BELGIQUE

®
MARS 2017
N° 163 - MENSUEL 4 €

LES TENDANCES
LES PIÈCES ROSIE
HUNTINGTON
À ACHETER WHITELEY
EN PRIORITÉ NOUS LIVRE SES
SECRETS FORME
ET NOTRE SHOPPING
À PETIT PRIX BOUGER
ON VA ENFIN

MO
Y ARRIVER !
SPÉCIAL
LE FÉMINISME
NOUVEL ARGUMENT
MARKETING

SHINY

DE
HAPPY
PEOPLE
NOTRE ENQUÊTE
EXCLUSIVE
ALORS, HEUREUSE ?

+ DEMNA GVASALIA DRIES VAN NOTEN

OLIVIER THEYSKENS…
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LA MODE
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PHOTOGRAPHIÉ PAR
BRUCE WEBER
 ÉDITO
rédactrice en che
PS f
M
CA
ES
RENCE D
LAU
AU BONHEUR
DES DAMES
Nous sommes toutes des Power Girls! Le seul hic,
c’est que certaines ne le savent toujours pas.
Franchement, mesdames, jetez un regard (enfin)
objectif sur tout ce que vous accomplissez au quo-
tidien : le boulot, les enfants, la vie de couple et la
famille, de plus en plus souvent recomposée, avec
tout ce que cela suppose de maestria dans la ges-
tion. Ouvrez grands les yeux sur le monde dans
lequel nous vivons et reconnaissez que, même
si Hillary n’est pas devenue la première femme
à la tête des États-Unis, même si dans beaucoup
de pays, à commencer par le nôtre, les inégalités
emprisonnent encore les femmes dans un carcan
machisteoulesbloquentsousunplafonddeverre,
le changement est en marche. Il est grand temps
de l’accueillir à bras ouverts.
Prenez le féminisme. Une valeur à l’ordre du jour
en ce mois de mars, où l’on célèbre la Journée
internationale des droits des femmes. Signe du
temps, cette valeur, revendicatrice à l’extrême
dans les années 60 (il fallait sans doute en passer
par là…), honnie et taxée de castratrice à la fin du
siècle passé, se taille aujourd’hui une nouvelle
Stephanie Cheron
réputation, en accord avec un air du temps plus
que jamais gender-friendly.
03/2017 EL LE.BE
Si Maria Gracia Chiuri ose les affirmations fémi-
nistes sur les t-shirts du premier défilé qu’elle
signe pour Christian Dior, si le marketing des
«women’s rights» est le nouvel argument de cer-
taines pubs hypermédiatisées (lire à ce sujet l’ar-
ticle de notre journaliste Laurence Donis en page
119), si des actrices aussi bankables que Natalie
Portman, Jennifer Lawrence ou Meryl Streep se
font entendre pour défendre la cause des femmes,
c’est que quelque chose est en mouvement. Ce
quelque chose, c’est bien sûr le Girl Power. Mais
qu’est-ce que ça signifie aujourd’hui? Revenons
à l’étymologie des mots, comme le fait très jus-
tement l’écrivaine Leïla Slimani, prix Goncourt
pour son roman «Chanson douce» (Gallimard)*:
«pouvoir» signifie avant tout «avoir le droit de».
Pas question donc de féminisme de la domination,
de guerre des sexes, et encore moins de quotas.
Juste une envie de respect mutuel et de bonheur
partagé. Et d’enfin voir se multiplier les «shiny
happy people» que nous mettons à l’honneur
dans ce numéro. Quel que soit leur genre, leur
couleur de peau ou leurs préférences sexuelles.
* Dans une interview qu’elle a donnée à nos confrères de
L’Officiel (édition de février 2017).
39
 ELLE EST À VOUS
VOS RÉACTIONS, NOS COULISSES : CETTE PAGE VOUS APPARTIENT !

SUR FACEBOOK SUR TWITTER

#MOODOFTHEDAY QUOI DE NEUF ?
Les filles de la rédac’
partagent leur mood du jour,
avec, of course, une touche d’humour
(et une grosse pointe de
mauvaise foi).

Booker un top « plus size » parce

qu’elle est canon et ne pas mentionner ses
mensurations ? Le progrès est en marche!
Découvrez l’intégralité de l’article sur le ELLE.be

SUR INSTAGRAM
FLASH-BACK ANNÉES 2000
Cet été, on adopte
le style Technicolor !
Plongez dans les coulisses du La ELLE team a
shooting millenium, à découvrir rencontré Paul
dans ce numéro en page 186. et Coralie pour
la présentation de la
quatrième collection
Mosaert. Ils ont même
fait des chaussures !
Énorme coup de cœur!
Instagram, presse

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INSTAGRAM @ellebelgique TWITTER @ELLEBELGIQUE FACEBOOK ELLEBELGIQUE SNAPCHAT @ellebelgique

40 E L L E . B E 03/20 17
 E N C O U V E R T U R E

Rosie Huntington-Whiteley
Saine, sportive, raisonnable,
c’est la top à suivre !
Rosie porte un pull en coton et
un pantalon en cuir Fendi.
PHOTO JEM MITCHELL
STYLISME MICHELLE DUGUID
46 L’INVITÉE MODE DU MOIS CHEVEUX ALI PIRZADEH
@CLM HAIR AND

61 ELLE RADAR
MAKE-UP POUR BUMBLE

MARS 2017
AND BUMBLE
MAKE-UP POLLY OSMOND
Culture, tendances, infos, must-have @PREMIER HAIR AND
MAKE-UP POUR DIOR
70 LA CHRONIQUE MANUCURE ADAM SLEE
DE GUILLERMO GUIZ @STREETERS POUR

87 ELLE STYLE
RIMMEL LONDON
MANNEQUIN ROSIE
HUNTINGTON-WHITELEY
@IMG
88 MODE
LE PLISSÉ
LABEL CULTE
ELI LE DIT
BEAUTÉ
C’EST DU JOLI
LE CHOIX DES RÉDACTRICES
SENTEURS DE CRÉATEURS

99 ELLE MAG
SHINY HAPPY
PEOPLE
100 HAPPINESS INDEX
Notre enquête exclusive
LES BELGES ET LE BONHEUR
106 BERNARD GAVILAN,
LE CAPITAINE CUSTO
112 LA MODE S’AMUSE
116 LES FILMS QUI RENDENT JOYEUX
119 LE FÉMINISME
C’EST BANKABLE
125 PSYCHO RIGOLO
LES TABOUS DU SEXE
Mous Lamrabat

129 DEMNA GVASALIA

« Je suis un DJ de la mode »

INSTAGRAM @ellebelgique TWITTER @ELLEBelgique FACEBOOK ELLE Belgique SNAPCHAT @ellebelgique

42 E L L E . B E 03/20 17

134 DRIES VAN NOTEN
Les coulisses de son défilé
140 SONIA RYKIEL
Hommage à la reine du tricot rayé
147 OLIVIER THEYSKENS
Le petit prince de la mode belge
151 BELGIAN FASHION POWER
Les Belges dans les studios
des grandes maisons
DIRECTRICE DE LA RÉDACTION
Nica Broucke
RÉDACTRICE EN CHEF
Laurence Descamps
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION
Sarah Huyberechts
ART DIRECTOR
Valérie Prignot
MISE EN PAGE
Stéphanie Le Begge
ICONOGRAPHIE
Sarah Huyberechts
TRAITEMENT DE L’IMAGE
Walter Vleugels
RÉDACTION
Juliette Debruxelles (info, culture, trends, société),
Laurence Donis (société),
Marie Guérin et Elisabeth Clauss (mode)
Céline Pécheux (lifestyle, déco, cuisine, voyage)
Marie-Noëlle Vekemans (beauté)
ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO
Morgane Ball, Kate Barry, Bernard & Bernard, Didier Blau,
Christophe Bustin, Massaniello Bogaert, Julie Cardon,
André Carrara, Alex Chatelain, Tim Coppens, Zeb Daemen,
Marleen Daniels, Valentine De Cort, Charlotte Deffe,
Nicky Depasse, Els De Pauw, Leonneke Derksen,
Céline de Valeriola, Sharon De Winter, Djaja, Michelle Duguid,
Virginie Dupont, Guillermo Guiz, Gretar Gunnlaugsson,
Thomas Herve, Julian Hills, Mohamed Hussein, Teh Ian,
Imaxtree, Joshua Jordan, Andrea Klarin, Vera Lair,
Mous Lamrabat, Marcio Madeira, Léonie Michaux, Jem Mitchell,
Nandi, Hannah Nathanson, Oskar, Martin Parr, Ronald Stoops,
Thomas Sweertvaeghen, Caroline Swinnen,
Kim Theylaert, Claire Thys, Vivian Tran, Carole Wilmet, Lena Wro,
Zhonglin, Tine Zwaenepoel
COMMUNITY MANAGER
Kim Assaker
PUBLICITÉ
Philippe De Jonghe (directeur de la publicité),
Caroline Ackermans, Kelly Gielis, Manöelle Sepulchre,
Marjorie De Meirsman, Valérie Decallone

157 ELLE FASHION

Amélie Eeckman (responsable des formules créatives),
Émilie Mascia (rédaction Neuf Nouveau Nouvelles)
MARKETING
Johanna Webb

& BEAUTÉ
LE CARNET DES TENDANCES
EDITION VENTURES
Chaussée de Louvain 431 D, 1380 Lasne
Tél. 02 379 29 90. Fax 02 379 29 99
POUR VOUS ABONNER
PRINTEMPS-ÉTÉ Yasmine Bandali
yba@editionventures.be
13h30 à 15h30 lundi à vendredi sauf mercredi.
HAPPY FASHION 02 379.34.38

Le fun fond sur la mode MATÉRIEL PUBLICITAIRE

Valérie De Jonghe
PRODUCTION
BACK TO THE FUTURE Michel Vanderstocken
L’esprit années 2000 Ice Cube (Isabelle Matthys)
DIRECTEUR FINANCIER
210 SHOPPING Thierry Lorain
ÉDITEUR DÉLÉGUÉ
Les it-pièces de l’été Bernard de Wasseige
DIRECTEUR GÉNÉRAL

219 ELLE & MOI

Didier Henet
POUR NOUS ÉCRIRE
Rédaction ELLE BELGIQUE,
431 D chaussée de Louvain, 1380 Lasne
220 ROSIE HUNTINGTON-WHITELEY 02 379 29 90
LIGNE INFO LECTRICES
The new body Vous avez des questions concernant
nos reportages, actions ou concours ?
226 FORME Ligne Info Lectrices : contactez-nous
entre 9 h et 12 h au 02 379 29 90
BOUGEZ ! ÇA FAIT DU BIEN À LA FORME EDITION VENTURES WOMAN
ET AU MORAL Administrateur délégué : Bernard de Wasseige
Directeur général : Didier Henet
232 LONDRES Administrateur : Jean de Boisdeffre
IMPRIMERIE
LA DESTINATION STREET FOOD Corelio Publishing Erpe-Mere
LA MARQUE DÉPOSÉE ET LE LOGO ELLE
226 ISABELLE ARPIN appartiennent à France-Canada Editions et Publications Inc au
Rencontre avec la cheffe happy arty Canada et, dans le reste du monde, à Hachette Filipacchi Presse
(France), toutes les deux, compagnies LAGARDERE ACTIVE. ELLE
est utilisé sous licence des propriétaires de la marque déposée.
240 VIE PRIVÉE CEO Lagardère Active - Denis Olivennes / CEO ELLE France &
International - Constance Benque / CEO ELLE International
Beauté, food, bonnes adresses Media Licenses - François Coruzzi / International director
of ELLE - Valeria Bessolo Llopiz / Director of international
246 C’EST MON HISTOIRE media licenses, digital development & syndication / ELLE
International Productions / Charlotte Deffe, Virginie Dolata,
« J’ai été la boss pendant une semaine » Mickael Berret / Deputy syndication team manager / Thérèse
Genevois / Syndication coordinator - Sylvia Pelc / Copyrights
248 UNE JOURNÉE À manager & digital syndication - Séverine Laporte. www.
ellearoundtheworld.com
LA FASHION WEEK AVEC
Mous Lamrabat

International ad sales house : Lagardère Global Advertising /

Inge Grognard CEO - Claudio Piovesana
Claudio.piovesana@lagardere-active.com
250 HOROSCOPE Lagardère Global Advertising, rue Danton, 124
92300 Levallois- Perret, France

258 LA BD DE VALENTINE DE CORT ELLE BELGIQUE EST PUBLIÉ

12 FOIS L’AN PAR EDITION VENTURES WOMAN
259 LE MOIS PROCHAIN

44 E L L E . B E 03/20 17
 PORTRAIT
L’INVITÉE MODE DU MOIS

LEONNEKE DERKSEN
La créatrice de la marque
Léo, qui cosigne le stylisme
de notre production mode
«Années 2000», nous parle
de sa nouvelle collection. La campagne
printemps-été de
la marque.
LA COLLECTION
Chaque collection commence avec une
atmosphère, une histoire. Cette fois, on
l’a imaginée à la fin de l’été, au retour des
vacances. Elle traîne dans son quartier
avec ses potes. Elle s’amuse. C’est la pre-
mière fois qu’on évoque son entourage,
le gang Léo. On a puisé notre inspira-
tion dans le film «La Vida Loca» (qui
raconte l’histoire des Maras, un gang de LES ANNÉES 2000 L’ESPRIT
Latinos de San Salvador, NDLR) et dans C’était vraiment le début des girls bands, Ces girls bands étaient sexy, vulgaires,
«Switchblade Sisters» (qui parle d’un ces groupes de nanas qui ont déferlé sur mais c’étaient nos idoles. C’est de ça
gang de filles en Amérique, NDLR), dans les chaînes musicales, avec un style très qu’est faite la nostalgie de ma généra-
lequel les nanas portent des chaînes à marqué. On a pensé aux bandanas por- tion, les trentenaires d’aujourd’hui. Je
la taille et dégainent à chaque bagarre. tés en top, au jean, aux filets. Destiny’s pense par exemple au tanga. J’en ai eu, et
L’inspiration vient donc clairement des Child, TLC, les Spice Girls nous ont ins- ça s’est vite révélé inconfortable (rires).
é s 2000. pirés avec leur mélange urbain et chic. Mais j’adorais la façon dont Aaliyah les
Mais on n’a pas traduit de façon littérale portait, en laissant dépasser les ficelles
le côté trash de ces années-là. de son pantalon taille basse. MARIE GUÉRIN

L’INSPIRATION
« La campagne
1998 de Prada
inscrivait la mode oupe TLC,
Céline de Valeriola, Getty, presse

dans le renouveau matique

conceptuel et nnées 2000.
créatif qui allait
marquer les
années 2000. »

« L’image qui a inspiré la collection, c’est celle de Sisqo.

Son look et son adoration pour le tanga étaient Beyoncé et son
exactement dans l’esprit du temps. » bandana noué
à la poitrine.

46 E L L E . B E 03/20 17
 Pour ne rien rater des
MUST DE LA SAISON,
suivez le guide.

TOUTES LES

EN UN
COUP D’ŒI
Imaxtree
 TENDANCES

LES 10 MUST
DE LA SAISON
SONIA RYKIEL
CÉLINE

ALEXANDER MCQUEEN
3.1 PHILLIP LIM

HAIDER ACKERMANN
COACH

LE BLANC
Imaxtree

LE PUNK SPIRIT
50 E L L E . B E 03/20 17
 SACAI

03/2017 EL LE.BE
3
NEHERA

LE NÉO TRENCH
PROENZA SCHOULER

4
GIVENCHY

LES RAYURES
SPORTMAX

5
SACAI

LE SLOGAN
STATEMENT

51
HAIDER ACKERMANN
52
VALENTINO

LE ROSE
CÉLINE

JIL SANDER

XXL
BALENCIAGA
TENDANCES

LA CARRURE
GIAMBATTISTA VALLI

8
DRIES VAN NOTEN

LES FLEURS
SALVATORE FERRAGAMO

E L L E . B E 03/20 17
 LES MAXI
MANCHES

LE TECHNICOLOR
10
9

Y/PROJECT
MAISON MARGIELA

LACOSTE
ROCHAS

VIONNET

CHLOÉ
Imaxtree

Toutes les tendances en détail en p. 157

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SOUTHAMPTON · L AKE TEGERNSEE · SYLT · PALM BEACH · MUNICH · MARBELL A

 FIRST RADA
N A T A L I E P O R T M A N

WOMAN
En salles, sublime et effondrée dans «Jackie», la biographie de la
veuve du président. Médium aux portes de l’horreur à la fin des
années 30, aux côtés de Lily-Rose Depp, dans «Planetarium».
Prochainement dans «The Death and Life of John F. Donovan» de
Xavier Dolan, avec Jessica Chastain et Susan Sarandon. Entourée
de Ryan Gosling et Michael Fassbender dans «Song to Song», de
Getty

Terrence Malick en juin, et comblée par un deuxième enfant… S’il

y en a un peu plus, on vous le met quand même? JDB
 RADAR

LOÏC NOTTET S’ANCRE ET ENCRE

Son concert événement à l’AB approche. Si on a la chance d’avoir un ticket (c’est
archi complet), c’est le moment de s’entraîner à se dessiner dans le cou les mots
clés écrits dans le sien et leurs définitions... JDB

CLOWN
DISGRACE PITRE, BOUFFON

MASK
HONTE ET DÉSHONNEUR

MESS
DISSIMULER, RECOUVRIR

DÉSORDE ET CONFUSION
WEAK
FAIBLE, IMPRUDENT

CRAZY FOU, CINGLÉ

ALONE
SEUL

WEIRD
ÉTRANGE, SINGULIER LAUGH
RIRE, BLAGUER

VOICE VOIX, TON

AWAY !
LOIN, CONTINUELLEMENT
Le 22/4 à l’Ancienne Belgique. www.loicnottet.com

O N D É V O R E

CHEF’S
TABLE
NGE.. .
SI ÇA DÉMA petit LA SÉRIE DOCU DE NETFLIX revient et nous balade à la
un
... achetez-vous
sac crabe ! rencontre de six chefs prodiges, de la Corée du Sud à Moscou en
ir, 29,95 €, Zara
. passant par Berlin, Lima, New York et Los Angeles. Les télé-réalités
Petit sac en cu
Zeb Daemen, presse

et concours qu’on vit par caméras interposées, c’est dépassé.

L’avenir, c’est de saliver. JDB
Disponible sur Netflix.

62 E L L E . B E 03/20 1 7
/21*&+$03&207(/
 RADAR

BUZZOMÈTRE
Les trucs à voir, à avoir, à savoir ! JDB

1 LES OREILLES
On attend le nouvel album d’Alison Goldfrapp et Will Gregory
depuis quatre ans. Leur electro underground, sensuelle et pop
confirme leur statut de duo irremplaçable.
_ Goldfrapp, « Silver Eye », dans les bacs le 31/03.

2 LE CŒUR
Les 80 chambres du JAM, à Bruxelles, se transforment, le
L’ H O M M E

SERGE RUFFIEUX
temps d’un week-end, en pop-up store géant. Sur six étages
s’installent artisans, galeristes, designers, stylistes, botanistes
et artistes. Le nom du concept ? « Pop UP the JAM », du génie
pour celles qui ont des références électro fin eighties.
_ Du 17 au 19 mars. www.jamhotel.be SUISSE, 42 ANS, ANCIEN BRAS DROIT DE
SONIA RYKIEL, également head designer du prêt-à-
porter et de la couture chez Christian Dior, puis codirec-

3 LE Q
Walerian Borowczyk, c’est la référence qui a influencé une
génération de réalisateurs inspirés (Jean-Pierre Jeunet, Terry
Gilliam, Marc Caro...). C’est la beauté et la folie, l’intelligence et
la brutalité. Le tout dans un coffret de huit DVD et trois Blu-Ray.
Plus une expo rétrospective au Centre Pompidou, à Paris.
_ « Boro » (Carlotta Films). Rétrospective du 24/2 au 19/3
au Centre Pompidou.
teur artistique de la marque entre 2015 et 2016, il se voit
aujourd’hui confier la tâche de superviser un nouveau
développement pour la maison Carven, grâce à « son sens
inné de la modernité allié à sa grande maîtrise des tech-
niques de la couture, en accord parfait avec l’héritage
légendaire de Carven, symbole du chic parisien et d’une
élégance décontractée », explique Sophie de Rougemont,
directrice générale. Il présentera sa première collection
pour la croisière 2018. La collection printemps/été 2018
sera dévoilée pendant la Fashion Week de Paris, en
octobre. EC

4 LES JAMBES
La comédie musicale culte « Cats » se pose à Anvers pendant
trois semaines dans la toute nouvelle salle Reine Elisabeth.
Les poèmes de Thomas Stearns Eliot mis en musique donnent
envie de chanter « Memory » en ronronnant.
_ À partir du 29/3. www.elisabethcenter.be

S
DES BAISER
5 LES YEUX
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pour
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images libres de droit, des photos de New York dans les grands et petits !
années 1930, et encourage les gens à se les réapproprier Veja, 109 €.
de manière créative à travers des œuvres, gifs et
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détournements. Un patrimoine de dingue, ouvert à tous !

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EBEL WAVE
PHOTOGRAPHED AT THE VILLA TURQUE –
LA MAISON EBEL – DESIGNED BY THE
RENOWNED ARCHITECT LE CORBUSIER.
LEARN MORE ABOUT THE VILLA TURQUE AT EBEL.COM
 RADAR

ON LA RETROUVE AUSSI
SUR GRAND ÉCRAN
EN AVRIL « UN PROFIL POUR DEUX », de Stéphane Robelin,
avec Pierre Richard, Fanny Valette, Yaniss Lespert.
EN MAI « MARIE-FRANCINE », de Valérie Lemercier,
avec Hélène Vincent, Valérie Lemercier, Denis Podalydès.
EN JUIN « GRAND FROID », de Gérard Pautonnier,
avec Jean-Pierre Bacri, Olivier Gourmet et Arthur Dupont.

Bien avant « Melting Pot Café», la série la séduction. Les acteurs, ce sont des gens
T H É Â T R E populaire de la RTBF qui a inscrit son qui ont un désir pour la vie au sens large,

STÉPHANIE
personnage généreux de madame qui trouvent que c’est bon quand c’est
Astrid dans la tête des téléspectateurs, beau. On dispose d’une gourmandise innée
elle était déjà comédienne, évidemment. qui fait monter la température. Mais on est

BISSOT
Et auteure, tout le temps. Son truc, c’est aussi entre gens qui se battent comme des
de raconter des histoires, de trouver la fous pour donner à voir leur monde… »
vérité et de la partager. « J’aime réunir Impudeur ? Même pas. « J’écris depuis

FEMME DE JOIE
PROPOS RECUEILLIS PAR JULIETTE DEBRUXELLES
On la connaît actrice, on
la découvre auteure de
théâtre. Avec «Après nous
les mouches», sa pièce
intime et reliante, elle
touche à l’essentiel: les
émotions universelles.
les cœurs, les gens. Je fais partie d’une
tribu très éclatée. On part, on meurt, on
se sépare. Alors pour moi, le théâtre, c’est
l’endroit où l’on se réunit pour écouter,
regarder, parler et être connectés
émotionnellement. C’est du lien. »
Et le lien, elle fait ça bien, oscillant
entre feu et glace. Une omelette
norvégienne qui joue les peaux de lapin.
Une personnalité enveloppante qui ne
supporte pas la flatterie. « Je n’aime pas
les choses mielleuses. Mes warnings
s’allument quand on vient me chercher
par ce biais-là. Dans mon métier, je ne
me suis jamais placée uniquement dans
longtemps, mais je manquais de confiance.
Il est plus naturel pour moi de me fondre
dans le regard et l’univers des autres.
De jouer. De trouver la vérité dans un
personnage. Mais à un moment, ce n’était
plus suffisant. Il fallait que moi aussi je
raconte mes propres histoires. Je ne fais
pas ce métier pour être belle, je le fais pour
être universelle. »
Et la pièce autobiographique est née. Avec
des questions qui bousculent. Comment
se construire à travers deuil, rupture
et perte ? Comment accepter le pire et,
surtout, comment en rire ? « C’est mon
regard sur ce qui nous fait, nous construit,
nous abîme, nous fait peur et comment
on le dépasse. Une façon d’identifier
l’empreinte, de pacifier, de se demander
comment on peut tous s’accompagner. »
Un texte sans fantômes, centré sur le
vivant, avec la permission de laisser vivre
les émotions, dans un théâtre unique où
les mots font des rebonds au rythme des
battements.
Du 14 au 25/3 au Théâtre Varia,

LE LIVRE
78 rue du Sceptre, 1050 Bruxelles.
www.varia.be
us classes
Les photos les pl
emblées
d’Instagram rass
, c’est la
dans des bouquins
pour celles qui
vraie bonne idée
aiment le papier.
JD B
« Cats »,
Insta Grammar
Julian Hills, Getty, presse

ty » (Lannoo)
« Nordic », « Ci

66 E L L E . B E 03/20 17
 RADAR

L E M E S S A G E

HANNE GABY DÉNONCE LES TABOUS

En envoyant un message vidéo aux enfants intersexués, la top model
courtraisienne de 29 ans se dévoile et s’engage, à travers l’association interACT
Advocates for Intersex Youth. JDB

« Bonjour, je suis Hanne et je suis née

intersexuée. Cela signifie que mon corps
n’est pas clairement féminin ou masculin.
Être intersexuée n’est pas rare.
Cela touche presque 2 % de la population.
C’est similaire à la proportion de roux. »
son combat
«Je milite aujourd’hui pour
interACT afin de proté-
ger les enfants des souf-

son histoire
frances que j’ai subies. »
Son combat : laisser le
Hanne est née avec un vagin et des choix aux enfants plutôt
testicules internes que le chirur- que de les opérer d’office,
gien lui a enlevées lorsqu’elle a souvent sans leur réel
eu 10 ans. «On avait dit à mes consentement.
parents que je risquais d’avoir
un cancer sans cette opération
et que je ne me développerais
pas comme une fille normale.

“
Après l’opération, je me suis
rendu compte que je ne pourrais JE SUIS FIÈRE D’ÊTRE
INTERSEXUÉE
”
pas avoir d’enfants, je n’avais pas
mes règles. J’ai su que quelque
chose n’allait pas chez moi.»
À l’âge de 18 ans, elle subit une
opération de reconstruction du
vagin. «Au départ, ce n’est pas
grave d’être intersexué. Si on
avait été honnête avec moi depuis
le début… C’est devenu un trauma-
tisme à cause de ce qu’ils ont fait.»

