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Cette somme de termes positifs n’est nulle que si chaque terme l’est i.e. les efforts intérieurs
Nβ et les déformations εβ sont élastiquement liés dans chaque barre β.
Développons cette inégalité :
b
!
2
X 1 1 N β
Lβ (ES)β ε2β + Lβ − Lβ εβ Nβ ≥ 0.
β=1
2 2 (ES)β
2.7. THÉORÈMES DE L’ÉNERGIE ET APPLICATIONS. 33
Introduisons :
√
l’énergie élastique globale des déformations :
b
X 1
W (ε1 , ε2 , · · · , εb ) = Lβ (ES)β ε2β
2
β=1
√
l’énergie élastique globale des efforts intérieurs :
b
X 1 Nβ2
W (N1 , N2 , · · · , Nb ) =
∗
Lβ
β=1
2 (ES)β
√
la puissance globale des efforts intérieurs Nβ dans les déformations εβ :
b
X
P(int) (N, ε) = − Lβ εβ Nβ
β=1
l’égalité ayant lieu si et seulement si les efforts intérieurs Nβ et les déformations εβ sont
élastiquement liés dans chaque barre.
On voit facilement que si Nβ et εβ sont élastiquement liés
Nβ = (ES)β εβ
donc
1
W (ε1 , · · · , εb ) = W ∗ (N1 , · · · , Nb ) = − P(int) (N, ε) .
2
√
le comportement (exprimé sous sa forme globale)
W εad + W ∗ N ad + P(int) N ad , εad ≥ 0 (2.2)
W εad + W ∗ N ad + P(int) N ad , εad = 0 si N ad et εad sont élastqt liés
√
le fait que le problème soit régulier
2n−l
X 2n
X
P̂(ext) = Pα qαad + Riad qid
α=1 i=2n−l+1
ou encore
2n−l
X 2n
X
P̂(ext) − Pα qαad − Riad qid = 0 (2.3)
α=1 i=2n−l+1
2n−l
X 2n
X
+P̂(ext) − Pα qαad − Riad qid − P(int) N ad , εad −P̂(ext) ≥ 0
| {z } α=1 i=2n−l+1
| {z }| {z }
◦ × ◦
2n−l
X 2n
X
ad
ad
W ε +W ∗
N − Pα qαad − Riad qid ≥ 0
α=1 i=2n−l+1
l’égalité ayant lieu si et seulement si les efforts intérieurs Nβ et les déformations εβ sont
élastiquement liés dans chaque barre.
On peut définir deux nouvelles expressions :
√
énergie potentielle des déplacements CA du problème
2n−l
X
ad
ad
V q =W ε − Pα qαad
α=1
Théorème du travail.
◦ ◦ ◦
Si l’on a affaire à la solution du problème N β , q α , les efforts intérieurs N β et les
◦
déformations εβ sont élastiquement liés dans chaque barre, ce ne sont plus des inégalités
mais des égalités que l’on manipule. On a alors :
◦ ◦
V ∗ N β = V qα .
2n−l
X
V q ad = W εad qαad , qjd − Pα qαad
α=1
2n
X
V ∗ N ad = −W ∗ N ad (Pα , XH ) + Riad (Pα , XH ) qid
i=2n−l+1
On sait que la solution est telle qu’elle minimise V donc dV = 0, et qu’elle maximise
V donc dV ∗ = 0. De plus, pour la solution, les deux énergies potentielles sont égales.
∗
◦ ∂ ◦
q d
Ri = d W α , qj
∂qi
◦
◦ ∂W ∗ (Pj , XH ) X ∂ Ri d
qα= − qi
∂Pa i
∂P a
T héorème de Castigliano n◦ 1.
◦
Le déplacement q α sous la charge Pα , solution d’un problème, est la dérivée partielle
de l’énergie potentielle de la solution par rapport à la variable Pα , au signe près.
◦
◦ ∂W ∗ (Pj , XH ) X ∂ Ri d
qα= − q .
∂Pα i
∂Pα i
T héorème de Castigliano n◦ 2.
◦
La réaction de liaison Ri correspondant au déplacement imposé qid , solution d’un
problème, est la dérivée partielle de l’énergie potentielle de la solution par rapport
à la variable qid .
