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Pour un point de vue synthétique, cf. J.-P. Boudet, Entre science et nigro-
mance. Astrologie, divination et magie dans l’Occident médiéval (XIIe-XVe siècle),
Paris, 2006.
2
T. Charmasson, Recherches sur une technique divinatoire : la géomancie
dans l’Occident médiéval, Genève-Paris, 1980; C. Burnett, The earliest chiromancy
in the West, dans Journal of Warburg and Courtauld Institutes, 50, 1987, p. 189-
195, réimpr. dans C. Burnett, Magic and divination in the Middle Ages. Texts and
techniques in the islamic and christian worlds, Aldershot, 1996, no X.
3
D. Pingree, Learned magic in the time of Frederick II, dans Micrologus, 2,
1994, Federico II e le scienze della natura, p. 39-56, notamment p. 41.
.
194 JULIEN VÉRONÈSE
4
P. Zambelli, The Speculum astronomiae and its enigma. Astrology, theology
and science in Albertus Magnus and his contemporaries, Dordrecht-Boston-
Londres, 1992, p. 240-242.
5
N. Weill-Parot, Les «images astrologiques» au Moyen Âge et à la Renais-
sance. Spéculations intellectuelles et pratiques magiques (XIIe-XVe siècle), Paris,
2002, p. 27-90.
6
Hermès se voit attribuer plusieurs textes, parmi lesquels un Liber prestigio-
rum, un Liber Lune, un De quatuor imaginibus, un Liber imaginum Mercurii, un
Liber Veneris, un Liber Solis et un De septem anulis septem planetarum. Pour des
identifications précises des textes hermétiques (dont ceux non mentionnés par
l’auteur du Speculum astronomie) et un répertoire des manuscrits retrouvés, cf.
P. Lucentini et V. Perrone Compagni, I testi e i codici di Ermete nel Medioevo, Flo-
rence, 2001.
7
Toz, l’un des disciples d’Hermès dans le Corpus hermeticum grec, se voit
attribuer un De stationibus ad cultum Veneris, un De quatuor speculis, et De ima-
ginibus Veneris.
8
D. Pingree, The diffusion of arabical magical texts in Western Europe, dans
La diffusione delle scienze islamiche nel Medioevo europeo, Rome, 1987, p. 57-102.
9
Voir l’article Sabéens rédigé par N. Weill-Parot dans le Dictionnaire histo-
rique de la magie et des sciences occultes, ss. dir. J.-M. Sallmann, Paris, 2006,
p. 638-639.
10
H. Corbin, Temple et contemplation (Essais sur l’islam iranien), Paris, 1980,
p. 143-170; Z. Vesel, Réminiscences de la magie astrale dans les Haft Peykar de Ne-
.
LA TRANSMISSION GROUPÉE DES TEXTES DE MAGIE «SALOMONIENNE» 195
zâmi, dans Studia Iranica, 23, 1994, p. 1-11; N. Weill-Parot, Les «images astrolo-
giques» au Moyen Âge... cit., p. 49-52. Cette voie «hermétique» harrânienne est à
distinguer, même si elle n’est pas sans rapports avec elle, de la tradition hermé-
tique du monde grec hellénistique (élaborée entre la fin du Ier et la fin du
IIIe siècle), dont on ne peut prouver l’existence en tant que collection avant l’é-
poque du byzantin Michel Psellos (XIe s.). L’un de ses fleurons, le Discours par-
fait, a été conservé intact dans une traduction-adaptation latine du IVe siècle qui,
sous le nom d’Asclepius, a été condamnée comme idolâtre par saint Augustin (De
civitate Dei, VIII, 23 et 26); cet ouvrage a toutefois connu une belle fortune au
Moyen Âge central, puisqu’il est conservé, parfois sous l’autorité d’Apulée, dans
une centaine de manuscrits latins à partir du XIIe siècle. Cf. G. Fowden, Hermès
l’Égyptien, Paris, 2000, p. 24 et 289; Asclepius, éd. A. D. Nock, trad. A.-J. Festu-
gière, dans Corpus hermeticum, Traités XIII-XVIII, Paris, 1960, II, p. 257-401;
trad. B. P. Copenhaver, dans Hermetica. The greek corpus hermeticum and the la-
tin Asclepius, Cambridge, 1992, p. 67-92. À cet hermétisme philosophique se rat-
tache toute une nébuleuse de textes grecs d’astrologie et de magie étudiés par le
père Festugière. Cf. A.-J. Festugière, La révélation d’Hermès Trismégiste, I, L’astro-
logie et les sciences occultes, Paris, 1944.
11
C. Burnett, «Magister Iohannes Hispalensis et Limiensis» and Qustâ ibn Lû-
qâ’s De differentia spiritus et animae : a portuguese contribution to the arts curri-
culum?, dans Revista mediaevalia, textos e estudos, 7-8, 1995, p. 221-267.
