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Carole MARTIN – Caroline KOPP

L’expression écrite

Jusqu’aux années 60, notamment avec l’approche classique grammaire- traduction, l’écrit avait une place
prioritaire et inégalable. L’oral n’était guère enseigné. On apprenait les langues étrangères par la lecture, les
exercices écrits de grammaire, la traduction, les rédactions et dissertations.
Puis dans les années 70, les méthodes Audio-Orale et Audio-Visuelle ont chassé l’écrit de la scène
pédagogique. Elles se basaient presque uniquement sur l’oral et considéraient l’interférence de la
prononciation orale avec l’orthographe de l’écrit comme dangereuse. Les quatre paramètres de la
communication suivaient alors un ordre non anodin : comprendre, parler, lire et écrire.
Mais aujourd’hui, l’approche communicative a remis en cause l’ordre des priorités entre ces quatre savoir-
faire par une parité relative.
Notez parité relative car même si nous sommes au beau milieu de l’ère des textes (avec l’importance de la
presse et des courriers électroniques), les savoir-faire liés à la compréhension demeurent privilégiés dans les
textes officiels et l’oral prime encore sur l’écrit si bien que l’EE est placée en dernier dans l’ordre
d’importance des compétences dans les Instructions Officielles.
Pourtant, cette compétence ne saurait être négligée puisqu’elle est quand même l’une des composantes
principales des épreuves de langues vivantes de tous les examens du 2nd degré tel que le BEP et le
Baccalauréat.

Pour aborder la compétence de l’EE, nous vous donnerons tout d’abord quelques définitions.
Puis nous évoquerons comment l’EE est exposée dans les textes officiels du collège et du lycée.
Nous passerons ensuite en revue les différentes activités d’EE qui peuvent être abordées en classe.
Pour finir, nous verrons quelles sont les stratégies méthodologiques que l’enseignant doit faire acquérir à
l’élève pour qu’il devienne autonome.

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I. Définitions.
A) Qu’est-ce qu’écrire et pourquoi ?

Ecrire, c’est produire du sens. Ecrire a un but communicationnel et ce qui prime le plus est le sens du
texte plutôt que la forme, la transmission du message plutôt que la correction absolue.

Selon Danielle Bailly, les conditions requises pour écrire sont d’avoir quelque chose à dire, savoir à qui le
scripteur adresse son message et pourquoi il l’écrit.
Tout texte est écrit pour un destinataire par l’intermédiaire d’un support visuel que ce soit un papier ou un
écran. Bien que l’émetteur et le récepteur ne soient pas côte à côte, écrire constitue bel et bien un acte de
communication.

Kathleen Julié nous invite à recenser les actes d’écriture de notre quotidien : cela va du simple pense-bête
à nos notes prises lors de formation en passant pas les cartes postales et les listes de courses.
Elle nous fait également remarquer que nous n’écrivons jamais un texte ou un message en un seul jet.
Cf. votre liste de courses ou vos dissertations…

Les buts de l’EE sont divers :


- présenter des informations
- véhiculer des sentiments
- donner ses impressions
- fixer ses connaissances
- clarifier notre esprit, affiner notre pensée.
- laisser une trace car l’oral est fuyant (ce que font d’ailleurs constamment les élèves en classe dans
toutes les matières)
DANS TOUS LES CAS : IL S’AGIT DE VEHICULER DU SENS !

D’un point de vue scolaire, écrire présente certains avantages. C’est, par exemple, l’occasion pour les
élèves timides de s’exprimer sans avoir à se mettre en avant en prenant la parole.
De plus, pour le professeur, l’écrit permet d’avoir un suivi plus personnalisé avec chaque élève, chose plus
délicate à l’oral.
L’écrit est aussi un indice révélateur du degré d’autonomie acquis par l’élève et est synonyme de contrôle
des acquis, ce qui permet au professeur de faire le point sur sa progression.

B) Définitions :

On distingue généralement l’expression guidée, semi-guidée et l’expression libre.

