FRANCE. IST.
AM'No 1
lL'ltSL,\N4DANS LE N,IONDE
INITIATION A L'ISLAM, publica-
lion de I'Anricale des Musulmans en
France, 2' éd. 1963, 246 p.,,,2 cartes
hors texte,une page d'illustrationspour
cxpliquer la façon de I'office de prière,
2 pages de texte arabe, Frs 10.
Pour ceux qui débutenl dans la re-
cherche de I'Islam, il faut préférer les
ou\:ragesauthentiqucsde vulgarisation
aux sortrcesdes basespar trop concises,
cornnle le Saint Coran et le Saint Ha-
dith, oir les donnéessont disperséeset
échappenl au débutant. Voilà un tel
orrvrage;i rcconrnranderà tous ceux qui
vculcnt connaitre ce qu'est I'Islam,
dans un sens large, pour cnglober la
rcligion, I'histoire, la culture, etc.
Lcs ouvrages sur I'Islant ne mân-
cprcntpls èn français,nlais le préscnt
lravail est un des rares sur le sujet
qrr'on doil aux Musulmans eux-nrêmes.
Si I'on veut connaîtreun sujet,une re-
ligion, il faut préfôrer comme inter-
prèle ceux qui sont dedans.Un étran-
ger à la rcligion, si objectif soit-il,n'cst
pas_censé nraîtriser toutes les nuances,
ri I'instar d'un connaisseur d'une lan-
guc qui ne la parle pas conunc langue
nraternelle.
La lecture de cc livre ne deçoit point.
On a écrit pour leS l\Iusulmans; donc
il n'1' a ni polérniqueni contrastesavec
d ' a u t r e sr e l i g i o n s .S a ' p o p u l a r i t éa é t é
imrnense,puisqu'il y en a des traduc-
tions intégrales en anglnis, turc et ol-
lemand, sans parler des extraits déjà
parus en japonais, arabe, etc.
Le livre est ce qu'il se nomme, une
rnitiation aux débutants. Comme les
joûts, les bcsoins et les ternpéraments
.liffèrcnt, il y a une quinzaine de cha-
pilres pour satisfaire à une! clicntèle
tssr.zvaste. Pr'éparé sous la direction
lu l)rof. Muharrlrnad Hamiclullah, le
ivrc conunencepar la vie et I'enseigne-
nent dc l\{uhanrnrad,Prophète de l,Is-
am, suivi d'un chapitre sur un sujct
I'inrporlanccfondamentale: la conser-
,'ation dc cct cnscigncrucntii travcrs
cs si(\clcs,pour savoir jusqu,à quel
roiut un chcrchcur inrpartial de la vé-
'ili' puisse y avoir confiance.D'après
es faits réunis ici, il est impression-
rant dc voir le soin appolté dès lc dé-
rut de la vie de l\luhanrruadet dans
'ltrrquc générntion postôrieurc pour
ronscrverI'intégrité et la pureté des
cxtes originaux.
Ensuitcon décrit I'Islamen son triple
rspcct: croyances, pratiqucs
'I rnl'sticisnrcqui, cn Islanr, ne signil
l'fnïIiqlîon à IT slam
fle pas autre chose que Ia méthode
appropriée pour les deux autres as-
pects, de croyance et de culte.
L'Occidental moderne se trouvera
parfois dépaysé, sans que ce soit. la
faute de I'auteur de ce livre; cela pro-
vient de la différence même des ôon-
ceptions de vie ohez les Musulmans et
les Judéo-Chrétiens.En effet, si le toit
de l'édiffce islamique consiste en la
croyance dans I'unicité divine, les qua-..
tre piliers de cet édiflcecomportent non
seulement les prières quotidiennbq le
jeûne annuel et le pèIerinage de la
Maison de Dieu, une fois dans la vie.
mais aussi lc paiemcnt des impôts au
gouyernement,à la collectivité des Mu-
sulmans.Rcligion et impôts I Mais it
ne faut pâs s'cn étonncr, car la reli-
gion islamique ne vcut pas êtrc quel-
que chosc d'incomplet, réduit auxgues-
-gui-
tions spirituelles; elle cherche à
der I'homme dans la totalité de sa vie,
aussi bien spirituelle que matérielle,
aussi bien individuelle que collective.
Cette inclusion des impôts dans le fon-
dement même de I'Islam montre que
I'on peut co-ordonner la mosquée,et la
citadelle. Dans la terminologie islami-
que, I'IMAM signifle à la fois cetui gui
dirige I'office de prière à la mosquée
et le chef de l'Etat.