12
V. Perrone Compagni, Studiosus incantationibus. Adelardo di Bath, Ermete
e Thabit, dans Giornale critico della filosofia italiana, 82, 2001, p. 36-61.
13
N. Weill-Parot, Les «images astrologiques» au Moyen Âge... cit., p. 63-89;
De imaginibus, éd. F. J. Carmody, dans The astronomical works of Thâbit ibn Qur-
ra, Berkeley-Los Angeles, 1960, p. 179-197.
14
Le manuscrit de la bibliothèque municipale de Lyon 328 (261), peut-être
du XIVe siècle, mentionne Adélard de Bath.
15
Ghāyat al-hakı̄m, éd. H. Ritter, dans Studien der Bibliothek Warburg, 12,
Leipzig-Berlin, 1933; trad. all. H. Ritter et P. Plessner, Picatrix. Das Zeil des Wei-
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196 JULIEN VÉRONÈSE
sen von Pseudo-Magrîtî, Londres, 1962; D. Pingree, Picatrix : the latin version of
the Ghâyat al-Hakim, Londres, 1986.
16
D. Pingree, Picatrix... cit., p. 29-30; Picatrix. Un traité de magie médiéval,
trad. B. Bakhouche, F. Fauquier et B. Pérez-Jean, Turnhout, 2003, p. 27-31. On
recense quatre interpolations majeures dans la version latine (dont une concerne
le sceau de Salomon). Il faut aussi prendre en compte le remaniement du texte lié
à la recherche d’un ordre plus systématique, de très nombreuses omissions et des
translittérations parfois difficilement reconnaissables de termes techniques
arabes.
17
À cela s’ajoute un fort émiettement de la tradition manuscrite. Cf. D. Pin-
gree, Picatrix... cit., p. xvi-xxiii, opérant une division en 6 classes parmi les dix-
sept manuscrits retrouvés, très tardifs (XVIe siècle pour les plus anciens).
18
P. Lucentini, V. Perrone Compagni, I testi e i codici... cit., p. 66-68 : aucun
des quatre manuscrits du XVe et du XVIe siècle qui nous transmettent le texte ne
contient in extenso les sept livres qui le composent (un par planète).
19
N. Weill-Parot, Les «images astrologiques» au Moyen Âge... cit., p. 42-43 : il
s’agit de fabriquer une image par mansions lunaires (28), avec lecture de noms
d’anges et fumigations.
20
P. Lucentini, V. Perrone Compagni, I testi e i codici... cit., p. 70-73; édition
de la version présente dans le Liber introductorius (Munich, Clm 10268, v. 1340,
Padoue, fol. 112v-113v) par P. Lucentini, L’ermetismo magico nel secolo XIII, dans
M. Folkerts et R. Lorch (éd.), Sic itur ad astra. Studien zur mittelalterlichen, ins-
besondere arabischen, Wissenschaftsgeschichte. Festschrift für Paul Kunitzsch zum
70. Geburtstag, Wiesbaden, 2000, p. 444-450.
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LA TRANSMISSION GROUPÉE DES TEXTES DE MAGIE «SALOMONIENNE» 197
disant ainsi toute avancée significative sur l’origine et les formes an-
térieures de ces différents opuscules comme, plus largement, sur
l’histoire de la tradition hermétique harrânienne, si tant est que l’on
puisse appréhender celle-ci comme un tout au vu des quelques in-
dices dont on dispose sur la chronologie des traductions 21. De
l’autre, ce qui reste de la tradition manuscrite latine est tardif par
rapport à la date d’introduction supposée de ses diverses compo-
santes. On peut renvoyer sur ce point au récent travail de recense-
ment des manuscrits et d’identification des textes opéré sous la di-
rection de Paolo Lucentini et de Vittoria Perrone Compagni 22, préa-
lable indispensable aux travaux éditoriaux 23. Les textes, souvent très
brefs, se sont transmis, avec des situations qui varient au cas par
cas, dans des rédactions diverses, et/ou sous des dénominations dis-
parates qui ne facilitent pas le travail d’identification; ils circulent
aussi dans des manuscrits à la structure hétérogène, qui mélangent
magie astrale, magie rituelle et textes d’autre nature dans des pro-
portions variables et sans ordre préétabli 24. L’usage du mot «collec-
tion», au sens d’ensemble de textes circulant de manière organisée
et cohérente paraît donc impropre pour rendre compte de leur cir-
culation dans le monde latin, même si une compilation tardive
comme le manuscrit de Florence II.iii.214 (XVe s.), dans laquelle Da-
vid Pingree a vu la matrice des condamnations de l’auteur du Spe-
culum astronomie 25, montre que des regroupements ont pu s’opérer
dans un second temps. Enfin, la voie de transmission arabo-latine
n’a, semble-t-il, pas été exclusive. L’incipit de l’unique version que
l’on a retrouvée du De stationibus ad cultum Veneris attribué à Toz le
21
Au vu de l’éclatement et de la dispersion de la tradition latine, on peut s’in-
terroger sur l’existence d’un corpus hermétique transmis de manière stable et co-
hérente au sein même du monde arabe, sous la forme de véritables collections.