Expression guidée :

D’après Danielle Bailly, c’est l’application fidèle d’un modèle à des fins de familiarisation.
(Ex : recopier une lettre en la personnalisant)

Expression semi-guidée :

La production écrite semi-guidée suppose un type d’exercice où la tâche à accomplir implique un certain
nombre de contraintes prédéfinies dans les consignes (ex : utilisation obligatoire de certaines fonctions de
langues, d’un mode d’écriture etc.)
Exemple de semi-guidage par K. Julié: écrire une lettre de réclamation, ce qui implique l’utilisation d’un
champ lexical précis, celui de la colère ou de l’indignation.
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Expression libre :
D’après les I.O. second cycle :
L’élève formule « de façon autonome un sentiment, une idée, une opinion personnelle … »

Exemple d’expression écrite libre, dans un sujet de bac LV1 1995, série ES-S
« Have you ever read a book that had a particular impact on your imagination? Write about it. (300 words)

Concernant la terminologie, Danielle Bailly distingue une différence entre les termes « production » et
« expression » :

Selon elle, la « production » est un terme en principe neutre, signifiant uniquement « émission de parole
ou de texte écrit » sans que cette parole ou ce texte revête un statut particulier. C’est un terme souvent
connoté d’une certaine dévalorisation parce qu’elle réfère à une activité verbale un peu mécanique.

L’ « expression » quant à elle est plus libre, plus créative, et engage le locuteur de façon plus personnelle.

Nous allons maintenant passer à l’étude de l’expression écrite telle qu’elle est préconisée par les I.O.

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II) Textes officiels

On ne perdra pas de vue que des 4 compétences linguistiques classiques, l’aptitude à l’expression écrite est
la plus longue et la plus délicate à construire, parce qu’elle suppose correction grammaticale, précision
lexicale, enchaînement et cohérence de la pensée.
Il est par conséquent important de procéder progressivement, c’est-à-dire de passer par des étapes
intermédiaires, allant d’un travail très guidé vers une expression de plus en plus libre.

Dans les Instructions Officielles de :

- 6e , l’EE n’est que brièvement mentionnée. Elle consiste en une rédaction imitative, les exercices sont
extrêmement guidés, la plupart sont des exercices lacunaires.

Et c’est plutôt en 5e que l’EE commence véritablement.

Or d’après le CADRE EUROPEEN COMMUN DE REFERENCE POUR LES LANGUES :

- A la fin du cycle 3 c’est-à-dire à la fin de l’école primaire, les élèves devront avoir acquis le niveau
A1 à savoir être capables de remplir un questionnaire d’identité extrêmement simple ou écrire une courte
carte postale.

Dans le nouveau programme de 6e appelé palier 1, applicable à la rentrée 2006, le programme de l’EE se
précise un peu plus que dans les Instructions Officielles de 6e de 1996.
En effet, l’élève devra être capable d’écrire des énoncés simples et brefs, comme par exemple dresser des
portraits (de soi, des autres, de personnages imaginaires), décrire succinctement des paysages, des objets,
des activités passées et des expériences personnelles.
Comme supports, on pourra utiliser des courts récits, des bandes dessinées, des cartes postales ou des
messages électroniques.
L’élève devra prendre l’habitude de recopier pour mémoriser, et s’appuyer sur une trame connue pour
produire un texte personnel.

Concernant la 5e
D’après les Instructions Officielles de 5e , l’élève sera amené à :

- relier deux énoncés de manière logique pour commencer à lui faire prendre conscience de la
structuration du discours
- trouver une proposition principale dont on donne la subordonnée ou le contraire
- assortir un énoncé d’une justification, ce qui permet de développer l’esprit logique et entraîne au
discours argumentatif
- compléter les bulles d’un dessin, pour réactiver et mobiliser des acquis antérieurs de l’élève et de
lutter contre l’oubli
- composer un dialogue entre deux ou plusieurs personnages

A partir de ces exercices d’écriture, on en viendra progressivement à la composition d’un paragraphe


c’est-à-dire l’étude de la cohésion du discours.
On passera alors à la rédaction de lettres.
On sensibilisera les élèves à l’organisation spécifique d’une lettre en attirant leur attention sur :
- l’en tête : date, coordonnées de l’auteur et du destinataire ;
- l’introduction ;
- les formules de politesses ;

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- les informations sur une situation et l’adaptation du niveau de langue du destinataire ;
- la conclusion : signature, et éventuel post-scriptum.
A ce stade de l’apprentissage, la rédaction de lettres, acte de communication authentique, représente un
aboutissement concret qui sous la forme la plus simple, celle de l’imitation, constituera un minimum
exigible en fin de 5e

En 4eme : on développe et complexifie l’EE. Celle-là devient alors semi-guidée.

