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nc

PROGRAMME de CONTROLE
de la TUBERCULOSE

l’ESSENTIEL

2017

Pour tous renseignements : Programme


Tél : 25.07.60 Tuberculose ASSNC
AG E N C E S A N I TA I R E
ET SOCIALE DE LA
NOUVELLE-CALÉDONIE
2  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.
Guide de la tuberculose
en Nouvelle-Calédonie
"L'essentiel"

Ce guide rassemble les éléments essentiels de la stratégie de contrôle de la tuberculose en


Nouvelle-Calédonie.

Il développe l'ensemble des protocoles qui peuvent nous aider à venir à bout de cette
pathologie encore trop présente dans le pays, malgré l'excellence de tous ses acteurs de
santé.

Le rôle de chacun de ces acteurs dans la Stratégie de Lutte Anti-Tuberculose (SLAT) en


Nouvelle-Calédonie :

1. le médecin qui fait le diagnostic de tuberculose et/ou le médecin spécialiste qui


prescrit le traitement initial (libéral/public)

• doit envoyer la déclaration initiale (DOI) au Médecin chef du service de la DASS


• doit s’assurer que le patient a bien une couverture médicale à jour (CAFAT, AMG ou
autre) : le cas échéant, régler le problème de couverture sociale (éventuellement avec
l’AS de la structure hospitalière ou de secteur) et faire la demande de 100%
• doit envoyer le protocole de soins prévu à la CAFAT
• doit envoyer les éléments nécessaires à la prise en charge du cas index aux autres
intervenants :
- le traitement (noms, posologie, durée)
- les dates des prochains RDV (M2 = passage en bithérapie et M6 = fin de traitement)
- les dates des examens (BK à M2 et M6, radio thoracique)
• remettre au patient les dates de ses prochains rendez-vous (se mettre en alerte si ils ne
sont pas honorés), les ordonnances (pour la DOT, pour le traitement, pour les bilans
sanguins, BK, RP et autres si jugé nécessaire)
• statuer sur la guérison, faire la DOC et l’envoyer à la DASS afin de déclarer l’issue du
traitement

2. la DASS

• recueille les DOI et DOC auprès des médecins ayant posé le diagnostic de tuberculose
• informe, grâce à la DOI, des nouveaux cas de tuberculose, les services référents afin
que l’enquête de santé publique puis démarrer
• A défaut de DOI si l’enquête est demandée à partir de résultats de laboratoire, le
service réfèrent doit avoir les informations nécessaires pour déterminer le type
d’enquête (1 ou 2) avant de pouvoir la démarrer
• fait un rapport d’activité annuel

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  3


3. les provinces

• font les enquêtes autour du cas index (CI) selon la SLAT


• font et adressent le plan d’enquête à la DASS
• s’assurent de la bonne observance thérapeutique du CI et des cas secondaires trouvés
lors de l’enquête
• organisent les dépistages des contacts étroits selon la SLAT
• forment les infirmiers libéraux pour la DOT
• travaillent en réseau autour du CI (pharmacie, médecin traitant, spécialistes privés ou
publics, SMIT, CMS, établissements scolaires, internats, kiné etc.)
• recherche « les perdus de vue »
• délivrent le traitement en cas de défaut d’accès aux soins pour raison financières
• archivent les dossiers « tuberculose »
• participent au travail en réseau organisé par l’ASS-NC (sensibilisation aux
professionnels, SLAT …)

4. l’ASS-NC

• organise une rencontre annuelle, avec les différents intervenants, autour de la


tuberculose à l’échelle du territoire
• organiser une ou plusieurs session(s) de sensibilisation sur la tuberculose auprès des
professionnels de santé (médecins, infirmiers, tant privés que publics, auxiliaires de
vie etc.)
• met en place la SLAT avec les différents partenaires en assurant sa mise à jour et sa
publication
• organise des campagnes de prévention
• finance le poste de coordonnateur pour le Nord et les Iles Loyauté

4  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


SOMMAIRE
I. Situation épidémiologique ................................................................................................7
II. Objectifs du plan de lutte ................................................................................................8
III. Programme de prévention et de contrôle .....................................................................8
IV. Définitions .......................................................................................................................9
 1. Type de malade .............................................................................................................9
 2. Classification de la maladie ........................................................................................ 10
V. Surveillance de la tuberculose ...................................................................................... 10
 1. Déclaration de tuberculose (TUB 01) ......................................................................... 11
 2. Plan d'enquête (TUB 02) ............................................................................................ 11
 3. Fiche de résultats bactériologiques (TUB 03) ............................................................ 11
VI. Diagnostic ..................................................................................................................... 12
VII. Traitements, protocoles et suivi ................................................................................. 14
 1. Principes ..................................................................................................................... 14
 2. Avant le début du traitement ....................................................................................... 14
 3. Dès le premier contact ................................................................................................ 14
 4. Principe DOTS ........................................................................................................... 14
 5. Mise en route du traitement d’une PITL ..................................................................... 16
 6. Outils facilitant le suivi de prescription ...................................................................... 16
 7. Catégorisation des patients pour le traitement ............................................................ 16
 8. Traitement de l'adulte ................................................................................................. 17
 9. Traitement de l'enfant ................................................................................................. 18
 10. Suivi du patient tuberculeux en traitement ............................................................... 19
 11. Interactions médicamenteuses .................................................................................. 21
 12. Effets secondaires des antituberculeux ..................................................................... 22
VIII. Dépistage des sujets contacts et conduite à tenir .................................................... 26
 1. Présentation ................................................................................................................ 26
 2. Déroulement de l'enquête ........................................................................................... 27
 3. Chronologie de l'enquête ............................................................................................ 28
 4. Mode d’emploi des enquêtes ...................................................................................... 38
 5. Test de Libération de l’Interféron Gamma (TLIG) ..................................................... 39
 6. Evaluation des enquêtes .............................................................................................. 40
Fiches techniques ................................................................................................................ 41
 FICHE 1 : Action autour d’un cas de tuberculose potentiellement
contagieuse quelque soit son âge .................................................................. 43
 FICHE 2 : Action autour d’un cas de tuberculose potentiellement non contagieuse ...... 46
 FICHE 3 : Action dans tous les types d'enquêtes .......................................................... 48
 FICHE 4 : Période de recherche (PR) ............................................................................. 49
 FICHE 5 : Lister les sujets contacts ................................................................................ 50
 FICHE 6 : Classer les sujets en contacts étroits, réguliers ou occasionnels ................... 51
 FICHE 7 : Traitement préventif ...................................................................................... 52
 FICHE 8 : Guide d’entretien du cas index ..................................................................... 53
 FICHE 9 : Guide pratique de la visite à domicile (VAD) ............................................... 59
Pour en savoir plus ............................................................................................................. 61

