ur,
..oLI ' / .
11o0s r·ndre avec tous es samrs quel/e esr la lar e e,
nihil fort1us et penetrab1hus e1us rad1c1bus - ut in e~t et cornP'e la hauteur et la profondeur.. c'est-à-d ' gleur, ~a
. . fu_,1_ . . h carua gueur, l , 1 oo· ire a crorx
rad1cat1 et nuut1 poss,mus compre endere cum . te /oll . neur. Sa argeur, e est e ts transversal
1
sanctis, quae sit latitudo et longitudo et altitudo e,ºmn,b14,r dll Se~g ndues tes mains ; sa longueur va de la te;u~ equ~I
dum, id est crucem Domini ; cuius latitudo dicitur i:~ºÍl4n. s011t 1;geur ou à partirdes mains et en-dessous le ~tsqu à
uerso [76] ligno, quo extenduntur manus; longitudo a ~ans. cette t attaché; la hauteur va de la traverse jusqu'a:s en-
usque ad ipsam latitudinem, quo a manibus et infra t erra tier e~u repase la tête, et la profondeur est la pani/~~-
corpus affigitur; altitudo a latitudine sursum usque ad ~:~
45 0
rne\ée en terre, Y_ est cac~ée2 • C'est par ce signe de 1~ .
mum, quo adhaeret caput ; profundum uero, quod terrae ~ pl3.!1" que toute actton chrét~enne est tracée : bien travailler
fixum absconditur. Quo signo crucis omnis actio christi in- cro15 le Cbrist, adhérer à lut avec persévérance, espérer les
describitur : bene operari in Christo et ei perseueranter ~a d~ns célestes, ne pas profaner les sacrements. Puritiés par
haerere, sperare caelestia, sacramenta non profanare ptn· btette action, nous serons capables d'accéder même à la
hanc actionem purgati ualebimus cognoscere etiam supe"' · er_ ce nnaissance d e la e haº'd . r,te , u Ch ris~,
º qui surpasse toute
minentem scientiae caritatem Christi, qua aequalis est Pat~ co;ence et par laquelle ,l est egal '!" Pere, par qui tout a été
per quem facta sunt ornnia, ut impleamur in ornnem plenitu~ j~;, pour que nous soyons rempl,s de toute la plénitude de
dinem Dei. Est etiam in yssopo uis purgatoria ne inflante o;;,i"'. II y a en outre dans l'hysope u?e vertu purificatrice
scientia de diuitiis ab Aegypto ablatis superbe aliquid ui empêche que, sous l'effe~ d'une sc1ence qui s'enfle des
pulmo tumidus anhelet : Asparges me, inquit, yssopo et ~chesses enlevées ~ux Égypt1ens, le poumon gonflé ne res-
pire quelque orgu~1P : ~ Tu_m_'aspergeras avec l'~ysope,
47
mundabor, lauabis me et super niuem dealbabor. Auditui
meo ~bis exultationem et _laetitiam. Deinde consequenter dit le Psaume, et J~ sera, purifie ; tu, me lavera_s et ~e serai
annecttt, ut ostendat purgat1onem a superbia significari ys- plus blanc que ne1ge. !u _do~ras a mon ore1lle l exulta-
sopo : Exultabunt ossa humiliata. tion et la joie » 2AI. Pu1s II aJoute en conséquence, afin de
montrer que l'hysope symbolise la purification de l'or-
gueil : « mes os humiliés exulteront de joie » 209 •
242. Cf. CoL 2, 17 : « Tout cela n'est que l'ombre des choses à
venir; la réalité, c'est le Corps du Christ ,. ; Hebr. 8, 5. Cf. § 36 :
« imaginariis signis ». Voir SJMONETTI, p. 477. 247. L'hysope a la vertu de purger te poumon ; et le poumon_est
243. Cf. Ex. 12, 22. Voir SJMONE'ITI, p. 476. lc symbole ordinaire de l'orgueil - (Qu'on pc~se au P.~on qu_i s_c
244. Eph. 3, 17-18. rengorge). II cst dit de Saul, persécuteur des chréuens, qu ti respmut
245. Cf. ln /oh. euang. tr. 118, 5; En. in Ps. 103, s. 1, 14; Ep. lc camage: « spirans caedem (Act. 9, 1) : anhelabat cae<les. anhelabal
55, 25; Ep. 140, 64; Ep.147 34; S. 53, 15 ; S. 165, 3-6. Voir SIMO- sanguinem, nondum purgato pulmone,. (En. in Ps. 50, 12).
NETn, p. 477.
248. Ps. 50, 9.
246. Eph. 3, 19; /oh. 1, 3. 249. Ps. 50, 10.
230 231
DE DOCfR/NA ~HRISTIANA V' LIBER //
i,ll, 63. Mais autant est petite la .
~ ' ...--........__
--.......,,.,
XLD, 63. Quantum autem mmo~ est auri, argenti ue .
. quam de Aegypto secum 1lle populus ab stisq, ... ~1e111ents que ce peuple emport quantité d'or d' 11
copt 3 • . .. t ff stur 1 "\: dC ve raison des richesses qu'il ac ~ d'Égypie : <1rgcnt et
comparatione d1u1ll~~ quas pos ea ierosolyrnae • ' ii1 ,ort1Pªrichesse qui apparaisseiu1t Par la sui::c/ui en
ius est quae max1me m Salomone rege ostendunt conse.
cu · quae q~t'dem es t ut·1· tef11• 2"', autant est petite toute 1surtou1 sous éru,éJ.
fil cuncta' scientta, 1,1s collecta dur• t_anta sal?~ 00 qui est utile -. recueillie dan! sc,ence, _ c~t roi
tium si diuinarum scnpturarum sc1entiae corn e hbtis fflotll la comPare à la science des ct·•vines
_les livres
gen '
Nam quicquid homo extra d'd' · s1· noxmm
1 1cent, · Paret ur.
est .b.I
. 11 . . Éc . des· Pa1-'~ens
du
'b' . 'tu Et 'b· .t da s1 0 •un homme a appns a11leurs 1 . , ntures"' T · ·
natur; si utile est, .•. 1 mu~n~ ~- . . cum 1 1 quisque inu lt\. ce ~u mné, et si c'est utile, s'y tro~/ ~ est nuisible · r,utst
rit omnia, quae utthter ahbt d1d1c1t,
.
multo abundant·IUse~e-
)' b ' Ib' c011 ~rouvé tout ce qu'il a appris d':~il l l_orsque ch;Zu:
inueniet ea. quae nusqua~ ºn:'~mo_a t .•· sed in illarurn 1 aura en bien plus grande abondance e rulleurs, il Yt Y
tummodo scripturaru.~ rru~abth al~ttudme et mirabili hu~· \lera, li art ·11 ce que I' rou.
1u111ent nu e p a1 eurs, mais se I on n'apprenct
litate discuntur. Hac 1g1tur m~tructt?n~ prae?itum curn si rn,. ª~!fe étévation et l'admirable bassess~ ~ment dans l'admi-
incognila [77] Jectorem non 1mped1ennt, m1tem et hum.fºª flW si une fois pourvu de cette formai· e ces Écritures212
cordc, sub iugatu~ leniter Chri~t~ et one~tum sarcina :e:'!11 /1,US , • •·1 ion et n'é .
ê é par les s1gnes qu 1 ne connaissait ' lant plus
fundatum et rad1catum et. aed1f1catum d d m caritate , quern• S :.X et humble de coeur, soumis au 10 J~ _q~e le lecteur,
scientia inflar~dnondposs1dt'. ac~_e adi ad am~igua signa in do rgé de son Jardeau léger'3, établi 8 en,~ ~u Christ,
scripturis cons1 eran a et 1scu 1en a, e qmbus iam terf c:,,"s la charite~ que le savoir ne saur'"~tnr~~ine, fortifié
uolurnine dicere adgrediar, quod Dominus donare dign~i~ ""'neur aborde l' examen et la d1scussion
. ...
d en,,er»'
. , que 1e
tect É d 1. . es s1gnes amb·
tur. de I' criture, on JC vat.s maintenant, dans un . . .igus
·vre entreprendre de dire ce que le Seig neur tro~s1eme da1gnera
l1 , •
m'inspirer.

250. Cf. J (J) Reg. 10, 14-25. Cf. § 60.


251. Voir NC 13 : « Lc '1uste usage" de l'Écriture. § 6. Une
Pãque de la culture ».
252. Voir NC 9 : « Simplicité et profondeur mystérieuse de
l'&:riture ,..
253. Manh. li, 28-30.
2S4. Eph. 3, 17-18.
2S5. J Cor. 8, 1.
233
232
________,..__
~--~.,. . . .,. _,....._..___.,. ~- ""··"' ··· - - ----··,.....

.;;.,.----~-_.... Dli OOCTRINA CHRISTIANA V,..... . --


. ~

UBER ;I; • . ··- ··-·--...... _, __


..___1.

LIVRE TROISIEME
LIBER TERTIVS
pel du livre li ; annonce du lan .
1, 1. H~ ~ Deum uoluntatem ~us in_scripturis /lJ,tJPl L'hOmrnequi craint Dieu c~rchedu livre llJ
tis diligenter mqumt. Et ne amet certamma p1etate m sane. leS• saintes Éc ntures.
· Qu' en outre ·1avecso·
, . msa volonté
tus ; praemunitus. etiam
. h scientia linguarum,
· ne in ue rb~sue.
IS Jn
dllfls rendu doux par la piété ; que de' t ln a1me pas les dé-
cutionibusque 1gnot1s aereat,. praemurutus
. etiam cognthon
. . "" b~ts, ce deS tangues, il ne soit pas arrêtf us, prémuni par la
quarundam rerum necessanarum, ne urm naturamue
quae propter similitudinem adhibentur, ignoret, adi:arum,
e seie~jons inconnus' ; que prémuni aussi ::: tes
p~ certain nombre de choses indispensab~ C0!1f1aissance
mo~ et ex-

etiam codicum ueritate, quam sollers emendationis dil~ante d u~eS propriétés et la nature de celles q 1. eS, ti n'ignore
tia procurauit, ueniat ita instructus ad ambigua scriptu/gen. ~ de comparaison2 ; et que, aidé par ~ sont utilisées à
discutienda atque soluenda. Vt autem signis ambiguisarurn 11~urés par un habite travail de correcti· e! t~xtes exacts
decipiatur, quantum per nos instrui potest - fieri autem non pw--
·nsi équipé, à d'1ss1per
. et ré soudre les amb·on ' ..dé en v·1enne,
test ut is~ u~as, ~uas ~-stendere_ u~lu?Jus, t_run9uam pueril~; aJ e Mais pour qu'il ne soit pas induit er1t s de l'Écri-
uel magmtudine mgenu uel marons mlummat1onis clarit ~gn~ ambigus, dans la mesure ouje puis l'éqerr~ur par_des
~erid1:3t - sed ~en, ut c~~ram dicere, quantum per n~: SI •l . Utper - ti se
neut d'ail eurs que ces vo1es que nous voulons 1 .
m~trw u~et, _qu1 eo l°':o an1mr est_, ut per nos instrui ualeat ru fait de la grandeur de son intelligence o du1 miontrer,
sc1at amb1gu1tatem scnpturae aut m uerbis propriis esse ' · ·
d•une i1lummat1on pé · · . u e a clarté
. trans 1at·1s, quae genera m
. secundo libro
. aut su neure, d s'en moque comme étant
m demonstrauim us. d
puériles' - que ~urtal_lt, ~om?Je je commençais à le dire
dans 1~ mesu~ ou Je pu1s l ~mper, il sache, s'il est dis
à se farre équ1per par mes soms, que l'ambiguilé de 1 ,t.sé
ture rési_de soit ~ans les mots pris au sens propre, soit d;;
ceux qu1 sont pns a~ sens figuré, catégorie que j' ai présen-
tées dans le second b vre.
1. Rappcl des premiers degrés de l'itinéraire spirituel · cf II 7
9-10. ' · • •
2. Cf. II, 16, 24.
3. Su~ l'emendatio, l'établissement du texte, voir H.-I. MARROU
S. A.ugiutlll
tanl ~buet dlajin. de la culture antique• p. 430-433 . HCI'degger. CI·
.'
d ce . t u livre III dans son cours de 1923, caractérise Je De
~trNCch3nst. comme « la premi~re herméneutique de grand style ,. .
voir : •. Le ~rc!e herméneutique », § 2. '
4 . Allus1on iromque aux « charismatiques ,. dénoncés dans le
Prol ogue, § 4-8.

235
234
DE DOCTRJNA CHRISTIANA
lIBER /f/
I - Signes propres .
arnh11:us
n' 2. Sed. cum uerba propria 1faciunt
d. .
ambigua... .
. .., scnph. z Quand ce sont des mots .
(781 primo u1dendum est ~e_m~ e 1s~m~enmus au, •urall\, JI, j•}'kriture ambigue, il faut ~ns au SCns pr,,
. uerimus. Cum ergo adh1b1ta mtent1O mcertutn
t,a Pronu 11 _ ,ende"~avons pas mal ponctué ou ....ºm, rnencer ParP.,,re 4111
d" . d um au t quomodo pesse ""' n . . é '"ª Pro noncé'. Pui ,1 r ,1
den-1, quomodo 1stmguen 1 tid .
P<:lüi.
ronun .
S
11011 é t'attentton qu1 y a té ªPP<>née
ar , on ne 1\. ,1
dum sit, consulat regu ~m I e1, ~uam de scripturaru lia11 _ lfl:lle- nt Ponctuer ou comment prono . vou Pa\ k •
... me , . • . ncer 1 f u1cn
nioribus toeis et eccles1ae auctontate percepit de rn Pia. co••· te de la ,01, que 1 on a t1rée de Passa . 1 aut con,ultcr
egimus, cum de rebus in l_ibro primo ~oquere~ur. ~~ 8atis 1a ~g res ou de l'autorité de l'Église ges Plus clair, d
ambae, uel etiam omnes, s1 plures fuennt partes ªtnbi Oc! si éc;n10 Jll,;,ent traité au livre premier en' ce dom nous avo~~
tis secundum fidem sonuerint, textus ipse sermoni guua. so ffisa
. dª"X mem b res de p hrases, ou mê Parlam des cho\es•s

cedentibus et consequent1ºbus partiºbus, quae atnbigs a. Prae. c: si .,.. · .
" 1 . en a plus1eurs, apparaissent amb,·
me tous d
• ans le cas
·
illam in medio posuerunt, restat consulendus, ut ui~Hatelll ou
" ti Y à gus du po·
'oi il reste consu Iter le texte m'erne du ct·int de vue
cuinam sententiae de pluribus, quae se ostendunt, ferearnus de ta. ,,des, passages qm. précedent et qu· . 1scours, à
fragium eamque sibi contexi patiatur. at sur. parttr rtent cette amb.tgmt .. é. Ai nsi verra-t-on
' su1vent ceux qui
c~J11p0qui se présentent, celui sur IequeJ d, _Parm1 les sens
dtvers . . 011 pon
. celui qut se 1aisse rattacher au conte er notre
3. Iam nunc exempla considera Illa haeretica distincti . ch0IX, "d:.. XIe.
3• Mainten~t,_cons1 cre_des exemples. La nc .
principio era/ Verbum et Verbum erat apud Deum et ~- ln rétique que vo1c1 : « ln pnncipio erat Verb P<> tuallon
erat, ut alius sit sensus : Verbum hoc erat in principio eu.s hé t apud Deum et Deus erat ,. 1, changeant Ium et Verbum
Deum, non uult Deum Verbum confiteri. Sed hoc rea:'1 i:m hoC erat in pri~cipio a_pud Deuma, refu::e;:~e Ver-
fidei refellendum est, qua nobis de Trinitatis aequali~t a le Verbe est D1eu. Mais c'est une opini à ~ettre
praescribitur, ut dicamus: Et Deus erat Verbum, deinde e d~;res Ia regle de la f~i qui, ~u sujet de l'égJ~é d::J:~~~
biungamus : Hoc erat in principio apud Deum. su. : Et Deus erat Uerbum•
Personnes, nous prescnt . de d1re . . .
puis d'ajouter : H oc eraI m pnnc1p10 apud Deum'º. •

5. Cf. H.-1. MARRou, L cit., p. 21 : « L ' absence, ou tout au moins


le cai:act~re embryoMaire, de la ponctuation, faisait de la lectio un
exercai:e plu_s complexe ~t pl_us u~le que notre simple lecture : pour 7. /oh. 1, 1 : Au commencement était le Verbe et le Verbe était
un ancaen, hre un texte e étaat déJà commencer à l 'interpréter ; il Jui aupr~ de Dieu et Dieu était. M . SJMONETll, p. 481 , note qu' il n'a pas
fallaat, dans la pl~part des cas, couper les mots (distinguue), les trouvé trace d'une telle césure chez les écrivains anti-ariens, latins et
membre~ et les péri~, et marquer par des silences et des inflexions grecs. II suppose qu' Augustin a pu en entendre parler durant son
de la vout (prCH1"!'t1are) tout ce qu'aujourd'hui notre systême com- sijour à Milan. A moins qu'il ne s' agisse d'un cas hypothétique.
plcxc de ponctuation se charge d'indiquer ». Voir SIMONETn p 480 8. Ce Verbe était au commencement aupres de Dieu.
6. Allusion à l'exposé du dogme en 1, 5, 5 - 21, 19. Volr NC 3 °: 9. Et le Verbe était Dieu. Cf. I, 5, 5.
« Le cerclc hennéneutique. § 1. Le contenu du livre 1. .. ,.
10. II était au commencement aupres de Dieu.

236
237
.... ·--~
DE DOCTRJNA CHRISTIANA ... ~-.. ............
lIBER ///
I - Signes propres .
.--..._.,_ _
II' 2. Sed. cum uerba propria faciunt ambiguam . z Quand ce sont des mots
amb,~us
.
l
1 d. . . scnp
1781 primo u,dendum est ~e_m~ e 1s~m~enmus au, IUrall\,
. uerimus. Cum ergo adh1b1ta mtent10 mcertum Pronu _
1\ i·tkriture ambigue, il faut ~ns au SCns pr,,
~'.e
t,a dº . d t esse ""' 11 reridell11 ·avons pas•
mal ponctué ou mºm, rnencer nar
· a pro
41,1
,. •1,1r ,
derit, quomodo 1stmguen u~ au quomodo Pronu ~l"\Ji. 5
0011 é )'attent1on qu, y a été apponée nonté'. Pu 1 1
dum sit, consulat regul~m fidet, ~uam de scripturaru ntia 11• .1ar , on ne \, ,1
rtl"'e- nt panctuer ou comment prono . vou Pa\ ...
... rne , . • . ncer 11 f uitn
nioribus locis et eccles,ae auctontate percepit, de m Pia. 1
co••· le de la iot, que on a ltrée de Passa , aut tnn\ultcr
egimus, cum _de rebus m · 1·b ·
.' ro pnmo 1_oqueremur. qua
Qu 8atis Ili ~g res ou de l'autorité de l'Église ges Plus clair\ d
ambae, uel et,am omnes, s1 plures fuennt partes ambi ~ si ecntll Jll~ent traité au livre premier e~ ce dom nous avo~\
tis secundum fidem sonuerint, textus ipse sermoni guua. s11f~sda ª"X membres de phrases, ou mê Parlant des cho~/
,
cedentibus et consequent,'bus parti'bus, quae ambigs a. Prae. r::1 s1 ""'
"' . en a plus1eurs,· ·
apparaissent amb,·me tous , dans le cas·
iliam in medio posuerunt, restat consulendus, ut ui~ttatel'll " ti Y
ou , 01- il reste consu Iter le texte m·gus dudupo·
à
cuinam sententiae de pluribus, quae se ostendunt fer eamus de Ili. 1,des, passages qm. précedent et q eme d-int de vue
. . 1scours, à
fragium eamque sibi contexi patiatur. ' ª1 sur. p
arttr b. .. é Ai
rtent cette am igmt . nsi verra-t-on
u1 su1vent
ceux qui
c~inpO qui se présentent, celui sur leque\ d' _pamu les sens
chotX, 'd"
°'
dtv~rs celui qui se laisse rattacher au conte 1 P<lner notre
x1e.
3. Iam nunc exempla considera. Illa haeretica distincti . 3• Mainten~t,_cons1 cre_ des exemples. La .
principio erat Verbum et Verbum erat apud Deum et ~- ln érétique que vo1c1 : « /n pnncipio erat Verb~nctuation
erat, ut alius sit sensus : Verbum hoc erat in principio eUJ h I apud Deum et Deus erat ~ 1, changeant et Verbum
I
Deum, non uult Deum Verbum confiteri. Sed hoc re":1 era hoC erat in principio apud Deum• refue sedn's de Ver-
fidei refellendum est, qua nobis de Trinitatis aequali~t a bum le Verbe est o·1eu. M ais . e ' est une• opin,·se àadmett. re
praescribitur, ut dicamus : Et Deus erat Verbum, deinde e que l d l ' . . on reJeter
biungamus : Hoc erat in principio apud Deum. su. d•apres la rege e a 101 qu1, au sujet de l'égaJ1ºté d
· d d.
.'
es tro1s
Personnes, nous prescnt • e . ire. :. Et Deus erat Uerbum•
puis d'ajouter: Hoc eraI in pnnc1p10 apud Deum'º. '

5. Cf. H.-1. MARRou, L cit., p. 21 : « L'absence, ou 1ou1 au moins


le cai:act~re embryoMaire, de la ponctuation, faisait de la lectio un
exen:i~ plu_s complexe ~t pl~s utile que notre simple lecture : pour 1. /oh. l, 1 : Au commencement était te Verbe et te Verbe était
un ~en, hre un texte e était déjà commencer à l'interpréter; il !ui aupr~ de Dieu et Dieu était. M. SIMONETn, p. 481, note qu'il n'a pas
fallalt, dans la pl~part des cas, couper les mots (distinguue), Ies trouvé trace d' une telle césure chez les écrivains anti-ariens, latins et
membre~ et les pén~. et marquer par des silences et des inflexions grecs. II suppose qu' Augustin a pu en entendre parler durant son
de la vout (pron"!'tiare) tout ce qu'aujourd'hui notre syslême com- ~jour à Milan. A moins qu'il ne s'agisse d'un cas hypothétique.
plexe de pon_ctuati~n se charge d'indiquer » . Voir SIMONErn, p. 480. 8. Ce Verbe était au commencement aupres de Dieu.
6. Allus1on à I exposé du dogme en 1, 5, 5 - 21, 19. Yoir NC 3: 9. Et le Verbe était Dieu. Cf. I, 5, 5.
« Le cercle hennéneutique. § 1. Le contenu du livre 1... ,.
10.11 était au commencement aupres de Dieu.

236
237
DE DOCTRINA CHKl::iJJANA V llBER /// - ............ _ _ ~ .
distinctionis ambiguitas neutra Parte . ~ yoici d'autre part une arnbigu" é ---.___,, .
4. li 1a ue ro . d. . d . d res1sr " d d li du à 1
. . ·deo textu ipso sermoms nu ican a est, Ub· ~t cÍans aucune es eux lectures P<>ss·b e la Jl0nctua1
f1de1 et 1 . Et quid eligam ignoro, compellor aure111 e • a11 q11i, f ,· . aussí doít-on la résoudrc i les, n·e~1 con1 uin
a postolus · . centiam habens d'issoIu1· et esse cum Ch:.t .d,."º· I" o de
~ ..
• ta p h rase ou• I' Apôtre d'en rec ourant au ra1rc
1
bus• concupis · -n"e,.e 1·n cam e necessrtst·o •·
· ,nagis opt1mum : ,,_. •' ,,. oro , compellor autem ex d"obull
..,êJ11e . : ~ Et .q.. ,·d •/,.:~ic
.. s concup K < ~am
multo enim Jncertum est ením, utrum ex duobus con;r,~,,, ;gn J'ssolui et esse cum Christo .....1 _iscenria,n ha-
proprer uos. d b
. habens an compel1or autem ex uo us, Ut ili ·
"Pis
1,e
ns 1 •
• ,nonere tn carne necessarium
..... to enrm .
mag,s opti-
ce~llamt r concupiscentiam habens disso/ui er esse Ud ,n"'1' 1·t' en effet•2 s'il faut tire : ex duobp:,~pter uos_" ". On
ad1unga
h .
u quoniam 1ta
Sed . sequ1tur
· mu /to emm cu,,,.
· magis op oe sa s ou bien : compelior ex duobus ..., concu . P1scen1ui,n
C nsr:,paret eum eius optimi dicere se habere concu/'· ~e:n~iam habens disso/ui et esse ~:~ a~ut~r : concu-
m~ ut cum ex duobus compellatur, alterius tamen h•s- pisCJl'le ta suite est .= multo magis optimum, . hri st o. _Mais
centtarn, . ·tat . a- ofll f dé · 11 est cl
bea1 concupiscentiam altenus ~ecess1 e~ , 1791 concupis. e I dít qu'il a un v1 su de ce quí est rneill ~r que
centiarn scilicet es~ cum Chnsto, necet~s1tarbotemd~an_ere in
Quae arnbiguitas uno consequen I ue nudicatur
pau ssé de deux côtés, pour l'un il éprouve un :~::tais
~u tre il ressent un~ nécessíté, désír évidernrn ésu, paur
que,

camode.positum est enim; quam particulam qui abstulerunt 1 au te Cbrist, nécess1té de demeurer dans la eh _enlt ,d êtr_e
qu . d t· t t aveC . d. .pée par l I au. amb1-
interpretes, illa potius se~tent1a uc I sun ' u non solurn ui'té est ic1 iss1 . e seu ~ot enim quí vient resu .
compelli ex duobus, sed e~8:"1 duorum ha~re con~upi~cen- !t tes traducteurs qu1 ont ,suppnmé cette particule !nt été
tiarn uideretur. Sic. ergo d1stmguendum est . Et .q~,d ~l,ga111 •dés par la pensée que I Apotre leur paraissait n se
110 1
ignoro ; compellor autem ex duobus ; .quam. d1stmctionem ~;nt paussé de deux côtés, .mais aussi avoír le víf désír~~
sequitur concupiscentiam habens d1sso_lu1 e~ ess_e cu 111 deuJt. Voici donc comment II faut-ponctuer: Et quid eligam
Christo. Et tamquam quaereretur quare hums rei potms ha- ignoro : compello~ aute"! ex duobus, puís, apres cette ponc-
beat concupiscentiam, multo enim magis optimum inquit. tuation : concup1sc~nt1a"!dhabendais~issolui et esse cum
Cur ergo e duobus ~mpellitur ~ Quia est manen~i necessi- Christo. Et comme s1 ~n 1u1. ~man t pourquoí c'est lc vif
tas, quam ita subiecit : Manere ,n carne necessanum prop- désír de cette.altem'.111ve qut l empo~ : ~lto enim magis
reruas. timum, dit-11. Mais alors pourquo1 est-11 poussé de deux
~~tés? Parce qu'il y a nécess!té de demeurer, e~ qu'íl a ex-
primé en ajoutant : manere m carne necessarium propter
uos.

11. Phil 1, 22-24 : « Et je ne sais que choisir; je suis pous54! de


deux cõt~. ayant le vif ~ir de mourir et d'etre avec le Christ, car
c'est de beaucoup le meilleur, demeurcr dans la chair est m!cessaire l
cause de vous ».
12. lncmum enim Simonetti.
13. Voir S1MONE111, p. 481.

239
238
.,.. ..- ----""'ti.....~ . .
DE DOCTRINA CHRISTIANA
~ .,,r . LIBER //f ~· .
~
·.
5. Vbi aute_m na:iue P_raesc_:ripto fidei_ neq
1 h
_ ue ipsius ~.- Y
•><:rr.... ~Aais qu
and 1
m a PíCSCTiption de I· ' '
1 ambigu11as exp ican potest, ni • 1 obest ''l()ll1 5. l"'e' pcuvent 11rer au clair l'a.-...b· il fo1 n1 le ,.••n,.
rex u ostenduntur sent · secund \ "flle 11 ,· "' gu1té · "'' ~~,e 1,
amlibel earum. quac • entiarn di t' Urti ,.1c: ·iuer selon n 1mpor1e lequet ,11 , nen n·e .... . •
qu · ad C . th. S • H. s •nguere ,. ...011<.: ucs sen · . " Pctl.,11
Velutí est ilia onn m • as ergo promiss; Je r· c·est te cas pour cette ph s qu1 \e Pr"' .·oe
1

os ab ·· º"es L · H erg . rase a·• ""<=n.


/,entes, carissim1, ~emus n ;r. º"!"' mquina,;o,.e "ª·
• _ __ _ ,1 .. ,
tC:•· .· hiens : as o prom,ssiones h urc:~~éc .
nis et spiritus pe_rfic,entes_ sanctD1.,1cb~ttonem in litnore cda~. cori:;;,,.us nos ah o~i inquinatione carabenies. car,ll~~ ~
Capite nos. Nemmem nocu,mus. u mm esr quipPe e,. ,,.,,n sanctificallonem in timore D . n,s e1 spirit,,s P '·
-··-·'emus nos ab omni inquinatione camis et sp,· .UtruIli: per,,.'(nttS cuimus". O n ne sa11. de fait s'ilerf. Cap. lle · nos. Ne1t1
· er.·
munu• . . ruu.r no .. . . . aut hre . M 1•
cundum iliam sentent1am : Vt sll sancta et cor • Se. nt b omnt ,nqu,~atwne carn,s et spiritus · uflde1t1,u
spiritu ; an : Mundemus nos ah omni inquinatione capº~e e, ,,os ~10rmule : Vt s,r sancta et corpore t '. confotrnérnen,
· · perfi1c1entes
alius sit sensus : et spmtus · sanctificationz,s· u. t la
à undemus nos ah omni .inq · · e carnis
. uina11one sprruu"douf b'•en :
rimon dei capite nos. Tales igitur distinctionurn arn"be~ '." "' . 11 autre sens : et spmtus perficiem ' . e açon à
1 · igu1 avo!r ure Dei, capite nos". De telles amb?:tctifica1ione1t1
rates in potestate egent1s sunt. • ir_' ''~êvent de la liberté du lecteur. g tés de P<lnctua-
m, 6. Quaecumque autem de ambiguis distinction·b I 110111,0w 6 Toutes les observations que nou
di · eooem obseruanda sunt et in ambiguis pronuntiationj..Us àI S avons f ·1

ni:
, •
XJmus, bigunés dues a ponctuation sont à f . ai es sur
bus. ~am e~ ipsa~, lect~ris ni~a ~~tientul r incuria, aut tes arnqui concement la prononciation. Cell -ª~re aussi sur
reguhs fide1 comgun r_ au pra~ce en is uhe consequentis cel~e: d'être viciée par une négligence exces:i~'· ~n effet, à
[80] contextione ~~om~, aut s1 ~eutrum orum adhibetur rno111 rrige soit d'apres les regles de la foi soit ~. u lecteur,
ad correctionem, ruhtlommus dub1ae remanebunt, ut quor. 1 se ~~ement avec le texte qui précede ou ~ui suit ?e_s l'~n~
bet modo lector pronuntiauerit, non sit inculpa. chaJ ru· l'autre de ces moyens de correction n'est·e ai s 81 ni
Nisi erúm fides reucx:et, qua credimus Deum non ac.cusaru. ru11doute pers1stera . sans que le lecteur quelle qump1oyé" . •
rum aduersus e1ectos suos e t ehns · tu m non cond emnaturum te n de prononcer, so1t · en 1aute.
ç • e s01t sa
electos suos, potest illud sic pronuntiari : Quis accusahit façoEn effet, à moin~ d' être retenu par la foi, selon laquelle
adULrsus electos Dei ?, ut hanc interrogatíonem quasi res- us croyons que D1eu ne se fera pas l'accusateur de se
ponsio subsequatur : Deus qui iustificat, et iterum interroge- ~~s. que Je Christ ne conda~era pas ses élus, il peut pr:
tur : Quis qui condemnat ? et respondeatur : Christus /esus
~:i ncer cette phrase : « Quis accusabit aduersus electos
», de telle façon . ~ue ~ª. suite vienne comme une
réponse : « D~us '!"' 1ustíf1cat ». De mê~e. qu'à la
14. 2 Cor. 7, 1-2 : « Détenteurs de ces promesses, mes bien-
aimés. purifions-nous de toute souiUure et de la chair et de l'esprit, question : « quis qu, conde"'1:~t », ~n répon~rait : « Chris-
parachevant notre sanctification dans la crainte de Dieu. Recevez- tus Jesus qu, mortuus est » . Mais, du fa1t que pareille
nous, nous n'avons fait de tort à persoMe ». croyance est tout à fait insensée, on prononcera de telle
IS. J Cor. 7, 34 : « afin d'être sainte de corps et d'esprit ».
16. « Et parachevant la sanctification de l'esprit dans la crainte
de Dicu, recevez-nous ».
17. C. ScHAOBUN, « Zum Text.. . », Wiener Studien, 87, 1974, duction ~cuménique de la Bible). L'ensemble de la péricope Rom. 8,
p. 177, estime que la proposition : « si neutrum horum adhibetur ad 28-39 sera cité comme exemple de style sublime en IV, 20, 43. Au-
correctionem » est une glose intruse dans le texte. gustin' avait récemment attiré l'attention sur cette difficultf dans l'Ad
18. _Rom. 8, 33-34 : « Qui accusera les élus de Dieu ? Dieu justi- Simplicianum, 11, qu. 5 (BA IO, p. 575) : « Si quasi affi':"1ans rcspon-
~c ! ~1 ~ndamnera ? Jésus Christ est mort, bien plus il est ressus- dcas, uides quanta peruersitas oriatur. Sic erg~ pronuntt~um est ac
cllé, lu1 qu1 est à la droite de Dieu et qui intercMe pour nous ! ,. (tra- si dicerclur: Deusne qui iustificat ?, ui subaud1atur : non utiquc ».
240
241
DE DOCTRINA Cl~RISTIA~A V/,,,.- UBER /// - --- ~
ui ""'""u.s tst. Quod credere quia d~menttssirnurn I 'il y ait d'abord une "quest ..
qpronuntiabitur. ut praecedat percontat10, sequatur int est, ita . ,·ilçol'I qtl "interrogative" (interrooa,'º" (percorr1a,;
·
io Inter percontattonem autem et interrogattonern
· herro&a. viC d'ol'le · 1·1Ya, d'1sent les" An'º).: Or entre Per
. trrogatw, º'··su, ·
t · d. t quod ad perco t f 0c u t ,,,, · ciens e rorrra
teres interesse ixerun_' . n a ionern rnu1t e. ,;o_e a percontatto o~ peut faire des ré . Cite d1ffércnc.
nderi possunt, ad mterrogat1onem uero aut "n .~ te. 1
1111 à 'à I' interrogat,o on ne peut ré P<>nses multi I e
spo . b' ·1 t on " ·s qu d P<>ndre PC\
"etiam". Pronunt1a 1tur ~rgo 1 a u post percontationern au1 111a•.•. ,•. on pronon_c era onc de tcllc fa O que "non" 0 ~
dicimus: Quis accusab,r ~uersus ~lectos Dei ?, illud • qua 1
·•oll tion oll nous dtsons : « Qui u fera çl .~ que, apr~s la
sequitur sono interrogant1s enunt1etur : Deus qu; . qu.Od q11es .1 Oieu ? ,., on énonce sur un ton . ccusateur d
. d " " . IUst,ifi
cal ?,.ut tac1te respon eatur non .' et item perconten, ,. I/··• "'
":' /es . ? ,. tnterroga1·r.
justifie . », en sorte qu il soit tacitem , . « Dieu
es
Quis qui condemnat ?, rursusque.
mterrogemus : Ch .Ur :
. r1s1u
q"' ,,
,,..ion ·
De m!me, apr~s la question . en1_ répondu :
. d · « Qu,
Jesus qui '"?rtu~ es!, magu autem qu, _resurrexit, qui es, .s ,, ? ,., on. mt~rrogera e nouveau : « Le Chrst c~rrda,n.
dexttra Dei, qu1 et ,nterpellat pro nob,s ?, ut ubique ta ·"' ,.era,,.ort, qu~, b1en_plus, es~ ressusciti, qui est •' Jes~ qu;
respondeatur "non". cite es~ I qui intercede auss1 pour nous? 51. b~ la droue de
· m
At uero 1110 · loco, ub'1 att
· : Qu1'd ergo dicemu.s ? Q . o,eu ute ~Pondu taci·1ement ·· "Non". ,., •en qu· 1·1 sera
gentes quae non sectabantur iusti~iam, apprehende-· [St"i'ª partMais dan~ le passage ou I' Apôtre dit : .
runt iustitiam, nisi post percontattonem, qua dictum · . ,nUS ? Qu1a gentes quae non sectabantu ~ Q~~d ergo
Quid ergo dicemus ?, responsio subiciatur : Quia geCSl :
quae non sectabantur iustitiam, apprehenderunt iu.sr;t'es
tcxtus conseguens non cohaerebit. ª111.
r:.
J,c',.enJerunt iustitiam ,. •, si, apres la qu:Stutu,a"!
1
« Que dirons-nous donc ? », on n'ajoute ;
00

ia ~Ponse affi~ative : « Que ks nations as 1_sur le ton


ap-
ou li est
9
Qualibet autem uoce pronuntietur illud, quod Nathanahel d~ient pas la justice ont embrassi la justice ,. ~ ne .che,.
dixit : A Na1.1Jreth potest aliquid boni esse, siue adfirmant' 5 e xte manquera de cohéren~. ' ª suue du
ut illud solum ad interrogationem pertineat, quod ait : A ,.J, :
1.areth ?, siue totum cum dubitatione interrogantis
uideo quomodo discematur ; uterque autem sensus fide~
n: te randis que. quel que so1t le ton sur lequet on prono
cameuse parole de Nathanael : « A Nazareth pot t ~ ~
t,oni esse ,. 21 , soit de façon afft.rmative, de manie;: ª 'tid
non impedit. terrogation ne concerne que les mots : « A N(''Pn tqhuc ~-
1 t d bº ºf -....re ,. SOtt
!'ensemble surd. e. on ui ttat1 de qui interroge, je nc' vois
pas comment 1_stmguer es sens; mais ni l'un ni l'autre ne
. 7. Est etiam ~bi~tas in sono dubio syllabarum et haec s'oppose à la foi.
ut1que ad pronunt1at1onem pertinens. Nam quod scriptum 7. II y a aussi une arnbiguilé due au son douteux des 1-
est : Non est absconditum a te os meum, quod fecisti in abs- labcS et qui dépend évidemment de la prononciation. Aisy ·
de ~~~ phrase : «. Non !st absconditum a te os meum qi:
Jtcist1 m abscond110 ,. , le lecteur ne voit pas clairement
'?· Cf. C!ctRON, De oratore, m, 203; QUINTIUEN, lnstitutiOII s'il doit prononcer "os" comme une syllabe breve ou
ora101re, IX, 2, 15; voir SIMONETil, p. 482. comme une syll~ lo~gue. S'il la prononce breve, en effet,
20. Rom 9, 30.
bon
. 21 . /oh. 1, 46 : « De Nuareth pcut-il sortir quelque chose de ? »,
on ~?mprend le smguher cor;respondant à "ossa" (= des os),
fh· " De Nazarcth ? II peut en sonir quelque chose de bon ,. Cf ln
et s ti la prononce longue, e est le singulier de "ora" (= les
0 · t1UJ11g. tr. 1, 15-11 (BA 71, p. 440-445). . . bouches). Mais de telles difficultés se tranchent par l'exa-
2.2· Ps 138, 15: « mon os n'a point de secret pour toi lui ue tu
as fau dans le sccret ». Cf. En. in Ps 138 20. . s' q
p. 483-484. · , , voir IMONETl1,

242
243
DE DOCTRINA CHRISTIANA ~ .,,..,.;-·'··· -
• ·--

LIBER li/
• tL . .............

·- ..........·--.
"'-~
.
e<>
ndito. non elucet
od legenti,
s· .utrum correpta
.. litte ..
ra o ,
Y Jc ta tangue ori~inelle. Car
nuntiet 80 pr ucta. 1 emm comp1at, ab eo U< s · Pr().. 111en a'' (::::: bouche), qui est empl cn grcc .
ossa . si autem producat, ah eo quod sunt ora _q >d SlJ ··st0s1,
~ ta ptupart du temps le ºYé. ma,s ..0• <:c n·
. ' 1anga, ,tcon·· Pij \ e,,
n~~llls singutaris. Scd. talia linguae praeced;~~te~Iegit 15 llt A' 0 p0ur indique~.1e_sens que la lan ge courant f:: 1 e"'
tione diiudicantur ; nam m graeco non stoma, sed s •nsp~r 1111~e fn 1out cas J a1merais mieu gue savilnte d~,t- 1 plu,
situm est. Vnde plerumque loquendi consuetudO º 'º"
p• ret ·.. ,.;srne : Non est absconditumx que l'on d,, an~ ~~ pu.
1
arb"' ..rnoins e ta1r
. A

pour etre plus I


a te " .,e av
os.rum" · cc: un
utilior est significandis .rebusdquam
' . Nintegritas litterata uutgar\)..
,. .s -''être d' a1in M · 1twum
tem quippe cum b arbansmo .d 1c1 : ton est
. absco--'· ·
'IUlfU,n ,v1ill • "u sur te son une syllabe se d. · ais 11 arn · que
ossu_m ,n~um, quam u t 1 _eo esse m1~us apertum a te do~tevoisin appartenant à la même l~erne auss1 g:áe que le
magts Jattnum est. Sed ahquando dubms syllab • 9Uia f11° ur cette parole de l' Apôtre . P rase, comrne e: à un
etiam uicino uei:oo ad eander_n sententiam pertinen~e ~~nus c~";p,aedi.xi, quia qui ta/ia agu~t « Quae praedic: es~ lc
11 s\unt ,. "· S'il avait dit seulement ~egnum De, non uo is,1
catur, sicut cst_ 1llud ~~toh : Quae praedico uobisd Udi.
praedixi, quonwm qu, t~l.'a agunt, regnum Dei non ~ s~cu
1 d~s avoir ajouté : sicut praedixi, n~~~
praed,co :~: -
s ourir au texte de la tangue initial n _aunons pu s,
i~~~!
bunt. Si tantummodo d1x1sset : Quae praedico uob .P ss1de.
subiunxisset : Sicut praedi.xi, non nisi ad codice~s. neque ~raedico", ~n doit _fa_ire breve :;a,:o~r si, quanct'
dentis linguae recurrendum esset, ut cognosceremu praece. rnédiane1•. ~ats en_ fa1t li est bien clair ~~e la syllabe
in eo quod dixit : Praedico produ~enda an corripien~autrurn o e. Car ti .ne d1t . pas : sicut prf'·d·
""' 1cavqu1 (ti faut la f» ... re
ngu
1..,.r1amé), ma1s : s1cut praedixi (comme Je . vocomme .jc l' ai
media sylla~a. n~nc ~utem m~rnf~stum est producenesse1 piv-
esse; non emm a1t: S1cut praed1cau1, sed: Sicut pra d. d_arn tis). us en a1 aver-
IV, 8. No~ 5?lu~ autem istae, sed eti~ illae ambf ~·· JV, 8. Ce ne sont,
··1 '" du reste, pas seule
. ment les amb·
quae non ad d1stmct1onem uel ad pronunt1ationem pe~ lates cette sorte q~ 1 ,aut cons1d~rer ainsi,. mais . 1gu1l.és de
similiter considerandae sunt, qualis ilia est ad Thess:~en~,1 ne ret~vent ru de la ponctuat1on ni de la ronauss_, ~lles qui
ar exemple, ce texte aux Thessalon/ o_nc,a11on. Soit,
censes [82] : propterea consolati sumus fratres in ~~ - . fr . iens « Pro t
P
consolai• sumus atres in uobis ,. zs II h. . 'P erea
Dubium enim utrum "o fratres" an "hos fratres" ; ne~~ is.
autem borum est contra fidem ; sed graeca língua hos rum
1es sens : "o fratres", et "hos fratr~s"
n'est contraire à la •foi. Mais en grec ies daucun
~.8
éSitation entre
pares non habet et ideo ilia inspecta renuntiatur uoca~asus eux casdes nedeux
id est "o fratres". pas semblables, et l examen du texte grec . ct· sont
la . Quodhahsi. uoluisset
fr interpres
. dicere .. prop-
mus,
tif,
terea conso tlb~nem d ~unusd atres in uobis, minus serui- . c'est-à-dire : "o fratres". .Si le traduc1tneu1que r avait ~n voul
voca-
um esset uer 1s, dtre . : « (Propterea
" · consolat1onem habuim us Jratres " _u
t " set ..,mmus e sententia
· '" dubitaretur ., aut
uob1s")» ·1= auss1 avons-nous consolation e
,n
certe adderetur nos n ; nemo emm ,ere ambigeret uoca- téé . n vous mcs
freres
· ,d1 eu d t moms soumis aux mots • m~;s ·1
... 1yaura11 .
,.mo1ns.,. .e oute sur te sens. d Ou. ators si t'on aJoutatt · ·
nostn . car personne ne outera1t qu'il s'agit du vocatif en
entendant : Propterea consolati sumus fratres nost · ·
. 23. Gal. 5. 2_1 : ~ Et je v~u~ avenis, comme je vous ai déjà aver-
us. que ceux qu1 ag1ssent ams1 ne possMeronl pas le royaume d uobis._ ~ais une te~le initi~ive n'est pas sans danger. ~'.:;
Dieu » . e e~ qut s es~ prodmt d3?s_l épitre aux Corinthiens, lorsque
1 Apôtre d1t : « Quot1d1e morior per uestram gloriam,
avcc24.
..... Pr~dico,
1 avec
d" "i" bref = praedicare .· proclamer. pr,aed ,co.
"
1 ong = pr~ ,cere: pmiire, prcscrire, avenir. fratres, quam habeo in Christo /esu » •. Un traducteur dit
en effet : Quotidie morior per uestram iuro gloriam
~les !25. g/ oire
1
1
Thess. 3, 7.
5, 31 : _Chaque jour je meurs, aussi vrai que vous
Cor.dansl «
1e Christ Jbus Voir
». SIMONETTI, p. 484.
(Chague jour je meurs, je le jure par la gloire qui me vient
245
244
DE DOCTRINA CHRISTIANA """"'- /,,..~--·· ·· "-- LIBER 1// -- - - - ~

ll·uum casum. esse,


. oh.
Jrat"s nosln ,~ ~ is.
cumSed . :hPropterea
audirel . conso 1at,.
~am . oc penc~losius Pe s_14'1ieq
Y parcc que, en gre ~· I' cxprcss1on
vo11s) ans sononté amb1gúe du scrmcnt e
lia fac1um esl m ilia ad Con,nt~10s, cfium a,t apos101u;'.'llit11r' Jt'el'I ,1air~;nc três rare et tres d1ffi~ilc de ,t
dit morior, per_ues~ram ~ or,a'!I· ratres, qua,n lia . Ca,i:
Christo /esu._ A1t elni~ q~,d~m . mterpres : Cotidie
p,r utslrlJ!" 1urob~ oriam , quta m graeco uox iurantis ;;;,0 ,.,
;eo ;,. t,1 li eSI_ concerne les di vines Écri1ures rcncontrcr, du mo1n~
,e
11 q111 pris au sens propre que ne d1s;.;:e amb1guné
11
~es 1eff1'1e~ se révele I' intention de I 'écri~ le contcx.tc
su~
0
festa est stne am 1guo sono. ani, f11tf1'1' tion des traducleurs, s011 l'exam •n. sou une
111
Rarisg~ igitur et difficilli~ inuc~~ potest lllllbi . 011 fro ª,, en de la languc
propriis uerbts, quantum ad ltbros d1umarum scri Filas in ~rt&ioelle ·
spectal, qu~ non aut_circu_mstanti~ ipsa sennonit u:rulll
gnoscitur scnptorum mtent10, aut mterpretum cont q110 . ª co.. II - Signes figurés ambigus
praeccdentis linguae soluat inspectio. ª .a111
V, 9. Sed ucrborum translatorum ambiguitates, de u· . nes Ju culte . . .
deinccps loqucndum cst, non mediocrem curam _qnd•bus s,g9 Mais Jes amb1gu1lés qut viennent de te .
~. ·ré dont je vais parler maintenant21 e .rmes pns au
triamquc dcsiderant. Nam in principio caucndum es,'
us,
sen~ fig:, u~ soin peu communs. li faut, en ;ff;:g~n~ une at-
guratam locutioncm ad litteram accipias. Et ad hoc nc _fi-
1e11110rd11 à ne pas prendre au sens littéral une e~p e1II~r tout
pcrtinet, quod ait apostolus : Littera occidit, spiritus enun ,_..,, · 19 é"" ress1on fi-
uiuijicat. Cum enim figuratc dictum sic accipitur, tam':;'teni d ll"" Et c'est à qu~t ~e r •-:re ~n_effet le mot de I' A • .
propric dictum [83) sit, camalitcr sapitur. Negue ulla ~atn
guréC·/ rtre rue mais l esprit v1vijie ,. '°. Car p dpotrc .
L,a e •·1 é . ct· ren rc un
animae congruentius appellatur, quam cum id etiam uºrs • e figuré comme s ! tatt 11 au_sens proprc, c'est n-
in ea bestiis antecellit, hoc est intellegentia cami sub~-~ te~harnellement. Et 1 on ne par!e Jamais plus à pro ~de
1 ser de l'âmc que lorsque ce qut en celle-ci l'empoport
sequcndo litteram. Qui enim sequitur litteram, transl ~r mort'"ªtCS c'est- à-d'ire I'.mte 11·tgence, se trouve soum· eàsur
ucrba sicut propria tenet negue illud quod proprio uerbo ª .ª 1es ~ • . . .1 1 Quº is 1a
chair p0ur avotr su1v1 a ettre. 1, en effet, suit la lettre
gni~catu~, ~efert a~ ali~ sign_ificatio~e~, sed si "sabb~:
tum aud1ent, uerbt grat1a, non mtelleg1t rusi unum diem d rcod p0ur t~m_ies propres des termes figurés, et ne met pas
septem, qui continuo uolumine repetuntur ; et cum audieri~ ~e qui est s1gn~fié par le ~ot propre en relation avec une
"sacrificium", non excedit cogitatione illud quod fieri de ,,.. significatton. Entend-II, par exemple, parler de "sab-
auu~ il ne comprend nen
bat", ' d' au tr. e ~~e l' un des sept jours qui
ui~timis -~o~m _terre~sque ~ructibus solet. Ea demum est
m1serab1hs amm1 seru1tus, s1gna pro rebus accipere ; et se répêtent selon un cycle continu ; et quand iJ entend "sa-
supra crcaturam corpoream, oculum mentis ad hauriendum crifice", sa pensée neva pas ~u-delà de l'offrande habituelle
aetemum lumen leuare non posse. de bêtes immolés ou de frutts de la terre'2• C'est bien là
paur )'âme" une pitoyable servitude que de prendre Jes
signes pour les choses et d'~tre incap~le d'élever l'oeil de
l'esprit au-dessus de la créatton maténelle pour l'y abreuver
27. Voir NC 16: « Pluralitf des interpíttations scripluraires ».
28. Voir NC 14 : « La critique manicMenne de I' Ancien Testa- de la tumiere étemelle.
ment comme arri~re-plan du livre Ili » .
29. Ad lwc Simonetti.
30. 2 Cor. 3, 6. Voir 1. BOCHET, « La lcttre tue, l'Espril vivifie »,
No11Velk Revue Thiologique, 114, 1992, p. 341-370. 32. Cf. De ciu. Dei, X, 6 (BA 34, p. 449) el NC 15 : « Le sacre-
31. Voir M.-F. BERROUARD, NC 20 : « Le sacremenl du sabbat, ment de l'autcl » (lbid. , p. 617-619).
figure du repos ftemel », (BA 72, p. 749-751 ). 33. animi Martin.

246 247
DE DOCTRINA CHRISTIANA ' ~.,,.,,,.,.-
LIBER 1//
VI. 10. Quae tamen_scruitus in iudaeo populo lon V Toutefois cette servitude, che·
rarum gentiu~ mo~e d1stabat, quan~~u1dern rebu!e a l"et~. vi, l~··fférente de la condition des au/ 1e J)Cuple Juif,
ra libus ita sub1uga11 erant, ut unus eis m ornnibu te,11 "· , ·ent sans doute le joug des eh res nat1ons ; cc1r
· S CQn-. "'l-
daretur Deus. EI quamqua~ s1gna rerum spiritali~''ltien. ,,;ii·1 i,iefl
b' ssa1
' ·is sU I lle façon que toutes leur faisai·t
oses tem
PorclJe,
·
ipsis rebus obseruarent nesc1entes quo referrentu . llJ Pr s'' . de te 'dé . valo1r I D .
. ·t t . r, Jd Iªltieno •t1a1t E1 tout en cons1 rant les s1gnes des é I e icu
insitum habebant qu od tai I seru1 u e um omniurn ' 1que, me étant ces réalités mêmes car . r .ª llés _~P•n-
uídebant, placerent Deo. Quam custodiam ta~ queni hon 1
" · ~:el!es 'º"'rapPortaient, ils avaient, bie~ im;J~~énora1en1 à
paedagogo ~aruu 1~rum_ 1u1~se scn·b·1t apostolus. EtquallJ
id sub 110• ils sece que par u~e telle soumission il e en eux,
talibus srgms pe~mactter mhaeseru~t, ~ontemnente eo _qui ~·assuran à )'unique D1eu de toutes choses s ~t_a1en1
Dominum, cum 1am tempus reuelat1oms eorurn u ~ •sta ,,,~ableSas"- Cette observance, dit l'apo"tre é,t qu ils nc
ferre non potuerunt atque inde calumnías, quod sab;n 1sse1, ª"
voYat·ent Petits enfants soum1s · à un pédagoguc" • an Ecomm , e
raret, moliti sunt principes eorum populusque sígn~!º_cu. ,elle dei ~eux qui s' attac~erent obst_inément à de t~ls 1 _e est
tamquam rebus adstrictus non credebat Deum ess 1llis p0urquo supPorter te Se1gneur, qu1, lui, en faisait s1gnes
Deo uenisse qui ea, sicut a Iudaeis obseruabantur n~t Uel a o·ont pule temps d' en révéler la signification étai pcd u de
tendere. Sed qui crediderunt, ex quibus facta est 'Prirnei ai. ,as,·scar ·vé". De là 1es ca1ommes · ourd1es . par leu t ésor-
h
clesia Hierosolymitana, satis ostenderunt quanta Ut~ _ec.
I fl'IUª's 1arn
e prétexte qu
··1 é · · 1 .
t gu nssatt e Jour
rs e cfs
du sabbat" . et 1e'
fuerit eo modo sub paedagogo custodiri, ut signa, quae lias so
A •
nchainé par ces s1gnes comme par des réal'té
,

poraliter imposita erant (84] seruientibus, ad unius De·tem.


1 t . . icuJ.
peopie,.1epas que fQ t o 1eu, · ou que füt venu de .1 S, DC
01
· r ·
tu~, qm 1cc1t cae ~~ et _erram, _o~m·?~em obseruantiurn cr Oy a1 qui se reusai accord er à ces signes l'imponan
f ·t à . eu, un
religarent. Namquc tlh, qma proxmu spmtalibus fuerunt C ..,..111roc . d
,ivue Ies J·uifs leur onna1t. · M ' .
ais ceux qu1 crurent et ce.
ipsis enim temporalibus et carnalibus uotis atque sig .10 . ,._ É 1· qu1
q 1·tuerent
1 la prem1c;re g tse de Jérusalem ont b1·
quamuis quomodo spiritaliter essent intellegenda nesci·rnis, cons · ·1 ·t été ·1 d'
ontré à quel Potnt t avat . ut1e être ainsi gardé sous ' en
.d. . cnt,
unum tamen d1 1cerant ueneran aetemum Deum) tam ~30torité d'un pédagogue : ae cette façon, des signes qui
paccs exstiterunt Spiritus sancti, ut omnia sua uencierent ca. 1 . nt été imPosés pour un temps à ceux qui y étaient as-
rumquc pretium indigentibus distribuendum ante aposto~: av31e . lte d Di .
servis, rattachaient au cu u e_u umque, qui a fait le ciel
et la tcrre", la pensée de ceux qu1 les obse~aient. De fait,
34. Israel le seul pcuple à adorer l'unique vrai Dieu : « in qua Juifs-là, qu1 furent tout proches des réabtés spirituellcs
sola unus colebatur ~us ,. <L?e uera relig_~one, 3, 4 ; BA 8, p. 28) ; ~ car même dans les offrandes et les signes temporels et
« _cum ceterae gentes s1mulacns et daemonus seruirent ,. (De cat. ru- chameis, tout ~"- igno~t con:iment il fallait les comprendrc
d1b,u, 19, 33 ; BA 11/1, p. 162); De cons. euangelistarwn, 1 12 18.
1, 14, 21 ; C. Faustwn, XIJI, IS; XVI, IO. ' ' ' en un sens spmtuel, 11s avaient_pou~~t appris à adorer
35._Gal 3, 23-26 _: « Avant la venue de la foi, nous étions gardés Dieu, unique et étemel - , ces Jwfs, d1s-Je, se montrerent si
en cap11v11~ sous la 101, en vue de la foi qui devait ftre révélée. Ainsi capables de recevo~r l'Espri~ saint ~u'ils vendirent tous
donc, la 101 ~ ét~ notre surveillant, en attendant le Christ, afin que leurs biens et en rem1rent le pnx aux pteds des Apôtres pour
nous soyons Jusufiés par la foi. Mais, apru la venue de la foi nous etre distribué aux pauvres", et se consacrerent tout entiers,
ne_ sommes pl~s sournis à ce s~rveillant. Car tous, vous ftes, par la
foi, fils de D1eu en Jésus Chnst ,. (traduction acuménique de la
Bible). Vou- Exp. ep. ad Gaiatas, 27-29; C. Faustum, XIX 7 Voir
NC 14 : « La critique manichéenne ... La valeur du culte de j,Ancien
Testament ».
36 37. Cf. úu:. 6, 1- 11.
• - Cf. Matth. 12, 2-7 : les épis arrachés · le Fils de l'homme
manr-e du sabbat. ' 38. Cf. Ps 123, 8.
39. Voir Act. 2, 44-46 ct 4, 34-35.
248
249
--:E~~CTRINACHRISTIANA ~ ~-,.,..- •UBER/1/
. te neuf , à D1eu dont ils s .
Jes ponerent seque tolo~ de~1c.arent Dco tarnqlla e un ternf.dire te temple ancien. . erva,ent l'irnage
:;pium nouum, cuius terrenae 1mag1m, hoc est, ternplo u; ~-of11~re, c'.f st;a pas été écrit qu'une seu te Église des .
,,r1etl· or I n rce que eux ne s'étaient
· iebant. . .
ten. r.ruNon enim hoc ullas ec~les1as .gent1um fecisse Scti
• . non tam prope muent1 erant, qui sirnuJ P-

f il autant,
,01 a s" car I s
.fª · gent,J~ en
avaient pour dieux des p~ trouvé_~ au\~i
s atues fanes de
1um est, quia acra oell' ' rne.
f ·tadcos habebant. pr . d'tiorn. arfi ·s certains d'entre eu t ·
man~~ fJ si quando aliqui coruml ili~ tamquam signa interp~ 111ª''vtJ. Bt si% de~' signes, ils les rap:in:~:~:~de tir ce~
ari conabanl\lr, ad crc~t~ram co en_ am ueneranda~que re. ues co_rnrn e la créature. À quoi me sert, en cu te et à
~ bani. Quid enim m1h1 prodest s1mulacrum, uerb, &rati stal é11érauon d par exemple, ne doive •effet, qu_e la

~.:::.::::~r.:::::::.:,~':; :.:.::. ;~~;;~~; ;,,;:::~~:;:~;;~:


ré: ~i: ::~,;; ~:~;!"'Jc~~e::,'; ~~~::
~us proruunt? Sicut a quodam poeta illorum describitur, si r11êrne_ d~ t'écrit un de leurs poe~s•2 J~~l~-~en.t des
bene recolo, ita dicente : . o urces, a1ns1 act . , , , s1 mon
ter cui tempora cana crepanti sO · r est ex · d
~u. NepallUne pa~t magnus cui perpete mento s0uvell! Neptune notre pere, ont les tempes chenues que
cmcta 101,
" ooent sousI te choc des no s,
fluits oceanus
o rcso ct flumma
• . cnm . 'bus errant. 1e
s f]ots amers
de t résonnent
t
: : ~~a~t!~uah::n~~~ s:";~::::~~u~:~~~iiu:::~ ~~te:~~:f
dicam qui euangclium nouit. Quid ergo mihi prodest, qu<>d
u~~isse~: i::u~ v~:~~d ~et
que Cctte cosse, sous ~ne agré1:le env.eloppe,' ne fait tinter
1

::~:!:.'
Ne ni simulacrum ad iliam significationem refertur, nisi dcs cailloux ; ~e n e st P~ . nou~tur~ d homme, mais
roric°ut neutrum colam ? Tam enim mihi statua quaelibet que urceaux. II srut ce que Je dis, celm qu1 connait l'Évan-
quam marc uniuersum, non est deus. Fateor tamen altiu~ d~ ~ A quoi ~o~c m~ sert 9ue la statue de Neptune se rap-
[8S] demersos esse, qui opera hominum dcos putant, quarn gt1~e à cette s1gruficat!on, si~~n peut-êtr~ à me détoumer du
qui opera Dei; sed nobis unus diligendus et colendus Deus PoJte de !'une ou de l _autre · Pour m01, en effet, une sta-
praecipitur, qui fecit hacc omnia, quorum i_lli simu_lacra ue- ~:e, quelle qu'elle so~t, pas plus que la mer tout entiere,
ncranl\lr ucl tamquam dcos uel tamquam s1gna et imagines , 51 Dieu. Je reconnrus cependant que sont plus profondé-
deorum. Si ergo signum utiliter institutum pro ipsa re segui, n :nt submergés ceux qu1 pre~nent pour des dieux des
m vres d'hommes que ceux qm prennent pour des dieux
40. Cf. / Cor. 3, 16-17. Voir M.-F. BERROUARD, NC 71 : « Le :u ocuvres de Dieu. Mais à nous, c'est le Dieu unique qu'il
vrai Temple de Dieu ,. (B.4 71, p. 908-909). Cf. En. in Ps. 135, 5.
41 . Le ltlOIIOlhl!isme juif a favorist la rt.alisation radicale de l'i~ e~s est prescrit d'aimer et d'honorer", le Dieu qui a fait
~tien. Cf. Exp. ep. ad Gakua.s, 26 : « Quae erúm Gentium ecclesiac ~:us les êtres dont les pai'ens honorent les statues, soit
uenditarum rerum suuum pretia ad pedes aposiolorum posuerunt, quod
to1 núllia honúnum tam repente fecerunt "/ Vt enim tam prope inueni-
rentur et tam de proximo ad Deum uenditis suis rebus acccderent quod cibis porcorum, non hominum'. id cst unde daemonia laetentur, non
unde fideles iustificentur •. Votr B. BLUMENKRANZ, « Siliqu<U porco-
Donúnus eis praecepit qui uellent esse perfecti (cf. Maa. 19, 21) ,._ Cf.
rum (Luc. 15, 16, L'exfg~se m~ifvales et les sciences profanes ,.,
L. VERHEUEN, Sainl Augustine 's Monasticism in tire Lighl o/ Acts 4.32-
35, Villanova (U.S.A.), 1979, notarnment p. 20 et 31-32. Milangts Louis Halphen, Paris, 1951, p. 11-17.
42. 0n ne sait qui. 44. Cf. De ciu. !Hi, VII, 16 (BA 34, p. 164); 22 (p. 178); S.
43. !..Me. IS, 16. Cf. S. Caillau et Saint-Yves, li, 11, 3 : « Pasce- Dolbeau 26, 18 (Rechuches Augustiniennes, 26, 1992, p. 104-10.5;
batur autem h!c de siliquis, de quibus ipse non satiabatur ; doctrinas J. l'tPIN, Mythe et alligorie, Paris, 1976, p. 351-365. Voir NC 12 :
sacculares s1hquas intellegimus, sonantes, non saginantes, dignas « L'interp~tation allégorique dcs lfgcndes ct du culte paiens • .
45. Dtut. 6, 5.
250
251
_...---- DE o~CTRIN~ ~HR~~Tl~NA
. . .ti ·andae in~utut~m es_l, c~mahs est scruitus 1
v ·., . . LIBER Ili
·cuX, soit comme signe~ e1 .
~ - ... ' '"'"--._~
-.,
cu1 s1gn1 ll;lum rerum s1gna inslltuta pro rebus ac' l!uant1 f11'J1e d• der un signe utilement in und11e, d(' d1
magis i_nut,'u'ieris ad ea ipsa. quae his significan1ur c,Pcr,~ .; J.:l'"c rcl!~~I esl chargé de signilicr e:',Hué t<>n1rrie la,..,:é~ ,\1
l,,éffle qubien

ae s1 re
Qu . animum obhgauen , .
. ·s nihilominus s ·1 , e,\ .
en11 i carna . %t '
1 . d d as-.erv
ptus pren re es signes char l\"<:mr n, tti~,:
""'t
colcnJ1s ue uelamine non careb1s. ''%e 1 ~I. corflinutiles pour ces réalités ! Et s1 ~~ de \1gn11it•r d-::\
onere alQ ! ,talité 5 ux objets mêmes qu' ils significn, º" r:1r r<inr ~e,
1 igoe~ ~ Jes honorer, on n'en sera pas po en c•intra,!lnant
~·espfl 1 t du voile" de la scrvitudc ei de
fatd~ 12. C'est pourqu~i la libcrté chréti~~ '.' ·
t ~Ulant hhéré du
Jl. Quam ob rem christiana li_bertas eos, quos inu
~ flibus tamquam prope muentos, inte eriit deS hommes soum1s à des signes utile ~ quan<J clk a
I ,oové n queJque sorte proches d' clle leu s • mais les a
s~b _signsi~~s subditi erant, eleuatos ad eas res qua~:lati~ 1 véS e 1 ·1 ~ . , r a révélé 1
s~gms qu l'berauit ; ex his factae sunt ecclesiac sanct •lia 1r01.1 . nes auxque s t s cla1ent assujeltis I e scns
na sunt, t . ·, b . . oru .... dtS !gux réalités que représcntaient ces sign' es a élevé~
5
s1 g r m Quos autem muem su s1gn1s inurrb 1 ..,
1t
ilsrahe aruse~ilem operationem sub talibus signi~ Us, jos<lº.~res, Ce sont eux qui ont constitué 1: s~ :' les a ren-
non so1um . - · , sed dll_s lt d'JsraeJ••. Quant à ceux qu'cllc a trouvé ghscs _des
. . ss·gna frustrautt remoui1que omn,a, ut a corru
cuam
. spsa . . d
ultitudims s1mulatorum eorum, quam saepe ac p P. sasnt~ nes inutiles'°, ce ne sont pas seulcment s soum,s à
t1one · De,· cutt ro. dt 5 51g.,es accomplies sous de tels signes cc les ~uvrcs
. m 'ptura fom1cat1onem
· · uocat , ad un tus •esc1a• ~ • li • SOnt aussi de
pne scn nuerterentur nec su b 1ps1s . . 1am · urn
· · utilibus seru·
s1gms d. eux-meme~ qu e e _a rendus sans effet ct , s
5
gcnteS Co . · · . ,. s1gnerejetés. Ainst, soustrattes à la corruption qu·~ cite a
turae, sed exercitaturae pottus an1mum m eorum mtelleg en. 101.1s1 ·tude de faux dieux, - ce qvc l'Écriture appctt' cettc
tia spiritali. snu tt t à J·uste t1tre . ..
,ormca ton - les nations se te sou-
· t· "
vcnt e
. t vers te cu Ite d u o·teu uruque
. ; et cela sans lcs oumc-.
raien . d . ê . assu1et-
tir désormat.s à_ es s1gnes m me uttles, mais plutõt pour cn-
·ner Jes espnts à les c?mp~endre cn un sens spiritueln.
trai IX, 13. Est esc;lave d un ~tgne, en effet, celui qui fait 00 ~
IX, 13. Sub signo enim ~ t qui o ~ _aut ueneratur ali-
quam rem significantem, ne~1en_s qmd s1.~1~cet _: Qui uero v~re un si~i~ant sans savotr ~e qu'i! si~fie. Celui, en re-
aut opcratur aut ueneratur uttle s1gnum dtumttus mstitutum, vanche, qu1 fait ou rév~re. un s~gne uttlc d'mstitution divinc,
dont il co~prend la ~1gruficat10?, n~ révere pas une appa-
46. Cf. 2 Cor. 3, 14-16. Voir NC 15 : « Le culte ch~tien et la li-
rc:nce senstble, et qu1 passe, mais bten plutõt cc à quoi de
ben~ spirituelle ".
tels signes doivent être tous rapportés. Or un tel hommc cst
47. Augustin doit penser aux chapitres 4-.5 de Gal : de l'escla- spirituel et libre, même au temps de la servitude", quand il
vage de la Loi à la liberti des enfants de Dieu par le Christ libérateur. ne convient pas encore de révéler à des csprits chameis lcs
Cf. Dt moribus, 1, 28, .56 (BA 1. p. 216) : « Quamquam enim signes dont le joug doit les rendre dociles". Or c'étaient des
utrumque in uttoque sit, tamen in Vetere (Testamento) timor, amor spirituels de cette sorte qu'étaient les patriarches et les pro-
in ~ouo ; quae ibi est seruitus, hic libertas ab apostolis praedicatur "·
Vo1r NC IS : « Le culte chrétien et la libe~ spirituelle » .
48. Les Juifs. he~neutique, voir C. MAYEJl, Die ãichen, U, p. 322 ss.
49. Cf. Act. 2. 42-47 ; 4, 32-34. Mais Àugustin peme aussi à la 53. Voir NC 14: « La critique manich~nne ... § 2. Justification
desccndance spirituelle d' Abraham, selon Gal 3 et Rom.. 9. Cf. § 48-49. du culte de l' Ancien Testament » .
.50. Les pai'ens. .54. Voir A. SouGNAC. NC 30 : « Spirituels et chameis " (BA 14,
S l. Voir note 111, 23, 3S. p. 629-634) ; C . MAYER, « Augustms Lebre von "homo spiritalis" •,
S2. Voir NC IS. Sur le couple seruitus-libertas comme scMma Homospirilalis, FestgabeforLuc Verheijen, Wilrzburg. 1987, p. 3-62.

252 253
'-· ; / . ,..*· ·-· - - ........... ,
..........._. .
us ce•• du ~:~R:'.:""'
1
·, uim sig~!=:~::i~;::~~ ~:Ahuc
cu:~ uiJctur ·cl transil, scd illud po_ti_us ~uo !alia ~crit,~,
Y .
~>tcS,
d
ct_ t~ur nous dispenser les ~:r.:o <int lc \ ,11111 b r1
---

~urenJa sunt. Talis autem homo spmtalis et libc/llnqa rllr


,e nore scruitullS,· quo carnal'bus a nim1s
· · nondu es1
r'....,
s·c)
servi cs dcs Écritures". Aujourd~hrs _ct lcs r.: ,,n,t,.4 1
· d e notrc se· u, en rcv<1nc 'h -
I · Ch~ ~- . 115 ..,ern
,,. la résurrect1on
tem,..- . . d dº rn O 'li 11 0 J par . d ·~ncur e11 I e.
. na illa reuelan. quorum 1ugo e oman I sunt. iaf P11q~ 311 • f iternent e1a1r e notre libeni · hr1llé lc
s1~ ·rales erant patriarchae ac prophctae, omncsq cs illJte'll 11ºa11e par ªés du lourd fardeau qu'est i'a nous nc v,mrne\
sp~n lsrahel per quos nobis Spiritus sanctus ips,a ue _•n Jlf1- s'Íus c11arg nous comprenons désonnais. P_ íalrquc de c:c,
1
pu ºer auxilia et solatia ministrauit. Hoc uero t~.... scrrptlJra P."11es que lieU d'une multitude, ct tres facmª1s c'c\t un J)Ct1t
rum . D . . "'Pürc · sii, .., au à · 1 es à ac
. [S6 ] .quam resurrect1one omin1 nostri _P<>s. rt1b•- tes,. quant 1eur sens, tres saints à h cornphr,
tea lºbe . . . rna 110 0 gus ê t 1• . o serve
t' simum indicium nostrae I rta11s m1ux1l, nec eo 011cs. lfts a_ ur Jui-m me e ense1gnement des A • r, que
~!m signorum quae iam intellegimus, operatione gr:~ Cflli. 1
(e se 8~~is, tels le Sacre'!lent du baptêmc et la~l~cs nous
rati sumus, sed quaedam pauca pro multis eademqu • one. olll trafls et du sang du Se1~cur". Chacun, quand -~bra11011
facillima et intellectu augustíssima et obseruatione e fac1u dll corl\ lorsqu'il en a été mfonné, à quoi ils ser i lcs re-
sima ipsc Dominus et apostolica tradidit disciplina ca_s1is. çoit,_581 qu'il lcs rév~re non_dans une servitude ~hP<>rtent,
est baptismi sacramentum et celebratio corporis et sa:i 51 ~ll_ti si ~,enu contraire dans la hbcrté spirituelle. 0r dearn~lle,
5
Domini. Quae unusquisque cum percipit, quo referant~•IIJs 111aJ :ivre la lettre et p~endrc l~s signes pour les r :-: e
butus agnoscit, ut ea non carnali ~eruitute, sed spiritaJ~ iro.
tius libertatc ~en~ret~r. Vt autem _htteram se9~i et signa ~
!
q11~ signi~ent est le ~ait d'une !ºfi~t~ scrvile, de m~m!
11
qll er de s1~n~s une 1?lerp~étation mutile est le_ fait d'un
0
rebus quae h1s s1gn1ficantur acc1pere, senuhs infinnit Pr° don rnent nu1s1ble. Mais qut ne comprend pas Ia significa-
est, ita inutiliter signa interpretari male uagantis erroris ª 18 ~gared'un signe, et _compreod. cepcndant qu'il s'agit d'un
Qui autem non intellegit quid significet signum, et tamenes_t. t~on e n'est pas, lut, sous l~ Joug de la servitude. II vaut
gnum esse intellegit, nec ipse premitur seruitute. Melius :•; 51~º ; paurtant ê~ sous le Joug de signcs incompris mais
autem ~el premi incog~tis, sed ~til~bus signis, quam inuti):.
ter ea mterpretando a 1ugo senutut1s eductam ceruicem Ia-
~f 0
es que, en les mt~rprétant, de dégager son cou du joug
u la servitude pour I engager dans les lacets de l'errcur.
queis erroris inserere. de
X, 14. Huic autem obseruationi, qua cauemus figuratam L'honnêteté des maurs: la _vérité ?e la/oi
locutionem, id est translatam, quasi propriam sequi, adiun- X, 14, Or à cett~ observat1on1 qu on ~oit se garder de
genda etiam ilia est ne propriam quasi figuratam uelimus dre une express1on figurée, e est-à-d1re métaphorique,
accipere. Demonstrandus est igitur prius modus inuenien- pre; une expression de sens propre, il faut encore ajouter
dac locutionis, propria ne an figurata sit. Et iste omnino :ue-ci : que l'on évite de prendre une expression de scns
modus est, ut quicquid in sennone diuino negue ad morum propre pc:,ur une expression figurée. II faut donc montrer
honcstatcm negue ad fidei ueritatem proprie referri potest,
figuratum esse cognoscas. Morum honestas ad diligendum nenteS, sic et nunc in sacr~ento Noui Tes~nti quod iam rcuela-
Dcum et proximum, fidei ueritas ad cognoscendum Deum tum est plerique uiuunt ammales ,. (De bapt1smo, 1, IS, 24; B~ 29,
et pr?xi~um p~rtinet. Spes autem sua cuique est in p. t 10). Cf. C. Faustum, XV, 2 ;_XXII, 14; C. duas tp. Pt'!'BUIIIO-
consc1ent1a propna, quemadmodum se sentit ad dilectionem nun. 111, 4, 11-12; C. adu. Leg1s, 1, 17, 3S; li, 8, 31. Votr M.-F.
BERROUARD, NC 1 : « La pennanence de la foi ~enne l traven le
1emps »( BA 738, p. 413-423).
. SS. lls appartenaient dt!jà au Nouveau Testament : « Sicut enim S6. auctissima Simonctti. Voir « Note ... », p. SSS.
m sacram~~tis Veteris Testamenli uiuebant quidam spiritales, ad S7. Voir NC 15 : « Le culte ch~tien et la libcrtt! spirituelle ».
Nouum scabcet Teatamentum quod tunc occultabatur occulte perli-

254 255
~ . ,,~,,.· l/BER 1//
DE DOCTRINA CHRISTIANA '..,-'
li oyen de découvnr si une cxp
dei et proximi cd~gnitionetmque pro icere. De quibus oni .. - ! .hllrd 1elfllsens figuré . Ce moyen se ra;.c ,s1on a le '>Cns
bus Pn·mo libro ictum es . .,,. 1 re ou eIa paro Ie d'1vme
.l'.11-··
11
. ne peut en M> cnc a c:ec: 1 : 1c,u
1
pfl!ui dafl~ à l'honnêteté des mreur~ ni à i"a \eén\ propre. \C
.
,e.,
~r1
er 01 b. · v nté de 1
le sache 1en, pns au sens figuré'' L' a fo1
. (,1
1
qu'ofl est ordonnée à I'amour de Dieu et· d honnétc1é
5
1 : ; ,riitU~ Ia foi à Ia connaissance de Dieu et du prochain,
1
1a ~éritéà f•espérance, elle est pour chacunu, P;ocha,n.
011 ant personnelle, la mesure selon laqu 11 ans sa
onsC'ence dans l' amour de Dieu et du proch: e •1 se_ sent
lS, Sed quoniam procüue est humanum genus non e esser . t t . m, ains1 qu
[S7] .mentis ipsius libidinis, sed potius _suae consuet~?:" 'pro~r r conna1ssance, ou es quest1ons dont il a été . e
ans 1eu
d Je premi .er livre"'. traué
aestimare peccata, fit plerumque ut qu1sque hominum •s , .
tantum culpanda arbitretur, quae suae regionis et tem ~a daJIS Mais comme I espece humame est pof1ée à é
homines uituperare atque damnare consuerunt, et ea ta:lls
P
robanda atque Jaudanda, quae. consuetudo
. . eorum,
·ct curn qu,1:11
15, u ids, non de la passion elle-même, mais v1u<:" les
fautes ªiu::Cs
ses cou,nme ~ondamnables les seuls actes que les hm •vidu
:?
il arrive le plus souvent que chague~ 1. de
bus uiuit ' admittit, coque contmgit, ut,d's1 qm scriptura
. Ue)
• - ge co d t ommes
raeceperit, quod abhorret a consuetu me aud1entiurn ~ son pays et e son d~mps od~t coutume de blâmer et de
P · · · • Uej li" da!Tlller, et comm~ ignes approbation et de louan es
quod non ab~orret culpauent, s1 ~mum eorum iam Uerbi
uinxit auctontas, figuratam locut1onem putent. Non aut con là seulement qu admet la coutume des homme g
ceux·uels il v1t. oo. 11 en ré su lte que, s1. l'Éc s avec
. riture ordonne un
praecipit scriptura nisi caritatem n~ culpat nisi cupiditat:ni
et eo modo infor~at mor~s ho!11_mum._ lte~ si animu: lesQ qui répugne aux coutumes des aud1teurs ou conda
actc: é à . • mne
praeoccupauit alicums errons ~pm10, q_u1cqu1d aliter adse. un acte quine !eu~ r pugne p~,. mo1~s que l'autorité desa
ruerit scriptura, figuratum hommes arbltrantur. Non auteni norole n'ait déJà hé leur espnt, 1ls v01ent Jà une expression
adserit nisi catholicarn fidem rebus praeteritis et futuris et fig~rée". Or l'Écritu~e. ne pr~scrit que Ia charité, ne
praesentibus. Praeteritorum narratio est, futurorum praenun- ndaJJllle que Ia convmttse, et e est de cette façon qu'elle
tiatio, praesentium demonstratio ; sed omnia haec ad ean. forme Ies mre,urs des hommes. ~e même, si quelque opi-
dem caritatem nutriendarn atque roborandam et cupiditatem nion erronée s est préalablement 1mposée à Jeur esprit, toute
uincendam atque exstinguendarn ualent. opinion différente affinnée par l'Écriture est considérée par
les hommes comme expression figurée. Or l'Écriture n'af-
firme rien d'autre que la foi catholique, en ce qui concerne
et Jc: passé, et le futur et le présent. Elle est récit du passé,
annonce de l' avenir, description du présent, et tout cela afin
58. Cf. li, 9, 14.
59. 1, 39, 42 - 40, 44. Cf. C. Faustum, XIII, 18 : « Nos aulcm ct
de nourrir et fortifier cette même charité, afin de vaincre et
ad commemorationcm fidei nostrae et ad consolationem spci nostrae d'éteindre cette convoitise62 •
ct ad exhortationem caritatis nostrac libros propheticos et apostolicos
lcgimus altcrutris uocibus sibimct concinentcs ... ,. ; De Trin. VIII, 4, 61. Voir NC 14 : « La critique manichéenne ... § 2 Justification
6. Pour lcs trois vertus tMologalcs, voir / Cor. 13. 13. Voir NC 3: du cultc de I'Ancien Testament ,. .
« Lc ccrcle hennéneutique. § 1. Une interprétation finaliste ,. . 62. Cf. De Gen. ad litteram. 1, 1, 1 (BA 48, p. 82) : ln libris
60. Voir NC 14 : « La critique manichéenne .. . § 1. La critique autem omnibus sanctis intueri oportet quae ibi actcma intimcntur.
de 1' Ancien Testament dans lcs Capitula de Faustus ,. q~ae facta narrcntur, quac futura pracnuntientur, quae agenda praeci-
ptanlur ucl admoneantur ,. .

256 257
DE DOCTRINA CHRISTIANA ~ ,/ / • .- - LJBER li/ -- - ~
l6. cantatem uoco m()(Um amm1 ad fruendurn Deo I ·appelle charité le mouvemeni de , .
. sum et se arque proximo propter Deurn ; cu . Pro~ 16- JpieU pour lui-même, et de s01 . 1 arnc qu, la P<>rtc à
•P motum animi ad fruendum se et proximo P•d1ta1e ct .,,r d~ . et J· •appelle convoitise lc rncornrnc du Proch-
orpore non propter Deu m . Quod autem agu. indoet .quo1·'bttIli
aurem ..,.. p,eu •
~lllr
. . ouvern
r1e à jomr de soa, du prochain et d ,cnt de l'ârn
iltn
cd _ ad corrumpendum animum et corpus suurn rnf111a cup,· f" . 1a pO que ce s ·1 e n irnpo e
itas . 1 . • ag· . - Qlli ol1'°rel sans o1 pour D1euº. Ce rte que!
uocarur; quod autem agit, ut ~ len noceat, facinus di 'huni e1re e . . e effrénée pour corrompre son â que fau une
EI haec sunt duo genera_ om~1u~ pec~atorum, Sed f1 c11u,_ ,ori"º':;5 jlagitium (dépravation) . et ce rn~ et son corps
priora sunt. Quae c~m ~x1f.n~1uennt an!l~um et ad qu~~•tia s·apPe a:rrui se nommefaci~us (a~ressioni~ eclle fau pour
egestatem perduxen~t,_ m acm~ralros1 ttur, quo rernoue ªIli n111re à rtes de péchés, mais les déprav r · e sont là les
tur impedimenta flag1t10~!11 au .ª iui_n_enta quaerantur élJi, Jell" sºcest quand elles ont épuisé l'ãrn a •ons ~ont pre.
quod agit caiitas, q~o stb~ pro~t,_uttl_itas est; quoct ~~:e111 lflitr~s- à une sorte de dénuement, que cel~~-~! qu _ellc l'ont
agit, ut prosit prox~mo, ene 1c1ent1a nominatur. Et ~~ rtd111te ssions, pour écarter"' les obstacles _se Jette dans
praecedit utilitas, quta nemo potest ex eo, quoct non h •e 1es a:~~ravations ou leur chercher des aqu\~'opposent
prodesse [88] alteri. Quanto autem magis regnum cup·~?ct, ai1" ce que fait la charité pour son propre t~ ~aires. De
tis destruitur, tanto caiitatis augetur. • •ta- lflêf1le, tilité), et ce qu'elle fait dans l'intérê~ ;e1 est l'uti-
/ittJS (~le beneficentia (bienfaisance). Et ici , u prochain
s'~PP:écêde, car nul ne peut venir en aide à·~,:!
qu•.r •a pas. Or6" plus s'affaiblit le regne de la avec_ce
l'utilité

qu'i ~accroit celui de la charité. convoitisc,


XI, 17. Quicqui~ ~o as~rum et quasi saeu~m factu dic- pJUS S éq
tuque in sanctis ~~p~ns legitur ex persona Dei ueI sancto. XI, 17. En co~s d uen~e, to~t ce qÉcu·~n Iit de dur et pour
rum eius, ad cup1ditat1s regnu_m destruendum ualet. Qu<>d si ainsi dire de crue • ~s D~s samtes ntures, actes et pa-
perspicu~ so~t,_non est ad ~1.ud refere~dum,_ q~?Si figuratc roles rnis au codmplte e .'~u ºsu· de ses saints, tend à dé-
dictum s1t, s1cut1 est apostoh . Thesaurizas t1b1 iram in di lJllire le regne e a convo1t1se. 1 le texte est clair, il n'y a
irae et reuelationis iusti_ iudi~ii Dei, 9ui reddet unicuiq,; à le rapporter à autre chose, comme dans le cas d'
secundum opera sua ; h,s quidem, qu, secundurn sustinen. ~:ression figur~e. AJ:'si ~e ce texte ~e I' Apôtre : « u;:
riam boni operis gloriam et honorem et incorruptionem ,•r,unasses67 un t~esor . co1e~e pour /e Jour de la co/ere et
dt la ,nanifestation du JUSI~ Jugemen~ de Dieu qui rendra à
hacun se/on ses oeuvres ; a ceux qu1, dans la persévérance
63. Augustin avait tMmati~ la distinction dans les qu. 35 et 36
du De diu. qu. 83 (BA 10, p. 100-111). La définition de la charitt ici
~s la pratique des bonnes oeuvres, recherchent gloire,
proposée emploie le tenne frui en un sens plus large que le livre J (4,
4); voir NC 4: « Frui - uti ». NETTI, p. 494, les deux tc,rmes étaient ~aditionnellcment considtr~
64. La convoitise entraine l'immoralitt à l'tgard de soi et à comme synonymes. Ce n est pas cenam. Leur couplage n'implique
l'tgard d'auttui. Cf. Exp. quarumdam prop. ex ep. ad Romanos, 6 : pas la synonymie, par exe~ple che~ SALLUS1c, Catilina_, 14: « om-
« Repletos, ait, omni iniquitate : datur intellegi ad nocendum perti- nium flagitiorum atque facmorum ctrcum se tamquam sbpatorum ca-
nere isia quae dicit, id est facínora. Superius autem dicebat de cor- ieruas habebat ». Mtme distinction dans la dissenation anti-mani-
ruptclis quae flagitia nominantur, ex quibus ad facínora peruenitur, chúnne de Conf Ili, 7, 13 - 9, 17 (BA 13, p. 386-397). Voir NC 14 :
quoniam quisque perniciosarn dulcedinem flagitiorum sequens. dum « La critique manichécnne ... § 2. Justification des m<rurs et pr~-
impedientcs personas remouere conatur, pergit in facinus. Sic dis- ceptes de l' Ancien Testament ».
tinctus est etiam ille ocus in Sapientia Salomonis, ubi, cum enume- 65. quibus Martin.
rasse! superiora flagitia, ait : Circumueniamus pauperem iustum, 66. enim Martin.
quoniam inutilis esl nobis (Sap. 2, 12) ». Cf. S. 9, 15. Selon SIMO- 61. Thesauriz.at sibi Martin.
258 259
DE oocrRINA CH~ISTIANA ~ - " · .r·T ·b·i· _uBE~ 111
- ....
quaertnl'.bus• uitam aeurnam : h,s autem• qu,· ex r,
-..corrupt1 ' d,te,I 1a v,e
,,. , - éternelle
, •. a' ceux ·
. sunt Jiffidunt ueritati, credunt autem in . _con 1" . ,Jlflf" • . se défient . e _a ve~ue et metten, 1 qu, J<mr
11
1' 0 ~.J,·gnatio Tribulatio d angustia in omnem ~q~lla1;, ;:· "'>,;1s. q",' colert et md,gnatwn. Tribulatio .. eur /o, dctnJ
d mu · da · · n11na Q rt v· jft, d'ho me quifi ·, J ·• et angc ·
'nis operantis malum. lu e, primum et Graec; tn ho. "ít1i'1" tt ârfll m a, e mal, Juif d'ab ,1.1 u
'º" ...
":; eos cum quibus euertitur ipsa cupiditas, qui ea~Se_<f h0c
~o)uerunt. Cum autem i~ homine cui dominabanturUtncete
cupiditatis subuertuntur, ilia est aperta locutio : Qu/ regna
/ ll'r
r,,s1'jtt ;e détruite, parce qu'1ls n'ont pas voulu
,11e-otêaJlChe, quand, ~h_e z un homme qu'clle dominai cre.
1:0~~:;
Cela s'adresse à ~eux avec qui la con ord,__Grec
est

/esu Christi sunt, camem crucifixerunt cum passio


1
-ª"'"1tt ~ re" e de la co_nvo1t1se e~t renve~sée, voici une ht, la
concupiscentiis, nisi quia et hic quaedam uerba 1; bUJ , 1 p11iss~;re : « Mat~ ceux qu, appart,~nnent à Jésus-~~a<;e
tractantur, sicuti est ira Dei et crucifuerum, sed n~nsJata i,it:11 eucifié la ch_a,,-M avec s_e~ pass~ons et ses concu ';~t
multa sunt uel ita posita, ut obtegant sensum et alie ~ !all\ º"' cr ,. 10, à ceei pres que, ici auss1, quelques mots ~n;
uel aenigma faciant, ~uam _prop?~ figuratam locu~onalll ,,,.ces1
és mé_tapho~~uem~n!, comme « col~re de Dieu ,. 11
uoco. Quod autem Hterem1ae d1c1tur : Ecce constit:.elll ef11P º!t ,ruc1fié » • "!~s tis_ ne sont pas si nombreux nl
0
hodie super gentes et regna, ut euellas et destruas et d' ' t, et " de telle façon qu ils v~ilent le sens ou qu'ils con~t'
das et dissipes, non dubium quin figurata locutio tota isper. p1acés ne allégorie ou une émgme, ce que j' appellc prop ':
eum finem referenda. quem diximus.
stt
ad we111 ~xpression fi~~n_. 9uan_t à 1~ parole adresséc à
111~11t. « Voici que 1e ta, etabl, au1ourd'hui au-dessus des
Jé~:.
1111e_ • et Jes royaumes, pour que tu les ª"aches les d -
,,a,,ons 'es disperses et les anéantisses » 1• il n'cst p,as doe-
.....;s,s, ,, .:,., fi rée ', u-
,,~ u'elle est tout ent1c.re . 1gu , et qu on doit la rappor-
tt~ ~ fin que nous avons d_1te.
XII, 18. Quae autem quasi flagitiosa imperitis uidentu ier XII, 18. Quant à ce qm appa.rai"'t _aux ignorants comme
siue tantum dieta siue etiam facta sunt uel ex Dei perso~ dépravations, paroles ou actes m1s au compte de Dieu
uel ex hominum, quorum nobis sanctitas comrnendatur tota deSd'hOOUJlCS dont on vante la sainteté, il s'agit là, sans cxcep-
figurata sunt, quorum ad caritatis pastum enucleand~ se- ~ d'expressions figurées. Pour en nourrir la charité il
creta [89) sunt. Quisquis autem rebus praetereuntibus res- f t en dévoiler 1e secret. Qu'1conque use dcs choscs qui
uon, •
trictius utitur quam sese habent mores eorum cum quibus :sent avec plus de m~~rat~on que nc lc comportcnt les
uiuit, aut temperans aut superstitiosus est ; quisquis uero sic P1iurs de ceux avec qut ti v1t est, ou bico tempérant, ou
eis utitur ut metas consuetudinis bonorum, inter quos uersa- :en supcrstitieux ; quiconque, d' autre part, en use en dé-
passant les limites ét_abl!es par _la coutum~ dcs gens ver-
tueux parmi lesquels ti v1t, ou b1en est le s1gne de quclquc
68. Rom. 2, 5-9 chose, ou bien se conduit de façon honteuse. Car dans tous
69. camem IIUVJI Martin. Voir StMONETll, «Note ... », p . 559.
les cas de cette sorte, ce n' est pas l' usage des choses mais la
10. GaL 5, 24.
71. Cf. C. Adimannun, 11 (BA 17, p. 262): « Ira Dei, non pertur- passion de celui qui en use qui constituc la faute. Un
batio mentis, scd potentia uindicandi. hommc de sens droit ne croira en aucune manihc que sur
. ?2,_ Cf. ~ !rin. ~. 3, _6 (BA 15, ~- 352) : « Crucifixio quippe les pieds du Seigneur a été répandu par une femme un par-
antenons borrurus paerutentJae dolores mtcllcguntur ct contincntiae
quidam salubris cruciatus ».
e &igmc et a™gorie • (BA 16, p. 647-648); C. MAYF.R. « Allcgoria •,
. 73. _
c_r. De Trin. XV, 9, 15 (BA 16, p. 460) : e Quid ergo est allc-
gona. ~11 ~ ubi ex alio aliud intellcgitur... Acnigma est autem. A11giutiniu-Lexikon, 1, 233-239.
ut breuitcr cxplicem, obscura allegoria ». Voír J. MOINGT, NC 56 : 14. Hier. 1, 10.

260 261
,1""'
..;- -·
DE ~O~~J~A CHRISTJ~~A. - ~JBER Ili
à la maniere dont cela se fait d' d' .
tur exced '
at aut ahqu1d s1gmficat aut flagihosu
s est 1 º".
,,,tc•e
1,
1 déb hé or ina1re
.b·
nt us cn,· m talibus non usus d rerum,
. sed libid o Ut· 11 0 li\, .., r OI up
tueux et. hes auc
L bs dans des· ban quets
est Negue ullo mo o qu1squam sobrius entis . ftJI" 1es v i nous fa1t orreur. a onne odeur en ff
cu 1pa . f . cred · ·~ ..ali' re qu é ue chac ' ' e et,
Domini pedes ita unguento p~ toso a muhere J)erf •dcri r; fl gert ne renomm e q . un s est acquise par les
luxuriosorum et nequam ho!'1mum solent, quorum us?s, u: d, tis! ta ~ºne vie bonne, en s~1vant les traces du Christ"
·u1·a detestamur. Odor emm bonus fama bona laha co., e e.,res d ·º1 répandait sur ses p1eds un parfum tres précieu ,
nu1·squis bonae u .tae open'bus ha b uent, . dum uestig· est• qu:i... 1 .
....,..LJ•
..,files • . u'une acuon, qu1· ehez d' autres personnes ex.t
qui
sequitur, quasi
1
ped · · · · od 'ª
Ch -••
e~ e1us pre11Os1ss1~~ ore perfun . tistj
,o••· ·11s1 q
•esl at ent une

pr~v
at1·on est
'
l
' en a personne de Dieu
s
quod in aliis persoms plerumque flag1t1um est, in d . ~li. lta Céfléralef1'1 phete, le s1gne d une grande chose. L'union
rophetica persona magnae cuiusdam rei signurn •u1na uc1 811 d'tlll prºurtisane, dans la débâcle des mreursn, est bien
P quippe in perd1t1s . · mon'b us, a r1a ·m o see prophetae st · A.1·
. ia
0
veC ti oe co h e que la mêm e umon · dans )' action
est 11t autre e os 11 .
natione coniunctio meretricis nec, si flagitiose in e~ ua_hci. :videf1'1f1'1: prophete Osée • S1 c'est une dépravation de se
temulentorum et lasciuorum nudantur corpora, proptnu,uiis ·ospirée udans un banquet de gens ivres et débauchés ce
..
balneis nudum esse fl agtt1um est.
erea 1·
n
1
J11ett
re nu une raison pour qu 'être nu d ans un bain soit 'une
fl
P~
•est vauon. . . .
dél'ra faut (ionc exanuner avec som ce qu1 est lié aux lieux,
19. Quid igitur Jocis et temporibus et personis conue . 11
19, ,, et aux personne~ pour ne pas lancer à la légere
diligenter attendendu~ est, _ne ten:i~ flagitia_reprehen~at, 8
5
a11Jl tef1'1P tions de dépravat1ons. II peut se faire en effet
Fieri eni~ ~test ~t sme ~hquo u1t10 ~u~~<hae uel uoraci ~ de5 accusacommettre la mom · d re f aute d e voracité ' ou de'
tis pretios1ss1mo c1~ s~~1e~s utatur, ms1p1ens autem foed~
sima gulae flamma m. u1hss1mum ardescat. Et sanus quisque qll e sans
andiSC, un sage u~e d' un mets de trcS .:, . grand prix, et
. . . gollrm. sensé au contraire brOle du feu d'une repoussante
maluerit more Dom1m p1sce uesc1, quam 1enticula mo
Esau nepotis Abraham, aut hordeo more iumentorum. N re q11"un 10 erie pour un mets d es p l us v1·1s. E t tout homme rai-
. . b" 1 on glouto~~ aimera mieux manger du poisson à la maniere du
enim propt~i:e3. conbnentiores ~o 1s su~t p era~que bestiae,
so~ºªeur'° qu'un plat de lentilles à la maniere d'Esaü, petit-
guia [90] u1honbus aluntur esc1s. Nam m omrubus huiusce.
modi rebus non ex earum rerum natura quibus utimur sed s~·~· Abraham11, ou de l'orge à la maniere des bêtes de
fi 5 me. La plupart des animaux d' ailleurs ne sont pas plus
ex causa utendi et modo appetendi uel probandum es~ ueJ som . ,. 1 .
improbandum, quod facimus. bres que nous pour 1a ra.tson qu Is se noumssent d'ali-
:ents plus viis que les nôtres. Car dans tous les cas de ce
geore, ce n'est pas la nature des choses dont nous usons,
c'esl Je motif qui nous fait en user et la maniere dont nous
les convoitons qui font que nos actes sont à approuver ou à
réprouver.
75. Cf. /oh. 12, 3.
76. Cf. VtRGILE, Éniide, li, 753-754 : « uestigia ... sequitur ».
n. SIMONEm. p. 197, traduit : « tra persone depravatc ,. = perdili 78. Osee, 1, 2; voir C. Faustum, XXII, 89.
moribus. La fonnule est attest6e chez Augustin, ln /oh. euang. tr. 49,
3 (BA 738, p. 206) : « Tales sunt omnes assueti sceleribus, perditi 19. tempori Martin.
moribus •. Mais la fonnule mores perditi est plus commune (cf. The· 80. Cf. Luc. 24, 42-43.
saunu Augustinianus, p. 330 20.28) et correspond micux, dans lc cas 81. Cf. Gen. 25, 34.
prfscnt l uaticinatione.

262 263
DE DOCTRINA CHRISTIANA
20• Regno terreno· ueteres iusti caelcste re
y/·'- LIBER ///
, st d'apres le royaume terre
- ..... ....
"- .~ - ~

tur et praenuntta bant. Suffi1c1en· dae prorgnulll '·Ili=- . CC · l Site q


naban . l . . h b is cau "&1 zO, is irnagina1ent e royaume céteste e ~e les ju~tcs
orurn plurium s1mu um u1ro a endarurn . sa e .- •411u·efo C'était pour assurer la descend t t annonr_:arent
ux uetudo et Iºdeo unam 1emmam
' . . •ncu1 Pabii· rill d ,, ~r1ce-
eOns .
mantos

habe
PI r,v..,.. wrne, exemple de ,aaute, PoUr un seu1ance•2 h que s'éta-
re _lltirti0•s
A

honestum non· erat; non emm mu ter eo est fec à11·t ta cOll épouse en meme tempsº M . omrne d'avo1r
rneretricia pouus
ºtud l
turp1 o ue quaestum uel lib llnct,o r, se a l! d'Llfle
s 'était pas honnete pour une 1'"eais Pou r ta mêrne
A •

. oo· ºb . . eros uu1 0 <l plll·s0fl• il n·s car une femme n ,en est pas ' mme d'
quaerere. ln hmuscem 1 mon us qu1cqu1d illoru avo1r plu.
·b·d· f · b
rum sancti non l1 1. 1_nose .a~1~ ant, quarnuis ea f lllpo. lll te "º rlJl,·c:11rs roaõrtt ur elle dépravation de coun· plus féconde 14 •
p0'

uae hoc tempore 01s1 per hb1dmem fieri non po acere s•c:sl PJut u hasard des rencontres argent 1sane que de re-•
q . ºd ºb' l ssunt, n 111 c her a • ou enfant
Culpat scriptura. Et quicqui 1 1 ta e narratur n 011 cllerc duites de ce genre, tout ce que les .us s. Dans
historice ac propne, se ettam 1gurate ac prophet·on so1uni
· d · fi '
dc:s 'ºfà faisaient, sans exces sexuel, alors qJ ,.ts ~e _ces
. fi ice ac
tum, interpre~~u~ est ~sque m . mem ~llum Caritatis c~p. 1c:fflPs- hoses que l' on ne peut faire de nos ~ • s fa1saient
Dei siue prox1m1 s1ue utnusque. S1cut emm talares siue là deS ce"uel, I'Écriture ne le condamne pi:u~s sans de
catas tunicas habere apud Romanos ueteres flagiti~t lllélJti_ e:ltces \apparte d'analogue, qu'on le prenne no~ t tout ce
nunc autem honesto loco natis, cum tunicati sunt nrn era1, qll'etle historique et propre, mais aussi au s sefiutement
habere flagitium est, sic animaduertendum est in on eas all sens étique, dott . être com~ns .
comme ordonné ensà iguré
, et
quoque usu rerum abesse oportere libidinem quacetero pt?P; Dieu, soit du procham, soit de l'un et de , amour 1
·
solum ipsa eorum, inter quos um1t, · · consuetudine ' nee no . ll soit e en effet, que porter une tunique à lon e1autre. De
abutitur, sed etiam saepe fines eius egressa foedi~Ulter rnêdroe,cendant jusqu'aux talons était chez 1e:'1ans !t1anches
suam, quae inter claustra ~orum sollemnium Iatitabatt~in e:t es . ., ai , . c1ens Ro-
. une dépravat1on , ors que mamtenant au .
gitiosissima eruptione marufestat. ' a- rnains bo · contraire
cheZ tes gens de
, d , nne mussance, . une . fois qu, ils ont revetu
A •

ta ..,...,nique
- ' e est e1n bº en pas avoir, qu1 est une déprava110n. .
",nsi remarquons- e ten, pour 1 usage de toutes les autr
""' ' il conv1en · t qu ' en so1·1 b anru· le désir sensuel qu· es
ehOses• . dº d I non
seL1tement mésuse m. 1gnem~nt e la coutume des gens chez
qui cette coutume e,uste, mais_ encore, dépassant souvent tes
bomes de cette coutu~e, m~~este, _en une explosion tout à
fait scandaleuse, son 1gnorrume qu1, derriere les barrieres
des mreurs traditionnelles'6, demeurait cachée.

82. Cf. VIRGILE, Giorgiques, ID, 65.


83. Cf. Gen. 16, 3: Abraham, Sana et Hagar; 25, 1 : Abraham
et Qetoura; 29, 16 ss. : Jacob, Lia et Rachel
84. Lcs patriarches avaient le devoir de propager le genre hu-
main; cf. De continentia, 13, 15 ; 17, 20 (BA 2, p. 58 et 68) ; S. 51,
15, 25.
85. Cf. CICátON, Catilinaires, II, 22.
86. Voir SIMONETil, «Note ... », p. 552.

264
265
UIJ Ili
OE ooCTRINA CHRISTIANA
i,..,dquid autem congru1t ,on u lulJ
Ili, li. ~ u ,sta Jcgen<ia ucl ~ces itatc im~"1
011
cum quibU a boni et magnis hominibus lJ uº 11 r
ª
u ,p1tur. • tih
ofti 10 • m referendum est ue 1 propne, 1 ut
ct t,entfictc~tt:,am figurate, icut propheti licet.
dehef11U, ue C

XIV, 22, ln qua~ facta legenda cum mcurruni 1


1911
· con u..
•tudt'nis m , auctontate repnmantur fl
• · ,
at1cnu unt animaduertere lotam conuer ar
pu1ant nec. pooniugiis uel in · conu1u11
· ·· ue 1 m ue titu' 00 ,,, "'
1
uam ucl " co uictu atque cultu alíis gentibus et a1 11 CCt e•
.....,,uc human . . 1en,
'"". n 'tiosum uideri. Qua uanetate mnumerabir •
ponbu d~ngutm commoti quidam donnitante , ut ita dic~~
consuctu 1 · · · b t · ... .,
qui ncque alto somno stulut,ae sop,e an ~r nec m ~pientiac
lucem poterant euigilare, putaue_runt nu amd_ esse iustiliasn
. sed unicuique gentt consuetu mem. suam iu ,.
per se'dipsam, 'b
.. quae cum sit diuersa omru us gentibus, debeai
tam ut en , . · · fi · ·~
autem incommutabilis manere iust,~a. ;~n maru estum nu].
Iam usquam esse ius~it_iam .. Non t~te t~erufint, n~ multa
commemorem, quod 1ib1 jieri_nd~n u1~, a II n~ ~ce ns, nullo
od posse ulla eorum gentih tuers1tate uanan. 0 uae sen-
~nti~ cum refertur ad dilectionem Dei, omnia flagitia mo-
iuntur, cum ad proximi, omnia facínora. Nemo enim uu]t
corrompi habitaculum suum _;. non ergo debet co_~ mpere
habitaculum Dei, se ipsum scliicet. Et nem~ uult s1b1 a quo-
quam noceri nec ipse igitur cuiquam nocuent.

87. Cf. VIRGILE, Énéide, I, 680. e. SCHAÜBLIN, " De doctrina


christiana : A Classic of Westem Culture ? ,., De doctrina christiana,
A Classic of Westtm Culture, Notre Dame - London, 1995, p. 58 :
« But who are the quidam who want to rob even the terrn iustitia of
its absolute force ? Without doubt Augustine refers to the speech of
L. Furius Philus in Cicero's De republica 3.9-32 ,._
88. Cf. Tob. 4, 16.Voir A.-M. LA BONNARDl~RE, Bíblia Augusti-
niana, Lts livres historiques, Paris, 1960, p. 91-92. Sur la variante :
alii I alio, voir SIMONErn, p. 500. Dans le De ordine, II, 8, 25 (BA 4,
p.406), Augustin parlait d' un « uulgare prouerbium "· Dans !e De li-
A. BASTJAENSEN, « Le "Praeceptum aureum" dans la tradition 6pigra-
bero arbitrio, I, 3, 6 (BA 6, p. 200), Evodius dit : " Quisquis autem
alteri facit quod sibi fieri non uult, male utique facit ,._ II s'inspire phique et littéraire ,., Revue Bénédictine, 98, 1988, p. 254;
probablement de la !inale de la lettre des apôtres, écrite au concile de 89. Voir NC 14 : "La critique manichéenne ... § 3 L absolu et le
J~salem, A~t: 15, 28-29 : " et quaecumque uobis fieri non uultis, relatif en matiêre morale ,._
aln ne fecenlls ~. traduction du texte grec " occidental ,._ Voir 90. Cf. S. 9, 15.
266 267
DE DOCfRINA CHRISTIANA
llBER /JJ
XV, 23. Sic eue;f ty~an~idt c_upiditatis caritas .t.., z3. Ainsi, une fois rc
iu ti simis legibus I esct1onb1_s e1 pr?pter Deurn regnat ~,., h ·1é l. nvers.
oitise, la e an rcgne, fondée "'e la t r
ximi propter Deum. erua 1tur ergo m locutio .b• sui r de Dieu pour Dieu de \lJr le lrJr Y nn1 d 1_
pro . oo· d. n1 us fi Ct
ratis regula hu1us~ 1, ut tam 1u uersetur _diligenti rglJ
L"oflv
. "'ºº b • so,-rn..."'llle et tr Ju de,.
1 a••· pieu . On o servera donc po
deratione quod l~g1tur, dohnec ~d regnu~ cantatis interpcon 1_ I'°º' ue voici" : examiner aveclJt Ie. Incuti() du Prrich n
tio perducatur. S_1 autem oc 1am propne sonat, nulJa reta. ,~gte ·~n lit, jusqu'à ce que l'inte;~e attentron ri_ ur la
tur figurata locut10. . . PUte, c_e qu ui est le regne de la charité r tatr_on ort :,nu cu
XVI 24. Si praeceptma locutJo est aut flagitium a f1fl, q déjà entendre, considérer · .~t s, le sens 'lée
uetans ;ut utilitatem aut beneficientiam iubens Ut facinti 8 111iSS~ n figurée. qu ti n'y a là Propre le
figu- [92) -rata. Si autem flagitium aut facinus uict non est pres~ Z4. S'il s'agit d'une I . aucunc ex.
~T-, . OCUtion fo
bere aut utilitatem aut beneficientiam uetare, figu etur iu, . ·nterdise smt une dépravatio _rtnulant un
.. . ·t fi/"" h rata e UI l · . n SOtt l)ri'r--.
Nisi manducauer11lhas,bmqb~•., c~me"! "b. ominis et sano,~~- q mande un acte s?tt uttle soit bie . une agrcssi--;;-"l'IC,
nem biberitis, non e 111s u,tam m uo ,s. Facinus º"'· co!TI ée Si au contraire elle sembJ nfa.isant, clle n' n ou
1 ur · . . e ordo e t Pas
gitium uidetur iubere : Figura ergo est, praecipiens pue1_tla, tíg ou une agres1on ou b1en interd· nner une dé
. d .
dominicae esse commumcan um et suau1ter atque urr 1
ass1on· ti~ºant elle est de sens figuré ~ s1·1vre un actc utile OUpbr~va.
1 faJS • ha . d . · ou.s n 1en.
recondendum in memoria, quod pro nobis caro eius It~r Seigneur, la e ,r u F1ls de l'honune e ~gez Pas d
. A. . t s·
fixa et uulnerata s1t. 1t scnp ura : , esurierit ini . - cruc, 1~ son sang, vous n 'aurez pas la vie e~ et s1 vous ne b~v;:
tuus, ciba illum, si sitit, potum da illi. Hic nullo dub~icus pous ordonner un~ agres~ion ou une d vous » ~- li Patait
beneficientiam praecipit ; sed quod sequitur : Hoc enirn~te nd nc une figure qm prescnt de commu _épravat1on. C'est
ciens c~rbones ig~is co!'gere~ ~uper ca?ut e~us. maliuoie~: Soigneur93 et de garder au plus profond dlller à Ia Passron . du
tiae facmus pules mben ; ne 1gitur dubttauens figurate d" siuvenir doux et salu~re de sa chair quf ~otre m_émoire le
tum, et cum possit dupliciter interpretari, uno modo ad ;c- s et couverte de piates94 • I'Écriture d"t . t ci:uc1fiée pour
nOu l .- i • i( s, to
cendum, altero ad praestandum, ad beneficientiam te poti 0- afiaim, donne- ui d
a manger ; s'il a soiif. "·
II 1
, uunneu1àbo
. n ennemi
·
carit~s r~uocet, ~t inte~legas carb?nes ignis esse urent~! lei, sans a~cu~ oute, e e prescrit un acte de bien . ire ».
paerutent1ae gemttus, qmbus superbta sanatur eius, qui dolet Mais ce qut smt : « Car, ce faisant, tu amasseras fa.isan~e.
se inirnicum fuisse horninis, a quo eius miseriae subuenitur des charbons ardents » ~5. pourrait faire croire si:;: sa tete
Item cum ait Dominus : Qui amat animam suam, perde; donné un acte de malve1llance. Ne doute d q eSI 0 ~-
• . fi onc pas qu'1l
eam, non utilitatem uetare putandus est, qua debet quisque s'agi·t d une express1on 1gurée. Et encore qu'o .
· é . , n pu1sse y
conseruare animam suam, sed figurate dictum perdat ani- trouver une dou bIe mterpr . tatton • I une inVI·tant à nuire . et
mam, id est, perimat atque amittat usum eius, quem nunc I' autre_ à rendre service, que la charité te rallie plutôt à la
bienfatsance i et tu comprendras que Ies charbons ardents
sont Ies. génussem~nts .brülants du repentir, qui guérissent
91. Voir S1MONETI1, p. 500. J'orgue1l de ceiut qut souffre d'avoir été I'ennemi de
92. /oh. 6, 54. J'homme qui souiage sa rnisere96 • De mêrne Iorsque Je Sei-
93. domini Martin.
94. Voir NC 15 : « Le culte chrélien et la liberté spirituelle ». SIM(}- biia Augustiniana, Le livre des Proverbes, Paris, 1975, p. 17 et 226-
NETil, p. 501, note que la fonnule : passioni... communicandum, ne se 227.
~uve pas chez Auguslin. 0n trouve pourtant quelques citalions de 96. Cf. Exp. quarumdam prop. a ep. ad Romanos, 71 : « Isti
l'_"!I. 3, 10 : « communicationem passionum eius,.: De peccarorum me- enim carbones ignis ad exustionem, id est ad contribulationem, spiri-
nru, D, 13, 20; C. duasep. Pelagianorum, ID, 7, 21; S. 169, 13-14. tus ualent, qui est quasi caput animae, in qua exuritur omnis malitia,
95. Rom. 12, 20; Prou. 25, 21. Voir A.-M. LA BONNARDIÊRE, Bi- cum homo in melius per paenitentiam commutatur ».
268 269
-- Í)E DOCfR/NA CHRISTIANA
rsum scilicet atque praeposterurn qu
habel, pe~ibus, ut aetema non quaerat. Scri~tur: inctiriél.
'\ · - ~,,.;,- ··· -
;,· LIBER IJJ
r dil : .e_Quid~im,,e son â~e la Perd,
tur te~pod_ t ne suscipias peccatorem. Posterior p est : /) gneLI u'il inter it acte utite par I a""', il
m1s. encon ,e
. u1'detur uetare bene tiICICO
. t'1am; att . hUi11.Q
. enirn ars ,,,.,ire
iv
qer
v son âme, mais que l'ex pr eque1 on a Iened rdur P<t·,
~n_e ccatorem; intellegas er~o peccatorem fig~rIV.e s'4s..,
t nt,ae ,onser,. a été dite au sens
' figuré ' Pou ession
r s1gn fi "11 Pecv,,1r
rdr· dt
c,p,as pt l'W"l'Cato ut peccatum eius non suscipias ate Po.. l~ . ·vernent à I usage qu'il en f _1 ier: qu·11 d ,c,n
situm pro y~- ' • défirtª~ns et à rebours, qui !'incline a11 Préscn1e:n11ri(e
,ontre 1·ernpêche de rechercher les b.Vers les b1en\ t ent, à
s et à · . ,
fC I . • « oonne qu, est m1sericordie
•ens ét
erne,~". (1ernpt,-
tcrit,- heur,. "· La seconde panie de ux e1 ne sou11en a éré
lt ~e la bienfaisance ; elle dit en e/ett'.e phra~ Para~1Pa.r
retare d d ,e « n 111.
te pécheU',. ; comàrrenl S onc que le ~Ot ..~~OUl1ens Pas
lt. là au figuré, a p ace de "péché" l'¼'heur" a été
ff11S as le péché'oo. 'P<lur qu'on ne so
XVII, 25. Saepe autem accidit ut quisquis in meliori &rad
tiefl~$n, zs. II arrive souvent, d'autre Part u-
. ·tatis uitae uel est uel esse se putat, figurate dieta li
spm . . d"b . . esse 00 se croit ~tre à un degré supérieur••• d' que quiconque
arbitretur qu~ inf~nonbus gra 1 us pra_ec1p1untur, ut Uerbi eSI qu'a été d1t au figuré ce qui est pres . e vie sp1ritue11e
[93) gratia, 51 caehbem amplexus est mtam et se castr . ·uge l .
~ érieurs. Par exemp e, s1 un homme a emb
cnt !lOur 1es degrés'
. "d d .. au11
propter regnum ca~lorum~ ~u1cqm e ux~re d1hgenda et anfi 'est fait eunuque pour le royaume des _rassé1 le célibat
regenda sancti Iibn praec1p1unt,. non et ,.
s souttenne
. que tous Ies préceptes do c1eux é 02, il arnve .
. propne
. sed transtate
accipi oportere contendat ; et qu1squ1s statu1t ~eruare innu
tam uirginem suam, tamquam figura~ locut1onem con~
11
qu 5 touchant la maniere d'aimer et gu:/ Parles saints
bV~ent être entendus non au sens propre r s~n épouse'°'
interpretari, qua dictum est : Trade filuun, et magnun, ºPUs do• re. et si quelqu'un a décidé de ne pas 'mm~s par méta-
perfeceris. Erit igitur etiam ~oc in o~serua~onibus intelle- ~~a garder vierge104, il peut s'efforcer d'inte;1: sa filie et
gendarum scripturarum, ut sc1amus alia omrubus communi.
ter praecipi, alia singulis quibusque generibus personarum
une expression ~gurée c~tte parole : « Marie la
ras ,nené à bien une 1mponante affaire » "" 11 '
fi~t~º:~:
ut non solum ad uniuersum statum ualetudinis, sed etiam ad aU · à · à · Y aura
donc encorÉcec~c1 aJoutehr nos observations sur l'intelli-
suam cuiusque membri propriam infirmitatem medicina gence des ntures : sac ons que ce~ns préceptes sont
perueniat. ln suo quippe genere curandum est, quod ad me- communs à tous leés ho_mmdes, et que d autres sont particu-
lius genus non potest erigi. liers à telles cat gones e personnes, que le remede
convien~ non ~ulem~nt ~ l' état de santé général, mais en-
core à l'mfirrmté part1culiere de chague membre. 11 faut évi-
demment soigner dans sa catégorie propre ce qui ne peut
être haussé à une catégorie supérieure.
'17. lola. 12. 25. Cf. ln /oh. tuang. tr. 51, 10 (&4 738, p. 300-303).
98. Cf. G. MADEC, « Conuersio », Augustinus-Lexi/con, 1, 1282-
1294 (1286-1287).
99. Eccli. 12, 4. 103. Eph. 5, 25 ss.
100. Cf. En. in P:r. 102, 13. 104. Cf. l Cor. 1, 37; De saneia uirginitate, 21, 21 (BA 3, p. 146).
101. meliorr Simonetti. 105. Eccli. 1, 27. Grande [magnum Martin. Voir SJMONET!l,
102. Manh. 19, 12. p.502.

