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Les nouveautés de la LF 2016 portent sur l’adoption de la fiscalité des contrats de financement
(leasing, ijâra, murabaha, istisna, salam) conclus par les établissements de crédits aux
institutions de micro finance régies par le décret-loi n° 2011-117 du 5 novembre 2011 en
matière de retenue à la source, de TVA et de droit d’enregistrement.
Les personnes physiques exerçant une activité BIC, imposable selon le régime forfaitaire, qui
optent pour l’imposition selon le régime réel ou ceux classées dans le régime réel et dont le
chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 150 mille dinars, peuvent opter pour la détermination
de leur bénéfice net sur la base d’une comptabilité simplifiée basée sur la tenue :
- d’un registre coté et paraphé par les services fiscaux compétents sur lequel sont inscrits
au jour le jour les produits bruts et les charges sur la base de leurs pièces justificatives ;
- d’un livre d’inventaire coté et paraphé par les services fiscaux compétents sur lequel
sont portés annuellement les actifs immobilisés et les stocks.
Lesdites personnes :
- sont tenues de joindre à leur déclaration un compte de résultat selon un modèle établi
par l’administration et un relevé détaillé des amortissements.
- ne peuvent bénéficier du régime de déduction des provisions qui demeure conditionné
à la tenue d’une comptabilité conforme au système compte des entreprises.
- Ne peuvent bénéficier des avantages fiscaux au titre des bénéfices provenant de
l’activité et des bénéfices réinvestis.
Pour les personnes physiques et nonobstant les dispositions du minimum d’impôt (60% de l’IR
dû avant déduction), sont déductibles de l’assiette de l’IR, les deux tiers des revenus provenant
des :
- bénéfices réalisés dans le cadre de projets à caractère industriel ou commercial
bénéficiant du programme de l'emploi des jeunes ou du fonds national de la promotion
de l'artisanat et des petits métiers.
- bénéfices réalisés par les entreprises individuelles exerçant une activité artisanale,
agricole, de pêche ou d'armement de bateaux de pêche.
Le bénéfice de la déduction est subordonné à la tenue d'une comptabilité conforme à la
législation comptable des entreprises.
Commentaire : étant rappelé que les bénéfices précités sont soumis à l’IS au taux de 10% en
cas d’exploitation sous forme sociétaire (personne morale). La nouvelle mesure vient de
régulariser une injustice fiscale afin de s’aligner au régime d’imposition des bénéfices et
revenus provenant de l’exportation.
Les personnes qui réalisent des revenus dans la catégorie des bénéfices des professions non
commerciales (BNC) sont tenues d’émettre des notes d’honoraires au titre des services qu’ils
réalisent. Les obligations relatives aux mentions obligatoires et à la liste détaillée des factures,
prévues par l’article 18 du code de la TVA, s’appliquent aux notes d’honoraires.
Les mesures relatives à la facture quotidienne globale et les modalités de défalcation de la TVA
leur sont applicables.
Commentaire : la nouvelle mesure n’a aucun impact sur la maîtrise de l’évasion fiscale ; il ne
s’agit que d’un fardeau supplémentaire sans aucune valeur ajoutée instaurer dans le but de
réclamer les sanctions fiscales pénales en matière de facturation. Une mesure sans effet, car :
- il a été omis d’exiger le droit de timbre de 500 millimes sur les notes d’honoraires
individuelles ou globales ;
- même en absence d’une note d’honoraire individuelle, le professionnel est toujours
contrôlable à travers le mécanisme des retenues à la source ;
- les notes honoraires journalières émanent d’une déclaration du professionnel, laquelle
est sujette d’un problème de fraude fiscale.
Les revenus exceptionnels non rattachés à l’activité réalisés par les sociétés soumises à l’IS au
taux de 10% sont désormais imposables au taux de 25%.
