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Résumé
Résumé
Introduction :
La respiration est l’une des fonctions vitales du corps humain qui doit se dérouler
normalement à travers le nez. Toutefois, elle peut être détournée vers la bouche en présence
d’une obstruction des voies aériennes, cela permet de compenser la diminution du débit aérien
nasal et permettre une respiration adéquate “de convention”. Ce type de respiration est dite «
buccal », connu dans la littérature anglaise par « Mouth breathing ou Open-mouth
Breathing ». La personne en cause est dite « respirateur buccal », « Mouth breather » en
anglais.
Matériels et méthodes :
Chez les enfants, ce type de respiration peut être installé très tôt. Dans cette optique
préventive, nous avons mené une étude épidémiologique sur un échantillon de 437 élèves pris
au hasard dans des écoles primaires de la région de Tiflet-Khemissat afin de déterminer la
prévalence de la ventilation buccale chez ces élèves. Ils sont âgés entre 6 et 13 ans.
Résultats :
Globalement, nous avons eu dans la présente étude 11.4% des enfants respirateurs buccaux.
La majorité de ces enfants ne souffrent pas de cette dysfonction, en effet 70.7% de ces enfants
respirent normalement à travers leurs nez. Un pourcentage plus ou moins important (17.8%)
était observé chez des enfants qui souffrent partiellement de cette anomalie et sont considérés
« des respirateurs mixte ».
Discussion :
Face à ce problème, il faut adopter une approche préventive et faire le diagnostic le plus
précocement possible vu l’impact néfaste que pourrait avoir cette pathologie sur la croissance
normale de la face et aussi sur la denture de l’enfant. Son traitement doit être
multidisciplinaire, impliquant très tôt des stratégies de prévention afin d’éviter les traitements
symptomatiques des malformations faciales.
Abstract
Introduction:
Breathing is one of the vital functions of the human body that must take place normally
through the nose. However, it can be diverted to the mouth in the presence of airway
obstruction, this makes it possible to compensate the decrease in nasal air flow and allow
adequate breathing. This type of breathing is called « Mouth breathing or Open-mouth
Breathing ». The person in question is called « Mouth breather »
The above-mentioned phenomenon can be installed quite early in children. In this preventive
approach, we conducted an epidemiological study on a sample of 437 randomly selected
students, aged between 6 and 13, from primary schools of Tiflet-Khemissat region to
determine the prevalence of mouth breathing among them.
Results:
Overall, in the present study, we had 11.4% of mouth breathers. The majority of these
children do not suffer from this dysfunction. Indeed, 70.7% of these children breathe
normally through their noses. A percentage of 17.8% was observed in children who partially
suffer from this anomaly and are considered "Partially mouth breathers".
Discussion:
Faced with this problem, we must adopt a preventive approach and make the diagnosis as
early as possible, given the negative impact that this pathology could have on the normal
growth of the face and the teeth of the child. Its treatment must be multidisciplinary, involving
early prevention strategies to avoid symptomatic treatment of facial malformations.
ملخص
مقدمة :
يعد التنفس وظيفة فيزيولوجية حيوية في الجسم البشري ،تتم عملية التنفس بشششكل طشبيعي عششبر النششف .فششي
بعض الحالتا تتم هذه العملية عبر الفم عوض النف في حالة وجود عائق في الشعب الهوائية .يسششمح هششذا
التحول في مسار التنفس بتعويض النقص الحاصل في صبيب الهواء المار عبر النف مما يؤدي إلى ظهور
التنفس الفموي.
الطفال يمكن أن يصابوا بهذا الخلل في التنفس في وقتا مبكر جدا .في هذا النهششج الوقششائي ،أجرينششا دراسششة
وبائية على عينة من 437تلميذاا تتراوح أعمششارهم بيششن 6و 13سششنة تششم اختيششارهم عشششوائيا ا فششي مششدارس
ابتدائية في منطقة تيفلتا-الخميساتا لتحديد مدى انتشار التنفس الفموي بين هؤلء التلميذ.
النتائج :
بشكل عام ،حصلنا في الدراسة الحالية على نسبة ٪11.4من الطفال يتنفسون عبر
الفم .غالبية الطفال الذين أجريت علهم الدراسة ل يعانون من هذا الخلل ،بالفعل
٪70.7من هؤلء الطفال يتنفسون بشكل طبيعي عبر النف .لحظنا كذلك وجود
نسبة ٪ 17.8من الطفال الذين يعانون جزئيا من هذا الخلل بحيث تتم عملية
التنفس لديهم بالتناوب عبر الفم والنف.
نقاش :
في مواجهة هذا المشكل ،يجب علينا اعتماد نهج وقائي والقيام بالتشخيص في أقرب وقت ممكن نظرا للثآار
الضارة التي يمكن أن يسببها هذا الخلل الوظيفي على النمو الطبيعي للوجه وأيضا على أسنان الطفل .يجججب
أن يكون العلجا متعدد التخصصات ،مما يعني اعتماد استراتيجيات الوقاية المبكججرة لتجنججب علجا أعججراض
تشوهات الوجه الناجمة عن هذا الخلل.
يجب أن يكون أطباء النف والذأن والحنجرة وأطبججاء الطفججال واختصاصججي طججب أسججنان الطفججال يقظيججن
لنمط تنفس الطفل ،لن أي تأخير في التشخيص والعلجا قد يؤدي إلى نمو غير طبيعي لسنان ووجه الطفل
Dédicaces
Dédicace
À
NOTRE MAÎTRE ET PRÉSIDENTE DU JURY DE THÈSE
Madame Salwa REGURAGUI
Professeur de l’enseignement supérieur en Orthopédie
Dento-Faciale
Vous nous avez toujours réservé un accueil chaleureux malgré vos
obligations professionnelles. Votre courtoisie, votre modestie et
votre sens de responsabilité font de vous un maître respecté et
estimé par toute une génération d’étudiants.
Veuillez trouver ici l’expression de notre respectueuse
considération et notre profonde admiration pour toutes vos
qualités scientifiques, professionnelles et humaines.
À
NOTRE MAÎTRE ET RAPPORTEUR DE THÈSE
Madame Nawal BOUYAHYAOUI
Professeur de l’enseignement supérieur en Orthopédie
Dento-Faciale
Vous n’avez pas hésité à me soutenir dès le départ et m’accorder
tout le temps et l’attention malgré votre nombreuses occupations.
Vos encouragements m’ont beaucoup édifié et votre encadrement
a toujours été pour moi une lumière dans mon chemin pour
concrétiser ce travail. Vous avez dirigé et accompagné de très
près, pas à pas, et avec beaucoup de patience, tout le processus
de réalisation de ce travail.
Je tiens à vous présenter toutes mes félicitations pour votre
nomination en tant que Doyen de la faculté de médecine dentaire
de Rabat.
Puisse ce travail répondre à vos attentes et être le témoignage de
notre profonde et vive gratitude.
À
NOTRE MAÎTRE ET JUGE DE THÈSE
Madame Wiam RERHRHAYE
Professeur de l’enseignement supérieur en Orthopédie
Dento-Faciale
Dans la préparation de ce travail, vous avez supervisé avec une
attention toute particulière la partie de l’étude épidémiologique.
J’aimerais simplement dire que vous m’a beaucoup donné, bien
loin au-delà de ce que je pouvais attendre. Je vous remercie
chaleureusement pour tout ce que j’ai pu apprendre auprès de
vous en matière de techniques d’analyse statistique.
Veillez trouver dans ce travail l’expression de ma très haute
considération et ma profonde gratitude
Remerciements
À
NOTRE MAÎTRE ET JUGE DE THÈSE
Monsieur Rachid FAWZI
Professeur de l’enseignement supérieur en Pédodontie
Prévention
La spontanéité avec laquelle vous avez accepté de juger ce travail
nous réjouit. Plus qu’un honneur, c’est une joie pour nous, de vous
compter parmi nos honorables juges et de pouvoir profiter de vos
compétences.
Nous vous prions, cher Maître, de bien vouloir trouver ici
l’expression de notre profond respect et d’accepter nos vifs
remerciements.
Tables des matières
Table des matières
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Table des matières
13
Table des matières
14
Table des matières
4.4.2.2. L’aspect télé radiographique des voies aériennes supérieures chez les
respirateurs buccaux...................................................................................................57
4.4.3. La tomodensitométrie..........................................................................................59
4.5. Les bilans oto-rhino-laryngologiques........................................................................60
4.5.1. Les tests cutanés d’allergie..................................................................................60
4.5.2. Les examens biologiques.....................................................................................60
5. TRAITEMENT : 61
5.1. Les thérapeutiques médicales.....................................................................................61
5.2. Les thérapeutiques chirurgicales................................................................................62
5.2.1. L’adénoïdectomie et l’amygdalectomie...............................................................62
5.2.2. La turbinectomie et la septoplastie......................................................................62
5.2.3. L’uvulopalatopharyngoplastie..............................................................................62
5.3. La rééducation fonctionnelle......................................................................................63
5.3.1. Les exercices de rééducation...............................................................................63
5.3.2. Les dispositifs de rééducation..............................................................................64
5.3.3. Le reconditionnement lingual..............................................................................64
5.4. Les thérapeutiques orthopédiques..............................................................................65
5.4.1. L’orthopédie fonctionnelle...................................................................................65
5.4.2. La disjonction maxillaire.....................................................................................66
5.4.3. L’orthèse d’avancée mandibulaire (OAM)..........................................................68
5.5. Les traitements chirurgicaux orthognatiques.............................................................68
DEUXIÈME PARTIE : ÉTUDE ÉPIDÉMIOLOGIQUE.........................................................71
Introduction.......................................................................................................................72
Déroulement de l’enquête..................................................................................................73
Matériels et méthodes........................................................................................................74
Les résultats descriptifs.....................................................................................................76
Les résultats analytiques...................................................................................................85
DISCUSSION........................................................................................................................................ 91
RECOMMANDATIONS.................................................................................................................... 98
CONCLUSION.................................................................................................................................... 101
BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................................. 103
LISTE DES FIGURES...................................................................................................................... 113
LISTE DES GRAPHIQUES............................................................................................................ 115
15
Table des matières
16
Introduction
Introduction
Introduction
La respiration humaine désigne le va-et-vient permanent de l’air renouvelé dans les voies
aériennes. C’est l’une des plus importants mécanismes de vie, dans le corps humain, la survie
de tout organisme dépend, directement ou indirectement, de l'approvisionnement en oxygène.
Le corps humain peut survivre beaucoup plus sans eau et nourriture que sans oxygène.
La ventilation buccale, par contre, prédispose l'enfant à une série de modifications notamment
une altération de la posture linguale (langue basse), mandibulaire (les lèvres s'entrouvrent,
supprimant ainsi des références proprioceptives nécessaires au positionnement de la
mandibule) et céphalique. Elle a des répercussions évidentes sur la santé générale de
l’individu, la fatigue et le sommeil (le syndrome d'apnée du sommeil en est un exemple).
Il apparait que différents professionnels s’intéressent au sujet que ce soit pour améliorer le
sommeil, l’occlusion dentaire ou limiter les risques de pathologies ORL chez l’enfant. C’est la
préoccupation de tous ceux qui traitent la santé de l'enfant : les ORLs, les pédiatres, les
orthodontistes et les pédodontistes.
