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Livre Blanc
Un remerciement particulier à tous les participants de l’atelier Synergies au Maroc ainsi qu’à toutes les
personnes interviewées.
Avertissement: La présente publication a été préparée avec l’aide de l’Union européenne. Le contenu de
la publication relève de la seule responsabilité du SCP/RAC et ne peut aucunement être considéré comme
reflétant le point de vue de l’Union européenne ou Ministère délégué chargé de l’Environnement au Maroc.
2017
ba j
Le programme SwitchMed
est financé par l’Union européenne
Sommaire
ENCADRE: LES 10 ENSEIGNEMENTS DU LIVRE BLANC ............................................................................ 5
RESUME EXECUTIF.......................................................................................................................................... 6
1. INTRODUCTION ............................................................................................................................................ 9
1.2 L’APPROCHE : DES ENTRETIENS AVEC LES ACTEURS CLES AUTOUR DE CINQ FACTEURS D’INFLUENCES 12
2.2.1 Un capital humain à renforcer, beaucoup d’idées et peu de moyens pour les réaliser 17
2.2.2 Une culture de l’entreprenariat peu répandue dans une société en mutation 18
2.2.3 Des opportunités d’appui et d’accompagnement efficaces 19
2.3 FACTEURS EXTERNES : POLITIQUE, JURIDIQUE, ENVIRONNEMENTAL 23
3 RECOMMANDATIONS ...............................................................................................................................27
LISTE DES ORGANISMES PRESENTS A L’ATELIER SYNERGIE DU 26 MAI 2016 A RABAT, PAR ORDRE
ALPHABETIQUE 32
Des entreprises vertes et éco-innovations sociales sont bien plus présentes au Maroc qu’on
ne le pense : elles sont l’avant-garde d’un secteur émergent tourné vers l’avenir ;
L’écosystème des organismes de suivi est très divers et se complète : Il gagnerait à créer
des synergies au lieu de se faire de la concurrence ;
Une bonne partie des consommateurs marocains sont conscients des impacts de la
consommation sur l'environnement. Par contre, peu de gens savent que des produits et
services verts sont disponibles, et ceux qui en sont informés, trouvent qu’ils ne sont pas
accessibles, vu leur prix ;
Le secteur privé doit s’impliquer dans les partenariats avec des startups et les banques
doivent s’ouvrir à l’innovation ;
L’état à un rôle majeur à jouer dans la promotion de l’innovation verte (garanties, fonds
d’investissements dédiés) ainsi que dans l’harmonisation des politiques (Feuille de route /
actions concertées de l’état) ;
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Résumé Exécutif
Le livre blanc est une photographie du moment qui propose de mettre en lumière les atouts et les
faiblesses de l’écosystème marocain, afin de faire apparaitre les domaines et axes où les
besoins d’action sont les plus grands. Il synthétise les opinions d’une quarantaine d’acteurs
interviewés individuellement (institutions publiques, financières, structures d’appui, porteurs de
projet) ainsi que les résultats de l’atelier Synergies tenu en mai 2016 à Rabat qui, a réuni une
centaine d’acteurs de près de 60 organismes différents. Ces résultats ont été ici classés en
plusieurs facteurs impactant sur le porteur de projet ou d’initiative :
2. Les facteurs compétences (humain, social, technique) : malgré une population jeune et
dynamique, le manque de formation adaptée est un obstacle de taille au développement de
compétences. La culture de l’entreprenariat est également très peu répandue et le concept
d’économie verte méconnu : pour beaucoup « développement durable » appartient plutôt au
domaine de la société civile ou du gouvernement.
Du coté des associations, elles sont très actives et sont appuyées par les organismes publics en
tant que relais d’accompagnement pour rassembler différents acteurs (privés, publics,
associatifs, universitaires), souvent autour de projets d’économie sociale et solidaires ou
d’événements de sensibilisation.
Les structures d’appui, qui existent sous formes associatives, de fondations privées ou d’acteur
public, incubateurs, réseaux d’acteurs etc., sont les moteurs incontestables de l’écosystème et
sont particulièrement dynamique du côté de l’entreprenariat à fort impact. Ces opportunités
d’appui multiples se complètent et des synergies gagneraient à être créées.
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3. Les facteurs externes (politique, juridique, environnemental) : les stratégies gouvernementales
à commencer par la charte de l’environnement et du développement durable s’alignent avec les
préoccupations internationales de lutte contre les changements climatiques. Parmi les éléments
qui nuisent à la mise en place d’une économie durable on constate (i) le manque de
transversalité et d’intersectorialité entre les différents acteurs étatiques et (ii) l’absence
d’adhésion des acteurs locaux (élus, administrations) aux principes du développement durable.
L’environnement législatif n’est pas encore à la hauteur des ambitions du royaume mais des
projets de lois en cours offrent des perspectives pour le développement d’activités vertes
innovantes. Il manque également des instruments fiscaux adéquats (incitations, éco-taxes) pour
traduire les politiques nationales en actions concrètes et développer les filières vertes.
Même si les disparités persistent entre les zones côtières et l’arrière-pays, le Maroc reste un
pays à très fort potentiel pour l’économie et l’entreprenariat vert tant au niveau de ses
infrastructures que de la richesse de ses matières premières pour l’économie verte.
Penser et investir sur l’économie verte comme un vrai marché d’avenir et non comme une alternative
ou niche, éviter l’écueil du greenwashing
Mettre en place des fonds d’investissement verts et encourager le capital-risque chez les sociétés
d’investissements (avec le soutien étatique)
Contribuer à faire du Maroc une terre d’investissements verts.
