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MANUEL DE

SECOURISME
AERONAUTIQUE

Secourisme aéronautique
Chapitre 1 Notions élémentaires d'anatomie et de physiologie

1.1 Le système nerveux, le cerveau


1.2 Le squelette
1.3 Le système cardiorespiratoire
1.3.1. L'appareil ventilatoires
1.3.2. L'appareil circulatoire
1.4 L'appareil digestif

Chapitre 2 Le milieu aéronautique et les réactions de l'organisme

2.1. Réactions physiologiques dues aux vols en altitude

2.1.1. Rappel des caractéristiques de l'atmosphère


2.1.2. Hypoxie, trouble majeur dû à la diminution d'oxygène
2.1.3. Effets sur les cavités semi-closes
2.1.3.1. L’oreille
2.1.3.2. Les autres cavités semi-closes
2.1.4. Effets liés aux variations de pression rapides ou explosives
2.1.5. Effets liés à l'ozone

2.2. Autres réactions physiologiques


2.2.1. Effets liés à la sécheresse de l'air
2.2.2. Effets liés au mal de l'air et aux turbulences
2.2.3. Effets liés à l'immobilité
2.2.4. Effets liés aux bruits, vibrations et décélérations
2.2.5. Effets liés au déplacement

2.3. Réactions psychologiques au voyage aérien

2.3.1 Hyperventilation
2.3.2. Crise de spasmophilie (tétanie)

2.4. Incidents et accidents médicaux observés à bord, leurs fréquences et


conséquences pratiques

2.5 Hygiène de vie du PNC

Chapitre 3 Le secourisme à bord.

3.1. Matériel disponible et modalités d'utilisation

3.1.1. Composition et utilisation des trousses de premier secours


3.1.2. Composition et utilisation de la trousse médicale d'urgence
3.1.3. Défibrillateur semi-automatique
3.1.4. Station portable de télémédecine
3.1.5. Matériel improvisé à bord
3.1.6. Rédaction d'un compte rendu
3.1.7. Liaison avec les services d'urgence

3.2. Prise en charge et examen d'un malade ou d'un blessé

3.3. Prévention et traitement des incidents mineurs

3.4 Traitement de certains cas particuliers

3.4.1 Epilepsie
3.4.2 Crise d'hystérie
3.4.3 Panique collective
3.4.4 Ivresse
3.4.5 Drogues
3.4.6 Corps étrangers
3.4.7 Morsures et piqûres d'animaux
3.4.8 Griffures de chat et morsures de chiens
3.4.9 Morsures de serpents, piqûres de scorpions et d'insectes

3.5 Accouchement à bord

3.6 Notions sur les douleurs abdominales, diagnostic et traitement

3.6.1 Généralités
3.6.2 Troubles digestifs
3.6.3 Indigestion
3.6.4 Intoxication alimentaire
3.6.5 Ulcère de l'estomac et ses complications
3.6.6 Appendicite
5.6.7 Péritonite
3.6.8 Colique hépatique
3.6.9 Colique néphrétique
3.6.10 Grossesse extra-utérine
3.6.11 Occlusion intestinale aiguë
3.6.12 Rétention aiguë d'urine

3.7 Les atteintes du squelette et leur traitement

3.7.1 Fracture d'un membre


3.7.2 Fracture du bassin
3.7.3 Fracture de côtes
3.7.4 Fracture de la colonne vertébrale (rachis)
3.7.5 Traumatisme crânien
3.7.6 Entorses et luxations

3.8 Les grandes brûlures

3.8.1 Brûlures et plaies de faible ; étendue


3.8.2 Brûlures graves
3.8.3 Coup de soleil
3.8.4 Coup de chaleur
3.8.5 Gelures

3.9 Les hémorragies graves

3.9.1. Généralité
3.9.2 Petites hémorragies externes
3.9.3 Petites hémorragies extériorisées
3.9.4 Hémorragies extériorisées graves

3.10. Etat de choc et prévention

3.10.1 Syncopes
3.10.2 Collapsus et état de choc

3.11 Coup de chaleur

3.12 Les accidents cardiaques et respiratoires : conduite à tenir

3.12.1 Angine de poitrine


3.12.2 Infarctus du myocarde
3.12.3 œdèmes aigus du poumon
3.12.4 Comas
3.12.5 Arrêt cardiorespiratoire

3.13 Les comas dont ceux dus à l'hypertension, les barbituriques et le diabète
Chapitre 4 Les maladies contagieuses ou tropicales

4.1 Notions sommaires


4.2 Cas particuliers de maladies endémiques :
4.3 Maladies contagieuses
4.4 Maladies tropicales
4.4.1 Maladies virales : signes, thérapie et prévention
4.4.2 Maladies bactériennes : signes, thérapie et prévention
4.4.3 Maladies parasitaires : signes, thérapie et prévention

4.5 Maladies sexuellement transmissibles


4.5.1 Généralités
4.5.2 Le SIDA

4.6 Les vaccinations et règlement de santé

Chapitre 5 Exercice du secourisme en cas d'accident aérien

5.1 Tableau des urgences


5.2 Tri des blessés

Chapitre 6 Le décès à bord

6.1 Cat
6.2 Aspect réglementaire

Annexe 1
Lexique des principaux termes médicaux employés

Annexe 2
Lexique des abréviations

Annexe 3
Alphabet aéronautique OACI

PRATIQUE
I/- DEMONSTRATION PRATIQUE DE L'APTITUDE A APPLIQUER CERTAINES
METHODES OU TECHNIQUES DE SECOURISME DANS LES CONDITIONS
SIMULEES D'UNE CABINE D'AERONEF

- Transport et installation d'un malade ou d'un blessé et position latérale de


sécurité
- Respiration artificielle et massage cardiaque externe: bouche à bouche et
massage cardiaque externe sur mannequin, coordination des manœuvres;
- Méthode de Nielsen;
- Méthode de Sylvester;
- Méthode d'Heimlich;
- Points de compression, pansements compressifs et garrots;
- Immobilisation provisoire des fractures.

II/- UTILISATION PRATIQUE DES TROUSSES MEDICALES DE BORD ET DU


MATERIEL IMPROVISE POUR LES PREMIERS SOINS

- Pansements;
- Traitement d'une plaie;
-Traitement d'une brûlure ou d'une gelure peu étendue;
- Bandages : cheville, genou, main; doigt;
- Emballages : main, doigt, genou, pied, tête;
- Echarpes simples et improvisées;
- Prise du pouls et de tension artérielle;
- Corps étrangers dans l’œil, l'oreille, le nez.
CHAPITRE 1

NOTIONS SOMMAIRES

D’ANATOMIE

ET DE

PHYSIOLOGIES

DÉFINITION ET RÔLE DU SECOURISTE EN AÉRONAUTIQUE


CIVILE.
Si, au sol, le rôle d’un secouriste est d’assurer les soins d’urgence, voire d’extrême urgence,
auprès d’un blessé ou d’un malade en attendant le relais par les secours médicalisés d’urgence
tels que le Service Médical d’Urgence, il n’en est pas de même en aéronautique civile.
L’intervention immédiate de secours médicalisés est, à l’évidence, impossible ; de ce fait, le
secouriste peut être dans l’obligation de prendre des décisions extrêmement importantes, sans
communes mesures avec ce qu’il aurait été amené à faire au sol.
En effet, face à un blessé ou un malade,
Quel est le rôle du PNC à bord ?
En l’absence de médecin, le seul vrai problème qu’un PNC doit résoudre est de savoir si le
pronostic vital de son patient est engagé ou ne l’est pas.
La réponse à cette question décide de la conduite à tenir car de deux choses l’une :
Où le pronostic vital est engagé
En ce cas, il faut dérouter et le PNC devra assurer les soins d’urgence pendant le déroutement,

Où il n’y a pas d’urgence vitale


Il faut alors traiter le sujet avec les moyens dont on dispose à bord et continuer le vol.

En cas d’accident ou de crash


Le PNC survivant devra affronter une situation médicale des plus difficiles
– Par le nombre considérable de blessés qu’il aura à traiter
– Par l’extrême pauvreté des moyens dont il disposera pour effectuer les soins.
– Par un environnement défavorable lors de crash en zone inhospitalière : haute
montagne, désert…
L’exercice de telles responsabilités ne peut se concevoir sans
– Un sang froid à toute épreuve,
– Un sens aigu du dévouement
– De solides connaissances en secourisme… qu’il vous reste à acquérir.

La seule ambition de ce livre est de vous y aider.

FORMATION DE BASE CSS


La trousse médicale d’urgence :
La trousse médicale d’urgence transportée à bord de l’appareil devrait inclure les éléments
décrits ci-dessous :
▪ Sphygmomanomètre sans mercure
▪ Stéthoscope
▪ Seringues et aiguilles
▪ Tubes oropharyngés (2 tailles)
▪ Garrots
▪ Vaso dilatateur coronarien, type nitroglycérine
▪ Antispasmodique type hyas cène
▪ Epinephrine à 1 :1000
▪ Stéroïde adréno-cortical, type hydrocortisone
▪ Analgésique puissant type nalbuphine
▪ Diurétique, type frumeside
▪ Antihistaminique type hydro chlorure de diphenhydramine
▪ Sédatif/Anti convulsif, type diazépam
▪ Préparation hypoglycémique, type glucose hypertonique
▪ Antiémétique, type métoclopramide
▪ Atropine
▪ Digoxine
▪ Contractant utérin type ergonométrine /Oxytocine
▪ Gants jetables
▪ Dilatateur bronchiques y compris sous forme injectable
▪ Boîte d’aiguilles jetables
▪ Antispasmodiques
▪ Cathéter

FORMATION DE BASE CSS


La trousse de premier secours :
La trousse de premier secours devrait contenir les éléments décrits ci-après :
▪ Bandages
▪ Compresses pour brûlures
▪ Pansements pour traiter les blessures, petite et grande taille
▪ Sparadrap, épingles de sûreté et ciseaux
▪ Petits pansements adhésifs
▪ Désinfectant cutané
▪ Adhésifs saturants
▪ Sparadrap
▪ Kit de réanimation jetable
▪ Analgésique simple, type paracétamol
▪ Antiémétique, type cinnarizine
▪ Décongestionnant nasal
▪ Manuel de premiers secours
▪ Attelles pour membres supérieurs et inférieurs
▪ Anti gastralgique
▪ Préparation anti diarrhéique
▪ Code visuel Air / Sol utilisable pour les survivants
▪ Gants jetables

FORMATION DE BASE CSS


PHARMACIE DE BORD
TROUSSE INDIVIDUELLE
1. GÉNÉRALITÉS
– Trousse en matière plastique
– Renouvellement aux antennes médicales des escales de Casablanca.

2. COMPOSITIONS
– 30 comprimés d’ASPRO-ASPIRINE.
– 18 comprimés de DRAMAMINE.
– 8 comprimés d’ALKA-SELTZER.
– 6 pansements collants.
– 5 compresses alcoolisées.
– 24 comprimés de DOLIPRANE.

RÉGLEMENTATION CONCERNANT LES PHARMACIES


Trousse de premier secours ou pharmacie PNC
L’exploitant ne peut exploiter un avion que s’il est équipé de trousses de premiers
secours facilement accessibles en vue d’une utilisation, dont le nombre est déterminé
selon le tableau suivant
Nombre de sièges Nombre de trousses de
passagers installés premiers secours exigées
De 0 à 99 1
De 100 à 199 2
De 200 à 299 3
De 300 ou plus 4

L’exploitant doit s’assurer que les trousses sont :


 Contrôlées périodiquement afin de s’assurer que leur contenu est maintenu
en état d’utilisation
 Réapprovisionnées à intervalles réguliers en se conformant aux prescriptions
figurant sur leurs étiquettes, et chaque fois que les circonstances le justifient

La trousse de premier secours, à l’usage des PNC, contient des


médicaments simples ainsi que du matériel pour petits soin

COMPOSITION DES TROUSSES MEDICALES


1. Trousse de premier secours = pharmacie de bord
DESIGNATION FORME RECOMMANDEE
Médicament anti gastralgique. Pilules.
Décongestionnant nasal. Nébuliseur ou gouttes.
Hémostatique nasal. Ouate sous sachet.
Remède analgésique. Pilules.
Médicaments anti diarrhéiques. Pilules.
Sédatifs. Gouttes.
Bandages. Au choix.
Antiseptique pour traiter les blessures Pommade.
mineures. Vaporisation ou bouteille.
Désinfectant cutané. Vaporisation bouteille au savon de
Nettoyant cutané. Marseille.
Pansements adhésifs. Boite.
Antipaludéen. Comprimés.
Analgésique ophtalmique.
Compresses grasses pour brûlures. Assortiment.
Pansements. Assortiment.
Compresses.
Bande adhésive. Rouleau.
Épingle de sûreté.
Ciseaux.
Bandage triangulaire.
Coton. Paquet.
Canule pour respiration artificielle.
Tensiomètre (*)
Clamp de Bar ombilical.
(*) Ce dernier peut ne pas figurer dans la trousse de premier secours, mais doit être accessible
à l’équipage.
Un seul tensiomètre est demandé. Même lorsque plusieurs trousses sont exigées.

2. Trousse d’urgence : Boîte docteur.


Trousse médicale d’urgence ou pharmacie docteur
L’exploitant ne peut exploiter un avion :
 Dont la configuration en siège est supérieure à 30
 Lors des vols de plus de 3000 km
 Si en un point quelconque de la route prévue se trouve à plus de 60 mn de vol
(à une vitesse de croisière normale) d’un aérodrome ou une assistance
médicale qualifiée pourrait supposer être disponible
Que s’il est équipe d’une trousse médicale d’urgence
 La trousse d’urgence sera ouverte après autorisation du CDB.
 Elle contient des médicaments majeurs
 Elle doit être utilisée par un médecin
 Son ouverture doit faire l’objet d’un compte rendu

Tous les composants de ces trousses :


 Doivent pouvoir supporter les conditions de pression et
 De températures associées au vol
 Doivent être accompagnés de leur date de péremption et de leur prescription
 Le PNC doit respecter le rangement de ces pharmacies selon le plan
d’armement
 Vérifier leur présence lors de la check-list équipement

DESIGNATION FORME RECOMMANDEE


Stéthoscope.
Seringues d’usage unique. 2 ml, 5 ml, 10 ml.
Thermomètre médical.
Garrot.
Vagolytique injectable. Ampoules.
Calcium injectable. Ampoules.
Digitalique injectable. Ampoules. Ampoules.
Corticoïde injectable, Ampoules. Ampoules.
Diurétique d’action rapide. Ampoules. Ampoules.
Néocynéphaine. Ampoules. Ampoules.
Méthergin injectable. Ampoules, Ampoules.
Diazépam. Comprimés, ampoules.
Antiémétique. Comprimés.
Vaso dilatateur coronarien. Comprimés.
Glucagon. Ampoules.
Analgésique
Pince hémostatique.
Vomitif.
FORMATION DE BASE CSS
ANATOMO-PHYSIOLOGIQUE
Autrefois, on étudiait séparément et de façon très détaillée d’une part l’anatomie du corps
humain, d’autre part sa physiologie, c’est-à-dire son fonctionnement.
Nous tenterons de vous donner une vision plus globale que nous appellerons
l’anatomophysiologie et d’en dégager les notions utiles à la compréhension indispensable des
gestes élémentaires de secourisme.
L’être humain, c’est d’abord et surtout un cerveau. Le cerveau est l’organe qui est le support
de la pensée et de l’affectivité, par conséquent de votre identité.
Mais notre cerveau est aussi le centre qui commande, contrôle et coordonne le
fonctionnement de cette mécanique que représente le corps humain.
En effet, le cerveau reçoit des informations de tout ordre du milieu extérieur : vue, odorat,
goût, ouïe et toucher.

Le cerveau les trie, les analyses et, à partir de ces informations, élabore des réponses adaptées.
Ces réponses sont transmises au reste du corps par un relais nerveux qui est la moelle
épinière.

Le cerveau repose sur le squelette qui est la « charpente » du corps humain.


Une partie de ce squelette sert à protéger le cerveau : c’est la boîte crânienne dans laquelle il
est enfermé, tandis que les vertèbres servent d’enveloppe protectrice à la moelle épinière.
Dans le squelette, on distingue 3 types d’os.
– Les os longs : ce sont ceux des membres qui se fracturent le plus souvent ;
– Les os plats : comme ceux de la boîte crânienne ou du bassin ;
– Les os courts : dont les plus caractéristiques sont les vertèbres qui, empilées les unes
sur les autres, constituent la colonne vertébrale.
Tous ces os sont réunis, assemblés, grâce à des articulations qui sont plus ou moins mobiles :
- Celles des sutures crâniennes sont fixes
- Celles de la hanche, de l’épaule, sont très mobiles.
Il est nécessaire de conserver l’intégrité de ces articulations, intégrité indispensable à une
fonction et une mobilité normale. Tout mouvement forcé, anormal, ou tout choc, risquent de
provoquer des lésions : une entorse une luxation par exemple.
Le squelette et les articulations sont mis en mouvement par les muscles.
Leur contraction et leur relâchement permettent les différents types de mouvement.
Les muscles et tous les organes du corps humain fonctionnent grâce à deux types d’apport :
- Les aliments énergétiques
- Et l’oxygène.

Ces aliments une fois digérés au niveau du tube digestif, sont captés par la circulation
sanguine et véhiculés jusqu’aux organes où ils seront utilisés. L’oxygène de l’air ambiant est
capté au niveau des poumons.
Nous vous rappelons que l’air capté est composé de :

– 21 % d’oxygène
– 78 % d’azote et
– 1 % de gaz rares.

Ce captage de l’oxygène se fait lors du mouvement d’inspiration.


Nous vous précisons que la fréquence respiratoire est :
– Chez l’adulte de 15 inspirations minute
– Chez l’enfant de 20 inspirations minute.
L’oxygène est ensuite fixé sur les globules rouges du sang au niveau d’un de ses composants
l’hémoglobine.
Cet oxygène, ainsi fixé, sera véhiculé par le sang, puis utilisé au niveau des différents organes.
Les organes, pour assurer leurs fonctions, utilisent de l’oxygène et le dégradent en gaz
carbonique par combustion, libérant ainsi l’énergie indispensable au bon fonctionnement du
corps humain.
Le gaz carbonique, véhiculé par le sang, est fixé comme l’oxygène sur l’hémoglobine des
globules rouges qui le libéreront à leur arrivée au niveau des poumons.
À son arrivée dans les poumons, le gaz carbonique libéré par les globules rouges, sera rejeté à
l’expiration.

Le transport de l’oxygène et du gaz carbonique est assuré par l’appareil cardio-


vasculaire.
Comment ?
Cet appareil forme un circuit fermé dans lequel, grâce aux battements cardiaques, le sang
circule sans cesse, apportant aux différents organes les différents éléments qui leur sont
nécessaires
(En particulier l’oxygène), et en éliminant les déchets (en particulier le gaz carbonique).
Cet appareil est composé d’une pompe et de tuyaux.
Les tuyaux de l’appareil cardio-vasculaire sont les artères et les veines ; ces tuyaux permettent
le transport du sang de et vers la pompe cardiaque qui fonctionne au rythme moyen de 70
battements minute.
Le cœur :
Est une pompe qui fonctionne automatiquement, cette pompe est le collecteur central.
En effet, elle reçoit le sang riche en oxygène venant des poumons et le redistribue ;
simultanément, elle renvoie aux poumons le sang chargé en gaz carbonique pour y être
régénéré.
Les tuyaux artériels partent de la pompe cardiaque vers les organes et permettent le transport
de l’oxygène.
Le transport du sang par les artères est lié aux battements cardiaques.
Ces artères sont des tuyaux élastiques dans lesquels le sang passe de façon synchrone aux
battements du cœur.
On pourra donc apprécier la qualité en fréquence et en intensité de ce rythme cardiaque en
prenant le pouls au niveau de l’artère du poignet par exemple. De même, lors de leur retour
vers la pompe cardiaque, les tuyaux permettent l’évacuation du gaz carbonique.
Les veines, au contraire des artères, ne sont pas soumises aux battements cardiaques. Ce sont,
en fait, des tuyaux flasques dans lesquels le sang passe de façon continue.
Que faut-il retenir de tout ce que nous venons de voir ?

a) Que l’oxygène est capté par les poumons au moment de l’inspiration,


b) Qu’il est fixé sur les globules rouges du sang
c) Qu’il est ensuite propulsé par le cœur et les vaisseaux jusqu’aux organes où il sera
utilisé.
d) Dans le même temps, le sang qui repart des organes vers le cœur, sera chargé en gaz
carbonique.
e) Nous vous rappelons que le cœur est le système collecteur central qui distribue le sang
vers ses lieux d’utilisation et de régénération.
f) Le gaz carbonique, à son arrivée dans les poumons, sera rejeté lors de l’expiration.

Par conséquent, de ce qui vient d’être dit, vous devez déduire que respiration et circulation
sont indissociables et ne doivent pas être dissociées.
Elles représentent les deux termes d’une seule et même fonction : fournir l’oxygène
nécessaire aux organes du corps humain.200
Elles interviennent ensemble comme deux roues dentées qui s’entraîneraient l’une à l’autre ;
le blocage de l’une arrête fatalement le fonctionnement de l’autre.
Supposez que la respiration fonctionne bien, que le cœur et les vaisseaux soient défaillants.
La captation de l’oxygène est donc effectuée, mais son acheminement est impossible vers les
organes qui en ont besoin.
Le résultat sera la mort. Car, bien que l’oxygène soit disponible, son transport n’étant pas
assuré, il manquera sur les lieux, de son utilisation.
De même l’hypothèse inverse est vraie.
Si cœur et vaisseau fonctionnent, mais que la respiration est défaillante, le transport de
l’oxygène est donc assuré, mais sa captation est impossible ; la conséquence sera également la
mort.
En effet, à quoi sert-il d’avoir un système de transport qui fonctionne s’il n’y a rien à
transporter ?
L’oxygène manquera sur les lieux de son utilisation.
Nous avons vu que le poumon participait à l’épuration du gaz carbonique, déchet de la cardio-
respiration.
Mais ce n’est pas le seul organe à l’effectuer, les reins et la peau contribuent aussi à
l’élimination des déchets dus au fonctionnement du corps humain.
Au niveau des reins, le sang est épuré des déchets qu’il véhicule ; ceux-ci se retrouvent dans
les urines excrétées par la fonction rénale.
L’urine ainsi constituée est stockée au niveau de la vessie pour être rejetée hors de
l’organisme lors des mictions.
La fonction d’épuration de la peau est assurée par les glandes sudoripares, glandes qui sont
situées à la base des poils.
La sueur sécrétée va être éliminée au niveau des pores de la peau.
Quant à la fonction de protection, celle-ci est due à sa constitution (protection contre les
microbes) et à son épaisseur (protection contre le froid et la chaleur).

LE SQUELETTE
LE SQUELETTE
Il constitue la charpente osseuse de notre organisme et comprend différents
éléments

A – Le Squelette De La Tête
Qui comprend 2 parités :
– Le crâne :
Constitué de 8 os soudés qui abrite le cerveau ; Voûte crânienne d’un nouveau-né avec ses
fontanelles
– La face :
Où les deux maxillaires inférieurs soudés, forment la mandibule qui est le seul os mobile de
la tête.
2 condyles l’articulent sur le crâne.
Il faut se souvenir que les os du crâne d’un nouveau-né ne sont pas complètement soudés.

B – Le Squelette Du Tronc
Qui comprend :
– La cage thoracique, avec :
– En avant, le sternum
– En arrière, la colonne vertébrale
– 12 paires de côtes :
 7 paires de vraies côtes ;
 3 paires de fausses côtes (reliées aux dernières vraies côtes),
 2 paires de côtes flottantes.
C – La Colonne Vertébrale
Empilement de 33 vertèbres :
– 7 vertèbres cervicales,
– 12 vertèbres dorsales (qui portent les côtes),
– 5 vertèbres lombaires,
– 5 vertèbres sacrées soudées : (le sacrum),
– 4 vertèbres coccygiennes soudées : (le coccyx).

C’est par le trou vertébral que passe la moelle épinière dont se détachent les nerfs rachidiens,
sortant par les trous de conjugaison.
La moelle épinière représente donc un organe de transmission de grande importance, protégé
par la colonne vertébrale.
Aussi, est-il indispensable d’éviter son altération ou sa section, par des manœuvres
intempestives, en cas de fracture de la colonne vertébrale.

D – Le Bassin
Est formé :
– Sur les côtés et en avant, par les os iliaques,
– En arrière, par le sacrum et le coccyx (vertèbres soudées)

E – Le Squelette Des Membres


Les membres supérieurs sont reliés au thorax par :
– Les omoplates en arrière,
– Les clavicules en avant.
– Les membres inférieurs s’articulent avec le bassin par une cavité creusée dans l’os
iliaque.
– Les os peuvent croître jusqu’à vingt-cinq ans.
– Le squelette n’a pas uniquement un rôle de soutien ; l’os est une matière vivante ; c’est
dans la moelle rouge de l’os que se forment les globules rouges.
– Un os fracturé se répare spontanément lorsque les fragments osseux sont au contact
l’un de l’autre
– La membrane qui enveloppe l’os (périoste) fabrique de l’os neuf (cal).

LE MEMBRE SUPERIEUR

LE MEMBRE INFERIEUR
LE FEMUR

La moelle osseuse ou moelle rouge


Occupe toutes les cavités de l’os spongieux, produisant chaque jour
 100 à 150 milliards de globules rouges et
 1 à 30 milliards de globules blancs.

ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DE L’APPAREIL RESPIRATOIRE


L’appareil respiratoire comprend :
1) Les voies respiratoires supérieures.
2) Les deux poumons et la plèvre.
3) La cage thoracique.

1- LES VOIES RESPIRATOIRES SUPÉRIEURES


On distingue, de haut en bas :
A- Les fosses nasales :
Grâce à une muqueuse richement vascularisée et pourvue de nombreux poils, l’air se
réchauffe au passage et les impuretés qu’il contient sont fixées sur la muqueuse ou
rejetées à l’extérieur.
B- Le pharynx :
Carrefour des voies respiratoires et digestives.
C- Le larynx :
Muni de cordes vocales.
D- La trachée :
Pourvue de nombreuses glandes qui sécrètent un liquide facilitant l’adhérence des
poussières contenues dans l’air inhalé et n’ayant pas été retenues précédemment.

2- LES POUMONS
Les deux poumons occupent la plus grande partie de la cage thoracique. Mais, ils sont doués
d’une grande élasticité. Chaque poumon est constitué de nombreuses alvéoles pulmonaires, de
bronchioles, de capillaires artériels et veineux.

Ils sont entourés d’une double membrane : la plèvre.


Entre ces deux feuilles existe un espace où règne une pression négative assurant l’adhérence
du poumon à la paroi du thorax et permettant aux poumons de se remplir et de se vider.
3- LA CAGE THORACIQUE
Limitée :
– En avant par le sternum,
– Latéralement par les côtes,
– En arrière par la colonne vertébrale.
Ces os sont maintenus et actionnés par différents muscles :
– En avant par le grand et le petit pectoral,
– Latéralement par les intercostaux,
– En arrière par le grand dorsal,
– En bas, le diaphragme ferme à lui seul la cage thoracique, le séparant ainsi de
l’abdomen.
Le rôle de l’appareil pulmonaire est d’assurer les échanges gazeux et sanguins permettant à
l’organisme de vivre. Ceux-ci se produisent simultanément mais, pour plus de clarté, les deux
circulations sont étudiées séparément.

Circulation de l’air dans les poumons


16 fois par minutes, les voies respiratoires :
 Absorbent un air qui contient 21 % d’oxygène (O 2),
 Rejettent un air moins riche en oxygène : 16 % d’O 2 et 5 % de gaz carbonique (CO 2).
L’essentiel de ces échanges est donc un rejet de gaz carbonique et une admission d’oxygène.

Circulation du sang dans les poumons


Le sang est amené aux poumons (petite circulation) par l’artère pulmonaire qui, partie du
ventricule droit du cœur, bifurque en deux branches, une pour chaque poumon.
Ces artères pulmonaires, droite et gauche, bifurquent elles-mêmes en vaisseaux secondaires et
se ramifient en de nombreux petits vaisseaux ; ces capillaires artériels, après avoir irrigué les
poumons, se regroupent en capillaires veineux, en veines secondaires et enfin, en 2 veines
pulmonaires (par poumon) par lesquelles le sang fait retour à l’oreillette gauche du cœur.
La rapidité de cette circulation est très grande.
N.B : Il faut bien comprendre qu’au niveau des poumons, le sang et l’air ne se rencontre
jamais directement dans un même endroit mais que les échanges se font à travers les parois
des capillaires et des alvéoles pulmonaires.
L’oxygène de l’air est fixé sur les globules rouges grâce à l’hémoglobine
À la pression atmosphérique au sol, l’hémoglobine est saturée d’oxygène à 95 % (et devient
alors de l’oxyhémoglobine).
La saturation baisse rapidement avec la diminution de la pression de l’air, ce qui explique les
réactions en altitude. Les globules rouges en nombre égal transportent moins d’oxygène.

ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DE L’APPAREIL CIRCULATOIRE


Très schématiquement, le système circulatoire est constitué :
– Du cœur qui fait office de pompe,
– Des vaisseaux sanguins qui comprennent :
– Les artères.
– Les veines et
– Les capillaires.

Schéma de la circulation
Ce sont ces vaisseaux qui forment un circuit fermé dans lequel, grâce aux battements
cardiaques, le sang circule sans cesse, apportant aux différents organes et tissus de
l’organisme, les éléments nécessaires à leur vitalité, en particulier l’oxygène, et en éliminant
leurs déchets, en particulier le gaz carbonique.

1- LE COEUR
C’est un muscle creux, situé dans la partie antérieure et gauche du thorax, entre les deux
poumons, au-dessus du muscle du diaphragme physiologiquement, il est divisé en deux
moitiés se contractant ensemble :
– Le cœur gauche assurant la propulsion du sang artériel dans la grande circulation et la
réception du sang venu des poumons (petite circulation).
- Le cœur droit assurant la propulsion du sang veineux vers les poumons dans la petite
circulation et la réception du sang veineux venu de la grande circulation.
Chaque moitié du cœur comprend deux cavités :
• 1 oreillette ;
• 1 ventricule
Séparées l’une de l’autre par des valvules qui n’autorisent la circulation que dans le sens :
Oreillette → ventricule.
– l’oreillette gauche reçoit le sang des poumons par l’intermédiaire des 4 veines pulmonaires,
Le ventricule gauche dirige le sang dans un tronc unique : l’aorte, dont l’orifice est muni de
grosses valvules,
– l’oreillette droite reçoit le sang venu de la grande circulation par plusieurs troncs dont les
principaux sont les 2 veines caves (supérieure et inférieure),
– le ventricule droit dirige le sang aux poumons par un gros tronc dont l’orifice est muni de
grosses valvules.

Avec 72 contractions par minutes en moyenne, le cœur, pareil à une pompe aspirante et
foulante fonctionnant sans arrêt, assure le ravitaillement des tissus : à chaque passage dans les
poumons, le sang se purifie de son gaz carbonique et s’enrichit d’oxygène.
Le sang véhicule également des substances utiles à la nutrition des tissus. Le rythme
cardiaque augmente en altitude ; le nombre des contractions (pulsations) dépasse alors 80 à la
minute, le cœur compense ainsi une diminution de la pression barométrique (l’oxygène ayant
plus de mal à se fixer sur les globules).
La perception du pouls permet de se faire une idée du fonctionnement cardiaque.

2- LES VAISSEAUX
1) Les artères
L’aorte est l’artère principale qui naît de la base du ventricule gauche et distribue le sang
oxygéné (dit parfois « rouge ») dans l’ensemble de l’organisme. Les principaux vaisseaux
artériels sont :
– Au niveau de la tête et du cou : les artères carotides
– Au niveau des membres supérieurs : les artères sous-clavières,
Les artères axillaires, les artères humérales, qui, chacune se divise au pli du coude en artère
radiale et artère cubitale.
– Au niveau du thorax et de l’abdomen :
Les artères sont nombreuses et vont irriguer les principaux viscères : estomac, intestins, rate,
reins,
Pancréas…
– Au niveau des membres inférieurs :
Les artères fémorales, qui, chacune au niveau du genou se divise en artères tibiales
postérieures et
Antérieures.
Arrivées à l’organe auquel elles sont destinées, les artères se divisent en de nombreuses
petites artérioles puis en des capillaires de diamètre très étroit, constituant un réseau
extrêmement fi n. Avant ce transfert, ils sont dits « capillaires artériels » et ensuite «
capillaires ». Ces derniers forment ensuite des vaisseaux plus gros appelés veinules qui
confluent à nouveau dans des veines ramenant le sang vers le cœur.
2) Les veines
Les veines empruntent généralement le trajet des artères mais sont au nombre de deux par
artère correspondante.
Exemple :
2 veines fémorales – 2 veines humérales, etc.
Pour : 1 artère fémorale – 1 artère humérale.
En nombre, on peut dire globalement que le corps a plus de veines que d’artères.
La vitesse de circulation du sang dans l’ensemble du système circulatoire est relativement
grande : le circuit départ jusqu’à l’arrivée au cœur se fait en moins d’une minute. Elle dépend
de nombreux facteurs, en particulier du rythme cardiaque et de la nature des vaisseaux.

– L’artère
Est élastique, souple, battant à chaque contraction cardiaque : le sang circule par saccades.

– La veine
Est flasque, facilement « dépressible », sa paroi étant peu épaisse. Le sang y circule d’une
façon continue, sans saccade.

– Les vaisseaux capillaires veineux et artériels


Très fins, constituent un réseau extrêmement fragile, étendu, permettant les nombreux
échanges nutritifs nécessaires à la vie. Ils ne sont pas soumis à une forte pression et le sang
s’y diffuse plus qu’il ne circule.
L’APPAREIL DIGESTIF
L’APPAREIL DIGESTIF
DESCRIPTION :
Il est composé :
– D’un tube digestif dans lequel les aliments ingérés subissent de multiples transformations
avant d’être assimilés
– De glandes qui sécrètent des sucs digestifs nécessaires à ces transformations.

1. LA BOUCHE
Assure la mastication ; les aliments broyés y subissent un début de dégradation par la
salive sécrétée par les glandes salivaires (parotides, sous-maxillaires, sublinguales) ; elle a
aussi un rôle de détection du goût grâce à la langue.

2. LE PHARYNX
Fait communiquer la bouche avec l’œsophage.

3. L’OESOPHAGE
Est un tube de 25 centimètres traversant le thorax et le diaphragme pour aboutir à
l’estomac.

4. L’ESTOMAC
Est pourvu d’une paroi épaisse, siège de contractions énergiques, qui brasse les aliments.
De plus, il contient de nombreuses glandes qui sécrètent un liquide très acide : le suc
gastrique. L’orifice supérieur séparant l’estomac de l’œsophage s’appelle le CARDIA,
l’orifice inférieur, le PYLORE. Ces orifices fonctionnent comme des clapets « anti-retour
».

5. LE DUODENUM
Fait suite à l’estomac et reçoit les canaux excréteurs de deux glandes :
– Le foie, situé sous la partie droite du diaphragme, sécrète la bile qui s’évacue
périodiquement grâce au stockage de la vésicule biliaire ; la bile est nécessaire à la
digestion des corps gras ; une autre fonction du foie est de fabriquer du GLYCOGÈNE
à partir des hydrates de carbones ingérés ;
– Le pancréas est une glande très active, prenant une très grande part à la dégradation de
tous les aliments grâce aux enzymes qu’il sécrète ; c’est aussi le lieu de synthèse de
l’INSULINE qui contrôle le taux des sucres sanguins (déficit = diabète).
– Le GLYCOGÈNE et L’INSULINE sont les deux facteurs nécessaires au maintien
d’une glycémie normale.

6. L’INTESTIN GRÊLE
Long de 6 à 8 mètres, sécrète le suc intestinal qui permet une dernière dégradation, puis il
assure l’assimilation des produits de la digestion absorbés ensuite par les vaisseaux qui
l’entourent ; l’intestin grêle est très contractile, il détermine ainsi la progression du liquide
intestinal, puis des déchets de la digestion vers le côlon.

7. LE JEJUNUM et L’ILEON
Constituent une série d’anses mobiles dans la cavité abdominale.

8. LE COLON
Dans le côlon qui débute par le CAECUM portant l’appendice, se forment les matières
fécales qui parcourent le « cadre colique » (côlon ascendant, traverse. descendant).
Ce côlon remplit, en outre, un double rôle :
– Absorption de l’eau contenue dans les matières fécales ;
– Stockage de celles-ci jusqu’à leur expulsion par le RECTUM et l’ANUS
Conclusion : On voit que la digestion est un phénomène complexe à la fois mécanique et
chimique. Les perturbations de son fonctionnement, souvent douloureuses, sont fréquentes.

LE SYSTÈME NERVEUX ET LE CERVEAU

214
LE SYSTÈME NERVEUX ET LE CERVEAU

LE SYSTÈME NERVEUX ET LE CERVEAU

1. DESCRIPTION :
Comme vous le savez, le cerveau est le support de la pensée et de l’affectivité mais il est aussi
le centre qui :
– Commande,
– Contrôle et
– Coordonne le fonctionnement du corps humain.
Ces fonctions sont assurées par un relais nerveux qui est la moelle épinière; ce système est
appelé le SYSTÈME CEREBROSPINAL, voyons-le en détail.

2. LE SYSTÈME Cérébrospinal
L’encéphale est composé du:

– CERVEAU
Constitué de deux hémisphères. Ses fonctions sont :
• Motrices et sensitives
• Sensorielles : vue, odorat, ouïe, toucher et goût ;
• Psychiques : affectivité, pensée, mémoire, jugement…
– CERVELET
Dont les fonctions principales interviennent dans :
• L’équilibre
• La coordination des mouvements

– BULBE RACHIDIEN
Qui abrite les centres vitaux de commande cardio-respiration.

– LA MOELLE EPINIERE
Est une matière veineuse qui traverse la partie creuse de la colonne vertébrale, elle est le point
de départ des nerfs rachidiens.
Elle est donc le centre de transmission :
– Des sensations reçues par les nerfs périphériques sensitifs
– Des ordres venant du cerveau vers les muscles par les nerfs moteurs
D’où l’importance de cet organe dont la lésion entraîne des troubles sensitifs et moteurs dans
la partie du corps située en dessous d’elle.

3. LES NERFS
Se détachent :
– Du cerveau et du bulbe : ce sont les nerfs crâniens
– De la moelle : ce sont les nerfs rachidiens.
Ils sont sensitifs ou moteurs ou les deux à la fois.

4. LES MENINGES :
Sont des enveloppes membraneuses qui protègent l’encéphale et la moelle épinière ; leur
infection entraîne une méningite.

CONCLUSION
Il est important de préserver l’intégrité du système nerveux.
Souvenez-vous :
– La destruction des cellules nerveuses est irréversible et rapide
– Au contraire, d’autres tissus (ex : peau), il n’y a pas de processus de régénération.
_ Les cellules du cerveau sont les plus sensibles à l’hypoxie et à l’anoxie d’où l’importance de
les oxygéner en priorité.
– La lésion de la moelle épinière doit être évitée à tout prix, sous peine de voir son rôle de
transmission compromis (risque de paralysie, d’insensibilité).
L’APPAREIL GÉNITO-URINAIRE
L’APPAREIL GÉNITO-URINAIRE
L’appareil urinaire
RÔLE :
Débarrasser l’organisme de substances toxiques.
Il se compose
– Des 2 reins,
– Des 2 uretères,
– De la vessie
– De l’urètre.
– Bassinet.

Les reins sécrètent l’urine. Chaque rein filtre le sang et donne sa composition définitive à
l’urine qui est collectée dans le bassinet.
Du bassinet par l’uretère l’urine descend vers la vessie.
Celle-ci reçoit les 2 uretères et se vide à l’extérieur par l’urètre, canal court et rectiligne chez
la femme, long et coudé chez l’homme.

L’appareil génital de l’homme


Les testicules logés dans les bourses sont le lieu de formation des spermatozoïdes.
L’appareil génital de la femme
L’ovaire libère périodiquement dans la trompe, l’ovule qu’il a fabriqué.
La fécondation (c’est-à-dire l’union de l’ovule et du spermatozoïde) a lieu dans la trompe,
l’œuf ainsi formé allant ensuite se loger dans la partie supérieure de l’utérus.
L’utérus se prépare continuellement, à sa partie interne (l’endomètre) à recevoir l’œuf. En cas
de non-fécondation, l’endomètre s’élimine : c’est la menstruation (les règles), puis se restaure
aussitôt pour se préparer à une éventuelle fécondation.
A l’utérus fait suite le vagin.
CHAPITRE 2

LE MILIEU

AERONAUTIQUE

ET
LES REACTIONS

DE L’ORGANISME

1- RÉACTIONS PHYSIOLOGIQUES DUES AUX VOLS EN


ALTITUDE
CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES ET CHIMIQUES DE L’ATMOSPHÈRE
Avant d’aborder ce chapitre, un rappel des principales caractéristiques physiques et chimiques
de l’atmosphère est utile.
Jusqu’aux altitudes de vol des avions commerciaux actuels, l’air est constitué par un mélange
en proportions précises
– D’azote (78 %)
– D’oxygène (21 %)
– De gaz carbonique et de quelques gaz rares (1 %).
De la vapeur d’eau
S’y trouve en quantité variable, mais elle diminue au fur et à mesure que l’on monte en
altitude, pour devenir pratiquement nulle au-delà de 10 000 mètres.
Une notion importante est à retenir :
La proportion relative des gaz présents dans l’air reste toujours la même, quelle que soit
l’altitude ; cela veut dire que la composition de l’air demeure identique au sol, à 3 000 m,
à 5 000 m, à 7 000 m
La proportion relative des gaz présents dans l’air reste toujours la même, quelle que soit l’altitude ; cela veut
dire que la composition de l’air demeure identique au sol, à 3 000 m, à 5 000 m, à 7 000 m
Par contre, un paramètre sera modifié en fonction de l’altitude, c’est la pression, dite pression
barométrique ou encore pression atmosphérique.
Elle représente la somme des pressions partielles exercées par chacun des gaz qui entrent dans
la composition de l’air.
Au sol, à l’altitude zéro, cette pression est de 760 mm de mercure.
Puis qu’elle diminue lorsque l’altitude augmente et que la composition de l’air reste
constante, la pression partielle de l’oxygène va baisser dans les mêmes proportions que la
pression atmosphérique totale.

EFFETS LIÉS À L’ALTITUDE L’HYPOXIE.


Ces variations des pressions partielles sont à l’origine des troubles respiratoires, hypoxiques
rencontrés en altitude.
On entend par hypoxie un manque d’oxygène dans l’air inspiré et les conséquences qui en
déroulent.
En effet, l’être humain, pour vivre, doit respirer.
La respiration consiste de façon schématique à :
1° Capter l’oxygène de l’air ambiant et le fixer sur du sang veineux qui sera, de cette façon,
transformé en sang artériel.
2° Rejeter le gaz carbonique présent dans le sang veineux.
Ces deux opérations sont réalisées au niveau des alvéoles pulmonaires ; pour l’oxygène, par
simple diffusion des alvéoles vers le sang ; pour le gaz carbonique, également par diffusion,
mais dans le sens inverse, bien évidemment.
Quels sont les facteurs qui déterminent la diffusion de ces gaz ?
C’est essentiellement, pour chacun d’eux, la différence de pression qui existe entre les
alvéoles pulmonaires et le sang veineux arrivant aux poumons, le sens de la diffusion allant de
la zone de pression la plus forte vers la zone la plus faible.

Au niveau du sol :
La pression partielle de l’oxygène contenu dans les alvéoles pulmonaires est supérieure à la
pression partielle de l’oxygène contenu dans le sang veineux.
La diffusion se fera donc des alvéoles vers le sang. Le phénomène inverse se produit pour le
gaz carbonique.
À 3 500 m :
La pression partielle de l’oxygène tombe en dessous de 100 mm de mercure, c’est-à-dire
qu’elle devient inférieure à la pression partielle normale de ce gaz dans les alvéoles
pulmonaires et le sang artériel. Vous concevez, dès lors, que la saturation sanguine en
oxygène baisse.
Conséquence de ceci :
La quantité d’oxygène distribué aux tissus par un sang lui-même moins riche en oxygène
diminue. Ces tissus et, en particulier le cerveau, vont souffrir : c’est l’hypoxie.
Deux questions viennent immédiatement à l’esprit dès à présent :
– Existe-t-il des facteurs qui influent sur l’apparition des signes d’hypoxie ?
– Quelles en sont les conséquences, au niveau de l’organisme ?

FACTEURS INFLUENÇANT L’APPARITION DE L’HYPOXIE.


Ils sont au nombre de six ce sont :
L’altitude atteinte,
La durée de séjour,
La vitesse d’ascension,
L’exercice physique,
La température ambiante,
L’état général du sujet.
L’altitude Atteinte :
Plus l’altitude atteinte est élevée, plus les troubles seront nets et importants puisque, par
définition, la pression barométrique diminue avec l’altitude.
Au fur et à mesure que l’on s’élève, l’organisme s’adapte d’abord, puis souffre et enfin
présente des troubles.
On peut distinguer 4 phases, selon l’altitude atteinte :
– 0 à 2 000 m, phase d’indifférence,
– 2 000 à 3 500 m, phase de compensation complète,
– 3 500 à 6 000 m, phase de décompensation,
– au-delà de 6 000 m, phase de défaillance.
2 notions capitales à connaître en découlent :
Ce sont :
– La réserve de temps et
– Le temps de sauvetage personnel.

Qu’est-ce que la réserve de temps :


C’est la période pendant laquelle un individu dispose de facultés intactes, et en particulier de
ses facultés intellectuelles, pour manœuvrer en vue du sauvetage lorsqu’il y a arrêt
d’inhalation d’oxygène.
Cette réserve de temps varie bien évidemment avec l’altitude ; plus on s’élève et plus elle
diminue. C’est ainsi qu’elle est de :

Altitude TCU
7 000 m 5 Minute
8 000 m 3 Minute
9 000 m 1,5 Minute
10 000 m 1 Minute
12 000 m 30 Secondes

Le temps de sauvetage personnel :


C’est la période qui va jusqu’au début de la phase de décompensation. Lorsqu’il y a arrêt
d’inhalation d’oxygène, des troubles, en particulier des troubles de jugement, sont possibles,
mais le sujet peut encore agir. Au-delà de ce temps, le sauvetage ne peut résulter que par
l’intervention d’une

La durée du séjour :
Plus la durée du séjour en altitude est grande et plus les signes se manifestent facilement.
En avion, trois minutes passées à 6 000 m, suivies d’une descente rapide, n’entraînent
pratiquement pas de troubles.
Plusieurs heures passées à 3 000 m les verront apparaître. En fonction de la durée du séjour,
une accoutumance à l’altitude peut se créer. Mais pour cela, l’ascension doit se faire par
paliers successifs séparés par plusieurs jours. C’est ce qui explique que certains alpinistes
entraînés puissent atteindre l’altitude de 8 000 m sans avoir recours à un inhalateur
d’oxygène, alors que la réserve de temps pour un aviateur, pour la même altitude, n’est que de
3 minutes : dans le cas de l’alpiniste, il y a eu acclimatement ; dans le cas de l’aviateur,
l’acclimatement n’a pu être réalisé, faute de temps.

La vitesse d’ascension :
Une montée rapide à 7 000 m n’entraîne pas de troubles si elle est suivie d’une descente
immédiate. Cela s’explique aisément.
À cette altitude, le sujet dispose de toutes ses facultés pendant les cinq premières minutes
d’exposition. C’est la réserve de temps.

L’exercice physique :
Au cours de l’exercice physique, la consommation d’oxygène croît. Donc, un sujet déjà
soumis à une hypoxie plus ou moins importante du fait de l’altitude, aggravera a fortiori ses
troubles si, soumis à la même hypoxie, il effectue un exercice physique violent.