Bien que les experts aient mis l'accent sur les différents aspects du problème, tous sont
d'accord que la ventilation buccale est nuisible à la santé. Ils ont considéré le problème sous
ses différents aspects avec l’accord que la littérature contient des opinions divers et parfois
contradictoires sur les causes de ce type de respiration et ses effets sur les différentes
structures de l’organisme.
Ils expliquent ces troubles par une réduction du calibre des voies aériennes supérieures liée à
diverses pathologies ou à des anomalies centrales des contrôles ventilatoires. La solution
proposée est plutôt chirurgicale à type d’amygdalectomie, adénoïdectomie, chirurgie maxillo-
faciale en cas de persistance des troubles.
Le traitement d’une pathologie quel que soit ses étiologies implique une intervention
pluridisciplinaire pour une prise en charge adéquate du patient. La ventilation buccale
représente une anomalie avec des multitudes conséquences morphologiques, physiologiques
18
Introduction
Le présent travail s’inscrit dans le cadre du projet de thèse de doctorat avec l’objectif de
chercher ce qui caractérise la ventilation buccale, de mesurer l’importance mais aussi l’impact
de ce phénomène chez les jeunes enfants.
Objectif principal :
Objectifs secondaires :
Déterminer ses causes et pouvoir faire une comparaison avec d’autres études
similaires menées dans d’autres régions.
Notre population cible est les enfants scolarisés de Tiflet-Khemissat, cette région compte plus
de 542 221 habitants et entre dans le domaine semi continental avec une moyenne des
températures oscillant entre 17 et 18 °C. Ce climat est représentatif et nous permettra donc de
faire une comparaison avec les autres études menées dans d’autres régions.
19
Introduction
Notre choix d’effectuer cette enquête auprès des élèves entre dans le cadre d’une optique
préventive qui nous permet de pouvoir intervenir auprès de ces enfants dès un jeune âge, la
prévention sera plus facile à ce niveau. Les enfants dépistés sont âgés entre 6 et 13ans car cet
âge est représentatif, mais également c’est un âge de transition entre les deux dentures
temporaires et permanentes.
Nous avons comme vison de reconnaître les signes de la ventilation buccale et être en mesure
de la diagnostiquer, pour cette raison nous suggérons les questions de recherche suivantes :
8. Y a-t-il un lien entre la ventilation buccale et les affections ORL et les altérations
faciales ?
Afin de répondre à ces questions, nous proposons les hypothèses suivantes qui constitueront
les pistes de recherche et les fiches de route méthodologiques que nous devrons suivre.
La ventilation buccale pourrait être caractérisée par des signes faciales significatifs
(exemples : cernes, petit nez, …)
Les affections ORL peuvent déclencher une ventilation buccale, une amygdalite par
exemple.
20
Première partie :
Revue
bibliographique
Chapitre 1 :
Généralités
Chapitre 1 : Généralités
Les renflements sont constitués de tissus mésenchymateux (qui donneront naissance aux
structures cartilagineuses, musculaires et osseuses) et d’un revêtement épiblastique.
Autour du stomodéum, qui sert comme un point de référence morphologique, cinq structures
appelées ‘ébauches faciales’ sont formées :
Un bourgeon fronto-nasal.
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Chapitre 1 : Généralités
Les placodes olfactives apparaissent sur la partie inférieure du bourgeon fronto-nasal vers la
fin de la quatrième semaine. [2][4]
Vers la cinquième semaine les placodes s’organisent autour des dépressions dites : cupules
olfactives. [4]
La langue commence à se développer à partir du 28ème jour lorsque le premier arc bronchial
produit trois bourgeons centraux : les ébauches linguales antérieures droite et gauche et le
tuberculum impar.
Le bourgeon nasal externe forme l’aile du nez et la fusion des deux bourgeons nasaux internes
forme la partie médiane de la lèvre supérieure, la partie médiane du maxillaire et tout le palais
primaire. [2]
Vers les sixièmes et septièmes semaines les fosses nasales sont bien formées. [2]
Au cours de la sixième semaine les processus palatins latéraux se soudent entre eux pour
former le palais secondaire, ce dernier fusionne avec le palais primaire et le septum établi par
les bourgeons nasaux internes, ce qui va créer le palais définitif.
24
Chapitre 1 : Généralités
Les joues et les parties latérales de la lèvre supérieure seront formées par les bourgeons
maxillaires supérieurs, tandis que les bourgeons maxillaires inférieurs (ou bourgeons
mandibulaires) donneront naissance à la mâchoire inférieure, à la lèvre inférieure et une partie
des joues. [2][4]
25
Chapitre 1 : Généralités
Elles sont deux, creusées dans le massif facial, elles se dirigent d’avant en arrière, leur orifice
antérieur est la narine, et elles sont en relation en arrière avec le pharynx par leurs deux
orifices appelés choanes. [9]
Les fosses nasales sont entourées par quatre parois : latérale, médiale, inférieure et supérieure.
La paroi latérale est formée par sept os qui sont articulés autour de l’os maxillaire supérieur.
Ces derniers sont unis en haut avec l’os lacrymal et l’os frontal, il existe un hiatus maxillaire
qui sera comblé par plusieurs os :
La face médiale ou nasale de l’os maxillaire porte à l’union de ses trois quarts
supérieurs et son quart inférieur, une lame horizontale ou processus palatin [10]
Dans la paroi latérale des fosses nasales, des os sont appelés cornets délimitent des
espaces appelés méats.
Deux cornets
Trois méats :
Le méat supérieur,
Le méat moyen,
26
Chapitre 1 : Généralités
Le septum nasal se trouve dans la partie médiane de la cavité nasale, sépare cette dernière en
deux moitiés droite et gauche. Il est composé de trois parties :
Si le septum nasal est dévié d’un côté ou de l’autre par rapport au plan sagittal médian, cela
peut causer une obstruction nasale. [10]
Elle sépare la cavité buccale de la cavité nasale, elle est constituée par le palais osseux dont
les deux tiers antérieurs sont formés par les processus palatins des os maxillaires unis sur la
ligne médiane en une crête nasale postérieur et une crête incisive antérieure.
Le tiers postérieur est formé par des lames horizontales des os palatins réunis sur la ligne
médiane en une crête nasale. [10]
Cette paroi est formée en avant, par la partie postérieure du nez avec l’os frontal et les os
nasaux ; sa partie moyenne est formée par la lame criblée de l’os éthmoïde traversée par les
filets des nerfs olfactifs ; en arrière par le corps de l’os sphénoïde recevant les ailes du vomer.
Cette partie moyenne est particulièrement fragile et sa fracture entraine une rhinorrhée.
Appelée aussi muqueuse pituitaire, elle tapisse les surfaces osseuses et cartilagineuses, et se
continue dans la saillie du nez, elle recouvre aussi la lame criblée de l’ethmoïde, et entre
également dans les sinus frontaux, maxillaires et sphénoïdal.
27
Chapitre 1 : Généralités
Ils sont deux situés en dessous des cavités orbitaires, et sont symétriques. En bas ils sont
séparés des racines de prémolaires et molaires par une lame extrêmement mince. [9] [10] et en
haut se trouve le plancher de l’orbite. C’est la partie haute de la paroi interne où se trouve
l’orifice de drainage dans la fosse nasale au niveau du méat moyen. [12]
Leur développement varie d’un sujet à un autre, et aussi chez le même sujet, d’un coté à
l’autre. Ils sont situés au-dessus du toit orbitaire [9].
Ils drainent par les canaux naso-frontaux au niveau de chaque méat moyen des fosses nasales.
[10]
28
Chapitre 1 : Généralités
Ils se situent en haut et en arrière des fosses nasales. Le toit du sinus sphénoïdal constitue la
selle turcique de la base du crane, emplacement de l’hypophyse.
L’hypophyse peut ainsi être opérée par voie nasale, en traversant le sinus sphénoïdal. [9] [10]
C’est la cavité de la face comprise entre le palais osseux et le plancher oral, fermée en avant
par les lèvres, latéralement par les joues et communiquant en arrière avec le pharynx par
l’isthme de gosier. [10]
C’est l’ensemble des parties molles qui forment les lèvres. Leurs extrémités fusionnées
constituent les commissures labiales.
29
Chapitre 1 : Généralités
Elle comprend d’une part les dents dont l’ensemble constitue la denture, disposées en arcade
et d’autre part, les éléments de soutien. [14]
C’est la paroi supérieure et une partie de la paroi postérieure de la cavité buccale, elle sépare
le pharynx en arrière et les fosses nasales en haut. Elle comprend deux parties : le palais
osseux ou voute palatine en avant, et le voile du palais ou palais mou en arrière.
La voute palatine est formée en avant par la face inférieure de l’apophyse palatine horizontale
des maxillaires, en arrière par la lame horizontale des palatins.
Le voile du palais est un diaphragme mobile dont le bord supérieur adhère au palais dur et le
bord libre se prolonge sur la ligne médiane par la luette et se rattache latéralement de chaque
côté au pharynx par deux plis qui sont les piliers antérieur et postérieur, entre lesquels est logé
l’amygdale palatine. [15]
2.2.4. La langue :
Sa musculature est sous forme de neuf muscles dont huit sont pairs et symétriques, tandis que
le muscle lingual supérieur est impair. La langue s’attache à l’os hyoïde, à la mandibule, à la
voute palatine, et l’apophyse styloïde par de nombreux muscles. [10] [12]
30
Chapitre 1 : Généralités
Figure 7: coupe frontale des muscles de la langue « anatomie humaine, descriptive, topographique et
fonctionnelle. Tome 1 ; tête et cou ». [17]
2.2.5. La région sublinguale :
Cette partie est impair et prend la position médiale en forme de fer à cheval, en haut elle est
délimitée par la langue et en bas par les muscles mylo-hyoïdiens qui la sépare de la région
sus-hyoïdien.
Dans cette région se trouve les glandes salivaires sublinguales et le canal excréteur de la
glande sous mandibulaire, tandis que des structures vasculaires et nerveuses importantes. [15]
C’est la partie communicante entre la cavité buccale et le pharynx, elle est de forme ovalaire a
grand axe vertical, c’est la limite postérieure de la cavité buccale.
2.3. Le pharynx :
Il met en communication la bouche et l’œsophage d’une part, les fosses nasales et le larynx
d’autre part.
Le rhinopharynx : il communique en avant avec les fosses nasales par les choanes. Il
présente sur ses faces latérales l’orifice de la trompe d’eustache qui le met en relation
avec l’oreille moyen.
L’hypo pharynx : c’est la partie laryngée qui en contact en avant avec le larynx et en
arrière avec les quatrièmes et cinquièmes vertèbres cervicales. [9]
La muqueuse du pharynx est de type respiratoire au niveau du cavum, par ailleurs de type
aéro-digestif.
Les glandes sont de type salivaire. Le tissu lymphoïde est particulièrement riche au niveau du
pharynx, des bourrelets tubaires, des amygdales pharyngées et palatines. [12]
31
Chapitre 1 : Généralités
2.4. Le larynx
2.4.1. L’emplacement :
Le larynx est situé au-dessous de l’oropharynx et devant l’hypo pharynx, à la partie supérieure
et médiane du cou, au-dessous de l’os hyoïde, au-dessus de la trachée qui présente sa
continuité.
2.4.2. La configuration :
Les cartilages aryténoïdes qui reposent sur le cartilage cricoïde et sont visible en
postérieur,
Le cartilage épi glottique ou épiglotte fixé entre les deux lames du cartilage thyroïde.
