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Samantha Wilson

Dr. Motard-Noar

FRE 3304

16 avril 2018

La mélancolie et l’émotion : « Mémoires d’Outre-Tombe »

Il y a quelques textes qui sont très bien écrits, certains qui sont écrits avec de beaux

détails dans un langage extraordinaire. Le texte « Mémoires d'Outre-Tombe » a été écrit par

François-René de Chateaubriand et a été publié à titre posthume en 1849-1850. À titre de

référence, Chateaubriand était un politicien français, écrivain et historien ; souvent, il est

considéré comme le père du romantisme français. Il y a deux volumes, et cet extrait du texte est

dans le troisième livre. Il s’agit d’un texte descriptif et narratif, mais c'est aussi un portrait, car il

décrit les habitudes d’un père après un dîner d'hiver ou d'automne à la première personne. Il y a

un ton de mélancolie et de tristesse, mais le ton est aussi extrêmement poétique. Ce texte peut

être organisé en trois parties : la première partie de la scène donne le contexte au narrateur et à sa

famille ; la seconde partie est une description poétique du père aux yeux du narrateur ; la

troisième partie transmet les émotions et les sensations que le narrateur éprouve pendant que son

père marche.

Le texte commence par la phrase « les soirées d'automne et d'hiver d'une autre nature »

(1) qui donne le ton pour le reste du passage. Chateaubriand continue tout au long du texte à

décrire « l'autre nature » qui se passe à ces soirées. Le détail et le vocabulaire spécifique utilisés

dans les six premières lignes éclairent la situation de la famille et les habitudes qu'ils ont. Après

le dîner, les « quatre invités » (2) se rassemblent autour de la cheminée ; la mère se jette sur « un

vieux lit de jour de siamoise flambée » (4), soupirant dramatiquement. Les domestiques
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« déposaient le couvert et se retiraient » (6) pour le narrateur et Lucile. Le père commence « une

promenade qui cesse à l'heure de son couche » (7). Ces petits détails sur la scène permettent au

lecteur de connaître le genre de vie que vit le narrateur—il est susceptible de faire partie d'une

famille aristocratique ou riche.

Ensuite, le narrateur commence la description de son père. Cette section utilise de

nombreux points-virgules—la section entière est composée de deux ou trois phrases, avec une

phrase couvrant cinq lignes de texte. L'utilisation de ces points-virgules, chacun séparant une

idée individuelle, insiste sur la tranquillité et fait vivre l'étrangeté et la mélancolie de la salle.

Cette phrase est longue et rythmée et apparemment sans fin, un peu comme le modèle du père

qui « marche[r] dans les ténèbres » (13). Les différents adjectifs et les différents adverbes

utilisés, tels que « une seule bougie » (12), « lentement » (12), « seulement » (13), « peu à peu »

(14) allongent la phrase, et en complétant la durée comme le père pour marcher dans la salle.

Le narrateur a utilisé une métaphore pour décrire son père qui sort de l'obscurité, et elle a

beaucoup d’impact : « ... il revenait lentement à la lumière et à l'émergence peu à l'obscurité,

comme un spectre, avec sa robe blanche, son bonnet blanc, sa figure longue et pâle » (13). La

comparaison de la figure paternelle à un fantôme est intéressante pour un enfant car elle indique

que le narrateur a peut-être peur de son père. Une figure paternelle doit être perçue comme

chaleureuse et accueillante, pas "blanche" et silencieuse. En plus de cela, les adjectifs utilisés ici

ajoutent à la profondeur du personnage et de la scène : le narrateur utilise ces descripteurs dans

un motif, « blanche », « blanc », « longue » et « pâle » (15), résonnant comme le rythme des pas,

avec le son allongé « a » qui résonne comme le bruit des pas dans « la vaste salle » (11).

Le petit échange tendu qui se passe entre le narrateur, sa sœur Lucile et leur père,

raconte l'opinion de Chateaubriand sur la conversation : « Si l’on ajoute à cet « instinct solitaire »
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un tempérament naturellement réservé, une discrétion dictée par la crainte de la raillerie, et

surtout, un fond de tristesse, un penchant au spleen qui paralyse le rire, on obtient bien le portrait

d’un homme décidément peu fait pour goûter les délices de la conversation » (Bercegol 1100).

De plus, la dernière phrase du texte clôt le ton, répondant à la question de savoir comment « les

soirées d'automne et d'hiver étaient d'une autre nature » (1). Cette ligne, qui se lit comme suit :

« Le reste de la soirée, l'oreille n'était plus frappée que le bruit mesuré de ses pas, des soupirs de

ma mère et du murmure du vent » (19), a un rythme particulier qui imite le rythme de la marche.

L'utilisation répétitive des mots qui riment, tels que « soirée », « l'oreille », « frappée »,

« mesuré », ressemble à la forme des pas, avec le bruit « é » représentant la montée des pas, et la

consonne suivante fermant le son, comme quand le pied redescend.

En conclusion, il est évident que ce texte exprime la mélancolie que Chateaubriand

éprouve en réfléchissant à son passé. Chateaubriand a vécu une vie remplie, et ce passage

capture une grande partie de l'émotion qu'il avait. Le titre de ce texte, « Mémoires d'Outre-

Tombe », donne au lecteur un aperçu de ce que signifie réfléchir sur sa vie ; se souvenir de

l'enfance est tout aussi important que de se souvenir de l'âge adulte. Néanmoins, selon Jean-

Christophe Cavallin, « le discours des Mémoires passe ainsi de l'ordre individuel du récit de vie à

l'ordre exemplaire de la mythologie historique, et de l'ordre de la narration biographique à celui

de l'épopée symbolique des destinées générales de l'humanité » (Cavallin 1090). La beauté de ce

texte réside dans les détails : en décrivant « le jour du jour de siamoise flambée » (4) et la

sensation d'être « saisis de terreur » (18), tout cela contribue à la capacité du lecteur à ressentir la

révérence que Chateaubriand a pour son passé.


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Références

Cavallin, Jean-Christophe. “Chateaubriand mythographe: autobiographie et injonction du mythe

dans les Mémoires d'Outre-Tombe.” Revue D'Histoire Littéraire De La France, vol. 98,

no. 6, 1998, pp. 1087–1098. JSTOR, JSTOR, www.jstor.org/stable/40533631.

Bercegol, Fabienne. “Chateaubriand et l'art de la conversation dans les Mémoires D'outre-

Tombe.” Revue D'Histoire Littéraire De La France, vol. 98, no. 6, 1998, pp. 1099–

1124. JSTOR, JSTOR, www.jstor.org/stable/40533632.

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