Toutefois, les revenus et les bénéfices exceptionnels liés à l’activité principale suivent le même
régime d’imposition que les revenus et bénéfices provenant de l’activité. Il s’agit :
- des primes d’investissement accordées dans le cadre de la législation relative à
l’incitation à l’investissement, des primes de mise à niveau accordées dans le cadre d’un
programme de mise à niveau approuvé et des primes accordées dans le cadre de
l’encouragement à l’exportation et les primes accordées aux entreprises dans le cadre
des interventions du fonds national de l’emploi,
- de la plus-value provenant des opérations de cession des éléments de l’actif immobilisé
affectés à l’activité principale des entreprises à l’exception des immeubles bâtis, des
immeubles non bâtis et des fonds de commerce,
- des gains de change relatifs aux ventes et aux acquisitions réalisées par les entreprises
dans le cadre de l’exercice de l’activité principale,
- du bénéfice de l’abandon de créances.
Commentaire : antérieurement les bénéfices exceptionnels ou occasionnels réalisés par une
société agricole ou de pêche, ainsi que les plus-values provenant de la cession d’éléments
d’actifs immobilisés affectés à l’activité principale, sont soumis à l’IS au taux de 10% selon les
dispositions du droit commun, et ce, nonobstant l’identité de l’acquéreur.
La LF 2016 a clarifié l’imposition des sociétés totalement exploratrices soumises à l’IS au taux
de 10% et a régularisé le régime d’imposition des revenus et les bénéfices exceptionnels non
liés à l’activité principale réalisés par les sociétés exerçant une activité artisanale, agricole,
de pêche ou d'armement de bateaux de pêche.
Sont déductibles, les pertes sur créances douteuses dont le nominal par client ne dépasse pas
cent dinars, sous réserve que l'entreprise ne continue pas à entretenir des relations d'affaires
avec le débiteur, que leur échéance remonte à plus d'un an et que l'entreprise présente à
l'administration un état nominatif des débiteurs concernés joint à la déclaration de l'impôt sur
le revenu. La LF 2016 a supprimé la condition relative à la non continuation par l'entreprise à
entretenir des relations d'affaires avec le débiteur pour la déduction des créances abandonnées
par les persones morales prêtant des services au public.
Commentaire : dans l’exposé de motif, ladite mesure a été légiférée pour les sociétés telles que
STEG, SONEDE, opérateurs de réseaux télécommunication, la poste tunisienne, fournisseurs
d’internet et sociétés de transport public en raison de l’impossibilité du respect de la condition
relative à ne pas entretenir des relations d'affaires avec le client et dans le but d’assainir leur
bilan.
Pour la déduction des provisions au titre des créances douteuses de l’État, des collectivités
locales et des établissements et des entreprises publics, la condition relative à l’engagement
d’une action en justice n’est pas applicable. Cette mesure ne concerne que les personnes
morales ; ce qui exclut les entreprises individuelles.
Commentaire : étant rappelé que la condition relative à l’engagement d’une action en justice
n’est pas exigible pour le besoin de la déduction des provisions pour créances douteuses des
entreprises en difficultés économiques, et ce durant la période de suspension des procédures
judiciaires. Pour les autres formes de créances, l’action en justice doit être intentée au plus
tard le 31 décembre de l’année d’imposition.
Pour bénéficier de la déduction des provisions, les entreprises ayant pratiqué des provisions
sont tenues de joindre à leur déclaration de l'impôt sur le revenu un état détaillé des provisions
constituées. La limite de déduction de 50% demeure applicable.
Les anciennes provisions sur les créances douteuses de l’État, des collectivités locales et des
établissements et des entreprises publics, réintégrées lors de leur constitution, peuvent être
déduites au niveau du décompte fiscal de l’exercice 2015. (Cf Note commune 5/2016)
L'exonération de la tranche de revenu net ne dépassant pas 5.000 dinars généralisée à toutes les
personnes physiques, initialement prévue par la LFC 2015, a été reportée du 1er janvier 2016 au
1er janvier 2017.
Commentaire : étant rappelé le revenu annuel net qui ne dépasse pas, après déductions des
cotisations sociales obligatoires, de 10% au titre des frais professionnels et des abattements au
titre de la situation et charges de famille, 5000 dinars est exonéré l’IR, et ce, pour les personnes
qui réalisent exclusivement les revenus de traitement, salaires, pensions et rentes viagères.