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271
DE DOCfRJNA CHRISTIANA ~ LIBERIJJ
XVJII, 26, Item cauendum est ne ~o~e, quOd in Scri j\llll, 1,6. li _faut aussi prendre &arde
. ro illorom temporum cond1c10ne, etiarnsi Plutis r que ce qu1 dans les Écritures __de nc Pas cn .
uetenbus: proprie intellegatur, non est flagitiurn ne;ºn f'i_ pens; s conditions de vie de ces tem anc,ennes n'cst vcn,r à
g~rate, ;. ta etiam tempora quis putet in usurn uita ue fa. 5on ejon rnême si on doit le com:s-là, ni déprav'· ~n ra,.
~;~~:f:rrt Quod OÍSÍ do~binante CUpdiditate et i;s:~Se ag~S~aiS' a~ sens pro~re, pe~t être lr::~~;e non au ~~; ~'.
scripturarum, qu1 us euerten a est, satell"r rn gtJ e prauque de v1e. Mais cela, n I ré à notrc éJ><
quoquete non faciet; nec intellegit miser ad bane u't.' ~rn ,ornf11 dominé par la convoitise et d ui ~e le fera à l'll(;uc
quaercn ' sic posita, ut spe1. bonae hommes
. 1
. esse salubnte, lia_- d'être1.,. J·usque d ans les É critures' rn·e u1 chere her une e•ns
tem l 118 . t r u,. orte . Et '. l l r emes qu . ~-
deant et consuetudmem, quam aspeman ur, posse habere ~ur la détruire. é ~ l e ,ait, le malheure~x n • sont faites
bonum et eam, quam amplexantur, esse posse darn r· te que ces r c1ts ont été mis là po e se rend pas
~~~:. si et ibi caritas utentium et hic cupiditas adtendatu~a- 'º~nne espérance perçoivent pour leuur que les hornrnes
de e qu'ils réprouvent peut servir au rb~alut qu'une cou.
ttJ~Js embrassent peut être condamnable •_e~, et que cellc
qu •c'est la charité qui est prise en e~ s, .dans l_e premier
~as tre la convoitise. ns, éra1ton, dans
1au ,,7 car s'il est vrai qu'un homme e .
1:1. Nam si multis ux?~~ caste uti ~uisq~am pro tempore "' • h , n ra1son de .
potuit, potest alius una bb1dmose. M~g1s erum pro~ multa. tances, a pu user avec e asteté de plu . s c1r-
conS d' s1eurs épouse 107
rum fecunditate utentem propter ahud, quam umus carne autre peut user une seu1e avec sensuarté 1, s ,
fruentem propter ipsam. lbi eni~ qu~eritur u~il~tas tempo. un effet davantage celui qui use de la fécond·1é· 1 d appr~uve,
en ' d' b' e plus1eurs
rum opportunitatibus c~n~a. h1c _satla!Ur _cup1d1tas tempo. fernmes en vue un autre ie~, que celui qui ·ouit
ralibus uoluptatibus 1mphcata, mfenonsque gradus ad ~ir d'une seule pour cette charr elle-même Le J .de la
eh... ·1· é · prenuer re
Deum sunt quibus secundum ueniam concedit apostolus eherche une ut1 1t en. rapport avec les condi' t·tons de son•
camalem cum singulis coniugibus consuetudinem propter ternps, l' autre assouv1t une convoitise toute engagée dans
intemperantiam [94) eorum, quam illi, qui plures singuli tes voluptés temporelles. Et ceux à qui 1' Apôtre a .
cum haberent, sicut sapiens in cibo et potu nonnisi salutem par indulgence, à cause ·de leur incapacité de se m:~us,
corporis, sic in concubitu nonnisi procreationem filiorum un commerce chamei habituei avec une épouse uni
. o· que '
"~!·
intuebantur. ltaque si eos in hac uita inuenisset Domini sont dan_s leu~ ascens1on vers . 1eu à un degré plus bas que
aduentus, cum iam non mittendi sed conligendi lapides tem- ceux qu1 avarent cha~un plus1eurs épouses, mais qui dans
Jes rapports sexuels n avarent en vue que la procréation des
106. Un renfon. Cf. Conf VI, 15, 25 (BA 13, p. 570). 0n peut enfants, pareils au sage qui, pour ce qui est de boire et de
donc faire mauvais usage de l'Écriture elle-même ; voir NC 1 : manger, n'a en vue que la s~té du corps. C'est pourquoi, si
« Place de l'Écriture dans l'économie du salut. § 3. Lc statut de Ja venue du Sauveur les avart trouvés dans ce monde, alors
l'Écriture: une mMiation nécessaire, mais provisoire » . que ce n'était plus le temps de jeter des pierres mais de Jes
l07. Voir SlMONErn, p. 503.
108. l Cor. 1, 1-6. Voir S. Dolbeau 12, 7-9 (Revue Bénédictine, ramasser109, ils se seraient sur-le-champ faits eunuques pour
102, 1992, p. 278-279 : « Sed non nuptiarum bonum reprehendat
apostolus, sed incontinentiae malum ,. matres, ont engendré des enfants ojjicio pietatis. 11s servaient la pro-
109. Eccli 3, S. Cf. De bono uiduitatis, 8, 11 (BA 3, p. 252-257) : pagation du genre humain : ojjiciumfuit. Maintenant, c'est le temps
« Tu autem quae et filios habes et in eo saeculi fine uiuis, quo iam du rassemblement du peuplc spirituel dans le Christ. « Tempus am-
tem~s es~ non mittendi lapides, sed colligendi, non amplectendi, sed plectendi : tempos propheticum ; tempus continendi ab amplexu :
conbnend1 ab amplexo ... ». S. Dolbeau 12, 11 (Revue Bénédictine, tempus euangelicum » ... Voir aussi De bono coniugali, 13, 15 - 23,
102, 1992, p. 280-281). Les patriarches: sancti patres, sanctae 28 (BA 2, p. 58-89).
272 273
LIBER ///
DE voCfR/NA CHRISTIANA
...,e des cieux"". Caril n'y a d d'
. tatim se ipsos castrarent propter regnum .
q
ue )orsqu· ··1
e ro· 'f11all••· é' y a convoitise
·
e 1ffic u1té dans 1
, dans Ia po . a pn.
pus esset, snim est in carendo difficultas, nisi cum est ~aelo.. l.,. 110 en vértt , sava,ent qu abus sse,sion C
rum. non e . ·tr h . •n h 11 lfles, 1 é er des . e,
bend~ cupiditas. Nouerant qu1ppe d' .'. ommes etiam in ip ~- ~olfl êftlC avec eurs pouses étai1 d I rappons eh
. 'b s luxuriam esse abuten 1 mtemperantiam s1s eJS, f11 te la priere de Tobie, quand il e, ª _luxure. C'est ar.
con1ug1 u
. e testatur . quan d o es t copu 1atus llitori
orauo, • quod. 11 ,dues . "' d s unir à ce
qú "'. ois-tu Se1~neur e nos peres, béni s . son épou~c :
To.b1a. Benedictus es, Domme · pa1rum nostrorum et b· A1t
13éfll_ s )es des s,ecles. Que les cieux et t ou ton nom pou
en1m . . - I I ene
dictum nomLn tuum !n omn1a sae;ufia s~~uA daorum. Bened;: JeS ~'~ot, C' est toi qui as créé Adarn e~u~-1la ~réalion ,;
c{JII I
,,
11
te caeli et 0 mn,s creatura. , u ec1st1
· •
. . adiutorium Euam, et nunc,
..
Dom · e t
m et d d '
· e ISli
m • u seis, quon ·
d
non /uxuriae causa acc!Po'º so_rorem meam, se ipsa Uer;.
'ª"' rs
t,61115 ur compagne. Et maintenant, Sei n~ lui as donné
~.,,e rna 5oeur non _Par luxure, mais, eng vé~\
pCC:11 ·fé de nous, Se1gneur » 112 •
1 tu le sais, je
• pour que tu
tate, ut miserearis nostri. om!n_e._ aieS ~ . zs. Mais les hommes qui, en proie à une _
XIX, 28. Sed qui e~~ata lib1dine u~l per multa stupra dif. é se Jaissent aller à des débordement sensuablé cf-
fluentes euagantur, uel m 1~sa una co"!uge non solum exce. ftt11 :i,1es, soit avec de multiples femme~ e~o~es 11
rapports
dunt ad liberorum procreat1onei_n pertmen~em modum, sed cou P ép<>use, non seulement dépassent la 01 ' avec leur
,.. u e . d f . esure fixée
etiam inhumanioris intef!1perant1a~ sord~s muerecunda orn. "" 1 ocréauon es en ants, mais encore pour
nino licentia se~ilis cumsdam bbertat1s _accun:iu~ant, non l3 %ures d'une incontinence indigne de l'h:;urn~!ent les
credunt fieri potmsse, ut tem~rante~ mul~1~ fenums antiqui sou ~s véritablement scandaleux d'une liberté me par les
uterentur uiri, nihil seruantes m usu 1l10 ms1 congruum tern. e~~e servile. Ils ne croient par qu'il ait été en _quelque
pori propag~dae ~rolis officium_; et quod ipsi laq~eis libi- so rnrnes d'autrefois d'user avec tempérance ~:sS,te. aux
dinis obstrictJ uel m una non fac1unt, nullo modo m multis ~ºfJl..,es ators qu'ils n'accomplissaient dans ce p us1eurs
,e ,.. ' . ad té à l commerce
fieri posse arbitrantur. ue le devotr, 81? eur temps, de propager la ra E
i11chainés comme tis l~ sont dans les liens de la sens~~t;•
ce qu'ils ne J_>Cuvent faire avec une épouse, ils le jurent tou~
29. Sed isti possunt dicere nec honorari quidem atque lau- à fait imp<>ss1ble avec un gran~ nombre.
dari oportere uiros bonos et sanctos, guia ipsi, cum hono- 29. ees gens-là peuvent drre aussi qu'il ne faut pas
rantur atque laudantur, intumescunt superbia tanto auidiores plus Jouer ni honorer les hommes de bien et les justes, pui~~:.
inanissimae gloriae, quanto eos frequentius atque latius lin- eux-mêmes, 9u~d on les honor~ et qu'on les Ioue, se gon-
gua blandior uentilauerit ; qua ita leues fiunt, ut eos rumoris tlent d'orguetl, d autant plus avtdes de la plus vaine gloire
qu'une tangue plus flatteuse les excite plus souvent et plus
généreusement. Et cela les rend si légers que !e souffle de la
110. Cf. Manh. 19, 12. renommée, qu'ils le jugent favorable ou contraire, les préci-
J 11. domine [deus] Martin. pite dans tous les gouffres des dépravations ou bien les
112. Tob. 8, 7, 10. Cf. C. Faustum, XXII, 35 : « Cum esse! illa brise contre les rochers des agressions 11 •. Qu'ils voient donc
(soror) non ex concubitu eiusdem patris, nec ex eodem matris utero,
combien i1 est rude et difficile de ne pas être alléché par
sed ex eadem stirpe cognationis exorta ,. . l'appât de la louange ni pénétré parles dards des injures, et
113. humanioris Simonetti (voir p. 504).
114. SIMONETTI, p. 504, estime que cette critique constitue une qu'ils n'évaluent pas autrui à leur propre mesure.
digression inutile et que, sous cette forme générale, elle vise encore
les Manichéens. Augustin juge, en effet, sév~rement ces « homines discemement des temps et des m~urs ; ce qui ne peut se faire à
superbe delirantes, camales nimis et loquaces,. (Conf III, 6, 10 (BA
l'aune d'une incapacité morale, séquelle de l'orgueil.
13, p. 378). Mais ici il s'agit encore de la sainteté des Patriarches, du
275
274
DE DOCTRINA CHRISTIANA ~ LIBER Ili
aura siue quac prospera. siue_quae a~u_crsa existirn, Qu'ils croicnt plutôt que nos •
• ( -libct inuchat uoragmes flag1t1orum aut. ª1ur, ih 1 ""' , rgueil quand le monde 1 ªPõtres n'o
quas· 951 .d V'd 1 •n fa . ,, fléS d o • es a ad . nt été
m etiam saxa con1• at. . ' ean ~r~~· quam sibi tino. of1 . en ont été méprisés. Aucun tn1rés, ni ah· n1
~t tque difficile, nec laud1s esca ilhei nec conturn arl~lllJtti !11:ifld i!sn sOr n'a manqué à ces ho~ de ces delJJt t <tllus
si ~ . penetrari et non ex se alios metiantur. e 1ªrutti aioflS, bied"éloges par ceux qui croy _rnes; car ils ét~nta-
5
acu ex'x Credan; potius apostolos nostros nec, cum ,ornbféSar ceux qui les persécutaienª1'~~1. couvens d~1cn1 0
• · fl ç; •
tur ab hominibus, m atos 1u1sse, nec cum despic
susp·1
ce. es Paient eux-memes , selon lese· · De rnerne
A ,,, • don u-
1,as s1
5
~:os Neutra quippe temptatio defuit illis uiris . erentlJr q11'il us s en être corrompus, de même ~rco; ances, de tou~
0
ecr~e~tium celebrabantur praeconio et persequenti~rn"ªrn ei ,ela. s~onformant dans leurs rapports a~s 1rnrnes d'autre-
d"ctis infamabantur. s1cu . t ergo 1ps1
· · pro tempore ut brna1 e. fot·s, se convenant à Ieur temps, ne subissec. es fem rnes aux
~s omnibus et non corrumpebantur, sic illi ueteres u e antlJr 11sases la sensualité, dont sont esclaves ceaient P_as la tyran.
ht . . - surn t ·e de d"t d ux qu1 n
minarum ad sui te'!1po~s con~e~1~n~1am ~eferentes non e- 111 ce que n~us avons 1 . e ~es ju~tes. e croiem
tiebantur eam dommat1onem hb1d1ms, cu, seruiunt, qui _Pa- pl!S 30• Et e est pourqum nen_n aurait pu le .
non credunt. . tsta evoir pour I~urs fils une hame implacable S,~eten1~ de
30, Et ideo isti nullo modo sese coh1berent ab inex i . . c011~ 5 qu'ils avaient attenté ou essayé d'attent~/ ti~ ava1en1
odio filiorum a quibus uel uxores uel concubinas sJ abtit aPP urs femmes ou de leurs concubines si
1
~ 1honneur
temptatas aut' attrectatas esse cognoscerent, si eis fort: ª 1•
5 111
de e à se produire • ' pareil fait était
. . . 1a1e veflU~ Au contraire• le ro·1 Dav1·c1, qu1· avait sub·
aliquid acc1disset. 1
XXI. Rex autem Dauid, cum hoc ab ímpio atque 1. , 01rage de la part_ d'un fils impie et dénaturé"' cette sone
mani filio passus esset, non solum ferocientem tolerauit 8
. exstmctum.
. Non erum. carna1·1 zelo mretitus
. , ""
'!'.: d ºnt supporta son msolence, mais encore pleur' non Seule-
me qu'd . n 'état't pas tenu capti·r dans les rêts deasa .mon'". ·
etiam planx1t I C'est 1 1
nebatur, quem nullo modo iniuriae suae, sed peccata fil~: 1.nrndle, et ce qui le bouleversait, ce n•étaient ª Ja1ou~ie
. . . u ,,,.,...- - I ' t d pas es m-
commouebant. r:,iam 1deo, s1 umce!etur: eum occidi prohi- ·ures reçues mais es iau e~ ~ son _fils. Aussi avait-il dé-
buerat, ut edon_uto seruare?,I~ pa~mt~ndi _Iocus, et guia non }endu que, au cas ou c~lui-c1 ~era1t vaincu, on le mit
potuit, non orb1tatem dolu1t m ems mtentu, sed nouerat in mort'2'1, pour que, une fois soumis, lui fllt conservé 1, à
quas poenas tarn impie adultera et parricidalis anima ra~re- sion de se repentir. Y ayant échoué, ce ne fut p~ 1oc~-
tur. Namqu~ alio prius fi~io, qui innocens erat, pro quo ae- d'être p~vé de .son fils qu'il ple~ra dans cette mort, em:!
grotante affltgebatur, monente laetatus est. ,•est qu'tl sava1t dans quelles pemes serait précipité
· · IIement adu lt"cre ,et pamc1de.
âJne 51· cnmme · · Caril s'était e cette
ré-
joui, auparavant, de l~ mort ~ un autre fils, irréprochable
celui-là, dont la malad1e l'avait accablé' 21 • '

115. Cf. Act. 5, 12-42. Augustin a toujours en t~te l'histoire


exemplaire de l'Église primitive; cf. § 10.
116. isti Martin.
1_17. Sel_on SIMONETil, p. 504, c.ette phrase n'est qu'une cheville
pour mtroduare l'exemple de David.
118. Cf. 2 Reg (= 2 Sam) 16, 22 : Absalon et les concubines de 121. 2 Reg. (= 2 Sam.) 12, 15-23 : l'enfant de Bethsabée. S1M0-
son~e. NE111, p. 505, estime le rapprochement « arbitraire et forcé ». Fau-
119. 2 Reg. (= 2 Sam.) 19, 1. drait-il invoquer, pour la défense d' Augustin, quelque principe de dis-
120. 2 Reg. (= 2 Sam) 18, 5. cernement des temps et des mcrurs exégétiques ?

276
277
DE DOCfR/NA CHRISTIANA ~ ~IBER 1//
hoC maxime appard, qua ~ratione ac tern
.. ~1, -~ feminiS utebantur, quod_ cum munam inlicite rr~
tia dh u:;em, aestu quodam aetat_1s et t_emporal!um re- ~•s.
f:t'11 voici un fa1t qui montre t e
31, oe)ération et q__uelle te_mpérance CC; hs nettement avcc
QLlelJe J11 uses. Ce me~e ro1 David, empo~;mes U,;aient de
set rex ritatibus abreptus, cu1us et1am mantum 0c _%] • 1,1.1rs ép<'et la prospénté de ses affaires t par la fouguc
rum prospe rat. accusatus est per prophetam ; qui eClden. de J'âge nt sur une femme dont il avait e~mporelles, se rua
dum pr8fs:con~incendum de peccato, proposuit ei ~rn_ad j1licitef11eari'2'; il fut accusé par un prophet~utr~ ordonné de
eu~ uen de upere qui habebat ouem unam, cuius ui ~•li. 11.1er Je ~r te convaincre de péché, lui prés qu,, étant venu
tud:nem m":abere(, ad aduentum hospitis sui unica~•nus
~u ~ ~u,. sui pauperis ouiculam exhibuit epulandarn Po-
à 1ui ~ un pauvre º: possédait qu'une br:~-te_une compa-
raisofl . •1·1 en passédat un nombre considérab,sl • son voisin,
t1us u1cmmmotus Dauid occ1d1 . . eum 1uss1t
. . et quadrupr . ln. biefl quétranger servi· t ~ l u t ot au repas l'uni e ' à l' arnvée
A ·
quem c°u ri ut se nesciens condemnaret, qui pecca~can d'Ul1 son voisin. Ind1gné contre lui Davidqi°\breb,s du
o~em pQua~ ~um ei manifestatum esset et diuinitus denerat pau~re t ordonna de donner quatre 'brebis ae It mettre à
sc1ens. . Sed un- rt e . · l · 1. u pauvre
tiata uindicta. diluit paerutendo pecca~um. tamen in hac 111º d;J11nant a1ns1 sans e sav~)lf, u1 qui avait péché sei' se
. ºlitudine stuprum tantummodo des1gnatum est de oue . ,011 Mais quand sa faute lm eut été claireme t em-
s~~pauperis de marito autem mulieris interempto hoc euit. 111et1lâ.timent de Dieu annoncé, il lava son péch~ dmontrée et
8•
de ipso paupere, qui unam ouem ~ ~ oce11•. Tout~f01·s , .dans le cas d e notre comparaison
ctru ' h beb t · ' 1 eh ans la pé
a: occ1s0, non est e' ·
per similitudinem interrogatus Damd, ut m solum adulte- nice, ment le v1ol qut est représenté par Ia brebis d • .e_st
·um diceret sententiam damnationis suae. Ex quo intelleoi. seu e e. Mais sur le me~rtre du mari de cette fem u v~ISln
n quanta temperanua . l 1· h b . º' pauvr l mA . , me, e est-
tur mu tas mu teres a uent, quando de . sur le pauvre u1- eme qm n avait qu'u b b.
un~ in qua excessit modum, a se ipso puniri coactus est à-d•~~ n'est pas interrogé à travers cette comp:re . re •s:
sed'in isto uiro inmoderatae huius · ablibidinis non permansio·• ~avtque
btell c'est seulement contre l'adultere qu'il patson,
rononça si
sed transitus fi:1it ; propterea eutuam t arNguente. prod~h~ta ille une sentence po u r sta proépre co~d amnation. 0n comprend
inlicitus appeutus ~~spes u~ . s es. . on erum 1x1t eum ar là avec que 11e _emp rance I 1 en a usé avec de nom-
regi suo, sed hosptll suo u1c1ru paupens ouem ad epulan-
. . fi li Sal
P
bre
uses femmes, pmsque pour les exces commis avec
. . 1. ê une
dum exhibu~sse. Ah t u~rosedm e1us 1 ~ liºb'?;ne non 9uasi seule il se contratgmtd u:-m m~ à se punir. Mais chez cet
hospes transitum abwt, regnum 1sta_ 1 o possedit, de h mme, la démesure e a pass1on ne fut pas durable m ·
quo scriptu~ non tacu!t,_ ~ulpan~ eui:n futs~e ~atorem mu- s:utement passagere _; ~· ~st_ ~urquoi le prophete qul l' :~
lierum. Cutus tamen m1t1_a_de~tdeno sap1ent1ae -~agraue- cuse a appelé ce déstr 1ll~c1te _'étranger''. II n'a pas dit, en
runt; quam cum amore spmtali adeptos esset, arms1t amore effet, que c'était à soo r01, mais à un étranger que le riche
camali. avait servi la brebis de son voisin pauvre. Tout au contraire
chez son fils Salomon, la p_assion ne fut pas de passage,
comme un hôte étranger, mais elle y établit son pouvoir. Et
J'Écriture n'a pas fait le silence là-dessus, mais elle incri-
mine son amour pour les femmes 125 • Et pourtant, à ses dé-
buts, il avait brOlé de désir pour la sagesse126 ; mais l'ayant
acquise par l'amour spirituel, il la perdit par l'amour char-
122. EI [ü Manin. nel.
123. 2Reg. (=2Sam.) li, 1-17.
124. 2 Reg. (= 2 Sam.) 12, 1-15.
125. J Reg (= J Reg.) 11, 1.
126. 2 Chron. 1, 7-12.

278 279
DE DOCTRINA CHRISTIANA LIBERIJJ~
i 32. Donc, bien que tous
XXII, 32. Ergo, quam_q~a~ omnia uel paene ornn·1 "l dartS
" 1és , les 1·,vres de I' Ancienou1' presque loUs 1 .
·n ueteris testamenll hbns gesta continentur a, n1c011 n seulement au sens propr es_tarne 01 <k . C\ f41ts
qua e l . fi · ·
ropric, sed et1am 1gurate acc1p1enda sint t
, no ll . 110 A e rna1 ,1 vcn1 .
so 'um P . 1 t . . ' arnen .,ris paurtartl meme ceux que le I s aussi au etre
etiam ilia quae [97] propne ec or accepent, s1 laudati sun r é'11 , ecteu sens fi1
gor si Jeurs auteurs en ont été lo é r aura Pris · •
re, ºbl u s rn . au sen
illi qui ea fecerunt, sed ea tamen_ a~h~'!ent a consuetudi t
bonorum qui post aduentum Dom1m dmma praecepta cu ne
P'º· P
....ntf1S 1·ncompat1 Ses· avec la conduite d'CS JU '."S qui son1 ucan.
n~ s
••·-: ta venue du e1gneur, observé le stes qui ont d
diunt, figuram ad intellegentiam r~ferat, factum _uero ip;~: pois que ce lecteur se réfere pour les cornrnanctemen1' de-
ad mores non transferat. Mu lta e~u_n ~b~nd~· quae 1110 ternpore ·eu, s com s e
o1 ré':11 et ne fasse pas passer dans prendre au se
officiose facta sunt, quae m00o ms1 11 1 mose fieri non P0s- fígU Caí
êrne- .
t,eaUCOUp de ces actes qu1~a COnduite )' acte (uns
d · 129 ont été
1
-
sunt. fll cornplis par evmr , ne sauraient . en ces temps
Jà ac Iis que par passion sensuelle. auJourd'hui être ac-
cof11~, 33. S'il )ui arrive _de tire le récit de
xxm, ~- ~i qua uero peccata magnorum uiroru!'1 legent, ands personnages, li peut sans d péchés COrnmis
tametsi in eis abquam figuram rerum futurarum ammaduer- ar de gr . fi ' oute y
P découvnr une 1gure des événements à ' . remarquer
tere atque indagare potuerit, rei tamen gestae proprietatem et Yndartl de l'interprétation au sens pro vednir; qu'il tire
ad hunc usum adsumat, ut se nequaquam recte factis suis cepe ue vo1c1 · · : n •avolf· en aucune façopre , e cet ac te 1a
iactare audeat et prae sua iustitia ceteros tamquarn pecca- JeÇOn q ê d . n 1 audace d
anter soi-m me e ses actio?s bonnes, et : ne . . . e se
torcs contemnat, cum uideat tantorum uirorum et cauendas "n·ser au nom de sa propre Justiçe, les autres Jamrus mé-
tempestates et flenda naufragia. Ad hoc en~m ~tiarn peccata p ' t b. •·1 comme pé
....urs• en voyan 1en
e,..., d et· qu I faut prendre garde aux tem -
illorum hominum scripta sunt, ut apostobca ilia sententia
es essuyées par e s1 grands hommes• et dé P1orer leur•
ubique tremenda sit, cum ait : Quapropter qui uidetur stare, pêt frages. n outre, 1es péchés de ces personnages
uideat ne cadat. Nulla enim fere pagina est sanctorum libro- E · . nous ont
tlau
té racontés auss1 pour que so1t partout redoutabl
rum, in qua non sonet quod Deus superbis resistir, humili- é 'Apôtr . ., .là . e cette
pensée de l e . « "º' pourquo, celui qui semble de-
bus autem dat gratiam. t,out Joit prendre garde de ne pas tombe, ,. "º. Du reste il
n'est presque pas de page d3?s les saints Libres ou ne reten-
tisse cettc parole : « Le Se1gneur résiste aux orgueilleux
XXIV, 34. Maxime itaque inuestigandum est utrum ,nJJis donne sa grâce aux humbks » m.
propria sit an figurata locutio, quam intellegere conarnur. Nam XXIV, 34. Aussi faut-il rechercher avant tout si J'ex-
comperto, quod figurata sit, adhibitis regulis rerum quas in pression que nous nous efforçons de comprendre est prise
primo líbro digessimus, facile est eam uersare omnibus au sens propre ou au sens figuré. Car, lorsqu'on a découvert
qu'elle est figurée, il est facile, en y appliquant les regles
relatives aux choses, que nous avons exposées en détail au
127. Voír NC 14 : « La critique maních~nne ... §3 La valeur du livre premier, de l'examiner sous toutes ses faces, jusqu'à
sens lítltral ,., ce que soit atteint le véritable sens, surtout Jorsqu'il s'y
128. C. SC'HAOBUN, « Zum Text .. . ,., Wienu Studien, 87, 1974,
p. 174, estime que le motfigura doít ~tre retrancM du texte.
129. Voír n. 104.
130. / Cor. 10, 12. 1975, p. 15, 123-135, 202-204. P. 127-128 : ce venet « scande » les
131. Prou. 3. 34 (LXX); / Petr. 5, 5; fac. 4, 6. Voír A.-M. LA Conf et « ponctue ,. )e De ciu. Dei.
8oNNARDl9E, Bíblia Augustiniana. Le livre des Proverbes, Paris,
281
280
DE D~CTRINdA CHRl~TIANA ~ llBER IJJ
. donec peroemamus
mod 1s, . . a . sen1en11am ueritatis
. . , Prae une expérience fortifiée Par 1
. m usus accessent p1etalls exerc1tat1one robor ser. 9jout~écouvrons s'il s'agit d'une e a Pratique de I·
um cu . . fi atus
·mus autem utrom propna s1t an 1gurata locutio . • 1n. nous sens figuré en gardant les ye llpress1on de .~ P1~1f Or
uem d' 1
, •la· de U)( fi é ,,._ns p
tuentes quae supra 1cta sunt.. . •n. ou cés pJus haut.. x s ~ur le, r r,,pre
xxv. Quod cum apparu~nt, uerba, qm~s continetur 0
ét1° XV- Une f?ts ce sens découven P inc: 1r-c\
s1
·milibus rebus ducta muemuntur aut ab ahqua uicin·t
.
'¾ta
1 ate at.
X ui Je cont1ennent sont tirés O • n trouvera
0

tingenubus. fflots ; ou bien de réalités qui l;u u b1en de réalít~uc lt\


1ogue ' éJément commun. r touchent de \ ana.
quelque Prc~ Par
1,foyens d'interp~étations
35, Sed quoniam multis modis res similes rebus app
. d . arent 35 Mais comme ti y a pour les chos
·
.
[98] non putem_us -~sse praesc~1pt_um ut ~uo m aliquo l0c~ essembler, gardons-nous de penser es b1cn ,. des façons de
res aliqua per s1m1htudmem s1gmficauent, hoc eam sern se r-re que ce que, dans tel passage unequh1I est prescri; de
significare credamus. Nam et m · U1tuperat1one
· · posuit .,Per cro1Jogie, e , est ce1a qu •e lie s1gnifie
· • tou·oe ose s·1gn1fic,
· par
. d' e fi
mentum Dommus, cum 1c~ret : a~e~e a ermento Phari. ,er. :!'1ªvain", le Seigneur l'a employé com~e ~rs. Ainsi le rnot
saeorum, et in Jaude, cum d1ceret : S1m1le esse regnum e (e aot : « Gardez-vous du levain des Ph n reproche 111 , en
[orum mulíeri, quae abscondit fermentum in tribus mensu::~ d1Srnrne un éloge•:14, en disant que: « Le ans,ens » '", et
co , sembla ble a, une fiemme qui a mis droyaume d .
. es c1eu:c
farinae, donec totumfermentaretur. es(
13
fi . fi . u 1eva,n da .
36. Huius igitur uarietatis obseruatio duas habet for. ures de arme pour azre lever /e tout "' ns tro,s
,neS d. ·éd » ·
mas ; sic enim aliud atque ~ud res ~u~ue significant, ut aut 36. Cette 1verstt e sens compone donc
contraria aut tantummodo d1uersa s1gmficent. Contraria sci- !
'examine, deux formes. Toutes Ies choses en ef' • qua~d on
A ,et, md1quent

licet, cum alias in bono, alias in maio res eadem per simili- tôt un sens, tantot un autre, en sone qu' 11
tanoir des s1gm
. 'fi1ca1·10ns ou b'ten contraires e b. es peuvent
tudinem ponitur, sicut hoc est quod de fermento supra dixi- aV C · OU 1en seule-
mu s. Tale est etiam quod leo significat Christum, ubi m ent différentes. ontratres,
. . .
par
b' exemple ' quand une ehose
dicitur : Vicit leo de tribu Juda ; significat et diabolum, ubi est prise, par ana1og1e, 1c1 en 1en et Ià en mal. C'est le cas
scriptum est : Aduersarius uester diabolus tamquam feo ru- du levain, dont nous avons parlé ci-dessus'". C'est 1
giens circuit, quaerens, quem deuoret. Ita serpens in bono encore du "Jion", qui signifie !e Christ dans le texte ou'el~as
est : Astuti ut serpentes, in maio autem : Serpens Euam se- ·
dit : « /l a vamcu, le t·ion_ sorti· de ~a tribu de Juda » "ª, eton
le
duxit in astutia sua, in bono panis : Ego sum panis uiuus, diable dans Je texte ou 11 est écnt : « Votre adversaire le
qui de caelo descendi, in maio panis : Panes occultos liben- diable rôde alentour en rugissant, cherchant qui dévorer ,.
u• De même le serpent est pris en bonne part dans : « Pru-
132. uituperationem Martin.
dents comme des serp'!_nts » 140, et en mauvaise part dans :
133. Manh . 16, 11. « Le serpent séduisit Eve par son astuce » 141 • Le pain est
134. laudem Martin. pris en bonne part dans : « Je suis le pain vivant descendu
135. est Martin. Voir StMONETil, « Note ... ,., p. 555-556.
136. luc. 13, 21. lei s'acMve la premiêre rédaction. Cf. Retr. II,
36 ~BA 12, p. 456). Sur l'interruption de la rédaction et la cohérence 138. Ap. 5, 5.
log1q~e .de la section ajoutée par Augustin en 426-427, voir NC 17 : 139. J Petr. 5, 8.
"Lc ~1ber Regularum" . .. § 1. L'insertion du résumé ... dans l'argu- 140. Matth. 10, 16
mentation de la fin du livre III ». 141. 2 Cor. 11, 3. Voir A. SouGNAC, NC 47: « Le serpent du
137. § 35.
paradis,. (BA 49, p. 553-555).

282 283
LIBER 1//
DE ooCTRINA C/IRISTIANA
. . . cl alia plurima. Et haec quidem quae 0111
V1 .i et en mauvaisc part dans . u
., cit. I P ' du secret » 'º' et ainsi. p IYl{Jno,.,ez avec r•t
-;, a,·ns
1

ter tdi~e' ~~~me dubiam significationem gcrunt, qui~ ttie.


4(

..
J·r /tS d'express1ons. . É "d our u . a,.
moraui,_ m mmcmorari non nisi manifesta dcbucru exell!. v1 cmmcnt les t n tre~ gran·'
si rtlt,re présentent une s1gn1f1cation
. .. exies q . u
i graua co incertum s1t . m . qua m part cm acc1pi . nt. slJ
d b rit
q . · ue Je v,cn•
Pl f1O ·ter ·1 ' u1n'<ff
tem quae
a·U ut · Ca LX. 1·n ,,,... · ·
-"nu Dom1nt um, •merz · · · / ....e 0ea rit '
p• enus est .,.,xr
Je ci doute, car t s n ont été cités corn , re pa~ le'
1 • 1 tfloifldre e teur sens était manifeste. rne exemples que
s,c · l enim utrum iram Dei s1gmficet non us · ri.
certum es , . d
. . m poenam 1d est usque a aaecem, an potiu ªd' que
P ·s 9
a,rce ºeo est dont on ne La
I1
sait en quet sens on . 1 .
nou1ss1ma Ainsi du text~ : « coupe dans 1 . uo11 lcs
·pturarum a' ludae1s . ad Gentes transeuntem s [gra. rJlll
.
uam preodre~, pleine d'un vmforl mélangé » On ~ ma'.n du Sri-
. . Jinauit ex hoc ,n une, remanent1·bus apud lud• 99]
scn . h
grie"' e coupe désigne la colere de Die e ~ª11 en effet,
qu1a me . · . ae0
n•ationibus quas carna11ter saptunt, guia Jaex eius s si ce~teu châtiment suprême, c'est-à-dire j~squ'. ne v.a pas
obse,... d · . non
estexl
·nanita. Cum uero res ea em non m contrana, 5...... t
. . -11 d '-\J an jtJSq~ ~ grâce des Écritures qui des Juifs pas 5qu à la he, ou
·n diuersa significauone . .fi pomtur, . 1 .u Aest in exem p1o· nJtJtol_ ªu « J'a inclinée de celui-ci vers cel . 1e, aux Gentils,
tuuod
ml
aqua et populum s1gm 1cat, s1c~t m pocalypsi le . • r pie . UI- a» ,..
caí_ naient chez les Ju1fs des observances ,. , car se
q us et Spiritum sanctum, unde est 1llud : Flumina a gi. 111a1nt~arneIIement, parce que « la lie de la co,;u ils, enten-
m , . . 'd 1· d q14ae
uiuae jluent de uen~re e,us, et_ s1 9m a ~u atq~e aliud Pro dent_ e, » 14,. En revanche, pour les textes _Pen e5 r pas
Jocis, in quibus pomtur, aqua s1gmficare mtelleg1tur. , u,see é ou une mê
ep n'est pas empIoy e avec des significatio . me
ch~:eseutement différentes, voici l'exemple de ~~e~~ntrai.re~,
J118:1fie d'une part le peuple, comme nous le 11· ' qud1 s1-
gn1"pocalypse
1 t"6 d' t 1 . sons ans
, et · au rel part e samt Esprit ., d' ou, cette
l'" . « De son sem cou eront desfleuves d'eau vive . » ,.,
aro le ·
P
Le m ot "eau" s'entend
é
en te! ou tel sens selon les endro1ts

il est employ .
00
37. Sic et aliae res non singulae, sed unaquaeque earum 37• n y a encore d'autres
. . choses, qu'on ne saurait 00ns1'dé-
rer une par un~, et q~t comportent_chacune non seulement
non so~u~ duo aliqua diuers~, se~ etiam nonnumqua~ deux significat10ns dtfférentes, mais parfois aussi un gr d
multa s1gmficat pro loco sentent1ae, s1cut posita reperitur.
nombre, selon la place qu' elles se trouvent occuper dan~a
phrase.
XXVI. C'est donc dans Ies passages ou les mots sont
XXV~. Vbi_a~tem apertius ponuntur, ibi discendum est
quomodo m toeis mtellegantur obscuris. Negue enim melius employés dans un sens plus clair qu'on doit apprendre com-

145. Ps 14, 8-9. Voir En. in Ps. 4, 11-12, qui atteste bien in
hunc.
146. Ap. 11, 15 : « Les eaux que tu as vues ... ce sont des
142. /oh. 6, 51. pcuples, des foules, des nations et des langues ». Voir ln /oh. euang.
. 143. Prou. 9, 17. Voir A.-M L B . . tr. 17, 2 (BA 72, p. 76-77).
niana, le livre des Proverb . A . ONNARDl~RE, B1b/1a Augusti-
Folic,.; p. 212. es, Pans, 1975, p.51-54 : " Dame 141. /oh. 1, 38. Cf. ln /oh. euang. tr. 32, 2 (BA 72, p. 666). Voir
M.-F. BERROUARD, NC 87 : « Augustin et l'interprétation de lo., 7,
144. in hoc Manin. Voir SIMONEm," Note ... », p. 560. 37-38 » (lbid. p. 852-854).
284
285
LIBER 1//
DE DOCIRINA CHRISTIANA
ntendre dans les passages Ob
. llegi quod dictum est Deo: Adprehend
• in ad.,uror,um
potes! inte exsurgt · m,'h ,,· quam ex e ar'1lQ ~1 111'" jeUX comprend re cette parolescurs. . on nc ?eut e
t tes e

1
1 effct 'Js res armes et ton bouclier, et /dres~éc à D1cu ~
sc~tum.: r. Domine, ut scuto bonae uoluntatis tu oco ill0 ,. prt" i.- que d' apres le passage ou on 1· ~ve-101 pour me .
ubt ~egt u N.ec tamen ita ut iam ubicumque scutun-.ae Cor0: ·, * ' b. ·11
'""'"',i/01'~e's de ta 1enve1 ance
n . « Se .
comme d' un igneur,
le-
tu nnttr
nast1 nos.imento pos1tum
. ·
1egenmus, "' Pro alj,
non accipian-. '. b0
(JS e t pas pour autant qu 11 faille dé
~V

n
quo muuoluntatem . : Et scuru..,us n·'Si
de1. ; d',etum est emm . uclier ,. ,.,
•es "b sorma1s h ·
bonam
. . .
possitis inquit, omnes sag,·rras ma11gn1
- ..
,gnitastn fid .
e,,
ce f1 ous Jjsons Je ~ot , ouclier" emplo é , e aque fois
0 q11e 11 e de protect1on, 1 entendre com Y P?ur désigner
,n qu Nec ror~us ideo debemus in armis huiuscemod·1e.xti11.
8" ~bre.s scuto tantummodo fidem tribuere, cum ali' Spirj, 11 ne _ar;eillance de Dieu. Caril est ques~~n": s,g_ nifiant que
ta1I u . . . . l d . . . . o lo 1a b•ed la fioi qui vous permettra d'éte · d ussi du « bou.
t'am lorica dieta s1t fide1. n ur,, mqmt, lonca,nfid _co e/,e. r enés du Ma 1m · » l'IO I
· . nversement O
m re tous les traits
e1 e1 e,
. .
caritat1s.
1
·"ª"''
enr cela, à propos d, ~es spirituelles' de ouscet
ne de vons pas
paur la foi au seu! boucher, car, en un autre ord~e, attri-
bller . n aussi de la "cuirasse" de la fo' . eflctro!1, il est
que 5~1ºe de [a cuirasse de la/oi et de la e~~ ~ _Revetus, dit
XXVII, 38. Quando autem ex eisdem scripturae u b· /'APº1~ • riarue » 151 .
000
unum aliquid, se? ?uo u~I pl_ur~ se~t!untur, etia: ;~
latet [100] quid sensent 1lle qm_ sc1:1ps1t, ~-1hil periculi est, s: ~xV'II,
~
38. Maisl lorsque des
·
mêmes mots d l'Éc .
e nture
quodlibet eorom c~ngroere ~entat1 ex alns locis sanctanim ·re non pas' un seuI sens,
on u ' . d
mais deux, voire pi . •
us1eurs meme
scripturarum docen potest; 1d tamen eo conante, qui diu· si celui que I a~tel~r Ul a doénné demeure caché, il ;.y a là
scrutatur eloquia, ut ad uoluntatem perueniatur auctoris Pina n danger, s1 on peut montrer par d'autr
. ·11 , er aucU É . '·1 ' es passages
quem scnpturam 1 am sanctus operatus est Spiritus . si es saiotes . cntures qu. 1 s. accorde avec la vérité ., à cond1-
.
hoc assequatur siue aliam sententiam de illis uerbis 'qu~e dtion toutefo1s qu_e ce ~! qu1 ~crute les paroles divines s'ef-
1
fidei rectae non refragatur, exsculpat, testimonium habens e orce de parvemr
. . à IEmtent1on
. de I'auteur par 1,1-ntermé•
é .
f
quocumque alio loco diuinorum eloquiorum. Ille quippª 1
diaire de qm e s~~t. s~nt ar al1sé cette Écriture, _ qu'il
auctor !º eisde~ uer~i~ quae intelle~ere u?lumus, et ips~ y atteigne_ oµ qu I tire ~ ~es mots une pensée différente
sententiam fors1tan ~1d1t .et certe Dei Spintus, qui per eum qui ne s01t pas en oppos1t1on avec la foi dans sa puret'
haec operatus est, et1am 1psam occursuram lectori uel aud·- ayant pour_ l~i le témoignage de n'importe quel autre p;~
!ºri sine du_bitatione praeuidit, immo ut occurreret, quia ; 1 sage des d1vmes paroles. II se peut fort bien d'ailleurs que
1p~~ est u~ntate sub~1xa, prouidit. Nam quid in diuinis elo- cet auteur ait vu dans ces mêmes mots que nous voulons
quns largms et u~nus_potuit diuinitus prouideri, quam ut comprendre la pensée même que nous y voyons, et il est
ea_dem ~e~ba plunbus mtellegantur modis, quos alia non certain que le saint Esprit, dont il a été ici l'instrument, a
mmus d1uma contestantia faciant adprobari ?
prévu sans nul doute que cette pensée s'offrirait à l'esprit
du lecteur ou de l'auditeur. Bien plus, il a veillé à ce qu'elle
148. Ps. 34, 2. s'y présentât, car elle a son appui sur la vérité. D'ailleurs,
149. Ps. 5, 13. quelle marque plus forte et plus riche de la divine Provi-
150. Eph. 6, 16. dence y a-t-il dans les paroles divines que le fait que l'on
15 1. I Thus 5 8 Toute · ·
commentairc de
.
Ps 34 · d Es ce_s cuauons sont reprises dans Je
· ' 2 ans n. m Ps 32 s 1 2
comprenne les mêmes mots de plusieurs façons, que fait ad-
152. Vo1r NC 16 : « Pluralité
SIMONêlTJ. p. 509_ _
. . ' . '. . .
des mterprétatJons scnpturaires,.;
mettre le témoignage concordant d'autres textes non moins
510 divins? 151•
286 287
-- DE DOCfRINA CHRISTIANA
. \'DI, 39, Ybi autcm talis sc~sus ~~itur, CUius in
V- LIBER ///
vtJI, 39, Mais quand on en tire un .
~
XX rum scripturarum testtmon11s non P<>sft 1 Cc11111li ,OC ut être levée par des tém . 'ien\ ck,,11 1.
certis sancta . c reddita manifestus appareat, eti~rn ª~rir1 Je oe,,P~tures, il reste à le rendre cl~,igoage~ cen;i1~íll,:dn,.
al ut ra1'00 . ' s1 . , s ,:;C•, . I' t d a1r par d
rest· , ·ntellegere quaenmus, eum 1orte non sen .· illc
. s ucrba t . s11 S '
Ili
,,1irttc 5 même s1 au eur ont nous h
:,o- cllC ' 1 ' • . e crd1
e, , ,.,
prcuvc, ·
rd·
cu1u suetudo periculosa est; ~r scnpturas enirn d.· .' e~ ,iortfl Jes paro ~s n a peut-etre pas eu <.:e <Jn, a t<,rr,.
haec con . s ambulatur; quas uerb1s translatis opacat IU1oa..\ p.-e11dreu1ement e est là une habitude dan cr ~ns d,,n\ l'c,.
multo t~uu lumus, aut hoc inde exeat, quod non ~se% prit- S~un pas beaucoup plus sur quand ong cuse . '. '" va en
scrutan u~ aut si habet ex eadem scriptura ub· abc;i1 effct d celles-ci sont obscurcies par d su1t b Í:.cri!1irc,
trouers1am, ' . . icuni que 1 . e~ métaph
con . . atque adhibitis test1bus tcrmmetur. Guc 1,or5 s voulons es scru1cr, qu'1I en sone . <ne,. c1
eius inuenus ,,1.1e rtº~ne prête pas à la controverse ou . une inicrpri'.a-
"1 qut . . à d té . , , s1 controv .
(ioll , lle se 11m1te es mo1gnages tro ~ er ;e 11 y
ue Éc -1 , uvcs un p··
a, q s cette meme n ure, et d un sens é
A
1:u pJr.
t dafl Q 1 . prouvé'" ·
10u ;-_.~ 40• ue es personnes mstruites s h
40 Sciant autem litterati modis omnibus Iocut· . ~ ; ; 1es figures de style que les gr;:me~t en nutre··•
XXIX' . . ion,s
quos grammatici graeco nomme
. . . tropos uocant,
. .
auct ores, que to
ot par
Je nom grec de "tropes" m nos ainens dé~i-
auteurs en
Usos fuisse et mu 1t1p 11cius a que cop10s1us qu
1 f .
nostros d · . ' arn grte t•" cela plus souvent et avec plus d' bo ont an
possunt [101] existimare uel cre ere, qut nesc1~nt eos et in usage, -~ent Je penser157 ou le croire ceux qu·i ª 1°<lance que
.. 1·sta didicerunt. Quos tamen tropos qu1 noueru nt peU• . . ne es con ·
a111s . • . ne as et qu1 ont appns ces figures chez d'autre ~a1s-
agnoscunt in titteris s~ct1s eorumque ~c1ent1~ ad ~as intel~ se~t PCependant ceux, qui connaissent ces trope I s ecn-
legendas aliquantum adiuuant~r. Sed h1c eos_ 1gnans tradere vatrtS- ans les samtes · cn ures, et la connaissan s es retrou-
E -1
,.
non decet, ne artem grammat1cam_ d?cere md~amur. Extra vent d 1que peu à Ies comprendre ce qu 1ls en
le s aide que M . ·1
sane ut discanrur admoneo, quamms 1am supenus id admo. 0 11t ·ent pas 1c1 • • d 1 · à · a1 s I ne
e es ense1gner ceux qui les .
nuerim, id est, in secundo libro, ubi de _Iing~arum necessaria cortVI . I' . d' . 1gnorent
p0ur ne pas av01r I air ens~gne~ la grammaire•sa. Je les in:
cognitione disserui. Nam litterae, a qmbus 1psa grammatica
vite cependant à es appren re ail~eurs, encare que je leur
aie déjà donné pélus h~uétdce conse!l, au deuxieme livre, 011
153. Les § 39--40 ont une illustration dans Conf. XII, 14, 17. 32, .,ai. traité de la n cess1t.e. connattre les Jangues'"'. Car 1es
,
43 (BA 14, p. 366-423). Voir A. SOLIGNAC, NC 25 : " Diversité des 1 ,,es d'ou la grammaire a tire son nom"'º - Ies grecs en
interprétations de l'Écriture,. (lbid. p. 606-611); J. PtPIN, " Le livre 1ett' '
XII des Confessions ou Exég~se et confession », « Le Confessioni ,. effet appellent 1es .le ttres." grammata" - sont, bien sílr, les
di Agosti110 d'Hippona, libri XI-XIII, Palermo, 1987, p. 67-95. ·gnes des sons qm const1tuent le langage articulé que nous
154. Sur la progression logique du développement, voir NC 17: SI
prononçons• . r ce ne sont pas seu 1ement des exemples de
61 Q

« Le "Liber Regularum" . .. § 1. L'insertion du résumé ... ».


155. Cf. De Trin. XV, 9, 15 (BA 16, p. 458); De ciu. Dei, XVI,
21 (BA 36, p. 254) : « tropus, id est modus locutionis ». Les tropes 158. Cf. IV, I. 2.
sont des toumures, des figures de stylc. Dans les Locutiones in Hep- 159. li, 11, 16.
1a1euchum Augustin s'est appliqué à repérer et à cxpliquer, non seu- 160. Cf. C. Cresconium, I, 14, 17 (BA 31 , p. 106) : « sicut gram-
lement les idiotismes grecs et/ou hébrai'ques, mais aussi les figures maticam !atine litteraturam linguae utriusque doctissimi appellaue-
de style. Voir S1MONE111, p. _51_0, qui rapporte la définition du trope runt ,. ; De ordine, II, 13, 37 (BA 4, p. 428). Voir G. BaUSSIMA,
par CARISl~S: « :r~~us ~I d1c110 translata apropria significatione ad « Sant' Agostino grammatico », Augustinus Magister, 1, p. 35·42.
non_propnam s1m1htudmem, decoris aut necessitatis aut cultus 161. Cf. De magistro, 4, 8 (BA 6, p. 62). Voir SIMONETI1, p. 511,
graua • (KEIL. Grammatici La1i11i, 1, p. 272). qui rapporte la définition de littera par MARIUS V1croRINUS : « Lit-
156. et omis par Martin tera est uox simplex una figura notabilis .. . ,. (KEIL, Grammatici IA-
157. aestimare Simonelli. tini, VI, p. 5).

288 289
DE ()()CTRINA CHRISTIANA ~ UBER IJJ
. _ grammata enim Graeci litteras u comme de toutes choses
n accep1 1• d . 0c~.. ..,.,...es, . , que no
nome . nt sonorum a art1cu 1atam uocem, qu .... t ......._ s t1vt'- divíns, mais encore le norn d us liv,ns d
signa uuque º,,· um. Jstorum autem troporum nonª 1oqlli.
5
,es ti\'resque l'allégorie l'énigme, la P ~boccna,ns d'cnant s
runen d d . so1 1e ,ets l' ara lc"> Du re
mur. pe . ut omnium, se quorun am etiam nonl° llrti LI~' ,ous ces tropes que on prétend . rcMc
exe_m_pla_~ 1~ leguntur, sicut allegoria, aenigma, p •na ill \esqLl\bérales se rencontrent jusquc d apprcndrc par lc~
diu1nis _h ~!ne omnes hi tropi, qui liberali dicuntur :abola. ~111 des / n'ont entendu aucun grammairie~:t le _langagc de
Quam~is ~am in eorum reperiantur loquellis, qui ~e C().. ,os qu arler !e lan~age du peuple. Qui ne qui se conten.
gnoSCI, ~· s audierunt et eo, quo uulgus utitur, se UIJos
gramm~uco, Quis enim non dicit "sic floreas"? Qui ~ 0 ne
r,111 ~e
, PLl
155
!-tu être flonss~t
63
métaphoreª • Qut n~ dit "piscine" r:pe
! ,. ? C'est là le /··· en cffct :
q_uc l'on
conteni:, su~~atur. Quis non dicit piscinam etiam qu/ºPus 11of1l~ene renferme aucun po1sson et n'a pa~ été~e. s1 un tel
metap . ~ nec facta est propter pisces? Et tamen a e _no_n i,a5s1n ir et tire pourtant son nom de "piseis" ª!t pour cn
habet p1s ·, qui tropus catachresis dicitur Pise,. rece\'º 'est appelé catachreseª". ' po1sson ? Et
bus nomen accepi • ·
41 Longum est isto modo ceteros persegui ; nam usqu ce trope · 1 d
41• II seratt trop ong e poursuivre de cette .
. • ruenit uulgi Jocutio, qui propterea mirabiliores : acJ amen de tous les autres ~pes. La langue vulgaire d:an,ere

~:r
ill~s ~ntra uam dicitur significant, sicuti est, quae a u111
fronia u~l antiphrasis. s~ _ironia pro~u_ntiatione in~rc!·
uid uelit intellegi, ut cum d1c1mus hom1m mala facienti ~
re\squ'à en employer ~ut sont d'autant plus s~ r lleurs,
vª,{1s signifien!. )e ~ontr~~e ~e ce qui es! dit : ai~ie~:n::
qLl•on appelle l tron!e ou anti~hrase. Mais l'ironie indi ue
~res bonas facis", antiphrasis uero, ut contraria significet· gil le ton ce que l on 'veut f~re ~ntendre ; ains'i lors \e
non uoce pronuntiantis efficitur, sed aut uerba habet sua' p:us disons _à quelqu llun qu1 ag!t mal : "Voilà qui ~st
quorum origo e contrario e~t, ~icll:t ~ppe~l~tur lucus, quoci ~ien !". L'antJphrase,_ e e, paur fa.1.re entendre le contraire,
minime luceat ; aut consuemt ahqmd tta d1c1, quamuis dica. ne recourt pas ~ ton , ou b1en elle .ª !es n:1ots à elle, pris en
tur etiam [102) non e contrario, uelut cum quaerimus acci- un sens contratre à leur éty~olo,gie ; amsi appelle-t-elle
1
pere quod ibi non est, et respondetur_ n~bis : "abundat" ; aut un bOis sacré f~us pare~ qu ~ n _Y pénetr~ q~e fort peu de
adiunctis uerbis facimus ut a contrano mtellegatur quod lo- º
iunúere166, ou ~ien ell~ dtt rd,1,nair~ment ou1" alors qu'on
quimur, uelut si dicamus : "caue illum, guia bonus homo veut au contratre expnmer un non_ ; de_ même que Iorsque
est". Et quis talia non dicit indoctus nec omnino sciens,- qui nous cherchons quel~~e part tel obJet qm n'y est pas et que
, nous répond_ : ti Y en a à revendre !" ; ou encore
1 00
Jorsque par des alhances d~ tennes: n?us_ faisons entendre le
162. Alltgoria: Gal. 4, 24; aenigma: 1 Cor. 13, 12; parabola: ontraire de ce que nous dtsons : ains1, st nous disons : "At-
Matth. 13, 18; 13, 31; 24, 32, etc.; Ps. 48. 5. Voir SiMONETn,
~ention à lui ! C'est un _homme de bien !". Et qui donc ne
p. 511.
163. Cf. C. mendacium, 10, 24 (BA 2, p. 404): « metaphora hoc parle pas ainsi, même 1'1gno~an~ quine sait rien des tropes,
est de re propria ad rem non propriam uerbi alicuius usurpata transla- ni pourquoi on le~ a~pelle ains1 ?_~ leur connaissance est
tio •. Voir SIMONETil, p. 512. nécessaire pour d1ss1per les amb1gu1tés des Écritures, car
164. Le mot ne se rencontre pas ailleurs dans les a:uvres d'Au-
gustin. Voir SlMONIITll, p. 512, qui rapporte la ~finition de CAIUSIUS :
« Catachresis cst dictio alicnae rei necessario imposita » (KEIL,
Grammatici Latini, 1, p. 273). · tiphrasis, ut dicatur abundare quod non est, dicatur dulcc quod aci-
165. SIMONETil, p. 513, cite encore CARISIUS: « Ironia est oratio dum cst, lucus quod non luceat ... ». Voir M. MARIN, « La defini-
pronuntiationis grauitate in contrarium deducens sensum ... Anti- zione agostiniana di antifrasi e la sua "fortuna" •, Augustinian11m,
phi:-5is est dictio ex contrario significans .. . ,. (KEu.. Gramma1ici La- 25, 1985, p. 329-341.
t1n1. 1, p. 276)._Cf. C. mt!ndacium, 10, 24 (BA 2, p. 404) : « Quid 166. L'exemple se trouve chez Carisius et dans lc ~ dialectica.
quod haec trop1ca locubo usquc ad eam peruenit quae appellatur an- 6 (SIMONEm, p. 513 ).
290 291
DE DOCTRINA CHRISTIANA
LIBER ///
·ntelfcacndi sint angeli ecclesiarum septem f . a rcçu I' ordre d· écrire 11 ,
dum l e- . . . . . , lOJJ 11cs,1 . . ,au de
bUS scribere 1ubetur, et rauocmatur multtphciter % qll' ·1s et en amve à cette conclus ltluhipJe
· 1 . li
peruenit ut 1psos ~ge os ~n!e .egamus ecclesias. ln · CI ad '·
hf>c 011 Cjue p;u s 'ª'\c.lfl.
ef11eJn
11 s e ~ons comprendre les tg1;,. · '
·osissima disputatione mhil tstarum est regularu qua co. bo d -s. Or ce, ilfl
p1 . . . d mui· 11otl_ ssion três a. n ante, pas un mo1 , au cours de se,
et res illic obscunss1ma .
quaentur; quo exempli g . 1q11.
· · . ra11a '<'Ç
di5' 11
1 la quesuon débattue est extrê de ces scpi ,t'tc
rt
dictum sil ; nam co_li 1gere omma, n_im1s longum et ~atis ,w:,urtail..,ple suffise; il serait d'ailleu 1llernen1 Ob\cug ' · ct
r- e"c,,, rs Iro rc. n..
operosum est, quae 1ta obscura sunt m scripturis n1_ni,s
canon reis, ,er ·cu" de rassemb1er tous les tcxtes dcs P Iong et fri ',.C
ui nihil istorum septem 1.b.1 requ1ren
. d
um s1t..
t,0~ nt trop ObSCUíS pour qu'on puissc écnts CatkJnr il•
qu• so t regles. recounr à l'u~UcJ
iO. lste aule?J, cu~ has uel_ut regul~ com'!1encfaret, ,es ~ p 'ailleurs T~conius, les reco de
eis tribuit, quas1 omma quae m lege, 1d est m diuin· ~tum r a attribu~ une s1 ~rande vaJeur ~ ~mme lcllcs
obscure posita inuenerimus, his_ bene cognitis atque':d•~ri~, felJ aJtre et b1en apphquer, nous SCrion5 11 tu,, à lcs br~
tis intellegere ualeamus. lia quippe exorsus est eund h,b!. conndre tout ce que trouverions d' obscu en mesure de corn-
brum ut diceret : Necessarium duxi ante omnia q,,~ ern h- prendans Jes livres divins 111• Voici d'aitlr dans la loi, c'cst-à.
. . -,e "' ·1, . d1re e : « J' at. JUg . é nécessa1re, . avant deeurs 1c ~bu1 de son
uidentur, /ibellum ~egufarem _scr,bere et secretorum 1/ .' rag tr .
01JV d'éc . . 1· lller tou
ueluti c/aues et /ummariafabr,care. Sunt enim quaed g,s ., nvisage nre un pet1t 1vre concernani Ice que
. · leg,s
· recessus obtin re· ª"' J e fabri quer com me des clés ct dcs Iam les RcgJes• 11, et
gu/ae myst1cae, quae umuersae
ueriraris thesauros aliquibus inuisibi/es faciunt.
. . 'd ' .
rario regu Iarum sme mu, ,a. ui commumcamus' acCt!pt
Qua/""'s,
111
e~ de ~...rrets de la loi. li Y a en effet dcs
au"
. n .....-
rnystique qut· mamt1ennent
· ·
r~:~~r
les replisç&"'-'
~
sec d mrel'J)r~.
fueril, clausa quaeque patefienl et obscura dilucidabun ª uo I entiere. et rendent invisibles à certa.ins lcsrcts de la foi
ui quis prophetiae immensam siluam perambulans his r: tur, toéurt
V
' té'1•. Si •la méthode
) •
qu'impliquent ces içg .... 1CS de la
~ cst ,,...,,.
/is quoda mmodo Iuc,s . tramlll
. 'bus ue
., ductus ab errore defi
egu. ans mauvais vou O1r, comme nous la pr~sc t ..,.....
datur. Hic si dixisset : .Sunt enim quaedam regulae my;i: ;ui est fenné s '_ouvrira et tout ce qui est oosa: ~ lout_ce
cae, quae nonnullos leg1s recessus obtinent, aut certe : Qu . bien que qu1conque porte ses pas à travers ,. ~lai~.
11mmensc
hé · nd .
SI
magnos legis recessus obtinent, non autem quod ait~ "orêl
i•
des prop1 .,.t1es, co u1t par ccs '"6 MnJes comme eu des
Vniuersae legis recessus, negue dixisset : Clausa quaequ~ sentiers de urrucre, se trouve p~gé de J'errance 1,,
S'il avai_t dit_: ' .li y a en eff~ eles rcgles d'~ritatioo
172. Cf. td. Buoon, p. 1. 0n doit considérer qu'Augustin a pri
mystique 9m ~ai~t1e~~t certames rcplis secrcts de la loi",
soin ~ -cite! te texte ~ Tyconius à la tettre, cornme il le fait chaqU: ou du ~:?ms, qm mai~~teD,?ent..les granc1s1111 replis sccms
fois qu ti f111 des cnallons pour tes besoins de son argumentation. y 0 · de la 101 • et non ce qu JI dit : les replis secrcts de la loi
G. MADE.C, Saint Ambroist! t!I la philosophit!, Paris, J 974, p. 279-281 ir rout cntiere''. et s'il n'avait pas dit : "toutc porte fc~
173. ~t!gulanun M_~ - Rt!gulart!m est la leçon retenue par Buoo~. s'ouvrira", mais "bien des portes fennks s'ouvriront" il
174. mu1S1b1lt!s u1S1b1les Martin, reprenant l'ajout des Mauristes e0t dit vrai, et, en n'accordant pas à son ocuvrc, si travai!~
to~t en ;'l°tant que ~isibiles n'a aucun appui dans la tradition manus: ct si utilc, plus qu'il ne lui est dO, il n'cQt pas induit cn une
ente. L argu~ntauon de Ch. Kannengiesser, r~uméc dans NC 17
§ 2, .cst à rccufier ~ur cc po_int. D est imprudent de supputcr qu •Au:
~ustm a mal compns Tycomus. Lcs Rt!gulat! sont bien des structurcs
mtem~s. des procédés de composition qui accentuent l'obscurité 175. Error est pris au sens prcmicr : l'action d'errer çà et là. bon
mysté~eu~ des Écriturcs; mais te discemcment auquel s'applique dcs senticrs de lumib'e tra~ dans la foret des &riblra. Cf. Co,if.
Tycon_ius_vise à en tirer des claut!s et des luminaria, autrement dil XI, 1, 1 (BA 14, p. 274) : « babent illae ai.luae cervos IUOI••• ambu-
dcs pnnc1pes exégétiques qui pennenent de les éctairer. lantes et pascentcs ... » . Voir SIMONlml, p. 516.
176. kgis mag11os Martin.
294
29S
~ DE ooCTRINA CHRISTIANA ~~ LIBER li/ - ..........'"'-·- ~----.,:.. .........
. Clausa multa patefient, uerum dixis ..1-rance le lecteur qui chcrchc à
r sed · · 1 sei esr- · 1a con ·
patefien · 10 arque utili open suo P ~s quam res ipsa • llccl.· ,,11 sse b(>O de fa1re ce~te remarque, d'unc llaitrc. Au\si
taJll elat,ora m falsam lectorem e1us cognitore .... Postu.. . J·e e~ Ju par les espnts studieux car . Part P<>ur que le
d in spe · l"be .. ,que ,,- ott tr É• 11 cst d'u
Jal daJl º·od ·deo dicendum putau1, ut I r ipse et I ltti. 1 livres pour l' inte 1gencc des criturc ." PFéctcux
sissel. ~ . t uia plurimum adiuuat ad scripturas iigatllr i secollrs,on n'attende pas de lui plus qu'il:; ct d_autrc Pan
ab s1ud10s1s• q de illo speretur tantum quantum non htcllc. .,ollr qll tout cas avec prudencc, non SCUI conticnt. li faut
et non a1-- r- ..... en . , cmcnt à,.~ ..
gendas, [J04] legendus est non s~ Ium propter quaCd "1:1. ie 11 1 :- s p<>ints ou I 1 s est trom~ commc homrnc --:-se de
Caute sane hO mo errauit, sed max1me propter ilia ªIli, 11
,ertlll use de ce dont, étant donatistc il pari • mais sur.
. qu•·bus ui
1n ·
. 1 haereticus loqu1tur. Quºd
1 autem docean , quae
10u
t à caux. ense1gnemen
. •
1s et aux conscils q e cnd hér~i que.
1 11
sicut donall_s ª septem regulae, breuiter ostendam. c1 Qllant ªies je vais les exposer brieverncnt'" uc onncnt ces
admone~t ~~~ma de Domino e~ ei~ corpore est ; in seP1~ · 44. La premib'c concemc k &ig~ et
. X~i uando capitis ~t ~o~p<m~, 1d est Christi et ecci
11
ª e à elle nous S:1vons ~ue ~uclqucfois la tête ct~ corpJ.
sc1entes q rsonam nobis mt1man - neque enim fru e. orâc à dire le Chnst et 1 Eghse, nous indiqucnt COrps,
si_ae, unam hclelibus : Ergo Abrahae semen estis, curnst~a ,·est- ~e. - carne n'est pas pour ricn qu'il a ~l ~!IC SCUlc
dictum eSl Abrahae, quod est Christus non haesitern 811 persº~ « Vous êtes donc la po.stlriti d'Abraha,,. 1~,_aux fi.
unum semepni·te ad corpus uel a corpore transitur ad capu1118• dt1~5 • •y a qu'une seule postérité d' Abraham 1c •Chri: alors
quando a ca d c1 u'11 n b , st -
receditur ab una ea emque persona. Vna eni q. . nous ne sommes pas em arrassts quand de la Wc ·
0 111s1
ramen " 1o"quitur dicens : Sicut. sponso imposuit mihi .-~
persona ..,. A
passe au corps, , ou du corps àê la tête, sans qu'on s'L.. ~ancon
tram, et sicut sponsam_ <?rna_ud,t me o_rn_damento,_ et tarnen rvlUí autanl d une _seu 1e et m me personne_ Car c'cst une
uid horum duorum cap1t1, 9m ~orpon, 1 est qu1d Christo, ~;ule personne q~a prononce ces-mots : « /l m'a posi un
q .d ecclesiae conueniat, ut1que mtellegendum est.
qut ._,1,.,ne sur la tete comme
Ju,ur: fi à un fianci, et il m'a o-~--'-
~ II f , _ uc
arures comme une ,ancce » 119. aut pounant com.
Prendre, bien sOr, quel e_st ~ ces ~ omements ~lui qui
P vient à la tête et celu1 qw convacnt au corps, c'cst-à-dirc
XXXfl, ~. Secunda est lÍe Domini CO'[!Ore bipertito, quo(f ~?;ne part au Christ, et d'autre part à l'Églisc...
quidem non ita debuit_appellare ;_"?" emm re uera Domini ~ 45. La se.conde regle concane k corps bÍp(Jrtiú
corpus est quod cum 1110 non ent m aetemum, sed dicen. du Seigneur, fonnul~ qu'en vérité Tyconius n'aurait pu dtl
dum fuit : De Domini corpore uero atque pennixto, aut : employer ;_ car _ce n est pas ~llen_icnt le ,corps_ du Christ
que la partae qua ne sera pas avec hn pour I ~té. Mais il
177. Voir NC 17 : « Le "Liber regularum" ... § 3. Les R~glcs de aurait dO dire : "Le corps du Christ, vmtable ct ~Ie, ou
Tyconius et leur pn!sentation par Augustin ; § 4. De l'hcrm~ncutique bien "véritable et simulé", ou quelque chose d'autrc, parce
tyconicMc à l'hermtneutique augustinienne ». que non seulement on ne doit pas dire que les hypocrites se-
178. Gal. 3. 29.
179. Is. 61, 10. ront avec lui dans l'étemité, mais pas même qu'ils sont
180. Tyconius cite d'autres t~moignages scripturaires. 0n lcs re- avec lui aujourd'hui, bien qu'ils paraissent être dans son
trouve chcz Augustin, S. 341 = S. Dolbeau 22, RÉA.ug 40, 1994, Église. II suit de là que cctte regle aurait pu être intitul6c
p.171-196. aussi : "L'Église mêlée" 111• Et elle requiert la vigilance du
181. Yoir J. RAT7JNGER, « Beobachtungen zum Kirchcnbegriff lecteur, puisque l'Écriture, quand elle parle aux uns scmble
dcs Tycooíus im "Liber Regularum" », RÉA.ug 2, 1956, p. 173--185;
NC 17 _: « ~ "Libcr Rcgularum" ... § 3. La dcuxi~me R~glc: "Le
parler à ceux auxquels elle parlait avant, ou parler de ceux-
corps brpartatc du Seigneur" ». ci quand elle parle déjà à ceux-là, comme si les deux parties
ne faisaient qu'un seu) corps en raison de leur ~ge dans
296
297
DE DOCTRINA CHRISTIANA
llBER ///
uero atque simulato, uel quid aliu_d, guia non solurn i
5 et de leur participation
num uerum etiam nunc hypocntae non cum illo n aetcr. Je 1e~f,ua1ion s'applique lc Ver:x l'llênics
' . . . "d ess
cendi sunt, quamu1s m ems esse UJ eantur eccles . · e di.
•a • ,,11e . 41 Je suis brune et belle e0 I du Canli~rcrncn1s. ~
poterat ista regula et s,c appe an, ut 1ceretur de · V_Ode
· li · d" 5 · 1,,,s pavillons de SaJo ...~ .. ~
1i'lue,ne ,~ - .,,ue
......., • ,., , le, ,e. dcs e,~
t:, dt ... ,.
ecclesia. Quae regula intellectorem uigilantem Perni,ltta cu"'. été bnine comme les tentes de 1..C lexic Ctda,
quando scriptura cum ad alios i~m loquatu~, tarn;~~1J1r;1, ·•J'al e Jes pavillons de Salomon" . C~ar. et -~ du PiS ;
eos ipsos, ad quos loquebatur, uidetur loqu1, ueJ de !11 ~d ,0111111 en même temps"1, à cause ~I drt qu'el~ s111s beUc
cum de aliis iam loquatur; tam- [105] -quam unurn s· 'Psrs,
. lt IJI
l'ª.~'~neur des mêmes filcts, dcs bo l'uni1é, dans':l'un ct
rumque corpus, propter temporanam commixtion to. à 11~,. 1.,es tentes de Cédar désignc n.s et dcs l'llauvaj lcinPs,
communionem sacramentorum. Ad hoc pertinet in C~rn. e1 s<>
115
~ J'héritage av~c lc fils de ~ 1151llael, qui ne sP0is-
canticorum : Fus~a sum et ~pec~osa ut tabe,_-nacula Ce hco
ut pelles Salomoms. Non emm ait : Fusca fu1 ut tabern dar,
gera :Uoi alors que D1eu dit à Propo fernrnc librc'"
1'°'!1 ' co;duirai les aveugles dar,, 5 de la Partie bon. cst
t~
i
Cedar et speciosa sum ut pelles Salomonis, sed utrurnqacuJa " ,iaissent
e .
pas • et ce sont des se111~
1111 che .
/"11 q"'i/:, li
ne :
. . ue Se
esse dixit propter temporai em urutatem intra una retia . con, pas qu 'ils fouleroflt; je char,g "~" •l.r ~ c,,,,..~,_e
cium bonorum_ et malo~m. Ta~macula enim Cedar al;~ sen l .• t ,_ L - • era, Po11r ··"-.r-
t11X k, ti
mahelem pertment, qut non ent heres cum filio libe
1 ne·bres en um,ere e .es Crw:mm, tortue
·endrai parole et je ne les abandon/: t~ "'"'e, droilt;
. D
Jtaque cum de bona parte D eus d1cat : ucam caeco . ·
rae
Je 51·,õt à propos de l' autrc Partic lc maura, ~ » ; il a.i¾
11
· S Ili aus à . • vais•• él...-~.
uiam quam non nouerunt, et semitas, quas non noueru,,
1 :en élange : « Quant e~ ils som rttou171i, --:-•imc du
calcabunt, et faciam illis tenebras in lucem et praua in / que les autres .s~>Jent déjà désignés .,:; arritrr » •n,
rectum : Haec uerba faciam ~I non de~efinqua"! eos, mo: seulement, comme 1c1-bas les dcux ne font ~ parole.
de alia parte, quae mala ~~!~ta est_, d1_c1t : /psi autem co- aintenant comme s'il s'agissait de ccux Ju ~· d parle
nuersi sunt retro, quamms alu 1am s1gmficentur his uerbis ~,ant · pourtant les deux parties ne rnn..:111 01 ti J)arlait
a, • A. . .
°
-·-. eront pas tou
Sed quoniam nunc in uno sunt, tamquam de ipsis loquitur. jours un tout. 10s1 en est-!1 du scrviteur que l'Evan . •
de quibus loquebatur : Non tamen semper in uno erunt. lp~
est quippe ille seruus commemoratus in euangelio, cuius
évoque : quand son rruu"tre v1~ « iJ k mettra de
/ui assignera une place pamu les hypocrites » ••.
cJle
tt
Dominus, cum uenerit, diuidet eum et partem eius cum hy-
pocritis ponet.
XXXIIl, 46. Tertia regula est de promissis et lege, quae
alio modo dici potest : de spiritu et littera, sicut eam nos ap- ~ 46. La troisiême ~ coramc la promessa tt
pellauimus, cum de hac re librum scriberemus. Potest etiam la /oi, ce qui peut être formulé d'unc autre façon par "l'es-
prit et la lettre", comme Ie l'ai fait quandj'ai =it un livre
182. Cant. 1, 5. sur ce sujet 1" 0n peut aussi l'intituler: "La grãcc et 1c com-
183. Voir SIMONETil, p. 517. mandement". C'est d'aiUeurs, à mcs yeux, plut& un impor-
184. Matth. 13, 48. tant problême qu'une rêgle à cmploycr pour ~ eles
185. Cf. Gen. 21, 10; Gal. 4, 30. Cf. Gen. 25, 13 : Cedar fils problêmes. C'est parce que les Pélagicns nc l'ont pas com-
d'Ismael. Voir SIMONETil, p. 518.
186. mak Manin.
pris qu'ils ont produit leur hérésic ou l'oot aura• Dans
187. /.r. 42, 16-17. Voir SIMONETil, p. 518. ses efforts d' élucidation, Tyconius a fait un travail juste
188. Ma"h. 14, 51. mais incomplet. En effet, dans sa discussion sur la foi et 1cs
189. Allusion au Dr .rpirirll er litura. Voir I. BocHET, « La lettre tue,
l'&prit vivifie •, Nouvelk Revue Thiologiqw, 114, 1992, p. 341-370.

298 299
- ... ..... .
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f)f: poc?R/,\':\ C/11'.'ISI/.-\.V~
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11,-.·rntur h1 tropt ., (.)11orum c11,zn 1111 ,
1IC."I qu"t ~t11ht'-'Uttat1hu, d1,,olut'ni.ll\ t',t n J1r, •r,.,.,. t" · li rllt" J"I t ~ 1J("n1111<"1lf " 1tf°h 1i,., 11 l t''<'•a f" · 't-ft r\l Ah.
,,n· 1plUIJfllll 1 '" . "... 1 1,1\J 1 . r~ ir, ~,1
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• ,.14 ,... ('~ l.t rlup,trt e, \1ini ll "'""f'I\ ( ... htc, ., • ,.,,. ~,
,1 J . m ~,,. qt1tid non intrllc~1mm ; el '-lc pie, ,,,,,
líll!"l 1dU . 31/tJ(' "' ,.u,<' 11 . · /rl 1 /r Trnm,uJ
Y' {~~ ~,.~l- l :n ,crt,un l)n•n1u, •·. q, 11 1 f,ri
t ,, •.c l,11d,.u1l. ·~
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• 1·)1111;11,..,a,
,~~·J·ur~ f."on t,mt à f.u11rrt'fulJl •lc 1 c.,,r,i,e lo
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sinlt' sa..n p,it . cum fuC'nl uon.1tl',ta. .- el 1 1c tnucn •tur ''- ,,es .1.._
,.,i1 .1l•. fll(' J, 10 ,11,~IC', - C'I c,l't'l •
4u1 1 on rr"'-
. . mi conhs· • uht cos non omn1 Cll parte
surJ ,,,, . rchnn,
··-, 1<'rc at-..
..,. I ,,.. ur,1r, u~ ~,
. .11 1,t-rum ,,uem RrRularMm uoca111t, quia tn,..,. u,._ .lfl"
11 ,tJf • •
11 ,. fatl ah-.urdc sur cs pomes ou ti n·, ~,._
lu1t. t'~ ,.. Jl,u " 0 ulu Ir
·--ptt'm rtoulas
• ., . ~-, q11
('ll.Sel:Utus cst. q111hus quai. 1 cl au,ti.\\. "-~ ,, ncr (·on1plttc~n1 - . a frnt un ltvrt' q , '
d.,m ' .... " ,r-,,,..1,111 Jrs lli'Rln' .. p.tn.:e qu'1l 'J a e,pa~ ui 1 i 1110 .
.,n,m scnnturarum
d ,u,n ... u •. .
apcnrentur
.
. nontl : Dr Domino ri rius corporr, sccundarn . ·
occulta. Quarurn Jlr,u,
11.ilt 1.,~·r:n,,·omme 1.ks clés pt'.rmct1.sn1 d',,u,..n,~ rt~la
mam t" . .
1 r1 · • D . . hr if!• ~rJ'Jt'S &;ritures d1vmcs'"'. La prem,tre a pa 'P-U1iei
DV mini corporr /,1p<1rt110, e 1am .. r promissi.r , 1 w~ L
,.r-·hé'CS ,,11 , ,1 st1n corp1 ~ la seconde : t, c,,,.,J b :iu, otlJct :
quartam : Dr sp<1cir ri l(rnar, quinta~ : dr lnnpor,1,"J· v ~c..1·,rn«r . la tro1s1.:;mc
. . ,. • , _ .. ,. l{'an11#""
. i.,rJ promns~, r, la lm . 1
scxiam : Dr rrcap11ulatu>M'. scpuma~ . Dr ~,aho/o ~, ,,,._;
corporr. Quac quidcm cons1dcrata, s1cul ab 1110 ªPt!riuntur
· º"r": L'·,spea ri Ie gntre ·• 1a cmqu,~me
51~.• · 1
: Ln,~' 1qu. .
tflcme . La récap11ulalwn ; la scpti~me : t, dlab(:" ' ~
non parum adiuuant ad pcnetran~a quae ~ccta sunt diuino: si:otrnt. n '°"
rum cloquiorum, ncc tamen omma. _quae 1t~ s~npta sunt ut
non facilc intclkgantur, possunt h1s reguhs mueniri, Sed c11 rf'~es rtgles, considérécs selonl'ex~ qu'II cn fait. ne 10111
aliis modis pluribus, quos hoc ~umer~ septenario usquc d'un mince ~cours pour ~~trer les sccreu dcs paroles
adeo non est iste complexus, ut idem 1p~e multa exponat P~iOCS- Néan'1:lºins. tout ce qu1 a~~ krit de façon à n'ffie
obscura. in quibus harum r~gul~~ a~~1bct nullam, qu0, Jas cornpris a1~me~t ne peut ~trc d~ouven grãce à ces
niam ncc opus est. Neque erum ahqmd ilhe tale uersatur aut P I s . il faut recounr à un grand nombrc d' autres moycns
rtg e ' •
ue Tyconius n a pas ~ng ~
1-1..L. dan s 1es sept regles, au point
quacritur, sicut in Apocalypsi Iohannis quaerit quemadmo-
\·il a tui-même exphqué b1en dcs obscurit& sans rccowir
~ aucune d' clles. parce que. dans ~s ~as, ~lles áaient ~
utiles. II y ades textes, en effet. _qu1 n ont nen l voir avcc;
une telle méthode et ne la requ,hent nullement. Ainsi, l
propos de I' Apocalypse de Jean, Tyconius se demande
167. Tychoniiu Simonetti. L'« orthographe,. du nom n'est pas comment il faut entendrc les angcs des scpc ~gliscs"' awt-
fixte I Voir NC 17 : « Le "Liber Regularum" .. . § 2 Tyconius ,._
168. Sur l'illogisme de Tyconius, voir C. epi.rtulam Parmeniani,
1, 1. 1 (B,4 28. p. 208-211). Voir aussi Y. CONGAR, NC 10: e Pannc!-
nien et Tyconius,. (lbid. p. 718-721): « Tyconius n'eut pas la lo- 171. Ap. l, 20. Le commentaire de Tyconi111 aur l ' ~
gique de Newman qui retouma vers l'Église universclle • (p. 719). est perdu; mais on peut en connailre l'esprit grlce IWt commenwrr.s
169. f.d. 8URKl1T. postmeun qui l'ont exploit~. Voir K. B. SlENHAUSB. 71w Ap«.-
170. D est difficile d'admettre l ' h ~ de CH. KANNENoiEssat, /ypH COffl/Mnlary o/ Tyconi,u. A History of il1 R«qHio,I Olfll ht-
selon laquelle Tyconius ferait panie des adversaires vis~s dans !e jluence, Frankfurt am Main, 1987; recension de M. Dul.AEY, RÉhJ
prologue ; voir NC 1 : « La date de composition du prologue et les 34, 1988, p. 374-376; voir aussi M. Dul.AEY, e L'Apocalypac. Augm-
adversaircs vi~ ». tin et Tyconius », Sainl AMglUtin et la Bible, .Plris. 1986, p. 369-386.

292 293
~~-
...
·~- .........__. .,. ....
· 4. , ..., " • ..... . .. . .

DE vocrRINA CHRISTIANA UBER ///


' . i . de gratia el mandato. Haec autem magis mi . il a déclaré que ces ocuvr 1.
s1c dtc · quaestio quam regula, quae soluendis q h, llidc ,:s
~Llvre~érités par la foi ; quant à ta cn1 des dons de
tur ~~1~~nda est. Haec est quam non intellege~~eSliorii: pico si bien de nous qu'elle nc vicn.°'' cllc vcnau cll
b~s .
g,ani ue1
condiderunt suam haeresem uel auxerunt s Pela.
T' . be d . L:11.._
fflêrfle ·t attention à ce mot de I' Apôt
fat / fi . . . re e p
~~
de D1cu. 11
na
~
. . ea disserenda ,comus ne, se non plene n·"Ull. pas frtres, avec a .°' qu, v,e,u de Ditu Íe .ª1.t ti cliar;,;
rauit 1º,·m de ftde et [106) operibus opera nobis dix,: 18Pu. "~ 11 , Jésus-Chrisl » ''°. Ptrt ti dt IIOt
ians e0 . . fid . 1aD · eu , . , rt
dari merito ftdet ; tpNsam uerod·t' emt s,1c es~e a nobis eo 5e1gr.,1ais il n avatt pas,eu '· expéricnce de ccuc hé " .
nobis non sit a Deo. ec atten 1 apos o um d1centern : Pllt . de notre temps, e qu1 nous a coüt~ bcau rcs1c qui a
tribus el caritas cum fide a Deo paire el dom;,, ~ sur8' défendre contre cllc la grãce de 0 . coup de pcinc
o 1es14 pour seigneur Jésus-Christ'''. Et s ;cu transmise par
fi;~risto.
Sed non erat expertus hanc haeresem, quae nostro te ~ot~tre : « li Jaut qu 'il_ y ail M.r hi,;.r:~la parole de
exorta multum nos, ut gratiam Dei quae per dom:rc I A ,nes de vertu éprouvee se manife.rkm po~r q~ tks
0
Iesum Christum est, aduersus eam defenderemus ex rn h "' hérésie nous a rendus bcaucoup ptus""-"'!' nou.r • m,
et secundum id quod ait apostolus : Oportet haer~se/rcuit cettetifs Pour remarquer dans Ies saintes ~gdants et plus
ut probati manife~ri_fiant in uobis, mul~o ui~ilant!ores e;~f~ atttppé à un Tyconius moins attcntif et ~ ce qui a
gentioresque ~edd~d1t, ut_ aduerteremus 1~ scnptun~ sanctis éc ªe que sans adversaire, à savoir que la ~•ns cn ~vcil,
quod istum T1comum mmus attentum nunusque sme h •
sollicitum fugit, etiam ips~m. scilicet ~demE donum
esse qui eius mensuram
.
umcu,que
u b. d
parr,tur. x qua senten-
il~~: P~00 de celui qui Ia donnc cn panagc à : : cllc aussi
111esure'9'. C' cst à P3!1ir de _cctte pcns6c qu'il a ~~ntl:'1 sa
un
tal.05 : « II vous. a éte. dorw au-'-*
nom t/,. Clrrist- .~\-~:
,..,., - --
tia quibusdam d1ctum est : ro 1s onatum est pro Chri.rt de croire en 1u,, mais encore uc .rolljfrir pow 11,; •.., .
non solum ut credatis in eum, uerum etiam ut patiamini P:· Pourrait aiors douter _que ccs. dcux dons vienncnt de Di~
111 '
eo. Vnde quis dubitet utrumque esse Dei donum, qui fideli~ 5'il entend avec sa foi et son mtelligcocc que l'un et l'
ter atque intellegenter audit utrumque donatum? Piora sunt s ont été donnés? II existe encore bcaucoup d' 11J'e
0 00 ·1 trctM ' • aurcs
ct alia testimonia, quibus id ostenditur, sed hoc nunc non témoignages qw e mon n 81S cc n cst pas 1c sujct dont
agimus, alibi autem atque alibi saepissime ista egimus. 110us traitons maintenant, et nous l'avons traili maintes i ·
XXXIV, 47. Quarta Ticonii regula est de specie et genere tantôt dans un livre, tantôt dans un autrc. OIS,
Sic enim eam uocat, uolens intelle · , iem partem, genu~ XXXIV, 47. La quatri~ conccmc l'espke et le genn.
1 : - ,_. /7,, C'est ainsi, en effet, que Tyconius l'intitulc, voulant faire
o_- ~ 1 1 :z entendrc que l' cs~ cst Ia partie, ct lc geme Ie tout dont la
190. Eph. 6, 23. O i ; \l ~ •·1 li ~ Ai
191. Cf. Rom. 1, 25. ~puis 411, 'guatin tait engag~ dans la partie est ce qu I appe e CSr,-, nsi chaque citt cst, bico
~ntroverse, contre Cflesnus et Pflage, uis 418, con~ Julien évidemment, une partie de l'enscmblc dcs nations; c'est 1l
d ~lane. Rappelons que cette partie du De doctrina christiana 1 ~ ce qu'il appelle cs~, ct lc genre est l'ensemble dcs na-
~g~. alors qu'Augustin s'occupait à la fois de la ~ o n des Re- tions. II n'y a pas lieu d'user ici, dans l'art de distingua, de
trackJllonuet du Contra Iulianum opus imperfectum. Voir Ep 224 2 la subtilité qu'enscigncnt les dialecticiens, qui disputcnt
192. / Cor. 11, 19. · ' ·
_193. ~f. Rom. 12, 3. SIMONE111, p. 519, note l'indulgence d'Au-
gusun l 1_~gard de Tyconius, motivfe du fait qu'il avait approfondi
;~e~:~;i'~,::~~~;~!~f
cianus · voir Ad s· l' . 0
~u:u1 au cours de la pc:_>l~mique_ ~l~-
sa rtponse aux quesbons de S1mph-
194. ut om. Martin.
. unp 1e1anum. 1, qu. 2 (BA 10, p. 442-509). 195. Phil. 1, 29.

300
301
DE DOCTRINA CHRISTIANA ~·y LIBER li/
totum cuius ea pars est quam nuncupat ! raffinement extrêmc de la d'f"
au tem ' . . t . . spec· . . 1.1n , od 1 • , •ércnc
. 1 unaquaeque c1u1tas pars es ut1que uniuersitai· ieltt 1 .,,ec La meth e cst a mcrne lor e entre .
s1cu
(um . hanc ille uocat spec1em, genus autem ornnes is õC[l.
· 1) •
ew· ,' ne cité, mais une provinc ee n,es, PasPanic
" ,.;.ce · d' • sque à c1
~ u~ hic ea discemendi subtilitas adhibenda est geritcs. p0s d u aume que l'on trouve un Prob~eou d'une nat Pr~
inter partem et speciern quid• ~Uae a
d1·eaqlecticis traditur, quiEad ' d'º" ro~es divínes. Ce n'est pas par ll'le de cc &cn;~nd ou
ans
acutissime disputanl. em rat'1~ es_t, s1· non de una inter
u s11. paro t d • exernp1 à
1es alem seu Ieme.~ ' ou e quelque cité de e, . proll05 de
ciuitate sed de unaquaque proumcta uel gente Uelq aque Jéftls bylone, ou n importe quelle autre .~ &ent1ls, ou ly
tale ali~uid in diuinis reperiatur eloquiis. Non solurn re~no oll_ Ba Écritures telle chose qui dépaqu 11 est dit dans ,:·
uerbi [107] gratia, de Hierusalem uel de aliqua ge e~11ll, saiotes et convient plutôt à toute les na!~e leur dimensio~
ciuitate, siue Tyro siue Babylonia siue alia qualibet d~h_uni propres de la Judée, de l'Égypte, de 1•~ons ;_c'est aussi à
aliquid in scripturis sanctis quod modum eius exced~t ;~uur pr0 Pºnation comportant un grand nombre ~5Y~e ou de tout
nueniat potius omnibus gentibus, uerum etiam de luda co. a.1.1t~ant wut )'univers, mais une de ses p~ Cllés, ~s être
Aegypto, de Assyria et quacumque alia gente, in qu;;ude pO~e chose qui excMe ~eur dimension et c~~~i qu'1J est dit
plurimae ciuitates, non tamen totus orbis, sed pars eius esnt t~~nivers, dont cette_ nat1on est une Partie, ou bie:nt plutôt à
dicitur quod transeat eius modum ct congruat por t. 1 rnes de Tyconius, au genrc dont cett • scl_on lcs
uniuerso, cuius haec pars est, ue~, sicu~ !ste appellat, gen~~s 1~:spece'"· De ~à ces_ e~pressions sont venues ~ faªrtic ~st
cuius haec s~ies ~s~. Vn~e et m not1t1~ uul~i ~erba is~ 1ance du vulgalfe, s1 b1~n que même les ignorantsconnais-
uenerunt, ut et1am 1d1otae mtellegant qmd spec1ahter qui·d ds nt compte de ce qu1, dans tout édit impér" se rcn-
11
generaliter in quocumque praecepto 1mpena · · 1·1 s1t
tum. Fit hoc etiam de_hominibus, sicut ~a quae de ~alomone
· constitu.
'
1
,e rdre, s01·t de l'es.v."e
:"s:
r--- , soit du genrc. Ccttc distiª •ct'est de
fa~t aussi au sujet d~s ~ommes; ainsi ce que l'on d~t
dicuntur, excedunt eius modum et pot1us ad Chnstum uet
ecclesiam, cuius ille pars est, relata clarescunt.
I
1
rnon dépasse les hm1t~s desa pttsonnc, et s'éclairc .
~ rapparte plutôt au Chnst ou à l'Église dont il est une;:
48. Nec species semper exceditur ; saepe erum. talia dicun- tie. 48. Mais ~ n' cst pas tou·~ours dépasséc ; bicn sou-
. l' es~
tur quae uel ei quoque uel ei fortasse tantummodo apertis- vent, en effet, sont dite~ dcs paroles qui lui convicnnent trcs
sime congruant ; sed cum a specie transitur ad genus, quasi évidemment à elle auss1, ou peut-êtrc à cUe seuJemcnt Mais
adhuc de specie loquente scriptura, ibi uigilare debet lecto- quand de I' espec~ on pasS:: au ~cnrc, l'Écriturc parajssant
ris intentio, ne quaerat in specie quod in genere potest me- parler encore de l cspece, 1 attcnt1on du lcctcur doit vciller à
lius et certius inuenire. Facile est quippe illud quod ait pro- ne pas rechercher dans l'es~cc cc qu'il peut plus facile-
pheta Hiezechihel : Domus israhel habitauit in te"a, et pol- ment et plus sQrement trouver dans le gcnrc. Cc qu'il cst cn
luerunt iliam in uia sua et in ido/is suis et peccatis suis ; se- vérité aisé de voir dans ces paroles d'fu&hicl : « La mai-
cundum immunditiam menstruatae /acta est uia eorwn ante son d'lsrael a habiti sur sa te"e; ils l'ont souillle par leur
/aciem meam. Et ejfudi iram meam super eos et dispersi conduite, leurs idoles, leurs pichis; leur conduite est dnt-
illos inter nationes et uentilaui eos in regiones, secundum nue à mes yeu.x comme l'impureti d'une femme qui a ses
uias eorum et secundum peccata eorum iudicaui eos, - fa. menstrues. }'ai déversi sur eux mon courroux; je lesai
cite est, inquam, hoc intelligere de illa domo [108] Israhel, dispersés parmi les nations, et les ai dissiminh en divm
pays ; je les ai jugés selon leur conduite et selon le,m pé-
196. ~st om. Simonetti. chés » •9'1. li est facile, dis-je, de comprcndrc ccs paroles de
197. Er.. 36, 17-19. VoirTyconius, Burk.itt. p. 32. la maison d' Israel, dont l' Apõtre a dit : « Considirez Is~/
198. / Cor. 10, 28. selon la chair ,. 1" , car le peuple chamei d'lsrai!l a comfflls
302 303
DE DOCTRINA CHRIST!ANA
,, \./
~
UBER///
-----·~,..·~-.........__ .

·-....... "' ·.
. ·it apostolus : Videu lsrahel secundu ,. . d
de qua d u.: . 1 1 h n, cq t cela. La suite u tcxte s'c
. h ..,. omnia carnahs popu us sra el et fecit
1 · ,ou ntcfld e
ct pr-11e·,,,
... ! A

qu1a a..... ·d . 1s11ti• ant au mem~ peuple_. Mais qua . l\corc eornrne
·a etiam quae sequuntur e1 em intellegunt a.-.s e__,,pllqJu sanctifiera, mon sa1nt nona. e nd •I comrnence •
est. Al 1 . d. .E ur "" 11, 1 s .-t • ,. e . e trUltd •
re ., sed cum coepent 1cered. t sancti'icab
conuenisanctum "'
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o"º 0 :, J·re
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t sah. et que vow avez sa/j n,. . .
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m,t,,.u d' l
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illud magnum, quo pollutum est .
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•nte,- 11 iJ'' ' '"'. sauront que Je su,s ie Seig~ · e lei . e,
.
t,ones,
quod po/lu1sfls ,n me w earum, et scie .. ,
. · · ·• ge11
IIQ. ; s "ª"º":uentif à la maniere dont l'esi:=· 1c lcctcur doit
quon l
·am ego sum Dommus, 1am mtentus debet
. . esse ·
tes ~ors être joute le genre. Car lc prophetc po cst_~p;u~ ct
- quemadmodum spec1es excedatur et ad1ungatu %j ~0 ot s'Y \ serai sanctifii chez vous .sou.r ursun: « Cepe,a.
1eg1 1 . . D ifi . r 8en " queJ · . Ieur.s JelLt .
Sequitur enim et d1c1t : um sanct1 .'cor m uobis ante lls. 1()111 . d'entre 1es nat1ons, Je vous rass -Lt . , Je votc,
"' · era1 , . e,,.,, era1d4!
los eorum. et accipi~m uos de ge?flbus et congregabo<><:14. re''' s et je vous ramenera, sur votre t touies
,erre . d' erre à ,.. J
X
omnibus terris et 111ducam uos m ferram uestram . Uos /eS ergertJI eau pure ; vous serez p ifi . 110-· e
e ··--'- db . . . b
pergam uos aqua munuu et mun a 1mm1 a omnibus . ·
,eta.r -.o"1 asf[[ures de vos idoles et je vous pu:ifir, 1es_d4! loule1
u, ,r . 1 lera, Je
lacris uestris et mundabo uos et dabo uobis cor nou s,,nu. /eS S0 . un coeur neu1 , Je mettrai era vollS · . vou.r
spiritum nouum dabo in uos, et auferam cor lapideu""' e, Jofllll7'~1erai Je coeur de pie"e ~ votre ,:;. esp~t now-
carne uestra et da~o uobi~ c~r c~~um_; et spiritum ,:"~ vea"- ; un coeur de chair, et je mettrai "· et Je voiu
en vollS mo11
dabo in uos et fac_uun. ui _m _,usttllls ~1s ~r:w_uletis et iUd~ do,,,.era
. . ·e Jerai en sorte qUI! vous marchiez dan.s k .
eia mea custodiat1s_etjac,at~~; et_"':~1tab111s m terra, qua,,.
dedi patribus uestns ; et erllls m1h1 111 PºP!4lum, et ego ero
esP~':;tÍce, que vous g~rdiez mes ordonnance.s et
,ntJ}. • et vous hab1terez la te"e que j'ai tJo....~ àOlft·
,;s::.s d4!
[jssiez • 1_ • • •w>«;e vos
uobis in Deum ; et mundabo uos ex ommbus immunditiis p. et vous serez mo11 peupie et-mo, Je sera; vorre D.
uestris. Hoc de nouo testarne?to ~sse ~ro~~etatum, ad quO(f peres purifierai de toutes vos souillures ,. ,,. Que ieu, et
pertinet non solum u~a ge~s dia m rehq~11s suis, de quibus je vousprophétisent le nouveau Testamcnt, dont. rclev:c'nt pa-
roles · ti dans ses restes, sur lcsquel non
alibi scriptum est : S1 fuent numerus fil1orum lsrahe/ sicu,
arena maris, reli'?uiae saluae J!ent, uerum et!am ceterae
gentes, quae pronussae sunt patnbus eorum, qui etiam nos- 1
f~:r
1 ment cette uruque na on,
écrit ailleurs : « Le nombre ~s /ils d'l.srael /Qt-i~
me le sable de la mer, ses restes serOIII sauvés ,. •
tri sunt, non ambigit quisquis intuetur et lauacrum regenera. com l -.. t· . '
mais aussi toutes es au-;-= ~A~ qu1 ont ~~à
tionis hic esse promissum, quod nunc uidemus omnibus 1
Jeurs peres qui _sont.~_ss1 es ·~g, cela ne fait aucun doute
gentibus redditum. Et illud quod ait apostolus, cum testa- r qui perço1t qu 1ct cst auss1 8llllOOd 1c bain de la ~g6-
menti noui gratiarn commendaret, ut in comparatione uete- ~uation20•, que nous voyons aujourd'hui acco~ à toutcs
ris emineret : Epistola nostra uos estis, scripta 11011 atra-
mento, sed spiritu dei uiui, no11 i11 tabu/is lapi- [109] -deis,
fe:nations. Et ce mot encorc de l' Apôtrc qui exalte la grtce
du nouveau Testament. et. P~ comparaison avec cellc de
sed in tabu/is cordis camalibus, hinc esse respicit et perspi- l'ancien, en affinne la p~nunence: « C'est vous qui ite.s
cit ductum, ubi iste propheta dicit : Et dabo uobis cor ma lettre de recomma11dation, écrite non pas avec de
nouum et spiritum nouum dabo i11 uos, et auferam cor lapi- l'encre mais avec l'esprit du Dieu vivant, non pa.r sur de.s
deum de carne uestra, et dabo uobis cor carneum. Cor tables de pie"e mais sur ks tables que sont vos ctnrs de
chair,. 20:1. lei, revenant cn arrihc, on se rcnd compte qu'il a
199. Ez . 36, 23-29. été tiré du passage ou lc prop~c dit : « Je vous donnerai
200. Is. IO, 22 ; Rom. 9, 27. un c<Eur 11euf et je mettrai en vous un esprit nouvea,, ; j'6te-
201. Cf. Til. 3, S. rai le c<Zur de pie"e de votre chair et je vous donnerai iut
202. 2 Cor. 3, 2-3. c<Eur de chair » :im. 11 a voulu ~vidcmmcnt que le coeur de
203. Ez_ 36, 26.
chair- d'ou l'expression de l' Apõtre: « sur ~s tablu que
304 305
DE DOCTRINA CHR/STIANA
. pe cameum unde ait apostolus : Tabu/is
'V LIBER Ili
qu1p . 1 . . . co~d·
,, ,s ,
, coe
urs de chair » -
'bl .soit dislin gu,;;,,, du
bus, a
corde lap1deo uo u1t u1ta sent1ente disc _ca,-,.,,.1. ; 1 -.,os vie sens1 e et par v1e sensiblc .1 COcur de
. 'ti . . li ern1 ",. 1 s""ir par 111
.tatetligente. A'ms1. l'I srael
.. spirituct, a• vou1 u Parlcr
.1 m sentientem s1gm 1cau1t mie egentem. Sic fi • c1 P
ui ·ªn·ralis non unius gentis, sed omnium quae pro .... _ll lsrélh
sp1cribus in eorum semme,. quod est Ch nstus. . •111ss"-
cr
-...: s11111ef
1
,
1
,~ª,, ~ie nation unique, mais de toutcs
dt st d'llfleà nos pc;res
,.
cct,
csi Pas com.
d ans Ieur desccndancs qu1 .ont .,,,.,,,
11;:\ç

pa 49. Hic ergo lsrahel spiri~lis ab illo lsrahele CélrnaJi . : ~ 0 rrii;;s .. . . cc qui cst lc
unius gentis, nouitate grat1ae, non nobilitate p ,_q11,Cst hríst cet Israel spmtuel_se d1stmgue de l'lsraet harnc .
mente non gente distinguitur. Sed altituda proph ~!r1ae, ci 49· nd qu'une nation, par la nouvcaut~ ~ 1 I, qw
de mo' uel ad illu~ loquitur, latenter transit ad hu:c·~~ d111't\
iam de isto uel ad 1stum loquatur, adhuc de illo ueJ d·. ClJft\
fie ,ornP~: notoriété de la patrie, par l'esprit, no~
11011 paf .5 quand de _ses haute~rs la proph~ic Parle r lalgr;e,
uidetur Joqui, non intellectum scripturarum nobis quª .1llul't\ ,ace; ,rnª' elle passe 1mper~e~t1blcment à l'autrc et lo un
tiliter inuidens, sed exercens medicinaliter nostrurn ~51 hos. 011 à '/"~tuH:i ou à celu1-c1 qu'elle parle, c'c~ à cc~~
illud, quod ait :_ E~ inducam uos i~ terram ':'estram.' et ndc c1 c·~st tee à l'a!r de parler; ~on qu'ell_e nous refusc, enu~-
post tamquam 1d 1psum repete?s . Et habuabitis, inq~~ll~o qu e! )'intelhgence des _Écn11:1res, ma15 ,Parcc que, cn ~
terra quam dedi patribus uestr,s, non camaliter sicut • "' 11el111•)le exerce notre_ mtel_hgence. D ou ce mot du p _
lis fsrahel, sed spiritaliter sicut spiritales debemus acc~arna. cíO, e. « Je vous ramenera, sur votre terre ,. •, et, un ~
Ecclesia quippe sine macula et ruga, ex omnibus genr-t· phtte ·répétant presqu~ l~ même chosc : « Et vous habitem
congregata atque in aetemum regnatura cum Christo ~ Us aprts, e que j'ai donnee a vos peres » *, ce que nous nc dc-
esl terra beatorum, terra uiuentium, ipsa intellegenda e;?sa la te11" as entendre dans un se~~ chamei, comme de l'lsracl
tribus data, quando eis certa et inmutabili Dei uoluntate Pa- ~011s P1 mais dans un sens spmtuel comme des spirituels•
missa est, quoniam ipsa promissionis uel praedestinati~r?- ch~~Église sans taches n~ rides• que forment les natio~
finnitale iam data est, quae danda suo tempore a patri;is car blées, et qui est destm~ à_úgner ~llcment avec
credita est, sicut de ipsa gratia, quae sanctis datur, SCribe us as~~rist est la terre même des b1enheureux, la terre dcs vi-
[1101 ad Timotheum apostolus ait : Non secundum opens le "°'. 'c•est elle qu'il faut comprendre comme do~ à
nostra, sed secundum suum propos,tum . et gratiam quara vants~res ' pu1squ. , e lie Ieur a été prom1se
. par la volonté
00
data est nobis in Christo lesu ante saecula aetema, 'ma,/ ~ et i.:Omuable de Dieu ; car, en raison de la fe~ de
/estala autem nunc per aduentum saluatoris nostri. Datam fe messe ou de la prédestination, elle leur ~tait dtjà don-
d!xit ~rati~, q~'.1"do nec erant a~hu~ quibus daretur, quo-
mam m d1spos1t10ne ac praedestmatwne Dei iam factum
~:1 eux qui tenaient ~éj~ de leu~ ~res qu'elle lcur serait
d ée en son temps ; a1ns1 en est-11 de la grice qui cst don-
erat quod suo lempore futurum fuerat, quod esse dicit manj. .,::ux saints, comme I' Apõtre 1'6;rlt à Tilll<ltMe: « non
d'apres nos <Zuvres mais selon son prop~e desse~ et P!'r la
grâce qui nous a été donnée avant les siecles d ltem,tl, et
204. Cf. Gal. 3, 16. qui est manifestée à présent par la venue de notre Sa11-
205. Ez. 36, 24 veur ,. 210• II a dit que la grâce avait été donnée à un momcnt
206. Ez. 36, 28.
ou il n'existait encorc persoMe pour la reccvoir; c'cst que
207. sicut spiritulis lsrahel Simonetti.
208. Cf. Eph. 5, 27. dans le plan de la prédestination divinc était ~jà accompli
209. Cf. Ps. 26, 13; Ps 141, 6. ce qui devait se produirc en son temps, ct qu'il dit manifes-
210. 2 Tim. 1, 9-IO. tée211. D'ailleurs les paroles d'~zéchiel pourraient au~si
211. Yoir S!MONETil, «Note ... ,., p. 556 _ s'entendre de Ia terrc du si~le futur; quand il y aura un ciel
212. Ap. 21. 1.
nouveau et une terrc nouvellem, ou les impics ne pounont
306
307
-· ~-.. ..... .......
DE VOCTRINA CHRISTIANA ~y- / LIBER li/
, ..::,
• • • 4, .....

. .
festatam. Quamuis. haec1 possmt mtellegi et de t í
AU Ss
i est-ce avec raison qu•1·1
CSt dit
. uando ent cae um nouum e t terra noua erra. f1Jt1i ,t .. j1er, cette terre-là est leur tcrrc ct , aux horn ......
saecu 11, q Et ·d . . , 1n q r, ~:w 11 • que · . • qu en ""'>
: . habitare non poterunt. 1 eo recte d1c1tur i. lla iri. jell~ . s elle ne sera aux 1mp1cs, car cite au . aucune de
,usll ·1 terra eorum, quae ulla ex parte non erit i~1s, %0q p s parttCété donnée au moment ou il a été :.· cornrnc la
ips_a s1 ·psa similiter data est, quando danda firtnata Piol'\irii ~ãc_e. ~nnée. . rété qu'cllc
quia~V, so. Quintam Ticonius regulam ~nit, quan?· ' S ,ait d V 50. Tycomus propose une ~ierne
.b s appellat, qua regula P!erumqu~ mueniri Uet<k te11i. se ~ / remps. Cette regle permct souvcnt ~ qu'il in-
Po" .ui tens in scripturis sanclls quant1tas temporu Collici ·ri.1le · ·ecturer les espaces de tcmps tcstés ob découvnr
possit ªem modis uigere dicit hanc regulam, aut trrn. b110. "i.1 de ~º"r~es Cette r~gle, dit-il, vaut de dcux ~urs dans
bus au 1 e aut Jeg1um1s
. . . numens. · T ropus synecdochºPo sy. O "~ritu
es ·
P" ro pe synec oque,
d man,ercs .
nec doc h f ·t . li e au1 l I . ou par lcs
. nombrcs ntu ,,. · ou
.
arte totum aut a toto partem a~1 . mte egi, sicut u a paJ Je ecdoque fatt entendre s01t lc tout par I els_ · le
1rope ~Y"par Je tout • Ainsi un évangéliste dit:: ~~ic soi_
115
p lista post dies octo factum d1c1t quod alius po Ili.is t
euangeuando in monte d'1sc1pu . 1·1s tan tum tn.bus praesest d1
. es Ili partie es ,., et un autre : « C' est six jour, apre eJI huit
· urs apta'gne devant trois disciples seulcmcnt s ~-~ sur
sex, q . . . nttbu
Jacies Domini Ju 1s11 ui so 1 e 1 ues 1,menta eius Ut 11 . s J0 ... on • d' , « 1e vuage
1
Vtrumque enim uerum esse º.ºº. ~osset, quod de nu -t. )li ,, • . neur resplen 11 comme 1e solei/ et ses v·,
. rum dictum est, nisi ille, qui dlXlt : Post dies octo ?lero d" se,g . 11• Or ces de
la ne1ge ,. .
affi .
ux 1nnat1ons conccman1
e ements
d,e . d. . .d e ' 1n1e1 co,nrne des jours ne sauraient êtrc vraics l'unc .. 1, 1c
legatur partem nouiss1mai:n 1e1d, _e~ quo !d hristus Prae: bre d ,"' n1.i· . ,.. autrc
dixit futurum, et_partem pnmam 1e1,_ quo •. osten~it irnpte. 110111 . l'on compren que 1 ,;;Van 6 .. 1ste qu1 a dit "huit.
ue s1 d . lei
q ,. 8 compté pour eux Jours p ns et enticrs la <1crn·ere
Joun
tum, pro totis d1ebus _duobus. atque mtegns p[osuisse, eulll
uero qui dixit : Post d1es sex, mtegros omnes ~li] et 1010 apr~~é du jour ou le Christ a prédi! 1' événcmcnt, et la OX:itié
1
sed solos medios computasse. Hoc modo locuttonis, quo s~· 111° • ur ou i1 I' a mon~ accompb, et que I' évangéliste qui
gnificatur a parte totum, ~tiam i!la_de re_s~rrectione Chris:i d~ J~ i "six jours apr~s.. a compté tous lcs jours cnticrs
soluitur quaestio. Pars emm nouiss1ma d1e1, quo passus est di~s ºe~ ne considérant que les jours intermédiaires. e·~
nisi pro tolo die accipiatur, id es~, adiuncta etiam noc~ 111 • par ce genre de figure, ou 1' on prend la partic pour 1e
aus: que r 00 résout la question de la résurrcction du Chrisl
1
praeterita, et nox, in cuius p~e u!U~a resurrexit, nisi totus
dies accipiatur adiuncto sc1hcet d1e mlucescente dominico, t; 1 0
effet, la demierc moitié du jour oo il a souffcrt n'est
' comptée pour un jour entier, c'cst-à-dire si l'on n'y
p~sute pas la nuit précédente, et si la demim partic de la
aJO . ' t ptéc . .
213. Cf. Manh. 5, 4 : les doux posséderonl la terrc. nuit ou il res~u~c1ta ~ ~ pas com, pour.un JOUI' ~~cr,
214. SIMONITll, p. 524, signale l'emploi de cette formule en ~ c'cst-à-dire si 1 on n y aJoute pas 1 aube du JOUf domnucal,
ciu. De~ XV. 20, 4 (BA 36, p. 130) : 10 est legitinws, « quoniam ergo on ne peut trouver les troi~ _joors _et}cs b?is nuits ~ t
lex denario numero praedicatur, unde est memorabilis ille decalogus »; Jesquels il avait annoncé qu d scmt au sem de la lcn'C •
et en S. 253, 2, oo il s'agit de la tripie réponse de Pierre à la question : 51. Pour ce qui est des oombrcs rituels, Tyconius appelle
m'aimes-tu '?, « impleto legitimo numero trinae responsionis •.
215 . S1MONETTI, p. 523. cite la définition de Carisius (Keil,
de ce nom ceux auxquels la divine &:riturc donnc une valar
Grammatici wtini, 1, p. 274) et note que te mot grec ne se retrouve toute particuliere, comme les nombres sept, di1, douze: ct
chez Augustin que dans les Qu. in Hepuiteuchum, 1, 117 : « Nulla tous les autrcs que ceux qui l' étudient n:connaisscnt 1156-
tamen est facilior solutio quaestionis huius quarn ut per synecdochem
dictum accipiatur. Vbi enim pars maior cst aut potior, solei eius no-
mine etiam illud comprehendi quod ad ipsum nomen non pertinet ».
216. Matth . 17, 1-2; Marc. 9, 2-3 ; Luc. 9, 28-29. Cf. De
con.muu euang. 11, 56, 113; Qu. in euang. 1, 7, 7. 217. Ma1th. 12, 40. Cf. De COtlUflSII elllJllg. w. 24. 66.
309
308
~ ........... 't. ~
DE ooCFRINA CHRIST!ANA '\ . / UBER Ili
uni esse ires dies et tres noctes, quibus . Y -ture, E.n f~it. la plupart du tcmix. lcs nomhrc,
non poss ed1·v1·t futurum.
e pra ,. d' ·
se •11 r,.
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l1 " 1a 1e1: e sonl rn1s pour le tcmps tout cnt1cr . p · .
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fl,e'\tie s se ,t fois 1e 1our 1e e ouua, ,. m nc peut pas
1 ,.
,erra 'timos autem ~umeros 1c1t_quos crnine . 'lt '.
. 51, Le~mmendat, s1cul septenanum uef d Obus d11i , Je , 1e : " :e que : « sa louanxe ura toujours .sur ,,.,
scnp1ura _~m el quicumque alii sunt, quos lege~~arilltri 11lt : e~cr11;,r~_'~1~ 001 d'aillcurs 1~ mêmc _valcur qu'on le\ mui~
duodena:1 oscunt. Plerumque enim numeri huiu o stud,(I : diretS.,, , ·. cornrne dans so~x_ante-d1x ct sept ccnts, cc qui
111,en1er tgnmpore ponuntur, sicut : septies in die lsrnOdi Prl\i .1 1,•·fe par d•"· odre au sens spmtuel les soixantc-dix an~s
u_niuerso
. e quam : semper laus e,us
afud · m -...qho ~
· ore"' au,L , . .,1,
,,,. fflet d'eote
. zJO cornrne représentant le temps tout cnticr ou
n1h1I ~~en: et cum mulli~licantur siue per den~~ l'an1u~ 1 perJérérfl't\r~uve cheZ les étr~gers•. ou _qu'on lcs multiplic
dem inla et septingent1 - unde possunt et se rn, s1l'llt ~iglise seêmes cornme dans d1x fois d,x font cent, dou1..c
sep~u~~eremiae pro uniuerso tempore spiritaliter a Pt~~g, 11~ 1aí eu,c-rfl font cent quarante quatre,22nombre qui signific la

r
annt 'd alienos ecclesia - siue per se ipsos si ccip,, qllo
esl em centum sunt et duodecim per duodeci:t d '
~~d:ginta quattuor, q~o numero significatur uniien~u111
I'aí Jouie saints dans I' ApocalYPs«: ' • D' ou il apparait que
po1alité de: pas seulement les quest1ons relatives au tcmps
~e oe ~º:nt être résolues par ces ~m~res, mais qu'ils ont
qanctorum in Apocalyps1. Vnde apparet non solas ers11ai qui d?1v·fications plus larges et qu1 s étendent à de nom-
~m quaestiones istis numeris ~sse soluendas, sed latltPo. des s•S~~ :1s. Ainsi ce nombre de ccnt quarante quatre, dans
tere significationes eorum et m .multa proserpere. ~s Pa. breu" salypse, ne se rapporte pas à des temps, mais à des
enim numerus iste in Apocalyps1 ad tempora pertinet,cque
ad homines. led
I'Ap<>C 5;i:z2_
110!11~

52. Tycoruus , • •
appelle.Recapatdatwn sa sixibne
XXXVI, 52: SextllJ! regulam Ti~ni~s _recapitulai· déco~verte_~ans l'obscunté_ de l'_Écriture au prix
uocat, in obscuntate scnpturarum salls u1gdanter inu l<»tt111 ,~gle, eeherche v1g1lantc. _Car ccrtams faits sont rapportés
Sic enim dicuntur quaedam, quasi sequantur in ordinentani. d'une r s'ils étaient posténcurs dans la suite du temps ou
. · e le11t omme · t' d'é '
poris uel rerum contmuat1one narrentur, cum ad P . • e é seton une success1on con mue véncments ators
quae prae- [~~2) -termissa fue~t, latenter narratio re~ raco~: ~it renvoi.e sans qu'i~ Y paraissc, à_des événe'ments
111r ; quod mst ex hac regula mtellegatur, erratur. Sicut. queé . urs qui avaient été om1sm. Or, à mo1ns de rccourir à
enes1. : et_plan tau,t, · t1om,?us
. .mq_u1~,. · D eus paradisum ili Ili e regle pour s'en rendrc comptc, on s'égarc. Ainsi, dans
antne
G
Eden tuf orientem et posu1t 1b1 hom,nem quem Jormau;, . cett ese : « Le Seigneur Dieu, y est-il dit, planta un jardin
produxll Deus adhuc de te"a omne lignum speciosim:_ :: ~a~:~ ·Eden du côté de l'Orief!t, et y mil l'homme qu'il
forma, et Dieu J!I
e'! oulre sortir de la te".e 1outes sortes
d'arbres beaux a vo,r el bons_pour la noumture » u.. Ainsi
218. Ps. 118, 164.
semble-t-il dit que cette créauon a été faite apres que Dieu
219. Ps. 33, 2.
22?. _Hitr. 25, 11 et 29, 10. Voir A.-M. LA BONNARDIUE Bihl' eut nús dans le jardin l'homme qu'il avait créé, aJors que,
Augummana, u livre <k Jirbnie, Paris 1972 p 97 • ,a apres avoir rappelé brihement l'un et l'autrc faits, à savoir
221.Ap. 7, 4. ' ' . . que Dieu planta un jardin, et y mil l'homme qu'il avait
222. Le titre de la R~gle esl donc restrictif Cf S créé, le texte revient en arri~re, en récapitulant, et raconte
223. Voir M DlJuEy « La . , · · IMONETn, p. 524.
doctrina
sUIIII! dans le De c ~ ~ m e R~gle de Tyconius et soo 1'6- ce qu'il avait omis, c'est-à-dire évidemment la mani~re
17 : « Le "Liber Re 1 ,., ~ug. 35, 1989, p. 83-103; NC
tion" ,._ gu arum ... § 3. La svu~me R~gle : "La r6capitul• dont Dieu planta ce jardin, faisanl sortir de la terre toutes
sortes d'arbres, beaux à voir et bons pour la nourri1ure12'.
«
224. Gen 2 8 Cf De G
e;
deinde rcca~it~la·, ut. hoc i ad litt. VIII: 3, _6 (BA 49, p. 18 :
quemadmodum factum sit "· ps m quod breu11er tmposuit ostendat

310
311
DE DOCTRINA CHRISTIAN.4. '- /~ UBER 1//
bonum in ncam. ita uidetur dictum, tamqu
posreaquam factum posuit hominem in Para~rn_ •d faqll
.
1
Y . 1 ajouta : « // y avait au l
.-Jrsuivartt/arbre de la science du ;" ~u duJardu,,"
ter urroque commemorato, id est quod pla,u •so curn btti "' . .,.,;s. rJt vie et neuve qui pour arroser •en_ et du nial ,. ,..
disum et posutt t ,
· h. ho · ª'"' D • te
mmem _q uem Jormau;,, r . e14.r P ti,. f"'
r· 1,rt
il JéCfl
·, un • cc Jardin se d ,v,.
devenant source de quatre fleuv •.
. .
re*at et d1cat quod praetenmserat, quomoc1 ~ªP•tui "~Q. f'll's quarre, à la création du jardinm C :-s • et tout
0 11
disus fuerit plantatus, quia produxit deus d~11ice1 J')a~, ~il ~ ... r3ppO~ent à ce qu'elle avait ~jà dit :, "q .11 tcnni~.
. · b .
omne /,gnum spec1osum et onum m esca111.. D . e I
ª'lUc d élt~ 18 ,., rev1e
cti,,.(illlre
.,_.
t dit : « le .x1gneur Dieu prit l'ho
u1 cn réalité
,.
tus adiunxil : Et lignum uitae in medio parad_en,que s:;~Q f P"',il 3prts, ~it Jans /e jardin » m . Car c'cst ap~ qu ~l
sciendi boni et mali. Deinde tlumen quo parad~º e~ lig,,_ li. ,;ef1 """ ti 1~ ns que l'homme y fut mis, com;cs ';C5 d,.
tur. diuisum in quattuor principia fluuiorum qutsus 'fliga""- /Pí~es cré~llºrnaintenant apparaitrc, et ce n'est pas u1 or~~c
· d · . . attu te. .,,,, 1 fait é · nc ,01s
ca~ur ; q~od !otum ~~m~t a mst1tut1onem Para .0_r e,%. tf11' e ,ne y eut ét m1s q?c ces choses furent cré6:s
ub1 temunaml, repetm1t 11lud quod iam dixerat dis,. Q11"" rf1 e l'hºrn urrait le penser d apr~s 1e début du tcxte . à•
· E
hoc sequebatur atque a1t : t sumpsit dom;,,.,. d
• et ., -....
e lle,-.
q11
0111 ,ne . Po
0n . . -
une attenuon v1gi 1an1e ne pcrmettait de A-"-
• s1,
1er
· · . _, eus 1. ·q e drotl, . ~ :m à de ~ . ua.:c
nem quem finxll, et posull eum ,n paradiso ct •iohti. el ef1 ·tulation qu1 ram nc s 1aits qui avaicnt ét~
3
ista enim facta ibi est po~itus h_oi_no, sicut nun~e~era. ~Ost ~,ie rie P'
d_emons!ral, ~on posl h~nunem 1~1 _vositum facta s~do !Psc 0oriS-
s1cu1 p~us d1ctum putan ~test, ms1 recapitulatio ilrnt 1~ta,
lanter mtellegatur, qua red1tur ad ea quae fuerant •e lllgi.
missa. Praeter.
. 53. Itei_nque ín eode~ libro, cum commemorarentu,- paremement. dans 1e me~ li~ quand sont rappc~
rationes fihorum noe, d1ctum est : Hi filii Cham ;,. t .b&eno. S\rations des fils de Noé, 11 est d1t : « Voici les fils de
su,s,. secundum /"mguas suas, m . reg,on,
· "bus suis et · r, Ub14s. 1es gén r tribus, d 'apres ~eurs langws, par pays et par
bus suis. Enumeratis quoque filiis Sem dicitur: Hijilfll~ent,.
· tr,·hubus su,s, · secundum 1mguas · 11
ChtJ_"" J":. JJO, Puis, une fois dénombrés lcs fils de Sem
,n suas in regionib Sena. na11~~ i1 est dit : « Voici ks fils tk Sem, par tribus, d'apris
et in gentihus [113] suis. Et adnectitur de omnibus : H.u.s s~ au551 'tangues par pays et par nation.r • ª'. Et y est ajou~ à
bus fil1orum Noe secundum generationes eorum, sec ae tr,. leUfS de 1~ 5 : « Ce sont /à ks tribus tks fils de Noé, par
gentes eorum. Ah his dispersae sunt insulae geritium"1ldutn p_ro~: et par nations. C 'est à partir d 'eux qu'on1 été du-
te.rram post diluuium. Et erat omnis te"a lahium un::::er /lg~ des ilôts tk nations sur la te"e apres te déluge. Et
uox una omnihus. Hoc itaque quod adiunctum est .• Et et pers s/a te"e n'avait qu'une bouche, et il n'y avail qu'un
omn,s . terra l a b ,um
" unum et uox una omnihus, id est ert11 u :::ge poMT tous • m. Ainsi ce qui est ajou~ : « Et
~ n'avait qu'une bouche et il n'y avait qu'un langage
tollle la
lingua omnium, ita dictum uidetur tamquam eo iam te:
tt:, tous » , c'est-à-dire une languc commune à tous,
p:mble signifier qu'au moment déjà oà les fils dé N~
226. Gen. 2, 9. :vaient été dispersés sur la terre cn ilõts de ~ations, il n'y
227. Gen. 2, IO.
avait qu' une langue commune à tous; ce qu1, sans aucun
228. Ge~. 2, 15. Cf. De Gen. ad li11. VIII, 8, 1.5 (BA 49, p. 34) :
doute est en contradiction avcc les tcxtes p ~ t s , oà il
« recap11ulaut1 ui narrarei quomodo sit paradisus constitutus ,._
2 29. reditum e.rt Martin. est dit: « classés par tribus, d'apris kurs langues ». 0n nc
2.lO. Gen. 10, 20. d~larerait pas en effet que les tribus, qui avaient fonM
2:ll. Gen. 10, 31. chacune des nations, avaient dfjà chacune sa langue,
232. Gen. IO, 32 • 11. 1. Cf. Qu. in Heptateuclrum, l, 20. puisqu'il y avait une langue commune à tous. C'est pour

312 313
DE DOCTRINA CHRISTIANA UBER III
pore, quo dispersi fuerant super terram etiam forme de récapitulation 1-1
soUs . , b • a été ·
.
su 1as gen11um, una tiuent
. omm.bus hngua
. comsecund . lJll} · Ili q11e, erre n 'éra1I qu "'!e ouche, er il n' ªJºUté : • Et
ce ,e /tJ I r toUS », le réc1t revenant i... Y ava;, qu,
procul dubio repugnat superioribus uerbis ub·~unis; q1./tl.-
,,
t a,,ge
Pº" dire comment •·1 s •était fait..,pcrcept·b1 ""
/n tribubus suis secundum linguas suas. Neq~ •ct_urn cs~d 1
rentur habuisse iam línguas suas singulae ~ _enirn dic :
"
, /lr ur
,,11 ·trt p0 e seule langue, se sont divisés
que les h
I erncnt e
ornrncs à
n
~ d'Ufl
gentes singulas fecerant, quando erat omnibus nbus, quac, iif1Í' mbre. Auss1t· ôt aprc:s
,. pour e
est racontée I n Parler un

ms.. Ae ~r hoc recap1tu . 1an d o ad1unctum
. est : Etuna
e
co lllrnu,e p9fld 110 use tour-2'' ou leur fut infligé a construction
terra lab,um unum,
. et uox una omnibus • latent ra,
er n,...... º""i,·.r 1 ~e' lll faJllehâtiment de Jeur orgueil . c'e;t par :..un jugemcnt
"ijvlfl•
. 1e,.e se d1spersc:ren
. ,. t sur 1aterre
' selonapro;;s cet é véne-
redeunte, ut d 1ceretur, quomodo factum sit ut ... ,ation 15 Ieurs langucs.
~efll qu ,
~ium l!ngu~ fuerint diuisi per multas, et con;inu:~ u_na orn~ 1
ns aed1ficatJone narratur, ubi haec eis iudicio diui/ 1.11a tur,
est poena superbiae, post quod factum dispersi s O lngesta
ram secundum línguas suas. unt Per ter, 1
54. Fit ista recapitulatio etiam obscurius. Sicut · Cette recapitulat_ion se Présente aussi dans
. · Do mmus
d 1c1t · : Dº,e quo exiit Lorh a Sodomis meuann l . ~-e;elio 54. Le Seigneur d1t par exemple dans l'É ~ cas Plus
de c?~lo et perdidit ':mnes; secundum haec ~~r";;;::ne"!_ 1 0 t,scur~-1.,oth sortit de Sodome, une pluie de ;.anglle : « Le
homm,s, quo reuelab,rur. fila hora, qui erit in tect fil11 Jo."' ~fit périr tous les habirants.. Ainsi en ser:~,~~'1:- du
eius in domo, non descenda! tollere ilia ; et qui in ° et Uasa c,~I e fi/s d~ l'homme sera mani(esri. A cette heure-J?ur
m,.1Iler
. non reuertatur retro: 1neminerit
-~ agro
uxoris Loth. N' s1·- º"ue/ece/ui qui se trouvera
d
sur le 1011 et dont la ~a · lle /à&,
quid cum Dominus fuerit reuelatus, tunc sunt ista seru urn. tns la ,naison ne haesce nd rsse sera
e pas _pour la prendre ; et qw
ne quisque retro respiciat, id est uitam praeteritam e ~da, ""t . qui sera aux e mps M rev1enne pas non plus
nuntiauil, inquirat, (114] et non potius isto tempore' ut re. e~ "' Qu 'il se souvienM de la /e~ de loth » ns Esen ar-
Dominus fuerit reuelatus, retributionem pro e/s curn
11;,e. :.. 1 S . . t-ce
au rnoment ou e e1g~eur se manifestera qu'il faudra
quisque seruauit uel contempsit, inueniat ? Et tame~ qqu~c . re la recommandat1on de ne pas revenir en arr·,.
su1V d . . ic:rc,
.
d 1ctum est : l n Iº/Ja hora, tunc putantur 1s1a
. seruanda, e U1a c'est-à-dire e ne pas revemr sur sa vic pas~. à laqucllc on
~uerit Dominus reuela_tu~, n~si_ad int~llegendam recapitu~: avail renoncé? N'est-~e pas plutôt en ce moment m~mc.
t1one~ sensus legent1s mu1g1let, adtuuante alia scriptura afinque, !orsqu~ le Se1gneur_ se sera manifcsté, on rcçoivc
quae 1psorum apostolorum adhuc tempore clamauit : Fili" 1ª rétribut1on qu on aura méntéc pour les commandcmcnts
nouissima hora est. Tempus ergo ipsum, quo euangeliu~ bsc:rvés ou en firemts
· ?. Et pourtant, comme li
· a été dit : « .4
praedicatur, quousque Dominus reueletur, hora est in qua ºeue heure-là », on considere qu'il faudra obscrvcr ces
~ommandements au moment ou le Seigncur se sera mani-
festé, à moins que, l'esprit en éveil, le lcctcur n'y saisissc
une récapitulation, aidé par un autre passage de l'&riturc
qui, au temps même des Apôtres, s'est écrié : « Mes en-
fants, voici ven11e la demitre Mure » ZN. Par suite, le temps
233. Gr,i. 11, 3-9. mêmc ou est prêché l'Évangile jusqu'à ce que le Seigncur
2.~. ln ilia hora Martin.
235. luc. 17. 29-32 se manifeste, c'est là l'heure ou il convicnt d'obscrver ces
236. / /oh. 2. 18. Cf. ln /oli. rp. tr. 3, 3 : • lpsa nouissima hora commandements, car cette manifestation du Seigncur n:lcve
diuturna est; tamen nouissima csl •. de la même heure qui prendra fin le jour du jugemenL

314 31.S
--~. ~-- . -
DE DOCTRINA CHRISTJANA~- /~ UBER Ili
oportct ista scruari, quia et ipsa reuelatio D
horam pcrtinet, quae die iudicii terminabituºrn 1ni ªd
. y
1
XXXVD, SS. Se~tima Ticonii regula e;· ea~lll : ~~ La septi~me r~gle de Tyconius .
..,ff ;;,;;,, . , _ ..1:-L.1 _ , qua est
rema dt diabo/o e~ e,us corpore. Est enirn et~tnque ! ~% T . • a paur utre ~ ~ 1 e et son corps. Le diablc
P
iorum, qui sunt eaus quodam modo corpus . P~e cap Pil\t.
. . · · Ch . , Hur, 111
~,, c,ero•~i. la tête de~ imp1es ~ui, en quclque sone
supplicium agms a~tem1, s1cut nstus capu culll il 111i. ...~~ ,ffel, orps, et qut sont desllnts à aller avec 1 . '
.,... tfl l son e mm I Ch . u1 au
,sr ·,oen f u tterne • co e e nst cst la tête d
1111
q uod est corpus eaus futurum cum illo in t est eec 1 lo iri
. . . regno c~1 çll dU e t · t d · e
sempiterna. S acut ergo m pnma regula, quarn tt bl ~. ~,,,. li'' . est son corps ~ qu1 es estm~ à être avcc lui
. ·1 d
mino ti tius corpore, u1g1 an um est ut intell
uoc l!> (j ·
at dt '•• s11PP1se qu 1 rne et sa gl01re ttemcllell'. Or, de m!me q
· eg~u O res ~011 roY~u prerni~re r~gle, que Tyconius intitule . ';;
una ~adei:nque per.s~~a scn~tu~a loqui!ur, quid r, c11tri o..
capitt, quad corpon , 1ta est m tsta nouassima . cot'IIJc dt 4sfls pos de ª corps il faut veiller attentivement à dt·sccr·
. · od · · a11qu 111 .. ro I son • d' -
diabolum d 1c1tur qu non m tpso, sed P<>tius . ilfldo :-i • P. "'"' e ·écriture parle une seu1e et ~me personne
· ª81:'osct,· quod h.ªbet_, no~ solum in eistn e·1~& COf111 1
pore possat 51•8 quand . nt à la tête et ce qui convient au corps de'
..,_,, nv1e t d -~ :i.. •
festissime fons sunt, sed m eis ettam qui cu • qu1 rnb: •·; qui cosi à propos de ce te em11.111. r1.gle, il cst dit par-
. ' fn él<f • ""I),
pertineant, tamen a d. tempus m1scentur ecclesia ªPs11111 ~fll' aus le diable telle chose que 1' on ne peut ~onnaitre
unusquisque de hac uata exeat ~el a frumento Pale e, doriec fois ~11tr\ plutôt dans s~n corps. ce corps qu'd possedc
bro ultimo separetur. qu~ emm [115] scripturn a Uentil. 111, rnat nt en ceux qu1 sont au-dchorsn, de f,11ron tout :i..
e11 teme · · ai .,. •
Esaiam : Quomodo cecid,t de caelo Lucifer man cs~ ai>lld f!Ó11 seu ·reste, mais en ceux auss1 qu1, ors qu'ils appar-
0 1
cetera, quae sub figura regis Babyloniae de eadee "14!11.r ct ,.it ,nal1 diable, sont pour un tcmps mêlts à l'~glisc
1
nt au · de cette vac,· c'cst-à-dire le'
J;
"'
uel ad eand~m perso~am d_icta sunt, in ipsa conte:i~SOna 1ie11t1' • ur oi) chacun sorura
monis de d1abolo u~1que mt~lleguntur, et tamen une~- jllsqu'au un vannage .ultime, 1~ paille sera ~paúe du fro..
dictum est : Contr,tus est ,n terra, qui mittit J 0d lbi jOllf ':' ~uant à cc ~u1 cst ~nt chez Isue : « Co~nt
gentes, non totum ipsi capiti congruit. Nam etsi rnf~t, ment · tombé du c,el Lucifer, né au matin ? ,. Ma et le
omnes ge~tes diabolu_s ang~l~s s~o~, tamen in terra ttu ~ Jo11C t~i sous la figure du roi de Babylone, a ~ dit de la
eius, non 1pse, contentur, ms1 qu1a 1pse est in corpo col'J>us reste, qpersonnc ou à la mêmc pcrsonne. dans la trame
quod contritum fit puluis, quem proiciat uentus a rac7e 5110, me 111e du discours, c'cst à propos du diable. tvidemment.
rae. ter. me~la s'entend. Et pourtant. ce qui Y cst dit : « II a été
queyé sur la te"e celui qui envoie des messages à toutes les
bro_ns,.,, ne convient pas en cntier à la t!te elle-tneme. Car
~"'que le diablc cnvoic, en cffet. ses anges à toutes tes na-
. ns sur la terre pourtant, e , est son corps, non pas lua-
b1en .
110 • b ~ à . ··1
meme, qui est roy11., ~ms qu I ne SOtt u1-m!mc <Ians . 1 .
237. Manh. 25, 41.
500
corps, qui, broyé, dev1ent cornme une poussi~ que 1c
238. Cf. Eph. l, 22. vent cbasse"' de la face de la te~.*.
239. Cf. J Cor. 5, 12 : Ccux du dehors, Dieu lesjugera.
240. Cf. Manh. 3, 12.
241. /s. 14, 12.
242. Is. 14, 12
243. proicit Martin. Voir S1MONETI1, « Note ... », p. 556.
244. Cf. Ps. l, 4 .

316
317
----......_ ,,.,,-- -- - . . . .. •"S,J, . -~ . . . . .. .

... '"' ·7' LJHI.R Ili


L>f />OC7RINA CIIIUSTIAN-'t "-... _,_;
y '-CS rt~les. à l°CllCp(tr,n d·u...,
tf aut('lll om~~ ~llul.ie. ex\.·epta una qu-te (.lr 11 promru, rt 1" /,., f 0 ... ·, ~k l ,.,~
,ures , ,,
•·

~ ..e 1,.~r. ahud ex alro f,K1un1 rntcllt"i "'11.:irYr ~


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t''>I lc proprc dr I' t'
P"''"IJJIS 1~~prl:ae loc:ucronrs. quae laltus parct qu'~, %('11 ."- ' r º'" au . •pre,w"' lfl
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pri,pnu:hr u1Jc111r, ah ahquo unruersa comprchc~ •11


uelul ahud du.:11ur UI alrud lntclfco - 11 ~.
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J" , .., ,,.,. ne ~ trouve pll, u.sn, lc, cunt, ....._mir..,,_
nom Quae cum fil. uh, tien solei, srne labor•' ''•r,,. 1,, "' ,e .,,1 d' une expre,.,;1on
111,._ (f(lpt' UIIC ""'1<)o
11l('UIIO e,I . cum uero uh1 non so 1et, lahoratur ut ._ ~,,,,•111,.•, . _ trorllfuc
. .. n •. . _.. ,_
· vu ..... r 1"" 1e
1nrell('(.'tuS , ma•'•s ah ahrs mmus,
. . .
s1cut magrs mrnu
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11t·
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Je
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ron accoutumc-e, 1 1ntcll,(lcnlc 1011
.i-. .._ de f un,
r ah a111s "' • . \lJc dr 11.J ,to1e nd c:lle se pr11.:sentc .tçon m,oh1e. on a du m;J
lU • m'-'eniis homrnum uel ad,utoria trrh ~ r'~,,t ; qu.tJre. ics uns plus lcs autrcs mo,ns. 1elon que lc,
De• sunl •0 ' in"' ucrtns
Cu
. propms. de qur hus ~urcnu• d ~, "º"' f ...,fflrrcº eu SC 1rouvent plus OU moms d.ens lc1 ~pnu dei
ProtnJC SI . res ut dicuntur mrc liegcnUde ·'- sunt, sic •n ·• 1\P\i. 1
rau 1mus. uhl . h. 1 trélrl P , Je D ue plus ou morns de secours leur cu accor~
. fadunt tropi<:as locutioncs, u I a rud ex ah ..,,,. oU q r •- ~ · ·
l. .r rnes, de m~rnc que su ""' .. ..,., pns au sens pr~
~s~~ º~L
kgcn d um · • est de qu,bus huc usque,
d.
quantum u,liu...
.., ,
e 11'':i dc,nc, 005 traité plus haut,.., ou 11 faut entendre 1~
. us non solum admonen I sunt stud1o~i u,.... ,,. 1'~1 .,otJ5 •;e elles S?nt dites, de ~me sur lcs moes pris .,.
saus cgim rum. • · · '""'ah,
ui in scnptuns sanct,s genera locu,,o · dt..,,ses corn ui const1tuenl des expressmns tropiques 00 il
hum 11 I ,cra d ' · (ll 6 ] 1- .
. 1 et quomodo apud eas 1c1
sc1an. . a 1qu1d solcar, un11111'lb
,,.. r..n1ré q
os 1te-- d e une e hose pour une autre, nous en •avons
mcmoriterque relmeanl, uerum eliarn q · ~ 01 enten ~sez dil, nous le croyons du moins. Nous de-
1anter aduertant · • llOd
est praecipuum el maxime necess~~m, orent ut intellegant. f!1al111enant . Iler à ceux qui s •appliquent l I' ~ des vlnt-
1n e,s . quippe litteris. quarum stud10s1 sunt, legunt, quoni
fi . · · . illl Mo0s coose~s non seulement de prendre connaissance, dans
· us dat sap~ntiam. et a ac,e e,us scient,a et ;111~1,_ • ' ..rt,.., • .... . d'
Domm . . raed" ~c- rai,1cs_a>-· É,critures, des ~"'goncs expression. d' eumi-
rus, a quo et ipsum studium, sr p1~tat~ p 1tum est, atee. 1es saintesattention la mam~rc dont la pens& y cst habitucl-
perunt. Sed haec satis eliam de s1gms, q~an~um ad ucrb.i JICf avC:C ésentée, et de les garoer en en ~moire, mais en-
inet dieta sint. Restai ut de profercnd1s eis quae senti. 1eincnt P' ceei cst essentiel et absolumcnt nkcs.saire - de
pert sequenti
mus, ' uolumine, quae Dommus . d .
onauent, dicamUs. core - et comprendre. Car, dans ccs Lettres auxquellcs ils
priCf ~ur I ils lisent que « e'esr k Seigneur qui donM la
s'al'Pbque: ~ue de MI bouche sorlenl la sciatce et l 'inulli-
sagesse, !, le Seigneur dont ils ont rcçu ce goOt meme de
245. Voir NC 17 : « Le "Liber regularum" ... f 3 . l..es R~glcs de gtnC~ » à ~ondition qu'il soit accompagnt de pi~ Mais eo
Tyconius et leur prt!senta~on par Au~ustin; f 4 . De l'hennt!neulique 1'6~ e, z pour les signes, du moins cn ce qui concerne les
tyconienne l l'hennt!neutJque augusum~nne ~- _ voilà asse · - · d C l~ marucu;;
li reste à tta1lc1- _..___ter les pcn-
-~ de• p1Qll.1~
246. La 1roisi~me R~gle concerne I Ancten Testamcnt, le drscer.
[D()IS. que nous allons faire dans le livre swvant. selon
nemenl de la Loi comme telle et des Promesses ; toutes les au1rcs ~s. ce , rdera.
concement la prfsence du Nouveau Testament dans l'Ancien, le sens que le Seigncur nous 1 acco
spirituel exprimt! en langage figurt!.
247. Au livre li.
248. Prou. 2, 6. Voir A. PoLLASTRI, « Nota sul De doctrina
christiana : un riferimento bíblico per I'intellegere e per il pro-
/urt ». Studi sul cristianesimo anticoe moderno, li (= Augustinia-
num. 35). 1995. p. 527-536 ; NC 2: « Grãce et mt!diations humaines.
t 3. De la premi~re à la seconde t!dilion du De doctr. christ. » .
249. dicam Martin; di.Jseramus Mauristes.

318 319
-----· ~ ó•--~··· ·· . ....... . ... ,. .... • . ,._
--··•·• DE DOCTRINA CHRISTIANA "-,,,,........-- UBER IV

!
1
1

1
LIBER QV ARTVS !
LIVRE QUATRIÜ.1E

Préambule
I, 1. Hoc opus nostrum, quod ~scribitur ~ doctnna
b·ana, in duo quaedam fueram pnma d1stnbutionc chn1- I, l. Notre ~résent ouvrage. qui a pour titrc D~ /Joc,,,
114
Na m post prooemmm,. quo respon d"1 eis,
· qui hoc fu Panuus
(
_ . _,,
hr1st1a, ...., J·e 1 avais,. dansA une,.. prcm1cre annoncc du p1an,
rehensun . : Duae sunt res, mquam,
. .
qu1bus - crant rt.
nititu _ é en deux part1es. pr.:;s un avan1-propos 011 J··ai "·
P . . d'I quae intellr ornn 11 d1v1s li ·· , · ct· r"
tractatio scripturarum, m odus muemen ndu à d'éventue e~ cnu_q ues , Je 1s : • li y a dcull fü.
Sun t et modus proferendi quae intellecta sunt. D egenc4 Po
111ents
sur lesquels s
. appu1e . toutc étude dcs ~riturcs .
· la
• prius, de proferendo postea d'1sseremus. Quia
niendo e inu,· 111 aniêre de découvnr ~e qu1 Y est à _comprendrc, ct la ma.
de inueniendo multa iam diximus et tria de hac una ergo d' exprimer ce qm a été compns. Jc traitcrai de la~-
· nitre rte d'abord, de l'expression ensuitc • 1• Commc J'ai
uolumina absolutm~s, ª.d'muan t_e D om~no
. de proferclldoPane couve
pauca dicemus, ut, s1 fien potuent, uno _h~ro cuncta clauda, é.à parlé longuement de la découvene et consacrt trois
d. 1 5 à cette seule part1e, · avec I' ai'de du Se1gncur
· jc parlcrai
mus totumque hoc opus quattuor uolunurubus lerminetur.
donc briêvement e express10n, e açon à cnfcnncr, si
(lvre d l' · d f
ce, si possíble, tout mon . propos dans . un livre uniquc ct à
tcrminer l'ouvrage entler en quatre 11vres.
2. Primo itaque exspectationem legentium, qui forte me
2,. Je commence donc dans cc préambule par contcnir' I'ím-
putant rhetorica da~rum ess~ ~raecepta, qu~ in scholis
patience des lecteurs qui s'imagínent peut-être que je vais
saecularibus et didic1 et docUl, 1sta praelocutlone cohibco
leur donner les préceptes de rhétorique que j'ai et appris ct
atque, (117) ut a me non ex~pec!entur, admoneo, non_quod
enseignés dans les écoles du sittle', et jc les avertis qu'ils
nihil habeant utilitatis, sed s1 qmd habent, seorsum d1scen,
n'ont pas à attendre cela de moi; non que ces pr&cptcs
dum est, si cui fortams bono uiro _eti~ haec ~ ~sccrc, noo
n'aient aucune utilité, mais parce que, s'ils en ont une, il
autem a me uel in hoc opere uel m aliquo alto reqwrendum.
faut les apprendre à part, à condition qu'un homme de bicn
l. Le prologue ~tait donc ~crit avant cette demi~re panie de ait Je temps d'apprendre aussi cela. Mais qu'il ne me lcs de-
l'ouvraae, c'est·l-<lire ~ le da>ut; voir NC l : « La date de com~ mande pas à moi, ni dans cet ouvrage ni dans aucun autre.
aition du prologue ».
2. Voir 1, 1, 1.
3. proltibeo Martin. . tro11ve
4. S1MONET11, p. 528, note que cette express1on ne se re 11 pour Cllerter mon talent et ma langue 7 Tes louanges, Seignew, 1eS
pu dana lei CEuvrea d' Auguatin. II a ~pl<ri occasi~elle~Oll/- louanges à traven les &:ritures •. Mais comme l'a obse~~ H.-l.
pratique dea exercicea scolairea aur 1ea sujets mythol~giques diflleS Marrou, Saint Augustin et la fin de la culturt antique, P· 399, n. 1 :
I. 17, 27 (.&4 13, p. 322) : « N'y avait-il donc pas d auues • c:e n'est qu 'un vau. moina encore, un regret, je~ cn passant •.

320 321
---~ ----~ M-:E DQCfR/NA CHRISTIANA --........__,,,;-·'....* - UBER ~- • • ·- . ,.
....... ....
.
-.."'", '
3. Narn cum per artem rhetoncam et ~ra su j c·est un fait que, grãcc à l'an de
D, 1 . deat d1cere, aduersus mendac,urn in ~li.Ir Jl, 3. uader ct le vrai et lc faux' . la ~tonque '
falsa. ~u : 0~':mem debere consistere ueritatern, Ut efenSo; rtº' ~:de dire que la v~rit~ doit f~~u'r!'nc alors a.;r:
bus su~s falsas persuadere conantur, nouerint Utdelicci J'lludacdes défenseurs sans armes, P<>Ur que .~~au ~n\c,n~c
illi, qut reslum uel intentum uel docilem pr00ernªºdttorcrri •"eC. fforcent de persuader le faux sac~-.,s doutc. cc,a
ue~ t,eneuo n nouerint? llli falsa breuiter apene _faccr, 'º qoi sn~re l' auditeur bicn~eillant, attcnttf ~~ des l'c•or<1c,
istt au~e~ ºe~ sic narrent. ut audire taedeat, intel~ens,"1ili: st re défenscurs du vra1, eux, nc le sache doc11c-. mais
ter et i'5~r~derc postremo non libeat ? llli f_allacib~:rc llori qoc: Jc:~eraient lc faux _avcc concision, clan~ n~pas? Lcs uns
patc:a_ • eritatem oppugnent, adserant falsttatern . argu. .,réseºautres énonccnuent la vfot~ en la rend' raisemhlilllcc,
menus u ai t f t ? , tstt r Is ant
dc:fendere nec falsa u ea~ re u are . llli anirno ~ et e ·1e à comprcndrc et finalcmcnt ~sagr~bl cnnuyeu~.
~~:num in errorem ~ouentes tmhpellentesque diceOd~ .~- diffict miers, par des argumcnts trornpeurs e à cro1rc?
reant, contriste~t.' ~xh1lardent,_ ex ~rtQuen~u~ arde~ter, isti "'Pr. 1,es_~r~t souticndraient lc mcnsongc, lcs ~:ucraicnt la
ueritate lenti fngidt~u~ ormed!tent . ·1 fts !tal destpiat, Ut "--11)
sa iat ? Cum ergo s1t in m ,o pos1 a acu t~ cloquii. ' I\JC
~~rt ables de défendre le vrai ct de r~futer le sc~cnt
,ncaP_ rs entrainant et poussant dans I' erre
o/aux . Lcs
adppersuadenda seu prauatuseu recta ualet plunrnurn e quae
• ur non.
prerntl~es'prit des auditcurs, lcs épouvante•·,,Ucnrtpdear ,~rs pa.
roless les attnstera1en
· · t , 1cs 11:,gaiera1ent
... · . ....les cxh n;urs dis-
bonorum studio compara r, ut mi"litet ue~tat1, · · si carn
d obtincndas peruersas uanasque causas 10 usus iniq/lali 1 coecur ~ur, les autres, parcsscux c:t indiff&ents aºu"~nt
act enoris usurpant 7 lat1s av . , nd · · t Qu· A.1.-:
de la vénté, s e º"!'muco I. 1 ....,éllsonncrait asscz pour
- . . ,cc

raison~~r ainsi? Pu1sque, donc, l'art_ de la parole est là à


disp0sit1on, avec un ~ ~d-pouvoir ~ pcrsuasion, qu',I
,agisse du mal, qu 11 s agisse du b1cn, pourquo, lcs
~ornmes de bico nc s'attachcraicnt-ils pas avcc ardcur à
racquérir, afio de combattrc ~ ~cc de la vmtf, si "les
mécbants s'en serveot pour fairc tnomphcr dcs causes per.
verses et meosong~rcs, dans l'int~rêt de !'injustice et de
rerrcur 1'
m, 4. Sed quaecumquc sunt de hac re obseruationcs atque m, 4. Or tous les principes c:t toos lcs ~ de Cá at.
praecepta. quibus, cum accedit in uerbis plurimis ornamcn- quand il s'y ajoute la pratique tres habilc d'unc languc bico
tisque uerborum linguae solertissima consuetudo, fit ilia entrain~ au maniement d'un riche vocabulairc ct dcs omc-
quac facundia uel eloquentia nominatur, extra istas littcras mcnts du style, constituent cc qu'on appcllc talcnt oratoirc
nostras, seposito ad hoc congruo temporis spatio apta ct co- ou ~loquencc'. C'est ailleurs que dans notre ouvrage, cn ft.
scrvant à ce travail le tcmps qu'il faut, à un ãgc approprit ct
S. Cf. li, 36, 54. convcnable, que doivent les apprcndrc ccux qui peuvcnt 1c
6. Prcmi~rc dcs triades rhttoriqucs traditionncllcs qui vonl faire rapidement. Car les princcs de I' ~loquencc romaine
rythmer l'argumentation du livre IV ; voir Rhltorique à Herenniru, L eux-~mcs n'ont pas Msité à dirc que si l'on n'apprcnd pas
4, 6; 1, 9, 14; CctRON, De oratore, li, 80 ; QuumJ.JEN, IV, 1, 5. ~s tôt cet art, oo ne pourra jamais le poss6dcr tout à f~t'.
7. Voir NC 13: « Lc "juste usagc" de la culturc » . Et à quoi bon nous demandcr si c'est vrai? Quand b1cn
8. Voir SIMONITn, p. 530. même, en effet, des esprits plutôt lcnts pourraicnt un jour
9. Cf. ClctltON, De oratore, III, 146. l'acquérir eofin à fond, je n'en fais pas asscz de cas pour
10. Cf. VIRCJILE, Énlide, XII, 438. vouloir que des hommes d'lge mOr" déjà, voirc charg~s

-
322 323
DE ooCTRINA CHRISTIANA
te discenda sunt eis, qui hoc
l.JBER IV .• - "'4.. · . . . . .... -.....:.
.. .....
· [11 81 aela · · Ce( . néeS, se consacrent à ccuc ~tudc. 11
nuenientt m et ipsos romanae p~t~c,~s ~loquentia er11cr d aJ1 . deS jeunes gens, et cncorc p•s dsuffit que ce .,,. ,_
ssunt. Na od hanc artem, mst quis cito P<>s . e 11().. oct . ,. . .. e to ...,11""
Po . . re qu . Q od s11 ·• so désirons vo1r s mstru1rc pour le us ccu~-là
pigu1t dice_ • ssit perd1scere. ~ u~rum uerulll siÍ lluri. 5
110~ de ceux qu'une nécessit~ plus :r~,cc de l'ÉgI,!~~
00
q uain omn• Pore ? Non enim, ettam s1 possint h~- · CJ111<1 ffl~,s asser avant cette tâche, n'a pas rgcnic et qu·11 f· .
uaere . d' . =e a
est opus q dem aliquando per ,se!, nos ea tanti penct· lar. faire Pn·t vif et ardent s'assimile plus encorc absorbés Cdut
dioribu~ tan dis iam maturas uel et,am graues horninu 1fllus, esP é
un . ant ou en coutant s hornmcs él
de a1sémc 1•
nt éloqucnce
· ar
ut eis d1~en . pendi. Satis est, ut adolescentulorurn .fll ac.
tates ue1Imus 1mm omnium quos ut1·i·1tall· ecclesiastica tsta s11
!
11
c:n à suivre les préceptes de l'éloquen:~en~ qu·cn chcr.
chaO ue pas, même en dehors du Cano " · D a11leurs il ne
,.,. ipsoru d . e cu
cura n~ . . sed eorum quos non ~m mag1s urgens ct P_1. fflatl~en faite de l'autorité, d'ouvrages ~ ' 1~1ª~ P<>ur notre
m~s _erudtn\o raeponenda_ nece~s1tas ~~pauit. Quo hu1c sa1111e5 1,· sant, un homme •.•
bien doué rnêrn e .siastiqucs dont
• es,cc· •
rei s,ne dub fJruens adsit mgemum, facthus adhaeret1ªrn e0 ,.1 y recherche et s ti n cst attcntif qu· . n cst pas cc
si acutum et fbus et audientibus eloquentes quam eloq cio. qo• séeS, ne s ,.impregne ,.. . aux1déesq ·
auss, du style tandi ,. u1 SOnt
quentia legenta1 sectantibus ; nec desunt ecclesiasticae l~eri. ~~:. Cela est ~ai su~out quand s'y ajoute ~.~1111_les pra-
· praeceP . auctontat1s
· · arce salub •ttc
uac: . eter canonem m
rae, euam prauas legendo homo cap~, etsi id non agai ntcr
. • º\
501
à écrire, s01t à d1cter, soit enfin à ex . ntraincmcnt
se'' en accord avec la regle de ta piété ef~~cr ce qu'il
conlocatUmodm, ':et, 05 quae ibi dicuntur mtentus sit, etiarn'
. ac,-..,4_e o.
SCd
~;areille disposition fait défaut, ccs précc ª foi. Mais
tan.tum d'o untur dum m . h"1s uersatu r, 1m. buitur 1
5 1
·be cli · . ~que ne sont pas saisis non plus. Et mêrnc Penes de_rhéto-
qwo quo. ,eexercitauone • . .
sme scn n smc dtctandi po
--.ucritc n toute pet1te · partte, · meu
· 1quéc au prix d'un or..n,I satsirait-on
uel max1me d · . • st. ne
·am dicendi, quae secun um p1etatts ac fidci re u ·
cela ne serv1ra1t nen.· à · Car ccux-mêmcs qui les ont cffort,
"'"'""' .
remo eu d . · · . gu.
Jamsen. U.1 Si autem tale . estt mgemum, bo .
nec tlla rheton·
ca l q ui parlent avec abondancc et élégancc" ne
50
appns
ra,ecepta capiuntur nec, s1 mag~o .ª re mculcata quantu.
1 e • afi de , ' n1 pas tous
P que ex parte capiantur, aliqu1d prosunt. Quandoqui-
Capabtes d Y penser, •. 1
mdi s Y conforrner• lonnu•·1
"""1 1 s par-
1acum tent, à moins qu 1 s ne sscnent de ces préccptes rnê
dem etiam ipsi qui ea d'd' 1 1ce~nt et ~op1ose . omateque di- Bien plus, il n'y en a guer~, parmi ~ux, à mon sens:r:~;
l no n omnes ut secundum 1psa d1cant, possunt ea coai. soient capables _tout à la fois ct de bten parler ct, pour ce
cun ' cum dicunt,' si non de h'1s d'1sputant : Immo uero uu .,.
faire, de réfléch1r à ces préceptes Oratoires alors qu'ils par-
~~ corum esse existimo qui utrum~ue J><:>Ssint: et dicerc Ient. II faut prendre garde, en effet, que ce que l'on a à dire
bene et ad hoc faciendum praecepta ilia d1cend1 cogitarc, ne s'échappe de l'esprit, pcndant que l'on cst attentif à s'ex-
cum dicunt. Cauendum est enim ne fugiant ex animo quac primer dans les regles". Et pourtant, dans les discours et les
dicenda sunt, dum adtenditur ut arte dicantur. Et tamen in propos des hommes éloquents, on trouve appliqués tcs pré-
sermonibus atque dictionibus eloquentium impleta repe- ceptes de l'éloquence, alors qu'ils n'y ont réfléchi ni pour
riuntur praecepta eloquentiae, de quibus illi, ut eloqueren- préparer leurs discours ni en les prononçant, qu'ils lcs eus-
tur, uel cum elo- [119) -querentur, non cogitauerunt, siue sent appris ou qu'ils neles eussent même pas abordés. En

tiques sur la litt&ature ch~tiennc cn citant dcs exemples de Cyprien


11. La lecturc. la p~ication. et d' Ambroisc.
12. Le talent s'exercc par la fr~qucntation des bons autcurs; 15. Copiose omateque : couple l'Mtorique traditionnel pour ~i-
c'est l'avis de ClctRON, IH oratort, 1, 23, 91, ct 146. ncr te bcau discours ; voir StMONf:111, p. 532.
13. cr. n. 8, 12-13. Voir StMONEm, p. 531-532. 16. L'oratcur nc doit pas jouer au !'Mlcur. sous peine de penlre
14. Plus loin Auguslin s'appliquera à favoriscr ccs travaux pn- le fil de son discours.

324 325
- . .__.... ... . .

~-
,( ...
., .,.,.,.--
DE.
voCfRINA CHRISTIANA
'd
ne attigissent qut em. lmplent .
LIBER IV
.15 les appliqucnt parce qu'ih
. ·. -.......""'-......, ...

. didicissent s1ue sunt, non adhibent, ut sint eloquequ,p~ ,tillíté, lrecours afin d' ~trc ~loquen1s "int fl <,qucnts ,1, .
~1:a quia e1oquente~m ex infantibus loquentes non ti ntes.
ras . . . , 11)
11 a.,. Quapropter,d Joquentium, cur eloquentes fi,~1 lli\i oot 5. cest pourquo1t, lpu1squc les cnfitnts nc
u'en apprenan es cxprcss 1005 d se: l?\t!teru .
de . e ccu~ · l
;,. d·scen o d' d
1oeutiones , 1 uendi arte tra tta, se elocutioncs ()ll
eri n par 1er Qoi nc pourra1t-on ·
vcnir floquc qu1 Pitrltnt .
Ssunt nulla edoqet audiendo et, quantum assequi co etll. pO~r'!rre notion de l'art oratoirc, cn li:n~s llvo1r rei_u ~
pOentiurn Iegen Qo 'd quod ita ti1en..1ps1s · quoque exn..nce11·
. 1. ff10 111 mesure ou 1' on en cst capabtc ' en 6cou141lt, ct
qU ndO ? UI ' . h . . t"-flllt 1 1
tur irnita · 5 ine praecept1s r etonc1s nouimus llr dafl 5 ~es oratcurs 7 Eh ! quoi ? L'cx~~: mi14111 lcs d,,.
I 11 0
;rnplis 7 N~m plurimis qui ilia didicerunt, sinc P Uri. co ~-elle pas par des exemples qu'il pcut cc nc nou, ap.
ell enuores . · 'b 1ccr
rnos eloQU . . Joquentium d1sputat1om us uel dictio . 1, p~n nous connaissons bicn dcs gcns qui cn ~trc ainsi ? E.n
ud1tts e
uero.et a Nam neque ipsa arte gramma 1- . n1bu fatl, rhétorique, sont plus éloqucnts qu~ ~ lcs pr6ccptcs
. . . 1ca,. qua disc,·iurto.s
nern1n~~- ·tas, indigerent puen, s1 eis 1~ter homines, .
cutionts integn tur crescere daretur et umere. Nesc,· q11,
integre Joqueren·na, uitiorum, qmcqm . 'd utt1osum
·· cuiusqente••
de ': ris~ mais nous n'en connaissons auc ucoup qu, lcs
ont P:voir lu ou entendu les débats ct
sans111rnes éloquents. Les enfants non plus d' clsl d1Scours
t
qu, lc sou
. ulla nomt d' uarn d'h<> · d e 1a ~mane, ' 11 on
· par laqucllc curs • n' au-
qu1ppe ntis audirent, sana sua con~uetu me reprehcndc .ent pas besom
ore Joque t sicut rusticos urban1 reprehendunt ct' · rai -tion du langage, s ti leur était donft..t de . lpPrcnd
rent et caueren .' ' 'ªIli ' la co11~- ·1· d .
randir au m1 ,eu e gens qu1 parlcnt correct
•ui,; v1vrc ct de
qui litteras nesc1unt.
g t en ignorant les noms de ces fautcs toutc :;icnt. Car,
t?ºe qu'ils cntendraient de la boochc ~ quiennn.~urcdufau-
uv . de de la . . --··-iwC, fait
de Jeur habttu t colrrec~tadion,_tis la rclhcraitnt et s'en
arderaient. tou commc es c1 ns qui, même illcnr&
grenncnt les campagnards11 • • re-

IV, 6, l)ebet igitur diuinarum scripturarum ~ et dor,. P ~ ~ 6. En ~onséque~ce, cclui qui commcntc et cnscignc
, r rectae fidei ac debellator errons, et bona do. les diVI~CS ~turcs do1t, en_déf~r de la vraic foi ct cn
tor de,enso . h .
' t mala dedocere atque m oc opere sennorus conci- adversatre de l errcur, à la f01s fairc apprcndrc lc bicn et ~-
cere
. e . · ·b
ersos remissos engere, nesc1ent1 us quod agitur
11are au , . . Vb" be toumer du mal et dans ce travail oratoirc se concílier lcs cn-
qm e'd xspectare debeant mttmare.
. . 1 autem
ç •
neuolos, in- nemis, stimuler lcs nonchalants, fairc connai"trc à ccux qui
tos dociles aut inuenent aut 1pse ,ecent, cetera per. ignorent cc dont il s'agit, '«: qu'ils doivcnt c~rcr. Mais
ten '
sunt sicut postulat causa. s·
1 docend.1 sunt qu1· au- d~ qu'il aura trouvé des auditeurs bicnveillants, attcntifs ct
agenda ' . . d"
diunt, narratione faciendum est, si tarnen !º 1geat, ut res de dociles, ou bien les aura rendus tels, il doit poursuivrc son
qua agitur innotescat. V~ a~tem, quae dub~a sunt ce_rta fi~t, discours commc la question l'cxige••. S'il s'agit d'instruire
documentis adhibitis rat1ocmandum est. S1 uero qu1 audiunt les auditeurs, il faudra le fairc à l'aidc d'un ~it, si toutc-
fois il en est bcsoin pour rcndrc clair le sujet trai~. Mais
17. Cf. Conf l, 8, 13 (BA 13, p. 296). pour rendre ccrtain ce qui est douteux, il lui faut ~
18. Voir M. 8ANNIARD, Viva voce, Comm11nication icritt ti par des raisonncmcnts appuyés sur dcs prcuves». Si, cn re-
co111m1111ication orak d11 Ne a11 lXe siecle en Occident latin, Paris, vanche, i1 s'agit plutôt d'émouvoir les auditeurs que de lcs
1992, p. 77-78. instruire, pour les emp&hcr de s'endonnir en traitant de ce
19. Augustin fait allusion aux divcrses parties du discours : qu'ils savent déjà, et pour les amcner à conformcr 1cur com-
exordc, m:it, ~monstration. púoraison. portemcnt aux idécs qu' ils rcconnaissent comme vraiCS: sa
20. Documenta: pi~es à l'appui. parole a bcsoin de plus grandes forces. lei sont nécessaircs

326 327
... -
-~..·-- ,._.,,.....-.·-·
DE voCTRINA CHRISTIANA
-- -··· · ,

-... ~ ...... .
LIBER IV
tius quam docendi, ut in co q ··....~
ouendi sunt Pºn {1201 torpeant et rebus adsensuuºd ia,., lications, invectivcs, mouvcrne
rn ndo no d . .b rn .,, suPPheS, et tous autres procédés . nts pa,\1onné
sciunt age f ntur accommo ent, _ma,on us dicend'. qu~. proc i• cap.ihlc~ de \, re.
ate • . t .
ueras es se
1 .. · ,oeurs . rerr,ucr Ir\
lb.1 obsecrauonese mcrepationes .. 111 •
cst - • con ·
bus opus . ·1,·ones et quaecumque a1,a ualent act c11a.
t coere, . co
üones e . mos sunt necessana. tri. 1 - Sages.~ et élo11
mouendos an1 , -,uenc,
.dem cuncta, quae dixi, omnes f • En vérité, tout ce que jc viens d d
7• .Et haec q Ul f ere h
.
s
ae loquendo agunt, acere non quiesc o. º"7qui prat1quent
· l' · . e ire là,
acttvtté oratoire nc e . PrC\que ti1U,
V. S t
rnines ,n : • q: alii faciant obtunse, defonniter, frig~nt.
uehementer, illum ad hoc opus, unde ag~· alii
ce V. Mais com me les uns le font molle;:: 01
de 1c faire.
1 sans chaleur, et d' au~res avec finessc, élé an • sans adrc\~.
acute, oma e,cccdere qui potest disputare uel dicere s rnus, faut maintenant qu aborde cette tâchc gdo: et v1gueur. 11
. op0rtet a ªP•en
,arn . si non potest eloquent~r, u 1 prostt. audientib . homme ~apable de di_s cuter ou de parlcr ~~e traitc, un
te~, cu_am. us quam prodesset, s1 et eloquenter posset Us, eme s'tl ne peut le fa1re avec éloqucncen afi cc_ sagesse,
ettamsQ ~tn ero affluit insipienti eloquentia, tanto tn di. :x auditeurs, dOt-il l'être moins qu'il nc ie ~n d êt~e uliic
cerc. d u1cust quanto magis ab co in his quae audirc inuª1&1,s égalernent capable de parler avcc éloquence Erait s 11 ~a11
cauen us • . d " rt ct· ie
l tatur auditor et eum, quoruam ,se e tcerc aud·1 un orateur qui déborde d'une éloquence s · n revanche,
cs~ de ec dicere existimat. Haec autem sententia nec ill ~
ettam uere . d d t os d'autanl plus ~ éviter que l'~uditeur prend : : :ge;se est
. . artem rhetoncam ocen am pu arunt ; fassi su des propos mutiles, et parcc ,. P, aisir à
fugtt qut . od . nt l'entendre temr él •· · ' qu I11 cntend
. p,·entiam sine eloquent,a parum pr esse ciuitatibus parler avec ~uend~e~lsl imagine qu' il dit aussi la Vérité
crum sa ·am uero sine sap1ent1a
· · nnruum
· · o sse plerutnq11c·
be
t Cette observat1on a1 eurs n'a pas échap"" •
cloquen' umquam. Si hoc ergo 1 1 qm praecepta eloquen-'
·11· . · · é l' . I"' non p1us à
ceux qut ont JUg que art orato,rc devait êtrc cnscigné li
prodesse n 1·b . . 'b "d 5
tiae tradiderunt, in eisdem I ns, 1~ qut us I egerunt, ueri. ont reconnu, en effet, que la sagcssc sans éloqucnc ·•
tate instigante coacti su~t confiten, ue~am, h~ ~t, super. ·1 "té · e n cst
que peu -'-ut1 e aux &ct s, ~_aib s que l'éloquencc sans sagessc
qu ae a Patre lummum descend1t, .sap1ent1am nes- leur a étc souvent _,ort nu1S1 1e, et ne lcur a jamais été utile".
. tes quanto magis nos non a 1·md sent1re
nam, d e be mus, qui
Si donc ceux qut nou~ ont légué les préccptcs de l'élo-
c1en , . . · 7 s ·
huius sapientiae filii et m,ru_stn sumus . ap,~nte~ autem quence ont été contramts, dans les livres ou ils lcs ont
dicit homo tanto magis uel minus~ qu~t~ m scnptuns sane- consignés, de convcnir aussi de cela sous la prcssion de la
tis magis minusue proficit. Non dtco_ m ets mul~m le~~ndis vérité, alors qu'ils ignoraient la vraie sagcsse, c'est-à-dirc la
memoriaeque mandandis, ~ bene mte~legen~ts et dihgen- sagesse d'en haut, qui descend du P~rc des lumihesi., com-
ter carum sensibus indagandts. Sunt erum qu1 eas legunt ct bien plus ne dcvons-nous pas penscr autrement, nous qui
neglegunt, legunt ut teneant, negle- (121] -gunt ne intelle- sommes les fils et les serviteurs de cette sagcssc ? Or
l'hommc parle avec d'autant plus ou d' autant moins desa-
gesse qu'il fait plus ou moins de progr~si, dans les saintcs
Ecritures ; jc ne dis pas en les lisant beaucoup et en les
21. Sur le pathttiquc caractfristiquc du stylc sublime, cf. 1 27 ; confiant à sa mémoire, mais en les lisant bicn ct en cher-
§ 37. chant le sens avec un grand soin. li en est, cn effet, qui lcs
22. Voir NC 18. lisent et les négligent ; ils les lisent pour les rctcnir ; !Is lcs
23. ClctRON, De inuentione, 1, l. négligent pour ne pas les comprendre. A ces gcns-là !I faut
24. lac. 1, 17. sans aucun doute préférer cem qui en rctiennent m01ns fi-
25. profecit Martin.
329
328 .,,,J
- D
E ooCTRINA CHRISTIANA
·ne dub10 . prae,eren... dºI sunt q . UBER IV
- .. . . to.. .

QuibUS
tonge sJ
et cor earum su1
.
cor
d" U1 u
1s ocuJis . crba nt les paroles, mais qui cn .
oan1· . 5 tenenI . 1t u1c1 d~»1erne
de teur c<Eur,. . Mais · 1.em=nc"<>1en1 1c c~ur •
~ rn ,nino . lior qu 1 et, cum uo e , eas dicit ent. ""qui Sur -~cc
earu ·~11ue ,lle me ct s1c,, yeU X. ui tes cite·
quand 11· vcut et 1c 1cI uns ct lei . 1c'
scd u,n.,., ·, . ~, Cef Ul q s compre"" i&UlrC\
rtel intellegJ · . sapienter debet d1cere etiarn q "" c,,rn!T\c
0 faº'"o 11 esl donc absolumcnt nécessaire ,1
Po S. Huic ergo qui rba scripturarum tenere maxirnUOQ ll!in o, ••1 que~,
uenter, ue . . . e nec ªgesse meme
A
ce qu I nc pcu 1 d. u, 4u1 don ,._
test elo<! 1 enim se paupenorem cem,t in SUis cs. ,vec es tes mots d es ~- .
c.cntures. Plus en ne
cftª"cc
. él<>qucnc:c"'" rc
_. · ...nrt t 10 IS115
º
~riurn est. qu~ . esse ditiorem ; ut quod dixent su-' tanto
·· rbº · IS li tienn 5 paroles à lui, plus il faut qu'il . et .11 se "ºll Pau~,·
eurn o.,.,-.e illis et, qui propms ue is minor erat, rna er. def,Cse·,ure, afin de JUstt
· ·fi1er par elles cc50li..nche de tcllcs dee
bl·s probet ex _ odammodo crescat. Probando en· gllo..
,..
, . º"'º
-·rn 1esum .
· m1nus
qupotest delectare d 1cen º do. Porro q•rn. ~-
u1 n
,1.
I'_ ;es, et pour que lui qui était infén:/~ura dn avcc lcs
s•~ s'é)ive en quelque sorte grâce au té par ses l'IIOl, à
lectat, qut_ uerum etiam eloquenter uult dicere on 1u1, ds textes. Car c'est cn prouvant que 1 . mo1gnagc dcs
sotum sap1enterius proderit, si u_trum9u~ potuerit, ad iequo.
niafTI profect_o pdos et exercitat1one im1tandos eloquegen.
J~
granre capable de plairc cn parlant. En 0 1 cclui qu1 n'est
gu~ seulement avcc sagessc, mais aussi , qu, "Cut Parlcr
dos ue! au~~tius, quam magistris artis. rhetoricae u:tes non me il sera évidemment plus utile s'il avec é)oqucncc,
eum m1tto ~
. ·o s1tame
praectP1 •
n hi qui leguntur et aud1untur, non s arc
d" .
d etiam sapienter 1x1sse ue dicere ue .
l ºum
1 c,
0
:,re je l'engagc plus volonticrs à lire e!:~'!::
~·~ntrainer à imitcr eles g~s éloqucnts que jc ne lui ter ou _à
l'un et
eloquenter, sei dantur Qui enim eloquenter dicunt suraci
- ·eau · •au1 s'en remettre aux maitres de rhétoriquen à Pr'CSClis
praedicauo~ ter sa)ubriter audiuntur. Propter quod non : deutefois que ceux qu'on lit ou qu'on écoute •.ou~ cond,.tton
ui sap1en , . ed . M - att to . bº & 1 •ssent d une
ter,_q . Multitudo eloquentm~, s . u1tuudo .sapien. répUtation é 1og1euse 1en 1on~ d'avoir parlé ou de
scnptura_ · 1 orbis re"arum. S1cut autem saepe sumellda 0 on seulement avec éloquencc mais aussi avec sag par~
rium sanitas:: salubria, ita semper ui_tanda ~st perniciosa eux qui parlent avec éloqucncc sont Ecoutés av:~- . .
sunt et a;ed salubri suauitat~ uel su~u1 salub_ntatc quid tne. ccux qui parlent avec sagesse le sont avec profitpC~str,
dulcedo. ru·m magi·s illic appet1tur suau1tas, tanto faci. e ,-A_ • dit "la . est
li_u s?Quantoe · · · Pollrquoi l r.cnturc nc pas : multitude des hommes
ubritas prodest. Sunt ergo ecc 1es1asttc1 uiri, qui étoquents", mais « la multir~ des sages e.st la .santé de
h_u~ sal I ia non solum sapienter, sed eloquenter etiam l'univers » • . Or, de ~êmc qu ti faut souvent Prendrc même
d1uina e oqtu· quibus Jegendis magis non sufficit tempus des remMes amers, 11 faut de même toujours hiter une
tractauerun , .b ,
quam deesse l·psi studentibus et uacanll us possunt. douceur pemicieuse. Mais qu'y a-t-il de mieux qu'une sua-
vité salubre ou une salubrité suave 1 En fait, plus on re-
cherche la suavité, plus facilemcnt la salubri~ est profi-
table. Aussi y a-t-il des hommes d'Églisc qui ont interpré~
Jes paroles divines non seulemcnt avcc sagesse, mais aussi
avec éloquence ; mais, pour les tire, c'est le tcmps qui
manque, plus qu'ils ne font eux-mêmes défaut l ceux qui
· NC 7: « Place de l'Écriture dans l'économie du salul. ont le loisir deles étudier.
26. VOlí • ,
§ 3. Le statut de l'Écriturc : une médiation nécessatrc, ma.ts proVI·
soire •.
27. Cf. § 4.
28. Sap. 6, 26.

331
330
DE DOCfR/NA CHRISTIANA
LIBER IV
H'1e aliquis forsitan quaerit. utn.trn au .
VI, 9• . ta diuinitus inspirata canonern n cbt?res nn.. .,1 9• lei quelqu"un demandcra r>euP
. és p r 0 ·
m scnp . o is .-·"'~ T ' . .
1 s tcrils insp1r a icu nous ont d
<:Ire SI 11c
" .iuteur\
quoru i·tate fecerunt, sap1entes tanturnrn d sa1u1. ,
. auctor
rima
d. Q
. m nuncupan I sunt. uae qu1dern q O an cJ ·
. o ucr don e salulaire autorité, doivcnt tire dé ;mn~ un tiU\«,n ~
1
ies etta . uaesr o. Ja pfUSou bien éloquents aussi". Cene ~ éll'é\ sa11c, k'11lc-
que~ [l22] et apud eos qm mecum. quod ·. 10 ap,,
Nam ub"• eos mtellego lflcnl, rnoi et pour ceux qui partagent q e,1100, en vérué
me 1psum·11·me solu1tur. . . d1co, sen"d
rnon scnt11nenr. tre\·
. nt fac• • . ·h·1 ' non . c:st .p0ur
à résoudrc.
Là en ef',et ou, Je
. comp
uu . ,eis sapientius, uerum et1am m • eloquentius SoJulll facile peut m'apparaitre non sculemc reo<J~ ccs aurcur\,
n1h~l Et audeo dicere omnes qui recte . rn1hi Ui. rie" _netus éloquent'°. Et j' osc déclarer nt plus sage, rn.t1\
den potesI · . . •ntell
·11· toquuntur, s1mu1 mte11egere non eos a1· egunt auss• ~nnent correctement ce qu'ils disc~t tous ceux qu,
quod. 1 1 Sicut est emm · d I
quae am e .oquentia quae Iler 1oqui
debu1sse. rn . cofllPr ternps qu'ils ne devaient pas parlcr cornprenncn1 cn
·uuenilem decet, est quae sem1em, nec iam d. agis êflle . C d ê ,.
rT1 ' nt fa1t. ar e m me qu ti cst une él
autrcmcnt qu•·1 •s
aetatem l · ice
est e1OQ
uentia si personae non congnut eloquenti . nda ne 1 ~ nt plutôt à la jeunesse, qu' il en cst un oquence qui
uae• .
uiros summa aucton·1a te d"1gnissi· . s, 11a CSt
d m
quae a ·uinos ,q .11. 1 · mos PI conv1~ée à la vieillessc, ct qu'on ne doit plu: ~tre plus ap.
negue d1 decet. Hac . 1 1 ocut1 . sunt 1 . nec ipsos dCCet aia. proP~e si elle n' cst pas en harmonie avcc te pe appefer élo-
nec al1-051·psa ·• ipsis emm. congru1t ; a 10s . autern• quanto ia· que; de rnême il en est une qui convient aux 7i°nnage qu1
umilior, tanto altrns non uentos1tate, sed 801.d. u1. par e.dignes de I' autorité suprême, des homm omrncs les
detur h . li . i •tatc
transcendit. Vbi uero non eos mte ego, nunus quidern llli . P1us , él ,.
. ·ns" e est avec cette oquence qu ils ont P ,~
cs tout à fait
aret eorum eloquentia, sed eam non dubito esse tal hi dtvt · · 1 ar "• aucunc
autre ne leur conv1en , co~me 1~ leur ne convicnt pas à
appali·s est ubi intellego. Ipsa quoque obscuritas diuinoem, d'autres. Elle cst en h~ome avec eux, en cffet, et plus cite
qu ' li 1 . . rum
briumque dictorum ta e oquent1ae m1scenda fuerat . M•>it basse, plus elle s élêve au-dessus des autres, non par
salua proficere noster m · te li ec t us non so 1um muentio · ' 10 p...... .
qu . . d be t nc, une bouffée de vent, mais par sa solidité'2• En revanchc, là
uerum etiam exerc1tat1one e re . oà je ne Ies. compre~~ pas, leur éloquenc,e m'est en véri~
10. Possem quidem,. si u~aret, o~~s ~i~tes et orna. moins sens1ble, maJS _JC ne doute pas qu cllc soit égale à
menta eloquentiae, de qu1bus inflantur 1sb qm linguarn suam celle des textes qu~ ~e comprends. En outre, l'obscurité
nostrorum auctorum linguae non magnitudine, sed turnorc même des paroles d1vmes porteuses du salut avait à être im-
praeponunt, ostendere in istorum litte?s sacris, quos nobis prégnée de cette sorte d' éloqucnce, ou notre intelligencc al-
erudiendis et ab hoc saeculo prauo m beatum saeculum iai! trouver profit, non seulement grãce à ce qu'elle décou-
transferendis prouidentia diuina prouidit. Sed non ipsa me vrait mais aussi grâce aux cxercices exigés».
plus quam dici potest in illa eloquentia delectant, quae sunt 10. Je pourrais, bien sOr, si j'en avais le temps, montrcr
dans les livres sacrés que la providencc divine a privus
29. sim Martin. pour nous instruire et nous faire passer de ce si~le dépravé
30. Voir NC 9 : « Simplicité et profondeur mystérieuse de au siêcle bienheureux, toutes lcs qualités et tous les ome-
l'&riture ». ments de I' éloquencc dont se prévalent ceux qui, non pour
31. Cf. § 21 : « Neque enim haec humana industria composita, la magnificence mais pour l'enflure, mettent leur proprc
sed diuina mente sunt fusa ». langage au-dessus de celui de nos auteurs. Mais cc qui me
32. Augustin parle d'expérience ; il a fait partic de oes « autres •. Cf. charme plus qu' on ne saurait dirc dans cette ~loquence, cc
Conf. UI, S, 9 (BA 13, p. 376). Cf. ~ ciu. ~l IX, 20 (BA 34, p. 404) : ne sont pas les qualités que ces auteurs ont en commun avec
« inflare, id cst in supcrbiam inanissimae quasi uentositatis extollere •. les orateurs ou Ies ~tes paiens. Ce qui me frappe pl~tôt
33. Voir NC 9 : «Simplicité et profondeur mystérieuse de d'admiration et de stupeur, c'est de voir qu'ils ont s1 b1en
l'&riture. § 2. Une profondeur mystérieusc ». usé de notre éloquence à nous, à travers une autre ~lo-

332 333
-
DE ooCTRINA CHRISTIANA
UBER IV ""-- · • . ........ ...
.. m oratoribus gentilium poetisue co...
. u1ns cu od . '"11'\u .
h1S . dmiror et stupeo qu ,sta _nostra cloque º'ª·
111 i teur est propre'", qu' cllc .....
.,ce q U "'' 1eur 11
magis ª )leram quandam eloquent1am suan,, Ut ntia ita llll qiJC nc prenant_pa.s un rchcf Cltcc\"f l',tr P-" f411 rll.. 4 ,it
s~nt perc~ineret in eis, quia eam nec improbélfi nec_d~,1111 . 1 co
11
t~l11t e ndamner m en fa1rc étalagc. 1 .. ·
. , ·t 1.... · • .
11'
L4 prcrn 1,. ,.
°'
ck, 4,e
r,1
eis ncc . oportebat ; quorum alterum fieret, si Uit ab 111is ~ ,,, a é~entera1t_ s I s ,cv1ta1cn~. on crnrra,t à. re c•en•u. !:!,
ostentanan. posset, si facile agnosceretur. Et in ar~tur, a1,. se pr était fac1lemcnt reconna1s!>ahlc f:t la ~,:on,k 11
. ta1es res d'1cuntur, ut uqu1bu
rum. put scitur a doct1s, rb s foflt "'· ,ucd.,..ve
~ qu'elle soit reconnuc par lcs gc- pour k, 1el1e, ,.,
. · n~ in~1n.i ...
il s y sont expnmées que Ics mot\ . ih. dr 1c11e-\
t~is agnonon a dicente adhibita, sed ipsis rebus eu
dicuntur. . . . e1ut s 1
ª·
C!Uibu
jJJ •

peosé~ nt non point recherchés par ccl qu, les Clprtrncn,


. ta uideantur ; quas1 sap1ent1am de don,o Pon,. scftlb e spontanément unis à la pcnséc . e~' ~ui parle, rna,\
sub1unc -d . sua ·d "' fJlftle . d , cst com..... .
tore sapientis proce- [ 1231
. ere mtellegas ct ~ ~~ ,o ·t ta Sagesse sortir e sa dcmcurc'' . . ""' " 1on
~ arabilcm famutam et1am non U<>eatam sequi ciua111 v Oy at du sage, e • comme une scrvantc . ,~e c,t-à · d1 rc du
t
·~SCP I e °ClUcn. cctUf e ta suivre, même sans avoir été ap_: ..._Parahlc. l'él0-
1
uamvu, 11. Quis enim non uideat q~id uoluerit dicere queflC VII 11. QUI. ne vcrrau, . cn cffct cc"'"""'·
.
. ter dixerit apostotus : Glonamur in tribuiat~ ~illl ' • qu a voul ·
sap1en . . . . 1on b põtre et avec quelle sagcssc il l'a dit. N u d1rc
. tes quia tnbulauo pat1ent1am operatur, patient·1 1 us
sc1en . a autc
fA .~
ri'io,,.,
ians les tribulations, .sachant qw ·,:, ºb~~ous Rw-
I · ia r, Uiat1011
robationcm. probauo uero spem, spes autem non e Ili ~·. la patience, a patlence la venu iprou . la pro-
~- 1 quia caritaS Dei diffusa est in cordibus nostris pe
~~ sanctUm, qui_ datus ~st nobis ?.Hic si quis, ut i~ J~n-
º;~~ 1
~u• uvie l'espirance: or l'espirance ~ tror,rvtt,
tP'º1a choriti de Dieu a iti ripandw dans ~ /JOS, pare,
vuru

que . . , ~ do no.s CiHur.s par


·m imperite pentus art1s eloquenllae praecepta apo t e. int Esprit qu, nous a etc nni • • . Si quclq
n , da h. . . s oIum t Sa
l.~ns . ,, · · · • . ue cxpcn
secutum ruisse conten t, nonne a _e ns~arus doctis indoc. expénence , s1 Je pu1s m expnmcr ainsi 5001.
,..... , t · tà · · . , 1cnt que
tisque ridebitur ? Et tamen ~gnosc1tur h1c figura, quae cli. , .. põtre s est as rem suivre 1c1 lcs Préccptcs d 1•
1 I"' ·1 l ._..__ des . e art ora-
max graece, )atine uero a qmbusdam est appellata &radat· toire, ne sera-t-1 pas a n,>çç . C~tlens, instruits et igno-
quoniam sca)am dicere nolu~runt, _cum ue~a uel sensa :;: !ª
rants ? Et pourtant on rec~nnai"t 1c1 figure appcl~ en grcc
·,nax (échelle), et en latm gradat10 (gradation),. par
nectuntur altero~ ex alte~, s1cut h1c, ex trib~latione paticn. e11 , l di ccr-
tains qui n ont pas vou u_ re scala (échcllc), figure 00 Ies
tiam, ex patient1a proba!1onem, ~x proballonc spem co.
mots et les pensées sont liés _lcs uns aux autres, commc dans
nexam uidemus. Agnosc1tur et ahud decus, quoniam J)Ost
notre texte ou nous voyons li& à la tribulation la paticncc, à
la patience la vertu éprouv&, à la vertu éprouv~ l'cspé-
34. Voir NC 18 : « L'idtal de l'orateur chrttien. § 2. Sagcsse et rance. 0n y reconnai'"t_ ~ncore un autre omemcnt, puisque,
tloqucnce ,._ apres quelques ~r"?pos1t1ons détachées une à une par I'into-
35. Cf. Pro11. 9, l. nation, propos1llons que les nôtres appcllent membra
36. Rom. 3, 3-5. (membres) et caesa (césurcs39), ct les grecs cola ct com-
37. Sclon SIMONE111, p. 537, l'expression aurait un sens positif mata, vient un mouvement circulaire (ambitus siue cin:ui-
ct dbigncrait une pcrsoMc dottc d'un sens csthttique qui nc scrai1
pas d0 à la connaissance dcs ~gles de l'tcole. Non; il s'agit ici d'un
faux cxpcrt, commc cn C. aduersarium Legis et prophttanun, II, 9, dts Études Latints, 39, 1961, p. 63-65. SIMONETrt, p. 537, rappone
34 : « ct rclinquamus istum inania garricntem et, ncsciendo quid Jo. la d~finition de D10Mà>E : « Clirnax est quam nostri gradationcm uo-
quatur, quadam, si dici potest, impcrita pcritia de figurarum qualilate cant, adiectio repetens quae dieta sunt ... hoc cst quoticns ab co quo
tractantcm ,._ sensus superior terminatur inferior incipitur ac dcinccps quasi per
38. Voir E. Dl.rrorr, « La gradation chez saint Augustin ,., Rev11t gradus idem dicendi ordo seruatur,. (Grammatici Latini, l. p. 448).

334 335
Ul1t:.R IV
vr:,v~- - .
. . uoce singula fimta, quae nost . e tes Grecs nomment periocJo
·auon1s n rn
. pronunll .· utem cola et commata uocant Ctri. '"s), ~~nus en suspens par la voix "d dont les IT\crnhrc,
ah'lu: ,aesa, g~aect_t~s quem periodon illi appelJ~n~Uitur sºº' , u moment ou cette périodc s·ac\~elui qu1 parle
bratieius siue ct~u\ur'uoce dicentis, donec ultimo fi,ncuius jllsqub:es qui préce~ent la période, Voic, leve; De fau, de~
1
ª~~bra suspen :" raecedunt circ~itu~, membrum illu ~1ur. f11er\ tarion produ1t la patience ,. . le sec P ern1cr : " car
~am e0rurn, qu~ : tribulatio pat1entia'!" operatur, Sec es1 /JJ 1'' ula vertu éprouvée ,., et le troisicmeº nd1acs1 : •lapa.
·mum : qu~n1a tem probationem, terllum : probatio un. 11·ence,
J'•spirance ,. En su1·1e s•aJouie
· la~ ". v.-rru tprou.
·
~~m : par_;ent~:~ungitur ipse circuitus, qui tribus pera;f(º ve'e• "'ui se déve 1oppe en tro,s ..,.node
. membres d pro prcrncn1
,,._ [)etnde rimum est : Spes autem non con"- Ur dtlC, qor l'espirance ne trompe nn.,. 1c' ont le prern1er
speernbns, . quorum p. "' caritas . D . diffi
e1 ' usa . est
. ~"lld11 1. « , r- '
es · . ~ de Dieu est repandue <Úuts nos e,...
SCCond .
· " ca, la
rn . Quonia da ,n cor:d·b , l4J. 1iar1tc l . E . ~uri ,. et le tr .
secundurn : . Per Spiritum san~tu'!', qu1 tus est l'lob· e . « par e saint spm qui nou.s a ., , d • 01-
siris, tertium ·. modi in elocut10ms arte traduntur s· is.
ue huius . · •cu siêllleédés,
. d ê e e onrti Cc
et d'autres u m me gcnre. sont ensci ,._ s

A haeC atq
t ecepta eloquent1ae secutum fuisse 1 proC oratoirc•. De mêmc donc que nous nc d" gnés par
t tum pra .
ergo aPo~ o uod eius sapienuam secuta stt e oquentia, non
. 1 non a
I' artpõtre suivi les préceptes de I' éloqucncc ;:'ns pas que
dicirt1US, 1ta q ~~ 000 plus que l' éloquence en lui ait acc~mp;; ::~
negamus. ,.,. 12 Scn·t,ens ad Corinthios. in secunda epistola re.
[1- 1 •
dargu1t q · uosdam,
bant et qu
d
qui erant ex Iudae,s pseu oapostoli eiq
oniam se ipsum prae 1care compellituuc
"b
d"
. r,
gesse.
1l, ÉcriV~t ~ f ar:•
Corinthic
~ la ~ épitrc, i) [6.
plique à c~~ai~s, Etes aux ·1 rcs issus de milieux juifs, qui
detrah ~ . •1 t insipientiam tn uens, _qu~ sap1enter dicit te caionuuaie~: comme i est amené à faire son propre
1
hallC s1b ue uuenter? Sed comes sap1ent1ae, dux eloquen. éloge, en se l !mputant comme une folie, avcc qucllc sa-
~u~que e!OQ uens, istam praecede~s et se~u~ntem_ non re. se il s'expnme, et avcc quelle éloquence aussi, M~; 5
uae, iliam seq d,·co inquit, ne quis me ex1st1met insipien. ges
compagnon de l a, sagesse et gu,"de d~ I•éloquencc,· il suit
"' •
spuens ·· Jterum • insipientem susc1p1te
. alio uin uelut · · me, ut et ego rune et précMe l autre, et ~s dédaigncr cette cscorte, il
s
tem ~s e • id q lorier. Quod loquor, non loquor secundlUII s·écrie : « Je le répete, _qu on ne me pre~ pas pour 1111
modicum J" g_ in stultitia. in hac substantia gloriae. Quo. fou ; sinon, acceptez-mo1 comme_ tet_afi:t que, moi aussi, je
D_eum. s~dq"°::.ulti gloriantur secundum carnem, et ego me glori.fie que/que peu. Ce que ft! 'fis, Je ~ le dispas selon
mam qu1 em . . . . . t ..
. Lib nter enim sustinet1s 1ns1p1en es, cum suis sa- Dieu. mais co~ en ét'!' de dérais~ bien assuré d'avoir
gloriabor.
. r, l tis enim si quis uos ,n seru1 u em re 1g1t,· si·
e · · ·, t d" de quoi me glori~r. P~isque_, _en vénté, _bea~oup se glori-
p1~ntdes. oatera; quis accipit, si quis extollitur, si quis in fa- jient selon la cha1r, mo, auss11e me glorifera,. Enfait, vow
quis
. euor, 's d"t Secundum ignob"l" d" .
1 ,ratem 1co, quas, nos 111-
. supportez volontiers les fous, alors que vous êtes vous-
ciem uos cae ' . . d . . . . . ,nêmes sages ! Vous supportez en effet, qu'on vous asser-
· · ln quo autem quis au et, - in ins1p1ent1a
fi rmall
. s,mus.
ud . ? E
1 L-1· visse, qu'on vous dévore, qu'on vous pille, qu'on vous traite
d1co -, a eo .,•t .,•go· Hebrae, sunt . t ego. sram: 1tae avec insolence, qu 'on vous frappe au vi.sage. Je le dis pour
notre honte: nous avons été bienfaibles'' ! Mais là ou l'on
39. Ou incises : courtes unités rythmiques, ponctuées, _au scns ose se glorifier - e'est en /ou que je parle - moi aussi je
musical. Selon DIOMS>E. cité par SIMONE111, p. 538, la pénode csl l'ose. /ls sont hibreux ? Moi aussi. Jls sont i.srailites ? Moi
composée de membres (cola) eux m!mes composés de segments aussi. De la race d'Abraham ? Moi aussi. Ministres du
( c()IIIIIIOIQ ). Christ ?-Je parle comme unfou-Je le sui.s plus qu:eux.
40. Voir SlMONETil, p. 538, qui cite notamment ClctRON, Ora· Bien plus par les travaux, beaucoup plus par les empnson-
IOr, 204 et 211. nements, infiniment plus par les coups reçus ; plus souvent
41. 1w,uu Simonetti.
337
336
--· DE ooCTRINA CIIR/STIANA UIJE:R IV
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00 Stm•
•n Abrahae sunt ? Et tgo, 1~ .
sl'nt ?_Et t,.? :_ /nsipiens dico -, suf!er t~o. Ira lubor,1/'
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risqldS dr mort. De kJ Part d
f"' r·11ltSuarante
d 1.
coups I. e .Jouer moiflJ
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. , 1 e'"'I f,, 11 .
1411 r,,11 , J iu
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Christ1 sun 1 :
.• .
tribus abundant,us, in plag;y ui rt~ de verges ; une JOIS J ar ir, "-'P•d. ·. 1 ,,,u 1·a, .
,n carc A lud . . Sf4pr 11114
p/14ri'""":· rtibus saepius. . . ae1s qumquies qicad, Q IH ot · 1·e suis rtsté un jour et ..... t · Irou /01 1 /u, ' ''
1,..,,
,nodwn. ,n "!" cctpi. Ter u1rgis caesus sum, se~/ , Q . flil'\,rra{' • ., , -""' "'"'
de la mer. -,oyagrs rtpttis, da11 tr Jwr /,1 p,,f,., .
ginta ..,_.... n ,n,nUS a
au'ragium fiec1. ; noc te et d 1e ' m . pror.&Clp1·
dt"' rs de la part des brigands' uun,,rrJ 1 1
"--- 0 R v,11an "' k1 fl, 11 , , 1
um. ter n !!' . . fl . 1"1id 1,,ngt 1 ., . .
Jatus s . . . . •ribus saepe, pericu11s ummum, per · 0. - · ce dangers venant des gtlltr/ d - c,,u d#
, fui · ,n 1t1n< . /' , IC14/ a ra • d , J, ª"B d
,nans • . 1,·s •x genere, pericu 1s ex gent1bus Pe . 13 ffl_ dangus au eurt, dangrrs 1 eri a111 1,.
ÚJI~ . .
wn, ptricu • . · 1. .
triculis '" deserto, pericu is '" mari, Peric
: ric14.
v
,tltS, fi , ,_ •-L
. les Jaux reres: et oc IIU(~ur et la fi
wr 1a llln d
· ª"'"'J
/is 1n ciuit_ate, ~ribus . in labore el aerumna, in uigiliis "· 1"1;:~ntes, la faim et la soif. les jduiti rt:!':· _l.ts vtr/1, 1
lis in fafilsis fr~, siti ;~ ieiuniis saepius, in frigore et
.... ,n ame.. ' . . ,.ud;,ae-
Q/e
frt?~ nudité. Outre ces épreuves ve11 w 1 dt . e~i. lt frold
ti ,.. , • -'- J.nn • 1tXltritlU /' L
pi-. ·11a, uae extrinsecus sunt, mcursus '" me cotid' ·on interieure uc c,.....,iu Jour qu 'tst 1_ . , oo-
ratter I q · Q · ·
1es1arum. u1s mfirmatur ia. stsSI . fi 'bl IC J014C1 dt ,,..,
; us
P so 1c1t
n ,
11
. . udo omnium ecc __ ,1_ .
. ijirmor , Quis scanuu11zatur, et ego non uror 1 s·
ego ?º~ ,n r- [t:25] -tet, in his, quae infirmitatis meae s~,'
, et Églises. Qui est a, e sans qw jt sois fa,bk . .,..1t1
/t':i vient à, tomber sans ~u 'un /eu me dtvore ?~~
Qwrifier, e est de rMS faibksses qw jt me glorif~! ,. :
a:; ?

glon::;: opQuanta sapientia ista sint dicla:, uigilantes uident ~l"'Vec quelle .sagcssc ccs .
choses-là
.
sont dites , 1CS CSpnts . at ·
glor or. 0 et,·am eloquentiae cucurrennt flumine et qu: ·fs te vo1ent ; mais auss1 qucl torrent d'"'loq ·
Quanto uer . • 1 te ntl ê . ., ucncc lcs
stertit aduert1t. . . od p<>rte dans son cours, m me qu1 don profon~mcnt le pcr-
l3. Porro autem qui nou1t, agnosc1t q~ _ea caesa, quac çoit.
raeci uocant, et membra et cucu1tus, de quibus 13. De plus lc lcctcur averti rcconnait que ccs <:6urcs
commata eGdisserui, cum decent1ss1ma · · ·
uanetate .
mterpone-
1
pau o an t di . . t . . q les Grccs appcllcnt
Ue ., • conunata,
l"' ces membrcs de pl.--- ,u~,
rentur, lotam istam speciem ctlorus, e quas1., e1us uultum • ces ~riodcS dont J ai par ç un pcu plus haut, du fait qu'ils
quo etl·am indocti delectantur . mouenturque . . tecerunt. Nam sont dispo~s au cours du texte avec une vari~~ plcine d'à
unde coep imus hunc locum mserere,
. c1rcuitus
. . sunt : primus proposº, on~ ~M~ au _discours _toute cette bcllc apparcncc,
minimus, hoc est bimembns ; - mmus emm quam duo et pour ainst dirc son v1sagc, qu1 channc et ~meut même lcs
membra circuitus habere non P?ssunt, pl~ra uero _po_ssun~ - . ignorants. En effet, 1~ ~but de nottc citation cst consti~
Ergo me primus est : /te":"" d~co, ne ~u1s ~ ex,~tlmet 1nsi- de ~riodes. La prci_ruerc cst ~ counc: cllc n'a que dcux
pientem esse. Sequitur ahus tnmembns :_ Al1oqu1? uelut _in- membres. - De fait, lcs périodes ne peuvcnt avoir moins
sipientem suscipite me, ui et ego mod1cum qu,d glor1tr. de deux membrcs, mais elles peuvent en avoir davantage - .
Tertius qui sequitur, membra habet quattuor : Quod loquor, La premierc est donc : « Je lt répete, que l'on nt IM prtrw
non loquor secundum Deum, sed quasi in stul~itia, in_hac pas pour un /ou ». La secondc a trois membrcs : « sinoli,
substantia gloriae. Quartus duo habet : Quom~ qu1dem acceptez-moi comme tel, afin que moi aussi je IM glorifit
multi gloriantur secund~m ca~em: ~I e_g~ gloriabor. -~t quelque peu ». La troisiemc cn a quatrc : « Ce qut jt dis,
quintus duo : Libenter emm sustmet,s ms1p1entes'. e""! s11i.s_ je ne lt dis pas selon Dieu, mais comme en état de ~raison,
sapientes. Etiam sextus bimembris est : Tolerat1s emm, s1 bien assuré d'avoir de quoi me glorifitr ». La quatn~mc en
a deux : « Puisque, en vérité, beaucoup se glorifient stlon
la chair, moi aussi je me glorifitrai ». La ci~qui~mc en a
42. 2 Cor. 11, 1&-30. deux aussi : « En f ait vous supportez volont~r~ les f ous~
43 cum ( quam Sirnonetti. « di cui ho poc'anzi rilevato la grade- alors qiu vous êtes vous-mêmes sages ». La s1x1~ deu
volissima varietà nell'altemarsi,. (p. 271). membres encore : « Vous supportez en eJJet, ,tt.
qu 'on vous
339
338
. .................. ,,
DE ooCTRINA CHRISTIA~A LIBER IV
. tem redigit. Sequuntur tna caesa : s·1 ·,se ,._ Viennent ensuite trois cé
,efV'"' , -11 • ,ure\ · .
qu
is u<>S in se~uitu . ,it si quis extollitur. Deinde tria 9'41J
. UIS acCI/ , d' d . nie , .0 re, qu on vous
(IS.,
. p, e,h qu º" "º
UJ tra 11
·•
qu ,,,, .,0 iu
d' ,uorat,. si .q ,n. fi ·.,m uos cae 11, secun um 1gnob·t· tti.
ac1.. . . dd. . , "ª' dt~ct ,.. puis tro1s mem res ·· • q.,.. • v 'ª"'e: ,11 ·
º" ,n
bra : s, qu_isnos in1 1,,,- s,mus. A ·ttur· tnrnernbris
. ,r..-nt,
· .
. ""'
c1rcu· Jt" . je le dis pour notre home . º" 1 /rapp, 011
Jico, quasi tem quis audet, - m ms1p1entia dic ,.
1·,s qut·bu sque caes1s
.,;sa1: 1 ·, ,.. S'y ajoutc une périod~ ~:" ::,V""J h,,,,
tti
ius : In quo auff nc iam smgu . . into .......
!ª'~ ·s là l'on ose se glorifiu _ . 1 15 mernhrcs :
ou
audto et e~~- si~ ula itidem caesa responsione redd;rro. -. rr•ª'
I moi auss1. Jt!
. I'ose •. A panired'·e1t. '" Jº"
,. qiu ),
gand~ Pos.'t;;ebra!i sunt ? Et ego. lsrahelitae sun, ? Et ; ur
1 ar t - h 1c1 inter,.-
p . césures posant e acunc une qucslion 1cnncnr
tria tnbus . hae sunt ? Et ego. Quarto autern caeso si go: 1ro1s césures répondent, l'une apres l'au1' ~xqucflcs trois
Strnen Akra sito non alterius caesi, sed mernbri O l'llih autres ? Moí aussi. lls sont israilites ? ; ; •. • /Is Jo111 h;.
interrogauonde Pot. Ministri [126) Christi sunt ? - Jns~Posi. brt'j;Abraham ? Moi aussi •. Puis à u~ o, au.u,. D, la
. resPon e . . P1ens ,ac~ rrne interrogative aussi, il ~pond no~uatnemc ~surc,
t1?ne ego. Iam caesa quattuor sequentta remota d
d,co_-: sup~rterrogatione funduntur : ln laboribus pi ~- de .•º par un memb re de phrase : • /Is ' so par une ~sure,
1 . .
cenus~nne m n·bus abundantius, in plagis supra mo<Ju,.,"r!.
_.,'" ,n carct .. b . . .. ., 111 111a1~ ? Je parle ~o,n,ne ~/ou; moí, je /e suZ
:S"'s~res d"
1
,,_..._b p,·... Deinde interporutur rems c1rcuitus qu Chf!S1
pu15,
J'interrogat1on firue de maniere tres sey f/Ua« . '"·
d . ante.., cou-
mort1
. US SOi! - · di . d
nsa pronuntiatione stmguen um est: A il4dae·0- '
ruam suspe b . . is tent Jes quatre srres sm;antcs, : ~ Bien plus par hs tra-
. . ut hoc sit unum mem rum, cu1 conectitur alt vaux, beaucoup p us par e: emprisonnements, ihfinime11t
qumqu1es, . . I d red. e-
rum: Quodraginta una ~,n~ accep,. n e ttur ad_caesa [US par les ~oup~. reçus, p us so~ent par hs risquu rk
·a . Ter uirg1s caesus sum, semel lapida,... P rt ,._ Ensu1te s mtercale une coune ~riode car -1 f
et ponuntur tn . . . b .... ,no . d rt . d. . , 1 aut
_,,u1ragium fec1. Sequ1tur mem rum : Nocte et die tenir Jc débtt e_ so e _que so1t 1stmgué le membrc : « De la
sum. ter,- 'J" . d d .
. ,ç.,.An maris fui. Dem e quattuor ec1m caesa decen. part des ~~if_s cinq fois », membre auquel est ranac~ le sui-
,n prol'"'...., l . . .b .
. ·mo impetu profluunt : n 1tmen
t1ss1 . 1. us saepe, periculis . flu- vant : « J ai ~eçu qua~ante coups tk fouet moins "" ,., Le
,ninum, periculis _la!ro~u'!" pericu_ is ~x ~enere, pencu~is t.X discours rev1ent ensu1te à des césures ; il y en a trois :
gen tibus pericul,s ,n c1u1tate, pencul,s· mlab deseno, penculis « Trois fois j'ai été banu tk verges: wae fois j'ai iti la-
in mari, 'periculis in fals1s· J'1rat~,·b. ~ ; .~ .. ore et _a e ~ pidi ; trois fois_ j'ai fait nau~ge •. Suit un membre : « Jt
in uigiliis saepius, in /ame _et s111, ~n ~,umis saep,1:U, ~ fri- :ruis resté un 1our et une nu1t sur les profonde"rs de la
gore et nuditate. Post _haec mterpo~t tnmem~rem ~ -tum : mer ». Puis quatorze dsurcs coulent avcc une im~tuosi~
Praeter iJJa quae extnnsecus sunt, urcursus ,n me cotidlCJIIUS, tout à fait appropri~ : « Voyages ripitis, dangers siu hs
sollicitudo omnium eccksiarum. Et huic duo membra per- jleuves, dangers de la part tks brigands, dangers venant rk
contatione subiungit : Quis infirmatur, et ego non infirmor ? ceux de ma race, dangers venanl des gentils, dangers dons
Quis scandalizatur, et ego non uror ? Postremo totus iste tes villes, dangers au disen, dangers parmi ks faux-frins;
quasi anhelans locus bimembri circuitu terminatur : Si glo- et k labeur, et la fatigue, ks veilles friquentes, la faim et la
riari oportet, in his, quae infinnitatis meae sunt, gloriabor. soif. les jeünes renouvelés, k froid et la nuditi *· Aims ces
Quod uero post hunc impetum interposita narratiuncula césures, il fait intervenir une période à trois membrcs :
« Outre ces épreuves venues tk l'extirieiu, l'obsession in-
tirieure de chaque jour qu'est le so11ci de 'º".tes les
Églises ». A cette période, il ajoute deux membres mte~
gatifs : « Qui est faibk sans que je sois faibk moi au.m ?
44. decentíssima Simonetti : « messa fine all'interrogazionc Qui vient à tomber sans qu'unfeu me divore? *· Enfi_n tout
picna di effetto • (p. 273). ce tcxte pour ainsi dire haletant se termine par une ~node à

340 341
DE oocrRINA CHRISTIANA
URER /V
_,uicsdt ct requicscerc auditorem fa . mcmbrcs : « S 'il f aut u 01 .
ammodo ,~, . d" . cu q .
qu od . delectationis habeat, salas . 1_c1 non potest. S
lltd dell stS q11e Jt
"
. mt g Ior,ijiIerai ,._Et a . , e ,.r, d,
" or,r,,, .
dt.-con_s c~iccns : DtUJ ti Pattr do"!m' lesu scit, qu; e equj. bltS eu"· l'insertion d'un href récit pres ce ITl<iuve:J /1.J,.
tur ~nim . ~~cuia. q 11ia non mentwr. Ac deinde q st be. pélrait se reposer l'auditeur, ct l'o~J'IOrtc Conune un~/111·
d1ctus ,n s- . b . Uon,,._.,
nt . fucrit ct quomodo euasent, reuassime 0 ,,_...V\IO el uté quel charme il rec~le. L' AnA1 ne saura11 d1re Jl!I\
perichtatus ... , at. t,ea • . / p. d "" re cont 1 quelJe
. ant : « D1eu, e ue u Seigrieur J,. nue cn cffct
dtS... /es sIec
.• /es, sa,1· que Je ,s,
. ~ ni,ns ,sus qu '· bi,a; ,1 __en
Pas,. Pu· . W<ULJ
.. 1 nnm1m est cetera persequi uel in aliis sanctarurn .
1... ....,.-e- Q ·d , s1· et1am
· cs bn~vemen comment I.1 a couru de
10..- . t
· 1s 11 racont
locis ista monstrare. . ua figuras 1 scn"-
.r tr ... ment il y a échappé••. graves dangers ~
rurarum
.
h" ai
ae ilia arte traduntur, m as s tem, quae de apo
Ocut 1o. 'º"'14. li seraat. trop Iong de poursuiv I' •"
ms, qu . t d . stoli
[l2'7] eloquio commemoraua,_ o~ en ere uo1u!ssem '! Nonnc reste, ou de '!1ontrer d~ traits de ce ge;re ~ame? de tour 1c
facilius graues homines me mmaum quam quas~uam studio.
sa gcs des samtes Écntures. Qu'en sera·, .1 _s _d autrcs pas-
sorum sibi sufficientem putaret ? Haec omnaa, quando a mettre auss1. en é v1ºdence, ne serait-ce qu1 ·IdanSI J'a va,s . vou1u
magistris docentur, pro magno habe_ntur, _magno emuntur
magna iactatione uenduntur. Quam 1actat1onem ctiam •
rcdolere uereor, dum is~ sic ~issero. Sed male doctis ho:i
:c
I' Apôtre que je viens d' évoquer, les fi~ s ces ligncs de
seigne la rhétorique? Ne serait-il pas p{es .stylc qu'en-
sérieux de trouve~ que j'exagcre qu'à u~shoac1le ~li gens
ru·bus respondendum fiut, qu1 nostros auctores . contemncn. de considérer que Je le satisfais ? Tous ccs ~me d ~udcs
dos putant, non quia non hbe a nt_, sed qu1a non ostendant les maitres les enseignent sont tenus e/ r eptcs, QUand
quam nimis isti diligunt, eloquent1am. • s' ach~tent à grand prix, se vendent à grand ~ ~de e.s11me,
1s. Sed forte quis putat, ~uam e l ~ ~ nostrum elc- tation... Je crains d'ailleurs d'exhaler moi au e~ ort d ostcn-
gisse me apostolum paulum_. V1_detur e~1m ub1 ait: Etsi i,n. tents de cette ostentation, en disscnant ain:•dcquclqucs rc-
peritus sermone, sed non scient,a, qu~1 concedendo obtrcc. tions. M ais · ré pondre aux gcns malI · ces. ques •
· I·1 fa li ait
. mstru,ts qui
tatoribus sic locutus, non tamquam 1d uerum agnosceret tiennent nos auteurs pour mépnsables, non parce ,.1
confitendo. Si autem dixisset : Imperitus quidem sennone dépourvus d 'éloquence, mais · parce qu'il ne font pas I s sont
qu étal
sed non scientia, nullo modo aliud posset intellegi : scien: de cette él~uence que ces gens, eux, airnent exagérémcn~e
liam plane non cunctatus est profiteri, sine qua esse doctor JS. ~ -ais on pe~ peut-être que j'ai choisi 1'Apôtrc Paul
gentium non ualeret. Certe si quid eius proferimus ad exem- parce qu ti e~t _no~ _orateur par excellencc. Lorsqu'il dit,
plum eloquentiae, ex illis epistolis utique proferimus, quas en effet : « S1 Je su,s mcompétent en discours, du moins ne
etiam ipsi obtrectatores eius, qui sermonem praesentis le suis-je pas en matiere de science »", il scmble fairc
comme u.~e ~oncess!on à ses détracteurs, et non pas rccon-
naitre qu ti t1ent ce Jugement pour vrai. S'il avait dit : Oui,
45. 2 Cor. 11, 31-33. je suis incompétent en discours, mais non en silence, on nc
46. Cf. Conf IV, 2, 2 (BA 13, p. 408): « Docebam in illis annis pourrait en aucune façon comprendre autre chose. Sa
artem rhetoricam ct uictoriosam loquacitatcm uictus cupiditatc uen- science, i1 n'a pas hésité à la proclamer clairemcnt; sans
debam,. ; IX, 2, 2 (BA 14, p. 72) : « Et placuit mihi ... lcnitcr subtra- elle, il n'aurait pas de titre à être le docteur dcs nations•.
hcrc ministcrium linguac mcac nundinis loquacitatis ». Bien sOr, si nous produisons quelque texte de lui commc
47. nostrorum Simonctti. exemple d'éloquence, nous le tirons évidemment de ces
48. 2 Cor. 11 , 6. Epitres que ses détracteurs eux-mêmes, qui voulaient qu'on
49. Cf. 2 Tim. 2, 7.

342 343
··· ··~.............'
DE voCTRINA CHRISTIANA UBERJV
. . putari uolebant, graues et fortes t oégligeable son discours oral, ont
contempt1bt1em esse jllg~â de p0ids et de force... rcconnues conunc
confessi sunt. mihi aliquid esse uideo et de eloqu . p1e1nes J vois donc qu ··1 f
I me aut dire qucl
Dicendum ~~ per tropologiam multa obteguntur. Qntia
0
e des prop h,.des, ehez qu,. bten. de ques. chosc
.
de I.élo-
prophetafUn:'• ~~slatis uerbis uidentur operiri, tanto rnau~ uenc e 1 · ~1 p s Vcntés .,,R .
Q ites dans la tropo og1e .. lus elles paraissc ... ,.,1 d1ssj.
quanto m~g,sa erta dutcescunt. Sed hoc loco tale ali ~•.s, tflU xpressions métaphonques, plus, le v . nt vo1lécs par
cum fuen~~epde~o. ubi quae dieta sunt, n_on eogar e~ td deS _ennent attrayantes. Mais ici je dois cito, 1e enlcvé, clles
commemo mendem tantum quomodo dieta sint. EtPo- devte . p0int à exp1·1quer ee qu,. y est d"tt rner .un tcxtc ou. Jc .
~e_re, se! ~~:e libro potissim_u':11 hoc f~ciam, ~~i _se
t11tus pr ~entarium fuisse d1e1t atque mde d1um,tus abla.
Pas: 'aie · • a,s scul
n tre en valeur la mamere de le dire. Je eh .. C~nt à
m~t à partir d'un passage tiré du livre de ce o,smu de lc
rem uel ·ssum ut Dei populo prophetaret. Non aut f~requ'il avait été pasteur ou bouvier puis qu•,·tpro~h~tc qu,
tum atque m1 • . . . . . . . em d1t . tã h ' ava,t été e .
d Septuaginta interpretes, qm et1am 1ps1 d1umo sp·. é par D1eu à cette e e, et envoyé prophétiser n
secu_n um tau· ob hoc aliter uidentur nonnulla dixisse ut 'd ldev Dieu'2. Mais je ne te ferai pas sclon la trad aut_pcuplc
rito interpre d . • a e . t . UCtondcs
qut, tout en ayan , cux auss,, traduit sous 1·,·nn
L"X
. . [l"'º] -lem sensum scrutan um mag1s admoneretu
sptnta- .- . b · r ~
. ·ntentio unde et1am o scunora nonnulla qu,· d }'Espnt 1vm, se son , sem e-t-1 , exprimés sur q ucncc
· d' · t bl ·1
1
lectons 1 • · h b . ' a
magis tropiea. sunt eoru!1' ; sed s1eut ~x e r~o m latinum ;ints autreme~t (que le text_e _original) afin de rcndrc~q;:
e\oquium presbytero H1eronymo utnusque hnguae perito teur plus attenuf au sens spmtucl. D'ou chez eux quclqucs
interpretante translata sunt.. . . ints un peu obscurs, parce que çhargés de tropes M~; .
l6. Cum igitur argueret 1mp10~•. sul;lerbos, ~uxunosos et fra. Pouivrai la vers1on . de }' hébreu en latm . faite par le prêtrc
. wSJC Jé-
temac ideo neglegentissimos eantat1s, rust1cus uel ex rus-
. d'1cens_: "rae '!u'. opulenti estis
:ome, bon connaisscur de l'~ne _ct l'autre tangue".
tico iste propheta exclamau1t 16. Attaquant donc les 1mp1es, les orgueil\eux, lcs luxu-
in Sion et confiditis in monte ~ruu:, opt1mates capita P<>- rieux, qui, étant tels, n'ont aucun souci de la charité frater-
pulorum. ingredientes po".'pa_tice tfomum lsrahel ! Transite nelle, ce proph~te paysan, ou issu de paysans, dit : « Mal-
in Chalanne et uidete, et 1te 1nde III Emath magnam et des- heur à vous qui êtes dan.s l'opulenct à Sion, et qwi vivez tn
cendite in Geth Palaestinorum et ad optima quaeque regna sécurité sur la montagne de Samarie, à vous l'élite et les
horum, si latior terminus eorum tennino uestro est. Qui se- chefs des peuples, qui entrez en pomptux corttgt dans la
parati estis in die~ malu'!1 et appr~pinquatis_ s?~io. iniquit~- maison d' Israel ! Passez à Chalanné et voyez, et de là allez
tis. Qui dormitis ,n lect1s eburneis et lasc1u1t1s m stratis à Emath la grande, descendez à Geth des Palestiniens, et
uestris, qui comeditis agnum de grege et uitulos de medio dons tous leurs meilleurs royaumes, pour voir 1i le11r terri-
armenti, qui canitis ad uocem psalterii. Sicut Dauid putaue- toire est plus étendu que le vôtrt. Vous qui avez ité mi.s à
runt se habere uasa cantici, bibentes in phialis uinum et op- part pour le jour du malheur, et vous approchtz. d,, trône
d'iniquité, qui donnez dan.s des lits d'ivoirt, et vow vautrez
sur vos coussins, qui mangez l'agneau prélevé au trouptau,
et les veaux pris parmi le bétail, qui chanttz_ au son_ de la
harpe; ils ont jugé bon d'avoir, comme David._des insrru-
50. Cf. 2 Cor. 10, 10.
ments de musique, tandis qu'ils boivtnt lt v,n dan1 des
51. C'cst-à-dire dans le langage figur~ ; cet emploi du mot grec
est unique dans les a:uvres d' Augustin.
52. AIIIOS, 7, 14-15. 312; M. MOREAU, « Sur un commentaire d' Amos», lbiM111, P· 31 3-
53. Voo A.-M. LA BONNAROO:RE, « Augustin a-t-il utilist la ''Vul· 322.
gate" de Jfrõme '/ » , Saint Augustin et la Bible, Paris, 1986, P· 303-

344
345
DE voCTRINA CHRISTIANA
.... ....... ............ , ...
LIBER IV
uento del '
·bu1i et nihil patiebantur super con, ..
. h r11,o,,_ 5 et qu'ils se sont parfumés ~ l'h .
timo ung uidnam isti, qu1 prop etas nostros tarnqu ..,. t0•P' unraient en rien de l'affl;c,;,.1 ud,tt la ~,11,.11,,. .
1
/oseph._ Numq locutionis ignaros uelut docti diserr ªIli ·/ ne 50 'IJ • · d n t .l . ti
'~ ces gens qu,, octes ct discns qu'il Ottph " ". f: h,
ineruditos et _e liquideis tale uel in tales dicendurn fiu ·'quc i,1ef1, rophetes comme étant sans cuftur s son1. mépn\t'n1
mnunt, s1 a . . issc1
conte . sent dicere, qut tamen eorum msanire n . , ,,os Pd' éloquence, s'ils avaicnt cu à I e et •gnares en rna
aliter se uo 1u1s o1u1s.
ti~rel s ou à s'adresser à scmblahle acnd1~ des propo, sem:
sent .71, Quid enim est, ~uod i_sto eloq_uio ~~s sob~ae plus de.
t,lab e . u llo1re a ·
tu s'expnmer autrem~nt, ccux d'entre eu , ura,~n,.111
. ? Primo ipsa muectto quas1 sop1_ t1s sens1bus ut . v?:uraient pas vou!u déra1sonner? lt du moin, qui
s1_derentt ·quo fremitu illisa est ? Vae uob,s qui opulen,j e:u,~- n 17 Que pourraient en cffet désirer de pi
g. 11aren'
. on'id,11s . monte Sa mar,·ae o'P , 11na
. . ,n · tes capua . is
,n S1on e1 e '.I' • d l he Po- or~ilfes averties? D'abord l'invective usl~ue ': di1e<J1J"
. gredientes pompat,ce omum sra I ! Deind deS 1 fracas a-t-elle éclaté, commc pour ti e tmeme, avec
Pulorum. m . . 1 · ·d . e, que ,·t,ilité endormie ! « Malheur à vous q~cr_ u sommeil la
ut benefi1c1·,·s Dei • qu, eis arnp a spat1a
. regm ed1t• ostendat
sens . . , ttts da1U I'
.
ingratos, quoniam confidebant tn . monte . .Samariae
. , ub·1 e à Sion et qu, v,vez en sécurité sur la mo opu-
. (129] idola colebantur, transite, mqutt, 111 Cha'-- /encrie à vous l'élite et les chefs des peuple nta~nt dt Sa-
uuque . . d . . oU1111e ,na ' ' d J • s, qu, tntr,z t
: ,1_ ,. et ite i,uk ,n Emath magnam et escendue III Geth
et """'1.., . ho · ,npeux correge ans a ma,son d'lsrai!l, Pu·15 "
Palaestinorum et ad opt1ma quaeque_ regna . rum, s, latior Pºontrer leur ·mgrat1·t ud e à l'égard des bienfaits
· ,._
de n·' pour.
termm
. us eorum termino uestro est. S1mul et1am cum ista d,·_
. 1 · 'b ~ur avait ~o~né des roy~umes d'unc grande éi';~d~~1
tur locorum nomimbus tamquam urmm us ornatur elo. ·squ'ils v1vaient en sécunté sur la montagne de S .•
cun '
quium, quae sunt Sion, S~na, · Chal anne, E . mat~ magna, pUl d . é . é amane
0 i) l'on ren a1t pr c1s ment un cultc auit idoles 1 -1 d. :
11
et Geth Palaestinorum. ~mde uerba, qu~ h1~ admnguntur « Passez a' Chalanne,' et de /à aliez à Emath la granck
' ·
locis, decentissime uanantur : Opulenti est,s, confiditi.r,
transite, ite, descendite.
descendez à Geth des Pa/e~tin~tns et dans tous
mei/leurs royaumes, pour vo,r s, leur turitoirt est plus
lt~;;
étendu que le vôtre » . Et tandis que l'on prononce ces pa-
roles, le discours se pare de noms de lieux commc d'autan1
de lurnieres", qui sont Sion, Samarie, Chalanné, Emath la
grande, Geth des Palestiniens. Puis les verbes qui som ad-
joints à ces lieux présentent la plus heureuse varié~ : "vous
18. Consequenter denuntiatur futura sub iníquo rege appro- êtes dans l' opulence", "vous vivez en .ricurité, "passt z",
pinquare captiuitas, cum adiungitur : Qui separati estis in "a/lez", "descendez".
diem malum et appropinquatis solio iniquitatis. Tunc subi- 18. Ensuite est annoncée la captivité à venir, sous un roi
ciuntur merita luxuriae : Qui dormitis in lectis eburneis et inique, quand il ajoute : « Vous avez été mis à part pour le
lasciuitis in stratis uestris, qui comeditis agnum de grege et jour du malheur, et vous approchez du trône d'iniquité ».
uitulos de medio armenti. lsta sex membra tres bimembres Apres quoi viennent les oeuvres de la luxurc : « Vous qui
circuitus ediderunt. Non enim ait : Qui separati estis in dormez dans des lits d 'ivoire et vous vautrez sur vos cou.r-
diem malum, qui appropinquatis solio iniquitatis, qui dor- sins, qui mangez l'agneau prélevé au trouptau et les ~eaia
mitis in lectis eburneis, qui lasciuitis in stratis uestris, qui pris parmi le bétail ». Ces six phrases ont fonnt_ tro1s pé-
comeditis agnum de grege, qui uitulos de medio armenti ; riodes à deux membres. Caril ne dit pas : Vous qu1 avez élé
mis à part pour le jour du malheur, qui vous approc~z du
54. Amos, 6, 1-6. trône d'iniquité, qui dormez dans des lits d'ivoirc, qui vous
SS . Cf. ClctRON, ~ oratore, III, 205 ; S1MONETT1, p. 542. vautrez sur vos coussins, qui mangez l'agneau prélevé au

346 347
DE DOCfRINA CHRISTIANA UBER/V
. ·,a diceretur, esset quidem et hoc pulchrurn au et les veaux pris Parmi lc bé .
quod SI nomine1 . omnt~
repeuto . sex mem b ra decurrere ' Ut ab ,roupece serait d'un bel effet que d' lail. s·,1 ~·cxp
uno pro_ ,·s 1 uoce singula fimrentur; sed pulchrius f nt ct ains1,utent tous les six membres de p~n SCul Prf>norn r~rna11
Pronunuan .d m pronommt . . essent b'ma su bnexa, quae tr actu"' ,,, s'é'ºar te débil du lecteur; mais c'cst~~s dét.ithé~ ~nPtté
esl ut et e
•.
tenttas ex . d'
. . .
plicarunt, unam ad capt1u1tat1s praenuntiatio
. ~parati estis ,n ,em ma1um e 1 appropmquatis 1·.
.
es sen
nem .
· º"·i
qo
un même pronom les membres·a,e un cffc1 plu~ ~ -ar
de façon à développer" trois ph nt été ra11aché\ 411
Qu1 Scc
. . . ,,·s alteram a 1 1 mem .. Q u,· dormuis
d l'b'd' . in Solo.
1ect s
deº"e' de ta captivité : « Vous qui avr~s: l'une JlOur /ar
h an.
,n1qu11a , . . · d 0 nc ei ttt 111 ,
. ~t lasciuitis ,n strat1s uestris ; a uoracitatern 1 n . r du mal eur et vous approchei d • ts a P<m po
ebume1s" . d' . Uero 10
/e ,;:conde pour la débauche : « vou~ ' ~ d'in,quu;:
. pertinentem : Qu1 come 111s agnum de grege et .
1ert1am . . tat .t
los de medio arment1, ut m_potes e s1 ~ronunttantis Utrurn
. uuu. la ,-,s d'ivoire et vous vautrez sur v q,.,, dorniez.
Jes 1 os cou.s ·
da,.;
. gula finiat et membra smt sex, an pnmum et teniurn oisicme concerna~t Ia gloutonnerie . s111s ,., ct la
~·;ntum uoce sus~ndat et secundum [1~0] primo, quanu: tr ,agtz'1 J'agneau prelevé au troupeau · « Vous qu,
,na b , ·1 . . b' '. tt les vea
tertl·o' sextum qumto .
conectendo1tres. b1membres
. . circu·tu
t s
armi le eta1 ,. ' s1 ten qu ti est loisiblc à . u.x pr,s
decentissime fac1at, un~m quo ca am!tas 1mmmens, alterum ~once de détacher ces éléments un par un ct ~~· les pro-
quo lectus impuros, terttum quo prod1ga mensa monstratur. embres de phrases, ou de tenir ta voix su qu ti Y ait s1x
Jtl ·er au troisi~me et au cinquicme et spcn~c au pre.
Jtl1 , . 1 . ' ' en rattachant 1
deuxicrne au premter, e quatrícme au troisieme le . . e
au cinqui~me, de faire, de façon trcs heureu~ s1~1eme
19. Deinde luxuriosam remordei aurium uoluptatem. Vbi n·odes à deux mcmbres, l'une pour montrcr" 1c ,altrhcuois pé.
cum dixisset : Q_ui canitis ~ iu:cem psa_lterii, _quoniam po.. · m r 1rn
minent, ta seconde le li t tmpur, la troisieme les exces de ;
test exerceri sap1enter a sap1enttbus musica, mtrabili decore 1
table.
dicendi inuectionis impetu relaxato et non ad illos, sed de 19. Puis il attaque à belles dents la volupt~ ex .
illis iam toquens, ut nos musicam sapientis a musica luxu- des oreilles. Ayant dit : « Vous qui chantt, au soc~i:
riantis distinguere commoneret, non ait : Qui canitis ad harpe », étant donné que la, musique peut !tre p~tiquéc
uocem psalterii et sicut Dauid putatis uos habere uasa can- avec sagesse par des sages, e est grãcc à un admirablc pro-
tici ; sed cum illud ad illos dixisset quod luxuriosi audire cédé de style que, relãchant l'élan impétueux de l'invcctivc
deberent : Qui canitis ad uocem psalterii, imperitiam il ne ,s' adresse plus à ~s. bom~'. mais ne fait plus que par:
quoque eorum aliis quodammodo indicauit adiungens : ter d eux, pour nous mviter ~ dt~guer la musique du sage
Sicut Dauid putauerunt se habere uasa cantici bibentes in de celle du voluptueux; et d ne dtt pas: vous qui chantcz
phialis uinum et oprimo unguento delibuti. Tria haec melius au son de la harpe, et jugez bon d' avoir comme David des
pronuntiantur, si suspensis duobus prioribus membris cir- instruments de musique, mais, leur ayant dit ce que, huu-
cuitus tertio finiatur. rieux qu'ils étaient, ils devaient entendre: « vous qui chan-
ttz au son de la harpe », il a en quelquc sorte fait com-
prendre à d' autres la sottise de ces gens en ajoutant : « iLs
ont jugé bon d'avoir co~ David des instruments de mu-
sique, tandis qu'ils boivent le vin dans des coupts tt qu'ils
se sont parfumés de l 'huile la meillturt ». Et ccs trois
56. uplicau111 Martin.
51. c<»Mditis, inquit Martin.
58. mon.strttur Martin.

348 349
wz t . . . ..,_...... ......,.
DE DOCfR/NA CHRISTIANA lIBER IV
quod his omnibus adicitur : Et nihil . bres se prononcent au mieult si 1,
20• Iam uero h · -
contritione /osep ' s1ue contmuatim di e.
Pat,
ffl'~ue sur les deux pr~'!1iers membres ~n ;.1cn1 la "'"~ su .
l,antur sufer mbrum. siue decentius suspendatur : E~at_ur, pens~er
_ retombcr au tro1S1eme.
,. . e ª pén(,oc "'• -~,
r ur a
ut u_num 511 m;t post hanc distinctionem inferatur : Sn,h,1 1a1 .,0 Quant à ce qu I1 aJoute à tout e
pat,e~~ntur~ seph. atque sit bimembris circuitus, mir "Per - • . d l ' rff1
.lf. aient en rien e a iction de J
e Pa.wg 4
onmtiont ,o . ·1 . b t o de. up' . . os, ·h e : « ,, ,IJ 11,
e d"ctum est : N1h1 pat,e an ur super contrit· soron° ncer sans mterrupllon, de façon qu f1I n·», on. J>eut 1e
core. non I
sed positus est pro fratre . osep • ut qu,cumquetone
' . h . f p ,nbre de phrase, ou_, avec plus d'élé an Y a11 qu·un
fratns, . significaretur eius
0
- nomtne,· · ex fratr'bra.
cuius me suspendue sur « ,Is ~ souffraient g cc, llléllntcnir la
tfer proppra"eclara est, uel in malis quae pendit uel in bo, ~s vo•" oupure, poursu1vre · t>n r1en
« de l'arn;c, · d •. et, aprcs
ama cette C . . pé ·oc1 ~1· ion e J st h
ndit. Jste certe tropus ub.I 1oseph quemcumque fn1s ,.1 y ait amst une n e à deux memb º P •. ct
quae repe . - ct·ct· . ra.
trem facit intellegi, nesc10 ut":'m 111a, quam 1 1c1mus et do. qub:e effet de style, il n'a pas dit: ils ne ~sr/ar un adrni-
cuimus, arte tradatur. Quam stt tam~n [131] pulcher et que. ra l'affliction de leur frere, mais à la plac deraicnr en ncn
de. cc Joseph ,., pour que n•.importe quel f e,. frerca.t..t. . "te
madmodum ~~ci~t- legentes atq_ue mtellegentes, non opus 1111s d . r,:;rc son dé ·
est cuiquam d1c1, s1 ipse non sent~t. le nom propre e ce1u1 dont, Parmi tous I f s1g~
21. Et plura quidem, quae pertmeant ad P ~ eloquen- parmmée est éclatante, soit à cause du mal q ~I rercs, la _rc-
1
tiae, in hoc ipso loco qu~m pro exemplo ~s~~mus, possunt "ºuse du bien qu'il rendit". A vrai dire cc ~ subtt, sott à
reperiri. Sed bonum aud!torem non tam, s1 ~1hgenter discu. caseph donnc à entendre n' importe quei frereºP' par lequcl
Jo é ,Jcnesaiss'tl
tiatur, instrui!, quam s1 ar_denter_ pronuntt~tur, accendit. est mentionn par cet art que nous avons appris ct e .
Neque enim haec hu'!'ana mdustna compos1~a, sed diuina Comme il cst beau pourtant, et comme il frappe ,...,nscx•gnlii.
mente sunt fusa et sap1enter et eloquenter non mtenta in elo- sent en co~prenan t, 1·1_est muti · ·1 '""" qu,s'il·
e de le dire à quelqu'un
quentiam sapientia, s~ a s~pien_tia_ n~n recedente eloquen- nele perço1t pas par lu1-mêmc.
tia Si enim, sicut qmdam d1sert1ssmu atque acutissimi uiri 21. Et bien d' autres traits qui relevcnt de ~ de I'i~
uidere ac dicere potuerunt, ea quae oratoria uelut arte dis- quence peuvent être découvert~ dans cc passage que nous
cuntur, non obseruarentur et notarentur et in hanc doctrinam avons proposé en exempl~- ~ais un bon auditeur est moins
redigerentur, nisi prius in oratorum inuenirentur ingeniis, instruit par une analysc mmutieusc qu'il n'est enfiam~ par
quid mirum si et in istis inueniuntur, quos ille misit, qui une Iecture ardente faite à haute voix. Car ces phrascs n'ont
fecit ingenia ? Quapropter et eloquentes quidem, non solum pas été composées par une tcchnique humaine, mais cites
sapientes, canonicos nostros auctores doctoresque fateamur ont été émises par l'Esprit divin, et selon la sagessc ct sclon
tali eloquentia, qualis personis eiusmodi congruebat. J'éloquence, une sagesse qui ne vise pas à la seule ilo-
quence, une éloquence qui ne s'écarte pas de la sagcssc".
En réalité, comme certains hommes tres éloquents et t~s
perspicaces ont pu le voir et le dirc, les regles que l'on ap-
S9. Cf. Gtn. 37-47. prend comme constituant l'art oratoire ne seraient pas ob-
60. Voir NC 18: « L'idéal ... § 2. Sagesse et éloquence ». servées, notées et rédigées en corps de doctrine si on nc les
61. SIMONITTI, p. 542-543, rapporte l'avis de CtCl!RON, Dt ora- découvrait d' abord dans le génie naturel des orateurs" ;
tort, 1, 246 : « Verum ego bane uim intellego esse in praeceptis om- quoi d'étonnant alors qu'on les découvre aussi chez les
nibus, non ut ea sccuti oratores eloquentiae laudem sint adepti, sed écrivains envoyés par celui qui est le créateur de ce génie?
quae sua sponte homines eloquentes facerent, ea quosdam obseruasse
atque coUegisse ; sic esse non eloquentiam ex artificio, sed artificium
ex eloquentia natum ».

350 351
DE DOCTRINA CHRISTIANA LIBER IV
VIII, 22• Sed nos, etsi de litteri~ eorum quae sine di
oeco nn aissons donc. que nos autcu rs ct d0
"
..
. telleguntur nonnulla sum1mus elocutionis ífi_ " él'"'uents auss1, et pas seulc"""" ctcurs c~n 0
cultale m quam putare debemus imitandos nobis eos ellern. '""t V'1 ""'nt s -• n1qu
"" nce en harmo~,e avec les rôles qu· ·1 ages, et d'unc ~ e,

Pia.•
nequa . d
ad exercendas et ehman as quodammocto
esSe ·
1n que \flll, 22, Mais nous, bien que ~ s 0 nt reçus. lo-
h1s, quae .d. lllent
legen l1u. m et ad rumpenda fast1 1a atque
. acuenda . stud· 1a d. es ues modeles d'expression qui se llnons de lcurs L..c
olentium, celandos quoque, sme ut ad pietaten. 1s- que lqé nous ne d evons nullement comp renncnt ~,n.'"'-riL, d
cere U tur siue ut a mysterns ·· sec 1ud antur, an,rnos . .., co fit:U lt • d pcnscri .. .....ll, 1-
nue rtan • . · d" s· . 1.1llp10.- ·rniter dans es passages ou ils 001
l qu 11 nous fau
utili ac salubn obscuntate 1xerunt. 1c quippe . 1es · · • voulu t
ru~ . . 11 -
11~ . uelque sorte a1guiser 1 es~rit des lecteurs exercer et cn
. sunt ut posteriores, qu1 eos recte mte 1legerent et • q ·flluler le zele de ceux qu1 désirent a , rompre l'ennu·
CU ti • . d" "d Clli)O sll . 1 1 pprendrc i,
ne rent • alteram grauam, . 1 .
1sparem qu, em, uerurn 1 •
. N amen co re diss1mu er eur pensée aux impic
.é é .• 1
. , ou b1cn cn-
s, sou nn,, 1
subsequentem in Dei ecc es1a repenrent. on ergo ex . ers la p1 t , so1 pour es écarter des sai r,ur es tourncr
tores eorum ita Joqui debent tamquam se ipsi exponePods,. ~n conséquience, ils ont parlé avcc une ~~ mystercs, et ou,
. d . .b n os tutaireº. Ils se sont, en vérité, cxprirnés d I unté Ullle ct sa-
simili auctontate proponant, se m omm us serrnon·b 1
. .
suis primitus ac max1me ut mte egantur e a rent ea, q Us
11 ) bo rnettre aux lecteurs à venir, qui lcs co e ª sort~ pour pcr-
tum possunt pe~picui~te (13_2) dicendi, ut aut rnultumu:: expliqueraient avec ex~titude, de trou:~r::'tl'.1nt _et lcs
dus sit qui non mtelleg1t, aut m rerum, quas explicare at Dieu une autre grãce, différentc bien sOr de la 1 1 ghsc de
ostendere uolumus, difficultate ac subtilitate, non in noqtue cn est la conséquence'". Lcurs commcntat CUJ, tnélls qui
. ct· sra , . curs nc do·
locutione, sit causa qua mmus tar msue quod dicimus pos. donc pas s expnmer en se présentant com har 1vent
sit intellegi. commenter avec une auto~té semblable ~ cleurgés ~ ~
IX, 23. Sunt enim quaedam quae ui sua non inteUeguntur doivent dans tous leurs discours travailler d'~ tnélls •Is
à les65 faire comprendre avcc
aut uix intelleguntur, quantolibet et quantumlibet, quamuis Particulierement · de · •
d ct tout
une e1arté de
planissime, dicentis uersentur eloquio ; quae in populi au- parole auss1
. gran
. i·:.. que poss1ble" en sorte ou b"1en que seul
dientiam uel raro, si aliquid urget, uel numquam omnino un espnt part1cu lçr~ment 1ent nc lcs comprendrait as
mittenda sunt. ln libris autem, qui ita scribuntur ut ipsi sibi bien que, pour les d1fficultés ct lcs subtilités que p ' ou
.d nous vou-
quodammodo lectorem teneant cum intelleguntur, cum lons cxposer et éluc1 er, ce ne soit pas la manihe de
. . f l'
expnmer qu1 asse que on. comprcnnc mal , ou avec nous
autem non intelleguntur, molesti non sint nolentibus legere,
quelque lenteur, ce que nous d1sons.
62. nequaquam tamen Martin. ~ 23. II y a cn effet <1e:5 qucstions qui ne se comprennent
63. Voir NC 9 : « Simplicitt ct profondcur mysttricusc de pas d elles-mêmcs, ou qu1 se comprenncnt difficilement
l'&riturc •. qu~lle q°:e ~it l'éloquence de celui qui en traitc, quelle qu~
64. Autrc lc charismc dcs autcurs, autre le charisme des com- so1t son ms1stance ou sa clarté. Ces questions là nc sont à
mcntatcurs ; cf. l Cor. 12, 1-11. présenter à un auditoire populaire que rarement, s'il y a
65. ea [ et Martin. C. SCHAOBUN, « Zum Text ... », Wiener Stu- ~uelque ~rgence, ou bien absolumcnt jamais. Mais pour les
dien, 87, 1974, p. 175, propose de tire:« elaborcnt et quantum pos- livres qu1 sont écrits de telle façon qu'ils retienncnt d'cux-
sunt < agant > pcrspicuitatc dicendi. .. » m~mes en quelque sorte le lectcur quand ils sont compris, et
66. La clartl! est traditioMcllcment la premi~re qualitt reguise qu1, en revanche, quand ils ne sont pas compris, n'importu-
de l'oratcur; voir S1MONETI1, p. 543.
~7. Si l'on s'escrime à traitcr dcs questions trop difficiles dans ~cr, si l'on ne comprcnd pas. C'est ce qu'Augustin avait fait pour 1c
un discours oral ou une p~cation, on imponune l'auditoirc; i1 cn livre d'lsaie dont Ambroise !ui avait conscillt la lccture ; COfl/. IX. 5,
va autrcment dcs livres que l'on peut simplement refenncr ct rclt- 13 (BA 14, p. 94).
352 353
·- -....... ..__ ...... .
"-
DE DOCTRINA CHRISTIANA.
. uorum conlocutionibus non est hoc officiu UBERJV
1
et in ahq ut uera, quamuis ad intellegendum diffi~ ~e5'. as ceux qui nc veutent pas 1 .
rendum,_ ·am percepimus, cum quantocumque labo llirtia 11
eot P .
tes entret1ens à que Iques- uns,-e, hre·", de fTlê,...•
ipst 1 . re d" , ..our . à 1airc
,. . P""·en·. 1nc fau1 .. "' qlle
qu~e . ad aliorum intellegenttam perducamus, si t •spu. y - • he qui consiste
t~uoms conlocutorem discendi cupiditas nec rnen~t au. 1ac ... • 1r à 1· · P:u ren, .,, _
'"1,.-:er ·
d1torem ueI ta . rnêrne au prix d'un gros effort de d. intel11genrc d'a a
. d ficit
Pac,tas e te illo
od · ·
, quae .quoquo m o mt,mata
1 possit
.
entis
acc,.. . .ca.
qu, docet quanta e oquent,a doce t"'re,
,rui, si difficiles à comprendre qu'elte •scu,~•<>n. '"
1és, 5 déià pénétrées nous-mêmes . 51. •5 SOient, que 11,IIJ
vt~:
non curan . at, SC(J avofl ~ b. é d dé . • • 1audue \
uanta euident,a . .. . teur est ha 11 u s1r d apprendr . ur ou l'imcr.
q X, 24. Cuius euidentiae d1li~ens appetitus aliquando ne l~u ur' l'aptitude intellectuelle qui tu~ et 51 nc lui fan pas
1
. rba cultiora nec curat qmd bene sonet, sed quid begle, d ªquestions, quelle que soit la façon d pennette de ~t\ir
gtt
. d'ue t atque intimet, quod ostendere mten
· d'1t. Vnde ,,; n_e cesrnrnuniquées, tand'1s que celui qui ensci ont el~ 1u1· SCront
m 1cc . 1 . · ... qu,
dam, cum de genere 1tah e .ocut1oms ageret, esse in ea 1 · coucier de son degré d'éloquence, mais ~nc n'a pas à se
H t
dam diligentem neg egent1am. aec ~e~ s1c detrahit or.
. quan. :::.nsparence. . e son degré de
m ut sordes non contrahat. Quamu1s m bonis doei . X 24. Mais une recherche soigncusc de
natu • . 1 d be t on. rence 'néglige parfms · d~ tennes_quelque peu raflinés
CC!le tran~pa-
bus tanta docendi cura s1tb'ue esse 1 e. a , ut uerbum ' qu0d
nisi obscurum sit uel 81!1 .1guum, att~u":1 esse non P<>test réoCcupe pas d~ ce_qm sonne b1en, mais de ce ui e; nc se
uulgi autem more sic d1c1tur, u~ amb1gu1t_as obscuntasqu~ Plairement et fa1t b1en entendre ce qu'elle scq Pnme
e . ,. . d. à proposc de
uitetur, non sic dicatur, ut_ a ~oct1s, sed_pot1~s ut ab indoctis montrer. Ce qu1 a 1ait ire . quelqu'un, en parlant de
dici solet. Si enim non p1gu1t [_133] d1cere mterpretes nos. sorte de di~ours, que_c'était là « diligente négligencec:'!.e
tros : Non congregabo conuent,~ula eorum de sanguinibus, Toutefois, s1 elle rédmt les omements, ce n'est pas
. . l'té Q . pour se
·
quoniarn senserunt ad rem pe~mere: ut ~o loco_ pluraJiter réduire à!ª tnv1a_1 . u~1que c~ez les véritables maitres il
enuntiaretur hoc nomen, quod m latma hngua smgulantcr y ait, ou li devra!t y avo1r, un s1 grand souci d'enscigncr,
tantummodo dicitur ; cur pietatis doctorem pigeat imperitis que si un mot latm ne peut_ êtrc e~ployé qu'au prix d'unc
loquentem, "ossum" potius quam "os" dicere, ne ista syJ. ambigui'té ou d'une obscunté, mais que Ia forrnulation en
Jaba non ab eo, quod sunt ossa, sed ab eo, quod sunt ora, in- tangue vulgaire évite ambi~i'té et obscurité, cc ne soit pas
tellegatur, ubi afrae aures de correptione uocalium uel pro- selon l'usage des savants mais selon celui des ignorants que
ductione non iudicant ? Quid enim prodest locutionis inte- l'on s'exprime. Si, en effet, nos traducteurs n'ont pas répu-
gritas quarn non sequitur i~tellectus a~dientis, cu~ loquendi gné à dire : « Non congregabo conuenticula torum dL san-
omnino nulla sit causa, s1 quod loqmmur, non mtellegunt, guinibus » 10, parce qu'ils ont eu le sentiment qu'il imponait
à la pensée que fOt employé au pluriel ce mot "sanguis" que
ta tangue latine n'admet qu'au singulier, pourquoi un mai'"tre
de piété répugnerait-il, parlant à des ignorants, à dire
68. desit Martin. Voir SIMONETil, «Note ...... p. 553, n. 14. "ossum" plutôt que "os", pour éviter qu'on prenne cette syl-
69. ClctRON, Orator, 23, 78. labe, dont le pluriel est "ora" (les bouches) pour celle ~ont
10. Ps. 15, 4 (LXX) : « Je ne convoquerai pas leurs rtunions le pluriel est "ossa" (les os) 11 , étant donné que d~ ore1lles
pour des sacrifices de sang,.; cf. En. in Ps. 15, 4 : « erunt enim ~"."- africaines ne distinguent pas une syllabe br~ve d une syl:
uenticula eorum non camalia, nec de sanguinibus pecorum prop1ua- la_be longue12 ? A quoi sert, e~ effet, la pur~~ d~ langage ;~
tus congregabo eos ». l' mtelligence du lecteur ne su1t pas, alors qu d n Ya absol
71. Cf. 111, 3, 7.
72. Voir S. LANc:EL, « Fin et survie de latinitt en Afrique du
Nord », Rt!IIUt! dt!s ttudt!S Latint!s, 59, 1981, p. 269-297.

354 355
,,-
DE ooCTRINA CHRISTIANA

r quos u1 1
· ntcllegant Ioquimur ? Qui ergo do
. ce1 .
LIBER IV
enl aucune raison de parler si ccux à .
·--- ~ ........
propte nia quae non docent ; et s1 pro eis alia · ll1ta.
. uerba om f1'I 11005 faire comprendre ne com qui nous pari<
b11 . tegra potest 1cere, 1 mag1s ehget . QUae
d. "d . . . 111. . 0 ur
pous
· · . prenn
disons ? Ce 1u1 qu1 e~se1gne évitera do;n1 pas cc que
ins
tellegantur ls~ue quia non sunt, siue quia in prae;esn1t_au1e111 n . n'enscignent pas, et s1 à leur placc .1 to1n IC$ moes
test, b. · · . 1a
no n Po tetur etiam uer 1s mmus m1egns, dum 1 11on QIJI ·
. tres corrects qu1 peuvent !tre com .
I J)Cut
en employe,
occ~rru~t, ~tur atque discatur integre. ª1llen d au M · •- Pns cc
,.1 choisira. ais s I1 ne !e pcut pas ·. son1 ccu-'·là
e;a
res 1 c,~oc quidem non solum in conlocutionibus siu Qu 1 · ,.
. istent pas, so1t qu I1s ne lui viennent
, sou qu
e ces m01s
-,.Ll , 1 'b
ali uo uno, s1ue cum p un us, u~rum etiam et rn "'"
cum_ ·nq populis quando sermo prom1tur, ut intelleg Ulto
, t efj~M
e;
~ rit, qu'il se serve de mots au bcsoinpas sur l'heure à
1eu~u toutefois _que ce soit bien la J)Cnsécmoins correcis,
mag1s 1 • . ·b arnu
. d m est quia in conlocut1001 us est cuique int r
instan u stas •. ubi. autem omnes tacen t, ut audiatur .
pO eigoée et appnse. rncrne qu1 soit
un erro. ens • Mais, . en vén·1é , ce n•est pas seulcrncnt
gandi pote • .b. . us ct 25
. ·ntenta ora conuertunt, 1 1 ut reqmrat quisque • ·ens soit avec une seule personne 501-1 dans lcs en-
10 eum 1 . d . quOd tre tl . avec plu 51·
. tellexerit nec mons est nec econs ; ac per hoc d bct ,.; auss1 et beaucoup plus dans les discours CUrs,
non .tn e taeenti• subuerure . · solet autem rne
cura d'1cent1s. 111"' 5 I '·1 f t ' 1· pronon~s de
max1m . . d. otu t le pcup e, qu I au s app 1quer sans rclãche ._ .·
.gnificare utrum mte 11exent cognoscen I auida mutti· van d J · •scfaue
suo Sl . 'fi d . comprendre ; e~, ans <:5 entret1cns, chacun à la facut~ de
tudo : Quod donec s1gm 1~et, uers~ um est quod agitur, Poser des questtons ; mais quand tout lc monde se tai
multimoda uarietate dicendi ; quod !n potestate non habent
qui praeparata _et ad uerbum memon~er ~tenta pronuntiant
en écouter un 5C:UI, et_ que tous les visages se
tui, oi )'~sa~e m la b1enséan~ no pennettent de demandcr
tou~:;
Mox autem ut mtellectum esse constlte~t, aut ~rmo finien- des exphc~1ons sur. ce ~ue I on ~ ~ pas compris ; aussi le
dus aut in alia [134] tr~seu~dum est. S1cut _emm ~atus est premier ~m d~ celu~ q~1 P~.do1t~tl etre de vcnir en aidc à
qui cognoscenda enub1lat, s1c onerosus, qm cogiuta incul- celui qu1 se lalt. Or d ordinatre e cst par ses mouvcmcnts
cai eis dumtaxat quorum tota exspectatio in dissoluenda qu'une fou!e avide ,de co.~p~ndre-indique qu'ellc a com-
eo~m quae panduntur ~ifficultate ~ende~at. Nam delec- pris ; jusq~ à ce qu ~lle I ind1q~. ti faut toumer et rctour-
tandi gratia etiam nota d1cuntu~ ; u~1 n~n 1psa, sed modus ner son suJet en vanant de mult1ples mani~rcs ses expres-
quo dicuntur adtenditur. Qu~ _s1 _et 1pse 1am no~s est_ ~ue sions, ce qui n'est pas possible à ccux qui prononccn1 dcs
auditoribus placet, paene mhtl mterest utrum 1s qu1 d1cit discours préparés et appris par mur1'. Puis llllC fois qu'on
dictor an lector sit. Solent enim et ea quae commode scripta est sOr d' avoir été compris, il faut ou terminer son discours
sunt, non solum ab his, quibus primitus innotescunt, io- ou passer à d'autres questions. De même en effet que l'on
cunde legi, uerum ab bis, etiam quibus iam nota sunt negue plait en élucidant les questions à résoudre, de ~me cst-on
adhuc ilia de memoria deleuit obliuio, non sine iocunditate fatigant si l'on insiste surdes questions coMucs, tout au
relegi, uel ab utrisque libenter audiri. Quae autem quisque moins pour des auditeurs dont l'attente était tout enti~rc
iam oblitus est, cum commonetur, docetur. Sed de modo de- suspendue à la solution de difficultés p~sentécs. 11 est vrai
que pour plaire on exprime m!me des id~s coMucs, ct
c'est ators moins aux idées elles-m~mes qu'à la manim de
les présenter que l'on est attentif. Et si cette ~~m cst
déjà connue et plait à l'auditeur, il est à peu pres indi~~~t
que celui qui parle soit un orateur ou un lecteur. Car d ºRI!·
naire un discours bien écrit n'est pu seulement lu a~ec pl~-
73. ~nim Martin. sir par ceux qui te découvrent pour la prcmim fot 5, ~s
74. Voir IV, 29, 62. aussi par ceux qui le connaissent déjà, et dont la mémOirc
357
356
... - .... ~ . . ... ... . .
DE DOCTRINA CHRISTIANA
LIBER IV
. une non ago ; de modo quo docendi sun1 . , pas eocore laissé tomher dans 1•
tectand• ." ant toquor. Is est autem optimus, quo fiqui dis. 1 . e t Ies uns et Ies autrcs ouhli
ce~ desid: audiat et quod audit int~llegat. Ad que~ Ut qui
"e
,. s aplaislf; 1·~ , •I n•C<,t Pa.\ r 1
311
s . ooque eo. revanche l'a oubhé s· · . OUtcnt votem, e 11
aud1t ueru fuerit nihil tunc ampltus de ipsa re ta fincltt Q u1c le Mais . . , 1nstruu 1cr\
uenturn • d rnq JC ne trane pas pour 1, quand on 1c 1
c~rn. ctocenda taborandum _est, ~e forte de commen 11 ªltt appe l · . d 1 . 1ns1an1 de u,
r taire; JC parle e a man1ere d'ensc· la m~n,erc
d1uuus de figatur . quod s1 factendum uidebitur _!danda
in cor • .
u1 f . ndum est ne peruematur ad taed1um.
. , 1 a rn
o.
f
de apprendre. Or la meillcure est de ?ncr ceux qu, dé\1.
deste ac1e ' re~ rauditeur, et quand il l'a entenduc :cre entendre la vé.
nt dre Ce but atteint il n'y a pas à 5,',. la lu1 íairc corn
Pren · 1avenue à
question plus longuement, comme pour le f r ense1gnc,

ta rnps mais de la rappeler à I'occasion él.lrc plus long.
t~ave daflS le caur. Et si l'on croit devoir·:;~r qu'clle se
gf 1·re avec mesure, pour ne point en arriver à re,_ll faut le
~ produ1re la las.
51 tude. .
XI, 2'. Pro~us haec est in docendo eloquentia, qua fit di- XI 26. Somme toute, quand 11 s'ag1·1 d' . .
cendo, non ut hbeat quod horrebat, aut ut fi~t quod pigebat, uence• consiste
· à parler non pour que plaisemstnure.• I'.élo-.
sed ut appareat quod l~te~at._Quod tamen s1 ~at insuauiter, ~orreur, ni que soit accompli ce qui répugnai~ qui_ faisau
ad paucos quidem stud10s1ss11~0s ~uus ~ruerut fructus, qui que soit mis en lumi~re ce ~ui était caché. Si ~~r
ea quae discenda sunt, quamu1s a~1ecte _mc~lteque dicantur, résultat est obtenu_ par un d1scours dépourvu d'a1trai cc
scire desiderant. Quod cum adept1 ~uenn~, 1psa delectabili- en profite _un ~t1t n?mbre d'esprits pleins de zel~· se:::
ter ueritate pascuntur bonorumque mgemorum insignis est J'étude, qm dés1_rent v1v~ment _sa~oir ce qui est à ~
indoles, in uerbis uerum amare, non uerba Quid enim pro-
dest clauis aurea, si aperire, quod uolumus, non potest, aut
si plate et néghgée. qu en . so1t I expression. Une to·1s ces'
connaissances acqu1ses, 11s ~ nourrissent avec ~!ices de la
quid obest lignea, si hoc potest, quando nihil quaerimus nisi vérité elle-mê~ ; et le traít marquant des bons esprits est
patere, (135] quod clausum est ? Sed quoniam inter se ha- d'aimer Ie vnu et non Ies mots. A quoi sert, en effet, une cl~
bent nonnullam similitudinem uescentes atque discentes, d'or, si elle ne peut nous ouvrir ce que nous voulons? Et
propter fastidia plurimorum, etiam ipsa, sine quibus uiui quel est l'inconvénient d'une clé de bois, si elle te peut?
non potest, alimenta condienda sunt. Car nous ne recherchons rien d' autre que de voir ouven ce
qui est ferrné. Mais comme il y a une certainc similitude
entre ceux qui se nourrissent et ceux qui apprennent, pour
prévenir le dégo0t du plus grand nombre, il faut assaisonner
Jes aliments, même ceux sans lesquels il n'est pas possiblc
de vivre.

358 359
r' 1 ,
DE voCTRINA CHRISTIANA UBER/V

Dixit ergo quidam eloquens, et uerurn dixit . II - L 'éloquence chrétienne


XII, 27• toquentem, ut doceat, ut delectet, ut f1 • 11a
. re debere e . · d ecta
dice add·d·t . Docere necess1tat1s est, eIectare 5 ,,~ . 1· ys rrois objectifs " _
l)e 1·nde 1 1
• · od ·
,·ctoriae. Horum tnum, qu pnmo loco "" . """"ª· ~11, Z7. Un orateur a~- dit, ct i1 a dit vrai •
· jlectere U · • b yvSJ
tis, h est docendi necessitas, m re us est constt ·
tum e;~· -:Os reliqua duo, in modo quo dicimus. Qui
q~~ ~~ d~ere uult, quamdiu non intellegitur, nondurn go
~:ta . parler de man1ere • a 1nstruire à pi •que I oratcur
do1t. . ~ : • /nstruire est• ~ aire
Puis il a aJoutc . ti . à trn,,.,.
·
voir ,.:e'-1nt émouvoir, UM victoirt: • ,. , ~UsSiti, Pklirt
un ag •, ,,.... ' . · a...c: prcm1cr de
d1~1t,_e t d1·x1·sse quod uult ei quem uult docere. Quia etsc . obiectifs, c'est-à-dire la néccssit~ d'inst .
1ro1s ~
ccs
ru,re, conr-...
ex1sume •
. . od ipse intelleg1t, . non d um 1·11·1 d'1x1sse
· • s1
putandus cst
J
'déeS que nous cnonçons ; les dcux au~es la :-"""
d1x1t qu . . t li t •a leS l . C J • do · • man1erede
. tlectus non est ; s1 uero m e ec us est, quocumq expnmer. e u1 nc qu1 parle, quand il vcut . .
quo mte . . d I uc
modo dixerit, dixit. Quod s1 et1am e ect~e ~ult eurn cui
. ·t ut tlectere non quocumque modo d1xent, faciet . SCd
1eS
estime que, ~usst º~f
·1 t
pas encore d1t ce_q~_ 1 veut
,. 1
emp~_qu ~ n'~ pas compris, il o·~
i":
instnme
cclu1 qu'il veuUnstruire.
dICI, a ' , S' '
.
mteres
t quomodo dicat ut fac1at. 1cut est autem, ut teneatur
d' · fl car il a bea~ avo1r , _1 t ~e ~~e àu1-:~ comprend, il ne doi;
ad audiendum, delectandus au 1tor ; 1ta_ ectendus, ut pas s'!magm_er ~~l I1ét; tt ~ ~ par qui il n'a pas f1~
moueatur ad agendum. Et sicut del_ec~tur,_ s1 suauiter loque. compns; °!atsd,_s Qu1a •·1compns, quelquc maniere qu'iJ
ris, ita tlectitur, si amet quod polhcens, t1meat quod mina. I' ait dit, il I a, é1t. e ~ 1 .veu,t, en ou!Te, plaire à ccluí à quí
ris, oderit quod arguis, quod commen~as amplectatur, quod il parle, ou l mouvo1r,_11 n y parv1endra pas en parlant
dolendum exaggeras, doleat ; cum qu1~ laetandum praedi- n'importe comment; mats, pour y parvcnir, c'est ta maniere
cas gaudeat, misereatur eorum quos m1serandos ante ocu- de parler qui im~rte. _Or, ~e mêmc qu'il faut plaire à l'au-
los 'dicendo constituis, fugiat eo~ quos ca~endo~ terrendo díteur pour le matntemr à I écoute, de mêmc faut-íl l'~mou-
proponis ; et quicquid aliu~ grandi eloque~tta fien pot~t ad voir pour le pousser à agir. Et d e ~ qu'on Iui plai"t si on
commouendos animos aud1torum, non qmd agendum s1t ut parle avec agrément, de même l'~mcut-on s'il aime ce
sciant, sed ut agant quod agendum esse iam sciunt. qu'on lui promet, s'il redoute ce dont on le mcnace, s'íl hait
ce que l'on condamne, s'il accueillc ce qu'on rccommande,
s'il s'afflige de ce dont on le presse de s'aftliger, s'il trouve
de Ia joie en ce dont on !'invite à se réjouir, s'íl a pítíf de
28. Si autem adhuc nesciunt, prius utique docendi sunt ceux que notre parole lui mct sous les yeux commc pi-
quam mouendi. Et fortasse rebus ipsis cognitis ita moue- toyables, s'il fuit ceux dont, en l'effrayant, on l'incitc à se
garder ; et ainsi de tout ce que peut réaliscr une floquence
sublime pour émouvoir l'esprit des auditeurs, non pas afin
75. tnim Martin. qu'ils sachent ce qu'ils doivent fairc, mais pour qu'ils fas-
76. Cd.RON, OraJor, 21, 69 : « Erit igilur eloquenlem ... is qui sent ce qu'ils se savent déjà obligés à faire.
in foro causisque ciuilibus ita dicel ui probel, ui delectet, ui flectal ; 28. Mais s'ils ne le savent pas encore, il faut bíen s_Or
probare necessitatis est, delectarc suauitatis, tlectere uicloriae ; nam lcs instruire avant de Ies émouvoir. Et peut-être, quand ds
id unum ex omnibus ad obtinendas causas potest plurimum ». Voir conruu"tront ces devoirs seront-ils si vivcment fmus qu'on
SIMONE111, p. 548. n'aura pas besoin de pius grandes ressources d'floqucnce

360 361
- · --. ·• 4-. · &.. -


DE ooCTRINA CHRISTIANA UBER IV
n opus sit maioribus eloquentiae . Ies émouvoir. Néanmoins, qu nd .
ut eos no . U1rib ..our . O b . a •I en es1 bc..,.. .
buntur. . Quod tamen cum opus est, faciendu Us .,- 'f recounr. r ce esoin ex 1·st
.,a m mouen. d . . lll c81 t.aut · e Iorv, · · -~,in ti
11361 opus est, quan o, cum sc1ennt, quid ; •jls doivent fa1re ~t nc lc font Pas. 0n ;"1.u •Is savcni'cc
tunc a~te:On agunt. Ac per hoc docere necessitatis est ªien. qu. 0
Car lcs hommcs pcu11 Par la qu· 1ns-
ru1re est une néccss1té.
,.
dum s1t_, homines et agere et non agere, quod sciunt. Q º~- t faire ce qu !Is ~avent. Mais qui osc . vem faire oU nc
sunl emd~ n·t eos agere debere, quod nesciunt ? r,t. . U1s past faire ce qu'1ls ignorcnt? Ainsi ~m raud1rc qu'il~ doi
tem 1xe · · e. •de ven
au necessitatis non est, quia non semper opus e t o , dre de la nécess1t· é , car 1I. n,en est Pouvoun· .
. es1-11 pas de
·
flectere enti uel etiam e Iec an1I consent1t auditor sld, s1
. d t · · 1ºiiement l' auditeur est en accord a~OUJ~u~s bcso1n, si
tantum doc . fi · t t t t d · eo 5~ lui plait ; et c'est pourquoi ~mouvo· qu, 1instruir ou
autem u1·ctoriae est• quia ien.dpo es , u -11e oceatur et de1ec. bte0 . . tr est de I'
t non adsentiatur. Qui autem J a duo proderunt .
1
victoire car !1 pe~! amver que l'auditeur 50. 11°rdrc de
tetur. ehoc tertium ?. Se d d I t . , s1 ª charrné, mais qu ti ne donne pas son as ll_ ct instruir
deSI 1 . neque e ec are necess,tatis est,
idem cum d1cendo uera monstrantur, quod ad offi c:t oi bon ces deux résultats, si le troisi~ scn}tmcnt. Or à
quandoqu . . 1-
. docendi pertinet, non e1oqu10 ag1tur neque hoc adt ~ais plaire n'est pas non plus de l'ordrc ~ ,:~d~fau1?
cmm . d I t 1 . en.
ditur, ut uel ipsa uel 1psum ~ ecte e oqmum, sed per se puisque, Io~sque,_ en parlant, on pr~ntc la V~rit~ __:ecssné,
ipsa. quoniam uera s~nt, mamfestata delectant. Vndc pie. "'ve de I ense1gnement - il n'est pas q . ct cela
rel., , . ucshon d' él
ue delectant etiam falsa patefacta atque conuict quc:nce, et I on ne vise pas à cc que ccs v~rités 1c o-
ru mq . f I d . a. par elles-m!mes par°" ~ ex-
Neque enim delectant, ~u1_a a sa sunt, se quia falsa esse pression. plaisent : c'est
uerum est, delectat et d1ct10 qua hoc uerum esse monstra. SO nt vraies, que, une .-,01s
· nuses
· en hidcncc• lesce"dL.. qu cllcs.
· ' I '-Q plai-
tum est. ent
s · De là v1ent que souvent dcs idús fausscs .
xm, 29. Propter eos autem quibus fas~dientibus non pla- · démontrées comme telles CarP1aiscnt•
même dévollées et 'li · 11
ccsnc
cet ueritas, si alio quocumque modo, sed s1 eo modo dicatur plaisent pas parce qu e es sont ~ausses, mais parcc qu'il cst
ut placeat et serrno dicentis, datus est in eloquentia non paru~ vrai qu'elles sont fausses, cc qw plai"t c'cst aussi !e discou
etiam delectationi locus. Quae tamen addita non sufficit qui a mis en évidencc cettc vérité-là. rs
duris, quos nec intellexisse nec docentis elocutione delecta- xm, 29. Or, à cause des délicats, à qui Ia v&ité ne piai"\
tos esse profuerit. Quid enim haec duo conferunt homini, pas si on la présente d'une manittc diff~rcnte de ccllc qui
qui et confitetur uerum et conlaudat eloquium nec inclinat rend agréable le discours de l'orateur, on a donné dans
assensum, propter quem solum, cum aliquid suadetur, rcbus !'éloquence une place importante à l'~mcnt. Ccpcndant,
quae dicuntur inuigilat dicentis intentio ? Si enim talia do- un tel complément ne suffit pas aux esprits endurcis à qui il
centur quae credere uel nosse sufficiat, nihil est aliud eis ne sert de rien ni d' avoir cornpris ni d' avoir pris plaisir à la
consentire nisi confiteri uera esse. Cum uero id docetur parole de celui qui enseigne. Car à quoi bon ccs dcux fü-
quod agendum est, et ideo docetur ut agatur, frustra persua- ments, reconnaitrc la vérité ct en loucr vivcmcnt l'exprcs-
detur uerum esse, quod dicitur, frustra placet modus ipse sion, si l'on ne donne pas son asscntiment, seulc vi~ d'un
quo dicitur, si non ita discitur ut agatur. Oportet igitur elo- orateur qui lorsqu'il cherche à persuader quelque chosc sur-
quentem ecclesiasticum, [137) quando suadet aliquid, quod veille soigneusement son exprcssion ? Quand, en cffct, on
agendum est, non solum docere, ut instruat, et delectare, ut cnseigne des choses qu'il suffit de croirc ou de connai"tre, Y
donner son consentement n'est rien d'autrc que de recon-
nai"tre leur vérité. Mais quand on enscigne ce qu'il faut fairc
et que l'on enseigne pour qu'on le fassc, c'est cn vain qu'on
11.111 tt [ 11r Manin. persuade de la vérité de ce que l' on dit, cn vain que plu"t 1~
78. dicirur Manin. mani~re de le dire, si la coMaissance acquise• ne condutl
363
362
~-...J\.,__.....,...--- -
DE DOCfR/NA CHRISTIANA
uerom etiam flectere, ut uincat. llle quippe ia
teneat, ad consensionem flectendus eloquentiae granctlll re. à raction. 11 faut donc que 1•oratcur
!11ª"et I.d 00 egit usque ad eius confessionem demo stllate, Pas nd il veut persuader de 1, accornpJ ccclf, 1a, 11·q
qua eulement ense1gne · rs!>Ctnc · uc"
'"quo d~uncta etiam suauitate dictionis. " rata S pour instru·i nt d'un ,.._ ·
uentas. a 1 . . . 0 on é re, et pi· . u,:vo1r
rnais encore meuve pour vainc C arr,c l>Our e .
XIV, 30. Cui suau1tab tantu~ operae impensum est ab ho. ver. • é àd re. ar 1I apt,.
. .bus, ut non solum non fac1enda, uerum. etiam fug·iencta enc Ore être, entram onncr son ""sentirnc
~. . re\tc que ""ut -·
mm•
tanda tot et tanta mala atque turp1a quae mai· sance de 1 é 1oquence un esprit que la df nt par la P\Jl\-
ac de!es . . . 1s et érité n'a pas amené à la rcconnaitre rnonstratron de la
turp1·bus disertiss1me persuasa
. 1 sunt,
.
nonAut eis conseni·•atur ~e channe de l' expression y était join/ºrnme tclle, rnemc si
sed sola delectationis grat1a ect1tentur. uertat autem Deu~ XIV, 30. A cet art de chamicr les hom
cclesia sua quod de synagoga ludaeorum Hieren-.· si grands efforts que nombre de vile . rncs 0 nt con~
ab e . p ho .. ,ias de . n1es ct de tu .
heta commemorat d1cens : auor et rrenda lacta
proP h b . . SUJit 1110051 rueuses qm sont non sculement à ne . rp1tudcs
r ,e"am ; prophetae prop eta ant m1qua et sacer.do ncore à fuir et à détester, et que l'on a I e!'u fa1rc, mars
supe 'b . I b . les
Jausum dederunt mam us su1s et p e s mea d1lexit sic E epersuadées à des gens mauvais et infãmcs r ~10Qucmmcnt
:uid facietis in futurum ? O_ e~oquentia tanto terribiÚo/ • , se 11scn1 ct se
lisent pourtan t ' non ~ur qu on y donnc son . re-
quanto purior, et quanto sohd10r, ~anto_ uehementior ! Ó mais pour le seu! plamr. Que Dieu écanc de ~1ntrmcnt,
uere securis concidens petras ! Hmc emm rei. simile esse que Je prophete Jéré~ie évoque en ccs tcrmcs à . ghsc ce
uerbum suum, quod per sanctos prophetas fec1t, per hun la synagogue des Ju1fs : « Des actes ipouv _f«>,pos de
ipsum prophetam Deus ipse dixit. Absit itaque, absit ~ 1reux ont ete' ' commis· sur la terre -· des prop'-" antuu es et a'~-
nobis, ut sacerdotes plaudant iniqua dicentibus et plebs Dei J'' I • ' =tes prophiti-
saient le mensonge et es pretres ont applaud· d
diligat sic. Absit a nobis, inquarn, ~ta ~ementia ; narn quid · Et mon peup le a a1me · , cew;,_ que Jerez-vous 1 t 1turs
,nams. à .

=
faciemus in futurum 1 Et certe mmus mtellegantur, minus 1
nir 1 » "'· O éloquence, d'autant plus terriblc que plus ~:-
placeant, minus moueant quae dicuntur, uera tamen dican- ct d'autant plus véhémcnte que plus solide! C'est vraipu '
tur et iusta, non iniqua libenter audiantur ; quod utique non « la hacht! qui fend les pierres » " ! Car scrnblablc à
fieret, nisi suauiter dicerentur. arme est la parole de Dieu, qu'il a prononc& par ses saints
31. ln populo autem graui, de quo dictum est Deo : ln po- prophetes, et qu'il_ a énoncée lui-m!mc par cc prophetc.
pulo graui laudabo te, nec ilia suauitas delectabilis est, qua Qu'il soit exclu, ou1, exclu, que les prêtrcs applaudisscnt Jcs
non quidem iníqua dicuntur, sed exígua et fragilia hona spu- orateurs d'iniquité, et que le peuple de Dieu airnc qu'il cn
meo uerborum ambitu omantur, quali nec magna atque sta- soit ainsi ! Que soit exclue, dis-jc, une parcillc ~rncnce ;
(138] -bilia decenter et grauiter omarentur. Est tale aliquid car que ferons-nous à l'avenir 1 Que nos paroles, pcut-êtrc,
in epistola beatissimi Cypriani, quod ideo puto uel accidisse ne soient guere comprises, qu'cllcs nc plaisent ni n'~mcu-
uel consulto factum esse, ut sciretur a posteris quam lin- vent guere, mais que du moins cllcs soient dites ! Et que
l'on écoutc volontiers celles qui disent la justice, ct non
celles qui disent l'iniquité, ce qui nc saurait êtrc, ~vidcm-
ment, si elles n'étaient pas cxprimées avcc agrérncnt.
31. Mais devant une grave assembl& - cellc dont lc
79. Cf. IV, 26, 57; voir S1MONETI1, p. 551-552. Psalmiste a dit à Dieu" : « Je te louerai devam UM grovt
80. Hiu. 5, 30-31. assembli » .,_ cet agrément ~me cst sans charme, non,
81. Hiu. 23, 29. cela va de soi, quand il exprime l'iniquité. mais quaJKl il pare
82. domino Martin. dcs idées bonnes, mais fragiles ct sans portéc, d'unc ~me
83. Ps. 34, 18. de mots qui ne serait pas une parurc convcnable et ~neusc

364 365
OE ooCfRJNA CHRISTIANA LIBER IV
. hristianae sanitas ab ista redundanr
guarn doc tnnae e
d toquentiam ·
grautorem modesttorernq
. 'ª
reu o. ur dc
s pensées grandes et solides 11
P0 dans une lettre du bicnheureu" C
·· y a
cauerit_et ª t in eius consequentibus litteris securue res.
trinxent, quais petitur sed difficillime impletur A~ ªll)a.
,ela .d · . .
quclque ch'><,c ,t.
YPnen I
·un acc• ent, JC pense, ou qu1 a été éc . . cure qu1 n·e,1
uc:

Q~a prendre à la postérité combien la d:~ à de,\Cin, afin


tur, re tigiose .apPetamus' hanc sedem ,. dant secessuni · li .er_go
d P sa pureté a détourné la tangue de nnc chré11ennc
odam Joco . . 1 . l u,c,,.h daflS ccue b<
qu ta · uh.1 d""'..,,.
erratic1 pa m1tum
·
apsus· perululis lie.x,b. . .., rnené à une é Ioquence plus grave ct I iursouOure et
secre -~,1 · baiulas repuni, u,team port1cumfrollde l4J ~u~:ernent que dans les textes postérieur~ ~: ~C!>llréc, cellc
rarunuines . . . b'J' ffl a tec,h
pe N n dicuntur ista mst mira 1 ,ter a uentissirn .., J . e sans danger, on recherche avec piété ce d<icteur on
Jece~t. rºacundiae sed profusione nimia grauitati d'ª fc.
cund1tate • '" t . . tsp(i.
31111
1 1c1·1ement. li dlt. donc qu I , mais qu· on ac-
. rt três dºffi
qute ce se1our ,. l e que pan .
. uero haec amant, pro1ec o eos, qm non ua d,· : es aIelltours solitai,-,ts · • Ga.
cent. Qut 't 1 .
sed castigatius eJoquuntur, non pos~e t a _e oqu1 existirnaru'
cun1 gnonsite ou. des branches vagabondes qu,· nous do ~ f l l une
. d'ci·o ista uitare. Quapropter 1ste u1r sanctus et po • re t,,a • à ' , tn tnrre/ac
non ,u 1 . d' . . b' ssc pen dus, rampent
. . travers des. voútes dt roseaux, 1. s sus-
se ostendit sic dicere, qma txtt a1teu t, et nolle, quoniarn d'Ufl portique de v,gne un abr, de /euillage • .. ,u,sant
posunodum nusquam. 1·rnpliquent une étonn31:1te, une surabondantc féc.O~cs mots
ale. mais leur profuston excessivc dépta·,t llé ver-
b , . . ~es~~~
rt
·eux. Les gens
. .
qu1 ·
a1ment ce style estimcnt é .de
v1 mmcnt
que Jes écnvains qut ne p~1ent pas ainsi, mais s'exprimcnt
avec plus de réserve, , t
sont d.
mcapablcs de s'exprimer ains1, . . ct
XV, 32, Agit itaque nos~ i~ eloquens, ~m iusta et bona ne voit pas que e es par tscernement qu'ils évitcn1 de 1c
et sancta dicit ; nequ~ em~. alta ~ebet dtcere ; agit ergo faire. Aussi ce saint homme a-t-il mon~. ct qu'il était
quantum potest, cum 1sta d1c1t, ut mtellegen~er, ut libenter, pable de s ' «:"P""!er
. dl ca-
e a ~rte, et qu •·d s'y rcfusait, puisquc
ut oboedienter audiatur ; et haec se posse, s1 potuerit et in par Ia suite ti ne 1 ~ plus fatt nulle part.
quantum potuerit, pietate magis orationum quam oratorum XV, 32. Ausst quand notre orateur exprime des idées
facultate non dubitet, ut orando pro se ac pro illis quos est justes, saintes_et bonnes, - il ne ~it d'aillcurs pas en exprimer
allocuturus, sit orator antequam dictor. Ipsa hora iam ut d'autres - 11 parle, autant qu ti le peut, cn s'expriman1
dicat accedens, priusquam exerat proferentem linguam, ad ainsi, de maniêre à être écouté avec intelligencc, avec plai-
Deum Jeuet animam sitientem, ut ructet quod biberit, uel sir, avec docilité. Ce résultat, s'il peut l'atteindre ct dans la
quod impleuerit, fundat. Cum enim de unaquaque re, quae mesure ou il le peut, qu'il ne doute pas que c'est plus par la
secundum fidem dilectionemque tractanda sunt, multa sint piété de ses priêres que par son talent d'orateur; si bicn
quae dican- (139] -tur, et multi modi quibus dicantur ab eis qu'en priant pour lui-même et pour ceux auxquels il va
qui haec sciunt, quis nouit quid ad praesens tempus uel s'adresser, il sera homme d'oraison avant d'êtrc orateur.
nobis dicere uel per nos expediat audiri, nisi qui corda om- Mais quand l'heure ou il doit parler approche, avant de dé-
nium uidet ? Et quis facit ut quod oportet et quemadmodum lier sa langue pour parler, qu'il élêve vers Dieu une ãme as-
oportet dicatur a nobis, nisi in cuius manu sunt et nos et ser- soiffée, afio de faire jaillir en retour" ce dont il se sera
abreuvé, ou de répandre ce qu'il aura accumulé. Sur c~-
cune des questions qui doivent être traitées"_selon la fot et
84. CYPRJEN, Ad Donatum, I. Voir S1MONETI1, p. 552-553. la charité, il y a, certes, bien des c~ses à dire._et b1en d~
85. Voir NC 18 : « L'idúl ... § 4. La spiri111alitf du predicateur "· façons de les exprimer, pour ceux qut les connaissent, ~
86. C. ScitAOBUN, « Zum Text ... », Wienu Studien, 87, 1974, qui sait ce qui, dans Je moment présent, est pour nous. ~tde
p. 175, propose delire:« tractandae ». à dire, et pour autrui utile à entendre de notre part. smon
367
366
- DE voCTRINA CHRISTIANA
. , Ac per hoc discai quidem omnia q
· et nosse uult et docere, facultaternuae d()..
LIBER IV
mones nostrl ui )ui qui « voit le crzur de tous ,. ., Et .
cenda sundt, qet uirum ecclesiasticum, comparet . adqhue di. ~~os ce qu'il faut ~ire, et comin~nt i~~, fa1t que nous di-
nd. ut ec . • o
ce ': . dictionis, illud potms bonae menti cogit rarn e/ui entre les mains de qui sonr •t au1 lc d1rc sin
«c
s
uero _'P ius od Dominus ait : Nolite cogitare quom ; 1 co. .15cours,. 11 ?. par suite,
. • IU>s ,..
que celui . ,-.riol'llt,i ,,
• on
nu~n,lore, qumini. dabitur enim uobis in ilia hora qu;: ° a~, d goer apprenne donc tout ce qui dqu_i ~eut et savoir et ~s
qu,d qua ' .l . . . 1oq~ set d ott ctre e . ~n-
. . . non enim uos estis, qu1 oqu1m1m, sed spiritu.t p a. iere te ta1ent e 1a parole, commc il . nse1~. et ac.
mini,. qui loquitur. ,n . uob"1s. s·1 ergo 1oqu1·tur m . .
eis Sp·Qtr1s
.
qu M . l'h conv1en1 à
d'Église. ais . eure vcnue de parler ,. un hommc
stn u'à une âme dr01.tc convicnt Particulier~ qu ti r~n~chi\sc
UL ' qui persequentibus traduntur pro Christo cu •ntus
sane1us, . . Ch . • r no qdu Seigneur : « N ayez souci ni ~ la ~nt Ccttc parole
· ·s qui tradunt d1scenttbus nstum? li
·t . "1an1tre de ,_
etme1, d. . h de ce que vous d I es , car vous sera d<>nni f'aracr 11;
XVI. 33. Quisquis autem 1c1t non esse ominibus p .
1 ue vous dever. dire: car ce n'est '" tttnps voiJ11
iendum quid uel quemadm~um doceant, si doctores ~ - ee q 'd p, Pasvousq ·
ptus efficit Spiritus, potest d1cere nec orandum nobis anc. mais l'Esp~t Ese v~tre . tre qui parlem vous» :'sf'a~tz
. : Sc_,t. pater uester qu1'd uobis
' necessar;u,,;
esse donc te saint pnt qu1 parle en ccux ui s : ' e est
quia Dominus ait
sit, prius quam petatis_ab eo, au! apostol~m Paulum Timo. persécutcurs pour le Christ, pourquoi ri ~nt. h~s aux
ceux qui livrent le Christ à ceux qui &:.outpar rait-tl pas cn
theo et Tito non debu1sse praec1pere qmd uel quemact ? ent 1eur ~se'"""·
dum praeciperent aliis. _Qu~ tres a~stolicas epistolas : : 111ent . º'""
oculos habere debet, cu1 est m eccles1a persona doctoris im. XVI, 33. Mais quiconquc dit qu'il nc faut . .
5
Jes hommes de ce qu'ils ont à enscigner ni de 1pas •n_lnurc
posita. Nonne in prima ad Timotheum legitur : Adnunt· · pmsque
·
. d'
haec et doce ? Q uae autem smt, supra 1ctum est. Nonne ib'
IQ lc faire, e•est 1e samt
· Esprit qui fait amam~dc
1 d
cst : Seniorem ne increpaueris, sed obsecra ut patren, ~ pe . ut dire aussi que nous n' avons pas à prier. esp octeurs",
dit . v; tr n . . . arce que le
Nonne in secunda ei dicítur: Formam habe uerborum sano·- Se1gneur a . /" l ~ ~ re !ª't ce qiu vous est nicessaire
rum, quae a ~ audisti ? ~onne i~i ei dicitur : Satis age, te avan~ que v_oustru~ u1Ti mandthéc,ez »".ou que l'apô(rc Paul ne

~=
ipsum probab1lem operarium uh1bens [140] Deo, non eru- devait . pas ms ire 1mo .d et Tite de ce qu'ils avaient · à
bescentem, uerbum ueritatis recte tractantem ? lbi est et cnse1gner aux autres m e 1a maniere de Je faire Or
trois épitres de I' Apôtre doivent être constamment ·5005
yeux de qui a reçu dans ~'Églisc un rôlc d'enscignant". Ne
87. Cf. Acr. 1, 24. lit-on pas dans la prem1erc à TimotMe : « AMOnce ces
88. Sap. 1, 16. Cf. IV, 30, 63. Voir NC 2: « Grãce ct rnédiations choses et enseigne-les » " ?, et ce que sont" ces choscs a
humaincs. De la prerni~re à la scconde ~ition du De docrr. chrisr. "· été dit plus haut. N'y a-t-il pas dans le même texte:
89. Manh. 10, 19-20. « N'adresse pas de reproclies au vieillard, mais supplie-le
90. Cf. Prologue,§ 4-8. Voir NC l : « La date de cornposition du comme un pere » " ? Ne lui a+il pas dit dans la dcuximic :
prologue ct lcs advcrsaires visés '"· « Aie pour regle les saines paroles que tu as entendws de
91. Manh. 6, 8. moi » "? N'est-il pas dit cncorc dans le même texte :
92. Voir NC 18: « L'idéal ... § 4 . La spiritualité du prédicatcur "· « Courage, montre-toi à Dieu comme un owrier tprouvl,
H. 1 Tim. 4, 11. qui n 'a pas à roug ir, comme un fidele inlerprtte de la pa-
'4. sunr Martin. role de vérité » 91 ? Et il y a encore ceei : « Pr2cM la pa-
SS. 1 Tim. S, 1. role, insiste à temps et à contre-temps ; refute, supplit,
%. 2 Tim. 1, 13. gourmande en toute patience et avec tout ton savoir,. "· Et
91. 2 Tim. 2, 15. ne dit-il pas également à Titc qu'un évêque doit etrc attacM
91. 2 Tim. 4, 2. avec persévérancc à l' enseignement de la foi, « pour 2tre
368 369
DE voCTRINA CHRISTIANA LIBER IV
. bum, insta opportune, importune .
d • ª"g'4t, ble d'enseigner la saint doctrin •
itluJ : PnitJ,ca ULr · ·
. omni longamm1tate et octrina. lt coPºcontrad.,cuurs ,. ... ?. Et .ti dit cnco t ti ""mt dt r1f'<ls1u
.
·ncrtPo t .
1si1r111rt. 1 dicit episcopum 1ux a octrinarn etnqu
,n · d f'1 e ou..c , • la . re e Q .
aJ Ti1um nonne tem esse debere ut potens sit in d dehs le conformemen
1 a samt docirin . d·. uan, a 'º'·
. nt'rseueran ? lb' . . oci,-1,._ P ar ,.., t 1 . t ' is lllU
d'être sobres ,. , e a suuc. Et cncore cec· . v~, iurds /'··
uertu r __,1· ntts redarguere . 1 et1am d1cit: ;, ....
t contruulU d . b u 14er ette façon, adresse exhortatio~s et reprocht~ · « Parlt d,
s,uia t . dtctl sanam octrmam. senes so rios esse o e .11 Que personne ne te meprise R tn loute au-
1,,quert quat lbi et illud : Haec loquere et exho,-1 ' et tor• · . · · appellt-ltur ·
sequuntur. ar, , nt soum1s aux mag1strats et au.x autoriiis • ,.. qu 1/s
quae mni imperio. Nemo te contemnat. Ad 1 so Que faut-il donc penscr? L' Apôtrc ne se co~ . .
. repa. cum
,nc o et potestat1'bus subd't
. 'bus , os esse et cetera."'ºne en disal'll que les doctcurs le devicnncnt par 1, . trcdn:1I pa,,
illos P~dnc•p• putamus ? Numquid contra se ipsum sentit a ·nt'Ol et en leur prescrivant ce qu'ils cto· actJon de_ 1fapnt
Qu, ergo t' fi · S · · llOs- sat , . 7 Ou b' 1vent enseigner
ui cum dicat doctores opera tone ten pintus sancr
!olus: q_ -ipit quid et quemadmodum doceant ? An . •
1 co rnment .le fatre . ten faut-il com,_nd,,. ~ re que 1e 5 · ct
r:::,prit ass1gnant auss, aux hommcs lcur mis . ' amt
1Pse i!hs p, _..
tellegen
ffi . .
d m est et hominum o ,c,a tpso sancto Spiritu 1
1n. = as cesser d ''ms t ru1re . encore lcs doctcurs s1on, e on~ ne dou
. . udocendis etiam 1ps1s
· · docton'bus non debere cessar ar. ppaurtant « ce n 'est ni celui qui plante qui e ux-m mes, ~
g1ente in 1- 'd . . e . D. .d ompte, n, cthu
et tarnen neque qui plantai esse a 1qu1_ , ~eque qu, r1gai, sed qui arrose, mais ,eu .q~, on~ la croissance • .., En
. . ...,nentum Jat, Deum ? Vnde 1ps1s quoque ministns conséquence, ~ar le mm,stcre des hommes saints ou· par
qUI ,ncr.. . t' 1·
sanctis hominibus uel et1~m s:t !s a~ge ts operantibus l'action de~ samts angcs, persoMe ~·apprend convenabte-
nemo recte discit quae pe~tnd~n_t _uu;':ii um cuDm Deo, nisi ment ce qm concerne la v,e avcc D1cu s'il n'est rcnd
fiat a Deo docilis Deo, cm !c,tur m s mo : oce me la- Dieu doct·,~ à o·t~u ,.., à qu,· t·1 est d1t· dans un Psaumc : «º Ap- par
cere uoluntatem luanf: ~uomaml tu les Deus ~eus. Vnde et prends-mo• àf_a1re ta volonti, pu~qu.e tu es mon Dieu • ..,_
ipsi Timotheo idem dictt aposto us ~uhe~s uttqudeidad disci- Voilà pourquo1 le même Apôtrc d1t encorc à lírnotMe, par-
pulum doctor : Tu autem perse~ra 1~ 1~ quae_ icisti ti lant, bien sOr, comme un mai"trc à son ~leve:« Q11a111 à toi,
iradila sunt tibi, sciens a quo did,cens. S1cut emm corporis pers!vere dans l'enseignement que tu as reçu ti qui t'a ili
medicamenta, quae hominibus ab hominibus adhibentur, confil'"', sachant bien tk qui tu l'as reçu .. "'. Les rcmbies
non nisi eis prosunt, quibus dDus operatur salutem, qui et corporels que des hommes appliqucnt à des hommes, ne
sine illis mederi potest, cum sine ipso ilia non possint et sont profitables qu'à ceux chez qui Dicu rétablit ta sant~ lui
tamen adhibentur - [141] et si hoc officiose fiat, inter qui peut guérir même sans ces remedes, alors que, sans'lui,
opera misericordiae uel beneficienti~e deputa~~ -, ita el eux ne le savent pas ; on les emploie pourtant, et quand on
adiumenta doctrinae tunc prosunt ammae adh1b1ta per ho- te fait pour rendrc service, ce geste est compt~ comrne acte
minem, cum Deus operatur, ut prosint, qui potuit euange- de miséricorde ou de bienfaisance. II en va de mêmc eles se-
lium dare homini, etiam non ab horninibus negue per homi- cours de l'enseignement, qui, administ~ par l'homrne, ne
nem.

99. Tit. 1, 9.
100. Tit. 2, 1-2.
101. Tit. 2, 15 - 3, 1.
102. Cf. Eph. 4, 11
103. / Cor. 3, 7. Voir SIMONETl1, « Note .. . » , p. 556-557. 105. Ps. 142, 10. Voir SIMONElTI, « Note .. . ,., p. 558.
104. Cf. /oh. 6, 45 : « Scriptum est cnim in prophctis : et erunt omnes 106. credita Simonctti.
docibilcs Dei». Cf. Is. 54, 13. Voir ln /oh. euang. tr. 26, 7 (BA 72, p. 498). 107. 2 Tim. 3, 24.

370 371
DE DOCTRINA CHRISTIANA 'V LIBER IV
. dicendo nitítur persuadere qu00 bo t profitables à l'âme que lorsquc n·
34 Qu1 erg0 .1. d nulll
X.VII , · .
·1 1·11orum tnu spemens, ut sei 1cet oceat, ut deiec
m sººte efficacité, lui qui aurait pu d •cu cst l'agcnt de
est, nih• 0ret atque agat, ut, quemadmodum supra di/ ,et rnrne sans recourir à l'action des h onner l'ÉYangilc à
tet, ut flectat, t r libenter, oboedienter audiatur. Qu 1• ~~~x ses intennédiaires••. ommcs, ou sans faire
· tellegen e , . · Od
mus, 1n uenienter facít, non 1mmento eloquens d" . trois styles
cum apte ~t con eum sequatur audítoris adsensus. Ad hae•ci 1.,es XVII, 34. Qu~ celui donc quí par son di . ,
t st ets1 non I tl
po_e • . .d est ut doceat, ut de ectet, ut ectat, etiarn ili
. e
nim tna. i . .d . R . a e rsuader 1~ b1en ~ans dédaigner aucun :ours s cfforcc
e. . pertinere uolmsse I em, 1pse ornam auctor elo.
· · eloquens, qu,. Pote,
tna.. u1detur·1·dem dixit : Is erit· ,g,tur
~ tpei
·fs . instnnre, platrc et irnouvoir pn·
, .
ces tro1s ob-
• e ct parle de
Jec ·
.>-rc com me nous 1 avons du plus haut à ... rna-
qun~cum 1 1 modica te"!{'erat~, mag~ grur~lter
submisse, ·---'· dicere,'' º'" '
. teJligcnce, p1a1s1r ' 11;lre kouté
· · ct doc1·1·1té. Et s'il lc f~·t à aYcc
pa . adderet ilia et1am tna, et s1c exphcaret unarn 1f1 . • ... i\'CC propos ct
tamquam s1 . . . . 1 rnme 1J conv1ent, on peut avcc raison le d.
sententiam d1cens : Is ent 1g1tur e oquens, qui coême s'1·1 n ' o bt·1ent pas I' assentnnent
. de l'a d' ire éloquent•
eandemque terit parua subrrusse, · ut de Iec tet , moo·1ca tern.' 111 ·r: · .
trois o ~ect1 s, ense1gner, plaire et émou .lleur.
b. u . Car à
ut doceat ' po tat magna grand.1ter d"1cere. ees ê A , Yo1r, 11 semblc
perate, ut flec • bl.en que ce m me mattre ·
de 1 éloqucncc mm~·
...ne a voulu
ue correspondent tro1s genres de stylc, dans le ,
q .1 ,1 /'L passagc ou
iJ dit aus_s : « sera e '!quent '"'~ qui pourra traiter ~
petits suJets en style ~,mple, des SUJets rnoyen.s en sty~ tem-
péré, et de_g~~ su1e~s en !'Y~ sub/i~ » "'. C'est comme
s'il ajoutalt 1c1 les tro1s obJectifs ci-dcssus, ct développait
ainsi une seule et ~ême penséc cn disant : Sera donc élo-
xvm, 35. Haec autem tria ille, sicut ab eo d~cta sun~ in quent l' hommc ~u1 pourra, ~r instruirc, trailer de pctits
causis forensibus posset ostender~, ~n aut~m <!n nostrts>, sujets en style s1mple, pour plaire en traiter de moycns en
hoc est in ecclesiasticis quaest1001bus, m q_u1_bus ~uius style tempéré, et pour émouvoir, en traiter de grands en
quem uolumus infonnare, senno ~e~-~r. ~n 1lhs emm ea style sublime.
parua dicuntur ubi de rebus pec~marns _md1candum est, e~ XVIII, 35. Cet orateur aurait pu faire apparaitre ces
magna ubi de salute ac de c~~1te ho~mum, ea ue~o, ub1 trois styles, tels qu'il les définit, dans les causes du forurn;
nihil horum iudicandum cst mh1lque agitur, ut agat srne de- mais il n'en cst pas de mêmc dans les nôtrcs'", c'est-à-dire
cernat, sed tantummodo ut delec~etur auditor, inter dans lcs qucstions d'Église, sur quoi porte le discours de la
utrumque quasi media et ob hoc modica, h~ est m_oderata sorte d' orateur que nous voulons former. Dans lcs causes du
dixerunt. Modicis enim modus nomen [142] 1mposu1t ; nam forum en effet, on parle de pctits sujets, quand on a à juger
modica pro paruis abusiue, non proprie dicimus. d'affaires pécuniaires, et de grands sujets quand il s'agit de
ln istis autem nostris, quandoquidem onuúa, maxime quae la vie et de la tête dcs hommes. Mais les sujcts ou I'on n'a
de loco supcriore populis dicimus, ad hominum salu~m _nec rien de semblable à juger, ou il nc s'agit plus pour l'audi-
temporariam, sed aeternam referre debemus, ub1 et1a~ teur d'agir ou de décider, mais seulement d'éprouver du
cauendus est aetemus interitus, ornnia sunt magna quae di- plaisir, ils sont comme dans une situation interrnédiaire
entre lcs deux autres, ct pour cette raison on lcs a appelés
108. Cf. Gal. 1. 11-12. moyens (modica), c'est-à-dire modérés. En effet, modus
109. OrtRON, Orator, 29, 101. (mesure) a donné son nom à modicus (modéré), car nous
110. < in nostris > : nous adoptons la proposition de C. SOIAO- employons modica pour parua en vertu d'un abus de lan-
BUN, e Zum Tcxt ... », Wima Stiuli~n. 87, 1974, p. 175-176. gage et non propremcnt.

372 373
DE DOCTRINA CHRISTIANA
LIBER IV
usque a deo ut nec de ipsis pecuniariis rebus
·d · d be Uel "Aais dans nos discours à nous 1
ci~us, . el amittendis p~a u1 en e . ant, quae d ac.
1
qu1ren~ s _u 5 dicit, siue sit tlla magna s1ue Parua Pe Oct_or and"'' du haut de la chaJrc,. nous parto"-'
. • <>ui pan •cu 11ércmcni
.

ecclesiast~cu arua est iustitia, quam profecto et in p~lln1a. qu r~pp<>rter tout ~u salut. non pas tem~ l)Cuplc, ncJIJ, de-
Neque enimodp debemus dicente Domino : Qui in ... .ª.~- voos roes, et quand 1I faut aussi lcs rncttre e~ ~ 15 étcrnc1. dcs
. cust ire ' · Q od " 11111111 hO~ tternelle, tout cc que nous disons e gardc con1rc la
cuni~ et in magno fidel1s est. u ergo minimurn o 51
JTlO ne devons pas rcgardcr comrnc gran(! : s, h1cn
fi~l_u est, est, sed in mínimo fidelem esse magnurn es~ q ue 0005 • . . . pc111s rncmc de
m1ntm_um t1·0 rotunditatis, id est ut a puncto medio o Cst. .ets concernant 1 acqu1s1t1on ou ta pene de som , s
Nam s1cut ra·n extrema ducantur, eadem est m . rnnes suJ t quand c'est un docteur ccclésiastique q . mcs d ar-
magno d'isco g~ . · gran dcs ou pctitcs. Car ell~~~~que
1.meae. paresmmulo
1 . . .
exiguo ; 1ta ub1 parua 1uste geruntur ces Sommes s01ent • ·
quae m nu . • non . la J·usuce que nous devons absolumcnt ob
. ene~paspc. .
. ·tur i
·ustitiae magmtudo. ute, , - . ser-ver meme
mmu1 ropo s d une pe1I1e somme, pu1squc c'est le Se· .
àP · est fid 'l d 1gncur qu1
dé c1are :'[« Qu1 J ___ [
I e e ans les plus pttites clw
and 111 (e StS tS/
aussi fi de e ~.., e~ 8'; es » . qui est tout pclit est
donc tout pellt, mais c ~st une grande chosc que d'êtrc fi.
d"'"le dans les toutesI pet1tes choses. De mêmc en effct
la formule du cerc e, e' est-à-d"1~ d' une figure' 00 toutes' que les
36. De iudicüs denique saecularibus - quibus utique nisi lignes, menées du centre ~ la c1rconfércnce sont égalcs, est
uniariis ? _ cum Ioqueretur apostol":s : Audet quisqua,n la (Jlême dans un grand disque et dans une pctite pitte de
pec
ues.....,,..,
-,., inquit• aduersus alterum .,negotium
A habens
.. . iudicar; monnaie, de mê~e _quand ce sont de pctitcs choscs qu'on
ab iniquis, et non apud s?~ctos ·. .n ~scms qu,a sancti accomplit avec Justice, la grandeur de la justice n'est pas
!
mundum iudicab~ ~t ~· "! ~bis iudic_a_tur ~us. ind;. arnoindrie"1 •
ni estis qui de minunis iudicetis ? Nesc1tis, quomam ange- 36. Enfin, quand, parlant des tribunaux du sittle, - 011
8los iudicabimus,
• ··'- . ·.., o.XM:Cwu~UJ
nedum _saecwuna_ "-- ··'- . '8'00:
. . iudi-
l'on ne traite, en fait, que de qucstions d'argent - . l' Apôlrc
ia si habueritis, eos qui contemptibiles sunt in ecclesia, hos dit: « Tel d'entre vous qui a un diffénnd avec un CIJltrt n'ose-
~onlocate ad iudicandum. Ad reuerentiam uobis dico. Sic t-il pas s'en remettre au ju8ement de gens iniques, et non
non est inter uos quisquam sapiens, qui possit inter /ratnm des saints ? Or ne savez-vous pas que les saints jugtront k
suw,i iudicare ? Sed frater cum fratre iudicatur et hoc apud monde ? Et si c'est par vous que k IPIONk doit itre ju.gt,
infideles. Iam quidem omnino de- (143] -_lict~ ~st, quia i~- êtes-vous indignes de juger d'affairts toutes pttitts? Ne
dicia habetis uobiscum quare non mag1s imquitatem pat,- savez-vous pas que nous ju8erons les an8tS ? à plus forte
mini ? Quare non potius fraudamini ? Sed uos iniquitattm raisonm les affaires d 'ici bas ! Si donc vous avez ths proâs
facitis et fraudatis et hoc fratres. 1n nescitis quja _ini~ti re- concernant les affaires de la terre, ttablissez pour le_s
8num Dei non hereditabunt ? Qu1d est q_uod s1c m~gn~tur juger" les moins considtrés dans l'E8list. Je vous_ k du
apostolus, sic corripit, sic exprobrat, sic mcrepat, s1c mma- pour votre confusion. Ainsi il n 'est pas parm1 ~ous
d'homme sage qui puisse décukr entre sesfrtrts? Ma~ un
frere est en proces avec son frere, et cela _tkv~t ks 111/i·
deles! Assurément c'est dijà une faute qu'il Y a,t ~s pro-
111. Luc. 16, 10. ces entre vous. Pourquoi n'êtes-vous pas plus patients,:.·
112. Cf. Dt animat qUlJlltitatt, 16, 27 (BA S. p. 282-285). vant ['injustice ? Pourquoi ne vous laissez·~"! ~ P 0 ~
113. ntcdum Martin. dépouiller ? Mais c'est vous qui commLtttt. l 1111ust,ct tt q,u
114. ad iudicandum om. Simonetti.
,
depoudlez. les autres, et ce la entre firr:~ns ·, Nt savez-vous

374 375
DE DOCTRINA CHRISTIANA
-- - ...........
- ~.,..,.
LJBER IV - ....,
? Quid est quod sui animi affect~m tam crebra
tur · ocis mutatione testatur ? Qu1d est postre et tarn ,. "e Les' .hommes' inju.stes
... p
n 'au
pera u .nimis tam grand'1ter d'1c1t . ?. T antum ne dlllo. quQd ...,1-,. asq
P . " en hentage · ,. . ourqu 01· ro,11pa,1
t rova,,-- d
ml
re. busecularia ? Ab · s d h 01e . blª Ctllc d . _..,. t
meruerunt . s1t. e oc facit pre 111o neg(). "I:
J' J\pôtre, pourquo1 ces ames, ces rcp •n igndt1on de
ua. msa caritatem. p1etatem,
. li b . ºPter
quae nu a so na mente d 111\li ·
fTlaJlde •
s ces menaces ? Pourquoi ex . rochcs, cc\ r~
Pnme., 1 . .-~n-
t1a , l'be 1· Ub· . . térieure par de~ changemcnts de ton 51. ·t son émc1111lll
etiam in rebus quam i t paruu ,_s magna sunt. 1tan1c 111
11• ? Pourquot enfin parlc-t-il si gr fréqucnl\ ct \
37• sane si moneremus hommes
l
quemadmoctu
.
.
lll lp
5
âpre·tes ff . d . avcmcnr de ,
? L,es a aires u s1eclc réclan..~, cho~ \i
Ob·a saecularia uel pro se ue pro sms apud CCcl . sa ne. pell · ?
. ttention de sa part . Non, cencs , ~•~;
.. ...,cnt-ell d
es • 1onc tant
g
. dices agere deberent, recte ad moneremus ut age~ -1eo8 d, ast à cause de 1a Justice,
. . . rn ... s cc Q
iu . d ·11· rent ta de I' amour de 1 . u I cn fau.
quam Parua subm1sse ; cum uero e 1 1us uin di·ssera lll- e e rit sensé n'en doutera, sont gran~s d ª piété, qui. nul
eJoquio, quem uolumus earum rerum esse doctorern lllus esprne les plus intimes. ans tous lcs cas,
liberamur ab aetemis malis atq_ue ad aeterna pe~e~~1bus f11C Q . .
J7. Bien s r, s1 nous av1ons à enscigncr h
bona, ubicumque agantur haec srne ad populum siu ~us lle maniere ils doivent plaider ces aff~;r audx ommes de
tim siue ad unum siue ad .plures siue ad amicos siuee Pn~a- que ê . ... es u s1ec1e
. . . ad •n ur eux-m mes, so1t pour le compte des leu de • so11
imicos siue in pe~tu_a d.1c~one_srne_m ~onlocutione, s· · Po
·uges ecc lé s1as · , 1ques
· 111
, nous aurions rairs, dvan11cs
in traetatibus siue m libns srne m ep1stohs uel lonoi . •ue J onseiller de plaider en style simplc comme sdeon e lcur
. . fi o•SSllllJs e . • pet1ts su-
uel breuissimis, magna sunt. N1s1 orte quoniam calix ·ets. Mais comme n~s par1ons du style d'un hom
. . ·1· . 'd
frigidae res ~nu_n a atque m _1ss1m~ est, 1 eo minimum aJi.
aquac
~ous destinons à ense1gner les vérit~ qui nous déliV:t:
quid atque u1hss1mum Dommus ait quod eum qui ded . rnaux étemels et_nous_font ~enir j_usqu'aux biens étcr-
. n~n perd ~ t me~c~d em suam, aut uero ent
discipulo ems, nels, quel que so1~ le be~ ou ti en traitera, soit devant'" le
quando iste doctor m eccles1a fac1t mde sermonem, Paruu ' peuple, soi~ en pnv~, s01t devant une scule personne, soit
aliquid debet existimare _se di~e~e et ide_o non temperat: devant plus1eurs, sott devant des amis soit devant des enne-
non granditer, sed subm1sse s1b1 esse d1cendum. Nonne mis, soit en un discours suivi, soit dans un entreticn soit
quando acci~it ut de hac re_loqueremur ad populum, (144j dans des opuscules, soit dans eles livres, soit dans des l~ttres
et Deus adftnt ut congrue d1cer~mus, tam~uam de ilia agua ou tres Jongues ou tres courtes11' , ce sont de grands sujcts. A
ftigida quaedam flamrna surrex1t, quem ellam frígida homi- moins peut-être que, parce qu'un verre d'eau froide est
num pectora ad misericordiae opera facienda spe caelestis chose de peu d'importance et sans aucune valeur, le Sei-
mercedis accenderet ? gneur n'ait dit une parole de peu d'imponance et sans au-
cune valeur quand il a déclaré que celui qui aura fait un tel
115. / Cor. 6, 1-9.
don à son disciple « ne perdra pas .sa rk~nst » 1• . Ou à
moins encore que, lorsquc notre doctcur fait dans l'église
116. Caract~ristiques du style sublime; cf. § 42.
un discours sur ce theme, il doive considércr que c'est un
117. Voir Ch. MUNIER, « Audientia episcopalis ,., Augustin111-
petit sujet et que, en conséquence, il l~i faille ~·exprimcr
úxilcon, 1, 511-515.
non en style tempéré, ni en style sublt?JC, mat~ en style
118. apud Simonetti.
simple ! Mais quand il m' est arrivé de tratter cc suJet dcvant
119. Voir NC 18: « L'id~ ... § 3. L'action oratoire •. le peuple, et que Dieu, par son assistance, ,m'a d~II!'~ de
120. Manh. 10, 42. parler de façon convenable121 , est-ce qu'il na pas Jailh de
121. Augustin fait manifestement allusion à un sucàs person·
nel ; mais dans quel sermon ? Voir S1MONETl1, p. 558-559. Cf. un
autrc exemple, § 53.

377
376
DE voCTRINA CHRISTIANA
Et tamen cum doctor iste debeat rerurn d.1 UBERJV
XIX, 38~on semper eas debet granditer dicere ctor ~st te eau froidc commc une flarnmc•n
magnarum, 1,.quid docetur ; temperate cum aliquid• SCd %. ~'\u·aux cocurs froids dcs homrncs capahlc d'cmhra.~
· se cum a . 'd uuu 05
m1s . Jaudatur ; cum uero ahqm agendum est et Pera. J 0 vres de miséricorde dans l'cspoir; de lcs PC>ncr à de~
tur s~ue ui hoc agere debent nec tamen uolunt éld CQs oe
1este '!
une r~om
pen~ cl-
loqu1mur qna sunt dicenda sunt granditer et ad n' tunc ca XIX, 38. Et pourtant, alors que not d
ae mag . ecte
qu_ ongruenter. Et ahquando de una eade Odos rands sujets, il ne doit pas lcs tra~tc oct~ur doit traucr
an1mos e bmisse d1c1tur, . .
s1 oce ur, et temperate mquc
.d t
. rc de g . . cr touJours
magna et Su · d . , s1 pr sublime, mrus en sty1e s1mplc, quand c'est un . cn style
. et granditer, si auersus m e ammus, ut con ac. u'il donne ; en style tcmpéré quand , cnseigncmcnt
d1catur, · · Uertat q)'éloge qu ··1 . s··1 . e est lc blâ me ou
. ll·tur. Quid enim Deo 1pso mams est ? Numqu·d . Ur, 1 expnme._ 1 tratte cn rcvanchc de
impe i .d ·1 t T . . i id~h
non discitur ? Aut qu1 ocet um a em ~mtatis, debct :-". voir à accomphr, et s1 nous nous adrcsso à quclquc dc-
submissa disputatione age~e, _ut res ~ d1gnosccndum di~1s1 vcnt J'accomplir et qui pourtant s'y rcfu~s I ccuit qu1 doi-
. . quantum datur• poss1t mtelleg1? Numquid hi· e ornfi.
CI 1IS, bl~mes, qui sont grands, doivcnt !trc tr;t~ alors ccs pro-
menta• et non documenta . quaeruntur ?. Numquid ut a1·1qu~-d blime et en des tennes faits pour émouvoir le s cn stylc su-
s cocurs n.,-1
at est flectendus auditor et non pot1us ut discat instru 1 .
quefois encore, sur une seu1e qucstion mai . · "uc: ·
ag De .d. cn
dus ? Porro cum laudatur us s1uc e se 1pso siuc de O : parle en style simple si on cnscignc, e~ sty~c·::nante: on
bus suis. quanta facies pulchrae ac splendidae dictionis:: la proclame, en style sublime si on chcrchc à po ~ 51 on
ritur ~i qui potest, quantum potest, laudarc quem nemo co. prit qu1. s ' en e"'tru't dét~ e. _ à se toumcr vcrs cllc.usscrOr un• cs-
nueruenter laudat, nemo quomodocumque non laudat ! At . t-il de plus grand que Dieu m!mc' 7 Est-cc une...,; qu Ya-
23
' , · - ,...son pour
non colatur aut cum illo uel etiam prae illo colantur id 1si que t on ne s en mstru1se pas ? Ou bicn cclui•a. qu·1 .
siuc daemoma . s1ue
. quaecumque creat ura, quantum h ºª l'unité de la Trinité doit-il mcner sa discussion 3cnsctrignc
malum sit at_que ~t .ab hoc maio auertantur homines,
utiquc grandtter d1c1.
dei: t
· 1
t ''} 1
,
qu'en sty le s1mp e, pour qu une qucstion difficllc à · .
.
puisse, au ~ qu 1 en a e moy_en, !trc comprisc 7 Chcr-
u cmcnt
S3J.S1.1'

chera-t-on 1c1 des omements ct non des argumcnts? Faut-'l1


émouvoir l'auditeur pour qu'il agisse, plutôt que l'instru·
pour qu··1 1 apprcMe 1 D' autrc part, quand c'cst Dicu qu'on ire
loue, soit en lui-m!mc, soit dans ses ttuvrcs, qucl air de
beauté et ~ splendeur rcv!t le discours de cclui qui, dans la
mesure o~ 11 le peut, est capable de louer cclui que pcrsonne
XX, 39. Subrnissae dictionis exemplum cst apud aposto. ne loue dignement, et que, cn quclque façon, toutc ctúturc
tum Paulum, ut planius aliquid commemorcm, ubi ait : Di- loue. Mais s'il n'est pas honoré, ou si l'on honorc avcc Iui.
cite (145) mihi, sub lege uolentes esu, legem non audistis? ou ~me plutõt que lui, des idolcs ou dcs démons ou une
Scriprum est enim, quod Abraham duos filios habuir, unwn créaturc quelconque, pour montrcr qucl grand mal c'cst Ià,
et pour détoumer les hommes de ce mal, c'est bico 6videm-
ment en style sublime qu'il faut parlcr.

Exemples dans les Écritures


122. Cf. 2 Mace. l, 32. XX, 39. ll y a un exemple de style simplc chcz l'apôtre
123. Voir SIMONf:1"11, p. .5.59. Paul, et pour me fairc entendrc un peu plus claircment, jc Ie
124. C. SoiAOBUN, « Zum Text. .. », Wiener Stwdien, 87, 1974, cite : « Dites-moi, vous qui voulez itre sous la loi, n'avez·
p. 176, propoae de !ire: e aut < quid > qui docet ... ». vous pas entendu la loi ? ll est icrit en effet qu'Abraham
378 379
.
:~ DE ooCfR/NA CHRISTIANA
UBER IV
de libera ; sed ille quidem qui d
tk a,u:il/JJ et ununtnatus est ; qui autem de libera pe lllaci/tq_ JeUX fils, l'un de la servame n 1•
_,1 ..... comem . u . ' erre t 111 Mais le fils de la servam, nt ~utre dr la ,,,,,.,,.,
sec"'!""''º . UIJL sunt in allegor~. n~ec en~m sun, d 1>ro.
t,br~-dt la Jemme libre tn Vtrtu d'u,u,u
1
"'º" cita,,,,,
la
missionem · Q idem a monte Sma III seru11utem g lco 7',t.
,omento.
unum qu
--' st Agar. ,
. A b'
s ·na enim mons est Ili ra lll, quae e . ~.
l .
e~~
o,11,,h_
1
c~ "'e allégorie. Ces tkuxftrn~s. ,,,.
d 1111 ,.s . /'une qui vient du mom 51.,_ · •
,,J;º""ur.
'º"'
s·a,
li
l,s dr,a aJ.
11

quuu e_ une est Hierusa em, et seruu cum fil " -oero . nC•
I,a ·,ude· · e' tst Agar, car Sina est '"'
IUI~
""K " ,uJ pnr,, la

est 1iu,c quae n rsum est Hierusalem, libera est us s11i.s.
Quoe autem su , 9Uae tt1 rv!
st elle ~orrespond à la Unuat,,,,. ac,wio;;'ªK~ d 'Ara.
a, etcetera. bie ' ,naintenant, elle et ses tn/ants Au ~ "· qu, t 11 e1-
,noter nos: ubi ratiocinatUr et dicit : Fratres, secunduni ho . c1ave ,. · co,uraire la J .
m d'en-haul est 1a Jemme libre ,,, c' tn.1-
1~ --·-n hominis confimwtum testamemu,n "1i- so lt , ,., ' tst tllt qui nt
m J,co, ,..,,_
ne . fi ·, aut superor, mal.
d· Ab '- - d·
ranue 1ctae sun, P'"' .
"'lllo ,re mere,. .
no C' est 1c même style quand il argumcntc ct dit . ,,. . .
inritum ª"
. nes et semi·n,· eius. Non dicit : Et .seminibus,
. tanu.::.~~-
.. ..,__,,. ui • ,_
parle comme un homme, meme ic te.s~,., d'un
· • rre"s 16
1io,,.;,;;
sw . d tamquam in uno. Et semm, tuo, quod es, Ch .
,nult~ se_ .. , ,n dico, testamentum confirmatum a Deo ris. 'il est en bonne et due forme, pers~ ne pew l'IJIUIUle :
s . y ajouter. Des promesses ont étl /aites à Ab ·-L-- r"'
tos triginta annos fi'OCla lex, non 1nfinna,
6

_:.1 .
tUS nOC ,._.,
s· .
·
,_ ,__ d º ad t!IIQ.
' Pos1 6 ,,
TI• _.1 ___
descer,uu,M,e.
L'"°- . ne d11' pas "a,u .,_ r..,...,,.età
r.cnture --'--·-"
q_,nngen
e
uonJas promissiones. , enim ex u:ge ne~e . 11a.s, iam
_,rsione Abrahae autem per prom,sswnem <Jo.,_ .
"°" SO

e O d'
, • , d'
,nme s 'il s agusalt un grand nombre mai•
ul ., à .J_ •
UC!'SC.,oc,wus

• com~
·
s'agissant ~- se : ~t ta -_scendance,.: qui est le
ex p,o,,..., uia occurrere
· poterat au ct·1ent1s
· cog1tationi
· · '"'" 11
Deus. Et q · · 11 t h rect·
'd rgo !ex data est, s1 ex I a non es e 1tas Ipsc sibi· ?
: Vt Christ. Or vo1c1 ce que Je veux dire : ,.,. 1,,,~,., habli
qu1 e . 1 . t . Q .d par Dieu en bonne et diu forme, la loi faite'ªquatre Cffll
hoc obiecit atque ait ue ut m ~rro~ans . . u, ergo lex ? 71
,rente ans plus tard' ne l'annule pas de /OJ;on à rend.re
Deinde respondit : Tra~sgres~1on1s grat!a pr~posita est, voines les promesses. Car si l'hiritage vient de ta loi, il M
donec ueniret semen, cu1_prom1s~um est d1spos1~ per a,i. vient pas tk la promesse; or c'est par une pro~sse qw
los in manu mediatoris. Med1ator autem umus non cst Dieu l 'a donni à Abraham,., Et commc pouvait se pttsc:nter
~us uero unus est. Et hic ~urreba~ quod sibi ip~e pro~ à la pensée de l' auditeur cette ~flexion : "Pourquoi donc la
suit : Lex ergo aduersus_ promiss~ D~, ? Et respondit : Absit, )oi a-t-elle été donnée, si l'hmtage ne vicnt pas d'ellc il r.
reddiditque rationem dicens : S, enim dala esset /ex, (146] s'est aLires~ l'objection à lui-metne, et il a dit, comme en
quoe possel uiuificare, _omnino ex lege esset i~~itia. Sed s'interrogeant: « Pourquoi donc la loi? ». Puis il ~ :
conclusit scriptura omnia sub peccato, UI prom1ss10 ex fak « Elle a iti promulguie à cause des lransgressions,
