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COURS COMPLET
D'IIISTOMT DE F'R.AI\{CE
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u'usA.oE
^
OES C(}URS COIiIPLÉMEIITATRES & DES CA}iDIDATS
AUX BREVETS OE CAPACITË
0uvrago torleqrrl des leçonl, des rdcih ellrdll des gmndl hirtorienr
del erercicet omur of dclilt
ur onnrÉ
TRDNTD.SNP'IIi'TIT1: IiDITION
PARIS
LIBITAINIE CLASSIQUE EUGÈNE BETIN
B'i"ii"^*T*":i's
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Tout exemplaire de cct ouvrsger non revêtu de notre
griffe; sero réputé contrefait.
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D'HISTOIRE DE T'RANCE
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LA GAULT. _ LES GAULOffi
LEçON t
à,
. \ LÀ OÀULE INDÉPENDÀNÎE. 7
vin et les denrées les plus utiles à I'homme. Mais, dans les
siècles qui ont précédé l'ère chrétienne, la Gaule présentait,
au lieu de champs cultivés et de pâturages-vertloyants, des
marais inabordaËles et de profondès forêts. c'était le domaine
des animeux seuveges plutôt que celui des hommes. Les
loups, les ours, Ies 6lans, les auiochs ou Srends bæufs des
boiË, y e*raient en maitres. Dans les clairières et les maré-
cages s'ébattaient d'immenses troupeaux de porcs' presque
auisi féroces que les loups. L'air éiait âpre, le ciel gris, du
moins dans Ie nord, et if ertt désolé les yeux des habitants'
s'il n'eût été le ciel de leur patrie.
La terre de Gaule recélaii les mêmes richesses qu'aujour-
d'hui, mais les Gaulois préféraient la chasse à I'agriculture
et la gueme à I'industrie. Le millet, I'orge et .le blé furent
cultiv?s d'abord dans le midi, puis dans les vallées de I'Au-
vergne et sur le bord des grands cours d'e&u. Toutefois,
l'élËve des bestiaux fut toujôurs plus en honneur que Ie tra-
vail de la terre.
habitants de la
3. Ires Gaulois. - Les plus anciens
Gaule furent les Galls, Gaêls ou celtes. sept cents ans avant
Jésus-Christ, les Kimris vinrent de I'Allem&8ne, les lbères
vinrent de l'Éspagne, et ils occupèrent, les uns Ie.nord, Ies
autres le midi àe la êaule. Les Galls furent refoulés vers le
centre. ces peuples étaient divisés en tribus, tantôt-alliées,
tantôt en.re*ie* les unes des autres. lls vivaient dans les
forêts ou les landes couvertes de bruyères, occupés de la
chasse ou de la gueme. Les querelles étaient fréquentes-entre
des hommes éfalement vaniteux et braves, qui voulaicnt
tous dominer leurs voisins.
Les hardis navigateurs de Tyr et de Carthage, -q-ui-par-
coururent de si bonne heure tous les rivages de la Médjter-
ranée, fondèrent aussi quelques.c_olonies dans Ie midi de lo
Gaule. D'après la tradition, I'Hercule tyri_en arriva &ux
bords du Rhône, où il eut à soutenir un combat terrible. ses
nUth.. épuisées, il allait succomber lorsque .son père vint à
son aide : Jupiter fit tomber d'u ciel une pluie de pierres qui
fournit de nôuvelles &rmes su héros. tes pierres, on peut
les voir encorê''i l'immense plaine de la Crau en est toute
jànchee. Hercuie victorieux fônda, ron loin de Ià,la villede
"Nimtt,
et, au cæur de lo Gaule, celle d'Alésia'
4. Fond.ation de Marseille. - L'an 600 aventnotre
ère, un marchand grec, nommé Euxène, abordo dans un
8 EISToInE DE FRANoE.
g_olfe profond, i I'est des bouches du Rhône. Le roi du poys,
Nann, ofrait alors aux jeunes nobles un grand festin. e, t"
Iin .de ce festin, sa lille devait, suivont la ôoutume, désigner,
en lui présentant à boire, le mari qu'elle choisisiait. N"no
accueille.les étrangers et les fait assèoir à sa ttrble. Le jeune
fille parait, tenent à la main une coupe pleine; soit ha'sard,
soit
-caprice,
elle s'arrête devant nuiene. Nann accepte ce
gelrdre,. qu'il moit envoyé par les dieux, et lui accorddpour
dol' le rivage,du golfe où son vsisseau est à I'ancre. Euxène,
tout joyeux de cette alliance Èvec un puissant chef, dlnne à
Gyptir et Eurèue.
Menhir gaulois.
LECTUNES
PnEMIÈRE IBCTURE.
- La France à vol d,'oiseau.
Montons sur un des points élevés des vos.ges, 0u, si vous voulez, du
Jura. Tournons le dos àux Alpes. Nous distiîgrieroris (poui"o qoe o'otre
regard p{islg percer un horiz-on de trois centi lieuesi'une lisËô-onau-
leuse, q.ui s'étend_ des collines boisées du Lurembouri et des"Ardennes
1II ltlLqll-des, vosges;. de là, par,les coteaux.vineui de la nooigôgne
aux dechlrements volcaniques des cévennes, et jusqu'au mur prodigreur
de.s Pyrénées. cetle.ligne-est la séparation'des" earir; au côtE ôcclaen-
[ar' la- selner ta Lolre et la Garonne descendent à l'Océan: derrière
i é19"]gll I {,ql!u, au .nord;. ta Saône et le Rhône, au miail Àu iôû;
deur espèces d'iles continentales : la Bretagne, âpie et basse, simplË
T,A GAUTE INDÉPENDANTE. 13
-quartz et granit, grand écueil placé au coin de la France pour porter
le coup des courants de la lllandhe ; d'autre part, la verte ôt rud'e Au-
Tergne, vaste incendie éteint, avec ses quararrte'volcans.
Les bassins du Rhône et_ de- la Garonde, malgré leur importance, ne
sont que seeondaires. La vie forte est au iord.-Là s'est onèré re erând
mguvement des rrations. L'écoulement des races a eu lieu d'e I'AlleËague
à la France dans les temps anciens.
En latitude, les zones-de la France se marquent aisément Dar leurs
produits. Au nord, les g.rasses et belles plaines dô. Belgique et deïrandie;
avec lenrs champs de lin, de colza ef de houblon,-la- vigne amère dû
nord. De Reims à la lloselle eommence la vraie vigne eÈ le vin: tout
esprit en Champague, bon et chaud en Bourgogne, il"se charge, s'âlorr-
0rt e.n Langued0c, p0ur se réveiller à Bordeaux. Le mùridr. I'olivier
pararssent à Montauban; mais ces enfants délicats du midi risouent
toujours sous le ciel inégal de la France. En longitude, les ,onËs ne
sont pas moins marquées...
0n I'a dit, Paris, Rouen, le Havre sont une même ville dont la Seine
est la grand'me. Eloignez-vous au midi de cette rue magnifigue.-où les
châteaux touchent aux châteaux; Ies villages aux villagel; pàssbz de Ia
seine-lnflérieure au calvados, ét du catiados à la tta'ict[e : qrrelles
gue soient la richesse et la fertilité de la contr'ée, les viiles dirninuent
de n0ûbre., les-cultures aussil les pâl.urages augmentent. Le pavs est
sérieux : il va devenir triste et sauvàge. Aix crrâiearrx altiers dôià rr{or-
mandie vont succéder les bas manoirs ïretons. Le costume semble Juivre
l^e changement de I'architecture. Le bonuet triomphal des femmes dà
Caur, q.ui anllonce si dignenrent le-q nl]qg- des conquérants de i'nngtà:
terre, s'évase vers Caenf s'aplatit dès Villetlieu; à'Saint-lfalo, il se"di-
vise, et. fig're vent tantbt les ailes d'un mbulin, tantô[ tei vôites
-au
d'un vaisseau. D'autre part, lcs halrits de peau c0mmencent à Laval.
Le.s lbrêts qui vont s'épa-ississant,la solitudeTe la Trappe, où teimoines
menent en commun la vie sauvaEe, les noms expressil'i des villes. Fou-
g_ères ct Rennes (Rennesveut dire aussi fougèrrj), les eaur
srises'de la
Mai'enne et de Ia Vilaine, tout annonce la dure'iontrrie.
Itlrcunlnr, llisloire de France,
il
I.A GATILE ROMAINE & CERÉTIENNE
rEÇoN
RÉCIT
HI$TOIR6 DE TRÂNCE.
Suppllcc dc Blanilioc.
Lutècc.
IECTURE.
- impo.rtaaoe d,e,paris e-pliquèe
par le gêograplrie.
En ne considêrant la situation de Paris que par ses avanlages immé-
diats., .appréciables mê.m.e pour..des homme3 à ôivilisation rudirnentairi,
Ia vieille Lutèce avait le privilège de se trouver près du confluent di
deur rivières considérables et de-posséder ainsi rl'eux grands cbemins
naturels se ramifiant en nombreuses voies secondaires îans toutes les
vallées latérales. un groupe d'iles situé en aval du confluent facilitait
le passage evant qu'on eût eneore appris à construire des ponts sur les
larges rivières, et les habitants qui venaient bâtir leurs càbanes dans
ces iles se trouvaient défendus par de larges fossés nalurels otr des ar
saillants ne pouvaient s'aventurer sans dànger. La haute butte llont-
uartre, à une petite distance au nord, étail très favorablement nlacée
pour servir de muntagne de guet; de là il était fa,'ile d'observer aï loin
la plaine.e.nvirunnante, ainsi que les longs méandres de la rivière qui
se déroulaient vers Ie nord-uuest.
Beaucotrp d'autres villes des Gaules avaient, il est vr.ai, des âvantaqes
locaux d'égale-ou mème de plus granrle importance: mais, relativeurEnt
à I'ensemble du territoire qui est devenu la Franee, Paris a d'autres
privilèges d'ordre supérieur. D'abord Ies rives de la Seinc font partie
de eette voie naturelle qui réunit-la Méditerranée à l'Océan et qui, par
la force des choses, devâit servir de grand ebemin à I'histoire même'de
la eivilisation; 0r, sur cette voie, Paris oceupe précisément Ie point où
vient aboutir la route de I'Aquitaine et de I'Ednacne par la vallée de
la Loire et le seuil du Poitou. Paris oceupe ain.qi.-le sômmet du srand
triangle des voies historiques de la Franne, et par consequent I'eritjroit
où les [orces du pays peulent ôtre le plus facileurent eentralisees.
Ce n'est pas tout: placé au milieu géométrique du ærcle durrt les
rayoos sont les vallées de I'Yonne, de la llarne, de l'0ise, de la Seine-
In[érieure, Paris est aussi la ville où les habitants du bassin de Ia Seine
et des contrées linitrophes doivent chercher spontanément leur centr,e
de vie conrmerciale et-politique. En outre, le tercle d'attraction rlrnt
Paris occupe le milieu-est en partie un cercle stratégique de défense,
et tout le faite demi-circulairede hauteurs qui s'étend du Nlorvan à
I'Ardenne a pu êlre comparé justement à une enceinte de place forte.
Trrus ces traits géogralrhiques du territoire erpliquent Ia nàissance et
I'agrandissemeut rapide de la ville, mais est-ii nécessaire de I'aiouter?
-.Le rôle de capitale qu'a pris Paris a singulièrement accéleré ia cen-
tra I i satiorr.
m
LES FnÀNCS. - CLOVTS
(181-5tr)
mçoN
RÉCIT
Baptême de Clovis'
LECTURD.
- Les Fra^ncg,
Les guenes des Francs contre les Romain;, depuis le nilieu du troi-
sième siécle, ne furent point des guerres défensives. Dans ces enl,re-
prises militaires, la coniérlérati"n avait un double but: celui de gaguer
ilu terrain aux dépens de I'empire, et celui dc s'enrichir par le pillaee
des nrovinces limItruohes. Sa nremière con0uête fut celle tle la grantlc
tle di nnin, qu'on nômmait I'ile des Batàues. Il est évident [u'elle
nourrissait le bruiet, de s'enrparer de ia rivc gauche du fleuve et de con-
quérir le nord'de la Gaule. 'Aninrés par de Éetits succès et par les re-
làtions de leurs espions et de leurs cùureursi à la poursuite de ce Jes-
sein gigantesque, ies Francs supplôaient à ia faibfesse de leur nloyen
d'attaque Dar une activité infaligrble. Chaque année ils lançaient de
I'autre côté du llhin des bandes de ieunes fariatiques' dorrt I'inrâginrrtion
s'était enflammée au récit des explôits d'0din et'des'plaisirs qui atten'
daient les braves dans les salles du lalais des morts. Peu de ces enlants
nerrlus repassaient le flcuve. Souverit Ieurs incrrrsi0ns, qu'ellcs fussent
àvouées ou désavorrées par les chefs de leurs tribus, étaient cruplle:rtent
punies, et les léEions rdmaines venaient mettre à leu et à sarig la rive
$crmanique du Rhin; mais, dès que le fleuve él,ait gelé, les passages et
I'aeressiôn reconmcicaient. S'itârrivait que lcs postes nrilitaircs fus;cnt
dc[arnis par les mouv'ements de tLoupes qui avaicnt lietr rJ'une I'rurrtiùre
de l'errpiie à I'autre, toute la confédération, cbefs, homnres fails,,lettttes
Aens. st levaient en armes pr-rur faire unc trorrée et tlétruire lcs forte-
it'sses oui Drotùceaient la rive romaine. C'est à I'aitle de frareille. ten-
tatives,'bidn deË fois réiiérées! que s'accotlrplit cn{in, dans la dcrnière
moitié'du cinquième siecle. la'cônquête du'nord de la Gaule par une
nortion de la iisue des Francs.
' La oeinture que les écrivains du temps tracent des guerriers franks
à cettè époqueiet jusque dang le sirièine siècle, a quelque chose de
38 NISTOIBE DE FRANCE.
sinsulièrement sauvage. Ils relevaient et rattachaient snr le sommet du
froit lerrrs cheveur d'irn blond roux, qui foruaient une espèce d'aigrette
et retombaient par derrière en queue de cheval. Leur visage était entie.
rement rasê, à l'exception de derrx longues moustacltes qui leur tr,rm'
baient de chaque côté de la bouche. lls portaient des habits de toilt
serrés au corps et sur les membres avec uit large ceinturon auquel pen'
dait l'énée. Lèur arme favorite était une hache à un ou deux tranchants,
dont le'fer était épais et acéré et Ie manche très court. Ils commen-
caient le combat en lanQant de loin cel,te bache, soit au visage, soit
ôontre le bouclier de I'ennemi. Rarement ils manquaient d'atteindre
I'enrlroit nrécis otr ils voulaient frapDer.
0utre li hache. qui. de leur norù, s'appelait frankiske, ils avaient
utre arme de trait'qiri leur était particulièie, et que, dans leur langue,
ils nommaienl hanq, c'est-à-dire hameçon. C'était une piqrre de médiocre
Iongueur et capahle de servir également de près et de loin. La putnte,
IonÀue et fortc, étaii, armée de plusieurs barbes ou crocltets tranchattts
et iôcourbés comme des hameqons. Le bois était recouvert de lames de
fer dans Dresgue toute sa longireur, de manière à ne porrvoir ètre brisé
ni entamé à cbups d'épée. Lorsque le hang s'était fiché au travers d'un
bouclier. les crois dont il était gârni en rendaut I'extraction impossible,
il restaii susnendu. balavant Ia terre par son extrémité; alors le Franc
oui I'avait ieié s'étânqait, et, posant uir pied sur le javelot, appuyait de
tuut le poids de son corps I'aiiversaire à baisser le bras et à
'et et-forqait
se désainir ainsi la tète la poiirine. Quelquefois le hang, attaché au
bout à''une corde, servait, en guise de harpon, à arnener tout ce qu'il
atteignait. Pendant qu'un des Francs Ianqait Ie trait' son cornpagnon
tenaii la corde, puis tbus deux joignaient lèurs efforts, soit pour désar-
mer leur ennemi, soit pour I'attirer lui-môme par son vêtcment 0u son
armure.,.
Quant au caractère moral qui distinguait les Francs à leur entrée en
Gaule, c'était, comme je I'ai dit plus ltaut, celui de tous les uoyants à
la divinité d'Odin et aux ioies stinsuelles du Walhalla' Ils aimaient la
guerre avec Dassion, comfoe le moYen de devenir riches dans ce monde,
Ët. dans I'autre, coirvives des dieur. Les plus jeunes et les plus vio-
leirts d'entre eur éprouvaient guelquefois- tlrns le combat tles accès
d'extase frénétique.'pendant lesquels ils paraissaient insensibles à la
douleur et douéi d'uie puissancè de vie t'out à fait ertrar.rrdinaire. lls
restaie^-t debout et combattaient encore, atteints de plusieurs blessures
tlont la moindre eùt suf[i pour terrasser d'aulres hommes. Une conquète
exécutée oar de telles àens dut être sanglante et accompagnéè de
cruautés àratnites : mai"heureusement les détails manquent pour eD
marquer lës circonstances et les progrès. Aug. Turunnt.
!. Erplicationdes mots.
- Ripuaires, c'est-à-dire habitant les rives
du Rhin. Saliens, nom d'une fribu franque. - Sicambre, nom d'une
tribu -
franque, Thermes. Ce palais consl,ruit par I'empereur Jrrlien
est aujourd'hui- le musée de Clrrny. - Orhians, préfecture du Luiret.
Chalnns, préfecture de la [taine. Sot'sson], surrs-préfecture de
-l'Aisne. Rèims, sous-préfecture de -Ia illarne.
- - Tolbiae, ville des
Etats prussiens, provincè du Rhin, aujourd'hui appelée Zulpich. -
Cotoghe, ville rie'Prusse, dans la prbvinôe du Rhin.^ - Diion, préfec-
LES.SUCCESSEURS DE CLOYIS. 39
ture de la Côte-d'0r. Poitiers, préfecture de la Vienne. Cambrai,
sous-préfect,ure du Nord.- -
Thérôwnne, village du Pas-de-Calais.
2. 0uestioonaire. -
Quels sont les barbares qui envahirent la Gaule
-
au.début du cinquième siècle? Qu'était-ce quô les Francs?
-
étaient leur religion, leur costume, leurs armes? -
Quels
Quel était leur
-
gouvernement?- Quels sont les trois premiers chefs des Francg saliens
en .Ga.ule?
- Quelle élait I'origine des Huns? Leurs mceurs?
-
était le caractère d'Àttila?- Dites la date de leur entrée en Gaule. -
Quel
Faites connaitre la ma-rche d'Al,tila iogqu'ê 0rléans. Qu'est-ce que
-
sainte Geneviève? -
Racontez la bafaill-e des champs Catalauniques.
-
Quelles sont les dates de I'avènement et de la inort de Cloïist -
Qnelles étaient les populations établies en Gaule, vers 481 ? -
étaient-les espérances de Syagrius ? -
Quelles
Racontez I'expédition de Clovis
contre lui. fut le sort-du vaincu?- Racontei i'histoire du vase
de Soissons. -
--QuelPourquoi les Bourguignons et les Visigoths étaient-ils
-
hais des Gaulois? Quelles furent lés conséquenees-du mariaEe de
Clovis? -
Bacontez la bataille de Tolbiac et le-baptème de Clovls.
-
Quelles sont ses deux dernières victoires ? Quélle fut sa corduite -
-
envers les rois des autres l,ribus franques?- Donnez un jugement sur
Clovis el son æuvre.
3. Ilevoirs à rédiger. Raconter I'histoire des Francs avant Clovis.
-
Raeonter I'invasion d'Attila en Gaule.
Raconter le règne de Clovis.
w
T/ES SUCCESSEUNS I}E CLOVIS.- LA NEIISTRIE
ET L'AUSTRASIE
(6114yr)
tEçot{
l. Les llla de Clovis. Les quatre flls de Clovie ee naltaeè-
rent I'héritage de leur -Dère. Tliierry. I'ainé, régna à Metz: C"lo-
domir, à Orléane; Childebert, à paii's; Clotaire] à Soissolis. Ils
passèrent leur vie à faire des expéditions en Germanie, en Bour.
gogne, en Auvergne, en ltalie et en Bspagne.
- à ctotaire lor di sei tlts. Clotaire lui iurvécul À ees frères et
-
remit sous sa domination tout le royaume des Francs (558-56f ).
ll laissa aussi quatre file qrri ffrent ud nouveau partage.'Gontran
eut la Bourgog-ue; Sigctlèrt, l'Austrasie; Chilpèric, iâ Neustrie.
Le quatrième frère, Caribert, était mort sans ônfant.
3. Rivalité de Brunehaut et de Frédégonde. Le règne des trois
-
freres fut ensanglauté par la rivalil.é de deux femiles: Brune-
haut, ferume tle Sip4ebcrt, et Frédô*onde, femme de Chilpéric.
4. Clotaire II et ltagobert. Apràs ces guerres civiles,- Clo-
-
taire II (6t3-628) et Dagobert(628-G3S) réuniient tout le royaume
Ces Francs. Ce fut l'éptque I'a plus brillante de la dynasiie des
Slérovingiens.
{O HISTOIRE DE FRANCE.
6. Les rois fainéants et les maires rln palais. Après le règne ùe
Dagobert, les rois rnérovingicns furent sans-autôrité. On Ies ap-
pelle rofs fainéants. Le pouvoir fut exercé par les maires duTtalais,
6. Ebroin, maire de Neustrie. Dans lt Neustrie, le plus célèbre
maire du pulais fut Ebroïn.- Cet homne énerAiquô essava tle
l'elover I'autorité royale et de souqrettre les giadUs qui Teve-
naiclt tout-puissants. ll fut assassiné.
?. Viotoire ds I'Austrasie.
- A sa fut
pl.us de chef capabl-e_.tle la_dôfeudre,
mort, la Neustrie, n'ayant
fncilement vaincue par
I'Austrasic. p,rpin d'lléristal,_nraire du palais en Austrasic, grgnil
sur lcs NeustriÊns la grandc bataille dd Testry (6S?).
RÉCI?
Ctirte do I'Auvergne,
I'--.
Yoll ll _. ç.
te font demander
conseil surce qu'on
doit faire des en-
fants; veux-tu
/ft, qu'ils vivent la
,7 chevelure coupée,
o
a ou veux-tu qu'ils
-è
soient égorgés ! >
i$' I q Clotilde, stupéfaite
,,-
)rREï,i et hors d'elle, s'é-
cria dans l'égare-
ment de la dou-
leur:<S'ilsne
sontpas rois,j'aime
mieux les v oir
morts que tondus. u
Arcadius se hilta
de se retirer, s&ns
Carte de la Bourgogne.
lui donnerle temps
de la réflexion. et
porta cette répgnse &ux deux rois. Alors Clotaire prit le
plus âgé par le bras, le jeta contre terre, et, lui plongeanl
un couteau dans I'aisselle, le tue impitoyablement.- Son
petit frère, tout tremblant, embrassa les genoux de Chil-
debert, {ui se laissa attendrir. lVlais Cloteire furieux :
a Laisse-le, cria-t-il, ou je te tue à sa place t c'est toi qui
m'as poussé à faire ceci, et voilà que tu manques à ta foi. >
Childebert lui jeta I'enfant; Clotaire le saisit et lui enfonca
son couteau dans le flanc. Alors les serviteurs et les leudès
de Clodomir firent irruption dans la chambre, enlevèrent le
jeune Clodoald que ses oncles allaient tuer, et Ie déposèrent
Eu monastère de Nogent, qui prit le nom de Saint-Clodoald
ou Saint-Cloud. a Ces choses étant faitcs, dit Grégoire de
Tours, Clotaire alla sepromener tranquillement par la ville. >
Les deux frères occupèrent ensuite la Bourgogne (584),
tEs guccEssEuRs DE crovls. 43
firent une expédition contre les Visigoths d'Espegne et furent
controints à la retraite.
5. Clotaire seul rol (558-56f). Clotaire resta
seulroi par la mort de ses frères et de- ses neveux. Les
Soxons lui refusèrent le tribut et le battirentl ses leudes le
maltraitèren{, et faillirent le tuer pour le forcer à les mener
au combat I son lils Chramne se révolta ; il le saisit, I'attacha
dans une ohaumière oyec sa, femme et ses enfants, et mit le
feu. L'année suivante, il fut pris de Ia lièvre et disait en gémis-
sunt : a S/ah t que pensez-vous que soit le roi du ciel, qui
tue ainsi de si grands rois ? > Et il rendit I'esprit.
6. Les flls de Clotaire I" (56t-613).
- Sous les lils
et les petits-fils de Clotaire I", les Francs tournèrent leurs
armes contre eux-mêmes. Sigebert fut roi d'Austrasie ou de
Metz; Chilpéric, roi de Neustrie ou de Soissons; Gontran, roi
de Bourgogne ou d'Orléans; Caribert, roi de Paris et d'Aqui-
taine. Caribert mourut bientôt (567), et I'Austrasie com-
menga contre la Neustrie une lutte acharnée, qui fut marquée
par le haine de deux femmes, Brunehaut et Frédégonde.
7. Brunehaut et Frédégonde. Sigebert eut
honte de la conduite de ses frères qui épousaïent des femmes
de serviee et changeaient d'épouse suivant leur caprice; il
Iit demander la main de Brunehaut, lille d'Athanagilde, roi
des Visigoths. Il l'obtint et célébra son meriage à Metz, au
milieu d'un nombreux concours de guerriers francs et de
nobles gaulois. Rien n'y m&nqu&, ni les longs et bruyants
festins, ni les éclats de la gaîté tudesque, ni les chants
rouques des barbares, ni même les vers latins d'un Italien
bel esprit, que tout le monde applaudissait pour avoir I'air
de le comprendre. Tant de gloire donna de la jalousie à Chil-
péric. Il renvoya sa femme Frédégonde, une servante, et lit
demander la sæur ainée de Brunehaut, Galeswinthe. C'était
une maintive et pure jeune fille : le grossier Chilpérie I'aima
d'abord par vanité, pa,rce qu'elle étoit ûlle de roi, puis pur
&varice, parce qu'elle lui avait apporté une riche dot; enûn
il s'en dégoùta, et un matin eette malheureuse reine fut
trouvée étranglée dans son lit. Frédégonde reprit sa plece.
Sigebert, excité per ss, femme, &ccusa son frère d'assassin&t,
conquit toute la Neustrie, et fut percé de coups devant Tour-
nai, par des émissaires de Frédégonde (5?5). Chilpéric eut
le même sort, et Ie pacifique Gontran se déclara le protecteur
de Frédégonde et du jeune Clotaire II, son fils. Mois, menacé
&L EISIOIRE DE TRANcE.
par le parti romain et ecclésiastique, qui soutenait un pré-
tendant nommé Gondowald, il se rapprocha des Austrasiensl
au traité d'Andelot (587), il reconnaissait pour héritier Chil-
debert II, Iils de Sigebert, et prenait, d'accord &vec son nevcu,
des précautions contre les trahisons des grands.
8. Supplice de Brunehaut. Les deux lils de Chil-
debert, Théodebert II et Thierry II,-moururent jeuncs, et la
vieille reine Brunehaut fut livrée à Clotaire II par lcs Austra-
siens, dont ses essais d'administration romaine gônaient lr
seuyege liberté. < Lorsqu'elle fut amenée en présence de
Clotaire, dit Frédégaire, il sentit se ranimer la haine furieuse
qu'il lui portait, et il lui reprocha d'avoircausé la mort de dix
rois francs. Ensuite il la livra pendant trois jours à toutes
sortes de tourments, et la lit passer, montée surun chame&u,
à travers toute son s.rmée. Après cela, elle fut attachée par
Ies cheveux, p&r un pied et pûr un bras à la queue d'un che-
val très vicieux, qui la brisa, membre par membre, à coups
de pieds, en I'entraînant dans s& course. > Ainsi les Francs
se vengeaient de la femme énergique qui avait voulu les
plier au joug de la loi et de la volonté royale (6{3).
9. Clotaire If. La Constitution de 615.
taire - Clo-
II resta I'humble sujet de I'aristocratie qui I'avait fait
vaincre. < Ce Clotaire était patient, instruit dans les lettres,
craignant Dieu, grend bienfaiteur des églises et des prêtres,
très charitable envers les pauvres, plein de bonté et de pitié
envers tous. Néanmoins il eima un peu trop la chasse des
bêtes fauves, et, vers la fin, il prêtait trop facilement I'oreille
eux suggestions des femmes. Il en fut vivcment blâ,mé par
ses leudes. > Le pauvre prince eut besoin de toute cette
patience, dont le loue Ie vieux chroniqueur, pour porter le
joug pesant que sa victoire venait de lui imposer. Il resta
entre les mains des grands, conseillé, redressé, surveillé,
réprimé. 0n lui fit asscmbler Ie fameux concile de Paris (615),
réunion de leudes et d'évêques qui prit à tâche d'émire dans
lo loi les conquêtes de I'aristomatie laïque et ecclésiastique.
Le gouvernement liscal et absolu que les Mérovingiens ar.aient
essayé d'éts,blir fut, imévocablement condamné, et la royauté
fut réduite à I'impuissance. RôtLr,blissemcnt des élections
canoniques, et, p&r conséquent, annulation de I'influence
royale dans le choix des évôques; défense au fisc de mettre
la main sur les successions dont un testament ne disposait
pas, d'augmenter les impôts et les péages, d'employer les
tEs succEssEuRs DE clovts. 15
LECTURE.
- Galeewinthe.
Le mariage ile Sighebert, ses pompes, et surtout l'éclat que lui prêtait
le rang de sa nouvelle épouse, flrent une vite impression sur I'esprit
d'llilpërik, roi des Francs de Néustrie. Au milieu des femmes qu'il ai'ait
épouiées à la manière des anciens chefs germains, sans beaucoup de
cèrémonies, il lui sembla qu'il menait une vie moins noble, moins royale
oue celle dé son ierrne frère'. Il résolut de nrendre. commeliri. uneépouse
de haute naissanee; et, pour I'imitcr en fout point, il fit paitir unè am-
bassade ehargée d'aller demander à Athanagiiild, roi des Goths,la main
de GaleswintÈe. sa fille ainée. Irlais cettedemânde rencontra des obstacles
qui ne s'étaieni pas pré;entés pour les envoyés de Sighebert, lorsqu'il
dvait dcmandé lâ rrdin de Bninehaut. Le biuit des d"ébauches du ror
de Neustrie avait pénétré jusqu'en Espagne. Les Goths, plus civilisés
oue les Fraucs. disàient hdutement què l-e roi lliloérik menait la vie
d'un païen, Dé son côté, la fille afnée d'Athanaghild, naturellemenl
timidri et d'un caractère doux et triste, tremblait à-l'idée d'aller si loin
et d'appartenir à un pareil homme. Sa mère Galeswinthe, qui I'aimait
tendrement, partageait sa répugnauee, ses craiutes et ses pressentiments
de malheur. Le roi était indceis et différait de jour en jour la répottse
déflnitive. Des courriers partirent pour la Gaule et revinrent, apportant
enfin de la part du roi llilpérik rine promesse formelle d'abandonnel
toutes ses ferirmes et de vivie selon la loi de Dieu ayec son épouse.
BIST. DE T'R. C. COUPL.
TO EISTOIRE DE TRANCE.
A travers tous les incidents de cette longue négoeiation, Galeswinthe
n'avait. cessé .d'éprouver une.grâlqg répu gnance-porrr l'hbmnre auquel
on la destinait et de vagues inquiétudei puur l'avenir. Les promesses
faites au num du roi Hilpérik n'avaient prila rassurer d'une nianière ir-
-terreur
révocable; saisie d'un mouvement de qu'elle ne nuuvait sur-
moDler, elle courut vers sa mère, et, jetant ses brirs autour d'elle comme
un enfant qui cberche du secours, elle la tint embrassée plus d'une
heure en pleurant et sans dire un mot. Les ambassaderrrs francs se pré-
sentèrent pour saluer Ia fiancée rle leur roi et prerrdre ses ordres Dour
leur départ; mais, à Ia v,re de ces deux femmês sanglotant sur le'sein
I'une de l'autre, et se serrant si étroitement qu'ellei paraissaient être
liées ensemble, tout rudes qu'ils étaient, ils frirent énus et n'osèrcnt
parler de voyage. Ils laissèient. pas$er d-eur jours; et, le troisième, ils
virrrent de nouveau se présenter devant la relne. en lui annoncant cette
fois qu'ils avaient hâte-de partir. lui parlant de I'impatience dè leur roi
et de la longueur du chemin. La reine pleura, et ilemanda encore uû
jour de délai; mais le lendemain, quand bn vint lui dire que tout était
prêt pour le départ: n Un seul ,1our encore, répondit-elle,-et je ne de-
manderai plus rien. Savez-vous que là où vous'emmenez ma dlle, il n'v
aura plus de mère pour elle? > Mais tous les retards possibles étaieni
épuisés; Athanaghild interposa son autorité de roi et dè père: et. pxl.
gré les larmes de la reine, Galeswinthe fut remise entre les'rnains de
ceux qui avaient mission de la conduire auprès de son futur épour.
. Une longue file-de_cavaliers, de voitures- et de chariots de bagages,
traversa les rues de Tolède, et se dirigea vers la Dorte du nord. -Ldroi
suivit à cheval le cortège.de sa fiJle.jusqu'à un pont jeté sur le Tage,
à quelque distance de la viJle; nais là reine ne fut st résoudre à re-
tourncr si vite,.et_voulut aller au delà. Quittant-son propre char, elle
s'assit auprès de Galeswintbe, et, d'etape en étape, de'iorirnée en'iuur-
nee, elle se laissa cntrainer à plus de tent millès de distance. Ctiaque
jour, elle disait : << C'est jusque-là que ie veux aller: D et. Darrenue
à ce terme, elle pa.ssait outrè. A l'àppfoche des moritagnes,'les che-
mins devinrent dilficiles; elle ne s'eh- apercut pas, et voul.ut encore
aller pltrs loin. IIais c0mme les gens qui [a sùivaient, grussissant beau-
coup le cortège,.aug.mentaient lès embarras et les d'aàgers du voyage,
les..seigneurs gglbl résolurent _de ne pas permettre qne leur reine [it-uÉ
mille de plus. Il thllut se résigner d unô séparation inévitable. et de
nouvelles scènes de tendresser mâis plus caimes, eurent ticu dntre Ia
mère et la fille. La reine exprima, en paroles douées, sa tristesse et ses
craintes maternelles : < Soii heureuse, mais.i'ai peur pour toi; nrends
garde, ma fille, prends bien garde...'n A cés uiots riui s'accoitlaient
trop bien ayec ses propres sentiments, Galeswinthe -pleura et rénon-
dit: a Dieu le veut,-il l.aut que.ie me soumette. > Et'la triste sériirra-
tion-s'accomplit-; un partage se ût dans ee nombreux cortège: car,âliers
et chariots se divisèrent, les uns eontinuaient à marchsr en avant. les
aulres retournant vers Tolède. avant de monter sur le char qui devait la
ramener en arrière, la reine des Goths s'arrêta au bord de ia route, et,
lixant les Jeur vers le chariot de sa fille, elle ne eessa de la resaroer
debout et immobile, jusqu'à ee qu'it disparùt dans l'éloisnement e't dans
les détours du cheorin.- Galesrvinthe,
-triste
et résign"ée, continua sa
route vers le nord.
Cependant Hilpérik, fidèle_à sa prom-esse, avait répudié ses femmes.
-Frédégunde elle-même, la plus belle de toutes. ne put échanner à Ia
proscriplion générale. .EIle-s'y soumit avec uné rési'gnation àfparente
catESItrlNTH E. 5t
oui aurait tromné un homme beaucoup plus fin le roi Hilpérik.
que
Celui-ci lui permit de rester dans la maiscjn que devail, habiter sa trou'
velle éoouse.
-lés-ôreniers
mois de mariage furent sinon heureur, du moins pai
sibies,'pour Galeswinthe. Douei et patiente, elle supportait avcc. rési-
qnatiOn ce qu'il y avait de blrsqlerie sauvage dans le..caractere.de son
h-aii. n;aitt'eurs'llilpérik eut qirelque teprlis..pou.r elle.tne véritable
afl'ection : il I'aima d'abord nar vattité, ioYeur d'avotr en elle une el)ouse
àussi noble que cclle de stin frere;'il'friis, lorsqu'il fut un peu blasé sur
ce contentenient d'anour-Dtoptet I'aima par avarice,- à cause des
'qu"etlti avait apprirtées. trtais, après. s'être
srro,lôs-Jormes d'argcnt
éomnlu queloue temnÀ dans le calcul de tOutes ces richesse3' tl ces5a
àtv irouier ilu olaiiir et, dùs tors, aucun attrait ne I'attacha plus à
ôdtei*intne. Ce'qu'il y ivait en elie de beauté morale,.son peu d'or-
s;eit. sa charité dnverË les nauvres, n'étaient pas de natttre à le char-
heî.'fiOr]O.,tôntte ieprit bienLôt sa piace auprèd de Hilpérik, et,fit.éclat
de SOn nurttveau trionrfrhe. DIIe affecta mème envers l'épouse d-edalBnce
dàstaits hautains et rnénrisants. Doublemcnt blessée cbmme femme et
cJr*e reine, Galesrvinttre pleura d'a5urd en silence;.puis elle osa se
niainare et dire au roi qu'il'n'y Avait plus dans sa maison attcttn hon-
i"or oô,,* elle. mais det iniurËs et des alfronts qu'elle ne pouvait sup-
pàtterl Elle demanda comme une grâce d'être répudiée; elle offrit d'aban-
â;;;;i'toit-ii qo'ette avait aplrorté avcc elle, pourvu qu'il lui fùt
oermis de retourner dans son paYs.
'-Laïanàon volontaire d'un iiclre trésor, le désintéressement par flerté
d'âme, étaient des choses incornprélrensibles_ pour le roi. Ililgerik,. et'
n'eu àii',1 pas la moindre idee,'il ne pouvait'y croire. .rl.us.si, pplgrç
lôur sÏncerifé. les naroles de lâ lriste'Galesrvinthe ne lui inspirèrent
diautre sentimenl, qir'une dé[iance sombre et la crainte de perdre,. par
une ru0trrre 0uverte. des riCltesseS qu'il s'estimait heureux d-avolr en
Ji oos*ei.iÀn. ilIaitrist,rt ses émotioris et dissirnulant sa pensée avecvoix la
iirË-,fii-srirvage, il clangea tout à coup de maniè.res,. pr.i[ une
àô*.. ri ciresrinie, fit d'és pr0testiltionÀ de. repentir ct d'amour, qui
iromnOr*nt ta fitle â'tttranagùittl. Elle ne parlait' plus. de.séparatior, et
se flàttâit d'un retour sincère, lorsqu'une nuit, par I'ordre du .101,. u.n
ieroilcii.atndé hrt inlroduit dairs sa ciranrbre et l'élrangla pendant qu'elle
dormait. En la trouvarrt morte dans son lit, Hilpérik joua de- son mletll
la surnrise et l'afflietiol; il fit mêmc sem[]ant de verser des larmes'
quelqucs jours après, i[ épousa Frétlcgontle.
et,'Àiïsi
ioouri t ccite'feune feryïme, qu'une Iorte dc révélation intérieure
.etnfiiitïertir d'avdnce du sort ilrii tui était réservô, c0$me figure mélanco-
u,ne ap-
linue et douce qui trarersa la barbarie mérovingiennc.
nrrition d'un nuire siècle. NIalgré la rudesse des mccttrs et la deprava-
iiiriîenOriià. ii v éui dcs âmës q1i se sentircnt ètrtucs en présenee
a'iirdiof.rf"ie a'isii neu méritée,' et lerrrs sympathies prircnt,.selon
I'esnrit du temnS. unô cguleur sttperstitictrse. 0tt disrit qtt'tlne lampe
de èristal susrrôndue près du tonrlreau de Galcsrvintbe, Ie Jr)ur de ses
fùr;;;lii;-;;;,liulï àêrdit,ee iuSiterrretrt, .sans que pcrsgnne-y portât la
rriï. ôr qi,'elle était tonrtrée sur le pavê de marbr'e,latre sans se.briser et
sans s'étein<.lre. De semblables récitJ peuvent nous sounre.; mals
i" .iiiO"* siecte, quana ces légerrles passaienl de b'uche en bouche
cjni*e fternrèssiôn'vlvinte et p'oétique'des sentiments et de la foi.po-
iirïiiièr. pensif, et'l'on irleurait en les entendant raconter.
r-'-----' ôf,âevenaitA'ugustin Trrrnirr, Temps mérouinginns, t
62 EISÎOIRE DE FRANCE.
v
LÀ socrÉTÉ FnatrQnE
gOUg LSS UÉROVINGIENS
rEço!f
l. f,e 0aulc franque. *
Lea Gaulois, délivréa des Romains, su-
bireut lc despotisme brutal des Francs.
â. La gooiétô mérovingi€ue. On remarquait chez les Franca
quatre classes d'hommos : leg - loudes, lee hommeg libres, les
ti'ibutaires et les eerfs, et troie sortcs de propriétés : Iee alleur,
les bénéfices of les terres tributaires. Chaque homms euivait la
loi de sa nation,
3. L'8glise.- L'Bsliso. sui avait essayé de défendre la nonula-
tion conlre la flscaÏité dei empereurs, joua le même rôle'côntre
I'svidité des barbares. Saint-Maur, disciple de saint Benoît, et
eaint Colomban, fondèrent des monastères qui défrichèrent leg
terres et congervèrent le dépôt des connaisstnces de I'antiquité.
C'est ds lir que partirent les apôtres de la Germanie.
nÉar
l. Ira Boclété mérovingtenne. A lo mort de Clo-
-
vis, le Goule n'est pas encote tout entière û,ux Francs, mois
tÀ s0clÉTÉ rnaN0uE s0us tEs MÉR0vlNolENs' 63
Un monastère.
LECTURE.
- Un roi mérovingion.
La famille mérovingienne, devenue maitresse de la Gaule,, nq sot:gea
pai â âetr"iie les insiitutions politiques qu'elle y trouvait établies.. Elle
frétendit, au contraire, g6uverner à la mantère lgmalne et cùnllnuer
I'empire.
- -Si'nous
voulons nous faire une idée exacte de ces princes, il fartt
nous ieniésentei àes hommes qui parlent le latin, qui s'habillent à la
ro*ainri-, qui sÙccopent à écrire en'latin, qui se plaiient,surtuul à sié-
eèr ior ieirr nrétuir'e à la laçon des emperôurs, ei à y dicter des arrêts'
Ëo .oorerurn't ie titre 4e roi rles Franis, ils y ajoufent volontiers les
titres tout romains de patrice et d'homme illustre.
56 HISTOIRE DE FRANoB.
Ils prennent
.le seeptre, la le.s insignes impériaur, Ia couronne d'or, le trône d'or,
chlamyde et la tunique de pourpre. Lerirs imases lei
représentent en costume d'empereurs romains e[ eu robe consul-aire.
lls ont une cour, qu'ils appellent, comme les empereurs. le Dalais
sacrél 0n leur voit une suite de dignitaires et de courtisans'qui's'ap-
pellent comtes, domestiques, chancellers, ré[érenrlaires, caméricès. Toûs
ces noms sont romains; toutes ces dignités sont passées du palais des
emp.ereurs dans le pal-ais des rois francs. Les hommes des plris grandes
familles, Francs oï Gaulois indifféremment, se pressent à cel,ti cour;
rangés autour du prince, ils attendent des rirdrei; ils lui font cortègé
dans ses fètes. Les eufauts de la plus haute naissance forment une
sorte d'école de pages où ils apprennent à servir. Cette vie de cour
est large et brillante; il ne faut pas se figurer ces rois vivant dans des
fermes de paysans grossièrement-construftes; ils ont à leur disposition
les nombreux palais qui avaient été construiLs an siècle précédént pour
I'usage des empereurs ou de leurs fonctionnarres.
Cette royautë n'était pas élective. Quelques historiens ont professé
que le droit public des Francs prescrivait que le roi fùt élu par le
peuple; mais cetle assertion ne s appuie sur àucun fait, sur aucrin do-
cument de cette époque. Les fl)s dc Clovis lui succé,]èrent sans au'il v
efrt même une apfarènce d'élection, et iten fut ainsi durant un siiicle ei
demi. Fusrer. ns CoulrNce s, Institutions d,e l'ancienne France,
(687-S87)
I
errÈununNT DEs caRLovrlrcrtNs
rEç0N
RÉCIT
Batailie de Poitiers.
le Bref.
IBCTURB.
- eoèou-ent de Pépin
L'étroite union de Pépin et de Boniface amena une grande révolution
chez lés Franes. Pepin ire voulant pas rester .sim.ple conquérant, 9t dq-
sirant changer la souveraineté réelle qui était dans sa famrlle depurs
soixante eÈ dOuze Ans eu Austrasie,-et depuis soixante-quatte ans en
6I EISTOIRE DE FRÀNCE.
Neustrie, en souveraineté légale, s'edressâ, d'après les conseils de Bo-
nifaee, au siège de Rome comme à la source du droit. ll entoya, en 749,
Burchard, évêque de \Yurtzbourg et disciple de ûoniface, et Fulrad,
abbé de Saint-Denis et archichapelain du palais, auprès du pape Zacha-
rie. nour lui demander si celui qui remrilissait lei fonctioirs^de roi ne
méiifait pas mieur d'ètre roi qrrè celui'qui n'en portait que le titre.
Zacharie iépondit que celui-là dcvait être roi qui e.rercait la puissance
r0Yale.
"Dès que
ses envoyés furent de retour, et gu'il apprit d'eux cette ré-
ponse, Pépin n'hésiLa plus. Il se fit éiever sur irh bouclier par les
itranc!, et'Boniface Iui tionna I'onctiorr royale selon te vienx usai4e juif,
dans ld cathédrale de Soissons. Ce fut, thez les Francs et en"Giule,
le premier sacre ecelésiastiqne. Le dernier roi môrovingien, Chiltléric,
fut tonsuré et mis dans un monastère.
Trois ans après, le pape Btienne lI, qui avait succédé â Zacharie, se
rendit lui-mëme auprès de Pépin. Le roi des Longobards, Astolf, ayant
envahi l'Exarchat et la Pentapole, Etienne écrivit au nouveau roi-des
Francs pour demander son assistanee au nom même de I'apôtre Pierre:
u Moi, i'ierre, apôtre de Dieu. ,r lui dit-il, ( qui vous ai pour tils rdoptif,
.je vous adjure, par votre affection, de défendre de ses ennemis cette
Eglise romaine et le peuple que Dieu m'a confié, et la demeure oùr je
repose selon la charr,.parce que vous tous, peuples francs, vous êtes
notre peuple elu Darml les natlons. ,t
EtieÏne II, s'étant abouclré x pxvie avec Astolf, sans obtenir qu'il
renonqâ[ à ses prétentiuns, partit pour la Garrle. tépin, qui avrit eiigé
du roi des Lonàubards qu'il'laissât passer Etienne,'envoya I'abbé Ful-
rad et le duc Rothard à sa rencontre.jusqu'au monaslère de Saint-\lau-
rice, dans les Alpes du Valais. ll alla lui-nrôrne au-dcvant de lui et
I'attendit dans son palais de Ponthyon. A la rue du pape, il rlescendit de
cheval e[ se prosterna devant lui. Etienne lui avant denrandé de le se-
courir contre-les Longobartls, Pépin le Iui prourït par serment, et s'en-
gagea à Iui rendre I'exarchat de Ravenne, Ics droiis et les patrimoines
àe"la répul-rlique romaine. S'étant acheminés ensemble veis Paris, le
pape Eti'enne bccupa le monastère de SrinlDcnis, où il renouvelâ Ie
èacre de Pépin, qu'il étendit à ses deux fils. Cette cérémonie eut surtout
porrr objet d'établir l'hérôdité royale dans la famille nouvelle. Anssi le
lrape en.joignit aux nolLles francs qui y assistaient de ne jamais choisir,
sous peine d'exæmmuication, que dcs rois issus de la race de Pépin.
Etienire nornma de plus patricesïe llome Pépin et scs deux tls, dispo-
sant ainsi d'une digirité ilui n'avait jamais éti conférée que par ies em-
pereurs.
' Pépin, fidèle à sa prorDesse, passa denx fois les Alpes avec une armée,
et força les Longobards à abandonner I'exarchat de llavenne, la Penta-
pole et le duché de Rome, dont il fit donation au siège apostolique. Ful-
iad, abbé de Saint-Denis, fut chargé d'opérer cetie investitrire, et il
déposa dans le conlessionnal de Saint-Pierre I'acte de donation de Pépin
avèc les clefs des villes.
C'est ainsi qu'à Ia suite des relations établies par Boniface entre les
Romains et le-s Francs s'aceomplit le grand changement qui rendit le
I)îpe prince territorial en ltalie.'et fit plrrs tard de'lui le chef srrorème
ile'la monarchie chrélienne en'Europe. Le christianisme commenca à
passer de la domination morale à la domination temporelle, et I'Eglise
à devenir la source du droit et de I'autorité.
I\ltcxnr, Noticcs ltistoriques,
CEARIEMÂONI. 0s
il
CEANI'.EMAGNE
(76&8r{)
rEç0N
66 -
. EISTOIRE DE FRÀNCE.
Bn Espagne, il repoussa les musulmaus au delà
margré r'échec de Foncevaux, fonda le. mii.n.À d;de l,Ebre, et,F"ilùiù;
et de Barcelone.
Jaloux de sa nuissance, Tassiron,.duc de Bavière, réunit
lui_ tous.ceux ïui avaienr.teur inaef.nîîil;'il;tffiâi;;;.
coutre
à défeudre. l'aËsilon fut rivré, i.. -ô*.. fureut .uÀuu*ËË., ru.""
saxons ôcrasôs, er le peuple nrinuiqJe-aes A;;"; priiiiiiË
sors _el sa puissancc, àprôs une rutfc de sii-annaeË;iôii--""
t.e-
.3. tharlem.asne, empeie.ql..- !n 800, Chirle;as;o','âiÀt r,u*_
jusqu'à I'Elbe, rut coïionnl,
Hï f,Êlllttait
reur d'uccldent,. Ë".Ë'p;;;;;p._
{. Eouvernement de charlemagne. crrarremagne
constitu* son empire pqr dq sages- insiitutionËï eseava ru. cle
"Ëuiii
assern bl écs d'autonr nc ct- de prin tciirps, : i p u niË |u.-;"piiiirirc.
et s'efrorça tte protéger tcs- hornrnès' tlËr..,s,'îË"îaii'i',ilT. r.*
g:i: l:^ *l,{: *:* g:: f Ir ll : g. D; -.iii ;;'sd;;' it âË* ;;ÏilËi ;., -
.
ro vurccs, d cs inspect e urs "
imp ériau s survci llàien r
JËigiï:,liil
5. Renaissauce des Isttres et ires arts. pc.ples, trouvant
quelquc sécurité sous .cc gouvernemcnt - Leg
vlsii;nt,'î.ïioï"n-
cèrert à s'occuper des travàux dc l'csprit. iii;;ld uttiiJ''u rri
ûes nomlres rnstrutts, comnlc ÂlcUin, fOnda I'acatlér:rie du palais
et fit bôtir de nombreuses écoles. '
nÉcrr
l. Charlemag.ng.(zzt-814).
ses victoires, - < Charles,
dit Eginhard, son secrétaire
grend par
et son -histo.iôn,
fut_plus grand encore p&r son génie civilisateur. > La guerre,
I'administration, les lettres, voilà la vie de Charleiragne.