Ne sont pas prises en considération pour le calcul du montant de 5.000 dinars, les
rémunérations et les primes occasionnelles et irrégulières telles que les rémunérations des
heures supplémentaires et des heures de nuit, la prime de présentéisme, la prime de bilan, la
prime de rendement, la prime de productivité, la prime de fin d’année et les primes des fêtes.
(Cf note commune 14/2014)
REDUCTION DU TAUX DE L’AVANCE DUE SUR LES SOCIETES DE PERSONNES DE 25% A 10%
POUR LES REVENUS ET LES BENEFICES AYANT UN REGIME FISCAL PRIVILEGIE AU TITRE DE
L’EXPLOITATION (ART 27)
Le taux de l’avance de 25% due par les groupements et les sociétés de personnes est réduit à
10% pour les bénéfices revenant aux associés et aux membres bénéficiant des dispositions
relatives à l’exportation.
Commentaire : en présence d’une société fiscalement transparente partiellement exportatrice,
il a lieu distinguer le bénéfice fiscal lié à l’exportation du bénéfice total selon la méthode du
chiffre d’affaires, à défaut d’une comptabilité analytique.
Les non-résidents établis en Tunisie qui ne procèdent pas à la déclaration d’existence sont
soumis à l’impôt par voie de retenue à la source libératoire au taux de 15% des montants bruts
leur revenant.
Toutefois, et en cas de régularisation des concernés de leur situation fiscale, ladite retenue à la
source est déduite de l’IR ou de l’IS dû sur leur activité en Tunisie ou peut être restituée
conformément à la législation en vigueur.
Commentaire : la nouvelle mesure a des conséquences directes sur les contrats de services,
même en dehors des dispositions conventionnelles de non double imposition. En effet,
l’administration fiscale a défini, par la note commune 2/2015, les critères de rattachement des
bénéfices imputables à l’établissement stable tels que les prestations de services :
- continues dans le temps (leur durée dépasse six mois),
- multiples et dépendantes les unes des autres,
- formant un cycle commercial complet,
- nécessitent une installation fixe d’affaires telles que les opérations de forage des puits
de pétrole.
Pour les ventes réalisées par les commerçants assujettis à la TVA et portant sur des produits
acquis auprès des personnes non assujetties à la TVA, la TVA est liquidée sur la différence
entre le prix de vente et le prix d'achat.
Commentaire : ladite mesure était limitée aux produits acquis auprès des forfaitaires BIC. Cet
élargissement couvre ainsi les activités de collectes de déchet et de ferrailles (bouteilles,
batteries, etc.) dont les acquisitions d’effectues sur la base d’un bon de pesage.
Les actes de mutation de biens conclus dans le cadre d’une opération d’émission de Sukuk ont
été exemptés du défaut d’origine de 3% applicable sur les actes qui ne font pas mention de la
justification du paiement des droits d'enregistrement afférents à la dernière mutation.
Le régime d’enregistrement de faveur lié aux contrats de mutation de biens ou de location de
biens conclus par le fonds commun de Sukuk a été étendu aux autres intervenants sur le marché
financier. Par la même occasion, la LF 2016 a prévu la réduction des droits d’enregistrement
de 20 par page à 20 par acte.
Commentaire : les sukuk (ك ) sont des certificats d'investissement conformes à la
recommandation religieuse. Ils consistent pour la banque à acheter un bien et à le revendre
immédiatement à un prix majoré au client, qui rembourse alors selon un échéancier sur lequel
les deux parties se sont entendues.
Les dons accordés à l'État, aux collectivités locales et aux établissements publics et les dons
accordés dans le cadre de la coopération internationale au profit des entreprises publiques et
des associations créées conformément à la législation en vigueur et tous les contrats financés
par ces dons lorsque les droits de l’enregistrement sont à la charge de ces parties bénéficient
des avantages suivants :
- Enregistrent au droit fixe de 20 dinars par page ;
- Suspension de la taxe pour la protection de l'environnement de 5% ;
- Suspension de la taxe au profit du FODEC de 1% ;
- Suspension de la taxe au Fonds National de Maitrise de l’Energie.