[9]
Figure 8 : schéma montrant l’anatomie du larynx (a) vue postérieure (b) vue latérale droite. [11]
32
Chapitre 1 : Généralités
Elles ont deux fonctions essentielles associées mais cependant distinctes : la fonction
respiratoire et la fonction sensorielle.
Son rôle est très important dans le filtrage et le conditionnement de l’air inspiré, aussi bien
elle participe au mécanisme de défense contre les agents infectieux respiratoires.
On peut classer ses fonctions en trois types ce qui peut expliquer ses propriétés physiologie :
La fonction ciliaire :
Le mouvement des cils déplace la couche du mucus qui est formé d’une double couche : une
couche superficielle de nature visqueuse qui va capter les particules inhalées et une couche
profonde fluide permettant que le mouvement ciliaire s’effectue sans freinage mécanique.
Le mucus présente une interface entre la muqueuse et l’air inspiré, il est le centre de tous les
échanges métaboliques.
La fonction vasomotrice :
33
Chapitre 1 : Généralités
Figure 9 : schéma montrant le circuit aérien dans les fosses nasales au cours de l’inspiration normale. [18]
La fonction de l’épithélium alvéolaire est de permettre les échanges gazeux, cette dernière est
conditionnée par l’humidification de l’air inspiré, la présence d’un film liquide est
indispensable à l’activité ciliaire.
L’une des fonctions les plus importantes des fosses nasales, c’est l’épuration de l’air inspiré
des différentes particules en suspension et cela afin de protéger les alvéoles pulmonaires.
Les particules filtrées vont former la couche de mucus où ils seront éliminés par deux
mécanismes :
34
Chapitre 1 : Généralités
Le passage de l’air dans les fosses nasales associé à l’application de la langue sur le palais et
les remparts alvéolo-dentaire participe au développement tridimensionnel des cavités
narinaires, nasosinusiennes et nasopharyngées.
Figure 10 : rôle expansif de la ventilation nasale lorsqu’elle est associée à une bonne position linguale
(coupe frontale). [18]
Cette fonction a un rôle dans la détermination de la forme et du système dentaire grâce aux
forces linguales transmises aux ligaments alvéolo-dentaires. [17]
35
Chapitre 1 : Généralités
3.2.2. La déglutition :
C’est le passage du bol alimentaire de la cavité buccale au pharynx grâce à des contractions
musculaires.
Il y’a deux types de déglutition : primaire ou infantile, c’est l’interposition de la langue entre
les deux arcades, secondaire par contact dentaire.
3.2.3. La respiration :
Une respiration normale est nasale, sans intervention des muscles oro-faciale. Au repos les
lèvres sont en contact. La langue et le palais mou sont aussi en contact cela permet l’isolation
des voies aériennes.
La ventilation buccale est due alors à l’impossibilité de respirer par le nez. [17]
3.2.4. La phonation :
Le bloc pneumo-trachéo-laryngé est responsable de la production d’un son formé par les
vibrations des cordes vocales. Le son ainsi produit est modifié au niveau du pavillon
pharyngo-buccal pour aboutir à la formation des signaux sonores susceptible de servir de base
à un système de communication. [17]
3.2.5. La mastication :
C’est le broiement des aliments afin de les préparer pour la déglutition. Elle fait participer
certains organes : les dents, les muscles, les articulations temporo-mandibulaires, les lèvres,
les joues, le palais et la langue. [17]
3.3. Le pharynx
3.3.1. La déglutition :
Dès que le bol alimentaire passe au pharynx, il progresse involontairement dans l’œsophage
sans pouvoir l’arrêter. [17]
3.3.2. La phonation :
Le son primaire laryngée se produit au cours du passage d’air expiré, puis mit en vibrations
par les cordes vocales pour lui donner son caractère vocalique ou consonantique. [17]
36
Chapitre 1 : Généralités
3.3.3. L’audition :
3.3.4. La respiration :
Chez un sujet sain, le pharynx reçoit l’air inspiré par le nez, réchauffé, humidifié, aseptisé.
En présence d’anomalie, l’air inspiré passe par la bouche au lieu de passer par les fosses
nasales, le pharynx sera donc chargé de remplir les fonctions dévolues aux fosses nasales. [17]
3.4. Le larynx
37
Chapitre
2 :Ventilation
buccale
Chapitre 2 : Ventilation buccale
1. Définition :
1.1. La respiration
La respiration humaine désigne le va-et-vient permanent de l’air renouvelé dans les voies
aériennes.
En physiologie, la respiration se définit comme : « l’ensemble des phénomènes qui
concourent à apporter aux cellules l’oxygène de l’air, dont elles ont besoin pour leur énergie,
et à rejeter le gaz carbonique qu’elles produisent » [19]
Un respirateur buccal habituel ignore souvent son habitude et peut même le nier. La
ventilation habituelle par la bouche est souvent effectuée uniquement la nuit (ventilation
nocturne par la bouche), le patient ne s'en rend pas compte. [20]
Dans les deux cas, un examen clinique soigneux et des tests fonctionnels sont nécessaires
pour déterminer si la ventilation buccale existe réellement, et si oui, dans quelle mesure. [20]
D’un point de vue fonctionnel, la ventilation buccale peut être totale ou partielle, continue ou
intermittente. Si les voies nasales sont complètement obstruées et ne peuvent pas transmettre
l'air, la ventilation doit être entièrement orale. [20]
Si les voies nasales ne sont que partiellement obstruées, la respiration nasale doit être
complétée par une ventilation buccale intermittente
Une narine peut être adéquate pour une respiration ordinaire et superficielle, mais elle est
généralement insuffisante pour une inspiration forcée pendant un exercice léger.
39
Chapitre 2 : Ventilation buccale
2. Etiologies :
La ventilation buccale a une étiologie multifactorielle qui peut varier d’une obstruction
anatomique (hypertrophie des amygdales palatines, déviation du septum nasal) à des
mauvaises habitudes orales qui peuvent déformer l’arcade dentaire et altérer l’harmonie
faciale selon leur durée, intensité et fréquence.
Quelle qu’elle soit la cause, les enfants qui respirent par la bouche peuvent développer de
multiples troubles morphologiques pendant la phase de croissance ce qui entraîne un
développement défavorable des complexes crânio et dento faciale. Toutefois, la relation entre
la ventilation buccale et le développement dentofacial est un sujet de controverse, plusieurs
auteurs ne considèrent pas l’obstruction nasale comme un facteur majeur d’un développement
cranio et dento facial anormal.
Les étiologies de la ventilation buccale peuvent être classés selon la localisation (nasale,
buccale) ou le type (obstructives, non obstructives) mais deux facteurs doivent être présents
pour que la ventilation buccale soit établie de façon permanente : une combinaison de
prédisposition anatomique (voies respiratoires étroites) et une obstruction nasale (amygdales
pharyngées élargies, muqueuse nasale engorgée, cloison nasale déviée). [20]
Les voies aériennes supérieures se composent de deux parties, les voies nasales et le
nasopharynx. Celles-ci se connectent avec les voies aériennes inférieures (arbre
trachéobronchique et les alvéoles terminales des poumons) par l'intermédiaire du larynx. Les
voies aériennes étroites sont plus facilement obstruées par les obstructions nasales que les
voies larges. [20]
L'obstruction à la respiration nasale peut provenir de diverses causes. Les plus communs sont
l'engorgement des cornets (l'hypertrophie des cornets) dans le passage nasal et l'élargissement
des masses lymphoïdes (L’hypertrophie des végétations adénoïdes) dans les voies
respiratoires pharyngiennes. [20]
40
Chapitre 2 : Ventilation buccale
A ces deux facteurs s’ajoute un troisième facteur qui peut entretenir ce problème
Facteur perpétuant :
Habitudes résiduelles : il est fréquemment constaté que la ventilation buccale persiste même
après enlèvement de l'obstruction nasale. Cela indique que ces personnes ne gardent la bouche
ouverte que par habitude. La ventilation buccale nocturne, en particulier, peut continuer même
après que les végétations obstructives aient été enlevées. [20]
L’habitude de dormir la tête rejetée en arrière est fréquente chez les respirateurs buccaux, ce
type de position de sommeil peut servir à perpétuer l’habitude de la bouche ouverte et une
classe II mandibulaire. [20]
L’obstruction nasale en est la cause, elle survient dans les premières années de la vie, elle peut
être due à des causes dysmorphiques et/ou dysfonctionnelles.
Les causes dysmorphiques de l’obstruction nasale sont dues à une anomalie des structures du
nez, et elles sont classées selon la localisation de l’obstruction, au niveau de l’auvent
narinaire, de l’auvent nasal ou des fosses nasales.
Les sténoses narinaires : souvent chez le nouveau-né prématuré et ventilé, suite à une
intubation endonasale. Elles peuvent être aussi les séquelles de fentes-alvéolo-
palatines.
Le collapsus narinaire : peut être statique ; petit nez pincé. Ou dynamique : Les ailes
du nez se collabent à l’inspiration, au reniflement brutal. Le collapsus narinaire est
généralement associé à un collapsus de la valve nasale.
Les obstructions situées au niveau de l’auvent nasal se résument à deux grandes causes très
fréquentes, le collapsus valvulaire et les déviations ou lyses septales antérieures, qui,
comportent le plus souvent une dislocation septale basse avec une luxation du cartilage de son
support osseux inférieur qui est lui-même plus au moins déformé.
41
Chapitre 2 : Ventilation buccale
Le collapsus valvulaire :
La valve nasale fait partie anatomiquement à l’auvent nasal (nez muqueux, fixe) mais dépend
physiologiquement de l’auvent narinaire (nez cutané, mobile). L’expansion maxillaire
améliore la respiration nasale en augmentant le calibre des fosses nasales et l’ouverture de la
valve nasale. [21]
Elles sont le résultat d’un traumatisme sur l’auvent nasal, soit dans la période périnatale, soit
dans l’enfance :
Période périnatale : les traumatismes survenus dans cette période sont les résultats
d’une compression de la face du fœtus in utéro ou lors de l’accouchement. Ces
déviations septales sont généralement méconnues et leurs impacts fonctionnels sont
négligés.
Ces déviations obstruent une fosse nasale et favorisent une ventilation orale.
Plus importantes que les précédentes, suite à un hématome ou un abcès localisé, le cartilage
sera lysé est remplacé par du tissu fibreux. La pointe du nez sera molle et afonctionnelle du
fait du manque du soutien. [21]
42
Chapitre 2 : Ventilation buccale
Les causes d’obstruction nasale peuvent siéger au niveau de l’orifice piriforme (sténose), des
fosses nasales proprement dites (anomalies septoturbinales, fosses nasales étroites) et des
choanes (imperforation choanale). L’obstruction nasale peut être due également à un corps
étranger négligé.
Elle est rare, c’est le résultat d’un épaississement osseux bilatéral au dépend des
prémaxillaire. Il existe des formes complexes caractérisées par une détresse respiratoire
néonatale qui provoque l’imperforation choanale bilatérale : séries d’apnée et de cyanose
cyclique qui disparaissent aux cris. Elle est souvent associée à une absence de frein de la lèvre
supérieure et une agénésie antérieure, qui donnera une naissance à une méga-incisive
supérieure médiane.
