Sommaire

1. Éditorial ……………………………………………………………….............…... 1
P. Anicet NTSABA, cicm
2. Église et Société
La Nativité du Seigneur et le sens de la Vie………………………………...................2
Jacques KALUBONDO, cicm
La naissance de Jésus dans une mangeoire : Quel sens pour le chrétien ?…………...3
Bienvenu GOMERA, cicm
La vie des jeunes en « Formation à la vie missionnaire religieuse » :
Cas d’un CICM ...……………..…………..…….............................................................4
Sylvain CLERVEAU, cicm
3. Réflexions Théologique et Pastorale
Noël et écologie : Pour une éthique de responsabilité environnementale …………..6
Christian KIPULU, cicm
La Sainte Famille de Nazareth : Modèle pour nos familles d’aujourd’hui……………8
Jean-Baptiste MANI ATSAMA, cicm
Marie dans l’Eglise…..………………………………………………..………………9
Leetensler Dens DORISMOND, cicm
4. Spiritualité
Who do you say I am? - Jesus-Christ...........................................................................11
Roger Brigente MONTECALVO, cicm
5. Chroniques ………………………………………………………….........................14
Kercius DESTENOR, cicm

Qui sommes-nous? Équipe du Journal

Congrégation du Cœur Immaculé de Marie
Nous sommes une Congrégation Internationale de
DIRECTEUR DE PUBLICATION
Missionnaires Religieux fondée le 28 novembre 1862
par le révérend Père Théophile VERBIST, prêtre belge. P. Anicet NTSABA, cicm
A l’initiative du Père, envoyés par le Fils, conduits par
l’Esprit, inspirés par Théophile VERBIST notre REDACTEUR EN CHEF
fondateur qui, à l’appel du Seigneur a quitté son pays Sylvain CLERVEAU, cicm
pour aller annoncer la Bonne Nouvelle, enrichis par
ceux que nous servons, nous, missionnaires religieux
cicm de différentes races et cultures, vivons et EQUIPE DE REDACTION ET GESTION
travaillons ensemble comme des frères afin d’apporter Edson JOSEPH, cicm ; Patrick KIAWA, cicm ;
la Bonne Nouvelle de Jésus partout où les besoins en Yannick IYENDA, cicm ; Prosper FIDI REVED, cicm
sont les plus grands. Nous sommes présents en Asie, ; Philippe EMILY ANGBUNDA, cicm
en Afrique, en Europe et en Amérique.

La CIFA (Communauté Internationale de CONSEILLER

Formation en Afrique) qui vous propose ce bulletin de P. Nazario CAPARANGA, cicm
formation et d’information est une maison de formation
située à Ngoya. Elle existe depuis 1979 au Cameroun EQUIPE TECHNIQUE
et travaille à la formation de futurs missionnaires Klemens BHAJO, cicm ; Joseph ABOMAKI, cicm ;
religieux cicm. En cette année 2017-2018, elle compte
quarante (40) membres de cinq (5) nationalités Divine TACAY, cicm
(Camerounaise, Indonésienne, Phillippine, Haitienne,
Congolaise - RDC) dont trente-six (36) étudiants et trois
(3) formateurs et un confère prêtre résident.
 EDITORIAL
Marie donne Dieu à l’humanité et l’humanité à Dieu.
Chers (es) amis (es) de Dieu
Il y a plus de trois (03) mois que nos étudiants
sont revenus de stage et des vacances et ont repris
leurs activités ordinaires (vie spirituelle, vie
communautaire, travail intellectuel, apostolique et
manuel) dans une ambiance missionnaire, religieuse
et internationale propre à la Congrégation du Cœur
Immaculé de Marie (CICM). D’ailleurs, la présence
de cinq nationalités et de plusieurs cultures dans
notre communauté contribue à rendre vivante et
visible notre spiritualité de l’Incarnation et à ouvrir
largement à la fraternité universelle. Tous ces dons
de l’Esprit s’expriment tout d’abord dans notre
Communauté Internationale de Formation en
Afrique (CIFA), dans les questions sociales et les
apostolats faits par les confrères tous les week-ends.
Nous rendons grâce à Dieu et nous remercions tous
les confrères pour leur vie spirituelle active, leur
dévouement constaté au travail intellectuel,
apostolique et missionnaire dans diverses paroisses,
au collège Cyprien Mbuka de Ngoya, à la prison
centrale de Kondengui, à l’hôpital Saint Marin de
Porres de Mvog betsi, dans les institutions
académiques et la fraternité avec le peuple
camerounais. Nous pensons comme hommes de foi,
que l’œuvre de Rédemption opérée par Jésus se fraie
réellement un chemin dans cette simplicité
évangélique et dans ces rencontres fraternelles avec
le peuple de Dieu. Heureux déjà de ce qui se réalise
depuis le début de l’année, les formateurs, par la
voix du Père Toussaint MONAMA, Recteur, ont
félicité et encouragé les étudiants à garder ce cap et
à prendre la mesure des nouveaux défis
missionnaires religieux de ce temps. Dans le cadre
de ces activités pastorales et missionnaires, notre
bulletin communautaire d’informations et de
formation, prend une amplitude particulière et
3
propose, comme à l’accoutumée, quelques réflexions
et catéchèses.
Ainsi, pour commencer nos trois publications
annuelles, nous avons choisi les sujets liés à la
Nativité de notre Seigneur Jésus en relation vivante
avec le quotidien de l’Homme. A cet effet, dans le
numéro de CIFA-INFO que vous avez la joie, j’ose
le croire, de tenir entre vos mains, vous découvrirez
les thèmes suivants : « La Nativité et le sens de la
vie » ; « la naissance de Jésus dans une mangeoire :
quel sens pour les chrétiens ? » ; « la Sainte Famille
de Nazareth : modèle pour nos familles
d’aujourd’hui » ; « Marie dans l’Eglise » ; « Noël et
écologie : Pour une éthique de responsabilité
environnementale »; « la vie des jeunes en formation
à la vie missionnaire religieuse : cas d’un CICM »;
et « Who do you say I am ? » - Jesus-Christ.
Chers lecteurs et chères lectrices, la dynamique
nouvelle apportée par le Temps de l’Avent, période
préparatoire à l’accueil de Jésus-Sauveur, a
davantage enrichi ces questions catéchétiques,
familiales, sociales et écologiques, dans le seul but
d’approfondir notre foi, de relire attentivement avec
le Fils de Dieu notre vie et d’accueillir dans une
attitude d’humilité l’Esprit Saint, qui développe en
chaque créature la joie de vivre pour Dieu.
Avec la Vierge Marie qui donne Dieu à l’humanité
et l’humanité à Dieu, prions le Père plein de bonté,
afin que les grâces de la Nativité de notre Seigneur
inondent nos vies et surtout celles des plus démunis
spirituellement et matériellement. En vous assurant
de notre fraternité toujours plus accrue, je vous
souhaite au nom de notre chère communauté, une
bonne fête de la Nativité et une heureuse année 2018
sous le prisme de la vie intérieure.
P. Anicet NTSABA, cicm