La température ambiante :
Le froid décuple les besoins de l’organisme en oxygène, favorisant ainsi l’apparition de
l’hypoxie.
L’état général du sujet :
L’âge :
Influe sur la résistance à l’hypoxie. Les âges extrêmes (enfants et vieillards) sont les plus
fragiles.
La fatigue physique :
Diminue la résistance à l’hypoxie. Les malades et les blessés y sont, bien entendu, plus
sensibles.

CONSÉQUENCES DE L’HYPOXIE AU NIVEAU DE L’ORGANISME :


Les besoins en oxygène des différentes cellules de l’organisme varient en fonction des
organes : certains sont plus sensibles que d’autres au déficit en oxygène.
Ce qu’il importe de savoir, ce sont les conséquences de l’hypoxie au niveau des fonctions
vitales de l’organisme, c’est-à-dire :
– Au niveau du cerveau,
– De l’appareil respiratoire et
– De l’appareil circulatoire.
Au niveau du cerveau :
Dès l’altitude de 3 000 m
Alors que, théoriquement, nous sommes encore dans la phase de compensation complète,
certaines fonctions mentales :
– Le jugement
– L’attention
– La mémoire, sont déjà perturbées.
Un long séjour à cette altitude peut provoquer fatigue et maux de tête. La vision nocturne est
perturbée.
Au-delà de 3 500 m
Les troubles s’accentuent et, selon les sujets, il peut survenir, soit :
– De la somnolence,
– De l’apathie,
– De l’indifférence, soit
– De l’agitation,
– De l’euphorie ; c’est l’ivresse de l’altitude, puis peut survenir un coma.
On conçoit les conséquences graves qui peuvent survenir à l’apparition de tels troubles chez
un PNT en fonction
Au niveau de l’appareil respiratoire :
Dès la montée en altitude, la respiratoire s’amplifie et accélère afin d’augmenter l’arrivée
d’oxygène. C’est un mécanisme de compensation. Mais alors, les troubles par
hyperventilation peuvent apparaître (crise de tétanie).
À 3 000 m :
Certains malades cardiaques et pulmonaires peuvent être gravement éprouvés.
Au-delà de 15 000 m :
La respiration devient totalement inefficace car la pression atmosphérique tombe à moins de
90 mm de mercure.
La seule solution est de respirer de l’oxygène en surpression.
Au niveau de l’appareil circulaire.
Avec la montée en altitude, et pour compenser le déficit en oxygène, le cœur travaillera plus
vite afin d’augmenter le débit sanguin circulant.
La fréquence du pouls va donc s’accélérer. Cette notion est importante à retenir car, pour
certains malades, le cœur risque de ne pas supporter le surcroît de travail imposé par
l’altitude.
Étant donné la gravité de troubles que peut engendrer l’hypoxie, on ne saurait, bien
évidemment, tolérer que les passagers et encore moins l’équipage, en particulier le PNT,
puisse en souffrir au cours d’un vol. Des moyens de protection sont indispensables.
Pour cela deux solutions existent :
– Ou bien maintenir la cabine à une altitude factice suffisamment basse par rapport à
l’altitude de vol : c’est la cabine pressurisée,
– Ou bien fournir un complément d’oxygène.
La cabine pressurisée
Son rôle est de supprimer les effets de l’altitude.
Elle ramène les passagers à une altitude (en général en dessous de 2 000 m) bien inférieure à
celle à laquelle évoluent la plupart des avions commerciaux actuels (9 à 1200 m).
Les avantages de la cabine pressurisée sont évidents :
Elle assure une protection collective. Tous les passagers volant en haute altitude se trouvent
placés dans un espace clos dans lequel ils trouvent une atmosphère voisine des conditions
physiologiques normales. De plus, la protection contre le froid et les bruits s’en trouvent
facilitée.
La pressurisation est obtenue grâce à des compresseurs qui injectent de force à l’intérieur de
la cabine l’air capté à l’extérieur, élevant ainsi artificiellement la pression cabine. Les débits
de ces compresseurs sont réglés en fonction du volume de la cabine, des fuites d’air, du
nécessaire renouvellement de l’air pour éliminer le gaz carbonique en excès, de la
climatisation de l’atmosphère
Fournir un complément d’oxygène
La solution consistant à fournir un complément d’oxygène exige que les niveaux des vols
commerciaux soient impérativement limités à moins de 3 000 m, au-delà desquels le risque
d’hypoxie, tant pour le passager tout venant que pour le PNT, est inacceptable.
Cela a existé aux époques héroïques de l’aviation commerciale.
Aujourd’hui, l’oxygène est devenu un simple moyen de secours utilisable,
– Soit en cas de panne de pressurisation,
– Soit en cas de sensibilité particulière à l’hypoxie d’un passager malade.
EFFETS SUR LES CAVITÉS SEMI-CLOSES
Les cavités semi-closes de l’organisme, par définition :
Sont des cavités qui possèdent au moins une ouverture sur le milieu extérieur.
Ce sont :
– Les poumons
– L’estomac
– Les intestins
– Les oreilles et
– Les sinus.
Étant en contact avec le milieu extérieur, ces cavités sont, bien sûr, remplies d’air.
Avec la montée en altitude, les principales caractéristiques physiques de l’air enfermé dans
ces cavités vont se modifier, d’où des troubles possibles.
Quelles sont les modifications à l’origine de ces troubles ?
Ce sont les variations de pression et de volume du gaz occlus qui sont en cause. La pression
d’un gaz diminue, vous le savez maintenant, au fur et à mesure que l’on monte en altitude.
Par contre, à l’inverse de la pression, le volume d’un gaz croit au fur et à mesure que l’on
monte en altitude.
De plus, cette augmentation est inversement proportionnelle à la baisse de pression
enregistrée.
Concrètement, cela veut dire que :
– À 5 500 m, altitude où la pression atmosphérique a diminué de moitié, le volume de
gaz va doubler
– À 10 000 m, la pression n’étant plus que le quart de sa valeur par rapport au sol, le
volume va quadrupler.
Les cavités naturelles de l’organisme n’étant pas indéfiniment extensibles, c’est cette
augmentation incessante de volume des gaz occlus qui sera à l’origine des troubles, lors d’une
montée en altitude.
Cela se conçoit aisément.
En fait, chaque fois que les gaz contenus dans les cavités de l’organisme peuvent s’échapper
(c’est précisément le cas des cavités semi-closes), aucun trouble ne sera ressenti.
Par contre, s’il existe une anomalie au niveau des orifices ou des canaux conduisant à
l’extérieur, l’égalisation de pression ne pourra plus se faire ; les troubles vont alors apparaître.
Cas des poumons.
Ils sont au contact de l’air extérieur par la bouche et le nez.
Ces orifices sont suffisamment grands et perméables, en toutes circonstances, pour qu’aucun
trouble ne soit ressenti du fait de l’augmentation de volume du gaz occlus avec l’altitude.
Cas de l’estomac
L’estomac contient de l’air au niveau de ce qu’on appelle la poche à air gastrique.
D’où vient cet air ?
De l’alimentation ; au cours de la mastication et de la déglutition des aliments, nous avalons
aussi de l’air. Bien entendu, avec l’altitude, la poche à air gastrique va augmenter de volume,
d’où des troubles bien explicables avec :
– Sensation de malaise
– Hoquet
– Ballonnement épigastrique
– Gêne à la respiration.
Ces troubles vont s’atténuer si les gaz en excès qui sustentent l’estomac sont éliminés.
De quelle façon vont-ils être éliminés ?
En s’échappant de l’estomac par la bouche au cours d’une éructation, ou encore en « passant »
par l’intestin.
Cas des intestins
La plus grande partie des gaz présents dans les intestins proviennent des fermentations
digestives. Ils vont s’accumuler, là où il y a le maximum de place, c’est-à-dire au niveau du
gros intestin.
De la même façon que pour l’estomac, le gros intestin sera donc le siège d’une dilatation plus
ou moins importante au cours d’une montée en altitude, d’où les troubles ressentis :
– Gêne,
– Ballonnement,
– Sensation de tension abdominale,
– Voire douleurs, si la distension est trop importante.
Bien entendu, tous ces troubles ne disparaîtront qu’avec l’évacuation des gaz présents en
excès.
Conséquence pratique pour le personnel navigant :
La présence de gaz dans l’estomac et dans les intestins est inévitable puisqu’elle est
physiologique ; cependant, il faut s’efforcer d’éviter qu’ils soient présents en quantité
excessive grâce à une bonne hygiène alimentaire.
Il faut donc éliminer de votre alimentation :
– Tous les aliments fermentescibles, qui sont gros producteurs de gaz intestinaux
(féculents…)
– Supprimer l’absorption de boissons gazeuses avant et pendant le vol,
– Éviter la constipation, cela se comprend aisément.
Cas des oreilles
Avant toute chose, un rappel élémentaire de l’anatomie d’une oreille est nécessaire. Une
oreille, de façon schématique, est constituée de 3 parties :
1° L’oreille externe,
Composée du pavillon de l’oreille, suivi du conduit auditif externe : au bout de ce conduit, se
trouve le tympan qui est une membrane souple, séparant de façon hermétique le conduit d’une
cavité qui est l’oreille moyenne, appelée encore caisse du tympan.
2° L’oreille moyenne
Est, en fait, une cavité semi-close : elle communique avec le fond des fosses nasales par la
trompe d’Eustache ;
3° L’oreille interne
Contient les organes de l’audition et de l’équilibre.
C’est donc au niveau de 1’oreille moyenne et du tympan que les troubles peuvent apparaître.
Que peut-il survenir avec l’altitude ?
Comme cela se produit dans toutes les activités de l’organisme
– L’air contenu dans l’oreille moyenne subira des variations de volume liées aux
modifications de la pression barométrique.
– Le tympan, qui est une membrane souple, va se déformer sous l’action de la pression
atmosphérique qui s’exerce sur ses deux faces.
– Au niveau de sa face externe, l’air arrive par le conduit auditif externe.
– Au niveau de sa face interne, l’air arrive des fosses nasales par la trompe d’Eustache.
– Une déformation de trop grande amplitude, dans un sens ou dans l’autre occasionnera
des douleurs.

Deux cas sont à considérer :


– Le cas où l’air, dans l’oreille moyenne, augmente de volume : cela se produit pendant
la montée en altitude
– Le cas où l’air diminue de volume ; cela se produit lors de la descente.
Cas de la montée en altitude
Avec la prise de l’altitude, la pression barométrique diminue et l’air contenu dans l’oreille
moyenne augmente conformément à la Loi de Mariotte PXV = constante
Il s’ensuit deux conséquences :
– L’augmentation du volume de l’air dans l’oreille moyenne va faire bomber le tympan
vers l’extérieur d’où la sensation de tension ressentie par le passager lors de la montée.
– L’air va forcer le passage, par la seule issue possible qui est la trompe d’Eustache et
permettre ainsi au tympan de revenir à sa position normale.
– Un certain volume d’air va s’échapper par les fosses nasales.
– Le passager va ressentir un « clic » accompagné d’une disparition de la sensation de
tension au niveau de l’oreille.
Ce phénomène va se répéter régulièrement tout au long de la montée, ce qui permet à l’air en
excès de s’échapper, rétablissant ainsi l’équilibre des pressions de part et d’autres du tympan ;
il faudrait vraiment une altération importante de la trompe d’Eustache pour enrayer ce
mécanisme à la montée.
Cas de la descente
– La pression barométrique augmente au fur et à mesure de la descente.
– Dans le même temps, le volume de l’air présent dans l’oreille moyenne diminue.
– Le tympan va alors bomber vers l’intérieur de l’oreille moyenne.
– L’augmentation de la pression barométrique va également retentir de la même façon
au niveau de la trompe d’Eustache.
– Si elle fonctionne bien et qu’elle est bien perméable, le passage normal de l’air des
fosses nasales vers l’oreille moyenne va se faire de cette façon
– L’augmentation de la pression barométrique va ainsi être transférée à l’intérieur de
l’oreille moyenne
– L’équilibre des pressions de part et d’autre du tympan sera rétabli.

– Si, au contraire, la trompe d’Eustache n’est pas bien perméable


– Le passage de l’air ne pourra pas se faire, et
– Le déséquilibre des pressions de part et d’autre du tympan va alors s’accentuer au lieu
de disparaître.

Conséquence de cela :
– Le tympan va se déformer de plus en plus vers l’intérieur
– Survenue de douleurs extrêmement vives devenant même insupportables
– C’est l’otite barotraumatique qui s’accompagne encore :
– De congestion
– D’hémorragie
– De sécrétion
– De sérosité dans l’oreille moyenne
Voire même de rupture du tympan avec :
– Douleur atroce
– Nausées
– Vomissements et
– Saignement qui s’extériorise par le conduit auditif externe.

Conséquence pratique pour le personnel navigant :


Prévention de l’otite barotraumatique.
De ce qui précède, il est évident que l’essentiel de la prévention passe par le maintien d’une
bonne perméabilité de la trompe d’Eustache.
Tout ce qui peut réduire cette perméabilité doit être évité
– Les inflammations et/ou les infections des voies aériennes supérieures
– Rhinites et rhinopharyngites de quelques origines qu’elles puissent être :
– Allergiques (rhume des foins)
– Congestives par exposition trop prolongée au soleil
– Par séjours trop fréquents et/ou trop prolongés dans les eaux de piscines trop
riches en désinfectant (chlore)
– Par séjours trop fréquents et/ou trop prolongés en eau de mer
– Excès de pêche sous-marine avec ou sans bouteilles.

En cas d’inflammation et/ou d’infection des voies aériennes supérieures, il faut éviter de
prendre l’avion. Au cours du vol,
– Il faut déglutir et bâiller fréquemment lors de la montée et de la descente. Ces
mouvements forcent l’ouverture de la trompe d’Eustache.
– Il faut réveiller les sujets endormis (les mouvements de la déglutition sont beaucoup
plus rares pendant le sommeil)
– Donner un biberon d’eau sucrée aux nourrissons pour les forcer à déglutir,
– Faire sucer des bonbons et mâcher du chewing-gum aux adultes.
– Effectuer la manœuvre de Valsalva : c’est-à-dire expirer bouche et nez fermés,
L’air expiré va forcer l’ouverture de la trompe d’Eustache réalisant ainsi, pendant un court
instant, une communication entre la cavité du tympan et l’extérieur.

Cas des sinus


Les sinus sont des cavités semi-closes, creusées dans les os de la face. Il existe :
– Deux sinus frontaux placés au dessus des orbites
– Deux sinus maxillaires placés sous les orbites de chaque côté des fosses nasales.
– Ils vont jouer le même rôle que la trompe d’Eustache au niveau de l’oreille
– Ils vont permettre l’égalisation des pressions entre l’intérieur des sinus et l’extérieur,
durant les changements d’altitude.

– En cas d’inflammation des sinus et/ou d’obturation des méats, la libre communication
entre l’intérieur des sinus et l’extérieur, ne pourra s’établir
– Une sinusite barotraumatique peut survenir selon un processus identique à l’otite
barotraumatique.

Les dents.
Une dent saine n’est pas cavité semi-close, la montée en altitude n’a aucun effet sur elle. Par
contre, une dent malade (carie, pulpite), ou encore une dent dévitalisée et imparfaitement
obturée, peut être le siège de douleurs très intenses car, si une petite quantité d’air se trouve
enclavée entre la dent et le plombage, cet air va subir la variation de volume liée aux
variations de pressions avec l’altitude, d’où les douleurs.

Conséquence pratique pour le PNC :


Seule une bonne hygiène dentaire et une surveillance régulière le mettront à l’abri de
l’accident

EFFETS LIÉS AUX VARIATIONS DE PRESSION RAPIDES OU EXPLOSIVES


Jusqu’à présent, nous n’avons considéré que le vol commercial normal.
Il faut, cependant, envisager l’éventualité d’un défaut de pressurisation qui peut provenir :
– Soit d’une panne des circuits de compression, c’est la dépressurisation lente
– Soit d’une brèche accidentelle dans la paroi de la carlingue, c’est la décompression
explosive ou rapide
CONSÉQUENCES DES ACCIDENTS DE DÉPRESSURISATION
– En cas de dépressurisation lente
Aussitôt l’alerte déclenchée, le PNT va amorcer une descente vers une altitude
compatible avec une poursuite sans danger du vol,
La carlingue étant restée intacte lors de cet accident (panne des compresseurs), il n’y a
pas eu de modification brutale de la pression cabine par rapport à la pression
atmosphérique extérieure peu, voire pas de troubles, vont apparaître.
– En cas de dépressurisation rapide ou explosive
Il n’en est pas de même, Il existe une soudaine et brutale diminution de la pression
cabine à haute altitude, d’où les troubles.
La décompression est dite rapide, si elle se produit en plus d’une seconde par rupture de
hublot par exemple ; elle est explosive, si elle se produit en moins d’une seconde par
arrachement d’une porte par exemple.

Quels sont les effets d’une décompression rapide ou explosive ?


6 types d’effets différents vont apparaître lors d’un tel accident. Ce sont :
– Les effets dus aux réactions émotives,
– Les effets dus au froid,
– Les effets dus au souffle,
– Les effets sur les cavités semi-c1oses de l’organisme,
– Les effets dus à l’aéroembolisme, Les effets dus à l’hypoxie.

EFFETS DUS AUX RÉACTIONS ÉMOTIVES


– Une décompression rapide ou explosive s’accompagne :
– D’un bruit en coup de canon
– Un épais brouillard se forme provoqué par la condensation de la vapeur d’eau.
– Un mouvement de panique au niveau de vos passagers.
– Il faudra les calmer, les obliger à rester assis.
EFFETS DUS AU FROID
L’altitude de croisière des avions commerciaux actuels est de l’ordre de 10 000 m.
– La température, à ce niveau, est d’environ – 60 °C
– La température cabine est d’environ +20 °C.
– Avec l’ouverture d’une brèche dans la carlingue, il y aura un abaissement brusque de
la température ambiante
– Des gelures peuvent survenir.
LES EFFETS DUS AU SOUFFLE.
– Avec la création d’une brèche dans la carlingue,
– Les pressions intérieure et extérieure de la cabine vont tendre à s’égaliser.
– Pour une altitude de 10 000 m, la pression atmosphérique extérieure est de 150 mm de
mercure;
– La pression cabine est de 600 mm de mercure,
– L’égalisation des pressions va se faire par fuite de l’air de la zone de forte pression
vers la zone de faible pression.
– On aura un violent courant d’air allant de la cabine vers l’extérieur.
– Ce courant d’air très violent va avoir une énergie suffisante pour renverser une
personne debout.
LES EFFETS SUR LES CAVITÉS SEMI-CLOSES DE L’ORGANISME
Bien évidemment, des troubles vont apparaître. Ils sont en rapport avec l’expansion des gaz
dans les cavités aréiques de l’organisme.
Pour un avion volant à 10 000 m et pressurisé à 2 000 m, l’expansion gazeuse au cours d’une
décompression rapide ou explosive serait de l’ordre de 350 %.
Le volume des gaz occlus serait plus que triplé. Heureusement, à bord d’un avion de ligne, le
temps de décompression reste toujours largement supérieur au temps limite de 0,5 seconde
au-dessous duquel se produisent des accidents graves, du fait de l’expansion gazeuse
(éclatement des organes sous l’effet d’une distension extrêmement brutale).
Par contre, il y aurait des barotraumatismes au niveau des oreilles et des sinus, et évacuation
brutale de l’air contenu dans les poumons par la bouche et par le nez ; les joues et les lèvres
vont battre et clapoter pendant la sortie de ce courant d’air.
LES EFFETS DUS À L’AÉROEMBOLISME.
Le corps humain se comporte comme une bouteille d’eau minérale dans laquelle du gaz a été
dissous à une pression qui est forcément supérieure à la pression barométrique.
Lorsque la bouteille est décapsulée, la pression chute et des bulles gazeuses apparaissent.
L’aéroembolisme est dû au dégagement des gaz inertes de l’organisme (de l’azote en
particulier), sous forme de bulles gazeuses dans différents territoires du corps, lorsqu’il
survient une baisse brutale de la pression barométrique.
C’est le cas au cours d’une décompression rapide ou explosive.
Quelles sont les manifestations cliniques de l’aéroembolisme ?
Elles sont différentes en fonction des territoires où le dégagement gazeux s’est effectué. Cela
peut être au niveau :
– Des articulations,
– De la peau,
– Du système nerveux ou
– Des poumons.

Les articulations :
Les grosses articulations sont touchées sélectivement (épaule, genou, hanche, cheville), avec
apparition de douleurs articulaires appelées « Bends ». Ces douleurs sont :
– Sourdes
– Battantes
S’accompagnant parfois
– De gonflement
– De rougeurs et
– De craquements à la mobilisation.
Elles disparaissent assez rapidement à la descente, dès que la pression barométrique
augmente, ce qui permet la redissolution de ces bulles d’azote.

La peau :
Elle est le siège de manifestations à type de fourmillements, de démangeaisons, qui peuvent
être localisés ou généralisés ; ce sont les « Puces ».
La peau peut aussi être le siège de « boutons », c’est-à-dire être le siège d’éruptions rouges.
Ces phénomènes sont sans gravité réelle et disparaissent rapidement.

Le système nerveux
Lorsqu’il est atteint, il est le siège d’accidents très graves. C’est ainsi qu’il peut se produire
une paraplégie, c’est-à-dire une paralysie de la partie inférieure du corps.
Le poumon
La localisation des bulles d’azote dans les poumons va entraîner l’apparition
– D’un point de côté
– D’une gêne à la respiration et parfois
– D’une embolie pulmonaire avec douleur thoracique intense, toux incoercible,
suffocation.
LES EFFETS DUS À L’HYPOXIE
Ils représentent les troubles les plus graves engendrés par une décompression rapide ou
explosive car, à très court terme, ils vont mettre en danger la vie de tous les occupants de
l’appareil : nous ne reviendrons pas sur les effets de la haute altitude au niveau des fonctions
vitales de l’organisme, vous les connaissez : une syncope cardio-respiratoire et un coma vont
survenir à la fin du temps de conscience utile, avec les conséquences qui en découlent !

EFFETS LIÉS A L’OZONE


La toxicité de l’ozone est bien connue expérimentalement.
C’est un agent oxydant puissant ; ses effets sont essentiellement respiratoires.
– D’abord, perception de l’odeur, caractéristique
– Puis irritation nasale et pharyngée et, ensuite
– Difficulté de respiration avec toux, expectoration et essoufflement.
– À forte concentration, il détermine la mort par œdème pulmonaire.
L’ozone atmosphérique (O3)
Résulte de l’action des rayons ultraviolets solaires sur l’oxygène (O2).

Au niveau de la mer
L’ozone existe dans l’atmosphère dans une proportion très faible : 0,01 partie par million.
La concentration de ce gaz augmente rapidement au-dessus de 12 000 m.
Le quasi totalité de l’ozone atmosphérique se trouve entre 12 et 50 km d’altitude avec un
maximum entre 15 et 30 km
Des variations s’observent avec
– L’altitude
– La saison
– L’heure et
– Les conditions météorologiques.

Concernant l’exposition à l’ozone en aviation commerciale, deux cas doivent être considérés :
– Le cas du vol subsonique et
– Le cas du vol supersonique.
Dans le cas subsonique :
L’altitude de croisière habituelle (à 10 000 m), reste très en dessous des zones de
concentration maxima de l’ozone atmosphérique : le danger de l’ozone n’existe pour ainsi
dire pas et n’est donc pas à prendre en considération.
Depuis que l’ère des « jets » existe, aucune intoxication par l’ozone ne s’est jamais manifestée
chez les membres des équipages ou chez les passagers d’avions de ligne.

Cas du vol supersonique :


À l’altitude de croisière d’un avion Concorde (20 000 m), l’air comporte environ 4 parties par
millions d’ozone.
Expérimentalement, cette valeur suffit pour provoquer, au bout de quelques minutes, une
irritation respiratoire sérieuse. Pourtant, rien de tel ne se produit à bord.

Pourquoi ?
Du fait de la thermo-instabilité du gaz.
L’ozone (O3) est complètement :
– Détruit,
– Dissocié et
– Transformé en oxygène moléculaire (O2)
S’il est exposé à une température de 400 °C pendant une demi-seconde.

En vol de croisière
L’air est précisément porté à cette température dans le circuit des compresseurs de
conditionnement d’air.
– La dissociation de l’ozone est donc totale.
– Le danger est éliminé de cette façon.
2- AUTRES RÉACTIONS PHYSIOLOGIQUES
EFFETS LIÉS A LA SÉCHERESSE DE L’AIR
À haute altitude, l’air ambiant est froid et sec car les rayonnements solaires traversent les
couches d’air sans les réchauffer. Ils sont ensuite absorbés par la couche terrestre qui
augmente ainsi sa température. Le réchauffement de l’air s’effectue au contact de la terre et de
bas en haut, ce qui explique que la température décroît avec l’altitude.
Cette diminution est d’environ 6,5 °C par tranche de 1 000 m ; au-delà de 10 000 m et
jusqu’aux environ de 20 000 m, la température reste constante aux alentours de – 60 °C.

Ces basses températures exercent une influence déterminante sur la condensation de vapeur
d’eau présente dans l’air atmosphérique.
Cette condensation se produit en principe à l’altitude correspondant à la température de 0 °C.
Il en résulte qu’au-dessus de cette altitude, l’air devient de plus en plus sec.
Le passage de l’air dans les compresseurs de conditionnement, avant d’être injecté dans la
cabine, apporte une correction efficace contre le froid de l’air extérieur, mais elle ne peut
corriger l’abaissement du degré hygrométrique.
Le prélèvement d’air extérieur déjà s’avérant très peu saturé de vapeur d’eau est encore plus
dessaturé par le passage au travers des compresseurs sans que l’on « puisse » le « recharger »
convenablement en humidité, le poids d’eau à emporter dans l’appareil s’avérant beaucoup
trop élevé.
Cet abaissement du degré hygrométrique aboutit à une sécheresse
– Des muqueuses
– Du nez
– De la gorge et
– Des yeux, voire même
– De la peau.
Elle contribue à une diminution du volume des urines émises par 24 heures.
Pour toutes ces raisons, les risques
– De rhinites,
– De rhinopharyngites,
– De conjonctivites et
– De coliques néphrétiques sont majorés.
Conséquence pratique pour le personnel navigant :
En vol, il faut penser à boire fréquemment. Il faut absorber plus d’un litre d’eau non gazeuse
et la plus neutre possible par tranche de 5 heures de vol.

EFFETS LIES AUX TURBULENCES : MAL DE L’AIR.


Il est caractérisé par un déséquilibre neurovégétatif avec vertiges et troubles digestifs.
Les signes cliniques, les facteurs déclenchant, les mécanismes en cause dans le mal de l’air
sont très proches de ceux du mal de mer ou naupathie, du mal de terre ou mal des transports
terrestres (voiture, chemin de fer) ainsi que du mal de l’espace, auquel les cosmonautes sont
préparés par un entraînement intensif.

Les causes du mal de l’air.


À l’origine du mal de l’air, deux sortes d’éléments entrent enjeu :
1. Les mouvements.
Ils peuvent être de plusieurs types et associés de façon variable :
– Roulis et tangage,
– Rafales verticales ou « trous d’air ».
Outre le type du mouvement, les accélérations jouent également un rôle.
Lors de vol par mauvais temps, les accélérations se succèdent de façon incessante et sont
provoquées par le roulis, le tangage et les « trous d’air ». Bien naturellement, ces
accélérations sont d’autant vivement ressenties que le sujet est éloigné du centre de gravité de
l’avion.
2. En dehors des mouvements
Interviennent des facteurs déc1enchants ou aggravants. Ils peuvent être séparés en deux
catégories
– Les facteurs extrinsèques
Liés aux conditions de transports. Parmi eux :
– Les odeurs de toutes sortes accrues par le confinement,
– La chaleur
– Les bruits
– Les vibrations.
– Les facteurs individuels qui viennent à :
– L’âge (l’enfant paraît plus souvent atteint),
– Au sexe (la femme enceinte est particulièrement exposée)
– La position couchée étant la plus favorable pour éviter la survenue de l’Aérocinétose
(on explique ainsi le fait que les nourrissants soient rarement atteints par le mal des
transports)
– À l’état général du sujet : fatigue physique et manque de sommeil diminuent la
résistance au mal de l’air
– À la nourriture (un excès étant aussi néfaste que le jeûne ; sans oublier les excès
d’alcool).
De plus, une composante psychique existe :
L’appréhension du retour d’un mal déjà subi facilite l’apparition du mal de l’air.
Les signes cliniques.
Les signes cliniques présentent deux phases distinctes.
La phase prémonitoire
Est marquée par une sensation croissante de malaise et par l’apparition :
– D’une pâleur,
– De bâillements répétés,
– De sueurs froides,
– De sensations vertigineuses.
La phase confirmée
Rapidement, survient la phase confirmée avec :
– Nausées et
– Vomissements alimentaires,
– Puis bilieux, associés à
– Une fatigue intense.
Tous ces troubles régressent rapidement une fois le vol terminé ; cependant, des sensations
vertigineuses peuvent persister quelques heures après l’atterrissage.
Prophylaxie et traitement.
Prophylaxie doit tenter de réduire les facteurs déclenchant :
Au niveau du pilotage de l’avion
Éviter :
– Les virages brusques
– Les remous
– Les nuages
– Les zones de turbulences,
Au niveau de la cabine
Assurer une bonne aération afin d’éviter :
– Le confinement
– Les odeurs
– La fumée de tabac
– La chaleur excessive,
Au niveau du passager :
– Éviter la fatigue
– Le manque de sommeil
– Donner une alimentation légère, sans boissons alcoolisées
– Choisir une place le plus près possible du centre de gravité de l’avion où l’amplitude
des mouvements de l’appareil sera moindre.
– Le mettre en position allongée, tête appuyée.
– Éviter les mouvements brusques de la tête et ne pas garder la tête penchée en avant.
– Mettre du coton dans les oreilles pour atténuer les bruits.
– Porter des lunettes noires ou un masque de repos pour les sujets sensibles à la lumière.
– Occuper le sujet par des distractions diverses, lecture, jeux.

Traitement Du Mal De L’air


À titre préventif, sédatifs légers et anxiolytiques peuvent être pris la veille du vol (Valium).
Pour le traitement d’une crise déclarée, de nombreux médicaments peuvent être utilisés ; ils
sont très efficaces et doivent, bien évidemment, être absorbés avant la période de
vomissements.
Les plus usuels parmi ces médicaments sont :
– La MARZINE qu’il faut éviter de donner à l’enfant et à la femme enceinte
– Le MEDIAMER à ne pas donner à la femme enceinte
– La DRAMAMINE, la NAUTAMINE
Tous ces médicaments n’agissent qu’après un temps de latence de 20 à 30 minutes et
provoquent une légère somnolence pendant une période de 3 à 4 heures.
Leur temps d’action moyen est d’environ 6 heures.

EFFETS LIÉS AUX BRUITS, VIBRATIONS, ACCÉLÉRATIONS


Le bruit est un son gênant ou, plus précisément, est un son non désiré. Le son est une
vibration de l’air ambiante susceptible d’être détecté par l’oreille humaine.
Les fréquences audibles pour l’être humain varient entre 16 et 16 000 hertz.
– En dessous de 16 hertz, c’est le domaine des infra-sons,
– Au dessus de 16 000 hertz c’est le domaine des ultra-sons
L’intensité sonore d’un bruit s’évalue en décibel qui représente l’unité physique de mesure du
bruit ; c’est ainsi que :
– La voix chuchotée a une intensité de 5 décibels,
– La voix parlée : 20 décibels,
– La voix criée : 50 décibels,
– 1 marteau pneumatique en action : 110 décibels,
– 1 décollage d’avion à réaction : 120 décibels.

Les Effets Physiopathologiques Du Bruit.


Le bruit engendre deux types d’effets, les effets locaux et généraux.

LES EFFETS LOCAUX


Ils sont au nombre de 3 :
– L’effet de masque.
C’est la diminution de la perception d’un bruit donné sous l’effet d’un bruit différent.
Cet effet de masque peut perturber les communications verbales ou la perception
acoustique des signaux de sécurité
– La fatigue auditive
Est l’élévation temporaire du seuil d’audition consécutive à l’exposition au bruit.
Cette fatigue est, bien sûr, proportionnelle au niveau du bruit et à la durée d’exposition
;

– La surdité :
Elle sera la conséquence d’une exposition continuelle aux bruits trop intenses. C’est
une surdité de perception portant, au début, sur la perception des sons aigus. Si
l’exposition aux bruits persiste, le déficit portera également sur les sons graves. La
surdité sera alors totale.
229
LES EFFETS GÉNÉRAUX
– Au niveau du système cardio-vasculaire :
L’exposition aux bruits de fortes intensités entraîne une accélération cardiaque, donc
un surcroît de travail pour le cœur.
– Au niveau du système nerveux :
Fatigue nerveuse et trouble du sommeil à type de difficultés d’endormissement ou
d’insomnie de première moitié de nuit sont fréquents lors d’expositions répétées aux
bruits.

Prévention du bruit en aéronautique civile.


En aviation commerciale, à l’époque des avions à hélices, le bruit a été une nuisance sérieuse
dont il fallait tenir compte. L’avènement des « jets » subsoniques l’a considérablement réduit.
Les niveaux sonores sont acceptables dans les avions à réaction actuels, bien qu’ils soient «
limites » au décollage et à proximité des réacteurs en queue d’appareil sur certains types de
machines.
Cependant, l’insonorisation de la cabine, les progrès réalisés en matière de réduction des
bruits à leurs sources (réacteurs moins bruyants, moins polluants, tout en étant plus
performants), expliquent que le personnel navigant, ainsi que les passagers sont beaucoup
mieux protégés vis-à-vis des nuisances et, a fortiori, des traumatismes sonores.

EFFETS LIES AUX VIBRATIONS


Les grandes vitesses sont génératrices de chocs et vibrations diverses.
En aéronautique, ces chocs repérés sont appelés « buffeting ». Ils sont particulièrement
accusés entre Mach 0,90 et Mach 0,95. Les vibrations de basse fréquence produites par les
moteurs sont transmises aux parois de la cabine, par voie de conséquence, à tous les occupants
de cette cabine. Elles peuvent provoquer la trépidation des globes oculaires, des lèvres, des
jambes…
Dans la pratique, les vibrations ne se rencontrent plus guère en aéronautique civile avec les
avions à réaction car elles sont l’apanage des avions à hélices.

EFFETS LIES AUX ACCÉLÉRATIONS EN AÉRONAUTIQUE CIVILE


Le déplacement d’un avion est caractérisé par sa vitesse et sa direction.
Toute modification de l’une ou de l’autre engendre une accélération.
L’unité d’accélération est le g. C’est l’accélération présentée par un corps en chute libre et qui
résulte de la force d’attraction terrestre. g est égal à 9,81 mètres sec/sec.
Il existe différents types d’accélérations et parmi celles-ci, on peut distinguer deux variétés
principales ; ce sont les seules qui puissent se voir en aviation commerciale :

– Les accélérations linéaires :


Elles apparaissent lorsqu’un avion qui se déplace selon une ligne droite, modifie sa
vitesse sans changer de direction. Elle est positive quand la vitesse augmente :
décollage, catapultage. Elle est négative quand la vitesse diminue : atterrissage,
appontage, on parle aussi dans ce cas de décélération.

– Les accélérations radiales :


Elles apparaissent lorsque l’avion modifie sa direction sans changer sa vitesse.
En aviation de ligne, ces évolutions (modification de pente, virage, décollage, atterrissage),
sont soigneusement calibrées de façon à limiter les accélérations à des valeurs qui se situent
bien en deçà du seuil d’inconfort et, a fortiori, de nocivité pour un sujet assis, et les valeurs
enregistrées demeurent bien inférieures à celles provoquées par la conduite d’une automobile.
Il ne s’agit donc ni d’un phénomène particulier à l’aviation, ni d’un problème nouveau, et il
n’en découle aucune perturbation biologique.
EFFETS LIÉS AUX DÉPLACEMENTS
Ils sont engendrés :
– Par la durée du voyage
– Par le vol de nuit
– Par le décalage horaire
– Par les variations climatiques, sanitaires, alimentaires lors des escales ou affectations.
La durée du voyage
Elle influe bien évidemment sur la fatigue physique et/ou nerveuse puisque la charge de
travail est d’autant plus grande que le voyage est plus long.

Pour le personnel navigant technique :


Tension nerveuse accrue
Lassitude musculaire et fatigue physique du fait de la longue durée de station assise.

Pour le personnel commercial


Au contraire, station debout prolongée avec piétinement…

Le vol de nuit
Le personnel navigant est soumis de façon irrégulière au travail de nuit (30 à 35 % des vols
s’effectuent de nuit).
La fatigue physique due à la charge de travail associée au manque de sommeil explique
l’impérieuse nécessité du meilleur repos possible pour le navigant dans l’intervalle de ses
courriers.

Le décalage horaire
Sur les longs courriers, il y a télescopage des fuseaux horaires.
C’est ainsi qu’il y a :
– 3 heures de décalage entre Casablanca et Le Caire
– 5 heures entre Casablanca et New-York
Alors que les « jets » actuels parcourent cette distance très rapidement.
Cette traversée sans rythme des fuseaux horaires perturbe les mécanismes biologiques intimes
de l’organisme humain, qui sont réglés selon les alternances diurnes et nocturnes.
La désynchronisation répétée de cette « horloge métabolique » peut amener une lassitude et
une détérioration des performances ; elle nécessite des temps de récupération et d’adaptation
variables selon les individus.

Les principaux troubles engendrés par le décalage horaire sont :


Les troubles du sommeil :
Ces troubles consistent :
– Une difficulté à l’endormissement
– Un réveil précoce.
– Une véritable désorientation temporelle quand le décalage horaire est très important

Les troubles digestifs :


À type :
– D’épigastralgies
– De difficultés à digérer
– De diarrhée, ou surtout
– De constipation

Une fatigue physique :


Qui est la conséquence bien compréhensible des deux troubles précédents.
– Fatigue physique
– Insomnie
Entraînent fréquemment chez le naviguant l’utilisation de somnifères (hypnotiques ou
barbituriques), pour tenter de dormir, et des stimulants de tous ordres pour tenter d’obtenir le
« coup de fouet » qu’il estime nécessaire avant la reprise du courrier suivant.

Les variations climatiques, sanitaires, alimentaires


Elles sont très fréquentes et répétées de semaine en semaine, du fait des rotations du navigant.
Les variations climatiques peuvent être brutales et extrêmement variées, par passage en
quelques heures des zones tempérées au climat tropical ou continental, voire arctique. Le
passage rapide d’un climat à un autre est très souvent générateur d’incidents
– ORL (rhinite, rhinopharyngite, bronchite)
– Respiratoire (bronchite), cutanés (coups de soleil).
Par ailleurs, les conditions sanitaires aux escales ne sont pas toujours celles trouvées en
Europe ; la protection par la vaccination : choléra, fièvre jaune), ne suffi t pas dans certaines
régions insalubres ; pour le moins, une chimio prophylaxie contre le paludisme est
indispensable.
De la même façon, l’alimentation aux escales peut être l’origine de troubles plus ou moins
graves :
– Diarrhée banale ou « turista »
– Intoxications alimentaires de tous ordres
– Amibiase…
Elles sont de survenue fréquente à bord, ce sont des troubles banaux et dont le traitement est
également d’une grande simplicité.
3- REACTIONS PSYCHOLOGIQUES AU VOYAGES AERIENS

HYPERVENTILATION ET TÉTANIE

CAS DE L’HVPERVENTILATION
Mécanisme
L’hyperventilation consiste à respirer
– Trop rapidement et
– Trop amplement.
Il en résulte une élimination trop importante de gaz carbonique
De plus, en altitude, il existe une tendance naturelle à l’hypocapnie, c’est-à dire à la
diminution de la quantité de gaz carbonique dans le sang.
Au cours d’un vol, ces deux causes, associées vont entraîner une perte excessive de gaz
carbonique et rompre ainsi l’équilibre, d’où l’apparition de troubles.
Causes de l’hyperventilation
D’une façon générale, en dehors de l’exercice physique, un sujet peut se mettre spontanément
en hyperventilation quand il est
– Ému,
– Anxieux,
– Inquiet ou
– Effrayé.
Survient le plus souvent chez le sujet émotif ou nerveux
Elle peut être déclenchée
– Par un état d’excitation
– Par la peur,
– L’angoisse…
De ce fait, en aéronautique, les crises d’hyperventilation surviendront au décollage ou à
l’atterrissage, moments les plus critiques d’un vol.
Manifestations cliniques
Les troubles débutent par l’apparition
– D’une respiration de plus en plus rapide
– D’une respiration de plus en plus ample,
– D’un malaise général avec sensations vertigineuses donnant une impression
– D’instabilité
– Pâleurs
– Sueurs froides
– Maux de tête
– Brouillard visuel complètent ce tableau.
Traitement
À ce stade de la crise, il est simple : trois gestes sont à faire. Il faut :
1) Rassurer le passager: il faut calmer l’angoisse et l’agitation par une attitude ferme
2) Demander au passager de ralentir son rythme respiratoire
3) De retenir sa respiration, bref de la contrôler.
4) Lui faire respirer du gaz carbonique.

Où trouver le CO2 ?
Chez le sujet lui même. Pour cela, il faut faire respirer le passager dans un sac vomitoire pour
récupérer le gaz carbonique.
Ce procédé est extrêmement efficace, mais est parfois refusé par le malade qui « se sent
étouffé » en respirant dans le sac. Dans ce cas, utiliser le masque à oxygène passager, sans
ouvrir l’arrivée d’oxygène.

CAS DE LA TÉTANIE
À bord, une crise de tétanie est le plus souvent la conséquence d’une crise d’hyperventilation
qui n’a pas été jugulée à temps.
Les manifestations cliniques sont classiques et comprennent :
– Des troubles sensitifs :
– Fourmillements,
– Picotements de la région péribuccale et des extrémités, surtout au niveau des mains,
– Des troubles moteurs
– Spasmes et secousses musculaires
– Contractures au niveau des extrémités
– Contracture des muscles de la face
– Contracture des lèvres donnant un visage crispé.
À cela s’ajoutent d’autres signes tels que :
– Sensation de gorge serrée
– Sensation d’oppression respiratoire.
Si la crise se prolonge, peuvent apparaître une contracture des muscles thoraciques avec
troubles respiratoires ou encore une crise convulsive.
Traitement
Le traitement d’une crise de tétanie relève des mêmes moyens que ceux d’une crise
d’hyperventilation.
Si ces mesures sont insuffisantes, il faut pratiquer :
– Une injection intramusculaire ou, mieux,
– Une injection intraveineuse, de calcium par médecin ou une infirmière à bord,
– Médicament présent dans la boîte docteur.
4- INCIDENTS ET ACCIDENTS MEDICAUX OBSERVEES A BORD
FREQUENCES, CONSEQUENCES, PRATIQUES

INDIGESTION ALIMENTAIRE
CIRCONSTANCES DE SURVENUE
Elle survient, bien évidemment, à la suite d’un repas trop copieux et trop bien arrosé à bord.
SIGNES CLINIQUES
Les troubles vont survenir peu de temps après le repas avec une sensation :
– De lourdeur,
– De ballonnement,
– De tension de l’épigastre
– Des nausées permanentes
– Puis, apparition de vomissements alimentaires qui vont soulager le malade, et parfois,
petite diarrhée.
Interrogatoire
3 questions sont à poser.
– Qu’avez-vous mangé et bu ?
– Quelles quantités avez-vous prises ?
– De quand date ce repas ?
Examen
En dehors des troubles dont se plaint le malade, l’examen clinique est, bien entendu, normal,
puisqu’il n’y a aucune lésion organique.
– L’abdomen est souple
– Il n’y a pas de contraction
– Pouls et tension artérielle sont normaux.
CONDUITE A TENIR
La conduite à tenir est simple.
Il suffit :
– De mettre le malade à la diète complète pendant le restant du vol,
– De donner de l’Alka-Seltzer, afin d’aider à la digestion,
– Si le PAX vomit, de vérifier qu’il s’agit bien de vomissements alimentaires
– Enfin, surveiller le malade.
IVRESSE À BORD

Même dans sa forme la plus banale, l’ivresse constitue un état pathologique comportant :
– Une modification de l’humeur habituellement dans le sens de l’expansion,
– Une transformation du comportement liée à la levée des inhibitions habituelles,
– Une incoordination motrice,
– Une diminution des capacités intellectuelles. Ce qui se traduit cliniquement, au plan de
l’humeur par
– Une jovialité,
– Une familiarité excessive qui va indisposer l’entourage du sujet ivre, et sur le plan
moteur par :
– Des maladresses,
– Et des chutes possibles lorsque le sujet se déplace.

IVRESSE BANALE A BORD


Conduite à tenir.
Un sujet dans un tel état n’est pas un danger, c’est une nuisance dont il importe de tempérer
au plus vite les conséquences.
Il faut donc :
– Supprimer toute boisson alcoolisée,
– Isoler le malade en le déplaçant ou en déplaçant son entourage,
– Le raisonner ; cela est possible, car le malade reste lucide même si ses capacités
intellectuelles sont diminuées.
Cependant un bon contact est essentiel pour ce faire. L’évolution est généralement simple.
Sous l’effet de l’alcool, le malade s’endormira à plus ou moins longue échéance.

L’IVRESSE ; FORME EXCITO-MOTRICE ET FORME


HALLUCINATOIRE
La forme excito-motrice est dominée par :
– La fureur
– La violence
– Et l’agressivité du sujet
D’où les risque de rixes en cabine avec toutes les conséquences qui peuvent en découler.
La forme hallucinatoire ou délirante peut être à l’origine de troubles graves du comportement
en raison du caractère angoissant des hallucinations ou du contenu du délire volontiers à
thème de persécution, de jalousie.
De ce fait, le malade peut être dangereux pour lui-même et pour son entourage, il peut même
mettre la sécurité du vol en danger.

Conduite à tenir
Ces sujets ont perdu tout contact avec le réel, il est difficile, voire impossible, de les
raisonner. Il faut cependant les neutraliser car la sécurité du vol peut à tout moment être mise
en danger.
Comment le faire ?
– Par la ruse et par la force pour les maîtriser au tout début ;
– Puis, en instituant une « camisole chimique » par une injection intramusculaire d’une,
voire de deux ampoules de Valium, médicament présent dans la boîte docteur.

L’INTOXICATION ALCOOLIQUE AlGUË


Elle survient lorsque les ingestions d’alcool ont été très importantes. Elle peut aboutir au
coma ; il peut s’agir d’un coma très sévère avec dépression des centres respiratoires et
circulatoires, nécessitant une réanimation intense.
Conduite à tenir.
Devant tout coma
– Il faut placer le sujet en position latérale de sécurité ;
S’il y a dépression des centres cardio- respiratoires, il faut, bien entendu
– Pratiquer la bouche à bouche et le massage cardiaque.
Pendant le reste du vol, après normalisation des troubles cardio-respiratoires éventuels ; le
sujet doit être en position latérale de sécurité, il faut
– Le réchauffer avec couvertures et bouillotte pour éviter la survenue d’un choc toujours
possible et lui donner de l’oxygène.
– Instituer une surveillance régulière
– Du pouls,
– De la tension,
– De la respiration et
– De la conscience du sujet comateux
ÉPILEPSIE

Qu’est-ce Qu’une Crise D’épilepsie ? À Quoi Est-elle Due ?


Schématiquement
C’est la survenue au cours du fonctionnement des cellules du cerveau, appelées neurones,
d’une excitation paroxystique, synchrone et soutenue.
Cette excitation affecte au départ des neurones dont le seuil d’excitabilité est anormalement
bas ce qui explique, par comparaison à d’autres populations de neurones, leur sensibilité
accrue à toutes perturbations du milieu ambiant (hypoxie, hypoglycémie, élévation de la
température, alcool) : ce sont les neurones épileptiques.
Une fois la crise déclarée, cette excitabilité va se propager de proche en proche aux neurones
normaux du voisinage.
Lors d’une crise d’épilepsie généralisée, le point de départ de la décharge paroxystique serait
situé dans la région centrale du cerveau et se propagerait par la suite à l’ensemble de celui-ci
de façon simultanée, bilatérale et symétrique.