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  5


6  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.
I. Situation épidémiologique

nom bre de cas cas incidence


inc. pour 100000 (sans PITL)
120
200
100
150 80

100 60
40
50
20
0 0
1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

2012

2014

2016
La situation est plutôt favorable grâce au programme mis en place depuis 1992, cependant
l’incidence reste deux à trois fois supérieure à celles des pays industrialisés.

Un sujet bacillifère non traité peut contaminer environ une dizaine de personnes par an. En
2016, on comptait 39 cas de tuberculose à examens directs positifs (bacillifères).

En 2016 le taux d'incidence des tuberculoses à examens directs positifs est de 14,3 pour
100 000 habitants.

La stratégie OMS estime qu’un programme est performant si le taux de guérison est
supérieur à 85% (sujets bacillifères). En NC, le taux de guérison se rapproche de ce seuil
mais le recueil des données n'étant pas exhaustif, il est difficile d'en établir une valeur
précise pour 2016.

Malgré les progrès apportés par la stratégie sur de nombreux aspects de la lutte contre la
TB, le nombre de bacillifères reste encore important. Ceci milite pour un diagnostic plus
précoce et une poursuite du programme.

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  7


II. Objectifs du plan de lutte

 Ne plus perdre de vue des TB avant la fin du traitement (surtout les bacillifères).

 Obtenir un taux de guérison supérieur à 85%.

 Obtenir un taux de traitements achevés de 100% pour les bacillifères sous DOT, et de
plus de 85% pour toutes les autres formes.

 Surveiller la co-infection TB / VIH.

 Prévenir et surveiller l’apparition des résistances aux antibiotiques, préparer une réponse
stratégique.

 Harmoniser et améliorer la performance des enquêtes autour des cas.

III. Programme de prévention et de contrôle


C'est la création ou l'amélioration d'un ensemble d'outils et de formations ayant pour but :

 La formation des professionnels de santé.

 L’amélioration de la surveillance de la maladie.

 Le renforcement et l'homogénéisation des procédures de diagnostic.

 L'assurance d’une prise en charge thérapeutique adaptée et complète.

 L'amélioration de l’efficience des recherches de contacts.

 La modification des représentations négatives de la maladie au sein de la population.

 L'évaluation du programme.

8  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


IV. DEFINITIONS

IV. 1. Types de malade

Nouveaux cas

• Le malade n'a jamais été


considéré auparavant comme
ayant une tuberculose active. Rechute

• Le malade a pris auparavant des Le malade a été auparavant traité et


médicaments antituberculeux considéré guéri de la tuberculose
pendant moins d'un mois et n'a mais il est maintenant à nouveau
pas été enregistré (situation rare). atteint de tuberculose.

Echec

• Un malade dont le frottis reste positif au 2 ème ou 5ème mois ou dont le frottis se
positive au 2ème ou 5ème mois doit être déclaré comme un échec.
• Si le malade n'a pas arrêté son traitement, cela peut mettre en évidence une
résistance.

Autre cas Traitement après


interruption
Le sujet est gravement malade, il est mis
sous traitement antituberculeux sans Le malade a achevé au moins
preuve bactériologique ou radiologique. un mois de traitement, et
recommence un traitement
après une interruption de plus
de 2 mois : il est resté ou
devenu frottis négatif.

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  9


IV. 2. Classification de la maladie

Malade
potentiellement contagieux

• Tout patient à examen direct positif (BAAR+) sur au


moins un prélèvement respiratoire (crachat, tubage
gastrique) quel que soit le degré de positivité.
A noter qu'un patient dont le LBA seul est positif
n'est pas considéré comme un malade
potentiellement contagieux.

• Tout patient avec tuberculose laryngée confirmée.

• Tout patient avec image de caverne active à la RP.

Autres cas,
à priori non contagieux

Tuberculose extra-pulmonaire Autre tuberculose pulmonaire

• Malade ayant un échantillon • Tuberculose à examen direct


provenant d'un site extrapulmonaire négatif (ED-).
positif pour le Mycobacterium
tuberculosis. • Tuberculose à (BAAR+) au LBA.

• Ou malade présentant des résultats


histologiques et/ou cliniques
compatibles avec une tuberculose
évolutive et pour lequel la décision
de mise sous traitement a été prise.

V. Surveillance de la tuberculose
La tuberculose est une maladie à déclaration obligatoire, en début et fin de traitement.

Elle est centralisée au service des actions sanitaires de la DASS-NC en ce qui concerne les
déclarations (registre de la tuberculose) qui sont à adresser au :
Médecin responsable du service des actions sanitaires, DASS-NC :
• par courrier : BP N4 - 98851 Nouméa cedex
• ou par fax aux numéros dédiés à la veille sanitaire : 05 11 33 ou 24 37 14.

Le rôle des médecins responsables des registres provinciaux est primordial.