Les anomalies septales (déviations en regard de la valve nasale, déviation septale haute
ethmoïdale) sont des causes fréquentes totalement négligées.
L’hypertrophie turbinale intéresse à la fois les cornets inférieurs (rhinopathie) et les cornets
moyens. Toute inversion du cornet moyen est appelée (conchabullosa). [21]
43
Chapitre 2 : Ventilation buccale
Atrésie choanale :
L’atrésie postérieure des choanes est l’obstruction de la partie postérieure de l’orifice nasal,
elle est unie ou bilatérale.
L’atrésie choanale bilatérale est dépistée à la naissance car elle évoque une détresse
respiratoire, tandis que l’atrésie choanale unilatérale peut échapper au dépistage, reste
asymptomatique et peut se révélée fortuitement lors d’un examen d’une rhinopharyngite. [21]
Les rhinopharyngites : leurs causes est virale, l’infection comprend les voies aériennes
supérieures. C’est l’inflammation des végétations adénoïdes au niveau du rhinopharynx.
L’obstruction nasale,
Rhinorrhée,
Douleurs pharyngées,
L’examen clinique montre une inflammation nasale et pharyngée diffuse, une rhinorrhée
antérieure ou postérieure qui est séromuqueuse ou purulente. [24]
44
Chapitre 2 : Ventilation buccale
C’est une inflammation qui atteint la muqueuse nasale, ses signes cliniques sont une
rhinorrhée antérieure, un prurit et une obstruction nasale, le plus souvent bilatérale donc
invalidante.
45
Chapitre 2 : Ventilation buccale
Non inflammatoire : sa physiopathologie est mal connue, elle est per annuelle, non
allergique, est souvent avec absence de signes d’inflammation. [25]
L’hypertrophie adénoïde est la croissance anormale des végétations, et dans certains cas, cette
croissance est accentuée et peut provoquer un blocage complet du passage de l’air à travers
les voies respiratoires supérieures.
L'hypertrophie des végétations peut favoriser un blocage partiel du passage de l'air à travers
les narines et causer un grand inconfort pour le sujet lorsqu’il tente de respirer par le nez, à ce
moment-là le sujet commence à respirer par la bouche. Voici deux principales façons d'évaluer
la taille adénoïde :
Bien que la croissance anormale des végétations adénoïdes puisse causer des troubles
respiratoires au sommeil chez l’enfant, plusieurs obstacles anatomiques doivent également
être pris en considération. Les enfants avec augmentation des troubles respiratoires au
sommeil et qui présentent des symptômes de l'apnée du sommeil, semblent partager certaines
caractéristiques communes dans le plan vertical, comme un visage long, mandibules en
rétroposition, et des incompétences labiales.
Certaines caractéristiques de ces sujets ont pu être observées dans le plan transversal, comme
le rétrécissement maxillaire, ce qui se produit généralement en même temps que la dimension
transversale réduite des voies aériennes supérieures et une plus grande résistance nasale, ce
qui augmente par conséquent la ventilation buccale. [26]
46
Chapitre 2 : Ventilation buccale
47
Chapitre 2 : Ventilation buccale
Les corps étrangers hydrophiles retrouvés dans les fosses nasales se gonflent et empêchent
leur expulsion normale par mouchage, ce qui évoque une rhinorrhée fétide. Les corps
étrangers non organiques sont mieux tolérés par la muqueuse.
Les sécrétions nasales sont altérées lors d’une présence d’un corps étranger dans les fosses
nasales, elles deviennent opaques et colorées, par afflux de cellules dans les sécrétions, ceci
est responsable d’obstruction nasale. [28]
Les amygdales (palatines et pharyngées) font partie des étiologies anatomiques jouant un rôle
important dans le développement des dysfonctions. Leur hypertrophie peut causer une
obstruction des voies aériennes supérieures chez l’enfant. [29]
On parle de macroglossie lorsqu'il existe une dysharmonie entre le volume de la langue et son
habitacle.
On considère qu'il y a une macroglossie « vraie » lorsque le patient ne peut faire baisser sa
langue en dessous du plan de l'occlusion. Le volume peut aussi augmenter de façon
asymétrique notamment dans le cas de tumeur, entraînant alors une béance du côté concerné.
L'ankyloglossie peut empêcher la partie postérieure du dos de la langue de prendre appui sur
le voile du palais, ce qui compromet la fermeture physiologique de l'oropharynx nécessaire à
la respiration nasale. En conséquent, l'ankyloglossie joue un rôle dans le développement d'une
ventilation buccale. [30]
La brièveté du frein lingual engendre une position basse de la langue, qui provoque
l’ouverture permanente de la bouche, cela entraine une ventilation buccale [21]
En cas d'ankyloglossie par brièveté du frein, une freinectomie est nécessaire. [31]
48
Chapitre 2 : Ventilation buccale
3. Les conséquences :
L’influence de ce mode de respiration sur la croissance dento faciale et le développement
était, pendant des décennies, un sujet de débat et de controverse entre les experts.
Selon Moss’s theory of functional matrix, la respiration nasale permet une croissance et un
développement adéquates des complexes cranio et dento faciale. Cette théorie est basée sur le
principe qu’une activité respiratoire normale influence le développement des structures
crâniofaciales et favorise leur croissance et développement en interagissant adéquatement
avec la mastication, la déglutition et les autres composantes de la tête et du cou. [32]
L’installation de cette ventilation buccale se fait tôt entrainant une suite pathologique avec
étroitesse de la mâchoire supérieure (Palais étroit et profond) et des fosses nasales, langue
tombant en arrière (position basse de la langue) pour ouvrir le carrefour laryngé, extension de
la tête et du cou dans le même but (trouble de posture cervico-céphalique). Ces modifications
ont pour finalité de permettre à l’enfant de mieux respirer, d’éviter l’asphyxie quitte à faire
entrer l’air par la bouche. Ceci aura pour effet de majorer la ventilation buccale au détriment
de la respiration nasale et d’entretenir ce cercle vicieux.
Les conséquences de la ventilation buccale sont majeures, et touchent à la fois l’état général,
la posture, et la fonction.
Le mécanisme des apnées est lié à l’obstruction plus ou moins complète des voies aériennes
supérieures de l’espace pharyngé chez les enfants apnéiques par rapport à des enfants sain, ce
qui a pu être montré à la fois à l’éveil [33], après sédation [34] et paralysie. [35]
Le SAOS concerne 1 à 4 % des enfants [36] et entraine des perturbations importantes dans
l’organisme avec une altération des échanges gazeux des micros éveils fréquents. Il est
associé à deux nombreuses complications :
49
Chapitre 2 : Ventilation buccale
L’apnée de sommeil a un impact aussi sur le plan métabolique. Des études ont montré
que ce syndrome est un facteur de risque d’apparition de l’intolérance au glucose et de
résistance à l’insuline, premiers signes de diabète non insulinodépendant. [39]
Hypertension pulmonaire
La Posture céphalique
Cette posture céphalique est une position adaptée à la fonction respiratoire, autrement dit,
l’extension de la tête facilite le passage de l’air à travers la bouche, mais aura des
conséquences négatives sur la position des incisives suite à la pression des lèvres, donnera
également un maxillaire étroit, et une béance antérieure du fait de la position basse de la
langue.
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Chapitre 2 : Ventilation buccale
Il a été démontré que le mode de respiration a un véritable impact sur la forme du visage, bien
que le fait de respirer par la bouche aboutisse à la formation d’un visage adénoïde, et cela
suite à la présence de grandes végétations adénoïdes.
Le faciès adénoïde est caractérisé par une incompétence labiale, une arcade dentaire
supérieure étroite, une incisive mandibulaire rétro inclinée, une hauteur faciale antérieure
augmentée, un angle mandibulaire raide, et une rétrognathie mandibulaire en comparaison
avec des visages de santé contrôlée.
Il y’a un rapport direct entre les fosses nasales et l’orbite, puisque la cavité orbitaire et les
paupières se drainent en partie par la paroi latérale des fosses nasales.
Les veines de l’orbite, à travers les veines ethmoïdales, le plexus du canal lacrymo-nasal, les
veines palpébrales et angulaires (qui se caractérisent par la réversibilité du courant sanguin),
se drainent également dans les plexus veineux sphéno-palatins des fosses nasales. Toute
obstruction nasale avec congestion muqueuse évoquera inéluctablement sur la région orbito-
palpébrale.
Le regard est aussi modifié chez un respirateur buccal, suite aux modifications de la forme de
la fente palpébrale qui dépendent du masque facial et du cadre orbitaire, ceci se traduit par un
51
Chapitre 2 : Ventilation buccale
regard scléral « œil rond », une obliquité antimongoloïde de la fente palpébrale « œil triste »
ou l’association des deux.
L’obliquité anti mongoloïde de la fente palpébrale « œil rond » est la conséquence d’un
abaissement orbito-malaire par hypoplasie maxillo-malaire liée à la fois à un défaut
d’expansion naso-maxillaire et un étirement du masque facial.
Le passage de l’air à travers les fosses nasales lors de la respiration normale (nasale) favorise
le développement normal des structures ostéo membraneuses de l’étage supérieur du massif
facial. L’hypoplasie nasosinusienne retentit sur le complexe palato dentaire et, par différents
mécanismes (ventilation orale, posture linguale…), sur l’étage inférieur de la face.
52
Chapitre 2 : Ventilation buccale
Les modifications peuvent toucher les trois dimensions vertical, transversal et sagittal selon
les prédispositions crânio-faciales, l’existence de malformations squelettiques, les praxies
d’adaptation linguales et labiales et les postures d’adaptation. [21]
Excès verticaux :
L’obstruction nasale se traduit principalement par l’excès vertical antérieur. Cette « face
longue » est la plus souvent associée à une malocclusion « classe 2 » ou « classe 3 » et à une
béance antérieure par interposition linguale ou digitale. En cas de béance chez le jeune enfant
suceur de pouce, il ne faut pas attribuer exclusivement la béance à l’interposition digitale. En
effet le suceur de pouce a souvent un « nez bouché » méconnu, mais remarquable à son regard
particulier « œil triste et rond ».
De même en cas de brièveté du frein lingual, il ne faut pas ignorer une obstruction nasale
associée.
En cas d’hypotonie musculaire constitutionnelle avec une mandibule basse permanente, toutes
les conditions seront alors réunies pour créer une croissance verticale excessive. [21]
Insuffisances verticales :
Une diminution de l’étage inférieur de la face avec supraclusie incisive peut s’observer par
défaut croissance ou ingression molaire, et ceci est remarqué chez les enfants présentant une
parafonction par crispation des mâchoires ou par bruxomanie.
53
Chapitre 2 : Ventilation buccale
Il existe plusieurs formes anatomiques, de différentes sévérités, qui peuvent toucher un seul
côté bien qu’elles peuvent considérer les deux cotés et ceci en fonction de l’étroitesse nasale
et de l’adaptation occlusale mandibulaire :
Une étroitesse minime unilatérale évoquera une simple différence d’inclinaison des procès
alvéolaire, vertical du côté mal ventilé, inclinée en vestibuloversion du côté bien ventilé.
Une étroitesse modérée unilatérale donnera un bout à bout dentaire transversal, ceci entrainera
une latérodéviation fonctionnelle mandibulaire aboutissant à une véritable asymétrie
mandibulaire avec croissance adaptive condylienne.