/esu Christi daretur credentibus, et cetera, uel si quid eius- jusqu'au temps ou viendrait la tkscendance dtstinataire ili
modi est. la promesse, et elle a iti mise parles Anges entn les main.,
du Midiateur. Or il n 'y a pas tk midiateur pour un seul, et
Dieu est un. » Et ici se présentait la question que 1' Apõtre
s'est posée à lui-même : « La loi est donc contrair, au
promesses tk Dieu ? ,. Et il ~pond : « Non, certes ! », puis
il en donne la raison en disant : e Si en effet avait ili don-
125. Gal. 3, 15-18. Pour le 1exte, voir. SlMONETil, « Note .. . •, nie une loi qui pfU produire la vie, la justice proctdtrail
p. 557-558. entierement th la loi. Mais l 'Écriture a tout enfenni .so,u lt
126. tst ante lu add. Martin. péchi afin que la promesse fut donnét ~ILt c~yants e~
127. q111Je ante post add. Martin. vertu de la foi en Jésus-Christ ,. m, et la suite. Et ti Yaurait
128. GaL 3, 19-22. d'autres passages analogues.
381
380
DE DOCTRINA CHKJ::;JJANA
rtinet ergo ad ctocendi curam ':'°" solum apenre cl LIBER /V
---~----.....
Pe I re quaestionum, sed et1am dum hoc a . ausa et 11 appartient donc à la charge d'
nodos .sonibus
ue quae fortass1s · mc1· ·d enn · t
, ne id. quOd&ltur. ,_al,is
. enl d ' ouvnr. ee qu1. est fermé er deensc,gn-
· '"'ll'lcnt "'
~ua::iur per ilias au_t refellatur, ?Ccurrere ; si t:•c•nius ie: questions, mais encore, tout en ~noucr les ~~;
!mp m solutio panter occurrent, ne mouearn lllen c1 d_e he d'aller au devant d'autres que 1.5 acqu111an1 de ccst
taC . é . • s IOns q . IC
ipsa earuon possumus. Fit autem ut, cum íncidenteus qu<ld résenter, pour v1ter qu clles nc prov u1 J>Ourraien1 le
auferre n . 1· · . s qu,.,. péfutatíon de ee que nous disons à I O(juenr lc rcjct ou la
. i alíae quaest10nes et a iae rursus mc1dentibus . ...:s.
uon pertractantur atque soluuntur, in eam Jong·t ~ncj. r e Jeur solution aussi se présente 'égai3 conctuion IOUtcfois
dentes . · . . 1 Udin qurrernent, ee serait soulcver des difficrnc, 01 à notrc cspn 1 .
. . ationis extendatur mtenllo, ut nts1 mernori Cfll au urrions vemr . à bo ut. Mais il arríve teu lés do nt nous ne,
rauoc•':ueat atque uigeat, ad caput, unde agebatur dª. Plurj.
mum uire non poss1t. . Valde au tem bo num est ui ,qu·1spu1a. •
tor f ed iei potest, s1. occurrent,
re questions qui surgisscnt d'unc :~· quand on lraite
.
re fiute tu r, ne 1b1
. . occu ...•cqu,d d'autres qui surgissenl à leur tour des p ~: qucslion, ou
con!rad . . .. at, ub·
erit quí respondeat, aut praesent1 qu1dem sed la 1 le s résout, I'attenlion s'étend alors sur u~n ct ,e,nrcs, ct qu'on
· d'avoir unee e ée longu
non b
occurrat et minus sanatus a se at. ed ' cenrt raisonnement que, à moms . eur de
force et d'une_vigueur ex_rrêmes, l'argumc:u:i~ire d_'unc
pable de revemr à la ques11on iniliaJe qui fais .1l'ob~I •nca-
discussion. II est, d'autre part, cxccllent de ....~ ~CI de la
40• ln illis autem aposlolicis
.
uerbis dictio temperara
est · jeclion qm. se présen Ie ct que I' on pcut ~soud u:;iU1cr loutc ob-
de .
Seniorem ne increpaueris, sed obsecra ut palrem, iuniores ~ qu'elle ne vieMe à se présentcr Jà ou il n'y a~c, cramtc
fratres, anus ut matres, adulescentuf:1s ut !orores. Et in illis : ou alors qu'il y aurait quclqu':n ~
Obsecro autem uos, fratre~, per_m,seratwnem Dei, ut exhi. pour· y répondre,
Jenc1eux, et qu •e li e d'1sparaisse
·
sans qu ,on y ait rcm~fé
, mélls s1-
1
beatis corpora uestra host,am u,uam, sonetam, Deo Place _ 40. Voici, en revanche, du style tcmpé~ dans ·
tem. Et totus fere ipsius exhortationis locus temperatu~ roles de l 'A P _tre : « a resse pas de reproches pa-
ô N' d ces
011
habet elocutionis genus ; ubi ~lia pul~hriora sunt, in quibus vieillard ; suppl,e-le comme un pere, ks jeUMs gens corrune
propria propriis 1amquam de~11a reddita decenter excununt, des freres, les femmes âgies comme des mtres, ks feMMi
sicuti est : Habentes dona d,uersa secundum gratiam q~ filies comrne des soeurs » '"°. Et dans ccllcs-ci cncorc : « Je
data est nobis, siue prophetiam secundum regulam fidei, vous supplie, mes freres, par la misiricorde de Dieu, d'of
siue ministerium in ministrando, siue qui docet in doctrina, frir vos corps comme une hostie vivan1e, iainle et agriabk
siue qui exhortatur in exhorratione, qui tribuit in simplici- à Dieu » rn. Et presquc toul lc tcxtc de cclte cxhonation csl
tate, qui praeest in sollicitudine, qui miseretur in hilaritate. en style tempéré. Les phrases y sont plus bclles, lorsque,
Dilectio sine simulatione, odio [1411 habentes ma/um, ad- comme s 'acquittant de deites, des mots appropri6 rclaicnt
luurentes bono, caritatem fratemitatis inuicem diligentes, en un cours harmonieux d'autrcs mots appropriés. Ainsi par
honore mutuo praeuenientes, studio non pigri, spiritu fe- exemple : « Nous avons des dons diffirents, selon la grrice
qui nous a éré donnée : ou la prophétie, se/on la mesurt de
notre foi; /e service, en servant: l'enseigMment en ensei-
gnant, l 'exhortation en exhortant, celui qui distribUL en k
faisant sons ditours, celui qui commonde, avec sollicitwk,
129. nodosa Martin. ce/ui qui exerce la miséricorde avec bonne hulneur. Que la
130. l Tim. 5, 1-2. charité soit sans feinte ; ayez le mal en ho"eur, fºYtZ alta·
131. Rom. 12, 1. chés au bien. Aimez-vous les uns les autrts d une afftc·
132. caritale Martin. tionm fratemelle, prévenez-vous d'égards mutueis, soyez
383
~>··;...--- DE DOCTRINA CHRISTIANA ~-~
. seruientes, spe gaudentes, in tribu/ . nonclialar,a dans /e dt>vouem
,uentes, Domino ··
. , instantes, necessarus sanctorum
a1, 0
lle stins . d .
, rdeur, au service u Sei[<r,eur danJ
nu, a\·,-z /"
. t'tpr,r ,,1,.,,,
orat1oni B d" . co111,,.
patientes, . /'latem sectantes. ene 1c1te perse "· d a , étant pattents dtms la tribu/at, la 1"1' d, 1·,.J,,,;.
nicantes, "':s!'''ªt' nolite maledicere. Gaudere cum gque,,,,J ,anc , • • b . on. p,n,;~.,.,
,;;,re, prets a su ven,r aux ht.toins d wrt.r dwu
uos, ben ed1c1tt ejlentibus, ;d 1psum · · ·
mu1cem semiemª14de"· Ja, pà Jonner I 'hosplta . 1lte.
· , Beniss,,
, c,IQ ,s Ja1111s
. . ,,,,,,,,.,_
tibUS, Jlere cu~sta omnia sic effusa, bimembri circuites. Í!t ses ber11ssez , . e1 n e mau d.use, pas R, . qu, vnu.s p, rucw- ,
quam Pulchre N t alta sapientes, sed hum,·11·bus consem; u ter· t
ttnUX' qui sont Ja ns /a )OU!, . . . t'JOUIJs,• V
pleu,,, av,c ,· ous a,.,.,
· antur · on · · emeJ ,
min . · st : ln hoc ipso, mqu1t, pe~seuerantes re . · ct d'accord entre vous,. '" Et a CtlQ qu, pl,wr,m
0
Et al_iqu~bi':: cui tributum tributum, cu, uectigal Uec1('11e 50yez · vec qu li bc ·
e phrase a-t-elle coulé pour s'achcve e e a1Jté toute
omr11bus ,·-,,,em, cui honorem honorem. Quae rnembRa/, ce 11 r sur une J>«! ~•-
· ,;morem ,,,.., . · ·t d ra de
ux membres - : « Ne nourrisse, .
pas d
t p,nsns
_nvv,;; à
cUI duntur etiam ,psa c1rcm u, quem uo rnernb · eilleuses, mais soyez en un1on av,c les h -'-L or-
tim fusa eIau deb . . . . ra U
. Nemini quicquam eat1s, ms1 ut muicem d"/'
1
g
pU is ' un peu p us
1 ) • , p , ,
om . « erseverant <ians Umu es. ,. 1" 1-
con~ex~~~st paululum : Nox praecessit, inquit, dies au,: • -'e .. à tous ce qu1. leur est d"u : Ie tribut à qui Ct'llt.,_,vo,e l · .re11 ·
gatis. . uauit. Abiciamus itaque opera tenebrarum et _in u, ., . d" /' " • tSI uu t tr,bUI
QJ}propinq . . d· ho ui. l 'impôt à qu1 est u 1mpot; la crainte à . d ·
'h • . d" , qu, e.sr iu la
duamus nos arma lucis, s1cbut_ ,n _b,e nest~ ambulemUJ, rainte, l onneur a qu, est u I honneur,. ,n C h
. comessationibus et e. netatl us,ulnon. m cubilib,,.
C' , ~- b . es p ra.,;es
non ,n .... et ainsi déploy=s, me~ re apres membre, se tenninent elles-
.,mpud'ICI·,1·,·s, non in content1one et. aem "d at1one,
. sed induitI! mêmes par une pénode composéc de deux me mbrcs:
::i'
dominum /esum Christum ~am.'s prou,_ e~!am ne Jecerj. « N'ayez de dettes envers personM, sinon cell, ~ 1.
mutuei ,. u•, Et u~ pcu a~rcs : « La nuil est avanci~':;
tis in concupiscentiis: Qu s1 ~u1sq~~mfi tta . t~re_t : et car.
nis prouidentiam ne m ~oncup1scent us edecentt~, s1~e dubio jour approche. La1ssons-li:, les oeuvres ~s tinihres et,. ._
aures clausula numer_os1ore mu 1cere1, s gramor rnterpres tons les armes de la lumiere. Marchons vertueusem~:,
etiam ordinem malutt tenere uerborum. Quomodo autem comme en P_lein j~ur; pas tk banqueis ni ~ ~lllleries, ~
hoc in graeco eloquio sonet: quo est _locutus ~~stolus, uidc- de tuxure n, de debauche, pas de quereU,s ni ~ jalous~s .
rint eius eloquii usque ad 1sta doct1ores, mtht tamen quod mais revêtez-vous du Seigneur Jisus-Christ, et ne pmae~
nobis eodem uerborum ordine interpretatum est, nec ibi ui- pas soin de la chair parmi les concupiscencts.,. on. Si l'on
detur currere numerose. disait : la phrase "et carnis prouidentiam n, feceritis in
concupiscentia" de la façon suivantc : "et camis prouidLn-
tiam in concupiscentia M feceritis", ellc caresscrait certai-
nement les oreilles par une clausule mieux ryth~··, mais
un traducteur quelquc pcu austerc a préféré garder jusqu'à
l'ordre des mots. Comment cette phrasc sonne en grcc,
langue que parlait l' Apôtre, de plus savants cn cette languc
pourraient le voir jusqu' en de tcls détails. Pour moí, cepen-
133. Rom. 12, 6-16. dant, la traduction qu'on nous cn a donnée sclon le même
134. Rom. 12, 16. ordre des mots ne me parait pas, ici encorc, couler harmo-
135. Rom. 13, 6-7. nieusement.
136. Rom. 13, 8.
137.Rom. 13.12-14.
138. Voir F. D1 CAPUA, « li ritmo prosaico in S. Agostino »,
Misctllonea Agostiniana, 11, p. 637 ; SIMONETil, p. 561-562.

384 385
oCTRINA CHRISTIANA
vED 1 ..
. pctu suo et e ocut1onis PUlch .
·ppc 1111 . d . ntud· r e élan. et s'il la rcncontre. il •.. ·
. . fertur qu! . rerum raptt, non cura econs adsu i. Prorsion grace
• 1 , ' •>ül\11 1a he
qu1nt . . occurre~t, u1 ·t ei propter quod agitur, Ut u lll11, à a ,orce du SUJet traité . . auté de l'ex-
·ltl s1 ,m ris
es . d · d erb prespar souci d'élégance. 11 lui surtir • mais nc 5'cn rc ...ê,
nc i~ l t 49) en eligantur tn ustna, se pectoris a Pas u'il 1ra1le,
. que 1es mots qui convi, cn cffet · en ra1\Cin .
de
Sal ruentia, non ~ m si aurato gemmatoque ferro uir f Se.
conitur ardore~-. a s pugnae, agit quidem illis armis Ott1s ~~o1sis par l'aclivité habile de la bouc~:nent_nc so1cn1 p~
e; uvemenls ardents du coeur. Effe · mais \u1ven1 lc1
qua:tur intenuss1n:iusa sed quia arma sunt; idem ip~ulld mo.,,me . ,1. ,
courageux s011 arme d un fer orné d'
e11vemcnt ,
, qu un
~t no~ quia prct_'º u~ etiam cum rimanti telum ira a cst
ag• , ualel plunm • cu.
f h_o et iout entier à la bataille, c'est avcc dor ct de P•crre-
tamen et nes, b es annes ,.,
ene son com at, non parce qu •elles oni du . qu 1
,na,ce que ce sont des annes; et lour en dcrneuran~~~x , mais
fi devient plus valeureux encore lorsqu 'il « lanct
dtJ/IS l'exaspération de la colere,. 1-0.
:me,
lrau
euangelico ministerio patienter n,,,
. ~-tolus, ul pro 0e· · ""'1ª L' Apôtre parle afin. que, par son ministerc évangéliquc, ~
Agtl "!"'-. m solatio donorum t omnta lolerentur s01enl, avec la consolation dcs doo
05 a ux de ce monde
,n ·eu é ·
huius temPo ~u anditer agitur nec des~nt ornamenta di:
Dl ' support s tous pat1emment. C'est là un ....,,~~ . sde.
Magna res es! e ~ nunc tempus acceptab1le, esse nunc die bl' º' ... "' SUJet' d
cendi : Ecce, 1n~u1 'uoquam dantes offensionem, UI n,m rt~ le traite en style
., .su. 1me . et les omements oratoires nc man-
1 quent pas. « ro1c1 maU1tenant k temps Javorahk, voici le
salutis. Nullam_ ~ tqn·um nostrum. sed in omnibus colflnlt11• jour du salut. Nous ne doMons, en ~:Oi 9~ ~e soii, aucun
--'~tur minis e . . l .
Prehenuu smet ,psos . ut Dei ministros ,n mu ta pat1enria, in sujei de scandak, de façon que notre mmutere M soit pas
O . . . . la
Jantes ~ . . ""cessitatibus, UI angustus, UI p gis, in décrié ; nous nous. recommandons, au contraire, nous-
tr1'b··'~twnibu.s
"'" . ' ,n ·-
d't·onibus in labon'b us, ,n. u1g1. ·1·· . itiu-
1,s, 111 mêmes, en toules c1rcon.s1ances, COMfM tks ministres de
'b"• 111 se 1 1 • • · b
carctrl -· . . scientia. in longanim1tate, UI enignitatt, Dieu, par une grande patience dans ks trihulaiions, dans
.· '?
nus, · .castitate, 111in caritate non fi cta, m· ue rbo uentat1s,· . in
les détresses, dans les angoisses, sous ks coups, dans ks
in Spmtu ~anc:o~rma iustitiae dextra et sinistra, per gloriam prison.s, dans ks émeutes, dans ks travaux, dans les veilks,
ui~te D_e!, pe er infamiam et bonam fa~, ut stduc-
i
et ignob1l1tatem. qui ignoramur et cognosc1mur, quasi 1111>-
tores et ueraces, . 1·mus ut coerciti et non mortificati, ut
dons les jeunes, par la chasteti, par la science, par la fon.
ganimilé, par la bienveillance, par k sainl Esprit, par une
charité non feinle, par la parok de vérité, par ÚJ puissance
1
rientes et ecc:,:; " g~ntes sicut egeni, muitos autem di- de Dieu, par les armes ojfensives et difensives tk ÚJ justice,
s
tristes emper e~ I.1 habent;s el omnia possidentes. Vide par la gloire et l'ignominie, par l'infamie et par la renom-
tantes, tamquam no ostrum patet ad uos, o Corinthii, cor mée, tenus pour imposleurs quand nous sommes viridiqws,
adhuc ardentem : s n . pour ignorés quand nous SOmtrU!S bien coMus, pris pour
nostrurn dilatatum est, et cetera quae persequ1 longum est.
des moribonds et nous voici vivants, pour tks gens chmiis
el nous ne sommes pas mis à mort, pour tks gens tristes,
quand nous sommes toujours dans la joie, pour ind_ige.nts,
nous qui faisons tant de riches, pour des gens qu1 n onl
rien, quand nous possédons loul » ,... Voyez-le cncorc, t~t
142. VIRGl1.E, Éniidt, VII, 508. 559. bnllant : « Notre bouche est ouverte pour vous, 6 Conn-
143. nosrrum om. Martin.Voir SIMONET11, « Note .. · », p. lhiens, et notre coeur s'est élargi » '", et la suite, qu'il serait
144. 2 Cor. 6, 2-10. trop long de citer jusqu'au bout.
145. 2 Cor. 6, 11.

389
388
E voCTRINA CHRISTIANA
D .
d Romanos ag1t, ut persecutiones . 43. li parle de la m~mc façon aull Rorn .
43. ttemqu~ a tur spe certa in adiutorio Dei. Agit hu,us . rnphent des persécut1ons de ce monde ains, J>Our qu'il\
mundi ~tate.°:e. Scimus, inquit, ~uon~am dilige:tern
-.i.nd1ter_ e rantur in bonum, h1s qu1 secundu biq
t~e~pérance b_ien assurée du secours de 0
1 tyle subhme et omé : « Nous sav
fe~ l'amour, ave(:
: ~ 11 parte cn
et ~·- ia coope . '"P~0
veum omn uacati sunt. Quo~~m q_~s ª?'e praesciu;, • un s ui aunent . D·,eu, tout concoun auon.s, b. dll-11• q~, P,,ur
q
P
ositum [tSO~ ,,.0 _,,.5 ;magin1s F1lu su1, ut sit ip · er
·,iauit conJ' , ,._ se prj..
ceUXéti appe cS co 'Jo~ment a son p'--~"·
,~ n·" , , C pourceiu qui
raedesll . ultis fratribus. Quos autem praedestin~ . on. Icernés par avance, 1·1 les a pri<kstin~s ""'· ar ,_ ceiu. qu ,I.1a
P ·,us ,n m . . . . -...u
mogen1
.. ,.,.au1t,
. 1 quos uocau1t, 1psos et 1ustificauit 11,
e l ;., . Q 'd , quo3
dIS ils afin qu , I., so1t· / u1-même
son F • ,
,
le C", Stwn 1'1
prenutr-fli
. paniagt. ~
;l/os et '""". . ipsos et g or1.,1cau1t. u1 ergo dic titude de freres; et ceux qu'il a pri<k . , . rnu IUlt
·ustificau11, . . e111143 mul '·1 lé 'l le st~s il les
autem 1 1 Si Deus pro nob1s, quis_contr~ nos ? Qui Fili0
ad hatC · ercit sed pro nob1s ommbus tradidit pel~~s• ceux qu l' a;.,appe , Q s, ' s a1·us11ifiª• "'~, ceiu• qu ,.il a ap-
.
;,;e's il lesa g, or1.,1es. ue diro,as.,in ... .,_ la, Si o·ªJUS·
proprio non pept e"'"' illo omnia nobis donauit ? Quis :~Ultt, ti.,• • •..,... u et
ur nous, qu1 sera contre now ? Lui qui , · . ~" tst
__ ,ln non e ..... . . ifi -.cu.
quorrwuv electos Dei ? Deus qu1 1ust1 cat ? Quis q . P:,. propre Fils, mais l'a livri pour nous"::, pas tparg,ai
sab1
co~
·t aJuersus
--'emnat.
.
1 Christus /esus qu1 mortuus D . .
. ui et est in dextera e1, qu1 et interpellat.
.
est, mag1s aur
ui
e111 ~vec /ui encore, ne nous accor<krait-il pas
Qui se fera l'accusateur des ilw <k Dieu, 0 .
,O:·(:;~"'· ~~?
11
qu1 ~esu(/~ ·,:!s separabit a caritate Christi ? Tribulai=~ justifie ? Qui do1fC le~ condamnera ? Le CÍms~lés'1usUJ le:
nobis ? ~is 1 An persecutio ? An f ames ? An nuditas ? A.
An angustia . . .
. l 1 An gladius ? Sicut scriptum est, quia propter 1
. 11
est ,nort, ou P~"!º' qu, est ressusciti, er• qui est à la
de Dieu et qu, intercede pour now ? Qui nous .~
tÍri ue
encuum- . · . e . ? , _ rib··1 _..,__ Scpartra <k
P ;,;
,nort1J,camu . ·
Sed in his omnibus superu1nc1mus per e"'? qu1 1 exit no3_
1
r tota die, aest1mat1 sumus u oues occuioni!.

..... enim quia neque mors neque u1ta neque angel143


· d'l
l'amour du ehnst. '-'" t '"'"'°"? L'angoisse 'IA ru
cution ? La /aim ? ú dinúment? Les périls ·,
Selon ce qui a éti lcrit : "Parce que à cause~ to!Hl~ ·
L'r- ;
s..... ·
CertUS rincipatus neque praesentia neque futu ra neque uir- • I l .
nous mel a mort out e J0Ur, et !IOUS sommes considi i
r, on
neque p altitudo neque profundum neque creatura alia n03 comme des brebis . .
d'abattoir".
lui
Mais en tout cela, n r: s
tU.I' neque . . Ch . 011$
poterit separare a caritate Dei, quae est in risto /esu do- remporto~ la vict~,re par ce . qui nous a aimi. Ou~ j'en
mino nostro. ai _la cert~tude, ni la ~~t, ni. la ~ie, ni les anges, ni les
pr111Ces, n, le prlsent, ni l avenir, m la puissance ni la hm,.
teur, ni la profondeur, ni aucune aulre c r ~ ne pouna
nous siparer de l'amour de Dieu qui est dans le Clarist
Jisus, rwtre Seigneur » 141•
44. Ad Gaiatas autem quamuis tota illa epistola submisso 44. Par ailleurs, dans l'Ep~ aia Galates, bien qu'elle ait
dicendi genere scripta sit nisi extremis partibus, ubi est elo- été écritc tout enti= en stylc simple, sauf au début et à la
quium temperatum, tamen interponit quendam l~um c_o fin 1• , oi'l le style est tem~, l'Apôtrc inm tcl pusage ou
motu animi, ut sine ullis quidem talibus omament1s, qu~,~ le mouvement de l'ãmc est si vif que, mêmc sans aucun des
sunt in bis, quae modo posuimus, non posset tamen ms1 omements tels que ceux qu'il a employés dans les passages
que je viens de citer, il ne pouvait pourtant que s'cxprimcr
en stylc sublime. « Vous observez, dit-il, les jours, les mois,
146. tr om. Manin.
147. Cf. Ps. 43, 22.
148. Rom. 8, 28-39
149. in txtrtmis Simonctti.

390 391
...... ~---
~-'---------
_.--- DE voCTRINA CHRISTIANA
. . D1·es inquit. obseruatis et menses et
---.... .
~" .
~ - 1 N
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1 2¾o....:---
--- "'-.."'-
gran d,te
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. r dtCl _ · os' ne forte sine
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.
,, _f,rneo u q ,oniam et ego s1cut
causa / a borauerin,anno
.
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uos ; /ratres '" "'•s.
Ie
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S
anntes, les ipoq~s. J'a, Ptu .
,.ur-itre d' avmr
mmt
eOus supp1,e; moi.
.
. trava,/Ji J'H>ur ..r a""' rt 1141, 1 rr
.
pu,squt mo, je .su,.s
•<IUJ t II
ro"'"'"Pwr,
. ª·~~
,,,,.,, , _ "'
'
vuws f,,.,-><•~,·,
Estote ~":ut eg~esistis. Sei tis quia per infirmitate~ Preco, . vous nem ,avtz ble.s•.
uos; n~h,l m~ge- [151 J -fü:.aui uobis et tentatione carrr;s VO d, J--.J •t' tll r, 11 t l , Jt
ja,n p~1dem e mea non spreuistis neque respuistis, std '4>s.
.,,c ee , -'tait
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ma ualt q~ •
tt vous
1• vous a, '"· rou.s lt 1
ati11""'-t 1
a.,..
,,.., ,n came
,,...,..
.
D · xcepist1s me, s1cut
. Ch ·
ristum Ies 14 n, Q 141 g1 l , ,
11 avtl . t.van...
tum e1 e ? -r . . . ua ·;preuve que vous rencontritt ,1__ 111 ~P,ui 111 ,,., 1 •
ange . b (tudo uestra . , est1mon1um uobis Perh .b e l ·11 · U<UIJ 'll(J rL 11' t
ergo fuit _efia n'. posset oculos uestros eruissetis et d d' . eo,
niam s1 ,e ' b· e ISst
,n 'avet. ~ccue, 1 commt un tnvoyi de 1lJtr, lllau voWJ
Christ Jtsus. , Que/ . fut clone alors 1101 re b ~
0'""· , Ct>lflrrie lt
quo .h . E go inimicus factus sum uo 1s uerum pr _- 0
tis mi ~ r Lantur uos non bene, sed excludere uos ,;7d,. rends ce remo1gnage que, si cela ava I1 . • "' . J, VoUJ
vous seriez arrachi les ytux pour ite pon,b/e, vous
cans ? emulemini Bonum est autem aemulari in bono 14111•
ut eos aemu · ud se"'. Jonc devenu votre ennemi en vous p:~, <k»i"!'·.Swu.,,
er et non solum. cum praesCehns. sumfiap uo~. Filioli ~i. attachement pour vous n 'est pas bon . .,_ la Vtritt ? úwr
P . m parturio donec ristus onJU!tur m uobis ,, . • 1..,-veuk,u .
quos ,reru · ud · Yt.1 rer de moi pour que vous vous attach · à "º"' 1,pa.
lem autem nunc adess~ ap uo_sdeht_mutare uoce_m meani, certes, il est bon d 'être l'objet d 'IUI ':, ~ li tst bo,a,
.
qu,a conJ'"'-
,ç,,"Aor in uobis. Numqut
.
,edaut. contrana
.
cont
ra. e•est pour le bien, con.sta~nt et non p ac ,~"'· qUQlld
W St"w:~,u q"--.J
riis uerba sunt reddita aut ~1,q~a gra at1one s1~i subncxa . , .
je su1s present parm_1 vous. Mes petils tnfant __,
sunt aut caesa et men:ibra c1Tcuttusue ~onu~runt . Et tamen
J ··enfante à
.
nouveau
ud . •
;usqu'à ce que k Ch
1
'. "º
nst SOII fonr,j -
141
q~
non ideo tepuit grand1s affectus, quo e oqumm feruere sen. vous, que Je vo ra1s etre aupris de VO"• , L ...
. "" Q Cttte ,,,,,,u;
timus. changer de langage, car ;e suis bien emba ...... --., t , ti
uo y t il là des .. ...,..., sur VOlrt
compte ,. · a- - mots plac& en ann•I-L-•11 à
• leun
contraires, ou )"é I s entre eux sclon quclquc gradatj
UIIQÇ"
dcs
césures, des mcmbres de phrases ou eles périodes à on, .
tés musical~s 7 Non, et pourtant ellc ne s'cst pas atti~
grande pass1on dont nous sentons bouillonncr 1c discoun.

Exemples chez les Peres


XXI, 45. Sed apostolica ista sic clara sunt ut et profunda XXL 45. Mais ces paroles de l' Apôtre, tout en ~ ~
sint, atque ita conscripta memori~eque m~data ut non sont aussi profondes ; de plus elles ont ~ consign= par
solum Jectore uel auditore uerum et1am exposttore opus ha- écrit et transmises à la postérité sous une forme telle
beant, si quis in eis non suPt:rficie conte~tus ~l~itu~inc~ qu'elles ne requi~rent pas seulcment un lectcur ou un audi-
quaerat. Quapropter uideamus 1sta genera d1cendi_m c1s,_qw teur, mais aussi un commentateur, si l'on nc se contente pas
istorum lectione ad rerum diuinarum atque salubnum sc1en- d'une enquête superficielle, mais si l'on en chen:he la pro-
tiam profecerunt eamque ecclesiae ministrarunt. Beatus Cy- fondeur. Examinons donc ces genrcs de style chcz des
hommes que la lecture des auteurs sactis a fait progresser
dans la connaissance des choses divincs d'ou vient le salut.
connaissance qu'ils ont ensuite dispensée à l'Églisc.
Le bienheureux Cyprien emploie le style simple dans 1c
150. GaL 4, 10-20. livre ou il traite du sacrement du calice. II y résout. en eff~
151. Voir SIMONETil, p. 564. la question de savoir si !e calice du Seigncur doit recevmr

-- 392
393

-
- ·-- -.-....--....... .
- ....

..J.----·. .,...-.. -- ooCTRINA CIIRIS1"/ANA lJ/1l.k /'V


J.ill, , - "--... ............ . ~ - - -
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. elo~:utinms ornatum. qui num... ,1. Vr.urnt"nl, 1I r..11 IVl"Jt'r , .. _
sane hun1.: h ·•oer,,._ ·,r....,_
p-'11) 4 1· • ssc fat~nJum cst aucton us no,tni f.11Jt11 -,~,e cn dau\u 1e-, h1c-n r,thn""
~ lt'l
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··llfl" . o:;C'\ r.--.,, ,, " .,.
fil c1ausuhs, dCC tes factum s1t an - quoJ ma!!I\ arh l!J
uuum rer inl_~ r~:ec plaustbilia dcuitauennt, altirrn.src l~,"
t.t' lr •-1Judeurs
. en 1001-11, '"'"' .. 1.... , . "'•
,-,.,,.., ,,. r.. ,. -.·- ., ..·r,
'rluhlC - {tfll-tls ~"'"~ l dc,'IC.',n . . ~ -- ,, •l'-'f'
_ ,,msulto _t t·aicor ignorare. lllud tamen S(:H, "' -r1•1 • .fi . .,, PI'' 1 • ~
· 1am me · · ·11 · q,j, .. • n·o-.t I ai 1rnlt'r. c.u J IH~ m,"' • .. .,, 1.....,. ~,
auJ({l, quon huius numerositatts pcntus t orum clau,u1..., JC' . • • ljl:"K,r,n., ~ ·- .
, néanmotns CC'lt I ,_ . 4u un conn •· 1\\rur t ""'"''' k
si qu1squam orum tcge componat, quod facillilti .i., ~.11.
m numer
corunde . usdam uerhis, quae tantun em s1gn1fica11r1
d . e fn rvt hroe d1,po..e \e' on oc:s k1" du 11<,n ..__ ""' ,_ n t~t •rt :i.,
· tmt'~ aureun - cc qu . ti ,~, trt, '"'' e' 4U
11 ~ ,_ • """ Jr ,,.,
mutatis quih corum quae inucnent ord1nc ; nihil 1toc fTl
,nt certa1ns.
mos 1 4u1 n , ont d • inrtrêt ""' 1.aiie ... - '"~ ...
el mutato . . 1lo. 4
ualent. u ana in schohs grammattcorum aut ..,_ ,_,. en chan~eant rordrc dcs moe, ".,.11 1JC p,11,r lor-"' lt'1\1.
ac uelut mae- . ••l'l:tri- tJU , l , -,- 1 111111~~
rum qu . . . . diuinis uiris dcfu1sse cognoscet et multa
rum d
1J1ett I11 IS . d .
• . . gcncra tantt ccons, quae qu1dcm •t .
. tt. re nJ ra comple qu 1 n a .maD<,~ à ,- .. • ..nommr, dr- [ ct 11 w
· t 1ocuttonts . .. 1n ft. .
eU ,...,
de cc-s qu,li1tts 4u 11 a. lu1 1,.:
• 401 ~, cornme • .
>w-1.1 ..,.
pene ·me in sua hngua decora sunt, quorum n 1 ..,,..e de grande valcur dan., lc~ ~olcs -•- 4',< "i'~
ua scd max1 1· . . . S u.
nos • . .b s ,·sti inílantur, 1ttens muemtur. ed ca,~ ''"•s rh~teur~ ; ct . ""' 1fr;un!T\4l
·n eis qu1 u
1um 1 • d. ·n,·s grauibusque sentent11s, um additur n . . d ""n- de. d' ti rcncontrcra là un gr~ no.,,.,,, _._ nt"n, ct
d.,.,..
ion~ van~s une auss1 granJc hc.wtl ,~~
dum est nc d ,u, detrahatur. Nam ·I11 a musica . d. .
1sc1plina ui..
u- S , 4Ut 1ont en ~tr. •l
merus. pon us . . d . • ui fort bcllcs dans notrc 1angue, m,u, qu, 1c 11.- ,.,. sunuu1 <1an1 ··
. lenissime d1sc1tur, usque a eo non dcfu,t ......_ lcur tangue à cux, ct dont aucunc nc 1e trouv .. ~-
numerus ,ste p H. da ,,.... ' ·11·
. uis ut uir doctus 1eronymus quorun m ctiarn V raaes
e- dont s enorgue1. 1scn1 nos ~,u.. .. ,.C ....., ..f lei l'IU -
». rn-1 11 ~t b1C11
phetts nos ~moraret, in hebraea dumtaxat língua ; SCd ut se gardcr. quand on aJoule du rythmc à dcs phra.-a dlVlnts
me~ra comseruaret in uerbis, haec inde non transtulit. Ego
uentatem sensu meo toquar, qu1· m1·h·1 quam ai·· 11s et quarn
et lourdcs .de scns, ., l'de leur cnlevcr de lcur '""ds C·
r"' . • Cc:I _,
de la musique. ou on apprcnd à fond l'hmnorue 1
autemu t de . · · t ·
aliorum est utique not1or, s1cut tn _me~ e oqu10, quantum manqul! à nos prop~les que Jl!rõmc, cc savant"' 'reit11, ' :
modeste fieri arbitror, non praeter~utto isto! ~umeros clau. mêtres eles vcrs de ccnains d'cntre cux. du moins'cn ~~
. ,·ta in auctoribus nostns hoc m1h1 plus placct Mais pour conscrver l'exactitude dans lcs mou li n'cn
su1aru m , . . •
quod ibi cos rarissime muemo. pas donn",._ l'""' . lcnt1• . Quant à moi, pour parler
..-1u1v~ ' de monI
goOt pcrso~ncl, qu1 m'~st plus familicr qu'aux IUtres ct que
nc l'cst, b1en sQr, cclu1 dcs autres à moi-lnmle, de mcmr
que, dans mon discours, avcc. je crois, autant de ~ que
je te puis, je n'omets pas ccs clausules harmonicusn, de
même chcz nos autcurs, elles m'apportcnt d'autant plus de
plaisir que je ne lcs y rcncontre que ~ rarcmenL
42. Grande autem dicendi genus hoc maxime distal ab isto 42. le style sublime, lui, diflere de CC style ~ SU11W
generc temperato, quod non taro uerborum omatibu~ coi:np- en ce qu'il n'est pas tant pari! de l'omement des mou que
tum est, quam uiolentum animi affectibus. Narn cap1t ettam rcndu impl!tueux par les sentiments de l'lmc"'. En faJt, il
ilia ornamenta paene omnia, sed ea si non habuerit, non re- rcv~t lui aussi prcsque toutcs ces parurcs. mais s'il ne lcs a
pas, il ne les recherchc pas. ll cst. en v&ill!, cmportt p.ir son
139. doctissimus Martin.
140. JátOME, inface à la traduction du livre de Job (PL 26, 1140).
141. Cf. CtCÊWN, Orator, 97-98 ; QUINTIUEN, lnst. or. Vll, !O,
61.

387
386
DE voCTRINA CHRISTIANA
UBER/V
. dicendi genere utitur in eo libro ubi· d
submisso 1. . .b. es ternent de l'cau, ou de l'eau ,,,.;. 1~
pnanus reis disputai. So u,1~r qu1ppe 1 1 quaesti ~- seu 1 ·1 f t . ""'ice de ~·IO. MatS. à t
I
cramento ca trum calix dom1mcus aquam solarn
ritur u · . an e
•n º· d •exemP·
e, ' au en cuer
d 1 1 ti " 1 ·1
un Passa
rnauere e a e rc • 1 entrepr-,. ge. Apr>... A~-- llrc
~ "'JfJC l'crn ,.._,
qua qu~ debeat habere. Sed exemph_ grat1a aliquid . arn enuesuon ~
. propos ée .. « Sac he, dit-il~"" alors de rc!IOU<lrc r...,
uino mixtam I Post principium ergo ep1stolae iarn sOtlde la
q · td • que llous
pane~dum es ·ositam quaestionem : Admo11itos aute Uere ['avertissemen . e conserver, <Ians l"offi1 ª"º"' rrçu
dítion du Se,gneur, et de ne rie1tfi . ~,. du cal,u la
incipi~ns ~ropt in calice offerendo dominica traditio '" " 0 s
. inqu1t, u od sef'kt tr (J
/e Seigneur, Ie prem1er, . a /ait pour ª"' M
d au,r
, t_qu.t ce qu.t
·
scWS, i1·uJftat a nobis quam qu pro nobis Do . -
tur neque. a t calix qu,• ,n • com- [152) -memorat,o · '"'"llJ /rir Je calic~ qui est offert _en mimoire i t; st ·a-dirt d'of-
pn
·orfiec1t, u • .., d' e .11e e;....
. tus uino offeratur. 1Yam cum 1cat hristus . E:
.. .
of. ,nêlie au vm. En effet, puis que le Ch . d. avec ~ l'tau
raie v1gne· " m /
, e sang du Christ b;.rist •lt ·· ."Jt SUIJ. la
Jertur, .~,x ,.ra . sanguis Christi 11011 aqua est utiq~ go V, , . d . •1 . , qu"' 11· sur li e t
um ultls u.. • . . . d , Std l 'eau. mais u vm. mais son sang · s pas ~
s. . e potest uiden sangu1s e,us, quo re empti et u. . , la ·
rendus a v,e, ne peut apparaitre co~ . • 1 110,u a rac:L- •
=lt et
umum ' ne 1 ·
. mus, esse in ca. ,ce, qua nd . d . ,u,. ,. , -'---'- . ttan1Jmu1e
jicat1. su . ·o umum es11 ca/ici . • qUo Jice, s ' 1 n y a pas ~ IC' ca1ice le vi,i qui ca-
. onguis ostend1tur, qu, scnpturarum ommum sac yeux Je sang du Chrut, annoncé1"' par le ~, sous 110s
Chrístl s d. l . ra.
mento ac t"
*stimonio prae ,caretur. 11uemmus e11im ira G
hoc ide t- et /e timoignage _,. à
!,
de toutes les Écritures SJmholes sacris
· nous trouvOflS
nes1. c1·rca sacramentum Noe
. . .,,. ··
m praecucurrisse etfi
uod · · effet, dans la Gencse, propos tÚ l'attitwk mhor . m
dominicae pass10111s , ,e extltlsse, q umum bib .1 Noé, qu'il fut un pricurseur tk ce rite et qu?a est ,que~
guram d· do uda
uod inebriatus est, quo _111 mo s~ 11 tus est, qUQc/ fuit '·
comme une figure tk la pa.ssion "'4 Christ ll L ..• dapparv
qrecubans nudis et patent1bus f emonbus.; quod 11uditas ilia • .~ 'J · ,1___ • UIU U VIII tt
enfut enivrr:; , se rrut nu uun.s sa maisOII, iJ s'y COIIC/ra, les
pon t ·s a medio filio denotata est, a ma1ore uero .
et minore
. cuisses nues et dicouvertes ; le fils catktfit rt1'1m<
. , ae
-' son pr:re, ,. mau. l'aUIC' ~-~ quer CtltL
ntecta, et cetera quae 111!cesse non est exequ1, cum satis sit nud,te , et 1e plus 1·eUlle -e ,.
couvn-.
~ solum complecti, quod_ Noe '>:Plm! futu~ae_ ueritatis os- 151 ,.
1
rent... et e reste • qu , n est pas flictssairt de cit
tendens non aquam, sed u~m b1be~1t et s,c imaginem do- jusqu 'au bout, ' !e
,car il ~uffit tk saisi~ seul /ait que Noi, ef-
minicae passionis expressem. Item m sacerdot~ Melchise- frant U1II! representatw11 tk la vintt à ve11ir, a bu IIOII stu-
dech dominicum sacramentum praefiguratum u1demus, se- lement de l'eau, mais du vin, et qu'il a dolllli aillsi Ulle
cundum quod scriptura diuina testatur et dicit : Et Melchise- image de la passion du Seigneur. Nous voyo11S ~ même
dech rex Salem protulit palll!m et uinum. Fuit autem sacer- dans le prêtre Melchisitkch prifiguri k sacremefll "'4 Sti-
dos Dei summi et benedixit Abraham. Quod autem Melchi- gneur"•, selon le timoignage de la divine Écriture qui dit :
sedech typum Christi portarei, declarai in Psalmis Spiritus "Et Melchisidech, roi tÚ Salem, offrit du pain et du vin. El
sanctus, ex persona Patris ad Filium dicens : Ante luciferum il fut prêtre du Dieu souverain, et il billit Abraham" 1" Qw
genui te. Tu es sacerdos in aetemum secundum ordinem Malchisidech ait prisenti une figure du Christ, l'Esprit
Melchisedech. Haec et alia quae secuntur huius epistolae, saint le dit claire~nt dans les Psaumes, qum,d par la per-
sonne du Pere il dit au Fils: "Avant l'itoile du moJinje t'ai

152. tius add. Martin.


153. /oh. 15, 1.
154. praedicatur Martin.
155. Gtn. 9, 20-23.
156. dominici < sacrijicii > sacramentum Martin.
157. Gtn. 14, 18-20.
395
-
DE ooCfRJNA CHRISTIANA
LIBER IV
. d' tionis modum seruant, quod facile est ex 1 ,.. •
subrn1ssae ic p o. endré , tu es pretre pour l 'it .
en g . ,J h" '"' C t
rare tegentibus. err111t UI
Me/ch1seuec . · · e exte ct la suite de cc º" 1·ordrt de
vent Ie style s1mple, ce dont il cst ais~ ttc lcttrc con<,cr.
uoque Ambrosius cum agat rem ma0n,.,.. rendre co~ pte. . . aux lcctcurs de ~
46. SanctUS q eum Patn. et F·t· o-•-11 de
1 10 demonstret aequat
· ·tu sancto, Ut . . em 46. Saint Ambr~1se, lu1 aussi, tout en .
Spin . men dicendi genere ut1tur, quoniam res susce • ·et à propos du samt Esprit, pour mo tra.itant un grélJld
subrniss; ta mamenta uerborum aut ad flectendos ani~ta suJ • F'I . ntrcr que 1 . .
égal au Pere et au I s, emplo,c ccpenc1ant lc .cc u,~, csi
non [lS .1 ~ affectum, sed rerum documenta deside os roPos ne demande ni éléganccs de lan stylc simplc, car lc
rnrnot1oms . h . . . rat
co . ter cetera in principio ums opens ait : Quo mo,u,; Pde passion destinés à émouvoir lcs espgage n, mouvements
Ergo ~ G deon. cum audisset, quod deficientibus licet p ments. V01c1 · · donc, entre autres choses cc nts, ma.is,. . de s argu.
oracu
ulorum m11
e. ,.bus in uno uiro Dominus plebem suam ab Lo.
. rios. de l'ouvrage en question : « Gédion'a qu II du_au début
P.b . L ...,, ..et obtulit haedum caprarum, cu1us camem s oracle qui l 'avait frappé qu •en dépit de 1:"~fipp~u par IUI
11 us 111:,.,, ..,, , . . e-
cundum praecepta angel1 et aw~ supra pet~am posuit et ea Jiers d'hommes, le Seigneur délivrerait en ection de mil-
·1 ,. quae simul ut u,rgae. cacumme, J • . un seu1 ho~
.
,ure J..,11
pe,,- . . quam gere- son peup [ e ue ses ennem1s, offnt un chevr
. . d' ·1 d' tau
do
nJ selon la
bat, angelus Dei contigit, de petra 1gms erupit at'!ue. ita sa.
P rescriptwn un ange, 1 eposa Ia chair · .
. . sur une p~"e
·um, quod offerebatur, absumptum est. Quo md,cio de- avec des pains azymes, et I1 les ª"osa de,·... Et . . •
cniftci uod ·11 L-L • • d D' ..... VOICI qUI!
claratum uidetur, q petra .' a typum nuvuerit corporis des que l ange e 1eu eut touchi ces 0 1r.and _,_ , :
1
Christ~ quia scriptum est : B1beb~t de consequenti petra, mite' de la baguette qu •I·1porta11, · le /eu jaillit
'JJ' '
dees'"'
la . extre-
petra aurem erat Christus. Quod ut1que ~n ~ diuinitatem ains1. fiut consumee , l' oJJran
,ff d e du sacriifice''" eP~"e, . et
·nJ· . , · e s1g11e
eius, sed ad camem rela_tum est: 9u~ s111en_11um corda po. se mble 1 1quer que cette p1e"e etait une figure d
. . é , , . "/Is b u corps
p
ulorum perenni riuo su1 sangu1ms. mundauit. _, . l Iam tunc
. igi- du Ch nst, car. I1a te ecnt:. , uvaient à la pie"e qu,· u:s
,.
tur in mysterio declaratum est,. quia uommus esus m camt accompagna1t, et cette p1e"e, c était le Christ" "' ce ·
~ ' ' qu1,
sua totius nwndi peccata crucifixus aboleret nec solum de- bien sur, n est pas en rapport avec sa divinité, mais avec sa
licia Jactorum, sed etiam cupiditates animorum. Caro enim chair, qui a inond_é 1u flot in~arissab~e de son sang Je c<nu
haedi ad culpam facti refertur ; ius ad illecebras cupidita- des peuples assoiffes. Depu1s lors, d apparait claire~nt
tum, sicut scriptum est : Quia concupiuit populus cupidita- dans ce mystere que le Seigneur' 02 Usus allait par la cruci-
tem pessimam et dixerunt : Quis nos cibahit carne ? Quod fuion détruire dans sa chair les péchés du monde entier, et
igitur extendit angelus uirgam et tetigit petram, de qua ignis non seulement les Jautes par action, mais encore les convoi-
exiit, ostendit, quod caro Domini spiritu repleta diuino pec- tises de l'esprit. IA chair du chevreau, en ejfet, se rapporte
cata omnia humanae conditionis exureret. Vnde et Dominus à la faute en action, le jus aux séductions des passions,
comme il est écrit : "Mon peuple a bnUé de la pire convoi-
t ise et il a dit : Qui nous donnera de la chair à
158. genuaui Simonetti. Voir « Note ... •, p . 558. manger ?"'". Quant aufait que l'ange étendit la baglll!tte et
159. Ps. 109, 4. CYPRIEN, Ep. 63 (ad Caecilium), 2-4 (CSEL, 3, toucha la pie"e d'ou jaillit le /eu, il montre qlll! la chair du
p. 702-703). Sur les probl~mes textuels de la citation, voir S1MO- Seigneur, remplie de l'Esprit divin, consumLrait tous les pé-
NET11, « Note .. . ... p. 562. chis du genre humain. D'ou cette parole du &igntur lui-
160. /ud. 6, 11-21. même : "Je suis venu apporter le /eu sur la terre" » '", et
161. / Cor. 20, 4
162. deus Simonetti : « lectio difficilior ,., p. 566 et « Note ... », 163. Num. li, 4 .
p. 563. 164. Úlc. 12, 49.

396 397
..... DE voCTRINA CHRISTIANA
UBERJV
. ·ttere in terram, et cetera, in quib
ait : Jgnem ue;~:'dae maxime incumbit. Us rei te la suite••', ou Amhroise s'attach
docendae ac p to~ ner te sujet qu'il d~vcloppe ct à e cs~nhcllcrnen, à
seig cn fa1tc act cn.
·cé. lllellrc la ~f-
temperato est apud Cyprianum uirgini . fl 47, p~r _le geme te~!)áé. on lrouvc chcz
47. ~ g.e ~;c nobis ad uirgines sermo est, qua114ni latis la virgtmté : « Mainttnant nou
de. rges dont nous avons d ,autant '
Cypncn cct ~Ir-
S IIOU.f ad -~~
j]la Jaudatto · . st maior et cura. Fios est ille ecclesin?l4o p[,.. rtu 0111 0 ...
· · r gloria etque ,namentum grat1ae · sp1ruatis
.. ....,,,ci v1e • Ell ..., .Jouc; ,_ ~.
subl1m1o [us haute. es sont lafleur dts . q~ "'"' ,toirt
· · decus a 0
. . • 1~, es t P J' d la • rtJttons de l'E .
germ1nis, ud ' t honoris, opus mtegrum atque mcorrup, ª arure et ~r~ement ~ gract spirit~/1 . gl,st. la
;ndoles la IS e --'-ns [154) ad sanctimoniam Domin; ~ P use du mente et de l honneur, une t, la racint gifli.
. G ud . , '"· re e une ,mage . de D.,eu reflétant ,_~UVrt . llllaC'- ,.. tt Jall.J
De1. '.·mago resporwc
. regis Christi. a et per 1psas atq~ in ili' ta ch • . "' samttté d ~.
lustr!or ";rt,~ !cclesiae matris gloriosa fecunditas, q14anis la pari la plus I11ustre du troupeau du Chr " 1g11tur,
éjouit et en elles s'épanouit en une abo~· Par ellts st
larg1ter or~oriosa uirginitas numero suo addit, gaudiu .
"torieuse fécondité de notre ere l'Eglist . t /lorauon la
toque_ plus g ., Et alio loco in fine epistolae : Quo--d"'
mams augesc1 .
.
. .d .
inquit imaginem e,us qu1 e 111no est, sic /JOrtt
...., o ginité glorieuse s'accroit en nombre, pi,.; :/lus cettt ~ir-
Portau1mus, • . de l t ~e /eur m}re ,. ,... Et dans un autre passagc,g;'f;';. 1a 101t
. inem eius qu1 cae o es . anc 1mag1ne,n uir.•
H, · ·
tettre : « Comme nous avons porté l'ima de 0 ~ la
mus et ,mag . . t· . ,. gt ctlu, qu1
. . rtat portat ,ntegntas, sane I 1as portal et ~ritas vient de la te"e, po rtlaons.au.ss,
g1nitas po • . · ·· . . , . . . 1 unage de ctlWqUIVlfflldu. . .
Portan t d1·sciplinae Dei memores, ·1
1ust1t1am cum rel,gione
· · ad ciel"'· eette 1mage, ,_ la . la portt co.........
virgm11é -- .,.,_ portt la
. tes, stabiks in fide,. hum1
ret1nen _ -'--es. m. t1more,
. . omne,n to- ureté, comme w portent samteté tt la vérité . ·ils ,_
P . l'
l
. fiortes • ad sust1nenuu.>
erantiam . m1urias m1tes, .ad /acien- tent, ceux qu1.. ont .
en mémo,rela . .
enseigne111tnt dt, o·ll'U, u,por-
qu,.
dam misericordiam fac1les, fraterna pa~e ~1mes atqUt l
observent re 1g1eusement . Ju.st,ce, qui sont ferrnes dans la
concor,des· Quae uos singula, o bonae uirgmes, . obseruare• foi, humbles dans la cramte, /orts devant toute tprtuv
. .
d11ger
1 .., ..
. u
· np lere debetis, . quoe . Deo et Christo
. uacantes ad doux quand il fª"'. supP?rter l 'injustice, prompts à /airt ~:
Dominum cui uos dicast_is, ~ !ore et ~11ore part~ praece- séricorde, unis d ~sprit et_de coeur dons une paix frattr-
ditis. Prouectae annis, 1un,0~1bus/°':1te mag1stenum : m;. nelle. Ce sont /à, v,erges p1eu.ses, les devoirs qu 'il vous faJII
rwres natu. praebete companb~ mc1t~mentum : hort~n- observer un à un' 11, aimer et accomplir, voiu qui, toutts a,,
tis uos mutuis excitate, aemul1s de u,rtute document1s ad service du Christ et de l'Eglise, marc/iel les prtmiem wn
gloriam prouocate ; durate f ortiter, spiritalite~ pergi!e, f~r- le Seigneur à qui vous êtes consacrées, comme la plus btllt
uenite f eliciter, tantum mementote tunc nostri, cum 1nc,p1et et la meilleure part de son troupeau. Vous qui ttes avan-
in uobis uirginitas honorari. cées en âge, appliquez-vou.s àformer les pliujeunts; vous,
les plus jeunes, rendez service aia plu.s âgées, offrez des tn·
couragements à celles de votre âge: ucitez-vous par dt
mutuelles exhortations ; invitez-vous à la gloire, en rivali-
sant d'exemples de vertu; persivérez courageustmtnt ;
165. AMBROISE, De Spiritu soneto, 1, Prol. 2-3 (CSEL 78). poursuivez votre progres spirituel; aneignez hturtusement
166. CYPRIEN, De habitu uirginum. 3 (CSEL. 3, p. 189). votre but ; seulement, souvenez-vous de nous lorsque la vir-
167. Cf. l Cor. 15, 49. ginité commencera d'être honorée en vous»"'·
168. singu~ Simonctti.
169. CYPRIEN, De habitu uirginum, 23-24 (CSEL 3, p. 204-205).

399
398
vocTRINA C/f l</SIIANA
DE d. d. LIBER IV
. m gencre 1cen t tempcrato et oni
.. us eua
Ambros•
48• . ·nibus pr oponit tamquam
. . ·
sub exeinpti· f ato
orni 48• C'est également
.
en style tem .... é
t"-r et Orné .
·cssis uirg•. . ntur et d1c1t : Virgo erat non so/u a, , . nte aux v1erges consacrées, pour ains · . qu Arnhrc>1<,c
pro t .b 51 m1te , d 1. .L· . ,nc prese mple la conduite qu'elles doive t • d1rc \<>u, forme
qut-,d mon u
. m mente, q,4tle nullo o I a11w1tu smceru
b. . º'·
tn adu/ d•e,cc • . n nn11c
fie était v1erge non seulement de co s . r, ct 11 dl! :
ore sed e11a rde humilis, uer 1s grau1s, ani,n. ·
" ~ et n 'a/térait d'aucun détour trom;:'u, ';:;"s J·,s-
feraret affec~;, :iior, legendi _studiosior, non in
dens, /oquen dpn prece paupens spem reponens . int to
;~!;"· prtl,. nents ; humble de coeur, grave en
aun,
PUrtti de ses
senll~e plutôt avare de discours, particu/P.ª'01ts, saf?e de
. . ,n, se 1
diuit1aru d er- [155] -mom· ,• arb llrum · • en1a
meni,· ense , • 1eremem = ,
s quaerere, nu 11,· Iaedere os, bene s non P /e ture, mettant son esperance non dans 1, ,,.m,e à
operi.. uerecun d Da um l
. ,n, se e re maioribus natu, aequa1I·b us non ue /o :sses mais dans la priere des pauvres inc;nuude des
homine . le.
·b assurge . · inu,. ' ' \ réservée dans ses propos, accouiumiea~s ;:: au lra-
0 mni us, . tantiam ratwnem sequ1, amare uirtur
dere, fi .
ugere ,ac • . ? Q nd
l uultu laes1t parentes . ua o dissens. ·
e,n v?'
,eg e
1· de ses pensées non dans l'homme ..,~· ª e _rchu la
, l . d . .. ... ,s en D1eu, à
__ ,10 ista ue ... h ·1 ? Q ,1 a erpersonne, a vou oir u h1en à tous a' s ,_ N!
Q""'':"' . ? Quando Jast1d1u1t um1 em . uando risit de blesS . . l , e icver devam
a inés, à ne pomt Ja ouser les compagfll!s J. • •
prop1nqQ~º uitauit inopem ? Eos solos solicita coei · ses. la ·actance, a, su1vre . la ra,son
. a, ai ...., ,_ uc so,. af?e, a
b,lem ? . . "e quos misericordia non ,r 1 -
Ju elle offense ses parents, ne Jüt-ce que d' • m"" '" venu. Quarui
· ,um ,nu,se,, , . . erubesceret
. . nequ.sue
uir0 . ecundia Nih1l toruum m ocu11s, mhil in ,,~ o-t· li , , .,~ d
QuaniÍ a-t-e e ete en cu:saccor avec ses proche , Q ·
IUI regard ,
1er1ret uer · -=r-
p~ae nihil in actu inuerecundum, non gestus fractior lle dédaigné les humbles ? Quand a+elles ·.. ~esI
bis procax.
. solutior, non uox petu lan twr, · ·
ut 1psa corpo,; ' o- I•e . . evir.-
non ,ncessus . fi b. s uvres ? El/e ava1t pour hab1tude de paraíire da
. ·,nu[acrum Juerit mentis et gura pro llatis. Bona pa ees mascu 1·1nes do nt la compasswn n'e,â
bl' l'ls 1es
spec1es s1
.
"b I d b
d mus in ipso uest1 u o e et agnosc1 ac primo
. seules assem .,-,o la ,, .,_ ' . - pas
qu,ppe o . . . la b à rougir n, p~ur a se tenir ecartée. Rien ~ revêche
_ ,1_, ingressu n1h1l mtus tere tene rarum, tamquam
praetenaw . l Q id dans son regard, nen de provocant dans ses paroks, riel'I
lucemae lux intus posita(or,s uceat. u . ego exequar cibo- d'inconvenant dans se~ actes; _pas de gestes trop /ibres, de
rum parsimoniam, offic1orum redun1an!1am, alterum ulira démarche trop alangu1e: ~ V?,Lt trop iclatante ; si bien que
naturam superfuisse, alterum p~ne 1ps1 ~tu~a~ _de~ isse ? la beauté de son corps eta1t l unage de son âme et ta repré-
/1/ic nu/la intermissa tempora, h1<; congemmat1 1e1~1110 dies, sentation de sa vertlL Une bonne maison doit, bien sur, être
et si quando reficiendi success1sset uolu~t~s, c!b~s ple- reconnue des son vestibule m;me, faisant apparaílre, aux
rumque obuius, qui mortem arce~et, non delic~ mm,straret, premiers pas qu'on Y fait, que rien d'obscur ne s'y cache,
et cetera. Haec autem propterea emplo hmus temperati comme la lumiere d'une lampe qui, placée à l'intirieur,
- çi, o1,/ éclairerait au dehors. Dois-je rappeler la sobriité de sa
~ Q\I Z nou"iture, la surabondance de ses tâches ? De ce côti, elle
C-' l! .J ,-..,
.J' est au-delà des forces naturelles, tk l'autre elle est presque
en défaut à leur endroit. IÀ, pas de ripit, ici le jeune un
jour sur deux, et si pa,fois le désir lui venait ~ refaire ses
forces, ce serait la plupart du temps le premier alimel'lt
venu qui écarterait la mort sans procurer de dilices » "', et

170. ne quem Simonetti. Voir « Note ... », p. 564.


171. AMIIROISE, De uirginibus, II, 1, 7-8 (PL 16,209),

400 401
~ -- oCTRINA CHRISTIANA LJBER IV
--- ........___....
• DED
.
.. .
hic agit ut u1rg1mtatem uouean, . Si j •ai cité cc tcxtc comme excm 1
..-; p0sui, quia nedon quales esse debeant quae iarn qoac
ge,,..,.5 runt s Uoi,. 1a su 11 \st qu' Ambroise n'y parle pas r,o/
e de 5tyle lc,n.
um uoue 'd. tur animus tantum ac ta Ie propo . "'C péré,_e inité celles qui ne l'ont pas fair e~c~pclc, au v~
noºd t aggre ,a . . s11u"'
nt. Narn u . od. genere debet exc1tan et accend· .,,, dC: v,rgr ce que doivent être celles qui l'onr d~\ mais l)Our
su . e dtCC 1 . d 1. Sp,.
grandi uuqu ·anus de habitu uirgmum, non· e susc,·p·•end"" 111ontr\r que l'esprit cntreprennc de faire J prono~.
"'ªrtyr Cypn ., scripsit. Iste uero ep1scopus etia o car Pot,eau il doit, bien s0r, être incité et ennun v~u 51 grand
,., . · prop<>Sl O . lll a(! si • . amrné grãce
uirginitatts o accendit eloqu1O. . . et Je sublime. Le n;iartyr Cypnen, lui, a écrit sur I' au
hOC eas mago eo quod ambo egerunt, d1cttonis gra . si_)' ·nité, non sur I engagcment à assumer cet é état de
49, Yerum e~ Ambo quippe inuecti sunt in eas
exempla 11_1emo~1s ~olorant uel potius decolorant.
formam. P1~ en m hoc ageret, ait inter cetera : Si quü _llJ
,u.] pnort e cu . .
~:ac nd1

p,,..
s v1r8;,évêquc Ambroisc a aussi exhoné avec f1am tal. ~,s
que er par un langagc plein de grandeur. me à I em-
bras4s9 Je vais d'ailleurs citer des exemples de style bl.
[1=- ,1;. arrif.ex11""'
.... ,,um alicuius et spec1em
. .
et corpor,s quar
lla.
. " des
uri:;s
• a::uvres d e l' un et de l' autre. Tous les d su 1me
. attaq " 1 ., eux, en
ge,u.u _.. ,A lore signasset et s,gnato iam consummatoq effet, ont v1vement Ui:; cs aemmes qui se colorent le vi-
aemuw co . fi . l4t
avec des fards, ou plutôt le ~colorent Le .
t~m _,,,,us alius inferret, ut 1am ormata, 1ani Pict sage . d. · prem1er,
m uJacro ,,_. . · · ifi . a
s1 . . . r~'ormaret, grau,s prwris art, eis iniuria
uasi pent1or , "J' . . . et ·tant ce suJet, 1t entre autres choses : « s""'fJOs ,
uai , " le . d' -r. ons qu ""
'! ,_ ,1 · .,,t,·o uideretur. Tu te ex1st1mas impune latura ... artiste ait represente visage UM personne. son aspect,
,usta. muig,... · D · i.fi ·
robae temeritatis ~iam,_ e, art1 ~is offensa,,a ?
"' son allur~, selon leur couleur naturelle, et que, une fois le
uv,I ~ ·mpudica cir,ca honunes et ,ncesta fuc1s lenocuran,;. p0rtrait s,~né et achLvé, un ~utre y mette ~ ~in, pour cor-
Vt enim 1 · corn,nti.s uwlatisque• • D e&· sunt, peior
quaeuod · ad··'
bus non s,s, "..,,. . . .... riger, s~_J~geant_plus hab,I~, ce p_ortra1t dijà dessini et
tera detineri.s. Q~_oma~ te putas,'! . putas c~nu._Ínlpr,. int . l m1ure farte au prem,er art&ste semblerait grave ~t
pe ' ind . . E . "
natio est i.sta dium, opens, praeuar,catw est uentat&s. Mo- ligitime son 1gnat1on. t toi. tu penses polllloir assWMr
g ns· apostoli uox est : expurgate uetus femumtum, ut siti.r impunéme,nt l'auda~e, d:un~ témé~iti s~ perverse, que
noua consporsio, sicUI estis. az1m1.
nen
nam pascha nostruna int-
· · .. , constitue I offense fa11e à l artiste qu est D,eu ? Sons doWle
molatus est Christus. /taque festa ~~lebremus ~~n in fer- n •es-tu pas impudi~ue aux ye_ux des hommes, ni souillée par
mento ueteri neque in fermento ma/1~ e~ "':qultiae, sed ;,. des fards de court,sane : mau, corrompant et violalll ce qui
azinus sinceritati.s et ueritati.s. Num smcentalis perseuerat et est à Dieu, tu es coupable d'un adultere pire. Ce que tu
ueritas, quando quae sincera sunt polluuntur et colorum prenils pour un omement, ce que tu prends pour une pa-
adulterinis, medicaminum fucis in mendacium uera mulantur rure, est un attentat contre l'auvre divine, une falsification
? Dominus tuus dicit : Non potes Jacere capillum unum de la vérité. La voix de l'Apôtre vous en avertit: "Purifez-
album aut nigrum, et tu ad uincendam Domini tui uocem ui.r ! vous du vieux levain, pour être une pâJe nouvelk, coWM
te esse potiorem. Audaci conatu et sacrílego contemptu vous êtes des azymes. Car notre Pâque, le Christ, a iti im-
crines tuos inftci.s, maio praesagio futurorum capillos iam molée. Célébrons donc la fite non pas avec le vieiu levain,
un levain de malice et de perversiti, mais avec les azymes
de la pureté et de la vérité. " m La vériti et la pureti persis-
tent-elles quand on pollue ce qui est pur, quand on change
en mensonge, en l'altérant par la couleur des fards, ce qui
est vrai ? Ton Seigneur te dit : "Tu ne peia rendre 1111 seu/
cheveu blanc ou noir" m, et, pour ito"ffer la voix de ton
172. / Cor. S. 1-8.
173. Manh. S, 36

402 403
; e,....
- - .....
DE DOCTRINA CHRISTIANA LIBER IV .. '
tibi jlammeos auspicaris. Longum cst inserere omnia <!Uae . r,eur, tu veux ttre P_lus puissanr que 1 . ,
sccuntur. 5e1gt aires et un mépr,s sacriltgt, tu r ~, . Par des tffnn1
té1'f " sinistre présage de l'avenir, tu
tfl Ufl fi H• 11 .
tfls ~ts chevtux, tt,
e prtpares d . ,
e/ure de eu • . scra1t trop Jong de . tJa IUlt
eh~" cncr lout cc qu1
5u1t. . .\, . ,
50• llle uero posterior
. . . : Hinc. ilia, 1-nqu,1.
. . ut in tales diceret 50• Ambro1se, aprcS 1u1, s exprime ain · à 1,
nascuntur incent1ua ~1t1~rum, ut q~es1t1s coloribus ora dt: )les femmes : « Voici d'ou naissent ks inc;~'. aclrcssc de
pm . gant, dum uiris d1spbcere
. formulant
. . Q et dehadulterio
meditentur adulterium cast1tat1s. uanta 1c amen,·
. uu/. ~I s peignent /eurs visages ~ couleurs rtcn;:s 111Ces:
1 :7
tr crointe de déplaire à leurs maris ti par 1.'~ t ts, daru
tus . d ia ef.
fig iem mutare naturae,. p1cturam quaerere, et um ueren, eu,s visages, elles préparent l'altir~tiori de,~
1
'ª!~°!'
de
maritale iudi- [157) -c,um, perde re suum .? pnor .
enim de llr leu
Quelle folie
. de han
e
l . u-ur Cnwtttt
~r es tr~1ts -~ la ria1urt, de chtrche~
pronuntiat, quae cupi_t mut~r~ ~~ nata est : _Ira dum a:~ des fards et~ en re oàuta?: E~/ugemtnt d'uri mari, dt
studet placere, prius 1psa s1b1 d1sl!l1~et. Quem tudicem, "'"· perdre'" son 1,uge"!ent s~, . . ~s~ la prtmitrt à pronon.
lier, ueriorem requirimus deform,tat~ tuae, quam te ipsani, ctr contre_e e-meAm~, ~e '~tudqu~ sire changtr ct que l'a
quae uideri times ? Si pulchra es, ~~id absconderis ? Si ck. faite la na,ssance. ,ns,_. s e Ullú.à plairt à un autrt, tlú
formis, cur te formosam ~sse ~ntms, nec ~e conscientiae commence p<Jr_se dép!",re à ell~-me~. Que/ juge plus vin-
nec alieni gratiam errons hab~tura ? !lle ~mm alteram dili- dique de ta laideur, o femme, irons-nous chtrchtr que toi-
git, tu alteri uis placere ; et rras~errs, s, .ª'!'e! aliam, qui !
,nême; qu~ redoute~ d'être vue S~ ,,, es bellt, [}Ollrquoi tt
adulterare in te docetur. Male magistra es 1niuriae tuae. Le. cacher? S, tu es laide, pourq"?iftindrt d'ltrt bel/e, quand
nocinari refugir etiam quae est passa lenonem, ac licet ui/is f(.I fraude ne trouvera grlice ni devant ta conscierice ,.; de-
mulier, non alteri tamen, sed sibi peccar. Tolerabiliora pro- vant celle d'autrui? Car c'est une autrt /tmme que'°"
pemodum in adulterio crimina sunt : lbi enim pudicitia, hic mari aime en toi, et toi, e'est à 1U1 autrt que 114 veux plmre ;
natura adulteratur. Satis, ut existimo, apparet feminas, ne et tu entres en courroux s'il vient à en ainttr une autre,
suam fucis adulterent formam, et ad pudorem et ad timorem quand e' est toi qui lui enseigne.s L'adultere. Mauvais
hac facundia uehementer impelli. Proinde negue submissum maitre, qui enseignes l'injure contre toi-mêntt ! Car se rt-
negue temperatum, scd grande omnino genus hoc elocutio- Juse au métier d'entremeneuse celle-là mêntt qui a iti vic-
nis agnoscimus. Et in bis autem, quos duos ex omnibus pro- time de l 'entremetteur, et si abjecte qu 'elle .soit, ti/e 11t
ponere uolui, et in aliis ecclesiasticis uiris et bona et_be~, peche pas contre autrui, mais contre elle-mtme. Dan..s
id est sicut rcs postulat. acute, omate, ardenterque d1cenu- /'adultere les fautes sont presque plus tolérables, car c·est
bus, per multa eorum scripta uel dieta possunt haec tria gc- la pudeur qui y est altérü, mais ici, c'est la nature • "'·
O apparai"t suffisamment. jc pense, que les fcmmcs sont.
par ccttc tloqucncc, vivement pousm à ne pas ~~rer ~CW:
beaut6 par dcs fards, à garder la pudeur ct la cratntc. Ains1
n'est-ce plus le style simple ni le style tem~ que DOOS rc-
connaissons ici mais le style proprement sublime. Cbcz ccs
deux auteurs ~uc j •ai voulu, panni tous, proposer e:
17<4. Cnu!N, De habitu i,irgitulm. 15-16 (CSEL 3, p. 198-199). exemple com me chez d' autres autcurs app~rtcn~t
17.S. prodere cbez Ambroise. Voir StMONETTI, p. 568 et l'Églisc 'qui disent des choscs ju5les ct lcs discnt icn,
« Nocie ...... p. 563.
c'est-à-dirc selon les exigences du sujet. avcc finesse,grandavcc
• à travcrsun
176. AMHOISB, De Mirginib,u, 1, 6, 28 (Pl 16, 196-197). Eltgancc, avec chaleur, on peul retro11ver,
405
404
DE ooCTRINA CHRISTIANA .,,....-
UBER!V
- ...... .. ........ ~
. . t assidua lectione uel auditione adrni~t l
rcpcnn e . " a Cti rnbre de pages écrites ou prononc~
nera . . e studentibus molescerc. ª111
excrc11a11on no te . si on lit ou écoute assidOmcnt d. nos trois genres de
slY • · I' · .
d·oignant auss1 exerc1ce, lls pourront
e tclles
pagcs, en y
:c~X qui s'appliquent à cette étude. se dévcloppcr chez

Combinaison des trois sty/es


XXII, 51 • Ncc quisquam praeter discipli?am esse existi XXII, 51. Qu'on ne s'imagine pas d' .
. ta nu·sccrc immo quantum congrue fien potest, ornn·bulllct traire à la bonne regle de les mête'r. b~ 11curs, qu'il soit
IS ' •
"bus dicuo .
uananda est. N am quan do prohxa. e 1 .s co n • , 1en au co 1 .
gencn . dº C SI 1n dans ta mesure ou ce 1a peut se faire à propo . n rairc,
uno g
cncrc minus detinet au ,torem. um uero fit in ai ·
• . . . t. d . •lld ter de ta variété au discours'" en les empt s, 11 faut appor-
1
ab alio transitus, et1ams1 ong1us
. ea ecent1us . PfOccdit ora. l
°
rois L'emploi prolongé d' un seul en en 1Y801. lous"' lcs
t1·o• quamuis habeant et• smgu .b
1a genera uanetates suas .
. 1n
· · de I' au_d"t
rattenuon 1 eur, au 1·1eu que, ' lorsqu'on
e• re11en1 mo,·ns
scnnonc [158) eloquent1um, qu1 us non ~muntur in eonun l ·un à l'autre, le d1scours, même s'il se prol passe de
· onge, se déve
qui audiunt. f~gescere uel tepcscere scns1bus. Y~ru_mtamc~ toppe plus h armomeusement, encore que h ·
. d . e ague gcnre
facilius subnussum solum quam_ s~lum grande dmtius tolc. dans Je d1scours es orateurs, lllt aussi ses variétés •
rari potcst. Com~io quip~ anmu qu~to ~agis excitanda qui I•empec • hen t d•ap paraiit re froº•d• voire seulemcnt proprcs
ticdc
cst, ut nobis adscnuatur audito~, tanto ~mus m ea diu tcncn la sensibilité de ceux qui l'écoutent. Ccpcndant
. 1e peu t e·1 rc _P1us f ac1·1 erncnt supporté un• seu 1•1à
potcst. cum fuerit quantum sat1s est exc1tata. Et idco cauen. style s1mp certaine
dum est ne, dum uolumus altius ~~erc quod ercctum est. remps que te style subl!me seul. Plus il faut, en effet, é .
etiam inde dccidat. quo fuerat exc1tat1one pcrductum. lntcr- voir violemment l'espnt afinque l'auditeur nous dormemou
positis ucro quae sunt dicenda submissius, bene reditur ad assentiment, moins on pcut lc maintenir dans cet état :
ea quae opus est granditer dici, ut dictionis impctus sicut fois qu' on I' a suffisamment ébranlé. Aussi faut-il se garder,
maris aestus altemet. Ex quo fit ut grande dicendi gcnus, si en voulant porter plus haut cncorc cc qu'on avait élevé de
diutius cst dicendum, non debeat esse solum, scd aliorum te laisscr rctomber du point ou l'émotion l'avait conduit.
gencrum interpositione uarietur, ei tamen generi dictio lota Mais si on intercale dcs dévcloppcrncnts qui doivenl ~tre
exprimés en style plutôt simplc, on revicnt dans de bonncs
tribuitur, cuius copia praeualuerit.
conditions à ce qui réclamc une cxprcssion en stylc su-
blime, si bien que le mouvcment du discours ressemblc, cn
ses altcmances, au mouvement dcs flocs de la mer. II s'cn-
suit que si l'on doit parler longtemps, te stylc sublime nc
doit pas être le seu) cmployé, mais qu'il faut y introduirc la
xxm, 52. lntcrcst cnim quod gcnus cui gcncri interponatur variété en y inlercalant lcs deux autres. Toutefois l'cn-
ucl adhibcatur certis et nccessariis toeis. Nam et in grandi scmblc du discours cst caractérisé par lc stylc qui y aura~
genere sempcr aut paene sempcr tempcrata dccet esse prin- miné.
cipia. Et in potestate cst eloquentis ut dicantur nonnulla XXIU, 52. li est effectivcmcnt important de savoir qucl
genre de stylc sera intercalé dans un 1t1tre, ou sera ali~ à un
autre, en dcs cndroits détcrminés et obligatoires. Car ~me
l"n. Cf. ClctaON. Orotor. 103. dans les discours en stylc sublime, il convicnt toujours ~
171. d , ~ Martin. presquc toujours que le début soit en style tempéré'" :_nws
179. Cf. OcDON. Oralor. 103; S1t.10NUn, p. 569. •I cst loisible à celui qui parle d'cxprimer en stylc 5implc

406 407

-----
..,,.... ..,.,,,,.----
~,-~
DE voCTRINA CHRISTIANA
LIBER IV
.. ... , ..J.,4 - •

··-·
subrnisse,
,·untur gran
...
e~~: .

mquam
uae Possent granditer dici, ut ea
~x illorum fia~t c~mparatione gran~~ac di.
umbris Juminos10ra reddantur °ra ct
. · 1n
. s passages qui pourraient être exprimé
,er1a111 n sorte que ceux que l'on formule s en \tylc ~u-
bli~e, eent par comparaison plus sublime~ :'.. Slyle suhhme
eorurn ta enere aliqua quaest1onum uincta SOi quo.
dcv,e;rnineux grâce, en quclque sone, à ·,.o~~~:n~_rcndus
curnque . autern gpus est quod st 1 su mtssum genus ueIlda
·b· b ·
ptusl se trouvent les autres. Mais dans chague ans la-
sunt, ac urntne o hoc eo' genere uten d um est et in ar·Propr1c· uel e . , ·1 d d. genre, pour
d. t Ac per . . .d . lts d1o~ q lcs quesuons ou t y a es tflicultés à ré<~·ct .
uin ,ca · . quando eis 1sta mc1 unt, s1cut lauct ""' uteS .·é écl
ame en particuli·er 1 1
~,u íC, 1 C\I
enenbus, b. d . . andu 10 . de subt1ht , ce que r
bus ~ . perandum, u I nec amnat,o cu,usqua Ili i,esotn . d · e genre
1 1 ·rn te. De ce fatt, on . o1t cmp1oyer ce gcnrc, mêmc allié
aliqut~ ue e~' :d actionem quamlibet adsensio requin~/~
s1 pdeux autres, quand ti se présentc des difficultés de ceu
Jiberatto n a1·o genere occurrerit, genus adhibendurn '.1n aux De la même façon, lorsqu'il s'agit de louange ou dee
quocu mque d 1est temperatum. ln gran d.1 ergo genere et. 1n· sorte. ' t · n,·. condamnation 01· t·bé
rpo nen um . b . . . tnuc • e , et là
blãJTl . ou ne son· requises
· , ra-
te os duo cetera et m su misso stmtliter ,.e · . de qut que ce so1t, m assenttment à une action
· 1 1ocos su . · 1 rnPc-
n1un t m genus non qutdem semper, sed tarnen . uon e en que Ique au t re genrc qu ' on se so,t. exprimé au que1-_
tum au e . d. · . a11
ra d bmisso indiget, s1cut txi, st quaestio cu· · conQU ' 1 'ré ··1 f pa
uan o su . 1 d [15 , ravant, c'est Je sty e tempe qu t aut employcr ou qu'il
q t soluendus, mcurrat, ue quan o 9] nonnuutus faut intercaler. Par conséqucnt, dans les discours en style
nodos esan· possent, ideo non omantur, sed submisso sca,
quae om. tur ut quibusdam quas1· tons · r- sublime, tes deux aut~s stylcs trouvent leur placc, ct il en
ornamentoru est de mêmc pou_r les d,scours e~ style simple. Lc style tcm-
mone d1cun , G d rn
beant eminentiorem Jocum. ran e autem genus tern- péré, lui, a besom, non ~as touJoui:5, cencs, ~s q~lque-
prae
perata di·ctio non requirit, . ad. delectandos quippe anirnos, fois pourtant, du genre s1m~le, ct e c~t, commc Je l'ai dit'•.
nona d mouendos ipsa susc1p1tur. and se présente une quesllon dont il faut dénoucr la diffi-
XXIV, 53. Non sane, st. d.1cent1· creb~us · et uehementius
quulté ou bien quand certains développemcnts qui pourraient
erecevoír
' des omements, n ' en ont pas mais . sont exprimés en
1 etur ideo granditer
accam, . putandus est dtcere
t · ; hoc enirn ct
acumina submissi genens et ornamenta acmnt temperati. langage simple, ~fin qu'à tels º?'ements _de stylc cn quelquc
Grande autem genu~ plerur:nque pondere suo uoces prernit, sorte saillants smt donné un rchef plus vtgourcux"'. Mais Je
sed Jacrimas exprinut. Demque cum ap~d Caesare~ Mau- díscours tempéré ne requiert pas lc style sublime; c'cst, en
ritaniae populo dissuaderem pugnam ctmlem uel po_tms ~lus effet, pour charmer les csprits, non pour les émouvoir,
quam ciuilem, quam cateruam uocabant negue erum c111es qu•on l' emploie.
tantummodo, uerum etiam propinqui, fratres, postremo pa- XXIV, 53. En vérité, ce n'est pas pmtt qu'llll orareur cst
rentes ac filii Japidibus inter se in duas partes diuisi, per ali- salué d'acclamatíons plus nourries ct plus vigoureuscs qu'il
faut considérer qu'il parle en style sublime. Car lcs fincsscs
du style simple et Ies omcmcnts du style tcmpéré ont le
180. 1i ut dixí qu«stio Simonctti. même effet. Le stylc sublime, lui, la plupart du temps, par
181. Cf. CláR0N, OraJor, 23 : « ut in corona toros•. son poíds même, étouffe les voíx 'ª mais fait coulcr Jes
182. Cf. VIRGIU!, Éniick, IX, 324. lannes. Ainsi, un jour, à Césarée de Mauritanie11',j'essayais
183. En seplcmbre 418, à Chcrchell; voir O. PERLER -J.-L. de détoumer Ies cítoyens d'unc guerre civile, ou plutôt plus
MAIB. ú1 voyag~, ck 1aint Aug11.1tin. Paris, 1969, p. 345-350; S. que civile''", qu'ils appelaient caterua (la troupe) "': e~ ce
I..ANca., « Saint Augustin et la M~tanie asarienne •, /lÉ:Aug 30, n'étaít pas seulemcnt des concitoyens, c'était a_us~t ~es
1984, p. 48-59; p. 251-262. proches, des frêres, jusqu'à des ~res et dcs ftls qw, d~vtsés
184. Cf. l.uooN, Phanak, 1, 1-2. en deux bandes se battaient ritucllement à coups de pterrcs
185. Jcux ca l'honncur de Mars. dicu de la gucll'C. plusieurs jour~ de suite, à une époquc déterminée de

408 409
~ - - - ..- .. . , .11, . . . .

---~ ... . ...._.. .l


DE DOCTRINA CHRISTIANA
LIBER IV
. contínuos, certo tempore anni solemn·

e: ~~:ai
uot d ,es . Iler d· et s'entretuaient à qui micux mieu J .
q t quisque ut quemque poterat, occ1debat . 'triic.
bant e ' 1. d I eg, q . •· raooée~t en style sublime, autant que j'cn fu: évi-
diter, quantum ua ui, ut !ªm cru e e atque inue u,dcll\
granl de cordibus et monbus eorum auelle defflfllC et arracher de leurs c~urs et de leu Ph he, J>Our
ma um . . . rernlera111,,.,,, ,tiasserà rnon d,scours,
. . rs a Ilude
un mal auss, cruel ct au . . s,
m ue dicendo, non tamen eg1sse a11qu1d me Puta .Pellc. • ce ss, 'º"étéré
re q di· rem acclamantes, sed cum flentes uidere u,, cull\ gra oe fut pas cependa?t en les cntendant m'acclamcr .·
eos au d . d l . rn. A Ce à un résultat, mais en les voyant pleurcr Le ~ JC
crusuon ·to d.1qua1ent
. ·bus quippe se ocen et e ectan, flecti aut
mattont b' . . enqCela. . 5 , en effet, · . · urs accla-
que Je les ª"ais 1· 1 .
. . dicabant. Quas u I aspex1, 1mmanem iliam eo acri. 3 . . · ns nuts ct
m1s 1n . . nsu f11 ·e Jeur avais p1u, mats 1curs !armes, que J·e lc• .
. a patribus et au1s 1ongeque a ma1oribus 1 . ct\i. que J ,.,. Quand Je . · ., • ava,,
dinem .1. b ·d b rad11 vts ces p1eurs, J cus la conviction
pectora eorum host1 ,ter o s, e at, uel potius ~rn. émus que ·
l'effet ne 1e prouvat,
• • avant
que ccttc coutumc ....uvage H
qbuaet ui· ctam antequam re ipsa id ostenderent ci>Oss,_dc. êrne .
a• • . d d Deo . • red,d· f1l teur avaient transm1se parents, àicux et ancêtres lo
M xque sermone fimto a agen as grattas corda '· que .é · • m-
. et qui asst geatt ou p1utot occupait leurs c~urs .
tatOS, b. • d. • JC
0 ; conuerti. Et ec:ce iam fenn~ <?Clo .[~60] uel ampliusª~~ I' avais vaincue ; tentot, mon tscours achevé, je tournai
ropitio Christo, ex quo Ilhe mh1l tale temptatu n,
sunt, P . 'b d.d. . rn est. Dieu teurs creurs et leurs lêvres pour une action de
Sunt et alia mui~ exi;,en~enta, ~u, u~ ~ t~1mus hornines ve~e Et voici déjà pres de huit ans ou même davantaac'"
quid in eis fecent sap1ent1s grand1tas d1cttoms, non cl~ grac . Ch' e
avec t'aide du nst, aucune tentative scmblable n'a
potius qua~ gemitu, aliquando etiam lacrimis, postrerno ~~;,faite dans cette _ville. li est bico d' autres exemples cn-
uitae mutauone mo~s~se. . . e q ui nous ense1gnent que des hommcs ont montré cc
54. Submisso ettam_ dicend1 genere ~t pl~nque lllutati, ~ cor·avait fait en eux l e ton subl.tme d' un sage discoun cn
ut quod nesciebant scrrent, aut quod eis u1debatur incredi- ~:scitant moins des acclamations que des gémisscmcnts,
bile crederent ; non autem ut ag~rent q~od agendurn iam uelquefois même des larmcs et un changement de vie.
nouerant et agere nolebant. Ad huiusmod1 namque duritiam q 54. Les discours en style sirnple ont aussi lransfonré bien
flectendam debet granditer dici. Nam et laudes et uitupera. des gens, mais en leur faisant connaitre ce qu' ils ignoraicnt
tiones quando eloquenter dicuntur, cum sint in genere tcm- ou en les amenant à croire ce qui leur paraissait incroyable,
perato, sic afficiunt quosdam, ut non solum in laudibus et mais non en leur faisant accomplir ce qu'ils savaicnt déjà
uituperationibus eloquentia delectentur, uerum et ipsi lauda- devoir accomplir et qu' ils refusaient d'accomplir. C'est que
biliter appetant fugiantque uituperabiliter uiuere. Sed num- pour faire fléchir pareille résis~ce, il faut s·~xprimcr en
quid omnes, qui delectantur, imitantur, sicut in grandi generc style sublime. Car louanges et biames, quand 11s sont pro-
omnes qui tlectuntur agunt ; et in submisso genere omnes lf1Í noncés éloquemment, bien qu'ils relevent du gcnre tem-
docentur sciunt aut credunt uerum esse quod nesciunt ? péré, font tant d'impression sur certains que ccux-ci non
XXV, 55. Vnde conligitur, ilia duo genera quod efficere in- seulement prennent plaisir à l'éloqu~nce, qu'il s' agi~sc de
tendunt, hoc eis esse maxime necessarium, qui sapientcr ct louanges ou de blãmes••, mais en v1ennent à souhat~er de
mener eux-mêmes une vie digne de louanges et de futr u~
186. Cf. VIROILE, Éniúh, VIII, 384. vie blâmable. Mais tous ceux qui sont charmés sont-tls
187. Rappclons qu' Augustin achhe son ouvragc au moment oà transformés, de même que, dans le genre subli~, tous ccux
il 161igc 1cs RtrractatiOMs, en 426-427. qui sont toucMs agissent, et que dans le genre ~tmple, tous
188. C. SaiAOBUN, « Zum Text ... •, Wit~r Snulitn. 87, 1974, ceux qui reçoivent l'enseignemcnt savent ou crotcnt comme
p. 176, propose de supprimcr la formule : « in laudibus et uitupera- vrai ce qu'ils ne savent pas? . à
tioaibus •. comme glose intruse dans te texte, qui fait double cmploi XXV. 5S. n suit de là que CC que ccs dcux gcrucs Vl~
avec celle du daJut de ta phrase. produire est absolument indispensable aux orateurs qut veu-

410 411
--· ........ . . ...__.
~

DE DUCIKINA <-HRISTIANA
~
tempera •
ter uolunt dicere. lllud uero, quod a .
eloquen,o id est ut eloquentia ipsa delectet nc>&llur gcnA
d b ' n es1
. sum usurpandum, s~ ~t re us quae utiliter h Prolllt
''t
LIRER IV
arler avec sagesse et avec éloquencc .
1enl pu par le gc~re lempéré, c'c\t-à-d1rc . Maa cc qu_, cq
·---
.,_

~ •P
dicuntur,
si nec docente md1gent eloquio nec "" nc~,~ r
d. h be
. tes et fauentes au 1tores a nt, aliquant
et sc1en . . .
0
.. ,ouen1c ·'1llt
• "u
o Pro , 'l
tione 1psa elocut1oms accedat uel ten . lllPti,,.
que_n~:fi n que, sur des sujeis cxprirnés
lf1ª
15
:~1.:~
ot,1en_ mêmc qm pla1sc, ne doi1 pas ~Ire que ce 1<111 1élo-

s'ils n'ont pas besoin d'un langage _açon u111e e1


en ""·

ex de e I Cta . ac1us d ... ....ue. 1 . qu1 ln\lnu••


a fiat .,... . trneuvc, pare~ que eurs audneurs sont inf . ... oU

=
ensus. Nam cum e 1oquent1ae sit un,·u
resca1 ads . · ersal · qu• és 1'assent1ment de ces auditeurs en <mnés ~ bicn
. in quocumque 1storum trium genere, dice e orri. d1sPos , . • , ra1son mcmc de
c1um, . .d od . rc ap,. • rément du discou~, s Y pone un peu plus s 1
·onem; fims autem I qu mtenderis pe "'aci
persuast . · rsu d 1 agy adhere plus sohdement. Car, commc le :,~nt
. do . in quocumque 1storum tnum genere dic·, a crc
1
d cen , . d . 1 qu Id oU nce cn général est, cn chacun de ces lrois genre de o.
ns apte ad persuas1onem, se ntsi persu d cm que .,.. à ad s, par.
e1oque . 1 . p a cai ler d'une man1<,re proprc persu, er, et que sa finahté es1
fi1 m 000 peruemt e oquenttae. ersuadet autern . , ad
~eso genere uera esse quae (161) dicit, persuadet 1. •n Sub. de persuader, par la p~le, cc qu on a dans I' csprit, en cha-
m1s · · n gr•n~· cun de ces trots genres. I orateur . parle
, . d'unc man·~ 1,_,c proprc
1 agantur quae agenda esse 1am sc1untur nec agunt -1111 ro voquer la persuas1on, mais s 1I ne persuade pas -1 .
u det in genere temperato pulchre ornateque se du_r, Per. àp d l'él
sua . .d t? A 1cere . te•·nt pas la fin edt . oquencc"'. Or,.dans. le genre sim ,• n
1 at-·1
pe,1
Quo fine nob1s qu1 opu~ ~s. . _ppetant eum qui lin · rsuade son au I eur que cc qu I 1 d1t est vrai . dans 1
.antur et se in panegmc1s tahbusque dictionibu ~lia pe sub~1me, · ·1 1 ad d' accomphr · ce que ' l'on saiae
glon , d al. .d s •ac genrc 1 e ~rsu e
tent ubi nec docendus nec a tqui agendum moue d ·
sed 'tantumrnodo est delectandus auditor. Nos uero Us, t111
déjà devoir acc?mphr sans pou~t I accomplir ; dans 1c
enre tempéré, ti le persuade qu d parle avec grâce et élé-
finem referamus ad ~teru~ finem, ut s~ilic~t quod cf:ice: gance. Mais qu'avons-nous besoin d'unc iene fin? Que la
uolumus, curo grand~~r d1c1mus, hoc_ et1am isto uelimus, id ~herchent ceux qui tircnt gloirc de lcur parole et paradent
est ut bona moru~ d1!1gantur uel_deu1tentur mala ; si ah hac dans Jes panégyriques'90 ct autres discours analogucs, ou iJ
actione non sic ~1em sunt homt~es, ut ~~ eam grandi gc. n'y a ni à instruire l'auditeur ni à lc pousscr à agir, mais
nere dictionis uideant~r urgend1_ aut, s1 1am id agunt, ut seulement à lui plairc. Mais nous, nous rapportons ccttc fin
agant studiosius atque m eo fimuter perseuerent Ita fit UI à J'autre fin, à savoir que cc que nous voulons réaliser
etiam temperati generis omatu non iactanter, sed prudentcr quand nous parlons cn style subi~, n~s v°':11~ aussi y
utamur, non eius fine contenti, quo tantummodo delectatur atteindre par ce style tempéré, e cst-à-duc fauc auner lcs
conduites bonnes et détoumcr dcs mauvaiscs, aussi les gens
ne sont pas à ce point étrangcrs à une telle action qu' ils doi-
vent y etre pressés par lc rccours au stylc sublime, ou, s'ils
s'y conformcnt déjà. pour qu'ils agisscnt avcc plus d'ardcur
189. Cf. CICálON, De inuentione, 1, 6: « Officium eius faculta- ct qu'ils perséverent fermemcnt Ainsi arrive+il que nous
tis uidetur esse diccre apposite ad persuasioncm, tinis penuadm
dictione ...
190. C'est un gcnre qu'Augustin a pratiqlll! à Milan; cf. Cor,/. VI,
6, 9 (BA 13. p. 534) : « cum pararem recitare imperatori laudes •; C.
litkra.r Periliani, 111, 25, 30 (BA 30, p. 644) : « cum ego Mediolanum
1111e Bautonem consulem uenerim eique consuli calcndis lanuariis
1audem in tinto conuentu conspectuque honúnum pro mea tunc rhe·
torica professione recitauerim lt.

---
413
412
.
Ut. UV\.,IIUIUI '-,IUU..)Jlfl.NA

sed hoc potius agentes, ut etiam ip


-···~.,,,,- . ... '• ...... .. ....
au d1tor. d. so ad LIBER IV
pe rsuaderc uolumus, a 1uuetur. bo··u~
.. loyons aussi les recherchcs du
quodXXVI. . ·
56. Ilia 1taque tna, quae supra P<>sui ·•1,
. . s1. et1am
. efl'lfa1ion, mais avec mesure, sans n~le lc_nipéré, sans
. nter dicit, e1oque n ter uu It d.icere rnus. , culli tel1 re qui n 'est que de charmer l'a d_s sat •sfaire de •1 °"fi·•
sapte .be , 1d a 'llli
bere ut int~ll_egenter, ut 1I nter, ~t obo~dienter gere de. roP• •en sorte de I' a,·der, par ce stylu llcur•. mais . cn ra,• .1n
O1 e auss1 à I
no n
sic acctptenda sunt tamquam smgula illis t .b aud 1at
.b ad b . n us d. Ur
" hJI 1 1.
.en que nous v~u ons u1 persuadcr.
sant
· • a ler vers 1c:
eneribus ita tn uantur, ut su f!l•ssum intelle iccll<I' "b• ~VI. 56. e est pourquoi les trois fi
~emperatum libenter, ad_grande J>C:rlmeat oboedien~entcr, ~ tées plus haut, à savoir que celui q:.sI que nou.~ avon., pré.
sic potius ut haec tna semper mtendat et quan er audi,.; s~~I veut aussi parler avec éloquenc dparlc avec sagc\sc
sed . ·11 . 1 tum ,,, s i , l'écoute avec mte 11·tgence, avece ou
agat, et!am cu'!1 .•~ 1 ~rum smgu o qu?<lue ~ersatur. Potcsi
.
. . fa1 re cn sorte,
11 00 1
mus emm fastidm, ella'!1 quod subm1sse dicirnus No1u. q. _.,., ces trois fins ne doivcnt pas êt- P a.is,~ et avec doci-
hoc uolumus non solu~ mtelle~e?t~r, uerum etiarn • _ac Per 11tc. • é é '" cons1dértcs
levant chacune s par ment de l'un de ccs . conirnc
audiri. Quid au_t~m ag1mu~, d1um1s .testimoniis dhbcn1c1 :yle, de telle ~açon qu' être ~té avec intcl:ro~s gcnrcs de
quod dicimus, ms1 ut oboechenter aud,amur, id est 0 ccnd 0 drait au style s1mp!e, avec plats1r au style lc g ncc rcv1cn-
r eis [162] · 1ante 1·11 o, cu1· d.1ctum est : Tesr· Ut CtP~.
opttu . "'4· cilité au style sublime; que l'oratcur ait pl~~~avec do-
tu
credita' fac ta sunt ual-'- uc .
? Qu.d .
t ettam quaerit nisiinzor11a. 1141 tr0is en vue, et les mette en oeuvre, autani qu•·i1 ~OUrs lcs
1
aliquid, licet ~ub~~so e!oquio, discentibus narrat ;~•· qui les trois, même lorsque l'ensemblc de son d. e peut, tous
eum uelit aud1re 01s1 aud1torem nonnulla etiam suau· quis tienl proprement à l' un de ces trois genres •~n appar.
tineat ? Nam s1· non mte . 11 egatur, quis · nesc1at
· nec llate
l"bc de· voulons pas inspi~r l'e~nui, même quand n~ ar nous ne
eum poss~ nec oboedien!er ~udi_ri _? Plerumqu~ aute~ di~tcr style simple ; auss1 dés1rons-nous être &:outés parlons en
· 11·1gence mais · encorc avec pi•;, non . Etseulc-
ipsa subtn1ssa, dum solu1t dtfficdhmas quaest1ones et 1. 11.0 menl avec mte ... str. que
nata manifestatione demonstrai, dum sententias acuti· ~ºP1• cherchons-nous, quan d nous . . donnons
. un enscigne ment ap-
.b . . d ssunas réc d
puyé sur les p eptes 1vms, smon qu'on nous écout
de nescio qm us quas1 cauem1s, un e non sperabatur .
. d .. . . 'erun docilité, c'.~t-à-dire ~u'on ait f~i en eux, avec lc sec~v:
et ostend1t, dum a ~ersan_1 ~o~umc1t e~rem et docet faJ.
celui à qm d a été d1t : « Tes temoignages sont vraitM 1,..,
sum esse, quod ab 1ll0 d1c1 mdebatur muictum, maxirnc
quando adest eius quoddam decus non appetitum, sed qu dig~s <Í! f~i » '. ~ais que désire d'autre que d'êtrc
19

celm ~u1 fait u~ réclt, ~ê~ en style simplc, à ccux qu'il


:ru
dammodo naturale et nonnulla non iactanticula, sed qu:
necessaria atque, ut ita dicam, ipsis rebus extorta numerosi~ instru1t? Et qm voudratt l &outcr, s'il ne captivait aussi
tas clausularum, tantas acclamationes excitat, ut uix intelle-
son auditeur par quelque agrément ? Car qui peut ignorcr
gatur esse submissa. Non enim guia negue incedit omata que, s' il n' était pas compris, il ne saurait être &:outé ni avec
plaisir ni avec docilité? La plupart du temps, d'ailleurs,
negue armata, sed tamquam nuda congreditur, ideo non même un discours en style simple, quand il résout lcs qucs-
tions les plus difficiles et les rend claires par une démons-
tration inattendue, quand il cxtrait de je ne sais quelles an-
191. Voir § 32 et 34. fractuosités, d'ou on ne les auendait pas, les pensées les
192. nimis Simonetti. Voir « Note ... », p. 559. plus fines qu'il présente au grand jour"', quand il vient à
193. Ps. 92, 5. bout de l'erreur d'un adversaire ct démontre la fausseté
194. Cf. ClctRoN, Orator, 79 : « acutac crebracque sentcntiac: d'assertions qui paraissaient à celui-ci irréfutables, tout par-
ponentur et nescio unde ex abdito crutac,. ; Conf X, 17, 26 (BA 14, ticuliêrement s'il offrc une sorte de beau~ sans rcchcrchc,
p. 186) : • ecce in memoriac mcac campis ct antris ct cauernis ... • mais en quclque façon naturelle, ct un rythme hannonieux
195. Voir SIMONFm, p. 57. des clausules'", dépourvu de petites prétentions ct commc

414 415
~-
DE voCTRINA CHRISTIANA
·s Jacertisque conlidit et ob .
Jucíliariulll n_e ~~mbris fortissimis falsitatems'~entetti
a ·, ac destru•t lamatur ita dicentibus n· ·. hde a 'li.
~
' \~
LIBER IV
sant spontanément, tiré pour ain\i d
. . . , . . .~

s'irflPº n tcl discours souleve alors tan1 d',.,. ·f ire du ,u1e1


.. ,·
-' •·

--
....

t,íUI l!UíO acc . . . • IS1 q · Ut •rflC, U . à · •·1 , . -.e arnati


reoro el rnu sic defensa, s1c mu1cta delecta.1 ?lira ue/lli ftle • aperço1t . pem~ qu • s agu de s1yfe si ;i"' que
~ic dcrnonstral~brnisso iste noster doctor et dic1. ~t in ~~ I'º.~, :·avance b1en éq_ui~t e':iearmes, mais il a~ e. :".on
igi1ur g
dcbet, 0
e;~; 0 \o1um intellegenter, uerum etiam
d" 1 r
~::d
age~
•>c111e "' de se5 1
~~o;i dire iou~;;; ;~ ~;s;e~ ~euscl:~!~as_ l'advcr~air~p:~~
, 1 mine sa , -
dien1er au 'ª u· r~ force ·1 son mensonge par la grande . rc~l\tancc
oblX: et délru; Et pourquoi les orateurs qui 5 ,;'gucur de ~cs
fl'lelfl~ret;objet d'acclamations répétécs ct xpnrncnt a1n'-
sont-l \e la vérité ainsi démontréc, ainsi dé~~u;cs, smon
parce _qs1· invincible, est pleine d'at1rai1 Par" ue, ct rcn-
due a1n d .
docteur et orateur se mt, dans ce stylc sirn lc
. conséqucnt

notre ter de manierc à être «outé non seulcmcnt P ~uss,,
de par mais encore avec plaisir et docililé avec mtcf-
S7, Ola quoque eloqu7ntia generis_ tem~rati apud el . ence,
11g ·
L'étoquence en sty 1e tempéré, cite non pi
lesiasticum nec mo~ata relmquitur nec indeOc!ucn- 57• , . . , t . us, ehcz
r eccles1ast1que, n es pas 1aisséc sans ""'·me .
tcm ccc solum hoc appetlt, ut delectet, quod solu cen1cr roraleu à EII • v'"" n1s ni
ornatur nec . . h"1s quae 1audat siue Ili.ª"''" n'est ornée sans propos. e ne s ª!tache pas sculcmcnt à
. til tur uerum ettam m . e, ce que . chez les. autres
--'- . cite vise uniqucmcnt , mais, .
r"lj
ahos. pro
. petendis uel finmus tenen d"1s, 1·11·1s autem duuuflc
• e ' . . · Pfa1r
rat 1sus ap . boed" euuílll , tle expnme ce qu1 111,:;;nte 1ouangc ou blãme d" .
. ' 1 respuendis uult ut1que o 1enter audiri s,· · qu e , csirant
obtenir l'un ou le con~rver pus 1 fermement, ou fuirct rejc-
d1s ue · au1crn
(163 ) auditur intellegenter nec lºbe
I nter potcst. Pro· 1' autre, elle veut ~v1demment être ~tée avcc docililé
non
. 1n· ut intellegant, qu1. au d"mnt, ut de Iectentur, ut n1._ Illdc
111 a a, d t bº VUUC•
ter
5eutement. s1. I' on ~ •~st p~ =ou -'-- t-'- •
,. av~ mtclligcnce, on nc•
diant, etiam in hoc genere agen um es , u I tenet dclcc1atio ut l'être avec plais1r. C e~t pourquot ces trois objectifs :
principatum. : faire comprendrc_des audneurs, lcur plairc, les rendrc do-
ciles, il faut les _avo1r en vue ~me dans le gcnre 00 lc plai-
sir tient la ~rcm1ere ~!ace. . ,
ss, Iam uero ubi mouere et flectere grandi genere opus cst 58. Mais d~s qu ti est besom d ~mouvoir ct de touchcr
auditorcm - quod tunc est opus, quando et ueracitcr dici ct l'auditeur par le style sublime'., - et c'cst le cas lorsqu'il
suauiter confitetur ct tamen non uult facerc, quod dicitur _ reconnait qu'on dit la véri~. et qu'on la dit avcc 181imcnt,
dicendum cst procul dubio granditer. Sed quis mouetur, si mais que pourtant il ne veut pas faire ce qui lui cst dit -, il
nescit quod dicitur ? Aut quis tenetur ut audiat, si non dc- faut sans aucun doute parler en style sublime. Mais qui est
leciatur? Vnde ct in isto genere, ubi ad oboedientiarn cor ému, s'il ne comprcnd pas ce qu'on lui dit? Ou qui s'at-
dwum dictionis granditate flectendum est, nisi et intcllcgcn- tache à «outer, s'il n'est pas e ~ ? Aussi, nteme dans
ce genre de style oà, pour amener un cceur cndurci l

196. lm11e courantc en contcxtc rht!toriquc ; voir SIMONITII,


p.573.
197. e. ScHAOIUN, e Zum Text. ..... Witner Studitn. 87, 1974,
P. 176-177, atime que e p-andi 1enere,. eat une a)oee intrule dw le IUIC.

416 417
,,, _____ _ .;. ·-·- -·l~
~ DE voCTRINA CHRISTIANA LIBER IV .... - -"-.
. dicit audiatur, non potest obocdic . ancc. il faut l'émouvoir par la~
·1.Anter qu1 ntcr '"'·
ter ct 1,..,.. . ..... rotié~s~ si cclui qui parle n'est pas tcou,:n•fi~c"'-e de 1·c•-
diri- • Habct au~m. ut ~1enter audi~ur. prcss•~ p·laisir. il nc pcut être écouté avcc docavcc ~ntcll,g~nc,
XXVfl.ran59d',tate dictionis ma1us d' . . .
pondus una d.<lUariia.
•ccnr
et ave1.: 1litr •.
cumque g . ter et ctoquenter 1c1t, u1u1t autcm ncq . 1,. 111- La ~ie de l'orateur
r,larn qui _sap1en ultos discendi studiosos, quamuis ll1tcr,
. u,dcm m v d ·
crud1t _q . ·r5 sicut scriptum est. n e a1t apostolus . '""
Ol!,,,,ft_
XXVII, 59. Mais pour que nous soyon te
suae s1t ,nuti ! ' u..ritate Christus adnuntietur Ch ..s111, ·1·té si grande que soit la sublimité du ds outé, hec
· ne s,ue ~ ' . . · ris,
oecas,o •
eritas es
t et tamcn et1am non uentatc adnunti· . u,
ali . ar; 11c
doC'rorateur
' ' est d' un pus1 grand poids. Car cctu·
iscours la
• vie
autcm u id est, ut prauo ~t f ac1 co~dc quac rec · de sagesse et avcc éloquence, mais qui vit ' qu, parle
ri tas p0te ~edicentur. Sic qu1ppc adnunttatur lcsus ~ _ct
5t avccdoute nombre de gcns avidcs d'apprcndr mal. in,1ru11
uera s~t P . ..n quaerunt, non quae fesu Christi. Scd ns. sans A àl . e, cncort qu'il
ab eis qu1 s.... ml'bc h . . quo. . « inutile à son ume u, • '"', comme il a ~ . .1._ .
tus . tidelcs non que I t ommum, sed ipsu... I'\_ 5011 d l' Apôtrc . Q . e !;4;nt De
·am bont , . . Q d' ... UI),. là ce rnot e .. « _ru ce s011 avec arritre-~rut~ ou
nt _ oboedienter audiunt, qu_1 ait : . WlU ~cun,, /acire . .1.,;rl que le Christ so,t annoracl ! ,. Cencs I Ch .
m1num finriunt fiacere nolite : d1cunt emm et no,. ,. · en vc , l Véri e nst CSI
uae autem .... • .. · · ·i· 1a- la VéritélOO, e~ pou~t ª ~ pcut êtrc annoncéc rnêmc
q. . ideo audiuntur ut1hter et1am qut ut1 1ter non agunt sans vérité, e est-à-dtre que le Juste ct lc vrai pcuvcnt êtrc
c,unt ' . aerere student, sed sua doccrc audent, de 1.....: prêchés par un c~ur tortueux et trompcur. C'cst en tout cas
Sua entm qu . . """
.. pcriore sedis cccles1ast1cae, quam sana doctrin ainsi que Jésus est annon~~ p~ des hornmes qui cherc~,.,
scihcet su . Do - - a 1
. ·t Propter quod 1pse mmus, pnusquam de tali.
1 ur intlrêt et non pas mtcrêt dt ltsus-Christ•• M .
constttui ·
uod commemorau1 1ceret,· d' [164) · ·
praerrus1t : Cathe. ;uísque Jes vrais fidele~ écout~nt docilemcnt non ~as~~
bduS, qMoysi sedent. Illa ergo cathedra, non eorum, scd homme quelc~~que_ mais le _Setgnc~r lui-même, qui dit :
ram . cogebat eos bona d'1cerc, ett' am non bona facientcs . « faites _ce qu 1/s disent, ma',! M faltes pas _ ce qu 'ils Jont;
Moys1, . . d ·
Agebant ergo sua m ~1ta sua, ocere autem sua cathcdra cor ils disent et ne font pas ,. , pour cette nuson 5001 &:ou-
illos non permittebat aliena _ . tés avcc profit ceux mêmes qui agissent sans profiL C'cst
60 Multis itaque prosunt dicendo quae non facmnt ; ~ lcur intérêt qu'ils recherchent, mais ils n'ont pas l'audacc,
1onge •Pluribus prodessent faciendo r -
quae dicunt. Abundant
· · ·
bien sOr, de l'enseigner quand ils parlent du haut de la
enim qui malae uitae suae de1ens10nem ex 1ps1s sms prac- chaire ecclésiastique établie par la saine doctrinc•. C'est
positis et doctoribus quaerant. respondentes corde suo, aut pourquoi le Seigneur lui-même, avant de prononccr à pro-
pos de telles gens, lcs paroles que j' ai citées, a dit : « /Is
sont assis dans la chaire de Mofse » * . Or cctte chairc, qui
198. Cf. § 38. n'est pas la leur, mais cclle de Motse, les contraignait à en-
199. Eccli . 37, 21. seigner des choses bonnes105, alors même que lcur conduite
200. Cf. /oh. 14, 16. n' était pas bonne. lls suivaient donc dans lcur vic lcur
201. Phil. 2, 21. propre voie ; mais quant à l'enseigner, cctte chaire qui
202. Manh. 23, 3. n'était pas la leur ne leur permcttait pas.
203. Cf. 2 Tim. 4, 3. Tit. 1, 9; cf. § 61. 60. Ainsi sont-ils utiles à un grand nombrc en disant dcs
204. Manh. 23, 3. choses qu' ils ne font pas, mais ils lc seraient à bcaucoup
205. Cf. S. Guclf. 32, 10 (MA 1, p. 572) : « Quando dicunt bona. plus en faisant ce qu'ils disent. lnnombrables en effet ceux
non ipsi dicunt, scd cathcdra Moysi. Cathedram pro doctrina posuit, qui cherchent une justification de leur mauvaise vic dans la
non quia cathedra loquitur, scd doctrina ,. . conduite même de leurs supérieurs ct de lcurs docteurs. leur

419
4IR
DE ooCTRINA CHRISTIANA
--.............
~' ~~
; _ . ,---·--·--~
______....... • q, ....___ ... .
...
·- - ........_.._. •....
erumpunt, ore _suo, atque dicentes . LIBE.R IV
. "' si ad hoc 1·pse non fac1s ? Ita fit ut eum no· Qutl(I
ena .. , . is cur d't t ne· n º"--
mihi praec1~ • ui se ipse non au 1 ' ~ 1 Uerbulll "\IC. dant de ca:ur, ou même, s'ils se
d. nter aud1ant, q. ui cum ipso praed1catore cont • qu{)tj réPº" de t,ouche, en disant : "Ce que tu P<>"rrn à de lrls
·~ praedicatur,ls1~cribens ad Timotheum, cum ctflllnant. écla~s.
0 0 e le fais-tu pas_ t_ oi-même ?" : ~~c\Cns, P<JUr.
e• p<>sto us t b. . it1sse1 qu • nt pas avec doc1hté celui qui n·~ 11 csuhc qu·11s
l)enique a entiam ruam contemna • su 1ec11, unde : n'écout:, qu'ils méprisent la parole de Dic~le Passa proprc
N mo adolesc e ait : Sed forma esto fideliurn, . ll()n
e tur atqu . . . jid . i,,. s parole~n même temps que le prédicatcur. ~~~lcur.cs1 ~ê-
contemnere 'rsatione, in dilectwne, _m I e, m castita1 e,.
ch~e. nt à Timothée, ayant dit : <e Que llu/ ne n, 1 Aporrc
mone, in con';:1 Talis doctor, ut oboed1enter audiatur, no;·. tcnva "ge ! ,. indique en outre le moycn de n'êflllpr,5 e to,i
XXVlll.
pudenter on
n so• )um submisse ac 'b'J't temperate, Uerull) .1fll..
. . uia non contemph 1 1 er u1u11. . . Sic naetia,,, ··•
je~n: :n disant : « Sois p~ur les fideies u,i rn!tu lllé-
granditer dicit, ~ ut etiam bonam non neglegat fa~qUc
pns 1• ta conduite, ta chartté, ta/oi, ta chastett ,: par ta
naro e. 1 U 1d ,. .
bo am u1tam,
elegit ~
h · ·b "'ilni ,,- XXVIII 6 . n te octeur, P<>ur se faj .... .1..
hona coram Deo et om1~1 us, quantum , _
sed promde~t d his consulendo. ln 1pso etiarn sen.. Po- ilité, parle sans m~onvenance non seulcrncnt en avcc
' · ·" '-"oUtcr le
.11 m umen o, b' · t· . ""ºnc d_oc I et tempéré, mais encore en style sublime 51 Y
test,. 1 ubus p1acere quam uer 1s nec rb" ex1s 1met. dici rnet·1u mp e II h · .,.., , car sa v1e
~~1t
ms1 qu
:i dicitur uerius, nec d?'tor ute 1 is ·sNeru1a!, sed Uefba8
·m quod ait apos o us . on m sapienr
s1 sans reproche.
eSI
t,onne, d
a. e o1s1 en effet de mcncr une vie
afin, sans mépnser non plus une bonnc renom......._
b. d """'•
doctori. eSl etun~ [i6S] crux Christi. Ad hoc Ualet eti,~ de se ménager es ,. 1ens evant Dieu et dtva es
b . eHoc 1
uer 1, ~
1111
~
euacue · b' nd -.. · ommes2°', autant ~u I est en son pouvoir, cn craignant
Timotheum : No/1 uer is conte ere ; ad nihil
quod a1t_ ad . ; ad subuersionem audientium. Nequc 1 un. en portant ass1stance
··1 . aux
. autrcs.
1. En outre, dans le dis-
. t1le est, nis .. .b cours même, qu I ,.aJme ·rrueux
lllt p aire
· par, la substancc
. que
enim u . d'1 tum est ut aduersams oppugnanti us uen. ar les mots, et qu I 1 estime . que nen n est nueux dit que
enim h~ _id:s ~ ueritate dicamus. Et ubi erit quod, cum P i est dit avec plus
tatem mhil a1·p sse episcopus debeat, ait inter cetera: Vt
cequ · 1de vénté, car lc .doctcur n'est pas au
·ce des mots, maJs es mots au service du doctcur. e· cst
ostenden:t ~u d::::t~ina sana et contradicentes redarguere ? serv}fet ce que dit l' Apôtre: « 11011 selo11 la sagesse du lan-
pote~s s1t_, ontendere est non cu~are. q~o~odo error uen. ena ee, aftn de ne pas rendre va,ne · la crou · d u Chnst ·
,. "º. Et
Verb1~ emm e ed uomodo tua dict.10 d1ctmm praeferatur al- g g u'il dit à Timothée va encore dans ce scns: « Évi~ de
tat~ umcatur, s . q on uerbis contendit, siue submisse siue ceqputer sur des mots : car ce la n 'est b011 qu 'à troubler
d'
tenus. PoIT? qui n diter dicat, id agit uerbis ut ueritas pa- is x qui écoutent » 211 • Ces paroles ne signifient pas,
tempera!e smf gr:;i ueritas moueat, quoniam nec ipsa, quae ceu . . é. é
teat, ~ acte
uen_tasfi1ms
praeceptl e pienitudo Iegis est, caritas ullo modo esse
d'ailleurs qu'aux adversaJres qu1 attaqucnt 1a v nt .' nous
n'ayons rien à répon~re pour la défensc_ de la vénté. Et
urquoi donc, lorsqu li montre ce que do1t être un évêquc,
rra-t-il, entre autres : « Qu'il soit capab[e d't11Stig11Lr la
206. J Tim. 4, 12. saine doctrine et de réfuter les contradicteurs » "' ? Dispu-
2!11. eligit Martin. ter surdes mots, en effet, c'est se préoccupcr non pas <k:5
208. 2 Cor. 8, 21. moyens d'assurer la victoire de la ~érité sur l'e~°!'· mai_s
209. autimet Simonetti. des moyens de faire préférer son d1scours à celw d ~ -
210. J Cor. 1, 17. Au contraire, celui qui ne dispute pas sur des mou, ~u 11
211. 2 Tim. 2, 14. parle en style simple, en style tempéré ou en style subh"7,
212. Tit. 1, 9.. se scrt des mots pour que la vérité soit évidente, ~ que a
213. Cf. J Tim. 1, 5; Rom. 13, 10. vérité plaise, pour que la vérité émeuve ; ~ la c~té t~~
même, qui est la fin du préccpte et la plérutudc e 1 01 '

... te.,.
420
421
--
.. DE voCTRINA CHRISTIANA
. quae diliguntur, non uera, sed f
LIBER IV
Solument pas être authcntique .
t s1 ea d , 1
asa neul ablc: vrat. mais
. 1e faux . Et con,..... • \1 cc
·ta n0tc:s , . putchrum corpus et e1orrnis est s11 111
re,. ·ut t'8-ute rn cu1us t quam s1. d e1onne
, h be ani · ..., t'- . qu·• e,, llirtl(!
a ret et co lll11s ,,.. pas ~
1 'd ""' ce 1u, qu·I
S'" , ·s une ame a1 e est plus à pia· d
l'l ·c:st ,na• a un hcau
1 dus es • d '
quae falsa sunt 1cunt, magis ,.., >11 s, ita,
'1 . ê in re que .
m..
~gis do en
ter ea . Q 'd .. ,,ser ,orP~ e corps Ja1d, de m ~ ceu,t qui discnt ª" s ,1 ll~;u1
qui etoque~ d formiter d1cerent. _u1 est ergo llon ¾di, ll11ss 1 1 ont encore plus dignes de pilié q ~ c!loquc~c
8
qua!TI si tah e etiam sapienter d1cere, nisi uerba . Sol1111i 1c: faUX sec maladresse. Qu'est-ce donc que ue ~ •Is l'cÃpo.
c:toquenter, ue~:fficientia, in temperato splende~~ s11~ saient av vc:c éloquence, mais encore avec par cr non seu.
misso gc:nere t' ueris tamen rebus, quas audiri o a, 111 1eJ11ent ªp1oyer dans le genre simple dcs ~age\\e, s1 cc
~di ueheme; ia, i utrumque non potest, dicat saPottca~ li, c:st e01 enre tempéré des mots brillants d s ?propnc!s,
adhibeíC: ?d~e.t ~foquenter, potius quam dicat eloqP~cntcr dans led!s mots véhéments, mais cela a'u :;s .e st Y,l_e su.
d non ict entcr bli'!'e u'il convient de faire entendre. Pour~~~e _d •dées
q~~ dicit insipienter. vraies ~ run et l'autre, qu'il dise avec sagessc ui q~, ne
q 'd . peut fatavec éJoquence, plutôt que de dire avec él cc qu il nc
. tem ne hoc qut em potest, ita conuers
..,vJX S I au . ed etur
dit P~- ait sans sagesse.
~ • 'b1· praem1um comparet, s et praebcat ai· ·' oqucnce cc
ut non SO tum s1 . · d ' d ' f .
. ius quas1 copta 1cen 1 onna u1uendi 11s qu' 1~nr- Quant à celui qui n'est même pas ,.,.,,..IJ de
mp tum et s11 e . ~- . d .,. -.-,.e cela.
exe 'il se condutse e man,'."re non seul~ment à se rnénagcr
qu écompense pour lu1-même, mais cncore ,. d
e r • onner
u0 mple aux autres et que sa façon de vivre .,
rexe e sorte sa forme d'éloquence. so1 en
nnidam qui bene pronuntiare JlOSsunt, qu·d quel2~ Ce~~ en vérité, sont capables de bien l)rononccr un
62. sunt sane '1- : Qu .
od s1 ab ali"
1
. ours mais mcapables dele composer. S'ils empruntcnt
ronunuen excogitare non possunt.
. 1 . is dtSC ' · é · é
autem P uenter sapienterque conscnptu'!' memoriaequc à d'autres un discou~ cnt avec loquence et sagessc, le
sumant eloq e ad populum proferant, s1 eam personam confient à Jeur mémo~re et le pro~oncent devant lc peuple,
commendent atquO improbe facmnt. · E11am
· · emm,
s1c · quod ·ouant un tel rôle ils ne font nen de malhonnête. Ainsi
en J . ré - •
[1661 geru~tl, no 1 multi praedicatores ueritatis fiunt nec ffet ce qw est assu ment ub1e, se multiplient Jes .....,."i-
pro fecto
. ull
. e. es •
si unius · · 1"d 1psum
ueri mag1stn · d'1cant omnes, en e rs ,de la v ént. é sans que se mu1ltp. 11cnt
· les ""'""..
maitresi
~teu lmê . ,
mulu m~gis~. ·s schismata. Nec deterrendi sunt isti uocc ··ts énoncent tous e me ense1gnement de l'unique vrai
non sint in e1 . .
et . . phetae per quem Deus argu1t eos, qui furan. ~~~m. et s'il n'y a pas entre eux de désacconP • . Et ils ne
1
H1erel1llae ·pro nusquisque ' a prox1mo suo. UI emm fu ran-
· Q · · doivent pas être détoumés de leur tâche par la parole du
tur ue~a eius, ~erunt, uerbum autem Dei non est ab eis alie- prophete Jérémie, par lequel Dieu adresse dcs rcproches à
tur ahenum au1,

·11 d' . a1·
. bt perant ei potiusque 1 e 1c1t 1ena qu1, cum
. ceux qui « volent ses paroles, chacun les prtnant à son voi-
num. qu1 o em • . bo d' . . sin ,. 211. Ceux qui volent, en effet, sont ccux qui prcnnent
· · male Quaecumque emm na 1c1t, e1us
dicat bene, u1u1 1 . . 'b a1·
. . 'd tur 1·ngenio sed ab ems mon us 1ena sunt le bien d'autrui; mais la parole de Dieu n'cst pas le bico
excog1tan ui en ' · bo · 1 · d'autrui pour ceux qui s'y soumettent; c'est plutôt celui qui
. d' 't Deus furari uerba sua, qu1 m uo unt w-
Eos 1taque 1x1
parle bien et qui vit mal qui parle le langage d'autru!, T~t
ce qu'il dit de bien, en effet, p ~ pen.sé par son 1_nte~h-
gence, mais est étranger à sa condu1tc. C ~t pourquot Dieu
214. Cf. /ac. 3, 1 ; Rttr., Prol. 2 (BA 12, p. 268).
a dit que lui volaient ses paroles ceux qw veulcnt parat."tre
215. Cf. Mania. 23. 8. bons en énonçant ce qui est de Dieu, alors qu'ils sont mau·
216. Cf. l Cor. 1, 10. vais, n'agissant que pour leur propre intérêt. Du reste, eux·
217. Hitr. 23, 30.
423
422
DE DOCTRINA CIIR/Sr,,4.N
~
,.._ .,.
. .
~
...........-------,... -· ,, . ·--·-· :·
.
... .... .......,,,
•. toquendo quae Dei sunt, cum mali . A ... ~ LIBER IV -~.
dcn. . . d' bo 5 •nt f . •
unt Nec sane 1ps1 1cunt na quac d. • ac,e 11d . vous tcur prercz sérieu\Crnenr ~·
slia S · od · · o
ter adtcndas. Quom o emm d1cunt uerbis
•cu
ht, si d qu~
I
rtlL'~ s· si·omme bon ce qu . 1ls
. ..tenru,n
discnr. Comrne · ne dt,n.
t1·s?· Non enim frustra· de talibus ait apost ql UO(! lleo~' '~t~.
' O Us · C ~"lltf
..enl ras cpar des mots ce qu'ils nicnt parleU" ik:te\,
1 I' .
01
en effet. d,.
~
• nosse Deum, fact,s autem negam. Mod · º"'i ~- ,''3 ,en,t-1 tS pas pour ncn
·
que Apotrc dir de ...· · • '"'·
1e1s nomme, .
s.. 1· d o er nlt111
·psi dicunt et rursus a 10 mo o non ipsi d' go q11 llf ,e
f1
fies . d •
t profession e conna,tre Di,-u, mais Ls -
~ J/s º;s actes ,. ""· D'unc cenainc façon donc' 1 e/ rr,,,,,,,
~trumque uerum est, quod ueritas ait. De /cun1, CiuoO(Jª"'
uens : Quae dicunt, inquit, facite, quae au:hbus eni~'ªlll
~ere nolite, hoc est, quod ex ore illorum aud/"' fac;41i, 1().
!"'' /e~lent, et en retour, d'unc_ autre, ce n·e~ p~ e:.~
q11• P~. un et I' autre cas, le vra1 est ce que dit la Vforé. ~
eux
1
in opere uidetis, facere nolite ; dicunt eni,n ~· fa~itc, /Q. q d311 :0,
1
de telles gens, elle d_1t : « Ce qu 'il.s due,,,. /ai,; -te'
Jaciunt. Ergo quamuis non faciant, dicunt t~:quu, tt ~~ paris ce qu 'ils font ne le faltes fXJ:f ,., c'est-à-dirc : ce s~
loco tales arguens : Hypocritae, inquit, quo en. Sed ai-~ ,n/J s entendez de leur bouche, ~a.ates-te, mais cc que v00s
bona Joqui, cum sitis mali? Ac per hoc et e:ºdo Potts,.º vo;ez dans leurs actes, ne l;.faites pas; ~· ajoutc-t-ellc
quando bona dicunt, non ipsi dicunt, uoluntate q~~ dicun~ v~ls disent et ?e fon~t Pf ;. · Donc, quo1qu'ils nc f1Mcn;
opere negando quod dicunt. Vnde contingit u.8~' •cet at<iuc - as ce qu'ils di~nt, ~ 5 e •se;t pourtant. Mais en un autrc
h,~ et malus, sermonem quo ueritas praedicetu odrno dise, epndroit, te Chnsd•·.,ª resHsant e~ reprochcs à dcs gcns de
,..., . . r ice · rt teur 1 : « ypocr1tes comme
ab alio non d1serto,_sed _bono, ·~se componat; q~Od ndurn cette so e, des aroles bonnes al~rs ue 1'11 po~vel-vous
ipse a se ipso trad1t ahenu?1• ille ab alieno acci _cuni fi~ prononc!~ V il: pourquoi même cc ~il v_ous etes ma~-
Cum uero boni fideles boms [167] fidelibus hanpu suurn. vais?,. . o les bonnes cc n'est qu s d1sc°!, q ~ ils
· d' ·
commodant, utnque sua icunt, qma et Deus ips
e opc,.,._
....,.
· nt des paro
dise ·d
• pas cux qu1 te discnt,
nt par lcur intention ct t ·
. d' . ., . oruin cs év1 emme ' cun <EUvrcs ds dé-
cuius sunt Ilia. quae icunt , et ea sua ,acmnt, quae . t, car, qu'ils disent. Aussi arrive-t-il qu' ho
· d - non ,,... ....,.0 tent ce un mrne élo-
componere potuerunt, qm secun um •11a composite \IJ. r•I ,,,_ auvais compose un discours -·" la érité
uunt uent et m "" v est expo-
~. et qui ~oit être prononcé par un ~trc. ~épourvu d'élo-
quence ma1s bon. Dans ce cas te prc1111cr hvre, en te tirant
de Iui-même, un ~ien ªt?Parten~t à aun:w, ct te sccond rc-
oit d'autrui un b1en qu1 est te s1en. Mais quand cc sont de
xxx, 63. Siue au_tem apud populum uel apud quoslibct , ~rais fidcles qui rendent ce service à de vrais fideles, Ies uns
iamiamqu_e dictu~s sme quod ~pud populum dicenduin ucl · et les autres disent ce qui leur appartient, car c'est à leur
ab eis qw uoluennt aut potuennt legendum est dictaturus Dieu qu'appartiennent les idées qu'ils expriment; ct ils font
oret ut Deus sermonem bonum det in os eius. Si cnim ic'. leurs idées que n 'ont pu mettrc en ordre des hommes qui, en
gina orauit Esther pro suae gentis temporaria salutc locutun s'y conformant, vivent dans l'ordre.
apud regem, ut in os eius Deus congruum sennonem darct. XXX, 63. Mais qu'il se disposc soit à parlcr au pcuplc
ou à un quelconque groupe de personnes, soit à dicter ce qui
devra être dit devant te peuple, ou tu par qui 1c voudra ou le
pourra, que I'orateur prie Dieu de menre sur ses lcvres de
218. Tit. 1, 16. bonnes paroles. Si, en effct, la reine Esther, avant de
219. ip1i non diclllll Martin. Cf. S1MONET11, « Note ... », p. SS2. s'adresser au roi pour lc salut temporel de sa nation, pria
220. Manh. 23, 3. pour que Dieu mit sur ses lcvres lcs paroles qui
221. Manh. 12, 34. convenaientm, combien plus doit prier, afin de rccevoir un
222. EltMr, 14, 33. parcil doo, cclui qui, par sa parole ct par son savoir, tra-

424 42.S
., . ....,
DE DOCTRINA CHR1c--rl'AN'A
..,,.,., ,., -.......... .... ~ L/HER IV
quanto magis orare dcbet, ut tale rnun \.
aetema hominum salute in uerbo et d us ~Ccipia1 salut étcrnel d_e s homme~.. ,Et. pour lcs ora1eur. qui
uero qui ea dicturi sunt quae ab aliis :trina la~ qlli Pi ;11e au oncer un d1scours qu • s ont reçu d"un au1re.
quam accipiant, orent pro eis a qu1·buccePenin1 ra1 '! 11'1' ,.a à pr~º avant de le reccvo1r, pour ceux de qui ih le re-
. s ac · . • tt I ofl 1 pf1C 111 • 1 soit donné cc qu'ils dé ·
detur, quod per eos acc1pere uolunt. et c1p1uri1 3"tc. ,.,11·ílS afio que eur l' t ··1 sirent rccevoir
. . fi , curn . 11 ., ·,.eot, uand ils auron rcçu, qu I s prient et "'1t1r
orent, ut be ne et 1ps1 pro erant, et illi ad q accc 1c, 1 -o• et q b. • ,...
. Uos p Per e, eU"• • 5 le prononccn I 1en e1 pour que I accueillent
mant, et de pros_pero ex1tu dictionis eidem r~rel1Jni 1n1, par 111 erne · ·1 1
ºd d b"t gra11 , i~ ,.,11·eu"· nt ceux _pour ~u1 t s e pron~nccdnt; et qu'ils ren-
quo 1 se acceptsse non u t ant, ut qui 1 . as ag . .., ;11erne uss1 de I heureux succ .. s e leur d1scoun à
glorietur, in cuius manu sunt et nos et senn g onatur, ,: l
1
~ e.. , grâce~ ~Is savent bícn qu'ils l'ont rcçu, afin "'" cclui
ones nos1 . llio vC•· d qu• • ºfi n, 1. . . ,-
11. tuí e ·fie se glon ,e en ce u1 qu1 t1ent entre ses mains
ceui se g10n· n,es • et nos d'1scoursm .
XXXI, 64. Longior ~it libe~ hic_quam Uol ~ 11ous· 111: 64• Cet ouvrag~ est devenu plus long que jc nc
putaueram. Sed legentt uel aud1entt cui gratebatn~ 1'~ • t que je te !'avais pensé. Mais pour qui a plaisir
non est. Cui au~em longus est, per partes eum~s est, lon&us te: vo~lats: à l'entendre, il n'est pas lon~: Pour cclui qui 1c
bere uult cogmtum. Quem uero cognitionis ei~ª1•.<illi ha. à te 1tre
O
, qu'il te lise par frag~n':-5, ~ d veut cn acq~rir
tongitudine non queratur. Ego tamen Deo nost P1gc~ de irouve 10~:sance. Quan~ à celut qu1 n a pas envie de le
tias, quod in bis quattuor libris, non qualis egoro ago gr1_ ta conna u'il ne se plaigne pas desa longueur ! En cc qui
multa desunt, sed qualis esse debeat, qui in doctri essem, Clli connattre, \ paurtant, je rcnds grãces à notre Dieu d' avoir
est christiana, non solum sibi sed aliis etiam labor°ª sana, id roe concern de ces quatre 1·1vres, ex.,-,-
..,..,-' non pas cc que .JC
. su1s, .
quantulacumque potui facultate. are 51Udct, au cours . tanl de qualités font défaut, mais cc que doit ~
rnoi _à qll:t s'attache à travailler à l'~tude de la saine doc-
cc:lut qut 'est-à-dire la doctrine chrétienne, non sculement
trinc:" '• . crnême mais aussi pour les autrcs, cela autant que
r 1UI· ' . .
pc>U , t pennis les hmttes de mon talent.
rne 1 011

223. Cf. / Cor. 1, 31.


224. Cf. Sap. 7, 16; cf. § 32.
225. Cf. 2 Tim. 4, 3 ; Tit. 1, 9 ; cf. § 61.

426 427
NOTES COMPLfMENTAIRES*

La date de composition du prologue et les adver-


1,. visés (Prol., 2)
5111re5
J. Datation
Le prologueha~t-i_I été C<;m~~-lors de la prcrniere ~ition du
De doctrina e ré,sdl~~na, e' esl-à-d!re en 3'17, ou bien seulemcn1
seconde 1t1on, e es1- - ire en 426-427 ? u . . .,
pau r la 69 . ' · .u,:C."HROW
(«Zum Prolog ... », p. l -171 , Sprachverstlindnis ..., p. 206_
213 ) 3 ~u1enu 1~ seconde hypothe~ e! J'appuie sur les argu.
rnents smvants : il décele des contrad!ct1ons ouvenes, mais pas
d'échos, entre le prologue et_les prerruei:5 livres. Selon r, 39, 43
le plus haut d~gré de _perfect1on est ~h~ dans les errnites qui
vivent, sans hvres samts, dans _la sohtude) ; l'allusion compli-
quée à Mo"ise et à Jethro, rédigée en une phrase breve (§ 7)
Jaisse supposer qu'Augustin a déjà abordé l'exégese de ce texre'
ce qu'il a effectivemenl fait dans les Quaestiones in Heptauu~
chum, li, qu. 68 (Pl 34, 619), qui da1ent de 419; 00 constate
une parenlé thémalique entre ce prologue et le De co"eptione et
gratia qui date de 426 el qui s'adresse à des moÍDes guettés par
un danger similaire à celui des spirituels du prologue (De
corrept., 2, 4, BA 24, p. 272-275) ; enfin, la théorie de la
langue, développée dans !e prologue, parait peu compatible avec
les données du De magistro.
C. P. MAYER («"Res persigna"... •, p. 106-111) a mis en
cause le bien-fondé de cette hypo1hese d'une da1a1ion tarei,,~.
L'argument le plus fort contre une telle dalalion est la pmence

• Les Notes 1-17 son1 ducs à lsabelle Boche! ; la no1e 18 a~ m:lrgtt par
Goulven Madec qui remercie JOSI! Oroz (t) des observallons qu'il a bien
voulu nous íaire sur la «rhc!toriq- augustinrennc.
.: ......~
..,_.,.....,,... NOTES COMPLÉMENTA.IRE.s fl/OTES COMPLlME!\7MRF..S

côté des deux premiers l_ivres, dan .,._ hypothtse a ltl avan~e par Ch K
rologue, à
du P -" Q v 1, 3•
provenant de Corb1e : cc ,....k s le e0 V"º dc:r11ª"'~ ' 1 -"-- . ""'~,...,
ns dc:Ull arllc_ es .r~nls, publi_és l'un en ICJC.tl e·,
ynin8'"" . ~n effet, rcfléter I'""'~'. de 1a premicrc ··...nu ct
~rit t,'• ssf:ll da1995: Augusun s opposera11, ac1, l Tycoruu,. ~lc,n
ancien sernble: t Cette donnéc rclallVlsc les argumcn EQlti!lri t, ~·f,
11
,re c:fl r,1oiF-ssER («The l~terrupted .... , p. 7J. les ln, .
~ (ioctr, chrlS · w . il ne faut sans doute noo. ·,d 11 avi ~ 1• l(.41"11"lil p0sants de la tro1s1ême sorte que rnena · g
,.,.,
par U. u_
D cHRO . . r..... enrri ~
r le prologue aux enrutes mcntionné I ie1 1
Cll·tique:' op •apparaissent nu 11ement
dan 1onne le
s lct livrct I ct II du (J~
spirituels v1s~\f3brêve de l'exé~~se de Ex . 18, 29s en 1, ~' lfl' 108ue ~ 1 • 00 pcut par contre lcs reconnaitrc dans la pan
,0 hflS • • 26 . Qnc . IC
43 :. ~a vers1otan de la compos1110?, par sa placc • Pcu, ~ Poerr·.c rédig6e en 4 . ."' namc serves to adentify ali or
·us11f1er au P dans une a:uvre d exégêsc ; il y dan, ,, d 1,aité. cc:rtain Tycomus who wrote most tnumphanil
J et non . . d a d'• •n dllel'fl : • ~ ponatists"». _Selon le ~me article (p. 7-8), Auréhi!
prologue 1 théorie augusllruenne e la grâce et "''Oiti ili ,inst th .. à Auguslln une copie du Livre det Rto/et d
rapPo~s entre. :, les anatogies constat~s entre te pro:lle de lt llg . doflfl" . d ndé .de "
conna1ssanc:e ;e et gratia pcuvent temr à une radica(j RUc tt lt ,ofll''. c:t )ui aura1t _ema . son Ili pour le lirc; c'est l
e

De correptio de l'autre; enfin, rien, dans te p 5ation dt -ryc0n1US de: que fera1t allus1on les mots de la uttrt 4! (2
rune co~~ scment ta théorie des signes expo5ée ~10 gu, cettC: de:~;. 83) : «Nam _et ego, q~ iu~sisti, non neglego e;
n'éb~nle ct~e 2, «Grâcc et médiations humaines,, s lt o; csEL 3 ~i sep(C~ ~~uhs ucl clawbus, SICUI saepc iam scripsi,
mag, str0 f~ ·ble d'opter pour une rédaction du / 11 t11 dC ryc~re. quid u~1 u1dea!ur, c:xpcct~•- Au~us11n aurait l;(:~
donc pré ~a de la premiêre édition du De doctrina eh '?1~8Ut c;0gn~ . gnificatJon véntable de l entrcpnse de Tyconius . il
contemparame ris,kllia l ,ai_sir
uratl à
1
:C,: tout demai:'dé à A~lius son 3:ide... u fin du li~re
e part marufestcra1t une certame lvolution de la
vers 397. ' 8 I
111,. d'au
. d'r August1n' · à 1•.1.
.,gard de T ycoruus:
· alon qu'en 396,
2. Adversaires . . . .
p0s1t1°~ se sentait plus que réscrvé à l'égard d'une hermé-
il dev1enl 1mposs1ble de vou dans les..,.
s,.11en._,.es1para1·nsi • · d 1•
Augustin des momes e entourage de Ca . ·
....ver .4ug~t1n ui requérait une assistanc:e spéciale de l'Esprit Saint e1
saires v1:;,:;s z Pr
le veut u. DUCHROW (« ~m o1og ···"· p. 16S.t69'
ss1cn pe~uquc: iuait sur l'A.pocalypse et sur lcs obscurités décisives de
conune, hronologie s'y oppose; mais le rapprochement prnn.-), qlll ~ ~- 1· 1 se scntirait au contraire libre de le citcr en 426•
,r.---itu.a-•
car
avecales e
textes de Cass1en nstitutwns eén~b 1t1ques,
. (l · · '·
v, 33-yvSé
_34, 1 ~"c:n faisant un contrc-sens sur les regles de Tyconius qu'il
uad. J.-C. GuY, se 109, 1965, p. 242-245 , Confére~ces XIV, rn&!5 ·ic:rait indOment à dcs «clés» («Local Sening.. ,,., p. 332-
assirru
9-10, trad. E. PICHERY, se 54, 19~. p. 194-1_97), qm dissuade
te moine de recourir, pour conna1tre les _Écntures, à «l'cnsej. ~~ . '
Ccttc hypothêse parat"t peu convamcante : d une part, \es ad-
gnement des commentate~rs• el à «la sc1ence humaine,., mais rsaircs que vise le prologue prétcndcnt comprcndre les &:ri-
ui l'exhorte plutôl à punfier son ca:ur et à ~emander «l'illu. ve 5 «sans le sccours d'aucunc regJe,. (§ 8; cf. § 4), ce qui nc
~nation du Saint-Esprit», n'est pas sans pertmencc; il invite ut guerc s'app1·1quer à T ycomus,
ture . · d'autrc pan, on ne peut
pcut-!tre, avec raison, à chercher dans certains milicux ~erc admcttrc ~u'Au~ustin ~urait mal ~ompris \e scns des
monastiques les tenants de la thêse combattue par Augustin (cf. ~gles et ric:n n accrédite ~neuscmenl I hypothêsc d un tel
0

L. PEAAONE. p. 13). cbangemcnt de sa position à l'lgard de Tyconius (cf. NC17:


e. P. MAYER (p. 108), à la suite de P. BRUNNER (p. 85-89) «Lc Liber Regularum de Tyconius et sa présentation par
suggêre qu'il s'agit sans doute de «charisrnatiques», d'exallés, Augustin,o). Enfin la Lettre 41 o~ Ch. ICANJ,.,'ENQtESSER dkouvre
qui, on te sait, n'ont pas manqué à l'église d'Afrique dcpuis une indication décisive sur lcs circonstanccs de la ridaction du
Tertullien : leur caractéristique majeure esl une défiancc à De doct. christ. pcut s'interpréler tout autrement cl de façon
l'égard de la culturc. Mais cctte définition reste Ires générale ! beaucoup plus simple; on s'étonnc ici que Ch. KANNENGIESSER
ne fassc nulle mcntion de la suggestion d'E. HILL, qui est

430 431
NOTES COMPLÉMENTA.JRes NOTES COMPUME:,VTAIRF.S

·rante et qui s'appuie sur une anai • 0 and Motivation of De dortrina I, .


~
131
urtJlnt fort te 1ª L,ettre 41. De fait, lc § l (p. 8 ÍSc • ,.;11I
SetUOo
preçbyter ,ac1. I
u., sum. Col/ectanea ,t e 11111
Tl.11141'1il•
. .
~us déiaitl~ dene la sancta cogitatio que Dicu -~)de~ ~v~5rine, 1 993, p. 331-~39; M._SrwJl',nrr, •Co~~ nwna,
tewe
Aurélius à P:
rnenuonpos des freres ord~nné_s : E. HrLL 1llspj~!t ª
itatio était d'avo1r pns _les disP<>si~llgge,t
-tte sancta gr assurer une formation simil . 0 111 1111~11t
1 !-"g york, L 'istruz1one cr,sriana fonda
,-r- • P· 3 6hristiana•,
5994· 9 D d ·
rncnro•. 1n
,.ie~, ,4oosT I~~() ; Ch. KANNEN<IIF.~SER: •The f~tne l. Valia,
CmJJ>(cd De
e octrma chrütiana. ,t C/a .
I
-saires paur . eu 'était donné e. D ans 1e § 2 (p. 83) a1re ""' """t
ct '- 1 ctri"ª ccutture. ed. by D. W.H. AR SOL D and p BHIC fJ/
qu'Augusu~!rélius de lui envoyer la t_ranscription d/ug 11,:lt Jo rn
',J'esft . of Notre ame
D Pr N
ess, ot~
Da . iu,,11r
me. london l99c;'
1
c1emande à hé par des prêtres et de hu donner son !ti 011 ~ ·versitY • ..
serrnon prêc
O
conius; cette do~ble d~mande s'ex. ~lflion ,1t1
de Ty pose qu'Augustm ava1t ators con.fhqllt 1~ 1
V
1

J'·
\1J-
les ,egles· !'on sup . . ·•u11en,,, ••, t m'diations humaines (Prol., 4; Ili, 37 s,; .
bien, si d'Aurélius, à écn~ u~ manuel destmé à Ia r··~. à li
demande rédicateurs, qm n est autre que le De º'lllatillll z. ori;~ ~ 16, 33; IV, 30, 63) • ,
des fu_turs ~- 1 hésitait à intégrer à son ouvrage les doc1r111(i 1\/, 15• mentation du prologue
1
christiana • 1·son des convictions donatistes de le11r ~gles de 1 cargu .
• gue du De doctr. christ. est, à l'évidence d . . ,,_
Tyco~~ en ".1 un matériau qui l'aide à détenniner I au1eu, et P
L,e .
ro 1o I .. ,. é . • mg"'
rnent contre a tro1s1 ..mc cat gone de critiques . ce
soubaJtail av~~r la prédication dans le livre IV. ~ ~Seils nue11e t
eS~ cornprenant ou croy~n co~pren rc
d l'Éc . . ux
nture, ne voient
à donn~r po ou une réponse négative, à propos des 311enc, e qUI, . . é des regles qu Augustm se propose d'enseigner C
d' A~hus - donnerait ators une raison tres ptau'-f1ts de ruu 1I1 rac1·ca1· 1 . . d' . es
51 ~s. es paraissent J iser a pas1ti~n Augustin dans lc De
Tycomus .- du De doctrina christiana. Notons , le de crtll~u . ils entendent être ense1gnés amrné.diatement par Dieu
t'interrupt,1~:gustin fait de l'initiative d'Aurélius au dé:n q11e ,,,agi5tro t en cause Ia nécessité des médiatioos - comme lc
l'élogel~ laisse supposer, selon E. HILL (p. 445)
Lettr~ . obstinée à ces nouvelles mesures ; le ton po•qléuc!q11e
1
de la rnetten d . .
et tre la récurrence es s,n~. : sine praeceptis, sine duce
1110n. face à de telles cnt1ques, Augustin veut montrcr
oppos1non , - . nuq...
urrait ators s exp11quer s1mplement "" hO,n,net-~écessaire d ' apprendre tout comme il cst n«cssairc
du pro1ogue po par ce
qu'il e_sgner se servant d'arguments de bon sens tirés d'une
contexte. d"ensei ' la cond 1t1on
º· h umame,
· d' autre pan d'argumcnts
81BL10GRAPHIE : P. BRUNNER, «C~arismatische und rnctho f1 ·on sur
dische Schriftauslegung nach Augustms Prolog zu De doer,;~ ré _e~~raires : il défend la valeur des médiations humaines .
. ,·ana,. Kerygma und Dogma,1, 1955, p. 59-69 ct 0 , sc~)eitmotiv est, à l'inverse, per homines hominibus. '
ehris; E.
' •
HILL, «De Doctrma . Chr1s11ana
º . .. A S uggestion.,
. 0,J.
StUdia so pour justifier que l'on ait à_ apprendrc d:autres hommes,
103
Patrística 6, 1962, p._443-~ ;_U. Duc~~~· «Zu~ ~olog VOQ Augustin montre, dans un p~nuer te~ps de I ~gumentation (§
Augustins De doctrina chr1s1,ana,., V1g1llae chnst,anae 17 4-5) comment le don de D1eu except1onnel fa1t à cenains ne
l 963, p. 165-172 ; .lo., Sprachverstandnis und b~bl~ches H6re~ saur~it être érigé en regle générale pour tous. II cnvisage
beí Augustín, TUbmgen, 1965; E. KEVANE, «Pa1de1a and Anti. successivement l'apprentissage de I'alphabet et celui des
Paideia: 1he Prooemium of St. Augustine's De doctrillll tangues: qu' Antoine ait pu se passer de savoir l'alpbabet pour
christiana,,., Augustinian Studies, 1, 1970, p. 153-180; e.P. connaitre J'Écriture, qu'un esclave chrétien ait pu rccevoir cctle
MAYER, «"Res per signa". Der Grundgedanke des Prologs in connaissance miraculeusement n'õte rien à la nécessité commune
Auguslins Schrift De doctrina ch;istiana,., Revue des Étudts de cet apprentissage, pas plus que le miracle de la Pcntecôre ne
Augustíniennes, 20, 1974, p. 100-112 ; L. PERRONE, dispense chacun d'avoir à apprendre les tangues. li en conclui
«lniziazione alia Bibbia nella letteratura patrística,., Cristia- Iogiquement que Ia même regle vaut pour la connaissance de
nesímo nella storía, 12, 1991, p. 1-27; Ch. KANNENGIESSER, t'Ecriture: les révélations exceptionnelles faites à Paul ne

432 433
NOTES COMPLÉMENT.~1 ~
" RE:s º\.-,/'~ -
NO
rES coMPL[Mf.'N1AIR/:S

dispensent nullement la majorité des h . , le rernMe le pfus appropnt l 1'<.lf,!tJCil q•n


app rendre l'Évangile • d'autres bommes nºrnrn,
d' .-. dev,en Jc~; r6conomie du 1alu1 u, 1r.w ln
, · an 1
temps (§ 6- 7), A ugustm, s appuyant sur l'f..c . s u11 d a~,~, tre ..,,,rt••-
•.., ·ncipe dU~h6 t"'
,me d' n1oc-non1A!
--1. •
_ le ,..-g_
.1.
- comme
radicalement que ceux-là meme qui bé~fi . nture, tu~i~ l , 11 1e pr' ces dU La charit6 q111 accepte de ~voir ei de
1 11
directe de Dieu sont n~nrnoins COnfiés pa~•~nt d' u~1rt ritrt" e' 11 ~
11~u ~e~· it6 entre les hommes que l'orgue1I auir

enseignés par eux : ce qui fut le cas de


encore de Mo'ise.
;=:.
d'autres bommes, pour recevoir Ies sacr ª vo1011~ ~Ei 41 / 1
11 tt Po IJÍt,i~
•lle, dt pur b,t
c<'#de ,eerée I un
~fl.,e~ (§ 6 >· ndre il est logique que d'autres aicnc l
•isP'r • ., • à appAreugusr'in développe dan1 le t R. d'unc part.
alll " . 1 O•• qU 00· ,
Le premier temps montre donc fortcment • 'l\ S•. ner : e~. co~rence des !)Ccteun qu1 _sonr ~ts à donner
nécessaire de la tangue» (cf. C.P. MAYER, "R "I tola , 11 se•!E11(11111r l 111 lications dont eux-memcs Jugent nc pias av0tr
p. 102) : aucun n'échappe à la médiatio~ ck
~s Ptr sit~fll el'I rll°11 ,res le 5 eilPrt en s'appuy~t sur Mallh. 25, 2_7. Joh . 14, 6
Antoine qui, s'il ne lisait pas, comprenait sdsignes, Pas11a :--•, ,11~ ~ d'aU"; ":i fondent l'e,ugence de commumcalion de la
entendait. La médiation de l'Écriture est à u llloi11s ct ~ tie'°'c~r- 4, . q 'esr te proprium de penonne; ~l~e est un don
cette perspective, comme un cas particulier dt~~Prt11d", qu·i1
signes qui est le propre de la condition hu . nlacelllcn'
el ~ {lll
16 v6~~,/ 6
?•
La citation de _J Cor._4, qu1 JOua un rôlc
"tfl dU Chº,·.-n6raire d'Augusnn en lw fa1sant comprendre la
11
temps soulign~, pour sa pari, combien la méd':::~e. lt se!odt1 reÇ~síf daº~ ; de la grãce (cf. Retr. 11, !· 450-
1_, BA 12, p.
voulue par D1eu : cette volonté divine exprim: hlilnaine lld ~ofit6 rttdi:i' ici le t~rne de!ª grâce ~t ~ ~rt1cul_e ~ la th6orie
grandeur de l'homme et le dessein providenr

L'exemple de Mo'ise et de Jethro mérit


I à la foi 'li
par ce moyen, contribue à accroitre la charité e:trtdc Dieu, ~ ~
les hon,...._llt,
:ePS3) ínrrod. sance: si la Vén~ est d ong,ne dlVlne, elle nc
15
1~ c0nna mprise sans l'interventioo de la grãce; mais~
urait eu-eco lle se transrnet à traven des mots, elle re,qwert
. , . e une -..q _ sa ure oô e .
particuhere: car 1 ense1gnement reçu par Mo'ise v· ~tntioq 18 ,nes . .005 bumatnes,
ru,ien ... Ce qui est dire combien la Vérité divine icm lei d'11t1 de5 ~atl . n cause des tlieses du «De magistro•?
r- 1 ··1 ·, . peu1 Eci . ,,_,, mise e
tout homme, que qu 1 .501 , et _ce qu1 légitime p illre, 2, v,,., . t'fie
I
donc la place des maitres humains.
l'utilisation, pour la doctnn~ chrétienne, des vérités ~avallct 1,e prol?gue JUS tant l'acquis du De magistro? On sait
par les pa·iens - on perço,t peut-être ici le point qui uvenes contredít-1l i::r0 ª:e que l'on peut dater environ de 390 (cf.
susciter la méfiance de certains à l'égard de I' l)Ouvait aunent ce 1 8 t' l6) s'acheve sur une mise en cause
9
' . ( f NC 13 . Le ...
d Augustm e · ·"
" entrepri
JUS!e usage de la culture»). se BA 6, 3 e ~ ·• P· ut e enscignement
co P· •
humaín : les hommes
Un th,eme s~ande tout~ l'argume~tation: la mise en a r~dica~e : : ~ ; le Christ est le seul vrai ~tre_ (14, 4~. p.
contre I orgue1l (§ 5 : szne superb1a, à deux reprises . g rdc
tentationes superbissimas ; § 7 : superbus). Prétendre 'ৠ6 :
révélation immédiate de Dieu, comme le font les objecteurs llllc
150-~ 53 >· :i
o enseigneC tte these repose sur une concepnoo bien détenru~
les mai"trcs bumains, contrairement à l'apparence,
de 5 si~nes.nt pas, c'est parcc que rien ne peut s'appreodre par
une maniere de tenter Dieu. C'est en effet méconnait~ ~r n'e~ign(IO 34, p. 130: et id maxi~ tibi nitor persuadere, si
condition actuelle de l'homme, qui, par suite du péché n'; Ies signeser e~ signa quae verba appellantur nos nihil discere):
plus en contact immédiat avec Dieu: le régime d'inté~io:ié Po~ero, ~e ne peut transmettrc dcs connaissances, il ne peut
dans lequel l 'homme avait été créé a, en effet, été mis en cause le ~~ue d'avertissement pour chercher en soi-~me la vérité
par l'orgueil qui «fit enfler l'âme à l'extérieur»; c'est pourquoi
Dieu, ~ur s'adapt~r au nouvel état de l'hom~e. dispense
~t; 6 p.132-135). Toutefois, si rien ne peut s'apprendre par
~es ~ign~s. rien ne s'apprend non plus sans les signes - . ~
désormais son ense1gnement «en paroles humames» (cf. Dt I' montré la prcmierc partie du dialogue (cf. la récapitulatJon
Genesi contra ma~ichaeos, 11, 4, 5 - 5,_6, PL 3~, 198-199). d~ raisonnement en 10, 31, p. 122-125: confectum est igitur et
Dans cette perspectJve, accepter de se la1sser ense1gner par un nihil si'ne signis doceri .... ). Le De magistro n'est donc nullement

... 434 435


-
.... NOTES COMPLÉMENTA.IREs
NOTES COMPLlMF.NT.41RE.S
~- - .. . -- ....
. . ...

e du Iangage : il entend mettre e


un P~ ~e ultimement, toute connaissancen· v~_leur remitre à la seconde idition d11
J. .[)e ,.a
l P •Dt d1,c,,;114
cond_1uon de l'esprit par la Vérité divinc ( · 1 •llutri~ qlfi
1
inténeurt~on au De magistro, BA 6, 3c éd. p / · G. ~ llatjllQ .,;51iJJ11'1 . n rnajeure à laquelle répond le ,-.1
lnuodUC 1 • ' • 1•36) .._blr C'" t,,;ecttO 1 1· IV . yn... ogue e~
logue du De doctr. christ. reste fidêlc a · :, 1.,'o, 6Cho (ians e 1vre : s1 le P~icateu . · COnime
Le pro danS le De magistro, contraircment lll Con~ . prise e~·oraison a~ant_ d'être ~n orateur. (1~ ~ etre •un
énoocé~ 5 (cf. u. l)uCHROW, Sprachversttindnis J>eu1.e1r~ °'1s
1 , e ~ .50 n à celm qu1 penseratt •qu'il ne ( · l: faut -il
~ 11 ner rat de ce qu'ils ont à enseigner ni de ~ut pas. _1D\lruire
appa:.~me que les hypotheses du_ De m_agistro ... , P: 206.i~u~
,,s hº~!ue c'est le saint Espril qui fait les adocmaniere dele
qw ·mées). En effet, Augustm ma1nticnt ~•ssc 111 ~ 3, "' pu 1.""' · une co leun.. 06
rcv·ien t à voir
suppn't-'- du don divin: un homme nc peut don SOlulllt111 lrt {SJir·e, encore, l' o b,iect,·on
• . . ,
à JJ) 7 !e• rtance de la pnere et la n«.essité de I' n~rad1c11on
rnrne la faculté de ~mpren dre. C' est pourq11oiner
n6cess1 .,
il un au1 1
1
, 11,re r~rn~omme si l'un ne pouvair qu'exclur:"~•gnement,
ho rernieres catégones de détracteurs à la néce !"Cnvoie 1it et à fair~· Augustin reste substantiellemenr la ~ : ~: La
1
deUX
pour.,
Ftre muminés par Dieu (§ 3). C'est pourquoi ~llé de Prie,
- . • "8alen.... tr rél'°~se avoir de concurrence entre l'action humaine et I; ti . ne
manque pas de sou11gner que ceux qu1 se prév
~ ·nation divine ont reçu «un grand don de ; 1e111 d'u11t
.•.,.Q~ U !
sB~t DieU ne dispense i:,as l'homrne d'agir. b act1on
div111e_ • il lui donne d'ag1r ( «An intelligendu~ ten au
1 un::o Dei dono ; § 8 : facultatem ... divinitus ,~eu._ (t 4 : ,ontraire, officia ipso sancto Spiritu largiente in doc:end'e st ,_ et
m 8 tre part il n'affirmc nullement que Jes ...>.gl ad11a 111 )
?
0 au
enset
'
·gner suffisent pour entrer dans 1•·mtelligence
, t " ,
t·· .
'" dees , ~I va
1 nh,-
,nínurn
~o. doCtoribus non e.
d bere ce ?
~ . ,., 16
·
ips1s orreptione et grall~ expnme, pa~at1e?1Cnt cette compéné-
1s euarn
. • 33). Une fonnule du
11 estime seulement q~ on ?e peu gu1::re s en P8Sser si l'011 ....e. [)e _e de raction hwnatne et de 1 actton divine . les moines .
r par soi-même l Écnture, sans dépendre de veui IJllnon de affirmat'
rennent prétexte. ~ sd • ~-10nst
d' A ' qw
ug~ti~ sur la grãce pour
i:rprete, pas plus q_u'on ne J?CUl se passer d'api~:lque p r la nécess1t., es pr=ep es sont 1nv1fés à comprend
I'alphabet si o~ veut hre par s01-1~1ême, ~os dépendre ;?re réeuse
' «ils sont _agis par
l'Es ·, de Di
pn
r re
. eu pour ,_aire ce qu'ils doivent
1ec teur (§ 9). N est-ce
De rnagistro : nen .
pas une maruere de dire ce q11e d' . un
' . l .
ne s ~nse1gne sans es s1gnes ? Mais
..,_gles tout comme les s1gnes dans le De magistro O 1ca
•sair le
f~:,.
q~ ( ) . ils sont en effet agis pour agtr, non pour oe ri
4,
(Í, BA 24, p. 274-27.5). Ainsi le doo de la grãce :
f_ nse nullement de se former (15, 32), pas plus qu'il ne
"' , , . . 1 d . . , nt une
fonction d avert1ssement . comme e 01gt qw indiqu d!spense de fonner les autres (16, 33) !
direction de la llllle mais ne donne pas la capacité de la v ~ làa díspe . .
Néanmoins, s1, de 1~ prenuere à la seconde édition du Dt
celui qui ne 1' a pas, e 11 es m • d 1quent
' da ns quelle di-ftt' Otr
,éd '"'- IOb d tr christ., Augustm donne substantiellement la même
chercher mais ne donnent pas Ia capaclt e comprendre à qui :;,n~e à la même objection, il en déplace l'accent: alors que
ne l'a pas (§ 3). le prologue me!tait en _lumiere le rôle et la valeur dts
L'insistance du De doctr. christ. sur la nécessité des média. médiations humam~s, le hvre IV (16, 33) montre sunout que,
tions humaines n'exclut donc en rien !'origine transcendante de seule, l'action de D1eu peut conférer une efficacité à l'actioo des
la Vérité qui illurnine tout homme par grâce - ce qui donne ; homntes les uns sur les autres, qu'il s 'agisse «des remedes
toute sa place à la priere. Priere et travai! de l'intelligence, loin corporels,. ou «des secours de l'enseignement•. 0n constate, par
de s'exclure, ont à se compénétrer: la grâce ne dispense pas Je exemple, que l'hypothese: «Dieu aurait pu donner l'Évangile à
disciple d'apprendre ou le maitre d'expliquer. C'est ainsi l'homme sans recourir à l'action des hommes ou sans faire
qu'Augustin présente les regles qu'i-1 se propose de transmett~ d'eux ses intennédiaires» (IV, 16, 33), conduit maintenant à
comme données par Dieu (§ l ; I, 1, 1). relativiser le rôle de l'enseignernent humain, alors que, dans le
prologue, une hypothese similaire - «tour cela, bien sür,
pouvait être fait par un ange» (§ 6) - servait au contraire à

436 437
NOTES COMPLÉMENTA.!REs ~-
NOTES COMPLf,r,
11E.•·r.
..,, AIRt"S
combien te ministere des honunes cst
mon1rer
é tacement d , accent n •a nen · d "ºUI u dt .
e surprenan
I en 4-..,1),,~ détcrminer le contcnu de 1'&: .
C:e d à~dire dans te contexte de la contro11crse
d · A · à · ª"ec f""f11 ;ssedu livre 1' avan1 d e se confron, nture. lc s rt', q1 . f
,AdrU~te, qui a con mi ugustm msistcr plus 1ca ,..,_<l~
e est-
Ilia·<?,
· 1' 0 t,je_t na qui le constituent et dont 1"ér~ª~.1c'lc, c·c,, .~.;,:
d . .,é de la grãce et sur la dépendance radica) e11col't ·~ llu" s1K livres li et 111 ? Une prcm,·... C\t cnrrepn,c
f.~º;d de Dieu. L.a: fin du De_ doctr. c~rist. est ~ l'h<>~l•
gl ., e. tes citallons des hvres sap1entiau, q~ n.. à
clJ)flS
leS éo . . . cre répo
nar la th ne aug~stm1cnnc de la co
dOnnéC "c0-mprendre un s1gne san, conn _ nnau\ançe . si
qi,c
nse peur ltrc
cone,.1 · . " qu'A ...,, neut . .1 . a11re d"abí · nu 1
. ·es pour conclure les ç 11vres • ~
III et IV (P ,- ug 1151111 11e r- il renvo1e, r est 1og1que d'cxpc>se >rd ta ,,, à
eh 01s1 . . • •
·nus dai sap1ent1am e 1 a ,ac1e etus scientia . 0 v. 2 , lflque 11
e" siona (cf. NC 2: •Grâce er -"'dr 1cs rt.f a~anr d"c
« Donu
. ,,, en III 37, 56 ; Sap. 1 , 16 : «m · cu1us· 11
manu e 111ellec,,.' 6 : vell ir auMA VER " ( p. 93 - 95). vou, . de ce """ da hun-u.ines.,n.
fai1,iations
c1 1., ' . . ,,, IV 30 63
sermones nostn», cu., en . ' ' , mais aussj cn IVct nas ~
. sun1 ..s. e. p. enl des aurres hvres : la res des 1 . ns lc livre I le
semblent retenues à dessem pour montrer que l'in,' 15, 32 fortd~ll'I connaissance est nécessaire à la d~IS livres suivanrs
(objet des livres I à III), tou_t au~t ~ue _le pro/erre t/J~gerj don'~rnrne à rexposition. li suggerc qu'on u:cn~ des s1~nes:
1
10° hi uement le De 1octr. ch_rist. par trC: rrau représenrcr
livre IV) sont des dons de D1eu qu1 s obtiennent d'a~ºbJet du
graP q_ le cercle exténeur seratt la préscnta . cercl_es concen-
priere (cf. A. PoU-ASTRI). rd !)ar la de s signcs Oiv llon (hv rc IV J, te
t n·ques médian,
· 1, exp 11cation
- ·
BIBLIOGRAPHIE : P. BRUNNER, «C~arismatische Und cerc I_e ur la connaissance de la chose mêrnc (~s II -IIIJ, lc ccrcle
dische Schriftauslegung nach Augustms Prolog zu D llletho. ;nténe , tvrc IJ.
A"nsi présenté, 1 ordre adopté par Augustin .
chrisliana», Kerygma und Dogma, 1, 1955, p. 59_~0ctr;114
s~ion. faut-il en conclure, avec T. ToooRo~nttn~ à poscr
103 ; u. DucHRO:,V:, «Zum_Pi:olog von Augustins De doct ~5. que . tique doit être caractérisú comrnc «u ' ~ue I e11égêsc
christiana», Vig_1hae c~r~st,anae,_~1, 1~3, p. 165- 172~tr1114 patns , • ne interprétat'
. aliste,. ou 1 «on connan par avance lc point d ' . 10n
Sprachverstandms und b1b/isches Horen be1 Augustin, TUbº, ID., fin roche herméneutique permcttra d'a arnvéc. ?
1965. E. K.EvANE, «Paideia and Anti-Paideia: the Pr 111~en, 1,'app
ces à cette these : elle monrre, en cffet I
pponer déjà quet
qucs
of St. 'Augustine ' s De uoctrma
" · e hrºistiana,»,
· Augustinia,iooe,,11u
S . ni nua n éh · lé . . , a struc1ure
l, 1970, p. 153-180; C. P._ MAYER,_«"Res per signa·~'es, circulair:e de 1; comr,r ~ns1on :' g11!rnc donc cctte démarche
Grundgedanke des Prologs m Augustms Schrift De d, ~r Elle Ja1sse héoanls . om dre,1' ndanmoins, les justification~
. . octrma proprement t og1ques e or re adopté par Augustin.
christiana», Revue de s Études A ugustimennes, 20, 1974 p
112; G. MADEC, Introduction au p~
"!agistro, BA 6,' 3~
1976, p. 31-36; L. PeRRONE, «lnmaz1one alia Bibbia O ·•
1
:t" 1. « Une interprétation fina/is te,.
_ «Les stratégies de l'interprétation»
letteratura patristica», Cristianesimo nella storia, 12, 199! ;
11
t ToDOROV (p. 91-124), ch~isit le De doctr. christ. comme ,e,.ae
27 ; P. PRESTEL, Die Rezeption der ciceronischen Rh~t~rk de référence pouf_ caractén~r «I~ stratégie patristique- : de
durch Augustinus in «de doctrina christiana», Frankfurt a~ façon généra!e, 1 1~terprétat1on ~ª!'
de la distance entre deux
Main, 1992, p. 38-49 ; A. PoLLASTRI, «Nota sul De doctrina sens, le sens 1mméd1at du texte b1bhquc et celui d'un autrc te,tte
christiana: un riferimento biblico per l'intel/egere e per il que ToooRoV appelle la «doctrine chrétienne• ; elle consiste à
pro/erre», Studi sul cristianesimo antico e mode,-,,0 , II relier ces deux sens et à les identifier l'un à l'autrc. L'auteur
(=Augustinianum 35), 1995, p. 527-536. (p. 91-94) releve alors les índices qui «enclcnchent•
l'interprétation, en les illustrant par des exemples empruntés à
Augustin : invraisemblances doctrinales (De doctr. christ .. 111.
3. Le cercle herméneutique (1, 2, 2 ) 12, 18) ou matérielles (111 , 29, 41 ; cf. En. in Ps. n , 26-27. Pl
L'ordre adopté dans les trois premiers livres du De doctr. i 36, 999-1001), superfluités (De Gen. ad litt., IX. 12. 22. BA 49.
christ. pose un probleme : commenl justifier qu'Augustin · p. 120-122). li souligne que l'interprétation est d"autant plus

438 4..19
NOTESCOMPltMEN... ~
1
AIRes '
/ '..A' te . ,·· · ·· . . . . ... " " '·

f,IOTE.5 coMPuMF.NTAIRES
.·-. ' .. .....-. "'
. .-

riche que le sens linguistiquc est plus


mple l'interprétation des noms Pauvrc ct nntiet~ des maurs- et •vénté de la foi• qun ont
~~e 23). des nombres (II. 16. 25) et~~prcs (De <lQc~ <L-lfl ·oflS, ,.t,op0ur ftn r~mour de D1eu e~ du pnx:haín, d'une
' La motivation de l'exé ese s n_orns IC(: e!'· th~ ri., de D1eu et du procha111, d autre part, pu11
~~Íablir l'unicité du sens à li~e der~:;~s:\quc
E bref «l'exégete de la Bible n'a
~::q~, ;
1
1; . ,;
ªPPare l>arr · 1~
ress.'verrteº.'
5
~:~;• cofl~~~ ~ c e dans
...i1ri• . 11 11e de Dieu : on recon
50
~ii':::;m _à
1
;3''~;' er à la
peme es ux p:anics
n :1 boutira . c'est m' aucun dou1 ntc di lt b. r- e111•? s311ce du livre 1. Les deux autres tcxres pr~i'iCnl la
auit~ t ~ stratégi~: la Bib~:: là lc point lc ;,quant ~tr111;' ~11~,soclºs.i~ . Jll, 2. 2 invite 1~ l~tcur, en ca~ de d1fficul1é1
! 1
·~si' p:s 1~ travai! d'int~rpré~t?i;~u:ªi::n,.~~r::;i~ ½1, el 1
:~~:jon.
:11:e ou :~or7,:;~f~~l/~e~)u q:x~~o:i: :::·~
1

nouveau, bi_en ~~ c~~t~aire,/ ~st la CCrtitudc : d établi~°i;~


0
~ ~~:, «la ~g);5 ~es Écritures et de l'autorité de J'Église• -
nouveau qm gm e . '.n erpr latton» (p. 104). nccrna 011 ltrii c011s 0 eS plUS '? alies étapes à suivre pour qui veut é1ud1c;
Cette approche cnttque du De doctr. eh . t~ pllss8gl4 décrnt rnier Jieu, il importe de tire l'ensemble dcs
susciter des questions: qu'en est-il tout d'a~st · n'cs1
la doctrine chrétienne qui sert de contrcpo· rd _de ec
lecture de l'Écriture? ToooRov sembte int 1~tcrprét.t~1t,ilt
:s'•11i
11. 9,·,ure : ~n pre. il faut ensuite «y chercher avec plus de
rf.Ctl c9non1qu~e 'soin ce qui y a été présenté claircment,
li"tftratiofl et x 00 regles de foi (uel prQl!cepta uiuendi ue/
propositions, donné d'avance, que l'in/ vo,r une tif à~ · pé 11 epies roor~t)• _ on recoonait ici l'allusion au livre 1 ; en
comme «sens final» au texte biblique: fau~~rrete i111 ~~ i1t P~1ae crede paurra chercher à élucider les passagcs obscurs,
00
la sorte, le contenu du livre I du De doctr \ c?rnprel\d st rai1 re~er lieU, textes plus clairs - ce qui corrcspond sans aucun
suppose, par ailleurs, une contradiction impl~ .'1s1 ,? l'o~· ilt de 5 aidall1 ~es s li et III. Ce demier tcxte est, à mon avis, une
biblique et la doctrine chrétienne à laqucllc i,cite entre le ~r,, :ute ault hVT~rendre la raison d'être de l'ordre adopté par
ramener : est-ce vraiment le cas ? et faut-il cxégete c01c.}lt lé p0ur c~l~ndique en outre, de façoo décisive, tout commc le
. . cornpren,< "" lc e ·o . 1 1 • . hré . • 1
gese patnst1que c_o~me une «stratégic», une ""re l'ex J\Ugusn • ue la «~tnne e u~nn~ n est pas que q~e ~xte
ma1trise du texte b1bhque (ln., p. 294)? techn1qu, :· précé(lent, q uel serait référé arbttrairemeot le texte btbhque,
- Le contenu du livre I du «De doctr ·
. .
. .
ma chris11ana.
e .ª~!
étrallger en provient. Le ~rand princ_ipe de l'exé_gese
IJlllÍS 9u e st toujours que l'Écnture s'exphque par l'Écnture.
Les deux grandes parlles du l~vre correspondem d'u patristtq~e: de «l'autori~ de l'Église• en III, 2, 2 a aussi soo
à l'exposé du Symbole des, apotres, d'autre pan' à ne i>an, La rnentto . l'&:riture n'est pas lue à partir d'uo point de vue
double commandement de 1 amour ; la conclusio' celu, du il11Portance · ·s selon «la voie de l'enseigncment catholique
l'ensemble à _l'aid~ de la triade : foi - cspérance . ~:Pitulc quelCOD~~~ r;;:;ciplinae) qui a coulé du Christ en personne
lecture atten11ve discerne de nombreuses allusions se. · Une (cathohc passant parles apõtres, et qui, de là, doit couler
. . é 1· . G
qui v1ennc~1 taycr argumentallon ( . ISTACE, p. 292 _ rts
npturai . 'à nous, en
Jusqu stérité• (De ut. cred., 8. 20, BA 8, p. 254) ; on voit ici
32
330. en dcnombre pres de 80 et souligne leur rôl 2 ci à la Po Augustin s'efforce de justifier que l'on ait recours à
l'organisation de la synthese). ' dans c,0É~nt tholique plutõt qu'aux hérétiques pour lire l'Écriture,
. 1 gltseca · ··"'d di' dei
L'analyse des 1_extes desfihvres li et Ili ou Augustin se réfcrt en faisanl apparait~e_!! contmu,...,_ e ~~e tra, t1on ecture
e:.,plicitcment au 11vre I con ,rme que tels sont bien le co I d uis le Chrisl lw-u..,me : ce qw est tre qu une te 11e 1ecture
la méthode _du l_ivre I !cf. G. _lsTACE, _p. 323-328). En IL ;~ui~
Augustrn recapitule I essen11el du hvre I à: travers lcs deu
e:r conforme au~ intenti?ns de son auteur (cf. NC 1: «P\ace de
l'Écriture dans I écononue du saluti>).
pré~cptes de la charité. dont la priorilé était clairement ~labli: 2 Le cercle herméneutique
dans la conclu~ion du_ livre (cf. 1. 35._39 et 39, 43). Parcon11t, ~'analyse précédente a mis en évidence le caractere circulaire
Ili. 10. 14. érnque 1 ensemble du hvre I à travers les dcux de la démarche suivie dans le De doctr. christ. : des passages

441
~ NOTES coMPLÉMENTAIREs ~NOTES COMPÚMF.::~.:.---· · - 4 OI,. . .. .... _ .... _
---.. ....
. de rautorité de l'~glise ·- la Jecture• - a po~r but de •pr1unu1v
,,,.._nture e1 · d' · • ~ dé .
·rs de 1 P.. . t tes praecepta u1uen , qw servcnt &ag,l\t orie de de référence•. en I occurrence le I re t truv"
1
ctiu ta credt~ e --'tation des passages obscurs de .:nsuj,_ ~ ,11é 11 1e"1e nserver et l'actualiscr• (p SS) euc bihhquc.
rtRU r1n1erp11, 1 c,c · "' <1t ..1·11 1e co . · d' . · · · · 1..a rt!u,,I 1 d
nortJlC dan5 r,néneutique montre la légitinu é lltu~ " ur d, A ugustrn seralt avon au •rt! t!I e e
L'approcbe be,ure 5 •0 ~re sur la base d'unc ; d'un · ~.~vral.te . existe entre 1'autorité du ltll.te ;, ~r te r-"PP'>n
5
-te . 1oute 1~ és• qui dépendent de l'inscnpt·i réconip''I t ~i!flC qu• • énoncés et d'avoir ainsi Iégitnnt! / ~r111<. 1rie,
ce,~ · «préJUg G on , k 'E 111 étiques ) ac1w.1i\a1ion
nsion, de inée (cf. H.G. ADAMER, p '""'Is u . e,-éS sée (P· 54 · . .
~dilion d~l~:êrne, dans son cours de 1923 (OI03,12~; prol'° 11 anatyse rend JUshcc au cercle con,iaié à t
ffEIDEooER_ ~er faktizittil, Frankfurt am Main, l~º'ºg;,· t)ne te e,, christ. Mais ellc fai1 du traiié d'A ª lecture
doe · · d' ugu,tin une
Herrneneutik doctr. christ. comme «la prcrni~rc • P, 12)· d o {)e·e d e la 1ecture
.
panm autres, sans prendre cn ·00
e . de mpte \8
carac1éri,~ !e : d siyle•: ta citation du livre 1IJ (1, l)"he_~ : 111é0fl ·on 1héolog1que. e qm pose Ull. que~tions: n· a-1.
neutique d lon taisse penser, selo~ J. GR~NDIN (p. 3o}u1 '1Ji1 ditTit:11s1 n,oins pour te croyant, une sp«1ficité du tell.te b·hr il
cette affil'fllll été «frappé par la relat1<;>n étr~ltc _qu'établit 1), <!llc P3s. dU ilime, de façon beauco~p plus radicale, la pri~rit~q:7~
Heidegger 8 ce qui doit être c011~pns et I altitude de ecA~g14. q ui ·re
tég te comprendre et qu1 cn transforme quelq
tin (...) entre -~ par te seul souc1 de chercher une Vé . lu1 qu1 sur ·1 bl d'ffi ·1 uc peu . te
C ro1 ? D , a utre part,. 1 sem e. 1 1c1. e de \loir dans une "Crt~
comprend• ~ tentiellement». De façon analogue p
conceme exisà ropos des symboles : «"li faut ~o~ •c~\Jt
n; <!Ui le sens ·
1ectu
re• ta ra1son prem1erc qu1 a donné nai~san
.
de 1a hrist. : I' Ep1st~1a 41.
(PL
D
ce au t
33, 158-159) montre en effct
(p. 294) ~temai~ il faut croire pour comprendrc". ctendre doctr- e ,iet d'Augustm éta1t avanl tout de rédioer un ou .
te proJ . d éd' " Hage
pour croire, cercle vicieux encore moins mortcl ; c'est un ctrct, que . é à la format1on es pr 1cateurs. li reste \Irai que t
n'est ~ un I stimulant. li faut croire pour comprcndre. _eerc1, desnn se manichéenne est la loile de fond du lraité I rª
uover . . hé e .
bien v1v~~~erp~te ne s'approchera de ce que dit son t~~~~-' con 4 : «La critique ~ame enne d~ l'Ancien Testameni
1
en e!fedant l'aura du sens interrogé. Et pourtant ce n'est ~ il NC arriere-plan du hvi;e lll•J el qu elle explique qu' il soil
ne v11 s ue nous pouvons crmre. · ( .. . ) Nous nc po qu en cornJilC ·re d'insister sur I autonté du tex1e biblique el sur la
comprenan t q U . t nd . . U\lons écessa1 M.
. , interprétant». n croire, en e u 1c1 au sens d' n ' té d'une tecture croyanle. ais, plus fondamenialemenl
cro1re qu e 0 -1 d une né
cess• . de la préd1cat1on
. . o bl'1geatt . à mettre en relief un aspect,
. d'appartenance», apparai onc commc le préat b
«relauon h ·
. d'un comprendre aut enuque.
a lc te souc1 .1 tif de ta re 1g1on e reuenne, é ga1ement méconnu par les
1· . h , .
nécesS81re . cons~i huéens · te Christ est la clé herméneu1ique de 1ou1e
Dans cette perspective, les textes qw se présentent conune des tvtaDIC •
«théories de la lecture» s'expliquent ~ la pri_se de conscience rÉcriture. .
d'un écart, d'une «distance• : la trad1t1on _qu1 rendait te lell.tc J. Justification théolog,que
compréhensible est «devenu~ problémat1que», ce qui rcnd _ «Si vous ne croye: pas. vous ne comprendre: pah //.~ai't!,
nécesSaire «la tâche herméneut1que» . ~- G. GAD"'.MER «diseeme 7, 9)
déjà une conscience de ce type chez samt Au~ustm à l\~garo de La citation d'ls. 7, 9 (selon LXX) en ll, 12, 17 parait n'être
l'Ancien Testament» (p. 14). Cette suggest1on est reprise ct ·occasionnelle : un exemple, panni d'autres, des divergences
systématisée par J.-P. ScHOBINGER,_ qui ~n fait l'appl_ication au qutre tes traductions de l'E.criturc. La récurrence de ce versei
De doctr. christ., dans leguei 11 vo1t «le prerruer tutc ~:ns l'reuvre d'Augustin, par contre, ne ~urail être le fait du
systérnatique digne du nom de théorie de la lecture» (p. 46). hasard (en voici quelques exemples: De l1b. arh. l, 2. 4. BA 6.
Selon J.-P. ScHOBINGER, c'est une «crise de la lecture", 3e éd .• p.196 ; li, 2, 6, p . 272-274 ; De mag: 11, 37, p. 134 ;
1raduisant elle-même une «crise d'autorité» qui motive la Tr. in /oh. eu. 15, 24, BA 71, p. 796; Tr. ,n /oh. eu. 27. 7.
rédaction de l'ouvrage. Autrement dit, le De doctrina christiana BA 72, p. 546-548; Tr. in /oh. eu. 29, 6, p. 606: S. 43, PL
- considé~ ici comme lc type de «tout texte articulant une

443
442
NOTES coMrLtMENTA.!RES NOTES COMPLÉMl:.A7AJRFS

Ali g ustin se sert de cette


I
citation .
Ser, ture de rf:~ri~ure n'a pas pour bur
,,,;4-2~. e tC)
.. . d départ p0ur penser es rappons d Plura· 1.,8 1ec 5 contrad1cuons que le sujet 1• ~dU(·tinn de
38,,.. , .,.,,nt e 120(1 2 2 8 p Cla trt ~1enduer . elle suppose, au contraire un ~rau à ~rne .. _
-.e d un r L'Epistula • • • , l 33 4 fi)j
~
01 0
.,- elligence st un exemple privilégié : 00 y' 53.,i~~ pr~ 11 1e ...., , 1equel le suJet· •
consenr à 9e lai
•renor.cCrntnt à ""'la
.,.. 1 111 ·
à C 005
en e
de la 01
.
.
·
enuus, f . et de l'intelhgence qui est caracté . . u~t ,
Iro ·")1
ns1,q 1a
11
~jtrise; ;;;r par le texte qu'il lit <De
,,~ -ns•º . . 2nA ,...,
d(:":' l'llrltre en caine
r. chr,sr li
d1·a1ee1ique ugusllnt . ·enne II faut cro1re pour comprendr llt .t.. et 11 ... - J\.-M. Pa-LETIF.R, p. ~ 2..,,, et p. 314-32 ., , 1, 9 .
· précé dée par un acte de la e, . ··'<lts "'·. "' d 1· I 1· IJ.
1a pe nsée a t comme .ç(.
·me esctere raisonnable de l' ~ete de fot.. «Si do ra,so 1a 1O• . ulation u ,vre aux ivres li er Ili
foi elle-me ~ q~i 11
1..,·ar \ à examiner de nouvcau dans cette du De d,"·tr
reconnait le cara p0ur accéder à certames grandes Vé .nc 11 e, chrisf, es_ 500 avec I 'Enchiridion, qui e f)Cnpecr,ve. Une
ble que, d . .
e sa1s1r, la io·1
Otés 1
%t
raisonna ommes pas encore en mesure · ,or11Pª';: de Ia doctrine chrétienne, ~t 6clair:~,n~ , donner un
nous ne s d ute aussi une ra1son, st· pettte
· soit-elle Pr•'-"\:~ ,.roanue nt construit selon la triade foi, es~ra~I ouvrage e,r
ta raison, sans rº· p0ur nous en persuader» (Epist. 1·2Préc'<lt ~galern:,e succ:essivement Ie Symbote et la Priére chanté ; ild
·me la 01 · • . O
elle-me . d' tre part ne saura1t etre un potnt d ' a,.,.; , 1, 3 c0!11f11C I en conclure que le Symbolc de f . u Sergneur;
La foi au e1• • .. ,yéc .
453). • ff~rt d'intelligence : « . e ut qut comprend dé· • elJt on peu dement de l'amour - qui sonr l'obiet ;• l~t le doubfe
1
appell~ e véritable ce qu' il croyait seulement est assuré Jà Par rnrnan
cO .
d 1· · 't' . h , u tvre I - .SOnt
nt la base e m1 1at1on e rétiennc. S'il e .
une raison . qui désire encare comprendre ce qu··, rnen, à
1 v.ra::: suivi dans _le De. doctr. christ. est à compre~sr a10s1,
préfére~ à cel ud,ésire pas et s' il estime qu'il faut croire se' croi1 :
· s·,1 ne e . . à · u1erne 1o rdre «existent1el• : 11 reflete en quelque sone n11·né C-Ornme
mais . à comprendre, 11 ignore quo1 sert la foi,. (" . nt un ° I qui de l'acte de foi initial, est appelé à ra,re du
~~-
120. 2. 8, 456). , ~. c~Y~nt à 'J'intelligence de la foi, et donc à l'i!:se,.r prugres-
51vern tgence dcs
. rt toutefois de remarquer que 1 acte de foi ici f,critures _ dont 1es moyens sont ~xposés aux livres II et III A
li imp<> e s simptement à «vivre dans l'aura du sen l'_e<!uis th~se de lecture, on obJectera peut-être le ~
ne consiste pa , . s inter cette hyp<> r I . d 'ffíê • caract.:;re
,. P. RtcCEllR, p. 294) ; une te 11 e ,o~u1e ne d1t pas l'en · térnatique du ivre qu1 ' re d un simple exposé de 1
rogé ( d tout l'être que demande Ia f01 , car celle-ci n'est ga. sys ula fidei et des praecepta uiuendi. Mais l'effon dª
gemei nt el adhésion de l'intelligence à la vérité révélée ell Pas ~egt'fication rationnelle déployé dans le livre I peut êt- com .e
seu emen à • . •
. bandon de ta volonté 1a grace , e est pourquoi ell
• e cs1 JUS 1
conune une ma,ru C:·e d' ~ne~ 1e 1"'?teur à teconnaítre'"combico pns
ausst a -r .
1 h e es1
. d. iable de l'amour (cf. , r. m o .eu. 29, 6 , BA 72 il est raisonnab e cí?1re : . ugustm entend montrcr commcnt
m 1ssoc . I d é . , ,p
6()6.6()9) . De même, ce qut a . ren n cessaue n est pas un~ nncamation est la «vm~ qw rrene au ti/os que les philosophcs
simple distance culturelle mot1vée par exei:npie p~r un écan 001 entrevu sans pouvoir ~ e r les moyens d'y conduire et
tempo rel .' c'est, de façon beaucoup plus rad1cale, 1 altitude d ·usrifier la forme du télos b1bhque dont il trouve l'expression
sujet lui-même. Le ~~ é• en e ffet, ,ª o b scur~t· I''mtelligence (cf.u !ians le double commandement de l'amour tel qu'il est fonnul~
NC 7 : «Place de l'Ecnture dans I économ1e du salut»). Dans en Matth. 22, 37-40 (cf. NC 4: «Frui - uti») ; on retrouve là le
cette perspective, ta foi est conçue c?m~ une transformation souci ap<>logétique d ' Augustin qui ne semble jamais totalement
intérieure du sujei, comme une «punficat1on» : elle fait passer absent de ses a:uvres. La dialectique de la foi el de l'intclligence
d'une attitude d'auto-suffisance à une altitude de soumission à que décrit l'Epistu/a 120 s'applique donc parfaitement au De
l'autorité divine qui se manifeste à travers l'autorilé de doctr. christ.
I' Écriture et à travers celle de 1' Église ( cf. De doctr. christ., li, - La charité comme príncipe herméneutique
7, 9-10 ; voir aussi 1. Boc 11F.T, Saint Augustin el /e désir de Dire que, selon «l'ordre de la nature. (naturae ordo), dans la
Dieu. p. 242-252). On est donc aux antipodes de cettc condition présente de l'humanité, l'autorité doit pr~édcr la
«stratégie,. de maitrise du texte biblique que décrit T. ToooRov . raison (cf. De mor. eccl. cath., 1, 2, 3, BA 1, p. 138), revienr à
dire que la charité doit précéder la «science». Cette équivalcncc,

444 445
-- NOTES COMPUMt.NJA.IRES

réddente taissait entcndre, est cxpr .


NOTES COMPLb,tF.NTAJRES
- . . .... - -
.
. . .. .. .......
. ·~ .

ue ra~alySC P~ clle vise directement les Manichée'~~~ ~, Jer tous Jes rouleaux de leurs diseou
i>e rvers ct vont à r~lxmrs ccux qui s• · · ""I}~ ~
0
,nor1bUS 1, (léíO~rets de11 Écritures, tiens la chan~ ::· P'lur ~~''" rou,
conunent sont ~nnaissance de D1eu pour nous rend/lllagint~ 1~sndf3S ainsi ce que t~ y as appris ; tu tie~~ut est ré,u~ ; ru
nous (lonner la Ile-mêrne la réoompense des parfai•· e Parra· n1
, ne est e . · d' ..,_ Q,.. 11a ue pas cncorc appns. En cffet, si tu co as aus~, ce que 111
alors qu e ·re JC . 1 demande, smon a1mer abord d' ""fp , 11
11' ~ 5 oe co quoi est résumé ce que peut-b~°:'s la chanié. ru
e un qu1.
f v?u I c0n ue tu comprends dan11 les Écritures ~ ne 00nna1s pa.,.
i1 donc a1 !.là même que nous

princ•~/·l\ie la raison» (1, 25, 47, p. 206-209).


o_ns connaitre ? e Pltj
chari!é celUI u'il n'est rien dans I Éghse de plus saiu~ là:
ta,"' qllt
e: !vert ; ce que tu n'y comprends pas' ~.est la chanté •
d e ert- Celui-là do~ tient et ce qui est à ..u'..__ e5t la chantt à
rautont P d' . n préalable à une étude féconde des -t, c0uv d I d dº . -...:uuven et ce .
c0uvert ans es rscours IVlns, qui tient la cha . qw CM
Cette
con 1110 . 1 h . C.Cfit à duite• (S. 3.50, 2, 2, PL 39, 1534; cf. G. M nté dans sa
nd I I'affirmauon que a e anté est, selo I Utes ~n Charité», p. 239-241). Al>Ec, •Le prin-
p0ur !o ernenrincipe herméneutique majeur qui co n e Chtis~
tui-rnerne, ::se biblique. C'est e~ ce sens qu'il faut ~<lc la
tecture :~ à Rom . 13, 10 et à J T,m_. 1, 5 selon lesquels ~tehdtc
c1pC .é . .1 . .
Si la chant est ams1 e pnnc1pe qui éclaire toute , .
c'est parce q~'elle en est la viséc; c'est pou lloi , 1 &nrure.
1 11
le reco lénitude et la fin de la Lo1» - ~et de toutes lesªlllollt du cbrist, qur est par excellence le dévoile~nt de ,~"º"
est «la P Augustin · le rõle central Joué dans I' ~ - pjeu paur I'homme, fait du Nouveau Testament la ~;nour_de
~~ • . •gu de l'Ancien, comme )'explique le De car. rudib::.ru;sta.r_,on
tur_es», ; Malth. 2 2, 37-40, s'exphque d~ la même façon hlcn.
0
tatt ~ pa du double commandement d_e I amour est suivi~ car la Christ •est-il venu avant tout pour que l'homme app_;t• ins1_le
menuon . ces deux préceptes conllennent toute la Lo· de la · t •·1 I' ·1 afi ,. 11
comb1en
1 Dl·eu I a1me,. e. 1qu I appn . 1' m. qu d s'enn"'--"t
-•u114
d' amour
remarque· «(cf De doctr. christ., I, 35, 39 et I 26 et) lcs ur celm qm e prerruer a auné, et afin qu'il . •
Prophetes» . . • • 27 lc Po . . t I' rd I' aimar son
d ce principe hennéneut1que est tres fréquent · proch~n, su1v~n o re et exemple de celui qui s'est fait le
1 procham de_ I ho~_, au _temps ?u celui-ci n'était pa.s son
1:1!~re
1
:ugustinienne. L' Epistula 55, 21, 38 (1:L 33, 222_~ans
prochain, mrus erra1t b1en lom de lw ; et toute l'Écriture di .
éc' qu'il n'est pas seulement pour Augustm objet de f~)
Pr . 1se périence quot1d1enne. . : «J· •en a1· fru·t I' expénence
· et . 01• qui a été écrite avant, I'a été pour prédire la venue du Seig;me:
mais ex . •. , 1 dan 1 · Je la et tout ce qui, aprês, a été consigné par écrit et COnfinné ur ·
, . to us les J·ours• puisqu .11 nb es
,rus s, es samtes
. Lettres
. • ªUcun
11e s011, l'autorité divine, 1:3contc le Christ et enseigne l'amour. 11 ';:~
aucune parole s1 o scure que qw ne s'écl .
syrnbole, • éc aire donc manifeste q~ en ces deux commandements de l'amour de
m oi sans que j'y trouve 1es memes pr eptes : "La fin d
pour . f . d' d' u Dieu et du prochain, sont résumés, non seulement toute la Loi et
récepte est la chanté, r~1t un c~ur pur, une conscience les Prophêtes -. seule &:riture saiote qui existãt au moment 00
bonne et d'une foi sans femte" (J Tim. 1, 5); et "la charité est le Seigneur expnma ces commandements -, mais aussi tous les
la plénitude de la Loi" (Rom. 13, 10)».. Le Sermo 350 montre ' ouvrages des Lettres divines qui ont été écrits plus tard pour
comment tout est résumé dans la ~han~é, ce qui est couven · notre salut et confiés à la postérité. C'est pourquoi il y a dans
comme ce qui est découvert dans 1 Écnture (et quod patet et J'Ancien Testament occultation du Nouveau, et dans le Nouveau
quod /atei): «Toute la grandeur e! l'ampl~ur des discours Testament manifestation de l'Ancien• (4, 8, BA 11/1, p. 68-
divins, la charité, par laquelle nous au!1o~s D1eu ~t le prochain, 70). Le Sermo de dilectione Dei et proximi, qui est contem-
les possêde tranquillem~nt.. En e~fet, 1 umqu~ Ma1tre _qui esl au porain de la premiêre rédaction du De doctr. christ., itablit,
ciel nous l'enseigne et d1t : 'Tu a1meras le Se1gneur D1eu de 10111 pour sa part. une analogie significative entre l'Incamation du
ton ca:ur, de toute ton âme et de tout ton esprit ; et tu aimeras Verbe et la récapitulation de toute la Loi dans le double
ton prochain comme toi-même. En ces deux préceptes sont commandement de l'amour: «Nombreu:r.: sont les préceptes de
résumés toute la Loi et les Prophetes" (Matth. 22, 37-40). Si la Loi et une sorte de forêt de commandements saos limites
donc tu manques de temps pour scruter les pages saintes, pour pullule à travers toutes Ies pages. Et qui pourrait acoomplir ce

446 447
NOTES COMPLÉMENTA.//?J-:s

rsonnc ne suffil à contenir par s


,1'v-~. NOTES COMPl.l ,\lf:VTAIRl..5

qu~ pecur Chrisl, plein de miséricorde louiº" esptj 1~


· ;ge Entwi< k.lunfl und in drr Th,,,/,,;ti,
1
,1,,
se1gnd dans un corps d e pel1les · d'1mensions
' ;n Jer ~,,.: ,. li. Wllrzhurg, 1974, p kH ~ ; ti <,
~>
coll\
fl1' il · ....
,.
, /t;cht" }.UXulf1"i 'mlthode. Les RrandeJ lixne, d ·un, hrrmi-
~ra;
1 3
Iitude de la Loi dans un précepte brei
COP rps nous avons toul le Fils de Dieu dans la "- 'r1ft •,
;~e
lllê~'t -~,,,t:11,11, ~I"~, ~ique, Paris. 1976; T . Trn><,k<,v, S·,m/,,,/n,.,,
son •
commandements, nous avons touie la Lo~ Ia br ,,.., •
, an n:1,, '• {;~o~- efh1lt~.( p paris, 1978, p. 91 - 124; A.- M P11.11rn11.
~tt,eau 11. 2, Revue Bénédictine, 102, l<Jen I
de ()::~'t,! ti,,,,,,111"~~r'''ª"~:Í;que dn cantique,. De l'lnix~ du '"'" llUl
tS dU C Rorne, 1989, p. 283 -287 et p29)-322; J . p
tex les établissenl donc un rapport étroit ent' P- 6fi1 (· u. r 1·
. h ·é . . re l'J c1 ';s
f,t( 11 dU _Jec~~· portée historique de~ théoriei de la lt-cture
l'amour : fa1re de .1a e ant 1e pnnc1pe de l'h ncarna, dt11
. turaire est éqmvalemmenl reconnaitre da crlllén 1'lii
fí.~"' 111 i-Jof:R, 1 Jumiere du De doctrlna chr11tuma de ~.11nt
scnp É . PI us préeis . é ment encore ns, lc Chr,scu, ' i,".. 5c• 1Ne~ions à e!ue de Thiolo_gie et de _Philrm'.phie, 112. l 'M1.
de to ute I' cnture. évo1·1emenl u1time . 1Jlé stín),., '!_ 6 •vEC [A patr,e et la voie. l~ Chrw dum la ~ ;,.
le lieu de d : te livre' eIIes1
· 1a cr lia t~"' .. 08°
3.56 ·, G . áIY"'saint' Augustm,
• P . 1""'9
. ans, ::m , p. 115-120 er p
es 1 - (41 62) s .ac h"'c:ve en montranl qu ,.il est v . du De Ili\ <l tio,,
r-
4
·51 · sans
ehrl·iures • .é . a1n d' " P· /a pensée e«Le príncipe Chanté», Note complémentaire 2,
la chanl qm surpasse toute s . abora- '1, t~.5-169; l 0
Écrl
croix esl te signe. L 'affi · cience
1rma11on ~si plus Précise et et donr"1
"<r 1. 237 _241; J . GRoSDIN, L'univer.t alitl de J"herml -
l .A 11/l. P·ris, 1993, p. 28-41.
ente, sous des formes d1verses, dans COns1a,,_ li , !u1ique, pa
prés 1UI. 1e sens de 1'' I
Ecrilure est a pé r dic··•nit. llt '
d 'Augustin : «pour · à · · en déf' ª11 0ii
sens de ta cro1x», n~le JUste t~tre M. Pol'.l l:T (l' 1_n11i~, , .• uti,. (1, 3, 3 - 4, 4)
saint Augustin préd1cateur, Paris, 1945, p. 345 . exege 1, ~ , 4- «F~' . t,·on frui - uti, qui sert de cadre au livre I du De
· · · · , , Votr <it
383 ). Je retien d ra1 1c1 une 1mage suggestive, souvent as p. 345 L,a d 1sunc
. a suscité des o b'~ecnons
· nom breuses ; sous des
1··
versei J5 du Psaume 21 : «Mon creur est devenu SOc1ét ,,. doctr. chr,s
. rses on a reproc h.,_e à A ugustm
· d' avou
· méconnu te
·1· d
cire qui se fond au m1 1eu e mes entrailles» ; Au u ""' de b
cornrn... "" forrne 5 divernen~ chrétien de la charité. Apres A. NYGRE.'I, dont
mente : «San prop~e c~ur est sa propr_e É.criture, c·!st~hn .C-Oni. sens pro~r:éJebre : Erôs et Agape (Paris, 1944, 1952), avait
ropre sagesse qm éta11 dans les Écntures. Or l'Éc. à-d1rc s. rouvra8toute une cont~~erse, J; B ~ dé~ce à soo tour
P
fcrmée, personne ne 1a comprena1t• : 1e Seigneur a é1nture é é1a 11 soulevé nisme augusuruen : 1 éth1que d Augustin souffrirait
J'Écriture s' esl fondue comme de la. cire, de sorte que escruc,fié r~udé':;rence, faule de réussir à harmooiser la doctrioe
1 [ .b ,
la comprenoent. En effet, à partir de ce moment-là a ill_lcs d inc_o nne de J'amour du prochaio ave<: le ,c~majrui. uti de
voile du t_emple a ~té _d~chiré (~allh. 27, 51). parce ueus5,, le cbféU~le antique. De fait, il nous esl difficile de oe pas opposer
PL\
était vo1le a été devoile» (En. m Ps. 21, s. 2, 15,
cf. En. in A. 113, s. 1. 11. Pl 37, 1480; Epist. 140
Pl 33. 5.'iJ-554). Ainsi c·esl ullimement la Pâque du Ch. · :
6 5
1 36; t
CCqu, la ":'1anément à Au~ustin l~impéra~f_kantien: «Agis de telle
sp<> que tu traites I humaruté auss1 bico dans ta personoe que
sorte
da la personne de tout autre touJours en
. même temps comme
st
esl le lieu de «dévoilemenl» de loute l'É.criture : cett " afqui !sfin et jamais simplement comme un moyen» (Fondemen1:r
mauon. cenrra ) ed e lafOI ºh "
e ret1enne est, à mon avis la Cfir J. .íi· : la ;,,étaphysique des maurs, Paris, Delagrave, p. 149). Si
. d crmere .. de ,. ord re a dopt é par A ugustm . dans le' De USIJ 1
callon doar.· nous voulons toutefois rejoindre la portée exacte de l'affir-
chrnt. mation d'Augustin, il importe de la relire dans soo cootexte.
811111<11 ;K \l'IIIL : G. lsT,\<T, «Le livre ler du "De doei·
christiana·· de saini Augustin. Organisation synthérique
lhr,de mise en c.ruvrc ... Ephemaic/eJ TheoloKicue lovanienm
cl: Nous rappellerons en premier lieu le caractere télrologique de
la philosophie antique qui donne tout son sens au livre I du De
doctr. christ., avant d'évoquer l'origioe ·prot,able du couplefrui
.,2. 19.56, p. 289-.BO ; P. R1nu K, le rnnflit des intuprétuti11ni - uti et son élaboration progressive par Augustin. L'argu-
t·",li' d 'h,·rml'nc11tic/1tl', Paris, 1969 ; C. P. M.nu. Dir mentation augustinienne pren<ira alors tout soo sens et nous

449
~ ~ 1 : - - ~ - NOTES COMPLÉMf..'N7',I.JRES
_. _____... ___ ,;_ .
....... - ... ,:.,# • ~ ,,,. · ~ .,.. • ~.
·'< . .. . . .
'
f
~
NOTES COMPLI.MF:..\7,41RF. S ·~~
re de naus dcmandcr si Augustin
serons en rnehs~tien de la charité. . 111éc()nn~·1 BA 4, p 238-240) et parvient à dffirur la
sens e 1, " 10, ,·on de Dieu (Dtunt hubur 1d ~ahri,de ,..,.,
non 1e tive téléologique de la philosnphie "' ( "' 5 se~s . . . r11 1,~,, t ,-
1, p°, • te De morihw ecc/euar catholu,u s·err ''"· 4 ..\4.
I · [.JJ persrec .
h/eme Ju télos dans la ph,losophie anti
a111iq14
e P· z82).;re la corre~pondance entre la dffinahon '""e de f;.ue
1,e pro que
- . n du télos correspond à un aspcci 111 . ,apr8ra;f (1. 3. 4 - 6, 10, BA l, p. 140 151) ec 1'~11,""'Phique
La que~uo ntique ( cf. R. HoLTE, p. l 1-6 l ). li ªJeur dt dll til< ible (cf. Mallh. 22, 37 et Dru1. 6, 5 cilt• en n1ei,:nerTll'nt
. oph1e a . .,. d ne .,_ J. de la ª1.54-157). Le ~me souci se mrouve da11J I. 8, 13, - 9 .
ph1 1os d' xaminer ic1 1a mamcre ont le probJ .""Ut ê, •
quesuon Ae . tote ou par les Sto"iciens. Mais on nc em, E,''
e· é
14, P· rdiVC~ destin«!i à ltre lur1 par de1 paien1 . 1 ~uvre1
ª llrr 111"< à D
t'
11111s tare (3, 13-22. PL 33, 438-442) ou le
...,,. dé par ns . peu, a11
a,,..,r . l'iníluence de 1c ron ; on sau le rôle d" P-t\ ..... pioscº1· r le livre XIX). t r,u. Dei fen
S 51Jence . d l' IJ t · <=te,._. ""'
sou 'évolution d'Augustm, e nor ens1us dont la lhes/una~, jCU 1e .
da~s 1 . mnes esse uolumus (fr. 36 MUiler). Le D 1_ni1 1a1· patf , 6 [ivrt / du « Dt doctnna chri.ftkuia,. . un r . ~
e/ . ' - v- . · raar: ~ Ulto-
é1a11 ·. beatt to malorum tra1ta1t . · d b'
u 1en suprêrne
b?norum eécoles philosop h'1ques : e·1cé ron en parlaiSelo n 1,,·'
'"'º~ ·e bihl1que
/o~'Cet 1e perspective est une cl~ de lecture pour le 11\·re
-
d1fférentes e TTt:pl. ,O.wv (Ad Atticum, l3 12 31 cornll\c 1 du D
hrist. Le priambu 1e et la conclusion le .... ~-r e
d'un out~!is, 1983, p. I 73). La référen~e au 'De ~hj/ lract, J. d0 ctr· e L,es termes b ea11,· b eatlfudo, . .._,1 estent dai •
puuenire · h
81:AtlJEL, s'impose également : Augustm cite ex.pi' ?·' 0 Phia
-01en t · 1 .,_ . . , lfl aerere
,- rer ipsam rem, son caract.,nsuques de la . •
de Varr;;; le livre XIX du De ciuitate Dei (1-3, BA ~;ternen, proP r.r.logique et 1e coup 1e /r u1· - u11· est défini dans cepcrspecuve
cad
Varr~n n~il aborde la question des «fins» des deux. .' P· 38. tél.,.._, ,iets du fr u1,' nous rende nt heureuit · les res ob.l'C ; 1C1
6 0, orsqu( Doxographies et manuels ... », p. l 26-128) Cttes, A. ,es, o bJ d échcl • , jets de
, . sont seulement es ons vers la béatitude (I 3 3
Sol 1GNAC « d . . a rnon, . 1 ut1, . d u 1·1vre réca pltu
, ~ conclus1on . 1e l' argumcntation • . .,__. - 4.
·T fon probable de la octnne varromenne de la f' rc 4). ..,.. é/ l I B'bl · en pr,..;i-
1 os
l'_uu ,sade\ le Contra Academicos (III, I 2, 27, BA 4 «p " du 'obiet
san.t Iturarum du t se
d
on a 1
/i . e: «lcg1s
. . ct omnium di·u·
marum
b1en» 1 M PI . , . 166. J •
plerutu o et m,s esse dilect10 rei qua frue d
67) II faut enfin rappeler que e oyen atomsme avait é . scnP b' f . n um
1 ~ mule du ré/os selon Platon (Théétete 176b, trad est et rei quae no ,scum ea rc nu potcst» (1, 35, 39). On pcut
une ,or
• Paris • 1967 p.
,
208): «s ass1m1
. .1 à o·
erô 1eu
· parlabh
dans, la rnesur,·
A donc dire, ~v~ 1;-· VE~IEN (p. 173), q~ «la ~hodc d'Au-
D 1Es, • • • , , , ustin,. est 1c1 «d e.~phquer commcnt la 81ble voit lc lé/os de la
du possible», oµmwotç 0t:c:;> xa,a ,o uv~,ov, qu Augustin a
dú conna'itre à travers quelq_ue d~xograph1e _(cf. De ciu. Dei !ie bumaine et qu 11 veut composer un trait~ de Mtélicologie"
Vlll. s, BA 34, p. 260). Pl_otm ª:firme, de meme, que «le bie~ biblique,.,
1 la beauté de )'âme cons1stent a se rendre semblable à Die L'exposé du symbole et Ia présentation du double com-
~Ennéades I, 6, 6, trad. É. ~réhier, p. l 02).; ~on bonheur :; mandement de l'~mour sont commandés par cene pcrspcctive.
de «rester dans la contempla!Ion du Beau en J0Uissant de lui» (I La premiere sectton s'ouvrc sur une fonnulacion objcctive du
6 , 7, p. 103) : c'est là la «patrie», à laquelle_ l'homme revient: télos : Ia Trinité (1, 5, 5), et s'acheve «en fonnulant Ie même
non par quelque attelage ou quelque nav1re, mais par une télos biblique d'une façon plutôt subjective» : ce sera la vie
purification de !'rei! intérieur (1, 6, 8, p. 104-105). étemelle (19, 18 - 21, 19 ; cf. L. VERHEIJEN, p. 175). Apres
_ Un cadre fréquent de la réflexion augustinienne avoir identifié ce télos à la Sagessc clle-même (8, 8), Augustin
présente les moyens d'y parvenir: «la Sagcssc, alors qu'elle cst
Cetle perspeclive téléologique est souvent celle d'Augustin. elle-même la patrie, s'est faite aussi pour nous le chcnún vers la
Cela cst vrai de ses premieres reuvres : le C. Academicos peul patrie» (11, 11). Le Christ et l'Église dans laquelle se prolonge
êtrc lu comme une «contribution à la spéculation téléologique de l'action du Christ sont donc préscntés comme voie d'acces au
la philnsophic» (R. Ho111, p. 73-109): le De heata ui/a partde télos. La seconde section est une justification et une eitplication
la rnlonté univcrscllc de lxmhcur cn se référant à l'Hortensi111 de la forme du télos biblique en Ma/Ih. 22, 37-40 (cf. H. J.

451
NOTES COMPLÉMENTA.JRE;s --- ..._.. _11\,, ,...i,..... ..-""- , ~.J ~ Li
• •r "" .-,. ..........

NOTES COMPLb.-tEft.TAJ ' ~ •.


t dé' à sous-jacente ; Augustin se eo RF.S
rarnour 'I. csdu ;rochain cst un moyen sQr l>Ou ntcntc <lt
audium perfruendum •. Le le~tc .
que l'a~ur Dieu ( I, 26, 48-50, p. 208-211). ~~~&rcslt llrllti
J'af1\0ur e nt de frui, à propos des réalités , cs1 tr,t ~~ oeº ,d
.30 dU
ie diu. '!"· (BA I_0, p. 82-87) ~~ir est la quc11ion
homims creata sint». Le tcnne . trurn on-in,a
inMPc:~d~amour requis pour Dieu scul (1, ~nsibtcs Pl!l:,E
opp0s1t10n
On co_nsta~~~ de uti : il y a un «bon» et un «rnauv: ~Ii<l(lc~J
2
par ailleurs, dans les ~rits de Cet • 3'7, P. ~ r. 1111
0 1i1i ernuestion conduil naturellcmcni A llll/itaJ qui ap~·n,
5 111 q . d l'h ugus11n à
dllº. tion cicéroruenne e . one.u um ct de I' . ltcounr à la

dist~nC 11·on esl à son tour kla1rée et. à mon . "~1/e ; rnai, c.e11e
emplot ne rels (cf. De lib. arb. l, 15, 33, BA 6 •s usagc,' u~ (iisllnC jrui . uti qui est lié à la COnsi~rat~vis, 1nfléchie par te
biens temPo 551- employé dans un contexte sérna' ~- 25t(,." ele, coUplc: . ce qw· me sem bl e suggérer une élionbo de . l'ordrc onto.
le rno.
t est au
sens ,nstrUm
ental (cf. De mag. 9 , 26 , 8 A 6, p. 114)
nt1qUe ""l)
.
avec ; .
u, 1ogique pie frui - uti (contrairc:rnent à th
ration •ntérieu,e
écrits de Thagaste, on note peu de chan d~ eo:ovAN, p. 367). Augus!in ~uit, en effei':~se d~ O.
1
oans_~e frui, davantage dans le cas de uti. Jc gc~llt ri,. O V?ve, les hon~sta -;- qu1, ~ur Ciciron, ~ r~ s1gni-
1'emplo1 o·' les termes se trouvent associés s rct1cll<lia"'."'ll1 . fiCS11 rnais 11uss1 la glo1re, la d1gnité l'élév . mprenaient les
5
de ux te:xtes, u • • ans ,.,...__
couple rhétonque ; est-ce seulement le fait -vustit11e
lei vert~ ·u II 53, 159 - 55, 168, p. 22-i223 atiàon, l'arnitié ; cf.
1n · •
De. ( «quanquam f ortasse honesta - ce don1 1-1 íaut
11011 nisi uib
encore ~: suggere O . O'DoNov A~ ~P- 380) ? Cela ne du basa;~ :
co~ Dans Je De u. re/1gwne (37, 68 B A lllC Sc111~, ! jou•~icí deceat», p. 84). La queslion poséc invÍtait UJ . /rU!!lldu,n
pas s1 s 0r...ir «J·owr (frui") de Ia e réa t1on . ' ,, 8 p utt est• ser le lien de ces deux notions à rt,re dº .' d_ autre pan,
lo plutõt que de' . 122• , à pc:ohe 1·1wnestas à la Beaut~ divine et l'uti/it ivàiln · Au_gustin
123) ' vou é ºté mêmes» est qua J"f"é 1 1 d e «mauvais us la 1oi et 1,
de Ia v n . . . , t A

. ) du hbre arbitre• . ce n es peut-etre pas fon . nia1,


age ( . ·ne ce qut· p ré pare J' I"dée qu •·1
rllttaC a.s a Prov1dence
I faut «user,. de l'écon .
utent1s . éé uu, si 1• diVI t paur parvenir à la jouissance de Dieu, id« , <>mie du
remarque q
ue
47 91-92, P· 158-1
ta juste re 1atmn
61) ta d "
au cr est
l
pensée co"'--
. ••uaic Un .
' n is _q ue e mot frui cst ré ~/1
on saJUritnée dans 1~ livre l du De doct. christ.
e:XP rt de la questlon 30 : ne peu1 «useno que ccl . • 3. . Au1re
1
(i;e
; trouvc
( ' t mis en relation avec D1eu (11, 21, p. 52 . &Uhc. 3
P ~e J·ugement, car toul usage suppose de sa~o9uà, e I r:apa-
5
1 b1e rt . 1 . ir qllOI or-
re~). Dans Je De musica ~VI, 1~, 46, BA 7, p. 454-4J 26,
P· . sance de ta créature, qw consiste à y chercher un bo ), la7 (lonner ce dont on se se_ , e mauvais usage ne mérite donc
jOWS
• n ne peut attendre que d u Souveram . («ut nhc ur
· Bien 1e oom d'usage,
' .
car li comprorne1 l' urilité de l'ob·
concerne pas ui
pasp
1et. ar
ailleurs, J ut1 ne . , se ement la relation de l'hommc
q~rfruendo talibus beati efficiamur» ), est opposée à sonqu:i au:x objets du monde, Dlllls d abord sa relation à lui-mêmc . la
pusa ge,. (bene utendo). Dans . l'un et l'. autre
. textes • la co"ns1.º raiSOD parfaite de l'homme se sert (utitur) d'abord d'ellc-~«
dé ration de J' ordre .ontolog1que
.
est exp11c1te et confere son ·
. 11 . sens p<>ur comprendre Dieu, afin de jouir (fruatur) de cetw· par ~
à J'opposition frui .- ut1 ; mais e erme ut1 est en lui-mê elle a été créée ». L ' u ,·I suppose u111rnement. un referre qu1ad
neutrc et peut s'apphquer à un ~n comme _à un mauvais IISa: Deum : J:?ieu, ~ui,, en _effel, ne ?C:Ut «~Ire ordonné à autre
A cette même époque, un empl01 tres spéc1fique de uti ªPJlaJat"'t chose• pmsqu «11_ n est nen de supéneur à Dieu» (p. 86-87). La
dans te De Genesi e. Manichaeos (1, 16, 25, PL 34, 185) : "··· restriction _de J'utlie à ce dont on use bien et l'impératif de bien
toutes choses sont belles pour Jeur créateur et artisan qui se sen user de so1-même ne sont pas sans rappeler les idées de Varron
(utitur) de toutes pour le ~ouvernen:ient de l',un~vers, l,ui à qui qu'Augustin rapporte au livre XIX du De ciu. Dei (3, p. 56-
tout est soumis par une 101 souverame• . II s aglt là d un sens 59).
descendant du terme uti qui contraste avec le sens ascendant qui 3. L 'emploi de •frui - uti,. dans /e livre J du «Dt doctril'UJ
est prédominant (cf. O . O'DoNOVAN, p. 370). christiana,.
Dans Jes écrits de la prêtrise, frui - uti est désormais employ~ Le parcours précédent nous met en mesure de saisir !e
comme couple rhétorique. En voici un exemple dans l'En. in Ps. progrês dans la systémalisation que represente le livre I du De
4, 8 (PL 36, 81) : «... caeteris autem ad necessitatem utendum, doctr. christ. Selon R. HoLTE (p. 200), nous y trouvons «la

454 455
~ - . -
NOTES coMPLÉMENTAIRES -~\.:_-~. . . 1..
NOTES COMPLlMENTAJRI:.s

11 importait e~ particulier de rnonirc pathese a ét~ c~!iquú par o. 0 . .


. P· 76-78)- d ment de I amour ne mettait pa ' c11 q
S11'111,-., comn1an e 21) s '" li(~ cette ~ t en cause I utihsation du De . D,,~,111 ., s lp lf,s
le double té/05 (22, 20- . . . ca11't . il .. ~ d · d' c1u. [)e; · .·
361) . \es 1ec1ures e JCU~esse . Augu~1in et la !>Our ~,e,.
runicité dU él boration august,menne du cou{llet,- lflÍ 11er ement avec De c1u. Dei XI, 25 et De Ptnn1e11ee du
·.,;ne et a ? UI • 14
2. orr,, . . varronienne · 11 fllPproC!uple frui_- uti est employé en un scn[""· X, 11, n,
_ Une origine o· Herkunft. .. », P· 34· 42 ) s'cst r oi) 1e e I incons1stant. La lcc1ure de Varron be.aueoup plUI
1.,oRENZ (" ie ronienne du couple frui . uc; Ac forc~ ~- généra1 e à la jeunesse d' Augustin, si on en _SCrnble ~nrno. 01
R.
ontrer I on
• ·gine var · f
blances entre certames onnules d ' Au av()j,
· Pres "' ref110º1er . rien n ' exclut d ' autre part qu·A/uge parle C. ~t a .
111
ué 1es ressem1 De finibus et dans les Tuscu/un g~'lin ct Jertl;cos 'rronien en le transformant. Selon g~s1~. an Uhh~ le
:r'cicérüO dan~ _e dU coup\e frui . uti qu'on ne t-'• li S'in c0uple1;~ns leque! apparait le COUple.frui . u,'; ~ONov~~. le
con1eX e diu. qu. LXXXIII (BA 10, p. 82-8?) inv· 1 la questiOQ
e""ge sur roncg~néeron pas plus qu'on n'y trouve l'.t!º~ve Pa~
te .. ~ 1chel. ic ' . "'1u1va1 30 du Dh r du couple honestum . uti/e que I' lle plutót à le
comme te ,Ferre ad ou de frud,_~t amare ~~,opter id ipenct
uti et rer • ·ire l'intermé 1aire : ce qu montrc su11i raPP~ci~s de Cicéron (II, 3, 9, trad. M. Tes:~rouve dans le
de
varron tui
. para1t e
·u. Dei XIX,
1 3 (BA 37
- ,
I
p. 38-6!)
cn s' . ve fffl
ap.
0 la perspective téléologique est absent • 1970, p. IS.
1 º,;one, auquel se rapporte précisément la :~::li~ans le De
puyanl sur De ~ Dei XI, 25 (BA 37, p. 108- 113) ' <\U'il . 16),
compare à De\ cr;7 (BA 16, p. 152-_155) ou :'PParai1 1t à De ;nue;e diu. qu. (qu. 31 , p. 88-95 ; cf. De iflu. li 53 nl~vante
Trinitate X. l ' l' xposé d' Augustm (De cru. Dei XIXCoup1c
, 13
dU 1 ad. G. Achard, 1994, p. 224-230). La si' . • . · 56,
170, ' serait ators uniquement délerminée par legnification du
frui . u(,.. Selon sé lesedifférenles secl<:s p h'l hi
varron a c_l~s d I elles envisagea1en1 le Souverain Bien 0n
de la mamere on dans ce bul, à la distinction : «(uin l, p,
7
i osop ques en fo ·. ), . cOup1e
11
1eq_ antérieurs
d
(cf.
é .
uel ctiacun e ses ten11e~ ta1t employé séparément dans
O. O DoNOVAN, p. 396) C
contexte dans
G les
écnts rt q l' tro 1 . . r-.11.KA (p
40) ; il a re~our~ / propter aliud appetere» (1, p. 42-4~tern) ) note, paur sa pa , ue on uve e couple /rui • uti dan~
propter se ipsa ment, varron s' efforce de déterminer le ). _A. 82 De beata uita_ ~e ~éneque (10, 3: trad. A. Bourgery, 1923
partir de ce classe(3 p 55) · i\ integre \es prima naturae ~tnt le 12_13 ) : ce qu1 mv1te à pense_r qu ~ugus1in ne l'a pas créé à
à adopter , · ' , e cs1 P· rt·r d'une seule source, mais qu li a pu s'inspirer d'
de vue . primordiaux de 1a nature, au summum bonu ·
à-dire les bienst de ious et de soi-même dans \e bu1 de Iro 111 : P~n:,sphere spirituelle et littéraire plus large. une
1a ve riu «se dél·ces ser ( .b
et sa joie» «omm usque s1mul et se 1-
. uve1 ª _ L'élaboration progressive du couple dans /'izllll1'e augusti-
1 d e 1ectetur a 1que perfruatur- Psa
en l ous sesf10 ui ommbus .
nienne
utitur, eo ~ · fait bon usage (bene utitur) el de soi-mê~ 3· Dans t'étude précise qu'il cn a faile et que j'utiliserai ici
p. 56-57) ; b«_een: I
qui rendent l'homme heureux.. ; !e «mauva~! librement, O. O'DoN~>VAN (p. 374-3~) _distingue trois étapes
des aulres lraire, a pour e ffet d ' o· t er aux b'1ens 1eur utilité avant le De doctr. christ. : les écnts d Itahe, ceux de Thagaste ct
usaoe» au eOn . / . .. A •

" ' . bona dicenda sunt, cu1 ma e utent, ur, 11a esse ll()n ceux de la pretnse.
( « . .. nec ei usp
58 _59). Ces índices rendent plausible l'hypothesc On constate, des la premiere étape, \'association babiluelle de
3 Jru,· • u11.· Une
possunl»,
. . · , ·varronienne du coup1e augus1·m1en ·
frui _à d~s termes désignant le summum bonum («f~i diuina
d une ongme · é ·
réserve s' impose toutefois, c~r Au~usll~ pr cise~ ::Tout ce qui bealltudme», C. Acad. 1, 8, 23, BA 4, p. 56 ; «Deo frw,., Dt b.
précêde, je !'ai 1ir~ d.u . hvr~é ~ arr~n, .J:vement ct uita 4, 34, p. 282). La nouveau1é du De moribus est d'intro-
clairement. au1ant que Je 1 a1 p~. ~e opp~n ses ~ s en tbe~mes duire te concept d' «amoun. dans la pensée téléologique (1, 8,
qui me sont propres» (senrent1as erus me1s exp 1rcans uer 1s, 1, 13,. 9 , 14. BA 1, p. 154- 157 ; I, 25, 46, p. 204-207) : innova-
p. 46-47). tion importante dont nous voyons tout \e déve\oppernenl dans lc
livre 1 du De doctr. christ. La queslion : commenl réconcilier lc
désir du seul Bien suprême avcc le double commandernent de

452 453
- OTt:5 COMPI 1: 1UviAJJU \

pécul:irion t léolo iqu d'Au u trn n SOn ~ 1


lc e uplc frui uti va joucr d 1. f n1
~u;lu. y rématiqu , c n hen vec I n j dti ratº
_ Définitions l
On pcut noter quelques tran formation da
de tennes eux-mêmes. On con tale d'abord n I pr
t~s e pltc1te de I ' ª,.pec t on t o 1og1que
· · · e1 deun 1 •
chatologique dans 1 1mage de la patne et du a d,
~ui se réfere à la fois à Plotin (cf. Enn. 11 6 8 ;oya li
P. 1
04-105) et à la Bible (cf. 2 Cor. 5, 6 • j c'0 rad , Í:.
. . r 7J
a
1 13-14). II faut noter au~s1 que, 1 fruí e I d'ern' 1 : 11
l,
comme précédemment, en hen avec la notion d' bl~ 1
enim est amore alicui rei inhaerere propter seipsaªlllour - •
uti l'est à son tour, et de façon_ nouvelle (cf. O.~: 1. 4,4
p. 386), e~ . 1, 22, 20 . - «quaentur ut_rum p~opter seÍk> 'O\
hornine dahgendus sll, an propter ahud. S 1 enim honio
fruimur eo · si propter aJiud, utimur eo». Or cett ~roprcr
~ , 'é ., cinnO\r, ,
apparait préc1s ment au mor;nent ou Augustin s'a _a:;Oti
aborder le commandement de I amour du prochain . PPretc l
parce que la définition initiaJe de uti - «uti aut~ sans doutc,
usum uenerit ad id quod amas obtinendum referrt· qUod 1
51
amandum est», I, 4, 4 - convenait mal à ce projet. ' tarricn
_ L'emploi des termes dans l'argumentation
L'emploi du cou~le frui - ~tine fa!t ~uere de difficulté, cn
qui concerne le~ véntés de !º' : la ~nruté est objet du /rui (1 ct
5), la díspensatw temporalls est O~Jet de l 'utí_(l, 35, 39), ce' ~;
est cohérent avec le theme essentJel du Chnst «voie,. vers\
«patrie» (cf. I, 11 , li et 24, 38).
L'application_ du couple à l'amour du_ prochain est plus
délicate. Augustm parle de magna quaestw (l, 22, 20), ce qu.
laisse entendre un probleme non résolu : on trouve une formuJe
analogue - «non parua quaestio est» - en De Genesi ad fia
VII, 1, 1, (BA 48, p. 510), à propos de la question de !'origine
de l'ârne qu'Augustin n'a pas tranchée. La magna quaestio uenr
sans doute à l' inadéquation de la terminologie choisie pour
penser la nouveauté de la charité chrétienne (cf. A. SoLJG\AC
Compte-rendu ... , p. 512). Mais il faut repérer l'emploi dt
tennes dans leur contexte, en suivant attentivement !e progre

457
.. , .... --..,.
/\'Off.'i ( '0,\11'1 f t.11:N/'AIIUS ......... ., ..
NOt/:.\' ('(J!tl/•1.(,._,IN • ~ . ., ~. • . .

,lr,..'<'thl,1111 'lui r,,ppc-llc- l'c-mploi ,tu />t' (i,-n,•,i ,·. Al,1111,-1,,,,..,


. 1.-.,lt,.\' - ...
1'1 ~'\ /'/ 1-l tK'\) ri r,dut l1111tr t·o111111l111tun d'iu, 1 1 (1 0111101111ion de jo1e 11ul ,,1 .
1
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· • e11.p,i,
-m,1i11,
, ~u'apr,., ·''"' "''
í,irmuk, forl imp,1rt1111tC' : •ln réço111pr11,e supr~n,e (tlr n,~11,
f>f -''i ou du prod1,un et l'aílll:Hrr dt.rtl. 1''Pf•1tr1t, 1t J tlu Ir~,,
··h·uitél c·C'~I 1,r~t·iséml'nl dl" jou1r ilt• l>tt•u (111 ipw (>r •,, 1
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mulul"IIC'nlt'nt dc- nous en h11 (n11 >1:~ _,._
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"! 1·au,1, X XII, 7H, PI. 42, 4,1) •;~:.• /ru1 prop,;~~r '" rn,,.
I <_. ;,,. 1 m, 7, 14, Pl 1.1, 4'J9J, ou'1r' 'R,.,r "'""'"' /'""' "'·
pnfru11nr14 r)• (1. .U, Yi). La rt!10~1!le 111111.,le à IR ma)ina q,, />1,,
IÍII ~ lf\lllVC don~ Olllllll'éC :_ !li lnmour du pro~:hatn ici-h;,~r.t .
f.~i HA 16, p. 9H ; De l'iu. /Jei 'X~~'"l>r,, kí. /)/'""' hf
H~r ailleurs, lc relcv~ d'ernplois ,.13, 1, B.-. 37 7,,,r 1)(,
s.utrait l-tre un frui - ce !IC'nut fmre de 1111 une f111 llh!llolue _ ~ P·, )oNoVAN, p. 392-39:'5) fait apnara·,u tlrteurs de·,,; p. 1101
le dcvil'nt dan!II l'étl'rnité, car nlors nnus !IC'rons enscn ti b O1 , ,. ,· de r• 1 rela ...1. 1 (cf ()
parvC"nus au té/11.t (ce qu'indique le pr~- de perfru,). La ~J>f: t, c1evan1 1 app tca ion ce lenne • l'a ,,.. •cenc, d'Au . .
e!II cmploy~ dans lc cas de c~,u ~ r du PfU<:hain . ~l.l!ll1n
d' Au~uslin esl maint<.'nanl complete : ti faut «uscr. du Pl'Ochn~
~- De Trin. IX, 8,13, BA 16, p. 9fl ."; ~nt~ricures à 1·~
cn cc monde, nous «jouirons» m111uellemen1 les uns dcs 8111:•n
ur souligncr lc caractere tempori de •
3, PL .lJj, 144
en Dieu (cf. L.M.J. VERIO,lll·.N, p. 176 el 179-180).
Une dernicre question esl soulcvée par la lraduction latine de
Philem. 20 _: «lta, fra_ter, ego 1~ fruur in ~o'!lino~ (1, 33, 37).
cs
r
Porspectivc eschalologique (cf. Tr r~" CC ntonde dana
424 ; Tr. in /oh . eu. 40, 10, BA 73A ep. /oh. 10, 6,
PL 33, 994). Enfio deux textes donnent • p. 328 ; Epi.11. 220 5·
'uou
1': sr.
Ellc condult Augustrn à préc1scr que I u11, qu1 caractér' frui -uli: De Trin. X, 11, 17 (BA 16 un tens large au COU~I~
1
l'amour du prochain ici-b~s. ~·exclui ~~lle~nl la joie de'~: Dei XI, 25 (BA 37, p. 108-113) qui p. 52·l.S5J ct Dt ci".
présence de l'êtrc aimé, mai_s e e~I une J?•e qu1 est elle-même à explicitcmcnl du scns strict. ' en outre, le distingue
dépasser vers lajoie défimllve, e est-à-dtre vers le télos. On ne
ccuc analysc montre qu'Augustin a pris .
peut conclure de ce para~raphe, com~ le veut O. O 'DoNovAN déquation du couplc frui • uti pour ~ience de l'ina.
(p. 389-390), qu'Auguslm préférera11 parler désormais d'un chrétienne ; clle invite à nc pas majorcr s:~runer la charit~
frui proximo ni qu'il récuse comme une erreur la réponse
s'il a joué, au Moyen Age, comrne princi · ~ ~ . ' rnême
proposée en I, 22, 20 (cf. L.M.J. VERHEJJEN, p. 178-183).
4. La portée du couple "frui · uti» dans la doctrine
ouvragcs (voir PIERRE loMBAllD, libri IV S~
GRILLMEIER, «Du "symbolum" à la
des
som::C"'
Ili ; ~ - A.
i:••ton
au~u.stinienne Con1ribu1ion à l'éludc des rclations ~ogieo-bi l~fog,que.
- les emplois ultérieurs la pa1ris1iquc el la scolaslique», Église et Tradi~r: .;::•re
Si la réponse d' Augustin dans le livre I du De doctr. christ. Lyon, 1963. p. 105-156, en paniculier p. 144-145)." · Y·
esl plus cohérente qu'il nele semble à certains commemateurs - Les deux prlceptes de la charili
il n'en demeure pas moins qu' Augustin est loin de maintenir 1~ L'u~ge du couplc fru_i · uti, qui cst lié à une pcrspectivc
rigueur de ce!le terminologie dans les ouvrages ultérieurs. La ontolog1que el escha1olog1quc, conduit logiqucmcnt Augustin à
définition de la charité qu'Augustin propose dans le livre III subordonner lc sccond commandemcn1 au prcmier <Ians 1c livre
( 10. 16) en est un exemple : «J'appelle charité le mouvement de I du De doctr. christ. ; d ' aulres ouvrages oífrcnt la présentation
f'âme qui la porte à jouir de Dieu pour lui-même, el de soi inverse el privilégicnl une perspeclive pratique. Le r,. in /vii.
comme du prochain pour Dieu» . L'expression nouvelle qui est eu. 17, 8 (BA 72, p. 94-95) explique la raison d'ltrc dcs deux
ici forgée , frui propra Deum. permet de garder l'idée essen- présenlalions : «L'amour de Dieu csl prcmier dans l'ordrc du
tielle que lc prochain ne peut être une fin absolue, en ajoutanl préceple, I'amour du prochain esl prcmier dans l'ordre de la

-l.58
.--...---·----- . ... ·-· ~-. .
NOTES COMPLÉ'MEN1.A
,,fREs
~ ...... \ .
'·· NOTES COMPl.l.'MF../\7AfHH
protique. Qui t'ordonnerait cet amour avec
ne pourrait pas en effet te présenter le ses deu~ . De doctr. chriJ(,. 1, 20, 21) ; la me,lleure m.t-
P
remier objct de ton amour et Dieu corn Proehain lltfl:t
. d' bord d' . o· rne le co... r~, 9, P· ~~r '°i-même e,t d a1rner Dteu, car c·esa 'ª""' ~,
t'ordonnera1t a a1me~ ieu ct ensuite 1 ~11<1 '''llit ' 5. § de 5'a1 able• (cf. De dor:tr. chriH. I, 20, 21 ef 2.~ 2 ; 1 •
cependant, parce que tu_ ne voas pas cncorc D· e Pr0cti:_-~, 1 ~ 1·tre · nmu
II · ef s · · · '"
11 ,.EJiCll uel on ne pé~•.1 ~ 5 e ·. ·· t 9, P 71 > ; a,mer ,on
le Prochain que tu méntes de voir Dieu .( .. ),e~. c'es • •n. l 11 i1\.1i par l~-;t désirer qu 11 a1me Dreu avcc nous, 1001 comme
1 'D· 1 ~n ·~
et celui qui demeure _ns a charité demeu~ ·en •eu tst ~,~
da ~,oe11aill, ~e · théâtre, de c~urses de char, ou de spectacle, de
t6). Aime ton procham par conséquent ct co Dieu" (/ li.ri~ ~ p1:11eur. 1001 pour entramer les autres à panager sa ferveu,
même la source de ton amour : c'est là q nternPle /c,~·i 111 sse, fait P 69-70 et 11, p. 72 ; De dor:tr. chri11. J 2Q
ehª· § 8· 9 , · · ·
1 te sera poss1'bl e~. La c1ta11on
autant qu ··1 · · de uel tu verrastn tIli.·
f 5 ..
1
un rôle décisif : elle condmt Augustin à Voi doh. 4, 16J· D,,u
~-
.30l·
.
x textes different néanmo~ns par leur per,;pecti\'e et
prochain beaucoup pus
• d
1 qu un egré pour s'él r ans 1· ºUt ·
arrio l(j 1.,es deli dopté dans la présentallon des deux commande-
(cf. De moribu~,_I, 26, 48:50, p. 208-211); cet :ver Vers idu pitr rordre :raité a un caractere plu~ conceptucl, plu, systé-
en lui-même v1s1on de D1eu, présence de Die lllour esi dttu 11ts, L..e ·vi' légie l 'ordre ontolog1que ; lc sermon c,1 beau-
111e et pn . .
Dans les Tr. in ep. /oh., l'insistance de Jean u en l'holll lt (1131ique ncret et fatt passer au prem1er plan la pratique .
fratemelle conduit son commentateur à privilé .sur la chal'rlt. c0UP plUS co i le De doctr. christ. expose d'abord le préccptc
• . &ter la rrtt
approche et à montrer comment 1 expénence d SCcolldc c·est paur~; Dieu, puis le précep(e de l'arnour du prochain qui
0
fraternelle implique l'amour de Dieu ou du Chri e la charité de rarn<> ,í our de soi, avec le souci tres marqué de 10111 faire
75, p. 400-402 ; IO, 3, p. 414), la «vision du Die~'.c~· _10, se est lié à 1 ª:ans l'amour de Dieu (cf. 1, 22, 21 ct 26, 27> ; lc
c0nverge:u contraire. pari de l'amour du prochain et rnontrc de
7 p. 262 ; 7, 10, p. 330 ; 9, 10, p. 402). ou en arué. (S
' · ·
inhabitation de l'h omme en o·1eu et d e o·ieu en l'hocore •uo,' serrn°0 • proche comment cct amour, pour être \'éritable,
l'amour» (8, 12, p. 366 ; cf. D. DIDEBERG, Saint Au rnrnc Par proehe e~ s'aimer soi-rnême (§ 7-8, p. 69-70) et comrnent
st supPose d e soi à son tour, exige l'amour de Dieu (§ 9-10,
premiere épitre de saint Jean. Une théologie de l'a gu "' et la
1976, p. 137-171 et en particulier p 139-140). gape, Paris, rarnou;) ~ p;emier texte met en valeur le télos, auquel tout
On a longtemps pensé que cette présentation était posté.
p. 7l- 7 rd nné : l'arnour de Dieu et de l'être qui peut en jouir
est subOus ~si la béatitude à laquellc l'homrne aspire el la «fin»
au livre 1 du De doctr. christ. La découverte par F. Do, nc.urc avec no les Écritures (cf. 1, 35, 39) ; ces aspects sont sculernent
Sermo de dilectione D e,· et prox1m1· · (R -BEAt du
. evue Bénédictine de tou!es llusivement dans le serrnon (§ 4, p. 67 : «Agis [ainsiJ.
1992, p. 63-74 = S. Dolbeau 11) mod1fie ce point de vue. 2,
10
évoq~ s ªns inquiétude à propos de la vic étcmelle ct de la vic
sermon. -~ " effet, p~hé en 397, est à Pf:"
~res contemporai~: et 5015 sa . § I4 p 74 : «Rien ne te satisfait cntierement, si cc
la premiere rédact1on du De doctr. chrtst. On constate d . o·eu •· rien 'ne · te suffit, s1· ce n •est o·1eu» ; § 2. p. 66 : • Le
heureuse»
parentés entre ce sermon et la seconde section du livre 1: Mwt~s n est. t 1Seigneur.
• · de m1s
piem · é ncor
· d e, de meme • qu "II s ' est
22, 37.40 et Rom . 13, 9,-10 ont un rôle . ~éterminant dans lc; Chnsré grand dans un corps pellt . (m. breu,. corpore 1, a de rnerne

deux textes ; le sennon s efforce de conc1her les deux citations ~nt mé ! 'amplitude de la Loi dans un préceple bref lhreui
le De doctr. chrht. rnontre à partir des mêrnes versets commen; en ercepto)»). Inversement, le sermon souligne plutÕI !'origine
ramour est l'enseigncme_nt majeur de.' 'Écriture. Le versei, •qui prae . 1 h .
d ramour par leque! nous a1mons e proc am: 1eu merne qu1
o· . .
aime l'iniquité a de la hame pour son ame» (Ps. 10, 6) sert, dans e:t charité (§ 12, p. 72: «"Dieu est charité". Si donc tu aimes.
l'un et l'autre cas, comme critere de l'amour véritablc de soi aime la source de ton amour, et tu aimes Dieu (_. .. J. La soui:re de
(cf. S., § 7, p. 70 et 12. p. 72 ; De doctr. christ. I, 23. 23). ton amour "est charité". Tu aimes la charité, a1mc la chanté, ct
Outre ces citations communes, on remarque la préscncc de tu as aimé Dieu, puisque "Dieu est charilé, et qui demeure ~ns
themes similaires: Dieu exige un amour total, sans réservc (cf. la charité, demeure en Dieu"»); et il invite à demandcr la grace

461
NOTES COMPLlMENTAIRES
~ -,-
V NOTES COMP/l
- ....
. -MF...,...
~ - 4'
..., .. -
1
!
.,, Ili//( --~.&"
d'ai~r (§ 14, p . 73-74: •Tu n'as pas encare l'amour . t-.s
,,,. KRtsrs. Die MnhocJe rk, ,,.
crois. demande, obtiens. Ce qui est ordonné, ce qu · 8Ertii 1 • ~,.,. ' K I / ",,,.,,
(11'- antilctn u tur, . Der BeRriJJ e1111a1e, .
demande. la foi l'ob(ient. Si. en effet, tu as ce qu'cllec la_~
Jff el • s,uugart._ 1_ 984 ; G. PF! I<;~ ~t, "rer1i,/"' ~'"'1t""
'"qu'as-tu que tu n'aies rcçu ?" Si, de fait, tu n'as J)as <>bticra,,
demande pour rccevoir»); ce qui n'est que discretcrncntcéncor,,
eas de9 augu51lm5ehcn Bcgnrr .R '">RFll.t ~ í,r,,,",,; ~'
111!?enc,ptori. Salzburg, 1987 p slpaoarc, "1111· ·, •7.u dtn , . li' .
dans te De doctr. c:hrist. en tcrmcs de panicipation : non voq,~ rat • . · . 11 ru,·· 1ru11r1
de Dieu l'~tre, la bonté et le fait de l'aimcr (1, 29, 30 et;tc0on,
En bref. lcs deux tcxtes sont complémentaires, tout corn 2, 35).
f

.....,," -
remier hvrc. du De dncr,;
.,..., G
- ~I : l M •. A11~11 , 11 ·
_i.,e ,.P.,._ ..,~1icolog1e" biblique. ~ c1i,.u,;0 ,._ d'J. '-'1-111111 "''
• ""l{un· . ..., ~ 11 •
"qg7, P· J69-lo, ; .. MAl>f:c, Sa;,,, '"ia11a Tru UJ!IJ•hn ri'
deux pr~ptcs de l 'amour sont indissociablcs : •"La eh ~ lc1
1t1ft5 criti~un, ~ns, 1996. p. n.~"Ku,,;,, er ~e'''"°· P..Jns"
la plénitude de la Loi." Mais ou_est la <:h'.'"1~? Dans ,.a:::,té Cst fv: der c1ceronuchen Rhetorilr. d • P. Psthr .1Pli11,,,,,p1,, ·
Dieu et dans l'amour du proc~am: Cho1s1s I amour qUc tu urde
Tu choisis l'amour du prochain : 11 nc sera pa.5 véritabtc . ve~ll.
''º" h st
· ·
.J, ctrina e ri ,ana•,
,,.,
Frankfon a,n l•'"ri,
. A11~ '-, ,. Ü,e Rr7rp.
ma,n, lc.n.,, 111 1n11, ,
e.
5
n'cst pas aimé. Tu choisis l'amour de Dieu; il nc sera~ D,e_u ,-.t, p. 59.l)ij111 •ur
table, si te prochain n'est pas sous-entendu,. (S., § 13, p. ;éri_ 5. ,oeus» (1. 7, 7) .
7
La lecture du Sermo de dilectione Dei et proxirn; ). L,a définition _de Dieu que Pl'OP<>se lc
d'une lecture uni_latérale du liv~ 1 du De doctr. christ. ctg~~dc ·attention en ra1son de sa J)arcnté av f 7 a SOuve
1e int de dépan à la preuve anse~ _le Dom de Di nr ~tenu
jugcmenl sommairc sur Augustm. On pcut préférer la sav Un
scrmon à l'cffon spéculatif du De doctr. christ. li faut du cur _du i}:: cJanS le Proslogion (§ 2-3 et § m1enne de l'ellf" qu, sen
r~onnait_rc à Augus!in un scns authentique ~ la charité
uenne : 11 faut auss1 prcndre acte de la maruere dont il
':~ns
é- l,éry, t. 1, Paris, 1986, p. 244-247.
14
1~ et 111, t~d. M. Corbin, l '~uv,; ~: Scfuniu, t. ~le~ de
/'nlrlflle d~ 'e . 01 .
transformcr sa tenninologie ~rc~ qu 'elle ne . lui sembta/ 111 ta fonctioo et la ponée de cette ~fi~f 64-265). poUr ":;º,.·
exprimcr adéquatement la spéc1fic11é de la chanté chréticnne.'>as ,c:situer préalablement dans son COntexre 10n, 11 iml>Orte ,._"1r
. . ""la
BIBLIOGRAPHIE : R. LoRENZ, «Fruitio Dei bei Augustinu 1. L 'argumentatwn des § 5 à 9
Zeitschrift für Kirchenge~c~ichte, 63'. 1950, p. 75-132 : ~·· Le mouvement de l'argumcntarion
«Die Herkunft des augusumschen frui Deo,., Zeitschrift Ju' surprendre le lecteu~: on s'attendrair 1:n:;:u J)rernier •borc1,
Kirchengeschichte, 64, 1952-1953, p. 34-60 et p. 359-36() . { gustin pre?ne ~ppu1 sur la DOtion conunu ll'lent ~ ~ qu'At1-
SouGNAC, «Doxographies et manuels dans la formation phil~ vicnne qu ensu1te au mystcre trinitaire Orne de Dieu ct n'en
phique de saint Augustin», R~cherches augustini~nnes, l, 19.SS, ~ est inversc. Elle s'éclairc si 00 saisit 11ª .~lllarche pro.
p. 113-148 ; R. HoLTE, Béat,tude et sagesse. Saint Augustin développement: Augustin cntend précise ª vi~ globaJe du
le P_robleme de la Jin de l'ho~m: da,';5 la p~ilosop~ie antiqu!~ la foi dans le cadre d'une réflcxion tél~lce 911l cst l'objct de
Paris, 1962 : H. J. S1EBEN, «D1e rcs der B1bel. Eine Analysc VERHEIJEN, p. 174-175; NC 3, «Lc cen:te :ique (cf_. L.M.J.
von A~g~stinus, De doctr. christ. 1-III», Revue des Études NC 4, «Frui - uti» ). Le symbolc de foi ~Deubq11e•. ct
Augustin,ennes, 21, 1975, p. 72-90 ; J. BRECHTKEN, Augustinus façon plus ou moins explicite, la premi~~:· en_effet, de
Doctor caritatis. Sein Liebesbegriff in Widerspruch von Eigen- rcpêre sans pcine les allusions au Symbole dcs O du hv" 1 <on
nut::. und selbstloser Güte im Rahmen des antiken Glückselig- la section : «la résurrcction du Scigncur d'e~': à la finde
0
keitsEthik,_Meisenheim am Glan, 1975 ;_ A. SoLIGNA<:, Compte- son ascension dans le ciel•, son retour conune . ,e 5 morts ei
rcndu du hvrc de J. BRECl-ffKEN, Augustinus Doctor caritatis ..., et des morts» et l'Esprit, en 15 14 . I'~ 1. •Jugc des_ v1van1s
Archives de Philosophie, 39, 1976, p. 511-512 ; O. O'DoNo. . . ' • g isc, une ct sainte en
16, 15: «la rénuss1on eles pécb6,. cn JS 17. 1 ....._ '.
. • , , a ,..,.urrec11on
VAN, « u.~us and frui tio in Augustine, De doe trina christiana f,. du corps, en , 18 : « 1a v1e étemclle», cn 21 , 19). Les § s à
19
Journal o/ Theological Studies 33, 1982, p. 361-397 ; e'. correspondent, selon cette perspective, au ~veloppemeni du
9

462
- ·-&.....
NV1ES COMPI.É.\l/:"NIAIRES
..,on-;s e·(JM/•JL\tf
19 - .. .. .,•. • ...
• 'li7,..,1t1:.s .... •
prcmier article du Symbole : ib s ' achcvent de fait ,cnnes choisis pour quahfier .
1
Si tcs uta/Jilitas, muiettus, P"t Un11é dr~,
mcntion de «la Trinité qui C!\t Dicu, autcur_ et crfateur d/ ~r l_a ,,,,,, . . ·1 • t.ttc"
1
vers• t 10, 10) ; mais Auguslm, de façon s1gmficative tr . Un1. i,.,-,, re iu1gus11n1enne: • n en es1 pr.,s de. ~,n, frf !Ir . 4f'
Ir,,.,,~,
la Trinité plus que du Pere et s'cfforce d'en man/fes~lte ~ -.~u~ . p0ur caracténscr le Pere 1 "°"nie À. 'lU,111, da ·
1 ic• 1· ·, ,· • e hl ·~, len......_ n,
radicale tmnscendance, à l'aidc d'une conceptualité néopi:: l_a r,l,s inl"" tlcl.f, um" is atqualituti, s ct 1·1- -.. ~ '~-
11fl;1,1J, 'mes semble commandé par q,ut ü,rtc",t1,~'P,r11 \~1n1
cienne (cf. H. -J. S11,111,N, p. 74-75). Dans le cadre de
1 °
111 ·
1er pers . a voa . ~ thr .
ílexion téléologique qu'il s·cst fixé (3, 3 - 4, 4), il a en ª té. ,--es . ,. dans une - pect1ve qui 1 . On1é d º ~- ,Jr
pour ohjectif de montrcr que la Trinité est la summa rei :fct
·110 11 "'
1 1 1oni!õf11C- La compa ·
ra1son avcc 1 . ªPpa
r,tl'P ·~-a (VI, 17, ~. BA 7, p. 47~c1tarionsui..,a c,11, d11
r,n,, ,n,
à
1,"
r ,u,
nous dcvons jouir,. (5, 5; rcpris en 10, IO), autremc~t ~ - 0111
11 111•15 ; wnicienne est incontestable pa ~· don1 l'in"''_du /Jt
télos que tous poursuivent sans pour autant s'en faire lc
reprtsentation exacte, faute d' un csprit suffisamment purifiéUne !ª!
oéOP ~ esl, dans ta mesure ou il esr' a 1 1~ C<>nfin...... '~•rarion
9). 1 (9, toe qUIVrlO Princ,pw · • )
• au moycn de' lai;I,:;B fa1t ~ l'Un'""'Í " 1•
·J>n.....,..
Dans ce contexte, on saisit le rôle décisif que jou 1,1'7 e et ~mblable à tui (per aequa/e,n ill7au_1é _ou de 'ia 1-h<:ipe
é!?ª1 aux richesses de sa bonté Charité a, iunut',,, S~ or~
définit~on de ~eus au § 7: elle c?nstitue 1~ P!Vot de l'a; la
mentauon, le heu ou peuvent effecuvement s art1culer l'éno &U-
!?rãce par laquelle sont unis l'U~ ct l'U _l>Our a.in~i d,·rt it1111, i'
,11e;~um et de Vno Vnum carinirna n iss_u de l'lln fqu a _plu,
de la foi qui affirme que la Trinité est le seul Dieu et ~cé
st untur)» (trad. O. nu Rov p 287 "' ''ª
dica,,, í." ,_ ,.,r,
représentations diverses que les hommes se font de Dieu. E~s
exprime en effet l'exigence la plus intérieure de tout esp _e ;u~~ en donne, p . 293). Not~ns · d'au; Voir lc
qu 1 . t ppliqué à l'Es rc pa"
co~O:~;'"'t
a11t
humain, qui se refuse à croire qu'il puisse y avoir quelque chont ncordta es a prit Sain1 da que lc tcrrne
de meilleur que Dieu et qui se trouve par là-même amené~ co ·Jesiae catholicae (1, 15, 25, BA I p 176 ns lc Dt ,,,0 ,ih
eCl · • · ) U.1
dépasser les représentations erronées ou déficientes de Dieu. _ L'ineffabilité divine (§ 6) ·
3
2. La Trinité (§ 5) On remarque, des le § 5, des éléments de théol .
Il n'est pas indifférent qu'Augustin parle d'abord du Pere d termes res ou causa ne sont pas vra· ogie négativc.
1eS I T · · é La même réservc à imcnt a,u,.. ·
Fils et de l'Esprit Saint, avant de souligner que cette Triniti es~ ,aractériser a nmt . l'é a ----iuats pour
rait dans te Sermo,r Dolbeau 3 R g rd du mot re,
«un seul Dieu "de qui tout procede, par qui tout a été fait en ap pa · · 39 1993 8' evue d E'
qui tout existe",. (5, 5, citant Rom. l l, 36, constamment cité en August1n1e~nes, 'r . , _p. 389): '•Deus rcs q"~- tude.,
ce sens dans l'reuvre augustinienne, cf. O. o~ Rov, p. 478-485). super omma quae ec_11, st 1arnen res diccnda -m ,s,
M .-F. BERROUARD (p. 101) a remarqué, à JUste titre, qu' Au- s·explique par le so~ct de marquer la transccnd csi.. Ellc
gustin, dans le De Trinitate, parle te plus souvent de «la Trinité Trinité : on ne saura1t la mettre sur le mê ancc de la
Dieu» (XV, 6, 10, BA 16, p. 444; 20, 39, p. 529-530; cf. De réalités de ce monde. me plan que lcs
doctr. christ. I, 10, 10) ou encore de «la Trinité qui est Dieu» Le § 6 souligne l'ineffabilité divinc. li s'agit là d'
(1, 4, 7, BA 15, p. 102-103 ; IX, 1, 1, BA 16, p. 73-74; XV, récurrent dans 1'reuvre augustinienne : si l'hommc un th~mc
4, 6 - 5, 7 , p. 433-435; XV, 6, 10, p . 444-445), et plus penser qui soit à la mesure de Dieu (cf. s. 117 3nc5pcput nen
rarement du «Dieu Trinité» (1, 6, 10, BA 15, p. 110-111). N I d o· • · , l 38
663 : « dous ~asr _ons ffe ,eu, quoi d·i1onnan1 si tu n~
«Cette constatation», note G. MADEC , «infirme l'opinion com- compren s pas . 1 en e et tu ':°":'premis, ce n'est pas Dieu• ;
mune depuis l'ouvrage de De Régnon, selon laquelle te s. 52, 6, 16, PL 38, 360), a fort1on ne peul-il rien dirc q · -
mouvement de la réflexion d'Augustin irait de l'essence divine digne de Lui (Ad Simpl. II, 2, BA 10, p. 544-559; ,:• ,:'.
vers les trois personnes, tandis que celui de la doctrine grecque euang. 13, 5, BA 71, p. 682-683; Dt Trin. XV, 27, 50. BA
irait des trois hypostases vers l'unité de l'essence». 16, p. 560-563 ; S . Dolbeau 22, 16, Revue Je., Ét"dt'I
Augustiniennes, 40, 1994, p. 186). L'inadéquation de la pen~

464
NOTES COMPLl:u1.·a., .
-- --.... .... ..,~.
-~
.
, ,j_
NOTES COMPLÉMENTA/RE~~ .-.,-. 1MR1-;s --........_i
ns paroles. et 1'ampleur 111
à la réalité divinc est redoublée par l'inadéquation du 1 11
.1·ollir 5 , t,orncs des syllabes 7. (E.'n 1" ' rne,ure .. _
la pens~ (cf. De Trin. VII, 4, 7, BA 15, p. 526-529ª~gag, à
f"'!,"" zS3 : cf. En. ,n
r<l _,., 1e . p . . " P, ·, - 1• i.
. i. 99, 6, PL 37 . . 2, en li. a r"e

-~
est pensé avec plus de vérité qu'il n'est dit et il est ave · "Die1.1
~l, 36, 13 22-1323; voir A. Sow;N~/ 1274; ,._,, ,,,'- ti.
vérité qu'il n'cst pensé•). Néanmoins, dirc de Dieu qu~rlus de
cffable, c'cst cncorc dirc quelque chose de Lui: de ~ ' st i11. f 02, s. d donc le retoumemcnt sur lequc1., 1472 1473, ,,,
celflfre?est )'appel à la louange qui oblige ._• ICl\tve le 1 ~ ''n
c'cst déjà le connaitrc que de savoir qu'on nc le connait me qllc
De ord. 11, 16, 44, BA 4, p. 438-439: de .tummo illo g3 5
(Cf. ssi, e ne ~ •·en "-•
.tcitur melius nesciendo: Epist. 130, 15, 28, PL 33, 505 _eo q14; ,ile à savoir ce qw. rend possible à 1• ~~
iRnorantia: cf. V. LossKY, p. 576-579 ct D. CARARINF. doc1q ~estebien que rien qui soit digne de 1u·horn~ de Pllrle, de
17). .• p. 14- pieu's;in invoque souvent_ l'abaissernen~ ':: pu,_,,e ~,redu,.
Cctte insistance sur l'incffabilité divine cst à rapprochc d ,-ug11 e hUrnain (cf. C. Ad1m. 13, 2, p. 28(). Dieu ju\Cju'a~
tradition néoplatoniciennc (voir, par exemple, PJ..OTIN, Ennr~ e la
11
1,11g 81 la trace: le langa~e scripturairc 111 I ._;!1>, dr,rn l"fc.n.
V. 3, 11, trad. par É. Bréhier, p. 64 : V, 5, 13, p. 106 . ~df'.t
1
,ore111es ppropri6 à la maJest6 divine qui me n'e11 nu11e.
rne :ie sublimit6 toutcs les ressources de ;surpas5e par •on
10, p. 167: voir aussi la lettre du néoplatonicien Longinia · 8,
Augustin. Epist. 234, 2, PL 33, 1031). Tout commc lc/ 115 à
platoniciens, - (cf. PoRPHYRE. De abslinentia li, 34, 2-3 ~éo.
ipeff;di,nantum, 7, 4, ~A 17, p. 248.249 ); :i~~ les langue.,.
(C· mine qui en a besom «pour parvenir à oe . •I Clt ldapt~ •
par J . Bouffartigue ct M. Patillon, Paris. 1979, p. 101 : ~- l'bº cune parole humaine- (De Gen. co,itraq°!.,ne peuc ~re dn
dieu suprême, tout comme !'a dit un sage (Apollonios) · ; 11 PL 34, l SO) . L' a ba"1ssemcnt de la sagessc""'""chae
rnar 11u d' . . os 1, 8.
n 'offrirons rien de ce qui est sensible, ni en holocauste' n·º us 14, ge burnain a pril~ à son abaissement ju ·~•ne Jusqu·au
11
parole. ( .. .) Le langage de la voix ne !ui est pas appropri; e~ ta11~ (cf, e. Adim. 13, 2, p . 280-281 : •cuiussqu 1 ~ co_rJ>I hu.
même lc langage intérieur lorsqu'il est souillé par la passion' :• pia1nensura esset usque ad corpus humanum ~p1entia cum
l'ãme. Mais notre seu! homrnage est un silencc pur et de puree de~3 uerba descendit» ). qui fonde plus radi~nus usque ad
pensées le concemant» ; Leltre à Marcel/a, 14 et 16• éd . Dess bllca cit6 que l'hommc a de dire Dicu en quel U:r;""1
cnc:ore
Places, Paris, 1982, p. 113 et 115 : textes cités par P. MiQue
831) - . Augustin affirme que le silence semble la meilleuL,
IJ ui ~t ineffable, 1~ quí a dit et tout a l~ fait~ll a
se ons 6t6 faits: maIS nous, nous n'avons pas la
7-°": •lui
u_et nous
maniere d'honorer Dieu: « ... même les expressions que 1: :~re Son Vcrbe, par lequel nous avons ~6 dits ~ l l l '; le
1 1011
hommes utilisent pour ~rler de ~ieu d'une m~iere qui soit: u~ Pouvoir être dít par nous qui sonuncs de 1 r •Is:
leur sens quelque peu digne de lu1, sont encare indignes de sa :bles, il s'est f~t faib}c» (En. in Ps. 99, 6, PL 37, :;~;)_~
majesté, envers laquelle le silence serait plus respectueux que te De tf°clr. chr1st., e cst le mot Deus qui apparait comme le
n'importe quelle parole humaine» (C. Adimantum 11, BA 17 don f 31 t à tout ho~. afin de le rcndrc capable de IOUer le
p. 262-263 ; voir a_ussi S. 117. 5, 7, PL 38, 665; S. Dolbea~ Créateur. Le mot lu1-même, cenes, ne fait pas COnnaitre Die
22, 16, Revue des Etudes Augustiniennes, 40, 1994, p. 186). mais il met_en br~nle (mou~t) l'esP_rit_hurnain, de telle r~
Mais, à la différence des néoplatoniciens, Augustin souligne qu'il ne pu1sse ~ ~te~ à nen de hnut6. Le mouvement de
souvent que le silence ne peut suffire, car nous avons le devoir dépassement qu_ 111mp!'1me d~ la sone_à l'espril humain n'est
de répondre aux objections des hérétiques pour confoner la foi autrc que le désir de D1eu qu1_ est ~stnutif de tout esprit crU
des faibles (cf. S. 117, 5, 7, PL 38. 665); nous avéms aussi te et qui esl la trace de sa vocat1on d1vme (cf. 1. Bocm,.,. p. 107-
devoir de louer Dieu : la jubilacion est ators ce qui s'accorde le 114 el p. 192-220).
mieux à l'ineffabilité divine. «lneffable esl celui dont tu ne peux
parler ; si tu ne peux parler et si pourtant tu ne dois pas te
taire. que reste-1-il sinon de jubiler, de laisser ton creur se

466
dans le Dt! libero arhitrio (
" · 2Q()). te Dt uera rt!liRione (35, 6S 11 • 6 , 14, B,t 6
4 . l.<1 clt'Jinirion de Dieu <§ 7) er /e dilpa.uemem du c,
11 (§ r dans
JJ • o,!),
d' ·
dans le De ,uers,s quaeuicmihus
, 8 .4 R• p. l lk; 39,
8-Q)
r Zp 1JO)t,6. qu. 28, p. 130) ou encore dans f'-'<X/// (qu. uc'
Lc § 7, qui fonnce la définition de Dieu, est étroitement a . 1Z· ,·o. P· 8 ·,,. 13, p. 588). Jc reriens ici 1• cs Conte,,;,,,,~
culé ~u § 8, que H. J. S111_11-: ' (p. 74) caractéri!õe co_mme •l'a1>7'· 8~11, 4, 6, ui rne scmbl~ pouvoir éclaircr lcs t;c ou l'au1re
gé d une preuve platonic1enne de 01eu à parllr des deg : ·
d'être•. Alors que le § 7 énonce le point sur leque! 1 r 5 1"
urrence ~Jessions la1sse entendre que et 8. Le livre
,1'~ deS. C~jeU a joué UD _rôlc décisif dans l'it::Í O\an1ere de
s'accordcnt («hoc omnes Deum consentiunt esse, quod cac,;~s 1
1/ cevo11. . elle a conlnbué à le libérer de I rc J>Crson~1
rcbus omnibus anteponunt») et le montre par une anal n~
convergente des divcrses représcntations de Dieu - culte ~ e s ~~ 11 gu
5110
~ de Oieu. Si, en cffet, «aucune à~ r~présentation
astres, panthéisme, manichéisme, conception anthropomocs d :inichéen~ra concevoir quelque chose qui soit Ja~s n'a pu
phique, polythéisme ou monothéisme, néoplatonisme - , le § ;· fll" ne pau BA 13, p. 588) et si l'on doit affirmeme1lleur. que
6
au contraire, fait apparaitre la fonction critique de la définitio' ~;eu\~' ~rruptible est meilleur que lc corru' 1 5 h~siter 5::,~
qlle 1 •-~~e d'admettr~. comme le font les Manichéen:· 11 est
sur laque\le tous s'accordent théoriquement, mais sans en sai/
toujours les implications effectives : il ne retient donc que
représentations de Dieu qui ne sont «ni contraires à la raison, ~
,:r t11P"ss1 atteinte, d une façon quelconque à 1
~ai p0rt~ De /ibero arbitrio confirme 'ta vª substance
• que le
1
indignes de Dieu» («i/li so/i possunt non absurda et indign divine-h'que de cette remarque. Augustin y abordeªtur au~o-
existimare de Deo, qui ... » ). Par ailleurs, le § 7 se content biogra~ ~ne du mal moral ; il précise d'cmblée qu'il~ q~est1on
d 'énoncer la définition de Dieu; le § 8 en dévoile la dynamiqU: de rong• seton l 'ordre qu'il a suivi lui-même pour raue!'3 le
interne: reconnaitre que Dieu est tel qu'on ne peut rien penser problellle 196-197). Or la plus grande panie deun ,s:on1r (l,
de meilleur ou de plus haut oblige à considérer la hiérarchie des 2, 4 , P· 1'argumentat1on · qu1· est bncvement
.,. csquissée da1vre li
êtres et à s'élever de degré en degré, selon un schéma d'anabasc (!évelc;f~es du De docrr. christ. : ~a définition de Dieu d:;:
néoplatonicienne, au nom de la préférence (anreponunt ; para!vodius (li, 6, 14, p. 294-295. «quo est nullus superior» .
praeferunt; praeponere ; praeponunt; anteponerent ) que parcomparer à I, 2, ~· P· 196-19:"7) prend place, en effet, dans 1~
l'esprit ne peut qu'accorder au degré supérieur sur le degré à re d'une ascens10~ progress,ve, ~ dc:gré en degré, jusqu'à la
inférieur, et cela jusqu'à la Sagesse même qui vit de façon '1nté immuable qu1 tra~scende l csp~t humain et qui est la
immuable et que l'homme voit «au-dessus desa propre nature». V e de son bonheur, cettc ascens1on permet d'atteindre
La définition augustinienne de Deus, que l'on trouve dans le § so~érc_dence sur l'existence de Dieu» (li, 3, 7, p. 274-275 . 15
7, a une structure tres caractéristique: «ita cogitatur ut aliquid «I VI 46-349) ; e JJe cond u1t . en outre à admettre par la suite' '
3
quo nihil melius sit atque sublimius ilia cogitatio conetur attin- 39~ ~ d o· 1
0 le mal ne vient pas e . ·~~ ( 1, 20, 54, p. 376-377). li est
gere» ; elle ne se contente pas de dire l'excellence superlative ~onc ctair qu_e cette d.~~1mt1~n d.e Deu!, qui apparail
de Dieu - qui est énoncée dans les § 5 et 6 : summa res, exce/. ncretement hée, dans 1 1tméra1re d Augustm, à l'expérience
/entissimam quamdam immortalemque naturam ; par le jeu de 1
c~ective de la transcendance de Dieu sur toute réalité créée, a
la négation associée aux comparatifs, elle exclut toutes les \ :té importante dans sa libération d~ manichéisme. Rien de
représentations déficientes de Dieu (en particulier : «les dieux», surprenant, en ce cas, à ce qu'clle rev1cnne comme un lcitmotiv
puisque le polythéiste lui-même est invité à penser «le Dieu des dans te De moribus qui est expressémcnt dirigé contre les
dieux») et elle redouble ainsi la transcendance en sur-trans- ! Manichéens : dans le livre 1 (3, 5, BA 1, p. 142; 16, 29,
cendance (cf. M. CoRBIN, p. 37). , p. 182), qui développe toute _une réflexion sur le Souverain
On trouve de nombreuses définitions analogues de Deus dans Bien, tout comme dans le hvre li (1, 1, p. 256; 12, 24,
l'reuvre augustinienne : par exemple, dans le De moribus (1, 3,
5, BA 1, p. 142; I, 16, 29, p. 182; II, 1, 1, p. 256; II, 12, 1
!

468 469
~ ~ NOTES COMPUM - - ••--.:..,..~ ·
NOTES COMPLÉMENTA.IRES V ENTMRF.s . \
"télicologie" bibliquc .. , Augus, · .
p. 290), oà Augustin en tire une conclusion polémiquc ...... ítj de 169_ 187 ; M.-F. BtRIHilJAR111 1<111a Traitct' .
1·1·ncorrupt1'b'1lit" divinc. 111r 1 P· · ' - mes
"
v-
19S • ~11gustm. LC Pa.«1..... T rinitt
_sa~e d e la /oi, D, 'lla r>... •
, .-.. n,,
On s'est interrogé sur les sourccs de cette définition au jell"• «Silencc», D1ctwnnaire ~ S . ~s. l9!f7, _ qu, e,,
tiniennc de Deus: O. ou Rov (p. 245, n. 5) note qu'«Au gu~-
01'· t,11<1~D- CARABINE, «Negative 1~:;1114<J_liU 14,pl~ll7;
parai"t y traduire l'bn:xtl'IIO. e,t le ~Ànov plotiniens (Enn.g~stin sZ9.s4p.ugustine», Recherches de Th gy 1n lhe lhou • COI.
15, éd. Bréhier, p. 69: «Tl yàp áv TOO tvoc ~ÉÀTto. 3, saíº! vale, 59. 1992, p. 5-22; T. J. vAl/~0gir a11cir11!h' of
tnÉxu'IIO. ÓÀWC ;») dans un langage inspiré de Cicéron (Tu" ti ,,,1J1é ffirmation and Negation Accor _-'YEJ.., -G0c1 ine ti
26, 65, trad. J. Humbert, Paris, 4emc éd., 1970, p. 40: "idsc.1, ~eeº \e presbyter factus sum. Cone ding to Augu _be,.
nc in deo quidcm quicquam maius intellegi potest"),._ qUo ~"g" 5.:)0 rk 1993, p. 73-97 ; G. MADEc ct~ea Augustj~~~ne,.
r,1e w. .. à• parai~t re. • "~us,, , "ugu~ .../la
1
Anselme, qui affirrnc à plusieurs reprises sa dette à l'é 1
11 ; 11 UJ.'
r ,.,,kO,.,
d'Augustin (Monologion, prologus, éd. Schmitt, t. I, p. 8 l!ardt ,.,.,,.
M. Corbin, t. I, p. 46-47 ; Epist. 77 à Lanfranc, éd. Schrajt:-8<1.
III, p. 199-200), a emprunté à ccs textes augustiniens le Norn'd1·
...fneutique platonicienn•~ ou h
Jler...
Dieu qu~ sert de P?int de _départ à l'u~u~ argum_entum d: ,. ('étienne ? (1, 8, 8 ) ernifneuuque
Proslog,on: «cred1mus emm te esse ahqmd quo mhil ma· cb ustin met en ~uvre des schemcs d
cogitari possit.. (§ 2, éd. Schmitt, t. I, p. 101, trad. M. Corb~us I . ~u~ danS !e livre I du De doctr. christ eEpcn~ néopla10-
t. I, p. 2~245); i1 l'util_ise également dans le chapitre 15 ~~ \ 01c1en
~emples -
.
.
· n vo1ci quel
ques
Monolog,on (éd. Schnutt, t. I, p. ~9, trad. M. Corbin, t. e la distinctlon du muable et de l'immuabl
1
p. 88-89) que M. CoRBIN (p. 35) co!ls_1dere commc «un chaino~ 1· -e accordée à l'immuable : I 8 8 e, avcc la PTéémi-
intermédiaire entre la source august1ruenne et te Proslogion,., eoc É ' • · 9 9 · cf Pt.
ennéades III, 6, ~· _trad. par . Bréhier, p. 102.104: OT1s,
On voit donc l'importance, dans l'histoii:e de la pensée, de la _ le souci de di~nnguer lc Principe lranscendant '
définition augustiniennc de Deus : en expnmant te mouvement 1 s réa}ités et d en affinner le caractere - ff bde touies lcs
de dépassemcnt de toute limite qui s'impose à la pensée humaine autre. cf. PLonN, E nn. y , 3 , 11, p. 64 · V 51ne a le ·· I• 5• 5 ·
quand elle s'efforce d'atteindre Dieu, elle respecte, rnieux que , 6, 6 , 66 . • • • 13 • p. 106 ; III 8
beaucoup d'autres, la transcendance de Dieu, que l'esprit 9 P· 1 ' ' '
humain reconnait ainsi commc au-delà de ses prises. \ ' _ la vision hiérarchisée du cosmos, qui scn de . , .
~~ .. s la remontée vers le Principc : I 7 7 . cf .._ _!IOlnt d appui
B IBLI0GRAPHIE : V. LOSSKY. «~s éléme~ts de "théologie uau • • • · rwTIN E1111 V
1. 4 , p. 19 ; III, 4, 2, p. 65 ; • · ,
négative" dans la pensée de samt Augustm», Augustinus
Magister I, Paris, 1954, p. 575-581 ; O. ou Rov, L 'intel/igence _ Je theme de la patrie, dcs obstacles qui en étoi·
. · éce · gnent et de
de la foi en la Trinité selon saint Augustin. Genese de sa la punficat1on n ssaue pour y retoumer : I, 9, 9 . l0, 10 ; cf.
théologie trinitaire jusqu'en 391, Paris, 1966; A. SoLIGNAc, PLOTIN, Enn. l, 6, 8-9, p. 104-106 ; V, 1, l p. 15 .
1 2
«Jubilation,., Dictionnaire de Spiritualité 8, 1974, 1472-1473; p. 55. ' ' ' 4'
H. J. S1EBEN, «Die "res" der Bihei. Eine Analyse von Augusti- Fau!-il en conclure que lt:5_principes de l'hcrméneutiquc au-
nus, De doctr. christ. 1-lll», Revue des Études Augustiniennes, gustiruenne sont plus platoruc1ens que chrétiens? C'est la thêse
21, 1975, p. 72-90 ; 1. BocHET, Saint Augustin ei le désir de qu'a soutenue C. P. MAv,ER,_ dans.~ livre Die Ztiche 11 ... (p.
Dieu, Paris, 1982 ; M. CoRBIN, «Essai sur la signification de 121-130), com~ dans l art1cle « Res persigna"..... (p. 111-
1'unum argumentum du Proslogion», Revue de l'lnstitut 112), these qu'1l nuance toutefois dans • Prinzipien der Hefflle-
catholique de Paris, 16, 1985, p. 25-49; L.M.J. VERHEIJEN, neutik Augustins ... ». Dans ce demier anicle, il rappelle, à la
«Lc premier livre du De doctrina christiana d'Augustin. Un suite de P. Rlc<EUR, que toutc lecturc s'opere dans une tJaditioa.

470 471
-~
NOTES COMl'LÍ'MF.NTAIRES
........
~ .
NOTES COMPLb,1,._ •~ .........,.,,.., .
--~TAJR1;s .......
une comm11n~u1é déter:i_nin~ (p. 197); la lecture augustj .
de la Hible s opere à I mténeur des sch~mes de r>cnsée n 1e1111t dU livre Ili confirme que la '"' de . .
,,111re ain,i que lc mystcre du Chrht et I Í~ri1t1rc C\f .
toniciens ; mais, dans 1~ cas d'Augustin, l'ut!lisation ~éºPl,a _ '· irit<JJ,1 deS correspondances entre les I de I f.tJi'C . ·1~11 la
schcmes n'est pas à cons1dérer comme un affad1ssemen, e ce,
maniere de fausser te message de la Révélation (p. 210_ 0 11 ullt
1
' efft: .
11 5 1
e,
mais qu'on nc peut systén •vrc, 1 111 • 1 dtv1,
21 ~~i,!les ";4 ,' qui fait de la charité lc cn!;;cr : la riec,i;;i•;i">ru
Selon C. P. MAYFR, Ia res d e l 'Éc. nture est, en dernic l). 4
·1.l . Z •. ns à prendrc au scns proprc de d1~rnc~· l!J.
lyse, le Principe transcendant et immuable : le Christ et
sont des res à dépasser vers la summa res ; de mêmc 1• &li!lt
ti ªfia. ss1° 1 011 au
,<Pre d au déve oppemcnt sur la charité de scn, íigu,~
--...nt de
,
re~P"~jon Ili, 3_(), 4_2 ·. 37, 56, qui traitc e~ 22, 20 . 34: ~":
du prochain est strictemenl subordonné à l'amour de ~~ltt ta seC Tycomus, mvtte à découvrir surt SCnt1cl1crne · •
immuable. Le couple mutahile · immutahile (1, 8, 8), qui Être ~g1es dei i·f:glise. dont traitait précisérnent oUII dana !'feri~' de,
•· ·st e ,9 9 2 urc 1c
de l'ontologic platonicienne jouc un rôle décisif cornmc ca~el~ve
ta penséc augustinienne cl doit être mis en correspondancc rc c1e
Ies deux autres couples, introduits en 1, 2, 2 - 3, 3 : te coave,;:
S_1 à considé~r comme des "instrurnenis
P1u1ot
,:s
c11°•. cn est ainsi, les schemcs platonicicns ·. · 1, 19 .
1
cn ttuvrc '°nt
Is Augustm élabore sa propre syn1L, hn1que,tt à l'aide
frui . uti qui appartient à l'éthiqu_e el le couple res . signum11PI~
releve de la théorie de la connaissance. Dans les trois cas qu1
premier terme est préémi~ent sur le st:co~d: qui est toujours j (e
de""
~[.,e
zt.
r.:
,11ue ble moment de Ia e réation . et les "ra·
48, p. 664). 1:,eur Ulilisation a ~:ns
•iesc (cf· A- ",,.,,J,;!'ó\c
·
causales"• , !t,'('
ét'i que et polérruque : elle vise à rne P0rtée à la fois
même à référer au prem1e_r (cf. «Pr!nz1p1en.;:'"• p. 204_ 111• 10g h · · ·
aP" ·e dont le e nsllamsme accomplit lc 1 . "v•dence la
tire en ,. ·
Le parallélisme ainsi étabh est ce qu1 fonde I mterprétation
210
J- (llllO' ree/ 3 3 . 4, 7, BA 8, p. 24-35 . G •• p aton1srne (cf. Dt
r • • ' • IVJADF.C 23
Iivre I que propose e. P. MAYER. lt
11er- ne met donc pas en cause l'authcnticité • P·_ . 3-2.1!!).
Mais cette correspondance sys_tématique ne st:mbl~ pas rendre fJlei,néneutique augustinienne, dont te point i chrcticnne de
fidelement la pensée augusttm~nne: August1~ distingue lc l'lle lle seu! le Christ, «voie,. et • patrie.. peOCal c51 la charité
à 1aque • ut nous COndu'
fonctionnement des couples frui - utl et res • signum. S'il e 01sL10GRAPHIE_: C. P. MA YE~, Die leichen in der . ·~·
vrai que toutes les réalités te~porelles, <;>bj_ets ~e l'uti som s~ ·cklung und m der Theolog1e des )unges A . Jitm1gt
référer à lares immuabl~, obJet _du frui, 1I n_est nullernent En_rwiburg, 1974, p . 93-95 et p. 121-130 . luogust~nus. t.11,
évident, par contre, que I éconorrue du salut sou à considérer wurz
. a" Der Grun g
d eda k d p • ., « Rcs per
n e es rologs in Augustins S hri
comme un signum de la res transcendante. Pour Augustin, Ia res st gnrri·~ christiana und das Problem seiner Oaticru e Rft De
de l'Écriture n'est pas le seul Príncipe transcendant (la summa doe udes Augustimennes, · · "',4, p. 100-112 . Hng.,
20, l""' J S evue
res : cf. 1, 6, 6), mais les vérités de foi et le double com- des tt ' bel. E'me A naI yse von Augustinus . . D. l!:l!Es
. "res" der B1 do· '
mandement de l'amour. Les vérités de foi, c'est-à-dire la «Die R d É d • e ctr
christ. 1-111», evue es. tu es 1ugustiniennes, 21, 197S.
Trinité, mais aussi l'économie du salut qui se déploie dans le
Christ et dans l'Église ; te double commandement de l'amour 72_90 ; G . MADEC, «St Plato u1ueret ... (Augustin De uu ·
~~/igione, 3, 3)»: Néoplatonismt, Mélanges o/feris à Jea:
c'est-à-dire l'amour de l'Etre suprême, mais aussi l'amour d~ Trouillard, ~a~1ers de Fontena~, 1981, p. 231-247 ; C.P.
prochain (H. J. S1EBEN, p . 74-78). «User de l'économic MAYER, «Prinz1p1en der Henneneultk ~ugustins und daraus sicb
temporelle» du salut (dispensatio temporalis, qua debemus uti, 1, ergebende Probleme», Forum Katholische Theologie, 1, 198S,
35, 39) ne signifie pas que le Christ et 1'Église ne sont que des 197-211 ; L.M.J . VERHEIJEN, «Le prcmier livre du De
signes ; de même, I'amour du prochain n'est pas à considérer ~~ctrina christiana d' Augustin. Un trait~ de "télicologic~
seulement comme un moyen pour s'élever vers Dieu, mais aussi biblique», Augustiniana Traiectina, Paris, 1987, p. 169-187.
comme une fin, dans la mesure ou Augustin parle d'un frui
homine in Deo dans la béatitude (cf. L.M.J . VERHEIJEN, p. 179-
183 ; ct NC 4 : «Frui - uti») . Selon H. J. SIEBEN (p. 88-89), la

472 473
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l'on.-<"plinn q111 """" 1ar~t'mrnl ,mp
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,•~,•• ,,t ;, 11(,mmt''- l.e Vcrhe de l>ieu 101~:;u .• -,..,1 11
.-hn\l .. ma,~ qui comman..k' cc" pn..c" cl<' P'"illon el q,,j
d'rn Mi'tr la ("oht'n-nl.'t' .
r:,··~'', fil' ,rr I"'' prt~nt d;,n:, ce monde, ITlila, l'hr n li
l"''.t d·ttre 1ire•. in(·apat>le de •connailre IJlfflrne t,,., ,,., •·
,..n..,,
-t• ~ le • , teu <bns \
/ . IAJ r,uwn d'être d, rf, ·nture • ,r,11' ·f / Cor . 1. 2 1 l ; e esl poun1un1 l)1eu a '- • ·
- IAJ •dÍ.\ pt'fl.\cJtio lt'mpor,1/i, •
r ,.r• (~ d. . ,.,mmJes mortt'ls: •ti s·e,1 SCl'\li d' eu! l'tlC•iun llu
ff•0 ,sr tre rt..duire
'" d cs !I005 mortes 1 <...1. afin qu'rn
""" :in,•ie m, ,,_
lJn l<"XI<" du Dr Grn . e. Manü·hue<>.t <li. 4. ~ · ~. 6, Pl
19~- l'N). l:tr~<"mcnl anltnt"ur au Dr doctr. chriJt · 4 -
3 Jflli" p<"1' fu conna1,,es le Verhe immortel er r"nc Chc-.e
:1',,,clle,!I ,oi aussi immortel par par1tciparion : ·~e qu~ tu
trroircmenl le rôle de l'Écrilure el cclui de l'lncarnation ·d ht
un t'xposé des d1fféren1es tlaJ)<'S de l'hisloire du salut. Av'an:~, .,. =
.,,,.,cnn"L·"·-riture e,;I donc déJà comme une anr . . lllernc
\'rrbe~ · ble .tchange» e
d l'I · lcip.t1tnn dr
ncarnauon IS . Gu,Jf. 3 1 M
~ché, t'homme jouissail d'une illurnination immt'diate dt raJrTlll'll • , , ,\ 1,
Dicu : .. oieu irriguail t'ãme par une source intériru r
s'adressanl à soo inlellig~nl.-C ~e telle sorte qu'ell~ n'avai1 pa:", 4~-' l· . n d'être de l'É.cri1ure. comme de l'lncarna.
r:uso 'h d llon, ""
donner ~ là l?émtme I anL~ Ie lcmpol'rei et lc sen~1ble un
L,a de
recueillir des paroles à 1 exrérreur _; ma1~ ~lle _éta1_1 comblée Par
sa source, c ·es1-à-d1re par la vénré qu1 Ja1lhssa11 de son ~, J<lllc de revenir eme: une e~ aurre 11isen1 à rendre
intime» . L'orgueil, qui n'est autre que «l'abandon du sccrei ~: rnoY"º à nouveau cet ense1gnement mtérieur du Vcrbe don
p05s1ble 'est détoumé parle péché. '
sa conscience el la volonré de pa~ailre ~~ de~o~s ce que l'on r !JOrTlrne s -
n'est pas•, a mis en cause ce régrme d mténorrté el a rendu - tcriture et créatwn .
l'homme prisonnier du sensible et incapable de recevoir . l'Écriture est compn~ comme un appel à rentrer en soi-
direc1emen1 la lumiere divine. Une médiation s'avere donc _s1 ur se laisser ense1~ner par le Verbe, ne fait-elle pas
nécessaire pour metlre à nouveau la Vérité divine à sa portée : rneine Pomploi avec la créallon ? Le monde créé est, en effet,
puisqu'il est désormais extraverti. l'enseignement doit prendre (loublede Créateur: la récurrence des citations de Rum. 1 20
une forme extérieure ; c'est ce qui advient dans l'É.criture et s1·gne I' u uvre d , Augustm · montre que l'bomme peut, par• la
dans l'Incarnation. Une comparaison fait saisir la différence <1an5 _ a:accéder à la connaissance de Dieu. C'es1 là d'aillcun ce
entre cet état et J'état originei de l'homme : «la pluie de la vérité C(éaUOO, d . d . des
. fait la valeur e certames es sc1eoces pa'iens : elles
qui tombe des nuages,. a remplacé «la source intérieure». Mais qUJ t être une maniere de monter de «l'aspcct eles corps à
cette économie est ordonnée à la restauralion du rappon ~uv~~gence de l'âme• et, de là, à la Vérité immuable (De
I
primitif de l'homme à Dieu, c'esl-à-dire du régime d'intério- 1 rnlC christ., li, 38, 57 ; cf. 1. 8, 8 ct NC 13: «Le ~jusrc
rité : «notre Seigneur a daigné prendre le nuage de notre Joctr... de la culture» ). eette ascens1on.
. toute101s,
ç •
n• a pas aboun.
chair; il a largement répandu la pluie du saint Evangile, en u~g: ration du Créateur (cf. li, 18, 28 qui cite Rom. l, 21-25),
promettant aussi que, si l'on boit de soo eau, on retoumera à à ª ºconnaissance de Dieu dans sa Sagesse (cf. 1, 12, 12 qui
cette source intime, de sorte que l'on ne recherchera plus la 1
à_ª Ire Cor l 21) Autrement dit, le monde a comme perdu sa
pluie à l'extérieur» (trad. G. MADEC, La patrie et la voie, Paris, cite · • ·

475
474
• 1
,~
01·•:-5
e COMPl_l}.,f--._...._
. ...........,_....,
NOTES COMPLÉ:MENTMRES
f.N-r,.,,,,ttf.S .•.........
. t1e: car •d'uni9ue Parole de . ....._
transparence, du fait du péché : la créature est dev p111r1e f.,criturcs et I unique Ve be D1e11 1 ,
au lieu d'êtrc seulement un moycn. enuc une fin ,, i(S 1es es des saints» (En. in p r rés,.,nrie'st ét"lld11e
On .comprend
1 ators le rôlc snL·ifiquc
.,..... de l 'É:.cnrurc
· . li • ,,,iJri,i,re~s ps. 61. 18, Pl 36, 741.{i2lo.1, ' · 4 1Pa,
fl'' ffl· ,n . . . ).
1,, hr d..11,
, , l>L 37 ,.l{he,
c-ssent1c lement un remede, comme l'lncamation (cf · e e cs, .(. urre rnaniere de d1rc le rapi>Ort • 1j 711 .
1 5
com~'lrcr à 1, 14, ~3 ; Ep. 21, 3, PL 33, 88 : Scriptu;a)· • 6_. à • (.]l'le ~on est de voir dans tous lesa étrojc qui I' '
med1u1menta omma, saluherrimis consiliis de •·c·r· ~"' e,u., ...:.:.1f11ll~ du corps du Christ». Le D Uteurs des liv" ~.crirurt
L ' orgue1·1 a faussé l'exercice de l 'intelligence · laJ rc1ptur1s. ·1u,s. ). l,,- ..,t,, ~ 5 d t
fliC''' ui dernan en «pourquo1 le Se·
. e cons
· ~Ua,,res b -
-.:rE, de
et
d e I'. autont
· é d e l'Éc riture, qui suppose l'humilité
• conna1ss
(cf. 11 · ance ; cei~ ( 7 11, Pl 34, 1047) : si les /g~euriui-mé"Pond ai~
dev1e~t ators le remede approprié qui rendra à l 'ho~ 7 • 9), tcri'" ( • du corps dont il est la tête rsc1ples du Ch llJe n'a rie11
J!l'rfll>~~a rien écrit, car il faut r~~ ?' !>Cuc l>lus~ IC>nr fes
~apa~llé de reconnaitre Dieu à travers le créé rne la st
mtelhgence. L'auctorilas des Écritures ne se substitu par son ctirist disciples (1, 35, 54, PL 34, IO~ure sa lllain ~re q11e le
ratio, e~le 1~ purifie et la redres~ (cf. R. HOI,TE, p. 34~f1~)~ la oe ~ ses d'affirrner três fortement l'u . J- Une lelle ns ctllc
t . é Dll,:; de .,. co11cePI
2. L Écriture, parole de D1eu exprimie dans un l
humain angage
pe d·vergences qm s parent les évangél' 1CCriture •on
des r rant dans le cas de l'Ancien Testa istcs: Uniré. a~ dclà
. t us 1
Pour être salutaire, l'Écriture doit donc être d'origine d' . 'º . UI au qur. inspire
.
o es prophetes (111
IIJent, ,..., , qu1 Vau,
....r e cst 1c •
tout e~ étant exprimée dans un langage humain afin ~~~ne, fsP 111 ntradiction entre deux verseis · 7, 30, J>L 34 1hlcme
co . • cst d , 175J
ac_cess1~le a~x ho~~- Ce double as_rect ~st explicité en II Ire ()1 nte : «S1 un meme soufne emprt de onc s,ui ·
3 . «qwa et s1gna d1uinuus data, quae m Scnpturis sanctis ' ~. apP3!°: ne peut-il emplir deux c~urs ~ ux fl0tcs un :enr
nentur, per homines nobis indicara sunt, qui ea conscripse:>nti. f:S~~. si, ernplies par le mêrne esprit: je v~:~ir ~cull' languc~
Pense~ cette unio~ du ~vin et de l'humain dans l'Écriturc ~,., 1
r,,taiuffle deux flOtes sont en consonanc dire par lc rnê ·
essentJel pour avo1r une 1dée exacte de la situation des auteurs st s0 i·e~ par l'Esprit de Dieu pou" ~mlllcnt deull vome
rnP 1 (,.,. . , h E • rra1cnr ell 1x,
e. nance ?» l r. ,n ,o . p. 9, 5, se 75 - cs êrre en
~,s;~
1
des lecteurs des livres saints. et
- Écriture et lncarnation 398-399) ' p. 388-389 ; cf. 9,
II y a ici encore un rapport étroit entre Écriture 1 'T us ces textes soulignent surtout 1• . .
.
1 o éc • ong1nc d' .
lncamation; !'une et l'autre sont une kénose du Verbe: «il n~ ·13criture, sans m onnaitre toutefois la place de 1v1nc de
1 rnaine. Les deux aspects sont à tenir ensembl 1~ mé~iation
a pas à s'étonner qu'il se soit abaissé, en raison de notre rru: .
b~ texte souligne davantage l'un ou l'autreas~; ~~ SI tcl ou
~lesse;, jusqu'aux pa~cules de nos sons, puisqu'il s'est abaissé
Jusqu à prendre la fa1blesse de notre corps» (En. in Ps. 103 s
1
',~En in Ps. 144, 17 (PL 37, 1880) parle de l'Éc.. •nsi, Ianque
4, 1, PL 31, 1378). La même humilité est à l'reuvre dans l'~n~ d'un . document é cn·t d e 1a mam . de Dicu (chiro nturc h
commc
el 1'autre. La simplicilé du langage de l'Écriture la met à la .
1 f'expression n'est pas_ à comprendrc trop littéra'ap 1"':' D~i),
portée de tous, sans porter atteinte à sa hauteur (in illarum ' Augustin entend souhgner que Dieu tiendra ses mcnc ' par là,
1 7i · /, h ngagemcnts
Scripturarum mirabili altitudine et mirabili humilitate li 42 Un iexte comme e . r. m o . euang. 1, 6-7 (BA 71 1~
63 ; cf. Conf. III, 5, 9, BA 13, p. 376-377 et NC 9: «'Si~pli~ 143) prêché e n fpl~tne controver~ antidonatistc, i~sf~re, à
cité et profondeur mystérieuse de l'Écriture» ), tout comrne la 1 l'inverse, sur.1e a1t que «ceux qu1 ont rédigé lcs É.critures
faiblesse de la chair n'a en rien altéré la divinité du Verbe. éraient eux-memes des hommes,., et non la Lumierc vérirablc
L'analogie de la parole qui se fait son, utilisée en 1, 13, 12 pour Cel aspect est important à noter, car il fait apparaitrc comme~
penser l'lncarnation, rend ce rapprochement plus évident ,
1 la situation du lecteur n 'est pas radicalemcnt différcnre de ceife
encore. Cette kénose du Verbe dans l'Écriture explique aussi de l'auteur du texte sacré : l'un et l'aurre ont à êtrc illuminb
que l'on puisse dire à la fois de la Parole de Dieu qu'elle est une par Dieu lui-mêmc, à boire à la mêmc source divine.
1

476
NOTES COMPLÉMENTAIRES NOTES COMPl.tMENTMR/,;s --- --... • ......._

- us auteurs du te.tte sacri 5


formules qui pourraicnt lais11e .
. jse"' teO nl été dictés par Dicu lui-~ r croirc que les
Augustin menlionne souvent l'inspiration des
dC's évangélistes, mais il s'interroge assez peu sur I Pr0 Phe1e r'1:1''" s11 iit15dO nc pas les limites inhércntes":· Augu,tin ne
mode de celte inspiralion. Le De cons. euang. souit Oature ()li
11
de l'Espril Saint sur l'espril des rédacteurs des Éc~~e l'e0il> • lt
i
li'·~'111111íl
~,t, 0 .11, y
ris te di_scours bibliq_ue ; mais sa t t~ut ~•scours
co7~ °'
fait voir, dans ces hmitcs mêrnc cn I_ auton~
~iJll1'tri'ºresd l 'Esprit Saint qui anime le ré~ une •ntcntion
30, PL 34, 1175 : «sequens auc1ori1a1em Spiritus 5 ure~ <11{'st oes , 11,11ée ~ici un exemple : l 'erreur de Mauh· tcur ~u tellte
mentem suam regi plus nobis ille utique sen1ieba:n)11, a '1, ' pi~ ue- q f:n \ation de Zacharie cst intcrprét~ ~cu attnbuant à
mê!11e de «dic!~e,. (1, 35, ~. PL ~. 1070 : dictan,: et Pa~ i,ill!:ie uite ci oracles prophétiques que l 'Esprit S ~ un signc
mais celte dem1ere express1on ne do1t pas nous masq cªPite> t 1
Wru11i_1é '!:sir (De cons. euang., III, 7, 30, PL ;;~ 1~;~1 ainsi
g~s!in es! conscient_du trav~il proprement humain d:er qu·Au:
fait par les évangéhstes, qu1 explique les divergenc rédacti0ri d' 11s f111re reurs du rexte sacri ).
tiJ ,,s Jec médi . h
réci!s (cf. II, 12, 27-28, PL34, 1090-1091). es de leurs ,... ,,,., d ..... ultiples allons urnaincs qu,· . .
. u es ... bºblº intcrv1cnne
Dans les Tr. in /oh. euang. et dans plusieurs S µ: Je tion du texte 1 1que rend indispcnsabl I nt
Augustin évoque le cas de l'évangéliste Jean, en se ré~;'110 ns os 111 rédª~ion du lectcur et l'application à la cB'~l!ravaH
façon explici!e ou i!11plic!te à /oh. 13, 23-25 ; le binôrne ra~1 d~ rj(lferpré:abituelles d'approche d'un texte (lectio em~n':t: ~s
- ructare, qu1 tradu1t le hen entre conlemplalion et préd· bi~e~e tJI
étbc,de~ ) Mais, pour Augustin, cet effort se~it . 1'~·
• é l'E · . à 1,. .
ª
va1n, s 11
lui sert à expliquer la maniere dont Jean nous a trans ':ª
11011,
•étal
110 ·
e,, arr·10 IUJ. aussi amm dpar spnt
d - correspon re une ·
. mspuation de l'
· · du lectcu ,.autcur
msp1rat1on
Évangile : «Ce qu'il a bu en secret, il l'a proclarné a rn,s S011 li , e OI1 0' à r, S I1 VCUt
jour» (Tr. in /oh. Euang. 36, 1, BA 73A, p. 176. u grand bibl!qo la volor1;té_ de ieu t~vers ,)cs mots qu'il lit. car
au!res références, voir D. DmEBERG, «Saint Jean, ie~jur _les rejo1nd[: Vérité d1vme peut º?vnr à I mtclligcncc lc se~s d~
bien aimé, révélateur des secre!s du Verbe de Dieu» Sa · sc1 Ple seule, L,e livre XI des Confes~,o~~ (3, 5, BI\ 14, p. 278-2Sl) lc
gustin et la Bible • p. 195). Or le même binôme ~ar:n:é ~"- ie:s.te-. mprendre. Augustm s mterrogc sur lc sens à do
l'ora!eur chrétien dans le De doctr. christ. (IV, 15 ; _nse fail b1en_ corverset de la Genese. Quand bien même Moisc se"™:r
2 ,-e(llle A º1 1 ºt 1 • rait
eructet quod biberit). Augus!in parai! donc penser I'in~pi ·. 111 au p nd bien me1:11e i par erai. e~ all_n, cela ne dispcnscrait
de l'évangéliste à partir de sa propre expérience de prédic:~hon là. qua t Augustm de recounr mténeurernent à la Vé ºté
Le theme des anges qui montent e! qui descendem (/oh. 1 ;~)· 0ul~eme;;c,ur savoir si Mo·i se dit vrai. Cela est a ron[~ .
a~~dl;lmmen! év?<'u! dans son reuvre, le condui! à un P~lleI~ diV 111s:aire, puisqu 'il est impossible d'intcrrogcr Moh:'.
s1mtlaire entre I apo!re Paul, le prophê!e Isaie e! Ies préd· néce nt dit, la parole entcndue ou luc n'est pas
cateurs: parallêle qui s'élargit au Chris! lui-même, dont :- :.. utremeédiatement transparen te ·, e li e requ1crt · ·
une mtcrprétation,
prédica!eur es! invité à imiter la kénose, précisémen! dans
'?inistêre de la prédication ~u il ex~rimente douloureusemen~
t
unrnffO rt d'intelligence et ne peut être comprisc, de façon juste
une e illumination intérieure du Verbe divin (cf. NC 2 '.
I écart entre la con!empla!IOn de D1eu e! les limites de 50 sa11~;"et médiations humaines» ). ·
discours (cf. En. in Ps.119, 2, PL37, 1597-1599; 44, 20º «G d 1 .
Le statut du tangage ans a pers_Pcct1vc aug~stinicnnc cst, ici
PL 36, 506-507 ; Tr. in /oh. eu. 7, 23, BA 71, p. 458-463 '. re• une clé : les mots, y compns ceux de I Écriturc nc sont
Contra Faustum XII, 26, PL 42, 268-269; De cat. rud. 10, 15' encodes appels à rentrer en s01- · même pour y être cnse1gné '. par
BA 11/1, p. 98-103 etc. ; voir M.-F. BERROUARD, «Sain; t~éri!é. Les prophetes ct l~s évangélistes, si grands 5;0icnt-ils,
A~gus!in et le mi~istêre de la prédica!ion. Le thême des anges e sont quedes hommes : !Is sont des «lampes», rruus non la
qu1 mon!ent et qu1 descenden!», Recherches Augustiniennes, 2, ~Lumiere véritable» ; c'est pourquoi Augustin invite avcc
1962, p. 447-501 ). Ces parallêles éclairent la maniêre dont insistance son auditoire à ne pas s'arrêtcr à eux, mais à fondcr
Augus!in conçoi! l'inspiration des auteurs bibliques et sa foi sur le le témoignage de Dicu lui-mêmc (cf. Tr. in /oh. eu.

478 479
--.......
,\'OTES COMPLÉ"MENTAIRES NOTES COMPLl;Mf: '-......... .., ......_
·N"r.4,IR . ..,.., .
t.s ~ ....,..
2J J-4. BA 72, p. 352-353; 1, 6-7, BA 71, p. 136..J ·sation exacte des rnots ~
~uvement qui entraine l'intelligence à dépasser to 4 3). l itfflºfl de son sens - -en Voir lc ~s de l'f'..c .
pour altcindre Dieu s'applique donc aussi à I'F..critut lc cr~ "dctlce irnPorte bien davantagc ( r <tur avec 11 ure . 1•
e . IV 5 oes ~ · •nre1
,!
comme il s'applique à l'hum_a~ité du Christ (cf. f, 24 ,u;c, rf)\it
(Ir ,.,. -
,<t11,-
une ,nédiation nécessaire ,.,,.. ' , 7J.
' .....
,s pr .
,,1.1, de .,"'·
39) : dans J'optique augusttmenne, on va à l 'étern 8 • i~ .,,.ue J'Écriture appartient à I u-.,,10;,.t
1
temporel, plus qu'on ne trouve l'étemel dans le ternpo,:l.Pa,- 1~ Oi'~í~ sa né,cessité cornme eh: ~;'Ptn,a,;fJ
L'acte de lecture est donc _or~o~~é à cette illurninatio . ,·esl nsabfe à_I h_omme par suite du ,::n er corn~"'p,,,.fJ/i,
rieure du Verbe, mais celle-c1 reJa1lht sur la lecturc et en n •nté. ind•s~,e prov1s01re : elle est destinée~- ~·e,.
dire ''lllt~
richesse : des sens nouveaux peuvent apparaitre, qui s fait la
aussi voulus par J'Esprit (III, 27, 38; cf. NC 16 : .,p~nt e11~
,,~e ou 00 us contemplerons directe à d1,Parair au\sj ""'
vis•<:'~ avec te Pere (cf. J, 38, 42 - 39 lllent le V,rhere dan, la
des interprétations scripturaires,.). De cette fécondité d u~alitE tgal 11 JésUS Chríst sera venu ( ...), ai~ 43). •Qualld dan, S()n
de lecture, témoigne, de façon à vrai dire privilé e_1 acte gneº\es tarnpes n~ sero~t plus nécessar~ en Prése11ccIIOl~e Sei.
Septante, traduction appropriée aux Gentils sous l 'a~:éc, la JoJlf, hête on n ouvnra plus le f' s, on llt llou d un tel
l'Esprit Saint (cf. li, 15, 22 ; NC l 1 : -Le Cano/" de Je proPhero~s plus te témoignage d;v;e de l'Apõtre s lira plu,
Écritures, la Septante et l'ltala»). des ,.eell~rcde f'Évangile luí-même. Ois ea~. llous n·a~:l<>us n,
3. Le statut de /'Écriture : une médiation nécessaire i,esoin fes Écritures, qui étaient a1tuO:rauron1 pa, eo ~ Plus
, '11a·1 coutes dans la nuit de ce siecte pour s JlOur llous co::.-"1Uent
provisoire s
Jartl~:s ténebres» (Tr. in /oh. eu. 35 iu~nous ne resriC: des
- L 'Écriture : un moyen, non une fin
dfan} 57, 7, 7, PL 38, 389-390 et au~re~ rtl3A, p. 168-t~
L'Écriture appartient à J'économie temporelle du sal e · f BERROUARD, BA 73A, p. 464-465) rences citées •
comme telle, elle n ' est qu •un moyen ordonné à Ia possessionUt ·. r.-f.· .0· va jusqu' à díre que, dês CCtte .' En 1, 39, 43 Apar
ré/os, c'est-à-dire de la charité (cf. 1, 35, 39). 11 en résulte qu•du usll I f . 1' v1e •cel . , 11-
.g ébranJableme~t a OJ, ~spérance et la ciu:n ,u1 qui garde
peut «user» bien ou mal de l'Écriture comme de n 'impone on 1n J'Écriture que pour mstruire fes autr ~na plus beSOin
moyen, suivant qu'on en rapporte ou non la lecture à laqllefi1 d;L 3g, 13~_) qui, à l'~sion de la nais:~ Le S._ 288, 5
ultime. Par exemple, ~n peut. se servir · d. e l'Éc •n
. riture P<>ur ~aptiste, distingue la VOIX et Je Verbe, dit de { de 5'."nt Jean
justifier sa propre condu1te, au heu d~ ~ la1sser Juger par ell s la sagesse se découvre à nous mo,· la~ SJmilaire :
y trouver des ali bis à sa propre convo1t1se, au Iieu d'y cherch e, - Plu . dan 1 , ns voui; nou
nécessaire : vo1x ~ e~ prop'heÉtes, voix dans les apõt s ~I
une voie qui mene à 1~ charité (e~. 111, 18, _26). C'est pour cer~:
raison qu'Augustin fa1t de Ia cramte de D1eu et de la piété de
préalables nécessaires à l'étude de la Bible (cf. 11, 7, 9 e!
daJlS les psaumes, vo1x ans I vangi!e. Qu'il vie
ui était au commencement ! Ce Verbe qui ttait
q ix s •effacent à mesure que le Verbe croit C .. ·. (,) Les
Oi:
res, voui;
1te Verbe
NC i0: «L'itinéraire spirituel : les sept degrés qui menent à la vo . t . . di . . ar 1u1 li fau1
qu 'il gra~d1sse, _e mo1, 9ue ~e ~º?'"· Et, en Vérité, 1~ Ve
sagesse»). n lui-meme, m ne crou m ne dmunue. On dit qu''I • rbe,
e " de notre âme nous font croitre I cro,1 en
Ceei conduit à relativiser les erreurs d'interprétation, dans la nous quand 1es progr.,s e 1.
mesure, du moins, ou Ie primat de la charité n'est pas en cause:
une telle erreur revient à prendre un chemin de traverse pour
(... ). La voix cesse donc gradu~llement son office, à mesure
O
i:
l'âme progresse vers te Chnst» (trad. G. Humeau, 1. IJI~ p
arriver au même but (cf. 1, 36, 41). L'irnage du chemin (uia), Zl5). Le S. 57, 7, 7 (PL 38, 389-390) nuance cenes ceu~
utilisée ici, évoque, une fois encore, l'analogie entre I'Écriture affirmation : «C~s lect~r~s que vous entendez ~baque jour à
et l 'lncamation. Une réserve s'impose toutefois, car I'erreur J'église sont le pam quot1d1en ( ... ). Elles sont n6cessaires en effet
risque de mettre en cause Ia foi, c'est-à-dire le fondement de la à notre pelerinage». Néanmoins, ce sens du caract~re relarif et
charité ( cf. I, 36, 42). Ceei amene a fortiori à relativiser Ia

480 481
NOTES COMPLtMENTMRES
0
M. PoNTET, L'exég~
R"p}IIE :
provisoirc de tous les moyens, si on les compare à la fin, sernb 113 1,1° r paris, Aubicr, 1944 p .t e de Ja;,.
caractéristique de la pensée augustinienne. le ed;cattU ~uch, Schriftauslegu~g · u1nd 11 · 148; G1 A"R"lli,i
th
4. ÚJ conception de la révélation t~ri/18. ' Tübingcn, 1959; A. e. 0 ~chriJth~!T~,.,;s~.
S' "çtifl, ÉJémcnts d'unc étude sur 1• F. V1:1:R, •"R eis he;
Cette réflexion sur la place de l'&:~ture dans l'éconofl\ie
salut nous invite à conclure sur la mamere dont Augustin pe du
P'~,;ri 0 ''.· n cheZ saint Augustin», ReczrnpJoj_ du rnot :Uelare.
,,.11 fícSuo 357 . R H erche!l .. '"' •ur sa
·~ 11i I p 331- ' . OLTE, Béatitud "'URUJtinie
la révélation. li importe, ici, de ne pas projeter sur le tense
d'Augustin nos catégories modemes, si l'on veut percevoirX~e siS 1'}6~· ;, Je probleme de Ja /in d/ ~t saResse ;"~s.
spécificité de son approche, et, de façon plus générale a \g11s''"hie antiqu~, Pari~, 1~2. p. 335-3 / h~,,,,,,e da,,:1111
maniere propre aux Peres d'aborder ce pr~bleme. L'anaiy/ 1 !,1ri/osOP pJlmentaire 25 . «Dtversité d ~ • A. Solr la
606
précise et nuancée des mots reuelare-reuelat1?, proposéc par A.e 'tlº'e com
P BA
14 1962
, , p. -61 l ·
es inte
lo rprétation
GN,.c
'
DE VEER (p. 331-357), est un excellent pomt de dépan. ~ l'f,Crit11_re,.i..e caractere aporétique du De G No,~ co,,,plé~ de
réflexion plus générale de P. SrncKMEIER (p. 61-161) perrn ,oíft l. ;972, P· 575-580 ; R. P. HARo:nes, ad littera~"-
de situer l'app_roche au_gu~t~túenne dans lc contexte plu~ large :: 8~ é48, ·on divine. Une étude des «Tra • J\ctua/iu de ,,.,
/al 1 • A · ctatus · a
l 'Église chréhenne pmmtive. Sans reprendre le déta1I de p.éV elium» de sam1 ,ugu~tm, Paris, 1974 . p '" loha,,,,ü
analyses, j'en retiens quelques conclusions: ces E"(Jllg élation" dans I E.ghse chrétien ' : SrocxME.lf:R
_ «Le mot reue/atio, au singulier, n'est pas employé Po ;·~éV . n (ians /'Écriture, la patristinue lane /asPnrnitive,. L •
é/aJIO p . s 1974 , ' SCO tin .• a
sigtúfier comrne d'un nom collectif, l'ensemble de la doctn· ur
• . . . é (A ne /l. év dogmes, l, ~n , . • P·. ~l-161 ; M.-F ,11e. Hmoire
du salut ni l 'cnsemble des Livres mspir s,. . DE VEER. des mplémentaire 5. «La v1s1on du Ve be · BERRou,.Ro
356); il'désignc l'action de ré_véler, action qu'A~gustin rése~~ flote Cntures,.,. BA_ 73~, 1988, p. 4 64
presque exclusiven;ient à D1e1;1. Autrem~nt ~tt. Augustin, i de 5 prétation mfime. L herméneutique anc· • P. C. BoRi
_~t
la dispariti~

conformément à I usage habituei de 1 Éghse chrétienn l'illte~ions Paris, 1991, p. 9-62. ienne et !les tra,u:
primitive, comprend la révélation «non pas dans un sene l forma '
objectif, mais plutôt actif et fonctionnel,. (P. STOCKMEIER. s
161). Plus précisémen~. lc sens de reuelare-reuelatfo parait ;rf~ Le5 signes (li, 1, 1 - 5, 6; 10, 15; 24, 37 _ ·
proche du sens prerrue~. _concret du mot : «dév~1ler, mettre à 1 S. LeS remarques d'A ugustm · sur lc signe 26'40) .
jour» et est souvent uhhsé po~r penser la r~lat1on des deux , réciations diverses, pour ne pas dire ~:' fa,! l'?bjet
Testaments : «Testamentum erum 1;1etus uela11_0 est noui testa. d ªriaP~ns auteurs, comparant la théorie augusºn!~dicto1res :
menti et testamentum nouum reuelatto est uetens testamenti» (S 1 cebéories ant é neures .
ou aux travaux contem
menne au
. x
300, 3, PL 38, 1377; cf. A. DE VEER, p. 346-348).
- «Reuelare-reuelatio est rtús en rapport avec inte/ligere _
. ~núotique, ont souligné l'originalité et l'appon c1e't:~s
_de
d'Augustin (cf. R. A. MARKUS ; R. SIMONE .' 8 • D·ªJ ACkSON exion
intel/ectio non pas avec credere ,. (A. DE VEER, p. 351) . le 1 T ToDOROV ) ; d •au t res, comme G. MADEC J·ugc th ••
tenne ne s'applique donc pas à l'acte de foi comme tel, rnai~ à · · d 1 • n asardeux
de vouloir trouver aos e De doctr. christ. une sérnioti ue
l'intelligence des Écritures qui est l'effet d'une illumination
intérieure du Verbe (cf.Tr. in /oh. Eu. 26, 7, BA 72, p. 498-
générale au scns mode~ du tennc et voient, dans le ~bu(du
1 livre II, d_es «observ~t1ons de bon sens qu'Augustin avait dQ
501) ; en lien avec / Cor., 1, 7 ou/ Cor., 3, 13, le mot prend répéter b1en des fois du temps qu'il était professeur
une nuance eschatologique. Dans cette perspective, «la révéla-
tion n 'est pas un processus cios, mais une possibilité toujours
ouverte» (P. Snx:KMEIER, p. 160). 1
s'inspirant des manuels de grammaire et de rhétorique ' ~~l
. .. (S.
avait à sa d 1spos1t1on»_ a,_nt Augus!i" et la philosophiL, p. 80).
•i
li faut ators, en prerruer heu, préc1ser la finalité de ces para-
grap_hes, afin de ne pas en attendre autre chose que ce qu'Au-
gusun vcut montrer. Le développement est strictemenl ordon~
1

482
1 483
.. , e l
NOTES COM/'Lf:.Mf-,., .
--.............,.. . .
• " -..
NOTES COMPI.ÉMENTAJRES . r, A.11t1:s ~
,,tJ/llfe/.f t!I Jil(nes donn ·
à l'analysc des signcs scripturaircs : il n 'cntcnd donc 1·~,11eJ
1· S~-~un

. ction s1xna natura/ia / •.1
t'.t

dans loutc son ampleur lc problemc du signe mais Pas traitcr . ·• J(na d
cadrc à l'intéricur duque! situer l 'Écriturc. C~llc-ci proposer Un
1
1~ và• 1a distinct10n
( f J EN . .
communc eni "'ª . 11c
re s1gn e, na ~'li ...
·1tt . ncls e · · <,l:L~. conrre D <ire~, .
du côté des signcs intenlionnellemcnt donnés _ ct~sà r_anger rtt' nt1º" . "· A M 111 ~1, " . ,, .
n~turcls ne sc_ront donc p~s _traités t:><'ur eux-mêmes s~Rnes ,,,rt"' ·fínilion dcs s1gn~~ naturels est 10 · 11 k1<1·\. p ,,,.~
7
rulle~rs. cllc fa1t appel en pnonté aux s1gnes linguistiques' Par ()1 d~ntrer surtoul qu ils ne soni Pas ~le llt!gative. . ,,.
préc1sément cncore à des signes en langue étrangere • Plus ,ur 111 cs sign_es d~~nés (11,. 1, 2: sine olontaircs, A11R""•n à
hommc comme Augustin. Le début du livre II conceni°ur Un ' nce. d 5Í[snif1cand1 • non en1m Uo/ens S. Uofunt"te ar la d1flé.
pro~ll:ssi~ement l 'at!ention du lecteur sur la catégorie d;e _donc jf'tl 11" 1~ntale). La production du .'~flíficare. e/"~ """
à pnv1lég1er pour qm veut étudier la Bible. 51
&ncs ;il'-' uo du signifianl au signifié est le ~•gne est n'ar 'ª171 nu11a
l. la définition du signt! ~1~tiºº !'té. c'est ainsi que la ÍUrnée P_us souven1 u ureJle: la
Je'cii 11 ~-~ue'
1 le passage d'un animal :ignaJe le feu nc rclaric"'
Augustin donne d'emblée une définition du signe q . r:ice in exernples classiques que 1: e e. ~s e~ern ...,º11 qu·une
écho à celle du livre I (2, 2), mais qui la précise : «Un 'si ui fait r des d 1·· fé on Ullhsa· .,,cs don~
u~e ch?se q~. outre l'impression qu'elle produit sur le::e es1 sont I oéorie e m rence ; mais le déba li dans 1 '
I
fali qu à partir d'e!I~ quelque chose d'aut": vient à la pen:ns,
d'une de l'inférence qui prend appui P0rtai1 alor: Cadrc
valeur premiers Analytiques, li, 27 ;~r de leJs indic sur la
(11, 1, 1). La ~éfiruuon donnée par !e De d1alectica (5, PL ~,.
2, Arisrote, a32 - b2 l lrad M D f ' a 7- J1 . Rhl es (cf.
1410 ; éd. Pmborg, p. 88) décnt, de façon similair 1351 . .' . . u our 1932. lorique
mécanisme de la signification: «Un signe est ce qui se me, le r. . 11·Hen, Jnst1tutwn oratoire, v, 9, 1•. 6 , p. 8o. 8 :
. , . .
so1-meme au sens, et qm, outre so1, montre quelque chose à •
ontre au1J1 !23-126). Tel n'est pas Je propus d! , lrad. J. Cou ! •
1976, P· é (li 2 Augustin
prit». On remarque la parenté de ces formules avec celle 1 es.
sm,
j s signes donn s , ' 3) sont _analysés d .
propose Cicéron dans le De inuentione (1, 30, 48, texte ét q~~ J.,ecion concrete de communication Aans le cadrc d'une
par G. Achard, 1994, p. 100): «Un signe est ce qui tombe 5 1 ª 1
si 111:raífre Jes éléments constituants : 1~) ccugu~tin en fait
un sens et qui signifie une certaine chose qui semble dérivéeº~s aPP à entendre au sens large, puisqu'il . qu un sujei _
1ut auss· b'
lui-même». On constate toutefois 1'accent plus anthropotogi e reJlllC,00 mrne que I' aru·ma1 - _pense ou sentme (mo •. ~en Dieu
de la définition augustinienne, qui ne se contente pas q~e ,1 er I aut inte//ecta quae/1bet ; id quod a . tus
sensa ·
an,""
n,rno
sui ue/
ger ·1) ·
mentionner la distinction et la relation de ce qui est perçu pae nté de le commuruquer, c'est-à-dire de .' ; 2°) la
1 1
les sens et de ce qui est signifié, mais qui inclut, dans la relatiu r vodo le faire passer dans l'esprit d'un autr e(_P~uire aujour
de signification, le sujei auquel le signe indique quelque choseº er e ad d d e inu1cem da
1 demonstrandos ; . epromen um et traiiciendum . nt _ad
R. A. MARKUS (p. 71-72) en conclut que, pour Augustin 1· ·mum), en assoc1an1 à ce contenu de pe sé in alttr,us
relation de signification est de nature triadique. ' ª ::sible. L'activité du récepteur qui doit perce:oitseu~ forme
Le signe est lui-même une res. La distinction res / signurn 1
le signe et en compre~dre_ le sens est évidcmment ;:~blemen1
s'avere relative à un point de vue: toute res - à l'exception ur que la co'!1mumcat1on cherchée par cclui ~i /,posh,
semble-t-il, de Dieu lui-même qu'Augustin qualifie comrne un~
quaedam summa res (l, 5, 5; cf. T. ToDOROV, p. 39) - peut
:ne soit effecl1ve. Pour une analysc détaillée
voir B. D. JACKSON, p. 15-29.
di cc sc~e
,
1
éventuellement devenir signum (cf. 1, 2, 2). C'est dire te La 1raduclion de signa data par «signcs conventi'onnel
caractere arbitraire du signe que les analyses contemporaincs li · , s»est
discutable ; e e pro~1ei:it, com~ I_ a ~oté J. ENGELS (p. 367),
mettent également en relief. de la ~olonl~ d a~s.muler la ~!stmct1on augustinienne à la
1
disrincuon ans101éhc1enne (De / interprétation, 16 a 18-30, trad.
J. Tricol, 1936, p. 79-80), elle-même peut ltre mal comprise si
1

484 1
48.S
----...:.....~ . .. ·. :
NOTES COMPLÉMENTMR.es ~
NOTES COMPLtMENTMRES
tion naturelle et significatio
,.ijica . ,. co11ve,i,-
t'on suit l'analyse du ~me aute~r <?· _3~-370). Quoj •. Si8 5 uite du hvre II, Augustin dº . l<J"'1ei[e
soit, il semble excess1f de tradu1re 1c1 s1gna data p qu 11 •
. ar · "li 1
J·1105 111 _ ta distincti';>n concerne ators 1.'"1~n_gue llat
conventionnels, car te mot «conventmn» est totalerne ''gllt 0 otíon · n ptus re,ustence ~me du . 00 &ine de laur~ et
du paragraphe. Le critere distincti~ J>?Ur ranger un si ~t abst11~ c011v.~fl et nrs) rnaís Augustin n'articutsigne (cf. 8. D ~18ni-
les signa data est la volonté de s1gmfier (li, 2, 3 : q!e Pal'trq ~~11 P· 14- à 1; précédente. li l'intrOduit\~s ce11e ~u .\flt.
( ... ) sine significandi uoluntate sequantur motum animte "'"""' sr"\ctioll superstitions (II, 24, 37 . cf NcOCcasion develle
ad signi/icandum dentur ... ; li, 3, 4 : cum unu;,,; an ke,-e 4ís','..,se des, cutture»), afin de mont;er q·u· li 13 : •Le "J·u&on
damus signum nisi oculis eius quem uolumus per ho/s'. "º" ,,r
.J. ;
e" de de a ta conventº10n, 1om
. d'avoir u ef es ne t1rent
.
1
stc
uoluntatis nostrae participem /acere). J. ENoas (p. 37\)18"""' us'g!ll' que pans ce but, il compare d':e<>rldemcnt dan 1e~r
donc «des signes intentionnellement donnés». T. To Y Voit ~-1~ ftlêJllC~s ( «Augustine on magic '. A faÇoo neuve ª
(p. 45-46) parle de «signes intentio~nels» et les cara~~R?v
comme «des choses qui ont été prodmtes en vue de leur énst
1111',_. tA";:Vue des Etudes, Augustini~l'lne:iected
lt· (f.,,, à ce propos d une «théorie sé : 1?')4, p. 375-
scnu~;
comme signe et qui ne sont utilisées que dans ce but~~e 1~ parlfes observations ?u ?ratiques supcrs:~~hque,. de la
suggere qu'«il serait peut-être plus clair d'opposer les ~ • 11 3 gie -- bornmes ont mstlluées seloo d USes aux. lao-
déjà existants comme choses à ceux qui sont créés expr~s !'gnes ~s que teeSs à chaque société. Les exemes, conventions qui
de la signification». De fait, l'opposition entre les deux. n VUc 8.,... proPrte sens d e l a dº1st1~chon
· · P es .qu'it cboisit
proposée
gories de signes (signa natura/ia I signa data) concerne
.
/ª~- 111
fts.irent de la lettre X est d1fférente chez 1 ·Gla Valeur
tence même de ces s1gnes, et non 1eur s1gm
. ºfi1cat1on,
. el!.IS-
conun çC -" ·que 1 . ºfi u· d
11Uº""11. de rnême, ~ s1gm ica º? e Beta ou de ú
es rccs et les
note à juste titre B. D . JACKSON (p. 14). On constele
. d . · . ate l.)ltins , nature, mais en vertu d une convention ct j~~F.t cela,
qu'Augustin range le~ ~ns e_s amma~x parrm 1es s1gna data:~ . 11on par ns» (non natura, sed placito et accord
qui laisse penser qu «mtent1onnel n égale pas conventionn ,sur e.e se di . c f . C on1., l ' 13• 22' BA 13 p 312consensio
3 ne
1
(T. ToooRov, p. 46). ~ cara~tere problématique de l~ disti:C~ 71
1 5;gnif~f 9 24, BA 7, p. 412-413). Augustin ·note -
13 et De
tion entre signa natural1a et s1gna data semble, toutefo1s, ne PQs f11US·•. ' 'ui pennettent de reconnaitre te caracte ª~ ~sage
échapper à Augustin, lorsqu'il s'interroge sur 1'.expression du
visage ou te cri de douleur (II, 2, 3) : ou faut-11 les classer '>
Une analyse de l'intrication des sig?es ?3turels et des signe~
l le5 crt1~~e~!t d'un signe: l'un tient à ce qu'il est ~nstitué et
' convetà~nnée, par opposition au signe naturet qui est
S()Ciét 37 . cf. De cat. rud., 2, 3, BA 11/1, p. 48-Sl). , erse
i::u~
intentionnellement donnés dans une s1tuat1on de comrnurúcation (11, 24, L~;ssité de son apprentissage, qui contraste' autre 1
aurait certes pu être féconde, co_mme le note R. A. MARKus t ts. º""" . t rébe ºbl avec le
(p. 74); mais; ici encore, Augustm écarte le probleme conune 1 es ct~re j,:nméd1atemen comp . ns1 e du signe naturel (II
cS-111 S) La maruere dont Augustm classe tel ou tel signc '.
1 25, ~ ·
ne relevant pas directement de son proP<;>s. Dans le livre I dcs naturels ou conventionnels peut Sllrprendre 1e 1~
Confessions (8, 13, BA 13, p. 2?6-2?7), 11 re~rque que, pour ,.5 s1gne 5 ,. .
1 1 ""'"'ur
manifester leur volonté (uelle) d avo1r ou de fuir quelque chose, 1 ~temPorain: s l JU~e pa~ elx~mp e _que «la physionornie de

tes hommes usent des mots, mais aussi des gestes : ceux-ci «sont , ornme en colere n est m . atme, m grecque» et qu'elle est
1b_ rsellement compréhens1ble (De cat. rud., 2, 3 p 50-Sl)
comme te langage naturel (tamqu_am u~rbis nat~rali~us) de tous u111ve l · ' · '
les peuples, fait de jeux de phys1onmrue, _de chns d yeux,. et de 11 .11 estime par contre que es s1gnes des mimes sont
ntionnels, car la ressemblance avec la chose signifi6c ne
mouvements des autres membres, et auss1 d~ ton de la vo_1x. qui
:;;.: pas à déterrniner te sens exact de leurs gestcs (li, 25, 38 ;
indique te sentiment de l'ãme dans la poursmt~. la possessmn, le
d. De mag., 10, 29, BA 6, p. 118-121).
rejet ou la fuite des choses». Le ca~t~re éventuellement volon- 1
taire du signe ne semble pas exclure 1c1 son caractere naturel.

487
486
NOTES COMPLÉMENTMRES NOTES COMPUM==~·-•-.......:......
