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D O S SI E R DE P R E SSE

etonnants-voyageurs.com
Dossier
de presse

CAHIER 1 
OUVERTURE
CAHIER 2 
LES GRANDS THÈMES
CAHIER 3 
LES RENDEZ-VOUS DU FESTIVAL
CAHIER 4 
UN MONDE D’IMAGES
CINÉMA, PHOTOGRAPHIES
ET EXPOSITIONS
CAHIER 5
LE FESTIVAL DE LA JEUNESSE
ANNEXES 
COMMUNICATION
DES PARTENAIRES DU FESTIVAL

ÉTONNANTS VOYAGEURS
24 avenue des Français Libres, 35 000 Rennes
T. 02 99 31 05 74 / M. info@etonnants-voyageurs.com
SERVICE DE PRESSE
Faits&Gestes, Laurent Delarue et Shanaz Barday assistés par Aurélia Celante
T. 01 53 34 65 84 / laurent.delarue@faitsetgestes.com

© A Storm in the Rocky Mountains - Mt. Rosalie, 1866 (oil on canvas), Bierstadt, Albert (1830-1902) /
Brooklyn Museum of Art, New York, USA / Bridgeman Images
Conception Graphique : www.erwanlemoigne.com

@FestivalEV
@etonnantsvoyageurs
#EV2017

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 3


OUVERTURE
ÉDITORIAL DE FRANÇOISE NYSSEN,
MINISTRE DE LA CULTURE

ÉDITORIAL DE CLAUDE RENOULT,


MAIRE DE SAINT-MALO,
PRÉSIDENT DE SAINT-MALO AGGLOMÉRATION

ÉDITORIAL DE LOÏG CHESNAIS-GIRARD,


PRÉSIDENT DU CONSEIL RÉGIONAL DE BRETAGNE

ÉDITORIAL DE JEAN-LUC CHENUT,


PRÉSIDENT DU CONSEIL DÉPARTEMENTAL D’ILLE-ET-VILAINE

LES AUTEURS, LES LIBRAIRES


ET LES ÉDITEURS

LES LIEUX DU FESTIVAL

INFORMATIONS PRATIQUES

L’ÉQUIPE DU FESTIVAL

LE SITE INTERNET
ETONNANTS-VOYAGEURS.COM

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 5


Visuel : Dervis © Omer Kalesi
Le festival est une coproduction
de l’association Étonnants Voyageurs
et de la Ville de Saint-Malo

PARTENAIRES INSTITUTIONNELS PARTENAIRES MÉDIAS


Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères, Ouest-France
Ministère de la Culture (Centre national du livre, DRAC Télérama
Bretagne), France 5
Ministère de l’Éducation nationale, France 3 Bretagne
Ministère des Outre-mer, France Inter
Organisation internationale de la Francophonie, France Culture
Conseil régional de Bretagne,
Département d’Ille-et-Vilaine SOUTIENS MÉDIAS
Lire,
PARTENAIRES Babelio,
Agence Française de Développement, TV Rennes 35 Bretagne,
Délégation générale du Québec, Canal B,
Sofia, Radio C-Lab,
SCAM, Mollat.com
MGEN,
Terres d’Aventure, SOUTIENS
Comptoir des voyages, Wallonie-Bruxelles International,
Compagnie des Pêches, Norla,
Heux Assurances, Les Thermes marins de Saint-Malo
FNAC, et l’Hôtel Le Nouveau Monde,
Fondation Jan Michalski Théâtre de Saint-Malo,
Groupe Courtois Automobiles Saint-Malo,
KSMA,
Réseau de bus de Saint-Malo agglomération,
Rhum HSE,
Bouvet Ladubay,
Marque Bretagne

6 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


« ET TOUT LE RESTE EST LITTÉRATURE » : cette phrase, qui concluait « REFAIRE LE MONDE ». TELLE EST LA VASTE AMBITION POSÉE PAR
un poème de Verlaine, est utilisée comme expression synonyme de ÉTONNANTS VOYAGEURS, qui nous invite à interroger nos idéaux,
« le reste n’a peu d’importance »… Quelle erreur ! L’art en général, nos combats, notre avenir, un demi-siècle après mai 68.
la littérature en particulier est primordiale, salutaire ! L’écrivain, le Pour refaire le monde, il faut le connaître. C’est un défi que le
philosophe, le poète sont indispensables à l’équilibre d’une société, festival nous aide à relever, chaque année, par la diversité des
eux qui sont souvent les premiers à être bâillonnés dans les régimes œuvres présentées, par son ouverture sur le monde, le refus d’une
totalitaires. culture repliée sur elle-même, la défense d’un cinéma et d’une
Bienvenue à vous, écrivains, vous, les défricheurs de mots, les littérature-monde.
arpenteurs de rêves qui, non seulement nous donnent à voir le Pour refaire le monde, il faut pouvoir le comprendre. Il faut donc
monde autrement, mais parviennent parfois à donner vie aux pouvoir lui parler. La langue française est pour notre pays un vec-
utopies. Bienvenue à vous qui, en venant à Saint-Malo, arrivez teur privilégié de ce dialogue à travers les continents. Là encore,
à bon port. Le port qui a vu naître, il y 250 ans, le précurseur ce festival fait sa part, portant un engagement constant en faveur
du romantisme, le port d’où se sont élancés tant d’aventuriers, d’une francophonie forte. Étonnants Voyageurs a essaimé aux
d’explorateurs, de découvreurs qui ont écrit l’histoire de la cité quatre coins de l’espace francophone, de Bamako à Port-au-Prince,
corsaire et forgé sa réputation. Une cité tournée vers le départ et de Haïfa à Rabat. Pour cette 29e édition, le festival sera un lieu
l’ailleurs, mais une ville qui continue à perpétuer sa longue tradition ouvert de rencontres et de dialogue entre les imaginaires multiples
d’accueil et d’intégration, faisant fi des tentations de replis, restant qui dessinent la francophonie.
sourde aux sirènes identitaires. Une ville fière d’accueillir, depuis L’avenir, pour la France, se dessine dans cette culture ouverte et
28 ans, un festival qui laisse la part belle à la littérature dans ce cette francophonie vivante que promeut le festival Étonnants Voya-
qu’elle a de plus riche, de plus noble : une littérature du voyage. geurs depuis sa création. Le public ne s’y trompe pas. Plus de chaque
Des pérégrinations terrestres certes, mais également et surtout, année 60 000 visiteurs se pressent chaque année aux débats, ren-
des voyages au cœur de la pensée. contres, lectures, expositions et projections qu’offre Saint-Malo.
Bienvenue chez nous, bienvenue chez vous ! Le public saura, pour cette édition, j’en suis sûre, répondre une
nouvelle fois au rendez-vous.
Claude RENOULT, Je tiens à saluer chaleureusement Michel LE BRIS ainsi que les
Maire de Saint-Malo, Président de Saint-Malo Agglomération équipes et tous les partenaires qui participent à l’organisation de
la manifestation.
NOS SOCIÉTÉS CONNAISSENT DE FORMIDABLES ÉVOLUTIONS Un beau festival à toutes et à tous,
qui touchent notre relation au temps, à l’espace et aux autres. Voici
venu le règne du présent permanent, de l’urgence, qui impose ses Françoise NYSSEN,
rythmes, ceux du zapping qui se généralise. Notre perception de ministre de la Culture
l’espace est également modifiée en profondeur : le lointain devient
proche, et dans le même temps, le proche peut devenir « étranger ». EN 2018, ON REFAIT LE MONDE AU FESTIVAL ÉTONNANTS VOYA-
GEURS !
L’espace, le temps, les autres… il s’agit bien de mutations essen- Du 19 au 21 mai prochain dans une trentaine de lieux au cœur de la
tielles avec, en toile de fond, la poussée d’un hyperindividualisme et cité corsaire, le festival international du livre et du film « Étonnants
d’un consumérisme généralisé. Face à cette globalisation marquée Voyageurs » bâtera son plein pour sa 29e édition !
par des bouleversements technologiques majeurs, il faut des valeurs Une nouvelle fois, le festival offre à ses visiteurs une escapade
à promouvoir. La Bretagne n’en est pas dépourvue. malouine culturelle et artistique variée et pleine de rencontres.
Pendant trois jours, 200 cinéastes, photographes, illustrateurs,
Plus que jamais, la culture est un investissement stratégique, lié écrivains, et musiciens venus des quatre coins du monde, donnent
à l’émancipation et à l’épanouissement individuel, gage d’une rendez-vous au public, petit et grand, pour découvrir l’univers infini
citoyenneté renforcée. La culture, grâce aux dynamiques territo- de la culture à travers des débats, des cafés littéraires, des exposi-
riales qu’elle entraîne et à la vitalité du bénévolat, participe du tions ou encore des projections cinématographiques.
« vivre-ensemble » et de l’ouverture au monde. Cette année, ce festival ancré sur son territoire mais de renommée
internationale, happe, questionne le monde de demain à l’aune
C’est pourquoi, en 2018, le Conseil régional sera attentif à maintenir du monde d’aujourd’hui. Étonnants Voyageurs invite ainsi chacun
et encourager ce foisonnement artistique et culturel exceptionnel, à nourrir le contradictoire, à bousculer ses opinions pour penser,
porté le plus souvent par un mouvement associatif innovant et créer et innover l’avenir du monde en l’éloignant des conflits et de
engagé, véritable richesse bretonne et élément de l’attractivité et l’individualisme qui envahissent trop souvent les esprits du XXIe
du rayonnement de nos territoires. siècle.
Le Conseil départemental est heureux d’accompagner à nouveau
Loïg CHESNAIS-GIRARD ce rendez-vous culturel incontournable en Ille-et-Vilaine, qui sait
Président du Conseil régional de Bretagne avec justesse et passion, embrasser la littérature et le cinéma d’ici
et d’ailleurs.
Je souhaite à tous les bretillien.es de vivre pleinement l’expérience
Étonnants Voyageurs 2018 !

Jean-Luc CHENUT
Président du Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine
Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 7
Les auteurs, les artistes, les libraires,
les éditeurs
Les invités présents à Saint-Malo (liste arrêtée au 28 mars 2018). La liste actualisée peut être consultée
sur le site du Festival : www.etonnants-voyageurs.com

A Annick COJEAN Alexis GLOAGUEN Michel LE BRIS


Farid ABDELOUAHAB Velibor ČOLIĆ Raphaël GLUCKSMANN Dominique LE BRUN
Marie-Anne ABESDRIS Roland COLIN Sébastien GNAEDIG Yvon LE MEN
Antoine AGOUDJIAN Robert COLONNA D’ISTRIA Cédric GRAS Régis LE SOMMIER
Pierre ALARY CRUSCHIFORM Olivier GRENOUILLEAU Jim LYNCH
Sylvie ALLOUCHE Thierry CRUVELLIER Yves GREVET
Jean-Philippe ARROU-VIGNOD S. E. GROVE
Isabelle AUTISSIER Einar Már GUÐMUNDSSON M
Claude AZIZA D Gérald GUERLAIS Yamen MANAI
Alain DAMASIO Bénédicte GUETTIER Kettly MARS
Lionel DAUDET Olivier GUEZ Pauline MARTIN
B Lionel DAVOUST Thomas GUNZIG Carole MARTINEZ
Gilles BACHELET Paul DE BRANCION Jean-Luc MARTY
BARROUX Blandine DE CAUNES Armistead MAUPIN
Yahia BELASKRI Dorothée DE MONFREID H Hind MEDDEB
Alex BELL Carl DE SOUZA Hubert HADDAD Giles MILTON
François BELLEC Véronique DEISS Jean HARAMBAT Viviane MOORE
Stéphane BERLAND Astrid DESBORDES Emilie HAREL Gérard MORDILLAT
Marc BIANCARELLI Ananda DEVI Pierre HASKI Edgar MORIN
Enki BILAL Patrick DEVILLE Benoît HEIMERMANN James MORROW
Claire BILLET Pascal DIBIE Annelise HEURTIER Jean-Claude MOURLEVAT
Jean-Michel BILLIOUD Karin DOERING-FROGER Éric HOESLI Michel MOUTOT
Sigríður Hagalín Hélène DORION
BJÖRNSDÓTTIR Bruno DOUCEY
Patrice BLANC-FRANCARD Pierre DUBOIS I N
Pascal BLANCHARD Alain DUGRAND Alexis JENNI Wilfried N’SONDÉ
Jean-Sébastien BLANCK Vincent DULUC Carsten JENSEN Éric NAULLEAU
Jean-Marie BLAS DE ROBLÈS Jean-Claude DUNYACH Raphaël JERUSALMY Anne NIVAT
Yvon BOËLLE Stéphane DURAND Olivier JOBARD James NOËL
Miguel BONNEFOY Elnathan JOHN François NOUDELMANN
Pierre BORDAGE Frédéric JOIGNOT Matthew Neill NULL
Rémi BORDES E Christine JORDIS
Alain BORER Kossi EFOUI Pierre JOURDE
Olivier ENSELME-TRICHARD JULES O
André BOUCHARD Gaël OCTAVIA
Stéphane BRETON Aslı ERDOĞAN
Azad Ziya EREN Erik ORSENNA
Gérald BRONNER K Pascal ORY
Jean-Louis ÉTIENNE
Michèle KAHN Mona OZOUF
C Tristan KOËGEL
Florence CADIER F Eka KURNIAWAN
David FAUQUEMBERG P
Sabrina CALVO Isabelle PANDAZOPOULOS
Kevin CANTY Estelle FAYE
Colette FELLOUS L Nathalie PAPIN
Lorenzo CASTORE Sylvia LACARRIÈRE Benoît PEETERS
Christian CAUJOLLE Caryl FEREY
Jacques FERRANDEZ Dany LAFERRIÈRE PEF
Sorj CHALANDON Lola LAFON Margarita PEREZ-GANZO
Patrick CHAMOISEAU Yanick LAHENS Benjamin PERRIER
Benjamin CHAUD G Dominique LANNI Jean-Pierre PERRIN
Nathalie CHOUX Christophe GALFARD Céline LAPERTOT Paola PIGANI
Fabien CLAUW François GARDE Gilles LAPOUGE Sylvain PRUDHOMME
Jean-Luc COATALEM Bruno GIBERT Patrick LAUPIN
Sylvain COHER

8 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


Q Martin VEYRON
Yann QUEFFELEC Jean VIARD
Alain QUELLA-VILLEGER Frédéric VITOUX
Michel QUINT Caroline VU
Bernard QUIRINY
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R Abdourahman WABERI
Patrick RAMBAUD Jo WALTON
Christoph RANSMAYR Olivier WEBER
Bernard RAVET Robert WHITAKER
Thierry RENARD Audrée WILHELMY
Terkel RISBJERG Joëlle WINTREBERT
Jean ROUAUD Michel WLASSIKOFF
Nicolas ROUILLÉ Thierry WOLTON
Jean-Christophe RUFIN
Z
S Alice ZENITER
David SALA Zelda ZONK
Insa SANÉ
François SARANO (en cours)
Eric SARNER
Dušan ŠAROTAR
Felwine SARR
Pierre SAUTREUIL
Eric SIMARD
Marie SORDAT
Guillaume SOREL
Omar Youssef SOULEIMANE
Andrzej STASIUK
Sanjay SUBRAHMANYAM
Anjan SUNDARAM

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Malachy TALLACK
Stéphane TAMAILLON
Bertrand TAVERNIER
Sami TCHAK
Bogdan TEODORESCU
Øyvind TORSETER

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Benjamin VANDERLICK
Pierre-Yves VANDEWEERD
David VANN
André VERSAILLE
Vladimir VERTLIB

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 9


LES ÉDITEURS PRÉSENTS AU SALON DU LIVRE

10/18 Casterman jeunesse Galipotte (La) du)


Castor Astral (Le) Gaïa Lettres nouvelles Maurice
A Chandeigne Gallimard Nadeau
Actes Sud Chasse-Marée Gallimard Folio Livre de Poche (Le)
Actes Sud Junior Château (Édition du) Gallimard Jeunesse Libella
Actu SF Chatoyantes Gallmeister Librairie du Québec
Agone Chemin de Fer (Édition du) Gautier-Languereau Libretto
Agullo Cipango Géorama Librio
Aigrette (Éditions de l’) Citadelles & Mazenod Ginkgo Louis Vuitton
Akinomé Climats Glénat Lumignon (Édition du)
Al Manar Comptoir d’Images Glénat BD
Albin Michel Créaphis Glénat jeunesse
Albin Michel Jeunesse Cristel Editeur d’Art Goater M
Allary Critic Goutte d’Or Magellan & Cie
Alma Grandvaux Magnard
Alternatives Grasset Maison est en carton (La)
Alzabane D Grasset Jeunesse Maison de la poésie de la
Anacaona Dahouet (Édition de) Gründ Drôme
Anacharsis Dargaud Guérin Maison de la poésie Rhône
Ancre de Marine Découverte (La) Gulf Stream Alpes
André Frère Delachaux et Niestlé Guymic Marchialy
Anne-Marie Métailié Delphine Montalant Marge (La)
Apeiron Delpire Marmite à Mots (La)
Archipel et Développement Denoël H Masque (Édition du)
Art3 Plessis Denoël Graphic Hachette Matou (Édition du)
ArtEres (Association) Diabase Harmonia Mundi Éditeurs Mémoire d’Encrier
Arthaud Dialogues Indés Mercure de France
Asiathèque (L’) Didier Jeunesse Harmonia Mundi Jeunesse Minots (Les)
Asphalte Documentation française (La) Harmonia Mundi Littérature Mirobole
Astoure Dodo Vole Hélium Mnémos
Atalante (L’) Don Quichotte Hikari Monsieur Toussaint Louverture
Au Diable Vauvert Donner à voir Hoëbeke Monza (Éditions de)
Au Loup Hozhoni Mot et le Reste (Le)
Aube (L’) Martinière (La)
Autrement E Martinière Jeunesse (La)
Aux forges de Vulcain Ecrire aujourd’hui I
Auzou Edi8 Impressions Nouvelles (Les)
Edilarge Intervalles N
Eléphants Nathan
B Elytis Nevicata
Balland Elyzad J Nil
Banquises et Comètes Escales (Les) J’ai Lu Noir sur Blanc
Bécherel Cité du livre Espace Nord Jacqueline Chambon
Belfond Espaces & Signes Jean-Claude Lattès
Bélial’ (Le) Échappée (L’) Joëlle Losfeld O
Belles Lettres (Les) École des Loisirs (L’) Joie de Lire (La) Œil d’Or (L’)
Bleu Autour Julliard Œil ébloui (L’)
Bleu de Berlin F Œil pour l’œil (L’)
Bouts du monde Flammarion Olivier (L’)
First K Ombres noires
Bow-Window Kanjil
Bruno Doucey Fleuve Omnibus
Fleuve Noir Kero Orbestier (D’)
Buchet Chastel
Fourmis Rouges (Les) Ouest & Compagnie
Futuropolis L Ouest-France Éditions
C Fyp LansKine
Calmann-Lévy Léopard Masqué (Les Éditions
Casterman BD P
G P’tit Glénat
Palémon (Éditions du)
10 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse
Passage (Le) R T Y
Passager Clandestin (Le) Reliefs Table Ronde (La) Ypsilon
Paulsen Rivages Tana
Payot Robert Laffont Temps des Cerises (Le)
Perrin Rouergue (Éditions du) Transboréal Z
Petits Platons (Les) Rouergue Jeunesse (Éditions Tripode (Le) Zoé
Pétra du) ZTL
Phébus Rue de Sèvres Zulma
Philippe Picquier Rue du Monde U
Philippe Picquier Jeunesse Rumeur libre (La) Univers Poche
INSTITUTIONS ET PARTE-
Place des Editeurs
NAIRES
Pleine lune
S V
Plon
Sabine Wespieser Vents d’Ouest Belgique Wallonie-Bruxelles
Pocket
Sarbacane Verticales Coll.LIBRIS, collectif d’éditeurs
Pocket jeunesse
Serpent à Plumes (Le) Ville Brûle (La) en Pays de la Loire
Presses de la Cité
Seuil Viviane Hamy MIPE
Presses de la Renaissance
Seuil Jeunesse VLB Ouest-France
PUF
Seuil Points Volte (La) Région Île de France
Pygmalion
Soupirail (Le) Vuibert Salaün Holidays
Sous-Sol (Éditions du) Ver à soie (Le)
Q Stock Vistemboir (Le)
Quartanier (Le) Syros
Quidam Syrtes (Éditions des) W
Warm

LE SALON DU LIVRE
L’Espace Quai de Saint-Malo, situé entre le bassin du port et le Grand Large accueille pendant trois journées la plus grande librairie
de France. Un demi-hectare dédié aux auteurs et aux éditeurs, en complicité avec les libraires.
À la Lettre Thé La Droguerie de Marine
9 place de Viarmes, 29600 Morlaix 66 rue Georges-Clémenceau, 35 400 Saint-Malo

Au Vent des Mots Coiffard


7 rue du Port, 56100 Lorient 7-8 rue de la Fosse, 44000 Nantes

Forum du Livre Critic


Centre Commercial La Visitation, 35 000 Rennes 19 rue Hoche, 35 000 Rennes

L’Atalante Librairie du Québec


15 rue des Vieilles Douves, 44000 Nantes 30 rue Gay Lussac, 75005 Paris

L’Odyssée Le Failler
4 rue du Puits aux Braies, 35 400 Saint-Malo 8-14 rue Saint-Georges, 35 000 Rennes

La Cour des miracles / Komptoir LiberTalia Le Grenier


18 rue de Penhoet, 35 000 Rennes 6 place Duclos, 22100 Dinan

M’Lire
3 rue de la Paix, 53000 Laval

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 11


Les lieux du festival

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1 - GRAND LARGE 4 - SALON DU LIVRE : QUAI ST-MALO 7 - LA GRANDE PASSERELLE,


Quai Duguay-Trouin Quai Duguay-Trouin PÔLE CULTUREL
Café littéraire (400 places), Salle Un demi-hectare de stands éditeurs. 2, rue Nicolas-Bouvier
Maupertuis (200 places), Rotonde Surcouf Restauration assurée par la maison Projections non-stop de films et
(80 places), Auditorium (1 000 places), MIESCH, au fond du Salon du livre rencontres dans
Expositions les 3 salles du cinéma (500 places au total)
5 - L’HÔTEL LE NOUVEAU MONDE et rencontres-lectures à la médiathèque
2 - BILLETTERIE DU FESTIVAL 64, chaussée du Sillon
Quai Duguay-Trouin Deux salles de 70 places assises pour des 15 - THÉÂTRE DE SAINT-MALO
rencontres en petit comité. 6, place Bouvet, quartier Saint-Servan
3 - L’ÎLE AUX TRÉSORS CONCERT de Denez et l’OSB :
Quai Duguay-Trouin 6 - CINÉMA LE VAUBAN dimanche 20 mai, à 21h
Ateliers pour les 3-12 ans (sur inscription), 10, bd de la Tour d’Auvergne En vente en ligne, à la billetterie
espace de lecture, espace Mange-Livres Billetterie. Projections non-stop de films du festival et sur place (1h avant le
(garderie et nurserie) dans les 5 salles du cinéma (environ 800 spectacle).
places au total)

12 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


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8 - HÔTEL DE L’UNIVERS 10 - ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE 12 - SALLE SAINTE-ANNE


Place Chateaubriand MARITIME (ENSM) 12, rue Sainte-Anne
Rencontres (80 places) 4, rue de la Victoire « Besoin de poèmes » tous les après-midi
Rencontres et projections autour de la
9 - HÔTEL CHATEAUBRIAND mer, de l’exploration et du voyage 13 - MAISON DU QUÉBEC
Place Chateaubriand Salle 1 : projections et rencontres (100 2, place du Québec
Salle Canada : ateliers et goûters places) Rencontres et lectures autour du Québec
littéraires sur inscription uniquement Salle 2 : rencontres (100 places) et de la francophonie
Chapelle : MAISON DE L’IMAGINAIRE :
Rencontres autour de toutes les 14 - MAISON INTERNATIONALE
littératures de l’imaginaire. DES POÈTES ET DES ÉCRIVAINS
5, rue du Pelicot
11 - THÉÂTRE CHATEAUBRIAND Rencontre poésie
6, rue Groult-de-Saint-Georges
Rencontres et projections autour de la
mer, de l’exploration et du voyage (280
places)

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 13


Informations pratiques

TARIFS HORAIRES D’OUVERTURE


- ENTRÉE JOURNÉE Billetteries : 9 h
- Tarif Normal : 15 euros TTC Accès aux lieux : 9 h 30
- Tarif Réduit : 10,00 euros TTC (12-18 Début de la programmation : 10 h
ans, demandeurs d’emploi, étudiants, Salon du livre (Quai Saint-Malo) : 9h30-20h
personnes handicapées, Entrée libre au salon du livre :
groupe à partir de 10 personnes) vendredi 18 mai toute la journée et
- Tarif Enfant : GRATUIT (enfants de moins chaque jour de 18 h à 20 h
de 12 ans )
• PASS 3 JOURS ACCÈS, TRANSPORT
valable du samedi 3 au lundi 5 juin 2017 - En voiture grâce aux navettes
- Tarif Normal : 35 euros TTC (à partir de municipales gratuites Paul-Féval : elles
18 ans) desservent le parking payant Paul-Féval
- Tarif Réduit : 25 euros TTC (12-18 (près de l’Hippodrome, 3,30 euros/jour),
ans, demandeurs d’emploi, étudiants, l’ancienne gare SNCF et le rond-point
personnes handicapées, groupe à partir Chaussée des Corsaires à l’entrée d’Intra
de 10 personnes) Muros. De 9 h à 22 h, départ toutes les
20 minutes (20 minutes de trajet).
BILLETTERIES - En bateau depuis Dinard : les vedettes
Billetterie en ligne dès aujourd’hui assurent en une dizaine de minutes la
et pendant tout le festival avec le liaison entre Dinard et Saint-Malo de
Comité Départemental du tourisme 9 heures à 20 heures pendant toute la
(Open Billet) : évitez la foule le premier durée du festival. Renseignements sur le
jour en achetant votre billet en avance site de la Compagnie Corsaire
sur notre site. Les billets devront être - En train : pour les horaires, merci de
échangés sur place contre des bracelets consulter le site de la SNCF, comptez
au « KIOSQUE INFO », face au Grand Large 20 minutes à pied entre la gare et le
dès le jeudi 17 mai. Grand large. En raison de travaux en gare
À Saint-Malo, avant le festival : de Rennes des correspondances en bus
Billetterie à l’accueil Salon du livre, au sont organisées entre Rennes ou Laval et
quai Saint-Malo : le jeudi 17 et vendredi 18 Saint-Malo.
mai 2018 à Saint-Malo de 9h30 à 12h30 et - En bus : plus facile et plus pratique,
de 14h à 20h. choisissez le bus pour vous rendre au
Billetterie du Pôle culturel La Grande Festival. Lignes 1, 2 et 3 arrêt Intra-Muros,
Passerelle : du mercredi 3 au vendredi un départ toutes les 7 minutes du lundi au
18 mai 2018 (horaires d’ouverture de la samedi (fréquences réduites le dimanche
Grande Passerelle). et les jours fériés). Depuis la gare SNCF :
Pendant le festival : lignes 1 et 2, arrêt Intra-Muros, un départ
Billetterie face au Grand Large (9h-19h). toutes les 10 minutes.
Grande Passerelle (9h-18h). Renseignement : guichet gare TGV,
au 02 99 40 19 22 ou sur www.ksma.fr
HÉBERGEMENT
Consultez l’Office de tourisme de Saint-
Malo : www.saintmalo-tourisme.com ou
0825 135 200 (0,15 euro/mn)

MÉDIAS
Le site internet du Festival met à la disposition des journalistes un espace « Presse » dans lequel vous pouvez remplir le
formulaire d’accréditation. Les demandes peuvent également se faire par mail : presse@etonnants-voyageurs.com
Les accréditations sont à retirer au Service de presse du festival à partir du jeudi 17 mai à 9 h 30.