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Aux organismes de suivi
Travailler à la collaboration entre les différents acteurs, mieux coordonner les actions, développer des
actions dans les zones moins privilégiées (incubateurs régionaux)
Elaborer un guide dynamique de l’écosystème, créer une base de données sur les porteurs de
projets, identifier et contribuer à optimiser les chaines de production complémentaires
Organiser des forums de l’entreprenariat vert avec des speed meetings entre entrepreneurs et
financeurs/partenaires
Multiplier les ateliers/formations sur l’entreprenariat vert
Renforcer le développement inclusif des éco-entrepreneurs
Le secteur privé doit s’engager pour l’entreprenariat vert et l’innovation à travers des collaborations,
parrainages, et mentoring de startups. Les entreprises doivent contribuer plus et mieux aux activités
des organismes de suivi
Les porteurs de projet doivent mieux préparer leurs projets et se responsabiliser par rapport à la
demande de financement
Les acteurs doivent collaborer dans un esprit constructif et ouvert (échanges d’informations, pas de
concurrence pour les financements etc.)
Les entrepreneurs verts doivent développer des services/produits verts pour les collectivités locales
Les médias doivent mieux informer le grand public, les familles, les écoles, les professionnels sur les
thématiques environnementales, à l’importance d’une consommation et production durable à travers
des programmes adaptés à chaque cible, et sur différents mediums (télévision, presse, radio,
nouveaux médias etc.).
les organisations internationales doivent continuer de financer les initiatives, étendre et pérenniser les
programmes internationaux (PNUD, SwitchMed, etc.)
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1. Introduction
De qui parle-t-on?
Les entrepreneurs verts sont les individus Les initiatives locales d’éco-innovation
qui mettent sur le marché des solutions sociale sont les nouvelles réponses
innovantes à un défi environnemental. collectives de la société civile aux défis
environnementaux.
L’entrepreneuriat vert consiste à développer des
solutions innovantes, économiquement viables et Ce sont des initiatives ou projets innovants
socialement utiles, pour répondre aux défis dans le domaine de la consommation et la
environnementaux. production durables.
Les entrepreneurs verts tiennent compte de l’axe L’initiative engrange un processus d’innovation
environnemental, économique et social dans leur sociale et écologique.
corps de métier, fournissent des solutions
innovantes quant aux modalités de production et
de consommation des biens et des services et Ils proposent une nouvelle façon pour les
proposent un modèle d’entreprise qui contribue à citoyens, consommateurs ou producteurs de
l’écologisation de l’économie. s’organiser collectivement pour résoudre des
défis environnementaux et sociaux auxquels
Leurs concepts d’entreprise verte s’attaquent ils sont confrontés.
aux défis environnementaux et sociaux.
Les activités s’adressent d’abord à la propre
Les entrepreneurs verts saisissent de nouvelles communauté des personnes à l’origine de
opportunités dans le domaine des économies l’initiative, ou cherchent à inclure la
productives, circulaires et collaboratives. communauté ciblée dans l’organisation.
Les modèles économiques innovants des Emanant de la société civile, le projet est
entrepreneurs verts créent une valeur écologique collectif et fonctionne de façon démocratique. 2
1
et sociale.
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1.1 Contexte et objectifs : Mettre en lumière les atouts et faiblesses de
l’écosystème marocain afin de renforcer l’entrepreneuriat vert et l’éco-
innovation sociale
Dans le cadre de son volet démonstration, le programme Switchmed sur la production et
la consommation durables en Méditerranée cible le renforcement des capacités des
parties prenantes dans 8 pays d’intervention, et en particulier les éco-entrepreneurs et les
innovations vertes de la société civile, considérés comme des acteurs importants de la
transition vers une économie plus respectueuse de la planète, de ses ressources et de
l’humain.
Au Maroc, la promotion d’une économie verte et inclusive fait partie des préoccupations
nationales de manière accrue depuis la Charte de l’Environnement et du Développement
Durable de 2010 et la nouvelle Constitution de 2011 qui entérine ses principes. Si les
opportunités économiques sont nombreuses, tant au niveau des secteurs verts
(environnement, énergies renouvelables, agriculture, etc.) que du « verdissement » des
secteurs traditionnels (transport, bâtiment et travaux publics, industries, etc.), les marchés
verts au Maroc et dans la région se développent prudemment et des actions
concrètes et concertées sont nécessaires pour les renforcer.
Dans ce contexte émergent qui évolue rapidement, ce livre blanc est une photographie du
moment qui synthétise les opinions d’une quarantaine d’acteurs interviewés. Loin d’avoir
une vocation d’exhaustivité sur l’état de l’entrepreneuriat vert et de l’éco-innovation sociale
au Maroc, il propose de mettre en lumière les atouts et les faiblesses de leurs
écosystèmes, afin de faire apparaitre les domaines et axes où les besoins d’action
sont les plus grands, et ce de la part des organismes et acteurs nationaux ou
internationaux, publics mais aussi privés.
Encore peu répandu au Maroc, les concepts posent souvent un problème de définition.
Qu’est-ce qu’un entrepreneur « vert » que certains appellent également éco-entrepreneur
ou écopreneur ? Selon la définition de Switchmed, l’entrepreneur vert est un entrepreneur
qui « intègre les aspects environnementaux, sociaux et économiques au cœur de son
projet, qui fournit des solutions novatrices dans la façon dont les biens et de services sont
produits et consommés et dont l’activité contribue à l’économie verte »3. Ce faisant, il crée
de la valeur environnementale et sociale tout en satisfaisant un besoin du marché.