LA NATIVITE DU SEIGNEUR
ET LE SENS DE LA VIE
par Jacques KALUBONDO, cicm
A l’orée du Christianisme, la fête de Noël était
inconnue du monde chrétien. Il sied de savoir
que dans certaines villes d’Orient encore
païennes, on célébrait à cette date du 25
décembre la naissance de la divinité ‘‘Aïon’’
identifiée parfois à ‘‘Hélios’’, le soleil. C’est
plus tard que la liturgie latine commencera à
célébrer festum nativitatis Domini Nostri Jesu
Christi (fête de la Nativité de notre Seigneur
Jésus-Christ) ou encore Dies natalis Domini
(jour de naissance du Seigneur). Probablement,
cette fête de Noël fut placée au 25 décembre
pour remplacer la fête païenne de natalis invicti,
la naissance du soleil, qui se célébrait à cette
date au solstice d’hiver. En Occident, cette date
du 25 décembre deviendra officielle en 353.
Désormais, les chrétiens célèbrent Marie qui
donne naissance à Celui qui apporte la lumière
du monde, le Soleil de Justice qui vient dans le
monde. Quel peut être le sens de cette fête dans
notre vie ?
En effet, la naissance de notre Sauveur Jésus-
Christ ne laisse personne totalement indifférent.
A la célébration de cette fête, il en remonte en
chacun de nous les sentiments de sollicitude à
l’égard de tous, mais plus encore à l’égard des
enfants, des personnes faibles, des pauvres et des
personnes isolées. Bien plus, dans la naissance
de cet Enfant, l’humanité tout entière est en fête ;
et elle est invitée à rejeter les œuvres de ténèbres
pour revêtir celles de la lumière qu’apporte le
Christ. C’est tout l’homme qui est convié à une
conversion intégrale. La naissance de notre
Seigneur Jésus-Christ vient donner à toute
personne la dignité humaine. Cependant, notre
monde vit un infâme relativisme éthique. Or,
4
Eglise et Société
chaque chrétien est interpellé à se rappeler le
vrai sens de la vie humaine. Mais comment en
sommes-nous arrivés ?
Depuis l’époque d’après le siècle des
Lumières, le monde traverse une période de
permissivité sans fondement éthique objectif,
voire universel. On pourrait dire que cette
tolérance excessive est en train de supplanter les
lois naturelles. Certains pensent que cette
gangrène est le fruit de la suprématie accordée à
l’autonomie personnelle et à l’individualisme.
De la même manière, les vérités concernant le
mariage, la famille, et la vie elle-même à tous
ses stades ont été remises en question. Et que
dire de la question de l’avortement et d’autres
pratiques analogues comme la manipulation de
l’embryon, l’exploitation sexuelle des enfants et
autres ? A ce niveau, il y a une sorte
d’« euphémisation des termes » pour édulcorer
le sens plénier de la pratique à laquelle on veut
immerger le peuple de Dieu. Le mot « liberté »
ne requiert plus son vrai sens, car en son nom,
la femme peut prétendre avoir le droit d’avorter
volontairement. La médecine peut se permettre
de manipuler le corps humain sans scrupule
jusqu’à vouloir cloner les personnes humaines.
Bien plus, certaines puissances mondiales
voulaient supprimer de la société la notion de la
transcendance et la place de Dieu dans la vie de
l’homme. Ainsi ont-elles développé des
idéologies pour manipuler les esprits faibles, en
promouvant l’individualisme, l’utilitarisme, en
brandissant la liberté de la personne comme une
norme incontournable de son agir. Par
conséquent, les expressions « droit des

femmes » ou « droit à la reproduction »
regorgent l’idée d’un droit inconditionnel à
l’avortement, au point de masquer la destruction
intentionnelle de la vie humaine ou le respect
moral dû à l’embryon. La charte des droits de
la famille (publiée le 25 Novembre 1983 par le
Saint-Siège) stipule ceci en son article 4 : « La
vie humaine doit être absolument respectée et
protégée dès le moment de sa conception ». Au
moment où la fête de Noël nous rappelle la
naissance du Sauveur du monde, penser avoir le
droit à l’avortement reste une violation directe à
la vie de tout être humain. Voilà pourquoi cette
fête nous fait comprendre l’impératif de la
préservation de toute vie humaine et le respect
de la dignité de tout être humain, car dans la
célébration de Noël se trouve révélé le sens
plénier de toute vie humaine. Comme affirme le
Pape Jean-Paul II : « Tout ce qui s'oppose à la
vie elle-même, comme toute espèce d'homicide,
le génocide, l'avortement, l'euthanasie et même
le suicide délibéré… toutes ces pratiques et
d'autres analogues sont, en vérité, infâmes… et
elles insultent gravement à l'honneur du
Créateur » (Evangelium Vitae, no 3).
Eglise et Société
des homicides directs et volontaires » (CEC, no
1463).
Enfin, nous devons reconnaitre que la
naissance de notre Sauveur Jésus-Christ nous
apporte une nouvelle approche de la vie. Nous
devons donc rejeter tout ce qui porte en soi les
germes de la mort. Jésus le dit clairement : « Je
suis venu pour qu'ils aient la vie et qu'ils l'aient
en abondance » (Jn 10, 10). La fête de Noël est
l’annonce même d’une bonne nouvelle qui
invite chacun à promouvoir la lumière de la vie.
Noël vient révéler le vrai sens et le vrai
fondement de la valeur et la dignité de toute vie
humaine.
BIBLIOGRAPHIE
1. Bible de Jérusalem, Rome, 1999.
2. Catéchisme de l’Eglise Catholique, Vatican,
1997.
3. JEAN-PAUL II, Evangelium vitae, Rome,
1995.
4. La charte des droits de la famille (publiée le
25 Novembre 1983 par le Saint-Siège).

En outre, le débat sur l’avortement ou la

manipulation de l’embryon et d’autres pratiques
corollaires vont à l’encontre du Créateur qui est
le seul donateur de la vie. Toutes ces idéologies,
qui peuvent paraître logiques, réclament le droit
de la femme face à sa grossesse mais ignorent
tout de même que l’enfant qui va naître a aussi
« droit à la vie » et ce droit doit être assuré et
protégé. De même, autoriser toute recherche sur
l’embryon y compris la multiplication des
cellules, comme le cas de clonage qui va aboutir
à la fabrication des êtres humains, est en
contradiction avec la dignité humaine. Les
enfants, tout comme le corps humain sont
réduits à de simples objets. L’Eglise ne cesse de
rappeler que « la vie humaine doit être respectée
et protégée de manière absolue depuis le
moment de la conception » (CEC, no 2270). Et
la même Eglise renchérit en disant : « avorter ou
faire avorter sont des crimes considérés comme

