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Topoi

Mithra dieu iranien : nouvelles données


Frantz Grenet

Citer ce document / Cite this document :

Grenet Frantz. Mithra dieu iranien : nouvelles données. In: Topoi, volume 11/1, 2001. pp. 35-58;

doi : 10.3406/topoi.2001.1927

http://www.persee.fr/doc/topoi_1161-9473_2001_num_11_1_1927

Document généré le 21/05/2016


MITHRA, DIEU IRANIEN : NOUVELLES DONNÉES

II est peut-être besoin de trouver une justification au fait que ce colloque


consacré à Mithra en Syrie s'ouvre par une communication portant sur Mithra
dans le domaine iranien, par quoi j'entends à la fois les empires succcessifs du
plateau iranien et les royaumes et principautés d'Asie centrale. Je dirai d'abord
que, quelle que soit la position qu'on adopte sur la manière dont le Mithra des
Mystères prolonge ou non le Mithra du zoroastrisme, cette position doit reposer
sur une information à jour quant à ce dernier : on est en droit de rejeter, encore
faut-il savoir ce que l'on rejette. Or depuis une vingtaine d'années un certain
nombre de documents, notamment iconographiques, ont surgi ou ont été
réinterprétés, et ces documents ont peu circulé dans la communauté scientifique.
J'ajouterai à cela que les développements proprement iraniens sont d'un intérêt
particulier pour les archéologues de cette province frontalière qu'est la Syrie : certains
indices, peu nombreux il est vrai, pourraient suggérer que la frontière avec les
empires parthe et sassanide n'est pas demeurée complètement étanche à la
circulation des idées religieuses ou simplement des images.
Concernant la personnalité et le culte de Mithra, la documentation iranienne
d'époque historique est longtemps restée assez frustrante, surtout si l'on choisit
d'écarter les témoignages grecs et latins pour s'en tenir strictement aux sources
primaires. Aucun document écrit ne surpasse en richesse le plus ancien d'entre
eux, l'hymne de l'Avesta consacré à Mithra, le Yasht 10, traditionnellement
dénommé selon son nom pehlevi : M ihr Yasht. Ce texte de 145 strophes n'a été
mis par écrit qu'à l'époque sassanide tardive, comme le reste de l'Avesta. Son
élaboration orale s'est faite d'abord en Asie centrale, plus précisément dans les pays
entourant l'Hindukush qui constituent sa référence géographique explicite (voir
en particulier Gnoli 1980). Les études les plus au point sur l'histoire de la langue
avestique font remonter les débuts de cette élaboration orale jusque vers le VIIIe
siècle avant notre ère, avec des remaniements et des interpolations qui ont pu être
opérés en Iran occidental jusqu'à l'époque post-achéménide (Skjaerv0 1984 ;
Kellens 1998). La traduction du Mihr Yasht par I. Gershevitch (1959), qui a
profondément renouvelé l'interprétation de certains passages, reste aujourd'hui

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encore insurpassée pour une vue d'ensemble du texte ; on l'utilisera en tenant


compte des révisions partielles de J. Kellens (en dernier lieu : 2000a ; 2000b) .

Mithra, dieu solaire

En dehors du Mihr Yasht, la littérature iranienne sur Mithra est d'une


désolante minceur. Mithra est complètement absent des inscriptions royales
sassanides et il n'a qu'une place discrète dans les traités religieux pehlevis 1 . Alors que
même le Séleucide Antiochos IV s'était d'abord appelé Mithridate, on ne connaît
aucun membre de la famille royale sassanide qui ait porté ce nom. On a proposé,
à vrai dire sans preuve, de mettre en rapport cette apparente réserve au sommet
de l'État avec une volonté de se démarquer des Arsacides dont Mithra avait à
l'évidence été la divinité tutélaire (Duchesne-Guillemin 1962, p. 298).
Quelques rares sceaux privés d'époque sassanide représentent Mithra,
toujours sous son aspect radié de dieu solaire. À l'heure actuelle cinq ont été
publiés. Sur un seul le dieu est explicitement identifié par la légende pehlevie
Mihr yazad « le dieu Mithra » (Gignoux 1978 : 6.84). Trois autres offrent une
version schématisée du char solaire. Sur l'un d'eux (fig. 1), pendant longtemps le
seul connu, le dieu est désigné non pas directement, mais par la qualité morale
homonyme qu'il patronne en tant que garant du lien social : hu-mihrïh ì pahlom,
« amitié excellente » (Grenet 1993, fig. 2 ; la légende avait été auparavant mal
interprétée comme contenant le nom du propriétaire). J'en reproduis ici un autre
(fig. 2) 2 ; pour le troisième, où le bige est réduit à un pur symbole, voir Gajbov,
Koshelenko, NoviKOV 1991, fig. 10. Reste enfin le sceau plus complexe du
British Museum, que je vais aborder dans un instant.
Dans l'art officiel sassanide Mithra intervient très rarement. Le seul
souverain qui se soit fait figurer sur ses monnaies recevant de lui l'investiture à
travers l'autel du feu est Hormizd Ier (272-273). Sur le relief beaucoup plus connu
de Tâq-e Bostân (fig. 3), un Mithra barbu, radié, tenant en mains le faisceau
rituel des barsom, assiste plus qu'il ne participe à l'investiture de Shäpür II,
vainqueur de Julien, le rôle principal étant tenu par Ohrmazd ; le lotus sur lequel
se tient Mithra est un symbole régalien de la dynastie vassale des kouchano-
sassanides, que Shäpür II avait libérée du danger barbare quelques années avant
sa victoire sur l'Apostat.
C'est en fait de ces régions orientales que les Sassanides pourraient bien
avoir importé ce type iconographique plus jovien qu'apollinien, contrastant avec