22
P. Lucentini, V. Perrone Compagni, I testi e i codici... cit.
23
Le volume V de la série Hermes Latinus (CCCM 145) est en préparation
sous la direction de V. Perrone Compagni.
24
P. Lucentini, L’ermetismo magico nel secolo XIII... cit., p. 412; F. Klaassen,
qui a réalisé des analyses quantitatives à partir des fonds manuscrits européens,
montre que les textes «abominables» condamnés par le Magister Speculi ont cir-
culé majoritairement dans des recueils de naturalia où se trouvaient des textes
défendant l’existence d’«images» naturelles tels que le De radiis stellarum d’al-
Kindi et le Speculum astronomiae. Ils étaient donc souvent considérés par les
scribes, même si c’est en grande partie à tort, comme des «extensions de la philo-
sophie naturelle». Cf. F. Klaassen, Religion, science, and the transformations of
magic : manuscripts of magic 1300-1600, PhD Diss., Université de Toronto, 1999,
p. 56-62; Id, Medieval ritual magic in the Renaissance, dans Aries, 3-2, 2003,
p. 166-199.
25
D. Pingree, Learned magic... cit., p. 43. Ceci reste très hypothétique, dans
la mesure où il n’y a pas de correspondance exacte entre ce qui est rapporté par
l’un et par l’autre.
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198 JULIEN VÉRONÈSE
26
P. Lucentini, L’ermetismo magico nel secolo XIII... cit., p. 412, note 12;
P. Lucentini, V. Perrone Compagni, I testi e i codici... cit., p. 84-86. Il s’agit du
manuscrit du XIVe siècle Venise, Biblioteca Nazionale Marciana, lat. XIV. 174
(4606), fol. 22v : In nomine Domini. Incipit commemoracio ystoriarum et mirabi-
lium operis Veneris a Toz Greco inventa, a Iohanne vero Luliensi atque Yspalensi ex
hebrayco in latinum translata ita tractat. Dixit Toz Grecus, etc.
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LA TRANSMISSION GROUPÉE DES TEXTES DE MAGIE «SALOMONIENNE» 199
27
Ceci est pour partie la conséquence de l’attitude de plus en plus répressive
de l’Église à partir de la fin du XIIIe siècle. J.-P. Boudet, Entre science et nigro-
mance... cit., ch. V, met en évidence l’importance d’une condamnation doctrinale
parisienne datée des alentours de 1290, qui précède le tour de vis opéré sous le
pontificat de Jean XXII à l’égard des livres de magie.
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200 JULIEN VÉRONÈSE
28
La vertu opératoire attachée à certains de leurs composants (noms divins,
angéliques ou démoniaques, onomata barbara, signes ou caractères, etc.) dépend
en théorie de la conservation de leur forme originelle ou révélée.
29
J. Véronèse, L’Ars notoria au Moyen Âge et à l’époque moderne. Étude d’une
tradition de magie théurgique (XIIe-XVIIe siècle), thèse de l’Université Paris X –
Nanterre, 2004, t. I, 1ère partie consacrée à l’histoire de la tradition manuscrite.
30
J. Véronèse, L’Ars notoria au Moyen Âge; Id., L’Ars notoria au Moyen Âge.
Introduction et édition critique, Florence, 2007 (Micrologus’ Library : Salomon La-
tinus I). Ce dernier volume est bâti pour l’essentiel à partir du t. II de la thèse ci-
tée supra.
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LA TRANSMISSION GROUPÉE DES TEXTES DE MAGIE «SALOMONIENNE» 201
31
Ms Vat. Pal. lat. 1196, fol. 1v-2r : In nomine pii et misericordis. Incipit liber
Fortunati, Eleazarii Torquatii (sic) qui philosophorum peritissimi et sapientissimi
Salomonis discipuli [...]. Incipit de quatuor anulorum Salomonis compositione
tractatus ultimus. Quatuor igitur ad ydee sive eutonice consummacionem [...]. Fi-
nit tractatus de quatuor anulis Salomonis.
32
S. Gentile et C. Gilly, Marsilio Ficino e il ritorno di Ermete Trismegisto, Flo-
rence, 1999, p. 226-229. Le De quatuor annulis comprend ici 5 sections : a) De ydea
Salomonis p. 39-40; b) Tractatus discipulorum Salomonis Fortunati, Eleitzari, Na-
zarii vel H[ermetis] super eutenticam et ydeam p. 40-45; c) Liber Fortunati, Eleazari,
Nazari, Toz Graeci, philosophorum qui, peritissimi Salomonis discipuli, sub ipso
Salomone artem quam ydea vel eutentica seu epitologia dicitur, ediderunt p. 45-47;
d) De quatuor annulis p. 47-62; e) De arte ydea seu epitologia p. 63-72.
