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L’IMPOT SUR LES SOCIETES

L’impôt sur les sociétés, comme son nom l’indique, s’applique aux entreprises qui sont
organisées sous forme de société.
Il s’agit d’une loi qui consiste à déterminer le résultat fiscal qui servira de base au calcul
de l’I/S.
Depuis la mise en application de la loi comptable au Maroc, on assistait à une
autonomie du droit comptable par rapport au droit fiscal. En conséquence, le résultat
comptable peut ne pas être le même que le résultat fiscal.
Cette différence est due au fait que certaines charges sont fiscalement non déductibles
(exp : majoration) et doivent donc être ajoutés au résultat comptable. Alors que certains
produits (exp : revenus des titres de participation) sont exonérés et doivent donc être déduits
du résultat comptable.
Ainsi le comptable d’une société est amené à effectuer des rectifications extracomptable
de façon à réintégrer (ajouter) ou déduire (diminuer) du résultat comptable pour aboutir au
résultat fiscal.

Exemple introductif
Soit une société qui a réalisé au cours de l’exercice 2000 les opérations suivantes :
ELEMENTS MONTANTS ELEMENTS MONTANTS
Prime d’assurance 32 000 Rem. Pers. 380 000
Patente 3 000 Intérêt des 20 000
emprunts
Achats des M/ses 520 000 R/ventes 17 000
Frais de 10 000 Stock final 110 000
déplacement
Dod . 80 000 Loyer 60 000
d’exploitation
Stock initial l 120 000 Chiffres Affaires 1 100 000
R/achats 7 000 Transport du 20 000
Perso.

On vous demande d’établir le C.P.C de cette société et d’effectuer le passage du résultat


comptable au résultat fiscal en tenant compte des constatations suivantes :
1. parmi les charges du personnel, figure 95 000, du salaire pour un travail qui ne
concerne pas la Sté.
2. Parmi les charges locatives, figure 30 000 de loyer qui concerne la résidence secondaire
du directeur.

Réponse :
C.P.C

Achats revendus de 523 000 Vente 1083 000


marchandises
Autres charges externes 122 000
Impôts et taxes 3 000
Charges du personnel 380 000
Dotation d’exploitation 80 000
charges d’intérêt 20 000
Résultat (perte) -45 000
TOTAL 1 083 000 TOTAL 1 083 000

Selon la loi comptable, le résultat est une perte de 45 000 .Cependant, vu que les 30 000
de loyer, ainsi que les 95 000 du salaire ne concernent pas l’exploitation de l’entreprise,
ceux-ci doivent être réintégrés (ajoutés) au résultat comptable pour déterminer le résultat
fiscal qui est de :
(- 45 000) + 30 000 + 95 000 = 80 000
Ainsi, l’E/se en question paiera l’impôt sur la base de 80 000
Soit 80 000 x 30% = 24 000
NB : L’impôt sur les sociétés est calculé pour chaque exercice comptable .celui-ci ne
peut être supérieur à 12 mois.
Les sociétés sont imposées pour l’ensemble de leur bénéfices, profit et gains du
lieu de leur siège social ou de leur principal établissement au Maroc.

SECTION 1 : CHAMP D’APPLICATION

Si par mesure de simplification, on dit que l’I/S s’applique aux E/ses sociétaire, en fait
le champ d’application de l’I/S dépend du cadre juridique et économique des sociétés. Ainsi,
on distingue entre :
A – les sociétés obligatoirement imposables à l’I/S :
Ce sont en principe les sociétés de capitaux (SA, SCA), la SARL et les établissements
publics, les sociétés coopératives, et autres personnes morales ayant un but lucratif ainsi que
les sociétés de personnes contenant au moins une personne morale comme associé.
B – Les sociétés imposables par option :
Ce sont les sociétés de personnes dont les associés sont tous des personnes physiques,
ces sociétés sont en principe assujetties à l’I.G.R mais ils ont la possibilité d’opter pour
l’I/S.
C- Les sociétés exclus ou exonérée de l’I/S :
Sont exclus du champ d’application de l’I/S les sociétés immobilières dites
transparentes et les sociétés de fait.
Sont exonérées de l’I/S les associations d’utilité publique à but non lucratif, les sociétés
se livrant à l’élevage du bétail ainsi que les sociétés se livrant à l’exportation pendant les
cinq premières années à partir de la date de la réalisation de la première opération
d’exportation.
Sont exonérées à raison de 50% de l’I/S, les sociétés exportatrices après l’expiration de
la période d’exonération totale et certains sociétés agricoles «, céréalière, sucrières,
cotonnières … »
Il faut souligner, par ailleurs, que l’exonération de l’I/S n’exclue par la tenue d’une
comptabilité régulière à la disposition de l’administration fiscale.

