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Batimetiers la revue des bâtisseurs

numÉro 29 décembre 2012

RT 2012
Grand témoin

dossier
Christian Baffy
« Créer de la
valeur pour nos
clients et nos
entreprises »

C’est parti !
Gros œuvre/
strUcture
Optimiser les
performances
thermiques du béton

enveloppe

Ossature bois :
les connaissances
scientifiques
progressent

équipements
techniques
Installations solaires
thermiques :
un NF DTU renouvelé
en profondeur

aménagement/
finitions

Métiers des sols :


le moteur du
partenariat
SOMMAIRE . ÉDITO
B ât i M é t i e r s • r e v u e t r i m e s t r i e l l e • n u m é r o 2 9 • d é c e mb r e 2 0 1 2

l’Actualité
Performance énergétique,
2
métiers RT 2012 : c’est parti !

L
accessibilité : le marché de plus a RT 2012 s’applique pour
en plus demandeur de Pros Béton de chanvre : vitrine environne-
• Panorama des publications gros œuvre/
mentale pour un hypermarché 13
toute construction neuve
techniques • Conférence STRUCTURE à partir du 1er janvier.
environnementale : une nouvelle Optimiser les performances
feuille de route pour la profession thermiques du béton 14 En instituant un engagement
• Améliorer le raccordement Construction bois : application de résultat sur les performances
électrique des chantiers • réussie dans le monde agricole 17
Marchés publics de l’État : vers Béton : la norme NF EN 206-1 énergétiques et un contrôle
une obligation de qualification • s’adapte aux évolutions du marché 19 systématique des ouvrages,
Formations FEEBat : la voie royale
pour être « Reconnu Grenelle
Bilan carbone : un nouvel cette réglementation représente
enjeu pour les entreprises
environnement » • Pour réussir
de gros œuvre 20 de formidables défis
les grands chantiers
Carnet de chantier : bien mettre pour l’ensemble des acteurs
Grand témoin 10 en œuvre prédalles de la filière.
14 et prédalles suspendues 20
Christian Baffy :
Créer de la valeur pour nos clients
Le premier d’entre eux est la
et nos entreprises nécessité d’un meilleur dialogue
entre les entreprises, la maîtrise
Dossier 48
Enduits sur terre crue : enfin d’œuvre et la maîtrise d’ouvrage :

La RT 2012
enveloppe
des règles professionnelles ! 23
on ne peut que s’en réjouir.
Ossature bois : les connaissances
questions / réponses scientifiques progressent 24 Le deuxième, et non des
Fiche pathologie : infiltrations moindres, nous vise directement.
par les liaisons menuiserie Nous devons en effet mieux
extérieure/gros œuvre 27
Enduits de mortier : de l’inventaire nous organiser sur le chantier,
des usages à l’élaboration c’est-à-dire gérer et maîtriser
de bonnes pratiques 28
les interfaces entre corps
Toitures-terrasses : quelles règles
24 pour leur aménagement ? 30 d’état. Mais pas seulement :
INNOVATION 54
la qualité d’exécution doit être
Béton de terre : prendre irréprochable, pour répondre
le matériau là où il est aussi bien aux objectifs fixés
prévention 55
Légionelles : des règles
qu’aux attentes de nos clients.
équipements
Risque électrique : tous les métiers prudentielles pour Nombre d’entreprises n’ont
sont concernés techniques
une meilleure prévention 33 pas attendu pour s’y préparer,
chantier Installations solaires
57
thermiques : un NF DTU
comme le montrent les
Vols sur chantiers : la technologie renouvelé en profondeur 34 témoignages de professionnels
RFID testée à Bondy
Bonnes pratiques : que vous retrouverez dans
formation 58 équipements techniques
et confort acoustique 36
le dossier de ce numéro.
Étanchéité à l’air : les formations
misent sur l’exercice pratique Comptage et affichage L’un des points-clés de cette
NORMALISATION 59
des consommations : un nouveau adaptation est la remise
marché pour les électriciens 37
NF DTU et Avis techniques : Chantiers photovoltaïques
en cause de nos habitudes.
quelques repères utiles 34 inachevés : comment intervenir ? 38 La formation FEEBat constitue
ENVIRONNEMENT 61 pour cela un outil aussi
Labels HPE : les modalités indispensable qu’efficace.
d’obtention en construction neuve
Pour accompagner
Moquette : le revêtement de sol
ZOOM CHANTIER 62 aménagement/
anti-allergène 41 les professionnels, la
Finitions
Métiers des sols : le moteur Fédération française du
du partenariat 42 bâtiment met également
Décapage chimique
des façades: l’efficacité
à leur disposition une
des produits sans DCM 44 panoplie de supports :
Incendie, acoustique, thermique : logiciel de calcul, guides,
un guide de performances
pour les ouvrages en plaques fiches d’autocontrôle…
Mention spéciale de plâtre 45 À nous de relever ces
pour le lavoir Peinture : les bénéfices d’une défis !
42 bonne préparation de chantier 46
la parole à 64
Emmanuel Noyelle
Section professionnelle jean-yves robin,
départementale : créer du lien Président du Conseil
des professions de
la FFB
l ’ act u a l ité

Performance énergétique, accessibilité


Le marché de plus en plus
demandeur de Pros
L e nombre de Pros de la per-
formance énergétique®
–   marque lancée en 2009 pour
lés par l’extérieur, de chaudières
hybrides et de chauffe-eau ther-
modynamiques, la logique glo-
l’opération, afin que les travaux
correspondent bien aux besoins
des usagers. Dernier exemple,
renforcer les compétences des bale de la performance éner- la communauté urbaine de
entreprises en vue d’atteindre gétique, avec de nombreux Dunkerque reconduit pour la
les objectifs du Grenelle de l’en- prospects et futurs clients à la clé période 2010-2014 le disposi-
vironnement    – se rapproche des (jusqu’à 30   pour l’un des Pros). tif « Réflexénergie », qui subven-
Tout Bâtimétiers   900 à la fin 2012, tandis que les De plus en plus, ce sont les tionne les travaux d’améliora-
en un clic Pros de l’accessibilité® –    marque acteurs du marché eux-mêmes tion énergétique des particuliers
Bâtimétiers sur le web, c’est bien lancée fin 2011 pour répondre qui sont demandeurs de signes – isolation des murs, systèmes
sûr la possibilité, pour tous les
aux enjeux de l’accessibilité    – de qualité. Ainsi, la fédéra- solaires combinés, chaudières
adhérents de la FFB, de lire le dernier
numéro paru, sous la forme d’un pdf sont aujourd’hui près de 200. tion du bâtiment de Haute- à condensation… 1 006 aides
feuilletable ou par un accès direct aux Des chiffres qui montrent que Normandie a été contactée par attribuées en 2011 pour un
rubriques et articles. les opérations mises en œuvre la Chambre commerciale et arti- montant de 500 000   euros   – à
Mieux encore, c’est la collection par la FFB pour promouvoir sanale de Rouen, qui regroupe condition qu’ils fassent appel
complète de la revue disponible avec localement ces deux marques 1 800   commerçants de la ville. à des entreprises qualifiées, au
de nombreux outils pour faciliter portent leurs fruits. Ainsi, la Objectif de cette démarche ? premier rang desquelles figurent
la consultation : impression
fédération Rhône-Alpes du bâti- Trouver les bons partenaires les Pros de la performance éner-
des articles, affichage des sommaires,
recherche par numéro, date ou ment a réalisé, en mars 2012, qui leur permettront de mettre gétique®. Un tel signe de qua-
mots-clés. Le plus : tous les dossiers un document de quatre pages, leurs points de vente aux normes lité deviendra même indispen-
parus sont téléchargeables en pdf. « Propos de Pros », qui vise à accessibilité d’ici le 1er   janvier sable à compter de janvier 2014,
Pour en savoir plus expliquer en quoi consistent les 2015. Le chantier est lancé : après puisque seules les entreprises
Connectez-vous sur votre espace deux marques et à mettre en un prédiagnostic réalisé sur une titulaires d’un signe « Reconnu
adhérent, www.ffbatiment.fr valeur la démarche des entre- vingtaine de magasins, l’ordre Grenelle environnement » – ce
prises titulaires. Ce document, des architectes du département qui est le cas des Pros de la per-
Partenariat : signature qui comprend aussi un annuaire a mis à disposition de l’associa- formance énergétique® – pour-
d’une convention entre des Pros de Rhône-Alpes, a été tion un architecte référent acces- ront faire bénéficier leurs clients
la FFB et l’UMIH diffusé à 25 000   exemplaires par sibilité, et les premiers chantiers des aides publiques (CIDD,
Le 12 novembre dernier, à l’occasion divers canaux : via les Pros eux- devraient se faire en 2013, en fai- Éco-PTZ…). J
du salon Equip’Hotel 2012, la mêmes, les Espaces Infos-Éner- sant appel aux entreprises qua-
Fédération française du bâtiment et gies de l’Ademe, les agences ban- lifiées, Pros de l’accessibilité® en
l’Union des métiers et des industries Pour en savoir plus 
caires partenaires des entreprises, tête. L’Association des paraly-
de l’hôtellerie (UMIH) ont signé • www.performance-energetique.
les salons régionaux de l’habi- sés de France Haute-Norman- lebatiment.fr
une convention de partenariat,
tat, sans oublier les partenaires die et la Coordination handicap • www.travaux-accessibilite.
afin de renforcer leur coopération lebatiment.fr
sur trois thématiques communes : maîtres d’œuvre. Autre exemple, Normandie ont été associées à
l’efficacité énergétique, l’accessibilité une initiative comparable a été
et la sécurité incendie. Avec près de prise par la fédération de la
80 000   adhérents, l’UMIH constitue la Haute-Vienne sur le salon de Devenir « Pros » : la marche à suivre
première organisation professionnelle
du secteur CHRD (cafés-hôtels-
l’Habitat et de la Décoration de • Pros de la performance énergétique®
restaurants-discothèques) en France.
Limoges, qui a eu lieu du 27 au . Signer la charte Bâtir avec l’environnement
L’objectif de la convention est de 30  septembre dernier : 500   pla- . Détenir une qualification dans son métier
favoriser les rapprochements entre quettes de présentation des Pros . Disposer de personnel formé à l’efficacité énergétique
les adhérents des deux fédérations du département ont été distri- (modules FEEBat)
au niveau local, de s’informer buées au public. Sur le salon lui- . Passer un contrôle de réalisation après deux ans
mutuellement des évolutions même, le stand de la fédération • Pros de l’accessibilité®
réglementaires et de renseigner . Signer la charte Bâtir avec l’environnement
a été animé par des Pros de la
les adhérents de l’UMIH sur ces . Détenir une qualification dans son métier
performance énergétique®, qui . Suivre une formation à l’accessibilité ou
thématiques.
ont expliqué aux visiteurs, à disposer de chantiers de référence en accessibilité
l’aide de maquettes de murs iso-

2 BâtiMétiers J décembre 2012


l ’ act u a l ité

Panorama des publications techniques  


agenda

Le nouveau guide des publications techniques 2013 20 décembre 2012


vient de paraître. Il recense pas moins de 300 publications techniques Colloque « Crime,
et métiers émanant des unions et syndicats de métiers la FFB. contrefaçon et bâtiment »,
À consulter sur www.ffbatiment.fr, espace adhérents,
rubrique Médiathèque/Publications/Technique-Environnement FFB, Paris (voir p. 4)
Exemples de réferences issues du catalogue Du 27 au 30 janvier 2013
Planet Energy,
A M É L I O R AT I O N É N E R G É T I Q U E D E S B Â T I M E N T S E X I S TA N T S

Fiches pratiques
Centre des congrès, Épinal
ISOLATION DES MURS EXTERIEURS
1.02
PAR L’EXTÉRIEUR

« Amélioration énergétique
CHAPITRE 1 : ISOLATION THERMIQUE DE L’ENVELOPPE
CH

Salon de la maîtrise et
L'isolation par l'extérieur des murs de façade est réalisée principalement suivant 3 méthodes :

des bâtiments existants »


• Enduit sur isolant collé, calé-chevillé, ou fixation mécanique :
- Enduit mince armé d’un treillis de verre (a)
- Enduit hydraulique armé d’un treillis métallique ou de verre
• Bardages sur isolant (b),
• Isolant avec peau incorporée de type vêture (c) / vêtage.

(a) (b) (c)

Ces nouvelles fiches détaillent des énergies renouvelables


Avantages
• Amélioration du confort d’hiver (pas de paroi froide) et d’été (diminution des apports)
• Diminution des pertes de chaleur et de la consommation d'énergie.
apports).

• Rénovation de la façade avec protection contre la pénétration des eaux de pluie.


• Annulation des ponts thermiques au niveau des planchers et refends.
• Bien adapté aux bâtiments à chauffage continu (forte inertie des murs).
• Pas de réduction du volume habitable.
les conseils pratiques de mise en œuvre
et les aides de financement.
• Bien vérifier l’adhérence et la cohésion de la surface support.
• Vérifier l’emplacement de la limite de propriété avant la réalisation des travaux (augmentation de

Du 6 au 8 février 2013
l’épaisseur des murs après isolation, pose de l’échafaudage, etc.).
• Attention à ne pas bloquer l'humidité dans le mur existant avec un isolant trop imperméable à la
vapeur d'eau.
Points • Penser au traitement des points singuliers (arrivées des fluides, arrêtés au niveau des toitures et des
de vigilance balcons, ouvertures, etc.).
• Pour les systèmes calés-chevillés et mécaniques, prévoir des tests d’arrachage des fixations en cas
de doute.

www.ffbatiment.fr, espace adhérents,


• Traiter le niveau rez-de-chaussée avec un revêtement résistant aux chocs et aux dégradations.
• Pour les systèmes collés en neuf, vérifier la compatibilité de la colle avec les huiles de décoffrage
dans le cas des bétons banchés.
•L e matériaux doivent être posés par un professionnel, de préférence certifié QUALIBAT, selon les
Les
DTU, certifications

Sabine, Parc des expositions,


avis techniques associés à l’opération.
et qualifications • Utiliser des produits ayant la certification ACERMI.

• Prévoir ces travaux avant le remplacement de la chaudière dont la puissance pourra être réduite ;
• Le remplacement des fenêtres nécessitant un parfait jointoiement avec l'isolation, il est préférable
Travaux induits

Dossiers/Technique-Environnement
de prévoir ces travaux au moment ou après le changement des menuiseries.
• Prévoir une adaptation éventuelle du système de ventilation.

Les fiches sont téléchargeables


Réalisé par le pour la sur l’espace adhérent du site
www.ffbatiment.fr

Reims
Salon du bâtiment innovant
du Nord-Est
Guide de dimensionnement
des radiateurs à eau chaude Du 13 au 14 février 2013
Bien dimensionner un radiateur, c’est améliorer la
performance énergétique de l’installation et réduire Urbaccess, CNIT, Paris
les consommations d’énergie du logement. Ce guide Salon européen de l’accessibilité
présente des règles simples en fonction des types de et de la conception universelle
générateur, de distribution et de régulation.
www.uecf.fr Du 19 au 22 février 2013
Fascicule « Métallerie
et photovoltaïque » Salons Be+, Eurexpo, Lyon
Guide des enduits à base Cette brochure a pour but d’informer Sept salons entièrement
de chaux dans le bâti ancien le métallier du marché qu’il peut dédiés aux problématiques
Il propose une méthode de diagnostic développer en énergie renouvelable : énergétiques et durables des
du support et traite des solutions murs-rideaux, verrières, brise-soleil, différentes filières du bâtiment :
adaptées à chaque pathologie pour ombrières, garde-corps, toitures.
prévenir les sinistres. Enéo (énergie, confort climatique
www.metal-pro.org, espace adhérents,
www.sebtp.com rubrique publications et eau), Smartgrid expo,
Flam’expo (poêles et cheminées),
ExpoBiogaz, EnR (énergies
renouvelables), BlueBat
Prévention BTP Un site pour simplifier (performance du bâtiment et
construction durable), Eurobois
la prévention des risques (bois dans la construction)

N
Du 20 au 22 mars 2013
ouvelles obligations en information devient très simple
Ecobat, Porte de Versailles,
matière d’habilitation élec- grâce à un accès par métier. Paris
trique ou de pénibilité, nouvelle Autre nouveauté sur Prévention Le rendez-vous du bâtiment
réglementation sur l’amiante… BTP : l’espace e-prévention, un et de la ville durable
Pas toujours facile de s’y retrou- compte sécurisé, avec des ser-
Du 20 au 24 mars 2013
ver ! La réponse de l’OPPBTP vices personnalisés, pour tout
Bois Energie, Parc
pour permettre aux profession- avoir « sous la main ». Le chef des expositions, Nantes
nels de rester informés des der- d’entreprise pourra y centraliser Le salon du chauffage au bois
nières évolutions législatives et l’ensemble de son dossier pré-
d’optimiser leur organisation est vention : évaluation des risques aux facteurs de risques profes- Du 20 au 22 mars 2013
Batimed, Parc Chanot, Marseille
le site Prévention BTP, un outil professionnels, suivi des forma- sionnels liés à la pénibilité pour
Le salon des professionnels
en ligne unique et gratuit pour tions des collaborateurs, renou- chaque salarié de l’entreprise. du bâtiment et des TP du Sud
gérer simplement la prévention vellement du matériel et suivi de Des modèles de plan particu-
des risques dans l’entreprise. sa maintenance, mise en place lier de sécurité et de protection 28 mars 2013
Ce nouveau site à vocation pra- des plans de prévention, avec de la santé (PPSPS) et de plan « Un jour en entreprise »
Organisée par la FFB,
tique permet de consulter toute un système d’alertes. L’espace de retrait ou d’encapsulage de
une journée destinée aux
la documentation de l’OPPBTP, e-prévention propose aussi une l’amiante sont également à dis- professeurs, conseillers
enrichie d’un volet magazine : aide précieuse pour la rédaction position. J d’orientation et chefs
actualités, dossiers théma- du document unique d’évalua- d’établissement pour découvrir
tiques, conseils pratiques, offres tion des risques (DUER) et l’éla- Pour en savoir plus  le quotidien des entreprises
de formation, initiatives ter- boration des fiches individuelles Le nouveau site de l’OPPBTP :
www.preventionbtp.fr
rains, quiz… Trouver la bonne de prévention des expositions

décembre 2012 J BâtiMétiers 3


l ’ a c t u a l i t é

Le Plan Bâtiment   Conférence environnementale Une nouvelle


2012-2017 maintenu et
orienté réhabilitation feuille de route pour la profession
Lancé en 2009 pour réduire
la consommation énergétique du
secteur du bâtiment, le Plan
Bâtiment a été reconduit à l’issue
L es 14 et 15 septembre à
Paris, la Conférence envi-
ronnementale a rassemblé des
ment était au cœur des débats :
sur la transition énergétique,
avec la question de la rénova-
attentes des entrepreneurs du
bâtiment vis-à-vis des pouvoirs
publics et rappeler les efforts
de la Conférence environnementale représentants des salariés, des tion du parc existant, en parti- importants du secteur pour
des 14 et 15   septembre dernier,
ainsi que son président Philippe
employeurs, de l’État, des col- culier des logements en situa- se former, dans le domaine de
Pelletier. Les pouvoirs publics lui lectivités et des ONG, ainsi tion de précarité énergétique ; la performance énergétique
ont donné une nouvelle dynamique que des parlementaires. Enca- sur la biodiversité, avec la ques- notamment. Des mesures pour
en faisant de la réhabilitation drées par les discours du pré- tion de l’artificialisation des sols ; relancer leur activité, comme
des bâtiments existants une sident de la République et du sur la fiscalité enfin, la profes- la mise en œuvre d’un plan de
priorité, et en demandant aux Premier ministre, cinq tables sion s’interrogeant sur les leviers réhabilitation des bâtiments,
entreprises du bâtiment de jouer rondes étaient au programme : financiers à maintenir, renforcer ainsi que le soutien au Plan Bâti-
un rôle de premier plan sur ce
transition énergétique ; bio- et imaginer pour déclencher des ment issu du Grenelle de l’en-
chantier.
diversité ; santé et environne- travaux de rénovation ou neufs. vironnement ont été réclamés.
ment ; fiscalité écologique ; gou- Le président de la FFB, Didier Prochaine étape : des signaux
Acoustique : attestation vernance. Concerné par chacun Ridoret, invité du Gouverne- clairs et positifs, ainsi que la mise
de conformité obligatoire des thèmes, le secteur du bâti- ment, a pu exprimer les fortes en œuvre concrète des actions. J
pour les logements
Conformément à un décret du
30  mai 2011, une attestation de Étanchéité à l’air des parois maçonnées
conformité à la réglementation
acoustique sera obligatoire pour Quelle contribution des joints verticaux ?
O
les bâtiments d’habitation neufs
construits en France métropolitaine
n le sait, avec l’applica- ces solutions préconisées par- momomurs…) en présence
(immeubles collectifs, maisons tion généralisée de la fois avec une certaine légèreté, d’un enduit extérieur. Résultat :
individuelles accolées, maisons RT  2012 au 1er   janvier 2013, l’UMGO-FFB, le CTMNC que ce soit avec un montage à
jouxtant un local d’activité), dont le le contrôle systématique de (Centre technique des maté- joints minces ou à joints épais,
permis de construire sera déposé l’étanchéité à l’air, en résiden- riaux naturels de construction) tous les résultats montrent qu’il
après le 1er janvier 2013. Un arrêté à tiel, devient une obligation à la et le CERIB (Centre d’études et n’y a pas de différence notable
paraître avant la fin de l’année réception du chantier. Afin de de recherches de l’industrie du entre un mur à joints verti-
fixera le contenu de cette
attestation et les modalités de
parvenir au résultat global de béton) ont confié, avec le sou- caux remplis ou non. Ce qui
réalisation des mesures 0,6 m3/(h.m2) (cas d’une mai- tien du PRDM (Programme veut dire qu’une paroi maçon-
acoustiques après travaux. son individuelle), il y a pléthore recherche développement née courante, recouverte d’un
L’attestation devra être fournie, de solutions dont la pertinence métier de la FFB), à Ginger enduit monocouche conforme
avec la déclaration d’achèvement n’a toujours pas été vérifiée. CEBTP une campagne d’es- au NF  DTU  26.1, participe
des travaux, à l’autorité qui aura C’est ainsi que dans le domaine sais afin d’évaluer l’influence pleinement aux exigences de
délivré le permis de construire. des parois maçonnées, chacun du remplissage des joints ver- la RT 2012. J
L’attestation repose sur un
y va de sa recette : remplissage ticaux sur l’étanchéité à l’air
autocontrôle de la qualité Bâtimétiers reviendra sur les résultats de
acoustique, sur la base de constats des joints verticaux, enduits des parois maçonnées (blocs cette recherche importante et ses implica-
visuels au fur et à mesure des intérieurs à ajouter… Face à béton, briques de terre cuite, tions dans un prochain numéro.
travaux, mais également de
mesures acoustiques après
travaux. Lorsque l’attestation
Colloque « Crime, contrefaçon et Bâtiment »
M
introduira un doute sur le respect ise en danger de la santé marché de matériaux et d’équi- ministre du Redressement pro-
de la réglementation, les services
ou de la sécurité des uti- pements non-conformes et/ ductif, Arnaud Montebourg,
de l’État pourront exiger du maître
d’ouvrage qu’il mette le bâtiment lisateurs, dégradation de la qua- ou dangereux, avec pour effet que la FFB organise le jeudi
en conformité. La nouvelle lité des ouvrages, augmen- une concurrence déloyale exa- 20   décembre 2012, de 14h30 à
réglementation souligne la tation des sinistres, atteinte à cerbée. Eu égard aux enjeux, 17h au siège de la FFB à Paris. J
nécessité, pour une bonne prise en l’image de marque du secteur, seule une mobilisation de l’en-
compte de l’acoustique, d’intégrer menaces sur l’emploi à tous les semble des acteurs de la filière
cette problématique dès la phase échelons de la chaîne de valeur : pourra endiguer à terme ce Pour en savoir plus 
de conception et d’études. Inscription au colloque au
telles sont, pour le bâtiment, les fléau. Tel est l’objet du colloque,
tél. : 01 40 69 52 34
conséquences de l’arrivée sur le placé sous le parrainage du

4 BâtiMétiers J décembre 2012


l ’ act u a l ité

Améliorer le raccordement
électrique des chantiers
S uite à l’ouverture totale du
marché de l’énergie et à la
séparation d’EDF et d’ERDF,
pose sur le sujet. Rédigé avec
l’aide d’EDF et d’ERDF, le
document décrit les différentes
les professionnels du bâtiment étapes du raccordement et
rencontrent souvent des dif- explique quels sont les types de
ficultés à accéder au réseau contrats réglementés proposés
électrique, avec des retards de par EDF (tarifs bleu, jaune ou
raccordement qui les obligent vert, contrats à la quinzaine ou
Un guide pour la
à recourir à des groupes élec- annuel). Les délais y figurant
réalisation des escaliers
trogènes pour démarrer leurs sont les délais officiels d’ERDF
métalliques
La nouvelle édition revue et chantiers, occasionnant des et correspondent à ce qui a été des délais de raccordement,
augmentée du guide Comment faire surcoûts non prévus dans les négocié avec l’UMGO-FFB. meilleure préparation des
des escaliers ? a été présentée appels d’offres. Afin de cla- Cette initiative s’inscrit dans le chantiers…). J
en novembre sur le stand de l’Union rifier la situation, faciliter les cadre d’une collaboration plus
des métalliers (FFB Métallerie) contacts et contribuer à dimi- générale entre la FFB et ERDF, Pour en savoir plus 
à Metalexpo. Elle tient compte nuer les délais, l’UMGO-FFB qui a fait l’objet d’une conven-
de l’évolution des normes Brochure disponible auprès
a réalisé une brochure pour tion signée en septembre 2012 des fédérations départementales
et de la réglementation (Eurocodes  1
et 3, accessibilité, incendie…), répondre aux questions qu’une pour améliorer les relations ou en ligne sur www.umgo.
ffbatiment.fr (espace adhérents)
en les déclinant par type de entreprise de gros œuvre se entre les deux entités (respect
bâtiments (public, habitation, locaux