1. Boyce 1969, p. 21-26, a donné une recension complète des témoignages sur le culte
de Mithra dans l'empire sassanide, mais sans avoir encore accès aux sceaux figurés,
et en laissant de côté les monnaies.
2. L'identification du dieu a été faite par A. D.H. Bivar dans son compte-rendu du
catalogue de Gignoux & Gyselen 1982 (BSOAS 47 [1984], p. 161-162).
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le type imberbe reproduit sur les sceaux 3. Des monnaies émises sans doute à
Bactres à la fin du IIP siècle par Ardashir, le premier roi d'une branche cadette
des Sassanides mise à la tête des anciens territoires kouchans, montrent la remise
du ruban d'investiture par un Mithra radié, barbu et trônant (fig. 4). Le nom est
ici écrit en bactrien : MIURO, qui se prononçait Mihr. Cette image en venait à se
confondre avec le type royal traditionnel, mais c'est bien d'un Zeus trônant nice-
phore qu'étaient issues les toutes premières images connues du dieu iranien,
exécutées au début du Ier siècle avant notre ère pour le monnayage des rois
indogrecs Amyntas et Hermaios. Sa souple tiare de cavalier se distingue mieux sur
les monnaies de bronze où le dieu apparaît en buste (fig. 5) : ici son identité
ethnique s'affiche sans fard (Mac Dow all 1975 ; Bivar 1979 ; Boyce & Grenet
1991, p. 162-165). À l'époque kouchane, ce type est concurrencé par un type
juvénile (fig. 6, légende MURO, voir aussi plus loin, fig. 13) ; mais il n'a pas été
éliminé, sans doute parce que certaines statues de culte héritées de l'époque
grecque assuraient sa pérennité. À toutes les époques c'est en tout cas la fonction
solaire qui s'exprime le plus clairement. Des images sogdiennes tardives, datant
du VIIIe siècle, présentent elles aussi une version schématisée du char solaire
(fig. 7). Cette constatation trouve un appui dans les textes : N. Sims- Williams
vient de montrer qu'en Bactriane le nom de Mithra avait évincé du calendrier et
même du vocabulaire courant le nom du soleil, en avestique Huuara, qui partout
ailleurs dans le monde iranien était resté titulaire d'un jour spécifique distinct de
celui attribué à Mithra (Sims-Williams & deBlois 1996, p. 152).

L'épiphanie de Mithra sur le Mont Harâ : sceau sassanide, composition


peinte de Bämiyän

Un sceau sassanide du British Museum publié il n'y a guère par P. Callieri


(1990) est venu relancer la question de la direction des influences
iconographiques (fig. 8). Le thème de cette image, stylistiquement bien datable de la fin
du IVe ou du début du Ve siècle, est le surgissement matinal de Mithra au-dessus
du Mont Harâ, surgissement qui forme l'un des thèmes principaux du Mihr Yasht.
On perçoit immédiatement certains échos vers l'Occident : la pose de l'orant est
la même que celle des premiers chrétiens priant devant le soleil, mais elle est
aussi décrite dans le Mihr Yasht lui-même (les fidèles de Mithra lui adressent
leur prières « les mains étendues », ustänazasto) ; le dieu émergeant à mi-corps
de la montagne traitée comme un empilement de rochers globulaires rappelle le
Mithra pétrogène des Mystères occidentaux ; on peut comparer en particulier la