En 3eme : l’EE devient plus libre.

Il est à noter que la rédaction de textes personnels pour décrire une expérience ou donner son avis libère
l’expression.
L’évaluation de l’EE en 3e porte sur :
le contenu du tableau à orientation fonctionnelle
le programme grammatical
et l’aptitude à organiser la pensée
On donnera deux ou trois situations de la vie courante et il sera demandé aux élèves d’utiliser les
formulations les plus appropriées et les plus variées possibles. Exemple : vous voulez persuader un ami
d’aller à Londres, que lui écrivez vous ? Que lui conseillez-vous de visiter ?

Pour évaluer le degré d’autonomie auquel un élève est parvenu en fin de collège, on peut lui soumettre un
document brut qui ne sera assorti d’aucune indication autre qu’une consigne générale, qu’il devra traiter
en toute liberté selon une méthode d’approche qui lui aura été enseignée, ou bien par un cheminement qui
lui est propre.

Pour finir, comme le préconisent les Instructions Officielles, « au terme de la scolarité au collège, un
élève doit être en mesure de rédiger un bref paragraphe structuré de l’ordre de 10 à 15 lignes » (cela peut
être un commentaire d’image, une lettre, une brève notice, un court récit, un dialogue, etc.)
L’élève devra alors être capable de :
-construire des énoncés simples : poser une question, y répondre, continuer une phrase, effectuer
une transposition, etc.
-enchaîner des énoncés à l’aide des articulations logiques et chronologiques du langage.

Et D’après le CADRE EUROPEEN COMMUN DE REFERENCE POUR LES LANGUES

- A la fin du collège, les élèves devront avoir acquis le niveau A2-B1, c’est-à-dire être capables
d’écrire un texte simple et cohérent sur des sujets familiers ou qui les intéressent personnellement,
faire le compte rendu d’expériences, en décrivant leurs sentiments et leurs réactions, raconter une
histoire et écrire de brefs essais simples sur des sujets d’intérêt général.

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En seconde, l’objectif prioritaire est de consolider les compétences acquises au collège. Il faut d’ailleurs
rappeler qu’avec la classe de 3ème, la classe de seconde constitue le cycle de détermination.

Il s’agit de manière générale de renforcer les quatre compétences. On demande au professeur de varier les
tâches et de graduer les exigences afin de développer les capacités cognitives de l’apprenant (pour rendre
celui-ci autonome).
Les activités proposées devront amener les élèves à mettre en œuvre les éléments grammaticaux et
lexicaux étudiés au collège et produire des énoncés d’une complexité croissante. Ils devront être capables
de rédiger des paragraphes de 150 mots environ. Ils seront également graduellement initiés à
l’argumentation.

De plus, il est stipulé dans les instructions officielles que les spécificités de l’oral (c’est-à-dire des phrases
simples juxtaposées) et celles de l’écrit (phrases complexes, subordonnées) seront respectées lors des
activités d’expression écrite.

Pour résumer : à la fin du cycle de détermination, l’apprenant devra savoir :


- rédiger des messages de la vie courante (cartes postales, lettres…),
- prendre part à un échange de lettres,
- rédiger un texte court à caractère narratif ou développant une argumentation (avec des phrases
complexes, des paragraphes, et des articulations rhétoriques…),
- rédiger des dialogues ou de courts textes de fiction,
- ou encore rédiger un essai de 150 à 200 mots.
L’élève entrant en classe de 1ère a donc théoriquement déjà un sérieux bagage concernant l’EE.

On rappelle qu’avec la classe de terminale, la classe de première constitue le cycle terminal


d’apprentissage d’une langue dans le secondaire.
Il se dégage deux objectifs à atteindre en fin de cycle concernant l’EE :
- « présenter, reformuler, expliquer ou commenter, de façon construite, par écrit ou par oral : des
opinions, des points de vue, des documents écrits ou oraux comportant une information ou un
ensemble d’information » ;
- et « défendre des points de vue et opinions, conduire une argumentation ». les techniques de
l’argumentation seront donc approfondies.