Cette surveillance est le fruit du travail de tous les acteurs de santé impliqués lors de chaque
nouveau cas découvert.
10  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.
Médecin traitant ou médecin mettant en route
le traitement antituberculeux
• du secteur libéral
• du secteur public. : CHT, CHN, CMS, …

TUB 03
déclaration
TUB 01 obligatoire
initiale
Laboratoire

TUB 02
TUB 03

Médecin chef du service des actions sanitaires


DASS-NC

TUB 01 TUB 02
TUB 03 TUB 01 à M6

Médecin responsable du registre provincial


sous couvert du médecin coordonnateur provincial

TUB 01 TUB 02 TUB 03

Déclaration obligatoire Plan d'enquête Fiche de résultats


de tuberculose bactériologiques
Il est établi par le
Elle doit être médecin responsable du Elle est adressée par le
registre provincial ou par laboratoire au service des
• remplie initialement par délégation par le médecin actions sanitaires de la
le médecin qui met en de santé publique de la DASS-NC, et en même
route le traitement et résidence du patient. Il est temps, au médecin
envoyée à la DASS-NC, adressé en même temps à traitant.
tous les médecins devant
• puis complétée par le intervenir dans l'enquête
médecin référent et et transmis à la DASS-
renvoyée en fin de NC.
traitement à la DASS-
NC.

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  11


VI. Diagnostic

Contexte et
Adultes (≥16 ans) Enfants (< 16 ans)
anamnèse
Toux persistante suivie
d'expectoration (> 15-21 j) Erythème noueux
Hémoptysie Kérato-conjonctivite phlycténulaire
Amaigrissement Anorexie
Clinique Anorexie Asthénie
Asthénie Amaigrissement
Fébricule Broncho-pneumopathies traînantes
Sueurs nocturnes Fièvre
Douleur thoracique
Utilité + / -
Utilité +++
IDR aide au diagnostic si ≥ 15 mm
cf. tableau page suivante
ou phlycténulaire
Diversité +++
Diversité +++
Infiltrat apical
Infiltrat
Epanchement pleural
Ganglion médiastinal/hilaire
Radio Caverne
Miliaire
Formes associées
Epanchement pleural,
Miliaire
Pneumonie
Pneumonie
Biologie Syndrome inflammatoire
+++ +/-
Bactériologie
BK (direct (ED) et/ou culture) BK (direct (ED) et/ou culture (C))
TLIG
(Quantiferon ) cf. p 39

Arguments Bactério Clinique


diagnostics Clinique IDR
principaux Radio Radio
Argument de
Bactériologie
certitude

Le caractère contagieux d'une tuberculose est basé sur la bactériologie


(identifié : Mycobacterium tuberculosis) :
• ED+ C+ = tuberculose contagieuse
• ED– C+ = tuberculose peu contagieuse
• ED– C– = tuberculose non contagieuse

12  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


TILG :

Dans le cadre d’indications individuelles, l’utilisation des TLIG (Test de Libération de


l’Interféron Gamma) est possible dans l’aide au diagnostic d’exclusion des TB maladies
dans les cas difficiles, notamment TB extra pulmonaires (voir point p 39).

IDR :

 L'intra dermo réaction est la technique de référence décrite car elle est quantitative.
 Il n’y a pas de corrélation entre la protection apportée par le vaccin BCG et la réaction
tuberculinique.
 Le produit (Tubertest®) fourni dorénavant par le laboratoire Sanofi-Pasteur-MSD et
utilisé pour les IDR, en place de l’ancienne Tuberculine Mérieux entraîne des réactions
beaucoup plus spécifiques.

En dehors de l’IDR de 9 mois, les IDR systématiques de dépistage en milieu scolaire ont
disparu du calendrier vaccinal calédonien. Aujourd'hui, les IDR ne sont réalisées que dans
le cadre des enquêtes ou des procédures de diagnostic.

Guide d'interprétation de l'IDR de dépistage dans le cadre d'une enquête :


(IDR (Tubertest®) : lecture à 72 heures ; en cas de nécessité, la lecture est possible selon le
fabricant et le Vidal dès 48h).
La technique de l’IDR est décrite dans une vidéo disponible sur www.ass.nc.

Nouvelle IDR

0 ou < 5mm ≥ 5 et <15mm  15 mm


Positive :
Négative :
Négative PIT latente ou PIT patente
pas de contact
0 ou < 5 mm
avec le BK
Positive : Positive :
IDR de Si stable/ IDR PIT latente ou
référence de référence = patente
(= dernière pas de contact
Négative :
IDR en date) Positive
pas de contact avec le BK
≥ 5 et < 15mm
avec le BK Si augmentation de 10
mm ou + entre les deux
IDR : PIT latente ou PIT
patente

Attention aux faux négatifs pouvant être liés à la technique ou au terrain : dénutrition,
baisse de l’immunité, vaccin viral vivant ou infection virale récente (4-6 semaines).

/!\ C’est l’induration et non la rougeur qui doit être lue.

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  13


VII. Traitements, protocoles et suivi
VII. 1. Principes

Tout malade débutant un traitement antituberculeux devrait faire l’objet d’un carnet de
suivi thérapeutique de la tuberculose. Ce carnet, élaboré par le médecin et le centre
référent, doit contenir toutes les informations nécessaires :
• à la supervision du traitement
• à l’évaluation de l’autonomie du patient par rapport à son traitement
• à la réalisation de l’enquête autour du malade
• à une liaison efficace avec les différents intervenants.

VII. 2. Avant le début du traitement, il est important d'interroger soigneusement le patient sur
ses antécédents éventuels de tuberculose : "Avez-vous déjà pris ces médicaments, pendant
combien de temps, quand...". Ceci est essentiel pour la prescription (traitement initial ou de
récidive).

VII. 3. Dès le premier contact avec le malade, il sera important de lui faire connaître :
• ce qu'est la tuberculose
• quels médicaments il prendra, la durée du traitement
• l'importance de la supervision (possibilité de DOT)
• la nécessité des examens complémentaires
• la nécessité d'aller jusqu'au bout du traitement prescrit.