33
Londres, British Library, Sloane 3850, fol. 68-69v : Salomonis opus de no-
vem candariis celestibus. Cf. L. Thorndike, Traditional medieval tracts concerning
engraved astrological images, dans Mélanges Auguste Pelzer, Louvain, 1947, p. 217-
274, notamment p. 251.
34
Pour une typologie des signes magiques, cf. B. Grévin et J. Véronèse, Les
.
202 JULIEN VÉRONÈSE
.
LA TRANSMISSION GROUPÉE DES TEXTES DE MAGIE «SALOMONIENNE» 203
rum, I, 3), n’est connue à ce jour dans sa forme latine que par un
seul manuscrit médiéval, le ms. Amsterdam B.P.H. 114 déjà cité
(p. 74-137) 42 ; Jean-Patrice Boudet a également découvert une table
des chapitres du premier livre dans le manuscrit latin 7162 (XVe s.,
fol. 14) de la Bibliothèque Nationale de France 43. La plupart des ma-
nuscrits date donc de l’époque moderne; ils proposent aussi bien des
versions latines que des traductions (y compris en hébreu). Les inci-
pits divergent; mais les témoins dont le prologue commence par Re-
cordare, mi filii Roboam ou Recordare, filii carissimi et mentionne
Toz le Grec dans la translatio fictive sont les plus proches de la Clavi-
cula médiévale 44.
8) Le De officiis spirituum a été retrouvé récemment dans le ma-
nuscrit d’Amsterdam B.P.H. 114, p. 173-187 45, accompagné d’un
Liber consecrationum (p. 187-196v) 46. Cette découverte permet de
constater que le Livre des esperitz édité par Jean-Patrice Boudet en
2003 à partir du manuscrit de Cambridge, Trinity College, O.8.29
(mi-XVIe s., fol. 179-182v) s’inscrit dans cette tradition, tout comme
la Pseudomonarchia dæmonum de Jean Wier 47.
9) Des traités d’Ars notoria ont pour l’heure été retrouvés dans
54 manuscrits, dont plus de la moitié date des XIIIe-XVe siècles 48 ; j’ai
identifié plusieurs versions aux XIIIe et XIVe siècles, parmi les-
quelles ressort la version glosée bolonaise magnifiquement illustrée
du manuscrit latin 9336 de la Bibliothèque Nationale de France.
42
S. Gentile et C. Gilly, Marsilio Ficino e il ritorno... cit., p. 228.
43
J.-P. Boudet et J. Véronèse, Le secret dans la magie rituelle médiévale, dans
Il segreto, Florence, 2006 (Micrologus, 14), p. 101-150, notamment p. 148-149 pour
l’édition.
44
Ibid., p. 105-111.
45
S. Gentile et C. Gilly, Marsilio Ficino e il ritorno... cit., p. 226-229.
46
R. Kieckhefer, Forbidden rites. A necromancer’s manual of the fifteenth cen-
tury, Stroud, 1997, p. 256-276.
47
J.-P. Boudet, Les who’s who démonologiques de la Renaissance et leurs an-
cêtres médiévaux, dans Médiévales, 44, 2003, p. 117-140.
48
La liste des manuscrits est donnée dans J. Véronèse, L’Ars notoria au
Moyen Âge. Introduction...
.
204 JULIEN VÉRONÈSE
49
On peut parler de théurgie dès lors que les entités spirituelles, en général
des anges, ne sont pas explicitement contraintes par le magicien.
.
LA TRANSMISSION GROUPÉE DES TEXTES DE MAGIE «SALOMONIENNE» 205
50
D. C. Duling, Testament of Solomon (first to third century A.D.). A new
translation and introduction, dans J. H. Charlesworth (éd.), The old testament
pseudepigrapha, I, Apocalypse literature and testaments, Londres, 1983, p. 945;
P. A. Torijano, Solomon the esoteric king. From king to magus, development of a
tradition, Leyde-Boston-Cologne, 2002, p. 76-86; S. I. Johnston, The Testament of
Solomon from late Antiquity to the Renaissance, dans The metamorphosis of ma-
gic... cit., p. 35-49, notamment p. 39.
51
P. S. Alexander, Contextualizing the demonology of the Testament of Solo-
mon, dans Die Dämonen. Die Dämonologie der israelitisch-jüdischen und früh-
christlichen Literatur im Kontext ihrer Umwelt, A. Lange, H. Lichtenberger et
K. F. Diethard Römheld (éd.), Tübingen, 2003, p. 613-635.
.