P H É N O M È N E

CADEAUX DANS LE MÉTRO

Emma Watson s’est livrée à un petit jeu dans le « tube » londonien en novembre dernier
en y déposant plusieurs exemplaires d’un livre féministe. La bonne nouvelle, c’est que
l’idée s’est exportée à Bruxelles ! C’est Priscilla Adade, actrice et fondatrice de Prysm,
qui est à l’origine de ce nouveau book club engagé, baptisé #PrysmOnTheGo. Si le
concept prend, il sera évidemment étendu en Flandre et en Wallonie. « Le but, c’est de
partager un livre qui fait réfléchir. Dans le futur, j’aimerais organiser des réunions pour
que tout le monde puisse venir débattre. » Ouvrez grand vos yeux (et votre esprit) ! LDS
www.monprysm.com

03/2017 EL LE.BE 67
 RADAR

L’ I N S T A T E N D A N C E
D U M O I S
l’effet lamé
UN KISS Ajouter un peu de kitsch qui clinque à sa tenue,

PAR JOUR 1
ça fait un effet dingue!
2 3

BÉRÉNICE AIME
LES GENS.
ALORS, CHAQUE
JOUR, ELLE
REMERCIE
QUELQU’UN VIA 5
LE HASHTAG
#AKISSADAYBYBERENICE
LA DAME QUI FAIT
TRAVERSER LES
GAMINS, SON
CHIEN OU BIEN
JÉRÔME COLIN.
ET ELLE DIFFUSE
TRANQUILLE DE
L’AMOUR CONTRE 6
RIEN. ÇA FAIT
DU BIEN. JDB
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68 E L L E . B E 03/20 17
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L A C H R O N I Q U E
« SHINY HAPPY PEOPLE »,
m’a-t-on répondu à coup de message textuelle-
ment transmissible quand, un peu à la bourre,
je m’enquis des sujets traités ce mois-ci dans
votre magazine fétiche (hypothèse) (mais ce
serait chouette). Eh bien, ma foi, ça tombe on ne
peut mieux. Il m’est arrivé quelque chose d’assez
perturbant récemment, et cette chose implique
quelqu’un qui semble on ne peut plus « happy »
et incontestablement « shiny » – j’adorerais vous
dire que je parle de moi, mais mentir après cinq
lignes, c’est péché, toutes les religions un peu
sérieuses vous le diront. Bon, trêve de circonvo-
lutions, je vous raconte : j’ai reçu, sur Instagram,
un message hyper élogieux (sur mon travail, pas
sur la blancheur approximative de mes dents)
d’une star du cinéma. « Ah oui, ah oui, et qui, et
qui ? » La mauvaise nouvelle, c’est que je ne vais
pas révéler son identité. « Ah, ok, bon salut alors,
on sait que la prochaine fois qu’on voit ta tête en
haut de cette page, on passe direct à la suivante.
Tchao. » Attendez !
70
RADAR
D E G U I L L E R M O G U I Z
COOL
AND THE GAG
Bon, je reconnais – toutes mes plus plates –
que sans l’identité de la star en question, ce
billet va singulièrement manquer de saveur.
Mais admettez, gens de classe et de goût
(puisque vous lisez le ELLE Belgique), qu’il
serait d’une vulgarité sans nom d’y aller
franco de port d’un : « Vous connaissez pas la
meilleure ! Gérard Jugnot (en personne) m’a
dit que mon spectacle était “assez sympa et
tout”. » Vous me prendriez pour un vantard,
pour un nullon, pour un foutu. Alors qu’ici,
l’idée est ailleurs. L’idée, c’est qu’en recevant
le message de cette star – masculine, franco-
phone, mais mondialement connue –, je me
suis rapidement dit : « Qu’est-ce que je vais
bien pouvoir lui raconter si on se rencontre
en vrai, dans un dîner ou autour d’un feu ? »
Le mec est tellement cool, genre l’incarnation
du cool (genre si le cool avait des cheveux,
deux poumons et une carrière internatio-
nale, ce serait lui) que la confrontation avec
un type aussi fadasse que moi serait d’une
angoissante brutalité. Autour d’un poulet
moambe ou d’une quiche aux fruits frais,
je serais bien en peine d’avoir une bonne
anecdote à partager, en tout cas de trou-
ver la bonne longueur d’onde. Évidemment,
vous allez me dire qu’il reste la technique
gestapique, l’interrogatoire ininterrompu :
« Et quoi, c’est pas trop dur de vivre au bord
d’une plage ? Ça te manque jamais, l’hémis-
phère Nord ? T’as un permis, pour ta panthère
noire ? Ah oui, le ministre de l’Intérieur te doit
un service ? (C’est pratique, en effet.) Tiens,
Barack Obama, c’est vrai qu’il a un strabisme
quand il a picolé ? Les plus belles femmes du
monde, on ne finit pas par se lasser, franche-
ment ? Franchement ? Allez, franchement ?
Si Scorsese et DiCaprio devaient se disputer,
avec lequel des deux tu resterais pote ? »
Mes questions sont prêtes, ce n’est pas le
problème. Le problème, c’est si, en buvant
une gorgée de mon Fristi, je tarde à enchaî-
ner avec la question suivante. Et qu’il me sort
ce bon vieux « Et toi, sinon ? » dans un accès
de civilité. Ce serait gênant, limite drama-
tique. Pour égaler l’intérêt d’une semaine de
sa vie, faudrait que je fasse un best of de ce
qui m’est arrivé de mieux les dix-neuf der-
nières années de la mienne. « Et toi, sinon ? »
« Ben, en 2004, j’ai brûlé deux feux rouges de
suite. » « Ah ok... Et sinon, t’aimes bien faire
des gags ? » « Ça dépend les jours. » « Ah,
ok... » L’addition, s’il vous plaît.
Presse
E L L E . B E 03/20 1 7
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 RADAR

I C Ô N E

LE NOUVEAU RÔLE
D’ANGELINA JOLIE
Entre la star hollywoodienne et la maison Guerlain, le lien
remonte à l’enfance, dans le souvenir de sa mère qui aimait
particulièrement les poudres du parfumeur. En décembre
2015, ce lien a été renoué au Cambodge où Angelina Jolie
dirigeait son nouveau film, « First They Killed My Father ».
C’est là-bas qu’elle a accepté de s’associer à la maison fran-
çaise pour le lancement, ce mois-ci, d’une nouvelle fra-
grance. Fidèle à son image généreuse et altruiste, Angelina
Jolie – qui, on le sait, est engagée dans de nombreuses causes
humanitaires – reversera la totalité du cachet perçu pour la
campagne publicitaire à des œuvres caritatives. MNV

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72 E L L E . B E 03/20 17
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 RADAR

P I È G E À M O D E U X

VOIR ET ÊTRE VU
Le rayon des expos fashion
ne désemplit pas. Ce mois-ci,
on va voir ça… EC
PENDANT CINQ MOIS, LE MOMU SE PENCHE SUR
L’ŒUVRE DE MARGIELA DANS SES ANNÉES HERMÈS.
Une rétrospectiveinéditedescollectionsdessinéesparl’énigmatique
designerbelgepourlamaisonHermèsentre1997et2003.Uneexpo-
sition comme un voyage dans la grande histoire de la mode. Celle de
Martin Margiela, dont on entendra beaucoup parler en 2017 pour
quelqu’un qui s’est volontairement effacé de la vie publique. Cette
visiteparcourranotammentleslienscontemporainsauxcollections
desapropremarque,MaisonMartinMargiela.Déconstructionnova-
trice et luxe intemporel, ces deux univers constituent une entrée en
territoired’artisanatdegénie.Sixannéesdurant,àtraversdouzecol-
lectionsconsécutives,leBelgeainstilléchezHermèsunevisioncohé-
rente et profonde d’un luxe contemporain. Confort, intemporalité,
touché,authenticité,autantdevaleursqu’ilpartageaveccettemaison
et qui définissent sa vision de la femme Hermès et du minimalisme.
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74 E L L E . B E 03/20 1 7
 RADAR

L’ O V N I

À LA RECHERCHE DE
L’ULTRA-SEX
Nicolas Charlet et Bruno Lavaine sont les
génies qui, il y a un bail, avaient sortis de leurs
cerveaux malades les «Messages à caractère
« À la recherche de l’Ultra-Sex », Nicolas Charlet & Bruno Lavaine (Éditions Nova). informatif», sur Canal+. Ils lancent aujourd’hui
Exposition du 16/3 au 15/4 chez Atelier Relief, rue Vilain XIIII 20, 1050 Bruxelles. un filmvre (film + livre) tordant dans lequel le
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Robot Daft Peunk part à la découverte d’une
contrée délirante où le sexe est une grosse fête.
En vrac: Bambi Darling et sa copine Stormy
Brushing, un papillon en charcuterie, un tuto
de danse intergalactique, un sosie de Mylène
Farmer, un homme à la tête de palourde, un
workshop pour devenir doubleur de film pour
adultes et un roman-photo… N’importe quoi?
Oui, comme au bon vieux temps où on pleurait
de rire face au petit écran. Une fois le bouquin
feuilleté, on passe au DVD, clipé à la fin. Ceux
qui sont nés après les années 80 n’y compren-
dront sans doute rien et c’est très bien (pour une
fois que c’est dans ce sens-là…). JDB

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L A C H R O N I Q U E
ANAMNÈSE Chaque mois, retrouvez le regard décalé
d’une psy déjantée sur la mode...
Je suis tombée en mode comme on tombe
enamour, oucommeontombedanslafolie.
J’ai d’abord voulu « faire de la mode »
pour la comprendre, mais la dessiner
n’était pas ma destinée. Quand j’ai com-
pris que, pour en découdre avec mon
sujet, il fallait que je voie la faille d’où
elle jaillissait, je suis devenue « psy pour
designers ». Chapeau melon et bottes de
queer, ils patientent en line-up devant
la porte blanche de mon confessionnal.
Malgré tout ce que j’entendais, j’ai tou-
jours gardé une santé de fer et un moral
d’acier. Du coup, j’avais peur de rouiller.
J’ai appelé une amie rédac’ chef, femme
avisée qui léguera son corps à la chirurgie
esthétique. Je lui ai dit : « Je peux pas gar-
dertout çapour moi, ça vafairecraquer le
placard de ma mémoire. »
Elle m’a répondu : « On te donne une
page pour raconter à la verticale tout ce
que tu entends à l’horizontale. Écris la
vérité, et rien que ça. Tu peux, tu n’es pas
journaliste. »
Voici le début de mon histoire, qui com-
mence là où celle de la mode telle qu’on
l’a connue est en train de s’achever. J’ai
étudié la psychiatrie, parce que je voulais
être à l’avant-poste de l’avant-garde, dans
les méandres des cerveaux qui définis-
saient les codes de civilisations entières.
78
RADAR
D E L É O N I E
Dans les plus prestigieuses maisons
de couture, stagiaire infiltrée mutique
devant la machine à café, j’ai engrangé.
J’ai tout capté des patrons récupérés en
douce par un styliste viré, qui devien-
draient un jour les pièces maîtresses
de sa propre collection. J’ai compati
avec ce créateur devenu paranoïaque
qui revenait en douce le soir espionner
dans leurs cartons à croquis le travail
de ses stylistes au cœur pillé. Je les ai vu
boire trop parfois, détruire des semaines
de travail en un éclair de doute. De ces
pathologies créatives, j’ai compris que
la mode est un art. Le plus primitif, et le
plus sophistiqué à la fois.
Il y a quinze ans, j’ai ouvert un cabinet.
D’analyse de leurs curiosités. Le mot
s’est répandu, l’homo aussi, puisqu’ils
le sont pour la plupart, signe de leur
évolution ultime. Mon divan est devenu
divin : les plus grands noms de la mode
contemporaine s’y épanchent. Un jour,
l’un d’entre eux m’a dit: «Avant de vous
rencontrer, je passais mes journées dans
une chambre immaculée, avec des gens
en blouse blanche.» J’ai cru qu’il bossait
chez Margiela. Ma marge était là.
Puis j’ai commencé à m’accoutumer.
Pire, à m’ennuyer. En désespoir de pose,
j’ai demandé à un briscard du métier quel
était selon lui le vrai problème de ces
grands designers dont je commençais à
devenir trop intime pour rester objective.
M I C H A U X
Il m’a répondu, sans réfléchir: «Ce
sont des pervers narcissiques. Il n’aime
qu’eux-mêmes, et souvent, il ne s’aiment
même pas.»
«– Moi, je crois que l’amour peut être
plus fort que la névrose. Je crois en la
vie en rose.
- La vie c’est pas un show Gucci.
-Du moment que c’est pas un goût
d’chiottes…»
Il a soupiré: «Tu penses que ces gars-
là dessinent des vêtements? À poche
surpiquée, ils déballent leurs tripes.
Aide-les à surmonter leurs paradoxes,
mais pas trop, parce que leurs fractures
payent aussi leurs factures.»
Admirables, plein de doutes, attachants
et ingérables, ils sont ce qu’il advient
d’un névrosé control freak quand un
grand groupe l’étourdit de fric. Ils sont
mes patients, ils sont des dealers de bon-
heur textile. Ils sont mes amis. À tout
seigneur tout créateur, chaque mois, et
parce que aucun superviseur n’a jamais
cru ce que je lui partageais, c’est à vous,
avides d’indicibles vérités universelles
parce que vous lisez la presse féminine,
que je raconterai leurs histoires.
«SOS psy» en pleine fashion week?
Crises d’angoisse et Lego d’egos? Vous le
lirez le mois prochain, après les défilés. Je
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n’entends pas me défiler.
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 RADAR

B O U Q U I N S

QUATRE FEMMES EN TROIS LIVRES

Parmi les milliers de bouquins exposés du 9 au 13 mars à la Foire du
Livre de Bruxelles, voici ceux qu’on prendrait bien pour modèles. ND
POUR VIVRE HEUREUSES, VIVONS CACHÉES
Sa mort en 1991 a laissé Françoise Sagan inconsolable, et pourtant leur relation ne fut jamais rendue
publique. Peggy Roche fut mannequin puis journaliste de mode. Durant les quinze dernières années de
sa vie, elle fut aussi l’amante et la compagne incroyablement discrète de l’auteure la plus populaire de
France. Marie-Ève Lacasse la raconte dans un roman où les dialogues comme les faits appartiennent
délicatement à une fiction qui nous a séduites.
« Peggy dans les phares », Marie-Ève Lacasse (Flammarion).

VIE PRIVÉE D’UNE FEMME PUBLIQUE

On l’admire, Edmonde Charles-Roux. Infirmière à la Légion étrangère, résistante sous l’oc-
cupation, elle devient journaliste à la libération et collabore au ELLE France en 1946, alors
que le magazine fait ses premiers pas. Ce court récit est le portrait d’une réussite féminine
dans un monde d’hommes. Épouse d’un politicien célèbre (Gaston Deferre) mais rédac-
trice en chef d’un magazine féminin ( Vogue) et membre de l’Académie Goncourt, elle
incarne le féminisme. Une lecture qui fait du bien et qui, on l’espère, suscitera des ambitions.
« Elle, Edmonde », Jean-Noël Liaut (Allary).

LA FEMME AU-DESSUS DES HOMMES

Pendant quarante ans, Marie-Thérèse a gouverné le plus grand empire d’Europe. Impératrice d’Autriche,
la mère de Marie-Antoinette et de ses quinze frères et sœurs a commis le plus grand des exploits, celui
d’être souveraine dans la plus grande des adversités. Un récit passionnant d’Elisabeth Badinter.
« Le pouvoir au féminin. Marie-Thérèse d’Autriche », Elisabeth Badinter (Flammarion).

I N F O

QUOI DE MEUF ?
Qui a dit que « féminisme » ne pouvait
pas rimer avec « fun » ? Attention, votre
dimanche risque de devenir soudainement
plus intéressant... Le jour du Seigneur (/du
brunch crapuleux/du binge-watching de
séries sous la couette, c’est selon) sera
désormais égayé par « Quoi de meuf ? »,
une newsletter consacrée au féminisme et
à la pop culture. L’idée vient de Clémentine
Gallot et Mélanie Wanga, deux journalistes à Libé et 20 Minutes. On y retrouve des articles de fond, des news plus
légères, des recommandations de séries, de films et de livres et même des gifs qui font marrer. Bref, « un commen-
taire féministe et décalé de l’actualité dans un format novateur », comme l’expliquent les filles à Cheek Magazine. Si
cette newsletter semble prometteuse, c’est aussi parce qu’elle est positive et qu’elle propose une vision moderne
du féminisme. « Elle s’adresse à la génération Y : c’est à peu près la troisième/quatrième vague du courant, pro-sexe,
intersectionnel, qui réconcilie Beyoncé et la théorie. Il existe dans ce mouvement une infinité de variantes et il est
certain qu’on ne sera pas toujours d’accord avec nos lecteurs/trices, ni entre nous d’ailleurs, et tant mieux. On n’est
pas là pour faire la leçon, mais pour proposer des idées et des commentaires intéressants », indiquent Clémentine
Presse

Gallot et Mélanie Wanga, toujours à Cheek. LDS

Pour s’abonner : quoidemeuf.net

80 E L L E . B E 03/20 17
JOCHEN
L E Ë N

b y a p p o i n t m e n t o n l y

L A N A K E N - A N T W E R P

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 RADAR

C O U P D E F O U D R E

LES BIJOUX
RÉINVENTÉS
Or 18 carats, perles et diamants, on a failli
tomber dans un orgasme stylistique. Parce
qu’on a rarement vu quelque chose d’aussi
osé, décalé, conceptuel et radical que
la fine joaillerie. La créatrice de la griffe
Joanne . T Jewellery, Joanne Tan, diplômée
de la Central Saint Martins School, pense
le tribal comme une réponse à l’obsession
de la perfection. Une manière affirmée
d’être au plus près des trait, des défauts,
donc de la beauté... JDB
facebook.com/jo4tyf

S É R I E

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15,99 €. LES DROITS D’UNE MINISÉRIE TIRÉE DU FILM ET PRODUITE PAR ABC.
Tout le monde connaît par cœur les dialogues de «Dirty Dancing».
Le challenge de l’adapter en série est donc de taille pour ne pas
décevoir les fans du film! Au casting, on retrouve Abigail Breslin
(Olive dans «Little Miss Sunshine») dans le rôle de Bébé et le
danseur professionnel Colt Prattes (encore peu connu, mais on
peut l’apercevoir dans un clip de la chanteuse Pink) remplace
Patrick Swayze dans le rôle de Johnny Castle.
Que les plus sceptiques se rassurent, selon la rumeur, le scénario
serait assez fidèle au long métrage. De la danse et du love: tout ce
qu’on aime!
Zhonglin, presse

Au programme, trois épisodes d’une heure. Il n’y a plus qu’à patienter !

82 E L L E . B E 03/20 17
 RADAR
C’EST QUI CETTE FILLE ?
ALLISON MC GREAL
Figure atypique de la
fashion sphère, elle conjugue
démarche écoresponsable
et glamour pour son concept
The Fabric Sales et sa
marque de costume A/MG.
Allison Mc Greal ne se
contente pas de vendre des
chutes de tissus haute cou-
ture lors de ventes privées.
Elle engage de vraies col-
laborations avec des griffes
comme Jean-Paul Knott,
Christian Wijnants ou Raf
Simons, pour donner une
seconde vie aux textiles
boudés et glamouriser la
couture homemade. « Des
tonnes de tissus de créa-
teurs sont jetées chaque
saison, alors que plein de
gens en cherchent et que le
SON LOOK DIY revient à la mode. » En
CASUAL marge de cela, Allison et son
« Je m’habille associé NielsVanDeBroeck
“pratique”, en ont lancé The Studio. Des
privilégiant les cours de couture, dans leur
matières nobles et showroom de Rotselaar, en
durables, jamais plus d’offrir un service de
synthétiques. J’aime confection sur mesure pour
le style androgyne. des événements, des décors
Je porte souvent un de défilés comme pour le
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costard cintrée sur
un jeans slim. » LA MODE DOIT ÊTRE CONFORTABLE,
DÉSIRABLE, MAIS SURTOUT DURABLE !
84
particulier. Aujourd’hui,
cette jeune entrepreneuse
lance, avec son beau-frère
Marc Gysemans, A/MG
Suits, une marque de cos-
tume demi-mesure pour
homme et femme. «Pour
concurrencer les masto-
dontes de la fast fashion,
on travaille en circuit court
et en totale transparence,
on se fait connaître grâce
au bouche à oreille et aux
réseaux sociaux et on se
déplace chez le client. Du
coup, en termes de prix, on
serapproched’un Zara, alors
qu’en termes de qualité on
fait du Saint Laurent. Ce
qui est important, c’est le
travail sur les coupes et les
matières, plus que les effets
de manches ou la course aux
tendances. » Brillant!
CÉLINE PÉCHEUX
Céline Pécheux
E L L E . B E 03/20 17
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Mohamed Houssein, Stéphanie Cheron, presse

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Colorista Washout, L’Oréal Paris, 8,99€

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LA CRÈME CORPS
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L’EAU MICELLAIRE ENCHANTÉE

«Je l’adore car, en plus d’hydrater ma
peau, elle la parfume pour plusieurs
«Ce soin démaquille et nettoie heures grâce à un mélange très frais
le visage et les yeux sensibles. Son système de d’agrumes et de fleurs. Sans oublier son
pompe intelligente fournit la juste dose et son nom gourmand: Happy Gelato.
parfum à l’amande douce me rappelle celui d’un Je craque forcément!»
gâteau à la frangipane tout juste sorti du four.» Happy Gelato Cream, Clinique, 200 ml, 43,50 €
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et sur clinique.be
parapharmacies.

90 E L L E . B E 03/20 17
 STYLE MODE
LE LABEL CULTE
MAX MARA
La maison italienne,
spécialiste du cuir 3 QUESTIONS À
et de la fourrure, GIORGIO GUIDOTTI
Directeur de la communication
lance un nouveau sac. 1 LE MANTEAU 101801, 
Attention, futur it-bag! UN MUST?
Les marques de mode doivent
avoir une pièce iconique,
BoBag, le nouvel it-bag
de la maison, 865 €.
UNE TRADITION ITALIENNE mais ce n’est pas évident.
Burberry a son trench-coat, Valentino,
Fondée en 1951 par Achille Maramotti, Max Mara propose un ves-
sa robe rouge, et nous avons le 101801.
tiaire haut de gamme en respectant des standards de très grande
C’est la synthèse de la philosophie
qualité dans la confection. Lorsque ce créateur visionnaire lance
Max Mara : design, mais avec des
son désormais célèbre «camel coat» en poil de chameau, la marque
proportions universelles. Notre idée,
devientrapidementuneréférenceenmatièredemanteaux.Unsuc-
c’est qu’un manteau doit proposer
cès toujours renouvelé, qui fait de Max Mara une griffe iconique et
des solutions, du confort pour une
incontournable.
femme moderne. Il doit souligner
DES COLLABS VISIONNAIRES sa personnalité sans la transformer.
Toujours à la recherche d’innovation, la marque se tourne vers les Quand on trouve les proportions
jeunes talents. En 2016, Liu Wei, artiste peintre chinois, crée une parfaites, il n’y a pas besoin de
Carla Bruni pour collectioncapsuleauxlignesarchitecturalessurlethèmedelaméta-
la campagne de
changer. C’est le manteau intemporel,
l’hiver 2003. morphose de la ville. Résolumentmoderne. pour toutes les occasions.
Autrecoupdegénie:pourlacampagneprintemps-été2017,lamarque
choisitGigiHadidcommeambassadrice.Parmilesaccessoiresqu’elle 2 GIGI HADID,
présente,ondécouvreunnouvelit-bag:leBoBag,crééenhommageà UNE FEMME MAX MARA?
l’architecteitalienneLinaBoBardi. On l’a découverte pour l’hiver 2015,
quand on a fait le défilé Marilyn
MAX MARA EST CONSTAMMENT Monroe. Elle était presque inconnue
à l’époque. Quand elle a fait le fitting
EN MOUVEMENT. C’EST UNE des manteaux, on s’est dit que c’était
ADDICTION À LA CRÉATIVITÉ la nouvelle Marilyn, la femme Max
Mara. C’était une évidence pour nous.
L’artiste chinois Liu Wei
a dessiné une collection Lorsque nous avons présenté le BoBag
capsule très urbaine. à la fashion week de Milan, Gigi était
présente et il a été immédiatement
sold out. Le phénomène des
influenceuses est très important
pour Max Mara.
3 LES PROJETS
Gigi Hadid, égérie À SUIVRE?
de la campagne Je travaille pour la marque depuis
accessoires du trente ans, elle est constamment en
printemps-été 2017. mouvement. Ma pièce préférée de
cette collection été, c’est un petit
bomber zippé qui pourrait bien devenir
iconique (rires). Dans quelques mois,
Getty, presse

nous allons présenter la collection de

Jessica Biel, Amy Adams lunettes Prism in Motion avec l’artiste
Le manteau 101801,
et Gigi Hadid, trois beaux américaine Shantell Martin.
LA pièce culte !
exemples de la la femme
Max Mara.
MARIE GUÉRIN

92 E L L E . B E 03/20 1 7
W W W.BETTYBA RC L AY.C OM
 STYLE
SHOPPING SENTEURS
LA PLUS
ENVOÛTANTE
LA STORY ? Une femme sen-
suelle, à la féminité assu-
mée, qui joue de ses atouts
pour conquérir les cœurs.
ÇA SENT QUOI ? Un jus fleu- LA PLUS RAFRAÎCHISSANTE
ri et boisé à la fois, à base de LA STORY ? Une course effrénée à
pivoine, de muguet, de freesia travers champs pour profiter à plein
et d’orchidée rose, balancé poumons des parfums de la nature
par des accents de bois de qui s’éveille au printemps.
velours, de bois de santal et ÇA SENT QUOI ? Le muguet et
de musc. le chèvrefeuille, soutenus par
AVEC QUOI ? Une petite une explosion de notes épicées
robe un rien suggestive, chaleureuses et d’une touche
d’une longueur chaste mais d’Akigalawood®.
un rien coquine avec son AVEC QUOI ? Une tenue sage, un
jeu de transparence ou de rien ingénue, dans les tons pastel et
maille. agrémentée d’un accessoire fleuri.
Sexy Blossom, Michael Kors,
L’Eau Bleue, Miu Miu, 110€ l’eau de parfum,
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100 ml en parfumerie.
parfumerie.

LA PLUS AFFRIOLANTE
LA STORY ? Une séductrice née,
joueuse et déterminée, presque
sauvage, prête à tout pour conquérir
l’homme qu’elle désire.
ÇA SENT QUOI ? Du thé blanc et de
la clémentine, accentués de notes
de tubéreuse, de pivoine rouge et
de pétales de jasmin. En final, une LA PLUS EXTRAVAGANTE
touche corsée d’ambre, de patchouli LA STORY ? Une balade à la découverte
et de muscs. du jardin d’Éden, verdoyant et luxu-
AVEC QUOI ? Un vêtement près du riant, véritable paradis terrestre et lieu
corps, très sexy, dévoilant à la fois le de toutes les tentations.
buste et les jambes. ÇA SENT QUOI ? Un mélange gourmand
Jeu d’Amour Félin, Kenzo, 85,50 € l’eau de et audacieux de poivre rose, de gly-
parfum, 50 ml en parfumerie. cine, de jasmin sauvage et de lys rouge,
contrasté par des notes de vanille, de
bois de santal et de patchouli.
Imaxtree, presse

AVEC QUOI ? Une robe longue, légère et

tout en transparence, dans une cou-
leur vive et chaude.
Paradiso Assoluto, Roberto Cavalli, 92,17 € l’eau
de parfum, 75 ml en parfumerie.

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L’artiste islandaise
Hrafnhildur
Arnardóttir préfère
se faire appeler
Shoplifter (pour qu’on
LE «GABRIELLE» DE CHANEL l’appelle tout court,
La nouvelle ligne de it-bags de la maison Chanel est charpentée sans doute). Pour
comme les personnalités fortes : une base rigide thermoformée, & Other Stories, elle
un corps léger et ultrasouple. Les égéries ? Kristen Stewart, a décliné son univers
Caroline de Maigret, Pharrell Williams et Cara Delevingne. velu en prints colorés
L’affaire est officiellement dans le sac. et humoristiques de
Chanel, boulevard de Waterloo 63, 1000 Bruxelles, 02 511 20 59.
cheveux tressés, le
temps d’une collab’.
Margielien ? Un poil.
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la couronne à pointes punk, se place en l’origine de ses collections avec la plus absolue
diadème mi-ange, mi-SM au cou, en bracelet, transparence, « pour créer une conscience à propos
en ceinture, à l’épaule... Pointu, pointu. de l’influence de chaque achat sur la planète, et sur
Disponible au salon Premier Studio, rue de Tenbosch l’existence de dizaines de personnes ». Rien n’est
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Mohamed Houssein, presse

showroom d’Olivia Hainaut. Il ouvre les consciences et une première boutique à Anvers,
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plus encore maintenant q
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a complété l’offre coiffur
salon avec un spa installé
magnifiques caves voûtée
du XIVe siècle. On y va pou
vices beauté classiques (p
manucure, épilation…) mais sur-
tout pour l’expérience holistique
d’un soin visage ou d’un massage du
corps avec les produits Aveda, dont
la toute nouvelle gamme Tulasara,
développée avec des médecins
ayurvédiques. Pour peaufiner la
détente, on n’oublie pas de s’allon-
guer sur l’étonnant lit qui berce et
régénère avec son « baldaquin » fait
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98 E L L E . B E 03/20 17
 Le bonheur en chiffres,

SHIN
la playlist qui fait voir la vie en rose,

HAPPY l’expo qui smile…

Imaxtree

Revoyez vos codes, souriez, brillez!

 NOTRE ENQUÊTE
EXCLUSIVE

LORS, HEUREUSE?
LE International a interrogé les femmes de 45 pays
le bonheur*. Les résultats? Surprenants et joyeux!
TEXTE TINE ZWAENEPOEL ET JULIETTE DEBRUXELLES

75 % DES FEMMES BELGES SE SENTENT PLUTÔT

HEUREUSES. CELA PLACE NOTRE PAYS AU-DESSUS
Bonne nouvelle ! DU RESTE DU MONDE, OÙ LE SENTIMENT DE
EN BELGIQUE BONHEUR MOYEN EST DE 71 %. SYMPA !
75%
des femmes se disent L’ÂGE N’A PAS VRAIMENT D’IMPACT SUR LE BONHEUR.
heureuses
C’EST À LA FOIS DANS LA CATÉGORIE DES 15 À 34
ANS ET DANS CELLE DES 35 À 49 ANS QUE L’ON
TROUVE 75 % DE GENS HEUREUX.
LA BELGIQUE EST L’UN DES PAYS LES PLUS
OPTIMISTES AVEC L’INDE, LA BULGARIE ET LA CHINE.

*Le sondage sur le bonheur proposé aux lectrices de ELLE âgées de 15 à 49 ans a été réalisé en novembre 2016
par 45 éditions de ELLE. Un total de 30 335 questionnaires ont été étudiés et analysés par une équipe
de statisticiens, de sociologues et de psychologues. Les répondantes ont été divisées par groupe d’âge,
statut professionnel, niveau d’instruction, situation familiale et par le fait d’avoir ou non des enfants.
Les réponses ont été ramenées en taux par pays et ensuite comparées. Et les voilà !
Envie d’en savoir plus ? Rendez-vous sur elle.be

E L L E . B E 03/20 17
 HAPPY ! s
d es f e mmes belge r
88 % leu
faites de
sont satis té de vie.
quali

LES BULLES DE BONHEUR

37% La famille
29%
La vie sociale
22% 6%
La vie Le travail
6%
Ailleurs
en général

La réponse à la question
L’ÂGE, ON S’EN TAPE, IL NE FAIT QU’INVERSER LES SOURCES DE JOIE ! « Qu’est-ce qui vous
rend heureux ? » varie
considérablement selon le groupe
Entre 15-24 ans Et après d’âge. Pour la moitié des 15-24 ans,
c’est la vie sociale qui constitue
50% 16% 17% 56% la principale source de bonheur,
alors que la vie de famille plafonne
sont heureuses sont heureuses sont heureuses sont heureuses à 16 %. À l’inverse, les plus âgées
de leur vie en famille de leur vie en famille considèrent à 56 % que la vie
sociale sociale de famille est le facteur le plus
important de bonheur. Le truc
marquant : pour les femmes avec
ET AU LIT, ÇA SE PASSE COMMENT ? enfants, l’importance du bonheur
domestique monte à 75 %, tandis
que le travail est un élément
50% 25% 25% accessoire...
Crient ne prennent ne partagent
« Oh yes, baby !” pas de plaisir pas leurs draps

50 % des femmes belges déclarent avoir une vie sexuelle satisfaisante. 25 % S’IL FALLAIT AMÉLIORER
ne sont pas satisfaites au lit et les 25 % restant n’ont pas de partenaire sexuel. QUELQUE CHOSE, CE SERAIT...
Une femme sur deux n’est donc pas épanouie sexuellement. Et toute seule ?
On n’a pas posé la question...
Pour 44% Être heureuse en amour
et dans sa vie sexuelle

nes
s européen
Les femmeivement satis- Pour 43,2% S’épanouir
sont relatleur vie sexuelle. professionnellement
faites de sé du Mo yen-
À l’oppo lus de la moitié
Pour 42,2% Augmenter
p
Orient, où t ne pas avoir de
décla re n e. sa sécurité financière
vie sexuell

Pour 36,9% Avoir plus de temps

L’ARGENT FAIT LE BONHEUR... OU PA

Lorsqu’on leur demande « Qu’est-ce qui vous manque dans votr r Pour 30% Transmettre
être plus heureuse ? », 35 % des femmes belges répondent « l’argent ». n et apprendre
score étonnamment faible par rapport au reste du monde. Dans l’ensemble
des pays sondés, 45 % des personnes interrogées seraient plus heureuses
avec davantage de moyens financiers. L’info « cute » qui fait du bien : pour les Pour 22% S’occuper davantage des enfants
femmes belges, l’amour et la famille valent plus que l’argent.

03/2017 EL LE.BE 101

 HAPPY !

L’AVENIR, TOUT ROSE ?

Je suis plutôt
confiante Les femmes belges sont globalement positives envers
elles-même et voient plutôt la vie en rose. En moyenne,
74 % abordent l’avenir avec un feeling positif. Les

65% 78% jeunes (65 %) se sentent moins confiantes que leurs

aînées (78 %).

des 15-24ans des plus âgées

LES OBJECTIFS DE VIE
LE BONHEUR SOUS PRESSION
Les femmes qui ne se sentent pas heureuses citent le manque d’argent et d’amour
comme principales sources de désarroi. Ce qui provoque des pics de stress ? 54% Booster sa carrière
La pression que nous nous imposons pour réussir dans le travail et les relations
sociales. Parmi les objectifs à atteindre : booster sa carrière (54%), aimer et être
aimée (38%) et se sentir épanouie (33%).
Les femmes engagées dans une relation amoureuse se disent plus heureuses que
38% Aimer et être aimée
les célibataires. Celles qui n’ont pas d’enfant ressentent une importante pression et
beaucoup d’attentes quant à leur vie professionnelle et affective.
33% Se sentir épanouie
MIROIR, MIROIR...
Où en êtes-vous avec votre image ? Que pensez-vous de votre apparence ?