14 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


L'équipe du festival

ÉTONNANTS VOYAGEURS RÉGIE


24, avenue des Français-Libres, 35 000 RÉGIE GÉNÉRALE : Jean-Yves Philippe et
Rennes Jean-Pierre Jouin
T. 02 99 31 05 74 ÉQUIPE RÉGIE À SAINT-MALO : Sébastien
M. info@etonnants-voyageurs.com Izzo, Olivier Tanguy, Éric Verlet, Yann
Argenté, Ronan Cornou, Arnaud Jolif,
DIRECTEUR DU FESTIVAL≈ : Michel Le Bris Jacques Marmion, Michel Loidan, Patrick
DIRECTEUR DÉLÉGUÉ : Emmanuel Gaudin et les personnels de la Ville de
Braconnier Saint-Malo
DIRECTRICE ADJOINTE≈ : Mélani Le Bris
PROGRAMMATION, ÉDITION, DUPLEX AND CO
MULTIMÉDIAS : Lucie Milledrogues, Organisateurs d’événements,
assistée de Caroline Ponceau et Hugo Commissariat de salon
Diverres 2 ter, ruelle des Vignes, 35160 Talensac
PROGRAMMATION, ACTIONS ÉDUCATIVES, T. 09 81 84 67 40 - 06 64 44 20 14
JEUNESSE : Marion Hervé, assistée d’Inès M. contact@duplexandco.com
Khammaci COMMISSARIAT DE SALON : Marie Racouët
ADMINISTRATION - PRODUCTION : et Olivier Pouteau
Pascaline Lebassac, assistée d’Alexandra BILLETTERIE ET CONTRÔLE DES
Dacquay VISITEURS : Bénédicte Briand et Anne-
ASSISTANTE ORGANISATION : Gaëlle Guiho Laure Gilles
(bénévoles et gestion des stands) BOUTIQUE : Carole Pirotais
CAFÉ LITTÉRAIRE : Maëtte Chantrel, FAITS ET GESTES
entourée de Michel Abescat et Pascal ORGANISATION D’ÉVÉNEMENTS
Jourdana CULTURELS, Conseil en communication et
BESOIN DE POÈME : Yvon Le Men service de presse
FESTIVAL DU FILM : Matthieu Marin 8, rue Saint-Marc, 75002 Paris
EXPOSITIONS : Lénaïck Durel assistée de T. 01 53 34 65 84
Pierre Brillaut et à Saint-Malo d’Anne M. contact@faitsetgestes.com
Isabelle Le Touzé, Fabrice Angelliaume, DIRECTEUR : Serge Roué
Juliette Bessou et PIerre-Yves Jamaux COMMUNICATION, SERVICE DE PRESSE ET
NOS COLLABORATEURS PARTENARIATS MÉDIAS : Laurent Delarue
CONCEPTION GRAPHIQUE ET WEBDESIGN et Shanaz Barday assistés d’Aurélia
Erwan Le Moigne Celante
(mail@erwanlemoigne.com) SUIVI COMMUNICATION ET
ADMINISTRATION DU SITE INTERNET : PARTENARIATS  : Laura Lacroix assistée de
Yannick Fortin (yan_fortin@yahoo.fr) Louise de Saint-Exupéry
MAINTENANCE INFORMATIQUE :
Jean-Philippe Delaunay, SPEXI
(jpdelaunay@spexi.fr)

EN COLLABORATION AVEC

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 15


ETONNANTS-VOYAGEURS.COM @FestivalEV

UN NOUVEAU SITE RESPONSIVE


Notre site fait peau neuve pour une circu- FAITES CONNAISSANCE
lation plus aisée et responsive du festival AVEC LES INVITÉS DU FESTIVAL
en cours et des archives. Toutes les biographies des auteurs participant à l’édition
2018 sont accessibles en ligne.
SUIVEZ ÉTONNANTS VOYAGEURS
Retrouvez-nous sur Facebook, Twitter , Instagram : Grâce à la numérisation complète de nos archives, nous
@FestivalEV proposons une nouvelle présentation de nos invités
avec différents onglets pour une meilleure circulation
Après le Festival, les rencontres du café littéraire et sur le site :
les grands débats ainsi que l’intégralité des rencontres une page comportant une BIOGRAPHIE rédigée par
enregistrées en Mp3 sont mis en ligne. nos soins,
Notre site est aussi la vitrine de la « Littérature-monde » un onglet ACTUALITÉ avec le dernier roman, essai, BD,
et de son actualité, ainsi qu’une chambre d’écho des films et, dans la mesure du possible, une revue de presse
activités de la Word Alliance et des initiatives de nos des meilleurs articles publiés ; un onglet ŒUVRES avec
partenaires : les festivals d’Édimbourg, de New York, une bibliographie/filmographie complète ;
de Berlin… un onglet PORTEFOLIO avec des photographies de l’in-
Dès septembre, vous retrouverez également l’en- vité prises au cours des précédents festivals ;
semble des éditions d’Étonnants Voyageurs en Haïti et un onglet VIDÉOS avec les vidéos des cafés littéraires
en Afrique : vous pouvez retrouver le programme, les de l’invité lors de ses précédents festivals, classés par
invités, les photographies et la revue de presse com- année ;
plète de ces éditions. un onglet DÉBATS AUDIO avec les enregistrements des
débats des années précédentes. Au lendemain du Festi-
LES ARCHIVES VIDÉOS DES FESTIVALS val, ces pages sont enrichies par les captations sonores
Toutes les archives filmées depuis la création du festi- des rencontres auxquelles l’auteur a participé.
val en 1990 offrent sur le site internet des documents Dans la colonne de droite : des informations complé-
inédits qui retracent 30 ans de rencontres littéraires. mentaires avec les VIDÉOS des GRANDS DÉBATS aux-
Un énorme travail de transcription d’abord, et de quels l’invité a participé et une rubrique qui recense
dérushage, effectué en 2012, qui sera à nouveau tous les articles concernant l’invité sur le site du fes-
accessible en ligne dès septembre. tival.

Autant de moments forts et de rencontres uniques à Rassemblées année après année dans une rubrique
voir ou à revoir, qui auront marqué de leur empreinte le DICO DES AUTEURS, ces pages forment aujourd’hui
Festival : Ella Maillart partageant le plateau avec Théo- une riche base de données compilant des informations
dore Monod et Anita Conti, ou encore Alvaro Mutis sur plus de 2 000 auteurs.
en tête-à-tête avec Hugo Pratt, sans oublier Nicolas
Bouvier, Robert Doisneau, Jim Harisson, Jacques Lacar-
rière, Jean-Claude Izzo, Patrick Chamoiseau mais aussi
Alain Mabanckou, J.-M. G. Le Clézio, Anna Moï, Dany
Laferrière… et tant d’autres.

Naviguez à travers la collection des archives vidéos


du Festival et découvrez les acteurs d’une littéra-
ture-monde, écrivains voyageurs, maîtres de l’imagi-
naire et témoins de leur temps.

Un projet réalisé avec le soutien de la Ville de Saint-


Malo, de la DRAC Bretagne et du ministère de la Culture.

16 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


LES GRANDS THÈMES
DU FESTIVAL
ÉDITO : REFAIRE LE MONDE

HABITER UN MONDE
EN MOUVEMENT

L’INVENTION DU FUTUR

PUISSANCE DE L'IMAGINAIRE

PUISSANCE DES MYTHES

POUR CEUX QUI AIMENT LE JAZZ


« REFAIRE LE MONDE »

L’édito de Michel Le Bris

Il déferle, avec la puissance d’un raz-de-marée, bous- La guerre : elle menace, sous des formes très diverses.
cule nos certitudes, met à l’épreuve nos valeurs – uni- Ici, les historiens établissent des comparaisons peu ras-
verselles, vraiment ? Peut-être est-ce à nous, aussi, de surantes avec les temps de la guerre froide. Là, d’autres
le manifester en actes. Peut-être, au pied du mur, de soulignent des parallélismes avec les pires enchaîne-
relever le défi. En s’ouvrant aux voix multiples de ce ments des années 30 qui conduisirent à la catastrophe.
monde en gésine, dont nul ne peut plus se prétendre Et l’on essaye de se rassurer en se répétant que l’his-
le seul ordonnateur, placé en son centre. Le monde toire ne se répète jamais. Malgré cette évidence qu’elle
nouveau sera dit, sera pensé, sera mis en romans, en ne cesse de se répéter, au contraire, tant est grande
poèmes, en musiques, en œuvres, où il sera subi. notre capacité d’oubli.
Le challenge est immense, nous le devinons tous. Demain, la guerre ? Aujourd’hui déjà. En vain, nous
fermons les yeux sur ce qui agite le corps social, le
Refaire le monde. L’occupation ici-bas la mieux parta- fragmente, oppose les uns aux autres, sous de multiples
gée, dira-t-on, dans le bruissement des avis contradic- prétextes, guerres des mémoires, guerres de religion,
toires qui se croisent, se bousculent, en ce qui tient lieu guerre de mots. Et les contorsions sémantiques pour
de place publique, où règne l’opinion. Dans nos rêves, nier l’évidence n’y pourront rien. La guerre envahit
aussi, dans nos manières de nous y projeter, à chaque les esprits quand elle est dans les mots. Et elle y est,
instant. Le monde est parcouru de « lignes de chants », vraiment.
écrivait Bruce Chatwin, grand écrivain voyageur s’il en Anathèmes, injures, petites phrases, calomnies : le
fut, reprenant là un mythe des aborigènes australiens degré zéro de la pensée. On ne s’écoute plus : on s’assas-
– de lignes de chant que chacun doit parcourir et repar- sine, on s’excommunie, lors même que l’on se proclame
courir sans cesse, et sous ses pas, en écho à son chant, laïque, ou athée. Aujourd’hui Médiapart contre Charlie,
chaque chose nommée, oiseaux, plantes, roches, alors demain à qui le tour ? Pas une semaine sans qu’éclate
s’éveillera. Mais que les hommes un jour s’arrêtent, et une nouvelle affaire et reprenne le lynchage. Que nous
le monde à coup sûr cessera d’exister. ne nous aimons plus, au moins, la chose est claire. Signe
d’une perte accélérée de nos repères, des catégories
Belle métaphore du travail de l’écrivain, qui dit bien le mentales qui pour nous organisaient le monde, et nous
rôle des artistes et, à travers eux, de l’imaginaire dans voici, tels des naufragés dans la tempête, accrochés au
l’habitation-transformation du monde. Nous sommes moindre espar flottant à portée de main.
tous des enfants perdus dans les forêts obscures et Pensées mortes, pensées folles : le vieux monde se
nous ne cessons de les peupler de nos songes, de nos meurt. Et l’hystérisation des joutes verbales se multi-
projets, de nos créations pour leur donner forme et plie du sentiment qu’il s’agit d’un dernier sursaut, d’une
visage, les rendre habitables. dernière tentative de nier l’évidence.

Refaire le monde - autrement dit, continûment le Refaire le monde : sans céder à la mode du catastro-
faire. Dans une zone de tempête comme nous n’en avons phisme - sous le prétexte d’une lucidité qui n’est trop
pas connu depuis longtemps. D’autant plus violente que souvent que l’excuse du renoncement. Nous sommes
l’effondrement des idéologies qui nous promettaient un plus grands que nous, disais-je, en présentant la der-
avenir radieux, et, pour patienter en l’attendant, nous nière édition du festival, mot devenu le titre d’un mani-
fournissaient des réponses sur tout – à la condition, feste, signé par une cinquantaine d’écrivains, sur la
nous avons fini par le comprendre, de ne plus nous belle idée de démocratie. Toujours en péril, et toujours
poser de questions sur rien – nous laisse désemparé. Fin à réinventer. C’est dans ces périodes qu’il est urgent
des utopies, répète-t-on à l’envi : ne nous ont-elles pas d’en percevoir toutes les résonances. Et c’est pourquoi
coûté trop cher ? Et nous voilà priés, du coup, de s’ac- nous avons voulu aussi consacrer une belle part du
commoder de l’ordre des choses, en fermant les yeux festival à l’invention du futur - c’est-à-dire, déjà,
sur ce qui nous était pourtant des valeurs essentielles. du présent - en complicité avec la revue We demain.
Triomphe de l’individualisme cynique, chacun pour soi, Comment penser simplement catastrophique le progrès
en somme. Mais peut-on vivre sans espérance ? Peut-on formidable des connaissances actuelles, poser comme
vivre sans « faire monde », sans « faire société » avec les principe qu’elles ouvrent sur un futur de cauche-
autres ? Cela, jusqu’ici, s’appelle la guerre. mar ? Quelles sont les grandes utopies d’aujourd’hui ?

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 19


Savants, poètes, rêveurs de villes, rêveurs de monde, Refaire le monde : il y a un peu plus de 10 ans nous
ils inventent peut-être l’habitation du monde qui vient. avions lancé un « manifeste pour une littérature monde
en français » signé par 44 écrivains dont J.-M. G. Le
Refaire le monde : « comment se peut-il que notre Clézio et Édouard Glissant, qui exigeait enfin que l’on
cauchemar soit encore vos rêves ? » lançait l’écrivain cesse de percevoir la francophonie comme un espace
serbe dissident Vidosav Stevanovic à la foule de Saint- sur lequel une France surplombante aurait vocation à
Malo, il y a de cela quelques années. La question reste dispenser ses lumières, mais comme un vaste « espace
encore posée… Anniversaire plus que discret de la monde » incluant la France, espace d’échange et de
révolution de 1917, anniversaire de la naissance de dialogue sur un pied, enfin, d’égalité. Un espace « un »,
Karl Marx, anniversaire de mai 68 : occasion de faire le dans la communauté partagée d’une langue apparte-
point. « Il était une fois la révolution » : de nouveau nant à chacun, et en même temps « pluriel » dans le
d’actualité ? Ou exigence d’enfin remettre les dogmes dialogue permanent des cultures. Où en sommes-nous
en question ? Mai 68 comme carrefour. Mai 68, d’abord, 10 ans après ? Bien des choses ont changé, bien des
comme révolution culturelle, prise de parole de la jeu- malentendus demeurent, et le futur reste à inventer.
nesse, des femmes, « insurrection poétique » quand Notre conviction est que c’est l’affaire de tous, et que
les murs avaient la parole. Paris, bien sûr. Mais aussi c’est devenu aujourd’hui un enjeu majeur. Aujourd’hui
Prague, contre la dictature communiste. Et Woodstock la francophonie ? Le temps venu, pour un nouvel élan,
contre l’American Way of Life. Que pouvons-nous dire d’États généraux de l’édition francophone. Nous faisons
aujourd’hui, hors des réductions politiciennes, de ce tout pour l’organiser…
grand ébranlement ? Une invitation à oser penser le
monde en des termes neufs. Une invitation à oser le Refaire le monde – autrement dit s’interroger sur
poétiser. les manières de l’habiter – exige, plus que d’agiter à
nouveau les moulins à prières des dogmes morts, de
Refaire le monde : à la suite des journées consacrées comprendre les puissances de l’imaginaire et que c’est
aux migrants l’année passée, nous avons décidé, avec par elles, non simplement par la loi, que se joue la créa-
Patrick Chamoiseau, de poursuivre la réflexion. D’abord tion des communautés humaines vivantes. La « poétique
par un livre, Osons la fraternité, aux éditions Philippe de la relation » d’Édouard Glissant, nous paraît plus que
Rey rassemblant les contributions de 30 écrivains et la jamais d’actualité.
poursuite de la réflexion au fil de cette nouvelle édi-
tion. Débats, films, lectures : l’opposition n’est pas entre
« réalistes » et « doux rêveurs », elle pose des questions
essentielles sur nos valeurs, sur notre idée de l’humain,
sur la mutation planétaire en cours et sur les droits
nouveaux de l’être humain qu’elle exige.

20 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


HABITER UN MONDE
EN MOUVEMENT
Demain, la francophonie ?
Un mot exaspérant, difficile à prononcer. Tant d’espoirs, tant de rêves, tant de désil-
lusions, de malentendus, d’abandon, d’ignorance, tant d’occasions manquées !
Mais aussi, quand on en vient à désespérer, tant d’œuvres qui manifestent de la
vitalité de la création, nourrissent, enrichissent la langue, s’en emparent, lui donnent
vie et prise sur le monde d’aujourd’hui, en font, malgré tout ce qui pèse, et agace,
l’espace immense d’un dialogue ! Un mot impossible, s’obstineront les critiques (et
comment de ne pas les comprendre !), chargé de trop de connotations négatives,
utilisé par trop de gouvernants comme le faux-nez du colonialisme, l’outil d’un
impérialisme culturel niant la diversité des cultures sous le prétexte d’universalité.
Mais il n’empêche : nous n’avons que ce mot. Dont il ne faut rien oublier, de l’his-
toire – pour, qu’instruit de tous ses pièges et faux-semblants, l’on puisse lucidement
en imaginer un avenir. Car dans cette histoire, il y a aussi, au nom de valeurs qu’ils
pensaient fondatrices, le combat de générations d’hommes et de femme, contre le
colonialisme, et pour l’indépendance des peuples opprimés. Combien d’écrivains,
de poètes, d’artistes ont puisé, dans le dialogue fécond des cultures, les sources
de leur propre renouvellement, en France comme en Afrique, dans les Caraïbes
au Canada en Orient et ailleurs ? Quelque chose nous lie. À commencer par une
langue, dont nul ne peut plus se prétendre l’exclusif propriétaire.

À nous de la faire vivre, à nous de nous en emparer, de lutter, de protester, d’exiger


en son nom.

Ce fut le rêve qui portait le premier Congrès des écri- d’échange entre tous sur un pied d’égalité. Et le temps
vains noirs en France, en 1956, dont Picasso réalisa venu d’affirmer que cette langue était désormais la
l’affiche, que suivirent Jean-Paul Sartre Claude Levi- propriété de tous. Je cite, de nouveau : « le temps nous
Strauss. Ce fut le rêve qui porta l’aventure de la mai- paraît venu d’une renaissance, d’un dialogue dans un
son d’édition Présence africaine d’Alioune et Chris- vaste ensemble polyphonique, sans souci d’on ne sait
tiane Diop. C’est le combat que nous menons depuis quel combat pour ou contre la prééminence de telle ou
la création du festival Étonnants Voyageurs qui nous telle langue, ou d’un quelconque « impérialisme cultu-
conduit a monter huit éditions du festival à Bamako en rel ». C’est à la formation d’une constellation que nous
connivence avec Moussa Konaté, et trois en Haïti avec assistons, où la langue libérée de son pacte exclusif
Lyonel Trouillot Emmelie Prophète et Dany Laferrière. avec la nation, libre désormais de tous pouvoirs autres
C’est le combat que nous avons voulu mener avec le que ceux de la poésie et de l’imaginaire, n’aura pour
« Manifeste pour une littérature monde en français » frontières que celles de l’esprit.
signé par 44 écrivains dont JMG Le Clézio et Édouard
Glissant paru mars 2007 dans les colonnes du Monde. Onze ans après, nous n’avons pas une virgule à changer.
Pour dire que cette vision d’une France surplombante Mais le monde, lui, a changé. Nouveau Monde, nouvelle
dispensant ses lumières sur une « francophonie » pour donne. Migrations massives, terrorismes, tentations
l’essentiel perçue comme le rassemblement des ex-co- du repli sur soi, guerres des identités et des mémoires,
lonies, était devenue insupportable à tous. Je cite : « Le communautarismes rampants ou affichés, réveil des
centre qui contraignait les auteurs venus d’ailleurs à se nationalismes et des extrêmes droites, guerre des mots :
dépouiller de leurs bagages avant de se fondre dans tout semble pousser vers les divisions et les conflits
le creuset de la langue et de son histoire nationale, quand bien même nous les pressentons catastrophiques.
le centre, est désormais partout, aux quatre coins du Mais c’est aussi dans ces situations que peut se trouver
monde » Plus de centre, le temps venu de penser la l’énergie d’un rebond. La mission confiée à Felwine Sarr
France incluse dans un espace monde en français, lieu d’étudier la restitution d’œuvres d’art à l’Afrique prend

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 21


de ce point de vue une dimension symbolique forte : qu’il n’est pas de vie commune sans la construction en
en acte, l’affirmation une nouvelle donne, rompant commun d’un imaginaire. Voilà ce dont nous aimerions
avec le passé. Le récent discours le président Macron à discuter. Et le moment nous a paru idéal, d’une remise
l’Académie française le confirme, où bien des mots, des à plat, d’échanger sur les visages de cette francophonie
expressions, des analyses paraissent en écho à notre à réinventer.
« Manifeste ». « Du vent », diront les sceptiques. Peut-
être, mais dans ce cas, un vent nouveau. Qui donne L’enjeu est de taille : dans ces fractures multiples que
envie de le prendre au mot. Une porte enfin ouverte ? chacun peut constater, dans ce sentiment d’effritement
Pour le savoir, il nous faut relever le défi. En nous bat- du corps social, dans les tentations de replis, se devine
tant, en exigeant, en protestant s’il le faut – et d’abord une crise fondamentale de la représentation, une crise
en créant, en nous prenant en mains. fondamentale de la relation, une crise fondamentale
des imaginaires. Nous ne vivons pas simplement par la
Il fut un temps pas si lointain où les auteurs franco- loi, dans le pacte citoyen, pour donner chair à l’être-en-
phones, pour pénétrer dans l’Olympe, devaient renché- semble encore faut-il le patient tissage d’un imaginaire
rir sur leur respect de la « culture française » – comme commun.
si, pour pénétrer dans le Saint des saints, il fallait Un espace monde en français à construire, dont l’iden-
laisser sur le pas de la porte tout ce qui constituait tité (l’unité) se donnerait dans le dialogue de mille ima-
leur identité singulière, leur culture propre réduite en ginaires, la diversité des cultures : un bel enjeu, nous
somme au pittoresque de la superstition. Cette vision semble-t-il, pour les temps présents.
jacobine du monde nous semble-t-il, a vécu. Et il est
temps de réaffirmer comme nous le faisons ici, d’édition
en édition du festival, que « l’être ensemble » se tisse
de mille musiques, récits, chansons, de tout le bruisse-
ment en nous des créations humaines – bref, d’affirmer

Vers des États généraux


de l’édition francophone ?
Qui dit espace-monde dit circulation dans cet espace, des hommes et des œuvres. Notre responsabilité commune
est de la favoriser autant qu'il se peut. Les disparités sont grandes, et les difficultés considérables. Comment
rendre les livres accessibles là où les réseaux de distribution sont défaillants, les librairies trop peu nombreuses,
le prix des livres excessifs ? Tout en faisant le maximum pour aider à leur développement, ne faut-il pas parier
sur le saut technologique du numérique comme voie d'accès prioritaire à la mémoire littéraire de l'humanité
ainsi qu’aux œuvres des auteurs vivants ? Bien souvent, les auteurs d'un pays se trouvent contraints de publier
leurs œuvres dans un pays plus favorisé que le leur, France Canada en particulier. Pour cause de prix excessif
des livres chez eux, ces auteurs se trouvent même, parfois, sans publication possible dans leur pays d'origine.
Comment imaginer le développement d’une francophonie vivante, le sentiment d’appartenir à un espace-monde
en français, dans tel ou tel pays où la population n’a même pas accès aux œuvres de ses écrivains vivants ? Quel
type d'accord serait envisageable entre les éditeurs pour y apporter remède ? Quelles initiatives ont-elles été
déjà prises et quel en est le bilan ? Comment protéger les auteurs souvent peu informés de leurs droits ?
Autant de questions, et il en naîtra d'autres certainement dans les échanges que nous espérons, qui appellent
des réponses très concrètes. En mettant les écrivains vivants au centre de nos préoccupations : c'est d’eux que
dépend l'avenir. Et c’est vers cet objectif que nous souhaitons aller.

22
UNE JOURNÉE ENTIÈRE À L’AUDITORIUM DU PALAIS DU GRAND LARGE

PROJECTION EN AVANT-PREMIÈRE DU FILM


SAUVAGES, AU CŒUR DES ZOOS HUMAINS
Réalisé par Pascal Blanchard et Bruno Victor-Pujebet
/ Écrit par Pascal Blanchard, Coralie Miller et Bruno
Victor-Pujebet et raconté par Abd al Malik

Pendant plus d’un siècle, de 1810 à 1940, des hommes ET TOUTE LA JOURNÉE
ont exhibé d’autres hommes en les présentant comme Rencontre : Dépasser les traumas de l’histoire
des sauvages ou des monstres dans de véritables zoos pour construire ensemble le présent
humains. Plus d’un milliard et demi de visiteurs ont Avec : Pascal Blanchard, Bruno Victor-Pujebet, Jean-
découvert trente-cinq mille exhibés à travers le monde. Marc Ayrault, Felwine Sarr
Sauvages, au cœur des zoos humains retrace les destins
de six d’entre eux avec le concours des plus grands spé- Rencontre : Y-a-t’il des valeurs universelles ?
cialistes internationaux, en s’appuyant sur des archives Avec : Patrick Chamoiseau, Mireille Delmas-Marty, Sou-
et des images exceptionnelles, et en recueillant les leymane Bachir Diagne, Edgar Morin
témoignages inédits de leurs descendants aux quatre
coins du monde. L’histoire avait oublié leurs noms. Ils Projection : Édouard Glissant, un monde en rela-
se nomment Petite Capeline, Fuégienne de Patagonie tion
(Chili), Tambo, Aborigène d’Australie, Moliko, Kali’na De Manthia Diawar (Yelema Productions, 2010, 52’)
de Guyane, Ota Benga, pygmée du Congo, Jean Thiam, En 2009, Manthia Diawara a suivi Édouard Glissant sur
wolof du Sénégal, Marius Kaloïe, Kanak de Nouvelle- le Queen Mary II, pour une traversée de l’Atlantique
Calédonie… entre South Hampton (UK) et Brooklyn (New York). Cet
Les récits de leurs destins resituent le phénomène des extraordinaire voyage s’est traduit par la réalisation
exhibitions ethnographiques dans leur contexte histo- d’une série d’une vingtaine de clips vidéo, qui tout en
rique et notamment des régions ultramarines (Guyane déclinant la pensée d’Édouard Glissant sous différentes
et Nouvelle-Calédonie) : l’émergence et le développe- thématiques, apporte un éclairage nouveau à son travail
ment des grands empires coloniaux (Belge, Allemand, sur la théorie de la « Relation ».
Français, Anglais…). Ils soulignent le lien étroit avec
le discours des savants, notamment la pensée raciste Rencontre : Habiter le monde
et la hiérarchie des races qui s’affirment alors dans Avec : Felwine Sarr, Sami Tchak, Anna Moï, Edgar Morin
les mentalités en Occident. Tout en montrant que ce
processus et son spectaculaire développement à tra-
vers le monde sont intimement liés à l’émergence de
la culture de masse, à l’univers du spectacle sous l’im-
pulsion notamment des imprésarios comme Hagenbeck
ou encore Barnum et au capitalisme triomphant.
Avec ce film, on comprend comment on est passé d’un
racisme scientifique (1850) à un racisme populaire (1930)
grâce aux analyses et commentaires des meilleurs spé-
cialistes de la question : Benjamin Stora, Nicolas Ban-
cel, Didier Daeninckx, Achille Mbembe, Nanette Snoep,
Lilian Thuram, Gilles Boëtsch, John Mackenzie, Ayana
Jackson, Robert Rydell…

Ce film est le fruit de plusieurs années de recherche


et s’appuie sur des archives inédites provenant des
quatre coins du monde. Ce scandale de nos sociétés
n’a encore jamais été raconté par ceux qui en ont été
les victimes. Photographies, cartes postales, films d’ar-
chives, comptes rendus scientifiques, articles de presse,
témoignages des organisateurs de spectacles : c’est de
cette matière nouvelle que naît le projet de ce film,
donnant à voir une histoire jusqu’alors invisible. Il ne
s’agit plus simplement d’initier le public, il faut le faire
entrer dans cet incroyable récit.

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


Oser la fraternité
« Nous savons qu’il y a un dialogue indépassable entre l’humain et l’inhumain. C’est
dans ce dialogue impossible à suspendre qu’il nous faut chercher ce que littérature
peut. Dans cette tension incessante où la question humaine, l’exploration de ce
qu’est l’humain s’impose, se dérobe, recommence, nous déroute. Cette tension
reste posée dans nos réalités ordinaires, à chaque pas, tous les jours, sans universa-
lisme, sans essentialisation, sans synthèse transcendantale possible, sans partition
entre le Bien et le Mal. S’impose juste, l’exploration de tout l’espace où cette ten-
sion frissonne, nous habite, entre l’humain, l’inhumain, le déshumain, nous forçant à
nous penser nous-mêmes, à renifler autrement le monde où nous vivons, à vivre les
paradoxes, les apories et les contradictions de l’humaine condition, sans prétexter
de les résoudre ou de porter des solutions, mais seulement à les vivre, aussi à les faire
vivre, donc à les éprouver comme on le ferait d’un concentré d’énergie » (Patrick
Chamoiseau et Michel Le Bris en ouverture de l’ouvrage « Osons la fraternité » à
paraître aux Éditions Philipe Rey, avec le soutien de notre festival.

