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Survie ou pilotage ?
À vous de choisir
Vous êtes :
3 enseignant,pas encore à la retraite;
3 futur enseignant, parmi ceux qui doivent remplacer 50 % des person-
nels dans les cinq ans;
3 formateur d’adultes et même d’enseignants;
3 une personne intéressée par ce qui bouge actuellement dans l’éduca-
tion et la formation.

C’est pour vous.

Ce livre est plutôt :


3 un manuel de pratiques professionnelles;
3 un outil d’autoformation pour des enseignants;
3 un élément qui participe au chaînage entre ressources universitaires et
Internet pédagogique;
3 le livre dont vous êtes le héros;
3 le résultat d’un travail de terrain dans l’enseignement et la formation
depuis plus de dix ans;
3 des éclairages courts et efficaces sur les multiples aspects récents du
métier;
3 une boîte à outils à feuilleter dans les transports, pas toujours en grève
ou en retard;
3 un recueil de recettes à ouvrir le soir pour savoir comment faire à man-
ger demain matin;
3 une mise à distance de réalités prégnantes et parfois difficiles pour réflé-
chir sur son action;
3 un appel à la variété requise des pratiques et des organisations de la
classe au service des élèves.

Mais ce livre n’est surtout pas :


3 un manuel de didactique;
3 un ouvrage officiel de préparation à des concours professionnels;
3 un livre de chevet (ou alors pas le seul ou pas tout le temps);
3 un ouvrage de poésie sur le gai savoir;

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3 un antidépresseur conseillé par la faculté de médecine et non rem-


boursé par la Sécurité sociale;
3 un manifeste pour la défense d’espèces en voie de disparition.

q UN MANUEL DE SURVIE, POURQUOI ?


Voilà vingt ans que le métier évolue insensiblement et pourtant si vite,
tout s’est fait sans décret, par des mots, par petits décalages. Pas de grande
réforme, quoi qu’on en dise, depuis les grandes lois des années 1980. Les
enseignants sont attachés à une déontologie et une règle, faites de mots et
de valeurs.Ils font tous le constat après des années d’exercice :ils n’ont pas
été recrutés pour cela. Le corps enseignant doit être renouvelé de moitié
dans les toutes prochaines années.Ils seront ceux et celles qui assureront la
formation intellectuelle de nos enfants jusque dans les années 2040; quel
pari pour le métier,pour la formation,pour les élèves?

Dépasser les représentations de crise ou de déclin

On est en passe de se retrouver dans la situation de la guerre des tranchées,


où l’état-major prône constamment l’offensive sur de nouveaux fronts,
alors que les troupes,malgré leur esprit patriotique et convaincu,n’ont pas
l’équipement adéquat, le repos nécessaire, les armes suffisantes, ni la
confiance requise dans les capitaines de la compagnie.À quand les mutine-
ries de 1917? Quels seront les « Américains » salvateurs? Et puis quels sont
les objectifs de la guerre? S’agit-il bien d’une guerre? La crise à l’École
n’est pas la crise de l’École. C’est aussi la crise de l’autorité, de la transmis-
sion et de la communication,du « travail à autrui »,dans notre société,dont
l’École fait partie intégrante.

La métaphore nautique a bien fonctionné dans le monde de l’Éducation


nationale, pour déplorer le naufrage du Titanic, la galère du métier, les trop
grandes disparités entre l’amiral d’Henri-IV et le soutier d’un petit collège
de ZEP. Ou encore récemment, c’était « un immense paquebot sans plan
de navigation,sans boussole,voire sans capitaine1 ».C’est encore rester ancré
dans le vieux monde thalassocratique, fidèle à l’approche de Braudel, où la
fonction de commandement se fait au porte-voix,et aux rameurs de ramer.
Ce n’est pas une bouée de sauvetage que ce livre se propose de remplacer.

1.Samuel Joshua,interviewé dans Le Monde de l’éducation,n° 310,janvier 2003,p.77.

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