5

LA NAISSANCE DE JÉSUS DANS UNE MANGEOIRE :
QUEL SENS POUR LE CHRÉTIEN ?
par Bienvenu GOMERA , cicm
Le temps de Noël est pour l’Eglise et
pour tout chrétien un moment de joie et
d’espérance, car l’Enfant- Jésus, Dieu fait
chair, vient nous visiter et se faire l’un de
nous, afin de nous partager la vie divine qu’Il
possède en plénitude. Cependant, il vient à
nous, couché dans une mangeoire, récipient
destiné à contenir les aliments de certains
animaux domestiques : les chevaux, les
bestiaux, les volailles, etc. Comme telle, la
mangeoire représente ce qu’il y a de moins
hygiénique du fait que les animaux qui en
font usage n’ont pas la notion d’hygiène qui
est le propre de l’être humain. D’autres
animaux, surtout les volailles, après s’être
nourris, déposent leurs excréments dans la
même mangeoire qui leur a permis de se
nourrir. Mais voilà que c’est dans un tel
récipient, dans une telle condition que Jésus,
Dieu en personne est né. Quelle peut bien
être la signification d’un tel geste divin pour
nous chrétiens et pour toute l’humanité?
En lisant et en méditant l’histoire du
salut dans la Bible, nous découvrons que la
relation entre Dieu et son Peuple (le peuple
d’Israël dans l’Ancien Testament et
l’humanité tout entière dans le Nouveau
Testament) a toujours au cours des âges,
revêtu plusieurs formes : tantôt Dieu se
présente comme Epoux (le Bien-aimé) et son
peuple devient son épouse (la bien-aimée).
(Cf. le Livre de Cantique des cantiques ou
6
Eglise et Société
Isaïe 5, 1), tantôt Il est le Vigneron et son
peuple est sa vigne (Cf. Isaïe 5, 1 ; Psaume
80 /79, 9). Dans d’autres livres encore, Dieu
se présente comme le Pasteur et son peuple
est son Troupeau dont Il prend soin ( Cf.
Ezéchiel 34, 11-16). Cette dernière image,
Dieu comme Pasteur et l’Humanité comme
son Troupeau, nous fait bien comprendre le
sens et la « signification prophétique » de la
naissance de Jésus - Christ dans la
mangeoire, lieu d’alimentation des animaux.
En effet, si la mangeoire est le
récipient destiné à nourrir le troupeau, Jésus,
en préférant naître dans cette mangeoire,
donne à l’humanité et aux chrétiens le signe
qu’Il est désormais le Vrai Aliment (la Vraie
Nourriture) donné (e) par le Père pour la vie
de son Troupeau, son peuple (l’Humanité).
Et par ce signe, Jésus annonce, dès sa
naissance, le Sacrifice eucharistique qu’Il
accomplira plus tard lors de la dernière Cène
et qui trouvera son point culminant dans sa
mort sur la Croix. Il est le Vrai Pain descendu
du Ciel (Cf. Jn 6, 50) qui offre à ses
disciples, et par eux, à l’Humanité entière sa
Chair en Nourriture (Cf. Jn 6, 51) et son Sang
en Boisson (Cf. Jn 6, 54) pour le salut de
tous. Ainsi, cette image mystérieuse de la
mangeoire, lieu de vie des animaux, devient
lieu de vie pour l’homme, et lui ouvre à un
plus grand mystère qui ne peut que
transformer sa vie. Par son Incarnation,
Jésus-Christ nous donne la capacité de

devenir comme Lui, enfant de Dieu. Par Lui,
en qui repose tout l’Amour du Père, Dieu fait
avec nous un échange merveilleux : Il prend
notre condition d’homme, et nous redonne la
dignité d’être à son image et à sa
ressemblance. L’Incarnation du Fils de Dieu
et sa naissance dans la mangeoire sont donc
l’expression de sa « kénose », c’est-à-dire de
son abaissement, son dépouillement, son
anéantissement…
Comme le dit saint Paul, Jésus-Christ,
bien qu’il soit Dieu, n’a pas voulu réclamer
d’être traité comme Dieu; Il s’est abaissé
pour devenir semblable à nous, c’est-à-dire
pour prendre notre condition d’homme en
tout excepté le péché (Cf. Ph 2, 6- 11). La
naissance du Fils de Dieu est donc un motif
de joie et d’espérance pour l’humanité en
7
Eglise et Société
général et pour les chrétiens en particulier.
Ainsi, si Dieu, par amour pour le monde, lui
offre son propre Fils en Nourriture déposée
dans la mangeoire, Il veut qu’en retour, le
monde en général et chaque chrétien en
particulier participe à ce projet d’amour
divin, en acceptant et en accueillant Jésus
comme référence première de sa vie, comme
Vraie Nourriture. Cela requiert l’abandon
total à Dieu, la foi en son amour (Cf. 1Jean
4, 16) pour l’Humanité, l’obéissance de la
foi qui porte l’homme à s’en remettre tout
entier et librement à Dieu. Car si Jésus s’est
donné dans la mangeoire, il veut que
désormais, nous puissions nous nourrir
spirituellement de sa vie qu’Il nous offre à
travers sa Parole (Cf. Jean 6, 68) et dans les
sacrements, notamment l’Eucharistie.

LA VIE DES JEUNES EN « FORMATION A LA VIE
MISSIONNAIRE RELIGIEUSE » : CAS D’UN CICM
par Sylvain CLERVEAU, cicm
Parmi mes amis (es), d’aucuns me posent
la question sur ma formation à la vie
missionnaire religieuse. Plusieurs de mes
confrères en formation font la même expérience
et sont confrontés à cette interrogation, tant dans
leurs propres familles biologiques qu’auprès de
leurs amis (es). Certains s’imaginent qu’il n’y a
que trois (3) activités au séminaire : prier,
manger et boire. De rares personnes pensent à
nos études. Je crois pour ma part que leur
préoccupation à ce niveau mérite un
éclaircissement. C’est ce à quoi nous nous
engageons dans ces quelques lignes qui vont
suivre, en nous basant sur notre programme de
formation dans la Congrégation du Cœur
Immaculé de Marie (en sigle latin CICM),
particulièrement à la CIFA (Communauté
Internationale de Formation en Afrique). Pour
ce faire, nous parlerons de nos différentes
activités, de l’harmonie qui en découle et du but
visé pour chacune d’elles.
La maison de formation est pour nous un
milieu de vie où nous apprenons à devenir
missionnaires religieux CICM au jour le jour.
Comme le soulignent nos constitutions CICM,
« la formation est un processus de conversion et
de croissance de toute la personne […] » (Art.
56). Ainsi, dans la formation, nous développons
et approfondissons des valeurs humaines,
chrétiennes et religieuses telles que la prière, la
charité, le souci du travail bien fait, le sens de
responsabilité, l’esprit d’équipe, le sens de
l’autre, la correction fraternelle, le respect des
individus et de l’environnement, le souci pour
la justice, la paix et l’intégrité de la création etc.,
valeurs sans lesquelles la vie missionnaire
8
Eglise et Société
religieuse serait impossible. Notre programme
est alors établi en fonction des axes centraux de
la formation : la vie spirituelle, la vie
communautaire, la vie intellectuelle, le travail
manuel et l’apostolat.
Notre semaine débute le dimanche
comme pour tout le monde. C’est bien le jour du
Seigneur, où nous nous joignons aux fidèles
chrétiens dans nos lieux d’apostolat pour louer
Dieu et célébrer notre foi. Le lundi c’est notre
« jour libre » où nous avons la possibilité de
sortir pour nos commissions personnelles.
Comme pour ce jour il n’y a pas de classe, déjà
après la prière du matin (messe et laudes
incorporées) suivie du travail matinal et du petit
déjeuner, nous pouvons aller faire nos achats
personnels et visiter nos familles, nos amis (es)
et connaissances. Du mardi au samedi, de 8h00
à 12h00, c’est la semaine de cours à l’Ecole
Théologique Saint Cyprien de Ngoya. Dans les
après-midis, les activités varient selon les jours.
Il y a sport le mardi de 15h à 17h. De 18h30 à
19h 30 nous méditons la Parole de Dieu en guise
de prière du soir. Les mercredis sont consacrés
aux séminaires de méthodologie pour les uns et
de théologie pour les autres de 15h à17h. Tandis
que le travail manuel se fait chaque jeudi. Quant
au vendredi, certaines promotions ont les cours
de langues comme le grec, l’hébreux et le latin
de 15h à 17h. Le samedi, après le repas de midi,
nous allons en apostolat. Il faut noter que chaque
jour après la prière du soir (le chapelet le
mercredi et les vêpres pour les autres jours) nous
prenons notre souper, puis chacun se disposent
pour ses études. Ceux qui font l’apostolat dans
nos paroisses cicm y vont pour tout le week-end