Heureux ceux qui naquirenù et moururent aveo lui t IIs nteo-
tendirent le bruit des armes qu'aux frontières de I'empire;
ils vécurent sous une administrotion bienveillante, qui ne ti
pas le mal, si elle ne I'ernpêcha pas toujours ils eu.ent même
;
assez de sécurité pour se livrer aux travaux de I'esprit, en-
couragés- par I'exemple de ce guerrier qui se faisait îrunilte-
ment l'élève des savants.
2. Guerre de Sare (772-S0l).
- Le plus
plus difûcile des guerres de Charlemagne
l_a
longue et
fut ceile . de
Sye. Les Saxons, ou hommes a.ux longJ couteaux, hobi-
!1ient entre I'Eyder et la mer du Nord au nord, l,Emi et le
Itlin I fouest, la Lippe et I'Unstrutt au sud, I'Elbe et l'Oder
à I'est. La nation comprenait guatre tribus, 'Westphaliens,
0stphaliens, Angariens et Nordalbingiens, subdivisées en
tantons; nobles, hommes libres et colons envoyaient des
députés.B.ux *ssemblées du canton et à I'assemhlée générale.
Leur religion étuit cellc d'oilin ; leur principale idole était
l'Irminsul, tronc d'arbre grossièrement iaillé,'planté au fonrl
at
CHARLEMÀGNE. 67
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.ta 1: v ..;
IECTURBS
PnElllÈRE LECTURE.
- charlomagno ot les Normands.
Si I'on en croit le moine de Saint-Gall, qui écrirail au moment où
les invasions étaient le plus désastreusés,'les inrasions normandes
commencèrent avant mêm'e la tnort de Charlenragne. < Charles, dit-il,
arriva par hasard et inopinément dans une ville de la Gaule narbon-
naise. Èendant qu'il dinàit et u'était encore connu de personne, des
corsaires normafds vinrcnt pour exercer leurs pirateries j-usque dans le
port. Quand on apercut les iaisseaux, on les aitribua à des marchands
ïuifs. ifricains od bretr-,ns. I\lais I'habile monarque, reconnaissant à la
Ëonslruction et à I'aqilité des bâtiments qrr'ils-nortaient des ettnemis,
dit aux siens : t Ces'vlisseaux ne sont rroiirt elrireés de marclt;rrr,li ics,
mais remplis de eruels ennentis. , A ces mols, lutis lcs Irrants cuttrenl,
à lcurs ilavires, mais inrrtilcrncnt. Les Nurmands, en eil'et, ir[]Prenilnt
la nrésenee de Charlcs, craignirent qrre toute leur flotte ne l'rit pri.;e
dan': ce port, el, ils évitèrcrrt, par une firite d'une ineonr"evable rapidité,
non scuiement les glaives, uiais mênre les yetrx de ccttx qtti les pour-
suivaient. Le religieux Clrarles cependant, saisi d'une juste craittte' se
mit à la fenètre -qui rcgardait I'orient et demeura très longterrps le
visase inondô dc nleurs.-Pcrsonne n'osant I'interroger, il dit : u Savez-
vous", mes lidèles,'pourquoi je pleure si amèrementf Certcs, je-ne crains
Das que ces hommês rcirssiéseirt à me nuire par leurs miséiables pira-
i,eriei: mais ie m'aflliee cue. moi vivant. ils aicnt été prôs tlc toucher
ce rivâge, et'je suis tîurineôté d'une violente doulerri, qrrand je pré-
vois de quels maur ils écraseront mes neveur
,ii'iiil,iit'Ëi;J:
DEUXIÈME LECTURD.
- Un domaino elo CharlemagDs.
Parmi les Canituleires. il en est un gui est particulièrement remar'
quable et sans l'equel on i'aurait qu'une iTée imparfaite de Charlemagne'
".ÊJ
,16 EISÎOIRE DE trNANCE.
c'est le capituleire sur lec tenes du domaine, véritable modèle d'ail-
ministratiôn domestique e[ rurale. Chaque villa élait placée soug Ia
direction d'un fermier en chef ou meire. qïi devait parcoririr le domaine
tous les jours; ses aides étaient le doy'en, le celleiier, le forestier, le
nrénosé âur haras. le préposé aur DéCges, etc. Tous ceur gui vivaient
3ur'le bien impériâl sè dlvisaient dn t-rois classes : les bénéficiaires,
dont nous condaissons la condition, les colons possesseurs de manses
ou lerniers héréditaires grevés de redevances et de services, enfin les
serfs logés, vètus et norirris en échange tle leur travail. Tous étaient
éealement iecommandés au maire. q IL doit éviter d'ètre à charge à ses
sùbordonnés; il ne doit jamais eriger d'eur le logement pôur lui-
mème. ni même I'abri pour ses chiens. Il ne peut accepter de leur Dart
que dé menus Drésents': quelques bouteilles'de vin, des légumes,-des
fiuits... Qu'on'ait soin dri toris ceux qui nous appartiennent, et qu'ils
ne soient réduits à la pauvreté par personne. u
La villa, ainsi habiiée, comprenait des bâtiments, des jardins, des
basses-cours, des champs cultivés, des rivières et des forêts. Chaque
chose était réglée par [e capitulaire avec les plus minutieur détails.
Au centre s'élàvait le manoir, qui comprenait ùne maison d'habitation
Dour I'empereur et sa suite, des dépendances, un arsenal tou.iours bieu
lonrni d'aimes, des ateliers d'homuies et de femmes chargés de fournir,
Ies uns du fer, des tonneaur cerclés, des chariots revètus de cuir, du
savon et de la'cire, les autres des vêtements de laine et de lin et des
provisions de bouche. jardins du manoir devaient être cultivés
Suirant un plan uniforme - Les
et contenir des plantes potagères, des arbres
fruitiers et âes lleurs dont le capitulaire orésentela liste cbmnlète.
La basse-cour ou Ênl'I renfermait cenf poules et trente oies avec -
quelques oiseaur de-lure tels que Daons, faisans et tourterelles. Les
-
licrge'ries avaient un nombre file de brebis et de chèvres, et il était
ordonné aur bergers de conserver les peaux et les cornes des chèvres
et des boucs, Dans les métairies ot ménils dépendants du manoir, la
basse+our se composait de cinquante poules et de douzg oies.
champs étaient labourés eractement ôt ensemencés avec le meilleur - Les
grainl les prés étaient bien arrosés et gardés à l'époque où I'on fauche
les foins; lcs vignes el la fabrication du vin étaient I'objet de prescrip-
tions détâillées."- Le maire avait ordre d'établir des vivicrs bïen rem-
pfis, de clore de haies vives les breuits on enclos destinés aux bètes
fauves, d'ordonner des battues aur loups et de détruire les louveteaur
au mois de mai.
Chaque année le maire de la villa remettait à son supérieur, I'inten-
dant dù district, les produits et les comptes de sa gestion. L'intendant
en ordonnait I'emploi et faisait approuv'er ses acteË par I'empereur, à
NoEl et aur Ranieaur. Tels étaiérit les eoins infinii dont s'occupâit
Charlemagne; le domiuateur de l'Occident se faisait fermier, et de c-ette
même main qui courbait sous le joug les Sarons, les Lombards et les
Arares. il éciivait des instructioDs Dour la tenue de ses basses-cours et
la destiuction des loups. < Soyez àttentifs, a dit un historien homme
d'Etat, aur plus petittis choses, car c'est d'blles que dépend souvent le
succès des ebtreprises les plua importantes de ce monde. "
D'après les Capilulairet,
ÛOUIg [E PIEUX.
'
.EXENCICES ONÂUX ETÉCRIÎS
ffi
LOUIS LE PIEIIX. - TRAITÈ DE VERDUN
, (8r&813)
rEÇ0N
?8 AISTOIRE DE FNÂNCE.
ncte, et uso Bô vie à réprimer des révoltes, tandis que lea
llotf,rois, les Sarrasins et les Normands insultaient les fron-
tières et les côtes.
8. Traité de Verdnn. sa mort (840), la bataille de Fon-
- Aprèsconsomtnèrent
lanet et le traitô de Verdun la divisron de I'em-
pire en trois royaumes : France, Italie et Germanie (843).
RÉCtT
IECTURE.
- Le traité de Verdun'
Cent tlir commissaires furent envoyés au démembrement de.l'e-BPire.
to"ii-fa-pattie Oà-ti Caole située à I'ouest de I'Escaut, d.e.la.ltleuse'
juiqu.'à Iut
âe"Ïà"SîOtiË-ï Ao-nt'0n., ."ôc ie-nora de I'Espagne I'Ebre,
lairsé;iu roi CharteJ surnommé le Chauve. Lès pays de.langile tettto-
itiq-,io t"ient Aonnes en partage à Louis. Lother rérrnit, à i'lhtlie tuute
laiùdô oiirniate de t; d;"i;:i'*prise, au sud, entre_le lllrô.ne-et les
lftirJ.'i- iidiï,ïnire'ie nntn'et la'Iteuie, et enlre lagu llclse-et rlI'Eseaut
iirià,iriï.ôï,;.i.fi ;; ài ïe* Aeo* Ileuves.' Cette lo n e .Dldt e terri-
Ëiti;fipti"irfùrrttË pàpoiitions et q'atre langués diférentes, for'
&,
82 EISTOIRE DE TRANCE.
mait une division en[ièremenl factice et de nature à ne pouvoir se per-
pétner; tandis que les deur autres divisions, fondées sui Ia distineiion
réelle des races et des eristences nationales, devaient se Dronuncer de
plus en plus. Il est probable que c'est alorÉ que s'introdirisirent dans
)e langage lcs dénuminations de nouvelle Fiance.nour dcsisner le
loyaume dc Karle, et d'ancienne France po.ur désigner èeluide Lridewig.
Quant au ruyaurne de Lother, trop morôelé pour prendre le titre d'aù-
cune arreienne division politique, on le dési{aita simplernent par le nom
de famille de ses chefs. Ce nom resta dans la suita attaché i une nar-
tic des provinces se;rtcntrionalr:s de I'ancienne Gaule, qu'on anpelaii en
l;rnsrre tudcsrluc-trolheringhe-,-lAe, rtryaume des eniarlts de Lôther, et
en latin Lotlmrîngia, dont nous avoni fait Lorraine.
Aug. Tunnrr, Leilres sur l'histoire de France.
IV
LES DENNIERS CANI,OVINGIENS
LES NORUANDS
(8{:}-98?)
rEç0h
l. Lee lnvaslons. - La Fronce, gouvernée par les faibles suc-
cesseurs de Charlem.ague, allait- être, pendant un siècle, en
proie à de nouvelles invasions.
8. Paiblesse des Carlo_vin_gieus. _- Charles le Chauve (814-877),
Louis le Bègue (877-8?9), Louis III et, Carloman (879-884), vireri[
TES DERNIERS TARIOVINGIENS. 83
les srands seigneurs devenir de plus en plus indépendanta et
--i.Normands-ae
lee iavager impunément le-territotre'
f;tT;c" tiibuia'-Charles le ,Gros (s81-q8ï -réunit
(res I'rancs;
encore une fois sous sa domination tout- l'entptle lcs
;;Ë-çiî;iËte-empereur ne sut.pas^ défentlre- Paris contrc
ffir-u'i1.l-if iui-a?po.C--et I'empiie fut définitivement partogé
- C.lanùtrirsement
à drète de Trihur 1887).
Aes friôisianAs ei Prauoe.
t. duc Eurles, fut plqclamé - Leroivaillant défen'
de Irrance e1
=u"r-âî-pi.G,-
iOnna mù,t'eri ggg.-SÀ*occi..ouri Charles !e S_irlple..cétla la
N,irmahrliri aux Normands, par le traité de Salnt-ultlr-sur-
Lrrte (912).
"tb."diirriiUrcment
do la Eranoe eu graurls flefs. - Sous le-s rQSges
a" nià"idc Bourgogne, aJ t ouiJ1v..t-oy.t1.q-{er,,d-e Lothaire
Jf àJ iàui. V tglZY--SEil,' la rovautê s'a{Taiblil de plus en plus.
i; ".id;;iià aèr^-c,iirii,i"giônÉ uluit faire place-à la
dyuasrie
des Câpétiens.
. nÉcIT
1. Ires Normands. Pendont que I'empereur luttoit
contre ses tls, de nouveaux
- barbares, sarrasins et Hongroist
insultoient les frontières et les côtes.
Les plus redoutnbles de ces envehisseurs furent les Nor-
mands ou hommes du nord. Ils venoient des côtesdu Dane-
mark et de la Norvège; ils s'appelaient eux-mêmes lrlliings
ou enfonts des anses. l\[arins audacieux,.ils s'abandonnaient
eux flots et eux vents, qui les poussaient au rivage où ils
voulaient aborder; pillards intraitables, ils remontaient les
flcuves et les rivièrès, enlevaient les chevaux des p'ysenst
étcndaient au loin leurs ravages et reventient mettre leur
butin eu srireté dans quelque îiot perdu I enfin, sectateurs fa-
natiques d'0din, iis avaienl, pour l-es chrétiens uoe haine fu-
rieuse et se piaisaient à tôrturer les prêtres. Quand ils
avuient incendié tout un canton I < Nous leur avons ch&nté
la messe tle! lances, disaient-ils; elle e commenc6 de grand
matin et elle a durô jusqu'à la nuit. I Conduits p_tr leurs
qois de mer, Hasting', Biôrn tôte-de-Fer, Ragnord-Lodbrog
et Rollon, ils comiiencèrent par tles course$ sur les côtes,
puis ils étoblirent des stations nux bouches des fleuves, enfi'n
ils occupèrent des Provinces.
'Cbauve
- Le
2. Charles le (843-8?7). p-artage de
I'empire favorisa les invasioni des Normands, et Charles le
chauve ne sut qu'acheter Ia retraite de ces paiens. Les suc-
cessûurs des comtes instilués pur Charlemogne se chargèrent
de défendre le pays et se lirent construire des châteaux forts
par le peuple, qïi y trouvait un refuge' En voin le roi
,/
84 SIsIOIRE DE FRANcE.
voulut-il interdire ces constructions par l'édit de piete :. lù
nécessitéfut plus forte que le roi, et ta lranr"rr-uairre,d[
mnisons-fortes ou fertës, au pied desquelles fæ p*vo"ïgà]
blirent leurs chaumières. Iiientôt *ê*o rr ;-pii;Ëir. a*
Kiersy-sur-oise (87?) accorda aux barons r r,eJa'iiâ-arl"*u*
charges et de leurs gouvernements. charles te crrouue
mourut la môme année. Il ovait usurpé la Lothari;t;;
Lorraine sur s'n neveu Lothaire II, il avait conquis
.o
l,emnlre
et ceint la couronne de charrema.gne, et il était *:Àrc irpi,ir-
sant contre quelques borquos de piraîes.
Carte de la Normandie.
LECTURE.
- Los Normanda.
- I,q Gaule, durant soixante et dix ans, essuya de la part des hommes
du Nord des calamités qui rappelèrent les invdsions du'cinquième sièclà.
Les trois peuples teutoniqués des contrées boréales, Dairois. suédois
et Norvégiens, que le reste de I'Europe confondait sousle nom d'bommes
d u Nord (Nor t hmen,. par corrupt i oi No.rmands)., avaient été lon gtem ps
presque sans rapport avec la chrétienté. IIs avaient longtemps c-oncen-
tré leur activité et leurs relations dans la mer du Nord"et Iâ Baltiqrre,
et essayé -leurs_ forces dans d'interminables guerres eutre eur et avec
Ies Finnois et les slaves septentrionaur. Leur florce et leur audacg
LES DERNIERS CARTOYINGIENS. 89
croissaient obseurément au fontl de ces r{gions ineonnues. La confr-
guration de leur pays les avait rendus les premiers marins de I'Ettrope;
ieur relision. qui'nd connaissait de vertu tiue le courage, de vice que la
làcheté. ît q'ui^n'ouvrait le paradis qu'aui braves morts sur le champ
de bataille, Ît d'eru les premiers guèrriers du monde.
IIs étaient arrivés au blus haut-desré de lerrr belliqueuse exaltation
eu moment oir I'empire frank commença de peqc.her iers son déclin :
la destruction du rràgarrisme en Germànie pàr Charlemagne contribua
beaucoup à attirer ieurs flottes vengeresses dans les mers de la Gau-le,
sans êtrè I'unique cause d'un moulement d'erpansion et d'agression
ginérale, aussi'inévitable que I'avait été jadis le débordement de la
éermaniô sur I'emuire româin. Divers chroiriqueurs rapportent que les
progrès de la poprilation dans le Nord ct I'iisuffisancb-des moy-ens de
àubÈistance avàient fait établir une loi suivant laquelle on obligeait,
tous les cinq ans. une Dartie de la ieunesse à aller chercher fortune sur
la terre étrângèr'e ; d'âutres assurbnt mème que cette loi s'étendait,
dans chaquc familie, à tous les puinds. L'antiquité offre plus.d'un
exemple rie coutumes analogues. 0à peut dorrter qu'une_telle loi ait été
nratitiuée réqulièrement et traisiblemônt chez les-scandinaves : ce qui
èst cêrtain.1'est sue toul'chef qui se trouvait à l'étroit sur son do-
maine, ou'qui en était expulsé pâr quelque rival, se faisait guerrier
errant' et piiate, avec les champion's déioués à sa personne f qui ne
^
nouvait ëLie roi'de terye se faisaii roi de mer, et Dlus-d'un roi de terce
êchangea volontairement sa royauté pour I'autre. ies chefs lerritoriaux
essavôrent d'a rrèter I'immense"dévelop rrement de la piraterie ; quelques-
uns lussent entrés volontiers dans I'alliance des Franks, dlns la société
chrétienne; vaines tentatives I longtemps encore Ie génie natio-nal les en-
traina ou les brisa : Ies braves étaient pour Odin et pour les rois de
I'Océan. Toutes les mers ettous les fleuve^s s'ouvraient à leurs navires;
toutes les terres leur étaient livrées en proie. lls s'él,aient partagé le
monde : aur Suédois, le levant; aux Danois et aur Norvégiens' le c0u-
chant : les guerriers errants de la Suède, conduits par Rourik, cc,mmen-
eaient à s'assu.iettir les Rttsses, et allaient fonder I'empire des Wargrs
ôu Warècucs Rirssiens. entre la Baltique et la mer Noire, dans ces mémes
régions oï lcs Goths, dont les frèrcs iubsistaient encore en Scandinavie,
avaient régné cinq siècles auparavant; les Danois et les Norvégiens pour'
suivaient Ia conqirète des iles Britanniques, et envahissaient la Germa'
nie et la Gaule.
Ces irruntions n'eutent de commun avec les anciennes invasions bar'
bares que les maur qu'elles causèrent. Ce n'êtaient plus Iâ des. peuples
quittant leurs foyers en masse pour se ruer pesamtnent sur des pays
plus favorisés dd Ia natrrre, mals bien des assbeiations peu nombreuses
àe guerriers d'élite, sans femmes, sans enfants, sans esôlaves, matelots
et sblAats tout ensemble, parcourant les mers aussi rapides que les
oiseaur de temoête, et o'néi'ant leurs descetttes avec une- soutlaineté et
une imnétuosité qui naralvsaient la défense et qui glaçaient de terreur
leurs e'nnemis vaincus arârtt d'avoir rendu te cbmblt.'Dans les nuits
orageuses des équinoxes, guand les marins des autres peuples se hâtent
de éhercher un abri et dti rentrer dans les norts, ils mettent toutes
voiles au vent, ils font bondir leurs frèles esqïifs iur le.s flots furieux;
ils entrent dans I'embouchure des Ileuves aveila marée écumante, et ne
s'arrêtenI qu'avec elle;ils se saisissent d'un ilot, d'un fort, d'un-postc
de ditficile'accès, propre à servir de cantonnement, de dépôt et de re-
traite; puis remoîtenf le fleuve et ses aflluents jusqu'au cæur du conti'
90 EIsTOIRE DE FRANcE.
nent, sur leurs longues et sveltes embarcations aux deur voiles blanches,
à la proue aiguë, à la carène aplrtie, sur lcurs u dragons de merl i
la tète menaqarrte, c0rnme ils disent. Le jorrr ils restentlmmobiles dans
les anses tes plns solitaires, 0u sous I'ombre des forêts du rivage : Ia
nuit venue, ils.abordent, ils escaladent les murs des corrvents, les" tours
des châte.aur, les remparts des cités; ils portent partout lé fer et la
flarnme.;.ils improvisent une cavalerie avec jes chevâur des vaincus, et
courenl le pay.s en tous sens jusqu'à trenle 0u quarante lieues dc lbur
rlr'ttillc. Quel irnrnense ayrnl.rge un tcl système d'attaque ne doit-il pas
av')ir sur un Etat désorga.nisé, oir les milices ne se rassemblent que
peuiblenrent, et otr les.petjts despotes. Iocaur sont bien moins dispo'sés
à se porter secours qu'à s'entre-détrrrire I
llenri Mrnun, Ifisloire de Franee,
v
IJA SOCIÉTÉ FÉODALE
rEç0t{
t. Le régine féodal. - Lorsque le pouvoir royal eut été
rérluit à I'irnpuissance, les seigneirrs, mailres tle vastes territoircs
ou fiefs, s'y rentlirent indépeudants ct devinrent de véritables
souverains. Alors s'établit le réeime féodal.
3. Itroits du reigneur. Le ïeigneur avait trois principaur
-
ta s0clÉ1É rÉoD,rtts. 9l
droite, qui faisaient de lui un roi indépendanf; il pooouit lever
des soidâts, rendre la justice et pcrcevoir des tareô en nat,ure
ou en ,rrgcut.. Il evait incore urtc rnultitutle tl'autres droits qui
pesaient."les uns sur la personne du vassal, les autres eur son
ilouraine. Ert revanchc, ii devait protôger son vassal.
3. Les vilains et les'serfs, cËux qui n'étaient pas sei-
gneurs s'a0pelaicnt les serls Ou- Tbus
esclrues eLles uilains oumqnants.
fls eurent bcaucoup à souilrir tle la société féotlale.
4. L'EgIise et la^ohovalerie. - L'Eglise rendit tle grands ser'
vices da-ns cet[e époque barbare. Elle'' rrrrôta les guerres par la
lrêue de Dieu: elle nunit les violcnces pu;r I'etcommunicationl
enln, elle adôucit. ies mæurs féodalcs dn crôaut la cheualerie,
nÉcn
Chltaau féodal.
Sacre d'nn
IECTURE.
- Un château féodal.
lllontbason est un dss plus beaur châteaux de France.
Reorèsentez-vous d'abdrd une position superbe, une montagne escar-
pée, hérissée de rochers, sillonnée de ravins et de précipices ; sur le
ben'chant est le château. Les petites maisons qui I'entourent en font
iessortir la grandeur; I'Indre semble s'écarter avec respect; elle fait un
larse demi-cercle à ses pieds.
it faut voir ce ehâtea'u, lorsque, au soleil levant, ses galeries exté-
rieures reluisent des armures de ceur qui font le guet, et que ses tours
se montrent toutes brillantes de leurs grandes grilles neuves. ll faut
voir tous ces hauts bâtiments qui remplissent de eourage ceux qui les
défendent et de frayeur ceur qu1 seraient tentés de les attaquer.
La porte, Ilanquée de tourelles et couronné.e d'un haut corfs-de'garde,
se préïente toute courerte de tètes de sangliers ou de loups; entrez-
voris. trois enceintes, trois fossés, trois ponts-levis à passer; Yous votls
trouiez dans la grande cour carrée où iont les citernes, et à droite, à
Rauche les écuries, les poulaillers, les colombiers, les remises. Les
Ëaves, les souterrai'ns, les prisons sont par-dessous; !ar-dessus sont les
logements; par-dessûs le-s logements,' les magasins, Ies lardoirs ou
saÏoirs. le6 a'rsenaux. Tous lef combles sont boidés de mâchecoulis, de
parapets, de chemins de rontle, de guérites. Au milieu de la conr est
Ie ddnjon, qui renferme les archives et le trésor. ll est profondément
fossoyê dans tout son pourtour, et 0n y entre par un pont presque
touioirrs levé; bien que-les murailles aient, comme celles du château,
pluË de sir pieds.d'éfaisseur,ilestrevêtu, jusqu'à la moitié de sa hau-
-ou
ieur, d'une themise second mur en grosseJ pierres de taille.
Ci château vient d'être refait à neuf. Il a quelgue chose de léger, de
frais, de riant que n'avaient pas .les châteàux lourds et massifs des
sièclés passés. \ious vous doutèz bien qu'il est bâti dans le genre mo-
derne,'dans le dernier goùt : grandes chambres voùtées à croisécs
oeived. à vitres de verre-peint; grandes salles pavées en carreaux de
diversés couleurs; grands meubles de toute espèce; grands guéridons
avee des bas-reliêfi représentant I'enfer et Ie purgatoire; grandes ar-
-écrins; grands
moires sculptées en feirètres d'église; grands bahuts
ferrés: grands coffres rouges; Srands miroirs de verre de plus d'un
pied: srinds miroirs de m-étal dé même dimensiou; grards fauteuils à
bras. c-ouverts en tapisserie et ornés de crépines; grands bancs à dos-
siers srillés: srands bancs tle vingt pieds, âvec housses traluantes ou
banqu"iers dé d'raps brodés et armoiiéi. Je vous dirai cependant que les
Iits he me oaraisïent pas tout à fait proportiounés à l'état des maitres :
ils n'ont gutre que dii à onze pieds de large; j'en ai vu de plus grands
"moindres
dans de maisons. Mâis pour ce qui est de la décoration des
rpnartements. rien de plus somptuêux : il y-a des salles de parade, des
châmbres de baremeniqui prednent leur nom particulier des couleurs
ou des renréientationsTes-préeiettses tapisseries dont elles sont ten-
t
dues. Il y en dont les pilieis qui soutiennent leg Srosses poutres sout
LA SOCIÉTÉ TÉODÀtE. IOI
incrustés de ûlets et de fleurs en étain. Il y en a où des persoDnagel
de qrantteur naturelle. neints sur les murg. porteut ou tiennent des rou-
leaùr sur lesquels soûi écrites de belles s'eiteuces qu'on prend plaisir
à lire au srand proût de Ia morale.
Quant fta manière de vivre dans ces grands châteaur,.i'en suis assez
content, à ceta près qu'on ne dino guère que vers le milieu du jour et
qu'on tre soute gu'aDrès Ie coucher du soleil. ce qui me parait un peu
tard. La journôô eit d'ailleurs trës agréabiemeilt variéê. Le maiin,
vous voyei la cour se remplir d'écuyeis, de piqueurs, de pages qui
font faire à leurs chevaui mille diÏérentes voltes. Quelquefois les
damoiseaux, dont plusieurs sont des prodiges de force, de jeunes Sam-
son, assnillent ou dôfendent pendant plirsieuis heures, avec leurs longues
piques ferrécs, un petit carié de fuùier, une petite butte de terre, aur
apDlaudisscments de tous Ies sDectateurs.
^Àprès
diner, les barres, Ies quilles, le palet et plusieurs autresjeux.
Noub avions en outre le's papècais êt le's sinses. Nous avons aussi la
vieille folle du feu sire de lioritbason, et le petit fou du seigneur actucl,
si gentil, si e;piègle, que les jours de mauvais tenps il court toutes les
salles et devient l'âme de la maison.
L'aumônier est chargé des plaisirs de la veillée. Il a vu le monde;
il narre agréablement; nrais, cômme il n'a jamais été pèlerin et qu'il n'a
vécu ni dans les couvents ni dans les mouastères, il ne peut, sans cou-
rir risque de se répéter, faire deur ou trois contes par soirée. Ileureu-
semeni nous avons un âncien commandeur de Rhoïes, qrri a visité la
Terre Sainte et a voyasé dans les trois nrrties du monde. C'est un frère
du sire de l\Iontbasrin.-ll raconte voloritiers et bien; c'est grand dom-
mage que ses llurions le forcent d'aller se coucher de bonne heure.
Souvent il uous vient aussi des ionsleurs. des sauleurs: on entend
souvent aussi des conccrts de trdmpis, de'trompettes, d'e 0rltes, de
cbalumels, de tambours, de harpes, dê luths, de cimliales, de sonnettes,
de rebecs : auiorrrd'hui il est oassé un musicien oui iouait de la vielle
et qur n'a.iamàis pu I'accorderi on a enfin reconnu'qudles cordes étaient
nroiiié de Ïoyaur'de brebiset moitié de boyaux de^loup : il a été payé
aussi généreusement que les autres,
La vie de ces clrâteaux serait troo heureuse si. comme toute autre.
elle n'était mèlôe d'anxiêtôs et d'alaimes. Quelquôfois,
-milieu au moment où
I'un s'v attend le moins, pendanl le repas, au du sommeil, le
guet sonne la cluche, on crie; aussitôt tout ést en mouvement; Ies ponts
Iont levis, les hersés tonbcnt, les portes se ferment : tout'le donde
quilte précipitamment la table, le lit, court aur créneaux, aux màche-
cbulis,'aux ineurtrières, aux b'arbacanes. Ces jours derniers je fus té-
moin d'une de ces alertes, et, durant deux fois vingt-quatre heures, il
n'y eut que I'aumônicr ct moi à qui il fut permis de, dormir; on se tint
sans cesse sur ses sardes. mais if n'en [ut'0ue cela. C'était un vidlme
des environs qui aiait cru que le sire rle trlbntbason faisait des levées
et dcs prénaratifs contre lui. et qui. sans envoycr des lettres de dé-
llance, 's'étài[ mis en campagde avéc irois cents liommes; il y a eu des
pourpar)ers, des erplieations : tout s'est arrangé. A ce sujet, ma.dame.
la douairiùre nous disait qu'au.iourd'hui les guerres ne sont plus si
frirluentes qu'autrefois. Elle se souvient que, la semaine de ses noces,
il fut fait une si longue et si rude attaque contre ce château que per-
sonne n'alla se coucher de huit iours.
À). .Voxrnr, Ilistoiri des Françuis d'es diaers états.
t02 EISÎOIRE DE TNÀNCE.
I
LEs pREMTERS cEpÉtrnNs, - coxguÊru
DE I,'ÀNGLETERRE. _ LA CROISAI}E
LEçoN '
RÉcI1
Cet homme, qu'on doit appeler tyran et non roi, est la tête
et la cause de tous les maux de la France. Il vient, comme
un brigond, d'arrêter des marchands qui se rendnient à une
foire dc France et de leur cnlever des sommes immenses. S'il
ne veut pas s'amender, je vous ordonne de mettre son
roytume en inl,erdit : si celo ne suflit pas, nous tenterons,
avec I'aide de Dieu, d'arracher son royaume de ses mains. r
llus tard, Ie pape Urbain II I'excommunio au concile de
Clermont (1095), et Philippe fut obligé de renvoyer Bertrade.
A partir de 1099, vieilli par les excès, il abandonne son gou-
vernement à son fils Louis I'Eveillé, qu'il fit sacrer roi.
Ainsi, Ies quatre premiers Capétiens. ne sont que les chefs
nominaux de la Francc. Spectateurs indolents de I'activité
d'autrui,, ils ne s'émeuvent ni des insultes, ni des usurpe-
tions, ni des aventures héroïques. L'histoire de France est
ailleurs qu'à Paris. Elle cst dans lcs châteaux féodaux où
tgs PREMIERS oÂPÉrtrns. 107
ra tR0tsaDB. lll
nées. Charlemagne et ses lils les avaient repoussés derrière
I'Ebre, et depuis ce temps les chrél,iehs d'Espagne n'avaient
pas cessé de les combol,tre, Le pape résolut de conjurer I'in-
vssion musulmane p&r une invasion chrétienne.
Outre cette cause politique, la uoisade eut une c&use
sociale, lo nécessité d'occuper I'activité guemière des borons.
L'Eglise avait commandé la trêae de Dieu; mais déjà son
arme unitlue, I'excomrnunication, semblait s'user dans ses
mains. En vain metlait-elle soub lo protection des bons che-
valiers la cabnne du pauvre et la moisson du laboureur, la
passion de Ia gueme faisoit sortir les borons deleurs châteaux,
les violcnces recommençaientl les tournois et les combats
judioiaires étoient, les occupations lcs moins æuelles de la
société féodale. A la trêve de Dieu, I'Eglise Iit donc succéder
Ia gueme de Dteu,, bien stre d'èlre plus oisément obéie, Elle
montro aux chevaliers les inlidùles à pourfendre, et leur ten-
dit l'épée qu'elle leur avait arrachée. Alors les descendants
des Germains, emprisonnés dans le donjon ou la chaumière,
sentirent se réveiller en eux le goùi des aven{,ures. Leur sang
bouillonna, à la pensée de courir le monde, dc visiter les
grandes cités de l'0rient, conduits cctte fois par de redoutobles
évêques qui bénissaient ce qu'ils avaient maudit.
Ainsi la religion n'inspira pas seule les moisés; il est vrai
néanmoins que, sans elle, rien n'ourait pu jeter I'Europe sur
I'Asie. Depuis I'an {000, la ferveur s'était ianiméc, la haine
des inlidèles s'entretenait par les expéditions en Espagne, par
les pèlerineges eu tombenu du Christ, et par les souvenirs
légendaires de Charlcmagne, qui n'était &ux yeux du pcuple
que le vainqueur de l\Iohomct, et le libôratcur du Saint-
Sépulme.
15. Pierre I'Ermite. Parmi les visiteurs deg lieux
snints se trouve un ermil,e- du diocèse d'Amiens, nommé
Picrre. < C'était un homme de très pctite taille et dont I'as-
pcct n'avait rien que de misérable : mais une grande âme
habitait ce corps chétif ; il avait I'cspritprompt, l'æil perçant,
le regerd pénétrant et doux, la parole éloquente. r II obtint
du patriarche de Jérusalem, Siméon, des lettres pour Ie pape
Urbnin II, et se rendit à Rome. Urbain I'envoya prècher en
Italie, en Allemagne et en France, et, quand les esprits furent
préparés, il vint lui-même présider le concile de Cler-
monl (r095).
Sur lo grande place ful dressée une vaste estrade où
II2 BISTOIRE DE FRÀNCE.
prirent place le pape et I'ermite Pieme &vec son hâton de
pèlerin et son montceu de leine. Après uu discours de I'apôtre
qui communiqua à lo foule le vive émotion dont il étoit
onimô, Urbain se levo :
<r Guerriers qui m'écoutez, dit-il, vous qui cherchez sons
cesse de vains prétextes de guerre, réjouissez-vous, car voici
une guerre légitime i le moment est venu de montrer si vous
êtes s.nimés d'un vrai courage. Il ne s'agit plus de venger les
injures des hommes, mois celles de lu Divinité; il
ne s'ogit
plus de I'attaque d'un chôteau, mais de le conquète des
lieux saints. u
Concile do Çlerrnont.
LECTURE.
- Batallle d'Eastlngr.
Sur le terrain qui porta depuis et gui aujourd'hui torte encore le uom
du lieu de la .bataille, lep.lignes des Anglo--caxons ocôupaient une longue
chaine de cullines fortifiées par lln rempart de pieur ef de claies d'osier.
Dans la nuit du {3 octobrc, Guillaumlfit annoïcer aur Normands que
le lcndemain serait jour de combat. Des prêtres et des religieur. ôui
avaient suivi en grand nombre I'armée d'invasion. attirés comnrb ies
soLluts par I'espoir du butin, se réunirent pour prier et chanter des
litanies pendant que les gens de guerre préparaient leurs armes. Le
temps^qui leur resta après ce premier soin,-ils I'employèrent à faire
la confession de Ieurs pôchés et à reccvoir les sacremdnts. Dans I'autre
armée, la nuit se passa d'une manière bien différcnle: les Saxons se
divertissaient avcc,grand bruit et chantaient de vieux chants nationaux,
en.vidant, autour de leurs fcux, des cornei remplies de bière et de vin.
Au malin, dans le camp normand,l'évèque de'Baveur, fils de la mère
du duc Guillaume, célébfa la messe et bônit les irorrDes, armé d'un
baubert sous s0n rochet; puis il monta un grand coursiêr blanc. nrit un
bâtun dc commandement et lit ranger la cavaleric. L'armée sé ^divisa
en trois colonnes d'attaque : à Ia première étaient les gcns d'armes
venus des comtés de Roulogne et de Ponthieu, avec la- plupart des
aventuriers engirgés individuellement pour une solde; à la'seèonde se
trouvaient les auxiliaires bretons, manceaux et poitevins; Guillaume en
personoe commandait la troisième, formée de-la cavalerie nurmtnde.
En tête et sur les flancs de chaque corps de bataille. marchaient nlu-
sieurs rangs de fantassins arméï à la [égère, vêtus de casaques mite-
lassées, et purtant de longs arcs de bois ou des arlialètes d'acier. Le duc
montait un cheval d'0spagne, qu'un riche Normand lui avait amené d'un
pèlerinage à Saint-JacQues en Galice. Il tenait suspendues à son cou
BATAITLE D'HASIII{GS. TI?
les plus révérées d'entre les reliques sur lesquelles- Harold avait juré'
et l'ëtendard bénit par Io pape était porté à côté de lul per un Jeune
homme appelé Toustain le Blauc.
--U;r;nêË';e irouvi bientôt en Yue du camp sâx'n' au nord.-ouest
a'Uaiiini*. Les ptètres et les moines qui I'acconpagnaient se détachèrent
àt-màntt'reni s,ir une hauteur voisinô pour priei èt regarder .le combat.
U" ii;im;"d, àppôté Taitlefer, poussa^ son'cheval en àvartt du front de
Ùrtrliiô. *fôhtôhhilJ.tant fârireux, dans toute Ia.Gattle., d.e Charle-
masne bt de Roland. En chantant il jouait de son.épé_e, la lanqait en
f:rii** torcË eilf terevait dans sa fiain droite; lei Normandj répé-
ses refrains ou criaient : Dieu aidel Dieu aidel
--I-ioitOÀ
taient
ael.iit, les archers commencèrent à lancer leurs flèches' et
teiiilatbiiie.s-teuiir
-nar-Ëîirt citreuox; mais la plupart dei coups furent am,ortis
pàranet dés redoirtes saxoirnds. Les farrtassins armés de
hîcèi ôt ia lavalerie s'avancèrent jusqu'aur portes des. redouteset ten-
iOi.itii âe les forcer. Les AngloJSax'ons, tôus à. pied aulour.de leur
étendard nlanté en terre, et formant, derrière leurs pallssades' une
il;;;ù;dDiaie et solitld, requrent leï assaillants à gfands coups de
[aitre, qui, a'un tevers, biisai'ent les lances et eo'paicnt' les. arm*res
Ae maitl'es. Les Normands, ne pouvant pénétrer dans les ledoutes' u
en a.iàcné. les pieux, se réplièient, fatigués. d'une attaque inutile, vers
la division que ôommandait-Guillaume. Le duc alors fit aYancer de nou-
veaï trus sËs archcrs et leur ordonna de ne plus tirer droit devant eux,
mais de laneer leurs traits en haut, pour qu'ils tombassent par{essus
te-iorprrt du camp ennemi. Beaucouil d'Anglais furerrt blessès, Ia plu-
Trriîo'iiirs*, pai siiite de cette mairæuord; tlarold lui-mêmc eqt l-æil
ôrene à'uneièche; mais il n'en contin'a pas moins de comruander et
àï.ôrliftis.-L'ittaque des gens de pied êt de chevalreeommença de
oiUr. i"t iiis aC: Nutre-Da"mel Dieri aidel Dieu aidel llais les Nor-
'di"àiii,teiii-re-poussés, à )'une des portes dr caml)' jrrsqu'à..un.grand
ravin recounert de brousirilles et d'herbes, Otr leurs cltevaux trébuchèrent
ôT oil lislombèrent pêtc-mêle et périrent'en gra_nd nombre. ll y eut un
no*enf OàJôrreur Trns I'armée'd'outre-mer-. Le bruit corrrut.que le
duc avait été tué, et, à cette nouvelle,. la fuite commença. Gurllaume
iJlela-iui-même'auldevant des fuyaids et leur barra le" passage, les
fr''eiiirnfiitei frappant de sa lancri; puis se découvrrnt la tète : < Ille
îoiiî,"ià,it .rii:t-it, i'esardez-moi, ie vis' encore, et je vainmai avec I'aide
de Dieu. l
--leiôivaliors retournèrent aur redoutes, mais ils ne pttrent davan-
tase en forcer les portes ni faire brèche: alors le duc s'avisa d'un stra-
ûËÀril. pouifaite'quitter aux Anglais leur positio-n.et leurs.rangs : il
doîna i'ôrdre à mill'e cavaliers de s'avancer et de fuir aussrtÔt. La vue
ôé-æitâïeioule simulée fit perdre aur Sargns lepr sang-fruid; ils.cou-
rureut tous à la pOursuite, la hache.suspendue au cou. A une certalne
distance. un corps p0sté à dessein joigdit les fuyards, qui tournèrent
[iia*l ôi ies An'slais. surDris dans- Ieirr désotdrê, furent assaillis rle
loos dOtes à coup"s de'lancei et d'épées dont ils ne pouvaienI se garanlrr,
avant les deux inains OCcupéeS à manier leurs grandes haches. Qttltttt
itË-àurent oerdu leurs rangi, les clôtures des redoltes furent enfoncée.s I
ialitiéir ef fantassins v pënbtrèrent; mais le combat fut vif, pêle--mèle
il;;;;-teorus. Guillàuine eut sou'cheval tuê sous l9i;l-e rôi llarold
étendard.,,.qui fut
;i ;;;'àeor-rt'eie* tombèrent morts au pied dedelerrr
;;ù;it;tlômpiice-par ia bannière envovée Romc. Les débrisjus- de
l';;i; ingtàG[, iàni-chef et sans drapedu. prolongèrent la lutte
,'E EISÎOIRE DB trRANCE.
qu'à la fin.du jour,.tellement.qrre les combattants des deur partis nc
se reconnaissaient nlus ou'au lansage.
Les mèrcs et les^femnics de ccilx"qui étaient venus de la contrée voi-
eine combatIre et mourir avec leur roi, se riunirent p0rrr reclrereh,rr
ensemble et enserelir lcs corps de leurs Droches. celui du roi ilrrolrl
derneura qrrelque temps sur Ie champ dè bataille, sans q'e r)ers{}r)ne
osâl lc réclamer. Enfin la veuve de Godrvin, appelée Ghifha, surm{)n-
tant sa d0rrleur, envoya un message au duc Guitiaume pour r'i deman-
der la pcrmission de rèndre à son liis les derniers honneirrs. Eile offrait,
discnt les historiens normands, de donner en or le rroids du coros dé
son frls. Mais le duc refusa duremerrt et dit gue I'homme qui 'avait
menti à sa foi et à sa religion n'aurait d'autre séôulture gue le sable du
rivage. ll s'ad.oucit pourlânt, si I'on en croil une vieilltl traditiun, en
faverrr des religieux'de \\'althaur, abbaye quc, de son vivant. Ilaiold
avait fondee et enrichie. Dcux moines sàxoirs demandèrent et dbtinrent
de transporter dans Icur ôglise les restes de leur bien[aiteur. Ils ailèrent
à I'aruas des corps. dé.pouillds d'arnres et de vôtements, les eraminèrent
avec soin l'un rIrès I'arrtre, ct ne reconnrrrent point'celui qu'ils cher-
chaient, tant ses blcssures I'avaient défieuré. Trlstes et désdsocrant de
réussir seuls dans cette.recherche, ili s'adressèrent à uue' fcmme,
Edithe; on la surnommait la Belle au c0. de cygne. Elle consentil
à suivre lcs deur moines.et hrt. plus habile qu'eui à découvrir le ca-
d avre de celui qu'elle alait ainré.-
Aussitôt aprèi sa victoire, Guillaume fit væu de bâtir en cet endroit
un couvent sous l'inrocation de la sainte Trinite et de saint Martin, le
patron des.guerr.iers de la Gaule. ce væu ne tarda pas à être acconriili,
et le grand autei dr nouveau monastère fut élevê au lieu môme orr
l'étendard du roi llarold avait été plirnté et abattu. L'cnceinte des murs
ertérieurs fut tracée autour de la'colline que Ics Ânglais avaient corr-
verte. de.lerrrs corps, ct toute la lieue de tcrie circorrvoisine, oi-r s'étaienl
passces les diverses seènes ce courbat, dei'irt la proyrriôté de cette ab-
baye, grr'on appela, en langue normande, l'AbLale tle la RaLaillc.
,.,On^
dit ,qrre, dllns le temps or). furent posées leÉ premières pierres de
r edrrtc.e, te.s.arcttrtcctes decouvrll'e nt cerIainement que I'eau y manqlle_
rait : ils allèrent torrt décontenancés porter à Guilliunre cette norrielle
dcsagréable : r'[ritvaill,,z, travaillez'tOujours, rétrliqua Ie conqrrérant
d'unton jolial; car, si Dieu me prête vie,il v iura' plus de vin tlrez les
r-eligieux de la Bataille, qu'il n'y a d'rau'claire dans'le meiileur couvent
de la chrétienté. 'r
Aug. Turunnt, Histoire de la eonquéte de l'Angleterre.
II
LOUrS Vt & LOrrrF Vrr. - LES COUMUNES
FRANçAISES
(r108-1 rE0)
rEçoN
l. Louis VI le 0ros. Louis VI le Gros fit une guerre sûng
-
relâche aux barons pillards et mcurLriers qui entouiaient Parig
ct Orléans; il essay-a vainement de chass'er de la Normandie
Ilcnri Ior, roi d'Algleterre, et intimida l'ernpereur d'Àllemagne,
llenri V; qui voulàit envahir la France. Avànt de mourir, il fif
épouser à son [ils, Louis VII, I'héritière de I'Aquitaine, et lui
laissa un sage couseillor, I'abbé Suger.
3. Lou s VII et la seconde croisade. -- Louis le Jeune. pressé par
saiut ljcruurtl et voulant expicr le urassacre de Vitrv. prif la
croix. Cette seconde croisade fut désastreuse : le rrii' ne put
B'emparcr de Damas, et revint nprès avoir perdu toute son ar.
r20 EISTOIRE DE FRANCE.
mée. Après la mort de Suger, il divorca avec la reine Eléonorc
qui donna sa main et son héritaee à Heirri II Plantasenet: celui-
cl devint le maître de I'Angletérre et de toutes les c6tes de
France, depuis la Somme jus'iJu'à I'Adour.
3. L'afranchissement oommunal. Ces deux règnes virent leg
premiers progrès des communes -dans la voie dè l'a{franchisse.
ment. Tantôt c'étaient les anciennes municipalités de I'cmpire
romain qui retrouvaient leurs traditions oublièes, comme Nîùes,
Toulouse et Bourges; tantôt c'étaient des bourgs uouveaux pour-
vus par leurs seigneurs de franchises civiles, éomme Orléairs et
Paris; tantôt enfin c'étaient des cités poussées à hout par lcs
exactions de la féodalité qui demandai?lnt à I'jnsurrectiob la li-
b_erté qu'elles n'obtenaicnfpas autrement, comme Laon, Àmiens,
Vézelaï.
{.. [i. royauté fran-gaite et les oonlmunes. La royauté, bien-
vcillante pour les bourgs franes, hostile -aux conimunds, finiù
par leur ôter les droits polil.iques cn leur laissant les droitg
civils; elle constitua ainsif au liCu de pctitcs républiques indé-
pendantes, le troisième ordre de I'Eta[, le tiers etat '
RÉcIT
FRANCE
GLETERRE crrÉtufr-ornncrs
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Bdzarc {4 IÈ, ^otriy
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La cité do Carcassonne.
I.ECTURES
Bourger.
PREMIÈRE LECTURE.
- Une munioipalité. -
Bourses (Auaricuml était à I'épogue de I'invasion une importante
cité rofrrainè qui nosséilait des muiailles, des lrènes, un amphithéâlre'
une curie, unri police et tous les privililges municipaux....Au septième
SièCle. BOnrgeS- avait un sénat. Ce sénat âvait une Jurldlctlgn sguYe-
iài"e.'car dt"esgii. de Tours cite un arrèt rendu par les premiers de la
cité. L'évêoue-v était élu par le clergé de concert avec le peuple; -car'
iôïi }i i,iii niérovingiens'et carloviàgiens, les évêques Sulpice, Didier,
Âuilresislie. Àsiuiphel furent ainsi libiemeirt choisis par. leius ouailles'
-nïoleàiïliii-iei'moirnaies
sui portaient son nom ou celui de ses habi-
laïisi veis I'an l{00, le vicomtri de llourges, Herpin, qui partait pout
la Palestine, vendit au roi Philippe Ior la ville et sa.banliette, et le c6rps
de ville ou asSemblée des prud'ltgntmes fut ngmmê dans I'acte 0e ces-
Jion. C'est alors sue I'arihevèque établit une association de la pair
qui embiassait la iille et son diocèse. a Pour résister aux rebelles et
iiotate,irs des droits de I'Eglise, écrivait le chapitre au pape Grégoire IX'
en t228. c'est un usace introdût depuis des siècles, que les^bar0ns'
iei puissants et les nîbles, e[ mêmô le.peuple du Berry, prêteraient
corpbrellement sermcnt à I'archevôque de Bourgcs de suivre sa com.-
mine ei d'observer sa trêve. u Sotts l'archevêqtte VOlgrtn, sur sgn AYIS
et à la prière tlu clergé et du peuple, Louis le- Gros publia une charte
qui réfOimait plusieurs coutttmes mattvatses' mâlS Sans rlen_cnanger nI
Ëli comrnne hioeésaine, ni a I'institrrtion municipale. En 1145, Louis VII
cornimali charte de soî père, et appcla bons'hommes et ôarons les
iii,i.irrioiOà Ii ritle, cerri qu"on nbinmait jadis les sénateurs. ou les
ôur;itôs. Ainsi, dans' cette ville municipale-,.Ie pouvoir ecclésiastiqle
n'intervint que nour conserYer ce qui existait, étendre au dl6cèse la
iiii-q,ii'regïiait'dinr ta cité, et ameirder les tois défectueuses, d'accortl
avec le Pouvou royal.
Plan_tagenet?