L’EE suppose un temps de réflexion plus long et une organisation plus élaborée des énoncés et des idées.
L’apprenant est amené à complexifier son texte faisant ressortir une chronologie de son texte, et une
articulation des idées (utilisation des mots de liaison). Ce qui demande parfois un réaménagement
syntaxique de la phrase (changement de temps par exemple). L’EE est par conséquent la compétence la
plus délicate et la plus difficile à travailler.

Ces IO se basent essentiellement sur le Cadre Européen commun de références des langues vivantes. Les
apprenants en enseignement obligatoire doivent avoir un niveau B2 pour les LV1 (« peut écrire des textes
clairs et détaillés sur une gamme étendue de sujets relatifs à son domaine d’intérêt en faisant la synthèse et
l’évaluation d’informations et d’arguments empruntés à des sources diverses ») ; et B1/B2 pour des LV2.

Un petit mot au sujet des anglais LV3 pour terminer : les savoirs linguistiques acquis à la fin de 1ère
correspondent à ceux acquis en fin de 3ème LV1. L’élève devra savoir rédiger des messages de la vie
courante, écrire un email pour demander des informations ou bien écrire une lettre à un correspondant.
(Niveau A2/B1 de l’échelle des niveaux du Cadre Européen).

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Maintenant que nous avons parlé des instructions, nous allons vous exposer les différents types
d’exercices d’EE.
III) Types d’activités
Tout d’abord, le professeur doit dans la mesure du possible susciter la motivation des élèves.
Les tâches et activités proposées doivent toucher les élèves affectivement et intellectuellement.

D’autre part, dans la phase d’entraînement à l’E.E., comme nous l’avons déjà dit, ce n’est pas la correction
absolue qui est visée mais la transmission d’informations (donc si le texte de l’élève est compréhensible le
but est atteint.)

Voici cinq types d’exercices d’Expression Ecrite :

- L’Exercice de remise en ordre :

où l’élève doit remettre en ordre des énoncés volontairement mélangés à partir d’un texte authentique.
Il lui faut alors mettre à l’épreuve des critères de logiques sémantiques, de logique structurelle et
grammaticale, et de logique argumentative.

-Nous avons également l’Exercice de réduction :

Ca serait écrire un résumé, un compte rendu ou prendre des notes.

-Puis l’Exercice d’expansion :

L’élève ajoute une suite personnelle sous forme d’extension, de commentaire ou de question.

-Il y a l’Exercice de réflexion :

Par exemple : décrire et analyser un document iconographique.

-Et enfin , l’Ex. pastiche :

C’est à dire, écrire à la manière de …

A cela s’ajoutent les différents types de textes qui ont chacun leurs caractéristiques :
Narration, dialogues, monologues, lettres, article de journal, commentaire, argumentation.

La production écrite doit avoir un contenu qui intéresse les élèves afin de les impliquer dans leur
apprentissage. Voici donc quelques exemples d’activités qui s’inscrivent dans cette perspective :

- le journal de bord : c’est un journal qui circule au sein de la classe de langues et dans lequel les
élèves et le professeur expriment ce qu’ils ont aimé faire ou non, ce qui les a intéressés, ce qui les a
ennuyés, ce qu’ils ont appris, etc. Le droit à la vérité est motivant. Tout peut être écrit à condition
de respecter les règles normales de politesse et de respect d’autrui -ce qui participe, en outre, à
l’éducation civique des futurs citoyens).
Autres exemples d’activités :
- Les expériences personnelles, ou
- Les créations littéraires (surtout au lycée)
- De manière plus générale, l’utilisation d’Internet est un facteur motivant pour les élèves. On pourra
par exemple leur demander de faire des recherches sur un thème précis et leur faire résumer ce
qu’ils ont trouvé, ou bien de correspondre avec de jeunes anglophones à travers le monde et de

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partager leurs expériences. Mais cette activité connaît des limites puisque les établissements ne
sont pas tous équipés.

Il est nécessaire de souligner que l’E.E. n’est pas une activité travaillée hors contexte. Elle peut être
précédée par une compréhension écrite (il faudrait alors par exemple imaginer la suite de l’histoire), par une
compréhension orale ( il faudrait résumer ce que l’on vient d’entendre) ou par une expression orale (il
faudrait faire le compte-rendu d’un débat). L’EE est donc souvent l’aboutissement d’une séquence
pédagogique, ce qui permet de rebrasser ce qui a été travaillé antérieurement et de vérifier les acquis.

