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Le 29 septembre 2016, Amnesty International publiait un rapport accusant le
gouvernement soudanais de l’utilisation d’armes chimiques contre les
populations du J ebel Marra, au Darfour.
Selon Amnesty, les faits imputés à Khartoum, auraient été commis de janvier à
septembre 2016. Période pendant laquelle, près de 32 attaques chimiques auraient
été menées par l’armée soudanaise. Avec utilisation, selon deux « experts » de
l’organisation des Droits de l’Homme, d’agents caustiques à effet vésicatoires.
Apparentés au gaz moutarde, de lévésite ou de nitrogène.
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Ainsi, l’ONU et l’Organisation internationale pour l’interdiction des armes chimiques
(OPCW) ont été interpellées par Amnesty afin qu’elles prennent des mesures
conformes aux allégations énoncées. Lesquelles, reposeraient aussi sur des
conversations téléphoniques avec des ténors de groupes rebelles du Darfour,
originaires de la région concernée.
En réaction à toutes ces accusations, le gouvernement soudanais a constitué une
commission d’enquête de neuf (9) membres. La composition de la commission se
déclinant comme suit :
– des membres représentant le dispositif national pour l’interdiction des armes
chimiques.
– le ministère de la Santé
– laboratoires nationaux de chimie et affaires criminelles
Il ressort des investigations de la commission, cinq jours après avoir parcouru le
septentrion soudanais et le Darfour, munis d’appareils de détection d’agents
chimiques, le constat suivant :
– L’air ambiant est totalement sain
– Les maladies signalées dans la région, s’avèrent des affections fréquentes dans la
région et relevant des grandes endémies.
– Le taux d’avortement observé n’a rien d’exceptionnel ;
– Quant aux bêtes de somme, l’augmentation de leur mortalité est due à une
absence vétérinaire ;
Ces conclusions issues du rapport de la commission d’enquête, sont l’illustration de
ce que les recherches effectuées sont approfondies.
Les régions inspectées sont : le Firga, le Jeldou, le Golo et le Sorounek.
Avec pour nom évocateur « la larme des orphelins », Amnesty International a ainsi
lancé en Grande Bretagne, une campagne contre le Soudan. Que de nombreux
médias anglais ont refusé de relayer, à l’exception notable du service international de
la BBC. Laquelle, on le sait, dépend du ministère anglais des Affaires étrangères.
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En soi, le fait n’est pas étonnant. Car il est de notoriété publique, que les cibles
d’Amnesty sont sensiblement les mêmes que celles du gouvernement britannique.
Petit rappel historique : l’organisation a été fondée en 1963 et est principalement
financée par Londres où est située son siège.
Comme autre contributeur financier, on pourrait citer l’ONU qui accorde à Amnesty
un statut consultatif.
Ainsi, Amnesty International apparaît comme un levier et un outil de la politique
étrangère du Royaume Uni ; un moyen de pression politique qu’active Londres en
cas de besoin. D’aucuns, allant jusqu’à établir des liens entre l’organisation et le M6,
le service de renseignement extérieur britannique.
Depuis 1995, le Soudan est la cible d’Amnesty international. A preuve, l’affaire
Mongo. Du nom de ce Soudanais, responsable du meurtre de près de 20 personnes
et de vols de chameaux. Son exécution avait suscité de vives protestations de la part
d’Amnesty. Dont le silence au sujet des exécutions capitales aux Etats Unis est plus
qu’assourdissant.
Là encore, le deux poids deux mesures a force de loi.
Par Philippe Tourel – 21/11/16
Source: http://www.afriqueasie.fr/menu/actualite/10596lediscreditdamnesty
international
Lire aussi:
Communiqué de presse publié le 29 septembre 2016, New York – Genève. Contact
du service de presse
DARFOUR – Recours à des armes chimiques pour tuer et mutiler des
centaines de civils
Une enquête menée par Amnesty International a permis de recueillir des
informations prouvant le recours répété à des armes chimiques présumées contre
des civils, parmi lesquels de très jeunes enfants, par les forces gouvernementales
soudanaises dans une des régions les plus reculées du Darfour au cours des huit
derniers mois.
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S’appuyant sur l’imagerie satellite, plus de 200 interviews approfondies avec des
victimes et l’analyse par des spécialistes de dizaines d’images montrant des bébés
et de jeunes enfants présentant de terribles blessures, l’enquête indique qu’au moins
30 attaques chimiques ont eu lieu depuis janvier 2016 dans la région de Jebel Marra
au Darfour. La plus récente date du 9 septembre 2016. «Il est difficile de mettre des
mots sur l’ampleur et la brutalité de ces attaques. Les images et les vidéos que nous
avons vues dans le cadre de nos recherches sont vraiment choquantes; dans l’une
d’elles, un jeune enfant hurle de douleur avant de mourir; de nombreuses photos
montrent de jeunes enfants couverts de lésions et de cloques.