Une étroitesse unilatérale sévère entraine une occlusion croisée homolatérale des secteurs
latéraux avec latéromandibulie.
Une étroitesse bilatérale modérée est souvent masquée par la linguoversion alvéolodentaire
compensatrice des secteurs latéraux mandibulaires. Elle peut aussi aboutir à une occlusion
transversale inversée, symétrique et stable.
Une étroitesse bilatérale sévère est souvent caractérisée par une occlusion croisée transversale
bilatérale et d’une classe 3 dentaire d’angle symétrique. [21]
54
Chapitre 2 : Ventilation buccale
L’obstruction nasale peut concerner toutes les classes Angle, sachant que la fonction et le
comportement des muscles linguaux et masticateurs ont un impact sur l’apparition des
malocclusions.
La classe 1 d’angle, molaire et non canine, est retrouvée chez le respirateur buccal qui affecte
alors un faciès birétrusif par rétroalvéolie incisive supérieure et inférieure.
La pseudo classe I est une malocclusion associant rotation mésiopalatine des premières
molaires supérieures et encombrement incisif inférieur. C’est plutôt une classe 2 dentaire
masquée.
Il existe souvent une asymétrie squelettique ou dentaire qui résulte une classe 1 d’un côté et
classe 2 de l’autre côté, ceci est causé par la ventilation anormale, la posture pathologique,
etc.
La classe II d’angle présente aussi une fréquence élevée, suite à la grande pollution qui rend la
muqueuse nasale sensible à la rhinopathie, la diminution de l’allaitement au sein.
La présence d’une béance dans ce cas est difficilement traitée, et reste récidivante si la cause
de l’obstruction nasale n’est pas corrigée.
La ventilation buccale a un impact sur l’arcade dentaire maxillaire, elle entraine des
modifications dentaires directes.
Les modifications peuvent toucher à la fois la denture temporaire et permanente, elles sont
classées selon le secteur dentaire incisivo-canin ou prémolaire-molaire.
55
Chapitre 2 : Ventilation buccale
A l’état normal, on peut observer en denture temporaire les diastèmes, mais en présence d’une
obstruction nasale les espaces inter-dentaires normaux disparaissent, même dans les états les
plus sévères on peut assister à un chevauchement dentaire.
En denture permanente, la position d’une langue basse, une tension des muscles
buccinateurs favorisent la verticalisation des secteurs prémolaire-molaires. Les dents de
sagesse ne font pas leurs éruption normale (vestibulo-version) ou restent incluses, ceci est un
signe d’une obstruction nasale chronique. [21]
Tout décalage du point inter incisif mandibulaire doit nous emmener au dépistage d’une
anomalie maxillaire préexistante. En effet l’asymétrie est le symptôme majeur des
malocclusions d’origine ventilatoire.
56
Chapitre 2 : Ventilation buccale
Le complexe pharyngo-laryngé a un rôle très pertinent et essentiel dans le maintien des flux
aériens et alimentaires. Si l’un des flux est perturbé le deuxième sera inévitablement touché.
Les troubles de la déglutition sont diverses, plus ou moins évidentes. Ce sont des fausses
routes asphyxiques ou plus chroniques entrainant des surinfections broncho-pulmonaires.
Une manducation normale donnera un squelette harmonieux, et augmente les dimensions des
pièces squelettiques puis développe l’exopériface. Tandis que chez un respirateur buccal cette
fonction est altérée, et on remarque chez ces enfants une mimique moins développée.
La présence d’une voix nasonnée est le principal symptôme d’une altération de l’élocution, et
ceci à cause d’une position linguale basse et de l’obstruction nasale. [46]
Les sujets respirateurs buccaux, présentent une bouche sèche, cela est dû à une sécheresse de
la salive. Cette sécheresse buccale engendre chez ces patients une prédisposition plus
augmentée aux complications dentaires.
Le rôle de la salive est très important dans le maintien de la santé bucco-dentaire et bucco-
pharyngée, elle assure des fonctions dans la cavité buccale et également au milieu gastro-
intestinal. Elle participe à la lubrification du bol alimentaire, au nettoyage de la bouche, à la
prononciation, et à la digestion. Lors d’une diminution de taux de la salive dans la bouche, on
assiste à l’apparition des troubles oraux et extra-oraux. Les respirateurs buccaux se plaignent
souvent de brulures orales, de douleur et de l’altération du gout, de ce fait la sécheresse
buccale provoque le besoin fréquent de boire de l’eau. [47]
57
Chapitre 2 : Ventilation buccale
4. Diagnostic :
Le diagnostic d’une ventilation buccale est très important, vu son impact sur l’état général de
l’enfant ainsi que sur son développement crânio-facial. Son dépistage précoce facilite sa prise
en charge et son traitement.
4.1. L’anamnèse
L’anamnèse repose précisément sur l’interrogatoire mené par l’examinateur, son rôle est la
confirmation de la vraie existence d’une difficulté à respirer par le nez.
Dans un premier temps, il faut préciser les antécédents chirurgicaux du patient ou traumatisme
(adénoidectomies, amygdalectomies), allergies (asthme…), exposition aux matières allergènes
(animaux, tapis…), les pathologies fréquentes (les angines…). [49]
L’interrogatoire doit aussi rechercher les habitudes du respirateur buccal, qui peuvent être :
nocturnes (ronchopathie, polyurie, le besoin de s’hydrater) et diurnes (troubles de
concentration, somnolence, céphalées…)
Il existe d’autres symptômes tels que la sécheresse buccale surtout au réveil et les troubles
orthopédiques et vertébraux. [50]
58
Chapitre 2 : Ventilation buccale
L’examen général doit identifier la posture de l’enfant, tout en recherchant l’existence d’une
courbure lombaire accentuée de concavité antérieure. Il faut chercher aussi d’autres signes tels
que le surpoids…
De face
De profil
La forme la plus fréquente est la rotation postérieure de BJORK, avec une ouverture de
l’angle goniaque, une mandibule basse, une distance cervico-mentonnière réduite.
Dans le sens vertical l’hyper divergence est le schéma le plus fréquent. [52]
L’existence des végétations adénoïdes et amygdales palatine de grand volume peut être à
l’origine d’une obstruction respiratoire.
Une langue basse, ne donnera pas une croissance palatine normale, mais plutôt un palais étroit
et profond : un palais ogival.
59
Chapitre 2 : Ventilation buccale
Une béance inter-incisive définit par un défaut de recouvrement des incisives inférieures par
les incisives supérieures.
Appelé aussi test de GUDIN, basé sur la notion de compensation, il consiste à pincer les
narines de l’enfant.
Chez un enfant normal on observe effectivement une dilatation compensatrice des narines, par
contre chez un respirateur buccal les narines restent fermées du fait de l’hypotonie des
muscles dilatateurs des narines. [54]
Appelé aussi test de GLATZEL, il consiste à placer un miroir devant chaque narine, et voir
s’il y a une buée formée sur le miroir, ceci est signe d’une respiration nasale normale.
Dans le cas contraire, où le miroir reste refroidi cela indique qu’il y a une obstruction nasale.
[55]
Il consiste à demander au patient de respirer seulement par son nez 10 à 15 cycles (sans ouvrir
la bouche), tout en surveillant le pouls du patient.si le pouls est inchangé mais le patient
trouve des difficultés à respirer et ouvre sa bouche cela confirme l’existence d’une ventilation
buccale. [54]
4.3.4. L’aérophonoscope
L’aérophonoscope est un appareil facile à utiliser, permet d’identifier d’une façon précise les
troubles respiratoires.
Il est constitué par une sonde comprenant des capteurs thermiques qui enregistrent les flux
d’air nasaux ainsi qu’un microphone mesurant l’onde vocale.
60
Chapitre 2 : Ventilation buccale
Grace à cet appareil on peut mettre en évidence une insuffisance vélaire ainsi qu’un défaut de
perméabilité nasale. [56] [57]
4.4.1. L’orthopantomogramme
Appelé aussi panoramique dentaire, indispensable pour détecter un retard d’éruption, évaluer
la forme des sinus maxillaire, diagnostiquer la présence des inclusions et agénésies dentaires.
[51]
4.4.2. La téléradiographie
La téléradiographie est très importante dans le diagnostic d’une ventilation buccale, car elle
met en évidence non seulement les voies aériennes supérieures et les tissus mous, mais aussi
tout le squelette de la face, du crane (voute et base) et du rachis cervical.
On peut observer ces mêmes signes en absence d’une ventilation buccale chez les sujets
classe 2 et classe 3. [58]
4.4.2.2. L’aspect télé radiographique des voies aériennes supérieures chez les
respirateurs buccaux
Dans les classes 2, on note la présence d’une morphologie différente des voies aériennes
supérieures, on remarque que la partie supérieure est plus développée que la partie inférieure
(en regard de l’os hyoïde).
61
Chapitre 2 : Ventilation buccale
Inocclusion labiale.
Ces signes sont particulièrement clairs dans les cas de classes II.
Dans les classes III, la lumière pharyngée étant normalement élargie en arrière du massif
lingual ne présente pas l’aspect « en entonnoir », classique dans les classes2.
Les travées osseuses des régions naso-prémaxillaire et tubérositaire sont peu visible.
Ces signes s’observent également dans les classes 2 et classes 3 d’angle. [58]
62
Chapitre 2 : Ventilation buccale
Les signes occipitaux-rachidiens : pour assurer une ventilation buccale facile, l’enfant
a tendance à adopter deux postures rachidiennes
-reculer la partie inférieure de son rachis cervical qui devient ainsi oblique en bas et en arrière
cela donnera un pharynx élargi, avec un angle sphénoïdal assez ouvert ce qui détermine une
classe 2.
-avancer tout le massif lingual et la mandibule, ce qui donnera une classe 3, avec fermeture de
l’angle sphénoïdal.
La téléradiographie de face
Une réduction des dimensions transversales des orifices pyriformes, des fosses nasales
et la voute palatine.
4.4.3. La tomodensitométrie
La tomodensitométrie, appelée aussi scanner, est une technique d’imagerie radiologique qui
permet d’étudier tout l’ensemble rhino-sinusien, de mettre en évidence les différentes formes
anatomiques.
Son rôle est très important dans l’identification de pathologies tumorales, il est indiqué lors
d’une chirurgie en cas de pathologies inflammatoire ou infectieuses. [60]
63
Chapitre 2 : Ventilation buccale
Une otoscopie s’impose afin de confirmer une éventuelle otite séromuquesue témoin
d’un dysfonctionnement tubaire parfois associé à l’obstruction nasale. [62]
C’est une technique très utilisée consiste à introduire un corps allergène à l’aide d’une
lancette, indolore et spécifique. La positivité de ces tests se traduit par une sensibilisation.
[64]
Si les tests cutanés sont en discordance avec les symptômes, un test d’analyse du sang peut
être demandé par le médecin.
Le test le plus souvent utilisé est celui du dosage des immunoglobulines E sériques
spécifiques, il permet de déterminer l’allergène causal des symptômes. [64] [65]
64
Chapitre 2 : Ventilation buccale
5. Traitement :
La bonne hygiène des fosses nasale : rinçage à l’aide du sérum physiologique, gouttes
antiseptiques et application des corticoïdes locaux.