3. À la seule exception de celui publié par Gajbov, Koshelenko, Novikov 1991, qui
justement provient des régions orientales (Ak-depe en Parthyène).
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manière dont ce thème est traité sur les peintures du mithraeum de Doura
Europos (Cumont 1975, II, pi. 27) 4.
Cependant, une fois de plus, c'est en direction de l'Est iranien que nous
invite surtout à regarder le sceau du British Museum. Comme l'a souligné
Callieri, il pourrait passer pour un extrait de la composition complexe qui
surmontait 5 l'un des Bouddhas sculptés de Bâmiyân, au cœur des montagnes de
l'Hindukush. Dans un article précédent (Grenet 1993), j'avais défendu l'idée
selon laquelle la présence d'une composition purement mithriaque à cet
emplacement privilégié d'un complexe bouddhique ne pouvait s'expliquer que parce
que Mithra était si étroitement associé au site qu'il ne pouvait en être délogé.
L'ensemble de la tradition iranienne, à la fois mythologique et géographique,
identifie en effet le Mont Harâ avec les sommets qui entourent Bämiyän.
Examinons de plus près la composition, en nous reportant pour plus de
clarté à une copie globalement très fiable réalisée par une mission japonaise
(fig. 9) 6. La pose du dieu au buste légèrement tourné, tenant d'une main la lance
et de l'autre la poignée de son épée passée à la ceinture, avec les rubans ondulant
derrière les épaules, est pratiquement identique à ce qu'on observe sur le sceau du
British Museum, ce qui laisse supposer un modèle commun. Les grands
Bouddhas de Bämiyän ont été vraisemblablement sculptés dans la seconde
moitié du VIe siècle (Kuwayama 1987) et cette peinture qui surmonte l'un d'eux
ne saurait être antérieure, mais elle a pu avoir des prédécesseurs sur place.
Plusieurs détails essentiels renvoient clairement au Mihr Yasht : les montagnes
rougies par l'aurore (strophe 12 : « gold-painted mountain tops »), qui ici
occupent les quatre bords de la composition et non plus seulement sa partie
inférieure ; le « Vent victorieux » (9) symbolisé par deux personnages à la partie
supérieure 7 ; les quatre chevaux blancs (68, 125, 136) 8 ; le char au milieu

4. Voir aussi, pour le traitement des rochers, la statue du mithraeum de San Clemente
à Rome (Merkelbach 1984, fig. 46). Je rappelle en passant que, sous réserve de
confirmation par les spécialistes du mithriacisme occidental, Doura est le seul site
où un sanglier est figuré courant en avant de Mithra, ce qui correspond exactement
à deux passages du Mihr Yasht (70-72 ; 127) où cet animal est dit incarner
Verethraghna, dieu de la Victoire ; sur ce point, voir notamment E.D. Francis apud
Cumont 1975, 1, p. 214 ; Bivar 1975, p. 94 ; M. BOYCE, in BOYCE & Grenet 1991,
p. 489).
5. « Qui surmontait », car cette œuvre, respectée par deux siècles de bouddhisme puis
épargnée par treize siècles d'islam, a succombé il y a deux ans au fanatisme
contemporain, dynamitée par un commandant local des Taliban qui voulaient s'en prendre
à la tête du Bouddha. Les Bouddhas eux-mêmes viennent de subir le même sort.
6. La meilleure couverture photographique est dans Higuchi 1983-84, 1, pi. 22-24.
7. Sur les reliefs occidentaux : Merkelbach 1984, p. 206-207, fig. 101, 74, 90 (quatre
vents à bonnets ailés dans les angles), 116, 81 (deux, également à bonnets ailés).
Ces représentations ont en commun avec celle de Bämiyän la thématique céleste,
mais il n'y a pas de dépendance iconographique. À Bämiyän c'est le type à l'écharpe
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duquel se dresse une figure ailée. Il s'agit certainement de la déesse Ashi, que le
Mihr Yasht (68) décrit comme l'aurige de Mithra. Dans d'autres textes aves-
tiques, elle conduit un char de son plein droit. J. Kellens vient d'identifier les
restes d'un mythe relatif à l'assomption de Zoroastre dans le char d'Ashi
(Kellens 1999), ce qui pourrait rappeller l'assomption de Mithra dans le char du
Soleil figurée par les reliefs occidentaux.
Ceci étant dit, la composition de Bämiyän ne peut être réduite à une simple
illustration du Mihr Yasht : certains personnages n'y trouvent pas leur explication
directe. C'est ainsi que des deux côtés du char se tiennent deux divinités ailées :
celle de droite tient un arc et une flèche, celle de gauche se laisse reconnaître
comme une Athéna tenant le gorgoneion. Sur le monnayage kouchan, Athéna
Promachos avait prêté son image à l'iranienne Arshtät, en bactrien RISTO, la
déesse de la Justice, que le Mihr Yasht inclut parmi les compagnons de Mithra.
Je pense maintenant, suivant une suggestion personnelle de B. Marshak, qu'à
Bämiyän elle tient le rôle de la lumière nocturne, le bouclier au masque ayant
fourni à l'artiste une lune fort commode 9, tandis que la divinité tirant sa flèche
représente la lumière diurne. Le Mihr Yasht affirme que Mithra continue sa
course et sa surveillance de la terre après le coucher du soleil, en refaisant en
sens inverse son parcours diurne (95 : « [Mithra] who goes along the whole
width of the earth after the setting of the glow of the sun, sweeping across both
edges of this wide, round earth whose limits are far apart : everything he surveys
between heaven and earth ») 10. On peut supposer qu'alors c'est la Lune qui lui
sert de lampe-torche (cf. le passage 142 : « As he lights up his body, being
endowed with his own light like the moon ») n. L'image de Bämiyän exprime