SECTION 2 : ASSIETTE ET BASE IMPOSABLE

P1/ Le résultat fiscal (art 8)


Le résultat fiscal est le résultat comptable rectifié conformément aux dispositions
légales régissant l’impôt sur les Ste.
Il est obtenu à partir du résultat comptable augmenté des réintégrations (charges non
admis par la loi de l’I/S) et diminué des produits exonérés par la dite loi.
Les stocks sont évalués au prix de revient ou au cours du jour si ce dernier lui est
inférieur, les travaux en cours sont évalués au prix de revient.
Ainsi les rectifications portent à la fois sur les charges et sur les produits :
P2 / Les produits (Art 9)
Il s'agit des produits d'exploitation et des profits et gains qui englobent:
Le C.A constitué par les recettes et créances acquises se rapportant aux produits livrés
aux services rendus et aux travaux immobiliers ayant fait l'objet d'une réception partielle ou
totale qu'elle soit provisoire ou définitive.
Les produits financiers (1), (sous réserve des dividendes reçus),
Les produits non courants, ainsi que les travaux relatifs à des biens immobilisés
effectués par la société pour elle-même (évalués au prix de revient),
Les profits réalisés sur cession d'éléments d'actifs,
Les subventions primes et dons reçus de l'Etat, des collectivités locales ou des tiers
(ils doivent être rapportés à l'exercice au cours duquel ils ont été perçus. Les primes
d'équipement peuvent être réparties sur un maximum de 5 exercices).
P3 / Les charges :
A/ Les charges déductibles(Art 10) :
- Les achats de matières et produits.
- La rémunération du personnel (2) et de main d'œuvre ainsi que les charges sociales y
afférentes y compris l’aide au logement, les indemnités de représentation et les autres
avantages en argent ou en nature accordés aux employés de la société.
- Les frais généraux engagés pour les besoins de l'exploitation (pour être déductibles,
les cadeaux publicitaires doivent porter la marque de la société ou celle de produit, leur
valeur unitaire ne doit pas excéder 100 DH).
- Les dons octroyés à des organismes habilité à les recevoir sans limite lorsqu’il s’agit
des dons de bienfaisances et limités à 2‰ du CA TTC lorsqu’il s’agit des dons de libéralité.
- Les frais d'établissement : doivent être obligatoirement amortis à partir du premier
exercice de leur constatation en comptabilité sur une période de 5 ans. Les impôts et taxes à
la charge de la société ainsi que les cotisations supplémentaires émises au cours de
l’exercice.
- Les dons en argent ou en nature octroyés aux Habous publics, aux associations et
établissements limitativement nommés par la loi sur l'I/S. Le montant des dons est aussi
limité à 2‰ du CA.
- Les frais financiers :
- Intérêts servis par la société au titre de bons de caisse(3)
- Agios bancaires et intérêt payés à des tiers ou à des organismes agrées.
- Intérêts Servis aux associés en raison des sommes avancées à la société(4).
Les amortissements :
L’amortissement fiscalement déductible de la base imposable à l’I/S est calculé en
appliquant à la valeur d’origine des biens immobilisés des taux admis par les usages de
chaque profession. Les biens concernés par l’amortissement doivent être inscrits dans un
compte d’actif et leur amortissement régulièrement constaté en comptabilité.
.
Le taux d’amortissement des véhicules de transport de personnes ne peut être
inférieur à 20% par an et la valeur de ces véhicules ne peut être supérieure à 300 000 dh.
Lorsque les dits véhicules sont utilisés dans le cadre de crédit-bail ou de location pour
une période excédant 3mois, la part de la redevance ou de loyer ne peut être supérieur au
taux d’amortissement de 20% calculé sur la base du plafond de 300 000dh, exception faite
des véhicules de transport public, collectif, scolaire, ambulances ou des entreprises de
location des voitures.
Les amortissements sont déductibles à partir du premier jour du mois d’acquisition du
bien.
Toutefois, lorsqu’il s’agit de bien meubles qui ne sont pas utilisés immédiatement, la
société peut différer leur amortissement jusqu’au premier jour du mois de leur utilisation
effective.
La société qui n’inscrit pas en comptabilité la dotation aux amortissements se rapportant
à un exercice comptable déterminé perd le droit de déduire la dite dotation du résultat dudit
exercice et des exercices suivants.

