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701 CHEVAUX

10 CONSEILS
POUR PHOTOGRAPHIER
UN CHEVAL
par Jeremy Durand

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Que vous vous intéressiez à la photographie équine par passion pour l’animal ou par goût de la prise
de vues, vous touverez dans ce petite guide une double entrée dans le sujet : par la connaissance de
l’animal et par la maîtrise des outils photographiques.

Je sais que vous êtes nombreux à conjuguer, comme moi, ces deux centres d’intérêts. Aussi, je vous
souhaite que la photo devienne un prétexte pour passer du temps avec les chevaux et que ces derniers
vous apportent, de par leur sincère générosité, les images qui longtemps vous émouvront.

Les dix conseils que j’ai réunis dans ces quelques pages devraient pouvoir vous aider à réaliser de
meilleures photos de chevaux. Aussi, si vous souhaitez partager votre travail, n’hésitez pas à me faire
parvenir quelques exemples ! Et parce que ces suggestions en appellent d’autres, je vous invite aussi à
me faire parvenir vos questions, auxquelles j’essaierai de répondre avec justesse.

En attendant, je vous souhaite une bonne lecture et de belles aventures photographiques...

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I. Un problème de taille
Plus imposant qu’un être humain et différemment constitué, le cheval nous ammène en tout premier
lieu à réfléchir à sa taille puis à ses proporitions. Il n’est pas toujours aisé de le positionner correctement
dans le cadre de notre image. Deux choses :

- La tête :
La tête est longue, fine et prolongée de deux oreilles plus ou moins grandes. De telle manière que
lorsque vous cadrez horizontalement la tête d’un cheval, vous vous retrouvez avec beaucoup d’espace
vide de chaque côté de l’image. Pour cette raison, vous pouvez opter pour un cadre vertical (portrait),
particulièrement adapté à la forme de la tête du cheval. Et si vous préférez conserver un format ho-
rizontal (paysage), composez les espaces vides de chaque côté de l’animal pour rendre votre cadre
intéressant.
Peut-être plus encore que pour les portraits humains, le positionnement de la tête du cheval dans
l’image est primordial. La règle des 1/3 est plus que jamais valable en photographie équine. Avec un
positionnement de la tête sur l’un des poids forts du cadre, vous augmenterez significativement la dra-
maturgie de votre image et son équilibre général.

- Le corps :
En tant que quadrupède, le cheval se tient et se meut différemment de nous. A l’instar d’une photo
de nu, si vous souhaitez mettre en valeur votre modèle, il faudra porter une attention particulière à la
place de son corps dans le cadre. Les aplombs incertains et c’est tout l’équilibre du sujet qui est remis
en cause. Coupez au niveau des articulations et vous obtiendrez une image disgracieuse. Une ombre
mal placée et les flancs paraîtront amaigris…
Le corps du cheval semble ainsi tourner autour de l’axe frontal (antérieur, encolure, tête). En vous dépla-
çant simplement autour de l’animal vous pourrez placer le corps tel que vous le souhaitez, et vous amè-
nerai aussi probablement le cheval à modifier sa position, jusqu’à ce que vous trouviez le bon équilibre.

1. Portrait vertical : l’oeil gauche du cheval est positionné


sur un point fort de l’image.
2. Paysage : cheval entier en mouvement dans un paysage
désertique. Une composition harmonieuse.

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II. Quel objectif choisir ?
La taille et la morphologie du cheval ont une influence plus profonde encore sur votre photographie.
Car elle va aussi orienter votre choix de matériel. Quel objectif choisir pour photographier un cheval ?
Il n’y a évidemment pas de règle ou encore moins d’obligation dans ce domaine. Tout dépend du résul-
tat que vous souhaitez obtenir et des conditions dans lesquelles vous photographiez. Si vous disposez
d’un bridge ou d’un compact, vous devrez jouer avec l’optique déjà présente sur votre appareil. Mais
embarquez un réflex et le champ des possibles s’offre à vous.