Marchés publics de l’état


industriels, bureaux…). Rédigé
par des professionnels métalliers,
le guide est agrémenté de nombreux
conseils pratiques ou de mise Vers une obligation de qualification
A
en œuvre.
Pour en savoir plus près avoir défini des cri- térielle de la DHUP(1) à paraître pour les travaux liés à la per-
Contactez SEBTP, tél. : 01 40 69 53 16, tères de sélection des entre- stipulera en effet que, pour les formance énergétique des bâti-
www.sebtp.com prises du bâtiment pour les par- marchés publics de travaux sur ments. Une évolution saluée par
ticuliers avec la charte « Reconnu les bâtiments de l’État, des cer- la FFB, puisqu’elle contribuera
Enquête : Où en Grenelle environnement », l’État tificats de qualification, délivrés à faire reconnaître la qualité et
sont les entreprises   renforce aujourd’hui la dyna- par des organismes accrédités le sérieux des entreprises du
de métallerie ? mique qu’il a initiée en s’appli- par le Cofrac, devront être exi- secteur. J
Publiée tous les quatre ans, quant à lui-même des critères gés par le maître d’ouvrage. Ces (1) Direction Habitat, urbanisme et
l’enquête sectorielle diligentée similaires. Une circulaire minis- dispositions seront applicables paysage.
par l’Union des métalliers (FFB
Métallerie) – 6 000  entreprises
interrogées – donne
une photographie exhaustive Les performances thermiques
du secteur, d’un point de vue tant
quantitatif que qualitatif. des parois vitrées sur internet
Parmi les enseignements de la
dernière édition : malgré un déficit
d’image auprès des jeunes,
A vec l’entrée en vigueur
de la RT 2012, les fabri-
cants et installateurs de parois
de la FFB a lancé en novembre
dernier un site internet – www.
paroisvitreesRT2012.fr – en
protection (store intérieur,
volet extérieur…), dimen-
sions… – pour obtenir en
les entreprises de métallerie ont
réussi à s’adapter aux nouveaux vitrées, ainsi que les bureaux libre accès pour tous, qui com- retour les performances ther-
marchés (accessibilité, économies d’études thermiques sont porte à la fois une source d’in- miques et lumineuses des
d’énergie…), qui soutiennent tenus de fournir les perfor- formations techniques de réfé- configurations de parois vitrées
l’activité. Autre constat : les lots de mances thermiques et lumi- rence sur les parois vitrées et un les plus communément mises
métallerie sont mieux positionnés neuses des parois vitrées outil de calcul d’une utilisation en œuvre. J
dans les appels d’offres, avec –   fenêtres, façades associées simplifiée. Il suffit en effet de
une diversification d’utilisations
ou non à des fermetures ou sélectionner les composants de
(aménagements intérieurs, escaliers,
mobilier urbain…). des stores   –   qu’ils mettent en base – type de vitrage (double, Pour en savoir plus 
Pour en savoir plus œuvre ou conçoivent. Pour les triple…), type de fenêtre (bat- • www.paroisvitreesRT2012.fr
Étude disponible sur le site accompagner dans la réalisa- tante, à un vantail, à deux van- • Pôle fenêtre de la FFB
(voir Bâtimétiers n°28, p.24)
www.metal-pro.org tion de ce calcul, le pôle Fenêtre taux, coulissante…), type de

6 BâtiMétiers J décembre 2012


l ’ act u a l ité

Mesures
amiante :
Formations feebat La voie royale pour être
publication « Reconnu Grenelle environnement »
de l’arrêté
« laboratoire »
Publié au Journal
Officiel du
D ispositif lancé en 2008
pour améliorer les com-
pétences des entreprises en
aux petits et moyens bâti-
ments tertiaires. Parmi ses
dernières évolutions, FEEBat
par technologies en quatre
sous-modules (contre neuf
auparavant). Le passage par
23   août   2012, un arrêté matière de rénovation éner- intègre maintenant un nou- FEEBat devient d’autant plus
du 14   août   2012 précise
gétique et répondre aux veau module   « Bâtiments stratégique qu’il sera indis-
les conditions de
contrôle de la valeur objectifs du Grenelle de l’en- anciens », qui traite de la pensable pour obtenir la
limite d’exposition professionnelle vironnement, FEEBat(1) a mise en œuvre des solutions marque les Pros de la per-
(VLEP) aux fibres d’amiante par les déjà permis de former, à la d’amélioration énergétique formance énergétique®, un
organismes de contrôle. fin 2012, près de 50 000   sala- des bâtiments datant d’avant signe de qualité « Reconnu
Il précise les conditions de mesurage riés. Il se décline en cinq 1948. De même, pour s’adap- Grenelle environnement »
des niveaux d’empoussièrement modules (voir tableau). Deux ter aux besoins des entre- (RGE), l’obtention d’un tel
et les conditions d’accréditation
autres modules sont dédiés prises, le module 3 se décline signe devenant le seul moyen
des organismes procédant à ces
mesurages. pour les entreprises de faire
Pour en savoir plus formations feebat bénéficier leurs clients des
www.amiante.ffbatiment.fr, rubrique aides publiques au finan-
Module 1 Identifier les éléments clés d’une offre globale
Vous informer, onglet actualité cement des travaux – Éco-
d’amélioration énergétique des bâtiments
PTZ, crédit d’impôt dévelop-
Module 2 Maîtriser les outils pour mettre en œuvre pement durable – à compter
Rubans du patrimoine une offre globale du 1er   janvier 2014. J
2012 sur internet
Organisé par l’Association des maires Module 3 Connaître, maîtriser et mettre en œuvre les groupes (1) Formation aux économies d’éner-
de France, la Fondation du de technologies performantes d’amélioration énergétique gie des entreprises et artisans du bâti-
ment.
Patrimoine et la Fédération française des bâtiments (décliné en 4 sous-modules)
du bâtiment, le concours les Rubans
du patrimoine récompense chaque Module 4 Porter l’offre globale de rénovation énergétique Pour en savoir plus 
année les communes ayant mené • Adressez-vous à votre fédération
à bien les meilleurs projets Module 5 Construire des bâtiments résidentiels basse consommation : départementale ou à votre IFRB
RT 2012 et perméabilité à l’air (décliné en 2 sous-modules) (www.formation-batiment.fr)
de rénovation du patrimoine bâti. • www.feebat.org
Les cinq lauréats nationaux de
l’édition 2012 – trois prix nationaux,

Pour réussir les grands chantiers


un prix spécial et une mention
spéciale – sont à découvrir en vidéo
sur le site www.batiportail.com,
rubrique les Rubans du patrimoine,
qui mentionne également
les 11  prix régionaux et les 35  prix
L ’Agence Qualité
Construction (AQC) a
publié en 2012 deux guides
ouvrages (logements collec-
tifs, immeubles de bureaux,
hôpitaux…) en neuf comme
chantier local, les problèmes
rencontrés et les solutions
mises en œuvre. Questions,
départementaux. Les candidatures
sur la prévention des risques en rénovation, à toutes les échanges et débats entre par-
pour l’édition 2013 sont
à déposer avant le 31 janvier 2013. de construction des grands étapes du projet. ticipants sont bien sûr au
ouvrages de bâtiment (1). Chaque réunion débute par cœur de ces journées. J
En réponse à la demande un rappel des bonnes pra- (1) Prévention des risques impor-
des professionnels, l’AQC tiques en matière de mana- tants des grands ouvrages de bâti-
a choisi de prolonger sa gement d’une opération, ment, juin 2012, et Prévention des
risques importants en réhabilitation-
démarche par une série avec un focus sur deux sujets restructuration de grands ouvrages
de réunions organisées en essentiels mais souvent de bâtiment, mai 2012. Les partici-
pants aux réunions AQC se verront
régions. méconnus : l’assurance et le remettre un exemplaire de chaque
Après une première ren- contrôle technique. guide.
contre à Metz le 24 octobre, Une étude de cas, spéci-
six autres sont prévues fique à chaque rencontre, est
Pour en savoir plus 
jusqu’en mars 2013. L’ob- ensuite proposée.
jectif : réunir tous les acteurs Maîtrise d’ouvrage, maî- Pour connaître le calendrier
des réunions et vous inscrire
de l’acte de construire pour trise d’œuvre et entrepre- gratuitement :
anticiper les risques liés à neurs viennent présenter leur www.qualiteconstruction.com,
rubrique Manifestations
la réalisation des grands retour d’expérience sur un

8 BâtiMétiers J décembre 2012


g ra n d témoi n

Créer de la valeur
pour nos clients et nos entreprises
Les sociétés mutualistes d’assurance du BTP font évoluer
Entretien les sociétaires s’engagent, avec les
leurs produits et services pour mieux accompagner avec outils que nous développons pour

les entreprises du bâtiment. À ces dernières de savoir Christian les accompagner, à faire un tra-
vail d’analyse sur les origines des
s’adapter aux mutations de leurs métiers, à commencer Baffy, sinistres, puis à mettre en œuvre
par les nouvelles attentes des clients. président les actions correctives qui les
de la SMABTP aideront à réduire leur sinistra-
lité. Avec l’ISUPRA BTP, l’Ins-
Quelle est votre vision à la question essentielle : quel est promotion immobilière, avec la titut supérieur des risques de
du rôle de la SMABTP dans mon risque principal, et est-ce que garantie Annulation permis de l’assurance du BTP, nous
l’univers du bâtiment ? la garantie mise en place est suf- construire ; les métiers du pho- avons conçu des formations
Je la résumerai d’une formule : fisante ? Dans le prolongement tovoltaïque, avec un contrat qui spécifiques, qui peuvent se
notre différence doit faire la diffé- de ces guides métiers, nous allons couvre à la fois les risques liés à la dérouler sur le site de l’en-
rence. La SMABTP a été créée par réaliser sur le même principe un réalisation des ouvrages mais aussi, treprise assurée. La phase
et pour les entrepreneurs il y a plus guide « Gérer la survenance d’un en cas de dysfonctionnement, la de test des premiers
de 150   ans. Les fédérations pro- sinistre », qui aidera les entrepre- production électrique pendant le contrats de progrès
fessionnelles qui représentent les neurs et artisans, dès lors qu’un temps de la réparation ; ou encore est en train de s’ache-
métiers de la construction siègent sinistre survient, à gérer au mieux la construction de maison indi- ver. Une quarantaine
à son conseil d’administration. Qui les procédures qui en découlent. viduelle, avec la création du Pass d’entreprises se sont
mieux qu’elle connaît de l’intérieur L’objectif est donc bien d’accom- CMI, qui couvre à la fois la partie déjà engagées, de
ces métiers et leurs besoins en assu- pagner nos sociétaires tout au long construction et la partie maîtrise manière volontaire,
rance ? Nous sommes donc claire- de l’activité de leur entreprise et de d’ouvrage. Il faut souligner d’ail- dans la démarche.
ment au service des entreprises du la vie du chantier. leurs que ce nouveau contrat est Notre objectif est
bâtiment et des travaux publics, et vendu par les trois mutuelles d’as- de la proposer
notre mission est de les accompa- Comment accompagnez-vous surance du BTP regroupées au sein progressivement
gner dans les évolutions de leurs les entreprises qui de la SGAM BTP (SMABTP, l’Au- à toutes celles
métiers. réalisent des travaux de xiliaire et la CAM BTP), qui tra- qui présentent
C’est dans cet esprit que je me suis rénovation thermique et vaillent ensemble à proposer une un niveau
attaché à resserrer les liens entre prennent des engagements gamme de produits identiques aux élevé de sinis-
la SMABTP et les organisations de performance ? entreprises du secteur. tralité, quel que
professionnelles du secteur. L’une Nous proposons aux sociétaires soit leur métier.
des concrétisations de cette colla- qui prennent ce type d’engage- Qu’en est-il des « contrats Certes, le disposi-
boration renforcée a été la créa- ment le contrat Reno Sure, qui de progrès » que vous êtes tif est lourd à gérer,
tion, avec la FFB et ses unions de couvre « l’erreur thermique » : si la en train de mettre en place ? mais c’est à nous, assu-
métiers, d’une collection de guides performance prévue n’est pas au Nous avons constaté que ce sont reurs de la construction,
d’assurance – vingt-cinq   sont déjà rendez-vous, la garantie couvre souvent les mêmes sociétaires, de proposer à nos sociétaires
parus –, qui abordent de manière le remboursement des travaux au fil des années, qui présentent d’entrer dans cette logique ver-
claire et concise tous les risques liés complémentaires à réaliser pour des niveaux élevés de sinistra- tueuse. Tout le monde est bénéfi-
à la pratique de chacun des métiers atteindre les objectifs contractuels. lité. Or, nous considérons que ce ciaire à terme, car l’amélioration du
du bâtiment, avec tous les conseils Et nous sommes en train de travail- n’est pas une fatalité. L’idée est de ratio de sinistralité permet ensuite
utiles pour tirer le meilleur parti ler à un nouveau type de contrat leur proposer de mettre en place de réduire le montant des cotisa-
de son assurance. Avec cette initia- qui visera non pas la performance une démarche de progrès, dans tions appelées auprès des socié-
tive, nous rendons accessible un énergétique conventionnelle, mais le cadre du contrat « Cap engage- taires.
monde de l’assurance qui manque la consommation réelle. ment ». Pour les encourager, nous Je voudrais citer aussi, dans le
souvent de transparence, et nous Nous innovons aussi au service réduisons de 5 % le montant de même esprit d’accompagnement,
aidons l’entrepreneur à répondre d’autres métiers : par exemple la leurs cotisations. En contrepartie, un autre service innovant que

10 BâtiMétiers J décembre 2012


nous sommes en train de tester : nécessaire, se remettre en ques-
la médiation. Pour éviter, quand tion et se demander : demain, qui
les choses se passent mal à la suite seront mes clients, qu’est-ce que
d’un sinistre, d’entrer dans une je vais leur apporter, quel est mon
mécanique judiciaire qui risque projet d’entreprise ? Se poser de
d’asphyxier nos entrepreneurs et telles questions n’est pas réservé
de coûter cher à la mutuelle, nous aux grandes entreprises : même si
proposons de renouer le dialogue vous n’avez que deux ou trois sala-
autour d’un médiateur, générale- riés, il est toujours utile de réfléchir
ment un ancien entrepreneur, qui au positionnement de votre acti-
amène les deux parties à s’entendre vité et à la meilleure façon d’abor-
sur une solution amiable. der votre marché.

Avec votre regard à la fois Ne s’agit-il pas aussi


d’assureur, d’entrepreneur de s’adapter aux évolutions
et d’ancien président de la technologiques ?
FFB, comment les entre- Bien sûr, et l’un ne va pas sans
prises du bâtiment doivent- l’autre : apporter la bonne réponse
elles s’adapter selon vous à aux attentes de nos clients implique
la mutation de leurs métiers ? d’être simultanément en veille sur
La première évolution à laquelle les les évolutions technologiques de
entrepreneurs doivent aujourd’hui nos métiers, mais aussi sur tous
s’adapter, à mon sens, c’est celle les volets – financier, contrac-
qui concerne la demande des tuel, maintenance… – qui envi-
clients. De plus en plus, nos clients ronnent les travaux et font par-
attendent des réponses d’ensem- tie de la réponse. De même, pour
blier et le mouvement va en s’accé- enrichir ses offres, pour préserver
lérant avec l’approche globale que sa valeur ajoutée, il faut travail-
requièrent les nouvelles exigences ler sans relâche sur le développe-
de performance thermique. Je n’ai ment des compétences – en tech-
cessé de le dire quand j’étais pré- nique mais aussi en conseil et en
sident de la FFB et je le répète : les management de chantier, dès lors
entreprises du bâtiment doivent qu’on déploie des solutions multi-
s’organiser, au sein de leurs métiers. Et toutes ces compétences,
propres structures ou en s’asso- il faut les faire valider et les valori-
ciant avec d’autres, pour fournir ser par les démarches de qualifi-
ces réponses globales. Plus on cation, de certification ou encore
enrichit son offre, plus on amé- par des labels comme les Pros de
liore sa valeur ajoutée. Et plus la performance énergétique® ou
la conjoncture sera difficile, les Pros de l’accessibilité®. Car
plus il faudra être à l’écoute ce sont autant de gages qui ras-
de nos clients, adapter nos surent nos clients sur notre capa-
outils de travail et être ima- cité à bien réaliser leurs projets ! J
ginatifs pour répondre à
leurs attentes. La grande Principal acteur du
développement du groupe Baffy
force d’un entrepre- – une entreprise de plâtrerie-
neur, demain plus encore peinture qui a acquis au fil
des années des compétences
qu’aujourd’hui, sera de d’ensemblier   –, Christian Baffy
se donner les moyens de a exercé plusieurs mandats
nationaux au sein de la FFB avant
faire évoluer son entre- d’en devenir président en 2002,
prise. Certes, ce n’est pas pour deux mandats successifs.
Tout en continuant à diriger son
facile, car l’habitude est entreprise, il est depuis 2008
tranquillisante et éco- président de la SMABTP et
président d’immobilière 3F, un
nomise l’effort. Mais il acteur majeur de l’habitat social.
faut savoir, quand c’est
© p. couette

décembre 2012 J BâtiMétiers 11


gros œuvre/structure

Béton de chanvre Vitrine environnementale


pour un hypermarché
Alors que les règles professionnelles d’exécution des ouvrages en béton Règles
de chanvre viennent d’être acceptées par l’AQC, le nouvel professionnelles
Portées   par   l’association Construire
hypermarché de Sens constitue une référence inédite pour ce matériau. en Chanvre, les règles profession-
nelles d’exécution des ouvrages en
béton de chanvre ont été accep-
tées en juillet 2012 par la Commis-
sion Prévention Produits (C2P)
de l’Agence Qualité Construc-
tion (AQC). Ce qui permet
désormais de les assurer au même
titre qu’une technique courante,
et ouvre en particulier de nou-
velles perspectives pour le mar-
ché de la maison individuelle. Les
obstacles semblent plus impor-

© Gremy Construction
tants pour les ERP comme l’hy-
permarché de Sens. En l’absence
de tout classement du matériau,
1 2 le groupe Schiever a dû finan-

I
1 La projection du béton depuis cer en effet la réalisation de plu-
nauguré en octobre dernier, le de donner une vitrine à cet éco- un poste situé de 6 à 12 m de sieurs Atex(1) et d’essais au feu
nouvel hypermarché de Sens matériau, première étape au déve- hauteur a nécessité le strict respect exigés par le bureau de contrôle :
des règles de sécurité en vigueur.
(Yonne) est le premier de France loppement de toute une filière des coûts importants qui ne sont
à être construit en partie en béton locale. 2 Avec sa façade en béton   pas à la portée de tous les maîtres
de chanvre : la partie supérieure de de chanvre projeté, l’hypermarché   d’ouvrage. Ajoutons, parmi les
de Sens constitue une vitrine pour
sa façade sud se compose d’un mur Propriétés multiples la filière locale. contraintes du béton de chanvre,
en béton de chanvre projeté sur une L’entreprise de maçonnerie et une durée de séchage de l’ordre de
ossature métallique, avec solivage entreprise générale Gremy, qui recyclable en fin de vie. » Le chan- deux mois avant de pouvoir réali-
bois et fond de coffrage en canisse emploie une vingtaine de per- tier de l’hypermarché de Sens a été ser les enduits. L’essor de la filière
de roseau. Cette façade est d’une sonnes à Collemiers (Yonne), a pris réalisé par des compagnons for- semble donc lié à des classements
épaisseur de 30  cm et d’une sur- en charge la réalisation de ce chan- més à la mise en œuvre du béton du matériau mutualisés et mis à
face de 300  m2, pour une hauteur tier pilote. Pour sa dirigeante Del- de chanvre, conformément aux la disposition de tous, en fonction
variant de 6 à 12  m. Elle a été recou- phine Gremy, l’intérêt et le poten- règles professionnelles : prépara- des différents procédés construc-
verte en extérieur d’un enduit de tiel du béton de chanvre ne font tion de la structure de remplis- tifs, et sans doute à une préfabri-
chaux et, en intérieur, d’un mélange pas de doute : « C’est un matériau sage (ossature métallique), réalisa- cation de briques ou prémurs qui
composé soit de chaux et chène- qui assure une parfaite isolation tion du solivage bois intermédiaire affranchirait les maîtres d’ouvrage
votte apparente, soit de terre crue. thermique grâce à ses propriétés pour recevoir les canisses de roseau des contraintes associées au cli-
Les élus locaux ayant conditionné la isolantes intrinsèques et à la tech- en fond de coffrage, pose des cadres mat et à la durée des chantiers. J
délivrance du permis de construire nique de projection qui supprime pour les incorporations des portes (1) Appréciation technique d’expérimen-
à la mise en œuvre d’un volet envi- tout raccord ou joint. Il régule l’hu- et fenêtres, avant de procéder à la tation, procédure d’évaluation délivrée par
ronnemental, le maître d’ouvrage, midité ambiante, en captant ou en projection de 80  m3 de béton de le CSTB.
le groupe Schiever (propriétaire de redistribuant la vapeur d’eau qui chanvre. Pour assurer la sécurité
l’enseigne Auchan), a joué le jeu, le traverse. C’est aussi un fongi- des salariés, cette opération a exigé
en choisissant de réaliser l’une des cide naturel, antirongeurs. Enfin, le strict respect des règles de travail
façades en béton de chanvre projeté. le chanvre présente un bilan car- en hauteur, dans la mesure où la Pour en savoir plus 
Il a répondu au souhait conjoint de bone négatif, car sa production projection a été effectuée en porte- UMGO-FFB (Union de la maçonnerie
la Chambre d’agriculture et de la absorbe plus de CO2 qu’elle n’en à-faux du bardage, depuis un poste et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59,
www.umgo.ffbatiment.fr
Chambre de commerce de l’Yonne produit, et le matériau est 100 % situé de 6   à 12 m de hauteur.

décembre 2012 J BâtiMétiers 13


Optimiser les performances
thermiques du
En enfermant un isolant et une lame d’air,
son double mur béton confère à cette
maison individuelle une inertie hors pair.
Un système expérimental, développé
bEton
par un entrepreneur des Côtes-d’Armor,
qui montre la contribution que la
maçonnerie peut apporter pour atteindre
les exigences de la RT 2012.

P our chauffer cette maison


de 265  m2 actuellement
en construction en Bre-
tagne, la facture énergétique ne
devrait pas excéder, selon l’étude
son activité à 80 % dans le loge-
ment social, à 15 % dans les bâti-
ments industriels et à 5 % dans la
maison individuelle. « Cette réali-
sation, menée à titre expérimen-
thermique du projet, 400  euros tal, traduit avant tout notre vision
par an. Comment une telle per- de la maçonnerie, explique Bruno
formance pourra-t-elle être obte- Catros, dirigeant de l’entreprise.
nue ? Grâce notamment à un pro- Nous pensons en effet que notre
cédé innovant de mur de 40  cm métier doit arrêter de laisser filer
d’épaisseur, composé d’un voile ses savoir-faire vers des métiers
intérieur en béton de 15  cm, de spécialisés comme les façadiers
1
14  cm d’isolant d’une résistance ou les dallagistes, ce qui risque à
thermique de 6,10, d’une lame terme de réduire notre marché à
d’air de 2  cm et d’un second voile la réalisation des soubassements. mer une nouvelle étude ther- ment extérieur et l’isolant, obte-
de parement extérieur en béton Ce mur de conception innovante mique actuellement en cours. nue grâce à un panneau en maté-
de 9  cm. Cette maison indivi- rappelle que la maçonnerie a un Le procédé s’appuie en effet sur riau biodégradable en quelques
rôle à jouer dans la performance un système d’isolation par l’exté- mois, a pour fonction d’éviter le
thermique des bâtiments, et rieur, ce qui supprime quasiment déphasage du mur. Autrement dit,
Toutes les exigences qu’elle peut acquérir avec ce type les ponts thermiques, même avec la circulation d’air garantit l’ho-
du procédé résident de système une nouvelle valeur une partie de la maison en porte- mogénéité de son comportement
dans Les phases ajoutée. » à-faux. D’autre part, le double dans le temps, que les zones du
préalables au Lancé en 2010, le projet a fait mur en béton apporte à la maison mur soient exposées au soleil ou
coulage.
l’objet d’une étude béton armé, une forte inertie, qui minimisera maintenues à l’ombre, ce qui sup-
bruno catros, pour le dimensionnement des sa consommation énergétique prime le risque de désordres liés à
dirigeant de
catros entreprise murs et d’une étude thermique, – seul un chauffage d’appoint l’humidité.
qui a fait état de performances devrait être nécessaire deux à
dépassant très largement les exi- trois semaines par an – et assurera Une mise en œuvre
duelle est construite par Catros gences de la RT 2005, en vigueur une tiédeur en hiver et un grand minutieuse
Entreprise, une entreprise fami- à l’époque. Les points forts de ce confort en été. La maison sera par La mise en œuvre de ce pro-
liale de maçonnerie qui existe procédé constructif lui permet- ailleurs équipée d’un système de cédé constructif reste tradition-
depuis 1937, emploie une dou- tront probablement de satis- VMC double flux à récupération nelle. Elle s’adresse aux entre-
zaine de personnes à Lamballe faire aux nouveaux critères de la de calories. Enfin, la lame d’air prises maîtrisant le béton banché,
dans les Côtes-d’Armor, et exerce RT   2012, comme devra le confir- de 20  mm située entre le pare- ce qui implique notamment un

14 BâtiMétiers J décembre 2012


gros œuvre/structure

1 Le mur innovant mis


en œuvre sur cette maison
individuelle rappelle que  
la maçonnerie peut acquérir  
une nouvelle valeur ajoutée
en matière de performance
thermique.
2 Composition du double  
mur béton.
3 VUE DE DESSOUS :  
la lame d’air située entre  
le parement extérieur et l’isolant,
obtenue grâce à un panneau  
en matériau biodégradable,
Extérieur Voile Isolant 14 cm Voile Intérieur garantit l’homogénéité
extérieur intérieur du comportement du mur  
9 cm 15 cm dans le temps.