VII. 4. Principe DOTS (Direct Observed Treament Short course)


La stratégie DOTS est le passage obligatoire pour un contrôle correct de la tuberculose, il a
été décidé cependant de ne l’appliquer obligatoirement que pour certaines catégories de
patients. Son extension au cas par cas à d’autres catégories de patients peut bien sûr être
envisagée.
Les groupes de patients auxquels le système DOT doit être appliqué :
• les bacillifères,
• les récidives,
• les rechutes,
• les personnes en grande difficulté,
• les arrêts de traitement,
• les chimio-prophylaxies primaires chez les enfants de moins de 5 ans sur décision de
l'équipe de soins.

14  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


Une liste de relais possibles est proposée, en sachant que :

• L'identification définitive du relais sera faite par le médecin ou l'équipe mettant en route
le traitement, en accord avec le patient, son mode et lieu de vie et avec le concours
technique du médecin ou de l'équipe prenant en charge la suite du traitement s'il y a lieu.

• Un membre de la famille représente exceptionnellement le bon choix, il vaut mieux


privilégier :
- infirmiers libéraux
- auxiliaires de vie
- conseillères familiales et sociales
- responsable coutumier
- milieu associatif
- infirmiers scolaires
- centre d'accueil familial
- personnel municipal.

• Ce relais de proximité doit être encadré par un responsable de traitement qui


supervise son activité sur un rythme hebdomadaire.
• Ce responsable de la supervision du traitement sera représenté par la structure de
santé publique la plus proche du domicile.
• Il semble primordial que le service public soit responsable de la supervision de la
prise du traitement de tous les sujets susceptibles d'êtres mis sous régime DOT.

Les conditions d'alerte :

S'il existe un relais de proximité:


• du patient au relais de proximité : plus de deux jours d'absence du patient,
• du relais de proximité au superviseur : pas de réception du rapport hebdomadaire.

S'il n'existe pas de relais de proximité:


• du patient vers le superviseur hebdomadaire : absence au rdv,
• du patient vers le superviseur mensuel : absence au rdv.

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  15


VII. 5. Mise en route du traitement d’une PITL

La stratégie fixe l’âge limite supérieur de mise en route d’un traitement pour PITL à 16 ans.
Il faut s’assurer que les conditions de suivis de traitement soient optimum, quitte à mettre
en place un suivi DOT.
Le traitement de la PITL de l’adulte n’est pas recommandé par la stratégie.
Les médecins qui décident de dépasser cette limite d’âge, doivent s’assurer d’un suivi
parfait du traitement.
Un traitement non terminé est une source potentielle de résistance aux antibiotiques dont les
effets peuvent être dramatiques.

VII. 6. Outils facilitant le suivi de prescription

La fiche de prescription avec les photos des différents médicaments.


Le carnet de suivi du traitement de la TB.
La prise en charge des moyens de déplacement ne doit pas être négligée.

VII. 7. Catégorisation des patients pour le traitement

Le régime de catégorie 1 est prescrit aux nouveaux malades pulmonaires examen direct
positif ou négatif dans un état grave ou non, ou nouveaux malades extrapulmonaires (c’est-
à-dire tous les malades n’entrant pas dans la 2ème catégorie).

Le régime de catégorie 2 est prescrit aux cas présentant une PIT latente de l’enfant
(traitement non recommandé chez l’adulte).

Le régime de catégorie 3 est prescrit aux malades qui sont considérés comme un cas de
rechute, d'échec, ou de retraitement. Tous les cas spécifiques (grossesses, résistances au
traitement, insuffisance rénale chronique, goutte avérée, insuffisance hépatique grave,
allergie, patient atteint d’une infection à VIH) doivent être gérés par les médecins
spécialistes. Le traitement est élaboré et mis en route, selon un protocole particulier, adapté
au cas par cas.

16  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


VII. 8. Traitement de l'adulte (≥ 16 ans)

Les traitements antituberculeux doivent être pris tous les jours à la même heure et à distance
des repas.

Catégorie 1 :

ADULTE (≥ 16 ans) - TRAITEMENT DISSOCIE


Phase intensive initiale Phase de continuation
chaque jour (mois 1, 2) chaque jour (mois 3, 4, 5, 6)
Z E
H R H R
(Pyrazi- (Etham-
(Isoniazide) (Rifampicine) (Isoniazide) (Rifampicine)
namide) butol)
cp cp gel sirop cp cp cp cp gel sirop
Poids
150 50 300 100 500 mg 400 mg 150 50 300 100
kg
mg mg mg mg sécables sécables mg mg mg mg
< 35 1 1 2 1,5 1 1
35-44 1 + 1 1 + 1 2,5 2 1 + 1 1 + 1
45-54 1 + 2 1 + 2 3 2,5 1 + 2 1 + 2
55-64 2 2 3,5 3 2 2
 65 2 + 1 2 + 1 4 3,5 2 + 1 2 + 1

ADULTE (≥ 16 ans) - TRAITEMENT COMBINE


Phase intensive initiale Phase de continuation
chaque jour (mois 1, 2) chaque jour (mois 3, 4, 5, 6, 7, 8)
Rifinah® (cp non
Poids Rifater® (cp non sécable) E Poids
sécable)
kg H=50 mg, R=120 mg, Z=300 mg 400 mg kg
H=150mg, R=300mg
30-40 3 cp 1,5 cp Traitement
<30
40-50 4 cp 2 cp dissocié

50-65 5 cp 2,5 cp 30-50 dissocié


65-80 6 cp 3 cp >50–<80 2 cp
>80 7 cp 3,5 cp >80 dissocié

Catégorie 2 : non recommandée chez l'adulte.

Catégorie 3 : cas particuliers : le traitement adapté est élaboré et mis en route par le
médecin spécialiste au cas par cas.