Avant de s’essayer à l’écriture d’un certain type de texte, l’élève devra être familiarisé aux conventions de
ce texte, d’où l’utilité d’un travail préalable de compréhension et d’analyse. Par exemple, comme je l’ai déjà
mentionné, il lui faut connaître les principes de mise en page d’une lettre avec en-tête, salutations, etc.
Il s’agit donc avant tout de donner à l’élève les outils méthodologiques qui lui permettront de s’exprimer en
anglais à l’écrit. Nous allons donc voir dans un dernier temps quelles sont les stratégies cognitives que
l’enseignant doit faire acquérir à l’apprenant pour que celui-ci devienne autonome.

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IV) Stratégies méthodologiques

Comme pour les capacités de compréhension, l’EE fait appel à la réflexion de l’élève sur sa démarche
personnelle et ses compétences d’écriture afin de lui faire acquérir une méthode de travail et qui plus est
sera transférable pour d’autres matières comme le français, l’histoire-géo ou d’autres langues vivantes.

La première étape pour apprendre à écrire consiste à observer et analyser ce qu’ont écrit les autres.
Ce travail de réflexion est si possible mené à partir d’écrits authentiques dans lesquels les élèves analysent
la fonction du texte, son organisation, et les moyens linguistiques utilisés pour transmettre le message.
L’élève doit également apprendre à se conformer à un certain nombre de règles de présentation, telles que le
respect des majuscules, la ponctuation et l’organisation des paragraphes, règles qui ne coïncident pas
toujours avec le système français.

On distingue trois étapes dans la mise en texte :

- Phase de pré-écriture : lorsque l’élève est amené à écrire, il devra analyser le type de sujet et se poser les
questions suivantes : j’écris à qui ? Qu’est-ce que j’écris et pourquoi? Sur quel ton ? Dans quel registre de
langue…
- Puis pour la phase d’écriture : il devra alors mobiliser ses connaissances, trouver des stratégies de
compensation et de reformulation, en cas de manque lexical, notamment. De plus, la mise en forme du
message doit obéir à certains critères : conformité aux normes de la langue, cohésion du discours,
organisation logique des idées et cohérence.
- Enfin la dernière phase : la phase de post-écriture : après avoir rédigé un premier jet, l’élève se relira pour
contrôler sa production à posteriori et s’assurer que son discours est bien construit. Contrairement à
l’expression orale, l’EE permet une amélioration de la production : le scripteur peut perfectionner son
message jusqu’à entière satisfaction.

Par ailleurs, les élèves doivent être informés des objectifs fixés, afin qu’ils sachent si l’on accorde la priorité
à la correction de la langue ou si l’on attend d’eux une production la plus spontanée et la plus riche possible.

Il faudra veiller à habituer les élèves de première et terminale à affiner leur expression en utilisant du
lexique plus recherché et plus spécialisé afin d’éviter les répétitions et d’allonger graduellement leur
production en vue du baccalauréat. En effet, le jour du baccalauréat, les candidats des séries ES et S doivent
produire une expression comportant 300 mots. Il est donc important d’habituer les élèves à cette contrainte
tout au long de leur scolarité au lycée.

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En conclusion…

L’expression écrite, de par ses nombreux critères ( lexique, syntaxe, cohérence des idées, etc.), apparaît
souvent comme un savoir-faire complexe.
Il faut surtout veiller à un apprentissage par étapes.
Il ne faudra pas être trop exigeant avec les classes de 6e et 5e car à ce stade-là parvenir à écrire une phrase est
encourageant et motivant pour les élèves.
La nature de ce savoir-faire permet facilement de diviser la classe en groupes de niveau ou en ateliers pour
que tous les élèves, bons et moins bons, puissent participer aux activités.
En terminale, écrire peut être un défi : nous avons pu voir dans nos lectures que certaines classes participent
à des concours de création littéraire .
Cela peut par la même occasion aider à préparer l’ épreuve écrite du baccalauréat pour les sections LV1.
On notera éventuellement l’inadéquation entre apprentissage et évaluation car les IO mettent plutôt l’accent
sur l’oral alors que le baccalauréat évaluera l’écrit. Cela prouve bien que l’expression écrite ne doit pas être
laissée pour compte.

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