LE LIVRE : « OSONS LA FRATERNITÉ »


Le livre est comme un pont entre les journées consacrées l’année dernière au drame des migrants et leur pour-
suite cette année. Comment ne pas voir qu’il s’agit d’une question majeure de notre temps, qui nous interpelle,
met en jeu l’idée que nous nous faisons de nous-même, et des autres ? Car nous le savons bien : le mouvement
ne s’arrêtera pas, rien ne l’arrêtera, et tout indique qu’il s’augmentera aussi au rythme des catastrophes clima-
tiques. Une bataille nécessaire contre les replis et les peurs, qui passe par la construction d’un nouvel imaginaire
collectif – où les écrivains, les poètes, les artistes ont un rôle essentiel à jouer – sans lequel tout appel sera vain,
tandis que les partis extrémistes frapperont aux portes du pouvoir, un peu partout.
Une bataille qui passe aussi par des mesures concrètes, telles qu’exprimées par Mireille Delmas-Marty dans son
Manifeste pour une mondialité apaisée, dont nous aurons à débattre, bien sûr, en cette année duÒ 70e anniver-
saire de la « Déclaration universelle des droits de l’homme » à l’ONU. Et pourquoi pas, à cette occasion, appeler
à une conférence internationale sur les migrations, à l’image de la COP 21- puisque l’on prévoit 50 millions de
migrants « climatiques » ?
Les participants au recueil : Patrick Chamoiseau, Michel Le Bris, Kaouther Adimi, Tahar Ben Jelloun, Céline Curiol,
Mireille Delmas-Marty, Ananda Devi, Laurent Gaudé, Lola Lafon, JMG Le CLézio, Claudio Magris, Léonora Miano,
Jean Rouaud, Elias Sanbar, Boualem Sansal, - Sami Tchak, Chantal Thomas, Gary Victor, Anna Moï, Achille Mbembe,
Felwine Sarr, Christiane Taubira, Pascal Blanchard, Gisèle Pineau, Patrick Boucheron, Raphaël Glucksmann

APRÈS-MIDI « OSONS LA FRATERNITÉ » SOS MÉDITERRANÉE


Projection : Paris-Stalingrad, un film d’Hind Meddeb Les migrants ne savent pas nager - À bord de
Suivi de la rencontre : Osons la fraternité, avec les l’Aquarius sur l’opération « SOS Méditerranée »
auteurs ayant participé au livre : Patrick Chamoiseau, de Jean-Paul Mari, Franck Dhelens (France/2016/55’).
Ananda Devi, Jean Rouaud, Sami Tchak, Anna Moï, Veli- Suivi d’une rencontre avec Fabienne Lassalle, direc-
bor Čolić. trice de S.O.S. Méditerranée et Lionel Habasque (PDG -
Lectures par la comédienne Isabelle Fruleux et la Comptoir des Voyages & Terres d’Aventure). Depuis 3 ans
projection des illustrations de Christelle Labourgade Terres d’Aventure et Comptoir des Voyages sont engagés
et Maya Mihindou auprès de toutes les marques du groupe Voyageurs Du
Rencontre : Habiter la frontière, avec Felwine Sarr, Monde dans une démarche d’aide aux réfugiés dans l’ex-
Pascal Blanchard, Michel Agier, Patrick Chamoiseau trême urgence. C’est ainsi qu’ils aident financièrement
Suivie de la projection : Les rebelles de la vallée SOS Méditerranée qui a vocation à porter assistance
Un court documentaire produit par Le Guardian, sur à toute personne en détresse sur mer et en Méditer-
Cédric Herrou, l’agriculteur des Alpes-Maritimes et les ranée. Ils sont le plus important mécène depuis 3 ans
habitants de la vallée franco-italienne du Roya, qui et hébergent gracieusement l’antenne parisienne dans
prennent en charge les migrants malgré la répression leurs locaux. Ils aident aussi l’Auberge des Migrants à
policière. Calais et viennent d’ouvrir un réfectoire, ouverts aux
Rencontre : Vers une charte des droits humains ? réfugiés en particulier, place de La Madeleine à Paris.
Au-delà de l’indignation, que pouvons-nous faire ?
Avec Mireille Delmas-Marty, Patrick Chamoiseau,
Raphaël Glucksmann
24 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse
Il était une fois la révolution
La vivacité des débats actuels tient sans doute à ce qu’ils prolongent ceux d’une
élection présidentielle qui a vu s’écrouler le bloc de certitudes sur lequel se fondait
la gauche, même dans ses divisions. À quoi s’ajoutent les hasards du calendrier : à
peine faisons-nous retour sur la révolution d’octobre 1917 que s’annonce déjà le
cinquantenaire de mai 68 – qui commence bien sur en mars. Raccourci saisissant
qui va raviver toutes les blessures, à n’en pas douter, et toutes les crispations. D’au-
tant que s’esquisse discrètement une « révision » de la Révolution française à travers
maints écrits qui voudraient la « restaurer en sa pureté première », minimiser la Terreur,
oublier ses suites et surtout refuser d’y voir les prémices aussi des totalitarismes – en
attaquant du coup les travaux de François Furet et de Mona Ozouf

MAI 68 : UN SOULÈVEMENT POÉTIQUE ? les colonnes du Monde quelques semaines avant la nuit
Ce mois de mai continue de déranger. Un demi-siècle des barricades – mieux valait écouter Bob Dylan pour
après on y revient encore, souvent pour le vilipender, savoir ce qui agitait la jeunesse du monde, quels rêves,
ou le dire un échec, simple écume des choses – mais quels refus, quelles impatiences…
dans ce cas pourquoi y revenir ? Sans doute parce qu’il
ne rentre pas dans les cadres préétablis. Et c’est cela
qui nous intéressera ici : ce qui ne rentre pas dans les LE PRINTEMPS DE PRAGUE,
cadres. WOODSTOCK
À en croire certains, par-delà une insignifiante agitation Puissance des photos : elles parlent toutes seules. Les
étudiante ce fut un vaste mouvement social comme la photos de Koudelka lors du printemps de Prague parlent
France n’en avait pas connu depuis longtemps – en toutes seules : le face-à-face du peuple de Prague,
entendant par là que ce mois de mai s’inscrit dans l’his- toutes classes mêlées dans l’allégresse d’une libéra-
toire ouvrière classique. Alors que son principal leader, tion, occupant pacifiquement la rue et cette sensation
Dany Cohn Bendit le disait « le premier mouvement anti- devant leurs visages saisis alors, notamment ceux des
communiste de masse ». femmes, d’une lumière en eux, d’une joie, d’une frater-
Pour d’autres, militants de ce que l’on appelait alors des nité nouvelle – et face à ces visages nus, l’avancée des
« groupuscules » et l’on n’en finirait pas d’en décliner chars russes, comme les machines de mort sans visage,
les subtiles nuances, ce fut comme la promesse d’un symbole de la révolution communiste, ou ce qu’elle
retour à la « vraie » révolution, jusque-là dévoyée. Une est devenue, avec à leur bord des soldats perdus, ne
répétition générale avant le « grand soir ». Mais les yeux comprenant plus rien face à la foule qui les interpelle.
fixés sur les tables de la loi, obstinés à répéter 17, ils La foule libérée, les chars : la question posée au com-
ignoraient à peu près totalement l’immense mouvement munisme
culturel qui agitait la jeunesse de l’époque. La foule libérée, les chars : mai 68.
Et puis il y a les autres, tous les autres, ceux qui vécurent
ce moment à sa pleine intensité, sans théorie préconçue, Et puis, à tous les obsédés du « social », aux obsédés de
comme un moment de grâce, un mouvement après l’embrigadement obligatoire dans l’armée de la Révo-
lequel ces groupuscules couraient pour feindre d’en lution, les images de Woodstock, en 1969 cette foule
être les organisateurs, mais sans y rien comprendre. immense, là aussi, qui nous dit tant de choses. De la
Tirons ce fil : après tout, nous sommes un festival puissance de la musique à créer de l’être ensemble, de
culturel, littéraire, c’est le rôle de la littérature, de la l’être ensemble lui-même : les pas cadencés des mili-
création artistique, leur capacité à dire l’inconnu de ce tants de la révolution, encore ? Non : le réveil de cette
qui vient, à lui donner un visage, qui nous importent. dimension poétique de l’être humain qui fait que chacun
Tirons ce fil : un mouvement culturel, qui devait ébran- se sent plus grand que lui, l’affirmation d’un vouloir
ler L’Amérique et l’Europe, de l’Est comme de l’Ouest, vivre. Une utopie, une illusion vite évanouie ? Mais dans
et au-delà le monde, né bien avant les « événements ». ce cas, pourquoi en parlons-nous encore ?
« Quand la France s’ennuie » disait Viansson-Ponté dans

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 25


MESSIEURS LES CENSEURS, BONSOIR ! LEUR CAUCHEMAR, ENCORE NOS RÊVES ?
POUR SALUER MAURICE CLAVEL « Comment se peut-il que notre cauchemar soit encore
vos rêves ? » avait lancé Vidosav Stevanovic, à la foule
Maurice Clavel ou l’esprit même – les taquins diraient, rassemblée dans le grand amphithéâtre, il y a de cela
sachant sa foi, le Saint-Esprit – de mai 68. Celui qui quelques années Et de poursuivre son apostrophe à
dans Combat écrivit l’éditorial le plus juste dès le len- Saint-Malo : « parce que si vous voulez savoir ce qu’est
demain de la journée des barricades rue Gay-Lussac. réellement le communisme, nous sommes tous là, venus
Philosophe, écrivain, homme de théâtre, grand résis- de ce que vous appelez l’Est. Nous pouvons tout vous
tant, gaulliste de gauche, d’une générosité sans limite, expliquer, comment il fonctionne, comment le sens de
particulièrement dans la création de Libération. La chaque mot est systématiquement perverti, retourné en
soirée fameuse, de décembre 1971, quand, devant être son inverse, le règne du mensonge généralisé, de la peur
opposé à un certain Jean Royer, il quitta le plateau de omniprésente, chacun devenant le flic de ses voisins,
l’émission A armes égales pour un mot censuré dans chacun perçu comme un traître potentiel. Nous pouvons
le film qu’il avait écrit en ouverture de la rencontre, tout vous expliquer, mais non nous avons compris au fil
est entrée dans l’histoire : « Messieurs les censeurs, de ces journées que vous ne voulez pas : vous attendez
bonsoir ! ». Nous avons choisi de proposer ce film inti- juste que nous repartions chez nous, pour que vous
tulé « L’insurrection de la vie ». Encore aujourd’hui il puissiez continuer à tourner votre moulin à prières. Et
nous paraît dire l’essentiel. bien nous allons rentrer, mais avec une énorme tris-
Une image en particulier est frappante : ce poing fermé tesse ». Le silence dans la salle avait été écrasant.
sur un robinet et l’eau qui, malgré tout, passe entre les Cette question est plus que jamais posée, puisque cer-
doigts serrés. Par là il voulait nous dire – et il nous l’a tains voudraient raviver les braises de la Révolution.
bien souvent répété – que l’enjeu de mai et sa suite Problème : que vaut une pensée qui fait de sa capacité
serait de savoir si ce qui nous soulevait alors, cette à transformer le réel sa preuve, et qui ne produit que
« insurrection de la vie » serait assez forte pour vaincre catastrophes à chaque fois qu’elle s’affronte au réel ?
les langues mortes dans lesquels nous tentions de la Peut-on sérieusement tenir que c’est la faute du réel ou
dire encore. Entendez : un discours « obligé » de la Révo- bien faut-il enfin accepter, en appliquant à soi-même les
lution dont nous sentions déjà qu’il craquait de toutes rudes principes critiques que l’on est si prompt à appli-
parts. L’insurrection de la vie : tout est dit. quer aux autres, que c’est peut-être cette pensée qui
est à mettre en cause radicalement. Adieu à Marx, une
bonne fois ? C’est peut-être ce à quoi nous assistons,
LA FAUTE À STALINE ? À LÉNINE ? d’où la violence d’une pensée qui ne veut pas mourir.
À TROTSKY ? À MARX ? La question mérite d’être posée.
Quel bilan tirer de 1917, et au-delà quel bilan tirer de
toutes les expériences révolutionnaires qui en ont
découlé ? Quel fut l’élan créateur des artistes, dans LE GRAND SILENCE DES INTELLECTUELS
les premiers temps ? Et que penser, si nous cessons Faire le bilan de l’expérience totalitaire exige aussi
de nous payer de mots, de cette écharde dans le pied que l’on se pose enfin la question qui fâche : le silence,
qu’auront été très vite, pour tous les régimes commu- l’énorme silence, la complaisance la soumission, le rôle
nistes sans exception, pourtant supposés apporter à accepté de chiens de garde, de la grande masse des
tous une liberté nouvelle, les poètes, les écrivains, les intellectuels français pendant des décennies. Pour ne
artistes, systématiquement bâillonnés, surveillés, enca- pas désespérer Billancourt ? Ou bien parce que leur
drés, arrêtés, promis généreusement à la prison ou au pensée dominante était de part en part marxiste (« le
Goulag ? Comme si, pour reprendre la belle expression fameux horizon indépassable » !) et que dénoncer ces
de Paul Rosenberg, le défi des Vulnérables était en tous crimes, autrement dit, la théorie qui paraissait imman-
lieux insupportable aux Infaillibles… quablement y conduire, aurait exigé de se remettre en
cause soi-même ?

26 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


Libérons-les tous !
Après-midi sous le signe
de Joseph Kessel
Magnifique Romancier, grand journaliste, homme d’engagement, grand voyageur,
nous célébrons la mémoire de Joseph Kessel chaque année dans un après-midi
conçu en complicité avec la Scam qui y décerne chaque année le prix Joseph
Kessel de littérature. Et chaque année la thématique retenue s’attache à une mise
en écho de la création et des tumultes du monde, dont elle témoigne. Cette année
deux thèmes s’imposaient : la répression de toute parole libre, à commencer par
celle des journalistes et des écrivains en Turquie et la situation tragique des Kurdes,
abandonnés de tous, qui interpelle les consciences.

LIBÉREZ-LES TOUS ! AUX CÔTÉS DES KURDES


« Un journaliste turc emprisonné, c’est ma liberté d’ex- Le plus grand peuple au monde sans nation, principa-
pression que l’on bâillonne ! » est le slogan illustrant lement disséminé sur 4 pays : la Turquie, l’Iran, l’Irak et
l’action menée par la Scam, le Prix Albert-Londres, la Syrie. Le long de la frontière turque, entre l’Euphrate
Reporters Sans Frontières et le collectif « Informer n’est et l’Irak, deux millions de personnes résident sur ces
pas un délit ». Nous sommes tous concernés par cette terres reprises par les armes aux djihadistes de l’Or-
mise à mort de la liberté d’information en Turquie. Ne ganisation de l’État islamique. En première ligne de la
pas la dénoncer revient à en être complice. lutte contre DAECH les Kurdes se voient aujourd’hui
lâchés par la communauté internationale tandis que le
Avec l’écrivain Aslı Erdogan, Annick Cojean, présidente
président turc envahit la région kurde d’Afrine, dans le
du prix Albert Londres, qui a assisté au procès des jour-
nord de la Syrie, dans l’indifférence générale. Persécu-
nalistes du journal et marraine du journaliste Kadri Gür-
tée par le gouvernement turc dans l’est de la Turquie,
sel, Pierre Haski, parrain d’Ahmet Atlan, récemment
lâchée par la communauté internationale en Irak et en
condamné à perpétuité.
Syrie, la communauté Kurde continue de se battre pour
La rencontre sera introduite par la lecture du texte simplement défendre son droit d’exister. Avec Stéphane
d’Ahmet Atlan « Je ne verrai plus jamais le monde » Breton qui a passé 8 mois en Syrie aux côtés des com-
Puis suivie de la remise du prix Kessel de la Scam battantes Kurdes, Olivier Weber, grand reporter qui a
effectué de nombreux voyage au Kurdistan Irakien et le
Et de la projection du film de Stéphane Breton : photographe Antoine Agoudjian qui revient tout juste
Les filles du feu Stéphane Breton (2016, 80’) de Syrie et voit dans la tragédie vécue par les Kurdes
comme le sombre écho d’une histoire déjà vécue par
Persécutés par des ennemis implacables – l’État isla- le peuple arménien.
mique, l’armée turque et les troupes du régime de
Bachar Al-Assad –, les Kurdes de Syrie se sont soulevés,
les femmes ayant pris les armes comme les hommes.
Durant huit mois, Stéphane Breton a filmé le quotidien
de ces femmes qui ont tout abandonné pour rejoindre
les rangs de la guérilla kurde en Syrie. Un documentaire
en immersion, un film de guerre sans combat, parce que
faire la guerre c’est aussi attendre. Et Stéphane Breton
attend à leurs côtés. Un film d’une infinie tendresse.

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 27


Demain, la guerre ?
La fin des guerres coloniales, l’Europe comme une promesse et une garantie, l’ef-
fondrement du bloc soviétique : nous vivions en paix. Du moins l’avons nous cru.
En 1929 déjà, le pacte Briand-Kellog, signé par 63 pays déclarait la guerre hors-la-
loi. La der des ders ! Alors que les militaires japonais envahissaient la Mandchourie
avant d’assassiner leur premier ministre, qu’après les fascistes installés en Italie puis
au Portugal, les nazis entamaient en Allemagne leur marche vers leur pouvoir – sans
même parler de la tentative d’assassinat de Roosevelt, à peine élu. Quand on ne
veut pas voir… On sait la suite.
Nous vivions en paix. Les guerres ? Si lointaines… Puis elles se sont rapprochées, guerres tout à la fois civiles
et militaires – en ex-Yougoslavie, autrement dit à notre porte, à nous, « civilisés ». Avant de la pousser, cette
porte, d’envahir notre espace. Nous y sommes, du terrorisme à la guerre des mots : une guerre, sous des formes
nouvelles, pour la conquête des esprits.
État des lieux. Et qu’ont à dire les écrivains, les artistes, de ce qui menace ?

« GUERRE ET PAIX ». POUR SALUER DEUX REGARDS DANS UN MONDE EN


LE REVUE APULÉE GUERRE :
Deux heures de lectures, rencontres et musique à l’oc- Pendant 7 mois Stéphane Breton a vécu au plus près de
casion de la parution du nouveau numéro de la revue ces combattantes kurdes qui, tout comme les hommes,
Apulée — « Guerre et paix » — avec les auteurs ayant ont pris les armes contre l’État islamique, l’armée turque
contribué au numéro. Cette nouvelle revue annuelle et les troupes du régime de Bachar Al-Assad. « Filles du
de littérature et de réflexion initiée par Hubert Had- Feu » est un portrait au quotidien, infiniment sensible et
dad entend parler du monde d’une manière décentrée, humain. Ethnologue et réalisateur de très grand talent,
nomade, investigatrice, avec pour premier espace Stéphane Breton s’attache au plus familier, aux détails,
d’enjeu l’Afrique et la Méditerranée. C’est autour du à la recherche d’un « lyrisme de l’ordinaire ».
nom prestigieux d’Apulée – auteur berbère d’expres- Hanté par la disparition, par la nécessité de donner un
sion latine qui, avec l’Âne d’or ou les Métamorphoses, visage et une voix aux oubliés du monde le cinéaste
ouvrit au IIe siècle une extraordinaire brèche de liberté belge Pierre-Yves Vandeweerd construit de film en film
aux littératures de l’imaginaire – que se retrouvent ici une œuvre puissamment originale. Son dernier film,
écrivains et artistes venus d’horizons divers. Les Eternels, est un récit d’errances et de fuites, aux
Romanciers, nouvellistes, plasticiens, penseurs et confins du Haut-Karabagh, une enclave arménienne
poètes des cinq continents auront la part belle pour en Azerbaïdjan. Habités par les fantômes du génocide
dire et illustrer cette idée de la liberté, dans l’interdé- et par la guerre qui y sévit depuis plus de vingt ans, on
pendance et l’intrication vitale des cultures. appelle « Éternels » ceux qui souffrent de la mélancolie
Avec : Hubert Haddad, Jean-Marie Blas de Roblès, Yahia d’éternité. Convaincus que la mort ne peut avoir raison
Belaskri de leurs vies, ils se croient condamnés à errer dans
l’attente du jour où ils seront libérés de leur existence.
ÉCRIVAINS ET CINÉASTES FACE À LA
GUERRE C’EST QUOI, LA PAIX ?
Dénoncer les horreurs de la guerre ? Oui, bien sûr. Qui Le monde (la vie ?) est mouvement, échange, tensions,
n’est pas pour la paix ? À ce jeu il n’est que des gagnants, conflits, circulation d’énergies, tumulte. La paix ! dit-on,
belles âmes, romanciers et idéologues mêlés. C’est devant le désordre du monde. Mais c’est quoi, la paix ?
même le problème : la guerre, à ce jeu, c’est toujours Se battre contre l’injustice, le malheur, l’oppression, les
l‘autre. Mais tenter de dire l’indicible, la vérité de la fauteurs de guerre – se battre pour la paix ? Ou bien,
guerre ? Là commence la vraie, la grande littérature. trop souvent, détourner les yeux, refuser le réel qui
Celle d’un Shakespeare, d’un Conrad, d’un Dostoïevski. dérange, refuser l’inquiétude, se replier sur ses cer-
Cela, tous les créateurs le savent – n’est-ce pas leur titudes, ses idées toutes faites – pour avoir la paix ?
premier sujet ?
Avec Carsten Jensen, Jean-Marie Blas de Roblès, Alexis
Jennni, Pierre-Yves Vandeweerd

28 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


GUERRE DES MOTS, tité des esclavagistes, vise au repli identitaire, entend
GUERRE DES IMAGES refermer sur elle-même des communautés pour mieux
« La responsabilité de l’écrivain, disait Vaclav Havel, est les contrôler, et les dresser contre d’autres. État des
d’être le gardien du sens des mots » – et il savait de quoi lieux, et débat nécessaire…
il parlait, pour s’être battu quotidiennement contre le Avec André Versaille, Pascal Blanchard, Pascal Ory,
mensonge Les régimes totalitaires sont d’abord cela, Rachid Benzine, Delphine Horvilleur
au quotidien : l’art subtil de pervertir le sens des mots,
de les renverser en leur inverse – et « l’épuration
ethnique » se dira alors « programme d’entente et de PROJECTION - RENCONTRE :
concorde entre les peuples. » ANNÉES 50, ET SI LA GUERRE FROIDE
La guerre se gagne d’abord là, et de plus en plus : guerre RECOMMENÇAIT ?
sur le sens des mots, guerre des images. De même qu’au- Avec Pascal Blanchard, Farid Abdelouahab et Pierre
jourd’hui des gens devant leur ordinateur peuvent bom- Haski. Les années 50 représentent une période unique,
barder tel ou tel lieu à distance comme s’il s’agissait celle de la Guerre froide : la mort de Staline et la guerre
d’un jeu vidéo, de même la guerre se mène d’abord de Corée, la conquête de l’espace et la peur du nucléaire,
sur les écrans d’ordinateurs. Et gagne celui qui impose la fin des colonies et la révolution cubaine, de Gaulle au
aux mots le sens qu’il décide. Fake news, images mani- pouvoir et la naissance de l’Europe, l’affaire de Suez et
pulées, oui, certes, mais au final cela se jouera sur les le retour des populismes… De nombreux parallèles avec
mots. Et les débats prennent sur les plateaux un tour notre temps s’imposent. L’expansionnisme de Poutine,
d’autant plus hystérique qu’aucun ne donne le même Trump en va-t-en-guerre réactionnaire, l’extrême droite
sens aux mots employés… présente partout en Europe, le réveil impérial de la
La propagande a toujours existé mais Internet la porte Chine, la menace d’une guerre atomique, ravivée par
à un degré d’intensité inédit : qui sera le maître du sens les insultes échangées entre Pyongyang et Washington,
des mots gagnera la guerre pour la conquête des esprits. qui de nouveau fait trembler le monde. Les tensions
Les publicistes en savent quelque chose : le livre culte des années 50 trouvent singulièrement écho dans le
des premiers hommes de marketing, écrit aux États Unis contexte politique et international actuel. Connais-
par un petit-neveu de Sigmund Freud, Edward Bernays, sons-nous une nouvelle Guerre froide ou allons-nous
par ailleurs attaché de presse des Ziefeld Follies, s’in- vers un conflit plus direct ? L’histoire se répète-t-
titulait Propaganda et fut un des livres de chevet de elle ? C’est à ces questions et à bien d’autres que les
Goebbels. Ceci ajouté pour lancer le débat… trois auteurs, spécialistes du temps contemporain,
répondent dans cet ouvrage original. S’appuyant sur
L’ART DU PAMPHLET une riche iconographie et de passionnants parallèles,
Tout le contraire des injures échangées aujourd’hui sur ce livre propose, autour de figures politiques majeures
les plateaux de télévisions. Car le pamphlet exige une et d’étonnants allers-retours entre hier et aujourd’hui,
pensée affûtée, et pour la servir, par-dessus tout, du un tour du monde au sein d’une décennie charnière qui
style – tout le contraire des débondages actuels. Face a façonné l’histoire et notre présent.
aux maîtres du genre, autrefois, nous vient le senti-
ment que nous jouons aujourd’hui trop souvent « petit
bras ». Le pamphlet, une hygiène de la pensée ? L’art du SPORT ET IDENTITÉ
pamphlet toujours vivant. Avec Patrick Rambaud, Éric Le terrain de football n’est-il pas aussi un espace méta-
Naulleau, entre autres. physique où s’affrontent de grandes conceptions du
monde, où se joue l’unité-opposition de la liberté du
LA GUERRE DES MÉMOIRES destin, de l’individu et du groupe en fusion ? Tout peut
Guerre des mots, et guerre des mémoires – d’autant s’y lire de ce qui agite en profondeur le pays, l’idée que
plus vive quand s’y mêle le religieux. Et nous voyons nous nous faisons de nous-mêmes, et du monde. Avec
bien comme elles sont explosives. Légitimes, dira-t-on, la projection du film « Les Bleus, une autre histoire de
quand des groupes ou des communautés revendiquent France ». Nous sommes proches de la Coupe du monde.
une mémoire volée, une connaissance de soi mutilée et si le Real se retrouve en finale de la coupe d’Europe,
– à la condition que l’Histoire ainsi interpellée puisse ce qui a des chances d’arriver, la polémique Benzema
elle aussi corriger ou même contredire cette mémoire, risque fort de reprendre de plus belle – avec le non-dit
« lorsqu’elle se replie sur ses souffrances propres au sur les choix Deschamps soucieux de bâtir une équipe
point de se rendre aveugle et sourde aux souffrances de France manifestant l’unité d’un pays.
des autres communautés ». Devoir de mémoire selon Avec Pascal Blanchard Vincent Duluc, Benoît Heimer-
la formule consacrée, ou devoir de justice ? Dialogue mann et Olivier Guèz, prix Renaudot, qui auteur de
nécessaire, mais guerre, on le voit bien, dès qu’elle L’éloge de l’esquive. Et, complément idéal le film Sur
sert d’autres intérêts, entre dans une « concurrence la route avec Socrates de Dany Cohn Bendit (sous
mémorielle », ne condamne l’esclavage que selon l’iden- réserve).

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 29


L’INVENTION DU FUTUR
Écrivains, politologues, écologistes pour une part d’entre eux, et idéologues divers
nous dépeignent volontiers l’avenir comme un pur cauchemar, les sociétés à venir
comme nécessairement totalitaires, bref, pour eux tous, dirait-on, la fin du monde
a déjà eu lieu. Et c’est pourquoi, en complicité avec la revue « We Demain » nous
avons voulu aussi consacrer une belle part du festival à l’invention du futur - c’est-
à-dire, déjà, du présent.
Comment penser simplement catastrophique le progrès formidable des connaissances actuelles, poser comme
principe qu’elles ouvrent sur un futur de cauchemar ? Les ressources de la planète seront peut-être épuisées
dans un avenir proche mais savons-nous ce que seront les ressources de demain ? Qui, il y a un siècle aurait
pensé nos déchets comme ressource ?) mais il est certain qu’il en est une, au moins, illimitée : le génie humain, la
capacité d’invention. Quelles sont les grandes utopies d’aujourd’hui ? Savants, poètes, rêveurs de villes, rêveurs
de monde, ils inventent peut-être l’habitation du monde qui vient.
Toute une série de rencontres sur la nécessité des utopies, l’invention de la ville, le voyage vers Mars, les
« moonshots » (type Elon Musk) avec cette question aussi l’invention hors des cadres balisés implique-t-elle
l’entreprise privée ? Avec Edgar Morin, Erik Orsenna, Christian de Portzamparc, Benoît Peters, Daniel
Cohn Bendit (sous réserve), Cyprien Verseux (Objectif Mars), Pierre Bordage…

Soirée France 5
LA PROJECTION DU FILM : EN QUÊTE SUIVIE D’UNE RENCONTRE AVEC CHRIS-
D’UNE NOUVELLE TERRE TOPHE GALFARD.
L’homme est-il prêt pour le voyage interstellaire ? Le Disciple et ami du génie, le physicien et écrivain Chris-
physicien et écrivain Christophe Galfard part à la ren- tophe Galfard interroge des scientifiques au Chili, aux
contre de ceux qui tentent de transformer ce rêve en États-Unis, en Allemagne, aux Pays-Bas, entre autres,
réalité. Selon le physicien britannique Stephen Hawking, sur nos moyens d’établir une colonie extraterrestre.
le destin de l’humanité est dans les étoiles. Ce brillant Christophe Galfard est Docteur en physique théorique,
esprit estime en effet que, pour survivre, les hommes écrivain, conférencier, lauréat de la mention jeunesse
seront contraints de coloniser une planète. du Prix Véolia Environnement 2013 pour son roman Le
Prince des nuages.