Il y a des chapitres, pleins de ren-
seignements,sur les systèmes politi-
que, juridique, et économiqueen Islam.
Théorie et pratique ne se sépareront
jamais dans cette description.
Les chapitres : Femme musulmaneet
Statut des non-musulmans dans.un
Etat vraiiment islamique dissipent
maints préjugés et malentendus. On
verra que ni le < kâflr > ni la femme
ne sont vraimcnt dans une situation
aussi mauvaisc,pitoyable qu'on se plait
en Occidcnt à le croire.
La contribution des Musulmans.aux
différentes .branohcs de la science:
médccine, physique, chimie, mathénra-
tiques,droit, histoirc entre autres ren-
ferrnent des faits qui laissent à médi-
ter. Il y a les lois partout dans I'anti-
quité, nrais une scicnce abstraite'de
droit commencepar les Musulmans,gui
ont également distingué entre les
contes ct I'histoire qui doit reposer sur
les témoignages oculaires. Entre mille
au.tresconstatationsappuyéespar dcs
faits, I'histoire rnondiale cle I'Iiiam est
'
illustrée par une mappemondeinstruc-
du culte. tivr: rles conquêtes.
Le dernicr chapitre se nomme trop
modestement< La vie qubtidienne d'un
Musulman>. Il y a ,non seulement Ia
description de l'office de prière, par
illustrations photographigues des pbs-
tures, rnais les textes liturgiques sont
cités en arabe. et aussi transcrits en
caractèreslatins et suivis de traduction.
Il y a des détails pour les horaires de
prière et de jeûne dans les régions
anormales, loin de I'Equateur, en Eu-
rope du Nord, au Canada,en Amérigue,
etc. Il y a une longue et intéressante
discussion sous le titre < Pourguoi un
calendrier purement lunaire ? >. {
La jeunessemusulmanechez les non-
Arabes se pose souvent la queslion:
Pourquoi prier seulement en arabe ?
Cette lacune est déjà rectiflée dans les
éditions turque et allemande de ce li-
vre I les prochaines éditions française
et anglaise comptent aussi en parler.
Nous donnons la primeur à nàs lec-
teurs, et ce chapitre est résumé ailleurs
.dans ce même numéro de notre jour-
nal.
Le livre qui :est illustré et accom-
pagné de cartes hors texte, index, etc.,
est fortement recommandéà tous ceux
qui veulent connaître les élémentsd,un
Islam authentique et, il.va de soi, qu,il
faut Ie préférer aux ouvrages pluJ ou
moins bons produits par les écrivains
non-Musulmans.
VISAGES DE L'ISLAM, par Haidar
Bammate, ? éd. revue et augmentée,
layot, Lausanne, 19b8, 480 pages,
Frs 19,50.
. L'auteur, dont nous regrettonsle dé-
cès récent, était un intellectuel cauca-
sien et, après la fln des Tsars. avait
môme été le rninistre Tes affaires
étrangères de son pays redevenu indé-
pendant après des Iuttes acharnées.Il
tlut se réfugier à l'étranger plus tard
devanl I'invasion russe et le rasservis-
sement de son beau petit pays. A part
lc français, I'auteur maîtrisait le russe
ct le ture, mais ne scmble pas avoir eu
accès aux quvrages arabes, première
sourcc pour le sujet dont il s'occupe.ici.
En général il a eu le flair instinctif de
distinguer judicieusemententre le bon
..et le mauvais dans les.renseignements
fournis par ses sources de seconde
main ; il y a quelgugs points sur les-
guels il aurait dû être-ph.rs prudeit.
Nous y reviendrons.
Ce beau livre cherche à décrire I'Is-
lam moderne, aussi bien clans son as-
pect culturel que politiquc. pour çe qui

est cle la culture, il expose ta, dog-n.u
et les enseignements religieux et s'oc_
cupe dqvar{age de la philosop}rre et
tlcs beaux arts. Il est tlommage que
cette deuxièmc édition supprinrc lcs il_
lustrations qu'on âvait dans la pre_
mière ; il y a aussi des .^""oo".irr"_
rnenls dans I'exposé dc la pcnséc phi-
Iosophique. La prcinière éitition âate
de 1946, et Ia deuxième tl'u4e douzaine
. posaient... les Mu'lazilitcs et lcs NIûta_
d'années après. Donô I,important chu-
pitre sur les pays musulmans
en voie
de décolonisation es1 devchu mainte_
nant sans grande utilité.
