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03/07/2018 Le discrédit d’Amnesty International | Arrêt sur Info

Le discrédit d’Amnesty International


PAR PHILIPPE TOUREL 
ARRÊT SUR INFO — 28 NOVEMBRE 2016

Sous couvert de défense des «  droits de l’homme  », Amnesty


International  continue de travailler la main dans la main avec les
puissances qui cherchent à déstabiliser des pays, ici  le Soudan, tout
comme hier en Libye, et aujourd’hui en Syrie. [Silvia Cattori] 

Le  29  septembre  2016,  Amnesty  International  publiait  un  rapport  accusant  le
gouvernement  soudanais  de  l’utilisation  d’armes  chimiques  contre  les
populations du J ebel Marra, au Darfour.

Selon  Amnesty,  les  faits  imputés  à  Khartoum,  auraient  été  commis  de  janvier  à
septembre 2016. Période pendant laquelle, près de 32 attaques chimiques auraient
été  menées  par  l’armée  soudanaise.  Avec  utilisation,  selon  deux  «  experts  »  de
l’organisation  des  Droits  de  l’Homme,  d’agents  caustiques  à  effet  vésicatoires.
Apparentés au gaz moutarde, de lévésite ou de nitrogène.

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Ainsi,  l’ONU  et  l’Organisation  internationale  pour  l’interdiction  des  armes  chimiques
(OPCW)  ont  été  interpellées  par  Amnesty  afin  qu’elles  prennent  des  mesures
conformes  aux  allégations  énoncées.  Lesquelles,  reposeraient  aussi  sur  des
conversations  téléphoniques  avec  des  ténors  de  groupes  rebelles  du  Darfour,
originaires de la région concernée.

En  réaction  à  toutes  ces  accusations,  le  gouvernement  soudanais  a  constitué  une
commission  d’enquête  de  neuf  (9)  membres.  La  composition  de  la  commission  se
déclinant comme suit :

–  des  membres  représentant  le  dispositif  national  pour  l’interdiction  des  armes
chimiques.

– le ministère de la Santé

– laboratoires nationaux de chimie et affaires criminelles

Il  ressort  des  investigations  de  la  commission,  cinq  jours  après  avoir  parcouru  le
septentrion  soudanais  et  le  Darfour,  munis  d’appareils  de  détection  d’agents
chimiques, le constat suivant :

– L’air ambiant est totalement sain

– Les maladies signalées dans la région, s’avèrent des affections fréquentes dans la
région et relevant des grandes endémies.

– Le taux d’avortement observé n’a rien d’exceptionnel ;

–  Quant  aux  bêtes  de  somme,  l’augmentation  de  leur  mortalité  est  due  à  une
absence vétérinaire ;

Ces conclusions issues du rapport de la commission d’enquête, sont l’illustration de
ce que les recherches effectuées sont approfondies.

Les régions inspectées sont : le Firga, le Jeldou, le Golo et le Sorounek.

Avec pour nom évocateur « la larme des orphelins », Amnesty International a ainsi
lancé  en  Grande  Bretagne,  une  campagne  contre  le  Soudan.  Que  de  nombreux
médias anglais ont refusé de relayer, à l’exception notable du service international de
la BBC. Laquelle, on le sait, dépend du ministère anglais des Affaires étrangères.

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En  soi,  le  fait  n’est  pas  étonnant.  Car  il  est  de  notoriété  publique,  que  les  cibles
d’Amnesty  sont  sensiblement  les  mêmes  que  celles  du  gouvernement  britannique.
Petit  rappel  historique  :  l’organisation  a  été  fondée  en  1963  et  est  principalement
financée par Londres où est située son siège.

Comme  autre  contributeur  financier,  on  pourrait  citer  l’ONU  qui  accorde  à  Amnesty
un statut consultatif.

Ainsi,  Amnesty  International  apparaît  comme  un  levier  et  un  outil  de  la  politique
étrangère  du  Royaume  Uni  ;  un  moyen  de  pression  politique  qu’active  Londres  en
cas de besoin. D’aucuns, allant jusqu’à établir des liens entre l’organisation et le M6,
le service de renseignement extérieur britannique.