et n’en reviennent que le dimanche dans l’après-
midi.
En effet, commençant et concluant notre
journée par la prière, nous signifions que c’est
dans un « cœur à cœur avec Dieu » que nous
découvrons sa sainte volonté et puisons les
énergies nécessaires pour l’accomplir avec
amour, zèle et générosité. La prière est en réalité
l’huile sans laquelle la lampe de notre vocation
s’éteindrait, et du coup tout tombe en ruine. Cela
justifie le couronnement de notre journée par
des moments de prière personnelle et
communautaire, des temps de méditation et de
recueillement. Tout cela nous apprend à être des
« hommes de prière » comme Jésus Lui-même
l’a été (Cf. Constitutions CICM, Art. 34), car
sans la prière la vie missionnaire et religieuse
authentique est impensable.
La communauté est pour nous le lieu
idéal où, venus de différents coins du monde et
de différentes cultures, nous expérimentons, de
manière concrète, la fraternité universelle
voulue par le Père ; bien que cela ne soit pas
toujours évident, compte tenu de nos différentes
origines culturelles et nationalités :
indonésienne, philippine, congolaise,
camerounaise et haïtienne pour cette année.
Mais au fond, nous sommes convaincus que nos
différences nous enrichissent pour la mission.
Eglise et Société
ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non
plus » (2Th 3,10). De là, nous nous réalisons à
la fois comme enfants de la terre, et surtout
comme fils de Dieu, Lui le travailleur par
excellence qui nous a créés à son image et à sa
ressemblance pour nous associer à son œuvre
créatrice.
Le temps de l’apostolat est un moment où
certains d’entre nous vont travailler en paroisse,
avec nos confrères aînés, et d’autres dans des
œuvres où d’autres personnes consacrées et laïcs
se donnent à la réalisation du projet de Dieu sur
l’homme. Cela nous permet d’être en contact
direct avec le peuple pour lequel nous avons été
appelés.
En somme, pourrions-nous conclure,
toutes ces activités sont très importantes, voire
nécessaires. Elles constituent toute une
pédagogie et visent à « conformer nos esprits et
nos cœurs au Seigneur Jésus-Christ dans notre
engagement missionnaire » (Const. CICM, Art.
56). Elles développent en nous des attitudes
stables pour la mission qui nous attend.

Nos constitutions CICM disent

également que « pendant leurs études, les
confrères en formation initiale acquièrent les
connaissances et les qualifications nécessaires
pour accomplir leurs tâches missionnaires ».
(Art. 71). Donc, elles nous donnent des
connaissances et des outils nécessaires pour
accompagner le peuple de Dieu dans sa marche
vers Lui.

Dans le travail manuel nous apprenons à

produire un peu de ce que nous consommons :
des légumes, du plantain, du maïs, etc. C’est une
manière de nous faire solidaires de tous ceux
qui, à travers le monde, s’engagent à cultiver la
terre pour se nourrir. Saint Paul l’a très bien dit
aux habitants de Thessalonique : « Si quelqu’un

9

NOËL ET ECOLOGIE : POUR UNE ÉTHIQUE DE
LA RESPONSABILITÉ ENVIRONNEMENTALE
par Christian KIPULU, cicm
Noël est le jour où l’Eglise commémore
la naissance de notre Seigneur Jésus Christ.
Cette solennité est célébrée dans le monde
entier. Ainsi, son impact se laisse voir tant dans
le domaine spirituel que dans les autres aspects
de la vie sociale, et ne laisse personne
indifférent. Mais à bien regarder, certaines de
nos attitudes, dans la manière de gérer les
matériels de décoration lors de cette fête par
exemple, portent parfois atteinte à la propreté
de notre environnement.
En réalité, l’Incarnation est l’un des
aspects fondamentaux de la foi chrétienne. Elle
signifie la venue du Fils de Dieu dans le monde
pour sauver les hommes. Nous savons que Jésus
est né à Bethléem en Judée (Cf. Lc 1,1-7), dans
la partie sud de la Palestine, au village du roi
David, dans une bergerie. Mais pour nous
chrétiens, il nait dans nos cœurs et dans notre
monde. Alors, pour célébrer cette naissance du
Seigneur en nous et chez nous, en plus de la
crèche construite dans nos églises, nous
décorons aussi nos maisons, nos communautés,
bref tous nos milieux de vie. C’est beau à voir
et cela montre l’importance que nous accordons
à l’accueil de Dieu dans notre vie, dans notre
histoire. Cependant, qu’observe-t-on dans notre
environnement après la fête? Que des déchets
toxiques pour notre maison commune! Ainsi,
une réflexion sur l’écologie s’impose
aujourd'hui au vu de cette réalité. Le Pape
François nous propose dans ce sens une éthique
écologique.
Réflexions théologique et pastorale
D’après son étymologie, l’écologie vient
du grec Oikos, qui veut dire, « maison ou
habitat » et logos, « science ou discours ». Ainsi
dans son acception générale, l’écologie se définit
comme la science qui étudie le rapport des êtres
vivants avec leur environnement et entre eux.
C’est cette double dimension de l’écologie qui
nous intéresse dans le présent article.
Nous constatons malheureusement
qu'après avoir célébré avec grande joie la fête de
Noël, tout ce qu'on a utilisé pour la décoration se
trouve abandonné. Les rues et les quartiers sont
jonchés de déchets, au point de donner raison au
Pape François qui dit que la terre, notre maison
commune, se transforme de jour en jour en un
immense dépotoir (Cf. Laudato Si, no 21). C’est
ainsi qu’aujourd'hui nous payons d’une manière
ou d’une autre les conséquences de notre propre
négligence et ignorance. Pour remédier à cette
situation accablante, dans plusieurs de ses
documents parmi lesquels Laudato Si du Pape
François, l’Eglise qui, dans son essence a un
profond respect pour toute la création, a tiré la
sonnette d’alarme sur « l’éducation à la
responsabilité environnementale » (Laudato Si no
211). De nombreuses conférences d’intérêts
écologiques ont aussi eu lieu au niveau national
et international. Rappelons-nous : la conférence
des Nations Unies sur l'environnement et le
développement à Rio de Janeiro (Brésil) en 1992,
la COP 21 à Paris (France) en 2015 et la COP 22
à Marrakech (Maroc) en 2016, où les hommes ont
été invités à se comporter de manière responsable
à l'égard de l’environnement duquel dépend leur
propre vie.
10