(1)
Les intérêts du compte bloqué en banque sont imposables alors que L’IR retenu à la source doit être
réintégré.
(2)
la rémunération des dirigeants est déduite lorsqu’elle correspond à un travail effectif.

(3) les conditions fiscales pour les bons de caisse sont:

- Etre effectués pour l'exploitation,


- La société déclare les noms et adresse des personnes qui ont en bénéficié,
- C'est la banque qui paie les intérêts.

(4)Les conditions de déductibilité des intérêts des sommes avancées à la société :


- le taux d’intérêt est fixé annuellement par arrêté du ministre chargé des finances, en fonction du taux
d’intérêt moyen des bons du trésor à 6 mois de l’année précédente.
- capital entièrement libéré,
- le montant du prêt inférieur au capital social.
Les provisions :
Les provisions pour dépréciation viennent, d’une manière générale, constater soit la
diminution probable et non seulement éventuelle de certains éléments d’actif, soit des
charges ou des pertes non encore réalisées et que des événements en cours rendent probables.
Il est à noter que les provisions pour risque et charges doivent être nettement
précisées et susceptibles d’évaluation approximative.
La déductibilité pour créances douteuses est subordonnée à l’introduction d’un recours
judiciaire dans un délais de 12 mois suivant celui de sa constitution (LF 2006)
Lorsque, au cours d’un exercice comptable ultérieur, une provision devient sans objet,
elle doit être rapportée au résultat dudit exercice.
B/ Les charges non déductibles : (ART11)
Certains éléments de charges sont réintégrés au résultat net comptable parce qu’ils sont
fiscalement non déductible.
Ne sont pas déductibles du résultat fiscal :
- des achats non justifiés par des factures établies au nom du contribuable ainsi que des
achats ayant un caractère de libéralité.
- L’impôt sur la Ste.
- Amandes, pénalités de toutes natures majorations et intérêt de retards de paiement
d’impôt.
- Ne sont déductibles qu’a concurrence de 50% de leur montant toute charge dont le
montant est supérieur ou égale à 10 000dh et dont le règlement n’est pas justifié par chèque
barrée non endossable, effet de commerce ou virement bancaire.
P4/ REPPORT DU DEFICIT (ART 12)
Lorsqu'un exercice comptable est déficitaire, la législation fiscale permet de
déduire ce déficit, de l'exercice comptable suivant.
Lorsque le résultat de l'exercice suivant ne permet pas l'absorption du déficit, celui-
ci peut être déduit des exercices comptables suivants jusqu'au quatrième exercice qui suit
l'exercice déficitaire. Cependant, la prescription fiscale ne concerne pas les amortissements
régulièrement comptabilisés et compris dans les charges déductibles de l’exercice prescrit.