Depuis  1995,  le  Soudan  est  la  cible  d’Amnesty  international.  A  preuve,  l’affaire
Mongo. Du nom de ce Soudanais, responsable du meurtre de près de 20 personnes
et de vols de chameaux. Son exécution avait suscité de vives protestations de la part
d’Amnesty. Dont le silence au sujet des exécutions capitales aux Etats Unis est plus
qu’assourdissant.

Là encore, le deux poids deux mesures a force de loi.

Par Philippe Tourel – 21/11/16

Source:  http://www.afrique­asie.fr/menu/actualite/10596­le­discredit­d­amnesty­
international

Lire aussi:
Communiqué de presse publié le 29 septembre 2016, New York – Genève. Contact
du service de presse

DARFOUR  –  Recours  à  des  armes  chimiques  pour  tuer  et  mutiler  des
centaines de civils

Une  enquête  menée  par  Amnesty  International  a  permis  de  recueillir  des
informations  prouvant  le  recours  répété  à  des  armes  chimiques  présumées  contre
des  civils,  parmi  lesquels  de  très  jeunes  enfants,  par  les  forces  gouvernementales
soudanaises  dans  une  des  régions  les  plus  reculées  du  Darfour  au  cours  des  huit
derniers mois.

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S’appuyant  sur  l’imagerie  satellite,  plus  de  200  interviews  approfondies  avec  des
victimes et l’analyse par des spécialistes de dizaines d’images montrant des bébés
et de jeunes enfants présentant de terribles blessures, l’enquête indique qu’au moins
30 attaques chimiques ont eu lieu depuis janvier 2016 dans la région de Jebel Marra
au Darfour. La plus récente date du 9 septembre 2016. «Il est difficile de mettre des
mots sur l’ampleur et la brutalité de ces attaques. Les images et les vidéos que nous
avons vues dans le cadre de nos recherches sont vraiment choquantes; dans l’une
d’elles,  un  jeune  enfant  hurle  de  douleur  avant  de  mourir;  de  nombreuses  photos
montrent de jeunes enfants couverts de lésions et de cloques.

IL  EST  DIFFICILE  DE  METTRE  DES  MOTS  SUR  L’AMPLEUR  ET  LA  BRUTALITÉ
DE CES ATTAQUES.»–  Tirana  Hassan,  directrice  du  Programme  de  recherche  sur
les crises à Amnesty International

Certains  ne  pouvaient  pas  respirer  et  vomissaient  du  sang»,  a  déclaré  Tirana
Hassan,  directrice  du  Programme  de  recherche  sur  les  crises  à  Amnesty
International.  «On  peut  difficilement  exagérer  la  cruauté  des  effets  de  ces
substances  chimiques  lorsqu’elles  entrent  en  contact  avec  la  peau.  Les  armes
chimiques  sont  interdites  depuis  des  décennies,  car  il  est  établi  que  le  degré  de
souffrance qu’elles causent est injustifiable, quelles que soient les circonstances. Le
fait  que  le  gouvernement  soudanais  les  utilise  désormais  régulièrement  contre  son
propre peuple ne peut simplement être ignoré, et exige que l’on agisse.»

En  se  fondant  sur  le  témoignage  de  rescapés  et  de  personnes  ayant  soigné  des
victimes, Amnesty International estime qu’entre 200 et 250 personnes – des enfants
pour  la  plupart  –  ont  succombé  après  avoir  été  exposées  à  des  substances
chimiques. Des centaines d’autres ont survécu aux attaques mais ont développé au
cours  des  heures  et  des  jours  suivant  l’exposition  des  symptômes  parmi  lesquels  :
des  problèmes  gastro­intestinaux,  tels  que  des  vomissements  et  des  diarrhées
contenant  du  sang  ;  des  cloques  et  des  éruptions  cutanées  qui  auraient  durci  et
changé de couleur, avant de tomber ; des troubles oculaires, notamment une perte
totale de la vue ; et des difficultés respiratoires, signalées comme la cause de la mort
la plus fréquente.