Lame d’air 4 Le panneau isolant est posé  


2 cm à l’aide de distanceurs,  
afin d’éviter qu’il ne bouge  
2 lors du coulage des voiles.
3 4

Un choix qui est justifié, en mai-


son individuelle, par la volonté de
ne pas créer de point faible dans le
béton et de pouvoir effectuer des
travaux évolutifs et reconfigurer
les réseaux sans toucher au bâti.
Pour Bruno Catros, ce type de
procédé pourrait trouver de nom-
breuses applications non seu-
lement en maison individuelle,
© Catros Entreprise

mais aussi en logement collectif,


en contribuant à assurer une tem-
pérature de confort, et dans les
bâtiments industriels. Selon l’en-
trepreneur, une réflexion pour-
calepinage des murs et une rota- Bruno Catros. En effet, les joints que l’acier, ce qui réduit d’autant rait être menée avec les industriels
tion des banches, pour antici- périphériques étanches doivent les ponts thermiques qui peuvent afin de trouver des solutions pour
per les problèmes de cotes blo- être irréprochables, pour ne pas naître du perçage de l’isolant. simplifier la mise en œuvre et faire
quées. Catros Entreprise a pris le que de la laitance passe entre deux Ajoutons que les essais intermé- baisser le coût encore élevé. « On
parti d’effectuer le coulage en une panneaux, ce qui créerait une dis- diaires de perméabilité à l’air réa- peut penser à des marquages
seule fois, ce qui exige un enchaî- continuité de l’isolation et donc lisés juste après le clos et le couvert sur les isolants et à un accrois-
nement méticuleux des opéra- un pont thermique. » Il faut faire se sont révélés tout à fait concluants sement de leurs performances
tions successives : mise en place en sorte que l’isolant ne bouge pas (0,30  m3/h.m2). qui en réduirait l’épaisseur, afin
de la banche intérieure, pose des d’un iota pendant le coulage des Autre élément critique à surveiller, de limiter l’épaisseur globale des
armatures, pose du panneau iso- deux voiles de part et d’autre du la mise en place des mannequins murs pour ne pas grever la sur-
lant contre les armatures en utili- panneau, ce qui peut être obtenu de réservation pour les ouver- face habitable. Les hautes perfor-
sant des distanceurs, pose du pan- grâce à une utilisation rigoureuse tures, qui mesurent 40  cm de large mances thermiques de ce procédé
neau biodégradable (pour créer des distanceurs. et peuvent avoir tendance à glis- pourraient alors bénéficier à une
la lame d’air de 20  mm), pose Attention à percer l’isolant du dia- ser pendant le coulage en raison large typologie de bâtiments. » J
des armatures du parement exté- mètre précis de ces tiges métal- de leur poids : il faut les maintenir
rieur, avec un nouvel emploi de liques, pour ne pas créer d’espace, avec des aimants puissants. Enfin,
distanceurs, puis fermeture de la et à utiliser des distanceurs de le procédé mis en œuvre intègre Pour en savoir plus 
banche. « Toutes les exigences du nouvelle génération en acier syn- aussi une cloison de doublage de UMGO-FFB (Union de la maçonnerie
procédé résident dans ces phases thétique, un matériau composite 25  cm, pour pouvoir faire circu- et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59,
www.umgo.ffbatiment.fr
préalables au coulage, commente qui est six fois moins conducteur ler toutes les gaines techniques.

décembre 2012 J BâtiMétiers 15


gros œuvre/structure

Construction bois
Application réussie dans le monde agricole
La construction bois
a parfaitement répondu
à la problématique
d’une grande
exploitation, grâce
à une bonne répartition
de la préfabrication
entre le fournisseur de
lamellé-collé et l’entreprise,
à un outil de production

© Entreprise Chabrun
Clés de la réussite de ce chantier
performant et de bâtiment agricole aux dimensions
hors normes : un matériau aux propriétés
à la planification remarquables et une organisation sans
faille.
des approvisionnements.
«
C ’est le plus grand bâtiment
en bois de toute ma car-
rière », assure Joël Chabrun, pré-
stockage de paille, et un troisième
de 500  m2 destiné au matériel.
Agriplan de Vern-sur-Seiche, en
1 200  m2 dédié aux taurillons et au
Ille-et-Vilaine), les tâches ont été
clairement réparties. Les plans
savoir trois grues et cinq nacelles
élévatrices, pour pouvoir assem-
bler la charpente dans le respect
sident de l’entreprise du même À l’exception des fondations en d’implantation et le calcul des des délais et en assurant la sécu-
nom implantée à Montsûrs maçonnerie, l’ensemble est entiè- descentes de charges ont été réali- rité du personnel.
(Mayenne), qui a pris en charge rement composé d’une charpente sés par le fournisseur de lamellé- Ce vaste bâtiment illustre la légi-
la construction d’un projet agri- traditionnelle en bois. Ont été miscollé, qui a livré directement timité du bois pour la construc-
cole à l’échelle effectivement peu en œuvre 360  m3 de ce matériau, les grandes poutres « bananes » tion de bâtiments à voca-
commune. Cette entreprise fami- répartis en 208 m3 d’épicéa (dont (jusqu’à 16  m de portée) sur le tion agricole. Non seulement le
liale de construction bois, dont 103 m3 de lamellé-collé), 38  m3 dechantier. L’entreprise Chabrun a lamellé-collé permet de fabriquer
il représente la quatrième géné- bardage bois, 16  m3 de poteaux pris entièrement en charge toute des poutres de très grande por-
ration, emploie une trentaine de en chêne, auxquels il faut ajou- la partie charpente tradition- tée, mais ce matériau ne deman-
personnes et réalise 50 % de son ter 1 300  m2 de panneaux OSB, nelle. « Nous avons préfabriqué dera aucun entretien particulier
chiffre d’affaires avec les bâti- notamment pour les planchers. non seulement les poteaux en dans le temps et sera protégé des
ments agricoles, l’autre moitié de Un matériau qui peut aller de chêne, mais également 130  m3 de attaques acides liées à l’exploita-
l’activité étant répartie entre les pair avec des équipements tech- pannes et contreventements, pré- tion du bétail, puisque les poteaux
bâtiments industriels, la maison niques innovants, comme le cise le chef d’entreprise. De tels sont scellés dans un muret en
à ossature bois et la menuiserie. montre la présence d’un circuit volumes ont pu être produits en béton qui les isole du sol. Enfin,
Réalisé à Coulans-sur-Gée, dans la de séchage en grange, qui permet temps et en heure grâce à notre sur le plan environnemental,
Sarthe, et réceptionné en octobre de faire sécher l’herbe verte dans bureau d’études interne, à l’infor- outre son bilan carbone avanta-
dernier à l’issue de près d’un an des fosses en propulsant par le solmatisation de notre outil de pro- geux, ce matériau peut être pris en
de travaux, le chantier concernait de l’air chauffé, aspiré ensuite auduction et au robot de taille dont compte dans les critères d’attribu-
la reconstruction complète d’une niveau du toit. nous sommes équipés depuis tion d’une marque ou d’un label
exploitation spécialisée dans l’éle- quatre ans. » Toute la difficulté a de type agriculture biologique. J
vage, suite à une expropriation Logistique et moyens ensuite consisté à planifier l’ap-
liée à la future ligne ferroviaire à de levage provisionnement du chantier
grande vitesse Le Mans-Rennes. Pour Joël Chabrun, le princi- – une dizaine de camions semi- Pour en savoir plus 
D’où l’échelle exceptionnelle : au pal défi du chantier résidait dans remorques uniquement pour le
FFB-CMB (Fédération française
bâtiment principal de 4 100  m2, son organisation. Après la défi- bois, et six pour les plaques de toi- du bâtiment charpente, menuiserie,
abritant les vaches laitières et allai- nition du projet par l’architecte ture – et à mobiliser les moyens de parquet), tél. : 01 40 69 57 40,
www.polebois.ffbatiment.fr
tantes, s’ajoutent un bâtiment de (Christophe Logéat, du cabinet levage de l’entreprise Chabrun, à

décembre 2012 J BâtiMétiers 17


gros œuvre/structure

Béton La norme NF EN 206-1 tions concernant le béton livré.


Tout changement opéré dans la

s’adapte aux évolutions du marché formulation du béton pour les


ouvrages sensibles (catégorie C
du NF DTU 21) – au niveau,
Additions, bétons d’ingénierie, granulats recyclés, classes par exemple, du granulat, du
ciment ou des adjuvants… –
d’exposition, informations producteur/utilisateur… doit être transmis au préalable
La révision de l’annexe nationale de la norme NF EN 206-1 à l’utilisateur, qui doit donner
offre de nouvelles possibilités aux utilisateurs de béton son accord.
Enfin, la révision introduit
assurant de garantir les performances attendues. la possibilité de mettre en
œuvre une nouvelle catégorie

P ar souci d’anticipation incorporé au béton au niveau étaient tenus de compor- de bétons, comportant de 30  à
des changements attendus de la centrale à béton, à condi- ter 4 % d’air entraîné, réparti 50 % de laitier de haut four-
dans la nouvelle norme euro- tion de respecter un taux de de manière homogène dans le neau, à condition de respecter
péenne, la Commission de nor- substitution de 30 % maximum matériau pour pouvoir absor- certaines contraintes. Appelés
malisation française sur le béton dans le cas d’un mélange avec ber les variations du volume de bétons d’ingénierie, ces bétons
a engagé une révision de l’an- un ciment CEM   I, et de 20 % l’eau sous l’effet du gel/dégel. doivent faire l’objet d’une étude
nexe nationale de la norme si le mélange s’effectue avec La Commission de normalisa- préliminaire et d’un accord
NF   EN   206-1 « Béton », afin un ciment CEM   II/A. Autre tion a considéré que la réponse, préalable entre le maître d’ou-
que la nouvelle norme euro- nouvelle disposition, l’annexe en termes de formulation pour vrage, le producteur du béton
péenne et son annexe natio- nationale fait une place au gra- répondre à ce type d’agressions et l’entreprise. Si leur utilisa-
nale forment, le moment venu, nulat recyclé, déjà reconnu dans climatiques (XF2), pouvait être tion peut être intéressante sur
un ensemble cohérent. L’an- la norme européenne. En stipu- autre (XD3). les plans économique et tech-
nexe nationale révisée intro- lant que le granulat utilisé doit nique, il faut cependant prendre
duit un premier changement être conforme à la norme en Information garde aux problèmes qu’ils
qui concerne l’utilisation des vigueur, la norme béton révisée producteur/utilisateur peuvent poser au jeune âge et
additions, à savoir les compo- ouvre donc mécaniquement la et béton d’ingénierie au fait qu’ils peuvent modifier
sés qui se substituent au ciment porte au granulat recyclé, mais Autre modification importante : les durées de cure et, dès lors, les
pour remplir la fonction de en limitant le taux de substitu- dans la partie « livraison du habitudes de chantier (ralentis-
liant hydraulique. D’une part, tion autorisé, en fonction des béton frais », l’annexe nationale sement des cadences de coffrage
il est désormais possible d’utili- classes d’exposition et de la qua- intègre désormais les éléments et de décoffrage). Les bétons
ser le métakaolin. D’autre part, lité de ce granulat recyclé. du protocole d’accord signé d’ingénierie sont donc réser-
l’utilisation du laitier de haut Il y a également du changement par la profession (UMGO- vés à certains types d’ouvrage,
fourneau est élargie : ce com- concernant les classes d’exposi- FFB, EGF-BTP et FNTP) et à l’appréciation du maître d’ou-
posé, présent dans les ciments tion. Jusqu’à présent, les bétons les producteurs (SNBPE) en vrage, du producteur et de l’en-
CEM   III, est dans tous les cas relevant des zones de gel/dégel 2009. Ainsi, le producteur est treprise de gros œuvre.
considéré comme un liant équi- plus ou moins sévères – classes tenu de transmettre à l’utilisa- À compter de l’automne 2012
valent, et peut, à ce titre, être d’exposition XF2, XF3 et XF4  – teur un ensemble d’informa- et pendant toute l’année 2013,
l’UMGO-FFB, le SNBPE et la
taux de substitution par type de granulat recyclé FNTP viendront au devant des
Classe d’exposition professionnels du gros œuvre
Type de granulat recyclé X0 XC1, XC2 XC3, XC4, XF1, Autres classes pour animer des réunions loca-
XD1, XS1 d’exposition lement et les informer des chan-
Gravillon de Type 1 60 30 20 0 (1) gements apportés par la nou-
velle annexe nationale de la
Gravillon de Type 2 40 15 (1) 0 (1) 0 (1)
norme. J
Gravillon de Type 3 30 5 0 0
Sable 30 0 0 0
(1) Pour les bétons de chaussées, un taux de substitution de 20 % est autorisé pour les gravillons provenant Pour en savoir plus 
de la déconstruction des couches de base et de roulement des chaussées routières ou aéroportuaires UMGO-FFB (Union de la maçonnerie
et dont la traçabilité est assurée. Les gravillons recyclés de Types 2 et 3, ainsi que les sables et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59,
recyclés ne peuvent être utilisés que pour des bétons de résistances inférieures ou égales à C25/30. www.umgo.ffbatiment.fr

décembre 2012 J BâtiMétiers 19


gros œuvre/structure

Bilan carbone Un nouvel enjeu


pour les entreprises de gros œuvre
Carnet de chantier :
Réalisé à l’initiative de l’UMGO-FFB, un test a permis bien mettre en œuvre
d’évaluer le bilan carbone de six entreprises de gros œuvre prédalles et prédalles
suspendues
et de dégager des axes de progrès, pour réduire Plus de 9 millions de m2 de
à la fois leurs émissions de gaz à effet de serre et leurs coûts. prédalles, qu’elles soient sur
appuis ou suspendues, sont
mises en œuvre chaque année

L e bilan carbone – autrement


dit la quantité de gaz à effet
de serre émis par une entreprise
sonnes et des marchandises.
Cette démarche est aujourd’hui
engagée dans notre entreprise. »
de nouvelle génération, notam-
ment les ciments « verts », qui sont
plus vertueux pour l’environne-
en France pour la réalisation
de planchers. Il s’agit d’une
technique éprouvée et fiable,
mais la réussite des ouvrages
ou par une activité – est appelé à Par exemple, le covoiturage, les
exige une parfaite coordination
devenir un critère de sélection et stages d’éco-conduite et l’acqui- entre les différents acteurs du
de compétitivité pour les entre- sition le moment venu d’engins La question chantier – fabricant, bureau
prises, car il reflète leur impact moins consommateurs d’éner- du bilan carbone est d’études, entreprise – ainsi
sur le réchauffement climatique. gie permettent non seulement de encore nouvelle, que le respect des règles de
réduire les émissions de gaz à effet
mais deviendra l’art. Dans le cadre du PRDM
une obligation de la Fédération française du
de serre, mais aussi de réduire la réglementaire. 
Ce bilan nous a permis bâtiment et pour rappeler aussi
consommation et donc les coûts
de confirmer Pascal Michaud, simplement que possible,
de l’entreprise. Il est à noter que responsable de principalement au personnel de
des axes de progrès, le bilan carbone « entreprise » ne l’agence Nièvre de C3B
comme le traitement chantier, les bonnes pratiques
prend pas en compte la construc- les plus importantes, l’UMGO-
des déchets et des
tion du bâtiment construit. Un ment, à condition qu’ils ne repré- FFB, EGF-BTP, le CERIB et la
matériaux FIB ont édité un carnet de
en fin de vie. bilan carbone « bâtiment » per- sentent pas un surcoût prohibitif
Mathieu Klotz, met aux maîtres d’ouvrage de tra- et qu’ils présentent des perfor- chantier Plancher à prédalles
dirigeant de Klotz qui traite essentiellement du
vailler à l’échelle du bâtiment. mances équivalentes aux produits
Construction à stockage, de la sécurité, de
Sundhouse (Bas-Rhin) conventionnels. « La question du la manutention et de la mise
Réduire l’impact bilan carbone est encore nou- en œuvre des prédalles, sur
Pour sensibiliser les entreprises des matériaux entrants velle pour les entreprises de gros appuis ou suspendues. Cette
du gros œuvre à cet aspect de leur Pour réduire le poste le plus émis- œuvre, mais ce critère com- publication vient compléter
activité, l’UMGO-FFB a demandé sif de gaz à effet de serre, celui mence à apparaître dans certains la collection qui regroupe
à un cabinet spécialisé d’analyser des matériaux entrants, à savoir appels d’offres qui demandent déjà le guide Qualiprédal,
les recommandations
le bilan carbone d’un échantillon l’énergie nécessaire à la fabrica- un bilan carbone pour un chan-
professionnelles concernant
représentatif de six entreprises de tion des matériaux – béton, aciers, tier précis, ajoute Pascal Michaud. les planchers à prédalles
maçonnerie. Mathieu Klotz, diri- ciments… – plusieurs pistes se Nous devons nous préparer à suspendues avec boîtes
geant de Klotz Construction, une dessinent : « Il est dès aujourd’hui ce qui deviendra une obliga- d’attente, le guide d’application
entreprise de maçonnerie et gros possible d’agir sur ce poste en tion réglementaire. » Ce premier de ces recommandations
œuvre de 15  salariés implantée à sélectionnant les fournisseurs les test devrait permettre d’alimen- professionnelles et les affiches
Sundhouse (Bas-Rhin), se féli- plus proches possible du chan- ter les travaux de la Commis- traitant de ce sujet. Ce carnet
de chantier, qui peut être
cite d’avoir participé au test, qui tier pour réduire le poste trans- sion Environnement Construc-
obtenu auprès des fédérations
ne lui a pris qu’une demi-jour- port, argumente Pascal Michaud, tion durable (CECD) de la FFB, départementales, est complété
née de compilation de ses appro- responsable de l’agence Nièvre de qui visent à élaborer un outil par un film documentaire
visionnements. « Ce bilan nous C3B (filiale de VINCI Construc- simplifié d’évaluation des émis- Prédalles suspendues :
a permis d’évaluer nos princi- tion), une entreprise de plus de sions de gaz à effet de serre pour mise en place de boîtes
paux postes d’émission de gaz 200 salariés également partie pre- les entreprises de bâtiment. J d’attentes, disponible sur
à effet de serre et d’identifier ou nante du test. Le maillage serré www.umgo.ffbatiment.fr.
Pour en savoir plus
de confirmer des axes de pro- du territoire par les fournisseurs Pour en savoir plus 
UMGO-FFB (Union de la
grès, comme le traitement des de la filière minérale le permet. » UMGO-FFB (Union de la maçonnerie maçonnerie et du gros œuvre),
déchets et des matériaux en fin Une réflexion peut aussi être et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59,
www.umgo.ffbatiment.fr tél. : 01 40 69 51 59,
de vie, ou le transport des per- menée pour l’emploi de produits www.umgo.ffbatiment.fr

20 BâtiMétiers J décembre 2012


enveloppe

Enduits sur terre crue donc un vrai motif de satisfac-


tion. » La démarche a été menée,

Enfin des règles professionnelles ! entre autres, par l’ensemble des


organisations professionnelles, en
association avec le réseau Écobâ-
Transmis de génération en génération, les savoir-faire tir, dans le rôle de maître d’œuvre
du projet, de l’École nationale des
liés à la mise en œuvre des enduits sur terre crue sont désormais travaux publics d’État (ENTPE),
formalisés dans des règles professionnelles. qui a permis d’établir les bases

D
scientifiques des essais. Tout au
evenues rares aujour- long de l’année 2008, région par
d’hui, la construction région, quelque 80   profession-
en terre crue et l’utilisa- nels ont confronté expérience et
tion de la terre dans la construc- savoir-faire, et sont parvenus à un
tion ont longtemps prévalu, avant consensus sur les définitions (pro-
que se développent les techniques cédés et composants) et sur un
et les matériaux modernes. Selon cadre pour l’exécution des chan-
un recensement de 1980, près de tiers.
2   millions de logements seraient Au cœur des règles profession-
bâtis en France selon ces procé- nelles, ce cadre repose pour l’es-
dés, qui connaissent d’impor- sentiel sur la réalisation d’une
tantes variations selon les régions : étude préalable et de deux types

© Entreprise Nicolas Meunier


pisé en Rhône-Alpes, Auvergne d’essais sur échantillons. Les pre-
et Limousin ; bauge en Bretagne miers sont destinés à valider le
et Normandie ; torchis en Nor- dosage en liant des mortiers pour
mandie et en Lorraine ; adobe assurer la non-fissuration de l’en-
en Aquitaine et Midi-Pyrénées ; duit et sa bonne adhérence à la
sans oublier l’utilisation tradition- paroi ; les seconds portent sur la
nelle et générale de la terre dans La publication des règles résistance de l’enduit au décolle-
professionnelles, fruit
les maçonneries de pierre. En ser des usages de la construction d’un travail de longue haleine
ment. Intégrées à la publication
rénovation, il arrive donc très fré- neuve en employant des liants avec notamment près   semestrielle de la C2P(2) en juil-
quemment que les maçons et les industriels imperméables – tel le de 80  professionnels de toute let dernier, donc applicables, ces
la France, est un vrai motif  
façadiers soient amenés à refaire ciment – pour la fabrication des de satisfaction.  règles professionnelles ouvrent le
ou à ré-enduire ce type d’ouvrage. enduits. Conséquence, l’humidité chantier de la formation. Celle-
Jusqu’alors, ils ne disposaient pas restait bloquée dans les bâtiments y renoncer, vu la place excessive ci s’effectuera par validation des
de règles de l’art écrites et ne au détriment de leur confort et que ce chapitre risquait d’occuper acquis de l’expérience (VAE) pour
pouvaient s’appuyer que sur leur entraînait désagrégation et fissu- dans le document. Des règles pro- les professionnels déjà nombreux
expérience, certaines études par- ration du matériau des parois. fessionnelles ont aussitôt été mises maîtrisant l’exécution des enduits
tielles ou la documenta- En 2007, lorsque s’est réunie la en chantier par la FFB pour per- à la chaux, ou via un dispositif
tion des fabricants. C’est commission chargée de la révi- mettre aux professionnels d’as- plus traditionnel dont la mise en
ainsi que, depuis l’après- sion du NF DTU 26.1 « Travaux surer leurs ouvrages et de pour- place mobilisait les organisations
guerre, s’étaient répan- d’enduits de mortiers », il avait suivre leur activité. « Ces règles, professionnelles dès la rentrée. J
dues de mauvaises pra- donc été prévu d’y traiter égale- comme leur élaboration, ne
(1) Les Règles professionnelles pour la
tiques consistant par ment des enduits sur terre crue. relèvent pas tout à fait du schéma mise en œuvre des enduits sur supports
exemple à transpo- Finalement, la commission a dû classique, explique Nicolas Meu- composés de terre crue sont téléchar-
nier, responsable de l’entreprise geables sur les sites des partenaires depuis
octobre dernier et, en version papier,
éponyme établie dans la Loire, auprès de SEBTP (www.sebtp.com).
qui a pris part à leur rédaction. En (2) Commission Prévention Produits.
effet, il ne pouvait être question de Pour en savoir plus 
Ces règles, comme leur
élaboration, ne relèvent normer un matériau comme la •UNEEF-FFB (Union nationale des
entrepreneurs d’enduits de façade),
pas tout à fait du schéma terre pour définir une « recette ».
tél. : 01 40 69 51 69
classique. L’aboutissement du projet(1), qui •UMGO-FFB (Union de la maçonnerie
a bénéficié de tout le soutien et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59,
nicolas meunier, dirigeant de l’entreprise www.umgo.ffbatiment.fr
Nicolas meunier (loire) nécessaire de la Fédération, est

décembre 2012 J BâtiMétiers 23


ossature bois
Les connaissances
scientifiques
progressent
Une étude commandée au CSTB permet d’améliorer
la connaissance des transferts de vapeur d’eau dans les
ossatures en bois. Synthèse des principales conclusions.

D ans la construction en
ossature bois comme
dans la construction tra-
ditionnelle, la recherche d’une
meilleure performance thermique
à l’intérieur de la paroi, jusqu’à
provoquer le pourrissement et
la ruine de la structure. Pour
prévenir ces risques, les profes-
sionnels s’appuient sur deux
se trouve aujourd’hui remis en
question, notamment parce que
vers des marchés plus importants
bois) et un tiers entre le pare-
et des bâtiments plus complexes,
vapeur et le support du parement
que le Codifab(3), auquel sont affi-
intérieur. Or le premier principe
liées les organisations profession-
nelles, et la DHUP(4) ont com-
conduit aujourd’hui à prendre en prescriptions du NF DTU 31.2 les panneaux de contrevente- mandé au CSTB une étude sur le
compte l’ensemble des facteurs « Construction de maisons et bâti- ment en OSB(2) placés côté exté-
transfert de la vapeur d’eau dans
contribuant à l’efficacité de l’iso- ments à ossature bois ». La pre- rieur peuvent présenter une forte
les parois à ossature bois. Réalisée à
lation. C’est le cas de l’étanchéité mière concerne la mise en place valeur de résistance au passagel’aide du logiciel Wufi, cette étude,
à l’air de l’enveloppe et de la maî- d’un pare-vapeur continu, assu- de la vapeur d’eau, autrement dit
dont les résultats ont été présentés
trise des transferts d’humidité, rant l’imperméabilité à l’air de retenir l’humidité dans la paroi.
en février 2012, a consisté à simu-
déterminants pour l’efficacité de l’enveloppe et limitant les trans- ler numériquement le compor-
l’isolant et le confort de l’habita- ferts de vapeur d’eau de l’inté- Donner à la profession tement hygrométrique de quatre
tion, mais aussi pour la pérennité rieur de l’habitation vers la paroi. des bases scientifiques configurations de parois en ossa-
du bâti. En effet, une conception La seconde règle, dite des 2/3 – 1/3,C’est dans ce contexte, avec l’ob- ture bois : panneau de contreven-
ou une mise en œuvre inadéquate consiste à placer deux tiers de l’iso-
jectif de donner à la profession tement situé côté extérieur et iso-
peuvent générer d’importants lant en face extérieure du pare- les bases scientifiques qui lui lant intégré dans l’ossature bois
phénomènes de condensation vapeur (à l’intérieur de l’ossature manquent et lui permettent d’aller (configuration la plus répan-
due sur le marché) ; panneau de
contreventement situé côté exté-
« Une représentation dynamique » rieur, 2/3 d’isolant intégré à l’ossa-
ture bois, 1/3 d’isolant placé entre
« Depuis qu’a été dynamique prenant en satisfaisant des parois le pare-vapeur et le parement inté-
introduit le principe du compte la porosité des avec pare-vapeur, rieur (conforme à la règle 2/3 – 1/3
pare-vapeur intérieur, matériaux, leur capacité mais permet de concevoir admise par le NF  DTU) ; pan-
la connaissance des de stockage et de des configurations
neau de contreventement situé
transferts de vapeur restitution de l’humidité… de parois ouvertes
d’eau dans les parois a On a pu ainsi constater particulièrement
côté intérieur entre deux couches
beaucoup progressé. que, dans certaines saines, car séchant très d’isolant avec ajout d’une isola-
La représentation conditions, la paroi peut rapidement, ce qui tion du côté extérieur ; panneau
Hubert Fèvre, chargé statique des phénomènes réguler naturellement les protège des de contreventement placé côté
de projet, bureau de condensation son taux d’humidité. dommages pouvant intérieur avec une unique isola-
d’études structures (diagramme de Glaser) Cette nouvelle donne être provoqués tion côté extérieur. Chacune de
bois Gaujard a cédé la place à ne remet pas en cause par des pénétrations ces configurations a été testée pour
Technologie Scop une représentation le fonctionnement accidentelles. » quatre zones climatiques : Nancy,
Brest, Nice et La Pesse.

24 BâtiMétiers J décembre 2012


enveloppe
1 2

Les 4 principaux
enseignements
de l’étude

© Doerken
L’utilité du pare-
vapeur est confirmée.

2
La pratique des
2/3 -1/3 est validée 1 et 2 Pour être efficace, le
scientifiquement. pare-vapeur intérieur doit être associé
Principaux blissent et publient la sur quelques milli- à des panneaux de contreventement

3
enseignements valeur Sd des maté- La paroi régule mètres) entraîne extérieurs suffisamment perméables
naturellement son à la vapeur d’eau.
Des nombreux enseignements riaux). À noter égale- humidité, même sans un doublement de
de cette étude, on retiendra tout ment, la validation de pare-vapeur dans la teneur en eau du
certaines conditions. (1) Institut technologique FCBA (Forêt Cel-
d’abord la reconnaissance des la règle des 2/3 – 1/3. panneau de contre- lulose Bois-Construction Ameublement).