- sonI les causes qui I'empèchèrent de ruiner
-.Quelles
la dynastie capétienne? A quelle époôue mollnrt Louis VII?
I
m
PEILIPPE.AIIGUSTE
(fi80-1223)
tEÇoN
nÉfiÎ
1. Pr.emletrB rct-es de Philippe II(f r 80). phitippe,
-
suivant I'usage des Capétiens, tourne ses premières or-mes
contre les ennemis du clergé. Ebo de Charenton, Guillaume
de Châlons et Humbert de Beaujeu furent forcés de restituer
les domaines ecclésiastiques qu'ils avaient usurpés. Alors,
chéri des prêtres et soutenu per eux, il put ngir. Ses oncles
maternels, I'archevêque de Reims et les comtes de Blois, de
Champagne et de Sancerre, pensaient régler la conduite du
roi enfant. Il prit à tâche de les soumettre, et, sur.les con-
seils de Robert Clément, maréchal du palais, il chercha un
appui près de Philippe d'Alsace, comte de Flandre, son p&r-
rain. Le jeune roi épousa la nièce du comte, Isabelle de Hai-
naut, et regut Ie Vermandois pour dot. Isabelle était la der-
nière descendsnte de Chariemegne : ce mariage donna une
légitimité nouvelle à la dynastie capétienne, et, quand le roi
de quinze ans fit dans Paris son entrée solennelle evec sa
reine de treize ans, le peuple les reçut avec des transports
de joie. Dès lors, les Capétiens se dispensèrent de faire samer
leurs ûls avant de mourir.
2. Troisième croisade (f t90). A cette époque er-
riva en France la nouvelle de Ia prise- de Jérusalem par le
sultan Saladin I I'archevêque de Tyr vint implorer le selours
des chevaliers de I'Occident, et les trois plus puissants princes
de la chrétienté, Frédéric Barberousse, empereur d'Atle-
magne, Philippe-Auguste et Richard Cæur de lion, roi d'An-
gletene, se croisèrent. L'ardeur des lidèles fut extrême: plu-
sieurs conciles furent réunis et décrétèrent le levée d une
contribution universelle destinée aux frais de la guene sainte
et qu'on appela la d,tme saladine. L'honneur chevaleresque
uni à la passion religieuse précipita de nouvoau I'Europe sur
I'Orient.
L'empereur suivit la route des premiers ooisés; il périt
en se baignant dans les eaux glacées du Selef, et son fils, le
duc de Souabe, amena. à Saint-Jean-d'Acre les débris de son
armée. Philippe et Richard s'embarquèrent, I'un à Gênes,
I'autre à Marseille. Ils passèrent I'hiver en Sicile, où leur
union se rompit, et vinrent I'un après I'autre débarquer sur
le rivage de Saint-Jean-d'Ame assiégée per Guy de Lusignan.
Philippe, dont le courege était réglé par lo, politique, se hâtc
PEILIPPE.ÀUCUSTE. 136
Batrillo dc ljtruvines.
IECTURE.
- Victoire de Bouvlnel.
0n chevaucha jusqu'à un petit pont nommé le pont de Bovines : co
pont traverse une petite rivière qui se jette dans la-Lvs. Déià était outre
-point
ce pont la plus grande partie de I'armée; le roi n'était eneore
passé, mais il s'était désarmé et se reposait un peu sous I'ombrage d'un
PBI LIP P E.ÂUC USIE. ITI
frêne, lorsque arrivèrent des messagers de I'arrière'garde criant à mer-
veilleur cris tue I'ennemi venait...
anrés une brève oraison à Notre-seigneur. se fit armer hàti-
Le roi.'saillit
vement, sur son destrier en aussi grande lfessi (joie) qu.e s'il dùt
aller à une noce ou â une fète, et lors commença-t-on de crter parmt
les champs : < Aur armes, barons, aux armes I r Trompes el bucctnes
(claironsi commencèrent à bondif, et les batailles I retourner qui
àvaient déià nassé le uont. et fut ranpelée l'oriflamme de Saint-Denis,
que l'on a"coirtume de oorier par devant toutes les autres au front de
là batailte. Mais, comme elle tardaitr on ne I'attendit pas, et le roi par-
tit à grande couTse de cheval,. et se plaça à la première ligne, séparé
des ennemis par une petite élévation de terrain.
Quand Othbn et led siens virent que le roi s'était tetourné, ce qui les
étonna fort, its se rculièrent sur la-droite et s'étendirent vers I'ouest :
ils couvraiént la paitie la plus élevée de la plaine, en telle manière
ou'ils eurent droitèment aux yeux Ia lueur dn sbleil, qui fut plus chaud
rit plus ardent en cette journé'e qu'il n'avait été aevarit. Le roi déploya
ses chevaliers au midi lle la nlaine. avec le soleil à dos, sur une ligne
de t0i0 nas de long, à peu drès éâale à celle de I'ennemi... L'évêque
Guérin dd Senlis ordonnà les bataiTles (rangea les escadrons) : u Sei-
gneurs chevaliers, criait le bon évêque, le champ est grand : élargissez
ios rangs, que.l'ehnemi ne vous enôlave I Ordodnez-vôus en telle-sorte
que vous puissiez combattre tous ensemble et tous d'un même frontl I
Ën face on aocrcevait 0thon au milieu de sa gent, avec son aigle dorée
-les 'Français
perchée sur un dragon qui tournait deverg un-e gueule
béante, t corDIDe s'il voulait tout manger 'r.
Ce furent les vassaur de I'abbé de Sâint-l\tédard de Soissons qui
eurent la gloire d'engager la grande bataille: cent cinqua_nl,e scrgents à
cheval du-Soissonnaisf tous ioturiers, chargèrent audacieusement les
chevaliers de l'landre. qui se trouvaient vii-à-vis d'eux; ces brales
gens furent repoussés ei démontés, mais les chevaliers bourguignons
èt cbampcnois, avec une pariie des Françars, s'élancèrent à la ren-
contre d'es Flamands. et e-n un instant I'aile droite des l'rançais et la
gauclre des coalisés lurent aux prises : I'ordre de bataille fut rompu;
ies rangs se nôlèrent en un êltroyabte tourbillon d'hommcs et- de
chevauxl se lteurtant, se rcnverÈant,'s'écrasant parmi des llots de pous-
sière... Enfin, après trois heures et plus, tout le faix de Ia bataille se
tourna sur Ferrahd et les siens: le comte de Flaudre fut abattu à terre,
blcssé et navré de mainte gra'nde plaie, pris et liê avec maint de ses
chevaliers...
Durant cette rude mèlée étaient accourues en toute hàte les légions
des communes. qui se trouvaient bien au delà du pont de Bovines.
Toules ces milicei, et spécialement les communes de Corbie, d'Amicns,
d'Arras, de'Beauvais e[ de Compiègne, accoururent lorsque I'action
commerirçait, avec I'enseigne de SaintlDeiris au milieu d'elles, là oir elles
vovaienf' I'enseiene rovàle d'azur semée de fleurs de lvs d'or: elles
ouireuassèrent foutes les batailles (escadrons) des'chevaliers,' et se
mirerit devant le roi, eontre Othon eù sa bataille. u Quand Otlton ait
telles oens. st n'en fut moult ioueux. Cenendant les hommes d'armes
thiois"(tetions, allemands), geis"de grande prouesse, chargèrent avec
furie le! sens des communes, les poussèreni rudement, les rompirent
sans leur"faire lâcher pied, et percilrent au travers, de telle sorte qu'ils
approchèrent de bien brès de la bataitle du roi. Guillaume des Bames
ei tous les preud'homuies qui gardaient le corps du roi, voyant qu'Othon
ê
I&2 gISTOIRE DE TRANCE.
et les Îtrr'ois tendaient à venir droit à philippe et ne quëraæaÉquera
pelsoune, s.e.mirent devant et laissèrent le iôi derrièré ieuidôi;'nars,
pendant qu'ils combattaient 0thon et seE chevaiieri; le;
sr;;-de pied
thto.zs, qui avaient poussé de I'avant, cernèrent le roi et le"trébuchèïeni
Jus a rerr€ d€ son coeyal avec des lances et des crocs de fer; et, sans
son erccllente armure,ils I'eussent là occis sur l'instant. 0uelquei che-
valiers demeurés avec Ie.roi assommèrent et oc-cireni tôos*ôeiiùgents
à p.ied,.et-remirent le.roi sur son destrier... r La ctrevàrerie-au-iôi et
celle d'0thon se mêlèrent de nouveau, avec un mervôitteùi iuatis
d'hommcs et de chevarrx.
Les Français .se. battirent si
fortement. et si ,longuement, qu'ils
repoussèrent.toute la bataille d'Oilron, et vinrent irrqïÀ t,ii.-!i nres.
qu'un chevalier français (pierre de Nlauvoisin) prit "le destriei d; ft;ml
par,le lrein, et le cuida (crut) tirer hors de la presse. La m'lti-
P9.9ol
[u0e. 0es I nluls gul se_ serraient encore alentour ayarit empêehé Mau-
vorsrn d'exécuter son dessein, un autre bomme d.arineg fraricais voulut
donner un gra.nd..coup de côuteras à Othon; maiilà-c[eoa'i'àe't]em-
jt
p::g]'I^,.gre]^a J!rg, er reçut, à travers l'æil, t jusqu.en Ia cerr.elle,
I estocade destrnee _e
à son mritre. Le destrier, forôené de douleur, eu-
porta Othon hors^de. la môlée, et tomba.mgr! tr quelque airtàn,ï; on
amena un cheval frais,à.I'emirereur : mais_othon,'rcm'unté en-selie, ne
ret0rrrna point.au. combat, eoDn)c avait fait le rôi pbitippe : il se'mit
â l'urr,, au. contraire,.du plus vitc qu'il put,, abandonnairi, son aigle et
8ctr cnar rmpernl, et _ne pouuant plus èndurer la aertu des cherc-
&ers de france. Le ehar.sur quoi seazf.l'étendard impérial fû dcpiéct,
l:.djqîgl_f-ul_brlqg,,el
I'ai*le d'or, ayant les aitesaridcnÈri Jiù,fprer,
tut deposée au picd du roi. H. Ilrnrlr.
'
w
SAI![T LOÛIS
(uzelz?0)
rEçoN
NÉCIT
TECTURES
,. 9^.-lq! gu! itqit le plus religieur et Ie plus juste des hommes, et qui,
0uranl Ie cours 11'une longue vie,-ne manqua pas une seule fuis'à la'loi
morale du christianisme iuivie dans touÈe sà ,igiaite,-î*ôiiae'i'rr-
croisseme.nt.de sa puissance, du respect, et de ia"conninte-iïirïornet
qu'lt rnsplratt, p0ur opcrerdes réfurmes appropriées au nouvel état sucial
de la Frànce. tirattaôha.plus fortemenL iii couronne les lrois classes
des ecclésiastiqrres, des lio.urgeois et des re .raiLiiiài,-q.ià iài, teîista-
uon rnûependailùe en rsolart trop, et il prépara leur réirDion nruc"haine
dans tes etat,s gcnerarrr. Tout en conservanI aux villes la librè élection
de teurs magrstrats et leuradministration intérieure, il les soumit
à ses
olnclers en ce qui concernait Ia justice et les armes.'ll placa la nohlesse
reoûare ûaDs depcndance plus èl,roite de la courdnnë, en faisant
.une
retever ses tnbunaux dc la j.uridiction royale, et en modr{iait d'une ma-
nière srave le résime sousiequel elle viiait. voici quôl to1- teïirioge-
me_nt iê plus décisif et le plus' fécond Oc irus.
ll y avait deur choses dans la législatiou féodale : Ia iustice et la
guerre....La guerre était co.nstituée,
.dàns l'ordre politique,'pïr-ie droii
d'hostilités^privéep; dans I'ordre cii,il, par le combït.iutticiiiri. t ouis tx
vou.la.lt ra tarre drsparaitre de la législation, et réÉler uniquemcnt la
socrete. sur la Justrce, son autre base. Il erigea donc, Dar là quaran-
tatne'[e-roi, que ceux des feudataires qui, d'après le cbde fèo'dal. au-
rarent ûes contestailons entralnant des hbstilités- armées, demeuraisent
qu.arante jours sans les commencer. Le plus faible pouviit, pen,rliî cet
un as.ç_eurement devant Ia jrrstice royale, ôt la guerre
ll,elu_1]19, p,rendre
cll,ngeait en procès. II abolit. également"te combai
ie
rei rnDunaur de la couronne,. d'oir cette réforme passa Juâiciaiie'îans
blus tard dans
les tribunaux des barons. Faisant parricipei sei ôouii {à-ioiiiù-aor
progrès du droit dans les universitéi, et âe ti-ptôreli,te-oâoi"lei
tri-
SAINT LOUIS. I53
bunaur ecclésiastiques, il ordonna le recours aur enquêtes dans tous
les procès qui se jùgeaient par la voie des armes, et iubstitua ainsi à
la jurisprudence de la force lajurisprudence plus concluante des témoi-
gnages. Saint Louis, législateur d'uhe société-moins décomposée, moins
violente et plus éclairée, lui frt faire un grand pas rers le droit, qui
reçut non plus la forme de la force, comme dans la période précédente,
màis celle-de la iustice.
Il ne se borna"point à remplacer Ia Eueme. Drincipe de Ia société féo-
dale, par la justiie, qui devini le prinôipe de Ia société monarchique, il
centralisa enïore l'âdministration'de ce'lle-ci en établissant les airpils.
Louis Ie Gros avait traduit les vassaux devant sa cour dans leurs ôâuses
personnelles et féodlles, Louis lX les soumit à la juridiction royalc
dans les eauses ordinaires de leurs su.jets. Il établit,-dans ce but, les
quatre grands bailliages de Sens dani le duché de'France, d'Amiens
en Yermandois, de llâcon en Bourgogne, de Sainl,-Pierre-le-Moùtier elr
Auvergne, qu'il investit du droit de ressort sur les justices seigneuriales
du centre, du nord, de I'est et du nidi du royaume. Il étendit Ie sys-
tème des'appels adx juridictions supérieures j et, de même que les jirs-
tices seigneiriiales relevaient des grarids bailliages'dans leurs jugemeits,
les courJ des grands fiefs et des "grands bailliiges relevèrent"dir parfu-
ment da,ns les" teurs.
Le parlement judiciaire. qui devint au treizième siècle et oui est
resté.iusrru'à ces ïerniers ieuins un des prineinaur ressorts de ïa mo-
narchie, âut son origine aux appels. ll faut le ûistinguer du parlement
féodal, qu'il remplaçà peu e pôri. tt y avait eu, dep"uis Louii le Gros,
des assemblées de ce nom,. moitié militaires, moil.ie judiciaires, comp0-
sées de barons et convoquécs sans régularité. A datêr de 1254, époque
de la- révolution opérée'par saint Lôuis, aprôs ses victoires srir jes
grands vâssaur et son reiour de la croisade,'ces asscmblées se régula-
risèrent. Leurs sessions devinrent annuelles : il v en euI soixante-neuf
jusqu'en t302. Le parlement môme commença à-changer de nature en
changeant de dcstination. Les ol'ficiers de la couronne. eomme le chan-
celiei, le connétable, etc., furent adnris dans le pârlement lorsque,
cessant d'être uniquement'l'assemblée des grands vassaul, il tlevini ld
cour souvcraine du roi. L'intrtrduction de la procédure par écrit et
I'etablissemcnt d'une legislation plus compliquée bbligèrent le roi d'ad-
joindre aux barons et àrrr prélais des hdmrires sachint lire et versés
dans Ie droit. Il aD0ela donc dans le parlement des docteurs aumaitres
en droit, qui étaieni des clucs ou dei laïqucs gradués dans les univer-
sités, pour ranporter les affaires. Ces maltres n'avaient oas voir déli-
bérative, et ne faisaient qu'instruire les Drocès. qui étaieni iusés oar les
barons et les prélats. Pendant la dernièie uroitié du treizièirrri siilcle, Ie
n0uveau parlernent ne fut pas sédentaire à Paris, et ses membres, soit
jugeurs, soil rapporlezrs, nommés pour l'année, quittèrent leur charge
anrès Ieur session.
'0utre cette centralisation
de la iustice. oui fut un srand moven
d'ordre pour le pays et de puissance"pour lâ ioyauté, sain"t Louis orga-
qui d'rfféra de l"'administration féodale.
nisa unri adrninilslration loËale.'des
Cette administratitrn fut cclle sénéchaux, des baillis, des prévôts,
afficiers déjà établis par Philippe-Auguste et par Louis Ylll daus les
pays que la couronne avait aequis et qu'elle n'avait pas donrrés en âpa-
ira[e. iouis lX régla les fonctions de ôes officiers, qÏi eurent beaucorrp
de ressemblance avec les comtes et les vicaircs de; deux preoières
races. Ils affermèrent dans leurs districts les domaines de la èouronne,
7.
t5{ EISTOIRE DE TRÀNCE.
levèrent ses revenus, jugèrent ses sujets, et conduisirent en campagle
ses hommes de guerre, Zélés pour I'accroissement du pouvoir royal, et
très entreprenanfs, ils ruinèrrint la féodalité intérieure dans le terri-
toire de ldur ressort. Ce svstème d'administration, qui rendit amovibles
les fonctions gue le régime précédent avait rendues héréditaires, et
ooi nt une magistratureÏe ce qui était devenu un patrimoine, remplaça
ieu à neu le sistème féodal sui le territoire. Ainsi saint Louis créa uu
irouvel ordre dï choses, et c'est de lui que date la monarrhie moderne
sous le rapport politique, comme elle date de Philippe-Auguste sors le
rannort teiiitoriât. Sei ihstitutions et sa sagesse pôitèrent leurs frnits
nehhant sa vie mème;' cdr, dit Joinville, le ioyaume se multiplia tel'
'lement par la ôonne droiture qu'on g uoyait régner, que te do'
maine,'censiae, rente, et reaenu du ioi, èroissaiT tous-les ans de
moitië'. Mrcxrr, Némoires historiques.
v
PEILIPPE IV LT BEL. - I.ES DERNIERS
CAPÉTIENS I'IRECTS
(1270-18S8)
rEçolr
RÉCIT
IECTURE.
- Leg légister.
A la fin du treizième siècle, la rovauté avait à sa disposition' sous
les noms de sénéchaur, baillis, prévôts, etc., de véritables magistrats'
Souvent, il est vrai, ces magistiats ne jugeaient pas seuls I ils 3.ppe.-
laient qûelques homhres du lièu à rendre avec eux le jugement. C'était
là un sbuvénir, un reste de I'intervention judiciaire de la société. Ces
asseiseurs accidentels des magistrats, qu'on appelait iugeuts,..1en-
daient mème, en certains lieux, le jugement vérttable, et le batllt ne
faisait guère'que le prononcer. Pèndant quelque temps se rcunirent
ainsi. a"utour des baillis. de petits possesieurs de lieÏs, des cheva-
liers'qui venaient remplir des fonctions de jugeurs' -Les baillis eur-
mêmei furent d'abord il'assez grands possessèuis de fiefs, des barons
de second ordre. gui acceptaient les fônctions dont les grauds barons
ne se souciaient'plus. Mai's, au bout d'un certain temps, par I'incapacité
des anciens posiesseurs de fiefs, par leur ignorance. par .lcur goùt
ercessif pour- Ia guerre, la cltass-e, etc., ils laissèrent éch;tpper ce
dernier dê'bris du pôuvoir judiciaire; et à la place des juges-chevaliers,
des iuges tcotlaux. se forma une classe d'hobmes uniqrtement occupés
d'étudier soit les coutttmes, soit les lois écrites, et qui peu à peu, à
titre soit de baillis, soit de jugeurs associés aux baillis, restèrent à peu
nrès seuls en possession de iadministration de la justice. Ce fut la classe
iles lC.qisles;'et après avoir été pris quelque temps, en pa.rtie du moins,
dans Ié clergé, ils'flnirent par sôrtir, tous ou à-peu $rès tous, de la
bourgeoisie.
Un"e fois instituée de la sorte, en possession du pouvoir judiciaire
et séparée de toutes les autres, Ia classe des légistes ne pouvait man-
quer'de devenir, entre les maihs de la royauté, un instrument- admi'
iable contre les'deur seuls adversaires qu;elle eût â maindte, I'aristo-
cratie féodale et le clergé. Ainsi arriva-t--il, et c'est sous Philippe le Bel
gu'on voit s'engager a"vec éclat cette grande lutte qui a tertu tant de
rilace dans notre histoire. Les légistes y rendirent, non seulemenI au
lrône, mais au pays. d'immenses-services; ear ce fut un immense ser-
vice que d'abolii,'ou e peu près, dans le gouvernement de I'Etat, le pou-
voir féodal et le pouvoir ectlésiastique.
Gurzoi, Histoi,re de la ciuilisation,
tô{ EISTOIRE DE TRANCB.
rEçoN
t. Philippe TI ite Valois. Philippe VI, chef de la branehe
des Valoià. parvint au trône- en veriù de lh loi salique. Il fut le
roi des geirt'ilshommes, et, avec une armée féodalei il alla ven-
ger à Caésel, sur les bourgôois llamands, le désostre de Courtrai.
- l. &uerre he Cent ans. Ùéfaite rte Créoi (t346). Le chef de la
- à son tour en
démocratie flamande, Jacques Àrteveld, Beveûgea
opposant à Philippe Edouard III, roi d'Angleterre, qui com-
nieïça la guerre iid Cent ans. Vainqueur à Cré-"cy, Edouârd s'em-
para'de c[tais.
- Malheurcux ûrr la suerre. par la peste. par I'excès des im-
pôts, les Franêais virËnt nriii triste-ment'cle règne commencé
àvei un faste si chevalcresque.
3. Joan lo Boo. Itéfaite de Foitiers (1356). Jean le Bon, rapace
et prodiguc, gaspilla les finances,' s'attira - I'hostilité du roi de
Naiarre,-Châri'es le Mauvais, et ne sut pas se servir des grundes
ressources gue mirent à sa disposition les états généraux
de t355: iI fuf battu et fait prisonniôr à Poitiers par le princ-e Noir.
{. Etienne [arcel et ta réïolution parisienne. -] Àlors la F-rance
tomba dans le désordre. La bourgcoisie de Paris, dirigée par
Etienne Marcel, revendiqua des réfôrmes et perdit sa ceuse par
la violence: lés navsanà ûrent dans la Jaiquerie une abomi-
nable quemô a ta irobtcsse:boJ.rrgeois et pa-ysairs furent vaincus.
5. Tiâité de Brétigny (1356).
Brétigny, et ne revint en France- iean signa le désastreux trail,é dc
que pour aliéner Ia Bourgogne
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ÀITOLETERRE
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à. oG-'irrotlc
"'::K;l*.::o"
GUERR[,
DE CEi{T AN
I 337-l d53
;;;-Ï
3. Gommencement de la g:uerro de Cent ans
(1337). A son retour, Phllippe regut I'hommage
d'Edouard III, comme duc de Guyenne, dans la cathédrale
d'Amiens, et se livra à des fêtes cofrteuses que payaient
d'intolérables exaetions. Robert d'Artois, exiié commc faus-
saire, allo exciter I'ambition du roi d'Angleterrel Jacques
Arteveld, le grand brasseur de Gand, le supplia de passer le
détroit et le fit reconnaître par les Flamands comms roi
légitime. L'amèstation des marchands anglais qui venaicut
vendre des laines en Flandre f.t éclater la lutte. Les lords,
168 EISÎOIRE DE I'RANCE.
dont les laines formaient toute la richesse, étaient ruinés, si
le marché de Bruges leur éteit fermé. Les artisons de
flondre, dont le tissage était le principale industrie, étaient
ruinés si les laines anglaises ne venaient plus alimenter
leurs métiers. < Toute Flandre, dit I'historien contemporain
Froissard, est fondée sur draperiel or, sans lainer on ne
peut draper. > Aussi, lorsque Philippe eut ordonné au comte
Louis de fermer ses ports aux Anglais, le mécontentement
des bourgeois flamands fut terrible, et ils s'abandonnèrent
aux conseils tl'Arteveltl, Ie compëre d'Edouard III. Alors,
I'Anglais, prenant le titre de roi de France, délio Phi'Iippe
d.e Vo,Iois, et partit pour conquérir son royoume. Vaingueur
à la bataille navale de I'Ecluse (t340), il essaye en vain de
marcher sur Paris, et fit une trêve.
4. Suecession de Bretagne ({ 34t'), - L'année sui-
vante, la mort de Jean, duc de Bretagne, lui donna de nou-
reaux alliés; comme Philippe soutenait les prétentions de
Charles de Blois, son parent, Edouard se déclara pour Jeen
de Montfort, frère du dernier duc : alors commenga cette
longue gueme de Bretagne, qui causr tant de maux, vit
tani de prouesses et fit naître tant de héros. Après l'heu-
reuse défense d'Ilennebon pûr Jeanne de Montfort, les deux
rois signèrcnt une trêve à Malestroit ({343).
5. Bataitle de Crécy (1346). - L'exécution du sire de
Clisson, capitaine breton des ports anglais, ranima la guerre.
Edouard s'emborque pour la Guyenne, que Jean de France,
tls du roi, menagait, lorsqu'il fut repoussé dans la Mancbe
per un coup de vent. Geolfroy d'Harcourt, un des compa-
gncns de Clisson qui avaient échappé à I'ét'hafaud, lui con-
seilla de descendre en Normandie. Les Anglais débarquèrent
à Saint-Vaast, prirent C&en, échouèrent devant Rouen,
remontèrent la rive gauche de la Seine jusqu'à Saint-Ger-
main, et brùlèrent tout le pays. A I'approche de Philippc'
ils traversèrent la Seine, forcèrent le passage de la Somme
eu gué de la Blanchetache, et s'anêtèrent sur les hauteurs
de Crécy en Picardie. La chevalerie française arriva en dé-
sordre, toute à I'avant-garde; elle chargea, sous une pluie
battante et au milieu de la boue, une infanterie bien repo-
sée et bien postée, pûssû brutalement sur le corps de ses
auxiliaires génois, fut atteinte par les cunons et ôomÔordes du
roi Edouard, et eulin se fit battre à force d'indiscipline et de
témérité (26 aorit {346).
JsÀN Lh) BoN. f69
6. Prlee de Calats (f 3f?). La victoire de Crécy
donna Colais à I'Angleterre I cette- ville, ossiégée pendant
un &n, défendue par le couruge de son gouyerneur, Jean
de Vienne, et I'obstination patriotique de ses habitants, fut
enlin forcée de se rendre, lorsque les bannières du roi de
France eurent disparu à I'horizon. Edouard, furieux d'une
si longue résistance, voulait passer au fil de I'épée toute lo
population. II consentit enlin à laisser aux assiégés la vie
sâ.uye, à condition que six des plus notables bourgeois vien-
draient, nu-pieds et la corde au cou, lui apporter les clefs
de la ville et seraient livrés eu bourreau. A cette nouvelle,
tout le pcuple fit entendre un lamentable $émissement, et
chacun se taisait, lorsque Eustache de Saint-Pierre vint
s'offrir pour le salut commun; cinq autres suivirent ce géné-
reux cxemple, et tous ensemble partirent pour le camp on-
glais, B,ccompagnés par les bénédictions de leurs .compa-
triotes. A leur arrivée, Edouord ordonna d'aller chercher le
< coupe-têtes >. llais les prières de la reine, Philippine de
Hainaut, obtinrent leur grû.ce. Irlle les habilla, leur donna à
chacun une pièce d'or et les renvoya. Le roi d'Angleterre
expulsn de la ville tous ceux qui lui refusèrcnt le serment, Ia
repcupla d'Anglais, et eut ainsi une porte toujours ouverte
sur le continent. Calais resta aux Anglais pcndant plus d.e
deux siècles (l 347-1 558).
7. Fin du règne de Philippe \If U,317-t 3S0).
Aux malheurs de la guerre se joignirent ceux de lo peste -
( qui bien enleva, dit Froissard, ls tierce partie du genre
humain >, La famine suivit Ia peste, et le peuple, rendu
furieux par I'excès de lo misère, massa,cra les juifs et se livrd
à la folie des flagellants : c'éiaient des fanatiques qui par-
couraient le pays, à demi nus et qui se frappaient à coups
de verges, pour apaiser la colère divine. Enfin le roi, tou-
jours à court, établit de nouveaux impôts et surtout la ga-
belle, ou impôt sur le sel, qui est resté si impopulaire. Le
domnine royal s'agrondit cependant alors du Dauphiné, cédé
par Humbert II, comte de Vienne, à condition que le titro
d,e Dau1thtn serait porté par I'héritier du trône (f 349), eù du
comtô de l\Iontpellier, cédé par Jayme, roi de Majorque.
Faiblc compensation pour de si grands désastres t Phi-
lippe VI mourut peu de jours aprês.
È 8. Jean le Bon (.1850-t964). Altération des
monuaies.
- Jean, dit le llon, c'est-à-dire le l,ibé,rnl,
8131. DR FR. C. COYPL.
I7O EISÎOIRE DB FRANTE.
perce qu'il prodigueit, aux nobles I'argent du peuple, était
chevoleresque par imagination, et violent par caractère.
Vaillnnt comme les trente Bretons, ses contemporains, qui
combattirent avee Beaumanoir sous le chône de Mi-Voie, il
avait la brutalité de Philippe le Bel. Ses premiers actes
trent voir que la défaite de Crécy ne lui avait rien appris; il
autorisa ses barons à ne point peyer leurs dettes, doubla leur
solde, que son père avait déjà portée à vingt-quatre francs
par jour, renouvela la promesse de tolérer les guerres pri-
vées, et institua I'ordre de l'Etoile. Le gaspillage des
Iinances fut au comble : un jour, Ie roi donna cinquante
mille écus à un chevalier, pour la seule raison qu'il était
pauvre. En vain les états généraux, assemblés en l35l,lui
adressèrent-ils de vives réclamations. Il promit des réformes,
et continuo à ne pos peyer ses créanciers et à faire de la
fausse monnsie. En 1350, le marc d'argent valait cinq
livres cinq sous; en t35t, onze livres; en 1352, quatre
livres cinq sousl en 1353, douze livres; en 1354, quatre
livres quatre sous; en {355, dix-huit livres; en 1356, cinq
livres cinq sous; en 1359, ccnt deux livres. < C'est la Ioien
démence, r dit un historien. Quel sommerce atrrait subsisté
&yec une pareille perturbation dans la valeur du métal? Et
quel peuple ne se serait révolté d'indignation contre ce roi
banqueroutier?
9. Charles le Mauvais. Etats de 1355. - Aussi
passionné dans ses vengeances que capricieux dans son
gouvernement, Jeon avait fait mettre à mort le connétable
d'En, et donné sa place au favori Charles d'Espagne. Le
nouve&u connétable reçut encore le somté d'Angoulême, qui
appartenait à Charles de Navame, petit-Iils de Louis le
Hutin. Le roi de Navarre tt poignarder le favori, et Jean
confisqua les apanages du meurtrier. Les capitaines naY&r-
rois, qui occupaient les villes de Normandie, appelèrent les
Anglais : Edouard. III ravagea I'Artois; son tls, le prince
Noir, entra en Languedoc, et romen& à Bordeaux sir mille
charrettes remplies des dépouilles de la provincer s&ns que
le gouverneur, comte d'Àrmagnac, osàt sortir de Toulouse
pour le combsttre ({355).
Il fallait donc reprendre la gueme, et, par conséquent,
convoquer les états pour avoir des subsides. Les députést
dirigés par Etienne Marcel, prévôt des marchands de Paris,
ee montrùrent, pleins tlc rl,ifiance. et réclamèrenù des gersn-
JEAN T.,B BON. I?I
ties contre un gouyernement dilopidateur. Ils obtlnrent lc
formation d'un conseil de neuf membres tir6s des états,
pour assister Ie roi; le répartition des impôts sur toutes les
classes de la population; le droit de percevoir eux-mêmes
les taxes et d'en surveiller I'emploi; la création d'une miliee
nationale; Ia périodicité des assemblées. Jean aecorda tout.
Mais la noblesse, excitée par Charles de Navarre, refusa de
ptyer I'impôt, et le roi, ss,isissant en trahison celui qu'on
appelait Charles le Mauvais, le jeta en prison et lit décapiter
ses conseillers.
Étieuuc Marcol.
":*ii*&.
"1
I
LECTURE.
- ttienne lfiarcel.
Iei apparait un homme dont la ffgure a, de nos jours, grandi pour
I'histoiiô. Daree qu'on a pu mieuf le comprendre,
-la Etienne Marcel'
prévôt dbs'marchânds, c'dst-à-dire chef de municipalité de Paris.
Cet échevin du- quatorzième siècle ar p-ar une anticipation. étra.nge'
voulu et tenté des- choses qui semblent n'appartenir qu'aux révolrrtions
modernes. L'unité sociale èt I'uniformité adùinistratiïe ; les droitb po-
litioues étendrrs à l'éeal des droits civils; le principe de I'autorité pu-
blidue transféré de lf conronne à la nation, IeÈ étatè généraux chanfés,
sous l'influence du troisième ordre, en représentation nationale; I'ac-
tion de Paris sur les provinces comme tête de I'opinion et centre du
mouvement sénéral; là dictature démocratique, et la terreur exercée
ilu nom du -bien cômmun ; de nouvelles côuleurs prises et portées
comme signe d'alliartce patriotique et de rénovation ; Ie transpori de la
rovauté d'une branche à I'autre en vue de la cause desréformes etpour
I'i;térêt olébéien : voilà les événemcnts et les scènes qui ont donné à
notre sièôle et au précédent leur caractère rrolitiqrre. Ehbien, il y a de
-prévôt
tout cela dans les irois années sur lesquellès doùine le nom du
Marcel. Sa courte et courageuse carrièr-e fut comme un essai prématuré
des grands desseins de la Providence, et comme le miroir des san-
slantés nérinéties à travers lesquelles, sous I'entrainement des passions
fiumaines, ôes desseins devaient mârcher à leur accomplis^sement.
Marcel vé'cut et mourut pour une idée, celle de precipiter, p-ar la force
des masses roturières, I'æuvre de nivellement graduel coinmertcé par
les rois; mais ce fut son malheur et son mime d'avoir eu des convic-
tions impitovables. A une fougue de tribun qui ne recula pas devant le
meurtre, il .ioignit I'instinct oiganisateur : il- laissa dans là grande cité
qu'il avâit foouvernée d'une façon rudement ahsolue des rnstitutions
fbrtes, de giands ouvrages et un nom que, deux siècles après lui, ser
d e sc e nd ant s po rt ai e n t *'
i Ëili il i i, i-iil rï,ïr% !,r, ifl',ifli' *
".
EXERTICES ONÂUX ET ÉCRITS
3. Ilevoirs à rédiger.
-Valois Exposer les relations de philinpe VI
et de la Flandre.-
de
Erposer l'histoire du prince^ Noir.
Raconter I'histoire d'Etienne- ltlarcel et des états généraïr. -
I
CEARLTS rr & I}UGT'TSC1,IN
(r3ô{-1380)
rEçoN
l. Charlea Y et lluguesolin. Charles V, par st prudente
politique, Duguesclin, par se -bravoure, reiei'èrent li Franco
abattue. --
1. Brploits de lluguesclin. La victoire de Cocherel délivra
la Normandie des Navarrais; le traité de Guérande fernra Ià
Brctagne aux Anglais; l'expédition d'Bspagne délivra le sol iles
grantles compagnies; I'olliance du roi de Castille donna à
Charles V I'appui précieux d'une flolte; I'orgucil dcs Ang]ais et
la_fiscalité du -princc de Galles firent désirer â I'Âquitainà le ré-
tablissernent de la dominution francaise.
3. Nouvelle tactiquo oontre les Anglais.
- Alors le roi reprit
la guerre n^atio,nale : en vain lp prince Noir, Robert Knolles, le
comtc de Pembroke et le duc de Lancastre essayèrcnt-ils tour à
tour une invasion; ils ruinèrcnt leurs arrnées ôt ne trouvèrent
pas à livrer dc brrtaille.
4. Mort de Cbarles V et de lluguesclin.
- Le connétal_rle
clin rnourut cn conquéranl un dcrtier château,
Dusues-
et Charles le Sage
en supprimant un impôt vexaloire.
CEÀRLES V ET DUOUESCTIN. 177
RÉCIT
Chnrlee V.
tr*',t,
/iel*,l*'
I82 SISTOIRE DE FRANCE.
ports engleis de Rye, Yarmouth, 'Winchelsea et plymouth ;
son connétable occupa les villes de la Guyenne, sâuf Bor-
deaux, Bayonne et Bazas I enûn Charles le Mauvais, ollié
des Anglais, perdit toutes ses places de Normandie et de
Languedoc.
8. Mort de DugUsgslin et de Cha,rles V. Le
sage -
roi, ûer de tous ces succès, crut qu'il pouvait annexer
la Bretagnel mais ses meilleurs capitaines I'abandonnèrent,
la province appela Jean de Montfort qu'elle avait chassé,
Duguesclin lui-même renvoys,l'épée de connétable. Il la re-
prit, sur les instances du roi, et mourut en assiégeant Chlr-
teauneuf-de-Randon, dans les Cévennes (lAB0). Le gouver-
neur anglais, qui avait promis de se rendre à jour 1ixe, ap-
porta les clefs de la forteresse sur le lit de mort du vieux
soldat. Charles V lit transporter les restes du bon connétable
dans les c&veeux de Saint-Denis, et le peuple s'empressaou-
tour du cercueil. La postérité n'o pas été plus ingrate que
ses contemporains ; le nom de Duguesclin est resté popu-
laire. Quelques semaines après mourut Charles V. Son der-
nier ecte fut la suppression d'un impôt qu'il avait établi sans
I'assentiment des états. Il avait protégé les arts et les lettres,
rassemblé au Louvre dans la tour d,e la librairie jusqu'à neuf
ccnts manuscrits précieux, construit la Bastille et bon nombre
de châteaux et notables manoirs. Il éta.it, dit Christine de
Pisan, n saige homme, grand clerc, droit ertiste et deviseur
de beaux mûçonneges D.
IECTURE.
- Le rol Charles V.
Il me semble utile de réciter la belle manière de vivre mesurément
en toute chose de notre sage roy Charles,.comm€ eremple à tous suc-
cesseurs d'empires, rovaumes ef autres seigneurres.
L'heure de Èon levei était comme de sii à sept heures; après, lui
peigné, vê.tu.et ordonné,, allait. à la,m.esse, laquelle était célétirée 'gio-
rieusement chaque jgur à chant mélodieux et dolennel; à I'issue de sa
chapelle, toutes manières de gens, riches 0u pauvres, dames ou damoi-
selles, lemmes reryes ou autres.qui_elssent afraire, pouvaient là pré_
senle.r leurs requêtes; et lui, très débonnaire, s'ariêiait à ouïr leurs
supplications, desquelles octroyait charitablement les raisonnables et
plteuses; les plus douteuses les remettait à un maitre de ses requêtes.
, Après..ce, .aII iours réglés pour. c.ela, allait au conseil; après'lequel
s'asseyoit à table; son lnanger n'étoit pas lons et il ne sé charseait de
diverses viandes, car ildisoit que le's qualités de viandes àiverses
troublent I'estomac et empëchent la mémoire; vin clair et sain. sans
grand bouguetl le buvait bien trempé et non à îoison, ni de divers uus.
CHÂRIES Y ET DUCUESCTIN. r83
Lui levé de table. la conversation vers lui Douvaicnt allcr toutes
â
manières d'étrangers-0u autres venus pour une a'llaire; là trouva-t-on
souvent maintes manières d'ambassadeurs de pays étrangers et seigneurs,
divers princes, chevaliers de diverses contré-es, dont souvent il y avait
telle presse, que en ses chambres grandes et magniliques, à peine se
pouvait-on tourner: et sans faute. le très nrudent rov tant sâgeûlentet
âe si bortne mine reôevoit tous et donnoil, rôponse et dë si belle-manière,
et si dùment rendoit à chacun I'honneur qui lui appartient, qne tous
s'en tenoient pour trés c,-rntents et partoient joyeux de sa présence.
Là, lui étaiènt apportées nouvelies de touies manières'de pays, ou
des aventures ou fàiis de ses guerres, ou d'autres batailles, et ai-nsi de
divers choses; là, ordonnoit ce qui étoit à faire, selon Ie cas que on lui
proposoit, ou'dorinoit comnrissioit d'en déterminer au conseil,-dél'endoit
Ie cbntraire de raison, passoit grâces, signoit lettres de sa main, donnoit
dons raisonnables, ociioyait oifices vaca"nts ou licites requôtes.'Et ainsi,
"occupations
en telles ou sembiables travailloit cûmme l'espace de deux
heures, après lesquelles il s-e retirail. et son repos durait une heure.
Après son'dormir. étoit un Deu de temps avec ses familiers et cette
ré'création prenoit, afin que ld soin de trôp grandes occupations ne pût
alTaiblir sa- santé.'
Puis alloit à vèpres, après lesquelles, si c'étoit en été, aucunes fois
entroit en ses jarlins oir (si te roy étoit en son hôtel de Saint-Paul)
eucunes fois venoit Ia reinè, et on lui apportait ses enfants. En hyver,
s'occupait souvent à ouir lire de bclles hlstoires, de la Sainte-Ecriture
ou dei faicts des Romains, ou moralités de philosophes et d'autres
sciences iusou'â I'heure du souoer. auouel s-assevoit d'assez bonrre
heure etlui'était léger; et ainsi, pâr continuel ordie, Ie sage roi bien
morigéné usait le cours de sa rie. Christine np Ptsltt.
UI
rEçoN
nÉcn
IECTURE.
- Démenoe de Gharleg \i|I (13921.
0n était au commencement d'aoùt, dans les jours les .plus chauds de
I'année. Le soleil était ardent, surtout dans ce pal's sablonneux. !e rol
était à cheval. vêtu de I'habiliement court et étroit qu'oû nommait une
iaoue: le sien était en velours noir etl'échauffait beaueoup. ll avait
iuf ta iète un chaneron de velortrs écarlate, orné d'un cliapelet de
grosses perles que'lui avait donné la reine à son départ. Derrière lui
ètaient deur nakes à cheval : I'un portait un de ces beaux casques
d'acier. léEers'et"nolis. qu'on fabriquait à llontauban; I'autre tenait une
lance, hoit Ie fei avait'été donné'au roi par le sire de la Riviè.re, qui
I'avaii ranoorté de Toulouse. où on les fôrSeait mieux que nulle part
ailleurs. h'our ne pas incomri,oder le roi pai la poussière et la chaleut,
ôn le laissait mariher ainsi Dresque seul. Le duc de Bourgogne et le
duc de Berrv êl,aient à Eauclie. qirelques pas en avant, conversant en-
'de Bourbon,
semble. Le'duc d'Orléàns. le àuc le sire de Coucy et
0ueloues autres étaient aÉssi en avanl, formant un groupe. Par der-
rière'étaient les sires de Navarre, d'AIbret, de Bar, d'Artois et beau-
- d'autres formant une assez grande
coup troupe'
0h cheminait en cet équipage,'et I'on venàit d'entrer dans la grande
foréf Ou trlans, lorsque ttiut'àioup sortit-de derrière uû arbre.,-au bord
il ii iôute. uh stan'a homme, la t?te et les pieds nus, vêtu d'uneparmé-
chante sou{ueniÏle blanche. Ii s'élança e.t sai'sit le. cheval du roi la
bride : n Nà va pas plus loin, noble roi, cria-t-il d'une voir terrible;
ietourne, tu es tiahi l', Les hômmes d'armes accoururent sur-le-champ,
et. fraonînt du bàton de leurs lances sur les mains de cet homme, lui
Àr'ent h'ôher la bride. Comme il avait I'air d'un pauvre_fou.et de rien
Oà oio*.'on le taissa aller sans s'informer de rien, et mème il suivit Ie
roi'nenûant Drès d'une demi-heure, répétant de loin le même cri'
--Lô.oi-Ëi'foit
troublé de cette ippârition subite. Sa tête, qui était
touté tinte, en fut ébranlée ; cependiirt on continua à marcher. La forêt
it-
I
r90 EISTOIRE DE FRÂNCE.
l5li.rl,,o1.:,e^J10lJ.1 4qt^ Il9 q.rande plaine dc sabte, _o_ù tes rayons
î:
0u :girl^gl1l.r,or,!rÏ^r
eclaranrs g!,prus brùtants.encore. un der pager
r0r, raugue de ta chat€ur, s-'étant endormi, la lance qu'il nbrlait
tomba sur re casque, et fir soudainéÀe* iôteritii-r'iiieî. ii'ioT trer-
saillit, et.alors ori le- vit, se levant surseveiiieil, iir;jl;;n,ipej, pr.r-
ser son cheval des éperons et s'élancer en crianl': i. Èn ivifiiiur ces
fraitres I ils veulent ùe livrer aur ennemis. u chaôun s;ociriiïi'toutg
hâte,,.pas^assez tôt cependanj
on dit mê.me gue pluiieu.rs.furent ryu1 que quelques-uns ne fù;ilnt lresieïl
iuési enire autres un-Èoiiqnac. t e
duc d'orléans-se trouvait rà, auprbsl-tô-roia.dt ,;; i"riïaû;
-tout
le-vée, et.allait le frapper : u'Futez, frôn rieveu, s'éôriàlL aïc'aï nour-
gggne,qur etalt accouru ; m.onseigneur veut vous tuer. Ah I quel malheur t
Monseigneur est dans le détirer'nron Dieu t qo;on lâche dJiiiirrcoare r ii
I gFll sr luneux que personne n'osait s'y risquer. 0n le laissait courir
ça er ra et se tatrguer en poursuivant tantôt I'rrn ct tantôt I'autre. Enfin,
quand il fut lassé et torit trempé de sueur, son ctramtreliin, -mèrr,re
9:i]l::*:-Yrtrtr..l;r.qpl-09n1
on.r'en[0ura' 9i le prit
0n lulor,a son épée,.on
pai' oc,,icie a ïræ_iel.àrp. ;
]e descendit de cheval, il fut cou-
ch.é doucem.ent par.tmr-e, on lui'défit sa jaque : 0n rrouva sur
le che-
mln une volture â Dæ]ris-'_o_rl.v Rlaça re roi-de France en le liant,
peur que sa fureur ne le prît; ôn Ie ramena à la viiie,--ians-Ëîuve-de
ment et sans parole. Ds brnirirn.'
rv
CEARLES VII & JEAIIINE D'ARC
(1{'NS-U61)
rEçoN
l. 0barlegYII. Lo règne de Charles VII vit deur grands
faits : I'expulsion -des Anglaie et la réforme du gouvernement.
-à
It. Jeann^e d'Àro à 0rléani et à Reims. Vaincu Cravant et à
Verneuil, Charles allait perdre Orléans,- la clef -du Mid-i, lorsque
le natrio[isme et la relisîon donnèrent Jeanne d'Arc à la France.
Elli convainquit le pàuple de sa tnission divinc, délivra Or-
léans, battit ltennemi^à Patay, prit Troyes, 9t fit sa-crer le roi À
Reimâ : dès lors Charles fut l"e v-rai roi [our l,: peuple.
3. Prooès ot mort ile Jeanne d'Aro. -- Contraiiée par les poli-
tiques du Conseil. Jeanne échoua devant Paris et fub faite pri-
sohnière à Compiègne. I,€s. Ànglais firent instruire^son Prpcès
Dar une commission ccclésiastiitue. Que présidait Pierre Cau-
ôhon. évêque de Bcauvaisl elle firt ôoridarnnée à mort et brûlêe
vive.' Le duc Philippe se iéconcilia avec le roi au traité d'Arras
et Paris ouvrit scs portes.
{. Réformes de Chârles VII. Avant d'achever la délivrance du
sol national, Charles réprima- la révolte féodale de la Praguerie,
réforma I'armée par la création des contpagnies d'ordonnance et
-débarrassa
de I'infanterie des francs a,rchcrs, et le royaume
des bandcs d'écorcheurs, par deux expéditions en Lorraine et
en Suisse.
5. fin de la guerre de cent ans. Alors, maître d'une armée
permanente et disciplinée, d'irnpÔts- réguliers et perpétuels,
àtlio au ctergé de !'rànce, â qui ii avait rlonné la piagmatique
sanction, il lhassa les Anglais de la Normandie par la bataille
de Formigny et de la GuyËnne par celle de Castilion.
aÉcrT
Carte de la Guyennc.
IECTURE.
- Jacques C@ur.
avrit-ellé.insistô
du
9.
CHAPITRE V
I.E TRIOITPHE DU P|IUUOIR RtlTÂI. SUR I.I FÉ(IDATITÊ
(r{6r.rr90)
I
IINTENTIONS & DÉCOUVERTES
, I.EçON
t. Inventlons et ddoouvertes.
prise. prr tes Turcs : cette date- a En 1453, Constantinople fut
été choisiJ pôùrîbiiô,ier re
début des temns mode.rnes. A. cette époque,
-' diàr;nâ;T?.ou-
verteg transfor-mèrent le monà"-.----
. ?; Lq poudre à_ oanon. L'artillerie,
-- d'un usage gei_oiai-efdéjà à Ia ba-
employée
taille de crécv. dev-i{ arors éiaigàï ru,
conditions de-ll queme.
8. Les oanaur â éoruses. Les canaux à écruses, imaginés
- diminuèrent tès-rrai's âîiiuo.-
vers la fin du. quinzième siècJe,
port, augm.entèrent la -quantité de marchandises t.âo"poitee..
rcnûrrenr l,lndusrne ptus actrve et multiplièrent les relationé
paciEques des hommes.
4. L'imprimerie. L'imprimerie. iwentée par Gutenberg,
multiplia les li'r.es -et les rccteurs; eile fit sortir t';instruiiiil ocs
eouvents et rendit accessibres à toris res æuvre J ddù;;Ë;;p"ita
ûes siècles passés.
5. La boulsore. La boussore, perfectionnée par l'Itaricn
-.
Flavio Gioja, permit aux navigatéur's de .;eioig*.'.1i. ôôiË* .t
dc traversër'rËs océans :_ ainsi I'ure't poÀ*irrr.îiiïeiài,iu.ù a.
I'Amérique par christophe coromb, c^elre dti"
par Vasio dô Gama. et ie premi;;;ôya;e aùioir. ;"rËàu*ii,ru,
aï,i;;à;;pu,
Itascllan.
nÉur
l. Prlse de Conetantinople par les Turcs. _
En t458, I'année même de la Uataittide Cestillo;;il;*_
nière de la guerre de. cent ons, constantinople, ruiiirru
au
llempire romain d'Orient, Tut prise per le ar',-rli;; îri..,
Mahomet II. c'est à cette date que ion est ,orru.nu
ae pra-
cer le commencement des temps-mod,ernes, et la
tn i;;;,Vrn
102
INVENTIONS ET IIÉCOUVERTES. 203
Un canal à écluse,
Presse ù irnprirner.
