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(Campagne pour le changement en Iran)

MENSONGES & ESPIONS

Comment le régime iranien s’est efforcé de diaboliser le principal


mouvement d'opposition démocratique.

Avril 2018

Par Struan Stevenson


2
Table des matières :

INTRODUCTION............................................................................................ 4
Le soulèvement en Iran attise la colère des mollahs contre l'opposition

CHAPITRE UN ................................................................................................ 6
Comment les agents iraniens portent atteinte à la sécurité en Occident

CHAPITRE DEUX ............................................................................................ 8


Un historique de l'opposition démocratique iranienne, l’OMPI

CHAPITRE TROIS ......................................................................................... 11


Les tribunaux britanniques, européens et américains déclarent que
l'OMPI n'a jamais été une organisation terroriste, contrairement aux
mensonges du VEVAK

CHAPITRE QUATRE .................................................................................. 13


Attaques meurtrières contre les camps d'Achraf et Liberty et transfert
des habitants en Albanie

CHAPITRE CINQ .......................................................................................... 15


Expansion de l’intégrisme islamiste dans les Balkans et en Albanie par
le régime iranien

CHAPITRE SIX .............................................................................................. 18


Réseau des agents iraniens en Europe

CHAPITRE SEPT ........................................................................................... 20


Les méthodes de lobbying du régime iranien

CONCLUSION ............................................................................................... 21

3
INTRODUCTION

Le soulèvement en Iran attise la colère des mollahs contre l'opposition

Les protestations sociales déclenchées il y a douze mois ont balayé l'Iran lors d’un soulèvement national
en décembre 2017. En peu de temps, plus de 140 villes iraniennes sont devenues le théâtre
d'affrontements entre les manifestants et les forces gouvernementales. Selon les autorités, les bureaux des
60 imams du vendredi, les représentants du Guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei, et pivot de la
répression et du pillage dans chaque région, ont été brûlés par la population. De nombreux centres de la
milice du Bassij et du Corps des gardiens de la révolution (pasdaran) ont été envahis par des étudiants et
surtout par de jeunes manifestants.

Les responsables du régime ont rapidement reconnu que le principal mouvement d'opposition, les
Moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI) avait joué un rôle clé dans le lancement des manifestations
nationales et anti-gouvernementales. Selon l'Agence France Presse (AFP), le 2 janvier 2018, le Président
Hassan Rohani a téléphoné au Président Macron pour lui demander de prendre des mesures contre
l'opposition iranienne basée à Paris, qu'il a accusée d'avoir fomenté les récentes manifestations. Le
président Macron a rejeté sa demande.

Le 9 janvier 2018, l'ayatollah Khamenei a déclaré que l'OMPI avait organisé le soulèvement et a
implicitement menacé d'exécuter les manifestants.

Répression brutale de la révolte

Le régime n'a pu arrêter provisoirement ces soulèvements qu’à coups de répression et d’arrestations
massives, bien que des protestations de moindre envergure se soient poursuivies. Les récents
soulèvements dans tout l'Iran montrent que la population n’en peut plus de la dictature religieuse. Les gens
aspirent à la liberté, la justice, la démocratie et l’état de droit, mais les pasdarans et leurs forces réagissent
comme de coutume aux protestations par une répression brutale. Plus de 8 000 personnes, pour la plupart
de jeunes manifestants, dont beaucoup de femmes, ont été arrêtées. Ils sont au moins quatorze à être morts
sous la torture.

Le 8 février, les autorités ont annoncé que le Dr Kavous Seyyed Emami, un éminent écologiste, s'était
suicidé en prison. Il avait été arrêté 15 jours plus tôt, le 24 janvier, sur la base d'accusations absurdes.
Entre-temps, parallèlement à la visite d'une délégation de parlementaires européens en Iran en février, les
exécutions arbitraires et sommaires ont repris. Le 14 février, dix prisonniers ont été impitoyablement
pendus à la prison de Gohardacht à Karadj.

Conspiration en Albanie, l’autre facette de la répression interne

L’autre facette des mesures de répression du régime iranien à l'intérieur du pays est la multiplication des
intrigues contre les membres de l'OMPI en Albanie. Le transfert hors d'Irak organisé en toute sécurité des
derniers de ces réfugiés en 2016, dont beaucoup ont trouvé refuge en Albanie, a provoqué rage et
frustration à Téhéran qui a vu s’envoler ses plans initiaux d'anéantissement de l'OMPI.

L'ancienne petite ambassade iranienne en Albanie a été transformée en l'une des plus grandes du régime
dans la région. Début 2016, alors que les membres de l'OMPI étaient transférés par groupes en Albanie,
Téhéran y a rapidement envoyé un nouvel ambassadeur, Gholam-Hossein Mohammadnia. Mohammadnia
est un ancien haut responsable du renseignement qui a aussi fait partie de l'équipe des négociations
nucléaires avant d'accepter sa dernière nomination en Albanie. Son mandat principal à Tirana est de
continuer à mettre en œuvre des intrigues malveillantes contre l'OMPI.

4
Récemment, un autre ponte du renseignement, Mostafa Roudaki, l’a rejoint comme premier secrétaire.
L'attaché culturel de l'ambassade, Ahmad Hosseini Alast, est un haut fonctionnaire de l'Organisation pour
la culture et la communication islamiques, un organisme majeur responsable de l'exportation du
terrorisme et de l’intégrisme religieux. Il est parfaitement clair que la mission principale de l'ambassade
et de tout son personnel est de conspirer contre l'OMPI.

Dans le cadre de cette politique, le régime iranien a mis en place des postes de renseignement et de
surveillance officielles ou officieuses dans les Balkans. En outre, le régime tente d'étendre son influence
dans ce pays en envoyant un nombre sans précédent de délégations sous couvert d'activités culturelles
ou religieuses.

Ce rapport va examiner les activités des services de renseignement iraniens visant à porter tort et à
diaboliser le mouvement d'opposition démocratique en mettant l'accent sur l'Albanie.

STRUAN STEVENSON
Coordinateur de la Campagne pour le changement en Iran (Campaign for Iran Change - CIC)

5
CHAPITRE UN

Comment les agents iraniens portent atteinte à la sécurité en Occident

C'était le mardi 5 décembre 2017. Le Parlement européen à Bruxelles était bruissant d’activités. C'était la
« semaine des groupes », quand tous les groupes politiques se retrouvent à Bruxelles pour préparer leurs
listes de vote en vue de la dernière session plénière de l'année programmée la semaine suivante à
Strasbourg du 11 au 14 décembre. Au troisième étage, dans ce que les députés et le personnel appellent «
le bar de l’Aéroport », Anne Singleton était en pleine conversation avec un membre du personnel
parlementaire.

Ce n'était sans doute pas surprenant de trouver Anne Singleton à Bruxelles. L’intergroupe des Amis d’un
Iran libre (FoFI), sous la présidence de l'eurodéputé belge Gérard Deprez, avait organisé une conférence
au Parlement le mercredi 6 décembre, à l'occasion de la Journée internationale des droits humains. La
principale intervenante devait être la dirigeante de l'opposition iranienne Maryam Radjavi, présidente
élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI). En tant que leader de l'opposition la plus
importante et la mieux organisée au régime de Téhéran, Mme Radjavi est bien sûr haïe par l'ayatollah Ali
Khamenei, le Guide suprême iranien, et ses troupes. Pendant des décennies, ils ont utilisé des ressources
considérables pour diaboliser et tenter d’anéantir le CNRI et l'OMPI en Iran comme à l'étranger, en
déployant des agents du ministère du Renseignement et de la Sécurité (VEVAK).

Un rapport commandé par le Pentagone américain a officiellement catalogué Anne Singleton comme
espionne iranienne dans un rapport publié en décembre 2012. Le rapport intitulé « Le ministère iranien
du Renseignement et de la Sécurité : un profil » 1 s'appuie sur des recherches exhaustives menées par le
Pentagone et la Division fédérale de la recherche de la bibliothèque du Congrès des Etats-Unis. Il fait des
révélations frappantes sur l'étendue des activités du ministère iranien du Renseignement et de la Sécurité
(VEVAK) contre les dissidents et en particulier sur les efforts visant à discréditer la principale organisation,
les Moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI) 2.

Le rapport identifie deux agents du VEVAK opérant avec l'Iran et explique comment ils ont été recrutés et
formés par le VEVAK à Téhéran pour mener une campagne de diabolisation, y compris le lancement d'un
site web diffamatoire contre l'OMPI : www.iran-interlink.org. Le rapport du Pentagone dit :

« Le recrutement d'un sujet britannique, Anne Singleton, et de son mari iranien, Massoud Khodabandeh,
fournit un exemple pertinent de la façon dont le Vevak contraint les non-Iraniens à coopérer. Elle avait
travaillé avec l’OMPI à la fin des années 1980. Massoud Khodabandeh et son frère Ibrahim étaient tous deux
membres de l’OMPI à l'époque. En 1996, Massoud Khodabandeh a décidé de quitter l'organisation. Plus tard,
il a épousé Anne Singleton. Peu après leur mariage, le Vevak les a forcés à coopérer en les menaçant de
confisquer les vastes biens de la mère de Khodabandeh à Téhéran. Singleton et Khodabandeh ont alors accepté
de travailler pour le Vevak et d'espionner l’OMPI. En 2002, Mme Singleton a rencontré à Téhéran des agents
du Vevak qui s'intéressaient à son passé. Elle a accepté de coopérer avec le Vevak pour sauver la vie de son
beau-frère - il était encore membre de l’OMPI à l'époque. Pendant son séjour à Téhéran, elle a reçu une
formation du Vevak. A son retour en Angleterre, elle a lancé le site iran-interlink.org en hiver 2002. Après
avoir fait de nombreux voyages en Iran et à Singapour - le pays où le Vevak contactent ses agents étrangers –
l’OMPI a douté de la loyauté de Singleton et de Khodabandeh vis-à-vis de l’organisation. En 2004, Singleton a
finalement rencontré son beau-frère Ibrahim qui avait été envoyé de Syrie en Iran après son arrestation par
les Syriens (il semble que les Syriens coopèrent étroitement avec le Vevak). Finalement, le Vevak l'a forcé lui
aussi à coopérer. »

Le rapport a immédiatement prouvé que l'OMPI constituait la menace la plus grave pour le régime iranien
et que sa répression avait toujours été une priorité pour les services de renseignement iraniens. Le rapport

1
https://fas.org/irp/world/iran/mois-loc.pdf 2 Mojahedin-e Khalq
2
( Mojahedin-e Khalq ) en persan
6
souligne également que le régime iranien est la source de toute la désinformation sur l'OMPI. En effet, en
qualifiant Anne Singleton et son mari iranien, Massoud Khodabandeh, d’agents formés par le Vevak, le
rapport vient renforcer les conclusions quelques années plus tôt des tribunaux britanniques d’exiger la
radiation de l'OMPI de la liste noire du terrorisme, montrant que son inscription était basée sur des
preuves prétendument classifiées fournies par ces agents et que les juges britanniques ont qualifiées de «
perverses ». Malheureusement, cette même preuve classifiée avait été transmise au département d'État
américain par le ministre britannique des Affaires étrangères Jack Straw et avait été utilisée pour justifier
le maintien de l'OMPI sur la liste noire américaine.