30 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


PUISSANCE DE L'IMAGINAIRE
Si quelque chose rassemble tous les thèmes que nous venons d’évoquer si bien en
chèque le rôle central de l’imaginaire. Il n’a pas bonne presse en France que ce
soit dans les heures en philosophie ou dans la conscience politique. L’un pensant
l’homme nouveau à l’image des Horaces prêtant serment sur leurs épées bran-
dies, tout à son pacte nouveau, sans plus d’intériorité désormais, le pense comme
citoyen l’exclusion de tout autre dimension, et pense la communauté des hommes
ordonné à la loi et à la seule raison. L’autre, ne voulant croire qu’aux Lumières et à
la seule clarté de la Raison tend à penser l’art dans le seul cadre de la rhétorique.
Mais quelque chose résiste. Comment ne pas voir que « l’être ensemble » se tisse
de mille fils, de chansons, des musiques le bruissement chacun des romans des
poèmes, des romans, des contes, qui, peuplant l’inconnu du monde nous le révèle
en le rendant du même coup habitable ?
Felwine Sarr pensant la crise des temps présents comme une crise de la « relation » appelle à la création d’un
imaginaire nouveau. Patrick Chamoiseau, ne dit pas autre chose dans sa Déclaration aux poètes, ce rôle essentiel
de l’imaginaire est au cœur de toute la démarche d’un Edouard Glissant, c’est cette dimension « d’ insurrection
poétique « de mai 68 que nous avons voulu ici reparcourir, c’était le sens de l’éditorial que j’avais rédigé en 2017
« nous sommes plus grand que nous » devenu un manifeste, et c’était déjà au cœur de « l’homme aux semelles de
vent » publié en 1977. Comme c’est au cœur de la « révolution romantique » si mal connue, accablée de clichés,
qu’il serait peut-être utile de redécouvrir, maintenant que les idéologies portées par les maîtres penseurs ce
sont toutes effondrées. Ouvrez Chateaubriand, ouvrez Hugo : ne sont-ils pas des voix pour les temps présents ?
Une dimension poétique de l’être humain, ce que nous appelons « le poème » en lui : cette dimension en cha-
cun qui est comme sa part de liberté, ce qui, en nous, échappe à tout ce qui prétend nous déterminer et nous
contraindre, et qui réussit ce miracle d’exprimer au plus haut l’individualité de chacun,, ce qui fait de chacun un
être unique, et en même temps d’être ce qui crée la communauté vivante des humains.

UNE PATRIE LITTÉRAIRE LE ROMANCIER ET L’HISTORIEN


C’est ce que nous dit à sa manière - quelle manière ! – Jamais peut-être on n’a tant publié de romans « histo-
Mona Ozouf de livre en livre, et particulièrement dans riques », dont beaucoup de très grande qualité. À point
le gros volume d’œuvres et d’articles rassemblés sous qu’un critique littéraire s’en inquiétait : une fuite devant
le titre « une patrie littéraire » (Fayard) mais cela vaut les problèmes du présent ? Une démission des écrivains
pareillement pour ce chef-d’œuvre qu’est « la composi- jadis si prompts à s’engager ? Il suffit de les lire, pour se
tion française » : ou comment la littérature a contribué à convaincre du contraire. Pour penser comme pour voir
façonner de manière originale l’imaginaire de la société trop de proximité nuit. Et historiens comme écrivains
française en sachant composer avec la rigueur jacobine ne posent jamais au passé que les questions du présent,
pour rendre habitable l’espace public. « Qu’il s’agisse pour donner à ce dernier une profondeur… Un « genre »
de révéler (avec Les Mots des femmes) le lien particu- mineur, à l’écart de la « vraie » littérature ? Merci pour
lier noué en France entre les hommes et les femmes, Tolstoï… Plutôt une question posée aux historiens par
d’analyser chez Henry James (La Muse démocratique) les écrivains et ce, avec une acuité nouvelle, dans ce
la manière dont un romancier venu d’ailleurs a su faire moment de basculement du monde – et une question
apparaître les dilemmes de la démocratie, d’observer qui touche à l’essence même de la fiction.
(à travers Les Aveux du roman) les façons dont s’est
En clair : les historiens ne sont jamais aussi à l’aise que
opérée la lente assimilation de la Révolution française
dans les continuités, dont ils restituent le mouvement
ou encore de scruter la « république des romanciers »
en de longues séries causales, qu’ils rassemblent en de
avec Stendhal et Hugo, les réflexions de Mona Ozouf
brillantes « synthèses ». Mais ce sont les choses qui sont
portées par une plume fine et entraînante, tournent
mues par des causes. Sommes-nous des choses ? Ou bien
autour du même thème : elles composent le tableau
sommes-nous aussi mus par des buts ? Qui témoignent
original et neuf d’une société allergique à la guerre
de notre liberté, de notre capacité à rompre le cours
des sexes, amicale au commerce des hommes et des
des choses, à inventer le nouveau ? L’historien est tou-
femmes, convaincue du prix de sa littérature comme
jours en difficulté devant les ruptures, autrement dit
de la possibilité de la faire partager à tous… Autrement
devant les événements. Le surgissement de quelque
dit, elles procurent des clés pour la France des siècles
chose d’autre qui résiste, casse le cours de l’histoire, et
récents, et peut-être du nôtre » résumé l’éditeur. On
ce faisant, fait l’Histoire : voilà ce qui ouvre le champ du
ne peut mieux dire.
romanesque. Le roman, parce qu’il fait se mouvoir des
Avec M. Ozouf, M. Le Bris, Jean Rouaud, Alain Borer
Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 31
personnages dans le monde, se place nécessairement au LE SOCIOLOGUE ET LE ROMANCIER
point de tension entre leurs liberté et le « destin » – ces « Le danger sociologique » de Gérald Bronner et Étienne
déterminismes qu’aiment tant les historiens. La fiction Gehin paru cet automne a mis le feu aux poudres, mais
contre l’histoire ! En prenant « contre » dans ses deux la crise couvrait depuis longtemps et l’intervention-
sens : à l’opposé et tout près. nisme des sociologues dans le champ politique en est un
Avec Alexis Jenni, Olivier Guèze, Michel Le Bris, révélateur : plus idéologues que savants ? Prisonniers
Raphaël Jérusalmy… d’un déterminisme prêtant à des entités collectives une
intentionnalité qu’elles ne peuvent avoir et considé-
rant les individus comme déterminés par des structures
FICTION : LE RETOUR DE L’AVENTURE sociales. Vieux débat, vieille querelle Durkheim-Weber,
L’aventure revient en force – dans une époque que rétorquent les opposants. Débat très actuel au contraire
l’on dit pourtant morose, inquiète, repliée sur elle- quand des sociologues attaquent un Kamel Daoud –
même. À tort peut-être : le goût de l’aventure, de mais se trouvent moins fiers devant les écrivains et
l’ailleurs est toujours présent. Vive donc le roman cinéastes se battant en terre musulmane venus leur
d’aventures ! demander des comptes lors d’un débat passionnant
En insistant sur ceci, que certains voudraient faire il y a deux ans à Étonnants Voyageurs… Les sciences
oublier : que l’aventure est l’essence même de la fiction. humaines sont en crise, dont nous suivons les soubre-
« Quelque chose arrive à quelqu’un », c’est le point de sauts d’année en année dans le festival. Parce qu’à tra-
départ obligé. Sans événement, pas de roman. Encore vers elle se trouve posée la question des pouvoirs de la
faut-il s’entendre, oublier le « roman d’aventures » ou littérature. Et le retour, en force de la fiction, retrou-
dit tel, replié en « genre » avec ses codes, ses images vant son espace. Non, pas Durkheim contre Weber
convenues, son histoire pour revendiquer une littéra- mais le surgissement du troisième terme, que les deux
ture aventureuse, transcendant les genres, qui nous refoulaient : la fiction se posant comme autre mode de
brûlerait comme un incendie, soulèverait des mondes ! connaissance (le fictif n’est pas le vrai, mais n’est pas
En comprenant que « l’événement » n’est pas l’action, non plus le faux, il dit quelque chose d’irréductible au
mais ce moment énigmatique, où la tension entre la concept.) Nous ne sommes pas des choses !
courbe d’une liberté et celle du destin paraît délivrer un Avec Gérald Bronner, Jean Rouaud et Hubert Haddad
sens valant pour tous – ce qui nous renvoie au mythe
et à la tragédie, à l’essence même de la fiction.
Avec Alexis Jenni, Wilfried N’Sondé, David Fauquem-
berg, François Garde, Sylvain Prudhomme, Michel Le
Bris…

32 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


PUISSANCE DES MYTHES
Ils reviennent toujours, dans les grandes périodes de mutations. Comme si face à
l’inconnu, perdus dans les forêts obscures, ils nous étaient comme les ultimes repères,
quand les concepts défaillent – comme s’ils nous disaient, de nous-mêmes et du
monde, quelque chose d’essentiel, mais qui ne peut pas se dire autrement…
Star Wars, Game of thrones, Seigneur des anneaux, Harry Potter, la foule hétéroclite des superhéros, mais aussi
bien Conan le barbare, Mad Max, Dark Crystal, Blade Runner, Dune, Batman, tant d’autres encore, mobilisant
chacun dizaines de millions de spectateurs de par le monde, se démultipliant en jeux vidéo, B.D., romans gra-
phiques, romans tout court – c’est un des phénomènes les plus surprenants de ces dernières décennies, en plein
cœur de notre Âge Critique, qui fait pourtant de la « démystification » la tâche la plus urgente.
Fuite dans l’imaginaire ? Ou pressentiment de ce qui vient, figures données aux forces qui sourdement travaillent
l’inconscient d’une époque, annonces d’une mutation des sensibilités, d’un changement de nos coordonnées
mentales ?

LA DIMENSION TRAGIQUE DU MONDE de quelqu’un qu’il est un « Don Juan » ou qu’il joue au
Un mortel destiné par la fatalité à être un criminel, « Tarzan ».
luttant lui-même contre cette fatalité et cependant ter- Ils nous accompagnent, et nous nous reconnaissons en
riblement puni pour un crime qui était l’œuvre du destin eux, comme s’ils nous disaient, par-dessus les âges et
– on aura reconnu le sort fatal d’Œdipe, les tragédies des cultures, un grand secret.
d’Eschyle et de Sophocle qui n’en finissent pas de nous
hanter. Du théâtre au poème en passant par le roman, Lequel ? Cela est une autre histoire. Qui nous renvoie
invoquée, transposée, citée, revient la tragédie grecque, à ce que met en jeu, justement, la fiction…
et avec elle une sensibilité aiguë au tragique du monde.
Peut-être pas un hasard : la tragédie dit ce moment énig-
matique où l’exercice d’une liberté, malgré elle, épouse SHERLOCK HOLMES CONTRE CONAN
bien que s’y opposant la courbe d’une destinée fatale DOYLE
– qu’on peut dire également au cœur du roman noir. Et Un film d’Emmanuel Nobecourt et de Michel Le Bris (52’,
c’est bien pour cela que Patrick Raynal, en 1994 avait eu Gédéon, France 5)
le culot de publier Œdipe-roi dans la Série Noire. Espace Ou comment Conan Doyle, personnage hors du com-
du roman noir, espace de la fiction, qui ne nourrit de la mun, géant « bigger than life », médecin de formation,
contradiction, de l’ambiguïté, sensible au tragique du fervent rationaliste mais croyant aux fées et magnifique
monde. À la différence des idéologues qui rêvent d’un écrivain de romans historiques, conçut Sherlock Holmes
monde lisse, sans contradiction, fondamentalement comme un divertissement alimentaire et se trouva pri-
non tragique : totalitaire. sonnier de son succès. Et comment le public s’emparant
Avec David Vann qui ressuscite Médée, Jean-Marie Blas de Sherlock, en fit un mythe. Commença dès lors une
de Roblès, Michel Le Bris, Alexis Jenni… lutte à mort entre les deux – puisque telle semble la loi
des figures mythique, qu’elles ne prennent leur envol
qu’en précipitant leur créateur dans l’oubli…
NOUS SOMMES UNE LÉGENDE
Une série de documentaires, sur une idée de Michel Le
Bris et Stéphane Millières.
Le roi Arthur et ses preux chevaliers, Dracula, Tarzan
& Jane, Don Juan, Robinson Crusoé, Sherlock Holmes,
Frankenstein, Jim Hawkins et Long John Silver, Don
Quichotte, Alice…
Ils apparaissent un jour par surprise dans les pages
d’un livre et l’on explique leur succès par le fait qu’ils
concentreraient quelque chose jusque-là informulé de
« l’esprit du temps », lui donneraient un visage. Mais
à peine nés, voilà qu’ils échappent à leurs auteurs,
traversent les continents, puis les siècles, s’affirment
immortels – nous disent, semble-t-il, quelque chose
d’essentiel sur nous-mêmes et le monde, au point
d’être repris dans le langage commun et l’on dira alors
Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 33
POUR CEUX QUI AIMENT LE JAZZ
Ce fut le titre de l’émission la plus célèbre, probablement, jamais consacrée au
jazz en France, pilotée par Frank Ténot et Daniel Filipacchi, aux génériques restés
fameux, notamment Blues March des Jazz Messengers, enregistré au Club Saint
Germain. Combien de générations a-t-elle touchées ?
Patrice Blanc-Francard autre légende de la radio (Pop Club, Bananas, etc.) et de la TV (Les enfants du rock) qui
fut également collaborateur de Jazz Hot aux temps enfiévrés de 68, publie ce printemps une somme fourmillant
d’anecdotes rares, véritable roman d’aventures, un déjà indispensable Dictionnaire amoureux du jazz (Plon).
Rencontre, bien sûr, sur le livre lui-même. Mais aussi sur la manière dont une communauté brisée par l’esclavage,
s’est construite à travers sa musique. Comment celle-ci s’est affirmée universelle. Et rencontre pareillement sur
« musique et littérature » – où des écrivains viendront dire ce qu’ils doivent au jazz dans leurs œuvres.

UNE NUIT DU JAZZ DE FOLIE ! Suivra un documentaire formidable Cab Calloway, le


Proposée par Patrice Blanc-Francard et Jean-François dandy de Harlem, par Gail Levin et Jean-François Pitet.
Pitet, fou de Cab Calloway, à l’origine d’un fabuleux Cab Calloway, le chanteur-danseur fou de « Minnie the
« hi-de-ho blog » véritable coffre aux merveilles, ainsi Moocher » (si vous avez vu les Blues Brothers vous vous
que par Bertrand Tavernier, une nuit du jazz que vous souvenez forcément de son apparition !) le prince des
ne pouvez pas manquer. zazous, l’idole du Cotton Club, le « Sporting Life » de
Porgy and Bess, danseur extravagant, joueur, buveur,
Au printemps 1930, Cab Calloway, chanteur de jazz, mais un peu gangster, qu’on croirait sorti d’un dessin animé !
aussi danseur, et inventeur du mot zazou, ne se tient « Flamboyant » (Le Monde) « Passionnant » (Télérama)
plus de joie, comme dit la fable : il va faire l’ouverture « Sublime » (Les Inrocks) « Formidable » (TéléObs)
du Plantation Club de Harlem, à New York. Mais on est Et pour terminer dignement la soirée, on pourra voir
en pleine lutte de gangs, et Owen Madden, le gangs- ‘Bessie’, l’histoire de la vie de Bessie Smith, la plus
ter-patron du célèbre Cotton Club voisin n’apprécie grande chanteuse de l’histoire du blues, dans une pro-
que modérément les saines qualités de la concurrence. duction récente de la chaine américaine HBO (Six feet
Cab Calloway est extrait du Crazy Club ou il jouait, par Under, Game of Thrones, Treme, True Detective, entre
quatre bouledogues suffisamment persuasifs pour le autres). Le film est excellent, à la hauteur de la qua-
décider à se produire immédiatement, et en dépit de son lité HBO : force et intensité dramatique du scénario, et
contrat, au Cotton Club. Car Duke Ellington qui y séjour- superbe reconstitution de l’époque (les années 20 et 30).
nait depuis décembre 1927 part en tournée au mois de Avec un étonnant « plus » : l’idée géniale d’avoir confié
juin et il ne faut pas tarder à assurer la relève. Un rem- le rôle de Bessie Smith à la rappeuse Queen Latifah, dont
placement qui se révèle rapidement un triomphe. la présence et la voix sont un pur bonheur, conférant
C’est à cet extraordinaire personnage qu’Étonnants au personnage une prodigieuse humanité.
Voyageurs rendra hommage dans la première partie Le débat, autour de ces personnages hauts en couleur et
d’une grande soirée Jazz, dimanche 20 mai, au Théâtre de l’histoire de ces trois décennies de Jazz, sera animé
Chateaubriand, avec la projection de ‘Stormy Weather’ par Patrice Blanc-Francard, Michel Le Bris, Jean-Fran-
(1944), le grand film de Andrew L. Stone. çois Pitet
Une version restaurée du premier grand film sur le
jazz, avec une pléiade de musiciens, et des numéros
de danseurs qui vous laisseront bouche bée – ou vous
emporteront à votre tour dans le tourbillon : Stormy
Weather, d’Andrew Stone (avec Lena Horne, Bill Robin-
son, Cab Calloway, Fats Waller, The Nicholas Brothers,
Adam Brown, Benny Carter, Coleman Hawkins, Illinois
Jacquet, Zutty Singleton)
« La plus extraordinaire performance qu’il lui avait été
donné de voir », dira Fred Astaire. Et Mikhail Barysh-
nikov lui-même, les saluera comme les plus prodigieux
danseurs qu’il ait jamais rencontrés ».

34 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


LES RENDEZ-VOUS
DU FESTIVAL
À LA DÉCOUVERTE DES AUTEURS…

CONCERTS ET SOIRÉES

VOYAGEURS ET GENS DE MER

LA MAISON DE L’IMAGINAIRE

BESOIN DE POÈME

LES PRIX LITTÉRAIRES REMIS AU FESTIVAL

LA JOURNÉE PROFESSIONNELLE

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 35


À LA DÉCOUVERTE
DES AUTEURS…
Le Café littéraire
Comme toujours, retrouvez la richesse de cette littérature-monde que nous aimons, en compagnie de MAËTTE
CHANTREL : les auteurs français qui ont fait l’actualité littéraire ces derniers mois et les nouvelles voix venues
du monde entier…
Au cœur du Grand Large, le Café littéraire a brassé en 27 éditions plus de 2 200 auteurs venus du monde entier.
C’est le désir de créer un espace chaleureux rapprochant les écrivains de leurs lecteurs qui ont poussé Chris-
tian Rolland et Maëtte Chantrel à imaginer ce lieu. Pour quelques heures, les lecteurs deviennent spectateurs
et se sentent au plus près des écrivains et de leurs univers, leurs imaginaires, mais aussi leurs réalités. Les
auteurs nous racontent usuellement le monde à travers romans, récits, témoignages, poésies, biographies…
Ici, la relation se prolonge, ils nous parlent d’eux, pourquoi et comment l’écriture, le voyage, les émotions.
Ils portent haut la voix de ce qu’ils connaissent du monde, de ce qu’ils recherchent. Mais aussi, et c’est là l’un
des desseins du Café littéraire, ils entendent celles des autres : les auteurs se rencontrent, se découvrent. Ils
écoutent ensemble les bruissements du monde et les donnent à entendre… au plus grand plaisir des festivaliers.
Tous les cafés littéraires sont animés par MAËTTE CHANTREL avec la complicité de MICHEL ABESCAT et PAS-
CAL JOURDANA.

Les Grands Débats


Étonnants Voyageurs est un formidable laboratoire où découvrir et penser notre monde. Nous défendons cette
littérature qui engage une certaine vision de l’homme, de la création, de la liberté et de la richesse dans la
diversité. La force de ces idées vient de ce qu’elles sont constamment remises en question : elles se meuvent et
s’adaptent aux problématiques actuelles, au rythme des courants de pensée, des crises humaines.
Les Grands Débats attirent chaque année plus de public dans la Salle Maupertuis et la Rotonde Surcouf, des
auteurs bataillent, échangent, s’écoutent, découvrent et font évoluer les différentes manières de penser la
littérature et le temps présent.

La Grande Petits-déjeuners et
Passerelle apéros littéraires
Pour la troisième année consécutive, le Festival inves- Chaque matin, à 9h à l’HÔTEL DE L’UNIVERS et au
tira le nouveau pôle culturel de Saint-Malo, qui a ouvert CHATEAUBRIAND, Étonnants Voyageurs offre aux
ses portes en 2015 ! Trois salles de cinéma pour des festivaliers la possibilité de rencontrer et ques-
projections et des rencontres en continu. Mais aussi tionner un auteur, autour d’un petit-déjeuner
des rencontres à la bibliothèque autour de la littérature convivial. Un café croissant en petit comité et l’air
jeunesse. marin, frais, d’un matin de juin à Saint-Malo com-
posent une atmosphère propice aux confidences.
Et, nouveauté cette année, durant un mois, UNE
Le succès des petits-déjeuners littéraires a été tel
GRANDE EXPOSITION dans le « 4e lieu », de bandes
chaque année que nous multiplions les rencontres. Il
dessinées de Guillaume Sorel, un maître du fantastique :
vous en coûtera seulement le prix du petit-déjeuner !
du 24 avril au 21 mai 2018.
Une séance de rattrapage est prévue pour les amateurs
de grasse matinée. Rendez-vous au bar du NOUVEAU
Une billetterie sera également proposée pendant et
MONDE ou à L’UNIVERS, pour un apéro littéraire :
aussi en amont du festival.
l’occasion d’une rencontre informelle avec un auteur,
autour d’un verre.

RÉSERVATION SUR LE SITE INTERNET DU FESTIVAL.

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 37


Le Nouveau Maison
Monde du Québec
Sur le Sillon qui longe la plage, Le Nouveau Monde Du 19 au 21 mai 2018, la Maison du Québec accueille
tient tête à la baie de Saint-Malo. L’Hôtel, pensé en le Festival Étonnants Voyageurs pour trois jours de
souvenir des corsaires et autres explorateurs du temps rencontres et lectures. Au programme : une plongée
des grandes découvertes, trouve le Festival Étonnants dans la diversité québécoise et des rencontres avec
Voyageurs fort à-propos et ouvre grand ses portes à des écrivains francophones.
nouveau pour accueillir les auteurs et le public.
DES RENCONTRES Mais aussi une ouverture au monde à la rencontre
Deux salles de l’hôtel sont investies pour que lecteurs des littératures de langue française, du Vietnam aux
et écrivains du monde entier partent à la rencontre Caraïbes, de la Belgique à l’Algérie…
les uns des autres. En groupe, en tête à tête, tous les
jours de 10h à 19h, allez faire connaissance avec vos Auteurs québécois : AUDRÉE WILHELMY, HELENE
auteurs favoris. DORION, CAROLINE VU, DANY LAFERRIERE
DES APÉROS LITTÉRAIRES
La journée est passée à une allure folle et le jour com- Auteurs francophones : MIGUEL BONNEFOY, ANANDA
mence à peine à faiblir à Saint-Malo. Il est 19h, nous DEVI, KOSSI EFOUI, HUBERT HADDAD, YANICK
sommes face au grand large et c’est l’heure de l’apéro. LAHENS, KETTLY MARS, JAMES NOËL, WILFRIED
Étonnants Voyageurs propose quatre rendez-vous N’SONDE, GAËL OCTAVIA…
chaque soir : l’occasion de rencontrer un auteur autour
d’un verre, en toute intimité, au bar du Nouveau Monde. La Librairie du Québec sera présente au Salon du Livre
Samedi et dimanche, 19h. du Festival avec une sélection de classiques et de nou-
veautés.

M.I.P.E. Dans les quartiers


La Maison Internationale des Poètes et des Écrivains Au fil du Festival, les maisons de quartier de Saint-Malo
créée par Gwen et Dodik reçoit toute l’année des accueillent cinq auteurs pour des rencontres littéraires
poètes, écrivains, artistes, musiciens et des savants du et des lectures privilégiées, en comité restreint.
monde entier.
Maison Internationale des Poètes et des Écrivains
5, rue du Pelicot / 35 400 Saint-Malo

38 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


SOIRÉES
Denez
et l’Orcherstre Symphonique de Bretagne
DIMANCHE 20 MAI, À 21H AU THÉÂTRE DE SAINT-MALO (QUARTIER SAINT-SERVAN)
En partenariat avec l’Orchestre Symphonique de Bretagne et le théâtre de Saint-Malo

L’Orchestre Symphonique de Bretagne part à nouveau à la rencontre des cultures de l’Arc Atlantique pour les
revisiter sous le prisme symphonique. Denez, c’est avant tout une voix, singulière, pénétrante, envoûtante, et
un imaginaire fécond, capable de rêver tous les croisements artistiques entre les gwerz de ses racines et les
chants traditionnels du monde entier. De la drum’n bass des débuts, les gwerz du Finistérien se sont à présent
parés des airs venus du monde entier : au low whistle irlandais et au biniou répondent le duduk arménien, le
djembé africain, le cajón péruvien ou les tablas indiens – sans parler d’influences tziganes ou yiddish. Il était
donc logique qu’un musicien aussi vagabond que solidement enraciné s’entende avec un orchestre au penchant
certain pour l’exploration, et que les couleurs symphoniques viennent habiller ses textes au romantisme sombre
et à l’humour macabre, profondément marqués par le riche imaginaire breton. Son chant sera ainsi sublimé autant
dans l’émotion profonde qu’il véhicule déjà dans les Gwerz que dans l’énergie débordante des Kan Ha Diskan…
tout à l’image de notre Bretagne aux accents extrêmes, si singulière et à la fois, si universelle !

DENEZ est né en Bretagne, en Pays de Léon, près onirique empreint de mystère. Il déclame des histoires
de Roscoff et de l’île de Batz le 17 février 1966. Son intemporelles où il est question d’amours malheu-
enfance est marquée par ses promenades dans ses reuses, de désillusion, de duplicité, de quête, et de
paysages sauvages, le long des grèves parsemées de bonheur retrouvé, prétextes pour exorciser tensions
rochers impressionnants, l’Île de Batz à l’horizon. ou peurs enfouies. Autre composante : textes satiriques,
La beauté de ces paysages suscite chez lui l’envie de burlesques ou humour noir apportent une distance et
dessiner, de peindre. C’est dans ce lieu également un souffle différent.
que Denez entend parler breton, il est émerveillé par
les sonorités de cette langue et il s’y intéresse. ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE BRETAGNE
À l’adolescence, il fait des rencontres déterminantes Direction : Didier Benetti
cette fois-ci avec des chanteurs. Jacques Brel le boule- Chant : Denez
verse, à travers les albums et les images de concerts : Percussions : Thomas Ostrowiecki
sa voix, son énergie sur scène entrent en résonance Flûtes, bombarde et saxophones : Cyrille Bonneau
avec ses ressentis. À la même époque, il assiste à une Violons : Jonathan Dour
des prestations des trois sœurs Goadec. Les chants très Accordéon, biniou : Alain Pennec
anciens qu’elles interprètent ce jour-là provoquent en Guitares : Antoine Lahay
lui une émotion si intense qu’il décide de chanter en Contrebasse : Jérôme séguin
breton. Denez commence à chanter en public dans les
festoù-noz. En 1992, Denez bouscule tous les clichés en
acceptant le pari de chanter seul a cappella des chants
traditionnels (Gwerz et Kan ha Diskan) aux Transmu-
sicales de Rennes devant un public Rock. Son concert
est un triomphe et lui ouvre les portes des grandes
rencontres musicales, telles le Festival Coup de Cœur
Francophone au Québec (1994) ou Euromusica au Por-
tugal (1995)…
S’ensuit une carrière qui l’amène sur les scènes d’Eu-
rope et d’Amérique, à mêler musiques électroniques
et sonorités du monde entier aux gwerz de sa région
natale. Il accède à la reconnaissance mondiale en parti-
cipant à plusieurs BO, dont celle de La chute du faucon
noir.
Denez réinvente dans une langue bretonne subtile une
poésie séculaire. Images fortes, signes, intersignes et
symboles inspirés de la mythologie celtique irriguent
cette poésie épique qui nous immerge dans un univers

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 39


Grande soirée jazz au cinéma
EN COMPAGNIE DE PATRICE BLANC-FRANCARD
DIMANCHE 20 MAI, 20 HEURES, THÉÂTRE CHATEAUBRIAND, 5 EUROS

Au printemps 1930, Cab Calloway, chanteur de jazz, mais aussi danseur, et inventeur du mot zazou, ne se tient
plus de joie, comme dit la fable : il va faire l’ouverture du Plantation Club de Harlem, à New York. Mais on est
en pleine lutte de gangs, et Owen Madden, le gangster-patron du célèbre Cotton Club voisin n’apprécie que
modérément les saines qualités de la concurrence. Cab Calloway est extrait du Crazy Club ou il jouait, par quatre
bouledogues suffisamment persuasifs pour le décider à se produire immédiatement, et en dépit de son contrat,
au Cotton Club. Car Duke Ellington qui y séjournait depuis décembre 1927 part en tournée au mois de juin et il
ne faut pas tarder à assurer la relève. Un remplacement qui se révèle rapidement un triomphe.
C’est à cet extraordinaire personnage qu’Étonnants Voyageurs rendra hommage dans la première partie d’une
grande soirée Jazz, dimanche 20 mai, au Théâtre Chateaubriand, avec la projection de Stormy Weather (1944), le
grand film de Andrew L. Stone, avec entre autres Fats Waller, Lena Horne et les incroyables numéros de danse de
Bill ‘Bojangles’ Robinson et des Nicholas Brothers, puis ensuite Le Dandy de Harlem remarquable documentaire
sur Cab Calloway de Jean-François Pitet et de Gail Levin.
Plus tard, et pour terminer dignement la soirée, on pourra voir Bessie, l’histoire de la vie de la plus grande chan-
teuse de l’histoire du blues, dans une production récente de la chaîne américaine HBO (Six feet Under, Game
of Thrones, Treme, True Detective, entre autres). Le film est excellent, à la hauteur de la qualité HBO : force et
intensité dramatique du scénario, et superbe reconstitution de l’époque (les années vingt et trente). Avec un
étonnant plus : l’idée géniale d’avoir confié le rôle de Bessie Smith à la rappeuse Queen Latifah, dont la présence
et la voix sont un pur bonheur, conférant au personnage une prodigieuse humanité.