Beaucoup  des  victimes  ont  dit  à  Amnesty  International  qu’elles  ne  pouvaient  se
procurer de médicaments et qu’on les soignait avec un mélange de sel, de citron vert
et d’herbes locales. Un homme a aidé à prendre soin de nombreuses personnes de
son  village  et  des  villages  voisins  dont  il  pense  qu’elles  ont  été  exposées  à  des
substances  chimiques.  Il  a  dit  à  Amnesty  International  qu’il  aidait  à  soigner  les
victimes du conflit à Jebel Marra depuis le début de celui­ci, en 2003, et qu’il n’avait
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jamais vu de tels symptômes. Dix­neuf des personnes dont il a pris soin sont mortes,
dont des enfants, dans le mois ayant suivi leur exposition. Il a expliqué que toutes les
personnes ayant succombé avaient subi de grands changements au niveau cutané.
Environ la moitié avaient des blessures qui sont devenues vertes, et les autres ont
vu leur peau tomber en lambeaux et des cloques purulentes apparaître.

Éléments attestant l’usage d’armes chimiques

Les  agents  chimiques  auraient  été  délivrés  par  des  bombes  larguées  depuis  des
avions et des roquettes. La grande majorité des rescapés ont signalé que la fumée
libérée lorsque la bombe ou la roquette avaient explosé a changé de couleur entre
cinq  et  20  minutes  après  son  émission.  La  plupart  des  témoins  ont  indiqué  qu’elle
était  très  sombre  au  début,  avant  de  devenir  plus  claire.  Chaque  personne  ayant
survécu a dit que la fumée avait une odeur toxique. Amnesty International a présenté
les  informations  recueillies  à  deux  spécialistes  indépendants  des  armes  chimiques.
Tous  deux  ont  conclu  que  ces  éléments  de  preuve  indiquent  une  exposition  à  des
vésicants,  tels  que  les  agents  chimiques  de  guerre  que  sont  le  gaz  moutarde,  la
léwisite ou la moutarde azotée.

«Avec ce recours à des armes chimiques, non seulement l’armée soudanaise, qui a
déjà commis de nombreux crimes de droit international contre les civils du Darfour,
franchit un pas de plus dans l’ignominie, mais le gouvernement fait en outre preuve
d’une  arrogance  d’un  degré  inédit  face  à  la  communauté  internationale»,  a  déclaré
Tirana Hassan. «Le recours aux armes chimiques est un crime de guerre.

«LE RECOURS AUX ARMES CHIMIQUES EST UN CRIME DE GUERRE.»– Tirana
Hassan,  directrice  du  Programme  de  recherche  sur  les  crises  à  Amnesty
International

Les  éléments  que  nous  avons  recueillis  sont  crédibles  et  trahissent  un  régime
déterminé à diriger ses attaques contre la population civile du Darfour sans aucune
crainte de sanction de la part de la communauté internationale.»

Civils délibérément pris pour cible

Les  attaques  chimiques  suspectées  surviennent  avec  en  toile  de  fond  l’offensive
militaire  de  grande  ampleur  lancée  en  janvier  2016  par  les  forces  soudanaises  à
Jebel Marra contre l’Armée de libération du Soudan/Abdul Wahid (ALS/AW), qu’elles
accusent de prendre des convois militaires en embuscade et d’attaquer les civils. Au
cours  des  huit  mois  écoulés  depuis  le  lancement  de  l’offensive,  Amnesty
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International  a  recueilli  des  informations  sur  des  dizaines  de  cas  dans  lesquels  les
forces  gouvernementales  ont  délibérément  pris  pour  cible  des  civils  et  des  biens
civils.Des  victimes  et  des  observateurs  locaux  des  droits  humains  ont  fourni  les
noms  de  367  civils,  dont  95  mineurs,  ayant  été  tués  à  Jebel  Marra  par  les  forces
gouvernementales  au  cours  des  six  premiers  mois  de  l’année.  De  nombreuses
personnes,  parmi  lesquelles  des  enfants,  sont  par  ailleurs  mortes  de  faim,  de
déshydratation ou d’une absence de soins à la suite d’attaques.

En  s’appuyant  sur  l’imagerie  satellite,  Amnesty  International  est  en  mesure  de
confirmer  que  171  villages  ont  été  détruits  ou  endommagés  au  cours  des  huit
derniers  mois  dans  le  contexte  de  cette  campagne  militaire.  L’immense  majorité
d’entre eux ne disposaient d’aucune présence armée d’opposition au moment où ils
ont  été  attaqués.  Les  attaques  ont  également  été  caractérisées  par  des  violations
flagrantes des droits humains,

«LES  ATTAQUES  ONT  ÉGALEMENT  ÉTÉ  CARACTÉRISÉES  PAR  DES


VIOLATIONS FLAGRANTES DES DROITS HUMAINS.»

notamment  des  bombardements  systématiques  de  civils,  l’homicide  d’hommes,  de


femmes et d’enfants, l’enlèvement et le viol de femmes, des déplacements forcés de
civils et des pillages.