gonflée au-dessus de la tête qui a été adopté ; il remonte au type de Borée, emprunté
sur le monnayage kouchan avec la légende grecque ANEMOS, puis dans un
deuxième temps la légende bactrienne OADO, transcrivant la forme (prononcée
Wâd) qui est à la fois le nom commun du vent et celui de sa divinité (voir Tanabe
1990).
8. Strophe 125 : «Their front-hooves are shod with gold, their hind-hooves with
silver » ; à Bämiyän les pieds arrières ne sont pas visibles sur les photographies,
mais les sabots avant sont peints en jaune.
9. Mais la lance a été escamotée : seule subsiste la main droite levée. La lumière de la
lune est réfléchissante et ne saurait darder de rayons.
10. Pour l'interprétation de ce passage (et celle des strophes 100 et 126 qui laissent
supposer que le cortège de Mithra pivote sur lui-même entre le parcours diurne et le
parcours nocturne), voir les commentaires très pénétrants de Geshevitch 1959,
p. 39-40, 243-245 (note à la strophe 95), qui n'ont pas été remis en cause.
11. Monsieur Jean Kellens veut bien me signaler (lettre du 05.12.2000) qu'il n'y a pas
d'autre moyen de comprendre ce passage. Une nuance possible serait « afin d'avoir
sa lumière propre (qui est la lumière) de la lune », ce qui supposerait que Mithra,
après avoir pris la forme du soleil pendant le jour, prenne celle de la lune durant la
nuit.
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parfaitement cette notion des deux luminaires contrôlés d'en haut par Mithra dont
le pouvoir de surveillance s'exerce jour et nuit.
Juste au-dessus des deux femmes ailées vole une paire d'hommes-oiseaux ;
celui de gauche, le seul qui soit bien conservé, tient une torche. Ici encore, l'on
doit à Marshak des observations qui montrent que ce personnage porte en outre
les attributs que doit arborer un prêtre zoroastrien en présence du feu sacré : le
bonnet qui enserre la chevelure, le masque (padâm) qui couvre la bouche pour
éviter de polluer le feu, la cuiller à libations passée à la ceinture. Ces dernières
observations sur la peinture de Bâmiyàn sont décisives, car elles achèvent de la
déconnecter complètement de toute signification bouddhique. Mais pourquoi
avoir figuré ces prêtres sous l'aspect de sirènes ? Plusieurs découvertes faites ces
toutes dernières années dans le domaine sogdien prouvent que ce symbole était
bien connu par ailleurs :
— À Afrasiab, le site ancien de Samarkand, deux ossuaires de terre cuite
trouvés en 1999 lors d'une fouille de sauvetage et datables du VIIe siècle (fig. 10)
comportaient une même applique figurant un prêtre avec son bonnet et son
couvre-bouche, faisant un geste auspicieux (l'index et le majeur de la main droite
levés), et muni d'ailes ; la partie inférieure manquait sur le moule qui avait servi à
imprimer l'applique, mais il est probable qu'il y avait un corps d'oiseau ; l'on peut
aussi supposer que la composition originelle montrait l'autel du feu.
— Sur plusieurs reliefs de tombeaux en pierre exécutés à la fin du VIe
siècle en Chine du Nord, pour des chefs locaux de communautés sogdiennes
expatriées, les mêmes prêtres-oiseaux, munis des mêmes attributs de culte,
réapparaissent, dans un cas isolément et dans les deux autres cas par paire
comme à Bâmiyân : ils ne brandissent pas de torche, mais se tiennent devant
l'autel du feu. L'ensemble de ce matériel est maintenant rendu disponible aux
lecteurs occidentaux par un article de B. Marshak (2001).
Dans un premier temps, alors qu'aucun parallèle n'était connu aux figures
de Bämiyän, j'avais proposé d'interpréter les deux hommes-oiseaux comme
représentant le « Kh warenah (Fortune) des Kavis », qui selon le Mihr Yasht
(127) se meut devant le char de Mithra sous la forme d'un « feu brûlant»
(Grenet 1993). Il ne me paraît plus possible de maintenir cette identification au
vu des autres exemples, dont les contextes sont funéraires et non pas
mithriaques. L'idée générale exprimée est plutôt la montée du sacrifice offert au
feu vers le ou les dieux célestes qui en sont les destinataires ultimes. Du point de
vue formel, ces prêtres-sirènes allant le plus souvent par paires combinent deux
prototypes iconographiques : la paire de prêtres servant un autel du feu, figurée
sur des ossuaires sogdiens (voir Grenet 1986, fig. 35, 38) ; et l'oiseau qui
remplace le thymiaterion dans une scène de libation à la statue de la déesse
Anähitä, figurée au revers d'une monnaie kouchano-sassanide émise à Bactres
vers 300 (Cribb 1990, pi. 1.5, commentaire p. 183-185 ; photographie agrandie
dans Grenet & Marshak 1998, fig. 4). Il paraît probable que les zoroastriens
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d'Asie centrale appliquaient un nom particulier de leur vocabulaire religieux à ce