Je peux vous dire que 80% de mon travail est réalisé à l’aide d’un seul objectif, un 70-200mm f/2.8.
C’est l’objectif le plus polyvalent pour ce type de photographie. Il vous permet de photographier à des
distances variables de l’animal, d’obtenir de jolis flous d’arrière-plan, de composer harmonieusement
avec la morphologie du cheval… Bref, si vous ne deviez en acheter qu’un, ce serait celui-là.

Il possède quelques limites cependant. Pour les photos comportant plusieurs animaux, vous pouvez
être rapidement dépassé. Vous préférerez alors une focale plus courte, autour du 35mm. Quant aux
photos de détails (œil, crin, sabots, parure, etc…), le 70-200mm sera pratique, mais j’ai une préférence
pour les focales fixes de 50mm ou 80mm. Leur qualité optique supérieure et la créativité naturelle-
ment engendrée du fait de l’absence de zoom, permettra bien souvent d’obtenir de meilleurs résultats
qu’avec votre 70-200mm.

Enfin, pour ce qui est du choix des marques, seuls l’expérience, votre budget et vos goûts personnels
guideront votre choix (Canon, Nikon, Sony, Sigma, Tamron...).

Détail au 50mm

portrait au 70-200mm
scène de groupe au 24mm

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III. Couchez-vous !
Vous avez probablement déjà vu, au hasard d’un magazine ou d’une publicité, ces images de photo-
graphes couchés dans l’herbe ou accroupis derrière un rocher. Ce n’est pas qu’une lubie d’artiste pas-
sionné ! Et si vous n’osez pas le faire, voici quelques raisons pour passer le pas.

1. Les chevaux, comme la plupart des animaux, ont une compréhension du langage corporel par-
ticulièrement développée. Ainsi, lorsque vous abaissez votre énergie, lorsque vous vous présentez à lui
accroupi ou couché, vous apparaîtrez à ses yeux, beaucoup moins inquiétant.

2. Une autre raison à cela, plus intéressant encore en termes photographiques, c’est qu’en jouant
sur votre positionnement vertical (avec toutes les variations entre les positions couchée et debout),
vous allez pouvoir modifier la perspective à l’intérieur de votre image. Debout, surtout en présence
d’un petit cheval ou d’un poney, vous prenez le risque d’écraser votre sujet contre le sol. Il ne sera pas
valorisé. A hauteur du regard, vous obtiendrez un échange, une discussion entre le cheval et le spec-
tateur. Enfin, couché, l’angle de prise de vue aura tendance à porter le cheval sur un piédestal, et vous
mettrez ainsi l’accent sur sa noblesse, sa fierté, sa force, grâce au détachement du corps de l’animal sur
le ciel ou l’arrière-plan.

3. Une dernière raison pour vous inciter à vous abaisser lors de vos prochaines prises de vues, c’est
que proche du sol, nous sommes beaucoup plus sensibles à ce qui nous entoure. L’émotion du présent,
les odeurs, la lumière, les mouvements aux environs, jusqu’à cette petite angoisse lorsque le cheval
arrive à grands pas dans notre direction.

1. Cheval mis en valeur par une contre-plongée obtenue en


se couchant à terre.
2. Cheval légèrement écrasé contre l’arrière plan par une
prise de vue debout.

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IV. Le secret pour une image hors du commun…
La patience, ce n’est pas donné à tout le monde. Pourtant, il s’agit là du véritable secret pour des pho-
tographies réussies. Car au fond, plus que la forme, c’est le fond qui compte. Et si vous n’avez pas la
patience d’attendre que le cheval vous donne ce qu’il a à donner, qu’il vous offre un mouvement, une
attitude, un regard hors du commun… alors vous passerez à côté des meilleures images.

En liberté, le cheval dispose d’un répertoire comportemental bien déterminé. Sa journée se décom-
pose en séquences bien marquées qu’une observation durable et régulière vous permettra de décou-
vrir. Patience… vous ne serez pas déçu !