- g. -Devoii
ritime des lndes, du premicr voJage atttour du nonde?
e rétigei. - Quellôs-sont les principales tlécouvertes du
quinzième siècle ?
u
LOUIS XI & CEARLES LE TÉUÉNEIRE
(r{Bt-t{83)
rEçoN
l. Progràs
-
dn pouvoir royal'-- L-e quinzièruc. siècle vil, partout
erandir lc pouvoir royal. En t'rance, Lo.uis- xl ' collttj.tuant
F;ï;;.lc Chartcs Vll, Ëourbattit toutc'sa vie lo grantle féoda-
iiîal'ài"itô-àÈôi-te-plus puissant était Charlcs Ïe Téméraire,
duc de Bout'gogne.
- e. iouis x.lit Ctrartesle Téméraire.- La féodllitô nrcnaqa' à trois
rcpliscs di[1ér'ctrtcs, lc pouYoir royal' En 1465, elle tit la ligue
;iiti* ùutlir,laLiit te loi à nlorrilhôr'y et lui inrposa lcs trlités
dc Connins c[ t]c Saint-l\latrr. En l4GB, lc duc de l]ottrgogne,
CInrlr:s le'l'éurÛrtirc, lc tiut prisouuier à Pér'onnc et lui til si.gner
Jcs col.liti.-,ps tlisirstrcuscs,- Iiu I172, lcs prittces corup)olèl'ent
Jà-rôu,nloccr Lorris par son fr'èrc illarlcs- ct de tlôrlctnbrct' le
iotnu,r'c : Cltitt'lcs trtourttl, cL lc Téurérairc, rcpoussô t1u Bcau-
viis, acccpta la trôve tic Scnlis.
l.'p.oiÀit ct mort de Gharles le Téméraire. - Lc roi^profita tles
eurlra'rCs que lc duc se crét en Alleutagne_et cn Sutssc pour
i.iit.r avcd E.louartl IV, roi d'Angletmrel ii Pccquigny;-puis il
itOôiura la féodalité, tantlis qtrc lô duc de Bourgogne, battu à
Grausou et à tlorttt, périssait a Nitttcy.
4. Guerre rte la sirôcession de Bour"gogns. - Louis XI s'aliéna
on.' .ôr ncr.fittics t'héritièrc dc llourgognc qui donua sa ntajn à
[ii*i,i,itit, rl'AuLriche : ]a lrlance n''ôblint q-u'unc partic,de I'hé'
ritase:
-- rnais elle acquit pcu après Ics bicus tle larnaisrrn d'An.iou.
S.'Couv.rncment dô louis Xi. - L'agrattiisscntcnI t]u royaunre
rendit néccssairc la créalion dc tlois parlernents DouYeirux;
touls xI. 209
les postes furent lnstituées; I'armée fut doublée, les impôts
triolés. Cependant I'industrie et le commerce, protégés contre
la'violenqe', ûrent des progrès, et la première-imprïmerie fut
êtublie a Paris.
nÉcIT
--'T$ïiij
.",.44,4,
;il
Louis Xl.
t-.
2I+ EISTOIRE DE SRANCE.
qu'on ne pouvait uoire r. Le roi lui laissa le champ libra
9. Projets du duo de Bourgogne.
- - Dès {469,
Chorles avait occupé I'Alsace engagée parSigismond d'Au-
triche. En t,173t le vieux duc de Gueldre déshérite, &u
profit du due, son propre ûls, Adolphe le Parricide. Le, même
année, il demanda la couronne royale à I'empereur Fré-
déric III, et alla assiéger la ville de Neuss, dans le pays de
Cologne. Mais Louis XI fournit de I'orgent à Sigismond
pour dégager I'Alsace, dissuada I'Empereur d'accorder le
titre royal et Iït conclure une alliance défensive entre les
viiles alsaciennes, Ies cantons suisses et les princes alle-
mands de la Souabe, que I'ambition bourguignonne men&-
çait égalemcnl. i
10. Invasion des Ang1aia, traité de Pdcquigny
(t hit). - Tandis que Charles s'opiniâtrait au siège de
Neuss, il formait con[re la Franee une nouvelle ligue avec les
princes aponagés et les rois d'Angleterre et d'Aragon. Jean II,
roi d'Aragon, avait engagé le Roussillon à Louis XI pourune
forte somme, et il voulait reprendre le gage sans payer la
dette. Louis envoya. des troupes dans le Roussillon qu'il con-
$erva, et se porta au-devant d'Edouard IV, qui venait de
débarquer à Calais. II lui envoye un héraut qui lui démontra
que la France était en défense, le duc de Bretagne vaincu, le
duc de Bourgogne ruiné, et olfrit de I'indemniser de ses dé-
penses. Les lords reçurent des cadeaux et des pensions, les
soldats furent nourris par les soins de Louis XI et tous << trou-
vèrent ees ouvertures très bonnes >. Le traité fut signé à
PE[uigny. En même temps, le Téméraire consentait à lo
trève de Soleure : le roi livrait la Lorraine, le duc livrait le
connétable de Saint-Pol, qui trahissait tous les partis, et que
le roi tt décapiter, tandis que Charles établissait sa capitale
à Nancy. < Il venait dorénavant de Hollande jusqu'auprès de
Lyon, toujours sur s& teue. >>
LECTURE.
- Le traitô de Péronne.
Le Roy qui se vit enfermé dans ce cbasteau et force archers à la porte,
n'étoit p'oirit sans doute (inquiétude): et se voyant logé rasibusï'une
grosse tour, oir un comte de Vermandois flt mourir un sien prédécesseur
iov de France (Charles le Simnle).
Iædit duc, qirand il vit les furfes fermées, fit saillir (sortir) les gens
de sa chambre, et dit à aucuns que nous estions, que le Roy estoit venu
là pour le trahir, et qu'il avoit dissimulé ladite venu0 de toute sa puis-
sance. et qu'elle s'estoit faite conlre son vouloir : et va eonter ses nou-
velles de Liège, et comme le Roy I'avoit faite conduire par ses ambas-
sadeurs : et comme toutes ces gens avoienI esté tuet, et estoit
terriblement esmeu contre le Rov. et le menaeoit fort : et croy vérita-
blement que, si à cette heure là'ii erit trouvé ceur à qui il s'alressoit,
nrests à le conforter ou conseiller de fairo au Rov une mauvaise com-
ilasnie. il en eùt esté ainsi fait: et pour le môins eût esté mis en
èet"te giosse tour. Nous u'aigrismcs riei, nous adoucismes à nolre pou-
voir. Tost après tint aucunes de ces paroles à plusieurs, et coururent
par toute la ville jusques en la chanbie oùr estoil, le Roy, lequel fut fort
ellrayé...
EIST. DE FR. C. COIPL. l0
2I8 SISTOIRE DE FRÀN0E.
Ces porteb_ainsi fermées et gardées par ceux qui y estoient commis,
-
furent ïinsi deur ou trois.jours.: et ceirendant le?lit Tuc de Bourgogne
ne vit point .le. Rgyj n'y n'entroit_des gèns du Rgy_qu ch.asteau, que peu,
et par le guichet de la porte, Nuls des gens dudit seigneur nè furent
ostèz d'auprès de luy, màis peu, ou nuls de eeur du duc alloient parler
à luy, ny en sa chambre, au moins de ceux qui avoient aucune authorité
avecluy. Le premier jour ce fut tout effroy e[ murmure par la ville.
Le second jour ledit duc fut un peu refroidy; il tint conseil'la pluspart
du jou.r et partie de la nuict- Le Roy faisoit parler à tous ceïx {u'il
pouvoit penggr qui lui pourroient aidèr, et ne îailloit pas à prometlre,
et ordonna distribuer quinze mille escus d'or; mais celuy qul en eut la
charge en retint une pàrl,ie et s'en acquitta rhal, commd Iè Roy sceut
0eDuls.
Leste nuict. gui fut la tierce, ledit duc ne se dépouilla oncsues. seu-
lement se coùclia par deur ou irois fois sur son lii, et puis sô poirrme-
noit (car telle estoit sa façon, quand il estoit troublé). je coucfiay cette
nuict en sa chambre, et me pourmenay avec luv par plusieurs foi-s. Sur
le matin, se trouva én plus grande colère que jïmais, en usanl des me-
naees et prest à exécuter grand'chose. Toutesftiis il se réduisit gue si
le Roy juroit la pair, et vouloit aller avec lui à Liège, pour lui aider à
yenger monseigneur de Liège, qui estoit son proche paient, il se con-
tenteroit : et soudainem-ent partit pour aller en la chambre du Roy, et
Iui porter ses pa.roles,. Le,R.o.y euiquelque amy qui l'en adveriit, iias-
seuTant oe n'avorr nut mat s'lt accoroott ces deur Dolncts, mars que en
faisant le contraire, il.se nettoit en si grand péril, que riul plus^grand
ne luy nourroit advenir.
Coririre le duc arriva en sa présence, la voix luv trembloit. tant il
estoit esmri et prest de se courrôucer. Il Ît humble côntenance d'e corns.
mais son geste-et parole estuient aspres, demandant au Rov s'il voulbi[
tenir le tiaité de paix qui avoit esié eÉcript et accordé, ei si ainsi le
vouloitlurer; etle Royluy responditque ouy. A la vérité il n'v avoit
rien esté renouvellé de ce qui avoit csté fait devant Paris, touchant le
duc de Bourgogne, 0u peu du moins : et touchaut le duc dé Normandie,
lui estoit amendé beaucoup, car il estoit dit qu'il renonceroit à la duché
de Normandie, e[ auroil Charnpagne et Brie, et autres pièces voisines,
pour sott partage. Après luy demanda ledit duc s'il.ne vouloit point
venir avec luy à Liège, pour aider à.revancher la trahison que lcs-Lié-
geois luy avoient faite, h cause de lui et de sa venue; et âussi il luv
dit la prochaineté du lignage, qui estoit entre le Rov et l'évesoue dé
Liège (car il estoit de limàison-de Bourbon). A ces pâroles le Rov res-
pondit que ouy,..m.ais que la paix fust jurée (ce qri'il désiroit) : qu'il
estoit content d'aller avec lrty à Lièee, ct d'v mencr des gens. en si
petit ou si grand nornbre rtue bon luvlemblerôit. Ces naroleis éiôuircnt
fort ledit d-uc, et incontinént fut apforté ledit traité 'de paix ": et fut
tirée des coffres du Roy_ la-_vraye crbir, que sainct Charlemàgne portoit,
qui s'appelle la Croiz de Victoire, et jurèrent la paix, et ta[tost furent
sonnées les cloches par la ville : et tout le monde fut fort é.iouy. Austres
fois a plù au Roy me faire cet honneur de diLe que j'avois bien servy
à cette paciûcatioï. Couurles, Iilémotres.
n
CEARILES VIII & ANNE DE BEAIIi'EII
(l{E}r190)
rEçon
l. f,dgenoe d'Anue de Beaujeu. - Charles VIII, euccesseur do
Louis Xl, gouverne d'abord sous ls tutelle de sa sæur, Anne
de Bqaujeu.
2. Etats généraur de Teure. 0uerre folle.
avoir convoqué les états eénéraur à lours - La régente, après
(f481); réprima la
révolte des sêigneura, appelie la guerre folle. '
/
RÉCIT
IECTURE.
- Étatg gén6raur de 1484. '
I
. CEÂRLES VIII A NÂPLES
rEç0N
nÉur
il
LES GTIERRES D'ITALIE SOT'S LOUIS :rN
(r.{08-r515)
tEç0!r
NÉCIT
l. Michols|"
t36 HISlOIRE DE TRÀNCE.
de marchands; les pepes savaient que les intérêts de leur
commerce passaient toujours avant ceux de I'Eglise; Maxi-
milien sans argent convoitait ieurs trésors et se plaignait de
leurs usurpations; Louis XII était irrité de ce qu'ils-ovaient
traité sa.ns lui avec I'Ernpcreur. Tous ces envieux, tous ces
mécontents firent la ligue de Cambrai. Le roi de France at-
taqua le-premier, battit I'armée vénitienne à Agnadel et langa
ses boulets dons les laguncs. Le pape, I'Empereur, le rôi
d'Aragon prolitèrcnt, de le victoire sans avoii pris part au
combat, et se tournèrent bientôt contre le vainqueur.-
9. Sainte-r'ig'uo contre Louis XII (t Ut l-lSf 4).
Le politique Jules lI s'était donné pour but de chassér -de
I'Italie les étrangers qu'il appelait les barbares, d'agrandir
les Etats pontificaux et d'établir, au sud dcs .{lpes, une puis-
Èante confédération dont il -serait le chef. ll-forma côntre
Louis XII la Sainte-Ligue. Vcnise fournit de I'argent, la
Suisse.des soldats,_Ferdinand des auxiliaires, Ilenri VIII, roi
d'Angletene, et I'empereur Maximilien des promesses, et
Julcs ll tlcs bulles d'excommunication. Lc papè, assiégé par
Chaumont d'Amboise dans Bologne, fut dôiivré por leJVéni-
tiens, et entra dans la I\Iirandole par la brèche. Ii{ois soudain
arrive de France un jcune héros de vingt-deux u,ns, grond
général evant d'avoir été soldat. Gastorr de Foix, nevéu de
LouisXII, délivre Bologne, emporte et saccage Brescia, où
le chcvaliel B_ayard montra ss générosité, bat I'Bspagnol
Raynrond de Cordouc ù Rrvcnne, et tomLre pcrcé de coups,
ensevcli dans son triomphe.
Après lui les revers commencèrent: le maréchal de la pa-
lisse évacua I'Italie devent des forces supérieures : Maximi-
Iien Sforza battit la Trémouillc ct Trivulee à Novare, et la
France fut envahie. Au nord, I'Empereur et le roi d'Angle-
terre gagnèrent la bataille de Guinegate ou des Eperons (l n il);
à I'est, les Suisses pénétrèrent jusqu'à Dijon. LôuisXIi vieilii
et fatigué traita avec tous ses adversaires. Il satislit Ie pape
en sacriliant le concile de Pise qui menaçait JulesII de lêd-é-
poser;.les Suisses, en leur cédant quatre bailliagcs du l\lila-
nais ; fFmpereur, en consentant au rétablissement des Sforza;
le roi d'Aragon, en lui abandonnont la Navarre; le roi d'An-
glel,erre, Henri VIII, en épousant s& sæur Marie. Il mourut
quelques mois après, le lôr janvier 1515.
10. Administration de lrouis XII. I\{auvais po-
- le
litique, Louis XII ful un bon roi. Il poursuivit travail de
[0uts rll. 231
fe;;;, Aaré trbi dévote et toute.à Dieu, laquelle estoit sæur de ev.esque
à; Gùh;ble, Aeia naiion-deJÀtiemani. Ainsi, ses enfanls.venz devant
-d;*.d;;
To"i."i"i;ri*iô q"i estoit en I'aage de dix-huyt à vingt ans,
;îtlî;;Ëii-aôieriiiiq'"et 'e-pi'iâlt q";ii ne vouloit jâmais partir de
jours. ,. Et bien, >
lr-rrirËn,^ài{";iï-Îd "ôû[oitler'tir sur'la fin_ de ses tu deqeureras
llist i;i'èie, .l Georgei' puisque tu aymes la maisott,
;^i;f; ôo'mfiattre lés"gn.s. > Au sec6nd, qui a esté le.bou.Chevalier
il vouloit estre;
sâns Dagur et sans tepio-.t1, fut demandd,dè quel es.tat
Ë;îrf;;î î'âtâîaïiiiù; à;; * peu plus,'esveillé c0moe un esmé-
viiage tiinf respooditi commc s'il eust eu.eingiie.nte ans :
,iflôn,'a',rnS
,. Ttlonseiqneut mon iuiô, iôniliun'qt'e atoor paternel me ticngue si
deusse oublier toutes choses pourrous ser-
r ôànàefi,ent obligé queje '''ie,
; iil"rrï'i;'"{ff'àË-;*i.t- ce oéanrmoins ayanr enraciné dedans
,) m'n cueur leg froo.-piopoi {uà chascun jour vous récitez.d-es nodes
iresmement de ceup de nostre. mals'n'
; hr;tal des tetpt irasiés,-drttstat
; *;ry. itil "ouô îfalii, dont v.ous €t vos prédécesseurs
"
; àiË:id:q.i*iïu't"vu'teles armes' car c'est la cboseen ce monde
la grâce de Dieu' ne
; ;;;;i;;i'i; pi;; gi*îa' ao'it'-ei espèîe,
r'Alois-avdant
iespondif le-.bon vieill'ard
)) vous faire point oe-aOsnoonéur'
grâce I Jà ressembles-
Ën'Ëiài,irit"t""'irôi Ë"i*t,Ïiu" t'en doint la qui fust en son temps
àîiiiâse erae corsage à ton -grant-père, peine
; il-"î;;";;ùrirîJ.t.iiiiir* d"i fust
""tu en'chrériônté. si mettray
"; ;;ïÉiliei te'train pour pouivenir à ton désir'n
m
FRArilsols lcla uaRIcNAN. LA RENAISSANCD
LEqON
nÉcrr
."rf;
'ùs
:l' rr ,.i'.i#
ÙLI EISîOIRE DE FRANCE.
de temps en Franee, mais André del Sarto travailla à Fon-
tainebleau, Le Rosso et Le Primatice y décorèrent lo galerie
de Franqois I". Les artistes frangais ne tordèrent pas à égaler
et à dépasser ces maîtres. Jean Cousin fut à peu près le seul
peintre de génie; mais les sculpteurs et les architectes sont
nombreux. Philibert Delorme commenço sa réputation sous
Frangois ler; il slillustra plus tard en achevant les Tuileries
pour Catherine de Médicis. Pierre Nepveu éleve le chef-
d'æuvre de Ia Renaissance franqaise, le château de Cham-
bord. s Qui n'a pes vu Chambord, dit un historien moderne,
ne soupgonne p&s tout ce qu'il y a de fantastique poésie dans
notre art du seizième siècle: c'est quelque chose d'indescrip-
tible que I'aspect de ce palais de fées surgissant tout à coup
a,ux yeux du voyageur, du fond du triste bois de lo Sologne,
&ves s& forôt de tourelles, de flèches, de campaniles aériens,
qui détachent sur I'ardoise sombre des grands toits les belles
teintes de leurs pierres gris de perle marquetées de mosaîques
noires. Cette impression ne saurait être surpassée que par le
spectacle dont on jouit sur lo terrasse du donjon, au pied de
lo charmante coupole qui termine le grond escalier, centre et
pivot de tout cet ensemble si vaste et si varié, et qui jaillit
radieuse au-dessus des terrasses comme une fleur de cent
pieds de hnut. r
Le roi embellit le Louvre, et occupe longtemps Benvenuto
Cellini, le célèbre orfèvre-sculpteur. Mais la gloire de ce temps
rt^-
i- est due surtout à Pierre Lescot, à Germain Pilon et à Jean
i
I
Goujon. Lescot traça le plan du Louvre; Pilon exécuta les
tombeaux de Frangois Io' et du chancelier de Birague ; Goujon
orna de bas-reliefs la fontaine des Innocents, couvrit de déli-
cates sculptures la fagade méridionele du Louvre et construisit
le château d'Anet.
10. Caractère do la Renaissance française.
La Renaissance française fut donc singulièrement féconde. -
Instruits à l'école dc I'Italie, les artistes et les écrivains s'af-
franshirent de cette tutclle étrangère, et dounèrent à leur
pays des æuyres originales et puissantes. Les lettres furent
mème plus sérieuses en t'ronce qu'en ltalie. Elles n'eurent
pes pour I'entiquité cette odoration enthousiaste et presque
servile, qui ne permit aux Italiens que I'imitation ; elles étu-
dièrent les anciens sans les copier, et, si elles n'atteignirent
pes l'élégonce raffinée du langage, c'est qu'elles s'occu-
pèrent beaueoup plus des peusées que du style. Nos éui-
RENÀISSANCE DES IETTRES EÎ DES ANTS. 245
veins prirent les Grecs et les Latins pour guides et pour
compegnons d'études, et tirèrent de leurs livres por la ré-
flexion mille choses qui n'y étaient pas. Ils furent des
hommes, et, sauf de rares exceptions, les Italiens restèrent
des élèves.
IECTURE.
- Le ooncordat de Bologne.
Léon X ne compta pas en vain sur les dispositions bienveillantes du
jeune vainqueur d-e Màrignan. A quelques joirrs de là, les deur repré-
sentants de Ia Renaissance, François lsr et Léon X, se rencontraient
dans la ville de Bologne. L'enlrevue eut lieu dans la grande salle du
oalais ducal. Le maitie des cérémonies avait dressé à I'avance tout le
ôércnronial, les attitudes, les gestcs, les pas avaient été savamment cal-
crrlés et les places distribuéef d'avance. illais à peine lcs portes furent-
elles ouvertes que la turbulente suite du jeune roi s'élanqa avec impé-
tuosité et pénétra en turnulte dans la grande salle. François lcr, sans
perdre sa Èonne hrrmeur, eut peine à sé faire iour au milieu des siens
êt à arriver devant le pontife-au milieu des càrdinaur décontenancés.
Singulière rencontre que celle du vlinqueur de ilarignan et du descen-
dant des trlédicis. Cette vive et gaillarde noblesse de France, amie de
la guerre pour le plaisir, barbare mais intelligente, brutale mais forte,
était comùe fasciriée dé.ià par cette société i[alienne vieillie mais bril-
lante, amollie mais raffiirée, qui espérait encore, dans sa décadence, la
soumettre à son prestige. Ng pouvait-on pas dire que la Renaissance
italicnne faisait côurbeisous sori .1oug aimaÙle ces farôuches vainqucurs,
comme autrefois la Grèce vaincue avait soumis Rome victorieuse.
De cette célèbre entrevue sortit le concordat. Le pape céda au roi la
nomination aur arehevêchés, aux évêchés et abbayes. Le pape en retour
obtint les annates ou première année du re ver)u des béiréiices. Ainsi,
Dar une étrange anomàlie, Ie roi disor,,sait des intérêts spirituels et le
ilape des intéùts tempurels: cc conc'ordat, qui mettqit dâns les mains
âe'la rovauté le clergii de Fiancc, lui donna-un pou,lbir absolu. Dès ee
moment-nos rois puicnt dire : Tel cst notre bori pla'isir.
Le concordat dd Bulogne, la conquête du llilanais et un traité d'al-
liance avec les Suisses. tel fut le trlnle résultat de la camrragne de ltte-
rignan. En t5t6, François 1or pouvait se croire le prince'le-plus puis-
saît de I'Burope. It'apiès Zellen, Italie ei Renaissànce.'
CHAPITRE YII
tI BIUAIITÉ OE [I FRAIICE T DE LI ]IIAIS(III D'AUTRICHE
(r519-155e)
I
E R.trI{IçOIS Ic! & CEAn'LES-oIIINT
rEçoN
RÉcIT
ÀIort de Bayard.
perpétuelie.
10. Traité de Cambrai (t529). Le roi perdit cou-
rage. Ilenvoy& à Cambrai sa mère, qui- s'aboucha uvec Mar-
guerite, tante de I'Empereur, et signa la paiæ d,es Dames. Ce
fut un triste trsité ! Charlcs-Quint renoncait à cxiger la Bour-
gogne,- il recevait deux millions d'écus d'or pour la rancon
des enfants de France, il étnit exempté de la vassalité pour la
Flandre et I'Artois. Le roi nbundonnait ses droits sur l{ilan,
Gênes et Naples, et jurait de ne point se mèler des affaires
d'Italie et d'Allernegne, livrant ainsi à la vengeance impériare
t
i
t
I
Carte de Ia Provenu.ù
LECTURE.
- Entrevue du Camp du Drap d'or.
cette rénnion est restée célèbre dans I'histoire, bien DIus Dar son
faste. royal gt par les incidents personnels qui s'v mêrèrenf qoe iir
résuttats politiques. 0n I'appela le camp du Drâp rl'or: et Ies'courti-
ses
-S{è*--.:
FRÀNçoIS lcr 81 CTTARLES-oUINÎ. 287
conduits souterrains des vins de toutes sottes, et gui portait pour
inscriotion en lettres d'or : < Faites bonne chère qui voudra. u A I'autre
côté de la porte, une colonne, soutenue par quatie lions, était surmon-
tée nar uné statue de Curridon arrné de son arc et de ses llèches. En
face'du palais s'élevait uhe grande figure de sauyage aux armes de sa
race, avèc cette inscriptiun ùhoisie paî tlenri VltI :-r, Celui qrreje sou-
tiens I'emporte. ,r A l'ertÉrieur, la faq;r,le était couverte de toilc à voiles
peinte, pour figurer les pierres de iaille; à I'intérieur étaient tendues
de riches tapisseries.
François ier, jaloux d'égaler en magnificence son royal voisin, avait
fait élever, près d'Ardresr une immense tente, soutenue au milieu par
un mât coioisal fortement tiré err terre par des poteaux et des cordages
tout autour. A I'extérieur, la tenle, en forme ile dôme, était couverte
de draps d'ori à I'intérieur, elle fisurait une spltère tendue en velours
bleu, ei peuplée d'étoiles en or, co-mme le firniament. A chaque angle
de lâ grdndd tente, il y en avaît rrne petite aussi richement'décorëe.
Les deux rois, rrorrté3 sur de beaur clrcvaux et magniliquement vètus,
s'avancèrent I'un vers I'autre. Le cheval d'Henri Vlll bronlha. svmptômé
qui rtéplut à ses scrvitcurs. Les deux rois se saluèrent dc bônie 'grâce,
s''erubfassèrent sans descendre de cheval, mirent pied à terre, et sé
rendirent, en se tenant par le bras, dans la tente où Wulscv et Bonnivet
Ies attendaient. Ils si*n'èrent un traité par lequel le Dauphin de France
devait épouser la priicesse l\larie, ûlle unique alors..d'ltenri VIll, à qui
Francois Iet s'enqaseait de naver une somne annuelle de t00000 livres
jusqLi'à la célébrîtirrn du draiiage, encore très éluignée, car Ia prin-
tesSe anglaise n'avait alors que {uâtre aus. Les deui roi's prirend leur
vin ensenrble, eelon I'usagê,' el'se présentèrent mutuellcment leurs
courtisans. Lê roi Fran(oii, dit le ôhroniquerrr favori d'llenri VIII,
Bdouard tlall, qui sc trouvait lâ, a est un airnable prince, fier de main-
tien et gai de mrnièrcs. le teint brun, les leur grarrds, le nez long, les
ièvres épaisscs. la noitrine et les érraules larges, avec de netites iambes
et de gràntls pieds.'u Le portrait âe Titicn îonne de Frànçois io' une
nlus baute et'nlus aqréabje idée.
^ rr r\lors commenr"ôicrrt les joutes, qui durèrcnt huit jours, et furcnt
merveilleusemeut bellcs, tant à pied comure à cheval. Âprès tous les
passe-temps, le roi tle France et le roi d'Angleterre se retirèrent en un
iravillon, ôtr'ils burent ensemble. Et là, le r,rÏ d'Angletcrre prit le roi de
F'rance par le collet et lui rlit : .. IIon frùre, je veux lrrtter avec vous,
'r
et il lui donna une altrape ou deux; et le roi dc France, qui est un fort
bon lutteur, lui donna un tour et le jeta prr terrc. Et voulait encore le
roi d'Anglelerre relutter; mais tout ccla fut rornpu, et fallut aller
Souper. t) Gurzor. llisloire de France.
Lautrec fut-il
i
II
EENRI II
(r5{7-1559)
rEçoN
l.Eeortll,-Henrilldonnaeaeonfiance&uxGuisesetau
,oî"Ëii'6i, âe lrfoniôùôi,cy, qti réprima
guellement la rêvolte
de Dordeaux.
""r."iloîîîiri rtvalité aveo l,autrtgFe. :. Le roi se prépara à la
alliances: il flâncà le dau-
n,i;r., io;iru'r;Àutii.Ïïbaia;utites. -Boulogne
Étrin a la ieune p,oË'à-'f"o$, Itlarie. Stuart, iacheta
Ëfi"Ë;i"ïi rtitta aux prince_q p roresrants.d'Àllemagne.
'ï'ôi,ii"i;râ?î perioÀ.-iieie --
ae_vauce[gr. Dans une première
ù-itttpi* deJrrois-evêchés' - et le rluc de Guise
a;;;:ï;;i ltôtr. Charlcs-Quin[, tou'nenté par Ia
ieooussa I'Ernpcrcur'aË
;;""h;;;,];iJ* i'Empire à son frère t'erdinand et ses royaumes
- son fils PhiliPPe lI. do Cateau-Cambrésis. Ilenri II rompit
À
ilîiîi[r.Ïi.'iôC*.-i"lr -
IENRI II. 259
la trève. I\lontmorencv fut baltu ù Saint-Quentin, mais Guise
it'i-iCoiàiJ.- ie ioi, au" lieu de poursuiwe ees succès, signa le
i.;té î; ÔaGau:caÀnrésis, pai lequel il rendait les Etats de
Savoie. Il mourut la même année (f 559).
NÉCIT
^ 1. A.insi' dc I'aveu des. princer allemands, Metz et les lutrcs villes étaient
frangaiseo €1,noE germanigues, et la-
_Franco le_s acquit en échange ae sÀryicei
rendus. L'Allemagpe' .qui .a. pris lvletz
r raDc6 tvarr uBurpo celte yrllo poDdaDt deu!-par la foice, ne srurait dire quo ie
ceDts aDs.
'I
l
't
HENRI II. 26t '-'t
i{
une. abdication qu'il souhaitait depuis longtemps. Abandonn6
de la fortune, qui, disait-il, n'aime pas les vieillards, tour-
menté par le goutte, il signa avec les protestants Ia paix
d'Augsbourg, &vec la France la trêve de Vaucelles, laissa
I'Empire à son frère Ferdinand, ses Etats d'Espagne, d'Italie,
rle Franche-Comté et des Pays-Bos à son lils Philippe II,
époux de la reine l\{arie d'Angleterre, et se retira &u mona,s-
tère de Yuste en Estramadure.
4. Bataille d.e Saint-Quentin (l55?). La trêve de
Vaucelles, qui devait durer six ans, ne dura -que six mois,
Henri II, stimulé par le duc de Guise, prétendant ou trône
de Naples, et par Ie pape Paul IV, violent ennemi des Espa-
gnols, reprit la guerre contre Philippe II. Guise échoua en
Italie contre Ie due d'Albel au nord, I'armée anglo-espa-
gnole, forte de quarante-cinq mille hommes, vint assiéger
Saint-Quentin, sous le commandement de Philibert-Emma-
nuel, duc de Sovoie. L'amiral de Coligny, {ui ne pouvait
défendre longtemps cette ville mal fortifiée, demanda des
secours &u connétable de Montmorency, qui essaya de
rovitailler le place. Mais, surpris et enveloppé par la cava-
Ierie espagnole, il perdit la bataille et resta prisonnier.
5. Prise de Calais (1558). Heureusement Coligny
résista encore dix-sept jours, et -Philippe II ne voulut pas
msrcher sur Paris avant d'avoir pris Saint-Quentin. Henri II
eut le temps de rassembler des troupes et Guise de revenir
d'Italie. Guise assaillit brusquement Calais et forga le gou-
verneur anglais à capituler au bout de huit jours.
6. Traité de Cateau-Cambrésis. Philippellétait
à
-
bout de ressources, et Henri II, maître d'une belle armée,
n'avait qu'à continuer la guerre pour conquérir la Flandre.
Sur les instances du connétable, il se décida à traiter à Ca-
teau-Cambrésis. Il fut convenu que Ie roi d'Espagne épouse-
rait Elisabeth de France, fille du roi, et le duc de Suvoie,
Marguerite, tlle de François len. La France gardo Colais
et les Trois-Evêchés, recouvra Saint-Quentin, Ham et le
Catelet, rendit cent dix-huit places ou châteaux et re-
nonçe aux Etats du duc de Savoie. C'étoit, disait Guise,
donner en un jour ce que n'auraient pas enlevé trente ans
de revers.
7. Mort de Eenri II. A I'occasion du double ma-
- et
riage des princesses Elisabeth Marguerite, le roi donna
des fêtes brillantes, et voulut figurer lui-même dans les
\I
IECTURE.
- Le ciège de ilots'
Gharles-Quint luttait en Allemagne contre les. protestants.. Il av,r.it
faiiiiiitË p:rir-a tnrp.rcÈ par lllaurice de Saxe. Il ie décida à traiter
âïàï ilffefràSne pdniiguinir ses e{lorts.contre la France. Ce tut lc
.efebte ltàitéîe Phssiu (2t aoùt t552), qui qecordait aux grotestants la
liberté de conscience. Libre en Allemagne' Charles-Qulnt resglul 0e re-
prendre Metz.
''i'îâ-nioiïaï ilu roi l'honneur de défendre cette ville. Il
'fu.ùGuise obtint {S52,
rtriià"'E t;'ù;rùt ne trouva que.quelques..recr.ues qt"il
ererCa lui-même auI manceuvres devant son logts.. l\lals Dlentol .les
vo-
Ë;iffi;.'"di;; ei tou.gJoir, accoururent en fôule. Les re.mparts déla-
brés fureht reeonstruits; Guise paya de sa bourse lespl0nnlers'.mangea
ôi ùa"rift. avec eux. cÉarles-Qï!irt, sûr de la vietoire,. arrivait..lente-
ment: n Je nrétends battre Ia ville de l\letz de façon à. la mettre sur
Ë"iàie-aï rtf.-àï ïuiJ., u disaifil. Le t9 octobr"e seulemenl le duc
rnille hommes
à:AiËô, sù ôâpitaine général. arrivait avec vingt-quatre
d'avani-earde à une lieue de la ptace qul,devalt, dlt-gn' êÏre ennn as-
-iegde^ pir-ce"f rnitie fantass.ins,'vingt-trois mille chevaux, cent vingt
niOîes'Ae canon et sept mille'pionniers. Le 20 novepbre, Charles-
6iil;. tiiràâË-â.
-sentit Ë siuite a tnionvitle et hors d'état
de se tenir sur
il'l;rdi. taïécessité d'assister lui-pème au.giè.ge; il parut
iËîd"t ùËii iui un cheval arabe, le visage. pàle et,dètait, les yeur en-
ijnffi';;-i; iete eî ia Uaine blan'che. 1.a riligGuise,
fut alors vigoureusement
mais uous, leur ren-
aiiiOee.. u lls nous baillent des pois, disait
;on;"Ë fè;6. ;;ttiiÀge aurâ soixante-cinq joirrs; les. soldats alle-
rîîaitifrùiËii ae àon"ir de nouveaux assduis : a J'ai été autrefois
;"i;idffil.Jcomlats,îiiait Charles-Quint, mais je vois que je n'ai
,IrF
(155e-15Ë)
1
I
I
CEARLES I:( ET I,A SAINT-BÂRTETI.TMY t
(r50û157{) I
rEç0N
!. [a Réformô otr Prauos. - La Réforme, prèc!ée en Allem_agne
et en Suisse par Luther et Zwingle, pénétrà en France sous Fran-
Çois ler, prifdes forces sous Hénri-Il, et eut dans Calvin son
chef et à Genève sa capitale
3, Frangois II et los Guises. engagea contre le catholi-
- EIlesous-lCrègne
cisme uné lutte longue et terrible de F'rançois II.
Les réforulés, protèstants ou huguenots, piirent pour ôhef le
prince de Condé-, fireut la conj uratibn d'Ambbise, obtjnrent l'édit
de Romorantin et échappèrent à un grand tlanger par la mort
de^l'rançois II et Ia djsgiàce des Guises] chefs du FartÏ catholique.
3. Conmencemeut des guerres.reljgieuses.
de Charles lX, les ménagementz de la régente, - Addébut du règne
Catherine ae Ite-
dicis, pour les chefs prolestants déterrninlèrent les catholiques ô
former le triumvirat, et Ie massacre de Vassy fut le signal^de la
guerre civile.
4. Charles IX, et les trois premières guerres.
- La paix
boise termina la première guerre, pendant laquelle
d'Am-
irrancois de
Guise fut assassiné. La paiide Lonljurneau mÏt ûn à la se'conde,
qui fut qargqég par Ia mort du connélable de llontnrorency.
La paix de Suint-Germain arrêta la troisième, qui vit le meurtie
du prince de Condé.
5. Charles II et la Saint-Bartbélemy. Alors Charles IX donna
Bû sæur au chef des protestnnts, Ilenri- de Navarre, et, circon-
venu par sa mère, pressé par I'opinion des catholiques exaltés,
il ordônna Ie massâcre de-la Saiirt-Barthélemv. Led protestauts
lui résietèrent ù La Rochelle, et il mourut pleiir de rdmordg
nÉcrr
ii
s&n ce d' u n c ri m c d'hérésie. po u r s,a ssu fJrttt-'t-ooit:tt
tion, les Guises convoquèrent les états généraùx à Orléaqs.
TJii:
Le roi de Navarre et le prince de Condé, chefs des protei-
tants, s'y rendirent ; Condé fut aussitôt arrô[é et tradùit dd-
vûut une commission du parlement. il eùt été condamné à
mort,, si le chancelier n'erit refusé de signer la sentence. Le
.
AVÈNEMI]NT DB UENRI IV. 287
IECTURE.
- Eenri IY.
Henri IY, c'est I'Hôpital armé; sa victoire fut, après tre.nte-quatre ans
d'hésitations nubliques, de tentatives prématurées et de violents retours
en arrière. celle des priueipes de I'immortel chancelier de Charles lX.
ll avait'une intelli'gence'universelle, un esprit souple et pénetrant,
des résolutions prompies et une fermetô inébranlâble d.anq ce gu'il avait
résolu. A la sa$esse ies hommes pratiques, à cet instinct q.ui va- droit
à I'utile et au possible, qui prenil ou iejette sals prévention et sans
Dassion, au conimanderirent tri plus absolir, il joignait la séduction des
inanièrei et une Erâce de oronôs inimitable. Sès harrtes vertus mèlées
d'étranges faiblesies ont fâit'de lui un type unique de.roi à la fois
aimablà et imposant. profond de sens et, lé-ger de gôùts, plcin de gran-
tleur d'âme ct'de calôril, de sympathies populaires et d'orgueil de race,
et tou.iours, et avant trrut, patriote admirable.
Il f'a lrois choses dans'i'æuvre du vainqueur de la Ligue: l'étlblis-
semeht définitif de la libcrté dc consciencô et de l'état Civil des dissi-
dents. la restauration et le prugrès de tout ce qrti conslitrte la richesse
nubliôue. enlln la conception d'unc politique francaise fontlée sur le
halntien'rlcs nationalitei et de l'équilibre ties prrissànces européennes.
Aucun des anciens édits de tolérance n'avaii eu le caraclèie de loi
uernétuelle : c'étaient des aeles Drovisoires, des traités de paix conclus
àans I'attente d'une réunion des àerrx cultes -se par un concilti général ou
national.0r, les deux cultes n'avaiettt pu ni fondre ensemble, ni se
détruire I'un I'autre. Il fallait que leui sdpar;rtion, et avec elle leurs
droits resneclifs. fussent proclamés et sanitionnés par un décret irré-
vucable. 'iel fut'l'ob.iet du célèbre édit signé à Nantès le t3 avril 1598
et auouel cettc ville a donné s0n n0m. Ilésrrmant tcs édits antérieurs
dans leurs dispositions essentielles et vraiment praticables, il garantit
d'une part, aux personnes, I'erttière liherté de conscience, de l'autre,
aux reiiciohs, dei privilèses limités pour ehacunc d'elles selon la me-
sure dc"ses forces'et sa s'iluation daris le pays.
 part l'édil de Nantes et une loi reurarqirable contre le duel, toute
la léùislation d'llcnri IV rcpose sur des ma[ières d'économie publique,
et là, sa passion du bien-èire général, son intclligence des c-ontlitions
de pitrsnérité pour le pays, son gônie iréatcur ct I'activité de son esprit
se inurrdrcnt d'irne facrin inérveilieuse.0n sait quel num l'histoire assôcie
au sien dans une gloire commune : celle d'avoir fait renaitre et déve-
Iourré avec une énèrsie alors sans exemnle les furces prodrtcti ves de la
Fia'nce. iltarimilien ie Béthune, urarqui's de Rosny, dirc de Sully, créé
surintendant des Iinances en {596, ful, I'homnte d'action qni, dans eetle
entreprise ori les obstacles étaieui sans nombre, mit une volonté iutré-
pide'et une persévérance à toute épreuve au service de la pensée du
288 BISÎOIRE DE TRANCE.
roi, Premier ministre en fait sinon en titre, il porta Ia réforme et le
vie dans toutes les branches de I'administration. Non seulemenl, il releva
les finances de I'abime oir les avait fait descendre l'énorme défrcit du
dernier règne, angmenté par cinq ans -d'anarchie et.pa,r les.capitulalions
d'arsent aî piix desquell'es avai[ eu lieu la soumiision des grands de
la Lieue: nôn seuleinent il remplit de nouvean le trésor vide, mais,
remoitarit jusqu'aux sources de Ia richesse publique, il les agrandit et
les multiplia. i'agriculture, enco.uragée a.veC un.zèle qui gagna la no-
blesse ellë-mème,-prit un essor lnconnu ;usque-là; tottl,es les -parties
de I'amènagement du sol, les eaur et les bois, le défrichcment des ter-
rains vaguds. le desséchement des marais, frrrent I'ulrjet de mesures
qui provïquâient, par imitation, de grandes entreprises particulières.
ia protection du hoirvernement s'étenilit à tous les genres de manufac-
turds, et I'industiie de la soie fut propagée par torrt le royaume. En
mêmé temns. des sommes considérables étaitjnt emlrloyées aur toutes,
aux Donts.^aur levées, au creusement de canaux navigables, et le des-
sein Te faire communiquer I'une avec I'autre les deux mers qui baignent
Ia I'rance s'élaborait daus les entretiens du grantl roi et du grand mi-
nistre.
S'il faut admirer à I'intérieur I'esprit d'ordre, de suite et de.progrès
qui caractérise le gouvernemenI de Henri lV, ses plans de politique ex-
ttrieure sont treut-être encore plus dignes d'admiration. Il entreprit à
la fgis de oréierver la France du danÈer contiltrel tlont la menaçait la
nrénondérânce de la maison d'Autriché, et de lui fnire à ellc-même une
Àituhtion prépondérante, en recgnstituant l'liurope d'après un n0llveau
orinciue. èetrii 0e l'indôuendance et de I'équilibre des Etats. Le s}'stème
âe baiarice politique réàtisé nn demi-siècie plus tard par J.e.traité de
Illrestphalie i'ut urie creation de sa pensée; il le conçut dès I'abord sous
des fôrmes idéales qui le passionnaient, m-ais qge son. sens pratique
lui faisait regarder cbmme secondaires, et dépendantes dc..ce qut, dans
I'erécution, ierait possible ou opportun. La mort.le srrrpr.it au. moment
otr il allarl, partir four commenèdr la guerre colossale dunt le succès
devait apladir le t'errain sur lequel il devait édillcr.
Le rèsne de tlertri lV est un-e de ces époques décisives otr flnissent
beaucoui de choses et où beaucoup de chosès conmencent. Placé sur
la limitric0mmrrle de deur grands Éiècles, il recueillit tous les fruits du
travail social et des erpériences de I'un, et jeta dans leur moule toutes
Ies institutions que devàit perfectionner i'au-tre. La royautô, dégagée de
ce ûue Ie noven âge avait laissé de confus dans son caractère, apparut
alors clairemËnt sous sa forme mgderne, celle d'une souveraineté admi-
niitrative. absolue de droit et de fait jusqu'en'l'789, et, depuis, sttbor-
donnée ou associée à la souverairrcté nàtionale. Altrrs se réglèrent d'une
manière logique les départemeuts ministériels,.eI leurs..attributions
s'étendirenf à tolt ce guè réclament les besoins d'une société vraiment
civilisée. Alurs enfin ld progrès de la nation vers I'uuité s'accéléra par
rrne nlus srande cgncenirat"ign du pouvoir, et le progrès vers I'égalité
rinite'oar iabaissement dans la vie de cour des hauteS existences nobi-
tiaires'. et oar l'élération simultanée des diflérentes classes du tiers-état.
Aug. Tnrunnr, Esscl sur I'histoire du tiers'état.
- nac'rrez
-..De qui expririre-t-elte ies sentiureiltiiî Q'eiles sont les prcmières
villcs. qui _se ïonnèrent au ioi i ]nâôont.r rà;il;; iïiàiiâ'"!' Ë'r.ir.
urrers sonr tes seisneurs qui traitèrent ensuite de leur soumission-i
- Racontez
-la termina? ta fin d."ra sini guerie avec t'nipàgne..-- Ouei est ie-irrité qui
tàs .riirr;ï1;ï,r ae t'Euit à; iùailËïî
-.Queres
gnprpc-1e-z.cet édit fameur. Donndz r;d i,;,n;iparàjïaie-, ii'iiÀ,ie -
-
Herri IV jusqt'à la fin des gnerresàe rètision. ae
E. ueyolrs à rédicer. _ Erposer.les prlncipaur événements qui
préparé te traité de vervinsitffiroliàrï;ïiiré: ont
cier l'édit de Nantes. - Èiîîrii'Ëtiipiii:
CHAPITRE IX
m il0ilAn0iltE tBS0tuE
(t5e&r6ôr)
I
PE1YJ1 Iv TT SI'LLY
(t59er6r0)
rEçoN
nÉcrr
\\
\\\,-lI
Heuri IV.
l. Dégertcment do I'Aio'
HENNI IV EÎ SULLI. 203
le roi, eidé de Sully, travoillait à panser les plaies de h
guerre. L'administration des tnances appeloit avant tout une
réforme décisive. Moximilien de Béthune, marquis de Rosny,
plus tard duc de Sully, fut eppelé au conseil des finances.
< C'était, dit d'Aubigné, un esprit fort, général et laborieux,
d'une austérité naturelle, et qui méprisait les bonnes grâ,ces
de tous. > En 1599, il reçut le titre d.e suri,ntmd,ant cvec
celui de grand-uoyer et se mit à I'ceuvre sûns peur et sans
dôlai.
SullY.
IECTURE.
- Mort de Eenri IV.
Le vendredi 14 du mois de may, iour triste et fatat pour la France,
le Roy, sur .les huit heures du nâiin, fut entendre ta fiàJie aui reuil-
tans : au retour tl se retira dans son cebinet, où Ie duc de vendôme,
TI IE 4lt_gelr !.o.il ?.r*git,for.t, vint lui.dire'qu'un nommé Lf iiiosse,
qul ralsoll p_r_0lessr0D.d'asnotogrc, lui av0it dit que la constellation sous
taquelle sa ilâJe3tê e.torl née le menaçoit d'un grand dangcr ce jour-là;
arnsl, gu-ll I'arerllt de se Dlen garder. a quoi Ie Roy répondit en riant
à M. de vendôme; c La Brosse est un vieil matois ôui-â enïie-â'ivoir
> de votre argent,_et vous_un jeune fol de le croirô. Xoi jôuri-sont
r
n comptés devant Dieu. Et srir ce, le duc de vendôme rut"âvàitir ta
ttolne qur Dna le fi0y de ne pas sortir du Louvre Ie reste du jour. A quoi
il fit Ia même réporise.
-.^1p$lg^9:ngitg lo_t t,*s!, ryit sur son ril.pour dormir; mais ne pou-
vanf recev0rr de sommerl, il s'est levé triste, inquiet et rêveur.'et a
plop-e4é dang sa chambre quelque !.e*ps, et i'esf jeté dereôhéi-dur le
lrt. Mals ne pouyant rlormir encore, il s'est levé et a demandé à I'exemnt
des.gardes que[e heure it étoit. L'exempt lui a répondu qu'it étoit
quatre,heures, et.a dit:.rr sire, jg voy'yotre Majeité tristô et toute
D penslve;
r- -il vaudrolt pleux- prendre qn peu I'air; cela la réiouiroit.
C'est bien dit. Et bien, faites apprèteimon.a.br.e; i;irai'a-i'lr_
D senal voir le duc sully gui est indisirbsé et qui se naigne ail.loiird;hui. u
Le carosse étant prê_i, il est sorti'rlu Louùe, accodpagnii au drrc de
Iilonllll9n,.,Çu,A1c ï'pôprnon, d.u maiOcnat de Lavard in, Roquclaure,
r,a f or(ie, M.lreDeau et Llancourt, prernier écrr1er. En même -tenrps
ii
ql,?tgel le,sieur de.Vitry, capitaine âe ses gardeË, d'alter auî,f ils'ï.aire
ollrgenrer les apprers qur_ s'y târsoient pour l'entrée de la Rbine. et flt
oeoeurer ses gardes au Louvre, de l'aQon que le Roy ne fut suir.i que
BENRT IV ET SULIT. 299
- QùeËec,
l.t. 0uestionnairo.
luesrionn"itu. fipàii, Ietat0e
f,xposez liéiat
f;Oiat Fiance d
de la rrauuu
Fi'ance à la
â rd {in des guenes
frn-des guerr
rrtr-uçù51rçr
a.i.iîËioi.-Ï!ïîles-- "ecla'ations Il..flI1.,*.dutl1k$i*" li'ii i ÈT:
tlai1,9,-!9 ILvo-1l
d; b;ii;;î- d'.Liiilri'iôtiiàs conaitions
éran-ce que
;,fl;
ully
d^;' rïré.[ri- s ?
Ëi"i* Ïi" Ëo"rpïilii;;-
ÏËïfid;;-Ïil;;s*eiqu'it
_-Enunére, ies mes*eiqu'il prit pour - ae Biron.
pour. resraurer
restaurer les
Qu'
les- lina.nccs.
-
q"';ii;Ï;Ë résul-
Ëp*ùitrr nait'es coïnaitre par.des chiffres lcs
-
tats de I'administ,ration"inancière aè Sotty. -- Quelles m:s1r-rei,ltçllli.lJ
iÉ pour protéger les agiiculteurs?
pori'p.ot.dàries hit ulrvrcr
Qu'a frrt 0livr
;i"É;1i p;i.err.iË
;î"Ë;ui p;irert âgËicorreirs? -_Qu'a -.
1600, en faveur tlcs
Quels ib,iùiiiJlai*ailie rui, cn 1600'
d
rlp serrcs?
de Serres? ouels
-
3OO EISTOIRE DE trRANcE.
paysans?