En outre, le sens de responsabilité dont
nous devons faire preuve à l’égard de notre
environnement engage la bonne gestion des
déchets aussi bien biodégradables que non
biodégradables : sachets, guirlandes, jeux de
lumières, bouteilles en plastiques, papiers
mouchoirs etc. C’est pourquoi le Saint Père
encourage des comportements qui préservent
l’environnement. Il convie entre autre à « éviter
l’usage des matières plastiques et des papiers,
réduire la consommation d’eau et d’électricité,
trier les déchets, cuisiner seulement ce que l’on
pourra raisonnablement manger, traiter avec
attention les autres êtres vivants, … planter des
arbres, éteindre les lumières inutiles. Tout cela
fait partie d’une création généreuse et digne qui
révèle le meilleur de l’être humain » (Laudato
Si n° 211). Car, la mauvaise gestion de ces
éléments sus-cités et de tant d’autres conduit à
des diverses pollutions qui nous causent par la
suite beaucoup de maladies. Parfois, il est
étonnant de voir quelqu’un boire de l’eau en
route et jeter le sachet ou la bouteille par terre.
De même, il est peu commode que quelqu’un
essuie son visage avec du papier-mouchoir
(Lotus) et le jette au sol ; ou bien de laisser nos
11
Réflexions théologique et pastorale
rigoles bouchées par des sachets et des objets en
plastiques empêchant la circulation de l’eau, d’où
les mauvaises odeurs qui nous étouffent un peu
partout. Nous comprenons par-là que beaucoup
de maladies qui nous affectent aujourd’hui sont
dues au fait que nous oublions que la nature est
un don qu’il faut aimer, bien gérer et protéger.
Si donc l’écologie se préoccupe du rapport
de l’homme avec la nature et de l’homme avec
son prochain, il est aussi important de parler de
la pollution sonore dans un contexte où la gestion
de la musique n’est pas toujours respectueuse des
autres. Est-il encore possible de se concentrer
pour la méditation, le recueillement et la prière
dans nos églises entourées de bars où l’on joue de
la musique du matin au soir, même à l’heure de
la Sainte Messe. Aujourd’hui peu sont ceux qui
se laissent offusquer par le volume de musique
qui perturbe la quiétude des autres. Pourtant, la
charité consiste non seulement à partager ce que
nous avons et ce que nous sommes avec les
autres, mais aussi à tenir compte de ceux qui sont
autour de nous dans notre manière de faire.
BIBLIOGRAPHIE
1. La Bible de Jérusalem, Cerf, Paris, 2013.
2. Pape François, Amoris Laetitia, Librairie
Editrice Vaticane, Rome, 2015.

LA SAINTE FAMILLE DE NAZARETH:
MODELE POUR NOS FAMILLES D’AUJOURD’HUI
par Jean-Baptiste MANI ATSAMA, cicm
Parler de la Sainte Famille revient à parler de
Jésus, Marie et Joseph. Cette Famille a changé « le
destin du monde entier, de manière durable et même
définitive». Elle est le modèle par excellence pour
toute famille chrétienne. Cette Sainte Famille a des
ressemblances avec nos familles classiques ( familles
humaines) mais aussi de fortes dissemblances. En
effet, comme toute famille, elle est composée d’un
père, d’une mère et de leur enfant. Pourtant, elle s’en
diffère en ceci qu’elle accomplit parfaitement la
‘‘vocation de la Famille’’. Ainsi, dans sa pédagogie
comme « Mère et éducatrice», l’Eglise nous invite à
contempler la Sainte Famille pour en tirer l’exemple
d’une vie familiale selon le cœur de Dieu.
Une famille enracinée en Dieu.
Le premier trait de la Sainte Famille est, en
réalité, son obéissance filiale à la Volonté divine. En
effet, c’est une famille construite sur la pratique des
commandements de Dieu. La Bible nous rapporte
que Marie et Joseph ont été bouleversés dans leur
plan par l’intervention de Dieu : leur projet de
fiançailles transformé en la conception soudaine de
l’Enfant-Jésus (Cf. Mt 1, 20). Mais en tout cela, ils
sont restés obéissants dans une totale confiance en
Dieu. Par l’annonce de l’Ange, Marie a accepté
d’être la mère de Jésus et Joseph, son père adoptif.
Marie et Joseph deviennent modèles de couple ouvert
à la grâce de Dieu, où tout est accueilli comme grâce,
et accepté dans la foi. C’est cette docilité à la volonté
de Dieu qu’ils ont aussi transmise à Jésus, se
consacrant aux affaires de Dieu, son Père (Cf. Lc 2,
49). Elle est pour nos familles d’aujourd’hui
l’exemple d’une vie familiale tournée vers Dieu, face
aux événements douloureux et aux imprévus de la
vie. Sans bien comprendre ce qui leur arrivait, la
Sainte Famille obéissait. Joseph a protégé Marie et
son enfant. Il n’a pas fui son devoir de père. A la
sueur de son front, et l’oreille attentive aux
12
Réflexions théologique et pastorale
instructions de Dieu, il s’est occupé de sa famille.
Marie, quant à elle, s’est occupée valeureusement de
son rôle d’épouse-mère. Docile à son mari Joseph,
elle se faisait aussi présente dans la vie de son fils
Jésus, de sa naissance à sa mort sur la croix.
La Sainte Famille est le modèle d’une vie
familiale construite sur du Roc.
Vécue dans la foi en Dieu et dans la pratique
de la charité, elle doit en cela nous interpeler
aujourd’hui. Dieu a créé l’homme et la femme pour
vivre ‘‘ensemble heureux’’ et pour enfanter (Cf. Gn
1, 27-28). L’homme n’a pas inventé la famille. Vu
sous cet angle, l’homosexualité et la
monoparentalité deviennent donc des déformations
de la famille, des contre natures. Et comme telles,
elles ne peuvent que détruire nos sociétés. Aussi, la
« polygamie », le phénomène des filles-mères, les
pratiques contraceptives et l’avortement sont
contraires à la vocation de la famille. En outre, la
Sainte Famille priait ensemble : présentation de
Jésus au Temple, pèlerinage à Jérusalem etc. Elle
était donc une église domestique où il y avait une
‘‘spiritualité familiale’’. Les membres de la famille
prenaient soin de leur ‘‘vie intérieure active’’ et
pratiquaient une même religion : c’est ce qui unifiait
la famille (Cf. Lc 2, 41). Aujourd’hui, remarquons-
nous, là où les familles prient encore, chacun choisit
librement sa religion. Le papa peut être catholique,
la maman est dans les églises de réveil et les enfants
dans le Plein Evangile. Ne sommes-nous pas alors
en train de perdre la vitalité spirituelle de nos
familles ?
Le Pape François ne cesse de rappeler aux
familles l’importance de prier ensemble. Il dit que :
« Si la famille parvient à se concentrer dans le Christ,
il unifie et illumine toute la vie familiale. Les
douleurs et les angoisses sont vécues en communion