SECTION 3 : LIQUIDATION PAIEMENT ET COMPTABILISATION DE L'I/S

P1 Liquidation de l’impôt :
Avant le 31 Mars de chaque année, les sociétés assujetties à l’I/S doivent calculer la
CM et l’I/S sur la base des données de l’exercice qui vient d’être achevé (soit N-1) et
comparer ainsi le montant de l’I/S avec celui de la CM pour payer le plus grand des deux
montants.
a/ Calcul de la cotisation minimale :
La cotisation minimale a pour base de calcul :
Le CA : c.à.d les recettes et créances acquises se rapportant aux produits livrés, aux
services rendus et aux travaux immobiliers totalement ou partiellement réceptionnés.
Les produits financiers
Les produits non courants
Les subventions, primes et dons reçus de l’état, des collectivités locales ou des tiers.
Sur la base des éléments ci-dessus, la société doit calculer la CM comme suit :
CM= (CA HT + PF + PNC + S + Dons) * 0.5 %
b) Calcul de l’I/S :
Ensuite, elle doit calculer l’I/S qui est égal au résultat fiscal de l’année N- 1 multiplié
par le taux de 15% si le CA est inférieur à 3 000 0000 dh ou le taux de 30% si le CA est
supérieur à cette somme.
c) Régularisation de l’I/S :
La régularisation consiste à faire la différence entre l’I/S calculé et la somme des
acomptes payés au cours de l’année N-1. Si les acomptes payés sont supérieurs à L’I/S
calculé on doit alors retrancher la différences des acomptes à payer au cours de l’année N
.Dans le cas contraire nous devons payer un supplément d’impôt au plus tard le 31/03/N.
d) recouvrement :
Dans le cas où la CM est supérieur à l’I/S, la Sté doit payer la CM pour un montant qui
ne peut être inférieure à 1500 DH .
Dans le cas contraire la société paie L’I/S comme suit :
Tout d’abord on divise le montant de l’I/S calculé en quatre parties égales de 25%
l’une Ces parties sont appelées ACOMPTES PROVISIONNELS, puis on paie le
supplément ou on retranche la différence des quatre acomptes pour les payer ainsi
successivement le premier au plus tard le 31 / 03, le deuxième le 30/06, le 30/09 et le 31/12
de l’année N
P2 comptabilisation de l’impôt :
La société paie les acomptes durant l’exercice N sur la base de l’I/S de l’année N-1.
Les 4 acomptes payés sont comptabilisés comme suit :
3453 Acomptes sur le résultat 5141 Banque

x x

Au 31/12/N la société calcul l’I/S correspondant à l’année N et procède en suite à sa


comptabilisation soit :
6701 impôts sur les bénéfices 4453 Etat impôt sur le résultat
x x

A l’ouverture des comptes de l’exercice N+1 la société doit solder ces comptes :
4453 Etat impôt sur le résultat 3453 Acomptes sur le résultat
x x

Généralement le compte Etat impôt sur les sociétés ne peut être soldé à cause de la
différence évidente entre l’I/S et les acomptes payés .Alors, si le total des acomptes payés est
supérieurs à L’I/S on doit alors retrancher la différence de ou des acomptes à payer au cours
de l’année N+1. Dans le cas contraire nous devons payer un supplément d’impôt au plus tard
le 31/03/ N+1 en parallèle avec le premier acompte. Ainsi le compte Etat impôt sur les
sociétés se trouve soldé soit :
4453Etat Impot sur resultat 5141Banque 3453 Acompte sur resultat

X1 X1 X2
X2

Exemple :

Soit une société qui a payé durant l’exercice 2006 quatre acomptes de 10 000 sur la
base de L’I/S de 2005 soit 40 000 DH .Ces acomptes ont été comptabilisés comme suit :
3453 Acomptes sur les résultats 5141 Banque
10 000 10 000
10 000 10 000
10 000 10 000
10 000 10 000

40 000 40 000

Au 31/12/2006 L’I/S de 2006 est de 60 000 DH La société doit le comptabiliser


comme suit :

6701 Impôt sur les bénéfices 4453 Etat impôt sur le résultat

60 000 60 000

La société doit solder les comptes :

4453 Etat impôt sur le résultat 3453 Acomptes sur les résultats

40 000 40 000

Il paraît donc claire que le compte 4453 Etat impôt sur le résultat ne peut être soldé du
faite de la différence entre les acomptes payés (40 000) et L’I/S (60 000). C’est cette
différence de 20 000 qui doit être payée avec le premier acompte qui est de :
60 000 = 15 000 au plus tard le 31/03/2007
4453 Etat impôt sur le résultat 3453 Acomptes sur le résultat 5141Banque
20 000 15 000 20 000
15 000

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