Il est alarmant de constater que le rapport du Pentagone a également montré que les agents connus de
l'Iran jouissaient d’une liberté d’action en Europe depuis des années. Le rapport indiquait clairement que
la Force Qods et le Corps des gardiens de la révolution (Pasdaran), ainsi que le Vevak qui contrôle leurs
activités, étaient impliqués dans des complots visant à assassiner des citoyens et des résidents de l'UE. Des
rapports similaires ont été établis par des services de renseignement européens. Le dernier rapport annuel
de l'Office fédéral pour la protection de la Constitution (BfV) du ministère allemand de l'Intérieur, publié
en juillet 2017 3, indique :

« La tâche principale des services de renseignement iraniens reste l'espionnage et la lutte contre les
mouvements d'opposition dans le pays et à l'étranger. En outre, les services iraniens dans le monde occidental
recueillent des informations dans les domaines de la politique, du business et de la science. La principale entité
qui mène des activités contre l'Allemagne est le ministère du renseignement (VEVAK). Le VEVAK se concentre
en particulier sur l’ "Organisation des Moudjahidine du peuple d'Iran" (OMPI ou MEK) et son aile politique, le
"Conseil national de la résistance iranienne" (CNRI). »

Et le rapport de 2012 4 des services de renseignement des Pays-Bas, AIVD, déclare à la page 37 : « L'AIVD a
réalisé que le gouvernement iranien s’active en permanence contre le mouvement de résistance de l'OMPI. Le
ministère iranien du Renseignement (VEVAK) contrôle un réseau en Europ, qui est également actif aux Pays-
Bas. Les membres de ce réseau sont d'anciens membres de l'OMPI recrutés par le VEVAK. Leur mission est de
créer un impact négatif sur l'opinion publique au sujet de l'OMPI par du lobbying, des publications et des
rassemblements contre l'OMPI. Ces personnes recueillent aussi des informations sur l'OMPI et ses membres
pour le VEVAK. »

3
https://www.verfassungsschutz.de/embed/vsbericht-2016.pdf
4
https://www.aivd.nl/binaries/aivd_nl/documenten/jaarverslagen/2013/04/23/jaarverslag-aivd-2012/jaarverslag-aivd-2012.pdf
7
CHAPITRE DEUX

Un historique de l'opposition démocratique iranienne, l'OMPI

Le renversement du Dr Mohammad Mossadegh en 1953 5 (Premier ministre démocratiquement élu d'Iran)


a provoqué des troubles politiques tout au long des années 1950 et 1960. La répression et finalement
l'interdiction par le chah de tous les groupes d'opposition politique, ont créé la désillusion et le
désenchantement parmi les 25 millions d'Iraniens de l'époque. Dans ce contexte, à l'automne 1965, trois
étudiants, Mohammad Hanifnejad, Saïd Mohsen et Ali-Asghar Badizadegan, ont créé l'Organisation des
Moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI) 6, une organisation politique formée à l'origine pour s'opposer à la
dictature corrompue et oppressive de chah Pahlavi et au pouvoir absolu du monarque. L'OMPI deviendra
de loin le mouvement politique le plus important et le plus actif de l'histoire de l'Iran.

Dans les années 1970, cependant, une répression brutale de l'organisation et de ses membres par les
fameux services secrets du chah (la Savak) a entraîné l'exécution des fondateurs de l'OMPI et
l'emprisonnement de la grande majorité de ses partisans et des membres du comité central, y compris
Massoud Radjavi. Massoud est diplômé en droit politique de l'université de Téhéran et a rejoint l'OMPI à
l'âge de 20 ans. Il a été épargné grâce aux efforts de son frère aîné, le professeur Kazem Radjavi 7, un
défenseur des droits humains de renom qui a mené une campagne internationale en Occident, obtenant
notamment le soutien de François Mitterrand, alors chef du Parti socialiste français, du Président de la
Confédération suisse, du Secrétaire général de l'ONU et d'autres dignitaires internationaux et
d'organisations de défense des droits humains, comme Amnesty International et la Croix-Rouge.

Alors que Massoud Radjavi et le reste des cadres dirigeants de l'OMPI étaient en prison, l'organisation a
subi un revers interne. Dans les années 1972-1975, plusieurs personnes, dont un membre qui s'était évadé
de prison et avait acquis une certaine notoriété dans l'opposition, ont profité du vide à la direction de
l'OMPI pour tenter de changer l'idéologie et l'orientation de l'organisation. Les membres hors de prison,
qui ont fermement refusé de trahir les fondateurs de l'OMPI et leur vision d'un futur Iran, se sont
vigoureusement opposés à ce coup d'Etat marxiste au sein de l'organisation. En supprimant les membres
de l'opposition et en assassinant plusieurs d'entre eux, cette faction marxiste s'est lancée dans plusieurs
attaques armées contre le personnel américain et leurs intérêts en Iran.

Selon les experts internationaux qui ont examiné de près les événements des années 1970, ces activités
armées visaient à prendre le dessus et à réduire au silence toute opposition au changement d'idéologie et
de stratégie de l'organisation. Bien qu'en prison, Massoud Radjavi a fermement condamné ces individus et
leurs actions et a joué un rôle vital dans le retour aux principes fondateurs et à l'idéologie de
l'organisation 8. Une fois libéré de prison en 1979, Massoud Radjavi avec d'autres membres de haut rang
de l'OMPI ont restructuré l'organisation. En raison de la vision patriotique du groupe, de ses valeurs
démocratiques et de sa vision moderne et progressiste de l'islam, ils ont été les précurseurs naturels de la
révolution de 1979. C'est à cause de cette interprétation tolérante et progressiste de l'islam que l'OMPI a
fourni une inspiration idéologique aux millions d'Iraniens dont les protestations à l’échelle nationale ont
fini par faire tomber le chah d'Iran en 1979 9.

5
Après la 2ème guerre mondiale, le Dr Mossadegh a dirigé le mouvement pour la nationalisation de l'industrie pétrolière iranienne.
En 1951, le chah a été forcé de l'accepter comme Premier ministre après son élection au Majlis (parlement). Mossadegh voulait
limiter les pouvoirs du chah conformément à la Constitution pour qu’il ne s’ingère pas dans toutes les affaires exécutives du pays. En
1952, il a été renversé par un coup d'État orchestré par la Grande-Bretagne et les États-Unis. L'Iran est devenu une dictature absolue
sous le chah pour plusieurs décennies.
6
L'organisation est également désignée par son nom farsi Mujahedin-E Khalq (MEK), MKO et d'autres variantes de son nom.
7
M. Kazem Radjavi, premier ambassadeur d'Iran auprès des Nations Unies après la révolution de 1979, a été assassiné à Genève par
des agents du régime iranien en 1990.
8
Pour plus d'informations, voir « The Mujahedin-E Khalq, MEK, Shackled by a Twisted History », par Lincoln P Bloomfield, Jr, publié
par l'Université de Baltimore, 2013.
9
People's Mojahedin of Iran - Mission Report' Friends of a Free Iran, p. 7. , 2005
8
L'OMPI voulait qu'un gouvernement laïc et des élections au suffrage universel soient la base de la légitimité
politique. Leur interprétation de l'islam et ce à quoi ils aspirent pour l'avenir de l’Iran contrastaient
cependant avec les intentions de l'ayatollah Khomeiny, un religieux chiite qui rentrait d'exil. Le chah avait
imposé l'exil à Khomeiny en 1964 en raison de la stature croissante que prenait ce religieux et parce qu’il
dénonçait le pouvoir du chah et l'influence des États-Unis et de la Grande-Bretagne en Iran.

Après de nombreuses manifestations contre son régime en 1979, le chah s'est enfui pour ne jamais revenir.
Khomeiny a profité du vide créé par la longue dictature du chah et l'élimination de tous les groupes
d'opposition démocratiques tels que l'OMPI, dont les dirigeants avaient été exécutés ou emprisonnés, pour
s’emparer de la direction de la révolution. Le manque d'institutions démocratiques et de connaissances de
la population sur la véritable nature de Khomeiny ont contribué à ce que sa position ne soit pas remise en
question à l'époque. Il était considéré comme un chef spirituel qui ne montrait pas d’intérêt pour la vie
matérielle ou les affaires courantes du pays. C’est du moins la promesse qu'il avait faite.

Cependant, après avoir obtenu le soutien du peuple en abusant des sentiments religieux, il a renié ces
promesses. Au lieu de créer un parlement représentant le peuple pour rédiger la nouvelle Constitution, il
a créé une "Assemblée d'experts", composée essentiellement de religieux. Cette assemblée a introduit une
constitution basée sur le Velayat-e-faqih (la tutelle absolue du clergé). Il s'est donné le titre de « Guide
suprême » et a établi le « Conseil des gardiens », qui détient le pouvoir absolu et contrôle tout, y compris
l’ensemble des actes législatifs pour s'assurer de leur conformité à leur interprétation stricte du Coran.
Khomeiny s'est nommé représentant de Dieu sur Terre, changeant du jour au lendemain la société
iranienne et donnant naissance à ce qui est maintenant connu sous le nom d’intégrisme islamiste.