4
propriétés pare-vapeur de l’en- Autre enseignement La rupture localisée ventement, et se (2) OSB (oriented strand board) ou pan-
de la continuité du neaux de particules orientées, composés de
semble des constituants de la d’importance : dans pare-vapeur est révèle plus domma- lamelles de bois orientées dans des direc-
le cas de figure le plus
paroi, et la nécessité de respec- certaines conditions, dommageable. geable pour la struc- tions spécifiques et encollées en plusieurs
couches croisées.
ter une valeur dégressive de leur la paroi se révéle- ture qu’une absence (3) Comité professionnel de développement
coefficient de perméabilité à la rait capable de réguler naturelle- de pare-vapeur. des industries françaises de l’ameublement
et du bois.
vapeur d’eau (Sd) de l’intérieur ment son humidité en l’absence Conjuguées à celles d’autres tra- (4) Direction de l’habitat, de l’urbanisme
vers l’extérieur. Plus précisément, de pare-vapeur (sans que cela vaux en cours, les conclusions et des paysages, rattachée au ministère de
l’Écologie, du Développement durable et de
l’étude préconise de respecter un remette en cause la nécessité de de cette étude contribueront à la l’Énergie.
rapport d’au moins 1 à 5 entre l’imperméabilité à l’air de l’enve- révision de fond du NF DTU  31.2, Pour en savoir plus 
le Sd du voile de contrevente- loppe). Il se confirme enfin dans lancée début 2011, au lende-
FFB-CMP (Fédération française
ment, côté extérieur, et celui du tous les cas qu’une fuite locali- main de son harmonisation avec du bâtiment charpente, menuiserie,
pare-vapeur, côté intérieur (ce qui sée (déchirure du pare-vapeur les normes européennes (plan parquets), tél. : 01 40 69 57 40,
www.polebois.ffbatiment.fr
nécessitera que les fabricants éta- ou non-recouvrement des lés Inea).     J

« vers des valeurs Sd de plus en plus ouvertes de l’intérieur vers l’extérieur »


« Les entreprises s’efforcent – pare-vapeur intégral soit des panneaux de et en Suisse, de sorte qu’il
de suivre la règle du NF  DTU côté intérieur, panneau contreventement beaucoup protège la paroi. D’une
en empêchant tout transfert de contreventement en plus perméables à la façon générale, nous
de vapeur d’eau dans OSB côté extérieur – c’est vapeur d’eau que ceux en attirons l’attention des
les parois, par la mise en que l’OSB n’est pas très OSB, soit des freins vapeur entreprises sur la nécessité
place d’un pare-vapeur. perméable à la vapeur d’eau dits hygrovariables (dont de ne pas faire obstacle
Malgré cela, l’humidité et risque d’entraîner une la valeur Sd varie avec dans la paroi au transfert de
des parois peut provenir accumulation d’humidité le taux d’humidité). Une vapeur d’eau, et sur l’intérêt
Marc Delorme, d’autres sources, et toute dans la paroi. C’est là que autre stratégie consiste des configurations dont les
ingénieur thermicien, la question est de leur les entreprises attendent à placer le panneau de éléments présentent des
en charge permettre de sécher. Sur une évolution du NF  DTU contreventement (type OSB) valeurs de Sd de plus en
du programme ce point, l’inconvénient de et qu’elles expérimentent côté intérieur, comme cela plus ouvertes de l’intérieur
éco-bois + la configuration classique de nouvelles formules : se pratique en Allemagne vers l’extérieur. »
(Inter Forêt-Bois 42)

décembre 2012 J BâtiMétiers 25


enveloppe

F ic h e p at h o l o g ie

Infiltrations par les liaisons menuiserie extérieure/gros œuvre


LE CONSTAT • Malfaçons lors de la pose
Les infiltrations d’eau peuvent provoquer un gonflement des - La section du cordon est inadaptée à la taille de l’interstice
enduits et plaques de plâtre, la dégradation des finitions (papiers à calfeutrer.
peints, peintures…) et l’apparition de moisissures. La pathologie - Le mastic sélectionné n’est pas adapté à la taille de l’interstice
peut toucher les menuiseries en bois, en métal ou en PVC, et des à calfeutrer.
désordres peuvent aussi apparaître sur les ouvrages proches des - Le cordon en mousse imprégnée présente des discontinuités
menuiseries (prises électriques, isolant acoustique sous parquet…). (liaison rejingot/tableaux).
La pathologie est largement influencée par les conditions climatiques - Le cordon en mousse imprégnée est trop ou insuffisamment
du site et l’exposition du bâtiment, ainsi que par la hauteur de la baie comprimé entre menuiserie et maçonnerie.
au-dessus du sol. - Le nettoyage soigné des parois de contact n’a pas été réalisé.
Autres causes de sinistres
LE DIAGNOSTIC • Fixation de la mesuiserie
La méthode traditionnelle par bourrage au mortier, souvent Un défaut de fixation de la menuiserie, notamment dans les
accompagnée de fissures de retrait ou de défauts localisés, a laissé parpaings creux, peut être à l’origine de pénétrations d’eau et d’air.
place à des calfeutrements par mastics organiques. Un cordon en En effet, l’instabilité de la menuiserie entraîne la rupture ou
mousse imprégnée, comprimé à la mise en œuvre, reçoit, côté extérieur, le décollement des joints en mastic élastomère, la décompression,
un joint en mastic élastomère ; le premier assure l’étanchéité à l’air, voire le déplacement des cordons en mousse imprégnée.
le second l’étanchéité à l’eau.
• Autres désordres présentant les mêmes symptômes
Deux causes principales de désordres Un défaut d’étanchéité à la jonction traverse basse/montant vertical,
• Montage irrégulier de la maçonnerie de baie l’obturation des dispositifs de récupération des eaux
- Les cotes de la baie ne respectent pas les cotes des plans ou un défaut dans le joint entre le bâti et l’ouvrant peuvent entraîner
ou les tolérances. les mêmes dommages. Mais ces points relèvent de vices
- Le tableau se présente avec du « faux aplomb » ou un défaut de la menuiserie elle-même, et non de la jonction menuiserie/
de parallélisme. maçonnerie.
- L’appui de fenêtre et son rejingot ne sont pas bien plans À noter : les infiltrations d’eau se manifestent souvent en partie
et horizontaux, ou sont discontinus en raccordement aux tableaux. basse de la fenêtre, mais attention aux parties supérieures.
- L’appui de fenêtre en maçonnerie est réalisé après la pose L’apparition d’humidité en partie basse peut provenir d’une malfaçon
de la menuiserie. du calfeutrement en partie haute. En cas d’infiltration, l’examen
La réalisation du joint est imparfaite si le recouvrement complet du calfeutrement de la fenêtre doit être effectué.
de la menuiserie en vis-à-vis de la maçonnerie est insuffisant,
ou bien si ce joint est d’épaisseur trop variable. Le cordon en mousse LES BONNES PRATIQUES
imprégnée n’est efficace que s’il est comprimé uniformément - Vérifier la compatibilité et la qualité des mastics : dimensions
sur toute sa longueur. de l’interstice à calfeutrer, élongation et contraction minimales,
compatibilité, adhésivité, durée de vie et stockage.
exemples de calfeutrement à « sec » - Soigner la pose des fonds de joints.
- Veiller au raccordement entre le cordon sous la traverse basse
Calfeutrement à « sec » de traverse basse par cordon préformé et les cordons verticaux.
Écrasement Épaisseur minimale - Rester dans les tolérances d’exécution : épaisseur et profondeur
minimal
pour assurer
après écrasement
pour éviter
minimales de l’interstice, parallélisme et planéité des parois recevant
l‘étanchéité le cintrage le calfeutrement.
de la traverse
Cordon
d’étanchéité
- Privilégier, dans les ouvrages en béton armé, la pose sur précadre
inséré au coulage.
Appui
béton
L’essentiel
Avant pose Pose Après pose La garantie d’un ouvrage de qualité nécessite de :
- porter un soin particulier au parallélisme et planéité des parois,
Calfeutrement à « sec » de montants par cordons extrudés fonds de joint, qualité des mastics, respect des cotes de pose ;
Enduit ciment Enduit organique - définir les interfaces entre corps d’état et organiser l’acceptation
Fond de joint des ouvrages en maçonnerie avant intervention du menuisier.
Mastic
Mur
Fond de joint
Pour en savoir plus
Mastic
• NF DTU 20.1 « Ouvrages en maçonnerie de petits éléments »
Largeur minimale Épaisseur entre
mini et maxi • NF DTU 36.5 « Mise en œuvre des fenêtres et portes extérieures »
Isolation
Dormant Dormant
• NF DTU 44.1 « Étanchéité des joints de façade par mise en œuvre
des mastics »
Pose en embrasement avec feuillure Pose en applique intérieure

Cette fiche est extraite du classeur « Fiches pathologie du bâtiment », réalisé par l’Agence qualité construction (AQC) et la Fondation
Excellence SMA. Les fiches pathologie sont consultables sur www.qualiteconstruction.com ou www.smabtp.fr ;
elles reprennent les principales pathologies par type d’ouvrage (fondations et infrastructures, structures et gros œuvre, toitures
et charpentes, enveloppes et revêtements extérieurs, équipements, aménagements intérieurs).

décembre 2012 J BâtiMétiers 27


enveloppe

Vision Bois : 10 ans


et de nouveaux
développements en
Enduits de mortier perspective
En 2002, pour permettre aux

De l’inventaire des usages fabricants de menuiseries sur


mesure en bois de calculer le

à l’élaboration de bonnes pratiques


coefficient de transmission
thermique (Uw) de leurs
produits et de justifier leurs
niveaux de performances,
Confrontés à une forte évolution des usages sur les chantiers, l’Institut de recherches
appliquées au bois (Irabois),
les enduiseurs façadiers ont pris l’initiative d’un état des lieux, avec entité de la FFB-CMP, a mis
l’ambition de fédérer la profession autour d’objectifs « qualité ». à leur disposition un logiciel
inédit : Vision Bois. Depuis,
il a été enrichi de nouvelles

U ne des finesses du métier


d’enduiseur façadier, clé de
la qualité et de la durabilité des
fonctionnalités. Ainsi, début
2007, la version « RT 2005 » a
permis de calculer le facteur
ouvrages, est la bonne adéquation solaire (Sw) et le coefficient
de l’enduit et de sa mise en œuvre moyen jour-nuit (Ujn) des
avec le support. Pour détermi- menuiseries équipées de
fermetures. Depuis début
ner la bonne formule et prévenir
2011, cette version 1.1 est
les phénomènes de faïençage, de utilisable sous Windows  7.
microfissuration et de fissuration Conforme à la norme
pouvant entraîner des pénétra- européenne de calcul des
tions d’eau et des décollements, les menuiseries bois, Vision Bois
professionnels s’appuient depuis est reconnu par les bureaux
toujours sur leur expérience. Et de contrôle et agréé par
les pouvoirs publics pour
depuis 2008, sur le NF DTU 26.1
justifier des performances
« Travaux d’enduits de mortier », minimales imposées par la
qui intègre également la mise en réglementation thermique
œuvre des enduits monocouches, et pour l’obtention du crédit
© CFC Façades

traitée jusque-là par un Cahier de d’impôt développement


prescriptions techniques. durable.
Nouveauté marquante, le  NF  DTU Une prochaine version devrait
Face à l’évolution des permettre de répondre
propose une répartition des sup- est aujourd’hui confronté à une pratiques et des matériaux,
le métier d’enduiseur à la demande croissante
ports en trois classes, en fonction importante évolution des pra- concernant les profils
façadier exige une technicité
de la cohésion de surface des élé- tiques et des matériaux, avec les croissante. traditionnels (dormant à
ments de maçonnerie et de leur écueils que cela génère : données noix, mouton et gueule-
résistance à l’arrachement. Le insuffisantes du CCTP ; prescrip- dresser un inventaire des situa- de-loup) en rénovation, les
document attire également l’at- tion erronée du fournisseur ; pro- tions et des difficultés rencon- châssis coulissants ou encore
tention sur d’autres facteurs déter- duits de construction « exotiques », trées. À l’échéance fixée, fin 2012, les châssis fixes vitrés sur
dormant, afin de fournir
minants pour la qualité de l’exé- non répertoriés dans une catégorie sur la base des résultats chiffrés
une note de calcul pour
cution : l’exposition de la façade à ou ne disposant pas d’Avis tech- de cette enquête et de ses ensei- chaque type d’ouverture aux
la pluie, la limite basse d’applica- nique (blocs, planelles, coffres de gnements, les autres organi- bureaux d’études thermiques,
tion de l’enduit (parfois jusqu’au volets roulants…) ; matériaux sations professionnelles et les comme l’impose la nouvelle
sol, parfois sur la partie enterrée insuffisamment homogènes ou partenaires seront invités à par- réglementation thermique
de la façade), la présence éven- respectueux des tolérances dimen- tager le constat pour définir des 2012.
tuelle d’un revêtement, le délai à sionnelles (largeur ou hauteur des règles de bonnes pratiques(1). J Pour en savoir plus
FFB-CMP (Fédération française
respecter entre l’achèvement du blocs) ; façades associant des maté-
(1) Celles-ci seront intégrées au Cahier du du bâtiment charpente
gros œuvre et l’intervention de riaux de différentes catégories… façadier (voir Bâtimétiers n° 28, p. 28), dont menuiserie parquets),
l’enduiseur façadier, les restric- Face à cette situation, l’Union la publication est prévue courant 2013. tél. : 01 40 69 57 40,
tions d’application en une seule nationale des entrepreneurs d’en- www.polebois.ffbatiment.fr
passe et l’utilisation de la fini- duits de façades (UNEEF-FFB) a Pour en savoir plus 
tion talochée… Toutes ces pres- pris l’initiative, fin 2011, de lan- UNEEF-FFB (Union nationale des
criptions mettent en évidence cer une vaste enquête auprès de entrepreneurs d’enduits de façade),
tél. : 01 40 69 51 69
la forte technicité du métier, qui quelque 300   entreprises afin de

28 BâtiMétiers J décembre 2012


enveloppe

Essais au feu des


bardages bois :  
les lames de mélèze
Toitures-terrasses Quelles règles classées M2
En 2006, dans la perspective

pour leur aménagement?


d’une amélioration de leur
classement conventionnel
(donné dans la réglementa-
tion incendie), l’Institut de

D epuis quelques années, la


densification urbaine et le
besoin de nature poussent un
recherches appliquées au bois
(Irabois) avait testé la réaction
au feu de six essences indi-
nombre croissant de citadins à gènes utilisées en bardage
annexer tout ou partie des toi- (douglas, pin maritime,
mélèze, châtaignier, hêtre,
tures-terrasses attenantes à leurs
chêne). À l’issue de ces tests,
logements, pour y installer des seules les lames de mélèze
plantes ou des salons de jardin avaient pu être classées  M2
jusque-là cantonnés aux balcons (euroclasse C), rendant pos-
et terrasses de plain-pied. À sible leur utilisation dans cer-
côté de ces aménagements clas- tains établissements collectifs
siques, apparaissent des équipe- et ERP, les autres essences
étant maintenues dans la
ments beaucoup plus lourds (pis-
catégorie M3 (euroclasse D).
cine, jacuzzi) ou plus conséquents

© Soprema
À l’expiration de la validité
(serres, pergolas, couvertures de du procès-verbal d’essai et
loggias). Ils ne peuvent être mis de classement, en 2011, il a
en place sans autorisation du pro- total et permanent de chaque La transformation d’une terrasse été reconduit sans limitation
priétaire ou du syndic dans le cas équipement (jardinières notam- inaccessible en terrasse accessible de durée. Publié le 3 octobre
d’un immeuble collectif, et ils ment) ne doit pas dépasser 90 kg, en vue d’aménagements est éga- 2011 par l’Institut technolo-
gique FCBA, il a l’avantage de
imposent certaines obligations et afin qu’il puisse être déplacé lors lement possible. Elle doit être réa-
fournir un descriptif détaillé
dispositions techniques liées à la des opérations d’entretien. Les lisée selon le même schéma que des lames et des conditions
nature accessible ou inaccessible aménagements ne doivent pas les aménagements lourds, mais de mise en œuvre(1). Afin de
de la toiture-terrasse(1) et au type empêcher le nettoyage régulier de nécessitera une réfection totale pouvoir répondre à une impo-
d’étanchéité mis en œuvre(2). Si la terrasse, ni la vérification des de l’étanchéité et de sa protec- sition de réaction au feu M2,
des travaux sont nécessaires, ils systèmes d’évacuation des eaux tion, et l’installation ou la mise plusieurs configurations de
devront être confiés à un spécia- pluviales. Aucun élément ne peut aux normes de garde-corps. Il en montage et de mise en œuvre
de bardage ont été imaginées
liste : entreprise d’étanchéité et/ être fixé dans les joints des dalles sera de même s’il s’agit de la trans-
par les professionnels. Ainsi
ou professionnel de l’équipement (pied de parasol par exemple) ; former tout ou partie en terrasse la FFB a lancé, dans le cadre
installé. En effet, si un particulier aucun feu ne peut être allumé technique pour y installer des cap- de son Programme recherche
effectue des aménagements sus- directement sur les dalles (prévoir teurs solaires thermiques et/ou développement métier
ceptibles de nuire à la pérennité un barbecue avec tôle de protec- photovoltaïques. (PRDM), un projet visant à
d’un ouvrage d’étanchéité, l’en- tion et bac à braises) ; aucun équi- Un cas particulier à signaler, évaluer le niveau de réaction
treprise qui a réalisé cet ouvrage pement (banc, table) susceptible enfin : celui des toitures-terrasses au feu sur d’autres configu-
rations de lames en mélèze
peut se voir exonérée de la res- d’être escaladé par un enfant ne végétalisées, qui font partie des
(profils différents, positions
ponsabilité qui lui incombe d’or- doit être situé à proximité immé- terrasses inaccessibles, contraire- horizontales et verticales des
dinaire dans le cadre de la garantie diate d’un garde-corps (respect de ment aux toitures-terrasses jar- lames, cas du mélèze en faible
décennale. De même, il reviendra la norme NF P0-012). dins, et sur lesquelles aucun amé- densité…) et de montage
au particulier qui a installé des nagement ne peut être effectué. J (ossature bois). Le résultat
équipements avec ou sans auto- … et équipements des essais sera publié dans un
risation d’assurer leur évacuation lourds (1) Seule une toiture-terrasse accessible peut mémento pratique.
être aménagée sans travaux lourds.
en cas de travaux. Les équipements lourds imposent (2) Voir en particulier les fiches publiées en (1) Téléchargeable sur le site
une toute autre démarche. Un 2010 par la CSFE-FFB, détaillant par type www.polebois.ffbatiment.fr
de terrasse et système d’étanchéité les amé-
Équipements légers… diagnostic préalable, réalisé par nagements pouvant être ou non réalisés. Pour en savoir plus
Le cas le plus courant est celui un bureau d’études spécialisé, doit FFB-CMP (Fédération
française du bâtiment
des toitures-terrasses équipées de vérifier la capacité de la structure Pour en savoir plus  charpente menuiserie par-
dalles sur plot. Accessibles, elles porteuse, mais aussi l’aptitude de CSFE-FFB (Chambre syndicale quets), tél. : 01 40 69 57 40,
peuvent recevoir des équipements l’isolation thermique et du com- française de l’étanchéité), www.polebois.ffbatiment.fr
légers, à condition que soient res- plexe d’étanchéité, à supporter les tél. : 01 56 62 13 20,
www.etancheite.com
pectées certaines règles. Le poids nouvelles charges.

30 BâtiMétiers J décembre 2012


équipements techniques

Légionelles Des règles prudentielles température entre le départ et le


retour de boucle, calcul des pertes

pour une meilleure prévention de charges et pertes thermiques


du bouclage – sans oublier les
organes de réglage permettant
La réglementation en matière de légionelles fixe les obligations d’équilibrer l’installation. Le choix
de la pompe devra être effectué
de surveillance du réseau d’eau chaude sanitaire des établissements de façon à compenser la perte de
recevant du public. Mais la prévention passe aussi par la conception, charges et à obtenir le débit d’eau
le dimensionnement et la maintenance des installations. souhaité(2). Dans une optique de
prévention du développement des
légionelles, il est préférable de pri-
vilégier les installations simples et
de dimensions raisonnables, au
détriment du multibouclage, qui
génère des installations difficiles
à équilibrer en débit et en tem-
pérature.
Enfin, si la réglementation en
vigueur ne s’applique pas aux
immeubles d’habitation, il est de
© silver-john/Fotolia.com

la responsabilité des propriétaires


de prévenir le développement des
légionelles par la mise en œuvre
de recommandations relatives à
la maintenance des réseaux d’eau
chaude sanitaire(3). De la vérifica-

A
tion des étanchéités au contrôle
près une forte augmen- être supérieure à 55 °C en per- les hôtels, résidences de tourisme des températures, sans oublier la
tation jusqu’en 2005, le manence à la sortie des équipe- et autres établissements recevant surveillance des purgeurs, déga-
nombre de cas de légio- ments, à l’exclusion des ballons du public(1). zeurs automatiques et témoins
nellose a diminué progressive- de préchauffage, soit faire l’objet de corrosion, jusqu’à la désinfec-
ment, en même temps que se de montées en température suf- Une bonne conception tion des réseaux, ces recomman-
mettaient en place des mesures fisantes au moins une fois par pour une bonne dations ont pour but de surveiller
réglementaires de prévention. 24  heures. prévention la qualité de l’eau et de pérenniser
Depuis la publication de l’arrêté S’ajoutent des dispositions spé- Cependant, le respect des obliga- les installations, une mission au
interministériel du 30  novembre cifiques aux établissements qui tions réglementaires dépend lar- cœur du métier des plombiers.  J
2005, les propriétaires de réseaux accueillent des populations fra- gement de la bonne conception
(1) L’ensemble de la réglementation relative
d’eau situés à l’intérieur des bâti- giles. Ainsi, depuis la circulaire du et du bon dimensionnement de aux légionelles est consultable sur le site du
ments sont tenus de respecter 22  avril 2002, les établissements l’installation, qui doit satisfaire à ministère de la Santé (www.sante.gouv.fr/
legionellose.html).
différentes obligations relatives à de santé doivent mettre en place une double exigence : de confort, (2) Ces règles de conception sont réunies
la température de l’eau, un fac- un programme de surveillance, grâce à une température de l’eau dans le guide Maîtrise du risque de déve-
loppement des légionelles dans les réseaux
teur de maîtrise de la proliféra- établir un carnet sanitaire et, en adéquate ; et de sécurité, obtenue d’eau chaude sanitaire, téléchargeable sur le
tion des légionelles. Ainsi, la tem- cas de présence de légionelles, par un bon équilibre de l’instal- site du CSTB (www.cstb.fr).
(3) Ces recommandations sont présentées
pérature de l’eau chaude sanitaire mettre en place des mesures cor- lation, l’absence de bras morts dans le guide de l’ASTEE (Association scien-
doit être supérieure à 50 °C sur rectives et une planification des où l’eau pourrait stagner, ainsi tifique et technique pour l’eau et l’environ-
nement) : Recommandations de bonnes
l’ensemble du réseau bouclé, et travaux de réfection des réseaux. qu’une circulation suffisante pratiques de maintenance des installations
inférieure à 60 °C aux points de L’arrêté du 1er   février 2010 pré- dans les boucles. Selon les cas, d’eau dans les immeubles d’habitation.
puisage (elle ne doit pas excéder cise les fréquences minimales l’entreprise ou le bureau d’études
50 °C dans les pièces destinées à pour les mesures de température doivent prendre en compte un Pour en savoir plus 
la toilette). D’autre part, quand de l’eau chaude sanitaire et les ensemble de paramètres – adap-
UNCP-FFB (Union nationale des
le volume total de l’eau stockée analyses de légionelles à effectuer tation de la production d’eau chambres syndicales de couverture
atteint 400  litres, la température par les établissements de santé, chaude, bon débit du bouclage et de plomberie de France),
www.uncp.ffbatiment.fr
de l’eau chaude sanitaire doit, soit médico-sociaux, pénitentiaires, pour maîtriser la différence de

décembre 2012 J BâtiMétiers 33


12

1 Le nouveau
NF   DTU 65.12 traite
notamment du
vase d’expansion
du circuit primaire
de captage,
indispensable pour
toute installation à
circulation forcée.
2 Autre
nouveauté : la
© cc Qualit’EnR 2010/d. kalus

prise en compte
des spécificités
des capteurs sous
vide, qui améliorent
notamment  
le rendement des
installations.

Installations solaires thermiques


Un NF DTU renouvelé en profondeur
Plus que le fruit d’une révision, le NF DTU 65.12 remanié est un nouveau référentiel fixant
les règles de mise en œuvre et précisant l’ensemble des équipements techniques indispensables
au bon fonctionnement d’une installation solaire thermique avec des capteurs vitrés.