CIRCONSTANCES DE SURVENUE
Elles sont multiples et imprévisibles.
La crise peut survenir lorsque le seuil d’excitabilité des neurones épileptogènes est atteint ou
franchi. Outre les perturbations d’ordre général vues précédemment, des paramètres
éminemment variables interfèrent également dans la survenue d’une crise d’épilepsie :
– Le degré de résistance ou de fatigue du sujet,
– L’émotivité, la nervosité etc.
C’est dire qu’une crise d’épilepsie peut survenir à tout moment.
La crise se déroule en trois phases :
– Phase tonique,
– Phase clonique,
– Phase résolutive.
Phase Tonique
Elle débute, si le sujet est debout, par :
– Une chute brutale, d’où les risques de blessures. En même temps,
– Un grand cri inarticulé : cela correspond au spasme tonique des muscles expirateurs et
de la glotte.
– Puis survient un spasme en flexion, très bref.
– Le corps se tend,
– La tête rejetée en arrière,
– Visage et mâchoires crispées, d’où les risques de morsure de la langue.
– La respiration est bloquée,
– Le malade cyanosé
– Les membres supérieurs et inférieurs sont raidis.
– Il y a une déviation des yeux.
Cette phase tonique dure de quelques secondes à une minute ; au bout de ce temps, les
muscles tétanisés s’animent d’une vibration de plus en plus ample et lente : la phase clonique
commence.
Phase Clonique
Elle est marquée par les convulsions :
L’ensemble du corps est agité par des secousses musculaires brèves et violentes.
Ces convulsions ne sont, en fait, que la poursuite de la phase tonique, entrecoupée de périodes
de décontraction venant interrompre rythmiquement la contraction tonique.
Peu à peu, les périodes de décontraction s’allongent, les convulsions s’espacent et, finalement
cessent.
La respiration, au cours de cette phase paraît inquiétante. Cela se comprend, elle
s’accompagne de halètements irréguliers ; De la salive spumeuse teintée de sang, en cas de
morsure de la langue, peut s’écouler de la bouche.
Cette phase tonique peut durer quelques minutes ; puis elle régresse petit à petit : c’est le
début de la phase résolutive.
Phase résolutive
Cette phase va durer un temps variable : trois à cinq minutes, elle est marquée par une
résolution, c’est-à-dire un relâchement musculaire complet.
À ce moment, le malade est dans une phase de coma calme et profond avec hypotonie.
– La respiration est ample, bruyante.
– L’hypotonie du voile du palais et
– La chute de la langue dans le pharynx lui donne son caractère stertoreux (ronflant).
Le relâchement musculaire est complet
Il concerne tous les sphincters et, notamment le sphincter vésical ; le relâchement entraîne
donc :
– La perte des urines qui marque la fin de la crise convulsive.
– Une perte des matières
– Une éjaculation
Le coma s’atténue progressivement ; le retour à un état de conscience normal se fait au bout
d’un temps variable généralement quelques minutes, mais parfois bien plus long (une heure,
voire plus).
Ce retour à la normale est très progressif ; le malade reste confus, désorienté.
Une fois revenue a lui, le passager est fatigué, il a la tête lourde, peut se plaindre de maux de
tête et très souvent s’endort.
Au sortir du sommeil, il n’a plus aucun souvenir de la crise, l’amnésie est totale.
Conduite À Tenir Pendant La Crise.
Une crise d’épilepsie, une fois déclarée, ne peut plus être arrêtée.
Il faut donc la laisser se dérouler jusqu’à sa fin.
Les seuls gestes que vous avez à faire sont :
– Ecarter tout objet contondant, tranchant qui pourrait le blesser,
– Tenter d’éviter, la morsure de la langue en glissant dans la bouche du malade un
mouchoir ou une serviette roulée,
– Laisser le malade là où la crise l’a surpris.
– Il ne faut pas tenter de le déplacer en cours de crise
– Interposer des couvertures roulées entre le malade et les objets ou meubles que vous
ne pourriez pas déplacer.

Conduite À Tenir Après La Crise.


– Une injection intramusculaire de Valium est souhaitable afin d’éviter une récidive toujours
possible pendant le reste du vol.
– Le sujet est fatigué ; il a envie de dormir
– Le laisser au repos et au calme.
– L’éloigner des hublots car les crises d’épilepsie peuvent également être déclenchées
par des stimulations lumineuses : réverbération du soleil sur les ailes, etc.
– Ne pas lui donner de boissons alcoolisées : l’association « alcool, Valium » n’est pas
souhaitable !

DROGUES

Pourquoi un chapitre sur les drogués et les effets de la drogue à de futurs PNC. Parce que
l’usage de la drogue quelle qu’elle soit est en constante augmentation dans le monde entier.
De ce fait, vous serez peut-être un jour confronté à une situation d’urgence comme :
– la survenue de troubles du comportement chez un sujet sous l’emprise de la drogue ou, plus
grave,
– l’accident d’overdose, (c’est-à-dire accident de surdosage) chez un toxicomane ou encore,
– une crise d’état de manque chez un toxicomane invétéré.
La conduite à tenir, en présence d’un drogué à bord.
Il faut chercher à apprécier la gravité de la situation ; pour cela, quatre gestes sont à faire.
– Rechercher la nature de la drogue.
– Retrouver le mode d’utilisation : prise orale, prise nasale ou injection.
– Tenter d’estimer la quantité ingérée ou injectée ;
– Contacter le Service Médical d’Urgence, si nécessaire et si la situation l’exige.
Parmi les drogues, les plus fréquemment utilisées, quatre méritent une attention particulière :
→ Les opiacés : morphine, héroïne,
→ Le L.S.D.,
→ Les amphétamines,
→ Les barbituriques.
Ce sont les plus dangereux.
CAS DES OPIACÉS :
MORPHINE, HÉROÏNE, ETC.
• L’héroïne se trouve sous forme de « Brown Sugar », c’est à-dire de petits grains ressemblant
à du sucre roux ou sous forme de poudre blanche, la voie élective d’absorption est la voie
intraveineuse.
• Dès l’injection cela provoque l’apparition du « Flash » c’est à- dire une sensation de plaisir
généralisé.
Puis, après le Flash, le toxicomane va entrer dans une phase d’euphorie c’est la Planète ; il va
flotter comme dans une bulle qui l’isole du monde extérieur. Cette bulle va filtrer toutes
sensations qui lui parviennent ne laissant passer que les sensations agréables et arrêtant les
sensations désagréables. Dans cet état euphorique, le sujet va pouvoir vivre tous ses désirs,
tous ses fantasmes.
• Enfin, vient la dernière étape : c’est la Descente, c’est-à-dire le retour vers la réalité. Ce
retour est psychologiquement difficile, voire déprimant, comparé à l’état de plaisir dans lequel
se trouvait le sujet auparavant. Tout lui paraîtra terne, triste ; la moindre difficulté deviendra
un obstacle insurmontable.
Le souvenir du « Flash » et de la « Planète », souvenirs qui sont constamment enjolivés et
entretenus par le drogué, explique la survenue de l’état de manque, c’est-à-dire le désir fou de
retrouver ces sensations et de quitter tout le reste, ce qui explique la répétition à plus ou moins
court terme de la prise de drogue. Mais au bout d’un certain temps, le plaisir s’émousse et
l’état de manque occupera le devant de la scène ; le sujet répétera la prise de drogue pour ne
pas souffrir psychologiquement et pour obtenir un état de normalité, la drogue fonctionnant
alors comme un médicament antidépressif.

Signes Cliniques De L’état De Manque


C’est un tableau impressionnant comportant douleurs musculaires généralisées à
prédominance lombaire, sueurs, écoulement nasal permanent, sensation de froid,
tremblement, troubles digestifs avec diarrhée, anorexie, nausées, insomnie permanente,
mydriase bilatérale et angoisse.
Conduite À Tenir Devant Un État De Manque
Malgré le tableau clinique impressionnant, on ne meurt pas d’un état de manque. Il suffi t de
traiter médicalement le toxicomane en lui faisant disparaître ses douleurs, son angoisse et en
le faisant dormir. Concrètement, que faut-il faire ? Après contact avec le Service Médical
d’Urgence, il vous suffira de donner au drogué :
– Un antalgique en comprimé, la VISCERALGINE
– Un anxiolytique en injection intramusculaire : le VALIUM.
– Puis le laisser dormir et le surveiller.
Le L.S.D Généralités
Le L.S.D., est vendu sous forme de pilule ou de bout de buvard imprégné. La prise se fait
donc par voie orale. Hallucinogène d’une grande puissance, le L.S.D. induit un voyage ou «
trip » qui dure pour la dose habituelle six à dix heures.
Signes cliniques ou manifestations du Trip
La tonalité du voyage induit par le L.S.D. peut être euphorique, c’est le cas du Good Trip avec
érotisation de toutes les sensations pouvant aller jusqu’à l’extase.
Ou au contraire en cas de Bad Trip, le voyage est dominé par les sensations angoissantes qui
peuvent devenir incoercibles et entraîner des raptus.

Manifestation Du Good Trip.


Le voyage dure ; nous vous le rappelons, une dizaine d’heures avec, pour le toxicomane, perte
de la notion de temps et d’espace, perte de contact avec la réalité, hallucinations avec des
sensations de tonalité agréable allant jusqu’à l’extase. Puis retour à la réalité. Ce retour sur
terre est progressif et ne pose pas de problème médical majeur.
Donc en cas de Good Trip sous L.S.D. à bord, le cas est simple, abstention de tout traitement.
Il faut laisser le sujet terminer son voyage, il n’est dangereux ni pour lui-même, ni pour son
entourage que vous serez peut-être amené à déplacer pour des raisons plus psychologiques
que de sécurité.

Manifestation Du Bad Trip


Au cours du voyage, les hallucinations sont angoissantes, les sensations perçues par le
toxicomane sont désagréables, voire terrifiantes d’où le risque de raptus anxieux, c’est-à-dire
une peur panique avec réaction de fuite incontrôlée ou d’agression.
Dans un tel contexte, le toxicomane peut être dangereux pour lui-même ou pour son
entourage.

Conduite À Tenir Devant Un Bad Trip


Ce qui domine le tableau clinique, c’est l’angoisse du toxicomane, il faut donc à tout prix le
rassurer. Pour cela, il faut lui administrer un anxiolytique : Tranxène de préférence au Valium
et surtout rester obligatoirement auprès du drogué et plus particulièrement en fi n de Trip où
les risques de raptus seront maxima.

LES AMPHÉTAMINES OU SPEED


Signes Cliniques
Dès l’absorption, les amphétamines procurent un « Flash » comparable par certains côtés aux
plaisirs de l’héroïne. Cependant, cette étape est très brève et elle n’est pas suivie de « Planète
», c’est-à-dire d’état d’euphorie et de bien-être qui prolongeaient l’orgasme du Flash.
Avec les amphétamines, l’effet du produit s’épuisant vite, la descente survient rapidement.
Ce retour à la réalité est très pénible avec angoisse intense, délire paranoïaque, c’est-à-dire
sentiment d’être persécuté par l’entourage.
Ce sentiment de persécution peut se fixer sur une personne et aboutir à une agression
physique. À cause du délire paranoïaque qui se manifeste lors de la descente, le toxicomane
peut devenir extrêmement dangereux pour l’entourage, pouvant aller jusqu’au risque de
meurtre. Il faut donc contacter le Service Médical d’Urgence. Pourquoi ? Par principe, pour
confirmation du diagnostic, et surtout pour pouvoir instituer immédiatement un traitement
efficace.
Il faut très vite une « Camisole chimique » qui vous mettra à l’abri de toute action dangereuse
de la part du toxicomane. Il faut lui faire une injection de sédatifs puissant, sinon il faut
utiliser le Valium disponible dans la boîte docteur, et faire une injection d’une ou de deux
ampoules du produit par voie intramusculaire.

LES BARBITURIQUES
Généralités
Les barbituriques sont présents dans une multitude de spécialités pharmaceutiques.
L’absorption se fait donc par voie orale ou par injection après pilage des comprimés. Les
barbituriques à haute dose provoquent un état d’ivresse confuse, avec agitation désordonnée...
Afin d’augmenter les sensations, les barbituriques sont très souvent associés à d’autres
drogues, notamment l’alcool. Dans l’état d’hébétude ou d’obnubilation qui en résulte, le sujet
a tendance à augmenter ses prises oubliant ce qu’il a déjà ingéré et risque ainsi de franchir le
seuil mortel, d’où la fréquence des comas barbituriques chez les toxicomanes usant de ces
produits.
Enfin, les barbituriques sont souvent utilisés par les toxicomanes pour combattre les effets des
amphétamines et inversement d’où un double danger.

Signes Cliniques
À hautes doses a fortiori, s’il y a eu association avec d’autres produits, les barbituriques
provoquent l’apparition d’un coma avec possibilité de :
– troubles respiratoires arrêt ou pauses respiratoires,
– troubles cardiaques : collapsus cardio-vasculaire, arrêt cardiaque subit,
– troubles neurologiques : convulsion.

Conduite À Tenir
Devant un coma simple, sans troubles respiratoires ou cardiaques, le déroulement ne doit pas
être systématique ; il faut contacter le Service Médical d’Urgence pour lui fournir les
éléments nécessaires à la prise d’une décision médicale correcte : pouls, tension artérielle,
fréquence respiratoire, stade du coma.

Conduite à tenir pendant le reste du vol


Il faut mettre le sujet en position latérale de sécurité, enlever les prothèses dentaires s’il en a,
desserrer cravate et ceinture afin de faciliter au mieux la respiration, donner de l’oxygène.
Une complication peut survenir à tout moment, il faut donc instituer une surveillance
constante de la respiration, du pouls, de la tension artérielle, du niveau de conscience,
effectuer un bouche à bouche s’il survenait un arrêt respiratoire, et faire une injection de
Soludécadron en cas de collapsus cardio-vasculaire, suivie d’un massage cardiaque externe.

CONDUITE À TENIR DEVANT TOUTE OVERDOSE CHEZ UN TOXICOMANE


À BORD

Elle est le plus souvent due à l’usage d’opiacés ou de barbituriques associés à la prise d’alcool
ou d’autres toxiques.
Elle entraîne la survenue d’un coma de n’importe quel stade.
Mais surtout elle peut conduire à la mort selon la dose et la nature des produits utilisés.
On ne peut pas savoir comment va évoluer le coma.
Il faut contacter d’urgence le Service Médical d’Urgence, par principe pour lui fournir les
éléments nécessaires à la prise d’une décision médicale correcte et pour débuter un éventuel
traitement.
CHAPITRE 4

LE
SECOURISME

A
BORD

FORMATION DE BASE CSS


1- MATERIEL DISPONIBLE ET MODALITES D’UTILISATION

- Revues, journaux
Attèle - Couvertures + liens
- Crayons, couverts
- Cartons de consigne

- Récipient à fermeture étanche : bouteille, boite d’eau


Bouillotte minérale + linge

Vessie de glace - Poche plastique d’oreiller+linge

Urinal - Homme : bouteille en matière plastique coupée


- Femme : poche plastique d’oreiller+serviettes en papier

Garrot - Cravate
- Pas de liens trop étroits
- Tensiomètre : garrot pneumatique (peu sur)

Echarpe - Manche veste+épingle sûreté


2- PRISE EN CHARGE ET EXAMEN D’UN MALADE
GÉNÉRALITÉS :
En l’absence de personnel médical à bord (médecin ou infirmière), votre rôle consiste à
collecter tous les renseignements médicaux concernant votre malade afin de les communiquer
aux autorités du Service Médical d’Urgence qui pourront les exploiter.
D’où l’extrême importance de vos actes puisque, à partir des informations recueillies par vos
soins, un diagnostic sera posé avec les conséquences qui en découlent.
– Où la vie du sujet n’est pas en danger :
Il faut traiter le malade avec les moyens dont vous disposez à bord et continuer le vol,
– Où le pronostic vital est engagé :
En ce cas, il faut dérouter et faire face à la situation pendant le temps du déroutement.
La prise en charge et l’examen d’un malade doivent être soigneux et complets ; pour cela, ils
doivent obligatoirement s’effectuer en 4 temps :
– 1er temps : Interrogatoire.
– 2e temps : Inspection.
– 3e temps : Palpation.
– 4e temps : Conclusion.

1er TEMPS : INTERROGATOIRE


6 questions sont à poser par principe à tout malade à bord. Ces questions permettent de
reconstituer l’histoire clinique des troubles, donc d’apprécier la gravité et l’urgence de cas.

1ère question :
Il faut toujours rechercher le motif de la prise en charge.
Pourquoi le sujet vient-il vous voir ou vous a-t-il appelé ? Pour des douleurs, ou pour toutes
autres manifestations quelles soient : diarrhée, fièvre, vomissements ?

2ème question :
Il faut ensuite rechercher les principales caractéristiques de ces manifestations.
– où ont-elles débuté ?
– depuis quand existent-elles,
– comment se manifestent-elles de façon précise ?

3ème question :
Il faut chercher à connaître l’évolution de ces manifestations ; régression ou aggravation
depuis le début du trouble.

4ème question :
Il faut rechercher s’il existe d’éventuels signes accompagnant le trouble majeur dont se plaint
le malade : vomissements, maux de tête, nausées, frissons, sueurs, etc.

5ème question :
Afin de mieux déceler la gravité et l’urgence de la situation, il faut chercher à savoir s’il s’agit
de troubles chroniques, donc anciens et connus du malade, en posant la 5e question.
Avez-vous déjà eu des manifestations semblables ? Et en quelles circonstances ?

La 6ème question
Est un complément logique et nécessaire en cas de réponse positive à la question précédente.
Avez-vous eu un traitement pour les troubles ? Lequel ?

2ème TEMPS : INSPECTION


L’inspection doit se faire en deux temps.
Premier temps :
Observer l’aspect physique du malade qui peut vous renseigner sur :
– son degré de souffrance : faciès tiré, pâle, contracté,
– Son état cardio-respiratoire : cyanose.
Dans un deuxième temps :
Il faut observer le comportement du malade. Est-il agité, prostré, confus, ce qui vous
renseigne sur la gravité ou l’urgence de la situation.
Un malade très agité peut mettre la sécurité du vol en danger.
Un malade prostré est souvent un malade dont le cas est sérieux ; un examen et une
surveillance stricte du sujet s’imposent alors.
Un malade confus, obnubilé est également un cas sérieux. La confusion, l’obnubilation sont
les premiers pas vers le coma.

3èmeTEMPS : PALPATION
À quoi doit servir la palpation du malade ?
Le principe de base est d’essayer de retrouver les signes physiques objectifs décrits par le
malade au cours de l’interrogatoire, par exemple en cas de douleur, il faut retrouver la zone
douloureuse.
Enfin, il ne faut jamais l’oublier, l’examen d’un malade doit toujours être complété par une
prise du pouls et la tension artérielle.

4ème TEMPS : CONCLUSION


Au terme d’un interrogatoire et d’un examen menés de cette façon, il faut rassembler par écrit
les informations que vous avez pu recueillir. Pourquoi ?
Pour 3 raisons majeures.

1° Cet examen servira de document de référence pour la surveillance ultérieure de votre


malade ;

2° Il va servir de document de base pour une communication avec les autorités médicales du
Service Médical d’Urgence ;

3° Il permettra une transmission des consignes de surveillance ou de traitement, sans erreur ni


oubli, qui peuvent être graves pour le malade, lors d’un changement d’équipage, ou lors de la
réception du malade par l’équipe médicale qui prendra votre relais à son chevet.

3- PRISE EN CHARGE ET EXAMEN D’UN BLESSÉ


La prise en charge et examen d’un blessé à bord relève des mêmes principes que ceux
appliqués à un malade.
Il faut faire la collecte de tous les renseignements utiles et nécessaires à la prise d’une
décision thérapeutique efficace par les autorités médicales du Service Médical d’Urgence.
C’est dire que la prise en charge et l’examen du blessé doivent être soigneux et complets.
La prise en charge et examen d’un blessé à bord doit obligatoirement s’effectuer en 3 temps.
– 1er temps : Interrogatoire,
– 2e temps : Examen du blessé,
– 3e temps : Bilan des lésions.

1er TEMPS : INTERROGATOIRE


Afin de déterminer la gravité et l’urgence du cas, 3 questions sont à poser impérativement.
Elles sont évidentes.

1ère question :
« Heure et circonstances de survenue de l’accident ? »,

2ème question :
« État du blessé immédiatement après l’accident ? ».
3ème question :
« Évolution de son état jusqu’au moment présent » ?

2e TEMPS : EXAMEN DU BLESSÉ


Lors de l’examen d’un blessé, il faut toujours respecter deux règles élémentaires de prudence.

1ère règle à respecter impérativement :


Ne jamais manipuler un blessé sans nécessité, car il peut s’agir d’un polytraumatisé et vous
risqueriez d’aggraver ses lésions ou de provoquer un état de choc par une manipulation
intempestive.

2ème règle à respecter :


Une complication peut survenir à tout moment: il ne faut donc jamais sous-estimer la gravité
d’une lésion, si minime soit-elle, à l’examen.
Par voie de conséquence, il faut instituer une surveillance stricte de votre blessé, plus
particulièrement lorsqu’il s’agit de traumatiser du crâne.

Comment Doit-il Se Dérouler ?


En 3 phases.
1ère phase :
Examiner la région d’où se plaint le blessé afin de déterminer la nature exacte des lésions et
leur gravité.

2ème phase :
Rechercher les lésions associées, car tout blessé, nous vous le rappelons, peut être un
polytraumatisé.

3ème phase :
Une complication pouvant, vous le savez, survenir à tout moment, il faut contrôler l’état
général du blessé en surveillant le pouls, la tension artérielle et la conscience.

3ème TEMPS : BILAN DES LÉSIONS


Au terme d’un interrogatoire et d’un examen menés de cette façon, vous devez rassembler par
écrit les informations que vous avez pu recueillir. Pourquoi ?
Pour 3 raisons essentielles
– ce bilan servira d’examen de référence pour la surveillance ultérieure de votre blessé ;
– il servira de document de base pour une communication éventuelle avec le Service Médical
d’Urgence
– il permettra une transmission des consignes de surveillance ou de traitement, sans erreur ni
oubli, lors d’un changement d’équipage ou lors de votre relève au chevet du blessé par une
équipe médical
3- PREVENTION ET TRAITEMENT DES INCIDENTS MINEURS
LA COLIQUE NÉPHRÉTIQUE
Généralités
À quoi est-elle due ?
À l’arrêt d’un calcul dans les voies urinaires.

CONSÉQUENCES :
L’élimination des urines vers la vessie ne pourra pas se faire, étant donné que la voie
d’évacuation est bloquée, il y a donc, forcément au-dessus du calcul arrêté, une dilatation
douloureuse due à la rétention forcée de l’urine.
Ceci explique les trois signes cliniques majeurs d’une crise de colique néphrétique:
– Le sujet souffre,
– Il a envie d’uriner,
– Il ne le peut pas, ou difficilement, et cette miction ne le soulage pas.
Cependant, dans une crise de colique néphrétique, la douleur a des caractères particuliers que
vous devez connaître et qui sont dus, à la position de l’appareil urinaire dans l’abdomen,

Où le sujet va-t-il avoir mal ?


C’est évident, sur le trajet que parcourt l’urine qui va du rein où elle est formée, à la vessie où
elle est stockée.
La douleur partira donc des fosses lombaires, dans le dos, pour tourner vers l’avant et
descendre vers la vessie, qui est située juste derrière le pubis, en suivant le trajet du conduit
allant du rein à la vessie.
SIGNES CLINIQUES.
Interrogatoire
À la première question, « Où avez-vous mal ? ».
Le malade vous dira : « J’ai mal à un rein, la douleur continue sur le côté et elle descend au
bas-ventre ».
À la deuxième question, « Depuis quand avez-vous mal ? »,
La réponse sera la suivante :
«J’ai mal depuis plusieurs heures : au début, je n’y ai pas prêté attention ; ce n’était qu’une
simple sensation de gène et de lourdeur au niveau des reins. Puis une douleur intolérable est
apparue et, depuis, elle ne cesse pas depuis, j’ai envie d’uriner et je n’y arrive pas, ou les
urines que j’arrive à émettre ne me soulagent pas ».
À la troisième question, « Comment avez-vous mal ? »,
Le sujet vous dira :
«La douleur est permanente, intolérable ; cela ressemble à des torsions ou des spasmes avec
des paroxysmes».
L’EXAMEN
L’abdomen, en dehors de la zone douloureuse, doit rester souple et indolore ; il doit bouger
normalement, dans sa totalité, lors de la respiration.
Palpation
Le but est de confirmer l’existence de la région douloureuse et de la délimiter.
Vous devez vous la faire montrer par le malade.
Anatomiquement, elle doit correspondre au flanc droit = ou gauche. En même temps, cette
palpation doit vous permettre de vérifier la souplesse de l’abdomen.
L’interrogatoire et l’examen, pratiqués de cette façon, vont permettre d’aboutir à la
conclusion suivante :
– ce n’est pas une urgence vitale ! La vie du sujet n’est pas en danger, pas d’état de choc, pas
de péritonite…
– l’attitude logique est donc de ne pas dérouter mais de traiter avec les moyens dont vous
disposez à bord.
Conduite à tenir :
Il vous faut respecter les règles suivantes :
– contacter le Service Médical d’Urgence,
– calmer le plus rapidement possible la douleur,
– ne rien faire qui puisse aggraver l’état du malade.

Contacter Le Service Médical D’urgence Pourquoi ?


– par principe,
– de façon à obtenir la confirmation de votre diagnostic,
– et pour obtenir son accord, quand au traitement à instituer.
Calmer le plus rapidement possible la douleur, pourquoi ?
– pour soulager le malade, c’est évident !
– et pour éviter toute perturbation dans la cabine car votre malade souffre énormément et sera
très agité.
Le traitement doit associer, pour ces raisons :
1° Un antalgique : l’AVAFORTAN.
2° Un antispasmodique : la VISCERALGINE.
3° Un sédatif de l’anxiété : le VALIUM.
Vous disposez de tous ces médicaments à bord de nos vols longs courriers.
Ne rien faire qui puisse aggraver l’état du malade, comment?
– En ne donnant pas à boire, car le malade n’urinant toujours pas, vous aggraveriez la
dilatation au niveau de ses voies urinaires et, par voie de conséquence, vous augmenteriez ses
douleurs.
– Nous vous rappelons qu’il ne faut pas, non plus, donner de café ou d’alcool, qui sont des
excitants.
– Il existe une contre-indication formelle à l’association : alcool, valium

PROBLÈMES SÉRIEUX
COLIQUES NÉPHRÉTIQUES

CAUSE :
Arrêt d’un calcul dans les voies urinaires (uretère, en particulier)
CONSÉQUENCES :
Dilatation douloureuse de l’uretère dans laquelle est arrêté le calcul.
Interrogatoire ► Où avez-vous mal ?
Flanc droit ou gauche avec irradiation dans
le bas-ventre.
► Depuis quand ?
Depuis plusieurs heures ; aggravation ; envie
d’uriner
sans pouvoir le faire
► Comment ?
Douleur permanente, à type de torsions, de
spasmes.
Examen EN DEHORS de la ZONE DOULOUREUSE
– Abdomen souple, indolore
Inspection – Normalement mobile à la respiration
Confirme la zone douloureuse : flanc droit ou
gauche.
Palpation
Conduite à tenir PAS DE DÉROUTEMENT
pas d’urgence vitale
► CONTACTER le Service Médical d’Urgence
► Calmer la douleur :
VISCERALGINE + AVAFORTAN + VALIUM
► NE PAS AGGRAVER L’ÉTAT du MALADE
• Ne pas donner à boire.
• Pas de café, pas d’excitants.
• Contre-indication : Alcool + VALIUM
► BOUILLOTTE sur la région douloureuse.

LA COLIQUE HÉPATIQUE
À quoi est-elle due ?
À l’arrêt d’un calcul dans les voies biliaires.
Conséquences :
L’évacuation de la bile vers le tube digestif ne pourra pas se faire car la voie d’évacuation va
se bloquer.
Il y aura donc forcément, au-dessus du calcul, une dilatation douloureuse due à la rétention
forcée de la bile.

Calcul coincé dans le canal cystique et le canal cholédoque


La douleur, dans une crise de colique hépatique, a des caractères particuliers qui sont dus à la
position de la vésicule biliaire dans l’abdomen.
Elle débute dans la région où se trouve la vessie, c’est-à-dire
Dans l’hypocondre droit, et va madrier vers le haut, c’est-à-dire vers l’épaule droite : c’est «
la douleur en bretelle ».
Elle va couper l’inspiration profonde parce que la vésicule est située sous le diaphragme,
muscle respiratoire principal.
Tout mouvement respiratoire trop ample du diaphragme va, faire bouger la vésicule ce qui
sera source supplémentaire de douleurs.

SIGNES CLINIQUES
L’interrogatoire
À la première question, « Où avez-vous mal ? »
Le sujet vous montrera l’hypocondre droit et vous dira : « J’ai mal dans cette région et la
douleur remonte vers l’épaule ».
À la deuxième question, « Depuis quand avez-vous mal ? »
Votre malade répondra : « J’ai mal depuis longtemps ; au début, je n’y ai pas prêté attention,
ce n’était qu’une douleur vague. J’ai pensé que c’était le début d’une crise de foie, donc sans
gravité ; mais cette douleur n’a pas cessé ; au contraire, elle a empiré et maintenant elle est
insupportable ! ».
À la troisième question, « Comment avez-vous mal ? »,
Le sujet vous dira : « la douleur est permanente, intolérable, avec des paroxysmes : cela
ressemble à des spasmes ou des torsions et me fait tellement mal que cela me coupe la
respiration ».

À L’examen.
Inspection :
L’abdomen, en dehors de la zone douloureuse, doit rester souple, il doit bouger dans sa
totalité lors de la respiration.

Palpation
Le but est de confirmer l’existence de la région douloureuse et de la délimiter : vous devez
vous la faire montrer par le malade. Anatomiquement, elle doit correspondre à la région de
l’hypocondre droit. En même temps, cette palpation doit vous permettre de vérifier la
souplesse de l’abdomen.
L’interrogatoire et l’examen pratiqués de cette façon, vont vous permettre d’aboutir à la
conclusion suivante.
– Ce n’est pas une urgence vitale ; la vie du sujet n’est pas en danger : il n’y a pas d’état de
choc pas de péritonite…
– L’attitude logique est donc de ne pas dérouter, mais de traiter avec les moyens dont vous
disposez à bord.

CONDUITE A TENIR
Il faut respecter les règles suivantes :
– contacter le Service Médical d’Urgence,
– calmer le plus rapidement possible la douleur.
Contacter le Service Médical d’Urgence, pourquoi ?
– par principe,
– de façon à obtenir la confirmation de votre diagnostic,
– et pour obtenir son accord quand au traitement à instituer.
Calmer le plus rapidement possible la douleur, pourquoi ?
– pour soulager le malade,
– pour éviter toute perturbation dans la cabine car votre malade souffre et sera très agité.
Le traitement doit associer :
■ Un antalgique majeur : L’AVAFORTAN.
■ Un antispasmodique : la VISCERALGINE.
■ Un sédatif de l’anxiété : le VALIUM.
Vous disposez à bord, de ces trois médicaments, sur les vols longs courriers.
En plus du traitement, nous vous conseillons d’utiliser de petits moyens.
Par exemple, placer une bouillotte d’eau chaude sur la région douloureuse.
Nous vous rappelons la contre-indication formelle de l’association: « alcool-Valium »
COLIQUES HÉPATIQUES

CAUSE :
Arrêt d’un calcul dans les voies biliaires

CONSÉQUENCES :
Dilatation douloureuse due à la rétention forcée de la bile.

Interrogatoire ► Où avez-vous mal ?


• Sous les côtes, à droite (hypocondre droit).
• Douleur remontant vers l’épaule,
« en bretelle ».
► Depuis quand ?
• Depuis longtemps ; douleur vague au début,
ne cessant pas, devenant insupportable.
► Comment ?
• Douleur permanente avec des paroxysmes, à
type de
spasmes, de torsions, coupant la respiration.
Examen EN DEHORS de la ZONE DOULOUREUSE
Inspection – Abdomen souple, indolore
– Normalement mobile à la respiration.
Palpation – Confirme la zone douloureuse : Hypocondre
DROIT
Conduite à tenir PAS DE DÉROUTEMENT
pas d’urgence vitale
► CONTACTER le Service Médical d’Urgence
► Calmer la douleur :
VISCERALGINE + AVAFORTAN + VALIUM
► NE PAS AGGRAVER L’ÉTAT du MALADE
• Ne pas donner à boire.
• Ne pas donner d’excitants, ni de café.
• Contre-indication : Alcool + VALIUM
► BOUILLOTTE sur la région douloureuse.

LA RÉTENTION AlGUË D’URINE


À quoi est-elle due ?
À la présence d’une prostate hypertrophiée qui obture le conduit urinaire allant de la vessie à
la verge.

CONSÉQUENCE :
Le rejet des urines ne pourra pas se faire étant donné que la voie d’évacuation est bloquée.
Il y aura donc fatalement, au-dessus du conduit obstrué, une dilatation douloureuse de la
vessie, due à la rétention forcée de l’urine.
Ceci explique les trois signes cliniques majeurs de la rétention aiguë d’urine.
– le sujet a mal,
– il a envie d’uriner,
– il ne peut pas uriner.
Où le sujet va-t-il avoir mal ?
Là où l’urine stagne, c’est-à-dire au niveau de la vessie, derrière le pubis, mais cette douleur
ne sera pas d’apparition brutale.
Pourquoi ?
C’est facile à comprendre ; la vessie n’est qu’un simple réservoir où est stockée l’urine entre
deux mictions.
S’il y a obturation du canal évacuateur, l’urine, continuellement formée, va provoquer une
distension de plus en plus importante de la vessie ce qui explique l’aggravation des douleurs
en rapport avec l’aggravation de la distension vésicale.
SIGNES CLINIQUES
Interrogatoire
À la première question, « Où avez-vous mal ? »,
Le malade vous dira : « J’ai mal dans le bas ventre » il doit vous montrer la zone douloureuse.
À la deuxième question, « Depuis quand avez-vous mal ? »,
Le sujet vous dira : « J’ai mal depuis longtemps ; au début je n’y ai pas prêté attention : c’était
une douleur très supportable puis, petit à petit, elle a augmenté et, maintenant, elle devient
insupportable de plus, j’ai une grande envie d’uriner et je n’y arrive pas ! »
À la troisième question, « Comment avez-vous mal ? »,
Le passager vous dira : « La douleur est permanente, sourde, lancinante, sans paroxysme, au
niveau de la vessie ».

EXAMEN
Inspection
À ce stade, un signe important est à retrouver : LE GLOBE VÉSICAL ; c’est la traduction
clinique de la distension de la vessie par les urines.
Cette vessie distendue va venir faire saillie sous la peau, au dessus du pubis. Le globe vésical
est donc forcément visible et palpable.
Cependant, vous devez vérifier que le reste de l’abdomen est normal, en dehors de la région
sus pubienne, c’est-à-dire souple, et bouger à la respiration.

Palpation
Le but est de confirmer l’existence d’une zone douloureuse et de la délimiter ; vous devez
vous la faire montrer par le malade ; anatomiquement, elle doit correspondre à la région
hypogastrique.
En même temps cette palpation doit vous permettre de vérifier la souplesse de l’abdomen.
L’interrogatoire et l’examen ainsi pratiqués vont vous permettre d’aboutir à la conclusion
suivante.
– Ce n’est pas une urgence vitale, la vie du sujet n’est pas en danger : il n’y a pas d’état de
choc, pas de péritonite.
– L’attitude logique est donc de ne pas dérouter, mais de traiter avec les moyens dont vous
disposez à bord.

CONDUITE A TENIR
Il faut respecter les règles suivantes :
– contacter le Service Médical d’Urgence,
– essayer de calmer la douleur,
– ne rien faire qui puisse aggraver l’état du malade.

Contacter le Service Médical d’Urgence ; Pourquoi ?


– par principe afin d’obtenir la confirmation de votre diagnostic.

Essayer de calmer la douleur, comment ?


On ne dispose, à bord, que de petits moyens.
– Il faut rassurer le malade qui est angoissé, agité ; un bon contact est donc essentiel.
– Il faut coucher votre malade en « chien de fusil », position qui relâche au mieux la tension
des muscles abdominaux.
Il ne faut surtout pas lui donner à boire ; vous aggraveriez la distension vésicale, donc la
douleur.
RÉTENTION AIGUË D’URINE

CAUSE :
Présence d’une prostate hypertrophiée obturant le conduit urinaire.

CONSÉQUENCES :
Dilatation douloureuse de la vessie due à la rétention forcée de l’urine.

Interrogatoire ► Où avez-vous mal ?


Au niveau de la vessie, derrière le pubis.
► Depuis quand ?
Douleur existant depuis plusieurs heures qui s’est
aggravée, avec envie d’uriner sans pouvoir le faire.
► Comment ?
Douleur, sourde, permanente, lancinante.
Examen UN signe à retrouver :
Inspection – le globe vésical VISIBLE et PALPABLE
Palpation – Confirme la zone douloureuse : HYPOGASTRE
Conduite à tenir PAS DE DÉROUTEMENT
pas d’urgence vitale
► CONTACTER le Service Médical d’Urgence
► Calmer la douleur :
VISCERALGINE + AVAFORTAN + VALIUM
► NE PAS AGGRAVER L’ÉTAT du MALADE
• position « chien de fusil »
• bouillotte sur zone douloureuse
• RASSURER le PAX angoissé.
► NE PAS AGGRAVER L’ÉTAT du MALADE
• Ne SURTOUT pas donner à boire (aggravation
de distension vésicale).

4- TRAITEMENT DE CERTAINS PARTICULIERS

L’APPENDICITE ET LA PÉRITONITE

À quoi est due l’appendicite ?


Elle est due à l’inflammation et/ou à l’infection de l’appendice.
Qui dit infection, dit pus.
Qui dit pus, dit fièvre, douleur et, surtout, possibilité de généralisation de l’infection si celle-ci
n’est pas rapidement traitée.
La généralisation d’une infection, au cours d’une appendicite, s’appelle péritonite ; en effet,
l’appendice infecté va, à plus ou moins court terme, se perforer, libérant le pus dans toute la
cavité abdominale, exactement comme un bouton purulent qui se perce de lui-même.
Cela vous permet de comprendre que la conduite à tenir ne sera pas la même devant une
appendicite que devant une péritonite.
Mais avant cela, comment les reconnaître ?
Par un interrogatoire soigneux et un examen clinique bien fait.

CAS DE L’APPENDICITE

Les signes que vous allez trouver lors d’une appendicite (fièvre, douleurs abdominales, arrêt
des matières et des gaz, ballonnement) s’expliquent très bien.
La fièvre est, tout bêtement, due à l’infection ; la douleur est également une conséquence
directe de l’infection purulente : l’intestin souffre. Arrêt des matières et des gaz : si l’intestin
souffre, il ne fonctionne plus, l’évacuation des selles ne se fera donc pas : le malade est
constipé.
Ballonnement : si le malade est constipé, les matières stagnent ; s’il y a stagnation, il y a
fermentation. S’il y a fermentation, il y a apparition de gaz d’où le ballonnement abdominal.

SIGNES CLINIQUES
Interrogatoire
Il y’a cinq questions à poser.
La première :
« Avez-vous déjà été opéré de l’appendicite ? ». Si oui, ce diagnostic ne peut plus, bien sûr,
être évoqué.
Deuxième question :
« Où avez-vous mal ? ». Le sujet doit vous montrer la région douloureuse ; anatomiquement,
elle doit correspondre à la fosse iliaque droite.
À la troisième question :
« Depuis quand avez-vous mal ? », la réponse sera variable : la douleur peut exister depuis
quelques heures ou depuis quelques jours.
À la quatrième question :
« Comment avez-vous mal ? », le sujet vous dira « La douleur est permanente, sourde,
lancinante et surtout pulsative ».
Vous devrez poser la cinquième question si vous suspectez, dès ce moment, une appendicite.
La cinquième question est la suivante :
« Êtes-vous constipé ? Avez-vous des gaz ? ». Votre malade vous répondra : « Oui,
effectivement, je suis constipé depuis quelques jours ; je me sens ballonné et je n’arrive pas à
évacuer mes gaz ».
EXAMEN
Inspection
L’abdomen, en dehors de la fosse iliaque droite incriminée, doit rester souple et indolore.
Il doit bouger, dans sa totalité lors de la respiration.
Il existe une attitude évocatrice de la crise d’appendicite ; le malade s’installera spontanément
en position « chien de fusil » ou, en tout cas, sa cuisse droite sera fléchie sur l’abdomen.

Palpation
Elle a pour but de confirmer l’existence de la zone douloureuse et de la délimiter ; vous devez
vous la faire montrer par le malade, anatomiquement, elle doit correspondre à la fosse iliaque
droite.
Dernier signe à retrouver : le ballonnement abdominal facilement décelable.
En même temps, cette palpation doit vous permettre de vérifier la souplesse de l’abdomen.
L’interrogatoire et l’examen, pratiqués de cette façon, vont permettre d’aboutir à la
conclusion suivante :
C’est une appendicite probable, mais ce n’est pas une urgence ; la vie du sujet n’est pas en
danger, il n’y a pas d’état de choc ni de péritonite ; le détournement ne s’impose pas.
Cependant, le sujet doit être opéré dans les douze heures qui vont suivre.
Aussi, plusieurs solutions sont envisageables :
– débarquer le malade à la prochaine escale,
– demander un demi-tour, si vous êtes en début de vol long-courrier.
Il est bien évident qu’au moindre signe de complication possible, vous devez demander le
déroutement.
CONDUITE A TENIR
– Contacter le Service Médical d’Urgence,
– Essayer de calmer la douleur,
– Ne rien faire qui puisse aggraver l’état du malade.
Contacter le Service Médical d’Urgence, pourquoi ?
– par principe,
– de façon à obtenir la confirmation de votre diagnostic,
– et pour obtenir son accord, quand au traitement à instituer.
Essayer de calmer la douleur.
Il faut utiliser les petits moyens :
– installer le malade en « chien de fusil »,
– poser une vessie de glace sur la région douloureuse,
– ne donner aucun médicament par voie orale, sauf sur ordre du
Service Médical d’Urgence.
Ne rien donner au malade à boire ou à manger, car il va subir une intervention chirurgicale.

APPENDICITE
CAUSE :
Infection ou inflammation de l’appendice

Interrogatoire 5 QUESTIONS A POSER


►Avez-vous déjà été opéré de l’appendice ?
► Où avez-vous mal ?
• Fosse iliaque droite,
► Depuis quand ?
• Réponse variable :
quelques heures ou plusieurs jours.
► Comment ?
• Douleur permanente, sourde, lancinante,
pulsatile.
► Êtes-vous constipé ? Avez-vous des gaz ?
• constipation depuis plusieurs jours
• pas d’émission de gaz.
Examen EN DEHORS de la ZONE DOULOUREUSE
Inspection – Abdomen souple, indolore
– Mobile à la respiration, MAIS, attitude
évocatrice du PAX : position « chien de fusil »
– Confirme la zone douloureuse : fosse iliaque
Palpation droite.
– Permet de retrouver le ballonnement abdominal.
Conduite à tenir PAX DOIT ÊTRE OPÉRÉE DANS LES 12 H.
pas d’urgence immédiate
► CONTACTER le Service Médical d’Urgence
► Calmer la douleur :
• Laisser PAX en position « chien de fusil »
• vessie de glace
• RIEN à boire et à manger (CHIRURGIE)
► SURVEILLANCE + + + pour dépister tout
signe de COMPLICATION.
RISQUE DE PÉRITONITE !
CAS DE LA PÉRITONITE PAR PERFORATION APPENDICULAIRE
Les signes que vous allez trouver à l’examen lors d’une péritonite appendiculaire : fièvre,
douleur abdominale généralisée, état de choc, s’expliquent très bien :
– La fièvre est due à l’infection :
– La douleur est l’infection mais surtout à la perforation de l’appendice : quand un organe se
perfore. Cela fait très mal
– La contracture abdominale est un phénomène réflexe en réponse à l’irritation du péritoine
par le pus et les matières échappées de l’appendice perforé ;
– L’état de choc est bien facilement compréhensible devant des signes aussi sévères, mais
c’est ce qu’on appelle un choc réactionnel à la douleur et non un choc hémorragique ; le sujet
ne saigne pas.
SIGNES CLINIQUES
Interrogatoire
À la première question : « Où avez-vous mal ? »,
La réponse est évidente : la douleur est généralisée à tout l’abdomen.
À la deuxième question : « Depuis quand avez-vous mal ? »,
Les douleurs ont eu un début net, franc, sans équivoque possible, en «coup de poignard»,
l’instant d’avant c’était des douleurs typiques d’appendicite, sourdes, lancinantes, pulsatives ;
puis brutalement, lorsque l’appendice s’est perforé, la douleur a changé du tout au tout, tant
dans sa localisation que dans son intensité.
À la troisième question : « Comment avez-vous mal ? »,
Il faut faire préciser :
– La localisation :
La douleur extrêmement violente a, bien sûr, débuté dans la fosse iliaque droite où
l’appendice s’est perforé mais, en quelques minutes, elle s’est rapidement étendue à tout
l’abdomen.
– L’intensité :
La douleur relativement supportable de l’appendicite, est devenue extrêmement violente,
intolérable, permanente, à type de brûlures, avec sensation de torsion et spasmes.
EXAMEN
Deux types de signes sont à retrouver :
– Les signes dus à la péritonite,
– Les signes dus à l’état de choc.

Inspection.
Signes dus à la péritonite :
L’abdomen a perdu son aspect habituel. II est dur, contracté, immobile lors de la respiration.
C’est le ventre de bois de la péritonite.
Signes de l’état de choc :
Le malade a le teint cireux, grisâtre, des gens qui souffrent énormément,
C’est le classique « faciès plombé ». Il est angoissé, anxieux, sa respiration est rapide et
superficielle.
Palpation
Elle a pour but de délimiter la zone douloureuse de celle qui ne l’est pas. Or l’abdomen est
dur, douloureux, contracté dans sa totalité.
C’est le ventre de bois de la péritonite. La palpation n’est donc pas utile d’autant plus que
vous aggravez la douleur en le pratiquant.
Par contre, vous devez retrouver les signes confirmant l’état de choc en prenant
impérativement le pouls et la tension artérielle.
– Le pouls :
Sera accéléré à 100 par minute, voire plus, mais, chose importante, il doit être régulier et bien
frappé.
– La tension artérielle :
Est abaissée et pincée par exemple à 9/7.
L’interrogatoire et l’examen pratiqué de cette façon vont vous permettre d’aboutir à la
conclusion suivante : c’est une URGENCE, cela pour deux raisons :
– Le pus libéré par la perforation de l’appendice est en train de propager l’infection à
tout l’abdomen,
– Le malade risque de décompenser à tout moment du fait son état de choc.
Il faut demander un déroutement.
La conduite à tenir en découle bien évidement :
Il faut respecter les règles suivantes :
– Contacter le Service Médical d’Urgence,
– Ne rien faire qui puisse aggraver l’état du malade.
Contacter le Service Médical d’Urgence
Pourquoi ?
Par principe,
Pour obtenir la confirmation de votre diagnostic
Pour avoir son avis sur le déroutement qui reste à faire.
Ne rien faire qui puisse aggraver l’état du malade, ne rien lui donner à boire ou à manger car
il va subir une intervention chirurgicale à plus ou moins court terme.

CONDUITE À TENIR PENDANT LE DÉROUTEMENT


Il faut installer le malade aussi confortablement que possible et tenter de calmer sa douleur
avec les petits moyens : vessie de glace à placer sur l’abdomen douloureux.
PÉRITONITE APPENDICULAIRE

CAUSE :
Perforation de l’appendicite infectée.

CONSÉQUENCES :
Irritation de la péritonite par le pus échappé de l’appendice perforé.