L'OMPI s'est farouchement opposée à cette Constitution antidémocratique et a refusé de participer au


référendum sur la constitution du Velayat-e-faqih. Enragé par la position de l'OMPI, l'ayatollah Khomeiny
a ordonné une répression brutale et sanglante des membres, partisans et sympathisants de l'OMPI dans ce
qui a été qualifié de « règne de la terreur » 10. Selon un décret de Khomeiny, « les Moudjahidine du peuple
d'Iran sont des infidèles et pires que des blasphémateurs... Ils n'ont pas droit à la vie » 11. Depuis lors, l'OMPI
a été la principale victime des violations des droits humains et de l'anéantissement systématique en Iran
et a été la cible majeure de la diabolisation et des assassinats à l'étranger.

Au cours des trois dernières décennies, plus de 100 000 de ses membres et sympathisants ont été exécutés.
Des dizaines d'autres ont été assassinés en dehors de l'Iran. L'exécution, l'emprisonnement et la torture
des membres de l'OMPI, de leurs partisans et de leurs familles se poursuivent sans relâche jusqu'à ce jour.
Au cours de l'été 1988, l'exécution sommaire de plus de 30 000 prisonniers politiques en Iran a eu lieu,
dans une atrocité qu’il faut certainement considérer comme l'un des crimes contre l'humanité les plus
horribles de la fin du XXe siècle. La grande majorité des victimes étaient des militants de l'OMPI. Les
exécutions massives dans les prisons iraniennes ont été menées sur l’ordre d'une fatwa du guide suprême
de l'époque, l'ayatollah criminel Rouhollah Khomeiny 12.

Un « Comité de la mort » a approuvé toutes les condamnations à mort. Mostafa Pour-Mohammadi, membre
clé de ce « Comité de la mort » à Téhéran et vice- ministre du Renseignement à l'époque, était jusqu'à
récemment ministre de la Justice du président Hassan Rohani, jusqu'à ce que le scandale de cette atrocité
soit rendu public pendant la campagne pour la réélection présidentielle de Rohani pour un second mandat.
Rohani a été forcé de remplacer Pourmohammadi par Alireza Avaï, un autre bourreau notoire, bien connu
pour avoir pendu des dizaines de personnes, dont des adolescents, alors qu'il était procureur dans la ville
de Dezfoul, dans la province iranienne du Khouzistan. D'autres membres du Comité de la mort occupent
encore des postes importants au sein du régime iranien. Lorsque Khomeiny a été interrogé par son chef
du pouvoir judiciaire en 1988 sur ceux qui avaient déjà purgé leur peine et qui avaient été libérés de prison,
ou de ceux qui avaient été condamnés à des peines d'emprisonnement, il a ordonné qu'ils soient tous mis

10
People's Mojahedin of Iran - Mission Report' Friends of a Free Iran, p. 20., 2005
11
'Enemies of the Ayatollahs' par Mohammad Mohaddessin, pgs. 55 à 56.
12
https://iran1988.org/khomeini-decrees-execution-of-steadfast-monafeqin-mojahedin-in-prisons/
9
à mort. 13

Dans ce massacre, il n'y a eu de pitié pour personne, y compris les adolescents. Des tribunaux minutes ont
été mis en place à Téhéran et dans plus de 100 villes d'Iran et les prisonniers politiques de l'OMPI ont été
traînés devant un juge de la charia qui exigeait de savoir s'ils soutenaient les Moudjahidine du peuple. Ceux
qui ont répondu « oui » ont été condamnés à une exécution immédiate. Ces simulacres de procès duraient
en moyenne 2 minutes. On estime que 30 000 prisonniers politiques ont été pendus à des grues par lots de
dix, toutes les quinze minutes, de l'aube au crépuscule, entre juillet et décembre 1988.

L'OMPI a fait un grand effort pendant trois décennies pour révéler les informations obtenues au sein du
régime sur le massacre de 1988. Mais de nombreux détails et la vérité sur cet horrible génocide ont
finalement été dénoncés le 9 août 2016, lorsque le fils du Grand ayatollah Hossein-Ali Montazeri, l'ancien
adjoint du Guide suprême de la République islamique et successeur désigné de l'ayatollah Khomeiny, a
publié une cassette audio inconnue auparavant dans laquelle Montazeri reconnaissait que le massacre
avait eu lieu et avait été ordonné aux plus hauts niveaux.

Dans cet enregistrement électrifiant, on peut entendre Montazeri dire lors d'une réunion du « Comité de
la mort » en 1988 qu'ils étaient responsables d'un crime contre l'humanité : « Vous avez commis le plus
grand crime perpétré sous le règne de la République islamique, pour lequel l'histoire nous condamnera.
Vos noms seront gravés dans les annales de l'histoire comme criminels. » En raison de ses protestations
directes, le Grand ayatollah a été démis par Khomeiny de ses fonctions de successeur du Guide suprême et
placé en résidence surveillée jusqu'à sa mort en 2009. Pour avoir rendu publique la cassette audio, le fils
de Montazeri a été accusé d'avoir discrédité la République islamique et condamné à des années
d'emprisonnement, puis commué en résidence surveillée en raison de son importance religieuse.

Ce crime effroyable est un exemple de la manière impitoyable dont le régime iranien a décidé de traquer
et d'assassiner quiconque s'oppose à son régime tyrannique, en particulier les membres de l'OMPI. Les
membres et sympathisants de l'OMPI qui n'ont pas été exécutés ou emprisonnés en Iran ont été contraints
de s'exiler à Paris et dans d'autres villes d'Europe et d'Amérique du Nord.

13
https://iran1988.org/letter-of-ahamd-khomeini-to-his-father-and-the-latters-response/
10
CHAPITRE TROIS

Les tribunaux britanniques, européens et américains déclarent que l'OMPI n'a jamais été une
organisation terroriste, contrairement aux mensonges du VEVAK

Après la révolution de 1979 en Iran, l'OMPI, malgré ses divergences politiques avec Khomeiny, a tout fait
pour éviter la confrontation avec lui et son régime. A la place, elle a cherché le changement par des
moyens pacifiques. Mais lorsque l'OMPI a épuisé toutes les voies possibles de participation politique,
après le début des exécutions massives le 20 juin 1981, l'organisation en dernier recours a pris les armes
contre le régime iranien. Massoud Radjavi a dit : « l'islam que nous prônons ne tolère pas les effusions de
sang. Nous n'avons jamais cherché la confrontation et la violence et on ne s’en réjouit jamais. Si
Khomeiny est prêt à organiser des élections véritablement libres, je retournerai immédiatement dans
mon pays. Les Moudjahidine du peuple déposeront les armes pour participer à ces élections. Nous
n'avons pas peur des résultats des élections, quels qu'ils soient. Avant le début de la lutte armée, nous
avons essayé d'utiliser tous les moyens légaux d'activités politiques, mais la répression nous a contraints
à prendre les armes. Si Khomeiny avait permis la moitié ou même un quart des libertés dont jouit
actuellement la France, nous aurions certainement remporté une victoire démocratique. » 14

Entre 1981 et 2003, l'OMPI a clairement été un mouvement de résistance armée, luttant contre la
tyrannie et l'oppression dans son pays d'origine. Contraint à l'exil, Massoud Radjavi s'est installé à Paris
en 1981. Avec les dirigeants de l'OMPI, il a continué en exil à s'opposer à Khomeiny et à sa tyrannie,
tandis que le réseau clandestin du mouvement fonctionnait en Iran. Cependant en 1986, l'OMPI s'est
installée en Irak à la suite des pressions croissantes du gouvernement de Jacques Chirac pour quitter la
France. Tentant d'obtenir la libération des otages français détenus par les agents du régime iranien au
Liban, le gouvernement français s’était engagé dans des négociations avec l'Iran ; une concession exigée
par Téhéran étant l'expulsion de l'OMPI du sol français.

Les combattants de la liberté de l'OMPI sont partis en Irak où ils ont construit le camp d'Achraf sur une
terre désolée et stérile. Au fil des ans, elle est devenue une petite ville prospère, mais lorsque les États-
Unis ont envahi l'Irak en 2003, elle a été bombardée puis encerclée par les forces américaines. En effet,
dans des documents « classifiés » divulgués plus tard dans des audiences au Royaume-Uni, il a été
démontré que l'Iran avait exigé le bombardement du camp d'Achraf et d'autres camps de l'OMPI en Irak,
lors de l'opération Iraqi Freedom en 2003. Le gouvernement britannique, dans un acte de complaisance
éhonté, avait par la suite assuré Téhéran qu'il obligerait et exhorterait l'armée américaine à procéder au
bombardement. Les bombardements aériens répétés et totalement injustifiés du camp d'Achraf ont
entraîné la perte de nombreuses vies innocentes.

Le Wall Street Journal du 17 avril 2003 a rapporté : « Le démantèlement de la force d'opposition iranienne
en Irak (...) répond, selon des responsables américains, à une assurance donnée en privé par les États-Unis
aux responsables iraniens avant le début des hostilités que le groupe serait la cible des forces britanniques et
américaines si l'Iran restait en dehors du combat (...) La conseillère à la sécurité nationale Condoleezza Rice
et le secrétaire d'État Colin Powell avaient affirmé que Téhéran pouvait être persuadé de garder sa
neutralité vis-à-vis de l'invasion américaine en Irak, d’autant plus s’il savait que l’OMPI serait attaquée et
empêchée de harceler l'Iran à l'avenir. »

Ce message avait été transmis par les autorités britanniques avant le début des hostilités. Le ministre des
Affaires étrangères Jack Straw en avait informé son homologue iranien Kamal Kharrazi lors d'une
réunion à Londres. L'ambassadeur britannique Richard Dalton avait répété le message quelques
semaines plus tard lors d'une réunion avec Hassan Rohani, le religieux qui dirige le Conseil suprême de
sécurité nationale, le principal organe chargé de la politique étrangère de l'Iran.