Commentaire : étant rappelé que les dons précités bénéficient de la suspension de la TVA. La
suspension de la TVA, ainsi que les autres taxes, est accordée, pour les achats locaux financés
par un don dans le cadre de la coopération internationale, au vue d’une attestation délivrée à
cet effet, par le bureau de contrôle des impôts compétent.
Le régime forfaitaire BIC est retiré par décision motivée du directeur général des impôts ou le
chef du centre régional de contrôle des impôts, et ce dans le cas de non respect de l'une des
conditions prévues par la loi autre que celle relative au chiffre d'affaires.
Les investissements régis par le CII peuvent bénéficier d’une prime d'investissement dans la
limite de 5% du montant de l'investissement. La LF 2016 a prévu que l’augmentation de ladite
prime d'investissement dans la limite de 15% de la valeur de l'investissement et ce, pour les
investissements réalisés dans les activités prometteuses et ayant un taux d'intégration élevé.
En outre, les équipements de pêche sélectifs et les équipements des serres multi-chapelles et
leurs composantes dans l'investissement agricole donnent lieu au bénéfice de primes spécifiques
globales à l'exclusion de toute autre prime. Ledit avantage est octroyé pour les investissements
réalisés dans le cadre du développement agricole régie par le CII.
REDUCTION DES DROITS DE DOUANE DUS A L’IMPORTATION DES MATIERES PREMIERES, DES
PRODUITS SEMI FINIS ET DES EQUIPEMENTS (ART 41-43)
Sous réserve des dispositions spécifiques (Annexe 2 et 3 de la LF 2016), sont réduits les taux
des droits de douane, dus sur les matières premières, les produits semi-finis, les équipements et
les autres produits relevant des chapitres du n° 25 au n° 97 du tarif des droits de douane à
l’importation, et ce, comme suit :
Les taux avant l’entrée de la LF 2016 (%) Les taux après l’entrée de la LF 2016 (%)
30% 20%
27% 20%
15% 0%
10% 0%
Nonobstant les dispositions prévues par la législation fiscale en vigueur, les entreprises
économiques peuvent opter pour le régime de restitution automatique et instantanée du crédit
de la TVA et des autres droits dus sur le chiffre d’affaires affectés au profit des fonds spéciaux
de trésor. L’adhésion à ce régime nécessite l’abandon dudit régime suspensif.
Bénéficient de ce régime, les entreprises :
- dont la situation fiscale et douanière est en règle,
- soumises légalement à l’audit d’un commissaire aux comptes et dont les comptes sont
certifiés pour les trois exercices qui précèdent l’année de l’option sans que la
certification ne comporte des réserves du commissaire aux comptes,
- ayant adhéré au système de la télé-déclaration,
Pour le bénéfice de ce régime, l’entreprise concernée est tenue de déposer une demande à cet
effet auprès du service fiscal compétent selon un modèle établi par l’administration dans un
délai ne dépassant pas le 31 janvier 2016. (Annexe Note commune 3/2016)
Le régime de restitution automatique et instantanée est applicable pour une année. Il est possible
d’abandonner ce régime au cours de la même année et de revenir au régime applicable avant la
date de l’adhésion au moyen d’une demande déposée à cet effet auprès du service fiscal
compétent avant la fin de l’année selon un modèle établi par l’administration.
Commentaire : l’administration fiscale a précisé que le nouveau régime s’applique aux
entreprises exportatrices. A notre avis, ce régime est assez ambigu (délai de restitution,
contrôle fiscal, déchéances des conditions au cours de l’année, etc.) et certainement qu’il sera
repoussé par les entreprises bénéficiaires du régime suspensif vu qu’il ne présente aucun
avantage fiscal. Aussi, un seul délai, très court, a été accordé pour l’adhésion au régime (31
janvier 2016) et le régime a été instauré pour l’année 2016 uniquement.
Les entreprises prestataires de services de consommation sur place doivent mettre en place
« une caisse enregistreuse », et ce, pour toutes leurs transactions avec les clients.