IL EST DIFFICILE DE METTRE DES MOTS SUR L’AMPLEUR ET LA BRUTALITÉ
DE CES ATTAQUES.»– Tirana Hassan, directrice du Programme de recherche sur
les crises à Amnesty International
Certains ne pouvaient pas respirer et vomissaient du sang», a déclaré Tirana
Hassan, directrice du Programme de recherche sur les crises à Amnesty
International. «On peut difficilement exagérer la cruauté des effets de ces
substances chimiques lorsqu’elles entrent en contact avec la peau. Les armes
chimiques sont interdites depuis des décennies, car il est établi que le degré de
souffrance qu’elles causent est injustifiable, quelles que soient les circonstances. Le
fait que le gouvernement soudanais les utilise désormais régulièrement contre son
propre peuple ne peut simplement être ignoré, et exige que l’on agisse.»
En se fondant sur le témoignage de rescapés et de personnes ayant soigné des
victimes, Amnesty International estime qu’entre 200 et 250 personnes – des enfants
pour la plupart – ont succombé après avoir été exposées à des substances
chimiques. Des centaines d’autres ont survécu aux attaques mais ont développé au
cours des heures et des jours suivant l’exposition des symptômes parmi lesquels :
des problèmes gastrointestinaux, tels que des vomissements et des diarrhées
contenant du sang ; des cloques et des éruptions cutanées qui auraient durci et
changé de couleur, avant de tomber ; des troubles oculaires, notamment une perte
totale de la vue ; et des difficultés respiratoires, signalées comme la cause de la mort
la plus fréquente.
Beaucoup des victimes ont dit à Amnesty International qu’elles ne pouvaient se
procurer de médicaments et qu’on les soignait avec un mélange de sel, de citron vert
et d’herbes locales. Un homme a aidé à prendre soin de nombreuses personnes de
son village et des villages voisins dont il pense qu’elles ont été exposées à des
substances chimiques. Il a dit à Amnesty International qu’il aidait à soigner les
victimes du conflit à Jebel Marra depuis le début de celuici, en 2003, et qu’il n’avait
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jamais vu de tels symptômes. Dixneuf des personnes dont il a pris soin sont mortes,
dont des enfants, dans le mois ayant suivi leur exposition. Il a expliqué que toutes les
personnes ayant succombé avaient subi de grands changements au niveau cutané.
Environ la moitié avaient des blessures qui sont devenues vertes, et les autres ont
vu leur peau tomber en lambeaux et des cloques purulentes apparaître.
Éléments attestant l’usage d’armes chimiques
Les agents chimiques auraient été délivrés par des bombes larguées depuis des
avions et des roquettes. La grande majorité des rescapés ont signalé que la fumée
libérée lorsque la bombe ou la roquette avaient explosé a changé de couleur entre
cinq et 20 minutes après son émission. La plupart des témoins ont indiqué qu’elle
était très sombre au début, avant de devenir plus claire. Chaque personne ayant
survécu a dit que la fumée avait une odeur toxique. Amnesty International a présenté
les informations recueillies à deux spécialistes indépendants des armes chimiques.
Tous deux ont conclu que ces éléments de preuve indiquent une exposition à des
vésicants, tels que les agents chimiques de guerre que sont le gaz moutarde, la
léwisite ou la moutarde azotée.
«Avec ce recours à des armes chimiques, non seulement l’armée soudanaise, qui a
déjà commis de nombreux crimes de droit international contre les civils du Darfour,
franchit un pas de plus dans l’ignominie, mais le gouvernement fait en outre preuve
d’une arrogance d’un degré inédit face à la communauté internationale», a déclaré
Tirana Hassan. «Le recours aux armes chimiques est un crime de guerre.
«LE RECOURS AUX ARMES CHIMIQUES EST UN CRIME DE GUERRE.»– Tirana
Hassan, directrice du Programme de recherche sur les crises à Amnesty
International
Les éléments que nous avons recueillis sont crédibles et trahissent un régime
déterminé à diriger ses attaques contre la population civile du Darfour sans aucune
crainte de sanction de la part de la communauté internationale.»