Malgré cette attaque et le fait que l'OMPI à Achraf était lourdement armée et bien entraînée, les habitants
n'avaient aucune intention malveillante envers les Américains et ont accepté volontairement de remettre

14
Massoud Radjavi, interview avec L’Unité, Paris, 1 janvier 1984.
11
leurs armes en échange d'une protection garantie. L'armée et les services de renseignement américains
ont mené des entretiens exhaustifs avec chaque individu à Achraf. Après 16 mois d'examen et de filtrage
de chaque Achrafien, le 2 juillet 2004, le gouvernement américain les a tous reconnus comme «
personnes protégées en vertu de la quatrième Convention de Genève » et « les hautes autorités
américaines ont déclaré que des entretiens approfondis menés par des agents du Département d'État et
du Federal Bureau of Investigation n'avaient apporté aucun fondement pour porter des accusations
contre des membres du groupe » (The New York Times, 27 juillet 2004 15). Cela signifiait que personne
n'était impliquée dans une quelconque activité terroriste ou criminelle et qu'ils ne représentaient aucune
menace pour l'armée américaine ; chaque personne à Achraf a reçu alors une carte d'identité avec sa
photo sur laquelle le gouvernement américain garantissait sa sécurité personnelle.

Les interviews et les recherches approfondies menées par le Département d'État américain et le FBI ont
prouvé que l'OMPI n'a jamais été dans son histoire (passée ou présente) une organisation terroriste.
L'OMPI n'a jamais cherché à atteindre ses objectifs par la terreur. Elle n'a jamais pris pour cible des civils,
et aucun civil n'a été blessé ou tué à la suite des campagnes de l'OMPI contre le régime iranien. La
désignation injuste, illégale et immorale de l'OMPI est venue directement à la demande du régime iranien
et avec l'assentiment de l'Occident, qui a placé les contrats commerciaux lucratifs avec la nation riche en
pétrole au-dessus des considérations de justice ou de droits humains. Mais, comme nous l'avons vu, la
qualification de terroriste a déclenché des poursuites judiciaires devant les tribunaux successifs, ce qui a
eu pour résultat final, après des années de lutte, des jugements devant les tribunaux du Royaume-Uni,
des États-Unis et de l'Union européenne, affirmant que l'OMPI n'était pas une organisation terroriste.

15
https://www.nytimes.com/2004/07/27/world/reach-war-people-s-mujahedeen-us-sees-no-basis-prosecute-
iranianopposition.html
12
CHAPITRE QUATRE

Attaques meurtrières contre les camps d'Achraf et Liberty et transfert des habitants en Albanie

Auparavant, environ 3 000 membres de l'OMPI vivaient en première ligne dans le camp d'Achraf en Irak.
C’étaient des réfugiés sans armes et sans défense, sous la sécurité fragile des forces militaires
américaines d'occupation et qui étaient constamment sous la menace d'attaques ou d'expulsions.

Les parlementaires qui se sont prononcés en faveur des réfugiés d'Achraf ont été régulièrement dénigrés
dans les médias par les services de renseignements iraniens au moyen d'articles de presse fallacieux, les
accusant d'être des « amis des terroristes ». Des publicités obscures désignant l'OMPI comme une
organisation terroriste ont été publiées dans des magazines parlementaires et des journaux
d'information dans le but de dénigrer leurs partisans. Ces annonces clandestines fournissaient parfois
une adresse de site Web, mais toute tentative de contact se heurtait toujours à un mur de silence. Il n'y a
jamais eu de réponse ; les adresses web étaient fausses ; toutes ces publicités avaient été placées et
financées par les services de renseignements iraniens (Vevak). Ils avaient peur de l'OMPI. Ils
reconnaissaient que c'était la seule menace à leur emprise sur l'Iran.

Les forces américaines qui étaient stationnées à Achraf depuis 2003, ont finalement rempaqueté et sont
parties le 1er janvier 2009, reniant leurs garanties de sécurité aux habitants et les abandonnant à leur
sort.

Frustré par leur incapacité à éliminer les réfugiés de l'OMPI non armés et sans défense dans l'immense
camp d'Achraf, Téhéran a fait alors pression sur son premier ministre fantoche en Irak, Nouri al-Maliki,
pour expulser les Iraniens d'Achraf et les incarcérer dans un petit complexe semblable à une prison où ils
pourraient plus facilement être exterminés. Dans cette entreprise, ils ont trouvé un pion volontaire et
malléable dans le nouveau Représentant spécial des Nations Unies en Irak, Martin Kobler, qui avait été
assistant de Joschka Fischer, l'ancien ministre allemand des Affaires étrangères du Parti Vert. Kobler a
entamé un programme détaillé de tromperie pour leurrer l'UE pour qu’elle s’engage à accepter la
fermeture d'Achraf et la réinstallation de ses habitants au camp Liberty. Ses tactiques étaient si
malhonnêtes et si peu caractéristiques de la pratique normale de l'ONU qu'elles ont conduit à la
démission de Tahar Boumedra, un haut fonctionnaire de l'ONU basé en Irak.

En combinant les menaces d'autres massacres dans le camp d'Achraf à la ruse et la tromperie, Kobler a
réussi à persuader l'UE que les 400 premiers habitants d'Achraf déménageraient au camp Liberty le 17
février 2012.

Martin Kobler et son équipe, en répandant des mensonges sur l'OMPI, ont tenté de justifier les actions
répressives contre le camp et son blocus inhumain. Il a prétendu sans vergogne que les droits des
habitants étaient violés non pas par l'Irak, mais par les dirigeants de l'OMPI. Son objectif sinistre pour le
transfert des réfugiés au camp Liberty et la pression croissante visait à les forcer à aller en Iran et à se
soumettre au régime ou à faire face à une exécution certaine. L'ambassadeur du régime iranien en Irak a
déclaré lors d'un entretien en janvier 2012 : « Kobler nous avait dit que lorsque les membres de l'OMPI
seraient transférés à Liberty, 1620 d'entre eux retourneraient en Iran. » Quand cela n’a pas eu lieu,
Kobler et le régime se sont mis en colère. Téhéran a réagi en multipliant les attaques à la roquette sur le
camp.

J'ai été étroitement associé à tous ces événements puisque j'étais alors président de la délégation du
Parlement européen pour les relations avec l'Irak.

Après leur déménagement à Liberty, le camp a été bombardé à la roquette, ce qui a fait de nombreux
morts. Outre les attaques de moindre envergure, l'attaque la plus lourde sur Liberty a eu lieu le 29
octobre 2015, faisant 24 morts et de nombreux blessés. Une grande partie du camp a été détruite. John
Kerry, secrétaire d'État américain, a condamné l'attaque.

13
En coulisses, Maryam Radjavi a négocié au plus haut niveau avec le gouvernement albanais à Tirana, par
l'intermédiaire d'amis européens à partir du début 2012, pour voir s'ils accepteraient un nombre
significatif de réfugiés du camp Liberty. Ils étaient parvenus à un accord décisif, les Albanais étant prêts à
accepter tous les habitants ou la plupart d'entre eux comme réfugiés. Leur initiative humanitaire a été
soutenue par le HCR et les États-Unis. En effet, le secrétaire d'État américain - John Kerry s'était rendu à
Tirana en février 2016 pour des entretiens de haut niveau avec le Premier ministre albanais - Edi Rama -
qui, faisant preuve d'un grand instinct humanitaire, a accepté que les 3 000 habitants de Liberty soient
transportés par avion jusqu'à Tirana. Il s'agit d'une victoire majeure pour l'OMPI et d'un coup humiliant
pour le régime iranien, qui a cherché à annihiler complètement tout le monde dans le camp Liberty.

Les mollahs ont été furieux et une force opérationnelle d'agents du VEVAK a rapidement été déployée à
Tirana. L'ambassade d'Iran dans la capitale albanaise a toujours été un petit avant-poste sans
importance, avec un jeune diplomate et peu de personnel. Soudain, la culture albanaise est devenue un
élément clé du régime, et il s’est mis à nommer plus d'une dizaine d'attachés culturels à l'ambassade de
Tirana !

Ensuite, l'agence de presse officielle du régime iranien, IRNA, ainsi que Habilian, un site Web associé au
ministère iranien du renseignement (Vevak), ont publié le compte rendu d'une réunion entre Gezim
Podgorica, directeur général de l'Agence télégraphique albanaise (ATA) en Iran, et un agent connu du
Vevak du nom de Hasheminejad. Il était évident que M. Podgorica avait accepté de propager des
informations erronées contre l'OMPI en Albanie, comme l'exigeaient les agents du Vevak, notamment
Hasheminejad, qui l'ont rencontré en se faisant passer pour des victimes du terrorisme de l'OMPI. Le
même Hasheminejad a ensuite été envoyé à Téhéran en février 2018 pour parler à des membres du
Parlement européen en visite et a tenu une réunion privée avec l'eurodéputée pro-iranienne Ana Gomes
qui, selon le site web de Habilian, a accepté de collaborer étroitement avec eux.

Selon l'IRNA, le 26 février 2017, ces agents ont attribué une série de fausses allégations à l'OMPI, telles
que tuer des innocents et causer des attentats à la bombe sans discrimination et le directeur général de
l'ATA a répondu réciproquement qu'il était en première ligne dans la lutte contre le terrorisme et qu’ «
informer sur les victimes du terrorisme était la priorité des médias dans la lutte contre le terrorisme ».

Ces allégations manifestement fausses étaient un signe certain que le Vevak utilisait une fois de plus ses
ressources illimitées pour diaboliser les réfugiés de l'OMPI en Albanie. L'arrivée soudaine d'Anne
Singleton en Albanie était encore plus sinistre. Elle s'est rendue plusieurs fois à Tirana rien qu'en
novembre 2017. Des années d'expérience ont montré que ces actes de diabolisation et la diffusion de
fausses informations délibérées contre l'OMPI sont presque toujours un prélude aux attaques et aux
assassinats. Anne Singleton a été vue et photographiée devant les camps d'Achraf et de Liberty en Irak
avant les attaques meurtrières dans les deux camps.