Les modalités pratiques de la mise en place de ladite caisse sont fixées par un décret
gouvernemental.
Les dispositions du présent article s’appliquent à partir du 1er juin 2016.
Est punie d’un emprisonnement de seize jours à trois ans et d’une amende de 1000 dinars à
50000 dinars toute personne qui manque aux dispositions de la caisse enregistreuse ou qui
introduit des modifications ou qui détruit ou falsifie les informations qui y sont enregistrées.
Commentaire : comment peut-on légiféré une telle disposition pour l’ensemble des restaurants
de Tunisie ? Quand est-il des forfaitaires et petits projets exploités en dehors des zones
communales ? Y aurait-il suffisamment de caisses enregistreuses certifiées pour tous les
prestataires ?
À notre avis, l’application de cette mesure sera reportée et visera dans un premier temps une
catégorie des prestataires de services de consommation sur place ?
Dans le cadre du droit de communication accordé aux agents de l'administration fiscale sur
demande écrite et pour consultation sur place les registres, la comptabilité, les factures et les
documents qu’ils détiennent dans le cadre de leur attribution, il est permis auxdits agents de
prendre des copies des documents consultés. Il est aussi est permis d’adopter les
correspondances électroniques pour demander les documents et informations et pour en
disposer.
Les services fiscaux peuvent conclure avec les autres services administratifs et les corps chargés
du contrôle des conventions portant notamment sur :
- L’obtention périodique des informations,
- La réalisation des opérations de contrôle, d’inspection et de perquisition en commun,
- L’accès aux connaissances et aux expériences acquises.
Est punie d’une amende de 100 dinars à 10000 dinars, toute personne qui ne présente pas les
programmes, systèmes, applications informatiques, et les données et informations nécessaires
pour leur exploitation et l’enregistrement et les traitements en découlant aux agents de
l’administration fiscale sur supports magnétiques ou en cas de refus de leur permettre d’y
accéder.
En cas de récidive dans une période de cinq ans, le contrevenant soumis à l’impôt selon le
régime réel est puni d’un emprisonnement de seize jours à trois ans et d’une amende de 1000
dinars à 50000 dinars.
Est appliquée une amende de 1000 Dinars à toute personne qui tiennent leur comptabilité ou
établissent leurs déclarations fiscales par les moyens informatiques et refuse de communiquer,
aux agents de l'administration fiscale, les informations et éclaircissements nécessaires que ces
agents leur requièrent dans le cadre de l'exercice de leurs fonctions.
Commentaire : l'administration fiscale peut transiger pour les infractions fiscales pénales,
dont la constatation ou la poursuite lui incombe, avant qu'un jugement définitif y afférent ne
soit prononcé.
Est sanctionné d’une amende entre 1000 dinars et 50.000 dinars toute personne n’ayant pas
déposé la déclaration d’existence.
Commentaire : toute personne qui s'adonne à l'exercice d'une activité industrielle,
commerciale, ou d'une profession non commerciale ainsi que toute personne morale, avant
d'entamer son activité de déposer au bureau de contrôle des impôts du lieu de son imposition
une déclaration d'existence selon un modèle établi par l’administration.
Le droit de visite des locaux professionnels accordé aux agents de l'administration pour
procéder à des constatations matérielles des éléments relatifs à l’exercice de l’activité
commerciale, industrielle ou professionnelle ou des registres et documents comptables a été
étendu pour couvrir ou les factures ou les notes d’honoraires ou les documents et actes en tenant
lieu.
Est punie d’un emprisonnement de seize jours à trois ans et d’une amende de 1000 dinars à
50000 dinars toute personne qui a produit des factures ou notes d’honoraires falsifiés dans le
but de bénéficier d'avantages fiscaux, de la minoration de l'impôt exigible ou de sa restitution.
Commentaire : l'administration fiscale peut transiger pour les infractions fiscales pénales dont
la constatation, ou la poursuite lui incombe, avant qu'un jugement définitif y afférent ne soit
prononcé.