. La partic la plns
importantc cst évi_
demment cclle qui traitc rlc la contri-
bution musulrnanc aux scicnccs et
aux
arts, en tânt quc facteur principal cle
la renaissance europécnne. C'est Ià
le
but essentiel de son livre, comme
il le
dit lui-môme.
Il y a certaincs constatations gui
doivent être corrigées. Ainsi < Ilm
at_
Ussûl (science dcs principes) est lié
au
nom de Châfi'î (sic). Cette science, mar-
quée d'un caractère nettement
naiional.
a pour objet l'éturlc des principe5 fon-
damentaux du dogme et de Ia morale
de I'Islam> (p. lB8). Il y a une confu_
sion ; car il y a ta science des usûl ad_
dîn, qu'il décrit, mais Châf i n'a
rien
à faire avec elle; puis il y a celle
des
usûl al-fiqh (science abstraite
du droit,
rlistincte des codes dc lois),
et c'est li
Ia gloire dc Châfi'i. Cornmc le
Comte
Léon Ostrorog a si bien relevé, les
lois
existent dans la société humaine
clepuis
toujours ct partout, rnais une sciËnce
abstraitc dc droit, qu'on.puisse
appli_
qucr au droit de n'importc qucl
pays
et de n'importe quclle epoqu" _ qui
parlc des sources des lois, "i
dcs moyens
I.E$ trEIATnES
TA MAURITANIE
ITESAHARA ESPAGN0I
c N.ous
-sommes conr.ajncus
ans l âmitié ct la comnrérrru
ous arriverons à tro
r_n^(1o^l t! .dc-Pc R
o o l e n s i f e a r c l l c n . a r t t c u n p r c v ( , n _ So,oJ)ônltion avec llr FnrrrIc nst r.a_
I.R'ANCEIrsLAM No 1
de déduction, intcrprétation, abroga-
tion, réconeiliation lors du conflit, et
qui par.le dc la philosophie du droit _.
ccla manquait arrx Anciens, y cornpris
Ies Grccs ct les Ronrains. Cc sout lcs
M u s r r l m a n sq u i l e s p r e m i e r s y o n t p e n -
s(r, ct l'çuvrage de Châfi,î (767-S20)
inauglrrc cctte scicnce.
Il clit cncore : <<lcs luttcs... qui op-
Iiallinrincs (sic) et se tcrrninèrcnt ptr
le trion:phe du dogrnatisnre sur la pen_
sée lilrre> (p. 821). I.es oricntalistcs
t l ' O c c i r l c n to n t j a d i s c u l r o p d ' i l l u s i n n s
au sujct dcs Nlu,tazililes tlont les ou-
vrâgcs ne lcur étâicnt pas acccssiblcs.
Il faut maintcnant abandonncr ccs
idécs devant lcs faits fournis par Ia
publication dc nombrcux tcxtcs dc
secte, Car nous y voyons quc Ics Xlu'ta_
zililcs n'étaicnt ni plus ni moins libé_
raux dans la rccherchc scientifiqrre que
les autrcs sectes, (à I'exception dcs hé-
rétiques, hypocrites qui n,ont rien ri
faire avcc le vrai mu'tazilismc. commc
Réwandi, ctc,), Les llu.lnzila onl conl-
mis la grave errcur, d'interclire la Ii-
berté dc penser à leurs atlvelsaircs :
et agissant d'en lraut, au rnoyen d'un
calife rallié à leur opinion, ont voulu
éto.uffcr toute pensée contraire, En cela
ils ont répandu beaucoup dc sang inno_
cent des savants les plus pieux et les
plus éloignés de Ia potitique. I_a r rac-
tion fut inévitable, ct à son tour balaya
ces usurpatcurs de la liberté de scicnce.