Le débat, autour de ces personnages hauts en couleur et de l’histoire de ces trois décennies de Jazz, sera animé
par Michel Le Bris, Jean-François Pitet et Patrice Blanc-Francard.

Odoïa, de l’ensemble Mze Shina


CHANTS POLYPHONIQUES DU CAUCASE, MISE EN SCÈNE ROZENN FOURNIER
SAMEDI 19 MAI, THÉÂTRE CHATEAUBRIAND, 21H
Dans le Caucase. C'est l'hiver. Une maison abandonnée, musicalité et aux harmonies timbrales de ces chants
isolée dans la montagne. Trois hommes et une femme la à quatre voix. Les interprètes, une femme et trois
rouvrent pour une soirée de fête. Ils secouent les draps, hommes, sont le plus souvent a cappella, comme
accordent leurs instruments. Le rituel des retrouvailles ceux qui les entonnaient spontanément lors des
des hommes et du lieu passe par la musique et surtout récoltes, des mariages ou des guérisons. Mais c’est
par les chants… Les quatre personnages les partagent assez pour décliner les nuances d’un répertoire aux
avec tendresse et mélancolie, non sans humour. Dehors, échos tour à tour bulgares, tziganes, voire baroques
la tempête guette. quand les cordes du luth tchongouri, de la harpe
tchangi et de la vielle tchouniri s’invitent dans leur
« Ils ne sont pas géorgiens, mais c’est tout comme : entrelacs vibratoire. Paré d’accents épiques ou éna-
tombé dans le chaudron caucasien avant même mourés, toujours nimbé de mystère, leur « lamento
que l’Unesco en inscrive le folklore millénaire au allègre » a un charme fou. » Télérama, Anne Berthod
Patrimoine oral et immatériel de l’humanité (2001),
l’ensemble Mze Shina (« soleil intérieur », en géor- Un formidable voyage au cœur de la polyphonie où
gien) s’est donné pour mission de faire connaître les sonorités de la langue géorgienne participent à la
la diversité et l’immense beauté de ses polyphonies. musique des âmes. Il n’est ici plus question d’un pays,
(Leur répertoire) éclaire plus particulièrement la plus question d’un ailleurs. Cette polyphonie nous
région de la Mingrélie, pour rendre hommage à Poli- émeut parce qu’elle nous appartient. Elle est ancrée
karpe Khodova, grande figure du genre disparue en au plus profond de nous-mêmes, à ce qui nous rattache
2015 : à défaut d’en reconnaître les particularismes à notre passé, à notre mémoire en devenir.
géographiques, l’oreille profane sera sensible à la

40 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


VOYAGEURS ET GENS DE MER
Vaste est le monde, à la dimension de nos rêves, de nos peurs, de nos curiosités.
Écrivains-voyageurs, cinéastes, coureurs de monde, nature writer, cinéastes du
Grand Dehors, rêveurs d’ailleurs ou de grands fonds, aventuriers, photographes,
illustrateurs : et la production éditoriale s’annonce très riche cette année encore !

ANDRZEJ STASIUK, POUR LA PREMIÈRE RÉCITS DE VOYAGE


FOIS EN FRANCE D’ores et déjà, de grands récits de voyage s’annoncent,
Figure incontournable de la littérature de voyage de Malachy Tallack (60° Nord, Éditions Hœbeke) de
et de la non-fiction, Andrzej Stasiuk a souvent été Dusan Sarotar (En partance, Éditions Hœbeke). Avec
comparé à Kerouac et Kapuściński. Ce chef de file de un rencontre particulière autour du beau livre de Jean-
la littérature polonaise contemporaine est à la fois Luc Coatalem sur Segalen (Mes pas vont ailleurs,
romancier, poète, journaliste, et éditeur spécialisé Stock), Andrzej Stasiuk (L’Est, Actes Sud), Caryl Ferey
dans les œuvres d’Europe centrale. (Norilsk, Paulsen), Patrick Deville (Taba-Taba, Seuil),
Cette Europe, il l’arpente et la dépeint dans toute Cédric GRAS (Saison du voyage, Stock…
son oeuvre : de Cracovie dans Les contes de Galicie
aux Carpates dans Taksim, de la campagne polonaise
jusqu’à sa description minutieuse des quartiers LE RETOUR DE L’AVENTURE
populaires de Varsovie dans Un vague sentiment de L’aventure revient en force – dans une époque que l’on
perte. dit pourtant morose, inquiète, repliée sur elle-même.
Dissident politique dans la Pologne des années 1980, À tort peut-être : le goût de l’aventure, de l’ailleurs est
il a connu la fin du régime communiste et décrit toujours présent. Vive donc le roman d’aventures ! (voir
aujourd’hui, avec cynisme et beaucoup d’humour, le texte dans «Les Puissances des mythes»).
ces recoins oubliés de l’ancien bloc de l’Est pris entre Avec Alexis Jenni, Wilfried N’Sondé, David Fauquem-
consumérisme et immobilisme. berg, François Garde, Sylvain Prudhomme, Michel Le
C’est avec son nouveau récit, L’Est, qu’il vient pour Bris…
la toute première fois en France. Cette fois encore, il
tourne résolument le dos à l’Europe de l’Ouest pour MAIS AUSSI : LES ATLAS IMAGINAIRES
voyager entre les confins de la Pologne, terre de sa Chez Arthaud : Atlas des paradis perdus de Gilles
famille, et la Chine, en passant par la Sibérie et la Lapouge, Atlas des contrées rêvées de Dominique
Mongolie. Il partage avec nous sa vision de l’Est, dans Lanni, illustrés par Karin Doering-Froger. Une
tous ses aspects : paysages intemporels, mais aussi rencontre pour une belle collection
terres des souffrances de la Shoah, des déportations
et du régime soviétique, aujourd’hui marquées
par l’exode rural, la société de consommation et
l’industrialisation.

Les auteurs
François BELLEC / Miguel BONNEFOY / Jean-Luc COATALEM / Thierry CRUVELIER / Lionel DAUDET / Pascal
DIBIE / Jean-Louis ETIENNE / David FAUQUEMBERG / François GARDE / Cédric GRAS / Olivier GUEZ / Thomas
GUNZIG / Benoît HEIMERMANN / Michèle KAHN / Alexis JENNI / Gilles LAPOUGE / Jean-Luc MARTY / Michel
MOUTOT / Wilfried N’SONDÉ / Sylvain PRUDHOMME / Christoph RANSMAYR / Jean-Christophe RUFIN /
François SARANO / Éric SARNER / Dušan ŠAROTAR / Pierre SAUTREUIL / Andrzej STASIUK / Anjan SUNDARAM /
Malachy TALLACK / Robert WHITAKER…

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 41


L'après-midi Nicolas Bouvier
L’ŒIL DU VOYAGEUR
20 ans déjà. 20 ans qu’il nous a quittés et s’il reste présent dans la mémoire de tous chaque année, l’occasion de
lui rendre hommage à lui et à l’esprit du voyage à l’occasion d’un après-midi « L’œil du voyageur ». C’était tout
Nicolas. L’œil perçant du photographe, la plume aigüe de l’écrivain le souci de capter La pointe vive de l’instant
l’immédiateté d’une sensation. Avec malice et, toujours, humanité. La lecture de ses poèmes, écrit comme des
petits moments d’éternité, au hasard des routes sera accompagné d’une projection de ses photos, la meilleure
manière nous semble-t-il de lui faire un salut amical. Les poèmes seront lus par Sylvia Lacarrière et ce sera pour
nous aussi l’occasion de saluer la création d’un prix Jacques la carrière, autre grand ami festival autre grand
écrivain si proche et fraternel.

ET LA PROJECTION DE « QUELQUES JOURS ENSEMBLE »


La remise du prix Nicolas Bouvier 2018 sera suivie d’une rencontre avec le lauréat puis d’une projection du
film de Stéphane Breton.
Un long voyage dans le wagon de troisième classe surchauffé d’un train lancé à travers l’hiver russe à la vitesse
d’un âne au galop, en compagnie d’un ancien tankiste de l’Armée rouge rencontré par hasard sur la couchette
d’en face et qui devient le commentateur des choses et des gens. Les personnages les plus inattendus montent
et descendent, saucissonnent, bavardent, rêvassent, ronflent – et surtout racontent leur vie brisée.
Puis une belle rencontre entre écrivains et réalisateurs, d’un talent rare sur un thème intimement lié à l’expé-
rience de tout voyageur : « l’attente ».

Et le prix Gens de mer


« Gens de mer » renvoie au monde des océans, et d’abord à celles et ceux qui les parcourent ou qui en vivent,
qui en parlent ou en rêvent, à celles et ceux qui nous proposent de quitter le quai pour le large, l’aventure et
les découvertes, les escales et les retours. Et la sélection est belle cette année !
Jim Lynch : Face au Vent, Gallmeister), David Fauquemberg : Bluff (Stock), Fabien Clauw : Pour les trois
couleurs (Paulsen), Pierre Furlan : Le Livre des îles noires (Au Vent des îles), Clarence Boulay : Tristan (Sabine
Wespieser), Marc Biancarelli : Massacre des innocents (Actes Sud), Peter Nichols : Golden Globe (Glénat),
David Fohr : Retour à Buenos Aires (Slatkine), Michel Moutot : Séquoias (Seuil), Luc Corlouër : De Port-Louis
à Port-Louis (Ramsay), Ronan Gouézec : Rade Amère (Le Rouergue), Francis Tabouret : Traversée (POL), Yann
Quéffélec : Dictionnaire amoureux de la Mer (Plon)

Les films
Népal, par-delà les nuages, d’Éric VALLI (Galatée
690 Vopnafjördur, de Karna SIGUROARDOTTIR et Films/ Wind Horse/ Avec la participation de France
Sebastian ZIEGLER (Ziegler & Sigurðardóttir / 2017 / Télévisions / 2018 / 90’)
57’) Norilsk, l’étreinte de glace, de François-Xavier
A terceira margem, de Fabian RÉMY (Trem Chic - DESTORS (Les Films d’un Jour / 2017 / 87’)
CineVideoLab / 2016 / 58’) Patagonie, l’île oubliée, de Giles SANTANTONIO
Braguino, de Clément COGITORE (Seppia, Making (MC4/ Les Films du Mille-Pattes/ Gédéon
Movie Oy / 2017 / 49’) Programmes/ Avec la participation de France
Défi Baïkal, au-delà de la lumière, d’Olivier Télévisions / 2017 / 90’)
WEBER (2 caps production / 2017 / 52’) Tibet, le chemin des vents, de Hamid SARDAR
Île de Pâques, l’heure des vérités, de Thibaud (Dream Catcher Motion Productions / Les Gens
MARCHAND (TSVP/ Avec la participation de France Bien Productions / Avec la participation de France
Télévisions / 2017 / 90’) Télévisions / 2018 / 52’)
J’irai dormir chez vous - Arménie, d’Antoine de Voyage en Diphonie, de Jean-François CASTELL (Les
MAXIMY (Bonne Pioche/ Avec la participation de Films du Rocher/Routes Nomade / 2017)
France Télévisions / 2018)
Mission Hannibal, de Guilia CLARK (Lion Télévision/
All3 Media / Avec la participation de France
Télévisions / Avec la participation de Channel 4,
Thirteen Productions, LLC pour NNET / 2018 / 52’)

42 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


La collection Étonnants Voyageurs
Etonnants voyageurs est aussi une collection riche d’œuvres de Nicolas Bouvier, Colin Thubron, Redmond
O’Hanlon, Wilfred Thesiger, Peter Carey, Franketienne, Paolo Rumiz, Alain Dugrand, Farley Mowatt, Tim
Severin, Alain Gerbault, John Muir, Lawrence Osborne, David Fauquemberg – entre autres.
Au programme de ce printemps 4 ouvrages que nous avons trouvé exceptionnels à des titres divers : Les
grandes plaines, par Ian Frazier ; En partance de Dušan ŠAROTAR ; 60 degrés de Nord de Mallachy Tallack ; -
Jours tranquilles à Bangkok de Lawrence Osbourne

ET DEUX AUTEUR À RETROUVER Dušan ŠAROTAR En partance (Hoëbeke – 2018)


À SAINT-MALO CETTE ANNÉE : Un homme se tient face à la mer, à l’extrême fin de
Malachy TALLACK 60 degrés nord (Hoëbeke – 2018) l’Europe, en Irlande, comme s’il s’absorbait lentement
Où commence le « Nord » ? Là où la forêt boréale cède dans le paysage ou y cherchait les voies d’une décou-
la place à la toundra ? À la limite sud du permafrost ? verte de soi.
Au cercle arctique ? Mais c’est tout autant un espace Et à sa voix répondent d’autres voix, comme en écho,
mental, différent pour chacun : le rêve d’un monde croisées ailleurs, à Bruxelles, à Gand, qu’importe
vierge, sauvage, la poétique d’un « Grand Dehors » – l’endroit... La catastrophe a déjà eu lieu, « comme si
et, on l’oublie, un « chez soi » pour ceux qui y vivent… quelqu’un brûlait des ordures ce jour-là devant une
Malachy Tallack va au plus simple, apparemment : suivre Flamme éternelle depuis longtemps en allée ». Et nous
le soixantième parallèle qui passe chez lui, aux îles Shet- comprenons que nous sommes en Bosnie, à Sarajevo,
land, puis traverse Canada, Alaska, Sibérie, Finlande, à Mostar, tout autant qu’en exil, errants séparés du
Suède, Norvège avant de faire retour à « son » île de monde et de soi, sans retour – à moins que l’exil ne
Mousa. Au plus simple ? En fait, au plus difficile, ce qui soit pas une parenthèse, mais le seul espace habitable
nous vaut une œuvre rare, intense, sur la ligne de crête, d’une reconstruction...
toujours, dans la constante tension entre l’épreuve d’un Roman, récit de voyage ? Combinant texte et photogra-
vertigineux « dehors » et l’introspection d’un « chez soi phie, brouillant les frontières entre narration fiction-
», comme happé par le vide laissé par son père tragi- nelle, témoignage et « reportage », Dušan Šarotar signe
quement disparu, jadis… là une œuvre magistrale, envoûtante, qui n’est pas sans
rappeler W.G. Sebald.

Pour saluer Chateaubriand


Nous célébrons cette année, à Saint-Malo, le 250e anniversaire de sa naissance. Le plus grand écrivain français,
dit-on en tout cas un des plus grands, et le plus grand écrivain breton. Mais le lit-on encore ? Ces mémoires
d’outre-tombe, bien sûr ce grand « orage politique » pour reprendre les mots de Marc Fumaroli. Mais le reste ?
Bien des pages ont vieilli, il n’est pas certain que l’on puisse lire encore Atala ou René sans sourire quand ils
abondent de clichés propres à ce que l’on disait « homme sensible » au XVIIIe siècle, torrents de larmes, exalta-
tion des sentiments, main tendue vers le ciel etc. etc. mais à côté de cela, quelles fulgurances, quelle splendeur
d’écriture et, on n’insiste pas assez sur ce dernier point, quelle profondeur de pensée !

Tout paraît le desservir : son goût des honneurs, ce qu’il faut bien appeler sa vanité lors même qu’il feint de
se flageller, et le fait de se situer entre deux mondes, homme encore du XVIIIe, figure du romantisme naissant
dans le cataclysme de l’histoire. S’y rajoute une image fausse de ses engagements politiques, lui soutenant la
Révolution lors même que sa famille fut décimée par la terreur, mais lucide sur la dérive des pouvoirs. Il faut lire
aujourd’hui son essai sur les révolutions, en dégager le sens profond. Il faut lire le génie du christianisme et ce
qu’il dit de la littérature comme manifestation d’une dimension de transcendance, autrement dit de liberté, en
l’être humain – et du monothéisme (Dieu est un) comme l’affirmation que chaque être humain est unique et que
son pari est de fonder une communauté humaine sur la reconnaissance de la singularité de chacun

Et puis surtout : il faut le lire pour ce qui est peut-être unique dans l’histoire de la littérature française : ce qui se
joue dans son voyage en Amérique. Les érudits déploient des trésors d’érudition pour savoir s’il fit réellement tout
le voyage qu’il prétend. Ce n’est pas le plus important : ce qui compte, à nos yeux, c’est la place en son œuvre de
cette « part sauvage » qu’il n’oublia jamais, enfant, face à l’océan et au secret des forêts de Combourg, puis jeune
homme s’aventurant dans une Amérique mi-réelle mi-rêvée : elle fut même le constant foyer de son inspiration,
sur lequel il revint tout au long de sa vie, qu’il interroge et réinterprète sans cesse, cette « part sauvage » qui en
fit un écrivain – et le témoin lucide annonciateur des temps à venir, qui valent pour notre présent.

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 43


LA MAISON DE L’IMAGINAIRE
Rencontres, exposition, conférences, remise de prix… Cette fois encore, les littératures de l’imaginaire auront
une place de choix dans notre programmation. La chapelle de l’École nationale supérieure maritime, lieu à
l’ambiance délicieusement gothique, sera réinvestie par des auteurs, artistes et passionnés des mondes de
l’imaginaire. Science-Fiction, fantasy et romans d’aventure déjantés, il y en aura pour tous les goûts du samedi
après-midi au lundi soir.

IL Y A 200 ANS FRANKENSTEIN QUAND VIENNENT LES MONSTRES


Il naît en 1818 sous la plume de Marie Shelley, fille de Ils reviennent à certaines époques, comme s’ils étaient
William Godwin, écrivain aux idées politiques radicales, alors des annonciateurs de séismes, ou tentaient de
et d’une mère militante féministe, Mary Wollstonecraft. donner un visage à des épreuves subies, guerre, révolu-
Son titre exact : Frankenstein ou le Prométhée moderne. tions – comme s’ils portaient une part de nous-mêmes,
Son thème : Le docteur Frankenstein, dans un geste de jusque-là informulée, obligeaient à nous interroger sur
défi à Dieu, réussit à donner vie au monstre qu’il a nos gouffres intérieurs, étaient comme notre visage…
construit, comme Prométhée, jadis, après avoir créé Mode gothique dans le fracas de la Révolution française,
les hommes vola pour eux une part du feu (du savoir) monstres surgissant au cœur de la révolution indus-
divin – et pour cela tous deux connaîtront une terrible trielle, monstres annonciateurs de la Grande Guerre
punition. (l’Étudiant de Prague, le Golem de Wegener, ou nés de
Le succès en sera progressif, comme s’il épousait l’en- celles-ci (Golem, Nosferatu, Docteur Mabuse, Dr Caligari
trée dans l’âge industriel, avant de devenir immense, etc.), et ce fascinant surgissement de monstres, à Hol-
comme s’y disait quelque chose des pouvoirs et des lywood, après la crise de 29 : Freaks, de Tod Browning
risques de la science, du monde, et de nous-mêmes. Le (1932), Dracula (1931), du même, Frankenstein (1931) de
film de James Whale, en 1931, avec un Boris Karloff inou- James Whale, Dr Jekyll and Mister Hyde 1931) de Rouben
bliable en Frankenstein, sa reprise en 1957 par Terence Mamoulian, Les chasses du comte Zaroff, de Schoedsack
Fisher et les studios Hammer avec un Christopher Lee (1932) King Kong de Cooper et Schoedsack (1933). Juste
génial, avant la recréation de Kenneth Brannagh en avant la prise de pouvoir d’Hitler en 1933…
1994, produite par Coppola, avec Robert de Niro dans
le rôle, sans parler de la multitude de B.Ds., mangas,
comic-books, séries TV : multiples sont les adaptations. ET PUIS, SOUDAIN, KING KONG…
Frankenstein, toujours présent. Car la question reste Un film de légende, projeté dans sa version récemment
posée : quel monstre engendrons-nous aujourd’hui ? restaurée par la Warner. Et une rencontre avec Michel
P.S. On dit qu’un personnage devient mythe en effa- Le Bris, auteur du roman Kong.
çant son créateur – on le vérifiera doublement : pour Le grand mythe du 20e siècle. Le surgissement au cœur
Marie Shelley, mais aussi pour le créateur du monstre, du monde d’un gorille gigantesque, d’une force incon-
puisque ce dernier lui volera son nom, dans l’imaginaire cevable, figure de l’inconnu, qui terrifie et qu’on pleure,
collectif… pourtant, quand il est abattu. Et des images entrées
dans la légende. Kong, émerveillé, au sommet de sa
montagne, tenant Ann Darrow dans la paume de sa
LES ENFANTS DE FRANKENSTEIN main, la respirant comme une fleur, avant de la désha-
Vache folle, manipulations génétiques, scandales à biller. Kong au sommet de l’Empire State Building sous
répétition sur les médicaments, quête de vie éternelle, le feu des avions, déposant doucement Ann Darrow
rêve de « transhumanité » sentiment, qu’il est toujours, avant de tomber dans le vide…
dans la quête scientifique, une tentation de transgresser Mais qui sait que le scénario fut entièrement écrit par
les interdits, toujours quelque savant fou, Docteur Jekyll Ruth Rose, la femme de Schoedsack ? Que le projet ini-
ou Folamour, prêts à sévir – tandis que les robots se tial des deux hommes au sortir de la Grande Guerre, fut
perfectionnent à toute vitesse, au point que l’on vient de tenter de dire ce qu’ils avaient vécu, le cœur noir
à craindre qu’ils supplantent les humains. Mais aussi du monde, par des documentaires qu’ils voulaient d’un
fascination pour ce futur en train de devenir notre pré- strict réalisme, et finirent par se convaincre, au terme
sent, sentiment d’une ouverture infinie de possibles. d’aventures proprement incroyables, qu’il n’était pas
Écrivains, scientifiques : nous travaillons actuellement d’autre voie pour « dire le monde » que la fiction, et la
avec eux à préciser ce programme de la meilleure plus folle qui soit – la création d’un mythe ?
manière.

44 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


LES TERRITOIRES DE L’OMBRE comme curiosité, à la différence des cultures nordiques,
Qui a peur de son ombre ? Pour l’avoir vendue au Diable, allemandes, anglaises, où elle est reine. Et pas seule-
Peter Schlemihl, le personnage de Chamisso vivra bien ment elles : on pourrait tracer toute une histoire lit-
des tourments. Pourtant, nous la traquons dans les téraire de Shakespeare à Pessoa qui a su déployer un
moindres recoins, grâce à la si mal nommée « fée » tragique de l’ombre, où se dit le vertige, la perte du sens,
électricité – quand il est si délicieux d’imaginer tant la perte de soi, le désordre d’une histoire « pleine de
de présences tapies dans les recoins obscurs… Elle nous bruit et de fureur », les figures du mal. Nous devrions
accompagne partout, notre ombre, révélée, paradoxe, pourtant le savoir, que nos mythes, nos contes, nos
par le soleil, comme notre double – le rappel, peut- histoires, n’éclairent jamais qu’en projetant de l’ombre.
être de la part ténébreuse de nous-mêmes que nous ne Du fantastique, donc, comme dimension du romanesque
connaissons pas, et qui nous est essentielle. Est-ce dû aujourd’hui – et non comme « genre » mineur pour les
à nos trop rationnelles « Lumières » ? Nous ne lui fai- esprits faibles. Un état des lieux, et une rencontre.
sons place que de mauvais gré, en littérature, et encore

Le grand rendez-vous de la SF
La science-fiction du monde entier sera cette année mise en avant pour dessiner les contours de mondes
imaginés, futuristes ou non, qui nous amènent à questionner le monde en nous poussant hors de notre zone
de confort.
LES INCONTOURNABLES DE LA SCIENCE-FICTION FRANÇAISE
Pierre Bordage dont l’Atalante publie l’intégrale de son cycle magistral en cinq tomes, La fraternité du Panca,
un space opéra audacieux qui reprend les mythes de toujours pour mieux inventer ceux de demain ! Sabrina
Calvo, auteure l’imaginaire débridé, qui nous entraîne au cœur d’un Montréal futuriste à la fois sombre et
burlesque (Toxoplasma, La volte). Estelle Faye qui fascine par sa capacité à jongler avec les genres de l’ima-
ginaire, nous entraînera dans la chute d’un empire avec une dark fantasy haletante (Les seigneurs de Bohen,
Critic). Lionel Davoust, auteur incontournable de la fantasy française, s’inspire de la guerre de cent ans pour
créer une aventure postapocalyptique épique à couper le souffle.

ET QUELQUES GRANDS VENUS D’AILLEURS :


L’américain, James Morrow, publie cette année L’arche de Darwin (Au diable vauvert, 2017), une œuvre sin-
gulière qui retrace le périple incroyable de Chloé Bathurst, une jeune actrice sans rôle qui s’est lancé le pari fou
de participer au Grand concours de Dieu à l’aide des travaux volés de Charles Darwin.
La canadienne Jo Walton, viendra présenter son roman Les griffes et les crocs (Denoël, 2017), une saga
familiale de dragon décapante, lauréate du World Fantasy Award 2004, enfin traduite en français.
L’américaine S.E Grove, nous fera découvrir sa trilogie fantastique « young adult » : Les carthographes
(Nathan, 2017). En 1799, le grand bouleversement, plonge le monde dans des temps et des âges différents. Dans
ce contexte, seuls les cartes pourront aidé l’héroïne a retrouvé ses parents disparus dans des terres inconnues
et potentiellement dangereuses.
La Québécoise Audrée Wilhelmy, nous présentera Le corps des bêtes (Grasset, 2017), un récit étonnant qui
nous transporte au cœur d’un microcosme familial coupé du monde.