206 JULIEN VÉRONÈSE
52
P. S. Alexander, Contextualizing... cit., p. 618.
53
I.e. Harba de Mosheh, traité sur le nom imprononçable de Dieu dont la
forme définitive est datée des VIIe-VIIIe siècles.
54
M.-T. d’Alverny, Récréations monastiques. Les couteaux à manche d’ivoire,
dans Recueil de travaux offerts à M. Clovis Brunel, Paris, 1955, p. 10-32, réimpr.
dans Pensée médiévale en Occident. Théologie, magie et autres textes des XIIe-XIIIe
siècles, Ch. Burnett (éd.), Aldershot, 1995 (Variorum), texte no XIII; Id., Survi-
vance de la magie antique, dans Antike und Orient im Mittelalter Miscellanea Me-
diaevalia, I, 1962, p. 154-178, réimpr. dans La transmission des textes philoso-
phiques et scientifiques au Moyen Âge, Ch. Burnett (éd.), Aldershot, 1994, texte
no I.
.
LA TRANSMISSION GROUPÉE DES TEXTES DE MAGIE «SALOMONIENNE» 207
Le Testament de Salomon
55
Pour un bilan historiographique, cf. D. C. Duling, Testament of Solomon...
cit., p. 935-987; Id., The Testament of Solomon : retrospect and prospect, dans
Journal for the study of the pseudepigrapha, 2, 1988, p. 87-112.
56
La première mention d’une bague magique attachée à Salomon se trouve
au premier siècle ap. J.-C. chez Flavius Josèphe, Ant. Jud., VIII, 2, 5, ce qui a
nourri l’hypothèse que celui-ci connaissait le Testament. Or la datation de l’ou-
vrage est beaucoup plus tardive. Cf. infra.
57
Ruax, Barsafael, Artosael, Oropel, Kairoxanondalon, Sphendonael, Sphan-
dor, Belbel, Kourtael, Metathiax, Katanikotael, Saphthorael, Phobotel, Leroel,
Soubelti, Katrax, Ieropa, Modebel, Mardero, Rhyx Nathotho, Rhyx Alath, Rhyx
.
208 JULIEN VÉRONÈSE
veloppements sur leur ordre hiérarchique sont peu fournis. Par ail-
leurs, tous ont un archange qui les domine et permet le succès des
séances d’exorcisme. Au terme du texte, Salomon, séduit par une
femme idolâtre, narre sa propre chute et avoue écrire son traité de
démonologie pour le bien des générations futures.
Dans le Testament, le principe narratif domine à un point tel que
le texte perd toute dimension réellement pratique et technique. Le
propos est davantage de soutirer leur nom aux démons (préalable
indispensable à toute autre opération) que de décrire des rituels
d’invocation dont on n’aurait qu’à reproduire pas à pas les étapes.
Le Testament est connu à ce jour sous une forme plus ou moins
complète par le biais d’une quinzaine de manuscrits grecs au conte-
nu varié, dont certains ont été très tôt l’objet d’éditions 58, avant que
Charles McCown ne publie son travail de référence en 1922 59. Mais
problème de taille, aucun n’est antérieur au XVe siècle 60. Le Testa-
ment a donc longuement circulé dans le monde byzantin avant que
l’on en ait gardé une trace manuscrite, ce qui laisse supposer des
transformations de fond et de forme dont témoigne la multiplicité
des recensions identifiées par McCown (A, B et C). Aussi importante
soit-elle, la découverte en 1956 de fragments du Testament dans un
papyrus daté des Ve-VIe siècles 61 ne permet pas à elle seule de
contourner cette difficulté. Travailler sur un texte daté des premiers
siècles de l’ère chrétienne à partir de manuscrits médiévaux fragi-
lise, qu’on le veuille ou non, les hypothèses que l’on peut formuler
sur son origine. Les spécialistes se trouvent de fait dans une situa-
tion encore plus inconfortable que leurs confrères du domaine latin.
Conséquence ultime : sans nier son utilité ni sa valeur, il
convient de manier avec prudence l’édition du texte grec élaborée
par McCown, traduite dans les années 1980 en anglais par Dennis
Duling 62 ; en tout cas, il faut être conscient des limites de ce texte
éclectique dont l’ambition est de proposer le texte-type qui se cache
.
LA TRANSMISSION GROUPÉE DES TEXTES DE MAGIE «SALOMONIENNE» 209
.
210 JULIEN VÉRONÈSE
67
P. A. Torijano, Solomon the esoteric king... cit., p. 157-160.
68
Édité par J. Heeg, Excerptum ex codice Monacensi graeco 70 : Hygromantia
Salomonis, dans Catalogus Codicum Astrologorum Graecorum, Bruxelles, 1911,
VIII, 2, p. 139-176.
69
P. A. Torijano, Solomon the esoteric king... cit., p. 252.
70
Ibid., p. 155.
71
Trois manuscrits importants semblent provenir d’Italie. Ibid., p. 158-160.