Les initiatives d’éco-innovation sociale en revanche ne reposent pas forcément sur un
modèle rentable financièrement. Portées par la société civile, elles sont « pionnières dans
la construction de nouvelles stratégies d’organisation (…) permettant l’émergence de
modes de vie plus durables ainsi que de nouvelles opportunités économiques »4.
3
Switchmed (2015), Create your green business! The handbook for green entrepreneurs in the Mediterranean, p 6.
4
Switchmed (2016), note de concept atelier synergies.
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Ces porteurs de projet verts sont des entrepreneurs en graine ou confirmés, des acteurs
de la société civile qui œuvrent dans les domaines du recyclage, de la protection de
l’environnement, des ressources naturelles, de la production alimentaire biologique, de
l’énergie solaire, de l’éco-tourisme, etc., utilisant des technologies de pointe ou bien des
solutions « low-cost », l’innovation résidant toujours dans le mode de concevoir et de
consommer. Au Maroc, les activités Switchmed de renforcement des capacités des
acteurs réalisés avec les partenaires locaux (FJE, REMESS, AESVT) ont bénéficié à 255
futurs entrepreneurs et entrepreneuses, et 64 organisations de la société civile. Parmi la
promotion 2015-2016, 30 candidat(e)s ont été sélectionné(e)s et bénéficieront d’un
accompagnement individualisé leur permettant de concrétiser leur projet d’entreprise verte
ou initiative communautaire.
SwitchMed soutient les entrepreneurs verts et les acteurs du changement introduisant des
innovations écologiques et sociales dans la région à travers des formations, de
l’assistance technique et du réseautage. Voici des exemples de trois initiatives au Maroc
qui ont bénéficié de SwitchMed.
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Eco-innovation de la société civile – CIPA
1.2 L’approche : Des entretiens avec les acteurs clés autour de cinq
facteurs d’influences
L’étude se base sur des entretiens avec les principales catégories d’acteurs de
l’écosystème à savoir : les institutions publiques, les institutions financières, les
organismes d’appui (non-gouvernementaux, privés, internationaux, associatifs ou
commerciaux), et enfin les porteurs de projets : entrepreneurs et acteurs associatifs. La
sélection des acteurs s’est opérée de manière à refléter le plus grand nombre de
perspectives possibles et de manière équilibrée. Parmi la quarantaine d’entretiens, environ
un bon tiers (35%) a été réalisé avec les organismes d’appui, un tiers avec les porteurs
de projets, et le tiers restant avec les institutions publiques et/ou financières. C’est
parmi les organismes d’appui qu’il y a le plus de variété en termes de typologie :
fondations privées, réseaux associatifs, clusters verts, programmes d’incubation,
communauté de jeunes entrepreneurs, cabinets de conseil spécialisés, organisations
internationales et coopérations bilatérales – tous ces acteurs ont des formes
organisationnelles et des moyens d’actions très différents mais ils apportent, à leur échelle
respective, un soutien technique, matériel - et parfois financier - vital à l’émergence
d’initiatives vertes. Le diagramme ci-dessous illustre la diversité des acteurs interviewés -
bien que l’entrecroisement des fonctions publiques, d’appui, et financières soit en réalité
bien plus complexe que sur le schéma :
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Figure 1 Typologie des acteurs de l’écosystème ayant participé au livre blanc
Les premiers résultats des entretiens ont été présentés lors de l’atelier Synergies qui a
réuni à Rabat le 25 mai 2016 une centaine d’acteurs de différents domaines et
spécialités et dont les réflexions ont été également intégrées à cette synthèse (voir liste
des participants et programme en annexe p. 29).
Les formes des produits et services verts et d’éco-innovations sociales sont multiples et
variées, et il est difficile de résumer en une dizaine de page les défis et opportunités qui
s’y rapportent. Plutôt qu’une approche par acteur ou secteur, et afin d’en systématiser
toute la complexité, le livre blanc aborde l’écosystème marocain de manière transversale à
travers cinq facteurs qui impactent sur les initiatives vertes, positivement comme
négativement. Ces 5 facteurs correspondent à 5 catégories de ressources dans lesquelles
le porteur de projet peut puiser et qu’il peut optimiser à plusieurs niveaux : individuel (ses
propres ressources), local (sa famille, sa communauté, sa ville), national (sa région,
son pays) et global.
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test/prototypage. Ce sont à la fois les savoir-faire, technologies et équipements existants,
et ceux que le porteur de projet va développer.
Figure 2 L’écosystème marocain et les facteurs qui impactent sur les initiatives vertes
Les facteurs politiques & juridiques : ce sont les cadres législatifs, politiques et
tendances qui réglementent et favorisent ou non la prise d’initiatives et les projets (textes
juridiques en vigueur, procédures administratives, stratégies nationales, conventions
internationales, etc.)
Les facteurs économiques/financiers : se réfèrent à tous les aspects économiques d’un
projet, depuis sa création ou son lancement (viabilité du business plan, accès aux
financements) à sa mise en place (commercialisation, accès aux marchés).
Les facteurs humains et sociaux : dans cette catégorie nous regroupons les
compétences individuelles (du porteur de projet, de la main d’œuvre/collaborateurs
potentiels) qui peuvent être renforcées à travers des formations (lifeskills par exemple) et
les aspects liés aux cultures et mentalités de l’entourage, de la société qui peuvent être
influencés par des actions de sensibilisation.