. --cql souhaits..fu*nt-ils comblés? Faites connartre re
mémoire de Laffémas sur I'industrie. _-ô"eùes- tureïi-ter"inàiirt.i*
introduites ou déveioppécs en r.'1a.nce sooilâ-roj{n;'ô ;il,,;i"iir
Quels sont les travaui'qui fa.vorisèrônt-ie eormerce intérieur?
posez les progrès de ra ôolonisar,ion de isrtg;16rd.'--^[ii;Ëri-r. Er-
_ -
qou
l^e grand dessein de Henri I,v.3
Querte en est raïartie n*,èorià,]àr_
-
Quelle en est la partie immédiatemèni rerlilaureï':'L* .i"r"rnTrn..,
étaient-elles favoiables à ra_guèrie coùtiË-ià' maison d'A.r,riche
contez Ia mort tle ilenni IV. ? _ Ra_
- corument*r,it;;;-;,;iii'reïire au
Ravaillac? Donnez res dates principiiJs du'règ'e oe uenri-iî
puis tti98. - oe-
II
LOUIS )rI[I & RICEEIJIET,
(r6r0_16{3)
rEç0N
;;."urt
à subir-ses ricueufs.
--6. -Richelieu et ta maison d'Autriohe. -- Cependant le grand car-
d-inal poursuivait en Europc |accornprissérne"t-àe*
It enri lV, so u tcn an t en n I ie nngnt -rrË-i;; ";;oË_i*'iroîot.
"iu au_
Ai
triche, fermant aur Espn guots tei passaâàr-àô. lrpËi,, ^étiËrissant u
TOUIS XTtI ET RICHETIEU. 801
un-prince français dans fortes praces de casal et de DIantoue.
!e.s
7. f,icherieu dt t'administr"iion. '-"É-iinutiuu fonda ra
satiorr adurinistra[ive par ta-ôreotionïî centrari-
tendants' Il encourag.t ies t;ù;Ë; i; conseir tl'Etat et des in-
arts et insritua l,Acadé.
mie française.
nÉcrr
E
o
Louis XUI.
6. Richelieu, au
Tinistère(l62e. _ Les anciens
ministres de llenri IV, sillery, villerby et Jeannin, frirent la
gestion des alfaires; mais ils avaient bàsoin de diréction
et le
roi était incapable de les conduire. Arors parut l'homme qui
rendit à Ia royauté sa majesté souveraioe, e ra Frsnc; sa ré-
gitime autorité en Europe, et qui rit rentrer les rebellesdans
I'ordre, Armand Dup_lesiis'de Richerieu, cardinat, ovotue ae
f1u.A-01...8n
Europe, I prit pour objet de ses constïnts 'efforts
l &urrDllssement de Ia puissance autrichicnne et l'ôtablissc_
301 BISTOIRE DE FRÀNCE.
ment de l'équilibre des forceÈ; il donna à la nation frangaÏso
i, ,Ofr de gardienne du droit publie; il prépara les.troités de
Westphalii. En France, il ruina.le fédéralisme répu-blicain
des rôformés qui prétendaient imiter Genève el Ia Hollandet
il réduisit à l'état-de noblesse de cour une aristocratie prin-
cière égoiste et turbulente : il prépara te règne de Louisxlv.
Pour s"outenir cette grande tâche, il fut seul, sonsautres titres
quu ,on 6énie et sa volonté. Aussi, comme tous les hommes
dont la pîirsonre est contestable ou contestée,eut-il souvent
recoursà laviolence, et donna-t-il à la justice les apparences
de la vengetnce.
7, PriËe de Lra Roc4elle (r62-8): --Ce futrontre les
- huguenots que le cardinal tourna d'abord ses elforts. Ré-
voùés une première fois sous le commandement du prince
de soubise, les Rochelois durent subir lc traité de Paris qui
leur occorâait le libre examen cle leur culte en leur enle-
vant une partie de leurs privilèges municipaux.-Ils se soule'
vèrent bientôt de nouveau, confiants dans la parole tle
Charles Io', roi d'Angleterre, qui leur promettait dessecouË'
Ils prirent pour général et pour maire le corsaire Guiton.
( i'acceptô, dit:il, à condition qu'il me sere- permis de
plonger ôe poignard dans le cæur du premier qui parlcra de
i" teidte, ôt que vous en fetez de même à mon égard si je
songe à caPituler. r
lî nottd anglaise, commandée par leduc de Buckinghamt
fut repoussée de l'île de Ré et s'éloigna. L'ormée royale, com-
rnandôe par le duc d'Angoulême et les maréchaux de Bas:
sompierrô et de Schombcrg, entoura la place par des lignes
fortiiiées; Richelieu I'isola de la mer per une digue de sept
cent quarante toises et repoussa lcs a.ttatiues d'une nouvelle
flotteânglaise. Un troisièmearmement composé de cent vingt-
cino vaiiseaux anglais attaqua la diSue et langa des brùlots
po,,,,l'incendier : les brtlots échouèrent, les navires chargés
àe poudre furent engloutis à coups de canon, et les.Rochelois
repbussés rentrèrenLdans leurs murs. Ln misère était extrême
dfns h ville; sur trente mille habitants, vingt-quatre mille
étaientmorts. Quand les.Anglais se furent retirés dans la rade
de I'ile d'Aix, il ne resto plus que cent trente-six hommes en
état de tenir les &rmes: Guiton céda. Richelieu entra le 30 oc-
tobre { 628. II demanda, dit-on, au maire ce qu'il pensait des
rois de France et d'Angleterre : < Je pense que mieux vaut
avoir pour moitre le roi qui a pris La Rochelle que le roi qui n'a
TOUIS XIIT ET NITBEIIES. 30!
pss su la défendre. n L& mairie, l'échevinage, le corps de la
ville furent abolis à pcrpétuit6 : toutes les institutions élec-
tives furent supprimées, seuf le consulat du tribunal de com-
merce ; les fortilications furent resées; les habitants ne con-
servèrent que la liberté du culte.
8. Edit d'Alais (1629). Le duc de Rohan, chef des
protestants, continua - en Lnnguedoo, avec les
la
guerre
subsides de I'Espagne. Louis XIII et Richelieu s'emparèrent
de Privas et d'Alais, et Rohan, perdant tout espoir, olfrit de
capituler. L'édit de pacilication perpétuelle d'Alais comprit
tous les rebelles dons une même déclaration d'amnistie.
Les villes calvinistes perdirent leurs fortifications et gardèrent
leur liberté de conscience. L'édit d'Alais confirmait et corrio-
geait heureusement l'édit de Nantes. ( C'éta.it sur les ruines
de la faction huguenote que Richelieu faisoit jurer au ûls de
Henri IV le maintien de la liberté religieuse proclamée par
son père. Il n'y avait plus de particalviniste en Francet. l
9. Lrutte de Richelieu contre la noblesse. -
r< Vous vemez que nous serons assez fous pour prendre La
Rochelle, > disait Bassompieme I et il exprimait ainsi I'opinion
de lo noblesse, irréconciliable ennemie de Richelieu. Elle
I'assaillit de conspirations sens pouvoir ni tromper sa vigi-
lance, ni intimider son cæur, ni lasser sa sévérité. Dès 162ô,
le comte de Chalais complota de le tuer : arrêté à Nantes, il
fut condamn6 à. mort. En t627, le comte de l\Iontmorency-
Boutteville se battit en duel sur Ia place Royale, malgré les
édits; il fut exécuté en place de Grève, malgré les supplica-
tions de toute la noblesse. En 1630, i\{arie de Médicis, proli.-
tant d'une malsdie du roi, lui onacha un ordre d'exil pour
le cardinal l et ses &mis, Guise et les dcux frères Marillac, se
préparaient à prendre la succcssion du ministre disgracié.
I\{ais Richelieu ramena Louis XIII, ût exiler Marie, empri-
sonrrer Bassompierre et mettre en jugement les deux I\{a-
rillac : le chancelier fut mis à la Bastille, le maréchal accusé
de concussion fut contlamné à mort. Ainsi se termino Io
journëe desDupes, En 1632, Gaston d'Orléans, frère du roi,
qui nvait épousé sans autorisation la sæur de Charles IV, duc
de Lorraine, entraina à Ie guerre son beau-frère et le duc de
I\{ontmorency, gouverneurdu Languedoc : Charlcs IV, chassé
de son Etat, perdit au traité de Livcrdun lc duché de Bar;
l. Eenri Martlu"
306 EISTOIRE DE FNÀNCE.
Montmoreney, fait prisonnier à Castelnaudary par le maré-
chal de Schomberg, fut condamné à mort et déoapité.
En t 636, Gaston et le comte de Soissons voulurent assassiner
Richelieu: le comte se réfugia à Sedan. En 164t, il reprit
les armes, battit les troupes royales à la l\Iarfée et périt dans
I'aclion.
10. Conjuration de Cinq-Mars (t 6tt?). - Le car-
dinal n'eut pas un long répit. Le marquis de Cinq-Mars, ûls
du maréchal d'Effiat, et grand écuyer, s'ernpar& de I'csprit
rlu roi et aspira ir la fortune du duc de Luynes. Il conseilla à
Louis d'éloigner un valet hautain qui ne lui laissait &ucun
pouvoir; mais lc roi déclare que les services du cardinal lui
étaient nécessairos. Cinq-l\{ars pousse alors plus avant, et de
conspirateur se Iit criminel de lèse-majesté. Il s'occorda avec
Gaston d'Orléens et le duc de Bouillon, ovcc lesquels son
ami, Frangois de Thou, lui ménageoit des entrevues. Le roi
hésitait entre le ministre et le favori, lorsqu'on lui npporta à
Perpignan, de la part de Richelieu, un paquet envoyé on ne
sait par qui : c'était la copie d'un traité conclu par Cinq-
I\[ars avec Ie roi d'Espagne en gueme avec Ia France. Cinq-
Mars et de Thou furent arrêtés; Gaston, menacé de bannis-
sement et de conliscation, livra le texte authentique du
traité, et les conspirateurs furent perdus. Le 1.7 aoùt 1642,
Richelieu mourant s'embarqua à Tarascon pour Lyon,
trainant un de ses captifs, tle Thou, dans un bateau re-
morqué par le sien. Une commission jugea les accusés et les
froppo, de mort. Le {2 septembre, Cinq-l\{ars et de Thou
montèrent sur l'échafaud, et sub'irent &vec une noble rési-
gnation un chûtiment mérité. Le duc de Bouillon, leurcom-
plice, dut céder la principauté de Sedan, qui ne lui fut jamais
rendue.
+ ll. Guerre contre la maison d.'Autriche. - Pen-
dant que Richelieu domptait les calvinistes, abattait les grands
et souteno,it con[re les princes du sang, les favoris, les deux
reines et le roi lui-même une lutte sans cesse renaissante, il
poursuivait en Europe I'accomplisscment du grand dessein
de Henri lV, I'abaissement de la maison d'Autriche. En 1624,
I'empereur d'Allemagne, Ferdinand II, vainqueur de l'élec-
teur palatin, des Bohémiens et des Hongrois, était le maître
ou nord des Alpes. Le roi d'Espagne, son allié et son parent,
occupoit,le Palatinat pour surveiller les princes du Rhin, et
la Velteline pour faire communiquer à travers les montagnes
IOUIS ITII ET RICHEI',IEU. 30?
le Milanais avec le Tyrol. La politique de Richelieu attaqua
cette formidoble puissonce. Il occupa la moison d'Autriehe
dans I'Allemûgne en faisunt intervenir Christian IV, roi de
Danemark, en freur des protestantsl dans les Pays-Bûs, en
rlonnant des subsirles &ux Hollandais; dans l'Italie, en en-
voyant une armée française. Dix mille hommes chassèrent
les Espngnols et les pontilicaux de la Valteline. Philippc IV
accepta les fai[s accomplis par le truité de l\[ongon (t626).
a
-z/l-'
Riohelieu.
.la l.l\larne.
Erplioation des mots.
- sainte-Menehould,, sous-préfeeture de
- Loudun,__sous-préfectrre Oe ià Vienrie. _ I;;;i;:à;:Cà
-An
che f- lien de canton du uai ne-ôt-Loit e. grri-iietect ùà'âï il'ir,o.-
et-Loire. -
2. 0uestionnaire.
-comment âge avait Louis XIII à son avènement?
- prit-eilc la régencii
la reine mère
Quel
-
iut id ônËàilrer
de.lllarie de IItédicis? --Qret
lei faits q.i iÀlnLià* rà-pair ae
sainte- Itte eho ld ? -'Q.uels.sont
uelr es furenr les nôitiiiiè
n
blesse^et du tiers état- aur
u Q
etats fenoii"r
J mïiiruri,ir' âe'là' no-
-àË--l-orîf
r.,
états_ furent-ils dissous ?-
-.ero*er
-'bî"*ïuit
Faites" conniitie- iei tilàiàe*,
pr le,s cahiers. .- Quet_ -fur le sorr de ies-tèiôr*Ëïf r nrrr"il-, ii
l9e-9nde
revotte des grands.
--. Comment finit Concini? _ Quei fuf son
successe!r? contre.qui le. connétable eut-il à lutter? l-Comment
mourut-il? - étaient les projets ae nicnetiÀui'- naiàoîË, re
-.Quels
ta"prise de la Rochelle_.'-_Qu'eit_ce que iénit a-,Atai;î _
1!q,q 9t
uueiles en rurent tes conditions? Enumérez lei tentatives des srands
renverser Richelieu, de t626- à t64t. ii-côii,iiition
40rrr.
de urnq--uàrs: - nacôniei
sont les faits qui amenèrent le traité de ttionôoa?
-_euels
-.Rac.ontez
les derniers_ moments ae nicnetieu;
- Dôffi;ier;.hci:
pourquoi'nichilId;;;;iËi-t-il
pales. dates d.u règne. de Louis xrrr.
res ,cnarges 0e connétable et d'amiral? - fit-il pour le'ôommerce
Èxterre.urT :- uu'etart-ce que les intendants?- Que
pourquoi fut fondée
l'Âcadémie franeaise ? -
r itaiger. Exposer la régence de Marie de Médicis.
- 3. Ilevoirs
Ë.xposer -
et apprecrer le ministère de Richelieu. -
IN
r,a euERnE
"3r*HïJf"*Iir* Lrs rnÀrrÉs
(101&1648)
.
rEçoN
RÉCIT
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PITBLIQUE
DE VET{IS
OUERRE DE TRBNÎE ANS. 3I3
çais, enciens edversaires de le maison qui régnait à Medrid,
à Neples, à Milan et à Vienne, aveient intérêt à sauvegarder
I'indépendance du corps germanique: voilà pourquoi ln guerre
de Trente rûs occupa de bonne heure I'esprit de Richelieu.
Dès {617, nommé par Concini secrétaire d'Etat, il envoya
comme ambassadeur près des princes ollemends Ie comte de
Schomberg, et lui donna de remarquables instructions : dis-
siper les prêventions qui existaient contre lo Frence, pré-
senter le roi comme un protecteur désintéressé, empêoher le
roi d'Espogne de placer sur la tête d'un des siens les cou-
ronnes de Hongrie, de Bohème et la couronne impériale.
I\falheureusement la mort de Concini entraîna le disgrâce de
Richelieu, et la maison d'Autriche put commencer Ia guerre
sans avoir à maindre le duc de Luynes, fovori sans vigueur et
sans lumières. â
2. Périodes palatlne ot danoise (r618-{629).
- 7-{F
Les Bohémiens protestants, opprimés par I'empereur Mathias, t:
l. Bocmct.
OUERRE DE TRENTE ANS. 3I?
Turenne descendit alors lo vallée du Danube, mois il fut sur-
pris et repoussé par Mercy à Marienthal. Contlé lui tmena
une seconde fois des secours, et tous deux rencontrèrent les
Impériaux à Nordlingen. Ils délogèrent I'aile droite ennemie
d'une colline qu'elle-avait hérissée de canons, écrasèrent le
centre, et forcèrent I'aile gauche, commandée per Je-a-n de
Werth, à gagner Donauwerth en toute hâte (1645). I\fercy
fut tué et le vàinqueur lit placer sur s& tombe cette insmiption :
< Arrête, voyageur, tu foules un héros t > En 1646, Cond6
prit Dunkerque; en 164?, il échoua au siège de Lérida en
b.pugnt; eo-1648, il fut rappelé en Flandre et battit, I'ar-
cniauc Léopold, près .de Lens. Cette victoire hôta la con-
clusion de Ë paifet fut le dernier combat de la gueme de
Trentoans.
9. Traités de \il'estpbalie (t048). - Cette guerre si
longue n'avait pu se faire sans de prodigieux elforts. Aussi
lcs puissances belligérantes songèrent-elles, dès 1643' à ter-
mirier leurs diffrirends pil une négociation qui se poursui-
vroit en dépit des batailles. Les débats durèrent quatre ans'
et aboutirent aux traités d'Osnabrûk (6 aoùt 1648)' et de
I\{unster (24 octobrc), ot traites de Westphalie.
L'Espagne
-qui reconnut I'indépendance des sept Protti'nces-
lJnùes, avaient rejeté sa dbmination depuis t58l; mais
elle ne voulut pas traiter avec la France.
LaFrance, d'ont les armes avaient eu tant, d'influcnce sur
les résultats de la guerre, devait recueilliP une large part
des béné{ices de lo victoire. Le troité de l\lunster lui donna
les trois évêchés, l\{etz, Toul et Verdun, qu'elle occupait
depuis un siècle; la ville de Pignerol, que le duc de-Savoie
luiavait cédée en t632; la haute et la basse Alsoce, Brisach
et son territoire, et Ie droit de tenir garnison dans Phi-
lipsbourg.
'La
Sièd,e, atliée de la France, obtint de vastes tegitoires
dans I'Allemegne du Nord.
L'électorat de Brandebourg, uni eu duché de Prusse, et
agrandi d'une partie de la succession de Juliers, devint'
puissance dominante au nord du Mein et des monts de
Bohême.
Lo Confédération suisse fut complètement soustraite à la
juridiction de I'Empire.
' Les calaùnistes obtinrent lo liberté religieuse que la paix
d'Augsbourg avait donnée aux luthériens. Lo puùssance i'm'
3t8 EISÎOIRE DE FRANCE.
périale, qui avait peru si menaçante à I'Europe sous
Charles-Quint et sous f'erdinand II, fut plus limitée que
jemais, et ses décisions furent soumises à I'assentiment de
la diète.
10. Jugement sur cos traités. Ce pacte est le plus
mémorable monument du plus grand siècle de le diplomatie. -
L'Europe centrale est réorganisée suy des bases n-ouvelles;
la France, constituée garante du pdcte fédératif en Alle-
magne, s'indemnise de ses services en obtenant enlin lo
rive tant désirée du Rhin; la Germanie restitue I'Alsace à la
vieille Gaule, qui franchit les Vosges pour retrouver sa fron-
tière des anciens temps. Mais ls Germanie achète à ce prix
un grand service rendu : grâce à la Fronce, elle échappe à Ia
domination autrichienne et elle gegne la plénitude de la li-
berté religieuse.
IECTURE.
- Cond6 et Turenno.
CoroÉ, (Louis II, prince de) était le quatrième prince de la maison
de Condé.'
Le premier prince de cette famille fut trozis for, septième enfant de
Charles de Bourbon. Louis Ior, frère d'Antoine de Naiarre et oncle de
llenri IV, avait été le rival de François de Guise.Organisateur de la
conjuration d'Amboise, con-
damné à mort aur états
d'0rléans, sauvé par I'avè-
ncment de Charles IX, il
conmenQa, après le mas-
sacre de VasÈv, la guerre
civile ([562). Bâttu à-Dreux
et fait prisonnier par Fran-
çois dti Guise, il lut rendu
à la liberlé par l'édit d'Am-
boise 1t563). Vaincu à Saint-
Denis par l\Iontmorency,
0tns ,ta deurleme suerre
de religion, il obtint la
d_9 Lonsjumea.u (1qçs).
1,4i1
ilcommenQa la trolslème
guerre, futïaincu et assas-
siné à Jarnac par IU,rtrtes-
quiou ({569).
Ilenri ler, as-
Son fils,'jeune
sista tout aux iom-
bats de la Ruclrc-Abcille et
Condé. de lloncontour, Iivrés Dar
Colisny (1569); abiura à' la
Saint-Barthélemy et, après la mort de Charles-li,'prit'part à toutes
les guerres sous Ie rècne de tlenri III; il -à
courbattit Coutras, à côté
OUERRE DE TRENTE ÀNS. 3r9
rle llenri de Béarn (1587). Il mourut l'année suivente, à Saint-Jean'
d'Ansélv.
- Sôi fl'li emnoisr.rnné, dit-on. Dar sa femme.
noithume,'Ilenri II, se convertit avec Henri IV au- catholi-
cisme. nlarié a Charlbtte de Montmorency, il se retira à Bru_xelles. pour
soustraire sa lemme aur poursuites amôureuses du roi. Il rerint en
fiànce sous la régence de llarie de ilfédicis, pri!.part aux révoltes.qui
aboutirent aux tràités de Sainte-Ilenehould (f6f4)-et.de Loudun (16f6).
Il fut emprisonné à la Bastille en [6t7 et y resta trois ans. sous le ml-
nistère d'e nicnelieu, il vécut à l'écart dei intrigues et fut nommé par
Louis XIII chef du bonseil de régence. Son fils, Louis Il, fut le cmxo
ConnÉ.
Condé. aonelé duc d'Enshien. ou M. le duc, du vivant de son père,
remnorti à iinst-deux ans ia victoire de Rocroi sur les Espagnols (1643),
battit le généràl havarois Mercy à Fribourg (t644), le tla à Nordlin-
qen tlOnS'). nrit Dunkerque (t6i6) et, après un édhec en Espagne, de-
iant'Léridâ.'termina la euerie de'Tréntè ans par le brillant combat de
tôns ltOASt. Penrlant les"troubles de la Frond-e, il prit d'abord le parti
de la'cour'contre le parlement et assiègea Paris ({649). -Rival -de ltla-
zirin. lt se fit le cnet' de la frction des"petits-maitres et fut enfermé à
la naititle n6ô0). Dêlivré, il souleva torit le midi de la France, marcha
eàn1ie furènne
'et liora lés batailles de Bléneau et du faubourg Saint-
Antoine. Nlaitre de Paris, il laissa commettre le massacredes partisans
de Nlazarin et, devenr: orlieux au parlement, il se retira chez,les.Espq;
Enols. Battu par Turenne à Arras- (1651), puis aux Dunes (1658)' il
ientra en srâôe après le traité des Pyrénéés il0SS). Nommé gùuvernetlr
àô nourgdgne, il'prit part à la guetrre- de riévolution, s'empara de la
Francheltômté en'troiô semaines" (f 668). Bn {612, il envahit la Hol-
iunàJ. ieiènait les pavs-tlas contrè Guiilaume d'6range, qu'il battit à
Sd-neif iotat. Appelé eh Alsace, que la mort de Turcnnè laissait exposée
àoi coiios ie nidntecuculli, il'sâuva cette province (1615). Ce fut sa
dernière campagne. II se retira à Chantilly, otr il vécut dans le com-
merce des gdns 0e lettres. Il mourut en 1686. Bossuet prgnpnça Sgn
oraison funèbre.
TunnNNu, fits de Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne
et duc de Bouillon, naquit à Sedan en 16ll. Après av0lt servr sotls ses
oncles Nlaurice et llenri de Nassau, il fut envoyé à.la cour de f'rance
en t630. reEut de Richelieu un régimenb d'infanterie, commenqa a se
iilte-ôtinàitïe en Lopaine sgus lebaréc1al de la Force, qui lui _obtint
iô i,iaâe aô maréchal de cam0 en 1634, puis en Piémont sotrs la Valette
ài ï;Uai.ôoii, et fut nommé^ lieutenarit'genéral en 1639. ltaréchal de
Èianie en iofg, it remplaça Rantzau à'l'armée du Rhin, commanda
*ôoi te nrince de Condé'a ld lataitle de Fribgurg (f 644), fut vair:cu par
I\Iercv à'Narienthal (,1645r, répara sa défaite avec condé à Nordlingen,
ôî. id ioilrnànt au Sdé,tois Wrângel, remporta les victoires de Lavingen
ài'ae Sorfirershausen (t641), qîi'contribuèrent à la paix. de rilest-
ol,rtie fl6ir8i. I'endanties troubies de la Fronrle, il combattit contre la
ôoui, edtrainfi par la tlucfiesse de Longueville et par son frère,-.le.duc de
Éoiiittônlli irf OOfait à Retuel par le iraréchat df Plessis-lraslin (1,650).
A la moit de sorr frère, il renîra dans le devoir, combattit contre 00ndé
-f
glOlel" et au fauboîrg Saint-Antoine ({652), puis contrc Condé et
ieJEsuasnols à Àrras ({654) et aur Duntjs ({65s). Nommé maréchal
oeneràt"des camps et'armtles de France ({660),' il marcha, en 1673'
Ëontie l'électeur âe Brandebourg et lui impbsa lij traité de Vossem. ll
Ëàùrï eni,iite l'^lsace dans une" mémorable campagne et remporta ler
320 EISTOIRE DE FRANCE.
victoires de Sintzheim, de Mulhouse, d'Ensheim, en 167{, et de Turk-
heim, en t6IS. Il livrait bateille
à Mnntecuculli à Salzbach (1675), quand
il fut tué d'un coup de canon. Louis XIV Ie fit enterrer dans'l'église
Turenne.
IV
LOUIS x'I\r & MAZARIN
(r6{3-16ôr) .r.
.+.
rEçoN
'ii',:
l.
Anne d'Autriohe st fiazarin. Anne d'Autriche, veuve de
-
Louis XllI, frt casser le testament de son mari par le parlemeut
et nrit pour ministre le cardinal Mazarin.
cabale des lruportants fut aisé-
3i. nir'nouttés iutérieures.
ment réprimée. maie I'ercès - La
des iu:pôts et la mauvaise gestion
des finahces pi'ovoquèrent le mécôntentelrent du peuple et
I'onposition du parlement.
d.'La Fronde pârlementaire. - Àprès la journée des Ba-rricades,
la reine se retiia à Saint-Germain et Paris fit la Fronde parle-
mentaire : il fut bloqué par Cmdé- et se souuit au traité de ltueil.
{. La Frondo des seigtr-eurE. Condé, vainqueur, se fit le chef
-
tL.
32T BISTOIRE DE FRÀNoE.
des petits-maîtres et fut emprisonné. Les anciens frondeurs for-
qèrent trtazerin à s'eriler, ct condé commenÇa la f'ronde féodale.
contenu par Turenne à Bléneau, battu danË le faubours saint-
4ntoine,-il rlaltraita les Parisiens et se retira dans lc càinp des
Espagnols. Le roi rentra dans sa capitale et rappela ltlazarih.
5. Euerre avec I'Espagne. Traité dei pyréuées.--l On reprit alors
avcc.vigu-gur Ia gucrre avec I'Espagne. Turenue fit levci à Condé
l9 stege d'Arras; Nazarin-s'ûssura l'appui Ccs Ânglais au prix de
rrunKerque.,Les l1,spagnols sublrent un nouvel échec aux Duues,
e[ la forutation de la ligue du Rhin lcur porta le t]crnicr coup.
Ils corrsentircnt à signcÈ le traité des pviéuôcs, gui cédaif ïii
France le Roussillon avec la cerdagne, I Artois et flusieurs vittcs
des Pays-Bas.
RÉcIT
'"or,
- t(,'l
Illazarin.
':
:
IIV ET IIAZANIN.
I,OUIS 3N I
-
.,t;l
328 EISTOIRE DE FRÀNCE.
Roussillon et Ia Cerdagne; I'Artois, sauf Aire et Saint-Omer;
Gravelines et Saint-Venant en Flandre; Marienbourg, Phi-
Iippeville, Le Quesnoy, Lendrecies et Avesnes dans le Hai-
naut; Thionville et Montmédy dans le Luxcmbourg. Condô
fut amnistié; Louis XIV épousa l\'Iarie-Thérèse, Iille aînée de
Philippe IV, avec une dot de 500000 écus d'or payable en
rlix-huit mois.
12. IVIort de Mazarin (1661).
- L'ceuvre de Henri IV
et de Richelieu était consommée : un ébranger avait achevé
de réaliser lo pensée des deux gronds politiques de la France.
Mazarin avait conquis le droit de dire que, < si son langage
n'était pas frangais, son cæur l'était >. La France peut par-
donner bien des l,ravers et bien des vices à I'homme qui o
g mnrs { 661
fait de telles choses pour elle. l\Iazarin mourut le ,
désespéré de quitter ses livres, ses tableaux et I'immense
fortune qu'il avait acquise par des moyens qui n'étaient pas
tous licites.
LECTURE.
- Mazarin.
Mazarin avait I'esprit grand, prévoyaut, inventif, Ie sens simple et
droit. le caractère plus souple que fafble et moins ferme sue oeisévé-
rant.-Sa devise étail : " Le [emps et moi. r Il se couduisait,^nori d'après
ses affections ou sùs répugnances, mais d'après ses calculs. L'ambiiion
I'avait mis au-dessus de l'amour-propre, et il était d'avis de laisser
dire, pourvu qu'on le laissât faire. Aussi él"ait-il insensible aux iniures
et ntéïitait-il que les échecs. Ses adversaires n'étaient nas mêmri des
ennemis pour iui ; s'il se croyait faible, il lerrr cédait sâns honte. S'il
était puissant, il les emprisonnaiI sans haine. Richelieu avait tué ceur
qui s'bpposaient à lui; ltlazarin se contenta de les enfermer. Sous lui,
ltéehafa'rid fut rempllcé par la Bastille. ll ;ugeait les hommes avec nne
rare pénétration, mais il aidait son propre jugement du.jugement que
la vie avait dijà.porté sur elrx. Avant d'accorder sa confiance à quel-
gu'un, il demaldait: ,r Est-il_heurerrx? >,Ce n'était point de sa part
rine aveugle soumission aux chances du s6rt; pour ldi, être heureun
signifiait avoir I'esprit qui prépare la fortune et le earactère qui la mai-
il
trile. II était inca.pable d'lbattement et alait une eonstance inouïe,
malgré ses variations apparentes. Résistcr dans certains cas et à cer-
tains hommes ne lui paraissait pas de la force, mais de la maladresse.
Aussi ee qu'il cédait, i'était pour'le reprerrdre, ei, lorsqu'il partait. c'était
pour revenir. Un de ses plus spirituels antaqonistes, La Rbchefoucauld,
â dit de [ni a qu'il avaif lrlus'de bardiesse ilans le'cæur que dans I'es]
prit, au contraire du cardinal de Richelieu, qrri avait I'eSrrrit hardi et
ie cæur timide,r. Si le cardinal de Richelieu,-quiétait suiei à des accès
de dêcouragemeut, élait tombé du pouvoir, il^n'y serait"pas remonte;
tandis quc. NIazarin, deux fois fngitiÎ, ne se laissâ jamais'abattre, gou-
verna du lieu tle son exil, et vint mourir dans le-souverain comman-
dement et dans I'extrême grandeur.
Mazarin poursuivit I'affaiblissement de la maison d'Autriche, malgré
AÉGENCE D'ANNE D'ÀUIRICSB. 329
les difflcultés intérieures qu'il rencontra. La minorité de Louis XIY fut
troublée. ainsi que I'avaiênt été jusqu'alors toutes les minorités. La
France, tourbée-sous Ia main de Richelieu, se détendit comme un res-
sort lo'nstemps comprimé. La Fronde ôclata; elle ne fut pas un essai
àà réfr-rrËe, riais rrn'mouvem€nt de earactère. Les anciens intérèts des
diverses cldsses n'étaient plus assez furts, et I'intérÔt général du pays
n'était pas devenu encore'assez distinct pour qqlil y eùt une véritable
suÉrre èivile ou une révolution sérieuse. Le coad.;uteur ne pouvalt pas
ietaire la Ligue, le prince de Condé recommencer le duc de Guise, et le
parlement remplacei la royauté. Aussi vit-on des factieux sans projet
ie donner I'amusentent dà la guerre civile, former des partis qui
n'avalent que la durée d'une intrigue, et entrer dans des liaisons qu'ils
romnaient-seton I'inconsl,ance de Ieur humeur ou la mobilité de lerrrs
intéiêts. Au milieu de ces agitations déraisonnables qui troublèrenI un
moment la pnrdence du sage Turenne, qui tournèrenf dans la main du
erand Condè l'épée de Rocioi contre la France, et qui portèrent le car-
dinal de Retz à irire de son esprit un si pauvre usage, il n'y eut qu'une
volonté stable, celle d'Anne ï'Autricht!, qu'ttn homme de bon sens,
Mazarin.
La Fronde dura quatre ans. Avant qu'elle commençât, Nlazarin était
ûarvenu à abaisser-la branche allemaûde de la maiion d'Arrtriche. ll
âvait conclu la paix de Westphalie à la suite de longues et habiles né-
sociations. facilitées par les victoires combinées de-la Srrède eI de la
France. Cbs slorieux'traités de Mùnster et d'Osnabruck constituaient
fortement I'Âilemagne contre I'Autriche et subordonnaient I'Bmpereur
à I'Emoire. Ils confirmèrent la France dans la possession des trois évè'
chés dè Toul. de lletz. de Yerdun, et lui accoidèrent celle de I'Alsace.
L'abaissem'ent de la branche esDagnole, comme ncé à Rocroi et à Lens,
fut interrompu Dar Ia guerre civiie."ilazârin ne pertlit, ccpendant jamais
ce dessein dô vire, ntèhe lorsqu'il paraissait devoir en ètre le plus tlé-
tourné par le désir de sa propre conservation. trIais, après {652, rentré
définitivement en France,- il'reprit avec une ardettr hetrrcuse cette
seconde partie de sa tâche. Les Esnagnols, battus aur Dunes, forcés
dans Durikerque, privés de la Catalogne, menacés dans les Pays-Bas,
furent réduits à drimander la pair. Le traité des Prrénées fut, en 1659,
rrour I'EspaEne, ce que la paix de \Yestphalie avalt, été, en {648, pour
I'Autriche :-it mit en éviddnce toute sa Ïaiblesse.
L'habile Nlazarin avait porté la frontière de la France jusqu'au Rhin
par I'acquisition de I'Alsaie; il Ia fit avancer jusqu'à la crête des Pyre-
irées. en v adioienant le Roussillou et le vtirsairt septentrional de la
Cerdâsne:"et i[ oiivrit les Pavs-Bas à ses armées en'lui faisant cédcr
l'Artois, rine partie du duché'de Luxembourg et du Hainaut. Non-con-
tent de' ces Àrands résultats. qui assuraient Ia prépondérance de la
France en Ertiope. il lui préparâ un avenir plus-glorieux encore : il
forma, en 165S, [a ligue'du'Rhin contre I'Airtriché, et il ménagea la
suceession môme d'Esrragne à Louis XIV en le mariant avec I'infante
Irlarie-Thérèse. ALrrès I'achèvement de ces magnifiques choses, qrri lui
nermettaient de dire < que. si son langage n'était pas franQais, son cceur
I' É t a i t,, i I m ouru t. A u' grân d''
ii iiiHl.riixl )f, #!, ;i;à
rr,, rr .
"
EXARCICES ORÀUX ET ÉCRITS
I
GoLBERT, LOUVOTS, VAT'BAII
rEçoN
nÉctr
Colberl.
Vauban.
LECTURD.
- Colbert et Sully.
Destinés tous deur à de grandes choses, ils furent élevés au ministère
à neu près.dans les mèmes circonstances. Sullv Darut après les horribles
ddprétlations des favoris et les désordres de'lâ Lisud; Colbert eut à
réparer les maur qu'avait causés le règne orageur et faibie de LouisXtlI,
leS opérations brillantes, mais forcées de Richelieu, les querelles de la
Fronde, I'anarchie des finances sous Mazarin.
Tous deux trouvèrent le peuple accablé d'impôts, et Ie roi privé de
la plus grande partie de ses revenus; tous deur eurent le bon!"eur de
rencuntr"er deui princes qui avaient le génie du gouvernement, capables
de vouloir le bien, assez courageux pour I'entreprcndre, assez I'ermes
pour le soutenir, désirant faire de grandes choses, I'un pour Ia Franee,
êt I'autre pour lui-mème; tous deux commencèrent pàr liquider les
dettes de lrDtat, et les mêmes besoins flrent naitre lei mênies opéra-
tions; tous dcux travaillèrent ensuite à accroitre la fortune publique.
Ils suîent également combiner la nature de divers impôts; niais Sirlly
ne sut pas én tirer tout le parti possible : Colbert ferfrictionna I'ari
d'établir entre eux de justes proportions.
Tous deux diminuèr'ent les frais énormes de la perception. bannirent
le tralic honteux des emplois, qui enrichissait èt avilissait la c0ur,
ôtèrent aux courtisans tout interêt dans les fermes. Tous deur firent
cesser la confusion qui régnait dans les recettes, et les gains immenses
que faisaient les receveurs; mais, dans [outes ces parties, Colbert n'eut
tiue la eloire d'imiter Sullv. et de faire revivre les anciennes ordon-
dances âe ce grand hommri.'Le ministre de Louis XIV, à I'exemple de
celui de HenrilV, assura des fonds pour chaque dépense': à sonertimple,
il réduisit I'intérêt de I'areent.
Tous deux travaillèrent à faciliter les communications; mais Colbert
ût exécuter le canal du Languedoc, dont Sully n'avait eu que le projet.
Ils connurent tous deux I'ari de fâire tombei sur les richês et dur"les
habitants des villes les rernises accordées âux camDaqnes: mais on leur
reproche à tous deux d'avoir gêné I'industrie par dei tax'es. Le crédit,
celte partie importante des richesses publiqrres, qui fait circuler celles
qu'on a, et qnl snpplée à celles qu'on n'a pas, parait n'avoir pas été
assez connu par Sully' pas assez ménagé par Colbert. Les gains exces-
sifs des traitànts furènt-réprimés par t6us les dcux. mais Sullv , onnut
mieux de quelle inportanc'e il est'pour un Etat de iapprocher ies gains
des frnances de ceux qu'on peut taire dans les entreprises de commerce
ou d'agriculture.
Le c-ommerce fut protégé par les deur ministres; mais I'un voulait
le tirer presque tout entier du produit des terres, I'autre des marrufac-
'préférait
tures. Sirllv avec raisoit celui qui. étant attaché au sol. ne oeut
être ni pariage ni envalti, et qui met les- étrangers dans une défendànce
nécessaire; Colbert ne s'apercut pas que I'autre n'est fondé que sur des
besoins de caprice et de goùt, et qu'il peut passer, avec les artistes,
dans tous les'pays du monde. Sully fut'donc'supérieur à Colbert dans
la connaissance tles véritables sources du eommerce: mais Colbert I'em-
porta sur lui du côté des soins, de I'activité et des calculs pulitiques
tlans eette nartie; il I'emporta par son attention à diminuer les drbits
intérieurs du royâume, que Sully augnoenta quelqueflois, par son habi-
Ieté à combiner les droi[s d'eutrée et de sortie, opération qui est peut-
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LOUIS XrV. IjES eUERRES & LEg CONOUÊTES
(r60r-r079)
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350 EIETOIRE DE FRANoE.
allait lui succéder, ne m'imitez pes en cela. r En t66t, il
étsit loin de ces tristes rtitours sur le passé 1 maître d'un
royrume pocilié et bien uni, il avait hâte de s'avancer dans
ls csrrière ouverte por Richelieu et Mazarin, et de s'illustrer
en les d6passant. II ne tarda pos à montrer à I'Europe atten-
tive et inquiète ce qu'elle avaità uaindre d'une nation ra-
jeunie et d'un gouvernement résolu. Il crut avoir trouvé I'oc-
casion de la guene qu'il cherchait, lorsque le baron de Vfat-
teville, ambassadeur d'Espagne à Londres, brisa le carrosse
du comte d'Estrades, ombrssadeur de France, et voulut
prendre le pas sur lui dans une cérémonie. Mais Philippe IV
se hâ,ta de déclarer que I'Espagne céderait désormais le pas à
la France (1661). L'année suivante, le roi défendit aux capi-
taines de Ia marine militaire de donner nux vaisseaux an-
glais le salut exigé depuis un siècle, et Charles II, roi d'An-
gleterre, n'osr pas persister dons ses prétentions; il aima
mieux vendre à la Fralce pour cinq millions Dunkerque et
I\fardyck. Ces querelles étaient à peine apaisées lorsque le
duc de Créqui, ombassadeur à Rome, fut insulté parlagarde
pontiûcale : le roi saisit le comtot Venaissïn et allait envoyer
une ormée, lorsque le pape céda en envoyant le cardinal
Chigi, son neyeu, présenter ses excuses à, Versailles. De
I'agression contre le pape, Louis XIV passa à la croisade et
fit partir six mille hommes d'élite, sous le comte de Coligny,
qui aidèrent les troupes de I'empereur Léopold à battre les
Turcs à Saint-Gothard, sur le Raab. Enlin, il châtia les pi-
rates d'Afrique par la prise de Djigelli (Gigeri) et par le bom-
bardement de Tunis et d'Alger; il envoya des secours &ux
Vénitiens de Candie, et lit passer en Portugal le comte Schom-
berg, qui grgne sur les Espagnols la victoire de Villaviciosa.
2, Guerre de dévolution, traité d,Aix-la-Cha.
pelle (f 667-1668). Bientôt Louis XIV combattit pour
lui-même. L'Espagne, - si menaoante sous Philippe II, êtait
alors bien affaiblie. La mort avait pénétré partout : dans la
nation, par la ruine de ses libertés 1 dans le gouvernement,
par la destruction de sa marine, de ses armées, de ses fi-
n&nces; dans la propriété, par la cessation du travail ; dans
lu population, parl'inaction et la pauvreté; le sang même
de la dynastie était appauvri et dégénéré, et le jeune
Charles II, fils de Philippe IV, semblait moribond dès sa
naissance.
L'ambition clairvoyente de Louis XIV vit cette grande
TE SIÈCIE DB T,OUIS IIY. 35I
ruine de lo monarchie espagnole; il profita de ses dépouilles.
Son mariage ovec I'infante Marie-Thérèse fut le prétexte
de ses attaques; François Ie' avait péniblement lutté contre
Ia maison d'Autriche; Henri IV avait triomphé de ses elforts;
Richelieu et Mazarin I'avaient abaissée, Louis XIV la dé-
posséde.
De t66l à 1667, il isola I'Espagne par des négociations
que conduisait habilement le comte de Lionne. Puis, lorsque
mourut Philippe IV, il revendiqua la possession du chef de
sa femme, en vertu du d,roit de d,wolutùon: c'était une cou-
tume du Brabant, qui attribuait les héritages aux enfants du
premier lit à I'exclusion de ceux du second; or, Marie-Thé-
rèse étoitfille de la première femme dePhilippe IV, Charles II
était né de la seconde. Turenne envahit la Flandre, prit
Lille et occupe tout le pays (l ô6?) ; Condé entra en Franche-
Comté, s'empara de Besangon, Salins et Dôle, et conquit la
provinceen moins d'un mois (166S). Mais I'Europe s'elfraya
de ces succès si rapides: laHollande, I'Angleterre et la Suède
formèrent lo triple alliance, I'Allemagne prépora des arme-
ments. Louis XIV, habilement modéré, conclut le traité
d,Aiæ-la-ChapeIIe:ilrendaitlaf,'ranche-Comtéetgardaitla
Flandre, ,:"S.
3. Guerre de Eollande (16?2). LouisXIV haïssait
les Hollandais comme républicains et- comme calvinistes;.
Colbert les haïssait comme peuple commergontl la guerre
fut résolue pour punir ces anciens protégés de lo France
d'avoir fait contre elle la triple alliance. Après evoir ôt6 à la
Hollande ses alliés de Suède et d'Angleterre, le roi I'envahit
avee Turenne, Condé, Vauban, Louvois, et quotre-vingt-dix
mille hommes. La Hollande, en dehors de sa marine, nravait
que vingt-cinq mille milisiens et les troupes de l'électeur de
Brandebourg, son seul allié. Louis XIV, trompant I'ennemi
sur ses mouvements, passa le Rhin à Toll-Huyss et ût làune
opération de guerre bien conduite, trop vantée par Boileau,
trop raboissée par Nopoléon. Il occupa Ies provinces méridio-
nales de la Hollande 1 mais, ou lieu de marcher sur Amsterdam
avec toutes ses forces, il mit des garnisons dans les places :
au lieu d'accepter les conclitions ovantageuses qu-on lui
olfrait, il voulut ruiner et humilier I'ennemi. Alors le parti
de lo guerre I'emporto à La Haye, mo.ssocro les frères de'Witt,
chefs de la bourgeoisie, qui inclinaient à la paix, et nommo
stathoud,er Ie jeune Guillaume de Nassau, prince il'Orenge.
353 H ISTO IRE D E TRÀ]i CE.
Celui-ci Iit ouvrir les écluses de Muyden, et inonda son peys
pour le s&uver.
4. Alliance de La Eaye contre la France (t 6?3).
- C'étoit assez pour arrêter Louis XIV jusqu'à I'hiver; Guit-
laume le força à rétrograder en formanll'ulliance de LaIIaye
avec I'Empereur, lo plupart des princes de I'Empire et le roi
BÂSSTN
DE TESCAUT
BNUXELLES
fua^lquE
LTLLEJaj lonQtoJ
tAt ltirg
*:w,%
IECTURE.
- Uort de Turenae.
G'est à yous gue je m'adresse Dour vous écrire une des nlus fâcheuses
pertes qui pùt ârriver en France': c'est Ia mort de M. de lurenne, dont
je suis assurée que vous serez aussi touché et aussi désolé que nous le
sommes ici. Cette nouvelle arriva lundi à Versailles : Ie rôi en a été
afilisé. comme on doit l'être de la mort du nlus sraud canitaine et du
plus- tionnête homme du monde; toute la cour fuÏ en laruies, et M. de
Condom (Bossuet) pensa s'évanouir. 0n était nrêt d'aller se divertir à
FontaineÈleau, tdui a été rompu;jamais un hbmme n'a dté regretté si
sincèrement : iout ce quartiu btr'ii a été logé, et tout Paris, ei tout le
peuple, était dans le [rouble et dans l'émotion ; chacun parlait et s'at-
troupait pour regretter ce héros. Je vous envoie une très bonne relation
de ce qu'il a fait avant sa mort. C'est anrès trois mois d'une conduite
toute miraculcuse, el, que lcs gens du nétier ne se lassent point d'ad-
mirer, qu'arlivc lé deririer joui de sa gloire et de sa vie.
ll monta à cheval le samedi à deux heures, après avoir mangé, et,
comme il arait bien des geûs arec lui, il les laisSa tous à trente pas de
la hauteur où il voulait âller, et dit âu petit d'Dlbeuf : n ltlon ireveu,
demeuree Ià; vous ne faites que tourner autour de moi, vous me feriez
reconnaitre. ,, I{. d'IIamilton,'qui se trouva près de I'enriroit otr it allait,
lui dit : r l\lonsieur, vencz par ici, on tiré du côté oir vous allez. _-
llonsieur, lui dit-il,'v0us avez ratson;.le ne veux point du toutètrc
[ué auiourtl'hui; ce sera le mieux du monde. > ll Cut à peine torrrrtÉ
son cheval, qu'il apcrcut Saint-llilaire. le chaneau à la niain. qri Iui
dit : t, Nlorisièur, 1ètei tes yeux sur cette battririe que je viens d'e fuirc
placer lâ. ,' XI. de Turenne revint : et dans I'instant, sans être arrêtc.
it eut te bras et le coros fracassés du nôme couù qui emporta Ie trrls
et la main qui tenaienf le chapeau de Saint-Hilairc. Ce $entilhomme,
qui le resarïait touiours. ne lé voit noint tomber: le cheial I'emporte
tiùr il avait Iaissé le-pctit'd'Elbeuf ; iI n'ctait poirrt'encore tombé,'mais
il était penché le nci sur l'arçon :'dans ce môment, le cheval s'arrète;
le héros tombe entre les bràs de ses gcns; il ouvre deux fois deur
grands yeux et la bouche, et demeure tranquille pour jamais : songez
qu'itétait mort, et qu'il avait une paltie du cæur emportée. 0n crie, on
pleure; I\1. d'Hlmilton fait cesser lc bruit et ôter Ie petit d'Elbeufl, qui
s'était jeté sur le corps. qui ne voulait nas le quitter. et se nâmait de
crier. Ôn couvrc le côrps'd'un Danleau,'on le forte dans une haie; on
le garde à petit bruit; un carrosse vient, on liemporte dans sa tente:
ce l'ut là où N. de Lorges, I\I. de Roye et beaucoup d'autres pensèrent
mourir de douleur; mais il fallut se faire violence, ei songer anx grandes
alÏaires qu'on avait sur les bras. 0n lui a fait un servicc niljtaire dans
le camp,-oir les larmes et les cris faisaient le véritable deuil : tous les
ofticiers avaient pourtanI des ccharpes de crèpe; tous les tambours en
étaient couvertsiils ne battaient qir'un coupi les piques trainantes et
les mousquets renversés : mais ces cris de toule une armée ne se peuvent
pas représenter sans que I'on en soit tout ému. Ses deux neveur étaient
à cette 00mue dans I'état oue vous devez Denser. ItI. de Rove. tout
blessé. È'v fit n,.rrter: car cette messe ne fut'dite que quand ili éurent
repassé Iè Rhin. Je'pense que Ie pauvre chevaliei (dè Grignan) était
356 EISTOIRE DE FNÀNCE.
bien ablmé de douleur. Quand ce corps a quitté son armée, ç'a été en-
core une autre désolation, et partout-oùr il-a prssé on n'entri'ndait que
des clameurs; mais à Langres ils se sont surpassés: ils allèrent au.
devant de lui en habits de deuil au nombre de plus de deur cents, suivis
du peuple, tout le clergé en cérémonie; il y-eut un service solennel
dans la ville, et en un moment ils se cotisèrent tous pour cette dépense,
qui monta à 5000 francs, parce qu'ils reconduisirent-le corns iustiu'à la
fremière ville et voulurenidcfrayer tout le train. Que ditei-vôus ie ces
marques naturellcs d'une affection fondée sur u0 mérite erl.raordinaire?
Il ariive à Saint-Denis ce soir ou demain; tous ses gens I'allaient re-
prendrc à deux lieues d'ici; il scra dans une chapelle en dépôt; on lui
i'era un service à Saint-Dehis, en attendant celrii de NotreiDame, qui
sera solennel, I\[uo nn SÉvrcxÉ. Leldres.
ilI
LOUIS XIV. LES FAIITES & LES RE\IrERS
(rs7È1715)
rEçoN
1. Mignet.
EI$T. DB fR. C. COIPIt l6
''*o-
362 alsrolnn DE FnÀNcE.
sonnier dsns Crémone ptr lo prince Eugène; mais le duc de
Vendôme, son successeur, battit les Impériaux à Luzz&rt1
et conquit.le Piémont presque tout entier. Sur le Rhin, Vil-
lars, vainqueur ù friedlingen, fut proclamé maréchal de
France par ses soldats sur le chnmp de bataille ({702); il
passa en Bavière, remporta une seconde victoireà Hochstedt,
et menaga les Etats autrichiens. Mais le Portugal signa avee
I'Angleterre le traité de Methuen et remit son territoire
à I'archiduc Charles, concurrent de Philippe V; la Sa-
voie I'imita, malgré les liens de famille de Victor-Amédée
avec la maison de France; entn Villars fut rappelô d'Alle-
t magne pour combattre les Camisards dans les CÔvennes.