V. …et son contraire !

Parfois cependant, il faut simplement être présent au bon endroit, au bon moment, et se montrer
particulièrement réactif ! Parmi toutes les photos que j’ai pu réaliser ces dernières années, la plupart
sont le fruit de la patience. Mais pour un certain nombre d’entre elles, il n’a fallut qu’une rencontre de
quelques secondes et déclencher rapidement avant que l’instant ne s’évapore… l’opportunité d’une
belle image peut surgir à tout moment, il faut apprendre à la saisir dans un mélange de sensibilité et
de réflexes mécaniques.

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VI. Anticiper
Parmi toutes les compétences utiles au photographe, au-delà de l’aspect technique du métier, l’antici-
pation est primordiale. Et celle-ci se développe sur deux niveaux.

- L’anticipation contextuelle :
Vous avez prévu de partir pour une séance photo. Comment bien se préparer ? Première chose, étudier
la météo et l’éphéméride. Sur le papier et dans le ciel. Vous cherchez la lumière du soleil ? la brume
matinale ? une tempête de neige ? Avec les bons outils et une connaissance même simplifiée des phé-
nomènes météorologiques, vous devriez pouvoir anticiper sur la situation que vous allez rencontrer. De
la même manière, si vous avez la possibilité d’étudier la géographie du lieu des prises de vues (sur carte
ou par un repérage préalable), vous gagnerez du temps par la suite… surtout si les chevaux à photogra-
phier vivent sur plusieurs dizaines d’hectares !

- L’anticipation comportementale :
Plus votre connaissance de l’animal sera approfondie, plus vous serez en mesure d’anticiper sur les atti-
tudes, les mouvements et le comportement général de vos sujets. Ici, point de secret, c’est l’expérience
qui vous donnera les clés. Mais rien ne vous empêche de lire de la documentation théorique sur le com-
portement équin, c’est toujours un plus ! Par la suite, vous devriez être capable d’anticiper lorsqu’un
cheval s’apprête à se coucher, lorsqu’il est en quête d’un point d’eau, lorsqu’il joue avec un compa-
gnon… ayez toujours un temps d’avance sur l’animal pour être prêt à déclencher au moment opportun.

En maîtrisant les aspects contextuels et comportementaux de chaque séance de prises de vues, vous
vous donnez les moyens de réussir un maximum de photographies de qualité. La maîtrise technique
vient ensuite. Jamais elle ne pourra pallier à cette connaissance du sujet.

Anticipation des conditions climatiques par une observation


des données météorologiques la veille au soir.

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VII. La lumière
La photographie est un art de la lumière. Que vous photographiiez des humains, une tasse de café ou
un cheval, c’est la lumière qui vient imprimer votre pellicule ou le capteur de votre appareil. Mais c’est
aussi elle qui, selon qu’elle soit agréable ou non à l’œil, nous transmet une émotion.

Porter votre attention sur votre sujet ne doit pas vous faire oublier le reste ! Observez bien les rayons
du soleil, les ombres, la matière en suspension dans l’air. Comment la lumière renforce les traits de
l’animal ou, au contraire, les estompe ? Tourner autour de votre sujet change souvent bien des choses.
Et oubliez cette idée préconçue qu’il faut avoir le soleil dans votre dos. Vous n’obtiendrez alors que des
images plates et sans intérêt.

Enfin, la lumière n’a de sens que dans sa relation avec les ombres. C’est un jeu de contrastes. Un che-
val blanc sur un fond sombre sera mis en valeur, mais cela peut être beaucoup plus subtile que cela
! Mettez un cheval blanc sur fond blanc avec seulement quelques traits d’ombre pour en dessiner les
formes… ce pourrait être une image de goût.

Ici, le léger contre-jour met en valeur les détails de la


crinière et des gouttes de rosée tout en apportant de
la matière dans l’arrière plan sur laquelle la tête du
cheval va pouvoir se détacher.