La libcrté de pensée n'est poinl incom_
patible cn Islam avec Ie < dogmatisme >,
car lcs dogmes islarniques sont non
seulcmcnt rationnels, mais imposent
mônre lc devoir à I'hornme dc continucr
toujours la recherche. pour nous en
CONTENTIEUSES
DIENNE:
GÉRIEN'A AUcUNE
REVENDTCATION
''
TTRRITORIALE
f é v r i e r S i I A l s 6 r i e ost lln cxonlple . o.tro frirrir.
s n. r2m
7es,
c est rtrrrs Uri bUi
-6-
- r_- :i'y-
!l
c o n v a i n e r e c o n t e n t o n s - n o u Sr l r . c i l e r . l e
pâssngesuivanl rlrt Corirn : < (.crtcs,
tlans la crétlion rlt,s cit,ur rl rlc. In
t e r r c , c t d a n s l ' l l t t . r n i t! . 1 ( .,(i,r . l a n u i t e t
d u j o u r , i l y a l r a i r r r t , r r tr l c s s i c n e s p o u r
l e s t l o u ô s d ' i n t c l l i g t , n t . r ' .( l r . r . { l ( . 1 ) o u t ,
a s s i s , c o u c l t é s ,s e s o u t . i l r r n c n t r l t . D i t . r r
ct lrri'rlitenl sur la cr(,atirrn,lt.r t.icux
t ' t r l c l a t c r r c : S c i g n c t r r , r l i s e n t - i l s .' I . u
n ' a s p a s c r é é c c l a c n v a i n > )( : l - 1 9 0 - l g l ) .
L'anralgnnrc rle l'adolation rlt, l)icrr t,t
l a r e t . h e r c h cr l c I ' o r i g i n c e t d c s u t i i i t é s
rlc I'univers, cclu suffit pour rlirc rlu,crr
l s l a r t ri l n ' v I j r r r r r r i sr l e e o n l l i t r , r r t i . cl a
scicncc ct ln foi. Scs rlétrnctcltrs
l)cn-
s e n t i n c o n s c i t ' r r r r r r t . irrr l l c r r r p r o p r . c r . e -
l i g i o n e t c r o i c n t r l r r cI ' l s l : r n rn c r l o i t p i t s
ôlre nrcillctrr.
cctte Ils trnrlttiscnt un r.trst,t rlrr (lrlnrr
< (p o l l r c h l q u e p é r i o r l c i l 1 . l r r r r r l i t . r . t . >
(Colan 13-38). Ni la philologic ni le
contcxtc n'âutoriscnt cctte intcrpriln-
tion, pour en conclurc qne la loi isln-
tniquc, prontulguôc par le I'r.ophi,tc,
peut être abrogéc. Lc r.ersct palle tlu
t e r m e d e v i e p o r r r l c s p c g l ) l r , s .q u ; t n { 1
i l s t l é s o b é i s s e n tà D i c u .
I l s e m b l ec r o i r e ( p , 3 { 3 ) à l , a u t h e n t i -
cité de la lettre de Djemâluddin at--{f.
gani que Renan lui attribue dans les
colonnes du Journal des Débats ; l[as-
signcn, Hanridullah et autrt s ont
p r o u v é q u ' i l s ' a g i t d ' u n c p l a i s u n t c r . i cd e
la part clc llcnan, ct quc lc rlocurncnt
est faux : Ricn dc cc qu'il t.onticnl nc
p c u t p r o v e n i r d c D j i r n r a l u r l t l i n t , .p o u r
a f f i r r n c r q u e l a r e l i g i o n i s l : r r r r i r l r rc s t
l a c a t t s c r l c l a t l é c a t l c n c ct , t , l r r r . e t u r r l
rles llrrsulrrrnns.
. \ p a r t t ' l e t c l s p o i n t s r l t . r l c l : r i l s .l c
l i v t ' e o f f r e u r r c i r r t ô r r ' s s l t r r l tl t, . , . l i r r . c .
EN
ArnIQUE...
ffftânt implicitemcl)t los rc\.,n_
trrons n-larocaines srrr la rÉgion
r l-noo-ul ct ta légÀre mod if ica_
u'lf,ii"o
IhS:"?Tà,îl'^,13 #"3i'J",""
Fffi'"ïi'çËTff;{rîil terri toria Ie..,
nous ne récla un pouce de lrl"!tt d,r mtlliards (d.rrrr,.i,.rrs
est vfal qlle Trjur.{1. p,,ur des dôpcr1sc. ,1"
nous n'en céderon lr.lllrirr,li - la différence
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rl.rl.s .r,s- poches
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fie (., l.t.rilts
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Le président Bounro,li.,ri, a f i-
â\'ec notre adversaire tt.hier, dorri
nllent, trt renrarqué qLr, , .:,rit crr_
ltlk.mêr r l n s a 1 1 g r r o r r r * o y , ; i 1 , . .i l i
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lilnlo pollr tout fliltrp procllr in
nnI,s. C.cst
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