L’ablation des végétations adénoïdes hypertrophiées chez les respirateurs buccaux n’est pas
toujours indispensable. Elle sera toujours précédée par un traitement physiologique pour
muscler le voile du palais. [58]
65
Chapitre 2 : Ventilation buccale
Ces deux traitements sont indiqués pour l’élimination du tissu lymphoïde inflammatoire site
d’infections répétitive, et aussi pour l’élimination de tout obstacle.
L’amygdalectomie :
Consiste à l’ablation des amygdales palatines, ceci permet à l’oropharynx d’assurer un recul
lingual. L’amygdalectomie ne présente aucune contre-indication absolue, mais des contre-
indications relatives sont présentent tels que les troubles de coagulation.
L’adénoïdectomie :
La turbinectomie : consiste à une ablation partielle des cornets inferieurs et ou moyens en cas
de l’obstruction nasale chronique, quand les cornets sont hypertrophiés.
5.2.3. L’uvulopalatopharyngoplastie
Cette intervention vise à élargir l'oropharynx, elle consiste en une amygdalectomie associée à
une résection des piliers postérieurs de l'amygdale, du bord libre du voile, d'une partie de la
luette ainsi que d'une partie de certains muscles de la paroi postérieure du pharynx.
66
Chapitre 2 : Ventilation buccale
Elle est indiquée en cas de ronchopathie simple mais aussi dans les apnées obstructives. [72]
Après avoir entamé la première phase de traitement, l’enfant ne retrouve pas toujours une
respiration normale (nasale). Une rééducation fonctionnelle s’impose pour lui faire apprendre
une respiration nasale exclusive ainsi que d’une fonction linguale correcte est souvent
nécessaire.
Musculature nasale
-Le transverse du nez est sollicité par une inspiration en forçant le nez.
-L’enfant respire par le nez en soulevant les sourcils pour contracter le frontal et le
pyramidal.
-L’enfant contracte activement les narines, s’il n’y arrive pas, le dilatateur des narines
est simulé par un angle ou une plume.
L’enfant souffle doucement avec le nez sur une bougie de manière à faire vaciller la
flamme puis essayer de l’éteindre.
67
Chapitre 2 : Ventilation buccale
Musculature labiale
Ça consiste à faire travailler l’orbiculaire des lèvres en serrant les lèvres sur une pièce de
monnaie ou une cuillère, cela améliore l’occlusion labiale.
Respiration thoraco-abdominales
Cette thérapeutique consiste à des séries d’exercices pratiqués chaque jour pendant 15
minutes, c’est une éducation consciente de la respiration.
Debout, contre le mur, bouche fermée, monter les épaules pendant l’inspiration, puis
les descendre pendant l’expiration.
Exercice d’élongation contre l’arête d’une porte, lever les talons et les bras très haut
tout en respirant par le nez, bouche fermée. [73] [74]
L’écran vestibulaire
La bande adhésive
C’est une bande leucoplaste collée sur les lèvres chaque soir, il est possible d’y faire une fente
au centre permettant le passage de l’air, cette fente étant réduite progressivement. [73] [74]
Le but de cette méthode est de faire ressentir à l’enfant les différentes zones du palais, on lui
demande alors de placer la pointe de sa langue sur la zone bosselée située derrière les
incisives.
Cet appareil a pour but de rééduquer la langue en l’habituant à rester derrière les dents et au
contact du palais
68
Chapitre 2 : Ventilation buccale
Elle est constituée par les éléments suivants : une ouverture sélective antérieure constituant
une cible tactile pour la langue, un toboggan antérieur privant la langue d’être en contact avec
les lèvres, la paroi latérale empêche la langue de contacter les joues.
Ceci permet à la langue de retrouver sa posture normale dans la cavité buccale. [74]
La perle de TUCAT :
Cet appareil est formé par une plaque palatine qui sert d’ancrage ou bagues ajustées sur les
molaires, au milieu une perle est positionnée, l’enfant fait tourner cette dernière avec la
langue, pour quelle reste en position haute. [73] [74]
Le rôle de l’orthodontiste est de guider une croissance normale de tous les organes intervenant
dans la respiration.
Des différents appareils sont envisagés, et seront utilisés pour retrouver une respiration
normale (nasale), leur rôle :
69
Chapitre 2 : Ventilation buccale
Le monobloc de MACARY :
C’est un monobloc en aluminium auquel est accrochés deux anneaux élastiques. Une traction
unilatérale oblige le patient à serrer fortement les mâchoires sur l’appareil ce qui favorise une
myothérapie de la cage thoracique ainsi qu’une expansion de l’étage maxillaire sous l’effet de
la traction. [76]
Indiqué pour les respirateurs buccaux, il a pour but l’expansion du maxillaire, c’est un
monobloc de résine.
Le bionator de BALTERS :
Cet appareil agit aussi sur la posture linguale, c’est un monobloc en résine adapté à la denture
du sujet. Il guide la mandibule à avancer et corriger la posture linguale.
Il contient des écrans latéraux permettent d’écarter la musculature jugale pour assurer un bon
positionnement des arcades dans le sens transversal. [75]
Principe
Il y’a une relation entre la ventilation buccale et la morphologie du palais, ce dernier est alors
de forme ogivale.
La disjonction maxillaire rapide est un traitement orthopédique qui cherche à disjoindre les
sutures intermaxillaire et inter palatine médianes, encore fibreuses chez l’enfant, pour
rattraper un déficit de stimulation suturale. [77] [78]
70
Chapitre 2 : Ventilation buccale
Technique
Le disjoncteur est un appareil individualisé, préparé au laboratoire sur des modèles d’étude,
ensuite l’appareil est scellé par l’orthodontiste sur les molaires supérieures du patient.
L’appareil contient des bagues ou gouttières pour assurer l’ancrage, et d’un vérin médian qui
sont reliés par des bras rigides. Le patient active quotidiennement le disjoncteur à l’aide d’une
clé, d’un quart à un demi-millimètre, pendant quinze (15) jours à trois semaines.
Le patient ressent au début une gêne due à l’encombrement de l’appareil, puis une tension
causée par l’activation quotidienne.
L’expansion est observée par l’ouverture d’un large espace (diastème) entre les incisives
supérieures, après l’obtention de l’expansion souhaitée, le vérin est bloqué, en attendant
l’ossification spontanée de la suture disjointe, qui est stabilisée après trois à six mois. Le
diastème médian se ferme spontanément au cours de cette phase de contention. [79]
Le disjoncteur est ensuite remplacé par un quadhélix amovible. Cet appareil démontable
utilisé dans un but de contenir l’expansion obtenue, et aussi de contrôler :
Après trois à quatre mois le quadhélix est déposé, les bagues sont laissées en place, une
gouttière souple est mise en place. Cette dernière est portée la nuit afin de contrôler la langue
et la ventilation à la manière d’une enveloppe linguale nocturne.
La respiration nasale (normale) vient prendre place, c’est la fin de la première phase
orthopédique. [80]
71
Chapitre 2 : Ventilation buccale
Principe
Ces orthèses sont indiquées pour les enfants qui présentent une classe 2 squelettique, ceci est
un décalage entre les deux maxillaires, on remarque la position reculée de la mandibule par
rapport au maxillaire, ces orthèses ont pour but de corriger ce décalage, elles avancent les
insertions de la langue et normalisent les rapports dentaires. [79]
Technique
Il peut être constitué d’une seule pièce, ou monobloc, ou de deux pièces reliées par un
système de propulsion mandibulaire. [81]
L’indication de la chirurgie est posée lorsque le traitement orthopédique n’est pas satisfaisant,
aussi lorsque les rapports squelettiques faciaux n’ont pas pu être normalisés pendant la
poussée de croissance juvénile et qu’ils s’associent durablement à une malocclusion.
Avant la chirurgie, il faut poser un traitement orthodontique qui aura un double rôle de régler
les problèmes intra-arcades et de corriger les rapports inter-arcades. [82]
72
Chapitre 2 : Ventilation buccale
La chirurgie de contour
C’est une chirurgie qui a deux grands rôles, esthétique et/ou soulagement musculaire, c’est
une chirurgie de projection, de réduction ou de recentrage.
Après sa réalisation, l’esthétique est améliorée, et toute béance peut se fermer complètement
suite au relâchement des tensions musculaires. [82]
La chirurgie du maxillaire supérieur s’impose lorsqu’on est face à une classe 3, le maxillaire
est de petite taille et en retrait par rapport à une mandibule correctement placée.
La chirurgie mandibulaire
Une génioplastie d’harmonisation est très souvent nécessaire pour amplifier ce mouvement
mandibulaire ou au contraire l’atténuer.
Dans une vue de profil, l’avancée mandibulaire rend le visage moins convexe et atténue de ce
fait l’importance de la pyramide nasale. Toute la partie inférieure de la face est plus en
harmonie avec le visage donnant un air plus mature. Le sourire devient plus exposé lors d’une
avancée mandibulaire, s’accompagnent d’une augmentation significative de l’étage inférieur
de la face. [82]
73
Chapitre 2 : Ventilation buccale
Cette option thérapeutique est obligatoire dans le cas d’un articulé oblique où il est nécessaire
d’horizontaliser les arcades dentaires maxillaires et mandibulaire.
Pour avancer le menton, et le faire abaisser, une génioplastie s’impose, ceci pour équilibrer la
face. On remarque l’élargissement du sens transversal au niveau des angles mandibulaires.
[82]
74
Deuxième partie :
Étude
épidémiologique
Deuxième partie : Etude épidémiologique
Introduction
La ventilation buccale est une habitude, trop courante chez les enfants, généralement causée
par une obstruction nasale chronique et qui persiste probablement, même après l'élimination
de la cause dans de nombreux cas, tout au long de la vie du sujet atteint. Ce dernier aspect du
problème semble être parfois négligé ou sous-évalué, et selon de nombreux experts, conduit à
un retard de croissance des maxillaires et d'autres os associés, en raison de l'absence de
fonction du nez.
Ce qui est certain, c'est que la malformation et les anomalies dentaires au niveau de l’arcade
maxillaire sont fréquemment associées à cette pathologie, et des irrégularités apparaissent
concomitamment dans l'arcade mandibulaire. En plus de cela, la muqueuse buccale est
généralement dans un état malsain.
C’est une pathologie qui a une étiologie multifactorielle, étant d’origine nasale ou buccale.
Dès notre première rencontre avec le professeur Mme Nawal BOUYAHYAOUI, nous avons
tracé comme objectif la détermination de la prévalence de ce type de ventilation dans la
région de Tiflet-Khemissat. Le choix de ce sujet est justifié par la rareté des études de
prévalence sur cette pathologie, et vu sa grande importance, son influence sur la dentition et
sur la croissance normale du visage.
Etablir une association entre les affections ORL et la ventilation buccale (pathologie
de la gorge, toux, allergie).
76
Deuxième partie : Etude épidémiologique
Déroulement de l’enquête
Période de l’enquête :
Cadre de l’enquête :
Vu les procédures lentes pour obtenir les autorisations pour l’accès aux écoles primaires, nous
avons pu obtenir seulement l’accord des directeurs des écoles primaires publiques suivantes :
77
Deuxième partie : Etude épidémiologique
D’autres écoles ont été choisies pour élargir l’échantillon mais nous n’avons pas reçu une
réponse des directeurs de ces écoles.
Nous avons choisi d’inclure dans l’enquête les enfants âgés de 6 ans à 13 ans et dont les
parents ont donné leur consentement éclairé.