14
CHAPITRE CINQ

Expansion de l’intégrisme islamiste dans les Balkans et en Albanie par le régime iranien

Le défi des sociétés démocratiques d'aujourd'hui est la confrontation entre leurs libertés et leur
indépendance et les nombreuses menaces posées par l’intégrisme islamiste et le terrorisme. Au cours des
trois dernières décennies, l'Occident n'a cessé de voir l'Iran intervenir dans les affaires intérieures des
pays musulmans pour créer des schismes sectaires majeures entre les différentes religions en provoquant
des conflits ethniques et raciaux.

L'Iran sait comment affirmer son influence dans les pays du Moyen-Orient et plus éloignés en prenant
subrepticement le contrôle des biens clés du gouvernement et des capacités de l'État jusqu'à ce que sa
présence devienne indispensable. Dans le sud du Liban et en Irak, sous prétexte de soutenir les
communautés défavorisées de la région et de faire connaître l'islam, Téhéran a lancé diverses campagnes
de construction d'écoles, de mosquées et de cliniques. Il a organisé des cours de Coran et publié des livres
culturels visant à propager les idéaux intégristes. Grâce à ces mesures, la théocratie iranienne a pu tromper
les couches les moins instruites de ces sociétés, ce qui a entraîné la formation de groupes terroristes et
sectaires et de milices au Liban, en Irak, en Syrie, au Yémen et dans d'autres pays, commettant des crimes
horribles contre des sunnites innocents, des chrétiens et d'autres minorités.

En plus du Moyen-Orient, l'Iran a ces dernières années intensifié ses efforts dans les Balkans, en se
concentrant principalement sur l'Albanie, en créant des institutions culturelles pour diffuser son idéologie
intégriste et saper la présence de l'OMPI à Tirana. Les efforts de Téhéran en Albanie comprennent la
création du collège Sa'adi pour diffuser sa culture extrémiste. Cette institution est supervisée par le bureau
culturel de l'ambassade d'Iran à Tirana et dirigée par un mollah du nom d'Ahadollah Gholizadeh. Deux
organisations dirigées directement par le régime iranien, l'Organisation islamique pour la culture et les
communications et la Société al-Mustafa, qui relèvent toutes deux du bureau du guide suprême Ali
Khamenei, mènent la campagne de propagande en Albanie, en utilisant des ressources acheminées vers
l'Albanie sous couvert d'activités diplomatiques.

Abdul-Ali Asgari, directeur de la Radiodiffusion de la République islamique d'Iran (IRIB) et Mohammad


Akhgari, vice-président des affaires internationales de l'IRIB, ont lancé le 5 juillet 2017 un nouveau réseau
d'information baptisé « Pars Today », actuellement présidé par Behrouz Ghazalpash. Pars Today a
commencé ses activités en lançant Parrena, un site web en langue albanaise. Son but est de diffuser des
informations erronées contre les membres de l'OMPI. Le site est géré par Amir Eshkurti qui, en 2017, s’est
rendu à Téhéran en compagnie d'une délégation albanaise d'information et de radio. Le mari d'Anne
Singleton, l'infâme agent du Vevak Massoud Khodabandeh, a donné une interview, attaquant l'OMPI sur le
site 'Impact', qui a été publiée en albanais. Pars Today a immédiatement réédité l'histoire.

L'identité de dizaines d'agents du renseignement du régime iranien dans d'autres pays a également été
dévoilée, ainsi que leurs activités. Beaucoup travaillent comme "experts iraniens". Ils ont reçu l'ordre de
concentrer les attaques et les activités de surveillance sur les membres de l'opposition iranienne en
Albanie. La campagne de désinformation menée par le régime contre son principal mouvement
d'opposition démocratique se concentre désormais sur Tirana, où les 3 000 anciens habitants d'Achraf et
de Liberty ont trouvé refuge.

Le 12 février 2018, la chaîne albanaise « Top Channel News » a produit, en coopération avec l'ambassade
d'Iran, un programme télévisé totalement biaisé dans lequel elle a diffusé une interview de trois agents du
ministère du Renseignement sous le nom d'anciens membres de l'OMPI, lançant de fausses accusations
contre le mouvement. Ces trois personnes avaient été pleinement briefées par Anne Singleton au cours
d'un de ses voyages en Albanie.

Une cérémonie à Téhéran pour commémorer le célèbre poète albanais Naim Frashëri (1846-1900) a été
couverte par les médias officiels iraniens, soulevant des questions sur la façon dont un régime, qui
emprisonne fréquemment des poètes et des écrivains ou les force à s'exiler, a soudain redécouvert son
15
âme culturelle. Cependant, en y regardant de plus près, on peut constater que de nombreux participants à
la cérémonie étaient membres de l'Association Nejat, une branche du ministère iranien du renseignement
(Vevak), avec pour mission déclarée de diaboliser et démanteler la principale opposition démocratique,
les Moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI) ; les autres participants à la cérémonie de Téhéran ont été
décrits par les médias d'État iraniens comme étant des journalistes, des éducateurs et des universitaires
d'Albanie et d'autres pays des Balkans.

Le fait qu’en acceptant les militants de l'OMPI, l’Albanie ait refusé au régime la possibilité de les massacrer,
préoccupe les dirigeants iraniens depuis un certain temps. L'amitié et la confiance mutuelle croissantes
entre l'opposition iranienne et le peuple albanais et le respect croissant des politiciens albanais des
principaux partis à son égard, ainsi que la dénonciation par l'OMPI des complots de l'Iran en Albanie ont
même forcé les loyalistes du régime à reconnaître certaines de ces réalités. Olsi Jazexhi, un apologiste bien
connu du régime iranien en Albanie, a récemment déclaré : « Le problème c’est que les Moudjahidine
(OMPI) se sont attiré le soutien d'un grand nombre de politiciens, musiciens, étudiants et militants de la
société civile albanaise, et un sénateur américain vient voir l'OMPI en Albanie tous les trois mois et tient
de grandes réunions avec des politiciens albanais. Le régime est en effet très en colère contre le soutien à
la résistance iranienne et à Mme Maryam Radjavi en Europe. »

Certains apologistes du régime prétendent même être « préoccupés » par le « bien-être » des membres de
l'OMPI. Mme Gomes qui, en tant que députée européenne, n'a jamais dit un mot de sympathie au cours des
années où les réfugiés iraniens ont été brutalement battus et tués en Irak, a récemment affirmé que
certains membres de l'OMPI en Albanie « sont détenus contre leur volonté » et que leurs proches n'ont «
aucun accès » à eux. Nous nous souvenons bien que des revendications similaires à Achraf et à Liberty
avaient été un prélude aux attaques terroristes et aux attaques à la roquette contre les opposants iraniens
en Irak. Nous connaissons bien le phénomène des « victimes de l'OMPI » et des « anciens membres de
l'OMPI » en Iran. Ils sont recrutés et utilisés par les services secrets iraniens pour alimenter le lobby du
régime en Occident.

Les médias albanais ont rapporté le 22 mars 2018 l'arrestation de deux Iraniens à Tirana, soupçonnés de
terrorisme. Ils prenaient des photos des célébrations de Norouz dans la ville et ont dit à la police qu'ils
étaient journalistes. La presse a également ajouté que depuis le début du mois de mars, les unités
albanaises de renseignement et de lutte contre le terrorisme détiennent 10 ressortissants iraniens que l’on
croit capables d'organiser des opérations terroristes en Albanie, en particulier contre les membres de
l'OMPI qui se sont réfugiés dans le pays.

L'Iran est le principal sponsor du terrorisme et de l’extrémisme à travers le monde.

Il est très important que le gouvernement albanais comprenne que l'Iran est le principal parrain du
terrorisme et de l’intégrisme à travers le monde et qu'il fera tout ce qui est en son pouvoir pour saper l'acte
désintéressé de compassion humanitaire de l'Albanie envers les réfugiés de l'OMPI. Le gouvernement
albanais doit révéler la véritable nature du régime iranien et l’empêcher d’atteindre toutes les institutions
et tous les médias albanais. Une telle mesure empêchera Téhéran de poursuivre ses intrigues et de mettre
en œuvre ses plans terroristes dans le pays.

Dans une interview télévisée le 19 avril, le Premier ministre albanais Edi Rama, en réponse à une question
sur les menaces terroristes contre l'OMPI dans son pays, a déclaré : « Je crois que, pour l'OMPI, nous avons
fait ce qu'il fallait. Nous avons hébergé un groupe persécuté. Et c'est tout. En ce qui concerne votre question
sur la sécurité et les menaces, nous sommes du bon côté de l'histoire, nous sommes dans le groupe des
pays du club Euro Atlantique qui sont menacés de la même manière. Je crois que tous ces pays prennent
des mesures contre les menaces terroristes. »

Le Premier ministre Rama faisait référence aux complots terroristes généralisés des services de Téhéran
contre la Résistance iranienne dans divers pays, de l'Albanie à l'Allemagne et même jusqu'aux États-Unis.
Par exemple, depuis le début de 2018, il y a eu des cas répétés d'activités suspectes à l'extérieur du bureau
du Conseil national de la Résistance iranienne à Berlin, de type reconnaissance, photographies et
16
manœuvres de stationnement fictives. La police et les responsables concernés ont été informés de ces cas
pour lesquels le régime utilise à la fois des agents iraniens et des mercenaires non iraniens. Au début du
mois d'avril 2018, tous les signes indiquaient la préparation d’une attaque terroriste, et les responsables
concernés ont été informés. Simultanément, il y a eu plusieurs cas d'actes suspects de surveillance près du
bureau du CNRI à Washington par des individus de diverses nationalités, ce qui indique de graves menaces
terroristes. Les responsables américains de l'application de la loi ont été informés de ces menaces.