avec la Croix du Seigneur, et l’embrasser permet
d’affronter les pires moments. Dans les jours
difficiles pour la famille, il y a une union avec Jésus
abandonné qui peut aider à éviter une rupture » (AL,
317). Prier en famille revient à confier au Seigneur
les préoccupations de la famille et ses besoins. C’est
rendre grâce à Dieu pour les bienfaits reçus. C’est
aussi demander à la Vierge de nous protéger par son
manteau de mère (Cf. AL, 318).
Une famille qui vit véritablement l’amour
mutuel.
Parlant de l’amour dans sa première lettre aux
Corinthiens, Saint Paul nous dit qu’il est une force
qui transforme radicalement la personne. « L’amour
prend patience, l'amour rend service, il ne jalouse
pas, il ne s'enfle pas d'orgueil, il ne fait rien de laid,
il ne cherche pas son intérêt, il ne s'irrite pas, il
n'entretient pas de rancune, il ne se réjouit pas de
l'injustice, mais il trouve sa joie dans la vérité. Il
excuse tout, il croit tout, il espère tout, il endure
tout » (1Co 13, 4-7). En cela la Sainte Famille est un
modèle. En effet, Marie et Joseph ont laissé leur plan
personnel pour se soumettre au plan de Dieu, sans
pour autant cesser de s’aimer. Joseph a manifesté de
l’amour envers Marie, en refusant de la livrer à la
honte publique et en accueillant Jésus comme son
propre fils. Il a préféré faire ce « qui est droit », au
lieu de faire ce « qui lui profite ». Marie aussi s’est
faite l’incarnation de l’amour parfait d’une épouse-
mère. Elle a manifesté de l’amour envers Joseph en
lui restant obéissante, et envers son fils en lui
donnant l’affection maternelle avec un cœur soumis,
pieux et réservé : elle gardait tous les événements de
sa vie familiale dans son cœur (Cf. Lc 2, 51). Jésus a
manifesté de l’amour envers ses parents en leur étant
obéissant (Cf. Lc 2, 51-52). Jésus, Marie et Joseph
ont ainsi fait de leur famille une « communauté de
vie et d’amour » (GS, 48). Cette Sainte Famille est
le modèle du don de soi vécu dans la confiance en
Dieu.
En ceci, elle devient donc une référence pour
toutes les familles qui cultivent l’amour vrai. La
Sainte Famille, disait le Cardinal ETSOU, a changé
le cours de l’histoire parce qu’elle a su aimer. Nos
familles aussi peuvent changer nos sociétés si elles
savent aimer. En effet, dans ce monde tourné vers
l’avoir, où la possession est le critère de
respectabilité, l’amour vrai nous fait découvrir la
dignité de la personne. Nos traditions valorisaient les
13
Réflexions théologique et pastorale
personnes âgées, car elles représentent la sagesse et
donc, considérées comme ‘‘sacrées’’. Pourtant
aujourd’hui, l’argent devient le critère de
considération. Ainsi, les cadets fortunés deviennent
plus influents que les ainés. Par ailleurs, comme
berceau de l’humanité, la famille doit être le lieu où
l’éducation sexuelle des enfants est assumée. Les
parents doivent se donner le devoir de ‘‘bien parler’’
aux enfants du développement sexuel de la personne,
pour éviter l’endoctrinement au libertinage et à la
discrimination sexuels divulgués par les moyens de
communication. L’acte sexuel est sacré et exige donc
du respect. A cela il faut dire avec le Pape François
que l’éducation sexuelle doit préserver une saine
pudeur. Car, « C’est [en effet] une défense naturelle
de la personne, qui protège son intériorité et évite
qu’elle devienne un pur objet. Sans la pudeur, nous
pouvons réduire l’affection et la sexualité à des
obsessions qui nous focalisent uniquement sur la
génitalité, sur des morbidités déformant notre
capacité d’aimer et sur diverses formes de violence
sexuelle qui nous conduisent à nous laisser traiter de
manière inhumaine et à nuire aux autres » (AL, 282).
BIBLIOGRAPHIE
1. Frédéric cardinal ETSOU NZABI
BAMUNGWABI, Message à la communauté famille
chrétienne « Famille chrétienne, vous pouvez
changer ce pays », Lindonge, Kinshasa, 2000.
2. FEDERATION AFRICAINE D’ACTION
FAMILIALE, Repères pour vivre en chrétien
l’amour, le mariage et la famille, Les Classiques
Africaines, Île Maurice, 2010.
3. Jean-Paul II, Exhortation Apostolique Familiaris
Consortio, 1981.
4. Centesimus Annus, 1991.
5. Conseil Pontifical Justice et Paix, Compendium
de la Doctrine Sociale de l’Eglise, 1982.
6. Une contribution du BICE-Afrique pour l’Année
Internationale de la Famille, « Aperçu sur la famille
africaine », collection Servir l’enfant, 1994.