Les élèves qui n’appartiennent pas à cette tranche d’âge ou les élèves enrhumés lors de
l’entretien sont exclues.
Mode de travail :
Nous avons mené cette enquête en se déplaçant vers les écoles concernées selon le planning
précités, les entretiens ont été faites en arabe et d’une manière directe. Le questionnaire était
anonyme comprenant deux parties : l’anamnèse et l’examen clinique. Les données ont été
inspirées de la partie théorique de ce travail.
L’examen clinique s’effectuait dans un local lumineux à l’aide d’un miroir. Après chaque examen, des
conseils de préventions sont adressés aux enfants selon leurs cas.
La fiche clinique
Avant le passage à l’étude, une lettre d’information avait été remise aux parents par
l’intermédiaire des enfants. Cette lettre était accompagnée de la fiche technique (voir annexes)
et le consentement éclairé signé de la part de l’investigateur principal, et qui doit être signé
par les parents ou les tuteurs. Des données concernant les caractéristiques socio-
démographiques ont également été recueillies auprès des responsables des établissements
scolaires sélectionnés.
Matériels et méthodes
Le type d’étude :
Il s’agit d’une étude transversale à visée descriptive et analytique générant des données de
prévalence en analysant la présence d’un problème de santé (la ventilation buccale) dans une
population à un instant donné.
L’échantillon global contient 437 élèves des écoles primaires de la région de Tiflet-Khemissat
dont les parents ont donné leur consentement éclairé. Ils sont âgés de 6 à 13 ans.
78
Deuxième partie : Etude épidémiologique
Afin de collecter les informations nécessaires pour notre enquête, nous avons utilisé une fiche
clinique simplifiée pour avoir le maximum de coopération de la part des enfants de
l’échantillon. Cette fiche clinique a permis de détecter des altérations pathologiques,
comportementales, faciales et buccales de l’enfant respirateur buccal. Cette fiche a comporté
aussi les résultats des tests appliqués pour confirmer la présence d’une ventilation buccale.
Au cours de l’anamnèse, les enfants ont été interrogés à propos de ces manifestations :
Pathologie fréquente de la gorge, la présence de toux, allergie respiratoire, ronflement,
présence d’allergène potentiels (animaux domestique, surface allergène du sol).
Au cours de l’inspection clinique, nous avons cherché lors de l’examen exo buccal la présence
d’un visage allongé, cernes, lèvres sèches, un petit nez, une incompétence labiale, une hyper
divergence.
L’ensemble de l’examen était observationnel, les seuls tests utilisés sont les suivants : Test de
miroir (GLATZEL), test narinaire, test de (ROSENTHAL). Pour cela on a utilisé :
● Des miroirs
● Les données ont été saisies sur Microsoft office Excel 2016 et analysé avec le
logiciel SPSS (Statistical Package for the Social Sciences) 20.
● La comparaison entre les variables qualitatives a été faite avec le test khi-
deux.
79
Deuxième partie : Etude épidémiologique
80
Deuxième partie : Etude épidémiologique
L’échantillon choisi contient 437 enfants dont 215 (49.4%) garçons et 222 (50.6%) filles.
81
Deuxième partie : Etude épidémiologique
Type de respiration
Dans cet échantillon la ventilation buccale représente 11.4% de l’ensemble des enfants, la
ventilation mixte représente 17.8%.
82
Deuxième partie : Etude épidémiologique
Tableau 3 : Répartition des enfants de l’échantillon en fonction des altérations faciales étudiées
Graphique 3: Répartition des enfants de l’échantillon en fonction des altérations faciales étudiées.
Les cernes constituent l’altération la plus rencontrée chez les enfants de cet échantillon suivies
par les visages allongés, l’incompétence labiale et les lèvres sèches
83
Deuxième partie : Etude épidémiologique
Tableau 4 : Répartition des enfants de l’échantillon en fonction des altérations dentaires étudiées.
Graphique 4 : Répartition des enfants de l’échantillon en fonction des altérations dentaires étudiées.
31.1% des élèves dépistés présentent des chevauchements dentaires. Les enfants ayant un
articulé latéral croisé sont plus dominants que les enfants avec une béance interincisive.
84
Deuxième partie : Etude épidémiologique
Tableau 5 : Répartition des enfants de l’échantillon en fonction des signes nocturnes de la ventilation
buccale.
Ronflement 47(10.7%)
Les enfants souffrant du ronflement sont plus dominants que les enfants ayant un écoulement
salivaire nocturne (oreiller mouillé par la salive).
85
Deuxième partie : Etude épidémiologique
Tableau 6 : Répartition des enfants de l’échantillon en fonction des affections ORL et respiratoires.
Amygdalites 182(41.6%)
Toux 112(25.6%)
Graphique 6 : Répartition des enfants de l’échantillon en fonction des affections ORL et respiratoires.
Les amygdalites représentent l’affection la plus dominante chez les enfants de l’échantillon.
86
Deuxième partie : Etude épidémiologique
Tableau 7 : Répartition des enfants de l’échantillon en fonction de la présence des allergènes dans leur
environnement.
Graphique 7 : Répartition des enfants de l’échantillon en fonction de la présence des allergènes dans leur
environnement.
La majorité des enfants étudiés souffrent dans leurs environnements de la fumée de tabac
87
Deuxième partie : Etude épidémiologique
Tableau 8 : Répartition des enfants de l’échantillon en fonction des résultats positifs des tests fonctionnels.
Graphique 8 : Répartition des enfants de l’échantillon en fonction des résultats positifs des tests
fonctionnels.
88
Deuxième partie : Etude épidémiologique
Graphique 9 : Répartition des enfants de l’échantillon en fonction des résultats positifs du test de
GLATZEL
Le test de ROSENTHAL est positif chez 136 enfants (31.1%). Le test est positif si l’enfant
présente des signes de gêne respiratoire après 15 cycles respiratoires avec pouls élevé.
L’absence de dilatation compensatrice des narines se voit chez 86 enfants (19.6%), alors que
l’absence de buée est retrouvée dominante dans la narine gauche plus que la narine droite.
89
Deuxième partie : Etude épidémiologique
Masculin Féminin P
N : 215 N : 222
Le pourcentage des enfants du genre masculin est plus important que celui du genre féminin
chez les respirateurs buccaux. Pour les enfants ayant une ventilation mixte la différence de
pourcentage n’est pas significative entre les deux sexes.
90
Deuxième partie : Etude épidémiologique
Tableau 10 : Comparaison des altérations dento-faciales étudiées entre les deux types de ventilation
91
Deuxième partie : Etude épidémiologique
Graphique 11 : Comparaison des altérations dento-faciales étudiées entre les deux types de respiration.
Les pourcentages des altérations faciales et dentaires étudiés sont plus importants chez les
enfants ayant une ventilation buccale ou mixte.
Les résultats les plus significatifs concernent l’incompétence labiale, l’hyperdivergance, les
béances interincisives, les visages allongés et les petits nez.
92
Deuxième partie : Etude épidémiologique
Tableau 11 : Comparaison des signes nocturnes étudiés entre deux types de ventilation
Graphique 12 : Comparaison des signes nocturnes étudiés entre les deux types de respiration.
Le pourcentage des signes nocturnes est plus élevé chez les enfants avec une ventilation
buccale ou mixte par rapport à la respiration nasale.
93
Deuxième partie : Etude épidémiologique
Tableau 12 : Comparaison des affections ORL étudiées entre les deux types de ventilation
Graphique 13 : Comparaison des affections ORL étudiées entres les deux types de ventilation.
Les pourcentages obtenus sont plus élevés chez les enfants avec une ventilation buccale.
Le seul résultat significatif est la présence des amygdalites chez les enfants respirateurs
buccaux et mixte.
94
Deuxième partie : Etude épidémiologique
Les résultats pour déterminer l’influence des allergènes potentiels de l’environnement sur le
type de respiration ne sont pas significatifs.
95
Discussion
Discussion
Nous avons mené notre étude dans la région de Tiflet-Khemissat, cette région compte selon le
recensement Général de la Population et de l’Habitat 2014 plus de 542 221 habitants. Elle
entre dans le domaine semi continental avec une moyenne des températures oscillant entre 17
et 18 °C. Ce climat est représentatif et nous permettra donc de faire une comparaison avec les
autres études menées dans d’autres régions.
Cette étude avait pour but de déterminer la prévalence de la ventilation buccale chez les
enfants scolarisés de la région de Tiflet-Khemissat.
Des limites possibles de cette étude sont l’absence d’une méthode instrumentale validée dans
la littérature spécialisée pour le diagnostic clinique de la ventilation buccale, ainsi que
l’incertitude des réponses des enfants vue leur âge.
Globalement, nous avons eu dans la présente étude 11.4% des enfants qui ont été considérés
comme des respirateurs buccaux. La plus grande partie des enfants ne souffrent pas de cette
dysfonction, en effet 70.7% des enfants respirent normalement à travers leurs nez. Un
pourcentage plus ou moins important (17.8%) était observé chez des enfants qui souffrent
partiellement de cette anomalie et sont considérés « des respirateurs mixte ».
L’industrialisation qui n’est pas très développée dans cette région. En effet il s’agit d’une
région ou l’agriculture représente le secteur économique le plus important et le plus productif.
La population de cette région en général ne souffrent pas de problèmes sanitaires liés au
climat.
La population étudiée est une population pédiatrique, composée de 437 enfants scolarisés
issues des établissements publics de la région de Tiflet-Khemissat. Cet échantillon se compose
de 215 garçons qui représentent 49.4% de l’échantillon. Les filles, au nombre de 222,
représentent 50.6%.
97
Discussion
Les pourcentages les plus élevés de cette dysfonction ont été observé dans une étude en 2003
sur les habitudes orales de succion dans une population à faible revenu, ce qui était de
77.78%. [82]
En 2001, au Venezuela, une prévalence de 63% a été observée dans un échantillon de 386
enfants âgés entre 5 et 14 ans et inscrit dans une seule école. [84]
En 2003, à Delhi, en inde, l’étude sur les habitudes orales chez 5554 enfants âgés de 5 à 13
ans et fréquentant l’école a trouvé une prévalence de 6.6% de respirateurs buccaux. [85]
En 2005, au Brésil dans une étude réalisée chez des enfants âgés de 8 à 10 ans et inscrits sur le
projet de Santo Amaro, la prévalence observée de la ventilation buccale est de 53,3% [55].
En 2005, en chine à Beijing, une enquête épidémiologique sur la prévalence des troubles du
sommeil parmi des enfants de 2 à12 ans a trouvé un pourcentage de 4.1% des respirateurs
buccaux, en tant que l’un des désordres de sommeil. [86]
En 2010, aussi au Brésil, une étude a été menée sous l’autorisation de l’université NORTE do
PARANA, Londrina, avec 496 enfants de 6 à 12 ans a abouti à un résultat de 56.8% de
respirateurs buccaux. [88]
En 1999, en suède, dans une étude sur l’obstruction respiratoire en relation avec la
morphologie crânio-faciale et les arcs dentaires chez des enfants de 4 ans, le pourcentage
mentionné est de 9,1% [89].
