You are on page 1of 6

Anouilh, Jean (1910-1987), auteur dramatique et metteur en scène

français dont le répertoire éclectique mêle le classicisme des sentiments à


la nouveauté de la forme théâtrale. Né à Bordeaux, il fit des études de
droit à Paris, puis travailla dans la publicité avant de devenir le secrétaire
de Louis Jouvet en 1928. Cette rencontre fut décisive dans sa volonté de
se consacrer au théâtre, où ses premières pièces, l'Hermine (1932), et
surtout le Voyageur sans bagages (1937) et la Sauvage (1938),
rencontrèrent l'adhésion d'un vaste public. Anouilh se révéla également
doué pour la comédie, tout en sachant échapper au "boulevard" jusque
dans ses pièces les plus bourgeoises comme le Bal des voleurs (1938).
Sous l'Occupation, il donna deux adaptations modernes de la tragédie
grecque (Eurydice, 1942 ; Antigone, 1944), qui eurent un succès
retentissant: en transformant le personnage de la fille d'Œdipe en
adolescente puérile dont l'innocence même provoque la catastrophe finale,
en émaillant les dialogues de familiarités et d'anachronismes, il fit
basculer la tragédie de Sophocle dans un univers de violence absurde, qui
rappela au spectateur le chaos dans lequel l'Europe se trouvait au moment
de la création de la pièce. Bien qu'il soit d'apparence classique, son
théâtre comprend quelques-unes des œuvres les plus avant-gardistes du
XXème siècle : l'Alouette (1953), qui est une adaptation de la légende de
Jeanne d'Arc ; Beckett ou l'Honneur de Dieu (1959), où là encore l'histoire
est prétexte à une création originale. Parfois considéré comme l'auteur
d'un théâtre de distraction (il donna effectivement des pièces de pur
divertissement comme la Culotte, 1978 ou le Nombril, 1981), il n'en
contribua pas moins à renouveler les techniques dramatiques
traditionnelles en explorant toutes les possibilités offertes par l'espace
scénique. Dénonçant sans cesse le mensonge social, il développa un vaste
réquisitoire contre la famille, l'amour, l'amitié, et tout ce qu'il considérait
comme des idéaux naïfs, avant de se tourner vers un théâtre plus
autobiographique où se réaffirmait cependant sa nostalgie d'une pureté
inaccessible (le Boulanger, la boulangère et le petit mitron, 1968 ; Cher
Antoine ou l'Amour raté, 1969 ; les Poissons rouges, 1970 ; Ne Réveillez
pas Madame, 1970).

Au combat, tout le monde a peur. La seule différence est dans la


direction qu'on prend pour courir.

Avant le jour de sa mort, personne ne sait exactement son


courage...

Avec un peu d'imagination, on peut très bien vivre toute sa vie en


un soir.
C'est bon de mourir pour quelque chose. De se dire qu'on est un
petit grain de sable, c'est tout, mais qu'à force de mettre des
grains de sable dans la machine, un jour, elle grincera et elle
s'arrêtera.

C'est bon pour les hommes de croire aux idées et de mourir pour
elles.

C'est comme tout d'être cocu, c'est difficile. C'est pas donné à
tout le monde. Cela s'apprend.

C'est curieux les dames! Il faut toujours se demander si on les a


rendues heureuses...

C'est drôle, c'est dans le souvenir que les choses prennent leur
vraie place ...

C'est laid, c'est obscène, les regards des hommes! Cela se pose
sur vous comme des chenilles, comme des limaces, cela se glisse
partout.

C'est peu de chose les mots - on ne sait jamais même si l'autre


les entend ...

C'est plein de disputes un bonheur.


C'est toujours dommage de ne pas avoir du génie. Mais c'est
moins grave, en fin de compte, qu'on ne se l'imagine. Il suffit que
les autres croient qu'on en a.

Liste des auteurs

Ce n'est pas tout d'avoir de jolis yeux, il faut qu'une petite lampe
s'allume derrière. C'est cette petite lueur qui fait la vraie beauté.

Ce qui est beau, c'est ce qu'on aime!

Ce qui prouve bien que les femmes savent garder un secret, c’est
le nombre considérable de maris qui se disent les maîtres chez
eux!

Croyez-moi, on a presque toujours quelque chose de mieux à


faire que de mourir.

Dieu a sans doute donné la venue lente de l'impuissance aux


hommes pour leur apprendre à apprivoiser la mort...

Il faut que les peuples aient peur. A la minute où ils cessent


d'avoir peur, ils n'ont qu'une idée, c'est de faire peur à leur tour.

Il y a l'amour ... Et puis il y a la vie, son ennemie.

Je n'aime pas les sous-entendus. Je les comprends assez pour


qu'ils m'inquiètent et pas assez pour les comprendre.
Je voudrais bien savoir comment ils le font, l'amour, les
conseillers conjugaux. Cela doit être gai!

L'essentiel est de dire quelque chose de très gros et de le répéter


souvent, c'est comme cela qu'on fait une vérité.

Liste des auteurs

L'expérience du bonheur est une chose épouvantable. Elle


apprend que la vie ne pèse pas.

L'homme que j'aime doit être noble et courageux, mais l'homme


que je trompe aussi.

L'illusion du plaisir et la peur de la mort sont les seules industries


où l'on peut faire lâcher jusqu'à leur dernier sou aux hommes...

La sincérité est un calcul comme un autre.

Le célibataire vit comme un roi et meurt comme un chien,


alors que l'homme marié vit comme un chien et meurt
comme un roi.

Le drame du cocu, c'est le drame de l'homme: la connaissance.

Les femmes ont horreur d'attendre. C'est un supplice qu'elles


nous réservent.
Les femmes ont toujours pitié des blessures qu'elles n'ont pas
faites elles-mêmes.

Les hommes, c'est comme les chiens, ça mord parce que ça a


peur.

Mourir, ce n'est rien. Commence donc par vivre. C'est moins drôle
et c'est plus long.

Oh! il ne faut par croire que c'est très compliqué d'être


mystérieuse. Il suffit de ne penser à rien, c'est à la portée de
toutes les femmes.

On n'est vieux que le jour où on le décide.

On ne doit jamais battre une femme - même avec une fleur!

On ne sait jamais où sont les autres... On sait à peine où l'on est


soi-même, ici-bas.

On prend toujours pour des imbéciles les gens qui ne se sentent


pas comme vous.

Pauvres enfants! C'est toujours eux qui paient les bêtises des
grands, en attendant d'être en âge de faire soigneusement les
mêmes.
Qu'est-ce que gouverner le monde ... sinon faire croire à des
imbéciles qu'ils pensent d'eux-mêmes, ce que nous leur faisons
penser?

Si Dieu avait voulu que l'amour soit éternel... il se serait


arrangé pour que les conditions du désir le demeurent.

Toutes les femmes ont un amant un jour ou l'autre, parce que


toutes les femmes ont le droit d'être un peu elles-mêmes, sans
être obligées de subir la tyrannie muette des leurs.

Tu sais, c'est toujours dur à porter la jeunesse. Un sale moment à


passer, quoi! Avant d'admettre les choses comme elles sont...

You might also like