symbole si répandu. Je suggérerais comme un candidat possible la Dahma Äfriti
(en pehlevi : Dahmân Afrïn), « Bénédiction Pieuse », qu'on a pu définir comme
« l'hypostase de la prière du fidèle » (Boyce 1982, p. 247) et à laquelle un texte
attribue le don d'ubiquité et la capacité d'apparaître sur les hauteurs 12. Dans le
cas de l'image de Bämiyän où l'un au moins des prêtres ailés tient une torche, il
faut sans doute résister à la tentation de proposer un rapprochement avec Cautes
et Cautopates.
Le remarquable bricolage iconographique qu'exprime cette composition
monumentale de Bämiyän a exercé une grande influence sur les routes qui
menaient vers la Chine, où il a été imité dans plusieurs grottes bouddhiques. À
Kirish-Simsim, près de Kucha, le plafond en reproduit plusieurs éléments
(fig. 11) 13 : le char à quatre chevaux, les deux symboles du Vent, les montagnes
sur les côtés. Toutefois, l'introduction d'un stupa et de deux personnages
typiquement bouddhiques légitime en quelque sorte la scène, ce dont on n'avait pas
éprouvé le besoin à Bämiyän. À la grotte 120 de Dunhuang 14, le dieu solaire
dans son char aux coursiers écartés inaugure la théorie des sept planètes (fig. 12).
Au-dessous du Soleil, on retrouve le gorgoneion devenu le visage de la Lune,
mais Athéna elle-même a cédé sa place à un gnome.

Autres fonctions de Mithra en Asie centrale

Depuis son belvédère de l'Hindukush le Mithra solaire a donc beaucoup


rayonné vers l'Est. Mais, pas plus qu'en Occident, son rôle ne se réduisait là à

12. Bundahisn Iranien XXVI. 94, éd. -trad. B.T. Anklesaria, Zand-Akäsih. Iranian or
Greater Bundahisn, Bombay (1956), p. 226-227 (je modifie légèrement la
traduction d'après le texte pehlevi) : « La Dahmân Afrïn est cet être spirituel, ce
khwarenah, qui parvient quand les hommes font une bénédiction (...) jour et nuit,
aux quatre moments, elle parvient aux corps de tous les être matériels, aux racines
de toutes les plantes, au sommet des montagnes ; quand quelqu'un fait le bien, ce
bien parvient sur l'étendue de la terre, sur le cours des rivières, à l'altitude du
soleil ». Dans l'Avesta, elle fait l'objet de la section Yasna 60 et est invoquée avec
d'autres divinités (dont Mithra et le Vent) dans Yasna 70.3 ; elle fait partie de la
liste des 30 divinités invoquées dans les Afrînagân, les cérémonies d'actions de
grâces.
13. Il semble que cet ensemble soit actuellement d'accès réservé.
14. Dans la numérotation de Pelliot. Numérotation actuelle (Dunhuang Institute for
Cultural Relies) : 285. Les archéologues chinois datent maintenant le décor de la
grotte de la période des Wei occidentaux (535-556), d'après une inscription de
dédicace, ce qui laisserait supposer soit que la peinture de Bämiyän a été imitée peu de
temps après avoir été exécutée, soit que la peinture de Dunhuang renvoie à un
modèle plus ancien. Voir Pelliot 1984, p. VII-XIII (N. Vandier-Nicolas) ; 1986,
pi. CCLXIII.
42 F. GRENET