GRAND PRIX DE L’IMAGINAIRE


La liste des lauréats 2017 sera diffusée fin mai, une
semaine avant le festival. La cérémonie de remise
des prix, en présence du jury et des lauréats, se
déroulera le dimanche 20 mai en fin d’après-midi
suivie d’un verre de l’amitié ouvert à tous.
Un grand rendez-vous à ne pas manquer ! (voir la
partie consacrée aux Prix)
Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 45
BESOIN DE POÈME
Depuis maintenant vingt ans, Yvon Le Men a installé pas à pas la poésie au cœur
du festival, jusqu’à faire de la salle Sainte-Anne le rendez-vous obligé de tous les
amateurs pendant le festival. Trois jours de rencontres, de lectures, d’émotions. Et à
chaque fois le plus beau des tours du monde. Pour dire la chatoyante diversité qui
fait la beauté du monde, et l’unité profonde en même temps de notre humanité…

Au programme LE PRIX GANZO DE POÉSIE :


PATRICK LAUPIN
Écrivain. Né en 1950 à Carcassonne. A publié une ving-
Sur les pas de Victor Segalen
taine d’ouvrages de poésie, prose, récits, philosophie.
Avec Jean-Luc Coatalem
Tentatives de restitution des lieux de la mémoire et de
leurs effets vécus en corps. Depuis 2009, il organise à
À l’ouest
Lyon des journées de création et d’écriture (une commu-
Avec Pef, Hélène Dorion, Thierry Renard, Patrick
nauté attentive à l’exil personnifié et à l’étrange et mer-
Laupin
veilleuse présence du langage en chacun) qui explorent
les liens entre biographie, histoire et inconscient, et
Les ogres
tentent de poser les fondements d’une transmission
Avec Ananda Devi, Nathalie Papin et Paul de Brancion
commune entre littérature, poétique, philosophie et
psychanalyse. Dans les émissions de France Culture,
Chateaubriand
animées par Colette Fellous, Francesca Piolot, Alain
Avec Michel le bris
Veinstein, Mathieu Bénézet, les auditeurs ont à maintes
reprises salué la douceur d’une passion attentive à une
Écrits de nature
vérité expatriée et à la merveilleuse présence du lan-
Avec Alexis Goaguen et Patrick Laupin
gage en chacun. La Société des Gens de Lettres lui a
décerné le Grand prix SGDL de poésie pour l’ensemble
La Fontaine
de son œuvre en 2013.
Avec Erik Orsenna et Alexis Gloaguen
« Je m’intéresse à la lecture et à l’écriture, tout autant
qu’au travail avec les autres, depuis le jour où j’ai réel-
Nos Voisins
lement compris et ressenti, que les voix des autres qui
Avec Velibor Čolić, Halla Mohammad et Benjamin
parlaient en nous nous donnaient vraiment quelque
Vanderlick
chose de mobile et recréateur. Toutes mes phrases sont
orientées par ces cartes géographiques et ce climat d’un
À cheval
dialogue entre le silence et les voix du monde. En ce
Avec Jean Rouaud et Paul de Brancion
sens dans mon écriture je n’ai jamais fait de différence
trop grande entre la poésie, la pensée et le récit, et
Beat generation
je m’en suis remis à l’intonation de la voix. Car si la
Avec Bruno Doucey, Éric Sarner et Thierry Renard
voix est une nudité c’est seulement après qu’elle soit
écoutée et entendue que l’humain arrache une part de
Une matinée (Salle Maupertuis)
son secret aux ténèbres et s’oriente vers l’essence de la
Le retour au texte, comment porter un texte ?
sincérité, qu’il arrache le verbe au cœur de l’innommé
Avec Bruno Doucey, Nathalie Papin, Kossi Efoui, Erik
et en rapatrie l’essence commune et nomade sur la terre
Orsenna
des hommes, des rêves et des langues. »

46 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


LES PRIX LITTÉRAIRES
Prix littérature-monde
En mars 2007, à l’initiative de Michel Le Bris et Jean Rouaud, paraissait dans Le Monde des Livres le manifeste
« Pour une Littérature-monde en français » signé par 44 écrivains. Le texte affirme l’urgence d’une littérature
soucieuse de « dire le monde », de se frotter à lui pour en capter le souffle – autrement dit, d’une littérature
libérée des idéologies qui jusqu’alors prétendaient la régenter. Naît alors le concept de « littérature-monde »,
délivrant la langue française de son pacte exclusif avec la nation pour devenir l’affaire de tous, sans d’autres
frontières que celles de l’esprit.

En 2014, l’association Étonnants Voyageurs, présidée par Michel Le Bris, et l’Agence Française de Développement
se sont associées afin de créer le prix du même nom dont Ananda Devi, Nancy Huston, Dany Laferrière, Michel
Le Bris, Anna Moï, Atiq Rahimi, Jean Rouaud et Boualem Sansal composent le jury prestigieux.

Le Prix Littérature-monde est double : l’un allant à un roman de langue française, l’autre à un roman étranger
traduit, porteurs de cette idée de la littérature, tous deux publiés en France lors des douze derniers mois. Ce
prix est devenu un grand prix littéraire de Printemps.

Le prix sera proclamé quelques jours avant le festival et sera remis aux lauréats, à Saint-Malo.

Annonce de la première sélection début avril 2018.

L’AGENCE FRANÇAISE DE DÉVELOPPEMENT


L’Agence Française de Développement est depuis toujours attachée à cette idée que nous sommes tous des
citoyens du monde, des témoins autant que des acteurs des grandes mutations qui l’animent. C’est pourquoi,
l’AFD a créé ce prix avec le festival Étonnants Voyageurs, pour saluer et soutenir ces écrivains qui embrassent
le monde, qui repoussent les frontières et témoignent de ce délicat équilibre qu’est celui de la planète. Acteur
global, l’AFD accompagne des projets en faveur d’un monde plus juste et plus durable car ce qui se passe
“ là-bas ” nous concerne “ ici ”, et nous sommes tous, Nord et Sud, dépositaires de l’avenir de l’humanité. Tous
engagés à construire un monde en commun.

48 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


Prix Ouest-France Grand Prix de
Étonnants Voyageurs l'Imaginaire
Le prix Ouest-France Étonnants Voyageurs, parrainé par Salaün Créé en 1974, le Grand Prix de l’Imaginaire est le plus ancien et le
Holidays, récompense un roman écrit en français et paru entre plus prestigieux prix littéraire consacré aux littératures de l’Imagi-
les mois d’août et février. Le prix est décerné par un jury de jeunes naire, qui regroupent science-fiction, fantasy, fantastique, réalisme
lecteurs âgés de 15 à 20 ans, sélectionnés par un jury d’écrivains et magique ainsi que toute œuvre en marge de ces genres. Le jury,
de partenaires sur leur motivation et leur envie de lire. Le lauréat composé d’amateurs et de professionnels de différents horizons,
du prix Ouest-France Étonnants Voyageurs reçoit 10.000 euros et distingue chaque année les romans et nouvelles francophones et
bénéficie d’une campagne de promotion offerte par Ouest-France. étrangers les plus marquants à la fois pour leurs qualités littéraires,
Les dix romans finalistes du Prix Ouest-France Étonnants Voyageurs leurs ambitions et leurs originalités. Il récompense également
ont été sélectionnés par le comité de parrainage. Lors de la pro- essais, traducteurs, illustrateurs et littérature jeunesse. Indépen-
chaine étape, les jeunes jurés se rencontreront pour la première dant des maisons d’éditions et de toute institution, et soucieux de
fois et ne garderont que leurs cinq romans préférés, cette fois sans rappeler qu’aux côtés des voyageurs du réel (romanciers histo-
aucune intervention du comité de parrainage adulte. riques, documentaristes, explorateurs et navigateurs et pirates),
il y a une autre manière de voyager : dans l’Imaginaire.
Les jeunes jurés se retrouveront durant le festival à Saint-Malo
pour délibérer et décerner leur prix. Les lauréats du GPI seront annoncés début mai, et les prix seront
remis lors du festival à Saint-Malo. Voici deux des sélections,
• Manger l’autre d’Ananda DEVI (Grasset) toutes les autres peuvent être consultées sur le site du festival
• Rosa Panthère d’Emmanuelle GUATTARI (Mercure de France) ou sur celui du GPI : www.gpi.noosfere.org.
• Le Poids de la neige de Christian GUAY-POULIQUIN (L’Obser-
vatoire) ROMAN FRANCOPHONE
• Casting sauvage de Hubert HADDAD (Zulma) • La Désolation de Pierre Bordage (Bragelonne)
• Une longue impatience de Gaëlle JOSSE (Noir sur Blanc) • Toxoplasma de Calvo (La Volte)
• Ne préfère pas le sang à l’eau de Céline LAPERTOT (Viviane • Le Temps de Palanquine de Thierry Di Rollo (Le Bélial’)
Hamy) • Pornarina de Raphaël Eymery (Denoël, Lunes d’encre)
• Un océan, deux mers, trois continents de Wilfried N’Sondé • Les Seigneurs de Bohen d’Estelle Faye (Critic)
(Actes Sud) • Spire, tomes 1 & 2 de Laurent Genefort (Critic)
• La Classe verte de Benjamin PITCHAL (Gallimard) • La Société des faux visages de Xavier Mauméjean (Alma)
• Le Petit terroriste d’Omar Youssef SOULEIMANE (Flammarion) • Paris-Capitale de Feldrik Rivat (L’Homme sans nom)
• Celui qui comptait être heureux longtemps d’Irina TEO- • Moi, Peter Pan de Michael Roch (mü éditions)
DORESCU (Gaïa Editions) • Pierre-Fendre de Brice Tarvel (Les moutons électriques)

ROMAN ÉTRANGER
• La Bibliothèque de Mount Char de Scott Hawkins (Denoël,
Lunes d’encre)
• Bagdad, la grande évasion ! de Saad Z. Hossain (Agullo)
• La Cinquième Saison de N.K. Jemisin (Nouveaux Millénaires)
• Une histoire des abeilles de Maja Lunde (Presses de la Cité)
• L’Arche de Darwin de James Morrow (Au diable vauvert)
• Version officielle de James Renner (Super 8)
• 2312 de Kim Stanley Robinson (Actes Sud, Exofictions)
• L’Alchimie de la pierre d’Ekaterina Sedia (Le Bélial’)

CONTACT PRESSE
Ouest-France, Francis Charrieau
T. 02 99 32 65 28
M. francis.charrieau@ouest-france.fr

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 49


Prix Nicolas Bouvier Prix Joseph Kessel

Doté d’une bourse de 5 000 euros, le Prix Nicolas Bouvier est Dans le cadre de son action culturelle, la Scam, Société civile des
décerné tous les ans pendant le festival Étonnants Voyageurs, en auteurs multimedia, décerne chaque année le Prix Joseph Kessel
présence d’Éliane Bouvier. Il couronne l’auteur d’un récit, d’un en hommage au romancier, grand reporter et aventurier. Ce prix,
roman, de nouvelles, dont le style est soutenu par les envies de doté de 5.000 euros, consacre l’auteur d’un ouvrage de haute
l’ailleurs, à la rencontre du monde. qualité littéraire, écrit en langue française, dans la veine de Kes-
Les membres du jury sont Pascal Dibie, Alain Dugrand, Laura Alcoba, sel≈ : voyage, biographie, roman, récit ou essai, publié entre mars
Christine Jordis, Gilles Lapouge, Björn Larsson et Jean-Louis Gou- 2017 et février 2018.
raud, lauréat en 2017.
Le jury, présidé par Olivier Weber est composé de Tahar Ben Jelloun,
Annick Cojean, Colette Fellous, Pierre Haski, Michèle Kahn, Gilles
La première sélection (qui n’est pas encore complètement fermée)
Lapouge, Michel Le Bris, Benoît Peeters, Jean-Pierre Perrin (Lauréat
est composée de 18 titres.
2017), Patrick Rambaud et Guy Seligmann.
• Le Peuple de la frontière de Gérald ANDRIEU (Editions du
Après délibération finale, le nom du lauréat sera annoncé à Saint-
Cerf)
Malo pendant le festival, au cours d’un après-midi consacré à
• Retour à Séfarad de Pierre ASSOULINE (Gallimard)
Joseph Kessel et à ses héritiers spirituels.
• Le Chemin des humbles de Rémi BORDES (Plon)
• Un hiver au Vésinet de François BOTT (La Table Ronde)
• Le Caméléon d’Édouard CHOFFAT (Société jurassienne d’ému- • Des châteaux qui brûlent d’Arno BERTINA (Verticales)
lation) • Dans l’épaisseur de la chair de Jean-Marie BLAS DE ROBLÈS
• Les Huit montagnes de Paolo COGNETTI (Stock) (Zulma)
• Les Hommes et la mer de Cyrille COUTANSAIS (CNRS éditions) • Une fille dans la jungle de Delphine COULIN (Grasset)
• Les Oiseaux morts de l’Amérique de Christian GARCIN (Actes • Taba-Taba de Patrick DEVILLE (Le Seuil)
Sud) • Ils vont tuer Robert Kennedy de Marc DUGAIN (Gallimard)
• Le Carnet Viking. 70 jours en mer de Barents de Laurent • Un loup pour l’homme de Brigitte GIRAUD (Flammarion)
GIRAULT-CONTI (Payot) • La Rose de Saragosse de Raphaël JÉRUSALMY (Actes Sud)
• Les Jardins des explorateurs de Laurent et Corine MÉRER • Un océan, deux mers, trois continents de Wilfried N’SONDÉ
(Erik Bonnier) (Actes Sud)
• Wilfred Thesiger. Gentleman barbare de Christophe MIGEON • L’Art de perdre d’Alice ZENITER (Flammarion)
(Éditions Paulsen)
• Retour d’Ulysse à Saint-Pierre d’Eugène NICOLE (L’Olivier)
• Là-bas, août est un mois d’automne de Bruno PELLEGRINO
(Zoé éditions)
• Pourquoi les oiseaux meurent ? de Victor POUCHET (Finitude)
• Le Traquet Kurde de Jean ROLIN (P.O.L.)
• Obock de Jean-Jacques SALGON (Verdier)
• L’Est d’Andrzej STASIUK (Actes Sud)
• L’Express de Bénarès : À la recherche d’Henry J.-M. Levet de
Frédéric VITOUX (Fayard)
• Notre-Dame des égarées d’Alexandre VOISARD (Zoé éditions)

TERRES D’AVENTURE CONTACT SCAM


Depuis 2015, Terres d’Aventure s’associe au Prix Nicolas-Bouvier. Fanny Saintenoy
Ce spécialiste du voyage à pied, emmène les amoureux de la T. 01 56 69 58 80
randonnée et des grands espaces à la découverte du monde et M. fanny.saintenoy@scam.fr
des chemins mythiques.

50 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


Prix Gens de mer Prix Robert Ganzo

Le prix Gens de Mer, créé en 2006 à l’initiative de La Droguerie de Au nom du poète vénézuélien Robert Ganzo (1898-1995), dont l’ad-
Marine est destiné à récompenser l’auteur d’un livre récent ayant mirable Orénoque est réédité chez Gallimard (1997), le Prix Robert
un caractère maritime au sens le plus large. La Compagnie des Ganzo de poésie, décerné par la Fondation Robert Ganzo sous
Pêches Saint-Malo a souhaité s’associer en lançant un prix destiné l’égide de la Fondation de France, est le prix de poésie le mieux
à couronner un ouvrage mettant en valeur le monde de la mer. Les doté (10 000 euros) de France. Il couronne chaque année, pendant
Thermes Marins de Saint-Malo, partenaires depuis l’origine, ont le Festival Saint-Malo Étonnants Voyageurs, un poète francophone
décidé de parrainer un prix du beau livre maritime. Le Crédit Agri- d’importance, un aventurier du verbe et de la vie, un passeur d’émo-
cole d’Ille-et-Vilaine rejoint en 2018 l’aventure. Particulièrement tions et de défis, un arpenteur de grand large et d’inconnu.
investie sur la filière Mer, la banque mutualiste souhaite ainsi affir-
Présidé par Alain Borer, le jury composé d’Yvon Le Men, Jean-Bap-
mer son engagement auprès de la culture et du monde de la mer.
tiste Para, Dominique Sampiero, Jean-Pierre Siméon et Claudine
« Gens de mer » renvoie au monde des océans, et d’abord à celles Delaunay a souhaité distinguer Patrick Laupin pour l’ensemble de
et ceux qui les parcourent ou qui en vivent, qui en parlent ou en son œuvre.
rêvent, à celles et ceux qui nous proposent de quitter le quai pour
le large, l’aventure et les découvertes, les escales et les retours.
PATRICK LAUPIN
Le lauréat du prix Gens de Mer recevra un chèque de 3.000 euros
Né en 1950 à Carcassonne, Patrick Laupin a publié une vingtaine
remis par le Crédit Agricole d’Ille-et-Vilaine, le lauréat du prix Com-
d’ouvrages de poésie, prose, récits, philosophie. Tentatives de res-
pagnie des Pêches un chèque de 1.500 euros, et celui du prix du beau
titution des lieux de la mémoire et de leurs effets vécus en corps.
livre maritime Thermes Marins un chèque de 1500 euros, le samedi
Depuis 2009, il organise à Lyon des journées de création et d’écri-
19 mai au soir, à bord d’un navire de la Compagnie des Pêches.
ture (une communauté attentive à l’exil personnifié et à l’étrange
Le jury est composé de personnalités du monde littéraire et mari- et merveilleuse présence du langage en chacun ) qui explorent
time : Claude Villers, François Bellec, Isabelle Autissier (présidente les liens entre biographie, histoire et inconscient, et tentent de
du jury 2018), Michèle Polak, Alain Hugues, Michel Le Bris, Serge poser les fondements d’une transmission commune entre littéra-
Raulic, Patrick Soisson, Jean-Pierre Vauzanges et Loïc Josse. ture, poétique, philosophie et psychanalyse. Dans les émissions de
France Culture, animées par Colette Fellous, Francesca Piolot, Alain
Présélection pour les prix Gens de Mer et Compagnie des Pêches :
Veinstein, Mathieu Bénézet, les auditeurs ont à maintes reprises
• Face au Vent de Jim LYNCH (Gallmeiser)
salué la douceur d’une passion attentive à une vérité expatriée et
• Bluff de David FAUQUEMBERG (Stock)
à la merveilleuse présence du langage en chacun. La Société des
• Pour les trois couleurs de Fabien CLAUW (Paulsen)
Gens de Lettres lui a décerné le Grand prix SGDL de poésie pour
• Le Livre des îles noires de Pierre FURLAN (Au Vent des îles)
l’ensemble de son œuvre en 2013.
• Trista de Clarence BOULAY (Sabine Wespieser)
• Massacre des innocents de Marc BIANCARELLI (Actes Sud)
• Golden Globe de Peter NICHOLS (Glénat)
• Retour à Buenos Aires de David FOHR (Slatkine)
• Séquoias de Michel MOUTOT (Seuil)
• De Port-Louis à Port-Louis de Luc CORLOUËR (Ramsay)
• Rade Amère de Ronan GOUÉZEC (Le Rouergue)
• Traversée de Francis TABOURET (POL)
• Dictionnaire amoureux de la Mer de Yann QUÉFFÉLEC (Plon) ROBERT GANZO
Né à Caracas, Robert Ganzo est un poète d’origine vénézuélienne
Et pour le prix du beau livre maritime Thermes Marins≈: d’expression française. Il passe son adolescence à Bruxelles,
• Maewan, l’aventure arctique de Erwan LE LANN (Paulsen) puis s’installe à Paris comme bouquiniste, et libraire. Engagé
• Les hommes et la mer de Cyrille P. COUTANSAIS (CNRS) dans les combats de la Résistance, fait prisonnier, il s’évade.
• Visages d’un chantier naval, Saint-Nazaire de Sylvain BON- Poète, il publie successivement Orénoque (1937), Lespugue
NIOL (La Martinière) (1940), Rivière (1941), Domaine (1942), Langage (1947), Colère
• Sauveteurs en mer de Gérard PIOUFFRE (Ouest-France) (1951), Résurgences (1954), recueils réunis dans L’Œuvre poé-
• L’Astrolabe de Daphné BUIRON et Stéphane DUGAST (E/PA) tique éditée chez Gallimard en 1997. La poésie de Robert Ganzo,
limpide, superbe, d’une grande pureté formelle, a des allures de
viatique tant elle se révèle intense et douce, à la fois luxuriante
CONTACT PRESSE et cristalline. Elle est tout entière d’évidence, d’envoûtement,
La Droguerie de Marine, Loïc Josse sans le moindre hermétisme, vouée à la célébration de la pré-
T. 02 99 81 60 39 - M. loic.droguerie@orange.fr sence humaine, de l’amour et du monde.

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 51


LA JOURNÉE
PROFESSIONNELLE
Une journée de formation réservée aux professionnels du livre le vendredi 18 mai, à
partir de 11h au Théâtre Chateaubriand de Saint-Malo. Organisée grâce au soutien
du Conseil général d’Ille-et-Vilaine et de la Médiathèque Départementale, cette
journée est entièrement gratuite pour les professionnels inscrits. L’inscription à la
journée donne également accès aux expositions et au Salon du livre.

Deux rencontres exceptionnelles


avec Érik Orsenna
VOYAGE AU PAYS DES BIBLIOTHÈQUES LES FABLES DE LA FONTAINE
Accompagné par Noël Corbin, inspecteur général des « Depuis l’enfance, il est notre ami. Et les animaux de ses
affaires culturelles, Erik Orsenna a sillonné la France de Fables, notre famille. Agneau, corbeau, loup, mouche,
septembre à décembre 2017, lors d’un « tour de France » grenouille, écrevisse ne nous ont plus jamais quittés.
qui lui a permis de recueillir les attentes des parties Malicieuse et sage compagnie ! Mais que savons-nous
prenantes (élus, professionnels des bibliothèques et de La Fontaine, sans doute le plus grand poète de notre
usagers) et de mesurer le dynamisme des bibliothèques, langue française ? Voici une promenade au pays vrai
en ville comme dans les territoires ruraux. Son rapport d’un certain tout petit Jean, né le 8 juillet 1621, dans la
vient d’être remis à la ministre de la Culture Françoise bonne ville de Château-Thierry, juste à l’entrée de la
Nyssen. L’occasion de faire en sa compagnie le bilan Champagne. Bientôt voici Paris, joyeux Quartier latin
de cet incroyable voyage au pays des bibliothèques. et bons camarades : Boileau, Molière, Racine. Voici un
protecteur, un trop brillant surintendant des Finances,
bientôt emprisonné. On ne fait pas sans risque de
l’ombre au Roi Soleil.
Voici un très cohérent mari : vite cocu et tranquille de
l’être, pourvu qu’on le laisse courir à sa guise. Voici la
pauvreté, malgré l’immense succès des Fables.
Et, peut-être pour le meilleur, voici des Contes. L’Édu-
cation nationale, qui n’aime pas rougir, interdisait de
nous les apprendre. On y rencontre trop de dames
« gentilles de corsage ». Vous allez voir comme La Fon-
taine ressemble à la vie : mi-fable, mi-conte. Gravement
coquine. »

52 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


UN FESTIVAL D'IMAGES
FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM

PHOTOGRAPHIE, UNE AUTRE MANIÈRE DE REGARDER

LES EXPOSITIONS

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 53


FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM

Depuis sa création, le Festival Saint-Malo Étonnants Voyageurs n’a cessé d’ignorer


les frontières, de créer des passerelles, répondant par là même aux attentes des
réalisateurs et des écrivains, intellectuels et artistes. Organiser cet espace unique
d’échanges et de rencontres, telle est toujours la raison d’être de cet événement,
un objectif qui a fait sa richesse et sa renommée, à l’aube d’un quart de siècle
de présence à Saint-Malo. Plus que jamais cette année, le cinéma s’intègre à la
programmation générale du festival.
Une complémentarité avec la littérature qui permet de mettre en commun le même
souci du réel : dire le monde.

Soutenu par la SCAM depuis de nombreuses éditions, Étonnants Voyageurs entretient


un partenariat très étroit avec France Télévisions (France 3, France 5 et France Ô).

Suivant la ligne directrice du festival, la programmation cinéma Étonnants Voyageurs


a cherché à montrer des images du monde d’aujourd’hui à travers une sélection
d’environ 80 films pour une centaine de projections en 3 jours et 25 réalisateurs
invités à présenter leur film et à participer à des rencontres.

Une ligne éditoriale forte mettant l’accent sur les nouvelles écritures documentaires.

Nous avons été particulièrement attentifs à l’actualité de la production documen-


taire que nous avons trouvée riche, vivante, en prise avec les bouleversements
du monde qui vient. Nous mettons l’accent sur des œuvres documentaires fortes
témoignant d’un regard particulier de cinéastes mais aussi d’une écriture que nous
pourrions rapprocher de ce genre littéraire qui nous est cher, que les Anglo-Saxons
appellent « Creative Non Fiction ».

Avec une centaine de projections de moyens et longs-métrages en trois jours,


documentaires et fictions, Étonnants Voyageurs se place aujourd’hui parmi les
festivals de cinéma importants de l’hexagone. Au programme : le meilleur de la
production documentaire de l’année. Sans négliger les œuvres fortes de fiction en
résonance avec nos thèmes. Pas plus au cinéma qu’en littérature nous n’établissons
de hiérarchie ou de distinction entre les genres, ce qui nous permet de monter des
rencontres passionnantes.

LES RÉALISATEURS INVITÉS

Joël AKAFOU, Claire BILLET , Stéphane BRETON, Jean-François CASTELL, Brigitte CHE-
VET, Antoine de MAXIMY, Sofia DJAMA, Jean-François PITET et Gail LEVIN, Valeska
GRISEBACH, Dieudo HAMADI, Olivier JOBARD, Virginie LINHART, Ladj LY, Jean-Paul
MATHELIER, Hind MEDDEB, Karim MOUSSAOUI, Mehrdad OSKOUEI, Fabian RÉMY,
Karim SAYAD, Bertrand TAVERNIER, Pierre-Yves VANDEWEERD, Olivier WEBER

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 55


Les lieux de projection
Le festival du film compte 10 écrans sur 5 grands sites différents : les trois salles de cinéma de la médiathèque La
Grande Passerelle, les cinq salles du cinéma Le Vauban, l’Auditorium du Grand Large, l’École de Marine Marchande
et le Théâtre Chateaubriand. 2718 places au total !

LE PALAIS DU GRAND LARGE LE CINÉMA VAUBAN 2 (LA GRANDE


Auditorium Chateaubriand (rez-de-chaussée) PASSERELLE)
Projections et rencontres 3 salles de cinéma, capacité totale : 450 places
Avec sa capacité d’accueil de 1000 places, l’Auditorium Salle 1 = 100 places (projections et rencontres)
est le lieu des grandes demi-journées thématiques qui Salle 2 = 200 places (projections et rencontres)
alternent projections et rencontres littéraires permet- Salle 3 = 150 places (projections et rencontres)
tant de prolonger la réflexion.
LE THÉÂTRE CHATEAUBRIAND
LE CINÉMA LE VAUBAN Le théâtre Chateaubriand (300 places) qui accueille
5 salles de cinéma, capacité totale : 868 places chaque année une programmation centrée autour de
Salle 1 = 309 places (projections et rencontres) la mer, de l’aventure (au sens large) et de l’exploration
Salle 2 = 80 places a, depuis plusieurs années, trouvé un public fidèle et
Salle 3 = 143 places passionné. Avec des projections, des rencontres, des
Salle 4 = 128 places demi-journées thématiques, des remises de prix…, le
Salle 5 = 208 places programme très varié permet aux festivaliers intéressés
par ces thèmes de trouver à chaque heure de la journée
une programmation à leur goût.

Les coups de coeur du festival


LES FILLES DU FEU LES RUMEURS DE BABEL

De Stéphane BRETON (Quark Productions/Arte De Brigitte CHEVET (Aligal Productions/France 3 Bre-
France/2016, 80’) tagne/2017/52’)
Persécutés par des ennemis implacables – l’État isla- Pendant trois mois, l'écrivain Yvon Le Men a partagé la
mique, l’armée turque et les troupes du régime de vie des habitants de Maurepas, un quartier sensible de
Bachar Al-Assad –, les Kurdes de Syrie se sont soulevés, Rennes. Il y fait des rencontres inoubliables, qui ont ins-
les femmes ayant pris les armes comme les hommes. piré son " poème-reportage≈ "≈ : Les rumeurs de Babel.
Durant huit mois, Stéphane Breton a filmé le quotidien Dans ses pas, le film porte un regard sensible sur cette
de ces femmes qui ont tout abandonné pour rejoindre quête poétique dans l'univers des HLM. Avec en voix
les rangs de la guérilla kurde en Syrie. Un documentaire off les mots d’Yvon Le Men, avec Vonne la Laotienne,
en immersion, un film de guerre sans combat, parce que Pascal l'illettré ou Dania la jardinière, il est question
faire la guerre c’est aussi attendre. Et Stéphane Breton de bruit, de pauvreté, de violence, mais aussi et surtout
attend à leurs côtés. Un film d’une infinie tendresse. de solidarité. Tous sont à la recherche de mots justes
pour raconter une réalité contrastée, qui mêle les rires
DES MOUTONS ET DES HOMMES aux larmes. Un parfum particulier de chaleur humaine
De Karim SAYAD (Close Up Films, Norte Productions, circule au pieds de ces tours…
Doha Film Institute/2017/88’) 

Alger, 2016. Habib, 16 ans, rêve de devenir vétérinaire.
Mais alors qu’il a arrêté l’école, il décide d’entraîner un
bélier nommé El Bouq espérant en faire un champion
de combats de moutons. Samir, 42 ans, n’a plus d’autres
rêves que de survivre aux difficultés de son quotidien
en vendant des moutons pour gagner un peu d’argent.