En 2012, en Inde, une étude des effets de la ventilation buccale sur la morphologie dento-
faciale des enfants en croissance et parmi 100 enfants de 6 à 12 ans, 54 étaient des
respirateurs buccaux. [90]
En 2013, à Rabat, une enquête de dépistage de la ventilation buccale auprès des élèves de
cette ville a été effectuée, une prévalence de 38.8% des enfants respirateurs buccaux a été
observée sur un échantillon de 400 enfants. [91]
98
Discussion
La dernière étude effectuée au Maroc était à Fès en 2017, une enquête de dépistage de la
ventilation buccale auprès des élèves de cette ville. La prévalence trouvée était 18.2% des
enfants respirateurs buccaux a été observée sur un échantillon de 110 enfants. [93]
On observe que la prévalence de la ventilation buccale à Fès et Rabat est élevée par rapport à
notre étude. Cela peut être expliqué par les raisons précités, et par les critères de diagnostic et
la différente méthodologie utilisée dans les études.
Dans les enquêtes menées à Rabat et Fès, les respirateurs buccaux étaient enregistrés d’une
façon exclusive, les enfants à ventilation orale et les enfants à respiration mixte sont
rassemblé dans la même catégorie.
Dans cette enquête, nous avons pris en considération tous les types de la respiration à savoir :
la respiration nasale, buccale et mixte. Cela nous amène à parler de degré de la ventilation
buccale qui peut être partielle ou complète
Dans la littérature, si les voies nasales sont complètement obstruées et ne peuvent pas
transmettre l'air, la ventilation doit être entièrement orale. Et si les voies nasales ne sont que
partiellement obstruées, la respiration nasale doit être complétée par une ventilation buccale
intermittente donc nous parlons de respiration mixte.
Selon de nombreux auteurs [77-84-85], il est rare de trouver une ventilation exclusivement
orale, et ce qui est plus commun pour le patient, est d’effectuer un type mixte de respiration,
partiellement buccale et partiellement nasale lors de la présence d’un facteur qui rend difficile
pour lui de respirer par le nez (Allergie, adénoïdes, les amygdales hypertrophiées, les tumeurs,
la sinusite, rhinite, etc.)
Dans ce contexte, certains auteurs estiment que l’utilisation du terme ventilation buccale est
un peu inappropriée et elle doit être remplacée par le terme : insuffisance respiratoire nasale.
En ce qui concerne l’âge des enfants dans notre étude, il varie entre 6 et 13 ans (âge de
transition entre les deux dentures temporaires et permanentes) avec une moyenne de 9.16 et
un écart type 1,76.
99
Discussion
Dans une étude mené en 2009 dans un centre ORL afin de déterminer la sévérité des
malocclusions parmi des enfants respirateurs buccaux de 2 à 12 ans. La moyenne d’âge était
de 6.6 avec un écart type de 2.7. [87]
En 2005, au Brésil, dans une étude réalisée chez des enfants inscrits sur le projet de Santo
Amaro, l’âge était entre 8 et 10 ans. [55]
Cette variation d’âge entre les différentes études signifie qu’il n’y a pas une relation cause-
effet entre le type de la respiration et l’âge de l’enfant.
La ventilation buccale peut s’installer à un âge très jeune comme le montre l’étude sur la
sévérité des malocclusions.
Concernant le sexe, L’échantillon choisi contient 437 enfants dont 215 (49.4%) garçons et
222 (50.6%) filles.
Dans cet échantillon, nous avons eu un plus grand pourcentage de la ventilation buccale chez
les males 14.8% par rapport aux femelles 7.6%, ces résultats montrent qu’il y a une
différence significative de la prévalence de la ventilation buccale selon le sexe. Les garçons
sont plus touchés par cette dysfonction que les filles, ainsi nous pouvons conclure que le sexe
masculin de l’enfant apparaît comme facteur de risque.
Pour les enfants ayant une respiration mixte, les résultats ne sont pas statistiquement
significatifs.
Ces données sont en concordance avec les autres études où il y avait une différence dans la
variable en cours d’analyse mais les résultats n’étaient pas significatifs.
Comme dans l’étude en Brésil, réalisée chez des enfants âgés de 8 à 10 ans et inscrits sur le
projet de Santo Amaro, il y’avait un pourcentage plus élevé chez les males (53,75%) par
rapport aux femelles (46,25%) et dont la différence n’était pas significative. [55]
L’étude de Delhi en Inde présente aussi des résultats semblables sans signification statistique.
[85]
Autre étude en Chine, ses résultats était aussi non significatifs, (4,7%) des garçons et (3,4%)
des filles. [86]
100
Discussion
D’autre part, autres enquêtes ont rapporté qu’il existe une légère prédominance de cette
pathologie chez les femelles par rapport aux males.
Comme dans l’étude en Brésil, en 2010, menée sous l’autorisation de l’Université de Norte do
Paraná, Londrina, il y avait une légère prédominance des respirateurs buccaux du sexe
féminin par rapport au sexe masculin avec aucune différence statistiquement significative.
[94]
Concernant les altérations dento-faciales qui affectent les enfants qui respirateurs buccaux, les
résultats était plus élevés chez ces enfants que chez les enfants respirateurs normaux ou
mixtes, ainsi les pourcentages les plus importants étaient : les cernes et l’incompétence labiale
(38%), les visages allongés (24%), lèvres sèches et petits nez (16%).
Ces résultats sont statistiquement significatifs en comparaison avec les respirateurs normaux
sauf pour la présence des cernes et les lèvres sèches.
Les résultats les plus significatifs concernent l’incompétence labiale, l’hyperdivergance, les
béances interincisives, les visages allongés et les petits nez.
Ces résultats obtenus sont en accord avec ceux de l’étude de Brésil en 2005, les cernes
(97,5%) et l’incompétence labiale (58,8%) alors que la béance interincisive représente
(60%), le visage allongé (17,5%), les lèvres sèches (6,3%). [55]
Dans une autre étude réalisée en 2000, les mêmes résultats ont été obtenus concernant les
altérations faciales chez un respirateur buccal. [92]
En analysant les données de la présente étude et les autres études antérieures nous pouvons
confirmer que tous les individus avec une ventilation buccale présentent des caractéristiques
dento et cranio faciales particulières.
Pour les signes nocturnes associés à la ventilation buccale, les résultats obtenus sont très
significatifs aussi bien pour le ronflement (24%) que pour l’écoulement salivaire nocturne
(36%) manifesté par un oreiller mouillé par la salive le matin. Les pourcentages obtenus sont
beaucoup plus importants par rapport aux respirateurs normaux et nettement supérieurs par
rapport aux respirateurs mixtes.
Les articles qui ont mentionné ses paramètres en association avec la ventilation buccale sont
très rares.
101
Discussion
En 2010, aussi au Brésil, une étude a été menée sous l’autorisation de l’université NORTE do
PARANA, Londrina sur 496 enfants de 6 à 12 ans a abouti à un résultat de 38.4% des enfants
qui ronflent parmi les respirateurs buccaux.
Concernant les affections ORL et respiratoires, nous avons eu comme pourcentage chez les
enfants respirateurs buccaux, 32% des enfants souffrent de toux, 36% des enfants présentant
une allergie respiratoire et 60% souffrent des amygdalites.
Les pourcentages obtenus sont plus élevés chez les enfants avec une ventilation buccale par
rapport aux enfants respirateurs nasaux ou mixtes.
Le seul résultat significatif était la présence des amygdalites chez les enfants respirateurs
buccaux. La toux et les allergies respiratoires ne présentent aucune association significative
avec la ventilation buccale.
Cette absence de liaison significative concernant la toux, peut être due à l’incapacité des
enfants de distinguer la toux chronique. Nous avons également trouvé qu’il y en a parmi ces
enfants ceux qui n’arrivent pas à distinguer la toux de la grippe.
Ce composant peut être la fumée, du pollen, de la poussière, des poils de chat, etc.
Dans notre étude, nous avons cherché dans l’environnement de l’enfant la présence des
animaux domestiques par leurs poils, et des surfaces allergènes du sol (tapis) pouvant retenir
de la poussière et la fumée de tabac.
Les enfants respirateurs buccaux présentent les pourcentages suivants : Animaux domestiques
22%, la fumée du tabac 36% et les surfaces allergènes 32%.
Les enfants respirateurs mixtes présentent des pourcentages proches de ces semblables décrits
ci-dessus.
Les résultats pour déterminer l’influence des allergènes potentiels de l’environnement sur le
type de respiration n’ont aucune signification statistique et aucune association directe avec la
ventilation buccale. Ils ont une liaison indirecte par le biais des allergies respiratoires qui,
selon de nombreuses études, peuvent entrainer une obstruction nasale.
102
Recommandations
Recommandations
Pour prévenir l'installation d'une respiration buccale, il est conseillé aux mères de mettre en
pratique quelques règles simples dès le plus jeune âge de l'enfant.
Le lait maternel est très important pour la santé du nourrisson, il a des bienfaits nutritionnels,
cognitifs, et respiratoires. [95]
L'attitude de la tête du nourrisson : coucher le bébé sur le côté pour éviter la position
ventrale, cette dernière favorise la respiration buccale.
Veiller à réaliser de petits exercices pratiques matin et soir qui sont très importants tout au
long du traitement :
Se masser les cernes, 10 fois matin et soir. La zone des cernes étant une zone qui n'est
pas irrigué en cas de respiration buccale.
Bien respirer par le nez 10 fois matin et midi et soir, en fermant la bouche.
En ce qui concerne les thérapeutiques médicales, le traitement médical doit toujours être de
première intention, il comprend :
104
Recommandations
105
Conclusion
Conclusion
Conclusion
La ventilation buccale « Mouth breathing » est un phénomène bien que largement décrit reste
développement de l’enfant, les pathologies de ventilation pourraient prendre une place plus
La prise en charge du patient respirateur buccal « Mouth breather » doit être faite par
Notre enquête a permis d’apporter des informations importantes sur la relation de cause à effet
entre la ventilation buccale et les différentes altérations faciales, les habitudes nocturnes du
Par ailleurs, nous avons mis le point sur l’impact de ce type de respiration sur la morphologie
Nous pouvons déduire à partir des parties traitées qu’il faut adopter une approche préventive
face à ce problème et faire le diagnostic le plus précocement possible vu l’impact néfaste que
pourrait avoir cette pathologie sur la croissance normale de la face et aussi sur la denture de
l’enfant.
Ainsi nous recommandons vivement la prise en charge précoce des sujets atteints, et nous
insistons à déployer plus d’efforts et de fonds afin de mener d’autres enquêtes de dépistage
107
Bibliographie
Bibliographique
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Embryologie humaine
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117
Liste des figures
Liste des figures
119
Liste des graphiques
Liste des graphiques
121
Liste des tableaux
Liste des tableaux
123
Annexes
Annexes
Questionnaire
Date : Numéro :
ANAMNÈSE
Etat civil
● Sexe M F
● Age
Habitudes :
oui non
Affections respiratoires
125
Annexes
Affection ORL
Allergènes potentiels
EXAMEN CLINIQUE
Examen exobuccal
De Face
126
Annexes
De profil
Examen endobuccal
Examen fonctionnel
127
Annexes
Résultat
128
Annexes
Consentement éclairé
Je, soussigné…………………………………………déclare accepter, librement, et de façon
éclairer, d’autoriser la participation de mon enfant comme sujet à l’étude intitulée :
La ventilation buccale chez les enfants : enquête de dépistage dans la région Tiflet-Khemissat
But de l’étude : Déterminer la prévalence de la ventilation buccale chez les élèves de la région
de Tiflet-Khemissat
129