64% 30% 5% UNE FEMME = UN HOMME

sont satisfaites peusent qu’elles se sentent mal
de leur pourraient améliorer dans leur peau
apparence quelque chose La Belgique a fait d’énormes
progrès en termes d’égalité
des sexes. Mais il y a encore
un paquet de choses à amélio-
djecti fs rer. 73 % des femmes belges
Les cinq a les B elges
ar interrogées pensent que le
uti lisés p ées pour se gouvernement ne met pas
inter rog
nt, dans
décrire so uvertes assez de choses en place pour
l’ord re : o athiques, les mères qui travaillent. Le manque de services de garde
mp abordables est le problème le plus évident. 60 % estiment
d’esprit, e , spontanées
qu’il manque encore de décideurs féminins. 65 % des
anxieuses imistes !
et opt femmes belges pensent qu’elles ont les mêmes opportuni-
tés de carrière que les hommes, mais une sur trois se sent
désavantagée en termes de salaire.

Auriez-vous préféré être un homme ?

93% 70% 73% 44% 47% 9%
estiment que sont estiment non pour un jour oui
les femmes convaincues que le seulement
ont les mêmes que la situation gouvernement
chances que s’améliore ne soutient Au Mexique, en Espagne, au Brésil et en Grèce, la majorité
les hommes lentement mais pas assez les des femmes (65 % en moyenne) déclarent ne jamais avoir
en termes sûrement mères qui voulu être un homme. À l’inverse des Pays-Bas, où 60 %
Imaxtree

d’éducation travaillent des femmes auraient préféré en être un pour la vie (5 %)

ou pour une journée seulement (55 %).

102 E L L E . B E 03/20 17
LE BEAU SOLEIL

SINCE 1865

W W W . LEB E A U - CO UR A L LY . COM
 HAPPY !

LE BONHEUR, C’EST…
Pousser la création un peu plus loin chaque jour. VALENTINE WITMEUR (CRÉATRICE)
UN MATIN D’HIVER ENSOLEILLÉ.
CHANTER SOUS LA DOUCHE.
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LUTZ HUELLE (CRÉATEUR)

M’investir auprès des gens. LISA ELDRIDGE (DIRECTRICE MAKE-UP LANCÔME).

La simplicité et l’authenticité. PERRINE RASE (FONDATRICE DE SECONDE NATURE)

ÉCOUTER L’ORAGE. NICOLA TESTA (MUSICIEN)

FAIRE CE QUE J’AIME SANS OUBLIER CEUX QUE J’AIME.

PARTIR EN VOYAGE SANS SAVOIR OÙ JE VAIS.

SOPHIE WILMÈS (MINISTRE FÉDÉRALE DU BUDGET)

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Les moments de bonheur partagé en famille. CÉLINE FREMAULT
(MINISTRE BRUXELLOISE DU LOGEMENT, DE LA QUALITÉ DE VIE, DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’ÉNERGIE, DE L’AIDE AUX PERSONNES ET DES PERSONNES HANDICAPÉES)

Concrétiser des idées. AN VANDEVORST ET FILIP ARICKX (CRÉATEURS, A.F. VANDEVORST)

ME SENTIR À MA PLACE.
« Ce qui me rend heureux, c’est de me réveiller tous les matins de très bonne humeur
PRISCILLA ADADE (ACTRICE ET FONDATRICE DE PRYSM)

avec le sourire aux lèvres ! » CHRISTIAN LOUBOUTIN (CHAUSSEUR)

UNE PETITE PINTJE AVEC DES POTES. PABLO ANDRES (PRODUCTEUR/DJ)

LE SOUFFLE DE MON MARI DANS MON COU LE SOIR QUAND ON S’ENDORT.

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Découvrir quelque chose de nouveau avec quelqu’un que j’aime à mes côtés. CÉDRIC CHARLIER (CRÉATEUR)

FAIRE PROGRESSER L’ÉGALITÉ.

ISABELLE SIMONIS (MINISTRE DES DROITS DES FEMMES EN FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES)

LES HEURES HEUREUSES COMME LES HEURES TRISTES SONT DES CADEAUX DE LA VIE. ANNE VALÉRIE HASH (CRÉATRICE)
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Bruxelles.

MERCI BERNARD !
La mode, c’est aussi des initiatives personnelles
et généreuses. Retour sur dix années de Customisez-Moi,
le concours d’upcycling branché créé par Bernard Gavilan.
Bernard Gavilan, DJ/fripier/organisateur de défilés, et
l’homme sur ces photos, c’est le capitain custo. C’est aussi
une figure du vintage et de la musique en Belgique depuis
plus de vingt ans. Parce qu’il se consacre corps, âme et fripes
dans les tripes à la mode émergente et aux aspirants créa-
teurs, ELLE Belgique et ELLE België lui rendent hommage,
parce qu’entre deux articles sur les grands noms brodés sur
les étiquettes, il faut aussi savoir remercier ceux qui œuvrent
en coulisses, à un niveau plus local. Son vrai prix, c’est l’en-
thousiasme du public. Mais notre cadeau d’anniversaire,
c’est un shooting professionnel pour graver dans le papier
les délires customisés d’un passionné à la générosité sur
laquelle on ne va pas broder.
2006
« Mise à mort d’une laitue par un torero végétarien ».
Gilet 1900 à frange passementerie de Bernard Gavilan
pour Etam (Fashion Week Paris 2015).
Jupe plissée custom, top foulard custom et bracelet métal/
élastique par Bvardk. Légumes anciens par Foodsie.
Voilette, bottes et legging, Bernard Gavilan Shop.
03/2017 EL LE.BE
HAPPY !
La passion de Bernard pour le vintage lui vient de sa jeunesse dans
les Marolles: «Je suis né en Espagne. Quand mes parents sont
arrivés en Belgique, ils se sont installés près de la place du Jeu de
Balle. C’est là que je suis allé à la crèche. Ensuite, avec l’école, j’ai
appris à nager aux Bains de Bruxelles, qui surplombent les puces.
J’ai des souvenirs de moi collé au juke-box quand on allait au café,
et plus tard dans les bars espagnols, dès que tombait le soir, quand
tout le monde commençait à chanter. La musique s’est emparée de
moi. Je sortais beaucoup, j’ai eu très tôt le goût de la mise en scène.
Ma première chemise de grand-père à col Mao, je l’ai achetée sur la
place, au début des années 80. Plus tard, j’ai ouvert différents shops
de vêtements et accessoires rétro. La customisation m’est apparue
comme une nécessité pour éviter de jeter des vêtements abîmés.»
2009
« La Guerre des Boutons ».
2007
« Corbeau au corps beau ».
Tee button homemade. Pantalon sarouel et foulard 1920
Casque moto customisé par Bvardk. home-customisés et réalisés par Recréart.
Jeans, lunettes, collier passementerie Turban 1950 et chaussures vintage,
et bracelets vintage, Bernard Gavilan Shop. Bernard Gavilan Shop.
107
 Les photos,
spécialement réalisées pour ce
shooting par Andrea Klarin pour la
rétrospective des dix ans de Customisez-

PHOTOGRAPHE ANDREA KLARIN ASSISTANT PHOTOGRAPHE CHRISTOPHE BUSTIN STYLISME BERNARD & BERNARD MAKE-UP MASSANIELLO BOGAERT POUR GUERLAIN
Moi et tirées en grand format grâce au MAD,
feront l’objet d’une exposition à
Saint-Médard Expérience, rue Haute 298-
300 à 1000 Bruxelles, du 2 au 10 mars
2017, avec le soutien du CPAS
de la Ville de Buxelles.

Silhouette du défilé Etam en mars

2015
« Adieu les jolis foulards ».
Turban et corset en cravates par Recréart.
Pantalon customisé par Céline Lellouche (CM4).
Peignoir en foulards pour Etam 2015 par
Bernard Gavilan, réalisé par Recréart.
Chaussures vintage, Bernard Gavilan Shop.

2015
“
« Protections ultimes ».
Casquette voile à soldats,
cycliste, bag smiley
JE SUIS
et protection par PieceOfChic.
BlackSweat Champion/Jais COMPLÈTEMENT
home-customisé.
Lunettes, chaussures
et jambières vintage,
AUTODIDACTE :
Bernard Gavilan Shop. TOUT CE
QUE JE SAIS SUR
LA MODE,
JE L’AI
APPRIS
AUX PUCES
”
 HAPPY !

Aujourd’hui, au palmarès de Customisez-Moi, on compte

Au début des années 2000, écoutant la demande d’une jeu-
nesse hypercréative qui personnalisait son vestiaire et venait
lui demander conseil, il lance Customisez-Moi, un concours
de récup-couture amateur… mais pas tant que cela, puisque des
élèves d’écoles de stylisme comme des aspirants designers s’y
présentent. Avec beaucoup de bonnes volontés convergentes et
quelques soutiens institutionnels (et, plus récemment, grâce à
la participation de sponsors), sans jamais compter ses heures,
Bernard offre à une nouvelle génération débrouillarde et ambi-
tieuse un tremplin pour développersestalents.Il y a là des vête-
ments recyclés, mais aussi, dans les matières premières, un
plaisir tout neuf. Chaque année, le Marollien monte le niveau
de ses tenues de scènes entièrement faites maison. À la grande
joie du public, il se fait bateleur toujours plus excentrique,
parfaitement bien centré.
de prestigieux partenaires enthousiastes (dont la maison
Guerlain) et un passage remarqué lors du défilé Etam en mars
2015. Une édition après l’autre, de plus en plus de «profes-
sionnels de la profession» chevronnés s’impliquent: Laetitia
Crahay, Didier Vervaeren, Anthony Vaccarello, Benoît
Bethume, Johnny Coca, Glenn Martens, Glenn Sestig et pas
mal de journalistes de mode, déterminés à ne pas perdre une
miette de la vivacité d’une subculture qui témoigne de l’évolution
d’un secteur emblématique et d’une réflexion de société.
Customisez-Moi a dix ans, mais n’en est qu’à l’enfance de son art
singulier: pour les éditions à venir, Gavilan ambitionne de per-
mettre à ses «héritiers» de présenter des collections à part entière.
Bientôt, il collaborera avec des écoles d’art pour les décors, avec un
architecte et un peintre, pour mêler les corps de métiers.
Il chérit son concours un peu sauvage, destiné aux créatifs,
aux audacieux. Parmi eux, de jeunes talents belges qui ont rejoint
depuis les circuits professionnels du métier: Léa Peckre, qui a
collaboré avec Lejaby et lancé, depuis, sa propre marque. Ou
Giuseppe Vergone, qui œuvre désormais au sein de la maison
Natan. Les inscriptions ont lieu chaque année à partir du mois de
juin, pour le défilé de novembre. Un rendez-vous à retenir, que l’on
soit créateur ou simple curieux. Parce qu’en réalité, les vrais orne-

2012
« Le futur en moins dur ».
ments, remontés, cousus, parfois bidouillés, toujours magnifiés de
Customisez-Moi, c’est de la générosité, de l’humour et du cœur.
Cape tricot à colson de Reda
Faklani (gagnant CM4).
Jupe à vestes de Leila Boukhalfa
(Prix Guerlain CM6).
Pantalon, chaussures et bracelets
vintage, Bernard Gavilan Shop.

2014
« Viens voir la momie, ma mie ». 2011
Overall ganse de Bernard Gavilan, « Les Ficelles du métier ».
réalisé par Recréart. Pantalon, chemise, veston queue-de-pie
Bag 45T de Bernard Gavilan et collier passementerie home-customisés,
pour le défilé Etam à Paris, en 2015. réalisés par Recréart.
Collerette par Bvardk. Bande/collier/ceinture par Bvardk.
Chapeau d’écolier ancien, Colier frange passementerie aussi
Bernard Gavilan Shop. par Bernard Gavilan.
Badge « Mode accidentelle » Chaussures, voilette, gants et nœud pap,
d’Olivia Hainaut. Bernard Gavilan Shop.
Remerciements à Glenn Sestig pour son espace Townhouse Sestig.

03/2017 EL LE.BE 109

 HAPPY !

L’EXPO PHOTO QUI SMILE

Le travail du photographe
britannique Martin Parr file
la joie. Comme cette œuvre
de 1990 baptisée « The
Leaning Tower of Pisa », de
sa série « Small World ». Et
c’est pour ça qu’on embarque
pour Londres où son travail
sera exposé à Somerset
House, du 21 /4 au 7/5. En
collaboration avec le Sony
Worlds Photography Awards,
l’expo rassemblera à la fois
ses plus célèbres photos et
les images moins connues, en
noir et blanc, du début de sa
carrière.
somersethouse.org.uk

LA HAPPY PLAYLIST
Des chansons qui font du bien, boostent,
secouent, bercent et se chantonnent...
1. « SHINY HAPPY PEOPLE » - R.E.M. 2. « FEELING GOOD » - NINA SIMONE 3. « HAPPY » - PHARRELL WILLIAMS 4. « GET LUCKY » - DAFT PUNK
5. « INDEPENDENT WOMEN » - DESTINY’S CHILD 6. « IMAGINE » - JOHN LENNON 7. « PERFECT DAY » - LOU REED 8. « DANCING QUEEN » - ABBA
9. « LES LIMITES » - JULIEN DORÉ 10. « EYE OF THE TIGER » - SURVIVOR 11. « WAKE ME UP BEFORE YOU GO-GO » - WHAM! 12. « GIRLS JUST WANT
TO HAVE FUN » - CYNDI LAUPER 13. « DON’T WORRY, BE HAPPY » - BOBBY MCFERRIN 14. « I WILL SURVIVE » - GLORIA GAYNOR 15. « 1234 » - FEIST
16. « BEAT IT » - MICHAEL JACKSON 17. « WHAT A WONDERFUL WORLD » - LOUIS ARMSTRONG 18. « LET’S DANCE » - DAVID BOWIE 19. « LA
Martin Parr

BANANE » - KATERINE 20. « WONDERWALL » - OASIS 21. « LOVE IS ALL » - ROGER GLOVER 22. « I’M SO EXCITED » - THE POINTER SISTERS
23. « CRAZY » - GNARLS BARKLEY 24. « J’T’EMMÈNE AU VENT » - LOUISE ATTAQUE 25. « SUNDAY MORNING » - THE VELVET UNDERGROUND

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 HAPPY !

LES CRÉATEURS
C ’ E S T T E N D A N C E

S’AMUSENT
Habiller des mannequins comme des poupées et les loger
dans une maison en pain d’épice? En faire des robots qui
promènent des chiens bleus? Pourquoi pas? Cette saison,
la mode est une cour de récré pleine d’éclats de rire.
CAROLIEN SWINNEN

LE JEU DES ROBOTS

Karl Lagerfeld a présenté son univers Chanel sur le t
« Intimate Technology ». Un seul mot d’ordre : futu
Casque sur la tête, deux mannequins mi-Daft Pun
Stormtroopers de « Star Wars » ont ouvert le bal. Un a
robotique – jambières et gants massifs compris – étr
mentcombinéàl’emblématiquetailleurentweed.Cet
son, la pièce iconique a été tissée avec des fils scoubid
plastique multicolore fait penser aux câbles électriqu
ont envahi le Grand Palais de Paris. Pour coller à l’in
tion « technology », le lieu a été transformé en un im
centre de traitement des données. La collection se fai
plus «intimate» lorsque les silhouettes laissent appa
BARBIE AU PAYS leurs jupons en soie et en dentelle.
DU GHETTO BLASTER
Philipp Plein, le créateur kitsch
allemand, nous a accueillis chaleu-
reusement au pays du ghetto blas-
ter. Le décor du défilé a été conçu à
mi-chemin entre un trip au LSD et
une hyperglycémie. Un carrousel
géant, des flamants roses, des trolls
portant un t-shirt « Pimp », des
mannequins bodybuildés lavant
d’anciennes voitures américaines,
des bâtons de sucre géants et des
petites maisons aux couleurs pas-
tel... La toile de fond rêvée pour
un défilé de Barbie badass. Cerise
sur le gâteau, la chanteuse Fergie
signe une performance exclusive Sac a main en plexi
à bord d’une décapotable pleine de avec des lampes led,
testostérone pour présenter son Chanel.
nouveau single.

112 E L L E . B E 03/20 17
 OISEAUX DE PARADIS
C’est après avoir vu «Dreamgirls» et «Les Oiseaux»
d’Alfred Hitchcock que la créatrice britannique Sophia
Webster a trouvé l’inspiration pour sa dernière collec-
tion. Résultat: une ligne d’accessoires présentés dans
des volières et inspirés de l’univers d’«Alice au Pays des
Merveilles», et une ligne de chaussures qui trouverait
parfaitement sa place dans le dressing d’une Barbie des
années 60 (sa muse, avec Frida Kahlo et Beyoncé).

MON PETIT PONEY…

Depuis la saison dernière, Manish Arora
veut voir jusqu’où il peut aller dans son
monde féerique. Et waouh, il va loin,
très loin! Un loulou de Poméranie cou-
leur bleu Klein, des imprimés Mon Petit
Poney, des tenues de matelot arc-en-ciel,
un bijou œuf sur le plat et un caméo de
Pandemonia, un personnage anonyme
londonien à la tête de poupée gonflable.
Le public est comblé. On portera ses … NOUVELLE BÊTE DE MODE
créations cet été, à Tomorrowland. Le petit personnage féerique se trou-
vait dans le goodie bag des invités du
show de Manish Arora. Souvenir de
la collection, ou lancement d’un objet
incontournable pour les fashionistas
du monde entier? Le poney en plas-
tique, jouet phare des années 80, est de
retour et il est particulièrement popu-
laire auprès des jeunes adultes. Le phé-
nomène licorne, la tendance (ironique
ou pas) de ces quinze dernières années
grâce à Tumblr, aux nerds, à Harajuku,
x mèmes et à Instagram, a donné
fabricant de jouets Hasbro l’excel-
nte idée de ressusciter le petit poney
us la forme d’une licorne ailée. Un
m d’animation lui sera même consa-
é cette année.

LÈVRES EN SUCRE
Les baby dolls du défilé Fendi adoptent des coiffures et un make-up inspirés de Vanellope
von Schweetz, la princesse du film d’animation de Disney «Les Mondes de Ralph».
«Karl  Lagerfeld voulait quelque chose de naturel mais les bonbons devaient aussi avoir une
place centrale dans le défilé. C’est pourquoi j’ai utilisé un brillant à lèvres glitter transparent,
comme si les mannequins avaient croqué dans un donut plein de paillettes», explique le
maquilleur Peter Philips.

03/2017 EL LE.BE 113

 HAPPY !

POUPÉES EN PAPIER
Jeremy Scott s’attaque chaque saison à la culture
pop, mais il évoque cette fois-ci tendrement notre
société hyperconnectée. Tendrement, parce
que les invités de la première rangée ont reçu
une coque Moschino pour iPhone 6 en cadeau.
Les mannequins prennent des airs de poupée
en papier avec leurs habits d’un autre siècle. Le
trompe-l’œil s’invite sur le catwalk et devrait
être bien accueilli car, selon Scott, nous sommes
habitués à voir le monde en 2D. Reste à savoir si
les languettes blanches des silhouettes partiront
en production.

Sac en cuir imprimé, Moschino.

LE COMPLEXE DE CALIM
«Ils sont grands et je suis petit. C’est vraiment trop injuste!» Bien que les journa-
listes de mode usent et abusent de l’expression «extraterrestres futuristes» pour
décrire les mannequins de Maison Margiela, c’est plutôt à Calimero qu’elles font
penser avec leur coiffe en coquille d’œuf. Vous vous souvenez du poussin noir
indigné? La source d’inspiration de John Galliano pour sa collection streetwear,
dans laquelle il réinvente des pièces de tous les jours, reste toutefois secrète.
Fidèle à la tradition Margiela, le créateur n’adresse en effet la parole à personne
après le défilé.

OURS EN PELUCHE
Retour en enfance pour la Britannique
Ashley Williams. Dans un décor qui s’ap-
parente plus à une chambre d’ado qu’à un
catwalk, ses mannequins déambulent avec
des sacs faits à la main au design d’ours en
peluche. So cute! Fatigués, délavés et en
manque de câlins, ils coûtent pourtant
Imaxtree

une fortune. Une chouette idée pour votre

prochain DIY?

114 E L L E . B E 03/20 17
 HAPPY !
LES FILMS
QUI RENDENT JOYEUX
Un écran, du bon temps. On n’a rien inventé de mieux...
«FORREST GUMP»
de Robert Zemeckis avec Tom Hanks,
Gary Sinise, Robin Wright
Pourquoi ça fait du bien ?
Parce qu’on pleure à la fin ! Ce petit bijou
de fausse naïveté est un plaidoyer pour la
simplicité et l’amitié, en plus d’être un chef-
d’œuvre de créativité. Le simplet qui traverse
la vie avec justesse, ça donne envie d’être vrai.
«LOVE ACTUALLY»
de Richard Curtis avec Colin Firth,
Laura Linney, Alan Rickman
Pourquoi ça fait du bien ?
Parce que les amours croisées de personnages
attachants, à quelques semaines de Noël, nous
plongent dans du sirop pur sucre. Des bons
sentiments jusqu’à l’écœurement, juste parfait
pour se requinquer !
« UN JOUR SANS FIN »
de Harold Ramis avec Bill Murray,
Andie MacDowell
Pourquoi ça fait du bien ?
Parce que rien que la vue de Bill Murray sert
d’antidépresseur et que cette histoire de
journée à recommencer pour sans cesse
l’améliorer est, l’air de rien, une vraie leçon
qui donne envie de se prendre en main.
«THE GRAND
BUDAPEST HOTEL»
de Wes Anderson avec Ralph Fiennes,
Tony Revolori, Saoirse Ronan
Pourquoi ça fait du bien ?
Parce que c’est de la pure fantaisie délirante
sur fond d’Europe qui gronde. Un casting,
des costumes, une lumière et une esthétique
incroyables. Comme un conte pour les
grands, en plus beau et en plus marrant.
116
JULIETTE DEBRUXELLES
«BEIGNETS
DE TOMATES VERTES»
de Jon Avnet avec Kathy Bates, Mary Stuart
Masterson, Mary-Louise Parker
Pourquoi ça fait du bien ?
Parce que c’est l’un des plus beaux films sur
l’amitié au féminin. Lent, plaisant, source
de beaux sentiments. On en ressort comme
après un bon bain chaud.
«LA VIE RÊVÉE
DE WALTER MITTY»
de Ben Stiller avec Ben Stiller, Kristen Wiig,
Adam Scott
Pourquoi ça fait du bien ?
Parce que Walter est un employé de bureau
lambda, à l’imagination débordante, qui, dès
qu’il se sent oppressé, part en voyage dans
le monde entier, sans même se déplacer. Et
que ça, ça fait rêver.
« DIAMANTS SUR CANAPÉ »
de Blake Edwards avec Audrey Hepburn,
George Peppard, Buddy Ebsen
Pourquoi ça fait du bien ?
Parce que le New York des années 60, sur
les pas de Holly Golightly (Audrey Hepburn),
nous replonge dans une époque où le
romantisme était une qualité et les femmes
incroyablement bien habillées.
«HAPPINESS THERAPY»
de David O. Russell avec Bradley Cooper,
Jennifer Lawrence, Robert De Niro
Pourquoi ça fait du bien ?
Parce qu’au-delà de la romcom attendue se
cache un vrai message positif et de petites
étincelles. Zéro prise de tête, juste des gens
jolis à regarder avancer et s’aimer.
Presse
E L L E . B E 03/20 17
 F O R D M O T O R C O M P A N Y P R É S E N T E

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THE RESTAURANT BY PIERRE BALTHAZAR

L’ART DE RECEVOIR
Entre partage et spontanéité de la carte, le ‘The Restaurant’ élégamment
logé au ‘The Hotel’ situé dans le quartier Louise marque 2017 de deux
nouveautés pile dans l’air du temps !

G
lamour, contemporain et raffiné, ce bel écrin
gastronomique avec vue sur la cuisine ouverte et le
Parc d’Egmont fait rayonner la cuisine de produit
de Pierre Balthazar. Fruit d’un parcours gourmand
multiculturel rempli d’audace et de générosité, la cuisine
de Pierre invite littéralement ses convives à s’ouvrir à une
autre dimension du partage autour de la table. Construite
en instantané avec les meilleurs produits du marché, la carte
hebdomadaire ne lasse jamais, varie les plaisirs et surprend
les convives par le hasard de la suggestion. La dimension
de partage chère à ce surdoué de la gastronomie s’articule
aussi maintenant autour d’un pain central à rompre, d’amuse-
bouche, de légumes, d’accompagnements de plats et de
mignardises communs placés au centre de la table. The
Restaurant, c’est la promesse que chaque moment ne
ressemblera pas à celui de la semaine précédente. Une
véritable invitation à savourer à deux, entre amis, en famille ou
entre relations d’affaires.

>> The Restaurant by Pierre Balthazar (Part of The Hotel)

Boulevard de Waterloo, 38 – 1000 Bruxelles
T 02 504 13 33
reservations@therestaurant.be
www.therestaurant.be
(Carte renouvelée tous les jeudis)
 M A R S , J O U R N É E I N T E R N A T I O N A L E D E S F E M M E S

LE FÉMINISME,
C’EST BANKABLE !

« Je ne suis pas du genre à opposer les filles

Beyoncé lors des Video Music aux garçons. Je ne l’ai jamais fait. Grâce à
Awards de MTV en 2014. l’éducation que m’ont donnée mes parents,
Féministe ou opportuniste? j’estime que si vous travaillez aussi dur qu’un
homme, vous pouvez aller loin dans la vie»,
expliquait Taylor Swift en 2012. À l’époque, un
journaliste du Daily Beast lui demande si elle
est féministe et la star préfère rester évasive.
Quelques années plus tard, dans le magazine
Dans la pub comme dans la Maxim, la chanteuse n’hésite plus à répondre
par l’affirmative: «Le féminisme est probable-
pop culture, prôner l’égalité ment le mouvement le plus important dans
lequel vous pouvez vous engager. Il s’agit sim-
des sexes est devenu vendeur. plement d’un autre mot pour parler d’égalité.»
Le féminisme serait-il devenu sexy ? «Il y a
Phénomène trendy ou petite une adhésion des célébrités, de la culture de
masse et des consommateurs à cette notion.
révolution? Aujourd’hui, c’est une identité cool, fun et
accessible que n’importe qui peut adopter»,
déclare la journaliste Andi Zeisler dans son
livre «We Were Feminists Once».
Pourtant, le sexisme reste ancré dans notre
Getty