.
LA TRANSMISSION GROUPÉE DES TEXTES DE MAGIE «SALOMONIENNE» 211
72
Ibid., note p. 214 et 217; note p. 215 pour les interpolations chrétiennes.
73
P. A. Torijano, Solomon the esoteric king... cit., p. 213, conclut qu’il ne s’a-
git pas d’un appendice ou d’une interpolation.
74
Élément que l’on retrouve dans les PGM (épée de Dardanus) et dans l’Épée
de Moïse, mais il s’agit alors d’épées «spirituelles» (suite de noms efficaces). Cf.
aussi P. A. Torijano, Solomon the esoteric king... cit., p. 216, sur la tradition rab-
binique concernant l’utilisation par Salomon de l’épée de son père David, sur la-
quelle le nom de Dieu était gravé.
75
P. A. Torijano, Solomon the esoteric king... cit., p. 211; voir aussi A. De-
latte, Un nouveau témoin de la littérature solomonique, le codex Gennadianus 45
d’Athènes, dans Bulletin de la classe des lettres et des sciences morales et politiques,
5e série, 45, 1959, p. 280-321, notamment p. 296 et suiv., avec p. 303, une figura-
.
212 JULIEN VÉRONÈSE
nier lieu des bienfaits possibles que l’on peut attendre de cet art, en
l’occurrence susciter l’amour d’une princesse et découvrir des tré-
sors cachés. b) Dans un second temps, sont énumérées d’autres tech-
niques pour faire apparaître les démons, qui s’apparentent à de la lé-
canomancie (divination par le moyen de bols) 76 et ont des points
communs avec un court texte lié à Salomon retrouvé dans le Grand
Papyrus Magique de Paris 77.
Le Sepher ha-Razim
.
LA TRANSMISSION GROUPÉE DES TEXTES DE MAGIE «SALOMONIENNE» 213
donc en présence, pour ce texte qui est aujourd’hui l’une des sources
fondamentales, non seulement sur la magie juive, mais plus géné-
ralement sur le judaïsme de la période talmudique, d’un cas limite.
Sa reconstitution n’a en définitive été possible que parce que son ar-
chitecture générale était d’une grande régularité tant dans la forme
que dans le fond; mais face au caractère quelque peu artificiel de ce
travail, des chercheurs comme P. Alexander plaident aujourd’hui
pour une analyse détaillée et une datation précise des diverses re-
censions de cet ouvrage élaboré à la fin du IIIe ou au début du
IVe siècle 82.
Quoi qu’il en soit, après un prologue qui expose l’origine révélée
du texte et sa transmission jusqu’à Salomon, le Sepher ha-Razim
adopte une structure septénaire qui renvoie aux sept cieux de la cos-
mologie juive (cf. par exemple III Hénoch 83), dont certains se di-
visent en un nombre variable de strates 84. Les six premiers cieux et
leurs subdivisions sont gardés par des princes angéliques, qui gou-
vernent parfois des légions pléthoriques; le septième est celui où se
trouve le trône de Dieu. L’objet du texte est principalement de dé-
crire les six premiers firmaments, de donner le nom des anges qui
les gardent, de décrire leurs fonctions, puis la façon dont, par des
rites, on peut en obtenir des effets précis. Le Sepher ha-Razim fait la
synthèse du Testament et de l’Hygromantia en ce sens qu’il est à la
fois un descriptif des hiérarchies spirituelles et un manuel de magie
pratique qui propose une gamme très étendue de prestations tout
autant bienveillantes que malveillantes (de l’amour à la nécroman-
.
214 JULIEN VÉRONÈSE
cie 85), dont le modus operandi, visant à exploiter les vertus angé-
liques, s’apparente parfois à de la magie noire 86.
Au moment de voir s’il y a des continuités avec la tradition la-
tine, force est de constater que toute recherche doit s’accommoder
d’un double obstacle : celui lié à l’état de la tradition manuscrite oc-
cidentale et, en amont, celui lié à l’état de la tradition tardo-antique,
dont le paradoxe veut qu’elle soit conservée dans des formes bien
souvent postérieures à la tradition latine.
Par exemple, au livre II, pour empêcher un ennemi de dormir, il faut utili-
86
ser la tête d’un chien noir aveugle depuis sa naissance, etc. Cf. P. Alexander, Se-
pher ha-Razim... cit., p. 178-179.
87
F. Secret, Sur quelques traductions du Sêfer Razî’el, dans Revue des études
juives, 128, 1969, p. 223-245.
88
Liber clavis (astrologie); Liber Ale (lapidaire); Liber thymiama (fumiga-
tions); Liber temporum (anges des mois, des jours et des heures); Liber munditie
et abstinentie; Liber Samayn et Liber ymaginum (talismans).
.