MARIE DANS L’EGLISE
par Leetensler Dens DORISMOND, cicm
La figure de la Vierge Marie fait souvent objet
de débat parmi les chrétiens. Si nos frères séparés,
les protestants, ne reconnaissent pas sa médiation
entre le Christ et les hommes, certains catholiques
comprennent parfois mal l’enseignement de l’Eglise
à ce propos. Ainsi, dans cet article, et surtout en cette
année dédiée à la Vierge Marie dans l’Archidiocèse
de Yaoundé, nous voulons nous situer dans la
perspective de l’Eglise catholique pour dire qui est
Marie pour nous à travers son rôle dans le Mystère
du salut.
Marie, Mère et Coopératrice du Sauveur
Pour réaliser son projet de sauver
l’humanité, Dieu a pris chair en la Vierge Marie et
s’est fait l’un de nous à travers Jésus, son propre Fils.
C’est ce que dit l’Ecriture : « Quand vint la plénitude
du temps, Dieu envoya son Fils, né d’une femme [...]
afin de nous conférer l’adoption filiale » (Ga 4, 4-
5). Le concile Vatican II, dans le document sur
l’Eglise intitulé Lumière des Nations (Lumen
Gentium), affirme que Dieu Lui-même a voulu dans
sa sagesse et de toute éternité que la Bienheureuse
Vierge Marie soit la Mère de son Fils Unique et
Coopératrice du Mystère du Salut (cf. LG no 61).
Ainsi, n’opposant aucune résistance au choix de
Dieu porté sur elle, la Vierge Marie consent de
coopérer à l’action salvatrice divine : « Je suis la
Servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta
Parole » (Lc 1, 38), répondit-elle à l’Ange.
« Lorsque Marie a dit son ‘‘oui’’et que l’Esprit l’a
couverte de son ombre, elle accueille en elle la grâce
divine sous forme du Verbe fait chair » (A. Von
Speyr, Marie dans la Rédemption). Le mystère de
l’Incarnation Rédemptrice est donc
indissociablement lié au mystère de la maternité
divine de Marie par laquelle elle est devenue la Mère
de tous les hommes.
14
Réflexions théologique et pastorale
Marie, Mère des hommes
Affirmer que la Vierge Marie est la Mère de tous
les hommes, c’est reconnaitre qu’en son Fils Jésus,
nous sommes devenus des fils adoptifs du Père qui
nous partage sa propre vie. C’est comprendre aussi
qu’elle est le digne canal humain par lequel, selon
le bon vouloir divin, nous sont ouvertes les portes
du Salut. Elle est, de ce fait, la Mère du Sauveur et
notre Mère. Rappelons-nous ces paroles de
l’Ecriture : « Voyant au pied de la croix sa mère et
Jean, le disciple qu’il aimait, il dit à sa mère : «
Femme, voici ton fils ». Puis, il dit au disciple :
« Voici ta mère ». Dès cette heure-là, le disciple
l’accueillit chez lui » (Jn 19, 26-27). De là, la
Tradition de l’Eglise reconnait en Jean le
représentant de l’humanité entière et en Marie, la
Mère adoptive et spirituelle de tous les hommes. Il
s’agit là d’un accueil spirituel où, sous la
recommandation de Jésus, Jean reçoit Marie dans sa
vie et accepte de faire route avec elle sur les pas de
Dieu. Nous savons, en effet, que le propre de
l’enfant c’est d’imiter ses parents. Ainsi donc, en
Marie, Jésus nous donne un modèle à suivre :
modèle de foi, du don de soi, d’espérance,
d’humilité et de fidélité. Sa présence au pied de la
croix et au Cénacle en est une belle illustration.
Aujourd’hui encore, Marie reste « attentive aux
frères de son Fils dont le pèlerinage n’est pas
[encore] achevé » (LG no 62). Elle est donc prête à
nous rendre participants à son « oui » et nous tenir
la main pour nous conduire au Christ.
La médiation subordonnée de Marie
La Tradition de l’Eglise enseigne qu’il y a un
seul Dieu et un seul Médiateur entre Lui et les
hommes, le Christ Jésus, qui s’est donné en rançon
pour tous (Cf.1Tm 2, 5-6). Mais saint Thomas
d’Aquin, docteur de l’Eglise, ajoute, dans sa Somme
Théologique, une nuance qui retient notre attention.

Il affirme que « rien n’empêche qu’il y ait entre Dieu
et les hommes, au-dessous du Christ, des médiateurs
secondaires qui coopèrent à leur union d’une façon
dispositive ou ministérielle » ( S T loc. cit, a, 1).
C’est dans ce sens que l’Eglise reconnait la Vierge
Marie comme médiatrice de grâces divines. Cela
signifie que son engagement dans l’œuvre du salut
ne se limite pas au niveau de l’enfantement, mais
perdure dans le temps et dans l’histoire de
l’humanité. Ainsi, contrairement à ce que pensent
certains, la médiation subordonnée de Marie dans
l’Eglise « n’offusque et ne diminue en rien cette
unique médiation du Christ » (LG n° 60). Disons
qu’avec elle « l’union immédiate des croyants avec
le Christ ne s’en trouve en aucune manière
empêchée, mais au contraire favorisée » (LG n° 60).
Aux noces de Cana, par exemple, elle disait à Jésus
: « Ils n’ont pas de vin » (Jn 2, 3), et aux servants :
« Quoi qu’il vous dise, faites-le » (Jn 2, 5).
Cependant, certaines déviations conscientes ou
inconscientes sont à éviter sinon à corriger. Car, la
vertu, dit Aristote, c’est le juste milieu. Force est de
constater qu’aujourd’hui des chrétiens s’attachent à
ABREVIATIONS
A L = Amoris Laetitia
CEC= Catéchisme de l’Eglise Catholique
C A = Centecimus Annus
E V = Evangelium Vitae
F C = Familaris Consortio
G S = Gaudium et Spes
L G = Lumen Gentium
L S = Laudato Si
S T = Somme Théologique
TOB = Traduction Œcuménique de la Bible
15
Réflexions théologique et pastorale
la Mère au point de mettre de côté le Fils ou de le
négliger, oubliant qu’elle est à son service. Souvent
certains préfèrent ne pas participer à la célébration
eucharistique pour aller prier à la grotte. D’autres se
concentrent à prier le chapelet au cours de la Sainte
Messe, pourtant, l’Eucharistie est le source et le
sommet de la prière chrétienne.
Enfin, disons que notre dévotion mariale doit
favoriser notre rapprochement du Christ. Ainsi, dans
notre vie de chaque jour, bien qu’il soit possible de
s’adresser directement à Jésus, nous pouvons
compter sur Marie et nous confier à son intercession,
afin que, comme en elle, la divine volonté
s’accomplisse en nous, et par nous autour de nous.
BIBLIOGRAPHIE
1. Bible de Jérusalem, Cerf, Paris, 2013.
2. Traduction œcuménique de la Bible (TOB)
3. Constitution dogmatique sur l’Eglise, Lumen
Gentium, Editrice Vaticane, Rome, 1964.
4. Saint Thomas D’Aquin, Somme Théologique,
IIIa- IIIae, Cerf, 1984.
5. Adrienne von Speyr, Marie dans la rédemption,
Culture et Vérité, Namur, 1999.

Integrative Psycho-Spirituality:
“Who do you say I am?” – JESUS CHRIST
By Roger Brigente MONTECALVO, cicm
In the Gospel of Matthew 16:13-20, Jesus
asks his disciples: “Who do you say I am?” Now if
citizens of the Roman Empire (at that time of Jesus,
speaking of the historical context and geographical
context) were asked: “Who is divinely conceived?
Who is the son of God? Who is Lord? Who is our
Savior? Who is the bringer of peace on earth? Who
was the bringer of good news? They would say: “…
well Caesar.” You can see how provocative this
question is. The gospel is claiming that there is one
who has all of these qualities but it certainly isn't
Caesar. Implicit in the question is yet another
question: “To whom do I owe my ultimate
allegiance?” And that is a question that will not go
away.
To whom do I owe my ultimate allegiance?
Let us consider what is important in my life.
Certainly my family, congregation or order, work,
study, exercise, social media (WhatsApp, Imo,
Facebook, Instagram, twitter, YouTube, etc.), the
internet, household chores, socializing, playing
sport, going on holidays, looking after the children
or grandchildren, relaxing, prayer and worship, and
many more .It is possible to allow any one of these
to take over our lives and dominate our agenda.
How many people for example are guilty of taking
allegiance only for their work? And allowing their
work to claim so much of their time and emotional
energy that they have little or no time for anyone or
anything else? It often happens Sunday Mass
becomes the first casualty of a busy life. If Christ
truly is the one to whom we owe our ultimate
Allegiance, our lives should look something like
this-- Jesus Christ firmly in the center of our lives.
The English Benedictine monk Father Lawrence
Freeman offers us this reflection: “Who do you say
I am?” It is an intimately personal question. If we do
not feel its intimacy as disturbing -- even intrusive -
- we have not listened to it. It is not twisting our arm
16
Spiritualité
however. Its authority is not violent but vulnerable,
not forceful but humble. It is a question that
summons a response from a silent depth within the
heart itself: “who do you say I am?” Do it during
your silent meditation.
How is it to have the identity of Jesus Christ
in our lives? It is the identity of love, of freedom, of
charity. Freedom does not mean that I can do
whatever I want. To be free means to be honest, free
from lies and delusions. I am free since I know who
I am. I know my strength and my weakness. I am
free in that I know what is possible for me. Freedom
means giving of yourself to others, and this is the
goal of any vocation. Freedom rests on truth and
love. If you are not free in love, it means this is not
love. Our choices depend on how we are grown up
with our faith. And we discern: “Among the many
choices that they all most state a good life, what will
help me follow Jesus better?” This will correspond
to the question of Jesus: “Who do you say I am?”
Our preparation during Advent for the coming of
Our Lord Jesus Christ, there is a need to realign our
personal values to the values and qualities of Jesus
Christ . There is a need of cleansing our soul stained
by our daily sins. This requires our free will to
choose Jesus in our sincere preparation in the
moment of silence (through meditative prayer), the
sacrament of reconciliation, our active participation
in the Eucharist, and the practice of our act of charity
to the least of our brothers and sisters. The
celebration of Christmas is one of a kind celebration
to remember God asking us: “Who do you say I
am?”, “How do you love me with all your heart,
mind, soul, and strength?”, “How do you love
others, regardless of their life conditions, as you love
yourself? Responding to these questions, entails
specific actions. We are convinced on what we
believe, on what we stand for. It is now the time to
put them into action.