Le département d'État américain a désormais reconnu et révélé le rôle dangereux et destructeur du régime
iranien au Moyen-Orient et les violations systématiques des droits humains dans toute la zone qui
caractérise ses tentatives agressives de propagation de l’intégrisme islamiste. Le département du Trésor
américain a inscrit le corps des gardiens de la révolution (les pasdarans) comme organisation terroriste
internationale, rejoignant la Force Qods qui figure sur les listes noires internationales depuis quelques
années. Les pasdaran et l'organe responsable des opérations extraterritoriales - la Force Qods - sont les
principaux vecteurs de l'expansionnisme agressif de l'Iran au Moyen-Orient.

Au cours des sept dernières années, le monde a vu avec horreur comment le dictateur syrien Bachar al-
Assad a massacré son propre peuple, utilisant même des bombes à baril et des armes chimiques comme le
gaz sarin, tout en bénéficiant d'un soutien financier et militaire illimité de la part de l'Iran et d'une
couverture aérienne des Russes. L'Iran injecte des milliards de dollars en armes et en ressources militaires
en Syrie pour soutenir le régime sanguinaire d'Assad. L'Iran a engagé 70 000 soldats de première ligne
dans la guerre civile syrienne. Le régime prend soin d'envoyer les réfugiés afghans ayant trouvé refuge en
Iran, mourir sur les champs de bataille syriens comme chair à canon. Leurs veuves se voient offrir la pleine
citoyenneté iranienne et une maigre pension en guise d'indemnisation.

Les pasdaran sont également à l'origine de la plupart des milices chiites brutales qui, en 2014-2017, ont
saccagé les provinces à prédominance sunnite d'Irak, massacrant des familles et nivelant des villes comme
Ramadi, Fallujah et Mossoul au nom de la guerre contre Daech. La violence et les crimes du régime iranien
dans d'autres pays de la région et en particulier sa répression des sunnites, menée sous la bannière de
l'islam chiite, ont provoqué le contrecoup original donnant naissance à des groupes comme Daech qui ont
cherché à établir un « califat islamique » tout en répandant leur violence et leur brutalité aux quatre coins
du globe. C'est un grand paradoxe que l'Iran ait exploité la campagne contre Daech comme une opportunité
pour mener sa croisade génocidaire contre les sunnites, tout en trompant l'Occident en lui croire que le
régime théocratique était un allié, et même en incitant les Etats-Unis à fournir un soutien aérien vital.

L'Iran ne peut pas faire partie de la solution aux conflits en Irak, en Syrie, au Yémen et en Libye. Il fait partie
du problème. L'Iran exporte la terreur. C'est cela le véritable Iran du régime théocratique des mollahs, et
l'Occident croit pouvoir traiter avec son président soi-disant « modéré ». Mais il devrait être clair pour tous
que si Téhéran est prêt à consacrer des milliards à l'exportation du terrorisme et des conflits au Moyen-
Orient dans la poursuite de ses objectifs extrémistes, alors le financement d'une armée d'agents du Vevak
formés pour diaboliser et attaquer le principal mouvement démocratique d'opposition de l'OMPI dans
toute l'Europe et l'Amérique du Nord ne posera jamais de difficultés. Des ressources massives sont
consacrées à cette cause et à l'achat du soutien des décideurs corrompus et des faiseurs d'opinion en
Occident.

17
CHAPTER SIX

Réseau des agents iraniens en Europe

Le régime est également habile dans sa capacité à cibler d’anciens partisans de l'OMPI qui, pour diverses
raisons, ont volontairement décidé de quitter le mouvement. Ils sont rapidement recherchés par des agents
du Vevak comme Anne Singleton et son mari Khodabandeh, qui utilisent des menaces contre leurs familles
en Iran, ou des pots-de-vin lucratifs pour en faire des alliés du régime ; la plupart d'entre eux, malgré les
menaces et les pots-de-vin, ne coopèrent pas avec le régime. Mais ceux qui le font sont souvent emmenés
à Téhéran pour y être formés, puis ils se déchaînent contre leurs anciens collègues de l'OMPI, faisant des
allégations scandaleuses de torture ou d'abus et d'autres bêtises fatales. Malheureusement, certains
médias occidentaux naïfs se laissent parfois prendre au piège, publiant des accusations sans fondement
d'activités « sectaires » de l'OMPI, d'incarcération forcée et d'autres mensonges absurdes qui sont
facilement réfutés.

Le réseau d'espionnage de l'Iran en Europe est vaste. Le 13 juillet 2015, Ghorbanali Hosseinnejad a été
arrêté par la gendarmerie française à Auvers-sur-Oise, dans le nord de Paris, pour une opération de
reconnaissance de la résidence de Maryam Radjavi. Il a avoué à la police française qu'il était en contact
avec Ahmad Zarif, à l'ambassade d'Iran à Paris. Il a dit que Mohammad Hossein Sobhani venait chaque
mois du siège du Vevak en Allemagne à Paris et lui versait 500 € par mois à lui et d'autres agents du Vevak.
En effet, Mohammad Hossein Sobhani était déjà connu de la police française. En juin 2007, il avait été arrêté
avec d’autres agents du Vevak pour avoir troublé une réunion de réfugiés iraniens à Paris, attaquant et
blessant des participants.

Un ressortissant canadien connu sous le nom de Gholam Reza Sadeghi Jebelli (alias Jebeli), résidant
principalement en Belgique, est un autre membre actif du réseau européen du Vevak. Il va fréquemment
au Parlement européen. Il a commencé à travailler pour le régime en 1980 après avoir été arrêté et «
retourné » par les pasdaran. En 2008, avec un passeport iranien et doté d’un visa de l'ambassade d'Irak à
Téhéran, il s'est rendu en Irak pour harceler les membres de l'OMPI au camp d'Achraf, mais il a été arrêté
par la police irakienne et les forces américaines qui étaient alors responsables de la protection du camp.
Le 6 décembre 2017, Jebeli s’est mis à hurler en insultant les responsables de la sécurité du Parlement
européen qui l’empêchait d'entrer au Parlement.

Deux autres agents qui vont régulièrement au Parlement européen pour y rencontrer l'eurodéputée Ana
Gomes s’appellent Ali-Akbar Rastgou et Mehdi Khoshhal. Le quotidien allemand Spiegel a écrit le 14 juillet
2008 sur les deux hommes : « Les agences de sécurité allemandes ont libéré il y a deux semaines deux
ressortissants allemands nés en Iran qui ont été détenus pendant plus de cinq semaines sur soupçon
d'espionnage dans une prison de Bagdad. Ali R., un habitant de la ville de Cologne, sa connaissance Mehdi
K, qui vit à Bagdad, et un Iranien qui s’était rendu à Bagdad fin mai, y avaient été arrêtés par les forces de
sécurité. Ils avaient identifié un "important dispositif d'intérêt national". Ali R. est un membre actif de
l'Association Aawa, basée à Cologne, qui s’oppose à l'Organisation musulmane de gauche des Moudjahidine
du peuple. »

Davoud Baghervand Arshad est un autre agent qui est souvent allé au Parlement européen. Baghervand a
été pendant quelques années dans l'OMPI mais a quitté le camp d'Achraf quand la situation est devenue
difficile en Irak. Il s'est vu offrir une amnistie par le régime iranien en échange d'une collaboration et s'est
rendu en Iran en 2005. Là, il a été totalement recruté et a passé plusieurs années à recevoir une formation
spéciale et des instructions du ministère du renseignement. Il a été envoyé à l'étranger en 2015 dans le but
de contrer le travail de la Résistance iranienne en Europe. En mars et avril de cette année, il a publié des
photos de ses rencontres privées avec les eurodéputées portugaise Ana Gomes et française Patricia
Lalonde, toutes deux connues pour leur collaboration avec Téhéran. À une époque de sécurité accrue dans
toute l'UE et en Amérique du Nord, à la suite d'une série d'attentats perpétrés par des terroristes
islamistes, il est temps que les forces de sécurité occidentales et les unités antiterroristes prennent des
mesures pour empêcher l’infiltration des bataillons d’agents et d’espions du Vevak iranien dans presque
tous les pays. Ces agents opèrent sous la direction du Vevak ou d'une branche des pasdaran et de sa
18
fameuse Force Qods. Leurs activités comprennent l'assassinat et l'espionnage des opposants et la diffusion
massive de désinformations contre le mouvement d'opposition - l'OMPI et le CNRI. Au cours des 39
dernières années, ces agents en Suisse, en Italie, en Allemagne, en Autriche, en France et en Turquie ont
commis des dizaines d'assassinats. Les meurtres se poursuivent.

Le 29 avril 2017, Saï Karimian, un cadre de la télévision iranienne de 45 ans basé à Londres et président
du réseau de télévision par satellite GEM, a été assassiné en Turquie, où sa chaîne de télévision avait une
antenne. En janvier 2017, un tribunal révolutionnaire de Téhéran l'avait condamné par contumace à six
ans de prison pour diffusion de propagande et atteinte à la sécurité nationale.

En juillet 2016, Mayssam Panahi, un agent du Vevak, a été condamné en Allemagne à deux ans et demi
d'emprisonnement pour avoir espionné le CNRI et l'OMPI. Selon les documents de la justice allemande, il
était lié à un ancien officier de renseignement du Vevak. Panahi était un ancien affilié de l'OMPI passé du
Camp Liberty à l'hôtel Mohajer de Bagdad, un lieu sous le contrôle de Téhéran. Il a été recruté par les
services de renseignements iraniens. Il a ensuite été emmené en Iran par le Vevak pour y suivre une
formation, avant d’être envoyé en Allemagne. Selon le jugement d'un tribunal de Berlin, Panahi a reçu 28
000 € du Vevak pour avoir partagé ses informations.

Le 25 mars 2017, Mustufa Haidar Syed-Naqfi, un ressortissant pakistanais, a été condamné en Allemagne
pour espionnage au profit de l'Iran, notamment pour avoir cherché des cibles potentielles pour des
attaques des pasdaran. Selon un porte-parole de la cour supérieure de Berlin, Syed-Naqfi a été condamné
à quatre ans et trois mois de prison « pour avoir travaillé pour un service de renseignement étranger ». Le
tribunal a conclu qu'il avait « espionné contre l'Allemagne et un autre membre de l'OTAN, la France, pour
la Force Qods. Syed-Naqfi a compilé des dossiers sur des cibles possibles - à savoir un parlementaire
allemand ancien chef d'une organisation germano-israélienne et un professeur d'économie franco-
israélien. Dans son dernier rapport publié en juillet 2017, le service de renseignement national allemand -
l'Office de Protection de la Constitution (Bundesamt für Verfassungsschutz ou BfV) a déclaré que l'OMPI et
le CNRI sont les principales cibles des activités d'espionnage du Vevak iranien.