«Terre brûlée, viols de masse, homicides et bombes – ces crimes de guerre commis
au Darfour sont les mêmes qu’en 2004, lorsque le monde a pris connaissance de ce
qui  se  passait  sur  place.  Cette  région  se  trouve  prise  au  piège  d’un  terrible
engrenage de la violence depuis plus de 13 ans, rien n’a changé sauf le fait que le
monde a cessé de s’y intéresser», a déclaré Tirana Hassan. «Aucune mesure digne
de ce nom n’a jamais été mise en place pour protéger les civils bien qu’une mission
de  maintien  de  la  paix  conjointe  de  l’Union  africaine  et  des  Nations  unies  ait  été
déployée. Les négociations et accords de paix n’ont amené ni sécurité ni répit pour
la  population  du  Darfour.  Jusqu’à  présent,  la  réaction  de  la  communauté
internationale  a  été  déplorable.  Elle  ne  peut  continuer  à  détourner  le  regard  face  à
ces violations sans fin.»

Amnesty International exhorte le Conseil de sécurité des Nations unies à:

exercer des pressions politiques suffisantes sur le gouvernement soudanais pour que les
soldats chargés du maintien de la paix et les organisations humanitaires soient autorisés à
se rendre auprès de populations isolées comme celle de Jebel Marra ;
garantir que l’embargo actuel sur les armes soit appliqué strictement et étendu au reste du
pays ;
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enquêter de toute urgence sur le recours à des armes chimiques, et s’il existe suffisamment
d’éléments de preuve recevables, poursuivre les responsables présumés.

Complément d’information

Il est très difficile d’obtenir des informations crédibles sur l’impact de la violence sur
la  population  civile  à  Jebel  Marra.  Les  restrictions  imposées  par  le  gouvernement
signifient  qu’aucun  journaliste,  enquêteur  des  droits  humains  ou  acteur  humanitaire
n’a  pu  mener  d’évaluation  dans  la  zone  en  2016.  Amnesty  International  a  effectué
ses  recherches  pour  ce  rapport  à  distance,  en  recueillant  les  propos  de  235
personnes par téléphone. Des intermédiaires locaux ont aidé à trouver et contacter
des  victimes.  Les  entretiens  ont  été  approfondis  et  ont  duré  de  30  à  120  minutes.
Certaines personnes nous ont accordé plusieurs entretiens.

À la fin du mois de juillet 2016, les Nations unies ont estimé qu’il est possible qu’un
quart de million de personnes aient été déplacées par les violences à Jebel Marra.
Beaucoup  ont  fui  jusqu’à  la  base  des  soldats  de  maintien  de  la  paix  des  Nations
unies  et  de  l’Union  africaine  la  plus  proche,  à  Sortini,  à  l’extrémité  nord  de  Jebel
Marra.

Les  éléments  attestant  toutes  ces  attaques  ont  été  triés  et  présentés  grâce  à  une
plateforme  numérique  interactive  conçue  par  SITU  Research  en  collaboration  avec
Amnesty  International.La  plateforme  numérique  interactive  conçue  par  SITU
Research  permet  de  prendre  connaissance  d’informations  géospatiales,  d’images
satellite,  de  témoignages  et  de  photographies  sur  une  seule  interface.  Cet  outil  a
pour  but  de  donner  un  aperçu  spatial  et  temporel  de  violations  n’ayant  pas
précédemment  donné  lieu  à  un  compte­rendu,  en  regroupant  des  éléments
disparates sur une seule interface numérique. L’objectif de cette collaboration et de
la  plateforme  elle­même  est  de  rendre  visibles  l’évolution  et  l’ampleur  de  violations
persistantes des droits humains dans une zone reculée et inaccessible du Soudan.

Source: https://www.amnesty.ch/fr/pays/afrique/soudan/docs/2016/des­armes­
chimiques­pour­tuer­et­mutiler­des­centaines­de­civils

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