celui de maître du ciel planétaire. On a la preuve, par un contrat de mariage de


Samarkand daté de 710 15, qu'il était encore invoqué en tant que garant du lien
social (Sims-Williams 1991, p. 183). On a aussi des indices de ce qu'il restait
conçu comme dieu sauveur. À la fin du Ier ou au début du IIe siècle de notre ère,
le deuxième empereur de la dynastie kouchane a émis en Bactriane un
monnayage où, à l'avers, le portrait du roi cède sa place à l'image d'un Mithra
radié apollinien, visiblement inspirée d'une statue à la grecque (fig. 13). Ce n'est
sans doute pas par hasard que ce souverain, dont nous savons depuis peu qu'il
s'appelait Vima Taktu (Cribb & Sims-Williams 1995/96), a aussi escamoté son
nom personnel derrière le titre de Sôter Mégas : le roi s'est affiché comme
l'agent terrestre du dieu qui avait sa faveur 16. Ce n'est sans doute pas par hasard
non plus que sa seule inscription connue se trouve au Dasht-i Nawur, à 4300
mètres d'altitude (Fussman 1974, p. 1-38), non loin des sommets où Mithra était
censé surgir chaque matin.
Sept siècles plus tard, les peintures qui ornaient la résidence royale de
Shahristân dans la principauté d'Ustrushana, dernier bastion « païen » en
Sogdiane, montrent Mithra sur son char (fig. 14). Derrière lui suivent des cavaliers eux
aussi en armure. D'autres parties de la scène, retrouvée en morceaux, les
montrent affrontés à des guerriers démoniaques (fig. 15) (Negmatov 1984, mais
voir Shkoda 1980 pour l'identification à Mithra). On songe au combat mené par
Mithra contre la milice d'Aëshma, le suprême démon de la Colère, combat sans
cesse réitéré selon le M ihr Yasht (97), combat eschatologique selon le livre

15. Document sogdien Mugh Nov. 3 - Nov. 4 (Sogdijskie dokumenty s Gory Mug, II :
Juridiceskie dokumenty i pis'ma. Ctenie, perevod i kommentarii V.A. Livsica,
Moskva (1962), p. 17-45). Pour une recension des représentations de Mithra en
Sogdiane, voir ma note apud Sims-Williams 1991, p. 178. Éliminer la scène de
lamentations du temple II de Pendjikent, où c'est sans doute Demeter qui est figurée
à côté de Nana (Grenet& Marshak 1998, p. 9). Mithra n'est sans doute pas aussi
complètement absent de l'imagerie funéraire sogdienne que je l'avais alors supposé,
si l'on admet que le cheval sellé figuré à plusieurs reprises dans des processions lui
était destiné (Grenet & Bopearachchi 1999, p. 77-78 et fig. 6). Analysant le
répertoire des reliefs funéraires d'expatriés sogdiens trouvés en Chine, B. Marshak
vient de proposer de manière convaincante de reconnaître dans un cavalier royal
Mithra s'avançant vers le cheval qu'on lui amène (Marshak 2001, p. 254 et fig. 22 :
panneaux flanquant la porte du sarcophage du tombeau du haut fonctionnaire Yu
Hong, mort en 593).
16. Comparer l'attitude de Vima Kadphisès, fils et successeur de Vima Taktu, shivaïte
proclamé, qui sur ses monnaies s'est fait figurer avec une symbolique empruntée à
son dieu tutélaire (tenant la massue et surgissant en buste derrière une montagne) et
le titre màhesvara « fidèle du Grand Seigneur », c'est à dire de Shiva, qu'on pourrait
lire aussi màhesvara, c'est à dire la simple épithète du dieu. (Voir en dernier lieu
Cribb 1997 ; pour une autre proposition d'explication de l'iconographie de Vima
Kadphisès, voir Sims-Williams 1998, p. 90).
MITHRA, DIEU IRANIEN : NOUVELLES DONNÉES 43

pehlevi du Zand î Wahman Yasn (VII. 34) 17. Il faut toutefois souligner que, dans
le contexte précis des peintures de Shahristân, Mithra n'est qu'un des
commandants de la milice céleste, subordonné à Nana, la déesse suprême devant
laquelle il s'agenouille sur son char, et associé à Wêshparkar (< Vaiius uparô-
kairiiô « Vayu qui agit dans les hauteurs »). Ce sont d'autres compagnons que
ceux que lui assigne dans le combat suprême le Zand 7 Wahman Yasn, dont la
rédaction finale est à peu près contemporain des peintures de Shahristân (VII.28-
29) : Srôsh, Rashn, Wahräm, Arshtät, le Khwarenah de la Religion Mazdéenne,
le héros Pëshôtan, ce qui indique une évolution en partie divergente des
conceptions ou au moins des récits eschatologiques entre l'Iran occidental et
l'Iran oriental.