Si les données en déplacement sont nulles, les qid n’apparaissent pas explicitement. Il
est donc impossible de dériver par rapport à ces variables. D’où le théorème suivant :
T héorème de Castigliano n◦ 3.
◦
Lorsque les données en déplacement sont homogènes qid = 0 , le déplacement qα sous
la charge Pα , solution d’un problème, est la dérivée partielle de l’énergie élastique
globale des efforts intérieurs solution par rapport à la variable Pα .
Ce théorème est d’une très grande utilité pratique. Il permet, quand on a calculé
les efforts intérieurs solution, d’obtenir directement (sans passage par une intégration
cinématique) les déplacements sous les charges (qui sont généralement les informations
cinématiques dont on a besoin en priorité).
Remarque :
Si l’on souhaite connaître le déplacement d’un point où aucune charge n’est appliquée, on
introduit une charge fictive Q, on calcule les efforts intérieurs et on applique le théorème
de Castigliano n◦ 3, on annule ensuite la charge fictive. ♦
38 CHAPITRE 2. TREILLIS PLANS DANS LE DOMAINE ÉLASTIQUE
T héorème d’unicité.
Pour un problème régulier, les efforts intérieurs solution et les déformations solution
sont uniques. Si de plus l’assemblage est rigide, il y a unicité de la solution en
déplacements. Sinon les déplacements solution sont définis à un mouvement de solide
rigide près.
Théorème de superposition.
T héorème de superposition.
La solution correspondant au chargement combinaison linéaire de deux chargements
est la combinaison linéaire correspondante des solutions relatives à chacun des deux
chargements.
T héorème de réciprocité
(2)
(1)
(2)
(1)
Soient un chargement Pα et la solution en déplacements correspondante qα . Soient
un chargement Pα et la solution en déplacements correspondante qα . Alors
X X
Pα(1) qα(2) = Pα(2) qα(1)
α α
Autrement dit : le travail des efforts extérieurs (1) dans les déplacements solution sous
les efforts (2) est égal au travail des efforts (2) dans les déplacements solution sous les
efforts (1).
Démonstration sur un treillis.
2.7. THÉORÈMES DE L’ÉNERGIE ET APPLICATIONS. 39
Appliquons le PPV aux efforts correspondant au chargement (1) avec pour déplace-
(1)
ments virtuels les solutions du problème (2). Les efforts intérieurs Nβ et les déformations
(1)
εβ sont élastiquement liés dans chaque barre, car solutions
(1)
X X (1) (2)
X εβ (2)
Pα(1) qα(2) = −P(int) = Lβ Nβ εβ = Lβ ε
α β β
(ES)β β
(2)
X (1) εβ X (2) (1)
X
= Lβ εβ = Lβ Nβ εβ = −P(int) = Pα(2) qα(1)
β
(ES)β β α
♣
On peut établir une version plus générale de ce théorème :
Ceci s’écrit :
b b
∂W ∗ X ∂W ∗ ∂Nβad X Lβ
0= N ad = ad ∂X
= Nβad × NβI , I = 1, · · · , η.
∂XI β=1
∂Nβ I
β=1
(ES) β
40 CHAPITRE 2. TREILLIS PLANS DANS LE DOMAINE ÉLASTIQUE
Soit encore :
b
X
0= Lβ εad I
β Nβ .
β=1
Ceci revient à écrire les relations de compatibilité directement sur les efforts intérieurs
grâce à la loi de comportement.
Exemple :
On reprend l’exemple du "trois barres", avec une charge verticale P~ = P ~ey , P>0.
√ √
2 2
N1 ad
√2 − √2
N2ad = P
2 + X 2
−
N3ad 2 2
0 1
la solution élastique maximise l’énergie potentielle.
V ∗ = −W ∗ + 0
,→car les données en déplacements sont nulles
ou, si l’on préfère, minimise W ∗ parmi tous les efforts intérieurs SA.
3
X 1 Lβ 2 L √ 2 √ √
W ∗ N ad = Nβad = 2P − 2 2XP + 1 + 2 X 2
β=1
2 (ES)β 2ES
Supposons les barres élastiques fragiles (même limite à la rupture en traction K). La
◦
barre 3 est la plus sollicitée. Elle casse donc en premier
√ lorsque N 3 atteint K soit quand
2+ 2
la charge extérieure atteint la valeur P ∗ = K. À cet instant, la barre 3 casse
◦
2
(N 3 = X = √0) et la charge √ P est entièrement reportée sur les barres 1 et 2 qui sont
∗
2 ∗ 1+ 2
soumises à P = K > K. Elles cassent instantanément. La charge de sortie
2 2
du domaine élastique est également la charge limite de la structure pour laquelle celle-ci
s’effondre par un mécanisme de rupture simultanée des trois barres.