Interrogatoire ► Où avez-vous mal ?


• Douleur généralisée de TOUT l’abdomen.
► Depuis quand ?
Début net, franc, en « coup de poignard »
► Comment ?
• Douleur violente, intolérable, permanente type de
brûlures, spasmes, torsions.
Examen – signe dus â la péritonite : Abdomen dur, contracté,
Inspection immobile à la respiration. VENTRE DE BOIS
– Signes dus à l’état de choc : Malade anxieux,
angoissé cireux, grisâtre.
– Signes dus à la péritonite : confirme le VENTRE de
Palpation BOIS
à éviter : AUGMENTE la DOULEUR.
– Signes dus à l’état de choc :
• Pouls accéléré mais régulier et bien frappé
• Tension artérielle abaissée et pincée.
Conduite à tenir DEMANDER un DÉROUTEMENT
URGENCE VITALE
► CONTACTER le Service Médical d’Urgence
► NE PAS AGGRAVER L’ÉTAT du MALADE
• RIEN à BOIRE et à MANGER
(CHIRURGIE)
• Position confortable pour le malade
• Vessie de glace.

OCCLUSION INTESTINALE AIGUË

Qu’est-ce qu’une occlusion intestinale aiguë ?


C’est un arrêt complet et persistant des matières et des gaz dans un segment de l’intestin, que
ce soit l’intestin grêle ou le côlon.
Quelles sont les causes d’une occlusion intestinale ?
Elles sont multiples. Cependant un est particulièrement fréquente : c’est l’occlusion
intestinale aiguë sur bride.

Occlusion du colon due à une tumeur

Dans ce cas l’occlusion est due au capotage d’une anse intestinale sur une bride qui s’est
constituée entre l’intestin et la paroi abdominale à la suite d’une intervention chirurgicale au
niveau de l’abdomen.

Occlusion de l’intestin grêle par strangulation


Due à une bride

Quelles sont les conséquences d’une occlusion intestinale ? Elles sont triples.
1) Au-dessus de la bride, Il y aura stase :
- Des matières alimentaires
- Des liquides sécrétés par la paroi de l’intestin
- Des gaz dus à la fermentation.
Cela explique les nausées et les vomissements réflexes dont le malade va se plaindre.

2) Les douleurs sont dues aux contractions réflexes de l’appareil digestif pour essayer de
franchir l’obstacle que constitue la bride d’où les douleurs survenant par vagues successives.
3) Le capotage sur la bride intéresse également les vaisseaux de l’anse intestinale. Cela veut
dire Arrêt total de la circulation sanguine en dessous de cette bride
Un véritable garrot s’est constitué.
Il y aura nécrose de l’intestin en dessous de ce garrot, voire même péritonite par rupture de cet
intestin nécrosé dans la cavité abdominale.

Interrogatoire.
Les trois questions rituelles qu’il faut toujours poser en cas de douleurs abdominales sont,
bien entendu, obligatoires

« Où, depuis quand et comment avez-vous mal ? »


Cependant, pour arriver au diagnostic, trois questions complémentaires sont également à
poser.

« Où avez-vous mal ? »
Dans la région péri-ombilicale.
Le malade doit vous montrer la région douloureuse ; la région péri ombilicale.

« Depuis quand avez-vous mal ? »


Le mode de début peut être très variable.
La douleur peut être d’apparition très brutale, l’intestin ayant subitement capoté sur la bride.
Ou, au contraire, le début a été progressif, la douleur augmentant au fur et à mesure que
l’intestin se coince.
Cette douleur n’a aucune tendance à rétrocéder depuis son apparition.
« Comment avez-vous mal ? ».
Douleur à type de colique qui, lorsqu’elle est caractéristique, est très facile à reconnaître.
Vagues douloureuses
S’amplifient et atteignent leur maximum d’intensité en deux ou trois minutes.
Elles cèdent lentement pour disparaître et faire place à une accalmie de durée variable.

Première question complémentaire


« Êtes-vous constipé, avez-vous des gaz ? »
Oui je suis constipé et je me sens ballonné par des gaz que je n’arrive pas à évacuer !
Le capotage de l’intestin bloque tout le transit intestinal.

Deuxième question complémentaire


Avez-vous subi une intervention chirurgicale au niveau de l’abdomen
Cette question permet de savoir s’il y a une possibilité de formation de bride intra-
abdominale.

Troisième question complémentaire.


« Avez-vous déjà eu des douleurs semblables ? »
– Si oui, avez-vous été traité et avec quoi ? »
En cas de réponse positive, cette question renforcera l’hypothèse de l’occlusion intestinale
aiguë car cela voudra dire que le malade a déjà fait des accidents occlusifs a minima.

EXAMEN
Inspection
Permet de retrouver des signes d’occlusion c’est-à-dire :
1) Une cicatrice provenant d’une intervention chirurgicale ancienne
2) l’existence de vomissements alimentaires puis bilieux,
3) De ballonnement abdominal péri-ombilical
4) De mouvements de contractions de l’intestin sous la forme d’ondes de reptation parcourant
l’abdomen et visibles à l’œil nu,
5) Enfin, l’inspection permet de vérifier si l’abdomen bouge à la respiration ou s’il est
totalement figé.

Palpation
Doit délimiter et confirmer la zone douloureuse : ce doit être la région péri-ombilicale.
Doit permettre de retrouver les mouvements de contraction de l’intestin sous la forme d’un
durcissement intermittent facilement perçu sous la main.

Signes généraux.
En fin d’examen, tenter de dépister un éventuel état de choc en prenant impérativement
Le pouls et la tension artérielle.

Comment faire le diagnostic ?


Retrouver les quatre signes typiques d’une occlusion intestinale qui sont :
1) Les nausées, les vomissements,
2) Les douleurs abdominales survenant par vagues.
3) Le ballonnement abdominal,
4) L’arrêt des matières et des gaz.
Les signes d’état de choc éventuel, permettent d’apprécier la gravité de la situation de son
degré d’urgence.
Conduite à tenir
La conduite à tenir est simple.
– Contacter le Service Médical d’Urgence
– Pour confirmation de votre diagnostic,
– Pour avoir son avis sur un éventuel déroutement.
– Traiter le malade,
– Ne pas aggraver son état.

Concrètement, quand faut-il dérouter ?


Il faut le faire lorsqu’il y a un état de choc déclaré.
Sinon, le déroutement n’est pas systématique.
On dispose de quatre à six heures pour intervenir chirurgicalement.
Ce laps de temps peut permettre :
– Soit de terminer le vol,
– Soit de bloquer le malade à une escale suivante,
– Enfin, cas extrême, sur un vol d’une amplitude supérieure à dix heures, sans escale
sanitaire possible
De deux choses l’une :
– Ou le premier tiers du temps de vol n’est pas effectué : un demi tour s’impose
alors
– Ou il a été dépassé : il faut alors continuer.

TRAITER LE MALADE.
Il s’agit de tenter de calmer les douleurs par :
1. Une injection intramusculaire d’AVAFORTAN autorisation préalable du Service Médical
d’ Urgence
2. Bouillotte d’eau chaude à placer sur l’abdomen ;
3. Installer le plus confortablement le malade : position antalgique.
Ne pas aggraver l’état du malade
Ne pas lui donner à manger ou à boire car il doit, subir une intervention chirurgicale.
Pendant la fin du vol, il faut instituer une surveillance constante du pouls et de la tension
artérielle afin de dépister un éventuel état de choc.

OCCLUSION INTESTINALE ALGUË


CAUSE :
Capotage d’une anse intestinale sur une bride
CONSÉQUENCES :
1- stase des aliments et des liquides sécrétés au dessus de la bride
2- Contractions de l’appareil digestif par vagues successives
3- Nécrose de l’intestin en dessous de la bride.

Interrogatoire 3 QUESTIONS OBLIGATOIRES


+ 3 QUESTIONS COMPLÉMENTAIRES
► Où avez-vous mal ? Région péri-ombilicale.
► Depuis quand ? • douleur d’apparition brutale ou, au
contraire,
progressive.
► Comment ? • douleur à type de coliques, par vagues
douloureuses.
► Êtes-vous constipé ? Avez-vous des gaz ?
• Constipation ; pas de gaz.
► Avez-vous subit une intervention chirurgicale ?
• Si oui, permet d’évoquer la formation d’une bride.
► Avez-vous déjà eu des douleurs semblables ?
Si oui. avez-vous été traité ? Avec quoi ?
• Si réponse positive, occlusion intestinale possible
Examen PERMET de RETROUVER les signes d’OCCLUSION.
1- Cicatrice
Inspection 2- Vomissements
3- Ballonnements
4- Mouvements de reptation des intestins
5- Abdomen mobile ou non.
– Confirme la zone douloureuse : région péri-ombilicale.
Palpation – Permet la perception des CONTRACTIONS de l’intestin.
En FIN d’EXAMEN, prendre pouls + Tension artérielle afin
de dépister un éventuel ÉTAT de CHOC.
Conduite à tenir 4 à 6 h pour intervenir CHIRURGICALEMENT mais
DÉROUTEMENT, SI ÉTAT DE CHOC !
► CONTRACTER le Service Médical d’Urgence
► CALMER les DOULEURS
• AVAFORTAN
• BOUIILLOTTE
• Position ANTALGIQUE.
► NE PAS AGGRAVER L’ÉTAT du MALADE
• Ni à BOIRE, Ni à MANGER (CHIRURGIE)
► SURVEILLANCE pendant le reste du vol.
• Pouls et tension artérielle.
Pour dépister un ÉVENTUEL ÉTAT de CHOC.

L’ULCÈRE DE L’ESTOMAC
C’est un excès de sécrétion d’acide chlorhydrique par les cellules de l’estomac, sécrétion qui
stagne dans la poche gastrique.
Quelles en sont les conséquences ?
– Un acide, attaque et corrode tout ce qui l’entoure : il va attaquer et éroder la paroi de
l’estomac. Mais, pour que cette paroi soit attaquée, il faut que l’estomac soit vide ; en effet, le
rôle essentiel de l’acide lors de la digestion est avant tout, de s’attaquer aux aliments présents
dans l’estomac.

Vous comprenez donc aisément qu’en cas d’hypersécrétion acide dans un estomac vide la
paroi gastrique soit lésée.
– Une projection d’acide, même dilué, sur la peau provoque une sensation de brûlure. Un
malade aura des douleurs à type de brûlures.
– L’estomac réagit à cette agression en se contractant et en se spasmant.
Le malade aura donc, associées aux douleurs à type de brûlures, des douleurs à type de
spasmes et de torsions (crampes d’estomac).

SIGNES CLINIQUES
Interrogatoire
À la 1re question :
« Où avez-vous mal ? », le malade vous dira :
« J’ai mal à l’estomac : à la région épigastrique.

À la 2e question :
« Depuis quand avez-vous mal ? », la réponse sera éminemment variable :
« Depuis une heure » plus, moins, peu importe, l’essentiel, si vous pensez à un ulcère
gastrique, est de situer la survenue des douleurs par rapport aux heures de repas.
Les douleurs ulcéreuses, surviennent sur un estomac vide, donc en dehors des heures de repas
et de digestion.

À la 3e question :
« Comment avez-vous mal ? », s’il s’agit d’un ulcère gastrique,
La douleur est permanente, à type de brûlures, de torsions et/ou de spasmes.
« Existe-t il des antécédents de douleurs similaires, et comment ont-elles été traitées ? ».
Si le sujet vous dit oui et que, de plus, ces douleurs sont calmées par la prise d’aliments tels
que le pain ou le lait, la suspicion d’ulcère sera d’autant plus renforcée.

EXAMEN
Inspection
L’abdomen, en dehors de la zone douloureuse, doit rester souple ; il doit bouger normalement
dans sa totalité lors de la respiration.

Palpation
Confirmer l’existence de la région douloureuse et de la délimiter
Anatomiquement, elle doit correspondre à l’épigastre.
Vérifier la souplesse de l’abdomen.
Conclusion :
Ce n’est pas une urgence vitale :
– Il n’y a pas d’état de choc,
– Pas de péritonite.
– Pas de déroutement
Il faudra donc respecter les 3 règles suivantes :
1) Calmer les douleurs le plus rapidement possible,
2) Ne rien faire qui puisse aggraver l’état du malade,
3) Instituer une surveillance du malade dont l’état peut s’aggraver.

Calmer Les Douleurs Le Plus Rapidement Possible.


Comment ?
→ donné à votre malade :
1° Un pansement gastrique qui va isoler la paroi de l’estomac de son contenu acide ;
MAALOX.
2° Il faut donc nourrir votre malade.
Les aliments proposés doivent être légers et pouvoir « éponger » le maximum d’acide : par
exemple : des féculents,
– Du pain
– Du lait
– De l’eau plate
– Des légumes cuits
– Pas de plats en sauce,
– Pas de plats épicés…
– Pas de vinaigrette
– Pas d’agrumes
– Pas de crudités, etc.

Ne rien faire qui puisse aggraver l’état du malade.


→ Eviter tout ce qui peut renforcer l’acidité de l’estomac
– Pas de boisson gazéifiée
– Pas de vin ni d’alcool
– Pas de vinaigrette
– Ne jamais donner d’ASPIRINE ou d’ASPRO qui sont de l’ACIDE acétylsalicylique et
qui peuvent provoquer une hémorragie grave chez le sujet atteint d’ulcère.

Instituer une surveillance du malade.


Pourquoi ?
→ Parce que son état peut brusquement s’aggraver

COMPLICATION DE L’ULCÈRE DE L’ESTOMAC


Quelles sont-elles ? Ce sont :
– La péritonite par perforation de la paroi de l’estomac et
– L’hémorragie interne grave par perforation d’un vaisseau de l’estomac.

1) La péritonite par perforation de la paroi de l’estomac


Quand et pourquoi survient-elle ?
→ Quand l’acide aura suffisamment rongé la paroi gastrique jusqu’à la percer. Cela peut
survenir à tout moment et vous ne pouvez malheureusement par le savoir à l’avance.
Point n’est besoin d’insister pour que vous réalisiez la gravité d’une telle situation.

SIGNES CLINIQUES
Interrogatoire
► La 1re question « Où avez-vous mal ? »
À tout l’abdomen ».
Localisées à l’épigastre. Puis, brutalement, à la perforation de la paroi gastrique et du fait de
la diffusion du liquide contenu dans l’estomac au reste de la cavité abdominale, la douleur
s’est étendue à tout l’abdomen.
C’est cette notion de généralisation de la douleur que vous devez retrouver lors de votre
interrogatoire.

► La 2e question : « Depuis quand avez-vous mal ? »


Le sujet pourrait quasiment vous préciser l’horaire de survenue, à la minute près, car il y a eu
un brutal changement qualitatif de sa douleur.

►La 3e question : « Comment avez-vous mal »,


La douleur est
– De survenue brutale en « coup de poignard »
– À type de brûlures
– Contractures ou spasmes
– Permanente généralisée à tout l’abdomen
– Extrêmement intense
– Intolérable
Cela n’a plus rien de comparable avec la douleur de l’ulcère non compliqué.
À l’examen, 2 types de signes sont à retrouver :
– Les signes dus à la péritonite
– Les signes dus à la survenue d’un état de choc
Il s’agit ici d’un état de choc réactionnel à l’irritation péritonéale et non d’un choc
hémorragique : l’estomac est bel et bien percé, mais, le sujet ne saigne pas.
EXAMEN
Inspection
– Signes dus à la péritonite :
– L’abdomen est dur
– Contracté
– Immobile lors de la respiration.
– Signes dus au choc réactionnel :
– Le malade a le teint cireux,
– Grisâtre des gens qui souffrent énormément : c’est le classique
– Faciès plombé
– Il est angoissé,
– Anxieux,
– Sa respiration est rapide, superficielle.
Palpation
Le ventre doit être immobile, dur, contracté,
Douloureux dans sa totalité
C’est le classique ventre de bois de la péritonite.
Vous devez aussi retrouver les signes confirmant l’état de choc en prenant le pouls et la
tension artérielle.
– Le pouls sera accéléré : 100/mn.
– La tension artérielle est abaissée, pincée, par exemple à 8/6.
Les critères, pouls accéléré mais régulier et facile à prendre avec une tension artérielle
abaissée mais pincée, permettent de faire la différence entre choc réactionnel et choc
hémorragique.
Conclusion :
C’est une urgence vitale.
Demander un déroutement
la conduite à tenir en découle bien évidemment.
Il faut respecter les règles suivantes :
– contacter le Service Médical d’Urgence,
– ne rien faire qui puisse aggraver l’état du malade.
Contacter le Service Médical d’Urgence
Pourquoi ?
– par principe,
– pour obtenir la confirmation de votre diagnostic,
– et pour avoir son avis sur le déroutement qui reste à faire.
Ne rien faire qui puisse aggraver l’état du malade.
Ne rien lui donner à boire ou à manger car il doit subir une intervention chirurgicale à court
terme.

Conduite à tenir pendant le déroutement


L’installer le plus confortablement possible
Tenter de calmer la douleur
Vessie de glace à placer sur l’abdomen douloureux.

1 Hémorragie par perforation d’un vaisseau


Pourquoi peut-elle survenir ?
– Parce que l’acide érode indistinctement la paroi de l’estomac et les vaisseaux qui sont situés
dans cette paroi.
– Cette hémorragie peut mettre la vie du sujet en danger si vous n’intervenez pas rapidement.
Comment intervenir ?
– En faisant le diagnostic le plus rapidement possible.
– Pour cela, vous devez toujours y penser devant une subite aggravation ou modification de la
douleur chez un sujet atteint d’ulcère.

Comment faire le diagnostic ?


Grâce à 2 types de signes :
1° signes d’hémorragie éventuelle.
2° modification des signes de l’ulcère.
Signes D’hémorragie
Apparition des signes de choc hémorragique car il ne faut pas s’attendre obligatoirement à
une extériorisation immédiate du saignement.
Quand celui-ci s’extériorise tôt (20 % des cas), c’est L’HÉMATÉMÈSE ou vomissement de
sang par la bouche.
Devant toute perte de sang, vous devez, en apprécier la quantité et la qualité.
► Quantité :
Appréciez-la de la façon la plus objective possible.
► Qualité :
Le sang évacué sera donc rouge, contenant parfois des particules alimentaires, d’origine
gastrique.

Survenue éventuelle d’une modification des signes de l’ulcère


En effet, l’hémorragie peut survenir au plus fort d’une crise douloureuse et la faire disparaître.
Pourquoi ?
Parce que les substances contenues dans le sang vont neutraliser l’acide présent dans
l’estomac.
En résumé l’ulcère de l’estomac peut être le suivant
1° crise douloureuse typique d’ulcère gastroduodénal,
2° survenue, en pleine crise, de l’hémorragie :
3° disparition, dans le même temps, des douleurs et apparition des signes de choc.
Ce déroulement est à retrouver à l’interrogatoire.

SIGNES CLINIQUES
Interrogatoire
Il faut toujours poser les 3 questions rituelles : « Où, depuis quand, comment avez-vous mal ?
»
Les réponses associées aux signes évidents de choc hémorragique doivent vous faire évoquer
une urgence vitale.
En effet, la disparition d’une douleur ulcéreuse ASSOCIÉE à un tableau de choc
hémorragique doit, bien évidemment, vous faire penser à une hémorragie gastrique en court
et, a fortiori, s’il y a une hématémèse.
Examen : Inspection.
► Le sujet est
– Pâle,
– Cyanosé,
– Couvert de sueurs froides et
– Il à froid.
Nous vous rappelons que la cyanose doit être recherchée au niveau
– De lèvres,
– Des ongles et
– Du lobe des oreilles.

► Il a une respiration rapide, superficielle.


Ce sont là les signes évocateurs du choc hémorragique.
Cependant, 2 gestes essentiels restent à faire pour confirmer le diagnostic :
Vérifier le pouls et la tension artérielle.
► Le pouls sera rapide, faible, filant, difficile à prendre,
► la tension sera inférieure à 7, pincée.

Conclusions
– Le sujet saigne abondamment puisqu’il présente tous les signes du choc hémorragique,
– Il saigne au niveau de son estomac.
La conduite à tenir:
Il faut demander un déroutement immédiat.
Il s’agit là d’une urgence vitale
Le malade saigne et risque de décompenser à tout moment du fait de son état de choc.
L’attitude logique est donc de :
– contacter le Service Médical d’Urgence,
– traiter le malade avec les moyens dont vous disposer à bord.
Contacter le Service Médical d’Urgence
Pourquoi ?
– par principe,
– pour obtenir la confirmation de votre diagnostic,
– et pour avoir son avis sur le déroutement qui reste à faire.

Traiter le malade.
Le traitement comporte 4 parties.
1° De l’oxygène,
2° Réchauffé,
3° Ne pas donner à boire ni à manger,
4° Surveillé.

Donner de l’oxygène.
► Parce que le malade saigne,
► S’il saigne, il perd du sang, en particulier du sang riche en oxygène.
► Il faut donc recharger au maximum en oxygène les globules rouges restant en circulation
d’autant plus, nous vous le rappelons, que le sujet a une respiration superficielle, donc peu
efficace.

Réchauffer.
Le refroidissement dû à l’hémorragie interne aggrave l’état de choc, ce qui majore le risque de
décompensation ; il faut donc réchauffer votre malade en le couvrant et en lui mettant des
bouillottes chaudes.

Ne pas lui donner à boire.


C’est impératif, alors que le sujet a soif et vous demandera à boire.
C’est logique : il saigne, il perd du liquide, donc il se déshydrate d’où sa soif.
Mais, il ne faudra pas lui donner à boire car, à très court terme, il va subir une intervention
chirurgicale.
Surveiller.
Une surveillance du pouls, de la tension artérielle et de la conscience, durant le déroutement,
s’impose.

ULCÈRE DE L’ESTOMAC
CAUSE :
Excès de sécrétion de suc gastrique (acide chlorhydrique) stagnant dans l’estomac.

CONSÉQUENCES :
Lésion de la paroi de l’estomac

Interrogatoire ►Où avez-vous mal ? • À l’estomac, région


épigastrique.
► Depuis quand ?
• DOULEUR CALMÉE par les REPAS, donc
apparaissant
entre ceux-ci quand l’estomac est vide :
► Comment ?
• BRÛLURES, TORSIONS, SPASMES
Examen EN DEHORS de la ZONE DOULOUREUSE
Inspection – Abdomen souple, indolore
– Mobile à la respiration
Palpation – Confirme la zone douloureuse : l’ÉPIGASTRE.
Conduite à tenir PAS DE DÉROUTEMENT
pas d’urgence vitale.
► CALMER les DOULEURS
• MAALOX
• PAIN + LAIT (« éponge acide »)
► NE PAS AGGRAVER L’ÉTAT du MALADE
• PAS d’ASPIRINE
• Pas de boissons gazeuses
• Pas d’ALCOOL ni de VIN
► INSTITUER une SURVEILLANCE
risque de COMPLICATIONS
COMPLICATION DE L’ULCÈRE DE L’ESTOMAC
LA PÉRITONITE PAR PERFORATION DE LA PAROI DE L’ESTOMAC

Cause :
Perforation de la paroi de l’estomac par l’acide qui l’a rongée
Conséquences :
L’acide s’échappe de l’estomac et attaque tout organe environnant.
Interrogatoire ►Où avez-vous mal ?
• À TOUT L’ABDOMEN ! Douleur d’ulcère au
départ se généralisant à TOUT l’abdomen
► Depuis quand ?
• Réponse précise SURVENUE FRANCHE,
NETTE,
BRUTALE de la DOULEUR
► Comment ?
• Douleur PERMANENTE INTOLÉRABLE, « en
COUP
de POIGNARD » type de torsions, spasmes,
brûlures généralisées à TOUT l’ABDOMEN
Examen Signes dus à la péritonite
– Abdomen dur, contracté, immobile à la
Respiration.
Inspection Signes dus à l’état de choc
– Teint cireux, grisâtre
– Angoisse
– Respiration rapide et superficielle.
Signes dus à la péritonite
Palpation – « VENTRE de bois »
Signes dus à l’état de choc
– Pouls accéléré (100/mn) mais RÉGULIER,
FACILE à prendre
– Tension artérielle basse
Conduite à tenir URGENCE VITALE → DÉROUTEMENT
► CONTACTER le Service Médical d’Urgence
► NE PAS AGGRAVER L’ÉTAT du MALADE
• Ni à BOIRE ni à MANGER (CHIRURGIE)
• Installer confortablement
• Vessie de glace sur l’abdomen.
► SURVEILLER

COMPLICATION DE L’ULCÈRE DE L’ESTOMAC

HÉMORRAGIE PAR PERFORATION D’UN VAISSEAU

Cause :
Perforation par l’acide d’un vaisseau de l’estomac.

Comment faire le diagnostic ?


• Signes d’hémorragie
Signes de l’état de choc : pâleur, cyanose, sueurs froides, refroidissement
Hématémèse ; vomissement de sang.

• Modification des signes de l’urgence


Crise douloureuse typique de l’ulcère gastrique puis, survenue de l’hémorragie
Enfin, disparition de la douleur et survenue de l’ÉTAT de CHOC

Interrogatoire DOIT PERMETTE DE RETROUVER LES


SIGNES DE L’ÉTAT DE CHOC
– Sujet PALE, CYANOSE ? SUEURS FROIDES,
REFROIDISSEMENT.
– POULS RAPIDE, FAIBLE, FILANT,
DIFFICILE à PRENDRE.
– TENSION ARTÉRIELLE BASSE, inférieure à 7.
Examen URGENCE VITALE → DÉROUTEMENT
► CONTACTER le Service Médical d’Urgence
► TRAITER le MALADE
• Oxygène
• Réchauffer
• NI à BOIRE, ni à MANGER (CHIRURGIE)
► SURVEILLANCE +++ pendant le
DÉROUTEMENT
• Pouls
• Tension artérielle
• Conscience.
GROSSESSE EXTRA-UTÉRINE
Qu’est-ce qu’une grossesse extra-utérine ?
C’est une grossesse qui se développe en dehors de l’utérus.
– Où se développe-t-elle alors ?
Dans une des deux trompes utérines.

– Conséquences de cette anomalie :


Une trompe utérine n’a ni le calibre, ni la structure nécessaire à l’implantation et au
développement d’un œuf : de ce fait, elle va être érodée par la fixation de l’œuf sur ses parois
puis distendue au fur et à mesure du développement de l’œuf
Une trompe utérine a un diamètre d’environ trois millimètres
Un embryon de deux mois à un diamètre de trente millimètres, soit dix fois plus.
La trompe ainsi dilatée va forcément se rompre, cela entraînera hémorragie intra-abdominale
brutale et importante mettant rapidement la vie de la mère en danger.
L’érosion et la distension ne touchent pas que les parois de la trompe mais affectent aussi ses
vaisseaux : ils vont donc se rompre également.
Les premiers à être rompus seront forcément les vaisseaux de petits calibres ; puis ce sera le
tour des vaisseaux de plus en plus gros, au fur et à mesure que la grossesse se développera.
Voilà pourquoi il est important de faire au plus tôt le diagnostic, pour éviter l’accident
hémorragique ultime.
Concrètement, pour vous PNC, cela consistera à demander sans hésitation un déroutement du
vol s’il existe des arguments sérieux permettant d’évoquer une grossesse extra-utérine.
Sur quels arguments évoquer une grossesse extra-utérine ? Il y en a cinq.
Nous allons le voir en détail.
(1) La femme doit être en âge d’avoir une grossesse
Il ne faut, en aucun cas, tenir compte
Qu’elle utilise un moyen contraceptif quel qu’il soit (pilule ou stérilet)
Qu’elle a pu oublier de prendre sa pilule ou
Que le stérilet a pu être mal posé
Une grossesse est donc toujours possible, et surtout
Une grossesse extra-utérine dans ce cas.

(2) Les caractères particuliers de la douleur :


Par sa localisation hypogastrique
Par son intensité : très intense, très violente, en coup de poignard
Par sa durée, très brève : elle dure une fraction de seconde et disparaît
Par sa répétition dans le temps
La douleur en coup de poignard va et vient dans la journée.

(3) Les pertes de sang en cours.


Devant toute perte de sang de quelque origine que ce soit, vous devez automatiquement
apprécier deux paramètres
Quantité et
Qualité des pertes.

Métrorragie
(4) Notion de retard des règles :
Pour le savoir, il suffit de demander la date des dernières règles normales ; cette notion est
importante à retrouver. Il suffit, qu’il y ait retard de règles, peu importe que le retard soit
de quarante-huit heures ou de quinze jours.

Pourquoi ?
Parce qu’un retard de règles de quarante-huit heures signifie que l’embryon a plus de deux
semaines d’âge. La trompe est déjà bien distendue.
(5) Altération de l’état général.
Puisque cette femme saigne continuellement et chaque jour de plus en plus abondamment.

SIGNES CLINIQUES
Interrogatoire
(1) La première question « Quelle est la date des dernières règles normales ? ».
La réponse permet d’éliminer ou d’évoquer une possibilité de grossesse extra-utérine :

– Si la femme vient d’avoir des règles normales


► Pas de grossesse possible
L’ovulation et la fécondation ne peuvent se faire avant le quatorzième jour du cycle, nous
vous le rappelons.
– Si les dernières règles normales datent, par exemple, de deux mois
Retard des règles d’au moins trois semaines ; une grossesse extra-utérine est possible.

(2) La deuxième question « Où ? »


Au niveau du bas-ventre ; anatomiquement, elle doit correspondre à la région
hypogastrique.

(3) La troisième question « Depuis quand ? »


Depuis que la grossesse, existe, bien évidemment puisque la trompe est lésée dès la
fixation de l’œuf à son niveau.
En connaissant la date des dernières règles, vous pouvez déduire l’âge de la grossesse actuelle
et constater qu’il y a concordance entre la date d’apparition des douleurs et celle d’une
grossesse possible.
Une grossesse douloureuse est une grossesse anormale.

(4) Quatrième question : « Comment ? »


Une sensation permanente d’endolorissement
De simple gêne de la région hypogastrique mais, sur ce fond permanent, surviennent
Des crises douloureuses extrêmement violentes, extrêmement fugaces, en « coup de
poignard ».
Des crises qui vont et viennent dans la journée sans cause apparente.

(5) Cinquième question : les pertes de sang en cours


Il faut apprécier leur quantité et leur qualité.
Pour la quantité :
Les pertes sont peu abondantes, mais récidivantes ; la femme peut les confondre avec des
règles.
Pour la qualité :
Les pertes sont, ici, de couleur noirâtre avec des caillots.

EXAMEN
Inspection et palpation de l’abdomen ne vous donneront aucun signe probant.
Cependant vous devez vérifier que l’abdomen est normal, c’est-à dire souple, bougeant à la
respiration.
La prise du pouls et de la tension artérielle est impérative.
Cette femme saigne ; il faut donc rechercher les plus petits signes évocateurs d’hémorragie
interne a minima :
– Pouls accéléré,
– Tension abaissée et pincée,
– Faciès pâle,
– Fatigue inexpliquée.
La conduite à tenir est simple :
Il faut contacter le Service Médical d’Urgence. Pourquoi ?
– Par principe,
– Pour obtenir la confirmation de votre diagnostic.
– Pour avoir son avis sur le déroutement qui reste à faire.
Nous insisterons sur l’obligation de retrouver, avant tout contact avec le Service Médical
d’Urgence, les 5 groupes de signes qui, vous permettrez à ce moment d’évoquer une grossesse
extra-utérine.

Ces 5 groupes de signes sont :


1° la patiente est en âge d’avoir une grossesse,
2° il existe un retard de règles,
3° les douleurs ont un caractère spécifique,
4° il y a des pertes de sang,
5° il y a altération de l’état général.

Pourquoi faut-il dérouter ?


Il faut, dérouter parce que les risques sont très importants :
La trompe et ses derniers gros vaisseaux peuvent se rompre à tout moment
S’il y a rupture, la mort est certaine.
Voilà pourquoi il faut dérouter.

Conduite à tenir pendant le déroutement.


Il faut instituer une surveillance stricte du pouls et de la tension pour dépister, au plus tôt, une
hémorragie interne grave.

GROSSESSE EXTRA-UTÉRINE (G. E. U)

DÉFINITION :
Grossesse développant en dehors de l’utérus ? Dans une des deux trompes

CONSÉQUENCE :
Risque de rupture de la trompe et des vaisseaux

5 ARGUMENTS en faveur d’une G. E. U.


• Femme en âge d’avoir une grossesse.
• Caractères particuliers de la douleur.
• Notion de perte de sang.
• Notion de retard des règles.
• Notion d’altération récente de l’état général.

Interrogatoire Date des dernières règles normales ?


• Tout retard de règle doit faire penser à une grossesse.
Où avez-vous mal ?
• Au niveau du bas-ventre ; hypogastre
Depuis quand ?
• Depuis le début de la grossesse ; concordance entre date
d’apparition des
douleurs et celle de la grossesse possible.
Comment ?
• Fond d’endolorissement, permanent + crises douloureuses
extrêmement
violentes, fugaces, en « coup de poignard », va et vient.
Perdez-vous du sang ?
• Apprécier :
► Quantité ; peu abondante mais récidivante
► Qualité : sana noir avec caillots.
Examen RECHERCHE de l’ÉTAT de CHOC HÉMORRAGIQUE
– Pouls accéléré, faible, filant, difficile à prendre
– Tension artérielle abaissée et pincée, inférieure à 7
– Pâleur
– Fatigue inexpliquée.
Conduite à tenir DÉROUTEMENT
Car risque de rupture de la trompe et des vaisseaux et
d’HÉMORRAGIE GRAVE
► CONTACTER le Service Médical d’Urgence
► RIEN à BOIRE, ni à MANGER
► SURVEILLANCE +++
• Pouls
• Tension artérielle
• Conscience

5- L’ACCOUCHEMENT A BORD

Pourquoi faire un cours sur l’accouchement à de futurs PNC ?


Pour la simple raison qu’une femme enceinte de plus de huit mois peut, désormais, prendre
l’avion à la seule condition de signer une décharge de responsabilité vis-à-vis de la
compagnie.

Il n’empêche que l’accouchement peut survenir à bord et que vous en aurez la charge. Mais,
avant d’étudier dans le détail le mécanisme de l’accouchement, il est nécessaire que vous ayez
une idée précise de la disposition du fœtus et de ses annexes (placenta, cordon, etc.) Dans
l’utérus au cours d’une grossesse.
Dans la cavité utérine, le fœtus baigne dans un liquide appelé liquide amniotique.
Ce liquide est entouré d’une membrane appelée membrane amniotique.
L’ensemble «fœtus-liquide amniotique» est relié au placenta par le cordon ombilical.
Le placenta lui-même est fixé sur muqueuse de l’utérus.

Lorsqu’au cours d’un vol une passagère risque d’accoucher, nous vous conseillons de la
placer, dès son arrivée à bord, à proximité des endroits où un accouchement peut être effectué
dans les moins mauvaises conditions possibles.
Nous vous proposons des endroits spécifiques à cet effet, selon le type d’avion.
Exemple:
- B.747 :
► Pont principal : Galley 830 ou 1694
► Pont supérieur : Galley ou niveau porte droite.
Ce sont là des endroits où vous pouvez disposer du maximum d’espace libre pour installer
votre future accouchée.
De plus, vous disposerez, à proximité, d’oxygène et du matériel médical.

Comment se déroule un accouchement normal ?


Immuablement en 4 phases
– Travail
– Expulsion
– Soins à l’enfant
– Délivrance
Nous allons les voir dans le détail.

1ère PHASE :
LA PHASE DE TRAVAIL.
Elle marque le début de tout accouchement, elle est caractérisée par l’apparition spontanée de
contraction de l’utérus.
A quoi servent ces contractions ?
À dilater complètement le col de l’utérus jusqu’à l’effacer totalement
À permettre plus tard a sortie du fœtus de la cavité utérine.

Comment l’effacement du col peut-il se produire sous l’effet des contractions ?


Par un simple phénomène mécanique. A chaque contraction, l’utérus va exercer une pression
sur le liquide amniotique qui répercutera cette brutale augmentation de pression au niveau du
col utérin.
Celui-ci s’entrouvrira peu à peu de cette façon.

Conduite à tenir.
En début de travail, la passagère reste à son siège il faut :
1) vérifier la réalité des contractions utérines,
2) contrôler la fréquence, la durée et l’intensité des contractions,
3) préparer l’endroit où la future mère ca accoucher,
4) vérifier et préparer le matériel médical dont vous allez avoir besoin.

Vérification de la réalité des contractions utérines


En posant la main sur le ventre de la mère, vous devez sentir l’utérus se contracter sous la
forme d’une boule qui se durci et se relâcher.

Contrôle de la fréquence.
Il suffit de demander à la future mère de vous prévenir lorsque surviennent ses contractions.
Vérifier le temps écoulé entre deux contractions.
Les contractions vont être plus éloquentes au fur et à mesure que le travail progresse.

– En début de travail
La fréquence des contractions sera de l’ordre de une toutes les 30 mn,

– En fin de travail
Elle sera d’une toutes les minutes.

Contrôle de la durée des contractions.


Comment le faire ?
Une main posée à plat sur le ventre de la mère, compter, montre en main tout le temps
pendant lequel vous avez senti l’utérus se contracter.

– En début du travail
La durée de chaque contraction est d’environ 1 0 à 15 secondes,
– En fin de travail
Elle est d’environ 60 secondes.

Contrôle de l’intensité
L’intensité de chaque contraction se traduit par une douleur que ressent la femme lorsque
survient la contraction.
La contraction est de plus en plus douloureuse au fur et à mesure que le travail progresse.
Cela vous permet de suivre l’évolution du travail.

Préparer l’endroit où la future mère va accoucher.


Cela consiste à y apporter :
– Des couvertures en nombre suffisant pour pouvoir l’allonger confortablement à même le
sol,
– Des coussins pour surélever son bassin afin de mieux saisir l’enfant lorsqu’il naîtra,
– Du linge propre (torchons, nappe première) pour emmailloter l’enfant.

Vérifier le matériel médical dont vous aurez besoin.


Vérifier, dans la pharmacie de bord, la présence :
– D’une pince de Bar, nécessaire à la ligature du cordon
– De ciseau
– De bandes de gaze stérile
– De compresse
– De garnitures, etc.
Attitude à avoir vis-à-vis de la passagère pendant la période de travail.
– Psychologiquement, il faut la rassurer ;
– En début de travail, il faut la laisser à son siège.

Quand faut-il l’en sortir pour l’amener à l’endroit choisi pour accoucher?
– Lorsque la fréquence des contractions sera d’une toutes les 5 minutes
– La durée des contractions sera d’environ 40 à 45 secs.
Comment savoir que la période de travail se termine ?
En guettant la rupture de la poche amniotique.
Pourquoi y a-t-il rupture ?
En fin de travail, les contractions deviennent plus fréquentes et surtout plus intenses ; donc, la
pression exercée sur la poche de liquide amniotique est aussi devenue plus forte.
Cette poche va se rompre fatalement lorsque la pression exercée sera trop forte.
Comment savoir que la poche est rompue ?
Le liquide amniotique, dans lequel baignait le fœtus, va s’échapper par le vagin.
De vérifier les sous-vêtements de la mère et son fauteuil.
Sont-ils humides, souillés ?
Il faut noter que la couleur du liquide amniotique, est, normalement clair.
Un liquide teinté est le signe d’une souffrance fœtale.

Conséquence de cette rupture


S’il n’y a plus de liquide enveloppant l’enfant, l’utérus va venir se mouler contre lui et, à
chaque contraction, va le chasser vers la sortie, c’est-à-dire le vagin.
C’est la phase d’expulsion.

Première phase de l’accouchement correspondant à la période de


dilatation (début). La tête du fœtus est dans le petit bassin

2ème PHASE :
PHASE D’EXPULSION OU SORTIE DE L’ENFANT
À ce stade, la dilatation du col est totale, la poche des eaux est rompue.
La mère va, alors, spontanément éprouver une envie impérieuse de pousser.
L’enfant sera expulsé hors des voies génitales.

Conduite à tenir pendant la phase d’expulsion.


Vous devez coordonner les efforts de poussée de la mère.
Pourquoi ? Pour deux raisons.
(1) Pour le bien-être de l’enfant
Plus vite il sortira, moins il souffrira ;

(2) Pour la mère


Parce qu’elle souffre aussi mais, surtout
Parce que pousser trop longtemps peut épuiser l’utérus qui n’est qu’un simple muscle.
Tout muscle fatigué, se contracte moins bien.
S’agissant de l’utérus, cela peut avoir des conséquences graves au moment de la délivrance.
Comment coordonner les efforts de poussée de la mère ?
– En la faisant pousser au cours d’une contraction utérine,
– Après avoir pris une grande inspiration, puis en bloquant la respiration,
– En tirant sur les genoux avec ses mains,
– En poussant comme si elle allait à la selle.
Lorsque la tête va apparaître au niveau du vagin, vous devez impérativement demander à la
mère de ne plus pousser.

Pourquoi ?
Parce qu’à ce moment, une sortie trop brutale de la tête entraînerait une déchirure du vagin et
du périnée.
Il faut soutenir la tête de l’enfant à travers le périnée pour éviter une sortie trop brutale et trop
rapide. Peu à peu, l’enfant sortira tout seul.

Deuxième phase de l’accouchement correspondant à la période


d’expulsion pendant laquelle la tête du bébé se place en extension
au moment ou elle atteint le périnée. Il s’en suit l’expulsion du fœtus

3e PHASE :
SOINS À DONNER À L’ENFANT
À un enfant qui vient de naître, vous devez :
– Ligaturer le cordon,
– Pratiquer le test d’APGAR,
– Le nettoyer,
– L’habiller.

Ligaturer le cordon
Comment le faire ?
– En posant la pince de Bar
– Du côté de l’enfant, à 10 cm de son futur nombril
– Puis une 2e pince, à quelques centimètres de la pince de Bar, du côté de la mère
– Couper avec des ciseaux désinfectés entre les deux pinces.

– Désinfecté le bout du cordon avec une compresse bactéricide,


– Faire un emballage du cordon avec la pince de Bar restée en place
– Le fixer sur le ventre de l’enfant par un bandage abdominal.

Test d’APGAR.
Tout nouveau-né normal doit avoir 10/10 au test.
Si ce n’est pas le cas, il faut le refaire 5 mn plus tard.
Si l’enfant n’obtient toujours pas 10/10, il faut alerter le Service Médical d’Urgence et leur
dire où l’enfant n’a pas obtenu la note maximum.
Ce test comprend 5 paramètres destinés à vérifier la vitalité du nouveau-né ; ce sont :
– Le cri
– Le pouls
– La respiration
– La coloration et
– Le tonus.
Chaque paramètre est côté de 0 à 2.

LE CRI :
Tout nouveau-né normal crie spontanément ; c’est un cri suraigu.
Si le cri est faible : 1 point ; pas de cri : 0.

LE POULS :
Tout nouveau-né normal a un pouls qui bat environ à 150/mn.
Si le pouls est à moins de 100 : 1 ; pas de pouls : 0.

RESPIRATION :
Tout nouveau-né normal respire à une fréquence d’environ 40/mn.
Si elle est inférieure à 40/mn : 1, pas de respiration : 0 ;

TONUS :
Tout nouveau-né normal est hypertonique ; l’hypertonie se juge, en essayant de détendre le
bras de l’enfant.
Si la résistance est faible : 1, si l’enfant est tout mou : 0
COLORATION :
Tout nouveau-né normal est de couleur rose.
S’il est pâle : 1, s’il est violacé : 0.
Où prendre le pouls :
En posant votre main sur la cage thoracique, vous sentirez battre le cœur ; de même pour la
respiration.

Nettoyer l’enfant.
Le nettoyage de l’enfant se fait sans eau, à l’aide d’un coton sec : il faut l’essuyer et enlever,
de cette façon, le mucus dont il est recouvert.

Habiller l’enfant.
Le nouveau-né est sensible au froid :
Il faut l’habiller suffisamment ou
Demander au PNT d’augmenter le chauffage de la cabine.
Ne pas lui donner de biberon d’eau sucrée ni le nourrir.

4ème PHASE :
LA DÉLIVRANCE
C’est la phase d’expulsion du placenta hors de l’utérus.
Elle survient environ 20 à 30 mn après la sortie de l’enfant ; elle est marquée par la reprise des
contractions utérines chez la mère.

Quatrième phase de l’accouchement correspondant à la période de la


délivrance. A partir de ce moment des contractions de l’utérus vont
provoquer le décollement du placenta qui est expulsé par la suite

Pourquoi ces contractions ?


Elles vont permettre le décollement du placenta de la paroi utérine, petit à petit, au fil des
contractions,
Le placenta va être décollé de l’utérus
Rejeté hors des voies génitales.
L’utérus va saigner.
Il y aura donc, une hémorragie normale, physiologique.
321
Conduite à tenir pendant la délivrance.
Il ne faut rien faire. Il suffit d’attendre que le placenta soit décollé et rejeté spontanément hors
des voies génitales.
En aucune façon, il ne
Faut hâter la sortie du placenta en appuyant sur le ventre de la mère
Ou en tirant sur le cordon.
Lorsque le placenta est sorti, il faut le recueillir et le garder au frais afin de le faire examiner
ultérieurement par un médecin.
Devant l’hémorragie vous devez, en apprécier la qualité et la quantité
► Qualité :
Il s’agit de sang rouge mêlé à des caillots ;

► Quantité :
La femme doit perdre au maximum 1/2 litre de sang.

Comment l’apprécier ?
En recueillant le sang perdu dans une cassolette placée sous le bassin.
Enfin, après la délivrance, vous devez impérativement vérifier l’existence du globe de
sécurité.

Qu’est-ce que le globe de sécurité ? À quoi est-il dû ? À quoi sert-il ?


Dès que l’utérus est vide, spontanément il se contracte et se rétracte sur lui-même.
De ce fait, se réalise un véritable pansement compressif interne au niveau des vaisseaux qui
ont saigné lors du décollement placentaire.
D’où l’importance de vérifier l’existence du globe de sécurité après la délivrance.
S’il n’existe pas, ou s’il est de mauvaise qualité, la mère va faire une hémorragie qui peut être
grave.
Comment vérifier son existence ?
En posant votre main sur le ventre de l’accouchée
Vous devez sentir une boule dure, compacte sous la main
C’est l’utérus contracté et rétracté ; il doit le rester pendant tout le reste du vol
Répéter cette vérification régulièrement.

Comment vérifier l’efficacité du globe de sécurité ?


En surveillant régulièrement le pouls et la tension artérielle.
Un globe de sécurité efficace arrête tout saignement.
Si le pouls s’accélère et que la tension baisse, cela indiquera que l’hémorragie persiste.

Quelle est la conduite à tenir si le globe de sécurité est inefficace ?


Il faut immédiatement contacter le Service Médical d’Urgence
Puis traiter le malade.
Contacter le Service Médical d’Urgence, Pourquoi ?
– Par principe,
– Pour obtenir la confirmation de votre diagnostic,
– Pour avoir un avis sur le traitement à instituer.
Traiter la malade :
Il faut pratiquer une injection par voie intramusculaire d’une ampoule de METHERGIN,
médicament que vous trouverez à bord dans la boîte docteur.
Il ne faut pas oublier de lui donner de l’oxygène
De la réchauffer, puis
De surveiller le pouls, la tension artérielle et le niveau de conscience.
Si l’hémorragie persiste malgré l’administration de METHERGIN
Il faut demander un déroutement immédiat.

ACCOUCHEMENT
Un accouchement se déroule immuablement en 4 phases :
• TRAVAIL
• EXPULSION
• SOINS à L’ENFANT
• DÉLIVRANCE
Se souvenir que, sauf exception, un accouchement chez un primaire (premier enfant) est long
(12 h en moyenne) chez une multipare peut être plus rapide (par ex : de 1 à 6 h).