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personnelle, contribution familiale « love money », etc.) qui financent les phases d’études
de faisabilité et de développement. Les Business Angels sont encore très rares et les
investissements privés dans les startups restent exceptionnels. Les compétitions de
startups se sont multipliées ces dernières années mais aucune n’est réservée aux
acteurs de l’économie verte et les éco-entrepreneurs doivent rivaliser avec les promoteurs
d’autres secteurs de l’innovation, technologique ou sociale. Les prix et concours restent
donc un moyen de financement anecdotique. Enfin le crowdfunding, une solution bien
prisée des startups à l’international qui font appel à des financements participatifs (sous
forme de dons, prêts, préventes ou prises de participation) se trouve paralysé entravé par
la législation marocaine. Les quelques projets (associatifs ou d’entreprise) financés de la
sorte au Maroc ont principalement bénéficié de participants étrangers. Le projet de loi
actuellement en préparation sur le crowdfunding devrait permettre de débloquer
prochainement la situation.
Des outils de financement existent pour les TPE, soutenus activement par l’État, que
ce soit dans le cadre du programme Moukawalati ou bien d’autres produits de la Caisse
Centrale de Garantie (CCG) qui assure les garanties manquantes aux crédits bancaires
contractés par les promoteurs. Mais les banques sont notoirement frileuses à l’innovation
et s’engagent plus volontiers sur des filières qu’elles connaissent bien. La méfiance est
généralement mutuelle, les banques reprochant aux porteurs de projet leur manque
d’engagement et de fiabilité, qui à leur tour reprochent aux institutions bancaires leur
aversion au risque. Si les banques se sont peu à peu ouvertes au financement de
l’entreprenariat ces 10 dernières années, elles restent très hermétiques aux thématiques
du développement durable et à l’économie verte, totalement méconnue du secteur
bancaire. Du côté des porteurs de projet, une meilleure information sur les mécanismes de
financement existants ainsi qu’une meilleure préparation de leur projet seraient profitables.
Autre opportunité de taille pour les éco-entrepreneurs, la communauté très active des
structures d’appui (incubateurs, réseaux, associations, etc.) qui s’est développée et
renforcée ces dernières années (voir §2.2.3). Dans ce paysage, deux acteurs sont
souvent cités pour contribuer largement à dynamiser l’écosystème de l’innovation au
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Maroc. Il s’agit de la fondation de l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) à travers son
programme OCP Entrepreneurship Network qui subventionne de nombreuses initiatives
d’appui à la création et au développement d’entreprises ou de coopératives (réseau
étudiant ENACTUS, plateforme New Work Lab etc), et de la Fondation Drosos, fondation
suisse à but non lucratif présente dans plusieurs pays de la région MENA et qui œuvre
entre autre dans les domaines de l’employabilité des populations vulnérables et du
développement d’une économie durable et inclusive. La fondation Drosos au Maroc
soutient ainsi des projets associatifs (coopérative textile, valorisation des déchets, etc.)
ainsi que les incubateurs Espace Bidaya à Casablanca et Dare Space à Rabat, qui
chaque année accompagnent chacun entre 10 et 15 jeunes startups à fort impact social,
dont une grande partie d’éco-entrepreneurs en graine.
Enfin le très attendu fonds d’amorçage annoncé en 2015 par la Banque Mondiale et dont
la gestion est assurée par la CCG a été officiellement lancé le 1er juillet 2016 et doit être
mis à exécution dans les mois qui suivent. Une première dotation de 500 millions de
Dirhams pour ce fonds baptisé Innov’Invest servira principalement à financer l’innovation à
travers des opérateurs privés (fonds de gestion, organismes d’appui, etc.) qui offriront
toute une gamme de produits (subventions, prêts d’honneur, equity, avances, etc.)
destinés à la création et au développement des startups marocaines. Si ce fonds vient
combler une lacune au niveau du financement d’amorçage et de capital risque, l’économie
verte et les éco-innovations ne semblent pas avoir bénéficié d’une attention particulière
dans la conception du fonds.
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L’e-commerce est un excellent moyen de distribuer les produits et services verts à une
clientèle moderne et avertie. Au niveau de leurs expériences, les avis sont partagés chez
les éco-entrepreneurs. Si certains ont trouvé auprès de la Caisse Monétaire Interbancaire
(CMI) un soutien au démarrage de leur startups, d’autres ont été découragés par les
charges assez lourdes (garanties) et de taux de prélèvement sur les transactions trop
élevé (entre 1 et 3%). À cela s’ajoute l’extrême méfiance des consommateurs marocains
vis-à-vis du paiement en ligne – la plupart des e-consommateurs préférant payer en
espèce à la livraison. L’ouverture du secteur de l’économie digitale prévue par la nouvelle
loi bancaire (2016) devrait permettre de faire baisser les tarifs.
Une précondition pour développer les marchés verts serait que le consommateur
marocain soit mieux informé sur les produits existants de l’économie verte et l’impact
environnemental et sociétal de sa propre consommation. Ensuite, il serait pertinent de
démarquer les produits et services verts par un packaging repérable ou un label (en plus
des certifications internationales comme Ecocert, USDA, AB, etc.). Il existe par exemple
certains labels nationaux comme celui de la clé verte pour les hôteliers délivrés par la
Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, mais ces initiatives sont
très peu connues du grand public. Enfin la subvention des produits verts par la taxation
des produits polluants (ou l’arrêt des subventions pour les produits non-verts) par exemple
pourrait rééquilibrer les prix, récompensant l’éco-conception et incitant la production et
consommation durables.
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en fin de récolte les déchets organiques qui leur prenaient trop de place, et a par la suite
créé une entreprise de production de charbon vert à partir de déchets agricoles suivant un
procédé écologique. L’idée peut naître aussi d’une expérience vécue à l’étranger comme
dans le cas de Carmine, une startup de partage de voiture (car-sharing) en cours
d’approvisionnement en véhicules électriques. Plus rarement, elle naît d’une mobilisation
des consommateurs comme dans le cas des Marchés Paysans du Réseau d’Initiatives
Agroécologiques au Maroc (RIAM) mis en place pour répondre à la forte demande en
produits bio et locaux des consommateurs urbains.