4. les mot.t et /'écriture
contexte. pou_r ?PJ>O$er lcs J>ar
- Les mots t1fl at1'~1es au Verbe d1vm qui cst éternefcs hurn..iric .
Augustin propose une classification systématiqu Jll~\er1'1~re 14, p. 284-289; En. ;,. Ps.
44
Ccr. c0 ,.1. Xqu,
que les hommes se d onnent, en fonctmn . du sens p·e des ~1g . ,..,~, 1 9, DAO rdine. tout comme dans lc D • 5, PL 3 / 'i,
6
sont perçus (11, 3, 4) : l'ou'ie et la vue sont les cana: 1eque1 i~,
11 ~- - 'ie {)e 4 70-471), Augustin me, l'in: 111 ita1t cxv r~ cn,.
de ta communication par signes, comme le montren~ ~aje / 8
rr.1ri .4 JÓ, P·13 volonté de communiqucr av~" 110n de l'~ri,~?·
exemples de la vie quotidienne. Pour attcster l 'e,t" b1e11 d/

signes adres s l à 'od
.
par contre n é cessaire
orat, au go te au touchcr, Aug . e d \
Q t ISte11c
d e pren d re ~ppu1. sur I •f: vanus1111
11

. e
i Jllgc
:e~ts :
19, jefl Bvec uvaient entendre les rnots des a les ªbsents : •I e
,o ~s ne ries lettres apres avoir not6 ti
i,o nlll dO~uche et de la languei. (Dt ord ;;ringlJé tous 1 "
3
la Rai~s

sacrement du corps et du sang du Se1gneur en est un e\ le : lc i!lv~ de 1 d par I. HADOT, dans Arts libér ·• • 12, 35, 8,4 :s
,,,11 tra . .
,., .1z6. ,isée antique, ans,
p . 1984 a,u ti Ph ·1
• p. 109). Cettc , o.ioplrit

Ce paragraphe . met donc en place )e cadre qui J>erernPlc.
d'examiner les s1gnes du culte dans le hvre III, qu'il s'a . fllettr,1 P· flS lo fe fait en même temps apparaitrc I rernarq1.1e du
.
idoles pa·iennes, d es ntes . ·rs ou des sacrements chréfgissc de
JUI Jat ord1~eelle suppose «une analyse phonoto ~ cuon~ilio~ de
1
Ili, 5, 9 - 9, 13 ; cf. NC 15: «Le culte chrétien et 1~e~~cf. 1~éCri1ure0 ~ov, p. 54), car les let!res sont les :i q e unphcite,.
spirituelle» ). · tté f foD rome le note le De dialectica (S Plncs dcs sons
( i,u1és, co 88). ' 32, 1410; éd.
Mais Augustin entend montrer surtout la supériorité du . ilfl i,org, P· . d l'é
Jinguistique : Jes mots sont les signes les plus employés . ·i8'gne 1 pin . 0 parle touJours e criture com
en outre Ia capacité d 'expliquer toute autre forme d~ 1 ~ 0 111 AuguSll des mots : «Tout mot fait entendrc un me signe dcs
ators que Ia réciproque n •~st pas_ vraie.
. C ette capacité Stgne º':e
linguistique du mot était déJà menttonnée par le De dialectic
PL 32, 1411 ; éd. Pinborg, ~- 8_8 ). L<:~
lné ,

mots sont doncª ;~


t 1

I'
role~ n'est pas un mot, mais le signe d'un son. lorsqu'il
rst éCO\e Jecteur regarde les lett_res, j( (uj Vien~i•;n ~ffet,
1orsque émettre par un son de vo1x» (De dialec( spm ce
signes par excellence, tan~ et s1 bit:n qu 1I~ servent de point 1de qu'il a !d Pinborg, p . 86-88 ; cf. De mag. 4
8
'C:Á 6
5 Pl 32,
comparaison pour caracténser les s1gneds v1suels :_ l~s étendards 1410: Trin., XV, 10, 19, ~A 16, p: 470 ~ • P- 62-
471
ou les gestes des acteurs sont «comme es mots VIS!bles» (qua_s. 63; D\on des lettres comme s1gncs des mots qui à { Ceuc
quaedam uerba uisibi/ia). 1 présC"!ª ~es des pensées, s'apparente à ccllc u:en eur tour,
l~~se
1

so~I5 sig dans le De interpretatione (1, 16 a 4-8 irad


Augustin ne donne pas ici_ une d~finiti~n du. mot: il se An io78 te,) . «Les sons érrús par la voix sont lc~ sym·bo·t ncotd•
contente de te classer p~rrru les s1gnes mtentionne)s quj 77- · éc · 1 cs es
s'adressent à l'ou'ie; il avait noté précédemment dans le livre 1 I;ats de l'âme, e~ les motsl'é n~s es s.ymboles dcs mots émis par
1 1 voix. Et de meme que lé cnture n est pas la mêmc chcz tous
(2, 2) que Jes mots sont «des signes ~ont le seu] rô)e est de
a h mmes, Ies mots par s ne sont pas non plus lcs mêmcs
signifier», par oppositi~n au~ choses qu1_ ne sont_ des s1gnes que
par surcroit. Le De d1alect1ca pro~s~1t anténe~rement une l~s ºue les états de l'âme dont ces expressions sont lcs sig.,..;
1 b1en q
inunédiats ·
so1ent ·d u·
I en ques
ehez tous, .comme sont ·tdcntiques ·-·
définition plus complete q_ui pr~c1sa1t à la_ fo~s la vaJeur
sigrúficative du signe et sa d1mens10n commumcattve : «Le rnot aussi les choses dont c es étafts sont 1e_s irnad~As.~ B. o. JACKSON
est, pour chaque chose, un signe_qui est ~no~cé parle locutcur, . 43.44), compar~n.1 1~s orm_u1a11o?s n_stote ct d'Au-
de façon à pouvoir être compns par I aud1teuno (5, PL 32,
1410; éd. Pinborg, p. 86).
1

r,~: ~
(p t"n souligne la s1mllanté terrrunolog1que, 111aJs note !'une
différence : Augustin ne dit IX!s ex~icit~mcnt que tes
mots sont signes des mouv~ments de I âme, li di1 plutôt qu'ils
011

- l 'écriture 1 sonl u1ilisés pour exprimer, entre autres choscs, des


L'invention de I'écriture est ici rrúse en relation avec lc mouvements de l'âme ; d'autre pari, il ne voit pas de relation de
caractere passager des paroles - qu'Augustin rappelle souvcnt resscmblance entre l'esprit ct les choses, comme te fait Aristotc,
1

488 1 489
= ....
NOTES COMPLÉMENTMRl:.'S
NOTES COMPLÉMENTAIRES
01 est dans la languc, c'est par là •
il dit plutôt que les hommes cherchen! à é!ablir Une ctef11t! que l 'homme commandant à l~hue I orgueiJ fut
blance entre Jes signes et les ~hoses, rn;a1s qu une COnvc '~s~lli fl"': ,.., . qui n •ava,·1 pas vou1u cornprenc1 ornrne n 'étau
...,allde ..,,rte .
nécessaire en raison des mult1ples mameres dont une hnt1011 • '°iJ,;I, 111priS, ~Uld'o~ir. Ainsi fut dissoute cettere q ~ Dieu
ressembler à une autre (cf. 11, 25, 38). e oSC ~~: ~115 ~roanda•trant de celui qu 'il n~ comprenait ~:SP•ration,
- La diversitl des langues ~í cO ,e sé~là seul avec leque! d pouvait pari J>Our se
Augustin oppose ici à l'idéal designes «comrnuns à t ,11,,ii; à celu; 41, BA 1, p. 446-447) voit, pour sa.er.... Le De
1
. e f'",ect1ve
. des 1angues, qu1· va de OUte ·oífl~ (J (VI, 'me de la langue, et non dans leur d.Pan,_ dans
nations» Ia d1ssonance
la dissonance des ~mes. I_l y a, de fait, dans _la Pe~tr av~
. s Ie,
~,is'' '::!,
e5sité Dieu à l'orgueil humain : Dieu seu:"crsué, ~a
,, ~ P"~ r- une ãme raisonnable ; J'honune n pcur ag!r
augustinienne, un hen étrmt entre langue et SOC1été : la i;cct,ve
résulte de conventions propres à ~'.1e socié!é donnée angltt !íJlll'~elflent s~nfluence indirccte «en influençant sanepcur av01r
·reC u·une
37) · elle est inversement, la cond11Jon du hen social 0 1, 24
'
l'indique '
clairement le De ordme: ·
«comme l'hom • Coh,, '
"'l'lJc
f 1 1 h .
dlllf etle q ,oit nature s mme ~ p y;ono!fUe ct les gestes, soit
~s sig11~· nels comme es paro es». Éaut-11 alors aller jusqu'à
corps par

pouvait s'associer s~~idement à l'_ho~me sans qu'ils se Par~ ne ~ enuon U l)UCHROW (Revue des tutks Augusi· .
mutuellement et qu 11s fissent ams1 de quelque maniere Sent '°'I~r ª"~-J72) que la. nkessité même du langa~~e:e~~
teurs âmes et leurs pensées des uns aux autres, ce qui e couler ~1. P· 3 de la superbuf, ou ~vec C. ANDo (p. 47 et 66)
use de la Raison vil qu'il fallait donner_ de~ no~ aux c~;0us 1 séQuence do langage d1scurs1f se rapporte dirccte que
cefl
·e:,;íste nce
G M,4DEC (
Samt
. .nugus
.. ,·m et la philosophiement .59)
au
c'est-à-dire certains sons pourvus de s1gmficat1ons, afin Ses,
faute de pouvoir percevoir leurs âmes avec les sens ilqu,, 1 ~116,.? 1~ ritre, qu'U. J?liCHROW gén~ralise abusive~!· une
servissent, pour umr . )eurs ames,• d e 1a sensation
' ' S Se
en quelque 'note, à ~us do De Genes, contra Mamchaeos (II, 4, 5 _ 5 ct
6
sorte comme interprete» (1~. 12_, 35, BA 4, p. 424-426, trad iJfirJ!lllºº~L 34, 198-199 et 21_1-212) : _s'il est vra/ que
par I. HADOT, p. 109). La d1vers1té des _langues engendre alo~ zO, 30,.1 a affect6 I_e ~pport à D1~u et, a fait ~.ser l'homme
nécessairement, à l 'inverse, la séparat1on des hommes : «la 1 rorgue1 irne d'int~n~>nté o~ la_V6nté I a~reuvair mtimemcnt à
diversité des langues rend l'homme ét~~nger à l'hornrne d'UJI ~!e d'exténonté oà d lu1 f~ut ~ laisser enseigner parles
un regi des prophetes et ~u. Ch~st, d semble hasardeux d, en
Supposez, en effet, que deux hommes, _qu1 1gnorent chacun ~
tangue de l'autre se rencontrent et au heu de se croiser soie 1 canclute paroles ue le Iangage n ex1statt pas entre Adam ct Eve avant
q
obligés pour quelque raison _d e rester e1,1se~ble: des anirna.:
la faute, . ,:; é
muets, fussent-ils d'especes d1fférentes, v1vra1.~nt plu_s facilernent . nes propres et s,gnes J,gur: s
en société que ces deux, tout hommes qu 11s s01ent l'un et
l'autre. C'est que, s'ils ne peuvent échanger leurs sentirnents
l 5,S1g . . I .
distinction s1gna prol!r,a s,gna translata qu'Augustin
pour la seule raison que leur langue n'est pas la même, la -~ ur suucturer les h~res II e~ III du De doctr. christ.
ressemblance si remarquable de leur nature n'est d'aucunc 1 uni!1 f 1:mere à la rh6tonque antique. Pour Aristote la
utilité pour réunir les hommes en société ; c'est tellement vrai ' éW i:,re qu'il définit comme «le transpon à une chose d'un
que I'homme préfere Ia compagnie de son chien à celle d'u~ rntlllPw. e~ désigne une autre» (Poétique 21, 1457 b 6-7 trad
·1

homme étranger» (De ciu. Dei, XIX, 7, BA 37, p. 86-87). Hardy, 1969, p. 61), n ' est en~re qu •une «catégone
p()lllq · 'pure-·
~nt linguistique» ; «la transpos1,r10~ est un moyen stylistique
Selon le récit de la Genese (11, 1-9), la dissonance des · d'autres, et non un mode d ex1stence du sens, qu'il serait
Iangues est un châtiment de I'orgueil humain. Commentant :=saire d'articuler avec la signification directe» (f. Tooo.
moins allusivement qu' ici !e récit de la tour de Babel dans la 1
ROV p. 26). L'opposition du sens propre et du sens figuré est
Cité de Dieu (XVI, 4, BA 36, p. 198-201), Augustin justifie Ia
1,ea~up plus fone chez Cicéron ; il 6crit, par exemple, dans Ie
nature du châtiment par la nature de la faute et montre comment
il vient mettre une limite à l'orgueil : «Puisque Ia puissance du De oratore (111, 149, trad. E. Courbaud et H. Bornecque,
1

490 l 491
NOTES COMPLf.Mt.
-~ -.~.. -.~
- .., ~ . ·
NOTES C O M P L É M E N T A . J R E ~
N"r,iJR,:5 ~
1930, p. 59): «Ces mots dont nous nous servirons sont rallégorie in uerbis et l'allégC>rie '
les tennes propres (aut iis quae propria sunt) détenninéou bie ~1es, B A 16, p . 460 ; cf. De '" /Cú:tc, (
re 9, 15' Uera Cf 1J
nature de l 'objet et presque nés avec hti, ou bien ceuit s p;lr 1~
11 '/,v' _ 71).
8 1
rei., SO · t r,,,,
transportés du sens propre au sens figuré (aur ;~ui S<:i111 .,, 16 _ es ;gnorls et signes ambigu ' "'9, 8-4 11 ·
r ~~ l '
trans/eruntur) et qui se trouvent comme dans un's q"q~ 6- tin distingue deux sources d'
d'emprunt, ou bien ceux que nous créons et fabriquone Place .4ugu~É(:riture à la légere : les ob erreurs qui
mêmes.» Développant par la suite ce qu'il faut enten~ nolis. ui Jit I Le De dialectica (8, PL 32 ~untés e1 legUcllcn, tclu;
«métaphore» (modus transferendi uerb1), il rnontre sur qur7 Par
exemples ( «la vigne couverte de pierres précieuses,., •<les ~ ques
f 11, 6,
7
/Óó> voy~t déjà ~à lcs deux obs:
14-1415 ;s~l'llh1guit~,
. 102- de saistr la vénté et lcs distin cl_es qui ern ; P1nborg.
rnoissons»), comment «l'expression propre a peine à bie nan~, P11(1i1eur .1 se présente plusieurs sens &uau ainsi : ~hen, un
mer la chose ; au contraire, l'expression métaphorique ~~lt~. li --,é t da , sans , •....,ns ('
i,iglll 'la préférenc~;, ns l'obscurité . qu,on !ache ani.
ce que nous voulons faire comprendre et cela grâce à la co laire donner de ce à quo1 1 on prête atten1· ' ti n ªPpara·,I ~llq11c1
raison avec l'objet, exprimée au moy«:n d'.~n ~ qui n'est rnPa. •on. . II y a trois ncn ou
iroP ..eu
I"- urité : supposons que que( u'
rnot propre» (III, 155, p. 61). Augustm s mspue visiblern Pas le d'ºt,sc ... . rauditeur peut ne pas avoiqr un Prononce 1Cnrts
1e mo,
cette remarque de Cicéron et de ses exemples, dans le ;nt de
,emetu,,, • ~ da ,
t ou encore. etre n~ 1 un ct l'au1re
entcndu .
• •&norcr lc
mendacium (X, 24, BA 2, p. 404-407), pour montrer q:~tra
sens figuré n'est en rien un sens mensonger; seul y vo· Un
dU mo nt pourquo1 Augustm, traitant d
. élTle d' b . e C.Cnt
,.~s_.
On corn Scns
prc11<1
111s second genre o scunté qui tient à ure, ne rei-
mensonge celui qui «ne saisit pas le vrai que les rnots ~ Un I
rent» ; l 'interprétation figurative s 'avere donc importante
montrer que «les Écritures ne mentent pas» (De doctr. chris~r
;;t que l~s (cf. II, 10, 15). Le De dialectica a Présence de si tent
ignor. éd. Pinborg, p. 106-120) distingue ~- 10: Pl 32, 1!~
1~20bigwtés: ce_lles q!" sont cornmunes à lansuue deux sones
1, 36, 41). ·, d ~la synonynue et l hornonyrnie), cclles _parole et à 1·~ri-
Augustin définit ici les signa tra!"slata, non par le transfert de 1ure écrits (l 'ambigwté peut alors porter qu, SOrtt PfoPres aux
sens d'un mot, mais par une relallon double: «les signes
.
figurés lorsque ce sont 1es o b~ets ~
memes que nous dés1gnons
. 5OQt
pa
teJtte~ sur l'accent ou sur les deux à la r/f::
sylla p:Opre et du sens figuré conduit Aug: : à disttnction du
q':'3~tité de la

Je mot propre qui sont utilisés pour désigner autre chose» o/ 1


sens ·fication un peu différente des signes arnb'~ proposer une
c1ass1 'A 1gus dans 1 1.
10, 15) ; !e prernier signifié devie~t donc à so~ tour signifian~ _Notons pour ~o?c 1~re qu ugustin est ici enco
11 I· radition -~ ivre
car la res à laquelle !e signe renvme est elle-meme signe (cf. · la d1st10ctton entre obscurité et b. re héritter de
1 la 1 • . , am tgtüté
2, 2). Les exemples qu'Augustin d~nn~t de choses qui sont aussi di tinction classtque que 1 on trouvc, par exempt bez e~t une
des signes dans !e livre 1: !e béhe~ 1mmolé _par Abraham, la (;rutus, 41, 152, trad. J. Mart~a. p. 53), Q;·n~ilienC~fron
pierre sur laquelle Jacob repo_sa _sa tele, le bois que Mo1se je1a oral., VIII, 12-16, trad. J. Cousm, p. 56-58) ou Aulu-G:::~
dans Ies eaux ameres pour d1ss1per leur amertume, éclaire la (Noct. ali., XI, 12, trad. R. Marache, 1989, p. 16).
visée de la définition proposée: Augustin entend y inclure les
En conclusion, l'apport d' Augustin dans sa réflelll·
figures au sens biblique du terme, qui sont autre chose que des ' . . on sur le
signe ne sem bl e pas tao t d avou tnnové sur tel ou tel . de
métaphores. Mais il parle égalei:nent de _sens figuré (translate) • . té hl. potnt
pour désigner un sens métaphonque (vou, par exemple, 11, 12, détail que d avotr ten un~ synt_e~ de donnks lraditionnelles
(cf. r. ToooRov, p. 55). C_ est a1~s1, par ellemple, qu'il regrou.
17) : selon T. ToDOROV (p. 50), «plutôt que d'une confusion
entre deux sens indirects, il s'agit probablement d'une tentative, pe, sous la mê~ ~té~or:ie ~e s,,num et dans le même déve-
loppement, ce qui fa~-~11 1 obJct d_ une étude distincte chez Aris-
de la part d'Augustin, d'élarg!r la ca~égorie ~e sens transposé
tote ou chez les St01c1ens : le s1gne commc instrument d'in-
pour !ui permettre d ' in~lure_ 1 _allégone ~hrét1enne». On, cons-
férence, d'une part, et le signc linguistique, d'autre pan (cf.
tate, de fait, qu'Augustm distingue cla1rement, dans d autres
R. A. MARKUS, p. 60-65; B. D. JACKSON, p. 48-49, qui

492 493
-- ....--... ~ .
NOTES COMPLÉMENTAIRES NOTES COMPl.l'.MF.A,... ~
.,. ''1.IRF.s ·1
critique l'affirmalion de R. A. MARKus, sei e p. MAYF.R, ~ie Zeichen ;,, d .
t'originalilé d'Auguslin serail dans son usagc de 1 °0
1
laqu
1 "61) ; jer Theolog,e des Junl(e:s er l(e1u;l{e E .
signes comme 1htorie du langagc). Faul-il cn coª ~rie ~t 1 d ifl t 969 et 1974 ; R. StMONE -' 111(uu;11 u/:'4'u:kJ,,,.~
T. ToooRov (p. 57), que c_e tte syn1hese a pour :lure, 1 .., ,
«l 'ignorance, pour ne pas d1re le refoulemcn1, de la n~ue ~
~iJ(l,i,ur8semiotica, 19?2, p. 1-31 ; ci'.
.?~rniotog{e -_' et li,
. 1111e,., sens et du s1gne dans le D · A1.,...,. 10, L~g11~h-
entre les mots el les aulres .~ignes» ?_ Mais le bui d~•ffére~ fl1~0rt dtJ_ ,. Studia Patristica 14 Tex: doctri11a' ;,. ª"•cu.
n'étail assuré?1enl pas «l msla~ralton _d'une Sé ~u~llStj ~ àllgtJS7!160 'p. 377-388 ; G. MA~f'C es~nd Unters,..'."hlSliarta
(p. 56) ; il éta11 seulemenl de fa1rc servir la réfle ~ 10 t1quc 11 u,.. 19 •
117,
J ~
538-540; . PIN, Saint Auguu·
· • " 1gna,. "'" unge
• Nc 4 B1t n
1ionnelle sur les signes à l'exégese scripturaire. llion tradi: 1976, P·a 1976; T. ToooRov, Théori~ 111 et la diat;,,.
6,
C'esl donc peul-être sur ce point-là qu'il faut eh .,j1lanº"19'77, P· 34-58 ; G. BoucHARs du sy,,.bo/e pique,
v .1 . D •La , ans
véri1able ~pport .. B. D. JACKSO~ (p. 49) note qu/rther sa11 se1J1 , . ·enne du s1gne se1on Tzvctan TOd' conce . •
15 1980 30 orov,. R
neulique d Auguslm ne peut êlre tnlerprétée correcte herl'llé. ,ug usun• ·niennes
1 , , P· 5-346 . G R • pt1on
echerch
la référence à sa sémantique : celle-ci lui permet de c:::.nt !aris ,411g~51 dell'interpretazione, Bre~ia · ~PAN11, '1.gosr;:s
problemes que l'hennéneutique cherche à résoudre, mê;::e~
solu1ions à donner à ces problemes requierent des élé 81 les
les
1
,eo''~,,.TJN, F. DESBORDES. L'ana/yse linguis1·80, p. 29-48 ~
r,-1. 8 /assique /. Les théories, Paris Kl~ue dan.s 1''1.m.'
au1res que sémantiques. ~elon le ~~e auteur, «l'a lirne~ts q11ité_~ns du langage~), 1981 ; M. BA~AT1 •ncksicck <cot::
détaill~e d'une .s~ma~t1que ,expltctle ~emblerait PJ:recation
innova11on dans I hist01re de I hennéneu11que chrétienn une
"ttº~~nnes de la théone augustinienne du 8 «Lcs origines t·
s101c [.,atines 49, 1981 (1982), p. 260. 268 _gne,., Revue des
Jes seuls traités d'hennéneutique anlérieurs au De doctr~- h0 ~ns t,IJ(i(5 dei segno nell'antichita classica ' G: MANErrt, Le
qui nous restent, le livre IV du De principiis et le ~ ~1sr. 1eºr.;i oEC, Saint Augustin et la philosophi ' ~llano, 1987 .
Regularum, Origene et Tyconius utilisenl le Iangage d1ber Ú·. \996, p. 53-60 el p. 80; P. PRESTEL ~- otes critiques'
signification, mais ni J'un, ni J'aulre ne réfléchissent su e la pans, nischen Rhetorik durch Augustinu' ~e Rez.eption de;
;cero kf M. s in «de d .
notions, ni n'en font une application systérnatique». lei e r ces e istiana», Fran urt am atn, 1992, p. n-n. octrina
· · d onc l' e ffort d'A ugus tºm pour retemr
on sa1s1t · de sa culncore• chr ustine on Language•, Revue des Études A '. ~- ANDO,
classique tout ce qui pouvait être «utile» à l'interprétatio turc «AtJ8 45- 78. ugus11111ennes 40
l'Écriture (cf. NC 13 : «Le "juste usage" de Ia culture» ). n de 1994, P· '
BIBLIOGRAPHIE : AUGUSTINE, De dialectica. Translated w· h
Jnrroduction and Notes by B. D. JACKSON, from the Text ne~fy 9•
Sintplicité et profondeur mysUrieuse d l'tc .
7-8; II, 13, 19-20; li, 42, 63; IV 6 9 . leV nture
edited by J. PINBORG, Dordrecht-Boston, 1975; R. A. ¼R (11• 6' ' • • 8 22)
KUS . «St Augustine on Signs», Phronesis 2, 1957, p. 60-S3: Auguslin n'hésite pa~ à exprimer sans fard: ~ns
U. DllCHROW, «"Signum'.' und "superbia" bei jungen Augusii~ Con'essions, · soo désappomtement lors de son pre . les
(386-390)», Revue des Etudes Augustiniennes 7, 1961, p. 369. avec~· Jes Éc ntures : e li es 1u1• «parurent indignes nuer
d' contac1
·
compara1son ave<: la dº
. 1~m1· é ºcé ronienne»
e, . (Ili, 5, 9entrer
, BA
en
372 ; J. ENGELS, «La doclrine du signe chez sainl Augustin,. 13
Studia Patrística 6, Texte und Untersuchungen 81, 1962, P· 376-377) ; la s1mphc1té du slyle biblique était un remie;
p. 366-373 ; U. DuCHROW, Sprachverstandnis und biblische; obstacle à s?nnonter pour le r~teur qu'étai1 Augustin. Ma- &s
Hüren bei Augustin, Tübingen, 1965; B. D. JACKSON, «The nichée~s, d autre part, le rend1rent sensible aux contradiclions
Theory of signs in St. Augusline's De doctrina christiana,. de Ia Bible (absurda, VI, 4, 6, p. 526-529; absurditatem qUIU
Revue des Études Augustiniennes 15, 1969, p. 9-49 (= ; me in illis litteris solebat offendere, VI, 5, 8, p. 532-533) à
revision of Semantics and Hermeneutics in Augustine's De son langagc anthropomorphique, à l'immoralité de ses ~Is
doctrina christiana, chapt. 5, Disserlation, Yale Universily, (cf. III, 7, 12;14, P· 384-389; cf. NC 14: «La critique mani-
chéenne de l Ancten Testament comme arriere-plan du livre

494 495
NOTES COMPLÉMENTAIRES
~.-..,,--
y NOTES COMPLt
---. .... , .......... .
• .• ~ .....
Ml::t-q, • ...._, .
Ili») : il fallut l'interprétatio~ _spirituelle _d'~mbroisc Po
.,,,tt,.s '
ieurs (II, 13: 19-2~). li ºPie . ..,"·,
pcnncttre de dépasser ces cntaques et lua faare décou _ur 111; JeS JeCrts Jittérales . le cntere prc . Jl!>u~111
. :, ·1 . •
profondeur mysténeuse, là ou 1 ne voyau qu absurdité ( llnc
vr,r
,iO"s 1,raduction est en effet, ~ 1: 1cr _llr11.1r Pi..u, ~ 1
4, 6 • 5, 8, p. 526-535). cf. V1, d"ººe et non «la purcté du lang n lua, •u Jug,, de 1 '"111c
Dans La pre~iere catéche_se (9, 13, BA 11/1, p. _ e~9cte~enu sur la forme ; le SOu~gc,._
00
Pn<Jri;
C(J!llr,rt~41t..,
90 1111 c nt relativisé: cellc-ci 0 , de la Pur~"'- dr.111c r.,,,-'11
Augustin tire parti de son expénence pour donner des co 9. 3),
ceux qui auront à catéchiser des hommes «qui viennent d~:•ls ~ fort~"'Je venue d'autrui et confj~q11e •lc d1i 1.,11. ~
de grammaire et d'éloqu~nce•:. ~On devra surtout l~lcs Jtab1111 ,. (voir de même : Arnobc Par l'au~11111tQ d tsi
enseigner à écouter les Écntures davmes, afin que ce I llr 9u1eU!; Le Bonniec, p. 184-186) • Corr1rt ltJ ~'.~ dt, t1twn,
ad- n · . ••tr,1,1 i1,
robuste ne Jeur semble pas méprisable du fait qu'il ;ngagc tr rnaladresse des traducteun ne r . . 1, 1, s,,,_
11
d'emphase, et pour qu'ils ne s'i~aginent pa~ que Jes Par~:iuc 1.,8 . ste déjà entre le génie de la sau qUc e
les actes des hommes dont nous hsons les réc1ts dans ces L' ct ui eXI . (J e F 1ang11e hé rtuser .
q gue !atine• .- ·. ~EOOU)LLE bra;qUc •I ~
recouverts et cachés qu'ils sont par des enveloppes chan/~tes, ta _lanême déconcertaat tnévitabt' P-30): te st " ~lui dt
ne doivent pas, pour être compris, être déco~verts et explje ~es, 111-rtl • A be
1 . pfic1té•. mo • par exemple s'eft cmcnt I y1e bti.,
es ltttrt uttqUt
mais seulement être entendus dans leur sens httéra),,. q és, ,.sa~gaire et b~s• de l ' &:riturc ~n arirce
de justir.,'
11'1nant : cc·es' ")!e
\a t;a'
Dans Je De doctr. christ., Augustin a également le 50 . .,v~,é n'a jamais cherché à se fardcr
répondre aux critiques de l'Écriture sur l_esq~elles il ava~'i:e ~éfl ain ne souffre pas les circoniC::1 q_uc ce qui tst t qUt la
même buté. La conviction du caractere msp1ré de la Bible 1· ce~ odes,. ( C ontre /es Genti/s I ~ons de trop~vt et
conduit à opérer un retournemen~ pa_radoxal : ce qui 1~ pé;rque, de même, que «beauco;p ~ • _p. 183J. la~RUts
1 I"'. ·nes parce qu'elles manqucnt de ! CT'oient pas aux ncc
paraissait initialement défaut dans I É.cnture, s~>n obscurité ~:
son style humble, est présenté comme «une adnurable élévat·
-
et une admirable bassesse• (scr1pturarum · b 1'/'1 altitudine•on
mira
t~'t. 18, tra~- P. Monat, se
204, P~;t {~1
1
1(1u1;~,u :::~
. suffisance, ti affirme que «la souveraine ,,;:.•n d y Voir une
mirabili humi/itate, II, 42, 63). et ~ontraire voulu manquer de fard pour ex •dencc a bien au
J. Un style simple div ines afin que tous comprennent cc que 0 . t>Osc~ ....a-_ lcs réalités
à tous• (l nst1·, u ,·wnes, VI • 21 • pL 6 714) A1cu lu1..""'"IC .
disait
L 'obstacle, ici, ne tient pas seulement ~u styl~ biblique luj. arguments similaires : «les idées doÍvent ~v _ugust,n utilise dcs
même, bien différent ~rtes de~ canons de 1_esthét19ue classique, mots comme 1'âme est préférée au coou Pl'éséancc sur les
mais aussi aux traducttons latmes de la Btble. «L étrangeté du
grec des Septante avait surpris souvent les Peres grecs eux.
catéchese 9, 13, BA 11/1, p. 93) ; ta Véri~~~
à l'éioquencc et le langage humble de l'Écriture~à
lla
prtrnitrt
:rt~
mêmes ( ... ). A plus forte raison les lettrés d'Occident eurent-ils arrêter le catécbumene. Outre cct argument h'I ~ pas
des motifs de déception devant ces traductions !atines, trop 1
Augustin propose une justification théolnoinue . pia -050 mpl~~~uc.
Jittérales et trop peu littéraires, _faites sur les Se~tante, et que . 1·
style b1b 1que a pte
da l'Éc . à -.,."I . 51
nture tous, y compris aux plus petirs
1c1,. du
l'on désigne sous le terme génénque de Vetus Latina (peut-êtrc (cf. Conf., III, 5, 9, B_A 13,_p. 376-377; VI, s, 8, p. _
le pluriel Veteres Latina_e serait-il plu_s adéquat à la diversité 532
533) ; elle est une man_ifestat1on de la condescendance divinc
originelle de ces plus ancaennes trad~cttons)• (J_.-C. FREOOuILU;, car «la sagesse de D1eu, devant s'abaisscr jusqu'au ~
p. 28). Le littéralisme de ces tra~u~taons, «~ot'.vé ~ar un parti- humain, s 'est abaissée d'abord jusqu'au langage bwnain• (Con.
pris de fidélité étroite au texte b1b~1~ue» .qu1 n allatt nullement tra Adimantum, 13, 2, BA 17, p. 280). Cette sirnplicité a
de soi dans l'Antiquité (p. 30), avait mév1tablement pour envers ~galement une finalité spirituelle : elle purifie de l'orgueil ceux
des entorses à la pureté du langage : Augustin note que ces qw sont tentés de se gonfler de la science eles signes (cf. Dt
fautes, barbarismes ou solécismes par exemple, choquent bien doctr. christ., II, 13, 20), car, seul, un lecleur bumble cst

496
................
t, . :
NOTES COMPLtMENTAIRES NOTES COMPU.>.t -, .., .. , . ,, . : ·. · :
. f.~.._,,o._s ~ -... .
capable de «pénétrer dans l'Écriture», pour ensuite
avec elle» (Conf., Ili, 5,_ 9'. BA. 13, P·_ 376-377). "'Progl'\!s~
. ations thfolog1que 1 et de
- st1Í~ogiqUC auxquelles il revient I eon,;~
'°". .
9

J11 .,,ti
·'

La force d~ ces conv1ct10ns con~mt _Au~ustin à une . de l'Éc . So\ave111 r11,'>II


p5, ' bscunté ru_ure tient d'a"--· ~"Ili' d'Clf11,
ciation esthéuque nouvelle ,de la ~1ble . «nen», écrit-il ªPPtE. 1., ºà -'ire au péc~ qu1 rend l'h,,...."""1 à 1·0 ....._ ct\rvlt
livre IV (6, 9), «ne peut m appara1tre non seulemenr dans 1 t -u ' >.
,·es · ..er la lum1cre 1v1ne d' · sans,,. . •a"tu••.-.:11t ""lclr,,.
'""''Ullt A.
. I'' . pI Us t P"'' OI 1ts ( f ..,e. 1
mais aussi plus éloquent,. , Sa f m ~n mspiration du sallc ,11P 73A, P· 1 • 36 137 ; Eri. iri Ps 7 e . l,a 1o,; ~Ili,~ "'"''
biblique l'amene à affirmer la parfa1te. convenance q UJ. Ctcx. 1t 8·\,oNTET, p. l _ll-1_1~). Les Voile~ ;· 7, Pt ·;;,a., . 35, 9_
entre l'éloquencc et la sagesse d es Éc ntures, là mêrne
011
x1,1t !vi· a1ors salutaire!I. Jls ne ~robe q I d1\sini 1 111• 911}, cf
éloquence lui est moins sensible. La Bible l'empone ~ltc
chefs-d'ceuvre de la littérature profane, mêrne d ' un PClint
esthétique (cf. J.-C. FREDOLIILLE, p. 32-33).
:r les
...lit
90n_t qu'au pécheur qui «~teste 1"' ~ 1nitiv~ 'II LI vfnit
di~ 1ne(Epist. 137, 5, 18, PL 33, s2:)~~. llrtsi la sa~,,se
p1eU tres à chercher avec humilit6 •à111 111"i1tnt ~P-..,f pa,
2. Une profondeur mystérieuse lt 5; : 3 s, 336-337) : la fo~ est en ef~ ~~rt (cf.
6, ux yeux malades, c cst-à-dire . tollyre. q . 1, 5,
;:,~rair,
Si la simplicité du style biblique peut être érigée en lnode ' vue ª (cf. /s. 7, 9: «Si vous ne qUt donnt acce,IU ~lld la
il n'en est pas de mê~e de l'obsc_urité _de . c~rtains tex le, hge~z pas•, citi en li, 12, 17). croyez pas, "oUs ~ rn1,1.
scripturaires que le préd1cateur ne dmt en nen 1nuter (cf. IV lcs pre · é de l ' Éc · coni.
22). Cette obscurité, de fait, parait plut?t négative. Elte '8, 1.,•obscunt i:it~re s'explique 6
induire le lecteur en erreur et le condmre à prendre un Pcut IJ(iallce du mystere divm: «Voici l'ungalernent par la trans
CC lui ce que tu ne comprends pas e~~ du lllyst~. H~
pour un autre (cf. li, 6, 7). Elle peut même être sourc:;s
scandale, quand le lecteur découvre -~s le texte une appar e
en 5 que tu y observes plus de voiles. PI • tt ~ l t d'au1an1
plbu rgé d'honneurs, plus nombreux son~ltn eff~ l'honune tSt
absurdité: qu'il s'agisse de ~ntrad1c11ons, de f~its impossi~~~ e a . Ce t I es vo1les
ou simplement de choses quas1 superflues ou merne dénuées d c1ans sa ma1~on. son e~ voilcs qui fon1 , suspe11e1u,
tere : mais pour ceux qu1 honorent 1 honneur du
1es V<>iles
sens (cf. De Genesi ad litteram, I_X, 12, 22,_ BA 49, p. 120~ rnY S (Serm. 51 '. 5, 6 ' PL 38' 336, cit6' par
121). La perception de cette obscunté se mod1fie radicalem 1evés» J ~ _soiu sou.
. ,. . ent et P· 101). Ces véotle! sonb~ball~B ce qui présm~ du ;·~94-95
dans le cas du 1ecteur croyan t : e li e d ev1ent 1 md1ce d'u
profondeur mystérieuse (ad sacramentorum altitudinem refi~ \ I' ennui : les a 11 go~es. 1 1ques, certes, ne nous app"""' et de
.en que nous ne pu1ss1ons trouver dans lcs pas rennent
rebam, Conf. VI, 5, 8, BA 13, p. 532): ~ue 1'.inte~prétati;n ~écriture, mais elles ont un charme plus &randsages clairs de
littérale ne suffit pas le plus souvent à_ sa1S1r, mais qu1 s'ouvre à
\ de l'Anriquité tardive (cf. li, 6, 7-8; La prtmiert'::·~~lett~
l'intelligence spirituelle ou allégonque, _une fois «le voilc
mystique soulevé» (cum ea ... remoto myst1co uelamento spiri-
13, BA 11/1, p. 90-~3 ; voir ~ --1. MARROU, p. 4~98;\~
Lettre 137 à Vo~us1anus souhg~ la vertu positive de. ces
taliter aperirel, VI, 4, 6, p. 528--529). voiles : « pour ~v1ter que les v6nt~s manifestes ne soicot las-
1
Une formule dense du livre IV précise la finalité spirituelle santes, elles ont é~é recouv~rt~s d ~ voile, tool en demeurant
des textes obscurs de l'Écriture, en distinguant clairement deux identiques, et dev1ennent atns1 obJet de désir ; désir6es, elles
catégories de lecteurs : dans ces passages, les auteurs sont en quelque façon rajeunies ; rajeunies, elles entrenl dans
canoniques «ont voulu exercer et en quelque sorte aiguiser 1 J'esprit avec douceur,o (Epist. 137, 5, 18, PL 33, 524, cilé par
l'esprit des lecteurs, rompre l'ennui, stimuler lé zele de celll( J. Pá'IN, p. 100). Les passages obscurs avivent donc le dáir et
qui désirent apprendre, ou bien encore dissimuler leur pensée stimulent la recherche ; ils sont l'occasion d'une vérilable
aux impies, soit pour les tourner vers la piété, soit pour les exercitatio animi (cf. Epist. 149, 3, 34, PL 33,644; voir H.-
écaner des saints mysteres» (IV, 8, 22). Augustin énonce ici des l. MARROU, p. 486-487) ; la joie de la d&:ouverte n'en est alors
que plus grande, «car on découvre avec beaucoup plus de plaisir

499
498
-........_~
.e. . •, ~
NOTES coMPLlMENTAIRES NOTES COMl'll.·1.tf.· • -~ ~ - :
...-,,._,tc,.ç ~
hé avec quelque difficulté,. ( 11 ~pt degris spirituel!
. n a recherc 404 407 · E · ' 6 8 5 5
ce que 1 O d X 24, BA 2, P· - • n. lfl Ps. 1 03 ; cr J. µ es scripturaire.,
Contra ,nen ·so· : voir J. ~PIN, p. 100-104).
13
• J. 1· ,, pcJS~re a,-men
·-,L t 1cs Cllalions
·
18• PL 37'. ' et mystere, la B'bl
. 'té ' d
I e s a resse à to
' Ofl ~tation d'Augustin. Le Ps. 1~>"Pfura,rt, UI
Alliant s1mphc1aux savants (cf. Epist. 137, 5, 18 ~s, •u~ prtse t te commencemenc de la • 10 '•La cq ft,.,",.,
!a
simples comrne dillt au rythme spirituel et intellectuei d l 33 rtrteor es~uêmes de l'itinérairc ct pesal!tl~•l r,:~'"" du ~.
~erf11e 5 heelle descendante lcs scpt ~~ d'inicrpr,1 lt, <ki.,
1
524); elle «gran
5 9
BA 13, p. 376-377; cf. Gré ~ Cha: 1

cun (Con/., ~liob: x'x. 1, PL 76, _135). Elle a partie If~re lc te I .. 11 2


orte . nne sa,e ' - e qu1 cone~ 3 t . -llll de l'L
qprn er Sil cr>ll'I'llt
Gran~. Mor;h~rnme: chassanl ta frum tout autant que le dé avec
I
~rt! 1 º vn autre texte structurc plus~~r aux se •nt qut
le dés1r ~e dévoilanl progressiveme~t le mystere, de fa 8001, décí1 1~ent : les sept premi~res béatii"nphcitcnicn,~/cn~
c'est-à-dire . s J·amais te rassas1er totalement ent Ço,q 10Ppe ne (Matth. 5, 3-10), dont O Udes du sc11non ~,,.
. 1 désir san . • rain
susc1ter e da la dialectique sans fm de la recherchc an, 111on ªgcaractéristiques: au prcmicr ~ ~~nait ici
1 qU:"' la
ainsi l'hornme ns et de 1erf11es exacte de la béatitude des •pag · 1 •0Jguci1.. _ 1<i_ut,
1 découverte. . hese ré d do . . U\lres ""· , ~., an. 1
ª . M PoNTET, L 'exégese de saint Au ut 00d deg ren « ~x» · 1e trorsiell't 00 ~ 1esprir• .
BIBL~OGRAPH~E ··s Í945; H.-1. MARROU, Saint Augusn:un;,i see tn·eme donne «fatm et soif de la . ~u11 à •pleur · le
qoa · sé · rde JUstice,. . er. ·
préd1careur, an ' . Paris 1949 p. 469-503 . J -C Fet la te 1ui de la «rru nco ,. ; le sixiemc" . • 1e c111t~uie •
de la cu/ture antique, • • . • · . RI: est ~~- l 'homme est «apai~• . La r-.. Pllnfic.. le CQ:ur .tne
/in
oUl~LE, \1
Le lettrés chrétiens face à la Bible», Le monde l ?-
~a Bible, Paris, 1985, p. 25-42 ; C. P. M,..
antique . ,. Au ustinus-Lexikon 1,1986, 233-239; J. Pfp R,
Y~,,. tt,:;;u-• d da de
se P 1·ordre escen nt s sept dons ~rq
-uqllnnA~-- - . .

entre daJll des buit béatitudes est !Mrnatisée Esprit et l'ordr


ICI sug~
' au

::~:~rr:g~stin !t la fonctio~ proti;eptique d~ l'allégorie», ~ ~~ sermone Domini in monte, qui cst JIOUr clle-même ~
. . d /'allégorie de Ph1/on d Alexandne à Dante Pa. te D ·eur au De doctr. christ. La lccture dede quclques anotes
trad1tton e _ 36; lo., «L ,absurd'1té, s1gne · d 1• • na anté~oppement plus elliptiquc du De doer,~ tex~ klaitt 1c
e allégorie,.'
1987 91 1
t6lis6 ; A .-M . PELLETIER, Lecture du Cantique de; déveble que l'action septiforme de l'Esprit ~hrm.: •li me S
P· . De l'énigme du sens aux figures du lecteur, Rorn se~ conesponde à ces degrés et à ces scn~t, ~nt parle
cant1ques. L'' ét t· · .~· . e, 1saie~ là l 'énumération cornmence par la plus ~ ~~ dif-
1989 p. 300_317; P. e. B0R1, mterpr a wn m,m,e, Paris, fere .baS Le prophête commencc dooc par la sa • ia par 1c
1991. p. 9-62. ptus · d o· . .. gesse et tenni
la crainte e 1eu, mais 1e commencement de la ne
parc-,,inte de Dieu" (Ps. 110, 10); par l:'.nnú..,....01 ~gesse~
la ,... · 1 · - - - - i - sa nous sua
ns l 'ordre croissant, a prenuere est la crainte de Di -
~nde la piété, la ~isie~_ la scienoe, 1a quatrieme la i cu. la
cinquieme le C?nsell, la_ s1x1~me. l 'intelligence, la
sagesse. La cia1nte de D1e~ con~~ent, aux b~blcs, dont 011 dit :
sepc:· ~
"Heureux les pauvres par l espnt , e est-à-di~ ceux qui ne IIOftl
ni enflés, ni orgueilleux et auxqucls l' Apôtre dklare : "Ne
cherche pas trop haut, crains plutôt" (Rom. 11, 20), c'est-à-di~
ne t'enorgueillis pas. La pi6t6 convicnt aux doux : qui cherche
avec piété respecte la sainte Écritwe, ne critique pas ce qu'il ne
comprend pas encore et n 'offre pas de mistance, ce qui est 1e
propre de la douceur ; pour cette raison on dit : "Hcuttux lcs
doux". La science convient à ceux qui pleurent : l'&:riture leur

500 501
NOTES COMl'l.l."MENTMRl::S
---....'""
NOTES COM/'/.f.Mf. -- • .... -io . . _.
. -Nr~,11f.'s ~
fail d~-ouvrir tcs chaines. les maux que, par ignorance . f11Cnte les hu11 ~titude de ·'.
:~nvoités comme dcs biens utiles; c·e~t d'eux qu'on d't'· •Is 011
rcux ceUJ~ qui plcurcnl ... La rorce conv1ent
l:, ··i.. •
. à ceux qui• · •1c 11 _ i1í c0f1l du Saint faprit · il se'
CÍ'l ,cttROW.
-'º 5 347) n'
Ãlc"tli;
ti(, lei
°
et soif: ils peinent cn effel cn cherchant lcur joie dan 11 t fail'li ,,r'
li
P: . ans la
lllble I
e Prel'llie '-•4Ct
ti· D sioO ascét1quc est d~nc idcn1Pcr,Pccti.,,e rale r~" •,,~
t,ien et cn désiranl détachcr lcur C<J!ur dcs biens terr s lc "r:i·1
matériels ; e •cst d' eux que l' on d 1' t ·. "H eurcux ceull CSlrc. s c1
)'•sCJ~os de grãce progressafs de 1.~~- i.u tht auR""•n= 11:f
dt's pc,ser sans n~ances •l'int l>ril di"in Rlin_ <!Ui rc nrie.
faim et soif de justice". Le conseil convient aux rni~11! 0 111
dieux : le scul remede en effel pour échapper à tant de rna 11 cor.
peº' 0
~ .. rinterprétat1on 8Scétiq erpr~iation · ~enie ! ~
8usti 29 _32). !1 est significati~" ~'Arnbn,j:ht1qut_ :' ne
0
de pardonner comme nous voulons êtrc pardonnés, et d~Jl. cs1 11º' P· de souhgner le rôle de la qu Augustin <cr. P. R Au.
les autrcs d~ notrc pouvoir com~ nous vo~l~n~ êtrc aidés 81 dcr _,,.,yen &rãce da ,•ro11.,,e '~H.
notre impmssance ; pour cette ra1son on d1t 1c1 : "Heur dans ,,,- , ns I Uif1éra· ••n,, le
miséricordieux". L'intelligencc convient à ccux qui ont ~UJt lcs 1ue. UTI schémf.l récurrenJ dans /' Ire Spirj .
- .. . czuvreau 11 .
pur, p,.'lrce que leur regard purifié peut voir "ce que 1•e ~~ur R ttu1ie"--
ustin uuhse •à , mamtes reprise S te se~,
f!,.U g ·~oe
corps n'a pas vu, ce que l'orcille n'a pas entendu, ce qu~•I du . 'lllels; en vmc1 quelques exe ucrna de
pas monté dans le c<J!ur de l'homme" (/ Cor. 2, 9), e: 11:est sP1036 139, qui établit une tnples: l'fn 1~ sepc deg~
d'eux que l'on dit : "Heurcux ceux qui ont le CO!ur pu .~ Cst L • corre
P rification septup1e» (p11rgat11111 'P<>ndance · 11 P1 1 ·
. 1, 7,
sagesse convient aux pacifiques, chez lesquels regne unr · la ,.pu ·rudes ; te De s. Domini in - sep111p/u111i entre la
parfait et ne s'éleve aucun mouvement de révolte COntºrd rc !)éatl (l de ...onte 1
_1236 es sept grés sont repri • , 3, 10. 4 12 s SCpt
e1 le
raison, mais ou tout est soumis à l'esprit de l'hornme ca re l_a 233
1 1 assoei és aux sept demandes' ~n li, 11, 38 'tii,/L 34,
même est soumis à Dieu, et c'est d'eux que l'on dit : "lie r lua. ~o rin XI, MA I, 627-635; le S. 53 u Notre Pere) .' ou ils
les pacifiques",. (De s. Domini in monte, 1, 4, 11, PL 34 ~~ ~unente seulement ~es six premie;/L 38: 3<>4.. 37ie s.
1235; trad. dans : Saint Augustin, Explication du sermo~ s cO ocier aux dons de I Esprit . le S .,A 5 ~atnlldes ' qu,
montagne, par A. G. Hamman, Paris, 1978, p. 30-31). ur la ass t tre 1· . • . ..,..7 Pl 3 sans le,
ou te sché~ es s exp )Cite. Cette écheli 9, 1524-1526
- Sources patristiques de compos1t1on pour tro1s grands ouvra ~se~ lllêrnc de~
U DUCHROW (p. 345) : le De .s _g . ~ Augustin SCI
L ' utilisation des béatitudes comme échelle spirituelle
d'identifier 1~ source rnajeure du développement d'Augu:11~ 1 to~guement le premier degré (le 1· i:'~!lnltate dév~lop;:
Traité sur /'Evangile de Luc d'Ambroise (V, 47-71, SC45 e
18
b' cornme le chemm ou tous peuvent suiv
I pose _les ~titllde
§ 3 1, Augustin traite de l'humilité qui: e Christ ; à P&nir d:
p. 201-208), qui dépend lui-même d'Origene. P. ROLLERo •
21-46) a montré, de façon précise, l'influence du traité d ' A (p. béatitude) ; le De s. Domini in monte l'l'espolld à la PfCmiere
broise sur le De s. Domini in monte qui présente la premi:· globalement les sept degrés, reprend 1.~ a apres, avoir eit)lOsé
e~plica~ion augustinienne développée de cette échelle spirituet: des sept béatitudes (cf. I, 10, 28, Pl 34,P~ ~~!!e chacune
(1 E~. m Ps. l }• 7, PL 36, 139, ~n propose aussi un exposé 1246; 1, 12, 36, 1247; 1, 18, 54, 1257 . I 4 • 1, li, 32,
23
succmct à la meme époque). Cette mfluence est manifeste da 22, 76, 1304 ; li, 24, 86, 1308) et s'achêv~ • 80, 1270; 11,
la_c~nstruction mystique des béatitudes comme dans l'effon :~ mention des sept béatitudes el des sept opé s~r une derniere
Saint· (li , 25 , 87 '. 1308) ; 1es Con/essions, enfio rations de l'Espn·1
rrulaire pour tenter une synthêse entre éléments néoplatonici
et chrétiens (cf. P. RoLLERO, p. 24-42). ens tues à cette lunuere, commc nous allons lemo ~uvent ~re
d' U. DucHROW (p. 348-363). n à la suite
c:est donc à Ambroise qu' Augustin doit l'interprétation d
béa~itude~ comme échelle ascético-mystique. Mais ators qu'A~~
b_ro1se, s appuyant . sunout sur les quatre béatitudes de Luc,
s efforce de les reher aux quatre venus cardinales, Augustin,

502
NOTES COMPU:.MENTAIRES
--.... ...~ .-
NOTES COMf>f.f:.·•~ . ·~,. •
,..,,._,....,A.111 "'~- .•
2. u dexrt de science même lorsque la félicné d ts ~-
_ Dan.J /e « De dnctrina christiana » -.,11e 11'· "celui qui accrolt 18 sc·u l'llr>lldt
se•e- rit : . 1
~, ~ ureuit ceux qu1 p eurent r>aree
•ence 1tu, ..
ilccr1,t1 lllr,r r·•
La présentation de 1'.it!nér_air~ spirituel que l 'on lrouv
le De doctr. christ. pnv1lég1e rncontestablement Je ~ d-11).
'11. 1e11lle 3 3 PL 39, 1525). qu·,1, .._ '1 dtiu'- ' 11
·· v 1A7 • ' '""rr1111 "'Ur"
. le degré d e sc1ence.
degré c'est-à-dire . . 1·1 correspond 1àro1s1_.
; "llic• ( 5. r '. é des Confe.uioru appara·, eon,.,>lé,-
•un•' . d' 1· • aJ0r, 1 .
L, d pas JUXla~~r ix ivrcs sur 1 . e lllrernc •
mêm~ de J'ouvmge, car il e~t 1~ degré ou doit se situer !thjc1
111 -rnérnc nr Au~u"'
prete des Écritures. La de~np!lon de e~ degré (li, 7, IO)1ér°'cr. ·e111en 5 sur les Ecntures saintcs
11
•5 )ivre II 6 33 1 B - ~ ic - d{! •n
une corrélation entre la sc1ence des Écntures et le gérnis abJi 1 1re• rationes • • • , A 12, p. ,k,., ''Ptwri1 ia"'~ - e,
sur soi-même : celui qui lit l'Écriture et en pénetre selllcti1 petr~c étroite entre les deux ranie 5 ""V-461) _. ""'" (Cf
1 ,-etat1°~ «confession,. le rnoi qui s, ' <:ar SCuJ Pt • 11 Y a une
majeur - qui est de conduire à l 'amo~r d~ Dieu et du pr~Sc~a
_ mesure dans le même temps comb1en 11 est loin de v· ha,l'l one 1eJ:.,j1ure (cf. Conf XIII, 15 l;st lais,é ins1,~' ~ , à
double commandement ; c , est pourquo1• 1') «pleure suIVJl: ~ par I' P-' espcndance ains1 · . '
dégagée • p. 454 45
· 7J. •re et Juge,
même», afin d'en obtenir la grâce. r lu1. , " corr . . à entre lt D
.....- Jessions mvue éclairer I' t doctr .
- Dans les «Confessions» et /e «De Trinitate» ies co;s plus lar~e~cnt (cf. NC 13 :u:.:! . l'autre ·1:~''st- te
0 ovrag ) Elle mvlte en outre à JUste usag ., deux
coJ!Ufrtaiion scripturaire et COnfessio ~~ jall\ais d~ de la
Le degré de science semble également privilégié pa
· dermers · 1·~vr~s consacrés
r les
Con/essions. Dans le~ tro1s
l 'interprétation scriptura1_re, on a quelques ·~~~ces ~ui laissenà
jnte_rt''ce,. des Écritures sans conversio:· 11 . ~e Ptut y a:~°:"'
.. se1ese11ment, il ne peut y avoir d'authen1~Pin111e1Je du lec,: de
penser qu'Augustin apphque le schéma de I llméraire spiri't 1 -11 ver d Éc - La science•que
décrit dans le De d_octr. eh nst. . : I' a li u_s1on
. précise
. UeJ
aux béa. 1 • sans Jecture es . n 1ures.
1
des con_naissance "'ur;
dt
s0 1 De doctr. christ. ne peut donc se ,..._. . t:niures déc -
titudes des le prenuer paragraphe du hv~e XI (I, 1, BA ~~ns e od ''-"Ulre à 11 1e
p. 270-271), le the~ récurrent de la «sc1ence» ou de l'igno: 14 ""· ntifique au s_ens m eme du tenne {cf une exég~se
seie_ les Con/esswns ne peuvent pas davan~ I· Boc~ET. p. 41 _
rance confessées à D1eu (cf. XI, 2, 2, p. 272-273 ; 7,9, p. 286.. 50) ' e une simple autobiographie (cf. 1. &::e êtrc intt'J)rét6es
287; 18, 23, p. 308-309 : 25, 32, P· 324-3~5 ; XII, 3, 3, c0ntJ11 de l!ET. p 29-40)
p. 346-347; 30, 41, p. 416-419), ass'><:1é plus d une fois à celui Si le sch~ma ~s sept g~ ~laire lt Pf0je1 d'A~ . .
de Ia «force» qui correspond au quatneme degré (cf. XI, 2, _ on'ess1ons,
C ~·- . 11 se pourra1t qu 1I éclaire au . gus11n dans
3, p. 272-275). 2 JesDe rrm1tate. U . D uc11Row ( p. 363-367) a av ss, son pronn. da
ncé • r'Q ns
le ·vante : Je degré d'.intelligence est le d: ré I hypoc~se
Or, dans lcs Confessions comme dans le De doctr. christ. su• ustin semble se s1tuer lorsqu'il rédige leg pro~r~ ou
Augustin semble se situer lui-même au degré d~ science. Le~ CubucHROW appuie son hypothese sur un rapproci: O
Trin11att .
e:!
~.de
deux aspects constitutifs de ce degré, . la conna1ssance de sa · 53 (I0-16, PL 38, 368-372) ou il découvre avr.c
propre faiblesse et_ celle ~es Êcntures . correspondem 1 5
e u·i·sse du De Trinitate el sur la récurrence dans • une
respectivement au hvre X d une part, aux hvres XI à XIII ~ f I, 13, 28, BA • 15, p. 1
la béatitude des ca:urs purs (e. .•
d'autre part. Mais l'analyse peut s'étendre au reste de l'ouvrage, 166 13
car la confession du passé qui fait l'objet des livres l à )X 31 , p. 174 el 179; VIII, 4, 6, BA 16, p.38, etc.). Quel'q~
soit le crédit que l 'on accorde à cette hypot~, il n'en demtwe
appartient, tout autant que celle du pré~nt, au degré de science,
pas moins que le sch~~ des degrés est un sc~ma déterminant
comme !'indique explicitement Augustm dans le S . 347: «Le dans la pensée augusuruenne.
degré de la science leur fera connaitre non seulement lcs maux
de leurs péchés passés qu'ils ont pleurés avec douleur lorsqu'ils B IBLIOGRAPHIE: E. BERTAUO et A. R,HEZ, «&:helle
étaicnt au premier dcgré de la pénitence, mais encore combien spirituelle,., Dictionnaire de Spirítualitl, 4, 62-86; P. Rol..l.E-
c·est un mal d'être dans ceue vie mortelle et cel exil loin du RO, IA «Expositio evangelii secundum Luca,n,. di Ambrogio

504
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M>llS l'0.\11'1.I 4,f/-..\'1 AIRl-.s .
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· - m~ hrrm,'n,·u1i,1ur dr la rt11wn, an,. 19<1\ J>
"'",J, 1,g • , . . . 2 1 *iíJ 1~ ,t .: 111 enfi n tu ne S111t11 p,i, ce lt 1,..,1 .,,. i.
ri ' M e,1 donc stnct"~n, ~ · 1 1 ht <lt1. • •p,,, , , • ••-:
1 11
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1,,,,11~,n r,:nor.u1<·e : ti ~l'TT!t'I e "'..irt p,.,., • 1,.. r _,: ,,.""


1 1. l.r Ca1non dl'I f:crilure1, la S<'planlt- t-t l'ltala , ,vn• dan!I la me~u~ mi-me nu n °'llrt d• <S,,.,.., ! h.., ~,
12-U: 15, 22> 11. li. ,,e•. on ""lt t,~.,. ...,..
11 1111 ( 1!>1d ). ur <lt:t1.,,1p .,, CI • •,,,,,
/ . l..e (',mon d<'J Éaiturr.f ,,., _ [ .t' conlf'Xlt' hiflorique i-.:. .,.,.,.
~
1 § l 4 dftermine les é-tapes que doil suivre 1'interpr~te
f:.critures : 1) ks avoir lues_en enller, 2) y repé-rcr le, en ~, ( ·e (iévdoppemenr. ""d
Je e,,.,_
--~, C\I à ,.. ,
r,-fri4ue d e Ia f1n u IVrrne ·~iuu,,,d.iti
gnements clairs. 3) en eJtanuner les passagc, obscurs. La ~,. Je 1• du conte,tle hi~toriu~ ,, siec-1, fpr,llr .. '1t c,,.,1r.,
miere érape suppose que le corpus à étud1~r par l'interprc,, : t- ,rip ~ 31 2 , • <>ir 1( ti wn e, ~
• , ·h.ttf.... p. 1 - 17, qu, anal~~ 1 1 ' •\1,,,\ / •li:;,,,,.
. délimité : on
b1cn ,,_ _ comprend donc
, pourquo1 Augustin
,. pr~·t,e _ltt.
le Canon des ccritures. li n es! ~as no~ p 1us ,onuii que 1 e, ~t_tncs rclatives au _Canon). Uo rc e, ''"<l,r1nn, ·
111
h, /r, r/
l, , auquel Augustm avair pn, pap rnrtr coll(;,ie a •. ~<<iut!, "
dévcloppemenl sur le Can~~ s011 1mméd,'_ª1emen1 Précédé ~ J9 ,. . .
- liste des 1avres canonaques. 1~
n corninr
. pr~rc _
1,,,.~
tq
l'indication des degrés spmtuels que_ 1 interprete doit b~~t ava11 ~ • 11 ~14t\lr
q~"""' 11

de
lablemenl franchis : le degré d'de sc1ence
p réaDieu
suppose la cr . r
el la piété, autremenl ti 1a soum1ss1on
. . hurnbla111tt
une oncile de Canhage en 397
~~;ustin rédigeail !es premiers li~r~ ~:-~irt
à
de la premrêre sessJOn, dat~ du 13 aotlr I' ":" r,. chr11r. . 1, lll
~~ 1·;:;;:
l'Écriture. L'attitude requise du lecre_ur à l'ég.ard de l'Écrit:,! urélius, el le~ év~ues de la Byzace~ h~ue dt C~1r:.,;:
n 'esl donc pas comparable à so~ att11ude à I égard d'un livre : canons qua avaien1 été votés pa, le ~ 1~ercn1 1111 Ahr, :
quelconque : J'exarnen critique doll céder la place à la confia11ce ;:obre 393. li fut entéri~ lors de la d'H'P?>nr, le~
:cnc,1e
inconditionnelle dans l'inerran:e de l'~nture (li, 7, 9: cf 01 par les évêques de ProconsuJa· O!lde ~\'91.111, le ...,
Epist. 28, 4, PL 33, 113 = Jérome,. Ep1s1. ~. ~. lrad. J . 1..a: ªº . . (
Mauritanie pour 1e dé roulemen, delrC,deN unudre et de ...,
bourt, t.3, Paris, 1953, p. 53: «V~1c1 un pn~<:•pe d'action: «Aurelius,., Prosopograph~ ~ 1',4frique ;:;, concries. voir :
si quelqu'un veut avoir acces à la sc1~nce des ~IVln~s Écritures, paris, 1982, p. 106-11 O). "~~ (Jf1J.5,1_i 1,
qu'il soit homme à ne profes:"r au suJet des sa1~ts hvres qu'uoe li est difficile de connai1rc lcs lllOlivarioos
estime parfaite pour leur samteté el leur ~éracné» ). Une lellt rise de position de l'.Église africaine mais tUcres de carc
exigence a nécessairement pour corolla1_re une_ déli_mitation il"mER («Le canon», p. 170), on peut s~pposc',;~.º-.W1k,11,
fenne du Canon des Écritures. La perspecl1ve an11manichéenoe Manichéens à 1'égard des Écriturcs la revai attUUde des
est ici sous-jacente, comme le montre un passage parallêle du e.
apacryphes e he.z Ies Pri ~··11·1arustes
· • onsarroo des
et les nouvclles trad
Faustum (XI, 5, PL 42, 248-249, trad. A.-M. LA BONNARDJfiRE, de Jérôme sur I hébreu n y on1 pas l~ ltrangeres. UCUons
p. 288) qui lie explicitement l'établis~ment ~u Canon à la
soumission de l 'intelligence : «li a été fatt une d1fférence entre La premi~re ra~so~ esl cc~nc~nt la plus déterminanr,.
Jes livres des écrivains postérieurs aux apôtres et le canon quand on sa1t 1~ v11ah1é du ~ruchéisme_en Afrique du Nord à
authentique de l'Ancien el du Nouveau Teslamenl, leque!, la fin du IVe s1ecle. Les Maruc~ns Je.)Ctaienr f'Ancicn Tes--
confinné du temps des apôtres par la succession des évêques et tamenl (cf. NC 14: «La critique manichéenne de f'Ancien Tes--
tament..... ; voir aussi F. DECRET, p. 123-149). 11s coosidé-

506
...
-- _-....
NOT'ES COM/>LÉMENTAIRE::S NOTES COMPUM1:;AJ-..
,, IA/1t1·
......:. <~.~
- . ·.
raient, d'aulre p.·ut, selon Augustin (Con/ .. V, 11, .s OI;

21 • ~-1 , u scns large (ma.ua cf n .


p . .502-.503), ~ue «les_ écrit_s du Nouveau T_e starnent au ·se• • • . ru111 Ili
Jfll'rt 11. que I on ne pouvait rédu · . p 4fl
falsifiés par Je ne sais qu1, dans le dessem d'intrOd ~ 1en, E3, ._-í"e,1irflll phéliques (p. 53, 22 . s.i"t la p,,~~- 6.2ri,. n .
judal'que dans la foi chrétienne• : ils opéraient ~Ire la 'E il s pro 1
• O; Tr . ie au~ &a11
1
sélection dans les Évangiles et les Épitres, ou ils ne 011 c 11 : 1 l°"r(' ""I J
que les passages concordant avec leur systeme (~~~naie ~ .·
;J. bl·
trit
ductions de Jérôme à pan· Á-
. d tr uoc l'L,
Se,,1 1
' P 1 2. 1 •

eJlemple, C. Faustum, XI, 1. PL 42, 243-245 - XX ir, Pa11 i,es probl~me : ~e1.u1 u statut de •icbreu .
512-513; XXXII, 1,495: «Qu'y a-il d'étonnant ..·, dit ~ 111, / 10111 ,u~us du Canon JUIÍ. L'option de ~E~Ulé~~1cr11 un
«à ce queje p~nne ~ s le Nouveau Testa~ent ce qu'ilausius, ~n• e~ un prolongement de la tradition rorne ªPParaj que, qui
plus pur, ce qu1 conv1ent à mon salut et que Je laisse d Y a de ortl,ne hébnlique, la norme à sui\'rc pou grecqUe qu· 1, en Íi1J1
que vos ancêtres y ont frauduleusement intrOdu~ CôtE ~ ~li f:Jibleeot, sans exclure toutefois les ci r 1~ Ca11on :ievf.11, dan~

F. DECRET, p. 151-182). Se_lon ~ - T~RDIEU (p. 140.J~~; cr. res'~e et feur lecture auJl catéchu~ lations dcs livr Anc,,0
Nouveau Tes~ament est b1p?rt1te :_ ti . c?mprend, d'un~' leur 5e17u10 J 993, p. 305 ; Der Briefwe ;:cs (cf. R. }f cs_ de la
1
l 'Évangile, qu1 se compose d un prmc1p1um (Marc . 1 Par1 5f 2 ~zOO), Jérôme, néanmoins, fa~ st l... , p. 1~~'\;'~'is,
du Prologue johannique), de 1'euangelium (Matth. 4' 1 3Ui\'j P· 1~5 5801 de prendrc commc base un Pas de 83 ct
12
46) et de la passio (Luc. 22, 1 - 24, 53), d'autre pan' • •• 2s, ,1ioi 5 t ue li ne s •est tourné que de sa 1raducrio/1us, en
1 1 1
c'est-à-dire les Ép'itres de Paul. Le reste du Nouveau TesªPõtre, 1itb'ª q;ca· ueritas, mais, dessa Préf~~ºtessivernen~ ~-Ue
se trouve donc exclu, ainsi que tout ce qui releve de la nalarneru
obliqua c'est-à-dire des anomalies et incohérences du

""ª
~a
1io
f'htb~~res de Salomon, vers 387, il laisse a version hclla vers
de 5(anon la Sagesse et I'Ecclésiastique . ~tenc1re qu'il
d11 • lé par la plupart Sagesse de Sa/~nr" ans cc livre qui ut
:~re
remaniements des _rédacte~rs (cf. M. TARDIEU, p . 130-13l). ~:\
Manichéens, enfrn, ava1ent Jeurs propres Écritures ( s 1·nutu º"
. ·que que nu I n ,.ignore être de Jésu fi et daris l'Eccu. es1
F- DECRET, p. 93-121) el ils admettaient les Apocry h cf. s
1
ª~!~é ma plume, ~r je désirais COrrige:·se~~: Sirach, j 'ai de
comme le dit clairement Faustus : «Je passe sous silen! 8, f rné .,._ritures canomqucs et réserver lllo ~,. ment Pour VoUs
autres apôtres du même Seigneur, Pierre ~t ~ndr,é, Thomas :s 1es tain
'~1/ia
P<-
plutô t qu 'à ce qu1· est douteu,c,. (Pr
n =le à cc qu1. est
Sacra 11, Roma, 1957, p. 6, cilé par~1WSa/. sec. G.,
ce bienheureux Jean ( ... ). Encore une fois, Je n en parle
puisque vous Jes avez e1lclus de votre canon et qu'il n'en co~
1
n:,.
,,.,,.,..
canon,., p. 186, n. 137). L'affirrnati' o · Eil\fEUNGER
bea I n est plu 5 1 . '
guere à vos esprits sacrileges de leur prêter les doctrines de~ ncore et surtout u~up p us développée dans le e aire
démons» (C Faustum, XXX, 4, PL 42, 493, trad. F. DEcRi,/ ~ de Samuel et aux livres eles Rois, que l'on da Proicg~ au
p. 100). ' ~v:u il ex pose la liste des livres appanenant a ~ de 389.392
teoanl que ceux qui appartiennent au Ca~ ª~_n. en ne
La revalorisati?n des A~ryphes_ pa_r les Priscilli?nistes J)eut ':a1ifianl d' «apocryphes• les deutérocanonique/ J~1~ et en
avoir également JOUé un role, plus md1rect néanmoms, dans
décision des conciles d'Hippone et de Carthage. Le Traité III~
1 t"S
uau
!'édition de la Septante mais qui n'appani qw tgurent
• • ( f p l l' ennen1 pas au
Priscillien, intitulé De fide. De apocryphis (Priscil/iani quae canon J~b1/f_ cS. ro '!gute ~~ livre de S~uel et aux livres des
supersunt, éd. C. Schepss, CSEL 18, 1889, p . 44-.56), justifiait
Rois, Bi ,a ,u.x
acra a .-u gatam Edmonenr, ~- R. Weber
t. 2, Stuttgart, 1969, p. 365, cité par o. WERMELl!'IGER, . ~
en effet le droit et le devoir d'étudier les Évangiles ou Actes canon», p. 203-2~ et commenté p. 188-190). Si vraiment les
apocryphes, en s'appuyant sur l'usage des livres canoniques (cf. affirmations théonques de Jérôme relatives au Canon ltaienl
H . CHADWICK, «Priscillien», Dict. de Spiritualité, 12, Paris, connues d'Augustin en 397, on s'étonne de n'y llouver aucune
1986, 2360-2361 et o. WERMELINGER, «Le canon», p. 156- allusion dans le De dotr. christ., alors qu'il n'hésite pas à
160). Priscillien, toutefois, maintenait une différence entre le exprimer clairement ses réservcs devant les traductioos faites
canon qui correspond au prernier choix (diUbatio) et l'Écriture sur l'hébreu (cf. A.-M. LA BoNNARDlaE, p. 291). Quoi qu'il en

508 509
-.....,__ . .
NOTES COAfpu_~,._- " ' - , •. . ·. ,
NOTES COMPLÉMENTA.IRES
-Nr,,,,rt, '-· 4 ; ..
11 se,cond lemps seulctnen .s ~
soit, l'option de Jérôme pour l'.hehraica ue~itas était ~jà ·etl u la v~ril~• (li, 8, 12). ~ 1, Une r<>i,
en elle-mlmc. comn-.e une m1se en quesuon de l'autonc~'ç~
Septante et de soo Canon (cf. Epi.H. 28, 2, P L 3 3 ele 1~
11
i1 foi e~fication pratique de ~tte ~,,,t 64 aq1i·i1 lltl'lil
1: siS" 1pas faire l'objct d'unc Ice Cllcfu,ion . V1.1111,.. •-,rrif ,s.
R. HE.-.;N1:-.os. Der Briefwechsel...• p. 110-111 ).
- La position d 'Augustin
' 11i ; ~ 1 ive~'

;~e
·efl 1
et qui sri~te~t qu'«cn de~
111
111 11 ux prescriptions du C{J ~ Pllbti · lei
rt~1
de
•p,:~ Prfr.,"
f.,1i~Pllet 'lt
5
La question des apocryphes ct celle des deutérocan . fl'ppt rse rien à I ghse sous lc norn ~ (e ~ qu ~- 1t 1·,lll
restent donc à clarifier à la fin du IVeme siecle. Lcs ~ 1" ~Uc,
1 ollpe; Hipponense, canon 47 sei d'&:r;,untu,,, c..i..'''°"''ª
adoptées par Augustin sont liées à sa détennination dcs ~11()n,
· · b ·e t d · cru~
11i"'~u11ier, CCL 149, Turnhouti~ C,,u,~,' div,rie,:i~-
de canonicité. IJ énoncc dl~I. n ;,emen t l~U~ ~ntercs, qu•jre, (11· r,.tf.L-INGER, «Le Canon .. , p. )Oo 4, p. ~ t ) 11;,P<llt(J ft.
reçus lui-même de la Tra 1t1on: unes ongme aposto!"1 li .•,r,fl , ,,
"' ) ,.,..
e. Faustum (XI 2 PL 7 0; E:p,·1 • t~ · fel
• • 42 -.. · 1 64 · Plr ()
rautre ta réception par l'Église universellc ou, à défaut, que, z3J ·11erternent en<=?re la Citi dt Dit • "'S ; x,é, , 3, Pt. .
Églises tes plus nombreuses et de plus grande autorité ~1: les pllls_ ent rcxclus1on des apocry ~'"'P1ici1e,. :- 79, 45/ 1 ,
1
13). Le C. Faustum (XI, 2. PL 42, 246, t~d. A.-~. LA ~ 8,
NARDIÊRE . p. 287-28~~ développe !es memes _pn_ncipes. N.
1 ,mportance d une transm1ss1O0 sQ en
ffl°!'~re en est lcur origine cac~ P _s du Ca es raisill\1 et
lfl3J.(ler 1eur authcnticité ~t qui lesq~, ne pel'lnetll<>n ; la
vé 11 ies fablcs de ces 6cnts que 1• Cnd susllect ~ullc111c111 dt
rai:
P récisant en outre · d es. é veq~es
• d ep~is
· 1~s apotres
• re à (looC eur origine cachée a paru su°" 1 PPtlle a ~•lais10n,
travers la success1on : •Vo
voyez tout ce que vaut I auto~Jté de 1 É~hse catholiquc, U~ que 1 rvient selon une transrnis ~Ptcte à nos pe Ilhes Plrte
5
s'appuie solidement tout à la fois sur la séne des évêques q _qu, 11°~ .!::nt connue l'autorité des s~n .ª111henti~ueres, !lar qlli
sont succédé jusqu 'à nos jours depuis que les apôtres ont jet~' se sc:l eryphes contiennent cenes q11cl ruables Ecn 111ct univer.
1 aP"':breuses erreurs leur enlcvent tou que, vfo~s '~1- Ccs
solides fondements de leurs sieges, et su~ le consenternent es
tant de pe_upl~s. Aussi. si 1~ f~i que méntent certains
laires éta1t rruse en cause, ams1 que cela se trouve en quet
cxe: notfl
i"· pei, X V •. 23, 4 , BA 36, p. 150. 151 te ªlltori~ ' lllais 1c
eu ustin préc1se _sa pensée cn suggéran(· Dan~ le livre X~~
~ u e , , uri
P · b t bº que, A gécrits canomques qui appartien une tnp1e distincf Ili.
cas, comme tes vanant~! _s~nt peu _nom reuses ~ 1en connues
des gens versés dans I tcnture samte, on aura1t recours P<> fe~·gion,. les écrits mentionnés par 1~ett à •l'auton1~ dclO!t :
éclaircir tes doutes, aux manuscnts. . des contrées d. ' ou est 'venue
Ur re ! n'appartiennent pas au Canon _ •vres canoniques ~a
qUl · CCUll-là a . • lllaís
la doctrine qu'ils contiennent, ou, s1 ~es manu~cnts eux-rnêrne «trésOr de 1a ~nnrussance» -, Jes P5elld~ . pPart1ennent au
n 'étaient point d'accord, on pr~ferera1t la vers10~ du plus gran~ ·appartent nen au trésor de la science Ptgrapbes enfin qu·
nombre à celle du plus pet1I, des plus. anc1~ns aux plu "ºont )'reuvre d e ceux auxquels on lesparce qu· .
au .bu on ignore.s'ils•
nouveaux ; et s'il res~ait encore q~elque mcert1tude sur un!
variante. on consulteralt les exempl~tres dans la langue dont les
~A 36, p. 616-619; cf. O. WERMELING~R
P· 178).
e: (XVIII, 38,
• l.c Canon.,
exemplaires contestés_ ont été t!3du1ts». Pour une analyse plus Augustin inclut ~cs deutérocanoniques da 1
approfondie de ces cnteres, votr les études de C. J. Cosn,LLO, É,critures sans la momdre hésitation. Lcur ~ -e Canon eles
A . D. R. PoLMAN et F. D. TAYLOR. avec la valeur Iu 'il accorde à la Scptante en ~-;on _va de pair
Le De doctr. christ. est peu explicite sur les apocryphes . r 1 · (
tradition d es g ises atines cf. R. HENNINos D B .
' ...,,u<>nruté avec la
Augustin se contente de les désigner implicitcment dans 1~ wechsel... , p. 183-189 et p. 215). li ne fait ici auc'unetr ri_tf-
formule indéfinie: «les autres,., c'est-à-dire tous les livres qui du Canon . ·r. D ans Ia e·llr::~ uc
JUI _,_ Ditu, par contre - mentionà
. • ) ( º 1
,IIIOle.
ne sont pas dans le Canon (li, 8, 12). Mais en énonçant «le plus1eur~ repnses, que te ou te h~re n'est pas reçu parles
Canon entier des Écritures» (II, 8, 13), Augustin montre Juifs : e est le cas, par exemple, du hvre de Judith 011 du livre
clairemcnt qu'il les e n exclui. Leur lecture, toutefois, reste des Maccahées (XVlll. 26 et 36, p. 564-565e1610-6111; il ne
permise à 1'interprete des Écritures, mais elle n ' est conseillée

511
510
NOTES COMPLtMENTAlRES NOTES COMPLJ:Me
---............ " ·-~
. ·" .

NT'M~F.S .'
Les divergences constatées entre l'_Abrlgé d'Hippone et la . qui ne lui parvint que bca11eo '"'
liste du De doctr. christ. posent quest10~ à A.-M. LA BoNNA~ ~~ugustin dit de la Septante dans leup Ph1s lard, .
Dlf:RE (p. 292-294), qui suggere, à partir des travaux de Ch. qu Cette lettrc est la prcmi~re qu'A Dt d-Ocr,. eh,6cla1,e ce
MUNJER (p. 52-53), _l'hypothese de «leçons propres à la !T~itio~ 22~ aprê~ lc séjo~r d'Alypius à Betht~!Ustin ~rivii':·J~I, 15,
byzacénienne» qm ne concordent pas avec la ,tradttion de pe2 . votr «Alyp1us», Prosopograph . (cf. Epiu 18 rôrne.
Carthage et qui correspondent par contre au texte d Augustin. ljoj-533), p. 55-56). Elle manifestc'~,.de l'Afriq~ r.~ 1,111.
1
En conclusion, on peut dire av~ _K.-J:I. ÜHLIO (p. 714), que, ( 5tin devant le travai! de Jérõmc .
11
1le-Ornpréhens: ''~"~
si Augustin n'a pas eu u~ rôle_déc1s1f à JOUer dans la fortnation 8 . te Jittérature canoniquc, je so~~t à lf'adllirt ' : d'_Au-
du Canon, puisqu'elle étalt prat1quement ach~vée, ~ attestations
sa•0 sinon selon la méthode que tu rais que tu n·y I 1at1111a
tres ferroes du Canon ont favorisé sa récept10n ulténeure. ~· savoir que - par le moyen :: ~rnploy~ t>Our r~vaiue,
Jo 5'es apparaitre toutes les différe-- 51 8~s apprn.v., 5aduire
2. La Septante fll5 • ,.....,s q111 e · --,.,rc - tu
uction qm est ton <Zuvre, ct la t...... . X1S1ent entre
li ne s'agit nullement ici de faire état des dernieres irad . --'- • •auUCtion des Se ce11e
rautonté est tn,s importante. Je nc saurais . Plante, dom
recherches concernant la Septante. Les travaux spéciali~s nc rrouve encore, dans les textcs hébreux, que~rn étonner qu·on
manquent pas : voir, par exemple, D. BA~TH1'LEMY, Etudes tchappé à tant de traducteurs si versés da~s chose qui aurait
d'histoire du texte de l'Ancien Testament, Fnbourg - Gottingen )aisse de c?té. les Sep!2nte _ par quene d _cette _langue. Je
1978; P. M. BoGAERT, «Les études sur la Septante. Bilan e~ uelle insp1rat1on, ont-ds pu réaliser un éh~rat1on ou par
perspectives», Revue TMologique de Louvain, 16, 1985, p. ;•iJ ne se fOt tr~uvé qu'un scul traduct~d pl,us parfait que
174-200 ; M. HARL, O. MUNNICH, La !Ji?le_ grecque_ des Sep. _.,niere en déc1der avcc certitude _ -.: • ~ n_ose d'aucune
tante. Du judaisme hellénistique au chr1s1um1sme anc1en, Paris, u--
conteste, 1ºJ f aut leur attnºb ucr une autorité .....,5 J réé
CSltrnt q•-
. ""• sans
1988; P. M. BooAERT et B. BoTIE, «Septante et versions grec. rexécution de ce mandat. Mais voici qui rnré nuncnte dans
ques», Supplément au Dictionnaire de la Bible _12, 1993, 536. L,cs auteurs des traductions postéricurcs meut davantage.
676. Pour une bibliographie plus complete, vo1r C. DOGNIEZ, mordicus - à ce que l'on dit - au systemc~ 1 sont anachés
Bibliography o/ the Septuagint. Bibliographie de la Septante. lexique et de la syntaxe hébra·iquc ; et pourtani aux regles du
( 1970-1993), Leiden, 1995. ils ne sont pas d'accord entre eux, mais ils ª":.,~º seulement
Je chercherai plutôt à saisir la position exacte d' Augustin au 131.ssé bcaucoup d e e hoscs à \EUJUVnr
""---- . ct à puW- -=nt.· en outre·
51 1
moment ou il écrit le De doctr. christ. et à préciser son évo- apres eux. S1. e lies sont o bscures, d· scmble que-·· IOI' ongtemps
lution ultérieure. En ce qui concerne Jérôme, l'étude d'O. WER. . • . 11 . . auss,. tu t'y
pu1sses tromper , s1 e cs sont claires, d scmblc que ,...
ME.LINGER («Le Canon,., p. 184-193) fournit une breve pré- . • t (E . ....,, au1curs
n'a1ent pas pu s Y romper» pist. 28, 2, 112 = Jérômc
sentation de son évolution ; l'analyse approfondie de P. JAY Epist_- 56, trad. J. Labourt, p. ~-51). Commc le remarqu~
(L'exégese de saint Jérôme d 'apres son "Commentaire sur A. FüRST (p. 106-113), Augustm a mal compris le sens des
/sare", Paris, 1985, p. 89-126) perrnet de saisir sur un exemple signes placés par Jérômc dans sa lraduction de Job: il y voit
précis son atti1ude effective à l'égard de l' hebraica ueritas et de l'indication de nouvelles découvertcs de Jérôme dans 1e tcxie
la version des Septante. li faut aussi consulter l 'ouvrage de hébraiquc, ators que celui-ci n'a fait qu'adopter les signes
R. HESNINGS qui étudie la correspondance entre Jérôrnc ct diacritiques de la version hexaplaire des Scpcante ; d'aurre pan,
Augustin. · la Lettre 71 (3, P L 33, 242 = Jérôme, Epist. 104, trad.
- La Lettre 28 d'Augustin à Jérôme J. Labourt, t. 5, p. 97-98), qui déplore l'absence de ces signes
La Lettre 28 (PL 33, 111-114 = Jérôrne, Epist. 56, trad. J. diacritiques dans les traductions faitcs sur l'bébreu, montre
Labourt, t. 3, Paris. 1953, p. 49-55). qu'Augustin écrivil à Jé- qu'Augustin n'a nullement saisi la visée de ce travai! critique qui
rôme en 395 (cf. R. H1,ss1sus, Der Briefwechul... , p. 29-32), corrige la Septante par Je recours au textc !ibraJquc : il utilise

514 SIS
NOTES COMPUMF.
-, .. .
.........,._t.~ .. ·. : . :
NOTES COMPLÉMENTAIRES
Nr,-.IR1-;s ~ - ·
1
ces signes en sens opposé, pour déterminer les passage ··nsister sur son origine miracuicu '
l'hébreu s'écarte de la Septante qu'il considere comme le : % d I nces données par P. Bi-.Non ~ fvOi, lts
ayant autorité (cf. R. H ENNINGS, Der Briefwechsel.. ., p. ,~~te fere. à la fois l'allusion d 'Augusr • p. 171.172 llooib,,......_
3ios• . •n à la 1~ '· ún co - q lf.
D'autre part, R. HF.NNINGS (cf. Der Briefwechsel..., p. 11 2_1 4). ~ugusun ne. se ~ontente pas de ~lldc et sei lllpre11d
1
s'interroge sur l'identité des «nombreux traducteurs» si v 3) tante pour JUst1fier son carac1~ rne_nt1onncr I' . lfser.ei.
en langue hébra·ique auxquels Augustin fait allusion : il :.~Sé_s seP 01 son rôle dans l'&:onom· re 'º'pi~ . . ôriR1ne de 1
1ernenaitre aux nations les tcrit~e ~u salut. ~ ~ affirrne t ª
tres probablement d'Aquila, de Symmaque et de Théodoti gu
mais le travai! de Jérôme n' était pas comparable au i°º;
puisqu'il faisait une traduction lati~e, et non grecque, du 1;ur,
fuâs, afin de les préparer à croi:t1ue.1à ~se::
'hYPo1~se d'un~ trad~tio~ approprÍ~ ugustin tnvisa aiu ~ 1,
11 1
,, ~
hébra'ique. Cette lettre, enfin, ~uhgne, ~ deux reprises et ~e 1··nspirauon de I Espnt Satnt. Cet aux llation, RC lllérne
façon tres significative, l'autonté préémrnente de la Sept e ~s la tradition patristique : voi argullltnt tat ~et ~la 1oug
que les traductions de Jérôme mettent en cause. ante hM'·· Ili, 21, 2-3, trad. A. Rous~:: ["''"Pie,,~: lllili~
- De doctrina christiana, II, 15, 22 paris, 1974, p. 400-409 ; Clément d'AI Doutrtl~u s· ~du.
La JX?!nte, polémi_que à l,'_ég~rd de Jérôme_ est ici évidente
149, trad. M. Caster, se 30, Paris l9eJ.alldrie, Stro·,,. e 211.
51
Césarée, Praep. euang., VIII, I, is , p. 152; Eu~~ 22,
même s 11 n est dés1gné qu mdtrectement : «ti ne conviem p •
qu'un homme seu!, ~uelle que soit sa com~~ence, préten~! deS Places,
175).
se 369, 1991, p. 42-47' (~·? Schl'Otdcr et
. . Bl so11, p. ni
t
corriger l'accord unarume de tant de savants v1e1llards».
La version des Septante est pour Augustin une traducti
_ IA co"espondance ultérieure avec U
inspirée : seule, la présence de l'Esprit Saint peut expliquer le:n La Lettre 71 d'Augustin (PL 33 rô~
Epist. 104, trad. J. Labourt, t. 5 p 24 1-243 = J~rôrne
96'.
accord, <!ue c~t accord soit ~ra.c~leux ou q.u'il soit le résulta~
403 environ, exprime ses rése~~ de OO), que l'on date ~
1
de la déltbérauon. On reeonnatt 1c1 une allus,on au récit d' Ari
tée et à ses variantes ultérieures : selon la Lettre d' Aristé: Jérôme a faite de Job à partir de l'~~ant la traduction que
(§ 301-311, trad. A. Pelletier, SC 89, Paris, 1962, p. 23Q. surtout un point de vue pastora) : les u (§ 3). EJle dével<>ppe
. , nouvclles ,_,. .
235), les soixante-douze traducteurs, réunis dans l'ile de Pharos P.ropose Jérôme nsquent d engendrer «une di uaullCtíons que
«se mirent d'accord entre eux sur chaque point pa; Eglises grecques et les églises !atines. ct d e ~ entre les
confrontation• et parvinrent ainsi à traduire toute la Loi. Lc des évêques incapables de répondre, en cas d' " ~ la plupan
récit s'embellit avec Philon (De Vira Mosis, 11, 37-42, trad. (§ 4), ce qui ne peut susciter quedes troubl~Oll.de falll
R. Amaldez, C . Mondésert, J. Pouilloux et P. Savinel, Paris communautés, comme l'a manifesté !'incide / •Dténeur ~
1967, p. 208-211) qui voit en eux, «non pas des traducteurs' d'une lecture de la traduction hiéronymie nt d' Oca. à la suue
mais des hiérophantes et des prophetes,. : «ils prophétiseren; Jonas(§ 5). Mais, comme l'a remarqué An~ un passage de
comme si Dieu avait pris possession de leur esprit, non pas cette lettre manifeste également ·unliRST (p._121-126):
· d certa1n souci
chacun avec des mots différents, mais tous avec les mêmes rnots philo1og1que : une es reserves d'Augustin à l'é ard du .
et les mêmes tournures, chacun cornme sous la conduite d'un de Jérôme tient à la difficulté de contrôler la ~ . travai!
posée, en cas de contestation, faute de conna::! ~
011
invisible souffleur». Le Pseudo-Justin, dans la Cohortatio ad
Graecos (13, PG 6, 265, cité par P. B ENOIT, p. 170, n. 7), l'hébrcu ; Augustin, contrairement à Jérôme n'env· nce
r é , , •sage en
so?ligne, pour sa pari, la réclusion des traducteurs qui tra- ef ,et que n gallvement la possibilité d'un recours allà J if (d
va,llent séparément, enfermés dans soixante-dix cellules, ce qui R. HENNINOS, f:!er Briefwechstl..., p. 115 et p. 120-~2:). 1i
rend leur accord miraculeux. Cette légende est ensuite lar- def!lllnde, ~ ailleurs, à Jérôme de lui «eJ.pliquer pourquoi, en
gement reprise et même enrichie par certains Peres, tandis que mat~ts endro1ts, le texte des rnanuscrits bébrellà est différatt de
d'autres, tout en admettant l'autorité de la Septante, se gardent celw des Grecs, qu'on appelle les Septante• et il le prew de

516 517
NOTES C"OMPI.É:MENTAIRES NOTI::S COM/>/,. --~. : ,
-r.M1:.v-, -.. , •
ju~e pas pour autant nécessairc de justificr longue cCL 149. Tumhout 1974
.,.,~,.-S- "'-~.
appartcnance au C'anon de l'.Église catholique : celle-c7en_t le11r ;e'· :a .Le Canon .. , p. 198) • P- 34(, ~
ment, ne lui semllle pas fairc probleme (cf. A .-M. LA a"•sible . 11 ,.i<1l .r• • · • lr11c1 1
~,tJ J ,.énumérat1on scchc · P~,
Dlí·NE, _p. 29'.; K.-H. ~11uo, 718). _L_'objection des rnoºNN,._lt 1
c~
:~;ve de!I livres bibliquc~ ..!lans glo\e . (J w,.
Marse1l_le q111 contcstment la canomcllé ~~ livre de la Sdes de e111'~) contraste avec la préseniatr. A.-11.1 t''r~,r
(cf. Ep1st. 226, 4, PL 3j, 1009) le condu1s11 toutcfois à Res.i~ P· Z donne le De doctr. christ •on Soig11c· " &.,~\ 1~1re ti
plusieurs preuves desa canonicité dans le De praed ta donner qll ·e~ieO Testament en dcux · eAugustin ~~l'llt,11 ~~ 1~r~, ,
(14, 2 6-29, BA. 24, p. 540-553): 1•usage qu 'en fait ·· Cneto ~""i
1·,Al'tiétie- Chague_ca~égorie est à ª'égorics: "'.~ le, liv"r,11~
dans le De mortalitate, la lecture publique qui en est fait Yfr•en
les chrétiens dans l 'Église, «depuis de Ires longues ae 1ous 11rol' bleS : le ré~ll h1storique, qui!On lour su~-h1sk>ire lt~ dt
ense~aux Parahf?omenes, se tro se dévc1o iv,~ "1 tt ll
l 'autorité que lui ont reconnue «les anciens interpre~llées,., jllsqu d ' Un type dtfférent (Job T, U~c inter Ppe de la (; ll<ltr1-
compris «ceux qui vécurent tout pres de l 'âge apostoliqu es,. y 1ivres paremment repris dans j ob1e, Es11,'ºrnpu Plr e~.,e
M . Lt. BoNNARDl l'=.RE (Bíblia augustiniana. Le livre de la Se,._ A. .. d'être ap d'Esdras; dans la tées ~ux liv ... er, 114d111i qua,,,
Paris, 1970, p. 57) voit dans ces trois arguments «un ~:esse, deUX . ca gone de "'' des A,f, 1• ava
1es . gue «ceux qw som appefés pr la PropL, . acc"hé· 1 n,
des caractéristiques du livre saint canonique, te) que le Cosurn_é di·s1111 hé · oprc •ictie ~ •· tt
Augustin : garantie apostolique, gara_ntie liturgique, garant<rou rres livres prop tique~ que SOnt les ll)cnt les Pro . "ugustin
la tradition. C 'est l'Eglise en son origine, en son usage •e de 9U sa1ornon _et les deux hvrcs écrits Psau'11es, lesP~. dts
continuité qui garantit le livre saint.» ' en sa de, e 50 uc1 de cl~ssement à pro par Jésus Sir.icb tro,s livre,
roe'::rnent: Évang,les, Épitres, lit7s d~s livres d . 0n bote 1c
- Le texte du «De doctrina christiana» et I ' fe_s ue de I'Apocalypse. Une corn e U!1Jq11e eles -'i~ Nouveau
d 'Hippone» «A.brégé
u,rJJ.irégé d'Hippone penner de reP8ra1son 'Ysté111a:~s et livre
li n •est pas sans i ntérêt de comparer la présentation du C 1-1 férences. Retenons en ici deux .~rer par aillcurs'q11e avec
par Augustin à l'Ahrégé d 'Hippone qui a été adopté parles ~:~n d•1,brégé d'Hippone, «treize épitre~; ~nlion surprc~Uelques
ques lors du concile de Carthage le 28 aoOt 397. En Voic· ~ 1 ..,pme aux Hébreux», garde la 1,.,.,_ deªl>Õtrc Paul u ntc de
texte: «Qu'en dehors des Écritures canoniques, on ne lise 1• e dU u - ·~b ......,_ S ..,...L, ' llC ép•t
'É ure aux Ht: reux; c'est seuleme p.""''lllcsq11e 1 ~
à l'Église sous le nom d'Écritures divines. Voici quelles son~tn I ufrin ne 1'attribuera plus à Paul (cf. Xt -~rs 409-411 q ~
Écritures canoniques: Genese, Exode, Lévitique, Nombr es gL'Építre aux Hébreux dans l'~uvre d · . · L" Bo~r..:_~RDIE -
Deutéronome, Jésus Navé, Juges, Ruth, quatre livres ;s, "es Etudes Augustiniennes, 3, 1957 pc sai nr Augustin», RtvRE,
d · 137-162J
Regnes, deux livres de Paralipomenes, Job, le Psautier da ~s l'Abrégt:.e d'H.º,ppone n •o...-re
... aucune• disf . . o·autre pan 11e
dique. cinq l_ivres de ~alomo~, douzt: livre~ des Prophe,:~- livres de Salomon, alors qu'Augustin affitnction iianni lcs ci •
Ésa'ie, Jérérrue, Ézéch1el, Damel, Tob1e, Judith, Esther, deu' Sagesse et l 'Eccllsiastique ont été écrits ~/lairc_rnent q11e ~
livres d'Esdras, deux livres d~s Maccabées. ~ppartiennent a~ ce sujei les recherches d'A.-M. LA BoN 5115 S1racb (Voir à
Nouveau Testament : quatre hvres des Évang1les, un livre de . .
augustiniana. Le 1·1vre de /a SageJse Pari NARDlà(E• -.a ~--- 8 1b/ia
º
Actes des Apôtres, treize épitres de l'apôtre Paul, une épitre d~
même aux Hébreux, deux de Pierre, trois de Jean, une de Jude
Notons que dans les Rlvisions (li 4 ' 2 BÁ .'fº·
P-3S.57).
dans ta notice consacrée au De do~tr.' chriJt A• p. ~56-458).
une de Jacques, un livre de l'Apocalypse. II y a donc 27 livres' doute cette affirmation : .. Dans te deuxiemc''r ug~un mct cn
Pour confinner ce Canon, qu'on consulte l'Eglise transmarine: rauteur du livre qu'on appelle ordinairemc~;7• Spropos de
Qu'il soit également permis de tire les passions des martyrs Salomon, il n'est pas aussi cenain quc.JC · l'av~; 5 ªd. agtsse dt
lorsqu 'on célebre les jours de leur anniversaire» (Breuiarun, . h I' · éc · , "' 11 que Jésus.
fils ~e S uac_ , a1t . , !11 co~ t Ecclésiastique lui-même J'ai
Hipponen.~e. canon 47 selon la Col/ectio Hispana, éd. Ch. Mu- appns ensuite, et J a1 compns que plus probableme 1 - · •
était pas l'auleuno. n I1 n en

512
513
-..... """' .
NOTES COMPLtMENTAIRES NOTES COMPLI.M ... ~ - , .
EN;,1/REs ~
donner de celui-ci une t~ductio~ latine exa~te (§ 6). Sonso . ervice que Jérõme a voulu
de la «ueritas lat~na»: e est-à-~1re son déstr de disposcr d~1 -te -:Ores de l'hébreu, ~voir: faire rendre en 11'1 .
texte latin sür qu1 pwssc servir de fondemcnt à une eJl"' 11n f.&~1 sions ou corrup11ons pratiqu:'11laltrt P11bl·du 11an1 1,
·· ~gts ol11 ~ge Jérôme sur les Juifs do . !lar lca
1
;ci'"rncnt
'te•
süre, le conduit donc à ~e pas cnt!quer: commc tel, le travail e
révision de Jérômc, mais à souha1ter s1mplemcnt une autre de iflte pde, d'autre part, 5:11 traductionn~il 1'agi1 (I
(lelflll.sons pastorales qu1 le dissuade s Sepcante ) ; il liii
i!s.,
et i~
niere de le faire ! (cf. A . FüRST, p. 113-121). ll\a.
1es;:,ion sur l 'hébreu_ (§ 35). li se~~~ lirt ~ ~~ :PPclan,
La réponse de Jérôme (Epist. 112, trad. J. Labourt, t ira davantage consc1ent de la com ~nc q11e ~ gli3es i.
p. 18-43 = Augustin, Epist. 75, PL 33, 251-263), qui date· !· ,end:xte scripturaire au long dcs siccl~exué de la tran~ l'ait
404 (cf. R. HENNINGS, Der Briefwechsel..., p. 42-43), dénon e dll 1'·1·ntérêt de sa traduction à partir deª1!cf, C. Wlfrn: nussion
l'illogisme d'Augustin: pour~uoi ators ne revient_-il pas à~ de 'ois qu 'e lie ne v1cnne ' pas mettre ~..._ , p. 40) et
U11:U, à la ,..__... .
version des Septante non comgéc (§ 19)? pourquo1 propose.t ,ouie,· • dans 1 . en cau I' ...........11,on
il lui-même de nouvelles explications sur les Psaumes, s'il fa •
..tlinte et son usage a hturgie. se aulorité de •
· t . Ut Sey- _ De c1u1t· · aie D e1. XV ct XVIII la
se fier à ce que les auteurs anténeurs on ~mpns ( § 20) ?
pourquoi enfin fait-il confiance à la traduct~on que Jérõ~ 1.,es demiers livres de la Citi de Die .
propose de l'Évangile et non à sa t~ducllon _de l'Ancien vue final d'_Augu~tin sur ce probtc"m~•feistcnt le l>Oini de
Testament (§ 20)? Cette réponse plutot polém1~ue (voir le mais de façon moins ..., • P<l nt de vue q .
s.e,-•prime déJà, ( 11 uc:ve1OpPée u1
commentaire qu'en donne R. HE~NI_NGS, D~r B~1efwechsel..., cons- euang. • 66• 128, PL 34, 1139) et 'dans le De
p. 116-121) n'énonce guere le~ pnnc1pes qu1_ motivent le retour Jleptateu~hum (1, 169, PL ~. 595), par CJlemdans les Qu. in
de Jérôme à !'hebraica ueritas ; 11 préc1se du moins son répand lm-mê_me à la q~st1on qu'il avait pie. AugllStin y
intention : «produire en public les textes, passés sous silence ou comment exphquer les d1vergences entre le ~ à J&õme:
corrompus par les Juifs, pour fa!re_~onnaitre à [se~] coreli. ersion des Septante? 11 le fait d'abord à rt' Xte ~breu et la
gionnaires quel est le contenu de l ~~gmal ~ébreu» et d renvoie ;récis, dans le liv~ XV, avant de pro~r : : quelques cas
son correspondant à l'ouvrage qu 11 a écnt «sur la meilleure générale, dans le hvre XVIII. L'exemplc le pi ~ponse plus
méthode de traduction» (Epist. 57, trad. Labourt, t. 3, p. 55_ développé concerne les indications relatives à la longuemen1 ::S
73 ; voir l'édition commentée qu'en donne G. J. BARTELINK, premiers bommcs qui diffcrent dans l'un et l'a tttie
de vie eles
Hieronymus. Liber de oprimo genere interpretandi (Epistula I0-14, BA 36, p. 74-99 ; le cas des géants ;ore ~xtes (XV,
3 lAºl umu un au1re
57). Ein Kommentar, Leiden, ~?80) et a_ux «co_u~es préfaces» exemp1e en XV , 23 , , p. -.o- 49). Contrairement à Jérôme .
qu'il a mises en tête de son édit1on des hvres b1bhques (§ 20; exclut la possibilité d'un mensonge, tant de la eles •. 11
voir les extraits des préfaces commodément rassemblécs et répandus partout que de la pan des Septante Juif~ Jwf~
, s eux auss1
traduites par O. WERMELINGER, «Le Canon», p. 203-210). Dans (XV, 13, l, P· 86-87) · li suggere comme vraiscmblabl
te Prologue au Pentateuque (Biblia Sacra iuxta Vulgatam erreur de cop1ste, · d"-cs 1a prelJl.lc:re
.,. copie . (XV 13 1-2 e une 86-
Editionem, éd. R. Weber, t. 2, Stuttgart, 1969, p. 3-4), par 89), _et invite, ~ns les cas de ce genre, c'esi-à-dire l~u'il
exemple, Jérôme explique clairement, d'une part,' e~ qui a s'ag1t de la «vénté des événements» et qu'il y a contradictioo
motivé son retour à l 'hebraica uerilas : le travad d Ongene et entre les deux textes à donner la ~férence au texte original
les citations du texte hébreu par les évangélistes et les apôtres; c'est-à-dire au_ texte h~br~u (XV, 13, 2, p. 92-93; 14, 2:
et d'autre part, ce qu'il pense de la Septante: elle n 'est qu'.une p. 96-97). «Mais là ou li n y a pas erreur de copiste, il faut
traduction panni d'autres et n'a nullemcnt valeur de prophétte. croire, si le scns est conforme à la vérité et proclame la vérité,
La Lettre 82 d'Augustin (PL 33, 275-291 = Jérõme, que, sous l'influence de l'Esprit divin, les Sep1ante, laissant leur
Epist. 116, trad. J . Labourt, t: 6, p. 46-75),_ 9ui ~te de 405, rôle de traducteurs et parlant en libres proph~tes, onl voulu
manifeste une certaine évolut1on de sa pos1tton : d reconnait s'exprimer de maniere différente» (XV, 14, 2, p. 96-97).

519
518
NOTES COMPLÉMENTA.IRES
NOTES COMpl,,,,
-....~.!,. . ~,...-..,,:,,..__..,,:_
.
.· ·.
-CMf..'Nr, - ,,. ..___: ·.
Ce príncipe de solution est amp~ement dévelop~ au . A.1k1.:s ~
XVIII (42-44, p. 630-643). Augusll~ ~mmcncc par ta liv,, 11e des Septanre, mais un &cuf . •
eet1>t1,, ce·au•-
_ rexres (cf. O . Wi:R,_.., • Esl>rir q .
qu'aucune 1raduction grecquc ne don et~ préféréc à 1 · à,
1 . 11
'"-N<i,. 11, .
l •,4ugustin reative I Ancien Te 11 • p. 194, 1 111,Prrf l'
Septante «que l'Église a reçue, co_mm~. s1 c'était la SCul~ <lt,
cela. quelle que soit la valeur sc1en11f1quc. de Ja tradu ,.'. , 1 d "il ava.ir a~ptée à propos du N ~me,. e11 Cerre C<>nt u11 er
qu ces que J on peur constarer º~cai, Te ·~,'>lut 1Ct11ln
proposée par Jérôme (43, p. 634-635). Mais iJ P<>ur ~110 11
gen expressions différentes de lacnt~ les ~"ª~ . le.• ~,e
affinnant le caractere inspiré du _rexte hébreu, 1ou1 auiantU~t e 11
des ressions gui en sont dollJ>éc Y~nté qui rra g1les rie 1-0Qdive,.
la Septante: «Si donc, comme 11 le faut, nous ne cons·d '<lt
e,.,,p asion de dépasser les Utrb • ces divcr 11.'Ctflde ~que
5
dans ces Écritures que ce que ( 'Esprit de Dieu y a cxp~,!'ºris 1 oec,nots désignent (cf. Dt co ª afin de 1e~Dce1 IOnt lei
les hommes. disons : tout ce qm ,est ~ns le l~xte hébreu ct l>Qr ces G V 11.f. t11 · ~ "ers 1 •111.;
retrouve pas dans les Septante, 1 Espnl de D1eu n'a n,,~ v lle Se JtJ9; cf. . ELTRI, p. 67-7J). ang. (IJ, 66 1 a rrr que
. . 1 . .,..., outu 1 3. L '/tala ' Ja, PL 34,
dire par ces derruers mais par es prem1ers prophetes . 1
, ou1
e
qui est dans les Septante et ne se retrouve pas dans lc Ce Augusriri ~ote, à plus d'un .
. 11 .. trenr;
hébreu, le même Esprit a préféré le dire par ces dernier tc:\te uadUCllons a mes qu1 c1rculcnr à r ..se, la Ih .
· · que 1es uns et 1es autres s, 1111
les premiers, montrant arns1 f non ~rit-il à Jérôme dans la Ltttrt 1~ époque : •1/ Ude des
prophetes. C'est de la même mani~re qu 'il a dit, comme il ~~~nt t:pisl. 104, trad. J . Laboun, t. 5 6 , PL 33, 243te~,e la,; 11.,
a / ,:, II , 11 • .16)• •est s1· différent
•P-lOO·v
dan • otr· aussi -1~-
plu, ceei par Isa1e, cela par Jérém1e, autre chose par te) 0
prophete; ou qu'il a dit la même chose d~ manieres différe~
par différents prophet~s. Quant_ à ce qm se t_rouve de Part ,s i
:1
1
christ.
ue e 'est à ,peme ~upportabJe ; la v _s les clivers t dtJcrr.
iuspecte qu on cramt de trouvcr dans~rsion !atine cs~~uscrirs
D ··ume,

d'autre, le rnême et uruque Espnl a voulu le d1re parles uns,: / sorte que J'on hésite à en tirer une ;i ~ une autit ~ lernem
par tes autres ; mais de telle sorte que les uns précedeni cn Sefon P: M. BooA~T (p. 146), «si l'on tation ou une ~ de
prophéti sanl, Jes autres succede~t en les traduisanr
1
particuhers, ces d1fféi-ences ne Prouv me, à pan quelques e•.
prophétiquement. En ceux, en effet, qm énoncerent des Vérités i 1rac1ucteurs pour un livre do~ Les ent J)as une plurai·,1. c:as
concordantes, habitai! J'uniqdu~ ~sprit de paix_; de même, cn /
· ·
caract6ns11ques et oombreuses . les d'
· ressembl
ances IIOnti..,tiode
ceux qui sans se c~>ncerter tra_ ms1rent ~ar 1es me~es mots toutc plus sou~e~t des ~visions po~rueu~:ergc~ ~ifestenr ~
l 'Écriture, se marufesta le meme et um~ue Espnt» (XVIII, 43 , choix cnt1que s 1mposait face à · Quoj ~u 11 en SOit un
. d . . ces mult 1 ,
p. 638-639). Un exemple empru_nté au hvre _de Jonas illustre la 1 Augusàn onne 1c1 sa préférence à l'/taJa (li 1P es versions :
'A . ,15,22)
convergence, dans la prophét1e du mystere du Christ, des eette remarque d ugust1n a suscité une r ·
versions différentes du texte hébreu et de la Septante. Augustin dante qui masque, en fait, l'ignorance dans l l t ~ tres abon-
I
peut alors conclure: «Suivant à mon tour les pas des apôtrcs remps demeuré en matiêre de texte bibli aquelle ?D.CSI long.
qui les prerniers ont invoqué le témoignage prophétique tiré eles de travaux précis et exhaustifs à l'écbeUe~~ ª?ustiruen, fau1e
Septante aussi bien que de l'hébreu, j'ai cru pouvoir à mon tour (p. 163-164 et n. 10) souligne qu'il est au·o~ •~re: B. FISCHER
recourir à cette double autorité ; l'une et l'autre, en effet, sont d'éviter le oom d'ltala, parcc qu'il n'est ~ ~ bw ~férable
divines et n'en font qu'une» (XVIII, 44, p. 642-643). significations différentes qui lui sonr an!:5~_r, en nusoa des
Tout en maintenant l'autorité apostolique de la Septante dans là la Vetus IA.tina dans son ensemble ou ~ui;: 71eoo
par
l'Église, Augustin en est donc venu progressivement à accepter européens en opposition aux textes africains
011
bi nt es lextes
. ui'"' da É
part1c Jc;rement ns le cas des vangiles _ un gro dé
, eo encore _
l'inspiration divine du texte hébreu (cf. O. WERMELINGER, «Le
Canon», p. 183). Là ou il n'y a pour Jérôme qu'un seu! texte de núné panni les témoins du texte européen. upe ter-
J'Ancien Testament qui fait autorité: l 'hébreu, Augustin Quel est ators !e te~le auquel Augustin fait ici référence ? e.
affirme qu'il y a une double autorité, celle du texte hébreu et BoITE, aprês avou fait le bilan des différentes bypo1~ pro-

520 521
!•,OTES COMPLÉJIENTA.JRES NOTES C01.fpU
-.........
.....,..,:e.;._

poséics. avait à !Ofl tour émis l'hypct~se suiv~nte : .. s. >.


>.t,:,--,.~IR °'. ~
~rev, L'hom1M dn,an, D · Es ~
aurait pu ~igner par ce t~rme ~ /rala la ven1~n. hiérony~Ustj11 !e5 • 1963, p. 169- 187 ; F. iei, <Aitt~,
~ Évangiles et les prenuers livres de la rév1s1on hex e~llt Pll ' l'Afrique romaine, Pan~F:l', ,\J~ti li. dt ~
115
Ces deux révisions considérées comme un tout avaieªPla1re.
centre de diffusion à ~ome et ell~s pouvai_ent poner ~ leu,
Jal'-'uadition man~scrite de l'A~970, _P. ~-': di, """,., l. _1 , .
..1.,1·,ures des Éghses afrjr..: ~ d ffiDrw-....lQ, (li .._.li#,,~
d"Jta/a, ce temle s'apphquant parf01s en Afnque à ce qui v~rri ~r• 55 . F _, 0 es. S ~rvrie . ,.. ,
73, P· 43- ' . D. TA YLo1t , ll<:ris E, et lt ~ "lf.t..
de Rome• _(col. .~>- Cette hypothese toutefois ne peut plu, 1ctit
~ C}se o/ A.pocrypha, Indiana; ~ J l i ~ o/ 7:"i.
21 , ~
admise auJourd hw, con_une le remarque _P.-M. ~OOAERT, ê!re
'"' 1•,oER. .,1,e Canon des la•:ns
r,1.--,... " au ; J. D· ~'PP<,·s ,.,,,,., •· '. .
eu l'obligeancc de me faire part des réflex1ons swvantes : qlli a
tin,. Le Canon de l'Ancien r, ltrnps de ~ · o -., '"
«Au moment ou Augustin écrit, des fonnes vieilles lati ~ :10 ;,;, Gen~ve, _1984, p. 153_2~~~111. 14 /o, ecd·~~
)a Bible, marquées par des révisions faites dans le Nord d
.
ne,~de .ennes traduct1ons !atines , _ • J. Grulk 111cu,,..,,. tr ·
Jie, ont cours_~n Afnque, et I·1 y a d es s1gn_
. e~ cvidents
., e 1•~
qu• ..,. ,nC
'
;IJ/e,
'
Pans,
1985 », &.e lllo
, p. 43-65 .
.114<~1
"<k lat;,. · • •Les PI
Sl)oi

gustin les uuhse de préférence. Cette rév1s1on peut êtr Au. ~esiament in lateinischer Sprac~ B._Fuc 11 f.a IUUiq~,,:
moins par endroits, tres différente d_e la vieille version e, au 1areiníschen Bibeltexre, Frciburg ·1~""ªRt z.u, G•Da, Neue
révisée, qui circulai! en Afrique depu1s longtemps et enc~ Peu 1
aoNNARDltRE. ~Le Canon des divines t:~ P· 156.27: ~/tv.~ tkr
temps d'Augustin (dans eles églises marginales plus pauvrere au et la Bible, Paris, 1986, p. 287-3<>2. c.cntures., sa;,/··tli.'--'
pour d'autres raisons) et qu'Augusti? cite ~ois. C'est ~ °.'I
semblablement dans ce contexte qu Augustm emploie le fai.
della LXX tra_ le!e~ _e teologia. ~ - V1:1:nu, •L'is
"veritaS hebraica d1 Guolamo,. ÚJ'4 fac:tomó di APlraziOtle
~,itn
111

/tala. Par ailleurs, Augustin cite parfois la révision hexap)~ 71 ; P. M. B~GAE~T, «La Bibl~ lati::"'ianii'!', 27, 1~ Ilia
de Jérôme et sa nouvelle traduction iu:cta Hebraeos. Mais rie a.ire âge. Aperçu histonque, 6tat des q . eles Oríginea au • p. 3-
permet de supposer que ces travaux hiéronymiens, touJ·oº ne de Louvain, 19, 1988, p. 137_ 1~ •. R~ 77it9 /o~Ytll
. ai , . Urs
accompagnés de préfaces qw v ent s1gnature, aient é~ désig~ l)IEU, .. Príncipes de l'cxég~ rnan· ..:· 276-314; M ~,q~
sous le nom d'ltala. Ce que nous savons aujourd'hui par s
1 mentJO, Les regles de l'intuprttar: ~ du Nouveau Tu.
éditions de Beuron ne permet rtus guere ?e tenir la thcse : uNGER , •Apocrypha», Augusrinus ,":__. s, 1987: O w~·
-<.UIC01t 1 IOOa . ,..._..,.,.
B. BoTTE. li faut compter auss1 avec des mterventions por, • e. WHITE, The .eº"espoN:k11ee (394-419 ' • 00, JSs.391. 7

tuel/es d'Augustin lui-.~me. II ~e ~mble pas avoir jamais f~t Augustine o/ Htppo, 1:,-ewiston-Queen~,~~" ltro~ alld
acte de traducteur, mais 1I conna1ssait assez de grec pour revoi H. ()HJ.JG, «Canon scnptllrarum,. Aug . -·...,::1er, 1990 . K
sur le grec la traduction de certains mots. Parler de révisio r u--- • IUIIIIUJ ÚX"- • ··
713-724; R. .-u:NN1Nas. «The corresponde - ""'"· 1, 1992.
augustinienne de la Bible, comme le faisait D. DE BRUYNE, es~ tine and Jc":>me», ~tudia Patrística TI, ~ between Aug11$-
excessif: il utilise précisément des révisions faites en Italie du f üRST, « Verllas lAr,na. Augustins Haltu
1 • p. 303-310; A.
Nord: c'est clair pour les Psaumes et pour les Épitres». mus' Bibelübersetzungcn», Revue tks ?~ber
40, 1994, p. 105-126; R. ffE!l."NINGs Der . BIISl11t1t,ws,
~ierony.
B1euooRAPHIE: D. DE BRUYNE, «Saint Augustin réviseur de la 8
Bible», Misc:ellanea Agostiniana, II. Rome, 1931, p. 521-606. chen Auguslinus und Hieronymus und ihr s/'!fwtchstt ::wiJ.
C. J . CosTEUO, Sr. Augustine 's Doctrine on the Jnspiration and des Alten Testaments und die Ãuslegung vtil den Ka11011
Leiden, 1994. on
~"'ai
· 2. /J-/4,
Canonicity o/ Scripture, Washington, 1930; B. BoITE, «Itala.,
Supplémenr au Dictionnaire de la Bible, 4, 1949, m-782;
G. BARDY, Note complémentaire 52, «La valeur de la traduc- 12. L'interprétation allfgorique des légendts t d
tion des Septante», BA 36, Paris, 1960, p. 762-765; A. D. R. culte paiens (II, 17, 27; Ili, 6, li _ 7, li) e •
PoLMAN , The Word o/ God according to Sr Augustine, Grand
Rapids, 1961 ; P. BE:--OIT, «L'inspiration des Septante d'apr~s L'interprétation allégorique paienne fait l'objet de deux brefs
développemcnts dans le De doctr. christ.

522
523
NOTES COMPLtMENTAIRES
- ............ ,..___~
NOTES COMPLI.M .... _, ~..._..._. • .
,._,..,.,.,,,
"~5
............
--..
.
. rerprltation varronienne de la MRende des "#!"rf
l .in L •;,a,erprltuliun alligoriq~"" .
'""~ ~
/. "'"-'
(li, /7, 27) . ·1· 1·· é . 't 1,
le livre 11, Augustm utt 1se mterpr tat1on allé . 1, JJ) . J '""~, ,,
5 0 - 5 le )lvre 111, au contraire • li. is. 11
Dan Vanon de la légende des neuf muses J>ou & 1'lqllt Van rétauon· a llé gonquc
· que _ ' " 11 gu ·
11111 ~,
q ue donne . . à d I lé • r ~f ,· 11 teíP d · 1~- Jlltie... Ili -.....
. l'erreur qui cons1stera1t pren re a gende à 1 u,,, t 1 • ne ren en nen 1eur culte lé . . ... dr,nn.... ····"'"r n
avcc 1u1 . . t . a 1, 11 ~tue"' gi1trne -~ .., du ·•'"
,. te rétation allégonque, qm ~ rouve une s1gnific ·''· 5 yttre 91 à Nectarius de Cal · a,Jt, cit,
L 'º.
hys1que
rp ous le déguisement narrallf, rend alors légiti ......
Pa e• de la s fi · ..
ª!•o
"""' 1 11 ()l n4 d'Augustin, utili9aient ef'arna COrtlirrne q
musique malgré les 1ct1o~s supershtieuses rela . "U. 1ert1r d' •ective..... •it lt
au .• Mai5, nous 11-on, tous ccs doe "'0Çm l'allé~ Ploit11.1.
s. g . ·ne (cf Note complémentaire 13: «Le "juste hv,~ 11
t,ul · 8 ,ransmi5 sur la vie ct la C:Ond . 11'lents qlle . dõtns ce
àsonong1 · • d usa ~
de la culture,.). De façon analo~ue,. 1 usage es lettres n'es, g, IJ0
115
à comprendre et à interpré,;"~dea dieul "intAntiqu11t
1
. cause par la légende qu1 fa1t de Mercure leur inv Pils 511ges~i encore, nous nous sorrune r . lout autre f • P.->Ur lea
~Sffi ~~
1 15
(cf. II, 18, 28). r tºr:~rétalions de ce genre élaient :ni: ~ dirc lllle ~ - Cts
e e l'a remarqué à juste titre J. PúPIN (p. 3 46_3 ,nteant le peuple rassembfé,. (Epi:u 9~1'1es dans les t sa1rie,
omm . .
Varron distingue 1c1 deux. ~e~ps
d •. 47)
an~ . 1 interprétatio'
allégorique : «les légendes d1vmes trad1_t1onnelles nc lu~
t~~pJN, p. 367-368). . • .5, PL 33, 3tr~::
...,;ssent plus conune le symbole de théones cosmologiq 1
on comprend, da~s ces conditions, qu'Au .
appa,... . poé . d'é é uts . de réfuter ces inte~tations allé . g11S11n ju,e Me
mais comme 1'amplificat1on . t1~ue v nements en réalit~ sllln~ 58 prédication. J. ~PIN en citegonqde lles du culte ... ~
da
assez h
umbles .
,
toutefois, ces histo1res
h hé..
banales, sur lesqueu ...
...,3' ~;rent I •argumentat'10n d u De doctr h . Ull ellcrnplcs .....en.
greffent par affabulation le~ myt ~s ro1ques, ne sont pas elles. 6Cl..,•En· ,n· Ps. 113• s. 2. Dans le prenu· · e rm. ·· l't- · ' qu,
/C.11, 111 Ps """
mêmes entiêrement gratuites, m ~épou~ues de toute ))OnEe et l .. . . crtcueA ·=
scêne un pa1en qw entend JUslifier sa é , . ugustin rnet
didactique ; elles se trouvent parfo1s ex.pn~r ,à leur f~çon une ~?une statue_ par .1~ flumen invisiblc qui :stMra11oa à l'égard
vérité d'ordre physique, par ou réappara1t _I allégone; dans tatue : «Mais v01c1 que se présente je ne . Ptt!)osé à ceuc
5
cette nouvelle perspect!ve, le mythe ?e tradu1t plus .dir~temcnt ui se prenait pour un savant et dit : "Pour sais quel raisonneur
un enseignement théonque ; le d~gmsem~nt narratif s effectue q tte pierre que j'honore, oi ceue statue ~ part, <:e n'est ~
en deux. temps: d'abord, une vénté_phys1que quelconque ins. ceent . car s1. votre proph.... ""e a pu savoir queucpourvue
de
de
. sentt-
.
m ' · , (Ps. 113 S) ,..,..,._te1.s ot,~,. ,0111
pire un événement réel ; a_Pres qum_ cet évén~ment_ subit une des Y eux et ne vo1ent pas r -
transformation poétique qu1 le magmfie aux. dimens10ns d'une • ' ' ............ut 1gno-: ·
moi que cette statue n a pas d'ãme, qu'elle ne . ·~• ...S-Je,
légende divine ; mais, dans cette légende, un allégoriste eu~ oi n'entend de ses oreilles? Ce n'est ~~t pas de ses
perspicace peut et doit di~rner l'enseign~ment phy_s i9ue qui lui r.hodore; mais je rends un culte à l'ob;,.t que;,. li:"' ell~ que
a donné indirectement naissance». Dans 1 exemple 1c1 donné, le J d' . . ,- ,- v01s et ~ me
soumets au 1eu que JC ne vois pas". Qucl est ce di ' , •- ,
mythe des neuf muses, filies de Jupiter e~ de ~émoire, s'inspire, une certaine puissance divine invisible, dit-il nnnn.~ .,"C est
selon Varron, d'un événement réel : tro1s arllsans ont fabriqué . . . • l"'".,.........a • cetle
statue". En rendant aJns1 nuson de leurs statues, ils se prc
chacun trois statues à l'occasion d'un concours proposé par une pour d'habiles gen~. parce que, refusant le culte des idol~:
cité. Mais l'événement traduit à son tour une vérité physique: s'adonnent à celw dcs démons.. (En. in Ps. 96 11 PL 31
la demande de trois statues en l'honneur de la culture musicale 1244, trad. J. ~PIN, p. 351-352). ' ' '
s 'ex.plique par la tripie origine du son : la voix., le souffle et la L'En. in Ps. 113, s. 2, qui développe longuement la critique
percussion (voir une allusion similaire à la tripie nature du son de l'idolâtrie et oà Augustin, aux. dires d'A. MAsoo1.:ZE
en De ord., li, 14, 39, BA 4, p. 430-433). (p. 207), se rivêle «un maitre dans ce que nous appellerioos
aujourd'hui la phénoménologie religieuse», fait igalemem 11DC

524 .52.5
NOH:S C<Hfrt.tMf:,\'TA.IRl-:S /1,0ffS CO.\fN J ,, .
1... ,,.,,, s
----....~
•c1,

pl.-..-e • l'ohJ~tion dcs tt'nants de l'interpret,11in . FJle •int arti,an le nom dcs eh<~
un ttla1s entre lc_.limul<1aum et le nu'"""'° (J . PrPI!'., p. ;ld,,,, ..ar
1.. . q,... .
u" .. e, 11, chan11en1 en err-,
~
qut r,,~" 1 -,. "' ,.. .
lt's s1at11t's s1gmf1t'nl tcl ou tel a.,tre ou encore tel ou lel "iJ1 : f,al>rt 11 ,,e~ ; C"I en prenanr ces eh, t1,, 1, ,._ """- •
mais ccs élémt'nls physiqucs 1on1 l lcur tour le sig:"p,;
«puissaO<:'t'S invisiblcs prépostt1 l leur gouvcmcmcnt•. 1 ~ dt,
n" i,4'' " Jes honneurs d ·
· .•. nt
.,,.,., .
,~ ,~in,, ,1
._ P<111r ~ 1~
.... .
....
..-n,t"' ~ .,.
r, ,~,.
e,i
••
,,..... c~.11eur. qm e,t '"""' d.tns lts 1 .L ,_ •• i.i e,.... . """
prétation alltgorique ainsi développée tombe lout autant ~•nic,. iJt lt . ,...,~, • ''" "'"'·'•
coup de la critique augu~tinienne : •passer de la Slat>us ~ ll prw; (p. 3~~367) s C\I inlerro~ '"' . ·
J. , 11 u,qnels Augus1,n fan •nonyrnt 1 ~ 111 ,~ ~,
l'éltment physique dont elle scrait le signe, c'e,1 C...) CQnf, ue à
l"''tn cn,1,r,1/ionn et d.tns le D, do, tr ~nt allu, ..-111 ,. 1 "~''"
indllment l'cruvre d'un homme et l'cruvre de Dieu ; mais i::drc
de l'élément à la divinité qui est censtt l'organi,er, c'c,1 ra ~Se,
.uu( ,:.
.,. · marques au(!Ushniennes .
nec Ir.5Crv111 · 1~, c, 111 , ·.oc111 e~,

i:u;:; ª'"'"'1,,,.,.,.,,
;'tr?t&·~,
11
u::;c, dt' rc dans une ullre d Thlndore ll " 1 dr 1
lc Créatcur au rang de la créaturc• (J. P(·. PJN, p. 35.1).
cet extrai! de l'En . in Ps. 113, s. 2 (4, Pl 37, 1483-14&4"' Juht~r à une sou~ce porphyrienne ; ~u\;:-?"'
prifre
dans la traduction qu'cn donne J. Pl':.rtN (p. 352-353): >. ~-,nf la p,lparallO"_ ivan~llique dºF.u~~ """ ,,,,;~
f"des pJaces. Pans. se 228, 19..,6, p. 2,~ 1~,. 11. 1 44 rr.=:·
«11s se prcnnenl pour lcs adcptes d'une religion plus épu~ ··.d·Z 4-8) a conservé un long frao"'-- 27 :: fr;i,~ 11 ,
ceux qui disent: "Ce n'est pas une stalue, ni un démon • 8 1 ltiples
... exemp1es d. a 11.1.1::gone· physique ""'""º'de er qu,· dr,nnc de'
j'honore; mais je rcgarde l'image corporelle commc le sique ~un ,ctrouve à pcu prês. sous lcur norn gr :it11rs d1t 1nr, % 1 st
de la chose que je dois honorcr". Voilà pourquoi ils interprctgne 1.ºE in Ps. 113. J. Pf,PJN monrre Man--.;cc, lt, t•rrnp~, ,._
les statues, en sorte que 1•une s1gm . .fi1era11
.
1a !erre, d'ou lcer11 1 ·son
·"· préc1se . d es textes, que la source ··~ .. ns · .,,.,,
,.... une COrnpa. """
usage de l'appcler temple de Tellus ; l'autre la mcr, eo~ ra~bable: Varron s'efforçair, en crrer"ª~•rnnr e" ph,s
c'est le cas pour la staluc de Neptune; une autre l'air, tellc la
statue de Junon ; une autre le feu, telle la statue de Vulcain . 1P.rallégorie la .
1héologie civile et proposa'.t _.._ ~. hôihtlner par
• • """' cc: .bu1, de,
·nierprétauons p h ys1ques.
. .
(1nttrprtia,i·
une au1rc la planeie Lucifer, telle l'image de Vénus ; une aut~ ••iarnes d1vmes · · (D ~ c1u.
. Dti,· Vil, S, B~ onei Phn . ,,..,_,, dcs
le soleil, une autrc la lunc, aux slatucs desqucls ils donnent des 34
!ussi maintenant le S. Dolbcau 26, Rtc~r1.:h}- ~34-B~J. Vou
noms analogues à cclui de Tellus ; une autrc signifierait !cl 26, 1992, p. 69-141.
1
"~'"'"''f'ffllet.
astrc, une autre tel autre, ou telle ou telle créature ; car nous nc
suffirions pas à énumércr tous ccs symbolismcs. Que si l'on 0n comprend san~ pcine la raison de ce dévrl
vient à les critiquer à nouvcau sur cc sujei, à leur reprocher doctr. christ. sur l'tnlerprétation allégorique oPPerncn, du Dt
d'honorer des corps, - ce qui est surtout vrai pour la terre la des statues : l'interprétation allégorique chréti~.:C": du culre
mcr, l'air et le feu, dont nous avons l ' usage sous la main; 'ca, l'Ancien Testament que propose Augustin pouvai1 lai culrc de
les corps célestes, que notre propre corps ne peut toucber ni à la validité de l'argumcntation pcüennc. li imnn..~~scrdocro,"
faire appara1tre - l'écart entre I' une et l'autre ,_. , nc de
La.....d·rr~
atteindrc, sinon par nos rayons visuels ne les font pas au1an1
·
maJeure ·
uent, se 1on A ugustm, · à ce que l"inie · 1 .-rcnce
é .
rougir, - ils osent répondre que cc n'est pas les corps eux. · de ·· 1 . rpr 1a11on
mêmcs qu'ils honorent, mais les puissanccs divines préposées à allégonque s pa1ens es condun à adorcr la matu" e1 non lc
leur gouvemement. Aussi une scule sentence de l'Apôtre Créateur (cf. 111, 5, 9 et 7, 11). Une autre différcnce cst ·
prononce-t-elle leur châtiment et leur condamnation, quand il lement suggérée : alors que l 'allégorie n,.-;enne cst .,- . ',ga-
. h · I' li · ,.... _,.. •m tr-
dit: "lls ont changé la vérité de Dieu en mensonge, ils ont prélall_on p )'.sique~. ~ ég_one chrétienne introduii, à lil"
honoré et servi la créature plutôt que le Créateur, qui est béni esscnllel, la d11nens1on h1stonque (cf. III, 6, IO et 8. 12. 9 13 .
dans les si~les" (Rom. l, 25). Car; dans la prerniêre partie de voir NC 14. «La critique manichéennc de l'Ancirn Tcs1~mcn;
cette sentence, il a condamné les statues, et, dans la scconde, comrnc arriere-plan du livre Ili»).
leur interprétation : quand ils donnent à des images fabriquées Y-a+il contradiction entre l'utilisation qu'Auguslin fai1 de
l'interprétation allégorique pa'iennc dans le lh·re li el la critique

526
527
----................ . .
NOTES COMPLÉMENTAIRES NOTES CO!tfp,,. --..,.i......__ ·.
i..c.MENr, ._,._ .-
"-1~es ~
qu'il en propose dans le livre Ili? Non, si_ l'on considc ·nes d'une culture bapti•.L.. -•.
·JIC•r-· 1 fi "'-"C P<>ur au 1
finalité différente de ces développements_: 1'tnterprétatio re 1;, P'1 índice fonne con irme le carac lant qu·e1 •
sique qui permet de ramener les fict1ons légendair n Phy. s
i)fl ment : on y trouve rnentio lcre Sllt,c:ifi le Ptllt 1-~
éléments naturels qu'elles expriment est légitime lor es ,au~
invite à faire usage (uti) de la créat~re, mais elle est ~~. ett_e
10P'i9 ; 23, 36 ; 39, 58 et 40, «t de doctr;~Ue de~ ~~-
J9, que Jes IS autres emptois du ;!°'1'
2 ernPI _ au Phlriel ,;·
dence illégitime lorsqu 'cite condmt à adorer la cré év1. ,iorsnt situés dans le_ reste de l'ouvra nne Son1 ~ en 39, 5J!.
Remarquons toutef 01s . q~ 'A ugu~lln . ~ou1·1gne, à plus atur
d'u e. et ~, ... de la doctrina christ,·a ge. Aug11st,·n 111 tin 1..1. '·
reprise, dans une perpecuve anllrnamchéenne, que les . ne run•.,trine• (IV•
31 64
' ), la pluraJité
na q ··,
de u 1 qualifi
~ ~1e,
clone à
prétations allégoriques du culte pa·i en qui conduisent à adolnter. doC 60; cf. G. PREss, p. 111-114) s doctri~ ~e de .•taine
.
créature sont, à tout prend re, moms graves que les fiel"
manichéennes qui conduisent à adorer ce qui n'a au ns
reria
10 1~s 6J6ments de la tradition cutt~,;~s derniere, ~ 1U!i 111.
,. ·vantes apprennent des génér r e que les Ré s1gne111
1

réalité: c'est là certes une «nourriture de ~urceaux.. (cf. c;:ne sul \IERHEIJEN, p. 13), mais elles ~ons an1~rieu lléralions
15, 16) qui ravale l'homme au rang de l'ammal, mais ce /'e. (,. gustin à la doctrina christiana (..1 t à SUbordon'
...,. 1. ~
th
Icf.
pas un simple «mirage» qui «épuise» loin de nourrir (cf. Co est J,.ll
L
(
VERHEIJEN p. 13) en con I 'VJ"l:l.T p 6
ner sei
on
III, 6, 10-11, BA 13, p. 378-383; C. Faustum XX, 9, PL ~~·
22)• º C UI ' • et p 2
6sente «une charte pour une culture 9~ CCtte di ·. 1-
374-375). • prum christianum conuersa dans Ia ~honne11e c•-~reuion
us s· .......11re • 1<US1q11e .
et convenable». 1 le temie «digressioni. e oo_~~ cst f!OssiWIII
BIBLIOGRAPHJE: A. MANDOUZE, «Saint Augustin et la religº
romaine», Recherches ~ugu~tiniennes l, 1958, p. 187-223 ;•~n ananiere ~nt le d6veloppement s'anicuJeà: ic1_1ustili~ par 1:
PÉPIN, Mythe et al/égone, Pans, 1958, 2e éd. 1976. · doit en nen suggérer par contre le ,.~...... qw Pl6cede il
ºt bº
J'analyse: on sai com 1en la rhét .
~-,ere SCCondaire . de ne
d'importance à la digressio dans un ~-nque antique attacbe
13. Le «juste usage» de la culture (11, 19, 29 - 42, 63) l'herrnéneutique scripturaire dans le =urs ; CCIIe-ci situe
J. Une charte pour une culture classique « in usu,n réflexion sur la culture et sur sa signifi....,: re plus large d'une
-..on.
christianum çonuersa» 2. Du «De ordine» au «De doctrina christ"
Le § 29 marque une ruplure dans le développement . . d iana ..
La comparaison u programme d'études . .
énumérer les différentes sciences en examinant leur appori . . ains1 - ....
futur préd1cateur ~t interprete de ta Bible avec te ..--i-u.., au
éventucl pour l 'interprétation dcs signes figurés ignorés de d'études que traçait le De ordine permet de mie pro~mme
l' Écriture (II, 16, 23 - 18, 28) ne peut suffire; le cas de la contraste, combien le souci de l 'herméneutique ux ~mr,_par
musique a fait nettement apparailre que ces sciences peuvent transfonné l'idéal culturel d'Augustin. 5enpturaire a
être mêlées de superstitions ; la question est donc à reprendre
de façon plus systématique. II ne suffit pas de se demander
_ Le programme d'ltudes traci par lt «Dt ordint..
quelle est l'utilité immédiate de ces sciences pour l'étude de la C?mme _l'a mont~ 1. HADOT (p. 101-136), !e livre li du De
Bible, il faut s'interroger plus radicalement sur leur com- ordme, qu1 date de 386, se présente comme te premier 1 1
palibilité avec la foi et, pour ce faire, procéder à un proposant «un cycle, cios en lui-même, de sept ans li~ra:.e
discernemenl entre la vérité qui, ou qu'elle soit, «appartienl au liés entre eux et ~ _la phil~phie parles nombres (p. 101). ~
Seigncur» et «les fictions superstitieuses» qui sont toujours à source néoplatoruc1enne est mcontestable ; elle éclaire la raison
rcjeter (li, 18. 28). Celle queslion qu'Augustin juge «de la plus d'être de ce programme d'études: les sept sciences qui le
impéricuse nécessité» (ma.rime necessarius, II, 19, 29) fait constituent sont, en effet, présentées comrne «autant de man:bes
l'objct de toutc la fin du livre II. Ce développement constitue, qui menent graduellement du sensible à I'étude de l'intelligible,
selon L. V1-R11EJJJ:N (p. 12), «une longue digression sur les qui est la tãche propre de la philosophie, celle-ci pouvanl aller

528 529
NOTES COMPLÉMENTA.IRES

cncorc au-delà, jusqu'à l'appréhension de l'inconna· sciences, ~meles plus bautes .


18 5
l'Un, par la méthode de la théologie négativei. (p sablc,., , efl ce 39, .58) et l '_id~I scrait de ' 11 ~ faut «ricn
~P" (II, 0 de dictionruures bien faits qui~_uvou disJ>Oscr ~
·
scpt sc1ences sont, d' une pan, 1a grammaire,
· 1
· 32) · e,
la dialeçtj "'
rhétorique qui apparticnnent «au gcnre du significo. i>Ue et ~ ~uels ;rofondie (II: 39, 59). Commc le ~spcnscraient d'un:
li. 13. 38, BA 4, p. 430) et qui constitueront le futu ( ~ o,-ct , ttude ª~t 413), l'espnt de <:e progranunc n'c: H.-1. ~ARRou
d'autre pan, la ~usique'. la ~~métri<:, l'astronornie ct ~:r,~iu~'. · (P· 4o9 . n y chcrche «moms une fonnati pi~ cet111 du 0
des nombres (e cst-à-d1rc I anthmét1que, mais aussi 1• ~te~ 0 ,difle · ~e racquisition d'une massc de C:~tive de l'intel~
logie), autrement dit les quatre sciences mathérnati anthlllo. liSC~ ~ ,ecours aux manue)s en est un i :1s ~ utilisa.
formeront le futur quadriuium (p. 116-117). Dansqucs qui bleS". • en outre de la «d~dence». L'irn ce, bien carac_
semble, les deux sciences dominantes sont, d'une pan Cct cn. 1trisuqu;:,gramme ~rite toutefois d'etrc :'i1!-8nce histonquc
lectique, d'autre part, la science des nombres (De ord' '; dia. de ce P-rnent les «sciences utiles. des pa~· •gn~ : en rno 0 •
d . .
47, p. 444; cf. 1. HADOT, p. 122). Ce cycle est prépa~ 1: 18, uan t co......
ées vers le cu1te u D1eu umquc,. (li
tens do·1
ven1 etre
la philosophie: la raison qui s'est progressivement dét rc à 01
_,ourn hrisl. expose un nouvcau progranune' d'40• 61),_le Dt
du sensible est prête à réfléchir sur elle-même (De ord ~~rnEc
43 - 16, 44, p. 436-438). ., • IS,
Joc:;:n,ela conversion de l 'institution pédago .éduca11on qui
ie~ é c1assique et qui a engendr6, par là, la ~•que~ l'Anti-
quilure elle-même. L'ouvrage a ainsi contribué à ~v_ersion de la
- Le programme d'études proposé par /e «De do .
christiana• ctr,IIQ cult chrétienne une réalité historique ct à fonder :rc.
tu~dentale (cf. E. KEVANE, p. 1027 ct p. 1029 . v _etvih~tion
~ _la ~ul-
Cette conception des arts libéraux est présente dans I D oec1
doctr. chrisl. A la fin de l'exposé, lorsqu'il abordec e I rdAJUWU, p. 541-543) · ' ou auss1 H.-
connaissances relatives à la raison, Augustin rappelle la Prio ~s 1 · J. Le ctassement des sciences
1

de la sci~nce d~ r~isonnement. et du nombre (ubi discip/~t~ La division rctenue par Augustin pour procéder à un
regnat d1sputatwms et numen, II, 31, 48): à la dialectj 1IQ ·
témauque de la e ultu re peut au prcnuer examen
· abord s11...,,..nd 1
longuement traitéc, il rattache la rhétorique (11, 31, 48 _\~· sys . • d é . -i-·~ re e
teeteur. ~I d1stmgue eux cat gones de sciences : d'une part,
55), mais, de façon quelque peu étonnante, il ne mcntionnc p ' celles qui portent sur les choses ~~ lcs hornrnes ont instituées et
la grammaire qu'il utilisc pourtant et dont il présupposc l'é~s qui peuvent être ou non superstit1euses ; d'autrc pan, cclles qui
(cf. lll. 29, 40) ; à propos de la science des nombres, il évoq~ partent sur les choscs que l~s ~mmes ont observ~s. qu'il
allusivement la géométrie, la musique ct l'astronomie (li 38 s'agisse de choscs pas~s ou mstuuées par Dieu (cf. II, 19, 29 ;
56). li conclui cc développement rapide en rappelant la fo0::tio~ 27, 41 ; 39, .58 ; 40, 60). Ce classement peu habituei et a priori
de ces sciences par lesquelles l'hommc, «parvenant de l'aspcct peu satisfai~nt ~cf. H. J. S!EBEN,.p. 81~) correspond, en fait,
des corps à l'intelligence», peut se dépasser lui-mêmc et se à une intenuo~ b1en}tét_enrun6c d Augustm. que l'on peut saisir
tourner vers «la vérité immuable» (II, 38, 57) et il mcntionne à partir des pomts d ms1stance de son développement.
brievement, pour finir, la philosophie, plus spécialemcnt celle Deux aspects rctiennent prioritairement l'attention: d'une
des Platoniciens (II, 40, 60). Cette reprise allusive d'éléments part, la longuc analyse des superstitions (20, 30 - 24, 37), qui
du De ordine ne doit pas masquer néanmoins que la viséc du contraste avec le bref développement consacré à cc qui a été
programme d'études tracé par le De doctr. christ. est bien institué par les hommcs sans être superstitieux ; d'autre part, la
différcnte. La suhordination à l'exégese biblique en détermine à volonté d'exclure toute institution humaine de la scconde caté-
la fois un élargissement et une limitation : un élargisscment. car gorie de sciences (cf. li, 28, 44: non inttr humana instituta
aux sepl arts libéraux, Augustin ajoute les sciences naturelles, ipsa historia numeranda est ; 32. 50 ; 35, 53 ; 36, 54; 38,
l'histoire et même des arts comme la médecinc, l'agriculture ou 56), qu'il s'agisse de l'histoire, des sciences nalurelles, de l'as-
la conduite d'un navire (li. 28, 42 - 30, 47) ; une limitatioo, tronomie, de la dialectique, de la rhétorique ou de la science des

530 531
NOTES COMPLÉMENTA.IRES

nombrcs - ce qui est une maniere de montrer que ta so


vérités ators «découvertes» par l'homme, et non Pl'Od:~ <Se, ,n à nouveau en garde, au !)a.\sa
rne'ut se m~ler _à l'hist~ire, 1~:;,~re ta 111 . .
tui (cf. li, 38, 56: non a~ hominibus insti~ut~, sed potj~:e~ Jlllr
gata atque inuenta), est D~e~. Cette_double ms1stance s·~,~"dq- q "°"~ •
i1i pC ..,;e c'est-à-due aux sciences . 101re naiu PtrS11111Jft
t'lstfO ensible ( •
28 44 . 29
• , 45 ; 29, 46)
qu1 s'a . rtlle
PJ>uitnl SUr Iº 011
l'on revient au § 28 qm mtroduit tout te développe ~. •i ~enee ~ és (lécouvertes par la raison e' ' et e~hone à bte e-~-
Augustin y oppose la vérité qui, oô qu'elle soit, appan·lllent:1 oes _vért\oin d'en tirer orgueil (31,
,eu, I'
48.ef/-<11re à les ra n ~
• , 55 · 'lu PPcirter
Seigneur, aux fictions superstitieuses et conclut par une en1 au J D • ·ectif de toute analyse est donc . •.,.,, 5'7).
1 11
citation de Rom. l, 21-23. º gllt 1, obJe ce qui, dans la culrure, fait obstachien de ITlettre
La citation paulinienne apparait comme la clé scriptur . 6vide~ pieu. H. J. Srner:N (p. 83-8,4) _le ou au Cont tn
développement : on repere, de fait, plusieurs allus:re du
Rom. 1, 21-25 (cf. li, 20, 30; 23, 35; 23, 36; noter ausn~ à
f
oitº\,úsme culturel» : si la nature est dt~rne un
:r
,.pessic~teur, tout ce qui a été institué SOí ~ qui doit
c:e::~
*':
citation parallele de Sap . 13, 9 en 21, 32; voir H.J. StE si la 1er le est marqué d'ambivalence. la IIOn ~ven
?.N,
p. 84); te§ 60 qui clôt te développement semble en outre
assez clairement allusion à Rom. 1, 18, en insistant sur l'in·ª'1e
possession de la vérité par les pa·i ens. G. MADEc a 01gus1t
l'bº,nrneut rorienter vers Dieu ou au ·con;~ontt hurnaine par
effet: ~rêt propre. Cette ambivalence in:;re le faire
10
,on 1 le rapport à la nature, car seul I que, en fait, Ega.
~i::
l'importance de Rom. 1, 18-25 dans l'reuvre augustinienne. ~E 1erne\rir dans le créé la marque du Crf;a: regarei droit Ptllt
versets sont utilisés, de façon récurrente, pour montrer à la f .s ~~ BA 14, p._1_54-161). ur (cf. Corif., X, 6,
ta grandeur et la misere du platonisme : les Platoniciens 41 ois _us superst1t,ons
·
connu D1eu», · 1eur orgue1·1 1es a empec
mais • hés de tu,· «relldon1 4
grâces» et les a entrainés dans la superstition qui fait «adore ~ _ Le discernement entre sciences et superstitic,u
créature au lieu du C~~teur» (cf. De uera religione, 19, 39, ~~ 00 comprend ~eux le ~oog développerneot d'Au .
8, p. 76 : sed superslllw f11!1lum ~st, q~a_ crea_ru~ae potius quani les superstitions st on ~hse que, la superstition et 1~ustio !llf
Creatori seruitur). Augustm apphque 1c1 la c1tatton pauliniennc 1 bfétienne se fondent I une et I autre sur l'iot ~ ~tnne
non seulement aux Platoniciens (mentionnés en II, 40, 60), lllai' cignes (cf. H. R. SEEUGER, p. 231). li impone ai~ deta~on. de
plus largemen~ à l'ensemble_de la cu_lture; il l'utilise cornin! soute
t équivoque et de montrer que la vraie doctn·ne , ss,per
critere pour d1scemer ce qu1 est à reJ~ter et à garder dans les . doctrine chrét1enne · n ' a nen
· à . vou la
qu est De
· avec les superstitions
sciences et les arts. Ces versets de 1'Eprtre aux Romains font fait, danS la Lettre 55 à Januanus (7, 12, PL 33, 2l0), Au· US-
1
apparaitre la double dérive qui menace l'homme dans son 1 tin taisse entendre que les astrologues (mathtmatici"I ~ponda~
rapport à la culture: il risque, d'une part, de céder à la ··
' aux cnt1ques d es e hrétº ·
_ tens en ttraot argumeot de '' la dateient
de
superstition en adorant la créature, d'autre par!, là-même ou il I! pãques que les chrét1ens eux-~mes fixeot eo fonction de 1
découvre la vérité, de ne pas reconnaitre par orgueil la source tunc et du solcil. Aug~stin pou~suit alors l'analogie ains~
de la vérité, c'est-à-dire Dieu. Ces deux aspects correspondent supposée entre la doctnne chrét1enne et la supcrstition, cn
auit deuit points clés du développement : te premier temps (II, 1 montrant que les augures et les enchanteurs pounaient à Ieur
20, 30 - 26. 40) insiste sunout sur la nécessité de rejeter abso- tour s'appuyer sur les sim~litudi~es utilisEes par l'Écriturc: pour
lument toute forme de superstition (cf. 25, 38 : quibus ampu- en conclure que les chrét1ens t1rent eux aussi des augures 011
latis arque eradicaris ab animo christiano ; 26, 40 : quorum ta 1 fabriquent des poisons. II répond alors en opposant le labeur
quae ad societatem ( ... ) daemonum perlinent penitus repudianda vain de ceux qui observent les astres pour y d«ouvrir ce qui
sunt et detestanda) et invite aussi brievement à acquérir Ies doit fatalement arriver et le travail utile de ceux qui font ces
connaissances utiles à la vie, mais de façon à acquérir les biens 1 mêmes observations pour examiner l'état de l'atmosphere
supérieurs (cf. 25, 40 - 26, 40); le second temps (27, 41 - 38, comme les agriculteurs ou les marins, pour se diriger comme

532 1 533
NOTES COMPUM .
~"',..,, ... ,i
-~...
..
NOTES COMPLÉMENTA.IRES
t.Nr..,,kF.s ~
les pilotes, ou_ enco~ pour en tirer ~es, fig~res pmpres à . li n •y a do~ rien ~ ~rnrnun ent
fier une doctnne utile comme le fa1t 1 &nture (8, 15 p'1klli. piel.l· er tes .s1gnes d1v1nernent . re e.e. J>rlt·
211 ; cf. B. 8RUNINO, p. 617, n. 142). ' l 33. rítie1.1sesnts ch~tiens (23, 36 ; cf. 11:n;i1~... c'e'<futi "'~"-
#re~ ,adicalement, car les premi~ • 13); il ,1st·•·d1" lei

r·~-
D'une façon similaire, Augustin oppose ici les Prar
superstitieuses aux sciences et aux arts véritables : e •que, cl'l'°se Is que chacun cherche à J)os re. ª'tache,,, ut ~lllt les
s'appuient sur l'observation_ des faits ou ~~uvrent Ies 1~~~-cj lelflP"rends unissent les homrnes r~r en Drrv..... à dt, bicn
1 • .._ lia
1es 5 oblique en que que sorte, en v
t,;O bk..o· 1
régissent la nature ; les prat!ques superst1t1eu~s. par COnt~ % <>nt ~14! : -1U1s que
tirent leur force quedes préJugés (p,;aesumpllo, 11, 22, 34 er' lle
dl.l P commune I propriu,n qui est PUblict esi
'7
fllçt'nr!::baín• (l'opposition priuataJ de t·aniou:•:,,~, de
Dieu et
37) et ne valent qu 'autant que. 1 homme !eur accorde 24, 1
assentiment (24, 37). Autrement d1t, les prenuers se fonde l<l11 c011 P ~inienne, cf. G. MADEc, •Le ~~uncn1 c1a!r~he du
la nature telle qu'elle a été créée et ordonnée par Dieu (~t 1llr augi.IS spirita/is. Festgabe ftir L. Ver~tllUnunisrne Spi .~~,,
ou sur «l'ordre des temps dont te créateur et l'ordonnate '36) /1°"'º g). Le même critere de disee 1/tn, Wurzbur nt11e1.,
Dieu» (28, 44) ; les secondes tiennent à eles significationur ts1 zzS- 23 par Augustin, dans Ie De diu 1'1letnen1 ~!ai, Jj/)ff7. p.
les hommes ont arbitrairement imposées bien plus tard (C: q11e ~uvr;,, P· 342-35~ ; cf. R. A. M...
8_~ . guer les prod1gcs opérés parles
~!~~ s,. LXxx, < en
11 °:_'
·. ~- 378-384) q 79,
le nom eles astres, par exemple: cf. 21, 32) et qui nc dépe~
que de conventions (24, 37). Autrc chose cst donc de coruia--;;nt d,sun .. rnag1c1ens du DL .' Pou r
par fv101se. .-narao0 et
avec exactitude la position et le mouvement des astres a I te _ Réminiscences du «De diuina,;0 ~,. de .
chose d'en tirer des prédictions relatives à l'existencc h~~tre Ciclron
(21, 32 et 29, 46). Autre est le récit ~dele ~u passé, autres ne Ces paragraphes consacrés à Ia supersff .
1 d'UJJC ~rnini~nce ~u De dfuinatione de ~i:r:.n!Jenncni plus
prétendus enseigneme~t~ de_s harusp1ces qu1 entcndent inf! es
sur le cours futur de 1_ histo1re (28, ~ '. ~f. H. R. SEELIGEJt Iler II Cicéron s emplo1e de fait à •détruire I 5 Dans le livre
233-237). li est bien d1fférent enfin d ut1hser une herbe pou; p. 'servi les esprits, sans détruire la religionª ~Ptrstition.. qui a
asnnaissance de la nature» (72). li e.... ~~1 cst ,"liée avec Ia
vertu curativc ~ui natur?e) ou pour_ le ~!ere symbolique : co
tient à la mamere ~e 1 _a~ta~_her (~1gnif1~at1ua quaedam o~;.
divination art1.fi1c1e . lie, e •est-à-dtre
. les harus"'""ine. d une pan, la
__,1;ges, les auspices, les sorts et l'astrol pi_ces, ,1a folldre, lcs
gatione, 29, 45): e est 1':1 I_ m_rent1on qm pennet de disting11er
des gestes apparemment smulrures.
p= ·
divinat1on nature lie, e •est-à-di re les <>racles ogie, d autre pan, la
d. e 1es SOngcs. On
1
CO nstate que l 'examen augustinien des
- Superstitions et association avec les démons . . d iverses fo....._
superstit1on su1t un or re à peu pres semblabl . ....... de
Augustin ne se contente pas de mettre en lumiere que ce haruspices et les augures (20, 30), Augustin abo ~ tP~s lcs
pratiques superstitieuses reposent surdes conventions humain~
arbitraires, il entend surtout faire apparaitre qu'elles établissent
prétendus prodiges (20, 31), puis_l'_astrologie (21 ,r32 _c 5 ~
il donne enfio des exemples de dmnation sous 1,.nfl
f2 • ~).
· 1 ucnce d un
«une association funeste avec les démons» (perniciosa daemo. esprit (23 , 3 5) A
. ugustm emprunte en outre plu .
num societas, 24, 3; ; cf: 20, 30 ; 23, 35 ; 24, 37 ; 25, 38). . • ·
ments au D e d 1uma11one : e·1céron dénon=it ~ià Steurs argu•
Pour le montrer, il s appu1e sur 1 Cor. 10, 19 ou Paul affirme . . 1d I I de r- , 1e caractere
artificie e a p upart ces superstitions qui n'ont de
que l 'idolâtrie associe l 'homme aux démons ; puis il ramene fondement da_ns !ª na~ure - qu'il s'agisse des haruspic!:(l2-
toutes les superstitions à une fonne quelconque d'idolâtrie, qu'il 15) ?u de~ s1gn!ficallons confér~s à Ia foudre (18-19) ; il
s'agisse au sens strict du culte d'une idole ou plus largement de nota1t auss1 Ies d1vergences de pratiques ou d'interprétations 1
l 'adoration de la création (24, 37). Ainsi les superstitions ne te rôle d.es dispositions s~bjectives de chacun (39; 26-27) ; ~1
sont pas seulement des fictions mensongeres qui éloignent de la dénonça1t les faux prod1ges - des rats qui mangen1 dcs
vérité et donc de Dieu ; plus gravement, elles lient positivement boucliers (27), une mule qui met bas (22), etc. - et critiquait
l'homme aux démons qui ont pour but d'empêcher son retour à l'astrologie en faisant appel à l 'argument des jumeaux (43).

534 535
NOTES COMPLÉMENTAIRES
NOTES COMPl.t
--.....~--
MEN-,->.!R
-

• ..._ ,..-... . · . . '.


... ~ ,
F.s ~
Augustin, néanmoins, s'inspire t~s librement desa sou~
rnrne chréticns d'utiliser la
4re,ít ~allait penscr la maniere de 1;uflt_urt dt leu,
met sa marque propre sur ce développe,':ne~t relatir aux su 't ie"r •
titions: il ajoute d'autres exe'!'~lcs, qu _il tnc sans aucun
de son expérience pastorale, s1AI on cn J~gc par lcs scnnons 1~
J:~ il
a1l'l:!
1égitimité de cet usage a. sclon dt .
1JI e fondernent: l'un est historiqUc ~ Pel'l:!s dt 1.~
ltn,ps
; ~,

dénoncent avec vigueur les memes pratiques - en particu1~u1 60"b~ 1.JU-, p. 13-1_5). Le fondement h;! ª~l'l:! 1 ~ ·rli~. un
1 C- ú, ligion ctuittenne : la sagesse <>ríqUc t~ I' I! qut /cf.
lcs pratiques magiques censécs proté,gcr des maux ou ªPPo cr,
la guérison (li, 20, 30 et 29, 45 ; vo1r, par exemple, Ser1tt:cr de 1aé~eure à Mo'ise .et aux Prophf~11e. ~ seu~nr~nr,,itl
33, 36, PL 39, 51-52; S. Denis, 21, 4, MA 1, p. 12?; ;, p0 5l runté» un certam nombre de .,,r
hla11 tnc°"rncn, eq
Morin 8, 2-3, MA I, p. 615; S. Guelf. 18, 2 et 33, 4, Ãf,'\ · ,.ef11Po ie, 59-60, trad. A. Wartelle I nt~ (cf. Justi lc:11, a
p . 500 et 580; Tr. in /oh. Euang. 1, 6-1 et 12, BJ\ 1 :,
1
J.P~ / A.pologltique, 41, 1-8, ,;../r· p. 178. 18 ~·- 1tr~
1111!;:_99). Cet argument qui nous dEco. .-P. \Vahzin , Ter.
p. 418-423 et p. 432-433 ; cf. F. VAN DER ~EER, p. los'
126) ; il fait appel aux exemples que donne la B1?le _ lcs . · P· dans un monde ou l'on 8Ccorda"tncene aujourd'gh. . 1971,
ns . f . i une u1 avli1
meaux sont ici Esaü et Jacob (22, 33-34) et la pythie de Dclp~- se dition. Augustm y att allusion ici t grande "ª'ttlf
de l"c,.cr!
1
r~
1
est remplacée par la_fe~me ventriloq~~ d'Act. ,1_6,l~-18 (2:3
6) ; mais surtout, 1 he les superst1t1ons à 1 1dolatrie et à
t~ mbroise, paur mon!rer l'utilit~ 1~ ~n!lant •
3 1 ~toque ~U~Sl en ~e CIU, Dei, XVIII, 37~:0ll'l:! (28, 43
l'association avec les démons - ce que J.~C. SettMin. dans 1 1 l); rnais li est clair 9ue cet argumcm est • B.-1_ 36, p. 612.
chapitre qu'il consacre _a~x «fonde~nts latms et patristiques ci: 62 fondement théolog1que qui l~gitimc , !lOUr lu1 !lecondai
1
la notion de superst1t1on», considere comme un «appo L.elture est beaucoup plus imponant . RUsage chrétitn de~~
fondamental» d'Augustin à l'élaboration de la notion (cf. H ·rt cu•affinner que 1a conna1ssance
· º"'
de la · ,1,. • • l , 19 pe--. ,.
toire de la France religieuse, t. 1, sous la direction de J . ~ 1 ddehOfS du christlarusme,· • • ·
pu1sque Dieu se fait
V,:;ntf Cst . "'"''
_J>Osstble eu
Goff, Paris, 1988, p. 428-430). création. Parlant des philosophcs paie ~ t r e à traven
5: Le «juste usage» (usus iustus) 1 :rire : «Ce qu'ils ont tous enscigné de~ ustin peut ators
Si le chrétien doit savoir rejeter et détester les supcrstitions 1\ nous, chrétie~s» (2e~~ AP_ologie, 13, 4, p. 21 ~ appanient à
il peut et même doit faire un «juste usage» (ad usum iustum) de~ inent est celu1 que pnv1lég1e lc De doctr. chrut. (~7). Cet argu.
vérités d'origine divine que les pa'iens º"! trouvées, mais dont Mais, sous peine ~ dénaturer l'identité de la t .. u, ~8, 281:
ils font un mauvais usage (abutuntur) ; 1I leur est également 1 impartait de réflécbu aux conditions d'unc te~,c~"~- 11
pennis de garder les institutions d'origine humaine, appropriées d'éléments de la culture ambiante, qui ~ent ~nté_gration
à la société, «pour les faire passer à une utilisation chrétienne,. marqués par .te paganisme. Les Peres de l'Église ont~r:nt
(in usum conuertenda christianum, II, 40, 60). Le concept 1 nombreu~s 1mages pour ~oquer 1c travail discriminatoire ~
d' usus joue ici un rôle déterminant, mais il apparait aussi tout
au long du développement (cf. II, 25, 40 ; 29, 45; 29, 46; 36
était reqms (cf. C. GNtLKA, p. 16-18) : qu'il s'agisse d i:1
geur d'or q~i vérifie l'authenticit~ de la monnaie (cf. ; ~
54). Le choix de ce concept n'est pas fortuit: il est évidemmen; d'Alexandne, Stromates, VI, 81, 2, PG9, 212),desabeilles ui
à comprendre en fontion des analyses du livre I, mais aussi, plus ne conservent que ce qui leur est utile (d. Basile Aia jt~J
largement, en fonction de son emploi dans la culture antique et gens. Sur la maniere de tirer profit des lertrts gre~utJ, 4, trai.
de sa reprise par les Peres de l'Église, comme l'a bien montr~ F. Boulenger, 1965, p. 45-46), de la captivc de Dtwt. 21. 10-
e. G:-.JL.KA. 13 - image de la sagcsse profane - que l'oo ne peut prendre
- Le concept de «juste usa~e» dans la tradition patristique pour femme qu'apres lui avoir cou~ ongles et cbeveux (d.
Jérôme, Lettre 10, 2, trad. J. Labourt, 1953, t.3, p. 210.
L ' introduction ~e ce concept répond à une nécessité perçue
211), ou encore du fils de Mciise et de Zippora - qui désigne le
par les Peres de l"Eglise : ils étaient convaincus qu'ils avaient le
fruit de 1'union de la foi c~tienne et de la culture pa:ienne -

536 5.17
------.............__
.
NOTES COMPLÉMENTMRES . NOTES COMPU.ME. ·-,-.
N"r.,_IRE.s
qui doit être circoncis (cf. Grégoire de Nysse, Vie d ., rnme Mercure ou e __
336D - 337B, trad. J. ?aniélou, 1968, SC_ 1 ter, p. 1~ Mo1:,~. (lieU,. 00 ~u1ªPe ·
.a..t . ._.,. par le peuplc de Dieu , da · -
Au-delà des images, e est le C?ncept de «Just~ usage,. 131) . 11"' utl1Ili<' 5 • l'Éc . et .... 11 ~., °'li
t16 en témo1gnc nture Sain ,.... 1t Ch . Pls ~
Peres ont privilégié pour ~xpntne:r ~ que d<;>1t !tre le ~Ue lt1 cO~ de Tertullicn consiste alors: í8, 1-3 pn~ lu,-~n:•
du chrétien à la culture. L emplo1 qw en éta.u fait dan ªPJlort téP"ºse proc~ent de l'inspiration de ~trtr'q~ 0~,,~,. i_,a;
· ·
dition philosophique comme en médecme · exp1·•que leur 5hla. t ~-
rttlo,e~ utili_s~ pour l~s. biens de la •cu 18, 5, ~ CIQ. ª"'
. • C Ol)t
IB n: ici auss1 ; 11 faut d1sttngucr l' •Usa~•on C:~·
Le concept de «Juste us~ge,. Joue en ~ffet un rôle irn
dans la tradition philosoph1que d':s ~oph1st~s ~ la Stoa, :ltati,
sant par Platon et Aristote. Le pn~1pe qu1 d1fférencie 1, Paa.
·
c11b1 retevant de la culture de leur ge droit. q111
t,iens l 20). La sigmfication jurid' •rnauvais 11\agcCSI fait dc,
l 11 1:
ai>ph.
8
droit de celui qui ne l'est pas vane selon les sys~rncs Us~gc P· _11 o~t récurrents laissc entcndre•que de~ tertnc, • <_IO, 2-3,
sophiques. Mais on peut dégager, selon C. GNILKA ( Phito. qº' 5
...urde toutcs choscs · t·i..~-que Dieu e.. "'
11
... 1e VE ahwti
quelques lignes fondamentales _dans l'c?"p~oi de ce cone!}?),
suppose toujours 1~ s~bso~puon de I agir humain sou: · ti
fl"; ses-

• uvuune n'
e. GNILKA, 49): On Voit l'intérê;n Cst que l'111i1~lable
(e ·re prop<>s : me~ s1 Tcnullien De tbE du ~e corol'lasareu,
valeur plus haute ; d s _apphquc _d~ns tou~ ~es ~ºrnaines, u~ not e te concept d usagc, il l'emplo' rnatisc pas po Polir
s'agisse de biens maténe~s. ou spmtuels ;_ ti 1mphque un ac~u ti rnê~ve, pour penser lc rappon du c~~i de façon tres :~ lu~-
maitrise, car ~-qui est u~1hsé est nécessairemen~ subordon~ de ~êle de son rapport à la nature. li faut :~ à_la CUlturt ,!º:~
sujet qui l'utthse ; )e «Juste usage» résulte d un choix _au ,étation du g~st~ ?u S<?ldat qui se COUronness, llOlcr son inter.
exclu )'usage mauvais ; enfio il détermine la valcur de l a : a "·uique dont 1 ongme ttent aux démons ct ~ acte ido-
utilisée pour l'homme, mais aussi le bonheur ou te malheu st la1 n ce que dit Paul en J Cor. IO. 1,. qu ti fau1 P"'"'-'
se o .. · tnterprE•· . ·-'""""
t'homme lui-même. C. GNILKA (p. 40-43) note, d'autre r de
l'importancc du concept en ~é~ecine, _che~ ~ippocrat~~
Galien, par exemple : une apphcahon dro1te s1gmfie ici SUrto id<>lothytes en J Cor. 10 (cf. II, 23, 36).
r
·nienne de la superst1t1on comme idolâtric .....11on augus-
~rnons s'appuie égalcment SUr \a réflexion ~lt l'borrune IUll
ui à jJrOpos dcs
une vue critique capable de distinguer les cas. Ce concept Ut _ L ·emplo~ augustinie~ _du concept d'«usage.
révélait ainsi particulierement apte à exprimer l'effon : sans revemr à la défirut1on augustiniennc des .
discernement que les Peres de l'Église ont voulu exercer: NC 4: «Frui - uti»), il imponc d'' d~nnesu11/frui
(cf•
l'égard de la culture antique. ·
d' Augustin dans son apphcation d' •quer I'appon
du concept in
Les Peres y ont donc recouru, d4: ~açon privilégiée. 1) fau. du chrétien à la culturc. L'élaboration phil-husah~c au rappon
drait pouvoir citer, dans la trad1t1on grecque, Clément . -..p tque CI t)léo.
logique du conccpt da~s 1e 1me_ 1 confere, en cffct, une
d'Alexandrie, Origene, Didyme l'Aveugle, Basilc, Grégoire de
Naziance et Grégoire de Nysse (voir les analyses qu'en propose
rout autre à son emplo1 dans le hvre li : ellc conduit à
rappart de 1'homme ~ la culture <Ians une perspectivc téléo-
pe:: ée
le

C. GNILKA, p. 50-80). Dans la tradition latinc, lc De corona de logiquc, autrement dit comme un moyen par leque\ l'h
Tertullien mérite une mention particuliere. Tcrtullien oppose peut tendre ou non vcrs sa fin, c'est-à-dire vcrs 500 bonc:'~
l'usage droit, c'est-à-dire conforme à la naturc, des biens de ta
création à leur mauvais usage, c'est-à-dire à l'usage qui nc
orce té~os, ~lon la ,Bible, cst la charité; 00 comprend
Pourqu01 l_c hvre li s ~heve sur la charité (41, 62. 42, 63). La
a:;
respecte pas leur finalité naturelle (cf. De corona, 5-6, ~- science, s1 grande so1t-clle, est à subordonner à la charit~ : ce
J . Fontaine, p. 79-90) : la couronne de fleurs en est u n qu'Augustin fondc scripturairement, en s'appuyant sur
exemple ; elle est en outre liéc au culte des idoles qui a é~ J Cor. 8, 1, «La sciencc enfle, la charité ~ific., ct sur
inventé par les démons (7, 8-9, p. 103-104). Vient ators une Eph. 3, 19, «La charité du Christ qui surpasse toutc sciencc•
objection relative aux bicos de la culture, comme l'écriture, la (41, 62). C'est à cette condition que l'homme nc sera pas seule-
musique ou la médecinc : même si leur invention est attribuée à ment «savant» (doctus), mais «sage» (sapiens), car la sagesse

539
538
NOTES COMnh.tEN7'A/RJ:s
N011-:S CW,11•11.
---........., -. ...~
. -A1ctq
1111ppo<ie la pounuirc du tl/o.f, c'cst-à-d1rc de •la .
(.l8, ~7 - 39, .58). On consratc, d'autrc part, qu•;•c hc11~ . 58, 9, p. 83). Paulin aernbt
~'"1:.s
11 1
une apphcarion u11ivcr.1ellc du conccpt d' "usagc,. .. ~l!~'hn 1t, 1t"P'\;in 8 uq~l il demande, dan, e aJri,1 1•
p,,s l'cmploi au_ rap~r1 c~réticn à la philosophic, ~-" e,n li:,,, ,41Jtt
11
de le gu1der ~ns l'étude ôc u~ le111t ~ 1rt 1,~,,
1 r:..cru,,, ~,. <lt " ·~,
toutcs lcs doLlrinae Gent1/1um, ct mêmc aux in!'ltitur 11 1ét,~'t J95, cC d'Augusun. Epitt. 2S
3 1
qu'il faut «conver1ir cn usage chrérien». Enfio, si O •~ns Sotjill , P""~;s Litteri!J et .fpiritualihu~ ; P/: 33, 1d.c,i, ~ ª fi11 dt
,;)2
à Tcr1ullicn, il acccntuc incontcstablcment le dcvot de C()lll ,
1
e, ;,i .ftl 001e, d'autrc part, qu'à la ~'"d""· J r.x· c,,,,,,i,.,c,,r,.,,
d'uscr dcs b1cns culturcls, dans une pcrspectivc rni r . u Chré/'t
5
théoccntriquc (cf. C. GNII .KA, p. 90) ; l'irnagc dcs ~ 'º"11.ti,,'tii
faut cnfcver aux Égyptiens, car ifs CII «USCnt rnal,. rS()f!'I
t!fiOl s'affrontcnt à l'occasion ôc 1.~ ép.iqllc "',~,,, <'''J 111,
rô":
oP
,nanos d' A ugu!ltin : cornrne l::.tp,,s11,0 ,,;,
v 0'·eu que Dieu
~u,~u,: "~
avait pr<>rnjs .,,.,.1118111 R,,,,, lt..wa, tt Jt.
!'exprime clairement : «te chréticn doit lcur enfcv abu1u,,,u •I
<ju~
» . 1·
~...zQ) Auguslln y exp 1que que Pa
,...r ses 1 2
P,0phé' · •l'f.., -
•p,,,,,,_
pour en faire lc juste usage (ad usum iu.l'tum) qu•:r ccs b,,~1
s1
't"'-' · ignages de la vérité dans les
I
1éfll0 rnple de la Sybille de Curne'vres dcs ~ on
t savõtit •que'~· 13, &il, l'f
tr'l11,; ~-
cation de l 'Évangilc• (40, 60). On remarque que la la p~ 1
dcs termes uti I abu~i esl as~oci~e_. dans le § 60, à 1~écurrc 11~ re~e ouvellement d u moode est ra s doot Ia Pr'lns.. tt ' 1dr>lllle ""'
dépouilles des Égypt1ens, qui lég1t1me également les lllag, de ,en rrume Bucolique ; Jérôrnc P:;:;"Ee Par VP~11c sur 1
la cullurc pruenne, tout en suggérant la nécessité d'u:111 Pr11111s: Q":iin écrite au printemps 396, ré ' ns une IIOu':8'' d.iin, ~
discernemenl: l'image. tiréc de l'Exode (3, 22 et 1rªVajf <ft '!irivé les lettrcs profanes, sont v!::ve ccux qui, ~e le111t •
avait déjà été commentée cn cc sens par Origenc (i_;S.36)
Grég~ire /e T~aumarurg~. SC 148, p. 186-195), .11rt 4
eui font appel à Homere ou Virgit:ux f.cn1urts
~Epist. 53, 7, t. 3, p. 15-16). Seton J ~ur lcs inr let.et
J:~s ª'°''
Grégo1re de Naz1ance CI Bas,te dans leur Philoca/ie <xrts. P-lr e,ette Jettre de Jér:õme ne vise pas seuic IGNop,; (p. ~Préicr
et par Grégoire de Nysse (Vie de Morse, 360 A-e S I, 1bi<J.)
p. 172-177). Pour ses autres emplois dans I 'reuvre' C 1 ter
enne, on se reportem à l 'articl~ de A. PINCHERLE, p. ~~gustinj:
t 'il nonune, mais encore Augustin rnen11a ~te -8011.
prcrnier, a rapponé au christianisrne~a:1 fui, Lic~~
auco/ique (cf. Lactan~e•. Diu. fnst., Vil crs de la Qua,, q111,
7
pour sa fortune ultérieure, vo1r les références indi'q é ·562 · te •oppose aux «chnstianisations . • 2:4. PL 6, 0nn 't"'t
u es Par' e 5 . af:fi à ,. •ncons,~""--- <>VG-811 >.
G. foLLIET, p. 583 - 584. J.ugusnn
' mne 1 mverse, dans le De · ~ de Vir i •
- l'exemple de nos bons aureurs chrétiens óO), que «touchant !e culte du Dieu uni uedoctr. christ. m,g~-
na'iens quelques véntés» ; la liste des q • n lrouve e"- 1 • 0
"''L CS
Pour appuyer sa these, Augustin énumere alors dans
quelques-uns de «nos bons auteurs chrétiens» qui ont si § ~1
1
Y-
de ~mmer ~ur ªfpuy~r sond'É point de vue -
cbrét1ens» qw ,son ~rt:ts
,!•
8utcurs q •·1
gypte, c'cst-à-di «uuos auieun
~sit alon
~n u~ge des tréso~s _des Égyptiens: ~yprien, Lacta~a.tre ..surchargés d or, d argent, et de vêternc re du paganisme
V1ctormus, Optai, H1la1re. J. DOJGNON s est interrogé cc, reprend celle de Jérõrne dans la ltttre 58 n~ (II, 40, 61) _:
choix des noms ici retenus par le De doctr. christ. : il s sur lc Tertullien et Amobe, qui ne pouvaient IDais ~n cn excfuantêt
que ce choix «parait avoir été dicté à Augustin par un teuggcre des boni fideles, et en y ajoutant Optar (e? COnsidérés conune
Jérôme auquel il prétendait répliquer» (p. 796). De fait ~e dt 804), On voit l'enjeu de ce débat: Augusti/- ~IGNON, p. 802-
leflre 58 à Paulin de Note qui date, selon p_ Co~Rc 5 sa ~Jarations théoriqucs de Jérôme, la ~-:utiem; contre lcs
(«Paulin de Nole e! saint Jérôme», Revue des Etudes LA,~LLE savoir tirer parti aussi des lettres prof~ .ix;~é~c de
25, 1947, p. 261-263). de 395, Jérôme énumêre des autmts, s'être finalcment rangé à son point de vue 5/ . stmble
·
e h ré t1ens d e 1angue 1atme
· qu ,.11 Juge
· avec sévérité : Tenul(' curs Lettre 70 ( t. 3, p. 209-215). ' on cn JUge par la
Cyprien, Arnobe. Victorinus, Lactance ~t Hilaire (Epist. 58, 'f~:
trad. J. Labourt, t. 3, p. 83-84) ; Pauhn ne saurait y trouver
des leçons valables pour posséder la clé des Ecritures

540
541
~ .

NOTES COMPLÉMENTA.IRES NOTES COMPLlME:. ""'·" --.e • .......__·


NfA.tRE:s ~
ne pA,,ue de la cullure : du « De doe trina cL'"lt/·
. . ,;té de la seconde ; on retrouve
6. U ...,
«Con/essions• · ~. ptrJO,nes anaJogues et plusieurs c:i~f dana ee ~
, 11
_ IA nlcessitl de la Pdque Clict ite' rt,t_dentiques. Pour uprimcr la •ons OI! lll111ve1,,ppe~
,_i~s 1 J\Ugustin recourt, de faÇOn I~aleur de, ,-;:'' l<.T1pr11•
Si les § 60 et 61 lég!_timent, à pa~tir du récit de • 1

remprunt à la culturc pa1enne des véntés qu'elle a


les § 62 et 63 montrent: toujo~rs à parti~ du r~it
0
:='E:~º"
.11..,tnt'·1
ue ..rout en sortant nche d fgypte, ti n'est pa 5 I E:~ 0 ,, ,
corll"'' deS «dépouilles des fgyptie h.1s,..,, lllai~ P'4u,,,.,.
fi111'~~. gentilité et j'ai fixé mon =.;: 1
~Et rnoi j'~pl c11e, 1
roi de faire emporter d'fgypte par ton ntion •1.1r l'o, ,, ve1111 à
qnéanmoins d'!tre sauv,.,"- sans avou· fai·r 1a ~~ "" "'
• -tUC» (II 4 .-vssibl,
"~lllà toi, oil qu'il fQr ( •..) Et je n'ai peupte, Pllrcc que tu••
importe de ne pas dissocier ces deux derniers par • 1. 6i, t
tuaJ 1 égyptiennes, que servaient av P8I r>rt~ 11~ que 0t1 ar
ido1e; ,rné la vérité de Dieu en mcO: lon o, ..ceu:"º". •u•
livre li de ceux qui les précêdent, sous pcine d:grrªPhts }I
'A e ·r "--
pensée exacte d ugus in : ~e s rat m""'o~naitre le Ser ~
1· a11s "U 1rat'5 re plutõt que le Cr~teur"» (C nge, ~
0
et
qu, 0111
c1:~6lS). Augustin se présente donc ~"!- VII, 9, 15 ~rvi la
requis de toute culture bumaine par _la Cro1x du Ch . Pas~8 P· n·che d'Égyple•: capable de .. , ICI CO!nJne -.: A 13,
création permet d'~firmer que_la vénté peut être tro;s1. Si~ our « IA . L' wscerner A~-- ..... ..,,,, l 90ft
t ·ré de J'ido ..trte. argument qui rend . -ns ces liv
les sciences des paie~s, ~a Cro1x ~u Chnst révele que 1~ dan,
ainsi trouvée ne saurait.~spenser 1 ho~ du besoin d'ê ..,~ritE
"éfl livres - «cet .º'était à toi, oo qu 'il f~son de la va1e':: C:
cesui que propowt le De doctr. chris1 (li 18- esc e ~
vé par te Médiateur. L ins1stanc~ ~Jeure d' Augustin lre sau.
~~heve avec 1~ ~ssage des libri Piai~ . • 28). Le livre~~:
exégesc figurative de la Pâque JUIVe porte sur t'hurni~s '<>ti 5 •J.ugustin assirrule à un passage de 1, nico,_ ""' l l'~iu
charité : c'est là le reme~e à l'or~ueil qui empêche .. ~: ti la 1 q~st bien d'une «Pâque• qu'il s'agit com:!uetl l l'humili~~
mêmc s'il a découvert D1eu, de lm rendre grâccs et qu· 1rnhle, 1
~hfisl. On retrouve, d'ailleurs, de fa n ~ le De drx:,;
duit à l'idolâtrie (cf. Rom. 1, 21-23). Augustin peut a/ e CQ11. 1 ions à / Cor. 8, 1 - «je m'enflais deço 1tg:'11fica1ive .... ·
cture le livre II par une comparaison entre «la sciencc ors ~011. allus .té . éd. ma se-- . ""''
effet, cette e han qu1 1fie sur le fonde -·-- Ou ~it
dans les livres des pa:iens» et «la sciencc des divinrec1•1lie
tures» : la seconde est bien plus grande que la prenú:s crj.
f;
Christ Jésus ?• - et la citation importanmenr de l'hwniliii
.,J.pprenez de moi que je suis dou" et: de Ma111t. 11 28 0

tout en gardant dans l'hunúlité et la charité, elle contien/:· 0111car, , (Cf. Con/. _VII, 9, _14, p. 612-613; VII, 21 ,u;fe c<2ur
de . . .. .

qu 'il y a d'utile dans la premiere et mêmc bien davanta <:t La conclus1on du hvre est exactcment cclle d •. P- 640-641 ).
§ 63 clôt ainsi la digression amorcée au § 28 ou A ge.5!;-e doctr, christ., _mais sur 1~ mode du ~it: «J~ hvre 1~ du {!t
invitait «tout vrai et bon chrétien» à faire cette comparaiugu iu1 (l'Écriture) et Je découvns que tout cc ue ., ~ nus à hre
recueillant la vérité «ou qu'il la trouve» et «en la reconi:n. en chCZ les Platoniciens était dit ici sous la ~utf;v:s ~u de vrai
aussi dans les saiotes &ritures» ; le lecteur est ainsi 000 s:ian1 1 (Conf. VII. 21, 27, p. 638-639). Jugcment 'A st~nlc:e .....
passer de la lecture des livres pa:iens à la lecture de l'Éc ~ ~ à
non certes en reniant la science recueillie dans les livres º.!tire,
plete quelques lignes plus loin, apres avoir l~ ;::~ •n com-
chrisl qui seule peu! libérer du péché : «Ce son~s eª mon du
mais en la subordonnant à la science plus haute des
&ritures.
Xf:ns,
•nes
ces livres-là ne conttennent pas ...• (lbid., p. ~l~ que
Cette cor~espondance entre la fin du livre n de Dt do .
, - f,es «Confessions» : des /ectures palennes tl la /eclure ,,_
t lcnrure
chrisl. et le hvre VII des Con/essioru n'est à t'hide t·
ruite...,__.
; elle invite
rad. à relire d largement lcs Con'ess,
plus ·ons
ncc comme
pas or-
uc
. 1•
Un ~rallele avec le liv_re VII des Con_fessio_ns_ s'impose ici : un ,~1t pa 1gmat1que u passage de la culture paic à la
Augustm, en effet, y étabht une comparaison smulaire entre lecture de l'Écriture (cf. A. PINCHERLE, p. 573.574"~L. e
Iectures néoplatoniciennes et sa lecture de l 'J;criture, ce qui: F ERRARI, p. 173-1~2). On trouve, de fait, dans les premiers
permet de montrer la valeur des premieres, mais aussi la livres des Confesswns un r~it de l'enscignement reçu par Au-

543
542
NOTES COMPLÉMENTAIRES

oustin aupres des paiens ; ce récit s'accompagne d'


NOTES co,-,pll , .... , .., .
"' . . . 1 Une 1 ,.,l!VJ'..., .........
Sur '" disciplines ams1 appnses. sur eur vateur... -, su, 1f'E"'••e~i ,
O
tions de leur bon usage. n remarque là aussi d ca C() llti es.sante eles &:ritures, ma.is . Rts ,._..
1 c;0of jtre 1 de la Genlse dan bicn Pllr
p..---,ints de contact avec te De doctr; christ. Le\~ºfl'lb~· · dll eh;! ~tation est arnptc 1 1~• liv,:e 10itg11e .
I "edei:
ConfeHivn.ç s'attarde longuement sur I apprcntissag . 1~tc I li\
tangue. puis des «prcmiers élémcnts» qui rendente 11\iliaJ ~~
tire d 'écrire et de comprer, enfin sur les conna.iSSanccaP<lbt,, ~
.

,
de'! !ºi (~ Dieu) dcp~~I~ tn~
,erre Jusqu au ~gne ~teme, Pl'iOtjPc" ::~
!~::_,u~?'~iora Pro.itt
Le récit est ponctui de _es ac-~ 11' llt : e!!ª (Conf. XI. 2, 3, B~ 14 P •vec nlli) <>il UI) n~ ~ llltr.
à l'éoole des grammairiens.
. b. ·
lc premier ense1gnement est 1en me11leur que , "'cl"tit111 ,
JUn- ~ l't
. '!'C: 27
1 de la Gen_ise, c'est u~ ~ i 6-.277). A <Ians (sai le ~
l"'atit6 qui es! ~1~: les sept jo lat1on IUr 1,J':'~tra lelain~
. . ·t
appnses chez les grammamens, car 1 .est «utile» alo
es f 1,
ªb1t· , 1otfí ure de I histo1re de l'Egliseui:s de la CrEat·o..cri•urt ~ba-
fahles ne te sont pas et ne peuvent qu _engendrer la ~ qllc 1~
la ~Jessions pe~vent donc ~tre lu~~ll'au aa~ loiiten er/ª
morale (cf. 1. 13, 20-22, p. 30~-313, 1, 16, 25_
26
321 ; à oomparer à De doctr. chmt. 11, ~. _38 _ 26, 40) P. 316.
""1Ptiai, co
""º
duit Augustm des lecturcs .
1· à la I
oonune
J>aicn.n....
1111 .. ~trne1 '~
llin.1-. . <.ees
.,... ,níers 1vres, ccture de l'&:nt .... fvoq ·-•illrt qui a
fois même s ' il esl avantageux de savoir hre, ~rir:c · l'ou1.. ~reuvrage (cf. 1. BoCHET, p. 23_ 29 _urc, 111r laq~ daas les
etc .• il reste nécessa1re . d. en fa1re
. « bo n usage» •. co...
··•Pttr"' 1 ~ ...; 5ir concretement la forn..~.· ) · 1111 lcl rr<}tlle s·ac~v
soul\gnent les Con/essions <.'· 15, 24, BA 13, p. 31 6 _ ;c qu~ f111re _.doctr. ehr'ist. (cf. A. P!Nnn,.,.
ve ..._•on pr1,,,..__. ,;cu i •~: e
autant que le De doctr . .chrat. (li, ~6•. ~).. L 'astrolo (· tau,
31 dU •
"""IIÍ~
-·..,,.LE., p. 573 Plr le liv
""' lptc à
8,BuOGRAPHIE . H.-1. ~RRou ., .111 ·574) reli
l'ohjet d'une condamnatton tout à frut smulatre dans 8c fait
1 11ure ant1q_ . u e, I et 11, Paris, ' "ª'l 949Ali. gustin tt.la ft
ouvrages : elle n 'est qu'une pratique supcrstitieuse. sans'~ dtu~
mcnt dans la nature, «effet non de l'art mais du h3Sard,. 0 lldt.
IV • 3 • -S-6 • BA. 13. p 413-417 ; cf. Conf. VII. 6, 8-IO• p(Co,./
cu Umenta,re 46, «Les d~ u·
t ~ P;..~-584 · F•ev
c0 '"fs,1re chrbien, BA. II, 1 9 1llcs dcs ~gyp?1 , Nott
~:..!..
, G. Fott "dt la
11
LI'\~ • De doctr. chri.{I. li. 21. 32 - 24, 37). L 'argun... ·
59
S. ...,.,....., Sainl Augustin
M pasteur d'a...
""".f, '-<lllllar • .
""·
AN D
Lt
º"· · d h ·
jumcaux. uposé dans le De octr. e rw. (11, 22, 33-J4), ""'
n,
..... ,1.._ 93-138 ; G . «Connaissancc
ADEC, : Paris, l9S5 Ea
P~s. Essai sur les citations de t·t de D1eu ct aci· • t. t,
inté~ré dans les ConfeJ.~,on.ç (VII. 6. 8- IO, p. 595-603) au ~ ~s r~uvre de saint Augustin., Recl,~ Roniaill.f 1.'~~
de la rencontre a,·ec F1rmin11s et de son effet libérateu ~, 1962, P· 273-309; J. ~IO~ON, «"Nos bons AugustinitN&,:s,
2
Au~ustin. Le développement consacré aux ans li~raux ~nssur Cyprien, Lactance, V1ctonn, Optat H·l . ~ de foitt .'
livre IV dcs Cn~feuion.t (1~. 2~-31. P· 454-~l) est f>Onct: . .
doctrina e hr,st,ana, ' 1 atre22(A ugustin, Dt·
li•. 40• 61),., La1ornus
par un quid m,h, prodaar... _. • ~111 rappclle. le JUgement final d ol\5. 1 OPELT, «Doclr,na und doei,,·.. ~ h• • 1963, p 79"
uv • • . •... e ri1t' · ->-
/)e dour. christ. : les d1sc1plines les mc1lle~re~ ne J)euvcn~ sprachliche Unte~~1cht, 9, 1%6, p. s.22; P.-M'IJlla•, lkr a11•
rnloir que si dlt·s. sonl _référfes au cul1.e du vrai D1eu, ce q11e ne uage de la tradlllon rhltoriqu,: cla.ssiqu,: l:llON,
L'hl-
fats..ail pas AuE:ustm qu1 étail alors mamchóen. r hrétienne dans Je De doctrina chrisliana Je' .
f>trsptctiv,:
M~rnoire de maitrise, Paris, 1971 ; A. PlscHe~auu Augustin,
Outrc cclle réflc-r.ion sur les di.sciplines apprises des JXtiens. t
lcs prcmiers tines dcs Confe.u w'!.t e~pos~nt les r~action, 00 : ua j) De doctrina chriltiana e 1c Con/mioni .. •;;· Agost!-
cLassica 25-2~. _1973-1974,_ p. 55.S-574; L. v~~tg14
d 'Au~ustin f;i(.-e à l'É.crirure: réac!1ons ntgat1ves tout ~'abonf,
m,11 ,. qui se 1ransformen1 progr:essn·emc.nl. La fin du hvrc Vil
doctrina chrfsllana _d e samt. Augus1in. Un manuel d'ber!t
neutique et d express1on chn11cnne avec en 11. 19, 29 • 42, -
des C onfe.Hiont m.1rque le pa.-.sage d«-1s1f des lecturcs pa"iennes 63
une "c~~rte fondamentale pour une culture chritienne<
à la l«-tur:e conft-s~1n1e de l'f..critur:e : elle es1 à saisir commc un August1mana, 24, 1974, p. 10.20; H .J. S1fB1:.-.. •Die ~ra" det
at'C.lutissc.-mcnt . encore p.utiel toutcfois, de l'i1i~raire dttrit Bibel. Eine Analyse von Augustinus. D,: doc1r. chrisl. 1-lll•
dan'.'I lcs ltn-c-s antérieurs. Lc-s Confeuions. en effet, ne s·ac~.
,ent pas a,·«- lc- récit dc la convcrsion qui est liée à cette lecture
Revue des Études AuguslinieM,:s, 21 , 197S, p. 72.90; L.
FERRARI, «From Pagan Literature to lhe Pages of lhe Holy
e:

545
-~~ ,
NOTES COMPÚ.MENTA.JRES NOTES COMPLb,te,.,... ..._..,,~
'~ 1 ',IJREs

Scriptures. Augustine's Confessions_as Exemptary b.. ue tes Marú~. ..ns adressaien1 à l' .
tic», Kerygma und Logos, Festschnft für e. Andr~ r o ~
von A.M. Ritter, Gottingen, 1979, p. 173-182 · D 1..1 SCn, L li,
___ ., h . • . <"I>.~ ••ta
Superstitio. Vberlieferungs- unu t eor1egeschicht/i h ~ , t.
chungen zur kirchlich-theologischen Aberglaubens~· e fl,.,,,.N~.
Mitte/a/ters, Be~lin: 19!9,,; H. R. SEELIO_ER, -s~te,-cu~,. ;:-
~f..
·u'loes \ 1 ne conn&1ssa1t que 1rop
~-.411S~1e. Ce rapprochemen1 se ju:~' ; ~ i r ~ ~ et
du Contra Faustum •u.it d'assez
ADcien T
•utaot Phaa •na
i,;-.1..cti~~l esl pro~ble ~u'A_ugustin dis ~ ce~le du ~ que la
~st- · ..• Jorsqu ai réd1geau le livre l~(F t ~Jà dea cap"?ctr.
ciencia y "narratio histor1ca en el De doctr1na chris,~rst,ci i
6
e,., e ust-
cJe ..-• ~is contnurc · D-=--
· ) . Quelle que SOit la vale ""la
....... F.T, p. 62, est
Agustín•. Augustinus, 26, _1981, p. 22?-281 ; Clalia dt 11, d'"" • capitula de Faustus JCstent un t ur de ce11c h
KRtsrs. Die Methode der K1rchenvliter 1,n Umga · GN,l~ ~se, fe5 ta pasition eles Manich6ens à la~x1c de référe11ee ~-
antiken Kultur. 1. Der Begriff des «rechten Gebrau;f 1'1it <l."· ct'~re ue1le Augustin a'op.ur
Stuttgart, 1 ~ ; I. ~AOOT, Ar_ts libiraux et philosop1i;:·
pensée antique, Pans, _l~, G. ~Ess, «Doctrina in ~ /q
8~t ..me JCI• d I'.. . ~
r-. critique e nncum ~estamen, dans k
/. /,(J S •Capitula,. ~
tine's De doctrina chr1st1ana», Ph1/osophy and Rheto~ug111 _ fiJJJStuS apitula de Faustus s'en prennent
1984, p. 98-120; B. BRUNIN0, «De l'astrologie à 71 C, 17
',., e 4 33) La .tí. sunout à l'A
Co/lectanea Augustiniana. Mllanges T. J. Van Ba1a ll¾' ..,... nt (l sur
feSiaf : c!l que majeure er ncien
1990, P. 5_75-643; ~ - l<;EVANE, «A~gustine's De d~' t,_11:
préccptes ahmentaíres ou cultuei . constante c:on.
5
ce~e eles plus utilisés (...) se rapponent a:X· .•lcs foci SCrip.

1991 p. 1011-1031 ; P. PRESTEL, Die Reuption de,- :~ria.


christiana m world-h1stoncal Perspechve», Augustin. c,,.,"o
chen' Rhetorilc durch Augustinus in «de doctrina ch,.'-ce~o1¼'.
41
111~~ 15 références, puis suceessivement a~nt~rd1ts aJimen.
c,1re~ ·jon : 12 références, au sabbat et à ses ~~ de la cir-
conc15 ces enfin aux sacrifices prescnrs O hgations: 11
Frankfurt am Main, 1992, p. 78-100 et p. 2 ~;1<llia., ces.'
rtf6rt:D II cst aussi remarquable que le par la Loi : 10
I. BOCHIIT, «~nterp~ta?on scripturaire e_t comprébension ·297_; ~ftcencision, sacrifices, sabbat, reviennegr-Qupe lernaire :
Du De docmna christ1ana aux Confess1ons de saint Au de _So1. c1r~cRlff, A.spects du manichlisme ..., p. ~~s souvent»
1
Comprendre et intupréter, ~aris, 1993, p. ~~tin., (~·. ue parte sur les mceurs des patriarches et ~ Une autre
R. A . MARKUS, «Augustine on mag1c : A neglected se ·.SO ; cnUÍ'Écriture relate. · 5 proph~tes
theory• • Revue des Études Augustiniennes 40• 1on..
.,.,..., p.llliotic
388. 375. qu: Les prlceptes cultueis
F ustus dénonce d'abord les préceptes eux me
on:eux, vains ou risible~ : «pour moi, j~ai ~ c~mme
14. La critique manichéenne de I' Ancien Testatn \concision comme un mot1f de honte et si je ne rnepnsé la
comme arriere-plan du livre Ili (III. 5, 9; III, 11, l7)'rtt ci_ aussi. J'ai méprisé le repos des sabbats' comme trornpe:
u~~
1
Abordant les signes figures ambigus, Augustin met en garde
8
~ssi je crois. J'ai méprisé les sacrifices conune 1 é tne,
!°'
son lecteur contre deux dangers inverses : prendre une expreg. • a~i je n'en doute pas. La chair de porc n'est
d . • b . . 8SSIIJ menr
sion figurée pour une expression de sens propre (III, s, 9 • 101 •
pas la seule onl Je ~ ~h:~ne, t~, de meme, ce n'est pas la
13), prendre au contraire une expression de sens propre pou' 9
seule que _tu _manges. <:>~· a v:"!té, ~·est parce que j'estime
une expression figurée (III, 10, 14 • 24, 34). Dans Ie premj/ toute chair 1mp':'-fe, mai pour 01, e est parce que lu ,
cas, on aboutit à une «interprétation charnelle» ; dans 1! ••rimes aucune 1mpure ; dans l'un et l'autre cas par t·uº en,
....
second, l'allégorisation abusive ~ne à l'errance (cf. III 9 13) l'autre d' entre nous, l'A nc1en . T estament est détruit
' ne
L
Or on constate que le premier d6veloppement conce~ e~cl; semai~ eles azymes, la ~te des _tent~s, nous les avons mépri~=
sivement lc culte, tandis que le second a trait uniquerncnt aux l'un et I autre c o ~ vau~s et inut1~es~ (C. Faustum VI, 1, PL
mceurs et aux pr6ceptes moraux. Cette double orientation du 42, 227). A ces pratiques, d oppose 1 attuude des catholiques qui
développement s'6claire, me scmble-t-il, si on le rapprocbe eles

546 547
: · ..
NOTES COMPLt•6 .
-~ .... -
..,__•., ......_ ,.,;

--
o__i. e 1r1EN7.~ .....
r,10TES coMPLÉMENTAIRES ,,fRF.s ..............

t nullernent ces p~cepted~: touhtéen les 1011a Jc:S fa,deaUX imposés aux
ne respecten ,. xe d'hypacris1e ou ,nco rence, ma· l'lt t c",,tienl tibres, de ce que l'un fait ~laves, l'lill
paroles. ce qu ti ta otes de Jésus (cf. XVI, 6, PL 42, 31'ª ª111: ..,,~!rits8e et l'autre nous mcr e natrre la re '- Rk11
'att1·1ude ou tes 41 par_ XVIII, 2, 343-345). II prend cga1 s. 8.31" Y '. ,,...
...nl•·
J."'ª"
_,. 11"'""' 16' 3 ' BA. 17' p. 3 16-317n sa ...~"••i<
. ...._ ~.elJrat.,,_
rt de,
~
· r
l VII 2, 340- 3 aux ' Galares pour dénoncert le rctour à'lllc
1 11,, ~,.... 1 l'A nc1en rn&- ...,r
. au Nouvea , cf· 15, 1 -'liP ··-•ne. de
~ 53ge de
Építre
X
appui sur observances comme un re our à la Se Cir. t,e ~rt la supprcssion de l' as•• u_Tes1arnent '. . 31'.w) 301 ,-.
concision et autres
(cf. VIII, 1, 240)d. ,,,,..:,,,rches et des prophetes
'4s r,ueurs es p...., ...., .
"'•tllclt r- ' . d' ....rv,sSCine
cftJJle 11c:s anc1ennes, autrc pan, lar~· n1 au,
,1111uet1ísaient et annonçaient. Les deu" llation de
i,np1·
~~
aJ<~
.

- L,<, • raconte des patnarches et des proph~ ptof'll ...artir du moment o~ l'on pense as!lecta tont c:e qu'e11et
Ce que l'Écrtture ble. cornrnent croire sans absurd· tes ts1
· · accepta
ut auss1 tn
· . llé
rte «les turpitudes el la v1e honteuSe (ftqut
títs à _r-nc:s: le dévoilement du signeces_ Obser,,,.....~n>iterne111
s18 ffi t, ·
<JeS . 0 ce est, en e e lpso facto l'l>é 1 qu, ttn.._
131 _,,me
--s
cnn._ _
-~,urie
~-à ion de, acces à IOa
:rol..:;:~ a.;_,::..""""'
ceux dont on ~PPo nt «des hommes religieux et sai:, agi.
10 ílltel~'ge J.ugustin le montrait
,;a"'"'"' ";"'t:i) 1 faustus mulriplie ici les ••emp/" (C.
faustum, XXI , , les déviances sexuelles: Abraharn es, '"
d• !'~ium (IS, 3, BA 1_7. p.
~d1ffl plies par Notre Se1gneur Jésus.ci;··· depuis q , le1 C.
insistant surt~~~:ret Tharnar, David, Sal~mon, Osée,
Isaac, Jacob, 3 . XXXII, 4, 499). La same logiquc de
Mlot,
º'Se
11~º[taient signifiées par ces observ SI lese~
qUl ·1es sont abolies, mais les bonun:~s, les Obser,,u111ret
6~ f
(cf. XXII, 5F 401 ' conduire les Catholiques à répudier eo Vtait ser"' t à teur sens.» Plusieurs exe :1bres les COn ances
"º"' ,elo;'
;! :•n:~in• bibliq•"· afin de •purifie, te - """' s;;n..,.uon. Le ,abOOt ':::,' en ~~i::,.::/""""abstenr
,on ... ";::;:
":::,,.;ne; ta parole de Usu,, «V...,.,..,_"""-n.;.., l ~ ~
menteurs cette indigne renornmée» ~XXI_I, 3, 402) ; la dea ceuvres, y compns celles qui son1 est

f11tigués et jel vous soul~ge~; prenez sur' : : tous qui ~


prophê~ ··mi""" ,i l'OO ne veut pa, ,magu"" Dieu igno ""·
me atn,tu e !i:ux craintif, avide de sang, jaloux, etc. (XXI~~
mon j011g et
ji

aveug e, en , , 4, . vez rnes eçons, car Je sws doux et humbl


402-403)- . 'A . ~verez )e repos,. (Matth. li, 28-30) edeCC2uretvous

souci de préciser le sens ~érita~le des ~~;an~~


Ces critiques des Manichéens exphquent qu ugustm ait ici 1
ju~ves po; :~ire ce qu'il figurait, il l'a plutõt ~~
1 tr~n·tuel ; «ainsi le Seigneur ( ... ) n'a pas aen ~voile te sens
le sabbat pour
un chrétien et de rendre raison es mre
prophetes. , .
pa narc es et dcs

2. Justification du cu/te de I Anc,en Testarnent tt


1
paraitre ce qu'il cacbait» (C. Adimav~tl6 afin de faire
ª~
224-225). De ~me. ªf~S la venue 2, d: ê:,!• B~
fjsion n'est plus désomws «une figure à l'eprod t._ la CUtoo-
17,

interprétation spirituelle corps mais la chose ~me à porter dans I llll'e dans le
_ La va/eur du cu/te de /'Ancien Testament ,· 312-315): il importe donc désormais de ~lai~ 06, 2,
C'est l'interprétation spirituelle qui pe~t ~lon Augustin de t r~mbra) pour la réalité (res). sser l'ombre

~
saisir la valeur des préceptes cultueis de I Anc1en Testament et , S'agit-il bien là d'ac:complissement et noa d'abolition
d 'affirmer que les Juifs étaient ass~rvis à des signes utiles (cf. 1 sirnple, comme le pr6tend Faustus? Deux analogies et
De doct. christ. Ili. 8, 12) : ce qu1 engage une certaine com. t6eS !'une et l'autre tià. notre
dcf: exp6rience
º ·· du langage """'ouoral
~temprun-
à A
préhension du rapport des_deuil Testaments. _Augustin s'efforce I permettent ug~ n . B1re ~sir à son lecteur l'identi~ '
de tenir à la fois Ieur d1fférence et leur hen. II oppose te I la foi à travers la divers1té dcs ntes de l'Ancien et du Nouvea~
«lemps de la servitude,. à celui de la «liberté» (III, 8, 12 . 9, Testaments. Lo~ue nous _pa.rlons, le meme verbe est proDODCé

I quaod ~
13 ; cf. De uer. rei. 17, 33, BA 8, p. 66-69), mais il montre différemment s d est conJugué au pasK ou au fwur . il n'y
également dans te premier une prophétie du second: «Nous pas ~ors à s'6tonner '!ue les sig~ soieot auttes
tenons que la différence des deux testaments vient de ce que l'un pass1on et Ia résurrect1on du Chnst sont promises comme

.548 1
NOTES COMPÚMENTAIRES -----.
NOTES COMPUMe,.,...
,,.._
~-"-
.
................
·~
.

uand elles sont déjà a~mpl_ies : vouloir "'~IRES


future_s et q nonciateurs reviendra1t à ruer la ~litE cn re, ver de la lumi~re 61erne11e C
aux s1gn~ an ment (C. Faustum XIX, 16, PL 42 3~1'tit ~
l'accomp ·~:e analogie met en lumiêre que le Nou~ca 35)
Cette prenu tremps de l'accomplissement; la SCcon<tc u l,,,!·
, ,bre::ionr6e du sensible l l'intem;-~11, 5, 9) .
!1i 1• ~ 51 caract6ristique du n6> 1 1 !• du ~ ~nah
~t qut ~ ta diversit6 des temp/ 1:~~srne. Mai,: à !"ire,.
me nt est 1e e. le temps de 1··mte11·igence. «eommcnt dao......,.,llt
.... cef11Pte 13) et te «te?11?s ~ la rév6Jation.rnps de la ae ~se Cft
qu!i~:ss~nsent-ils que les Catho_liq~s n 'obscrvcnt ~llc le, (til, 9, orisation de l _histo1re comme lieu OU, 6, IO) ~nllde,.
M Mo'ise 8 écrit quand. au contratre, li~ observcnt to cn <lt IJJle vai salut, ce qu1 est, selon le De oi) ae «1Ep10ie ~Pl>ote
ce que
I figures, mais dans les réahtés mêrncs Ut, 1loti
IJ1Íe dUP· 42-43), un paint essentiel du :f? ~tlig10 ,.} <~
plus dans ~:çaient entes signifiant? En effet, s'il y :uc
Ct1
figures ann écrire et un temps pour lire, ce nc SCrait po· Vait 1111
8~ 8, istre tend à_dissoudre la 00nsis nst1anisrne. lc • 13,
IJ1Íer re~ paur attemdr_e la trancenda~ du signe qu•·i P,e.
tem~s po~orrectement que de d.ire que le lecteur n'o~llt llou1 ..iépasse . conf~re de l'tmportance . 1 . ' le ...,,._ _. • faut
u . tu• . • CS 11g11es de:--.a, Ili CQa
expn':r·t re parcc qu'il n'en retracerait pas Iui-rnêrv,~ lflllre' t ~taient une p&lagog1e Mcessaire cf , l'Antien T •
IJlrnen en III, 6, 10) et le Nouveau T~ · 1allusion à Gales.
cette " n uquand les caractêres ne sont que les figures ,t..~ le,
caract.,res, A ""'--- ~
-
et qu'il articulerait les sons e~-me_,mest sansrti~ P·~upcr de 1
Z3-2-;.,.ent teur utilité mais les charge de !anient ne leur
nuile titre H. J. SrfBEN (p. 90), «il est f a s e = ~ le note à
t!
fonnation de ces figures, mais en ctan ave par Ieur exaine •
jUSte tin Jutte dans cette section pour saisi de Voir COrnrne11t
(C. Faustum XVI, 32, PL 42, 339). n- .4ugUS ,uel rout à fait insuffisant, Je temps r, ~;".C~ instrurne111
- L'inlerprétaJion spirituelle o0°~%tologie et pour_ l'apprécier à sa juste~~eaat •rruJllion dana
C tte compréhension du Nouveau Testament com So~ servitus et libertas résultent de cett ,ur. Des COnc:epts
dév;lement desfigures prop~étiques de l'Ancien corresl>On:e
l'interprétation spirituelle qw n'en reste pas au sens littérai dà
texte, mais comprend la figure _c~mmie figure (cf. De doe~
-n .
oO t totalement le concept designe lui-~
Justificalwn des maun et préceptes <k l'Anc.
3. ·,erpritaJion littérale
.
utte et transror.

; ien Ttstamt111
christ. III, 5, 9). Le verset pa~hme,n, 2 Cor. ~ •. 6, sert ici ~
_ L'absolu et l e rel at1if en mari~re nwrak
et 111
principe bennéneutique ; pour b1,eAn I en~en~e, ~~mporte de lle
pas le couper de soo contexte qu ugustm cite _.,ois : «Quand pans le cas des ~urs et des pr6ceptes, Augustin . . .
tu seras parvenu au Christ, le voile sera ôté» (2 Cor. 3, 14 cil6 ns tittéral. II est _ators nécessaire, pour justifienvtli~ie le
par exemple dans le De util. cred. 4, 10, BA 8, p. 228-229). lc se nces entre l 'Anc1en et te Nouveau Testament, de: diver-
rapport des deux Testaments est pensé en te~s de révélation r,:t,solu et le relatif en mati~re IOOl'ale. •scemer
(cf. A. DE VEER, p. 338 et p. 343-352). Cette mterprétation est Les analyses du livre I (22, 20 - 40, 44) auxquelles A .
identifiée, dans le De utiJ. ~red. (3, 8, 1!A8, p. 222-227), au se réfere explicitement ici (cf. III, 10, 14-16), fourniS:::~:
sens allégorique dont Augustm donne tro1s exemples emprunt~ critere ultime à mett~ en ttuvre : se~e, ta chari~. fin de toute
au Nouveau Testament : le signe de Jonas (Mallh. 12, 39-40) rEcriture, permet de Jug~r la vale~ d un acte. La distinction de
les figures de l'Exode (1 Cor. 10, 1-12), l'allégorie des deu; la cupiditas ~t de la ~ar,tas renv01e au c:ouple utilfrui, longue-
fils d'Abraham (Gal. 4, 22-26). Mais le mot allégorie est ici ment thémattsé au hvre I (cf. NC 4 : «Frui-uti»): la récur-
évité, peut-être en raison desa polyvalence (cf. De uer. rei. so, rcnce du terme uti en est un indice (III, 12, 18; 12, 19; 12,
99, BA. 8, p. 170). 20; 16, 24; 18, 26; 18, 27; 20, 29). La valeur d'un acte
La maniêre dont Augustin caractérise, dans ccs paragraphes, dépend don<:, «n?n de la _nature des cboses dont nous llSOIIS,
l'interprétation spirituelle allie deux registres distincts: l'un, mais du mot1f qut nous fatt en user- (III, 12,19): le mal n'est
néoplatonicien, l'autre biblique. Cette interprétation, en effet, donc pas une substance, il prcx:Me d'une volonti qui n'ordonne
«éleve l'~il de l'esprit au-dessus de la création matérielle pour pas son amour sclon l 'ordre ontologique et qui en vient ainsi à

550
SSI
NOTES COMPLtMENTAIRES , . ..,.- NOTES COMPÚMENTAJRF.S
y fil ..
·11eurs, au" ag111a et au" fac.
référer indOment les ~alités ~emporelles au" réaJj
!:eues. La mise en place de ce cntere permet aJors de IEs Et . es ; f"l'e:~ara pro/icienlium (cf. A. so:7i;a, Au11u11in
les divergences que l'on peut constater ~ns le~ tn('f!ur:ela1i.,itr. ~·~e 1es PL'anaJogie de la d6cl811'_)ation d'un -~ -'C, ª1· 13,
. • les temps ou les personnes. La
,j"."JJ1.670), 0 ~it à un art un1que, J>Crrner rne qua, sana
11euA, . d1vers11é
d des c ScJQii ~t
0 ~ P· ocr;,,aifoflll~;affinnation d'une justice une et . en OUtre de
selon les peuples est souvent ~s1on e scepticis u,11 1'1) • 11~1,er qu:vec Je constat de la diversit6 des ~l.lable est
_ .., 5 l'universalité de la regle dor (Tob. 4, 16; M. llJc Oior:.~•
...... ' . . . bl (III ª
11h 7 "' . ~ilͪt,lc: 13· 14, p. 386-389). Le C. Faustum pou SClon lea
atteste l'e"istence d une J~llce !mmua e . ' 14, 22) . . ' lf
faut-il rapporter la regle d or à I amour de D1eu et du • eneo,'
cv-· -s (Ili, 7;érnatiquement les indications th6o . ~ r ~ pan,
car son mauvais usage n'est pas e"clu, comme l'avait PtOchai; 1e
11
Wqoe 5YdOCIT· christ. au" e"emples de l'A~ienª ~Ilia~
,pP5 te pe r faustus (XXII, 30-93, PL 42 420-Á"'"' estarnent
De /ib. arbitrio (1. 3, 6, BA ~· p. _200-201). D'autrernon,l'E lc dllll. .r,ts pe . • -.u.>) •
diversité des tempsjustifie la d1vers1té des préccptes de patt, la ...criflll ,,, du se1'$ /111/ral
1 ,,. JjJ va 1e ..
et du Nouveau Testaments (Ili, 12, 20_et _18: 2~). tout co l\ll(:je11 ,.. . note que «tous ou presque tous les fait
diversité des personnes e"clut a pnon I uniforrnisarl'llrne la 1 ,._ugust:~res de l'Ancien Testament doivent erres ~nt~s
exigences, dont cenaines dépen~ent du degre_ de vie sp~~n de, dll'1' Je'n/ au sens P~P~ mais aussi au sens figur~,. ~~~ non
atteint par chacun. Poser la_ chanté co~me cntêre uhih}c 1~elle •.,111ernc:. .1 ne (lonne 1c1 aucun e"emple de cette int ...-.~ ~2.
1 "" J',181 5 1 réoCCUpe avant t t de · · e.,,, .....tion
donc d 'un légalisme étro1t et proscnt ,. lc pharisa·,·s mehberc 1 32)· ·vc: et se p . ou JUstafier le sena litt~I
condamne indOment des actes parce qu a1s ne se COnfonne qui
nt Pas
tí8"ra\,: sans do~te, par souca_ de ~pondre aux critiques des
à un idéal de perfection, somme toute relatif. cfeS ~· os sans faire appel au" inteqntations ali~ . .
Cette réflexion sur l'absolu et le relatif en matiêre 1 t,{afll~)léepas de Jeur goOt (cf. C. Faustum XXII, ~)>i qua
était déjà préparéc: par ~~ins ouvrages ant~ri~urs d'Au°:iº~Ie
Le livre J du De J,b. arb11r10, par exemple, distingue neug 5h11.
n'6t81::r En, in Ps. 146, _13, PL 31, 1908). 11 lui f~ut
463· raiSOO. autant que faire se peut, de la conduite des patri
a1!~
Joi étemelle et loi temporelle (1, 15, 32, BA 6, p. 256_ 2
impute l'action mauvaise au désordre d'une vofonté qu·) et
;~111
1 re(l(fre
are beS e
bt
t deS prophetes. 11 ne passe pas sous silence tou•.J . •
de David ou ce w
1 . de Sal
omon
(III • ...,ois, 1e
, 21, 31) et voit dana 1
1
détoume des réalités divines et .vraiment . durables et se 1ou"Se P6' . dc:s péchés d~s hommes de I 'Ancien Testarnent une
vers fes réalités changeantes _e t !ncertames» (1, 16, 35, p.
......
26"' ite!1 .00 à décOUVnr un message constant de l'&riture. i..:
263). Le C. Adimantum, qm ~ efforce de surmonter la co 2· 1 in~'':ur résiste
tradiction dénoncée parles Mamchéens entre textes de l'An .0 •
.
et du Nouveau Testaments, rend ra1son, pour sa pan d
c1en
:! ªº" superbes, mais donne sa grâce
(fac. 4, 6, cité en III, 23, 33).
Le livre XXI~ du C. Faustum J>C':fflCl de compléter ces
ª°" h:m-
. . ' e 1a 1
divergence des préceptes par 1a gradat1on requ1se selon les
ques: ainsi la loi du talion est-elle un premier degré de
ceur qui, en posant une mesure à la vengeance, prepare lointaj
é
d: Jques indications : on y trouve une mterprétation li~rale et
~~:gorique de i:iombreu" ~it~ de l 'Ancien Testament, mais
aussi une réfle"'ºº s~r la finali1'é de ~- récits dans l '&:riture.
nement au précepte plus parfait du pardon (8, 5, BA 17 · 1 1.,.eur raison d'~tr': maJeure est a p~puct1e : «Tous les passages
2.50-251). ' p de l'Écriture s1gmfient donc. le Çhrist, la tete qui est déjà mon-
L 'analyse du De doctr. christ. annonce à son tour les t6e au ciel et son corps qw peme sur la terre jusqu'à la fin.
développements similaires du livre Ili des Confessions et du 1 Voilà toute l'intention des écrivains sac~ qui a donné naissance
livre XXII du C. Faustum. Dans Ies deux cas, lc contexte est à l'Écriture saiote. On ne doit point croire qu'il se trouve dans
explicitement antimanichéen. La distinction des flagitia et des les livres des prophêtes un ~it quine signifie quelque chose de
facínora (Ili, IO, 16) est reprise et affinée dans les Confessions 1 f'avenir, à moins qu'il ~e s'agisse de choses quine s'y trouvent
(Ili, 8, 15 - 9 , 17, BA 13, p. 390-397) : les flagitia peuven1 consignées que pour reher ensemble. en quelque façon, des faits
êlre, soit contre nature, soit en opposition aux coutumes hu- qui predisent ce roi et son peuple par des e"pressions ou dcs
1

552
1
NOTES coMPLÉMENTAIRES NOTES COMPú.ME&n-
.. ,-,..fRE.s
--.,...__
~--~__ .
..
..........___

re ou au sens figuré» (XX:11 9-i


faits, pris au_ sens P:!i pour intention de «façonner'Je , ~3)
faustus et Felix avec ,a;,.1 -'
Mais ces fk1ls
001
; 5 464). L'Écriture est en ce scns ~~ !
el la piété• (XXI~. ·r'fidêle• car elle rapporte à la fo1·s miir()j.._
,.111115,rtr' .. L'allegoria o l"'intellectua ;.-'1111'11, Pari,
tll Jlll'.4 . ;/afia di Agostino», Rev~ ck, lUratu1" lle! ~ O ;
197
-~de,. . .· «nuro• ' seu1es act1ons· 1Ollablcs e b·•en
·• ÚÍ,,tl c/lTtsP· 219-232 : H. J. S1F.ee.,, •Die !llck! -'"Rlltti . tine.
et «re""' d , n 1enir aux
et le mal, loi~__::1) et invite par là chacun à s'exanu ()(}(11
ffS 1IJ'TZ• der 8ibel111e;11e,
on Augustmus, De doctr. chrl rea
(i(), 438 ; 65, naitre dans l 'Écriture ; «rem~e,. ner luj'
~~itJyse ;ugustinien'!eJ ~l, l'Tl5, p. 72 ~ 1_-111 .., R~,,~ ~rte
·;, ,,JeS ·n •t te ma01ché1sme à la lunu·..."re • 1. R1F.1
. • • Saa. •
~me et à se recon heurs qui obtiennent le pardon 0 ~ car! ~ i, 1,. ... . . .
.,.,g11sU_ ns,. «Le Conjess,0111» d, Agosti"" d du lavre Ili dent1
les ex~mpl~s ~e ~sent, elle incite le lecteur à la conve q~1• , 11 0 7 26 • C M
contra.Ire, s ~~... 1;1fC et à sa li~ration (XXII, <n, 464). rsion ei
co....,ess•
,.. ~l
efll10•
'naA
}YD"'T• p. .
'/p,.,, ·
' . AYER, •Alle ~IIG. Übrj li/.
V, pi1l xikon l,l ~ · ~ 3 - 239 ; M.
ceuvre à sa guc;nson
. .
' . T
réce tes cultueis de I Anc1en estament ap
Amsi_les P nt ~ne interprétation figurative, alors q';: 11 tnr
,. 11 ,-~e ~1A1t.1N&<>ria., -'11RUJti.
La termmolog,a esegetica ~ll'a,u·' ~Allegoria i
A8'j3~1 . . ich,14, Bari, 1987~
impérat1vemle préceptes moraux sont à prendre d'abõrde lea
mceurs ou es Jºtté I ê ' d" , P·
. e lus souvent, au sens • ra' ~ me si 1 ~ 1
ulte ch~tien et la libertf •plri.__ 11_
!1101ns é 1 . p spirituelle n'est pas exclue. Certaínes forrn eur 1 I! V e . •11111:11111: (Ili 9 1
interpr rauond C Faustum clarifient cene distinction et rnUlea t;,• ue propre du culte ch~tien est la l"be '. • 3)
vigoureuses u · . N T 011 l> ~tion au culte paien ou juif qu' Aug~ ~ sp1ri1ue11e,
ue le passage de J'Anc1en au ouveau estament 5 •0 ~ • 1
:;;Jmment dans )'un et J'autre cas. Au~s sont les Précep,;: piir 0 P 1.ssement à des signes inutiles dans le ~ ~ s e par
ta morum), autres Jes s1gnes sacrés dcs p l'sSsef\' __,.nnd. Le passage à la «liberté chr...1.nuer cas, utiles
moraux (praecep . ). 1 · to.. ~ .. ns 1e _.... )' boiº . "ienne,. a' ...i.
messes (sacramenta promissorum . « es pre~ers sont aceolll- 1 "'""- tes paiens, par a 1t~on des signes qt4'il o~re.
plis par le secours de la grâce, les seconds par_ 1 avê_nement de la p0ur à dire par la suppress10n pure et simpl
c'e!t· - . il se réalise, pour les Juifs, par l'in~ u c~te ido.
J
v~~raient,
vérité : les uns et Jes autres le son_t par le Chris~ Qlll . donne tou. . 11011 eles
lâtrlque~ces de J'Ancien Testament, c'est-à-dire~
jours la grâce et qui. la ~vêle mru ntenan~ a~s!'• qu1 ploro'?Cltait
alors la vérité et qu1 mamtenant 1a '?°º re . car 1a J a ~t~ º':~de Jeur sens P~~tique (III, ~. 12). Cette
Ie ·1,erté comme spécific1t6 de la rehgion cbmtienne . 1 ~
:~voj.
donnée par Moise, Ja grâce et la vénté sont_ venues par Jésus-
Christ" (/oh. 1, 17). Les premiers, enfio, qw ~nt gardés <ians
1 IaJ
1
nte dans des ouvrages antérieurs au De doctr ~~Jà
P sele De u. religione (16, 31, BA 8, p. 64-65. 17 c ut.:
la conscience qui vit droitement, sont accompbs par "la foi qUi 1
opere par la charité" (Gal. 5, 6) ; les seconds, Pai: contre, dont ~ Je e.
Adimantum (15, 1, BA 17, p. 300-30l33.'f6 ~
la sigiúfication est de promettre, on~ passé, u~ foi~ les rúlit~s . Jl6-317) ou 1 'Exp. ep. ad Gaiata.! (44, PL 3S, 2fa7 ;' 54•
!
venues. Ainsi ils n 'ont pas été eux-~mes ,ª00 15 mai~ ~mplis, 1 ~143 ), par exemple. •
puisque Je Christ a montré qu Jls ~ ét~1ent m_ vams, ni Augustin !!e f?rtc:ment_ i~i libe~ et int!lligence spirituelle
mensongers, Jorsqu'il a montré ce qm étrut pronus par leur des signes d mst1tut1on ~IVlfM:· Ce he~ se Justifie doubiement:
sigiúfication» (C. Faustum XIX, 18, Pl 42, 359; e(. XXII, 6, 1 d"une part, P:11" la cons!d~rat1on ~ 1 ordre ontologique, dans
403-404). une perspec,uve pla~omc1enne; d a~tre part, par la prise en
BrnuooRAPHIE: A. SouGNAC, «L'absolu et le relati( de la Joi compre de I éconorrue du salut, en hen avec les affirmations
morale», NC 15, BA, 13, 1962, p. 668-670; A. DE VEER, 1 pauliniennes. Comprendre le sens d'un signe, c'est eo effet
«"Reuelare-reuelatio". Éléments d'line étude sur l'emploi du dépasser le sensible et le !emporel et s'élever vers les rúlit~s
mot et sur sa signification chez saint Augustin», Recherches Au- spirituelles et étemelles : 11 en ~suite une subotdination de la
gustiniennes, 2, 1962, p. 331-357; F. DECRET, Aspects du 1 chair à l'intelligence qui est condition de la libert~ (Ili, .5, 9).
manichéisme dans /'Afrique romaine. les controverses de For- Cette compréhension est liée, d'autre part, au «lemps de la

554
sss
~..-. . . ......
""•,f,,
NOTES COMPLÉMENTAIRES NOTES COMPUME.An- . .............
"'°11//U-;s
. us reue/ationis, III, 6,_ 10), qu.i su ·reste l'efficacité salutaire de eea .
révélauon» (lemp ·tude• (tempus seru,tutis, III 9 ~<lc t<ie" JJlllf11,ern-, I, 24. 34, PL 44, 128-129,1 •1&nc, (cf. ,.._
«temps de la servirophétique des o bservances JUives · . ' • 13) : ª11 ",,.er· et tin, néanmoms, · • U'C' Ptcc
1 met en garde ·
dévoilant !e se~s P0 bservances qui jouaient le rôJe d' e Ch,~11
libere du J ~ 0
e; _25), mais qui n'ont plus déso Un ~ t
,4ogtJS ~rives éventuelles qui peuve ' à 11\aintes r
caºue Ie~pare~ du culte chffltien et 0:tlYICnacer la •i:r,_te,,
.
gogue (cf.
raison d· ltre.
.
1· • 23

dure que Ies signes ne sont plus n~ssa·


l"ltia1, d·
t et Ili '~racténse. No~breux SOnt les e~ ~ cau.,e la
oi Je des superst1t1ona pa'iennes . .~hena qui .... i
r~"
Faut-II e~ co?nLe C raustum (XIX, 11, Pl 42, 355) _iresª"
chrét1en · ,., · 1n<1· ~
q
esc Ia ues sur 1e temps convenabte à · I 11s consu1ten1
t' es ·~•tent
1
cu1te ·• aucune religion, vra1e ou fausse 1q11e ,stro1°8considerent qu'il ne faut pas Pilrtirer:·. enr~riaea :
clairemel ntl quho"mmes si elle neles réunit dans la C:,rn~ Pc111 eocore s (ExP· ep. ad Gal., 35, Pl 3S 21 Jour qw IUit lcs
ssemb er es • . 'bl M . ··u11u . c11Iell~;nt la servitud~ ~s le culte c'hréti!°>· ~·aurres in.
ra . u des sacrements v1s1 es». rus un signe ,.~ llío11
à des s1gnes o 1 · · 1 . ""DlJlri rrodut nt ault rites de 1 Éghse universeUe des n Iu_t-rr~rne en
éd 0 1-1 pas en servitude ce m qm e pratique (cf s
ne _r (l 6 3 BA 17 p. 314-317). Autres furent do · C. 11jouta tisent: les Letf"es à J~uarius ~DOncent P?atiques qu'ils
Ad1man1um , • • . · é · nc 1 11bsOlu . est contra1re à la hbené chffltic oe~ lnaniere ,._
onciateurs du Chnst qw ta1ent des pro...... ts ·- quter simplement à 1•usage du lieu nne, et 10V1ten1
sacremen ts ann . boi" t I éa · ·•..:s3e f11t1v 00 1
• à ""
se
'lées autres sont ceux qm sym isen a " hsation d s c0of0 ~ 2 2 - 7, 10, PL 33, 200-204. ~ se trouve (cf
voi • 5 dans la mort et la résurrection du Christ déso es
promesse. (cf e Faustum, XIX, 16, Pl 42, 356-357) llnais &pi5~· pL '33, 221-222); le De cura ;,;:•:u. 5S, 19, 35 :
accomp11es 1 1
· · . d
es caracteres propres aux s1gnes u culte chréti· n
· 11 e zO, 4Ô, 596; cf. ~- A. ~RKUS, p. 387-38S)'":; • ger. ~. 6,
ré su li e d · ·
actu fiaczlllma et m e e· t li ctu august,ss;- en ··
· (PL de ceux qm attr~buent une efficacité ~ 1 atti-
pauca ( .. .) , fi 3) C é "'ª er t?,de urnation pres des samts indépendanunent de ~ag 19uc à
obseruatione castissima (III, 9: 1. ·. ette n~m~ration est à 1 1nh1ise La servitude guette encore les chrétiens . ª pri~re de
comparer aux énumérations s1m1la1res de I Epzst. 54, 1
1 t'É8 ~préhension chamelle des sacn:mcnta (Ili~ en l'eSlent à
(PL 33 , 200), de J'Epist. 55, 19, 35 (Pl 33, 221), de l 'En. '; une co par exemple, de ceux qui assimilent 1• • 13): c'.est
11
Ps. 73 , 2, (PL 36, 931) et du C. Fa'!stum XI~. 13 (PL 42 !e cas,·stique à un repas d'anthropophages (cf ~ conunwuoa
355), qui notent, dans des formu!es v?~ées, !e petn nombre de; eucbaJ1 BA 72 p. 532-547) · voir M -F 8 · n loh. til. tr.
sacramenta chrétiens, leu_r s1mphc1té d ob~ervance, leur :27, 1-6 ' ' ' . . ERROUARD, BA 72,
signification manifeste et émmente, leur effica~né salutaire (cf. P· 824-827). .
A. MANDOUZE, p. 229). Les sacram_e?ta de la hberté chrétienne S,,. dans le temps
é . .
de la hbené, la servitude pe 1
·1 u encore
sont peu nombreux, par oppos1t10n à la multitude des menacer le chr nen, ID~ersement, ' a été possiblc à eles Juifs
sacramenta de J'Ancien Testament: seuls sont à retenir ceux daJlS le temps de la _serv1tude, de comprendre spirituellement ~
qui sont recommandés par l'Écri!ure, à _1 'e~ception des signes qui leur éta1~nt _donné~, c'est-à-dire d'y re.connaitre 1c
prescriptions du Pentateuque, _ceux qm ont été mst1tués dans des Christ et d'acc.éder ains1 à la hberté; s'appuyant sur /Cor 10
concites pléniers ou ceux qu1 sont appuyés sur la coutume de 34, Augustin n'bésite pas à af~rmer dans le s. 352, 1, 3.(PÍ
l'Église universelle (cf. Epist. 54, l. 1, PL 33, 200; Epist. 55, 39 1552-1553): «tous ceux qu1 ont compris te Christ dans la
19, 35, Pl 33, 221). Ces signes sont d'une grande simplicité: ~nne ont mangé la même nourritun: spirituelle que nous mais
ils utilisent seulement l'eau, Ie bié, le vin ou l'huile (cf. Epist. 1005 ceux qui n'ont c~erchl dans la manne que teur ~sa-
55, 7, 13, PL 33, 210). Leur signification est éminente, car siement, Jes peres des mcrédules, ont mangé et ils ,ont mons.
c'est te mystere du Christ qu'ils symbolisent (cf. C. Faustum, (...) 11s º!1t bu a~si !e ~me breuvage q~ oous, mais spirituel,
XIX, 16, PL 42, 356-357). 11s sont enfio d'une grande c'est-à-dire celm qw éta1t reçu par la foi, et oon celui qui était
«utilité,. : l'habitude des chrétiens de tangue punique qui ap- bu par le corps. Tu as entendu le même breuvage : "ce rocber,
pellent le baptême «salut» et te sacrement du corps du Christ c'était le Cbrist", car le Christ n'était pas autre alors. autre

.556
---.....__ ,
NOTES COMPl.b.tJ-: .. r,.~
.,.,,,,,1'tt
.....~ • ....~ .
--......_
NOTES COMPLÉMENTA.IRES
, v!re bénéfique: aoít qu'ell
maintenant. ( ... ) C'étaíent donc la mlme nourriture et
1 ~llit ~ • ..•é en précisant le acns d'un te e Ctlfltri•,_ •
brc~vage, mais pour ceux qui oomprcnaient ct qui croe # tflt,i8U 11 t qu'on s'en tenait à une eeurrrie q"' f.tt,uv_, 1 k••-t
(voar aussi ln /oh. eu. tr. 26, 12, BA 72, p. 512-5) 5 ~111 cri,,. 1~,-e,.uaí 11 Ulflrnple des traduction1 d'/., ~e,,..,,.,,,.,,,.,~ ,.~,
BA 738, p. 62-69; M .-F. 8ERROUARD, BA 72, p.811-S~~· 9, 7
j...- ,ie re~e rte un surcroit de 1en1 ec i·n~ · . en "· 12 ,;~:...••
BIBLIOGRAPHIE : F. VAN DER MEER, Saint Augustin ). ~elle adp~ deux idées ainsi Cllpri-..'te le let~,,, Á,., • ""'
d't2mu, Colmar - Paris, 1955, t. li, p. 13-69; P.-Th '::a.''e",. qll lien. e,, divergentes d'/J. 7, 9, cf. li
1e,.,i\J'=t1ons .
.. ..,e, lc'e '' le e....
• 12, 17J.
. ""''·'""
-,._.
LOT, «"Sacramcntum". Notes de théologie sacra~ .\~li. u- le cas des s1gnes figurés, la difricultt
augustinienne», Revue Thomiste 57, 1957, p. 429~:'•irc pans Si un ~~ tei:me pe_ut avoir, Dr>11 tcuJ:." ~.jt.,"'li JII•"
MANDOUZE, «A propos de sacramentum chez s. Au ; .\. nJo<fe· de significallons d1fféren1es ou .,,~,d ~.,11 ,,
Polyvalence )exicologique et foisonnement théo)o ~Usti11. g ,.,-,up
i,e3~.,.., rprétations es t 1'rréd
_ uct1'bl e (cf. Ili ºl>P'~, •- · """
2 ~ 31, , ,. i,1,11 • 1,,,.
Mi/anges C. Mohrmann, Utrecht, Avens, 1963, p. 2 J~quc,., (ieS 1~~= déficience ou nchesse ? • · • · - 27, -~, ,-,..·
M.-F. BERROUARD, «Pour une reflexion sur le "sacrarnc ·232 ;
augustinien. La manne ct 1'Eucbaristie dans lc Tractatus 0 turn" ce itl tjicience ou richesse ?
11-12 in /ohannis Euangelium», Formafuturi. Studi ira XXv1, 2- DdébUI du § 38 laisse entendre claire,.._
'" • 1 .....ntq1ae1•;,u._,
dei Cardinale Michele Pellegrino, Torino, 1975, p. 83oº~~e ..,.. voir déternuner_ e sens que l'auteur av· . ..,.., 1e1., 1,
«L'!trc sacramentei de l'Eucharistie», Nouvelle Revue 1'hé~; de !:~té des interprétat1?~s est alors )'índice d ' : eo vue l.a
gique 99, 1977, p. 702-721 ; NC 59, «Le comment 0 ./o. plUJ"' ·rnpassiblc de rcJomdre avec certitude df.11<.ienc.e :
eucharistiquc de I Cor. 10, 3-4», BA 72, 1977, p. s11_ ~1rc
NC 61, «Nécessité de l'Eucharistie pour la vie étcrneu 4 ;
8
st
íl e ; voulu dire en rai~n de 1'opaci~ des si V:
sacré orollaire un devoar de prudcnce et de tol"-. (e Cr.>nl!W a
q~ 1"aut.c:u,

BA 72, p. 815-817; NC 66, «L'!tre sacramente) e,., n0ur


r· .e1 sans orgu~1·1,. a bsol ut1scr · sa propre inte'l>ráat.i"r4 nc:e ·· on nit
l'Eucharistie», BA 72, p. 824-827; R.A. MARKus, «Augu rde sa~ ~,s
1 d'accuetllhr dans la chari~ Jes interprl . <.JII; oo ae
on magic : A neglcctcd scmiotic thcory», Revue des Êts ~ne d<>11 ªpar Jes autres (cf. Con/., XII, 24, 33 _ ta~°'" lllg~
25
Augustiniennes 40, 1994, p. 385-388. u es rée;l)6-405). C'est donc pour nous, et non cn lui-~ 5, BA 14,
P· a plusieurs scns (cf. A. SouoNAc BA 48 me, que le
16. Pluralité des interprétations scripturaires (li,
12
, 1dée~teul de pauvoir saisir complêtemcnt J'i~tention
ªré nous pauvons accueillir les pcnsées divc- _kriva10
diÍ· 580>: .•
17; Ili, 4, 8; Ili, 27, 38) sac • . t re ·~.a• qw le Pff-
J. Une pluralitl d'interprltations sentent _à nous paurl m eltéte~ ~ tex~. pourvu qu'cllcs IOic111
cornpat1bles ªxv)ec a v ·"· e a _foi. Sclon M. S1Mo-.En1
Puisqu'il existe des signcs ambigus dans l'Écriture et que leur (p. xx1x-,:cx , cette v1s1on négative de )a polySffllie de 1'&
ambiguJté ne pcut pas toujours !tre levéc, un m!mc vcrsct criture, qut e_st pcrçue comme_ une conséqucnce de l'inadt-
scripturairc cst susccptible de rccevoir plusieurs interpretations uation dcs s1gnes, est celle qw prevaut dans l'optique
différcntcs. tlniennc, à la différcnce de la conception dcs AlcxandriO:ugu1.
li cst rare, sclon Augustin, qu'on ne puissc dissipcr I'arn- lesquels cette pluralité de significations se fondc d'abord ~
bigui"té des termcs pris au sens proprc: le contexte, la con- caractere inépuisable de l'&riturc.
frontation des traductions ou l'examcn de la langue originale La fin du § 38, toutefois, opêre un retoumement _ 00 e.
pcrmcttent lc plus souvent de déterminer l'interprétation à KANNENGIESSER (p. 333-334) croit pouvoir décelcr une tvo-
choisir (cf. Ili, 4, 8). La questiona déjà été abordéc au livre u lution de 1'herméneutique augustiniennc, due à une appr6ciatioa
(11, 16 - 13, 20) : la grande variété des traductions )atines désormais franchcment positive de Tyconius (sur Cdte b"J»
confronte, de fait, le lccteur à une pluralité d'interprétations. thesc et lcs questions qu'elle pose, voir NC 1 : «La daté de
Toutefois, si ces traductions ne sont pas erronécs, cette pluralit6

558
NOTES COMPUMt:N7MRF.s ~NOTES COMPLl:.'M1-.-.,
---~---~- .
·.•. .....,___
.
·
.. "''1tr.s ----.
composirion du Prologue et le5 adve~ires vi~,,.,. Ce bOisis,ons de ~fl!rence le
. ·riale~nt p~senté comme une ~fic,e?Ce (etian, J/ <JUi ~ ,,o1w.e. e c:omme certain ; li ce ll'ns CJlar 1·
::~erit il/e qui scripsit) et une _concession ( llihi/ pe,-~'er 9'4" ~r ., ,.d'>P'~ns une interptttarion qui ':ena .lklti• 6cti..':"' -~~
noar,i,il ~sormais comme une nchesse et une lllanir, lc"I; ''1 ,"~ dll JJIO' 'onne l la saine doct . • oPpr>,e ..... • c11o,,,,.
ap,-- 1
1 Providenoe divine : es sens m ,p es
ult' 1 décou estar ~,,
ven1 Par 'ºri ' ,,.,c1'tJÍ ~ r colll' nne . ,· 1 ,._ •u Or111q,
t discuter oc sens à l'aide d' ' a·,., 1111 ·~
1:urs pourvu qu'ils s'accordent avec la vl!ritl!, onr 1!1.1. lc, ,~ e( ~-rJlÍr,er ~u moins exclusivemenr uneu_~.le dt
iJ't' 5
. ,onr,e foi ,ame». eon,omurl!
a:•\lh4e

<,praeuidit) .. ..,me vou lus (prouidit) .par l'Es Pnt. Sa·<: l>r"-"""'
et _... "~., t,0ís'' . r . lnterpr"--· ·
à la i . "'«<ion que
:.crnure
,
reste hypothétique (jorsiran) de ~rvemr à rejoind~ 11111 ; ,·;: ',eseri' u non seuJement le contexte im~-~rence av 11" 11'
de l'auteur, il est par contre certam (certe) que l'Espª .PcnllL.
' 11 ~ '° !
1' 111ell 1e1 nsemble de l'&:riture), et ui!"1 'ª'· ma. 1 pfo,ec1a,1e
l'cruvre dans ce qu,· v,ent · · · à 1a pen""':"
ams, _.,._ d 1
u ectcur. De 'st à e
err,e 111,. rention e ""nvain sac~ : lellememen1
d I '.,._ · ·
e C0111e1de11e4·
similaire, dans !e livre XII _des C<!nfesswns, Augusri f ~ ' ..ee 1 ,11 st la lrad.llioe ici
avoir exposl! des interprétat!ons d,_verses du p_remier v;r ªPre1 ~1e11 11e- crit~res, il faut encore ajouter la . .
la Genese, conclut: «_. .. est-11 poss1ble que, meme à ton ~ ~ A ce~on avec «ce ~ui a l!tl! dl!mon;:npa11bi1i" de l'in-

=~
( ... ), quelque chose a,t pu khapper de tout ce que tu dc,!llr rel'P(iUlnt dit avec le nusonnement philosop1itvec ~nitUde.,
révéler roi-même dans ces paroles aux lecteurs de l'avc . a,, 11rre~ tifique (cf. De Gen. ad /ilt. 1 19 3p,'!ue ct I observa.
cela même si celui par qui elles fure~! dites n'a J)Cnsl! pe n,r, et tiºº sc•e; J.JGNAC, BA 48, p. 579-58())'. A~ ~9 • P- 134-139 .
qu'à un seul des multiples sens vra,s ?» (XII, 32, 43 B~-~1tt .-oir Ad ~e ta science puisse eotrer en eitclut que 1~
p. 420-421). La transcendance du sens v<?ulu par l'aur~ur , 14, c;erti1~ : vraie des 1:.critures: s'il y a oppositi ll ~vec l'!nter-
11 0 0
clut donc nullement la valeur des autres mterprétations I Cl(.
11ca 11~ui _ 0 se trompc tout en ayanr l'appare on,~ est, 1011 que
5001 en accord avec la vérité. La Bible s'adapte donc au ~-' .,1, f81s0it que l'interprete «n'a pas 1!16 ca~ deP<>sséder te
de chacun: les plus pctits comme les _plus savants J)Cuv ivca., t'fiJÍ.,.:i.: É,critures• et qu'il oppose à ce qui a~ dl! l'l!~rer te
trouver un enseignement qui leur conv,ent (cf. Conf., Vl,c;r Y se~5 nce ce qu'il a trouvé en lui-mé!me plutõt mont~ avec
BA 13, p. 532-535; Epist. 137, 5, 18, PL 33, 524); si l'in~8, 6t" 1~e res (Episl. 143, 7, PL 33, p. 588). Cette ~ue ~- ·~
prétation savante des spirituels est préférable, l'interprétar r. 6Critutoutefois qu'un crit~re nl!gatif; ellc ne pe ~patibalué
anthropomorphique des simpl~ a ~galement sa valeur, dan;~: 11'~!~ner )'exactitude d'une interp~tion. u suffire à
mesure ou elle véhicule une fo, véi:ita?le (cf. ~onf. XII, 27, 37 dé ustinjuge donc nkessaire et ~me bl!nl!fi la .
. 28, 38, BA 14, p. 406-411). Ams, compnse, la pluraJité , A_ug rétations d'un même verset scriptura; queS pl~,16
d'interprétations exprime la surabondance du don divin / de5 •te;;e s'accorde ici avec sa tbéorie. il 0 , ~ . ª .Prati9ue
L'Écriture se révêle inépuisable, lorsqu'elle est lue dan · ellég uq plusieurs sens possibles à s~ l•~te lle Jamais à
r . . . . s rop<>ser ...... urs ou à ses
l'Esprit : quelques versets suffi1sent à «1a1re Jªª 11 ir des flots de p . et cherche ainsi à leur faire percevoir 1 • h
limpide vérité, ou chacu? pui~ ~ur soi le vrai qu'il peut Irou-
ver dans ces choses, qm cec,, qu1 cela» (XII, 27, 37, p. 406.
4-07)
I 1
au~~=:ré (cf. M. PoNTE'T, p. 148). Sa conceptionª~~·~t du
tell
est ce
gui [onde sa théorie comme sa pratique. la B'burel
k . . ' e
· , transcende tout autre_ _ nt, ~rce qu'elle est inspirl!e par
3. Hiérarchie des interprétations l'Esprit ; (Ians ces cond1tions,. la nchesse de sens qui jaillit de la
Toutes les interprétations néanmoins ne se valent pas. Les 1 lecture du texte ne pcut ,u 8tre ~oulue de Dieu (cf. NC 7:
critêres à utiliser pour apprécier leur valeur respective sont «Place de l'Écriture dans I écononue du salut»). 0n reconnait là
clairement explicités dans le De Gen. ad litt. (I, 21, 41, BA 48 / des convictions largement partagl!es par l'herméneutique
p. 14-0-145): «Quand nous lisons les Livres saints, pamú tani ancienne (cf. P. C. BoRI, P· 62 et 111).
d'interprétarions légitimes que nous tirons d'un petit nombre de
mots et qui sont appuyées sur la saine doctrine de la foi I BrnLIOGRAPHIE: F. TALON, «Saint Augustin a-t-il rl!ellement
enseigné la pluralité des sens littéraux dans l'&:riture ?»,

~ 1 ~
NOTES COMPLÉMENTA.IRES NOTES COMPUMENT~/
,, RES
Recherches de Science Religieuse l~. 1921, p. 1-28. paur son propre ouvrage. II n'
z Unité ou multiplicité des sens httéraux dans la à· S. ti., c;0riíll~ . 111errompu la rédaction du D~ paa fottuir ,
ARB, "Thomiste 37 1932, p. 251-300; M. PoN°fêr L· •btc? ·
Revue • Pari 1945 A • t!JC/ ,. 'ft rifl • 11 1III 25, 3.S, c'est-à-dire au ~ ºª'"· ch,;J1qu A~
de saint Augustin prldicateur, s, ; · SouoN R~s' s".!,e11t el1 d; l'ambivalence des irnage me~ o6 la PriMc,.
;é ~ie11~ iúfier rantõt une approbation 1Cnpturaire1 ~ ~
1
versité des interprétations de l'&riture», Note comp/i~~· "'bi~
25, BA 14, 1962, p. 606-611 ; lo., «Le caract~re ªJ>oréti 111Cli,-, ..1111 t 51g ·t dan , lantôt qu1
1,,- ~efl
11 )'engagea1 s une probjérnatiq tine COnda
De Genesi ad /i11eram», NC _l, BA _48, 1972, p. 575-58Q~lte <l1i ~ 1joO .;; (cf. G. GAETA, «Le_Regole ... », : 1~he de ce11e:
BoRJ, L'interpritation infin_1e, ~s. 1991 ; C~. KANN • P. e.
• _ , Setting and Monvatton of De doctr,na eh . ~011, 3 'ft"°f!J t d'ailleurs dkouvnr la logiquc d
SER • «1..A1',AI C I' rIs1, . (JJJ peu ·ndications d'Augustin cn 24-25 :._ ~~l0 PJ>ernent à
Augustine Presbyter factus sum. o ,ectanea Augustini <lllQ,.
Yor k• 1993 • p. 331-339;. M. SIMONETTI,
':i
rtir d~1~ proposée dans l'Introduction) :' il i~VOtr structure
. . V «Introduz~tone
Nc~
~ li~re tc:rnP5 (.S, 9 - 24, 34), de rcconnaitrc I JlOrta.ir, dans un
SAm'AoosTINO, L'istruz1one crist1ana, crona, 199,J "'· iti
XXXD. • p, lC)( . l'~rJller dre au sens figuré ; une fois ce disce cs cxprcssions à
c0rtll're::ner le moyc:n ~e lcs interpréter ( 25 ~rnent ~'6. il
fllllt do sioD de ce deux1~me temps de l'argui'.nc • ~7. 56J. La
17. Le «Liber Regularum» de Tyconius et 58 ,.og~ à ,ep6rcr. Seion H.J. SIF.BEN («Dic "rcs" ntat1on est pl11J
tion par Augustin (III, 30, 42 - 37, 56) Prése,11,.. t,{íc•: von Augustinus, De doctr. christ. 1 _ ':;: BibeJ.
1
Einc
Dcs études réce_ntcs s'interrogent s_u r l_a relatio~ de l'hc 1 J\llalY5 }.ugustiniennes, 21, 1975, p. 86-88) Au st,_Rev~ <ks
neutique d'Augustm à celle de T>:coruus. ~ugusttn résuni ~- t,~e 511
cce,sivemcnt lcs deux cas qu'il distin gu •n ~clop-
fidêlement Jes regles de Tycomus ou b1cn transfor C-t-11 perll11 s figuré peut 8trc fond6 sur la similitude~ dans lc § 34 :
profondément 58 pensée dans la présentation qu'iI cn fait r~-t-i) 1 1e sen similibus rebus duela) - ce cas fcrait 1 ,:-C dea ~i~
du livre III du De doctr. christ. ? Pour répondre précisé ª fin
ccttc question, iI importe : 1º). de voir comment A ulllent_ à
1 (a"'ª u sur la proximité existant entre dcs
41 :;~;nitate attingenlibus) - l'cx~ corres
iéaJ·J:'
1
des f 35 à
(aut ah _a1;.
intêgre à sa propre argumentat1on Ia présentation du
Regularum, 2º) d'analyser les remarques par Iesquel) ih~,.
tst rn qua ration des regles de Tyconius, qui privilé~ se~t la
pr6se~oque (§ 42-55). Cctte hypotbese de lcctU:ent, de f~t, la
introduit son exposé des regles de Tyconius, 3°) de COnfr es li sr.n~se pas. Plus simplemcnt, me sembic-t-il A~ tou~fo1s, nc
1
chacune dcs sept regles du Liber Regularum au résUJné º~ter ~.';°t,ord mett~ cn gardf: son _lecteur, en 1ui sig::1~tend
propose Augustin, afio de prendre la mesure de l'écan en~ {n 1 t,ivaJence des ~mages scnptunu~, pour lc dissuadcr d'unc ~-
deux auteurs. cs rétation umforme (§ 35-37); li expose cnsuitc 1 •n-
1. L'insertion du rtsumi du «Liber Regularum,. d t~mser pour découvrir 1~ sens d'une Iocution rt~!cns
l'argumentalion de la fin du livre Ili ans remier lieu, Ie recours à d autrcs passagcs de I'Écri~ · cn
C:: :!
1
37-
Selon M. SIMONETTI (p. XXXI-XXXII), I'cxposé du libe I ~S), puis I'appe~ à la raison (§ 39). La connaissance
Regularum (§ 42-55), tout commc le développement relatif ,. (§ 40.41) - q~- cst un~ forme _de cet appcl à la raison _ )u~
tropes (§ 40-41), constitueraient des appendicea: une addt't~ux pe rmet alors ré d mtrodu1rc le Liber Regularum de T .
1 · · 1· · ycon1us
qw. ne serait . pas vénta. bJ ement mt
. égrée à I ' argurnentation IOQ auquel iJ se ré ,, rait 1mp 1c1temcnt depuis lc début de la secf '
livre I_II, Augustin se contentant de présenter Ia pensée d u
d
comme Ie montrent Ics excmpl~s choisis, la Iiférence à 1 ,l,,":~
Ty_comus sans _la, réélaborer. II parait difficilc d'accepter C: 1 calypse et la parent~ de ce~nes formules (cf. e. KANNEN-
oIESSER, p. 333). La conclus1on (§ 56) établir un lien tres
pomt de vue, s1 1 on prend en comptc la Lettre 41 (2, Pl 33
159; cf. E . HILL, p. 445-446) qui laisse cntendre ' explicite entre lcs rêgles de Tyconius cl les «locutions
l ' intention initiale d'Augustin était bien d'utiliser Ics Rêgie~~: 1 tropiques»: «Toutes ces reglcs, à l'exception· d'une seule ( ... ),
font entendre une chose par une autre, ce qui cst te propre de la

562
563
NOTES COMPI.ÉMENTMRES NOTES COMPLI.Mf.·
--.............~-. ....__....,.,_, ,.. .
• N'r~IRE:s ~~
1'-~utio~ "tmpiquc"~ ; ellc_ t~nKlittne de la volonté d' , ,enl la valeur qu' Augustin
d tlarg1r les cnttttones hah1tuclles <ks trnités de rhét _Aulusr
7
lc-ur pemk'llre d'indure lc-s figures scripturaircs qu nq1Je Po~" "'"nri:i,L en recommande la lecture~l 111
11i&1t : 33, 1065) ; dana les Q11. ln ,•u di~ it:!"ail de T
lc-ur spfrificité. ' e 1e qlJe •~·r
'""li z.t9; . 610, il applique la cinqu;~~'ª'e11chi,,,.';~111._ (E.~~
('e conrexte intettre donc r~s cxplicitcmcn1 ta ~ pL~ ~jour des Hébreux en Í:.gypte ~gle 111 J>ro~ qu, 47, ~-
dU
dcs tt-glc-s de Tyconius dans un cadrc rhétorique : ~ se_ntati011 dll 8 BA 12. p. 482-483). it ju • dans lea R trnc de 1·
iníl~hissemcnt de la pens~ de l'exégete donatisic ~-~!
là 1111 (li, 1z' 20 préUrable à celle de Cy~ IOn in1crp~~l<uio,,/1
que l'analyse du Liher Rexularum et de sa présen~ . es1 (:e fi1'1· ~ins d'une critique en raison desen. Cette -·· hon de 2
Augustin nous permettra de dire. ª
110n Par --'"º"~
~,eur·
OOnv· . ~..1rnc •.
IChona donatlsaortit
2. 1'yconiu.f : «un homme d /'esprit pinitran, ( ) 1• _ [,e ., Liber Regularum,. •stcs de
loure/ois Donatiste» ... · "1a;1 1·

Liber _ Regu_la~um es1 le re .


- 7)·conius , L,eonéneuuque b1bhque. Son ~- nuer traiit <>e .
Tyconius est un exégete donatiste qui vécut en Afri
fin du IVeme siecle; ayant pris ses distances à l'égard :e
clésiologie donatisle, il s'est vu condarnné par un concit l'C(:.
à la
1 d heles mystiques qui viennent à ~te~est de <IE1c,;•den1a1
"rtfa 1,0i tout entitre et qui rendent . 1. ~Olldeurs •ner les
de rs de la vérité» (p. l, 3-5). Ces ::v•sibtes à CCrtaicac~
tisre (pour plus de détails, voir A . MANDOUZE, p. 1122 .tdona. irtsO _,....,ux» qui ferment les &:riture gles IOnt rn-..,.~ les
cjes•- . . setpar1 ~"'.--=sà
ne s·est pas rallié pour autanl à l'Église catholique qui 124). 1t 1 rtge le cherrun de la lurrutre» (Re 6 esquc1s •l'Es .
vait être, selon lui, l'Église véritable puisqu'elle perséc~Pou. pro1 c1onc intrinslques au texte : ce songl. l ' p. ~. 11-14) Elpnl1
s0n . ( f M D ea lois . . ca
Donatistes (cf. Regula 6, p. 68, 18-19 et 27-29). H. Cii I les
(p. 54) voit dans son altitude une forme d'recuménismeAO~rc1e 1
a valu les critiques de ceux qu'il tentait de réconcilier. 0 ,1.1.t 111.i
l'~ri:
st te bibhque e . . . ULA~Y, DS 15, 135() qlb l'EgisSCtil le
Jssance est un gw~ pour mterpliter et doni la con.
inajeure, selon Tycomus, est de savoir d . . ure. La qucstion
soulignent au contraire combien il est resté en fait éloi a~tres u tel texte biblique. Les titres ~mes ?;:
11 faut apptiquer tel
l 'Église catholique par ses positions théoriques (cf. J. l," de ~catifs : cinq titres sur sept établissent uneªre1K!es sont sigru.
GER, p. 185). Pamli les reuvres de Tyconius, il faut menti TZIN. tinction en_tre deux termes (cf. Reg. l, 3, 5, 7 :~n tt_~ne dis-
l) . uois utres sur sept font lifirence à r·
outre le Liber Regularum - seul ouvrage qui nous soit onner, 1
nu, mais dont il manque la fin -, le De bel/o intestino l~e- 1
positiones diuersarum causarum (cf. Gennadius, De uiris ;~t;:;
Reg. 1, 2 et 7). Comme 1~ ™?te _à juste
Rego/e ... », ,P· 113-1 ~4), li. s ag1t d'établir
ti::~ •mphc1tc1Dent
du COrps (cf.
· ~A':TA. (•Lc
18, Texte und Untersuchungen, 14, p. 68) et son Commen, . · l'intérieur d une rúhté un11aire, J'égtise oi·~nct1on à
sur l'Apocalypse dont il ne reste qu 'un seul folio, mais que ~!re 1
arrive aujourd'hui à reconstituer de façon plus satisfaisani
partir de l 'étude critique des auteurs qui l'ont utilisé (voi/u
º: souffrent l'une et l'autrc d'un état intime deu
dichotomie fondamentale qu'on peut reMrer contradiction : la
'Éc ·
dans Je oorps d e l nture est comme un reflet
1
_tu_re, qui
r- • se on Tyeoni

résumé de l'état de la question dans M. DULAEY, DS 15 1352~ 1 gnage de la lu~e intime ~u~ travaille le corps de rl;i: tEmo,.
1353). ' La pré5c:ntat1on ~ug~hruenne du Uber Regularu,n dans le De
Le jugement d'Augustin sur Tyconius est nuancé: il te qua. doctr. chr_ist. ve~t metter «les esprits studieuu à !ire l'ouv
lifie, dans le C. ep. Par':'eni<:'ni (l, I, I , BA 2~, p. 208-209), 1 de Tyoomus, mais sans en attendre plus qu'il ne pelll donne~
comme un «homrne à 1 espnt pénétrant et d une riche élo- avec prudence «à cause de ce dont. étant donatiste il pari
quence, mais toutefois donatiste». Le fait qu'il ait voulu insérer ~rétique» (III, 30, 42-43). Elle pose plusieun q~ions. S:1:
les Regulae dans le De doctr. christ. indique déjà son estime ,. e. KANNENOIESSER (p. 335-336), la présentation iniliale dea
pour Tyconius et sa dette à son égard. Bien d'autres indices ~gles de Tyconius comme eles «clés permenant d'ouvrir les
parties càch~s de l'Écriture» (§ 42) fausse compl~tement te

564 1
...-"···- -
---

NOTES COMPÚMENTMRES
·-...-. ...............4-.--4._......_..,.

. t de vue de Tyconius. Ell_e expliquerait de


Po1º. n introduite par un cop1ste ~i6vaJ r1~- Plua bi ·elle aurait pour effet une v~ritable di
q~que de Tyoonius. Mortton de I'~
(icano . A ti (§ 43) . .....,.s lc Ih...... 1eJle
1 conius c1~ par ugus O • •rendre visibJ le~tt""lli· --",,eUII , .
~ la v~ri~ restú invisibles à certains». L'additio:s lcs lrEl(dt .,~ remarque enfin qu Augusr,n •oi.digne les r .
selon e. J(ANNENOIESSER, coh6rente a de i,;,, -'\ ()TI '"'"· qui ne peur suffire à r#!Qud,e ~mates d11 L;,,,
es t' . tradi b. v~ 1 i6,,_ /U8~tnture, eD jnvoquant le d6caJage enl~ la f ~ diffKuh~t
d'Augustin. mais en coo e on avec celle de T a Pe11 ~,
IJl()dification, reprise par les Mauristes (PL 34 ~ni11a: ~ de I de Tyconius (Ili, 30, 42). Un 1e1 ~ a e et la pra-
·que. n~ssaire. .. comme Ie note M. HUOFc,nt-Jtge e• à. ~ra, d•~
lf.J
réc;emment par J. Martin (CC 32, p. 103 35) ;. ) ct e11~ li
qua51 trad- A. Prbu, Paris, 19~. p. 1421 q "!u tt corifl-
, interp~te les ~gles de l'ex6g~te dona;isr'ent de~ lt 5 11

~i::
1 0
~ s destin6s à r6soudre des difficult6s _ cee ~l'rtJtie ~
rencee~ arri~re de ce qu'elle pense caracr~ns'.e ·~u ~ pensée
re_!:euno- Mais la remarque d'.Augusrin laisse en:i~! • ~
:n fait, par claues -, ators 9~ les regulae sont &e/ Cf';" d'aurres rtgles herméneu11ques. qu •
de pens6e internes au texte b1bhque. li est vrai que , •tr:uc,u~ e,uste .
1 , ~s Regles de Tycomus et /eur prlu,ua1w,s par ~ ..
uisibiles fausse le sens du texte de Tyconius : P0Ur 1 ~ti0a de 3. - ~~M
les regles sont à la fois ce qui obscurcit le contenu : · c11 efftt, _ La premiere reg/e: •Ú SeigM11r et Jon corps,,
pour certains et ce qui 1'6claire po~ d'autres. Cettc l'~tu~ La premi~i:e ~gle _invite à discerne, si un re,ue de l'&riture
à premi~re vue d6concertante explique l'addition d~OQ te du Chnst ou _b1en _de 900 corp_s. l'~glise. Le va~-vient
Mais faut-il affirmer, avec C. KANNENo1ESsER, qu'A: •m_,bilts. 1· part,·nuel entre le smguher et le plunel, tout comme les ,·ndi
mame a fait erreur sur la nature des regulae de Tycc!Ustin llli. con - di ca-
rions qu'on ne pe~t app1,~uer . recte:menr_au.cbnsr en rai10n
présentant comme des c16s ? La lecture du prologue ; ' til lea des faiblesses qu elles lw a~nbueraJent, 1nv,1e l ce constant
Regula.rum montre bien que, pour Tyconius, la ratio r u libtr 1 discernement. La sola rar,o (p. 1, 20; p. 2, 13; p. 3 , 2 ;
ouvre ce qui est ferm6 et trace «des sentiers de lumi;8"1ana,, 8 8) discerne, par exemple, le passage de la flre au corps en
l'Écriture (p. 1, S-9). II me semble donc excessif de dre» -~ f;. .53, 4-6, '?~ il est dit du serviteur souffi:ant que Dieu va le
l'opposition entre regulae_ et claues. En s'appuyant sur l':{_lci urifier et lw donner _la CODDaJssanoe, oe qu1 ne peut convenir l
de uisibiles qu'elle attnbue, de façon erron6e, à Au li~ ~tui qui est «la lumt~re et la sagesse de Dieu,. (p. 2, 4-14) ou
P. BRIOHT (p. 123-126) oppose 6galement Augu ~.ustin. encore en_Dan .. 2, 34-35, ~ si la pierre ~tac:hée de la mon-
Tyconius : le premier utilise les ressourca de la
second refuse une con~p~on skuli~re des ~gles ille,I le
~oJ 111
et 1 ragne dés1gne b1en la têtc, ti faut par contre y reconnairre te
corps lorsqu'elle envahit_toute la terre (p. 2. 15 - 3, 11). Dans
comprend comme des pnnc1pes pneumatologiqucs. De f; ea Je reste de la regle, menhonnons, outre Is. 61, IOqui esr citi ici
similaire, P. CAZIER (RÉAug 22, p. 286 et p. 2n n ~ par Augustin, l'usage que Tyconius fair d'Eph. 5, 31-32 pour
discerne dans le r6sum6 augustinien une 6volution 've~ ~ établir l'unité de la t~e et du corps : «C'est pourquoi ils sont
r~torique ; il estime qu' Augustin «fait surtout des ~gles une devenus deux en une seule chair. "Le Verbe cst devenu cbair" et
Krie de recettes pour ~udre les difficul~ de l'Écriture. ta chair est devem1e Dieu, puisque nous sommes "nb non du
sang, mais de Dieu" (/oh. 1, 13-14). L'apôtrc dit : "lls seront
alon que la vis6e premi~re de Tyconius est de «noua fai~
deux en une seule chair. Ce mys~re cst granel, je VOIIS le dis. cn
~Mtrer dans le myst~re». Faut-il ou non souícrire à cea
jugements? ce qu'il se rapporte au Christ et à l'~glise" (Eph. 5, 31-32)•.
Ces quelques lignes de Tyconius ont sans doule pu suggércr l
Par ailleurs, si Augustin juge que «l'on reDCODtre cbez Ty. Augustin le recours à Eph. S, 32 comme príncipe d'interpré-
cooius une pens6e tout à fait absurde sur les points oo il ará• tation (cf. A.-M. LA BoNNARDIÊRE, «L' interprétation augusli·
d'abandonner compl~tement les Donatistes» (III, 30, 42~ 01 nienne du "magnum sacramentum" d' Ephes. 5, 32-, Rtchtn·hts
peut se demander s'il n'a pas ~ri dans les ~gles u n e ~ Augustiniennes, 12, 1977, p. 3-45; voir surtout p. 3-29).
• li
NOTES COMPÚMEWTAJRES
- -....
oMPLÉMENTAIRES
s
' . u'Augustin fait de_ cette regtc (IJ 24 ),. (p. 10, 14-17). La finde la rtgle llll.lli
p,t ,onuna1re q plus que ne te fait Tyconius / · 31 0
,r,. 2, rties sont rassemblées en un leu! gne qoe
(ieuJt ~I y a un seul oorps qui est à la fois bon J' '""'""
00
t,e ,é~U e ,ans doute et te corps : le Christ ct l'fgi· Ullj~ (fl.
1c~ 115 ): • 1 .... mau11ais.
44) S()llh~~.~ entre la t!te nne». La tripie mcntion de 1.'~ '°'11 ,orP · 23.24) .
.....nuu" ,,..,rso de 1,. · CJlp
fondll 11-ul el rn!rne r- . jfjcative ms1stancc d'Au tt1. (P· J l, . présente cctte regle en la critiquant (Hl
st 0 32 4
• une se ~,,sona est Sl~fement l'importance de Ia dis1r''in ,-ugu ~e est-il bon de rappeler au préalable q~ ~ ..,(
0
sio~ "~ie-ci n'exclut nu Augustin utilise constamrncn,nctioi; os d u à Restitutus (PL 33,1065), il louait 1·" ns ª
f 5
maJ 5 t!te et te corP : en particulier dans les En. in pCCtte
entre ~s 50n exége~~ et détermine son interprétati l . O\I
S11 e 2 49
J, etlf
1 d' I'
. traitl!: et ,,.,so u avcc 1 1gencc la que,iion de
-1..

.~ 1· de o·
,con,us

~gle·ouc un rôlc maJ~icitations récurrente_s de la regtc (~n du


. otr
!
,.d 3V ent, dans r.._g ise
·1 f lavoir
. ieu, 1 au! supportcr, en gardant
cof11!11 . 0 de l uruté, cc qw est mauva1s et rnlme crirru 1 .
elleutcr. [)anS ses ex[ 36, 231-232; En. ,n Ps. 37, 6, Pi E:11.
511uf
le 1,e . bl de
rd nous 5?mm_cs mca~ cs . le <:orriger ou de le fa1re
ne , ••
~Ps 30 s. 2, 4• p 140 3 PL 37, 1816-1817 etc.) il 1, ~ . par h~tre». Ma15, s1 Tycomus ava,t le mérite d 'affirmc
,n • ' ·n Ps , • - , . '
_400 ; En. ! . é. du Christus totus : 11 s appu1e sur Eph 5"'
ns, ,.
399 disparates oonatistes, «que_ les bons doivent, par aroour de [~
de rn!me sur _l urot I à Gen. 2, 24 et à Mallh. 19, 4-6 · 5, co~tre supparter les mauvais dans l'unité jusqu·à ce que le
JJ -32 qu'il l~e Soref.ÉpoUX el de l'Épouse «en Une Po11r
!'31:ment dernier les séP3':e» <<;- tp. P~rmeniani, Ili, 17, BA
montrer 1'un1on .,~... aussi / Cor. 12, 12 pour affinner l'Seu~I, JUS 436-437), sa_conccpt1on d ~ Éghse btpanitc ne pouvail
· il ui! 1.... -45 A 9 nu~
chair» ; rna• 5 out, Matth . 25, 42 et e. ' 4 pour justifi 28, P· ·r à Augustm : car elle la1sse penser que les méchants
du corps_ et, 5:'christ des paroles prononc~s par les rnern~ convei_u nnent réellemcnt au corps du Christ et met en cause
l'anribuUOD a p BoROOMEO (p. 197) souhgne, à justc tit apP~edu concept d'Église. On comprend alors Ia premiere
de so~ cor_P\i~tion augustinienn~ ~e la premiere regle ~ 1 uJlJ~ction du titre proposée ~ Aug':'5tin : «Le corps du
comb1~n 1 utbt . au-delà de celle-c1 : ti opposc «l 'exégesc cor~ t véritable et nxlé» ou b1en «véntable et simulé» · la
Tycoru us va né 1en . ('I , · de CS-
Ch0 5 ' ..... et de I' appareoce, qw. esl empruntée • à
1
ative» du Donattste I s ag1t résoudre d . . ction de la v énic
sentiellemc:; ririturc) à la vision augustinienne du Corps ~s , 1511
~ ; logie néoplatonicienne, sauve l'uníté du coocept d' Église
difficulté~ e un puissant générateur de synthesc». u °
1 on ure une solution tout autre au probl~me d'une Église de
Christ qm cst « . • .
_,,_ r'g/e · «Le corps b1par11te du Se1gneur,. epét:::urs (cf. J. ~TZINGER, p. 183): ~lle implique également
_ La seco"""' " ·
Selon Tyconius, «la reglc sur Ies ~eux partie~ du corps du autre conceptlon de la catbohc1té : selon Tyconius, le
Seigneur est beaucoup plus nécessaire (_. .. ) et II faut t'avoir unende est mt · é gré dans l'É g1·1sc comme pars sinistra · · ; Au-
devant les yeux à travers toutes les Écntures» (p. 8, 5-7). 11 ":tin ne peut admettrc cc concept de «catholicité extensive»
, gi·t 1·ci de discemer, non plus le passage de la tete au corps rbid, p. 182; voir aUSSÍ J. S. Al.EXANDER, p. 208-209), car
5
ª «le passage et Je retour d' une part1e
mais · d u c?rps à 1' autre, de' l~s méchants n'appartienncnt pas véritablemeol à l'~glise. Le
la droite à la gauche ou de la ~auche à la dro~te• (p. 8, 8-10), litre finalement suggéré par ~ugustin : «L'~glise _mêlée»
c'est-à-dire des fideles aux mfideles ou vice versa. Pour exprime sa proprc conccpt1on : d préfere, de fau. «attnbuer la
montrer l'existence de ces deux parties, Tyconius emprunte des permixtio à l'Eglise plutôt qu'au Corps du Cbrist» (P. BoR-
exemples au livre d'/sai'e ou se succedent des verseis GOMOO, p. 295), car le Corps du Christ n'est pas mélangé en lui-
apparemment contradictoires (p. 8, 11 • 10, 12), avant de s'ap- meme ; sinon, commcnt pourrait-on sauvegarder la sainteté de
puyer sur le versei du Cantique (1, 5): «Je suis · noire, mais l'Église • Corps du Christ sans recourir à la biparti1ion de
belle», qu'il commente ainsi : «Qu' il soit exclu que l'Églisc Tyconius 7 Par contrc, l ' ~glise quae nunc est est mêlée : «le
"qui n'a ni tache, ni rouille" (Eph . 5, 27), que le Seigneur s'est juste y est avcc le pécheur» (Psa/mum contra partem Donali,
purifiée par soo sang, soit noire d'un côté, sinon du côté gaucbe 16, BA 28, p. 152-153), mais ce mélangc n' est qu'appare~t, car
"par leque! le nom de Dieu est blasphé~ parmi les nations" «le Seigneur connait ccux qui sont à lui» (2 Tim. 2. 19, até en
~ -
- NOTES COMPLÉMENTA.IRES

_13). 0n_aperçoit ici la continui" ª"ec


27 tl BÃ 72, P· 560); i1 est en 0 111 Z~• 9 ui jnvitait l ~paner lct COntradictj la ~gle pr6c-,.
/oh- fu. tr. deS ;emps, il y a~ ~paration dcs rt Pr . °:,
~re. car, à _la ~~ enfin intérieur et md1scemabtc, ai ~ , ~~,. ~~11te, q en discem&nt si telle ou telle Pllrole •pPa,entea de
n,6Cbaf1ts ; 11 ~ de fronti~re fixe entre lcs dcux ca 1c11 qu~' réc~1ure jte ou l la partie gauche du d l ldrcs• 11a
II
ne peut étabhfpassible à cbacun de se convcrtir ou~· ~~
p11r11e drt> d'autre part, que la distinct:':ni Seiineur. ún
reste toujours oRooMEO. p. 307-356). Conunc lc n 1c ~I
vertir (cf. P:MEO (p. 296), «le mélange vient donc d~c ~ua~
n,ent P. BoR Cbrist, bien que non mélangé cn lu.i. f~t qllt
prO~~:
c0nstate, et les fils de la servitude ne eor, rc let fil, de la
n des deux Testa~nts ; il y I eu ~~ pas l la
disunc ant la venue du Christ, tout comrne .
1
1
de la p,o-
~sse ª~e servitude (p. 29, 30. 30, 4). La~ Y • 111JQurd 'bui
Je corps ~u nt (modo) m!lé à la masse des hornr:ll\e, lt (JCS fils se détruire, «s'affermissent l'une l'aut et la promeue.
tt0uve rna1nteoa qut· n'affecte pas sa nature, constih,_ à .....
Jnélange •..: Pou """· 1oin den'a jamais été justifié iodéperu:lammc=·~P- ~4, ~-12)
ver: oe ·on bistorique»· "-111 e~ oul nce entre les ~eux Tes~ots ne ~side donc:1 fo1 ; la
sa s1tuaU . ·~ regle: «us promesses et la Loi» dlffél'C 'tion de la Loi et de la f01, elle tient cssen11· li pas dans
úJ trOISlc;tne • .
- . . ~gle entend montrcr l uru~ organique dcs J' o pp0s1-A.~,., cach..__
.,., dans l'A nc1cn
. Tcstarnent, cst .,,. . ..__ oc
e cmenu
la gus.....,, 2 . ucvoi 1""' dans
La troisiirne dépassant l'apparente antinomie entre , de~ qUCNouveau (p. 17, l -13, p. 29, 30 - 30, 4).
1
tes~nts,. en les o:uvres de la Loi et l'existcncc d' ªbscllct
te contraireme?t à l'appareoce et '!'3lg~ le jugement d·Au-
de justificatton tparla Loi et qui furent justifiés (p. 12 2 ~ ) . . _ «C est à mes yeux uo 1mponan1 problême pi ,..
· bserviren · d ' --. n__ usttn · é ut"'
qw o cette antinornie: Tycoruus pose cux question~ 'V~ g •une ~gle à em~1~yer pour r soudrc dcs probleme,., (Ili
dépasser ivement : l une, sur la source de la iUstifi ~u ü
traite prog~: raison d'êtrc de la Loi (p. 14, 14-22). 11 : 11011,
qu 4ó) _, cette tro1s1ime ~gle est donc bico une ~gle henné:
33, ·que (cf. M. DuLAEY, DS 15. 1351). Augustio ne l'expose
l'autre, sur ue la Loi a pour rôle de provoquer à chcrcbi>Olld,
d'un~ ~ ·0 qde Dieu qui pennet d'accomplir la Loi (p. 1 Par
la f01 le, ~
t
que lesjustes de l'Ancien Testamcnt ' IS.
ne~t; il se content~ d'a~précier gl?~lemem la valeur du travai!
J':
d,.
Tyconius - «ti a fait ~ travad JUSte, mais incomplet. _ et
rtance de la quest1on posée - ellc est, de fait, un lieu
~8, ~). d au 1·~rit de Dieu qui est le même que l 'Esp~! ~
0

Chn
P3f
:ce
JUSt~fiés(
st
6 18_29), autrement dit par le même Esprit,
ia même foi que les justes du Nouveau Tcstarnc
t 1 •:~ du débat a~ec les ~lagiens. li discute alors un point pré-
~ de l'exposé : s1 Tycoruus a rcconnu que lcs a:uvrcs sont dcs
eis
e Dieu
mént=
. ..__ par 1a 101,
~ . ·1 ,
1 n a pas su >toir, par cootre
me~ \ d on S d
9 _ '19, 4) : entre les uns et les autres, la différcncc ~: la foi elle-rnême est auss1'doo deDieu. La crise ~lagieooe'
(p. 'd mesure seulement, tout commc entre lc corps de ~duit clone manifestement Augustio à une vision tres partielle
f.º: tet celui de l'adulte (p. 21, 26 - 22, 6). Une objcction
e réanseoce de fonnules conditionnelles dans l '&:riturc : -:
de la regle.
1ap . t di . "Si 11 suggire néanm<>ins un rapprochemeot avec l'une de ses
us m'aviez écouté... », qu1 entren en contra ction·avec le uvres le De spiritu et littua, doot le titre pourrait convenir à
:ractêrc incooditionné de la pro~sse (p. 24, 6-11; p. 26
lS-20) _ cooduit Tyconius _à préc1ser que le peuplc était ~J fa regle. Ce rapproche~nt permet de mes~rer l'accord ~I~
d' Augustin avec Tycoruus sur les deux qucsnons a ~ ic1. te
bipartite sous l'ancienoe alhance (p. 24, 15-16; p. 26, 13-17). rôle de la Loi et la source de la justification. et sur la man!e.rc
li faut donc savoir à quelle partie du peuple la Loi convicnt 111 de concevoir le rapport des deux Testaments. Dans le De spir1111
seos propre (p. 26, ~-6) : sel~n T~coni~, ~il n'a été don~ 1111e el littera, en effet, Augustin ex~ le rôle de_ la Loi cn des
condition, c'est-à-d1re la l..o1, qu aux 1mp1es et aux pkheun, tcrmes proches de ceux de Tycoruus : «La Loi a éré donMC
afio que, ou ils cherchent un refuge dans la grâce, ou ils soie111 pour qu'on recherchãt la grâce et la grãce a fté dooMC pour
plus justemeot punis, s'ils l'ont rendue sans effet» (p. 24, 18- qu'on accomplit la l..oi» (19, 34, !'L 44, 221). :rout comme
20 ; par cootre, ceux qui vivent de la foi et qui aiment Dieu Tyconius, il oppose la crainte servllc de ccux qw sont sous la
accomplissent la l..oi sans etre sous la l..oi (p. 24, 21-24;

5'71
. -~=;~~-.,~ -. ·--.--.. ,.,. ._·- - - '
,..,orES. coMPLÉ~ENTA/~~.y- NOTES Cc F.NT,..,,u:s
... iment te bien, faute d'avo·
f nt pas Y ·- . . tr t·i:_.
" ...
ue d'autres u.,g.,tes appellent le
~
. et qui ne o é filiale de ceux qu1 amtent Dicu che Pri1 (Ail a\ ce q(CÍ- P· 76, 5-6 : • ... in figura,,, sena figu~ ou le
l-':" u à ta tiberl rssent la Loi sans erre sous 1; Lo·1 l'<:hen1 ~ "'pirituel nt el spiritaliter i1'1pltntwr g~,,trut,1ati1 'ar,~
()1: ~ et accolllP
I
pre à ce tableau antithétiqUc ; lllai '- s su ··· • cf M ,, . u ~,
g!oite sa ma~ueu_P: la Loi à l'action intérieure dec~ ºPP!»~ •I JiC'; l 2, 449) ; on remarq?e d'ailleura la ;~u . (J! '-~• Y
a1action CÃ~éne e,~faisai! que suggér«;r, et. surtout cn l:.sl>ri1~' p/J tout au long de 1 exposé (cf p. 32 ~eDce du ~~
1ue fycon1us n ui est le donde 1 Espnt de grãce lllontra~ Ji8"'ª 8 ; P· 38, 30 ; P: 39, 16 etc.). La fin ,de ; p. 33, 29;
q --nt rarnour, qplaisir à faire te bien (Reg 3 ' donnc nt P· JS, guernent, à partir _de nombreux e,:emp1 la regle e~pli.
CO ,. ....- d 1rouver L 44 · , p. 24 a~ cile ton nius juge essent1elle : •li est glande cs, une remarque
croyant e ir. et /itt., 1~. 26• ~ • 217 ; 17, 29.3 ' 16. qUC '!"YC::·absolumcnt toutes les cités ou lcs rnent ~,~rede
26, 4; De sp 226). li souhgne, d autre_ part, comrne l O, 21a_ s9\'01r dons, auxquelles l'~riture aclresse r:;vinces d'luaei et
219; 25, 42, ne pcut nullement se glonfier de ses ~uv Yconiu, de5 O:ues elle rapporte quelque fait, IOnt paroles ou dans
que l'ho~ u'il fai! ne peu! être 9ue don de Dieu ct res 1111~ 1es<I~ . quelques-unes sont à la vérité une fi une figure de
que Je b1en q t pécheur et a besom de la miséricor~ree qllc rtSgh~~ quelques-unes de la partie bonne •g~re de la p1m1e
tout hollllllC ;519 - 21, 4; De spir. et litt., 10, 17 - li de Di,u !11Buvdai r'une et de l'autre. Si donc il y ades ~~me _quelque,.
( Reg. 3, p. l .• 64-65, 242-244); c'est là toute"oi·s ' 1,8_, pl _...,._._ e . · Cuu..,s qw bl
o 211 36 ' ' qu I UJ..-- convenir aux nat1ons du dehors il , !Cm em
44, 21 . : Ía pcnséc de Tyconius, en affinnant • dé. en p1uscependant que l'ensemble du corps·enn: en demcure pas
passe ~1 corn,g:on de Dieu (Despir. et litt., 31, 53. ~ue la foi
60
"'°'º' ie qui est à l'in~rieur, tout comme dan '7-ise trouve dans
elle-lllC~~: ators que Tyconius affirme: •Toute not ' • i'L ta part vers le Seigneur est promis aux natioO: ( 5raél cap1:1f le
44, ~~ t ~·est à la mesure même ou elle a été gra~d~uvre rc'º.fyconius donne alors !'exemple de plusieu~ J~39, 25 ·. 40,
es_r la ; ; avec nous» (Reg. 3, p. 19, 27-29). Cornrne ; qllt 3)- eres qui sont des figures de l'Eglise b' _s ou na11ons
D1eu ºnfi Augustin affinnc que le Nouveau Tes!ainent d Yco.
nius, e ID,. était cachée dans l'Ancien (Reg. 3, p. 17 lé2voile
étra
(p
nr 4 • 16-17) Sod . '
1
22 ), l'Égypte (p. 43, l), Tyr (p 46 ) 3n)11e: Ninive
ou encore
la grâce30q·u310, 4 ·,Despir. et litt., 15, 27, PL 44, 217-2' 18)·13; !Sl~I1l (p. 49, . orne, par contre, est une figure de la
p. 29, L' ,. l . ·e gauche seulemcnt ; de mêmc, «Babylone, la cité adver
_ La quatrieme regle : « espc:ce et e gel'lre» ~érusalem. est le monde tout en!Jcr, qui est repr~ lé dan se
La quatrieme regle e~glob<:, en un sens, !outes les autre e rtie qu'il possMe dans Jérusalem.. (p. 50, 6-12t La rês~
e remarque, à JUSle !ltre, M . DULAEY, (DBS 12 s, J>!lacheve en évoquant la !une contre Satan dans le,,,,,.,,. , g e
comme l . ··1 ·1· 1 . ' '448. s É 1· (p 54 17 24) -·r~ meme
449 ). Tyconius préc1se qu 1 • u!I 1se es no!tons d espece ct de l' g 1se · • · ·
geme. «non selon l'art rhétonque de léal sagesse humaine,., tnai~ La reprise augustinieM~ de cctt~ regle (III, 34, 4749) sim-
«selon les mystercs de 1~ ~agesdse c este» (Rf!g. 4, p. 31 , 7_ plifie la pe~sée ~e TyC?ntus et re!le~t, cx:mme seu! exemple,
1
12): il insiste sur les vana!1ons u angage scnpturaire et su, l'interprétall~n d Ezlch1el 36; Augustm, d ailleurs, en infléchit
son caractere caché e! subtil, pour montrer combien l'appl' le conunenta1re, en ~veloppan! le themc de la grãcc ct de la
lion de cctte regle exige «la foi en quête de la grãce de o/ca- prédestination ,confonnément à ses p~upations du moment.
(p. 32, 12). Species désigne le cas pa_rt!culier: une v~~ 11 supprimc, d autre part, le long dheloppemen1 consac~ aux
déterminée (par e,:emple, Jérusalem, N1mve, Tyr, etc.) u figures de l'~~lise bi~it_e. ~n. en !'P~sant !'Israel chamei
individu précis (comme Salomon), un fait historique (l~I J° à !'Israel spmtuel qu d 1dent1fie à l'Eghse csans taches ni
retour d'exil). Genus corres~n~ au ~ont_raire à un sens plu: rides», il brouille la pensée de Tyconius, car il masque la
général : dépassant le cas part1cuher, 1 Écnture désignc souvent dualité de la rúlité spirituclle de l'Église qui cst un theme
«le corps tout entier» ; par exemple, la promesse faite à David central de l'ecclésiologie de Tyconius (cf. P. BRJGHT, SP 22,
d' un trône étemcl dépasse Salomon et s'appliquc au Christ et à p. 215-216).
l'Église (cf p. 37, 21-25). Ce sens plus général correspond en

sn 573
··------·-
-- _ .....--- 1won:s COMfU.'M/:'NTAIRl.s
~

~
~

.
-- - .. ..
,

NOTH CfHIPtlt.11-. .• .• ..._


. 1 ~,,,'
.~,,., rlfll, : • /L.f 1,mpi.
l.J l"l"'l"'c .
- . ui~rne r~Jle, Tycomus aborde 1 comrne I• frmmr dt 1~ 1/41 , 1.,
.,.., fif. . . 2"• \2
n,111!1 I• ~~':Porelles : «l .a mesure d_u temJ>t ~·~\li,"' ~t ,n urtt' t,ru~ P' ·~· m.11 la ""..al,!4! d.. IP ',,.,,,._ ._
in,lu:•'"'"' tl('msncnt un caract~re my!lttque, Par 1.:• 1~
,uret • f~lll('cdoque, ou des nombres parfait,, qu, .rnPl,11 d "l
ll\JJ,e, I• syd "'trents el qui doivent ftre dtve,!le
r}•,
J<>Ut 111 1.. 1111
. t, 1.:
,~11. "'

,c"I"'
1 1
# lf"'Cond cas • 1pp,1rrrrte pi.,114 :T-QI · , •,,
1,
,ur drt anal<•f!IN C""'''""''"''" ~.,~•; , r·.,;w,1. ,1.• ?w1
Je l'ha,tc"re: le ~Cotar dra u,,.,r, dr _ .,• .,,..,~,., ·1 :
JC'S "'-"lt• cas'". quanl l 1a synec .... mcn, c,,lti·~·~
..,_,que, e 11 e eon!l1,1e (tr('"': ,.11.trnple. e,c_ •Íljlurt>e dt1 mtn,r, ilr, ;"~ 1/•1 1:~ 1
n P' ... 1uJ·ourd hu, lp 67. 1() l~i , . 'l' r, ............. ,
1~ tout ou le tout pour la partrc. , A J>rt11i1!' •
1
,tlon les
p;trllC ro; I• synecdoque permet d'el!.plique, ce/ 55, 2 , ...
L'u5111le..... mbres · rur uemple, de jusllfier l'ap ª rie1 d,~ 1
1
r''ª'11 111té! de I• prb.-é!<knle qu1 é!cl4m111 N~
-

,.,11 "
r,<lv
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rf 1

ck 111 fi1ble par l'tn.111e de 11 l)llr(- ·~ •M" ., ., ~ "rn


·, ·
1 r f'M -iAI,, 141

s=~ ·~ . ~~ ~ r',rt"II«'; <.l<'Ji\ la ré!capir11l,111on (cf R,, ~' .r ,w" 'l'" ">«e"
4
ttt[l('C' . entre Gen , 15, 13 qm anoonce 400 ans de_,,,, c,-'11.
llll<hcllon et Ex, 12, 40 qui dit que le ~jour en f'. ~...,,,°'1f 111lnoa• ",i M. [)I ~.Af-Y' RI.Au~ H. p fP /Oi. p li~. 22 . ,,, ' .
en ~gyprecf. p. 55, 6 • 56, 6) ou encore de rcnd;!Ypc, 1 d~rf
""ª' .u.u~tin s1mpl1fie
. .
la ~Rle dt TycoruUI
).
4.~0 .a~s ( et trois nuits• annoncts entre la rnort ra,~ de ,4utz mcnce
· par uc ,.ufiIOtr
· ,_ ..,.
MI n::Clpllul~h,
crinrra,~- à .
.. _,,, 1u• .
«1ro_15 JOdur,Christ («le premier el le demier jour 8001et la rE,u,' il corfl-nt deux el!.emples hfts dt 11 e;.~~ pu11 •1 dt,ri.1,pc
_,..,on u . ,.d. · f . un, · aue11- . < ,....Je fqu '°"
'""'' . seul, le jour mtennc 1aire ut plein .. , p. 57 Pllrtit 1onr-'~ns la six,~me ~gle), avant d 'en venar. 1.
nns .,.. ·1 ·
- lrr..v,e
• elem,..i... ,,__
du tout ·b-· n,ufaits, 7, 10, 12, leurs muhiples oU 1 ' 26..2-,.J r me de LoC ; 1 ne _rctaent, en fau. que le ""' - i.
tes nom •- r- . · eurs
soit la perfecuon, so,t 1e tout pour la P0rti ferfl pitulation et suppnmc de plus le dévefcippe ~nut:r ca. <ir
. 'fi
«s1gm ,enI ( 59 20-24).
carrfw
e, loit 1c ~ (Ians lcqucl Tyconiu, dénonce la pe,,:;~ r,n.1 dr li
simple somme• P· '
Le ,tsumt augustinien (Ili, 3~, 50-51) rcprcnd les deu
'-
~:i:oliques d' Afrique f~t subir au11 Oorw1trcs
. ,nples don~s. on vou que la r6cap11ula11011 o:
u~·::~: ~, ln
distingués par_ Trconius. li explique par la synec~ue le>. <.s
bl~ des trois Jours entre la mort et la résurrcc1100 d ~
elle uslin à revenir en arri~re pour cornplé1er ~
.4ug ' (Ili , 36, 52 .· •cwm ad priora ·
:in•,~-
1
pou,
011 • di1
qUtM que
~:ussi, peut-être sou~ l'influcnce de_Jé~mc (cf. M. ~Cbrist (écédernment
RtAug 3.5• p. 89) • la d1vergence. h 1
des md1cations ten. ~ .
. •uP<>re11
P erant, /aJenu~ NJ"atio reu0<.·a1wr.1. Tour 1c
fu tion augus11menne (III, 36, 52-53) s'avtre donc ...___ pi ·
dé~'::'i~;';'~
relatives à la Transfigurat,~n e ez es synoptiques. En oe '!
nceme les nombres parfruts, le De doctr. christ. (III 35 q111
ca
Liber Regu1arum •. on peu t s , mtenoger . sur 1011 onª""""' M du

;°rtcise que leur utilisation déborde le cas des indicati~ns ~~ DUL-'~y (_RtAu$ 35, ~- 91-99)_propose. conune lrb :::able.
l'exphca1ton su1vante : Aug~~n •a cornpns _la Slllitrne regle ,
porelles.
_ La sixieme regle: «La ricapitulalion» lra vers ce .que Tycomus ,_. dtS811
/ de la, r6capaiulaiion IWDS ,._ 10D
Commentaire sur. 1. npoca ypse et e est à """ir r-· de ,. u qu ..I m
1
Cette regle, ires brê~e, est ob~ure ~s le texte de Tyconius formule une défi,~uon ~1us necte"'. (p. 9S). De fai1. te lme XX
et 8 donnt lieu à des _mtel'J?rétatJo~ divergentes. Tyconiua De de La Citi de D,eu, qua caracténse la r6capitulanon en des
définit pas Ia «~écap1tulat1on~, su~on par son contraire: la termcs tout à fait sinúlaircs à ceux du De doctr. cluist. IXX. 9,
continuité narrat,ve; la récap1tulat1on a donc pour effer 2, BA 31, p. 236; XX, 14, p. 256- 260) est inspiré du c0111 •
«rupture temporelle, laquclle entraine dans Je texte bibliqueune mentaire sur l'Apocalypse de Tyconíus; or l"ltude des
certain mélange des temps passlS, préscnt et futur.. (cf ~n utilisateurs du Commentaire de Tyconius (Be.atus, Chaire
OULAEY, RtAug 35, p. 87). Dans Ies exemples qu'il cto"nne; d' Arle~, Primasc et _Ie Frag~nt de Turin) oonfinne que 1elle
Tyconiu.s distingue deux cas. Le prémier est «une sorte de étail b1en la concep(1on tycoruenne de la ~lulation dam le
résumé» qui «concentre en un point de l'histoire quelque chole Commenlaire sur l'Apocalyp:Je ; on peut clone penser, 1vec
qui vaut pour toute sa durée» (ibid.): ainsi J'exhonation à ne M. DuLAEY (RÉAug 35, p. 99), que la formulatioo augu,ci-
nienne de la sixi~me ~gle de Tyconius -a ~ ilabcrir à l"aide

574
575
NOTES coMPLtMENTAIRES NOTES COMPUMl:.\TAIRF.s

/'Apocalvpse du Donatistc bca tres à l'intention de leu, auteur


1
,n111tfllOire s_u~ernc Regle ou des ~l~ments fou~?Up PI~
du Co . de Ia s1ll ... ,, Plt ' 11 ,s~! MlS). faut-il en conclure qu'Augu,, cf. MA . Tu.ih
'à perur r 11 J'· ~-du Liber Regularum? m I OCcuhé le 1en;
, ,~ . «Lt diable et son corps.
,q_~uierne•·
.. .., ·eme rcg•~ . vél'Ioeve,...,
...,.. 05 8 u,c: questions que nous ,,..,,1ons
,_,,. . . ··
_ /.iJ stP1' re I est ta contre-partie de la p ~ ·nnéchit-il ~Ilemcnt en un sens .._, 1n11ic1~~n1 A _
n1 • . •netonque I u
La seprien_ie g: 500 corps, ~crit Tyconius, la reinic 1c. ~os 11 . 05 7 Ce JUgement 1anse entendre que T e, rtgfc, t1t
• ouant au ~1able u~ être vue brievement, si l'on obscrv~éthOd~ fyc0;• peu usage de la r~torique. Ce qui n1«,n1us fer;ur 1111 •
,nlrtl ·us r~use certes la r~torique po ta pas de l<)j
d'inte~~diaui;roeur et de so? ~rps. L«:. passa_ge de la tC:1c%i on• · • ur ne ...
été dit u it en effet à I a1de du meme ra1sonnen... au ryc I Ia croi,c: du Chnst. (/ Cor. 1, 17, cilé _ pas ré,foire a
a ....,.onnaJ · 1 ""'nr- 11
né3 ,rúse en garde «montre toute la íami(' P , 7-JOJ ; mais 31
corps se •- eull exemples sont ensu1 1e onguemen, (p.
?0. Il-14). D _21 («Comment donc est tom~ coni. cette puLAEY. RtA.ug _35, 1989, p. 100). ;~:~ qu'il en atau..
4 12 (r--1· nes de la rhétonque : trope (p. 5S 3 •lise de fait les
mentés: Is~ul ~atin ?... ») et Ez. 28, 2-19 qui est un:u cicJ
1.,ucifer né . de Tyr. Dans t'un et l'autre cas, on passe du d~Po&. cB1é~ 3) allégorie (p. 67, 30), genus kx:ur~ 6J, 1YhCcdoque
uophe au roi I vi·ce versa. Dans le cours de la regte T lablc (P·~ ' 9 ) ' récapitulation (p. 66, 10 ~ 67 ;on,s_ lp. 67, JS ec
7
aux ...srheurs.
r--: e
développement ·
1yp1que~nt dona!Jste,
· • Ycon·•Us
qui P· 'sai~ d'en affiner le llCDs en raison d~ 1• meme s'il juge
int~uit un liste à l'Église cathohque : «II y a deux P~Sc
O ~cesrit (p. 31, 19). En bref, comme Ie COnc~:gage subtil. de
l'Égh~~ d?ºª l'Auster et l'Aquilon, c'est-à-dire te rnilart•es I EsP de son analyse de Ia sixicme regle su laM. Dt.'."'i;v, au
dans 1 .g iseD ns la partie méridionale demeure te S .1 et lc te"foo), Tyconius app~ique les ca~goriesr d r~apnuta_1ion
septentn~n. é:é écrit : "Ou fais-tu paitre ton trou~~g~eur, (P· . nne à 1'herméneut1que biblique . elle _e ª rbéronque
anc1e , a1ou1e non
comme 1 1~ dans )e Midi ?" (Cant. 1, 7). Mais Ie diabJe r~ ~u raison, (p. 101-1~) que «la définition (de la syn,,;,t,,,, sans
de~:e~~ 1,Aquilon, comn;ie le _dit 1~ Seigneur à son peu s;~ Q 111
·ntilien pourrait à elle seule lisumer pratique -~ue) par
/Ug/es du Do na1·1s te .• "La synecdoque peut ment loutes les
~~e~~i qui est du cõ_té de I Aqudon, Je Ie pour~uivrai loi! ~~
. Ie chasserai sur une terre sans eau - e est-à-dire h variété dans le discours (uariare), en faisant en:~: ~ la
vous. et JC et J"'extermmera1
Jes s1ens -
. · sa face dans 1a mer... .,(loe/ 2 e cz
, 20)•
bjets par un seul (ex uno plures: Reg. l et VII) le .!. us1eur3
~rtie (Reg. V), le genre par l'es~ (Reg IV) ce' . par la
(p. 73, 16-23). . . .,.-- •
ce qui précede (praecedenr1bus uquentia : cf Rq VI par
' • UI SUJI
La présentation augustm1en~e de la regle, (III, 37, 55)
ioversement". (/nst. oral. VIII, 6: 19, ~ - J. C~usf!,' p. {~~
correspond à l'énoncé de Tyco_ruus et rep~en~ 1 exemple d'/s.
l09)•. Augusnn. pour sa part: clarifie et simplifie les rcgles de
14, l2. Mais ici encore, Augustm prend som d omettre Je déve- Tyconius dans une perspecnve pédagogique, mais il ne les
loppement donatiste et de remplacer Ie theme des deux J)arti
de I'Église par celui de I' Église mêlée. cs dénature pas en les p~sentant comme une application de
rbétorique à l'interprétation scripturaire. li les transforme 1ª
4. De /'herméneutique tyconienne à /'herméneutique augus. fondément, par contre, en dissociant l'instnunent, la 1eciuJ"°'
tinienne que propose le Liber Regularum du substrat théologique di!':.
Augustin a donc résumé sa ~urce avec une certaine Jibené : iable (cf. P. C. !3~R1, p. 139)_ auquel cet instrument est lié en
il n'hésite pas à omettre certams développements, à proposer raison des conv1ct10ns donat1stes de son auteur. Ce travai) de
d'autres exemples, à clarifier l'énoncé d'une regle ou encore à di~mement lui pennet d'intégrer les ~gles de Tyccaius _ au
introduire des critiques. La distance ainsi prise à l'égard du besom, en les transformant - dans une autre visée tb6ologique
Liber Rtgularum va de Ia simple omission jusqu'à la substi- 1 On ne peu~ donc ~firme~, avec P. CAZJER (RÉAug 22, p. 28Ó
tution d'un élément augustinien à une these proprement tyco- et 286), qu Augustm «qwtte le domaine spirituel pour celui de
nienne, en passant par une application des regles de Tyconius Ia r~torique» et qu'il «fait surtout des ~gles une série de

576
ST7
~ - . · . . ~ -., ............. ~ ...
/\'OTES COMPLtMENTAIRes
\........ .. '"'"-·- ' ................_;....._,.
, , ~..., · · , · · ·~ · • • &.

:
NOTES COMN.J.M .
ur rlsoudre lcs dirficult~s de 1·~ . F.tqAIRts -....,
~~ues Po T conius dont la v1sée premi~re se ~llurc
,nitre rtgle christologique pra,
op<>Si1ion à d ~s te mys1~re•. L'utilisation de la hra11 -~· ~r pre J p. 190- J91) : la ttgle de p 11
De ~lfldt ...
faire entrcr tusª1·ve de ta perception spiritucllc rd~lori9, ... "'>1i, ( t • a,inS
• · .
cextes scnptura.ircs <X>rn
atre q . ""'li\ ,._
. u1 Ptrniet . "" liv,, 11
en '!e. · nexc e qu'Augustm . fa1t ' de la premierc r~CI'"'"""'
r..critu ~ ,e~;nférieur_ au P~rc, mais qu'il :;:~nd1quan1, n,,,,,,d inrerp,bt-r
ains1 l ~sajs in Psalmos, par exemple, est toujours &lc da11, rt ; es e 111 prenu~re. IOllt constammenr du *'tre Ccs <ilJt lt fila
EntJTTtJIIO ·-r ses auditeurs dans lc myst~re du Ch .111le ni.i~-1ti 'º~ "· VUtWILOIIEN, Chri., to/ugie t,aPPhqu6cs d.ui, rt~ft,, ,..,, .
...... {aire enu~ do 1. 11st t ,,1,,.
..,.. ...~nc.utiques sont nc. pour u1 aussi Un oCaJ. ~· (C ·,;11. L 'hymne aux Philippie,u Patpiruiv,/itt Jt/ lrJll e,fil"1'
~gles ,...,n,.., • e cru~ 1:..q
,.""JpC ('êgles de T ycomus,
· ' n, · l'"'c
91· pn!c:icu ~ -'· p_3.n"" 'ª'"' A11.
te mys1êre. .
tection qu'il o~re dans lc LJber Regularu .
, ~ ,pltter par d'autrcs r~gles.
c<>II • .
se• 1<)1en1-c11,, · 1..e,
• IOnr ain.,1 à
-u,,,
LA sé une différcnce notable entre son he~"' 11'1trO(J . , .. présentation du L,~,
Reoul
" arum rnan·r
~,:'; ~yconius. Le th~mc ~u «corp! bipanite,. e:c~tiqllt~
1 ..,.. . I'"' d
d'Augustin à c;gar de Tyconius tout i C\lc ~nc la dt

dans rouvrage de Tyooruus : d appara_n : non scutcrncn1iic:urrcn1 llfde toujours à l'égard de ses so'ur~ ~utam que la libcnt nc
seconde ~gle, mais enoore dans la tro1s1~mc. ta quatri~ daris 1- ~ néchi la lecture uh~rieurc de 1: elle a sans ªUcun ..~u d
1n _ RlA ouvrao uouie

:~u .ême . il permet de dépasser les contradictions d me ec 11


turai~- Honnis l'exposé critique de la seconde: 'tngagc
~ omet systématiquement 1~ développcmcnts de Tg e, Au.
(p. CAZlf.R, de ....

de se référer à
ug 22, p. .262-297 •. p. C B~e de ly~~
li reste une m1"'re <;1ues11on : pourqUo· A <,A,_. P llS-142 1
Tyconius, s ' il jugeait ft,,_i_ ug_u~,in a-t-if e•- .-
• . '""-"'Ssa1re ...
·
~,nuu

,~,,"
gusnn
relatifs à r É . ·t La di tan
glise b1part1 e. .
. . yr,,__,
s ce _ai~s1 prise à t·~ -viu11s pensée sur p1us d un point? Sclon M. L """ conigcr sa
ecclésiologie a n6cessairement dcs mc1dences sur 1,f:d de r,,1. ,\. TtL:1-EY (p. 408), Augustin ne pouvaj; iCousH _<p 46J ct
:~que scripturaire. Ators que pour Tyconius l'csscntic ~ de Tycomus ; en rés~mant lui-rnêmc le 1 1nflucnce lib!';'rer
tant la rechercbc du sens profond dont la lettrc cst I n est -"vitait que les p~d1cateurs n'aicnr d'
., de 1• é ... do .
Rexula""'' il
1recreme 1 ·
J'ouvragc ex gc;Ce nallste. Cettc e,; r . n recoun à
::: «la conscience d'une fracturc• qui est dans ta 1ett!:;:llst · A . Pica11onne--
P85 convamcan e, car ugusttn c:onseilfe e~ . .
1 b
""' !tm le
... •, p. 114), Augustin nc me
(ef . G . GAETA. «Le Rego/e I' . ~ de Éc .
rappcler, pour sa pa~. urut.. s
. cesse de
~tures qu1 tient à ce u•
du Liber Regularum (Ili, 30, 43 et Epist. la ltcture ~~~re,,menr
il faut pcut-être ~firmcr plus simplcment qu'A. l 33, !065J;
elles s'exprime l'uruquc Verbc de D1eu (cf. NC 7 : •PI q en dait nullcmcnt mer sa dette à l'~gard d T ugu 51 io n entcn-
l'Écriturc dans !'~mie du salut.). acc de PtNCHERLE, p. 185-188). comrne lc mon,:n, ~CODJUS (cf. A.
L'hennéneutique tyconienne, enfio, est d'abord centr6e rnentions qu' il fait de lui dans 500 cruvre . 1 i;;:breuses ,f5
ri;glise : le LJber Regularum ne propo~ aucune ttgle pro SUJ contribu6 à la survie du Liber Regularum. ' ª la sone
ment christologique et soo Comme11ta1re sur l'Apocal:ft..
applique tes symbolcs christiques traditionnels à l'Eglisc
M. DuLAEY, DS 15, 1354). Le résu~ augustinico du Libt;
f~t 8JBLIOORAPHIE : TYCONIUS, The Book oi Rui éd F
rr
BuRKITT, "exts an
d s d' i es, . e
tu 1e~ 3~1 ), ~ambridge, 1894 (rééd.'
1967); P. MoNCEAUX, H1stoire lmüaire dt J' •f.
Regularum reste, sur cc point! fidê~e à Tyconius. ~ais les rêgles ·
chrlt1enne, t. 5, Pans,
· 1920, p. 165-219 ; A. PiscmRt " 1 "que
El
mises en ocuvre par Augustm lw-même ne se hmitent pas à Jormazione teologica di S. Agostino, Roma, 1948, p. 1sS:1ss ~
cclles qu'il proposc ici à partir du Liber Regularum. Dans J: R~TZl~G~, «Beobacht~ngen zum Kirc:henbegriff dcs Tyco'.
d'autrcs ouvrages, Augustin énonce des ~gles d'interp~lation ruus 1m L1ber regularum », Revue tks Etutks Augustinie11nes,
proprement christologiques. Dans te liv~ I du De 1rinitate (1, 2, 1956, p. 173- 185 ; K. foRSTER, «Die ekklesiologische Be-
14, BA 15, p. 120-125), par exempfe, ti fonnule, à panir de deutung des corpus-Begriffes im Liber Regularum dcs Tvco-
Phil. 2, 6-7, la ~gle forma Dei I forma serui qui pcmld d'af. niUSlO, MUnchener Thtologischt Ztitschrift, 1, 1956. p. Í73-
firmer à la fois J'~gaJilé du Fils avcc le ~re informa Dei et ,on 183 ; E. HuL, «De doctrina chrisliana : A Suggestion•, Studia
infériorilé à l'lgard du ~rc ln forma serui. li compl~te cene Patristica, 6, 1962, p. 443-446 ; P. BoRGOMEo, l'tgiiJe dt et

579
NOTES coMPLÉMENTA.IRES

rldication de saint Aug~stln, Pana


,ns Ja1IS la p. d,_s Rig/es de Tycomus. Sa Ira ' l 972 fl y Ort •. ~993 _; M. S_iMoNr,rn, •
1111 .
, • vvre
,em,.•7ff.R, ...... •
. t,·-·"
d' I . nsrri- ; r,,e ...,-io, l urruzwne crutiana• Verona. '0duz,ont. · S
P C,.... . a ehris ..,_ aux Sentences
9 973 s1dore de .S~vh~i"-
· ~,, J.OOl'o" 1~ , •n ~,,,, .
, p. xx,v x,x11
d~~ dflCli;def 1,ugustiniennts, 1 , 1 . , p. 241-26 1 . 1lc,, 1

/ltvue des e JJook of Rules o/ Tyc~m~s. An fntrod [)· l •jdéal de l'orateur chrft~n {I '
ANDliRsoN, T!' ·rh Commentary, Lou1sv11le, 1974 . A "e-,;,,~ 18, L ivre IV
. úJ «culture chritienne.
and 7rans/atlO;u';'~ Prosopographie de l'Afrique chri,~""'· 1
1
[)OUZE, • Tyc<>ris l982, p. 1122-1127 ; P. BRIOHT, .,.,. 1''1'1t J,.U Mbut du livre IV, Augustin ra
(JOJ-533), Pa b' h is the Church». Hermeneutical Th he Spj . ouvrage : il en a fini avec l'herr:::'lle _le plan ~néraJ de
ritual Worl,fd,R:/;; of ryconius», Stu~ia _Patrütica, 22Cor-y in "f:ndi) ; ~te la co~unication du sav:~11que_Cmodu, i11u~-
1he Book. º. S. ALEXANDER, «Tyco~~ I~uence 011 À1982, "~rend1). L ~alyse cnt1que de ce livre u· atqu11 <mnctu1 pro.
p. 213-21 8 • J. n iheir use of the D1stmct1on corpo, _ugua. ~ 80 chap1tre VI desa these: «L'él q H.-1. MA1t1t<>t; 1 don-
1
. . a Note o
une. .
.
Congresso mrerna ..~.1ona Ie su S . Agosr·a Iler 1 .,r,0.,540, doit ftre compl~tú ct corri~~ncc chrétienne- P
. ·1a/1ter•,
spm . d, lia conversione, orne, R 1987 1 1110 "
' vo . II, p. 205. t/
;,v,
cJttaillé " ndi
et appro,o qu •co p~senrc P.g...,
Piuc.,par. le ~llUnenta,re • ·
cefllenarW f.e Rego/e per l'interpretazione della Scritt 2 11; piur,«MF.R· TI:L. V01r aussi A.
G_. G~ET::i A ostino•, 1,nnali di Storia del/'Esegesi, 4 u~ da Le ,chéma est, on le sait, emprunté au .
T1com~ 18 ; t. GAJITA..«11 ~i~er Regular!'m. di Ticoru~. ~·
P: 109 ,enneneutica scnttunst1ca», Annal, d1 Storia deli'Elu.
rti6torique_ (voi.~ note à IJ_t doctr. christ. ~-l~1tés cl~siquea de
nent au fait qu li est apphq~ au commentai~ ~ L _ong1nali"
dio ~ºs 11 1988 p. 103-124; P. e. BORI, «La ricezionc d Se. ures et que toute la culture profane cst ai . saintes Éc:ri-
ges1 • ,di T,·conio• · a Erasmo», Anna/i di S cllc. 1uisition et à la transmission de l'intclli nsi ordo~ l l'ac-
Rego1e '
dei/'Esegesi, 5, 1988, p. 1
da Agostmo
25-142 . p B
' . RIGHT, 7!1e Book, o
toria t
q[)í_eu. Cette fonne de «culture clmticnoef(ncev. ~a Parole de

VIII et P· 3 31 ss. ) ~~t ~Ire ~triquée, du íait
Olf mllRROU
,
Ru,es o, ,1 Tyconius · Jts Purpose and lnner Log1c Chi·
· . Th
1988; W. S. 8ABCOCK, Tyconius : e 8 ook o/ f!-ules, Transla.'
• cago1 ~ à toute amblhOO SCICDtifique ct SC mai
~ hwn~le oo se tenaient les &:oles de ~ :
,
r :i~
11
. p. v,.
C C est «op-
,plilll
. lntroduction and Notes, Atlanta, Georg1a, 1989 . H
uon, . and A . A C ,n· , .
CHADWICK, « Tycomus ugustm_e», º"-' ._,ct o/ ChristiaJi tiquité fi~ssante• (MARRou, p. 410 ; cf. p. 339; 352 . 376-~~
Htrmeneutics in Roman North Ajr,ca : Tycomus and .4ugus. Voir auss1 SOIAOBUN, p. 47-67: «De doctrina c~-,s·, -' . ·
1 ·1· . ,.,- lCllla IS co,n..
tine. cd. by Wuellner, Berkeley, 1989, p. ~9-55; M. L. Co. ª
pased f rom narrow .Y ut, 1~ extremely rcductivist view.
usH, «Augustine's us;e and Abuse o~ Tyooruus», A Conflict o/ paint. Ali that oo~ts 1s lhe B1ble and its messagc,. (p. S3).
Christian Htrmeneut,cs ..., p. 42-48 , M: J?ULAEY, «La sixiemc 11 ~aut toutefo1s observer que, pour Augustin, ce o'cst pas
~gle de Tyconius et le résu~ aug~s~1men du De doctrina restre111dre le. champ·1de la, culture ; car il est pcrs"-"'-'......., que 1a
christiana•, Revue dts it~ts Au~u:fhnie~nes, 35, _1989, p. 8,3. 90mme de sc1enc:e uh e qu on peut tirer des ouvniges prof
103; M. DuLAF.Y, «Tyooruus,., D1c11onna1re de Spiritua/iti 15
1991, 1349-13.56 ; M. DULAEY, «Sens de l'Écriture. li. Lc~
n'est q~ peu ~ ~hose ~ rapport l la doctrine contemie
les &ntures d1v10es qu1 !Ont proprcment in~puisables {cí.
::!
Peres latins•. Supplémenl au Dict. de la Bible, 12, 1992, 442- MARROU, p. 380-381). Ce ne sont que lcs ~pouilles emport~
453; K. B. Srr:JNHAUSER, «Tyoonius: was He Greek ?.., Studia d'égypte par les hébreux, en comparaisoo des richesscs in-
Patristica 21, 1993, p. 394-399; M. A. T11LEY, «Understan- nombrables de Salomon (De doctr. christ. 11, 42. 63). Du res1e,
ding Augustine Misunderstanding Tyconius», Studia Patristica les pakns n'ont pas e~ l'or et l'argenl qui se trouvent dans
27, 1993, p. 405-408 ; C. KANNF.NGIESSER, «Local Setting and leun ouvrages : les fondements des ans lib6raux, les ~gles
Motivation of De doctrina christiana», Augustine: Presbyttr morales. les affirmations monothéistes, etc. ; ils les ont extraits
factu.f sum, ed. by J. T. Lienhan:I, E. C. Muller, R. J. Teske, des mines de la Providence divine (li, 40, 00). Le chréticn sait
que la vlrit6. oo qu'il la trouve, vicnt de 5011 Scigneur. li s'agit

S80 581
f,!OTES C
OMPÚMENTAIRES
- - ·- ... L'
................
~
NOTES COMPU.Mcu-.- -~ .._
ser des scorics de la supcrstition "
1
-"IIU-:s
i de ta d é ~ r lcs scicoces à lcur bon usagc ct Cit ,·exercer à r~iger, à dicter l
r,:,!~rie,à~i% ~~t.\t;llige~';
28), c'es~trine chrénenne. .
t~ ~t~~Ju~: ~~ti~!·~:·
-gc de,;
pe
01
rrnes à la regle de pilt~ ct de e~P0\er 1ea pen~i.
c011f~t de• exemples, citant ct &naJysa~/~ 41. Augu\lin 11.11 eu
toUlC la ,S-6 fo~tes empnmtis à Paul(§ t J.J4 . f °"l1Jerntn1
39-44,. Amos rt is.
~ ~-~
ulturc», § • pas ici de l'aménagemcnt d'ul'lc -:.eo
rJJL""11 el Ambroise (f 45-50). ' '
e Augustin ~s·occ:, une société christianis6e _; ~
pl~ldtu!'_t CYP_Sagesse et lloquence
2
201·
générale chrénennt: . ue chrétienne dans le De c1u1tate D _qu ,1
t· C1·céron avait bien observ~ que la sa
s·occupe de poh~hexion est tendue par une antithesc lej . ail guere éte.,_ ut'II e aux cu · és et que ,-~ ge~9e sans l'.,_f
nemine là. toute ~ t la vraie religion (cf. § 10 : «in is~llda. 1 " oquence
n av avait été lrop souvcnt nuisiblc <Dt : : ~ sans la 1a11~se
:ntale: 1'.ido~:::bis crudiendis_et ~hoc s~cu/0 Pra"~~ teur 5 1). II faut les deuJt. - Voir à cc "'.10ne. 1, 1, ci~ en
l,·tteris sacns q rrans,,"erendis promdent1a prowdit•).
cu/um Ili t\!, ~ Les rapports de la rhltorique et de ~et la tlitse d'A.
IJea/UTn s°:
Augusnn ne .
se fait pas scrupul~ d'utiliser les catégorics de
. la distincuon de la découvenc ct de la
M.~~ro;, Paris, 1960 -. Mais Cicéroo i&norait 1losoph~ CMz
O le d'en haut qui desccnd du Perc des lumi~ 1 vraie Sagesse,
f"
rhétorique ~lass1'C1\ 1) le rapport de l'éloquencc à la sa la celdont les commentateun chrétiens des •~= ,res ';'· _fac. 1, 17)
conununicanon2~) ie; t~is fonctions de l'oratcur (IV, 1 8
(IV, 5, 7 • ll.. cyles (IV, 17, 33 - 26, 58). II sair bicn qu'·cu ·
2
;se et fils et 1es servi·re urs (§ 7). H.-1. MARRou
1
-..n es c.cntures
~. «A ugustin ne condamne pas le studiu,,. sapi:~i · ;bserve
358 90n t

15, 33~, les ~·:o~tc espece d'éloquence : «Qu'y a-t-il là siO: q n ! La sagesse est te summu,n de la . -~ - •en sQr
s'apphquent t'ons reposant sur une analysc sonunairc q~~:Sus, NC 10 : «L'itinéraire spirituel.. :)•~ !_~1UC11e !Voir
quetques observa • des exigences
. d e 1a paro1e humaine , ?et e•· . 1 1,. 1 li' · , .....s e11e passe
par la conna1ssandecel'Éce ·t m edans1gence,, des saiotes tcriturcs (Voir
d'ailleurs ex;;~2 l). Elles forrnulent les ~nditions gé~rat~ NC 7: «Place n urc 6conomie du salut.).
(MARROU, P· . terhumains (humana cond1c10 ... per hornin
d rapports m ,. t d ,. . ts Ces Écrit~s p~ntent.,en outre, l'~uation parfaite de la
es . . . Prol. 6). Et cites s 1mposen e cc ,au comrne sagesse et de I éloquence. C est_~ si la Sagesse sorta.ir de
horninibus · cancvas d'cxposition (cf. PR.EsTEL, p. 11) demeure, Je caur du sage, su1v1e de l'floquence. sa servante 58
cadres, stnJCtureS, ' . .
nce écrit H.-1. MARROU, p. ~ . n cst ru un bien Ili inséparable. M. S1MoNEn1_(~. 53'?) détecte ici justemen1 une
«L'éloq~dépmd de l'usagc qu'on en fait». II faut dirc plutÕ( ailusion à Prou. 9, l ; mais li estime qu'il y a trarufen de la
ffll!'·
qunuecestuntou bien dont on peut faire,. bon outtrcrnauvais usage.
· F.t sagesse divinC: à la sagesse ~umaine. Je ne crois pas : le sage
. tend bien la mcttrc et 1a ,airc me au service de la (selon tes _Éci:itures) ~t habi~é J1a1: la ~gesse de Dieu. li agit
Au~°:º~:"revancbe, il tient à p~~cnir d'emblée ~s lecteurs sous t'insp1ra~1on spéc1ale de I Espn~ samt Les auteurs bibliques
6
~ént ventuelle déception. Qu'on n att~nde pas ~ lu1 un l'eeueil ont de ce fait une éloquence s~1fique (§ 9-IO), infuse par
d une tt 5 L'art rhétorique (la techmque oratoue) est de SOi Dieu, une «~loquence sumaturelle- (M.wtoo, p. 513).
derecee . 1 · Q ' · Autrement dit, les Ecritures rapponent Ia Parole de Dieu ;
tre susceptible de servir le faux et e vrai. w osenut dire
neu 1 • .,_n.ti doive affronter le mensonge avec des défenseurs Dieu y parle ; et il parle comme il faut, on nc saurait en douter.
que a Vc ·... 1· 1 .,_ udi Les porte-parole de Dicu sont spontwmcnt ~loqucnts, parce
armes ? Mais c'cst une man.,re soo airc que es cl ants
doivent acquérir Jorsqu'ils sont Jeunes et ~p1 ffif:º t, ~~ 1c
sans . 'de qu'ils sont inspires, et non pas parce qu'ils se 90nt appliqués à
disait Cicéron (De oratore, U, 146 : «qw n~>n ~llo didic1sse1, suivre les recettes de la rhétorique. Avant de fairc l'objet de
umquam omnino ~ perdiscere»). Augustm s adrcsse à des i manuels, du reste, les regles de l'an se trouvent dans l'intel-
adultes en charge d'~glise et il nc veu_t nullement !ea ramener à ligence (ingenium : le naturcl) des orateurs. Quoi d'étonnant si
J'kole. C'cst dans le commerce ass1du ~s &:ntum_ ct des on les trouve aussi chez les messagcrs du Criatcur des
Lenres ecc~iastiqucs que l'orateur c~tten, le prid.icateur, intelligences? C'est vrai de saint Paul, mais rout autant d'Amos,
,··:~
·· · - ·'4.. ,, ~
NOTES coMPLtMENTA.IRES NOTES COMPltME.>.n- ...___
,. 'A.IRF.s
e voir M. MoREAU). Déclamez son .
san-proP~1 ( verrez que son éloquence ne . di~ ·céron. encore lui, a distin<>u,. 1ct t ·
C11eur : instnure,
·
p 1a1re,
· émouvoir " " (O ro11 foncríon 1
te pa~a,nme ; et vous mais à l'inspiration divine (di t!cnt l>;q ,,
aveC . ,. de rholJllllC• "'"" '11 à ro~ (§ 27), c'est-à-dire que cela co 1'<l/nr, 21, 6'1) f:• . de
1'"3bifetc; 21). ,,,,, 1111 d . rre5pond ~ · .. e e11
voll"".,~menta 1e e 1a communication • 1.i arrue,
sunt fusa, ~ 'étal du prédicateur est de parler avec sa · ,.
f . férence t?u1 aus~1 ,o ndame , orale O éc
. ntale, lc lieu . u . rire. Mais
ure
1.,e devo1r d ptus qu'il a progressé davantagc &esse," dJÍi,arreau (m caus1s forens,buJ); c'est l'é d exen:1ce n'eu plu~
1
il le f~it d':u1::s beritures (cf., § 7). ~'il veut ParJ~ns la te /esiasticis), la chaire ou l'ambon ( ghse 1111 q~_1tionih
conna1ssanc -<toquence _ et e est auss1 son devoir . av~ ecc /is d"1c1mus,
o .
.
..,
quae <k loco suprrior•
§ 35) . L' orateur ch""'ti·
,., en, com~
•u•
sagesse el avec., '
d partager son · 11 1gence
mte · des Éc ritur• PUts,,
-'1u .il P Pu ·1 fa1re ce qu J peut pour obte . ..u ..,:: lout aurre

se propase eauditoire d'agir en conséquence (§ 55) _cs _ct de d?'nveillance, attcntion et docilité (§ 3 6~1r de son audiroir~
11
persua~e: 5?!r avec les orateurs chrétiens et s'exerce~ doj1 ~,e lligence, plaisir et obéissance (§, 32
Pollr ~Ire 6cou1é avcc
34
se fanuhar\ ue de se mettre à l'école des profess à les 'ºoctejlité et cette obéissance sont dues ' • 56 ÉcJ. Ma11 cett.e
· .
imiter: plu~§ gj. Qu'il se garde seul~~nt d'imiter l'o~urs ~e d nunente, au Se1gneur 1u1-même (§ S9)
aux ·
ntures qu'íl
rhttonque rs sacrés ont pratiquée 1c1 et là pour C"e SCuntE :iate, que la _Vérité plaise, que la Vériti! :.: que li Vérité
Jes auteu " rcer l I' rateur chrét1en est entierement au se . be (§ 6JJ. Car
que . § Z2) En tant que commentateur, sa premiere _es
espnts ( · quaJu~ vfeu : «il n'est que le poncur de la véz.;ce de la Parole de
doit être la clarté. •tes · la révélation divine s'exe~ce à I contem1e dans lcs
3. L 'action oraJoire te,. • • ravers sa ·
ptume, il n'est qu un agent de transmission,, (MAJui vo1x et sa
H.-I. MARROU, p. 5?6,dé~nce «une erreur_ souvent COll1Jni Voir aussi FoRTIN. ou, p. 530).
. dans ce quatnême hvre du de Doctrtna christim,~ se
A - ... un Cicéron distingue aussi trois sortes de 5 1
de vo1r . .
sim le traité d'hom1lét1que,..
· f
ugus 1m: e~ e fet, prend e
~te les diverses formes de la co~umcat1on : la prédicati n
crois sortes de sujets (De ora1ore, 29 101 ?::i
correspondam à
avec tes fonctions de I'orateur dont ~ vie~t de combinant cela
com l' assemblée Jiturgique, les entreuens paniculiers les on u'est éloquent celui qui est capable pour e . parle,, on dira
dans § . • ser.
mons et les livres, les lettres <. 23, , 25. ; 37). li souhaitait q · suJe
de peuts · ts en sty 1e s1mple,
· pour' plaire denseigncr
11a· '
de lraite
. r
assurément que tous ceux qu1 s apph_quent à l'étude dcs • Iler de su•ets
moyens en sty1e tem péré• et pour émouvoir de trai '
Écritures fassent panage de leur savo1r ; 1I pouvait penser à de sujets en style sublime (§ 34). ' ter de grands
chrétiens cultivés (cf.. MARROU, p. 3~-385), à Marcellinus, ~
exemple, à ses entret1ens avec Volus1anus et ses amis (cf. M Mais à l'église on ne traite que de grands sujets ·
MoREAU, «i:e dossier Marcellinus ~~s la Correspondancc d~ cement le salut étemel (§ 35). li ne s'ensuit ,,.,. b,·. qu, condn-
, do" • · ..-, ... n ente u,
saint Augus_un», Recherche~ Augustm1ennes, 9, 1'?73, p. 3-182), q u on 1ve n .y entreterur- que la grandiloquence· L'essentle . 1
plus j~1atement à des diacres comme Dcograuas, chargés de P.0'1;r 1es e bré uens, qw se sont appliqués à l'intellígence de~
la premiêre catéchese (voir BA l 1/1). 11 était lui-même, en Ecntures, cst de transmettre et de panagcr ce qu'ils ont ·
toute circonstance, un «homme de communication» (M. BAN. Et ~la se fait ~~abor:<f en style simple, adapté au sujet qu·:O~~~
NIARD, p. 65-104), plein d'attention aux réactions du public tra1ter, q~l qu 11 so1t. Par exe?tple, s'il s'agit de Dicu (§ 38), il
qu'il s'agisse de la foule ou d'un seu! auditeur (§ 22-26). o~ faut exphquer en langage s1mple l'unité de la Trinitl! eu
retira à ce sujet les conseils qu'il prodigue à Dcogratias dans lc ef~ t les éléments de la ckx:trine, les ~Tlla, lcs pi~ à
Dt caltchi:;andis rudibus. li reste que, dans ce livre IV du Dt 1 appu1 (§ 46). Les ornameflla, en revanchc, convicnnent pour
doclr. christ., il s'adresse principalement au prédicateur, à louer Dieu et ses a:uvres en un discours aussi beau er brillaot
l'orateur en exercice dans l'église (eloquens ecc/esiasticus ; § qu'il est possible pour parler de l'indicible. Et, pour détourner
29 ; cf. MARROU, p . .506-S07). les gens de l'idolãtrie, il faut bien parler avec force, déployer lc
grand jeu du pathétique.
,.··: . ~ NOTES C
OMPLÉMENTAIRES
NOTES COMPLÉ.MENTMR
ES
-
--··~.. -""""111---~
. donc exploiter judicieU5Crnent 1 L,a spiritualitl du prldicaJeur
ur chritien doit rour enseigner, il utiliscra I ti rt 1. ,. ' 1·
1.-·orat~s trois st~lespar la clarté de l'exposé. Pour pf ·''~lt )'::critures s exp 1qucn1 par l'a
i.,es
ttain (voar .. I Boc
Hl:.T,
NC mour de o·icu et du
3 : •Le ccrcJc
sources ui se caracténse . au phrasé, au rythme dcs lllrt, il
sintP1~urs au style 0 ~ aux parallélismes, aux a~lttbrta pfOC st le résumé : la charité est la fin d ~neutique.,
cen ~e la Loi ; et il n'cst sOrement pas\ pie et la ptfoi-
• ~5 périodCS de l~ P li. ~nnes vieilles figures gorgia ~Sta
et pances, b~ ª~mploiera au style sublime, il se ~~que,'.
tU~enne, en terminan!_(§ 61), cette c.ombin~,':;: qu'Augu11 1n
50 reP Rorn- 13, 10, qu 11 fonnulait en I, 35 39 de / 71111. 1. s
aull 8:ir érnouvoir, 11 :ession vive des sentiments, des éO:-rtra
etde onéneutique. La consigne · s , adressc au •lcct ,COITIJncpn nc1pe
·
El PopathétiqUC, à l'eXP (§ 42). Bref, il s'engagera tout enticr ~,. hC ommentateur, au prédicatcur ; ct j'ajou~ur _des Écrüurcs.
narnmes du ca:ur d'enseignement, JUSQU · 'à 1a persuasio """·
:~l
au
deS ... au c stin lui-même écrivant le De doctr hrai volont1ers •

passant par 1P\


son action ~:p:~able agrément de son discours.
des modeles dans les saiotes &:ritu
n, cn eomme le ~e caJ. rudibus par excmpl:. rm .. service de
'itude des Écntures a pour but de découvrir .