D epuis novembre der-


nier, les professionnels
de la plomberie et du
génie climatique disposent d’une
version profondément remaniée
plus de vingt ans, et bénéficie d’un
retour d’expérience suffisamment
significatif pour pouvoir rejoindre
le domaine traditionnel.
Le nouveau texte est un NF DTU
systèmes collectifs de production
dans ses critères de choix des
d’eau chaude et de chauffage. Il ne
matériaux, des spécificités des
traite pas, en revanche, du dimen-
capteurs sous vide. L’avantage de
sionnement des installations et se
concentre sur la partie hydrau-
cette technologie est d’améliorer
le rendement des installations
du NF DTU   65.12 « Installations de travaux. Il traite de la réalisa- lique du captage. Il n’aborde donc
grâce aux tubes sous vide et de
solaires thermiques avec des cap- tion des installations solaires ther- pas la mise en œuvre des pan- permettre de s’affranchir davan-
teurs vitrés ». Ce nouveau référen- miques, de la mise en œuvre des neaux solaires assurant la fonction
tage des problèmes d’orientation
tiel se compose désormais d’un capteurs solaires à la boucle de de couverture : un domaine qui ou d’inclinaison insuffisante des
Cahier des clauses techniques, transfert et au stockage de l’eau reste sous la procédure de l’Avis
capteurs.
d’un Cahier de critères géné- chaude, sans oublier les équipe- technique. Autre technologie intégrée au
raux de choix des matériaux et ments de sécurité (vase d’expan- NF  DTU : les systèmes autovi-
d’un Cahier des clauses spéciales. sion, purgeurs au niveau des cap- Capteurs sous dangeables, conçus pour appor-
Remplaçant la version précédente teurs, soupapes de sécurité au vide et systèmes ter une réponse au problème du
de 1987, il réunit l’ensemble des niveau de la boucle de captage), autovidangeables gel tout en améliorant le rende-
techniques et équipements inté- aussi bien pour les chauffe-eau Parmi les nouveautés impor- ment des installations. Ces sys-
grés par les professionnels depuis solaires individuels que pour les tantes, le NF DTU tient compte, tèmes comprennent un réservoir

34 BâtiMétiers J décembre 2012


équipements techniques

Chauffe-eau solaire individuel autovidAngeable


Champ de
capteurs Régulation

Ballon
solaire

Pompe de
circulation

Circuit primaire

Chauffe-eau solaire à circulation forcée


Champ de
capteurs Régulation

Ballon
solaire

Vase
d’expansion Pompe de
circulation
© Chaffoteaux

Circuit primaire

© idé
Deux configurations
d’installations
tampon qui permet une régula- Sécurité et déjà un réservoir tampon rem- fréquemment rencontrées.  
Le CESI autovidangeable  
tion programmée : en l’absence maintenance plissant cette fonction. Précision est une nouveauté  
de montée en température en rai- Là où l’ancienne version se importante, le nouveau NF DTU du NF  DTU 65.12 remanié.
son d’un ensoleillement insuffi- contentait de dire qu’il fallait pro- comprend une annexe consa-
sant, le fluide est stocké dans un téger l’installation de la surpres- crée au dimensionnement du
réservoir situé en zone hors gel sion, le nouveau NF DTU 65.12 vase d’expansion, qui doit tenir
ou dans le volume de l’échangeur. traite de l’ensemble des équipe- compte notamment du volume
Dès lors, les canalisations expo- ments de sécurité qui concourent de fluide présent dans la boucle,
sées au gel ne sont plus en eau et à son bon fonctionnement. Il est de la distance entre les capteurs et
ne risquent plus d’éclater. Autre notamment question du vase le vase, ainsi que de la pression de en œuvre des vannes de rem-
avantage du système, il n’est pas d’expansion du circuit primaire tarage de la soupape de sécurité. plissage et de vidange en vue du
nécessaire de rajouter de l’antigel, de captage, dont la fonction est La nouvelle version du référen- renouvellement du fluide calo-
qui protège l’installation mais en d’absorber la dilatation du fluide tiel comprend aussi une par- porteur. Une annexe informa-
pénalise le rendement. A contra- qui se produit dans le circuit tie consacrée aux essais et à tive donne les épaisseurs cou-
rio, en cas de surpression liée à un fermé de l’installation en cas de la mise au point des installa- rantes de calorifuge de la boucle
ensoleillement excessif, le système montée en pression excessive. Un tions au moment de la livrai- de captage, afin de minimiser les
fonctionne de la même façon : les dispositif d’expansion permet son. Les phases de remplissage pertes de calories lors des trans-
capteurs sont vidés du fluide, qui également d’éviter le déclenche- et de démarrage de l’installation ferts et de prévenir les risques de
migre vers le réservoir tampon, et ment intempestif des soupapes de solaire s’accompagnent notam- brûlures liés aux températures
l’installation est ainsi autovidan- sécurité en fonctionnement nor- ment de contrôles de fonction- élevées du fluide caloporteur. J
gée. La commission de normali- mal, ce qui entraînerait une perte nement et d’un paramétrage de
sation a considéré que le retour de fluide et une baisse de pres- la régulation. D’autre part, un Pour en savoir plus 
d’expérience sur ce type de tech- sion, donc un déficit de rende- ensemble de pratiques est désor-
• UECF-FFB (Union des entreprises
nologie, qui correspond à une ment de l’installation. Cet équi- mais rendu systématique pour de génie climatique et énergétique
protection maximale de l’instal- pement est indispensable pour améliorer la maintenance des de France), www.uecf.fr
• UNCP-FFB (Union nationale des
lation, est suffisamment probant toute installation à circulation installations, notamment le rac- chambres syndicales de couverture
pour qu’il puisse être intégré au forcée, mais pas pour les systèmes cordement des soupapes à un et de plomberie de France),
www.uncp.ffbatiment.fr
domaine traditionnel. autovidangeables, qui possèdent réservoir récupérateur, et la mise

décembre 2012 J BâtiMétiers 35


Bonnes pratiques Équipements Intégration acoustique

techniques et confort acoustique Sifflements aux bouches d’in-


sufflation, vibrations, mauvais
réglages des débits d’air, trans-
Le bruit est placé en tête des nuisances par les Français. missions de sons par les gaines,
Il provient parfois des équipements techniques dans l’habitat. vibrations de l’équipement en lui-
même, défauts de fixation, malfa-
Bien concevoir une installation dans le respect des bonnes pratiques çons… Autant d’impacts sonores,
permet, dans la plupart des cas, d’assurer le confort acoustique. nuisibles au confort d’usage, qui
ont été relevés par les experts

I nstallations techniques et
confort acoustique ne font pas
toujours bon ménage. Réseau
exemple de solution pour limiter les nuisances acoustiques

Dispositif de
pour les systèmes de ventilation
dans le rapport Règles de l’art
Grenelle environnement 2012. Les
désolidarisation
d’eau, chaudière, VMC simple entre la PAC et systèmes de ventilation simple ou
ou double flux, pompe à chaleur les canalisations double flux et PAC sont victimes
(raccords flexibles
(PAC)… Autant d’équipements par exemple) de leur succès. Pour que celui-ci
techniques qui peuvent devenir ne se démente pas, il est capital
des sources de nuisances sonores, que ces équipements soient mis
à l’intérieur des bâtiments, pour Liquide en place en conformité.
caloporteur
les occupants, comme à l’exté- Cela passe par une bonne inté-
rieur, pour le voisinage. Et avec gration dans un local semi-
des locaux de plus en plus confi- ouvert ou fermé de manière à
nés en raison des exigences d’iso- éviter la propagation du bruit
Sol de l’habitation
lation thermique et d’étanchéité aux logements ou au voisinage.
à l’air – donc mieux protégés Plots antivibratiles Cela inclut une implantation
Socle désolidarisé de l’habitation
© idé

des bruits extérieurs – les bruits des prises et des rejets d’air, ainsi
intérieurs sont davantage per- qu’une bonne vitesse de circu-
çus par les occupants qu’ils ne dernière a été conçue conformé- de plomberie, le NF DTU 60.1 lation de l’air dans le réseau. Là
l’étaient auparavant. Mais dans ment aux règles de l’art. L’étude en cours de révision ne consa- aussi, le dimensionnement de
ce domaine comme ailleurs, il n’y de conception inclut le respect crera pas de chapitre à l’acous- l’installation et essentiel.
a pas de fatalité. Pour éviter les de la réglementation acoustique, tique, car ce sont les bonnes pra- Dans le cas particulier des PAC
problèmes, quatre principes sont laquelle fixe les exigences mini- tiques décrites dans le document air/eau dont l’unité est instal-
à appliquer : étude de conception ;males. Le choix des matériels est qui conduisent à réaliser une lée à l’extérieur, il faut prévoir
respect de la réglementation ; tout aussi important. installation conforme au plan une intégration acoustique de
choix d’un matériel performant Les fabricants sont, eux aussi, acoustique. Dans ce domaine la machine par rapport au voisi-
acoustiquement ; mise en œuvre tenus de respecter la réglemen- spécifique, c’est notamment la nage. Un écran acoustique peut
conforme aux recommandations tation et d’indiquer la puissance maîtrise des vitesses de circula- s’avérer utile. Et comme pour
des fabricants et aux règles pro- acoustique de l’équipement. Mais tion qui importe pour l’acous- une chaudière, lorsque les PAC
fessionnelles. là également, le matériel ne peut tique, et cela s’obtient par un ou les unités de ventilation sont
pas tout car, à puissances acous- bon dimensionnement : le bon posées sur un support (socle,
Étude de conception tiques égales, le bruit perçu sera diamètre pour le bon débit. Il est béton, plots…), il ne doit pas y
Un bon confort acoustique différent selon la géométrie des essentiel également de contrôler avoir de liaisons rigides avec le
découle avant tout de l’étude de lieux, les réflexions sur les maté- la pression sur chaque portion du bâti si l’on veut éviter les vibra-
conception. Mieux vaut en effet riaux, les individus… réseau. Installer des réducteurs de tions. La règle : support antivi-
tout prévoir dès cette phase plu- pression permet d’éviter les coups bratile dès qu’il y a un moteur. J
tôt que de réagir après coup, car Bonne pratique de bélier qui, en plus de fragili-
une installation, même si elle Dans la chaîne d’acteurs, le rôle ser les installations, sont bruyants. Pour en savoir plus 
est conforme, ne peut pas tout de l’installateur est de mettre en Les installateurs peuvent utiliser
• UECF-FFB (Union des entreprises
si les choses n’ont pas été pen- place les dispositifs prévus lors de des dispositifs tels que plots anti- de génie climatique et énergétique
sées en amont. Ainsi, à côté d’une la phase de conception qu’il aura vibratiles, socles désolidarisés, de France), www.uecf.fr
• UNCP-FFB (Union nationale des
chambre à coucher, une colonne réalisée ou fait réaliser par un colliers résiliants, coffrages et gai- chambres syndicales de couverture
de descente d’eau peut s’avérer tiers s’il n’a pas les compétences nages, pour éviter que les bruits et de plomberie de France),
www.uncp.ffbatiment.fr
source d’inconfort, même si cette requises. Pour les installations ne soient transmis à une paroi.

36 BâtiMétiers J décembre 2012


équipements techniques

Comptage et affichage des consommations


Un nouveau marché pour les électriciens
Suivre ses consommations d’énergie et de fluides en direct pour
en assurer une meilleure gestion : voilà une demande
qui ira croissant, qu’elle émane des particuliers ou des gestionnaires
d’immeubles. Pour l’installation des appareils permettant
ce comptage, les électriciens sont en première ligne.

A vec le renforcement de
la réglementation ther-
mique (RT 2012) et le renchéris-
de la consommation énergé-
tique permet pour les combus-
tibles des économies immédiates
d’un bâtiment, mais peuvent
l’être aussi au niveau d’un sous-
ensemble physique (par étage) 1
sement de l’énergie, la question pouvant aller jusqu’à 20 %. Et ce, ou fonctionnel (cuisine, laverie,
du comptage et de l’affichage des juste par la modification des com- appartement…).
consommations énergétiques portements des usagers qui lisent
se fait de plus en plus pressante. l’information. Il permettra aussi Plusieurs types
Cela concerne toutes les énergies, d’ajuster au mieux, pour chacun d’équipements
pas seulement l’électricité, mais des fluides, les besoins en fonc- Au plan technique, les solutions
aussi tous les types de locaux. tion de l’occupation des locaux et proposées sont semblables quel
Dans l’habitat individuel, les pro- du bâtiment. que soit le type d’immeuble. Seuls
priétaires auront de plus en plus varient le nombre de points de 2
besoin de contrôler leurs consom- Prestation mesure et la sophistication de
mations de gaz ou de fioul pour supplémentaire l’affichage. Les équipements pro-
identifier les dysfonctionnements Très concrètement, c’est un mar- posés par les électriciens sont de
et pour gérer au mieux leur bud- ché balbutiant qui est en train de plusieurs ordres. Par exemple,
get. Dans le collectif et le secteur s’ouvrir. Les électriciens ont une des dispositifs de lecture fixés sur
tertiaire, les gestionnaires ont part importante à prendre, dans la les compteurs existants et fonc-

© Legrand
besoin, pour les mêmes raisons, mesure où ils ont toutes les com- tionnant par analyse optique des 3
de gérer au plus près les consom- pétences requises pour installer roues codées ou de la rotation des
mations via une analyse fiable des les dispositifs de comptage. Pour aiguilles ; des débitmètres associés
1 Indicateur de
données… et de façon indépen- eux, c’est une prestation supplé- à un capteur amont et un capteur consommation via écran
dante des fournisseurs d’énergie. mentaire qu’ils peuvent d’ores aval ; ou encore des appareils de tactile. 
Cet affichage des données, espère- et déjà proposer à leur clientèle. réception des informations ou des 2 Centrale de mesure.
t-on, aura aussi une influence Attention, la mise en place d’un appareils de traitement des infor-
positive sur les comportements. tel dispositif reste du ressort d’une mations (automates d’analyse). 3 Compteur d’énergie
triphasé.
On estime ainsi que l’affichage entreprise d’installation de fluides Pour les très petites installations,
si des canalisations doivent être un afficheur dédié ou un logiciel
coupées – pour l’insertion d’un de présentation sur PC peuvent
Une fiche pour   compteur par exemple. Il y a là tout à fait convenir. de passage de câbles, de la struc-
les électriciens un problème de responsabi- Il est possible également de faire ture du réseau de distribution
lité. Dans tous les autres cas, une communiquer les équipements existant ou des distances et des
La FFIE-FFB tient à la disposition
de ses adhérents une fiche entreprise d’installation électrique entre eux, soit par une commu- matériaux traversés. L’affichage
appelée « Comptage et affichage pourra apporter ses compétences. nication filaire en passant des quant à lui pourra être réalisé sur
des consommations Le comptage, donc le suivi des câbles, soit par courant porteur un PC ou accessible par le web. J
énergétiques hors électricité ». consommations, concerne l’en- (CPL) en utilisant ceux exis-
Elle revient sur l’ensemble des semble des fluides (fioul, gaz, tants, soit par une communica-
questions que peuvent
Pour en savoir plus 
vapeur, eau froide et chaude, y tion radio. Bien sûr, le choix du
se poser les installateurs : FFIE-FFB (Fédération française
solutions techniques, points compris températures, bois, EnR). ou des modes de communication des entreprises de génie électrique
Ces consommations sont géné- entre les différents équipements et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00,
de vigilance ou encore www.ffie.fr
argumentaire commercial. ralement mesurées au niveau doit tenir compte de la possibilité

décembre 2012 J BâtiMétiers 37


équipements techniques

©
Ba
ni
de
s

Chantiers photovoltaïques inachevés


&
De
be
au
ra

Gaz : la fin
in

Comment intervenir ? programmée des


raccordements par
tubes en caoutchouc
Pour répondre aux nombreuses demandes d’interventions sur des L’arrêté du 25 avril
chantiers photovoltaïques inachevés, il existe des méthodes qui 2012 modifie les règles
techniques et de sécurité
permettent de protéger l’entreprise tout en rétablissant la confiance applicables aux installations
des clients. Les premiers retours d’expérience sont positifs. de gaz combustible et
d’hydrocarbures liquéfiés
à l’intérieur des bâtiments
niveau d’achèvement du chantier et d’habitation. À compter du
la gravité des dysfonctionnements 1er juillet 2015, l’utilisation
doivent être évalués. Ce diagnos- de robinets comportant une
extrémité non démontable
tic écrit, accompagné d’un chif-
(about porte-caoutchouc
© CC Qualit’EnR 2010/Solariis Normandie – P. Camel

frage des travaux à effectuer pour soudé), sur laquelle est enfilé
remettre l’installation à niveau, doit un tube souple à base de
être envoyé au client. L’étape sui- caoutchouc, sera interdite.
vante, en cas d’acceptation du devis Ils devront être remplacés
par le client, consiste à faire consta- par des robinets à obturation
ter l’état de l’installation, par écrit automatique intégrée (ROAI),
la seule exception concernant
et photos à l’appui, par un huis-
les abouts porte-caoutchouc
sier de justice, une prestation qui commercialisés conjointement
est à la charge du client. « Le constat avec un détendeur à
d’huissier doit être joint à la com- usage domestique pour
mande de travaux, ce qui évite que butane distribué à partir de

Q ue faire face aux nombreux dirigeant de Izert Maintenance Sarl, l’entreprise se voit imputer les dys- récipients.
chantiers d’installations pho- une entreprise de génie climatique fonctionnements de l’installation De même, à compter du
tovoltaïques qui sont aujourd’hui implantée à Bourges (Cher). Ils initiale, ajoute Didier Izert. De son 1er  juillet 2019, l’utilisation
de tubes souples à base de
inachevés ? Longtemps pénalisé doivent cependant considérer que côté, le client prend connaissance caoutchouc de 15  mm de
par l’absence de documents de non seulement il existe une clien- des raisons de l’inachèvement de diamètre intérieur (répondant
référence pour la mise en œuvre, tèle à laquelle nous devons appor- son installation, et des travaux qui à la norme NF D 36-102), qui
ce marché bénéficiera prochaine- ter une solution, mais il s’agit aussi seront réalisés pour la remettre à se raccordent directement
ment du guide Conception, mise en d’une opportunité en termes de niveau. » Dernière étape du proces- à chaque extrémité sur des
œuvre et maintenance des systèmes marché. » sus, une mise en route et une récep- tétines (abouts annelés),
sera également interdite, à
d’intégration PV en toiture incli- tion des travaux doivent obligatoi-
l’exception des tubes souples
née, élaboré dans le cadre du pro- Transparence rement être effectuées et signées de 6 mm de diamètre intérieur
gramme RAGE 2012, et auquel le et confiance par le client, qui peut être le point pour appareils ménagers
GMPV-FFB a activement parti- Pour sortir de l’impasse, l’entrepre- de départ d’une garantie ou d’un à butane ou à propane.
cipé. Cependant, en maison indi- neur a imaginé une méthode qui contrat de maintenance à définir Ils devront être remplacés
viduelle comme dans le logement permet aux entreprises du secteur au cas par cas. par des tuyaux flexibles
collectif et dans les ERP, un nombre d’intervenir tout en se protégeant, Pour plus d’information, la FFB a à embouts mécaniques
important de chantiers restent ina- et qui a déjà démontré son effica- élaboré une note détaillée sur les vissables.
Ces nouvelles dispositions
chevés, c’est-à-dire que soit certains cité sur plusieurs dossiers traités par procédures tous métiers confon- devraient être prochainement
éléments sont manquants – pan- sa société. Dans un premier temps, dus de reprise de chantiers, publiée intégrées au référentiel
neaux, onduleurs, raccordement il est indispensable que le profes- dans la revue Bâtiment Actua- NF DTU 61.1 (contrôle de
électrique… – soit les installations sionnel se rende sur place, pour lités du 6 novembre 2012(1).J conformité des installations
sont finies mais ne fonctionnent faire un diagnostic de l’installa- gaz) et à la norme NF P 45-500
pas ou plus, soit elles présentent des tion : état de la toiture, du champ (1) Disponible sur www.ffbatiment, espace relative aux diagnostics gaz.
adhérents.
désordres, en termes d’étanchéité photovoltaïque, des abergements, Pour en savoir plus
UNCP-FFB (Union nationale
par exemple. « Pour des raisons de l’étanchéité, des onduleurs, du Pour en savoir plus 
des chambres syndicales
bien compréhensibles, les profes- raccordement électrique, mise en GMPV-FFB (Groupement des métiers de couverture et
sionnels hésitent à intervenir sur ces œuvre des produits… tous les élé- du photovoltaïque), tél. : 01 40 69 52 24,
www.gmpv.ffbatiment.fr
de plomberie de France),
installations, constate Didier Izert, ments doivent être examinés, le www.uncp.ffbatiment.fr

38 BâtiMétiers J décembre 2012


aménagement/finitions

Moquette Le revêtement de sol anti-allergène


Depuis plus de trente ans, la moquette souffre d’une mauvaise image en France, notamment
parce qu’elle contribuerait à une mauvaise qualité de l’air intérieur. Des allégations
sans fondement et contraires à des études scientifiques menées dans d’autres pays.

L
« a moquette est de loin
le meilleur revêtement
de sol pour lutter contre
la pollution de l’air intérieur »,
avance sans ambages Alain Mal-
a permis de conclure que la pré-
sence de moquette dans leurs
chambres entraînait une baisse
de consommation des médica-
ments contre l’asthme.
fanti, expert auprès de la cour Pour sa part, le DAAB, l’associa-
d’appel de Versailles et président tion allemande Asthme et Aller-
de la CNERS (Compagnie natio- gie, a publié pour la première
nale des experts en revêtements fois en 2005 des recommanda-
de sols et murs). Et de joindre la tions officielles en faveur des pro-
démonstration au discours : « Elle duits qui réduisent la concentra-
évite la propagation des aller- tion des poussières fines dans
gènes dans l’air, qui se bloquent l’air intérieur. Parallèlement, elle
dans son velours. Or, les sols a commandé auprès de l’insti-
lisses laissent plus facilement dif- tut environnemental allemand
fuser les particules dans l’atmos- Capable de fixer les GUT une étude sur la concen-
allergènes, la moquette  
phère, les allergènes deviennent est un excellent revêtement tration des poussières fines à
© Balsan
ainsi faciles à inhaler. » Pour- de sol sur le plan de l’intérieur des locaux. En s’ap-
la lutte contre les allergies.
tant, depuis les années   80 puyant sur le constat scienti-
et 90, la moquette a progressive- fique de cette étude, le DAAB a
ment disparu des pièces de l’ha- conditions favorables au déve- en revanche, n’a révélé aucune décidé de recommander aux per-
bitat en France. Elle était consi- loppement d’allergies – aux aca- association positive vis-à-vis des sonnes allergiques des moquettes
dérée comme un véritable nid à riens y compris. conditions respiratoires. contrôlées et certifiées – un gage
poussière, vecteur d’allergies. La Par ailleurs, en 2001, aux États- de qualité. Selon Alain Malfanti,
faute notamment à un hebdo- Pas de corrélation Unis, le docteur Allen Hedge, au vu de ces différentes analyses,
madaire à fort tirage. « Le maga- avec l’asthme expert en environnement inté- il faut une bonne fois pour toutes
zine avait publié sur une double chez les enfants rieur, a présenté les résultats de réfuter les idées reçues. « La
page en couleurs la photo zoo- Dès les années  80, en Suisse, des ses études lors d’une réunion moquette constitue un excellent
mée d’un acarien, qui avait tests effectués en laboratoire prou- annuelle du Conseil des respon- revêtement de sol sur le plan de
effrayé bien des lecteurs et alerté vaient que la moquette offre une sables des bâtiments d’éducation la lutte contre les allergies. Elle
le monde médical », se souvient protection efficace contre les aller- scolaire. « Il rapporte notam- est le seul capable de fixer les
l’expert. La moquette est alors gènes d’acariens domestiques ; ment que la moquette est capable allergènes, dont l’élimination ne
devenue synonyme d’allergies. mais ces tests émanaient de fabri- d’améliorer la qualité de l’air inté- relève plus que d’un entretien
Or, en 1996, l’Institut suédois cants de produits de traitement. rieur dans les écoles en captant et adapté. De plus, les fabricants
pour la recherche sur les fibres « Ils pouvaient donc donner le retenant la poussière, les conta- de moquettes ont considérable-
et polymères publie une étude sentiment qu’ils prêchaient pour minants et les allergènes, qui, avec ment amélioré leurs produits
qui démontre exactement l’in- leur paroisse », concède Alain un autre revêtement, seraient des en leur apportant des fonctions
verse. Alors que la part de mar- Malfanti. Reste qu’entre 1995 polluants en suspension », pour- complémentaires, dont les trai-
ché de ce revêtement de sol tex- et 2000, si une étude allemande suit le président de la CNERS. tements contre les acariens pour
tile s’effondrait de 40 % en 1975 à publiée dans la revue Allergy and des risques d’asthme encore plus
2 % en 1992, les allergies chez les Immunology a bien observé une La moquette éludés. » J
Suédois étaient multipliées par corrélation chez l’enfant entre recommandée contre
six sur la même période. Dans asthme et exposition aux moi- l’asthme Pour en savoir plus 
d’autres pays, plusieurs études sissures, à la cuisine au gaz ou Une autre étude américaine, UNRST-FFB (Union des revêtements
ont également prouvé que la encore à la fumée de tabac, la pré- réalisée en 2003 sur plus de de sols techniques),
tél. : 01 40 69 51 45, www.unrst.com
moquette ne présentait pas de sence de moquette dans l’habitat, 4 600   enfants d’écoles primaires,

décembre 2012 J BâtiMétiers 41


Métiers des sols Le moteur
En Aquitaine, une entreprise de revêtement avec les systèmes de chauffage de la réalisation de la chape à la
intégrés, les exigences d’isolation finition, en passant par la pose des
de sol développe une approche métier thermique et/ou acoustique…, le complexes isolants. Et de la même
singulière et s’attache à la faire connaître sol doit être abordé comme un façon que nous travaillons avec
au travers de journées portes Lafarge pour la chape fluide, nous
tout. Il n’est plus possible de négli-
ger certains détails ou même des avons développé des partenariats
ouvertes sur ses chantiers. contraintes parfaitement identi- avec les fournisseurs des isolants
Bâtimétiers a interviewé fiées dans les NF   DTU, qui, pas ou (Tramico), des colles et mortiers
son dirigeant, Christophe mal traités à une étape ou à une (Cegecol) et des revêtements de
autre, vont engendrer des sinistres sols (Tarkett). Ces relations pri-
Dufour : éclairage sur qui seront imputés à l’entreprise. vilégiées nous garantissent l’uti-
un positionnement original. Le bien-fondé de cette orientation lisation de produits au goût du
« système » s’est confirmé depuis jour, certifiés, traçables, présen-
Quel est le métier d’euros. À ce métier historique, les années 2000 avec le dévelop- tant toutes les assurances de fiabi-
de Plamursol ? s’ajoute depuis une dizaine d’an- pement des planchers chauffants, lité. Nous bénéficions également
Nous sommes spécialisés dans nées celui des chapes fluides, que qui a stimulé l’activité chape d’un accompagnement en termes
la pose de revêtements de sol de nous réalisons dans le cadre d’un fluide, portée aujourd’hui par un de formation des équipes de mise
tout type. L’entreprise compte partenariat avec la société Lafarge. département qui compte six col- en œuvre, de tarifs préférentiels,
un effectif d’une cinquantaine laborateurs. avec l’assurance d’être toujours
de personnes et intervient de Pourquoi cette extension bien approvisionnés, à temps, en
Bayonne jusqu’à Bordeaux sur le de savoir-faire ? En quoi consiste quantité et en qualité.
marché de l’habitat collectif, du Par volonté de se réapproprier précisément cette solution Cette approche métier rassure nos
tertiaire, de l’hospitalier et des éta- et de faire avancer le métier en « système » ? clients et profite à nos partenaires
blissements scolaires. Son chiffre l’abordant de manière globale. Quels sont ses avantages ? en leur assurant un volume d’ac-
d’affaires avoisine 12   millions Dans la construction actuelle, Nous traitons l’intégralité du lot : tivité et toutes sortes de prolon-
© Henri-Alain segalen

1 2 3
4 5
1 et 5 Une centaine  
de professionnels ont assisté  
aux ateliers découvertes.
2 Carrelage : exécution  
au niveau de la plinthe.
3 Test de l’éprouvette.
4 Pose du sol souple.
6 Isolation acoustique  
au niveau des plinthes.
7 Coulage de la chape fluide.