Une fois les premières étapes de l’idée de business concrétisées, l’éco-entrepreneur est
confronté à un nouveau défi : les ressources humaines. En effet recruter du personnel
qualifié et compétent s’avère particulièrement difficile. Les lacunes du système éducatif et
la formation professionnelle peu adaptée aux réalités du marché de l’emploi ne permettent
pas de former la main d’œuvre requise. C’est particulièrement le cas pour le green
business qui de par son caractère novateur, requiert une plus grande adaptabilité et
capacité d’apprentissage. Du personnel d’accueil au directeur commercial en passant par
le technicien de maintenance, c’est d’après la majorité des acteurs rencontrés, à tous
niveaux et dans tous les domaines que manquent les formations de qualité.
À cela s’ajoute que l’entreprenariat vert est communément considéré comme une niche,
risqué et peu porteur. Les thématiques relatives au développement durable, si elles
commencent à être connues par la population marocaine – essentiellement grâce à la
médiatisation de la COP22, sont rarement associées avec l’économie, la création de
valeur ou le profit. Les concepts de durabilité et d’économie verte sont extrêmement
méconnus. Il est vrai que les associations sont nombreuses et actives dans les domaines
de la sensibilisation à l’environnement et de la mobilisation locale, à l’exemple de
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l’Association des Enseignants des Sciences de la Vie et de la Terre (AESVT) qui œuvre
depuis une trentaine d’années à l’éducation à l’environnement et est à l’initiative de
l’Alliance Marocaine pour le Climat et le Développement Durable (AMCDD) qui regroupe
plus de 500 associations et réseaux. Un des projets les plus récents « Coproduction de la
propreté » vise à instiguer une dynamique de quartier autour d’actions d’embellissement,
de tri des déchets ménagers, et de bon voisinage et ce dans 22 villes marocaines.
L’économie sociale et solidaire (ESS) jouit d’une notoriété plus grande, de par certains
programmes nationaux comme l’INDH lancée en 2005, par le dynamisme des acteurs de
terrains soutenus par les organisations internationales, les programmes de micro-crédits,
etc. Mais la perception de l’ESS au Maroc est cantonnée à une stratégie de lutte contre la
pauvreté, destinée aux populations les plus vulnérables, pour des projets à petite échelle.
De plus le lien avec l’économie verte n’est pas toujours fait, même s’il est essentiel. Le
système des coopératives, véritable atout du modèle marocain par rapport à ses voisins
du Maghreb, a permis le regroupement de près d’un demi-million de professionnels,
producteurs et artisans, grâce à plusieurs avantages (exonérations, flexibilité de la forme,
relative horizontalité) même si les dérives et difficultés sont fréquentes (litiges, etc.).
Depuis quelques années, l’Office de Développement des Coopératives (ODCO) du Grand-
Casablanca a vu l’émergence de plusieurs coopératives vertes : habitat écologique,
récupération et revalorisation, cosmétiques naturels, pépinière bio, etc. Souvent sous-
estimée, la forme coopérative s’avère particulièrement intéressante pour l’économie verte
et les jeunes porteurs de projets verts car elle permet des business models alternatifs et
innovants dans une grande variété de secteurs, et qui responsabilisent à la fois les
producteurs et les consommateurs.
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thématiques, secteur associatif, fondations privées, agences publiques spécialisées,
réseaux d’acteurs divers, programme de la coopération internationale, etc.) et s’adressent
à différentes catégories de porteur de projet (micro-entreprises, coopératives, startups,
entreprise en développement…). Ces opportunités d’appui se complètent souvent et
gagneraient en efficacité si elles étaient coordonnées ou fédérées de manière nationale.
Or, la forte compétition pour les financements empêche les coopérations fructueuses et la
diffusion des informations.
En ce qui concerne l’entreprenariat à fort impact, ces deux dernières années ont vu
l’émergence d’une jeune communauté dynamique et engagée. Plusieurs incubateurs de
startups sociales et innovantes ont vu le jour en 2014/2015 : Impactlab/NUMA et Espace
Bidaya à Casablanca proposent des programmes d’accompagnement très complets pour
l’amorçage des entreprises à vocation sociale et parfois verte. NUMA Casablanca a lancé
cette année un programme d’accélération qui permet aux entreprises lauréates de
bénéficier d’un mentoring rapproché ainsi que d’un soutien technique, logistique et
financier (prêts remboursables) en échange d’une prise de participation de 5%. Mais la
sélection des entreprises concerne toutes startups innovantes sans s’arrêter aux critères
d’impact sociaux et/ou environnementaux.
Moins centrés sur l’impact social et plus sur les technologies environnementales, deux
incubateurs spécialisés ont été créés depuis 2015 avec l’objectif principal d’encourager la
création d’entreprises vertes. Il s’agit du Green Business Incubator, une initiative du
cluster solaire regroupant les acteurs principaux de la filière et du programme Green
Entrepreneurship du Cluster Industriel pour les Services Environnementaux (CISE-Maroc)
qui accompagne une quinzaine de startups innovantes dans les secteurs de la gestion et
valorisation des déchets.
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dynamisme de certains acteurs universitaires, groupes étudiants et associatifs arrivent à
faire émerger les initiatives.
Le livre blanc ne vise pas répertorier toutes les opportunités et formes d’appui au Maroc.