société. Et le terme «féministe» est toujours

03/2017 EL LE.BE 119


Amy Schumer et Madonna à la
Women’s March, le 21 janvier 2017.
un gros mot pour certains. Les femmes engagées
sont, hélas, encore perçues comme des lesbiennes
hystériques, hurlant «Vade retro Satanas» à leur
rasoir. Mais il n’empêche que depuis quelques
années, le mouvement investit la pub et la pop
culture. Taylor Swift n’est pas la seule à se reven-
diquer féministe. Pensez à Lena Dunham, Amy
Schumer, Emma Watson mais aussi à Nicki
Minaj, Miley Cyrus ou encore Emily Ratajkowski.
Les marques typiquement féminines comme
Dove et Always ont elles aussi joué sur ce
tableau avec leurs campagnes «Real Beauty»
et «#LikeAGirl». Même Dior s’y est mis lors de
la Fashion Week printemps-été 2017 à Paris. Sur
le catwalk, un top portait un t-shirt où on pou-
vait lire «We Should All Be Feminists». Le prix de
la pièce? Environ 650euros…
«Il y a un double constat à faire, analyse Valérie
Lootvoet, directrice de l’Université des Femmes. Il
est regrettable que le féminisme soit utilisé comme
argument marketing alors qu’il s’agit justement d’un
mouvement social qui prône une société moins
mercantile et plus solidaire. Mais, d’un autre côté,
cela signifie aussi que le tabou se lève. Le mot “fémi-
nisme” est de moins en moins stigmatisé, même s’il
n’est pas toujours compris. C’est déjà une victoire.»
Le femvertising, contraction de « feminism »
et « advertising »*, est donc devenu trendy. Et
les marques auraient tort de s’en priver.
Promouvoir l’égalité des sexes serait plutôt ren-
table… D’après l’Advertising Benchmark Index
(une société américaine qui mesure l’efficacité
des publicités, NDLR), les campagnes du style
#LikeAGirl ont un impact important sur les
consommateurs, dont la majorité a tendance à
évaluer positivement une marque après avoir vu
son spot antisexisme. Mission accomplie! Aux
States, il existe même une remise de prix pour ce
genre de pubs, les Femvertising Awards. Exit les
standards de beauté irréalistes et les stéréotypes
de genre. Mais pour Alexandra Adriaenssens,
directrice de l’Égalité des chances à la Fédération
Wallonie-Bruxelles, le combat est loin d’être ter-
miné: «J’ai l’impression que ce phénomène
reste très minoritaire. On ne voit pas souvent
des affiches féministes placardées sur des pan-
neaux géants, entourés de spots lumineux. Ce
sont plutôt les personnes qui s’intéressent déjà
à cette problématique qui vont se partager ces
* Publicité, en anglais.
120
MAG
Dove et Always, deux marques
qui utilisent le féminisme comme
argument marketing.
pubs sur les réseaux sociaux, sou- «You’ve come a long
ligne-t-elle. En matière d’égalité, way, baby » (Tu en
la société n’évolue pas tellement, as fait du chemin,
on régresse même dans beaucoup chérie). Vraiment ?
de domaines. Pour de nombreuses «Les publicitaires
personnes, les féministes restent peuvent vendre
les emmerdeuses de service. Et il tout et n’importe
y a toujours énormément de cam- quoi, même le
pagnes sexistes. Ce qui est rassurant, féminisme.
c’est que les gens y réagissent de Certains le font
plus en plus. Nous avons reçu beau- de façon plus
coup de plaintes suite à la publicité authentique que
du Forem (à côté d’une petite fille, d’autres, mais le but est évidemment
on pouvait y lire “Osez réaliser vos de faire de l’argent. Dans un monde
rêves… Devenez auxiliaire de idéal, les spots sexistes n’existeraient
ménage”, NDLR).» plus. Mais en attendant, je soutiens
Si le femvertising a, depuis une petite les campagnes féministes, même si
dizaine d’années, la cote en Belgique, elles sont guidées par le profit. Des
le phénomène n’est pas nouveau. études ont montré qu’elles ont un
Dans les sixties, la marque améri- vrai impact sur les consommateurs.
caine Virginia Slims utilisait déjà Présenter une image positive des
des images de femmes libérées pour femmes peut faire la différence»,
vendre des cigarettes. Le slogan? explique Corine Van Hellemont.
UN LIVRE À PLACER
ENTRE TOUTES LES MAINS
« Abécédaire du féminisme » : Si vous imaginez un vieux
bouquin poussiéreux aussi efficace que deux somnifères
(et qui finira par servir de cale-porte), vous avez tout faux. Énoncé
comme « joyeusement moderne », ce livre a été baptisé « Les Gros
Mots ». Il est signé Clarence Edgard-Rosa, la journaliste à l’origine du
blog « Poulet Rotique ».
IL S’ADRESSE À QUI ? À ceux et celles qui sont féministes, et qui le
clament haut et fort, mais aussi à ceux qui n’y connaissent rien ou qui
répondent « Non, sans façon ».
Getty, Imaxtree, presse
ON Y RETROUVE QUOI ? À chaque lettre correspond un mot. Clarence
Edgard-Rosa nous explique les classiques comme « double standard »
ou « plafond de verre » mais aussi ce que signifient des termes
comme « revenge porn », « Queen B syndrome », et « sandwich bitch ».
Clarence Edgard-Rosa, « Les Gros Mots, Abécédaire joyeusement moderne du
féminisme ». Editions HugoDoc, collection « Les Simone ». 14,95 €.
E L L E . B E 03/20 17
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 MAG
elle MAGAZINE
Utiliser des
arguments féministes
dans les pubs sans se
soucier réellement de
la cause, c’est le bad
buzz assuré.
Cette chercheuse à l’Université de Gand finalise une thèse sur le sujet.
« Dans la même logique, j’applaudis les stars comme Beyoncé. Que son
engagement soit sincère ou non, elle touche de nombreuses personnes.
C’est important d’avoir des people ultraconnus qui répandent l’idée d’un
féminisme cool.» La prochaine étape, c’est de comprendre le mouve-
ment et de ne pas se limiter à un féminisme «cupcake»: tout mignon,
tout rose, et surtout vidé de toute substance politique. Forcément, por-
ter du rouge à lèvres pour protester contre l’écart salarial ou multiplier
les hashtags #empowerment sur Twitter, c’est plus glamour (et moins
fatigant) que d’aller manifester.
Les marques en jouent et sont d’ailleurs régulièrement accusées de pink-
washing. Traduisez: utiliser des arguments féministes dans la pub sans
se soucier réellement de la cause. Lorsqu’on se vante de soutenir l’éga-
lité des sexes, mieux vaut être irréprochable sur tous les
plans. Dove le sait mieux que personne. Après une cam-
pagne estampillée «girl power», la marque a vite perdu
en crédibilité. La raison? Axe, qui comme Dove appartient
au groupe Unilever, multiplie les spots sexistes. «Lorsque
vous voulez conquérir une cible, il faut définir une stratégie
et s’y tenir. La cohérence est primordiale. Si vous misez sur
des slogans féministes, il est important de mettre en place
des politiques d’égalité en interne, de confier des postes
de pouvoir aux femmes, par exemple, précise Martine
Clerckx, fondatrice de l’agence de conseils en stratégie
Wide. Le problème, c’est que tout dépend de ce que repré-
Dans les sixties, le féminisme sente votre marque. Si elle joue sur le côté rebelle, un spot
était déjà bankable… misogyne qui crée le buzz, même négatif, peut lui être pro-
fitable.» Martine Clerckx explique aussi que des études
de marché sont souvent réalisées en amont, pour s’assurer
qu’une campagne cartonne.
Même si elles restent assez exceptionnelles, les pubs antisexisme se
multiplient ces dernières années. Elles sont la preuve qu’une partie de
la population y est réceptive et qu’une évolution est en marche. On le
sait, toutes les causes sont récupérées par le marketing et la pop culture.
Mais si cela permet de rendre le féminisme mainstream, d’éveiller un
intérêt et de donner envie de s’y investir, why not? «C’est vrai que la
pub ou les people peuvent être une porte d’entrée vers le mouvement,
c’est intéressant, poursuitValérie Lootvoet. La petite graine est plantée,
il faut maintenant un peu plus d’engrais pour qu’elle germe…»
LAURENCE DONIS
122
GIRL POWER
5 COMPTES INSTAGRAM
À SUIVRE D’URGENCE
Sur les réseaux sociaux aussi, le féminisme est
devenu trendy. Entre deux tranches d’avocat,
un chaton craquant et un #ootd stylé, on en
apprend plus sur ce mouvement historique.
> The Unsung Heroines. En 2017, le sexisme
dans le sport n’est toujours pas KO, et Molly
Schiot a décidé de donner un bon coup de
poing aux clichés. Il y a quelques années,
cette journaliste propose à son boss un sujet
sur les athlètes discriminées à cause de leur
sexe. Reportage refusé. Elle ne se laisse pas
démonter et le compte Instagram est né.
Post après post, on y découvre ces sportives
oubliées de l’histoire alors qu’elles ont changé
les règles du jeu. On a adoré l’histoire de Fanny
Bullock Workman, qui a escaladé l’Himalaya en
jupe !
> Gurls Talk. C’est Adwoa Aboah, ancienne
égérie Marc Jacobs, qui est à l’origine de ce
compte Instagram. Le mannequin fait partie
de cette génération de filles bien décidées à
montrer qu’elles ne sont pas qu’un joli cintre.
Ses modèles? Cara Delevingne, Lena Dunham
ou encore Meryl Streep. Sur Gurls Talk, on parle
d’inégalité salariale, de masturbation ou encore
de standards de beauté.
> Women in Comics. Ici, vos super-héros et
personnages de contes de fées préférés se
transforment en activistes féministes. On aime
le slogan « Fight like a girl » (« Bats-toi comme
une fille ») accompagné des personnages de
Mulan, Wonder Woman ou Sailor Moon.
> Girl Gaze Project. Ce compte Instagram
est parti d’un constat tout simple : les femmes
photographes ne sont pas assez projetées sur
le devant de la scène. Ce qu’on aime, c’est la
diversité des images. Parmi les modèles, on
retrouve des nymphettes à la peau parfaite
mais aussi des tops curvy, des teenagers
aux cheveux roses, des mamies la clope au
bec… Et des hommes aussi, parfois. Un livre
est prévu pour 2017 aux USA et des bourses
seront accordées pour encourager les femmes
photographes à se lancer.
> Feminist Thought Bubble. C’est après avoir
été victime de nombreux actes misogynes
que Molly Williams a décidé de créer son
compte Instagram. Cette étudiante américaine
dessine des personnages, célèbres ou pas,
et accompagne ses croquis de citations
Getty, presse
inspirantes. On y retrouve Malala mais aussi
Laverne Cox ou encore Caitlyn Jenner. Le but ?
Parler consentement, écart salarial, droits
reproductifs, identité de genre, etc.
E L L E . B E 03/20 17
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 SAISON 8 INÉDITE
LUNDI 20:20
© Marie ETCHEGOYEN & Kenji RYOKUJI / M6

VOS ÉMOTIONS EN GRAND

WWW.RTLTVI.BE
 S E X O - R I G O L O
TU T’ES VUE
QUAND TABOU ? On est libérées-délivrées
et au final, on se cogne aux
tabous. Tour d’horizon de
l’indicible polisson.
Ce moment, autour de la grande table de réunion
de la rédaction, où le sujet « sexe » du mois tombe
sur vous, en pleine testo-détox printanière. Vous
parlez sentiments tout doux, vous ne recueillez
que grimaces compassées de vos collègues au con
passé. Plus c’est trash, plus ça marche ? Les limites
des tabous semblent les nouvelles frontières à
repousser. Alors que vous évoquez en rosissant
des interdits socialement répandus (« une soirée
entre amis qui dérape »), les honorables mères
de famille autour de vous attablées lancent des
concepts à faire passer Marc Dorcel pour une
pucelle. De votre collègue la plus soft (« faire
l’amour pendant les règles ») à la plus souple (« le
fist fucking, t’en parles ? », las, il est loin le temps
de « Vipère au poing »), vous découvrez soudain
l’éthique érotique de vos cosignataires littéraires.
Voici tout, tout, presque tout, sur nos tabous.
Valentine De Cort
03/2017 EL LE.BE
LA PARTIE FINE,
C’EST FINAUD ?
Votre a priori. « C’est déjà assez
complexe avec un seul gars et ses
multiples personnalités (perclus de
doutes mais fier de son zboub, lumi-
neux, mytho, rationnel, mégalo).
Alors, gérer des relations sociales et
sexuelles en même temps, servir des
petits fours tout en enfournant votre
voisin, ça n’ira pas. »
Pourquoi c’est tabou ? * Il subsiste
un énorme interdit culturel : l’être
humain, contrairement aux ani-
maux, se cache généralement pour
faire l’amour. Ici, on sort du cadre,
avec de surcroît des gens qu’on
reverra. On mélange les sexes, au
propre comme au figuré. On estime
encore qu’il est de bon ton que la
femme reste modérée dans ses
(h)ardeurs sexuelles. Sinon, pour
la société, «c’est la porte ouverte à
toutes les fenêtres».
Pourquoi vous devez essayer quand
même ? On ne connaît jamais vrai-
ment une personne tant qu’on n’a
pas couché avec elle (ou qu’on n’en a
pas divorcé). S’envoyer en l’air avec
ses associés et leur conjoint permet
de se faire une idée claire en peu
de temps du potentiel de chacun (le
courage se mesure au centimètre, la
générosité aussi). On découvre alors,
à peu de frais, comment tiennent les
seins surréalistes de Josette (pas sans
shapewear), on comprend pourquoi
Simon suce tout le temps du chewing-
gum… Vous me suivez ?
Comment vous vous sentirez après ?
Vous aurez des dossiers sur vos
meilleurs amis. Qui ne pourront
jamais parler de ceux qu’ils ont sur
vous. C’est la recette d’une amitié
bien scellée (contrairement à vos
genoux à tous) : se rendre des petits
sévices entre amis.
La version « petit bras ». C’est jouer
à la bête à deux dos avec votre légi-
time, tout en surfant discrètement
sur Fessebook, votre téléphone
coincé sous l’oreiller.
125

LE BONDAGE ET AUTRES
COMPLICATIONS SM,
C’EST MASO ?
Votre a priori. « C’est trop tarabis-
coté, avec un bandeau sur les yeux
je vais me cogner sur le coin du lit,
et la ficelle coincée dans les bourre-
lets, on la verra même pas. »
Pourquoi c’est tabou ? * De plus en
plus de gens jouent à tester ces
pratiques version soft, mais le vrai
sadomasochisme, fondé sur l’idée
de la jouissance par la douleur, est
catégorisé comme une déviance.
Pourquoi vous devez essayer quand
même ? Parce que ça va vous défouler.
Depuis le temps que vous aviez envie
de lui coller une bonne fessée, à Raoul.
Mais surtout, avec les pratiques sado-
maso, il y a souvent des costumes et
des accessoires. Un mini serre-taille,
ça serre pas que la taille, ça sert l’ego.
Une cagoule de cuir ? Parfaite pour
camoufler les cernes. Des talons de
18 cm ? Quoi de mieux pour galber
le mollet ? Mention spéciale pour
le tablier de soubrette : même plus
besoin de rentrer le ventre. Le SM, ça
veux dire « sans malaise », en fait.
Comment vous vous sentirez après ?
Passer de terre inconnue en terrain
connu, ça permet de se sentir fier(ère)
de soi. Une petite tapote à la croupe
fait circuler le sang (excellent contre
la cellulite), et si vous avez réussi à lier
les mains de Raoul dans son dos, le
tout fixé aux colonnes du baldaquin,
vous avez peut-être pu, enfin, regarder
votre série en mangeant de la crème
glacée. Sucre Miel, Sans Modération.
La version « petit bras ». C’est le
soutien-gorge trop serré parce qu’on
a abusé de crêpes à la chandeleur, et
qu’on se prend pour Dita von Teese
parce que ça fait des marques rouges
quand on l’enlève. C’est d’envoyer sa
ceinture à Raoul en la lançant à tra-
vers la salle de bains, de le toucher par
accident, et qu’il vous chope après avoir
juré parce que ça l’a émoustillé. C’est de
s’emberlificoter dans une corde à linge
parce que le séchoir est en rade et rire
toute seule quand ça frotte le téton.
126
MAG
LE SEXE SALISSANT,
C’EST DU PROPRE ?
Votre a priori. C’est le contraire de
celui de Woody Allen, qui a dit : « Est-
ce que le sexe, c’est sale ? Seulement
quand c’est bien fait. » Pourtant, il ne
faut jamais dire (femme) fontaine…
Pourquoi c’est tabou ? * Dans nos
société, le sexe doit rester « beau et
propre », même quand il est « hard».
Quand on mélange le plaisir à tout
ce qui touche au « scatologique au
sens large », ça génère le dégoût et/
ou la honte.
Pourquoi vous devez essayer quand
même ? Se faire culbuter pendant
les règles ou explorer l’orgasme à
triple jet multidirectionnel, ça peut
détendre quand on est de mau-
vais poil, crispée, hargneuse ou en
larmes à la vue d’un chiot. Changer
les draps ensuite, ça occupe les bras
et l’esprit, ça crame l’excès de testos-
térones, c’est tout bénef.
Comment vous vous sentirez après ?
Il paraît, d’après certaines de mes
estimées collègues, que la pratique
de faire pipi sur les gens, à leur
demande, se répand, et pas que sur
le parquet fraîchement ciré. À pisser
non de rire, mais de jouir. On ne juge-
ra pas. Mais si c’est le prix du lâcher-
prise, on est prêtes à tout, goutte que
goutte.
La version « petit bras ». C’est la gau-
driole alimentaire : chantilly, miel
ou jus de citron (Häagen-Dazs pour
les plus téméraires, mais attention
aux petits bouts de noix qui pour-
raient s’égarer dans des endroits
délicats à expliciter à l’interne de
service aux urgences). Au moins le
fruit de vos pêchers pourra-t-il vous
servir de dessert.
LE CLUB ÉCHANGISTE,
POUR CHANGER ?
Votre a priori. « Je vais rencontrer plein de gens que
je connais. »
Pourquoi c’est tabou ? * « Pour les femmes, l’idée
de la consommation du sexe sans sentiments, sans
connexion personnelle, avec des inconnus, est encore
très difficilement acceptée socialement. Pour les
hommes, en revanche, ça passe mieux. »
Pourquoi vous devez essayer quand même ? Pour
dépasser vos complexes et connaître objective-
ment le nombre de gens spontanément suscep-
tible de rentrer dans le vif de votre sujet.
Comment vous vous sentirez après ? Vous serez
entrée dans la cour des glands. Vous aurez rat-
trapé en une soirée des années de râteaux, de
doutes et de dragueurs pas assez bien pour vous
qui vous auront tourné le dos (imprudemment, vu
tout ce que vous venez d’apprendre). Ici, pas de
jugements : vous savez désormais que dans la vie,
on va plus loin avec un beau Q qu’avec un bon QI.
La version « petit bras ». C’est la soirée en boîte
post-rupture où vous allez rouler des pelles à trois
garçons différents, peut-être en même temps,
parce que vous avez gobé votre première ecsta à
Valentine De Cort
49 ans. Le souci, c’est que vous ne vous en souvien-
drez pas. Pas de photos de vous hilare sur leurs
genoux, pas de tabous ! ELISABETH CLAUSS
* Merci pour son précieux éclairage à Charlotte Ledent,
sexologue, créatrice du love shop Eva Luna. www.evaluna.be
E L L E . B E 03/20 17
 BYE BYE LES AMPOULES !
Bien sûr, c‘est le bonheur de pouvoir se balader en ville pour faire du shopping, entreprendre une excursion
en montagne ou danser toute la nuit... mais quelle plaie quand une ampoule vient gâcher tout le plaisir.
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 DEMNA
GVASALIA
JE SUIS
UN DJ DE
LA MODE
Diplômé de l’Académie d’Anvers en 2006,
ce Géorgien de 36 ans, élevé en Allemagne,
a œuvré chez Louis Vuitton et chez Martin
Margiela. Pour la collection PE2017 de son col-
Élu «personnalité de l’année» lectifVETEMENTS, maison indépendante à
l’impact sociologique et médiatique indéniable,
par le surpuissant Business of il a instauré une collaboration avec dix-huit
marques dont Manolo Blahnik, Brioni, Schott,
Fashion, il préside aux destinées Levi’s, Reebok, Canada Goose, Dr. Martens, Alpha
Industries, Comme des Garçons Shirt, Eastpak…
créatives des deux maisons Une manière d’intégrer des codes mainstream à une
démarche subversive. Le résultat? Dix-huit mini-
parisiennes les plus en vue: capsules hautement désirables pour une jeunesse
qui vénère les références. Arrivée il y a à peine trois
VETEMENTS et Balenciaga. ans sur le marché, VETEMENTS, marque populo-
élitiste, accorde désormais le «privilège» d’une col-
Entretien instructif et exclusif. laboration, le temps d’une collection, à des maisons
Presse

historiques de la mode.
TEXTE ELISABETH CLAUSS

03/2017 EL LE.BE 129

 MAG

Lors de la dernière Fashion Week, le show était organisé directement dans l’un des plus
importants grands magasins de Paris, histoire de «rendre la mode à la rue» . Dans les
rayons en rotonde des Galeries Lafayette, les invités étaient triés et la collection, présen-
tée avec une année d’avance. L’homme et la femme mélangés (au sens propre et au figuré).
Des garçons en cuissardes, des filles en robes longues fendues à l’arrière jusqu’en haut des
jambes. Pas afin de célébrer le «sexy», mais de s’ouvrir à différents niveaux de compréhen-
sion. Une démarche réfléchie sans être une mode intello. Des pièces seyantes, punchy, sans
volonté d’aguicher au premier degré. Une collection hybride à plusieurs têtes, une hydre
de mode. Qui s’apprête à dévorer toute l’attention sur son passage.
Comme Demna Gvasalia, rencontré juste après dans son showroom éphémère, à deux
pas de la place de la République. Un entrepôt brut de 200 m2, cube rectangulaire de métal
et de bois éclairé à la bougie et parfumé à Diptyque. C’est là qu’il enchaînait les rendez-
vous, en haut du grand escalier métallique. D’ailleurs, nous avons croisé Kanye West venu
découvrir les capsules: le producteur-interprète-musicien connaissait le chemin et est
monté directement au showroom. On a rejoint Demna, installé dans un canapé placé au
centre d’un couloir de drapeaux portant la marque des enseignes qui ont participé à cette
collection collaborative. Le premier, en figure de proue comme sur un bateau de pirates,
était celui de VETEMENTS, qui venait de réussir son abordage de l’industrie de la mode.
Grand, massif, habillé par lui-même, le crâne rasé, le regard franc, Demna est un bel
homme que l’on sent tendre derrière ses tatouages. Il cultive son esprit sharp, avec la
gentillesse de ceux qui n’ont pas besoin de jouer aux durs.

Pourquoi une collection de collaborations ?

Puisque nous avons décidé de décaler notre calen-
drier pour toucher les acheteurs à un meilleur
moment (en janvier, quand ils disposent encore
de 80% de leur budget annuel, NDLR), nous
savions que notre saison AH16 allait être courte
(ils ne disposaient que de trois mois au lieu de six
pour concevoir une collection entière, NDLR).
Peut-être un peu naïvement, on s’est dit: «On va
laisser les autres faire le travail à notre place.»
Des marques plus professionnelles que nous, qui
ont la capacité, le savoir, qui vont le faire mieux
que nous et dans un délai plus court. On s’est
demandé: «Qui est le meilleur pour les tailleurs?
Brioni. Pour les chaussures sexy, les pumps pour
femmes? Manolo Blahnik. Pour les cuirs? Pour
un perfecto, c’est Schott.» J’ai donné une liste
très ambitieuse à mon frère (Guram Gvasalia,
responsable du pôle business de la marque), avec
environ vingt collaborateurs potentiels. Et je lui
ai dit: «Maintenant, c’est à toi. Fais-les monter
“on board”.» Guram et son équipe ont contacté
et convaincu presque tout le monde. Chaque pro-
duit, c’est une collaboration.
Un défi de coordination ?
Après coup, on s’est aperçus que cette idée était
un challenge délirant de logistique. Entre Reebok
Gio Staiano, presse

qui fait son développement en Chine, Manolo

Blahnik en Angleterre, Juicy Couture à Los
Angeles, c’était un cauchemar logistique. Je ne
sais pas comment l’équipe a fini par s’en sortir…

130 E L L E . B E 03/20 17

VETEMENTS X CHAMPION dans Vogue Corée
Faire défiler des amis, ça fait aussi pa
phie VETEMENTS?
C’est un parti pris communautaire. T
sont desamis.Fusionnerprofession
une des conditions de notre force.
Vous dites: « C’est la fin du prologue?
Oui. La première phase est accompl
Quelle est votre ambition suivante?
Trouver un équilibre dans mo
VETEMENTS et Balenciaga, que
mais j’aimerais aussi faire autre ch
que de la mode. J’ai besoin de voyage
d’aller à la salle de sport, d’avoir du te
de couple, de passer du temps au tél
mère… Je veux gagner en vie privée
est très exposé. On est arrivés à un
prendre une direction différente.
MANOLO
132
MAG
Êtes-vous conscient d’être un formidable communicant ?
Non, pas du tout! (Rires) Je ne me vois pas comme ça. Pour
moi, c’était surtout important, avec chacune de ces marques,
d’apprendre, comme créateur, de leur incroyable savoir-faire. Et
j’aimerais continuer dans cette voie, avec un concept de lignes
différentes. Un peu comme le fait Comme des Garçons, mais
en étant plus spécifique par produit. Cette ligne emblématique
sera faite à Paris, une collection que je ne vais pas appeler «haute
couture» parce qu’on ne va pas draper le satin et la mousseline,
mais c’est là où je veux aller. Plus radical, et plus loin. Dans une
découverte des espaces de la mode que je n’ai pas encore touchés.
Si vous faisiez de la musique, vous vous considéreriez comme un
compositeur ou un DJ ?
Je suis un DJ, c’est sûr! Je ne crée rien de nouveau. Je mixe des
choses, je les filtre d ê l é l ’ l ll i
qu’on présente. Je
e
Vogue Korea, Gio Staiano
A
N
OM
E/
UR
CHAMPION
E L L E . B E 03/20 17
 Prêt-à-porter Dames Hommes
VERVIERS HEUSY

DAMES: American Vintage - A.P.C. - Ba&sh - Blonde n°8 - Clio Goldbrenner - Des petits hauts - Essentiel - Fine Collection - Forte_Forte
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 LE DÉFILÉ
C ’ É T A I T C O M M E N T

La Fashion Week
printemps-été
2017 bat son
plein. Je me rends
au défilé de
Dries Van Noten.
Récit ébloui.
TEXTE ET PHOTOS MARLEEN DANIELS

Contrairement à la plupart des couturiers, qui s’installent au

Carrousel du Louvre à Paris, le Belge Dries Van Noten n’hésite
pas à choisir des lieux insolites pour ses défilés. Sous un pont,
en plein hiver, avec des couvertures et de la soupe aux pois pour
réchauffer l’assistance, dans une piscine vide, sous le magnifique
plafond signé Chagall de l’Opéra de Paris ou dans le célèbre hôtel de
ville, dont l’histoire sanglante est représentée sur les murs. Avec son
producteur Étienne Russo (de l’agence Villa Eugénie), il a l’art de
dénicher des endroits hors du commun. Cette fois, pour cette belle
journée d’automne à Paris, nous nous retrouvons dans un bâti-
ment inoccupé des chemins de fer français, un hangar désaffecté.
Le lieu est immense et sombre. Il n’y a pas de fenêtres et de lourds
rideaux noirs ont été posés sur les murs.
Je suis arrivée en avance , un certain calme règne encore en backstage.
Mais les allées et venues sont nerveuses sur le catwalk, l’équipe vidéo
cherche les meilleures places pour réaliser ses prises de vue. Les pho-
tographes arrivent les uns après les autres et la femme de ménage
donne un dernier coup de balai. Le soundtrack du défilé est finalisé.
Le sublime «Frozen» de Madonna, succès de son album «Ray of
Light», résonne dans l’obscurité.
 MAG

DRIES VAN NOTEN

Le nom de cinquante-quatre mannequins figure sur la liste de car elles sortent du défilé qui précède celui de Dries.» C’est le
Marleen Daniels

Lieve Gerrits, la «chef de cabine», qui les accueille et les envoie make-up artist Peter Philips qui s’occupe du maquillage. Il a
chez le maquilleur ou le coiffeur. «C’est un stress permanent, opté pour la simplicité. «J’ai juste mis l’accent sur les yeux pour
confie-t-elle. Plusieurs top models arrivent à la dernière minute créer un effet masque», m’explique-t-il.

03/2017 EL LE.BE 135

 MAG
Une heure avant le défilé, les backstages se remplissent. Les man-
nequins attendent, pianotent sur leur ordinateur, jouent avec leur
iPhone et ajustent leurs chaussures. Étienne Russo, qui organise
le défilé, les briefe sur la manière de marcher. Les silhouettes
sont déballées et disposées sur les étagères, avec une photo de la
fille qui les enfilera et un mot d’explication pour les habilleuses
qui sont arrivées ce matin à Paris. Elles sont parties en bus de
Malines, où elles étudient à l’école de mode Karel Hogeschool.
136
J’assiste à l’arrivée de l’armada de photographes accrédités,
avec leur éclairage de studio portable. Ils viennent shooter les
mannequins sous toutes les coutures. Chaque détail de leur
visage, de leur maquillage et de leur coiffure est immortalisé
numériquement. Et, enfin, il y a Marie. Depuis des années, elle
veille à proposer un catering sain, comme le ferait une mère
pour ses enfants.
E L L E . B E 03/20 17
 Pendant ce temps, les mystérieuses boîtes blanches aperçues sur
le catwalk ont été déballées. Ce sont des blocs de glace, à hauteur
d’épaule, qui renferment de superbes compositions florales. Des
chefs-d’œuvre réalisés par l’artiste japonais Azuma Makoto,
avec qui Dries a déjà collaboré pour son exposition parisienne
«Inspirations » aux Arts décoratifs, en 2014.
Marleen Daniels
Il ne reste plus qu’à réarranger l’une ou l’autre mèche rebelle, à
remonter la fermeture éclair des robes et à poudrer le nez des
mannequins avant qu’elles ne défilent sereinement sur le catwalk
03/2017 EL LE.BE
parsemé de ces gigantesques glaçons qui fondent lentement, révé-
lant leurs somptueux bouquets.
Le show est fabuleux, mélangeant les robes blanches immacu-
lées, les silhouettes bleu ciel et jaune canari, les tailleurs pantalon
aux imprimés floraux et les robes de soirée victoriennes noires
ou égayées d’un jaune doré. Un savant mélange de simplicité et
d’exubérance, de travail manuel et d’imprimés numériques – une
compilation de contrastes, comme le résume Dries à la fin du défilé.
Aujourd’hui, grâce à lui, le monde est devenu un peu plus beau.
137
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Toute
la mode
en direct

ELLE.be
 SONIA RYKIEL
L I B E R T É , F É M I N I T É , F L U I D I T É

L’ÉTERNELLE
Kate Barry

140 E L L E . B E 03/20 17
 Hommage à une toute grande
dame de la mode disparue en août
dernier. Elle était la reine du tricot
rayé, et tellement plus que ça…

Rykiel dans son appartement à Paris, avril 2012.

03/2017 EL LE.BE 141

 MAG

prend souvent la défense de ses petites

sœurs contre les garçons du quartier. Ses
différences la rendent plus combative.
Elle les cultive, elle en est fière.
Pendant les années de guerre, la famille célèbres tricots. Soudain, elle a un métier,

À 
la fin des années 60, Sonia une profession, une mission. Mais elle n’a
déménage à proximité de Fontainebleau
Rykiel débarque dans le qu’un désir: fonder une famille. Hélas, au
et le nom de Sonia est changé en
milieu de la mode presque cours des années suivantes, elle enchaîne
« Annette » quand son père procure
par hasard. Et provoque cinq fausses couches. Pour se changer
à ses filles un faux certificat de nais-
par inadvertance une ruée vers ses les idées, elle dessine sans cesse, robe
sance, catholique. Malgré les menaces
«poor boy sweaters», comme la presse après robe, pull après pull. Elle retombe
qui pèsent contre les juifs, Sonia a une
américaine surnomme un peu dédai- enfin enceinte et met au monde un fils.
jeunesse relativement insouciante et
gneusement les premières créations de Prématuré, Jean-Philippe est placé dans
heureuse. À l’école primaire, elle est pre-
celle qui allait très vite devenir la reine une couveuse trop riche en oxygène.
mièredeclasse.Aulycée,elledélaisseses
de la maille. À une époque où les femmes Après un certain temps, l’impassibilité
leçons et redouble. Arrogante, elle ment
doivent encore se contenter de tricots de son regard révèle une triste vérité: il
et adopte un comportement qui hérisse
inspirés des gros chandails masculins, les est définitivement atteint de cécité. Pour
ses proches. Son attention se porte sur
pulls de Sonia sont différents. Pleins de Sonia, son cadet est sa peine, son aînée,
les garçons, avec qui elle ne se bagarre
malice, ils s’ornent de rayures multico- sa providence. Sa fille Nathalie est sa
plus. Adolescente, elle aspire à la pas-
lores et sont très confortables. Le proto- muse, son modèle, son tout.
sion, à la romance : « J’ai toujoursététrès
type est renvoyé sept fois à l’atelier avant Sonia est de plus en plus volage. Sam
intéresséeparlesgarçons.Êtreamoureuse
que Sonia ne s’estime satisfaite du résul- tolère ses aventures et continue de
et avoir un petit ami, c’était très important
tat. Près du corps et seconde peau, le pull croire en sa femme. Mais elle finit par
pourmoi.Jevoulaisséduireleshommes.»
emblématique de Sonia Rykiel fait quasi le quitter et veut se concentrer sur ses
Sonia adore aussi lire et visiter des expos.
immédiatement la couverture de ELLE propres collections. En plein mai 68,
ElleveutabsolumentfairelesBeaux-Arts,
France. Audrey Hepburn le commande alors qu’éclatent les émeutes des réfor-
mais sa mère refuse. Elle accepte alors un
en quatorze couleurs différentes. Les mateurs intellectuels de gauche à Paris,
emploi dans un magasin de vêtements
rédactrices de mode et toutes les jeunes Sonia veut ouvrir sa boutique. Elle devra
et donne libre cours à ses capacités artis-
Parisiennes branchées se l’arrachent. À attendre l’automne suivant et un climat un
tiquesendevenantétalagiste.Maistoutce
col rond, il souligne les courbes fémi- peu plus apaisé pour réaliser son rêve. La
qui compte pour elle, c’est de se marier et
nines, offre une liberté de mouvement et même année, Cristobal Balenciaga ferme
d’avoirdesenfants.
apporte couleur et bonne humeur, tout sa maison de couture, expliquant que la
Àunbaldecharitéauprofitd’uneorgani-
en étant sexy et confortable. haute couture est morte. Trois ans plus
sation juive, Sonia, alors âgée de 20 ans,
Sonia le réinvente à l’envi et le succès tard, le décès de Coco Chanel marque la
croise un homme qui lui rappelle son
prend encore plus d’ampleur. Son atti- fin d’une époque en matière de mode.
père. De cinq ans son aîné, il est « fort,
tude et son ingéniosité rendent ses créa- Saint-Germain est le repaire de Sonia,
savant, érudit». Son nom est Sam Rykiel.
tions différentes, au sens doux du terme. un lieu où l’art, la philosophie et la litté-
Il est propriétaire d’une boutique de
Pourtant, son ambition n’a jamais été rature se croisent dans les rues et ruelles.
prêt-à-porter.
de devenir créatrice de mode. Elle ne Au célèbre Café de Flore, elle aura sa
Sonia parlera d’un coup de foudre et ils
savait ni dessiner, ni découper, ni coudre. table réservée jusqu’à ses derniers jours.
ne tardent pas à se marier. Quelques
Pendant les dix premières années de sa La Rive gauche est le lieu où les talents
années plus tard, elle tombe enceinte.
carrière, elle se répète sans cesse: «Cette de la mode foisonnent et de nouvelles
Elle fait réaliser par le façonnier de tricot
fois, c’est fini, j’arrête.» marques de prêt-à-porter trouvent leur
italien de son mari une robe de grossesse
Enfant, elle est la moins féminine des place. Comme les jeunes créateurs nom-
en jersey qui met en valeur son ventre
quatre filles de sa famille. D’origine russe
Alex Chatelain, André Carrara, Imaxtree, presse

bombé et son corps svelte. De là à vendre més Gaultier, Montana, Alaïa ou Mugler...
et juive (sa mère était russo-roumaine, Il faudra à Sonia dix années de création
une petite collection dans le magasin de
son père français), elle ressemble à un et de labeur pour maîtriser parfaitement
Sam, il n’y a qu’un pas. S’ensuivent les
garçon manqué avec sa flamboyante sa matière de prédilection, le tricot, et
crinière rousse. Née Sonia Flis en 1930 développer son propre style. L’ADN de la
dans la périphérie parisienne, à Combs- marque Sonia Rykiel se caractérise par
la-Ville, elle grandit parmi ses sœurs, des couleurs vives sur fond noir, une com-
parents et grands-parents «dans une binaison de pulls, de manteaux amples au
ambiance tchekhovienne, avec un peu col de fourrure, de velours, de fleurs en soie,
trop de tout. Trop d’affection, de gâteaux, de blouses amples et de robes en tricot sexy.
de musique…» Elle choisit le noir à une époque où seules
Elle préfère jouer avec ses cousins et les personnes âgées ou endeuillées le

142 E L L E . B E 03/20 17
 COOL ET SEXY
Elle était mère, artiste, écrivain et
businesswoman. Elle créait pour des femmes
aussi polyvalentes qu’elle. Elle n’avait pas
d’ambitions dans la haute couture. Elle disait
qu’un bon résultat commercial donnait l’unique
bonne réponse. « Autrefois, je pensais que
j’étais en avance sur mon époque si une pièce
ne se vendait pas, mais je sais maintenant que
la sanction commerciale est la seule sanction
appropriée. » Elle n’a jamais été au service d’une
mode élitiste. « Liberté, féminité, fluidité » : une
Sonia en 1973. devise qui résume tout son style.