Et p0ur cela. 1 Y ªiettres de saint Paul (§ 39-44), et dan rtl '· L
rt (operta aperire · .' Pro1. l) ' de lcver le voilc ce qu1. est c:ou-
.
tdanses1 . A b. Ses
notaJlUllCn . t Cyprien, samt m ro1se, qui se v~ comprendre !e scns christiquc. li s'agit au : ~C5l-à-d1rc
écrits des Peres, si;:~ª lecture des Écritwes et qui ont dispcSont d ens la rnaison (cf. l'image de la clcf ,. 26) d'ossu1 . pénftrcr
ronnés eux-même .És i·se (§ 45) Augustin donne des mor,..~~ c1an , · '• • vnr panes ct
. nce à 1 g t •• . l ~..... uli. es d éclrurer cette demeure qui cst la nôtrc d
leur sete uvres en mc1tant ses ecteurs à poursu,· fen êtr '. . (p . . e urant notrc
. · de Ieurs a: • . vrc age 1c1-bas eregrmat10. f . NC 7 : •Place de l'Éc .
c1t<>1s1s former eux-mêrnes en 11sant 1es ouvrages voYs l' éconorrue · d u sal u.,. •-) 0 .
. n grandn là avec lcs Éc ·nturc
rexamen et à~ 49 50). n ne manque pas de signaler en da n 9) à , nturcs
(Conf. UI, 5 , . , -~ surc qu on en comprcnd la profondeur
entier (§ 45• 6c' ·ts'canoniques posent un probleme spécial dau (cf. NC 9 : «S1mph~tté et p~fond~ur mystéricuse de l'Écri-
equeles n , d ,u
~ g 'ils sont traduits de I hébreu ou u grec. Un savant ture,.)- Autre~ent d_11: on gnmpe 1 échellc splrituellc (cf NC
faat qu rô trilingue, a pu signaler _la forme métrique de
comme Jééb ~·ues. mais il n'a pas sacnfié le fond à la fo,-. 10 : «L'itinéraire spm~ucl...•). Et on progresse, non seulement
ruases b nuq , • dan 1 ....., en usant les commcnlalres des autrcs, mais aussi cn commentant
P
danS ses t raducti·ons. li faut reconll3.ltre _.._ que,
. s ' es traductio"• ..., l'Écriture aux aut~s (Prol. 1), dans l'acte même d'enseigncr. 11
. ,. t défaut les clausules un-tnques, c est-à-dire les faut relire à ce suJet une pagc du De cat. rudibus, 12, 17, sur
lat1nes, bannOnieuses
,on h (
des p rases vou IJl · '"" CAPU )
A •
II ·
ser.ui ai~ · l'enric~issem~nt mutuei de l'orate~r et de 1:auditoirc ; et se
~u=~er à cela, s'il le fallait, - mai~ le faut-il ? - par in- souvemr de l effort constant que fait Augustm pour écrire en
. de quelques mots. Augustm, dans sa pratique progressant et progrcsser en écrivant (Ep. 143, 2 ; Retr. Prol.
tervers1on . élé gance (§ 40-41) ; mais'
, t·me pas devoir se pnver
nes1lausules doivent verur
de cette
. spontané ment (º1psis · re bus extorra 3 ). «Le prédicateur doit être un spiritucl• (BERRoUARD, p. 459).
Celui qui a charge d'enseignemcnt dans l'église (c11i est in
~:~rositas clausularum ; § 57). lei commc ailleurs, il ne faut ecclesia doctoris persona imposita) doit avoir sous les yeux trois
~ que le souci de l'art nous fasse perdre le fil du discours (cf. lettres de Paul, 1-2 Tim. et Tite. Augustin en cite 1es testimonia
§ 4). qui !e concerne (§ 33), - ainsi qu'il lc fait pour trailer tout
En ttalité, dans la pratique. tout disco~rs est un ensemble oà problemc théologique ; voir par exemple De peccatorum meritis
les trois styles doivent altemer harrnomeuscment, comme les et remissione, l, 26, 39 - 28, 56, au d~but de la controvcrse
flots de la mer (§ 51), afin qu'on se fasse écouter, qu'on puisse à pélagienne - . Dans le cas préscnt, ces testimonia s'opposent à la
la fois instruire, plairc, émouvoir (§ 51-58), en un mot réussir these des «charismatiqucs• déjà réfutée dans lc Prologue (cf.
pour la bonne cause 1 NC 2 : «Grâcc et médiations humaincs,. ).

586
... NOTES coMPLÉMENTAIRES
, .... ...,.............:...
; .

NOTES COMPLb,1E -~-


h7,1,,JR1:.s ...............
1 est ceuvre de miséricorde et de bie f .
L'enseign:~:ateur sait aus~i que l'efficacitén ~!ari~. 'est une1
ese. pratique qu' A ugusrin r
. 1 a avo.
Mais le p t rceuvre de D1eu (§ 33). li sait q ,.e Cct on e srut par a úttre 16 • 1 <B n~e ph,. .
J1C 1,e 23A •, 3 (p. 372-376), ou ii , ,_ 4iifi, p. r,~u <>ri ne
0
enseignementu~i~ a bu (§ 32), comme sai~t Jean l'a fait ~ti doit
«éructer» ce q /, h euang. tr. 20, 1 ; voir DtDF.BF.Ra) ns '<>ri Lei cornmentaire de l'évangile de /~q,e que, !)ou; 1. et la
5º:ves homélies destinées au peuple ~· ti s'esi rn.ii à da<.'nc,er
évangile. (ln ~;ient pas des cogitations de l'homrn: · "!outc
parole qw ne/Esprit et est proférée sous son impulsi~nll\ais asa b'ux sennons-modeles du De car r:,,,.hn CO!npte ain.,i ,.~,ter de
de R · .... 1 U.J le · .,.., rt ~,
source ~\. (BERROUARD, BA 72, p. 224, n. 3). on' :s~01 u°' p.-P. VERB~K~,f evue Jb1idictint, 7, 1'w,21rr'"''" 214 l•oir
"éructau~n 1.1 pas exclusivement des prophetes ct des 1 icj ,rion 21sl~vo15r c:1·24TA1x,l'.,_"l?U.Hinianu,,., 34 1;!.: 7·21), le irr.
qu'i~ ne 5 ª~ ussi bien du prédicateur expliquant les i:/~
insp1rés, mrus ?la prédication doit être enveloppéc par 1 ntu!cs.
1
curs (es borné ies ..r sur "'vangile de Jean(~ .-.--. p. 3SCJ.37~,
74A, P· 9~38), nombre de cornmentaires de o1r B1:11k<J1 Ako, BÃ
C'est J>C?urquot ur lui-même et ses auditeurs, avant c.3 Prierc 32 boméhes s~r le Ps. 118 (voir BEkRou.._: P1aumt1, donr lei
du prédicaieu~~ r,'Esprit du Pere parle en lui (Matth. 10 ?res; Toutes ces d1ct~es sont faites pour êtr D, lbid. p. 39-44)
2 semblées chrél!ennes. li est vrai qu' e, r-EcnEes dans le~
av~t, ~~: thrist à ceux qui apprenne~t (§ 32) ; ap;es ) quj . é d u préd.1cateun. (BERRou.._R on n y retrouve pas •la
aspantané1t
va hvre rã s à Dieu du succes de son d1scours, afin de ' jlour 5
nt brêves et relativement temes ..... ~:.º·.
8 74
A A. p. 37). ell-
rendre g ce
.

en Dieu (cf. 1 Cor. 4, 7, c1t en
Prol 8 se gl
. ), qui tient cn o. so ê . • .. _,~ e est par • • ~-
pense à ne pas g ncr le déb11 du récitant . ce qu Augustjn
nfi~r I os personnes et nos discours (Sap. 7, 16) (§ 63) Ses ar creur et qui s'en trouvera conune co qui les aura apprisc,
mams e n . . · p A . do ntraint Lor ..
·e exemplaire du préd1cateur auss1 a plus de poids q cbe lui-med~· ugustm lnne toute sa mesure; il ada:,'.!~ 11·~·
A

La VI hél ' 1 1 Uc dle


athétique du discours. li y a, as ., te . ou te prédicatcUr ment son 1scours, non seu ement au sujet u'il . ""." lur~
~uvaise vie ; il instruit grâce. à so~ savou et à S<?n ~loquc11ce ~ à la foule,· toumant
·
ct retournant le suietq .traite, mais aussi
'à ,. , • vanant ses
, b·en «pourvu que le Christ
e es1 1 , . so1t annoncé», . dtsrut déià
J
.•
sru.nt d'express1on, Jusqu ce qu 11 sente qu'on l' . moyens
Paul (Phil. 1, 18). II est ut1le. aux aut~s, mrus pas à son âme n'est pas possible à qui débite un discours a ª ~mpns, ce qui
comme dit fortement Ben. Sua (~cch. 37:. 21): A cct égard: cceur (§ 25). pprci., et appns par
Jésus a donné le bem conse1l: «Fa1tes ce qu 1ls_d1sent; ne faites Ces notations sommaires exigeraient bien de
!)
pas ce qu'ils font,. (Matth. 23, (§ 59). <;e qu1 est grave, c'est On trouvera ceux-ci dans les études de M Pos complémcnts.
d F S . STET, de Chr
que parei! comportement entram~ les aud1teurs au mépris de la ~oodHRMA.NN, ~ · t CH~I~~ et surtout dans les précieu~
Parole de Dieu (§ 60). Le préd1cateur .vertueux, lui, peut en mtr ~cl!odns,.~ no ~,s _,_eJ, .- . BERROUARD, concernant les
toute sincérité faire usage du style pathéllque ; car sa manierc de Homilies e r::vang1 e'"' ean, BA, vol. 71-74.
vivre est à elle seule éloquente (el sit eius quasi copia dicendi BIBLIOGRAPHIE.: ~· BANNIARD, Viva voce. Communica1ion
forma uiuendi ; § 61). tcrite et commumcatwn ora/e <ili Ne au IX.t sieck tn Oc id
Jl y a aussi des prédicateurs qui sont pi us doués pour la /a~i~, Paris, 1992 ; .M.:F. BERROUARD, «Saint Augustinc ete:
diction que pour la composition. Lorsqu'ils récitent de bons nurustêre de la prédication. Le theme dcs anges qui montent et
sermons tout faits, ce n'est pas répréhensible (§ 62) ; ils ne qui descendent,., Reche~ches Aug~ti~iennts, 2, 1962, p. 447_
commettent pas de larcin ; ils ne prennent pas le bien d'autrui ; 501 ; F. DI CAPUA, «li ntmo prosaico m S. Agostino», Misce/.
car la Parole de Dieu n'est pas bien d'autrui pour qui lui obéit. /anea Agostiniana, li, Roma, 1931, p. «n-764; D. D1DEBERG,
Cela pcrmct la multiplication des prédicateurs de la Vérité, sans «Saint Jean, le disciple bien-aimé, révélateur des secrcts du
multiplication des maitres (cf. /uc. 3, 1 : Nolite plures magistri Verbe de Dieu,., Saint Augustin et la Bibit, sous la dircction
fim), puisque tous énoncent la doctrine de l'unique vrai Maitrc d' A.-M. LA BoNNARDlf;.RE, Paris, 1986, p. 189·201 ; E. L
(cf. Matth. 23, 8 : unus est magister uester Christus). FoRTJN, «Augustine and the Problem of Christian Rhetoric10,
Augustinian Studies, S, 1974, p. 85-100; D. foSTER, «~Elo·

588 589
./ ' NOTES COMPLÉMENTAIRES

I C IV VI 10) : A study of thc I


. nostra" (~DAugustine' De doctrina Christiata
quen!:i rbetoric 1n 36 l996, p. 458-494. ; li.-J. M oo~

f~r»· .. ugustin et la n Saint Augustine and thc "Eloquc' . ~-


Saint,.. HRMANN, « . I R 1
Of

class1 Augustiniallufim, de ia cullure antique, Paris, 1938>.~Oti,


~

ntia••
1949; C. Mo tin des chréllens, ' o~, 958 ' p. 351 .37 "·
t 1110des sur le la t' prédicateuno, Ibidem, p. 391-402 . O;
E «Saint Augusmmemntaire d' Amos, De doctrina eh,-;• .' ~-
A ·•
MoREAU, « ur
s un coAmos 6 1-6», Samt · .. . ... ,lhh.
n.ugust1n et la e-:-'"', T ABLE DES ~FÉRENCES•
IV 7 15-21, sur313 322 : M. PoNTET, L'exégese de ib_le,
Pa ris
' ' 1986, p: - Paris' 1944 ; p. a-KESTEL,
n... D.ze Re, .sa,,,,
. 1) &:RITlJRE SAlt-rrE
' éd1cateur, , . . ...ep,,o,,
A.ugustin P~ Rhetorik durch Augustmus m «de doetr·
der cic~omsche~nk:furt am Main, Pet~r ½'~8, 1992 ; 111<1 Genesis
1 14 (Les astres): 186, n. 143
Christ1ana», FF ction of the genera d1cendi In De doe,,.>..
1• 26 (L'image de Dieu): 100, n. 58
PR1MMER, «TheD ~octrina christiana, A Classic o/ Wes,;"a
christiana », ~ _ London, 1995, p. 68-86 ; Ch. SCfIA.0ar:
4 2' 8-9 (Le paradis): 310, n. 224-225
J;.
Culture, ~otre 15tiana, A Classic of Westem CuJturc,., lbi<Je '
2 ; 10 (Le fleuve du paradis) : 312, n. 227
«De doctrma ~
2 12 (L'escarboucle) : 174, n. 105
p. 47-67;
den F. ues
Predigten
TZLER Zur Theologie der VerkiJndigung "!·
~HNlhl. Augustinus, Freiburg i. B., 1968. "'
2: 15 (L'homme dans lc J)aradis) : 312, n. 228
3 1 (Le Serpent trompcur) : 92, n. 38
s: 11 (La colombe, retour à l'arche) :
9 20-23 (Noé) : 394, n. 155
rn, n. 109
1Ó, 20 (Les fils de Charn): 312, n. 230
10. 31 (Les fils d~ Sem): 312, n. 231
10, 32 - 11, 1 (Tnbus des fils de N~) : 312, n. 232
11, 1-9 (La tour de Babel): 141, n. 16; 314, n. 233; 495
14, 18-20 (Melchisedcch) : 394, n. 157
16, 3 (Abraham et ses fcmmcs) : 264, n. 83
16 17 (L'ange de Yahvht Agar): 118, n. 88
21 '. 10 (Ccdar - Ismael) _: 2?8, n. 185
22, 13 (Abraham, te bc!her 1mmol~) : 79, n. 10
25, 1 (Abraham ct ses femmes): 264, n. 83
25, 13 (Ccdar • Ismael) : 298, n. 185
25, 25 (EsaU et Jacob) : 188, _n. 147
25 34 (EsaU et le plat de lcntdles): 262, n. 81
28'. 11 (La pierre de Jacob) : 78, n. 9
37-47(Joseph):350,n.59
Exodus
3 14 (Ego sum qui sum): ~22, n. 96
3:11.2222(™pouilles des qyptJcns) : 29-30 ;33; 226, n. 229
(L'hysopc): 230, n. 243

• Dans les Notes compl~mcnlaircs, on n'a rclcvl que lcs


n!férenccs les plus notables.
TABLES
TABLES
. des ~gyptie~s) : 29-30 ; 33 ; 226, n.
229
3 5 (~PowllesDi u dunutl I Exodc) : 118, n. 88 accaJ>MOrum 2
1} 17 (L'ange deM -1~se): 174, n. ll 1
: 4 • 18 (JeOne _ddan~ 1es eaux amêres): 78, n. 8 M< 1' 32 (Comme une flamme): 376 ,n. 1J.,
15: 25 (Le bO:se eonseill~ par son beau-pêre) : 72, n. 16
18, 14-27 tryl): 112, n. 106 J,ni
P501 4 ( A/acie remie): 316, n. 244
25, 7 (Le
s:
13 (Seu.t o ." ?~ ~"!ntatu) : 2&6. n
10, 6 (QUI ~,i1gt11n1qu1tatem ...): 104 · 149
Numeri 'babit camt?): 396, n. 163 64
11. 4 (Q uis(Q~~st ~rra ... ) : 164, n. 86 13 , 3 (Acut, petús eorum ... ) : 16l, n.';
4
13, 19-20 15, 2 (Dtw me~ ~s tu): 120, n. 92
l5, 4 (De sangwrubus) : 354, n. 70
21. 15 (le ca:ur comme cire): 450
[kuterono~on du Dieu unique) : 251, n. 45; 452
6, 5 (L fiez pas à eux): 191, n. 150 3 2, 2 (Psal~rion à di!' ~des) : 177, n. 121
33, 2 (Semptr /a,u tua 111 ore ~o): 310
13, 2 (Ne ~u}qui foule te grain): 156, n. 60 J4, 2 (Ad("thende_arma) : 286, n. 148 • n. 219
25,4 (Le uu-U
34, 14 (S1cut proxunum •.. ita complactbm,i) .
34, 18 (/n popula_g!alli laudalx, te) : 364 g:Jl 18, n. 90
Iudt,"f:_ 21 (~oon): 396, n. 160 43, 22 (Outs OCCISloni.s): 390, D. 147 'n.
48, 5 (Parabola): 290, n. 162
49, 1 (Deus túorum) : 84, n. 20
Re~/. 19 (L'ombre de Samuel): 191, n. 151 50, 9 (L'hysope) : 174, n. 110
74, S-9 (Calix in manu Domuu) : 285, n. 145
83, 8 (Deus deorum) : 84, n. 20
Re1"("/ 17 (David et Bethsabée): 278, n. 123 92 5 (Testimorlia tua) : 414, n. 193
12 ' 1_15 (David péru tent) : 278, n. 124 91: 4 (Psal~rion à dix cordes): 177, n. 121
12' 15-23 (L'enfant de Bethsabée) : 276, n. 121 109, 4 (Ante luciferum): 396, n. 159
1~ 22 (David et Absaion) : 276, n. 118 110, 10 (lnitium sapitnliae): 150, n. 45 . 500s
18, 5 (David et Absalon) : 276, n. 118 118, 164 (Septies in die lalldabo te): 310 n. 2is
19, 1 (David et Absalon): 276, n. 118 131, 18 (Floriet sanctijicatione): 164, n. 87
138, 15 (Non est abscondilum a te os meum) : 242, n. 22
Regum3 142, 10 (Doce mtfacere uolunlatem lllam): 371, n. 105
10, 14-25 (Richesses de Salomon) : 232, n. 250
11 l (Salomon}: 278, n. 125 Prouerbia
19'. 8 (JeOne d'Éie): 174, n. 112 2, 6 (Scicnce et intelligence): 318, n. 248 ;438
3, 34 (Deus superbis resistit) : 280, n. 131
Chronicon J 6, 51 (Panes occultos ... ) : 284, n. 143
1, 7-12 (Salomon et la sagesse): 278, n. 126 8, 22 (Dominus creauit me •••) : 124, n. 106
9, 1 (La Sagesse sortant desa demeure) : 334, n. 35 ; 583
Tobias 25, 21 (Carbones ignis): 268, n. 95
4, 16 (Rêgle d'or): 266, n. 88; 562
S (Raphal:!I): 118, n. 88 Canlicum canliconun
8, 7 (Tobie et son ~pouse) : 274, n. 112 1, 5 (Fusco sum ... ) : 298, n. 182
2, 4 (L 'amour ~ ) : 112, n. 77
EslMr 4, 2 (Denres tMi sicut grex) : 144, n. 25
14, 33 (Priêre) : 424, n. 222 6, S (Gemlnos creanl): 143, n. 25

592 593
TABLES

, nJia . lantalÍOnLS): 162, n. 76


~ 3 (Ad"/u~noe f ·entiwn) : 330, n. 28 "'"ºJ ....
6, 26 (Multitudouei~i jalousie) : 70, n. 9 6, 1-6 (c.mqucn~): 345, n. 54
7, 13 (SanS ~gmanus sunt et nos et sermones nostri) : l4- 15 (Bouv1er) : 344, n. 52
7, 16 (/n Clll~ 438 . 368'li.
88; 426, n. 224 _, sance du monde et de D,eu) : 188, n. 14-4 !.foJt/raLUS
13, 9 (Conna1s 3 , 12 (Lc dcmicr vannagc): 3 16
4, 2 (JcOne de Jbius): 174, n.
5, 4 (Hcureux lcs doux) : 146,
1
j;· 24o
.
F,cciesiaslicU.S colligendi lapides) : 272, n. 109 11 3
3, 5 f M~ ta filie) : 270, n. 105
7· 2 (Da misericord1): 2~. n. 99
5, 5 (Hcureux lcs afOigbi) : 146 · O'l4~. n. 213
5, 6 (Heureux lcs affarnb;): 148 11·
4 5, 7 (Heureux lcs mi~rioordicu{) ~- 35
12, ( (Mimae sUDL inutilis) : 418, n. 199 ; 601
37, 21 Q . o,phistice loquitur ... ) : 210, n. 199
37, 23 ( "'s
5, 44 (Atmcz vos c_nnemis) : 116_ 1 n. 37
6, 8 (Votrc ~rc sait ce qui vaus cst 11
:!· .
7, 13 (La porte itr0ttc) : 173, n. 104~ r c ) : 368, n. 91
9, 21 (La _femmc g~ric) : 141, n.
/ ~9 (Nisi credideritis .•• ) : 160, n. 70 ; 444 ; 499 10, 16 (Sicut serpentes): 173, n. 13 .
10 22 (Sicul arena~) : ~04. n. 200 10. 19-20 (L'Espnt du ~re parlccn v~
100 283.' n. 140
1, 2 _3 (Dons de l'Espnt-samt): 146, n. 28; 501
: 4 • 12 (Lucifer): 316, n. 241-~2
1o, 42 (Non perdiz mercedem suam) . J·
368, n. 89 ; 5as
11, 28-30 (Vcncz à moi ... ): 229 11 • 37 : n. 120
42• l6-l 7 (Ducam caecos in Ul<Jf1!): 298, n. 187 11. 30 (Lc joug du Scigncur) : 164 241
"a • , n. 2.54
232
58• 7 (Carnem tuam ne despexeris): 158, n. 67 12, 2-7 (Lc sabbat) : 248, n. 36 • 85
61 : 10 (Sicut sponso ... ) : 296, n. 179 12, 34 (Hypocritae .•.) : 424, n. 221
12, 39-40 (Lc signc de Jonas; l'cnscvclisserncnt d Cb .
309, n. 217 ; 560 u nst) :
Hieremias . . ) · 261 , n. 74
1 10 ( Constitu, te super gentes ... . 13, 12 (On donncra à oelui qui a) : 76, n. 4
5: 30-31 (Pauor et ho'!enda): 364, n. ~. . 13, 18 (Parabo/a) : 290, n. 162
17, 5 (Makdictus qu, spem suam pomt 1n homine): 101, n. 13, 31 (Parabo/a) : 290, n. 162
61 13, 48 (Lc filct): 298, n. 184
23 , 19 (Securis concidens petras) : 364, n. 81 14, 17-21 (Lcs cinq pains): 76, n. s
23, 30 (Quifurantur uerba): 422, n. 217 14, 51 (Lcs hypocritcs): 298, n. 188
25, 11 (Lcs 70 ans): 310, n. 220 15, 34-38 (Lcs scpt pains) : 76, n. 6
29, 10 (Lcs 70 ans) : 310, n. 220 16, 11 (Cauete a fermento Pharisaeonan): 28'2, n. 133
16, 19 (C/aue.s ecclesiae): 98, n. 52
fuchk/ 17, 1-3 (La transfiguration): 176, n. 115; ~. n. 216
3, 9 (Lc diamant): 172, n. 107 19, 12 (~nuqucs pourlc R~dcscicux): 270,n. 102
36, 17-19 (Domus Israel): 302, n. 197 19, 21 (S1 tu vcux etrc parfa1t ...) : 250, n. 41
36, 23-19 (Sanctificabo ~ n meum) : 304, n. 199 22, 37-40 (Dillges Domimun De11m IMllffl. .•) : 102, a. 62 ;
36, 24 (lnducam uos in te"am uestram) : 306, n. 205 110, n. 75 ; 143, n. 24 ; 146, n. 32 ; 174, n. 114 ; 446 ; 451 ;
36,26(Corcarneum):304,n.203 457
36, 28 (El habitabilis in le"a) : 306, n. 206 22, 40 (Lex et Prophetae) : 116, n. 84
23, 3 ( QUM dic1Ull jacite) : 418, n. 202 ct 204 ; 424, D. 220;
~e 601
1, 2 (La courtisane): 262, n. 78 23, 8 (Lc Christ unique mattre) : 422, n. 21S; 588
24, 32 (Parabo/a) : 290, n. 162
TABLES
___..,..,._..... __,_,-_...__ ..
... ~ .,"'- -•
.. . .

,,
...5.
41 Le feu étemel) : 3_ 16, n. 237
{u jugement derrucr) : 100, n. S7
TABLES ·-..r.,. ~~
~: fi1 (Le v0tle du temple) : 448 ,4,tu.J apostolo,11111
1, 24 (Corda onvi;,.,,. llilkt) . 3fi
2 (La Penlecôte): 176, n. 116 ~- 11 k7
M0:,1 3 (La transfiguration): 308, n. 216 2. 1-4 (Les apôtrea remp111 de ,
2. 44-46 (La communautt chr~11E.·S.J: "t li k
39 ; 252. n. 49 enne dt ~~
LuC:,1• 11 (Les épis arrach~s) =. 248, n. 37 4, 12-42 (La communautt de-"'----·
4 34-35 (La communautt h-~·IQillcn,1 · :n~
lern1 24<; 11
·
6 27 (Aimez vos ennem1s). 116, n. 86 39; 252, n. 49 e n!tienne de ~ru ._n I IS
9 • zg.. 29 (La transflgurat!oo) : 308, n. 216 7, 22 (L'instruction de Motse . lalcrn1 : ~ - 1
IO 27-37 (Le bon samantam) : 116, n. 85 ; 460 8, 26-35 (Philippe et l'eun ~ - ~2R. ft. 2..1S ·
12; 49 (/gnem ueni mittere) :_397, n. 164
l3 21 (Les 3 mesures de fanne): 282, n. 136

9, 3-7 (Convers1on de Pau~- 7 72, n. IS
9, 31 (ConsolalioM Spirit,u · • n. 11
1s' 16 (La nourritl!re des ~rcs) : 250, n. 43
16' 10 (Qui in mimmo fidelis est): 374, n. 111
JO. 1-6 (Le centurion corne,~f't•
J5, 28-29 (R~gle d'or): 266, n.
96, n. 45
n. 12
d 29-32 (La parousie): 314, n. 235 88
22' 19-20 (Le corps et le sang du Christ): 141, n. 12 Ad Romanos .
24: 42-43 (Le poisson grillé) : 263, n. 80 J, 18 (La v~nti cap(ive de l'in -
1, 18-25 (Connaissance de ~~ce): 226. n. 228
Johannes 475 : 537 ; 542 u et •dolãtnc) : 226 11
1, 1 (ln principio ...): 236, _n. 5 1, 20 (J,wisibilia ~,): ~. n. IS ' • 228
1, 3 (Verbum per quod omma Jacta sunt) : 124, n. 104 1, 21-23 (Non ut ~um glorijic .
1, 10 (ln mundo erat) : 90, n. 29 1, 25 (Adoration de la Cr6tture)~ · /81, D. 131
J 14 (Verbum caro /actum est): 92, n. 33 ; 124, n. 104 2, 5-9 (Thesauril.lU tibi iram ).. • n. 34
260
1: 46 (A Nazareth f!Olest aliquid boni esse ... ) : 242, n. 21 3, 3-5 (Gloriamur in trib,da~;,Ú,,u • ~- 68
2, 20 (La construcbon du Temple): 178, n. 125 3, 15 (Acuti pe~s torum ...): 161
5, 8 (L'amour de Dieu à notre 4uii).
~-~l
34• n. 36
6, 45 (Docibi/es Deo): 370, r_i. 104 120 9
6, 51 (Le Pain descendu du c1el): 284, n. 142 5, 12-19 (Adam - Christ): 94, n. 40 · · n. 1
6 54 (Si vous ne mangez pas la chair ... ) : 268, n. 92 7, 25 (La grtcc de Oieu par J.-C.): 300 n. 191
1:38 (Flumina aquae uiuae) : 285, n. 147 8, 28-39 (Ex~mple de style sublime): n. 148 390,
8, 44 (Le mensonge) : 72, n. 18 ; 196, n. 167 8, 33-34 (QULS accu.rabit aduers,u tkcto3 Dti) . 240
9, 5 (Le Christ selon la chair): 2CB, n. 184 · • n. 18
9, 6-7 (La piscine de Siloe) : 170, n. 98 9, 27 (Sicut artna maris) : 304, n. 200
10, 18 (Habuit in potestate) : 95, n. n. 43 9, 30 (Quid ergo dicetrUU? ...): 242 n. 20
12, 3-7 (Le parfum répandu): 140, n. 11 ; 262, n. 75
12, 25 (Qui aime sa vie la perdra) : 270, n. 97
11, 14 (Ad aemlllarionem): 158, n. 69
11, 36 (Ex quo, per quem, in quo): 82, n. 17; 467
13, 23-25 (Sur la poitrine de Jésus) : 482 12, 1 ( corpora untra honiam sonetam) : 382, n. 131
13, 34 (L'amour mutuei): 100, n. 60 12, 3 (La foi don de Dieu) : 300, n. 193
15, 1 (Viris uera): 394, n. 153 12, 6- 16 (Habentes dona diwrsa) : 384, n. 133
15, 12 (L'amour mutuei): 100, n. 60 12, 14 (Diuersa officia): 96, n. 48
15, 17 (L'amour mutuei): 100, n. 60 . 12, 20 (Carbones ignis): 268, n. 95
14, 6 (Je suis la Voie ... ) : 72, n. 19 ; 97, n. 51 ; 126, n. 13, 6-8 (Redmte ~bita): 384, n. 13>136
108 ; 418, n. 200 13, 9-10 (Non adldlerabü ...) : 118, n. g?
21, 6-11 (Les 153 poissons): 176, n. 118 13, 10 (Pknitudo úgü) : 126, n. 110; 420, n. 213 ; 446 ;
5S7

596
TABLES
, _.· V
. ;· .
..... " ' .. "'···4-..c.- ......
·•:a.,.;.,_""' '
ft/ox praeussil) : 384, n. 137
13, 12-14 ( TA.BLE:S ~-----
n. 73
M corinJhiO~ 1 a). 422, n. 216 5, 16 (Et si noutram,u CJa,·
u,..,,,
l. 10 (SC~~I ~~ crucifi~ ~r vous?): 123, n.
J
99 105 t<:. 'ª'ttt
1, 13 (Pa uacueiur cru.x Christi) : 420, n. 210 6, 2-11 (Eitcmplc de style subi, "' ... ) • l:!4, n
t ~i
C:c:apiLntia • slultitia) : 90, n. 28 ; 94, n. 39; 164
7, 1-2 (Muntkmus no.r ... ) . ~e) : 3!0!, n. 144
8, 21 (Bona coram ~o).
420 • n. 14
10, 10 (Énergic des lcttr~ de n. 2(~ Pl
89
1,
3 7
t
1 Qui glorialUT •••) : ~26,_ n. 223
<(Ce n•est pas celu1 qu1 plante ... ) : 123, n. 100 .
• . 370 n 103 '~
' li. 11, 3 (l...e Scrpcnt ~duisn Evc aulJ: 344, n. ~l
11• 6 (SermoM sed non ....or· _par a\tUcc) · .,.,.,
~nJ,a) · 34 · .-u, n. 141
11, 16-30 (lttrum dica ... ): 338 · 2, n. 48
n. r16-17 (U temple de Dieu que vous etes): 70, n. 13; 2so' 11. 30-31 (Éloqucncc de Paul) . ~ - 42
n. f 7 (Qu'as-tu que tu n'aies rcçu): 74, n. 20; 435 '
12, 2-4 (Paul ravi au 3e ciel): · 2, n. 45
70 .n. 10

~·i is_ ( ~ ) : 374, n. 115 les229, n. 240316, n. 239


, christ.
(Le notre PSque) :
(Ceux du dehors, Dieu jugera) :
,A.dGalalas
1, 11-12 (L'Évangilcd'origincd 1 .
3, 15-18 (&emple de stylc sim ; 11~): 371, n. t~
7 11-69 (Sec. ueniam): 272, n. 1~15 3, 16 (Tabulis cordi.J carnalibJ;. )~!lJ. n. 125
7 34 (VI sit sancta ... ): 240, n. 3, 19-22 (&eml:'lc de stylc simpl~). ~- 204
3, 23-26 (La Lo1 pédagoguc): 248 · 3 · n. 128
7 (Virgini~) : 270, n. 104
s: 37(Scientia inflai): 164, n. 84; 228, n. 238; 232, n. . 3, 29 (Abrahtll se~n): 296, n. n. 35 178
1 255 4-5 (La hbcrté chrtticnnc): 252, n. <f7
543 (Le t><Euf qui foule ~e grain) : 156, n. (i() ' 4, 10-20 (&emple de style sublime). 392
9 9 4, 24 (A/legaria) : 290, n. 162 • n. ISO
10
5 (ln Christi obseqwum): 228, n. 237
4, 30 (Ccdar • Ismael) : 298, n. ISS
·

10• 12 (Qui uidetur stare) : 280, n. 130 5, 17 ( Caro concupi.Jcit ad~rsus spirit ) .
10'. 19-20 (Idoles et ~mons): 192, n. 154; 543; 548 n. 71 lllrl · 107, n. fB; 1~.
10 28 (Israel sec. cantem) : 302, n. 198
n' 19 (Oportet haeresesesse): 300, n. 192 5, 21 (Q~ praedico uobi.J, sicul priudixi ) . 244
5, 24 (Qu, Jesus Christi sunt ... ) : 260, n. 70 · ·n. 23
12' 1-1 l (Charismes) : 352, n. 64
13' 12 (Aenigma) : 290, n. 162 Ad Ephesios
13'. 8 (Prophetiae e111JCuabunlur) : 132, n. 123 1, 22 (l...e Christ tête de l 'ÉglillC) : 316, n. 238
13, 12 (Per speculum) : l l~. n. 83 ; 148, n. 42 1, 23 (Ecclesia corpus): 96, n. 46
13, 13 (Foi, ~rance. chari~) : 130, n. 120 ; 132, n. 125 2, 2 (l...e princc de l'empirc de l'air): 190 n. 148
15, 13-14 (Si le Christ n'est pas rcssusci~ ... ): 210, n. 201 3, 17- l 8 (úitit_udo et alti~ ...) : 230, n'. 244 ; 232, n. 254
15, 22 (Adam· Christ): 94, n. 40 3, 19 (La chantt du Christ qui surpasse touie sciencc) · 230
15, 31 (CotidiL morior ... ): 244, n. 26 n. 246 · •
15, 49 (L'image de celui qui vient du ciel) : 398, n. 167 4, 11 (L'action de l'F.sprit saint) : 370, n. 102
15, 50-.53 (lncorruptio - immortalilas) : 98, n. S3 4, 15 (l...e Christ tête) : 173, n. 101
20, 4 (Petra erat Christus) : 396, n. 161 4, 15-16 (Le corps du Christ se construit dans la charitl!) :
128, n. 112
Ad Corintluos 2 4, 22-24 (l..e vieil hommc): 173, n. 103
3, 2-3 (Epislllla nostra uos estis) : 304, n. 202 5, 9 (Nemo umquam carntm suam odio habuil) : 106. n. 65 ;
3, 14-16 (l..e voile de I 'A. T) : 252, n. 46 109, n. 73
5, 6 (PeregTÍllallleS a Domino) : 80, n. 14 5, 24 ss (Ecclesia spoma) : 96, n. 47
5, 7 (Per jükm amb,llam,u) : 130, n. 118 ; 148, n. 43 ; 1<,0, 5, 25 (Mariage) : 270, n. 103

599
598
TABLES
. sans tache): 96, n. 49; 306 n 2f.J7
- •
......,.,........... . . '-
• l·~- .... _ ~ •• --4';. ·

'"• ~
.
.
. .

5,27(L' É!:fnumsacram~nJwn):567 ' · TA.BLE;s ~


5. 31-3Zc~tumfide1): 286, 150 2, 1-2 (Doetrina Jana):
3
6. ~6 <;~jratribUS): 300, n. 190 2. 15 - 3, 1 (Hauloque,--:;.' n. lrJ)
6. 23 ( 3. 5 (Le bain baptismaJJ: 14 n. H)]
.n.23.3'
fº·
-r ,,,,nses . .
A.d Ph 1 1Pr (Quid eligam ignoro ...) . 238, n. 11 • · ·14 . n 2r,1
4
1. 22-2Croirc et souffrir pour le Chnst): 301, n. 195
Ad PhilemoMm
20 (Ego te /ruar in Domino) .
1. 19 ( . sua quaerunt): 418, n. 201 . 124, n. 1<)2 ""'
2, 2l (Qc"'...-unicatiopassionum): 268, n. 94 Ad Hebraeos ' ) .....
10 ( º""''
3• 13-14 (Quae retro sunt? bl',u,scens
. •.. ): 124, n. lf.17 8, 5 (L'ombre dcs choscs ~
3, (Conuersatio in caells) : 148, n. 44 · • vcn1r): 23 0
3, 20 . , n. 242
peml
1, 14 (HomiMs con.figuraJi h .
Ad Cotossenses à . ) 230
t17 (L'ombrc des choses vemr :
9 (Le vieil homme) : 173, n. 103
, n. 242 5, 5 (Deus superbis resistit) :~mundo): 90, n.
5, 8 (Tanquam ko rugiens). ~ , n. 131
· , n. 139
30

Johannis 1
Ad n,essalonicenses 1 . 2, 8 (La demierc hcurc): 3 14
3 7 (Consolatio'!em habu1mus fratres ... ) : 244, n. 25 4, 16 (Amour de Dicu ct du p~i.236 •.
5: 8 (Loricafide1): 286, n. 151 '"'-•141R) ; 46()
Jacobi
Ad Timotheum 1 . . . . 1, 17 (Le Perc des huniercs) .
l. 5 (Finis praeceptl d1lectw) . 110, n. 76 ; 126, n. 109 . 3 1 (Sans multiplication ,._ · 328 . · n. 24
n. 116; 133, n. 1_26; 420, n. 213; 446; 5f!7 • 129, ' (n- . UQ maitres) · 422
4, 6 .i.n:us superbi.s resistit) . 280 · , n. 2l4 · f501
4, 11 (Adnuntla haec) : 368. n. 93 · • n. 131 ; 564 ·
4, 12 (Sois un m~ele): 420,_ n. 206 Apoealypsis
5 1 (Seniorem ne mcrepauerts) : 368, n. 95 2, 11 (A:ff!rs secunda) : 100, n. 54
5' 18 (Le bceuf qui foule le grain): 156, n. 60 5, 5 (Viclt uo de tribu luda): 283
5: 1-2 (Conseils de Paul): 382, n. 130 7, 4 (144: totah~ des saints): 310 n. 1~
2
17, 15 (Eaux = pcuplcs): 285 n j~ 1
Ad Timotheum 2 19, 20 (L' ange nc vcut pas e~ ador~) .
1, 9-10 (La grâce par J.-C.) : 306, n. 210 21, 1 (Cacl nouveau, tcrre noovellc) . ~23, n. 101
1, 13 (Formam habe uerborum): 368, n. 96 22, 8-9 (L'ange nc vcut pas etrc ~). 1· 212
· 23 , n. 101
°·
2. 7 (Doctor gentium) : 342, n. 49
2, 14 (Noli uerbis contendere) : 420, n. 211
2, 15 (Satis age ... ) : 368, n. 97
2. 18 (A uerita~ excidere) : 104, n. 63
3, 24 (Per~uera in his quae didici.sll): 371, n. 107
4, 2 (Praedica uerbwn) : 368, n. 98
4, 3 (Sana doctrina): 418, n. 203 ; 426, n. 225
Ad Tit,un
1, 9 (Doctrina sana) : 370, n. 99 ; 418, n. 203 · 420 n 212.
426, n. 225 ' ' · '
1, 16 (Conjitentur ~ ~ /):eum) : 424, n. 218
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'-" 8 23 (frui, · de jugement) . , n. 00 19 :n 1Le cultt du \'r,.. íJt,u ,-,, I114 · " lq
lii.'JJ, 29 (ErrCUl'S • "·WI 1 :.111
11
\.,&
}r ,-j11ilt1t, f lt-i

.4cto cum Ftlict Mani) : 206, n. 192 / IV. JO (SUpt'í'illl1<lfl) : IIQ, n IH


1, 10 (Contre VI. 2 (1:'rud,110 /1h,raluJ. 22,-,_ n ~J
VII. 14 (Hermt, · Mrn·ure1 : ,,., n 1p,
Contra A
di,nalllUJff
bbat) : 559 vil. 16 (NeptuncJ · 251, n. 44 · ~,
2 2 (Le sa tal' ) . 563 Vlll . R (Platon) : 452
s:li 5(Ira
(Loi du . 2: ~- 71 ; (Lc silence à 1'égard de Dicu) . &-
INI) · -~tion): 467 · ~li}
Vllí. IO(Rnm. 1. IK-251 : 22',.n :?~
v 111, 11 (C'hronolo[!ie ~ ~rt'n, 1, " ' <Jt P,J~
'i
13 (J:.criturcs et sscment de l'A. Tcstamcnt): 549
15, 3 (L'~:p;estaments): 548-549
VIII. l6(Démonsetd1vina11on) : 1142 n. llF,111 1 ~112. n 1i.:1
VIII. 19-23 (Démons et ma111c) · l>Q 'n
IX . 20 (Orgue1I) : 332, n. 32 · 135 ·
16, 3 (Les d
17, 5 (A1mer Ie
pécheur' en tant qu'homme) : 112, n. 78 VIII. 22 (Démon~): l9!J, n. 1~
IX, 22 (Le bonheur ~~ angc~) : 1lfi n. IC' . .,.,
ad rsarium úgis . X , 6 (Sacrifir.ium) : 247, n. 32 · - · 1--. n. <M
Contra UL 'rituels dans l'Ancienne Alhance): 254, n. 5 X, 9- to (Démons ct mag1c) : lk2, n. 135
II, 8,
11.9, te<f
I, 17, 35 (Sf>lrituels dans l'Ancienne Alhance): 254, n. 5 5
~rita peritia) : 334, n. 37 5 X, 19 (Le diable qu1 barre la mute) : <n. n. ~
X. 29, 2 (Porphyrc, la ÍUllc du COíJ>'IJ : l<i,;, n. M
XI. 25 (Les 3 part1es de la phllov.ptueJ : 212. n. 2!13 . ~
. quanJitale · 12 XIV, 11 (L'ange orguc1lleux) : 122. n. <n · 4· 5
De anm,ae randeur de la justice) : 374, n. l . XV, 10-14 (Hébrcu ct Septantc): 519
;t ~~ Wnstitutions humaines ; arts et techntques) : 198, n.
169; 2~. n. 195
XV, 20, 4 (Nu~rus k~uirnus): 3<~. n. 214
XV, 22 (Ordo amoris): 112, n. n
XVI, 11, 1 (Languc hébraique1 : 142, n. 17
XVI, 4 (La tour de Babel) : 495
De I,ixrf~(Spirituels
, dans l'Ancienne Alliance): 254, n. 55 XVI, 21 (Tropes) : 288, n. 155
XVIll, 1 (La tour de Babel) : 142, n. 16
De beala uita XVIII, 8 (Eusêbe de César~): 224, n. 225
2 10 (Le bonheur): 451 XVIII, 26 ct 36 (Deutérocanoruq~) : 518
4; 34 (Deo frui) : 453 XVIII, 37-39 (Théoric de l'emprunl) : 546
XVIII, 42-44 (Traductionsdc la B1ble) : 158. n. 63; 519
De bono coniugaü . . XVIII, 54, l (Mon du Chnst, lc 2513/29): 201, n. 180
13, 15. 23, 28 (Tempus colligend, lapides) : 273, n. 109
XIX, 1-3 (Varron) :_452 _;454
XX 9 2-14 (RécapitulatJon): 5f57
De bono uiduitalis . XXÍI, '24, 3 (Arts et tcchniqucs) : 2~. n. 195
8, 11 (Tempus colligendi lapides) : 272, n. 109
Confessio11es · 1 )·
De caJ«hiz.andis rudibus I, 8, 13 (Mots et gestes): 486- (Apprcnll~gedu an~ .
2, 3 (Physionomie) : 136, n. 4 326, 0 . 17 IL.,.I ) 320 4
I, 17, 27 (Mythologic_à l.a.;v,C : - • n.
3, 6 - 4, 8 (Le principe chari~) : 114, n. 80 ; 447 l, 18, 29 (Homo: asp1rat1on): 163, n. 81

602 603
TABLES
dcs &;riturcs) : 332, n. 32 ; 497
TABLF-:S
-
........ ··-------
....... ........_,__ .

'I Q (ll11n11htf . manichécns): 274, n. 114


11:, ~- 10 (Ct'"~~J~~-;nora . JlllRitic1) : 259, n. 64. 551 J)r f'.,,,p1ionr ri flrrllin
4 (Motnc'l, spmluds) : 4:?9 ; 4J7
li · tJ - 9, 1 . de l'éloqucncc) : 342, n. 46 ' ~
7 ,,1 Crn1·011i11m .
11~- ,,· 2 (Commcn:dees généthliaqucs) : 184, n. 140
(\ . -· 4 5 (L1\'res
(V '.l. • ArtS libéraUX) ·
. 544 l º't: l4,

1, 2 (/Joqurnt,a) : 218, n. 212
,v·
• 3 (Connais . . 206 n. 191
.
16. ~ ( . sance du monde ct de D1cu): 188 n
· · 144
17 ([~1alerllca · d11putaror,a) . 2<!1.1. n.
1 14, 17 (<,rammallra) : 289, n. IUJ l'l7. 2i'I. n ;?rit
1
3
~: 3: 4 (ASl~~~~e~~ich~ens et la Bible): 501 _ (n, . 1
: :?O. 25 (Log1quc): 216, n. 21~
VI. 4, 6 - 5~ >~,,~,1
uctarncnto) : :a égyriquc) : 412. n. 190
VI. 6. 9,,(5 (~atellitiurn): 272, n. 106
x dia/edica
I 5 (Signum) : 136, n. 2 ; 484 ; 4k9
5 (LcS lettrcs s1gncs des mot~) : 141, n. 15 ; .ix<,
VII , 4, 6 .\o
VI. 15, - Dieu): 472 .
(Astrologie) : 184, n. 140 , 188, n. 145
VII. 6, 8 Es O et Jacob): 189, n. 147
6 (SiR"ª - rrs): 196, n. 16S
6 (Verba - ue_rhrmndo): 141 , n. 14
6 (Antiphras1s) : 291, n. 166
VII. 6, 10 ('/'. ª n erat aurum) : 180, n. 130 ; 543
J
Vil, 9, 15 (;'~,erberasti i11fin11itatem) : 148, n. 36
Vll. ~O, 1 (~ diable qui barre la route) : ífl, n. 50; l'n
9 _IO (Amb1gu1tés): 493

Vll, .1. 27 ~. n.
f>e diurr.s-is q110l!stionibu.s 83
qu. 30-31 (Honrstum - utile) : 453 ; 455
156 5 10 (Co1isuetudo): 108, n. 72 qu. 35-36 ( Carila~ - cupiditas) : 25k, n. 63
Vlll, •
ije merce de l'éloquence) : 342, n. 46
IX.~· J:Oialive de lccture d'lsále) : 353, n. 67
IX.ri '>6 (Ca11ernae): 414, n. 194
qu. 45 (Mathematic1) : 184, n. 140 ; 188, n. 144
qu. 45 (Conna.issancc du monde el de Dieu) : 188 n 144

f , , ,33 ( fa/lere -/ai/O: 128, n. 113


• ·1·· 1 (La forêt dcs Écntures) : 295, n. 175 - (Le dcgré d
qu. 57 (Les 153 po1ssons) : 176, n. 1IR · ·
qu. 81 (ante legem, sub kge, sub gratia) : 176, n. 116
XI. , e
sc1ence) : 510 De doctrilllJ christiana
XI, 3 , 5 (Moise) : 479 . ., Prooemium (Prévention des critiques) : 66-67 _ (Date et
XI l5 (Dieu créateur des temps) . -04, n. 186 adversaires v1sés) : 429 - (Grâcc et médiat10115 humamcs) : 433
xii, 13 17 . 32, 43 (Sens dcs Écnturcs) : 288, n. 153
l4, 1, 2, 2 (Cercle herméneuuque) : 438
1, 3, 3 - 44 (Frui -uti): 449
/)e co11se,rsu eua11ge/istarum . . .. 1, 7. 7 (Deus) : 463
1, 12. 18 (Le culte du vra1 D1eu cn Israel) : 248, n. 34 1, 8, 8 (Hennéneutique) : 471
I 14 21 (Le cultc du vra1 D1cu cn lsr.icl): 248, n. 34 1, 35, 39 (Finis): 452 - (Écriturc et 6:onomie du salut) : 474
1: 23: 32 (Virgilc): 186, n. 141 . 1, 39, 43 (Écriture et &:onomie du salut): 474
1. 35, 54 (Le Christ ct les évangéhstcs) : 48 I li, 1- 1 - 5, 6 (Signo): 16; 483
li, 56, 113 (La tnmsfigur.11100) : 308, n. 216 li. 2. 3 (Écriture ct 6conornie du salut) : 474
II. 66, 128 (Hébrcu et Scptantc): 519 li, 6, 7-8 (Simplici~ ct profondcur de l'&:riturc) : 495
Ili, 7, 30 (L'cspnl saint ct lcs prophctcs) : 477 li, 7, 9-11 (Disposilion spirituclle) : 16 - (lt1néraire spsri-
Ili . 24, 66 (L'cnsc\·chsscmcnt du Christ) : 309, n. 217 tuel): 500
li, 8, 12-13 (Canon des &:rilurcs) : 16 ; 506
/)(,mllfillt'11/ÍII II, 10. 15 (Signcs) : 483
13, 15 (P11lygarn1c dcs P-.itnan:hcs) : 2M, n. 84 li. 11, 16 (Connaissance dcs tangues): 16
17. :?() ( Poly!!Umlc dcs P-.itnarchcs) : 2M, n. 84 li. 12, 17 (Nisi credideritis) : 445 - (Pluralilé ~ inicr-
prétations de l'Écriture): 558
li, 13, 19-20 (Simplici~ et profondeurdc r&Ttlurc) : 495

605
~
.
· .~·
..

TABLES
--............. . ·-··
. _ (/la/a) : 521 TABl,[S
516
JI, !.5 23 (S1gnes (ÓJsciplines
6
·
22(ScPrantcf1· urés) : 16 .
du savotr profane). 16
.., s. 1. 2 (/,orimfidri). "ku
3 -· .,;.,v•nt<;1
J2. en. 2. s. 1, 8 (Jubtlalloni ·41
::·16:24-40,Uuses):523. 7 . 42. 5 (flsaflénon Ct t11han-) ln "-4l,7

h:I' 17, 27 (l;5 b7 U


t9. 29 • _4,
(SupersUUOnS) ,; l
"Juste usagc de la culturc): 528
.50, 9 (L'hysopc): 231, n. 24'< · n 12r1
-',() •
JO ( F.uullHJtunl
• ona Ji.,-
_,,, 1lakl1 "IJ
I 19, 29 • 42 • (Si ncs) : 483 .50, 12 (L hy•;opc): 174, n 1 10 . 21 - 1. n 2-i,,
: : 24, 37 • 26• ~lles ~cs E,gypt1ens): 29-30; 33 .54, 11 (La tour de Babel): 141 ~ I. n ~7
II1 40. flJ (DéPo pas parlcr des v1vanl~) : 10 ,56. J6 (P<>altfoon et c11hare): 1·n li) ..,
II· 40. 61 (Pt.1~~érité est chréticnnc): 17 70, s. 2. 11 ( Psalténon et Cl!h.ire) • ~~.o
11: 40. 6(}-61. ( licité et profondcur de l'Écriture): 495 96, I 1 (Culte des 1doles); 52'í · , n J~ri
II. 42. 63 <5 ~1f verba propria): 17 •
III, 2. ~ (~~ralité des interprétations de I Écriturc): 558
w. 6 (le Verbc mcffable): 47(J
J02. J3 ( Percutor - ~rratunr) . 270
III. 4· c tique de I' A. T.) : 546 (03, s. 1. 8 (Économ,e du sal~I) . 47 · n. f/1)
Ili. 5, 9 ( ~ (Verba r,anslata): 17 Chnst) : 230, O. 245 . ~. - 14 fl..a WH Ju
f 41
Ili, 5• ~ j c~lle des stat~es) : 5:5
III. 6· 7 (Critique de 1 A.~-) · 546 .
t03, s. 4, I (Kénosc du Verbc dJ f'É
113, s. 2, 4 (Culte des 1doles). 5 ~1
A'.nlurei: <lfi
III, 11. ~ _ , 34 (Critique interne des Éc~tures) : 17 J34. 20 (Le d1able qu1 barre la·rri:;- .
9 24
III. 1~· (Pluralité des interprétat1ons de 1 Écriturc): 558 n
144, 17 (Chirographum IR,): 4 te)· 97, n. 5'J
38
Ili, ~ • 40-4l (Tropes): 17-18; 577
III, 9
25· (lnterruption de la rédacUon) : 9-10
Ili, • 36 • 37 56 (Tyconius) : 17; .564
Epistulae .
2 I, 3 (Scrtpturarum mt!dicamrnia). "16
~i
11 :· 0 41
56 (Grâce et médiali~ms humaines) : 433 22 (Formauon des JCUnes clercs) . j 1
IV
:V,
2 1 (ln scholis saeculartbus): 26
1'. 2. 6, 10 (Pratique de l'éloquen~e) :. 19
28, 2 (Traducúon de la B1bleJ: 5j5
41 (Formallon des jeunes deres· R. l
25; 431-432; 443 ; 562 · eg es de Tycon,u.~): 12;
v· 6
9 (Simplicité et profondeur de I Écnture): 495
1IV, • 11-14 (ÉJoquence de Paul): 19 55, 4, 7 (Connaissance du monde et d 0
7 55, 7, 12 (MaJlu!matic,): 533 e ieu): IRS, n. 144
iv'. 7 : 14-15 (Éloquence d'Amos): 19, . 55, 12-13 (Date de Pâqucs): 206, n. 191
IV g 22 (Simphc1té et profondeur de 1 Écnture) : 501
iv: 12. 27. 14, 31 (Docere, delec.tare, flectere) : 19 55, 25 (La cro1x du Christ) : 230 0 245
55, 21, 38 (Écriture et chanlé) : 446.
IV. 15, 32 - 16, 33 (Grâce et méd1at10ns humaines): 433
60 (Formauon. des jeunes deres) : 1J
IV, 16, 33 (L'action de l'Espnt samt): 437 71, 3 (Traducllon de la Bible): 516
IV, 20, 39-44 (Les trois styles): 20 82 (fraducllon de la Bible) : 518
IV, 24, 53 (Voyage d'A. à Césarée): 9-10 101, 2 (Litterae liberales): 227, n. 231
IV, 26, 56 (Dictor et doctor): 25 118, 3, 13-22 (Télos et Bible): 450
IV, 30, 63 (Grãce et médiations humaines) : 433 120, 1, 2 · 2, s. (Foi el intelligence): 443
137, 5, 18 (Vo,les de l'É.criture): 499
Contra duas epistulas Pelagionorum 139 (Ordre d'urgence pastorale): J J
III, 4, 11-12 (Spirituels dans l'Ancienne Alliance): 255, n. 55 140, 64 (Lacroix du Christ) : 230, n. 245
147, 34 (La CfOIX du Chrisl): 230, n. 245
Enarra1iofll!s in psalmos 153, 1, 3 (Aimer le pécheur, en 1an1 qu'homme): 112. n. 78
4, 8 (Frui - ut1) : 457 224, 2 (Rédacllon des Retractationes) : 300, n. 191
4, 11-12 (Calix in manu Domim) : 285, n. 145 226, 4 (Canonicité de la Sagesse): 512
15, 4 (De sanguinibus) : 354, n. 70 249 (fyconius) : 565
21, s. 2, 5 (le ca:ur comme cire): 448 12*, de Conscntius à A. : 15, n. 15

606
TABLES
·- -,., ., . . .... .
......................
tcdtJillt): 170, n. ':T1 TABLES
z~·. z(J)ili,( '"'"s . stfl cum E,n,rito
/' ,,,,11,,;a11i
68 c,e 4 (Diligentes erc/niUl'): 170. n. rn
(,,11flY' ,·{'· /y~·on1us) : 292, n. 1
1. 1. 1 ( V, gratin Chri.rti et ~ percato oritinn/i
tpiflula ad Roma110.r
. . u prt>P· t X . li. 40, 45 (Êve e1 Mane) : ~- n. 41 ·
ftr-•s//ltl 1/ : ) . ..,"8, n. 63 .
ti(< ·upi1l11,1\,g;;,, suh lege, sub gralla): 176, n. 1 17 , /ohflnnis epistulam
l~-1~ (1111/t r ;g11/1'): 269, n. 96 11 tr. 3, 3 (La dem1ere hcure) : 31 n
71 (e. 11rf111t1t- 4 23
tr. 5, 7 (D1eu est chanté): 4fJO • · 6
tr. 9. 5 (L'~pnt saint ct lcs Écriturcs) . 4n
.. adGalatas tr. 10, 8 (Clauatus): 146, n. 29 ·
L-:rt"1s111o ep. unauté chrélicnnc de Jérusalem) : 250 n
;'.ti(l..acomm • - 41
ln /oht111nis euangeli11m
tr. 1, 6- 7 (Les auteurs du te:ue sacré) . 4n
.'tl (l)<;,n;m,s
l)t fi
4
ti swnholo 2
creauit me ... ): 1 4, n. 106 tr. 17, 2 (Eaux = pcuples): 285 n
tr. 17, 4 (Nombrcs): 176, n. 16 ·
146
tr. 17, 8 (Amour de Dieu ct du prochai .
Conx"i1' f'c'~:~:n des Écritures et apocryphes) : 508 _ 5 (C· tr. 23, 1-4 (Lcs lampcs ct la Lumitrc _n) · 459
'-
dcs Écritures) : 513 . . I · 1 ª000 tr. 23, 9 (Ame,_ muable) : 222, n. 21
tr. 32, 2 (Flurmna aquae uiuae) : 285

479
-480
Ili (Le culte du vra1 D1eu en srae) : 248, n. 34 147
15
~V • (Spiritucls dans l'Anc1enne Alhance): 25.S, n. 55
2
tr. 35, 9 (Les lampcs ct la Lumiêrc) . ~'i
xvi (Le culte du vrai D1eu en Israel) : 248, n. 34 tr. 42, 7 (Fom~c!'tio): 190, n. 149 ·
16
xv1: 32 (Écriture el l~ture~: 5.50 tr. 49, 3 (Perdlll moribus) : 26.., n n
XVI 33 (Fallere. Jalh) : 128, n. 113 tr. 51, 2 (Hosanna): 1.58, n. 62• ·
xviii . 25 (Juillet _- ~~~t) : 186. n. 142 tr. 51, 10 (Qui airne sa vic la perdra): 270 _n
XIX. 16(Verba u1S1b1ha) :, 140,_n. 9 - (Passé- futur) : 550 tr. 118, 5 (La cro1x du Christ) : 230 n 245 · '17
XXII. 14 (Spirituels dans I Anc1enne Al11ance) : 25.S, n. 55 tr. 119, 4 (L'hysopc): 174, n. 110' ·
II 30-93 (Réphque à Faustus sur la moralité des Mn- .
XX , De libero arbitrio
arches) : 563 1, 3, 6 (Regle d'or) : 266, n. 88 ; 552
XXII. 35 (Tobie el son épouse) : 274, n. 112
XXII, 89 (Oséc et la courllsane) : 263, n . 78 I. 15, 32 (Loi éterncllc cl loi temporellc). 55..,
li, 6, 14 (Dieu): 469 · ~
XXII, 91 (Dépouilles dcs Égypticns): 10
Contra lineras Petiliani
De (ie11esi co11tra ma11ic~os 111, 25, 30 (Panégyriquc): 412, n. 190
1, 16, 25 (Vti): 456; 460
li. 4, 5 - 5, 6 (Économie du salut) : 434 ; 474
Demagistro
3, 5 (Mimes) : 139, n. 8
/~ Ge1lt'si ad litteram 3, 6 (La marche): 220, n. 215
1, 1, 1 (Écriturcs saintcs) : 257, n. 62
4, 8 (Les lettres signes eles mots) : 14I n 15 . 289 161
1, 6, 11 (L 'amour de Dicu pour ses a:uvrcs) : 121. n. 94 5, 12 (Verba - uerberando): 141, n. 14' · ' - 'n.
1. 19, 39 (Scicncc dcs pa'icns) : 206, n. 192 10, 30 (La marche): 220, n. 215
VIII, 3, 6 (R«.-apttulation) : 3 IO, n. 224
VIII. 8, 15 (Réc-.ipitulation) : 312, n. 228 Contra -ndacium
10, 24 (Antiphrasis): 291, n. 166: 4'T/

608
TABLES
TABLES

,,,oribUS O (Té(OS c:l Bible) : 450 1/J 11;,ginitalL


J)t • 6, 1 (Amour et télos) : 453 ~ -~ J (/ Cor. 1, 37) : 270, n. 104
1.•3 413 - 9, (4 . 446 ~31 (Béat1tudes) : 5112
1· ~~ 47 cctianttéc:)d.ans l'A. T., amour dans le N. T)
1';·' 56 ccra1n . : 2s2 ,., [)omini in monte
47
1, ~8. '~ ~ t~l (Béatitudes ct don! de l'E.'P"t 5arnt) . 5ft>s
Dt ;"w~·o
11 (Stsque~

J;); 217
~08. n. 72 serrn~";fAimcr lc pá:hcur, cn tant qu'hommc) . l l2, n. 7f!
' 7 19 cconsu 1 . 54 4, c)écaloguc) : 179, n. 123
VI, ,
46
(frui. ull): 4
VI, 14, 56 (Trinité) : 465
1
9 <1 s (Aimcr lc ptthcur, cn tant qu 'h<Jmmc) : 112 n 7M
VI, 17, lt 7 · 7 (Aimcr lc ptthcur, en lant qu'homme) : 112· n: 7f!
2 • 5: 5 (Fallere -Ja/11) : 128, n. 11~ ·
Dt ordint Ic: d'or) : 266, n. 88 ~· 5 (Aimer lc pá:~ur, cn tant qu hunme) : 112, n. 7f!
4 • 6 (Voiles de 1 1:.cnture): .5ú5
II, 8, 255(R(/~ention de l'écriture): 489 - (Communicat 5
11,12,3 n •oni : ~~: JS. 25 (Poly_g amic dcs Patnarche,) : 2fi4, n. 84
495 44 (Programme d'études) : 529 53 (BéaUtudcs) . 509-511 - 15 (La CTOtlt du Chn,t) : 231), n.
16
II, 15. 43 · V :x et instruments): 178, n. 128
45
2 133 4 (Falkre -Jalli): 128, n. 113
li, 14, 4439 ((M~};us scitur nesciendo) : 466
II. 16, 142: 4, 4 (Aimcr lc pá:hcur, en lant qu'homme) : 112, n. 78
165 , 3-6 (La crrnx d~ Chnsl) : 230, n. 245
Dt í,ft{;.um28.meritis
56 (Testimonia) : 5f57 l82, 2 (Falkre -Jal/1) : 128, n. 113
211 (Latow:dcBabel): 141,n.16
destinotione sanctorum 286. 7 (PraUqucs supenlllleuses) : 204, n. 189
Dt P'°;ó-29 (Canonicité de la Sagesse): 512 288. 5 (Les voix ct le Vcrbe) : 481
14, ~ 306, 10, 8 (Falkre - falb): 128: n. 113
Quatstionts euange/iorum 347, 3, 3 (Bfautues et dons de 1 ~prit saint) : .505
I, , 7 (La transfigurauon): 308, n. 216 350, 2, 2 (Écritun: ct chari") : 447
7
3 52 (La tranSfigurauon) : 176, n. 115 - 1, 3 (Le Chnst dans
Quaestionts in Htptateuchmn . la manne) : 568
I, 20 (Tribus des f1ls de Noé). 312, n. 232 s. Dolbeau 3, 8 (Res) : 468
l, !69 (Hébreu et Septante) : 519 s. Dolbeau 11, 2 (Amour de Dieu et incamation): 447-448 .
li. 68 (M<iise et Jethro) : 429 463-464 •
s. Dolbeau 12, 7-9 (Sec• .uniam) : 272, n. J~
Rttracllltiones s. Dolbeau 12. 11 (Tempus colligendi lapides) : 272 n. 109
Prol. 2 (Sans multiplication des maitres) : 422, n. 214 S. Dolbeau 22 (= 341 ; Teslimonia) : 296, n. JSO •
li, 1, 1 (Ad Simplicianum) : 74, n. 20; 435 s. Guelf. 32, 10 (Cathedra Moys1): 418 n. 205
li. 31, 1 (lntcrruption du De d. chr.) : 9 S. Morin, XI (Bfatitudes) : 503 '
li. 31. 2 (J~us Sirach) : 152, n. 52
li, 31, 2 (Ambroise, sur Platon et Jérémie) : 202, n. 183 Ad Simplícianum
11, 32 (Canon de l'A. T.) : 152, n. 53 1. 2 (La grãce du Christ) : 300, n. 193
li. 32 (Fm de la prcmiêre rédaction du De d. chr.) : 282 n I, 2, 3 (EsaU ct Jacob) : 189, n. 147
IM ~. 1, 2, 9 (1 Cor. 4, 7): 74, n. 20
II, qu. 2 (Deusne qui iustificat ...) : 241, n. 18
li, qu. 3 (L'ombrc de Samuel) : 192, n. 152

610
611
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3. 4 (l...c~u tci 511 ,,1 quam tmnt) : 1:? 1, n 95
14. :! 8 < ""'~uuon) : 18:?, n. 133 Anv.NASF. . .
:!O. :!9( 5 u~ . . 54 Vie d, samt Anto,~. 1 : ~. n. 6
36 68 (Frlll - ull). 4 .,.,., ., 9
, T' (Ame. muablc) : - - -· n. -1
~-98 ( Verba uisibilia) : 140, n. 9 AUL0-0Fll..E
XI. 12 (Ambtgurtts) : 493
55: 1IO(L'angc nc ,·cut pas êtrc adoré): l:?3, n. IOI XVIII, 3 (Soph1smes) : 210, n. 1914
l>e ulilitate credendi . . . ., 8ASII.E DE CB,\Rtt
8 , :!O (Lccturc dcs &:nturcs) . 44_
J\UX j,un,s g,ru. 4 (&:lectiwe) : 537
Br,uiarium Hippon,nse, can. tf7 : .SI 1 ; .512
CARISIUS
(Keil. 1. 272) : 288. n. 155
(Keil, 1, 273) : 290, n. 164
(Keil, 1, 274) : ~ . n. 215
(Keil. I. 276) : 290, n. 165

CASSIOOORE
/nstitution,s, Praeí. : 68, n. 7
Ct~ON
J\d J\tticum, 13, 12, 2 (De jinibtu) : 450

612
613
. .,.,-
-
- •• • · -· · --4. ... , •.

~ TABLES " ··~- .. •-t . . .


--·-·.i...._.
º"' .............
., (Ambigu1tts) : 493
41 15- ..
erutuS· . ' . 450 30 ss (Supersttt,ons) : 535 - ,., CASSll'.N
Horr~ns'~;~nt, li, 20, pers.uasion, finde l'éloqucncc) . Jt'-4C nflrtncts, XIV, 9 - 10 (Conn.ai~\an(_-
I>t 4'"'~;ont, 1. 6 ?,anum) : 136, n. 2 ; 489 - 11, 53 . ;i1i, /n~titution.r, V, 33-34 (ConllilJ,~ ~~' f"'-nrur"
[)t ,nutnl 30, 48 ( -i) .
453 • 5'J • 1 4
"\l ,

'4ruurc, 1 . 4 "' •
n. 189 ; - 0 ~srunr · "", 28 (Superstition) : 182, n. 133
56 170 (H a dtoru/11, 1 • roros): ~ . n. 181 ; - 33 (A,f, J(P.r;;;stula 58, 2 (.~uf!nrcinaru 1 ) : 1(
'[)t ,wruv ( v, in coiro~ (Doctrt ... ) : 360, n. 76 ; 372~!/3"""1 ieuni chrét1ens) . 537 ; 540 _ 70 22 · ." 2.H - 511 ,
Oraror. 112 <Traduc11on de 1,. 2
2 · - 2 •/tgtn ,1·a) ·· 354• n. 69. ·• - 79("'
76 n. •
73 ·
r...t abrJ- •
opus) :78 (Diligtns nt_g _ cr?-98 (style subhme) : 386, n ''º
(J\U ane) : 537 -
8 ((,.._.~"
pt''1jMT inttrprttationis ~brairoru,n ~~e, ·51,,
dt ~"' r 1 1
~ '~
- 23,) . 414, n. 194 • s) . 406. n. 177 ; - 29, 201 <Lc°s 141 ; prlfau au livre dL Job : 3!!6, n. 141) IUlm . 173. 11 'h
erurat · Bé du d1scour · 1ro ,1
103 (Y~~72• n. 109 91 (la fréqucntation dcs bons auie JUS Q3SF.J)! IEl':S
styJes) ()ra(OTt , J, :•(É)oquencc et préccptes) : 35(), n. 6~~S) : JtJI J,jMT prod1g1orum : 192, n. 157
Dt 12 ; - I, 2 . ) : 322, n. 6 ; - II, 120 (lnue ·.-
324,80n. triade rhétonquelll 146 (les jcunes) : 322, n. 9 ""º· Jt15;!;'emilrt apo/ogi~, ~ <Théone de l'cm
II , , .~l : 76, n. l ~--
etocu ' hore) : 4,,,
ui5'5 '-
19
203 (Jnrerrogario) : 242, n. _Ili, .
t49(Métap . ) . 346 n. d 1 . . [>euxieme apolog~. 13 (Paiens et chn!1tensr~ 546
Ili. zo~ u:,::;:C~
in. 9:3~Ret~it e a JUsltce) : 266, n. ln o.-~udo-J., Colwrtatio ad Gr~cos 13 (Scpta.
r= ' nlc) : 523
~c!tants, 1, 26, 65 ( us . L,UCAIN
pharsale, 1, 1-2 (Une gucrre plus que ctvtle) : ,.,.,
cI.J.M8'íTD'Aue'í'~ (Éclectisme) : 537 """· n. 184
srromares, , t,..1ARJVS VICTORINUS
(Keil, VI, 5) : 289, n. 161
CYPRffl'IDECAR1™~~66 n. 84
Ad Don_arum. ~ · m 3: 398-399 ; - f'lA;:;ublique, Vil, 13, 533b (Tripartition des ans) : ~
15-16 : 402-405 ; _ _
Dt habllU uirgmu . 23
24: 398-401 sacramento calicis) : 395, n. 159 . . J'Métete, 176b (se rendre semblable à Dieu) : 4 ~ • n. 194
Ep. 63 <11>t duobus montibus, 4 (Trad1t10n afncaine sur la Pl,0!1N
Pseudo- ort du Christ) : 200, n. 176
date de la m I, 6, 6 (se rcndrc scmblablc à Dieu) _: 4~ _ 1. 6, 8 (La P-a-
uie) : 80, n. 13 ; 456 - V, 3 , 11 (Dicu rncffabte) : 466 _ v
l5 (Epekeina) : 470 ' 3'
Dlc;~l.p. 448) :335,n. 38

Et•sl".BE DE G.sARÍ'E ~':J;tinentia, li, 34, 2-3 (Lc silence à l'égarddc Dicu): 466
Chronicon : 224-225
Rhitorique à Herennius, 1, 4, 6 (triade ~toriquc): 322, n. 6 ;
FAUSTTIS DE MIU:.V _ IV, 17 (Barbarismc - solécismc) : 162, n. 82
Capitula : 547
QUINTIUEN
GRffiolRE DE NYSSF. · .. ui
) IV, 15 (triade rhétorique) : 322, n. 6 _; ~ VII, 10 (style
Vw dt Mor~. 3360-3378 (Foi chréucnne et e ture paiennc : sublime) : 386, n. 141 - VIII , 12-16 (Ambiguilés) : 498- IX,
.538 2 , 15 (lnterrogatio): 242, n. 19

614 615
- , ... t,)l l
TABl.t:S

.
J)t tJ,ata 11illl, 10, 3 (1'r111 lllí) 4'.'i3

Ttllh
A11tfrrtllllt, 61 (Ne q111.d ntrm5) : 224, n 221

TlJrrlUJL)'I
,'.p<Jlogétique, 47 (Théone de l 'cmprunt) 'i37
De coro11a, 5- 10 (Lc JUSte usage de la culturc J'lrnl

TYCONIUS
1-432 - Reguine, /ntr. : 294-295 _ R
56743_ Reg. 2: 2?6-299 ; 568 - Reg. 3 . {,_ l · 2,
Reg. 4: 300-303 , 572 - Reg. 5: 308-311 57 301 ;
0-315; 574 - Reg . 7 : 316-319; 576 _ 4 _ H, O Co
s?'1
31
/'Apacolypse: 292-293 ; 575 n1rntn1a}t ~

VARRON
De musica : 178, n. 127

VtRGILE ,
Bucoliques, IX, 47 (L astr~ de César) : 186, n. 14
Géorgiques, III, 65 (Sufjic1e11dae pro/is) : 264 1
490 (Oracles) : 70, n. 14; - IV. 79 (Fit sonus).
t éide. I, 2 (/talia) : 220, n. 215; - 1, 68 (S~ i ~
in'
8
2, -
· 34
Ili
·
11
n. 87 ; - II, 209 (Fil SOIIIIS) : 92, n. 34 ; _ it;5
IUr) 2f1j
sequilur): 262, n. 76;-: VII, 508 (rima111i ira)' : 3~(Vesr,8;~
_ VIII, 384 (uoces premi/) : 408, n. 182; (/lecti lac 1. •.1n. 142
n. 186; - IX, 31 l ~ c_uram ... geru11t) : 107, n. 68 ~~ sJ · 410:
(Ad /11e11da s11ppl1c10) : 100, n. 55 ; - XII, 48 e XI, 841
gerunl) : 107. n. 68 ; - XII, 438 (maturas aetares) . ii~"ªm .
· ~. n. 10

616 617
619

61
T,t,8Lf: ,;;
514 - ur lc lcttr Prof
Jugcmcnt, crrcur de 2l{). 537. S4c,
Jugc ccclés,asttques. 376-2 11
Justice : 374--375 377
L,aCtanCC : 228-229 • 54()
L,angagc 138-141 ,479_ C<>n
et tcnture . 488 - ct soei~ "tntirll\. 1,
Langue, hébra1quc : 142 _143 -~'- - ~-'111~ 1•,s. 41n _
159; - Onomastica: 170-l • 70.173, _ u ~
Uberté ch~éttcnne : 252-253"7;3~ d1"tfll1tgrt(:i'1~brt
unerae. s1gna ~rborwn 142 5 - an 4'J'J1
1.,ogique: 216-217 · • 143
LOi et p~omcsses : 570 _ ct ~ ~
De magistro : 435 . J,,.
Manichéens (ct Biblc) · 9:17
546 . -cnllqucdct·A
Médecine : 92-93 ; 530 nc,cn Tci1amen1
Membra et caesa: 334-,337
Mercure - Herrn~ : 180-181
Métaphore : 491
Moise : 228-229
Monsabré : 40
Morale : abso\u et relatir: 552
Musique: 176-179
Néoplatonisrne et herrnéneutique : 47l
Nombrcs , 40, 50, 3, 4 : 174-177
Iegitimi : 308-309 - sciencc 220-221 _
Notarii: 198-199
Olympiades : 200-201
onomaslica: 172, n. 99; 224-225
Optat (de Milev) : 228-229; 540
Orat<?r - dictor: 3~367; - testimonia: 368-371 . 5fr7 _
chréllt:n : 593 ss: - 1exemple desa vtc: 41~21 . or.
Orguetl et hum1hlé : 92-93 - et dominat1on : 104-ios _588
Panégyriques: 412-413 435
?§que de la culturc: 542
Parabole : 290-291
Parole et pensée : 92-93
Pathétique, style sublime : 328-329
Patriarches, polygam1e: 264-265; 272, n. 100 - mceurs: 547
Patrie : 88-89
Pédagogie de la foi : 28
Pénitence: 98-99
Période: 334-337
Phtlosophie : 449 ; 529 ; 540

621
-~ . .. ... ., ..' ..... .........._.,..._
-----
TABLES

·e·~;491
pt1,·sion01111 . ·.,.,tt-227; 446 ; 471 ; 473 ; 530; 53 2 .
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pt.Íl<.,111c1ens ·
"!"
p1_111on1C01
_.
nntneutique augusumcnnc) : 4.50 ; 456 .

543..._ I .
-'l,pl
spintud• et..,chamcl•: 2.'i2. 255
s1ylcll : 37_.373 - ncmp1
c'l:crnple.• ttris de!! Ptre!I . )'JJc, hrts de-, (u
Pl~n~I~ .~. 5 pcrsllll<lll : IK2-1R5 ; ~I .,/' - º""btll.iiturr, 111( ~
471 . . n . ; 584 ; 588 •47c.1. 0
.,..,1,t,te de la fo, : 9495 . 441 • 5f-.7 •v1r1 41 ,.~ .. ,
478 J•·:_1 .,, • ' · 44S '"' '
f'rbitc.lUO • A"l1 ' 436 ; 588 syne<.uoque : .7' ~309 ; ~ ; 574 . . 4~1 ; 4',J
S
0

n..tre
ri• .
: 4. 2...-.- '
• gg-89 . 7//(15 : 445 ; 450; 457 _ eh t .sn
punfícaD0~ . 485; 493; STT. Votr aussi p. 615 539 r hcn (Chi.11"1 4S7
Qu1nuhcn . . 30
38
Raball M~u~ns: 200-:?0l ; 2~-211 - lois durai
TernP5 (Rtgle 5 de Tycoruus) . 5H5
Testament : A11C1cn er Nnuv~.
· . 4',J . <W,
Ra1sOl1, e SOnneni r,artator et dnclnr: 326-32'7 · 541", •
212-213 lation . 310-311 447 - (R~gle 6 de Tyco . en1:
sn
RécapttU · n1us) . ~ ...,... Tnn•~ : 82-Kl '. KR-89; 117 ; 451 .
TroJ)C-". 18-19. ~-289 . 3lk-3 19. 4:V.; 4t>4 47:.'
Tropalogte : 344-345 ' ; 574 ' - , ~S
Rtgle d'or: 266, n. 88 •
Rtgulat ctoues : 577et hberté
. .. Tyconius_: 11-12 ; 36; 292. 293 . 4
. ·on_chrtticnne spintuelle : 555ss. _ . 580 - Li~r regularum : 576 V • 31 ; 473 . 4,
Re 1g1
1
582;.585 d I' · 100-101
CI 1do1a1 .
ne,
Usage (usu.s iu.stus) : 536 _ ~oi°''auss1 p. 6l.fl "4 ; S~ ; 5t,~ •
Rts : sujets dufrui et e uu : ; 438 ; 451 ; 464. . la tradilion patristique : 536'1 •sahon chrtticn .
vanon 450 - uli -frui : 45,,· ne · 536 _ d.an~
1:;s,
~5 ·~ - Verba: p_ropria - tran.slata: -ct la ltgcndc 1b
Rtsurroction: 1~1()1) . · Verbe fait chair: 92-93 ; 124- l:?5 · Mu~ : 5~4
Reuelort . reuel0110 : 482 , 554
Rhétorique : 3_20-323 ; 454 ; ~ ; 529 : 531 _; 566 : 57.., . Verbum: 32
SSl-.582 - tnade (beneuo/us, inltnlus, doc,/is) : 320 ~, 577; Vii : voir Frui
figures de styles :_342-343 , n. 6 _ Victorinus (de Poetovio) . 228-.,.., 9
sacrements chréuen_s: 254-255 ; 488 ; 535; 554 Virgile : 30. Voir p. 616. · .... ; 540
Sagessc: 90-91 - incaméc: 90-91 - guérisseuse : 92_
é(oquence : 328-331 ; 583 93 - ct
Salomon, ses nchesses : 232-233
SapitnliO - scitnlia : 28 ; 32-33
Sarcina: 11
Sciences, et jeunes gens : 222-225 - degré de se .
se. naturcllcs : 529 -:- classement des se. 528 ; 53 l ·..:_.SOO -
529 - observauon sc1ent1f1que : 572 - des paiens : 475 ~Yclc :
542 ; 581 - bon usage: 581 - sc,ence et charité. 539 . ,531 ;
Septantt:344-345;506;510-511 ;514 · ,542
Serrnons dictés : 423 ; 588-.589
Sertillanges : 40
Signes: 16 - définition: 136-137 ; 488 - 11atura/" .
139 ; 489-490 - uerba uisibi/ia : 138-141 _ pro '~5 data : 136-
156-157 ; 491 - proprcs ambigus : 236-237 _P et figurés : r
gus: 246-247 ; 493 ; 546 - convcntionncls int .igurés ambi -
S1lencc à l'éganl de Dicu : 466 · cnuonnels : 435
Solécisme : 164-165
Sophismes : 2~-21 1

622
623
TABI E DL'i MATlf' kl.'i

1n1roc.tucrio~ ... .... ......... .. ... .. .. .. .. .. .. .. r, ~


t-1ibliogr.1ph1e .. ....... ... .... .. ..... . 4\ 'IIJ
fletraclllllfme .'i, li. 4 ............. ............ .. ..... ~l
srructure · ··· ·· · ·· ·· ·· · · · ··· · · ··· ·· ·· · .. ·· ~ 1 1,2

Tule et traducrion
uvre 1 . .. ...... . .............. ......... ........... ....... . M-ll<Cj
Livre li .................. .......... ..... .......... .... .... 13'>-2.33
uvre Ili .......................... .. .... ............ ...... 2.14-31~
Livre IV ........................ ............... ........... 320.427

Notes complémentaires
1. La date de composition du prologue el les ad\er-
saires visés ······························ ················ 429-433
2. Grâce et médiations humaincs ............ 433-438
3 . Le cercle herméneutique ................... 438-449
4 . «Frui -uti• ....................................... 449-463
5. « Deus• .. . . ... ..... .. .. . .. .. .. ..... ........ ........ 463-470
6. Herméneutique platonicienne ou herméneutique
chrétienne ? ............................................. 471-473
T Place de l'Écriture dans l'éconornie du salut
·········· ···· ·· ············································ 474-483
8. Les signes ............................. ........... 483-495
9. Simplicité et profondeur mystérieuse de J"Écri-
ture .. . .. .. ....... .. ...... ... .... .... ....................... 495-500
1O. L'itinéraire spirituel : les sept de grés qui con-
duisent à la sagesse ................................... 500-506

625
-~-....--......---
,

TABLES ~
11 . Le canon dcs &riturcs, la Septanrc er , . '
..............................., ,létl
j'i',"i,';i·~-,~rprétation allégoriq~~-d~;·· ;/ 5(l6._~
Cu Ire pa'i'ens
.
JJ. Le JUste usage de la culture ..... ···· .s23_ tr
"'
... ..... . . . . .. .. . .. . .. . . . .. .. ............ Scod.. 2.3

14. La critique manichéenne de I' An··:··.. .528,_ 52st


comme arriere-plan du livre lil ...... cien lesta ~
1.s. Le culte chrérien et la liberté spi·ri;~~ii
.................................................
~"isn1
e .S

-~~:.~~~-i.r~-~~-~-~~~~-~.~~~i·~-~~--~ri~~~;~rc~.ss. 558
17. Le «Liber ReguJarumit de Ty~~··:···· .ssa_
sentation par Augustin .................... nius cr sa 562
18. L'idéal de J'orareur chrétien .......... .562.~t.
............. 581 1
TabJes des références ·59()
1) Écrit~ sainte ........................ .
2) Augustm ........................... .. ....... S91.
3) Auteurs anciens . ............ . .............. 602-6021
Table analytique .................. . .................. 6J3_ 61
Table des matieres ..................................... 6J7_ 61
6
.......... 62.S.626
i:

626
LA (lo~NAIWII ,u .. A .- M · k1hha Auf.'u\ttni.ina. l..c,
J,,u,c pc:lll!> prophctes ( l'><,3)
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tin ( 19ó2l saint Augustin ( 1969)
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15 cm·RCELLE. P. - Les Confe.uions de saint Augustin dans romaine ( 1970)
la 1rac.Ji1ion linéraire ( 1963) LA BoNNARDtERE. A.- M. • Bíblia Augustiniana Lc livre
16 Kü:R"ER. F. - Yom Scin und Sollcn des Menschen de la Sagcsse ( 1970)
(1%.1) MWHAÉLIDES, D. - « Sacramcntum ,. chez Tenullicn
17 LA\IIRANDE. E. - L·Église céleste selon saint Augustin (1970)
(1963)
.. , e l
NOTES COM/'Lf.Mf' .
--............
.. ·. , ~ - . ·.
NOTES COMPI.ÉMENTAJRES ·"'? A.11t1:s ~
r,t1tllre/.f t!I Jil(nes donn ·
· ,11eJ t'.t
à l'analysc dcs signcs scripturaircs : il n 'cntcnd donc a 1
1· S~id1n
~ . ction sixna natura/ia I t.
dans loutc son ampleur lc problemc du signe ma· p s traitcr . . · 1J(na d
cadrc à l'intéricur duque! situer l 'Écriturc. C~llc-~~ proposer Un 1~"à· 1a dist1nct10n
( f J
communc eni
EN . .
"'ª. 11c
re s1gn e, nar ~'li ...
·1tt . 0 ncls e . . <,1:L~. conrre D <ire~, .
du côté des signcs intenlionnellemcnt donnés _ ct~sà 1.ªºRer rt 11 011° · "· A M 11 ~1, CI · ,, .
n~turcls ne sc_ront donc p~s _traités t:><'ur eux-mêmes s~Rnes ,,,rt"' éfínilion dcs s1gn~~ naturels es1 lou. "k1<1·\. p. 7~,,.~
rulle~rs. cllc fa1t appel en pnonté aux s1gnes linguistiques' Par ()1 dontrer surtoul qu ils ne son1 Pas "le ~gative. . 1.
préc1sément cncore à des signes en langue étrangere • Plus ,ur n1 cs signes d~nnés (li, 1, 2: sine olontaircs àA11Ru,r,n
hommc comme Augustin. Le début du livre li concen~ur Un 'nce _d 5Í[snificand1; non enim Uo/ens Si Uofunl<Jte '<li la d1flé.
pro~ll:ssi~ement l 'at!ention du lecteur sur la catégorie de c _donc (t rt'''u,~nrate). La production du . ~l'líficare . e/"~ ""º
à pnv1lég1er pour qm veut étudier la Biblc. 51
&ncs ~f,,.,. J 1
uo du signifianl_ au_ signifié cst le ~ ne est n'aru':"' """ª
... 1~110° l'té. c'est ams1 que la ÍUrnée P_ 5 SOuveni u lle: la
l. la définition du signt! ,. • us.1 • • d, s1 gnaJ I nc ~lar
Augustin donne d'emblée une définition du signe q . .
Je cii. dique le passage . un animal, etc e e feu ou . ic"'
r:ice 10 exemples class1ques que I' · ~s e~ern ..., qu une
écho à celle du livre I (2, 2), mais qui la précise : «Un 'si ui fan r des 1·· fé on u111isa· .,,cs don~
une chose qui, outre l'impression qu'elle produit sur le:nc cs1 sont 1néorie de m re~ce ; mais le déba li dans le '
I
d'une de J'inférence qu1 prend appui l>Ortai1 alars Cadrc
fait qu'à partir d'e!I~ quelque chose d'aut": vient à la pe;;ns, valeur premiers Analytiques, li 27 ;~r de leJs indi sur la
(11, 1, 1). La défiruuon donnée par le De d1alectica (5 PL ~,.
1410 ; éd. Pinborg, p. 88) décrit, de façon simiÍair 2, Arisrote, a32
357
b2 l lrad M
- . .' ·
D f'
· u our 1
a 7-11 . Rhl ces (cf.
· torique
mécanisme de la signification: «Un signe est ce qui se meo, le r. .1 ·Hen, Jnst1tutwn ,oratoire, v, 9, 1·_ 1 93 2, p. so.g :
· ,
so1-meme au sens, et qm,. outre so1,· montre quelque chose à ntrc
• 0u1nll 123-126). Tel n est pas le propos d' 6, lrad. J. Cou ! •
1976, P· Augusti sm,
prit». On remarque la parenté de ces formules avec celle 1 es. j s signes donnés (li, 2, 3) sont analysés d n.
propose Cicéron dans le De inuentione (l, 30, 48, texte
par G. Achard, 1994, p. 100): «Un signe est ce qui tombe 5 1
éti~~ 1 ~cion concrete de communication. A.U: le ~rc d'une
.

s1! araífre Jes éléments constituants : 1º) cc gu~tin cn fait


un sens et qui signifie une certaine chose qui semble dérivéeº~s aPP à entendre au sens large, puisqu'il · 1 qu un sujei _
lui-même». On constate toutefois 1'accent plus anthropoJogi e rerTlle,00mrne que I' aru'mal - _pense ou semme (mo
ut auss·•. b'~en Dieu
de la définition augustinienne, qui ne se contente pas q~e ,1 er Isa aut inte//ecta q_uae/1bet ; id quod ani tus an,'!" sui, ue/
mentionner la distinction et la relation de ce qui est perçu pae se~ nté de )e comrnumquer, c'est-à-dire de l mo ger_u); 2°) la
les sens et de ce qui est signifié, mais qui inclut, dans la relatio r vodo le faire passer dans l'esprit d'un autre e(_P~uire aujour
de signification, le sujei auquel le signe indique quelque chose~ er e d ad d d inu1cern da 1
1 demonstran os ; . epromen um et traiiciendu . n _ad
R. A. MARKUS (p. 71-72) en conclut que, pour Augustin 1 ·mum), en assoc1an1 à ce contenu de pe sé 111 in alttr,us
relation de signification est de nature triadique. ' ª ::sible. L 'activité du récepteur qui doit perce:oitseu~ forme
Le signe est lui-même une res. La distinction res / signurn 1
le signe et en compre~dre_ le sens est évidemment ;:~blemen1
s'avere relative à un point de vue: toute res - à l'exception ur que la co'!1mumcat1on cherchée par cclui ~i /,posh,
semble-t-il, de Dieu lui-même qu'Augustin qualifie comrne un~ :ne soit effecl1ve. Pour une analyse détaillée
voir B. D. JACKSON, p. 15-29.
dice sc~e
,
quaedam summa res (l, 5, 5; cf. T. ToDOROV, p. 39) - peut
1
évcntuellement devenir signum (cf. I, 2, 2). C'est dire te La 1raduclion de s~gna data par ~signes conventionncls» est
caractere arbitraire du signe que les analyses contemporaines discutable ; elle pro~1ei:it, com~ 1 a noté J. ENGELS (p. 367),
mettent également en relief. de la volonlé d assmuler la dtstinction augustinienne à 1
disrinction arislolélicienne (De l'interprétation, 16 a 18-30, na:_
1

1 J. Tricot, 1936, p. 79-80), elle-même peut e1re mal comprise si

484 1 48.S
-----...: .... :
NOTES COMPLÉMEN-,,4,JRes ....... ~
NOTES COMPLtMENTA.JRES
tion naturelle et significati<J
l'on suit l'analyse du ~me aute~r (p._3~-370). Quoj •. ,,iftca . l " co,ive11 .
soit, il semble excesstf de tradu1re 1c1 s1g11a data p qu ti e Si8 5 uite du livre 1, Augustin d' . t1r.,~lk
conventtonne· 1s, car 1e mot «convent1on» · · n
est totalcrn ar , 'l!11t 1
J.11115 ta . ta distinction concerne ators .'S1!n_gue llat
• ·r P?ur ranger un sicnt
d'1st1nch_ 0 11 tíon · n plus l'existence Inemc du s·1 0 nginc de laur~ et
du paragraphe . 1._._ _ • ,._
cntcre n ah..
v;scnt1
tes signa data est la volonté de s1grufier (li, 2, 3 : q! e Palll\i
c011v.~11 et fs> mais Augustin n'anicu1 ignc <cr. B. D ~'&Ili.
~c'll J'· t 4- à 1; précédente. 11 l 'introduit\ ~ 1 CCtte ~u "r:ic.
( ... ) sine significandi uoluntate sequantur motum animte 141,."tii
ad signi/icandum dentur ... ; II, 3, 4 : cum unu;,,; an '4c,-c s(l~; 11ctiº~s superstitions (li, 24, 37 ; cf. Nc~sion dev:!!:
damus signum nisi oculis eius quem uolumus per ho/s'. "º" diS l'/se d 1 culture» ), afin de montrer qu• li 3 : •le "J·u
...a
J>r e"
de de a la convent·JOn, IOtn. d' 8VOir U et es nc hrcnt . 1 stc
uoluntatis nostrae participem Jacere). J. ENoas (p. 37l)'R""tii 11s'got que pans ce but, il compare d' n OOdernent dan eur
donc «des signes intentionnellement donnés». T. To Y Voit
(p. 45-46) parle de «signes intentionnels» et les car 0011.av v,1:re
1 fllêrn:~s («Augustine on magic ': A U:: faÇon ncuve,' ~
comme «des choses qui. ont été p rodu1tes . en vue de leuracté,.;· •Se 1111 ,.. ~~Revue des Etudes. Augustiniennes :ccted SCl)ljotic
comme signe et qui ne sont utilisées. qu~ dans cc but~~e fl· t'/"' fl à ce propos d une «théorie sé : 1?94, p. 37.S..
suggêre qu '«il serait peut-être plus clair d opposer les . • li t ~ parlfes observations ~u ~ratiqucs supers:~otique,. de la
3 ·e - bommes ont mstttuées selou de e11scs aux lan.
déjà existants comme choses à ceux qui sont créés expres !'gnea
de la signification». De fait, l'opposition entre les deux n v11c ~ que ~~ à chaque soc!ét~. 1:,es exern;,:nve~tions qui
gories designes (signa natura/ia I signa data) concerne .~!é- 8 111 pr<>P te sens de la d1st1~ction proposéc _qu 11 choisit
1 tieirent de Ia Iettre X est dtfférente chez · 1a Valeur
tence même de ces signes, et non leur signification, conun
note à juste titre B. D . JACKSON (p. 14). On constele
Xi11-
;~.néri~~= 1
rnêrne, 1~ significatio? de Beta ou~~0 rccs et les
qu'Augustin range 1e~ ~ns . d 1:s an11na~x
. pamu. 1es s1g11a
. data:ate CC vtios , nature, mais en vertu d une convention et :~~Et cela,
qui taisse penser qu «mtent1onnel n égale pas conventionn !loll par ns» (non natura, sed placito et accord
1 ' ce se di . cf. Con1., l • 13, 2 2, BA 13 p 312co11u11s.
sur 3 1011e
(T. ToooR~v, p. 46). ~ cara~tere problématique de 1~ disti~~
tion entre s1gna naturalla et s1gna data semble, toutefo1s, ne !>as 5;gnif~t9 24, BA 7, p. 412-413). AugusÍin ·note - 13 et De
échapper à Augustin, lorsqu'il s'interroge sur l'.expression du ,,.11s-,. ' 'ui pennettent de reconnaitre te caracie ª~ ~sage
ies cntê~e~;e1 d'un signe : l 'un tient à ce qu'il cst re •nstttué et
visage ou te cri de douleur (II, 2,_ 3) : ou faut-11 les classer?
Une analyse de l'intrication des s1g~es ~turels et des signes :i°
c011ven nnée par opposition au signe naturet qui ~~ à une
1

saciélé 3~. cf~ De cat. rud., 2, 3, BA 1111, p. 43- ) ~~erse1


intentionnellement donnés dans une s1tuahon de commurúcation 51
aurait certes pu être féconde, co_mme le note R . A. MARKus (11, Z4, éc~ssité de son apprentissage, qui contraste' autre
1 la n . t réhe 'bl avcc(ll1e
(p. 74); mais; ici encore, Augustm écarte le proble~e corrune es têre immécbatemen comp . ns1 e du signe naturet
ne relevant pas directement de son proJX:>S, Dans le hvre I des c;arac8) UI mani~re dont Augustm classe tel ou te! signe pannÍ
Con/essions (8, 13, BA 13, p. 2?6-2?7), ti re~rque que, pour 1 25, ~ ~s naturels ou conventionnels peut surprendre le lccte
manifester leur volonté (uelle) d avo1r ou de fuu quelque chose, 1
1 (es s1g porain: s'il juge par exemple que •la physionomie deur
les hommes usent des mots, mais aussi des gestes : ceux-ci «sont contem nune en col".,re n •est m· 1a t'me, m· grecque,. et qu'elle est
l'b_o sellernent compréhensible (De cat. rud., 2, 3 p. 50- )
comme te langage naturel (tamqu_am u~rbis nat~rali~us) de tous
les peuples, fait de jeux de phys1ononue, _de clms d yeux,_ et de l un1ver 1 ·
. estime par contre que es s1gnes des mimes sont
11
'
ntionnels, car la ressemblance avec la chose signifi6c ne
51 '
mouvements des autres membres, et auss1 du ton de la vo1x qui '
indique le sentiment de l'âme dans la poursuite, la possession, le : ; ; : pas à déterrniner le sens exact de leun gestcs (11, 25, 38 ;
rejet ou la fuite des choses». Le ca~t~re éventuellement volon. d. De mag., 10, 29, BA 6, p. 118-121).
1
taire du signe ne semble pas exclure 1c1 son caract!re naturel.

486 487
NOTES COMPLÉMENTA.!RES

4. Les mots et /'écriture


contexte, pour ºPr><>scr Ics pa
- les mots 011 atJl~Jes au Verbe divin qui cst éter~~cs hurn..inc
Augustin propose une classification systérnatiqu Jll~\ert1~rc 14, p. 284-289; En. in Ps. (cf. Corif,; quj
que les hommes se d onncnt, en fonctmn . du sens p·e des s1g . "''~r 1 9, DA rdine, tout comme dans le D 44 ' S, PL 36 / fi,
sont perçus (11, 3, 4) : l'ou·ie et la vue sont les cana: 1eque1 11i~, ~., 'te pe o 470-471), Augustin met l'in: Tr111ita1e <Xv <n,.
de la communication par signes, comme lc montren: b'!1ªfour, (P~ 8_,. 16, P·13uvaient
volonté de communiqucr av en;•on de )'~rir IO,
exemples de la vie quotidienne. Pour attcster l 'ex· •en de s
signes adressés à l'odorat, au goOt et au toucher, AuglSle~ce d s
par contre n écessaire· 118 tin
d e pren d re ~ppu1· sur J 'Évan · e
i Jllgc
19, jell 11veC entendre les des~ cs a~
efl ~ s ne ~es Iettres apres avoir Ooté ct
11" nlll do~uche et de la langue,. (De ord
IT!o(s
:c~ts
.~re
: 1115
la Rai~s
;;iingUé
tous I
:

n
sacrement du corps et du sang du Se1gneur en est un g lc : lc iflv~ de )lld par I. HADOT, dans Arts libér ·, • 12, 35, 8,1 :s
Ce paragraphe . met donc en place ~e cadre qui ;:ernPlc.
on tra . . p . 1984
s 4z6. ensée antique, ans,
aux et ph·1'OioplJie•
' p. 109). Cette
d'examiner les s1gnes du culte dans le hvre III, qu'il s'a . rne11r,1 P· flS /o~ fait en même temps apparaitrc rernarqUe du
Jtlt' ord1~eelle suppose «une analyse phonoJo ~ cuon~ition de
. . ·rs ou des sacrements chrétien
&•ssc des I
idoles pa·iennes, des ntes JUI
111, 5, 9 • 9, 13 ; cf. NC 15: «Le culte chrétien et la li~cf. ~écrílure0 ~ov, P· 54), car les let!res sont les :i q e •rnphcite,.
spirituelle» ). • rté 'r foD mme Je note Ie De d1alectica (S Plnes des sons
( 1:,u1és, co88) , 32, 1410. éd
Mais Augustin entend montrer surtout la supériorité du . ilfl P· · ' ·
Jinguistique : les mots sont les signes les plus employés .. i51gnc 1 pinbOrg,5 ·n parle toujours de I 'écriture com
en outre la capacité d'expliquer toute autre forme d~ 1 ~ 0111 j\ugu0 U des mots: «Tout mot fait cntendre un me signc des
ators que ta réciproq~e n .~st pas_ vraie.
. eette capacité s1gne
linguistique du mot était déJà mentmnnée par le De dialectic
PL 32, 1411 ; éd. Pinborg, ~- 8_8). ~~ mots sont doncª ;~
mé ,
t 1

.
role~ ~ n'est pas un mot, mais Ie signc d'un son. l..orsqu'il
rsc écnt,, Jecteur regarde les Iettres, il fui Vien:':\ En ~ffet,
10rsque eémettre par un son de voix» (De dialec( espn1 ce
··1 a à 86 88 . f D ica, 5 PL 32
signes par excellence, tan~ et s1 b1«:n qu II~ servent de point 1de 1 qu • . éd. Pinborg, p. - ' c . e mag., 4, 8, BA 6 '
comparaison pour caracténser les s1gneds v1suels :_ l~s étendards 1.110, e Trin., XV, 10, 19, ~A 16, p. _ • P-62-
470 471
ou les gestes des acteurs sont «comme es mots VISlbles,. (qua.i. 63; D (on des Iettres comme s1gnes des mots qui à { Ceue
quaedam uerba uisibilia). 1 1 présCº~ª ~es des pensées, s'apparente à cclle u:en cur tour,
Augustin ne donne pas ici_ une d~finiti~n du. mot: il se so~t sig dans Je De interpretatione (1, 16 a 4-8 irad
5
An ro78
l~~se
te,) . «Les sons érnis par la voix sont Je~ sym·bo·I ncot,
contente de te classer parrru les s1gnes mtentionnels qui
s'adressent à J'ou'ie; il avait noté précédemment dans le livre 1
P· ~ d . J'âme et les mots éc" nts Ies symboles des mots é es~ .
érats. e Et de,même que l'écriture n'est pas Ia même chenustpar
(2, 2) que Jes mots sont «des signes ~ont le seu] rô~e est de1 1 vo1x. lé z ous
signifier», par oppositi'?n au~ choses qu1_ ne sont_ des s1gnes qUe a h mes, les mots par s ne sont pas non plus Jes mêmc
par surcroit. Le De dialectica proposa1t anténeurement une les ºume Jes états de l 'âme dont ces expressions sont Ies sig~
.b1en édiats
q · 1·den 1·1ques c hez tous, commc sont identiques
· ·-·
1
définition plus complete ~ui pr~cisait à Ia_ fo!s la vaJeur sment
significative du signe et sa d1mens10n commumcatJve : «Lc rnot unm_ fes choses dont ces états sont les images.» B. D. JArKso11:
auss1 I f 1 . d'A . .
est, pour chague chose, un signe_qui est ~no~cé parle locuteur, . 43.44), compar~n! ~s orm_u allo?s ri_stote et d'Au-
1
de façon à pouvoir être compns par I audlteur» (5, PL 32, (p t"n souligne la s1m1lanté tenrunolog1que, lllaJs note f'une ou
1410; éd. Pinborg, p. 86). r,º~:r~ différence : Augustin ne dit pas explicitement que Ics
- L 'écriture n!xs sont signes des mouv~ments de I'âme, il dit plutôt qu'ils
1
sonr utilisés pour exprimer, entre autres choses, des
L'invention de l'écriture est ici rnise en relation avec le mouvements de l'âme ; d'autre part, il ne voir pas de relation de
caractere passager des paroles - qu'Augustin rappelle souvent ressemblance entre l 'esprit et les choses, comme le fait Aristote,
1

488
1 489

NOTES COMPLÉMENTMRl:;S
NOTES COMPLÉMENTAIRES
est dans la tangue, c'est par là ue •
il dit plutôt que les hommcs cherchen! à é!ablir Une
(le~nt ue l'homme commandant à 1\ 1 orgueit fut
~de ,arte ·\ui n'avait pas voulu comprcnd omrne n'était
blance entre Jes signes et les ~hoscs, ~1s qu une COnve r~s~lli
nécessaire en raison des muluples man1eres dont une hnt1()11 t · '°iJ'jé, 111priS, ~utd'obtir. Ainsi fut dissoute cettere q ~ Dieu
e ~ ~::
e 111 ~[111111da•l rant de celui qu'il ne comprenait conspnation,
ressembler à une autre (cf. 11, 25, 38).
- La diversité des langues
'° cel:;
~í n ~ ~~là seul avec lequcl il pouvait parlpaa pour se
,11a'11re à 41, BA 1, p. 446-447) voit, pourS:r». Le De
Augustin oppose ici à l'idéal designes "'communs à t ·oi~ a (VI, rrairoe de ta tangue, et non dans leur d'pan,_ dans
·
nations» la d1ssonance e f",ect1ve
. des 1angues, qu1· va de ()Ute
la dissonance des ~mes. 1_1 y a, de fait, dans _la pe:•r
augustinienne, un hen étrmt entre tangue et SOC1été : la ~Clive
ª"~
. s le, ~.,s,c e5si16 pieu à l'orgueil humain: Dicu seutersué, l_a
1• ~ p0s6e ~ une Ame raisonnable; l'hornrne n peut ag!r
li~'~ertle~t s influence indirecte «en ~nfluençant ~~t av0tr
résulte de conventions propres à ~~e socié!é donnée angllt dJ~ue qu ~ naturels comme la phys1onornie et les est?5 ~
37) · elle est, inversement, la cond1t1on du hen social 0 l, ~ siJf sígneS, 5015 conune Ies paroles•. Faut-il ators a1fcr . 5• ~lt
• d' • co.....
!'indique clairement lc De or me: «comme l'hom "'~ ~ ve11tionne lJ l)UCHROW (Revue des Étutks Augustin. Jusqu à
pouvait s' associer solidement à l'homme sans qu'ils se pa;:1' nc "":rfll'r a;~_ même
372) que la. nécessité du tangag~e;:~~
mutuellement ct qu'ils fissent ainsi de quelque maniere assen1 ~l, P· de la superb1~. ou ~vec C. ANoo (p. 47 et 66)
Jeurs âmes et leurs pensées des uns aux autres, ce qui e Couler l sé'luenCC du tangage d1scurs1f se rappone directe que
use de la Raison vit qu 'il fallait donner_ de~ no~ aux c~i0 us c011 ce S . .. ,· la ment au
,l'e:lísfe0 Q. ~oEC ,( aint nugus ,n et . philosophie, p. 59)
c'est-à-dire certains sons pourvus de s1gmficat1ons, afin Ses, ~bé,.? ste titre, qu lJ. J?l'CHROW gén~rahse abusivement une
faute de pouvoir percevoir leurs âmes avec les sens ilquc, 1 iio"· à J_u n du De Genes, contra Mamchaeos (li, 4, _
. • d ) ' ' S Se 5 5 6 et
servissent, pour umr leurs ames, e a sensat10n en queJ u ,ifi(IOIJººpL 34, 198-199 et 21_1-212) : s'il est vrai' ue
sorte comme interprete» (II, 12, 35, BA 4, p. 424-426 t q e
. . é des 1angues engendre• airad · 20 30,. affecté te rapport à D1eu et a fait passer l'ho q
par I HADOT p. 109). La d1vers1t 1 1,drgue11. ª d'intériorité oà la Vérité l'abreuvait intimemc~
néce~sairem~nt, à l 'inverse, la séparation des hommes : "~
diversité des tangues rend l'homme ét~~nger à l'homme
Supposez, en effet, que deux hommes, _qm 1gnorent chacun 1~
1
1111 ré8 0:,s prophêtes et ~u .Ch~st, il semble hasardeux
paroles
d,::
d'IJII ~g·~·extériorité oà il lui faut se laisser enseigncr parn 1

ue te Jangage n ex1sta1t pas entre Adam et Evc avant


tangue de l'autre se rencontrent et au heu de se croiser soie 1 c0oc1ure q
obligés pour quelque raison _de rester ei:ise~ble : des anima: ,. faute- . ft ..
muets, fussent-ils d'especes d1fférentes, v1vrai~nt plu_s facilemem .. . nes propres et s1gnes gurcS
5. 5,g . . I . l
en société que ces deux, tout hommes qu ais sment I'un et 1 distinction s1gna prol!"ª s1gna transata qu'Augustin
l'autre. C'est que, s'ils ne peuvent échanger leurs sentiments -~ ur strUcturer les hvres II et III du De doctr. christ
pour la seule raison que leur langue n'est pas la même, la ":mêre
uni~ f à la rhétorique antique. Pour Aristote 1~
ressemblance si remarquable de leur nature n'est d'aucunc 1' étall :ore qu'il définit comme «le transport à une chose d'un
utilité pour réunir les hommes en société ; c'est tellement vraj ' inétaPw. e~ désigne une autrc» (Poétique 21, 1457 b 6-7 trad
que l'homme préfere la compagnie de son chien à celle d'u~ oom q
HardY, 1969, p. 61), n •est en~re qu •une «catégorie •pure-·
homme étranger» (De ciu. Dei, XIX, 7, BA 37, p. 86-87). 1 ~nt linguistique» ; «la transpos1,ho~ est un moyen stylistiquc
Selon le récit de la Genese (11, 1-9), la dissonance des · d'autres, et non un mode d ex1stence du sens, qu'il serait
tangues est un châtiment de l'orgueil humain. Commentant ::saire d'articuler avec la signification directe• (f. Tooo.
moins allusivement qu'ici le récit de la tour de Babel dans Ia \ ROV, p. 26). L'opposition ~u sens _pro~ et du sens figuré est
Cité de Dieu (XVI, 4, BA 36, p. 198-201), Augustin justifie la 1,eaucoup plus forte chez C1~ron ; d 6cnt, par exemple, dans Ie
nature du châtiment par la nature de la faute et montre comrnent , De oratore (III, 149, trad. E. Courbaud et H. Bornecque,
il vient mettre une limite à l 'orgueil : «Puisque la puissance du \

491
490 1
NOTES C O M P L É M E N T A . I R E ~ NOTES COMPLf.Att.Nr.
--- . --, .,: ..
--'.IR1-:s
~
'
--- • ~ .
~
·

1930, p. 59) : «Ces mots dont nous nous servirons sont raflégorie in uerbü et l'allégooe '
les termes propres (aul iis quae propria sum) déternunéou bic ,~1es, 15, BA 16, p. 460 ; cf. De ltú:tc, (
lle "'
nature de l 'objet et presque nés avec lui, ou bien ceuit 5 p.ir la11 "V
1 .,
• 9, 71)
8- l •
'ª 'ti ., ~tf.'Jl9bt ...
-'\I tr111
transportés du sens propre au sens figuré (aut ;~ 111 il<>111 .,. 16 . es ;gnorls ~, signes ambigu · , 8-4 k.
1rans/erun1ur) et qui se trouvent comme dans un's q"q,
r
6-
s~ntin distingue deux sources •d' .
d'emprunt, ou bien ceux que nous créons et fabriquone Plac, .408º~écriture à la légere : les ob e~urs qui
mêmes.» Développant par la suite ce qu'il faut enten~ hOl!s. oi Jit I l,e De dialeclica (8, PL 32 ~unlés et lcgUcuc,11 ~lu;
7
«métaphore» (modus trans/erendi uerb1), il montre sur q re Par
exemples ( «la vigne couverte de pierres précieuses,., •<lesU~lqu,9
~li, 6. /06) voy~t déjà _Ià les deuit obs:14-1415 t~lllh1gu; I~!
. 102- de sais1r Ia vénté et lcs distin cl_es qui Cll) ; Prnborg.
rnoissons» ), comment «1 '~xp";ssion p~pre a peine à bien:an~s P di1eur .1 se présente plusicurs scns &uau ainsi: Pêcda he111 un
30
mer Ia chose ; au contra1re, I express1on métaphorique éclt~. ·-ié I é da , sans q , • ns 1·
bigtJJ 'la préf renc~; • ns l'obscurité . u.on lachc aio.
ce que nous voulons faire comprendre et cela grâce à la la1r, (lonner de ce à quo1 I on prêtc atte 1. • li n ªPpara·tI ~llq1Jcl
raison avec l'objet, exprimée au rnoy~n d:~n ~ qui n'es~rnl>II. peu n ron. IJ
rrOP urité : supposons que quclqu• . y a lrois
ncn
ou
mot propre• (III, 155, p. 61). Augustm s inspire visiblem Pas 1, d'obsc,,, . t 'auditeur peut ne pas avoir un Prononcc lgcnrc,
cette remarque de Cicéron et de ses exemples, dans le e?' <lt re ,nelUt ou• encore _e~, re dan~ I' un et l'autrc
entendu . ' rno,
• ignorcr lc
mendacium (X, 24, BA. 2, p. 404-407), pour montrer :~trQ dll f110 01 p<>Urqu01 Augustm, traitant d ,_?s_. On corn Scns
sens figuré n'est en rien un sens mensonger; seul y vq. Un
0
1
3 isé1Tlesecond genre d'obscurité qui ticnt ~ c.cniurc, ne ~;c
nd
mensonge celui qui «ne saisit pas le vrai que les mots ~ Un que l~s (cf. II, 10, 15). Le De dialectica 1a P~sc~ de si icnt
rent»; l'interprétation figurative s'avere donc importante igu. ignoor· éd. Pinborg, p. 106-120) distinguc{9-IQ: PL 32, 1!~
montrer que «les Écritures ne mentent pas» (De doctr. ch;;::r 142 '
• biguités : e':li es qw
• · son t communes à la
cnsuue dcuit Sortes
1, 36, 41). ·, d ~la synonynue et I homonymic), cellcs _))arole ct à l'~ri-
Augustin définit ici les signa tra!'slala, non par le transferi de 1ure écrits (l 'ambigwté pcut alors porter qu1 som J)roprcs aux
sens d'un mot, mais par une relallon double: «les signes 8 teJ(tes sur la qua .
. abe, sur l'accent ou sur Ies deux à la fois) La . ~tllé de la
figurés lorsque ce sont Ies o b~ets ~
memes que nous d és1gnons
. OQ(
pa sY~5 propre et du sens_ figuré conduit Augustin à distinction du
te mot propre qui sont utilisés pour désigner autre chose» o/ se "fication un peu d1fférente des signes amb· proposcr une
c1ass1 'A 1gus dans 1 1.
to, 15); te premier signifié devie~t donc à so~ tour signifian~ Notons pour cone 1ure qu ugustin est ici _e 1vrc
car la res à laquelle le signe renv01e est elle-meme signe (cf. 111·rradition : Ia distinction entre obscurité ct a:i~rc_Mriticr de
1
2, 2). Les exemples qu'Augustin do_~t de choses qui sont aussi : tinction classique que I'on trouve, parcitempte g : e~t une
des signes dans !e livre I: !e béhe~ 1mmolé _par Abraham, la (;rutus, 41, 152, trad. J. Martha, p. 53) Qui'n~T Cicéron
pierre sur laquelle Jacob repo_sa _sa tete, le b01s que Moise je1a 11
Oral ., VIII,XI12-16, trad. J. Cousin, p. 56-.58) A en (lnst.
011 1
dans les eaux ameres pour d1ss1per leur amertume, éclaire la (Noct. alt., , 12, trad · R· Marac he, 1989, p. 16). u u-Gcllc
visée de la définition proposée: Augustin entend y inclure les
figures au sens biblique du terme, qui sont autre chose que des En conclusbilon, l 'aptpotnd~· A~g~stin dans sa ~flellion sur lc
signe ne sem e pas an avo1r mnové sur lei ou lei . de
métaphores. Mais il parle égalei_nent de _sens figuré (translate)
dérail que d'avoir tenté une synthese de données lraditi~m~les
pour désigner un sens métaphonque (vou, par exemple, II, 12,
17): selon T. ToDOROV (p. 50), «plutôt que d'une confusion
{cf. T. ToooRov. p. 55). C:'est ai~si, par exemple, qu'il
pe, sous la mê~ ~té~o~e ~e s1p1um et dans le même dévc-
::00.
entre deux sens indirects, il s'agit probablement d'une tentative,
loppement, ce qm fa~~t I obJet d_ une étude distincte chez Aris-
de Ia part d'Augustin, d'élarg!r la ca~égorie ~e sens transpos«!
tote ou chez Ies St01c1ens : le s1gne comme instrument d'in-
pour Jui permettre d'in~lure_ I _allégone _chrét1enne». On, cons-
férence, d'une part, et le signe linguistique, d'autrc part (cf.
tate, de fait, qu'Augustm distingue cla1rement, dans d autres
R. A. MARKUS, p. 60-65 ; B. D. JACKSON, p. 48-49, qui

492 493
NOTES COMPLtMENTAIRES
------... ~ .
NOTES COMPU."Mf:.An, .....___ -
.,. O,fRF.s ~-\
critique t'affirmation de R. A. MARKus, set 00 e p, MAYhR, ~ie Zeichen ;,, d .
l 'originalité d •Augustm
· scratt
. da ns son usage de la 1ª%e)
q1,1) ; Jer Theolog1e dei Junl(e!l tr ~t•uil(t F.'
signes comme théorie du langage). Faut-il en con:~rie ~e
T. ToooRoV (p. 57), que c_ette synthese a pour conure, iv '
1 d ífl 1969 et 1974 ; R. Sn,iONE Au1'uu;,,,.,/1rw,, klu 111'
«l'ignorance, pour ne pas dtrc le refoulement, de la d~Ue~
wº(I,"
"" ... ur8•5emiot1ca, · .• p. 1-31 ; G.-, H.,S~rn IO)og1e
1972
• 11 ne,., scns et du s1gne dans lc D
' ·au1 tt 11 '
· A, 1.,.,0 , •L· 11 11 ~11.
entre tes mots et les autres .~ignes» ?_ Mais, Je but d' •fférenc:
n'était assuré?1ent pas «l msta~rat1on _d une Sérn~u~llstj
1
fl eon dU_ Studia Patrística 14 T e doe,,;,,ª' h 1cu.
11111 gusun,., 377-388 . G M ' exte Und Uni e 'º''ª"ª
ª"
(p. 56) ; il éta1t seulement de fa1re servir la réflex.· 10 t1que 11 d',All 976, P· • . ADEc, •Si ersUchun
100 lra(!t 17, 1 538-540; J. ~PIN, Saint Au u _Kna..., Nc 4 B gen
tionnelle sur les signes à l'exégese scripturaire. 1
: 976, P· 3 1976; T. ToDoRov, Théo~;:' " et la diat;,/ 6,
C'est donc peut-être sur ce point-là qu'il faut che ,1jtlllºº"19'77 P· 34-58 ; G. BoucHARs du syrnbott pique,
v . ' . D "La , aris •
véritable apport .. B. D. JACKSO~ (p. 49) note que tthcr 11o11 seot 1, .. nne du s1gne se1on Tzvetan TOd conce
neutique d'Augustm ne peut être mterprétée correctelheherrné. 9llgusll~~~ennes 15, 1980, p. 305-346 . G o;ov., Reche~:~on
la référence à sa sémantique : celle-ci lui permet de ela _nt san, i,li8~sfl de//' interpretazione, Bres~ia . l IPI\Nn, A.gos, _es
co D L, , 980 1110
problemes que l 'herméneutique cherche à résoudre, rnê:e~ le3 1eº'1 RATIN, f. ESBORDES, ana/yse lingui ,· • p. 29-48 .
solutions à donner à ces problemes requierent des élé s1 les M·. BJ\ /assique /. Les théories, Paris, ~i'~ue ~ l'A.m;'.
autres que sémantiques. Selon le ~~e auteur, «l'ap litne~ts q1J1té_ cons du langage~), 1981 ; M. BARAT incks1ec1i: <coll.
détaillée d'une sémantique exphc1te semblerait J
innovation dans l'histoire de l'herméneutique chrétienn~e Unc
catton .t-1o~~nnes
5101c
1
de la théone augustinienne du st·"Les origines
[.,atines 49, 1981 (1982), p. 260. 268 _gne,., Revue dts
0 5
les_ seuls traités d'herm?neutique antérieurs _au _D~ doctr. ~hr~lls t,IJ{i( dei segno ne/l'antichita classica ' G: ~iANErr1, Le
qut nous restent, le hvre IV ~u De_ pnnc1p1is et le li 1st. 1eo~'; pEC Saint Augustin et la philosophi ' ~ilano, 1987 .
Regularum, Origene et Tycomus utthsent le langage d ber G, ~·"1996
o..ns, '
p. 53-60 et p. 80; P. PRESTEL eD.. ates critiques'
Rh t 'k d h ' ie Rezep,· '
signification, mais ni l'un, n! l'~utre ne réfl~hissent su/ la
notions, ni n'en font une apphcat10n systémattque». lei en ccs
r'.' onischen e on urc . Augustinus in 'º" 1er
,,ce(stiana», Frankfurt am Mam, 1992, p. 72 _;/~ doctrina
on saisit donc l'effort d'Augustin pour retenir de sa cuf~rc, chr ustine on Language», Revue des Études A '. ~- ANDo,
classique tout ce qui pouvait être «utile» à 1'interprétatio u~c ; ~ p. 45-78. ugustuuennes 40,
l'Écriture (cf. NC 13 : «Le "juste usage" de la culture» ). n e
BIBLIOGRAPHIE: AUGUSTINE, De dialectica. Translated w· h
Simplicité et profondeur mystérieuse d l'Éc .
lntroduction and Notes by 8. D. JACKSON, from the Text ne~~ 9
(ÍI, 6, 7-8; II, 13, _19-20; 11, 42, 63; IV, 6, 9 ; ~V. , ;;ure
edited by J. PINBORG, Dordrecht-Boston, 1975 ; R. A. ~ 0
8
KUS. «St Augustine on Sigos», Phronesis 2, 1957, p. 60-st Augustin n hés1te pas· à exprimer sans fa rd, da ns les

U. DucHROW, «"Signum'.' und "superbia" bei jungen Augusti~ Con'essíons, · son · sappomtement lors de son preuu·
(386-390)», Revue des Etudes Augustiniennes 7, 1961, p. 369- avec~, les Éc ntures . e li es Ju1• «parurent indignes d'er contact
. dº . é ºcé . entrer en
372 ; J. ENGELS, «La doctrine du signe chez saint Augustin,. comparaison ave<: 1a . 1~mt c1 romeMe» (Ili, 5, 9, BA 13
Studia Patrística 6, Texte und Untersuchungen 81, 1962, P· 376-377) ; la s1mphc1té du style biblique était un . '
, . prerruer
p. 366-373 ; U. DucHROW, Sprachverstandnis und biblische; obstacle à s?nnonter pour 1e r~teur qu était Augustin. Les Ma-
Hüren bei Augustin, Tübingen, 1965; 8. D. JACKSON, «The nichée~s, d autre part, le rend1rent sensible aux contradictions
Theory of sig_ns in St. Augustine's De doctrina christiana.,,, de la B1ble (absurda, VI, 4, 6, p. 526-529 ; abiurditaJem quat
Revue des Etudes Augustiniennes 15, 1969, p. 9-49 (= a me ín i/lis litteris solebat o!fendere,,_VI, 5, 8, p. 532-533), à
revision of Semantics and Hermeneutics in Augustine's De son langage anthropomorph1que, à l 1mmoralité de ses ~ts
doctrina christiana, chapt. 5, Dissertation, Yale University, (cf. Ili, 7, 12; 14, p- 384-389 ; cf. NC 14: «La critique mani-
chéenne de l Anc1en Testament comme arriêre-plan du livre

494
495
~ . ·..,,-- -- _ ....
......"- .
NOTES COMPLÉMENTAIRES V NOTES COMPLt
,\ft:/\
···, ~....
.,.,,.,~ts • ......._. _
~
Ili•) : il fallut l'interprétation spirituelle d'Ambroisc ,eurs (li, 13, 19-20). li ºPt .,'\, '-
~nncttre de dépasser ces critiques et lui faire décou~ur luj d'' JeCrts Jittérales : lc crit~rc pr e 11%~111 · •
riº"' t 1raduction est en cffct, se~::uer _Pr.111r ~, ~ •
.-- . ·1 · , vr1r
profondeur mysténeuse, là ou t ne voyatt qu absurdité ( Une
4, 6 - 5, 8, p. 526-535). cf. v,. d°ººe et non «la purcté du tanga lu1, n •u:g,, dt la '~11r.
Dans La pre~iere catéche_u (9, 13, BA 11/1, p. _ e~acie~enu sur la forme ; lc souc·gc,._Pri,->ri~ r.cJ!llr,rt~ilt11r
90 00 1
Augustin tire partt de son expénence pour donner des co 9. 3), 110 c 01 relati v isé : cellc-ci n. de la PurcttCV. dr-'llc r.,,,Jfl
.
ceux qui auront à cat éch1ser d es hommes «qm· v1ennent
· nse11 s q,\
d'é(: fort~"':e venue d'autrui ct COnfi: qUt •le d111.,na~
de grammaire et d'éloquence•: «On devra surtou 0 1cs 11ab1(ll 5 ,. (voir de mêmc : Arnobc e Par l'au~'ntitQ d "'
,,_-_ . d' . li t le 11u1eU~ Le Bonniec, p. 184- )86) , Co11rre ltJ "('.~ di:s t un,
enseigner à écouter les r:.cntures 1vmes, a m que cc I ur
robuste ne teur semble pas méprisable du fait qu'il angage ad- n·
tf
·
rnatadresse des traductcurs ne f . .
1
t 111,11 " '''
, 1. ~ .
d'emphase et pour qu ··1t s ne s ,.1magmen. t pas que Ies parnanq Ue
L,a ·ste déjà entre le génic de la atsau qUc e
• hommes dont nous 1·,sons 1es réc'tts dans ces roes I
les actes des t ·I ct qui :;~ue !atine• (J.-C. fR EOOUJLt:11gUt hébl'aiq:ser •l'écazt
recouverts et cachés qu'íls sont par des enveloppes charnlVres, 1
ta . ême déconcertait inévitabJ • p. 30J ; te st tel111 dt t'
ne doivent pas, pour être compris, être découvens et expljelles,
mais seulement être entendus dans leur sens littéral,,. qués,
to~;Iicité•. Amobe, ~ cx~mplc, 5~;;n1les 1, ri,:sbibf,q11e
..s1utgaire et b~s• de 1 &:rnurc eo af;rce de jUstifier \i f:'
1
Dans te De doctr. christ., A~gustin a également te SOUc· ""' ' té n'a jamais cherché à se farder 1lnan1 : •c'es ">lc
répondre aux critique_s ~e l'Écnture sur I_esq~elles il avait \:e vé~ain ne souffrc pas les circoni~' q_ue e.e qui esi ~ Ue la
même buté. La conv1ct1on du caractere msp1ré de la Bible t" e~ ·c,des,. (Contre les Genti/s 1 ~ons de trop I v~et
P ;rque, de même, que •beaueo;p :ic
' _p. l83J. La::'ag11e,
conduit à opérer un retournemen~ pa_radoxal : ce qui ~
paraissait initialement défaut dans I Écnture, son obscurité 1111
son style humble, est présenté comme «une adrnirable élévat· ct
:vines parce qu'elles manquent de fard~7n1 Jlas_ aux
,, 1 18 trad. P . Monat, SC 204 p IJJ) '1511tur1011S d;v·1
pa~1~:
·
et une admirable bassesse• (scr,prurarum mira 1 , altitudine•on
· b'/' e v' ' '
·osuffisance, t
·1 affiinne que «la souverainc
' ·
~· lo·!º d·y Voir ~u~
1
1
mirabili humilitate. II, 42, 63). ~ontraire voulu manqucr de fard pour ex •dence a bien au
J. Un style simple divines afin que tous comprenncnt cc que o· pose~ les réalith
à tous,. (fnstitutiones, VI, 21, PL 6 7 14) tu lu~-mêtne disait
L'obstacle, ici, ne tient pas seulement ~u styl~ biblique IUi.
même, bien différent C<?rtes de~ canons de I_ esthétt9ue classique, argurnents similaires : «les idées dolvent ~ _ugllStin utilise des
mots comme l'âme est pféféréc au corps vo u (la~ sur Jes
mais aussi aux traduct1ons latmes de la Bible. «L étrangeté d catéchese 9, 13, BA 11/1, p. 93); la vérité es~ do prtmitrt
grec des Septante avait surpris souvent les Peres grecs cux~ humblc de l'Écri nc à préf~
mêmes ( ...). A plus forte raison les lettrés d'Occident eurcnt-ils à l'éJoquence et le_,.langagc O turc ne doi1
arrêter le caléch umcne. utre cet argument h'J1 . pas
des motifs de décepti_o n d~vant ~es traductions !atines, trop Augustin propose une justification théolnoique . pia sun .osopl~~~ ue,
Iittérales et trop peu httératres, _fa1tes sur les Sc~tantc, ct que 'bl' dapte l 'Écnture
. à -.,. . tct.., du
style b1 1que a tous, y compris aux plus petits
l'on désigne sous te terme génénque de Vetus Latina (peut-êtrc (cf. Conf., Ili, 5, 9, B_A 13,_p. 376-377; VI, s, s. p. _
te pluriel Veteres Latinae serait-il plus adéquat à la diversité 532
533) ; elle est uncd ma~festadtton de 1~ condesccndance divine,
originelle de ces plus anciennes trad~ctions)• (J_.-C. FREDou!UJ:, car «la sagesse e 0 1eu, evant s abaisser jusqu'au corps
p. 28). Le littéralisme de ces tra~~t1ons, «~ot~vé ~ar un parti- humain, s'est abaissée d 'abord jusqu'au langage hlllllain• (Con-
pris de fidélité étroite au texte b1bhque,. qut n alla1t nullement tra Adimantum, 13, 2, BA 17, p. 280). Cette simpliciti a
de soi dans I'Antiquité (p. 30), avait inévitablement pour envers également une finalité spirituclle : elle purifie de l'orgueil ceux
des entorses à la pureté du langage: Augustin note que ccs qui sont tentés de se gonfler de la science des signes (d. Dt
fautes, barbarismes ou solécismes par exemple, choquent bien doctr. christ., li, 13, 20), car, seu!, un lecleur humble est

496
..................t, · .
NOTES COMPLtMENTAIRES NOTES COMJ>UAI ., ..,.• -.. ,,, . : . · :
f.N"f..,,lft:s ~-.. .
capable de «pénétrer dans l'Écriture», pour ensuitc . ations théologiquc 1 et de •"'-' . .
avec elle» (Conf., Ili, 5,_ 9'. BA. 13, P·_ 376-377). "'Progl'ts~ , suf~ogiqUC auxquelles il revient I eon,;~ ...,._,
La force de ces conv1cuons condmt Augustin à u
J11 ych . d l'Éc . . 10\ivcnt r11,on . ,
pS •obscunté e ru_urc hcnt d'a"-· ~ 1rlQ' d Clrdrt
ciation esthétique nouvelle ,de la ~ible : «rien», écrit-7~ ªPPtE. 1- à-dire au péché qu1 rcnd l' hr-_""'11 à t· 0 ....._ ct\r~rt
livre IV (6. 9), «ne peut m appara1tre non seulemenr dans 1 ,·est · rter ta tum1cre
' >. dº1vme
' sans'""''unt
v . •avcu..-.;11t .._
"u !e(,_
. I'' .
mais aussi plus éloquent» . Sa f 01 _en mspiration du saRt
pIUs t pO
sllP 73A, P· l - 36 137 °''''
1 f ,.1e. 1
; Era. ira Ps 7 e . ,,. ,,,,; ~bl,"" ~
111

biblique J'amene à affirmer la parfa1te convenancc q . teltte


entre I'éloquence et la sagesse des Écritures, là mêrn/ Cxi~te
1 8 ,4 poN'fET, P· 1.11 - 1_1 ~). l.cs Voilc~ :· 7• PL 1
·;;,a.
• 35, 9,
r-1 · a1ors salutaire!I. ais nc ~robe q ' d1\sirn 1 • 91c;, cf
éloquence lui est moins sensible. La Bible l'empone ~ ~lte
0
~o~ qu'au ~heur qui «~teste 1nt ~tnitiv~ tnt La ~hllt
chefs-d'reuvre de la littérature profane, même d'un PC>int : r lcs di~ 1oe(Epist. 137, 5, 18, PL 33, 5l:)~" llrtsirw la ia~,,~
esthétique (cf. J.-C. FREDOlllLLE, p. 32-33). .,.llc p1eU tres à chercher avec humilit~ •à1ls 1nvitent l>rtp;.,~ pa,
2. Une profondeur mystérieuse le 5; : 3 s, 336-337) : la
6.
fo! est cn ef~ ~r:rc (cf.
ux yeux malades, e est-à-dire . COlly,e. q . 1, 5,
;:,~~r,
Si la simplicité du style biblique peut être érigée en lllode ' voe ªce (cf. Is. 7, 9 : «Si vous ne cqUl donnc ~,lll ~nd la
il n'en est pas de mê~e de l'obsc_urité _de _c~rtains tex lc, lise;irez. pas•, citi en li, 12, 17). royci pra,, voU, ~ 1n1,1.
scripturaires que le préd1cateur ne dmt en nen 1nuter (cf. IV tes pre · é de l'Éc · c:ocn.
22). Cette obscurité, de fait, parait plutôt négative. El!e • 8, 1.,'obscunt r:u~rc s'cxpliq11e ~
induire te lecteur en erreur et le conduire à prendre un Pl!ut fl(laJICC du mystere divm: «Voici l'ungalernent par la lllns
cC lui ce que tu ne comprcnds pas ena:,:,~ du lllyS1tre. H~
pour un autre (cf. 11, 6, 7). Elle peut même être sourc:C;s
eo 5 que tu y observes plus de voilcs. PI~ tt ~ l t d'au~
scandale, quand le lecteur découvre -~s le texte une appar e plu gé d'honneurs, plus nombrcux sont cn eff~ l'honune est
absurdité: qu'il s'agisse de contrad1cuons, de faits imposs·ebnlte
' rfl A I cs
chaf . e l 1ts vo,lcs
c1ans sa ma1~on. e sont e~ voiles qui font . SUs~lldus
ou simplement de choses quas1 supe ues ou meme dénuées d
stere : mais pour ceux qu1 honorcnt 1 ( honneur du
sens (cf. De Genesi ad litteram, I_X, 12, 22,_ BA 49, p. 120~
:~és,. (Serm. 51,_ 5, 6, PL 38, 336, citl; J"~ _sont sou.
121). La perception de cette obscunté se mod1fie radicalem
. ,. . ent 101). Ces v01les sont alors ce qui Pl'éserv · "· p. 94-95
dans le cas du 1ecteur croyant: e li e d ev1ent 1 md1ce d ' u el~ pn.nui : les allégories bibliqucs, certes ne e du dégoQt et de
profondeur mystérieuse (ad sacramentorum altitudinem refi~ \
.en que nous ne pu1ss1ons trouvcr dans les pas app rcnnent
e · . • nous
rebam, Conf. VI, 5, 8, BA 13, p. 532): ~ue l'.interprétati;n f.écriture, mais elles ont un charme plus gFandsagcs clairs de
littérale ne suffit pas le plus souvent à_ sa1S1r, mais qui s'ouvre à de J'Antiquité tardive (cf. II, 6, 7-8; LA premiere'::·U::elettrt
l'intelligence spirituelle ou allégonque, une fois «le voile \
13, BA 11/1, p. 90-~3 ; voir ~--1. MARROU, p. 4~98;\~
mystique soulevé» (cum ea ... remoto mystico uelamento spiri-
Lettre 137 à Vo~us1anus souhg~ \a vertu positive de. ccs
taliter aperiret, VI, 4, 6, p. 528--529). voi\es : « pour év1ter que les v~nt~s maniftstn llt soie11t las-
Une formule dense du livre IV précise la finalité spirituelle \ santes, elles ont é~é recouv~rt~s d ~ voile, tout en demeurant
des textes obscurs de l'Écriture, en distinguant clairement deux identiques, et dev1ennent ams1 obJet de désir; désirées, elln
catégories de lecteurs : dans ces passages, les auteurs sont en quelque façon rajeunies ; rajcunies, cl\cs cntrcnt dans
canoniques «ont voulu exercer et en quelque sorte aiguiser 1 l'esprit avec douceuno (Epist. 137, 5, 18, PL 33, 524, cité par
l'esprit des lecteurs, rompre I'ennui, stimuler lé zele de ceux J. Pá>IN, p. 100). Les passages obscurs avivent donc le cláir et
qui désirent apprendre, ou bien encore dissimuler leur pensée stimulent la recherche ; ils sont l'occasion d'uoe véritable
aux impies, soit pour les tourner vers la piété, soit pour les exercitatio animi (cf. Epist. 149, 3, 34, PL 33,644; voir H.-
écarter des saints mysteres» (IV, 8, 22). Augustin énonce ici des 1. MARROU, p. 486-487) ; la joie de la découvene n'en est alors
que plus grande, «car on découvrc avec beaucoup plus de plaisir

499
498
_. nt a *
NOTES coMPLtMENTA.IRES NOTES COMPU1t1f:
-- .. ..... ._~
...... "· -~ ~ - _.
...-,,,.,k,.ç -----....
h rché avec quelque difficuh~.. ( 11 6 sept degrb spiritue/J
5
cc que l'on are~. ; 4 , BA 2. p. 404-407; En. in Ps.' S; <:f 10 J. r.,e scripturaire.,
tS
Contra mend3.'50. voir J. PéPIN, P· 100-104). 3, l . 1· ,,,. pcJS ·-~
~re a1=men t 1cs cttations
·
l<>, PL 31'. l . .,é
' et mystere, la B'bl I e s ' a d ressc à to ' 011 ~tation d'Augustin. Le Ps. 1~ 0 P«ura,rt,
0
ui
Alliant s1mphc1aux savants (cf. Epist. 137, 5, 18 Pull, llu, pi'se st le commen.~_mcnt de la sa. 10 '•La e~~ ''•,~,,, !a
simp1es comme dit• au rythmc spmtue · · t ct mtcllcctuct
· • d l 33~ re11eor e "trêf1lCS de 1 1t1~raire et pe &e\~•) ''"'r/'" 1u ~,
524); clle «gran 5 9 BA 13, P· 376-377 ; cf. Gré ~ <:~él'. ~erf11es ;etle descendante les sept ~ d'intcrp,t',' 1b ~,.,
cun (Con/., ~liob: x'x. 1, PL 76, _135). Elle a partic 1 f~rc lt 011e ~e nne /sare 11, 2-3 et qui corre\ de l' E:.spr11 ~.. cr>ll'l,nr
Gran~. Mor:;ornrne : chassant ta fatm tout autant que le dé avt<: º
~o!1 vn autre textc structure plus~~t aull se ,n, que
te dés1r ~e I dévoilant progressivcme~t le mystere, de fa Roa,, &tcrit~ent : les sept premiercs ~ti/mPhcilctncn,~/'n~
e 'est-à-dire . ns ·amais Je rassas1er totalement cnt Çon à 10Ppe ne (Matth. 5, 3-10), dont 00 Udcs du scnnon ~,,_
susciter te dés1darsa laJ dialectique sans fin de la recherchctainan, 111ootagcaractéristiqucs: au premier de ~~nait ici qU:~'la
ainsi l'hornrne ns
1ª découverte. . M. PoNTET, L 'exégese de saim Au
et de 1
1errnC: ellacte de la béatitude des •pagu·/ •orguci1. tst t~'
. tithes d degré rend «do~x.. : te troisiernc res par l'cspn,. _•n-
00
B1RL~OGRAPH~E ··s 1945; H.-1. MARROU, Saint Augusu!ust1 11 see00 trieme donne «fa1m ct soif de la . ~un à •ple1a, · 1c
qua · sé · rde Justice,, . 1 er. -
préd1cateur, an ' . Paris 1949 p. 469-503 · J e / 1 la 1e lui de la «rm nco • ; le sixieme ., . • e c1111iuie •
Jin
de Ia culture antique, ' , . , .• . rR.I'.
Le Jettrés chrétiens face à la B1ble», Le monde l i:i, est ~~- l 'bonune cst «apaisé». Lar,-___ P11nr1ea 1c tczur -rne
da de - .. ~l>Olldance , . •a11
OUl~LE~ "et ~a Bible, Paris, 1_985, p. 25-42 ; e. P. MAy~~,. sePu~u--•1•ordre descen nt s sept dons de I• 1ci suué""
entre ctant des buit béatitudes est thérnatisée Esprit et l'ordr
ant1qu . Augustinus-Lex1kon 1,1986, 233-239; J. Pt;p •
::~:~rr:;~stin et la foncrio~ proti;eptique d~ l'allégorie», t ~~ sermone Domini in monte, qui est :U'
cllc-rnême ~
te D ·eur au De doctr. christ. La lecture de quelques an~
. . d J'allégorie de Ph1Ion d Alexandne à Dante Pa .
trad1t,on e , d" é · d 1• • ns aJlté~oppement plus elliptiquc du De doe ce ~x~ 6claire 1c
91 _136; lo., «L absur 1t , s1gne e allégorie,.' S
1987
P· .
16lis6; A.-M . PELLETIER, Lecture du Cantique
De J'énigme du sens aux figures du Iecteur, Rorn
de; déveble que }'action septiforme de l'Espri~ c_hrut. : •li rne
se~e corresponde à ces degrés et à ces sen~t, ~nt parle
cant1ques. L'. ét · · ,~· .
p. 300_31 7; P. e. BoRI, mterpr a 1,on mJm,e, Paris,
e, Isal : tà }'énumération commencc par la plus ~ L ~~ dif-
1989
1991. p. 9-62.
fe1re ·t,as. Le prophête commence dooc par la sa te, 1 par_le
P usla crainte d e o·1eu, mats. "le comrne11eement degesse
ª
et termine
la
parcrainte de Dieu" (Ps. 110, 10); par CX>llséquent ~gesse~
ª1
ns l'ordre croissant, la premiere est ta Ctainte ~ 1111• :C
:Onde la piété, la ~isieD_lC_ la sei~. ~ quatrieme la rO:.:
CI
·nquieme te consed,
• de la. s1X1eme. l mtelhgcnce• la .. y..-.me la
.....,;.i.
sagesse. La crainte 0 1e~ con~~cnt,aux humbles, dont dit:
011
"Heureux les pauvres par l espnt , e est-à-dirc ceux qui ne sont
ni enflés, ni orgueilleux ct auxquels l' Apôtrc dklare : "Ne
cherche pas trop haut, crains plutôt" (Rom. 11, 20), c'est-l-dirc
ne t'enorgueillis pas. La piété convient aux doux: qui chertbe
avec piété respecte la saiote Écriture, oe critique pas ce qu'il ne
comprend pas encc>re et n'offre pas de r&istance, ce qui est 1e
propre de la douceur ; pour cette raisoo on dit : "Heurcux les
doux". La science convient à ceux qui pleurent: l'Écriturc leur

500 501
NOTES COMrt.É:MENTA.IRES
-~,,...
NOTES COM/'f.l.MF. -.... • ... -i& _ _.
. -N7,4,IR,:s ~
fait d~-ouvrir tcs chaines, lc-s maux que, par ignorance . rnoiente le_s hu,t ~titudcs de ·'.
11s ,.
:.._nvoités comme dcs bicns
e;., .,
utiles: c'est• d'eux qu'on d.,·
1 • ••t. 0 ••I
l'C'Ult ccux qui plcul'C'nt . La force conv1cnt à ceux qui · •1tu.
11i cO
li 1 (i(lO
s du Saint fapnt . il te
347) 0 '
M"rrl,;
lllble I ti, lei
l:
°
ct soif : ils pcincnt cn cffet cn chcrchant tcur joic dan 11 1 fajlli stP ,,c11ROW, P: · ans la e Premie 1'1111~ 1
ti. D jon ascéuque ci1t donc ide Pcr,l>t<:tiv r 6 le f " a,,~
t,icn cl cn désirant détachcr lcur ccrur des bicns terr s le vi':\.1
matéric-1s; e ·cst. d' ~ux ..quc t' on d •.'t ·. "Hc~reux ccux CSfre. s ti
l'•se:;~s
(ICS
de grâce progressifs de f~~- e~ auRu,,::
ilu
p0ser sans n~anccs •l'intt J>rn divin l'lliri_<jui Jlfc 11e.
1
11
c:f
faim ct soif de Jusucc . Le conse1t conv1cnt aux rni~11! 0 111 pell' 00~ .. J'interprétahon ª~ti tpr~,alion · Merne li -'tft1e
dicux : te scul rcmMe en cffct pour échappcr à tant de ma llcor.
de pardonncr comme nous voulons êtrc pardonnés, ct d~'I!.. e, 1 811sti 2 9.32), !I est significa~("u~'Arn1>ro;:Y,1ique. ;~ 11t
11 0, P· de souhgner te rôle de laq Augusiin (cf. P. R ~u -
lcs autrcs d~ notre pouvoir com~ nous vo~l~n~ être aidé 81 <1er yen 8tice da tl'C}u~ '~'-'.
notre impu1ssance ; pour cettc ra1son on d1t 1c1 : "Heur s da11, rTl°I n, l'iti~ ' . a1n1j le
mistricordieux". L'intclligcncc convient à ccux qui 0111 ~U'I!. le, itJC · Un schlma rlcurre111 dans I' rair, 'Plri-
- . . . <Zkvre <lll .
pur, parcc que leur regard purifié pcut voir "cc que t' e ~~llr ustin uuhse à ma1ntes reprise J/1111,,.;t"~-
corps n' a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce qu~•I <lu Aº g . . s ce sei., ·~oe
. ·,uets ; en v01c1 quelqucs cxe ucrna de
pas monté dans le ccrur de t'hornme" (/ Cor. 2, 9), e:11,'tsi
sp•rt36 , 139, qui établit une ::les: l'fn. ;~ stPI deg~s
d'eux que l'on dit: "Heurcux ceux qui ont te ccrur pu .~ tst P~rification septuple,. (purgatu,n rrtsPondance Ps. I J, 7,
sagesse convient aux pacifiques, chez tesquels rêgne unr · la o:p ·tudes ; te De s. Domini in 111 Stp111p1 11111 > entre la
parfait et ne s'éleve aucun mouvement de révolte coni°rdre !)éatl _1236 ( tes sept d cgrés som repriOfltt J 3
• , , IO. 4 et le s sept
raison, mais o~ tout est soumis à t'esprit de t'homme ca rc l_a 233 12
1 1 assoei és aux sept dcmandcss ~11 II, 11, 38 'iii,/l 34,
même est soumis à Dieu, et c'est d'eux que l'on dit: "He r lu1. :"rin XI, MA l, 627-635; le S. 53 u Notre Ptre} ,' oU ils
tes pacifiques"• (De s. Domini in monte, l, 4, 11, PL 34 ~~11'1!. • PL 38, 364.. le S.
1235; trad. dans: Saint Augustin, Explication du sermo~ s 4-
~mente seulement les six prem·e
co ocier aux dons de l'Esprit; lc S
I
J.:' 37
béatitlldes 2, qui
montagne, par A. G. Harnman, Paris, 1978, p. 30-31). ur la ~\e sché~ est tres expl!cite. Cettc échJi/L 39, 1s;:."~s:
- Sources patristiques de compos1t1on pour tro,s grands ouvra csse~ ~me de~
L'utilisation des béatitudes cornme échelle spirituelle U . oucHROW (p. 345) : te De s _g . ~ Augustin sei
1 . d . u1rg1n11a1 • on
d'identifier la_ source majeure du dévetoppcment d' Augus~~t longuement e prem,er egré (le § 28 ex t développe
Traité sur /'Evangile de Luc d'Ambroise (V, 47-71, SC45 e b· comme le chemm ou tous peuvent suiv I pose _les béatitude
p. 201-208), qui dépcnd lui-même d'Origene. P. ROLLERo 15• § Jl, Augustin traite de l'humilité qui: e Christ; à partir d~
21 -46) a montré, de façon précise, l'influence du traité d 'A (p. béatitude) ; le De s. Domini in rnontt rrespolld à la premiere
broise sur le De s. Domini in monte qui présente ta premi:'· gtobalement tes sept dcgrés, reprend t·~ a ªPtts, avoir exposé
e~plica~ion augustinienne développée de cette échelle spirituei[: des sept béatitudes (cf. I, 10, 28, PL 3/':; 1autrc chacune
(1 En. m Ps. 11, 7, PL 36, 139, en propose aussi un expo é 1246 ; I, 12, 36, 1247; I, 18, 54, 1257 . Í 43 ; 1, li, 32,
23
succinct à la même époque). Cette influence est manifeste das 22 76, 1304 ; 11, 24, 86, 1308) et s'acbêv' 5 • 80, 1270 ; 11,
1a_c~nstructton.mysttque
. d es bé atitudes
' cornme <Ians l'effort si-ns m~ntion des sept béatitudes et dcs sept opée t~r une derniere
. . ra 1ons de l'Es ·
nulrure pour tenter une synthese entre éléments néoplatonic' Saint (II, 25, 87, 1308) , tes Con/essions enfi pnl
et chrétiens (cf. P. RoLLERO, p. 24-42). tens Jues à cette lumiêre, commc nous allons ie ~n~ peuvent êt_re
d'U. DucHROW (p. 348-363). n rer à la suue
c :est donc à Ambroise qu'Augustin doit l'interprétation d
béa!nude~ comme échelle ascético-mystique. Mais alors qu'A;~
bro1se, s appuyant surtout sur les quatre béatitudes de L
s'efforce de les relier aux quatre vertus cardinales, Augus~~'.

502
NOTES COMPLÉ'MENTAIRES NOTES COMf>J_f:."At,._
---...... , ..
--~,. •
-,vr...,,11.F.s
i. u de,:ri de science rnême lorsque la félicité d
_ Dans /e « De doctrina chri.Hiana » 11
11e ' · "celui qui accroit &a ·-·u fllr>ncie
La présentation de l_'it~nér~ir~ spirituel que l'on trouv
se•~
-0
ril : . 1
~, éC, ureux ceux qm p curent parce
-•ence <1<:cr,,i,1eu, 1(
~,, , .
le De dnctr. christ. pnv1lég1e mcontestablement le t ~ d;ill• e1.1.,,11tie ".l ".l PL 39, 1525). qu·,1, ...._ l.i dr1u._•r 11
.. 1. 1 correspond àro1,,..
·' v 1 .;,, .;,, '"""1111 ..,~,·
. le degré de sc1ence
degré c'est-à-d1re . ·, "tti,• (5- JÁ '. .e. des Con/eHioru apparair <:on"',1~,-
mêm~ de l'ouvrage, car il e~t 1~ degré ou doit se situer //)hje
1
l, •1111•'
d "nas JUXlaP.Qser
. d'Ili 1·rvres surator,
1 . elairclllc •
prete des Écritures. La de~npt1on de e~ degré (li, 7, IO) ér°'er. ·eorefl ~- sur Jes Ecritures saintes u, .trrélllc nr Au~u"
·rationes li , 6 , 33 , l , B1' 12, -p ~ - ~ "'
11
une corrélation entre la sc1ence des Écntures et le gérnis ablit 1r01s • livre: Jc
,u,_ ''Pr11ri, la t - ,,
1"

sur soi -même: celui qui lit l'Écriture et en pénêtre SCniell1 {lttr~' étroíte en~re les deu;11 Panie; ..,,._,-461) - . ""''' (Cf
majeur - qui est de conduire à l'amo~r d~ Dieu et du pr~ 1 Se~s
relnllº~e .. confessron• le moí qui s·e~'tr Seul Ptu~ ,1 Y a une
_ mesure dans le même temps comb1en 11 est loin de v· ha,ll une 1e.,,_r·,1ure (cf. Conf. Xlll, 15 17 ais~ •nstru ~ , à
double commandement ; e •est pourquo1. 1·1 «pleure su•vre <:e par
('r,<, . .
espondance ains, dégagée
' • p. 4S4
·457).
lrt CI
Juge,
même>+, afin d'en obtenir la grâce. r 1U1. , A corr · · à éc entre le D
..,... fessions invite lairer )' 'doctr
- Dans les «Confessions» er /e "De Trinitate» ies cons plus largement (cf. NC 13 _unlcpar _l'autrc ·thr,s,_ec
0 uv~ge) Elle invite en outre ·à " "Jus1c usage~. deu~
Le degré de science sem~le égal_ement_ privilégié Par le 11ure• · · · nc J. e de 1
Co nfe s sions . Dans le~ tro1s dern1ers l~vr~s consacrés s cu rétation scnp1ura1re et COnfession . . ªlllais diss . a
jot~l'P 1
l'interprétation scriptura1re, on a quelques md1ces qui lais à 1 ce• des Écritures sans conversion· ' . ~e Ptut y avof'''
pe nser qu'Augustin applique le schéma de l'itinéraire spirisct nt ~se e:1ement, il ne peut y avoir d'authen?'n 1Uellc du 1 de '-C;
· : I' a li u_s1on
décrit dans te De d_octr. eh nst. · pré cise
· aux béa.
Uet ifl~erans lecture des ~ritures. La sciencc"t' con_narssanceu~
titudes dês te prenuer paragraphe du hv~e XI (1, l, BA s01 : Je De doctr. chnst. ne peut donc se réd:~nturcs décritc
p. 270-271), le theme récurrent de la «sc1ence» ou de J'igno~ 14 da:ntifique au s_ens modeme du tenne (cf. e à une ex~g~sc
rance confessées à Dieu (cf. XI, 2, 2, p. 272-273 ; 7,9, p. 286. se• . Jes Confesswns ne ~uvent pas davan1a 1· Boc~ET. p. 41 .
287 ; 18, 23, p. 308-309 : 25, 32, P· 324-3~5 ; XII, 3, .50) ' e une simple autob1ographie (cf. 1 D-!e ctrc •nte~l6es
3 coflll11 . UU<.:t!ET. P 29-40)
p. 346-347; 30, 41, p. 416-419), as5<:>c:1é plus d une fois à ceiui Si le schéma ~s sept deg~ ~laire te Pmjet d'A~ . ·
de Ja «force» qui correspond au quatneme degré (cf. XI, 2, _ Con/essions, 11 se pourra1t qu ti 6claire aussj 811Sttn dans
3, p. 272-275) . 2 (esDe Trinitate. U. Duc11Row (p. 363-367) a av 50 ~ ~Pos dans
Or, dans lcs Confessions comme dans le De doctr. chrisi. le ·vante : le degré d ' intelligence cst le d: ,~ 1 bypot~se
5111
Augustin semble se situer lui -même au degré d~ science. Le~ ustin semble se situer lorsqu'il rédigc , 8D proprc oít
1
deux aspects constitutifs de ce degré, _la conna1ssance de sa CºbucHROW appuie son hypothese sur un rapproc~ilate.
propre faiblesse et celle ~es Ecntures . correspondenr le· 5· 53 (10-16, PL 38, 368-372) ou il d6couvre ..,.__~ avec
respectivement au livre X d une part, aux livres XI à XII( esquísse du De 1lrim
· ºtate et sur Ia réc urrence, dans l'ouvrage
-,... ,.., une
de
d'autre part. Mais l'analyse peut_s'é~en~re ~u reste ?e l'ouvrage, la t,éatítude des cczurs purs (cf. 1, 13, 28, BA 15, p. .•
166 13
car la confession du passé qm fatt I obJet des livres I à IX 31 , p. 174_et 17~; VIII, 4, 6, BA 16, p.38, etc.). Qucl·q~
appartient, tout autant que celle du pré~nl, au degré de science, soit le créd1t que 1 on accorde à ceue hypot~, il n'cn dcmcure
comme !'indique explicitement Augustm dans le S. 347: «Le pas moins que le sch~~ des dcgris cst un sc~ma ~lerminanr
degré de la science leur fera connaitre non seulement lcs maux danS la pensée augustm1enne.
de leurs péchés passés qu'ils ont pleurés avec douleur lorsqu'ils BIB L IOGRAPHIE: E. BERTAUO et A. RAYEZ , «&:hclle
é1aicnt au premier degré de la pénitence, mais encore combien spirituelle•, Dictionnaire de Spirilualitl, 4, 62-86; P. RoLJ.E-
c'est un mal d 'être dans cette vie mortelle et cet exil loin du RO, La «E.xpositio evangelii secundum LMca,n,. di Ambrogio

.504
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SOll.'i CO.W'i.l \f/-..\'1 A/RI-..\'
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11 • l .r Ca1non dl'I f:critun-1, la S('ptante et l'ltal ,t.•"\ dan!I la mc-~u~ mi'~ oU n o.11,. d• ~--~, ! b.r"" ~,
12- U: 1~. 22> . li, 11• rc . .., / > on nt ltur t ·~ .,: ,, ...,..
/ . l..e C.mon dt>J Éailurr.f .,,1, 111/e,,,
·
, · h. .
.r conlrxlt' Htorique
<11.:t,,,,1, 11 • ••,,.
PIia •
• ""'"'•
'
1~ § l 4 dérermine lrs é-rapes que doil suivre 1'int<'rpr~te cr dé\'eloppemc-nl sur le r,.nori
f:.crirures : 1) ks avoir lues_en C'nllcr, 2) y repércr le~ tn ~' j',\frique Jc la fin du IVrrne '"àl't'ii1,.,.,d.t,i
gOC'nlt'nls dairs. 3) en e:,;anuner les pas~agcs obscurs. La ~,. Je 1• du conte:,;te hi~torin ue ,, ' 1' <'le fpr,"' u '1t t,,,11, 11
miere érape supposc que le corpus à érudr~r par l'interprcre ~' - f11P ~ 131 2 17 , • Oar 1( •1 1 n t\p, ~
bien délimiré: on comprend d~1nc pourquo1 Augusrin pr~i~ _ltl
• ·httl ... , P· · • qu1 analy~
,..,_, eis relarives au Canon). lín re 1e~ lrd<J111nn~ · 1'º li, ,1
' •\ 1,, , ''°' ;,,,.
le Canon des Écrirures. li n es~ ~as no~ plus fonuit qu, •c1 1.1ri,n auquel Augustin a\'a.il pn~ pap rnrer coll(:1le a ~~' <<iur, ri
dé\'eloppemenr sur le Can~n so1t 1mméd.'.ª'ement Précédé ~ J9.J, ,. . n c,l!T!...... r1'f'I>
1111
e liste des 1vres canon1ques. l..i . ""' pr~re I\ · ~ '"
l'indication des degrés spmtuels que_ 1 interprete doit \'~~r concile de Canhage en 397 q~"11"' av,.11 ~ , 411 ~14t\l r
8
Préa lablement franchis : le degré de .
sc1ence suppose la era· r
1 . .
de Dieu et la piété. autremenl 11 a soum1ss1on hurnbl IIHc
d
~~gustin rédigeair !es premier, li~r~ ~:·~ ire a
de la prem1ere sess1on, dat~ du 13 aoilr . ":" ,,. 1 " ' " '· . lll
J·t:;;:~;"
l ' Écriture. L'attitude requise du lecteur à l'égard de l'Écn·,' à
. d e à l'é gard d'un I' u,, urélius, et le~ év~ques de la Byzace~ 1~tque de r.~11.':' 1
n'est donc pas comparable à son att1tu : canons q111 avaient été \'otés parle ~ 1Keren1 1111 Ahr: :
quelconque : l'e:,;amen c~tique doit céde~ la place à la confi~;:;; ;:obre 393. 11 fut entériné lors de la d'H,i>P'>nt, le~
:cnc•le
inconditionnelle dans I merran~e de 1 ~nrure (li, 7, 9: cf.
Epist. 28, 4, Pl 33, 113 = Jérome, . E_p1s1. 5?, ~.
trad. J. La.
aoO!, par. les évêqucs de Proconsufaire.
•Aauriranic (pour lc déroulement de Numadae er de
:ie
-~\"'.111. le 28

boun, 1. 3, Paris, 1953, p. 53 : «Vo1c1 un pnnc1pe d'action. l"' .


«Aurehus,., Pr h . _,_
osopograp ~..., 1',4friqi« e~ . 11es. voir :
ces cone
si quelqu'un veut avoir acces à la sci~nce des ~ivin~s Écritures: paris, 1982, p. 106-110). 111~~ ur1J-5JJ i,
qu ' il soi! homme à ne profes~r au SUJC! des sa1~ts hvres qu'unc li es! difficile de connaitre les motivariaos
estime parfaite pour Jeur samtelé et leur ~érac1té» ). Une lelle rise de position de l'.Église africaine - :. e~res de cal('
exigence a nécessairement pour corolla1_re une. déli_mitation P ' ••...,., SC,vq O W1
ur-ioER (" Le canon», p. 170)• on peut suppose r ·. ,k,u,
fenne du Canon des Écritures. La perspec!Jve antnnanichéenne Manichéens à 1' égard des Écrirures la ~~= anullde des
est ici sous-jacente, comme le montre un passage parallêle du e.
Faustum (XI, 5, Pl 42, 248-249, trad. A .-M. LA BONNARDIÊU;,
apacryphes chez les Priscillianistes er l~s nouv,1
5
de Jérôme sur 1'hébreu n 'y ont pas ~~ ~!rangeres. 1 UCUons
eles ~"5:iion
p. 288) qui lie explicitement l 'établiss~men! ~u Canon à la
soumission de l ' intelligence : «li a été fa1t une d1fférence entre La premi~re ra~so~ est ce~nc~nt la p1 115 ~lerminanie.
les livres des écrivains postérieurs aux apôlres et le canon quand on sa1t 1~ vrtahté du ~ruchéisme_en Afrique du Nord à
authentique de l'Ancien et du Nouveau Testament, leguei, la fin du IVe su~cle. Les Maruc~ns rt)Ctaienr l'Ancien Tes-
confinné du temps des apôtres par la succession des évêques et tament (cf. NC 14 : «La critique manichéenne de l'Ancien Tes-
tament..,,. ; voir aussi F. DECRET, p. 123-149). 11s coosi~-

506
- .... _-.....
NOTES COMPLÉMENTAIRES NOTES COMPLÉ!t1f;r.r..
,. 1 At1t1-.·
......:. <~.~
- . ·.
rnient, d'autrc pnrt, selon Augustin (Con/.• V, 11 .s ..
scns large (ma.ua cf ... .
p. 502-503), que «les écrits du Nouveau Testarnenr' 21 • f111 U
· "" 111 Ili , p. 41(
1 Jf'Prt·se11. • que J•on ne pouvait· r~u·
falsifiés par je ne sais qui, dans le dessein d'int~u:-l1cri 1 /
.~e~1irriS- phétiques (p. 53, 22 . 54"~ la p,''P1*t. ~2n1. n .
juda..-que dans la foi chrétienne• ; ils opéraient ~Ire la 1~ • O; Tr . •e au~ ia,,
sélection dans les Évangiles et les Épitrcs, ou ils ne 0 ric u:•
1 il s pro
li~,<
~ ,. bl· Juctions de Jérõmc à pan· de
""' '· 3 lei,1,
que les passages concordant avec leur systerne (~~~llaic ~
uemple, C. Faustum, XI, 1. PL 42, 243-245 · XX •r, Pa11
.. "ª
i,es 1 . Ir
probleme : ce u1 du siatut d ) ' 1.,
•icbrcu
P 2. 1 •
11
512-513; XXXII, 1,495: «Qu'y a-il d'étonnant,.", dit ~ 111, / 10111 s ~us du Canon juif. L'option dcc~~~lJt~r~~icn, un
«à ce queje prenne dans le Nouveau Testament ce qu•·iªUstus ~oi e~ un prolongement de la traditiori orne ªPParai <iuc, qui
plus pur, ce qui convient à mon salut et que je laisse d I Y a~ f11o,e hébra'ique, la norme à suivre n,,.. grecqlle qu· t, _en íai1
eO ·t,le I Y"Uf le ,. 1 vo,1, •
que vos ancêtres y ont frauduleusement intrOdu~ Côt~ ~ 1, 131 ent, sans exc ure toutcfois les ci . '-ªl'lon de • dan 1
F. DECRET, p. 151-182). Se_lon '.'1· T'.'RD1 r:u (p. 140. 1~~: cf. fes'~e et Jeur lecture aux catéchu~ lations des livr1linc,,0
Nouveau Tes!ament est b1p~rt1te :_ 11 . c?mprend, d'uri~' leu,
l 'Évangile, qu1 se compose d un prmc1p1um (Marc. l
du Prologue johannique), de I' euangelium (Ma1th. 4' 1 3lli\'j
Par1
5epu1n 1993, p. 305 ; Der Brief,v

P· 1_9?
7
5f 2 ~2 00). Jérôme, néanmoins, r:~;:es
sant de prendrc comme base de un Pls de
(cf. R. H " .de la
st l ... , p. ~~~'~';s,
1
83 CI
12
46) et de la passio (Luc. 22, 1 - 24, 53), d'autre pan' l'a •• 25, ,bo
1515
ue. li ne s •est tourné que sa 1raductio/11us, en
c'est-à-dire les Ép'itres de Paul. Le reste du Nouveau Te i:trc, béb'ª'dica ueritas, mais, des sa Préf~~ºressivernen~ tcxrc
se trouve dane exclu, ainsi que tout ce qui releve de la ns e111 )'htbL~vres
1
de Salomon, vers 387, il laisse a Vcrsion hcxap1vers
obliqua c'est-à-dire . des anoma1·1es et mco . hérences duarra,- 'º ...,scanon
.,.. la S agesse e I l'Ecc l"cs1as11que
. . . entc11<1
Dan re qu •.li cxclaire
• es a dU. lé par la plupart Sagesse de Saio·: 5 CC livre qu,· UI
rcmaniements des _rédacte~rs (cf. M. TARDIEU, p. 130-13t). ~~ · utU 1 •. ê ..,on CI da CSI
,~ ·que que nu n ignore tre de Jésu fi ns l'Ecc/-'.
Manichéens, enfm, ava1ent leurs propres Écritures ( s ,astl 1 . dé . . s, tis de s· ~
F . DECRET, p. 93-121) et ils admettaient les Apocry h cf. s nagé ma p ume, ~r Je sna.1s COrriger seule •rach, j'ai
comme Je dit clairement Faustus : «Je passe sous silen! ~s, oié ..,._ritures canomqucs et réservcr lllo ~,. mcnt Pour V<>us
1es MinP"
plutô t qu 'à ce qu1· est douteux,. (P n c.c:le à cc qu,. est
autres apôtres du même Seigneur, Pierre et André, Thomas cs
ce bienheureux Jean ( ... ). Encare une fois, je n 'en parle ct
cer-'biia Sacra 11 , Ro ma• 1957, p. 6, c1té · parrae O1W · Sal. sec. G.,
coi::s B• canon,., p. 186, n. 137). L'affirmation ~ ER..\!ElJNGER,
puisque vous les avez exclus de votre canon et qu'il n'en
guêre à vos esprits sacrileges de leur prêter les doctrines d te "!:ore et surtout beauc~up plus dévcloppéc dans plus claire
~ de Samuel et aux hvres eles Rois, que l'on da Prolog~ au
:!
démons» (C. Faustum, XXX, 4, PL 42, 493, trad. F. DEcR;s
p. 100). ' ~v:u t
il ex pose la liste des livres appanenant a ~de 389.392
enant que ceux qui appartiennent au Canou ~ -n, en ne
La revalorisati?n des AJ?<Xryphes_ pa_r les Priscilli~nistes peut reualifiant d , «apocryphes» 1es deutérocanoniques n Ju1f . fi et en
avoir également 1oué un role, plus mduect néanmoms, dans &ms l'édition de la Septante mais qui n'appartieO: •guren1
1
décision des conciles d'Hippone et de Carthage. Le Traitl III~ 1
Priscillien, intitulé De fide . De apocryphis (Priscil/iani quae Canon juif (cf. Prologue au livre de Samuel et aux 1. pasdau
Rois, Biºbl 1a " Sacra 1ux· ta ".-u Igatam Edmonem,
·· éd. R.•vres
Weber es
supersunt, éd. C. Schepss, CSEL 18, 1889, p. 44-56), justifiait t. 2, Stuttgart, 1969, p. 365, cité par o. WERMELINGER, «te'
en effet Je droit et le devoir d'étudier les Évangiles ou Actes canon», p. 203-2~ et commenté p. 188-190). Si vraiment les
apocryphes, en s'appuyant sur l'usage des livres canoniques (cf. affirmations théonques de Jérômc relatives au Canon ~taient
H. CHADWICK, «Priscillien», Dict. de Spiritualité, 12, Paris, connues d'Augustin en 397, on s'étonne de n'y houver aucune
1986, 2360-2361 et o. WERMELINGER, «Le canon», p. 156- allusion dans le De dotr. christ., alors qu'il n'bésite pas à
160). Priscillien, toutefois, maintenait une différence entre Je exprimer clairement ses réserves devant les traductions faites
canon qui correspond au prernier choix (dilibatio) et l'Écriture sur l'hébreu (cf. A.-M. LA BoNNARDIWl, p. 291). Quoi qu'il en

508 509
--...._ . .

NOl"ES COMPLÉMENTAIRES
-~
NOTES cw.,,,L'· °"-,.. '-. .. . . .
c.,-,F.f.rr
A.110 . 4~- .
second tcmps sculcme .s . ·. i
soit, l'option de Jérôme pour l'ht'hraica ue~itas était déjà ·efl
00
ta v~rit~» (li. 8, 12,. lant. Une r<>i, ·
cn cllc-~mc, commc une mise en quest1on de l'autorj 1Pcrçllt 11
il (oi t~fíca1ion pratique de ~tte ~r,,t 64 aq1i·i1 ae
Scptantc et de soo Canon (cf. Epi.H. 28, 2 . P L 3 3 ~ de 1~
:: si811: pas faire l'o~je! d'unc lect'llclu\i<>n : i1.111111-~ ·~rr, 1f
ªº"
R. HE.-.:i-,11:-10s. Der Briefwechul...• p. 1 10-111 ).
- La position d"Au~ustin
La question des apocryphes ct cellc des deutérocan .
' 1 1l ;
...,ive~ 111
s·tfl •:~e et qui sli~ulc~t qu' «cn
rl'l'pe rse rien à I Éghse so111 le
de::
prescnpt1ons du co ui:e Pllbli ,q 'Pr,c_~ Prt,.,lt
de ct~11,,,~~
eles~ ~ q11·,_· "1·,..
llt

restent donc à clarifier à la ~in du IVême si~clc_. Les ~~~llts ofl ,,e ~ Hipponenu • canon 47 :;:ni
d'~runtu,,, Clirw ,,,~,a
adoptées par Augustin sont hées à sa détcnmnat1on dcs .1•ons ,iiil'~onicr. CC L 149, Turnhou1i la C,,utre, di~,ne::iq"''·
de canonicité. li énonce ici briêvement deux critêres cn'.~re, (lt· r,.fliL-'NOER, «Le Canon .. , p. !74, p. I.::il") lfii/JQ~h,t.
reçus lui-même de la T rad1t1~n: .· r_une se r ongme
· · apostoli
· qu 11 , -J,if-P. L,e e. 1
Faustum (XI, 2, Pl 4Í 0 ; lp;,1 • ''~- fel PI;
rautre ta réception par l'Éghse umverselle ou, à défaut que, z.3Jl·11etternent en<=?re la Citi dt Dit • 24s; X>c 64, 3, Pt. 33CJ.
Églises Jes plus nombreuses et de plus grande autorité ~~: les 11111s_1 enl t 'exclus1on des apocry ~ CJ.pliciterw':· 79, 45:z1 ,
13). Le C. Faustum (XI , 2, PL 42, 246, t~d. A.-~. LA ~ 8,
NARDIÊRE. p. 287-28~~ développe !es memes _ p n_ncipes, 1-j .
1 1mportance d une transm,ss1O0 sQ en
ff1º~ ~re en est leur origine cachée P ~s du Ca es l'iis..111s "
~J.e,er teur authcnticité et qui lesqu, lle pelllletl!Oti : la
vértfí ies fables de ces écrits que 1• rend susPect ~Ullernc111 de
Ili:
Précisant en outre · d es éveq~es d cp~is
· 1~s apotrcs : «Vo re à
travers la success1on A A
donCteur origine cachée a paru sue:' ªPPtlle a ~•lais10n,
voyez tout ce que vaut J'auto~llé de 1 É~hse catholique, U~ q11e arvient selon une transmiss·llCcte à nos pe Phes P11te
5
s'appuie solidement tout à la fms sur la séne des évêques q _qu, 11°~ Jent connue l'autorité dcs ~n .ª11thenti~uercs, !lar qlli
• . d . 1 A
sont succédé jusqu à nos Jours . epuis que es apotres ont jeté le
u, se sei e ryphes contiennent cencs quel nrables Ecrit ei Univer.
solides fondements de leurs s1e~es, et su~ le consentemenc s ª~brcuses erreurs leur enlcvcnt tou~~s v_~rith, : :· Ces
tant de peuples. Aussi. si 1~ f<:>• que méntent certains Clte:: O? Dei,
c11'- •
XV, 23, 4, BA 36, p. lSO-lSi)Ulori~ cann.,,_,~ lcurs
ré · sa _...... · Dan 'l ·"".":."'i.... Cfk
plaires était rnise en cause, ams1 que cela se trouve en quelq · usun p cise pen;x;ç en suggérant s e hvre X
cas comme les variantes sont peu nombreuses et bien connUes ,-ugécrits canoniques qui appanienn une lriple disti11ety111,
• Éc" . . Ues 1c:s 1 éc . . enc à I' IOQ •
dcs gens versés dans l' nture samte, on aura11 recours po ligion,., e~ nts menttonnés par les liv " aut?riré de 1~
. des contrées d'ou est 'ven Ur re. res canoniques
éclaircir Jes doutes, aux manuscnts qu1 n'appart1ennent . pas au Canon _ ce u,;.(à a . • .,...,s
......
la doctrine qu'ils contiennent, ou, si ces manuscrits eux-mê~e «trésor de la ~nnaissance» -, tes P5Clldé . pPart1cnncn1 au
0 'étaient point d'accord, on pr~fererait la versio~ du plus gran~ "º 'apPortent nen au trésor de la science pa!gra~hes_eníin, qui
nombre à celle du plus pet1t, des plus. anc1~ns aux plus ont t'reuvre de ceux auxquels on les au -i::.u on ignore s'ils
nouveaux ; et s'il restai! encore q~elque mcertuude sur une ~A 36, P· 616-619; cf. O. WERMELtNo: e. (XVIII, 38,
variante, on consulterait les exempl~ires dans la tangue dont les P· 178). . . R, •le Canon.,
exemplaires contestés_ont été t~dulls». Pour une analyse plus Augusun mclut les deutérocanoniques da
approfondie de ces cnteres, v01r les études de C. J. Cosn,LLo, É,critures sans la moindrc hésitation. Leur acce~·c 1 Canon eles
A. D . R. P oLMAN et F. D. TAYLOR. vec la valeur Iu 'il accorde à la Septante en ~• K>n _ va de pair
a · · • ...,,uom1ué a,,ec
Le De doctr. christ. est peu explicite sur les apocryphes: tradition des ghses latmes (cf. R. H!:NNtNos D 8 . la
Augustin se contente de les dés\gner ir_nplicitement_dans la wechsel... , p. 183-189 el p. 215). li ne fait ici auc'unctr ri_t/-
formule indéfinie : «lcs autres,., c est-à-dire tous les livres qui . ·r D I e· ., ..,_
du Canon JUI . aos a llc uc Dieu, par cont,., il
mcnuonà
ne sont pas dans Ie Canon (li, 8, 12). Mais en énonçant «lc · 1 1 1· .... note.
plusieur~ reprises, que te ou te 1~rc n'cst pas reçu par les
Canon entier des Écritures» (li, 8, 13), Augustin montrc Juifs : e est le cas, par exemple, du hvrc de Judith 011 du livre
clairemcnt qu'il les en eJtclut. Leur lecture, toutefois, reste des Maccabées (XVlll, 26 ct 36, p. 564-565 et 610-ól 11; il nc
permise à ! ' interprete des Écritures, mais elle n 'est conseillée

511
510
-. . . . .... .........
.
. ·" .
NOTES COMPLÉMENTAIRES NOTES COMPUMt " ·-~
N'TM!tF.s .'
Les divergences constatées entre l'_Abrégé d' Hippone et la . qui ne lui parvint que bca
liste du De doctr. christ. posent quesllo~ à A.-M. u. B0NNA11. ~;ugustin dit de la Scptantc dan~p Ph1s lard .
Dl~RE (p. 292-294), qui suggere, à partir des travaux de Ch. qll Cette Jettr~ est ~a premierc u' e Dt doe,,. eh,6clairt r.c
MUNJER (p. 52-53), _l'hypothesc de «leçons propres à la !r~ditio~ 22~· 11pfê~ le séJo~r d Alypius à B~th~~Ustan 6cnv/:·J~II, 15,
byzacénienne» qm ne concordent pas avec la ,tradition d pe 2 . votr «Alyprns,., Prosopograph.1 (cf. f.piJt ""' '6ine
Carthage et qui correspondent par contre au texte d Augustin. e 11 ' 55 56) E · t ~ I' · · ...,, 1 1 '
03.533 ), P· - · llc manifeste 1•. Afr,qkf: r.li, • 11.
En conclusion, on peut dire av~ _K.-J:I. ÜHLIO (p. 714), que (3 ·n devant lc travail de Jérôme. l'\.~~rnpréhcn : l1tt1111t
usu . . "'<Uilllt à
g . te !ittérature canoruque, jc SOuhait . tf'lldllirc en . u.
sa°" d'A
si Augustin n •a pas eu u~ role. déc1s1f à JOUer dans la forrnatioi;
du Canon, puisqu'elle était prat1quernent ach~vée, ~ attestations sain sinon selon la méthodc que tu ;raas que tu n'y t 1il1111a
tres fennes du Canon ont favorisé sa réceptlon ulténeure. p~· savoir que - par le moyen de ~lllployéc llOur ~vainc,
Jo 5'es apparaitre toutes les différc-- sag~ apnrn....césaduirc
2. IA Septante fas uction qm· cst ton ~uvre, et la t--' ,.....,s q111 ex· · ·-"11 - tu
. tstcm entre
II ne s'agit nullement ici de faire état des dernieres erad --. · •auUCtJon dcs ~ _ ce1re
r1111torité est t,cs importante. Je nc saurais ,-xPlante, dom
recherches concernant la Septante. Les travaux spéciali;!és ne rrouve encore, dans les textes hébrcux, qut~m étonner qu·on
manquent pas : voir, par exemple, D. BA~THJô.LEMY, Etudes tchappé à tant de traducteurs si vcrsés daq chost qui auf'ait
d'histoire du texte de l'Ancien Testament, Fnbourg - Gottingen l1tisse de c?té. les Sep~ntc - par quellc ;s _c:c11c. langue. Jc
1978 ; P. M . BoGAERT, «Les études sur la Septante. Bilan e~ uelle insp1ra1ton, ont-1ls pu réaliscr un éhbéra11on ou par
perspectives», Revue Théologique de Louvain, 16, 1985, p.
174-200; M. HARL, O. MuNNICH, IA !Ji?le_ grecque_des Sep.
;•n ne se fOt trouvé qu'un scul traduct~d pl,us J>arfait que
_.,.niere en décider avec ccrtitude _ .....: ' !~ n_osc d'aucune
tante. Du judai'sme hellénistique au chnstum1sme anc!en, Paris, .......
conteste, 1·1 f aut Ieur attn.buer une autorité """'Jest1mcq
réé . ue, sans
1988; P. M. BooAERT et B. BoTTE, «Septant_e et vers1ons grec. rexécution de ce mandat. Mais vaiei qui rnré nuncntc dans
ques», Supplément au Dictionnaire de la B1ble _12, 1993, 536- 1.,cs auteurs des traductions postéricures mcut davan1age.
676. Pour une bibliographie plus complete, vou C . DOGN!EZ, .
mord1cus - à ce que l'on di t - au systemcsect sont ª"ac'-.:.... •=
Bibliography o/ the Septuagint. Bibliographie de la Septante. lexique et de la syntaxe hébraiquc . ct pourtant ªllll. regles du
( 1970-1993), Leiden, 1995. ils ne sont pas d'accord entre eux 'mais ils ª":..~nt,sculcmcnt
Je chercherai plutôt à saisir la position exacte d' Augustin au 181·ssé bcaucoup de ehoscs à u,c;\;U\lvnr
,."--·- ' · et à publier-=n· en outre•
1
moment ou il écrit le De docrr. chrisr. et à préciser son évo- apres eux. Si elles sont obscurcs, il scmble que tots,.a on~c~
lution ultérieure. En ce qui concerne Jérôrne, l'étude d'O. WER. Puisscs tromper ; si elles sont claircs il scmblc que ccsusst tu 1Y
ME.Ll!'.GER («Le Canon,., p. 184-193) fournit une breve pré- . , .• autcurs
n'a1ent pas pu s y trompcr» (Ep1st. 28, 2, 112 = Jérõmc
sentation de son évolution ; l'analyse approfondie de P. JAY Epist_- 56, trad. J. Labourt, p. ~-51). Commc le remarqu~
(L'exégese de saint Jérôme d'apres son '.'<;ommentaire sur A. FüRST (p. 106-113), Augustm a mal compris Je scns des
/sare ", Paris, 1985, p. 89-126) pennet de sa1s1T sur un exemple signes placés par Jérômc dans sa traduction de Job : il y voit
précis son altitude effective à l'égard de 1' hebraica ueritas et de l'indication de nouvelles découvcrtcs de Jérõmc dans le textc
la version des Septante. li faut aussi consulter l 'ouvrage de hébra"ique, alors que celui-ci n'a fait qu'adopter les signcs
R. HE:--ININGS qui étudie la correspondance entre Jérômc ct diacritiques de la version hcxaplairc dcs Scpcantc ; d'aulTC pan,
Augustin. · la Lettre 71 (3, PL 33, 242 = Jérômc, Epist. 104. trad.
- IA Lettre 28 d 'Augustin à Jérôme J. Labourt, t. 5, p. 97-98), qui déplore l'abscncc de ccs signcs
La Lettre 28 (PL 33, 111 -114 = Jérôme, Epist. 56, trad. J. diacritiques dans les traductions faitcs sur l'bébrcu, montrc
Labourt, t. 3, Paris. 1953, p. 49-55), qu'Augustin écrivit à Jé- qu'Augustin n'a nullemcnt saisi 111 viséc de cc travai! critique qui
rôme en 395 (cf. R. Hl,NNINGS, Der Briefwechsel... , p. 29-32), corrige la Septante par le rccours au tcxtc Mbr.üque : il utilise

514 SIS
-, . _.
NOTES COMPLÉMENTAIRES NOTES COMPLÉ
ME,.,...
----....-- l~ ... ...,__
· , .. ·
"'~IRf:s ~ - .
ces signes en sens opposé, pour déterminer les passag ' ··osister sur son origine miracu(eu ~
l'hébreu s'écarte de la Septante qu'il considere comme Ice: % d 1 occs donnécs par P. B1-.No. st Cvoi, les
f~re. à la fois l'allusion d'Augus:.r, p. 171.172 llotnbrt......_
ayant autorité (cf. R. HENNINGS, Der Briefwechsel ... , p. 1~Xtc 11s1 1n à la lê J. ún e ....., lf.
o·autre part, R. HENNINGS (cf. Der Briefwechsel..., p. 11 2 _114 ). 111
,-ugustin ne. se ~ontente pas de me ~'lde a se, ;rnPrtDd
s'interroge sur l'identité des «nombreux traducteurs» si v 3 >
en tangue hébra"ique auxquels Augustin fait allusion : il :.~~.s ,,me
tante pour Just1fier son carac,~ .º"onner 1• . str\-ei.
seP nt son rôlc dans l'économie re •n,piré. ·1<>riR111t de 1
aitre aux nations les ~riture ~u salut. i.a; ~ affihnt é
1
tres probablement d'Aquila, de Symmaque et de Théodoti &li
mais le travai! de Jérôme n'était pas comparable au
puisqu'il faisait une traduction lati~e. et non grecque, du
i°º;
,;ur, r:rs. afin de les préparer à croj~t1ue.là ~1er.:: r:,
1
11t.
'hYPothêSC d'une traduction apprnn.-:.c.... ugustin env· aux leu!,
hébraique. Cette lellre, enfio, souhgne, à deux reprises et ~e 1)"nspirauon . d e l'Espnt
. S amt.
. Cet """'ª"•
--...ar ""nation, isa.....~ lllérne
.
façon tres signifícative, l'autorité prééminente de la Sept e d~s la tradition patristique : voir gurnent eat ~CI ~la~
que les traductions de Jérôme mettent en cause. ante hat'·• III, 21, 2-3. trad. A. Rousse:.~ [,.ernple, ,~:: ~h~
- De doctrina christiana, 11, 15, 22 paris, 1974, P· 400-409; Clément d'AI Dou1rtleau
se
se du.
La po!nte. polémi_que à l,'_ég~rd de Jérôme_ est ici évidente
même s'1l n est dés1gné qu mduectement: «11 ne conviem p ·
149, trad. M. Caster,
Césarée, Praep. euang., VIII, 1. 6-S, ~ p. 152;
des Places, se
Eu~t t
30, Paris, 19exandrie, S1rd111 211 ,

369, 1991, p. 42-47 (cf. · ~ - Sc~l'Oeder ct


22.
qu'un homme seul, quelle que soit sa compétence, prétcn:s
corriger l'accord unanime de tant de savants vieillards». e 175). . B~.No11 , p. 174-
La version des Septante est pour Augustin une traductj - IA co"espondance ultérieure avec Jt
inspirée : seule, la présence de l'Esprit Saint peul expliquer 1,:n La Lettre 71 d'Augustin (PL 33 rô171e
241
accord, ~ue c~I accord soil mi_ra_c~\eux ou q_u'il soit \e résulta~ Epist. l~. trad. J._Labourt, t. s. p. 1)6'. 1 -243 .= Jérôrne
de la déhbéralion. On reconmul 1c1 une allus1on au récit d'Aris. 403 environ. exprime ses reserves de OO). que I on date ~
tée et à ses variantes ultérieures : selon la Lettre d' Aristé Jérôme a fait~ de Job à partir de 1·~~uª~~ la lradlJCtion que
(§ 301-311, trad. A. Pelletier, SC 89, Paris, 1962, p. 230~ surtout un pomt de vuc pastora) : lcs J). Ele dévelappe
235), les soixante-douze traducteurs. réunis dans l'ile de Pharos P.ropose Jérôme risqucnt d'cngendrcr :uve:es traductions que
«se mirent d'accord entre eux sur chaque point pa; Eglises grecques et les égliscs !atines.': d e ~ entre les
confrontation• et parvinrent ainsi à traduire toute la Loi. Lc des évêques_ incapablcs de répondre, cn cas d' re~ la plupan
récit s'embellit avec Philon (De Vita Mosis, II, 37-42, trad. (§ 4), ce qw ne peut susciter que dcs troubl ~oo_de falll
R. Amaldez, C. Mondésert, J. Pouilloux et P. Savinel, Paris cornmunautés, comme l'a manifes~ !'incide: ,1•nténeur des
1967, p. 208-211) qui voit en eux, «non pas des traducteurs' d'une lecture de la traduction hiéronymien ;.aea.
à la suite
mais des hiérophantes et des prophetes» : «ils prophétiseren; Jonas(§ 5). Mais, commc l'a rcmarq~ A ~ - un passage de
comme si Dieu avait pris possession de leur esprit, non pas cette lettre manifeste également ·unURST (p._!21-126).
· . de ..1.._ , certa1n souci
chacun avec des mots différents, mais tous avec les mêmes rnots philo 1og1que. une s ,~rvcs d Augustin à l'é aJd d .
et les mêmes toumures, chacun commc sous la conduite d'un de Jérôme ticnt à la difficulté de contrõler la ~ ~ travill
invisible souffleur». Le Pseudo-Justin, dans la eohortatio ad posée, en cas de contestation, faute de conna:on ~
Graecos (13, PG 6, 265, cité par P. BENOIT, p. 170, n. 7), l'hébreu ; é
Augustin, contrairement à Jérõme, n'cnv·1sageen nce
ç ·
so~ligne, pour sa pari, la réclusion des traducteurs qui tra- i
ef,et que n gabvcrnent la possibili~ d'un l'ffl>Urs alll J if (d
vatllent séparément, enfermés dans soixante-dix cellules, ce qui R. HENNJNOS, f!er Briefwechsel... , p. 115 et p. 120-~2:). 1i
rend leur accord miraculeux. Cctte légende cst ensuite lar- def!Ulnde, ~ ailleurs, à Jérômc de lui «e,.pliquer pourquoi. eu
gement reprise et même enrichie par certains Peres, tandis que IJlal~ts endro1ts, le texte dcs manuscrits bébrelll est différenl de
d'autres, tout en admettanl l'autorité de la Septante, se gardent cclw des Grecs, qu'on appelle lcs Scptante• et il le preue de

516 517
NOTES C'0Ml'I.É:Mf.N1'A.IRES NOTES COM/>t '- - - ~ . : , .
-r.lllf1-.· ... ~. .
-IV"fA1~,_. '"'- .
ju~e pas pour au1a111 nécessairc de justifier longue cCL 149, Tumhou1 1974 -S ~
appartcnance au Canon de l '.Église catholique: celle-c~"-t leu, ;er, '° .. Le Canon., p. 198) ' P. 34o \
• ''lld
ment, ne lui sernhle pas fairc probleme (cf. A .-M. LA a"•sible . ,, ,.i<''"''
~1tJJ «énumérat1on sêche
. .
· p~, < "'
l>lf·RE, p. 297; K.-H. Om.m, 718). L'objection dcs rnoºNN.._11 Cette 1· b" •
. ative de!I ivres ibliques.. s llo\e . li.ln J "·
. ,., •
Marseil_le qui contestaient la canonicité ~~ livre de la s:cs de e"I'~) contraste avec la préscnia/cr. A.-~ t•e,~cf1
(cf. Ep1st. 226, 4, PL 33, 1009) le condu1s11 loutefois à 1:es.i t P· 2 donne le Dt! doctr. chrisr •on Soigne· " h.,,;~ • 1,, tt
plusieurs preuves desa canonicité dans le De praed ~a donne, qll ·en . en Testament en deu" . Augus1i11 u,el l'lle111 ~~k,~r~,
(14, 26-29, BA. 24, p. 540-553): l'u_sage qu 'en f~i~ ~cto,._uhi •"'nc• Chaque. caté · esr àcarég 0 ries: · e as.---:
... ,_,., liv
111"r111 ·
1 r hérie- . gone ~
dans le De morta/itate, la lecturc publique qui en es1 fait Yfr•en prol' bles : le récu h1s1orique q _SOn lour 5 hd·h1s 1r)j, "'~ dt 1
les chréliens dans l 'Église, «depuis de três longues a e 1ous enstf1! 80 x ParaliJ?omenes, ~ ~~ se déveii •vi~; er la
l 'autorité que lui ont reconnue «les anciens interprê~nées,., 1
jllsqU d'UD type d1fféren1 (Job T. u~e inter Ppe de la (; '°"'-
compris «ceux qui vécurenl tout pres de l 'âge apostoliqi es,. y
M . l...A BoNNARDIFJU: (Bíblia augustiniana. Le livre de la •e». J\ ..
Ji"res paremment repris dans I ob1e, fsn,'ºrnpu Par e~,f
5 d'êtdreuªf d'Esdras; dans la catéegs ~Ull livrcst~_h1d11h1 q~aire
Paris, 1970, p. 57) voit dans ces trois arguments «un ª:esse, e ,. . one de uq ~ • •Va
1es . gue «ceux qw sont appeJés pr la l>rop~, . accahér 111
des caractéristiques du livre sainl canonique, tel que le ~ 8tlfll_é .,;5(10 hé · Opre..... '""IIC • ., et
Augustin : garantie apostolique, gara_ntie liturgique, garantÇou "'rres livres prop t1que_s que SOnt les """111 les Pro • "ugustin
la tradition. C'est l'Eglise en son origine, en son usage •e de 11u saJoJJlO" _et les deux lavres écrits Psau,,.es, le P~. eles
continuité qui garantir le livre saint.» ' en sa de, e 50 uc1 de cl~ssement à pro par JésUs Sirac: tro,s lii·res
rrie:ment: Évang1/es, Épitres, li~s d~s livres d . 0n Doce le
- Le texte du «De doctrina christiana» et /' fe_s ue de 1, Apocalypse. Une corn re U!1JqUe des A~ Nouveau
d'Hippone» «Abrégé
~rUirégé d'Hippone perme1 de reriara1son systérna:~s et livre
li n'est pas sans intérêt de comparer la présentation du C 1-1férences. Retenons en ici deu" .~rer !>ar ai1Itur;q11e av,c
par Augustin à I'Abrégé d'Hippone qui a été adopté parles ~:~n d·Abrégé d• Hippone, «treize épitre~ ~ ~ntion surpreQuelq11es
ques Iors du concile de Carthage le 28 aoOt 397. En voic· e. 1 ....1me aux Hébreux», garde la 1..,.,,_ cteªl>Õlre Paul ullante de
b •....., s
texte: «Qu'en dehors des Écritures canoniques, on ne lise 1. le
dU u - • lle ép•
1
•É ure aux Hé reux ; e'est seuiemeo Pmhlernes qUt 11 ~
à l'Église sous le nom d'Écritures divines. Voici quelles sonttn ufrin ne l 'attribuera plus à Paul (cf. At -~rs 409-41 1 q ~1
Écritures canoniques: Genese, Exode, Lévitique, Nomb es gL'Építre aux Hébreux dans l'ceuvre d . . . LA BoNNARD! u-
res
Deutéronome, Jésus Navé, Juges, Ruth, quatre livres d '
d"es Etudes Augustiniennes, 3, 1957 pe saa mAugus1in. R~v •
Rêgnes, deux livres de Paralipomênes, Job, le Psautier da ~s J'Abrégé d ·n·ippone n ,ot"-re ~
aucune, dºsf . 137-162)
. . D'au1re • • ut
pan
dique, cinq l_ivres de ~alomo~, douz~ livre~ des Prophe,;~- livres de Salomon, alors qu'Augustin ~rtnct100 pann; les cinq
Sagesse et I'Eccllsiastique ont été écrits ~ clairc_rnen1 qUt la
Ésa"ie, Jérénue, Ézéch1el, Damel, Tob1e, Judith, Esther, deu'
livres d'Esdras, deux livres d~s Maccabées. ~ppartiennent a~
Nouveau Testament : quatre livres des Évangdes, un livre de
ce sujei les recherches d'A.-M. LA 80
augustiniana.. . • - 1·1vre de l a Sagesse Pari
:r ésus S1racb (voir à
NARDlà(e dans 8 '
• 1blia
Actes des Apôtres, treize épitres de J'apôtre Paul, une épitre
même aux Hébreux, deux de Pierre, trois de Jean, une de Jude
di LC

Notons que dans les Rlvisions (11, 4: 2, BÁ f7º·


1
1
p. 3S-S7).
dans la notice consacrée au De doctr. christ A• p. ~.56-458),
une de Jacques, un livre de l'Apocalypse. II y a donc 27 livres' doute cette affirmation : •Dans le deuxieme.... ug~un lllCI en
Pour confinner ce Canon, qu 'on consulte l'tglise transmarine: rauteur du livre qu'on appelle ordioairerne~;7• propos de
Qu'il soit é!?alement pemús de l_ire les passions des martyrs Salomon, il n'est pas aussi cenain que.JC 5
· l'ava:sªd·tagesu de
. h l' · éc · , "' 1 queJésus,
lorsqu 'on célebre les jours de leur anniversaire» (Breuiarun, fils de S 1rac , a1t nt comme I EccUsiastiq"·
Hipponen.~e, canon 47 selon la Collectio Hispana, éd. Ch. Mu- . . .• . . '"" • meJai.
1u·-mê .
appns ensu1te, et J a1 compns que plus probablemenr il · .
0
était pas l 'auteuno. en

512
513
NOTES COMPLÉMENTAIRES NOTES COMPf.tM
--- .... ..,,, .......... .
~ - ..
ENr,-.IRes ~
donner de celui-ci une traduction !atine exacte (§ 6). Son
de ta «ueritas /at(na•: c'est-à-~irc son désir de disposer 3:;~i
rvice que Jérõme a vout
,te ·t~eres de l'hébreu, ~voir: fai: relldre e11 tra .
f.C~ssions ou corrupt1ons pratiqu:llaitre Pllbl'du1111bt 1, 1
texte latin s0r qut pwssc servir. de. fondemcnt à une e•"' Un
~cg~s
s0rc, te conduit dane à ~e pas cnt!quer'. commc tel, te travaj( e 011'1 rrose Jérõme sur les Juifs do . !>ar lea (Utrne111 lcs
révision de Jérômc, mais à souhaller s1mplement une autre de ill1e ode, d'autre part, ~ lraductionº~I s'agit (I ~'"· et il
niere dele fairc ! (cf. A. FüRST, p. 113-121). ma. derna. sons pastorales qu1 le dissuade Sclltan1e l ; il I u·
1es;;tion sur l 'hébreu_ ( 1 35). li se~~~ lire dan~ ~~ :1>Pt1_:
La réponse de !érôm~ (Epist. 112, trad. J. Laboun, t.
IP du <1ava~tage ~nsc1ent de la comp1 e ~nc qUc ~~~ la
p. 18-43 = Augustm, Ep1st. 75, PL 33, 251-263), qui date 6,
404 (cf. R. HENNJNGS, Der BrieJw_echsel..., p. 4~-43), dénondc r:1exte scnpturairc au '?"g des si~1et~écdc la transrn l_ait
rintérêl ~ sa trad~ct10n à panir de l' . . wlt!TF~ 1Ss1on
l'illogisme d'Augustin: pour~um ators ne rev1ent:il pas à~ de tefois, qu elle ne v1enne pas mcttre hébreu, à la ~ ~-J a
version des Septante non co~géc: (§ 19)? pourquo1 propose.1• 10º..,JUtte et soo usage dans la liturgie. en cause l'aulorité :on,
il lui-même de nouvelles exphcat1ons . sur les Psaumes,
. s'il faut Sey- . .
_ De c1u1tate De,. XV et XVIII la
se fier à ce que les auteurs anténeurs ont ':°mpns ( § 20) ?
pourquoi enfin fait-il confiance à la traduct~on que Jérô~ , ,. 5 derniers livres de la Citi de D,· .
propose de l'Évangile et non à sa traductlon de l'Anci ..,...final d 'A ugustm
. sur ce probt>- eu marut~sten1 le ""' .._
vu e dé'à · d ç "me P<>• ""'nt -
Testament (§ 20)? Cette réponse plutôt polémique (voir ~n s·exprime ~ ' mais e ,açon moins dév~lo nt de vuc qui
commentaire qu' en donne R. HENNINGS, Der Briefwechse/. e cons. euang. (II, 66, 128, PL 34, 1139) e,~. <Ians le Dt
p. 116-121) n'énonce guere le~ principes qui_motivent te reto; Heptateu~hum (1, 169, PL ~. 595), par exerndans les Qu. ili
de Jérôme à !'hebraica ueritas ; 11 préc1se du moins son répand lm-même à la quest1on qu'il a . pie. AugllSlin y
conunent expliquer les divergences ent~~~ ~ à Jérõme:
intention : «produire en public les textes, passés sous silence ou
corrompus par les Juifs, pour faire connaitre à [ses) corelj.
gionnaires que! est le contenu de l'~~ginal ~ébreu» et il renvoie
version des Sep~nte? 11 le fait d'abord à pan::
préCÍS, dans le hv~ XV, avant de proposer une quclqucs cas
hébreu ct la

son correspondant à l'ouvrage qu 11 a écnt «sur la meilleure


méthode de traduction» (Epist. 57, trad. Labourt, t. 3, p. 55_
73 · voir l'édition commentée qu'en donne G. J. BARTELINK
développé concerne 1~ i_ndications relativcs à J:
générale, dans te hvrc XVIII. L'exemple le 1 ~P<>nse plus
long~mcnt
premiers hommes qw d1fferent dans l'un ct 1, r6c de vic des
Hi;ronymus. Liber de optimo genere interpretandi (Epistukl
57). Ein Kommentar, Leiden, 1980) et aux «courtes préfaces»
J0-14, BA 36, p. 74-99 ; le cas des géants ª;:e
exemple en XV, 23, 3, p. 148-149). Contraircrnen~\;'1 aut~
~xtcs (XV,

qu'il a mises en tête de son édition des livres bibliques (§ 20; exclut la possibilité d'un mensonge, tant de la ~ -. 11
voir les extraits des préfaces commodément rassemblées et répandus partout que de la part dcs Septantc, Jul>:1ltf Jwf~
1 s eux auss1
traduites par O. WERMELINGER, «Le Canon», p. 203-210). Dans (XV, 13, 1, p.. 86-d,. 87)· II suggere commc vraiscmbl bl
te Prologue au Pentateuque (Biblia Sacra iuxta Vulgatam . a e une
erreur de cop1ste, cs 1a preiruere copie (XV 13 1-2 86-
Editionem, éd. R. Weber, t. 2, Stuttgart, 1969, p. 3-4), par S?),. et invite, d~ns les cas de ce genre, c'est-à-dirc J~u'il
exemple, Jérôme explique clairement, d'une part; e~ qui a s ag1t de la «vénté des événements» et qu'il y a contradicrion
motivé son retour à I'hebraica ueritas : le travail d Ongene et entre les deux textes à donner la préfércnce au texte original
tes citations du texte hébreu par les évangélistes et les apôtres; c'est-à-dirc au_ texte h~br~u (XV, 13, 2, p. 92-93; 14, 2:
et d'autre part, ce qu'il pense de la Septante: elle n'est qu'_une p. 96-97). «Mais là o~ JI n y a pas errcur de copiste, il faut
traduction parmi d'autres et n'a nullement valeur de prophétie. croire, si le sens est conforme à la vérité et proclame la vérité.
La Lettre 82 d'Augustin (PL 33, 275-291 = Jérõme, que, sous l'influence de l'Esprit divin, les Sepcante, laissant leur
Epist. 116, trad. J. Labourt, t: 6, p. 46-75),_ 9ui ~te de 405, rôle de traducteurs et parlant en libres propheres, ont voulu
manifeste une certaine évolut1on de sa pos1t1on : d rcconna1"t s'exprimer de maniere différente» (XV, 14, 2, p. 96-97).

519
518
---..... . ., 1.. .. "", •
NOTES COMPLÉMENTAIRES
NOTES COMP[ ,1. -.,,:1,~.°"'
. .. .· _
-CMf.·N]-,._l/(J.J ,,. '
Ce príncipe de solution esl amp~ement dévelop~ au .
XVIII (42-44, p. 630-643). Augus11~ ~ommcncc par ra l1v,, ue deS Septante, mais un Se 1 - 1

qu 'aucune traduction grecque ne do1t et~ préféréc à ectPt1,,


ce·aut-
,~
rextes (cf. O, W1:R1.1.,1 ,Nu
. 1 - ... • '". 'if.R
F.,Pfit q .
u, a .
l •,4ugust1n reative ., 1 Ancien Te • p. IC¾J •n,pr,f I'
Septante «que l'Église a reçue, co.mm.e . s, c'était la SCullc de,
cela, quelle que soit la valeur sc1ent1f1que . de la traduei.'. , 1 d ·jl avait a~téc à propos du N ~me,. e~ r~,c Coni ~,, er
qu ces que I on pcut constate, 0 UVcau l' •11a1'>1Ut k:t1'lll
proposée par Jérôme (43, p. 634-635). Mais il J>Our .ct1011
gell expressions différentes de I entre lcs ~v~llt lc.1 ~,e
affinnant le caractere inspiré du .texte hébreu, tout au1an,su~1 c11
des ,-essions qui en SOnt don~ v~nté qui rra"giles 11c 1-0odive,.
la Septante : «Si donc, comme 11 le ~aut, n<:>us nc considé e de
dans ces Écritures que ce que ~ Espnt de D1eu y a expn,ri:0111
0
f,~asion de. dépasscr lcs uerb: ~ces divc,~llde , ~~
rnots dés1gncnt (cf. De co... 1n de fcM- ~, IIOtu q
les hommes, disons : toul ce qm esl dans le texte hébreu cr Pllr t:e S f G V ..... t/ln• - ~ Vcrs l ••1111
retrouve pas dans les Septante, J'Esprit de Dieu n'a pas v nc St 1139; e. . ELTRI, p. 67-71). -,g. (IJ, 66 1 ª't''que
. . 1 . outu 1 3. L'ftala '2B, PL34,
dire par ces derruers mais par es prem1ers prophetes . 1
• ou,
e
qui est dans les Septante et ne se retrouve pas dans le Cc ..4ugustiri note, à plus d'un
hébreu, le même Esprit a préféré le dire par ces dernier textc (rllductions !atines qui circuleni àe reprise, la m .
les premiers, montrant ainsi que les uns et les autres }· IIOn 6(:rit-il à Jérômc dans la Letrrt 7~ époque . • 1
6, PL 33: 24 c~re lat; .,
de,,/""lide
prophetes. C'est de la même mani~re qu'il a dit, comme il ~r~nt Epist. I 04, trad. J. Labourt, t. 5 3 11
plu, ceei par Isa"ie, cela par Jérém1e, autre chose par lei O u, a christ. li, 11, _16), «est si différ;n~·J : ; Voir aussi léróme, D
prophete ; ou qu 'il a di! la même chose d~ manieres différe:,~1 / ue c'est à pcme supportable. la .s lcs divers t % :rr.
par différents prophet~s. Quant. à ce qm se t.rouve de J>art ,s i quspecte qu'on craint de trouve; dansvcrs1on !atine csr;ianuscrits
d'autre, le même et uruque Espnt a voulu le dire par Jes uns
par les autres ; mais de telle sorte que les uns précedenr ,;
e' / S
sorte que 1 on
, hé . à 1
e,,__
site en tirer une ct'":" une aut,e I
Selon P. M. BooAERT (p. 146) •si I' lahon ou une~ de
tcllerne
nt

prophétisant, les autres succede~t en les traduisant 1 particuliers, ces diff~~nces ~e prou~ rnet à pan queJquesllVe•.
prophétiquement. En ceux, en effet, qu1 énoncerent des Vérité j 1ra<fucteurs pour un hvre do~ , __ ent pas une pln-•·,~ l:aS
· · · ~ ressembl _..,•.., de
concordantes, habitai! J'unique Esprit de paix ; de même s c;aracténstiques et nombreuses
, . .• les d.,ver...........ances sont trop
. . en / t d ré
ceux qui sans se c~,ncerter traAd uis1rent ~ar 1es me~es mots toutc plu~ sou~e~ es ,. v1s10~ ponctuelles». ~-~~ ~ifcsteni 1c
0
A ,

l 'Écriture, se marufesta le meme er um~ue Espnt» (XVIII, 43 , choix cnt1que s 1mposau face à c Quoi _qu il en SOit, un
.d.. esmu1t1
p. 638-639). Un exemple empru.nté au hvre de Jonas illustre la 1 Augustm onne 1c1 sa préférence à l'/taJa (li 1P cs vcrsions :
convergence, dans la prophélle du mystere du Christ, des eette remarque d ugustan a suscité une r1, 15, 22).
'A .
versions différentes du texre hébreu et de la Sep!ante. Augustin dante qui masque, cn fait, l'ignorance dans t t ~ t~ aboo-
1
peut alors conclure: «Suivant à mon tour les pas des apôtres temps demeuré en matiere de texle bibli ucaqucllc ~ est long-
8
qui les prerniers ont invoqué le témoignage prophétique tiré des de travaux précis et exhaustifs à l'~belle~. ~.gustirucn, fautc
Septante aussi bien que de l'hébreu, j'ai cru pouvoir à mon tour (p. 163-164 et n. 10) soulignc qu'il cst au·~ª •~re: B. F15CHER
recourir à ceue double autorité; l'une et l'autre, en effet, sont d'éviter le nom d'ltaJa, parce qu'il n'est ~ ~~ hw ~férablc
divines et n'en font qu'une» (XVIII, 44, p. 642-643). significations différentes qui Jui sont attrib~ai.r. en 131son dcs
Tout en maintenant l'autorité apostolique de la Septante dans là la Vetus latina dans son ensemble ou seu~ ~tead par
l 'Église, Augusrin en est donc venu progressivement à accepter curopéens en opposilion aux texres africains 011 bi nt es texres
. u1·,. da É , en encore _
J'inspirarion divine du texte hébreu (cf. O. WERMELINGER, «Le part1c ,.,rement ns le cas des vangiles _ un gro dé
. é .1 é .
mm pamu es t mo1ns du textc curopécn.
upe ter-
Canon», p. 183). Là ou il n'y a pour Jérôme qu'un seu! texte de
J'Ancien Testament qui fait autorité : l'hébreu, Augustin Quel est alors !e te~te auqucl Augusrin fair ici ~féreoce? e.
affirme qu'il y a une double autorité, celle du texte hébreu e1 Borre, apres avo1r fail le bilan des différcnrcs hypo1heses pro-

520 521
/',OTES COMPLlltENTAIRES NOTES COAfp,,.
- ..- .• , ... ..,.,_,_ ~
r-c.f.11:.,-..,..,
. A-IRE.s " . ~- .
posécs. avail à ,on 1our émis l'hypcthese suiv~nle : •S. A. ~rev, L 'lwm~ dn,<llll Die ..
aurail pu désigner par cc 1~rme ~ /tala la vers1~n hiérony:usu11 1t5 . 1963, p. 169-187 ; F. ~ (Ãlila,.
dcs Évangilcs et lcs pre~ers livres de la rév1sion hcJi;
Ces dcux révisions cons1dérées comme un lout avaieªPla1re.
e~llt paras, J'Afrique romaine, Paris ·111:1',
, ~ ,d . . . '
A.1h~CIJ
li. dt 1,..,._
1~Q d ~'<4'J
centre de diffusion à ~orne cl ell':s pouvai_ent poner ~ leur ()"w tf3d1l10D
~1:·,ures
man~scnte de I' A~ ' p. 93-1
des Éghses afrir,.; 0 ~ d"fiibrw,,..IQ. Cb .._.li#,,~
li """'" . .• ' ·
1
d"/tala, ce 1erme s'apphquanl parfms en Afnquc à cc qui v~ltl r:---r73, ...... cs. • SO<ris~""'lt
P· 43 . 55 ; F. D . TA YL01t E, et lt ~ . ""'
de Rome• _(col. .~>- Cette hypothese tou1efois oe pcui PIUs 1tri1
admise auJourd hw, c o ~ le remarque _P.-M. BooAERT, ~!re
!;iJ use o/ A.pocrypha, Indiana: ~~ti11t 01
-..:,1~•0ER. «Le Canon dcs Lat.a·ns
:ir;,~I . ~
• J. [) ., . PP<, s •· . .
"'f.1.•

eu J'obligcance de me faire par1 des réflex1ons suivanies : qUi a tin• Le eanon ue J Ancien r. au ,_
i,t,,_....... ,J •
...,qps dt. "-\fcST!J, O" ''14''",,.
«Au momcnl ou Augustin é:<=~t. dcs _formes vieilles !atine ~:toir;, Geneve, _1984, p. 153_ 2~~~11,, 1 a ~ e t ·d·~~
la Bible, marquées 1'0:1' dcs ré~1s1ons faite~ dans le Nord de ~ de jennes traduct,ons !atines , _ , J. Grulk nituir.,,, ~, ·
1
lic, ont cours_~n Afnque, et ti y a des s1gn~~ évidcnts qu• 1ta. ,nc · 1985 ,.• <.e "'-
Bible, Pa~s. . . • P- 43-65 . .•..,ll<k 1tu;11 · • ~lei P11i1
"4f.-..,-r lllfl
gustin les uuhse_de préfé~nce. Cette rév1_s1_on pcut être,Au. resiament an l~te1ruschcr SJ)t'ac~ B._ Fisc 11 ~• Gllliq~ tt la
moins par endro1ts, tres d1fférente de la v1e11le version au tateinischen B1belrexte, Freiburg ·1~ttªRt zu, ~·Da, Neue
révisée, qui circulait en Afriquc depuis longtemps et cnc~ Pcu aoNNARDlt.RE. ~Le Canon des divlnes t':~ p. l~r,4J~lur:1u~ <kr
temps d'Augustin (dans des ~glises ~g_inales plus pauvre~ au et la Bible, Paris, 1986, p. 287-3()2. ccnt~. Sai'niA.-~. "°"
pour d 'autres raisons) et qu Augustan cate parfois. C'est ; °:li della Ll(X tra_ le!e~ _e teologia. ~ - Vani, •l'is ~,1111111
semblablement dans ce contexte qu 'Augustin emploie le fai. "veritaS hebnuca d1 Guolamo,. Úlu fact.otuo di APllaliOtle
/tala. Par ailleurs, Augustin cite parfois la révision hcxapl~ 71 .• P. M. BoGAERT,
hi .
•La Bibl~ I . rem~,,.. r, 1 alia
annc. des Ori1ines• au>'0Q. P. ,.
~
!~
de Jérômc et sa nouvelle traduction iu:cta Hebraeos. Mais rica.ire ãge. Aperçu stonque, áat des q
permet de supposer que ccs travaux hiéronymiens, touj: 11c de I,ouvain, 19, 1988, p. 137-l ~ ' " · Rtviit 17ii kJ'ff"KJ_Yeri
accompagnés de préfaces qui valeot signature, aient été désigUrs DfEU, «Principes de J'cx~gese rnan· ~- 't76-314; ~ \"1~
sous le nom d'ltala. Ce que nous savons aujourd'hui par~ ment», Les regles de l'interprétaJ:,. ~ du Nouveau 1~
éditions de Beuron ne permet plus guere ~e tenir la thesc : uNGER , «Apocrypha», Augustinus-~ico s, l987; 0 . WF.R.'41:.
e. Bo~. li fa~t co~pt~r auss1 avec des mterve~tions ponc. e. WHITE, The ~o"espoNknce (394•419 11• 1, 1988, 3as-391 :
tuelles d Augustm lu1-meme. li ne semble pas avoir jamais fait Augusrine o/ H1ppo, 1:,ewiston-Q~~,~~ll ltrontt alld
acte de traducteur. ~ s il connais~t assez de grec pour revoir H. ÜHLJG, «Canon scnptn-.....-ft,...___ ~-- • --·'!"Cler, 199() . K
,.,., ""8USIIIIU$ r --· • ·•
sur le grec la traduct1on de certaans mots. Parler de révisio 713-724; R. HENN?Nos. «Thc Corresponde ·'-C,{ikon, 1, 1992.
augustinienne de la Bible, comme le faisait D. DE BRUYNE, es~ tine and Je~me», ~tudia Patrisrica n, /:: between Augus..
excessif : il utilisc précisément des révisions faites cn Italic du fORST, « Veritas Lat111a. Augustins Haltun 3, p. 303-310 ; A.
Nord : c'est clair pour les Psaumes et pour les Épitres». mus' Bibelübersetzungeo», Revue des
40, 1994, p. 105-126; R. HE,.,"NtNGS Dt
CJ:r:!ber
~~rony.
. gim1111tiws,
BrnuooRAPHJE : D. DE BRLIYNE, «Saint Augustin réviseur de la 8
Bible». Miscellanea Agostiniana, II, Rome, 1931, p. 521-606. chen Augustinus und Hieronymus llnd ihr's
''!fwechu/ ::Wis-
C. J. CosTEUO, Sr. Augustine's Doctrine on the lnspiration and des Allen Testaments und die Auslegu,ig lttll uGm dtn Kanon
Leiden, 1994. "º" ai. 2, /J-/4,
Canonicity o/ Scripture, Washington, 1930; B . BoITE, «ltala»
Supplément au Dictionnaire de la Bib/e, 4, 1949, m-782;
G. BARDY, Note complémentaire 52, «La valeur de la traduc- 12. L'interprftation allfgorique des lé&e8 d t d
tion des Septante», BA 36, Paris, 1960, p. 762-765; A. D. R. culte paiens (II, 17, 27 ; III, 6, 11 . 7, 11) " e •
Poa.~u:-i, The Word o/ God according to St Augustine, Grand
Rap1ds, 1961 ; P. BESOIT, «L'inspiration des Septante d'apr~s L'intcrprétation allégorique pa:icnne fait l'objet de deux brds
dévcloppemeots dans le De doctr. chrisr.

522
- ......... __ _
NOTES COMPLlMENTAIRES NOTES COMpu_,_ .... _.. ~ '"'-...,;.. • . ·
fl-.!'*'"r~IR -....._._ .
"~i --..
/ . L ·;nurprltation varronienne de la l!gende des "e"f"' L ·;nterprltalion alligoriq~ t/4' .
(li, I 7,
27)
·1· 1•· é .
"·•ti 2, '""t ~
le livre II, Augustin utt 1se mterpr tatmn allé . 1, I
. pans le l_ivre llllél, a~ contraire, Augu . • '""~"'//. li. IJ
J) .
Dado
que onne
5
Varron de la légende des neuf muses, J>our& 11qllt
· · à d I lé
. • reur qui cons1stera1t . pren re a gendc à 1a let 1,,
0
l"éfu
rétauon a gonque que les '1111 v,
r jolt:'!' ne rend en ricn leur culte lé Ptten, d.-,n~ !Tlrititrtr n
avec 1UI 1 er
,. te rétation allégorique, qm ~trouve une signific !''· s-~1,ettre 91 à f:Jec~i~s de Cala.na
~me· ~
- • ~1t <it,
L 10 . rp sous le déguiscment narrallf, rend ators légiti ....... ª!1C>11 ~roP5 ~ ·Augustm: u11h9aient effectivCOnlirrne q11,
phys1que d la musique malgré Ies fi1c1to~s · ··
superst111cuscs """' 1
te) . 1111. 1111
1
Mais, nous dat-on, lous ccs docctne1111·a11é lt, Pliitll.\
sage,. ~ ·ne (cf Note complémenta1re 13 : «Lc "juste ari\',~
à son ongt · • d Usa ~
i,111: •
transnus •
sur 1a v1e· et la COndUi urne nts queRllrle11~--
1. .._ c:e
·
de la culture•). De façon analo~ue,_ 1 usage es lettres n'es1 g, 5 8
o0u 5 à comprendre et à interpréter ~eles dicu1 "lntAntiq1111é
. n cause par la tégende qut fatt de Mercure leur inve ~ sases.'ci encore, nous nous sornme, . lout autre f • pr,ur lea
rtllS e ntcu, 1
jourr rétations de ce gcnre étaient antas~ di,e qUt ~- _c~
(cf. li, 18, 28).
e omm
e l'a remarqué à juste titre J. P1,r1N (p. 3 46_3
. . d •. 47)
iotei, Je peuple rassemblé,. (Ep;31 ~~I~ dans lcs I sa ,ne,
1~~pJN, p. 367-368). . • 5, PL 33, l i \ ~:
Varron distingue 1c1 deux ~e~ps an~. 1 mterprétatio'
allégorique : «les légendes d1vmes trad1_t1onnelles nc lu~ On cornprend, dans ces conditions 'A
,..,.;ssent plus comme le symbole de théones cosmologiq 1 . de réfuter ces inte~tations a1'téqu . ugll&tin ju,e 116c
appa,... . poé. d'é é llcs
·s comme J'amplificat1on tJque v nements en réa1· , ssire sa prédication. J. PtiPrN en cit gondeques du cu1te ..,,,~
mai umbles . toutefois, ces hi st01res
. ban aies, sur Iesquelles llé dafl5 , tat· d e ux ,-..en
assez h , h hé .. se ,.~,~;rent I argurncn mn u De <k>ctr h,· exernples q .
'ent par affabulation les myt es ro1ques, ne sont pas ell .,._ ..,·En ,n. Ps. 113• s. 2. Dans te p,-.,: . C UI . ·. I'"- ' UI
c.11. ln Ps ,,..
gref l' . • dé d Cs. et l · .. · . ·-uuer texte A · ""
mêmes entierement gratmtes, 01 • pou~ues e toute P<>néc S(;êne un pa1en qw entend JUstifier sa é · . ugusti11 rnet
didactique ; elles se trouvent parf01s expn~r ,à leur f~çon une ~?une statue_ par_ I«: numen invisible qui :stnératioo à l'égard
vérité d'ordre physique, par oil réappara1t _I allég~ne ; dans tue : «Mais vo1c1 que se préscnte je ne . Pttposé à cette
cette nouvelle perspect!ve, le myt~e ~e tradwt plus. dir~tcment
un enseignement théonque ; le d~gmsem~nt narrat1f s effectue
s: se prenait po~~ un savant_ et dit : "Pour:: quel rai~ur.
q tte pierre que J honore, ru cctte statue .u pari, ce n est pas
ce . ot ~ ucpourvue de .
en deux temps: d'abord, une vénté_ phys1que quelconquc ins. ment ; car s1 v ~ prop • e(Pa pu savoir que de tels ob~•~•nt1-
pire un événement réel ; apres qu01_cet évén~ment_ subit une des yeux et ne vo1ent ~ s. 113, 5), ronunen,. r--_ ~t
transformation poétique qm le magmfie aux dimens10ns d'une rnoi, que cette statue n a pas d'ãme, qu'elle ne v •_gnorerais-,1e,
041
légende divine ; mais, dans cette légende, un allégoriste eux ni n 'entend de ses oreilles? Ce n'est dooc pas de ses
perspicace peut et doit di~rner l'enseign~ment phy_si9ue qui lui r'bodore ; maÍS je reJKls UD CWIC à J'objct que i,, V P:i'5 ell~ que
J . . . " ,- Ots, et Je rne
a donné indirectement na1ssance». Dans I exemple 1c1 donné, le soumets au d 1eu que Je ne VOts pas . Quel est ce di ? "C'
mythe des neuf muses, filies de Jupiter e~ de ~émoire, s'inspirc, une certaine puissance divine
. . . invisible, dit-il • nnnn.~. est
l"~I"""""' • cette
selon Varron, d ' un événement réel : tr01s arllsans ont fabriqué
chacun trois statues à l'occasion d ' un concours proposé par une
cité. Mais l 'événement traduit à soo tour une vérité physique :
statue". En rendant ams1 nuson de leurs statues, ils se pre
pour d'habiles gen~, parce que, rcfusant le culte des
s'adonnent à celw des d~mons .. (En. in Ps. 96, 11, PL 31 ,
idole~:
la demande de trois statues en l'honneur de la cultuce musicale 1244, trad. J. ~PIN, p. 351-352).
s 'explique par la tripie origine du son: la voix, le souffle et la L •En. in Ps. 113, s. 2, qui ~veloppe longuement la critique
percussion (voir une allusion similaire à la tripie nature du son de J'idolâtrie et o~ Augustin, aux dires d'A. MAsoot:ZE
en De ord., II, 14, 39, BA 4, p. 430-433). (p. 207), se révêle «un maitrc dans ce que nous appellerioos
aujourd'hui la phénoménologie religieuse», fait égaleme111 une

524 525
··-,.i. ~ ~-' ·., .. .
NOH:S C<Hfl'l.tMI-:,\'TA.!Rf:S
- ~

,,,.ous cm,,.,,,,,,.,. ,,,,,,,.s -·--... ~


. ,,...
pl,\<.-e i l'ohJC".:líon des 1cnan1s de l'inurpret,llio . FJle •imn->d,,, ru,an le nom du eh,~
un relais entre le_ .11mul<1c:rum el le numrn .. CJ . PrP1s, p . 'i 1 r'r un :". 11, chanJlt'nl en díet -~ue r,,e~ 1,., "'*
les s1a1urs s11tnif1cnl lel ou tcl u1rc ou cncorc lcl ou lel C.,rp,
3 31
: ,.t,n<t'it e~ . c-1 c-n prenant ces eh,._ ~f,,,, ~ r "- •
mais ccs él~mcnls physiqucs sonl i lcur lour lc s1gne ~~ ""'º' 4<ll11l '
',. .,,tt.,n I des hoOMUl'S
d . ·-· f.<11n ,.___
1~ '"'· Ih S,r ·-n 1..,,, ,
•·t·
. . ._,_ . "''""' -,_ . ~ Ir,•11
«puissaoccs inv1s1hles _prépos&,1 à lcur gouvemcmen1 ... L'inter. ,,.:•.,_ ('ré;1let1r, q111 e,t ,..-m dõtns '" 11 t-: ,_ .... <r•..,,., ·"
prétallon allégorique a1ns1 dévcloppée tombe lout au1an1 k>us ~ le . ..,, • ' i:,1 •.,,..
11tJt' ,,~ (p. 31~367) s C\I inlerm~ ,.,, •
coup de la cri1iq11e augusumcnnc: _•pass~r de la Slatue à J PI' u~<JtlC'IS Augus11n fan •non .. ~ 1 ~111,~ iir,
l'élémcnt physiquc dont cllc scra11 ,lc s11tnc, e c,1 C. .. ) CQnf,lf'l<lr, º' li
,,_..11." r--•rr,
r ~ ,_,...
.
11IoneJ er da
.
ns 1e [~ d,,, r, '"""~n,
· e..,,.,
.__ ali u11 r t1c~
1 111
1 ,..,,.,,
.,, ce,
indumcnl l'cruvrc d'un hommc ct I cruvrc de D1eu ; mais Pa.,
dtº - . rqtlC'S au!liust1menncs •~ec: le~ ~ · ~, c,>11,er•-
de l'élémcnt à la divinilé qui cst ccnStt l'organiscr, c'c,1 rava~' ,efll'' ,. T · ·~ ica11rll'I, ,.__ •· "'tt
!e Créatcur au rang de la créaturc• (J . Pí-.PtN, p. 35.l). LiS<) e, dt' da OS une [.,Ltlre w hlodnre, f(rWl<J r; ._.. 1.t"'prre-a,r
Juhen à une 50urce porphynennc : le ~ P 1't" peu,t 111 r.,
cct extraí! de _l'En . ~n Ps. 113, s. 2 (4, Pl 37, 14~3-J~~:
~,,o!?~r p,lparation lvun~l/iqur d 'F.u~~ 1" 111""'"' , , ,,.,;; "1
d0 ~ : pJaces, Paris, SC 228, 19.,6. P 21 ~ ~1 1~ 1 44 1r~·
dans la traducllon qu cn donnc J . Pl':.PIN (p. 352-353). 11
«11s se prcnncnt pour lcs adcptcs d'unc rclig_ion plus épu~
i
7 - r,~,~n,,
É- 4.8) a conservé un long fraitrncni
ccux qui discnt: "Ce n'cst ras une statue, m un démon q~ a,de_Z les exemples d'allégoric physiquc de, "' qu, don~ dt
j'honore ; mais jc rcgardc 1'1"!agc ~rporcllc ~m~ te sig11c rf1UIIIP trouve à peu prh, sous leur norn º' st?.'.ur, d1,,nr, nf<
de la chose que jc dois honorcr . yo,_là po~rquo1 1ls ml~rpr~teni l·on rc·n pç 1 13 . J . p,- "P!N mon1rc néan-.,,;
,..cc, ic1 urrn p..,, ,_ de
lcs statucs, en sorte que !'une s1gmfie~1t la terre, d ou leu, ·tn ' . . "~~n, par
1 : ·n précise dcs tute5, que la source va~ une <:orn14-
usage de l'appeler tcmple de Tcllus ; 1 autre la ~!· eorrunc riu50b3 ble : Varron s 'efforçai1, en erre, ...._ ~~~ '" plus
c'est te cas pour la statue de Neptune; une aulrc I a1r, telle la Pro. llégorie la Ih éol og1e · c1v1 · ·1e et proposait• ""'..._ n,, .. hil11cr par
statue de Junon ; une autre le feu, telle la statue de Vulcain .
une autre la plan~le Lucifer, telle l'image de Vé_nus; une au 1~
1.a 1erpré1a1ions p h ys1ques.
«1nrues divmes .
·
(D t! c1u.
·
( intuprt1a1iont1 ·
· D ti,. Vil • S, BA 34, p. 134-13c;
""'°'
p•ce. .but
. . de,
nH1, IJI) Ck\
.
le solei!, une autre la lune, aux stalues desquels 1!~ d~~nent dcs slll si maintenant le S. Dolbeau 26, Rtc~rc:~ A · J. Vou
noms analogues à celui de Tellus ; une aulre s1gmf1erait tel aus _1 1 "ffw11,,. 1t'llll.-t.
26, 1992, p. 69 41 ·
aslre une autre te! autre, ou telle ou telle créature ; car nous nc
suffirions pas à énumérer tous ces symt><;>lismes. Que si l'on 0n comprend ~~ peine la i:-uson de cc dévelopflemen, du ~
vient à les critiquer à nouveau sur ce SUJet, à leur reprochcr ,, ctr. christ. sur I mterprétation allégoriquc paiennc d
d'honorer des corps, - ce qui est surtout vrai pour la terrc, la des statues : 1··mterprétat'ion a llé gonquc_
uO . u cu dr
chrétiennc du cuhe 1rr
rncr, l'air et te feu, dont nous avons l'usage sous la main ; car rAncien Testament que propose Augustsn pouvair laisscr croi
les corps célestes, que notre prol:'re corps ne peut toucher ni à la validité de l'argumentation paiennc. li imponaji donc ;
aueindre sinon par nos rayons v1suels ne les font pas au1an1 faire apparaitre l'écart entre _!'une et l'au1n::. La diífrrrncr
• • 1 majeure tient, selon Augustm: à ce que l'interprétalion
rougir, - ils osent répon';1re que ~ n est ~~ es corps eux.
mêmes qu'ils honorent, mais les pu1ssances d1vmes préposées à allégorique des pa1ens les condun à adorer la cléatu~ et non le
teur gouvemement. Aussi une scule sentence _de l'Apôtrc Créateur (cf. III, 5, 9 et 7, 11). Une autn:: diííérrncr est é a.
2
prononce-t-elle leur châtiment et Jeur condamnatlon, quand il lement suggérée : alors que l'allégorie pai'ennc est unc •inirr-
dit : "Ils ont changé la vérité de Dieu en mensong~, ils ºº! prétation ph)'.sique~, 1·~llég_orie chrétiennc introdui1. à 1i1n::
honoré et servi la créature plutôt que le Créateur, qu1 est béw esscn1iel, la dnnens1on h1stonque (cf. 111, 6, 10 ct 8, 12 . 9, 13;
dans Jes si~les" (Rom. l, 25). Car; dans la premiere partie de voir NC 14, «La critique rnanichéenne de l'Ancien Tcstamrnt
cette sentence, il a condamné les statues, et, dans la seconde, comrnc arriere-plan du livre Ili,. ).
Jeur interprétation : quand ils donnent à des images fabriquées Y-a+il contradiction entre l'utilisation qu'Auguslin fait de
l'inlerprétation allégorique pa'ienne dans lc livre li el la criúquc

526
527
- ~. . ..
.........
NOTES COMPLÉMENTAIRES NOTES CO!tfp, ~ --... ;.._..._: .:
i.t:.l.ft;,.,,., --.... ;
~1Res ~
qu'il en propose dans le livre III? Non, si_ l'on considc ·nes d'une culture bapti•L.. ·.-
finalité différente de ces développements_: l 'mterprétatio re la ·nc1r· """'" PC>ur
1111ant qu• '#
pri ·odice fonnel confirme lc ca 1 •
sique qui permet de ramener les fictlons légendair n Phy. í.Jll I inent : on y trouvc S lllenti l'llctere '~ifi ele Pele 1·~
éléments naturels qu'elles expriment est légitime lor es ,au~
invite à faire usage (uti) de la créat1;1re, mais clle cst ~~. elJ_c
JoP~9 ; 23, 36 ; 39, 58 ct 40, ~~ de docr,/~IJe de ~
t 9, que les 15 autrcs emplois du oru 2 crnPI _au Phlriel 1'·
~=--
dence illégitimc lorsqu 'clle condmt à adorcr la cré év,. ,.iorsnt situés dans lc_ reste de l'ouvratenne lona~'" 39, : ·
Remarquons toutefois q~'Augu~tin ~ouligne, à plus ~•.:re. et, ~t~
111 co de la doctrma christíana ge.qu•·i
111 sin•ui· 1•
Aug11tt1·11 o,,,,.._ e 1e,
reprise, dans une perpecllve ant1mamchéenne, que les . nc 11
1 trine,. (IV• 3 1, 64), la pluraJité de I qualifi"t'Ult clone à
prétations allégoriques du culte paien qui conduisent à adolnter. doC 60; cf. G. PREss, p. 111-114) s dl)(:tri11ae de _•lai11t ie
.
créature sont, à tout prend re, moms graves que les ficr
manichéennes qui conduisent à adorer ce qui n'a au 'ºns
reria
1~s 6Iéments de la tradition cult~r;~s derni~res ~,.,,,. 111.
" ·vantes apprennent dcs générar e que les 8t s11ne111
réalité: c'est là certes une «nourriture de pourceaux,. (cf ~nc s11• ve1u1E1JEN. p. 1~). mais clles so:ions ant~rieu,~ra11ons
I th
15, 16) qui raval~ l'homrn: au ~ng de _!'animal, n:i3is ce· n·~~- 1.,. gustin à la doctrma christíana (cf à subordon <cr.
pas un simple «rrurage» qm «épu1se» lom de noumr (cf. Co 1
Ili, 6, 10- 11, BA 13, p. 378-383; C. Faustum XX, 9, PL ~{
~t). L. VERHEIJEN (p. 13) cn concl~/- Ü!>a.r. p. 6": Stlon
Z isente .. une charte pour une culturc ~~ CCttc di p. 21.
prurn chrístianum conuersa dans la ~honne11c c•-~rtss1on
374-375). ' us s· ......llle • 1<US1qUe .
BIBUOGRAPHIE : A. MANDOUZE, «Saint Augustin et la relig·
romaine», Recherches ~ugu~tiniennes 1, 1958, p. 187-223 ;'~n
Ptl'tN, Mythe et allégone, Pans, 1958, 2e éd. 1976. ·
inaroere ~nt le développemcnt s'articulc
doit en nen suggérer .t bº ......-t~rc
à:
et convenabJe,.. 1 le tcrmc •digrcssion. e oo_ ~~ est l>Ossi'rY,111
ICI_JUstifi~ par ,:
par contre le r ..~ q111 Pl6:edc il
. ne
ranalyse : on sai com 1en la rhét . SCcondaire de
d'irnpartance à la digressio dans un ; .nque antique attachc
13. Le «juste usage» de la culture (II, 19, 29 - 42, 63) t'bennéneutique scripturaire dans lc =urs ; CClle-ci situe
J. Une charte pour une culture classique « in usu,n réflexion sur la culture et sur sa significar rc plus large d'une
10n.
christianum çonuersa» 2. Du «De ordine» au «De doctrina chrisr
,; Le § 29 marque une ruplure dans le développement . . d iana.
La companuson u programmc d'étUd . .
énumérer les différentes sciences en examinant leur appori . . ,. es lllDSI - - ~
futur préd1cateur et mtcrprcote de Ja Bible a le ..--""... au
éventuel pour l 'interprétation des signes figurés ignorés de d'études que traçait le De ordine pennct dcv:e pro~nune
l'Écriture (II, 16, 23 - 18. 28) ne peut suffire; le cas de la contraste, combien le souci de l 'berméncutique ux ~,su,_par
musique a fait nettement apparaitre que ces sciences peuvent transformé l'idéal culturel d'Augustin. 5enptliraire a
être mêlées de superslitions ; la question est donc à reprendre
de façon plus systématique. II ne suffit pas de se demander
_ u programme d'études tracé par k «De ordine.
quelle est l'utilité imrnédiate de ces sciences pour l'étude de la Comme _l'a montré 1. HAOOT (p. 101-136), lc livre li du De
Bible, il faut s'interroger plus radicalement sur Ieur com- ordine, qm date de 386, se présente
. • comme le ,_mier
r-- 1ex1e
patibilité avec la foi et, pour ce faire, procéder à un proposant «un cyc1e, e 1os en 1u1-rncmc, de scpt ans li~raux.
discernement entre la vérilé qui, ou qu'elle soit, «appartient au liés entre eux et ~ _Ia phil~phie parles nombres (p. 101). ~
Seigneur» et «les fictions superstitieuses» qui sont toujours à source néoplatoruc1enne est mcontestable ; elle ~laire la raison
rejetcr (li. 18. 28). Cette question qu'Augustin juge «de la plus d'être de ce programmc d'études: lcs scpt sciences qui te
irnpéricuse nécessité» (ma.rime necessarius, II, 19, 29) fait constituent sont, en cffet, présentées comme «autan1 de marches
l'objcl de loute la fin du livre li. Ce développement constitue, qui menent graduellement du sensible à l'étude de l'intelligible,
sclon L. Vl -l{IIEIJl:N (p. 12), «une longue digression sur les qui est la tãche propre de la philosopbic, celle-ci pouvant aller

528 529
NOTES COMPLÉMENTAIRES
~ _..,,,---
v-·
~~ - . .
....... i_: ,.1,-
NOTES COMPLÉMENTAfRES

encore au-delà. jusqu'à l'appréhension de l'inconna· scienccs, ~meles plus hautes .


18 5
l'Un, par la méthode de la théologie négativei. (p sabte,., , en ce 39, 58) et l '_id~l scrait de • 11 ~ fau1 •rien
·
sept sc1enccs sont, d' une part, 1a grammaire,
· · 132) · Cc
la dialectj "' ~P" (II, u de dictionnaires bien faits qui~_uvou dis!>Oser ~
rhétoriquc qui appartiennent «au genre du significo. i>Ue et ~ ~uels ;rofondie (II, 39, 59). Cornrne le ~spenseraient d'un:
II. 13, 38, BA 4, p. 430) et qui constitueront le futu ( ~ o,-d ttude ª~t 413), resprit de~ programrne n·e:C H.-1. ~ARRou
d'autre part, la ~usique'. la ~~métri<:, l'astronomie et ~:,.,~i"~'. (P· 4'J9 . n y cherche «moms une forrnati pi~ ce1111 du 0
des nombres (e est-à-d1re I anthmét1que, mais aussi 1• ~1e~ 0 ,difle · ~e racquisition d'unc massc de C: ~tive de l'intel~
logie), autrement dit les quatre sciences mathémati anthltlo. tige~ ~ recours aUX manue}s en est un j : I S ~ Ulilisa.
formeront le futur quadriuium (p. 116-117). Dansques qui b)eS". • en outre de la «décadence». L'im ce, bien carac.
semble, les deux sciences dominantes sont, d'une pan Cet en.
lectique, d'autre part, la science des nombres (De ord' '; dia.
1trisuqu;:,grammc mérite toutefois d'être :i~nce historique
de ce P -rnent les «sciences utiles. des pa~· •gMJe : en tnon-
47, p. 444 ; cf. 1. HADOT, p. 122). Ce cycle est prépa~ 1: 18, co......
t } d o·
,ran ées vers le cu te u 1eu umque,. (li
. 1ens do'1
ven1 ltre
la philosophie: la raison qui s'est progressivement dét 01 rc à _,ourn hrist. exposc un nouveau programme' d'40• 61),_le Dt
du sensible est prête à réfléchir sur elle-même (De ord ~~tnEt JoC~~te ta conversion de l 'institution ~go . ~UCallon qui
43 - 16, 44, p. 436-438). ., • IS, re~ é classique et qui a engendré, par là, la ~•que~ l'Anti-
- Le programme d'ltudes proposl par /e «De do . quiture elle-mêmc. L'ouvrage a ainsi contri~ à ~v_ersion de la
christiana• ctr,114 cult cbrétienne une réalité historique et à fonder :re.~ _la ~ul-
Cette conception des arts libéraux est présente dans 1 tu~dentale (cf. E. KEVANE, p. 1027 et p. 1029. vo·civ1hs~111on
oec1 541-543) . ' ir auss1 H.-
doctr . christ . A la fin de l'exposé, lorsqu'il abordee 0 e 1 MARROU, p.
connaissances relatives à la raison, Augustin rappelle la Prio I~s · J. Le cJassement des sciences
1

de la sci~nce d~ r~isonnement. et du nombre (ubi discip/~ 1~ La division retenue par Augustin pour procéder à un
regnat d1sputatwnis et numer1, 11, 31, 48) : à la dialectj 1IQ · de I ultu · examen
sys témauque. . a e d re peut ... au. prenuer abord s11...,,..nd
-i-·~ re 1e
longuement traitée, il rattache la rhétorique (11, 31 , 48 .\~· Jecteur. ~I distingue eux cat.. gones de sciences : d'une part,
55), mais, de façon quelque peu étonnante, il ne mentionne pa' ceUes qUI portent sur les choses _q ~ les hommes ont instituées et
5
la grammaire qu'il utilisc pourtant et dont il présuppose l'étud qui peuvent être ou non superstit1euscs ; d'autre pan, celles qui
(cf. Ili. 29, 40); à propos de la science des nombres, il évoq~ partent sur les choscs que l~s ~mrncs ont observées, qu'il
allusivement la géométrie, la musique et l'astronomie (li 3g s'agissc de choscs passées ou mst1tuées par Dieu (cf.11, 19, 29 ;
56). li conclui cc développement rapide en rappelant la fo~tio~ 27, 41 ; 39, 58 ; 40, 60). Ce classement peu habituei et a priori
de ces sciences par lesquelles l'homme, «parvenant de l'aspcct peu satisfai~nt ~cf. H. J. S~EBEN,.p. 81~) correspond, en fait,
des corps à l'intelligence», peut se dépasser lui-mêmc et se à une intentJon b1en détemun6e d Augustm, que l'on peut saisir
tourner vers «la vérité immuable» (II, 38, 57) et il mentionne à partirdes points d'insistance de son développement.
brievement, pour tinir, la philosophie. plus spécialement celle Deux aspects retiennent prioritaircment l'attention : d' une
des Platoniciens (II, 40, 60). Cette reprise allusive d'éléments part. la longuc analyse des superstitions (20, 30 - 24, 37), qui
du De ordine ne doit pas masquer néanmoins que la viséc du contraste avcc le bref développement consacré à ce qui a été
programme d 'études tracé par le De doctr. christ. est bien institué par les hommes sans être superstitieux ; d'autre part, la
différcnte . La suhordination à l'exégese biblique en détermine à volonté d'exclure toute institution humaine de la seconde caté-
la fois un élargissement et une limitation : un élargissement. car gorie de sciences (cf. li, 28, 44: non inttr humana instituta
aux sepl arts libéraux, Augustin ajoute les sciences naturelles, ipsa historia numeranda est ; 32. 50 ; 35, 53 ; 36, 54; 38,
l'histoirc et même des arts comme la médecine. l'agriculture ou 56), qu'il s'agisse de l'histoire, des sciences naturelles, de l'as-
la conduite d'un navire (II. 28, 42 - 30, 47); une limitation, tronomie, de la dialectique, de la rhétorique ou de la science dcs

530 531
----....,....
..
...
~

NOTES COMPLÉMENTA.IRES NOTES COMPU.MEN7: ., ......~ . .


MRes ~
nombrcs - ce qui est une manierc de montrer que ta so
vérités ators «découvertes» par l'hommc, et non PIUd:r~ <lt, ,n à nouveau en garde, au
JY'le:t
pa,sa
se mêler _à l'histoire, 1~;: ~ " i.
i1i peu~e:. c'est-à-due aux sciences u't'?•rc nat::r11i1ir.n
lui (cf. li, 38, 56: non a~ hominibus insti~ut~, sed por;~:~ ri-,
gata arque inuenta), est D!e~. Cette_double ms1stancc s'~lai '1{Jq_
l'on revient au § 28 qm mtrodu1t tout le développe l't, lj ~enee
1
~,stfO~nsible (28, 44 ; 29, 45 ; 29, ~) 8 Ppujtnt sur
~ és déc<>UVertes par la raison e' ' ct C~hone à C-~-
:!011

Augustin y oppo~ la vérité ~~i, oô qu'elle soit, appani:ent : (leS _vért\oin d'en tircr orgueil (31, 48_e;;à-dtrc à les ~n ~
Seigneur, aux ficttons superst1tteuses et conclut par une lo~ au ,eu, • • , 55 · -:i.. PPlJJter
t D. ·ectif de toute 1 analyse est donc . •...,, 57).
citation de Rom. 1, 21-23. gllt L obJe ce qui, dans la culrure, fait obstacbien de ITltttre
La citation paulinienne apparait comme la clé scriptur .
développement : on repere, de fait, plusieurs allus:rt du
Rom. 1, 21-25 (cf. II. 20, 30; 23, 35; 23, 36 _; noter aus: à
éVidC~ pieU, H. J. SIEBEN (p. 83-84)
!
~º\nisme culturel,. : si la nature est dt~rnc un
,.pessicréateur. tout ce qui a été institué ~SOi c:e qUi doi1
ce:*'::~
_le ou au Cont en

citation parallele de Sap . 13, 9 en 21, 32; vo1r H.J. SrER la 1er le est marqué d'ambivalence. la IIOn ~ven
p. 84); Je § 60 qui clôt le développement semble en outre f F..N, 1·bonune0 , rorienter vers Dieu ou au'c:on:~on~ hurnaine Plr
assez clairement allusion à Rom. 1, 18, en insistant sur l'in·ª're effet: ~rêt propre. Cette ambivalence rn:;rclc fai~ ~i::
possession de la vérité par les pa'iens. G. MADEc a mgus1e son int te rapport à la nature, car scut I que, cn fait, Ega.
l'importance de Rom. 1, 18-25 dans l'reuvre augustiniennc. ~E terne\rir dans le créé la marque du Créa: re(garct droit peut
versets sont utilisés, de façon récurrente, pour montrer à la f .s °
déC0 BA 14, p. 154-161).
9-1 0 •
ur cf. Corif,, X, 6,
la grandeur et la misere du platonisme : les Platoniciens 011 ..
·
connu D1eu», · 1~ur orguet·1 1es a e~~c
mais "0 nt
• hés_ de_ lu1· «rell<lre 4_1,es superst1twns
grâces» et les a entramés dans la superstttton qu1 fait «adore _ Le discernement entre sciences et superstitio,u
créature au lieu du C~~teur» (cf. De uera religione, 19, 39, ~l1
On comprend ~eux le ~oog développcment d'Au .
8, p. 76 : sed superstllw ~/um e_sr, q~a_ crea_ru~ae potius quani tes superstitions s1 on ~hse que. la supcrstition ct ~ustJn ~ttr
1
Creatori seruitur). Augustm appltque 1c1 la c1tat10n pauliniennc 1 brétienne se fondent 1 une et I autre sur l'int rpli ~tnne
non seulement aux Platoniciens (mentionnés en II, 40, 60), filai ' ~ignes (cf. H. R. SF.EUGER, p. 231). li importe ai~ deta~on. de
plus largemen_t à l'ensemble_ de la cu_lture; il l'utilise cornin!
toU
te équivoque et de montrer que la vraie doctn·
é. , . à .
•ss•per
ne qu est la
critere pour dtscemer ce qui est à reJ~ter et à garder dans les . doctrine chr uenne n a nen . vou avcc les superstitions
sciences et les arts. Ces versets de 1'Epitre aux Romains font
apparaitre la double dérive qui menace l'homme dans son
I
1
faít, danS la Lettre 55 à Januanus (7, 12, PL 33, 2l0), Au·
tin laisse entendre que les astrologues (mathematicí' ~nn..A-~
!:
rapport à la culture: il risque, d'une part, de céder à la ' aux cnt· 1· ques d es e hrét· ·
. 1ens en ttrant ,, la"""""'ent
argument de date de
superstition en adorant la créature, d'autre part, là-même ou il I! pãques que les chrét1ens eux-mêmcs fixent cn fooction de
1
découvre la vérité, de ne pas reconnaitre par orgueil la source !une et du solei\. Aug~stin pou~suit alors l'analogie aios~
de la vérité, c'est-à-dire Dieu. Ces deux aspects correspondent supposée entre la doctnne chrét1enne et la superstition, cu
auil deux points clés du développement : le prernier temps (li, 1 montrant que les augures et lcs enchanteurs pourraicnt à leur
20, 30 - 26, 40) insiste surtout sur la nécessité de rejeter abso- tour s'appuyer sur les similitudines utili~ par l'&ritwe pour
lument toute forme de superstition (cf. 25, 38 : quibus ampu- en conclure que les chrétiens tircnt eux aussi dcs augures ou
tatis arque eradicatis ab animo christiano ; 26, 40 : quorum ea 1 fabriquent des poisons. II répond alors en opposant le labeur
quae ad soc:ietatem ( ...) daemonum pertinent penitus repudianda vaio de ceux qui observent les astrcs pour y dkouvrir ce qui
sunt et deresranda) et invite aussi brievement à acquérir les doit fatalement arriver et le travai! utile de ceux qui font ces
connaissances utiles à la vie, mais de façon à acquérir les biens 1 mêmes observations pour examiner l'état de l'atmosph~re
supérieurs (cf. 25, 40 - 26, 40) ; le second temps (27, 41 - 38, comrne les agriculteurs ou les marins, pour se dirigcr comme

532 1 533
---...~~"'
NOTES COMPLÉMENTA.IRES NOTES COMPLb. . ..,, ... ,i ..
1l:."'1.4.11t1.s .........___
les pilotes, ou encore pour en tirer ~es, fig~res pmprcs à . 1 n •y a clone rien de commun
fier une doctrine utile comme le fatt 1 ~nture (8, 15 p 11 glli. ()ÍetJ· 1 et les ..signes divinemcnt _cnlrc ~ J>rlt·
211 ; cf. 8. 8RUNINO, p. 617, n. 142). ' l 33, 1iljetJSC:Snts chrétiens (23, 36 ; cf. 11:n:il~s., C't~IJ/es IU~,i.
D'une façon similaire, Augustin oppose ici les Prar #re~ ,adicalement, car les prcrnii • 13) ; il fa ·a·dirt lei
supcrstitieuses aux sciences et aux arts véritables : e tq1.1,1 0 pp0se,-els que ~hacun chcrche à P<>sS::: •ttac~,
~ ~rnt ~
,elfll'° 0 nds urussent les hommcs r ... . r en DTrv....... de, bien1
s'appuient sur l'observation des faits ou découvrent les ,e~~-cj
, ·· 0ts
régissent la nature ; les prat!ques supersttheu:ies, par COntre qlli 1es
sec 1 • ...... tis
ublique en que que sorte cn v
r·~-.to,...,..
Ollt ~~ . -1UJs que
tirenl leur force que des préJugés (praesumptw, 11, 22 3 4 • llt
dLI P commune I propriun, qui est PUblict csi
'7
faÇ"flr!::bain,. (l'opposition pri~ata$ de 1·~~:.,~s de
37) et ne valent qu'autant que _l'homme !eur ac~ord:' 24, Dieu ti
assentiment (24, 37). Autremcnt dtt, les prenuers se fondc 1<>11
1
c011 P ~inienne, cf. G. MAoec, «Lc ;,~urrcnt
5
c1a!~he
aL.18 11 spirítalis. Festgabe jür L. Verl,e;-lllrnunisrnc Spi _lt11tre
du
la nature telle qu 'elle a été créée et ordonnée par Dieu (~t 11tr
ou sur «l'ordre des temps dont le créateur et l'ordonnate~ 36)
Dieu» (28, 44) ; les secondes tieonent à des signification ts1
Jlo"'; 9 ). Lc mê~e critere de disec~tn, Wurzburg. i"tuct.,
zzS- par Augustm, dans le De diu lllent ~tait ~jà 987. p.
les hommcs ont arbitrairement imposées bien plus tard (C:
q1.1e ~uvr:,, P· 342-35~ ; cf. R. A. M... ~!~~ st
. LXxx111<":_' en
B_I-. guer Jes prod1ges opérés par lcs rna •. ~- 37&-384, q 79,
le nom desastres, par exemple: cf. 21, 32) et quine dépc~
que de conveotions (24, 37). Autre chose est donc de connaitllt disttn .. g1c1cns du DL_' Pour
MotSC- .- qal'llon et
avcc euctitude la position et le mouvemeot des astres a I te par_ Riminiscences du «De diuinationt,. de .
chose d'en tirer des prédictions relatives à l'existence b~rn:tre Cic/ron
(21, 32 et 29, 46). Autre est le récit ~dele ~u passé, autrcs
prétendus enseigneme~t~ de_s harusp1ces qu1 entendent infl ts
sur le cours futur de I_h1sto1re (28, 44 ~ ~f. H. R. Sea10ER. Iler
;ne ces paragraphes consacrés à la supcrsfr
de~-:
·une réminíscence du De diuina1ione 1 <:on1tcnnc01 plus
~ Cicéron s'emploie de fait à «détruirc 1 5 ron. Dans le livre
.

1
233-237). II est bien d1fférent enfin d'ut1hser une herbe pou;p. 'servi les esprits, sans détruirc la religionª ~J1Crstitíon,. qui 1
asnnaissance de la nature» (72). li cxa q~ est •liée avcc la
vertu curative ~ui natur?e) ou pour_ le ~!ere symboliquc : co
divination art1.fi1c1e
. lie, e •est-à-<hrc
. les barusmine . d'une pan, la
tient à la mamere ~e 1 _a~ta~_her (~1gnif1~allua quaedam O~i-
rodiges, les auspices, les sorts ct J'astrolor;i:sd'la folldre, lcs
gatione, 29, 45): e est 1~1 1_m_tent1on qm pennet de disting11er
des gestes apparemment s1nula1res. ~ivination naturelle, c'est-à-dirc les oraclcs i
I
autre pan, la
constate que l 'examen augustinien des dive cs SOnges. On
- Superstitions et association avec les démons ··
superstttton sm· t un ord re à peu pres scmblabl erscs .fo,.,._,
....... d e
Augustin ne se contente pas de mettre en lumiere que ce harUSpices et les augures (20, 30), Augustin abo ~ ?res les
pratiques superstitieuses reposent surdes conventions bumain~ prétendus prodiges (20, 31), puis_l'_astrologic (21 ,'32 _e/f5 ~
arbitraires, il entend surtout faire apparaitre qu'elles établisscnt il donne enfin des exemples de dtvtnation sous l''nfl • ~) •
1
«une association funeste avec les démons» (perniciosa daetrU).. espnt · (23 • 35) . A ugus1·to emprunte en outrc plu .utnce d un
num societas, 24, 37 ; cf. 20, 30 ; 23, 35 ; 24, 37 ; 25, 38). . ,
ments au D e d 1umat1one: · e·1céron dénon=it ~-às1eurs argu·
Pour le montrer, il s'appuie sur 1 Cor. 10, 19 ou Paul affinne · · 1d 1 1 de ...... 1 1e caractere
art1fic1e e a P upart ces superstitions qui n'ont de
que l 'idolâtrie associe l 'homme aux démons ; puis il ramene fondernent da_n s ~a na~ure - qu'il s'agissc dcs haruspi~~ 12_
toutes les superstitions à une fonne quelconque d'idolâtrie, qu'il 15) ?u de~ s1gn~ficattons confér~s à la foudre (18-19) ; il
s 'agisse au sens strict du culte d'une idole ou plus largemcnt de notatl ausst les dtvergences de pratiques ou d'interprétations 1
l'adoration de la création (24, 37). Ainsi les superstitions nc le rôle d~s dispositions s~bjectives de chacun (39; 26-27) ; ~1
sont pas seulemenl des fictions mensongeres qui éloigneot de la dénonça1t les faux prod1ges - des rats qui mangent des
vérité e! donc de Dieu; plus gravement, elles lient positivement boucliers (27), une mule qui met bas (22), etc. - el critiquait
l"homme aux démons qui ont pour but d'empêcher son retour à l'astrologie en faisant appel à l'argument des jumeaux (43).

534 535
NOTES COMPLtMENTA.IRES
NOTES COMPLtM"'
cN-,AI~
-- ~-- .......
• ._ -..-.,.
~
.· : ·:
...._~ :
F.s --..._
Augustin, néanmoins, s'inspire t~s libremcnt de sa sou~
rnme chtttiens d'utiliser la
d,oit ~allait penser la mani~rc de 1 ;urhurt: dt leur
met sa marque propre sur ce dévelopJ>C,':Oent relatif aux su ltt ª'rt:.
titions: il ajoute d'autrcs exe~p.les, qu _1l tire sans aucun J:~
de son e:i1.périence pastorale, s1 1 on en J~ge par les SCrtllons 1~
. teor •·
ti
.
tégitinut~ de cct usage a, scton de
1JI e fondement: l'un cst histonqUc ~ Peres de 1.~
ternPl .
, ~,

dénoncent avec vigueur les mêmes pratiques - cn panicu,~111 ctoob~l-""• p. 13-1~). Le fondcment bi~ ª~re 1~
e. ú , ligion chttttcnne : la sagesse Oríq11e '" ,. , qut (c:f_
·!'i~.
un
\es pratiques magiques censées proté_g er des maux ou ªPPo•er,
la guérison (li, 20, 30 et 29, 45 ; vo1r, par exemple, Ser11t:er de IBé~eure à Mo·isc _ct aux propb:~11e. ~ 'tu~nt~nr"ilé
33, 36, PL 39, 51-52; S. f!enis , 21 , 4, MA l, p. 127 ; ;, p0st runté• un ccrtain nombrc de v~ª·. tna11 enc:Ort~nt eq
Morin 8, 2-3, MA 1, p. 615, S. Guelf. 18, 2 et 33, 4, MA · ,.ernP ie 59-60, trad. A. Wartelle 1 nt~ (cf. Jusr leu, a
p. 500 et 580; Tr. in /oh. Euang. 7 , 6-'. et 12, B,'\ 7 1, ,4p~/:g ~pologltique, 41, 1-8, t;..d~ · p. 178. 1~~·- 11,~
p. 418-423 et p. 432-433 ; cf. F. VAN DER ~EER, p. lo~· u1l~_99). Cet argument qui nous ~ · --P. \Vahzin · Te,.
126) ; il fait appel aux exemples que donne la Bt~le _ les. · P· dans un monde oi) l' on accordaitllecrtc aujou,d.gh, . 1971.
f · Une UJ IYait
meaux sont ici Esaü et Jacob (22, 33-34) et la pythie de De!p~- se!lSdition. Augusttn •
y a1t allusion ici e grande 11aleur à
est remplacée par la_fen:ime ventriloq~~ d'Act. ,1_6,l~-18 (2Js
à
td~Ambroise, paur mon!rer l'utilit~ de 0
1\~ ~t r·c~eni~ª
3 6) ; mais surtout, 11 he les superst1t1ons à 1 1dolatrie ct •évoque ~u.ss1 en ~e c,u. Dei, XVIII, 37_~;01re (28, 43 ; ~
l'association avec les démons - ce que J.~C. ScttMin, dans
1 1 1); mais ti est chur 9uc cet argumcm cst • 8,4_36, p. 612_
ci:
chapitre qu'il consacre _a~x «fondem_e nts latins et patristiques 62 fondement th6olog1que qui légitime , J)Our hn 9Cconda·
1
la notion de superst1t1on», considere comme un «appo l.,C\ture est beaucoup plus imponant . RUSage chrEtien ~rei·
fondamental» d' Augustin à l'élaboration de la notion (cf. H·rt cu•affinner que 1a conna1ssancc. º"'
de la é . · 1, 19 pe-..1
.
toire de la France religieuse, t. 1, sous la direction de J. ~ 1 d · · · .
dehors du christtarusme, PW:KJUC Dieu se fait
v nté est . "'""
.P0ss1ble eu
Goff, Paris, 1988, p. 428-430). création. Parlant des philosophcs J)alens ~ t r e à traven
5: Le «juste usage» (usus iustus) i :rire : «Ce qu'ils ont tous enseigné de~ USltn ptut alon
Si le chrétien doit savoir rejeter et détester les superstitions 1 0005, cbrétie1;1s• (2e~~ AP_ologie, 13, 4, p. 21~ ªPPBrtient à
\ ....,. est celut que pnv1lég1e te De doctr e"-· (l7). Cet argu.
il peut et même doit faire un «juste usage» (ad usum iustum) de~ ,._ 01 . nrut. cr ll 18, 28
vérités d'origine divine que les paiens ºº! trouvées, mais dont . Mais, sous peine ~ dénaturer l'idcntiti de la t. · · . 1:
ils font un mauvais usage (abutuntur) ; li leur est également \ impartait de réflécb1r &Ult conditions d'une tc~,c~ie~. li
permis de garder les insti_tutions d'origine h:U~i_ne, appropriées d'é\éments de la culture ambiante, qui étaicnt néce!tE_gratton
à la société, «pour les fa1re passer à une ut1hsat1on chrétiennc» rnarqués par _lc paganismc. Les Peres de l'Église ont~~n1
(in usum conuertenda christianum, li, 40, 60). Le conccpt \ nombreu~s unages pour ~oquer 1c travai! disc:riminatoi ~
d' usus joue ici un rôle déterminant, mais il apparait aussi tout était requis (cf. C. GNtLKA, p. 16-18) : qu'il s' agisse d ~
au long du développement (cf. li, 25, 40; 29, 45; 29, 46; 36 geur d'or q:Ui vérifie l'authenticité de la monnaic (cf. ~lmie~
54). Le choix de ce concept n'est pas fortuit: il est évidemmen; d'Alcxandne, Stromates, VI, 81, 2, PG9, 212), desabci\les ui
à comprendre en fontion des analyses du livre l, mais aussi, plus
largement. en fonction de son emploi dans la culture antique ct
1 ne conservent que cc qui leur est utile (cf. Basile Ata
gens. Sur la maniere de tirer profit tks lenres gre~wts, 4, trad.
jt..!s
de sa reprise parles Peres de l'Église, comme l'a bien montré F. Boulenger, 1965, p. 45-46), de la captivc de Dewl. 21. 10-
e. G:-.tL.KA. 13 - image de la sagesse profane - que l'oo ne peut prendre
- Le concept de «juste usa1:e» dans la tradition patri.~tique pour femme qu'ap~s lui avoir coupé onglcs ct cbcvcux (c:f.
Jérôme, Lettre 70, 2, trad. J. Labourt, 1953, t. 3, p. 210-
L 'introduction <!e ce concept répond à une nécessité perçuc
par les Peres de l'Eglise : ils étaient convaincus qu'ils avaient le 211 ). ou cncore du fils de Moise et de Zippora - qui désigne te
fruit de l'union de la foi chrétienne et de la culture pa:iennc -

536
.
............
.........,""
NOTES COMPLÉMENTMRES NOTES COMPU.• " • • ._

----...~
6

rriE:N°fA.IRt:s
qui doit être circoncis (cf._ Grégoire de Nyssc, Vie de " 00rnme Mercure ou Esc 1
336D _ 337B, trad. J. ?amélou, 1968, SC_ 1 ter, p. l26..Ato1:,e, de' di~~~s par te peuple de Die: ªPe, ils ll'tn
Au-delà des images, e est le C?ncept de «Just~ usage,. 13t) . t16 un t en témoigne l'Écriture Sainct par 1e Ch °"''Pia~
Peres ont privilégié pour ~xpn'™:r e~ que d<;>ll !tre le qllc lt1
du chréti~n à la_culture. L emplot q~ en ét~t fait dansiPJlort
cO~ de Tertullien consiste ators: ífS, 1-3 Pn~
téP"pse proc~ent de l'inspiration de ~lrtr'q~ 05-lfJCJ1_~
h11-~n:·
dition philosophique comme en médccme explique leur h ~ t~-
c
Le concept de «juste us~ge,. joue en ~ffet un rôle irn º'~
dans la tradition philosoph1que d~s ~ophtst~s ~ la Stoa, : ~ ,
·
~ine~e u1ili_s~ pour l~s _biens de la •eu í8, 5, 0ts
IB n~r ici auss1 ; ti faut dtsltnguer I' •usa~IIOII
c:Bb1 retevant de la culture de leur ge droi1.. qu
e:~·ª"' t!Q_
t 11 1:
app11•
sant par Platon et Aristote. Le pn~ctpe qut dtfférencie 1, Paa. t,ienss- t 20). La sigmfication jundtrnauvais Usa~:" fan de,
droit de celui qui ne l 'est pas vane selon les sys~rncs Us~gc P· .11 ont récurrents laisse entendre que de~ tenne, <_IO, 2-3,
sophiques. Mais on peut dégager, selon C . GNtLKA ( Philo.. qU;sseur
1
de toutes choscs ; t'h~~. Dieu est 1e"':,: ahw1;
quelques lignes fondamentales _dans l'e?"p~oi de ce conJ·
suppose toujours la subsomptton de I agir humain sou P · ti
~?), pO; e. GNILKA, P·49): On Voit l'intérê:n Cst q11e l'util~lable
(e. prop<>s: meme s1 Tenullien ne thé du Dt coro11a~ur
valeur plus haute; iJ s:applique _d:i-ns tou~ ~es ~ºrnaines,s 11~~ notree le concept d'usage, il l'empl . lllatise pas po PC>ur
~$fll l Ote, de f Ur lu •
s'agisse de biens maténe~s. ou spmtuels ;_ tl 1mphque un ac~u 11 P"" tive, paur penser e rappon du Chréti açon Ires si 1.
maitrise, car ce qui est u~thsé est nécessatrement subordon~ de ~ele de son rapport à la nature. li faut :~ à_la culturt s!,"~
sujet qui l'utilise; le «Juste usage• résulte d'un choix. _au rétation du g~st~ ~u ~ldat qui se couron:' IIOler son inter.
exclu l'usage mauvais; enfin il détennine la valeur de la qi: a P·,rique dont l ongme lient aux démons et ~ acte •do-
utiliséc pour l'homme, mais aussi le bonheur ou te malhe: se ta1 n ce que dit Paul en J Cor. 10. 1,. qu ti fau1 P!Oscri
se. ienne
l'homme lui-même. C. GNILKA (p. 40-43) note, d'autre r de
l'importance du concept en médecine, chez Hippocra11>art,
. . d . . .
Galien, par exemple : une appltcat1on ro1te stgmfie ici suno
C Ct
o l tºtº
:JtlOflS s'appuie égaJement SUr la réflexion
idolothytes en 1 Cor. 10 (cf. li, 23, 36).
r
. tntcrprétaf
de a supers 1 10n comme idolâtrie . . 10n augu,.
~IC l'bornrne IUll
ui à Pl'Opos des
re

111
une vue critique capable de distinguer les cas. Ce concept _ L 'emplo~ augustinie~ _du conctpt d'«usagt»
révélait ainsi particulierement apte à exprimer l'effon :C sans revemr à la _défi~tlon ~u~ustiniennc dcs te _ _
discernement que les Peres de l'Église ont voulu exercer :
l'égard de la culture antique. (cf. NC .4: d «Frui - ut1•), 1· .
11 impone d'' d. rtneswt1/frwi
in iquer l'ap
d'Augustm ans son app 1cat1on du conccpt d' pon
Les Peres y ont donc recouru, d~ ~açon privilégiée. ll fau. du chrétien à la culture. L'élaboration phil-~usah~e au rappon
drait pouvoir citer, dans la trad1t1on grecque, Clément . """P 1que et t ~
logique du concept da~s le l1vre I confere, en effet, une
d'Alexandrie, Origene, Didyme l'Aveugle, Basile, Grégoire de 10111 autre à son emplo1 dans le livre li · elle conc1111-1 à port&
Naziance et Grégoire de Nysse (voir les analyses qu'en propose rapport de l 'homme .àla cu1ture dans· une perspective pcnserle
tél~-
e. GNILKA, p. 50-80). Dans la tradition !atine, le De corona de logique, autrement dll comme un moyen par leque! l'h
Tertullien mérite une mention particuliere. Tenullien oppose peut tendre ou non vers sa fin, c'est-à-dire vers son bon:1~
l'usage droil, c'est-à-dire conforme à la nature, des biens de ta or ce télos, selon la Bible, est la charité; on comprend ~
création à leur mauvais usage, c'est-à-dire à l'usage qui ne pourquoi l_e livre li s'~heve sur la charité (41, 62. 42, 63). La
respecte pas leur finalité naturelle (cf. De corona, 5-6, 6<1. science, s1 grande sott-elle, esl à subordonner à la charité: ce
J. Fontaine, p. 79-90) : la couronne de fleurs en est u n qu'Augustin fonde scripturairement, cn s'appuyant sur
exemple ; elle est en outrc liéc au culte des idoles qui a é~ J Cor. 8, l, «La science enfie, la charité ~ifie•, el sur
inventé par les démons (7, 8-9, p. 103-104). Vient alors une Eph. 3, 19, «La charité du Christ qui surpasse toute science•
objection relative aux biens de la culture, comme 1'6criture, la (41, 62). C'est à cette condition que l'homme ne sera pas seule-
musique ou la médecine : même si leur invention est attribuée à ment «savant» (doctus), mais «sage- (sapitns), car la sagesse

.539
538
NOTES COMJ>Lh.fEN1'AIR/;'S - ...........,,
N071-:S C(N,1/•t 1-. "' ...~
. ·Ml:."'1
,111ppo<ie la pmm1u11e du 11/0.r, c'est-à-d1rc de •la . -111t1:.s
(.l8, 57 - 39, .58). On constate, d'autre p:irt, qu•;•e heu~ , .
1
58, 9, p. 83). Paulin acrn
1
11
une appltcation univer.;clle du oonccpt d' «usagc,. .. ~1!1.1,11 11 11t, ,tP'\;in
11
auqucl íl demande, dan, ble llri,, ,.
J>,'ls l'cmploi au rappor1 chrétlen à la philosophic · _n'cn li '•,, ,4ul? de le ~uidcr ~ns _l'~tudc deu~ lettrt ~•rt 1,11;,,
loures les do<-lrinae Gentilium. ct mêmc aux in,ti~u':11''ª l'Etc n,,lt
1 J95· ce d Augu~lln, Ep1u. 2S 3 I t'...cr11,,, ta,. <lt 1" '"'
qu'il faut «convertir cn usage chrétien». Enfin, si O ~111 !J<>cj~ • ;)2
p011~ ;5 lilleris et .fpiritualíh"~ , P/'. 33, 1 1~, i. ª fi11 dt
à Tcrtullicn, il acccntuc inoontcstablcmcnt Jc devot de col'l)11 t, ifl .ftl note, d'autre par1, qu'à la O::"d111,.
J lx (,,,,,,,,.,.,,,,.,,
d'uscr dcs bicns culturcls, dans une pcrspective rn/ .
u <=hr~1 ~) s'affrontent à l'oe<:asion de 1.;: Epriqllt *,~,,, f ''-:i""
"'t
51
théoccntrique (cf. C. GNtl.KA, p. 90) ; l'image des ~ 1111.iir,'tii º
rso,,. ,.6~ ,nanos d'.Augu11t_in: cornrnen,/''s11,,,
aJ 0·eu que D1eu ava1t prOfnis
,,;,!º'~",:::~
faut enlever aux Égyptiens. car i!s cn •usent ma(,. %~ nt R,,,,.
1 ""ª, 111 Jf_
!'exprime clairement : «le chréllcn doit leur enlev ahuru,.111 •I cte 0 ; Augustin y explique que ~~ ses Pt0phé' 2, •1 '~ ''~
pour en faire le juste usage (ad usum iustum) qu•:r <=ts b,e;)
z<*l9jgnages de la vérit~ dans les l~v lavai, •q11e'~· 13. ,.71i1
,
51
cation de l'Évangile• (40, 60). On remarque que la la P~-' t~~rnple de la Sybille de CurncI rcs des Pait O!i tr<lllv~
1 e~uvellement du monde cst ra do111 la pr~s.. et ti d.-~

dcs termes uti I abuti est associée, dans le § 6() à /écurr, 11~
dépouilles des Égypticns, qui légitime égalemen1' les unag, de ,-en ,,ume Bucolique ; JErõrnc P:n~ J>ar VP~t,e tur 1
la culturc pruenne, tout en suggérant la nécessité d'u ernprunrs: Q11~in ~rite au printemps 396 r~ ' ris 1Jnt nou"B•le din, ~
discemement: l'image. tirée de l'Exode (3, 22 et ~?ªVai( dt ~l~vi les lettrcs profanes, ~t v!::ve <:eux qu/:e leu" à
avait déjà été commentée en ce sens par Origene (i_,;5..36)
Grégoire /e Thaumaturge, SC 148, p. 186-195) .11rt ,i
eui font appcl à Hom~rc ou Virgil:ux &:ntures
\píst . .53, 7, t_ 3, p. 15-16). Selon J P<>ur les in tei.et
J:~ avoi,

Grégoire de Naziance et Basile dans leur Philoca/ie


et par Grégoire de Nysse (Vie de Morse, 360 A-C S l, 1bid.)
ixfJ°'
1. Par ~tte lettre de Jé':õmc ne vise pas stuieDo10NoN (p. ~Préter
u'il 00mme, mais cncorc Augustin lllent la~ ·!IOJJ,
p. 172-177). Pour ses autres empi ois dans I 'a:uvre' C I ler ~ prentier, a rapponé au christiarusO:- avaru lui, Úlc~~
enne, on se reportera _à l 'articl~ de A. PlNCHERLE, p. ;~l!Ustin/ ouco/íque (cf. Lactan~e._ Diu. lnst., V~ vcrs de la Quarr qua,
pour sa fortune ulténeure, v01r les références indiqué:~562; le •0 pposc aux «chnstíanisations . , 2:4, PL 6 """
el 5 . affi à 1·· •nconst~..r...-' UVG-8J 1).
''"'t
G. FoLLIET, p. 583-584. Par _Augusnn mne mversc, dans le De ''-CU de Vir i ,
60) que «touchant le culte du Dieu un· doctr. ch,151 (Ug le.
- L'exemple de nos bons auteurs chrétiens ,.,,i;ns quelques vérités• ; la liste des •que, <>n ltouve ·ci...'.. 40·
Pour appuyer sa thêse, Augustin énumêre ators dans y-
de nonuner pour appuyer son point deauteurs qu'")• cboisi1 "''Lai 1ts
1
quelques-uns de «nos bons auteurs chrétiens» qui ont s: § ~l chrétiens» qui ,sont ~rtis d'~gypte, c•::à-~:' •bons a111e:
~n u~age des tréso~s _des Égyptiens: ~yprien, Lact}!Urt «surchargés d or, d argent, et de vêtcmc du PB&anisme
V1ctonnus, Optat, H1la1re. J. DOJGNON s est interrogé llet, reprend celle de Jérôme dans la Ltttre 58 n~ (li, 40, 61) _:
choix des ~oms ici_reten~s par l_e De doctr. christ. : il susur le êt
Tertullien et Amobc, qui ne pouvaient llla1S ~n eo excluant
que ce cho1x «para1t avo1r été d1cté à Augustin par un I ggcrt
Jérôme auquel il prétendait répliquer» (p. 796). De fait de::t eles boni fideles, et en y ajoutant Optat (e?/~•dérés
804). On voit l'enjeu de ce débat: Au usti~ · .10NON, p. 802-
conune
Lellre 58 à Paulin de Nole qui date, selon P. Co~Rc sa
5 11
déclarations th&>riques de Jérõmc, la ~ - : u em; COOlrt les
(«Paulin de Nole et saint Jérôme,., Revue des Etudes La,~LLE savoir tirer parti aussi des lettres prof~ .~r I cxégcte de
25, 1947, p. 261-263), de 395, Jérôme énumêre des autints, s'être finalement rang~ à son point de vuc / 1 ~ semble
.
e h rétrens d e 1angue 1atrne
. qu ··1 .
I Juge avec sévérité : Tertulr
curs Let1re 70 ( t_ 3, p. 209-215). ' on enJuge par la
Cyprien, Arnobc, Victorinus, Lactance ~t Hilaire (Epist. 58, •;~:
trad. J. Labourt, t. 3, p. 83-84) ; Pauhn ne saurait y trouver
des Jeçons valables pour posséder la clé des Ecritures

540
541
- -· NOTES COMPLtMENTAiRES ~
-....... .

NOTES COMPUME. '""' · . ....._.,


de la culture : du • De doe trina cL . • N'TAIRF.s -~
6 . Une . pA,•ue
«Confess1ons»
...., '"l.ftin •.
-,q. . rit~ de la seconde; on retroUve
tll~,-;o,nes anafogues et plusieurs Citaf da111 ce ~
_ La nicessill de la Pbque
Si les § 60 et 61 lég!_timent, à pa~lir du récit de ,
'
i,e• ~-dentiques.
1
°"
Pour eitprirner la •ons lllu.Ytl<-'Ppe~
,-.ite1 .4ugustin recourt, de faÇon ~~leur de, ,;:';'' lt'flpt 11
l'empnml à la culture pa1en~ des vénté~ qu'elle a I E:ko<I cP'""''
des «dépouilles des ~8Yptie0: us1"e biais ' P4'J,,,.,:
les § 62 el 63 monlrent: touJo~rs à part1_r du récit t~llvette'· fífllll!?~a gentilité et j'ai fixe! rnon 1,:: _ •& ~ j':p1•c11e, a
q ue «tout en sortanl ,,_nche d l::gypte, II n'cst n.,, 1 E:ko...'• roí de faire emporter d'~gypte par ton nrion •Ur l'o, •• "'nu à
néanmoins d'être sauv., sans avoar . r ' t I P4~ .-..s ""ª•ibj,
,ai a • -tUC» (li
importe de ne pas dissocier ces dcux dcmicrs par ' 1, 6i) t4
n.. "t
\'~!°•
toi, oil qu'il fOr ( ... ) Et je n'ai Ptuptc, ~
trBI ~gyptiennes, que servaient ª"
111 81
paa P,l~ ateeq . ee, ar
C:
livre 11 de ceux qui les _précMent, _sous pcinc d:8;:Phe1 d~
ídOre;or~ la vc!ritc! de Oieu en me ec lon o, ~ceu:"ºn_ ª"•
pensée exacte d'Auguslm: ~e sera1t méco~naitre le lisSer ~ rf811 re plutõt que le Crc!ateur"» ~ge, ~ qu, on,
5

requis de toute culture humame par _la Cro1x du Ch . Pas~


création permet d'affirmer que_la vénté _pcut êtrc tro ns1. Si~ 8

c~t'::_
6 1s). Augustin se
~sente donc ~"!-
Vil, 9, 1~ :~i la
riche d'Égypte»: capable de di ICt COnunt ~ ,1 IJ,
11 1
tes sciences des pai'ens, la Cro1x du Chnst révêle qu u~6e ~li& 1° ~,; de l'idolâtrie. L'argumenr qui ,:rne.r <Ians ecs ~ à 10n
ainsi trouvée ne sawait.~spenser l'ho_mme du besoin ~.êa VEritE
vé par te Médiateur. L ms1sranc~ ~Jeure d'Augustin Ire sa11•
~ )ivres - «cet.or c!tait à toi, ou qu 'il f~son de la
1
".Je'::!
tui que propo531t le De doctr. chrisr (li - este~
18
exégese figurative de la Pâque JUIVe porte sur l'hurni~s 80ti ~ach~ve avec 1~ ~ssage des lihri Pta,~
. , 28). le li~"~~:

I
charité: c'est lã le remê~e à l'or~ueil qui cmJ>êche l'h~ tt la 1 5 •.4ugustin assnrule à un passage de . 11ico~u,,. à 1·~
1
même s 'il a découvert D1eu, de lu1 rendre grâces et qu· hlllle, 1 q~st bien d'une «Pâque» qu'il s'agit con:!uell à l'hurnili"~ 111
1
duit à J'idolâtrie (cf. Rom. l, 21_-23). Augustin peu1 aJ~r: C011. ~hrist. On retrouve, d'ailleurs, de fa n ~ le ~ doe,;
clure le livre II par une comparaison entre «la science ~011. a1rusions à / Cor. ~. l -. «je_m'entlais : ma118_nificarive, de~
dans Jes livres des pai·ens» et «la science des divinrec~dlie effet. cette chantc! qu1 &itfie sur lc f<>nde Jeience. Ou ~ir
tures» : la seconde est bien plus grande que Ia Prerni:s c.crj_ enChrist Jésus ?» - et la citation imrv-~ rnenr de l'humili".
le
tout en gardant dans l 'humilit~ et la charité, elle COntient ~e, car, 1
_ «Apprenez d e 0101· que Je . suis douit
""'""ºlede""
et hum h
Ult • 11,28
,
qu 'il y a d'utile dans la premiêrc et rnême bien davanta ou, ct (Cf. Con/. VII, 9, _14, p. 612-613; Vil, 21
2
ft
de c~ur.....
§ 63 clôt ainsi la digression amorcée au § 28 ou A gc, f;-e
invitait «tout vrai et bon chrétien» à faire cette comparaiugustin
recueillant la vérité «ou qu'il la trouve» ct «en la recon,:n. en
La conclusion du hvre est exactement celle'd •. p. 640-641).
docrr. christ., _mais sur I_e mode du ~it:
(l'Écriture) et JC découvns que tout ce que ., ~ lllls à ""
d:
hvre 1! du ~t

aussi dans les saiotes &:ritures» ; le lecteur est ainsi co s~nt chez les Platoniciens c!tait dit ici sous la cautf~v:s~u de "rai
passer de la Jecture des livres pa1ens à la lecturc de l 'Éc~~IE à (Conf VII. 21, 27, p. 638-6.39). Jugement 'A ~rb.....
non certes en reniant la science rccueillie dans Jes livres .. ure,
mais en la subordonnant à la science plus haute des
&:ritures.
:~ns.
•nes
plêre quelques lignes plus loin, apres avoir ]~ :iJ~sun com-
Christ qui seule peu! libérer du péché : «Ce son':l,
ces Jivres-là ne cont1ennent pas .... (lbid., p. 64<k;4t)~ q11e
eª mort du

. - _Les «Confessions,. : des lecrures pai"ennes à la lecture dt Cette cor~espondance entre la fin du livre li de De d
I tcnture christ. et 1~ h~rc VII ~s Confessio,u n'est à l'~vidence ~'':
Un ~rallele avec Je liv_re VII des Con_/essions s'impose ici : tuite ; elle mv1te à rchrc plus largement les Con'•ss,·on pas or
· rad" · d 1~ s comme
Augustm, en effet, y établtt une companuson similaire entre un réc1t pa 1gmat1que u passage de la cuhure pa'ien à la
lectures néoplatoniciennes et sa lecture de l 'l:criture, ce qui: lecture de l 'Écriturc (cf. A. PlNCHERLE, p. 573-574 ~L. e
permet de montrer la valeur des premiêres, mais aussi la ~ERRARI, p. 173-1~2). On t~uve, de fait, dans tes premiers
livres des Confesswns un réc1t de l'enseignemenr reçu par Au-

542
543
NOTES COMPLÉMENTA.IRES

oustin aupres des paiens ; ce rfrit s'accompagnc d' NOTES co,-,pl.l. ~ -~4-.,4 ,
e . . · 1 Une 1 ME:Nr-41 .....__,,
Sur ln disciplines ams1 appnses. sur eur vateur ct sur tEr1
tions de leur bon usage. n remarque là aussi d 1e, ~~
O ·ac~- ,
1
ssante des &riturcs, ma.is . Rts ,..._
c0rife itre 1 de la Genlse dan bien Per
points de contact avec te De docrr; chrisr. Lect~trib~'Qi. · 1 1
d\l eh: ~tation est &rnplc ~• liv,:e l<>iig11e .
Confessions s'attarde lo~guement sur I ap~rentissagc i 1~~c 1 ~\
languc. puis des «prem1crs tl~mcnts» qw rcndcnr l\ít1ai ~~
;
I dei:: de 1~ !ºi (~ Dicu) de~~I~ en~ ~~::_111~(!1<:;itÍOQ
hrc d"6crirc ct de compter, enfin sur les connaiSSancCapab1,, 1-
à l'école des grammairiens.
.
Le ~it est ponctu~ ..._ _cs &-htf llt
b' . uc JUo- "'1 l't
.
'.
"e ,erre JUsqu au ~gne étern I PrillcjPe" ::~ l>rn.it1
e!1ª
'!' "
(Conf. XI, 2, 3, B,4 14 P \;vec
de la Gen_ese, c'cst u~ ~ - 6-_277). A da.tis (&a) ~I
t
Cllli) oti (il) r.~ lfltr.
1 1
pi :it~ qui es! ~1~ : les sept jo~ta11on lllr 1Ja~cr, le~111e
le prcmier ense1gnement_ ~st 1en _me1lleur_ que tc"','l'l\c111,~ ,
apprises chez les grammamens, car li .est «utalc» alo fab1t · tol fí ore de 1 histou-e de 1•f:.glise . de la CfEat·'-Cl'Jturc da '-·
fahles ne te sont pas et ne peuvent qu _engendrer la ~ qUc 1~
morale (cf. t. 13. 20-22. p. 30~-313. 1, 16, 25_ 26 truPti<ii,
111 ~}essíons pe~vent clone ~trc 1~~u·au aa~ lont en
co duit Augustm des lcctures . oonunc 1111 .• Eiernc1 '~
:t•
321 ; à comparer à De docrr. christ. li,~. _38 _ 26, 40) P. 31~ c0n 1·
,niers 1vres,
à la I J>aienne
ccture de 1·~1 s, ~voq~illrt qui a
11iM-- · &.ees

fois mêmc s'il est avantageu:11. de savo1r hre, ~rirc · l'o111t. ~reovrage (cf. 1. BocHET, p. 23-29 _urc, s11r laq daas lc,
etc. • il resre nécessa1rc. d' en f a1re . • bon usagc» •. co··•Pttr
....
1 ~ ,aisir concrctcment la forniaf ) · 1111 lei r~~llc s·ac~v
souiignent les Confessions {_I. 15, 24, BA 13, p. 31 6 _ ;c qu~
31 flll~e doctr. christ. (cf. A. P!N~<>n PF6coni,~/ Etait lptc :
autant que le De doctr. _chrat. {II, ~6• . ~).. L 'astrolo toU1 l· d\l
,B
8 uooRAPHIE
.
• H.-1. MARRou .. .
-,._lê, p. S73
-574)
pa, le liv
rc n
l'ohjet d'unc condamnat1on tout à frut smula1re dans g e fair
1
.
11ure antique, 1 et li, Paris 194 g".Jtin tt.la
• "ª'fll ~
ouvrages : cite n'est qu'une pratique superstitieuse. sane; deu~ cu Umentaíre 46, «Les d~ '11 • 9 : G. Fott fi1t ~ la
ment dans la nature, «effct non de l'art mais du h3San1! ºlldc. 'º'"fs,1re chritíen, BA 11, 1~ 9 llles des ~gyp?1 • No 1r
3 -4i-6• BA 13. p 413-417 : cf. Conf.
IV ' , 2
VII. 6, 8-I0 {Co"/.
•P59 ~:.,!.,
.... ~
Saint Augustin pasteur d 'cJ ..~ P;.~-584 · F•evna., Lt
. G M "OC:$, '-<Jllllar b'..~ . ANDE
603 . De Joc tr. chrüt. 11, 21. 32 - 4, 37). L'argurnc · i
jume~ull. exposé dans le De doctr. christ. {li, 22, 33_~; dcs
inrég~ dans lcs Confn~ion.~ (VII. 6. 8-10. p. 595-603) au '~
93-138 , · ADEC, «Connaissa
P~s. Essai sur les citations de
~s r~uvre de saint AugUStin-, Reclr~ Rontai,u
1•r ~ •illls, 195
5 •
de D1eu et act· • t. 1,
1.'~~
de la rencontrc a,·ec F1rminus et de son effet li~rate ~, 1962, P· 273-309: J. ~tO~ON, •"Nos bons ~Kllsti11it~s. 2.
_,_ . ur su
Augusrin. Le dévelop_p emenl consac,c aux ans h~raux dans ~ Cyprien, Lactance, V1ctonn, Optat H'l . ~ de foi~ .
livre IV dcs C<>n/e.m on.t (16. 28-31. p. 454-461) cst PC>nc . .
doctrina e hr,st,ana, ' 1 11~2 (Augusttn, Dt.
li •. 40• 61)», Latornus
par un quiJ m,h, · · prodera_r... _.' • ~UI. rappelie _1e JUgement
. finai lllf
du ol\5. [. OPELT, «Doctr111a und doctri•A h• . 1963, p. 795-
o,v • V .h 9
2:
.... e rm1ana.
[)e doar. chri.tt. : les d1sc1plmes les me1lle~rc~ nc l)Cuvcni sprachlíche nte~~,c t, , 1966, p. .S.22; p -M , lkr alt-
rnloir que si cites_sont_réfé_rfes au cult_c du vrai D1eu, ce qiae ne irage de Ja trad111on rhltoríque cla.uique· !;"lloN, L'hl.
1
f:usait pas Augusun qu, éra,t alors mamchéen. rhrétienne dans /e De doctrina chriltiana ; . Ptrspte1i11t

Outrc cctte réílt...(ion sur lcs disciplines apprises des pa·1ens. 1


M~rnoire de mait~se. Pa~s._ 1971 ; A. PtscHe~~ tiugw,;~
les premiers lines dcs_Confe.uw'!J expos~nt lcs rfactions 00 : tra i1 De docrrma chrut,ana ele Con/mioni»' ,;· A110st~-
classica 2S-26, 1973-1974, p. 55.S.574; L. VER..,;,~~~okJgia
d'Augustin fac."C à l'f..cnrurc: réac!1ons ~gat,ves tout d'abord, · Auguslin. Un manuel ·==,d'bennE
-~ Dt
· '
doctrina e h r1s11ana .de saint.
m.us qui ~ rransforment progressl\·eme_nr. La fin du livre vu neutique et d express1on chntaenne avec cn 11. 19, 29 . 42,
ck-s Con/e.nicmt marque le passage d«1s1f des lectures pa·icnnes une "charte fondamentalc pour une cuhure chrEtic " '
63
à la l«rurc confessante de I 'f..criturc : elle est à saisir commc un
al'xllllissenlC'nt. encorc partiel toutefois, de l'itinéraire dtt-rit
Augustín_iana, 24, 1974, p. 10-20 _; H .J. S1fB1:.-., •Dic "i:s~e ~
Bibel. Eme Analyse von Augustmus, Dt doctr. chriJt. 1. 111 •
d:m!I les hn~s anrérieurs. Les Con/e.uions. en effet, ne s'actie. Rtvue deJ trudes Augustiniennes, 21, 1975, p. 72.90; L. e'.
\ent pas a,·« 1c récit de la conversion qui esl liée à cette lectwe FERRARI, «From Pagan Literature to thc Pages or lhe Holy

545
~ ; :' :

NOTES COMPLÉMENTA.IRES NOTES COMPLtMEt.r.- ""--... ~


nOJRE.S
Scriptures. Augustine's Confessions_ as Exemptary Pro ue tes Mani~hk_n s ~ssaient à J• .
tic•, Kerygma und Logos, Festschnft fUr e. Andrc ~ ·ti'!~ q_n ne conn&Jssa1t que trop AOcien T
von A.M. Ritter, Gottingen, 1979, p. 173-182 · D 1..1 Scn, 1.. li.
. ___ ,, h . • . l""l.\~ ••r, ~ -,411B~te. Ce rapprochement se ju:~e8;~ir ~~ et
Superstitio. Über/1eferungs- unu l eor1egeschicht/j h ~ , &. ~ ~ du contra Faust~ •uit d'assez •utao, r>lua •na
chungen zur kirch/ich-theologischen A.berglaubens~- e f.J,.,,,."'c, ~~~I est pro~ble ~u A_ugustin d i s ~ ce(Je du De~ la
Mitulalters, Be!liº: 1979..; H. R. SEELIO_ER, -s~lerCll~,. ;:- ,.,;1I- • us torsqu li ~1geau le livre IU (F ~Jà dea cap . 1'·
ciencia y ..narrat10 historica en el De doctr,na christ"f!Crslicj 1 e f•us! eontraire). Quelle que SOit la v . Dec,u,r, P 6{'"/a
Agustín», A.ugustinus, 26, _1981, p. 227-2s1 ; C'<lliQ <lc 11 ,
6 :tJll ,~1s capitula de Faustus restent un t aleur de ceu~ h est
~se, le5 la pcsition eles Manich6ens à laeqxte1de ~férence ~-
KRts,s. Die Methode der Kirchenvliter 1m Umgan· GN,l~
antiken Kultur. /. Der Begriff de~ «rechten Gebraucl,. l'rlit ~; ~re ue le Augusr . ur
cO 1·ci 1n a op,-
Stungart, 1~; I. ~AOOT, A.r_ts llbiraux et philosophie' 13~1• ~ • critique de l'A.ncien Test~nr dans l
pensée antique, Pans, _l ~ , G. ~Ess, «Doctrina in ~ 1q J. LO es •Capitula,. <k
tine's De doctrina chr1st,ana», Ph,losophy and Rhet ~llg111 _ ffJJJS"'5 apitula de Faustus s'en prennent
1984, p. 98-120; B. BRUNIN0, «De l'astrologie à or,c, 1-, i.,es e (1 4 sur 33): La e!'!·u·que majeuresunout à l'A Dcien
Col/ectanea Augustiniana. Milanges T. J. Van Ba1a g¾' __.-nt et
-res1J1.1·1- 5 préceptes ahmentaires ou cultuei . constante con-
1990, P. 575-643; '!=-· ~EVANE, «A~gustine's De ';~· t. _11: ...e e
ce•·: tºlºsé ( ) s . «les l .
les plus u • • s ·:· se rapponent aux . . oc, SCrip-
christiana in world-h1stoncal Perspect1ve», A.ugustin . c,,.,"<I fllflll~ 1s références, pu1s suceessivernent •n~nt1ts alirnen-
1991 p. 1011-1031 ; P. PRESTEI.. Die Rezeption der c'~l'la, 41 i,íres ·. n. 12 références, au sabbat et à seªu nte de la cir
chen • Rhetorik durch A.ugustmus
. - d
'" • e doctrina chrice,- .•
· . ºPli.r. cO
ocis10 · ·n
ces enfin aux sacn ices prescnts
s obligali
ons : 11
-
1
Frankfurt am Maio, 1992, p. 78-100 et p. 2 ; : 1J1tcz., r6f6rences.' li est aussi remarquable que par la Loi : Jo
//7_;
1. BOCHET, «~nterp~ta?ºº scripturaire e_t compré'1cnsion
Ou De docmna christ,ana aux Con/ess,ons de saint Au _So1.
I
(éfére:cision, sacrifices, sabbat, revien:eg~upe lernaire:
Comprendre el inte~priter, ~aris, 1993, p. ~f_11
círcgi;cRET, Aspects du manichéisme ..., p. 1~~s souvent»
ni., (~- . ue parte sur les m~urs des patriarches et ~ Une autre
R. A. MARKUS, «Augustme on mag1c : A neglected se .50 ; cnt11•F,criture relate. · 5 prop~tes
theory» • Revue des Études A.ugustiniennes 40• 1onA
,..,..., plllí
. 3°tic
75. que_ L,es préceptes cul tuel s
388.
faustus dé_nonce d'~~rd les préceptes eux-~mes
ieux vams ou ns1bles: «pour moi j' . c~mme
14. La critique manichéenne de 1' Ancien Testahl b?ºonci;ion comme un motif de honte et ~i J·eªne• mépnsé la
comme arri~re-plan du livre 111 (111, 5, 9; III, 11, l7)t llt c1rc . , . mé ·sé I eles • me trompe
roí auss1. J ~ ,,P!1mé e.:~ ~bbats comme superflu, toi
Abordant les signes figurés a~bigus, Augustin met en gan1e 8ussi, je cro1s. ai pn es sacnfices comme une I"dolã .
son lecteur contre deux dangers mverses : prendre une expreg. , aussi je n'en doute pas. La chair de pon: n'est tne,
, b . . assur~ment
sion figurée pour une expression de sens propre (III, s, 9 _ 101 • •
pas la seule dont Je ma ~tienne, t~, de même, ce n'est pas la
13), prendre au contraire une expression de sens propre pou' 9
••ule que .tu ,manges. Mo_1, à la v~n~. c'est ......,... que., .
une expression figurée (Ili, 10, 14 - 24, 34). Dans le premi/ .., . , r-""
toute cbair 1mp';'-1'e, ma~s pour ,to1, e est parce que tu n'en
J CSIJme
cas, on aboutit à une «interprétation chamelle» ; dans ; estimes aucune 1mpure, dans I un et l'autre cas par l'u
1 T estament est détruit.

second, l 'allégorisation abusive ~ne à l'errance (cf. III, 9, 13). ('autre d •entre nous, l'A nc1en. n et
Les
Or on constate que le premier développement concerne exclu- semaines eles azymcs, la fête eles tentes, nous les avons ~pri~
sivement le culte, tandis que le second a trait uniquement aux l'un et l'autre c o ~ vai~s et inuti!es~ (C. Faustwn VI, 1, PL
m~urs et aux pr~ptes moraux. Cette double orientation du 42, 227). A ces pratiques, 11 oppose I att1tude des catholiques qui
développement s'éclaire, me semble-t-il, si on le rapproche eles

546 547
NOTES coMPLtMENTAIRES NOTES COMPUAt.

-~--- ..,.__,,,, ....
f.Nr,111t1:s --........~
nullcment ccs p~éccpted~: touhtéen les 1011~ Jes fardeaux 1mposés au,.
e ,especten1 d'hypc>Cris1e ou 1nco rcncc ""Ili ,..tier1' Jjbres, de ce que l'un fa.it C!cfaves, l'au,
~roles. ce qu'il tax~fes de Jésus (cf. XVI, 6, PL 4i, ~is a1qt,~
l'allitude ou lcs ~ XVIII, 2, 343-345). II prend é 8..3 J~ ~
~~rir.age et l'autre nous rnet eCOnnatrre la re '-
tJO're ,,,um 16, 3, BA. 17, p. 316-31; 5:' Pos~,.~«urationdt,
'""rt
XVII 2, 340-341 •.... Galates pour dénoncer le rcto .. ~aàlellit,.'
· r bservanccs commc un retour à la"' 1~ Ci·•t
appui sur Ép'irre a.....
t
,4Jí"'~sage de J'Anci~n au Nouveau cf. 1.5, 1, ;. ~ -
t,e ~rt la supprcss1on de J'as.__ . esranien,.
,t
t) 301,
concision et autres o Scrv,,~ .,.- -• . , -rv1 5 '" 1n, · .
240 (l'IJJ!e JJes 8 nc1ennes, d a~trc pan, la ,::;r,en1 ao,. pliqUe ak-"
(cf. VIII, 1. )d. ar,iarches et des prophetes
Les ,ruEurs es P . c11Jtlleétisaient et annonçaient. Lcs deu •salion de~a~
- . raconte des patnarches et des Proph,. pfOPlt ......rtir du momcnt o~ l'on f'Cnse,. asJ>ects lont ~ q11·e11et
récnture ' etc 1
Ce que_ . ce table : comment crmre ~ns absurdit s 'sr 1;és à.t;~s: Je dévoilement du signe ces_ ºbserv~!Oiterne111
1out auss1 inac P rte «les turpitudes et la v1e honteuse é %, des ~1g nce est, en effet, ipso facto I' qu1 donne s Cooune
ccux dont on ~ppo ont «des hommes religieux et sai;t (/lag;_ ífltel!•8e Augustin le montrait ~-à•~ration de I leces à SOo
ria er rurpes f;r~s)~I)? faustus multiplie ici les exernpf" (C. dll _s1~Íum (15, 3, BA 17, p. Joi.J;:~ clairerne; ;:riah~
J.d',n )ies par Notre Scigncur J~sus · ~... depuis , le C.
Faustum, XX • ' les déviances sexuelles: Abraharn es, c11
insistant surtout sur I Thamar David, Salomon, Osée ' loi
Isaac, Jacob, ~~ ~XXII, 4,' 499). La saine logique ·d~or~
,~;1.!ent signifiées par ccs obsc~CJins11es e ~
qU1 •
rr l~

(cf. XXII, 5 F 1
' conduire les Catholiques à répudier co vrair
alors, selof ~~~~ins bibliques, afin de «purifier le nornltlnic
t 15
sont abolies, mais lcs bonun:nccs, les obse ut11rct
setv• à 1eur sens.» Plusieurs C"'l.e s :ibres les COnrvances
:~s_
m;n~:r: ;: ceue indigne renommée» ~XXI_l, 3, 4:()2) ; la
P P . d ··mpose si l'on ne veut pas 1magmer D1eu igno ·
~:s gua~.. tion. Le sabbat pris en son senrnsP
jfíu ..-
a:uvres, y compns
· de
celles qui sont
illus1ren1 SCrven1
c,_IICI
dC:S ·ne ; Ja parole de Jésus, «Vcncz à rnoin6cessaires à la ~
ceue
est •bstent'1

me alhl tu e:!i~ux craintif, a vide de sang, jaloux, etc. (XX1(°4t, i h~ués et je vous soulagerai ; prenez • 'OUa tous qui ..~ie
aveug e, • • , / fatt8 · . sur vous .,.es
vez mes 1eçons, car Je sws doux et hurnbl tnon j011g et
402-403). . receuverez le repos,. (Mauh. 11, 28-30) e de~ et v011s
C critiques des Manichéens exphquent qu'Augustin ait Ícj 1 1 · · 1e 5e·1gneur ( ...) n'a pas en .~ v01-1e Je sens
uo'rituel ; «a1ns1
~sd
SOUCI e pr
éciser te sens véritable des observances juives po e
. d d t . h
un chrétien et de rendre rruson es mreurs es pa narc es et dcs
Ur ~~~ire ce qu'il .~gurait, _il l'a plutôt d::r le sabbat P0llr

prophêtes. , .
2 . Justification du cu/te de I Anczen Testamenr ti
1 ;~224-225). De mêrne, a_pres la venuc du
cision n'est plus désormais «une figure à rc
e~:·
paraitre ce qu II cacbau» (C. Adimant 1~ afio de faire
2, B~ 17,
t._ la Ctrtoo-
interprétation spiriruelle corps mais la chose même à poner dans 1PR>dwrc dans te
_ IA va/eur du cu/te de /'Ancien Testament 1· p 312-315): il importe donc désonnais de~~~ 06, 2,
C'est l'interprétation spirituelle qui pe~t ~lon Augustin de (;mbra) pour la réalité (res). sser l'ombrc
saisir la valeur des préceptes cultueis de I Anc1en Testameni et 1, S'agit-il bien là d'accomplissement ct non d'abof".
d'affirmer que fes Juifs étaient ass~rvis à des signes utiles (cf. 1 simple, conune le prétcnd Faustus ? Deux anato i •tlon ~ et
De doer. christ. III, 8, 12): ce qu1 engage une certaine com. tées I 'une et I 'autre à notre ex~ricncc du langageg~ emprun-
1
préhension du rapport des_ deux Testaments. _Augustil) s'efforce 1 perrnettent à A ugus h. n def;aue " .. <YIOUoraJ
saas1r à son lecteur l'"den -~ •
de renir à ta fois leur d1fférence et leur hen. II oppose le 1 ta foi à travers la diversité des rites de l'Ancien et d~ ~ea~
«temps de la servitude,. à celui de la «liberté» (111, 8, 12 . 9, Testaments. Lo';'.'lue nous _pa.rlons, le mame verbe est pr000Dcé
13; cf. De uer. rei. 17, 33, BA 8, p. 66-69), mais il montre différemment s ai est conJug~ au passé ou au futur. il n'y
également dans te premier une prophétie du second: «Nous 1 pas '.11ors à s'étonner '!ue les sig~s soieot autJes ~ quand
tenons que la dífférence des deux testaments vient de ce que l'un passaon et la ~surrectaon du Chnst son1 promises comme

548
1
-- NOTES COMPUMENTAIRES -----._
NOTES COMPLiAtENr.
........ .
4-.. .........
..........
-~
.

uand elles sont déjà ac<:°mpl_ies : vouloir -1IREs


future_s et q onciateurs reviendra1t à ruer la ~litE tn re, uver de la lum_iêre 6ternene,. CI
aux s1gn~ ann nt (C. Faustum XIX. 16, PL 42 ~ftlt ltr l'Y 11brernont~ du ~n~1ble l l'intelJigib,U. 5, 9): 0n
3
1'accomph~:C":a1ogie met en lumiêre que le Nou~ea%.35~ ·ci 111 ~ 51 caracténst1que du ll&>plat !• du ~l'etotinan
Cette prenu tremps de l'accomplissement; la SCCon<te 11 le11
me nt est 1e e. le temps de 1··mte11·,gence. «Comment dSQll)•'l11t ""
!· :,e, qu; ~ la diversit6 des temps, le :~sme. t.fa; 1 la • ~'lte,.
c0rt1P1 l3) et le «te?'l,>5 ~e la rév61ation,.ll'lps de la ae ~se e,i
qu!:~:Ss~nsent-ils que les Catho_liq~s n'observcnt ~nc 1,, (Ili, 9, orisation de 1_histoire conune lieu 011, 6, IO) ~nuese.
M
ce que
M0 "se a écrit quand, au contratre, 11s observent to tn dt
~ figures, mais dans les réalités mêmes Ut, 'loii
plus dans ens,-_,.ient en les signifiant ? En effet, s 'il y que ct,
lf\Íe dU . 42-43), un ~int essentiel du :~?
tJlle v&I satut. ce qm est, selon le De oi) ae ~plOie '."!>Pose
~tligto,,} ~
9~ S, P istre tend à_ dissoudre la COosis~st1anisme. Le, 13,
figures anno r- 1·
écrire et un temps pour ,re, ce ne &era.it po·
avait
1111 lf\Íer re~ paur attemdre la trancendance du signe q ,. P,e.
tem~s pour ..--1ement que de dire que le lecteur n'o'--•nt ll<>u1 déP3sse, ,· conf~re de I' imponance : les . ; le ICcond •u •1 faut
expnmer co.. ...- , . ~rve ·re u ...<A... •
~ •t étaient une ~gog1e n6cessaire (cf , l'Anciea
"&nes de , u eon·
tte écriture parce qu'il n en retracera,t pas lui-rnê ~ 1
:rac,~res, quand Ies caractêres ne sont que les figures ;:'; le1 19rnen en UI, 6, . l_O) et _te Nouveau Test. 1allusion à Caies.
,. articulerait les sons eux-mêmes sana se Préoccu""' ~ 23-2-;.,ent teur utthté mais les charge de lenlnlent De leu, ~
et qu ' 1 . étant averti 1 ,-...r de 1 11,i11e titl'C ti. J. S1FBEN (p. 90), «il CSl fascina:. Conune le IIOCe à
fonnation de ces figures, mais en par eur exame li
(C. Faustum XVI, 32, PL 42, 339). n.- jUSte tin tutte dans cette section pour saisi de Yoir 00nune11t
,4ugUS wel 1out à fait insuffisant. te temps r, ~v".C ~ illStrutnent
- L'interprétaJion spirituelle c011~~tologie et pour_ l'apprécier à sajuste~':ifa.u 1rTllJJliondana
C tte compréhension du Nouveau Testament coin S o ~ servitus et libertas résuJtent de oett ~- Des COQcepts
dév;lement des figures prop~étiques de l' Ancien corresl>On~e cO t totalement le concept de signe lui-~ine: Utte et lransfor.
l'interprétation spirituelle qw n'en reste pas au sens littérat dà ine11 • .
JustificaJwn des maun et priceptts ~ l'Anc·
3. ·,erprétaJion littérale
texte, mais comprend la figure _c?mme figure (cf. De doe: ; ltfl Ttstamt"'
christ. III, 5, 9). Le versei pa~hrue,n, 2 Cor. ~ •. 6, sen ici ~
_ L •absolu et I e rel aliif en maJiere nwraJe
et í1I
príncipe berméneutique; pour b1 en 1 en~en~e, d tmpone de lle
0
pas le couper de son contexte qu Augustm cite parfois : «Quand pans te cas des nnurs et des pr6ceptes, Augustin . . .
tu seras parvenu au Christ, le voile sera ôté» (2 Cor. 3, 14, ci~ ns littéral, I!est _ators nkessaire, pour justifie!';'v1~~1e le
par exemple dans le De util. cred. 4, 10, BA 8, p. 228-229). Le se nces entre I Anc1en et le Nouveau Testament de~ diver-
rapport des deux Testaments est pensé en te~s de révélation r,:t,solu et te relatif en matiêre morale. ' •scemer
(cf. A. DE VEER, p. 338 et p. 343-352). Cette mterprétation est
identifiée, dans te De util. ~red. (3, 8, ~A 8, p. 222-227), au
sens allégorique dont Augustm donne tro1s exemples empruntés
}..es analyses du livre I (22, 20 - 40, 44) auxquell A
se réfêre _explicitement ici (cf. III, 10, 14-16),
critere ultune à mett~ en ~uvre : se~e, la charité, fin de toute
.
r~:~:
au Nouveau Testament : le signe de Jonas (Matth. 12, 39-40) rEcriture, permet de JUg~ la vale~ d un acte. La distinction de
les figures de l'Exode (J Cor. 10, 1-12), l'allégorie des deu; la cupidita.s ~t de la ~antas renvote au oouple utüfrui, longue-
fils d'Abraham (Gal. 4, 22-26). Mais le mot allégorie est ici ment thémat1sé au hvre I (cf. NC 4: «Frui-uti•): la rkur-
évité, peut-être en raison desa polyvalence (cf. De uer. rei. .50, rence du terme uti en est un índice (111, 12, 18; 12, 19; 12,
99, BA 8, p. 170). 20; 16, 24 ~ 18, 26 ; 18, 27 ; 20, 29). La valeur d'un acte
La maniere dont Augustin caractérise, dans ces paragraphes, dépend dofK:, «n?n de la _nature des choses dont nous usons,
l'interprétation spirituelle allie deux registres distincts: l'un, mais du mot1f qu1 nous fatt en user» (III, 12,19): te mal n'est
néoplatonicien, l'autre biblique. Cette interprétation, en effet, donc pas une substance, il procêde d'une volonté qui n'ordonne
«éleve I '~il de I 'esprit au-dessus de la création matérielle pour pas son amour selon l'ordre ontologique et qui en vient ainsi à

550
SSl
NOTES COMPLÉMENTAIRES -~ •.' . . , . - NOTES COMPLÉMENTAJRF.S
......
y "l . .
·JJeurs, aux J'agu,a et au 11 /a .
référer indOment les réalités ~emporelles aull. réati • . ,,-, ai ata proficienlium (cf A Soc111n,a, AuRustin
~ll~s. La mise en place de ce cntere permet aJors de lés Et ·11e~ • ptCC I d6cl . . t l()N.\c B
les divergences que l'on peut constater ~ns le~ ~Ursrelati..,/ir. 111'' ,e 1es L'analogie de a an:iarion d'un ·~ ·• ~. 13,
,j","~-670). obéil à un art un1que, perrne, me qu,, Ians
lieux, les temps ou les personnes. ':,a d1versué des e Sel0ii :, P· ou-;,11ifortll~;affinnation d'une justice une et . en OUtre de
sclon les peuples est souvent ~smn de scepticisrn:u11.11lic1 tire ,rer que ~ le constai de la divcrsit6 des ~rrunuabJe e11
,....,,; 5 l'universalité de la regle d or (Tob. 4, 16; A.1
.. - . . . bl (II
aueste l'existence d'uneJ~Uce !mmua e _I, 14, 22) . . '12·
!tio,,., 1
IYIQ((Ji ., ... .

faut-il rapporter la regle d or à I amour de D1eu et du • cnC<>r)


~iJiat,le r 13-14, p. 386-389). Le C. Faustu111,':. &elon les
CV''., cfll, ~,natiquemcnt les indications tMon r ~ pan,
,effl~qoe ,y~octr. christ. aux exemples de l'A~i':; ~ 111• -
car son mauvais usage n'est pas exclu, commc l'avaj1 Pr0chai11t
•PP5 Je pe , faustus (XXII, 30-93, Pl 42 420,....c.. estament
De /ib. arbitrio (1, 3, 6, BA ~· p. _200-201). D'autrelllontl'E 1~
diversité des temps justifie la d1vers1té des préceptes de iPªrt, la
"'º·
·ocflf1ll
1
-~sP8ur du sens llttlral
f.JJ vaI e
. ' ......,).
et du Nouveau Testaments (III, 12, 20.et.18,, 26), . tout corn.,_ll
A11cit 1 ,, . note que «tous ou presque tous les fait
diversité des personnes exc 1ut a pnon 1 un1forrnisar -~,ie la 1
exigences dont certaines dépendent du degré de vie 5 ~0 .n dta
atteint par' chacun. Poser 1ª. ehant · é co~me cntere
· P•ru_UeJJc
ultime
,4ugust:~res de l' Ancien Testament doivent erres ~nt6s
(lalls Je'n/ au sens P~P~ mais aussi au sens figUré»
seutelflel. il ne (lonne 1c1 aucun exemple de cctte inte ~ ~2.
~r.~ non
donc d'un Jégalisme étro1t et prosc~!t le pharisai'srnehbere r 32)· M;~e5 et se préoCCUpe avant. tout de justifier le se~ lit~~
1

condamne indOment des actes parce qu 11s ne se conforme qui (lguran_ . sans doute, par souci de répondre aux criti
à un idéal de perfection, somme toute relatif. nt J>aa cJeS ~its ~ sans faire appel aux interprétations a116 _ques ~
Cette réflexion sur l 'absolu et le relatif en rnatiêre 1 MaJJl~bée pas de leur goOt (cf. C. Faustum XXII, ~'),'T qur
était déjà préparée par ~~ms · ouvrages anté_n~urs
· d'Aulllora1
u .t 0 •6ta1;'; En. in Ps. 146, _13, Pl 31, 1908). 11 lui r~ut a1!~
Le livre I du De /ih. arb1trw, par exemple, dtsltngue neug stin. 463· raiSOO. autanl que faire se peut, de la COnduitc des patri
loi étemelle et loi tem~relle (1, 15, 32, fJA
6, p. 256_ 2
impute l'action mauva1se au désordre d une volonté qu·1 ) tt
;~111 ren<fre I des proph~tes. 11 ne passe pas sous silence toutd . -
1 arcbeS ~ David ou celui de Salomon (III, 21, 31) ~ voit ~ 1 t
détoume des réalités divines et .vraiment . durables et se 1ou"St ...... P6C!16 des péchés d~s bommes de l 'Ancien Tcstament une
1 . à décOuvnr un message constant de l'&riture. Lee
vers Jes réalités changeantes et mcertames» (1, 16, 35 p ...., ~!
1 10.
2 · v1tab00
263). Le C. Adimantum, qui ~·efforce de surmonter'1a·c:2- ur résiste aux superbes, maJs · donne sa grâce aux ·hum- «
tradiction dénoncée parles Mamchéens entre textes de l'An . - 0 5e,gne( 'ac
l,les» J, • •
4 6, cit6 en III, 23, 33).
et du Nouveau Testaments, ren d ra1son, · pour sa part dCttn
. . ' e a Le livre ~XI! du C. Faustum pe~t de compl6ter ces
divergence des préceptes par 1a gradat1on requise selon les é 1 1 Jques indicabons : on y trouve une mterprétation litt6rale et
ques : ainsi la loi du talion est-elle un premier degré de d: ~~:gorique de 1_1ombreux réci~ de J'Ancien Testament, mais
ceur qui, en posant une mesure à la vengeance, prépare Jointai aussi une réfl~x1on s~r la fi":1té de béces. récits dans l'&:riturc.
nement au précepte plus parfait du pardon (8, 5, BA 17 p- 1 1.,eur raison d~~ maJeurc es a Pf?P Ue: «Tous les passages
2.50-251). ' de l'Écriture s1gmfient donc_ le ~hrist, la t!te qui est ~jà mon-
L'analyse du ~e. ~octr. ch:ist. annonce à son tour les tée au ciel et son corps qw peme sur la terre jusqu'à la fio.
développements s1m1la1res du hvre III des Confessions et du 1 Voilà toute l'intention des écrivains sacrés qui a donné naissance
livre XXII du C. Faustum. Dans les demc cas, le contexte cst à l'Écriture saiote. On ne doit point croire qu'il se trouve dans
explicitement antimanichéen. La distinction des flagitia et des Jes livres des prophêtes un récit qui ne signifie quelque cbose de
facínora (Ili, 10, 16) esr reprise et affinée dans les Con/essions 1 l'avenir, à moins qu'il ~e s'agisse de cboses quine s'y trouvent
(Ili, 8, J5 - 9, 17, BA 13, p. 390-397) : les //agiria peuvcnr consignées que pour reher ensemble. cn quelque façon. des faits
être, soit contre nature, soir en opposition aux coutumes hu- qui prédisent ce roi et son peuple par des expresi;ion!I ou dcs
1

552 1
NOTES coMPÚMENTAIRES NOTES COMPLÉME,.,.,..
----··~
~ " ' - - " -- ,. '

' '
-......._._
"º•IRES
re ou au sens figuré» (XXII
94 foustus et FeliJC avec sa;,.1 A
faits, pris au_ senst P:!i paur intention de «façonner' lcs • ~3)
Mais ces réc1ts on ; 5 4ó4). L'Écriture est en ce sens .. ~~ ""t/JS•r,fíl .,L'allegoria o l'"intellectu, ;.R•m1n, Pa,; 1 197
f
et la piété» (~:r!!'.,oir' fi~le», car elle rapl>'.°rte à la fois 1r0i.,_
111 1ur.4 . ÍJonª di Agostino», Rev~ de, 'l,,uratu," neJ ~ O;
Ú~ cJrrlSp. 219-232: H. J. SIFBEN, •Die !Ude~ A"R"tti~tine.
et «remede•.~ de s'en tenir aux seules act1ons lo,uablcs e' bie11 ff 19'7Z• on Augustmus, De doctr. chri rc, der Bibe! 1111e,
et le mal, lo• 440-441) et invite par là chacun à s cxanu }()(JJ 11
l~g1)'se ;ugustiniennes 21, l'T!S p '72 • l-111., Rn,u· f.u1e
60, 438; 65, connaitre dans l'~riture; «rem~e», ncr luj: 1,"JeS -t le manichéisme à 1~ 1·urru·~
90 ; J. R1F.s '"'~'
~me et à se re beurs qui obuennent le pardon ou car'. Par r:, ·p "' • . <:fC , ' •-1
.,llgtJsu_ 0 os,. «Le Con/ess,on,» di Agosti•- d du hvrc Ili ..._nt
les ex~mpl~s :e ~sent, elle incite le lecteur à la conve q~,. •u f"' :..l ss• '984 7 26 · C •-v '/p,.,, · -·
COJl'e ef1110• 1 ' p. - • . MAYEJt. •Alie "':'lla· Übri
contnllre, 5 ~~.. ~n et à 58 li~ration (XXII, 'Tl, 464). tsion tt 3 239
///.
auvre à sa guc;;n ' . T V, p.l ikº" I.l~. ~ - ; M. MARIN&orih, A"RUstj.
. . réce tes cultueis de I Anc1en estament ap ""s-~e~ La rermmologia esegetica ~IJ· . • ~Allegoria 1•
Amsi. les Pent ~ne interprétation figurative, alors
impérauveml préceptes moraux sont à prendre d'abordc lea
q':11 t111 ,. o5nrJO'"• .
,48135-161-
t11111ehità, 8ari n
, 1987,

maurs. ou es
lus souvent, au sens 1·rté • ra I' m ê me si •1 du c:ulte chritien et la libertf •plritueUe
~01ns le. p s irituelle n'est pas exclue. Certaines for cur
interprétatJo~ PC FaJJstum clarifient cette distinction ct : 111 ta 15, i,e ue propre du culte chrétien cst la l"be (Ili,_ 9 , 13)
vigoureu~es ;sage de l'Ancien au Nouveau Testament s'o on. 1 1,8 ~tion au culte paicn ou juif qu'Aug~ ~ sp1rirue11c
n:ent que e Pt dans l'un et l'autre cas. Autres sont les prL..- ~re 1 par P issement à dcs signes inutiles dans le ~ ~ s e ~
0
différemmen · ·'-"Cptea
==~x 1
(praecepta morum), autres es s1gnes_ sacrés des p
(sacramenta promissorum) : «les pre°1!ers sont acco::
lis par le secours de la grãce, les seconds par_ 1 ave_nement de la /1
j'a5ser
p0ur
second. Le passage à la «Jiberté chúfllUcr <:as, Utiles
(!all 5 \ parens, par l'abolition des signes
~ dire par la suppression pure et sim:i
~~·
1
•'opere,
~ vé~raicnt,
c'e!t- • . il se réalise, pour lcs Juifs, par l'in~ u c~tc id().
~érité : les uns et les autres le son_t par le Chris! qm . donnc tou. .
la grâce et qui la révele mamtenant auss1, qu1 prorncn~, lâtrlQU:~ces de l' Ancien Testament, c'est-à-dirc~tion des
.
1ours · ·
alors la vérité et qm mamtenan ª .
t I montre · "car I to· ....,.,
· ª 1 a été
obse: de leur sens p~p~tique (III, 8, 12). Cctte /:S:.:voi.
donnée par Morse, la grâce et la vénté sont_ venues par Jésus- le~t,erté conunc spécific1té de la religion chútiennc . ·~
Christ" (/oh. 1, J7). Les prenúers, cnfin, qw ~nt gardés dans
1 laJ1 nte danS des ouvrages antéricurs au De doctr ~~Jà
sele De u. religione (16, 31, BA 8, p. 64-65 . 17 c ~
la conscience qui vit droitement, sont accomphs par "la foi qUi 1
opere par la charité" (Gal. 5, 6); les seconds, PW: contre, dont
la signification est de promettre, on~ passé, u~ foi~ lcs rialités
P
:f le e. Adimantum (15, 1, BA 17, p. 300-30133.'f6
Jl6-317) ou J'Exp. ep. adGalatas (44, PL35, 2fa7 : 54•
3
venues. Ainsi ils n 'ont pas été eux-~mes ,ª00 15 mat~ ~mplis, 1 ~Í 43 ), par exemple.
! ' •
puisque le Christ a montré qu Ils ~ é~tent m_ vams, ni Augustin !!e f?rt«:ment_ i~i libe~ et intelligencc spirituelle
mensongers, Jorsqu'il a montré ce qut était prorrus par lcur des signes d mstttutton ~mm:. Ce he~ se justifie doublement :
signification» (C. Faustum XIX, 18, PL 42, 359; cf. XXII, 6, 1 d'une part, p~ la cons!d~rat1on ~ 1ordre ontologique, dans
403-404). une perspec,uve pla!o01c1enne ; d a~tre part, par la prise en
BrnuooRAPHIE: A. SoUGNAC, «L'absolu et le relatif de la loi compte de I éconorrue du salut, en hen avec les affirmations
morale», NC 15, BA, 13, 1962, p. 668-670; A. DE VEER, 1 pauliniennes. Comprendre le sens d'un signc, c'est en effet
«"Reuelare-reuelatio". Éléments d'line étude sur l'emploi du dépasser le sensible et le !emporel et s'élever ven les réalités
mot et sur sa signification chez saint Augustin», Recherches Au- spirituelles et étemelles : 11 en résulte une subordinatioo de la
gustiniennes, 2, 1962, p. 331-357; F. DECRET, Aspects du 1 chair à l'intelligence qui est condition de la liberté (111, 5, 9).
manichéisme dans /'Afrique romaine. Les controverses de For- Cette compréhension est li6e, d'autre part, au «temps de la

554
NOTES coMPLÉMENTAIRES NOTES COMPltJ.tt:A.r.o
1
" MRF.s
~- . . ............ '4..
. ~

. us reuelationis, Ili, 6,_ 10), qUi su , rúfeste l 'efficacité salutaire de .


révéla1ton» (lemp ·tude» (tempus seru,tutis, Ili 9 c~<le
..temps de la serv:Ophétique des observances juiv'es • 1 3): 1 111
· ,..-ie" 'i,em-, 1, 24, ~· PL 44, 128-129~ ª Kne. <ct. Dt Pecc.
,,.,,. e stin, néanmoms, met en garde
1
1

dévoilant !e se~s P bservances qui jouaient le rôle d' e Cbr~11 ,-ogu ~rives éventuelles qui peuve ' à lllaintes r .
º
libere du JOUGag / e; 23 -25), mais qui n'ont plus déso UQ ~ 1 c011 rre te~parence du culte chrétien et n:tlllenace, la •i~r•'les,
gogue (cf. · • l'rllaia d· et 111 t~ractérise. No!11_breux sont les e~ ~ cau.,e la ~~"
raison d· erre. . e
. conclure que les s1gnes ne sont plus nécessa· ui Je des superst1t1ona pa'iennes. _rétiena qui -. ~
qse Ia ves es sur Ie t emps convenabJe à. •Is eonsultent ·--•tent
faut-il e~ ? Le C. Faustum (XIX, ~ 1, PL 42, 355) . •re_s 11 11 I 1
cul!e chré~e~~· «aucune religion, vra1e ou fausse, ~ll<l1q11, :stro1°8:005 jderent qu'il ne faut pas J)artire~;•. entr~risea ;:
cla1reme °
ssemb1er 1es
hommes si elle ne les réunit dans la co,.,.: Pt111
• . ºbl M · ··u11u ·
eocore s (ExP· ep. ad Gal., 35, PL 35 21 JOur qui IUit les
ra . u des sacrements v1s1 es». ais un signe co lli<>11 calell~e nt la servitud~ ~ s le culte chrét;3°>- ~·aurres in-
à des 51gnes o 1 . . 1 . rnPri rrodu•: aux rites de I Éghse universeUe desen lu~-~rne en
éd -1 pas en servitude ce UJ qm e pratique (cf s
ne _r u• (l 6 3 BA 17 p. 314-317). Autres furent do· C. ,joot8 ósent : les Let!7"es à J~uarius ~IIOncent Pfltiques qu'ils
Ad1man um 1 , • • . ·é · llc J sbsOlu . est contra1re à la hbené chrétie ce~ ~ r e de
onciateurs du Chnst qw taient des prolh... es
sacremen t s ann · boi"
·1ées autres sont ceux qm sym _1sen a r . hsation d s
t I éa · ·•..:sSe faiTC qu~r simplement à l'usage du lieu O0 °~ et •nvitent à se
voi ' 5 dans la mort et la résurrectmn du Chnst déso es c0nf0 ~ 2 2 - 7, 10, PL 33, 200-204. E~ se lrouve (d
promesse,. (cf e Faustum, XIX, 16, PL 42, 356-357) ~li is epi5~1 PL '33, 221-222); le De cura pr:l:Jt, 55, 19, 35 ~
accomp 1es · · · d
s caracteres propres aux s1gnes u culte chrér 11
· e zO, ,W, 1
596; cf. ~- A. ~RKUS, p. 387-3S8)'"; • ger. ~. 6,
ré SU li e de
factu fac . .
1JJ,ma et m. t JJ I
e ec u •
august,ss;... ICI) .
· (PL de ceux qui attr~buent une efficacité ~ 1 atti-
pauca (... ), J' 3) e é "'ª et t~de urnation pres des samts indépendamrnent de ~agi~ue à
J'
obseruatione castissima (Ili, 9: 1_ ·. ette n~m~ration est à
comparer aux énumérations s1m1laires de I Ep1st. 54, 1
1
nt
1 1 se ui servítude guette eocore les c~ens . ª pnere de
1
1•ég ~préhensíon charnelle des sacrements (Ili~ en l'Cstent à
(PL 33, 200), de l'Epist. 55, 19, 35 (PL 33, 221), de l'En.';,, une co par exemple, de ceux qui assimilent 1• • 13): c'.est
Ps. 73 , 2, (PL 36, 931) et du C. Fa1!stum XI~. 13 (PL 42
te ~:.'.istique à un repas d'anthropophages (d 8, colaunhun1on
355), qui notent, dans des fonnu!es v~~ées, ~e pet1t nombre de; euc.-.·
BA
72
' p.
532 547) .
-
. M . ,n o . eu. tr
' VOIT .-F. BERROUARD BA 7 .
sacramenta chrétiens, Jeu_r s1mphc1té d ob~ervance, leur 7 1-6,827)
Z, , 2,
signification manifeste et émmente, leur effica~ué salutaire (cf. 824- .
A . MANDOVZE, p. 229). Les sacram_e?ta de la hberté chrétienne P· 5 . danS le temps de la libené, la servitude pe t
i, é. . ·1 u encore
sont peu nombreux, par oppos11ton à la multitude des rnenacer le chr nen, m~ersement, • a été possible à des Juifs
sacramenta de l'Ancien Testament: seuls sont à retenir ceu;,,; daJlS le temps de la _semtude, de oomprendre spirituellemcnt ~
qui sont recommandés par 1'Écri !ure, à _I 'e~ception des signes qui teur éta1~nt _donné~, c'est-à-dire d'y recoonaJtre le
prescriptions du Pentateuque, _ceux qm ont été mst1tués dans des Christ et d'accéder ams1 à la hbe~; s'appuyant sur /Cor 10
concites pléniers ou ceux qu1 sont appuyés sur la coutume de 3-4, Augustin n'bésite pas à af~rmer dans le s. 352, 1, 3.(PÍ
l'Église universelle (cf. Epist. 54, 1, 1, PL33, 200; Epist. 55, 39 1552- 1553): «tous ceux qu1 ont oompris te Christ dans la
19, 35, Pl 33, 221). Ces signes sont d'une grande simplicité: rni:nne ont mangé la mêmc nourriture spirituelle que nous mais
ils utilisent seulement l'eau, te bié, le vin ou l'huile (cf. Epist. rous ceux qui n'ont c~erché dans la manne que leur ~ -
55, 7, 13, PL 33, 2IO). Leur signification est éminente, car siement, les pêres des mcrédules, ont mangé ct ils 10nt mons.
c'est te mystere du Christ qu'ils symbolisent (cf. C. Faustum, (... ) Us º!1t bu a~si ~e ~me breuvage q~ 00115, mais spirituel,
XIX, 16, PL 42, 356-357) . 11s sont enfio d'une grande c'est-à-dire celw qw éta1t reçu par la foi, ct oon celui qui ltait
«utiliré,.: l'habitude des chrétiens de langue punique qui ap- bu par le corps. Tu as entendu le même breuvage : "ce rocber,
pellent le baprême «salut» et te sacrement du corps du Christ c'~tait le Christ", car le Christ n'était pas autre alors, autre

556
NOTES COMPLI.M"'".,.._.1.
,.,.,,. tl!r

... • ..... ~ .
------
NOTES COMPÚMENTAIRES
• vire ~n6fique : 10h qu'ett1
maintenant. ( ... ) C'~ent donc la meme nourriture et ,ttt_ • • en p~lsant 1e sena d'IIQ ter ~IIHri~
breuvage, mais pour ceux qui oomprenaient et qui croe 1 n-e.._
(voir auHi ln /oh. eu, tr. 26. 12, BA 72, p. 512.5 15 ~1 ie11,,.
~...t,i~ut:!,,t qu'on a'en te~it l une teu~ qui
1· ~ P rnple dea 1raducho111 d'/, ~ lraadw,.,.,,. <A
p,,..! !".,,
~
BA 738, p. 62-69; M.-F. BERROUARD, BA. 72. p. 81 l -&j5, g' ;j!P'.:;e l'~e un swcrott de sena et lnvi..7 e._ li, 12 ,;t~.,,.
BIBLIOORAPHIE: F. VAN DER MEF.R, Sain1 A.ugusun
4). P.'eue ªd~-cteux id6es ainsi exprilllfe le ~ á,.t!• " 41

d'dmes, Colmar - Paris, 195.5, t. 11, p. 13-69 ; P.-Th "e"''~",. 1e ucóOn5


!
4" uen e divergentes d"/s. 7, 9, cf 11 1 1 c:'e1t te ;,.;,~-,,_
· • .. 1 7J ,,..,.
LOT, « .. Sacramentum". Notes de th6ologie sacra~ -'._.1:,_ ;i,d 9 te cas des signes figu~s. la difticultf ·
augustinienne», Revue Thomiste .51, 1957. p. 429-44:'-ire psJt • un ~me tefflle peut avoir non e.e -.'M1,i
~ - S• de significadons diff~n~ ou : 111en.e111
,.rr;:--, dr.ui':..,.
MANDOUZE. «A propos de sacramentum chez a. Au : .\.
Polyvalence lexicologique et foisonnement th6oJo ,ultht
Mllanges C. Mohrmann, Utrecht, Avens, 1963, p. 2 tque,.,
~~:~f6tatiOOS est i~uctible (cf. JU, laJA~TaJ~:
(JeS 111 (llticienoe ou nchene ? ' • 27, 111, ,-...
M.-F. 8ERROUARD, «Pour une ~flexion sur le "sac~23'.2 :
augustinien. La manne et l 'Eucbaristie dans le Tract<UM.s tum" ce s1o;;ftcienct ou richesse ?
11-12 in Iohannis Euangelium», Formajuturi. SIUdi ira XXVJ,
dei Cardina/e Michele Pellegrino, Torino, 1fT75, p. 83~~
«L'etre sacramentei de l'Eucbaristie», Nouvel/e Revue ~ ;
:oir
2, but du § 38 laine entendre clai
t...e d~terminer. le sens que l'a:.i~ l'id6., ~ 11
cte ~i~ des interpl'ftati~~s eat alora l'indice d' il.ll ea ~- l.a
gique 99, 1977, p. 702-721: NC .59, «Le comment o_lo. plUJ... ·rnpassible de reJoandre avec cenitude une dEf1e.lltllet:
eucharistique de I Cor. 10, 3-4», BA 12, 1977, p. 81 1_ ••re ileSt; voulu dire en raison de 1'opaciti eles li ce q':'t l '11111:u,
NC 61, «Nkessit6 de l'Eucbaristie pour la vie 6ternei: 4 :
8 ~ c0rollaire un devoir de prudence et d e ~ ~ClOn._ a
BA 72, p. 815-817; NC 66, «L'etre sacramentei ei., pO"' ·t sans orgueil. absolutiser aa propre • . : oa ne
l l 'Eucharistie», BA. 72. p. 824-827 : R.A. MARKus. «Aug~ sa~~rs d'accueiUlir dans la cbariti les i ~ , . , . ~ oa ac
f' on magic : A neglccted semiotic theory», Revue des ~ dD1t par les autres (cf. Con/., XII, 24, 3 ~ 111116-
A.ugustinieMes 40, 1994, p. 385-388. 1 ~96,-4()5). C'est donc pour noua, et non en tui.' s. IA 14,
P· a ptusieurs sens (cf. A. SouowAc BA 48~ que le
16. Pluralité des lnterprétations scripturaires (li, 12 ,
te~:ut de pouvoir saisir comp~nt 1•1-doa ~j,-,,:_à
~ nous pouvoos accueillir les peDMes divenes _6criY11e
17; III, 4, 8; III, 27, 38)
J. Une pluraliti d'inrerprltaJions
te~t à nous pour interpNter ce leite, pourvu
se~patibles avec la v6rit6 de la foi. Selon :. S ~ -
u•J:. IC ~

Puisqu'il existe des signes ambigus dans l'Écriture et que leur ; xx1x-~XX), cette vision mgative de 1a poly.:_W:~?
ambiguJt6 ne peut pas toujours ltre lev6e, un meme veraet riture qu1 est perçue comme une conl6quence de 1•.1nad6-
scripturairc est susceptible de recevoir plusieun interpr6tationa cuatio~ des signes, est celle qui pmtaut dans l'opcique
diff6rentes. tlnienne, à la diff6rence de la concepdoa dei AleunclriU:u,-.
II est rarc, selon Augustin, qu'on ne puisse dissiper l'arn. tesquels cette plurali~ de significations ae fonde d'abord .::':
bigu'it6 des ternies pris au sens propre: le contexae, la con- c;aract~re in6puisablc de l '&riture.
frontation des traductions ou l'examen de la langue originale La fin du § 38, toutefois, o~~ un retournemeaa _ oa e.
permettent le pios souvent de d6terminer l 'interpr6tation l KANNENOIESSER (p. 333-334) crolt pouvoir dá:eler une ••o-
choisir (cf. Ili, 4, 8). La questiona d6jà 616 abor~ au livre IJ lution de l'he~ncutique augustinienne, due l une appr6cillion
(11, 16 - 13, 20) : la grande vari~t~ des traductions !atines désonnais franchement positive de Tyconius (sur cene bY_.
confronte, de fait, le lccteur à une pluralit6 d'interpr6tationa. ~se et les qucstions qu'elle pose, voir NC 1: «La daie de
Toutefois, si ces traductions ne sont pas erron6es, cette pluralit6

S.58
1,·oTES COMPÚMtN1AIRES ~ NOTES --~.__-...:,...
COMPLJ.·A,f,-_ .,
.
· .•. ~ - ·
.
.. 1AIIU:s ---.,
composirion du Prologue et les adve~ires vi~s. ). Ce .t,oisis900S de pttflrenoe le
. ·taJement présenli comme une défic,e~e frtian, s; %i ~ r,oMIJC. e mme cenain . li c:e ~ '4Ut 1·
~~~erit i/le qui scripsil) ef une _concess1on (nihil P~,~r~, 'I" 11 e,' r ~pC~n~ne inierp~tlon qui ~na1 .no..ia 6ch.,':ur ~~
appara.t
it désormais comme une nchesse et une rnan I·r, lc"li '-t
uJ · décou cs1a . ~,,
,.crt
~
1
d" f00 , ........ i la saine doer . Oppr,- ,__ ·
con•º"'- nne · •
""°'•••-
,_. •11 c.-·-
1 Providencie divíne: les sens m tlp 1es . ven, Par ' <>11 ~ ,. ui e'1 'di,cuter c:e ,ens i l'aide d' 1 ' 1 n·esc PIII ~--,~
,:urs pourvu qu'ils s·accordent avec la vénré, ont été lca 1~ ~ ~_..,.,ner du ,noins exclusivemcnt une"-~-.,e dt ,.f:,"'ll>lc
<p,a;uidit) et même voulus (prouidit) _par l'Espri1 Sa· Pr~.,. d,:,;s;s50'1:e foi saine•. Conform.itl à la ~m_erpr~ion q::"Ure.
reste hypothétíque (jorsitan) de ~rvemr à rejoindrc I rnr; a·;; ',e-"ri' 11( on seulement le conre,ue irn~-~ rence av ""'"
de l'auteur, il est ~~ cont~ ~rtarn (arte) que l'Es;,/("'6e fc 111e~'er:nsemble d.e 1'_&:~ture), et ulrirne'ª'· maia ~ 119~
r~uvre dans ce qu~ v1ent amsr à la pen~ du lccteur. De esi à ,~".\rention de I knvam sac~: telle e":11' co,DC,denq
símilaire dans Ie hvre XII des Con/ess,ons, Augusr f ~ B"ee 1 1 la ll'ldatioa ....
avoír expo~ ' ·
des mterpr é tat!ons
· d"verses
'. d u p_rem1cr •n, ap
· ver r~, •,erell ue- crittres, il faut encore ajouter la . -·
la Genese, conclui : «_. .. est-1I poss1ble que, memc à ton se, dt /l ce:jon avec «ce ~ui a été ~mon:'1pat,bili~ de l'in-
ierf'rt18 nt dit avec Ie nusonnement philoso tvec: <:ertitUde.