56 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


LES ÉTERNELS
 A TERCEIRA MARGEM
De Pierre-Yves VANDEWEERD (Cobra Films/Zeugma De Fabian RÉMY (Trem Chic/CinéVideoLab/2016/58’)
Films/2017/75’) Brésil, 1946 - João, fils de pionniers portugais, 10 ans,
Ce sont ces personnes, presque des fantômes ayant est enlevé par les redoutables Indiens Kayapó. Huit ans
survécu au conflit du Haut-Karabagh entre Arméniens et plus tard, il est rendu à sa famille natale. Ne s’adaptant
Azéris qui dure depuis près de vingt ans, que le cinéaste plus à la société dont il est issu, il décide finalement de
montre et écoute dans son film. Derrière eux, derrière rejoindre sa tribu adoptive. Près de 70 ans plus tard,
leurs corps errants, derrière leurs délires, ce qui reste le réalisateur Fabian Remy revisite la destinée de João
de l’effondrement de l’Union Soviétique au Caucase : avec son ami Thini-á, indien Fulni-ô, qui à 15 ans a quitté
des ruines, des espaces inhabités, des tombes, des ves- sa tribu dans le Nordeste brésilien, bouleversé par les
tiges de guerre, des tranchées d’où des soldats guettent violences pratiquées contre son peuple. Il vit depuis
un ennemi invisible.
 dans les grandes villes brésiliennes, s’obstinant à trans-
mettre sa culture à un public urbain. Progressivement,
VIVRE RICHE l'histoire de João et celle de Thini-á s'entremêlent pour
De Joël AKAFOU (Vrai Vrai Films/ Les films du Dja- poser un regard contemporain sur les rapports entre la
badjah/ Les films de la passerelle/2017/53’) société brésilienne et les minorités indigènes.
« Rolex le Portugais » a tenté « l'aventure≈ » au Burkina
Faso voisin, sans succès. Le voici de retour à Abidjan, WE BLEW IT
pour gagner beaucoup d'argent. Avec ses compagnons, De Jean-Baptiste THORET (Section 5/2017/136’)
âgés de 15 à 25 ans, il vit de l'économie informelle, en Comment l’Amérique est-elle passée d’Easy Rider à
particulier celle du « broutage », soit des arnaques sur Donald Trump ?
Internet, en profitant, des largesses pécuniaires de Que sont devenus les rêves et les utopies des années
blanches en mal d'amour ou de sensations, qu'ils vont 1960 et 1970 ?
ensuite brûler dans les maquis (débits de boisson) ou Qu’en pensent, aujourd’hui, ceux qui ont vécu cet âge
les boîtes. Cette immersion sans fard en cinéma direct d’or ?
ne décrit pas « un métier », comme le raconte Rolex au Ont-ils vraiment tout foutu en l’air ?
cinéaste, Joël Akafou, plutôt un « phénomène », inspiré Tourné en Cinémascope, du New Jersey à la Califor-
par le modèle de Doug Saka (mort en 2006), musicien à nie, ce road-movie mélancolique et élégiaque dresse
la carrière fulgurante qui a promu un modèle hédoniste le portrait d’une Amérique déboussolée, complexe, et
et désinvolte, et inventé le style du « coupé-décalé », chauffée à blanc par une année de campagne électorale.
célèbre dans toute l'Afrique de l'Ouest, et jusqu'en Inconsolable d’un âge d’or devenu sa dernière frontière
Europe. Les protagonistes de Vivre riche appartiennent romantique, elle s’apprête pourtant à appuyer sur la
à une jeunesse mutante, déboussolée par les années gâchette Trump.
de guerre civile, qui, au grand dam de la génération
précédente (qu'elle continue pourtant à craindre et KINSHASA MAKAMBO
respecter), entend ni plus ni moins « encaisser la dette De Dieudo HAMADI (L' Œil Sauvage/Bärbel Mauch film/
coloniale ». Flimmer Films/Alva films/Kiripifilms/RTS/ARTE France/
Al Jazeera/2017/70’)
DES RÊVES SANS ÉTOILE Christian, Ben et Jean-Marie luttent pour l’alternance
De Mehrdad OSKOUEI (OFP/2017/76’) 
 politique et la tenue d’élections libres dans leur pays, la
À Téhéran, dans un centre de détention et de réhabili- République Démocratique du Congo. Mais le Président
tation pour mineurs, des adolescentes détenues pour s’accroche au pouvoir... Comment changer le cours des
crimes et délits, voient leur vie s’écouler ou gré des évènements≈ ? Faut-il s’allier avec l’opposant historique
rires, des chants et de la mélancolie. L’ennui de leur vie et son puissant parti ? Le dialogue est-il encore possible
et la peur de ce qui les attends dehors, rythment leur ou doit-on se résoudre au soulèvement populaire et
quotidien. Le cinéaste Mehrdad Oskouei, filme avec une risquer un bain de sang≈ ?
grand proximité et beaucoup d’empathie, l’atmosphère Kinshasa Makambo nous plonge dans le combat de ces
et l’humeur de ces jeunes filles désabusées. trois activistes, que ni les balles, ni la prison, ni l’exil
ne semblent pouvoir arrêter…

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 57


Carte blanche à Stéphane Breton
Dans l’intimité du monde
Nous aimons son cinéma depuis plusieurs années. Nous lui avons proposé de sélectionner quelques films qui lui
ressemblent. « Voici 15 films que j’aime pour leur façon de regarder devant eux si jamais quelqu’un s’y trouvait.
Oui, assurément, il y a quelqu’un. » a-t-il répondu.

« Filmer l’intimité du monde, cela ne signifie pas forcément qu’on doive s’approcher autant qu’on peut.
Le grand photographe Robert Capa disait que si une photo était ratée, c’est qu’elle n’avait pas été prise
d’assez près. Mais ce n’est pas toujours vrai. S’approcher signifie parfois être impudique et dans ce cas
tout est raté. D’ailleurs, le spectateur ne manquera pas d’éprouver immédiatement de la gêne devant
une telle familiarité. Il faut être voyageur et non pas voyeur, il faut faire route vers les autres et non
pas regarder ce qu’on n’a pas le droit de voir. Mais rassurons-nous, entre l’indifférence et l’indiscrétion,
il existe une distance juste. Il faut être assez près pour s’exposer soi-même mais assez loin pour ne pas
être intrusif. L’intimité n’est possible qu’à condition d’être partagée par celui qui filme et celui qui est
filmé. Entrer dans la chambre des joies et des malheurs exige du filmeur qu’il fasse partie de ce qu’il
filme, qu’il accepte d’être jugé et regardé, qu’il se donne lui aussi. C’est ainsi que le chemin de l’homme
à la caméra imprègne le film d’une impression unique – celle de sa présence, invisible et envoûtante. »
Stéphane Breton
UNE VIE HUMBLE FOREST OF BLISS
Aleksandr Sokourov, 1997, 75 mn Robert Gardner, 1986, 90 mn
Une femme recluse dans la maison de papier où elle La ville de Bénarès, au bord du Gange, est le cimetière
coud des kimonos de deuil est accompagnée silencieu- de l’Inde. Les morts y sont amenés, brûlés, donnés au
sement par un visiteur dont on entend la respiration, fleuve. On a le sentiment étrange que le film est vu par
dont on perçoit la pensée, dont on vit la présence. Une les lieux, que son point de vue immanent est celui du
vie humble est vue par une autre vie humble. cosmos et du cycle de la vie. On a l’impression que celui
qui regarde est le monde lui-même.
PORTRAIT
Sergueï Loznitsa, 2002, 28 mn LES VACANCES DU CINÉASTE
De vieux paysans russes se tiennent droits et dignes Johan van der Keuken, 1974, 39 mn
devant une caméra mélancolique qui fait leur portrait. Un homme part en vacances. Il filme sa famille, ses voi-
En les voyant fredonner les comptines de leur enfance, sins, des gens de passage. Tout est décousu et recousu
on se demande si c’est eux que l’on regarde, ou ce qu’ils par son regard. On ne voit plus que lui alors qu’il n’ap-
furent. paraît jamais.
TISHE ! LE BOIS DONT LES RÊVES SONT FAITS
Viktor Kossakovsky, 2003, 82 mn Claire Simon, 2015, 144 mn
Filmés par celui qui regarde à sa fenêtre, les travaux de On se promène au bois et les gens racontent à celle qui
la rue ne cessent de se mordre la queue. Est-ce que les veut bien les entendre de quoi leurs vies sont faites.
trous ne seraient pas creusés pour en boucher d’autres ?
C’est la présence du filmeur qui donne à ce manège THE PASSING
absurde un air de comédie douce-amère. Bill Viola, 1991, 54 mn
Cette méditation d’une beauté obscure sur le passage de
BONHEUR vie à trépas et sur l’omniprésence du rêve laisse deviner
Sergueï Dvortsevoy, 1995, 23 mn une intériorité quelque part, une source, oui, une âme,
Être là ! devant les choses ! devant les gens ! devant une âme qu’on ne voit pas. Où est-elle ?
l’enfant qui s’endort ! Être là, car le monde déroule son
étrange chorégraphie sous nos yeux.

58 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


L’HOMME SANS NOM LE MONDE EXTÉRIEUR
Wang Bing, 2010, 92 mn Stéphane Breton, 2007, 52 mn
Un homme qui dort dans une grotte quelque part en Dans cette ethnographie à l’envers où il regarde ce qu’il
Chine et passe sa vie à ramasser du crotin est filmé avec connaît bien, un promeneur déambule dans les rues en
assiduité par une caméra. Le temps passé à le suivre bas de chez lui tout en se souvenant d’un pays lointain
nous en dit autant sur celui qui marche derrière que et de l’ami absent à qui il parle.
sur celui qui marche devant.
RETOUR À KOTELNICHT
LE FILMEUR Emmanuel Carrère, 2003, 105 mn
Alain Cavalier, 2005, 81 mn Ballotté par des événements imprévus, c’est devant la
Un homme filme ce qui lui tombe sous les yeux tout en caméra que se retrouve parfois celui qui nous raconte
exprimant spontanément ce qui lui vient à l’esprit. Cette l’histoire du meurtre d’une femme qu’il avait rencon-
invention poétique consistant à faire sourdre l’image trée, mais amoindri, perdu, troublé, sensible. Voilà un
de la parole ou la parole de l’image est unique dans le personnage auquel le film s’identifie, mais qui a l’air
cinéma. Elle donne un film où l’on ne sait si l’on a vu de ne rien ordonner.
ou entendu ce dont il s’agit.

Le cinéma de Bertrand Tavernier


« Imaginez que vous êtes au cinéma », en guise d’introduction de chacun des épisodes de sa série Voyage à tra-
vers le cinéma français. Bertrand Tavernier entreprend un voyage à travers les films et des cinéastes qui ont
marqué sa vie. Il commence avec Jacques Becker, qui pratiquait un cinéma à hauteur d'homme, poursuit avec
Jean Renoir, un génie à la personnalité controversée, puis évoque son passage chez le compliqué mais talentueux
Jean-Pierre Melville en tant qu'assistant et tente de réhabiliter Marcel Carné. Il déclare sa flamme à Jean Gabin,
le plus grand acteur selon lui, au firmament de son panthéon personnel. Hommage également aux compositeurs
Joseph Kosma et à Maurice Jaubert, qui a composé la musique de « L'Atalante »...

Bertrand Tavernier nous proposera également un western en lien avec les parutions de sa collection chez Actes Sud.

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 59


Films France 5
EN QUÊTE D’UNE NOUVELLE TERRE J’IRAI DORMIR CHEZ VOUS – ARMÉNIE
De Davina BRISTOW ( Brook Lapping/ France Télé- De Antoine de MAXIMY (Bonne Pioche/Avec la par-
visions/ BBC /90’) ticipation de France Télévisions/2018/52’)
La planète Terre est unique, elle est notre berceau, Équipé de ses petites caméras, Antoine de Maximy
notre histoire et notre maison. Nous y sommes parfai- parcourt le monde avec l’idée de se faire inviter chez
tement adaptés, mais notre population est en constante les gens.
augmentation et nous exploitons ses ressources natu-
relles sans nous soucier des conséquences. MISSION HANNIBAL
En 2010, Stephen Hawking déclare que l’humanité devra De Giulia CLARK (Lion Télévision/All3 Media / Avec
chercher une nouvelle planète à coloniser d’ici 1 000 la participation de France Télévisions, avec la par-
ans. Aujourd’hui, il a réduit ses prévisions à 100 ans et ticipation de Channel 4, Thirteen Productions, LLC
89 % des scientifiques spatiaux sont d’accord avec lui… pour NNET/2018/52’)
La course pour trouver un clone de la Planète Terre a En 218 avant notre ère, craignant l’invasion de Carthage
commencé. Où irons-nous, comment arriverons-nous là par les Romains, le général Hannibal Barca prépare une
et comment créerons-nous ce nouveau monde ? offensive militaire surprise. Il aurait réalisé l’impossible
L’homme est-il prêt pour le voyage interstellaire ? Le en traversant les Alpes avec une armée de 30.000 sol-
physicien et écrivain Christophe Galfard part à la ren- dats, 9000 chevaux et 37 éléphants. Mythe ou réalité ?
contre de ceux qui tentent de transformer ce rêve en Jusqu’à présent, personne n’a été en mesure de démon-
réalité. trer comment et par quelle route Hannibal aurait réussi
cet exploit. Malgré les qualités exceptionnelles de la
TIBET, LE CHEMIN DES VENTS cavalerie Numide, l’ascension a dû être pénible pour
De Hamid SARDAR (Dream Catcher Motion Produc- les hommes et les chevaux d’Hannibal, mais plus encore
tions≈ / Les Gens Bien Productions/ Avec la partici- pour ses éléphants. Ils devaient lutter contre la faim, le
pation de France Télévisions/2018/52’) froid et les chemins escarpés. Pour la première fois, des
Ani Rigsang, nonne bouddhiste, se sent prisonnière à historiens, des géologues et des vétérinaires s’associent
Lhassa et choisit de devenir une nonne errante. Elle pour tenter de prouver qu’Hannibal et son armée ont
parcourt son pays pour renouer avec les traditions bien accompli ce dangereux voyage. Comment et par
spirituelles tibétaines, aujourd’hui menacées de dis- où sont-ils passés ? Pour appuyer leur démonstration,
paraître. Son périple va la mener jusqu’à un temple les experts utilisent les dernières technologies et ras-
érigé dans les montagnes de l’Est, un lieu sacré où est semblent des indices archéologiques, géologiques et
encore enseigné une forme de yoga ancestral que l’on historiques.
nomme le chemin des vents.
NÉPAL, PAR-DELÀ LES NUAGES
ÎLE DE PÂQUES, L’HEURE DES VÉRITÉS D’Éric VALLI (Galatée Films/ Wind Horse/ Avec la
De Thibaud MARCHAND (TSVP/Avec la participation participation de France Télévisions/2018/90’)
de France Télévisions/2017/90’) Après les tremblements de terre des 25 avril et 15 mai
Ce n’est qu’une île perdue au milieu de l’Océan Paci- 2015 au Népal, les hommes se sont mobilisés pour
fique. Un confetti qui déchaîne pourtant toutes les reconstruire, réparer, se procurer de la nourriture, sans
passions car il renferme l’un des plus beaux trésors se plaindre, sans quémander, avec dignité.
de l’Histoire de l’humanité : de majestueuses statues
de pierre appelées Moai. Qui était ce peuple Rapa Nui
capable d’ériger de telles statues ? D’où venaient ces
hommes et ces femmes ? Et pourquoi cette civilisation
a-t-elle disparu ?
Trois archéologues de renommée mondiale ont mené
l’enquête pendant plus de vingt ans et sont aujourd’hui
capables de nous expliquer l’histoire de l’Île de Pâques.

60 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


PATAGONIE, L’ÎLE OUBLIÉE UN CONTINENT DERRIÈRE POUTINE ?
De Gilles SANTANTONIO ( MC4/ Les Films du Mille- D’Anne NIVAT, Fabrice PIERROT, Tony CASABIANCA
Pattes/Gédéon Programmes/Avec la participation (Troisième Œil Productions/ Petrouchovo 21e
de France Télévisions/2017/90’) siècle/Avec la participation de France Télévi-
Coincée entre les 40e rugissants et les 50e hurlants, sions/2018/75’)
Madre de Dios est un confetti dans la myriade d’îles Ils sont entrepreneurs, enseignants, artistes, médecins
des canaux de Patagonie. C’est l’une des rares régions ou popes. De tous âges, ces Russes vivent en couple,
de la planète encore inexplorée. Mais de nouveaux avec leurs enfants ou la famille élargie, de l’est à l’ouest
explorateurs ont décidé d’y aller pour partager la vie de leur immense pays. À Vladivostok, Irkoutsk, Kha-
d’une équipe confrontée à l’un des milieux naturels barovsk, Birobidjan ou Saint-Pétersbourg – petites et
les plus hostiles. Le gouvernement chilien qui a déjà grandes villes méconnues des Français –, ils racontent
octroyé le statut de réserve naturelle protégée à ces à Anne Nivat leur quotidien sous Poutine. Ces points
îles veut maintenant les inscrire à la liste du Patrimoine de vue variés, rarement entendus en Occident, des-
mondial de l’Humanité. sinent une palette de réalités et la complexité de la
vie quotidienne pour chacun. La journaliste a voulu en
finir avec les clichés occidentaux sur ce peuple qu’elle
connaît si bien. Elle se propose de raconter en quoi
ce pays n’est pas tout à fait celui que l’on nous décrit,
et pourquoi voter Poutine n’est pas, dans la tête des
Russes, forcément élire un « dictateur ».

Films France 3 Bretagne


MATINÉE LITTORAL - LE MAGAZINE DES LES RUMEURS DE BABEL
GENS DE MER De Brigitte CHEVET (Aligal Productions/France 3
Rencontrez chaque semaine ceux qui vivent du maritime Bretagne/2017/52’)
ou en sont tout simplement passionnés. Présentée par Pendant trois mois, l'écrivain Yvon Le Men a partagé la
Laurent Marvyle, cette émission se déplace de Dun- vie des habitants de Maurepas, un quartier sensible de
kerque à Saint-Jean de Luz, et vous invite à une bonne Rennes. Il y fait des rencontres inoubliables, qui ont ins-
navigation... piré son " poème-reportage " : Les rumeurs de Babel.
Matinée présentée par Laurent Marvyle avec la projec- Dans ses pas, le film porte un regard sensible sur cette
tion de quatre films et rencontres avec les réalisateurs. quête poétique dans l'univers des HLM. Avec en voix
Samedi 19 mai à 10h à La Grande Passerelle off les mots d’Yvon Le Men, avec Vonne la Laotienne,
Pascal l'illettré ou Dania la jardinière, il est question
de bruit, de pauvreté, de violence, mais aussi et surtout
de solidarité. Tous sont à la recherche de mots justes
pour raconter une réalité contrastée, qui mêle les rires
aux larmes. Un parfum particulier de chaleur humaine
circule au pieds de ces tours …

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 61


Tous les films...
68, MON PÈRE ET LES CLOUS, de Samuel BIGIAOUI (Petit à petit production/2017/84’)
690 VOPNAFJÖRDUR, de Karna SIGUROARDOTTIR et Sebastian ZIEGLER (Ziegler & Sigur ardóttir/2017/57’)
A TERCEIRA MARGEM
ANOTHER DAY OF LIFE, de Raul de la FUENTES Damian NENOW (Platige Films/Kanaki Films//80’)
ARA GÜLER, IL ÉTAIT UNE FOIS ISTANBUL, de Samuel AUBIN (Rhizome Production/2017/52)
AVANT LA FIN DE L’ÉTÉ, de Maryam GOORMAGHTIGH (4A4 productions/Intermezzo Films/2017/80’)
BRAGUINO, de Clément COGITORE (Seppia, Making Movie Oy/2017/49’)
CAB CALLOWAY, LE DANDY DE HARLEM, de Jean-François PITET et Gail LEVIN (Artline Films/Inscape Produc-
tions/ARTE France/2010/52’)
DÉFI BAÏKAL, AU DELÀ DE LA LUMIÈRE, de Olivier WEBER (2 caps production/2017/52’)
DES MOUTONS ET DES HOMMES, de Karim SAYAD (Close Up Films/Norte Productions/Doha Film Institute/2017/88’)
DES RÊVES SANS ÉTOILE, de Mehrdad OSKOUEI (OFP/2017/76’)
EN ATTENDANT LES HIRONDELLES, de Karim MOUSSAOUI (Les Films Pelléas/2017/113’)
EN QUÊTE D’UNE NOUVELLE TERRE, de Davina BRISTOW ( Brook Lapping/ France Télévisions/ BBC /90’)
FEELING A HOME, de Michalis KASTANIDIS (Fabula Productions/2017/26’)
FEW OF US, de Sharunas BARTAS (/1996/93)
FOREST OF BLISS, de Robert GARDNER (Film Study Center at Harvard/1986/90’)
GÉNÉSIS 2.0, de Christian FREI & Maxim ARBUGAEV (Christian Frei Filmproduktion GmbH, Schweizer Radio und
Fernsehen, ZDF/ARTE/2017/113’)
HOMMES DE MISAINE, de Jean-Paul MATHELIER (Tita B. Productions/2017/26’)
I’M NOT A WITCH, de Rungano NYONI (Soda Pictures/Clandestine Films/2017/94’)
ÎLE DE PÂQUES, L’HEURE DES VÉRITÉS, de Thibaud MARCHAND (TSVP/Avec la participation de France Télé-
visions/2017/90’)
J’IRAI DORMIR CHEZ VOUS - ARMÉNIE, de Antoine de MAXIMY (Bonne Pioche/Avec la participation de France
Télévisions/2018/52’)
KILLER OF SHEEP, de Charles BURNETT (/1977/81’)
KINSHASA MAKAMBO, de Dieudo HAMADI (L’ Œil Sauvage/Bärbel Mauch film/Flimmer Films/Alva films/Kiripi-
films/RTS/ARTE France/Al Jazeera/2017/70’)
L’HOMME SANS NOM, de Wang BING (WIL Productions/Galerie Chantal Crousel/CNAP/2009/92’)
L’ÎLE NUE, de Kaneto SHINDO (/1960/94)
L’INTELLIGENCE DES ARBRES, de Julie DORDEL (/2017/80’)
LE BOIS DONT LES RÊVES SONT FAITS, de Claire SIMON (/2015/146)
LE JOUR DU PAIN, de Sergei DVORTSEVOY (Sergeï Dvortsevoy/1998/54)
LE SOULÈVEMENT DE LA VIE, de Maurice CLAVEL (/1971/11’)
LES BIENHEUREUX, de Sofia DJAMA (Liaison cinématographique/Artémis Productions/2017/102’)
LES ÉTERNELS, de Pierre-Yves VANDEWEERD (Cobra Films/Zeugma Films/2017/75’)

62 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


LES FILLES DU FEU, de Stéphane BRETON (Quark Productions, Arte France Cinéma/2017/90’)
LES MIGRANTS NE SAVENT PAS NAGER, de Jean-Paul MARI et Franck DHELENS (Point du Jour/ Public
Sénat/2016/55’)
LES MISÉRABLES, de Ladj LY (Les Films du Worso/2016/16’)
LES RUMEURS DE BABEL, de Brigitte CHEVET (Aligal Productions/France 3 Bretagne/2017/52’)
LES SAISONS, de Artavazd PELECHIAN (Studio Erevan/1975/29’)
LES VACANCES DU CINÉASTE, de Johan VAN DER KEUKEN (/1974/39’)
MAKALA, de Emmanuel GRAS (Les Films du losange/2017/96’)
MAURICE CLAVEL - À ARMES ÉGALES (ORTF/1971/4’)
MISSION HANIBAL, de Guilia CLARK (Lion Télévision/All3 Media / Avec la participation de France Télévisions,
avec la participation de Channel 4, Thirteen Productions, LLC pour NNET/2018/52’)
NÉPAL, PAR-DELÀ LES NUAGES, de Eric VALLI (Galatée Films/ Wind Horse/ Avec la participation de France
Télévisions/2018/90’)
NORILSK, L’ÉTREINTE DE GLACE, de François-Xavier DESTORS (Les Films d’un Jour/2017/87’)
PATAGONIE, L’ÎLE OUBLIÉE, de Gilles SANTANTONIO ( MC4/ Les Films du Mille-Pattes/Gédéon Programmes/
Avec la participation de France Télévisions/2017/90’)
QUI A TUÉ LOUIS LE RAVALLEC ?, de Philippe GUILLOUX (Carrément à l’ouest/Tébéo/TébéSud/TVR/2013/90’)
SANS ADIEU, de Christophe AGOU (Les Enragés/2017/99’) ,
SI JE REVIENS, ERNEST PIGNON ERNEST ET LA FIGURE DE PASOLINI, de Collectif SIKOZEL (Collectif SIKOZEL
/2016/60’)
STORMY WEATHER, de Andrew L. STONE (20th Century-Fox/1943/78’)
SUR LE REBORD DU MONDE, de Hervé DRÉZEN (Z’azimut films, TVR Rennes 35 Bretagne, Tébéo - Télévision
Bretagne Ouest, TébéSud/2016/57’)
TIBET, LE CHEMIN DES VENTS, de Hamid SARDAR (Dream Catcher Motion Productions /Les Gens Bien Produc-
tions/ Avec la participation de France Télévisions/2018/52’)
TU SERAS SUÉDOISE MA FILLE, de Claire BILLET et Olivier JOBARD (SQUAW/Qwark Productions/2017/52’)
UN CONTINENT DERRIÈRE POUTINE ?, d’Anne NIVAT, Fabrice PIERROT, Tony CASABIANCA (Troisième Œil
Productions/ Petrouchovo 21e siècle/Avec la participation de France Télévisions/2018/75’)
UNE AUTRE MONTAGNE, de Anouck MANGEAT et Noémi AUBRY (Ozho Naayé/2017/82’)
UNE VIE HUMBLE, de Alexandre SOKOUROV (/1997/75)
VA, TOTO !, de Pierre CRETON (Andolfi/2017/94’)
VINCENNES, L’UNIVERSITÉ PERDUE, de Virginie LINHART (Agat Films & Cie/2016/95’)
VIVRE RICHE, de Joël AKAFOU (Vrai Vrai Films/ Les films du Djabadjah/ Les films de la passerelle/2017/53’)
VOYAGE À TRAVERS LE CINÉMA FRANÇAIS, de Bertrand TAVERNIER (Little Bear Productions/2017/8x 52’)
VOYAGE EN DIPHONIE, de Jean-François CASTELL (Les Films du Rocher/Routes Nomade/2017/)
WE BLEW IT, de Jean-Baptiste THORET (Section 5/2017/136’)
WOMAN AND THE GLACIER, de Audrius STONYS (Uku Films/2016/57’)

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 63


PHOTOGRAPHIE,
UNE AUTRE MANIÈRE DE REGARDER

Et comment cette manière de regarder entre en relation avec le monde, avec


les gens mais aussi avec la littérature et le cinéma. Tout au long de ces trois jours,
projections d’images et rencontres autour de la photographie.

Dans un monde saturé d’images, il nous parait essentiel de donner une place à un
autre type de photographie qui sorte du reportage et du photojournalisme, pour
faire place à une écriture plus personnelle.

PROJECTIONS D’IMAGES
Ewa & Piotr
de Lorenzo CASTORE (Noir sur Blanc, 2018)

Lorenzo Castore est l’un des photographes italiens les plus intéressants de sa génération. Avec Ewa et Piotr, il
nous livre l’histoire d’une rencontre improbable, presque monstrueuse. Elle aurait pu, comme tant d’autres, rester
le fait d’un instant, mais elle s’est transformée en une grande amitié. Entre 2007 et 2013, le photographe habite
en Pologne. Il croise un jour dans la rue une femme extravagante, qui refuse d’échanger le moindre mot avec lui.
Lorsqu’il parvient, grâce à une amie, à retrouver sa trace, Castore découvre les conditions de vie d’Ewa et de son
frère Piotr, dans un appartement décrépit d’une rue de Cracovie. Abandonnés à eux-mêmes, alcooliques, vivant
sans gaz, sans électricité, sans eau chaude, Ewa et Piotr dévoilent leur existence par bribes, et se laissent peu
à peu photographier. Castore entrecoupe ses propres photographies d’images d’archives, des photos de famille
que lui ont confiées le frère et la sœur.

Lorenzo Castore est un photographe qui prend des risques : il va à la rencontre de la misère, de l’humanité qui
souffre, des lieux de deuil, de malheur et de rejet. Il va là où personne n’a envie d’aller. Et il en ramène des mer-
veilles… Par son travail, dans lequel l’horreur et la beauté sont si proches, Castore nous incite à regarder l’autre
sans préjugés, sans œillères et sans peur. Il nous invite à plonger dans le grand chaudron du monde d’aujourd’hui.

« Dans un univers à la Dostoïevski, la photographie joue sa partition la plus complexe, celle qui invente
du temps, celle qui confronte le temps de la vie au souvenir, celle qui, sur les bases de l’imbrication du
passé et d’un devenir qu’elle impose, fabrique du récit, de la narration.
Avec une immense tendresse pour des personnages aussi décalés qu’excessifs, l’histoire d’Ewa et Piotr
s’articule autour de documents anciens, bribes d’un passé brillant, et d’images d’aujourd’hui, saisies
au vol d’un partage dépassant les contingences.
L’écoute sans jugement de Lorenzo Castore, sa capacité à tisser avec douceur les fils de la relation qu’il
entretient avec ses personnages, sa disponibilité et sa façon de s’effacer devant l’évidence de ce qu’il
partage, inventent un récit à la fois contemporain et hors temps dans lequel le vécu est plus intense que
toutes les fictions.≈ » Christian Caujolle

PROJECTIONS D’IMAGES
« EYES WILD OPEN, sur une photographie qui tremble »

70 ans de photographie, près de 30 photographes prestigieux, 17 nationalités, une exposition au Musée du Bota-
nique / Bruxelles. Eyes Wild Open rassemble et met en dialogue les œuvres de ces photographes inclassables
qui, depuis les années 1950 forment non pas un mouvement mais ce que l’on pourrait qualifier d’une famille.
Avec des photographies de≈ : William Klein, Robert Frank, Ed van der Elsken, Daido Moriyama, Koji Taki, Takuma

64 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


Nakahira, Yutaka Takanashi, Miyako Ishiuchi, Christer Strömholm, Anders Petersen, J.H Engström, Paulo Nozolino,
Dolorès Marat, Antoine d’Agata, Klavdij Sluban, Michael Ackerman, Jehsong Baak, Olivier Pin-Fat, Tiane Doan
Na Champassak, Lorenzo Castore, Arja Hyytiäinen, Jacob Aue Sobol, Alisa Resnik, Gilles Roudière, Stéphane
Charpentier, Gabrielle Duplantier, Yusuf Sevincli, Sohrab Hura, Sébastien Van Malleghem
En présence de Marie Sordat, commissaire d’exposition, du photographe Lorenzo Castore et de Christian
Caujolle qui signe une contribution dans le livre Eyes Wild Open (André Frère, 2018).