Le final du défilé printemps/Été 2017,

un bel hommage.
Rayures et tricots,
l’ADN de Sonia Rykiel.

Silhouette de la collection Sonia

Rykiel pour H&M en 2010.
143

Mère et fille au Café de Flore.
portent. Elle en parle alors sans
ambages: «Le noir est une couleur
indécente quand on la porte bien!»
Parmi les révolutions stylistiques
de Sonia Rykiel, on peut citer les
coutures à l’envers, l’absence d’our-
lets, de pinces et de doublures. Il ne
faut pas essayer d’analyser son style,
explique-t-elle. Il faut le sentir, de la
même manière qu’elle joue avec les
mots, les parfums, les espaces, pour
créer un sentiment de fascination et
d’enchantement. Il ne faut pas y voir
une théorie: sa manière d’adapter les
lois de la couture à sa guise est pour
elle une forme de liberté. Elle abhorre
les diktats.
Sonia Rykiel proclame: «La mode
n’existe plus. La mode est démo-
dée! (...) Ce n’est pas la mode qui
vous fait, c’est vous qui faites la
mode.» Pour elle, il n’existe en
quelque sorte qu’une relation
étroite entre un vêtement et la
personne qui le porte. Elle parle
d’un «rapport passionnel», d’une
seconde peau. «Vous devez trans-
mettre au vêtement ce que vous
avez de plus profond afin qu’il
reflète ce que vous voulez être. Si
vous ne l’admirez pas assez, vous ne
pourrez pas vivre avec lui, comme
avec un amant.» Sonia estime aussi
que les vêtements doivent cacher ce
144
MAG
QUAND LES GRANDS
DESIGNERS RENDENT
HOMMAGE À
SONIA RYKIEL
En octobre 2008 à Paris,
le défilé Sonia Rykiel printemps/
été 2009 célébrait le quarantième
anniversaire de la marque. 1968,
cette même année qui libéra la
garde-robe des femmes après la
révolution de mai.
Nathalie Rykiel, à la tête de la
maison de sa mère, invite trente des
plus grands designers (Jean Paul
Gaultier, Martin Margiela, Riccardo
Tisci pour Givenchy…) à créer
chacun une tenue en hommage au
célèbre style Sonia Rykiel.
qu’on a de laid et mettre en valeur ce
qu’on a de plus beau, qu’ils doivent
donner à ceux qui vous regardent
l’envie de vous déshabiller. «Le
vêtement est un appel», dit-elle.
Dans ses paroles, elle est cassante,
exubérante, magistrale parfois.
Elle se révèle aussi être un écri-
vain. Son premier livre, «Et je la
voudrais nue», paraît en 1979. Elle
écrit des contes pour enfants et des
nouvelles érotiques, relate la réalité
et la fiction. Pour elle, écrire, c’est
«comme faire l’amour». Sonia est
une menteuse née. «Je mens pour
rassurer les gens. Je mens pour
donner. Je ne mens pas pour men-
tir. Je ne raconte pas des futilités.»
La personne la plus proche de Sonia
est sa fille Nathalie. Elle supporte
ses humeurs. Ces deux-là reste-
ront inséparables jusqu’au bout. À
la fin de sa vie, lorsque la maladie
de Parkinson l’affaiblit de plus en
plus, Sonia appelle parfois sa fille
«maman» de manière affectueuse,
parce que Nathalie, qui a eu trois
filles, prend soin d’elle comme une
mère. Elle a toujours été proche
de sa mère. À la fin des années 70,
la société de Sonia connaît un suc-
cès international, avec plusieurs
licences, des magasins franchisés,
une deuxième ligne, une collection Le look Sonia Rykiel par Jean Paul Gaultier.
E L L E . B E 03/20 17
 enfants… À cette époque, Sonia vend quelque
200000 pulls par an. Aujourd’hui, on l’appel-
lerait «la reine mère des bobos chic». Nathalie
rejoint la société où elle commence par diriger
le département parfumerie, avant de prendre en
charge de plus en plus de tâches, même si sa mère
lui reproche de n’être pas suffisamment artiste.
Sonia est impitoyable et très radicale. Elle est
souvent sujette à des angoisses et des incertitudes. Sonia, la mère, Nathalie, la
Elle est incapable de faire des compromis et, fille, passionnément unies.
aux dires de sa fille, règne sans partage dans son
entreprise, telle une impératrice. «Il arrivait que
j’aie une idée et qu’elle fasse tout pour faire croire
qu’elle l’avait eue la première», confie Nathalie.
Même à un âge avancé, Sonia veut avoir le der-
nier mot sur les détails des collections. Nathalie
connaît sa mère et la laisse faire. Leur amour LA RÉVOLUTIONNAIRE
passe avant tout. Même si on la voyait rarement rire aux éclats,
En 2008, Sonia fête ses quarante ans dans la Sonia Rykiel voulait que ses mannequins
mode et, comme toujours, monte sur le podium rayonnent sur le catwalk et sourient au public. Elle
après le défilé, main dans la main avec Nathalie. n’aimait pas la démarche aux jambes croisées.
Mais cela devient de plus en plus difficile pour « Aucune femme n’a jamais rien obtenu en gardant
elle. Trente créateurs, dont Martin Margiela, les jambes fermées », déclarait-elle sèchement.
rendent hommage à Sonia lors d’un défilé.
Personne ne sait alors qu’elle se bat contre la
Elle aimait choquer et repousser les limites de
maladie depuis des années…
la morale. Et comme le dit Nathalie Rykiel : « Ma
La maison Rykiel est la seule entreprise de mode
mère a rendu compatible deux choses qui ne
française qui a été détenue si longtemps par une
l’étaient pas : le confort et le sexy. Elle a rendu
seule famille, mais les exigences de la mondia-
les femmes cool et sensuelles. Elle a provoqué Françoise Hardy en Rykiel
lisation nécessitent la mise en place d’une autre
une révolution au moment où les mœurs sur la couverture du ELLE France,
étaient remises en question. » en décembre 1963.
structure. En 2012, le fonds d’investissement
chinois Fung Brands achète 80% de Sonia
Rykiel. La famille conserve les 20% restants.
La même année, Sonia révèle qu’elle souffre
de la maladie de Parkinson. Cette «putain de
Parkinson». Elle déteste la maladie, mais elle
déteste aussi la vieillesse. Elle trouve du récon-
ELLE Archive, Imaxtree, Marcio Madeira, presse

fort dans son appartement à Saint-Germain,

dans ses livres, dans ses placards remplis de sou-
venirs et d’œuvres d’art, dans les portraits que
des artistes comme Andy Warhol ont fait d’elle.
«Vieillir est terrible, mais on prend de l’altitude
et on fait plus attention aux autres», disait-elle.
Dans les dernières années de sa vie, Sonia Rykiel
n’était plus que l’ombre de la diva flamboyante,
de la séductrice, de la reine du drame qu’elle avait
été. Elle restera toujours l’une des femmes qui ont
changé la mode, une militante de l’indépendance
féminine. ELS DE PAUW

Rayures noires et blanches pour le printemps-été 2011.

 Théâtre Royal des Galeries
Directeur : David Michels

Du 15 mars au 9 avril 2017

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du mardi au samedi de 11h à 18h
Costumes : Jackye Fauconnier Galerie du Roi, 32 à 1000 Bruxelles
 La collection
printemps-été,
rencontre d’histoires
et de styles pour un
designer poétique et
sans époque.

O L I V I E R T H

LE PETIT
PRINCE
DE LA MODE BELGE
Il revient avec une collection couture tissée d’histoires.
Il est un peu à la mode ce que Xavier Dolan dans une époque qu’il survole. Créateur-
est au cinéma. Précoce, observé à la loupe équilibriste dans un monde de prêt-à-mâcher.
et trop rare publiquement. À 19 ans, Olivier Il a les épaules frêles, mais solides: désor-
Theyskens entamait ses études de stylisme à mais entrepreneur («Je suis créateur, ça n’est
La Cambre. À 25 ans, il devenait directeur artis- pas ma vocation à long terme de chercher
tique de la maison Rochas. À 29 ans, il accep- des financements, mais pour ce projet, je me
tait le même poste à la tête de la création de suis lancé»), il gère sa maison comme une
Thomas Deschamps, presse

Nina Ricci. Puis Theory à 35 ans, et finalement,
peu avant le passage vers la quarantaine, la
fondation de sa maison.
Designer qui crée l’événement à chaque nou-
veau statement, Olivier Theyskens a toujours
l’air d’un gamin. Il promène son allure d’elfe
œuvre productrice d’art, qu’il doit cependant
rendre rentable. «L’idée de lancer ma propre
marque est née tout de suite après mon départ
de Theory, en 2015. Et le processus d’éla-
boration de cette nouvelle collection a vrai-
ment commencé début 2016, dans la foulée.»

03/2017 EL LE.BE 147


À ce jour, Olivier Theyskens autofi-
nance sa collection de prêt-à-porter
de luxe, à mi-chemin de la couture, et la
conçoit seul avec une équipe de quatre
collaborateurs au studio.
Les premières silhouettes de ce prin-
temps-été ont été présentées lors de la
fashion week parisienne, en septembre
dernier. Dans son propre showroom,
80 places assises, pas une de plus. S’y
trouver était à peu près aussi aisé que
d’obtenir une invitation à un barbecue à
Camp David. Après tout, ce qui est rare
est précieux.
Niveau silhouettes, Olivier Theyskens
a tracé ce qu’on aime chez lui: des lignes
épurées, mais un discours sous-jacent
spectaculaire. Car finalement, comme
dans tous les domaines créatifs, faire
simple, éloquent et raffiné à la fois, c’est
ce qu’il y a de plus périlleux. Il faut res-
ter commercial, soigner son storytel-
ling, surprendre, séduire. Tout cela sans
trop réfléchir. Un exercice d’homme-
orchestre, qu’il a réalisé sans faute.
«Certaines pièces, celles avec une
touche plus rétro, me rappellent mes
racines normandes du côté de ma
mère: j’ai utilisé du tartan français,
dessiné des robes-manteaux, cousu
de la dentelle. C’est une esthétique
début du XXe siècle, appliquée à une
silhouette chic métropolitaine, avec
ma touche belge.» Sur certains man-
teaux à empiècements sublimes, la
doublure en plumetis est raccord avec
une robe à assortir en-dessous. On
ouvre le pan du vêtement, il se prolonge
en couches subtiles. La Belgique est
bien là. D’autres pièces, en cuir court
notamment, sont liées à une moder-
nité plus urbaine. À qui s’adresse la
collection?«Je m’imagine à la place
148
MAG
L’intemporel androgyne et le
rock’mantique : les essentiels
qui relient un univers créatif
au quotidien.
des femmes. Je me projette dans leurs
désirs et leurs besoins. Je les vois de
manière plurielle: avec leur approche
smart, chic, intellectuelle et sensuelle
des vêtements. Je veux faire des vête-
ments utiles. Et parfois, juste du design
pour du design, sans me projeter dans
l’idée d’une muse. Je me dis simple-
ment “ça va être beau porté”, sans me
limiter à l’image figée d’une égérie.»
C’est une collection qui colle à une
attitude de jeunesse, et qui séduit sans
ambages une génération plus expéri-
mentée. «On est toujours surpris par
ceux et celles à qui plaît notre travail.
C’est pourquoi, avec le temps, je me
suis détaché d’une image précise. En
toute chose, j’évite les clichés et les sté-
réotypes.» Pour ancrer la collection en
lévitation sur deux époques, Theyskens
a imaginé des bottines édouardiennes
en python. Son lien avec l’école belge se
distingue dans la rigueur des montages,
des coupes, dans une certaine forme de
minimalisme. Des couleurs sombres,
parentes du noir. Et bien sûr, depuis
le début de sa carrière, sa signature
architecturale de la construction. Le
créateur fait référence à l’imagerie des
jeunes filles en villégiature dans «Gigi»
selon Cecil Beaton, évoque le Deauville
de 1910 et, sans doute, Le Coq aussi.
La collection du Belge parisien est
fabriquée en Italie, auprès de fabri-
cants de prêt-à-porter haut de gamme,
à la main pour certains assemblages
complexes: «Le luxe se niche dans le
détail des finitions.» C’est un premier
volet, destiné à ancrer un univers mi-
Jules Verne, mi-«Blade Runner»,
Thomas Deschamps, presse
dans un présent en mutation qui
se reconnaît dans les univers forts.
Olivier Theyskens reste cohérent avec
son identité stylistique originelle: «Je
ne suis pas intimidé par rapport à mes
fondamentaux.» Parfait: que son culot
nourrisse le nôtre. ELISABETH CLAUSS
E L L E . B E 03/20 17
 À PARTIR DU 26 MARS

C’est le moment
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 Coup de projecteur sur ces jeunes Belges qui font leur place

dans les studios des plus grandes griffes internationales.

Les directeurs artistiques

belges (ou ayant
étudiés dans les écoles
belges) des maisons de
prestige, on les connaît:
Anthony Vaccarello
MADELEINE COISNE
STYLISTE JUNIOR IMPRIMÉS CHEZ CHRISTIAN DIOR
chez Saint Laurent, Diplômée de l’Académie d’Anvers en 2014
Raf Simons chez Dior Pourquoi une carrière dans la mode ? Je équipe des graphismes qui répondent
voulais travailler dans un domaine qui aux inspirations du directeur artistique
puis Calvin Klein, me permette de dessiner. Chez Christian pour les collections de prêt-à-porter
Dior, j’ai la chance de pouvoir développer femme et haute couture. Ils peuvent
Julien Dossena des projets riches et variés. Mais j’aime- ensuite être interprétés en broderie, en
chez Paco Rabanne, rais utiliser mes nouvelles connaissances jacquard ou en imprimés.
pour évoluer peut-être un jour dans Votre rêve inavoué ? Aller vivre au Japon
Kris Van Assche chez Dior d’autres domaines: l’architecture d’inté- et travailler pour un maître céramiste.
rieur, ou le design d’objets. Après cinq ans d’apprentissage et de
Homme, Glenn Martens Quelles valeurs avez-vous retenues de silence à ses côtés, la seule chose qu’il me
chez Y/Project... Mettons vos études ? Chercher plus loin, penser dira sera «c’est bien».
différemment. Votre patte « belge » ? Je ne crois pas
un instant en lumière ces Votre premier job ? J’ai été embauchée avoir une patte belge. Je ne veux être
chez Christian Dior, en temps que sta- identifiable par aucun style, ni moderne,
fabuleux talents qui font la giaire, dans le département pour lequel ni futuriste, ni belge, ni français… Mon
mode depuis l’ombre des je travaille encore aujourd’hui. but ultime est de créer quelque chose qui
Presse

Et aujourd’hui ? Je développe avec mon ait une âme.

studios de création.

03/2017 EL LE.BE 151


JULIAN
KLAUSNER
ASSISTANT STYLISTE
SUR LES LIGNES 1 ET 4
CHEZ MAISON MARGIELA
Diplômé de La Cambre
en 2016
Pourquoi une carrière dans la mode ? J’ai toujours observé les
femmes et leurs attitudes changeantes selon les vêtements
qu’elles portent. C’est l’idée de transformation qui m’a attiré.
Quelles valeurs avez-vous retenues de vos études? La rigueur et
le lâcher-prise. On nous a appris à développer un geste franc,
avec une intention forte.
Votre premier job ? Celuiquej’occupeactuellementchez Maison
Margiela. Avant, j’ai fait des stages, dont une année chez Kenzo,
où j’ai énormément appris.L’annéedernière,j’aifaitunstagechez
Maison Margiela. Toutescesexpériencesm’ontbeaucoupenrichi.
Votre rêve inavoué ? Dessinerdescostumespourl’OpéradeParis.
Votre patte « belge » ? Uncertaindécalage,unepointed’humouret
un deuxième degré d’interprétation.J’aimel’idéequemonhéritage
belge m’apporte une certainedualité,entrefantasmeetréalité.
NICOLAS DI FELICE
WOMENSWEAR SENIOR DESIGNER CHEZ LOUIS VUITTON
Diplômé de La Cambre en 2008
Pourquoi une carrière dans la
mode ? C’était une évidence. Je
ne me rappelle plus du moment
où je me suis réellement posé la
question.
Votre premier job après l’école ?
Styliste junior chez Balenciaga,
après deux mois de stage. J’y suis
resté plus de six ans. À l’époque, la
maison était encore assez petite,
j’ai eu la chance d’être engagé
directement comme styliste
au studio précollection et non
comme assistant. Je faisais pas
mal de propositions en 3D, ce
qui leur manquait à ce moment-
152
MAG
ANAÏS
LALU
STYLISTE MAQUETTISTE
CHEZ BALENCIAGA
Diplômée de La Cambre
en 2013
Pourquoi une carrière dans la mode? Cen’étaitpasuneévidence:je
savaisquejevoulaisêtredanslacréation,levêtementestvenupetit
à petit. Tout a commencé devant un miroir, avec de vieilles robes
etunepairedemulesàtalonsenboisensimilicuirclouté,reçuesà
l’occasiond’unjumelageaveclaRoumanieen1991.
Quelles valeurs avez-vous retenues de vos études? Lesmultiples
lecturesdesgoûts.Jesuisarrivéeenmerassurantdanslegrischiné,
je suis repartie en assumant l’amour du fuchsia juxtaposé au vert
bouteille,etl’accomplissementd’unprojetpersonnelconséquent.
Votre premier job ? Assistante stagiaire de monsieur Laurent
EdmondchezBalenciaga.
Et aujourd’hui? Je supervise des stagiaires dans le cadre de leur
travail avec les designers en volumes, et j’ai aussi mes pièces
dans la collection.
Votre rêve inavoué ? Il est avoué: quand je n’aurai plus la niaque
pour bosser en studio, je ferai des cartes postales et des déguise-
ments sur mesure. Mon rêve inavoué, il le restera.
Votre patte «belge»? J’aime l’absurde, passer des heures à faire
un truc qui à l’air d’une simplicité infinie, la pluridisciplinarité
en inspirations ou en actions. Vouloir, aimer ou ne serait-ce que
savoir faire son vêtement de A à Z.
là, je pense. Ensuite, je suis passé prêt-à-porter femme.
styliste sur le show. Quand Votre rêve inavoué ? Mon rêve
Nicolas Ghesquière a quitté la très avoué serait de reprendre
maison, j’ai fait une saison éclair une petite maison, entouré des
en tant que head sur la précollec- gens que j’aime. Mais je ne suis
tion, puis rejoint brièvement Raf pas pressé, et je ne le ferai que
Simons chez Dior comme res- dans de bonnes conditions.
ponsable tailleur. Mais je suis vite Votre patte « belge » ? Ma patte
retourné à mon équipe de cœur «cambrienne» est un équilibre
chez Vuitton, après seulement entre créativité et technicité. Les
une année avenue Montaigne. étudiants de La Cambre semblent
Et maintenant ? Je suis en charge avoir autant d’agilité dans ces
de toutes les pièces dites «tail- deux domaines qui, à mon sens,
leur» (vestes, manteaux, panta- sont indissociables pour être un
lons, cuir, mais aussi les jupes) bon styliste en maison.
Presse
sur toutes les collections du
E L L E . B E 03/20 17
www.maison-auguste.com
 MAG

ORIANE
LECLERCQ
SENIOR DESIGNER
PRÉCOLLECTION
CHEZ ACNE STUDIOS
Diplômée de La Cambre
CASPER en 2010
WERNER Pourquoi une carrière dans la mode ? J’étais fascinée à l’idée de
STAGIAIRE CHEZ CALVIN KLEIN faire un métier qui me permette d’être à la fois créative et de
Diplômé de l’Académie m’adresser à des gens dans leur vie de tous les jours. Je trou-
d’Anvers en 2015 vais cela incroyable que, par le vêtement, on puisse incarner le
personnage que l’on veut.
Pourquoi une carrière dans chez Marc Jacobs Collection. Quelles valeurs avez-vous retenues de vos études ?
la mode ? C’est une passion Je viens de commencer un nou- Que l’union fait la force. Et j’ai appris à construire mon œil.
d’enfance. À l’époque, je vou- veau stage chez Calvin Klein Votre premier job ? Assistant designer chez Lutz Huelle.
lais fabriquer des chaussures. Collection. La vertu de stages Votre rêve inavoué ? Mener parallèlement une carrière musicale.
Quelles valeurs avez-vous si différents, c’est l’incroyable Votre patte « belge » ? Un humour certain, très belge. Un amour
retenues de vos études ? Ne expérience que j’en retire. pour le vêtement conceptuel, ainsi qu’une envie constante de
jamais abandonner, travailler Votre rêve inavoué ? décaler les codes, d’étonner et de séduire sans artifices.
dur même quand la difficulté Devenir le directeur créatif
s’accroît. d’une grande maison de mode
Votre premier job ? J’ai fait mon ou lancer ma propre marque.
premier stage chez Oscar de la Votre patte « belge » ?
Renta avec Peter Copping, puis La discrétion.
ISABELLE AOUT
DIRECTRICE DE STUDIO
CHEZ JEAN-PAUL GAULTIER
Étudiante à La Cambre
de 1993 à 1998
JULIE Pourquoi une carrière dans tait pas, il a fallu tout mettre
DEKEGELEER la mode ? À 15 ans déjà, je en place, c’était une super
STYLISTE JUNIOR demandais à ma mère de expérience. Par la suite, je suis
CHEZ PACO RABANNE m’apprendre à coudre, je devenue responsable de la ligne
Diplômée de La Cambre transformais des pièces vin- Artisanal (la haute couture de
en 2008 tage. Je ne voulais pas vraiment MMM) et enfin directrice du
être styliste, mais à l’époque je studio jusqu’en 2010, fonction
Pourquoi une carrière dans la mode? Pour le plaisir de construire ne connaissais pas le métier que j’occupe aujourd’hui chez
un vêtement. que j’exerce aujourd’hui, qui Jean Paul Gaultier.
Quelles valeurs avez-vousretenusdevosétudes? Laforcedetravail. correspond exactement à ce Votre rêve inavoué ?
Votre premier job ? Un stage chez Givenchy. Je suis passée chez que je voulais faire. Il va le rester.
Cacharel, Balenciaga, Mugler et finalement Paco Rabanne, où Quelles valeurs avez-vous Votre patte « belge » ? Je
je suis depuis plus de trois ans. retenus de vos études ? parlerais plutôt d’un «esprit
Et aujourd’hui ? En binôme avec un assistant, comme chaque La persévérance . belge». Je travaille avec beau-
styliste, je travaille pour faire exister au maximum la vision de Votre premier job ? Je n’ai coup d’humour et de second
notre directeur artistique. jamais été diplômée! En 1998, degré, tout en restant rigou-
Votre patte « belge » ? L’humilité est vraiment, de manière j’ai arrêté cinq mois avant la fin reuse et professionnelle. Nous
générale, une caractéristique belge. Il y a aussi l’implication de ma cinquième et dernière faisons un métier où il faut
extrême, mais qui vient sans doute plus de La Cambre que de année de stylisme, parce que savoir s’amuser. On ne sauve
la Belgique. Une conscience et une approche technique du j’ai été recrutée chez Maison pas des vies… Pour faire passer
vêtement. Martin Margiela, où je fai- un message, le plus important,
sais mon stage. J’y suis restée c’est la simplicité, la sincérité,
douze ans. J’ai commencé et la distanciation. Là, on peut
Presse

comme stagiaire et, très vite, être entendu.

on m’a proposé le poste de chef ELISABETH CLAUSS
de produit. La fonction n’exis-

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CHANEL BOTTEGA VENETA

VALENTINO

GIVENCHY MARC JACOBS

VALENTINO

BOTTEGA VENETA

CÉLINE
BALMAIN

GUCCI
GUCCI VALENTINO
ISABEL MARANT

H. ACKERMANN
T E N D A N C E S
M O D E

GUCCI
LE ROSE
BALENCIAGA

JIL SANDER

MULBERRY

CÉLINE
Carrée Est-ce l’effet VETEMENTS?

LA CARRURE
KENZO

SAINT LAURENT

GUCCI

KENZO

Sculptée Épaules bouffantes ou volantées,

Imaxtree
 ISABEL MARANT
ISABEL MARANT

XXL

mais résolument arty.

Au plus large, au mieux !
LOUIS VUITTON

G. VALLI

JACQUEMUS

ISABEL MARANT

MARC JACOBS BALENCIAGA

T E N D A N C E S
M O D E
 Z O O M

BALENCIAGA PORTS GUCCI GUCCI

RODARTE BALENCIAGA ALTUZARRA CARVEN

GUCCI MOSCHINO COACH DOLCE & GABBANA

MICHAEL KORS PILOTTO FAY CHLOÉ

CARVEN ISABEL MARANT DOLCE & GABBANA PORTS

Imaxtree

Imaginez les bouquets de William Morris déclinés

C’est le bouquet ! en papier peint années 70, et vous aurez une idée des
imprimés fleurs à porter cette saison.
DRIES VAN NOTEN LES FLEURS
 CÉLINE
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EMPORIO ARMANI

LE TECHNI
Imaxtree
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NINA RICCI
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BALMAIN
 Imaxtree

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CHANEL

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SAINT LAURENT
LES MAXI
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MSGM

GIVENCHY
LOEWE
MANCHES
LOEWE

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MICHAEL KORS

VETEMENTS
T E N D A N C E S

DKNY
M O D E
le
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DIOR

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ma
L E L O O K

L’ULTRA NATUREL
L’idée: être belle sans en faire trop. Juste un
teint frais et glowy, des lèvres légèrement
rosées et des cils subtilement teintés. Comme
chez Prada et Saint Laurent, on opte pour un
Imaxtree

look minimaliste qui s’appuie sur les soins

portés à la peau plutôt que sur le maquillage.
 T E N D A N C E S B E A U T É

DIOR
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L E S T Y L E

LES PAUPIÈRES OISEAU DE PARADIS

Bleu électrique, orange flamboyant, jaune vif, tout est
permis. À une seule condition : faire l’impasse sur le mascara.
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 T E N D A N C E S B E A U T É

Cyndi Lauper avait

vu juste: «Girls just
wanna have fun»!
Pour coller au style
L E L O O K
eighties, on copie le
L’ESPRIT maquillage des filles
ANNÉES 80 du défilé Kenzo. On
intensifie les lèvres
avec un beau rouge
puissant et on étire
le blush loin sur les
tempes.

KENZO
 MAX MARA

L E F O C U S

LE REGARD AQUARELLE
Tom Pecheux, le maestro du make-up, a imaginé pour Max Mara une palette
totalement abstraite faite de couleurs vives et de traits flous. La peau est une toile,
le make-up une œuvre d’art. Pour adopter la tendance, on choisit les bonnes couleurs,
bleu aqua et jaune soleil, et on laisse parler son inspiration.

Imaxtree

MAX MARA
 T E N D A N C E S B E A U T É

L E F O C U S
FENDI
LA BOUCHE À PAILLETTES
En backstage de la fashion week de Milan, Peter Philips a ajouté une pluie
de paillettes à ses looks beauté et a réussi à créer le make-up le plus marquant
de la saison. Pas jouable au quotidien, on est bien d’accord, mais parfait pour
donner libre cours à notre côté party girl.

FENDI
 SHIMA MICHAEL
NAKA COS
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ENZO

HINO
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L E S T Y L E
GUY LAR
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LES LÈVRES FULL COLOR
Rouge, pourpre, rose, bordeaux et même rouge-noir, en version
mate ou glossy, un seul mot d’ordre: de la couleur sur la bouche!

KATRANTZOU
M A R C JA C O B S

I
VALL
Imaxtree
 T E N D A N C E S B E A U T É

L E L O O K

LE MIX & MATCH

AUDACIEUX
Suivre les règles,
c’est dépassé. On
sort des sentiers
battus en mixant
lèvres orange et
cheveux roses,
comme chez
Mary Katrantzou.
La fraîcheur est
rebelle.
 L E F O C U S

LA BOUCHE BONBON
Le rose, c’est la couleur de la saison. Côté dressing, mais aussi maquillage.
On joue le rose doux, presque pastel, pour des lèvres gourmandes.
Imaxtree

BURBERRY
 T E N D A N C E S B E A U T É

L E F O C U S

LES SOURCILS PASTEL

L’idée kawaï: assortir la couleur de ses sourcils à celle de ses lèvres.
Un style parfait pour les festivals!