=~
( ... ), quelque chose a1t pu khapper de tout ce que tu ~Ptrr
révéler toi-même dans ccs paroles aux Iocreurs de !'ave . va, 1 111,.e~ tifique (cf. De Gen. ad lill. 1 19 ~~ue et !'observa'.
cela même si celui par qui elles fure~t dites n'a pen~ pe n,r, er ~0 11 ,cie;ouoNAC, BA 48, p. 579-580)'. A~ ~9 • p. 134-139.
qu'à un seul des multiples sens vra1s ?» (XII, 32, 43 8~-~ttt voir '\f de ta science puisse entrer en
11
Uchu que 1~
p. 42 0-421). La transcendance du sens v<;>ulu par I'aut~ur n' 14, certil~ : vraie des Écritures: s'il y a oppositi ~vec: l'_inter-
clut clone nuJiement Ia valeur des autres mterprétations si Cl[. prétaº.º 0 se trompe tout en ayanr l'apparei!1'~ est, sou que
sont en accord avec Ia vérité.
. La Bible s'adapte donc au n·elJea
•ve.a.." .1, ·
50
rai . 1 que l'interp~te «n'a pas é~ capabl deposséde, le
sor ,. e M~--
de chacun : Ies plus pet1ts comme 1es p1us savants peuv vrai,.deS É,critures» et qu I 1 oppose à ce qui a~~ ,.......... cr le
trouver un enseignement qui Ieur convient (cf. Conf, v,.c;r Y
BA 13, p. 532-535; Epist. 137, 5, 18, PL 33, 524); si l'inr'e8,
5
s,e~ nce ce qu'il a trouvé en lui-mêrne plutõt
~v1~e res (Epist. 143, 7,_ PL 33, p. 588). Cette q ~ -l_es
:xi 1
~ avec:

prétation savante des spirituels est préférable, 1'interprétar r- , tcritutoutefois qu 'un cn~re négatif; elle ne pe<X>mpatibdrté
anthropomorphique des simples a également sa valeur, dan •~n 1 n'es~ner l'exactitude d'une intcrprétati.on. ut suffire à
mesure ou elle véhicule une foi vé?ta~le (cf. f::on/. XII, 27,s3;
- 28. 38, BA 14, p. 406-411). Ams, compnse, la pluralité
d'interprétations exprime la surabondance du don divin
I
1déte ustin juge donc nkessaire et ~ bénéfi ue la
p.~g rétations d'un m8me verser scripturai q S pi~,~
de5 'te?e 5 •accorde ici avec sa théorie: il 0 , ~ . ª _Pratr9ue
.

L'Écríture se révele inépuisable, lorsqu'elle est lue dan · er.ég uq plusieurs sens possibles à ses lectc lle Jamais à
J'Esprít : quelques versets suffisent à «faire jaillir des flots ~
limpide vérité, ou chacun puise pour soi le vrai qu'il peut trou.
propase~ et cherche ainsi à Ieur faire percevoir
au~~;~ré (cf. M. PoNTET, p. 148). Sa <:oocepti.onª~~.~ du
rrs · °i:1 à ses
ver dans ces choses, qui ceei, qui cela» (XII, 27, 37, p. 406- ,1 ter. qui fonde sa théorie comme sa pratique. la B"burel
407) . est ce . · 1 e
1 transcende tout autrde__knt,I ~rchessee qu'cllc cst inspirée par
3. Hiérarchie des interprétations j'E,sprit ; dans ces coo 1tíons,. a nc de sens qui jaillit de Ia
Toutes les interprétations néanmoins ne se valent pas. Les Jecture du texte ne peut ,u ~tre youlue de Dieu (cf. NC 7:
cri teres à utiliser pour apprécier leur valeur respective sont «Place de l'Écriture dans l écononue du salur»). 0n reconnait là
clairement explicités dans le De Gen. ad lilt. (I, 21, 41, BA 48, / des convictions largement partagées par l'hcrméneutique
p. 140-145): «Quand nous lisons les Livres saints, parmi rant ancienne (cf. P. C. BoRI, P· 62 et Ili).
d'interprétarions légitimes que nous tirons d'un petit nombre de
mors et qui sont appuyées sur Ia saine doctrine de la foi I BIBLIOGRAPHIE: F. TALON, «Saint Augustin a-t-il réellemcnt
enseigné la pluralité des sens littéraux dans l'&:rirure ?»,

