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2/14/18, 12:08 PM

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Comment s’exprime la dépression |


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La dépression se manifeste-t-elle par un usage spécifique du langage ? C’est


une question à laquelle des chercheurs de l’université de Reading ont cherché à
répondre, nous explique un article de The Conversation, relayé par Discover
Magazine. Pour cela, ils ont utilisé une analyse logicielle des différents
témoignages, journaux intimes, discussions en ligne, etc. de personnes
atteintes par cette maladie. Jusqu’ici, précise l’article, on procédait plutôt
manuellement, mais les machines permettent de saisir en quelques minutes
des détails qui restent invisibles à des lecteurs humains.

Sur le contenu, rien de surprenant, les émotions négatives y sont le plus


largement exprimées. Mais les découvertes les plus intéressantes se portent sur
le style d’écriture, par exemple l’usage des pronoms : la personne dépressive
utilise bien plus des pronoms à la première personne du singulier, comme
« je », « moi », « le mien » et beaucoup moins à la seconde ou troisième
personne.

Autre caractéristique, peut être encore plus importante : l’usage de mots ayant
un caractère d’absolu, rejetant toute forme d’ambiguïté : « complètement »,
« absolument », « totalement », etc. Ce genre d’adverbe est 50 % plus fréquent
sur les forums de discussion traitant de la dépression que sur des forums
portant sur d’autres sujets. Et sur les sites parlant du suicide, cette proportion
atteint les 80 %. Ce qui laisse à penser que la dépression tend à faire voir les
choses de manière manichéenne, en noir et blanc.

Les chercheurs ont découvert à ce sujet une chose curieuse. En analysant les
textes issus des forums rassemblant des personnes guéries, sorties de leur état
dépressif, ils ont découvert que si les mots trahissant des émotions négatives
n’étaient pas supérieurs à la moyenne, et que ceux exprimant des sentiments
positifs étaient même en augmentation, l’usage des mots « absolus » restait
très important. C’est vrai aussi pour les pronoms. Ce qui pose la question de la
cause et de l’effet : en effet, précise l’article ceux qui sont passés par des
épisodes dépressifs auront tendance à en connaître de nouveau. Se pourrait-il,
se demande l’auteur, que certaines habitudes de pensée présentes même en
l’absence de symptômes, puissent jouer un rôle dans la survenue du mal ?

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