Enfin, on peut définir la raideur élastique de la structure k, comme le coefficient de
◦
proportionnalité entre la charge P et le déplacement sous la charge q2 . (on compare la
structure à un ressort)
Donc √
2− 2 LP 2 ◦
= P q2
ES
√ !
◦ 2 ES
D’où P = k q 2 avec k = 1+ .♦
2 L
42 CHAPITRE 2. TREILLIS PLANS DANS LE DOMAINE ÉLASTIQUE
P~ = P ~ey , P > 0
◦
Soit ~q la flèche sous la charge P~ . Par linéarité, la solution du problème est telle que P = k q
où k est la raideur caractérisant globalement la structure. Ici, le théorème 1 s’écrit :
◦ ◦ ◦
ad
−W ∗
N ≤ −W N = W ε − P q ≤ W εad − P q ad
∗
ad
◦ ◦ 1 ◦ P2
−W ∗
N ≤W ε q q
−P =− P =− ≤ W εad − P q ad
| {z } 2 2k
◦
= 21 P q
P2
−W ∗ N ad ≤ − ≤ W εad − P q ad .
2k
P2
On va montrer que, étant donné un N ad , on peut mettre −W ∗ N ad sous la forme −
2kS
(S pour statique), et que, étant donné un q , on peut mettre W ε
ad ad
− P q sous la
ad
P2
forme − (C pour cinématique). On obtiendra un encadrement de la raideur exacte :
2kC
kS ≤ k ≤ kC .
Sans résoudre le problème on voit que tout champ d’efforts intérieurs SA conduit à une
borne inférieure et que tout champ de déplacements CA conduit à une borne supérieure
de la raideur exacte.
Dans l’exemple traité la valeur exacte peut être facilement calculée, il n’en est pas
toujours de même pour des structures plus complexes, l’encadrement ayant alors un grand
intérêt.
2.7. THÉORÈMES DE L’ÉNERGIE ET APPLICATIONS. 43
A0 : R0x + N02 = 0
R0y = 0√
2
A1 : R1x + N12 + N13 = 0
√2
2
R1y + N12 = 0
2√ √
2 2
A2 : −N02 − N12 + N23 + N24 = 0
√ 2 √ 2
2 2
− N12 − N23 = 0
2 √2 √
2 2
A3 : R3x − N13 − N23 + N34 + N35 = 0
√ 2 √ 2
2 2
R3y + N23 + N34 = 0
2√ 2√
2 2
A4 : −N24 − N34 + N45 = 0
√ 2 √ 2
2 2
− N34 − N45 = 0
2 √ 2
2
A5 : −N35 − N45 = 0
√ 2
2
N45 − P = 0
2
on obtient un système hyperstatique de degré 2, avec si l’on choisit N12 et N13 comme
variables hyperstatiques :
ad √
N02 2 0 − 2
ad
N12 0 0 1
ad
N13 0 1 0
ad
N23 0
+ X 0 + Y
−1
ad = P
N24 2 0 0
ad √
N − 2 0 0
34
ad
N35 −1 0 0
ad
√
N45 2 0 0
Le treillis est hyperstatique de degré 2. Mais puisque A1 et A3 sont fixes, ε13 = 0 donc
N13 = 0. La barre est inactive. On peut donc considérer le treillis hyperstatique de degré 1
◦
obtenu en supprimant cette barre (X = 0). Le Y solution minimise W ∗ N ad par rapport
44 CHAPITRE 2. TREILLIS PLANS DANS LE DOMAINE ÉLASTIQUE
à Y . D’où :
P 1 Lβ 2
W∗ N ad = Nβad
β 2 (ES)β
l √ 2 √ 2 2
√ 2 2
√ 2 2
√ 2
= 2P − 2Y + 2Y + 2X + 2Y + 8P + 2 2P + 2P + 2 2P
2ES
∂W ∗ 2l √ √
= − 2P + 1 + 2 Y = 0
∂Y ES
◦ √
Y = 2 − 2 P.