Les peines d’emprisonnement, prévues par le CDPF, s’appliquent pour les personnes morales,
personnellement à leurs présidents, mandataires, directeurs ou toute autre personne ayant
qualité de représenter l’être moral ou ayant assuré de façon effective sa direction et dont la
responsabilité dans les faits commis est établie.
NON EXIGIBILITE DES TAXES DUES SUR LES VEHICULES AUTOMOBILES EN CAS DE
JUSTIFICATION DE LEUR NON CIRCULATION (ART 55)
Les omissions et erreurs relatives à la taxe de circulation sur les véhicules automobiles, à la taxe
annuelle sur les véhicules de tourisme à moteur à huile lourde, et à l'impôt additionnel annuel
sur les véhicules utilisant le gaz du pétrole liquide peuvent être réparées jusqu'à l’expiration de
la quatrième année civile qui suit l’année civile au cours de laquelle l’impôt est dû tant qu’il
n’a pas été prouvé que le véhicule est hors usage et ce par la présentation d’une attestation
délivrée par les services du ministère chargé du transport justifiant que le véhicule est hors
d’usage ou un document attestant sa non circulation délivré par les autorités compétentes.
Le droit exigible de 1% sur les actes et écrits emportant mutation à titre onéreux ou à titre gratuit
de propriété, d’usufruit, de nue-propriété de biens immeubles ou servitudes et présentés à la
recette des finances pour la formalité de l’enregistrement après l’expiration des délais de
prescription a été relevé à 3%. La LF 2016 a étendu lesdites mesures aux déclarations de
succession.
Ledit droit n’est pas exigible sur les actes et écrits qui remplissent les conditions pour le
bénéfice de l’avantage de l’enregistrement au droit fixe ou de l’exonération de ce droit
conformément à la législation fiscale en vigueur à la date de l’accomplissement de la formalité
de l’enregistrement.
GARANTIE DES DROITS DES CONTRIBUABLES ET OBLIGATION DES USAGERS AU RESPECT DES
OBLIGATIONS RELATIVES A LA RETENUE A LA SOURCE (ART 63)
Toute personne qui s’abstient de délivrer une attestation des montants qu’elle a retenus à la
source est passible d’une amende égale à 200% de ces montants sans que le montant de
l’amende ne soit inférieur à 100 D ou ne dépasse 5000 D.
Commentaire : cette sanction a un caractère théorique ; comment peut savoir si le bénéficiaire
a effectué une retenue à la source alors d’il n’a pas délivré de certificat ? Comment
l’administration fiscale peut prouver que le bénéficiaire s’est abstenu de délivrer un certificat
de retenue à la source au profit du prestataire ?
Est instituée une taxe due par les sociétés d’aviation civile pour chaque voyageur qui entre en
Tunisie par vols internationaux d’un montant égal à 20 dinars ou l’équivalent en devise
recouvrée par les gestionnaires des aéroports. Les modalités de l’application et du recouvrement
de la taxe sont fixées par décret gouvernemental.
Cette nouvelle taxe vient remplacer :
- la taxe à l’occasion du départ de Tunisie pour toute personne non résidente nonobstant
sa nationalité à l’exception des tunisiens résidents à l’étranger, fixée à 30 dinars exigible
au moment du départ de Tunisie.
- la taxe due par les sociétés d’aviation civile au titre de chaque voyageur dont l’âge
dépasse 12 ans qui entre en Tunisie par vols internationaux à un montant égal à 2D,500
ou l’équivalent en devise recouvrée par les gestionnaires des aéroports.
Les opérations de mutation à titre onéreux des logements acquis en devises par les personnes,
étrangères ou tunisiennes, non résidentes au sens de la législation relative au change
s’enregistrent au droit fixe de 20 par page.
Les hôtels touristiques ayant connu une baisse de leur chiffre d’affaires durant les huit premiers
mois de l’année 2015 de 30% au moins par rapport aux huit premiers mois de l’année 2014 et
qui préservent l’ensemble de leurs employés bénéficient de la prise en charge par l’État de la
contribution patronale au régime légal de sécurité sociale au titre des salaires payés aux
employés de nationalité tunisienne durant la période allant du 1er juillet 2015 au 31 décembre
2016.