42 BâtiMétiers J décembre 2012


aménagement/finitions

du partenariat ils témoignent


Anne-Sophie Monnet-Grenier,
responsable développement marché (Lafarge)
gements (voir témoignages). Elle isolants, qui enrichit leur domaine « L’entreprise Plamursol remontées qui nous aident à développer
fait partie du réseau de nouveaux produits au service
bénéficie aussi au chantier, où le de compétence. Ces avancées sont
d’applicateurs “Le Système du métier. Ces deux dernières années,
stockage des matériaux (sable, très positives dans un métier qui Sols de Lafarge”. Mais nous avons ainsi lancé deux chapes
treillis métalliques) est toujours souffre d’un fort déficit d’image et avec elle, la collaboration va plus loin, innovantes : l’une qui ne nécessite pas
compliqué à gérer. où l’on peine à recruter. car nous partageons une même vision d’être poncée, opération toujours
du métier et un même engagement fastidieuse et consommatrice de temps
C’est aussi un changement Est-ce la raison qui dans l’innovation. C’est donc tout pour l’entreprise ; l’autre spécialement
naturellement que nous nous associons adaptée au marché du traditionnel,
important pour les équipes vous conduit à organiser des
à ses opérations portes ouvertes, pour permettre aux professionnels de
de mise en œuvre… journées portes ouvertes ? qui ont le grand mérite de présenter compenser le ralentissement
J’ai parlé de notre ambition de Nous aimons notre métier et nous la problématique de réalisation de l’activité en élargissant leur segment
faire avancer le métier. Le recours faisons tout ce que nous pouvons du “sandwich sol” de manière globale. de marché. Le partenariat facilite
à la chape fluide, qui est direc- pour promouvoir l’approche Plus largement, l’intérêt de ce type les nouveaux développements, grâce
tement livrée sur chantier par « système  » qui nous permet de de partenariat, ce sont aussi les à un retour terrain.»
camion toupie et approvision- le maîtriser et de ne pas travailler
née en étage par un système de en aveugle. Ce n’est pas par des
pompe, contribue à la forte dimi- discours et avec des powerpoint Christine Peltier, service technique (Cegecol)
nution de la pénibilité des tâches que nous arriverons à faire pas- « À travers nos produits, accompagnons les entreprises en
pour les compagnons. Le côté ser ce message, mais en montrant colles et mortiers, qui leur proposant formation et assistance
ne sont pas les plus visibles technique. Ces échanges avec
novateur et la technicité du pro- très concrètement l’interaction
dans l’exécution du lot des gens de terrain sont très profitables
duit sont d’autres atouts, car les des savoir-faire sur le terrain. Le sol, nous visons le même objectif car ils nous permettent de rester
applicateurs sont spécialement succès d’une première opération d’amélioration du métier que Plamursol. en prise directe avec les nouveautés
formés. Dégagés de la préparation portes ouvertes, il y a quelques Nous développons ainsi des produits techniques, par exemple en nous
et de l’application traditionnelle, années, nous a amenés à renou- allégés, respectueux de l’environnement, confrontant aux chapes sans ponçage
ils sont employés sur d’autres veler l’expérience en mai dernier. qui facilitent le travail, et nous de Lafarge. »
postes comme la mise en place des Nous avons invité une centaine
de professionnels – ingénieurs de
bureaux d’études, économistes, Sophie Feito, chargée d’affaires Habitat,
architectes, maîtres d’ouvrage région Aquitaine (Tarkett)
– et la presse à suivre cinq ate- « Tarkett a la volonté d’être aux journées portes ouvertes orchestrées
liers découvertes sur le chantier reconnu comme apporteur par Plamursol relève du même esprit,
de solutions et de tirer puisqu’elles mettent en valeur
de l’éco-quartier Ginko, à Bor- le métier vers le haut. Pour les éléments constitutifs du système sol
deaux. Les retours sur cette mani- concrétiser cette volonté et pour aller et leur interdépendance. Ce type de
festation nous laissent penser plus loin que la relation client/fournisseur, partenariat engendre une dynamique qui
que ce ne sera pas la dernière.  J notre entreprise est à l’origine nous fait aussi avancer, nous industriels.
de nombreuses initiatives : création Ainsi, avec les autres fournisseurs
d’une école de formation à Toulouse, de Plamursol, nous avons préparé
organisation de journées techniques en commun des modules de présentation
thématiques, programme “ReUse” de des “systèmes sol” à l’intention de l’Untec
récupération et de recyclage de chutes de (Union nationale des économistes
6 7 revêtements de sol PVC… La participation de la construction) de la Gironde. »

Nicolas Garin-Sehli, responsable grands comptes (Tramico)


 « Nous travaillons avec Plamursol des produits qu’on ne “voit” pas, l’impact
depuis six ou sept ans, est bien plus important quand on a
et c’est la deuxième fois que nous la possibilité de suivre la mise en œuvre
participons à une journée portes de A à Z sur un chantier. D’autre part,
ouvertes sur chantier. la diffusion de nos produits s’effectue
Bien sûr, nous communiquons pour l’essentiel via des réseaux de
nous-mêmes sur notre gamme distributeurs ; nos contacts directs avec
d’isolants acoustiques sous chape Plamursol et ses retours d’expérience
flottante, mais comme ce sont nous sont donc très précieux. »

décembre 2012 J BâtiMétiers 43


Décapage chimique des façades
L’efficacité des produits sans DCM
Depuis juin dernier, la réglementation relative aux produits de
décapage chimique des revêtements de façade a évolué.
Le point sur les nouveaux décapants sans dichlorométhane (DCM).

P lus question de procéder au


décapage chimique de façades
avec des produits contenant du
Carrelages collés   dichlorométhane (DCM) à une
en façade :   concentration égale ou supérieure
nouveau Mémo à 0,1 % en poids. Ils sont désor-
Un outil pratique et gratuit,
mais proscrits(1), en raison d’une
qui rappelle les points clés
de la mise en œuvre de forte suspicion d’effet cancérigène
carrelages collés en façade : concernant le DCM. Mais sans ce
c’est le nouveau Mémo principal constituant des déca-
Chantier® publié par l’Agence pants de peinture, les nouvelles
Qualité Construction (AQC). générations de produits sont-elles
Élaboré à partir aussi efficaces ? Pour le savoir, une
du NF   DTU   52.2 avec
étude a été confiée en 2010 à l’Ins-
la participation active
de l’Union nationale titut de recherche et d’études de
des entreprises céramistes la finition (Iref) par la FFB, à la
du bâtiment (UNECB-FFB), demande du Syndicat français
il détaille, schémas à l’appui, des joints et façades (SFJF-FFB) et

© Sto
les différentes étapes de l’Union professionnelle pein-
d’un projet : analyse de ture finitions (UPPF-FFB). Elle a la réglementation Reach(2)) : de la bal. Un choix à effectuer en se
la façade et du support, choix
été réalisée dans le cadre du Pro- catégorie   A (sans aucun danger) référant à la fiche technique du
des matériaux et mise
en œuvre, exécution gramme recherche développe- à la catégorie   C, qui regroupe lesdécapant, qui permet de s’in-
des points singuliers, suivi ment métier (PRDM) de la FFB. produits estampillés irritant et/ou former sur ses caractéristiques :
à l’avancement et réception. Premier constat : les décapants facilement inflammable. Le temps consommation, mode d’appli-
Destiné à accompagner chimiques sans DCM sont aussi d’action de ces derniers produits cation, temps d’action, temps
le carreleur ou le façadier, efficaces que les anciens, voire est très rapide, proche de celui desouvert, nécessité ou non d’un
il pourra aussi contribuer davantage pour certains, grâce à produits d’ancienne génération, rinçage. Autre prérequis indis-
au dialogue avec le maître
une action plus durable. En outre, tandis qu’il est plus long pour les pensable : consulter la fiche de
d’œuvre ou au travail
du formateur. cette efficacité se vérifie autant sur catégories   A et B (3 à 6   heures sur
données de sécurité. Elle permet
Pour en savoir plus des peintures dites « films minces » revêtement épais, plus court sur d’identifier les dangers et indique
• UNECB-FFB (Union classiques pour façades, que sur film mince). toutes les mesures de précautions
nationale des entreprises des revêtements épais. idoines. Ces deux fiches doivent
céramistes du bâtiment), Bien choisir être fournies obligatoirement et
tél. : 01 40 69 58 20, Sans DCM, mais pas En général, les prix des décapants gratuitement par le fabricant. J
www.unecb.ffbatiment.fr
sans danger sans DCM sont deux à trois fois
• Pour consulter ou
télécharger gratuitement La manipulation des décapants supérieurs à ceux des produits (1) Décision n°455/2009/CE du Parlement
européen et du Conseil du 6 mai 2009,
le Mémo Chantier® sans DCM peut toutefois néces- d’ancienne génération. Mais l’ab- applicable depuis le 6 juin 2012.
et son affiche : siter des précautions. L’étude a sence de rinçage, autorisée pour (2) Registration Evaluation and Autorisa-
tion of Chemicals.
www.qualiteconstruction.com dénombré en effet beaucoup de certains, compense alors à peu
rubrique Nos publications produits inflammables (un risque près cette différence. Reste que
absent avec le DCM) et/ou irri- dans tous les cas, trois facteurs Pour en savoir plus 
tants. Elle établit une classification indissociables doivent être pris UPPF-FFB (Union professionnelle
en trois catégories selon le dan- en compte lors du choix : l’effi- peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73,
www.uppf.ffbatiment.fr
ger de la préparation (au sens de cacité, la sécurité et le coût glo-

44 BâtiMétiers J décembre 2012


aménagement/finitions

Ouvrages en plaques
de plâtre : deux
NF   DTU en cours de
révision
Incendie, acoustique, thermique Les nouvelles versions des
NF DTU 25.41 « Ouvrages en

Un guide des performances pour plaques de plâtre – plaques


à faces cartonnées » et

les ouvrages en plaques de plâtre


NF  DTU  25.42 « Ouvrages
de doublage et habillage
en complexes et sandwiches
plaques de parement
à atteindre en fonction des régle- en plâtre et isolant »
mentations en vigueur. Là encore, vont prochainement
ce travail de clarification prend être publiées par l’Afnor.
appui sur les campagnes d’es- Parmi les particularités du
sais réalisées par l’UMPI-FFB, NF  DTU 25.42, il faut noter
l’intégration des isolants
qui ont démontré la possibilité plus épais, en particulier les
d’interchanger les composants complexes de PSE d’épaisseur
(plaques et ossatures conformes inférieure à 140 mm. La
au NF   DTU) de marques diffé- nouvelle version inclut aussi
rentes pour réaliser les divers types des dispositions particulières
de cloisons concernées dans le relatives à la perméabilité
NF   DTU, sans altérer les perfor- à l’air, illustrées par des
exemples et des schémas sur
mances acoustiques de manière les liaisons des complexes de
significative. Un glossaire permet doublage.

D ans le domaine de la pro-


tection incendie, de l’acous-
tique ou de la thermique, l’infla-
en matière de risques incendie,
la différence entre réaction au feu
et résistance au feu, deux notions
d’expliciter des notions souvent
complexes, comme la différence
entre affaiblissement et correction
Dans le NF DTU 25.41,
les méthodes de
dimensionnement pour les
tion de textes, réglementaires ou souvent confondues(1). Dans la acoustique. Enfin, concernant la cloisons et contre-cloisons
non (NF  DTU, normes, procès- partie sur la conception, le guide thermique, le guide propose un ont été revues. Pour les
plafonds, il a été tenu compte
verbaux de fabricants…), a pour donne des repères utiles pour descriptif des performances du poids toujours plus
effet une grande difficulté d’accès aborder les informations sur les thermiques moyennes (lambda important des isolants. Des
et d’interprétation pour les pro- produits. Celles-ci sont parfois peu moyen, R pour 10 cm d’épaisseur) tableaux facilitent la lecture
fessionnels de la construction, accessibles dans les documenta- de la plupart des isolants dispo- de ces nouvelles données.
singulièrement pour les entre- tions des fabricants et peuvent nibles (fibres minérales, animales, Dans la partie traitant des
preneurs. Pour aider ces derniers chercher à orienter les entrepre- végétales, isolants artificiels). matériaux, les essais sur les
à s’y repérer, l’Union des métiers neurs vers un système avec des La dernière partie du guide traite couples fourrure/suspente
ou montant/suspente sont
du plâtre et de l’isolation (UMPI- composants d’une même marque. des garanties légales et des assu- mentionnés, et de nouvelles
FFB), avec l’appui du Programme Se basant sur des travaux anté- rances, afin de clarifier les respon- définitions clarifient la
recherche développement métier rieurs du PRDM, qui ont mon- sabilités des acteurs lors du proces- signification exacte des
(PRDM) de la FFB, a élaboré un tré l’interchangeabilité des pro- sus de construction, notamment termes « plaques de plâtre »,
guide des performances traitant duits conformes au NF   DTU en en cas de dommages aux travaux « parements doubles » et
de ces trois domaines pour l’en- vigueur, le guide permet de savoir avant réception de l’ouvrage, de « peau ». Enfin, dans les deux
semble des ouvrages en plaques précisément avec quels types de défaut d’exécution ou de non- NF  DTU, les critères généraux
des matériaux rappellent les
de plâtre. Le document a été pré- composants ou de produits il conformité. J spécifications et les types
senté lors du congrès de l’UMPI- est possible d’atteindre tel ou tel de plaques de plâtre visés.
FFB en octobre 2012. Il réunit niveau de performance. (1) La réaction au feu concerne le maté-
riau en tant qu’aliment du feu (combus- Pour en savoir plus
sous forme synthétique (tableaux tibilité, inflammabilité). La résistance au UMPI-FFB (Union des métiers
notamment) l’essentiel de ce qu’il Promouvoir feu est le temps durant lequel l’élément de du plâtre et de l’isolation),
construction joue son rôle de limitation de la
faut savoir sur les performances à l’interchangeabilité propagation. Voir dossier Bâtimétiers n°10, tél. : 01 40 69 52 14,
atteindre afin d’appliquer les dif- des composants mars 2008. www.umpi.ffbatiment.fr
(2) Voir dossier Bâtimétiers n°12, septembre
férentes réglementations, tant au En matière d’acoustique, après 2008.
niveau de la conception que de la un rappel des fondamentaux et
mise en œuvre des produits. des définitions essentielles (par Pour en savoir plus 
Au préalable, l’ouvrage énumère exemple, qu’est-ce qu’un déci- Guide disponible auprès de
l’UMPI-FFB (Union des métiers
l’ensemble des réglementations en bel ?(2)), le guide propose des du plâtre et de l’isolation),
application et rappelle quelques tableaux et des schémas synthé- tél. : 01 40 69 52 14,
www.umpi.ffbatiment.fr
définitions utiles. Par exemple, tiques exposant les performances

décembre 2012 J BâtiMétiers 45


aménagement/finitions

Un Calepin de
chantier sur les
plafonds suspendus
Peinture Les bénéfices d’une bonne Afin de simplifier la lecture
du NF DTU 58.1 sur les

préparation de chantier
plafonds suspendus,
un Calepin de chantier
reprenant les principales
caractéristiques du texte vient
Préparer en amont l’approvisionnement et la livraison sur les d’être publié à l’initiative de
l’UMPI-FFB. Ce livret d’une
chantiers permet d’améliorer l’organisation et la sécurité. Une trentaine de pages, en quatre
anticipation nécessaire aussi pour bien gérer la question des déchets. parties, aborde de façon très
pédagogique les principales
«
P
caractéristiques du NF  DTU,
our nous les peintres, préparer en tenant compte notamment
son chantier en amont devient de celles liées à la sismicité.
très important, d’autant que nous La première partie traite de
exécutons de plus en plus de tra- l’environnement et de tout
vaux d’isolation. Anticiper nous ce qui s’y réfère : conditions
permet aussi de mieux respecter climatiques, planning
les délais de livraison. Par consé- d’intervention, équipements
individuels et collectifs,
quent, les conducteurs de travaux matériaux employés. La
doivent être aguerris à toutes les deuxième traite des supports,
phases d’organisation du chan- du calepinage et des
tier », affirme d’emblée Audric Pog- conditions d’intervention. La

© Entreprise Poggia
gia, chef de chantier et chargé d’af- troisième partie propose un
faires au sein de l’entreprise Poggia, exemple courant de mise en
à Seyssinet-Pariset (Isère). Témoi- œuvre, tandis que la dernière
aborde plusieurs points
gnant de son expérience, il recom- particuliers, notamment les
mande dès le début du chantier de Traiter les déchets de peinture répond aussi à un objectif de sécurité
pour les compagnons.
notions nouvelles en matière
planifier au mieux les livraisons. de sismicité, les dispositions
« Nous préparons le matériel et les aussi de préparer les équipements place par mon père, qui a négo- qui concernent les plénums
produits en fonction des travaux à collectifs, « le principal pour nous cié auprès d’une entreprise dédiée de grande hauteur, de 2 à 4 m
réaliser, et nous les stockons dans étant l’échafaudage. En début de le même tarif pour tous nos chan- (nécessitant une ossature
des conteneurs. Cela évite de lais- chantier, le chef monteur spécia- tiers. » La collecte consiste à déposer intermédiaire), ainsi que les
risques de soulèvement des
ser trop de matériel sur le chantier, lisé le vérifie avec le conducteur de les déchets dans des conteneurs sur
dalles de plafond.
sans tomber dans le piège de livrer travaux, donne son accord pour site qui, une fois pleins, sont empi- Pour en savoir plus
au fur et à mesure de l’avancement. démarrer le travail et s’assure qu’il lés sur des palettes. Ces dernières Le calepin est disponible
Et puis, quand certaines peintures ne manque aucun équipement de sont retirées lors de plusieurs rota- auprès de l’UMPI-FFB
sont périssables, cette meilleure ges- protection ». tions journalières. « Cette gestion (Union des métiers
tion de l’approvisionnement et des des déchets de peinture répond au du plâtre et de l’isolation),
livraisons permet de ne pas conser- Valoriser les déchets souhait de les valoriser. Nous ne tél. : 01 40 69 52 14,
www.umpi.ffbatiment.fr
ver inutilement des produits sen- de peinture voulions pas non plus que des pro-
sibles au froid ou à l’humidité. » Autre étape importante dans l’orga- duits dangereux soient rapportés à
Cette organisation des produits nisation d’un chantier de peinture : l’atelier et manipulés par nos com-
et matériels à utiliser répond à un celle du traitement des déchets. pagnons », conclut Audric Poggia.
autre objectif : planifier les règles « Les seuls qui repartent à l’ate- Là encore, planification rime avec
de sécurité inhérentes à chaque réa- lier sont les métaux. En revanche, sécurité. J
lisation. « Le chef de chantier dis- les déchets inertes – gravats, céra-
pose d’un document unique dans mique ou verre – sont directement Pour en savoir plus 
un classeur que nous avons établi. triés sur le chantier, précise Audric
UPPF-FFB (Union professionnelle
Ainsi, il identifie immédiatement Poggia. Tous les autres déchets peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73,
les équipements de protection indi- sont entreposés dans des bennes www.uppf.ffbatiment.fr
viduelle (EPI) qui doivent être por- de 3  m3, 5  m3 ou dans des conte-
tés en fonction de conditions de neurs pris en charge par un pres- poggia entreprise, seyssinet-
pariset (38)
travail ou de produits chimiques tataire local. Concernant l’enlève- Entreprise
à manipuler », poursuit Audric ment des déchets de peinture, un titulaire
Poggia. Cette planification permet traitement spécifique a été mis en de la marque 

46 BâtiMétiers J décembre 2012


Dossier

La RT20
questions / répo

48 BâtiMétiers J décembre 2012


réalisé en partenariat avec

012 ?
A
u 1er janvier 2013 – un an,
deux mois et six jours après
Existe-t-il des
une première application par- différences entre la RT 2012
tielle – la généralisation de la réglementa-
tion thermique 2012 marquera l’aboutisse-
ment d’un des grands objectifs du Grenelle
et le label
BBC
RT 2005
de l’environnement. Cinq ans n’étaient pas Oui, même si le niveau de performance éner-
un délai trop long au regard de l’ambition : gétique (consommation d’énergie primaire)
diviser par 3 ou   4 la consommation éner- visé par la RT 2012 est identique à celui
gétique moyenne des constructions neuves du label BBC-Effinergie (50 kWh/m2.an) et
dès 2013. Et il faut bien constater que l’en- si les deux réglementations partagent une
semble des acteurs du secteur (maîtres d’ou- exigence de perméabilité à l’air de l’enve-
vrage, architectes, bureaux d’études et entre- loppe maximale de 0,6 m3/(h.m2) en maison
prises) s’est mobilisé en prenant part à la individuelle ou accolée, et de 1 m3/(h.m2) en

onses
démarche pour se préparer sans attendre à bâtiment collectif d’habitation.
l’échéance. En témoigne l’implication de la La grande différence, liée au changement
Fédération française du bâtiment, faisant un complet de moteur de calcul, est que les
retour des remontées des professionnels dans résultats ne sont plus comparables. Les autres
les groupes de travail chargés de l’élabora- changements sont la disparition des valeurs
tion des textes, sensibilisant leurs adhérents, garde-fou, l’obligation de respecter une sur-
diffusant de l’information et programmant
En décembre 2010, des formations RT 2012. En témoigne égale-
face vitrée supérieure ou égale à 1/6e de la
surface habitable d’un logement, l’apparition
ment, entre 2008 et 2011, le nombre impor-
Bâtimétiers a présenté tant des demandes de labels BBC-Effinergie,
du coefficient de besoin énergétique (Bbio),
d’une « Shon RT » et de nombreux autres
les principes généraux tous secteurs confondus. Une préparation
du même type sera le meilleur atout pour
éléments, comme le comptage des énergies
poste par poste ou la part d’énergie renouve-
de la nouvelle

?
atteindre le nouvel objectif du bâtiment à lable à utiliser en maison individuelle.
énergie positive (Bepos) à l’horizon 2020.
réglementation Là aussi, il ne saurait y avoir de réussite sans

thermique.
une identification claire et un partage des
enjeux. Le cadre pourrait d’ores et déjà en
être esquissé, avec la création du groupe de
Est-ce qu’une étude
thermique est obligatoire
À la veille de sa travail Réglementation Bâtiment Respon-
sable 2020, qui s’est réuni pour la première
généralisation

?
Elle l’était avec la RT 2005, elle le reste avec
fois en juillet dernier.
la RT 2012, qui lui donne un rôle central
et en complément puisqu’elle doit établir les trois critères

d’une brochure À quels bâtiments


s’applique la RT 2012
déterminant la conformité du projet : le
Bbio, indispensable à l’attribution du per-

pédagogique dédiée mis de construire ; le calcul de la consomma-


tion d’énergie primaire (Cep) et de la tem-
à la RT  2012, il répond La loi, déjà applicable depuis le 26  octobre
2011 aux bâtiments tertiaires à usage de
pérature intérieure conventionnelle (Tic),
nécessaires à la délivrance de l’attestation de
aux questions bureaux et d’enseignement, aux établisse- conformité.
Conseil ffb : l’entreprise doit s’assurer que les
ments d’accueil de la petite enfance et aux
les plus fréquemment bâtiments résidentiels en zone Anru, s’ap- prescriptions du marché sont bien celles prises
en compte dans l’étude thermique.
posées par les pliquera à tous les bâtiments neufs dont le
permis de construire sera déposé à partir
entrepreneurs du 1er  janvier 2013, à l’exception des bâti-
ments situés dans les départements d’outre-
et artisans. Des mer, de certains bâtiments destinés à rester
ouverts en fonctionnement normal ou rele-
témoignages illustrent vant de règles particulières compte tenu de
leur usage. Elle concerne exclusivement les
également les opérations de construction neuve.

premiers retours.
décembre 2012 J BâtiMétiers 49
Dossier RT 2012

L’affichage
des consommations
?
est-il obligatoire
C’est une obligation réglementaire. Cet affi-
chage doit être visible pour l’acquéreur et
présenté poste par poste (chauffage, refroi-
lité. La proximité de la date d’application nous
met en situation d’urgence et les entreprises
générales se sont clairement déclarées prêtes à
collaborer et à échanger sur la mise au point des
outils pour aboutir au plus vite à une situation
plus satisfaisante. »
Témoignage de Claude Lenglet,
variante ne sera pas sans incidence sur l’exécu-
tion et nécessitera un travail d’équipe avec plus
d’échanges entre les différents acteurs (maîtrise
d’ouvrage, maîtres d’œuvre et entreprises), de
la phase conception jusqu’au commissionne-
ment. Ce travail interactif méthodique per-
mettra de gagner en performance et d’amélio-
directeur scientifique du groupe
Rabot-Dutilleul, Wasquehal (59) rer la démarche qualité. Avec les autres corps
dissement, eau chaude sanitaire, éclairage et

?
de métier, nous serons tenus de mieux travail-
auxiliaire). En revanche, la loi ne se prononce
ler ensemble, car ne pas atteindre le résultat ris-
pas sur l’unité d’affichage : la consommation
quera de coûter cher en cas de contrôle. »
affichée peut donc être réelle ou convention-
nelle, et s’exprimer en énergie primaire ou en Peut-on respecter la RT 2012 Témoignage d’Éric Pons,

lot par lot


responsable
énergie finale. En pratique, cette obligation de l’entreprise Tech Therm,
Épinay-sous-Sénart (91)
risque d’entraîner de nombreux contentieux

?
si l’affichage n’est pas clairement expliqué. La
Non, car les moyens d’atteindre l’objectif sont
pédagogie qu’implique cette disposition devrait
définis de manière globale à l’échelle du bâti- Quelle méthode employer
systématiquement conduire à remettre à l’utili-
sateur un livret de bonnes pratiques. ment via l’étude thermique. La définition pour ne pas dépasser le niveau
Conseil ffb : s’en tenir aux consommations
conventionnelles exprimées en énergie pri-
du projet se joue donc en amont de l’appel à
consultation des entreprises (voir question sui- de perméabilité
à l’air réglementaire 

?
maire. vante). Pour elles, la situation ne change pas
vraiment par rapport à la RT   2005, sauf qu’elles Pour atteindre la consommation énergé-
n’ont plus la possibilité de s’appuyer sur des
Quels sont les premiers valeurs garde-fou en cas de description insuffi-
tique réglementaire, la RT 2012 fixe un seuil
retours sur de perméabilité à l’air de l’enveloppe à ne pas

l’application
de la RT
sante de leur lot. Elles ne peuvent travailler qu’à
condition de disposer d’un cahier des charges
bien défini prenant en compte les résultats de
dépasser, qui doit être contrôlé à la récep-
tion du chantier. Évolution marquante dans
l’acte de construire, cette exigence implique
l’étude thermique. une démarche continue de maîtrise de la qua-
« Pour délimiter précisément la portée de mon
propos, il faut préciser qu’il rapporte les pre- Conseil ffb : lire attentivement le descriptif lité tout au long du projet. La réalisation de la
des marchés avant de répondre.