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  17


VII. 9. Traitement de l’enfant (< 16 ans)

Catégorie 1 :
PITP

Trithérapie (H+R+Z)
Isionazide + Rifampicine + Pyrazinamide
x 2 mois

puis

bithérapie (H+R)
Isionazide + Rifampicine
x 4 mois

Catégorie 2 :
PITL

Bithérapie (H+R)
Isoniazide + Rifampicine
x 3 mois

Catégorie 3 : cas particuliers : le traitement adapté est élaboré et mis en route par le
médecin spécialiste (pédiatre) au cas par cas.

Ne pas oublier le traitement préventif des enfants ≤ 5 ans, contacts de tuberculose


contagieuse, clinique RAS, IDR négative = bithérapie (H+R) 3mois.

Les posologies pour l'enfant :

Isoniazide H Rifampicine R Pyrazinamide Z


(RIMIFON®) (RIFADINE®) (PIRILENE®)
max 10 mg/kg/j max 10 mg/kg/j max 30 mg/kg/j
quel que soit l'âge quel que soit l'âge quel que soit l'âge
jusqu'à un maximum jusqu'à un maximum jusqu'à un maximum
de 300 mg/j de 600 mg/j de 1800-2000 mg/j
(comprimés
à 500 mg)

18  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


VII. 10. Suivi du patient tuberculeux en traitement

C'est un traitement long, six mois au moins, pendant lesquels le patient peut à diverses
occasions éprouver le besoin ou l’envie de suspendre ou d'arrêter sa médication.

Le suivi d'un patient tuberculeux en traitement est primordial à plus d'un titre, afin de :
• Constater l'amélioration clinique.
• Adapter celui-ci à l'état du malade (état clinique, poids, tolérance).
• Guetter l'apparition d'effets secondaires.
• Eviter l’apparition de résistances

L'ensemble de cette surveillance est résumé dans les tableaux suivants.

Outre les personnels médicaux et paramédicaux, elle pourra faire intervenir le réseau des
travailleurs sociaux.

POUR LES ENFANTS


(Protocole du service de pédiatrie du C.H.T.)
Initial J15 M1 M2 M3 M4 M5 M6
Déclaration
x
obligatoire (DO)
Consultation x x x x L P P P
Consultation
x P P
spécialiste
Radio pulmonaire x P P P
Transaminases x si suspicion clinique
Acide urique si Z
Bactériologie (BK) P si positif M0 refaire M2, M6
Cs ophtalmologique si E et si possible (âge*)
Déclaration
L x
complémentaire

x : dans tous les cas


P : forme patente
L : forme Latente
Z : Pyrazinamide
* si l’enfant peut répondre aux questions
consultation du spécialiste si tuberculose maladie

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  19


POUR LES ADULTES
Tableau de surveillance sous traitement antituberculeux
pour un traitement court 2 HREZ/4 HR
(pour 2 HRZ/4 HR : idem mais pas de bilan ophtalmologique)
post
J0 J7* J15 J21* M1 J45 M2 M3 M4 M5 M6
trt
Déclaration + +
Clinique + + + + + + + + + + + +
NF plaq. VS + + +
Acide urique + + + + + + + +
Créatinine
TGO-TGP
+ + + + + + + (+) + (+) +
Bilirubine
Radio des
+ + + +
poumons
Ophtalmologie + +
Bactériologie
(recherche + + +
BK)

consultation du spécialiste souhaitable


* selon les possibilités du terrain
(+) = à discuter

20  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


VII. 11. Interactions médicamenteuses
Médicaments Effets indésirables Conduite pratique
Anticoagulants réajuster les antivitamines k,
 effet anticoagulant
oraux surveiller ++ la coagulation
Contraceptifs prévenir la patiente ; modifier
 effet contraceptif
oraux la contraception
Digitoxine,
 taux environ 50% ajuster dose digitoxine
digoxine
Cortisol  demi-vie du cortisol ajuster dose cortisone
Rifampicine

répéter glycémie, ajuster dose


Tolbutamide  taux environ 50%
de dolipol
Novobiocine  risque ictère ne pas associer
Tréoléandomycine  risque ictère ne pas associer
Phénobarbital  taux de Rifampicine ne pas associer
Benzodiazépine  taux de Rifampicine ne pas associer
Probénécide  toxicité de Rifampicine ne jamais associer
Antirétroviraux -- voir spécialiste
Antiacides
ne pas associer ; utiliser la
gastriques à base  effet de l'Isoniazide
“ dose ajustée ” d'Isoniazide
d’aluminium
Disulfirame  psychose, ataxie ne jamais associer
Isoniazide

Phénytoïne  taux phénytoïne ne pas associer, ou réajuster


Dérivés salicylés  toxicité de l'Isoniazide éviter ; prévenir le malade
Probénécide  toxicité de l'Isoniazide ne jamais associer
Ambilhar  psychose ne jamais associer
Perhéxiline  risques toxiques ne pas associer
Anesthésie  risque d’ictère arrêter 15 jours l'Isoniazide
 risque névrite optique
Ethambutol

Disulfirame ne jamais associer


Perhéxiline  risque névrite optique ne jamais associer

Chloramphénicol  risque névrite optique ne pas associer


Autres aminosides  néphrotoxicité ne pas associer
Streptomycine

Céfaloridine  néphrotoxicité ne pas associer


Curarisants  effet curarisant ne pas associer
Cisplatine  néphro et ototoxicité ne pas associer
ne pas associer ; surveiller
Furosémide  risque néphro et ototoxicité
hydratation et fonction rénale
Pyrazinamide

Recherche de
cétonurie par ininterprétable autre technique
bandelette Acetest

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  21


VII. 12. Effets secondaires des antituberculeux

Ils sont nombreux et importants à connaître, certains majeurs pouvant entraîner l'arrêt de la
molécule responsable, d'autres mineurs demandant explications auprès du patient et/ou
traitement symptomatique, afin d'éviter de sa part un arrêt inopiné du traitement.