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VIII. Courbes et détails
Le corps du cheval, encore et toujours. Parfois encombrant, souvent grâcieux. Outre la lumière, la pho-
tographie, ce sont aussi des lignes que l’on agence sur un cadre. Et de lignes, le cheval n’en manque
pas. De la croupe à l’encolure, il est tout en vagues et en souplesse. Le crin aussi, qui tombe avec plus
ou moins de soin aux extrémités de l’animal. Et la tête toute en lignes affûtées. Ce n’est pas pour rien
que le cheval est un sujet particulièrement apprécié des sculpteurs.

Prenez donc le temps d’observer ces lignes, ces petits détails, et de les disposer dans l’image pour créer
une dynamique, transmettre une émotion, ou encore raconter une histoire.

IX. Les oreilles

Lorsque j’ai commencé à photographier les chevaux. Je me souviens d’une réflexion qui m’a été faite.
Dommage qu’il ait les oreilles de travers !

La position des oreilles est un élément essentiel pour une photographie équine réussie. Les oreilles du
cheval peuvent adopter de multiples positions, chacune apportant un indice sur l’état psychologique
de l’animal. Elles lui permettent d’orienter son attention vers un point précis dans l’espace, mais elles
sont aussi un véritable outil de communication entre congénères. Elles révèlent la curiosité, la peur,
l’excitation, le mécontentement, la soumission, etc… Toute une palette comportementale à maîtriser
pour être certain de véhiculer le bon message dans votre image !
Sur un plan plus esthétique, les oreilles sont souvent positionnées au-dessus du regard. Ainsi, elles
« fonctionnent » beaucoup en corrélation avec les yeux de l’animal. Lorsque vous composez votre ca-
drage, vous avez alors le choix de positionner ou le regard ou les oreilles sur un point fort de l’image.
De la même manière, l’orientation des oreilles peut vous inciter à décadrer la tête du cheval d’un côté
ou de l’autre.

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X. Premier plan, arrière-plan et contextualisation
Nous l’avons vu plus haut, la morphologie du cheval induit bien souvent un large espace vide au sein
de la photo. Comment le rendre intéressant ? Il vous faut jouer sur le décor ou sur la matière au pre-
mier plan ou à l’arrière-plan. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’aime beaucoup photographier les
chevaux entre les arbres. Ils permettent de créer de la profondeur dans l’image et viennent habiller
l’animal de manière hasardeuse, avec plus ou moins de réussite !

A l’inverse, vous pouvez choisir un contexte le plus minimaliste possible, en vous abaissant au maximum
pour faire ressortir la silhouette du cheval sur le ciel. Si vous photographiez plusieurs chevaux à la fois,
vous pouvez utiliser les corps d’autres chevaux pour créer des décalages et des effets de profondeur.

Au niveau technique, il vous sera utile de jouer avec la profondeur de champ, par le biais de l’ouverture
de votre objectif. Une grande ouverture vous donnera une profondeur de champ faible, soit une zone
de netteté réduite. De cette manière, vous pourrez isoler l’expression du cheval du reste de l’image ou
faire ressortir sa tête par rapport à l’arrière-plan flou. N’hésitez pas à jouer de cela !

1. Jeu avec les corps d’autres chevaux puis jeu avec la pro-
fondeur de champ (grande ouverture)
2. Habillage de l’animal par des branches d’oliviers. Ou com-
ment jouer avec le décor.

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Bonus : Jouez de sa curiosité !
Le cheval est un animal curieux. Laissez un sac en bordure de pré et vous pouvez être certain que votre
cheval s’en approchera pour se faire une idée de ce dont il s’agit ! Si vous arrivez à maintenir cette cu-
riosité chez votre sujet, un véritable dialogue peut s’instaurer entre lui et vous. Parlez lui, chantez-lui
une berceuse, cachez-vous derrière un arbre pour mieux réapparaître. Tant qu’il ne vous perçoit pas
comme une menace, il n’hésitera pas à rentrer dans votre petit jeu.

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