CABINET ZAHAF & ASSOCIES
Rue du lac Toba - Immeuble Bougassas, les Berges du Lac-1053-Tunis
℡ (216) 71 962 595 - cabinet.zahaf@zahaf.fin.tn - http://www.cabinetzahaf.tn
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Lesdites dispositions s’appliquent aux restaurants touristiques classés, aux agences de voyages
catégorie « A », aux centres de thalassothérapie, aux entreprises opérant dans le secteur de
l’artisanat et aux sociétés de gestion de zone portuaire réservée au tourisme de croisière, et ce,
en cas de la baisse du chiffre d’affaires de 50% au moins durant la période ci-dessus
mentionnée.
Les contrats portant première mutation à titre onéreux de lots ou de bâtiments aménagés pour
l’exercice d’activités économiques bénéficiant des dispositions du CII et réalisés dans le cadre
de l’aménagement de zones industrielles ou touristiques ou de zones pour l’exercice d’une
activité artisanale ou professionnelle conformément aux plans d’aménagement urbain à
condition qu’ils n’aient pas fait l’objet d’une exploitation antérieure s’enregistrent au droit fixe
de 20 dinars par page.
Le bénéfice de l’enregistrement au droit fixe est subordonné à la production à l’appui des dits
actes d’une copie de la décision d’approbation du lotissement pour les lots à l’exception des
contrats relatifs aux acquisitions effectuées auprès de l’agence foncière industrielle et de
l’agence foncière touristique.
La liste des produits soumis à la taxe pour la protection de l’environnement de 5%, au stade
d’importation et de production, a été élargie pour inclure : chauffe-plats, hauffe-plats,
cuisinières, autres appareils de cuisson et autres machines à laver le linge.
Commentaire : la nouvelle mesure vise à imposer lesdits produits à la taxe pour protection de
l’environnement au stade de l’importation. Au stage de production, lesdits produits sont
exonérés de la taxe pour la protection de l'environnement vu que les intrants ont supporté ladite
taxe (Liste fixée dans l’annexe 8 de la LF 2016).
La date limite de paiement de la taxe de circulation (vignette), de la taxe annuelle sur les
véhicules de tourisme à moteur à huile lourde (taxe diesel) et de la taxe annuelle sur les
véhicules automobiles utilisant le gaz de pétrole liquide (taxe GPL) est reportée du 5 février au
au 5 mai de l’année suivante, pour les véhicules destinés à la location et les véhicules acquis
dans le cadre des contrats d’Ijara ou de leasing.
La taxe de circulation des motocycles et vélocipèdes avec moteur auxiliaire d'une cylindrée
supérieure à 125 cm3 a été réduite de 585 dinars à 250 dinars.
Opérations commerciales effectuées en espèces : les affaires, dont le montant hors taxes est
supérieur ou égal à 5.000 dinars, effectuées en espèce à compter du 1er janvier 2016, sont
sanctionnées par la non déductibilité des achats de biens et services et de l’amortissement des
immobilisations ainsi que la TVA ayant grevé lesdites acquisitions.
Opérations de paiement en espèces auprès des comptables publics : est appliqué au profit
du trésor public un droit de 1% sur tout montant dépassant 5.000 dinars payé en espèces auprès
des comptables publics à partir du 1er janvier 2016.
Cette note est produite par Zahaf & Associés le 13 janvier 2016 à l’intention des clients et amis du Cabinet et ne doit pas
remplacer les conseils judicieux d’un professionnel. Cette note diffuse des informations à caractère général et ne peut se
substituer à des recommandations ou à des conseils de nature fiscale. Les informations contenues dans cette note ne constituent
en aucune manière un conseil personnalisé susceptible d’engager, à quelque titre que ce soit, la responsabilité de l’auteur
et/ou du Cabinet Zahaf & Associés. Aucune mesure ne devrait être prise sans avoir consulté préalablement un spécialiste.
Vous utilisez le présent document et l’information qu’il contient à vos propres risques.