Les principaux effets secondaires de chaque antituberculeux

Isoniazide
effet majeur
hépatite (0,5 % des cas), autres effets
confirmée par le bilan • signes de neurotoxicité
hépatique • syndrome pseudo-pélagreux
↓ • éruptions cutanées diverses
avis spécialisé pour
éventuel arrêt du
traitement

Rifampicine
effets mineurs
• syndrome cutané
• syndrome grippal
• syndrome abdominal

effets majeurs
• purpura
• hépatite rare → arrêt du traitement avis spécialisé
• syndrome respiratoire
avec collapsus et choc
• anémie hémolytique aiguë → hospitalisation d'urgence
• insuffisance rénale

22  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


Pyrazinamide

effet majeur
hépatite effets mineurs
• douleurs articulaires
• crises de goutte
• fièvre
• éruptions cutanées
• réactions diverses

Streptomycine

effets mineurs
effets majeurs • réaction locale à
• lésions vestibulaires apparaissant l'injection
dans les deux premiers mois avec • engourdissement au
tintements, vertiges et ataxie niveau de la bouche
 avis spécialisé
• à ne pas utiliser pendant la grossesse
• réactions d'hypersensibilité (fièvre,
céphalées, vomissements et éruption
érythémateuse)
 hospitalisation

Ethambutol

effets majeurs
troubles de la vue surtout si les
doses dépassent 25mg/kg/jour

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  23


Les conduites à tenir devant certains effets secondaires

Effet secondaire Type Médicament CAT


(E.S.) d'E.S. en cause Observations
Nausées mineur Rifampicine - donner le traitement 2h après le petit
déjeuner
- associer un antiémétique.
Arthralgies mineur Pyrazinamide - aspirine, AINS, antalgiques, Zyloric
(épaules, genoux, - rarement *, arrêt du Pyrazinamide
doigts)
Capsulite rétractile mineur Isoniazide AINS, infiltrations
de l'épaule (douleur,
enraidissement)
favorisé par âge,
OH, BBT associés
Hyperuricémie mineur Pyrazinamide pas de modification du traitement
isolée (en général, (Ethambutol)
< 1000 mcmol/l)
Coloration rouge des mineur Rifampicine pas de modification du traitement,
sécrétions (en avertir les porteurs de lentilles
particulier larmes, hydrophiles du risque de coloration
urines, ...) définitive des lentilles cornéennes
Induction important Rifampicine questionner sur les traitements déjà en
enzymatique cours et adapter les posologies en
suivant le tableau "interactions
médicamen-teuses"
Thrombocytopénies important Rifampicine arrêt définitif de la Rifampicine
* (avec ou sans
purpura)
Cholestase, ictère important Rifampicine - surveiller
( Bilirubine, des - si persiste et important* : avis
Ph. Alcalines) (rare) spécialiste
Neuropathies important Isoniazide - prévention par association
périphériques à systématique de Vitamine B1 B6 (3
(sensitives puis majeur cp/j) au traitement antituberculeux.
motrices avec - neuropathie débutante : poursuivre le
amyotrophie, TrT anti inchangé,  la vit B1 B6 à 6
douleurs, cp par jour et doser l'INH-émie
paresthésies,  des (protocole spécial à respecter)
ROT) surtout chez - neuropathie persistante * : EMG et
les patients éventuellement, arrêt de l'Isoniazide.
acétyleurs lents,
éthyliques, dénutris,
diabétiques

24  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


Névrite optique Important Ethambutol - mieux surveiller les patients ayant
( acuité visuelle, à majeur ++ des ATCD ophtalmo, alcoolo-
scotome central, (Isoniazide) tabagiques, diabétiques.
dyschromatopsie) - prévention par association
favorisé chez les systématique de Vitaminé B1B6 (3
patients dont le taux cp/j) au traitement antituberculeux
sérique du zinc est - névrite débutante : poursuivre le TrT
bas. anti inchangé,  la vit B1B6 à 6 cp
par jour et doser l'INH-émie
(protocole spécial à respecter).
- névrite persistante * : discuter de
l'arrêt de l'Ethambutol (ou de
l'Isoniazide)
Immunoallergie * majeur Rifampicine - favorisé par les arrêts / reprises de
(Sd grippal traitement
survenant 2h après - arrêt définitif de la Rifampicine.
le trt [au 3è-6è mois
du trt anti surtout],
dyspnée, choc,
anémie, insuffisance
rénale aiguë)
Hépatite cytolytique Important Isoniazide - vérifier les doses des anti
( TGO et TGP) à Pyrazinamide - normale < taux de transa < normale
surtout pendant les 2 majeur (Rifampicine) x2:
premiers mois du trt . surveillance accrue : 2 fois/sem.
anti, rarement . traitement : inchangé.
après. - Normale x2 < tx de transa <normale
x5:
. surveillance : 3 fois/sem. + TP TCA
. traitement : inchangé
- taux de transa> normale x5 :
. stop traitement
. surveillance hebdomadaire + TP
TCA
. reprise du TrT après normalisation en
milieu spécialisé

* = avis nécessaire du spécialiste qui a débuté le traitement


BBT = barbituriques

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  25


La résistance aux antibiotiques

Une étude exhaustive menée par l'Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie de janvier 95 à


octobre 96 (105 souches), et en 2000 (63 souches) n'a pas montré l'existence de souche
multirésistante.
Cependant, il existe des résistances primaires et secondaires qui doivent nous inciter à
une vigilance accrue des suivis de traitement.
Cette situation favorable ne peut en effet perdurer que si les protocoles thérapeutiques
sont strictement appliqués jusqu'à leur terme.
Pour répondre en partie à cette problématique, l’IPNC a mis en place depuis 2006 une
surveillance continue des sensibilités des souches de mycobactéries aux antibiotiques anti-
tuberculeux.