* tg. $.evers des Frahçais ({704-1709). - Alors
commencèrent les grands revers. Les maréchaux de Tallard
et de Marsin perdirent en Bavière la désastreuse bataille
d'Hochstedt (t?04), qui refoula les Françnis jusqu'en Alsacc'
Villeroy fut défait à Ramillies per Marlborough, I\{arsin à
Turin par Eugène (t?06) : l'Italieet Io t'landrc furent per-
dues comme l'Âllemagne. En Espagne, les Anglais prirent
Gibraltar (1704), et, deux ans après, I'archiduc Chs,rles entra
dans Madrid. La victoire du maréchalde Berwick, à Al-
manz&, I'o{fensive hardie prise par Villars dans le Pala-
tinat (1707), ne furent pour la France qu'un court répit. La
déroutc cl'Oudenarde (t708) fut suivie du terrible hiver
de {709.
13. Misère du royaume ({?09). - Le mois de no-
vembre t708 avait été tiède comme le printemps; les arbres
étaient en sève, la plupart portaient des bourgeons et quel-
ques-uns même des fleurs, lorsque, la vcille de I'Bpiphanie,
la ncige tomba en abondance. Le froid dura pendant quinze
jours, puis survinrent des pluies torreniielles qui fondirent
les neiges et inondèrent les campagnes. L'hiver scmblait
tcrminé; mais, à quelques jours d'intervalle,le vent du nord
souffla de nouveau, et le froid repri[ penilant six semaines
tvec une rigueur inconnue dans nosclimats. II brùla les blés,
Iit périr les oliviers, les vignes,. les arbres fruitiers et jus-
qu'aux chênes des forèts. A Paris, il fallait faire rentrer les
factionnaires, qui mouraient de froid pendant la nuit. Les
pauvres s'entassaient dans les hôpitaux; mais on les
e.rpulsa, faute de place, et, désormais sans asile, ils er-
raient par troupes dans les rues ; trente mille succom-
\ bèreut.- ____,_,-_-41
. '. .-1
rl,
;.|
ir:
Bataille de Dcoain.
Louis XIV.
IBCTURE.
- touis XIV et Villars.
L'année l712 commgnça sous l.es. auspices les plus fâcheur : le père,
la mère, un enfant, enlevès en huit jours'par une icrugeole très malïsne.
et enfermés dans le même cercueil. Le duc d'Aniou*(Louis XV) ne"fuÉ
sauvé que parce qu'on lui fit moins de remèdc âu'aùx autres.' Lc roi
supporta ses. malhenrs_avec.un courage héroïque, ilonnant lui-même les
ordies et Léglant.le cérémo.nial, qui, dans Ics iours et surtout en France.,
est une--affaire d'litat; mais, la irremière fois que j'eus I'honneur de ld
voir à Marty après ces fâcheux événenterrts, la'fermeté du monarque fit
pllcg. à la sensibilité de I'honrme : il laissa écbapper des larmes,'et me
dit d'un ton pénétré qui m'attcndrit: r Vous voi'ez mon état. mdnsieur
,r le maréchal ; il y a peu d'exemples de ce qui rn'arrive. et oue I'on
,) perde dans la même semaine sori petit-fi1s, sà petite-bellô-nlle et leur
rr lils, tous de très grande espéranie et très tcirdrement aimés. Dieu
u me purtit : je I'ai bien mérité. J'en soulTrirai moins dans I'autre
D monde. I}fais suspendons mes douleurs sur les malheurs domestiques,
' ef faire pour.prévenir ceux du rc)yaume.
,u:{o^ll^r_e^gnt_ q-egf ;e
)) LA Conttance que I al en vOuS est biCn marquée, puis0ue.ie vOus
,, remets les forees et le salut de l'Htlt. Je connrls votie zôie ei la va-
r I^e.gJ de,mes troupes; mais-enfin.la fortune peut vous ètre contrairc.
arrivait ce malhcur à I'armée que vous commandez. quel serait
's'il
votre sentiment sur.le parti. que j'aurais à prendre pôui ma per-
')
,r s0nnê? 'r A une question âussigravt! et aussi iôportantd. je demeirrai
qrrelque_s moments rlans le silenee; sur quoi le roi reprit ii parole, et
dit: ,, Je ne_suis pas étonné que vous nti répondiez pàs bien'prompte-
D ment ; mais, en attendant quc vous me disiez votie penséc-, je .ious
[E SIÈCLE DE TOUIS XIV. 367
u appréndrai la mienne. lfaiesté, répondis-je, me soulagerl
- Votre
u bèàucoun. La matière mérite de la delibération, et il n'est pas éton-
r traot qud.l'on demande permission d'v rêver. Hé bient-reprit le
D r0r, volcr ce que .1e pensè; vous me direz après- cela wtre sentiment.
sais les iaisônnemenis des courtisans;'plesque tous veulent que
" Je
,r je me retire à Blois, et que je n'attende'fas qïe I'armée ennemie
r s'aDproche de Paris: cc oui serail possible si la ntienne était battue.
u I'oiri mo.i, je sais qûc de's armées a'ussi considérables,ne sont jamais
)) assez vaincues rlour oue la nlus grande nartie de la micnne ne pirt se
retirer sur la Sômme. Je connaiicette rivière : elle est très diftÏcite â
')
)) nasser: il v a des nlaces ou'on Deut rendre bonnes. Je compterais
u âller à'Pér"onne ou â SainrQuentin y ramasser tout ce que j'auiaisde
> tronpes, faire un dernier effort avec vous, et péLir ensenible ou sauver
> I'Eta't: ear ie ne consentirai iamais à laisier a0nrochcr l'enncmi de ma
n capitaie. V,jila conrmcnt je raisonnc: ditcs-mni'çit'ésententent votre avis.
u '- Cerlainement, répôrrdis-ie, Votle illa jesté m'a bien soulagé; car
un bon scrvi[cur a qu'elque feine à conseiller au p]us grald roi du
")) munde dc venir e.xposer sa personne. Cependant j'avone, sire, que,
r conuaisst,rnl, I'arrieur de Vutre )lrresté noui lr sluire et avant dtiià été
a dépusitaire de scs résoiutions hcioïqLris rJans ies rnumnnts moiËs cri-
> lirrltes, i'aurais rrris le narti de lui dire que les partis lcs ttlu.s glorieux
, soirt auisisouveït les lrlus saEes, et que ie n'cn vois Das rle pli:" nublc
)) n0ur un r0i. aussigrand homùrc ôue irarid rui, que cèlui autiuel Votre
n 'ItIaiesté cst disn..rfée : mais i'esnOre- que Dieir^nous fera la grâce de
n n'aioir pas à ciaintlre de teiies'cxtréinites, et qu'il bénira-enfin la
> iustice. la piété e[ lcs autres verlrrs qui rèsnent dans vos actions. r
Saïs doute cri qui faisaiI prendre d'avrncc ariroi cette résulution pour
ainsi dire désespérée, c'était I'incertitude du succès des négociations
entamécs au congrès d'Utrecht. Vrlu,ns, Illémoiîes,
IV
T.OUIS XIV. LES LEîTRES & LES ARTS
rEç0N
RÉCI1
t
370 RISTOIRE DE FRANCE.
Corneille (f 60ô-f 685) cst < le créeteur d'un pethétique
nouve&u, inconnu à I'antiquité et à tous les modernes evant
lui : il dédaigne de parler oux passions naturelles et subal-
ternes. Il s'adresse à une partie tout autrement élevée de Ia
1. Cousiq.
tE. SIÈCIE DB LOUIS XIV, 37I
Aucun fabuliste n'approche de notre La Fontaine (1621-
t695). Il compose ses personneges et les met en scène avec
I'habileté de l\[olière; il sait mêler I'rde à la fable; il està lo
fois le plus naif et le plus
rafliné des écrivains, et son
art échappe dans sa perfec-
tion même.
Rncine (1639-l 699) don-
na à ses personneges dcs
passions moins grandes,
mais plus pathétiques que
cclles des héros de Cor-
neille. Il n'était pas né pour'
pcindrc les hôros, mais il
peint admirablement
I'lromme &Yec ses passions
naturelles. Dans ses tragé-
dies d'Ânt/rcmilque I de .Bri-
tunni.cus,, de Phetlre, d'Es-
tlrcr ct d'Atltalte. ii est,
original môrne en imitant, il laisse les anciens bien loin
dcrrière lui et il égale le souffle puisslnt des émivains bi-
blia ucs.
Boileau (163ô-17{l) mérite d'être mis à Ia suite de ces
grnnds hommes. Il leur fraye la voie par ses Safires contre
les mauvais poètes et les sou-
tient contre leurs ennemis et
contre eux-mèmes par la rai-
son toujours sensée qui ani-
me ses Epltres et son Art
poëtique .
3. Les prosateurs. -
Le premier nom que I'on ren-
contre et le plus grand est
celui dc Bossuet (l 627 -l'7 0 L),
ù Ia fois historien, orateur,
théologien, dans son Dt"scours
sur I'listoire uniuerselle, ses
?raisotts funëbres et ses Ser- Ra'rino.
monst son lJfsfoire des aaria-
tions des églises protestantes et vingt autres écrits.
Fénelon (165t-{715), son disciple et plus tard son rival,
372 gISIOINB DE trRANCE.
La colonoade du Llruyre,
LECTURE.
- Louis XIV et sa cour.
Sa.
,beauté,personne semblait faite pour son rôle : sa taille, son port, sa
et sa grande mine annunçaient le souverain ; une ma.iesié nâtu_
relle accompagnait toutes ses actions et commandait le iesrrect. Il
suppléait par un grand sens au défaut de son éducation. Il avait sur_
tout I'instinct du pouvoir,, le besoin de diriger, Ia foi en soi-mêrnc, si
necessarre pout commander aur autres. Aussi prit-il lrossession sans
dé0ance de toutes les forces vives de la natiùn. Ir èntra dans sorr
siècle comme chez lui. sa maxime fut touto conrraire à celre destvran-
nies vulgaires; il voulut unir pour regner. Il concentra au pidd de
son trône, tout, ce qui était influence -ou éclat: noblesse, fortune,
science, génie, bravoure, vinrent comme autant de rayons briller au-
tour de sa couronne. Le peuple, fatigué de la guerre iivile. s'attaeha
au roi eomme à son déferLseur; la boùrgeoisie aima volontierô ce maitre
fle,s,qs maitres,
qui lui garantissait, à défaut d'aulres égalités, ceile de
I'obéissance.
L'aristocratie abandonna encore une fois, comme sous François lor,
TE SIËCLE DE LOUIS XIV. 37$
ses ettnuyeux châteaur pour l'élésante domeslicité de la cour. llais
cette foiJ sa présence n'e fut plus- menaçanle pour
'Et le pouvoir royal.
Richelieu avaii brisé pour iamais son orsueil. la réaction avoitée
dc la Frondc, celte révoluli-on parlemen[âire dont la noblesse fit une
émeute, tui avait prouvé à ille-nême son impuissanee. Désor-
mais elle n0 sera plus rien gu'avec et par le roi. [lle pourra de-
venir pour la Franee un farderu; du moins elle ne serâ plus un
danser.
C'est de la cour, c'est des marches du trône qu'il faut envisager le
-l'ensemble.
m0uvement intellectuel du rèqne et embrasser L'hdmme
qui dit : L'Etat, c'est mo.i, pu[ dire aussi : r. Les lettres, les arts, la
nensée de mon époque. c'est moi. r Non que le siècle erit abdiqué en
faveur des goùtb rit ,ies opinions personnelles du monarque;' mais
pflrce gue ce monargue représentait de Ia manière la plus frappante,
ilans une brillante pdrsonnâlité, les opinions, les goùts,
'les aspirati,-rns
de son e00ûue.
D'lbortl ôette rovauté nouvelle veut se dévelopoer à I'aise. se erôer
à elle-même son enveloppe et, pour ainsi dircl'sa forme, blle ahan-
donne le Louvre, qu'clle vicnt poirrtant de marquer de son empreitte,
et oir le médecin Claude Pcnault a élevé cette imposanle eolonnade.
à la fois si noble et si correcte : c'cst à Versaille's qu'elle va étalei
toutes ses splendeurs. Le Louvre n'est qu'un palais, enveloppé et
comme engloirti par la qrande cité nonulairé. où lâ rotaûté croit'e'neore
entendre lés deLniers nïrmures qui outragèicnt son ehfance; il lui faut
une ville, et une ville qu'elle fas'se, qu'elTe remplisse seulé. a Saint-
Germain, remarque Saint-Simon, offr'ait à Louis XIV une ville toute
faite ct qre sa position entretenait par elle-mèrne. ll I'alrand0nna p0ur
Ycrsaille-s, le pius triste et le plus ingrat de tous les lieux, sans ïue,
sans bois,'sani tcrre, parce què tout f est sable mouvant oû marécage.
tl se plut à tyrannrsér la natïre, à la dompter à fr.rrce d'art et de tié-
sors. ll n'y avait la qu'un très misérable cabaret: ii v hâlit une rille
entière. , Le lieu, comme le dit spirituellement le duc d"e Créquv, est zæ
fauori sans mérîte, qui devra tôut au maitre et ne lui en'plaira que
davantaqe. Versailles est I'ceuvre svmbolioue du rèene de Louis XlV.
La lacade du levant, qui regarde Piiris, prôsente un"entassement irré-
gulier d'édiiices, oir le modeste château de Louis XIII, avec ses mu-
railles de briques. est envclotpé nar Ies nouvellcs et vastes construc-
tions. l'rois'couis d'irrégale'frantlenr v0us eonduisent .jusqu'au sanc-
tuaire otr repose la majesié rolale. C'est au couclrant qui Versailles est
vraiment lui-même. Lâ une faÇade immense s'étale avec une résularité
parfaite; rien n'altère la sérénité dc son déveluppement. Plusile tou-
iclles. de cases d'escaliers: rien oui rannelle la'vicille architecture rra-
tional'e. Un s"eulcorp; de lâtiment fait s'iiilie au nLilieu de cctte longne
ligne droite. C'est là qu'habite Ie maitre : les deur ailes se reculent eI
gardent une respectueuse distance.
Jules-IIat'douin trlansnrd a construit ce palais i Lebrun le peuple
de peintures. Avec son ampleur imposairte, sâ science de' I'eifet
ttréâtral, il jette
-plu$tr.rut l'0lvmpè au pied du roi de Francc. La mvtbo-
logie n'est qu'une "allêgorie inagnifique dont Louis XIV eit la
réalité. Les nations vaincucs snnt Dersonnifiées : l'Âllcmasne. la Hol-
y
lande, I'Espagne, Ilome clle'-mônre' y plient humblemcnt lis genour ;
mais nulle part n'alrparait la figurc dè la France; 0n n'y voit que celle
de Louis.
Un troisième artiste a complété }lansard et Lebruu : LeNôtre a wéê
376 EISTOIRE DE FRAN0E.
une campagne p0ur cette maison. Des fenêtres de son incomparable
galerie des glaces, Louis ne voit rien qui ne soit lui-même. L'horizon
entler est son ouvrage, car son jardin cst tort I'horizon. cgs bosquets,
ce.s avenues si droites,.ne solt que la p,rolongation indélinie dir pa-
lais; _c'est. u.ne architecture de pierre. -Les
-eaux, albrcs ne végètenf que
sous_.la règle et l'équerre; les amenées à qrands irais dâns
ces lieur arides, ne jaillissent qu'cn dessins réguliérs. I\ljlle statues
de marbre et de bronle sont les tableaux mvthôlosiques de ce châ-
teau de verdure, et, comme ceux de Lebrun, piésentànt I'apothéose du
erand roi.
Lo rlh;lilcau do Vcrsailics.
l.;i l.'r';rrrr,,' rr pryé pour const,ruire Versailles utre suuiuc rtui équivau-
drait aujourd'hui a r;rrrlre ceuts millions. nllris le roi a créé autour de
lui un |etit, uuirers dont il cst le ccutre et la vie. C'est là lc nrodèle
qrr'il préscrrte arrr ar.[istes; c'cst là lc s.rnrbolc rlrre les poutes et les
écrirains voni tous plus t-ru nruins replorluirc.
.Versaiiles, quoiqde rajeuni par I'heuLcuse pensée du dernier de nos
rois, n'est cticurc quc I'onrbre dc lui-nrémg. I)0ur le rctrour.er lout
entier, il firut Ie repeupler par I'inrarination, lui rerrrire sl loulc blil-
llrrlc e[ [rarec, scs I'èies slrlendirles, tellcs qrre les n)(rntrc illme rie
yiyy1.é. ..Que v0us dirai-_jq I lllgnilicurrce, il).nrilrtion, tonte la [,'rnucc,"Se-
haLil.s rebaLtns ct rcl-rrothé.s tl'or, pi.errerics,-brasier,s de fuu ct de fleLrrs,
embarras de carrosses, cris dtns la rue, flambetux allrrrnis. rê,.ulc-
rnents .et gens roués; e nlin le tourbillon, la dissiputiou, lcs d'ernantles
sans réponses, les complinrents sans savoir ce qire l'on tlit; les civi-
lités sans savoir à qui l'on parle, les picds' cntortillés dans lcs
que,lles. , Il faut revoir- versailleÈ à travers ies allusions transparentes
de ljérénice :
Louis est en etret l'âme de Êa cour comme de son palais. C'est lui
qui inspire la grâce et I'esprit aur femmes, la valenr-el, la politesse
aur homres de guerre, l'émulation et presque le génie aux artistes.
Les artistes vivent et meureut de ses resardi. Loin- de fuir la repré-
sentation comme un fardcau, il est à son-aise dans son rôle de ioi;il
se j0ue avec.la satisfaction et le bonheur d'un grand artiste. Il entraine
autour de lui et distribue avec goùt ee monde brillant qui lui appar-
tient. trlieur que Nansard, Lebrùn et Le Nôtre, il a fail, iui-mème'son
\rersailles, un Yersaillr:s vivant, plein aussi d'élégance et de majesté.
J. Dsuocnor.
l:, (r71sl789)
l'
I
l I
I
LOÛIS XV.
- LT DIIC F'LEI'RY
LE CARDINAL
D'ORLÉANS.
-
(r7lrr789)
rEçoN
RÉCIT
tr
rrtr
LOUIS XV.
-L,8S euERRES DE r,A SUCqFætô*
j'i{
nÉur
l. Mort de I'empereur Charles Vf. A la mort
de I'empereur Charles VI ({740), sr succession -fut disputée
à sa tlle, I\farie-Thérèse, par le roi d'Espagne, les électeurs
de Bavière et de Saxe, les rois de Sardaigne et de Prusse, en
dépit de la pragmatique sanction. r
Le plus redoutable de ces prétendants était Frédéric II le
Grund,, qui devait être le uéateur de la Prusse moderne.
2. Guerre de la succession d'Autriche. Pen-
-
dant que les prél,endants faisaient valoir leurs réclametions
par la diplomatie, Frédéric II appuyait les siennes p&r les
&rmes. Il envahit lo Silésie et conquit cette province par ia
victoire de l\[olwitz (r,7ttl). L'Europe encore hésitante se dé-
cida à intervenir. En France, le cardinat Fleury voulait garder
Ia'neutralitô ; mais les frèresBelle-Isle pousseient àla guerre,
sI$T. DE Fn. C. CoUPL. 17
386 ETSTOTRE DE TRANCE.
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I u ccE59r 01t D'ArrT,î
etde SEPT AllS ,
LA
tC \L-'-
fo-1748- us6. l?63.
LECTURE.
- Duplei-.
Dupleir, gouverneur des établissements français dans I'Inde. montra
dans ce poste un génie supérieun. Son arnbition était de créer irn puis-
sant empire colonial. Profitant avec habileté des divisions qui avâient
éclaté parmi les princes indiens, il s'empara d'un vaste territoire aussi
grand que la France.
Un auxiliaire brillant d'esprit et de courage Iui prêta le plus utile
concours : ce fut sa femme, Jeanne de Castro. namiliere avec toutes
les Iangues de l'Inde, elle entretint, Dour le compte de son mari. une
vaste correspondance avec tous les pèrsonnages iidigènes qui pouvaient
servir les pro.iets de Dupleir, et se rendit Célèbre -dans l'lnrie entière
sous le nom de la princesse Jeanne.
Dupleix soutirrt cirntre les Anglais une lutte énergique. Ceux-ci avaient
mis le siège devant Pondichéry, la capitale des étabiissements francais.
Dupleix dirigea en personne la défense et y reçut une blessure.' Sa
femme le seconda d'une manière admirable;-elle-bravait tous les dan-
gers à ses côtés, soutenant par son exemple les officiers et les soldats.
la pair d'Ai-x-la-Chapelle,.les An$lais, effrayés des progrès que
^ .Anlegla conqrrète française,.exigèrent lè rappel db Dupleix.
faisait ie gou-
vernement francais eut la faiblesse d'v conseri[ir.
Dupleir mouiut à Paris dnns une ëxlrême misère. Les Francais ne
doivent pas oublier le souvenir de cet homme de sénie qui. s'il ayait
été soutenu par sa patrie, lui aurait donné Ie magnifiqrio 'empire de
I'Hiutloustan
3. Ilevoirs à rértigir. -
Expoier les campâgnes du maréchal de
Saxe.
-
Raconter lés campasdes qui ont auien"é le traité de Paris ct
-
appréeier les résultats de cri tiaité.
-
ru
Lours xv. - TitfJTffiiR""n'LEtrENr.
(r7$.r77{)
rEç0N
l. ilinlstère de Choisecl. - Le ministre Choiseul (1758-1770)
essavÈ de réDarer lcs désastres de la gueme de Sept ans.
2.'Politiquô intérieure. - A I'intériéur, ChoiseuI soutenu pal
les philosophes et par le parlement, ordonna I'erpulsion des
'iésuites.
3. Politiqueertérieure.
- A I'extérieur, il signa avec les Bour-
bons Ie pacte de farnille et annexa la Corse.
4. Le tliunvirat. Cet habile ministre fut renversé par une
intrigue de cour, qui- donna le gouvernement à lllaupeou, TerraY
et tl'iiguillon. Soirs ce triumvirat (1770-1774), I'abâissement d.è
la France fut complet.
RÉCIT
LECTURE.
- Aoquisition de la Gorse,
. Choiseul conc,ut Ia pensée de réuuir la Corse à la Frauce. Cette acqui-
sition lui parut imporlante, comme une dépendance naturelle de la pio-
vence, comme p-ropre â protéger le conme-rce du Levant, et à favoriser
des opérations futures en ltalie. AFrès de longues hésitations. Gônes
consentit, et Spinula, son ambassad'eur à Paris] siena un traité'par le-
quel les deux purssances convinrent que le roi ôe France soumettrait et
désarmerait les Corses, et les gouvefnerait.iusgu'au moment où la ré-
publique serait en mesure de lui remboursei les avances que lui aurait
coùtées cette conguête.
Le ministre franqais fit ouvrir une négociation avec paoli. nremier
magistrat et général de la Corse; il
-lui dèmandait qu'il portât'sôn pays
à se reconnaitre suSet du roi, et, conformément au v'æu due d'ancieirnes
eonsultes avaient Iuelquefois manifesté, qu'il se recoiruùt librement
province du royaume. Pour prix de cette condescendance, on olfrait à
Paoli fortune, honneurs; et lé caractère grand et généreur du ministre
avec lequel il traitlit ne pouvait lui Iaisicr aucurie inquiétude sur cet
objet. Il rejeta toutes cei offres avec dédain; il convoqua la consulte
et lui-exposa.l'état critiqrre des aflaires; il ne lui dissimula pas qu'il
était impiossible de résiiter aux forces'de la France, et gu'il n'aiait
qrr'rrne espérance vague, mais rien de positif, sur l'intervention de
'ou
l'Ansleteue. ll n'y eut qu'un mi : La li\erté la morll ll insista
pour que I'on ne s'engageât pas légèrementl que ce n'était pas sans
réflexion et par enthousiasmè qu'il fallait bn[reDrentlre une'nareille
lutte. Un jeune homme de vingt âns, député à ll c'onsulte, acheia d'irr-
Iluer slr les esl,rits par un discours pliiin de verve; il venait de Home
et de Pise, et était plein de I'enthoùsiasme qu'inspire la lecture des
anciens, et qui régnait dans ces écoles. < S'il 6uffisiit, pour être libre,
l de le vouloir, tous les peulrles de la terre le seraient.'peu ceoendant
D ont pu arriver â jouir des'bienfaits de la liberté, parce que ireu ont
{OO HISÎOIRE DE FBANCE.
eu l'énergie, le courage et les vertuS né-ceSsaires. >..D'autres ajoutaient
',
ouà. nnurris depuis quârante ans dans les armes, ils avalent vu périr
leui's nères et léurs eirfants pour obtenir I'in<lépendance de leur patrie,
bienfait qu'ils tenaient de. Ià.nature, qui.les âvait isolés de tous les
iutres peirples. Tous paraissaient surtout indignés de ce qrre la France,
oui àva'it été souverrt'môdiatricc dans leur qucrelle.avec Gôncs., et avait
iouio,,ts nrotesté de son désintéressementl sc présentait arrjourd'hui
couime pârtie, et feignait de moire que le gouvernement de Gênes pou-
vait venïre les Corses comme un troupeau de bæufs.
Les prêtres, les moines étaient les plùs exaltés. La qaise-de la popu-
'et
lation, surtout les montagnards, n'avaient ancune idée de la.pulssânce
Oï ta f'rance. Àccoutumés I se battre et à repousser souvent ]es faibles
coros Ou comte de Boissieur et de Nlailleboii, rien de ce qu'ils avaient
vu ie les effrarait. lls goyaient que ces faibles dêtachements étaient
les armôes fratiçaises. La cônsulte Tut presque unanime pour la guerfe;
mèmes sentiments.
- nonulation rrartagea les n'arrôtèrent
la
ÙeË vains raisonniments pas la marche du eabinet franeais.
lejiô"iËiiiïiîèrriirt Chiuvelin rtebarqrïa à Bastia; il errt s0us ses ordres
douze mille hdmmes. Il prrblia des proclamations, intima dcs ordres aur
C0rnmunes, et commença les hosl.ilités;_ nrais scs troupes, batiues au
èÀmnai oe'Borgo, repoulsées dans toutes'leurs attaques, fure.nt obligées,
à la fin de la campagne de l'168, de se renlermer dans les places fortes,
neiomm,,niquant'p)irs entre elles qtle par le secottrs de quelqrres fré-
gates de croi-sière. Les Curses se crurent sauvés; .ils ne doutè.rent pas
Ëue I'Ancleterre n'inten'int; Palli pltrtagea cette illusion; mais le mt'
riistère a"nslais. inquiet de la fermentation qui se manifestait dans ses
ôôionies d Aneriqub, ne vuulait pas la guerle. Il ût r,:mettre à Versailles
une note faible ei sb contenta des erplir:ations plus faihles encore.qui
Irri-turent données. Des cltrbs de Lt'ndres envoyèrcnt des armes et de
i;fr;liif'ti-CÀitr ae Sardaigne et quelques sociét.ls rl'Ilalie dunnèrent
en !'',cret rJes secours; mais-c'étaierit de faibles ressùlllces cotttre I'ar-
meneut rctloutable qui se.préparait sur les cÔtes de la Provence. Les
éilrecs 0u'avait értrouvés Chluvelin furent un
srriet de satisfaetion dans toule l'Errrotte, et
snicialement ett France. 0n avait le bun es'
niit de concevoir (ue la qloire nationale n'était
èn rien compromiie dans une lrrttc contrc une
Doisnée de- montasnrrds, Lottis XV mème
inoiltra quelqnes s*entinrents farorables aux
Corses; il étÀit peu ialoux de cette nouvelle
couronne sur sa iêtef et, pour le dùcitler à or-
donner Ies préparatifs d'une dettxiènre cam-
pasne, il fallut lui parler de la joie qu'épron-
ïeiaient les philosopltcs de voir le grand roi
battu par un'peuple'libre et obligé de reculer
devani lui. Lrintluence en serait grande pour
I'autorité rovale. La liberté avaib des fanati-
ques, qni verraient dcs miracles dans les sue-
ll n'y eut plus à
iês d'rine lutte si inégalc.
délibérer. Le maréchal de Yaux partiI pour
la Corse: il eut sons sÈs ordres trente mille
hommes ; les ports de cette lle furent inondés de troupes. Les habi-
tants se défenâirent cependant pendant une partie de la campagne
de 1769, mâis sans espdir de suôcès. La population de la Corse était
RùGNE DE LOT'IS XV. &OT
alors ile cent cinquante mille habitants au plus; trente mille étaient
contenus oar tes foits et les garnisons franqaises; il restait vingt mille
liommes én état de porter leJ armes, desqriels il fallait ôter tous ceur
sui aonartenaient arix chefls qui avaient fa-it leur trarté avec les agents
du miriistOre francais. Les Corïes se battirent avec obstination au passage
du Golo. N'ayant"pas eu le temps de couper Ie pont, Qgi était en pierre,
its se servirent aôs cadavres dè leurs morts pour en f6rmer ttn retran-
chement. Paoli, acculé au sud de I'ile, s'embarqua sur. un bâtimcnt an-
Elais à Porto-Vecchio. débarqua à Livourne, tràversa le continent et se
iendit à Londres. II fut accu'eilli partout, par les souverains et par le
-
peuple, avec les plus grandes mafques d'admiral.ion.
Désormais la C-orse était française.
Iv
LES I,ETTRES & LES SCIENCES AI'
DIX-HUITIÈME SIÈCLT
rEçoN
l. la tittérature au ilir-huitième sièols. - L'histoiro du dix-
huitième siècle est rcmarguable par - l'éclat des lettres et les
srandes découvertes ecientiûques.
" !. Prinoipaur éorivainB. 'Dans lo pbilosophie et I'histoire,
-
Voltaire, i\lontesquieu, Rousseau, Diderot,
-d'Alembert,
a.tta'
guèrent'les abus'et les privilèges de I'ancien régime et prépa-
r-èrent ainsi la Révolution.
3. Les scienoes. Dans les sciences, Franklin, I-avoisier, Buffon,
-
Lagrange, Laplace, donnèrent à Ia physique, à la- chimie,-à l'his-
toiie n-aturelie, aux mathématiquès,- unc grande impulsion et
ffrent les plus belles découvertes.
{. Voyafes et découvertes. Entn les voyage-s des*navigateurs
-
Bvron. Caiterct. Wallis, Cook, Bougainville et La Pérouse, dé-
côuvriient, ou explorèrent de irouve-llee terres, et enrichirent la
géogrophie de connaissances précieusee.
nÉctr
t. Lra littérature au dix'huitième siècle.
Lo littéroture tu dix-huitïème siècle e ét6 un instrument
de combat; elle a fait une guerre passionnée oux abus et
I
I
&02 EISÎOIRE DE trRANCE.
a.ux privilèges, et s,insi elle deveit préparer lo Révolution
frangaise.
_ Voltaire ({694-1778) fut le représentant le plus complet
de son époque. Timide en politique, observateur des trÀdi-
tions en lit,térature, déiste en philosophie, il a été surtout
I'ennemi acharné de I'autorité religieuse. C'est contre elle
qu'il e dirigé s& verve railleuse et son éloquence ardente. Il a
été le tléfenseur le plus résolu de la liberté de conscience.
Montesquieu ({689-{755) a exercé surtout une inlluence sur
I'tfirlucation politiyrc des esprits. Il a cherché dans la Consti-
tution anglaise les règles
du gouvernement. Son
plus grand honneur sera
d'avoir inspiré de ses idées
les constitusnts de 1789.
Rousseau (t 7 l2-f 77S) &
été I'initiateur d'une ré-
forme sociale et morale.
Il a clierché à ramener Ia
société polie et corrompue
de son temps au scntiment
dc la simplicité et de la
naturc. Scs théories sur
l'éclucalion et ltr morale
sont souvent paradoxales ;
l\luntcsquicu. il seraiL inj uste dc leur
IECTURE.
- Voltaire, Montesquieu, J.-J. Roussoâur
CHAPITRE XII
tES PBÉIIiIITAIRES DE LI RÊII(ITUTIOI
(177r-1789)
I
LOÛIS XVI. TI'RGOT
-
(r7?{-178e)
rEçorï
l. Louis IYI. - Le suqcesseur de Louis XV, Louis XVf. étalt
bon.,.h.onnète, désireur de faire d'utiles réforÉes, maiJ ii'uan-
quait de fermeté, et par la faiblesse de son caract'ère compromiù
tout.
3. Turgot et Neoker.
qarq.ulrhle, Turgot,. qui,- Il par
ne sut pas conserver un ministre re_
ses-édits sur les corvées, la libie
cllcutûttgp des grattrs- et lr Buppression des maîtrises, avait
auranchl le traverl national (-t774-t-I76). Il sacrifia aussi Necker,
hgbile finqncier,.qui: pgl !'-oràre et l'écônomie, avaiC relevéïotre
situation fi-nancière (ri76-1.78r). La disgrâce de'ces deux ministres
fu! un malheur poui ce règnô.
3. Calonne et Èrienlq.
-" L'influence
arriver aur aflaires -l'iqtendant
ds Marie-Antoinette fit
Calonne : le gaspilluee- dà
favori amena un tel déficit, qu'il fut obligé de ôonu6quàr téi "u
notables. ceux-ci ne consentireirt à voter de"s impôts qu'riprès le
renvoi rle cal.onne.- son successeur, de Briende, e.it a-lutter
contre I'opposttlon du parlement.
.{. f,qlnel de_l{eoker. Les états gén6raur. La mauvaise admi-
nrstratlon de Erienne lbrça Ie roi à rappeler- Necker (r7sg). celui-
ci ue consentit à rentr-er au miniôtère qu'à ta bonaitiôn ae
conYoquer les états généraur.
EUIT. DE Fn. c. couPL, tE
ll0 NISTOIRE DE FBANCE.
T RÉCIÎ
'rY
'ri
I
Ë.'
I..E$ PRÉTIUINAIRES DE I,A NÉVOIUIION. 4r3
mer I'ancien intendant de Lille, de Calonne, contrôleur gé-
néral des ûnances. Ce choix était malheureux.
La théorie de Calonne était que, pour être riche, il faut ls
paraître et par conséquent dépenser beaucoup. La prodiga-
lité ûnancière fut élevée à la hauteur d'uneiéforme néces-
saire. L'argent fut semé à pleines mains. En trois ans, le
ministre contracts pour 580 millions d'emprunts. Bientôt on
ne trouva plus à emprunter et les caisses de I'Etat étaient
vides. Colonne porle olors de faire des réformes. c Mais
c'est du Necker tout pur que vous me proposez, dit Louis XVI ;
- Sire, répondit le ministre, on ne peut rien vous offrir de
mieux, D
Calonne convoqu& une ossemblée des notables. Deman-
der à des privilégiés de supprimer les privilèges, c'était
tenter I'impossible. Aussi les-notables, str la proposition
d'une subvention territoriale, exigèrent le renvôi âu mi-
nistre.
7._ Briengg ({78.7-t ZSS). Calonne fut remplacé par
un des notables, I'archevêque - de Toulouse, Loménie-de
Brienne. Le nouveau ministre obtint ce qui avait été refusé
jusqu'alors : I'impôt territorial, I'impôt du timbre, le sup-
pression des corvées, les assemblées provinciales et le lible
circulation des grains. Les notablei furent dissous. Meis
Brienne se trouva en face du parlement.
Irrité de la convocation des notables, habitué à une oppo-
injuste à la royauté, le parlement n'enregistra
-sitioa.souvent
les édits sur le timbre et la subvention territoriale que dans
qéa1c9royale. Il protesta et fur exiléà Troyes. Moistelle
'1n9
était la faiblesse du gouvernement que, deux mois après, les
magistrats furent rappelés. Ils recommencèrent leur-opposi-
tion. Dans une séance à laquelle assistait Louis XVI, ie duc
d'Orléans proûonge le mot d'i,Itëgalitë. < C'est légal, répondit
le roi, perce que jele veux. p Le ministre prépara'alôrs un
projet de loi qui instituait une cour plëntèreèt supprimait
les attributions politiques du parlement. Instruits du-projet,
les magistrats protestèrent par I'organe de deux à'entre
eux, d'Espréménil et Montsabert. Le roi ordonna de les faire
amêter. Quand le capitaine des gardes se présente pour
exécuter les ordres du roi, le parlement tout entier se leva :
n Nous sommes tous, icï, dit-il, d'Espréménil et Mont-
sabert. >
Ces luttes ovaient pxofonitément agit6 I'esprit public.
t"
I
LA GUERRE DrAUÉRrQUr
(177+r?8:l)
rEçoN
nÉcr1
I
T,E$ PRÉTIUINAIRES DE rÀ nÉvoLUTr0N. {t9 h
,{
domination anglaipe. Ils furent malheureusement arrêtér
2
hautes comme les plus simples. Né dans les prgmiers rangs de lasociété
coloniale, élevé daris les écoies p-ubliques, au nilieu- de ses- compatriotes, I
il arrivaii naturellementà lerrr-tête,-car il était à la fois leur supérieur I
et leur pareil. formé aur mèmes habitudes, habile aux mêmes elercices, I
étranger', conime eux, à toute instruction élégante, à toute prétention
sa.vaùe,'et ne demandant rien pour lui-même, .ne déployant que pour
le service nublic cet ascendant qu'un esprit pénétrant et sensé, un ca-
ractère énôrgique et calme assurent toujburs- dans une situation désin-
téressée.
En 1754. il entre à peine dans la société et dans la carrière des
armes. C'elt un officier'de vingt-deux ans qui conduit des bataillons de
milice ou corresDond avec le représentant du roi d'Angleterre. Ni I'une
ni l'autre relation ne I'embarras-se. ll aime ses compagnons; il respecte 1
l. Ouestlonnaire.
- Qu'est-ce que la guerre de I'Indépendance?
-
Combien y avait-il de colonies anglaises? Pourquoi se révoltèrent-
-
T,]T TRÀNCE EN I?89. &23
elles?
- 0uelle est la date de Ia déclaration d'indépendance? --Pour-
quoi la Frauce intervint-elle dans cette guerre? Qui avait négocié le
tiaité d'alliance? -
Quels lurent les principaur faits de la guerre?-
-
Quels amiraux combattirent en Amérique et-dans I'Inde? Quel traité
a mis fin à la guerre ? -
Quelles en étaient les conditions ?
Quelle inlluence â erercée Ia-guerre d'Amérique sur I'bistoire -
de la
Révolution ?
1. Ilevoir à rérliger. Exposer le rôle do la France rlans I'histoire
-
de I'indépendance des Etats-Unis.
UI
tEçor{
RÉCIT
IECTURE.
- Les éleoûons en 1789.
Bientôt toute la nation est en mouvement : il s'agit de procéder à
l'élection des députés aur ètats généraur. Neckeret lei notables avaienr
eu recours à une sage précaution en établissant deux degrés pr,rur les
élections; les premières assemblées nommaient les électeirrs, èt ceux-
ci nomoraient les députés..Cq f.ut alors que I'orgueil de la natiun put
paraitre légitime : eeur qrri briguaieut ses suffrages étaient digues'de
les tenir Iorrgtemps ineertains. Le barreau, la chaire, I'etablissement
des assemblées provinciales, seul résultat de l'assenlblée des nrrtables
qui se frit consolidé au milieu des discordes intestines; enfin, l'irrstitu-
tion récente dcs c/uôs, réuniuns empruntées de l'Angleterre, avaient
beaucoup répandu le talent de la parble. Ce qui multipliait le plus les
eltets de'l'éloqrrence, c'est qu'il y'avait de la'sincérité dans lei âmes.
En di{féreuts bailliages, les nubles élurent puur lenrs représerrtants
des partisans déclarés de la cause polrulaire. C'élait surtoui à Paris et
dans le Dauphiné que la noblesse avait montré cet esprit de paix et de
désintéresseneut. Les curés, que. -favorisait Ie systéue de- Necker,
avaient réussi en divers lieux à I'empurter sur leurs évèques ou sur
d'opulents bénéficiers. La noblesse de Bretagne, cérJant aux irrslriratiuns
de I'orgrreil et de la haine, avait pris le parti de ne pas eni,uyer de
'ollLait
députés aux états généraur. Le resultat de toutes les élections
une majurité imp0salrte pour le parti démocratique...
Si quelques mots prcrférés par I'esprit de parti, si beaucoun d'in-
trigues et (uelques violences fhagrinaient un mument les espriIs, l'en-
thousiasme reuaissait à la vue des instructions {Iue les difféients bail-
liages alaienl, données à leurs représentants. Dâns les cahiers mèmes
des ordres privilégies, presque tout se rcssentail de I'esprit de bien-
veillance, dont I'impulsion était devenue irrésislible. Le clergé, cn se
plaignant des philosophe;, exprimait plusieurs des vcerrr de Ia philo-
sophie, et sanctionnait, au num de l'livangile, cette trrlérance dônt le
mot I'avait si longternps o{fensé. Ce corps faisait le sacrrlice de ses pri-
vilèges pécuniaires pour la défense desquels il venait de se .loindr:e à
tous les adversaires du gouvernement. La noblesse se moirtrait de
mème disposée à céder à la nation ce qu'elle avait jusque-là rel'usé au
roi. Les deur ordres privilégiés, malgré tous les témoignages d'un
respect affecté pour les constitutions du royaume, appelaient d-es chan-
gements qui en eussent altérô ou déphcé ioutes les bases. Ils s'accor-
daient à demander le retour périodique des états genéraux et la respon-
Babilité des ministres.
C'était surtout dans les cahiers du tiers état qu'on remarquait un
ensemble de principes hardis. La manière dont s'dtaient rencontres, en
plusieurs points, vingt mille électeurs qui, en huit jours, avaient traeé
le plan d'une constitutiun, paraissait un éclatant témoiEnase du haut
de$ré de civilisation où la France étaitparvenne. L'appar"enté unanimité
rÀ FRÀNCE EN 1789, &27
'.il
CHAPITRE XIII
Lt RÉr0r.uTt0t
(178È17e9)
I
ASSEUBI, T CONSTITI'AIWrT
(r789_1791)
tEçoN
RÉcIÎ
I
l
La Bastiile.
{i".
' rÀ RÉv0ru110t{. 43S
la royauté. Ce fut Mirabeau. Il était convaincu que la mo-
narchie constitutionnelle ossurant les libertés nécessaires et
l'éplité civile étaient des conquêtes suffisantes : aller au
delà serait les compromettre. Voilà pourquoi, oprès avoir été
un des plus aetifs promoteurs de la révolution, il devint un
défenseur sinsère et énergique de lû, royauté. Il eut le tort
greve de se laisser pensionner par le roi, paraissant ainsi
vendre ses services alors qu'il ne servait en réalité que ses
convictions. Le roi ne sut prs ou ne voulut pas suivre les
conseils de Mirabeau. Aussi celui-ci compromit-il inutilement
sa popularité dans I'Assemblée et il usadans une lutte stérile
les restes d'une énergie que le travail et Ia débauche avaient
déjà brisée. Il mourut le 2 avril l,7gl., <J'emporteavec moi
le deuil de la monarchie, dit-il, les factions s'en disputeront
les lambeaux. D
12. Fuite et arreetatiou do frouis XIII. Le roi
- Il ré-
se livra alors tout entier aux conseils de la réaction.
solut de quitter Paris, soit pour restaurer son pouvoir avec
les forces du marquis de Bouillé, soit pour se mettre à la tête
des émigrés. Dans ls nuit du 20 au 2l juin, il sortit des
Tuileries B.vec s& sceur, Elisobeth, la reine et ses deux en-
fants. Il fut reconnu à Sainte-Menehould par le fils du maître
des postes, Drouet, et arrêté à Vorennes. Il fut romené à
Paris par trois commissaircs de I'Assemblée, suspendu deses
fonctions et placé sous la surveillanoe d'une garde, comman-
dée par Lo Fayette, I\Iais les clubs demandèrent lo déchéance
immédiate du roi. Des rossemblements se formèrent au
Champ de l\{ars; des pétitions y furent déposôes sur I'autel
de la patrie. Bailly et La Foyettereçurent I'orclre de disperser
cette foule tumultueuse. La loi martiale fut proclamée. Lo
multitude ayant refusé d'obéir &ux sommations lég.lles, Lo
Fayette ordonna de faire feu. Ce sang versé ueus& un abîme
entre les constitutionnels et les républicains.
13. Fin de I'Assemblée constituante.
- Cepen-la
dant I'Assemblée avait poursuivi ses traveux et terminé
constitution. Le roi I'accepta solennellement. Les députés se
séparèrent le 30 septembre, après avoir démété qu'aucun
d'eux ne poumait faire partie de I'Assemblée nouvelie.
14. Les réformes politiques. L'Assembléeconsti-
tuante avait accompli une gronde æuvre. - Elle avait mis en
pratique les principes de t?89; et, par ses réformes, elle
ovait constitué sur des bases nouvelles notre société moderne.
{36 SISIOIRE DE FRANCE.
Le souveraineté nationale remplagait le pouvoir absolu de
la royauté. Tous les citoyens, âgés de vingt-cinq &ns' n-om-
maient des ëlecteurs qui choisissaienteux.mêmes les membres
de I'Assemblée notibnole, les magistrats et les administra-
teurs des départements.
Le gouvernement était délégué à une Assemblée unique et'
à un roi.
L'Assemblée, composée tle députés librement choisis par
l'élection populaire, ivait le potno,ir législatùf , e'est-à-dire le
droit de fairô les lois et de voterl'établissement et le percep-
tion de I'impôt.
Le roi, [ui autrefois disposait d'une autorité ebsolue,
n'avait pios- que le pouuoir eæëcuti'f , c'est-à-tlire le droit de
faire exécuter les lois. Les ministres étaient rerytonsables de
leurs octes devsnt I'Assemblée.
15. Leg réformes gociales. - L'égalité de tous les
citoyens était proclamée. Désormais les fonctions publiques
roni nccessiblés à tous, sans distinction de naissanoe' La
liberté individuelle est ossurée; chacun e le droit de faire
tout ce qui n'est pas défendu par la loi. La.propriété est ga-
rantie : nul ne peut être privé de ce qu'il possède. Tous
doivent contribuer, proportionnellement à leur reYenur o'ux
charges de I'Etat.
Dins lo famille, Ie droit d'elpesse est ûboli. Lee enfsnts
sont tous égeux.
16. Iree réformes essurant la liberté du tra-
vail. L'Assemblée constituante o assuré àohaque citoyen
-
la liberté absolue de son travail. Désormais le paysan n'est
plus soumis aux corvées; I'agriculture est s{franchie de toute
ântrave. L'ouurter n'est pluJtenu de faire partie d'une cor-
poration; les jurandes et les maîtrises sont supprimées'
L'industrie est libre dans ses procédés de fabrication. Le conz-
merçant n'a plus à payer des Àouanes intérieures ni des droits
ae pOage. Lù malôhandises circulent librement dans tout le
royaume.
iz. tr"s réformes a,dministrativeg. - L'Assem-
blèe fonde I'unité territoriale et administrative, en rem-
plaqant les anciennes provinces pP des eirconscriptions
Lniiormes, appelées d,ëpartements. Les noms des déperte-
ments sont emp.untés à la conliSuration du sol,- aux
fleuves et aux montagnes. Ainsi disparaît le souvenir de ces
petites nationalités locales que le nôm tles provinces faisait
ta RÉvoLUTloN' &97
LECTURE.
- tête de la Fédératiou.
Les fèdérés arrivaient de toutes les parties du royaume. 0n les
loseait chez des particuliers qui s'empressaient de fournir lits, draps,
bo"is. et tout ce <iui pouvait crintribuef à rendrs le séjour de la capitale
aeréâble et coùnôde. La municirralité prit dcs précautions pour
qi'une si grande aflluence d'étrangers ne iroublât pas la tranquillilé
nublroue. Ûuuze mille ouvriers travaillaient sans relâche à préparer le
Ôtram'p de Mars. Quelque activité qne I'on mit à ce travail, Ïl avançait
lentenient. On craignit'qu'il ne prit-être achecé le {4 juillet, jour irté'
vocablement fixé pour ld cérémtlnie' patce que c'étail.l'époqtre fameuse
de l'insurrectron àe Paris et de la piise de ta Bastille.- Dlns cet em-
barras, les districts invitent, au nom de la patrie, les bons citoyens à
se joindre aux ouvriers. Cette invitation civiqrre électrise toutes les
têtris: les femmes nartaqent I'entltousiasme et le propagent : on voit
des s'éminaristes, des ééoliers, des chartreux vieilfis dans la solitrrrle,
guitter leurs clolires, eourir au Champ de l\{ars, une pelle sur le dos,
ur"rrtant des bannières ornées d'emblènes patrioliqtres. Là, tous les
ôitovens mèlés. conftrndus, forment un atelier immcnse et mobile dont
chatiue soint brésente ud gruupe varié; le capuein traine le haqrret
avei le ihevalÏer de Saint-Louis, Ie portefaix avec le petit maitre du
Palais-Roval: la robuste harengère fiurte la brouette rcmplie par la
femme élëgailte; le peuple aisé,-le prirrple indigent, le peulrle vêttt, le
neuole en hailloné, iieillards, ettfants, comédiens, Ccnt-Suisses'
ôom'mis, travaillant et se reposant, acteurs eI spectateurs, olflent à I'ceil
étonné une scène pleine de-vic et de mouvement; des tavernes ambtt-
Ianl,es. des buutiqries portatives atrgmentent le charrne et la gaieté de
ce vasie et ravissânt tàbleau ; les chan[s, les cris de 1oie, le bruit des
tambuurs, des instruments militaires, celui des bèches, des brouettes,
les voix des travailleurs qui s'appellent, qui s'encouragent... L'âme
se sentait affaissée sous le- poids cl'une délicieuse ivresse à Ia vue de
chacnn redescendu aux doui sentiments d'une fraternité primitive...
Neuf heures sonnées, les groupes se démèlent' Chaqrte citoyen regagne
l'endroit où s'est placéc sà seCtion, se rejoint à sa faurille, à ses cutt-
naissances. Les liandes se tettent en uiarche au son des tanrbours,
reviennent â Paris précédées des {lambeaux, lâchant de temps en
tenrps tles sarcasmel contre les aristomates, et chantant le fameur
air i Ca ira.
tint'in, le 1.4 juillet, jour de la Fédération,-atrive, parmi le^s espé-
ranccs ïes uns, les alfrmes et les terreurs des arttrês. Les fédérés,
rangés par departement sous quatre-vingt-trois bannières' parlirent
de I'emblacement de la Bastille; les députés, des trotrpes de ligne,
des trou'nes de mer. la garde natiunale parisienne, des [aurbcrurs, des
chceurs rle musique, les-drapeaux des seôtions, ouvraieqt et fermaient
la marche.