Signes Conduite à tenir


• Apparition des contractions • LAISSER LA PAX à son siège
servant à dilater le col de l’utérus • VÉRIFIER
► Réalités des contractions : mains à
FRÉQUENCE plat sur l’abdomen
– début de travail : toutes les ► Fréquence : « montre en main »
30 mn ► Durée : « montre en main »
– fin de travail : toutes les 1 ► Intensité : critère subjectif, mais
mn plus le travail progresse, plus
les douleurs augmentent.
DURÉE • PRÉPARER L’ENDROIT où la
– début de travail : 10 h 15 sec future mère
– fin de travail : 50 secs va accoucher
► Couverture pour couvrir le sol
► Coussins pour surélever le bassin
1ère Phase ► Linge propre pour emmailloter
de travail l’enfant.
• PRÉPARER LE MATÉRIEL
► Pince de BAR
► Bande de gaze
► Compresses stériles et bactéricides
► Ciseaux
► Garnitures
► Oxygène
► Bande VELPEAU.

En fin de travail : DONNER O2 entre 2 contractions si


Contractions toutes les 5 mn Nécessaire
durant 40, 45 sec

Signe marquant la fin de la phase VÉRIFIER


de travail ► Couleur du liquide amniotique :
Rupture de la POCHE des normalement « eau de roche »
EAUX ► Fauteuil, sous-vêtements humides si
rupture non constatée

Signes Conduite à tenir


ENVIE FRANCHE et • COORDONNER les EFFORTS de
IMPÉRIEUSE de pousser POUSSÉE
► faire pousser pendant une contraction.
► après avoir pris une grande inspiration.
► en tirant sur les genoux ou les chevilles
avec les mains,
2ème PHASE ► en faisant pousser comme pour aller à la selle.
D’EXPULSION
DEMANDER de NE PLUS POUSSER
ÉVITER la DÉCHIRURE du PÉRINÉE
APPARITION de la TÊTE… ► en soutenant la tête de l’enfant à travers
…puis du CORPS le périnée.
• Si cri spontané, ligaturer le cordon
• LA LIGATURE DU • Si absent
CORDON ► désobstruction avec compresse entourée
autour du doigt. Enfant tenu par les pieds, tête en
bas
► si inopérant, bouche à bouche à nez.

• FAIRE PANSEMENT OMBIL


► laisser la pince de BAR en place
► désinfection
► puis, enrouler une compresse stérile
► bande VELPEAU pour bandage abdominal.

0 1 2
Cri absent faible suraigu
Pouls 0/mn 10/mn 150/mn
3ème PHASE respiration 0/mn 40/mn 40/mn
• TEST D’APGAR
Soins à l’enfant Tonus inerte mou tonique
il sert à tester la vitalité de
Coloration violacé pâle rosé
l’enfant.
TOTAL 0/10 5/10 10/10
• SI NOTE INFÉRIEURE à 10/10
► recommencé 5 mn plus tard
► si note toujours inférieure,
CONTACTER le Service Médical d’Urgence

• AVEC un COTON SEC


►NI EAU, ni SAVON
•NETTOYER L’ENFANT
• AVEC des LINGES PROPRES, si pas de
LAYETTE
► Nappes, torchons, chemises
• HABILLER L’ENFANT ► PUIS, couvertures
• DEMANDER au PNT d’augmenter la
TEMPÉRATURE de la CABINE
► un bébé est sensible aux variations de
température

Soins Conduite à tenir


REPRISE des CONTRACTIONS • TRÈS SIMPLE
• 20 à 30 mn après la naissance de ► NE RIEN FAIRE
l’enfant ► NE PAS TIRER sur le
↓ CORDON
EXPULSION du PLACENTA ► NE PAS APPUYER sur le
VENTRE
• RECUEILLIR LE PLACENTA
► le GARDER au FRAIS pour
examen
4ème Phase ultérieur
de • APPRÉCIER QUANTITÉ ET
délivrance QUALITÉ
de L’HÉMORRAGIE NORMALE
de la
délivrance
► QUANTITÉ : ½ litre
► QUALITÉ : sang rouge +
caillots

• VÉRIFIER l’EXISTENCE du
Comment vérifier la présence GLOBE
du globe vésicale de sécurité de SÉCURITÉ
 En posant votre main sur le • VÉRIFIER son EFFICACITÉ
ventre de l’accouchée ► arrête tout saignement
 Vous devez sentir une boule Si pouls accéléré, tension
dure, compacte sous la main abaissée
GLOBE de sécurité,
INEFFICACE
► CONTACTER le Service
Médical
d’Urgence
► INJECTION de METHERGIN
• Si AGGRAVATION,
DÉROUTEMENT
6- NOTIONS SUR LES DOULEURS ABDOMINALES
DIAGNOSTICS ET TRAITEMENT

GÉNÉRALITÉS

Les douleurs abdominales à bord sont d’une banalité extrême par leur fréquence mais il faut
toujours s’en méfier car elles peuvent être le signe d’appel de troubles aussi anodins qu’une
indigestion alimentaire ou de troubles extrêmement graves tels qu’une grossesse extra-utérine.
Pourquoi ?
Parce que l’abdomen n’est qu’une simple cavité close dans laquelle sont enfermés une
multitude d’organes.
La démarche logique, devant tout problème abdominal à bord, est donc de trouver l’organe
qui est lésé avant de pouvoir donner des soins efficaces et d’en prévoir les conséquences
possibles : déroutement ou pas, en fonction de la gravité de la lésion.

Attitude À Adopter
Comment retrouver l’organe souffrant ?
Il faut d’abord savoir que la douleur est un signe commun et constant à beaucoup d’affections
abdominales.
À partir de ce seul signe de départ, pour localiser l’organe souffrant, il faudra faire un BON,
un TRÈS BON interrogatoire.
Dans la pratique, trois questions essentielles sont à poser ; elles sont IMPÉRATIVES 1
– « Où ? »
– « Depuis quand ? »
– « Comment avez-vous mal ? »
Pourquoi ces trois questions ?

► La première question,
« Où ? », parce qu’elle délimite la zone douloureuse, va aussi vous orienter vers les organes
pouvant être à l’origine de ces douleurs.

► La deuxième question,
« Depuis quand ? », permet d’estimer le degré d’urgence grâce à cette règle simple :
PLUS LA DOULEUR EST ANCIENNE MOINS L’URGENCE EST PROBABLE !

►La troisième question,


« Comment ? » va préciser le type de douleur et contribuer à identifier l’organe souffrant.
Ces trois réponses sont importantes, c’est vrai ! Mais le simple bon sens exigerait que l’on
pose deux questions complémentaires :

1° Existe-t-il des antécédents de douleurs similaires ? Si oui, quel a été le traitement institué ?
Cette question permet de contribuer au diagnostic en cas de réponse positive.

2° Existe-t-il des antécédents d’intervention chirurgicale au niveau de l’abdomen ? Si oui,


quel type d’opération a été faite ?
Cette question permettra d’éliminer au moins un diagnostic, celui qui a été à l’origine de
l’intervention par contre, elle permettra d’évoquer une autre hypothèse : les complications
postopératoires

EXAMEN DE L’ABDOMEN
L’examen de l’abdomen se fait obligatoirement sur un passager allongé.
Deux problèmes sont à régler à ce stade :
– Où et comment faire l’examen ?
– Où faire l’examen ?
Le choix du lieu d’examen doit tenir compte de deux facteurs:
1° Un examen correct doit se faire sur un plan dur, mais, vous devez disposer d’un minimum
d’espace libre pour bien installer votre malade et trouver, en cas de besoin, à proximité,
oxygène, pharmacies de bord, etc.
2° En examinant votre malade au fauteuil, vous dérangerez inévitablement les passagers
proches. Songez aussi à ménager la pudeur du malade : tout examen nécessite un minimum de
déshabillage ou une exposition de l’endroit douloureux.
C’est pour ces raisons que nous vous suggérons, si le vol est complet, d’installer votre malade
aux endroits spécifiés à cet effet, selon le type d’avion :
Exemple :
– B.747 :
► Pont principal : Galley 830 ou 1694
► Pont supérieur : Galley ou niveau porte droite.

Comment Faire L’examen ?


L’examen se fait toujours en deux temps : Inspection puis palpation.
L’inspection
Un abdomen normal est un abdomen qui est souple non douloureux et qui bouge lors de la
respiration.
Il doit être souple parce qu’un abdomen non souffrant est un abdomen qui, par définition,
n’est pas contracté.* Il doit être non douloureux puisque la douleur est un signe de lésion
quelle qu’elle soit.
* Et enfin, il doit bouger lors de la respiration ; en effet, le diaphragme, muscle respiratoire
principal, marque aussi la délimitation entre le thorax et l’abdomen. Ce diaphragme
fonctionne comme un piston au cours de la respiration et dans ce mouvement de « va et vient
» il va comprimer l’abdomen normalement souple.
Cet abdomen va donc obligatoirement se soulever et s’abaisser à chaque mouvement
respiratoire du diaphragme : sinon, c’est un abdomen qui souffre !

La Palpation
À quoi doit-elle servir ?
À votre niveau, elle doit simplement confirmer les informations recueillies à l’interrogatoire.
Il ne doit pas y avoir de discordance entre les renseignements obtenus à l’interrogatoire et les
résultats de votre examen à la palpation.
Les signes décrits par le malade, lors de l’interrogatoire, doivent être retrouvés dans leur
totalité ; en particulier, la région douloureuse incriminée doit être la même.
S’il y a une discordance entre ces deux opérations, de deux choses l’une :
– Ou votre interrogatoire est de mauvaise qualité. Refaites-le,
– Ou votre malade est un simulateur, mais penchez toujours pour la première hypothèse
avant de douter de votre patient !
Comment S’effectue Une Palpation D’abdomen ?
► Elle doit être faite sur un sujet couché sur le dos.
► Elle va délimiter les zones douloureuses de celles qui ne le sont pas.
► Elle doit intéresser tout l’abdomen et pas seulement la zone douloureuse ; cela vous
permettra, peut-être, de retrouver d’autres anomalies.
► Pour ne pas fausser l’examen, vous ne devez pas l’effectuer avec des mains froides : il y
aurait une contraction réflexe de la part du malade.
Ensuite Il ne faut jamais oublier, par principe, de vérifier en fin d’examen le pouls et la
tension artérielle.
Pourquoi ? Parce qu’un malade qui souffre de l’abdomen peut également être en état de choc,
ce qui serait un signe de gravité

TRAUMATISME CRÂNIEN
De face (A), • de dessus (B), • de dessous (C), • de profil (D) et • de dessus en section
transversale (E).

• 1. Frontal • 2. Pariétaux • 3. Temporaux • 4. Occipital • 5. Sphénoïde • 6. Ethmoïde • 7.


Trou occipital.

FORMATION DE BASE CSS


7- LES ATTEINTES DU SQUELETTE ET LEUR TRAITEMENT
TRAUMATISME CRÂNIEN
Au sol, avec un environnement médical adéquat, tout traumatisé du crâne ayant perdu
connaissance est justifiable d’une surveillance hospitalière en milieu neurochirurgical.
Ces conditions idéales sont bien loin d’être réalisées en secourisme aérien.
Le déroutement automatique, devant tout traumatisme crânien avec perte de connaissance, ne
représente pourtant pas une solution satisfaisante.
Il peut être impossible en cas de vol transatlantique ou de vol de régions désertiques et, même
si cela se pouvait, faudrait-il encore que le centre hospitalier, vers lequel sera dirigé le blessé,
dispose d’un service neurochirurgical bien équipé.
Cela est loin d’être la règle en Europe, et encore moins dans les pays du Tiers-monde où les
centres neurochirurgicaux sont rarissimes.
C’est pourquoi votre action primordiale, car elle va permettre, si cela s’avérait
nécessairement, un déroutement fait à bon escient et surtout parfaitement préparé.
En aéronautique civile, les traumatismes crâniens peuvent survenir :
– Lors de l’embarquement,
– Lors des phases d’accélération d’arrêt,
– Lors des vols en turbulence,
– Lors de crash.
Il ne faut jamais sous-estimer la gravité d’un traumatisme crânien, même minime.
En effet, il peut entraîner par ordre croissant de gravité :
– Des lésions cutanées,
– Des lésions osseuses,
– Des lésions des vaisseaux du cerveau,
– Des lésions du cerveau lui-même.
Les lésions cutanées :
Ce sont les plaies du cuir chevelu qui peuvent saigner abondamment mais qui ne représentent
pas la lésion essentielle dans un traumatisme crânien ; on devra se contenter de les traiter en le
désinfectant puis en mettant un pansement compressif.
Les lésions osseuses.
Les fractures et enfoncements de la boîte crânienne ne doivent pas non plus représenter, pour
vous, la lésion essentielle dans un traumatisme crânien.
En effet, sans lésion du cerveau sous-jacent, elles ne mettent pas, par elles-mêmes, la vie du
sujet en danger.

Les lésions des vaisseaux du cerveau.


Celles-ci peuvent mettre la vie du sujet en danger de façon extrêmement rapide, car
l’hémorragie qui en résulte va se localiser entre la masse osseuse incompressible du crâne et
le cerveau lui-même qui est un tissu mou : Ce sera donc le cerveau qui sera comprimé par cet
amas de sang.
Cette compression entraînera des lésions cérébrales si elle n’est pas rapidement levée.

Les lésions du cerveau lui-même.


Ces lésions sont par ordre de gravité croissant :
– La commotion cérébrale
– La contusion cérébrale
– La contusion du tronc cérébrale.

La commotion cérébrale :
Représente la lésion la moins grave ; elle est due au choc de la masse du cerveau contre la
paroi osseuse du crâne sans lésion organique du tissu cérébral.

La contusion cérébrale :
Est une lésion grave qui associe une dilacération du tissu cérébral et une hémorragie dans ce
tissu.
La contusion du corps cérébral est une lésion gravissime, car c’est une contusion qui affecte
les centres vitaux de l’organisme :
– Centre de la régulation thermique et
– De la respiration, par exemple.

LA CONDUITE À TENIR
La conduite à tenir devant un traumatisé du crâne, qu’il s’agisse d’un adulte ou d’un
nourrisson est simple. Elle doit comporter trois étapes.
Première étape :
C’est l’examen initia du blessé qui affirmera la réalité du traumatisme crânien et permettra
une évaluation des lésions.
Deuxième étape :
C’est la surveillance qui permettra d’apprécier l’évolution de l’état du blessé :
– Conscience
– Etat général, etc.
Cette deuxième étape est fondamentale, car elle va vous permettre de répondre à la seule
question importante :
« Faut-il ou non dérouter l’avion afin de diriger le blessé vers un centre neurochirurgical ? »
Troisième étape :
C’est la décision de poursuivre le vol ou de dérouter.

PREMIÈRE ÉTAPE :
L’EXAMEN INITIAL DU BLESSÉ.
Il est extrêmement important, car il fournira les éléments de référence pour la surveillance
ultérieure.
Cet examen doit toujours comporter :
1) Un interrogatoire du blessé ou des témoins,
2) Un examen de la face et du crâne,
3) Un examen neurologique succinct,
4) Un examen général.
L’interrogatoire.
Il doit préciser impérativement :
– L’heure à laquelle se sont produit l’accident et ses circonstances :
– L’état du blessé immédiatement après l’accident et son évolution pendant le temps
écoulé jusqu’à votre arrivée
Il faudra noter, en particulier, l’état de conscience du sujet :
– Pas de perte de conscience du tout
– Perte de conscience d’emblée
– Perte de conscience retardée avec un intervalle de temps libre entre le moment du
traumatisme crânien et la perte de connaissance elle-même.

L’examen de la face et du crâne.


Il doit rechercher l’existence :
– D’un hématome (ce qui localise le point d’impact du traumatisme),
– De plaies du cuir chevelu et de la face,
– De signes faisant suspecter une fracture du crâne quelle qu’elle soit :
– Hémorragie par le nez (épistaxis),
– Hémorragie par l’oreille (otorragie),
– Ecoulement de liquide céphalo-rachidien par le nez, par les oreilles.

L’examen neurologique.
Cet examen doit comporter deux stades.
Premier stade :
Évaluer l’état de conscience du blessé,
Deuxième stade :
Rechercher les signes objectifs de lésion du cerveau.
Ces deux éléments détermineront la conduite à tenir en fonction de leur gravité ou de leur
aggravation au cours du temps.

ÉVALUATION DE L’ÉTAT DE CONSCIENCE.


Il est indispensable de préciser, dès le premier examen, l’état de conscience du blessé
L’état de conscience peut évoluer selon quatre stades, en dehors de l’état normal.
Ce sont :
• Stade I ou “ coma vigile ”
• Stade II ou “ coma stade Il ”.
• Stade III ou “ Coma profond ”.
• Stade IV ou “ coma dépassé ”.

Pour examiner un sujet dans le coma, il suffit d’apprécier deux de ses réactions :
• La réaction à la voix,
• La réaction à la douleur.
Coma Stade I Ou “ Coma Vigile ”.
RÉACTION À LA VOIX :
Le coma stade 1 est celui de l’obnubilation.
Le blessé répond mal aux questions par :
– Des réponses brèves
– Des monosyllabes
– Des grognements
– Il est indifférent à tout ce qui l’entoure.
RÉACTION À LA DOULEUR :
Cette réaction est encore bien adaptée ; par exemple, la réaction au pincement est rapide,
efficace et précise.

Coma Stade II.


– Tout contact verbal est aboli
– Le blessé ne répond plus à aucune question
– La conscience automatique est perturbée
– Les réponses aux stimulis douloureux sont inadaptées.
– Le blessé y répond par des grognements et des grimaces.
– Le geste d’écartement est retardé et mal adapté
– Si la vessie est pleine il perd ses urines.

Coma Stade III Ou “ Coma Profond ”.


– Pas de réponse aux questions.
– Les stimulis douloureux n’entraînent qu’une esquisse de réponse
– Le geste d’écartement est uniquement ébauché.

Coma stade IV ou “ coma dépassé ”.


Toutes les réactions sont abolies.
Réaction à la voix :
– Nulle
Réaction à la douleur :
– Inexistante.

Recherche Des Signes Objectifs De Lésion Du Cerveau.


3 signes sont à rechercher.
1. L’inégalité pupillaire :
La recherche de l’inégalité pupillaire est simple ; il suffit de faire un examen comparatif
des deux yeux.
2. Le déficit moteur unilatéral :
Sa recherche se fait également de façon comparative :
– Soulever et lâcher successivement les bras et les jambes du blessé
– Le côté déficitaire retombera plus lourdement au sol.
3. La survenue de convulsion :
En cas de survenue de convulsions, la conduite à tenir est simple :
– Éviter que le blessé ne se morde la langue ou ne se blesse
– Laisser la crise se dérouler jusqu’à sa fin.
L’existence de ces signes traduit :
Une lésion grave du cerveau et, en particulier, une compression.
Cette compression doit être “ levée ”, chirurgicalement, le plus tôt possible, sous peine de
provoquer des lésions irréversibles ou la mort dans un délai plus ou moins rapide

Examens Général.
Il ne faut jamais l’oublier et penser qu’un blessé du crâne peut, en même temps, présenter,
ailleurs, d’autres lésions, notamment des lésions :
– Du thorax,
– De l’abdomen
– Du bassin
– Des membres.
Ces lésions peuvent imposer un déroutement.
DEUXIÈME ÉTAPE :

CONDUITE À TENIR DEVANT TOUT TRAUMATISME CRÂNIEN.


SURVEILLANCE D’UN TRAUMATISME CRÂNIEN
1. vous devez surveiller l’état de conscience du blessé pour dépister, au plus tôt, une
aggravation éventuelle.
2. Rechercher l’apparition possible des signes objectifs de lésion du cerveau :
– Mydriase,
– Déficit moteur,
– Convulsions.
3. Vous devez aussi surveiller :
– Le pouls,
– La respiration
– La tension artérielle, etc.

TROISIÈME ÉTAPE :
CONDUITE À TENIR EN FACE D’UN TRAUMATISME CRÂNIEN.
La conduite à tenir est variable car trois éventualités peuvent survenir :
1. Traumatisme crânien sans perte de connaissance,
2. Traumatisme crânien avec perte de connaissance immédiate.
3. Traumatisme crânien avec perte de connaissance retardée.

Conduite à tenir devant un traumatisme crânien n’ayant entraîné ni perte de


connaissance immédiate, ni perte de connaissance retardée :
– Pas de déroutement,
– Soigner les éventuelles plaies de la face et du crâne,
– Laisser le blessé à sa place,
– Le surveiller régulièrement, car n’oubliez jamais qu’un traumatisme crânien peut
toujours s’aggraver et ce, dans les quarante-huit heures.

Conduite à tenir devant un traumatisme crânien avec perte de connaissance


immédiate
Il existe deux possibilités :
1. le sujet était inconscient, puis il a recouvré la conscience,
2. le sujet est toujours inconscient.
Conduite à tenir devant un traumatisme crânien avec perte de connaissance immédiate,
mais sujet ayant recouvré la conscience.
– Il a un comportement adapté
– Pas d’obnubilation
– Il se souvient bien des circonstances de survenue de l’accident.
– L’examen est normal.
– Pas de déroutement.
– Il faut soigner les plaies éventuelles
– Surveiller le niveau de conscience pendant tout le vol
– À l’arrivée, le confier au médecin de l’aéroport.

Conduite à tenir devant un traumatisme crânien avec perte de connaissance immédiate


et sujet toujours inconscient.
Il faut dans ce cas évaluer :
1. Le stade du coma,
2. Les lésions associées s’il en existe, lors du bilan général.
Le déroutement s’impose s’il y a aggravation des signes cliniques au cours des examens de
surveillances qui dans ce cas, doivent être répétés très fréquemment (toutes les demi-heures).

Conduite à tenir devant un traumatisme crânien avec perte de connaissance


retardée.
La notion de perte de connaissance retardée, après un traumatisme crânien, impose un
déroutement immédiat d’autant plus urgent qu’elle est accompagnée de signes objectifs, de
lésions du cerveau :
– Mydriase,
– Déficit moteur
– Ou, convulsions.
Ces signes, traduisent une compression du cerveau qu’II s’agit de lever au plus vite, par une
intervention chirurgicale.
Dans la pratique ; vous devez impérativement noter le temps entre l’accident et la perte de
connaissance actuelle. C’est la notion d’intervalle libre.
Cette notion est très importante, car elle permet d’apprécier approximativement la gravité de
l’hémorragie qui est en train de se produire.
Pendant le déroutement, une surveillance s’impose pour dépister :
1. Une aggravation possible du coma,
2. L’apparition des signes objectifs de lésions du cerveau.

GESTES PRATIQUES À FAIRE DEVANT UN COMA INSTITUE DU À UN TRAUMATISME


CRÂNIEN
Le bilan doit être soigneux : il doit comporter :
– Un interrogatoire de l’entourage
– Un examen de la face et du crâne,
– Un examen neurologique,
– Un examen de l’état général.
Le contrôle portera sur :
– Le pouls,
– La tension artérielle,
– La respiration.
Après ces deux opérations, et si l’état du blessé le permet :
– L’installer en position latérale de sécurité,
– Le réchauffer
– Lui donner de l’oxygène
– Le surveiller

SECOURISME EN VOL PERTURBÉ


TRAUMATISME CRÂNIEN
La prise en charge d’un traumatisé du crâne comporte 3 étapes :
– L’examen initial
– La surveillance
– La conduite à tenir face aux différents traumatismes crâniens
Examen initial Interrogatoire doit préciser

Heure de l’accident
L’état du blesse immédiatement après l’accident et
surtout son état de conscience
Examen de la face et du crâne

Examen neurologique :
Evaluation de l’état de conscience
Pour évaluer selon 4 stades
Coma stade 1 à stade 4
Recherche de signes objectifs de lésions du cerveau

Examen général
Recherche d’autres éventuelles lésions chez un
passager polytraumatisé (fracture thorax, membre)

Surveillance Aggravation ou non de l’état de conscience (stade de


coma)
Apparition de signes objectifs de lésion cérébrale
Modification de l’état général
- Pouls
- Tension artérielle
- Respiration
- Conscience
3 cas possibles

TC Pas de perte de connaissance ni immédiate, ni


retardée :
– Pas de déroutement,
– Soigner les éventuelles plaies de la face et du crâne,
– Laisser le blessé à sa place,
– Le surveiller régulièrement
– Confier au médecin de l’aéroport

TC avec perte de connaissance immédiate : 2


éventualités
Conduite à tenir 1- Le sujet a recouvré la conscience :
– Pas de déroutement.
– Il faut soigner les plaies éventuelles
– Surveiller le niveau de conscience pendant tout le vol
– À l’arrivée, le confier au médecin de l’aéroport.
2- Le sujet est toujours inconscience :

Il faut dans ce cas évaluer :


– Evaluer le stade du coma,
– Evaluer les lésions associées s’il en existe
– Surveillance toutes les ½ heures
– S’il y a aggravation déroutement

TC avec perte de connaissance retardée


– Noter l’intervalle libre (temps écoulé entre
l’accident et la perte de connaissance)
– Demander un déroutement immédiat
– Pendant le déroutement, surveiller
1. Une aggravation possible du coma,
2. L’apparition des signes objectifs de lésions du
cerveau.

Faire un bilan :
– Un interrogatoire de l’entourage
– Un examen de la face et du crâne,
– Un examen neurologique,
– Un examen de l’état général.
Conduite à tenir Contrôler :
devant – Le pouls,
Un coma du a un TC – La tension artérielle,
– La respiration.
Si l’état du blessé le permet :
– L’installer en position latérale de sécurité,
– Le réchauffer
– Lui donner de l’oxygène
– Le surveiller
FRACTURE DU RACHIS
FRACTURE DU RACHIS
En aéronautique civile, les lésions du rachis peuvent survenir :
– lors de l’embarquement,
– lors des accélérations, arrêts,
– lors des vols en turbulence,
– lors de crash.
Le rachis est un ensemble mobile et très vulnérable sur toute sa hauteur et plus
particulièrement aux points de changement de courbure.
Il n’est pas nécessaire qu’un traumatisme soit d’une grande violence pour fracturer un rachis.
Le risque majeur, dans toute lésion rachidienne, est l’atteinte de la moelle épinière ; celle-ci
ne se produira pas toujours lors du traumatisme lui-même, mais peut apparaître plus tard au
cours d’une manipulation malencontreuse du blessé ou lorsque la fracture a été négligée ou
est passée inaperçue.
Toute fracture réelle ou potentielle doit être considérée comme un cas grave.
Cependant, plus la fracture est haut située sur le rachis, plus les lésions de la moelle épinière
seront nombreuses et importantes.
– Par exemple
Cas d’une fracture du rachis cervical :
Les lésions seront maximales et se traduiront par une TÉTRAPLÉGIE (c’est-à dire, paralysie
des quatre membres). Sans compter les autres troubles : sensitifs et sphinctériens.

Cas d’une fracture du rachis dorsolombaire :


Le risque moteur est une PARAPLÉGIE (c’est-à-dire paralysie des membres inférieurs),
accompagnée, elle aussi, de troubles sensitifs et sphinctériens.

Cas d’une fracture du rachis sacré :


Il n’y aura pas de troubles moteurs mais, parfois, des troubles sphinctériens.

Cas d’une fracture du coccyx :


Il n’y aura aucun trouble moteur sphinctérien, mais uniquement des DOULEURS.

On devrait distinguer
Les fractures de vertèbre avec lésion de la moelle épinière
Les fractures de vertèbre sans lésion de la moelle épinière qui, correctement traitées, guériront
sans séquelles.
D’où l’importance primordiale de ne pas transformer une fracture simple en une fracture
compliquée avec lésion de la moelle par une manipulation malencontreuse.
En effet, toute tentative pour faire asseoir un blessé ou le faire boire, en lui relevant la tête,
peut transformer une fracture simple en une fracture compliquée avec lésions médullaires qui
feront du blessé un infirme définitif.

CONDUITE À TENIR DEVANT UNE SUSPICION DE FRACTURE


DU RACHIS
Il faut effectuer trois démarches successivement :
– Interrogatoire du blessé ou des témoins,
– Examens du blessé,
– Donner les soins.

L’Interrogatoire.
Doit confirmer l’existence d’une zone douloureuse vertébrale, d’une fracture possible.
Demander au blessé s’il sent bien ses bras et ses jambes.
En cas de réponse négative, l’hypothèse d’une lésion médullaire grave sera très probable.

L’examen du blessé.
Devant toute de fracture du rachis, ne pas chercher à manipuler le blessé.
L’examen consistera simplement en une appréciation de :
– La motricité des quatre membres,
– La sensibilité du sujet au toucher et à la douleur.

Appréciation de la motricité.
Il faut commencer par faire bouger les doigts et les orteils, ensuite, faire bouger les segments
de membres en faisant relever les pieds et les mains. Il ne faut jamais faire de grands
mouvements.

Appréciation de la sensibilité.
C’est l’épreuve du “ pique-touche ”
Elle consiste à faire différencier par le blessé :
– La sensation du toucher par la main de l’examinateur
– La sensation de douleur provoquée par la piqûre d’une épingle.
– De déceler les zones anesthésiées et, sa limite supérieure
– Permettra de localiser le niveau de lésion sur le rachis
– De déterminer quelle est la vertèbre touchée.
– Il faudrait manipuler cette partie du corps du blessé avec l’infinie précaution.
Il reste à étudier de façon plus précise les quatre fractures électives pouvant survenir lors d’un
traumatisme du rachis.
Pour chaque fracture envisagée, un “ plan-type ” sera systématiquement appliqué.
(1) Circonstances de survenue.
(2) Signes cliniques avec :
a) signes moteurs,
b) signes sensitifs,
(3) Conduite à tenir.

FRACTURES DU RACHIS CERVICAL


(1) Circonstances de survenue
Le rachis cervical peut être lésé
– Lors de mouvement d’hyper-flexion de la tête (tête projetée en avant lors des
turbulences, par exemple)
– Lors de mouvements d’hyper-extension de la tête (tête projetée en arrière au cours des
mêmes circonstances)
– Lors de chute sur la tête, ne serait-ce que de sa hauteur.
Les fractures siègent le plus souvent aux deux extrémités :
– Charnière occipitaux-cervicale
– Charnière cervicaux-dorsale.
– 369
(2) Signes cliniques
Il s’agit d’une fracture haute située, les lésions et les risques sont donc majeur lorsque la
moelle épinière est atteinte.

A l’examen :
a) Signes moteurs :
Le déficit moteur est complet :
– Le tableau est celui d’une paralysie complète des quatre membres (ou
TÉTRAPLÉGIE), de survenue brutale, immédiatement après le traumatisme.
– Le blessé est incapable de faire mouvoir ses extrémités encore moins de faire bouger
ses segments de membre,

b) Signes sensitifs :
À l’épreuve du “ pique-touche ”
– L’anesthésie est totale ; la limite de la zone anesthésiée va se situer au niveau du cou
– Seule la face reste sensible
– Le corps est inerte et mort.

(3) Conduite à tenir.


Il est primordial de ne pas aggraver les lésions déjà GRAVISSIMES.
– Ne pas manipuler le blessé sans d’infinies précautions, surtout au niveau de la région
cervicale.
– Maintenir la rectitude du rachis
– Immobiliser le blessé dans cette position.
– Un bilan général est à faire ;
– N’oubliez pas que le blessé peut être un polytraumatisé
– Une recherche des lésions associées s’impose (thorax, abdomen, membres, etc.).
Dans la pratique, après le bilan, il faut :
– Couvrir le blessé,
– Instituer une surveillance : pouls, tension artérielle, conscience.

FRACTURES DU RACHIS DORSO-LOMBAIRE


(1) Circonstances de survenue
Elles peuvent survenir lors de mouvements forcés provoquant une hyper-flexion du tronc, lors
d’une chute sur le dos.
Les lésions peuvent être très graves, mais siégeront plus volontiers aux points de changement
de courbure. C’est-à-dire :
– A la jonction colonne dorsale, colonne lombaire,
– A la jonction colonne lombaire, colonne sacrée.

(2) Signes cliniques


La lésion étant plus bas située. La paralysie va affecter uniquement les membres inférieurs, en
cas d’atteinte neurologique. À l’examen.

a) Signes moteurs :
Le déficit moteur siégeant aux membres inférieurs, le blessé ne pourra faire mouvoir :
– Ses orteils, ni
– Les segments de membre correspondant
– La motricité des membres supérieurs sera conservée.

b) Signes sensitifs :
À l’épreuve du “ pique-touche ”, l’anesthésie sera totale depuis
– Les membres inférieurs jusqu’au niveau de la lésion du rachis
– Au-dessus de celle-ci, la sensibilité sera conservée.

(3) Conduite à tenir.


Elle reste la même que celle adoptée dans le cas d’une fracture du rachis cervical.
– Ne pas aggraver les lésions par des manipulations malencontreuses.
– Maintenir la rectitude du rachis
– Immobiliser le blessé dans cette position.
– Faire le bilan général.
– Assurer une surveillance des fonctions vitales de l’organisme.

FRACTURES DU SACRUM
(1) Circonstances de survenue.
Elles surviennent lors de chute à l’embarquement ou pendant un vol en turbulences.
(2) Signes cliniques.
La lésion est bas située ; il y aura donc des troubles sensitifs. À l’examen :
a) Signes moteurs :
La motricité est normale
La mobilisation
– Des doigts de pieds et
– Des mains ainsi que
– Des segments de membres est possible.
b) Signes sensitifs :
Les troubles sont parcellaires, plus ou moins limités au bas-ventre et à la racine des membres
inférieurs.
(3) Conduite à tenir
Les règles importantes à respecter en matière du rachis restent valables.
– Éviter d’aggraver les lésions par des gestes malencontreux.
– Maintien en rectitude du rachis.
– Immobilisation du blessé dans cette position.
– Surveillance à instaurer.

FRACTURES DU COCCYX
(1) Circonstances de survenue
Elles surviennent lors de chute sur les fesses :
– Glissade à l’embarquement
– Turbulences en vol
(2) Signes cliniques
La lésion est très bas située ;
– Il n’y a pas de danger de paralysie
– Ni de troubles sensitifs.
Le diagnostic d’une fracture de coccyx peut être réalisé par un interrogatoire soigneux.
Le seul grand signe étant la douleur, Il suffit de poser au blessé trois questions :
“ Où avez-vous mal ? ”
“ Depuis quand avez-vous mal ? ”
“ Comment avez-vous mal ? ”
Les réponses seront invariablement : “ J’ai mal dans la région du coccyx depuis ma chute ;
cette douleur est permanente mais particulièrement vive quand je m’assieds. ”

(3) Conduite à tenir


Vous devez veiller au confort du malade :
– Le calant dans son fauteuil à l’aide de coussins
– Soulager sa douleur en lui administrant des antalgiques dont vous disposez.

FRACTURE DU RACHIS

IMPORTANT
Ne pas aggraver une fracture de rachis par des manipulations intempestives !

Conduite à tenir 3Démarches successives à suivre


– Interrogatoire du blessé ou des témoins,
– Examens du blessé,
– Donner les soins
Interrogatoire
Quelle est la zone douloureuse
Perception jambes et bras
(si négatif mauvais pronostic)
A l’examen :
Signes moteurs :
Faire bouger doigt et orteils:
Faire relever pieds et mains

Ne pas faire de grands mouvements

Signes sensitifs :
L’épreuve du “ pique-touche ”

FRACTURE DU RACHIS (suite)

Étude de 4 cas particuliers

Fractures cas Signes cliniques Conduite à tenir


Fracture du Signes moteurs : • Pas de manipulations
rachis cervical Tétraplégie (paralysie des malencontreuses.
4 membres) • Maintenir la rectitude du rachis
• Immobiliser le blessé dans cette
Signes sensitifs : position.
Anesthésie totale • Faire le bilan général.
• surveillance des fonctions vitales.
Fracture du Signes moteurs : • Pas de manipulations
rachis Paraplégie (paralysie des malencontreuses.
dorsolombaire membres inferieurs) • Maintenir la rectitude du rachis
Signes sensitifs • Immobiliser le blessé dans cette
Sensibilité abolie a la position.
partie inferieur du corps • Faire le bilan général.
• Surveillance des fonctions vitales.

Fracture du Signes moteurs : • Pas de gestes malencontreux.


Sacrum Motricité normale • Maintien en rectitude du rachis.
Signes sensitifs : • Immobilisation du blessé dans cette
Sensibilité abolie au niveau position.
du bas ventre, à la racine • Surveillance des fonctions vitales.
des membres inferieurs
Fracture du Pas de troubles moteurs • Le caler dans son fauteuil à l’aide de
Coccyx Pas de troubles sensitifs : coussins
Mais Douleurs • Soulager sa douleur avec des
antalgiques.

LA CAGE THORACIQUE
FRACTURE DE COTES
FRACTURES DE COTES
Est-il besoin de vous rappeler la fréquence des fractures de côtes dans la vie de tous les jours
?
La plupart d’entre elles, fort heureusement, guérissent sans complications.
Mais en cas de traumatisme important et de fractures multiples, des complications graves sont
possibles.

Avant de poursuivre, il faut rappeler les notions élémentaires concernant la respiration :


– Quand on inspire
– Les côtes se soulèvent,
– La cage thoracique se dilate et
– Les poumons se remplissent d’air.

– Quand on expire
– Les côtes s’abaissent
– La cage thoracique diminue de volume et
– Les poumons se vident d’air.
De cette simple constatation, on peut concevoir la cage thoracique comme une “ machine à
respirer ” constituée par des côtes dont l’assemblage possède, à la fois la rigidité et la
souplesse nécessaires pour permettre les mouvements respiratoires ; le maintien de ces deux
qualités est indispensable à une respiration normale.
Une fracture de côte va rompre, plus ou moins complète, la rigidité de la cage thoracique à un
endroit, d’où un retentissement obligé, plus ou moins grave, sur la respiration.
Cela peut aller de la simple gêne respiratoire à l’asphyxie selon que la fracture de côte est
simple ou compliquée.
La perte de la rigidité thoracique n’est pas la seule complication possible lors d’une fracture
de côte. Il peut y avoir une lésion des organes sous-jacents au point de fracture :
– Lésion de la plèvre
– Lésion du poumon lui-même
– Lésion des vaisseaux.

CIRCONSTANCES DE SURVENUE.
Les fractures de côtés surviennent, le plus souvent, par choc direct sur la cage thoracique ; le
point de fracture se situera donc à l’endroit du choc ; il n’est pas nécessaire que le choc soit
d’une grande violence.
En milieu aéronautique, cela peut arriver lors d’une chute à l’embarquement, lors de
turbulences ou de crash.
FRACTURE DE CÔTES NON COMPLIQUÉE
L’interrogatoire :
– doit, préciser les circonstances de survenue de l’accident,
– doit retrouver l’existence d’une douleur thoracique
– Vive
– Permanente
– Coupant l’inspiration
– Localisée au point d’impact
– Sans irradiation.

Les signes cliniques.


Ils sont de deux ordres :
– Hématome et /ou lésions cutanées au point d’impact,
– Respiration rapide et superficielle
– Une douleur empêchant l’inspiration profonde.

CONDUITE À TENIR.
Ne pas aggraver les difficultés respiratoires du blessé
L’aider à mieux respirer.
Par conséquent. Il faut :
– Soulager la douleur qui est cause de la respiration superficielle ; antalgiques,
– Ne pas diminuer la respiration déjà limitée du sujet.
– Améliorer la qualité de la respiration en donnant de l’oxygène,
– Effectuer un bandage thoracique.

FRACTURES DE CÔTES COMPLIQUÉES.


Ces complications peuvent être de deux ordres
– Soit par perte de la rigidité de la paroi thoracique
– Soit par lésion des organes sous-jacents au foyer de fracture.

Complications dues à la perte de la rigidité de la paroi. « LE VOLET COSTAL ».


“ Qu’est-ce qu’un volet costal ? ”.
• C’est une fracture étagée de plusieurs côtes qui va isoler une portion de la cage thoracique
du reste.
“ Pourquoi va-t-il gêner la respiration ?
– La raison est simple ; il suffi t de comparer le fonctionnement de la paroi thoracique à celui
d’une seringue dont l’embout représente la trachée, le corps, la cage thoracique et le piston le
diaphragme qui est le muscle essentiel de la mécanique respiratoire.

INSPIRATION EXPIRATION
• Quand on tire sur le piston d’une seringue, son contenu augmente de volume et elle se
remplit d’air. Cette image est strictement superposable à ce qui se produit à l’inspiration : le
diaphragme s’abaisse, la cage thoracique se dilate et les poumons se remplissent d’air.

Expiration Inspiration
• À l’inverse, lorsqu’on pousse le piston, le contenu de la seringue diminue de volume et l’air
en est chassé ; c’est aussi ce qui se produit au cours de l’expiration : le diaphragme se soulève,
la cage thoracique diminue de volume et les poumons se vident d’air.
En cas de volet costal, si on reprend le schéma de la seringue, il suffi t d’Imaginer que dans le
corps de la seringue on découpe et on enlève un fragment puis que l’on referme le trou ainsi
créé par une rustine.
• Lorsqu’on remplit la seringue en tirant vite sur le piston, il est évident que la rustine va se
déprimer vers l’intérieur.
• Lorsqu’on vide la seringue, la rustine va bomber vers l’extérieur.
• De la même façon, dans le volet costal, à l’inspiration, la rustine, c’est-à-dire la portion de
côtes fracturée, va se déprimer vers l’intérieur et à l’expiration, elle va se soulever vers
l’extérieur, mouvements qui, nous vous le rappelons, sont exactement inverses des
mouvements du reste de la paroi thoracique : C’est LA RESPIRATION PARADOXALE.
Le volet costal bouge en sens contraire de la paroi, au cours de la respiration.

Conséquences.

Le volet costal empêche un renouvellement correct de l’air dans les poumons et entraîne une
asphyxie.
Plus l’asphyxie est grande
Plus la respiration sera énergétique et
Plus la respiration paradoxale sera accentuée.
En effet, en respirant plus fort parce qu’il est asphyxié, le blessé accentue les mouvements du
volet costal et compromet, encore plus, l’arrivée d’air dans ses poumons.
Vous devez connaître et vous souvenir de ce schéma afin d’intervenir efficacement si cela
survenait à bord ; sinon le blessé mourra après une agonie par épuisement total et défaillance
cardiaque faisant suite à une longue période d’asphyxie.

Signes cliniques du volet costal.

L’aspect du blessé
– Sa coloration et,
– Son niveau de conscience.
L’examen clinique doit être décomposé en deux temps :
1er temps :
Recherche des signes de début d’asphyxie :
– Agitation
– Angoisse
– Cyanose
– Respiration rapide
– Superficielle
– Haletante
– De plus en plus difficile.
2ème temps :
Inspection du thorax ; c’est le moment CAPITAL de l’examen ; il faut rechercher
– Une déformation de la paroi thoracique
– Aplatissement ou enfoncement et
– Une mobilité paradoxale d’une partie de la paroi à la respiration.
Ce dernier signe donne la certitude du diagnostic.
Conduite à tenir devant un volet costal.
Il faut demander un déroutement immédiat : le pronostic vital est en jeu à plus ou moins brève
échéance.
Pendant le déroutement, trois gestes sont à faire, IMPÉRATIVEMENT dans l’ordre indiqué
ci-dessous :
(1) Imposer au blessé asphyxique un contrôle de sa propre respiration : Il faut qu’il respire
Très doucement
Très lentement et
Très calmement
Afin de diminuer au maximum les mouvements parasites du volet costal.
(2) Après le contrôle de la respiration, lui donner, de l’oxygène.
Sinon le blessé refusera le masque à oxygène qui lui semblera aggraver son étouffement,
au lieu de l’améliorer.
(3) Ne pas mobiliser le blessé
Le couvrir,
Le réchauffer,
Afin d’éviter l’aggravation du choc existant.
Contrôler l’efficacité des soins donnés en instituant une surveillance périodique
– Du pouls
– De la tension artérielle
– Du niveau de conscience et
– Du degré de cyanose.
Tous ces paramètres doivent se normaliser petit à petit, le blessé doit être moins angoissé,
moins agité, plus calme.
375
Complications dues à une lésion des organes sous-jacents au point de fracture.
L’extrémité acérée d’une côte fracturée peut
– Embrocher le vaisseau passant à proximité,
– Perforer la plèvre ou
– Le poumon lui-même.

Complications dues à l’embrochement d’un vaisseau.


Ce type de complications donne :
• Des signes d’hémorragie interne parce que le blessé va perdre du sang ;
• Des signes d’asphyxie parce que le sang perdu va se collecter dans la plèvre.
La comprimer, diminuant ainsi les capacités respiratoires du blessé.
En résumé : PLUS LE BLESSÉ SAIGNE, PLUS IL S’ASPHYXIE.
À l’examen, vous retrouverez donc :
– Des signes d’hémorragie interne :
– Pouls rapide, faible, filant,
– Tension artérielle inférieure à 7,
– Sueurs froides ;
– Cyanose, pâleur, refroidissement,
– Des signes d’asphyxie :
– Agitation,
– Angoisse,
– Cyanose et surtout
– Respiration superficielle, rapide haletante et de plus en plus difficile.

CONDUITE À TENIR :
Il faut demander un déroutement immédiat. Pendant le déroulement :
– Le blessé doit être installé en position demi-assise,
– Lui donner de l’oxygène
– Le réchauffer
Instituer jusqu’à l’arrivée la surveillance habituelle :
– Pouls
– Tension artérielle
– Conscience
– Degré de cyanose
En raison de la nécessité probable d’une intervention chirurgicale urgente :
– Ne rien donner à absorber au blessé.

Complications dues à la perforation de la PLÈVRE.


La plèvre est une enveloppe qui isole et maintient le poumon sous vide.
Sa perforation va entraîner une rétraction du poumon en boule sur son hile et l’échappement
continuel d’air pulmonaire dans la cage thoracique. C’est le PNEUMOTHORAX
Le sujet ne respire plus qu’avec un seul poumon, ce qui explique les signes d’asphyxie à
l’examen.

SIGNES CLINIQUES.
Quatre signes permettent le diagnostic :
(1) Une douleur semblable à un “ point de côté ” intense et permanent,
(2) Une respiration rapide, haletante, superficielle et difficile,
(3) Une cyanose,
(4) Des quintes de toux sèche, irrépressible qui exacerbent la douleur et la difficulté à respirer.

CONDUITE À TENIR.
Il faut améliorer les capacités respiratoires du seul poumon qui fonctionne en prenant trois
séries de mesures.
(1) Astreindre le blessé au calme et au repos :
Plus il s’agite, plus il consomme d’oxygène et moins le poumon peut lui en fournir,
(2) Donner de l’oxygène,
(3) couvrir et réchauffer pour ne pas aggraver le choc existant.
Le déroutement du vol n’est pas systématique, il dépend de l’état du blessé sous ce traitement.
De deux choses l’une :
– Ou son état s’améliore :
Le sujet est plus calme, plus étendu, on peut continuer le vol en maintenant le traitement et en
instituant la surveillance :
– Pouls,
– Tension artérielle,
– Conscience et
– Degré de conscience.
– Où, les signes d’asphyxie s’aggravent,
– Le déroutement s’impose.
Complications dues à la perforation du poumon.
Pour qu’il y ait perforation du poumon, il faut qu’il y ait eu, au préalable, perforation de la
plèvre.
Les signes cliniques seront donc doubles :
– Signes de pneumothorax dus à la lésion pleuro bronchique.
– Signes d’hémorragie internes dus à la lésion des vaisseaux pulmonaires
C’est l’HEMOPNEUMOTHORAX.

PNEUMOTHORAX

Examen clinique. On retrouve :


(1) Les signes de pneumothorax :
– Point de côté extrêmement violent et permanent ;
– Respiration rapide haletante, superficielle et difficile,
– Cyanose,
– Quintes de toux sèche, irrépressibles, aggravant la douleur et la difficulté à
respirer.

(2) Les signes d’hémorragie internes :


– Pouls rapide, faible, filant,
– Tension artérielle inférieure à 7,
– Cyanose,
– Refroidissement, etc.