Cependant nous avons identifié lors des entretiens les principales fonctions que
remplissent et partagent les organismes de soutien, et qui vont bien au-delà du simple
accompagnement aux entreprises :
Le tableau qui suit résume ces principales fonctions d’après les éléments de réponses des
acteurs rencontrés, ce qui permet de visualiser rapidement là où les offres se complètent
et où certaines synergies pourraient être exploitées. Il en résulte qu’aucun type
d’organisme ne peut ni ne devrait assurer toute les fonctions, mais se spécialise sur une
ou plusieurs missions principales. Certains types d’organismes ont plus de moyens que
d’autres, qui ont à leur tour une meilleure connaissance de terrain et/ou une force de
mobilisation. Certains acteurs travaillent déjà ensemble mais une meilleure coordination
des actions, des services, de l’information est requise, ce qui pourrait permettre de mieux
utiliser/d’optimiser les ressources respectives (matérielles, financières, techniques,
humaines…) et d’éviter une éventuelle compétition pour les fonds destinés á
l’entreprenariat.
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Fédérer (réseaux,
vices spécifiques)
Accompagner(ser
Financer (Seed)
Economie verte
partenariats)
Sensibiliser
Accélérer
Informer
Incuber
Innover
Former
ONG de promotion de l’entreprenariat
Incubateur d’impact, accélérateurs
Associations patronales
Légende
Activité principale de l’organisme
Activité secondaire de l’organisme
Réalisée ponctuellement par certains organismes
Si l’implication du secteur privé est assez forte dans le cadre de certains réseaux
d’acteurs, elle reste largement insuffisante à l’échelle du pays. En dehors du cadre de
programmes d’accompagnement ou mentoring, il est très difficile voire impossible pour les
jeunes porteurs de projets d’approcher les grandes entreprises. À l’inverse de la culture
d’entreprise pratiquée dans la Silicon Valley par exemple, les grandes entreprises
marocaines ne sont que très peu disposées à coopérer ou parrainer une startup ou micro-
entreprise. Pour les acteurs concernés, il règne une méfiance totale qui freine l’émergence
de nouveaux projets et l’innovation en général.
Paradoxalement, la tendance RSE se confirme et renforce auprès des principales
entreprises marocaines qui sont de plus en plus nombreuses à allouer une partie de leurs
ressources à une cause artistique, sociale ou environnementale (à but non lucratif). Elle
bénéficie donc principalement aux associations qui reçoivent des dons matériels,
financiers, appui technique à travers le mécénat de compétences, sponsoring
d’événements, etc.
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2.3 Facteurs externes : politique, juridique, environnemental
“L’économie « verte » est perçue aujourd’hui comme l’une des voies de sortie de la crise
actuelle et une réponse possible aux déséquilibres engendrés par le modèle de
croissance économique classique. Cette option se présente dès lors en tant que filière
d’avenir et un élément indissociable de la compétitivité économique ” 5
Cette citation du Directeur de l’Institut Royal des Études Stratégiques (IRES) datant de
2011 résume bien les orientations au plus haut niveau de l’État. En effet, un certain
nombre de stratégies gouvernementales s’accordent avec les préoccupations
internationales à commencer par la Charte Nationale de l’Environnement et du
Développement Durable. Élaborée par impulsion royale en 2011-2012, celle-ci a été le
véritable catalyseur de politiques de promotion des secteurs verts et a permis au Maroc de
redoubler d’effort en faveur de l’environnement et du développement durable. La mise en
œuvre de cette charte se fait à travers la promulgation de la Loi Cadre de l’Environnement
et du Développement Durable et à travers l’élaboration d’une Stratégie Nationale de
l’Environnement et du Développement Durable avec tous ses aspects économique, social
et environnemental.
Le développement durable a également été intégré aux nombreux plans sectoriels (plan
de gestion de déchets, plan Maroc vert pour l’agriculture, plan Maroc bleu pour la pèche,
vision 2030 pour le tourisme, etc.) en considérant les aspects environnementaux comme
sociaux. La tenue de la COP22 à Marrakech en Novembre 2016 devrait permettre de
réaffirmer l’engagement du pays mais aussi son ambition en tant que pionnier du
développement durable sur le continent africain, à travers ses grands chantiers
énergétiques (hydroélectricité, éolien, solaire…). Du côté de la lutte contre la pauvreté, on
souligne le rôle de l'Initiative Nationale de Développement Humain (INDH) dans la création
d’activités génératrices de revenus (micro-entreprenariat social).
5
Mohamed Tawfik Mouline, L’option stratégique de l’économie verte : enjeux et opportunités pour le Maroc, Séminaire de
l’Institut Royal pour les Etudes Stratégiques, 21/03/2011, Rabat.
23
renforcé leurs capacités en termes d’utilisation efficace des ressources et de mise à
niveau environnementale.
Il est important de souligner également les mesures prises pour promouvoir les modes de
consommation et de production durables, notamment à travers la promotion des filières de
valorisation et de recyclage des déchets. En effet, le développement des filières de
valorisation est un pas vers l’économie circulaire. Il constitue le premier pas d’une
stratégie de sortie à moyen et long terme de l’option mise en décharge. C’est dans cette
logique que le Maroc a clairement annoncé sa volonté de développer le recyclage dans le
respect de la dimension sociale et environnementale. Il a défini un objectif stratégique de
valoriser 20% des déchets générés à l’horizon 2020. La mise en place d’actions nationales
en faveur de l’achat durable par le Gouvernement marocain pourrait contribuer à atteindre
cet objectif, en prenant en compte le traitement et la valorisation des déchets dans les
marchés. Cet objectif s’inscrit conformément aux orientations de la Loi cadre sur
l’environnement et le développement durable qui a instauré le principe de « Responsabilité
Elargie des Producteurs (REP) ». Ce principe étend les obligations du producteur à l’égard
d’un produit jusqu’au stade de son cycle de vie situé en aval de la consommation. Il
présente deux caractéristiques interdépendantes : (i) le transfert en amont de la
responsabilité (matérielle et / ou économique, totale ou partielle) des communes vers les
producteurs ; (ii) et la création d’incitations en faveur de la prise en compte des aspects
environnementaux par les producteurs dans le cadre de la conception des produits.