?
mières conclusions faites en juillet 2012 dernier « peau » étanche et continue qui assure l’étan-
par un groupe de travail formé fin décembre chéité à l’air de l’enveloppe nécessite notam-
ment d’identifier, dès le stade conception, l’en-

variantes
2011. Celui-ci réunit plusieurs responsables
techniques d’entreprises travaillant sur des semble des sources de fuites et leur traitement.
Les Pour la phase réalisation, le concepteur veil-
études de projets tertiaires avec la RT 2012.
Une première série d’observations a pointé des entreprises lera à la cohérence de l’allotissement et de l’or-
l’absence d’arrêtés complémentaires pour cer- sont-elles possibles  donnancement des tâches afin de rationaliser
tains types de bâtiments (aucun nouvel arrêté et limiter le nombre d’interventions. Un car-
« Oui, mais comme ces variantes engagent net de détails remis aux entreprises précisera
n’est venu compléter celui du 26 octobre 2010 l’entreprise sur la performance finale, elles
pour les usages non traités), l’incohérence tem- les solutions à mettre en œuvre.
nécessitent de faire une nouvelle étude ther-
poraire touchant la surface de référence (la sur- Conseil ffb : il est fortement recommandé de
mique. Sans avoir un recul suffisant – nous
face de plancher est devenue la seule ayant une sensibiliser tous les intervenants à l’enjeu de
n’en sommes qu’aux premières affaires de loge- l’étanchéité et au soin à apporter à l’exécution,
existence légale, mais le moteur de calcul fait ment BBC, et l’on voit bien que tous les interve-
encore référence à la SHOB), l’absence de cer- notamment en les associant à la réalisation d’un

?
nants cherchent leurs marques  –, on peut gager test intermédiaire.
tains systèmes thermodynamiques pourtant que cette pratique, courante aujourd’hui, per-
couramment mis en œuvre… Des dysfonc- durera puisqu’elle est le moyen privilégié pour
tionnements plus gênants sont liés au moteur l’entreprise d’affirmer sa valeur ajoutée. Dans Quel intérêt présente
test
de calcul et/ou aux logiciels. Ceux-ci ont en le contexte de la RT  2012 – réglementation
effet donné des résultats très différents à partir « performancielle », cette valeur ajoutée pourra
le intermédiaire
de données rigoureusement identiques utili- s’exprimer à travers une plus grande liberté de d’étanchéité à l’air
sées entre décembre 2011 et mai 2012. Or, il se conception et des solutions plus efficientes. Un
trouve que les entreprises qui réalisent l’étude chauffe-eau électrique avec une part d’énergie « Entre la RT 2005 et la RT 2012, l’exigence
thermique doivent s’engager sur ces valeurs vis- renouvelable pourra légitimement être pro- vis-à-vis de l’entreprise a augmenté d’un
à-vis du maître d’ouvrage. Cet engagement res- posé en variante d’un ballon thermodyna- cran. Avec le test obligatoire d’étanchéité à
tera donc très problématique tant que l’outil mique, plus conforme à l’esprit de la régle- l’air, l’entreprise est tenue à une performance
n’aura pas fait preuve d’une plus grande fiabi- mentation. Au-delà de l’offre sur le papier, la qui résulte de la bonne exécution de toutes

50 BâtiMétiers J décembre 2012


réalisé en partenariat avec

les étapes du projet. Mais on ne peut pas CCTP précis pour savoir si ce qu’elle s’en- sur nos travaux, du fait notamment de la
attendre la réception des travaux pour s’aper- gage à faire est réalisable, à la fois technique- trémie d’escalier mise en place entre le haut
cevoir que le résultat n’est pas atteint. C’est ment et financièrement, car un projet BBC et et le bas. Il y a là besoin de simplifier le texte
tout l’intérêt du test intermédiaire, que Bouy- a fortiori RT  2012, c’est aussi davantage de pour le rendre plus conforme à la réalité, et
gues Bâtiment Île-de-France Habitat Résiden- temps passé en exécution. » il vaudrait mieux définir a priori des bonnes
tiel a généralisé sur ses opérations. C’est un Témoignage de Sébastien Guinchard, chef de pratiques (R  cibles, Uw…), plutôt que de
chantier, entreprise Legabat, Wasquehal (59)
voyant qui s’allume en cours de chantier. Vert, mener des études peu compatibles qui ren-

?
il rassure tout le monde. Orange ou rouge, il chérissent le coût global pour nos clients. 
signale qu’on n’a pas fait assez de pédagogie. Par contre, si la surélévation est inférieure à
L’utilisation de la
climatisation
Et comme on prend soin d’inviter tous les 150 m2 et à 30 % de la SHON du bâtiment, il
acteurs du projet au test, il est facile de pas- faut appliquer la réglementation thermique
ser très vite de la leçon aux travaux pratiques. des bâtiments existants, dite “élément par
C’est une clarification spectaculaire pour de est-elle compatible élément”.»
nombreux intervenants, pour qui cette exi- avec la RT 2012 Témoignage de Christian Marquis,
responsable de l’entreprise
gence reste très abstraite sur le papier. Cha- Oui. La RT 2012 n’interdit pas le recours à la cli- Combles d’en France,

?
cun comprend aussi qu’il est concerné pour matisation, dès lors que le niveau de consom- Brionne (28)
lui-même et vis-à-vis des autres corps d’état, mation conventionnelle d’énergie primaire

énergies
car une maladresse peut facilement compro- (Cep) du bâtiment reste sous le niveau de réfé-
mettre la qualité du travail des autres. Pas tou- rence. Exception : un léger dépassement de
jours très bien accueilli au départ, le test inter-
Certaines
consommation est admis pour les bâtiments
médiaire suscite en fait une dynamique très dont les fenêtres ne peuvent pas être ouvertes sont-elles interdites
positive d’esprit et de travail d’équipe – une pour des raisons d’exposition au bruit. Il faut par la RT 2012
fierté de faire du bon travail ensemble, qui est souligner par ailleurs que le renforcement de Non. N’importe quelle énergie peut être
très réconfortante. » l’isolation thermique, avantageux pendant la employée. Mais le taux de conversion utilisé
Témoignage de Patrick Ribeiro, saison froide, pourra se révéler défavorable au pour exprimer les consommations en éner-
en charge des sujets réglementation
chez Bouygues Bâtiment confort d’été, et nécessiter vraisemblablement gie primaire limitent certaines applications de
Île-de-France Habitat Résidentiel, l’équipement en climatisation d’immeubles l’énergie électrique, comme l’effet joule, d’où
Saint-quentin-en-yvelines (78)
situés en zone climatique H3 (Côte d’Azur). l’intérêt des équipements thermodynamiques

?
(pompe à chaleur), dont le coefficient de per-

?
La mise en œuvre
rupteurs
formance compense le taux de conversion de
des

thermiques
Une extension
par modification de pente
l’énergie consommée en énergie primaire. Dans
la pratique, le choix doit s’effectuer au cas par

?
cas en tenant compte de la zone climatique.
pose-t-elle des problèmes  de toiture est-elle soumise
à l’application de la RT 2012 
« Jusque-là, le problème tient moins à la mise Existe-t-il des
en place des rupteurs thermiques qu’au calcul
de leur impact sur la structure et au choix du
modèle à employer. Actuellement, sur une
« Mon activité d’aménageur de combles se
partage en deux branches : la transforma-
tion de charpente sans modification de toi-
matériaux
ou composants RT 2012
opération BBC en cours à Faches-Thumes- ture, et le changement de pente ou la surélé-
nil (Nord), l’entreprise doit mettre en place vation de toit. Nos chantiers ne concernent La notion n’a pas de sens, même si cet étique-
des rupteurs thermiques pour assurer la que les maisons individuelles. La première tage apparaît inévitablement dans la publicité.
continuité de l’isolation intérieure au niveau branche entre dans la catégorie des travaux Ce que vise la RT 2012 est une performance
des raccords de planchers. Or, au terme de de rénovation et relève du décret n°  2007- globale. Elle laisse le concepteur entièrement
l’étude thermique, il n’a été fourni à l’entre- 363 du 19  mars 2007 ; la seconde est consi- libre du choix de ses matériaux. Au 30 juin
prise qu’une simple préconisation de la valeur dérée comme une surélévation entrant dans 2012, 60 000 logements ont été labellisés BBC
du coefficient de transmission thermique (U) le champs de la RT  2012 à partir du 1er  jan- sans qu’un procédé ou un matériau ne prenne
à atteindre pour la paroi. C’est une donnée vier 2013. Elle devra donc respecter les nou- l’avantage sur les autres. La RT 2012 a toute-
insuffisante, car le bureau d’études struc- velles exigences, dont la limitation de la fois suscité l’apparition de nouveaux compo-
ture, compétent pour les calculs de charges, consommation énergétique du bâtiment à sants, tels les rupteurs de pont thermique, et
ne l’est pas dans le domaine thermique et ne 50 kWhep/(m2.an), ce qui va évidemment remis au goût du jour des solutions déjà exis-
sait pas corréler des données. L’entreprise a dans le bon sens. La difficulté réside dans le tantes, comme l’isolation thermique par l’in-
donc dû gérer le problème. Elle y est parve- fait que nous ne traitons pas l’ensemble du térieur ou la ventilation double flux.
nue grâce à l’aide du fournisseur. Dans l’ave- bâti. Ainsi, l’étude thermique prévue pour Conseil ffb : vérifiez, dans tous les cas, que
nir, il faudrait que l’étude thermique aille plus cette partie du bâtiment et le test d’étan- les matériaux choisis sont certifiés.
loin et que l’entreprise puisse disposer d’un chéité à l’air sont difficilement réalisables

décembre 2012 J BâtiMétiers 51


Dossier RT 2012

exemples de solutions respectant la RT 2012,


maison individuelle

Shon RT = 110 m2 Shon RT = 137 m2


Somme des ponts thermiques = 0,13 W/m2SHON  RT
Somme de ponts thermiques = 0,10 W/m2SHON  RT
Taux de vitrage = 18 % - Perméabilité à l’air = 0,6 m3/(h.m2) Taux de vitrage = 23 % - Perméabilité à l’air = 0,6 m3/(h.m2)
Enveloppe Enveloppe
Murs extérieurs en OSB + 13 cm d’isolant : R = 3,25 m2.K/W U = 0,29 W/m2.K Murs extérieurs en brique
Plancher sur terre plein + 6 cm de PUR : R = 2,75 m2.K/W U = 0,33 W/m2.K + isolation par l’intérieur : R = 3,85 m2.K/W U = 0,25 W/m2.K
Combles avec 24 cm d’isolant : R = 6 m2.K/W U = 0,19 W/m2.K Plancher sur vide sanitaire + entrevous
Fenêtres double vitrage base argon, châssis bois : U = 1,60 W/m2.K isolants + 4 cm d’isolant sous chape : R = 5,25 m2.K/W U = 0,18 W/m2.K
Toiture avec 24 cm d’isolant : R = 6 m2.K/W U = 0,16 W/m2.K
Équipements techniques Fenêtres double vitrage base argon, châssis PVC : U = 1,40 W/m2.K
• Chauffage : chaudière gaz à condensation
•  Eau chaude sanitaire : capteurs solaires thermiques de 2 m2 r é s u l t a
•  Ventilation simple flux - Hygro B
Équipements techniques
• Chauffage : PAC air/eau > Bbio =
t s
46,8
certifiée  + plancher chauffant > Cep = 46,7 kW 2
l t a t s
h/
u
• Eau chaude sanitaire :
> Tic = 31,1°C m .an
r é s thermodynamique sur air extrait
∆Cepperméa (0,6 
55,8
> Bbio = ,7 kWh/m2 .an
• Ventilation simple flux - Hygro B 0,16)
9 = -3,3 kWh/m 2.an
> Cep = 4 ,1°C
= 2 9
> Tic 0,16)
∆Cepperméa (0,6 ,2 kWh/m2 .an
=- 0

Shon RT = 133 m2 Shon RT = 98 m2


Somme des ponts thermiques = 0,14 W/m SHON  2
RT Somme des ponts thermiques = 0,10 W/m2SHON  RT

Taux de vitrage = 28 % - Perméabilité à l’air = 0,6 m3/(h.m2) Taux de vitrage = 18 % - Perméabilité à l’air = 0,6 m3/(h.m2)

Enveloppe Enveloppe
Murs extérieur en béton cellulaire Murs extérieurs en blocs ciment 35 cm
de 25 cm : R = 2,95 m2.K/W U = 0,32 W/m .K
2 + isolation par l’extérieur 10 cm : R = 5,5 m2.K/W U = 0,18 W/m2.K
Plancher sur vide sanitaire+ entrevous Plancher sur terre plain + 6 cm d’isolant
isolants + 6 cm d’isolant sous chape : R = 6,60 m2.K/W U = 0,14 W/m2.K sous chape + 8 cm d’isolant sous dalle : R = 6,10 m2.K/W U = 0,16 W/m2.K
Combles avec 24 cm d’isolant : R = 6 m2.K/W U = 0,19 W/m2.K Combles avec 24 cm d’isolant : R = 6 m2.K/W U = 0,19 W/m2.K
Fenêtres double vitrage base argon, châssis bois : U = 1,60 W/m2.K Fenêtres double vitrage base argon, châssis PVC : U = 1,40 W/m2.K

Équipements techniques r é s u Équipements techniques


• Chauffage : poêle à bûches de bois l
> Bbio = 4 t a t s
• Chauffage : électrique à effet Joule – panneaux rayonnants
• Eau chaude sanitaire : thermodynamique sur air extrait
+ panneau rayonnant en salle de bain 1
• Eau chaude sanitaire : > Cep = 5 • Ventilation simple flux - Hygro B
6
thermodynamique sur air extrait > Tic = 3 ,7 kWh/m 2.an • Production d’électricité : 4 m2 de capteurs photovoltaïque

t a t s
3,1°C
• Ventilation simple flux - Hygro B ∆Cepperméa
(0,6 0,16
r é s u l
= -2,9 kWh 2
)
/m .an 37,9
> Bbio = ,5 kWh/m2 .an
3
> Cep = 5 ,4°C
3 1
> Tic = kWh/m2 .an
1 2
> Prod = 0,16)
∆Cepperméa (0,6 kWh/m2 .an
= -2,9

52 BâtiMétiers J décembre 2012


réalisé en partenariat avec

en zone climatique H2b


Shon RT = 5 644 m2
La conformité
des bâtiments à la RT 2012
?
logement collectif

est-elle contrôlée
Somme des ponts thermiques = 0,18 W/m2SHON  RT
Pour chaque projet, la conformité à la RT  2012
Taux de vitrage = 19 % - Perméabilité à l’air = 1 m3/(h.m2)
est contrôlée à trois reprises : soit par un bureau
Enveloppe de contrôle, un architecte, un diagnostiqueur
Murs extérieurs en béton + isolation par l’extérieur : R = 2,00 m2.K/W U = 0,49 W/m2.K ou un organisme de certification. En amont
Murs intérieurs en béton + isolation par l’intérieur : R = 2,10 m2.K/W U = 0,41 W/m2.K des travaux, l’attestation d’étude thermique,
Toiture-terrasse en béton + 6 cm d’isolant : R = 2,60 m2.K/W U = 0,35 W/m2.K jointe au dossier de permis de construire, éta-
Plancher sur local non chauffé en dalle béton blit que la valeur du Bbio est inférieure à un
+ 8 cm d’isolant sous dalle : R = 1,67 m2.K/W U = 0,48 W/m2.K seuil défini par la réglementation. Après l’achè-
Plancher sur sous-sol + 8 cm d’isolant sous dalle : R = 1,67 m2.K/W U = 0,48 W/m2.K vement des travaux, deux autres contrôles
Fenêtres double vitrage base argon, châssis alu : U = 2,0 W/m2.K doivent obligatoirement être réalisés : le pre-
mier porte sur la perméabilité à l’air de l’en-
Équipements techniques
• Chauffage : chaudière bois
veloppe ; le second atteste la conformité de la
• Eau chaude sanitaire : liée à la chaufferie bois réalisation à l’étude thermique. Ces deux attes-
• Ventilation simple flux - Hygro B tations doivent être enregistrées dans la base de
données des services instructeurs des permis de
construire (Sitadel). Ces services, sur demande,

é s u l t a t s peuvent délivrer un certificat de conformité. J


r 58,1
> Bbio = ,0 kWh/m2 .an
4
> Cep = 6 ,2°C Quelques repères
2 8
> Tic =  28)
pour décrypter les résultats
∆Cepperméa (1 ,2 kWh/m2 .an
0, • ∆ Cep = gain énergétique induit par une
= -6 étanchéité à l’air plus importante.
- maison individuelle : passage
d’une perméabilité de 0,6 à 0,16 m3/(h.m2)
de parois déperditives
Shon RT = 869 m2 - logement collectif : passage d’une perméabilité
de 1 à 0,28 m3/(h.m2) de parois déperditives
Somme des ponts thermiques = 0,15 W/m2SHON  RT
• Dans tous les cas traités, le Bbio et le Cep
Taux de vitrage = 20 % - Perméabilité à l’air = 1 m3/(h.m2)
sont inférieurs au Bbio max et Cep max
Enveloppe calculés par la réglementation.
Murs extérieurs en brique + isolation par l’intérieur : R = 3,40 m2.K/W U = 0,22 W/m2.K • Maison individuelle : orientation Est.
Murs intérieurs en brique + isolation par l’intérieur : R = 2,85 m2.K/W U = 0,24 W/m2.K • Logement collectif : orientation Ouest.
Combles avec 32 cm d’isolant  : R = 8 m2.K/W U = 0,16 W/m2.K • La Tic correspond au confort d’été
Plancher sur hall en dalle béton + 10 cm sous dalle  : R = 2,50 m2.K/W U = 0,33 W/m2.K (température intérieure conventionnelle) ;
Plancher sur terre plain + 8 cm d’isolant sous chape  elle est inférieure à la Tic de référence
+ 10 cm d’isolant sous dalle : R = 7,85 m2.K/W U = 0,12 W/m2.K calculée par la réglementation.
Fenêtres double vitrage base argon, châssis bois  : U = 1,6 W/m2.K
Volets roulants - coffre monobloc : U = 1,5 W/m2.K Pour en savoir plus 
• La FFB a élaboré des fiches techniques qui
Équipements techniques détaillent l’étude de 48 exemples en maison
individuelle, 24 exemples en logement collectif
• Chauffage : 2 PAC air/eau certifiées et 32 exemples en bâtiment tertiaire.
• Eau chaude sanitaire : production semi-accumulée Elles sont téléchargeables sur
www.ffbatiment.fr, espace adhérent.
liée aux PAC • FFB-DAT (Direction des affaires techniques),
• Ventilation simple flux - Hygro B tél. : 01 40 69 57 62

r é s u l t a
> Bbio = t s rabot dutilleul construction, wasquehal (59)

36,1 Entreprise titulaire


> Cep = 58,4 kW 2 de la marque 
h/
> Tic = 30,1° m .an
C legabat construction SA, wasquehal (59)
∆Cepperméa (1 
0,28) Entreprise titulaire
= - 0,2 kWh/m 2.a de la marque 
n

décembre 2012 J BâtiMétiers 53


I NN O Vatio n

Béton de terre Prendre le matériau là où il est


Fabriqué sur le chantier à partir de limons argileux prélevés tant son utilisation aux bâtiments
R+2. Il n’est pas question non plus
sur place, le Cematerre associe hautes performances thermiques de l’employer pour fabriquer
et excellent bilan carbone, un double intérêt face des planchers autoportants, des
à la RT 2012 et à la lutte contre le changement climatique. poteaux ou des poutres.
Le béton de terre est par ailleurs

E n observant les opérations de


terrassement, Alain Lefebvre
a eu l’idée de développer le Cema-
un excellent isolant acoustique,
comme doit le confirmer une
étude en cours. Des essais de sta-
terre, un béton composé à 86 % de bilité au feu réalisés en septembre
terre. Depuis de longues années, dernier au CSTB ont aussi fait état
son entreprise Lefebvre Industries d’une remarquable résistance au
construit des bâtiments indus- feu. Le PV ainsi obtenu viendra
triels sur des plates-formes, trai- étayer l’obtention d’une Atex   A,
tées au préalable par des engins ouvrant la voie à une utilisation
de chantier qui retournent la terre du procédé pour une durée de
avant d’y injecter de la chaux et du deux ans. Le Cematerre affiche
ciment. « C’est en perforant ces également un excellent bilan car-
plates-formes, pour y réaliser nos bone, puisque l’essentiel du maté-
fondations, que j’ai constaté que riau est prélevé sur le chantier,

© Cematerre
cela pouvait devenir un matériau sous le manteau végétal.
très dur, raconte-t-il. À partir de 1 Il suffit d’une analyse de la terre
là, pourquoi ne pas développer 2 prélevée par rapport à la courbe
1 Le Cematerre est fabriqué
ce qu’on sait faire à l’horizontale sur le chantier, coulé comme   de granulométrie du matériau,
pour construire à la verticale ? » du béton, avant d’être vibré   pour adapter sa formulation en
Après avoir créé une activité à l’aiguille : une réelle innovation vue d’obtenir les performances
par rapport aux constructions  
dédiée en 2008, Cematerre, il en terre traditionnelles. attendues. Le mélange, effectué
entre en contact avec un bureau sur le chantier dans une centrale
2 Première construction en
d’ingénierie. Il établit avec lui Cematerre : un bâtiment tertiaire de malaxage mise au point par
un cahier des charges pour un de 176 m2 à Gonfreville-l’Orcher l’entreprise, donne, avec très peu
béton de terre, en listant une (Seine-Maritime). d’énergie consommée, un maté-
dizaine de critères correspondant procédure d’évaluation délivrée riau fluide pouvant être mis en
aux contraintes de la construc- à titre expérimental par le CSTB riau dont la résistance thermique œuvre comme du béton ban-
tion. Dans un second temps, il pour une construction précise, et est trois fois supérieure à celle du ché, en obtenant un parement
présente son projet à l’univer- qui permet de garantir son assu- béton, qui présente une inertie de haute tenue. « Du fait de ses
sité du Havre, qui l’intègre dans rabilité. thermique considérable, et qui qualités thermiques et de la pres-
son programme de recherche est un excellent régulateur hygro- sion environnementale crois-
sur la construction en terre. Trois Propriétés métrique : il libère de la vapeur sante, ce matériau intéresse de
enseignants-chercheurs de l’an- thermiques et vertus d’eau quand l’air est trop sec et en plus en plus de maîtres d’ou-
tenne régionale du CNRS sont environnementales absorbe en cas contraire – un fac- vrage publics et privés, ce qui
affectés au perfectionnement de Le Cematerre se distingue de la teur de bien-être même avec des lui ouvre de grandes perspec-
la formulation et au développe- terre par une formulation qui en températures modérées. tives », conclut Alain Lefebvre,
ment du matériau. Une straté- fait un matériau stabilisé : en plus Si cet ensemble de proprié- qui entend désormais diffu-
gie payante : Cematerre décroche de 86 % de terre (limons argileux), tés en fait un excellent allié de la ser son innovation sous forme
son premier contrat en 2010, la il comprend 10 % de ciment qui RT   2012, le matériau trouve ses de licence. La prochaine étape,
construction d’un bâtiment ter- assure sa stabilité, 3 % de chaux limites du côté de sa résistance déjà engagée, consistera, en s’ap-
tiaire d’un étage pour la mairie de vive qui flocule et assèche les mécanique qui, bien que six fois puyant sur le retour d’expérience,
Gonfreville-l’Orcher (Seine-Mari- argiles, et 0,4 % de fibres de lin supérieure à celle de la construc- à obtenir un Avis technique. J
time), suivi d’un second en 2011, qui jouent le rôle de liant pour tion en terre traditionnelle, reste
un bâtiment d’un étage dans l’hô- éviter le retrait et la fissuration ; à trois fois inférieure à celle du Pour en savoir plus 
pital de Dieppe (Seine-Maritime). quoi s’ajoutent l’eau de gâchage béton. Cette différence est com- UMGO-FFB (Union de la maçonnerie
Pour ces deux réalisations, l’en- et les adjuvants pour obtenir la pensée par une surépaisseur des et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59,
www.umgo.ffbatiment.fr
treprise a obtenu une Atex   B, une fluidité. Il en résulte un maté- murs, mais elle limite pour l’ins-

54 BâtiMétiers J décembre 2012


p ré v e n tio n

Risque électrique Amiante : sensibilisez


vos salariés !
Tous les métiers sont concernés Dans le cadre de la campagne
nationale de sensibilisation
« Pas formé - pas toucher »
mise en place par le ministère

L ’entrée en vigueur le 5 mai


2012 de la nouvelle norme
NF   C   18-510, par arrêté du
délivrer la bonne
habilitation
Pour être en conformité avec la
formation comporte une éva-
luation positive. Ils doivent éga-
lement leur remettre un recueil
du Travail, la CNAMTS, l’INRS,
l’OPPBTP et les organisations
professionnelles de la
26   avril 2012, modifie les obli- réglementation, les chefs d’en- de prescriptions, complété le cas branche, deux outils sont
gations qui s’imposent à tous les treprise doivent donc réper- échant d’instructions de sécurité à la disposition des chefs
d’entreprise pour informer
chefs d’entreprise du bâtiment. torier les tâches effectuées par relatives aux travaux effectués. leurs collaborateurs de
Ils doivent désormais s’assurer chaque salarié, afin d’identifier Enfin, la nouvelle norme accorde la nécessité d’une formation
de la compétence des salariés en la formation et l’habilitation aux entreprises une phase transi- avant toute intervention
matière de sécurité électrique en qui leur correspond, parmi les toire de trois ans pour procéder sur des matériaux amiantés.
fonction de la nature des inter- dix   habilitations définies dans à l’ensemble des habilitations, Il s’agit :
ventions qui leur sont confiées la norme. Pour les aider à s’y pendant laquelle celles déjà déli- • du parcours de
– travaux au voisinage des ins- retrouver, Bâtimétiers propose vrées restent valables. Un recy- sensibilisation « amiante »
développé par la FFB,
tallations, réalisés hors tension, un tableau de correspondance clage de chaque salarié doit être disponible sur les sites
réalisés sous tension… – et de entre anciennes et nouvelles planifié tous les trois ans. J internet de la FFB (volet
leur niveau de responsabilité sur habilitations. Conformément Pour en savoir plus  adhérents) ;
le chantier. à la nouvelle norme, les chefs • Un tableau complet des
• d’une émission télévisée
Autre nouveauté, les entreprises d’entreprise doivent, à l’issue de habilitations par métier est « amiante » développée par
disponible sur www.ffbatiment.fr, l’OPPBTP, disponible sur
qui réalisent des travaux photo- la formation théorique et pra- rubrique Emploi-formation
voltaïques, notamment les cou- tique, délivrer à chaque salarié (volet adhérent)
www.amiantereponsedexpert.fr.
• Voir également Batimétiers n°28, Rappelons par ailleurs
vreurs, sont également concer- une habilitation électrique, après (septembre 2012), pp. 34-35 que l’arrêté du 23 février 2012
nés par cette habilitation. s’être assuré que le certificat de redéfinit les modalités
de la formation des
Tableau des correspondances entre anciennes et nouvelles habilitations électriques personnels à la prévention
des risques liés à l’amiante.
Anciennes Nouvelles habilitations Tâches Ceux capables de travailler
habilitations (à partir du 01/01/2012) sur des matériaux contenant
de l’amiante doivent
Électriciens B1 B1 Travaux électriques suivre une formation dont
dans la zone de voisinage BT le contenu dépend de la
B1 V B1 V Travaux électriques dans fonction occupée – encadrant
la zone des opérations électriques BT technique, encadrant
de chantier ou opérateur de
H1 H1 Travaux électriques au voisinage simple chantier –, mais également
de la nature des travaux –
H1 V H1 V Travaux électriques activités d’entretien
au voisinage renforcé en HT et de maintenance ou activités
de retrait / encapsulage.
BR BR Intervention d’entretien et de dépannage
Pour en savoir plus
Autres BO BO www.amiante.ffbatiment.fr
professions
du bâtiment BO V Supprimé Travaux non électriques
au voisinage simple
HO HO

HO V HO V Travaux non électriques


au voisinage renforcé en HT

BR BS Intervention de remplacement
ou de raccordement

BE Opérations particulières :
essais, mesures, manœuvres

BR Intervention d’entretien et de dépannage

décembre 2012 J BâtiMétiers 55


c h a n tier

Vols sur chantiers La technologie RFID testée à Bondy


Dans le cadre d’un projet de rénovation
urbaine, Immobilière 3F construit un
ensemble de 47 logements sociaux, à Bondy,
en Île-de-France. Ce chantier sera l’occasion
de tester le nouveau dispositif antivol
par technologie RFID(1), suivi avec attention
par la FFB Grand Paris.