PROJECTIONS D’IMAGES
Résilience,
d’Antoine Agoudjian

«≈ Je suis parti en Irak en avril 2017 à Mossoul et en 2018 en Syrie dans le chaos afin de poursuivre ma quête sur ma
mémoire car montrer la souffrance des autres peuples, c’est évoquer celle dont je suis l’héritier, reconstituer ce
puzzle image par image car tous les lieux que j’ai sillonnés depuis 30 années en portent la trace. Je suis parti en
Irak pour photographier le chaos engendré par la guerre. Retrouvant tous les thèmes appartenant tragiquement
à mon héritage mémoriel, accompagnant durant un mois les militaires irakiens sur la ligne de front. J’ai aussi
et surtout photographié les conséquences de cette guerre sur la population prise en otage dans ces combats ».

PROJECTIONS D’IMAGES
En partance
de Dusans Šarotar

Cet écrivain slovène publie aux éditions Hoebecke un étrange roman aux allures de récit de voyage, un texte
mélancolique accompagné de ses photographies en noir et blanc, « à la croisée des mots, des paysages et de
la mémoire ». La photographie de Šarotar est très influencée par le travail du peintre et photographe allemand
Gerhard Richter. Ses images de tempêtes et ses ciels nuageux et tourmentés, rappellent énormément le travail
de Richter qui a d’ailleurs donné son titre original au livre de Šarotar, Panorama.
En partance, Hoebecke, 2018

PROJECTIONS D’IMAGES
L’œil du Voyageur,
de Nicolas Bouvier

Pèlerin d’exception, observateur au regard exercé, Nicolas Bouvier, reconnu comme un écrivain majeur, était aussi
un photographe, aujourd’hui encore ignoré. Les photographies de Nicolas Bouvier sont d’une grande simplicité,
elles révèlent beaucoup de l’auteur et de sa manière de flâner avec une sincérité absolue. Sa curiosité, son res-
pect d’autrui et sa volonté de conjurer la surdité au monde confèrent à ses images une authenticité essentielle.
Cette projection se déroulera dans le cadre de l’après-midi Nicolas Bouvier et sera accompagnée d’une lecture
de ses poèmes.

PROJECTIONS D’IMAGES
Seules les montagnes sont nos amies
de Gaël Le Ny et François Legeait

C’est à l’occasion d’un reportage en Palestine, à Haïfa, que le photographe François Legeait rencontre Gaël Le
Ny, professeur de photographie à l’école MJM de Rennes investi pour le peuple kurde depuis 2002. Les deux
comparses ayant en commun un intérêt pour les peuples opprimés et les populations en difficulté s’associent
pour un projet photo autour du quartier de Ben U Sen (« Moi et Toix ») qui occupe un vallon au pied des remparts
de Diyarbakir (Turquie) peuplé par une communauté d’environ 18.000 âmes, en majorité des familles venues
des villages kurdes rasés par l’armée dans les années 1990, mais aussi des Tziganes, et, depuis peu, des réfugiés
arrivés de Syrie, toute proche. Depuis, ils ont poursuivi leur chemin sur les traces du peuple Kurde et publient
en mai 2018 chez Bleu Autour Seules les montagnes sont nos amies.

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 65


EXPOSITIONS

Le roman s’écrit en bande dessinée


GRAND LARGE, ROTONDE JACQUES CARTIER

Depuis quelque temps, les adaptations littéraires en bande dessinée fleurissent sous les plumes d’artistes qui
s’emparent avec ferveur de grands classiques, de romans, de biographies, nous livrant une version très person-
nelle de leurs textes favoris.
À travers plus d’une centaine de planches originales, l’exposition invite à la découverte et à la relecture de
textes captivants.
JEAN HARAMBAT se penche sur les derniers chants de l’Odyssée et nous conte le retour d’Ulysse à Ithaque
assorti des commentaires d’hellénistes avertis≈ : Ulysse, les chants du retour (Actes Sud BD, 2014), puis il ter-
mine le roman inachevé de Stevenson Hermiston, le juge pendeur (Futuropolis 2018). Souhaitant dénoncer le
consumérisme exacerbé de notre époque, MARTIN VEYRON s’empare avec bonheur de la nouvelle de Tolstoï Ce
qu’il faut de terre à l’homme (Dargaud 2016) tandis que DAVID SALA transcrit à l’aquarelle dans un découpage
brillant Le joueur d’échecs de Stefan Zweig (Casterman, 2017).
Habitué d’Albert Camus dont il a déjà adapté L’hôte et L’étranger (Gallimard BD, 2009 et 2013), JACQUES FERRAN-
DEZ nous dépeint la vie de Jacques Cormery, enfant d’Alger dans le roman autobiographique Le premier homme
(Gallimard BD, 2017). Avec la délicatesse qu’il convient face au terrible récit autobiographique de Sorj Chalan-
don, STÉPHANE GNAEDIG interprète subtilement Profession du père (Futuropolis, 2018) alors que TERKEL
RISBJERG joue à merveille de l’encre de Chine pour camper la terrible héroïne du roman de Ron Rash, Séréna
(Sarbacane, 2018). Et enfin un grand classique illustré de mains de maître par l’artiste russe ANTON LOMAËV,
Moby Dick (Sarbacane, 2017).

Rimes et chutes drolatiques,


quand l’humour bouscule les albums jeunesse
GRAND LARGE, SALLE BOUVET

Chien, chat (voire chat assassin), éléphant rose, petit ours, lion carnivore, sac à main boulimique, tire-bouchon
superhéros, gants Mapa amoureux… quel est cet inventaire loufoque≈ ? Les auteurs jeunesse rivalisent d’humour
et de drôlerie pour détendre les zygomatiques des bambins et les faire jouer de rimes et de mots.
Un florilège d’auteurs jeunesse se presse dans l’exposition pour vous entraîner dans leurs univers débridés.
Petit Ours et Pomelo, les héros attachants de BENJAMIN CHAUD, seront au rendez-vous, Promenons-nous
dans les bois (Hélium, 2017), Pomelo grandit (Albin Michel Jeunesse, 2017).
VÉRONIQUE DEISS nous présente les aquarelles du célèbre Chat assassin, 3 tomes chez Rue de Sèvres (2014,
2015, 2017), tandis que BRUNO GIBERT nous conte 45 vérités sur les chats (Albin Michel, 2017). Les toutous de
DOROTHÉE DE MONFREID seront également présents tout en préparant Le goûter sur la lune (L’école des
loisirs, 2017), où ils croiseront peut-être les irrésistibles Héros surprises de GILBERT LEGRAND (Sarbacane, 2017).
Gare aux méchants, le réel est plein d’inattendu sous la plume caustique d’ANDRÉ BOUCHARD : L’abominable
sac à main (Seuil Jeunesse, 2013), Les lions ne mangent pas de croquettes (Seuil Jeunesse, 2016), Une si
charmante verrue sur le nez (Seuil Jeunesse, 2017). La tendresse l’emporte sous les fraîches couleurs de GILLES
BACHELET qui nous conte Une histoire d’amour (Seuil Jeunesse, 2017) aux héros surprenants. Valseront-ils avec
les étranges et douces céramiques de NATHALIE CHOUX qui dansent La valse de Noël de Boris Vian (Grasset
jeunesse, 2017), ou tomberont-ils dans Le trou (La Joie de Lire, 2013), drôle et imprévisible album du norvégien
Oyvind Torseter qui chasse aussi le troll avec décontraction, Tête de mule (La Joie de Lire, 2016).
C’est ce que vous saurez en visitant cette exposition pétillante et joyeuse, riche de plus d’une centaine d’originaux !

Tous les illustrateurs seront présents sur le festival et nombre d’entre eux animeront des ateliers pour les enfants.

66 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


Quand l'Afrique s'éclairera
Pascal Maître
GRAND LARGE, SALLE VAUBAN

« L’Afrique ne peut continuer à éclairer les autres continents grâce à ses ressources en restant elle-même
dans l’obscurité. »
Macky Sall, président du Sénégal

Lauréat du Grand Prix AFD Polka du Meilleur Projet de reportage photo en 2016, Pascal Maître nous questionne
sur ce paradoxe : lorsque l’on observe les images satellites composites, l’hémisphère nord interpelle sur une
« pollution lumineuse » pendant que l’Afrique apparaît comme « éteinte ». En zone rurale, 7% des habitants ont
accès à l’électricité sur ce continent. Pourtant, l’Afrique dispose de ressources inépuisables, le soleil, le vent et
l’eau qui permettraient de produire de l’électricité à grande échelle. Ce reportage vise à mettre en lumière les
enjeux et l’importance de l’accès à l’électricité en Afrique, ce continent lumière.

« PASCAL MAITRE : PASCAL L’AFRICAIN »

En partenariat avec la MEP et le magazine Polka, l’Agence Française de Développement a obtenu triple satisfaction
après avoir primé en 2016 Pascal Maitre dans la catégorie « Meilleur projet de reportage ».
- Pour faire la démonstration que le talent des photographes primés est corollaire de sa raison d’être en contri-
buant à mieux faire connaître le rôle majeur de l’AFD dans 90 pays.
- En donnant aux lauréats la possibilité d’aller au long cours enquêter, témoigner de l’urgence des solutions à
apporter aux problématiques économiques, sociales et humaines, qui affectent trop un continent en général,
un pays en particulier.
- Pour mieux sensibiliser l’opinion publique sur des sujets de reportage écartés, déniés d’intérêt présumé par
une presse magazine trop à l’étroit dans son domaine réservé.

Les photos ici exposées de Pascal Maitre, très reconnu de par le monde, permettent d’apporter, selon ses propres
mots : « un peu de lumière sur cette immensité noire qu’est l’Afrique Subsaharienne ». Car pour nous alerter sur
cette catastrophe persistante il ne pouvait y avoir meilleur choix que « Pascal, l’Africain » dirait Amin Maalouf pour
battre le tambour, djembé ou dunumba depuis les villages du Bénin ou du Sénégal parmi les huit pays parcourus
et résonner jusque dans notre lumineuse « tribu » d’Occidentaux privilégiés par le génie d’Edison.
Car non sans humour ambiant, parlant de « détestage » au lieu de délestage lors de fréquentes coupures d’élec-
tricité, une population de 621 millions d’habitants vit la double obscurité de la nuit tombante et l’opacité d’une
volonté politique trop souvent absente. L’Afrique n’exploite que 3% de son potentiel hydroélectrique en ne
produisant que 2,6% de la production mondiale selon Le Point Afrique.
Cruelles données derrière lesquelles se cache une réalité que Pascal Maitre révèle avec passion, pudeur et grande
estime pour ces peuples africains, pères, mères et enfants de la débrouillardise obligés de s’éclairer à la lampe
à pétrole, pour accoucher, enseigner, apprendre pendant ces nuits d’encre. Noir c’est noir et pas qu’en chanson
dans une Afrique laissée sur le bas-côté d’un progrès en marche… arrière* !

Coloriste hors pair, paysagiste ou portraitiste remarquable, pour ne jamais faire dans la caricature de couleur ou
de peau, Pascal Maitre nous restitue le paradoxe criant de vérité en 25 images, d’une présence qui est la sienne,
pour mieux nous éclairer sur la cruelle absence d’une lumière qui fait tant défaut au continent africain.
Des solutions technologiques de transition énergétique, photovoltaïque ou éolienne sont en cours comme dans
la centrale solaire Synergie II à Bokhol au Sénégal. Elles n’ont pas échappé à l’œil expert de Pascal Maitre, le
plus à même de nous donner à voir les besoins d’une Afrique dans l’urgence.

ALAIN MINGAM - Commissaire d’exposition


Président du Jury du PRIX PHOTO AFD
* Polka Magazine du 28-08-2017

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 67


Images et colonie
UN PARTENARIAT AVEC L’ACHAC
GRAND LARGE, ROTONDE SURCOUF

Cinquante-cinq ans après les décolonisations, cette exposition se présente comme un lieu de mémoire≈ ; elle vise
à mieux connaître les images d’hier pour décoder nos représentations d’aujourd’hui et comprendre autrement
l’histoire coloniale de la France.
En France, quatre étapes distinctes ont marqué l’histoire de la colonisation : un premier temps, qui court des
origines des conquêtes coloniales (XVIe siècle) jusqu’à la IIe République (1848), avec une rupture majeure en 1763
provoquée par la guerre de Sept Ans ; puis, après un demi-siècle de repli, une ère d’expansion territoriale conti-
nue jusqu’à la Première Guerre mondiale (1849-1914) ; vient ensuite l’époque charnière de l’entre-deux-guerres,
qualifiée d’apogée colonial (1915-1945) ; et enfin, la période contemporaine marquée par les décolonisations
(1946-1962) qui se prolonge, aujourd’hui, sous forme d’héritages à travers un long débat sur les « mémoires colo-
niales », les immigrations postcoloniales et les mutations des territoires ultramarins au cœur de la République.
C’est à mi-parcours de cette longue histoire, en 1895, que pour la première fois le terme de « colonialisme » est
utilisé. En 1905, Paul Louis écrit un ouvrage de dénonciation sous le titre Le Colonialisme, mais il faut attendre
1931 pour que le terme fasse son entrée dans le dictionnaire Larousse.
Jusqu’aux décolonisations, images et discours de glorification furent les alliés puissants de la colonisation qui a
servi de socle sur lequel la France a légitimé son œuvre outremer pendant qu’elle l’élaborait. Quelles représen-
tations a-t-elle donc produites et quelles traces a-t-elle laissées dans notre inconscient collectif ?
Pour y répondre, il faut plonger dans le « bain colonial » et analyser les images et les discours qui ont accompagné
cette longue histoire. Ces images, omniprésentes, qui s’immisçaient dans chaque moment de la vie, des images
de propagande, des images de séduction (cinéma, publicité, spectacle…), mais aussi des images éducatives et
divertissantes, des images faites souvent d’exotisme et parfois de violence, des images de promotion économique
ou de recrutement militaire pour soutenir l’action coloniale.
Elles ont non seulement mis en scène le « destin civilisateur de la France », mais elles ont également diffusé dans
toute la société une véritable culture coloniale. Il faut expliquer les mécanismes de fabrication de ces images
pour comprendre comment elles ont diffusé, en profondeur, les messages de la propagande capable de séduire
un large public, et imprimé dans les esprits des représentations des populations colonisées qui ont participé de
la construction du racisme et des discriminations.

Guillaume Sorel, Gérard Rondeau


un maître du fantastique "J'avais posé le monde
LA GRANDE PASSERELLE
sur la table"
24 AVRIL – 21 MAI 2018
GRAND LARGE, SALLE CHARCOT
Vivant depuis de nombreuses années en Bretagne, terre
de légendes s’il en est, Guillaume Sorel est un auteur Après Sarah Moon, le festival poursuit son invitation
habité par l’étrange, le surnaturel. Esprits, fantômes, à découvrir des photographes de l’intime, de l’humain,
mauvais œil, maléfices hantent son œuvre très expres- habités par une vision artistique dessinée dans le noir
sive. Trois adaptations littéraires, Alice au pays des et blanc. Une exposition - hommage à Gérard Rondeau
merveilles, Le Horla (Rue de Sèvres, 2014), Les derniers dont Frédéric Vitoux, son ami, parle ainsi : « Les ombres,
jours de Stefan Zweig (Casterman, 2012), mais aussi son les silences, les contrecoups, les souffrances qui s’at-
dernier album, à paraître en mai 2018 chez Glénat, Blue- tardent, voilà ce qui le touche. Si le photographe est un
bells Wood, récit fantastique peuplé de sirènes, seront voyeur, alors Gérard Rondeau n’est pas un photographe.
évoqués dans l’exposition. Une trentaine de planches Il préfère détourner son regard. Mais c’est en le détour-
originales en couleur directe pour mesurer le talent de nant, miracle, qu’il finit par tout voir. »
dessinateur et d’aquarelliste de cet artiste hors pair.

68 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


LE FESTIVAL JEUNESSE
EN OUVERTURE : LES SCOLAIRES

LE CONCOURS DE NOUVELLES

LE FESTIVAL DES PLUS JEUNES

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 71


LES JOURNÉES SCOLAIRES

Les 17 et 18 mai 2018, près de 2.000 jeunes de 5 à 18 ans, écoliers, collégiens, lycéens
et apprentis, venus des 4 départements bretons, débarquent dans la cité malouine !

Cette année, nous proposons aux classes deux thèmes qui font particulièrement échos à l’actualité. Le premier :
USA, le chemin de la liberté, les plongera dans la singulière histoire des États du sud des États-Unis à travers
des romans contant, chacun à leur manière, les espoirs d’une jeunesse en quête de liberté et d’émancipation.
Esclavage, ségrégation, mouvement des droits civiques... l’Amérique est face à son Histoire, et les récentes mani-
festations de suprémacistes blancs montrent qu’il reste encore un bout de chemin à parcourir.
Le deuxième : Entre deux mondes : exil, exode et migration, est un thème fort qui accompagne depuis tou-
jours le festival. Écrire la migration, l’exil, la perte de soi, la double culture... nombreux sont les écrivains de
langue française qui choisissent de mettre en scène une identité plurielle « entre-deux monde ». Souvent car ils
ont eux-mêmes subi ou choisi l’exil. Les auteurs invités disent cet entre-deux, le télescopage des cultures, des
langues, l’expérience de l’exil – et la force alors du roman, pour habiter l’inconnu du monde, lui forme et visage.
Bref, une belle aventure vous attend, cette année encore, avec Étonnants Voyageurs, pour appréhender le monde.

Le festival des écoles :


spectacles, expositions, rencontres...
MONDE D’ÉCRIVAINS RIMES ET CHUTES DROLATIQUES,
QUAND L’HUMOUR BOUSCULE LES AL-
Les classes rencontrent de talentueux auteurs BUMS JEUNESSE
jeunesse : STEPHANE TAMAILLON et FLORENCE
CADIER. Elles pourront également visiter le Salon du Exposition au Grand Large, salle Bouvet.
livre qui leur est dédié pour la journée. Voir partie Expositions du dossier de presse.

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 73


Une journée lycéens et apprentis de
Bretagne :
Entre deux mondes : exil, exode et migration
Après s’être plongées dans la lecture d’un des quatre LE CAFÉ LITTÉRAIRE
romans au programme, 30 classes bretonnes se donnent En tête-à-tête avec les auteurs, une rencontre préparée
rendez-vous le vendredi 18 mai à Saint-Malo pour pré- depuis des mois où les classes vont pouvoir débattre sur
senter aux auteurs leur carnet de bord, et surtout passer le livre étudié et présenter le carnet de bord littéraire
une journée passionnante≈ ! et artistique qu’elles ont concocté...
LES AUTEURS : LA PROJECTION - RENCONTRE
INSA SANE (Sarcelles-Dakar, Sarbacane), PAOLA Le documentaire Tu seras suédoise ma fille d’OLIVIER
PIGANI (Venus d’ailleurs, Liana Levi), VELIBOR COLIC JOBARD et CLAIRE BILLET, entraînera les lycéens à la
(Manuel d’exil, Folio SF), WILFRIED N’SONDÉ (Le découverte d’Ahmad et Jihane, un couple de réfugiés
cœur des enfants léopards, Actes Sud) syriens et de l'histoire de leur exil en Suède.
LE SALON DU LIVRE LES RENCONTRES
Les lycéens pourront explorer le Salon du livre en choi- Nous proposons aux lycéens de rencontrer un profes-
sissant des ouvrages pour leur CDI, grâce à un carnet de sionnel de la chaîne du livre.
chèques-livres offert par la Région Bretagne. Quelque
300 maisons d’édition les y attendent avec un grand
choix d’ouvrages.
LES EXPOSITIONS
Visites commentées en avant-première des belles expo-
sitions du Festival...

« Passeports pour l’ailleurs », le festival


des collégiens Bretons :
USA, le chemin de la liberté
Le jeudi 17 mai, les 18 classes de collège ouvrent le bal LA CHASSE AU TRÉSOR
à Saint-Malo pour une grande journée au cœur du sud Au cœur du Salon du livre, ils mèneront l’enquête à la
des États-Unis. recherche d’un trésor caché...
LES AUTEURS L’EXPOSITION
STÉPHANE TAMAILLON (Les griffes du klan, Seuil Visite libre ou commentée en avant-première de l’ex-
jeunesse), FLORENCE CADIER (Le rêve de Sam, Galli- position sur l’humour et le non-sens en illustration
mard jeunesse), ANNELISE HEURTIER (Sweet Sixteen, jeunesse.
Casterman jeunesse), TRISTAN KOËGEL (Bluebird,
Didier jeunesse) LA RENCONTRE
La journaliste JOSIANE GUÉGUEN, associée au défi
LE DÉFI PRESSE-FICTION presse-fiction, offrira aux collégiens un commentaire
Guidés par JOSIANE GUÉGUEN, les collégiens ont trans- personnalisé sur leur production.
formé leur classe en salle de rédaction et produisent
une adaptation journalistique de l’œuvre choisie.

74 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse


CONCOURS DE NOUVELLES
ÉTONNANTS VOYAGEURS
« Dire la guerre » AVEC SORJ CHALANDON

« Savez-vous ce qui est le pire dans la guerre ? Ce n’est pas d’y aller mais d’en revenir.
On part à la guerre pour des centaines de raisons. Bonnes, mauvaises, absurdes, choisissant de combattre
ou ne le désirant pas. On part à la guerre la peur en gorge ou la fleur au fusil. On part sans savoir ce
qu’elle va faire de nous, la guerre. Et lorsqu’on en revient, ce n’est jamais tout à fait vivant. Pas mort,
non plus. Juste épargné. On a laissé là-bas des lambeaux de soi et l’on rentre avec un barbare caché
dans son ventre. La guerre était « juste » ? On revient constellé de médailles. La guerre ne l’était pas ?
On rentre épuisé de remords. Dans les deux cas, solitude et silence hanteront les nuits du combattant.
Alors écrivez sur la guerre. Et désirez ardemment la paix... ».
SORJ CHALANDON, parrain du Concours de nouvelles 2018

Dans le cadre de cette 29e édition du Festival, le concours d’écriture a une nouvelle fois su mobiliser les écrivains
en herbe. Organisé pour les jeunes de 11 à 18 ans résidant en France métropolitaine et en Outre-mer, ce concours
d’ampleur nationale a éveillé l’intérêt de près de 6.000 plumes et près de 3.000 nouvelles nous sont ainsi par-
venues au cours du mois de mars. Chacune donnait suite à l’un des deux incipit écrits par le parrain du concours.

Les nouvelles reçues, regroupées par académie, ont fait l’objet d’une première sélection. Près de 70 d’entre elles
seront ainsi primées et une quinzaine seront retenues pour la finale nationale. Ces dernières seront publiées
dans un recueil, édité et diffusé en septembre 2018 grâce au soutien de la MGEN. Les trois lauréats nationaux
sont conviés à Saint-Malo avec leur famille pour recevoir leur prix des mains de SORJ CHALANDON, découvrir
leur classement et partager un moment d’échange autour de leur nouvelle avec des éditeurs, écrivains et pro-
fessionnels du livre, tous membres du jury national !

Remise de prix le samedi 19 mai 2018.

Avec le soutien de l’Académie de Rennes

Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse 75


LE FESTIVAL DES PLUS JEUNES

Pour les 3-15 ans, nous proposons tout un programme d’activités autour d’une sélec-
tion de livres et de films jeunesse, entre projections, rencontres, lectures, expositions,
spectacles de contes avec les auteurs et illustrateurs suivants :

- ALBUMS : GILLES BACHELET, BENJAMIN CHAUD, NATHALIE CHOUX, ANDRÉ BOUCHARD,


VERONIQUE DEISS, BRUNO GIBERT, GILBERT LEGRAND, DOROTHÉE DE MONTFREID,
ØYVIND TORSETER
- ROMANS : ALEX BELL, ESTELLE FAYE, TRISTAN KOËGEL, S. E. GROVE, ANNELISE HEUR-
TIER, NATHALIE PAPIN, STEPHANE TAMAILLON, INSA SANE
- BD : PIERRE ALLARY, OLIVIER ENSELME JACQUES FERRANDEZ, SÉBASTIEN GNAEDIG,
JEAN HARAMBAT TERKEL RISBJERG, DAVID SALA, GUILLAUME SOREL, MARTIN VEYRON

RENCONTRES LITTÉRAIRES L’ÎLE AUX TRÉSORS


Pour écouter les écrivains nous parler de leur univers, Au cœur du Festival, un grand chapiteau entièrement
ou de leur dernière parution, rendez-vous chaque jour dédié au bonheur et au bien-être des jeunes festivaliers
en salle Canada ou à la Maison de l’Imaginaire. (pour les 3-12 ans). Avec des ateliers animés par les
auteurs et illustrateurs, des jeux, des livres, des cous-
LE SALON DU LIVRE JEUNESSE sins et tout le matériel pour bricoler, dessiner, peindre,
Dans la première partie de l’espace Quai Saint-Malo, coller, découper et de nombreux animateurs fins prêts
des librairies jeunesse vous présentent le meilleur de à s’amuser... En un mot : le paradis des petits !
la production éditoriale jeunesse. Avec tout au long
du week-end, des auteurs et illustrateurs talentueux ATELIERS AVEC LES ILLUSTRATEURS ET
en signature, pour vous permettre de repartir avec de AUTEURS JEUNESSE (5-12 ANS)
superbes albums ou romans dédicacés. L’occasion de Chaque jour, petits créateurs et jeunes curieux sont
flâner pour faire de belles découvertes, mais aussi d’y attendus dès 10 heures dans les deux espaces ateliers,
retrouver les artistes exposés ou les auteurs jeunesse fonctionnant en continu tout au long du week-end, pour
entendus en rencontres. dessiner, peindre, découper, imaginer...
Avec les auteurs intervenant dans les rencontres, Notre souhait : proposer une médiation directe entre
mais aussi beaucoup d’autres : MARIE-ANNE ABES- les artistes invités du Festival et les enfants.
DRIS, JEAN-PHILIPPE ARROU-VIGNOD, GILLES Avec  : ANDRÉ BOUCHARD, BENJAMIN CHAUD,
BACHELET, BARROUX, GWENAËLLE BARUSSAUD, NATHALIE CHOUX, VERONIQUE DEISS, BRUNO
JEAN-MICHEL BILLIOUD, JEAN-SEBASTIEN BLANCK, GIBERT, DAVID SALA.
CRUSCHIFORM, DOROTHEE DE MONTFRIED, VERO- Inscriptions sur place
NIQUE DEISS, ASTRID DESBORDE, BRUNO GIBERT,
YVES GREVET, BÉNÉDICTE GUETTIER, EMILIE HAREL, MAIS AUSSI : UN ACCUEIL EN CONTINU
JULES, PAULINE MARTIN, JEAN-CLAUDE MOURLEVAT, PAR L’ÉQUIPE DES MANGE-LIVRES
ISABELLE PANDAZOPOULOS, BENJAMIN PERRIER, Une bibliothèque, équipée de nombreux et douillets
ERIC SIMARD, ZELDA ZONK, VIVIANE MOORE, STE- coussins et fauteuils permettant de profiter des livres
PHANE BERLAND et bien d’autres encore ! mis à disposition par la Médiathèque de Saint-Malo.
Un espace « jeux » avec des jeux d’éveil, de société, de
UN JEU CONCOURS AUTOUR DE L’EX- constructions, d’adresse, à utiliser seuls ou à plusieurs
POSITION L’HUMOUR DANS LA LITTÉRA- pour tous les âges et tous les goûts. Un espace « tout-pe-
TURE JEUNESSE tits », avec le change, l’allaitement et tout le nécessaire
Un jeu concours sera distribué aux 8-12 ans pour leur pour chauffer les repas des plus jeunes.
permettre de découvrir l’exposition en se glissant dans Inscription obligatoire par les parents, pour des
la peau d’un enquêteur. tranches horaires de 3 heures maximum.
Heureusement, de nombreux indices seront disponibles
dans les planches exposées pour leur permettre de
résoudre leur enquête. Tirage au sort chaque soir pour
départager les gagnants.

76 Saint-Malo Étonnants Voyageurs I Dossier de presse

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