24
sociétés classiques (exonérations multiples et promotions de nouveaux modes de
production/services). En revanche et comme tous les secteurs innovants le secteur de
l’économie verte tombe dans les zones grises de la législation.
25
2.4 En guise de conclusion: un résumé graphique des forces et des
faiblesses de l’écosystème
6
Figure 3: Résumé des prévalences de défis et opportunités pour les entrepreneurs verts.
6
Seul le niveau individuel n’a pas été représenté dans le graphique étant par définition spécifique à chaque individu
26
3 Recommandations
À l’instar des chapitres précédents, ces recommandations sont issues des entretiens
menés avec 40 acteurs de l’écosystème marocain ainsi que des résultats des groupes de
travail de l’atelier Synergies auquel ont participé une centaine d’acteurs de 60 organismes
différents (voir programme de l’atelier en annexe p. 31). Il ressort de la synthèse de ces
recommandations que les attentes sont les plus grandes à l’égard des pouvoirs publics.
En effet, c’est l’État qui devrait porter le projet de l’économie verte sur les principaux
fronts : politique, financier, éducatif, développement, etc. Il semble pour la plus part des
acteurs interviewés que l’entreprenariat vert ne peut se développer dans tout son potentiel
sans le leadership attendu de la part de l’État, décliné au niveau national et régional.
Du côté des acteurs financiers, c’est sans grande surprise qu’une plus grande de prise de
risque est souhaitée, ainsi qu’un véritable engagement / prise position pour le
développement durable. Les recommandations font ressortir le rôle majeur/crucial des
médias dans la promotion de l’économie verte, de modes de consommations durables et
de la protection de l’environnement. Également souligné le rôle positif des programmes
internationaux qui contribuent fortement à l’émergence d’innovations écologiques et
sociales, et doivent impérativement continuer leurs activité
c. Il est du devoir des pouvoirs publics de vulgariser les concepts d’économie verte et
développement durable et ceci
- de manière transversale auprès des différents acteurs étatiques (à l’instar de
l’égalité de Genre, Gender Mainstreaming)
- auprès du grand public : des campagnes de sensibilisations doivent être mise en
œuvre à grande échelle (à l’instar des publicités anti-tabac, protéger
l’environnement est un enjeu de santé publique !)
- dans l’enseignement public (développement durable dans les programmes
scolaires, cursus verts en universités, etc.)
d. Soutenir le financement de l’innovation verte et des acteurs financiers (voir 3.2) en se
portant garant des entreprises vertes innovantes ou les subventionnant directement et
développant des fonds dédiés
27
e. Mettre en place une sorte d’INDH vert : cela permettrait de multiplier les initiatives et de
répandre également le concept d’entreprenariat vert/d’éco-innovations sociales
f. Créer un guichet unique pour l’entreprenariat vert (par exemple au sein des CRI) qui
permettrait une meilleure coordination entre tous les acteurs de l’écosystème ainsi que
plus de transparence sur les mécanismes de soutiens.
28
n. Trouver un moyen d’impliquer plus le secteur privé qui doit s’engager pour
l’entreprenariat vert et l’innovation à travers des collaborations, parrainages, et mentoring
de startups
o. Contribuer plus et mieux aux activités des organismes de suivi et penser cette
contribution dans le cadre de la recherche/développement et innovation et pas
uniquement de la stratégie RSE
r. Collaborer avec les autres acteurs dans un esprit constructif et ouvert (échanger
l’information, ne pas concurrencer dans les financements etc.). Ceci est valable pour les
entrepreneurs comme pour les acteurs de la société civile.
s. L’organisation de la vie urbaine était une source d’opportunités, les porteurs de projets
doivent penser à développer des services/produits verts pour les collectivités locales
u. Elaborer un guide dynamique de l’écosystème, créer une base de données sur les
porteurs de projets, identifier et contribuer à optimiser les chaines de production
complémentaires
v. Organiser des forums de l’entreprenariat vert avec des speed meetings entre
entrepreneurs et financeurs/partenaires
29
3.3.4 Aux medias
y. Les informations liées aux changements climatiques ou à l’économie verte sont souvent
anecdotiques, ou figurent dans des rubriques à part. Elles doivent être au contraire
placées de manière plus proéminente afin de pouvoir les diffuser plus largement
(mainstreaming). Le grand public, les familles, les écoles, doivent être sensibilisés aux
thématiques environnementales, aux risques liés aux changements climatiques et à
l’importance de la production et consommation durables à travers des programmes
adaptés à chaque cible, et sur différents mediums (télévision, presse, radio, nouveaux
médias etc.).
30
4 Annexes
31
* ces organismes ont été interviewés dans le cadre de la mission parallèle du Réseau
d’investissement à impact vert (GIIN) en mai 2016.