S ur les chantiers, câbles,


engins, machines ou stocks
de matériaux disparaissent tous
tinente. La FFB a signé un proto-
cole de coopération avec la filière
RFID, représentée par l’associa-
Étiquettes de dissuasion
informant d’un marquage  
à l’ADN moléculaire  

© Olnica
de la machine.
les jours. C’est pour combattre ce tion FILRFID, afin d’inciter les
fléau, qui représente près de 1 % industriels concernés à dévelop-
du chiffre d’affaires des entre- per ces solutions. Le principe : un le plus souvent sa tentative. Il ne précise Emmanuelle Fosse, du
prises du bâtiment (enquête FFB, tag RFID intelligent est fixé sur les reste plus à la station de surveil- groupe 3F. En participant à cette
2007), que l’opération « Ras le objets sensibles. Si l’objet bouge lance qu’à intervenir en envoyant expérience, notre objectif est d’ac-
vol » a été lancée en 2008 par la durant la période d’inactivité du quelqu’un sur place puis, si l’alerte compagner l’entreprise générale
FFB, en partenariat avec les pou- chantier, une antenne relaie l’in- est justifiée, à prévenir les forces et de l’aider à ce que le proces-
voirs publics. L’objectif ? Sus- formation à la centrale GPS ou de l’ordre. sus se mette en place. » À l’issue
citer l’émergence de nouvelles GPRS implantée sur le chan- de ce test, les assureurs pourront
solutions antivol. Les solutions tier. Celle-ci déclenche alors une Un chantier pilote évaluer la pertinence des solu-
de détection électronique exis- alarme sonore et/ou lumineuse, et grandeur nature tions proposées et leur prise en
tantes – vidéosurveillance, détec- se connecte prioritairement avec Le chantier Terre-Saint-Blaise compte éventuelle dans le cadre
tion de présence, gardiennage – une station de télésurveillance. de Bondy est la première opé- d’une couverture spécifique « vols
sont trop souvent inadaptées aux Ces solutions sont déjà dispo- ration pilote initiée en partena- sur chantiers », clé de leur déve-
petits chantiers ou à la réhabili- nibles. Testées par les industriels, riat par la SMABTP, l’association loppement. J
tation. Plutôt que de protéger un elles ont fait la preuve de leur effi- FILRFID et Immobilière 3F afin (1) Les puces RFID sont des dispositifs
site dans son ensemble, il est pos- cacité : pas d’alertes intempestives, de tester l’efficacité des solutions d’identification par radiofréquence (Radio
sible de protéger individuellement et l’action conjuguée de la cen- RFID tout au long d’un chantier. Frequence Identification Devices).
les objets sensibles au vol.  trale RFID et de l’alarme a per- « Quand la FFB nous a contactés,
Pour en savoir plus 
Les solutions électroniques à mis de faire fuir la plupart des nous avons proposé pour tester
www.ffbatiment.fr,
base de puces RFID actives sont voleurs. Dès qu’il y a une alerte, le ce dispositif le quartier de Terre- rubrique « Ras le vol ».
apparues comme une piste per- voleur d’opportunité abandonne Saint-Blaise, enclavé et difficile,

« la solution RFID : une Mise en œuvre plus facile et moins coûteuse »
Comment s’est manifesté comme un élément de prévention, il fallait De quelle manière êtes-vous associé au
votre intérêt pour que des industriels aient travaillé sur le sujet. chantier pilote de Bondy ?
la problématique des vols Nous sommes présents aux côtés du maître
sur les chantiers ? Quelle est la clé d’une bonne protection ? d’ouvrage et de l’association FILRFID pour
Invités par la FFB à la L’essentiel est la réactivité. Plus vite la aider l’entreprise à bien disposer les tags sur
restitution de l’enquête menée tentative de vol d’un objet est détectée, plus les objets, afin que le système soit efficace.
Gérard Klein, en 2007 sur la problématique vite une intervention peut être déclenchée, De plus, nous proposons une solution
SMABTP
du vol sur les chantiers, nous l’idéal étant que le relais auprès des forces d’assurance avec une garantie vol renforcée,
avons rapidement été associés à l’opération de l’ordre soit réalisé par une société de en complément d’un contrat « tous risques
« Ras le vol ». La solution RFID est une vidéosurveillance. La protection physique et chantier ». Les matériels protégés par un
solution nouvelle, susceptible d’intéresser les solutions de surveillance électroniques système RFID seront garantis contre le vol
les assureurs. Cependant, pour que nous existent, mais la solution RFID est d’une sans supplément sur le contrat et avec une
puissions mettre cette solution en avant mise en œuvre plus facile et moins coûteuse. franchise réduite de moitié en cas de sinistre.

décembre 2012 J BâtiMétiers 57


F O R M atio n

Étanchéité à l’air Les formations couvreur, électricien, plaquiste,


maçon… – peuvent simuler leurs
misent sur l’exercice pratique travaux respectifs en intégrant la
question de l’étanchéité à l’air à
la gestion des interfaces. Parallè-
Cellules installées dans des structures fixes ou mobiles, maquettes lement à ces outils qui peuvent
démontables, sensibilisations sur les chantiers et dans les entreprises... se déplacer dans les entreprises,
Des fédérations régionales du bâtiment multiplient les initiatives la fédération régionale a égale-
ment créé, en partenariat avec le
pour apporter aux entreprises une formation pratique à l’étanchéité lycée technique du bâtiment de
à l’air. Exemples en Nord-Pas-de-Calais et Pays de la Loire. Nantes, une plate-forme de 25 m2
située dans cet établissement, où

D epuis 2011, de nombreuses


entreprises du Nord-Pas-de-
Calais se sont formées à l’étan-
peuvent être dispensées des for-
mations très poussées dans les
détails. Ces outils ont l’avantage
chéité à l’air grâce à une structure de s’adapter aux besoins de l’en-
originale et légère, d’une surface treprise et génèrent une offre de
de 120 m2, située sur le parking formation très large.
de la Fédération à Marcq-en- Pour répondre aux appels d’offres
Barœul. Soutenue par le Conseil publics à compter du 1er  janvier
régional du Pas-de-Calais, ce qui 2013, Pananceau SAS, une entre-
en réduit fortement le coût pour prise de 70  salariés spécialisée
les entreprises, la formule com- dans la pose de cloisons sèches

© FFB Nord Pas-de-Calais


porte une demi-journée d’ensei- et l’isolation, implantée à Durtal
gnement théorique, complétée (Maine-et-Loire), a opté pour une
par des exercices pratiques sur dif- formation interne à l’entreprise en
férentes cellules de formation qui octobre dernier. « En trois jours,
présentent les principaux maté- nous avons formé deux conduc-
riaux rencontrés sur le chantier minent par un test d’étanchéité bilisation à l’étanchéité à l’air, qui teurs de travaux, quatre sala-
– brique, bloc béton, bois. Sans à l’air en diffusant une fumée qui se rendent sur les territoires de riés chevronnés et quatre jeunes
oublier un espace consacré à la met en évidence les fuites. La deu- projets et sur les salons régionaux, chefs de chantier, qui auront pour
réalisation de travaux types qui xième journée est consacrée aux le tout dans le cadre du nouveau tâche de transmettre l’ensemble
génèrent le plus fréquemment des apprentissages de la bonne mise cluster « Ekwation » soutenu par des savoir-faire à toute l’entre-
problèmes d’étanchéité, comme en œuvre, qui permet de les sup- le Conseil régional et l’Ademe prise, se félicite Denis Leray, le
par exemple la mise en œuvre primer. « Cette approche montre (www.ekwation.fr). président de l’entreprise. En plus
d’une membrane d’étanchéité sur que nous maîtrisons environ 80 % des acquis techniques, nous avons
un plafond ou autour d’un che- du process, mais ce sont les 20 % S’adapter aussi appris à prendre en compte
vêtre de fenêtre de toit. restants qui comptent, explique aux entreprises les interfaces, en laissant par
Dirigeant d’une entreprise de Ludovic Malesys, l’un des quatre Proposer des formations person- exemple un vide technique entre
menuiserie bois pour 80 % de menuisiers-poseurs formés. J’ai nalisées, adaptées aux attentes de la membrane d’étanchéité et notre
son activité à Tourcoing (Nord), notamment appris à utiliser les chaque entreprise, c’est aussi la plafond, pour que l’électricien
Bruno Delcour a utilisé cet outil bons adhésifs en fonction des dif- stratégie de la fédération régio- puisse faire passer ses réseaux. »
pour former ses quatre menui- férents matériaux, à me servir de nale du bâtiment Pays de la Les entreprises du bâtiment dis-
siers-poseurs, par équipe de manchons en caoutchouc pour Loire. Depuis 2011, les entre- posent donc aujourd’hui, au-delà
deux. « Étant donné les nou- isoler les perçages et à mettre en prises peuvent être sensibilisées des enseignements théoriques,
velles exigences, il était devenu œuvre une membrane d’étan- en bénéficiant, à leur demande, d’un ensemble d’outils pour
indispensable de nous former chéité en sous-charpente. » d’un test d’étanchéité à l’air réa- apprendre à mettre en œuvre de
à l’étanchéité à l’air et aux nou- Parallèlement à cette structure de lisé sur le chantier. D’autres outils façon concrète les bonnes pra-
veaux produits qui permettent formation fixe, la fédération du ont été développés depuis lors : tiques en matière d’étanchéité à
de construire BBC, et demain bâtiment Nord-Pas-de-Calais a des maquettes en bois qui per- l’air. J
RT  2012, car nous avons une obli- également mis sur pied, avec son mettent de mettre en évidence et
gation de résultat », assure-t-il. La partenaire de formation, des cel- de traiter tous les points sensibles
Pour en savoir plus 
première après-midi, les partici- lules de formation mobiles qui se de l’enveloppe ; une maquette
pants mettent en œuvre ce qu’ils déplacent à la demande sur les grandeur nature de 10 m2, où les • www.nordpdc.ffbatiment.fr
• www.paysdelaloire.ffbatiment.fr
savent faire, et les travaux se ter- chantiers, et des cellules de sensi- différents métiers –   menuisier,

58 BâtiMétiers J décembre 2012


n orma l isatio n

NF DTU et Avis techniques cite l’existence des produits non


traditionnels et présente, tel un

Quelques repères utiles catalogue, toutes les solutions


disponibles sur le marché. Or, ce
n’est pas son objet et, par défini-

C
ils 
omment les NF DTU et les
Avis techniques cohabitent-
? Qu’est-ce qu’un CPT par
des éléments d’appréciation sur la tion, la liste des solutions inno-
façon de concevoir et de construire vantes ne sera jamais à jour.
des ouvrages, au moyen de pro-
rapport à un NF  DTU ? Qu’est- duits et procédés dont la constitu- Le CPT du côté
ce que la liste verte ? Eléments de tion ou l’emploi ne ressortent pas des avis techniques
réponse. de savoir-faire et pratiques tradi- Un NF DTU a d’autant moins
tionnels »(1). Autrement dit, les Avis vocation à traiter de la mise en
Théoriquement, techniques sont réservés aux pro- œuvre de produits sous Avis tech-
une distinction claire duits non traditionnels. nique qu’il existe par ailleurs un
Les NF DTU sont des normes de Puisqu’ils traitent des produits document décrivant les spécifi- NF DTU : s’y repérer
travaux de bâtiment. Elles pro- traditionnels, les NF DTU ne cations de mise en œuvre com- aisément
posent des clauses-types pour les devraient pas en principe se réfé- munes à plusieurs Avis tech- Les documents techniques
marchés de travaux mettant en rer à des produits bénéficiant niques. C’est le Cahier des unifiés (DTU) précisent
les conditions techniques
œuvre des produits et techniques d’Avis techniques ou de Docu- prescriptions techniques (CPT).
de bonne exécution des
traditionnels, c’est-à-dire couram- ments techniques d’application Regroupant les informations ouvrages.
ment utilisés par la plupart des (DTA)(2). communes à plusieurs Avis tech- Destinés à être incorporés
entreprises, avec succès sur une niques, il évite de répéter dans dans les marchés de travaux
période de recul suffisante. concrètement, des chacun d’eux les mêmes indica- de bâtiment, ils sont le fruit
Pour leur part, les Avis techniques confusions fréquentes tions. Le CPT n’est donc utilisable d’un consensus entre les
« sont destinés à mettre à disposi- La mise en œuvre des produits qu’avec un Avis technique qui y diverses parties intéressées :
entrepreneurs, fournisseurs,
tion des acteurs de la construction principaux nécessaires à la réali- fait référence.
architectes, bureaux de
sation d’un ouvrage faisant l’ob- contrôle, maîtres d’ouvrage...
jet d’un NF DTU nécessite parfois la position En grande majorité,
La liste verte   certains produits secondaires non des assureurs ils sont élaborés ou révisés
de la C2P normalisés, mais qui doivent être Les assureurs utilisent une autre par le BNTEC, bureau de
La liste verte recense les produits décrits pour éviter les sinistres. distinction que le domaine tra- normalisation géré par la FFB.
et procédés bénéficiant d’un Avis Lorsque qu’il n’est pas possible ditionnel/non traditionnel : entre Pour aider les entreprises
technique ou d’un Document à mieux connaître et utiliser
de décrire les essais à effectuer sur technique courante et non cou-
technique d’application en cours les NF DTU, la FFB propose
le produit et le résultat à obtenir rante. Les travaux de technique le dépliant « DTU, vue
de validité, qui ne sont pas mis en
observation par la Commission
à l’issue de ces essais, il est toléré courante sont normalement d’ensemble », qui recense
Prévention Produits mis en d’exiger exceptionnellement que garantis par les contrats, alors que l’ensemble des NF DTU,
œuvre (C2P) de l’Agence Qualité le produit bénéficie d’un Avis les travaux de technique non cou- organisés par famille
Construction (AQC). technique pour cet emploi. rante nécessitent une déclaration (structure, enveloppe...)
La C2P met en observation une Souvent par facilité, certains préalable – voire une étude spé- pour une meilleure lisibilité.
famille de produits et/ou de Pour en savoir plus
NF   DTU ont abusé de cette tolé- cifique – et peuvent faire l’objet
procédés de construction pour La plaquette
attirer l’attention des rance et comprennent de nom- de conditions spéciales de sous- « DTU, vue d’ensemble »
professionnels sur les problèmes breux renvois à un Avis technique. cription d’assurance. C’est une est disponible auprès
qu’elle risque de poser. Cette C’est un risque de confusion, car notion propre à chaque assu- des FFB départementales.
mise en observation ne doit pas tous les produits d’une famille reur. Toutefois, la plupart des
pour autant être considérée citée par un NF DTU et bénéfi- assureurs considèrent que les
comme un jugement de qualité
ciant d’un Avis technique ne se travaux utilisant des produits
sur ce produit, mais comme une
simple information à destination mettent pas nécessairement en bénéficiant d’un Avis technique Vous cherchez
des professionnels et des œuvre selon le NF DTU. C’est au et inscrit sur la liste verte de la un article
assureurs. La liste verte est contraire à l’Avis technique d’in- C2P(3) (voir encadré) sont des tra- de Batimetiers ?

@
disponible sur le site de l’AQC diquer si sa mise en œuvre s’ef- vaux de technique courante. J
(http://listeverte-c2p. fectue comme celle des produits (1) Arrêté du 21 mars 2012.
qualiteconstruction.com/).
Elle peut être consultée à partir
décrits dans le NF DTU. (2) Le DTA est un Avis technique pour les
du nom du produit, du nom Parfois, certains participants au produits faisant l’objet d’un marquage CE.
du fabricant ou de la référence
(3) La Commission Prévention Produits
processus de normalisation expri- mis en œuvre (C2P) est une commission www.ffbatiment.fr
d’Avis technique. espace adhérents
ment le souhait que le NF DTU de l’Agence Qualité Construction (AQC).

décembre 2012 J BâtiMétiers 59


E NV I R O NN E M E N T

Labels HPE Le point sur les modalités


d’obtention en construction neuve
Pour obtenir un label de haute performance énergétique (HPE), il est obligatoire
d’en passer par un organisme certificateur habilité à le délivrer.
Mais attention, tous les organismes n’ont pas la même méthode ni les mêmes critères
d’exigence, tous ne certifient pas la même typologie de bâtiments.

L es labels HPE (Haute per-


formance énergétique) sont
des labels réglementaires qui
tion d’être adossés à une certi-
fication globale de la qualité de
l’ouvrage portée par un orga-
être appliqué à la construction
pour s’assurer que les maté-
riaux ou équipements installés
ment de réglementation ther-
mique (RT  2012), les niveaux
d’exigences de performance
visent des performances éner- nisme certificateur (Cequami, sont conformes aux exigences énergétique HPE vont évoluer
gétiques d’un bâtiment, rési- Cerqual Services, Certivea et du cahier des charges de l’orga- mais les modalités d’obtention
dentiel ou tertiaire, supérieures Promotelec Services) agréé par nisme certificateur. Dans le cas resteront les mêmes. Un arrêté
à la valeur réglementaire. l’État. contraire, il y a un risque de se ministériel en précise par ail-
Avant la nouvelle étape de la Dans cette approche, la perfor- voir refuser le label. leurs le contenu et les moda-
RT 2012 en janvier 2013, cinq mance énergétique du bâtiment Il faut également rappeler que la lités pratiques pour en faire la
niveaux d’exigence permet- n’est donc qu’une des compo- demande de certification d’un demande. J
taient au maître d’ouvrage de santes et le seul respect de ce bâtiment est bien une démarche
construire un bâtiment plus critère ne suffit pas à l’obten- volontaire de la part du maître Pour en savoir plus 
performant : HPE, THPE, HPE tion d’un label tel que THPE d’ouvrage qui prendra contact
• www.mamaisonneuvecertifiee.com
EnR, THPE EnR et BBC 2005. ou BBC. avec l’organisme certificateur de • www.promotelec-services.com
Mais ces labels énergétiques Il est donc important de s’infor- son choix. • www.qualite-logement.org
• www.certivea.fr
ne sont délivrés qu’à la condi- mer sur le référentiel qui doit En 2013 et du fait du change-

Rappel des labels délivrés par les organismes certificateurs en construction neuve
Typologie Organisme Label(s) délivré(s) par Commentaires / Principes
de bâtiment certificateur l’organisme certificateur*

Maison Céquami - NF Maison individuelle Certification du maître d’ouvrage


individuelle - NF Maison individuelle
démarche HQE

Promotelec - Label Promotelec Certification ouvrage par ouvrage.


Services Performance Les produits et matériaux disposent d’un label,
d’une certification, d’une marque ou d’un ATec
qui définit leurs caractéristiques.

Logements Cerqual - Habitat & environnement Certification ouvrage par ouvrage pour H&E.
collectifs Services - NF logement Certification du maître d’ouvrage (NF).
et individuels - NF logement
groupés démarche HQE

Promotelec - Label Promotelec Certification ouvrage par ouvrage.


Services Performance Les produits et matériaux disposent d’un label,
d’une certification, d’une marque ou d’un ATec
qui définit leurs caractéristiques.

Bâtiments Certivea - NF Bâtiments tertiaires


du secteur - NF Bâtiments tertiaires
tertiaire démarche HQE

* Possibilité d’adosser aux labels délivrés par les organismes certificateurs, un label haute performance énergétique (HPE, HPE EnR, THPE, THPE EnR, BBC 2005).

décembre 2012 J BâtiMétiers 61


zoom chantier

Mention spéciale pour le lavoir


Restaurer un lavoir
du XIXe siècle, unique
en Franche-Comté,
sans plans ni photos :
tel est le défi relevé
par la commune
de La Tour-de-Sçay,
grâce à l’implication
d’artisans locaux
passionnés. Une
réhabilitation primée
lors du concours
des Rubans du
patrimoine 2012.
Édifié en 1834, le lavoir de
La Tour-de-Sçay (Doubs) était
alimenté par plusieurs sources.
Afin de protéger les lavandières, il
avait été ceint de murs et couvert.
Sa forme circulaire donnait le plus
grand développement possible
avec peu d’eau, et un appoint en
eaux pluviales était fourni par son
toit en entonnoir, dit « impluvium ».
L’édifice, déserté en 1958 à
l’arrivée de l’eau courante dans le
village, s’est peu à peu délabré.
En 2008, le conseil municipal
© Olivier-Yves Lagadec

décide d’engager la restauration


du lavoir, unique dans la région
et structurant pour l’identité du
village. La commune s’entoure
d’artisans qui l’accompagneront
tout au long de ce chantier
atypique. Ceux-ci contribueront
à l’enrichissement du cahier des les intervenants
charges, élaboré à partir d’un
simple document de l’architecte Maîtrise d’ouvrage
et maîtrise d’œuvre :
retrouvé en mairie.
commune de La Tour-de-Sçay.
Grâce à l’engagement sans failles
Maçonnerie :
de tous les intervenants, le lavoir entreprise Alain Loyenet
à impluvium de La Tour-de-Sçay à Cirey-les-Bellevaux (70).
revit au terme d’un an de travaux. Charpente : SARL Mareschal
En 2012, une mention spéciale à Besançon (25).
du concours des Rubans du Couverture : Pateu & Robert
patrimoine distingue la qualité de à Besançon (25).
sa restauration (lire aussi p. 8). Durée des travaux : 1 an.
Coût de l’opération :
100 269  euros (dont 53 % pris
en charge par la commune).

62 BâtiMétiers J décembre 2012


la charpente
La charpente a été recomposée
à l’aide de poutres de section
30 x 30 cm et de chevrons
de section 10 x 10 cm en chêne
massif. Ces éléments ont été
taillés, assemblés et installés
dans l’esprit de l’époque.
Le bois utilisé est issu de la
forêt de La Tour-de-Sçay.

la couverture
La toiture de l’ouvrage avait
vraisemblablement été
retirée, car aucun vestige n’a
été retrouvé alentour.
La couverture en entonnoir
a été recomposée en petites
tuiles plates 15 x 17 cm,
fournies par la tuilerie locale
Blache. Elles reposent sur
un platelage en peuplier. La
protection des corniches est
assurée par un habillage en
plomb. Une bande en zinc
ceinture l’entonnoir.

la maçonnerie
Principale difficulté en
l’absence de tout repère : réali-
ser les relevés pour la taille de
la pierre. Les murs en moellons
équarris seront remontés et cré-
pis avec un enduit composé de
chaux aérienne et de sable issu
de l’Ognon, rivière toute proche.
Ce dernier confère aux joints
leur aspect rosé. Le dallage en
camembert, découvert sous
50  cm de boue, a été totalement
repris, les deux tiers étant réali-
sés à partir de pierres retrou-
vées sur le site. Les éléments
manquants ou défectueux
(dont les bancs) ont été taillés
dans les carrières d’Andelarrot
(Haute-Saône) et mis en œuvre
dans les règles de l’art.

décembre 2012 J BâtiMétiers 63


LA PAROLE À

cendre » et « remonter » l’infor- par les problèmes techniques et


mation entre l’Union de métier et les évolutions métier, mais aussi
les adhérents, et favoriser la com- à nos confrères non adhérents,
munication. Car, c’est peut-être et se clôturent par un dîner dans
une vertu de la crise, nous voyons un esprit de grande convivia-
revenir aujourd’hui une certaine lité. Après de premières réunions
dynamique d’échange chez une classiques parfois très restreintes,
nouvelle génération de chefs cette formule nous a permis d’ac-
d’entreprise, davantage enclins à cueillir jusqu’à une trentaine de
communiquer sur personnes. Elle
des sujets métier, Emmanuel Noyelle se révèle créa-
parfois même sur en bref trice de liens –
leurs difficultés. Depuis 1999, Emmanuel qu’il faut savoir
Noyelle, 48 ans, dirige
Pour jouer son l’entreprise SNM (Socié- entretenir – qui
rôle en répondant té Nouvelle de Métalle-
rie), 25 salariés, basée
peuvent aider les
à cette évolution, à la périphérie de Caen petites structures
la section Métal- (Calvados). Délégué de
la section Métallerie
à prévenir les
© DR

lerie de la Fédéra- de la Fédération du risques de l’iso-


tion du bâtiment et bâtiment et des travaux

Section
publics du Calvados
lement, entraîner
des travaux publics depuis janvier 2007, il certains à partici-
du Calvados orga- en est devenu le pré- per à des initia-

professionnelle
sident en juin 2009. Il
nise deux réu- est par ailleurs membre tives de valorisa-
nions par an, cha- du conseil d’administra-
tion et du bureau de la
tion (« Un jour en

départementale :
cune dédiée à un FFB Calvados et admi- entreprise », réu-
thème (RT 2012, nistrateur du centre de
formation des apprentis
nions d’infor-
nouvelles normes BTP Basse-Normandie mation dans les

Créer du lien garde-corps, acces- depuis 2010.


sibilité…), avec un
collèges, ouver-
ture des ateliers
objectif à la fois pédagogique et aux clients) et d’autres à accueil-
En métallerie, contrairement de méconnaissance et d’un fort convivial. lir des apprentis, voire susciter de
à d’autres métiers plus touchés déficit d’image. Le public, par- En revenant de manière ciblée nouvelles adhésions. Ainsi avons-
par la crise, l’activité ne manque fois même nos partenaires et sur ces sujets, il s’agit d’aiguil- nous progressé, mais il nous reste
pas. En dépit d’un certain ralen- clients, ignorent que nous tra- ler vers l’information utile et de à concrétiser ces liens dans notre
tissement de la construction, nos vaillons dans des ateliers vastes et conforter les messages en évitant exercice même pour parvenir
ouvrages progressent, stimulés lumineux, équipés de machines le piège d’une « ultracommunica- un jour à nous réunir en grou-
par la demande des architectes modernes, et que les métalliers tion » contre-productive. Chaque pement afin de répondre à des
qui s’intéressent à leurs possibili- d’aujourd’hui sont des profes- réunion, conçue comme un petit appels d’offres inaccessibles à
tés expressives, par les contraintes sionnels complets, maîtrisant événement, se déroule chez un chacun de nous séparément… J
de la RT 2012 et par le développe- connaissances théoriques pous- fournisseur et permet à la fois
ment des aménagements d’acces- sées et fabrication. de mieux connaître un métier
sibilité. Pourtant, nous le consta- Dans ce contexte, la reconnais- et de resserrer les liens. Réser-
tons quotidiennement dans les sance et la valorisation du métier vées au départ aux chefs d’entre- snm (Société Nouvelle
difficultés de recrutement et sont les premières missions d’un prise adhérents, ces rencontres de Métallerie), mouen (14)
Entreprise
l’insuffisance de la formation, président de section. Il doit en sont aujourd’hui ouvertes aux titulaire
le métier souffre de beaucoup priorité s’attacher à faire « des- métreurs, directement concernés de la marque 

Revue éditée par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris Cedex 16  - Tél. : 01 40 69 52 58
www.ffbatiment.fr - Association déclarée – Siret 301 652 673 0015 - Code APE 913E –ISSN 1772-3078 - Dépôt légal à parution Directeur de la
publication : Didier Ridoret Directeur de la rédaction : Philippe Tempere Comité de rédaction : Membres de la Fédération française
du Bâtiment, de ses fédérations départementales et régionales, de ses unions et syndicats de métiers Journalistes : Jean-Marc Brujaille, Delphine Goater, Hubert Kernéïs,
Stéphanie Lacaze, Stéphane Miget, François Salanne, Céline Von der Weid Conception et réalisation Idé Édition : André Haillotte, Pierre Salanne, Nelly Hurlé,
Caroline Palma, Katia Boudet, Céline Binet fabrication : Sphinx/Sib Tirage de ce numéro : 72 000 exemplaires illustration de couverture : © H. Pinel
Prix du numéro : 26 e  TTC Abonnement annuel : 85  e  TTC (4 numéros) Service abonnement : SEBTP - Tél. : 01 40 69 53 05
Régie commerciale : IT-FFB - Tél. : 01 40 69 57  68 Annonceurs : CGI Bâtiment (p. 7), Delta Dore (p. 39), Dyrup (p. 31), EBP (p. 7), EDF (4e couv.),
Feebat (p.18), Festool (p. 16), Fiat (p. 26), Kiloutou (p. 40), Molinel (p. 29), Petzl (p. 60), Point P (p. 12), Pro BTP (p. 5), Pros de la performance énergétique
(p. 47), Recyclum (2e couv.), SFR Pro (p. 21), Sitex (p. 56), SMABTP (p. 22), Total Gaz (p. 32).

64 BâtiMétiers J décembre 2012

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