GUCCI
À GAUCHE:
Salopette en jean, DIESEL.
Lunettes de soleil, VAVA.
Manchette colorée en métal,
MAX MARA.
Bracelet doré,
WOUTERS & HENDRIX.
Sac à bandoulière,
KATE SPADE NEW YORK.
Sandales à plateaux,
MARINA RINALDI.
À DROITE:
Pull en dentelle avec inscription,
PINKO.
Pull à col roulé, PRADA.
Jupe à imprimé africain,
WEEKEND MAX MARA.
Sac, NAKWA.
Sandales en cuir verni, NATAN.
 Robe en mousseline, DIOR.
Collier en turquoise porté en
ceinture, MAX MARA.
Choker en velours avec étoiles
en or, DODO.
Bagues en or et argent avec
diamants, DIAMANTI PER TUTTI.
Sneakers, NIKE.

Des couleurs
fortes, des fleurs
et des rayures,
du satin léger et
de la mousseline
vaporeuse… Le fun
fond sur la mode!
À GAUCHE:
Crop top, col en coton et pantalon large à
taille haute, ANN DEMEULEMEESTER.
Boucles d’oreilles,
STUDIO COLLECT.
Bracelet en plexi et métal,
WOUTERS & HENDRIX.
Sandales à plateau, H&M.
À DROITE:
Chemise en coton à manches oversize,
TUINCH.
Collier en laine tissée,
ANNEMIE VERBEKE.
Short en jean, 7 FOR ALL MANKIND.
Sandales compensées,
KENNEL & SCHMENGER.
 Perfecto en cuir imprimé et sac à
bandoulière, PATRIZIA PEPE.
Jupe en soie perlée et sous-jupe en
tulle, DRIES VAN NOTEN.
À GAUCHE:
Combinaison en soie à imprimé fleuri,
ZADIG & VOLTAIRE.
À DROITE:
Blouse en velours à rayures et pantalon
assorti, MINIMUM.
Lunettes de soleil, ALAIN AFFLELOU.
Top en soie à imprimé bandana, LÉO.
Pantalon en soie,
ANN DEMEULEMEESTER.
Choker en dentelle avec pendentif
métallique et sandales à plateaux, H&M.
Jupe en satin de soie, TWIN-SET.
Collier en métal et pierre rose et
sandales à plateaux, H&M.
Robe bustier en tissu éponge, LACOSTE.
Collier avec ananas, TOPSHOP.
Bracelet doré avec pierre,
WOUTERS & HENDRIX.
Sac seau perlé, MALIPARMI.
Sandales en cuir, WHAT FOR.
T-shirt sans manches, O’NEILL.
Soutien-gorge brodé,
& OTHER STORIES.
Jupe avec plumes d’autruche, PRADA.
Boucles d’oreilles serties de pierres,
LODE MARTENS.
Veste oversize à imprimé
camouflage, AMATOR.
Collier en coton et paillettes,
ESSENTIEL.
Soutien-gorge et culotte en maille,
AMERICAN VINTAGE.
Bagues en or rose,
DIAMANTI PER TUTTI.
 Robe à manches bouffantes en satin de soie
imprimé et pull court à paillettes, KENZO.
Sandales à plateaux, KENNEL & SCHMENGER.
 Top kimono en mousseline de soie
incrustée de perles et de plumes
d’autruche, pantalon assorti,
chemise imprimée, ceinture en cuir
et claquettes, PRADA.
Sac en cuir, LE TANNEUR.
 EN HAUT:
Robe en satin, EMPORIO ARMANI.
Boucles d’oreilles avec perles en
plexi, TITTO.
Bottines en cuir imprimé,
Katy Perry by SARENZA.
EN BAS:
Robe en mousseline, CHANEL.
Boucles d’oreilles avec perles en
plexi, TITTO.
Pochette à inscription, ESSENTIEL.
Bague en or avec ballon,
STUDIO COLLECT.

PRODUCTION CLAIRE THYS STYLISME CAROLIEN SWINNEN PHOTOGRAPHE MOUS LAMRABAT ASSISTANT PHOTOGRAPHE TIM COPPENS
COIFFURE ET MAQUILLAGE KIM THEYLAERT AVEC BUMBLE AND BUMBLE & M.A.C MANNEQUINS DJAJA & NANDI @ULLA MODELS
MERCI À L’ATOMIUM ET AU MUSÉE ADAM
Nos adresses sur elle.be
Longue robe en maille, DESIGUAL.
T-shirt filet à manches longues, LÉO.
Lunettes de soleil,
LINDA FARROW X SIBLING.
Sneakers à plateaux,
BUFFALO BY SARENZA.

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THE
 Place à la couleur
dans un esprit ANNÉES 2000!

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Collier « Maillon » en argent, DINH VAN. Bague « Panthère » en or rose, grenats tsavorites et onyx, CARTIER.
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GIORGIO ARMANI.
Pantalon palazzo en coton peint à
la main par l’artiste Jean-Claude
Wouters, JEAN-PAUL KNOTT.
Sac seau en cuir,
MAISON MARGIELA.
Cuissardes vernies,
CHRISTIAN LOUBOUTIN.
Robe bustier en tulle, DIOR.
T-shirt en coton
«Fear Everything»,
DO NOTHING CLUB.
Baskets en cuir,
BUFFALO BY SARENZA.
Sac «Beauty Lock»
en cuir d’agneau, métal
et polyester, CHANEL.
Sautoir en perles, CHANEL.
Combinaison en tissu
éponge, LÉO.
Sac «Le Mutin» en cuir
Crispy Calf, DELVAUX.
Sautoir avec perles et
charms, CHANEL.
Bague «Panthère» en or
rose, grenats tsavorites
et onyx, CARTIER.
Bracelet «Idol V» en or et
palladium, LOUIS VUITTON.
Spartiates à talons en denim,
PHILIPP PLEIN.
Veste «Esprit Denim» en PVC, CARVEN. Brassière et short en maille, DIOR. Cuissardes en cuir verni, LÉO.
Sac Brillant «The Hero» en vinyle, DELVAUX. Créoles en argent et bandana en coton, LÉO.
Trench oversize, MAISON MARGIELA. Haut de maillot en polyamide, PHILIPP PLEIN. Pantalon en vinyle, KENZO.
Sac «Verrou» en cuir, HERMÈS. Chaînes en métal doré, PHILIPP PLEIN.
Top en dentelle, jupe, pantalon,
body effet peau et bottes en cuir,
le tout LOUIS VUITTON.
Bracelet en strass, VINTAGE.
Hoodie en jean, LÉO.
Bralette en jean à
empiècements dorés,
PHILIPP PLEIN.
Collier en chaîne doré,
PHILIPP PLEIN.
Spartiates
en jean, AGL.
 Chemisier en soie,
CHRISTIAN WIJNANTS.
Jupe plissée en polyester,
HAIDER ACKERMANN.
Ceinture en cuir,
HAIDER ACKERMANN.
Tote bag «Bao Bao»,
ISSEY MIYAKE.
Espadrilles en tweed, CHANEL.

PHOTOGRAPHE ZEB DAEMEN

ASSISTANT PHOTOGRAPHE
GRETAR GUNNLAUGSSON
STYLISME MARIE GUÉRIN
ET LEONNEKE DERKSEN
ASSISTANTE STYLISME
VALÉRIE DE JONGHE
MAKE-UP ET COIFFURE
SHARON DE WINTER
POUR CHRISTIAN DIOR
@TOUCH BY DOMINIQUE
MANNEQUIN LENA WRO
@ DOMINIQUE MODELS
Merci à La Fabrique 22A.

Nos adresses sur elle.be

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IT-PIÈCE
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Le kimono fleuri
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L astuce easy wear:

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combinez imprimé et
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couleurs fortes. JULIA JUN

Avec une jupe courte, un

pantalon ou un short,
le kimono imprimé, c’est
la pièce passe-partout
de l’été !

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5 Short en jean brodé, ZOE KARSSEN, 170€. 6 Chemise en coton avec imprimé fleuri, RUE BLANCHE, 185€ + robe en coton à imprimé feuille, SILVIAN
HEACH, 92€. 7  Pull court en maille, LE MONT ST-MICHEL, 145€. 8 Jupe-culotte en jean rayé, H&M, 39,99€. 9 Sandales à plateaux en cuir, LIU-JO, 187€.
10 Escarpins à imprimé tropical, ZARA, 59,95€.

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Le costume rose
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Costume,
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blazer, 199,90€
2 + pantalon,
119,90€.

L’idée plein été :

portez la veste avec un
4 short droit ou une jupe.

L’astuce easy wear : avec un

t-shirt, le look est plus casual.

8
Reporters, presse

1 Blouse en satin à imprimé cœurs, DIESEL, 129€. 2 Sneakers en cuir avec pompon, ZARA, 49,95€. 3 Top sans manches en coton, ANNEMIE VERBEKE,
546€. 4 Lunettes de soleil, DOLCE&GABBANA, 462€. 5 Short, AMATOR, 129€. 6 T-shirt à message, O’REN, 55€. 7 Sac en plexi, FURLA, prix sur
demande. 8 Escarpins imprimés 80’s, MADE BY SARENZA, 98,99 €. 9 Chemise en coton, LEVI’S, 79,95 €.

CAROLIEN SWINNEN
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212 E L L E . B E 03/20 17
 SHOPPING
2

1 IT-PIÈCE

La robe powerful 3

L’astuce easy wear : pour

l’after-work, portez un
blazer rayé sans manches.
Sophistication immédiate.
Robe en coton composée d’une
chemise et d’une jupe crayon en
7 laine, MAX MARA, 399€.

Pour une réunion boulot,

ajoutez un foulard en
soie coloré.

8
10
Reporters, presse

1 Veste en daim, ENES, 720€. 2 Sac en cuir, PAUL SMITH, 415€. 3  Mules en daim, SACHA, 179,99€. 4 Manteau sans manches, SILVIAN HEACH, 110€.
5 Boucles d’oreilles dorées, WEEKDAY, 8€. 6  Lunettes de soleil, CALVIN KLEIN, 295€. 7 Blazer, BY MALENE BIRGER, 415€. 8 Bottines en daim
avec volants, JW ANDERSON VIA NET-A-PORTER.COM, 795€. 9 Carré de soie, DOLCE & GABBANA, 145€. 10 Bottines en velours avec talons ronds,
JÉROME DREYFUSS, 605 €.

CAROLIEN SWINNEN Nos adresses sur elle.be

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en 1 séance de 20 minutes), mais aussi gagner en
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Des courants électriques qui stimulent les muscles en les
contractant. Voilà en quoi consiste l’électrostimulation.
Pratiquée par les sportifs de compétition ou des
patients en revalidation depuis des années, cette
méthode connaît une mini-révolution ces derniers
mois. Vous enfilez une combinaison sur laquelle on
fixe des électrodes reliés à un générateur avec ou sans
fil. Celui-ci va prodiguer des impulsions à intensité
variable, sans douleurs, déterminées en début de
séance. Assistée d’un coach (professeur d’éducation
physique ou kinésithérapeute) formé à la méthode,
vous effectuez des exercices physiques personnalisés
durant 20 minutes. L’avantage : vous décuplez les
effets de l’EMS et de l’entraînement physique puisque
chaque groupe musculaire est sollicité en même temps
grâce à l’électrostimulation. Une séance de 20 minutes
correspond à un entraînement sportif de 3 à 4 heures.
Pour des résultats rapides et durables, il suffit de deux
sessions de 20 minutes par semaine. Après deux mois, on
voit vraiment la différence.
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Convaincue par une approche globale de la santé, Valérie
Defraeye, l’initiatrice de Energyfit Studio et Bodytec
Studio, enrichit la séance de conseils nutrition et bien-
être. « Les gens n’ont pas le temps de pratiquer un sport
plusieurs heures par semaine, de prendre rendez-vous
chez un nutritionniste et encore moins d’apprendre
des techniques de relaxation, de respiration qui sont
le fondement même de notre bien-être. Chez nous, le
client peut être pris en charge sur tous ces aspects. Dès
sa première séance il a la satisfaction immense d’avoir
accompli quelque chose et retrouve très rapidement
un certain bien-être et un nouveau dynamisme. » Si l’on
souhaite aller plus loin, Amandine Poli, cuisinothérapeute
et énergéticienne aide à reconnecter le mental avec le
physique pour retrouver toute sa vitalité et se débarrasser
de ses kilos en trop grâce à des séances de coaching
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72 heures après la séance.
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Le jeans large
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L’idée en plus : osez le total look

L’astuce easy wear : pour jean. Casual chic !
mettre encore plus votre
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tez-le avec des chaussures Jeans large, TWIN-SET, 174€
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6

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forme et de son corps de rêve.
INTERVIEW HANNAH NATHANSON PHOTOS JEM MITCHELL STYLISME MICHELLE DUGUID
 & MOI

ROSIE HUNTINGTON-WHITELEY A OUBLIÉ SON SMOOTHIE VERT dans la voiture qui vient
de la déposer au shooting de la couverture du ELLE. « Je suis sûre qu’il y aura du
jus en haut », lui dis-je sans grande conviction, dans l’espoir d’atténuer son désarroi
évident. Son regard bleu arctique, qui a illuminé un millier de campagnes de mode, me
transperce alors comme pour dire : « Le mien n’est pas un simple jus. » Son chauffeur
fait rapidement demi-tour pour qu’elle récupère son smoothie, et effectivement, ce
n’est pas n’importe lequel ! C’est le Super Elixir d’Elle Macpherson. « Elle vient de
me l’envoyer. Je n’arrive pas à y croire, c’est délicieux. » Rosie est prête à attaquer la
journée.
Qu’est-ce que la top model, actrice et plus récemment femme d’affaires (elle a été
l’égérie de Burberry, a rejoint les Anges de Victoria’s Secret et est le cinquième man-
nequin le mieux payé au monde, ex aequo avec Gigi Hadid, NDLR) peut bien boire
ainsi au petit déjeuner ? Et, si nous avions sa recette secrète, pourrions-nous vrai-
ment avaler assez de beurre d’amande et de graines de chia pour avoir sa peau lisse
et ses cheveux brillants ? « Tout ce qui est vert, que ça soit bon ou non, fait partie de
mon régime alimentaire quotidien », confie-t-elle quand on
de L.A. et qu’elle est encore en plein jet-lag. Sa vision de l’exercice
aborde la question du petit déjeuner. Rosie, qui aura 30 ans
physique correspond bien à son bon sens sur la nourriture. Elle
l’année prochaine et vit à Los Angeles avec son fiancé, l’acteur
est la première à admettre qu’elle doit fournir des efforts pour
britannique Jason Statham, suit vaguement une recette à
modeler son corps de sirène que les griffes de maillots de bain,
base de banane, de beurre d’amande, de pomme, d’épinard,
de lingerie et de jeans s’arrachent. «Je vais à la salle de sportcinq
de kale et d’un zeste de poudre probiotique : « Less is more
ou six fois par semaine, mais j’essaie de bouger ou d’augmenter
dans mes smoothies. »
ma fréquence cardiaque au moins une fois par jour. L’exercice
Il y a quelques années, elle déclarait manger debout et boire
physique doit faire partie de la routine quotidienne.» Comme
un litre d’eau au réveil : plus on va vite, mieux c’est, pour que
la plupart des célébrités, Rosie est la disciple fidèle d’un gourou
« tout bouge à l’intérieur ». Je suppose qu’elle est intransi-
du fitness: «À Los Angeles et à New York, j’adore le programme
geante sur la qualité de ce qu’elle mange, mais, étonnam-
d’entraînement Body by Simone. Les leçons se donnent dans un
ment, ce n’est pas forcément vrai. « Je suis mannequin, mais
studio de danse, sans machine ni équipement, ce qui me convient
jemangesouventdeshamburgers.Jenepourraisabsolument
parfaitement.» Vous n’avez jamais vu de photos de magazine
pas me restreindre tout le temps et arrêter de manger des
people montrant Rosie sortir, ivre morte, d’une discothèque?
pizzas ou des gâteaux. C’est une question d’équilibre. C’est
C’est normal. Ses sorties, ce sont ses séances de sport: «On y
la raison pour laquelle je mange sainement à la maison et
apprend des chorégraphies sur une musique à plein volume,
je commande des frites quand je sors avec des amis. » Elle
comme en boîte de nuit, ce qui permet à la pop star qui sommeille
triche, donc, certains jours ? « Ce n’est pas de la triche, cor-
en nous de se déchaîner pendant 55 minutes.» Le cours, qui com-
rige-t-elle. C’est une manière de profiter de la vie. Je ne veux
prend de nombreuses levées de jambes, des exercices exténuants
pas compter les calories ou être obsédée par quoi que ce soit.
à la barre et un circuit d’entraînement qui fait appel à la muscu-
Je n’ai pas envie que les gens qui partagent un repas avec moi
lation plutôt qu’à des poids, est sans aucun doute ce qui fait que
aient l’impression que je les juge sur ce qu’ils avalent. »
le corps de Rosie ressemble à ce qu’il est: tonique, mince et mus-
ELLE A ESSSAYÉ D’ÊTRE VÉGÉTARIENNE « mais ça n’a duré que
clé. «Mon corps et ma force se sont métamorphosés après avoir
deux jours. J’ai grandi dans une ferme, raconte-t-elle en
suivi le programme de Simone trois à quatre fois par semaine au
souriant. J’adore les plats végétariens, mais j’ai besoin de
cours des trois dernières années, confirme-t-elle. Tous les profs
protéines. » Tout ça, bien sûr, c’est pour entretenir ce corps
sont d’anciens danseurs et, selon moi, le corps d’un danseur est
de rêve qui pourrait lui permettre, si elle continue de boire
incroyablement mince et robuste. C’est ce à quoi j’aspire.»
le Super Elixir et de s’entraîner comme elle le fait, de détrô-
Pourtant, elle n’hésite pas à se moquer de l’engouement exces-
ner Elle Macpherson (surnommée « The Body »). « Vous
sif pour le sport qu’on voit très souvent chez les habitants de Los
allez me demander si je me suis déjà entraînée ce matin ? La
Angeles : «Quand je suis arrivée à LA, on m’a proposé d’aller faire
réponseestnon,jenevaispasmeleverà4hdumatinavantun
une randonnée. J’ai expliqué que je n’avais pas mes chaussures de
shooting, je risquerais de paraître fatiguée devant l’objectif. »
marche, que je devais être à midi à un rendez-vous, et que je n’au-
Jelacomprendsd’autantplusquejesaisqu’ellevientd’arriver
rais donc sans doute pas le temps d’y participer. On m’a répondu:
“Enfilez vos tongs, on en a pour une demi-heure.” Nous sommes
allées au Runyon Canyon, un chemin de terre légèrement pentu,
où des centaines de “randonneurs”, qui portaient une tenue de
sport la plupart du temps improvisée, hurlaient sur leur kit mains
Jem Mitchell

libres. Quelle expérience! raconte-t-elle en riant. Là d’où je viens,

une randonnée, c’est une expédition de trois jours, chaussures de
marche aux pieds.»

03/2017 EL LE.BE 221

 « JE VOULAIS CRÉER UNE COLLECTION DE LINGERIE
Jem Mitchell
DEPUIS QUE J’AI 19 ANS »
 & MOI

IL EST CLAIR QU’AVEC UN CORPS COMME LE SIEN, Rosie, qui a créé une ligne de vêtements
de sport lancée en collaboration avec Marks & Spencer, n’est pas gênée d’avouer
qu’elle est du genre à porter uniquement un legging et une brassière : « Je n’aime ni
la chaleur ni le contact des matières sur ma peau. C’est lorsque je suis à la salle de
sport que je me sens le mieux. J’adore observer mes postures pendant les exercices,
explique-t-elle. Le corps d’une femme a mille facettes, mais celle que je préfère, c’est
quand je fais de l’exercice physique. C’est à ce moment-là que je me sens la plus sexy et
la plus forte.» S’entraîne-t-elle parfois avec son mari? « Certainement pas ! Quand je
vais à la salle, c’est du temps pour moi. Je ne veux pas qu’on me distraie et je n’y vais pas
pour plaisanter. C’est un moment dont j’ai besoin pour me recentrer sur moi-même,
c’est une forme de méditation. Si c’est pour entendre mon fiancé me dire de faire plus
de squats… Il n’a qu’à les faire lui-même! » plaisante-t-elle. J’imagine à quoi ressemble
leur relation loin des projecteurs. Ils se sont rencontrés il y a cinq ans à Londres par
le biais d’amis communs. De vingt ans son aîné, Jason a
pour aller encore plus loin. » Sa mère, une ancienne professeur
demandé sa main en janvier 2016, lui offrant une bague
de fitness, est d’ailleurs l’un des ses « garde-fous ». Elle se sou-
de fiançailles en diamant de cinq carats signée Neil Lane,
vient d’une anecdote de l’époque où elle venait de déménager aux
qu’elle fait bouger autour de son doigt pendant que nous dis-
États-Unis, à 18 ans, et avait attrapé un accent nasillard améri-
cutons. Lorsque je lui demande si elle aurait demandé Jason
cain. « J’ai appelé ma mère et elle m’a dit : “Chérie, rappelle-moi
en mariage s’il ne l’avait pas fait, elle me répond qu’elle ne
quand tu parleras correctement.” Elle est très élégante et l’autre
souhaite pas s’étendre sur le sujet. «Les gens disent souvent
jour, après être tombée sur des photos de moi prises par un papa-
que nous sommes un couple discret. Ça m’étonne. Sans
razzi, elle m’a téléphoné pour me dire : “Chérie, j’ai vu que tu por-
doute parce que je n’ai pas l’impression qu’on le soit, même
tais une ceinture Gucci. C’est la mienne ? Tu me l’as piquée sans
s’il semblerait qu’on fasse des efforts pour rester loin des
me le dire ?” Je lui répondu que non, je ne portais pas sa ceinture,
médias et préserver notre couple d’une trop grande expo-
et elle s’est réjouie en disant qu’elle serait terriblement tendance
sition publique. J’ai juste rencontré quelqu’un dont je suis
lorsqu’elle ressortirait la sienne du fond de mon armoire ! »
tombée amoureuse et nous sommes ensemble aujourd’hui.
SA MÈRE LUI A ÉGALEMENT CONSEILLÉ de suivre son cœur. « Mon
Il n’y a rien de plus normal, selon moi. C’est ma vie à moi. »
plus grand désir a toujours été d’avoir ma vie en main, d’être indé-
Leur maison à Beverly Hills est l’une des choses dont elle
pendante et de ne pas laisser les autres dicter mon avenir, pour-
est la plus fière. Et sa déco n’a rien à voir avec le style british
suit-elle avec assurance. Ce que je fais est éphémère, je désire
de son Angleterre natale, où vit toujourd sa famille. «Vous
donc construire quelque chose sur le long terme. » Comme celles
savez, on dit parfois qu’on hérite de certaines choses de
et ceux qui sont passés par la mode avant elle, Rosie fait preuve de
ses parents, et qu’on fait le contraire. C’est exactement ce
bon sens sur son avenir et celui de sa marque : son nouveau projet
que j’ai fait. J’ai grandi dans une toute petite maison, une
sportswear, un marché florissant qui va continuer à se développer
ferme, construite il y a trois cents ans. Il y fait un froid de
en 2017, constitue la dernière étape en date de son business plan
canard et le chauffage est allumé une heure à peine en plein
en constante évolution. Sa nouvelle collection de quinze pièces,
hiver. Je vis différemment aujourd’hui. Mais je suis une
Rosie for Autograph Active, se compose de leggings et de bras-
pantouflarde.» Pourtant, Rosie reconnaît avoir parfois le
sières. « Je voulais créer une collection de lingerie depuis que j’ai
mal du pays et retourner au Royaume-Uni pour pour voir
19 ans. Je me suis renseignée et j’ai contacté Marks & Spencer,
sa famille (sa mère Fiona, son père Charles, son frère Toby
parce qu’ils sortent du lot au Royaume-Uni.» Aucun doute, Rosie
et sa sœur Florence, tous deux plus jeunes qu’elle, NDLR).
a du dynamisme et de la volonté, même si elle admet avoir eu des
L’Anglerre, elle y est attachée depuis ses débuts, quand elle
périodes de doute et d’anxiété. « C’est un sentiment horrible. J’ai
a été repérée à l’âge de 16 ans et qu’elle a décroché ses pre-
connu une période particulièrement difficile où j’avais des crises
miers contrats pour DKNY ou Ralph Lauren. Le tournant
d’angoisse. Mais j’en suis sortie. Lorsque je regarde en arrière, ce
de sa carrière a été la campagne Burberry devant l’objectif
sont toujours des périodes dont je suis fière. Je les ai traversées,
de Mario Testino, alors qu’elle était âgée de 21 ans. «J’ai
j’avais raison de penser que la situation ou la relation n’était pas
toujours réussi à garder les pieds sur terre. Je sais que tout
bonne pour moi, analyse-t-elle, lucide. Ça m’a permis de mieux
ça peut s’arrêter et disparaître du jour au lendemain. Et
me connaître. Au fil des années, on gagne en confiance, on est plus
avoir grandi dans un environnement modeste me motive
solide et on évite les conneries. »
Pas de doute, je suis sous le charme de Rosie et lorsqu’elle m’in-
vite à un cours Body by Simone lors de ma prochaine visite à L.A.
( je n’y suis jamais allée…), je m’imagine déjà danser aux côtés de
la mannequin de 1,75 m qui affirme avoir « deux pieds gauches ».
Jem Mitchell

Nous irons peut-être même boire une smoothie vert. Ou manger

un steak-frites accompagné d’un verre de vin.
HANNAH NATHANSON
La collection Rosie for Autograph Active est disponible chez Marks & Spencer.

224 E L L E . B E 03/20 17
« LE CORPS D’UNE FEMME A MILLE FACETTES,
MAIS C’EST QUAND JE FAIS DE L’EXERCICE PHYSIQUE
QUE JE ME SENS LA PLUS SEXY ET LA PLUS FORTE »
 t on tient le coup. Po
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DEVENEZ (ENFIN)
UNE VRAIE
Photo : Joshua Jordan. Stylisme : Vivian Tran

SPORTIVE
DOSSIER RÉALISÉ PAR JULIETTE DEBRUXELLES

10 CONSEILS QUI CHANGENT TOUT
NE VOUS REGARDEZ PAS (TROP)
Les salles aux murs tapissés de miroirs,
c’est vraiment un sale plan. OK, c’est
important de pouvoir observer ses
mouvements pour se corriger, mais se
fixer et constater à quel point on est
ridicule quand on fait un squat est par-
ticulièrement contre-productif. Voilà
pourquoi il n’y a pas de miroir dans
les box de crossfit. L’effort intense, le
visage rouge et en sueur, les cheveux
qui collent au front, autant éviter de
voir ça. Le risque lorsqu’on se scrute
à chaque mouvement: en oublier le
ressenti. Concentrez-vous, fermez les
yeux, allez plus loin sans vous retenir
parce que vous avez l’air d’une dinde,
les fesses en l’air et l’œil exorbité! Vous
serez glamour un autre jour.
NE VOUS TROUVEZ AUCUNE EXCUSE
Vous avez mal, vous avez faim, vous
êtes charrette au boulot, c’est l’anni-
versaire de mamie, vous êtes en panne
de voiture, chouchou vous a traitée de
truite, votre chat a mangé votre chien?
Et alors? Vraiment, on ne voit pas le
rapport. Si vous êtes épuisée, ménagez
vos efforts et contentez-vous d’une
séance light, de quelques étirements
(le surentraînement, c’est un très mau-
vais plan), ou même d’une papote avec
d’autres membres. Mais déplacez-vous
et mettez-vous en tenue. Si vous brisez
la routine, c’est le commencement de la
fin. Faites du sport l’une de vos priorités.
INVESTISSEZ DANS UN BON LOOK
Qui sont les filles qu’on envie à la salle?
Celles qui se pointent en pyjama avec
un vieux t-shirt Nirvana déchiré et
des socks dépareillées? Non. Ce sont
celles (peu importe leur niveau et leur
poids) qui font l’effort d’enfiler un bon
legging, un haut sympa, de bonnes
chaussettes basses et dont la coiffure
pratique est tenue par un joli élastique.
L’entraînement, ce n’est pas un concours
de beauté, OK, mais quand on se sent
canon, on a déjà un peu plus envie de
mouiller son maillot.
03/2017 ELLE.BE
& MOI
METTEZ-VOUS LA PRESSION
C’est un chouia pervers, mais quand on
clame au monde entier qu’on se lance
dans une nouvelle activité, et que l'on
récolte des likes au lieu de calories, on
a déjà moins envie de laisser tomber.
Les encouragements, même virtuels,
comptent vraiment. En créant une com-
munauté, sur Instagram par exemple, on
a vite le sentiment de faire partie d'une
petite bande privilégiée qui se file des
conseils, s’envoie des vidéos inspirantes.
La pression (média)sociale, parfois, c’est
pas mal...
NE VISEZ PAS LA PERTE DE POIDS
L'objectif premier, c’est la tonicité. Et
chemin faisant, vous sentirez qu’il serait
bien de vous délester de quelques kilos
pour améliorer vos performances, pour
protéger vos genoux lorsque vous cou-
rez, pour réussir à faire des tractions sans
décrocher… Votre alimentation va chan-
ger, ça fait partie du deal, vous prendrez
conseil auprès d’autres sportives, vous
finirez par acheter un bon bouquin sur
l’alimentation tonus, vous regarderez
les étiquettes avant d’ingérer n’importe
quoi. Maigrir, c’est souvent une simple
conséquence positive liée à une nou-
velle hygiène de vie. Ça ne constitue pas
un objectif en soi.
« FAITES-LE », TOUT SIMPLEMENT
«Just do it», le célèbre slogan de Nike, est
un coup de génie. Et il résume à merveille
le seul vrai conseil. Go. Allez-y. Regardez
devant, oubliez le reste. Dans quelques
mois, vous saurez ce que signifie «avoir
confiance en soi».
MULTIPLIEZ LES ACTIVITÉS
Vos deux heures hebdo d’entraînement,
c’est vraiment super. Mais pour vous
sentir dans la peau d’une vraie warrior,
faites d’autres choses. Sortez votre VTT
pour aller chercher le pain, proposez à
vos potes d’aller à l’accrobranche au lieu
de faire un barbecue-bières, offrez-vous
des expériences intenses (saut en para-
chute, rafting, via-ferrata, etc.), allez à
la piscine le midi… Bientôt, vos samedis
après-midi seront ponctués d’aventures
autres que d’aller acheter un t-shirt dans
une enseigne low cost.
BOUGEZ CHAQUE JOUR
Portez un pack de six bouteilles plutôt
que de le faire rouler dans un chariot
de supermarché, dansez dès que vous
entendez votre chanson préférée,
faites le tour du quartier d’un bon pas
pendant que vous passez un coup de fil
à votre pote, faites des abdos pendant
le générique de votre série préférée...
Saisissez chaque occasion de marcher,
sauter, porter, tirer. Plus vous faites cir-
culer votre énergie, plus vous en géné-
rez. Fini d’être une patate de canapé!
ÉVITEZ LES BLESSURES
Une petite douleur peut vite se trans-
former en bonne raison d’arrêter.
N’attendez pas avant de consulter
lorsque vous constatez que vous souf-
frez. Il suffit souvent de corriger sa
posture, de porter des semelles, une
genouillère, de faire quelques séances
de kiné pour venir à bout de cette sen-
sation désagréable qui vous inquiète. Et
quel que soit votre âge ou votre condi-
tion, un examen cardiaque de temps en
temps, c'est toujours bon...
FAITES DES RENCONTRES
Utilisez les apps qui vous secouent et
vous donnent envie de bouger, c’est la
base. Activez les rappels, les notifica-
tions et tout ce qui peut vous remotiver
quand vous avez la flemme. Mais le top,
c’est quand vous abordez votre session
d’entraînement comme un date. Un
rencard où l’on transpire vraiment, c’est
possible avec Run2meet, qui met en
contact les célibataires accros au sport.
Plus soft: Ouirun, une sorte de Tinder
safe où l’on ne cherche pas le/la parte-
naire d’une nuit mais la ou les personnes
avec lesquelles on va aller courir. Les
matchs se font en fonction de la géolo-
calisation, mais aussi du niveau et des
disponibilités. Et à la fin, on n’est même
pas obligés de prendre une douche
ensemble!
227
 & MOI

ELLE L'A FAIT

LE SAC
ELLE RACONTE
LE 33 ANS
AËL
E -G

DE SPORT IDÉAL
ANN

À chaque activité, son style.