CONDUITE À TENIR.
Demander un déroutement immédiat, c’est une extrême urgence.
Le pronostic vital est en jeu :
Le blessé manque “ DOUBLEMENT ” d’oxygène,
Par l’hémorragie interne et
Par le fait qu’il n’y a qu’un seul poumon fonctionnel à la suite du pneumothorax.
Pendant le déroulement, les règles de base de la réanimation doivent être respectées :
(1) Le blessé doit être installé en position demi-assise,
(2) L’astreindre au calme et au repos,
(3) Lui donner de l’oxygène,
(4) Le couvrir et le réchauffer,
(5) Instituer la surveillance qui s’impose dans ce cas :
– Pouls,
– Tension artérielle,
– Conscience,
– Degré de conscience et de cyanose.

FRACTURE DE CÔTES
Fracture de côte non compliquée

Interrogatoire – J’ai mal aux côtes, J’ai du mal à respirer


– Doit permettre de retrouver la notion de douleur
thoracique
– Hématome et /ou lésions cutanées au point d’impact,
Signes cliniques – Respiration rapide et superficielle
– Une douleur empêchant l’inspiration profonde.
– Soulager la douleur ; antalgique,
– Ne pas diminuer la respiration déjà limitée du sujet.
Conduite à tenir – Améliorer la qualité de la respiration en donnant de
l’oxygène,
– Effectuer un bandage thoracique.

Fracture de côte compliquée


A. Perte de la rigidité de la cage thoracique
C’est le VOLET COSTAL
Dans un VOLET COSTAL, à l’INSPIRATION.la portion de côte fracturée va se DÉPRIMER
vers L’INTÉRIEUR, et à l’EXPIRATION se SOULEVER vers l’EXTÉRIEUR, mouvements
inverses de ceux du reste de la cage thoracique : C’est la “ RESPIRATION PARADOXALE ”
Interrogatoire Interroger le blesse ou les témoins
Pour retrouver la notion
– De traumatisme du thorax
– Sa force
– Son point d’impacte
Pour apprécier
– Le niveau de conscience du blessé
– La coloration de sa face
Examen clinique L’examen clinique doit être décomposé en deux temps :
1er temps :
Recherche des signes de début d’asphyxie :
– Agitation
– Angoisse
– Cyanose
– Respiration rapide
– Superficielle
– Haletante
– De plus en plus difficile.
2ème temps :
– Une déformation de la paroi thoracique
– Aplatissement ou enfoncement et
– Une mobilité paradoxale d’une partie de la paroi à la
respiration.

FRACTURE DE CÔTES (suite)


Fracture de côte compliquée
A- Perte de la rigidité de la cage thoracique
C’est le VOLET COSTAL

Déroutement

Pronostique vital en jeu

Position ½ assise

3 gestes
Dont l’ordre est impératif

(1) un contrôle de sa propre respiration :


Il faut qu’il respire
Interrogatoire Très doucement Très lentement et Très calmement
Afin de diminuer au maximum les mouvements parasites
du volet costal.

(2) Après le contrôle de la respiration,


(3) lui donner, de l’oxygène.
(4) Ne pas mobiliser le blessé
(5) Le couvrir, Le réchauffer
Toujours respecter cet ordre
Instituer jusqu’à l’arrivée la surveillance habituelle :
– Pouls
– Tension artérielle
– Conscience
– Degré de cyanose
Nota :
Si le blesse perd connaissance, position PLS sur le côté blessé
FRACTURE DE CÔTES (suite)

Fractures de côtes compliquées

B- Par embrochement d’un vaisseau

2 types de signes
– Des signes d’hémorragie interne :
– Pouls rapide, faible, filant,
– Tension artérielle inférieure à 7,
– Sueurs froides ;
– Cyanose, pâleur, refroidissement,
Signes clinique – Des signes d’asphyxie :
– Agitation,
– Angoisse,
– Cyanose et surtout
– Respiration superficielle, rapide haletante et de
plus en plus difficile.

Plus le blesse saigne


Plus il s’asphyxie
Déroutement immédiat.
Pendant le déroulement :
– Le blessé en position ½ assise, ou PLS côté
Conduite à tenir blessé
– Lui donner de l’oxygène
– Le réchauffer
Instituer jusqu’à l’arrivée la surveillance habituelle :
– Pouls
– Tension artérielle
– Conscience
– Degré de cyanose
Fracture de côtes compliquées

C- Par perforation de la plèvre


LA PERFORATION DE LA PLÈVRE va entraîner une rétraction du POUMON sur lui-
même et l’ÉCHAPPEMENT de l’AIR PULMONAIRE dans la CAGE THORACIQUE.
C’est le PNEUMOTHORAX
Le blessé ne respire plus qu’avec un seul poumon.

Les signes de pneumothorax :


– Point de côté extrêmement violent et permanent
;
– Respiration rapide haletante, superficielle et
difficile,
– Cyanose,
– Quintes de toux sèche, irrépressibles, aggravant
la douleur et la difficulté à respirer.

Les signes d’hémorragie internes :


– Pouls rapide, faible, filant,
Signes clinique – Tension artérielle inférieure à 7,
– Cyanose,
– Refroidissement, etc.
– Parfois crachement de sang, c’est
L’hémo-pneumothorax
Déroutement immédiate

Conduite à tenir Extrême urgence


(Hémorragie + asphyxie)

Pendant le déroulement,
(1) Le blessé en position demi-assise,
(2) L’astreindre au calme et au repos,
(3) Lui donner de l’oxygène,
(4) Le couvrir et le réchauffer,
(5) Instituer la surveillance
– Pouls,
– Tension artérielle,
– Conscience,
– Degré de conscience et de cyanose.

FRACTURE DU BASSIN
Il faut, d’une façon générale, un traumatisme violent pour fracturer un bassin. Cependant, il
existe une exception à cette règle ; c’est le cas des personnes âgées qui ont une fragilité
osseuse certaine.
Une fracture du bassin n’est pas à prendre à la légère.
Elle peut entraîner des complications GRAVES.
Une fracture du bassin peut se compliquer :
– D’une rupture de la vessie,
– D’une hémorragie grave par lésion des gros vaisseaux situés à proximité des points de
fracture,
– D’une lésion des nerfs moteurs des membres inférieurs avec risque de paralysie secondaire.

CIRCONSTANCES DE SURVENUE
– Chute d’une grande hauteur
– Grosses turbulences
– Crash.
Lorsqu’on soupçonne une fracture de bassin, il faut :
1° Interroger le blessé et les témoins,
2° Procéder à un examen clinique,
3° Décidé de la conduite à tenir.

L’INTERROGATOIRE.
Trois éléments essentiels doivent être dégagés.
– Les circonstances de survenue de l’accident.
– L’existence d’une vive douleur au niveau d’une hanche
– L’existence d’une impotence fonctionnelle plus ou moins complète du membre
inférieur, du côté correspondant à la hanche douloureuse.
– La possibilité d’une lésion de l’appareil urinaire en posant au blessé, ou aux témoins
deux questions.
– A-t-il uriné depuis l’accident ?
Si oui :
– Quelle est la couleur de ses urines, sont-elles claires ou teintées de sang ?

EXAMEN CLINIQUE
Il faut rechercher les signes qui confirment le diagnostic de fracture du bassin, et surtout,
rechercher les lésions associées éventuelles.
SIGNES CLINIQUES D’UNE FRACTURE DU BASSIN
Les signes cliniques sont extrêmement pauvres
– Vive douleur ressentie à la suite du traumatisme au niveau d’une hanche
– Une impotence fonctionnelle du membre inférieur correspondant.

Recherche Des Complications Éventuelles.


Ces complications sont de trois ordres :
– Urinaire,
– Vasculaire
– Nerveuse.

LES COMPLICATIONS URINAIRES :


Elles sont fréquentes (20 % des cas) et elles sont graves ; elles peuvent mettre la vie du sujet
en danger par la péritonite qu’elles risquent d’entraîner.
Ils sont dues soit à :
– Une perforation ou à un éclatement de la vessie,
– Une rupture de l’urètre.
Signes cliniques d’une perforation ou d’un éclatement de la vessie.
Impossibilité d’uriner ou émission de quelques gouttes d’urine sanglante.
Rechercher les signes parents de péritonite en examinant l’abdomen du blessé.
Les signes cliniques de péritonite, sont :
– Douleurs diffuses, généralisées, permanentes de tout l’abdomen associées à une :
– Contracture abdominale, elle aussi généralisée et permanente :
– L’abdomen n’est plus du tout souple,
– Il ne bouge pas lorsque le blessé respire.
– C’est le VENTRE de BOIS
Conduite à tenir
Il faut demander un déroutement immédiat
Conduite à tenir pendant le déroutement.
Instaurer une surveillance régulière
Du pouls,
De la tension artérielle,
Pour dépister la survenue d’un choc possible.
Ne pas donner à boire ;
L’estomac doit être vide avant une intervention chirurgicale.

Signes cliniques d’une rupture de l’urètre.


3 signes permettent le diagnostic de cette rupture :
– L’impossibilité d’uriner.
– L’apparition d’un globe vésical visible et palpable, au-dessus du pubis,
– L’hémorragie de l’urètre déchiré, avec apparition de sang pur et NON d’urines sanglantes
au niveau du méat urinaire.
Ces 3 signes sont facilement compréhensibles.
– L’impossibilité d’uriner est directement due au fait que l’urètre, canal évacuateur de la
vessie, est rompu.
– Le globe vésical est la conséquence de cet état de choses : l’impossibilité, pour le blessé, de
rejeter ses urines à l’extérieur entraîne son stockage forcé au niveau de la vessie qui sera ainsi
distendue progressivement jusqu’à former une énorme poche venant faire saillie sous la peau,
juste au-dessus du pubis.
– L’impossibilité d’uriner conjuguée à cette hémorragie explique que ce soit du sang pur qui
apparaisse au niveau du méat urinaire et non de l’urine sanglante comme lors d’une lésion de
la vessie.
Conduite à tenir devant une rupture de l’urètre.
La rupture de l’urètre, ne met pas la vie du blessé en danger, dans l’immédiat.
Il n’y a pas de péritonite,
Pas d’hémorragie grave.
C’est une urgence “ différée ”
Le vol peut être continué jusqu’à sa destination, surtout s’il ne reste que quelques heures de
vol.

LES COMPLICATIONS VASCULAIRES.


Ce sont les lésions des gros vaisseaux passant à proximité du point de fracture et qui peuvent
être embrochés par une esquille osseuse.
Ces lésions vont mettre la vie du blessé en danger par la gravité de l’hémorragie interne ainsi
occasionnée.
Il faut donc savoir les dépister à temps afin de demander un déroutement immédiat, seule
manière de sauver la vie du blessé, l’hémorragie interne étant au-dessus de tout moyen dont
vous disposez à bord.
Les signes cliniques ne vont pas apparaître d’emblée ; ils vont survenir au fur et à mesure que
l’hémorragie s’aggrave et que la perte de sang prend de l’importance.
Il faut, instituer une surveillance stricte du blessé pour déclencher l’alarme à temps.
Signes cliniques d’une hémorragie Interne lors d’une fracture du bassin.
Deux catégories de signes vont faire le diagnostic :
– Le signe visible à l’œil nu lors de l’examen :
L’hématome.il doit être recherché :
– Soit au niveau du pli inguinal et de la fosse iliaque :
Caractéristique d’une hémorragie par lésions des vaisseaux du membre inférieur
correspondant,

– Soit au niveau des organes génitaux externes et du périnée :


Il est caractéristique d’une hémorragie par lésions des vaisseaux génitaux urinaires.
– Les signes indirects d’hémorragie interne :
Ce sont les signes du choc hémorragique :
► Chute de la tension à 7 et en dessous,
► Pouls rapide, faible et filant,
► Cyanose des ongles, des lèvres, des extrémités, refroidissement, soif… accompagnant une
pâleur certaine.
380
Conduite à tenir devant l’EXISTENCE ou la SURVENUE de signes d’hémorragie
interne lors d’une fracture du bassin.
– Il faut demander un déroutement immédiat.
Pendant le déroutement :
• Réchauffer le malade en le couvrant pour éviter l’aggravation du choc,
• Lui donner de l’oxygène,
• Ne pas lui donner à boire
• Instituer une surveillance régulière du pouls, de la tension artérielle, de la conscience
Toutes les ½ heures, ou toutes les dix minutes.

LES COMPLICATIONS NERVEUSES.


Elles sont dues à
La compression,
L’étirement ou blessure
Par fragments osseux des nerfs du membre inférieur, en particulier la sciatique.
C’est pourquoi il est important de ne pas aggraver les lésions nerveuses existantes par une
manipulation malencontreuse du blessé lors de l’examen, ainsi que lors de son évacuation.

Signes cliniques d’une lésion nerveuse de membre lors d’une fracture du bassin
La paralysie.
Tout mouvement volontaire du pied sera donc impossible.
Demander au blessé de faire bouger tout d’abord
Ses doigts de pied puis
De relever son pied.

Conduite à tenir devant une lésion nerveuse instante


Manipuler le blessé avec de très grandes précautions,
Ne jamais lui faire de grands mouvements lors de l’examen, qui doit rester limité AU PIED.
Pendant le reste du vol
Immobilisez le bassin et la jambe dans la position où vous les aurez trouvés.
Aucun déroutement n’est à prévoir.
Dans la pratique, étant donné la nécessité d’un traumatisme violent pour fracturer un bassin,
vous ne devez jamais oublier que le blessé sera, le plus souvent, un POLYTRAUMATISÉ :
en dehors de la fracture du bassin, il sera aussi, vraisemblablement, porteur d’une lésion du
crâne, du thorax, de l’abdomen ou des membres.
De ce fait, lors de l’examen clinique, vous devez faire un bilan complet et soigneux des
lésions associées et surtout ne pas perdre de vue que ces lésions peuvent exiger un
déroulement du fait de leur propre gravité.
Pendant le vol ou au cours du déroutement, vous devez instituer une surveillance du pouls, de
la tension artérielle et de la conscience.
381
FRACTURE DE BASSIN
Lors d’une suspicion de fracture de bassin, il faut :
1) Interroger le blessé et les témoins
2) Procéder à un examen clinique
3) Décider de la conduite à tenir
Interrogatoire Trois éléments essentiels doivent être dégagés.
– Les circonstances de survenue de l’accident.
– L’existence d’une vive douleur au niveau d’une hanche une impotence
fonctionnelle du membre inférieur, du côté de la hanche douloureuse.
– La possibilité d’une lésion de l’appareil urinaire (les urines, teintées de sang)
Les complications urinaires
1) Par perforation ou d’un éclatement de la vessie.
– Impossibilité d’uriner ou émission d’urine sanglante.
– Rechercher les signes de péritonite (ventre de bois)
Conduite à tenir : Déroutement si péritonite
– Surveillance régulière, pouls, tension artérielle,
– Ne pas donner à boire
2) Rupture de l’urètre.
3 signes permettent le diagnostic de cette rupture :
– L’impossibilité d’uriner.
– L’apparition d’un globe vésical
– L’hémorragie de l’urètre, urines sanglantes au niveau du méat urinaire.
Conduite à tenir
– Pas de danger, dans l’immédiat.
– Il n’y a pas de péritonite,
– Pas d’hémorragie grave.
– Surveillance simple
LES COMPLICATIONS VASCULAIRES.
Examen clinique Deux catégories de signes
1) Le signe visible à l’œil nu : L’hématome
Soit au niveau du pli inguinal et de la fosse iliaque
Soit au niveau des organes génitaux externes et du périnée
2) Les signes indirects d’hémorragie interne :
Signes du choc hémorragique :
► Chute de la tension à 7 et en dessous,
► Pouls rapide, faible et filant,
► Cyanose des ongles, des lèvres, des extrémités, refroidissement, soif, pâleur
certaine
Conduite à tenir : déroutement immédiat.
• Réchauffer le malade
• Donner de l’oxygène,
• Ne pas donner à boire
• Surveillance régulière du pouls, de la tension artérielle, de la conscience Toutes les
½ heures, ou toutes les dix minutes.
LES COMPLICATIONS NERVEUSES
Signes cliniques :
La paralysie. Tout mouvement volontaire du pied sera donc impossible.
Conduite à tenir
– Manipuler le blessé avec de très grandes précautions,
– Ne jamais lui faire de grands mouvements
– Immobilisez le bassin et la jambe dans la position où vous l’avez trouvé.
– Aucun déroutement n’est à prévoir.

FRACTURE DES MEMBRES


Généralités
Les fractures des os longs des membres, bras ou jambes, sont d’une grande fréquence et, le
plus souvent, secondaires à une chute.
En aéronautique civile, les risques de chute, pour un passager ou un membre de l’équipage, ne
manquent pas :
– Lors de l’embarquement,
– De turbulence en vol,
– Ou de crash.
Les complications immédiates sont rares et ne mettent pas le pronostic vital en jeu.
Une fracture, en elle-même, ne nécessitera donc pas de déroutement excepté dans le cas de la
fracture ouverte.
Cependant, les complications doivent être dépistées dès le premier examen et le blessé doit en
être averti afin d’éviter le risque d’être accusé de les avoir provoquées par une manipulation
intempestive.

Les signes cliniques


De deux choses l’une :
– Où ils sont évidents :
– Chute,
– Douleur,
– Impotence fonctionnelle,
– Déformation du membre blessé
Le diagnostic de fracture est alors certain,
– Ou les signes cliniques ne sont pas évidents
Dans ce cas, si vous suspectez une fracture, vous devez la considérer comme étant réelle et la
traiter comme telle jusqu’à preuve du contraire.

SIGNES CLINIQUES
L’interrogatoire doit préciser:
– Les circonstances de survenue de l’accident, et
– La position du membre traumatisé au cours de la chute,
– Confirmer l’existence d’une douleur vive, de survenue immédiate après le
traumatisme, localisée au niveau du membre blessé,
– Confirmer l’existence d’une impotence fonctionnelle complète de ce membre, depuis
l’accident.

Examen du membre blessé


S’il s’agit d’une fracture du membre supérieur
3 signes doivent être retrouvés :
1° Traumatisé du membre supérieur : la main du côté sain soutient le coude du côté blessé ;
2° Il existe une déformation au niveau du foyer de fracture,
3° l’impotence fonctionnelle est totale.

S’il s’agit d’une fracture du membre inférieur


À l’examen, deux signes sont caractéristiques :
1° Il existe une rotation externe du pied reposé sur le sol,
2° Il existe un raccourcissement du membre blessé reconnu à la dénivellation des talons.
C’est la classique “ attitude vicieuse ”.
382

Recherche des complications vasculaires.


Deux vérifications s’imposent.
Il faut vérifier :
a) La chaleur et la coloration du membre blessé en le comparant au côté opposé ; s’il y a une
lésion vasculaire. Le membre sera froid et cyanosé;
b) La présence du pouls au niveau du poignet ou de la cheville.
L’abolition du pouls est, bien entendu, un signe de lésion vasculaire.
Recherche des complications nerveuses.
Deux examens sont à faire, au niveau du membre blessé :
– Le test de la motricité volontaire
– L’épreuve du “ pique-touche ”.
a) Il faut demander au sujet de bouger ses doigts ou ses orteils
Si le blessé en est incapable, il y a une lésion d’un nerf moteur.
b) Si le sujet est insensible à l’épreuve du “ pique-touche ”, il y a lésion d’un nerf sensitif.

CONDUITE À TENIR.
La règle d’or à respecter est :
– Ne pas aggraver les lésions existantes par une manipulation malencontreuse du blessé.
– Immobiliser le membre fracturé dans la position où vous l’avez trouvé
– Bloquer les articulations situées au-dessus et en dessous du foyer de fracture.
– Ne jamais tenter de réduire la déformation existante
– Ne jamais mobiliser le membre fracturé.
– Limiter l’examen de la motricité aux seules extrémités de membre.
– Couvrir le blessé et instituer une surveillance classique :
– Pouls,
– Tension artérielle,
– Niveau de conscience, car un état de choc secondaire peut toujours se déclarer.
AUCUN DÉROUTEMENT N’EST À PRÉVOIR DEVANT DE TELLES FRACTURES.

CAS PARTICULIERS
(1) La fracture ouverte.
Avec l’ouverture à l’air du foyer de fracture, les risques d’infection osseuse sont à leur
maximum avec toutes les conséquences qui peuvent en découler par la suite : ostéite, nécrose
de l’os, etc.
Le seul traitement valable est :
– Un nettoyage chirurgical de la plaie qui doit être réalisé le plus tôt possible, afin
d’éviter la multiplication des microbes au niveau de la fracture.
– Un déroutement doit donc être demandé.

Conduite à tenir pendant le déroutement


– Pas de désinfections du foyer de fracture, c’est IMPÉRATIF.
– Par contre, il faut :
– Faire un pansement stérile, non compressif, au niveau de la plaie,
– Emballer le foyer de fracture avec des bandes de gaz et du linge propre83
– Immobiliser le membre blessé
– Ne pas comprimer le foyer de fractures avec les attelles.
– La surveillance classique (pouls, tension artérielle, conscience reste à faire).

(2) Cas du sujet âgé


La fracture la plus fréquente et la plus grave, pour une personne du 3e âge, est la fracture du
col du fémur.
Elle peut survenir lors de traumatismes, même minime.
– Un signe clinique est très important à retenir :
– Douleur qui siège à l’AINE.
– Les autres signes (impotence fonctionnelle, “ attitude vicieuse ” avec rotation externe
et raccourcissement de la jambe) restent vrais.
(3) Cas de l’enfant.
Une fracture chez l’enfant est, le plus souvent, une fracture dite en “ bois-vert ”.
L’os n’est pas complètement rompu
Les deux fragments sont maintenus jointifs par le périoste.
Membrane est suffisamment souple pour résister lors du choc
On ne retrouvera pas les signes habituels d’une fracture.
– Il n’y aura pas de déformation nettement visible.
– Il n’y aura pas forcément d’impotence fonctionnelle complète
– Les deux fragments restent jointifs.
– La douleur existera toujours.
De ce fait, tout enfant se plaignant de douleur niveau d’un membre, à la suite d’un
traumatisme, doit être considéré comme porteur d’une fracture et traité comme tel jusqu’à
preuve du contraire.

Conduite à tenir.
– Il n’y a pas de danger de survenue d’un état de choc.
– Il n’y a aucune urgence, donc un déroulement n’est pas à envisager.
– Par contre. Immobilisation correcte du membre blessé
FRACTURES DE MEMBRES

Signe clinique 2 possibilités :


– Signes évidents :
– Douleur,
– Impotence fonctionnelle,
– Déformation du membre blessé
– Signes ne sont pas évidents
– Douleur,
– Impotence fonctionnelle,
– Pas de déformation du membre blessé
Vous la considérer comme étant réelle et la traiter comme telle
L’interrogatoire Doit préciser 3 éléments:
– Les circonstances de survenue
– La position du membre traumatisé
– L’existence d’une douleur vive, de survenue immédiate
– L’existence d’une impotence fonctionnelle complète
L’examen Membre supérieur
3 signes doivent être retrouvés :
1° Traumatisé du membre supérieur
2° Une déformation au niveau du foyer de fracture,
3° Impotence fonctionnelle est totale.
Membre inférieur
1° Rotation externe du pied reposé sur le sol,
2° Raccourcissement du membre blessé
3° Attitude vicieuse ” du membre
Recherche des complications vasculaires.
a) La chaleur et la coloration du membre blessé
S’il y a une lésion vasculaire. Le membre sera froid et
Signe clinique cyanosé;
b) La présence du pouls
L’abolition du pouls est, un signe de lésion vasculaire.
Recherche complications nerveuses.
– Le test de la motricité volontaire
a) S’il y a une lésion d’un nerf moteur : Paralysie
– L’épreuve du “ pique-touche ”.
b) S’il y a lésion d’un nerf sensitif : Insensibilité
Conduite à tenir – Eviter l’aggravation des lésions existantes
– Immobiliser le membre fracturé
– Bloquer les articulations au-dessus et en dessous de la
fracture.
– Ne jamais tenter de réduire la déformation existante
– Ne jamais mobiliser le membre fracturé.
– Instituer une surveillance classique :
– Pouls,
– Tension artérielle,
– Niveau de conscience
PAS DE DÉROUTEMENT SAUF COMPLICATION
Ouverture du foyer de fracture à l’air
Risques d’infection osseuse: ostéite, nécrose de l’os, etc.
Conduite à tenir
– Pas de désinfections du foyer de fracture
Fractures ouvertes – Il faut :
– Faire un pansement stérile, non compressif, au niveau de la
plaie,
– Emballer le foyer de fracture avec des bandes de gaz et du
linge propre83
– Immobiliser le membre blessé
– Ne pas comprimer le foyer de fractures avec les attelles.
– La surveillance classique (pouls, tension artérielle,
conscience).

La fracture la plus Fréquente et la plus


Grave est la fracture
Du col du fémur
Un signe clinique est très important à retenir :
Cas du sujet âgé – Douleur qui siège à l’AINE.
– Impotence fonctionnelle, “ attitude vicieuse ”
– Rotation externe de la jambe
– Raccourcissement de la jambe.
Conduite à tenir
– Pas de déroutement
– Immobilisation de la jambe dans la position trouvée
– Pas de mobilisation intempestive de la jambe du
blessé
– Surveillance : pouls, T.A, conscience pour dépistage
d’un éventuel état de choc

C’est la fracture
Dite
En Bois-vert

L’os n’est pas complètement rompu


Les deux fragments sont maintenus jointifs par le périoste.
Signe clinique :
– Pas de déformation nettement visible.
Cas de l’enfant – Pas d’impotence fonctionnelle complète
– Les deux fragments restent jointifs.
– La douleur existera toujours.

Conduite à tenir.
– Il n’y a pas de danger de survenue d’un état de choc.
– Il n’y a aucune urgence
– Immobilisation correcte du membre blessé

Déroulement n’est pas à envisager.

Confier au médecin de l’escale suivante pour radiographie

TRAUMATOLOGIE

RÉSUMÉ

ENTORSES ET LUXATIONS

ENTORSE LUXATION
DEFINITION Lésion ligamentaire consécutive Déboitement d’une articulation,
aux mouvements forcés d’une les surfaces articulaires ne sont
articulation plus en contact
SIGNE CLINIQUE Entorse bénigne : -Douleur
-Douleur -Impotence fonctionnelle totale
-Impotence fonctionnelle -œdème
partielle Luxation la plus fréquente
-Pas de déformation parfois -L’épaule
œdème Coude est écarté du corps
Déformation de l’épaule
Entorse bénigne : Luxation plus rare
-Douleur vive -Pouce
-Impotence fonctionnelle totale -Coude
-Pas de déformation -Genou
-Mâchoire
CONDUITE A Entorse bénigne : Luxation de l’épaule
TENIR -Bandage
Antalgique « Doliprane »
Entorse grave
-Attelle comme pour une
fracture
-Antalgique « Doliprane »

-Tampon sous l’aisselle


-Echarpe oblique
-Antalgique « Doliprane »
Autres luxations
-Les mobilisés dans la position
dans laquelle on les trouvé

8- LES GRANDES BRÛLURES


CIRCONSTANCES DE SURVENUE
Il peut s’agir de brûlures domestiques par projection de thé ou de café chaud sur un des
occupants de l’appareil au cours d’une fausse manœuvre ou d’une turbulence.
Ce peut être des brûlures électriques causées lors d’une manipulation de la canne chauffante
dans le galley,
Ou des brûlures graves et étendues survenant lors de feux à bord ou lors de crash.

CONDUITE À TENIR – PRONOSTIC


Devant une brûlure survenant à bord, quelle doit être la conduite à tenir ?
Elle est simple et logique; avant tout soin, vous devez faire un bilan-pronostic des lésions.
Ce bilan doit comporter quatre éléments :
1° Sa surface,
2° La localisation de la brûlure,
3° Sa profondeur,
4° L’âge et l’état de santé du brûlé.

La profondeur des brûlures


C’est un élément essentiel aussi bien en ce qui concerne la probabilité de survie que la durée
de l’évolution vers la guérison ainsi que des séquelles à craindre.
On doit distinguer trois degrés différents de profondeur.

Le premier degré
C’est une simple atteinte des couches les plus superficielles de l’épiderme ; il se présente
comme une vive rougeur des parties brûlées; de plus cette rougeur est douloureuse.
Les brûlures du premier degré guérissent en deux ou quatre jours sans séquelle.

La brûlure du deuxième degré superficiel


La limite de la lésion séparant les tissus lésés des tissus sains est située dans le derme.
Il existe cependant
– Un deuxième degré superficiel et
– Un deuxième degré profond.

Dans le deuxième degré superficiel


La nécrose thermique atteint la partie supérieure du derme laissant intacte une grande partie
de la couche basale où se trouve un nombre important de cellules régénératrices.
Les lésions se caractérisent par :
– La formation des phlyctènes remplies d’exsudat.
– La conservation de sensibilité
Qui sont caractéristiques des brûlures du deuxième degré.
La brûlure du deuxième degré profond
La brûlure s’est étendue très loin en profondeur : elle ne respecte que les parties les plus
profondes du derme ; il ne persiste alors que quelques îlots de cellules régénératrices.
La cicatrisation en sera d’autant retardée : trois à quatre semaines.
La brûlure du deuxième degré profond a la même traduction que la brûlure du deuxième degré
superficiel,
– Phlyctènes et
– Douleur.

La brûlure du troisième degré


La nécrose thermique intéresse ici l’ensemble
– De l’épiderme
– Du derme et
– Une partie du tissu sous cutané
– Elle peut s’étendre jusqu’au muscle
– Même jusqu’à l’os sous-jacent
Réalisant une véritable carbonisation.
Cliniquement, elle se caractérise par
– L’absence de phlyctène et
– Une anesthésie totale avec
– Une coloration de la brûlure pouvant aller du blanc au noir,
– Un épaississement des tissus lésés qui ne se laissent plus pincer entre le pouce et
l’index.
Aucune guérison spontanée n’est à espérer ; les séquelles sont maximales.

La surface des brûlures


C’est également un élément déterminant du pronostic.
Plus la surface est étendue, plus les conséquences et les complications seront graves.

Comment déterminer l’étendue d’une brûlure ?


La surface brûlée est évaluée en pourcentage de la surface corporelle totale : c’est la règle des
9.
Tête : 9 %.
Tronc, face antérieure : 18 %.
Tronc, face postérieure : 18 %.
Membres supérieurs : 9 % chacun.
Membres inférieurs : 18 % chacun.
Organes génitaux : 1%
Localisation des brûlures
La localisation intervient aussi bien dans le pronostic esthétique et fonctionnel que dans le
pronostic vital.
En ce qui concerne le pronostic esthétique et fonctionnel, les conséquences seront d’autant
plus graves et plus préjudiciables que les lésions siègent au niveau des zones habituellement
découvertes : visage, mains, etc.
En ce qui concerne le pronostic vital
– Les brûlures de la face sont de mauvais pronostics car des complications respiratoires
par œdème pharyngolaryngite peuvent survenir.
– Les brûlures du siège sont également de mauvais pronostics du fait du péril fécal,
toujours présent.
– Les brûlures des organes génitaux et des seins, extrêmement douloureuses, peuvent
être à l’origine d’une décompensation.

L’âge
L’âge est le quatrième élément déterminant du pronostic ; c’est ainsi que pour des lésions
identiques, celui-ci s’aggrave au-delà de trente cinq ans, et devient catastrophique après
soixante ans.

Pronostic
Comment déterminer le pronostic en fonction de l’âge ?
Par la règle de BAUX.
– Si la somme “ âge du sujet ” plus “ pourcentage de la surface brûlée ” est inférieure à
50, les chances de survie sont de 100 %.
– Si cette somme est supérieure à 100, les chances de survie sont inférieures à 10 %.
409
CONDUITE À TENIR – TRAITEMENT
Sur les lieux de l’accident, deux types de soins doivent être donnés :
– les soins locaux,
– les soins généraux.
Les soins locaux doivent se limiter à trois gestes importants.
(1) Évaluer sommairement l’étendue des brûlures, sans toucher aux lésions pour limiter les
risques d’infection (règles des NEUF et règle de BAUX).
(2) Éviter à tout prix une infection en enveloppant le brûlé dans un linge propre.
(3) Éviter la survenue d’un choc toujours possible en le réchauffant.
Les soins généraux aux brûlés se résument à deux gestes essentiels :
– calmer la douleur,
– réhydrater.
(1) Il faut calmer les douleurs
C’est impératif dans une situation où tout concourt à la venue d’un choc. Les médicaments
anti-algiques, dont vous disposez à bord, peuvent être utilisés sans arrière pensée.
(2) Réhydrater :
Il faut compenser les pertes liquidiennes en donnant à boire. Mais, vous ne devez pas
donner à boire aux brûlés gravement atteints car il existe une atonie digestive rendant les
vomissements fréquents dans les heures qui suivent les brûlures graves.
La voie orale doit donc être interdite.

Combien faut-il donner de liquide ?


Le pourcentage des brûlures multiplié par 100 à donner dans les huit premières heures.
Au terme du bilan et des soins ainsi donnés, une fiche de surveillance doit être établie avec :
– Pouls, tension artérielle, conscience
– Circonstances de survenue
– Heure de début des soins institués
– Soins donnés.
Cette fiche de surveillance sera confiée aux autorités médicales qui prendront votre relais
auprès du brûlé.

La brûlure électrique
La brûlure par contact direct avec un conducteur électrique présente quatre particularités
souvent ignorées et qui peuvent avoir des conséquences graves.
(1) L’atteinte des organes nobles
En particulier du cœur et du rein, lors du passage du courant électrique est très fréquente.

(2) Les lésions internes


Provoquées par le passage du courant dans le corps sont souvent plus importantes que ne
laissent supposer les seuls dégâts cutanés visibles.

(3) Les vaisseaux et les nerfs


Sont les voies de passage privilégiées du courant, ce qui peut provoquer des lésions
secondaires graves, thromboses, etc.

(4) L’atteinte musculaire par le courant électrique


Se traduit par le largage d’une grande quantité de myoglobine dans le sang.
La myoglobine est une grosse molécule qui viendra bloquer les fonctions rénales.410
Il ne faut jamais sous-estimer la gravité d’une brûlure par courant électrique : une surveillance
étroite du brûlé s’impose, car un arrêt cardio-respiratoire est toujours possible ce qui impose
une réanimation immédiate avec bouche à bouche et massage cardiaque,

Enfin, il faut réhydrater le brûlé en lui donnant à boire un quart de litre d’eau additionné d’une
demi-cuillerée à café de sel.
9- LES HÉMORRAGIES
LES HÉMORRAGIES EXTERNES
Une hémorragie externe est caractérisée par un écoulement de sang au niveau d’une plaie.
Classiquement, on distingue :
– Les hémorragies dues à la section d’une artère importante
Du sang rouge s’en échappe par jet saccadé
– Les hémorragies dues à la section d’une veine
Du sang rouge foncé s’en échappe de façon continue : la plaie saigne “ en nappe ”.

Dans la pratique, cette distinction n’est plus de mise, On se trouve devant une plaie qui saigne
; peu importe la cause, la localisation et l’aspect de cette plaie.

Conduite à tenir
Devant une plaie qui saigne, que faut-il faire immédiatement ?
Deux gestes
(1) Exercer une compression manuelle
Directement au niveau de la plaie en appliquant fermement la main, ou, mieux, après avoir
intercalé un linge propre entre la plaie et votre main ;
(2) Allonger le blessé sans jamais relâcher la compression manuelle.
Pourquoi ?
Pour éviter un traumatisme supplémentaire par chute du blessé s’il venait à perdre
connaissance.

Une question se pose alors :


“ Pendant combien de temps exercer une compression manuelle ? ”
Le temps nécessaire pour qu’un début de coagulation soit amorcé, c’est-à-dire 1 mn à 1
minute 30 classiquement.
Au bout de ce temps, de deux choses l’une :
– Ou votre compression a été efficace et l’hémorragie a sensiblement diminué,
– Ou votre compression est inefficace et l’hémorragie persiste.
La conduite à tenir sera, bien évidemment, différente dans l’un ou l’autre cas.
Cas de la compression manuelle efficace
Le seul problème à résoudre est de continuer à exercer, au niveau de la plaie, cette
compression qui s’est révélée efficace.
Comment le faire ?
En remplaçant la compression manuelle par un pansement compressif, réalisé au moyen
– D’une gaze stérile posée directement sur la plaie (sans désinfection préalable)
– Poser un tampon de coton puis
– Une bande VELPEAU modérément serrée.
– Une surveillance du pansement s’impose pour vérifier son efficacité : il doit rester
propre.

Cas de la compression manuelle inefficace


Il faut obligatoirement et immédiatement faire un point de compression.
Cela consiste à écraser, entre la plaie et le cœur, le vaisseau qui saigne contre le plan dur
représenté par la partie du squelette ou os sous-jacent afin d’arrêter l’hémorragie.
Où faire le point de compression ?
Il existe 7 points de compression possible pour chaque moitié du corps.

Localisation de Point de Technique


l’hémorragie compression
Plaie du cou, Sur le côté de la trachée, comprimer l’artère
hémorragie de l’artère Point carotidien carotide d’avant en arrière sur la colonne
carotide vertébrale
Point On comprime l’artère sous-clavière en
Plaie de l’épaule sous-clavier appuyant le pouce derrière l’extrémité
interne de la clavicule en bas contre la 1ère
côte
Plaie hémorragique de Avec 2 pouces côte à côte, on comprime de
l’extrémité supérieure Point axillaire bas en haut l’artère axillaire
du bras
En dedans du bras à mi-chemin entre
Hémorragie du bras Point huméral l’épaule et le coude, on comprime ainsi avec
le pouce l’artère humérale
Hémorragie de la main, Point de Compression de l’artère humérale au pli du
de l’avant bras bifurcation de coude avec le pouce appuyé entre les 2
l’artère tendons du milieu du pli du coude
humérale
Hémorragie de la Point fémoral Au milieu de l’aine, on comprime avec le
cuisse, du pli de l’aine poing, bras tendu l’artère fémorale sur l’os
du bassin
Hémorragie de la Point poplité Comprimer l’artère en appuyant les 2
jambe, du pied du creux du pouces au milieu du creux poplité derrière le
genou genou

Cependant 3 points essentiels sont à connaître et retenir.


(1) le point de compression carotidienne pour toutes les hémorragies situées au niveau du cou,
(2) le point de compression sous-clavier pour les hémorragies intéressant le membre
supérieur,
(3) le point de compression fémoral pour toutes celle concernant le membre inférieur

Pendant combien de temps faut-il exercer un point de compression ?


Il ne faut jamais relâcher un point de compression ; c’est une règle impérative qui n’admet
aucune exception.
Donc il faut le maintenir jusqu’à l’arrivée ; un éventuel déroutement doit être envisagé sur un
vol long courrier.
Cas particulier des sections ou écrasements de membre
Le garrot s’impose

Pourquoi ?
Dans le cas d’une section complète de membre, tous les tissus ont été lésés :
– Muscle,
– Tendons,
– Nerfs et, surtout,
– Tous les vaisseaux (veines et artères).
À l’évidence, il est impossible d’arrêter ces multiples hémorragies par un seul point de
compression ; la seule solution est donc le garrot.
Une obligation découle de la pose du garrot :
Instituer la fiche de surveillance avec une indication majeure
L’heure de la pose du garrot.

Important :
La levée d’un garrot peut occasionner un état de choc

LES HÉMORRAGIES EXTÉRIORISÉES


Qu’est-ce qu’une hémorragie extériorisée ?
C’est un écoulement de sang par les orifices naturels du corps humain.
Ce sont :
– L’épistaxis,
– L’otorragie,
– L’hématémèse,
– L’hémoptysie,
– Les métrorragies,
– Les rectorragies.
– Les mélaenas

(1) Cas de l’épistaxis


L’épistaxis est un saignement de sang par le nez, qui peut être spontané ou provoqué.
Lors d’une poussée d’hypertension artérielle, le saignement est spontané, sans cause
déclenchant préalable.
L’épistaxis peut aussi être la conséquence d’un choc direct sur le nez : coup de poing, etc., ou
la conséquence d’un traumatisme crânien.
Conduite à tenir
La conduite à tenir devant une épistaxis est simple ;
Il faut :
1- retrouver la cause par l’interrogatoire et l’examen,
2- traiter le malade.
Comment ?
– En montant une mèche stérile
– En comprimant la narine qui saigne
– En installant le malade tête penchée en avant.13
– En cas de traumatisme crânien, il faut instituer une surveillance classique du pouls, de
la tension artérielle et du niveau de conscience.

(2) Cas de l’otorragie


C’est un écoulement de sang au niveau d’une oreille. Les causes possibles d’une sont :
– L’otite barotraumatique,
– Le traumatisme crânien.

Conduite à tenir
En cas d’otorragie à bord, il faut :
1) Retrouver la cause par l’interrogatoire et l’examen,
2) Traiter le malade en respectant 2 règles :
– Ne jamais mettre de gouttes auriculaires dans une oreille qui saigne.
– Ne jamais obstruer le conduit auditif (avec du coton, par exemple).
Concrètement, il faut :
– Mettre un tampon sur le pavillon de l’oreille.
– Coucher le malade sur l’oreille qui saigne.
Pourquoi ?
Cela facilitera l’écoulement et l’extériorisation dès l’hémorragie.
– Si cela s’avère nécessaire
Donner un médicament calmant la douleur : le DOLIPRANE.

(3) Cas de l’hématémèse


C’est un vomissement de sang par la bouche, d’origine digestive
Les causes possibles sont :
– Le traumatisme abdominal au cours d’un choc ou d’une chute,
– L’ulcère gastroduodénal lors d’une complication hémorragique.

Conduite à tenir
4 mesures sont à prendre :
– Il faut conserver les vomissements du malade car, devant toute hémorragie,
– Il faut apprécier 2 critères : sa quantité et sa qualité,
– Installer le malade en position demi-assise de façon à éviter l’inondation pulmonaire
lors d’un vomissement
– Traiter et surveiller l’état de choc sous-jacent.
– Demander un déroutement après contact avec le Service Médical d’Urgence.

(4) Cas de l’hémoptysie


C’est un vomissement de sang par la bouche, d’origine pulmonaire.
Les causes possibles en sont :
– Le traumatisme thoracique avec lésions des vaisseaux broncho-pulmonaire,
– Les cancers ou les tuberculoses pulmonaires.

Conduite à tenir
Les mesures à prendre sont identiques à celles qu’il faut appliquer en cas d’hématémèse,
1) Conserver les vomissements : en apprécier la quantité et la qualité.
2) Installer le malade en position demi-assise.
3) Dépister et traiter un éventuel état de choc.
4) Un déroutement est bien entendu, à demander, en cas d’état de choc déclaré.
(5) Cas des métrorragies
C’est une perte de sang par les voies génitales, chez une femme.
Les causes les plus graves sont :
– La grossesse extra-utérine,
– Les menaces d’avortement.

Conduite à tenir
II faut, tout d’abord, en chercher la cause par un interrogatoire soigneux, puis, traiter la
malade avec les moyens dont vous disposez à bord :
1) Lui fournir des garnitures,
2) Instituer une surveillance du pouls, de la tension artérielle et du niveau de conscience,
3) Demander un déroulement, si l’état de la maladie l’exige.

(6) Cas des rectorragies


C’est une perte de sang par voie rectale.
Les causes possibles sont :
– La crise hémorroïdaire (c’est le cas le plus banal et le plus fréquent !),
– Les tumeurs du colon et du rectum.

Conduite à tenir
3 gestes sont à faire :
1) Fournir des garnitures au malade,
2) Dépister et traiter un éventuel état de choc,
3) Demander un déroutement en cas d’état de choc confirmé

MELAENA
Saignement de sang noir par l’anus, dû à une lésion du tube digestif

C.A.T :
– Position allongée
– Fournir garnitures
– Oxygène selon l’importance de l’hémorragie
– Surveiller la fonction vitale et l’apparition d’un état de pré-choc

Les hémorragies internes


C’est une hémorragie qui se produit à l’intérieur de l’organisme. Il n’y a pas
d’écoulement de sang vers l’extérieur
Il peut s’agir d’une lésion ou d’un éclatement :
– Du foie
– De la rate
– D’un rein etc.…
Seuls les signes extérieurs pourront nous faire suspecter une hémorragie interne.
Il faudra rechercher les signes d’un état de choc = déroutement

Signe :
– Pâleur
– Conjonctives décolorées
– Refroidissements des extrémités
– Sueurs froides
– Pouls filant (petit, très rapide, faible, difficile à compter)
– Soif
– Vertige
– Tendance à l’évanouissement

C.A.T pendant le déroutement :


– Installer en position allongée
– Tête basse, jambes surélevées
– Libération de voies aériennes supérieures (LVAS)
– Donner de l’O2
– Réchauffer à l’aide de couvertures
– Donner à boire par petites gorgées
– Diète
– Surveiller, pouls, T.A, état de conscience, ventilation et aspect du malade
– Si perte de conscience PLS
– Si arrêt cardio-ventilatoires REA
10- L’ÉTAT DE CHOC HÉMORRAGIQUE
ET PREVENTION
Il survient quand existe une perte trop importante de sang quelle qu’en soit la cause :
– Hémorragie externe
– Extériorisée ou
– Interne.
Les signes principaux qui permettent d’en faire le diagnostic sont au nombre de 5 et sont très
facilement compréhensibles. Pour cela, il suffit de faire un parallèle entre la circulation de
votre sang dans le cœur et les vaisseaux, et la circulation de l’eau à travers la tuyauterie d’un
radiateur, par exemple.

1er SIGNE CLINIQUE


Que faut-il pour qu’un liquide puisse circuler à travers une tuyauterie
? Qu’elle soit sous pression.
Votre sang, pour circuler à travers la tuyauterie que représentent vos vaisseaux doit également
être sous pression. Cette pression est votre tension artérielle.
Maintenant, lorsqu’il se produit une fuite au niveau d’une tuyauterie, que se passe-t-il ?
– Il y a perte de liquide
– Chute de la pression à l’intérieur des tuyaux.
Au niveau d’un vaisseau qui saigne, il se produit le même phénomène :
Vous saignez abondamment :
– Il y a donc perte de liquide
– Chute de la pression, c’est-à-dire
– Chute de la tension artérielle.
Conséquence pratique de ceci :
Devant toute suspicion d’état de choc hémorragique, il vous faudra surveiller constamment la
tension artérielle de votre malade.

2ème SIGNE CLINIQUE


Vous perdez du sang en abondance
Votre cœur va, essayer de compenser les pertes, cela se traduira par :
– Une accélération du pouls.
– Il va donc battre rapidement, mais à vide.
Le pouls sera :
– Rapide mais
– Faible, filant,
– Très difficile à prendre.

3ème SIGNE CLINIQUE


Vous saignez, donc vous perdez des globules rouges
Donc, si vous perdez des globules rouges
– Vous perdez de l’oxygène
– Vous manquez d’oxygène,
– Vous bleuissez : c’est la cyanose.
Où faut-il chercher les signes de cyanose débutante :
– Au niveau des lèvres
– Des ongles
– Des lobes des oreilles.

4ème SIGNE CLINIQUE


À l’image d’un radiateur le sang, entre autres fonctions, est chargé de distribuer la chaleur à
tout le corps : donc, si vous perdez du sang
– Vous perdez de la chaleur
– Vous vous refroidissez.
– Votre malade a froid, il a les extrémités glacées.
– C’est le 4ème signe important d’un état de choc hémorragique.
350
5ème SIGNE CLINIQUE
– Vous perdez du sang, donc
– Vous perdez du liquide.
– Si vous perdez du liquide
– Vous avez forcément soif.
C’est le 5e signe important d’un état de choc hémorragique : soif vive, permanente.

Concrètement, comment faire à bord, le diagnostic d’un état hémorragique?


Par :
(1) l’interrogatoire du malade
À la recherche d’une cause probable d’hémorragie grave : antécédent d’ulcère, le
traumatisme avant l’embarquement, etc.
(2) l’examen du malade pour retrouver les 5 signes caractéristiques de l’état de choc.
Ce sont, nous vous le rappelons :
→ Chute de la tension artérielle,
→ Pouls rapide, faible, filant. Difficile à prendre,
→ Cyanose,
→ Refroidissement,
→ Soif vive, permanente.