Les fédérés traversèrent les rues Saint-l{artin, Saint-Denis, Saint-
Honoré, et se rendirent par le Cours-la-Reine à un pont de bateaur
I,À RÉVOLUTION. 439
cgnstruit sur la 1ivière. Ils reçurent â leur passage les acclamations
d'un ueuple immense répandu dans les rtles' atlr fenètres des malsons'
Suriôiqhais. La pluie iui tumbait à llots ne déralgea ni ne ralentitla
marche.'Les fédéÉs, déÉouttant d'eau e[ de sueur,.dansalent des laran-
dôtà*l dri.iu"I- : Viuent'nos frères l,es Parisiens I 0n leur descendait
ni.-iéJ ienêiies tlu vin, des' fruits, des cervelas; on les co-mblait de
[OnOJictions. L;Assemblée nationale joignit le cortège. â la.place L,ouis XV,
ôi mâiiiii entre tôlatattton des véierfns et celuides jèunes élèves de
-iragelipressive
ta rrâiri*l qui semblait réunir à elle seule tous les
et tous les inlérôts.
-"L.ïtô*in
àEei
ooicondoit au ChamD de Mars était couvertde peuple qui
battait des mains, qui chantait : Çà ira. La pluie
'gaieté
continuait de tomber.;
nôrionn. ne parais'saii strn aperèevoir : la franqaise triomphait
èt des mau"ais chemins, et rle la longueur de la marche.
M. de La Favette, montant un suFeibe cheval et entouré de ses aides
ae-ôàmu.ïonriait iôs ordres et recevait les hommages du peuple et des
féderés.'La sueur lui corrlait sur le visage. un homme,.que persOnne
ne cOnnail, perce ta fonle, s'avanct tenant une bOutellle d'une mAln' un
verre de t'âùtre : ,, Mongëneral, uous o'Dez chaud; buaezun.coup'n
Cet homme lève sa bouieille, émplit. urt.grand verre' -le présente à
ItI. de La Favette. M. de La Fayette reçoit lé verre, regarde un moment
I'incçnnu, avâte le vin d'urr seut tlait. Le peuple.apl)laudit. La f'ayette
nrOrène'un sourire de coulplaisance et un re$ard bénévole et. conliant
Ëur la multitude, et ce regard semble dire :..Je.ne- c6nceYrar Jamals
i"crn s6"pçon, i,i n'autai j"amais aucune inquiétude tantque je serai au
milieu de vous.
---bunenar*
olus de trois cent mille hommes et femmes de Paris et
des e'nvirons,iassemblés dès six heures du matin au Champ.de Mars'
assis sur des gradins de gazon qui formaient ^ltlt çlrqYe...lmmens9'
mouillés, attendaient en riant et en causant les Iêderes et l'Assemblee
nrtionïtd. bn i.,iit élevé un vaste amphithéâtre pour. le roi, la famille
r0vale, les ambassadeurs et les députés. Les lêder.és les premlers arrl-
nO"s ôuinmencent à danser les farandoles; ceux qui suivent se
jojgnent
à eux, et furment une rurrtle qui embrasse tlientÔt une partie du- champ
de Mars. C'était un spectacle digne de I'ubservateur phil0s0phe, que
cette foule d'hummes venus des parties les plus opp0sccs de la Frflnce'
entrainés par I'impulsion du caiactère national, bannissant tottt.sou-
venir du 'naSsé. tïute idée du présent, toute crainle de I'aventr, Se
ii"iantï u'ne deiicieuse insoucian'ce, e[ frois cent mille spectateurs de
tout âee. de tuut sexe, suivant leurs mguYements, ballant la mesure
avec lËs'mains, oubliaut la pluie, la faim et--['ennui d'une longue at-
tente : enfin tout le cortège-étant entré au chanrp de [lars,- la danse
eesse. chaque ttdôré va rejoindre sa battnière. L'évùque d'A.ulun se
niéoir*-e i'Olébrer la messe â un autel à l'antique rlressé au nilieu du
ôt'trlnp de \tars. Trois cents prètres vètus d'aubes blanches, c.uupccs
Aà iutget eeintrrres tricoloresi se rattgent aux qua.lrc. cuins de I'a,trtel.
L'é'rlèqire benit I'oriflaurme et les quatre-vingt-trois brnntères : ll en-
tonrre'le Te Deum. Douze cerrts musiciens exécutent ce canttqtte.
i,a Favette, à la tète de l'état-ma1or de la milice palisienne et des dé-
nulôs iles armées de terre et de mer, monte à l-autel' et Jure' au. nOIn
âes troupes et des fédérés, d'être lidèle à la natign, à la loi, au roi. Une
àécttargr; de quarante coufls de.cangn armonce à la Ffance ce serment
rorunoit. Les'duuze cents'musiciens font relenlir I'air de chants mili-
iiiiéi; tei drâpeaux, les bannières s'agitent; les sabres tirés étin-
4r0 HISTOIRE DE FRÀNCE.
cellent. Le président de I'Assemblée nationale répète le même serment.
Le oeunle ei les députés y répondent par des cris deie le.iure. Alors
te ùi se lève et prdnonce d'uire voir fôrte : <, Moi, rôi dei Français,
ie iure d'emnloùer le pouuoir qlte m'o, donné l'ucte constitutionnel
'd"" I'Etat, a àaintenir la cionstitution décrétée par l'Assemblée
nationale', et acceptée par moi.-, La re_ine_prend le d.aup.hin dans ses
bras. le présente âu peuple, et dit : < Voilù mon fils; il se rêunit
ainJi otr,ri moi dans cès mémes sentiments., Ce mouvenrent inattendu
fut payé nar roille cris de : Viue Ie roi, uiue la reine,aiue ItI' le Dau-
phih l" Ltii canons continuaient de mèler leurs sons majestueux aux
ions guerriers des instruments militaires et aur acclamations du peuple ;
le teùps s'était éclairci, le soleil se montrait dans tout soi_irr,fl;_.
II
ASSEUBT. P LÉCISLATI-\rT
(r7sr-r7s2)
rEÇoN
RÉCIT
1. Lres partis.
- L'Assemblée législative, élueen vertu
de lo constitution de l.7gl, était divisée en trois grands
purtis : à droite, siégeaient les constitutionnels ou feuillants;
à gauche, les girondins; à I'extrême geuohe, les monta-
gnards. Les premiers voulaient le maintien de la monarchie
constitutionnelle; les seconds inclinaient vers la république,
mais une république libôrale, modérée. Les montagnards
rêvaient l'établissement d'une république démocratique. Le
Gironde dominait dans I'Assemblée par le nombre et l'élo-
quence de ses partisans; la Montogne était toute-puis-
sante dans Paris, par les clubs des Jacobins et des Cor-
deliers.
Toute I'histoire de I'Assemblée législotive se résume en
trois faits principaux : la journée du 20 juin, qui fut le pre-
mier coup porté à la royauté; la journée du {0 ooùt, quien
fut la ruine, et qui révéla Ia puissance de la commune de
Paris; les journées de septembre, qui marquèrent I'ovène-
ment de la démagogie. Au-dessus de tout, domine le grand
fait de Ia patrie souvée par la victoire de Valmy.
2. Journée du 20 iuin. - Le roi, après avoir vaine-
ment essayé de gouverner ovec les constitutionnels, avait
appelé aux afaires un ministère girontlin: Roland avait le
portefeuille de I'intérieur, et Dumouriez celui des afaires
étrangères. L'âme du ministère et du parti girondin était
1\{-6 Roland, dont le caractère enthousiaste et fertne, les con-
victions républicaines, l'éloquence naturelle exerçaient un
véritable empire. Le premier octe de la ûironde fut la décla-
ration de guerre à I'Autriche. Les débuts des hostilités nous
furent défsvorables. Deux corps, sous Dillon etBiron, prirent
la fuite entre l\Ions et Tournai. Dillon fut massam6 par ses
soldats. Rochambeau donno sa clémission. L'Assemblée lé-
gislal,ive, irritée par les I'evers, se montro plus déliante en-
core à l'égard de la royauté. Elle pronongo la déportai,ion
t9'
&&2 HISTOIRI] DE FRANCE.
contre tout prêtre réfractaire; elle licencia la garde consti-
tutionnelle âe Louis XVI, et ordonna la formation d'un
c&rnp de vingt mille fédérés sous Paris. Le roi mit son
ueto à ces dÀmets, et &ccepta la démissilh du ministère
girontlin.
Les clubs proposèrent aussitôt une manifestation popu-
laire. Le 20 juin t792,, jour anniversairedu serment du Jeu
de pairme, vingt à trente mille hommes des faubourgs Saint-
Antbine et Saint-M&rce&u merchèrenl, sur I'Assemblée, sous
la conduite du bresseur Santerre, du boucher Legendre, ile
I'avocat Panis et du marquis de Saint-Huruge. Ils traver-
sèrent I'Assemblée en chantant le Ça ira, déposèrentune pé-
tition contre les ennemis de Ia Révolution, puis ils se ren-
dirent eux Tuileries, en brisèrent les portes à coups de haehe,
et pénétrèrent dans les nppartements du roi. Louis XVI,
preésé tle sanctionner les décrets, répondit avec colme : a Je
fersi ce que la constitution m'ordonne. rr Pendant plusieurs
heures, il resta. exposé aux insultes et aux violencesr s&ns
que la garde nationale ni le maire de Paris prissent des me-
sures pour le défendre oontre cette invasion. Le perti corrsti-
tutionnel, indigné de cette intervention populeire, réclama Io
punition des ooupables. La Fayette accourut de con armée, et
proposo au roi de favoriser sa fuite. La Gironde, dont lamain
était dans I'insurrection, comprit ln faute qu'elle avait com-
mise; elle cheroha à se rapprochmdu roi. Repoussée par lui,
elle se jeta dans le parti républicain. La journée du 20 juin
devait être fatale à Ia royauté, ou parti constitutionnel et à
la Gironde elle-même.
3. Journée du l0 aorlt. - Les men&ces de la coalition
ne ffrent t1u'iruiter les passions révolutionnaircs. Le duc de
Brunswic[, commandant les armées prussiennes, lança de
Coblentz un insolent manifestet meneçûnt Paris d'une exé-
cution militaire et d'une destruction totele, si le roi n'était
pus rétabli dans ses privilèges (25 juillet l?92). Les répu-
Ëlicains répondirent à cette menece par I'insuuection du
l0 aoùt.
Dans la nuit du I au {.0 aorlt, le tocsin appela le peuple
s,ux &rmes. Sonterre, $festermann, Danton, Desmoulins,
Barbaroux ovaient soulevé les faubourgs Saint-Antoine et
Saint-Marceau et les fédérés marseillais. L'Hôtel de Ville
fut d'abord occupé; une commune révolutionnaire chassa
I'ancienne municipalité; Mandat, commandant de lo garde
ASSEMBTÉE LÉGI$iATIVE. { 13
IBCTURE.
- Bataille de Valmy.
Les Allemands virent s'accomplir. saus avoir pu I'emnêcher. la ionc-
lion de Dumouriez et de Kellerriranir. Celui-ci. iieux sôudard'alsâcien
de la guerre de Sept 4ns, fort jalour de Dumouriez, n'avait nullement
suivi sls directionsl ll s'était-uir peu éloigné de lui.'Dans Ia vallée.qui
séparait les deux camps, le fran{ais et lè prussien, il s'était posté en
avant sur une espèce de pronrontuire, de mamelon avancé, oùr éLait le
moulin de Va[mv. Bonne-position D0ur le combat. détestable pour la
retraite... Cepenâant Dumôuriez mil un zèle e.rtrêÉe pour le sdutenir,
de droite et ile gauche. Tr,rute petite passion, toute rivalité disparais-
saient dans une-si gLande circonstanc'e. En étrt-it été de mèmô entre
généraux de I'ancien régime? J'ai peine à le croire. Que de fois les ri-
valités, les intrigues des géneraux courtisans, continuées sur le r:hamp
de bataille, ont amené nos défaites I
Non, le cæur avait grandi chez tous; ils furent au-dessus d'eux-
mèmes. Dumouriea ne fut plus I'homme douteux. le personnage éoui-
voque; il travailla pour leialut de la France et ia gioire deion ôol-
lègire; il yint lui-môme, plusieurs hcures dans ses ligùes, partagcr avec
lui le péril, I'encourager-et I'aider. Et Kellermann nè fui rioint lofficier
de cavalerie, le brave et médiocre général qu'il a été toirte sa vie. Il
fut un héros, ce jour-là, et à la haul,eur Tu peuple; car c'était le
peuple, vraiment,-à Valmy, bien plus que I'arinée. Kellermann s'est
souvenu toujours avec atlendrissement et regret du jour où il fut un
homme. non simDlement un soldat. du iour ôùr son cæur vulsaire fut
un monien_t_visité du génie de Ia France. il
a denrandé que ce iæur pùt
renoser à Valmv.
Les PrnssienÈ ignoraient si complètement à qui ils avaient affaire,
qu'ils crurent avoiir pris Dumonriez, lui avoir^ coupé le chemin. IlÉ
s'imaginèrent qrre cette armée de uagabonds, de tailleu,rs, d,e saue-
liers. Comme disaient les émierés. âvait hâte d'aller se cacher dans
Chàlôns, Heinrs. lls furent un'peu'étonnés quand ils les vireut auda-
cieusement postés à ce moulin de Valmy.
'lls supposèrent du moins
que ces gens-là, qui, la plupart, n'avaient jamais entendu le canon,
s'étonneraient au concert nouveau de soixante bouches à feu. Soirante
leur répondirent, et tout le jour cette armôe, composée en partie de
gardes ïationalei, supporta uhe épreuve plus rîde qir'un combht: I'im-
nobilité sous le feu. 0n tirait dans le brouillard au matin, et plus tard
dans la fumée. La distance néanmoins était oetite.0n tirait dans une
masse; peu importait de tirer juste. Cette màsse vivante, d'une armée
toute jeune, émue de son premier combat, d'une armée ardente et fran-
çaise,-qui brûlait d'aller rin avant, tenue'là sous les boulets, les rece-
t-,
IJrrtaille de Valury,
m",
COIT'SENTION NATIONAI,E
(1?9e-1795)
rEç0N
RÉCIT
PREIIIÈRE LEûTURE.
- Les armôeg de la Bépublique.
La conduite de I'armée franqaise. pendant le temps de la Terreur, a /
été vraiment patriotiqne. 0n ri'a puint vu de généraur..traitr.es à leur -/
serment envers I'Etat i ils repoussaient lcs étranfers, tandis qu'ils étaiertt
HlsT. DB llt. 0. Co.\ll'L, 20
i
ffi
qu'à Wetzlar. L'armis-
tice de Léoben arrèta ses ,lrii
succès. Âppelé par Bar-
ras, il vrnt à Paris. et ,
IV
LE DIRTCTOIRE
(17e5-1799)
LEqoN
RÉCIT
1. Difflcultés intérieures.
- Les Conseils se cotrsti-
tuèrent le 28 octobre {79.ï. Les cinq directeurs furentchoisis
prrmi les conventionnels gui avient voté la mort de Louis XVI :
Lareveillère-Lépeaux, Rewbell, Cornot, Letourneur et Barrts.
Un seul était vraiment à lo hatteur des diffieultés que le
&62 EISTOINE DE FNANCE.
nouve&u gouvernement oveit à surmonter; c'était l'illustre
orgeniseteur de nos ermées, Cûrnot.
Le Direetoire trouvait la république dans une situation
afreuse. L'émission de quarante milliards d'assignots avait
jeté le trouble dans les trensoctions et laissait le gouverne-
ment s&ns ressources. La désorganisation était portout.
Les partis n'avaient pas désarmé. Attaqué par les royalistes
et les républicains, le Directoire ne put se maintenir que par
des coups d'Etat. Dons cette lutte incessante contre les partis,
où la légalité n'était jomais respectée, c'est la dictature qui
se préparait.
2. I-re l8 fructidor.
- Les premiers actes du gouver-
nement furent fermes et sages. Il assura les approvisionne-
ments de Paris, ranima le commerce et I'industrie, préparo
une première exposition publique des produits nationaux,
retira de la circulation les assignats et frappa vigoureuse-
ment les menées du révolutionnaire Babeuf qui prèchnit
dans son journal, leTribun d,upeuple, la communauté ob-
solue des biens. Malheureusement la bonne intelligence ne
dure pas longtemps entre le Directoire et les Conseils. Les
élections qui se firent en {797 introduisirent danslesassem-
blées dn grand nombre de députés royalistes. La Révolution
' était menacée. Pichegru, le chef du parti royaliste, avait été
nommé président des Cinq-Cents ; Barbé-Marbois, ancien
diplomate de la monarchie, président des Anciens; Barthé-
lemy, ancien ministre de Louis XVI, avait remplacé Letour-
neur &u Directoire. L'armée se montre disposée à agir contre
les royalistes. Augereau tt entrer douze mille hommes dans
Paris. Sous la pression de I'armée, les Conseils votèrent le
l8 fructidor la déportation de cinquante-trois de leurs
membres. Les loisd'e.xception contre les émigréset les prêtres
furent remises en vigueur I les élections des départcments
furent annulées I l\foreau, acsusé de complicité avee Pichegru,
fut destitué.
Désormois le Directoire se débattit dans I'impuissanee
et dans I'anarchie. Au 22 floréal, coup d'Dtat du Directoire
contreles Conseils; rlr 30 prairial, coup d'Etat des Conseils
contre le Directoire. Le gouvernement avait peine à vivre
au milieu de ces luttes et de ccs complots.
3. Coup d'Etat du 18 brumaire. Tous les partis
-
conspiraient. Un homme attirait à lui tous les regards:
c'étoit le vainqueur d'Italie, le héros de Io guerre d'Egypte,
LE DtRECTornE. 4ô3
I
I
tE DIRECToIRE. 160
IECTURE.
- Les oinq directêurs.
Rewbell était un avocat alsacien qui, dans I'assemblée constituante
et dans la convention, a-vait parlé'fréquemment, maii-sàiri-èïùi et
sans justesse. un aecent fortement empieint ae gôrminis.ô,-uirîïto-
er.peu correc.te,.une voix r_ude,.un esprit argutieux, et
qur se 1llflllre
9ïl'0_l
sentait touJours des habitudes de la cbicane.'le oréîarait inal
aur succes de ta tribune. son humeul bourrue, son'espr'ït défiant par
I
I
LE CONSULAT
(u9s180{)
rDç0N
1..[e Coneulat.
- tg Consulat fut une.époque de réparation
et de réorganisation à I'intérieur, de victoir'es èt ae con'qu-gies a
['ertérieui.
8. Institutions du consul"!. - Les partis furent pacifiés: I'acl-
ministralion fut réorganisée_, -les grândes insairufiôàs âi ôoae
civil,-du concordat eide la Légiori'd'honneur furent ronâaôs.
,, f.:,lT,.oq9 gl [ln..olindea.
-j Bonaparte, à_ I'extérieur, }.n ppa
I'Aul.richc c!,Italie. à la grande bataille dé ÀIare.ngo qluiir lÈ'uô1,
tandis.que Morearr la frappait en Allernagnc, a Ia Ëataillô de
Hohenlinden (décembre t800).
4. Traité de'Lunévile. lair d'amiens.
- L'autriche
signer le traité de I,unévirle; r'Angreterre
se hâte de
elle-mbmà-rîÀiâ ra
paix a Arniens. La paix fut géirérale-(t802).
RÉcI1
il
ItEMPINE. - AUSTERLITZ' _ IÉNA. -
FRIEDLAIIID. !trAGRAM
-
(r801-18r0)
LEçON
nÉcrr
Ànrcrstaedt
L'EMPIRE. {89
ce f'ays était livré à I'anarchie. Un roi faible et incapable,
une reine corrompue, un ministre dont la scandalcuse auto-
rit6 irritait la nation, un prince rebelle, tel était le triste
spectacle qu'offrait la cour espagnole. Les prétextes ne man-
quèrent pas à Napoléon pour intervenir. Charles IV et son
fils Ferdinand VII, mandés à Bayonne, furent contraints
d'abdiquer. lls allaient vivre obscurément I'un à Compiègne,
l'autre &u château de Valençay. Le trône d'Espagne- fut
{on_né
à Joseph Bonoparte que l\[urat remplaça sui le trône
de Naples.
L'Espagne fut indignée de cet abaissement de son roi, et
se redressa frémisso,nte contre la dominstion étrangère. Des
juntes insurrectionnelles sb réunirent dans toutes les pro-
vinces; le clergé donna partout le signal de lo résistance.
Napoléon dut ouvrir par la force le route de Madrid à son
frère. Mais le jour même où Joseph entrait ds,ns sa capitale
(20 juillet), le général Dupont se laissait envelopper à Baylen,
et signait une honteuse capitulation; dix-huit millb soldets
français allèrent mourir de misère et de faim dans I'ile Ca-
brdra ou sur les pontons de Cadix. Ace moment, Junot était
vaincu por Ie duc de Wellington à Vimeiro, échouait devant
les fortes lignes de Torrès-Védras, et signait la convention
de Cintra. Le Portugal était perdu. J1i
LECTURE.
- Bataille drAusterlitz.
.-l,e lQ, I'empereur, du haut de son bivouac, aperçut, avec une indi-
cible. joie,.l'a'inée nisse com:mençqnt, à aôur poiteæ .ie
àinon ae ses
ll-1!t-portrp.' un m'urem€nt de-naric pour tôurne. si- aiôïte
quet.pornt
ïi vii
l,-ors_ J!sqll'a, ta.présomption et l.ignorance de I'art de
qpqlg avait égarQ lcs conseil-s de ceite brave aimée. iè Joir,lt-nôùrùi
li
Ir.!ll9l! nled et.incognito tous_.les bivouacs; mais à peine'eut_ii fali
querques pas g$'lt [u[ reconnu. llserait impossible de p'eindre I'entbou-
srasme des sotdats en,.le voyant. Des fanaûx de paille i'urent mis en un
instant au haut d e miltiers -de..perctres, er-ei-ie
q u;i.6-;i;s'iiiiiïe^ili*
- us
se présentèrent au-devan t de r'êmpere,ir, ia iiiaïù -uii'iei îcra-
I'anniversaire de .son courônnement, les
autres disant l_n!,pour.têter
f.1tl9_"s,i^11s. que I'armée donuerait le lendemain son nouqiiei a-l,en_
peIgur. un. des plus grenadiers s'approcha de lui et tui ait :
( slre,,. tu
, .vierrr
n'auras p.as besoin de t,exposer. id te promets, au nom des
que.tu n'auras à combatrre-que ded yeux et que
nous t'amènerons demain les- drapeaux et, I'artillerie de I'aimée -iusse
91..."^aql:T.99_t-11^g9r
pour célébrer I'anniversaire de toi couronnement. r
L empereur,,dit en entrant dans son bivouac, qui consistait en une
-
fl!_qn9 de,paille sans toit, que lui avaient faite'lei grenadiers:. voiti
de ma vie; mais je^re.grette de-penser que je per-
lL^q,ï:jllr*l9,.re.e_
0ral Don nomDre de ces braves.ggls. ri si I'ennemi.eirt pu voir cô spec-
ll.Jr: it eirt été épouvaur,é. rrrais" l'insenié c,iniinrdiiTôrjôuti'io,i ,ou-
vement, et courait â grands pas â sa oerte.
A une heure du matin, I'empereur nionta à cheval pour parcourir ses
posles, reconnaitre les feux dei bivouacs ae l;ennemi,'* ie'iii.e
compte par les.grand'gardes de ce qu'elles avaiend
ièïaiti
iu-ônitioirà'aei
Irlssgl' il appnt.gu'rts avaiert passé la nuit dans I'ivresse et des ffis
Iumulteur, et qu'un corps d'infanterie russe s'était présenté au village
,4,i
ilI
GaUPAGNES Dt RITSSTE, D'ALLEUAGNE
& Dr Fnâ.lrcr il,
(1810-1s1{) o'f , " I
rEçoN
nÉcrr
1. Gampagne de Ruseie. Les relations de la
-
France et de la Russie, devenues diffieiles après le mariage
de Nopoléon et de 1\farie-Louise, s'aigrirent de plus en plus
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Passage de Ia I]érÛ"rr,a.
IV
LES CENT.JOURS. - TYATERLOO
(r815)
LEç01{
nÉur
Bataille de Walcrloo.
ff
f;:
CHAPITRE XV
tA FRilICE C0llTEtlP0RIltlE
(Do 1815 ù uor joun)
I
1.A RESTAT'NÂTION ET LA RÉVOLI'TION
Dt 18go
LEqON
NACIT
\*.t
tA RESTAURÂTION. 617
totif. Mais il aimait trop sa tranquillité pour prendreuneini-
tiative couregeuse, il était trop iaible pou, fouitr, -un
frein
au dévouementimprudent de ses amis.'Il ne go"urr;u
pu,
Bssez' il laisss faire. II prévoyait cependanI reJrosuiiats
oo-
plorables de cet,te réaction à oïtranc'e.
il fit venir près de son lit le duc de ABordùu"
ses dernie.s instanrs,
*iàiïo,unu
:
voix éque Oue Charles X ménage la couronne de cet
enfant t > Il mourut le t6 septembrà lgZa, à soixante_neuf
Bns.
10. Charles-X ({S24-i830). Le comte d,Artois,
frère de Louis xvl et'de Louis lvm, monto ,o,
fâge de soixante-sept ans; il prit-re titre de char.les r
ru t.one
Son avènement fut ina.q,ré par quelqur,
x.
,ug., rnu-"rà*. ff
It_,0-uyirJes.prisons, al-otit iu ,.nroru et promit de main-
ren* rfl. charte. son entrée à paris excita ùn véritable
en-
rn0usrasme.
Toutefois les ribéraux et les royaristes modérés
ne furent
pas
.se!:. inq'iétude. Les un, ,Ë rappelaient t" t,"inà au
Lr révoturion; lei-aurres n,avaienr pas
::.T,t?
oullle 1._O,llr:1- lour
qu rl avait provoqué ra chute des ministères Decazes
ef
licngl1.q1, Qu'ilàvaft inspiré les lois i*popoiui* ao ,ni_
nistèrevittèle er qu'enfin it-etait le chef
la Congrég.ation. "e'riiini.-àïp*îtia,
ll. Maintien du ministère Villèle. _ Le nouveûu
règne n'avait inouguré une politique nouurrtr. ùiretu
conservait -pas
la direction des arfaires'. Au debut
de ra session
dejanvier {825' re ministère présenta trois projets-dà
qui émurent vi'ement |opiniàn pubriquu,'{i" naiànue loi
d,'un mill;iard auæ émigrës; z" totd,u'sa*ilège;3o
Riëtabrisse-
ment d,es congiëgations reltgteuses.
La première de ces tôis fut vivement attaquée par Ia
qu'elle remeuair en quesrion tour iu puiJ,
*:îlr,fllr-r
par lr qrorte comme eonsacrant régarement .r
une sp-oriation.
Elle fu^t adoptée et on"*éa trente *iriioo, a,
-cependant
rentes I o/o.
La loi d,u sacrilëge punissait de mort ra profanation
des
objets sa*és et le v-or âans res édiricis rerigieux.
eile iù *t-
taquée, au nom de la tolér&nce, par Royer_Collard qui
nro_
longa en cette circonstance un dè ses prus beaux discoirrs.
La_loi.fut votée, mais ne fut;amais aipliquée.
La loi des communautés ietigieuËeï fut amendée par
Ia
Chambre des pairs gui décido
Ë;;*ï.i-;r;Ë;;;"oïou
618 gT$1OIRE DE FRANCE.
A,,iI-
[À nEslaunÀÎt0N, 621
I'insurrection avait gagn6 tous les quertiers de la ville. Les
bamicades s'élevaient partuut; elles Etaient défendues au mi
d,e << Viue Ia charte ! >>
*l
622 UISTOIRE DEFRÂNCE. è
I'insurrection, se retira à Rambouillet et de là g&gns' Cher-
bourg, puis I'Angleterre. A la même époque le duc d'Or-
léans était proclamé roi sous Ie nom de Louis-Philippe Ier
(7 aotrt {830).
20. Résultate généraux. - Le gouvernement de lo
Restauration e été renversé eutant par les imprudences de
ses amis que ps.r les attaques de ses adversaires. Sa plus
grande foute fut de n'ovoir pûs compris que la Révolution
avait créé en Fra.nce un état social nouYeB,u, une démocratie
avec lequelle il fallait compter. Lesprincipesde {789svaient
fondé notre société moderne ; vouloir les détruire et restaurer
les privilèges du passé était une entreprise impossible. Na-
poléon, dsns un langage familier, evait dit un mot vrai :
<< Si les Bourbons sont sages, ils se coucheront dans mon
Lrulnrrxn ({"i90-f 368) s'était placé, avec Yicto-r Hrtgo, h.ors dq.Ptjt
dans cette pléiade de ierines écrivains et poètes. Ses Premières Xledî'
tations ({8201 soulevércnt en France et én Europe rrn long cri d'rrlmi-
ration. La poésie s'élevait aux plus hatttes rcgioris du sublime en s'in-
spirant des'sentiments les plus^généreux eI lès plus délicats de l'âme;
etfrea nn Vroxv (t181-f863), auleur de lloi'se el d'Eloa, et autotrr ds
ces poètes émineÀts, Guiradd, Soumet, Briffaut, Etienne. Charles No'
''
62{- HIsToIRE DE FRÀNCE.
{tier, ffittc Delphine Gay, yner Dufrénoy, Tastu, Desbordes-Valmore,
appartenaient i la nôme école et cherchaient les mêmes inspirations.
À ia mème époque, BÉnrxcrn (f780-1857) célébrait dans ses Chansons
les grandeuri Uè ta Révolution'et de I'Enipire et faisait appel au senti-
ment national contre l'étranger.
Prose.
par les grands- L'histoire a été renouvelée, au commencement de ce siècle,
travaux d'érudition. Désormais on veut connaitre et dire
la vérité, en compulsant les chroniques, les manuserits, en étudiant les
inscriptions. en évoquant et en contrôlant tous les souvenirs du passé.
L'lristbire dêviendra-exacte et véritable. Les historiens qui ont aitaclré
lcur nom à cette rénovation ont laissé des chefs-d'æulre. Augustin
Turenny ({195-{856), Lettres sur l'histoire cle France, llistoire-de la
conuuëte' de l'Anril,eterre par les Normand,s, Récits'des temps me-
rou{nliens, Di,r âns d'é|ùdes historiques, Essai sur thistdire du
tiers"etat; Àmôdée TuIe nBr, son frère,'Ilistoire des Gaulois, Thëo-
doric, Récits d'histoire roma[ne au cinquième siècle, Altila et ses
successeurs: Gulzor (178'l-1874), Collecliôn des mémoires pour ser-
uir ù I'histôire de Fiance, Coliection des mëmoires relatiis à I'his-
toî,re d,'Angletere, Histoire de ta Réuoltttion d'Anqleteme, Histoire
de la ciutlisation en France, Essais sur l'histoire de France,' TnrEns
(t191-18'11), Ilistoire de Ia tléuolution, Histoire du Consulat et de
i'Empire; SrsroNot, de Genève (t773-1842), Ilistoire des Français et
IIi,ç toire des répub liq ues italiennes,' lhcuernr (l 798-1874), Orîoine
du Droit franfais, Iltstoire de Ia Réputtlique romaine, Ilistoirb de
Irrdnce, Iltstoire de Ia Reuoltttion françafse; Ddgard Qurlrnr (1803-
{8I4), (Euures de Ilerder, Réuoltttion française; Urcunr, né en tTg6,
Ilistobe rlc la Reuolution françnise, Hisloire de trlarie Stuart, An-
tonio l'érès et llhilippe II,'Chat'lcs-Quint; Ilenri lllnrrx, Ilistoire de
France, .orrt pris plrt à ce. grand mouvement des études historiques
oul l l0nlleur de ce sleclc.
' Laseranhilosonltie sensualiste du dix-huitième siècle fut vivsmsnI n11n-
ouie rjar des'philosonhes éminents c{ui remirent cn honneur l'école sni-
r'itualiste dc Ûescartes. tlaine dc ltiirn, llorcr-Ctillard, Cousin et Joirf-
frov duivent ôtre cites au plcmier rang dcs émivains qui, par leurs
ouirages 0tt par leurs Icqons a Ir Sorbonne et à l'Ecole rrrjrniafe, contri-
Lruerefrt tc plirs à relevei )es tratlitions de la philosophie francâise.
La Sorboïne, dont I'enseigncntent avait été rajcuiri par d'érninents
nr0feiscurs, voyrit aff)rrer de norulrreur auditeurs autour de la clraire
ile Cousin, Guizbt et Villcnrain. 0n était heuleux d'entenrlre, après ce
lone silence de I'Enrpire et la tvrlnnie inquiète de la Congrégalibn. les
"parlcmcn-
orgànes de la pensée'libre et lci défcnseuis des institutiohs
taires.
La Dresse bLillait alors d'un vifdclat. Le parti Iibéral avait ses recrreils
nôriotlittues, des iournarrx et des écrivains qui défendaient, avec talcnt
èl éner,rie, les idles libéralcs. Le vrai chef ilc ce partifut.'sous la Res-
tarrralioî,'Beni;lmin Coxsrrm (1,767-1830), qli, dans son'cours de po-
lilique constilrrtionnelle, se fit le délcnseur de ]a liberté de la penste,
du ilroit de pél.ition, de la séparation des pouvoirs. Âvec plus ddmalicé
et d'esprit, avec une verve railleusc, P.-L. Counrsn (f772-t825) soutint
les mèmes nrinciDes dans des Darnrrhlets rtui errrent le plus grand reten-
tissement ('Ie Liiret, la Gazeite du tillàge, Chambord, Ie Pamphlet
eles pampltlets\,
Èirfin,'la triÉune, Iongtemps silencieuse s0us I'Bmpire, retentissait
3 LA RESIÀURÀîION. 525
alors des yq[r,Jes plus éloquentes. Lalné, ile Serre, Royer-Collard, le
général F.oy,_ Manutl, _Benj-aqin Constant, de Brogiie, ianjuinais,'La.
Fayette, de Corbière, de Villèle, La Bourdonnave, Pâsqirier, ôrateurl de'
la droite ou de la gauche, défendaient avec Ie"même tïlent, sinon avec
le même succès, les idées' de leur parti. Au barreau, des oiateurs ômi-
nents se^préparaient-aux lu.ttes-plus éloquentes du farlement, Berryer,
Dupin, Odilon Bârrot, Barthe, Hennequih.
. Les beaur-arts. Dans les arts comme dans les sciences et les
-
lettres, la..lutte qui avaitéclaté entre les classiques et Ies romantiques
provoquait les mèmes chefs-d'æuvre. Ingres (f ?8t-1867). le nlus célèbre
des peintres classiques, suivait les srandes tiaditions d'e la henaissance
(Apothéose d'Homère, au Louvrei. Les peintrcs romantiques, moins
corrects dans le dessin, avaient plus d'imadination dans les ôoncentions.
Géricarrlt, mort en 1824 (les Ndufraqis àe la Iflédu.se). Eusèné Dela-
uoix_(1798-t862), Paul Dclarocbô, Aiy Schetfer, Léopdld Rô'bert, Ho-
race Vernet doiv'ent ôtre cités au preriier rang.
_ La.sc.ulpture ploduisait les æuvrès de Chaudét, Bosio, pradier, Rude,
David d'Angers. La musique enlin ne le cedait ni à la deinture.'ni à li
seuf pture. Rossini (Darbiir de Sëuille, IlIoise, Comte ôru, Guillau,me
Tr.tt), {q,_ela.ien (D'ame B.lanche), ttérold, Aubert (Muettb'de Portici),
Adam et Halévy avaient déjà produit quelques-uns dti leurs chefs-d'æuvre.
il
LE GOUVERNEMENT DE JUILLET
(183ùr8{8)
rEç0N
nÉcrr
o
632 EISTOIRE DE FNANCE.
7. Question d'Orient. - Le vice-roi tl'Egypte, Mé-
h6met-Ali, avait enlevé la Syrie à la Turquie. Son ûls,
Ibrahim-Pacha, vainqueur du sultan Mahmoud, marcha sur
Constantinople. La Russie, sous prétexte de protéger cette
ville, allait I'occuper, lorsque I'Angleterre et la France inter-
vinrent et imposèrent un armistice à I'Egypte victorieuse.
Constantinople était sauvée. Jusque-là les deux gouverne-
ments de Paris et de Londres avaient marché d'accord. lls
ne s'entendirent plus quand il follut régler la question des
rapports de I'Egypte et de la Turquie. L'Angletene' pour
fortifier la Turquie dont la conservation est si néeessaire à
ses intérêts en Orient, exigea la restitution de Ia Syrie. La
FrÈnce, qui avait de vives sympatbies pour Méhémet-Ali'
ourait désiré que celui-ci conservât ses conquêtes. Le chef du
eabinet anglais, lord Polmerston, par se diplomatie habile'
signa, à notre insu, une entente secrète avee la Russie,l'Au-
triche et la Prusse. Ce fut Ie traité cle Londres. La France,
isolée, était exclue du concert européen.
L'irritation fut extrême. Thiers frt voter par les Chambres
un crédit nécessaire pour faire construire les fortilications de
Paris; il convoqua la garde nationale. Cette attitude de Ia
Franco était extrômement périlleuse. Le roi voulait la paix
à tout prix. Il abandonna son ministère, et Thiers céda la
place à Guizot.
8. Ministère du 99 octobre 1840.
- Guizot con-
serv& Is direction des afaires jusqu'à la chute de la dynastie
de Juiltet. A I'intérieur, I'ordre matériel fut sévèrement
msintenu. Quelques démonstretions tumultueuses dans les
villes de Toulouie, de Botdetux, Lille et Paris furent focile-
ment réprimées. Mois les doctrines soeialistes fsisaient des
progrès-ropides dons les closses ouvrières. _L'opposition
récÈmait aïec énergie une réforme électorsle. Il y avoit là
un d.anger pour un s.venir peu éloigné. Guizot, sssuré de le
les éle-ctions
-1842,dans les Chambres, surtout lPrès
majorité
de ne tint po,s essez compte de I'opinion prrhlique;
ileut le tort de ne voir la France que dans le parlement,
dans ce qu'on appelle le pays légal. Aussi tt-ilune résistonce
aveugle aux réclametiôns même légitimes de I'opinion
publique.
- 9. Mort du duc d.'Orléans. - En 1842, un grand
molheur vint frapper la famille royale. Le duc d'Orléans,
par sa brillante bravoure en Afrique, avait acquis les sym-
f,E GOUVERITEIIENÎ DE JUITI,ET. T33
pcthies de I'armée; ll inspirait, par Ia noblessede son cer&o-
tère, par I'aménité de ses manières, pet une populerité due
à de grandes qualités, des espéronces à tous les partisans de
la dynastie. Sur le point de se rendre eu csmp de Saint-
Mour, il allait à Neuilly en voiture faire ses edieux à sa
famille. Les chevaux s'emportèrent près de la porte Maillot.
Il voulut se Jeter hors cle la voiture, eut la tête fracassée et
mourut quelques heures après. Cette mort souleva dans Ie
conscil de graves diflicultés. IJne loi de régence fut présentée
aux Chambres. La régence fut conliée au duc de Nemours,
contrairement à I'avis de Lamartine, qui aurait voulu en
investir la duchesse d'Orléans.
10. La loi sur les chemins de fer (1842).
- La
même année les Chambres franEaises votèrent I'importante
loi sur les chemins de fer. Déjà, en 4.827 , une première ligne
ferrée avoit été construite par le Compagnie des mines de
Saint-Etienne pour le trnnsport des charbons; en {832, lo
ligne de Paris à Saint-Germain fut ouverte eux voyageurs.
En {842, les Chambres frenqaises décidèrent la construction
d'un réseau complet de chemins de fer. La construction en
fut con{iée à. six grandes compagnies : Nord, Ouest, Orléans,
Micli, Paris-Lyon-Méditerranée, Est. 3 000 kilomètres de
chemins de fer furent construits sous le règne de Louis-
Philippe. Actuellement, en 1884, la France en possède en-
viron 29 000 kilomètres qui ont cotité plus de douze
milliards.
ll. Politigue ertérieure. - A I'extérieur, le minis-
tère avait dù faire d'importants sacri{icesà I'alliance anglaise
pour maintenir la paix. Il eut cependant de nouvelles diffi-
cultés à régler avec I'Angleterre dans trois occosions princi-
pales: {o le droit de visite; 2o I'afaire Pritchard;3o les
maringes espagnols.
lo L'Angleterre avait aboli la traite des noirs. Elle ovait
obtenu du gouvernement français, en t83l et en {832, deux
traités qui permettaient aux vsisseaux anglais de visiter les
bâtiments marchands pour s'assurer qu'ils ne contenaient pas
d'esclaves. Ce droit dô visite avait prbvoqué des abus intolé-
rables. Après de longues réclamations, il fut convenu'
en {845, que le droit de visite serait supprimé; 0n se con-
tenterait de vérilier la nationalité du navire. Le pavillon cou-
vrait la marchandise.
2o L'affaire Pritchard portr ulre greve etteinte à notre
63& ETSTOIRE DE FRÀNCE.
considération. Le gouvernement français avait fait oceuper
en Océanie les lles Marquises ({842). La reine Pomarô, (ui
gouvernait l'île de Taïti, dans I'archipel de la Société, se mit
sous notre protectorat. Le consul anglais Pritchord excita la
reine à renverser le pavillon frangais. L'nmiral Dupetit-
Thouars fit amêter Pritchard. L'Angleteme demanda répare-
tion. L'opinion publique se prononç& énergiquement c-ontre
toute concession. Le ministère accorda cependantune indem-
nité à Pritchard.
3o La politique du cabinet fut plus fermeetplus heureuse
dans I's{fsire des mariages espagnols. La reine d'Espogne,
[Iarie-Christine, qui penchait vers I'ol]iance française, vou'
lait marier sa Iille aînée Isabelle avec un Bourbon d'Espagne,
don Frsncois d'Assise, et sa ûlle cadette nvec le duc de
Montpensier. Le ministre anglais, lord Palmerston, s'oppo-
sait à ces mariages et proposait pour Isabelle le prince Léo-
pold de Ssxe-Cobourg, cousin de la reine Victoria. Malgré
Ies menaces du cabinet anglais, les deux mariages projetés
par Marie-Christine furent conclus en 1846.
12. Révolution de février 1848. Les élections
de t 848 donnèrent encore au ministère une - forte mojorité.
Scrupuleux observateur des règles du gouvernement repré-
sentatif, Guizot, assuré de I'assentiment du parlement, re-
fusa de fnire aucune concession à I'opposition. Il oubliait que
la Chambre ne représentait que deux cent mille électeurs
privilégiés, et non le poys entier. Le ministère pouvait vivre
en bon accord avec le parlement sans avoir pour lui I'opinion
publique. C'était là le plus grand inconvénient du gouverne-
ment représentatif pratiqué avec le régime censitaire.Il était
naturel que I'opposition demandât que le cens fùt diminué,
et qu'un plus grand nombre d'électeurs prissent part aux
a{faires publiques. Il efrt été de I'intérêt de la dynastie de
faire cette réforme électorale. Plus la base sur laquelle
les institutions monarchiques se seraient appuyées aurait
été large, plus le trône erit été solide. Guizot refusa toute
réforme.
L'opposition, vaincue dans le parlement, fit appel au
peys. Elle organiss. dans toutes les grandes villes des ban-
quets dits réformfstes, où les orateurs, non contents de de-
mander la réforme électorale, commencèrent à attoquer les
institutions monarchiques. Les républicains vaincus, peu
nombreux encore, mais pleins de foi et de courage, rele-
[E 00UYERN EIT|ENT DE JUIILET. 53$
vèrent la tôte. Le ministère, effrayé de oette egitation, refusa
d'autoriser un banquet qui devait avoir lieu à Paris, dans le
douzième errondissement. Ce fut I'origine de la révolution.
De nombreux attroupements se formèrent; des manifesta-
tions bruyantes éclotèrent; les ouvriers descendirent en foule
des faubourgs vers le centre de Paris. Le 23 février, Louis-
Philippe exigeait la démission de son ministère. Ceux qui
avaient provoqué lo campagne des banquets ne demandaient
rien ou delà. Mais on ne joue pos avec les révolutions, et on
n-e les onête pas quand on veut. Les hommes de parti
s'étaient mêlés &u mouvement; audacieux, ils en prirent la
direction. Quelques coups de feu furent tirés devant I'hôtel
de Guizot. La troupe riposto, De nombreuses victimes
tombèrent, le peuple courut aux olmes. Paris fut bientôt
couvert de barricades. Dans la journée du 24 février,
l'émeute étoit maltresse de la capitale. Le roi rvoit quitt6
les Tuileries, à midi, après avoir obdiqué en faveur de son
petit-fiIs,
Cette abdication avait été signée trop tard. Vainement lr
duchesse d'Orléans, ovee un héroique courege, oonduit son
- enfont à la Chambre des députés pour faire reconnaitre so
régence. Le palais Bourbon est aussitôt envahi par lo foule.
Les cris : < A bas la régence, vive la république t >r se font
entendre. Ledru-Rollin monte à la tribune et proteste contre
lo régence de lo duchesse d'0rléons. Les députés deladroite,
menacés par le peuple, quittent I'assemblée. C'est alors
qu'ou milieu des clameurs Lamortine propose de nommer
un gouvernement provisoire. Dupont de I'Eure, Lamortine,
Arago, Marie, Garnier-Pagès, Ledru-Rollin et Crémieux sont
élus séance tenante.. Les membres du nouyea,u gouvernement
vont s'installer à I'Hôtel de Ville, sont acclamés par le foule
_ et proclament la république.
13. Résultats du règne.
- Lo désirait
fut une véritable surprise. La Franse
révolution de février
une réforme,
non une révolution. Elle réclamait vivement I'extension du
suffrage, meis elle était loin de vouloir la chute d'une
royauté qui avait donné dix-huit ens de paix extérieure, de
liberté légale et de prospérité matérielle. Quelles qu'aient été
les faiblesses du gouvernement de Juillet, on ne pouvait ou-
blier que le charte avait été respectée, que les institutions
parlementaires avoient été loyalement pratiquées, que des
réformes utiles avaient augmenté la richesse publique. C'est
538 EISÎOIRE DE FRÀNCE.
ainsi que ta toi de t836 sur les chemins vicinaux et la loi
ile 1842 sur le réseau des chemins de fer donnaient à I'agri-
culture, à I'industrie et au commerce du pays de puissants
stimulants. L'instruction primaire éteit organisée par la loi
ile t833; I'instruction secondaire et supérieure étoit I'o\et
de lo sollieitude intelligente d'un habile ministre, de Sal-
vondy. Malheureusement le gouvernement de Juillet ne sut
pas ie garder, lui aussi, de toute méfiance à l'égard de la
démocratie. La Restauration s'était oppuyée surl'aristocratiel
Louis-Philippe chercha trop son appui dans la bourgeoisie.
Les deux gouuernements sont tombés pour n'avoir pos cherch6
à asseoir leurs institutions sur le volonté nationale et non
sur les privilèges du pays légel.
DEUXIÈME LECTURE.
- La Fayette.
Je ne nuis Detrser à [I. de La Fayette saûs un sentiment d'a{Iectueuse
triitesse.^ Je h'ai Doint connu de èaractère plus généreur, plus bien-
veillant oour tous, plus ami de la justice envers tous, plus prët à tout
'et pour
risquer ôour sa foi sa causle. Sa bienveillancef un peu banale
eno'ers lbs personnes, i'en était pas moins, pour I'humanité ên général,
vraie et nrôfonde. Son courage èt son dévouement étaient faciles, em-
Dressés, iérieux sous des apparences quelquefois légères, et d'aussi
f,on aloi que de bonne grâcd.'Il a eu, dans sa vie, une constance de
iéntiments et d'idées et îes jours de résolution vigoureuse qui feraient
honneur aux Dlus fermes amis de I'ordre et de la résistance. En l79lt
il a fait tirer àu Champ de Mars sur l'émeute parée du nom de peuple;
en 1792, il est venu, en personne, demander, âu nqm de son a.rnée, la
iOoressiôn des iacobins;'il est r-esté à part et debout sous I'Empire.
Uâis it nanquait de jug'enent politique, de discernement tlans I'appré'
ÛE GOUVERNEMENT DE JUIIIET. 637
ciation des circonstances et des hommes, et il avait un laisser-aller
sur sa propre pente, une imprévoyance des résultats probables de ses
actions, un besoin pcrûlanent et indistinct de faveur pouulaire qui le
faisaient dériver bien au delà de ses vues, et le livraient à des in-
Iluences d'un ordre très inférieur, souvent mème contraire à sa nature
morale comme à sa situation. Gurzor.
TROISIËME LECTURE.
- Attentat de Fieschi.
[e 28 juillet 1835, le roi, dédaignant les bruits sinistres qui avaient
pénétré jusqu'à lui, sortit des Tuileries pour passer en revùe la garde'
nationale et la troupe de ligne rangée surles dèur côtés des boulevârds.
Cc jour-là, ses enfârrts avaient voulu le couvrir de leurs corps. ÀI. le
duc d'Orléans, M. le duc de Nemours, I\I. le prince de Joinvilïe entou-
raient Ie roi et le semaient de près. Â la suiie de Sa Malesté étaient
Itl. le duc de ltroglie, président Tu conseil, It. le maréchalmarquis ilIai-
son, ministre de la guerre, M. Thiers, minislre de I'intérieur,-[I]1. les
maréchaux duc de Trévise, cornte Nlolitor, c0mte L0bau, et un grand
nombre de généraux et d'officiers supérieurs de la garde nationale et
de l'armée.
A mitli, le cortège, se dirigeant vers la Bastille, était arrivé devant
le Jardin-Turc: les-yeux du rôi se portent prr hasard sur la gauche; il
apercoit.de la fuméè sortir d'une fenètre;- ct par une pensée rapide
comme l'éclair : Joinuille, ceci me regarde, ititil; en-même temps
une forte détonation, semblable à un fd'u de peloton'mal dirigé, se fâit
entenclrel un vide est fait autour du roi. Le-duc d'0rleans sè.iette sur
son père, qui le rassure à I'irrst;rnt. Tous les regards effravés cherchcnt
aussilôt le-roi: on le voit dehuutl Ni lui. ni aucun de ses enfants
n'est atteiùt I La mort les a enveloppés sans'les toucher. Leurs chevaux
soLrt.blessés, et une balle a passe ôi près du front du roi qu'elle y a
laissé une longne trace noire. Mais quel'dénlorable snectacle I irn illusire
maréchal, plusieurs génémux, des officiers étaient tômbés; des eitoyens -fèle
de toutes l-es classei, des femmes. des enfants, accourui à cette
nationale, avaient aussi élé trappés par la mitiaille, comme s'il eùt
fallu que tortes les conditions sôdialei et tous les âges c0nc0urussent,
au Drix de leur sanq. à racheter la vie du chef de t'Ètatt
Àllons, Messieuis, marchons.. telles furent en ce moment les pa-
roles du roi. Mrnrn (du Nord).
l. Erplloattou
- Aneône, ville d'Italie. -,tilles
des mots. Neuill11, com-
mrrne près de Paris.
voyez la carte. - Constantine, Bône, Oran, d'Algérie,
ilI
LÀ CONOT'ÊTE DE L'ALCÉnrn
rEqoN
nÉcrr
Vuc de Constanline,
IECTURE.