«J’ai couru un marathon » Qu’on se la joue danseuse, sprinteuse ou sirène,
« En janvier 2016, ma cousine me propose defairele
marathon de Florence. Je suis sportive mai p u on mise sur du beau.
la course, je commence quasi à zéro. Je cons
CAROLIEN SWINNEN
cardiologue et un médecin sportif. Résultat :
performance mais mauvaise endurance, ce
théorie, constitue un véritable obstacle. Il fau
CITY BALLET
m’entraîne sérieusement. Je me lance la pr
semaine de mars. Et pendant trois mois, je cour
quatre fois par semaine entre 50 minutes et 1 h 4
juin, je commence à avoir des douleurs au ge
tendon frotte contre la rotule. On trouve la sol
dois runner avec une semelle orthopédique. L’ada
est pénible : après quelques kilomètres, la
provoque des ampoules. Je m’adapte mais je re
que lors de mes sorties, les élastiques de mon
et de mon short me brûlent. Je dois investir
Combi, Live The Process, 250 €. Cache-cœur, Ballet Beautiful, 85 €.
matériel plus technique. Deux mois avant le jou
Chaussons, H&M, 14,99 €. Jambières, Domyos pour Decathlon, 3,99 €.
séances s’intensifient : trois sorties par semaine. D
une heure (10 kilomètres) et une fois deux à trois
(entre 20 et 30 kilomètres). Le corps humain n’estpas
conçu pour courir comme ça ! Il faut se sentir portée par RUNNING EFFECT
l’adrénaline, être encadrée pour parvenir à atteindre les
42 kilomètres. Le 27 novembre, à 8 h 40, je me lance.
C’est l’aboutissement de neuf mois d’efforts. Au
19e kilomètre, j'aperçois mon père et mon amoureux,
ça me donne un coup de boost. Entre le 25e et le 30e
kilomètre, premier coup de pompe. Entre le 30e et le
35 kilomètre, je retrouve de l’énergie. Entre le 35e et le
e

39e, je pète un plomb. Je me mets à crier que les pavés

ont bougé, que le parcours a été allongé, une crise de
paranoïa ou presque… Au 39e kilomètre, je revois mes
proches. Je suis à bout, mais je ne pleure pas. Il ne reste Top, Adidas Stella Sport, 39,95 €. Montre connectée, Apple Watch, 469 €. Short,
que trois kilomètres. Je passe en mode guerrière. Ce Adidas Stella Sport, 29,95 €. Gourde, New Look, 8,99 €. Baskets, Asics, 180 €.
n’est plus mon corps qui court mais ma tête, je ne ressens
plus rien, physiquement. Je passe la ligne d’arrivée. J’ai NAGE SO LOOKÉE
l’impression d’être seule, alors que sur les photos, je
constate qu’on est au moins dix à la franchir au même
moment. Tout le monde est ému, sauf moi. Je regarde
mon père, je vois de la fierté et de l’admiration dans
ses yeux. Je me réveille le lendemain matin avec des
jambes en bois, mais avec le sentiment d’être une autre
personne. Que beaucoup de choses sont possibles dans la
vie et qu’il n’y a finalement pas beaucoup d’obstacles,
Maillot, Eres, 300 €. Montre, Swimmo, 185 €. Lunettes,
à part ceux qu’on s’impose. »
Speedo, 23 €. Claquettes, Adidas, 34,95 €.

228 E L L E . B E 03/20 17

L'IDÉE À FUIR
Photo : Joshua Jordan. Stylisme : Vivian Tran, presse
LA BIGOREXIE
Ce n’est pas seulement une addiction au sport, c’est aussi une obsession
constante : prendre de la masse musculaire, gonfler, gagner du volume.
Le plaisir de l’effort est dépassé par le besoin de faire de la gonflette et c’est
dur. Parce que dans les cas les plus graves, ça peut conduire à compro-
mettre sa santé en prenant des anabolisants dangereux, en modifiant son
alimentation de manière déraisonnée... L’effort, oui, mais pas jusque-là.
À lire : « J’arrête de lutter avec mon corps »
de Jean-Christophe Seznec, médecin sportif (PUF).
03/2017 EL LE.BE
LES CONSEILS
D'UNE PRO
MAIN PE
E SA RS
NC
ON
RE
FLO
NA
L TRAINER
« Être sportive,
c’est un mode de vie»
« L’important, pour devenir une vraie sportive,
c’est de démarrer à la base. Travailler son gainage,
sa souplesse, sa mobilité, son équilibre. Apprendre
à respirer. Si on ne maîtrise pas ces prérequis, on
ne fera que brûler les étapes, et probablement
se blesser et se décourager. Être sportive, ce
n’est pas seulement faire du sport, c’est un
mode de vie. Il faut penser à la nutrition, dormir
correctement, s’y tenir sans occulter la notion de
plaisir. Si l’entraînement n’est qu’une contrainte,
ça ne peut pas fonctionner. Il est important
d’identifier ses atouts, de trouver ses points forts
pour les exploiter. Si on a une prédisposition
pour la course et qu’on est explosive, on travaille
son sprint. En revanche, si on déteste les sports
collectifs et qu’on a peur de toucher un ballon,
inutile de s’inscrire au volley, même pour tester.
Il faut aussi penser à respecter son corps.
Par exemple, un bon alignement postural est
primordial. Si l’on ne se sent pas capable de se
corriger soi-même, il faut demander conseil à un
pro. Comme pour la santé, il vaut mieux éviter
l’automédication dans le sport. Un bon coach,
c’est quelqu’un qui va vous aider à sortir de votre
zone de confort, mais en toute sécurité. Il n’y a
pas d’accès à la profession pour cette activité,
il faut donc être vigilant et se renseigner sur le
parcours de la personne à qui l’on va confier ses
progrès. Pour le choisir, il faut se fier au feeling,
bien sûr, mais aussi cibler sa spécialité : on ne
boxe pas avec un prof de yoga. Mon objectif, c’est
d’aider les gens à retrouver un corps dans lequel
ils se sentent à l’aise. Corriger la posture, vérifier
chaque petit détail pour prévenir les risques,
donner de bons conseils, expliquer pourquoi et
comment on nourrit ses muscles, comment on
apporte de l’énergie à son corps, etc. Devenir une
vraie sportive, c’est planifier, mettre en place les
stratégies nécessaires et se donner les moyens
d’y arriver. Si on a ça, c’est gagné ! »
contact@flo.coach
229
 & MOI

LA PLAYLIST
DE LA RÉDAC’
5 titres à se mettre dans les
oreilles pour bouger en rythme.

#1
« Bubblegum Bitch »
MARINA AND THE DIAMONDS

#2
« Maniac »
MICHAEL SEMBELLO

L'ASTUCE #3
« Pon De Replay »
RIHANNA

BEAUTÉ
LE BUN SPORTY
#4
« I’m So Excited »
THE POINTER SISTERS

S’il était possible de suer et de se concentrer avec de jolies mèches bouclées

ondulant sur nos épaules musclées, ça se saurait. Ça ne l’est pas, on a testé... La
seule vraie coiffure parfaite pour tous les sports, du pole dance au running en
passant par la boxe ou l’escalade, c’est ça: l’arrière de la tête tressé, surmontée
#5
« Walk This Way »
d'un chignon de ballerine, comme au défilé Dior. La preuve que pratique peut RUN DMC & AEROSMITH
aussi coller avec chic !

L’INSPIRATION
Alessandro Zeno/Imaxtree, presse

FASHION
Leen Demeester raconte, dans un bouquin dément, les liens
étroits qui unissent mode et sport. La performance, c’est stylé !
« The Giants of Sportswear : Fashion Trends Throughout the Centuries », Leen Demeester (Lannoo).

230 E L L E . B E 03/20 17

LE MATIN,
AVANT L’ENTRAÎNEMENT
La règle de base: laisser deux à
trois  heures entre le moment où
l’on mange et celui où on part suer.
Sinon, nausées et baisse de perfor-
Photo : Joshua Jordan. Stylisme : Vivian Tran, presse
mances garanties. En revanche, ne
pas manger revient à foncer vers une
crise d’hypoglycémie et une aug-
mentation des risques de blessures.
Le top pour digérer et carburer: une
demi-banane écrasée, trois cuillères à
soupe de graines (lin, sésame, courge...),
une cuillère à café de jus de citron frais,
une d’huile de colza et des fruits décou-
pés en morceaux. Le tout bio, of course.
03/2017 EL LE.BE
JE MANGE QUOI ?
AU GOÛTER,
POUR SE REQUINQUER
Le secret avant une heure d’effort: des
protéines et des flavonoïdes (bons pour
le cerveau et la circulation). On prépare
ses propres balls énergétiques en râpant
deux pommes mélangées à 130ml de
sirop d’agave, 150g d’huile de coco, 170g
de flocons d’avoine, 80g de noisettes
hachées, quatre cuillères à soupe de
graines de chia et trois cuillères à soupe
d’éclats de fèves de cacao. On mixe le
tout, on roule pour former des boules
et on laisse durcir au frigo pendant au
moins deux heures.
LA BOISSON
QUI BOOSTE
Misuko Juices, c’est du jus 100%
naturel, pressé à froid du côté
de Waterloo. La philosophie: pas
besoin de remplacer la totalité
de son alimentation par des jus
quand on veut prendre soin de
sa santé. On troque plutôt les
collations et snacks contre ces
petites bouteilles délicieuses. Notre
préférée: Spirulina, un mélange de
pomme, gingembre et spiruline qui
remplace tous les coups de fouet.
www.misuko.be
Pour assurer, à chaque
moment son aliment.
LE SOIR,
POUR RÉCUPÉRER
On fait gaffe à l’envie de se remplir
l’estomac de pâtes bolo. Si on y arrive,
on évite les glucides et on tape dans
les protéines. Œufs durs ou à la coque,
poisson en papillote, soupe de légumes
(sans pommes de terre) pour bien se
réhydrater et faire le plein de fibres et
de minéraux. On retient que le repas du
soir, comme on nous le répète depuis des
lustres, ne doit pas être le plus riche de
la journée. Craquer sur une pizza après
s’être démenée, c’est vraiment tout
gâcher, tant pour le poids que pour la
santé.
231
 LE REPAIRE
DES FOOD TRUCKS
C’est la destination Dinerama, c’est le food
concept à ne pas rater en
plein cœur de Hackney!
phare pour la street Dans un entrepôt désaf-
fecté, des dizaines de
food! Avec ses influences conteneurs réhabilités
en stands de nourriture
multiculturelles, Londres et de boissons et les
meilleurs food trucks
nous fait faire le tour du de Londres servent des
plats du monde entier
monde en mangeant. sur de grandes tablées à
ciel ouvert.
TEXTE ET PHOTOS CÉLINE PÉCHEUX 19 Great Eastern Street.
streetfeast.com

B EX-EAT!
C I T Y -T R I P G A S T R O N O M I Q U E

232 E L L E . B E 03/20 17
 & MOI

L’HÔTEL
BAROCK’N’ROLL
Connu pour être l’un des pre-
miers boutiques-hôtels au
monde, le Blakes, au cœur du
Londres preppy, s’ouvre sur
un bar-restaurant couru par
la jeunesse dorée de South
Kensington. On y retrouve
47 chambres uniques et
élégantes à l’esprit tantôt
baroque, tantôt couture.
LE STREET ART C’est le genre d’adresse que
Le quartier de Hackney, situé dans l’est de les rédactrices de mode se
la ville, est devenu une référence mondiale passent sous le manteau, ren-
en matière d’art urbain. Que ce soit Banksy, dant grâce chaque matin à la
Obey, Roa ou encore le Français Invader, les qualité du petit déjeuner et de
plus grands artistes sont venus y travailler. Du ses propositions gourmandes
coup, de nombreux organismes proposent et détox.
33 Roland Gardens, Londres.
des « street art tours » pour faire découvrir www.blakeshotels.com
aux touristes ce musée à ciel ouvert. C’est
notamment le cas de « Street Art London »,
implanté depuis plusieurs années au cœur de
Shoreditch.
streetartlondon.co.uk

L’ASIATIQUE QUI FAIT LE BUZZ

Cette adresse s’inspire de la street food taïwa-
naise. Sa spécialité? Le bao, un pain vapeur
fourré de différentes saveurs . Notre préféré?
Celui au porc braisé. Un must, même si on
doit faire la file sur le trottoir pour y goûter.
Bao, 53 Lexington Street, Soho. www.baolondon.com
Céline Pécheux, Teh Ian
 & MOI

LA VUE DE L’ANNEXE
Pour prendre de la hauteur, on grimpe au
10e étage de la Switch House, la nouvelle
extension de la Tate Modern, inaugurée en
juin dernier. Dotée d’une terrasse courant
sur tout le musée, elle offre une vue pano-
ramique à 360 degrés sur la City. Le Shard,
autre bâtiment emblématique de la capitale,
semble nous narguer tant il est proche.
www.tate.org.uk

LE PLAT
QUI FAIT FUREUR
Le poke (se prononce: pokai)
bowl est un plat typique de la
gastronomie hawaïenne. Cousin
du chirashi japonais et du ceviche
L’ADRESSE HYPE sud-américain, il est composé de
Restaurant stylé de Mayfair, Black Roe évite cubes de poisson cru (généra-
l’écueil psyché-branché pour aligner dès lement de thon rouge), de sauce
l’entrée une série de poke bowls à partager. soja et de graines de sésame,
Plus sexy, tu meurs! Dans un décor feutré et auxquels on ajoute d’autres
élégant, banquettes en velours et luminaires aliments sains et gourmands:
post-indus’, ce nouveau QG ne sert que des tranches d’avocat, oignons émi-
bons produits, frais et soignés, théâtralisés ncés, quinoa, mangue, laitue,
à la juste dose. Pour le plat, succombez au courgettes, gingembre, piment
Homard Mac’n Cheese. Une tuerie! rouge. Le bowl se décline selon les
4 Mill Street, Mayfair. www.blackroe.com
envies et les saisons. Il se mélange
à la manière d’une salade et se
présente dans un petit bol.

L’ENDROIT MYTHIQUE
D’Oscar Wilde à Brigitte Bardot en passant par David Bowie, le Café Royal a accueilli les
beautiful people de toutes les époques. La meilleure chambre de l’hôtel: la suite Regent, avec vue
plongeante sur les écrans géants de Piccadilly Circus et un service butler 24h/24. Plus simple-
ment, on y va aussi pour déguster les desserts à la carte dans son salon de thé. Une institution!
68 Regent Street. www.hotelcaferoyal.com

234 E L L E . B E 03/20 17
 Y ALLER
AVEC ENTRAIN
On commence ou on poursuit l’expérience
gastronomique dans l’Eurostar avec, en
classe Business Premier, un menu aux saveurs
anglo-franco-belges élaboré par le chef français
doublement étoilé Raymond Blanc. L’afternoon tea
et ses petites douceurs valent vraiment le détour!
Les billets Eurostar, à partir de 39 € l’aller simple sur
un trajet A/R obligatoire, peuvent être réservés
sur le site eurostar.com et dans les autres
points de vente Eurostar.

LA VINTAGE MANIA
Il n’y a pas que la bouffe dans la vie…
Il y a aussi les friperies! Notre
boutique préférée pour déni-
cher un imper Burberry vintage?
Beyond Retro, un grand espace dans le
quartier de Hackney. En plus d’y faire
de bonnes affaires, il est possible de
prendre le café dans des services à thé
de grand-mère.
www.beyondretro.com

LES PARADIS LES CINQ MARCHÉS

DE LA STREET FOOD INCONTOURNABLES
Londres, c’est the place to be pour tes- Le samedi, on fait le plein de
ter les nouvelles tendances en matière produits frais pour pas cher au
de gastronomie. Plusieurs endroits Broadway Market.Le dimanche,
sont d’ailleurs devenus mythiques la brocante de Brick Lane
pour la street food, comme le marché regorge de bibelots, de fripes
de rue de Maltby, où se retrouvent les et d’antiquités. Les premiers et
meilleurs producteurs de la ville. troisièmes vendredis du mois, la
À quelques pas de là, le Borough foire aux vinyles du marché de Old
Market réserve aussi quelques bonnes Spitalfields est le rendez-vous
surprises culinaires, comme le des hipsters. Tandis que le mardi
fish&chips de chez Fish!, exécuté à la et le mercredi, c’est chez Alfies, à
perfection. Du côté de Brick Lane, la Marylebone, qu’on refait sa déco
terrasse du food truck Caboose est un pour trois fois rien. Pour terminer,
repaire de le marché aux fleurs de Columbia
trentenaires canon. Road, les dimanches jusqu’à 15 h,
www.fishboroughmarket.com
www.wearecaboose.com
vaut le détour pour faire quelques
jolies photos.

03/2017 EL LE.BE 235

 LA FEEL GOOD FOOD

236 E L L E . B E 03/20 17
 & MOI

D’ISABELLE ARPIN La cheffe qui a décroché l’étoile avec ses

plats oniriques définit sa cuisine comme de
la «poésie culinaire» et dresse ses assiettes
comme des toiles. Happy arty rencontre.
TEXTE ET PRODUCTION CÉLINE PÉCHEUX PHOTOS WE ARE OSKAR

Cheffe étoilée aux commandes du restaurant WY au Sablon, Isabelle Arpin offre une
cuisine alliant douceur, féminité, beauté, précision et goûts. Déguster ses plats rend
heureux. La rencontrer aussi.
Être cheffe, un rêve de petite fille ? Petite, la cuisine ne m’intéressait pas plus
que ça. Préparer un clafoutis était vraiment le dernier de mes hobbies. En
revanche, je me suis toujours nourrie avec des produits sains, locaux et de
saison. Bien avant que ce soit à la mode!
Votre cuisine ? Je fais ce qui me plaît et non ce qui est tendance. Ma cuisine est
donc parfois à contre-courant. J’aime mélanger des textures, des saveurs et
des goûts différents. C’est souvent surprenant. Je peux réaliser une assiette
avec du chocolat blanc et du chou. Quand je crée un plat, j’ai mon casque sur
la tête avec la musique à fond et mon imagination part dans tous les sens.
Votre routine quotidienne ? Quand tout va bien, je me lève à 7h30 et je me
couche vers 1h du matin. Je ne dors pas beaucoup, mais ça me suffit.
L’adrénaline en cuisine me garde en forme. Quand j’ai une soirée libre, ce qui
est super rare, j’en profite pour ne rien faire. Pour me détendre, je joue au golf.
Votre réseau ? J’adore être entourée. J’ai des amis de tous les milieux. Des
peintres, des stylistes, des musiciens, des avocats, des chefs d’entreprise…
Mais je n’ai pas beaucoup d’amis chefs.
La cuisine, un monde d’hommes ? Que l’on soit une femme ou un homme, il
faut avoir du caractère pour faire ce métier. Ma force pour me faire respecter,
c’est l’humour. En tant que cheffe de brigade, je suis une main de fer dans un
gant de velours.
Qu’est-ce qui vous rend heureuse ? Donner du plaisir aux gens. C’est un métier
fantastique pour ça.
L’étoile, ça a changé quoi ? Plein de choses. Du jour au lendemain, les réser-
vations se bousculent. On te fait confiance. C’est une super reconnaissance!
Une super pression aussi, car rien n’est jamais acquis. C’est une arme à double
tranchant. Si tu la perds, ça peut être une catastrophe financière. Il faut donc
garder les pieds sur terre pour avoir la tête dans les étoiles.
Trois étoiles, un rêve ? Ce n’est pas mon objectif. Le but, c’est de continuer à
créer avec le plus de liberté possible et de faire plaisir aux gens. Il faut rester
à sa place. On fait à manger, on ne soigne pas le cancer.
L’amour, c’est ? Un dîner sans portable sur la table.
Le bio ? J’ai grandi dans un environnement où tout était bio, car on produisait
sur place. Aujourd’hui, il me semble qu’avoir des produits sains et naturels est
devenu vraiment compliqué car tout est, d’une façon ou d’une autre, mani-
pulé ou contaminé.

03/2017 EL LE.BE 237

 & MOI

C’est comment, chez vous ? Je vis à Bruxelles

dans le quartier Dansaert. Dans mon apparte-
ment, j’ai un mur entier recouvert de graffitis.
Je l’ai choisi uniquement pour ça. Tout le reste
est blanc.
Votre style ? La cuisine est un art. Je suis cheffe
parce que j’aime créer. L’esthétique tient une
place prépondérante dans mon travail. Il faut
que ce soit bon et beau.
Le chef qui vous inspire ? J’admire beaucoup
Olivier Roellinger. Dans son resto à Cancale,
il joue avec les épices du monde entier pour
créer des mélanges d’exception. C’est un petit
coin de paradis.
Un autre métier qui vous aurait tenté ? J’aime la
sphère du cinéma, l’ambiance de plateau, les
tournages.
SON PLAT ARTY Votre personnalité belge préférée ? Benoît
CARPACCIO DE SAINT-JACQUES, CRÈME DE Poelvoorde. J’adore sa personnalité. Il me
TOPINAMBOURS, VINAIGRETTE NOISETTES, fait trop rire.
GEL MANGUE (pour 6 personnes) La personnalité que vous aimeriez avoir à votre
table ?
POUR PRÉPARER LA VINAIGRETTE Isabelle Huppert. Elle est parfaite à tous les
Mélanger 6 cs d’huile de pépins de raisin, 3 cs d’huile
niveaux.
de noisettes, 3 cs de vinaigre de riz, 2 cs de vinaigre
de vin blanc, 1 cc de miel, 1 gousse de vanille, un filet
de jus de citron, du sel et du poivre du Sichuan.
POUR PRÉPARER LE CARPACCIO
DE SAINT-JACQUES
Ouvrir 18 coquilles Saint-Jacques. Bien les rincer afin
d’enlever tout le sable. Les couper ensuite en fines
tranches et les faire mariner dans la vinaigrette.
Éplucher 600 g de topinambours et les faire cuire
dans un mélange d’eau salée et de 20 cl de crème
liquide pendant environ 25 min. Égoutter les
topinambours cuits et les mixer très finement dans
un blender. Ajouter ensuite 30 g de beurre.
Rectifier l’assaisonnement.Laisser refroidir.
POUR PRÉPARER LE GEL À LA MANGUE
Ingrédients : 250 g de purée de mangue,
6 g d’agar-agar, du vinaigre kalamansi.
Porter la purée de mangue à ébullition.
Ajouter l’agar-agar. Laisser refroidir. Mixer jusqu’à
l’obtention d’un gel lisse.
POUR LE DRESSAGE
Ingrédients : champignons shimenji blancs et bruns,
crème Isigny, bourrache, mini-pensées (fleurs), shiso
rouge, affilla cress, sakura cress.
Mettre la crème de topinambours dans le fond de
l’assiette. Disposer les tranches de Saint-Jacques
marinées par-dessus. Assaisonner ensuite les
champignons et les disposer par-dessus. Ajouter
quelques pointes de crème aigre, le gel à la mangue,
les cress et les fleurs.
 SON DESSERT
GOOD MOOD
GLACE AU BUTTERNUT, MERINGUE
ET CLÉMENTINES
INGRÉDIENTS
55 g de blanc d’œuf
275 g de sucre
500 g d’extrait de butternut (centrifugeuse)
250 g de crème liquide
180 g de jaune d’œuf
30 g de sucre inverti
1 g de stabilisateur glace
30 g de fécule de mais
250 g de crème fouettée
zeste de mandarine
Bruxelles ? J’adore Bruxelles et les Belges. Tout
est plus simple et bon enfant ici. Je retourne de brunoise de butternut
temps en temps à Paris pour le week-end, mais quartiers de mandarines pelées à vif à faire mariner
je ne pourrais plus y vivre. dans un sirop aromatisé à l’anis étoilée
Les petites choses du quotidien qui vous rendent huile de courge
heureuse ? MERINGUE
Isabelle Arpin
Me promener dans la rue, croiser un regard et Chauffer à 121°C 35 g d’eau et 150 g de sucre.
fait partie des avoir un sourire en retour. Me réveiller en sur- Monter les blancs d’œuf en neige. Y verser le sirop.
femmes chefs saut, réaliser que c’est dimanche, et me rendor- Étaler ensuite la meringue sur du papier sulfurisé.
sélectionnées par
le Guide Michelin/
mir rassurée... Cuire au four 6 h à 70°C.
www.facebook.com/isabelle.arpin
Veuve Clicquot.
Sortie prévue
GLACE AU BUTTERNUT
mi-mars pour cette Battre 125 g de jaune d’œuf avec 100 g de sucre.
deuxième édition
SES ADRESSES Blanchir. Faire chauffer la crème liquide en y ajoutant
100 % féminine. Votre adresse déco ? La Forêt de Lucia Esteves l’extrait de butternut et le sucre inverti. Ajouter
et sa vaisselle faite à la main. J’adore dresser de en pluie le stabilisateur avec un peu de sucre.
jolies assiettes. C’est un de mes plus grands kifs. Porter à ébullition et verser sur le mélange blanchi
Vos cantines bruxelloises ? J’aime les ambiances précédemment. Mettre dans un bol à Pacojet au
que crée Frédéric Nicolay. Je vais souvent au congélateur.
Crab Club ou à La Belle Équipe. Pour le brunch,
We are Oskar, Morgane Ball, presse

je vais chez Les Filles Plaisirs Culinaires. Le CRÈME PÂTISSIÈRE AU BUTTERNUT

soir, j’aime bien le Wine Bar au Sablon et Maru
à Ixelles. Bref, les endroits sans prétention où je
me sens comme à la maison.
Votre espace détente ? Belle & Vie, un endroit
exceptionnel pour recharger les batteries. Les
massages et les soins y sont juste parfaits.
Chaussée de Waterloo 1443, 1180 Uccle. www.belleetvie.be
Mélanger 250 g d’extrait de butternut avec le reste des
jaunes d’œuf, le fécule de maïs et 2 g de sucre. Faire
chauffer, puis laisser redescendre la température du
mélange à 30° C. Ajouter ensuite la crème fouettée
et le zeste de mandarine. Laisser reposer au frigo.
Dresser le tout avec des fleurs de pensées
et un filet d’huile de courge.

03/2017 EL LE.BE 239


DES BIBLES
BEAUTÉ
À S’OFFRIR
D’URGENCE
Belle de la tête aux
pieds? Facile avec
ces livres pratiques,
remplis de conseils
d’experts.
MARIE-NOËLLE VEKEMANS
POUR LE VISAGE
LAYERING
D’ÉLODIE-JOY JAUBERT
La façon d’envisager le soin du visage
en Asie et en Europe est très différente.
Pour les Asiatiques, la beauté passe
avant tout par la qualité de la peau. Cet
ouvrage didactique décortique les sept
étapes d’un rituel de soin bien particulier
venu du Japon: le layering (littéralement
«superposition de couches»). Pour cha-
cune de ces «couches», du nettoyage à
l’hydratation en passant par la protection
de la peau, on apprend des techniques
simples et on découvre des produits
naturels pour prendre soin de soi.
Éditions La Plage, 9,95 €.
240
& MOI
POUR LES CHEVEUX
80 LEÇONS DE COIFFURE
DE CHRISTINA BUTCHER
Vous rêvez de pouvoir changer de tête
tous les jours? Un vœu facile à réaliser
grâce à ce guide très pratique et joliment
illustré. Il contient des inspirations de
coiffures adaptées à tous les types de
cheveux et de longueurs et une foule de
tutos détaillés. Étape par étape, à vous
les tresses bohèmes, les queues de che-
val trendy, les chignons classiques, les
couronnes romantiques, etc.
Éditions Vigot, 14,90 €.
POUR LES FANS DE BIO
ADOPTEZ LA SLOW COSMÉTIQUE
DE JULIEN KAIBECK
Auteur, chroniqueur et spécialiste en
bio-esthétique, le Belge Julien Kaibeck
est devenu une référence de la cosmé-
tique naturelle. Fervent défenseur du
mouvement Slow Cosmétique (une
cosmétique raisonnable, intelligente,
humaine et écologique), il révèle, dans
cette nouvelle version revue et augmen-
tée de son best-seller, ses recettes beauté
faciles, ses impressions sur les soins
vegan, ses conseils pour mieux acheter
ainsi que ses atuces pour prendre soin de
ses cheveux, de sa peau et de ses ongles.
Éditions Leduc.S, 16 €.
www.slow-cosmetique.com
POUR LE MAKE-UP
LEÇON DE MAQUILLAGE
DE BOBBI BROWN
Prêtresse du teint parfait et des looks
naturels, Bobbi Brown a réuni dans ce
livre tous ses conseils pour réussir en
tant que make-up artist et ses secrets
pour réaliser un maquillage de profes-
sionnel. Les explications sont adaptées à
tous les niveaux, de débutante à experte.
L’auteure promet d’offrir à ses lectrices
la leçon de maquillage la plus complète
de leur vie. Un vrai best-seller!
Éditions Marabout, 55 €. Disponible dans la
boutique Bobbi Brown de la rue Auguste Orts 11A,
à Bruxelles.
POUR LES NAILISTAS
TOTAL NAIL ART
DE STÉPHANIE BRUNEAU
Un livre inspirant, contenant près d’une
centaine de créations artistiques souvent
très colorées. En plus de faire le plein
d’idées, on y apprend à maîtriser plu-
sieurs techniques de pro pour réaliser
des manucures originales. Si le résultat
final peut impressionner les novices,
on se rend vite compte que les étapes
ne sont finalement pas si compliquées.
Avec un peu d’entraînement, on est très
vite capable de faire de ses ongles de véri-
tables œuvres d’art!
Éditions Ouest France, 7 €.
Presse
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L’EFFET BŒUF
Tradi autant que trendy,
la boucherie Dierendonck

Photos issues du livre « Boucher Dierendonck », SH-OP éditions, Thomas Sweertvaegher.

s’installe à Bruxelles. Rue Sainte-Catherine 24,
1000 Bruxelles.
www.dierendonck.be

Avec sa dégaine de mec cool et sexy, Hendrik

Dierendonck a su rendre incontournable la bouche-
rie artisanale créée par son père à Saint-Idesbald, il y
a 40 ans... Celui qui sillonne les pâturages de Flandre
et de France en quête des meilleurs éleveurs, des plus
belles bêtes, vient d’ouvrir sa deuxième adresse en
lieu et place de l’ex boucher star Jack O’Shea, dans
le quartier Sainte-Catherine à Bruxelles. Depuis,
les chefs étoilés ne salivent plus que pour les mor-
ceaux d’exception de ce beau brun qui parle viande
comme d’autres poésie. Nous, on fait la queue pour
se payer une tranche de boeuf Rouge de Flandre ou
de Normande… de monsieur Dierendonck. Une chair
juteuse et tendre à souhait.
Des plaisirs quelque peu inavouables en ces temps de
prohibition carnassière, mais tellement bons!
CÉLINE PÉCHEUX

242 E L L E . B E 03/20 17
 PUBLISCOPIE

ON A TESTÉ J’installe le logiciel et je

connecte la carte MOBIB
GO EASY
Le nouveau système de chargement
en ligne de titres de transports de la
STIB qui nous facilite la vie
LE CONCEPT
Fini d’être dans la galère et de louper votre tram
ou métro parce que vous n’avez pas eu le temps de
recharger votre carte MOBIB avant de cavaler pour
le boulot. Avec nos vies toujours plus actives, on a
clairement besoin d’efficacité. C’est pourquoi moi,
Salima 35 ans, j’ai décidé de tester le nouveau service de
la STIB, censé me faciliter la vie. L’idée ? Les voyageurs Je sélectionne mes titres
qui disposent d’une carte MOBIB peuvent aujourd’hui de transport et je valide le
charger leurs titres de transport et abonnements sur leur paiement
carte en ligne, de chez eux, de manière instantanée,
grâce à un lecteur de carte et l’application Go Easy.
Facile et rapide ?