LA TRANSMISSION GROUPÉE DES TEXTES DE MAGIE «SALOMONIENNE» 215
89
Ms. Vat. Reg. lat. 1300, fol. 97r-v : Postquam angelus Raziel confortavit
Adam et perfecit preceptum Dei, recessit ab eo et dimisit ei istum librum positum in
duo lapide saphiri, et deinde Adam genuit filios et filias et nominavit unum eorum
Seth et istum docuit et instruit in scientiam istius libri et dimisit sibi eum post mor-
tem suam, et Seth operabatur per ipsum secundum quod operabatur pater suis [...].
C’est donc Adam qui a reçu le texte sur deux tables de saphir et non Noé.
90
Ibid., fol. 1r : Et hoc fecit per os angeli Razielis, qui Raziel portavit Ceffer, et
hoc significat quod portavit librum secretorum Adam qui erat tristis et dolens, quia
videbat quod erat separatus et elongatus a sapientia, et erat iste liber scriptus in la-
pide saphirii [...]. De même, pour ne prendre que cet exemple, le prologue du Li-
ber munditie est le décalque du prologue du Liber Samayn. Cf. ms. Vat. Reg. lat.
1300, fol. 97r-v.
91
Ibid., fol. 98v.
92
Cf. pour un point rapide mon article Salomon dans le Dictionnaire histo-
rique de la magie... cit., p. 644-646.
93
C’est l’un des signes qui laissent penser que le Sepher ha-Razim a servi de
matrice.
.
216 JULIEN VÉRONÈSE
94
Ms Vat. Reg. lat. 1300, fol. 104v, 1er ciel, 3e camp, dans un experimentum
permettant de connaître l’avenir.
95
Ibid., fol. 107r-v, 1er ciel, 5e camp.
96
Ibid., fol. 111, 2e ciel, prologue.
97
Ms Halle 14.B.36, fol. 244 et suiv. On retrouve dans un cas comme dans
l’autre l’idée qu’il faut réciter les composantes du nom en se tournant vers les
points cardinaux.
.
LA TRANSMISSION GROUPÉE DES TEXTES DE MAGIE «SALOMONIENNE» 217
98
S. Page, Uplifting souls... cit.
99
Ms. Vat. Reg. lat. 1300, fol. 2r-v : Unde predictus dominus noster rex cum
ad manus ejus pervenit ita nobilis et preciosus liber sicut est Seffer Raziel quod vult
dicere in ebrayco volumen secretorum Dei, et quia iste liber est dignior et preciosor
ceteris precepit ipsum dignius et perfectius transferri et scribi in linguam castella-
nam in quantum humana conditio posset sufficere, et precepit quod congregarentur
in isto volumine libri et summe quod pertinent huic secreto sicut sunt Semiphore et
alii libri qui sunt interclusi in isto libro per ordinem sicut sunt nominati in fine ca-
pitulorum subsequentium in corpore libri.
100
A. Garciá Avilés, Alfonso X y el Liber Razielis : imágines de la magia astral
judía en el scriptorium alfonsí, dans Bulletin of Hispanic Studies, 74, 1997, p. 26-
39, notamment p. 35, qui semble suivre F. Secret qui renvoie lui-même au père
Festugière. Jusqu’alors on connaissait, en matière de traductions alphonsines, un
lapidaire traduit de l’arabe par Judas ben Moshé et Garci Pérez en 1250.
101
S. Page, Uplifting souls... cit.
102
Ms. Halle 14.B.36, fol. 96-130v.
103
Ms. Halle 14.B.36, fol. 178r : Hic incipit liber qui dicitur Flores Mercurii de
Babilonia super opera artis magice. Au début de ce texte, «maître Jean» écrit à la
première personne, comme dans le prologue général du Liber Raziel.
.
218 JULIEN VÉRONÈSE
104
Cf. The Key of Solomon the King (Clavicula Salomonis), éd. et trad.
S. L. M. G. Mathers (1ère éd. Londres, 1889), York Beach, 2000. La version hé-
braïque éditée par H. Gollancz en 1914 est une compilation tardive (v. 1700). Cf.
G. Sholem, Some sources of jewish-arabic demonology, dans Journal of jewish stu-
dies, 16, 1965, p. 6. Ce point est confirmé par un manuscrit hébreu de la British
Library : cf. C. Rohbacher-Sticker, Mafteah Shelomoh : a new acquisition of the
British Library, dans Jewish studies quaterly, 1, 1993/94, p. 263-270; Id., A hebrew
manuscript of Clavicula Salomonis, part II, dans British Library Journal, 21, 1995,
p. 128-136.
105
J.-P. Boudet et J. Véronèse, Le secret dans la magie... cit., p. 105-106.
106
P. A. Torijano, Solomon the esoteric king... cit., p. 231.
107
Cf. édition du prologue de la Clavicula du ms Amsterdam, B.P.H. 114,
p. 74-76, dans J.-P. Boudet et J. Véronèse, Le secret dans la magie... cit., p. 146-
148.