Civils délibérément pris pour cible
Les attaques chimiques suspectées surviennent avec en toile de fond l’offensive
militaire de grande ampleur lancée en janvier 2016 par les forces soudanaises à
Jebel Marra contre l’Armée de libération du Soudan/Abdul Wahid (ALS/AW), qu’elles
accusent de prendre des convois militaires en embuscade et d’attaquer les civils. Au
cours des huit mois écoulés depuis le lancement de l’offensive, Amnesty
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International a recueilli des informations sur des dizaines de cas dans lesquels les
forces gouvernementales ont délibérément pris pour cible des civils et des biens
civils.Des victimes et des observateurs locaux des droits humains ont fourni les
noms de 367 civils, dont 95 mineurs, ayant été tués à Jebel Marra par les forces
gouvernementales au cours des six premiers mois de l’année. De nombreuses
personnes, parmi lesquelles des enfants, sont par ailleurs mortes de faim, de
déshydratation ou d’une absence de soins à la suite d’attaques.
En s’appuyant sur l’imagerie satellite, Amnesty International est en mesure de
confirmer que 171 villages ont été détruits ou endommagés au cours des huit
derniers mois dans le contexte de cette campagne militaire. L’immense majorité
d’entre eux ne disposaient d’aucune présence armée d’opposition au moment où ils
ont été attaqués. Les attaques ont également été caractérisées par des violations
flagrantes des droits humains,
«Terre brûlée, viols de masse, homicides et bombes – ces crimes de guerre commis
au Darfour sont les mêmes qu’en 2004, lorsque le monde a pris connaissance de ce
qui se passait sur place. Cette région se trouve prise au piège d’un terrible
engrenage de la violence depuis plus de 13 ans, rien n’a changé sauf le fait que le
monde a cessé de s’y intéresser», a déclaré Tirana Hassan. «Aucune mesure digne
de ce nom n’a jamais été mise en place pour protéger les civils bien qu’une mission
de maintien de la paix conjointe de l’Union africaine et des Nations unies ait été
déployée. Les négociations et accords de paix n’ont amené ni sécurité ni répit pour
la population du Darfour. Jusqu’à présent, la réaction de la communauté
internationale a été déplorable. Elle ne peut continuer à détourner le regard face à
ces violations sans fin.»
Amnesty International exhorte le Conseil de sécurité des Nations unies à:
exercer des pressions politiques suffisantes sur le gouvernement soudanais pour que les
soldats chargés du maintien de la paix et les organisations humanitaires soient autorisés à
se rendre auprès de populations isolées comme celle de Jebel Marra ;
garantir que l’embargo actuel sur les armes soit appliqué strictement et étendu au reste du
pays ;
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enquêter de toute urgence sur le recours à des armes chimiques, et s’il existe suffisamment
d’éléments de preuve recevables, poursuivre les responsables présumés.
Complément d’information
Il est très difficile d’obtenir des informations crédibles sur l’impact de la violence sur
la population civile à Jebel Marra. Les restrictions imposées par le gouvernement
signifient qu’aucun journaliste, enquêteur des droits humains ou acteur humanitaire
n’a pu mener d’évaluation dans la zone en 2016. Amnesty International a effectué
ses recherches pour ce rapport à distance, en recueillant les propos de 235
personnes par téléphone. Des intermédiaires locaux ont aidé à trouver et contacter
des victimes. Les entretiens ont été approfondis et ont duré de 30 à 120 minutes.
Certaines personnes nous ont accordé plusieurs entretiens.
À la fin du mois de juillet 2016, les Nations unies ont estimé qu’il est possible qu’un
quart de million de personnes aient été déplacées par les violences à Jebel Marra.
Beaucoup ont fui jusqu’à la base des soldats de maintien de la paix des Nations
unies et de l’Union africaine la plus proche, à Sortini, à l’extrémité nord de Jebel
Marra.
Les éléments attestant toutes ces attaques ont été triés et présentés grâce à une
plateforme numérique interactive conçue par SITU Research en collaboration avec
Amnesty International.La plateforme numérique interactive conçue par SITU
Research permet de prendre connaissance d’informations géospatiales, d’images
satellite, de témoignages et de photographies sur une seule interface. Cet outil a
pour but de donner un aperçu spatial et temporel de violations n’ayant pas
précédemment donné lieu à un compterendu, en regroupant des éléments
disparates sur une seule interface numérique. L’objectif de cette collaboration et de
la plateforme ellemême est de rendre visibles l’évolution et l’ampleur de violations
persistantes des droits humains dans une zone reculée et inaccessible du Soudan.
Source: https://www.amnesty.ch/fr/pays/afrique/soudan/docs/2016/desarmes
chimiquespourtueretmutilerdescentainesdecivils
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