COMMENT ÇA MARCHE
Premièrement, vous devez avoir à votre disposition un
lecteur de carte (e-Id). Lors de la première utilisation,
le site de la STIB vous propose d’installer le logiciel,
disponible pour tous les navigateurs. Une fois cela réalisé
(cela ne prend que quelques minutes), vous pouvez
facilement vous connecter à la plateforme en ligne.
Une fois les titres de transport commandés, il suffit de
sélectionner notre mode de paiement. Attention, ne vous Ma carte est
faites pas avoir comme moi, il faut bien laisser sa carte déjà chargée
MOBIB connectée et cliquer ensuite sur « Chargez les
titres de transport sur votre carte ». Le tour est joué !

LE VERDICT
C’est simple et efficace. Le point fort ? C’est la
plateforme aérée, fluide et dynamique qui nous permet
d’y voir clair en quelques clics. GO Easy offre exactement
les mêmes fonctionnalités qu’un automate GO… avec le
confort de la maison ! La grande nouveauté ? Plus besoin
de patienter entre 24 h et 72 h pour le rechargement de
nos titres de transport, il se fait maintenant à la minute…
et ça, c’est top quand on est, comme moi, une maman
hyper active. On peut ainsi planifier à l’avance nos
je voyage sur
abonnements (jusqu’à deux mois à l’avance). Tout ça…
sans vous déplacer ! le réseau STIB

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Cliquez sur l’onglet « Acheter », puis « En ligne Go Easy ».
 & MOI

LES FILLES
On y va pour… leur appétissant buffet
sucré et salé, à volonté, qui donne envie
de tout goûter, mais aussi pour le choix de
plats veggie à base de produits locaux, bio
et de saison. Les carnivores y trouveront
aussi quelque chose se mettre sous la dent.
À tester absolument. Le pesto maison,
servi avec un fromage de chèvre ou en
accompagnement des entrées et des plats.
Rue Jean Chapelié 4, 1050 Ixelles, 02 218 18 15.
www.lesfillesplaisirsculinaires.be
GOD SAVE THE CREAM
On y va pou r… la déco colorée et chaleu-
reuse, l’ambiance conviviale et les pré-
parations savoureuses. Les recettes sont
simples, le plus souvent à base de légumes
5 BRUNCHS
GOURMANDS & BIO
CarolineVermeersch,
À BRUXELLES
auteure du blog
The Lemon Spoon*,
nous livre ses LA GRAINERIE
On y va pour… sa double fonction. Le lieu
adresses. Des valeurs fait office d’épicerie et de café vegan, ce
qui est encore rare dans la capitale. Les
sûres de la healthy plats proposés sont très originaux, c’est
donc l’endroit parfait pour découvrir de
food. nouvelles saveurs.
MARIE-NOËLLE VEKEMANS À tester absolument. Le cheesecake à la
mangue.
Rue de Tenbosch 112, 1050 Bruxelles, 02 217 98 27.
WABI HINTERLAND
On y va pour… la très grande attention por- On y va pour… l’accueil toujours top,
tée à la provenance des produits, même si l’ambiance relax, la carte variée tant au
tout n’est pas certifié bio à 100%. Les pro- niveau des boissons (laits végétaux, jus
priétaires, qui possèdent aussi la néo-can- frais, smoothies, etc.) que des options
tine ICI, privilégient les petits producteurs vegan comme l’açaï bowl, le pudding de
locaux et cuisinent des légumes non traités. chia ou encore le toast houmous, patate
Jean Claude Amiel, Vera Lair,

crus, et la qualité des ingrédients décuple
les saveurs.
À tester absolument. La crème cuite au
citron kaffir et fruits de la passion.
Rue de Stassart 131, 1050 Ixelles, 02 503 07 75.
www.godsavethecream.be
Pour commander, trois options s’offrent à
vous: végétarienne, poisson ou viande.
À tester absolument. Le wabi végétarien.
Une crêpe maison à base de farine bio
et d’herbes, servie avec du pesto et les
légumes du comptoir.
Rue Antoine Labarre 49, 1050 Bruxelles,
02 649 44 90.
douce et avocat. Tout est bon!
À tester absolument. Le Golden Milk,
une boisson à base de lait, de curcuma,
de gingembre et de cannelle.
Chaussée de Charleroi 179, 1060 Bruxelles,
02 537 97 47.
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L’Usine vous vous sentirez comme dans
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Employée pas vraiment modèle, en situation de
crise, Stéphanie s’est révélée être une leader née!
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VOUS AIMERIEZ PARTAGER
VOTRE HISTOIRE AVEC
NOS LECTRICES ?
Écrivez à Sarah Huyberechts,
ELLE Belgique, 431 D chaussée
de Louvain, 1380 Lasne ou
shu @ elle.be
246
& MOI
J’AI ÉTÉ
PENDANT
UNE SEMAINE
Je ne suis pas la reine de l’ambition. D’ailleurs, depuis
l’école primaire, on me reproche mon manque d’ini-
tiative. Ni cancre ni première de classe, je ne me suis
jamais illustrée, allant de résultats moyens en échecs
relatifs. Ma mère, qui s’est toujours battue pour faire
exploser le plafond de verre dans la grosse société qui
l’emploie, n’a jamais compris cette forme de noncha-
lance. Peu importe: moi,j’étais très contente comme
ça. Être «moyenne», ça permet de vivre relativement
tranquille. De ne pas se faire remonter les bretelles,
parce que le job est fait, mais de ne pas non plus deve-
nir la cible des jalousies à force de viser plus haut.
Quand j’ai terminé mollement mes études de gra-
phiste, j’ai intégré l’agence de pub où j’avais fait mon
stage. On me trouvait sympa, marrante. Une bonne
exécutante. Il m’est arrivé de faire valoir une idée à
laquelle je croyais, mais sans jamais partir au front.
C’était assez pratique, parce que cette absence d’ego
offrait à mes supérieurs hiérarchiques la possibilité de
me demander d’exécuter des tâches pour lesquelles
je n’étais a priori pas qualifiée. Faire le café ou
négocier un budget avec un client mal luné, pour moi,
c’était un peu pareil. Pas de pression, jamais.
Au fil du temps, je suis devenue une sorte d’élément
incontournable de la boîte. Celle qui arrive systéma-
tiquement en retard, mais qui ne rechigne pas à passer
une nuit blanche sur un dossier pour filer un coup de
main à l’équipe. Flexible, presque malléable.
On me faisait confiance mais sans jamais envisa-
ger de me faire grimper dans l’échelle. Et comme
je ne réclamais rien, tout le monde était content.
L’hiver dernier, on a traversé une période un peu dif-
ficile. L’offre en matière d’agences de communication
s’étant considérablement étoffée, il fallait qu’on sorte
du mode «croisière» pour devenir un peu plus com-
pétitifs. Ramener de nouveaux clients, décrocher de
nouveaux budgets, être plus performants, si on vou-
lait éviter de se faire manger par de nouvelles agences
peuplées de jeunes loups aux dents longues. J’étais
prête à bosser davantage s’il le fallait et c’était aussi
le cas de mes quinze collègues. On était une petite
famille, avec une boss qui savait se muer en bonne
copine quand la situation l’exigeait.
On devait présenter une campagne média à une
grosse marque de sodas et on sentait que ça pani-
quait un peu en haut lieu. Du coup, on était prêts à
sacrifier quelques week-ends, bien décidés à briller
dans la cour des grands. C’était un peu excitant, on
était motivés.
E L L E . B E 03/20 17

Le jeudi, trois de mes collègues se sont plaints d’une grosse fatigue et d’un léger
mal de gorge. Le vendredi, il y avait cinq absents. Malades, apparemment. On ne
s’est pas inquiétés, on a pensé que le week-end allait aider tout le monde à se reta-
per. Le soir, on s’est tous claqué la bise en se souhaitant de bien se reposer… Lundi,
le carnage: sur seize employés, douze étaient alités avec une fièvre de cheval et une
incapacité réelle à venir travailler.
Il ne restait que quatrepersonnes valides dans la boîte: une graphiste peu
expérimentée, une assistante, un concepteur-rédacteur et moi. Autant dire
les quatre seuls qui ne manqueraient à personne si l’apocalypse s’abattait
sur l’agence. Le hic: on n’avait plus que sept jours avant le rendez-vous final
avec le client potentiel et sept jours, c’est vraiment très très court.
Après une réunion de crise pendant laquelle on a skypé celles et ceux
qui étaient encore en état de parler, on a décidé d’avancer, persuadés que
l’équipe serait au complet dès le lendemain ou le surlendemain. J’étais la
plus expérimentée et la plus ancienne encore debout, on m’a donc désignée,
dans l’hilarité générale, comme leader pour la journée. Sauf que la jour-
née s’est prolongée. C’était le chaos. On a pris des instructions auprès des
absents, rassemblé les notes, documents et inspirations de chacun et on a
décidé de relever le défi comme si notre vie en dépendait.
Carole Wilmet
C’est là que j’ai senti cette petite étincelle en moi. Quelque chose que je n’avais
jamais identifié auparavant. Quelque chose de nouveau qui allait se révé-
ler être une qualité: j’étais un bon chef de bande. À force de traîner dans tous
les départements, j’avais, malgré moi, une vision globale et assez complète
03/2017 EL LE.BE
de la situation et du marché. J’avais assisté à pas
mal de réunions, davantage pour m’y reposer que
pour y apporter quelque chose de concret, mais
au final, j’avais tout absorbé. Je connaissais les étapes,
le jargon, les attentes du client... Et tout cela est
ressorti d’un coup, comme une évidence.
On a bossé, on a fait exploser le budget taxis pour
se déplacer chez les collaborateurs qui devaient
valider les idées qu’on développait, on a mangé
des pizzas et des sushis jusqu’à ne plus pouvoir les
digérer, mais on l’a fait. Cinq jours plus tard, on sor-
tait un projet un peu bancal sur la forme, mais béton
sur le fond. Tout le monde était bluffé, nous les pre-
miers. Le plus incroyable, c’est qu’ on a décroché le
budget! Je ne sais pas comment c’est arrivé. Peut-
être que la force du désespoir et le fait que nous
étions tout sauf blasés nous ont portés. Toujours
est-il qu’on a cartonné.
Lorsque tout le monde a réintégré l’agence, la
semaine suivante, on avait des têtes de déterrés.
On a organisé un petit déjeuner improvisé et on
a raconté aux absents ce qui nous semblait être
une scène de film à gros budget. Si on avait voulu
l’inventer, on n’aurait pas osé.
J’ai été applaudie, félicitée, à l’unanimité. Je n’avais
rien fait seule, j’ai beaucoup insisté sur ce point. On
était tous les quatre à égalité. Mais il semble – et je le
reconnais – que sans moi, rien n’aurait pu être fait.
Je n’ai retiré aucune gloire de tout ça. Ce n’est pas
dans mon tempérament et je n’ai pas changé de
personnalité. Mais j’ai commencé à envisager une
manière différente de travailler. Le fait de ressentir
la confiance de mes collègues et de mes boss m’a fait
du bien. Ça a déverrouillé quelque chose.
Le mois suivant, j’étais nommée directrice artistique,
avec un paquet de responsabilités que j’ai acceptées
de bon cœur. Ma seule demande: pouvoir arriver à
l’heure que je voulais. Mais en vrai, je ne traîne
plus jamais le matin parce que je suis portée par
l’envie de réaliser chaque jour de belles choses
dans mon métier.
L’agence s’est développée, mais l’ambiance n’a
pas changé. On partage juste un truc en plus, tous
ensemble: on sait que derrière chacun des employés
se cachent sans doute des trésors de qualités et de
créativité non exploités! Et moi, je m’applique à les
déceler...
PROPOS RECUEILLIS PAR JULIETTE DEBRUXELLES
247
 & MOI
UNE JOURNÉE AVEC
INGE GROGNARD
À LA FASHION WEEK
Depuis les années 80,
elle maquille sur les
plus grands défilés
et fait du maquillage
de mode un art. Récit
sans fard.

04.30  Je me réveille avant l’aube, j’ai besoin de mes rituels et de

prendre un bon petit déjeuner. Pour un défilé à 10 heures,
je dois être sur place dès 6heures. S’il est trop tôt pour le breakfast de l’hôtel,
j’ai toujours des réserves dans ma chambre – au moins une banane et un
yaourt.

06.00  Je travaille toujours avec une première assistante, qui

m’attend avec la liste de tous les mannequins. Dès qu’elles
12.00 Après le show, s’il y a un petit
drink et que je n’ai pas d’autre
défilé dans la foulée, je bois un verre pour me
arrivent, on les envoie au maquillage ou à la coiffure. Sur la première fille, mon détendre.
assistante travaille devant moi, pour montrer à toutes les autres maquilleuses
la démo du make-up que j’ai élaboré pour ce show. Par rapport à ce qui avait
déjà été décidé, je corrige et j’adapte au fur et à mesure.
13.00 Parfois, je dois aller chercher
du matériel, parce qu’il y a eu
un changement de dernière minute, et que je ne

08.00  Juste avant le début du défilé, je ne touche pas un pinceau,

mais je coordonne toute la cabine. J’ai déjà créé tout le
make-up, en général en concertation avec le designer, lors du fitting. Au
moment du défilé, ce sont les autres qui exécutent.
peux pas avoir tous les produits de maquillage
avec moi. Je pars souvent acheter des produits
que j’ai déjà trois fois à la maison… Quand il y
a un sponsor sur un défilé, c’est M.A.C que je

09.30  Tout le monde est prêt, toujours en avance. Je me place au

début du line-up (la file des mannequins prêtes à monter
sur le catwalk), avec ma première assistante, et je vérifie chaque fille. Elles
préfère. Ils ont vingt-cinq ans de métier, je tra-
vaille avec eux depuis le début et ils ont formé de
formidables assistants.
peuvent être de 22 à 50. J’ai une équipe de douze à quinze assistantes, et
chacune s’occupe de trois à quatre mannequins. 15.00 Deuxièmedéfilé,mêmerituel.

10.00  Pendant le défilé, il est fréquent que les filles changent de

tenue pour faire plusieurs passages. Je vérifie alors que le
maquillage est toujours en place, que les sourcils ne se sont pas estompés.
19.00 Jevaismanger,seule.Jen’accepte
pas de rendez-vous, ni de sortie,
carjetravaillelelendemain.J’aimespetitsrestos

10.15  On commence déjà à remballer le maquillage, en laissant

juste de quoi démaquiller les filles. Sinon, c’est la cohue
quand elles se changent. Je suis désormais très organisée, et je n’accepte plus
qu’un ou deux défilés par jour.
SES ASTUCES BONNE MINE SANS MAKE-UP
Un shot de gingembre liquide et de « bissap », un jus de fleurs d’hibiscus d’origine
africaine. J’en prends tous les matins. Ça nettoie le foie, ça donne une bonne énergie
et c’est excellent pour la peau. / Être heureux avec soi-même, se satisfaire de ce
qu’on a. C’est la meilleure recette bonne mine. Une leçon qu’on apprend avec l’âge.
près de mon hôtel, je lis l’actualité sur internet.
J’ai besoin de me relaxer, et de manger saine-
ment : des légumes, des soupes et juste un petit
verre de vin. Je sors exceptionnellement, si c’est
avec des gens que j’aime bien.
02.00 J’ai besoin de beaucoup
d’heures de sommeil, mais je
n’arrive jamais à me coucher tôt. Comme je suis
trèscurieuse,jepasseunepartiedelanuitsurmon
smartphone à lire les infos. Je veille tout de même
Ronald Stoops

à préserver quelques heures de véritable repos,

car pendant un défilé, il faut être capable de réagir
trèsvite.Chaquejourréservedessurprises.
ELISABETH CLAUSS

248 E L L E . B E 03/20 17
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 & MOI
HOROSCOPE BALANCE
DU 24 SEPTEMBRE AU 24 OCTOBRE
La tête Il s’en passe des choses dans le
cosmos pour la Balance! Une ribambelle
M A R S 2 0 1 7

POISSONS
DU 20 FÉVRIER AU 20 MARS
La tête Ce mois-ci, vous bénéficiez de l’aide
de Mars, le guerrier, qui donne pugnacité,
force de volonté, envie de faire plus et d’en
obtenir davantage. Agissez selon votre
intuition, mais agissez !
Le cœur Accaparée par votre vie sociale et
professionnelle, vous n’aurez peut-être pas
beaucoup de temps à consacrer aux relations
sentimentales. Pourtant, on vous désire, on
vous recherche...
BÉLIER CANCER
DU 21 MARS AU 20 AVRIL DU 22 JUIN AU 21 JUILLET
La tête Il y a du mouvement, de l’agi- La tête Mercure vous titille la tête et
tation dans le cosmos en mars. Vous Mars, le corps. Côté esprit, les idées
êtes secouée, bousculée, quelque chose s’entrechoquent; côté jambes, vous avez
se transforme. En fin de mois, vous besoin d’action. Il s’agit d’avoir confiance
aurez des réponses à vos questions. en vous et en vos talents. C’est tout.
Le cœur Vénus retarde une nouvelle en Le cœur Vénus revient sur un point par-
amour, vous fait attendre, patienter... ticulier de vos relations sentimentales
Si vous savez calmer le flot de pen- ou provoque un quiproquo. Ne prenez
sées et de sentiments qui bouillonne rien au pied de la lettre, rappelez-vous
en vous, vous serez récompensée. qu’amour rime avec humour.
TAUREAU LION
DU 21 AVRIL AU 21 MAI DU 22 JUILLET AU 23 AOÛT
La tête C’est reparti pour le Taureau. La tête Le Lion est favorisé par le cos-
L’apparition de Mars, la planète d’action, mos. Est-ce l’apparition prochaine du
dans votre ciel présage une poussée en printemps ? Peut-être, car un renouveau
avant, des initiatives, le lancement d’une pointe à l’horizon social, des portes vont
idée ou d’une entreprise... s’ouvrir et vous allez vous y engouffrer...
Le cœur Dans ce domaine, primor- Le cœur Jupiter-les-bons-plans et
dial, le renouveau du printemps arrive, Uranus-la-nouveauté s’allient pour
lentement peut-être, mais sûrement. votreplusgrandplaisir!Enaccordavecla
Attention, il ne s’agira pas d’une relation haussedestempératures,cettefind’hiver
éphémère, mais d’un développement... sera fougueuse pour la saison.
durable. VIERGE
GÉMEAUX DU 24 AOÛT AU 23 SEPTEMBRE
DU 22 MAI AU 21 JUIN La tête La bonne nouvelle, c’est que
La tête Ce mois est placé sous l’égide de Mars-l’action entre dans un signe de
Jupiter (le développement, la chance) et Terre comme le vôtre. Côté profession-
d’Uranus (l’inattendu, la surprise)... Pas nel, la fin de l’hiver s’annonce productive
besoin d’être astrologue pour interpréter etféconde.Allez,mettez-vousenmarche.
ça, faites-le vous-même. Et vivez-le! Le cœur Vous vous posez des questions ?
de planètes vous pousse et vous attire,
vous emmène, vous entraîne... C’est joli
à voir, à vous de le vivre.
Le cœur Un peu tout et n’importe quoi à
l’orée du printemps côté love. De l’impa-
tience, des envies, des attirances, des
doutes et des espoirs. Se poser des ques-
tions, c’est déjà à moitié y répondre...
SCORPION
DU 25 OCTOBRE AU 22 NOVEMBRE
La tête Peut mieux faire. Les planètes
s’occupent d’autres signes que le vôtre.
Alors, restez sous votre rocher, sur vos
gardes, ou bien ouvrez un peu votre
jardin secret. À vous de choisir.
Le cœur Contrarié? Énervé, peut-être?
Agressif?Vous pourriez ne pas vous
contenter de ce que vous avez, en dési-
rer plus, chercher l’intensité. Ce n’est pas
encore recommandé.
SAGITTAIRE
DU 23 NOVEMBRE AU 21 DÉCEMBRE
La tête Tous les voyants passent au vert.
Et même les astrologues! Feu vert pour
les Sagittaire qui hument le printemps, le
renouveau! Ce n’est plus une course de
trot, mais de galop!
Le cœur Ça se profile, ça germe, ça mûrit...
Mais la belle Vénus n’est pas encore tout
à fait disposée à vous offrir ses faveurs.
Encore quelques efforts et, en fin de mois,
vous serez récompensée.
CAPRICORNE
DU 22 DÉCEMBRE AU 20 JANVIER
La tête Si vous vous posez un tas de
questions, si vous vous sentez tiraillée, si
vous doutez, sachez que tout est normal,
prévu et nécessaire. Il faut en passer par
là avant de grimper la marche.
Le cœur Ne revenez pas en arrière. Le
passé est passé, le futur n’est pas encore
là, seul compte le moment présent, celui
que vous vivez là, maintenant. Alors,
vivez-le, du mieux que vous pouvez.
VERSEAU
DU 21 JANVIER AU 19 FÉVRIER
La tête Mars annonce de bonnes, d’ex-
cellentes nouvelles! Les planètes dans
leur ensemble ont décidé d’améliorer
votre ordinaire. Dans la tête, ça va dépo-
ter! L’action viendra ensuite.
Valentine De Cort

Le cœur Vénus, c’est l’amour. Et ce mois-
ci, Vénus recule dans le Zodiaque. C’est
le moment de revenir à l’essentiel : de
quoi, de qui avez-vous vraiment besoin?
Éclaircissez vos sentiments.
Non ? Alors, continuez comme si de rien
n’était. Oui ? Alors, continuez sans vous
en poser. Soyez simplement ouverte,
tolérante et curieuse.
Le cœur Très axée sur le domaine profes-
sionnel, vous pourriez oublier les senti-
ments. Attention à ne froisser, glacer
ou choquer personne. N’oubliez pas la
tendresse, la douceur, les gestes.
DIDIER BLAU

250 E L L E . B E 03/20 17
 NEUF
NOUVELLES NOUVEAU

CAPPELLINI
Douceur & mailles
Dans sa collection Printemps Été 2017, la marque de mode italienne mise sur un look
cocoon jeune et frais. Le fil conducteur ? Des tons doux qui collent à la peau comme le
beige chiné, le rose poudré et le bleu gris. Le look phare : un pull en mailles dégradé
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MAJE AGL
Sac emblématique Sporty Chic
En un an, le sac « M » s’est affirmé comme La marque de chaussures italiennes, AGL,
un objet phare chez Maje. Pour fêter a créé une collection à la fois androgyne
l’anniversaire du sac à frange, la marque et élégante. Des chaussures en cuir ou en
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Plus grand, en cuir ou en suède, il vous de studs. Des pièces fortes, qui habillent
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coup de cœur ? La version lie de vin, parfaite agl.com
pour rehausser notre look pour l’été.
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KAR’MA
Concept store
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des papeteries de Genval vous propose
des marques essentiellement nordiques
NAIOMY
Women power
pour un intérieur et un style épurés. Vous y
trouverez aussi quelques accessoires de
créateurs belges. Un concept store qui Vous êtes une femme confiante et
vous invite à prendre le temps et soigner ambitieuse ? Les dernières créations de
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en or, assortis de zircon, ces bijoux aux
formes géométriques et rigides évoquent
PLUTO la puissance et le pouvoir de la femme
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et des tenues toutes douces
en jersey de coton. Un
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252 ELLE BELGIQUE MARS.17

 NEUF

NOUVEAU NOUVELLES
S-BRUSSELS
Lingerie
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nouvel écrin de lingerie situé à Ixelles. S-Brussels, c’est l’idée que l’on peut prendre
soin de nous avec, enfin, une corseterie à notre taille. Ce qu’on y trouve ? Une gamme
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SPARKS Un air de printemps
Nouveau Pop Art
Viktor&Rolf crée
une nouvelle
Ses œuvres décontextualisent les version de son
images de la culture pop et les parfum iconique
juxtaposent à des avec Flowerbomb
slogans. Benjamin Bloom. Une
Sparks invite fragrance
le spectateur à aérienne
utiliser ses propres
PESERICO associée à une

Terre italienne
références pour explosion florale.
décoder le tout. Un concentré
Le résultat ? S’inspirer de la naturelle région des Crete d’éclosion
Des narrations Senesi, c’est la bonne idée de la marque des fleurs au
multiples qui fashion italienne Peserico. L’argile pour printemps, c’est
mettent en lumière un gris lumineux, l’horizon pour un bleu de la bombe.
les grands enjeux désaturé, le beige pour évoquer les viktor-rolf.com
du monde actuel. colines… Ces teintes s’allient parfaitement
Jusqu’au 2 avril
à la Galerie THE
au modèles classiques chic de la marque
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Palermo et Angelina Farruggia, spécia- inspirée de
listes des massages inspirés de techniques l’océan et de la
ancestrales, ouvrent un deuxième centre à plage, traduit
Uccle. A la pointe des nouvelles technolo- également sa passion pour les pierres
gies anti-âge et amincissantes, le centre se précieuses. Le mix avec des matières
profile comme un cocon de bien-être où sont comme le cuir procure un style décontracté
préconisés des soins de luxe dans le respect en accord avec la vision de la créatrice :
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MARS.17 ELLE BELGIQUE 253

 NEUF
NOUVELLES NOUVEAU

BETTY BARCLAY
Mix & Match
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légèreté et sa polyvalence. Les vêtements fabriqués en tissus légers et doux sont pile
ce dont on rêve pour le retour des beaux jours. Le point d’orgue de cette collection ?
Les bas comme les hauts peuvent être mélangés et assortis de façon illimitée…
On adore leur silhouette flatteuse !
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continue toujours à nous surprendre
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A La Bonne Heure vous transmet sa
passion pour les plus belles pièces. Parmi
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K-WAY « Premier cru »,

Belle sous la pluie

Caudalie lance une
crème somptueuse
Même si on a hâte que le soleil qui offre une action
revienne égayer nos journées, il faut anti-âge globale
bien se rendre à l’évidence… En ainsi qu’une mise en
Belgique, il y a en moyenne beauté immédiate.
200 jours de pluie par an. Pour être Comment
stylée et réagir à la moindre goutte, l’appliquer ? Matin
K-Way lance une nouvelle gamme et soir sur le contour
hyper tendance. Notre coup de des yeux sans
cœur ? Le K-Way façon bombers oublier de tapoter
kaki, à manches courtes… et son légèrement la
grand perroquet brodé. Qui a dit qu’il peau pour un effet
détestait la pluie ? microdrainant.
k-way.be be.caudalie.com

254 ELLE BELGIQUE MARS.17

 PUBLISCOPIE

CÉLÉBRATION DU NOUVEAU
GUIDE RESTAURANT & CO 2017-2018
Tout le gratin de la gastronomie belge a répondu présent le lundi
16 janvier à la soirée de lancement du Guide Restaurant & Co
2017-2018 dans le tout nouveau showroom Bulthaup à
Uccle. Pour l’occasion, cinq chefs renommés, francophones
et néerlandophones, ont orchestré devant près de
deux cents convives un live cooking éblouissant. Nous remercions
nos partenaires : Bulthaup, Land Rover, Cascalys, Artfood,Taittinger,
Festi-Rent, Caviar Sherazad,The Pand Hotel, Bulldog, San
Pellegrino, Baobab, Le Creuset, Patrick Balzat et Forcado. ■
PHOTOS GAËTAN MICLOTTE - BLUECLIC

1 2

3 4 5 6

7 8 9 10

11 12 13

1. Mr David Geysels, Mr Michael Chiche, et Mr Frédéric Pondant. 2. Mr et Mme Jean Von Oberndorff et Mme Alexandra Hombergen.
3. Mme Mélanie Englebin (Cecila). 4. Mr Pierre Balthazar (The Restaurant). 5. Mme Stéphanie Mottola et Mr Alex Cambron. 6. Mme Lisa Calcus et son
équipe. 7. Mr et Mme Jean Delahaut et Mr et Mme de Morteuil. 8. Mr Stéphane Sonneville, Mme Véronique Neefs et Mr Jean Michel Loriers.
9. Mr Tim Boury. 10. Mr et Mme Massion et Mme Isabelle Erdmanie. 11. Mr Christian Corthouts et Mr et Mme Yannick Fedele. 12. Mr Pascal
Devalkeneer et Mme Ines Prioux. 13. Mme Davina Leclerc, Mme Gaelle Piroton, Mme Ophelia Jones, Mme Valérie De Jonghe et Mme Catherine Limon.
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