Le 8 novembre 2017, le réseau d'espionnage iranien à La Haye a assassiné un opposant iranien du nom
d'Ahmad Mola Nissi. Après avoir interviewé sa fille, Reuters écrivait le 12 décembre : « La fille d'un activiste
arabe iranien tué aux Pays-Bas le mois dernier... a averti d'autres exilés en Europe de se mettre sur leurs
gardes. Ahmad Mola Nissi, 52 ans, a été abattu par un assaillant non identifié devant son domicile à La
Haye. »

A la suite de l'assassinat de quatre dissidents kurdes iraniens au restaurant Mykonos de Berlin en 1992, la
Cour de justice fédérale allemande avait conclu que les meurtres étaient directement liés aux autorités
iraniennes au plus haut niveau, à savoir le Guide suprême, le président, les ministres du Renseignement et
des Affaires étrangères, après quoi l'UE avait accepté en avril 1997 d'expulser tous les agents du Vevak de
ses États membres. Malheureusement, la politique de complaisance de l'UE a fait lever cette sanction et un
grand nombre d'agents du Vevak entrainés sont à nouveau actifs à travers l'UE, créant un danger clair et
immédiat.

19
CHAPITRE SEPT

Les méthodes de lobbying du régime iranien

L'Iran dépense d'énormes sommes d'argent pour des lobbies des deux côtés de l'Atlantique. Il fournit
même une aide financière à des universités, apparemment pour la recherche, par l'intermédiaire de
fausses organisations caritatives, comme la fondation américaine Alavi, dont les actifs sont actuellement
menacés de saisie judiciaire pour violation de la loi sur International Emergency Economic Powers et
blanchiment d'argent.

Les lobbyistes ont infiltré les principaux médias et parlements occidentaux. Les services de
renseignement iraniens s'appuient de plus en plus sur des étrangers formés, plutôt que sur des Iraniens,
pour propager leurs fausses informations et jeter les soupçons sur leurs cibles. C’est devenu évident, par
exemple, lors des réunions annuelles du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, où un nombre
important de lobbyistes européens s'emploient à répandre des mensonges et des diffamations au nom du
régime iranien. Ils ont même créé des ONG contrôlées par l'État à cette fin, ce qui a conduit à de vives
protestations de la part d'autres ONG authentiques, non iraniennes, sur l'abus du cadre et des
mécanismes des ONG.

Les Iraniens offrent des sommes d'argent faramineuses pour propager leurs mensonges. Le 5 juillet
2010, le quotidien canadien « Toronto Sun » rapportait un cas de ce genre : « John Thompson, qui dirige
l'Institut Mackenzie, un cercle de réflexion sur la sécurité, affirme que la Chine n'est pas la seule à tenter
d'acquérir de l'influence. M. Thompson, qui est souvent appelé par les médias pour donner des analyses, dit
qu'un homme lié à la mission de l'Iran au Canada lui a offert 80 000 $. Ils voulaient que je publie un
article sur le Mujahedin-e Khalq', a-t-il dit. "L'Iran essaie d'amener d'autres pays à les qualifier de secte
terroriste." Thompson dit qu'il a refusé l'offre. »

Les activités des lobbyistes financés par l'Iran sont régulièrement renforcées par des diplomates, des
ministres et des députés iraniens. Chaque fois que le régime entend parler d'une visite prévue de
Maryam Radjavi dans n'importe quel parlement d'Europe, il se surmène, ordonnant à ses ambassadeurs
de rencontrer ou de téléphoner aux membres dirigeants de ce parlement et parfois même aux premiers
ministres et aux chefs de partis, afin d'empêcher ces visites. En outre, les visites à Téhéran de délégations
de parlements occidentaux sont toujours exploitées comme un outil de propagande par le régime, qui fait
pression sans relâche sur les parlementaires participants avec des messages négatifs visant à diaboliser
l'OMPI.

Les députés du Parlement européen et des démocraties occidentales sont également la cible d'un assaut
de désinformation, chaque fois qu'ils expriment leur soutien à l'OMPI ou qu'ils appellent à la liberté et à
la démocratie en Iran. Ils sont souvent bombardés de fausses informations sur la principale opposition
démocratique iranienne et peuvent parfois recevoir des appels de l'ambassade iranienne ou de
personnes prétendant être d'anciens membres mécontents de l'OMPI, bien qu'il s'agisse en fait d'agents
du Vevak.

Dans un exemple récent, une eurodéputée portugaise pro-iranienne, qui a une passé d'hostilités contre
l'OMPI, a organisé une réunion visant à saper le statut des réfugiés iraniens en Albanie, à la suite de sa
visite à Téhéran en février de cette année. (Voir la déclaration à l'annexe 1).

20
CONCLUSION
La diabolisation et la désinformation visant l'opposition sont une pratique courante du régime
théocratique depuis sa création, en particulier contre l'OMPI. Cela a été pratiqué comme prélude à la
répression, au meurtre et à l'assassinat. Pour justifier ses crimes, le régime doit discréditer son
opposition. La diabolisation des habitants des camps d'Achraf et Liberty, les attaques militaires et à la
roquette ainsi que les meurtres sont un cycle qui s'est répété à plusieurs reprises entre 2008 et 2016.
Deux événements majeurs ont fait incroyablement basculer l'équilibre contre le régime en faveur de
l'opposition. Le premier, la réinstallation de l'Irak vers l'Albanie, organisée et en toute sécurité, de
l’ensemble des membres de l'OMPI, privant le régime de la possibilité de les massacrer. Le second, le
soulèvement populaire qui a commencé dans les derniers jours de 2017. Le guide suprême du régime et
le président ont ouvertement reconnu que l'OMPI était le principal moteur des manifestations de masse.
L'aggravation des crises économiques et sociales en Iran s'est traduite par une chute brutale de la
monnaie iranienne, qui a perdu un tiers de sa valeur ces trois derniers mois. En outre, l'évolution de la
situation aux États-Unis a mis fin au type de soutien qu’apportait l'administration Obama, plongeant
Téhéran dans une période de confusion et affaiblissant sérieusement le régime. Toutes ces questions ont
mis en évidence la perspective d'un changement en Iran. Typiquement, dans ces circonstances, Téhéran
a intensifié son cycle de diabolisation et d'activités terroristes et d'espionnage ciblant le principal
mouvement d'opposition démocratique, en particulier en Albanie. Après de vastes activités
apparemment diplomatiques et culturelles contre l'OMPI, les médias albanais ont rapporté le 21 mars
2018 que deux Iraniens avaient été arrêtés en Albanie pour des plans terroristes présumés. Il a
également été signalé que dix autres étaient sous surveillance. Les rapports indiquaient que leur cible
possible était l'OMPI. En 2017, deux assassinats de dissidents iraniens ont eu lieu en Turquie et aux Pays-
Bas. Les sources occidentales de renseignement et de sécurité ont mis en évidence des menaces
terroristes crédibles contre l'OMPI.
Téhéran a mis en place une puissante machine à coups de centaines de millions de dollars pour faire
avancer sa politique de diabolisation et de désinformation. Parmi les méthodes couramment utilisées par
le régime, on peut citer le déploiement de lobbies sophistiqués aux États-Unis et en Europe, l'envoi
d'agents sous couvert de réfugiés dans ces pays, la rémunération des journalistes, des médias et des
sociétés de relations publiques, en particulier en Albanie pour diaboliser l'OMPI.
Les intimidations du régime par l'espionnage et le terrorisme ne se limitent pas à l'opposition. Elle
menace également les intérêts des pays occidentaux. L'année dernière en Allemagne, un citoyen
pakistanais, qui travaillait pour les services iraniens, a été accusé d'avoir identifié des personnalités
allemandes et françaises pro-israéliennes et d'avoir transmis l'information à la forces Qods. Il a été
condamné à quatre ans et demi de prison.
Le régime iranien a utilisé deux facteurs : D'abord, les opportunités et les terrains créés à son avantage
par la politique de complaisance aux États-Unis et en Europe. Deuxièmement, tirer parti des mécanismes
démocratiques dans les pays occidentaux. Selon une décision prise par le Conseil de l'Union européenne
lors de sa session du 29 avril 1997 16, tous les agents de renseignement de l'Iran auraient dû être expulsés
des pays européens après que la Cour fédérale de Berlin a tenu les dirigeants du régime iranien
responsables de l'assassinat de dirigeants kurdes iraniens dans le restaurant Mikonos 17 en septembre
1992.
Une politique de fermeté de la part des pays occidentaux, tant aux États-Unis qu'en Europe, est
nécessaire pour assurer la sécurité des véritables réfugiés iraniens et des opposants au régime, ainsi que
la sécurité de ces pays dans un contexte plus général. Une telle politique exige que les agents et les
espions de Téhéran soient expulsés sans aucune exception. Les lobbyistes officiels et non officiels de
Téhéran doivent être identifiés et surveillés et doivent être tenus responsables de leurs actes de violation
des lois européennes.

16
http://europa.eu/rapid/press-release_PESC-97-41_en.htm
17
https://en.wikipedia.org/wiki/Mykonos_restaurant_assassinations
21
Annexe 1 - CIC – Communiqué du 9 avril 2018 :

Bruxelles - 9 avril 2018 – Des agents du régime iranien au Parlement européen ; couverture
politique des actes terroristes contre l'opposition en Albanie.

La profonde frustration de l'Iran après le transfert organisé de milliers de membres du principal


mouvement d'opposition démocratique depuis l'Irak vers l'Albanie et la perte de la possibilité de les
massacrer n'est pas un secret. Ce transfert est le résultat d'une campagne sans précédent de l'opposition
iranienne et de ses partisans en Europe et aux États-Unis. Elle s'est déroulée sous le nez du régime
théocratique alors que Téhéran avait tout mis en œuvre pour empêcher leur transfert et orchestrer leur
reddition ou leur anéantissement.