- La population de I'Algérie.
L'Algérie possède une population que I'on peut estimer à plus de
2 millions et demi d'indiiid-us. Cctte-populatibn se comDose ile deur
éléments différents : lo les Indigènes,-2o les Errronéens.'
Les indigènes comprennent : L"o les Berbères oa'Kabules (plus d'un
million) qui vivent surtout dans les régions montasneusàs de'ia stande
Kabylie, C'est une race énergique et }âborieuse; élle est sédentàire et
habile des maisons et non dés-tentes; elle est âdonnée à I'aEriculture
et à _findustrie; elle fabrique de la toile, des tissus de laine, dés armes.
Les Kabyles s'accommodent volontiers du régime franqais,'à conrlition
qu'on reipecte leur religion musulmane et leuis franchiies communales.
2o Les Arabes (plus d'un nillion) qui, dans les villes, sont désignés
sou.; le nom de trIaures. Ils habitent de préférence les plaines. Ili ont
conservé leurs mæurs ; ils vivent sous lâ tente, font li eommerce des
troupeaux,.et clangent de place à mesure que les pâturages d'un pays
sont épuisés. IIs sont peu travailleurs et abandonirent à'leurs fenimes
I'etercice des industries.
Les Européens comprenûent : lo I'armée française, forte de 60 000 hom-
mes envirun ; 2o la colanie -colôns.
proprement dite qui Coropte environ 260 000 in-
dividus, fonctionnaires ou
Parmi les colons on eompte environ 145000 Français et 115000 étran-
gers.
Les étrangers les plus nombreur sont les Espagnols (environ 70000).
6&L' EISTOINE DE FRÀNCE.
Ils se firent dans la province d'Orau otr ils sontjardiniers. Puis viennent
les ltaliens et les trûaltais qui résident dans les grandes villes, otr ils
erercent différents métiers. La France a accordé des temes aux ÀIsa-
eien,s-Lorraz'ns qui ont opté pour la nationalité française. Ils ont fondé
plus de 30 villages.
' L'avenir de l'Àlgérie dépend du progrès de la colonisation.
w
r,e nÉpIIBLTQUE Dt 1848 & Lt SECONn
EUPIn'E I
(1818-1870)
LEçON
RÉCIT
t_r
S60 EISTOTRE DE trRÀNCE.
Mexique, sous le commendement du général Forey'.La forte
place'de'la Puebla fut enlevé_e_ eprès un siège terrible. Les
'Français
entrèrent à l\lexico. une faction mexiceine appela
au trône I'archiduc Maximilien, frère de I'empereur d'Au-
irictre. Cet empire fragile se maintint oussi longtemps qu'il
fut soutenu pir les troupes frangaises. Mois Ie mécontente-
ment ,lu Corfs législatif frangais, qui signalait ovec.vigueur
les sa*iliceJ inuliles, en hommes et en argent, qu'exigeait
cette lointaine expédition, et surtout les vives réclomations
ae ta république américaine, Qui voyait avec peine l'éta-
blissement al'un empire français sur ses frontières, for-
cèrent Napoléon III à rappeler notre ormée' Le malheu-
reux Maxiirilien s'obstina à défendre s& couronne. II fut fait
prisonnier à ouérétaro, et fut fusillé oprès un jugement
dérisoire.
Cette expéttition du Mexique, qui s'étoit, term-inér ptr un
drame sanflant, avait épuisé les orsen&ux de la France et
ilécimé noJ régiments. Eile avait été le premier coup porté à
notre influence politique et à nos forces militaires'
32. Puissance d.e Ia Prusse. Cependont le situa-
-
tion de I'Europe était modiliée ou détriment dt lq puissrnce
française. Lo Frusse prenait une extensionconsidérable. Une
suerîe heureuse aveô le Danemark lui avait donné les trois
irovinces du Slesvig, du Holstein et du Lauenbourg. En 186ô'
unr gur*rr evec l'Àutriche, signalêe par la brillante vicloire
6e Sidowa, Iui avait valu des avantages plus consitlérables.
Elle avait annexé le Hanovre, la Hesse, la ville de Francfort,
et formé une confédération de I'Allemagne du Nord, dont
elle avait la direction. L'ancienne confédération germanique
était dissoule, el I'Autriche perdait toute inlluence en Alle-
megne. L'ambition de la Prusse était de méer I'unité alle-
*uidt, et de fonder, à son proût, un vaste em-pireallemanil'
Elle comptait, pour réussir, sur son armée formidable, re-
*utée par le sérvice obligatoire, sur I'habileté de ses géné-
roux, dt surtout sui la politique d'un homme remarquable,
M. de Bismarck.
33. Ira glrerre avec Ia Prusse. - Nepoléon III'
qui avait faioris6 I'unité allemanile en $éant I'unité ita-
lienne, aurait pu peut-être a*êter à I'origine le dévelop-
pr*rot de la puislance prussienne. Lorsqu'il vit.s'établir
àor ttot frontières, après Sadowa, un empire redoutable,
il résolut de le renvèrser. Un parent du roi de Prusse, lo
[E EUPIRE.
SECOND SôI
princo de llohenzollern, eyant é16 appel6 ru trône d'Ds-
ptgne, Nopoléon III exigea que ce prince renoncât à cette
couronne.
Le roi de Prusse, Guillaume I", refusa de s'ossoeier È
cette renoncintion. Le { I juillet,
I'empereur déclara la gueme
à lo Prusse. Les députés de I'opposition, et, parmi eux,
Thiers, avaient en vain protesté contre une guerre qui allait
conduire la France à la ruine. Le gouvernement impérial
avait mal préparé la France à une guerre que sr politique
avoit rendue nécessaire. Le maréchal Niel avait proposé
en 1.867 une loi militaire qui ne fut qu'en partie mise à
exécution. Notre armée était encore a{faiblie par I'expédition
du Mexique, Aussi les esprits clairvoyants purent prévoir
vers quels désastres I'empire se précipitait. L'armée fran-
çaise comptait plus de cinq cent mille hommes; en réalité,
deux cent mille seulement purcnt entrer en cempùgne. Nos
&rsenilux étaient vides; nos forteresses étaient à peine en
état de défense. Nous allions cependant nous heurter à
toutes les forcus de la Prusse et de I'Allemagne qui s'éle-
vaient, dès le début, à neuf cent mille hommes, nvec quinze
cents canons. Jamais guerre aussi sérieuse ne s'était faite
aussi légèrement I
34. Nos premiers revere. La guerre fut déclarée
- s'engagèrent le 2 aorlt
à la Prusse le l8 juillet; les hostilités
à Sorrebruck. Les forces allemandes étaient partagées en
trois armées : celle de Saxe, sous Steinmetz; celle du Rhin,
sous le prince Frédéric-Charles, neyeu du roi de Prusse; et
celle du Sud, sous le prince royal de Prusse. L'armée fran-
gaiseétait divisée en sept corps : l\{oc-1\{ahon, à Strasbourg;
Frossard, à Saint-Avold; Bazaine, à Metz; Ladmirault, à
Thionville; de Failly, à Bitche; Canrobert, à Châlons; Félix
Douay, à Belfort.
Nos défaites se succèdent avec une foudroyante rapidité.
Le 4, le général Abel Douay est défait et tué à'Wissembourg.
Le 6, le corps de Mac-Mahon est écrasé par les forces supé-
rieures du prince royal de Prusse à la bataille do \il'ærth,
entre Freschwiller et Reiohshofen; le même jour, le corps
de Frossard est mis en déroute près de Forbach. Les Alle-
mands envahissent la France par I'Alsace et la Lorraine.
Le 9, Strasbourg est investi.
Ces défoites proyoquent un changement dans la direction
politique et militaire. Le ministère du comte Palikao rem-
2i.
rf
,Jr,
I
DEUXIÈME IECTURE.
- Les cuirassiers d,e Reichshoffen.
La guerre franco-allemande a été désastreuse parce qu'elle a été mal
prgp$Êe et mal conduite. tlais I'armée n'a pas ïémérité I Nos soldats
ont été.remarquables par leur dévouement'et par leur bravoure; à
Sedân rls se battaient avec tant de furie, gue I'empereur Guillaurne
s'écriait avec admiration : < 0h I les bravés ènfants I ,,
- A Reichshoffen, Ia charge des cuirassiers restera comme un des faits
d'armes les plus glorieux'de notre histoire militaire.
L'armée de ilac-Mahon était débordée de toutes parts par Ies forces
allemandes. La retraite était menacée. <r c'est alorà que'le sénerii àe
La.rtigue, qui a déjà épuisé ses réserves d'infanterie, sô sert ôe sa dei-
nière,ressource : il appelle la brigade de cuirassiers [Iiche.l. Le terrain,
c0upe de lrales, de lossés, couyert de houblonnières, est bien peu favo-
rable. Le général .Duhesme, malade, ne pouvant phis mouter h cheval,
mais présent sur le terrain, déclare'que'c'est unè folie, qu'on va dél
truire ses cuirassiers pour rien. 0n lui répond qu'il n'i a pas d'aurre
+gTen de.sauver-les dêbris de la division. i. Mes pauvreë cuïrassiersl,
dit le général Duhesme en essuyanl, uue larne. Âu premier comman-
dement, de toutes ces vaillantes puitrines s'échanne hn seul cri. celui
de Viue la France! et a*ssitôt cette belle brigà?te s'avance av'ec ses
cuirasses reluisantes au soleil, va prendre son ôrdre de bataille sur le
plateau. En un clin d'æil, elle se précipite avec la plus imnétueuse
énergie, balaye les premières pentes, puii elle descend comme un tor-
rent sur llorsbronn, où elle và se fair-e hacher. > De Mrzlnn.
v
nÉpuslrortE FRÀNçarsE
rEçoN
nÉcrr
DaLriilc de Chtmpigu1,
:
. r'lr
s{!t
LÀ RÉPuBtlquE FRÀNÇÀlsE. 6iS
une expédition militaire à Maclagascar ponr faire respecter
nos droits séculaires sur la grande île a{i'itnine.
LECTURB.
- La Constitution républicaino de 1875.
l. La loi fondamentale du 25 février t875 délègue le pouvoir légis-
lalif à derrx assemblées, la Chanrbre des députés et le Sénat.
2. La Chambre des députés est nommée far h suflrage universel.
3. Le Sénat se compode
-la de 300 membres.
4. Le président de République est nommé à Ia majorité absolue
des suffrâges par le Sénat ei par la Chambre des députés, réunis en
-est
Assemblée nationale. Il est nommé nour sept ans. ll réélieible.
5. Il a I'initiative des lois concuriemmeni avec les deux CËambres;
ilpromulgue les lois, il en surveille et en assure l'exécution. Il a lé
droit de faire grâce; les amnisties ne peuvent être accordées que par
une loi. Il dispose de la force armée. Il nomme à tous les emploiï civils
et militaires. ie président de la République peut, sur I'avid conforme
du Sénat, dissoudre la Chambre des députés-avant I'erpiration légale
de son mandat. Les ministres sont soliilairement resooirsables devant
les Chambres de la politique eénérale du souvernement. Le orésident
de la République n'est responiable gue dais le cas de haute irahieon.
CONCLUSION
tr GtflustTlot collÏEtPonAlilt
Ciuquième sièole.
{48. Mérovée,chef-des Francs. | 493. Clovis épouse Clotilde,
451. Défaite d'Attilo. I princesËe chrétienne.
481. Avènement de Clovis. I 496. Cldvis bat les Alamans ii
486. Clovis bat le Eénéral ro- | Tolbiac.-Saconversiou.
main Syagriusà Soissons. I
Slrième sièole.
507. Clovis bat les Visigotbe à 1567. Rivalité de Frédégonde et
-
Vouillé. I de Brunehaut. -
5lt. Mort de Clovis. | 587. Traité d'Àndelot.
534. Conquête delaEourgogue. | 597. Mort de Frédégondo,
b5g. Clol,airs 1er, eeul roi. I
Septième gièole.
6t3. Mort do Brunehaut. I 650. Clovis I[, seul roi.
628. Avènement de Dagobert. | 687. Bataille de Testry.
581
682 REVISION.
Euttième rlèale.
714. Mort de Pépiu d'Héristal. guerre do Saxe.
732. Charles - Màrtel batles 773. Guérre des Lombards.
Arabes à Poitiers. 7?8. Campagne d'Espagne. Dé-
74t. Mort de Charles-Martel. fa[te"de Roacevaux.
752. Pépin, roi. 78S. Conversion de Witikind,
768. Charlemagne et Carloman. chef des Saxons.
771. Charlemafne, seul roi. 800. Charlemagne couronné
772. Commen-cement de le empereur d'Occideut.
Neuvième eiècle.
80{. Fin de la suerre de Saxe. 8{3. Traité de partago de Ver-
814. Mort de eharlernagne. oun.
Avènement de Lbuis -le 877. Caqitulaire de Kiersy-sur-
Débonnaire. Oise. Avènemeht de
8t7. Premier partage de I'em- Louis -II. le Bèsue.
plre. 879. Louis III et Carldman.
823. Naissance de Charles le 884. Avènement de Charles le
Chauve. Gros.
829. Assemblée de
'Worms.
886. Siège de Paris pan les Nor-
Deuxième partage. - m8nds.
830. Dépobition âe Lbuis le 887. Déposition de Charles le
Débonuaire. Gros. .- Eudes. roi de
840. Avènement de Charles I[, France.
le Cbauve. 898. Charles III, le Simple,
84t, Bataille de Fontanet.
Dixième eiècle.
912. Traité de Saint-Clair-sur- I 954. Lothaire.
Fptg - Etablisrement I 986. Louis V, dit le Fainéant.
desNormandsen!'rance. 1987. Avèncment de Hugucsa
923. Bataille de Soissons. I Capet.
924. Raoul. I gge. Robert lur.
936. Louis lV, dit d'Outre-mer. I
Onzième siècle.
1031. Henri lcr. t095. Concile de Clermont.
t04t. La trêve de Dieu. -
Prédication de la pre-
t060. Philippe ler. mière croisade.
1066. Conquête de l'Àncleterre [099. Prise de Jérusalem,
pai les Normanâs.
Douzième siècle.
11.08. Gros.
Louie VI, le lll{3. Incendie de Vitrv.
lll9. Combat de Brenneville. | {{46. Deurième croisa"de.
t1,37. Louis VII, Ie Jeune. llt48. Siège dc Damas.
/h.
NEVIgION. ô83
1152. Mort de I'abbé Suger.
- | il90. Troisième ooisade.
lffgt. prise de Saint-Jeau-
Divorce de Louie VII
ayec Eléonore I de
Guyenne. I
d'Acre.
- Retour de
pnilippe-Aususte.
1163. Première pierredeNotre, l{f99. Mort de Rich-ard. Cæur
Darne de Paris. I de Lion, au château de
l[80. Philippe II, Auguste. I Chalus.'
Treizième aiècle.
t202. Prédication ile la qua- 1.248. Première croisads de eaint
trième croisade. Louis.
r203. Assassinat d'Àrthur do 1249. Prise de Damiette.
Bretagne. 1250. Bataille de la Mansourah.
t204. Irondatiln de I'empire Captivilé de saint
latin de Constanti nople. LOuls. -
t209. Croisade des Albigeors. 1253. Mort de Blanche de Cae-
t214. Victoire de Bouvi-nes. tille.
t2t6. Louis fait une invasion eu 1254. Retour de saint Louis en
Anqleterre. France.
1217. Cinqùième croisade. 1270. Croisade de Tunis.
122:J. Louis YIII, le Lion. Mort de saint Louis.
ti.226. Avènement de Louis IX -
Philippe lU. le Hardi.
(sainl,Louis). 1271. Mort dÎÂlphoise de poi-
t228. Sixième croisade. tiers. JAcquisition du
1229. Traité de Paris. Languedoc,- du comté
- Fin de
Ia guerre des Albigeois. de Toulouse et d'une
r236. Fin -de la résenc"e de partie de I'Auvergne.
Blanche de Clstille. t280. Création du -parlemËntde
-
I\taiorité de saint Louis. Toulouse.
t238. Fondation de la Sainte- 1282. Vèpres siciliennes.
Chapelle. 1285. Philippe IV, Ie BeI.
1242. Louis IX vainqueur des 1294. BonilaceIIII, pape.
Anglais à Taillebourg 1997. Bataille de F'urnes.
et à Saintes.
Quatorzième siècle.
t309. Premiers êtats généraux. conde. application de la
- Bataille
{303. Mort
de-Courtrai.
de Boniface VIII.
IOr sôilgue.
{328. Philippe VI, de Valois.
1304. Bataille de Mons-en- -
Troisième application
Puelle. de la loi salicfde.
1309. Translation dusaint-siège t337. Cornmencemeuf, de la
à Aviqnon. guerre de Cent ans.
13t9. Abolitioi de I'ordre des t346. Bataille de Crécy.
Ternpliers. 1347. Prise de Calais.'
t3l4. Àvèneinent de Louis X, I 349. Acquisition du Dauphinê
le Hutin. et de lï{ontpellier.-
t316. Philippe V, Ie Long. -
{ 350. Jean le Bon.
Première applicati ôn do -
,1356. Batrille de Poitiers.
la ]oi saliûlè. [357. Etats générôux.
t322. CbarlcslV, [e Bel. Se- Marcel. - Etienne
-
t84 nETlsr0N.
t360. îraité de Brétienv. l3?0. Prise de Limoges.
t36t. Philippe le ttaiai, duc de 1377. Itlort d'EdouarT III.
Bourgogne. 1380. lllort de Dusuesclin et de
t3ô4. Charleivl le Sage. Charles V. Avène-
t364. Batailles de Cocherel et - VI.
ment de Charles
d'Aurav. {382. Bataille de Roosebecque.
{36S. Traité dti Guérande. 1385. iTlariage de Charles- VI
r366. Canrpagne de Duguesclin &vec Isabeau de Ba-
on Esnagne. vière.
1367. Bataille'de" Navarette. 1392, Assassinat de Clisson.
Duguesclin prisonnier. - Démence Ce Charles VI. -
t3ô9. Bataille de ltfôntiel. t396. Bataille de Nicopolis.
Quinzième siècle.
1407. Assassiuat du duc d'Or- t168. Etats sénéraux.
léans. Traitdd'Ancenis.
t1t5. Bataille d'Azincourt. Louis XI ii Péronne.
1419. Assassinat de Jean sans Prisq4e Liège par Charles
Peur à Montereau. le Téméra-ire.
1420. Traité de Troves. Etats t469. Ordre de Saint-Michel.
généraux.' - 1470. Assemblée desnotables à
1422. Avènenrent de CharlesVII. Tours.
1423. Bataille de Crevant. t479. Mort de Charles. frèrede
t424. Bataille de Verneuil. Louis XI.
1429. Jeanne d'Aro à Orléans. 1473. Sièse de Beauvais.
t43t. Supplice de Jeanne d'Arc. Jéanne Hachette.
t435. Traité d'Arras. Trêve de Senlis.
1437. Entrée de Charles VII à {475. Traité de Pecquigny.
Paris. Trève de Soleure.
t438. Pragmatique sanction de Supplice drr connétable
B,rurses. de Saint-Poi.
t439. Etats généraux.
- Réor- 1476. Bataille
ganisation militaire.
de Granson.
Bataille de Morat.
t410. Révolte de la Praguerie. t477. Siège de Nancy;mortde
1448. Création des francs - Charles le Téméraire.
archers, Conquête de I'Artois.
t450, Bataille de Formisny. Mariage de Iflarie de
t453. Entrée de Charte-s VII à Bourgogne avec lllaxi-
Bordeaux. miliei à Autriche.
Fin de I'empire grec. Supplice du duc de Ne-
t156. R évolte du- Daù phin mours.
Louis. - Réunioir du t479. Louis X[ prend posses-
Dauphiué à la cou- sion dè Dijrin.
ronne. Création du pailement.
t46{. Mort de Charleg VII. Bataille de Guinegate.
Avènement de LouisXL -
Louis XI au Plcss-is.
t163. Création du parlement de 1480. Mort du roi René.
Bordeaux.' i48{. Réunion de la Provence
r{65. Ligue du Bien public. à la couronne.
-
Bataille de Montlhérv. t 482. Il{ort de il[arie de Bour-
Traité de Saint-r\laur. gogne.
1467. Mort de Philippe le Bon, Traité d'Arras.
duc dc Bowlogne. r.[83. IlIort de Louis XI.
REVIgION. 585
t{8{. Etats sénéraux. Bataille de Fornoue.
t488. Bataille d'e Saint-Aubin- 1496. Mort de Gilbert de Mont-
du-Cormier. peusier, vice-roi de
Traité de Sablé. Naples.
II, duc
Mo-rt de Franqois Bataiile de Séminara.
de Bretagne. Abandon de Naples.
1491. Mariage d-Lnne de Bre- t498. Mort de Charles VIII.
tagne avec Charles VIII. [4C9. tlariage de Louis Xllavcc
1492. Traité d'Etaples. Anne de Bretasne.
Découverte de I'Amérique. Création du parle"ment de
{493. Traité de Narbonne. Normandiè.
Traité de Senlis. Campagne de Louis XII
1494. Campagne de Charles VIU en ltalie. Prise de
en ltalie. Milan. -
{495. Entrée de Charles VIil à 1500. Dcuxième prise de IIIilan.
Naples. Traité de Grenade.
Seizième sièole.
1501. Campagne d'Italie. Passage des Alpes,
Prise- de Naples par les Batail-ie de Maiisnan.
Francais. Traité d.e p^ai1 peip étuel le
t503. Traité àe Lvon. SVeC IA Uulsse.
Bataille de-Séminara. ,15t6. Concordat.
Prise de Naples par Gon- { 5t9. Charles-Quint, empereur.
zalve de Cordriue. Réfonne de Luther.
Mort du pape Alexan- {520. Camp du Drap d'or.
dre VI. 152r. Défeirse de Mézières par
t504. Capitulation de Gaëte;les Bayard.
!'rançais quittent Pertti du lllilanais.
I'ltalie'- Illort du pape Léon X.
Traité de Blois. i522. Bataille de la Bicoque.
1505. Etats généraux de Tours. ,.523. Révolte de Charles de
1507. Souurission de Gônes. Bourbon.
1509. Ligue de Cambrai. t524. Mort de Bavard.
Bataille d'Asnadel. Siige de lVlarseille por
l5tt. Lisue saintel Charles de Bourbon.
tbl2. Cimpagne de Gaston de 1525. Bataille de Pavie.
Foix en ltalie. t526. Traité de Madrid.
Bataille de Ravenne. t527. Prise de Ronre. Mort
mort de Gaston. -
de Charles de Bourbon.
15i3. i\Iort du pape Jules II. t529. Traité de Canrbrai.
Ligue de tMâlines. 1535. Prise de Tunis par Char-
Bulaille de Guinesate les-Quint.
_ (journée des Eperohs).. t536. lnvasion de la Provence
{5t4. Trêve d'Orléans. par Charles-Quint, et sa
Mariage de.F-rançois d'An- retraite.
goulêure aveô Claucle r538. Trêve de Nice.
de l,'rance. 1539. Charles-Quint en France.
Mariage de Louis XII avec Edit de Villers-Coterets
Marie d'AnEletorre. $4t . Commencement de la
l5[5. Iltort de Lo[is XII. galerie du Louvre.
Avènement de lrran- Siè-se de Perpignan.
Çois Ior' t844, Batâille de CêrIsoles.
25.
s86 NEVISION.
Invagion de Gharlea-Quint Troisième guerre de reli-
eu Champagne. glon.
Traité de Ci'espy. t569. BaÏaille de Jarnac.
1545. Concile de Trôirte. sassinat du princo- As-
de
lllassacre des Vaudois. Condé.
1547. Mort de Luther. Bataille de Moncontour.
Mort de tlenri VIII. tsT0. Traité de Saint-Germain.
Mort de tr'rancois ler. t572. I\{ort de Jeanne d'Albret.
-
Avènement de Henri II. Saiut-Barthélemv.
'1552. Campagne d'Henri I[
en Quatrième guerr"e de reli-
Lomàine et en Alsace. gron.
Conquête de l\Ietz, ,1.573. Henri de Valois. roi dc
- Toul et Verdun. Pologne.
Siège deMetz par Charles- Traité âe La Rochelle.
Quint. {5T4. Cinquième guerre de reli-
1558. Destruction de Thérou- Elon.
anne. Mdrt de Charles IX.
Naissance d'Henri IV. t575. Sacre d'Henri I[I.
t551. Siësc de Rentv. Re- r576. Paix de Beaulieu.
-
tÉite d e ChaËles-Quint. Naissance de la Ligue.
t556. Abdication de Charles- Etats généraux.
Quint. 1577. Sixièr:de guerre de reli-
t5S7. Campacne du duc de gron.
Guisà en Italie. I 578. OrTlre du Saint-Esprit.
Bataille de Sainr _Quentin. r580. Prise de Cahors pai Ilenri
1558. Prise de Calais par le duc de Navame.
de Guise. Traité de Fleix.
1559. Traité de paix de Cateau- r.584. Mort du duc d'Anjou.
Cambrésis. Traité de Joinville.
Mort d'Henri II.- II. Avè- t585. Septième guerre de reli-
nement de I'rancois gron.
t560. Conjuration d'Aniboise. t586. Hu-itième gueme de reli-
Illort de I'rancois lI. - gion.
Avènement âe Char- {587. I\{ort de l\{arie Stuart.
les lX. Bataille de Coutras:
Etats sénéraux. Combats d'Auneau et de
156[. Colloq'ue de Poissy. Vimory.-des
1562. Mas'sa'cre d,e VassY. r588. Journée Banicatles.
Prcpière guerre Te reli- I'uite d'Henri III.
gron. -
Etats généraux de Blois.
Si6ee de Rouen. Mort Assassinat des Guises.
-
d-u roi de Navarre. r589. Mort de Catherine de
1563. Sièse d'Orléans. As- Médicis.
-
sàssinat de Francois do Insurrection générale
Guise. contre Henri Iù.
Traité d'Amboise. Àlliance d'Henri III et du
t564. Edit qui fait commencer roi de Navarre.
I,année au lor janvier. Àssassinat d'llenri IlI.
Commencementdu palais Avènement d'Henri IV. -
des Tuileries. Comhat d'Arques.
t567. Deu.xième guerre de reli- 1590. Bataille d'Ivrv.
gron. Sièee de Paris.
Balaille de Saint-Denis. {592. Siè[e de Rouen par
1568. Paix de Longjumeau. Henri IV. Campagne
-
REVIgION. 687
du duc de Parme. Combat de Fontaine-
1593. Etats sénéraux. Francaise.
Abjuràtion d'Henri IV. 1598. Edit de'Nantes.
t594. Entrée d'Henri IV a Pa- Traité de Vervins.
ris. t600. Calpagne d'Henli IV en
Attentat de Jeau Chatel; DaVole.
15C5. Guerre déclarée à l'Bs- Mariase d'Henri lV avec
pagne. l\tarie de Médicis.
Dir-septième siècle.
t601. Naissance de Louis XIII. t632. Combat de Castelnau-
t602. Erêcution du marécbol darv. Exécution du
de Biron. - Montmorencv.
dui de
1605. Premier établissement 1635. Création de l'Àcadémie
des Invalides. française.
{608. Fondation de Québec. 1636. Prise d"e Corbie.
t610. Âssassinat d'Henri lV. Première représentation
Avène ment d -e
du Cid.
Louis XIII. 1638. Naissance de LouisXIV.
t614. Traité de Sainte-Mene- [639. Mort de Bernard de Sare-
hould. Weimar.
Ma.iorité de LouisXIII. - 1640. Prise d'Arrse par
Etats généraux. Louis XIII.
t6t5. Mariaie de Louis XIII {642. Conspiration de Cinq-
avec Anne d'Autriche. Illars et de Thou.
1617. Mort du maréchal Mort de Marie de Médicis.
d'.Ancre. Mort de Richelieu.
t691. Révolte de La Rochelle. t643. Mort de Louis XIil.
Carnpagne de Louis XIII Avènement -
ds
contre les protestants. Lotris XIV.
Mort du connétable de RéRence d'Anne d'Au-
Luvnes. tîiche.
t625. MiniËtère de Richelieu. Bataille de Rocroi.
Occupation de la Yal- 1644, Balaille de F'ribourg.
teline. 1645. Bataille de Marienthal.
1625. Mort de Jacques lcr, et Bataille de Nordlinsen.
mariage de-Charles Icr 1647. Echec de Lérida.
avec.-[Ienriette de t648. Bataille de Lens.
France. Traités de Westphalie.
1626. Conspiration de Chalais. Acquisition de I'Alsace et
Assemblée des notables. des trois évêchés.
t62?. Siège de La Rochelle. Commencement de la
t698. Gueme pour Ia succes- Fronde.
sion dir duché de Man- 1649, Révolutiou en Angleterre.
toue. [650. Arrestation du prince de
t629. Traité de Suze. Condé.
Campagne des Cévennes. Soulèvement eb soumis-
rrËito d'Atais. sion de Bordeaux.
-
1630. Conquête de Ia Savoie 165t. Liberté deCondé; exil do
pai Louis XIII. Illazarin.
Journée des Dupes. Maiorité de LouisXIV.
Exil de lvfarie de Medicie. Réioltc de Condé.
1631. Traité de Cherasco. t652. Combat de Bléneau.
688 REVIS ION.
Bataillo du faubourg Construction de fhôtel
Saint-Autoiue. dcs lnvalides.
Fin de la l'ronde. 1676. Occupatiun de Ia Sicile.
de Strom-
t653. Rentrée de lllazarin.
tô54. Bataille d'Arras. - Batailles
boli et du l\lont-Etna.
[658. Bataille des Dunes. 1678. Campasne de Louis XIV
1659. Trail.ê des Pyrénées. et' l'ianilre.
1660. Mariage de Louis XIV Bataille de Nlons.
aveC l\Iarie-Thérèse. {679. Trail.é de Nirnèsue.
1661. Mort de Mazarin. 1680. Surnom de qrand,décerné
Gouvernernent p ersonnel à Louis XlV.
de Louis XlV. lô81. Acquisition de Stras-
1663. Aeadémie des inscrip- bourg.
tions. {683. illort de Colbert.
1664. Colonies en Afrique, à 1684. Bombardementde Gênes.
Saint-Domingue, à lIa- {685. Révocation de l'éclit do
dagascar. Nantes.
Créalion de la Compagnie LouisXlV éPouse lllns de
des Indes. I\Iaintenon.
Canal du Languedoc. {688. Lisue d'Augsbourg.
t666. Académie des sciencee. Ré"volution- en -Angle'
i667. Louis )ûV en Flandre. terre.
Prise de Lille. - 1690. Victoire de Tourville.
Traité de latriple alliance. Bataille de la Boyne.
Ordonnance c'ivile. Bataille de F'leurirs.
Bataille de Stafiarde.
l6ô8. Conquête de Ia É'ranche- !691.. Prise de l\lons psr
Cornte oar Louis XlV. Louis XIV.
Traité d'Âix-la-Chapelle. {692. Prise de Namur.
1672. Passase du Rhin; con- Bataille de Steinkerque.
qudle de ta Hcillande Bataille de La llogue.
far Louis XIV. {693. Batarlle de Ncerùinden.
t673. Prise de Maëstricht. Bataille de La l\{arsaille.
t674. Secontle. conquête de la Institution de I'ordre de
l-ranche-Coiuté. Saint-Louis.
Bataille de Senef. r695. Prise de Namur par le roi
Bataille de Sintzheim. Guillauure.
Bataille d'Ensheim. t697. Traité de Rvswick.
tô75. Bataille de Turkheim. {.?00. Mort de Chàrles II.
Mort de Turenne. PhilippeV, roi d'Espagne.
Dir-huitième siècle.
l ?02. Mort de Guillaume III. tT07. Bataille d'Àlmanza.
Villeroi surpris a Cré- Siège de Toulon.
mone. 1708. Batàille d'Oudenarde.
Bataille de Friedlingen. Sièse de Lille.
t703. Bataille de Hochstedt. t709. Batlille de Malplaquet.
Bataille de Spire. 1.710. Bataille de Villaviciosa.
t?01. Douxième bâtaille d'Ho- Naissance de Louis XV.
chstedt ou Blenheim. tT{.2. Bataille de Denain.
r705. Bataille de Cassano. t713. Traité d'Utrecht.
1706. Bataille de Ramillies. 1714. Trail,é de Rastatlt.
Bataille de lurin. l7t$. Irlort de Louis XlV. -
REVtSt0N.
Avènement de 1758. Ministère'de Choiseul.
Louis XV. 176t. Reddition de Pondichéry.
Régence du duc d'Or- Pacte de famille.
Iéans. t763. Traité de Paris.
t716. Svstème de Law. {764. Bannissement des jé-
f?20. Philippe V reconnu par suites.
tes'âlties. lllort de lllnc de Porn-
Peste de ['Iarseille. - padour.
1722. Dubois. nrernierrninistre. t768. Conquête de la Corse.
1723. Majorité deLouis XV. {769. Naissance de Napoléon.
I\Iort du régent. t770. Exil de Choiseul.
Ministère îu duc Persécutious contre les
de {771.
Bourbon. parlements.
1725. Mariase de Louis XV t?72. Partage de la Pologne.
aved Marie Leczinska. 1774. Mort ile LouisXV. ] Avô-
Mort de Pierre le Grand. nement de Louis XYl.
{?26. I\linistère de F.leurv. Ministère de TurEot.
t733. lïIort d'AugusteII, ioi tle 1776. Premier ministère de
Polosnel Necker.
StanislËs à Dantzick. t778. Guerre d'Amérigue.
1.734. Mort de Berwick et de trIort de Voltaire et, do
Villars. llousseau.
Batailles de Parme et de Bataille d'Ouessant.
Guastalla. 178{. Dénrission de Necker.
Bataille de Bitonto. t782. Combat naval de Saintes.
1735. CharlesIV, roi de Naples. t783. Fin.de la guerre d'Amé-
{738. La Lorraine donnée à rrqu e.
Stanislas. {787. Assernblée des notables.
t740. Mo rt de I'empereur {788. Rappel de Necker.
- Charles V[. {789. Btats sénéraux.
Le grand Frédéric, roi de Sermànt du Jeu de
Prusse. Paume. Révolutiou.
Bataille de Molwitz. -
Prise de la Bastille.
1743. Illort de Fleurv. l'uite des princes.
Bataille de Dettinsen. Abolition des privilèges.
1744. Tentative de Charles- Journées des 5 e.t 6 oc-
Edouarden Angleterre. tobre. Le roi quitte
Maladie de Louis XV à -
Versailles.
DIetz. Division de la France en
Prise de Fribourg. départements.
1745. Bataille de Fontenoy. t?90. Travàur de I'Assemblée
1747. Campagne de Hollande. constituante.
Bataillé de Lawfelt. F'ête du l4 juillet.
Prise de Berg-op-Zoom. {.79t. lllort de Illirabeau.
1748. Traité d'ÀixJà-Chapelle. F'uite de Louis XVI. -
1751. Fondation de I'Ecole mi- Son arrestation à Va-
litaire. rennes.
Construction du Pan- Acceptation de la consti-
tbéon. tution par le roi.
{754. Naissance de Louis XVI. Assemblé-e Iégislative.
1756. Traité de Versailles. {792. Décrets contre les émË
Commencement de la grés.
guerre de Sept ans. Ddôlaration do guerre ô
t757. Botaille de Rosbach. I'Autriche.
REYISION.
Journêe du 20 juin. Fin de Ia Convention.
Manifeste du duc de Directoire.
Brunswich. !'in rle la guerre de
Journée du l0 aott. Vendée.
Suspension du pouvoir 1796. Bclle campagne de Bo-
royal. naparte en Italie.
Jourirées de septembre. Bataille de Montenotte,
Bataille de Valmy. Millesimo, Dego, t\ton-
Convention natiônale. dovi, Lodi, Borghetto,
Bataille de Jemmapes. Lonato, Castiglione,
Procès de Louis XVI. Roveredo, Baésano i
1793. Mort de Louis XVI. Àrcole, Saint- Georges.
Bataille de Neerwinden. 1797. Batailles'de liivoli, dË la
Tribunal révolutionnaire. Favorite. Prise de
Comité de salut public. lllantoue. -
Guerre de la Vendée. Traité de Léoben.
Condamnation des giron- du 18 fruc-
Coup d'Etat
dins. tidor.
Assassinat de lllarat par Traité de Campo-Formio.
Charlotte Corday. 1798. Campasne d'Bsypte.
Revers de nos armées. Prisê dtAlexan"ctiie.
Levée en masse. - Bataille des Pvramides.
Résime de la Terreur. Bataille navale d'Aboukir.
CuÏte de Ia Raison. Coalition générale contre
Dévastation des tom- la tr'rance:
beaux de Saiut-Denis. 1799. Bataille de la Trébia.
Prise de Toulon. Napo- Bataille de Novi.
léon Bonaparte.- Bataille de Zurich.
Calendrier Ï'épubticain. Campagne de Syrie.
t79{. Héroisme des marins du Sièse de Gazah et d,'
Vengeur. Sâint-Jean-d'Acre.
Bataille de Fleurus. Bataille du Mont-Thabor.
Chute de Robespierre. Bataille d'Aboukir.
Conquête de la Hollande. Retour de Bonaparte en
t795. Traité avec Ia.Prusse. I,'fance.
Grands travaux de la Révolution du l8 bru-
Convention.
- Révolte
contre la Convention.
malre.
Constitution de I'an VII.
_ Journée 6u lorprai_ Bonaparte, premier
rial. consul.
Paix avec I'Espagne. 1800. Passaqe du mont Saint-
Constitution âe'l'an III. Ber*nard.
Journée du 13 vendé- Bataille de Marenso.
miaire. Bataille de HohenJinden.
Dir-neuvième sièole.
t80t. Traité de Lunéville. I Camp de Boulosne.
Concordat. I lgoa. Napôléon, empéreur,
t802. Traité d'Amiens. I t805. NaËoléon, roi A'Italie.
Lésion d'honneur. I Coalition contro la
CoÉsulatàvie. I France.
Rup ture d e la paix
' II Bataille d'Austerlitz.
d Amiens. Traité de Presbourg.
REVISION. s9r
Jogep\ Bonaparte, roi de Siège et prise de Paris.
NapteE. Déchéance et abdication
Loqi6 Bonaparte, roi de de Napoléon.
Hollande.- Louis-XVIII, roi de
Bataille de Trafalgar. France.
1806. Guerre de Prusse. Traité de Paris.
Batailles d'Àùerstaedt et l8lS. Retour de I'empereur.
d'Iéna. Bataille de Waierloo.
Conquête de.la Prusse. Deuxième abdication de
Système continental. Napoléon.
1807. Nâpoléon en Pologne. Exil de Napoléou à Sain te-
Bataille d'Eylau. Hélène.-
Prise de Dantzick, Deurième Restauration.
Bataille de F.riedland. Ministère de Richelieu.
Entrevue de Napoléon et Exécution du maréchal
d'Alexandre â Tilsitt. Nev.
Traité de Tilsitt. 18t8. Evaciration du territoire
1808. Guerre d'Espagne. francais.
Napoléon eri Eépagne. 1820. Assassihat du duc de
1809. PriËe de Saragosse. Berrv.
Guerre d'Autiiche. Insurréction de la Grèce.
Batailles d'Àbensberg. de Naissance du duc de Bor-
Lan d shutt et d'Eckm-iihl. deaux.
Prise de Ratisbonne. 182[. Mort de Napoléon.
Bombardement d eVienne. 1823. Guerre d'Espagne.
Bataille d'Essling. {824. Mort de LouiJXVIII.
Bataille de 'Wagiam. t825. Loi du sacrilèse.
Traité de Vienne. Indemnité auf émisrée.
Napoléon épouse Marie- Sacre de Charles X.-
LOUlSe. 1827. Bataille de Navarin.
Bernadotte, roi de Suède. Blocus d'Alser.
{ 8lt. Naissance duroi deRome. Ministère Mirtignac.
18t2. Prise de Valence. 1828. Ministère Poliqnac.
Guene de Russie. {829. Adresse des 221.
Prise de Witepsk et de {830. Expédition d'Alger.
Smolensk. Ordonnances dé juillet.
Bataille de la Moskowa. Les trois journées.
Prise et incendie de Mos- Louis-Philippe, roi des
cou. rrancars.
Bataille rle Malo-Jaros- t831. Ministèie Casimir Périer.
lawetz. 1832. Ministères Thiers et
Retraite de Russie. Guizot.
Passage de la Bérésina. Siège d'Anvers.
t8t3. Campâgne de Saxe. 1.833. Loisur I'instruction pri-
Bataille de Lutzen. maire.
Prise de Dresde. t835. Attentat de -Fieschi.
Bataille de Bautzen. Lois de Beptembre.
Bataille de Dresde. 1836. Tentative deiouis-Napo-
Bataille de Leipzig. -
léon à Strasbourg.
Bataille de Hanau. 1837. Prise de Constantinl.
1814. Défection de Murat. Avènement do la reine
Invasion du tenitoire Victoria.
francais. 1839. Chute du ministère Molé.
Campa'gne de France. 1840. Ministère Thiers.
Ë02 REYISION.
Les fortiff cations de Paris. Juillet. Déclaration de
Traité de Londres. guerre- à la Prusse.
Affaire de Boulosne. Aottt. Vissembourg,
t842. Traité dc Nankii. Reichshoffen. Forbach.
Loi sur les chemins rle fer. Combats sous iMetz.
Mort du tluc d'0rléans. Septembre. Désastre de
t843. Prise de la Smala d'Abd- Setlan. -- Chute dr:
el-Kader. I'empire.
t844. Victoire de Bugeaud à Le Goùvernement provi-
l'Islv. soire, pr'ésidé par Ie
1846. Evasirin de Louis-Napo- général Trochu, prend
léon du fort de Ham. le nom d.e Gouuerne-
1847. campagne des ban-
f,aquets. ment de la d€fense na-
tionale.
t848. Réiolution de fêvrier. Une délégation du gou-
4 mai. Assemblée consti- vernement s'établit à
tuante. Tours.
Jzrn. Insurrection dans Progrès de I'invasion
Paris. - Le gérréral piussienne.
Cavaignac. - Laon,
Colmar, Mulhouse. sont
1.0 décembre. Louis-Na- occupés; Paris esfin-
poléon, président de la vesti le 18; Toul capi-
Rénublique. tule le 23; Strasbourg,
1849. Mai.' Aeseinblée législa- le 28. L'armée de tlletz
tive. Iivre ses derniers com-
t85t. 2 decembre. Coup d'Etat. bats.
t852. 2 décembre. Napôléon lll, M. Gambetta, gui est
empereur. sorti de Paris eri bnllon.
r853. Guerrè d'Orient. Vic- prend, à Tours. la di-
toire de I'Alma. - iection du qouverne-
t854. Siège de Sétrastopol. ment et de lÉ suerre.
t855. Prise de Sébastopol,. Octobre. Les Bâvarois
r856. Traité de Paris. - entrent -à Orléans le t3.
t859. Guerre d'ltalie. Bataills L'armée dc Paris livre
de Magenta. - Bataille les combats de tsa-
de Solférino. - gneux, de Châtillon, de
Villafranca. --Paixde
Traité Rueil, de Bougival, et
de Zurich. ne peut percer la ligne
1860. Traité decommerce aYec d'inlvestissement.
I'Angleterre. - An- Le {6, capitulation de
nexiôn de la Savoie et Soissons: le t8. Châ-
Nice.
de Expéditions teaudun. ' après rinead-
de Svrie-et de Cochin- mirable défense. est
chine. prls 9t incendié. Capi.
186t. Intervention de la France Iu lation de Saint-Quen.
au Mexique. tin et de Schelestadt.
t866. Victoire des Prussiens Le 27, capitulation de
Bur les Aut,richiens à Metz. Bazaine livre à
Sadowa. Frédéric-Charles toute
t867. Erposition universelle de son armée, un immense
Paris. matériel et la place de
t870, Mai. Plébiscite en fa- Metz.
veur- de la dynastie im- Le 28 et le 30, bataille du
périale. Bourget.
NEVISION. it3
Le 31, insurrection a Le 21, sortie de I'armée
Paris, rapidementcom- do Paris; combote do
prrmee. Yilla-Evrard et du
No-uembre. Le général Bourget.
d'Aurclle -de Palâdines, 1871. Janaierl Tout ospoir
après le victoire de d'une -résistance pog-
Coulmiers. reDrend sible disparaît ;
Orléans. Mais l'ârméo lo Au noid. Faidherbe
de la Loire livre ensuite vainqueur'à Bapaume
inutilement les com- est vaincu à -Saint-
bats de Beaune-Ia- Q.uentin et rejeté eur
Rolande. Lille;
Dons I'est, Ies Garibal- 2o A I'ouest, le Mans eet
diens eont vainqueurs pris et la deuxième ar-
à Chàtillon et à Àutun. mée de la Loire egt
Près de Paris, les marins mise en déroute;
du vice-amiral Saisset 3o A I'egt, Bourbaki, vain-
occupent le plateau queur à Villersexel età
d'Avion, le 28.- Montbéliard, échoue ô
Décembre. L'armée de Héricourt et fait retraite
-
Paris, conduite par le sur la Suisse'
-tbrmée-âï'
gênéral Ducroti livre 1" Paris fait
le 2 une bataille achar- sa dernièresortie le 19:
née à Champigny; elle elle échoue à I'attaque
est forcée de"rtipasser des positions de l\lon-
la Marne. tretout et de Buzenval.
L'armée de la Loire. Le 28, Paris, bombardé
après les combats d'Àr- depuis 2t jours, réduit
tenav. Chevillv. Neu- par la famine, est
villeldux-Bois,'de peut oblieé de capituler.
empêcher Frédéric- Un arÈristice de 2t jours
Chdrles de reprendre est sisné.
Orléans. Elle
sê divise Féurieri- Election d'une
en deux corps: armée Assemblée nationale.
de I'est, soûs le com- Elle se rêunit à Bor-
mandement de Bour- deaur; elle nomme
baki; armée de I'ouest, Thiers chef du pouvoir
sous Iecommandement exécutif rle .la répu-
de Chanzv. blique française.
L'armée de Chanzv est Les préliminaires de la
poursuivie par nrede- paix sont signés à Ver-
ric-Charles - jusqu'au sailles.
Mans. La France cède à I'empire
Dans Ie nord, le général d'Allemagne I'Alsâce,
Fai dherbe réorganise la une partie de la Lor-
défense; il edt vain- raine. y compris Metz :
queur, le à Pont-de-
23 et paie une indemnité
Noyelles;Ie28, àLong- de-guerre de cinq ruil-
pré. liards.
Le 19, le roi Guillaume a Un vote de I'Assemblêe
reçu à Versailles les prononce la déchéance
délésués des i:fats alle- ile Napoléon III eù tle
manâs qui lui confèrent sa dvdastie.
le titre d'empcrcur. M ars.l- L'Aesemblés ne.
691 nEvtgI0I.
tionale re réunit à Yer- Mec-Mehon €stnommè
sailles. président de la Répu-
Le l8 éclate I'insurrection blique pour sept a-ns.
dite de ls Çornrnune; t874. Le pgrti r,Tonaichique
les généraux Clément essale va,rnement de
Thomas et Lecomte restaurer la rovauté.
sont assassinés. 1875. L'Assenrblée riationale
Le gouvernement se retire yote, au mois de février,
rfVersailles. un projet de constitu-
Aaril. - La Commune tion présenté par M.
décrète la loi dee Wallôn.
otages; elle arrête Msr La république, gouverne-
Daiboy, archevêque ilo ment de fait depuis
Paris, et le président lg 4 septembre 1870,
Bonjean. deuient le gouuernemcnl
Mai. - Thiers siene le IéqaI d,e lù France.
traité de paix à Franc- 1876. La ëonstitution républi-
fort. Il obtient la resl,i- caine fonctionne par
tution de Belfort a la l'élection d'une Cham-
France. ' bre des députés et d'un
Le 24,les troupes de Ver- Sénat.
sailles, conduites par Le pays donne une forte
Mac-Mahon, entrent à majorité aux dèputês
Paris. Une lutte atroce dévoués à la constitu-
ensanglante Paris pen- tion.
danl huit iours. t877. t6 mai,.- Dissolution de
La Communô. avant d'er- la Chambre des dépu-
-de
pirer, ordonne le mas- tés. Ministère
sacre.des otages. Broglie-l'ourtou.
Les monumentipublics, Octabie. Election d'une
les Tuileries, I'Hôtel de Assemblée républi--
Ville, le palais de Ia caine.
Légiôn d'hônneur, etc., 1878. Exposition universelle.l
sout incendiés. l8?9. Prilsidence de M, Jules
1872. L'emprunt national, Grévy.
sous-crit avec enthou- t880. Fêl.e nationale. Distribu-
siasme, permet àThiers tion des drapeaux.
de navér
^su-erre.I'indemnité Loi d'amnistiti.
de Le terri- gra-
Loi sur l'instruction
toire-est, évacué par les tuite et obligatoirei
troupes allemandes. t88t. Renouvellement des con-
Thiers-est nommé prési- seils municipaux.
dent de la République {883. Mort de Gamb-etta et de
francaise. Chanzv.
t873. Le 24 mai. Thiers donne 1885. Mort delictor Hugo.
sa démission à lo suite {,887. Election de Carnot.
d'un vote défavorable 1889. Exposition universelle.
à sa politique. ll est {894. Election de Casimir.Périen
rernplacé par le maré- [895. Election de Félix ]'aure.
chal de Mac-Mahou. Expôrlition de l\Iadagas-
Au mois de novembre, cÛr.
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Cnrpnnn V. Le trionphe du pouvoir royal sur la féodalité.
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III. - Charles VIII et Anne de Beaujeu.:::... gl9
Cnlpnnu Vt. Les guerres rl'Italte. La Renaissattoe.
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Cnrpnnn XlI.
' - Les préliminaires de la Révolution.
Turgot.
I. Louis XVI.
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II. - La gucrre d'Amér'ique. 4t6
III. -- LaTrance en tI89. 423
Culprrns XIII.
- ta Révolution.
I. :' Assemblée constituante.. 428
ii. --a.Jierniée tégislative..... 440
III. - Convertlion nationale..... ... i..... 448
Iv.-LeDirectoire ...,.. 461
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