VIII. Dépistage des sujets contacts et conduite à tenir


VIII. 1. Présentation

Les enquêtes de dépistage autour d'un cas index doivent permettre un diagnostic précoce de
la tuberculose avant que les sujets ne deviennent contagieux, afin de diminuer l'extension
de la maladie.
Un fonds spécifique créé par la délibération n°10 du 8 septembre 2004 permet de financer
les examens nécessaires à ce dépistage (les modalités pratiques de ce fonds sont disponibles
sur le site Internet de l’ASS-NC : www.ass.nc).
Les enquêtes de dépistage feront appel à l'ensemble du tissu médico-social.
Ce chapitre est un essai de systématisation des enquêtes afin d'en faciliter la réalisation et la
reproductibilité. Il a été revu et modifié à la suite d’un atelier d’harmonisation des
protocoles d’enquêtes qui s’est déroulé à la CPS en novembre 2008 en collaboration avec
des experts français et australiens, l’IPNC et la présence des responsables des programmes
tuberculose de Polynésie Française, Wallis et Futuna et de Nouvelle-Calédonie.
Cependant, le système des enquêtes ne doit pas être figé, et l'extension ou non de celle-ci
aux sujets contacts réguliers autour d'un index ED+/C+, doit être le fruit d'une décision
collégiale des médecins : enquêteurs, responsables du fichier et traitants.
Dans certains cas, cette réflexion pourrait déboucher sur une demande d'intervention lourde
(personnel supplémentaire, camion radio photo, etc..).

26  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


Les principes fondamentaux :
• Personnel formé.
• Protocole de visite de santé publique formalisé.
• Relance des services à J+15 pour vérifier le démarrage de l’enquête.
• Plan d’investigation formalisé.
• Standardisation du recueil d’information sur les contacts.
• Rétro-information sur la fin d’enquête et ses résultats au service de veille sanitaire, au
médecin traitant et/ou déclarant.
• Un seul centre responsable même si l’enquête est éclatée sur plusieurs territoires.
• Stratégies de communication en place.

VIII. 2. Déroulement de l'enquête


Deux types d’enquêtes sont possibles, selon les caractéristiques de contagiosité de la TB du
cas index :

Type  Type 
Si le cas index est potentiellement Dans tous les autres cas, à priori
contagieux non contagieux dont (BAAR+) au
LBA
 Tout patient a examen direct positif
(BAAR+) sur au moins un En cas de contexte favorable à une
prélèvement respiratoire quel que transmission accrue, l’enquête pourra
soit le degré de positivité et le type être transformée en type 1.
de prélèvement sauf LBA (crachat,
tubage gastrique). Objectifs :
 Tout patient avec tuberculose Parmi les contacts étroits :
laryngée confirmée. • Si le cas index est âgé de 16 ans et
 Tout patient avec image de caverne plus, recherche de contacts
active à la RP. symptomatiques (ne pas oublier les
Objectifs : anciens tuberculeux).
• Si le cas index est âgé de moins de
• Recherche et traitement de 16 ans et si aucun contaminateur
tuberculose maladie. n’est trouvé, recherche de contacts
• Recherche et éventuel traitement symptomatiques et de PITL chez les
d’infection chez les sujets les plus à contacts étroits de moins de 16 ans.
risque de développer une tuberculose • Information.
maladie.
• Traitement préventif des enfants de
moins de cinq ans, des immuno-
déprimés selon avis du spécialiste de
la pathologie immunosuppressive.
• Information.
 fiche 1 p 43  fiche 2 p 46

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  27


Parmi ces actions, il existe une "urgence" relative autour d'un cas :

 Mise en route d’un traitement préventif autour des cas de tuberculose bacillifère
(ED+ C+) : c’est une protection médicamenteuse des enfants ≤ 5 ans (cf. FICHE 1 p 43 et
FICHE 7 p 52).

Tous les enfants de ≤ 5 ans qui sont en contact étroit d’un bacillifère devront être vus
rapidement (au mieux dans le premier mois après le début de traitement du cas index) et en
priorité. Le bilan s’effectuera :

• En milieu hospitalier pour les enfants de moins de 3 mois : considérés comme des sujets
très fragiles, ils doivent en effet bénéficier d’un bilan en milieu spécialisé, car seul le
spécialiste peut décider si le nourrisson doit être traité.

• En externe pour les enfants âgés de 3 mois à 5 ans (cependant l’avis d’un spécialiste reste
requis en cas de doute sur les signes radiologiques, cliniques ou sur l’IDR).

• Si dépistage négatif : traitement préventif de 3 mois.

VIII. 3. Chronologie de l'enquête

Première étape : confirmation du cas et entretien

1) confirmation du cas de tuberculose :

L’alerte peut être donnée par diverses sources : déclaration obligatoire, coup de téléphone,
visites dans les services, résultats de laboratoire,…

La confirmation du cas (entre autre par la collecte des arguments du diagnostic) se fera
auprès du médecin ayant mis en route le traitement, et/ou auprès du médecin responsable
provincial, du laboratoire, de la DASS-NC.

28  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


2) entretien avec le malade ou ses parents s'il s'agit d'un enfant :
(cf. FICHE 8 p 53)

 L’entretien avec le cas index est à réaliser le plus tôt possible après l’alerte. Il s’agit de
réaliser un acte de santé publique, centré sur deux objectifs :

1. Le traitement

On passe en revue tous les obstacles à l’observance qui


pourront survenir en fonction du mode de vie du malade,
de ses croyances et représentations, de sa couverture
sociale et on passe en revue l’organisation du suivi
pendant le traitement (cf. module traitement).

2. L’enquête

L’entretien est à effectuer avec le plus grand soin : de la


qualité de l'entretien dépend pour une grande partie la
qualité de l'enquête. Le premier objectif sera d'obtenir la
collaboration du patient dans la conduite de l'enquête :
dans l'enquête idéale, le malade lui-même incitera sa
famille à se présenter pour un dépistage. Pour l'aider, on
pourra lister avec lui quelles personnes seraient à examiner
en priorité et lui remettre des documents comportant par
exemple :

• un dépliant décrivant le lieu où elles peuvent se présenter,


• une brochure sur la maladie tuberculeuse,
• ou tout autre document qu'on jugera utile.