108
Pour la Clavicule, cf. ms Amsterdam B.P.H. 114, p. 124-125, et ms Paris,
.
LA TRANSMISSION GROUPÉE DES TEXTES DE MAGIE «SALOMONIENNE» 219
BNF, ital. 1524, fol. 183v et 236r; pour l’Hygromantia, cf. planche extraite du ms
115 de la Société Historique et Ethnographique d’Athènes, XVIIIe s., fol. 21, dans
A. Delatte, Anecdota... cit., p. 25. La comparaison des «sceaux» et des «can-
daires» ne peut se faire qu’à l’aide du ms Paris, BNF, ital. 1524 étudié par Flo-
rence Gal (La magie dans un manuel italien du milieu du XVe siècle, Mémoire de
DEA dactyl., Paris X-Nanterre, ss. dir. C. Beaune et J.-P. Boudet, 2002, 2 vol.),
car le ms. d’Amsterdam est lacunaire à ce niveau.
109
P. A. Torijano, Solomon the esoteric king... cit., p. 231 et suiv.; ms. Ams-
terdam, B.P.H. 114, p. 76-77 : Capitulum primum de horis et punctis necessariis in
experimentis et artibus mathematicis et magicis omnibus comprobandis [...].
110
P. A. Torijano, Solomon the esoteric king... cit., p. 211; ms. Amsterdam
B.P.H. 114, p. 123 : Capitulum septimum de cutello. [...] Necessarium est quod in
operibus artium vel experimentorum sunt enses vel cutelli vel alia instrumenta de
quibus debent fieri [...] et cum tali cutello debent fieri circuli.
111
Ms. Amsterdam B.P.H. 114, p. 129-134.
112
Ibid., p. 133.
113
Ibid., p. 135.
114
Ibid., p. 136.
115
J.-P. Boudet et J. Véronèse, Le secret dans la magie... cit., p. 107-109.
.
220 JULIEN VÉRONÈSE
116
P. A. Torijano, Solomon the esoteric king... cit., p. 211 : (12) susciter l’a-
mour d’une princesse; (13) trouver un trésor; dans le ms Amsterdam B.P.H. 114,
p. 101-108, les objectifs avoués sont beaucoup plus nombreux : vol, invisibili-
té, amour, s’attacher la considération d’un puissant, destruction et haine, etc.
117
P. A. Torijano, Solomon the esoteric king... cit., p. 238-243.
118
J.-P. Boudet, Les who’s who démonologiques... cit.
119
Amsterdam B.P.H. 114, p. 173 et suiv., avec passages apparentés p. 1-3 et
.
LA TRANSMISSION GROUPÉE DES TEXTES DE MAGIE «SALOMONIENNE» 221
p. 26-35. Liste des démons mentionnés : Lucifer (p. 174), Beelzebul (p. 175), Sa-
than (p. 176), quatre démons des points cardinaux : Oriens, Paymon, Amaymon
et Egyn (p. 177), Belial (p. 179), A[g]aros (p. 180), Barbarius, [B]uflas, Amon
(p. 181), Barbaros, [C]entu, Dathan, Botis, Grartim, Mursan, Abigar (p. 182), Bo-
ran, Wuperus, Malcifer, Boran, Cerboros, [A]lassiababas, Zopar (p. 183), Salmat,
Gacip, Sax, Asmoday, Byleth (p. 184), Batri (p. 185). Il faudrait aussi considérer
le cas du Liber perditionis anime et corporis ille présent dans la version longue du
Liber introductorius de Michel Scot (peut-être apparenté au Mors anime mention-
né à plusieurs reprises à partir du XIIIe siècle).
120
Cette liste, présente notamment dans le ms. de Londres, British Library,
Harley 5596, fol. 39va-41va, est éditée par McCown 1922, p. 78-82. On y retrouve
bien Asmodée, Oriens et Amaymon, mais pour le reste les concordances sont
beaucoup moins évidentes.
121
Pour une description de la version du De quatuor annulis présente dans le
ms Florence II.iii.214, cf. B. Grévin et J. Véronèse, Les «caractères» magiques...
cit., p. 328-330. S. Gentile et C. Gilly, Marsilio Ficino e il ritorno... cit., p. 228,
voient dans le mystérieux terme entunta ou eutenta apparaissant dans l’incipit
des versions de Florence (fol. 26v) et d’Amsterdam (p. 40) un dérivé du verbe grec
eutheneo qui signifierait bona et perfecta operatio.
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222 JULIEN VÉRONÈSE
J.-P. Boudet, Entre science et nigromance... cit., ch. III. Au cœur du rituel,
123
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LA TRANSMISSION GROUPÉE DES TEXTES DE MAGIE «SALOMONIENNE» 223
Julien VÉRONÈSE
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