Il est clair en tout cas, au vu de tous ces témoignages, que dans cette Asie
centrale qui était à tous égards son domaine Mithra a pu prétendre à un rang
suprême, dignité que dans l'Iran sassanide le clergé et la royauté ont jalousement
réservée à Ohrmazd. Nous savons depuis peu qu'en Sogdiane il avait fini par
n'être presque plus désigné sous son nom propre et était généralement invoqué
sous celui de Vagh, c'est à dire tout simplement « Dieu » (Sims-Williams
1991) 18. En Bactriane, toutefois, il devait composer avec deux concurrents
redoutables dont les fonctions étaient trop proches des siennes pour ne pas lui
faire de l'ombre. L'un était iranien : Vayu, le dieu de l'atmosphère. L'autre était
indien : Shiva. Vayu et Shiva avaient fini par fusionner dans le panthéon
kouchan. À la fin du IIIe et au début du IVe siècles, sous la dynastie kouchano-
sassanide, des monnaies émises à Bactres, à Hérat et à Merv montrent le
souverain rendant hommage à un dieu désigné comme burzâwand yazad, « le
dieu qui possède les hauteurs ». Sur les émissions légendées en pehlevi ce dieu
est figuré comme le Mithra jovien de la tradition bactrienne, trônant sur un siège
à la grecque, le corps modelé comme une statue grecque (fig. 16) ; la continuité
avec les variantes habillées, figurées antérieurement sous le kouchano-sassanide
Ardashir et explicitement légendées MIURO (fig. 4), est assurée par les rayons
sur la tête, sous lesquels on distingue ici ce qui semble être un résidu de tiare
surmonté du croissant lunaire. Mais sur les émissions légendées en bactrien
émises par les mêmes souverains, le dieu désigné comme BORZAOANDO
IAZADO est un Shiva au taureau, vaguement grimé en roi sassanide, et dans la

17. Zand-î Vohûman Yasn and Two Pahlavi fragments, ed.-trad. B.T. Anklesaria,
Bombay (1957), p. 66-67 : « Ils frapperont les démons, semence de la ténèbre »
(30) ; « Mihr aux vastes pâtures frappera Kheshm à la massue ensanglantée, qui,
vaincu, s'enfuiera » (34). Aësma daêuua « Aêshma le démon » est l'Asmodée du
Livre de Tobit, affronté à l'ange Raphaël qui joue clairement le rôle dévolu à Mithra
dans les textes zoroastriens (voir M. Boyce, in Boyce & Grenet, 1991, p. 414).
18. Je suggérerais qu'à cette substitution a pu contribuer le fait qu'en sogdien écrit le
nom de Mithra s'était confondu avec celui de la mort (l'un et l'autre écrits myôr,
prononcés respectivement Mish et Mithr).
44 F. GRENET

main duquel le trident a remplacé la lance (fig. 1 7) (voir pour l'ensemble de ces
monnaies et de leurs légendes Cribb 1990 ; Cribb 1997). La nouvelle dynastie
n'aurait pas pu marquer plus clairement sa volonté de promulguer un compromis
acceptable par ses sujets tant iraniens qu'indiens.
Plus tard, vers la fin du VIe siècle, le sanctuaire rupestre de Dokhtar-i
Noshervân, non loin de Bâmiyân, reçoit une composition peinte figurant un dieu
évidemment solaire (fig. 18) : son trône s'appuie sur deux avant-trains de
chevaux ; autour de sa couronne sont disposées huit têtes d'animaux qu'on peut
proposer de reconnaître comme figurant les huit directions de l'espace (Grenet
1995 ; partiellement corrigé dans Grenet & Pinault 1997, p. 1052-1053). La
couronne elle-même porte le masque d'un lion cornu. Ce symbole se retrouve
dans la glyptique sassanide, parfois isolément (fig. 19), parfois sur la caisse du
char de Mithra (fig. 2). J'ai proposé de l'interpréter comme signifiant l'entrée du
Soleil dans le signe du Bélier, qui jusqu'au Ve siècle coïncidait à peu près avec
l'équinoxe de printemps inaugurant elle-même le règne annuel de Mithra. Tout
par conséquent sur ce document évoque l'image de ce dieu. Et pourtant les
archives bactriennes issues de cette même vallée désignent le grand dieu local
sous un autre nom : Zhun (Sims-Williams 1996, p. 647-648), qui est peut-être une
forme de Zurwân, le dieu iranien du Temps. Ici aussi, tardivement, Mithra se sera
en quelque sorte sublimé en même temps que son triomphe s'affirmait.