~ 1 ~
-----..,___ .
d

NOTES COMPÚMENTAIRES NOTES COMPLiA,tENr~J


11
RES
-..... -

Recherches de Science Religieuse 1 ~· 1921, p. 1-28. paur son propre ouvrage. II n'
z Unité ou multiplicité des sens httéraux dans la à·
S. ti., c0flÍ"~ -111errompu la ~tion du D ~paa fortuit •
ARB, «Thomiste 37 1932, p. 251-300; M. PoN°rET L' 1hliq · -rr
tifl •• , ',n
25. 35, c'est-à-dire au ~ Octr. ChriJt qu A~
Revue ' Pari 1945 A • t!~i "
de saint Augustin prldicateur, s, ; · SouoN 8~s' s",!,e11t
en d; l'ambivalence des irnage1 me~ o6 la PriMc,.
versité des interprétations de l'&riture», Note comp/i~~· .,t)t ;é ~jenc~ rúfier tantõt une approbation 1Cnpturaire1 ~ ~
..nll t 51g ·t da , lantôt qu1
25, BA 14, 1962, p. 606-611 ; lo., «Le caractere ªJ>oréti llta1,., .,- 11 ~efl J'engagea1 ns une J)rOblérnatiq llne COnda
De Genesi ad /i11eram», NC _l, BA _48, 1972, p. S75-58o~Uc <lu ~tiºº.;;
(cf, G. GAETA, «Le_Rego/e ... », ;'.\~he de <:elle ~
BoRJ, L 'interpritation infin_1e, ~s. 1991 ; C~. KANN • P. e. rrcOpJt d'ailleurs ~uvnr la logique d
SER • « Local
Setting and Monvauon of De doctrma eh . ~011:s
C I' r1s1, . ()fl peu ·ndications d'Augustin en 24-25 ;,.. dév~lºJ>pernent à
Augustine Presbyter factus sum. o ,ectanea Augustini ana,., rtir de;1~ propos~ dans l'lntroduction) :' il i~vou structure ':l
k 1993 p. 331-339; M. S1MONETT1, «Introduz~ Ne"'
Yor • ' . . . V
SAr-rr'AoosnNo, L'istruz1one cr,sllana, erona, 199.J "· iii
•one ~ lí~re ternP5 (5, 9 - 24, 34), de reconnaitre I P0rta.it, <Ians un
XXXD. • P- )(,c_ pref11ler dre au sens figur6 ; une fois ce disce es exprcssions à
cerflPre::ner le moyen ~e les interpréter (25 ~rnent ~1'6. il
{B"' do sioD de ce deuXIeme temps de l'ar ' • ~7. 56J. La
17. Le «Liber Regularum» de Tyconius et 58 ,-08~ à rep6rer. Selon H.J. Srme1 («Die !~nlat1on est plus
tion par Augustin (III, 30, 42 - 37, .56) prfsent.. tcfíc•~ von Augustinus, De doctr. christ. 1 _ 1 Bibe!. Eine ':f:
Des études réce!ltes s'interrogent s_u r l_a relatio!l de l'he 1 ,411111Y ).ugustiniennes, 21, 1975, p. 86-88) Au ,_Revue fks
neutique d'Augustm à celle de T>:coruus. ~ugustm résurn ~- t,"'1_e550c;eessivement les deux cas qu'il distin 8UStin dévelop-
fidelement les regles de Tycomus ou b1en transfor C-t-11 perll11 s figuré peut itre fond6 sur la similitude~ dans le f 34:
profondément sa pensée dans la p~ntation qu'il en fait ~~-t-iI , 1e sen sunilibus rebus duela) - ce cas ferait 1•~ des ~i~
du livre III du De doctr. christ. ? Pour répondre précisé ª fin 1 (aut a u sur la proximit6 existant entre des féat: 1 des f 35 à
cette question, il importe : 1º) . de voir comment A ulllent_ à 41 :i~initate attingenlibus) - l'exposé ~ (aut ab _ai;.
integre à sa propre argumentat1on la présentation du
Regularum, 2º) d'analyser les remarques par lesqueu ' h~,.
t
sti n qua 11 ration des regles de Tyconius, qui privilé~ se~r la
préSC oque (§ 42-55). Cette hypothese de lectO:ent, de f~t, la
introduit son exposé des regles de Tyconius, 3°) de COnf~s •I sr.11~se pas. Plus simplement, me semble-t-il A~ tou~fo1s, ne
cbacune des sept regles du Liber Regularum au résumé ~ter 1 r:it,ord rnett~ en gardf: soo _lecteur, en 1uisig::. ~tend
propose Augustin, afin de prendre la mesure de l'écart en~
deux auteurs. es
i'n
1 bivaJence des i_mages scnptunu~, pour le dissuader d'une~-
1erprétation umforme (§_35-37) ; d expose ensuite les •n-
1. L'insertion du rtsumi du «Liber Regularu,n,. d à utiliser pour découvnr 1~ sens d'une locution fi U::!ens
l'argumentarion de la fin du livre Ili ª"s / rernier Jieu, le recours à d autres passages de !'&:ri~ · en
Selon M. SIMONETTI (p. XXXI-XXXII), l'exposé du libe fs).
puis l'appe~ à la raison (§ 39). La connaissance C::
t<!37-
(§ 40.41) - q~- est un~ forme _de cet appel à la raison _ ~~
1

Regularum (§ 42-55), tout comme le développement relatif r


tropes (§ 40-41), constitueraient des appendicea: une addit~ux 1 pe rmet alors .-~ d mtrodu1re le Liber Regular-um de T .
· · 1· · ycon1us
qw• ne serait pas venta · égrée à I ' argumentation 100
bl ement mi d auquel il se ré u,ra.it 1mp 1c11ement depuis !e début de la secf •
• -1. •

livre I_II, Augustin se contentant de présenter la pensée du comme !e montrent les exempl~s choisis, la référence • i·l,,":~
Ty_c omus sans _la, réélaborer. II parait difficile d'accepter C: calypse et la parent~ de ce~nes formules (cf. e. KANNEN-
1,

oJESSER, p. 333). La conclus1on (§ .56) établit un lien tres


pomt de vue, s1 1 on prend en compte la Lellre 41 (2, Pl 33
159; cf. E. HILL, p. 445-446) qui laisse entendre • explicite entre les regles de Tyconius et les «locutions
l'intention initiale d'Augustin était bien d'utiliser les Regle~~: 1 1ropiques»: «Toutes ces regles, à l'exception· d'une seule (... ).
font entendre une chose par une autre, ce qui est le propre de la

562
563
NOTES COMPI.ÉMl:"NTMRES
---.............J-,_ . '
NOTES COMPUM1:.· ...__....,,; ,.~ .
Nr,41RE:s ~
1'-~utio~ "tmpiquc"~ ; ellc_ tt'nKliitne de la volomé d'
,ent la valeur qu' Augustin
d tlargir lcs cattitones hah1tucllcs dc-s tmiu~s de rhét _Auguar
lc-ur pem~tt~ d'indurc lc-s figures scripturaires, quc~lnqUe J>o~" '°"fi~ 1 en recommande la lecture~' 111 trh.
11it1•. L 33,1065); dana les Qi,. ln I d1~ Rea _ai( dq
lc-ur spfrtfictté. e qUc •~·t
'""li z-'11~ 610, il applique la cinq1.1;~~'ª'~11c114,111';~111111 (E.~~
C'e conrextc inteitrc donc l~s explicitcmcnt la r6 pL~ ciu ~jour des Hébrcux en i;_gypce ~gle au Pl'tl~ qu_47, ~-
dc-s rl-glc-s de Tyconius dans un cadre rhétorique : ~ sc_ntati011 dll S BA 12, p. 482-483), i1 ju • dans lea R '1llt de ~
~-~!
r,,,,.Z:
iníl~hissemcnt de la pensée de l'exégere donarisic là 1111 1
(li, 20 préUrab~e. à celle de Cy~ IOn intcrp~~lcui0 ~ 1
que l'analyse du Liher Rexularum et de sa préscn~ . Cst cc ...nins d'une cnt1que en raison ,L,~n. Cette -·· hon de 2
Augustin nous permettra de dirc. ª
110n Par ~.. ~
, uieur.
~ CIOnvicti ~.. une a' .
ona donatlsaort11
2. Tyconiu.v : «un homme d l'esprit plnitrant ( ) st
1• _ r,e « Uber Regularum» • cs de
toute/ois D<>nutisre» ... ' '1lq;1 ,·
Liber Regularum est te .
- Tyconius ,tYonéneutique biblique. Son :~:~•er lrairt oc .d

:e d eles ystiques qui viennent à bout dcest de <IEte0:- en1a1 1


Tyconius est un exégete donatiste qui v6cut en Afri 1 111
fin du IVeme siecle; ayant pris ses distances à l'égard à la "ftfa 1,0i tout enti~re et qui rendent . 5_~Olldcurs •ner les
clésiologie donatiste, il s'est vu condarnné par un concil 1'C<:- ~ rs de ta vérité» (p. 1, 3-5). Ccs ::v•s1bles à ccrta.icac~
tiste (pour plus de détails, voir A. MANDOUZE, p. 1122 .t dona. 11"~sceaux• qui ferment les Écriturcs gles SOnt COrn~ les

ne s·est pas rallié pour autant à l'Église catholique qui 124). li 1 de51tge le chemin de la lumi~rc» (Re ct6per lesq11c1s •l'Es s ~
vait être, selon lui, l'Église véritable puisqu'elle per5éc~Po1.1- pro c1onc intrinslques au texte : ce songt. l • P-~. 11-14) Elpnl1
I lea sonI . . ( r M cs l0ts . · ea
Donatistes (cf. Regula 6, p. 68, 18-19 et 27-29). H. Oi si te b1bhque e . . . OULA~Y, DS 15, 1350 q1.11 ~gisscnt le
(p. 54) voit dans son altitude une forme d'recuménismcAO~rcic 1 Jssance est un gwcJ:e pour mterpJiter 1'&:ri: ct dont la con-
a valu les critiques de ceux qu'il tentait de réconcilier. 0 ,UJ
lu.i ·eure, selo~ T_ycomus, es! de savoir d ui. urc. La qucstion
soulignent au contraire combien il est resté en fait éloi a~trcs n;:'Jtel texte b1bhque. Les tltrcs mames i
11 faut appliqucr tel
l 'Église catholique par ses positions théoriques (cf. J. l.n de ~catifs: cinq titres sur sept établisscnt uneªrc1~es sont sigru.
GER, p. 185). Parmi les ceuvres de Tyconius, il faut menti TZIN. tinction en_tre deux termes (cf. Reg. l, 3, 5, 7 :~n et_ ~nc dis-
outre le Liber Regularum - seul ouvrage qui nous soit onner, 1 l) ; uois utres sur sept font Jifércnce à l'ima e •mphc1te111e01
nu, mais dont il manque la fin - , le De bel/o intestino l~e- 1 Reg. 1, 2 et 7). Comme 1~ ~te _à justc titrc t
du C0rps (cf.
Rego/e ...•, p. 113-114), 11 s ag1t d'établir · ~A:fA (•Lc
posiriones diuersarum causarum (cf. Gennadius, De uiris i~t;:;
18, Texre und Unrersuchungen, 14, p. 68) et son Comment . · l'intérieur d'une réalité unitairc, t'~glise 0~.~oction à
sur /'Apocalypse dont il ne reste qu 'un seul folio, mais que ~!rt
arrive aujourd'hui à reconstituer de façon plus satisfaisant º: 1 souffrent l'une et l'autrc d'un état intime deu

dans Je corps d e l
'Éc . 1
_iu_re, qui
dichotomie fondamentale qu' on pcut repérer contradict1on : la
' se on Tyeonius
partir de l 'étude critique des auteurs qui l'ont utilisé (voi/u
résumé de l'état de la question dans M. DULAEY, DS 15 1352~
1353). '
l nture est comme un refl t
gnage de la lu~e intime ~u~ travaillc te corps de ~.3;i=. .•
tlmoi-
La pré5c:ntat1on ~ug~hruenne du Liber Regularu,n dans le De
Le jugement d'Augustin sur Tyconius est nuancé: il le qua. doctr. chnst.
. veut
. metter «les esprits studieuu à 11·re 1,ouvrage
lifie, dans le C. ep. Par'."eni<:Zni (1, 1, 1, BA 2~, p. 208-209), 1 de Tycomus, mais sans en attendrc plus qu'il ne peut donner et
comme un «homrne à I espnt pénétrant et d une riche élo- avec _prudence «à cause de ce dont, étant donatiste, iJ parle en
quence, mais toutefois donatiste». Le fait qu'il ait voulu insérer bérét1que» (III, 30, 42-43), Elle pose plusieun questions. Selon
les Regulae dans le De doctr. chrisl. indique déjà son estime ,. e. KANNENOIESSER (p. 335-336), la préscntation initiale dea
pour Tyconius et sa dette à son égard. Bien d'autres índices ~gles de Tyconius comme eles «clés pcrmettant d'ouvrir les
parties càchées de l'Écriture» (§ 42) fausse compl~tement te

564 1
. . .. .Jt···- --

point de vue d~ Tyconius. Ell_e e~~erai1 de PIUa ·elle aurail pour effet une vlritable di
fjcation int~wteApar u~ co(§p14s3te) . iéva) dans le li Ih.,_,. efle q~que de Tyoonius. llor1100 de l'ht-r
T conius c1~ par ugustm . «rendre Vis 'bl lt~lt~ 1-->oeuu • .
; la véri~ rcs~ invisibles à certains». L'addit:o:" les lrEI(~, ""' remarque enfin qu Augusrin IOldigne les r .
est, Se
lon e. KANNENOIESSER, coMrente av de i,;•.16 ~
. radi · ec 1a ""Pt ,,_~,
ª'"'"'
()11 qui ne peut suffire à ~50Udre lou~l1'lllet du uh,,
d'Augustin. mais en cont cbon avec celle de T /UR~i,cnture, en invoquant le ~age entre lar~ d1ff1euh~1
de I de Tyconius (Ili. 30. 42). Un rei ~ a - ~ et la pra-
modification, reprise par les Mauristes (PL 34 ~ni111: n'ft
~nunent par J. Martin (CC ~2. p. 103, 35), ;ien/ e1 , 11~
·que• ~ssaire
11 0
· .. comme 1e notem. l• H ..~e• •
l·Jl)f{;c:;1.• lf.J .
~1'11 d1re
q!JBS'es crad, A. Préau, Paris, 1958, p. 1421 •qu~u tt cr,,,/1·
l'on interp~te les ~gles de I ex~g~te donatiste de ~ 1t
~ s desti~ à ~soudre des d1fficultés _ ce ~rtune !!1lt
!n fait, par claues -, alors 9~ les regulae sont Jes 1
~~i:: ,erre e~ arri~re de ce qu'elle pense caract~ns"e e.e ~ 1.~n!l.:e
reste1eur», MalS · 1a remarque d'A ugustan . laisse enrend que "' a de .

-
e~ d'autres ~gles herméneutiques. re qu ri
de pen~ internes au texte b1bhque. II est vraj que 1, 1~u~ e,uste .
uisibiles fausse le se~ du te~te de Ty~nius : P0Ur 1~tiOQ de , ~ Regles de Tycoruus ti leur prluflla1io,r par . ..
3. 5 ~~~
les ~gles sont à la fois ce qw obscurcu le contenu de • en effet, _ La premUre regle : •Ú Seigne11T ti Jo,r corph
pour certains et ce qui l'klaire po~ d'autres. Cette l'~llirt La premi~~ ~gle _invite à discerne, si 1111 re,ue de rfcri,ure
à premi~re vue dkoncertante explique l'addition d ~Oil du Chnst ou b1en de soo corps, l'~gli!e. Le va··t- .
Mais faut-il affinner, avec C. ICANNENorESsER, qu'A: " 11_1bittJ. . """rle 1 . u1· 1 1 . -.. vrenr
;-ntinuel entre e s1ng r~r et e _P unel, lout comme les indica.-
~me a fait erreur sur la nature eles regulae de Tyco~Ustt11 hli. tions qu'on ne pe~t apph~uer ~rect~n,_au_Chnsr en raison
présentant comme des clés ? La lecture du prologue : en !ta 1 des faiblesses qu elles lw a~nbuer.uent, 1nv11c à ce constant
Regularum montre bien que, pour Tyconius, la ratio r u libt, 1 discernement. La sola rat10 (p. 1, 20; p. 2. 13; p. 3• 2 ;
ouvre ce qui est fe~ et trace «des sentiers de lurru?"iano,, 8 8) discerne. par exemple, le passage de la !!te au C0rJ>5 en
l'&:riture (p. 1, 5-9). IJ me semble donc excessif de dre» .~ f;. .53, 4-6, <?à il est dit du ~rviteur souff~t que Daeu va le
urifier et lw donner_la CODDaJssance, oe qu1 nc peut c:onvcnir à
l'opposi~on en~ regulae_ et claues. En s'appuyant sur l'lirci~.1ci 1
de uisib1Jes qu elle attnbue, de façon erronée, à A~~ ~lui qui est «la lurru~re et la sagesse de Dicu. (p. 2, 4-14) ou
P. BRIOHT (p. 123-126) oppose également Augu 1st1D. f10
encare en Dan. _2, 34-35, ~ si la pierre ~tach~ de la mon-
Tyconius: le premier utilise les ressources de la rhétor: ct tagne désigne b1en la tête, d faut par coolre y reconnaitre le
second refuse une con<:Cp~on séculi~re des ~gles ~lle, le corps Jorsqu'elle envahit_ toute la terre (p. 2, IS - 3, 11). Dans
1 le reste de la ~gle. mennonnons, outre Is. 61, 10 qui est cilé ici
comprend comme des pnnc1pes pneumatologiques. De f ea
similaire, P. CAZIER (RÉAug 22, p. 286 et p. 2n O~ par Augustin, l'usage que Tyconius fait d'Eph. S, 31-32 pour
discerne dans le résumé augustinien une évolution 've~ ~ établir l' unité de la t!te et du corps: «C'est pourqllOi ils sont
rh6torique; il estime qu'Augustin «fait surtout eles ~gles une devenus deux en une scule cbair. "Le Verbe est devenu chair" et
série de receites pour ~soudre les difficultés de l 'É.crihllb la chair est devem.e Dieu, puisque nous sommes "nb D011 du
alon que la visée premi~re de Tyconius est de «nous fai~ sang, mais de Dieu" (/oh. l, 13- 14). L'apõtre dit : "11s seronl
~n6trer dans le myst~re». Faut-il ou non souícrire à ces deux en une seule cbair. Ce my~re est grand. jc vous le dis. en
jugements? ce qu'il se rapporte au Christ et à l'~glise" (Eph. S, 31-32)•.
Ces quelques lignes de Tyconius ont sans doute pu suggérn à
Par ailleun, si Augustin juge que «l'on ~ncontre ela Ty- Augustin le reoours à Eph. 5, 32 comme príncipe d"ioterpré-
conius une pensée toul à fait absurde sur les points oo il ará• tation (cf. A.-M. LA BoNNARDlàtE, «L'interprétarion augusri-
d'abandonner compl~tement les Donatistes» (111, 30, 42). oa nieone du " magnum sacramentum" d'EpMs. S, 32•, Rtchen·hts
peut se demander s'il n'a pas opéré dans les ~gles une l&Jdioe Augustiniennes, 12, 1977, p. 3-45 ; voir surtout p. 3-29).

567
. ~ .. - -...
oMPLiMENTAIRES NOTES COMPÚMEfvfMRF:.S
s
' . u'Augustin fait de_ c:ette ~glc 24 ),. (p. 10, 14-17). La finde la rtgle li-"lli ne
~ ,oJtlJ1llllre q plus que ne le f&t Tyconius 01l'I, 31, offl· 2, rties sont rasscmblécs en un 1eut g que
Lt ~~u e sans doute et le corps: le Christ et l'~gÍ· ullitf (fl deu~ ~I y 8 un seul oorps qui est à la fois bonCl>,:ps ' 111111 "'
1es 11 i): •• .... mauvais.
44) soUh~~.; entre la t!te nne». La tripie mention de 1.1SC Sori1 ,orP · 23.24).
-~•-n""et 01erne perSO
fo.-",.,u1 . ificative de I''ms1stance
· d'AuCJlptt,. (I'. 11, usllll
. présente cette reg)c en la critiquant (Ili
32
,cUDe ,e e rsofliJ est Sl,fement l'impartanc:e de la distrSlj~. ,. u g te esl-1·1 bon de ra ppc1er au préalable que• da. 4'ii1.
sio~ ""'ti~ n'exclut nu Augustin utilise constamlllenthcti0ii s do u49 à Restitutus (PL 33,1065), il louait 1·., ns ª
f 5
maJ 5 ,eie et le corP : en particulier dans les En. in /> ~,te
enire ~s 5on exége~ · et détermine son intcrprétat' 1· oU
51111
1,ettr e . traité et résoIu avec d't·
2 ,con1us
1 1gence la question de
.,d·a~o1rt c1ans l'Église de Dieu, il faut supporter en oa'ªrdavo1r,
rts1\ue un rõle niaJ~:italions récurrente_s de la rêglc (:11 du corllrnen. •n de I•urut
. é , ce qw. es t mauvaas. et ~me' cn·rru
" n.
elle J oans ses ellP 232 · En ,n Ps 37 6 · E:,. le 1ae . bl de ne1• 11
Psautier. pL 36, 231 • • · · • , f>L ~,· S3uf rd f10US ~nun:cs mca~ cs . le corriger ou de lc faue
. fs 30 s. 2, 4 • 3 PL 31, 1816-1817 etc.) ·1
1 . :"', ...ar b~tre,.. Maas, s1 Tycomus ava1t te ~rite d'affirme
,n · • · fs. 140• • ·i , . • 111s1
399 _400 ; En, !n . é du Christus totus : 1 s appu1c sur Eph 51c "~ parai l)onat1stes,
d1s . «que les bon s do'1vcnt, par amour de 1r,
de meme sur_l urut t à Gen. 2. 24 et à Matth. 19, 4-6 · 5, 15
c0~tre :pparter les mauvais dans l'unité jusqu'à ce que ,:
1-32 qu'il l~e soduvel~Épaull et de l'Épouse «en une Po11t
3 e aussi J Cor. 12 • 12 pour affiirrncr l'u !'81::0!nt dernier les séiw:e» <C;· ep. P~rmeniani, Ili, 17, BA
...ontrer l ·union ·i·se
1
Seu)e
. Jºg 43 6-437), sa_conceptaon d ~ Éghse bapanite ne pouvait
... · ·• ma is il uu · 1111~
out Matth. 25, 42-45 et A e. 9• 4 pour Jll!tifi
chaJr» 28, P· . à Augustm : car ellc laasse penser que les méchants
du corps_ et, 5;:r'Christ dcs paroles prononc~s par lcs rncrn~ convetUr .ennent réellement au corps d u ehrist . et met en cause
rattributlOD ª p BoaooME0 (p. 197) souhgne, à justc t't apP~j du concept d'Église. On comprcnd alors Ia premiere
de so~ corp\i~tion augustinienn~ d_e la premiere ~gl~ :· ru~;ction du titre proposéc ~ Aug~tin : «Le corps du
combz~n 1 utbi. au-delà de celle-c1 : II oppose «l 'exégesc e cor . 1 véritable et mêlé» ou b1en «véntable et simulé» ; ta
Tycoruus va né 1en . ('I , . de
ative» du Donallste I s ag1t résoudrc de
cs.
C_~sc.tion de la vérité et de l'appareoce, qui est empruntéc à
sentielleme;t 1.iriture) à la vision augustinienne du Corps d1 , d1s11n . . I' . ,..
• t0 Jogie néoplatoruc1enne, sauve uruté du coooept d'c.glise
difficulié~ e un puissant générateur de synthese». u
Christ qu1 est « . . . 1 ° 0
urc une solution tout autre au probleme d'une Église de
_,,A r'g/e · «Le corps b1part1te du Se1gneu,,.
_ Laseconuc- " · epét;::urs (cf. J. ~TZINGER, p. 183): ~llc implique ~galement
Selon Tyconius. «la regle sur Ies ~eux partie~ du corps du autre concept1on de la catbohc1té: selon Tyconius, te
Seigneur est beaucoup plus néccssa1re ~... ) et d faut l'avoir
unende est ·mtégn, J. da
ns l'É g1·1se comme pars :sinutra
•· ; Au-
devant les yeull à travers toutes les Écntures» <_p. 8, 5-7). li 0:tin ne peut admettrc ce conocpt de «catholicité extensive»
, gi·t 1·ci de discemer, non plus !e passage de Ia tele au corps f·bid. p. 182 ; voir aussi J. S. ALEXANDER, p. 208-209), car
a «lc passage et Je retour d' une part1e
smais . d u c?rps à I•autre, de' I~s rnéchants n'appartiennent pas véritablement à l'Église. Le
la droitc à Ja gauche ou de la ~auche à la dro~te» (p. 8, 8-JO), titre finalement suggéré par ~ugustin : •L'~glise _méléc»
c'cst-à-dirc des fideles aux mfideles ou vice versa. Pour exprime sa proprc concept1011 : d préfere, de fali, «attnbuer la
montrer l'existcnce de ces deux parties, Tyconius cmprunte eles permixtio à l'Eglise plutôt qu'au Corps du Cbrist» (P. BoR-
exemples au livre d' lsal'e ou se succedent des verseis ooMEO, p. 295), car Ie Corps du Christ n'est pas mélangé en lui-
apparemment contradictoires (p. 8, 11 • 10, 12), avant de s'ap- meme ; sinon, comment pourrait-on sauvegarder la saioteté de
puycr sur Je versei du Cantique (l, 5) : «Je suis · noire, mais l'église - Corps du Cbrist sans recourir à la bipartition de
belle», qu'il commente ainsi : «Qu'il soit exclu que l'Église Tyconius ? Par contrc, l'~glise quae nunc est est mélée : «!e
"qw n'a ni tache, ni rouillc" (Eph. 5, 27), que le Scigneur s'cst juste y est avec le pécheuri. (Psalmum contra partem Donati,
purifiéc par soo sang, soit noire d'un côté, sinon du côté gaucbe 16, BA 28, p. 152-153), mais ce mélange n'est qu'appare~t. car
"par lequcl le nom de Dieu est blasphé~ parmi les nations" «le Seigneur connatt ceux qui sont à lui» (2 Tim. 2. 19, ali en

568
-~ NOTES coMPLÉMENTA.IREs

11 BA 72, p. 560) ; il est en _


13 ). On. aperçoit ici la continuiti •vec
foh, Eu, rr. 27deS ;emps, il y aura ~paration dea0 111rt Pr z5, 9 i invitait à &!passer les contradicti la rtgle pr~~-
ln. re car, à la fio
st
nfin intérieur et indiscernable 1. ~ ' tt~i. ~~11te, qu en discemant si telle ou telle Jlarole':tl)patente. de
I
:Cballts ; il ~ d: fronti~re fixe entre les deu; c:_!•c11
q"~' t'~riture ite ou à la partie gauche du corps d ldrcs• a la
e peut étabhr sible à chacun de se convertir 011 PI, ~~ ,,,.r1ie dro d'autre part, que la dislinction tnt u : 1ineur. ún
n ste toujour, pc>SooMEO. p. 307-356). Conune le de me 11 ~nst11 te, et 1es fils de la servitude ne COrr re I íil, de la
:ertir (cf. P. a:,
(p. 296), «le mélange vient donc ~~e fo~
rnent P. BoR~brist, bien que non mélangé en lUi. Íélit q~
prOr,,es~n des deux Testaments ; il y a eu deC\~ pa, l la
distincuoant ta venue du Christ, tout comrne / 1 1 de la pro.
te corps ~u nant (modo) ~lé à la masse des ho ~me,~
roesse ª~e servitude (p. 29, 30 - 30, 4). u Loi Y •;uJOUrd'bui
w· n'affecte passa nature, consti~ à &;i.. &e.ª fils se détruirc, «s'_aff~nnis_sent l'une I'au1rc~t prome,se,
l10uve rna1nte
mélange q ·~ Poli ~- ,0 ,n de n'a jamais ét~ JUstifié mdépcndammem : - ~ - 9-12)
4
ver: ce ·on bistorique». "411t 1
et nul ce entre les deux Testaments ne ~•ide donc foi; la
sa s1tuaU • ·~ e regle: «Les promesses et la Lo;,. d1·fféreni'tion de Ia Loi e t d e 1a riOt, e e nent cssen11·e11 pas dans
. li .
[_a trOISlr:m l' .,.t.
- .. re le entend montrcr uru.., organiq11c dca ...__ dans l'A nc1en
J' o ppOs ..A~- cach.,., . .,__ aoe
. Testamcnt, cst .,.,_ ement
18 gio""• , ucVOt 1~ dans
La tr01s1~rne Jpassant l'apparcnte antinornie entre ,
1
de~ qUCr,1ouveau (p. 17, 12-13, p. 29, 30 - 30, 4).
tes~nts,. en parles ~uvrcs de la ~i e~ l'existencc d'~llct
te contrairerne?t à l'apparence et '!'3lg~ le jugement d'Au-
de justificatton t la Loi et qui furcnt JUStifiés (p. 12 2 ,;~)"~ tin : _ «C est à mes yeux un 1mportant probleme pluiõt
q111· o bserv~ren antinonue,· Tycoruus · pose d eux qUcstion' ~ · "-
..-011r gu~une ~gle à em~l~yer pour résoudre des problêmes., (Ili,
dépasser cette ivernent : l 'une, sur la source de la jUstifi s ~U'il qu 4ó) _ , cette trolSlime ~gle est donc bien une rêgle ~ -
traite prog~: raison d'êtrc de la Loi (p. 14, 14-22). li : 11011, 33, . ue (cf. M. DuLAEY, DS 15, 1351). Augustin ne l'expose
l'autre, sur ue la Loi a pour rôle de prov~ucr à chcrcbPolld,
d'un~ ~ · qde Oieu qui pcrmet d'accomphr la Loi (p. 1 Par
la f01 le, º':re que les justes de l' Ancien Testarncnt 0 ' 18 •
t ne~';'!1 se content~ d'a~pr6cier gl?~lemcnt ~a ~alcur du travai!
pa T conius - «ti a fait ~ travad JUStc, mais mcomplet» _ et
d·~m~rtance de la quest1on posée - ellc est, de fait, un Iieu
18, d au l'~rit de Dieu qui est le mêmc que l'Esp~~ ~
?), 1 ral du débat avec les Pélagiens. li discute alon un nnint p~
just~fiés( ~ 6 18_2 9), autrcment dit par le mêmc Esprit, ~ cent .T . r-·
. de l'ex~-': s1 ycoruus a reconnu que les e2uvres sont eles
st
Chn ~ ia mêmc foi que les justes du Nouvcau Tcsta111e eis ~ · és 1 r · ·1 •
e Dieu mént par a 101, 1 n a pas su voir, par contre
tnefg ~ doDSlad foi elle-mêmc est auss1' don de Oieu. La cnse . ~lagieMe
. •
9 ~·19, 4): entre les uns et les autres, la différcncc ~:
(p. 'd mesure sculement, tout comme entre le corps de ~duit donc manifestemcnt Augustin à une vision três partielle
f.°:antei celui de l'adulte (p. 21, 26 - 22, 6). Une objection _ de la regle.
1ae pu,
..,_sence de formules conditionnelles dans l 'Écriturc : •si·
· t tradi · 11 sugg~re néanmoins un rapprochemcnt avec: l'une de ses
vous m'aviez écouté... », qu1 entrcn en con ction·avec Ic uvres le De spiritu et littua, dont le titre pounait convenir à
caractêre inconditionn6 ~e la pro~sse (p. 24, 6-11 ; p. 26, : ~gle. Ce rapproche~nt pcrmet de mcs~rer l'accotd ~l~bal
lS-20) _ conduit Tycomus_à préc1ser que le pcuple était ~jà d' Augustin avec Tycoruus sur les deux qucsnons a ~ ic1. te
bipartite sous l'ancienne alhan~ (p. 24, 15-16; ~- 26, ~3-17). rôle de la Loi et la source de la justificarion, et sur la rnan!ê~
li faut donc savoir à quelle part1e du pcuple la Loi conv1cnt au de concevoir te rapport des deux Testamcnts. Dana le De Jpiruu
sens propre (p. 26, ~-6) : scl~n T~coni~, ~il n 'a é~ donlll! une et littera, en effet, Augustin ex~ le rôle de_ la Loi cn des
condition, c'est-à-d1re la Lo1, qu aux 1mp1es et aux pécbeun, termes proches de ceux de Tycoruus : «La Loi a été doo~
afin que, ou ils cherchent un refuge dans la grâcc, ou ils soie111 pour qu'on recherchât la grâce et la grãce a ité donMC pour
plus justement punis, s'ils l'ont rcndue sans effet» (p. 24, IS. qu'on accomplit la Loi» (19, 34, PL 44, 221). :rout comme
20 ; par contre, ceux qui vivent de la foi et qui aimcnt Dieu Tyconius, il oppose la crainte servile de ceux qw soot sous la
accomplissent la Loi sans etre sous la Loi (p. 24, 21-24;

571
-iment lc bien, faute d'avo·
f nt pas V·- · · tr f•a:,_ ue d• autres cxlgttes appellem le
[,oi
. et qui ne o filialc de ccux qu1 am1ent Dicu Chc ql>rit
A Ja Jiber1é r'ssent la Loi sans être sous ,; Lo· l"che Clt
1 ; l'tiai111 '-
icf,
llÍt à ce P· 76, 5-6: « ... in /igw,a,,. lel'II figu~ nu le
fpirittlel ., 1 et spiritalitu imp/~ntwr g~nf!ra/ttati, 1'artllrnl
D•e; II
et accol11P
I
re à cc tableau antit~tiq11c
Ji''ª
S SU" ·•· • cf ••
12, 449) ; on rcmarq~e d'aillcura la ;ku . ,.. l..11 '--'f. Y
' · a tt
8~âcte sa marque P:'1,a Loi à l'action intérieure dcc~ op~I
pfJS rout au long de I cxpos~ (cf. p. 32 rre11ee du ~r~
~!;:rion ex!érieu:faisail que suggér~r, ct. surtout cn Espri1, 1 7
uc rycon1us n qui est lc donde I Espnt de &râcc :;1°ritra~
pg"'ª 8 ; P· 38, 30; P: 39, 16 etc.). la fin ~ ; p. 33, 29 ;
~nunent ra,nour~r plaisir à faire le bico (Reg. 3 p 0 1111c a~' P· JS, uernent, à partir _de nomhreux CJ.eni la regle c~pli.
cite 'ºº!nius juge cssent1elle : •li cst Rrandcples, une remarque
croyant de t~:.vet /itt., 1~. 26. ~l 44,217; 17,
26, 4 ; De sp 226). II souhgne, d autrc_part, comlllc 1' O, 21a.
29
}4, 16 ~ que '!'Y 11 •at,solumcnt toutes les cités ou les rnent l'lé<:e,s.a.ire de
s3vo1r Jons, auxquelles l'Écriture adresse :v•nces d' luae1 et
21 9; 25, 42. pcut nullement se glonficr de ses ~u Yeoriiu
de5 ":ues elle rapporte quelque fait, l<>nt Pllroles ou dans
que l'ho~ ~l fait ne peut être ~uc don de Dicu ct vrcs Pllr~ 1esq~ . quelques-unes sont à la vérité une fi une figure de
que le bien q 1 pécheur et a besom de la miséricord Parec qUc rlglt~~ quelques-unes de la panie bonne et•g~re de la pan1e
10111 honuJlC ; \ 9 _ 2 1, 4; Despir. et litt., 10, 17 _ 1de Ditu t' ..inaº"c1ea.1
-.s r~e et de 1' autrc. Si donc il y ades .._~me _quelques.
(Reg. 3, p.l .' 36 64-65, 242-244) ; c ' est là toutcfois ' ~~. Pl w•-
· ·
convenir aux nat1ons du dehors il •
c,.._, qw SC!nblem
44, 210-2! l : Ía pcnsée de Tyconius, cn affirmant qu 11 dE. 1
en !' us,_pendant que l'cnsemble du cornc'enneº e_n derneure pas
passe ~1 corntg~on de Dieu (Despir. et litt., 31, 53 _ ~ue la foi ..v11ns ....., à •. té · · ..-~ nu se trou ,. __ _
,,_ ie qui cst 1 tn ncur, tout comme dan l'I ve --~
elle-rne~~; alors que Tyconius affirme : «Toutc 001 '60, PL la part vers te Seigneur cst promis aux nationss <sraet capr1f le
44. 234-~ 1 ''est à la mesure même ou elle a été grarcd <:tuvlt retour
T conius donne aiors 1,exemple de plusieurs• cilé p. 39 2.5 ""
• -. ""'·
D1eu º;.
es_t la foi ; :vec nous,. (Reg. 3, p. 19, 27-29). Co~ e qUc
Augustin affinne que le Nouveau Testarnem d 'fyco_
3)- Yeres qui sont des figures de l' E.glise b" .1 ou nations
étra:r. 2 2), l'Égyptc (p. 43, 1), Tyr (p. 46.'~~ ~ Ninive
1
nius, e
10
'. érait cachéc dans l'Ancien (Reg. 3, p. 17
la grâ~ ~u~o. 4 ; Despir. et /itt., 15, 27, PL 44, 217_218)·13;
0
1
~VoiJc
i~m (p. 49, 16-17). Sodomc, par contre, est une figu;:,re
·e gauche seulemcnt ; de même, «Babylooe, la cité adver:
p.29, L' ., l .
uatrieme regle : « espcce et e genre» :1érusat,~m. est le monde tout enher, qui est repr~nté dans la
- La q
La quatriême regle e~globc:, cn un sens, toutes les autrc ie qu 11 possMe dans Jérusaiem» (p. so, 6 -12). La r~ le
e remarque, à JUSte Ulre, M. DULAEY, (DBS 12 s, ~heve en évoquant la !une contre Satan dans le corps tnê~
comrne ,. 1 -1- 1 · , 448 de l'Église (p. 54, 17-24).
449 ). Tyconius
' précise qu 1 . ull 1se es not1ons d'especc ct ·
non selon l'art rhétonque de la sagesse humainc» ~ La reprise augustinienn~ de cett~ regle (Ili, 34, 47 49) sim-
ge nre . « 1 él , lllais
«se lon les mystêres de a. sagesse . d e este» (Reg. . 4, p. 31 , 7- plífie la pe~sée ~e Ty'?mus et rehen_t, cc:mme seul exemple,
12): il insiste sur les vana!mns u 1angage scnpturaire et sur l'interprétatJ~n d Ezéch,el 36; Augustm, d ailleurs, en infléchit
500 caractere caché et subtil, pour montrer combien l'appr le cornmenta1rc, cn développant le theme de ta grãce et de la
tion de cette regle exige «la foi en quête de la grãce de Diica. prédestination ,confonnément à ses préoccupations du moment.
(p. 32, 12). Species désigne le cas pa_rt!culier : une v~~ II supprimc, d autrc part, le long développemem consac~ aux
déterminée (par exemple, Jérusalem, N1mve, Tyr, etc.) u figures de l'~~lise bi~it~. ~n. en ~~sant l'lsrael chamei
individu précis (comme Salomon), un fait historique (l~I 1 ° à !'Israel spmtuel qu d 1dcnhfic à l'Eghse «sans taches ni
retour d'exil). Genus corres~n~ au ~on~raire à un sens plu: rides», il brouillc la pcnsée de Tyconius, car il masque la
général : dépassant le cas part1cuher, 1 Écnturc désigne souvent dualité de la réalitl spirituelle de l'Église qui est un th~me
«le corps tout entier» ; par exemple, la promcssc faite à David central de l'ecclésiologic de Tyconius (cf. P. BRJOHT, SP 22,
d'un trône étemel dépasse Salomon et s'applique au Christ et à p. 215-216).
l'l:glise (cf p. 37, 21 -25). Cc sens plus général correspond en

572
-·---·-
..... - -~ -

.
N07'1.'S COMI'U.'Ml:'NTAIRI.S

.,,,., ,lp,lt: •IL.f ltmp:r.


l.J L"l"'l"'c .
- . ui~rne r~i(le, Tycomus ahorde 1 C(lfflrne I• frm~ de lot 11"', l'1
.,, L. . 2"1 12
r, 11 ,1~ I• cinqPo ... lles · «La mesure du tem ,.. ªc1aq'"'°"i, .44 -...
r,c"1 uf1f!' ~ure
__ ..., Pfn ·~-. m1111 la ""..ai ,•-' A.. 1 ~ - . ,. . .
t IC'OI '~ , . 1•• li 'li 1. ,- .., ·~• IP "·
imlu:all•'~ ilC'mnienl un caract~re my111quc, Par l'c' 1~ rL , ,_.,,. t,I J,e t,t'(:<mu cas • app,urMe pi,., 14 • ~-QI ~ •,, , ,

1urd • f t ln«-doque, ou ~s ~omhres parfai1,, quj _lllpt,ll /1


IT'Jt-.e, 1• Yd.flérenis et qu1 do1vcnt llre divcr!le J<>11t11t ~ "li
.
t, 1, ,,rctrt analc 1 ~1" ,.,,,.,,,,,.,,,,,,, 1 _
rt'P'' ~,.... 1'h1,tc1tre : le "''°'ar~, e..,,, f
~-~
1• r·,;,,,~-,, .• " ·
-~
• .,..... ..~, ·l.'
JC't "' ~n, ·~·
--"IC"t , . quant t la synec de:XJUC, e li e eon•i1te l c,,"1 ~ (t~ r f''.llC'rnple. e,t_ • fii1turt"e dcs mtn.r,1ilr,
Jl" u<- ' ~ ') .. ~ '
'l' r , ·, J:~ l•
,eton IC't casl~ tout ou )e tout pour la pariic. , l>rtll!!~''• 41, P" auJnurd hui (p 67. lt> 21<,· < "' '~" 11 ,, • ·,. , · ,
partie
1:usajle
ro; 1
synccdoque permet d'expliquer cc/ 55, 2 ,'-
•mbres: par exemple, de jusrificr l'ap ª'nc, d,~ 1
.

,••"
r,<l 111

de 111 fi1ble par l'in.o 11 e de la ,,


N~ ~
r''''111111111 de la prb:4!<knte qut #c l~,r:eu lf'1 1 11r "" 1..,,, ..
M " .,, ~ ""'
--llt't ...__ . 1 ,llr'(",~,,-1'"'"
..,...s. de enrre
no Gen , 15, 13 qui· annonce 400 ans Pltrc de 11 ,, ~ '' r-.,.. d<'Jà la r~ap,111 _.,1on /cf R, ( ~ 'J°" ""'"
tt""':'
1nid1c 11on et Ex, 12. 40 qui dit que le ~jour en f'.: 1c...,,,lltlt 11''"°" "'i
vc.i•r 1u-
11
M. [)I ~.AI-Y • RÍ.!.uR H. p JF X><. P ll~. 22 · ,,, 1
. . J. ,
"" fttyp<e( f p 55 6 • 56, 6) ou encore de rcndr·gYPlc I d,. ~tin s1rnpl1fic la ~l'le de TyCllfl, 111
4-~0 .ans. e .et ·trois• nuits• annoncd ., e ra 1 •rf !,UY. U· -'"'fi 1_ O',nf~,~- 1
enlre la rnort \<i,i dt ,ncncc par uc inir .. récap11ul:.1t,,n ... ·• à , ..1.
«tro_15 J~~rsChrist ( «le premier e! l_e demicr jour 900 ~~ la r~,ur' il com..-nt deux exemples llré1 de la, ·,.-~ pu" 11 dt•rJ.,f,pc
oue"~ . V ...,.J~ fqu'OII
rection . seul, te jour in1erméd1aire fut plcin., p. S7 n, JlQr,it l'-'""... ~ns la s1x1~mc rtglc), avanr d 'en velllr. 1 • lzr:..,,e
du tout 'b-· parfails, 7, 10, 12, leurs muhiplcs oU 1 • 26.27J ""'""
r- me de Lo( ; 1·1 ne. rcllent, · en fau. que le• nefTI,...._ ""' --=
A....
i.
1,e5 nom ·- . - curs - fem pitulation et suppnmc de plus le dével,~ ~nuer ca. dr
. 'fi soit ta perfect1on, so1 1 1e 1out pour la parti <:arr~
«s1gm ienI ( 59 20-24). e, loit lt réeª (ians leque! Tyconiu, dénonce la ,. -~"' í,IU,l dr la
simple somme• P· • llr rtg 1C • f . , r-r..,._Ufl<>D q ~
Le résumé augustinien (III, 3~• .50-51) rcprcnd lcs de oliques d A nquc ,ont subir au11 Dori.aru•·s A ue •
Cal h les don,.._s, -"' on von · que la rêc.ipttularr°" "" -_ tra,e" 1c 1
distingués par Trconius. li exphque par la synecdoque I~,_ ~ ellC mp · -.,. -:.ri.1~ "'•••
ustin à rcvemr en am"'re pour complérer ~ 1. · .--
ble des trois Jours entre la rnort et la résurrccrion d ~ ,4ug ' (Ili 36 , J • •cum ad priora q - que °" a dit
"'2 · ·
mafs1:ussi, peut-être sou~ l'influcnce de_Jé~mc (cf. M. ~Cbrist
,écédemmcnt ,
RtAug 35, p. 89), la d1vergence des md1cations ternpo~'
p rant, /aJenter no."atio rtUfX.'aJUh). TOI.C le dét!;':'1~"'"14
fa~ion augustinienne (Ili, 36, 52-53) a'ntre donc ...__n.ph-
·ves à ta Transfiguration chez les synoptiqucs. En elles ca / . t ,. auxm du
a tl
re1ncerne _.,ç •
tes nombres p,mruts, 1e D e do ctr. christ. (III ce qu1· Liber Regu arum . on pcu s mrcrrogcr sur son oniine. M
35 DULA~Y (_RÉAu~ 35, ~- 91-99)_propose, comme trh probable,
corécise que teur utilisation débordc le cas des iodicati~ns ' 51 J
p ~~ rexphcat1on su1vantc -. Aug_us~n •a cornpns la 1,Ãitrne rcglc à
porelles. d1sa1t de la ~pi·rulation _. _
_ La sixieme regle: •la rtcapitu/ation» tra vers cc .que Tycomus /'A I , ...ns IOII
Commenta1re sur_ . poca ypst et e est à partir de là qu'il en
Cette regle, três bre~e, est ob~urc ~ s le textc de TyCOo.i formule ~ne défi~uon ~lus ncttc• (p. 95). De fait, le livre XX
et a donné lieu à des _mtcri_>rétabo?s divergentes. Tyconius : de La C,tt de ~,~u,. qu1 caracténse la ~pitulauon cn dn
définit pas la «~écap1tula11on~, s1~on par son contraire : la termes tout à fa1t s1rrulaircs à oeux du !k doctr. civis,. (XX. 9 ,
continuité narrallve; la récap1tulat1on a donc pour effct 2, BA 37, p. 236; XX, 14, P· 256- 260) eSI inspi~ du Com-
«rupture temporelle, laquclle entraine dans le texte bibliqueune mentaire sur l'Apocalypst de Tyconius; or J'itude dcs
certain mélange des temps pas~. préscnt et futur» (cf ~n utilisateurs du Commentairt de Tyconius (Bealus, Ctsaire
OuLAEY, RÉAug 35, p. 87). Dans les exemples qu'il ~ - d' Arle_s, Primase et _le Frag~nt de Turin) oonfirme que ielle
Tyconius distingue deux cas. Le prémier est «une sorte d~ élait b1en la conceplton tycoruenne de la récapitulatioa dam lc
iisu~• qui «concentre en un point de l'histoirc quelque choae Commentaire sur l'Apoca/ypst; on peut donc penser, avec
qui vaut pour toutc sa durée» (ibid.): ainsi I'exhortation à ne M. DULAEY (RÉAug 35, p. 99), que la formulation augusti-
niennc de la sixiêmc regle de Tyconius «a été élaborér à l'aiJe

S74
S7S
--. .. .......,......... ,......
.
~

~ NOTES coMPLtMENTA.IRES NOTES COMPl.b.t,:,..,7 AfRF.s - .. .._

/'Apocalvpst du Oonatiste bcaUc ,. es à l'intention de leur aut• ~ur ter


e ,nlfltntairt s_u \rne Regle ou des élémcnts fou,_?up PI,.
dU O . de la Sllll • "IS "- •I
~~g.,r.úlS).
é•'. "4LP':"' .
f~uH 1 cn conclure qu ' Augu,, ·
e- d-'u L1ber Regulurum?
~~
A. Tr,.uv
l'l'I
in I tic.c11Jré le ~ •
'à per11r ....,, 1, -~b 1 -M
'1,1'._,,uientC»· ~ 16 • .,1,e diable et son corps. "vért 0005 aull questions que nous ~ - .
,.,.., ·erne rr:g ~ ·
f{ev_enf1échit-il réellement en un scns .._'?_ns 1niti.ilernt111 ..
_ La set' re le est la contre-_partie de la Pre . ri li 1 • • 'nctonque 1 ,, U·
L8 septt~ll_le g t son corps, écnt Tyconius, la rn,~rc . E?us ·us 7 Cc Jugemcnt hussc entendre que T e, rtgtc, de
.. ~nt au diable et être vue brievement, si l'on 0 1-.•. IJJéthlld~ rycO"' peu usage de la r~torique. Ce qui YC-On1us fera,, hu .
"Q ,... t' on peu Le u:,crve ee ~ ~f1le 'u" récuse certes Ia r~torique •po ne va pas de llli
's
d'interpréta igneur et de son corps. passage de la tê %
ryc~- e ·
t ta croilt du hnst- (/ Cor. 1, 17, cili
~ne
pas ré,foire à
.. ,
été dit du e it en effet à l'aide du même raisonne,._ lt au 3
a ----nnnaJ · 1
corps se ,.,.,- eux exemples sont ensuuc ongucment (p_
""'llt,, péaO ,nise en gardc «montre toute la familia!~ I, ?· IOJ ; mais
o, ll -14). D .21 («Comment donc est tombé e:%. cettC ULAEY. RÉAug _35, 1989, p. 100), li u . qu 1I en a~au..
7 4 12 (M· V nes de Ia rhétonquc: trope (p. 55 3 hhse de fait les
rnentés: Js. ul ~tin ?...») ct Ez . 28, 2-19 qui est un:u cicJ
kx:ur~ ~).
t~
csté8; 3) allégoric (p. 67, 30J, genus 1YIICCdoque
Lucifer né ~de Tyr. Dans l'un et l'autre cas, on passe du ~!>os.
tr0phe au ro• t vice versa. Dans le cours de Ia regJc l' d1abJc (P·~,' 9 ),' r~capitulation (p. 66, 10 ~ 67, 7 (p. 6:: 15 ec
aux J>é':heursd:veloppement typique~nt donatiste, qui ~C:Onill!
P· saire d cn affincr lc sens cn rai50n du I me s 11 Juge
~écCSrit (p. 31, 19). En brcf, comme lc ~:gage subtil. de
int~uit un riste à J'Église cathohque : «li y a deux P~

('Égh 5 ~~na )'Auster et J'Aquilon, c'est-à-dire Je rni.lart•es
1 EsP de son analyse de la sixieme iegle su laM. 1.Ai;v, au °'-
dans I .g iseDans Ia partie méridionale demeure te s/ et le 1errx;()()), Tyconius app~iquc Ics caligoriesr d r~apnulaüon
(P· ·ennc à 1'herméncut1quc biblique. clle 3 .e I rhétonque
septentn~n. été écrit : "Ou fais-tu paitre ton troupea •g;eur, anel 02) .. • JOUie DOO
comme i tuª dans le Midi ?" (Cant. 1, 7). Mais le diabJeur~ 9u raison, (p. 101- 1 . que «la définu100 (de la sy • sans
derneures- d' S ·
té de 1,Aquilon, comme 1e . 1t 1~ e1gneur à son peu 1 .
?.~:i~i qui est du cõ_té de l'Aqu1lon, Je le pour~uivrai loi! ~~
. Ie chaSseraJ sur une terre sans eau - e est-à-dire h
cs1c1c
rugtes du [)o~tiste: "La _synecdoquc peut
variété dans te discours (uaruue), en faisant entendre I ~ la
==~tes
Quintilien pourra1t à cllc scule résumer pratique necdoque) par
les

vous. et sJC_ et J' 'exterrmnera1


. · sa face dans 1a mer.. .,,(/oe/ 2 e cz ) bjcts par un seu) (ex uno plures: Reg. l et VII) 1c P usieur,
les s1en , 20 • ~ie (Reg. V), le genrc par I'cs~ (Reg IV)~ ~~la
(p. 73, 16-23). . .
ce qui précêde (praecedenribus sequentia . dRq 'vwt par
La présentation augustm1en~e de Ia regle , (Ili, 37, 55) inversement" . (',nsI. orat. VIII , 6: 19, éd. J.. Cousin, · eg. p.1) ou_
108
correspond à _I'_énoncé de Tyco_ruus et rep~en~ I exemple d'/s. I09)». Augustm, pour sa par!: clarific et simplifie 1es iegle de
14 l2. Mais ic1 encore, Augustm prend som d omettre Je dév Tyconius dans une pcrspechvc pédagogiquc, mais il nes Ies
Iop,pement donatiste et de remplacer Ie theme des deux .,,.... e-
dénat~rc pas ~n lcs pré~cntant . co~ une application de la
de l'Église par celm. de I'Ég 1·1se me'Iée . ,--,ICS
rbétonque à l mterprétahon scnptW'alrc. li lcs transforme
teciu!'°"
4. De /'herméneutique tyconienne à l'herméneulique augUJ.
tinienne
Augustin a donc résumé sa ~urce avec une certainc Iibené :
rondémcnt, par contre, en dissociant l'instrwnent, la
que propose le Liber Regularum du substrat th6ologique
table (cf. P. C. ~~RI, p. 139)_ auqucl cet instrument est tié en
di::
il n'hésite pas à omettre certams développcments, à proposer raison dcs conv1ct10ns donat1stes de son autcur. Ce travai) de
d'autres exemples, à clarifier l'énoncé d'une regJe ou encore à di~mement lui pcrmct d'intégrcr lcs ieglcs de Tycooius _ au
introduire des critiques. La distance ainsi prisc à l'égard du besom, cn les transformant - dans une autre vish tbéologique
Liber Regularum va de la simple omission jusqu'à la substi- On nc pcu~ donc 9!firme! , avec P. CAZIEll (RÉAug 22, p. 280
tution d'un élément augustinien à une thesc proprement tyco- ct 286), qu Augustm «qwttc lc domainc spiritucl pour celui de
niennc, en passant par une application dcs reglcs de Tyconius la rhétoriquc» ct qu'il «fait surtout dcs regles une série de

576
/\,'OTES COMPLlMENTMRE.s
~
,
. ·_
.
..
.,.V-
~ -.,.·-~.
-., ... ,..
.• . . . -~·.. •
'\...?
,...
NOTES COMN.b-,
--,......_......_;..._,.
......,. .
.
.
.
ur r.!soudre lcs di~ficull~s de 1.~ . F.N-,AIJ?ts --...
rr.cet1e• Po T coniu• dont la v1~e prcmiere se ~Ili.Ire,.
f11iere ~gle chrislologique pa, une
0 posi1ion àd \ le mys1êre•. L'utilisation de la hrau "de· P~, pre -:1 p.190-19I): la regle de p 9.ec(>rldt ...
faire entrer 1usª",· ve de la perception spirituclle rd~lori9Ut ~l\i, ( 1• J• • . <Jtr,: q · ""li\ ,.
· n exc e qu' Augustm · de Ia prcmierc ree I'"'
. fa1t a,ins iextes scnptura.ires cornme . u1 pcrll'let . "' 1,~,, 11
en f!e, r.crituli ~
ains1 l ~sais in Psalmos, par exemple, cst toujours &lt dan, 't : ,e~;nférieur au Perc, mais qu'il Vie~nd1quan1, Dtlnd •nrerp,t,t'r
e' t la premiêre, IOlll OOnstammenr du ~,, Cci q1,1t lt f-ils
EnarrtJ110 ·-r ~·" auditeurs dans le mystêrc du Ch _u11c rn.i~- e.
de faire enu., _.. do 1,
---'nc.utiques sont nc, pour u1 aussi Un
11s1 t
°'aJ.··•e:•...
,o~·,,·n,._, L 'hymne aux Philippitns
(C
VERWILOIIEN, ChriJtoloRie ttPPhqu6e, d.ui1 rtl(le,, •ur.
Paspiru,u,1111 Jt/ lrJ11 e,e~~
~gles hem..,
le mystêre, .
• e cru~ 1~
~
g"J . ~gles de T_ycomus,. s1. pn!cieusc:s
' ns · I''"'
_""l.~. p_JJ] .4(, " A11.
º"
'ª' 1
lection qu'il opêre dans lc Liber Regularu . ,eptpléter par d autres regles. l<)icn1.,11,, '' 1..e,
, IOnr ain.11 à
La ~
co111 • .
une difT~rence notable entre son hc........"' truro.i,. La pr~!!entatton du L1htr Regula
par contre. conius. Lc th"'.,me du «corps b'ipani1e,.•u..:ncur•qllc~,1• d' Augustin à I' égard de Tyconius ,;:,'" Rlaniíc"c ~nc la de
oelle de Ty · ·1 ~ Cst ~ ti
(Ians rouvrage de Tycoruus: • appara!t'. non scu1clllcn1 Urtcn, lll'de roujours à l'~gard de ses so~rces ~utanr que la li~nt! Uc
seoondc ~gle, mais encore dans la tro1s1ême,. 1~ quatrie daris 11 ~ néchi la lecture uhérieure de 1: clle a sallS a11eun ,.'!~ d
1n RÉ.~ 22, p. 262-297. pouvrao "'"'le
.~me . il permet de ~passer les contradicttons d me tt 11 (p· CAZIER, de ,.ug · · CAB< ,..e de T•~~n ·
=~u turai~- Honnis l"expo~ critique de la 5econdc ~ 11angag, li reste une m1·ere ~uestion · : pourqllO· ,~, 11a
,R,_. P llS.142
~ mct syst~matiquement les ~veloppements de Tg e, Au. .,. se ~férer à Tycomus, s'il jugcait n.<~- ug_uJrin a-1-,J eh<)1 J_.
..,., 1 d' · ·=ssa1rc ""' ...__ coniger sa
gusnn o . La di tan . . y.-,,., pens~ sur p us un po1nt ? Selon M. L.
J1
relatifs à l'Église bipart1te. . s ce _au~s1 prise à 1.~ -viu11s
cccl~iologie a n6<:essairement des mcadcnces sur rf:d
de 1\-1. A- Tn..LEY (p. 408), Augustin ne pouv ·i' _CousH (p 46J et
de Tyconius ; en rés~man1 lui-mêrne le ~i?norcr l'influc11et
::tique scriptwaire. Alors que pour Tyconius l'essenticl r~
tanl la rechercbe du sens profond dont la lettre csi n est .1.yjtait que les p~d1cateurs n'aienr d. er Regularum, il
"'l'ouvrage de I'exé g,:;le
,. donat1s1e.
· ircctement
Cette eJtpl' . rccours à
: : «la oonscience d'une fracture» qui est dans la le«re:Usc pa.s convaincante, car Augustio conscille e){icauon nc me !emblc
(cf. G. GAETA. «Lc Re~o/~ ... », p. 11_4), Aug~stin ne cesse me
du Liber Regularum (Ili, 30, 43 ct Epist. ~~~~menr la lecturc
rappeler, pour 58 part, 1 urut~ des Éc~tures qu1 tient à cc u•de il faut peul-ilre ~firmcr plus simplement qu·A· l 33, !065J;
elles s'exprime l'unique Verbe de D1eu (cf. NC 7: •PI~ cn dait nullement mer sa dene à 1·~gard de ugu51 ,n n enten.
l'Écriture dans l'&:onomie du salut»). de 1 ycon1us (cf A
P1NCHERLE, P· 185-188), comme le montrcnt 1 5 · ·
L'hemwneutiquc tyconienne, enfio, est d'abord ceotrk mentions qu'il fait de lui dans son ceuvrc . 1.~ :mbrcuses
ra;glise : le liber Regu/arum ne propo~ aucune regle propsu.r oontribll45 à la survie du Liber Regularum. ' ª la sorte
ment christologiquc et so!' ~omment~1:e sur l'Apoca/ypr:; BIBLIOORAPHIE: TYCON!US, Tht Book o/ Rufes, éd. F. e.
appliquc les symboles chnst1ques trad1t1onnels à l'Eglisc (cf BuRKITT, (Texts and Stud1e~ 3~1), ~ambridgc, 1s94 (rééd.
M. DuLAEY, DS 15, 1354r Le résum6 aug_ustinien du Libt; 1967); P. MoNCEAUX, H1sto,re lmiraire de 1·•1 .
Regularum reste, sur ce pomt! fi~~e à Tycoruus. ~~ les regles . 5 Pa . 1920 n1rtque
chrlt1~nne, t. , . ns: , p. 165-219; A. Pli',CHr.RLE. La
mi ses en oeuvre par _A_ugustm _lw-mêi:ne ne se lmutent pas à formaz1one teolog1ca d1 S. Agostino, Roma, 1948, p. 185-l!!S;
celles qu'il propose 1c1 à parlar du L1ber Regularum. Dans J: R~TZl~O~, «Beobach1~ngen zum Kirchenbegriff dcs Tyco-
d'autres ouvrages, Augustin énonce des regles d'interpn!tation mus am Laber regularum 10 , Revue des Etudu Augu.stiniennes,
proprement christologiques. Dans le livre I du De Trini1att (7, 2, 1956, p. 173-185 ; K. FORSTER, «Die ekklesiologische Be-
14, BA 15, p. 120-125), par exemple, il formule, à panir de deutung dcs corpus-Begriffes im Liber Regularum dcs Tvco-
Phil. 2, ~7, la regle forma Dei I forma serui qui pemlCt d'af. nius-, MUnchener 'lneologische ãitschrift, 1, 1956. p. Í73-
firmer à la fois l'égalil6 du Fils avec le Pere informa Dei et 10n 183 ; E. Hau., «De doctrina christiana : A Suggcslion•, Studia
inférioril6 à l'fgard du ~re ln forma serui. li complete cette Patristica, 6, 1962, p. 443-446; P. BoRGOMEO, l'tgli5e de ce
NOTES coMPLÉMENTAIRES

rldication dt saint Aug~stin, Pana


, ,JanS /IJ P. 65 Rig/es de Tycomus. Sa 1... • 1972
_, y Orlt, .~993 _; M. S_iMoNF.rn, •
f>le ~!'lo, l utruzwne crutiana V• 1ntrOdU1.1one.
,1
l'•71fJl, .,.,...
tt1'1 • ' • l)vrt U• d'I . •ansrn· ; - S
P. C,.,. ..,... aux Sentencts
·na ehris. ,,·-·" 19 1973
s1dore de ·S~\'·1
h\i...
-,, _,.ao!4•• • ..rona. ,~ , •n ",.,.
du [)t dPC't" d , ,4ugustinitnnts, , . , p. 241-261 . 1 lc., • p. )(Xrv ~lLxu
Rtvut des !/,./oook o/ Rults o/ Tyc~m~s. An /nrroJ"D. l
ANDf.RsoN, . 'th Commentary, Lomsv11lc, 1974 . A e,,,,,, . ,. L'idial de l'orateur chrftlen (I IV,e
'
IV
nd r,anslatw~ w, Prosopographit de l'Afrique c'h ~ ~~"" . La .cu/turt ,:hrlrienne • >
a Tycon1us•, . p r.:1; · 1
p0UZE, • ris l982, p. 1122-11 27 , . 8 RIOlfT, •"T e1111, J.U Mbut du livre IV, Augusiio ra
(JOJ-533). Pa h. h is the Church» . HcrmencuticaJ Th he 'Pi. n ouvrage : il en a fini 8\'CC l'her~le _le plan ~~ral de
n1ual Wort d,R:I:; o/ ryconius•. Stu~ia _Patristica, 22c0 r, in ::fendi) ; ~te la co"':°:1unica1ion du savoj~llque_Cmottu, inue.
thc Book º. 1 S. ALEXANDER, «Tyco~~ I~ucnce 00 À1982, erend1). L ~alyse cnt1que de ce livre u'H~u11 ' "'"""' pro.
p. 213-21 8 • J. thcir use of thc D1stmct10n corpo, .118u,. ~ au chapitre VI desa these : «L'él q · 1. MARa,x.: 1 don-
.
une. • 8 Note on
. .
Congresso mternadona ~· 1e su S. Agosra· 1Iler 1 .,n0.540, doit ftre compl~tée ct COrri°'!~nce chrétienne. p
spir . . d /la convers,one, orne, 7 0 , , vo1. 1I, p. 20'"º
ifa/lltr», • R 1no-. 5.. 11 e/
;,v,
cjétaillé et approi O ndi qu •cn p~sentc P.g"""
Plu;spar _le ~ITUnentaire
• ·
cen1enarw ~ Rego/e per l'interpretazione dclla Scnu 211; PRI~· Ta. Vou au.ssi A.
G. G~ET::i:,. ostino» ,4.nnali di Storia dell'Eseges; 4 u~ da Le schéma est, on le sait, cmprunt~ aux 1 .
ncom~ 18 ; t. GAET~. _"II ~i~er Regular~m. di Ti~ni~. ~ -
P; I09ll'ermcneutica scnttunsuca», Annal, d1 Storia dell'Etu.
rhétorique_(voi.~ note à D_e doctr. chrüt. 1, ~llés cl~si_quea de
uent au fa,t qu ti est apphqu~ au commentai~ ~ L ong1nali!i
dio ~u5 1988 p. 103-124; P. C. BoRI, «La ricczionc d se. urcs et que toute la culturc profane est ai . saintes Écri-
ges1 • ,di T·,conio
1e
• da Agostmo a
· Erasmo», A nna/i di St cllc .
0 111
º
t uisition ct à la transmission de J'intclli nsi rdonn6e à l'ac-
Rego ' 25-142 •· P. B RIGHT, 1}ie Book ' o Ôjeu. Cette fomie de •culturc c~ticnnc~:r~a P-arole de
de/J'Esegesi, 5, 1988, p. 1
Rules o/ Tyconius: /1s PurP_OSt and lnner Log1c, Chica t VIII et P· 331 ss.) P_C~I ~trc ~triqu6e, du fait . ~ROU, p. VJ.
~ à toute amb1t1on sc1cntifiquc ct se mai ~u e e cst «op-
1988 ; w. s. BABCOCK, Tycomus : The Book o/ J!ules, Tran.,fa.' ~ hum~le o~ se tenaicnt lcs kolcs de aram::: :~ _Plan
. Inrroduction and Notes, Atlanta, Gcorg1a, 1989 . li
uon, . and A ti. " C ,n· • .
CHADWICK, «Tycomus ugus ~,.,,, º"i•!Cl o/ Christian tiquité fj~ssante» (MARROU, p. 410; cf. p. 339 ; 352 ; 376-~~
Hermeneutics in Roman North Afr1ca : Tycomus and Augu Voir auss1 SOIAOBUN, p. 47-67: «De docrrina chru'1- . ·
tine, ed. by Wuellner, Berkeley, 1989, p. ~9-55; M. L. C~~ se.d f rom a narrow · extrcmcly rcdu l(J/l(J
1y uu·1·1tanan, ,· . IS co,n.
.
Po • lhe . C IVISI YICW-
usH, «Augustine's us:e and Abuse o~ Tyooruus», A Conflict o/ pc>int AI1 tbat counts 1s Biblc and its message,. (p. S3).
Christian Hermeneuttcs .•. , p. 42-48, M: f?ULAEY, «La sixiemc li faut toutefois obscrver que, pour Augustin, a: ,
regle de Tyconius ct lc résumé aug~s~1mcn du De doctrina restreindre lt: cbamp_de la, culturc ; car il est pcrs~e ~
christiana•, Revue des tr~es Au~u:~llme?nes, 35, _1989, p. 83- ~mme de sc1ence uule qu on pcut tirer dcs ouvniges profanes
!03 ; M. DllLAF.Y, «Tycoruus», D1cflonnaire de Spiritua/iré 15 n est q~ peu ~ ~hose ~ rappon à la doctrine contcnue dans
1991, 1349-1356; M. DuLAEY, «Scns de l'Écriturc. II. Le~ tes .&:ntures d1vmcs qu1 sont proprcmcnt in~puisables (cf.
Peres latins», Supplément au Dict. de la Bible, 12, 1992, 442- MARROU, p. 380-381). Ce ne sont que lcs ~pouilles emponées
453; K. B. Srr:JNHAUSF.R, «Tyconius : was He Grcck ?», Studia d'~gypte par les hébreux, en comparaison dcs richcsses io-
Patrütica 27, 1993, p. 394-399; M. A. Tu.LEY, «Undcrstan- nombrables de SaJomon (De doctr. christ. li, 42, 63). nu rntc
ding Augustinc Misunderstanding Tyconius», Studia Patrística les paYens n'ont pas crU l'or d l'argent qui se trouvcnt ~
27, 1993, p. 405-408 ; e.
KANNF.NGIESSER, «Local Sctting and leun ouvrages : lcs fondements des arts li~raux, les reglcs
Motivation of De doctrina christiana», Augustine: Presbyttr morales, les affirmations monothéistcs, etc. ; ils lcs ont extraits
Jactu.f sum, ed. by J. T. Licnhard, E. C. Muller, R. J. Teske, eles mines de la Providence divinc (li, 40, 00). Le chréticn sait
que la v~rit6, oo qu'il la trouvc, vicnt de son Scigneur. li s'agit

581
NOTES
coMPlÉMENTAIRES
NOTES COMPU,Mf...,.,.
- -

-----~ ....--.......:
_,,.,. L º

.-...._.._
r des scories de la supcrstitio .. ,A11u:s
. de la déba'!35se les scieoces à leur bon usagc 11( e1 <lt ,'exercer à rédiger, à dicter à
i:,our lu•. ur resutuer . des &:riturcs qui . li, 1~ peut rrnes à la rcgle de piété et de i.
t•po,e, 1es pen~
l'idOIA,'~~~à~re à lré'i~te!:C~f NC 13 : «Lc juste : :11e 1111t11; c011f~ 1 des exemples, citant ct anaJysa~/~ 4 l- Augu~in lua ftl
28), e e
la dOCtn
.ne eh ne . 8e de 1~ f~~fes empnmtés à Paul (§ 11.1 4 . f ong11erntn1 ~ ~-~
1
c;:::~re», § .5-6- 5 ici de J'aménagemcnt d'ullc fTlV"",ien et Ambroise (§ 45-50). '
39 44
>, Amos 1t Js. ,,J'
e Augustin n~ s'OCC:S ::C société christiani~ _; paspl;111tu~ cy:. Sagnse el iloquence 2 '
~nérale chrénen~ . uc chrétienne dans le De c1u11aie D _qu 11
C 1·céron avait bico obscrvé que la sa
;i-
s·occupe de poh~hexion est tenduc par une antithcse
nenune là, wute ~ t la vraie religion (cf. § 10 : •in is ºnela.
:ntale : l'.idol:~bis erudiendis _et ~ hoc s~cu/0 Pra~~~
lej . -1 guêre éteu ,,, 1·1
I e aux Cllés
n av:vait été trop souvent nuisible <De :7~
· ct que l'élgc~se sans 1·~1O<jucncc

1eur S 7). li faut lcs dcux. _ Voir à cc 111_'<1ne, 1, 1, ci~ en


sans la 1a~5e
Jitteris sacns qu
saeculum tran
sferendis promdenlla promdit» ).
d' ·1· 1
IIJ
!~·-,.;, _ Les rapports de la rhltorique ti <k ~~ctlr la llicse d'A.
....,1 .............. Pari' 1960 M . e· .., p 1/oso'Plr~
1,earum r ·t pas scrupule uu 1ser es catégonc d ·ctron, s, . - . ais Jcéron ignorai, 1 .
L
cncz
. ne se. ,a1 . la distmctton
. . d I déc s e1
AugusllD e a ouvenc et de a c,lle d'en haut qu1 descend du Pêre des lumie ª vraie Sagesse,
rhétorique ~lass1~e 1· 1) le rapport de J'éloquence à la sa la
comrnunicanon2~). ie; u~is fonctions de l'orateu_r (I_Y, 1 ,8~~
c;e dont Jes commentateun chrétiens des sain;:S
el tils et les scrviteurs (§ 7). H.-1. MARRou s 3;rures JOnt
't:·
_fac. 1, 17)
2
(IV, 5, 7 - l l, . tyles (IV, 17, 33 - 26, 58). II sau b1en qu'cl) l~·«Augustin ne condamne pas le studium sapt::U; • ;bscrvc
15, 33!, les ~·:o~te espece d'éloquence : «Qu'y a-t-il Jà siO: q 000 ! La sagcsse est Ie summurn de la vi -~- tcn s~r
s'apphquent fons
1 reposant sur une analysc S011lJnairc d~~essus, N_C 10 : «L')~iné~rc spirituel...») ~~~:::<Vou
quelques obse~a des cxigences de la parole humainc' ?et r la conna1ssance et I mtelhgcnce des saintcs f- _ • passe
pa de 1•,,__ ·t dans .,,_,_____ . ecntures (Voir
d' ailleurs ex:;~Zl). Elles fonnulent lcs ~nditions gélléraJ~ NC 7: «Place ccn urc 1-.vuurnic du salut»).
(MARROU, P· . rhumains (humana cond1c10 ... per homin
d rapports m 1e ,. t d r . ts Ces Écrit~s préscntent..,en outrc, l'~uation parfaitc de la
cs . . . Prol ó). Et elles s 1mposcn e ce ,au comme sagesse et de I éloq:nce. C esr_~ st la Sagcsse IOfta.it desa
hominibus · ·cancvas d'exposition (cf. PREsTEL, p. 11). demeure, le caur u sage, su1v1c de l'éloquence, sa servante
cadres, srrucrures, ' .
nce écrit H.-1. MARROU, p. ~ . n est ru un bico ni inséparable. M. StMONE1T1_ (~. 53~ détectc ici justcment une
«L'éloqU:dé~nd de J'usage qu'on en fait». II faut dirc plut& aIIusion ~ ,:rou. 9 , 1 ; JllaJS il c5_11mc qu'il y a transfen de la
qunue~ · tou bi'en dont on peut faire bon ou mauvais usagc. Et sagesse divm~ à la sagesse ~urnaine. Je ne crois pas : le sage
e est un I r · · (sclon Jes &ntures) est habité par la Sagcssc de Dicu. II agit
11. tcn<i bien la mettre et a ,aue menre au service de la
Au~~ ~ cn vanche il tient à prévenir d 'emblée ses lectcun sous J'inspira~ion spéciale de l'Espri~ saint Lcs aurcurs bibliqucs
V,ént · vc!C::uc ~ption. Qu'on n 'an~ndc pas ~ lui un recueil ont de ce frut une éloquence spéc1fique (§ 9-IO). infuse par
d une én L'art rhétorique (la techruquc orato1re) cst de soi Dicu. une «éloquence sumaturcllc» (MA!utou, p. 513).
dcrecccs. f: 1 ºQ· .
...,_ptible de servir Je aux et e vr.u. dut oserait
ncutre, s......- déf, di" Autrement dit, les Ecritures rapponent la Parole de Dieu ;
I vérité doivc affronter le mensongc avec es cnscun Dieu y parle ; et il parle commc il faut, on nc saurair cn doutcr.
que ªarmes ? Mais c'est une matiêre scolaire que les étudiants Les porte-parole de Dieu sont spontanémcnt éloquents, parcc
sans
doivcnt •
acquérir Jorsqu'ils sont Jeunes et ~p1'de~nt, ~~ le qu'ils sont inspirés, et non pas pan:e qu'ils se sont appliqués à
disait Cicéron (De oratore, U, 146 : «qw º?º ~no didic1sset, suivre Ies recencs de la rhétorique. Avant de faíre l'objet de
rnquam omnino ~ perdiscere» ). Augusttn s adresse à des manuels, du reste, lcs rcglcs de l'an se trouvcnt dans l'intel-
~ultes en charge d'Église et iJ ne veut nuJlement les ramencr à ligcnce (ingenium : le naturcl) dcs orateurs. QIIOÍ d'étonnant si
00 les trouve aussi chez les messagers du Créatcur des
1'6colc. C'cst dans le commerce assidu ~s &riturcs_ ct dcs
Lettres eccl~iastiques que 1'orateur ch~bcn, le prédicateur, intelligences ? C'est vrai de saint Paul, mais tout autant d'Amos,

582
-·-·--·~
,-·:~
NOTES coMPLiMENTA.IRES NOTES COMPLb.tE.NT. ..._ __
A.IRF;s
te (voir M. MoREAU). Déclamcz son d"
·céron, eocore lui, a distinou"- 1
san-proP~ verrez que son éloqucnce ne . 1~ C1reur : instnurc, · " "
p 1atre, émouvoir (Oes 1ro11
· ·
le pa~a,nme ; et vous mais à l'inspiration divine (di t~cn1 ~/' foncrion
aveC . é de rhomJ1lC• u111a l1i à ro,:S (§ 27). c'cst-à-dirc que cela co f<Uor, 21, fh) f:• • . de
1111 d rrespond ,. · .. e e"
z1). " ~menta 1e e Ia communication
1'"3b1lel
sunt fasa, § du rédicateur est de parler avec sa
1.,e devoir d'état tuf qu'il a progressé davantag &esse,"
'"''
fo~ércnce '?ui aus~i fo~ntaJe, le '1i:;a1~ ou écrire. ~:.:e
• la atruc

dJÍ..,....,.3 u (m caus1s forens1buJ) . c'e•• f'"- d excrc1ce n'e" 1 '


il le f~it d':ut~:~ pberitures (cf., § 7). ~'il vcut P:rl~ns la 1e .,..,,- · · ) 1 ha' , • "' c:glise (111 · . Pus
esiast1c1s • a e ire ou I ambon ( q~.111onih
conna1ssanc é(oquence, _ et e esl auss1 son devoir . avl!<: ecc l /is d"1c1mus,
. quae <k loco supuior•
§ 35) . L' orateur ch-<i· •u
PoPu •-1 '" ien, con.~
sagesse et av;: partager son intelligence des Écritu'/º'S<Ju·i1 ·t faire ce qu J peut pour obte . ..u,.., lout aurre•
se proPose eauditoire d'agir en cons6quence (§ 55) _cs _ct de do• . - doe' . n1r de 10 . ,
jenve11lance, ali~~1ion et ihté (§ 3, 6) n aud11oire
persuader ~n avec les orateurs chrétiens et s'exerc • 11 doj1 ~ntelligeoce, pla1sir ~t obéissancc (§ 32,~ !rre 6cxiu1é avec
se famil\ar•~'que de se mettre à l'école des profess" à les 1oeilité ct cctte obé1ssance sont dues • ,). Ma11 ceue
d nunentc, au S e1gneur · . aux r.c ·
imitcr: P u~§ S) Qu'il se garde seulement d ' imiter l'o~urs de 1u1 -même (§ S9) ntures qu'il
rhétonque rs ·sacrés onl pratiquée ici et là pour e~e SCun1~ :iate, que la _Vérité plaisc, que la Vérité' : : que la Vérité
Jes auteu " rcer 1 • rateur chrét1cn est entierement au •• . be <§ 61J. Car
que . § Z2) En tant que commentateur, sa premiere _es -.rv1cc de I3 p
espnts ( · qua111~ Io . • 1
pjeu : «11 n est que e poneur de la vé "té arole de
doil être la clarté. xtes ; la révélation divine s'exercc à"1 conremie dans les
3. L 'action oraJoire te . , 1 , de ravers sa vo
tunte, d n es qu un agent transmission,, (MAAA 1x et sa
H.-1. MARROU, p. 5?6,dé~once «une erreur_ souvent COlllJni Voir aussi FoRTIN. ou, p. 530).
. dans ce quatnême livre du de Doctrma christinh se
de voir . . A · -,a un Cicéron distingue aussi trois sortes de 5 1
sim le traité d'hom1lét1que,. , ugustm! e~ effet, prend e crois sortes de sujets (De ora1ore, 29 101 ?:
C0rresJ>Ondanr à
r~ ~te les diverses formes de la co~umcation : la prédicati n
l'assemblée liturgique, les entreuens paniculiers, les <>n
!ns et les livres, les lettres (~ ~ ; ~5 ; 37). li souhai~~;
avec les fonctions de l'orateur dont ~ vie~t de combinant cela
qu'est éloqucnt celui qui est capable, pour e . parler, on ~ira
de pctits sujcts cn stylc simple, pour plaire dense!rier, de ~ter
assurément que tous ceux qu1 s a_p ph.quent à l ' étude des • Halter de SU•ets
rnoyens en sty1e tem péré, et pour émouvoir de trai '
É.critures fassent panage de leur savo1r ; 11 pouvait penser à de sujets en stylc sublime (§ 34). • ter de grands
chréliens cultivés (cf.. MARROU, p. 3~-385), à Marcellinus, ~
exemple, à ses entret1ens avec Volus1anus et ses amis (cf. M Mais à l'églisc on nc traite que de grands sujcts ·
MoREAU, «Le dossier Marccllinus dans la Correspondance d · ccment le sa.Iut étemcl (§ 35). li ne s'ensuit pas bi·e qui connd ·
, do" • · , n ente u,
saint Augustin», Recherche~ Augustiniennes, 9, 1973, p. 3-I82t q u on 1ve n .y cntretcrur
. que la grandiloquencc· L'esscnt1cl
.
plus immédiatement à des diacres comme Deogratias, chargés d~ P.Oll;r 1cs e hré tlcns, qw se sont appliqués à l'intelligence de~
la premiêre catéchesc (voir BA l 1/1). II était lui-même, en Ecntures, cst de transmettre et de panagcr ce qu'ils 001 .
toute circonstance, un «homme de communication,. (M. BAN- Et _cela se fait ~~abo~ cn style simple, adapté au sujei qu·:O~~~
NIARD, p. 65-104), plein d'attention aux réactions du public tnUter, q~I qu li so11. Par cxe~ple, s'il s'agit de Dieu (§ 38), il
qu ' il s'agisse de la foule ou d'un seu! auditeur (§ 22-26). o~ {aut cxphqucr cn langage s1mple l'unité de la Trinité en
relira à ce sujet les conseils qu'il prodigue à Deogratias dans lc e.x~t les éléments de la doctrine, les ~ , u a , 1cs pi~ à
De cattchi:.andis rudibus. li reste que, dans ce livre IV du De 1 appu1 _(§ 46). Les ornamenta, en revanche, conviennent pour
doctr. christ., il s'adresse principalcment au prédicatcur, à Joucr D1cu et ses a:uvres en un discours aussi beau e1 brillant
l'orateur en cxercice dans l'église (eloquens ecc/esiasticus ; § qu'il cst possible pour parler de l'indicible. Et, pour détourner
29 ; cf. MARROU, p. 506-S07). lcs gens de l'idolâtrie, il faut bien parler avec force, déployer le
grand jeu du pathétique.

.584
NOTES C
OMPLÉMENTAIRES
NOTES COMPLÉMENTAJR
-··--·--
F.S
---........
...... ........__
1
. donc exploiter judicicuscrnent 1 l.JJ spiritualit~ du prldicaieur
. n do&I J>our ensc1gncr,
ur ctuélle . 1·1 u11·1·tsera ICI tt,. ,. • 1·
L'ora'~es irois st~lespar la clarté de l'expo~. Pour pf .•t~lt Écritures s cxp 1quent par l'amou
sources UI. se c:aractén~ . au phrasé, au rythmc des """"1rt, il v;ain (voir 1. BocH!oT, NC 3 : •Le cercl r de Dieu et du
· pie
,un q
rccours au si)' lc on,.,
brase· aux p arallélº1smcs, aux antitht .. ""lllb!'ta p~ est te rés_umé: _la ~harité cst la fin du ~neut1que.,
aura périodCS de la P ~nnes vieilles figures gorgian· Sts
C en de la Lot ; et 11 n est sOremcnt pas r pte"' la pllni-
5 1ude e en terminant (§ 61), ccttc COtnbin~nun qu'Augun,n
et de 50nances, b~f ·~~ploiera au stylc sublime, il se ,~que,'. 1111
rcpre Ro;,., 13, 10, qu'il formulait cn 1 35 3•son de / Tim. 1.. 5
! ~thétiqUC,
deS nainrnes du I
à~:~
aull 8:ir émouvoir, 11 s esion vive des sentiments, des ~ ~-lt~
42 ). Bref, il s'~nga~era tout Cnticr ::,,
d'enscignement, JUsq~ à la pcrsuasion ns
et de
hC
rn,éneutique. La consigne · 9
s'adrcssc•au ,1cct' comme,._pnnc,pe
rnmcntateur, au prédicateur ; et j'a·ou~ur _dcs c.cmurcs,
11° costin tui-même écrivant le De doei
·

/~' volont1cn li
son action ~mp .:~able agrément de son dtscours. • cn ,4ug~té cornme te De cal. rudibw par excmp·,; rm .. service de
passan' par I app. a des modeles dans les saintcs l:.critu c)laíl Éc. .
Et paur cela, til y lettrcs de saint Paul (§ 39-44), ct dansrt1 s, L 'étude des nturcs a pour but de d~vnr·
· ., Pro1. 1) , de lever Je voilc
.
CC qu1 CSI C0\1-
( operta aperire . à .
notamfllCntdanses . 1 Cypnen, . sam· tA mbrotse,
º qu1. se cs rt
ve, compre nd re Ie se ns ehns · 1-tque. li s, agit aus ,· edecst- -dirc
écrits des P~r; 5 • ~~a lecture des Écri~ures ct qui ont dispe~ltt d en la rnaison (cf. l'image de la clef 1 26) d'o . pénétrer
s1
fo~s _eux-mc7,É lisc (§ 45). Augustm donnc des rnorcea: dalll , · d ' • uvnr panes ct
teur sc1ence à g vres en incitant ses lectcurs à poursu; ~ fene·ues• d. écla1rcr cette. emcurc . qui est ta n"·re
"' durant IIOlre
e ict-bas (peregr1nat10. Cf. NC 7 · •Place de 1,,.. _ .
. . de leurs ttu
cho1s1s i nncr, eux-memes • 1· 1
en 1sant es ouvragcs
... vrt voY ag · d sal ) 0 . · r.cnturc
dans l' éconorrue u utio . ,n grand1t là avcc les &riturcs
l'ellamcn et à~ ~9 50). li ne manque pas de signalcr cn (Conf. UI, 5, ~), à -~surc qu on en comprcnd la profondcur
entier (§ 45 • éc' ·ts'canoniqucs posent un probleme spéciaJ dau (cf. NC 9 : «S1mph~11é et P!°fond~ur myst~rieusc de l'&ri-
n , ,u
passagequclcs
. d
1 traduits de I bébreu ou u grcc. Un savant ture,.). Autre~ent d_ll: on gnmpc I échclle splrituclle (cf NC
fait qu'ils;,on trilingue, a pu signalcr _la forme métriquc de
10 : .. L'itinéraire spm~ucl...•). Elon progrcssc, non sculcment
co~ {~b~ucs; mais il n'a pas sacrifié le fond à la fonne n Jisant les commentaires eles autres, mais aussi cn comrnen1ant
P~5:es
da1;1
11
traductions. faut reconnai"tre q_ue, dans ,lcs traductions
font défaut tes clausules métnques, c est-à-dirc lcs
f·écriturc aux aut~s (Prol. l), dans l'acte même d'enscigncr. 11
faut relirc à ce suJet une pagc du De cat. rudibus, 12, 17, sur
Jaunes, harmOnieuses eles pbrascs (voir OI CAPUA). li scrait ai~ l'enrichissem~nt mutuei de l'orate~r et de l'auditoirc ; ct se
cbule,:.,,1; à cela, s'il lc fallait, - mais le faut-il ? - par in- souvenir de l cffort constant que fali Augustin pour écrirc en
dc rcu""'"er
.
.
de quelques mots. Augustm, ans sa pratique
d .
progressant et progrcsser cn écrivant (Ep. 143, 2 ; Rerr. Prol.
1ervers1on pas devoir se pnver . de cette élé gance (§ 40-4 1) ; mais ·'
, ·
n estime es doivent verur . spontanémcn1 ( 1ps1s · · re bus extorra 3 ) ... Lc prédicatcur doit être un spiritucl,. (BFllROUARD, p. 459).
ccs c1au Sul Celui qui a charge d'cnscigncmcnt dans l'~glisc (cui est in
numerositas clausu/arum ; § 57) • Ict. comme ai·11e~, 1·1 ne faut ecclesia doctoris persona imposita) doit avoir soos lcs yeux trois
pas que te souci de l'art nous fassc pcrdre le fi1 du discours (cf. lettres de Paul, 1-2 Tim. ct Titt. Augustin cn cite lcs testimonia
§ 4). qui le concerne (§ 33), - ainsi qu'il lc fait pour traiter tout
En réalité, dans la pratique, tout disco?rs est un enscmble oi\ probleme théologique ; voir par exemple De peccatorum meritis
tes trois styles doivent altcmer hannomeuscmcnt, commc les et remissione, l, 26, 39 - 28, 56, au d~but de la controvene
flots de ta mer (§ 51), afin qu'on se fasse écouter, qu'on puissc à pélagienne - . Dans le cas présent, ccs testimonia s'opposcnt à la
ta fois instruirc, plairc, émouvoir (§ 51-58), en un mot réussir t~sc des •charismatiqucs,. déjà réfut~ dans lc Prologue (cf.
pour la bonoc cause 1 NC 2 : «Grâce et médiations humaincs,. ).
NOTES coMPLÉMENTAIRES
, .... ...,. . . ........:...
; .

NOTES COMPLb,1E -~-


h7,1,,JR1:.s ...............
1 est ceuvre de miséricorde et de bie f .
L'enseign:~:ateur sait aus~i que l'efficacitén ~!ari~. e' est
se.
une pratique qu' A ugusrin r
on
1 . 1 a avo.
e srut par a úttre 16• 1 <B n~e ph,. .
Mais le p t rceuvre de D1eu (§ 33). li sait q ,.e Cct 0
J1C 1,e 23A •, 3 (p. 372-376), ou ii , ,_ 4iifi, p. r,~u <>ri ne
enseignementu~i~ a bu (§ 32), comme sai~t Jean l'a fait ~ti doit
«éructer» ce q /, h euang. tr. 20, l ; voir DtDF.BF.Ra) ns '<>ri Lei cornmentaire de l'évangilc de /~q,e
que, !)ou; 1. et la
évangile. (ln ~;ient pas des cogitations de l'homrn: · "!ou 1c so:ves homélies destinées au pcuple ~· ti s'esi rn.ii à da<.'nc,er
b'ux sennons-modeles du De car r:,,,.hn C<>mpte ain.,i ,.~,ter de
parole qw ne/Esprit et est proférée sous son impulsi~nll\ais asa
source ~\. (BERROUARD, BA 72, p. 224, n. 3). on' 01 u°'
"éructau~n .1 pas exclusivement des prophetes ct des
:s~ 1 icj
de R · .... 1 U.J le
p.-P. VERB~K~,f evue Jb1idictint, 7, 1'w,21rr'"''" 214 l•oir
· .,.., rt ~,
,rion 21sl~vo15r c:1·24TA1x,l'éuKu.Hinianu,,., 34 1;!.: 7·21). le irr.
1
qu'i~ ne 5 ª~ ussi bien du prédicateur expliquant les
insp1rés, mrus ?la prédication doit être enveloppée par 1 ntu!cs.
i:/~ 1
curs 1es borné ies ..r sur vangile de Jean(~ .-.--. p. 3SCJ.37~1
74A, P· 9~38), nombrc de cornmentaires de o1r B1:11k<J1 Ako, BÃ
C'est J>C?urquot ur lui-même et ses auditeurs, avant
du prédicaieu~~ r,'Esprit du Pere parle en lui (Matth. 10 ?res;
ct Prierc 32 boméhes s~r le Ps. 118 (voir BEkRou.._: P1aume1. donr lei
Toutes ces d1ct~es sont faites pour êtr D, lbid. p. 39-44)
2 semblées chrél!ennes. li est vrai qu' e, r-Ecn~s dans le~
av~t, ~~: thrist à ceux qui apprenne~t (§ 32) ; ap;es ) quj . é d u préd.1cateun. (B!,RRou.._R on n y retrouve pas •la
aspcntanéit
va hvre rã s à Dieu du succes de son d1scours, afin de ' jlour 5
nt brêves et relativcment temes ..... 8 74
~:.º·.
A A. p. 37). ell-
rendre g ce
.

en Dieu (cf. 1 Cor. 4, 7, c1t en
Prol 8 se gl
. ), qui tient cn o. so ê . • .. _,~ C est par , ' ~•
pense à ne pas g ner le déb11 du récitant . ce qu Augustjn
nfi~r I os personnes et nos discours (Sap. 7, 16) (§ 63) Ses ar creur et qui s'en trouvera conune co qui les aura apprise,
mams e n . . · p A . do ntraint Lor ..
·e exemplaire du préd1cateur auss1 a plus de poids q A

cbC lui-med~· ugustm lnne toute sa mesure; il ac1a:'.!~ 1,.~·


La VI hél ' 1 1 Uc dle
athétique du discours. li y a, as ., te . ou te prédicatcUr ment son 1scours, non seu cment au sujet u'il . ""." lur~
~uvaise vie ; il instruit grâce. à so~ savou et à S<?n ~loquc11ce ~ à la foule,· toumant et retournant le suietq .traite, mais aussi
· 'à ,. , , vanant ses mo
, b·en «pourvu que le Christ
e es1 1 , . so1t annoncé», . dtsatt déià
J
.•
sru.nt d'express1on, Jusqu cc qu 11 sente qu'on l' . yens
Paul (Phil. 1, 18). li est ut1le. aux aut~s, mrus pas à son âme n'est pas possible à qui débite un discours a ª ~mpns, ce qui
comme dit fortement Ben. Sua (~cch. 37:. 21): A cct égard: cceur (§ 25). pprci., et appns par
Jésus a donné le bem conse1l: «Fa1tes ce qu 1ls_d1sent; nc faites Ces notations sommaires exigeraient bien de
!)
pas ce qu'ils font,. (Matth. 23, (§ 59). <;e qu1 est grave, c'est On trouvera ceux-ci dans les études de M Pos complémcnts.
d F S · !IITET, de Chr
que parei! comportement entram~ les aud1teurs au mépris de la ~oodHRMA.NN, ~ . CH~I~~ et surtout dans les précieu~
Parole de Dieu (§ 60). Le préd1cateur .vertueux, lui, peut cn 1
mtr ~cl!odns,.~ no ~,s _,_eJ, .- . BERROUARo, concernant les
toute sincérité faire usage du style pathéllque ; car sa manierc de Homilies e r::vang1 e'"' ean, BA, vol. 71-74.
vivre est à elle seule éloquente (el sit eius quasi copia dicendi
BIBLIOGRAPHIE.: ~· BANNIARD, Viva voce. Communica1ion
forma uiuendi ; § 61). tcrite et commumcatwn ora/e <ili Ne au TX.t sieck tn Oc id
Jl y a aussi des prédicateurs qui sont pi us doués pour la /a~i~, Paris, 1992 ; .M.:F. BERROUARD, «Saint Augustinc ete:
diction que pour la composition. Lorsqu'ils récitent de bons nurustêre de la prédicahon. Le theme dcs anges qui montent et
sermons tout faits, ce n'est pas répréhensible (§ 62) ; ils ne qui descendent,., Reche~ches Aug~ti~iennts, 2, 1962, p. 447_
commettent pas de larcin ; ils ne prennent pas le bien d'autrui ; 501 ; F. DI CAPUA, «li ntmo prosaico m S. Agostino», Misce/.
car la Parole de Dieu n'est pas bien d'autrui pour qui lui obéit. /anea Agostiniana, li, Roma, 1931, p. (IJ7.764; D. DtDEBERG,
Cela permet la multiplication des prédicateurs de la Vérité, sans «Saint Jean, le disciple bien-aimé, révélateur des secrcts du
multiplication des maitres (cf. /uc. 3, 1 : Nolite plures magistri Vcrbe de Dieu,., Saint Augustin et la Bible, sous la dircction
fim), puisquc tous énoncent la doctrine de l'unique vrai Maitrc d' A.-M. LA BoNNARDlt!.RE, Paris, 1986, p. 189·201 ; E. L
(cf. Matth. 23, 8 : unus est magister uester Christus). FoRTJN, «Augustine and the Problem of Christian Rhetoric•,
Augustinian Studies, S, 1974, p. 85-100; D. foSTER, «~Elo·

588 589
NOTES COMPÚMENTA.IRES
./'

I DC IV VI 10) : A st~dy of the PI


tia nostra''. (!} Augustine' De doctnna Christiana
quen_cal rbetonc in 36 1996, p. 458-494. ; H.-1. M ºº~
~ o,
c1ass1 Augustiniaflllfim, de ia culture antique, Paris, 1938 ~2cllllo11,
f~r» ,Augustin et la n Saint Augustine and the "Eloqu' . EQ,
Samt HRMANN, « R 1958 cntia••
1949; C. Mo tin des chrétiens, 1, º~· •
p. 351.3, -,
trudes sur le la t"n prédicateur», Ibidem, p. 391-402 . O;
E D «Saint AugusmmeIntaire d' Amos, De doctrina eh,-;• .• ~ -
A ·•
MoREAU, «

sur un coAmos 6 1-6», amt Augus11n· et la ...IJ,'<lliq · , TABLEDES ~ftRENCES•
IV, 7, JS-21, sur313 -322 ; M. PONTET, L'exége~e de s!~·
Paris, 1986, ~- eur Paris, 1944 ; P. PRESTEL, D1e Reze ,. t 1) &:RlTlJRE SAl!llfE
Augustin p~édicaJ Rh~torik durch Augustinus in «de c1o/:,~
0 11
Genesis
der cic~ronische~nláurt am Main, Pet_e r ~~g. 1992 ; '"4
Christ1ana•, FF cti·on of the genera d1cendi 1n De doe,, ->... l 14 (Les astres) : 186, n. 143
«The un . . A Cl . •11a 1: 26 (L'image de Dieu): 100, n. 58
PR1~ 4» De doctrina chns99t1a5na, .co oLassC,ch o/ Wester11 2 8-9 (Le parad1s): 310, n. 224-225
chrut1 • Dame _ London, 1 , p. vo-oo ; . SCJiAÜ!l!JN 2: 10 (Le fleuve du J>aradis): 312, n. 227
Culture, ~otre hristiana, A Classic of W_estern Culture,., lbide • 2 12 (L' escarbouclc): 174, n. 105
«De doctrma ~ TZLER Zur Theolog1e der Verlciindigung "!· 2 : 15 (L'hommc dans lc paradis) : 312, n. 228
p. 47-6
7
~~/. A.ugustinus, Freiburg i. B., 1968.
i F. ues 111 3 1 (Le Serpent trompcur) : 92, n. 38
den Pred1gten
s: 11 (La colombe, rctour à l'arche) : rn, n. 109
9 20-23 (Noé) : 394, n. 155
10, 20 (Les fils de Cham): 312, n. 230
10 31 (Les fils de Sem): 312, n. 231
10: 32 - 11, 1 (Tribus des fils de N~) : 312, n. 232
11 , 1-9 (La tour de Babel): 141, n. 16; 314, n. 233; 495
14, 18-20 (Melch1sedech) : 394, n. IS7
16, 3 (Abraham et ses femmcs) : 264, n. 83
16 17 (L'ange de Yahvht Agar): 118, n. 88
21'. 10 (Cedar - Ismaêl) _: 2?8, n. 185
22, 13 (Abraham, le ~her 1mmol~) : 79, n. 10
25, 1 (Abraham et ses femmes) : 264, n. 83
25, 13 (Cedar - Ismaêl) : 298, n. 185
25, 25 (F.saU et Jacob) : 188, _n. 147
25 34 (F.saU et le plat de lentJllcs): 262, n. 81
28: 11 (La pierre de Jacob) : 78, n. 9
37-47(Joseph):350,n.59
Exodus
3, 14 (Ego sum qui sum) : 122, n. 96
3, 22 (™pouilles des Égypllens) : 29-30; 33 ; 226, n. 229
11, 22 (L'hysope) : 230, n. 243

• Dans les Notes complémentaires, on n'a rclcvi que les


~férences les plus nolables.
---·.4... ........ ~-~. - -
·.-~ TABLES TABLES ._ ___
~
3
rúPouille5 des ~gypti~r,t~/\1~ ~· n. 229
12 35 (,._,.. de ()leu duran , ·
• 17 (L'ange Mo"ise): 174, n. 111 • S(ICC{J],(UOTUffl 2
14 ,,., 1 32 (Comme une ílammc): 376 .,
14' 18 (JeOne _ddans les eaux am~res) : 78, n. 8 . .n. 1J
15: 25 (Le t,o:se conseill~ par son beau-pêre) : 72, n. 16
18, 14-27 :;1ryl): 172, n. 106 /nlÍ
PJIJ1 4 ( A/acie temu): 316, n. 244
25, 7 (Le
s:o,136 (Scu_
to ." ?~ ~~nlatiJ) : Uf6. n 14
(Qu1~1l1g111n1qu11a1em ...) : · 9
Numtri 'babit carne n: 396, n. 163 1 104 64
13 , 3 (Acut1 pedes eorum ...) : 16I . n.'t
Jl , 4 (Qouis(Q~~st ,erra ... ): 164, n. 86
13, 19-2 15, 2 (Deus mt";S ~s tu) : 120, n. 92
l 5, 4 (De sanguuubus) : 354, n. 70
21. 15 (le ca:ur oomme cire): 4.50
[xuterono:;:::'ation du Dieu unique) : 251, n. 45; 452
6, 5 (L fiez pas à eux): 191, n. 150 3 2, 2 (Psalténon à di!' cx_>rdes) : 177, n. 121
33, 2 (Semper law e,us ,n ore ~o) : 310
13, 2 (Ne ~u}qui foule le grain): 156, n. 00
25, 4 (Le uu-U 3 4 , 2 (Adf'ehende_arma) : 286, n. 148 , n. 219
34, 14 (S1cut proxunum ... ila complactbcun) .
34, 18 (ln populo_g!'aui laudabo te): 364 '(0118, n. 90
Jud~~'f:. 21 (Qé.déon) : 396, n. 100 43, 22 (Oues occu1oni.s): 390, n. 147 ' n.
48, S (Parabo/a) : 290, n. 162
49, 1 (Deus deorum) : 84, n. 20
Rt~/ 19 (L'ombre de Samuel) : 191, n. 151 50. 9 (L'hysopc): 174, n. 110
74, 8-9 (Calix in manu Domúu): 285, n. 145
83, 8 (Deus deorum) : 84, n. 20
Re,"("/ l7 (David et Bethsabée): 278, n. 123 92. S (Testimonia tua) : 414, n. 193
12 • I-I5 (David pérutent): 278, n. 124 91, 4 (Psaltérion à dix oordes) : 177, n. 121
12' 15-23 (L'enfant de Bethsabée) : 276, n. 121 109, 4 (Ante luciferum): 396, n. 1.59
i
1 22 (David et Absalon) : 276, n. 118 I 10, 10 (lnitium sapienliae): 1.50, n. 45 · soo,
18, 5 (David et Absalon) : 276, n. 118 118, 164 (Septies in die laudabo te): 310 n. 2Í8
19, I (David et Absalon): 276, n. l 18 131, 87
18 (Floriet sanctijicalione) : 164, n.
138, IS (Non est abscondilum a te os meum) : 242, n. 22
Regum3 142, 10 (Doce me focere uo/unJaJem lllam): 371, o. 105
10, 14-25 (Ríchesses de Salomon) : 232, n. 250
11 1 (Salomon) : 278, n. 125 ['rouerbia
19: 8 (JeOne d'Élie): 174, n. 112 2, 6 (Scicnce et intelligence): 318, n. 248 ;438
3, 34 (Deus superbis resistit) : 280, n. 131
Chronicon I 6, 51 (Panes occultos ... ) : 284, n. 143
1, 7-12 (Salomon et la sagesse) : 278, n. 126 8, 22 (Dominw creauit me ...) : 124, n. 106
9, 1 (La Sagesse sortant desa demeure) : 334, n. 35 ; 583
Tobias 25, 21 (CarboMs igni.s): 268, n. 95
4, 16 {Rêgle d'or): 266, n. 88 ; 562
5 (Raphat!I) : 118, n. 88 Canlicum canlicorum
8, 7 (Tobie et son ~pouse) : 274, n. 112 1, S (Fusca sum ... ) : 298, n. 182
2, 4 (L 'amour ordonn6) : 112, n. 77
F.sthLr 4, 2 (Dentes tMi sicut grex) : 144, n. 25
14, 33 (Priêre) : 424, n. 222 6, S (Geminos creanl) : 143, n. 25

592 593
TABLES

. nJUJ . tantalio~s): 162, n. 76


~ 3 (Adulle!"noe P ·entium) : 330, n. 28 ,._,nos
6 , 1-6 (Éloqucncc) : 345, n. 54
6, 26 (.Mulnt,u:lo s~i jalousie) : 70, n. 9
14-15 (Bouv1er): 344, n. 52
7, 13 (San5 ~g::U,us sunt ti nos ti strmones nostri) :
368
7, 16 (ln CUI~ 438 . 'li. _MattJrMUS
88; 426, n. 224_, sance du monde et de D1eu): 188, n. 14-4 3 , 12 (Le demier vannagc) : 3 16
13, 9 (Connais 4, 2 (JeOne de J6ius) : 174, n. 1 240
5, 4 (Heureux les doux) : 146, n 3 .
j;·
3, 5 crz
F,cclesiastÍcus oUigtndi lapides) : 272, n. 109
~ filie) : 'Z70, n. 105
7, 27 (Do misericordi): 2~. n. 99
5, 5 (Heurcux les affüg~): 146 · O'l43f~. n. 213
5, 6 (Heurcux les affam~) : 14S
5, 7 (He~ux les mi~ricordicu{) ~-135
5, 44 (A1mez voe e_nnemis) : 116_~
n.
:!·
12, 4 ( AnimtU sll/U inutilis) : 418, n. 199 ; 601 n. 37
~i:~ ~Qui sophistict loquitur •.. ): 210, n. 199 6, 8 (Votre ~rc 1a1t ce qui voua cst. .
7, 13 (La porte itroite) : 173, n. 104Mces&aire): 3<i8, n. 91
9, 21 (La _femme guc!ric): 141, n. 13
1~ (Nisi credideritis •.. ): 160, n. 70; 444; 499 10, 16 (Sicut serpentes): 173, n. 100.
10, 19-20(L'Espntdu~repartecnv' 283_.n.140
10922 (Sicut arena~) : ~04. n. 200 10, 42 (Non ptrdil merutkm suam) . ~ · 3<i8, n. 89; 5J!8
• _ (Dons de l'Espnt-samt): 146, n. 28 ; 501
11 2 3 11, 28-30 (Vcncz à moi ... ) : 229 11 • : n. 120
14• 12 (Lucifer): 316, n. 241-;242 11, 30 (Le joug du Seigncur): 164 'n_241 • 232, n. 254
42• l6-l 7 (Ducam caecos in ,uam): 298, n. 187 12, 2-7 (Le sabbat) : 248, n. 36 '
85
58• 7 (Camem ruam ne despexeris): 158, n. 67 12, 34 (Hypocritae .•.) : 424, n. 221
61: 10 (Sicut sponso ... ) : 296, n. 179
12, 39-40 (Le signc de Jonas ; l'cnsevelissemcnt d Ch .
309, n. 217 ; 560 u nst):
Hiertmias . 13, 12 (On donnera à oelui qui a) : 76, n. 4
1 10 (Constitui tt super gentes ... ). 261, n. 74 13, 18 (Parabola): 290, n. 162
5: 30-31 (Pauortt ho,:renda): 364, n. ~. . 13, 31 (Parabola) : 290, n. 162
17, 5 (Maltdictus qu1 sptm suam pomt m hom1ne) : 101, n. 13, 48 (Le filct) : 298, n. 184
61 14, 17-21 (Les cinq pains): 76, n. 5
23, 29 (Securis concidtns petras) : 364, n. 81 14, 51 (Les hypocrites): 298, n. 188
23, 30 (Quifurantur uerba): 422, n. 217 15, 34-38 (Les sept pains) : 76, n. 6
25, 11 (Les 70 ans) : 310, n. 220 16, 11 ( C<Ulett a fermenlO Pharisaeonan) : 282, n. 133
29, 10 (Les 70 ans): 310, n. 220 16, 19 (Claues t!CClesiae): 98, n. 52
17, 1-3 (La transfiguration): 176,n. ll5;n,n. 216
Euchiel 19, 12 (Eunuques pour le Royaume descieux): 270 n. 102
3, 9 (Le diamant): 172, n. 107 19, 21 (Si tu veux etre parfait ...) : 250, n. 41 '
36, 17-19 (Domu.s Israel): 302, n. 197 22, 37-40 (Dillgt!s Dominlult De,un t•11m. ..) : 102, a. 62 ;
36, 23-29 (Sanctijicabo nomen meum): 304, n. 199 110, n. 75 ; 143, n. 24 ; 146, n. 32 ; 174, n. 114; 446 ; 451 ;
36, 24 (lnducam uos in tt"am uestram) : 306, n. 205 457
36, 26 (Cor carneum): 304, n. 203 22, 40 (ux et Prophttae) : 116, n. 84
36, 28 (El habilabilis in ie"a) : 306, n. 206 23, 3 ( Qiuu dicunt facite) : 418, n. 202 et 204; 424, n. 220;
601
Oset 23, 8 (Le Christ uniquc mattre): 422, n. 215; 588
1, 2 (La courtisanc): 262, n. 78 24, 32 (Parabola) : 290, n. 162
TABLES
,., Le feu étemel) : 3_ 16, n. 237
..5. 41 (Le ·ugement derrucr) : 100, n. 57
fi
~~. i1..e !ot1e du temple) : 448
21.
1,rtiLJ aposwlorwn
1. 24 (Corda omn;""' llitkt) . .3ti
2 (La Pentecôee) : 176, n. 116 ~ . n. k7
Ma:,r3 (La transfiguration): 308, n. 216 2. 1-4 (Les apôtrn remptra de ,

39
~~ i1: communau~ chr~IJ~~~ ~~~
LMC:,l-11 (Les épis arrach~s) =. 248, n. 37
4, 12-42 (La communau~ de J.&.... . .
4 34-3.5 (La communau~ h-~•U3i1Jern1 · :n,-,
lc1111 2-411
· 11
6 27 (Aimez vos ennem1s) . I 16, n. 86 . '2.52 n. 49 e rl!11cnne ,._ · ,~ · n. 115
39 , ""'""'ruaa1crn1 : ~ -
9 • zg.. 29 (La transfigurat~on) : 308, n. 216 •
7, 22 (L'instruction de Mot:se . 1
10 27-37 (Le bon samantam) : 116, n. 85 ; 460 8, 26-3.5 (Ptulippe et l'cunuq~ ~28. ll 2.15
12 • 49 (lgnem ueni mittere) :_ 397, n. 164
13' 21 (Les 3 mesures de fanne) : 282, n. 136
9, 3-7 (Convers1on de Paul).
9, 31 (ConsolaJioM SpiritMJ ~ • n. li
,b·
72, n. IS
15' 16 (La nourriture des JX?rcs) : 2.50, n. 43 1O, 1-6 (Le centurion Come,uc';'t n.
96, 45
16: 10 (Qui in mini""? fidelis esl) : 374, n. II J
17 29-32 (La parous1e): 314, n. 235
1.5, 28-29 (R~gle d'or) : Uió, n.
88 , n. 12

22' 19-20 (Le corps et le sang du Christ): 141, n. 12 Ad Romanos .


24: 42-43 (Le poisson grillé) : 263, n. 80 1, 18 (La vén~ captive de l'in · .
1, 18-25 (Connaissance de
47.5 ; 537 ; .542
~:1~> ·226. n. 228
et ldolãtnc) : 226 228 .
lohannes
1, l (ln principio ...) : 236, _n. 5 1, 20 (lnuisibilia Ck1): 80, n. 15 · n. ·
1, 3 (Verbumperquodommajacla sunt): 124, n. 104 1, 21-23 (Non ut lkwn glorijic .
1 JO (ln mundo eral) : 90, n. 29 1, 25 (Adoration de la Créature)~ .1181, D. 131
1: 14 (Verbum caro Jactum_estJ: 92, _n. 33 ; 124, n. 104 2• 5-9 (ThesauriZJU tibi iram
· ... )·. 260• n.n 68
34
3, 3-.5 (Gloriamur in lribuiaJUJnibus • :
1, 46 (A Nazareth potes/ altqu,d bom esse ... ) : 242, n. 21
2. 20 (La construction du Temple): 178, n. 125 3, 1.5 (Acuti pedes torum ...): 161
.5, 8 (L'amour de Dieu à nocrt 4ud).
~\l
1
34• n. 36
6, 45 (Docibi/es Deo): 370, ':1· 104
6, 51 (Le Pain descendu du c1el): 284, n. 142 .5, 12-19(Adam-Christ):94,n. 4() · 20, n.91
6 .54 (Si vous ne mangez pas la chair ...) : 268, n. 92 7, 2.5 (La grãce de Dieu par J.-C.): 300 n. 191
1: 38 (Flumina aquae uiuae) : 285, n. 147 8, 28-39 (Ex~mple de style sublime) : 390, n. 148
8, 44 (Le mensonge): 72, n. 18; 196, n. 167 8 , 33-34 (Qw.s accrwbil adwrsMS tkcto, Dti). 240
9, .5 (Le Christ selon la chair): 203, n. 184 · •n. 18
9, 6- 7 (La piscine de Siloe) : 170, n. 98 9, 27 (Sicut arena maris) : 304, n. 200
10, 18 (Habuit in poleslate) : 95, n. n. 43 9, 30 (Quid ergo dicemus? ...) : 242 ll 20
12, 3-7 (Le parfum répandu): 140, n. 11 ; 262, n. 75 11, 14 (Ad aemulationem): 1.58, n. (li;
12, 25 (Qui aime sa vie la perdra) : 270, n. 97 11, 36 (Ex quo, per quem, in q110): 82, n. 17 · 467
13, 23-25 (Sur Ia poitrine de Jésus) : 482 12, 1 (corpora uestra hostiam sonetam): 382, ~ 131
13, 34 (L'amour mutuei): 100, n. 60 12, 3 (La foi don de Dieu) : 300, n. 193
15, I (Viris uera): 394, n. 153 12, 6-16 (Haben~s dona diwrsa): 384, n. 133
15, 12 (L'amour mutuei): 100, n. 60 12, 14 (Diuersa officia): 96, n. 48
15, 17 (L'amour mutuei): 100, n. 60 . 12, 20 (Carbones ignis): 268, n. 95
14, 6 (Je suis la Voie ... ) : 72, n. 19 ; 97, n. 51 ; 126, n. 13, 6-8 (Reddite debila): 384, n. 135-136
108 ; 418, n. 200 13, 9-10 (Non adldlerabis ...) : 118, n. II7
21, 6-11 (Les 153 poissons): 176, n. ll8 13, 10 (Plenitudo Legis) : 126, n. 110: 420, n. 213 ; 446;
.5tr1

596
TABLES
, _.· V
. ......... --~ ...~
.,,, ...
............. """ .
Nox praeussil) : 384, n. 137
13, 12-14 ( TA.BLES ~-----
n. 73
M corifllhiO~ 1 a). 422, n. 216 5, 16 (Et si noueramu.s Cla, ·
UIIUJt I
1. 10 (SC~~I i~ crucifii ~ r vous?): 123, n. <)9 105 te. 'ª'rtt111
l, 13 (Pa uacuetur crux Christi) : 420, n. 210 6, 2-11 (Exemple de style subi, ... ) : l:!4, n

t ~i <;(;apiLnlia . stultitia): 90, n. 28; 94, n. 39 ; 164 7, 1-2 (Munckmus nos ••. ) . ~e) : l!!ij, n. 144
8, 21 (Bona coram Dto). 4·
20
• n. 14
l O, l O (Énergie dcs lettr~ de P;n. 2r~
89 l Qui gloriatUT •••) : ~26,_ n. 223 ' li. 11. 3 (Le Serpent ~duisn Êve aul) : 344, n. ~l
l,~ \ce n'est pas celw qu1 plante ... ): 123, n. 100 . 1 1• 6 (SermoM Jtd non ....•r · _par a.,tUce) · .,.,.,
3 7
'~ ~nJ,a) · 34 · 4'U n. 141
n. f
• . 370 n. 103
6- (Le temple de Dieu
1 17
.
que vous etcs) : 70, n. 13 ; 5()·
2
11, 16-30 (lttrum dico ... ): 338 · 2, n. 48 ·
11. 30-31 (Éloquencede Paul).~- 42
12, 2-4 (Paul ravi au 3e ciel): 7· 2. n. 4S
n. 40 (Qu'as-tu que tu n'aies reçu) : 74, n. 20; 435 ' 0.n. to
4 • 7 Le Christ, notre PSque): 229, n. 240
~· IJ
(Ceux du dehors, Dieu les jugera) : 316, n. 23 9
• _ ( ~ ) : 374, n. 115
A<JGalalas
l, ll-12(L'~vangiled'origined .
3, 15-18 (Ex~mple de style sim~vt'j : 37t, n. t~
6 19 3, 16 (Tabul,s cordi.s camalibus) ~ '306
'i!JJ, n. 12S
7 l-6(Sec.ueniam): 272,n. 108
7 34 (Vt sil sancta ... ): 240, n. 15 3, 19-22 (ExemJ>le de style simpl~). 3~ -204
3, 23-26 (la Loi pédagogue) . 248 · · n. 128
7
s:37 (Virgini~) : 270, n. 104 3, 29 (Abraluu semen) : 296, ·n. 178n. 35
1 (Scienlia inflai) : 164, n. 84 ; 228,
n. 238 ; 232, n.
255
.
4-5 (La hberté chrc!tienne): 252, n. if7
543 4, 10-20 (Exemple de style sublime) . 392
9 9 (Le txeuf qui foule ~e grain) : 156, n. (J() '
4, 24 (Allegoria): 290, n. 162 · • n. ISO
10 5 (ln Christi obsequuun): 228, n. 237
4, 30 (Cedar • Ismael): 298, n. 185
10• 12 (Qui uidetur stare) : 280, n. 130 5, 17 (Caro concupi.scit aduersus spirit ) .
10'. 19-20 (Jdoles et dimons): 192, n. 154; 543 ; 548 n. 71 iun · HY7, n. 69; t~.
10 28 (Israel sec. carnem): 302, n. 198
11' 19 (Oportet hoereses esse) : 300, n. 192 5, 21 (Q~ praedico IIDbi.s, sicut priudixi ) . ,,244
5, 24 (Qu1 lesus Christi sun, ... ): 260, n. 70 · , n. 23
12' H 1 (Charismes) : 352, n. 64
13' 12 (Aenigma) : 290, n. 162 Ad Ephesios
13: 8 (Prophetiae euocuabunhu) : 132, n. 123 l, 22 (Le Christ tête de l '~ise) : 316, n. 238
13, 12 (Per speculum) : 11~, n. 83 ; 148, n. 42 1, 23 (Ecclesia corpus): 96, n. 46
13 13 (Foi, ~rance. chari~) : 130, n. 120 ; 132, n. 125 2, 2 (Le prince de l'empire de l'air): 190 n. 148
15: 13-14 (Si le Christ n'est pas ressusci~ ... ) : 210, n. 201 3, 17-18 (úitit_udo et alti~ ·:·>: 230, n'. 244; 232, n. 2S4
15, 22 (Adam· Christ): 94, n. 40 3, 19 (la chantc! du Christ qw surpasse toute science) · 230
15, 31 (Cotidit morior ••• ): 244, n. 26 n. 246 · ·
15, 49 (L'image de celui qui vient du ciel) : 398, n. 167 4, 11 (L'action de l'F.sprit saint) : 370, n. 102
15, 50-53 (lncorruptio • immortalila.s): 98, n. 53 4, 15 (Le Christ tête) : 173, n. 101
20, 4 (Petra erat Christus) : 396, n. 161 4, 15-16 (l..e corps du Christ se construit dans la charitf) :
128, n. 112
Ad Corinlluos 2 4, 22-24 (l..e vieil hommc) : 173, n. 103
3, 2-3 (Epislllla nostra IIOS estis) : 304, n. 202 5, 9 (Nemo umquam carMm suam odio habuit) : 106. n. 65 ;
3, 14-16(1..e voile de l'A. T): 252, n. 46 109, n. 73
5, 6 (Peregrillantes a Domino) : 80, n. 14 5, 24 ss (Ecclesia sponsa) : 96, n. 47
S, 7 (Per jidem amblllanuu): 130, n. 118 ; 148, n. 43 ; l(J(), 5, 25 (Mariage) : 270, n. 103

598
TABLES
. sans tache): 96, n. 49: 306 n 207
- •
.......,.,_.....
T
.......... • l·....... _ ~ •• --4';. · .

'"' ~
.

5. 21 (L' Égh~m sacratnt'nlwn): 567 ' · A.8LE;s ~~


5. 31-3 2 (mag fide1): 286, 150 2 1-2 (Doctrina Jana) .
6. ~6 <;C:XfratribUS): 300, n. 190 2: 15 - 3, 1 (Hauloqu~~--::.'; lrJ)
6. 23 ( 3. 5 (Le bam baptismaJJ: 70, n. H)]
143 • n. 23 ; 3(14
-r ,,,,nses . .
A.d Ph1 1Pr4(Quid eligam ignoro ...) . 238, n. 11 Ad Philemonem · n 2r,1
1. 22-2Croirc et souffrir pour le Chnst): 301, n. 195 20 (Ego te /rwar in Domino).
1. 19 ( . sua quaLrunt): 418, n. 201 · 124, n. 1<)2 , 4fi)
2, 2l (Qc"'...-unicatiopassionum): 268, n. 94 Ad Hebraeos
10 ( º""''
3 ' 13-14 (Quae retro sunt? blº,u,scens
. 8, 5 (L'ombre dcs choscs ~
t •.. ): 124, n. 107
20 (Conuersatio in caells): 148, n. 44
petri 1
· • vcn1r): 23 0
• n. 242
1, 14 (Homines con.figuraJi h .
Ad Cotossenses à . ) 230 5, 5 (Deus superbis resistit) :~mundo): 90, n.
(L'ombrc des choses vemr : , n. 242 30
2 17 5, 8 (Tanquam ko rugiens). ~ • n. 131
·
3, 9 (Le vieil homme) : 173, n. 103 · , n. 139
Johannis 1
Ad Thessalonicenses 1 . 2, 8 (La demierc hcurc): 3 14
3 , 7 (Consolatio'!em habu1mus jratres ... ) : 244, n. 25 4, 16 (Amour de Dicu ct du p~i.236 •.
5, 8 (I..oricafide1): 286, n. 151 '"'-11<11n) : 460
Jacobi
Ad Timotheum 1 . . . . 1, 17 (Le Perc dcs huniercs) .
1 5 (Finis praLcepll d1lectw) . 110, n. 76 ; 126, n. 109 . 3 1 (Sans multiplication ,._ · 328 • · n. 24
1 i6 · 133, n. 126; 420, n. 213; 446; 5f!7 • 129, UQ maitres) · 422
4,' 6 (~us
n-
superbis.
resistit). · , n. 2l4 · f501
n. 4, 1i (Adnuntia haec) : 368. n. 93 · 280 • n. 131 ; 564 ·
4, 12 (Sois un m~ele): 420,_ n. 206 Apoealypsis
5, 1 (Seniorem ne mcrepaueris~ : 368, n. 95 2, 11 (A:ff!rs secunda) : 100, n. 54
5 18 (Le bceuf qu1 foule le gram): 156, n. 60 5, 5 (Vicll uo de tribu /Ilda): 283 n.
5: 1-2 (Conseils de Paul): 382, n. 130 7, 4 (144: totah~ des saints): 310, o. 138
17, 15 (Eaux = pcuplcs): 285 n 146 221
Ad Timotheum 2 19, 20 (L' ange nc vcut pas e~ ador~) :
1, 9-10 (La grâce par J.-C.) : 306, n. 210 21, 1 (C1cl nouveau, tcrre noovellc): 306123 ·; lOI
1, 13 (Formam habe uerborum): 368, n. 96 22, 8-9 (L'ange nc vcut pas etrc adoit):
101
i~. 2
2. 7 (Doctor gentium) : 342, n. 49
2, 14 (Noli uerbis contendere) : 420, n. 211
2, 15 (Satis age ... ) : 368, n. 97
2. 18 (A ueritate excidere) : 104, n. 63
3, 24 (Perseuera in his quae didici.sll): 371, n. 107
4, 2 (Praedica uerbum) : 368, n. 98
4, 3 (Sana doctrina): 418, n. 203 ; 426, n. 225
Ad Titum
1, 9 (Doctrina sana) : 370, n. 99 ; 418, n. 203 · 420 n. 212.
426, n. 225 ' ' '
1, 16 (Conjitentur ~ ~ l):eum) : 424, n. 218
/ ,0 CJ .:.\
600 ~J' u\\• :;
601
·-·~·-····· ·····-
1 ABl.1;5
2 ) AUGUSTIN
9 _ 1J (0r•mma.irk'mt · 4,.-,
nM,nicos I::?, 171<~..iitur et lud11t~,,) ~
'"· ::?~ (S~·ta1rur, 1u W.\ir,,
Ct'IIIT: § (Frui) : 455de jugemcnt) : 210, n. 200
:iI,'JJ, 29 (ErrCUíS I'-> :n 1Le cultr du \'r;&1 íJtru rr, I114 · " lq
• ., ,.. , 1 :.111 " Í--'
!t' ,-;11itat, Tlt-i
Acta cum Ftlic~ Mani) : 206, n. I92 / 1v. 30 ( Suprr,;1111on1 : IIQ . n lJ
1, 10 (COO I
VI. 2 (/:'rudlfio l1ht-r11luJ : 2~fi. n ~,
VII. 14 (Hcrmt, · Mrrl'ure1 llili . 1p,
d;,nan/U/11 VII . lfi (Neplunc) · 251, n. 44 11 ·'
Contra A bbat) : 559
2 2 (Lesa ca1 · ) . 563 VIII. R (P1alon) : 4.'i2
s:
5 (Loi du . :;; ~- 71 ; (Le silcnce à I 'tgard de Dicu) . .u,.
11 (Ira Dei) · .~tion) : 467 · ~ JO
VIII. IO(Rnm. l, IK-2.'i1 : 22fi.n 2~
VIII, 11 (Chronolotrie ~ ~rt'rnir ti~ P!J~
13 (É.critures et •I' ssement de I' A. Testamcnt) : 549 VIII. l6(~monsc1d1\'ina11oni : 1142 _ 111 1 ~' '2. n 11!1
15, 3 (L'acco~P~estaments) : 548-549 VIII. 19-23 (~mons e1 ma11ie) · 1142 n.111111
IX. 20 (Oq~uc1I): 332, n. 32 . 115
·
16, 5
17, (Lcs de~e pécheur, en tant qu'homme) : 112, n.
3 (A1mer 78 VIII. 22 (Démon~) : l91J, n. 14Ji
IX. 22 (Le bonheur de~ an~N) : l ll'í n. l{l . .,., <,f,!
ad ,sarium úgis . Ali' X , 6 (Sacrifirium) : 247, n. 32 · - · 1--. n.
Contra ue S 'rituels dans l'Anc1enne _•ance): 254, n. 5
I, 17, 35 ~ f>lrituels dans l'Ancienne Alhance): 254, n. 5
X . 9 - 10 (~mons c1 matrie) : lk2. n. 135
II, 8, 31 (l pt rita ,,,,ilia) : 334, n. 37 55 X. 19 (Le diable qu, barre la mure) : <n. n. ~
li, 9, 34 ( mpe r- X , 29, 2 (Porphyre, la ÍUllc du ~ ) : l<lfi. n. M
XI. 25 (Les. 3 pan1cs ~ la ph1l<'Mphie1 : 212. n. 2!13 :
. quanlitate 12 XIV, 11 (L ange orguc1lleux): 122, n. <n 455
De anunae Grandeur de la justice) : 374, n. 1 . XV, 10-14 (Hébreu et Septanre) : 519
j~: ~~
\institutions humaines ; arts et techn1ques) : 198, n. XV, 20, 4 (Nu~rus kg11imus) : 308, n. 214
XV, 22 (Ordo amoris) : 112, n. n
169 ; 208, n. 195
XVI , 11, l (Languc hébra,quc1 : 142, n. 17
XVI , 4 (La tour de Babel): 495
De I,bapr;;(Spt'rituels
1 , dans l'Ancienne Alliance): 254, n. 55 XVI, 21 (Tropes) : 288, n. 155
XVlll, 1 (La tour de Babel) : 142, n. 16
De beala uita XVIII, 8 (Eusebe de Césarée) : 224, n. 225
2 10 (Le bonheur): 451 XVIII, 26 et 36 (Deutérocanoruq~) : 518
4: 34 (Deo frui) : 453 XVIII, 37-39 (Théoriede l'cmprun1) : 546
XVIII, 42-44 (fraducuons de la 81ble) : 158. n. 63 ; 519
lk bono coniugaü . . . 73 XVIII , 54, l (Mort du Chnst, lc 2513129) : 201 , n. 1110
13, 15. 23, 28 (Ttmpus colhgend, lapides) : 2 , n. 109 XIX 1-3 (Varron) : 452 ;454
XX '9 2-14 (Récapitulauon) : 587
0

fk bono uiduitali.s . XXiI, 24, 3 (Arts et techniqucs): ~ . n. 195


8, 11 (Ttmpus colügtndi /aptdts) : 272, n. 109
Conftssiones . d 1 )·
JJe cal«hit.andis rudibus I , 8, 13 (Mots et gestes) : 486 - (Apprcnt1?&1ge u anpge .
2, 3 (Physionomie) : 136, n. 4 326, n. 17 , -v, 4
I, 17, 27(Mythologie_àlécolc) : 3-,v,n.
3, 6 - 4, 8 (Le príncipe chari~) : 114, n. 80 ; 447 I, IR, 29 (Homo : asp1ra11on): 163, n. 81

602 603
-··--. ...........~
TABLES
TABLf:S
d 5 Écritures) : 332, n. 32 ; 497
'i CJ (1 tunuhté ~ manichécns) : 274, n. 114
Ili.~· 10 (c,,ntrc :~\nora . flllRitia): 259, n. 64. 55"1
Ili, 7 · I}. 9, 17 ( .:'de l'éloqucncc): 342, n. 4t> ' '
[)e r ,,,p1ioN el gmtin
4 (Moine~. 111pmtuC'IS) : 429; 4J7

llv1• ,; 2 (Comnicn:d géné1hliaques) : 184, n. 140 ,,1


c,nco11i11m
1 • -· 4 .5 (Li\'rcs e5 ) . 544 Ct 1;" 1. 2 (Ffoquentia) : 218, n. 212
v1 · rt,éraux
1 . · , 17 (/~1alerl1ca · d11putatoria) . 2r,1 n
1V· ·1~. :?J-1 (Arl5 ·e du monde ct de Dieu) : 188 n 1' 14
1 • 3 (Connaissanc . ,.,06 n. 191 . . 144 l4, 17 (<,rammallca) : 2~J. n. lfi/J · ·
~· t
VI . .
4 (Asmin~~~~ch~cns et la Bible) : 50! _ (lll
. 4 6 • .5, 8 ( Y\t1c, 1
1
,: 20. 25 (Log1quc): 216, n. 2<~

498 Je dia/ertica
ucl.uncnio): é yrique) : 412. n. 190 /
VI. 6. 9,,<fWafel/itium): 272, n. 106 5 (Signum) : 136, n. 2 ; 484 ; 4k9
VI, 15, - Dieu): 472 . 5 (l.CS (ettrcs s1gncs des mot\): 141 , n. 15; 4x 9
6 (Signa - res) : 196, n. 165
Vil. 4. 6 ( O (Astrologie): 184, n. 140. 188, n. 145
Vil. 6, 8-1 Es Uet Jacob) : 189, n. 147 6 (VrrlXl - ue!"berando): 141, n. 14
6 (Anliphras1s) : 291. n. 166
Vil. 6, 10 ( ª n erat aurum) : 180, n. 130 ; 543
Vil. 9, 15Jr;:,,e,berasti i11jin11itatem) : 148, n. 36 9 • 10 (Amb1gmtés) : 493
Vil. to. 1 <(Le diable qui barre la route): 97, n. 50. l9'> ')e diuersis qmustionibus 83
Vil, 21. 27 ' ~. n. 1 qu. 30-31 (HoMstum - utile) : 453 ; 455
156 (Collsuetudo) : 108, n. 72 qu. 35-36 (Carita~ - cupidi1as): 25k, n. 63
VJII. 5 • 10
C merce de l'éloquence) : 342, n. 46
3
i
IX.~· ( J:Oiative de lecture d'lsa'ie) : 353, n. 67
IX.17 ?6(Cauernae): 414, n. 194
qu. 45 (Matlu!ma11c1) : 184, n. 140 ; 188, n. 144
qu. 45 (Connaissancc du monde et de D1cu) : 188 n 144
qu. 57 (Les 153 poissons) : 176, n. l IR · ·
X.,.,,,· 33 (Fallere -Ja/11): 128, n. 113 qu. 81 (ante legem, sub kge, sub gratia) : 176, n. 116
X.--· 1 (La forêl des Écntures): 295, n. 175 - (Le dcgré d
XI, 1. e
sc1ence) : 510 [)e doctrina christiana .
XI, 3, 5 (MOi'sc) : 479 . ,., Prooemiu_m (Prévenllon des critiques) : 66-67 _ (Date et
XI 13 15 (Dieu eréateur des lemps) . -04. n. 186 adversaires v1sés) : 429 - (Grâcc et médiatt0n~ humamcs) : 433
XIÍ, !4, 17. 32, 43 (Sens des Écntures): 288, n. 153 1, 2. 2 (Cercle herméneu11que) : 438
1, 3, 3 • 44 (Frui -uti): 449
/)e cot1set1sll eua11ge/istarum. . .. 1, 7, 7 (Deus): 463
1, 12, 18 (Le culte du vra1 D1eu cn Israel) : 248, n. 34 1 8, 8 (Hennéneutique) : 471
1 14 21 (Le cultc du vra1 D1cu en lsr.tel): 248, n. 34 1: 35, 39 (Finis): 452 - (Écriture et 6:onomie du salul) : 474
1: 23: 32 (V1rgilc): 186, n. 141 . 1 39, 43 (l:.criture et t<:onomie du salut) : 474
1 35 54 (Le Christ et les é\'angéhstes) : 481 IÍ. 1- 1 - 5, 6 (Signa): 16; 483
56,
1Í. 113 (La transfigur.111O0) : 308, n. :? 16 li, 2, 3 (l:.criture et &:onornie du salut): 474
li. 66, 128 (Hébrcu et Scptante): 519 li, 6, 7-8 (Simplici~ et profondcurde l'Écriturc) : 495
Ili. 7, 30 (L'cspnt saint el les prophctes) : 477 li, 7, 9-11 (Disposition spirituelle): 16 - (ltméraire spsri-
Ili. 24, M (L'ensc\·chsscmcnt du Chrisl) : 309, n. :? 17 tuel): SOO
li, 8, 12-13 (Canon des &:ritures): 16; .506
/wnm1i11t"11/it1 li, 10, 15 (Signes): 483
13, 15 (Pulyi;anue Jcs P-.ttnarchcs) : :?M, n. 84 li, 11, 16 (Connaissance dcs langues): 16
17. '.!Cl (Polygam1c Jcs P-.ttnan:hcs) : :?64, n. 84 li, 12, 17 (Nisi credideritis) : 445 - (Pluralité Jcs intcr-
prétations de l'l:.criture) : 558
li, 13, 19-20 (Simplici~ ct profondcur de 1'&.T1ture): 495

605
~
.
· .~ ·
..

TABLES
-- .......... ...
,

. ·-··
.
_ (/la/a) : 521 TABl,[S
1 516
.5 22(ScPran cf1· urés) : 16
!
JI, 6· 23 (S1gnes (ÓJsciplines
.
du savotr profane). 16
.., s. 1. 2 (/,orimfidri). "ku
3 -· .,;.,v•nt<;1
J2. en. 2. s. 1, 8 (Jubtlalloni ·41 41
::·16:24-40,Uuses):523. 7 . 42. 5 (Psallénon ct t1than-1 ,n"- .7
(l;5 4'< ·
I' 17, 27
h: t9. 29 • _4, b
7 (SupersUUOnS) ,; l
U "Juste usagc de la culturc): 528
5(), 9 (L'hysopc): 231, n. 2
-',() • JO ( F.uullHJtunl
• ona Ji.,-
n 12r1
_,,, 1lakl1 "IJ
I 19, 29 • 42 · (Si ncs) : 483 5(), 12 (L hy•;opc): 174, n 1 10 .
21 n 2-i,,
- 1.
: : 24, 37 • 26• ~lles ~cs E,gypt1ens): 29-30; 33
1 54, 11 (La tour de Babel): 141 ~ I. n ~7
II 40. flJ (DéPo pas parlcr des v1vanl~) : 10 56. 16 (P<>altfoon et cnharc): 1·n li) ..,
II· 40. 61 (Pt.1~~érité est chréticnnc): 17 70, s. 2. 11 ( Psalténon et Cl!h.ire) • ~~.o
11: 40. 6(}-61. ( licité et profondcur de l'Écriture): 495 96, I 1 (Culte des 1dolcs); 52'í · , n 12ri
~1f
II. 42. 63 <5 verba propria): 17 •
III, 2. ~ (~~ralité des interprétauons de I Écriturc): 558
w. 6 (le Verbc mcffable): 47(J
102. 13 (Percator - ~rratunr). 270
1
III. 4· c tique de I' A. T.) : 546 (03, s. 1. 8 (Économ,c du sal~r) . 47 · n. 1 1)
Ili. 5, 9 ( ~ 41 (Verba r,anslata): 17 Chnst) : 230, O. 245 . ~. - 14 fl..a WH Ju
f
Ili, 5• ~ j c~lle des stat~es) : 5:5
III. 6· 7 (Critique de 1 A.~-) · 546 .
t03, s. 4, I (Kénosc du Vcrbc dJ l'É4
113, s. 2, 4 (Culte des 1dolcs). 5 ~1
nlurc1 : <lfi
III, 11. ~ _ , 34 (Critique interne des Éc~tures) : 17 134. 20 (Le d1able qu1 barre la·rri:;- .
9 24
JII. 1~· (Pluralité des interprétat1ons de 1 Écriturc): 558 n
144, 17 (Chirographum IR,): 4 te)· 97, n. 5'J
38
Ili, ~ • 40-4l (Tropes): 17-18; 577
25·
III, 9
41
(lnterruption de la rédacUon) : 9-10
Ili, • 36 • 37 56 (Tyconius) : 17; .564
Epistulae .
2 I, 3 (Scrtpturarum mt!dicamrnia). "16
11 :·~i 0
56 (Grâce et médiali~ms humaines) : 433 22 (Formauon des JCUnes clercs) . j 1
IV
:V,
2
1 (ln scholis saeculartbus): 26
1'. 2. 6, 10 (Pratique de l'éloquen~e) :. 19
28, 2 (Traducúon de la Bible): 5ÍS
41 (Formallon des jeunes deres· R. l
25 ; 431-432 ; 443 ; 562 · eg es de TyetJ111u.~) : 12 ;
v· 6
9 (Simplicité et profondeur de I Écnture): 495
1IV, • 11-14 (ÉJoquence de Paul): 19 55, 4, 7 (Connaissance du monde et d 0
7 55, 7, 12 (MaJlu!matic,): 533 e ieu): IRS, n. 144
iv'. 7: 14-15 (Éloquence d'Amos): 19, . 55, 12-13 (Date de Pâques): 206, n. 191
IV g 22 (Simphc1té et profondeur de 1 Écnture) : 501
12.
iv: 27. 14, 31 (Docere, delec.tare, flectere) : 19 55, 25 (La cro,x du Christ) : 230 0 245
55, 21, 38 (Écriture et chanlé) : 446.
IV. 15, 32 - 16, 33 (Grâce et méd1atwns humaines): 433
60 (Formauon. des jeunes deres) : 1J
IV, 16, 33 (L'action de l'Espnt samt): 437 71, 3 (Traducllon de la Bible): 516
IV, 20, 39-44 (Les trois styles): 20 82 (fraducllon de la Bible) : 518
IV, 24, 53 (Voyage d'A. à Césarée): 9-10 101, 2 (Litterae liberales): 227, n. 231
IV, 26, 56 (Dictor et doctor): 25 l 18, 3, 13-22 (Télos et Bible): 450
IV, 30, 63 (Grãce el médiations humaines) : 433 120, 1, 2 · 2, 8 (Foi el intelligence): 443
137, 5, 18 (Vo,les de l'É.criture): 499
Contra duas epistulas Pelagionorum 139 (Ordre d'urgena: pastora)e): J J
III, 4, 11-12 (Spirituels dans l'Ancienne Alliance): 255, n. 55 140, 64 (Lacroix du Christ) : 230, n. 245
147, 34 (La CfOIX du Chrisl): 230, n. 245
Enarratiofll!s in psalmos 153, 1, 3 (Aimer le pécheur, en 1an1 qu'homme): 112. n. 78
4, 8 (Frui - ut1) : 457 224, 2 (Rédacllon des Retractationes) : 300, n. 191
4, 11-12 (Cali.x in manu Domim) : 285, n. 145 226, 4 (Canonicité de la Sagesse): 512
15, 4 (Duanguinibus) : 354, n. 70 249 (fyconius) : 565
21, s. 2, 5 (le ca:ur comme cire): 448 12*, de Conscntius à A. : 15, n. 15

606
-~
-- - . .. . . . 1 ... . . . .. . . . . . . . _ •

TABLES 44.,d, --....,.. .

. ecc/eJiar) : 170, n. 97 TABLts


:~•' Z(/)i/1.( fllll'S
. sta curn /:muito
f't1nfN'llillt1i 168 c,e 4 (Diligentes ercle.ri<U) : 170, 0 v,
, ·,,11trt' tf'· T"l·oo1us) : 292, n.
1. 1. 1 ( J J}t' grlltin Chrüti t'I ~ pe<:rntn oriJinn/i
rpidtila ad Romanos
.. u prOf'· t' X . JI, 40, 45 (Êvc ct Mane) : ~- n. 4 1·
,.-,1-·-~'"" '1 : . -,c;H, n. 63 .
" ((upitltt,i.t ;;,,, sllh /ege, sub gralla) : 176, n. l )7 ,, Johannis epistulcun
11- I~ (11111" ~ • ·) • 269 n. 96 1 tr. 3, 3 (La dcm1cre hcure) : 314
71 ( (.'11rf"mrs ,gms . '
ir. 5 , 7 (D1eu est chanté) : 460 · · 6
0 23
tr. 9. 5 (L'~spnt saint ct lcs Écntures) . 4 n
.. ndGalatas tr. )O, 8 (C/auatus): 146, n. 29 ·
/ ~f/)(1.1·1110 tP· unauté chréticnnc de Jérusalem) : 250
~(l(l..a comm , n. 41
Jn Joha11nis euangelium
fe ti swnholo · l 24
tr. l , 6-7 ( Lcs autcurs du texte sacré) . 4 n
·
l'>t fi1 (l)<;,n;mis creautt me ... ) . , n. 106 tr. 17, 2 (Eaux = peuples) : 285 n 146
4 6 tr. 17, 4 (Nombrcs) : 176, n. 16 ·

Conx"i''
'-
{'<'~:::ndcs Écritures et apocryphes) : 508 _ 5 (C·
5l3
0
n ª"
tr. 17, 8 (Amour de Dieu et du prochai ) .
tr. 23. 1-4 (Lcs lampes et la Lumitre ."479
tr. 23, 9 (Ame,_ muablc) : 222, n. 21
·
459

-4Kíl
dcs &:ritures) · en Israe):
(Le culte du vra1. D1eu
: ··t 248, n. 34 tr. 32, 2 (Flumma aquae ui uae) : 285
15 147
~~1·2 (Spiritucls dans l'Anc1cnne Alhllllce): 255, n. 55 tr. 35, 9 (Les tampes ct la Lumicre) . ~-1
xvi (Le culte du vraJ D1eu en Israel) : 248, n. 34 tr. 42, 7 (Fom~catio) : 190, n. 149 ·
16 tr. 49, 3 (Perd1ti moribus): 26.., n n
xvt: 32 (Écriture et l<X:ture~: 550
XVI 33 (Fallert. falh): 128, n. 113 tr. 51, 2 (Hosanna): 158, n. 62, ·
xvtit. 25 (Juillet ,- ~~~t) : 186. n. 142 tr. 51. 10 (Qui aimc sa vic la perdra) : 270. 0
XIX. 16(Vtrba u1S1b1ha) :, 140,_n. 9 - (Passé- futur) : 550 tr. l 18, 5 (La crotx du Christ) : 230 n 245 · '17
XXII. 14 (Spirituels dans 1 Anc1enne Alhance) : 255, n. 55 tr. 119, 4 (L'hysope): 174, n. 110 ' ·
XX II · 30-93 (Réphque à Fauslus sur la moralité des patn.. [)e libero arbilTio
archcs) : 563 1, 3, 6 (Rcglc d'or) : 266, n. 88 ; 55::?
XXII. 35 (Tobie et son épouse) : 274, n. 112
XXII, 89 (Osée et la courtisane)_: 263, n. 78 1, 15, 32 (Loi étemcllc ct loi temporelle) . 55-,
li, 6, 14 (Dieu) : 469 · -
XXII. 91 (Dépouilles des Égypuens) : 10
Conrra /ineras Petiliani
De (ie11esi contra ma11ic~os III, 25 , 30 (Panégyriquc): 412, n. 190
1, 16, 25 (Vti) : 456; 460
li. 4, 5 - 5, 6 (Économie du salul) : 434; 474 [)emagistro
3, 5 (Mimes) : 139, n. 8
/)e ve,iesi ad /itteram 3, 6 (La marche): 220, n. 2 15
1, 1, 1 (Écriturcs saiotes): 257, n. 62
4, 8 (Lcs lcttrcs signcs eles mots) : 14I n 15 . 289 16 1
1, 6, li (L 'amour de Dicu pour ses a:uvrcs) : 121. n. 94 5 , 12 (Verba - uerberando) : 141, n. 14' · ' - ' n.
1. 19, 39 (Sc1encc des p,11cns) : 206, n. 192 10, 30 (La marche) : 220, n. 215
VIII, 3, 6 (Rt<.-apitulation) : 310, n. 224
VIII. K, 15(Réc'.ipitulalion):312, n. 228 Contra mendacium
10, 24 (Antiphrasis) : 291, n. 166; 4'Tl
TABLES TABLES

·bus ,a 11ir~ini~
J)t rt4. 6, '?JT::our

I et Bible) : 450
el télOS) : 453 ~ -~ J (/ Cor. 1, 37): 270, n. 11)4
21. (BéaUludes) : Sl/2
1· s 13· w446
1 is,-31
5
,, 47 (Cha" e cÍans ('A . T., amour dans lc N. T) .
1• ;g' 56 (Cf'lllO1 · · 252 flt [)omini ín monte
1. - • , n. ~ {.':.fl (Béaliludcs el don! de l'E'.'Pflt 5arnl) . 9t">s.
47
,,;ca ) . 2"0 n. 217
[)tini'-'
1. 'º·1 (Stsqut · ~ ·
'19 cconsuttlldo): 108, n.
72 5errn~";f
4
Aimer te pécheur, en tanl qu'homme) · 112. ll 71s
, Le décalogue): 179. n. 123
VI, 7, (frui . 11ti) : 454 9 < 7 8 (Aimer te pécheur. en tant qu 'homme) : 112 n 7M
VI, 17,
46
VI, 14, 56 (Trinité): 465
it 7 7 (Aimer le pécheur, en tant qu 'hnmme, : 112· O: 78
2 • • 5 (Fallere · fallí): 128, n. 113 ·
5
Dt ordine ~· 5 ·(Aimer le pécheur'. en tant qu'hooime) : 112, n. 78
I d'or) : 266, n. 88 4 • 6 (Voiles de l'l:cnture) : Sü5
li. s;25tci~~:ntion de l'écriture): 489 - (Communicati 5
li. 1-, 3 O!i) : ~:: l5. 25 (Poly_gamie des Patnarche,): 264, n. 84
495 44 (Programme d'études) : 529 (BéaUtudes). 509-511 - 15 (La crot:it du Chmt) : 231), n.
J 6
li, 15, 43 · :x et instruments) : 178, n. 128
ti, 14, 3449 ((..,~~ius scitur ntsciendo): 466 245
53
4 (Fallere - fallí): 128, n. 113
li. 16, ,.,, 133
142: 4. 4 (Aimer_le pécheur, en tant qu'homme) : l l:!. ll 78
165, 3-6 (La crotx d~ Chnst) : 230. n. 245
Dt í,~tf;.um28mtritis
, 56 (Testimonia) : 587 l82, 2 (Fallere - falli) : 128, n. 113
z71 (La tour de Babel): 141, rt 16
286, 7 (Pratiques supentilieuscs) : 204. n. 189
destinaJiont sanctorum
Dt P'at_,ó- (Canonicité de la Sagesse) : 512 zss. 5 (Les voix et le Verbe) : 481
14, - 29 306, 10, 8 (Fallere • Jall1): 128, n. 113
347, 3, 3 (Béalltues et dons de l'Esprit saint) : .SOS
Q iustionts euangelior11m 350, 2, 2 (Écriture et chari~) : 447
\ • (La transfigurauon) : 308, n. 216
7 7
3 52 (La tranSfiguratton) : 176, n. 115 - 1, 3 (Le Chnst dans
Quiustiones in Heptateuchum . la manne) : 568
I, 20 (Tribus des f1ls de Noé). 312, n. 232 s. Dolbeau 3, 8 (Res) : 468
1 l69 (Hébreu et Septante): 519
s. Dolbeau 11, 2 (Amour de Dieu et incamation) : 447-448 .
ti, 68 (M<iiSC ct Jethro) : 429 463-464 •
s. Dolbeau 12, 7-9 (Sec. ueniam) : 272, n. 1~
RttracllllÍontS s. Dolbeau 12, 11 (Temp,u coUígendi lapides) : 272 n. 109
Prol. 2 (Sans multiplication des maitres) : 422, n. 214 S. Dolbeau 22 (= 341 ; Tesfimonia) : 296, n. 180 •
li, t, t (Ad Simplicianum) : 74, n. 20; 435 s. Guelf. 32, 10 (Cathedra Moys1): 418 n. 205
li, 31, t (lnterruption du De d. chr.) : 9 S. Morin, XI (86ltitudes) : 503 '
li, 31, 2 (Jésus Sirach) : 152, n. 52
li, 31, 2 (Ambroise, sur Platon et Jérémie): 202, n. 183 Ad Símplícianum
li, 32 (Canon de l'A. T.) : 152, n. 53 1, 2 (La grb du Christ): 300, n. 193
li. 32 (Fm de la premihe rédaction du De d. chr.) : 282 n 1, 2, 3 (EsaU et Jacob) : 189, n. 147
IM ~ . I. 2, 9 (J Cor. 4, 7) : 74, n. 20
li, qu. 2 (Deu.sne qui iu.stijicaJ ...) : 241, n. 18
li, qu. 3 (L'ombre de Samuel) : 192, n. 152

610
6Jl
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XV,~- 15 (Tropcs) : 288, n. L .
xv . . ARIS'r<ITT!
/Jt' intnpretatu>~. 1-2. lfia (rm ~
/>t 1/l'ra refigioPl,,e 1 )nismc cl chnsllamsmc) : 473 M~ e1 lcttre!I) : 494 •111 ,,,•11,1 n,c 11 11i _
3. 3 · 4 • 7 (1 adu . D1cu cn Israc
( vrai .. 1) .· "48
- • n. 34 < poitique, 21, 1457b (Mc!taphon,J 4111
3. 4 (l...cMcu tcf 511111 quam erafll) : 12 I. n 95
14. 28 < ""'~uuon) : 18'.!, n. 133 All-lANASE
:m 29( 5 u~ · . Vit' de stunt Antoine. 1 : M. n. 6
6 68 (Fr111 . ull) . 454 .,
3 , 7" (Ame. muablc) : '.!22. n. _ 19
3~. 98 (
Verba uisibilia) : 140, n. 9 AULO-GFIU:
XI , 12 (Ambtgu1tts) : 493
5( • IO(L'angc nc \'CUI pa~ êtrc adoré): l::!3, n. IOI
55, 1 XVIII, 3 (Soph1smes): 210, n. 19H
/)e uti/itate aede11di . . . ., BASII.E DE CB-\Rtt
8. 20 (Lcclurc dcs Écnlurcs) . 44_
AILf feunes geru, 4 (&:lectnme) : 537
Breuiarium Hipponense, can.,f7 : .511 ; .512
CARJSIUS
(Keil, 1, 272) : 288. n. 155
(Keil, 1, 273) : 290, n. 164
(Keil, 1, 274) : ~ . n. 215
(Keil. I, 276) : 290, n. 165

CASSIOOORE
/nstitutiones, Prací. : 68, n. 7
Ct~ON
Ad Atticum, 13, 12, 2 (De fimbiu) : 450

612
613
TA.BLES
·gu1tés) : 493
5'' (Ant b •
\so
8 ,.,tuJ, ~l. 30 ss. (Superstitions~: 535
Horttns1UJ.~,rt, li. 20, persuasion, finde I éloqucncc).
CASSll-'. N
)l:.AP'J. nflrences, XIV, 9-)() (Connill\'-lnc: d,,
J)t ~;u,rra,:~rrt, 1. 6 l~grrum) : 136, n. 2 ; 489 - II, s , · 1~}·
3
lO titution.f, V, 33-34 (Conna,,'1lnc:e ~ Í:' ~Állfur~,, )(.
[)t ,rrut" 30, 48 ( .' . 453 .. · /n.f Átlfure,i . il4 •
18Q; - ~stum -ut1~18 (Superst1Uon) : 182, n. 133 1 4 1
56 J70 (HOa dtorum, li.na toros): 408, n. 181 ; - 33 <Afa~ J(P.iÍstula 58, 2 (Suf/nrrinatu.q :
.[)t ,ratu~ (VI ín coro69 (Doctre ... ) : 360, n. 76 ; 372.3~ ,purs chr~t1ens) : 537 ; 540 _ 70 2211ci ·n 2.H - 'ik ,,
0,a1or, 2; - 21,
,pus) : 16,Dn:ligtns
1
ntía): 354, n. 69; - 79 (F~ a!Jd· ;
,rrgltg~-98 (style sublime) : 386 n 1 ''º
(A;t
pi'' 18.:'btr intupretattonu ~brairorum
2
"°""~51,;
1
e): 537 - 11_2 Cfraducuon de la Bihle J\ól~c dt la \o~r,llt
o_ 23, 78( 41 4 n. 194 .• - ) '7/
. 406 n. 177 ·, - 29 , 201 (Lc
' . 4 1. ,· JrtJace ª"
livre <k Job : 3k6, n. 14/'J · 173. n '-h
,utat) : . é du discours · ' 8 1ro,,

~03 (V~~~- n. 109 91 (la fréquentation des bons autcurs . JUS ()BSF.Ql~S
0
styles) atort, 1, 23,(Éloquence et préceptes) : 350, n.
61
.). JlJI [.j/JtT prod1g1oriun : 192, n. 157
Dt ; . _ 1, 246 ) . 32 2, n. 6 ; - II, 120 (lnueni·-
324, n. I ade rhétonquellÍ 146 (les jeunes) : 322, n. 9 _
li, 80 ~tr)•. 76, n. 1 ; - 11 j 203 (lnterrogatio) : 242, n. 1 . I,
:r Jv~miere apologie, ~<Thwne de l'emprun l. 54(,
/ocutio · ) . 4,n - • 9 ,- 1
e Métaphore . 346 n. 55 . . [Jeu.xieme apologie, 13 (Paiens et ch~ticnsi. 54(,
t49 ( 5 (Lumina): _32 (Relativité de laJUSUce): 266, n. rseudo-J., Cohortatio ad Graecos. 13 (Sepi;;ntcJ : S:23
Ill,J!> Re ,publica, IJl·ls (Deus) : 470
ruscu/anes, 1, 2 •
87
i»epJ::i,sale, 1, l-2 (Une guerre plus que c1vllc) : 4C~. n.
CtiMENfD'A~~ (Éclectisme): 537 184
Stromates, V , ' MARIUS VICTORJNUS
(Keil, VI, 5): 289, n. 161
e PRJENDECNffilAG~66 n 84
Y Ad J)onatum, ~: j. )98-399; - lS-16: 402-405; - 23.
De habilu uirgmum, . Pt.A;:;ublique, VII, 13, 533b (Tripanjtion des arts) : 21)!, n.
., 4 . 398-401 IMitete, 176b (se rcndre scmblablc à Dieu) : 450 194
10 calicis): 395, n. 159
~ Ep. 63 (De s~~;;;:; montibus, 4 (Tradition africaine sur la )>LOl1N .
Pseudo- Dr du Chnst) : 200. n. 176
date de la mort 1 6 6 (se rendre semblable à D1eu) : 450 - 1, 6. 8 (La Pa-
i n·e)'.. 80
, n. 13 ; 456 - V, 3, 11 (Dieu 1neffablc) : 466 _ v, 3.
15 (Epeuina) : 470
DIO'-ff'DE
(Keil, I , P· 448) : 335, n. 38

a,st=.BE DE 0=.sARÉE ~a':!tinentia, II, 34, 2-3 (Lc silencc à l'égard de Dicu): 466
Chronicon: 224-225
Rhitorique à Herennius, 1, 4'. 6 (triade ~torique) : 3:?:?, n. 6;
FAUSTTiSDE MltJ:.-V _ IV, 17 (Barbarisme - sol~tsme) : 162, n. 82
Capitula : 547
~UEN
IV 15 (triade rhétorique) : 322, n. 6 ; - VII, IO (style
~REDE
VwdeMolM, . 6D-3378
~ss3F.3 (Foi chréticnne et culture paiennc) : subli~e): 386, n_. 141 - Vlll, 12-16 (Ambiguilés): 498 - IX,
538 2, l5 (lnterrogat10) : 242, n. 19

614 615
- 1~ft...~I
TABl,t:S

.
f)t /)eata 11ita, 1O, 3 (/· "" utí) 4'.'i3

Andritmit, 61 (Ne
TL~h q111'd mm1.1) : 224, n 221

THm 11JL}-/
Ap<Jlogétique. 47 (Théone de l 'emprunt) 'iJ?
De coro 11a, 5,- IO (Lc JUSle usage de la culturc
flrnfanc).
TYCON!US

567
43
1-432 - Regulae, /ntr. : 294-295 _ Re
_ Reg. 2: 296-299 ; 568 - Reg. 3 . 2 l : 2'
Reg. 4 : 3()()-303 ; 572 - Reg. 5: 308-3 J 1 5/JI •
t_ s?'1
0-315; 574 - Reg . 7 : 316-319; 576 _ Co
4 _ Hf O
31
/'Apacalypse : 292-293 ; 575 rnrner, 1Q,!t ~

VARRON
De musica: 178, n. 127

VIRGILE
Bucoliques, IX, 47 (L'astr~ de Ctsar) : 186, n. 14
Géorgiques, III , 65 (Suffic1endae pro/is) : 264 1
90 (Qracles) : 70, ~- 14; - IV, 79 (Fit somlS): ~ - 82. - Ili
4
Énéide. 1, 2 (Jtalw) : 220, n. 215; - I, 68 (So ; ·~ · 34 '
n. 87. ; - II, 209 (Fit_SOllltS) : 92, n..34 ; _ li~ ;s/U')¼,
sequttur): 262, n. 76,-: VII, 508 (r1111a111i ira) : 388(Vesr,8ia
_ VIII, 384 (uoces prem1t): 408, n. 182; (/lecti la 1. '."· 142
c:
n. 186; - IX, 311 ~c_uram ... genmt) : 107, n. 68 :::_1SJ·410'.
(Ad /11e11da suppl1c1a) : 100, n. 55 ; - XII, 48 C XI, 841
ger1111t) : I07. n. 68 ; - XII , 438 (maturas aetates) ·. j?~lratn
~~. n. 10
.

616 617
619

61
Tl\8Lls
514 - ur lc lettr prof
Jugcmcnl, crrcurs de 2!~ · 537 , ~,
Jugc ccclés, ttqu . 376- 11
Justice : 374--375 377
l.JlCtanCC : 228-229 • 54()
L,angagc . 138- 141 ; 479_ C<
el tcnturc : 488 - ct soei~ >nvcnti(lf\ 1,
L,anguc, hébra1quc : 142 _1 _ 487,. _ c , ~ l'JS . 4k) _
43
159 ; - Onomastka : 170- l • 170- 173 , _ Ul\t ~.
Liberté ch~éttcnnc : 252-2537:3~ d1vtrli~~"= ~t ~
uru_rae. s1gna ~rborwn . 142_1 1$ 5 1"" 1
4'J'J
1.,og1quc : 216-217 43
LOi et p~omesses : 570 _ ct grt\cc ~
De magistro : 435ss. J,,.
Manichéens (et Bible) · ':1:17
546 . - cnttquc de l'A
Médecine : 92-93 ; 530 l\cicn Ttstamcn 1
Membra et caesa: 334-,337
Mercure - Henn~ : 180-181
Métaphore : 491
Moise : 228-229
Monsabré : 40
Morale : abso\u et relatir: 552
Musique : 176-179
Néoplatonisme et hennéneutique : 471
Nombres , 40, 50, 3, 4 : 174-177
Jegitimi : 308-309 - SCiencc : 220-22l _
Notarii: 198-199
Olympiades : 200-201
onomaslica: 172, n. 99 ; 224-225
Optat (de Milev) : 228-229; 540
Orat<?r - dictor: 3~367 ; - testimonia : 368-371 . Sf!í7
chrétt~n : 593 ss: - 1exemple desa V\c: 41~21 .
Orgue1\ ~t hum1hlé : 92-93 - et dominat1on : 104-ios _ 588 - or.
Panégynques: 412-413 435
Pâque de la culture: 542
Parabole : 290-291
Parole et pensée : 92-93
P-clthétique, style sublime : 328-329
Patriarches, polygam1e : 264-265; 272, n. 100 - mceurs : 547
Patrie : 88-89
Pédagogie de la foi : 28
Pénitence : 98-99
Pénode : 334-337
Phtlosophie : 449 ; 529 ; 540
: : ~.• ' ...~•-• ----· ____
......._.,...._
-
~
'
.
....... ....... .. , .1 '
,,,,,.~TABLES
. . ~;491 . ... .....
ptws1ono11ue_ ·.,.,t,-ZZ1; 446; 471 ; 473; 530; 53 2 . TABI.I.S
ptál<ll1ICICOS · .;~i) _ . • 543-... /· spin t°':I• ct chamei• : 252-ac;
srylc!I . 372-373 - C\cmp1
p1_,,1on1CO'~h m,éneutique augusumcnnc) : 450 ; 456 . -'b,1 c,crnple.~ 11rts ~~ P~rc~ ' )'J)CI h rt, dt-, r... ,
f'l<'IIIO (CI I C • 46fi . 5upcrsllll<Jl1 : JK2- I ~5 ; 541 ._,,, - ª ""hln.illurr, 171( "
1
471 . . • ; ,584 ; 588 · 47(). -vrnbt•lc de la (01 : 94-95 . AA, • 5'.7 "''" 41 "~.ai,
0 478 • '>I . - ) · 445 I
~ 1~~~4427 ; 436 ; 588 S
synecJoque : ~~309 · ~ . 4 S7 .
4'iJ . 4' 3
p0tre . .- . gg.S9
punficaUO~ . 485; 493;
_
577. Vo1r aussi p. 615 7//os : 445 ; 450 ; 457 _: eh t ; sn · '
30 539 r hcn ICh.tr1~1 4'i7
Qu::;IM:~r
Jtl_ sens38
: : 200-ZOI ; 2vo-
no 2 .
11 - 101s du rai
TernP5 (Rtgle S de TycoruUll) : 5Jo<S · • 41',J . 41v,
Tcstamcnl : A11C1cn el Nnuveau .
Ra•SOll· e1 SOnnern r,artator er dncrnr : 326-32' · S4f, 11
212-213 lation . 310-311 447 - (R~gle 6 de Tyco . e111 :
Récap!IU . OIUs) . ~ Tnnrtt :_82-K3 '. HR-89 ; 117 ; 451 . 4 .
511 . -'14 . TroJ'CS· J8-l 9 , 2't8-289 · 31H-3' ~.<lt.4 47:!
TroPologre : 344-345 • l9 ; 574 · ~, ~S
Rtgle d'or: 266, n. 88 •
Rt gu/llt
. ·on.chrétienne sn . ..
c/aULS : el hberté spmtucllc : 555ss. _ .
Tyconius_: 11-12 ; 36 ; 292. 293 . 4
~ - Li~r reRularum : 576 V • 31 ; 473 . 4<
Re 1g1 ct 1do1a1 . usage (usu.J iustus) : 536 _ ~ui°'r ªUSs1 p, 6 i', ; "4 ; 59,J ; 5t,;! •
1
582: · d I' · -100-101· ne ,
Rts : 585
sujets du frui et e ut1 . • 438 ; 451 ; 464 . . la iradition patristique : 53~ isaiion chrt1ien .
Varron 450 - uli - frui : 45., · ne · 53,; - dóan~
~5
R6surrection : 1~ 109 .
·~ -
,
Verba: p_ropria - tramlara : ;;s.-et la l«!gende de,~
Vcrbe fa11 cha1r : 92-93 ; 124- J2S ' fu,cs : S:!4
RtULlart - rtULlaJIO : 482 • 554
Rhétorique : 320-323 ; 454 ; ~ ; 529 ; 531 ; 566 . 5
32J2:
Verbum : 32
,58!-.582 _ triade (btntuolus, mlenlus, doei/is) : 577 ; Vti : voir Frui
figures de styles :_342-343 • n. 6 _ Victorinus (de Pociovio) : 218-.,.,9
sacrements chréuens : 254-255 ; 488 ; 535; 554 Virgile : 30. Voir p. 616. ..... ; 540
Sagesse : 90-91 - incamée : 90-91 - guérisscuse: 92_
éloquence : 328-331 ; 583 93 - ct
saJomon, ses nchesses : 232-233
Sapitnlia - scitnlia : 28 ; 32-33
Sarcina : 11
Sciences, ct jeunes gens : 222-225 - degré de se .
se. naturelles : 529 -:- classement des se. 528 ; 53 l · ..:_ 50o -
529 - observauon sc1enuflque : 572 - des paiens : 475 ~yclc :
542 ; 581 - bon usage: 581 - sc1ence et charité. 539 • 531 ·
Stptanlt : 344-345 ; 506; 5!0-511 ; 514 . ; 542 '
Sermons dic1és : 423 ; 588-.589
Sertillanges : 40
Signes: 16 - définition: 136-137 ; 488 - 11atura/'1 .
139 ; 489-490 - utrba uisibi/ia : 138-141 _ ro ~ 5 data : 136-
156-157 ; 491 - proprcs ambigus : 236-2Ji_Pf' et figurés :
gus : 246-247 ; 493 ; 546 - convcntionncls i t . igurés ambj.
S1lencc à l 'égard de Dicu : 466 • n cnuonnels : 435
Solécisme: 164-165
Sophismes : 208-211

622
623
TA BI E DL'i MA rir kJ.'\

lntr<xtucrio~ ... .... .. ........ .... .. ... .. e,~


f-lihlio~raph1e ............ .. .. ... . ........ . . . . . 4\ <.,J
fletractatitinef, li. 4 ..... .... .... ........ ... ····· . ~I
srruc!llre · ..... · ...... · · · ... .. ... ......... ····· ~~ li2

Tule ct tradoction
Livre I ......... ........................ .. ... .. ···· ·· ····· 64-IV'i
Livre II .................... .. ............ ..... ... ......... 1.\~233
Livre III ...... ........... .......... ... ............. ....... 2.14-.119
Livre IV .... .................... .......... ............ .. .. 320-427
Notes complémentaires
1. La date de composition du prologue et les a,her-
saires visés ............................................. 429-433
2. Grâce et médiations humaines ............ 433.43g
3. Le cercle herméneutique ................... 438-449
4. «Frui -uti• ....................................... 449-463
5. « Deus• ........... · ·· ··......... ...... .. .. .. .... .. . 463-470
6. Herméneutique platonicienne ou herméneutique
chrétienne ? ............................................. 471-473
7. Place de l' Écriture dans l'économie du salut
........................................... ...... ........... 474-483
8. Les signes ........................................ 483-495
9. Simplicité et profondeur mystérieuse de l"Écri-
ture ........................................................ 495-500
10. L'itinéraire spirituel : les sept degrés qui con-
duisent à la sagesse ................................... 500-506

625
T~BLES ~
J I. l..e canon dcs &nrurcs, la Septanrc cr J,
.................................................. lf«tjél
j'i. L'inrerprérarion allégoriquc dcs"j/ .5(.16... 5
culte ~úens .. . .... .. . .. .. . .. . .. .. . . .. . .. . . .. .. .. .. 8cndes 2.3
JJ. Le jusre usage de Ja culture ...... ······ 52.3_5 ''
J4. La critique manichéenne de J'An~t" 52&~~~
comme arriêre-plan du livre III ......... en 1 csrél ~
1.s. Le culre chrérien et Ja Jiberté spifir"···· UelJc
~~rir
..,..,5
ii'PluraJité des interpretation~·~rip~~;;r/5s. 558
.................................................. s
17. Le «Liber ReguJarum» de Tyc·~·n·:····
1
ssa.~
.
sentat1on. par A ugus t'm ... ...... ... ... .. . ........us Ct sa Pr~
"Q2
18. L'1déaJ de l'orateur chrétien ............. ~2-5s
.... JOJ 1
Tables des références ·59Q
1) Écriture. sainte ................. .. ......... s
2) Augustm ............................... ······ 91-6()
3) Auteurs anciens .................. . .......... 602.6 1"1
T abJ e anaJ yhq~e
. ......... 61
.................................. ..... 3-61 6
'
TabJe des mat1eres ........................ .. ... 617-6·,-,
............. 625-.6~

626
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16 KlIR'l:ER. F. - Vom Scin und Sollcn dcs Menschen de la Sagcsse ( 1970)
(1%J> 4J M!CHAÉLIDES, D. - .. Sacramcntum ,. chez Tertullien
17 LA\IIRASIJE. E. - L'Église céleste selon saint Augustin ()970)
(1%3)

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