CHRONIQUES
par Kercius DESTENOR, cicm
Nous présentons maintenant quelques
évènements importants qui ont marqué notre vie
à la CIFA, au cours de ce premier trimestre de
l’année académique et religieuse 2017-2018.
Septembre
Du 1er au 07 septembre 2017 : Retraite
préparatoire au renouvellement des vœux.
Thème : « La dynamique psycho-spirituelle du
renouvellement ».
Prédicateur : Père Richard MBIZI, cicm.
Jeudi 08 septembre 2017 : Renouvellement des
vœux à la CIFA.
Du 11 au 23 septembre 2017 : Cours de langues
Ewondo, Anglais et Français à la maison.
Samedi 23 septembre 2017 : Arrivée du recteur,
le Père Toussaint MONAMA, cicm, revenu de
la RDC, dans le cadre du décès de son père.
Mercredi 27 septembre 2017 : L’arrivée de nos
confrères néo-profès venant du Congo, des
Philippines et de l’Indonésie en vue de continuer
leur formation à la CIFA.
Samedi 30 septembre 2017 : Retour de notre
17
Chroniques
confrère Sylvain CLERVEAU de ses vacances
en Haïti.
Octobre
Mardi 3 octobre 2017 : Début des cours à
l’Ecole Théologique Saint Cyprien de Ngoya.
Mercredi 4 octobre 2017 : Cérémonie
d’ouverture officielle de l’Ecole Théologique
Saint Cyprien (ETSC) de Ngoya.
Jeudi 5 octobre 2017 : L’Accueil de nos
nouveaux confrères néo-profès dans la
communauté. Nous avons procédé ce même jour
à la cérémonie d’envoi en apostolat. La messe
était présidée par le Père Hervé KUAFA,
Supérieur provincial d’ACO.
Accueil des nouveaux et envoi en apostolat
Samedi 07 octobre 2017 : Début des apostolats.
Dimanche 8 octobre 2017 : Envoi en mission
de notre confrère Patrick NKOLO NKOLO, à la
paroisse Saint Achille de Mendong.
Mercredi 11 octobre 2017 : Premier entretien
avec le Staff sur les orientations de la vie à la
CIFA.
Jeudi 19 octobre 2017 : Célébration des
anniversaires de nos confrères Kercius
 Chroniques
DESTENOR, Christian KIPULU, Philippe Dimanche 25 novembre 2017 : Première
EMILY, Roger ENTOKO, Jean-Baptiste MANI récollection des pavillons Mgr Cyprien MBUKA
ATSAMA, et Armand BILI. (Pav. III) et Mgr Roger PIRENNE (Pav. IV). Elle
- Accueil du Père Anicet NTSABA, cicm, a été animée par notre confrère Boniface
MWAWATADI, sur le thème : « Notre marche à
formateur , chargé de la spiritualité à la CIFA.
la suite du Christ, faites ceci en mémoire de
Samedi 21 octobre 2017 : L’ordination moi ».
sacerdotale de nos trois confrères : Flavien
BUAMBE, cicm (missionnaire à Honkong), Mardi 28 Novembre 2017: Célébration du
Blaise Emmanuel EVAGLE, cicm et Jean 155ème anniversaire de notre chère
TSOUNGI, cicm (missionnaires en RDC) à la Congrégation, la CICM, à la Maison provinciale
paroisse Saint Pierre Apôtre de Mesamendongo. d’ACO, Mvolyé.

Dimanche 22 octobre 2017: La visite

traditionnelle de la Lékié par les nouveaux
confrères.

Jeudi 26 octobre 2017 : Visite de nos

Supérieurs majeurs de la région d’Afrique et du
Père Gracia JEAN ETIENNE, cicm, conseiller
général.

Dimanche 29 octobre 2017 : Première

récollection communautaire animée par le Père
Etienne YOUSSE, cicm (missionnaire au Décembre
Guatemala) sur le thème : « Mon expérience du Mercredi 6 décembre 2017 : Première
Christ. Vivre notre identité aujourd’hui ». conférence spirituelle pour le compte de l’année
académique et religieuse 2017-2018, animée par
Novembre le Père Anicet NTSABA, cicm, sur le thème :
Lundi 6 novembre 2017 : Commémoration de « La formation religieuse et missionnaire dans un
tous les fidèles défunts. monde incertain ».

Jeudi 8 décembre 2017 : Célébration des

anniversaires de nos confrères Fernando SERAN,
Klemens BHAJO, et André Marie FOUDA FILS.

Mardi 12 décembre 2017 :Défaite de la CIFA lors

de sa première rencontre de football avec les
clarétains dans le cadre du tournoi de l’Ecole
Théologique Saint Cyprien. (Score 4 buts à 1).

Dimanche 17 au lundi 18 décembre 2017 :

Récollection communautaire animée par le Père
Lundi 20 novembre 2017 : Première
Pierre ELONGO, cicm. Trois confesseurs extérieurs
récollection des pavillons Mgr Faustin nous ont aidés à nous préparer à la fête de Noël.
AMBASSA (Pav. 1) et Jean KAMANDA (Pav.
II), animée par notre confrère Bienvenu Mardi 19 décembre 2017 : Victoire de la CIFA sur
GOMERA sur le thème : « Vivre le leadership les rogationistes dans le cadre du tournoi de l’ETSC.
de proximité ». (Score : 3 buts à 2).
Mercredi 22 novembre 20417 : Première
réunion communautaire.

18
 Congrégation du Coeur Immaculé de Marie (CICM)

En route pour les Célébrations marquant les 150 ans de la mort de notre
vénérable Fondateur Théophile VERBIST!

Quelle bonne et belle mission! 1868 - 2018