Les documents que j'ai soumis et commentés auront, je l'espère, convaincus


que plusieurs siècles après sa défaite totale en Occident le culte de Mithra avait
conservé dans l'Est iranien une grande capacité de rayonnement et même de
renouvellement. J'ai aussi tenté de suggérer que l'Iran sassanide, après sa
conquête des anciens territoires kouchans, n'était pas resté insensible aux images
produites par ces régions. Il revient aux spécialistes du mithriacisme occidental
de dire aux iranistes si ce courant d'Est en Ouest a pu affecter la Méditerranée,
ou si au contraire il est venu mourir avant d'atteindre ses rives.

Frantz GRENET
CNRS, UMR 8546, Paris
EPHE 5e section
MITHRA, DIEU IRANIEN : NOUVELLES DONNÉES 45

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(repr. Graz 1977).
48 F. GRENET

Légendes des illustrations

Fig. 1. Sceau sassanide (Herzfeld 1920 ; objet autrefois au Département proche-


oriental des Musées d'État de Berlin, maintenant perdu)
Fig. 2. Sceau sassanide, collection Foroughi (référence : Gignoux & Gyselen 1982,
10.19 ; document original R. Gyselen)
Fig. 3. Relief de Tâq-e Bostän (réalisé en 364 ou peu après)
Fig. 4. Monnaie d'or du Kushânshâh Ardashir (fin IIIe s.), revers (document J. Cribb,
British Museum)
Fig. 5. Monnaie de bronze d'Hermaios (région de Kabul, ca 90-70 av. n.è.), revers
(document O. Bopearachchi)
Fig. 6. Monnaie d'or de Huvishka (ca 154-192), revers (Göbl 1984, p. 166)
Fig. 7. Relief de bois de Pendjikent, début VIIIe s. (dessin Shkoda 1980, fig. 2:5)
Fig. 8. Sceau sassanide, British Museum, fin IV7début Ve s. (Callieri 1990, fig. 3)
Fig. 9. Peinture de Bämiyän, soffite de la niche du Bouddha de 38 mètres, milieu
VIe S. (KOTERA, MAEDA, MlYAJI 1971, pi. 98)
Fig. 10. Ossuaire d'Afrasiab, VIIe s., détail (document MAFOUZ)
Fig. 11. Plafond de la grotte de Kirish-Simsim, VIIe s. ? (von le Coq 1925, fig. 220)
Fig. 12. Peinture de la grotte 120 de Dunhuang, milieu VIe s. (Pelliot 1986,
pi. CCLXIII, détail)
Fig. 13. Monnaie de bronze de Vima Taktu (ca 80-115), avers ; le revers comporte
l'image du roi à cheval avec la légende BASILEUS BASILEUÔN SÔTER
MEGAS (document È. Rtveladze)
Fig. 14. Peinture de Shahristân, 2e moitié VIIIe ou début IXe s. : Mithra agenouillé sur
son char (dessin Negmatov 1984, fig. 2)
Fig. 15. Peinture de Shahristân, même ensemble : guerriers démoniaques (dessins
NEGMATOV 1984, fig. 3)
Fig. 16. Monnaie d'or du Kushânshâh Hormizd Ier (fin IIIe ou début IVe s.) , revers
avec légende pehlevie, dont le nom de l'atelier de Merv (Cribb 1997, p. 63)
Fig. 17. Monnaie d'or du Kushânshâh Përôz Ier (fin IIIe s.), revers avec légende
bactrienne (type Cribb 1990, pi. 1:1)
Fig. 18. Peinture de Dokhtar-i Nôshirvân, fin VIe s., partie centrale, dessins d'après
photographies (Grenet & Pinault 1997, fig. 21)
Fig. 19. Sceaux sassanides : à gauche, Musée du Louvre, AO.6233 (ancien fonds) ; à
droite, BNF, M 2804 (1899) (documents R. Gyselen)
MITHRA, DIEU IRANIEN : NOUVELLES DONNÉES 49

Fig. 1

Fig. 2

Fig. 5
50 F. GRENET

Illustration non autorisée à la diffusion

Fig. 4
Fig. 5

Fig. 6
MITHRA, DIEU IRANIEN : NOUVELLES DONNÉES 51

Fig. 7

Illustration non autorisée à la diffusion

Fig. 8
52 F. GRENET

Πι

Fig. 9
MITHRA, DIEU IRANIEN : NOUVELLES DONNÉES 53

Fig. 11
54 F. GRENET

Fig. 12

Fig. 13
MITHRA, DIEU IRANIEN : NOUVELLES DONNÉES 55

15 CM
Fig. 14
56 F. GRENET

10 CM

Fig. 15

Fig. 16 Fig. 17
MITHRA, DIEU IRANIEN : NOUVELLES DONNÉES 57

Fig. 18
58 F. GRENET

Illustration non autorisée à la diffusion

Fig. 19

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