CONDUITE À TENIR DEVANT L’APPARITION À BORD D’UN ÉTAT DE CHOC


HÉMORRAGIQUE

Il faut demander un déroutement.


Pourquoi ?
Parce que la vie de votre malade est en jeu ! En effet,
– En l’absence de traitement rapide de la cause de l’hémorragie
– Suture ou ligature du vaisseau qui saigne
– On a risque à tout moment d’un désamorçage de la pompe cardiaque
– C’est le collapsus cardio-vasculaire irréversible.
Concrètement,
Il faut contacter le Service Médical d’Urgence
Pourquoi ?
– Par principe,
– Pour confirmation de votre diagnostic

CONDUITE À TENIR PENDANT LE DÉROUTEMENT


Il faut traiter le malade avec les moyens dont vous disposez à bord.
Six gestes sont à faire :
(1) Traiter, si possible, la cause de l’hémorragie,
(2) Allonger le malade,
(3) Lui donner de l’oxygène,
(4) Le réchauffer,
(5) Ne PAS lui DONNER à boire,
(6) Le surveiller.
(1) Traiter, si possible, la cause de l’hémorragie
– Faire un point de compression ou, si nécessaire
– Poser un garrot.

(2) Allonger le malade


Pourquoi ?
Afin de faciliter la circulation du sang.
– Il faut allonger votre malade
– Tête basse et
– Lui surélever les jambes afin de faciliter le retour veineux vers le cœur.

(3) Donner de l’oxygène


Pourquoi ?
Afin de recharger au maximum en oxygène les globules rouges circulant, de façon à ne pas
aggraver la cyanose.

(4) Réchauffer.
Lors d’un état de choc, le malade se refroidit, ce qui aggrave et entretient le choc.
Il faut donc le réchauffer à l’aide de couvertures et de bouillottes.

(5) NE PAS lui DONNER à boire


Il ne faut pas donner à boire au malade en état de choc, malgré sa soif vive.
Pourquoi ?
Pour deux raisons :
1° Parce que, à tout moment, un coma peut survenir et, comme chez tout sujet comateux, il
peut se produire une inondation pulmonaire par régurgitation des vomissements.
2° Parce que votre malade va subir, à très court terme, une intervention chirurgicale et Il faut
être à jeun pour qu’une anesthésie puisse être pratiquée.
352
(6) Surveiller
Un malade en état de choc hémorragique risque, à tout moment, de décompenser
– Par désamorçage de la pompe cardiaque : c’est le collapsus cardio-vasculaire,
– Par survenue d’un coma.
Il faut donc surveiller constamment
• Le pouls,
• La tension artérielle,
• La conscience,
Afin d’intervenir efficacement si nécessaire.

CONDUITE À TENIR EN CAS DE COMPLICATIONS


S’il survient un collapsus cardio-vasculaire il faut :
– Pratiquer le massage cardiaque et le bouche à bouche.
S’il survient un coma, il faudra
– Mettre le malade en position latérale de sécurité.

11- EFFETS DU SOLEIL ET DE LA CHALEUR


Quels sont les mécanismes de lutte et d’adaptation à la chaleur ?
La lutte contre la chaleur est assurée essentiellement par la perte de la chaleur au niveau de la
peau au contact de l’air extérieur.
Si la température extérieure se rapproche de celle du corps, cette déperdition de chaleur va
diminuer elle doit donc être compensée par d’autres mécanismes.
Lesquels ?
(1) Une congestion périphérique :
Il y a afflux de sang à la périphérie pour augmenter le volume des échanges.
(2) Par une sudation :
Pour un sujet au repos, les pertes de liquides par la sueur représentent 1 litre par jour.
Cette perte peut aller, dans les cas extrêmes jusqu’à 15, 20 litres par jour.
Ces sueurs abondantes provoquent un grand déséquilibre interne par :
– La perte de liquide
– La perte de sel.

Quels sont les troubles que peut occasionner une exposition à la chaleur ?
Ils peuvent être de deux sortes :
(1) Les troubles par excès :
Dus à une mise en jeu excessive des mécanismes de lutte contre la chaleur. Ce sont :
– Le coup de soleil
– Les œdèmes de chaleur
– Les crampes de chaleur
– Les miliaires
– La déshydratation.
(2) Les troubles par défaillance :
Dus, à un défaut de fonctionnement du mécanisme de lutte contre la chaleur. Ce sont :
– Le coup de la chaleur
– L’insolation
– L’épuisement par la chaleur.

COUP DE SOLEIL
C’est l’équivalent d’une brûlure du premier degré au niveau de la peau. Elle est caractérisée
par l’apparition
– D’une vive rougeur des parties du corps exposées.
– De douleurs.
Le pronostic du coup de soleil est excellent
Il n’y aura ni complication, ni séquelle après cessation de l’exposition.

OEDÈME DE CHALEUR
Il apparaît aux pieds et aux chevilles durant la première semaine d’exposition au soleil.
Cet œdème entraîne, une gêne douloureuse à la marche.
Le pronostic est également excellent :
Il y aura une résolution spontanée des œdèmes après une période d’adaptation à la chaleur ;
résolution qui sera accélérée par un traitement symptomatique banal.
405
CRAMPES DE CHALEUR
Elles sont dues à une perte importante de sel de l’organisme, conséquence d’une sudation
excessive.

Elles se traduisent par des contractions involontaires et spasmodiques des muscles :


– Les doigts sont les premiers atteints : “ main d’accoucheur ”
– Puis la bouche : déformée en museau de carpe ou en sifflet
– Puis, les membres inférieurs
– Puis, la paroi abdominale.
Ces contractures involontaires surviennent par brefs accès d’une à trois minutes, puis se
reproduisent après une pause de quelques minutes.
Le traitement est simple :
– Il faut boire de l’eau salée pour compenser les pertes en sel.

LA MILIAIRE
Elle apparaît en cas de sudation importante, mais surtout prolongée, car le facteur déterminant
est la durée quotidienne pendant laquelle la peau est humide ou mouillée ; au-delà de dix
heures d’humidité stagnante, il y a risque de miliaire.
À quoi est-elle due ?
À l’obturation des canaux excréteurs des glandes sudoripares.
Comment se traite-t-elle ?
Par l’arrêt de l’exposition à la chaleur humide.
Prévention
Elle consiste principalement dans les pays tropicaux,
– À installer ou à ne pas couper la climatisation des chambres
– Il permet l’assèchement total de la peau pendant au moins huit heures par jour.

DÉSHYDRATATION
Elle est due à une perte importante de liquide, consécutive à une sudation excessive.
Les signes cliniques en sont :
– Soif intense, langue sèche,
– Anorexie pour les aliments solides,
– Fièvre, diminution des capacités intellectuelles,
– Fourmillements, crampes musculaires, et si la déshydratation persiste;
– Délirium et décès.

Quel en est le traitement ?


Si le sujet est conscient
Ingestion forcée de 6 à 8 litres d’eau salée par jour durant les 24 premières heures.

LE COUP DE CHALEUR
Il est de survenue brutale après ou au cours d’une exposition à la chaleur.
Les signes cliniques en sont :
– Dérèglement de la température centrale du corps avec fièvre très élevée (41, 420 voire
plus),
– Troubles cardio-vasculaires avec pouls rapide et irrégulier,
– Atteinte des glandes sudoripares
– Sudation très abondante au début ; puis,
– Brusquement, la transpiration se tarit par paralysie des glandes sudoripares.
Quel est le traitement ?
Il faut :
– Faire baisser la température par réfrigération artificielle
– Avec des sacs de glace et
– Des bains froids en surveillant la température
– Interrompre l’exposition au froid dès atteint 39°C et
– Poursuivre le refroidissement par une ventilation forcée
– Courant d’air, éventer le malade et, surtout,
– Réhydrater en donnant abondamment à boire.

L’INSOLATION
C’est un trouble voisin du coup de chaleur, mais, ici, l’atteinte de la tête et de la nuque est
prédominante.
Les troubles nerveux sont, bien sûr au premier plan : le début est brutal, précédé cependant
– De violents maux de tête annonciateurs
– D’une envie incessante d’Uriner,
– D’une forte fièvre.
– Le sujet tombe à terre, comme foudroyé avec
– Les mâchoires serrées,
– La nuque raide
– Il y a survenue de convulsions.
La conduite à tenir :
Il faut traiter exactement comme s’il s’agissait d’un coup de chaleur :
– Réfrigérer le malade par des bains froids puis
– Ventilation forcée,
– Réhydrater en faisant boire.
– Une surveillance étroite du malade est nécessaire
– Risque de collapsus cardiorespiratoire
– Un bouche à bouche et un massage cardiaque externe s’imposent.

ÉPUISEMENT PAR CHALEUR


L’épuisement survient au cours d’un effort physique trop intense sous une exposition
prolongée au soleil.
Donc, contrairement aux accidents précédents qui surviennent brutalement, l’épuisement est
d’apparition progressive avec survenue :
– D’une fatigue de plus, en plus intense,
– D’une soif vive,
– D’un pouls qui devient rapide, faible, irrégulier.
– D’une augmentation de la température.
Ces signes doivent imposer
– Un repos absolu au frais,
Sinon, il y aura apparition
– D’un collapsus cardio-vasculaire et
– Des convulsions.

12- LES ACCIDENTS CARDIAQUES ET RESPIRATOIRES

ANGINE DE POITRINE
40 % des interventions des P.N.C. à bord sont dues à des malaises dont l’origine cardiaque
peut être envisagée.
Fort heureusement, ces interventions n’ont pas toutes un caractère grave puisqu’en vol, vous
aurez à faire face à des situations extrêmement variées, allant des petits troubles mineurs
engendrés par l’émotion du départ aux cas les plus extrêmes où la vie du sujet est en danger.
Parmi tous ces problèmes, deux méritent une attention particulière ; il s’agit de la crise
d’angine de poitrine et de l’infarctus du myocarde.

Cas de l’angine de poitrine.


À quoi est-elle due ?
À une obturation partielle et à un spasme d’une artère nourricière du cœur.

Comment cela est-il possible ?


Pour le comprendre, imaginez les vaisseaux du cœur comme étant de minuscules conduites
d’eau. Dans cette tuyauterie, si l’eau est très riche en calcaire, les conduites, à la longue,
seront entartrées, il en résultera une diminution du calibre des tuyaux avec, par conséquence,
une réduction du débit d’eau pouvant y circuler.
Au niveau des artères nourricières du cœur, un phénomène analogue peut survenir.
Si le sang circulant dans ces artères est trop riche en graisse (cholestérol par exemple) celle-ci
va se déposer sur les parois des vaisseaux, les attarder et en diminuer le calibre.
De surcroît, l’artère est un tuyau « vivant » qui se contracte et se dilate selon les besoins.
Un spasme en contraction peut venir accentuer le rétrécissement de la lumière vasculaire.

Conséquence :
Il y aura une diminution des apports nourriciers au cœur.
Que peut faire un cœur auquel on réduit les apports en oxygène et en éléments nutritifs
nécessaires à son fonctionnement.
Il va, c’est logique, réduire d’autant son activité. Or, vous le savez d’expérience, tout effort
physique un tant soit peu inhabituel, exige un surcroît de travail du cœur dont les battements
s’accélèrent.
Chez un sujet soufrant d’angine de poitrine, le cœur ne fonctionnant qu’à minima sera
incapable de supporter cette nouvelle charge de travail : d’où la crise douloureuse d’angine de
poitrine que l’on pourrait grossièrement et schématiquement comparer à une crampe
musculaire survenant chez un sujet entrain de courir
En effet, exactement comme une crampe musculaire, la crise d’angor (ou angine de poitrine)
va obliger le sujet à arrêter son effort.
À l’arrêt de l’effort, les douleurs vont disparaître petit à petit comme la crampe disparaît
lorsque vous vous arrêtez de courir.
Ces quelques notions élémentaires vous permettront de comprendre les signes cliniques
retrouvés à l’examen et à l’interrogatoire d’un malade souffrant d’angine de poitrine.

INTERROGATOIRE
C’est le temps capital de l’examen. À lui seul, il doit permettre le diagnostic.
En effet, par un interrogatoire méticuleux, vous pouvez retrouver tous les éléments qui vous
permettront de dire qu’il s’agit bel et bien d’une crise d’angine de poitrine.
a) Il faut, tout d’abord, retrouver le mobile.
La circonstance déclenchant.
– Un effort physique. Il peut s’agir, par exemple
– D’un passager qui arrive à bord rouge
– Essoufflé parce que, il a dû se hâter
– S’est énervé
– A couru pour remplir les formalités d’usage avant d’embarquer
– Son cœur a dû travailler plus intensément.
b) Au cours de l’effort est survenue la crise douloureuse qu’il faut analyser point par point.
Devant une douleur, quelle qu’elle soit trois questions sont toujours à poser :
Où, depuis quand, comment avez-vous mal ?
A la question « Où » ?
La réponse est évidente : la douleur siège au niveau du cœur.
Il s’agit d’une souffrance généralisée du cœur par défaut d’irrigation.
C’est l’ensemble du cœur qui souffre,
Il s’agit d’une zone douloureuse globale nous le répétons.

A la deuxième question « Depuis quand avez-vous mal ? »


La réponse est également typique :
– La douleur est survenue
– Dès le début de l’effort
– Dès que le cœur a été sollicité.

La troisième question « Comment avez-vous mal ? »


– La douleur est, typique
– Par son intensité maximale dès son apparition,
– Par ses irradiations
– Par son évolution.
341
PAR SON INTENSITÉ
– Elle est importante
– Constructive (le sujet a la sensation d’avoir la poitrine prise dans une pince ou un étau)
– Angoissante,
– Donnant l’impression de mort imminente.
Il n’y a pas d’autres signes associés
– Pas de problème respiratoire
– Pas de palpitation
– Pas de perte de connaissance.

PAR SES IRRADIATIONS


La douleur débute dans la région cardiaque puis elle irradie
– Vers la mâchoire
– Les deux épaules
– Les bras
– Avant-bras
– Les deux poignets
– Souvent du côté gauche.

PAR SON ÉVOLUTION


La douleur impose l’arrêt de l’effort ;
Elle disparaît alors rapidement et totalement au bout de deux, trois minutes,
La fin de la douleur est souvent marquée par des éructations, des sueurs.

Dernière question. « Existe-t-il des antécédents de douleurs similaires ? »


Si oui,
« Le malade a-t-il été traité, et avec quoi ? »
En cas de réponse positive
Lors des crises, par la prise de dragées de trinitrine.

EXAMEN
Inspection, palpation
Ces deux temps de l’examen clinique, en dehors de la crise, ne vous fourniront aucun
renseignement.
Il n’y a plus de douleurs
Le sujet est dans un état normal :
Pouls, tension, conscience sont normaux.
Il ne s’agit pas d’une urgence vitale
La vie du sujet n’est pas immédiatement en danger.

Que faut-il faire ?


La conduite à tenir est simple.
La règle à respecter est d’éviter tout travail inutile au cœur.
Pour cela, Il faut :
(1) Installer le malade confortablement
(2) Éviter les repas copieux
(3) Éviter de faire marcher
(4) Donner, éventuellement une médication appropriée.
(5) Installer le sujet le plus confortablement possible
(1) Position demi-assise par exemple) et ne plus l’en faire bouger.
32
(2) Éviter les repas copieux.
Lors des repas, modérer l’appétit du sujet ; les crises douloureuses surviennent fréquemment
– Au moment de la digestion
– Après un repas copieux et bien arrosé.

(3) Éviter de faire marcher.


– Éviter les marches inutiles lors des escales s’il y en a.

(4) Médication appropriée.


Trois éventualités doivent être envisagées.

► La maladie est déjà connue.


Il aura sur lui le médicament nécessaire pour juguler les crises douloureuses.
– Rappelez-lui de prendre son médicament
– La prise du médicament doit se faire à la demande
– En fonction des crises
– Sans aucune restriction.
► Ou il s’agit d’une première crise
Par un interrogatoire de qualité, vous en avez fait le diagnostic.
Il faut que celui-ci soit confirmé.
Comment ?
En prenant contact avec le Service Médical d’Urgence.
Pourquoi ?
– Par principe,
– Afin d’avoir un avis autorisé sur le diagnostic posé par vos soins,
– Pour avoir la conduite à tenir en cas de récidive.

► Si la récidive se produisait
Vous disposez à bord, dans la boîte docteur, du médicament nécessaire la TRINITRINE.
En début de crise, un comprimé à croquer et à mâcher par le malade.

IMPORTANT !
– Il ne doit, en aucun cas, l’avaler, sinon le médicament est inefficace.
– La crise douloureuse jugulée, éviter tout travail inutile du cœur
– Même si l’hypoxie de 2 000 m d’altitude est modérée (pressurisation)
– Donner de l’oxygène en cas de crise angineuse
– Le cœur peut souffrir de la moindre hypoxie.
– À l’arrivée, le confier au médecin de l’aéroport,
– Un électrocardiogramme étant souhaitable.
L’INFARCTUS
Un infarctus du myocarde est une nécrose plus ou moins étendue du muscle cardiaque
consécutive à l’obturation complète et permanente d’une artère nourricière du cœur.
Cette définition vous permet de mieux saisir la gravité d’un tel accident.
La vie du sujet est en danger, particulièrement dans tous les premiers moments qui suivent
l’occlusion du vaisseau.

35 % des décès par infarctus surviennent dans les trois premières heures ; la mortalité précoce
est donc très élevée ; c’est dire l’importance extrême de vos premiers gestes et qu’aucune
tergiversation n’est de mise. Un déroutement immédiat doit être demandé, cela se conçoit
aisément.

Quelles sont les circonstances de survenue de l’infarctus du myocarde ?


L’infarctus est la complication ultime de l’angine de poitrine, cela était prévisible.
Des artères, dont le calibre a notablement diminué, se bouchent fatalement à un moment
donné ou à un autre.
Quels en sont les signes cliniques ?
L’infarctus est l’aboutissement final de l’angine de poitrine, les mêmes symptômes vont être
retrouvés, notamment la douleur.
Cette douleur sera, cependant, amplifiée à l’extrême dans tous ses caractères :
– Localisation.
– Irradiation.
– Intensité.
– Évolution.

SIGNES CLINIQUES
Interrogatoire
Les trois questions immuables (où, depuis quand. comment avez vous mal ?) sont à poser,
bien évidemment.
L’analyse des réponses obtenues vous permettra de différencier angine de poitrine d’infarctus
en fonction
– De la localisation,
– De l’irradiation,
– De l’intensité et
– De l’évolution
– De la douleur.
N’est plus localisée à la seule région cardiaque ; elle est de topographie
– Diffuse,
– Étendue à tout le thorax.
344
Irradiation de la douleur
Les irradiations sont multiples ; elles ont le même trajet que celles de la crise d’angor :
– Les deux membres supérieurs,
– Le cou,
– La mâchoire,
– L’épigastre et le dos.
Intensité de la douleur
Elle est
– Intense,
– Intolérable en « étau »
– Très angoissante avec
– Sensation de mort imminente.
– PERMANENTE.

Évolution de la douleur
Contrairement à la douleur d’angor qui disparaît spontanément au repos ou sous
administration de trinitrine
La douleur de l’infarctus
– Persiste des heures, voire des jours entiers
– Ne cède ni au repos
– Ni à la trinitrine.
La douleur d’infarctus s’accompagne
– De gémissements
– D’agitation ou
– De prostration
– D’immobilité absolue tant la douleur est extrême.
Des signes digestifs sont également présents :
– Eructions
– Hoquet
– Nausées
– Vomissements.
Ce ne sont pas des signes de crise, comme dans l’angor ; ils sont contemporains de la douleur.

Examen clinique
Inspection et palpation ne vous seront d’aucune utilité.
La prise du pouls et de la tension doit être systématique.
Les chiffres trouvés doivent être notés et conservés.
Ils seront utiles au dépistage des complications précoces
– Défaillance cardiaque
– État de choc
– Serviront d’examen de référence pour la surveillance ultérieure.
Le pronostic vital peut être en jeu
Il faut demander un déroutement immédiat.

La conduite à tenir
– Contacter le Service Médical d’Urgence,
– Ne rien faire qui puisse aggraver l’état du malade,
– Le traiter avec les moyens dont vous disposez à bord,
– Instituer une surveillance médicale stricte.

Contacter le Service Médical d’Urgence, pourquoi ?


– par principe,
– pour obtenir la confirmation de votre diagnostic.

Ne rien faire qui puisse aggraver l’état du malade.


– Il ne faut pas imposer au cœur le moindre effort inutile
– Les décès précoces sont dus, en partie, au « petit effort de trop »
– Le malade doit rester à son siège
– Il ne faudra pas l’en bouger,
– Ni durant le reste du vol,
– Ni lors du débarquement.

Traiter le malade avec les moyens dont vous disposez à bord.5


– Calmer la douleur et l’anxiété ; dans la boîte docteur, antalgique : l’AVAFORTAN.
– Calmer l’anxiété et l’agitation du malade, VALIUM.
– Donner de l’OXYGÈNE.
Pourquoi ?
– Le cœur est défaillant,
– La distribution du sang riche en oxygène est perturbée ;
– Le circuit de distribution est compromis,
– La circulation de retour est perturbée,
– Il y a une stagnation du sang quelque part.
Où ?
– Juste en amont du cœur,
– Au niveau des poumons.
Conséquence de ceci :
Les poumons plus ou moins « imbibés » de sang, seront incapables d’assurer la captation de
l’oxygène de l’air inspiré
On améliorera l’oxygénation des globules rouges circulant en faisant respirer de l’oxygène.

Instituer une surveillance médicale stricte pendant le déroutement.


Contrôler de façon régulière
– Le pouls et
– La tension du malade.
Vous dépisterez ainsi les complications possibles :
– État de choc
– Défaillance cardiaque subite.
L’OEDÈME AIGÜ DU POUMON ou (O.A.P.)
Quand peut-il survenir ?
Lorsqu’il apparaît une surpression trop importante au niveau des vaisseaux capillaires des
poumons. Cette surpression produit :
– Une congestion de ces vaisseaux
– Un passage du plasma vers les alvéoles pulmonaires
– La pression dans les capillaires devient alors supérieure à celle du milieu avoisinant.
Conséquence de cette surpression :
Normalement, les alvéoles pulmonaires sont les lieux où s’effectuent les échanges gazeux
– Fixation de l’oxygène de l’air inspiré et
– Libération de gaz carbonique dans l’air expiré.
Ces échanges ne peuvent plus se faire, les alvéoles pulmonaires sont inondées.

EXAMEN CLINIQUE
Interrogatoire
D’emblée, vous constaterez que l’état du malade est sérieux avec:
– Sensation de mort imminente
– Très angoissante
– Sensation de « chape de plomb » sur la poitrine
– Sans point douloureux précis.

Deux questions sont alors à poser :


– « Vous connaissez-vous des problèmes cardio-vasculaires tels que l’hypertension artérielle,
maladies cardiaques ? Si oui, suivez-vous un traitement ? Lequel ? »
– « Par ailleurs, avez-vous pris d’autres médicaments, quels qu’ils soient ? »

Inspection
– C’est le temps essentiel de l’examen : il vous permettra de faire le diagnostic.
– Il faut tenir compte des trois critères suivants :
(1) L’aspect du malade,
(2) Sa respiration,
(3) Sa toux.

(1) L’ASPECT DU MALADE.


Le sujet est
– Angoissé.
– Cyanosé et blafard
– Couvert de sueurs froides
– Il suffoque.
(2) SA RESPIRATION.
Elle est
Très difficile
Oppressante
À chaque mouvement respiratoire, on entend le passage de l’air à travers les voies aériennes
oedématiées et engorgées de mucus : c’est le grésillement laryngé.
347
(3) LA TOUX.
Elle est :
– Pénible
– Incessante
– Irrépressible
– Quinteuse
– Elle ramène une expectoration
– Très abondante
– Mousseuse
– Aérée de couleur rosée ou blanchâtre
– Les crachats sont mêlés à des bulles d’air.
– Enfin, cette toux productive ne soulage en aucun cas le malade.

EXAMEN.
La prise du pouls et de la tension artérielle sont obligatoires.
– Le pouls est rapide, mais faible, difficile à prendre,
– La tension artérielle est abaissée et pincée.
Le diagnostic ne fait aucun doute :
– C’est un œdème aigu du poumon
– C’est une urgence vitale !
La conduite à tenir. Il faut :
– Contacter le Service Médical d’Urgence,
– Demander le déroutement,
– Traiter le malade.

Contacter le Service Médical d’Urgence, pourquoi ?


– Pour avoir une confirmation de votre diagnostic.
– Pour instituer le traitement d’urgence.
– Pour avoir son avis sur le déroutement.

Traiter le malade.
Les principes du traitement d’un œdème aigu du poumon sont:
1° De calmer le malade,
2° D’éviter un surcroît d’inondation des alvéoles pulmonaires,
3° D’améliorer, autant que faire se peut, l’état cardio-respiratoire.

Calmer l’anxiété du malade.


C’est impératif !
Il s’agit, nous vous le rappelons, d’un sujet qui se sent littéralement mourir asphyxié.
Vous devez absolument calmer son anxiété et faire en sorte qu’il devienne coopérant pour la
suite du traitement.
Comment arriver à ce résultat ? En lui expliquant et lui répétant sans cesse l’argument suivant
:
– Plus il s’agite
– Moins sa respiration est efficace et
– Plus il aggrave ainsi son état.
Éviter un surcroît d’inondation des alvéoles pulmonaires.
Pourquoi ?
L’encombrement se situe au niveau des poumons :
Le retour du sang veineux continue et vient augmenter l’encombrement pulmonaire
aggravant, de la sorte, l’inondation pulmonaire.
Une deuxième conséquence:
L’arrivée du sang oxygéné des poumons vers le cœur sera diminuée, d’où le risque de
désamorçage de la pompe cardiaque ; c’est le collapsus.
Comment éviter le surcroît d’inondation des alvéoles pulmonaires ?
Trois gestes sont à faire si possibles.
1° Installer le malade en position demi-assise
Ne jamais surélever ses jambes.
Pourquoi
? Pour ne pas accentuer le retour veineux.
2°Poser des garrots serrés aux racines des quatre membres.
3° Pratiquer une injection intraveineuse de LASILIX
Si pas d’infirmière à bord par exemple
Après l’accord du Service Médical d’Urgence, pratiquer injection intramusculaire de ce même
produit.

Pourquoi faut-il le faire ?


Le LASILIX est un diurétique puissant
– Il va faire uriner en abondance
– Donc diminuer le volume du sang qui circule dans l’organisme et
– Soulager les poumons engorgés.

Améliorer, autant que faire se peut, l’état cardio-respiratoire du malade.


Comment ?
1° En évitant le désamorçage de la pompe cardiaque.
– Pratiquer une injection intraveineuse
– Ou, intramusculaire de tonicardiaque CEDILANIDE, médicament dans la boîte
docteur.
2° Le sujet est asphyxique ; il faut améliorer sa fonction respiratoire.
Comment ?
En lui donnant, de l’oxygène pendant tout le temps du déroutement.

Conduite à tenir pendant le déroulement.


Il faut instituer une surveillance médicale stricte et constante du malade en appréciant trois
critères :
– Son degré de cyanose,
– Son pouls,
– Sa tension artérielle.
SYNCOPES
Définition :
Perte de connaissance brusque s’accompagnant d’un arrêt respiratoire ou d’un arrêt cardiaque
ou des deux à la fois.

1- ARRÊT RESPIRATOIRE = SYNCOPE BLEUE


Cause :
Asphyxies par gaz toxique, noyade, corps étranger du larynx, électrocution, etc.

Signe :
• Cyanose des extrémités : ongles, lèvres ; lobes des oreilles, ailes du nez, pommettes bleues.
• Abolition des mouvements respiratoires de l’abdomen et du thorax
Conduite à tenir :
• extraire le PAX de son siège
• L’allonger à plat sur le dos, sur un plan dur
• vérifier la liberté des voies respiratoires (langue, prothèse)
• mettre la tête en hyper extension
• dégrafer col, cravate, ceinture, soutien-gorge

• BOUCHE À BOUCHE
Rythme de la bouche à bouche
→ Adulte : 12 à 15 fois/mn
→ Enfant : 15 à 20 fois/mn
→ Bébé : 20 à 25 fois/mn
→ Nouveau-né : env. 40 fois/mn
Important
1- en cas de corps étranger du larynx, avant toute réanimation, pratiquer la méthode
d’Heimlich
2- si le bouche à bouche est impossible, par exemple en cas de brûlures étendues au niveau de
la face ou de fracas du visage, entreprendre une des deux méthodes manuelles :
– SYLVESTER (« nez en l’air ») PAX sur le dos, chez la femme enceinte, l’obèse, le
traumatisé de l’abdomen
– NIELSEN (« sur la bedaine ») PAX sur le ventre, chez le noyé, le bossu…

2- ARRET CARDIAQUE = SYNCOPE BLANCHE


Causes : Crise cardiaque (angine de poitrine ou infarctus), overdose de drogues,
décompensation d’un état de choc, électrocution, etc.

Signe :
• Abolition du pouls (radial et carotidien)
• Dilatation bilatérale des pupilles
• Plus tous les signes de l’arrêt respiratoire

Conduite à tenir :
• extraire le PAX de son siège
• L’allonger à plat sur le dos, sur un plan dur
• vérifier la liberté des voies respiratoires (langue, prothèse)
• mettre la tête en hyper extension
• dégrafer col cravate, ceinture, soutien-gorge
• BOUCHE A BOUCHE ET MASSAGE CARDIAQUE

Rythme de la bouche à bouche et massage cardiaque associés


→1 SEUL SAUVETEUR
- 5 insufflations rapides
- «check-list» : pouls ? Respiration ?
SE SOUVENIR QU’UN ARRET CARDIAQUE PROVOQUE GENERALEMENT TRES
RAPIDEMENT, AVANT QUE LE SECOURISTE NE PUISSE INTERVENIR, UN ARRET DE
LA
RESPIRATION
358
Si négatifs :
– 2 bouches à bouche
– 30 massages cardiaques
– 2 bouches à bouche, etc.
→ 2 SAUVETEURS
– 5 insufflations rapides
– «check-list» : pouls ? Respiration ?
– si négatifs :
– 2 bouches à bouche
– 30 massages cardiaques
– 2 bouche à bouche, etc.

UN SECOURISTE N’EST PAS EN DROIT DE DECIDER DE L’ARRET DE LA


REANIMATION, SAUF SUR ORDRE D’UN MEDCIN PAX, DE CELUI DU SERVICE
MEDICAL D’URGENCE
CONTACTE PAR RADIO OU DE CELUI DE L’EVENTUELLE ESCALE DE
DEROUTEMENT
13/LES COMAS DONT CEUX DUS A L’HYPERTENTION

LES BARBITURIQUES ET LES DIABETES


Définition :
Perte de connaissance prolongée ou cœur et respiration fonctionnent.
Comment savoir en face de quelle sorte de coma on se trouve :
1- En interrogeant l’entourage :
Epoux, ami, voisins, qui auraient vu le PAX prendre des médicaments ou qui connaîtraient sa
maladie.
2- si le PAX voyage seul
En fouillant ses bagages cabine, ses vêtements pour y retrouver de médicaments ou des
indications écrites (ordonnance, carte de diabétique par ex.)

Il Y A Trois Types De Coma À Étudier :


1- coma dû à une hémorragie cérébrale
2- coma diabétique
3- coma barbiturique
COMA DÛ À UNE HÉMORRAGIE CÉRÉBRALE
Cause :
Rupture d’un vaisseau cérébral à la suite d’un traumatisme crânien ou d’une poussée
d’hypertension artérielle (plutôt chez les PAX âgés)

Signes cliniques :
● Coma fréquemment précédé de maux de tête (migraine «en casque»), de vomissements (en
«jet» traduisant la compression cérébrale par l’hémorragie)
● Accompagné
▪ D’une hémiplégie : paralysie de la moitié de la face et de la moitié du corps opposé.
▪ D’une mydriase unilatérale, du côté de l’hémorragie, donc de la paralysie.
● Conduite à tenir en l’absence de tout médecin :

DEMANDER UN DEROULEMENT IMMEDIAT !!!


Pendant le déroulement
▪ Installer le PAX en PLS
▪ Couvrir pour réchauffer
▪ Oxygéner
▪ Surveiller pouls, TA, respiration, stade de coma
NE PAS DONNER A BOIRE : plus de réflexe de déglutition
354
ÉVALUATION DES DIFFÉRENTS STADES DE COMA
Pour évaluer l’état de conscience, on doit apprécier deux réactions :
– réaction à la voix
– réaction à la douleur

Stade du coma Réaction Réaction à la voix Réaction à la douleur

STADE I
où DIFFICILE MAIS BIEN ADAPTÉE
COMA VIGILE CONSERVÉE

STADE II ABOLIE RETARDÉE,


MAL ADAPTÉE
STADE III
où ABOLIE JUSTE ÉBAUCHÉE
COMA PROFOND
STADE IV
où ABOLIE ABOLIE
COMA DÉPASSÉ

COMA BARBITURIQUES
Présentation :
Les barbituriques sont de puissants calmants qui ralentissent le système
nerveux central, classifiés comme sédatifs hypnotiques

Les barbituriques sont souvent utilisés pour leurs effets euphoriques. Certaines
personnes en prennent pour remplacer ou accompagner l'alcool. Les toxicomanes
ont parfois recours à ces substances lorsqu'ils ne peuvent pas obtenir leur drogue
habituelle ou pour combattre les effets de fortes doses de stimulants tels que les
amphétamines ou la cocaïne.

Les barbituriques sont responsables d’une proportion importante d’intoxications


volontaires
A haute dose, ils provoquent :
– Un état d’ivresse
– D’hébétude
– D’obnubilation
– Une agitation désordonnée
– Peuvent entraîner un coma.

Si la victime est dans le coma

C.A.T
– L.V.A.S
– Position PLS
– Couvrir pour réchauffer
– Donner de l’O2
– Apprécier la profondeur du coma
– La communiquer lors de contact avec le SAMU
– Recherche des troubles cardio-vasculaires
– Pouls, tension artérielle (noter)
– Sous barbiturique on aura
 Hypotension
 Pouls régulier bien frappée
 Hypothermie 36°C
– Toute modification serait un signe de complication
– Recherche de troubles respiratoires
– La respiration est lente mais régulière
– En cas de cyanose donné de l’O2)
– Recherche du médicament en cause
– Interroger l’entourage
– Contacter le SAMU après le bilan
– Surveiller l’aggravation de l’état du malade
– Le déroutement n’est pas systématique

COMA DIABETIQUE
Cause :
Impossibilité pour l’organisme d’assimiler le sucre amené par l’alimentation et, ce, par défaut
d’hormone pancréatique : l’insuline.

→ Malaise hypoglycémique
Causes : « excès » de traitement (par ex. prise de 2 comprimés au lieu d’1 nécessaire) ou «
oubli » d’alimentation avec prise de traitement correcte.
Signe :
– Faim impérieuse,
– Crampes dans la région épigastrique,
– Alternance de rougeur et de pâleur de la face.
– PAX anxieux, irritable, voire agressif, confus, hébété, obnubilé «TABLEAU
D’IVRESSE
ALCOOLIQUE»
Conduite à tenir :
– Eviter l’apparition du coma
– Donner du sucre (sucre en morceaux, en poudre, boisson sucrée)
– RÉGRESSION en 15 à 20 minutes
→ Malaise hyper glycémique
Cause :
– Oubli du traitement,
– Donc absence d’insuline pour régulariser le taux de sucre sanguin,
– Ou « excès d’alimentation »
Signe :
– Soif ;
– Signes de déshydratation :
– Yeux enfoncés au fond des orbites,
– La peau garde le pli.
– ANOREXIE, nausées, vomissements, douleurs abdominales.
– Respiration rapide, superficielle puis difficile ;
– Haleine « POMME de REINETTE »
– PAX en état de torpeur pouvant aller jusqu’au coma vigile.

Conduite à tenir :
Surveiller pendant le restant du vol :
– Pouls,
– Tension,
– Respiration ;
Si apparition du coma → CONTACTER le Service Médical d’Urgence
IMPORTANT :
Se souvenir qu’un coma diabétique est TOUJOURS précédé d’une phase de MALAISE
qu’il faut exploiter, utiliser pour interroger le PAX.
Cependant, il se peut que la phase de malaise passe inaperçue et que l’on découvre le PAX
dans le coma.

Quels en sont les signes et la conduite à tenir ?


• Signes cliniques : pas de signe notoire, coma sans signe de localisation ; se souvenir que ce
coma peut survenir à tout âge.
• Conduite à tenir :
VERIFIER LE REFLEXE DE DEGLUTINATION

PRESENT ABSENT

DONNER DU SUCRE
5à6 SACHETS ET
½ VERRE D’EAU
Attendre 15 à 20
MINUTES

PAX NE SORT PAS DE SON COMA

HYPERGLYCEMIE
VRAISEMBLABLE

PAX SORT DE SON


DEROUTEMENT
COMA
HYPOGLYCEMIE
PAX EN PLS
VRAISEMBLABLE

RECHAUFFER

INTERROGATOIRE
OXYGENER
MEDICAMENTS- REPAS

SURVEILLER

SURVEILLANCE

CONTACTER LE
MEDECIN DE L’ESCALE
SUIVANT
FORMATION DE BASE CSS

CHAPITRE 6

LES

MALADIES
CONTAGIEUSES

TROPICALES
FORMATION DE BASE CSS
1- NOTIONS SOMMAIRES

Ce chapitre de médecine tropicale vous est particulièrement consacré.


Vos fonctions de navigants vous amèneront à avoir des séjours fréquents et prolongés sous les
tropiques.
Il existe sous ces climats toute une pathologie particulière qu’il vous faut connaître pour
mieux vous en prémunir.
La plupart de ces maladies peuvent être évitées en respectant quelques règles simples
d’hygiène élémentaire, ce qui évitera bien des désagréments voire des problèmes médicaux
plus sérieux.
Dans un souci d’efficacité, nous allons adopter un plan en 6 phases, toujours le même, pour
l’étude de ces maladies.

a) Cause de la maladie

b) Mode de contamination et de transmission

c) Signes cliniques

d) Traitement

e) Prévention

f) Distribution géographique
2- CAS PARTICULIER DE MALADIE

Fièvre jaune
Cause de la maladie

Cette affection est due à un virus amaril ; celui-ci va entraîner :


– Des lésions rénales
– Des lésions hépatiques
– Des troubles de la coagulation
Ce qui explique la gravité de cette maladie ; 50 % des cas sont mortels.

Mode de contamination et de transmission


Pour cela 3 notions sont à connaître :
a) Où vit le virus ?
b) Comment la maladie se contracte-t-elle ?
c) Comment se transmet-elle ?
Où vit le virus ?
– Chez l’homme malade
– Chez les animaux qui ont contracté la même affection
Ce sont surtout les singes : aussi bien ceux de l’Afrique noire que ceux d’Amérique du Sud.
L’homme et le singe constituent ainsi le réservoir de virus.

Comment Se Contracte La Maladie ?


►À partir de ces réservoirs de virus que sont les hommes et les animaux malades.
►Grâce aux agents vecteurs de la maladie que sont les moustiques.
Dans les forêts, les moustiques en piquant les animaux vont assurer la transmission d’animal à
animal ; la maladie se perpétue de cette façon : lorsqu’un moustique lui-même infecté par la
maladie pique un homme, il lui inocule le virus.
Le moustique infestant, lors de ses repas, va inoculer la maladie à l’homme ou l’animal chez
qui il est en train de sucer le sang, Il assure de cette manière la transmission en chaîne de la
maladie.
La fièvre jaune n’est donc pas une maladie contagieuse.

Il faut la piqûre d’un moustique infestant qui sert d’agent de liaison d’un malade au suivant.
Le moustique femelle s’infecte en prenant son repas sanguin sur un homme ou un animal
malade ; 10 jours plus tard, le moustique devient infestant et le reste toute sa vie.
Lors de ses repas futurs, il va inoculer la maladie à l’homme ou l’animal chez qui il est en
train de sucer le sang, assurant de cette manière la transmission en chaîne de la fièvre jaune.
245

SIGNES CLINIQUES :
Typiquement, la maladie évolue en 6 phases :
– Incubation
– Début
– Phase rouge
– Rémission
– Phase jaune
– Décès ou guérison.
Après la piqûre infectant du moustique, il se produit
Une phase d’incubation silencieuse d’environ 1 semaine ou 10 jours
Puis, la maladie éclate brutalement avec :
– Frissons
– Fièvre à 40°
– Douleurs diffuses.
En quelques heures est réalisé le tableau de la phase rouge : le malade est
– Agité
– Délirant à cause de sa forte fièvre
– Le faciès est congestionné
– Les conjonctives injectées de sang
– La langue rouge
– Les lèvres et paupières oedématiées
C’est le masque amaril.
Au 13° jour, survient une rémission trompeuse ; la fièvre tombe.
Au 15° jour
– La fièvre remonte à 40°
– Le malade devient blême
– Obnubilé
– A des troubles digestifs
C’est la phase jaune avec :
– Vomissement
– Soif ardente
– Douleurs abdominales
– Les reins sont atteints
– Le malade n’urine plus.
Puis, les hémorragies surviennent
– Multiples
– Difficilement contrôlables.
La mort peut survenir entre le 25° et le 30° jour par coma progressif, collapsus irréversible ou
à la suite d’une hémorragie digestive cataclysmique.
Si exceptionnellement le malade passe le cap du 32° jour, son état s’améliore progressivement
il guérit après une longue convalescence.

TRAITEMENT :
Il n’existe aucun traitement curatif contre la fièvre jaune car la maladie est due, nous vous le
rappelons, à un virus ; nous n’avons à ce jour aucun médicament efficace contre les virus ;
l’affection, une fois déclarée, évolue pour son propre compte, on ne peut qu’essayer de parer
aux complications prévisibles :
– Transfusion lorsqu’il y a hémorragie
– Lutte contre la déshydratation.

PRÉVENTION :
La mesure la plus efficace est la vaccination antiamarile.
Quels en sont :
– Les indications
– Les contre-indications
– Les techniques de vaccinations
– Les conditions et
– La durée de validité de la vaccination.
246
Les Indications :
Le vaccin doit intéresser, bien évidemment, toutes les populations exposées notamment le
personnel navigant qui est appelé à séjourner pour son travail ou son plaisir dans les zones où
sévit la maladie.

Les Contre-indications :
C’est un vaccin vivant atténué. Comme pour tous les vaccins viraux
vivants, des contre-indications générales existent ; ce sont :
– Les grossesses en cours (de moins de 5 mois)
– Les maladies infectieuses en cours
– Un traitement par les corticoïdes récents et a fortiori en cours
– Les maladies touchant le système immunitaire : cancer, leucémie…

La Technique De Vaccination :
Elle est réalisée par une seule et unique injection par voie sous-cutanée du vaccin.

Conditions Et Durée De Validité Du Vaccin :


La vaccination doit dater :
– De plus de 10 jours et
– De moins de 10 ans.
– Un rappel doit être effectué tous les 10 ans.
DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DE LA MALADIE DANS LE MONDE :
De façon schématique, elle sévit
– En Afrique noire et
– En Amérique du Sud,
– Dans les pays limités par les Tropiques du Cancer et du Capricorne.
La fièvre jaune n’existe ni en Afrique du Nord, ni au Moyen-Orient, ni dans le Sud-est
asiatique.
CHOLÉRA

CAUSE DE LA MALADIE :
Le choléra est dû à un microbe appelé vibrion cholérique.
Il provoque, chez l’être humain,
– Une diarrhée profuse, extrêmement abondante
– Des vomissements incessants,
D’où une déshydratation très rapide du malade pouvant entraîner la mort si celui-ci n’est pas
correctement et surtout rapidement traitée.

MODE DE CONTAMINATION ET DE TRANSMISSION :


Où vit le microbe ?
Chez l’homme, il est, le seul et unique réservoir de vibrion cholérique.
Il y a 3 types de porteurs de vibrion cholérique
►Le sujet malade
►Le sujet en incubation ou en convalescence
►Le porteur sain. Ce qui est le plus grave
Ce dernier résiste remarquablement bien à la maladie mais est néanmoins infecté par le
vibrion cholérique.
C’est ce porteur sain, qui, sans le vouloir, va véhiculer et transmettre la maladie à d’autres
individus au cours de ses pérégrinations et de ses contacts avec autrui.

Comment se contracte et se transmet la maladie ?


Elle se transmet de l’homme malade à l’homme sain par voie digestive.
Cette transmission peut se faire
– De façon directe par les mains souillées de déjections virulentes ou
– De façon indirecte par absorption d’eau ou d’aliments (fruits et légumes) souillés par
des déjections cholériques.
Les selles humaines sont utilisées comme engrais dans la plupart des pays du tiers-monde.
En outre, le niveau d’hygiène y étant déplorable (absence de W.C. ou de latrines), les selles y
sont le plus souvent émises là où l’envie s’est manifestée ; les possibilités de contamination
s’en trouvent d’autant augmentées.

SIGNES CLINIQUES :
Les signes cliniques du choléra peuvent se résumer essentiellement à trois :
– Les diarrhées
– Les vomissements et leur conséquence,
– La déshydratation spectaculaire du malade.
Une fois le choléra déclaré, il y a apparition
D’une diarrhée profuse avec des selles
– Innombrables
– Incoercibles
– Émises sans effort
– De façon quasi continue
– Il peut y avoir plus de cent selles par jour.
En fait, ces selles ne sont qu’un liquide a fécal, d’aspect « eau de riz », grumeleuses contenant
des grains riziformes dans lesquels se trouve le vibrion cholérique.
Les vomissements sont également
– Incessants
– Répétés
– En fusée.
– D’aspect « eau de riz » comme les selles.

Les pertes de liquide par vomissements et par diarrhée sont telles que le malade se déshydrate
très vite ; il fond à vue d’œil :
– Les yeux se creusent
– La peau se plaque littéralement sur les os
– Il est glacé
– Couvert de sueurs froides
– Cyanosé
– Des crampes musculaires et abdominales complètent le tableau.

TRAITEMENT :
Le malade doit être traité très rapidement sinon la mort peut survenir en quelques heures par
collapsus cardio-vasculaire en raison des pertes liquidiennes (10 à 20 litres par jour).
La conduite du traitement est très simple. Il suffit de :
– Donner des antibiotiques pour tuer le vibrion cholérique
– De compenser les pertes en liquide au fur et à mesure qu’elles se produisent.
– Par perfusion veineuse, compte tenu de la quantité de liquide à remplacer.
– De toute façon, le malade ne pourrait rien ingurgiter par voie orale… il vomit.

PRÉVENTION :
En dehors de toutes les mesures d’hygiène individuelles telles que :
– Propreté des mains
– Lavage soigneux des fruits et légumes
La meilleure des protections est encore la vaccination.

Vaccinations : indications :
Toutes personnes exposées dont, bien entendu, le personnel navigant.

Contre-indications :
Il n’y en a pas.

Technique de vaccination :
On procède à
– 2 injections sous cutanées
– À 7 jours d’intervalle.

Effets secondaires :
On distingue deux types de réactions possibles :
– Réactions locales et
– Réactions générales.
Réactions locales :
Un érythème et un œdème peuvent apparaître au point d’injection.
Réactions générales :
– Fièvre
– Courbatures
– Nausées
– Vomissements et parfois
– Diarrhée.
Tous ces symptômes peuvent durer de 24 à 48 heures et disparaître spontanément sans laisser
de séquelles.

Conditions et durée de validité :


– 2 injections à 7 jours d’intervalle
– Le vaccin prend effet à la 2° injection
– Il reste efficace pendant six mois
– Un rappel est donc nécessaire tous les six mois.

DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DE LA MALADIE :


Le choléra sévit en Asie : le foyer permanent de la maladie est, et a toujours été, le delta du
Gange. Partant de cette région, il a essaimé dans différentes directions : sud-est asiatique,
Moyen-Orient et, depuis 1970, en Afrique noire jusqu’alors indemne de choléra.
VARIOLE

CAUSE DE LA MALADIE :
La variole est due à un virus : le virus de la variole. C’est une maladie extrêmement
contagieuse et c’est une maladie grave par les cicatrices indélébiles et inesthétiques qu’elle
laisse.
La variole est communément appelée « petite vérole ».