32
Impact Lab, incubateur
Institution Marocaine d'Appui à la Micro-Entreprise (INMAA)
Le comptoir de l'innovation - Espace Bidaya
Life Bio, entreprise verte
Make Sense Casablanca
Ministère du Commerce Exterieur, Maroc
Ministère de l'Agriculture et de la Pêche Martitime, Maroc
Ministère Délégué chargé de l'Environnement, Maroc
Mon Gite, entreprise verte
Moroccan Center for Innovation and Social Entrepreneurship (CISE)
Netway, consulting e-commerce
Office du Développement de la Coopération (ODCO)
Orange Bleue Maghreb (ONG)
Perfo Glob Consulting
Réseau Maroc Incubation et Essaimage (RMIE)
Réseau Marocain de l'Économie Sociale et Solidaire (REMESS)
SMALA&CO crowdfunding
Snail, entreprise verte
Société protectrice des animaux et de la nature (SPANA)
Switchmed / SCPRAC Barcelona
Université Hassan II - Faculté des Sciences Casablanca
Université Mohamed V – Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales, Rabat-
Souissi
Université Moulay Ismail, Meknes
Huit lauréats de la formation Switchmed
Discours d’introduction
M. Hicham Attouch, Professeur à l'Université Mohamed V Rabat, Président du Forum
des Économistes Marocains
33
09 :40 – 10 :00 Entrepreneurs verts et initiatives d’éco-innovation sociale
Témoignages
Mme Fatima-Zahra Beraich, Biodôme du Maroc
M. Mohamed Mrani Alaoui, Carmine
Mme Bouchra El Oumari, Paulownia Maroc
Mme Khaoula Remmal, ENRD Engrais Bio
M. Boujemâa Gueghlan, Terre et Humanisme – Carrefour des Initiatives et des
Pratiques Agro-écologiques
10 :00 – 10 :15 Pause-café
Présentation des résultats préliminaires des entrevues réalisées aux parties prenantes.
Mme Chloé Naneix, Consultante pour SwitchMed au Maroc
10 :45 – 12 :45 Les principaux défis et opportunités pour les entrepreneurs verts
et les initiatives d’éco-innovation sociale
Cinq groupes de travail thématiques sur les défis et les opportunités rencontrés par les
entrepreneurs verts et les initiatives d’éco-innovation sociale ainsi que sur les liens et
synergies potentielles entre les deux acteurs :
- Acteurs publics
- Communication
- Ecosystème
- Finance
- Secteurs et filières
14:00 – 15 :15 Le rôle des acteurs publics dans l’appui à l’entrepreneuriat vert et
à l’éco-innovation sociale
34
Déchets, Direction des Réalisations et des Programmes, Ministère délégué chargé de
l’environnement
15 :30– 16 :45 Le rôle des acteurs financiers dans l’appui à l’entrepreneuriat vert
et à l’éco-innovation sociale
35
Avez-vous déjà financé des entreprises ou projets à but social ou environnemental ? Si oui:
combien et sous quelle forme ?
Quel est le montant moyen du financement, et sur quelle durée ?
Quelles sont vos critères d’éligibilité ?
Fournissez-vous des services aux projets à but social ou environnemental en partenariat avec
d'autres organisations ? Si oui, expliquez.
Quels défis et opportunités identifiez-vous pour le financement des éco-entrepreneurs et des
initiatives communautaires d’innovation sociale et écologique ?
Quels modes de financement innovants connaissez-vous dans le domaine des technologies
propres, de l’eco-innovation, de l’entreprenariat vert et en général de l’économie verte ?
Quels services offrez-vous aux entrepreneurs verts et aux initiatives d’éco-innovation sociale
émanant de la société civile ? (financier, technique, légal, gestion, données du marché etc.)
Quelles est le montant des ressources que vous allouez pour fournir ces services? Ces
services sont-ils subventionnés ?
Quelle est leur durée? Si certains de vos services sont limité dans le temps, avez-vous une
stratégie de sortie pour assurer la durabilité du projet à long-terme?
Qui a accès à vos services? Comment choisissez-vous vos bénéficiaires ou quelles sont les
modalités d’accès à vos service? (critères de sélection, comité de sélection, de la concurrence
nationale, nombre maximal de bénéficiaires ou le plafond de soutien financier, etc.)
Fournissez-vous des services en partenariat avec d'autres organisations ?
Au sein de votre organisation, quels sont les défis et les opportunités que vous rencontrez
(partenaires, bénéficiaires)?
Avez-vous remarqué une augmentation du nombre des entrepreneurs verts/ initiatives sociales
et environnementales de la société civile dans des secteurs d’activité spécifiques ?
Pouvez-vous décrire votre entreprise verte en quelques mots ? (proposition de valeur, activités
principales, sources de revenus)
Qu'est-ce qui vous a incité à lancer votre entreprise ?
Quand avez-vous lancé votre entreprise ? Depuis combien de temps travaillez-vous sur votre
projet ?
À quelle étape de développement est votre projet ?
Quelles opportunités vous ont permis de commencer ? (Accès aux compétences et les
connaissances ? Accès au support technique ? Accès au financement ? Réseaux et visibilité ?
Cadre juridique et politique ? Facteurs externes ? Autre ?)
Quels défis avez-vous rencontrés lors du lancement de l’entreprise ? (Accès aux compétences
et les connaissances ? Accès au support technique ? Accès au financement ? Accès aux
réseaux et le manque de visibilité ? Cadre juridique et politique ? Gestion de l’organisation ?
Facteurs externes ?) :
Avez-vous dû modifier votre idée initiale à cause des barrières ou problèmes que vous avez
rencontrés ?
Aujourd'hui, quelles sont les opportunités et les défis que vous rencontrez ?
Combien de temps consacrez-vous à votre entreprise ?
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Avez-vous des partenaires impliqués ou envisagez-vous de le faire ? (éco-entrepreneur ?
initiative de la société civile autre ?)
Avez-vous avez des employés ou des consultants ? Combien, et quel sont leurs rôles
Quelles sont vos sources de financement :
Questions communes :
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