Les responsables du régime iranien ont maintenant reconnu que le principal mouvement d'opposition,
les Moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI), a joué un rôle clé dans le déclenchement des récentes
manifestations nationales et des manifestations antigouvernementales. Selon l'AFP, le 2 janvier 2018, le
président Hassan Rohani a appelé le président Macron et lui a demandé de prendre des mesures contre
l'opposition iranienne basée à Paris et leur leader Maryam Radjavi, qu'il a accusé d'avoir fomenté les
récentes manifestations. Le président Macron a rejeté sa demande.

Le 9 janvier 2018, l'ayatollah Ali Khamenei, le Guide suprême, a déclaré que l'OMPI avait organisé le
soulèvement et avait implicitement menacé d'exécuter les manifestants arrêtés. Le régime iranien cite
maintenant ces événements comme une raison d'exercer des pressions et d'instiguer des actes
terroristes contre l'OMPI en Albanie.

La nomination de Gholam Hossein Mohammad-Nia et Mostafa Roudaki, deux hauts responsables du


ministère iranien du Renseignement (Vevak), comme ambassadeur et premier secrétaire de l'ambassade
à Tirana est une indication claire des intentions malveillantes du régime. Ostensiblement, leur rôle est de
créer des institutions religieuses et culturelles, qui sont en fait des couvertures sans ruse pour les
activités sinistres des deux branches du Vevak en Albanie, fonctionnant sous les noms du Centre Habilian
et de l'institut Didban.

Ces organisations emploient des Albanais locaux et les forment à diaboliser l'OMPI, en lançant des sites
Web et des chaînes de télévision en Albanie et en achetant plusieurs programmes de télévision à l'échelle
nationale. Le 22 mars 2018, les médias albanais ont rapporté que deux Iraniens avaient été arrêtés parce
qu'ils étaient soupçonnés d'avoir préparé des actes de terrorisme et que dix autres personnes avaient été
arrêtées pour être interrogées, ajoutant que l'OMPI était une cible possible. C'est le même schéma que les
mollahs ont suivi au cours des quatre dernières décennies, répandant des mensonges et de la
désinformation pour préparer le terrain à de la répression et des actes de terrorisme. Dans les camps
d'Achraf et de Liberty en Irak, une campagne orchestrée de diabolisation, combinée à des attaques
terroristes et à la roquette, faisait partie de la routine quotidienne visant à terroriser les réfugiés de
l'OMPI non armés et sans défense. Aujourd'hui, l'Iran se concentre sur l'Albanie, où la tendance se
répétera inévitablement.

Le Vevak et ses agents, les lobbies et les politiciens pro-régime sont déterminés à saper le statut de
l'opposition iranienne en Europe et à la faire passer comme une menace pour l'Albanie et les Balkans. Il
est intéressant et pas surprenant de voir que beaucoup des principaux acteurs de cette récente campagne
en Albanie et en Europe sont les mêmes qui ont oeuvré contre les habitants du camp d'Achraf et de
Liberty lorsqu'ils étaient coincés en Irak. Et ce malgré le fait qu'en 2017 et 2018, les services de sécurité
occidentaux ont trouvé de nouveaux signes de menaces crédibles contre les militants de l'opposition
iranienne. En 2017, deux dissidents iraniens ont été assassinés en Turquie et aux Pays-Bas.

Nous sommes alarmés d'apprendre qu'une réunion est prévue au Parlement européen intitulée :
"Mojahedin e-Khalq (MEK), une menace en Albanie" le 10 avril 2018. Elle est organisée par une
eurodéputée portugaise pro-régime iranien, Ana Gomes, qui a un passé d'hostilités contre l'OMPI. Gomes
est récemment rentrée d'une visite à Téhéran.
22
En avril 2009, alors que nous allions voter en faveur d'une résolution du Parlement européen appelant à
la protection des habitants d'Achraf, Mme Gomes a proposé 7 amendements pour nuire à nos efforts. Si
ses amendements avaient été adoptés, cela aurait donné carte blanche au gouvernement irakien pour
anéantir les habitants. Ces sept amendements ont été rejetés par une majorité de députés européens.
Mais son comportement étrange et son hostilité ouverte envers l'opposition iranienne ont suscité de
nombreuses protestations au Parlement européen et même au Parlement britannique de l'époque.

Après sa récente visite en Iran, Mme Gomes a déclaré lors de la réunion de la commission des Affaires
étrangères le 22 février 2018 : « j'ai rencontré les familles des victimes d'une organisation terroriste,
appelée MEK, Mojahedine du peuple et le Conseil national d’un quelconque Iran révolutionnaire ... ! Ils
créent des troubles en Albanie, des troubles qui viendront nous hanter…. (et) gardent les gens en otage,
notamment en Albanie. » Ces propos sont clairement des diffamations et peuvent faire l'objet de
poursuites judiciaires.

Pendant son séjour en Iran, elle a eu des réunions supplémentaires avec l'Institut Habilian et
l'Association Nejat, deux branches du Vevak.

La liste des orateurs prévus pour sa réunion du 10 avril 2018 révèle clairement la nature de cette farce,
puisqu'elle inclut Anne Singleton (Khodabandeh), un agent du régime iranien dénoncée par un rapport
du Pentagone américain et de la bibliothèque du Congrès en décembre 2012.

En juin 2004, Win Griffiths, ancien député travailliste britannique, s'était rendu à Téhéran pour
rencontrer un détenu à la prison d'Evine. Dans une déposition de témoignage, il avait dit : « Quand je suis
allé à Evine, m'attendant à rencontrer les détenus en privé, j'ai été surpris de voir Anne Khodabandeh
(Singleton), la belle-sœur d'Ebrahim, à la prison d'Evine. Elle a affirmé plus tard qu'elle était là dans le
cadre d'une visite d'une ONG. Pourtant, il était clair pour moi que les gardiens de prison la traitaient
comme une amie de leur bord, plutôt que comme un membre d'une ONG indépendante. »

Singleton s'est rendue à Tirana pas moins de trois fois en novembre 2017 et a continué à discuter des «
menaces de l'OMPI en Albanie » lors d'une réunion dans le bureau de Mme Gomes au Parlement
européen à Bruxelles le 5 décembre 2017. Anne Singleton a été vue et photographiée à l'extérieur des
camps d'Achraf et de Liberty en Irak, avant les attaques meurtrières contre les deux camps.

Parmi les autres orateurs de la réunion au Parlement européen, on peut citer : Olsi Jazexhi et Migena
Balla. Ce couple albanais est un fervent défenseur du régime iranien et travaille en étroite collaboration
avec Singleton.

Je pense qu'il est très imprudent de permettre au régime iranien et à ses agents d'abuser du Parlement
européen. La décision de 1997 de l'Union européenne d'expulser d'Europe les agents de renseignement
iraniens doit être mise en œuvre au Parlement européen avec plus d'emphase et ces agents ne devraient
pas pouvoir s’y rendre.

STRUAN STEVENSON

Coordinateur de la Campagne pour le changement en Iran (CIC)

23
Annexe 2 – photos et documents pris sur Internet

De gauche à droite : Issa Azadeh, Reza Jebeli, Ana Gomes,


Ghorbanali Hosseinnejad

Anne Singleton (Khodabandeh) dans le bureau d’Ana De gauche à droite : : Batoul Soltani, Homeira
Gomes au Parlement européen le 5 décembre 2017 Mohammadnejad, Ana Gomes, Reza Jebeli, Aliakbar Rastgou

Anne Singleton avec Ahlam Maleki un agent de la Force Qods devant le camp d’Achraf en 2011

24
Mohammad Sobhani et deux autres agents du régime iranien Mohammad Hossein Sobhani au Parlement européen
arrêtés par la police française pour usage d’arme blanche à Paris

Quotidien allemande Der Spiegel, 14 juillet 2008: deux agents du régime iranien
Mehdi Khoshhal (g), Aliakbar Rastgou (d) Aliakbar Rastgou et Mehdi Khoshhal arrêté en Irak

Passeport iranien de Batoul Soltani délivré en 2008 Batoul Soltani au Parlement européen en 2015

25
(de g à d) : Aliakbar Rastgou, Massoud Khadabandeh, Nicola Ghorbanali Hosseinnejad aidant Heidar Azab Mashi, tueur
Pedde, Ghorbanali Hosseinnejad au Parlement européen en 2017 d’habitants d’Achraf, à identifier des individus en 2013

Arrestation de Reza Jebeli par la police militaire américaine et la police irakienne en 2008

Le Sun canadien rapporte que Gholam Reza Sadeghi Jebeli Passeport iranien de Reza Jebeli avec un visa irakien en 2008
a été arrêté pour enlèvement d’enfant

26
Davoud Baghervand Arshad en Iran en 2005 Davoud Baghervand Arshad au Parlement européen en avril 2017

Davoud Baghervand Arshad avec Patricia Lalonde le 17 avril 2018 Davoud Baghervand Arshadavec Ana Gomes en mars 2018

De g à d: Mohammad Hossein Sobhani, Issa Azadeh, Reza Jebeli, Alireza Nasrollahi, Shiite Mullah Al-Husseini, Amir
Movasseghi, Batoul Soltani, Zahra Moeini, Mohammad Razzaghi, Mansour Nazari, Ghafour Fattahian, Ghorbanali
Hosseinnejad, Aliakbar Rastgou, Edvard Termadou
27
Struan Stevenson a été membre du Parlement européen pour l'Écosse (1999-2014), président de la
délégation du Parlement pour les relations avec l'Irak (2009-14) et président de l’intergroupe
Friends of a Free Iran (2004-14). Il est conférencier international sur le Moyen-Orient, président de
l'Association européenne pour la liberté en Irak (EIFA) et coordinateur de la Campagne pour le
changement en Iran (Campaign for Iran Change - CIC).

Email: office.stevenson@gmail.com

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