MODE DE CONTAMINATION ET DE TRANSMISSION :


« Où vit le virus ? »
L’homme est donc le seul et unique réservoir de virus.

Comment La Maladie Se Contracte-t-elle ?


La contamination peut se faire
– De façon directe ou
– De façon indirecte.
La contamination directe
Il est dû à un contact avec un varioleux.
La contamination indirecte
Se fait par l’intermédiaire
– D’objets,
– De vêtements ou
– De literie
Ayant été contaminés par un varioleux : le virus contenu dans des croûtes du varioleux est très
résistant et il survit longtemps.

Comment La Maladie Se Transmet-elle ?


La variole est une maladie extrêmement contagieuse et c’est une affection strictement
humaine.
Elle se transmet de l’homme malade à l’homme sain par les voies respiratoires,
Le varioleux est contagieux dès l’apparition de l’éruption et il reste jusqu’à la fin de la chute
des croûtes.
Le virus est présent
– Dans les voies respiratoires supérieures, le malade le rejette à chaque expiration
– Dans ses lésions cutanées
D’où les possibilités de contamination indirecte.
250
SIGNES CLINIQUES :
La maladie évolue en 4 phases :
– Incubation
– Début
– Éruption
– Guérison

Incubation.
C’est le temps que met le virus à se développer sans se manifester dans l’organisme de
l’individu nouvellement infecté.
Ce temps est d’une dizaine de jours.

Début.
Au bout de ces 10 jours, la maladie éclate brutalement avec une fièvre à 40°, accompagnée
de:
– Frissons
– Maux de tête
– Douleurs musculaires
– Courbatures et
– Vomissements.

Éruption
Elle survient au troisième ou quatrième jour après le début de la fièvre.
Cette éruption est caractérisée :
– Par le sens de son extension
– S’étend du haut vers le bas
– De la tête aux pieds
– Par son caractère unique
– Par l’absence de démangeaisons.

Guérison
Le malade n’est plus contagieux à la fin de la chute des croûtes
La convalescence est longue.
251
TRAITEMENT :
Il n’existe pas de traitement curatif de la maladie ; la variole est une affection virale et nous
n’avons à ce jour aucun médicament efficace contre les virus.
Une fois la variole déclarée, elle évolue pour son propre compte.
On ne peut que traiter au coup par coup les complications qui peuvent survenir : surinfection,
etc.

PRÉVENTION :
Elle consiste à se faire vacciner contre la variole.
Vaccination : Indications
Toutes personnes exposées dont, bien entendu, le personnel navigant.

Contre-indications :
Les contre-indications à la vaccination sont le suivant :
– Eczéma ou dermatoses étendues en évolution
– Grossesse
– Diabète
– Antécédents de maladies neurologiques
– De maladies du système immunitaire
– Traitement par des immunodépresseurs ou par des corticoïdes et, a fortiori,
– Si ces traitements sont en cours.

Technique De Vaccination :
La vaccination se fait par scarification à l’aide d’un vaccinostyle ou par multi poncture au
moyen d’une bague.

Effets Secondaires :
On distingue deux types de réactions secondaires :
– Réactions locales
– Réactions générales.

Réactions locales :
Douleur locale, inflammation, voire nécrose au point de vaccination.
Réactions générales :
Fièvre, courbatures.

Conditions Et Durée De Validité Du Vaccin :


– Le vaccin prend effet huit jours après la date de primo-vaccination effectuée avec
succès.
– Le délai de validité est de 3 ans.
– La revaccination prend effet le jour même.

RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE :
La variole ne connaît pas de frontières, contrairement au choléra.
Ni le niveau socio-économique, ni l’état nutritionnel n’ont une influence sur la variole.
Seule l’extension de la vaccination limite son champ d’accès, ce qui se vérifie dans les pays
occidentaux.
La maladie reste à l’état endémique tant que la vaccination n’atteint pas un pourcentage
suffisant de la population.
Elle disparaît quasi totalement dès que 80% de la population est correctement vaccinée et
revaccinée.
AMIBIASE
CAUSE DE LA MALADIE :
L’affection est due à un microbe : l’amibe pathogène.
Cette amibe se fixe au niveau du colon et y provoque des ulcérations,
Cela explique les signes cliniques :
– Douleurs abdominales
– Diarrhées, etc.

MODE DE CONTAMINATION ET DE TRANSMISSION DE LA MALADIE


Où vit l’amibe pathogène ?
C’est un parasite strictement humain. Le réservoir d’amibes est donc uniquement l’homme,
que ce soit l’homme malade ou le porteur sain.

Comment se contracte et se transmet la maladie ?


Elle se transmet de l’homme malade à l’homme sain par voie digestive.
Cette transmission peut se faire :
De façon directe
– Par les mains souillées ou
De façon indirecte
Par absorption d’eau, d’aliments (fruits et légumes) souillés par des déjections d’amibien.
Les selles humaines sont utilisées comme engrais dans la plupart des pays du tiers-monde,
En outre, le niveau d’hygiène y étant déplorable (absence de W.C.), les selles sont souvent
émises là où l’envie s’en est manifestée, d’où les multiples possibilités de contamination.

253
SIGNES CLINIQUES
On doit distinguer 3 formes d’amibiase.
A. l’amibiase intestinale aiguë,
B. l’amibiase intestinale chronique,
C. l’amibiase hépatique qui est, le plus souvent, une complication grave de l’une de
ces deux formes.

A. L’amibiase Intestinale Aiguë :


À quoi est-elle due ?
D’une part
À la présence dans la paroi du colon d’amibes pathogènes actives qui vont creuser des
petites ulcérations dans cette paroi.
D’autre part
Le colon est un organe rempli de matières où abondent des microbes de toute nature
Les ulcérations provoquées par l’amibe, au contact de ces matières vont
obligatoirement s’infecter.
– Qui dit infection dit pus
– Qui dit pus, dit fièvre et douleurs.

Deuxième conséquence de cette agression


Le colon va se spasme et se contracter, d’où les diarrhées et fausses envies d’aller à la selle
lors d’une amibiase intestinale aiguë.

Circonstances De Survenue
Elle peut se déclarer brusquement mais, plus fréquemment, il existe un facteur déclenchant :
– Surmenage
– Modification du régime alimentaire
– Changement de climat.

Apparaissent alors :
1. Une diarrhée
Avec des selles nombreuses (quinze à vingt par jour) composées de matières pâteuses ou
liquides, striées de glaires purulentes et de sang ;

2. Des douleurs
Plus ou moins vives parcourant tout le colon et se terminant par une envie impérieuse d’aller à
la selle, ainsi que par des contractures douloureuses du sphincter anal ;

3. L’état général
– Il est longtemps bien conservé
– Il n’y a pas d’amaigrissement
– La fièvre est peu élevée (37°5, 37°8).

Comment faire le diagnostic ?


En recherchant les amibes pathogènes par prélèvement, là où elles se trouvent, c’est-à-dire
– Au niveau du colon
– Du rectum
– Au niveau des selles.

B. Amibiase Intestinale Chronique :


À quoi est-elle due ?
Aux séquelles que laisse très fréquemment une amibiase intestinale aiguë après un traitement
correct, alors même qu’il n’existe plus d’amibes pathogènes dans la lumière du colon.
Les signes cliniques d’une amibiase intestinale chronique sont ceux d’une colite chronique
avec :
– Des douleurs abdominales permanentes ou paroxystiques,
– Des diarrhées avec selles impérieuses surtout après les repas,
– Une altération de l’état général avec amaigrissement accompagné d’une grande
fatigue.

Comment faire le diagnostic ?


Le diagnostic, difficile à faire, se fait grâce à deux éléments :
– La radiographie du colon qui montre des signes caractéristiques de colite chronique
– La notion d’antécédents d’amibiase intestinale aiguë.
254
C. Amibiase Hépatique :
À quoi est-elle due ?
Elle résulte de l’essaimage au foie par l’intermédiaire des vaisseaux sanguins d’amibes
pathogènes du colon qui vont provoquer de petits foyers d’ulcération puis de nécrose du foie.
La réunion de plusieurs petits foyers va alors aboutir à la formation d’un volumineux abcès
purulent du foie. C’est cela l’amibiase hépatique.

Conséquence :
– Il y a du pus dans le foie
– Il y a infection
– Il y a douleur et fièvre.
La douleur est effectivement au premier plan
– Elle est permanente
– Localisée à l’hypocondre droit
– Elle va couper l’inspiration profonde
– Elle va irradier en bretelle à l’épaule droite.
La fièvre est élevée, elle s’accompagne d’une altération de l’état général.

Comment faire le diagnostic ?


Par l’interrogatoire
La notion d’un séjour en pays où l’amibiase est possible et, a fortiori, s’il y a eu amibiase
intestinale.
Ce sont les examens de sang qui seront décisifs.

TRAITEMENT :
Il n’y a pas un traitement unique de la maladie. Il est spécifique de chaque forme d’amibiase.
Il faut donc distinguer :
– Le traitement de l’amibiase intestinale aiguë,
– Le traitement de l’amibiase intestinale chronique,
– Le traitement de l’amibiase hépatique.
Cependant, les régies générales de traitement, lors d’une amibiase quelle qu’elle soit,
consistent :
1. à tuer les amibes,
2. à lutter contre les surinfections,
3. à calmer les douleurs.

Traitement de l’amibiase intestinale aiguë :


Il faut donner au moins trois médicaments pour :
1°. Tuer les amibes présentes dans le côlon : c’est le FLAGYL,
2°. Nettoyer les infections purulentes surajoutées aux lésions amibiennes : ce sont les
antibiotiques
3°. Calmer les douleurs coliques : il faut donner du charbon et des pansements intestinaux.

Traitement de l’amibiase intestinale chronique :


Il n’y a plus d’amibiase à tuer, ni de poche de pus à résorber.
– Donner des pansements intestinaux pour calmer les douleurs et
– Des règles d’hygiène alimentaire pour éviter les crises douloureuses.
255
Traitement de l’amibiase hépatique :
Les amibes ont envahi le foie, il faut obligatoirement les tuer
– Donner du FLAGYL,
– Ponctionner les poches pour évacuer le pus, sinon on leur rupture, c’est-à-dire la
péritonite.

PRÉVENTION
Il n’existe pas de vaccin contre la maladie amibienne.
Les régies d’hygiène sont essentielles :
– Propreté des mains
– Nettoyage soigneux des fruits et des légumes avant de les consommer
– Filtrer, désinfecter ou faire bouillir l’eau de boisson.

DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DE LA MALADIE DANS LE MONDE :


Comme pour le choléra, l’amibiase est une maladie des pays pauvres, c’est-à-dire de la
plupart des pays du tiers-monde.
L’amibe pathogène s’y multiplie et se développe sans entraves grâce au manque d’éducation
sanitaire de la population ainsi qu’au manque d’installations adéquates : latrines…
La propagation de la maladie est encore plus facilitée par l’utilisation des selles comme
engrais, pour des raisons faciles à comprendre.
Donc, il n’y a pas de frontières définies pour l’amibiase : tous les pays du tiers-monde sont
touchés ; cependant, l’Afrique noire, et plus encore le Sud-est asiatique, sont particulièrement
atteints.
BILHARZIOSE
La bilharziose est une affection fréquente sous les tropiques due à la présence d’un ver, la
bilharzie,
– Soit dans les voies urinaires, c’est la bilharziose urinaire
– Soit dans le tube digestif, c’est la bilharziose intestinale.

MODE DE CONTAMINATION ET DE TRANSMISSION :


Où vit la bilharzie ?
– Chez l’homme malade
– Chez certains mollusques d’eau douce
Où les larves se développent avant de parasiter l’être humain.

Comment se contracte la maladie ?


Lors d’une baignade dans une eau contaminée (lacs, etc.).
Les larves de bilharzie présentes dans l’eau vont infecter le baigneur imprudent
– En pénétrant la peau
– Elles passent dans le sang,
– Vont aux poumons, s’y développent, et
– Retournent dans le sang pour
– Se fixer dans les gros troncs veineux de l’abdomen
– Dans ces gros troncs veineux, mâles et femelles s’accouplent.

Puis les femelles vont accomplir une dernière migration en fonction de l’espèce :
– Certaines vont se fixer définitivement au niveau des petites veines de l’appareil
urinaire
– Les autres vont se fixer au niveau des veinules de l’appareil digestif
Une fois fixées, les femelles pondent des œufs ; ceux-ci, grâce aux enzymes sécrétés par
l’embryon, vont traverser la paroi des veines ainsi que les tissus avoisinants pour tomber dans
les cavités sous-jacentes, en l’occurrence la vessie ou le rectum.

Comment se transmet la maladie ?


L’homme parasité va, au cours de ses mictions et de ses défécations, relâcher dans, la nature
les œufs pondus par les vers adultes.

Le cycle, à partir de ce moment, va se poursuivre dans l’eau.


– L’œuf éclot en 2, 3 jours et libère une larve mobile
– Celle-ci survit 48 heures
– Elle doit trouver, le mollusque chez qui elle va pouvoir se développer
– Le mollusque va libérer des milliers de larves parasites.
– Cette libération est discontinue :
– Elle se fait aux heures les plus chaudes de la journée,
– Heures favorites des baignades et cela pendant des mois.

SIGNES CLINIQUES :
Schématiquement la maladie évolue en trois phases :
1re phase :
C’est la phase de réaction cutanée qui se produit lors du passage de la larve à travers la peau,
2e phase :
C’est la phase d’invasion ; elle correspond à la période de maturation des vers chez l’être
humain,
3e phase :
C’est la phase d’état de la maladie au cours de laquelle les manifestations cliniques sont
essentiellement fonction de la localisation du ver adulte dans l’organisme.
(1) Phase de réaction cutanée :
Elle correspond à la pénétration, à travers la peau, des larves de bilharzies, ce qui entraîne
rougeur et démangeaison au point de pénétration voire une flambée d’urticaire s’il y a eu une
invasion massive.
Tous ces signes vont persister quelques jours, c’est la dermatite des nageurs.
(2) Phase d’invasion :
Elle survient quelques semaines après le bain infestant et se particularise par l’apparition
(1) D’une fièvre précédée de frissons,
(2) De violents maux de tête,
(3) De troubles digestifs divers : nausées, douleurs abdominales, etc.,
(4) D’œdèmes de localisations variables.
(3) Phase d’état :
Les signes cliniques :
Sont essentiellement fonction de l’espèce de bilharziose en cause
Les manifestations :
Sont essentiellement dues à la présence d’œufs dans les tissus ;
Il faut donc distinguer
– Une bilharzie urinaire et
– Une bilharzie intestinale.

A. Signes cliniques de la bilharzie urinaire :


C’est la présence de sang dans les urines ou HÉMATURIE. Cette hématurie est massive et va
teinter les urines en rouge.
Douleurs vésicales de localisation sus pubienne :
Ces douleurs sont :
Permanentes,
Exacerbées par les mictions,
Donnant une sensation d’urine chaude, brûlante.
258
B. bilharziose intestinale :
Deux cas peuvent se présenter ;
– Il n’y a aucune manifestation clinique malgré l’infestation : c’est le cas du porteur
sain
– Les signes cliniques sont évidents : c’est l’homme malade.

Cas du porteur sain :


Le porteur sain est néanmoins un homme malade qu’il faut traiter pour deux raisons.
1. Pour lui-même
Car la maladie peut se déclarer d’un jour à l’autre chez cet homme. Un traitement précoce lui
évitera tous les désagréments et les séquelles que peut laisser une bilharziose.

2. Pour la prévention de la maladie


Il est important de traiter les porteurs sains puisqu’à leur insu ils vont propager la bilharziose
partout où ils seront.

Cas de l’homme malade :


C’est une bilharziose intestinale donc le sujet aura des troubles digestifs avec
– Des douleurs coliques,
– Parfois des diarrhées sanglantes,
– Altération de l’état général avec
– Amaigrissement,
– Petite fièvre, etc.

Comment faire le diagnostic de bilharziose ?


1. Par un interrogatoire soigneux qui permet de retrouver la notion de séjour en zone infectée.
2. En recherchant les œufs de bilharzies là où on peut les trouver
– Dans les urines (dans le cas d’une bilharziose urinaire) ou
– Dans les selles (dans le cas d’une bilharziose intestinale),
– D’où la nécessité des examens d’urines et de selles.
– Par des examens de sang qui retrouveront les stigmates d’une telle maladie.

TRAITEMENT :
Le traitement est simple ; il consiste à prendre des comprimés d’un médicament :
L’AMBILHAR (3 comprimés par jour pendant 7 jours).
La particularité du traitement est que l’AMBILHAR provoque un brunissement des urines : ce
sont les classiques « urines Coca-Cola ».

PRÉVENTION :
Il n’existe pas de vaccin ni de médicaments préventifs.
Concrètement, pour le P.N.C., il faut éviter les baignades en eau douce, surtout aux heures
chaudes de la journée.

DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE
La bilharziose est une maladie qui sévit dans
La plupart des pays du tiers-monde,
Toute l’Afrique noire est atteinte,
Au Moyen Orient,
L’Egypte est touchée (notamment dans la vallée touristique du Nil).
La Réunion, Madagascar, l’Île Maurice sont également touchés.
Le quasi totalité des pays du Sud-est asiatique sont atteints de même que le Japon,
L’Amérique du Sud ainsi que les Antilles le sont également.
Répartition géographique
De la bilharziose Uro-génitale

Répartition géographique
De la bilharziose Intestinal
LE PALUDISME
CAUSE DE LA MALADIE :
Le paludisme est dû à la présence à l’intérieur des globules rouges d’un parasite appelé
plasmodium qui va les faire éclater, Vous comprenez sans peine la gravité de l’affection.

MODE DE CONTAMINATION ET DE TRANSMISSION :


Où vit le plasmodium ?
À la fois chez un moustique, l’anophèle, et chez l’homme malade, car le plasmodium a besoin
successivement de ces deux organismes pour pouvoir se développer.

Cycle du plasmodium chez l’anophèle femelle :


Lorsqu’un anophèle femelle absorbe le sang d’un paludéen, elle absorbe en même temps des
plasmodiums.
Arrivés dans l’estomac du moustique, les éléments mâles et femelles se fécondent et forment
un œuf qui va se nicher dans la paroi de l’estomac pour se développer.
À la fin du développement, l’œuf éclate et libère des parasites mobiles qui vont gagner les
glandes salivaires du moustique. À partir de ce réservoir, ils pourront être transmis à l’homme
lors d’une piqûre.

Cycle du plasmodium chez l’homme :


Il en existe deux : un cycle court et un cycle long.

1. CAS DU CYCLE COURT :


Lors d’une piqûre, un moustique infesté va déverser dans les plaies des plasmodiums
contenus dans ses glandes salivaires. Ceux-ci vont ensuite gagner le foie du malade et s’y
développent. En se développant, ils vont faire éclater les cellules du foie et libérer les
parasites dans le sang ; ceux-ci vont alors envahir les globules rouges, s’y multiplier et les
faire éclater.
L’éclatement des globules rouges va relâcher dans le sang un nombre incalculable de
plasmodium qui, à leur tour, vont envahir d’autres globules rouges. La boucle est ainsi
bouclée.
2. CAS DU CYCLE LONG :
Lors de l’éclatement des cellules du foie, tous les plasmodiums ne sont pas libérés dans le
sang, certains stagnent dans le foie, recommencent à se multiplier. Ils seront à l’origine du
réensemencement périodique du sang en plasmodium d’où les accès périodiques de paludisme
appelés accès intermittents.

Comment se contracte et se transmet la maladie ?


Le paludisme n’est pas une maladie contagieuse. Elle ne se transmet pas d’homme à homme,
il faut la piqûre d’un moustique infestant. Au cours de ses repas, en suçant le sang de
l’homme, l’anophèle va lui inoculer la maladie.
C’est ainsi que la transmission en chaîne du paludisme est assurée.

SIGNES CLINIQUES.
Schématiquement, il existe trois types de manifestations cliniques du paludisme. Ce sont :
a) l’accès de primo-invasion après la première piqûre infestant de moustique,
b) les accès intermittents lors des ré largages dans le sang de plasmodiums restés dans le foie
depuis l’accès de primo-invasion,
c) l’accès pernicieux qui est une crise grave de paludisme, dû à un plasmodium particulier, le
plasmodium Falciparum.

A. Accès de primo-invasion.
L’accès de primo-invasion évolue suivant trois stades : incubation, maladie et guérison.
L’incubation dure six à vingt jours, elle est silencieuse ; c’est le temps que met le plasmodium
à se développer sans se manifester dans l’organisme de l’individu nouvellement infecté.
Puis la maladie se déclare avec fièvre permanente.
Sensation de malaise général, courbatures, maux de tête, nausées, troubles digestifs mineurs ;
c’est, en fait, le tableau d’une grippe à son début.
Puis vient la guérison car, traitée ou non, l’évolution est en général favorable. Mais la
disparition de la fièvre et des autres symptômes ne signifie pas que le malade soit
définitivement guéri.
Les plasmodiums demeurent dans le foie et seront à l’origine, à plus ou moins long terme,
d’accès intermittents de paludisme.
261
B. Accès intermittents
Au premier stade, le malade est agité de violents frissons, il a froid et se blottit sous ses
couvertures. Ce stade dure une heure environ. Au deuxième stade, les frissons disparaissent,
la fièvre monte jusqu’à 39, 40, le malade rejette ses draps, sa peau est sèche et brûlante. Ce
stade dure de trois à quatre heures.
Le troisième stade est celui des sueurs, extrêmement abondantes ; elles inondent les draps et
baignent littéralement le malade. Ce stade dure de deux à quatre heures.
Le quatrième stade est la fi n de l’accès qui se termine par une singulière sensation d’euphorie
et de bien-être ressentis par le malade, ce qui est extrêmement étonnant chez un sujet qui vient
de faire une poussée de température à 40°.
Ces accès intermittents, tels que vous venez de les voir, vont se répéter régulièrement sur un
rythme qui est fonction de l’espèce plasmodiale en cause.
Chaque accès de fièvre est séparé du suivant par un intervalle libre d’un ou deux jours. C’est
la fièvre tierce (accès de fièvre un jour sur trois) ou la fièvre quarte (accès de fièvre un jour
sur quatre).
À quoi correspond cet intervalle libre ? Au temps que met le plasmodium libéré d’un globule
rouge qui vient d’éclater pour parasiter un autre globule rouge, s’y développer et le faire
éclater à son tour, l’accès de fièvre se produisant à ce moment.

C. Accès pernicieux
À quoi est dû un accès pernicieux ? À une espèce plasmodiale particulière, le plasmodium
Falciparum. C’est ce qui en fait toute la gravité, car le plasmodium Falciparum envahit de
façon préférentielle les globules rouges des petits vaisseaux du cerveau et les fait éclater. Les
débris de ces globules rouges vont obstruer les vaisseaux cérébraux de petits calibres et créer
ainsi des lésions irréversibles au niveau du cerveau, provoquant le coma, voire la mort du
malade si un traitement rapide et de qualité n’est pas institué d’extrême urgence.
Le début d’un accès pernicieux comporte :
1. une fièvre très élevée, à 40°, voire plus,
2. un coma d’intensité variable allant de la simple obnubilation au coma dépassé,
3. des troubles neurologiques avec convulsion,
4. des troubles du tonus : hypotonie, puis hypertonie permanente traduisant une décérébration.
L’évolution de l’accès pernicieux non correctement et surtout non rapidement traité est la
mort au bout de deux à trois jours.
Par contre, s’il est rapidement et correctement traité, la guérison survient sans séquelles.
Comment faire le diagnostic d’une crise de paludisme quelle que soit l’espèce plasmodiale en
cause
Le moyen le plus fidèle et le plus simple est de rechercher le plasmodium présent dans le sang
lors d’un accès de fièvre.
C’est d’ailleurs le seul moment où l’on puisse le retrouver puisque, en dehors des périodes
d’accès fébrile, le plasmodium se terre dans le foie du malade où il est hors de question d’aller
le chercher.
262
TRAITEMENT
Il n’y a pas qu’un traitement du paludisme, étant donné la multiplicité des formes de la
maladie. Cependant, de façon schématique, il faut au moins distinguer le traitement de l’accès
de primo- invasion, des accès intermittents et de l’accès pernicieux.

TRAITEMENT DES L’ACCES DE PRIMOINVASION, ET DES ACCÈS INTERMITTENTS


Il est simple, il consiste à prendre 5 comprimés de Nivaquine par jour pendant 5 jours
consécutifs.

TRAITEMENT DE L’ACCÈS PERNICIEUX


C’est un traitement qui ne peut se faire qu’en milieu hospitalier, le sujet étant, nous vous le
rappelons, dans le coma. Les grandes lignes du traitement consistent :
1. à tuer les plasmodiums présents dans les vaisseaux du cerveau en donnant de la quinine
pure,
2. à donner de l’oxygène au malade pour tenter d’assurer une meilleure oxygénation du
cerveau grâce à l’association apport de sang frais par transfusion et oxygène pur à respirer,
3. en donnant des médicaments anticonvulsivants pour éviter les crises convulsives,
4. à donner des médicaments qui permettent une amélioration de la circulation sanguine au
niveau des vaisseaux du cerveau.

PRÉVENTION
Il n’existe pas à ce jour de vaccin antipaludéen ; de ce fait, la prévention se fait
obligatoirement par la prise d’un médicament par voie orale.
Le plus simple est la prise d’un comprimé de Nivaquine 6 jours sur 7.
Dans l’optique d’un séjour de courte durée sous les tropiques, la prise de la Nivaquine doit
débuter le jour du départ persister pendant toute la durée du séjour et continuer deux mois
après le retour.

DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DE LA MALADIE DANS LE MONDE


Le paludisme sévit sur ce qu’il est convenu d’appeler la ceinture de pauvreté du tiers-monde.
Toute l’Afrique Noire est atteinte, l’Afrique du Nord également, le Sud-est Asiatique,
l’Amérique Centrale, l’Amérique du Sud, La Réunion ; Madagascar et l’Île Maurice le sont
également. Par contre, Tahiti ainsi que toutes les Antilles sont indemnes de paludisme.
263

HÉPATITE VIRALE
L’hépatite virale est une maladie du foie dont l’agent responsable est un virus.
Il en existe au moins deux types différents : Le virus A responsable de l’hépatite infectieuse,
Le virus B responsable de l’hépatite d’inoculation.
L’atteinte du foie par l’un quelconque de ces deux virus entraîne la destruction des cellules du
foie, et une modification inflammatoire des tissus qui les entourent.

MODE DE CONTAMINATION ET DE TRANSMISSION


Cas de l’hépatite A ou hépatite épidémique
Le virus se développe dans le tube digestif et il est excrété dans les selles.
La propagation de la maladie se fait donc par l’intermédiaire des selles souillées, et la
contamination humaine par absorption d’eau ou d’aliments souillés ; elle peut se faire
également par contact avec des objets contaminés, voire par contact direct de personne à
personne.

Cas de l’hépatite B ou hépatite d’inoculation


Le virus vit et se développe dans le sang et les autres milieux liquides de l’organisme : salive,
liquide spermatique. Le mode principal de contamination et de transmission de la maladie se
fera donc par l’intermédiaire du sang préalablement infecté par le virus au cours d’une
transmission, d’une injection avec une aiguille ou une seringue souillées, par l’intermédiaire
d’objets de toilette partagés (rasoirs…) au cours de pratiques telles que tatouage,
scarification…

SIGNES CLINIQUE, TRAITEMENT


De façon schématiquement, il existe deux formes d’hépatite.
1. l’hépatite virale commune banale non compliquée,
2. l’hépatite virale grave.

L’hépatite virale commune banale non compliquée.


C’est la forme la plus fréquente ; elle évolue de façon cyclique en quatre phases : incubation,
invasion, phase d’état puis régression

Phase d’incubation.
Cette période est plus courte pour le virus A que pour le virus B (45 jours contre 160 à 180
jours). Pendant ce laps de temps, le virus se développe silencieusement dans l’organisme.
264
Phase d’invasion
Elle est marquée par l’apparition des premiers signes cliniques de la maladie. Cette phase dure
en moyenne 3 à 8 jours avec : des maux de tête, des douleurs musculaire, diffuses, une fatigue
intense, des troubles digestifs avec anorexie, un état nauséeux, des troubles du transit avec
diarrhée ou constipation.

Phase d’état.
La phase d’état est marquée par l’apparition de l’ictère ou jaunisse.
Cet ictère est d’intensité très variable d’un malade à l’autre. Il peut être à l’origine d’une vive
démangeaison. Deux autres grands signes caractérisent la phase d’état, ce sont :
– Une raréfaction des urines qui deviennent peu abondantes et surtout extrêmement foncées,
ce sont les urines « Coca-Cola ».
– Une modification des selles qui sont décolorées, claire, couleur mastic.

Phase de régression
Elle débute avec la régression de l’ictère. Cette phase a lieu 2 à 6 semaines environ après son
installation.
Elle est également marquée par une reprise de l’appétit, une recoloration progressive des
selles ainsi que par une ré-normalisation des urines aussi bien en quantité qu’en qualité.

Dans les faits, comment faire le diagnostic ?


Grâce à un interrogatoire soigneux et surtout grâce aux examens de sang.
L’interrogatoire doit s’efforcer de retrouver la notion d’une contamination possible : contact
récent avec une personne porteuse de la maladie.
Notion de transfusion, d’injections réalisées pour quelques raisons que ce soit (traitement ou
drogue…).
L’interrogatoire doit également s’efforcer de retrouver les différentes séquences de la maladie
jusqu’à ce jour : incubation, invasion, avec leur cortège de signes bien caractéristiques.
Mais concrètement, tous ces faits doivent être confirmés par les examens de sang. En cas
d’hépatite virale, il y a bouleversement et destruction de l’architecture du foie, il y a donc
forcément altération des fonctions normales du foie. C’est ce qui doit être retrouvé lors des
examens sanguins.
265
TRAITEMENT
Il n’existe pas encore de traitement spécifique de l’hépatite virale.
Dans les faits, le traitement se résume au respect des mesures d’hygiène diététique de bons
sens. Repos strict au lit pendant la période de fatigue intense. Puis repos à la chambre
jusqu’au dé jaunissement. Il n’y a pas de régime alimentaire spécifique
Le malade peut manger tout ce qui lui plait . Seule interdiction absolue : l’alcool.

L’hépatite virale grave


Cette forme est caractérisée par une nécrose très étendue des cellules hépatiques, avec toutes
les conséquences qui peuvent en résulter, en particulier en ce qui concerne l’insuffisance de
fonctionnement du foie.
En effet, entre autres fonctions, le foie est la poubelle de l’organisme. Il collecte, élimine ou
réutilise les déchets qui lui sont apportés de partout par le sang.
En l’absence d’un fonctionnement correct du foie, la détoxification du sang ne se fait pas ;
c’est donc un sang chargé de produits toxiques qui ira irriguer les différents organes du corps
et notamment le cerveau. Or, celui-ci est très sensible aux toxines qui sont normalement
retenues par le foie.
Cela explique la gravité de cette forme d’hépatite, car il y aura atteinte et souffrance cérébrale.

SIGNES CLINIQUES
Les signes de début sont ceux d’une hépatite banale, puis après la survenue de l’ictère,
apparaissent les signes d’atteinte et de souffrance cérébrale ; c’est l’encéphalopathie.

Les signes d’encéphalopathies


Ils évoluent en trois stades :
STADE I.
Il est caractérisé par les troubles du tonus musculaire avec chutes, maladresses gestuelles.
STADE II :
Il est caractérisé par une baisse de la vigilance et du niveau de conscience du malade. Baisse
qui va s’accentuer avec des phases de somnolence diurne et d’insomnie nocturne très
évocatrices. En fait le stade Il est le stade de pré coma.
STADE III.
C’est le stade du coma confirmé. Ce coma s’installe en quelques heures ou quelques jours
après le début de la maladie. Il accompagne d’autres troubles neurologiques : crises
convulsives, enraidissement musculaire, mydriase bilatérale, témoignant de la souffrance du
cerveau, ce coma va s’accentuer progressivement jusqu’au coma dépassé.

Les signes associés


Parallèlement au coma, il existe des troubles associés qui aggravent encore plus le tableau
clinique en particulier des troubles cardio-vasculaires avec, à tout moment, risque de
collapsus cardio-vasculaire et des troubles de la coagulation sanguine faisant courir à tout
moment le risque d’une hémorragie grave diffuse.
266
TRAITEMENT
Il n’existe pas de traitement spécifique de la maladie. Aucun traitement de l’hépatite virale
grave proposé à ce jour n’a significativement modifié le taux de mortalité qui est extrêmement
élevé
(80 à 90 %).
L’essentiel de la thérapeutique consiste en une réanimation énergique et au traitement au coup
par coup des complications prévisibles.
Complications cardio-vasculaires : traitement du choc et du collapsus,
Complication respiratoire : intubation et ventilation assistée,
Complications hémorragiques : transfusions.

PRÉVENTION
Une prévention individuelle est possible. Elle comprend deux volets.
1. Respect strict des règles d’hygiène élémentaires :
Ne pas boire d’eau souillée, ne pas manger de fruits, légumes ou autres aliments souillés, en
particulier les coquillages. Éviter l’usage en commun d’objets de toilette personnels.

2. Injection de gamma globulines standard.


L’Injection de gamma globulines standard est efficace et confère une protection indéniable,
mais plus ou moins complète selon le moment de l’injection.
Si elle est pratiquée au stade de l’incubation, il y aura une simple atténuation de la maladie,
sinon elle procure une protection totale pour une durée de deux mois.

DISTRIBITION GEOGRAPHIQUE DANS LE MONDE


Contrairement à une idée reçue, l’hépatite virale n’est pas une maladie limitée aux seuls pays
du tiers monde.
C’est une affection commune existant sur tous les continents de la planète; cependant elle est
plus fréquente dans des pays du tiers monde en raison d’une hygiène générale et d’un niveau
de vie moins élevé qu’en Occident
Haute : prévalence supérieure à 8%
Moyenne : entre 2% et 7%
Basse : inférieure à 2%
3- LES VACCINATIONS ET REGLEMENT DE SANTE

MODES DE AGENT MALADIE


CONTAMINATION
PIQURES D’INSECTES Moustique  Paludisme (anophèle
femelle)
 Fièvre jaune (amaril)
Mouches  Dengue (aèdes femelle)
 Trypanosomiase : maladie
Puce du sommeil (TSE-TSE)
 Peste (puce de rat)
ABSORPTION BUCALE  Choléra
 Hépatite A
INOCULATION  Hépatite B
VOIE TRANSCUTANEE Vers  Bilharziose
 Larbish

TABLEAU SELON L’AGENT RESPONSABLE

AGENT MALADIE
 La Fièvre jaune
 La Dengue
VIRUS  L’hépatite A
 L’hépatite B
 La Variole
 La rage
 L’Amibiase
 Bilharziose
PARASITES  Le Paludisme
 Le Larbish
 La Maladie du sommeil

 Le Choléra
BACTERIES  La Lèpre
 La Peste

TABLEAU RECAPUTILATIF DES VACCINS POUR LES MALADIES


TROPICALES

MALADIES VACCINS
LE CHOLERA  2 Injection: à 7 jours d’intervalle
 Immunité : 7 jours après 1ère injection
 Validité : 6 mois
L’HEPATITE A  1 injection
 rappel : 6 mois à 12 mois plus tard
 immunité : 20 à 30 jours après injection
 validité : 10 ans
L’HEPATITE B  2 injections : à 1 mois d’intervalle
 rappel : 6 mois après 1ère injection
 validité : 5 ans
FIEVRE JAUNE  une injection
 immunité : 10 jours après l’injection
 validité : 10 ans

FORMATION DE BASE CSS

CHAPITRE 5

EXERCICES

DE

SECOURISME
ET

ACCIDENT AERIEN

LE SECOURISME AERONAUTIQUE EN SITUATION DE


CATASTROPHE
Un accident aérien, à l’ère des avions gros porteurs, devient, on le conçoit aisément, une
véritable situation de catastrophe pour deux raisons essentielles :
1) par le nombre considérable des blessés,
2) par l’énorme disproportion entre les besoins et les moyens dont vous disposez dans de
telles circonstances.

Quelle doit être votre conduite à tenir face à une telle situation ?
Concrètement, elle dépend des circonstances dans lesquelles est survenu l’accident aérien.
Pourquoi ?
Parce que votre rôle de secouriste qui est de donner les premiers soins d’urgence (si ce n’est
d’extrême urgence) en attendant l’arrivée des secours médicalisés qui prendront votre relais
auprès des blessés, sera tout à fait différente selon les possibilités et surtout la rapidité
d’intervention de ces moyens de secours.

En effet, deux cas de figure sont possibles.


1) Où l’accident survient lors des phases critiques du vol (décollage ou atterrissage)
Dans ces circonstances, les secours médicalisés sont proches, leurs interventions vont
donc être rapides : dans la toute première demi-heure, ou l’heure qui va suivre.

2) Où, deuxième hypothèse, le crash survient loin des zones aéroportuaires.


Les secours médicalisés ne seront bien évidemment pas sur place donc leurs interventions
seront d’autant retardées : vingt-quatre heures, voire plus.

Votre attitude ne sera pas forcément la même selon que vous serez confrontés à l’une ou à
l’autre de ces deux possibilités.

Cas de l’accident survenant à proximité des centres de secours


Votre objectif est de sauver le maximum de vies humaines.
La conduite à tenir en découle : il faut porter secours aux plus atteints, en recherchant et en
soignant sur place les blessés qui pourraient mourir faute de soins immédiats.

Quels sont ces blessés ?


Ce sont, en priorité, ceux qui présentent :
a) un tableau d’hémorragie externe grave,
b) ceux qui présentent des signes de détresse cardio-respiratoire.

Les autres blessés dont la vie n’est pas immédiatement en danger pourront (devront) attendre
l’arrivée des secours médicalisés qui les prendront alors en charge.
Quels sont ces blessés ?
– les brûlés, même gravement atteints,
– les fracturés, y compris les polytraumatisés,
– tous les blessés légers.

Quelle est la conduite à tenir ?


Trois règles doivent guider votre action ; il faut :
– PROTÉGER
– ORGANISER
– SECOURIR
– PROTEGER
416
Il s’agit, en premier lieu, de VOUS protéger, puis de protéger les blessés.
Pourquoi cet ordre de priorité ?
Parce qu’un secouriste blessé est un secouriste inutile ; il faut donc songer à se protéger du
mieux possible avant d’aider qui que ce soit.
Protéger les blessés
Cela consiste à les éloigner des lieux de l’accident afin d’éviter les risques dus au feu, aux
fumées toxiques, aux explosions secondaires toujours possibles.

Organiser
Afin d’être efficace, une organisation méthodique et rationnelle de votre action doit être
instituée.
Ainsi, vous devez :
(1) mobiliser tous les passagers valides pour vous aider à l’évacuation des blessés invalides,
(2) regrouper les blessés dans un seul endroit afin de les avoir sous votre surveillance directe,
(3) éviter la dispersion des moyens de secours dont vous pouvez disposer, tant en hommes
qu’en matériel.

Secourir
Il s’agit de donner vos soins aux blessés qui pourraient mourir faute de soins immédiats.
Les gestes à faire sont simples et ne souffrent aucun retard.
Il faut :
– pour une hémorragie externe grave, faire un point de compression si les secouristes sont en
nombre suffisant ou poser un garrot s’ils sont peu nombreux,
– pour les détresses cardio-respiratoires, pratiquer le bouche à bouche et le massage cardiaque
externe et cela jusqu’à l’arrivée des secours médicalisés qui prendront alors votre relève.

Cas de l’accident survenant loin des secours médicalisés


Aucune aide n’est à espérer avant longtemps ; les secours médicaux, pour vingt quatre heures
au moins, vont se résumer à votre seule action.
Que faut-il faire ?
Votre objectif est de sauvegarder le maximum de vies humaines compte tenu des moyens dont
vous disposez. Pour cela, vous devez dispenser vos soins à la totalité des blessés et non plus
concentrer votre action sur les cas d’extrême urgence.

Quelle est la conduite à tenir ?


Il faut :
– RAMASSER
– TRIER
– SOIGNER
– puis, SURVEILLER les blessés.

Ramasser les blessés


Cela consiste à
Les transporter du lieu de l’accident jusqu’à l’endroit choisi par vos soins
Les mettre à l’abri de tout risque secondaire possible ainsi qu’à l’abri des intempéries : soleil,
froid. Pluie, etc.
Pour réaliser ce travail,
Il faut réunir les passagers valides qui l’effectueront sous votre contrôle…
Le ramassage doit respecter toutes les règles du secourisme en matière de transport des
blessés, c’est-à-dire qu’il faut :
– immobiliser les fractures avant tout transport,
– prendre les précautions usuelles en cas de traumatisme de la colonne vertébrale,
– transporter en position latérale de sécurité s’il s’agit d’un sujet dans le coma quel que
soit son stade.

Trier les blessés


Cela consiste à faire un bilan soigneux et complet des lésions pour chacun d’entre eux.
Pourquoi la nécessité d’un tel tri ?
Afin de pouvoir prodiguer vos soins de façon efficace quand vous aurez établi le degré de
gravité, donc d’urgence pour chaque cas.

Comment classer les urgences et fixer l’ordre de priorité pour l’évacuation ?


Il existe quatre caractéristiques de blessés.
Par ordre de gravité décroissant, ce sont :
(1) les blessés qu’il faut opérer au plus vite,
(2) les blessés qu’il faut réanimer au plus vite,
(3) les blessés qu’il faut traiter médicalement ou chirurgicalement, mais dont il est possible de
différer le traitement dans le temps.
(4) les blessés légers.

Pourquoi cet ordre de priorité :


1° Chirurgie
2° Réanimation
3° Traitement différé
4° Blessés légers ?
Parce que les équipes de secours ne possèdent certainement pas un bloc opératoire sur place ;
donc pour traiter les cas chirurgicaux graves, il faudra bien les évacuer en premier.
Une réanimation efficace peut être instituée sur les lieux mêmes de l’accident ; c’est pourquoi
ces blessés pourront être évacués en seconde position, après les urgences chirurgicales.
Les blessés dont on peut différer le traitement s’inscrivent, de façon tout à fait logique, au
troisième rang des priorités.
Les blessés légers viennent en dernier, ce qui se comprend aisément.
Concrètement, sur quelles bases établir le degré d’urgence, donc de priorité, pour chacun des
blessés ? De façon suivante :

1° Cas des urgences chirurgicales. Ce sont :


– les thorax ouverts,
– les ventres ouverts et/ou hémorragiques,
– les fractures ouvertes
– les polytraumatisés.
418
2° Cas des urgences de réanimation. Ce sont :
– tous les états de choc déclarés,
– ainsi que tous les blessés en danger de choc ; c’est-à-dire les grands brûlés, etc.

3° Cas des blessés à traitement différé. Ce sont :


– les plaies ouvertes des parties molles,
– toutes les fractures fermées,
– etc.

4° Cas des blessés légers. Ce sont


Tous les cas qui ne nécessitent que des soins locaux :
– Petites plaies,
– Petites brûlures,
– Contusions,
– Foulures, etc.
Soigner les blessés
Il faut parer au plus pressé en fonction des moyens dont vous disposer tant en hommes qu’en
matériel.
En ce qui vous concerne, il s’agira, entre autres choses, d’arrêter
EN PREMIER LIEU
Les hémorragies graves par la pose de garrots,
D’immobiliser les fractures,
De désinfecter et panser les plaies les plus importantes.
il faudra traiter avec vos moyens TOUS les blessés.
Ces actions ont une importance capitale, car elles peuvent éviter de graves complications
ultérieures, par exemple :
– une décompensation chez un blessé en danger de choc,
– ou une surinfection chez un blessé à plaie ouverte.
Après avoir donné vos soins, il faut encore établir pour chacun des blessés une fiche médicale
sur laquelle doit figurer :
1) le bilan complet des lésions que vous avez pu établir,
2) le diagnostic sommaire que vous avez pu porter,
3) les gestes thérapeutiques que vous avez pu effectuer, notamment, les garrots, en indiquant
de façon évidente l’heure de la pose de ceux-ci,
4) un relevé des différents paramètres de votre surveillance ultérieure pour chacun d’entre
eux.

Surveiller
Une surveillance attentive de tous vos blessés s’impose, car l’état d’un blessé quel qu’il soit
peut à tout moment s’aggraver.

Que faut-il donc surveiller ?


– La respiration,
– le pouls,
– la tension artérielle et
– la conscience.
Pourquoi la surveillance de ces quatre paramètres ?
Parce qu’ils sont les témoins de la bonne marche des fonctions vitales de l’organisme et les
gestes à faire en cas de défaillance:
– Bouche à bouche,
– Massage cardiaque,
– Mise en position latérale de sécurité.

Conduite à tenir à l’arrivée des secours médicalisés


Que vous reste-t-il à faire ?
Afin de ne pas perdre un temps précieux, il faut, en premier lieu,
Guider les équipes de secours vers les cas les plus graves
Leur donner si nécessaire toutes les indications sur l’évolution de l’état de chacun de vos
blessés depuis que vous les avez en charge jusqu’à l’arrivée des secours.

TABLEAU des URGENCES (Tri des blessés)

EXTREMES 1ère URGENCES 2ème URGENCES 3ème URGENCES


URGENCES
• Grands brûlés de plus • Brûlés de plus de • Brûlés de moins de Petites brûlures
de 10% 10% • Fractures
20% • Ecrasement de • Fracture de crâne fermées
• Hémorragies non membres • Fracture de colonne • Luxation
garrotables (cou, • Traumatismes • Fracture de gros os • Entorse
aisselle, thoraciques graves, • Plaies graves • Petite plaie.
aine, abdomen) NON asphyxiques
• Hémorragies internes • Plaies
• Traumatismes abdominales
thoraciques graves,
asphyxiques
• Grands choqués
(polytraumatisés

FORMATION DE BASE CSS


CHAPITRE 6

LE

DECES

BORD
1- CONDUITE À TENIR
Bien qu’exceptionnelle, la survenue d’un décès à bord laisse bien souvent au PNC un
sentiment de culpabilité, d’impuissance et de découragement.
Vous serez confrontés à diverses éventualités :
– décès subit d’un malade rapatrié sanitaire ;
– décès subit d’une personne âgée qu’une maladie foudroyante a terrassée sans que vous ayez
eu le temps d’entreprendre quoi que ce soit ;
– ou encore, aggravation d’une maladie survenue à bord entraînant la mort.

Votre conduite à tenir, délicate et parfois pénible, variera selon les circonstances
dans lesquelles vous constaterez le décès.
1. Vous seul l’avez constaté :
– gardez votre calme et votre sang froid,
– ne déplacez pas le PAX mais, au contraire, laissez-le à sa place en l’attachant avec sa
ceinture de sécurité, en le calant avec des coussins ou des couvertures. Couvrez-le avec une
couverture en laissant bien évidemment le visage découvert, ou alors, si d’autres PAX vous
questionnent, n’hésitez pas à affirmer que le PAX est simplement malade ou endormi… on ne
demande qu’à vous croire !

2. Les autres passagers de la cabine ont assisté ou constaté le décès :


– avant tout, calme et sang froid,
– si besoin est, calmez, réconfortez mais éloignez la famille de la personne décédée,
– ensuite, si possible, isolez le corps à l’arrière de la cabine,
– et couvrez-le d’une couverture pour le cacher à la vue de tous.
Dans chaque cas de figure, vous devez :
– notez l’heure du décès et sa cause apparente,
– en référer rapidement au Commandant de Bord faisant alors fonction d’Officier d’état civil,
– l’escale suivante sera bien évidemment prévenue par radio.

3. Fréquence : 1 décès pour un million de PAX

L’ASPECT REGLEMENTAIRE
Dans chaque cas de figure, vous devez :
Prévenir le CDB faisant alors fonction d’officier d’état civile
Notez l’heure du décès et sa cause apparente
Prévenir par radio l’escale suivante

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