Chaque fois que cela est possible, il est préférable de se rendre au domicile pour prendre
contact et discuter avec l'intéressé et son entourage.

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  29


 La conduite de l’entretien :

1. Ecoute du patient

• permettre l'expression du ressenti du


patient à l'annonce du diagnostic de
tuberculose
• le laisser exprimer ses émotions et ses
connaissances
• évaluer la représentation qu’il a de la
maladie et ses croyances thérapeutiques
• lui permettre de poser les questions qui le
préoccupent.

2. Informations données et comprises

• la maladie tuberculeuse (signes)


• la nécessité d'une bonne observance du traitement
pour obtenir la guérison
• la gravité et la contagiosité éventuelle de la
maladie, notamment pour les enfants et les
personnes fragiles
• la signification du mot : "enquête"
• l'importance de l'enquête :
- pour trouver, soigner et guérir les personnes
malades le plus tôt possible
- pour éviter la contamination d'autres personnes
proches.
• le déroulement de l'enquête : organisation des
rencontres avec l’entourage, nombre et nature des
examens pratiqués, lieux où ils seront pratiqués,
gratuité,...

30  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


3) les trois outils de l’enquête : à utiliser dans l’ordre présenté ci-dessous :
(cf. FICHES 4, 5 et 6 pp 48, 50 et 51)

1. Définir la période de recherche

C’est la période pendant laquelle on va


chercher qui a été en contact avec le
cas index. Il existe une période de
recherche du contaminateur (PRC) et
une période de recherche des infectés
(PRI).
 FICHE 4 p 49

2. Lister les contacts

Il s’agit de lister avec le cas index toutes les personnes


qui ont été en contact avec lui pendant la période de
recherche, dans 3 domaines : famille/lieu de vie, travail
ou école (selon l’âge), amis/loisirs. Il s’agit d’un
entretien minutieux et précis à renouveler à chaque
rencontre avec le cas index et à valider avec les
différentes personnes rencontrées pour le dépistage.  fiche 5

 FICHE 5 p 50

3. Classer les contacts

A partir de la liste des contacts, définir si chacun est


un contact étroit (CE), régulier (CR) ou occasionnel
(CO) ; seuls seront vus les CE. S’il y a un fort taux
de dépistés positifs parmi les CE, on pourra décider
de voir les CR également.

 FICHE 6 p 51

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  31


Deuxième étape : staff de début d’enquête

Un fois tous ces renseignements obtenus, l’équipe se réunit pour discuter de la situation et
décider de la conduite à tenir.

1. Acteurs
L'interviewer du cas index (un infirmier le
plus souvent), un médecin, l'assistante
sociale du secteur si possible, toute personne
susceptible d'apporter des renseignements
sur l’entourage (médecin traitant, médecin
scolaire...).

2. Décisions et plan d'enquête


On décide du type d’enquête à réaliser (type 1 ou type 2
p 27), du degré d’urgence et de la faisabilité des actions
à mener.
Puis on rédige le plan d’enquête, document qui indique
les personnes à voir absolument, les lieux d'enquête, les
acteurs.
Le plan d’enquête rédigé est envoyé à la DASS - NC pour
informer le fichier territorial des décisions prises. Elle
permet de signifier le démarrage de l'enquête, et de
préciser quelles sont les Provinces concernées.
Une fois l’enquête commencée, des staffs intermédiaires
seront organisés, réunissant les acteurs du dépistage pour
faire le point sur l’avancée et les résultats de l’enquête.

3. Coordination
S'il y a lieu, des contacts
sont pris dans d'autres
circonscriptions médicales
(CM) ou avec les médecins
concernés.

32  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


Troisième étape : le dépistage

L'action de santé publique à ce stade, a deux objectifs : dépister et informer.

1. Le dépistage des sujets contacts

Une consultation :
Chaque personne à dépister doit bénéficier d’un entretien à la recherche de signes
fonctionnels de tuberculose (toux, douleurs thoraciques, dyspnée, hémoptysies,
sueurs nocturnes, asthénie, amaigrissement) et d’un examen clinique.
Au moindre doute, si la personne tousse et crache, on prescrira des recherches de
BK dans les crachats.
La radio pulmonaire : il s’agit d’un cliché de face et d’un cliché de profil
L’IDR : elle sera faite selon les recommandations des différents types d’enquêtes,
en s'assurant de la qualité technique de l'injection et de la lecture (voir interprétation
p 13).
Elle pourra en outre être utilisée comme un outil diagnostic dans certain cas.

2. L’information
Chaque fois qu’un contact est dépisté, il doit bénéficier
d’une information personnalisée sur la tuberculose afin de savoir évoquer une
tuberculose et de consulter rapidement ou de faire en sorte que les personnes
suspectes dans son entourage consultent précocement pour bénéficier d’un
traitement. Cela est d’autant plus important s’il y a déjà eu dans l’entourage des cas
de tuberculose. Une information est personnalisée lorsqu’elle tient compte des
représentations et des connaissances du malade sur la maladie.
Il faudra informer sur :
• les signes fonctionnels et cliniques de la tuberculose,
• son mode de transmission,
• l’intérêt des traitements de la tuberculose, de la durée et de l’observance,
• la guérison de la maladie si le traitement est bien observé.
On lui remettra en outre une brochure sur la maladie, et on indiquera qui
contacter en cas de symptôme et tout autre document qu'on jugera utile.
 Il est capital d’informer les personnes dans l’entourage d’un cas de tuberculose
en préservant au mieux la confidentialité. Pour cela, toujours demander l’accord du
cas index et préférer la rencontre de l’entourage à leur domicile.
 Ne pas hésiter à renouveler les rencontres afin que chacun puisse bénéficier d’une
information.
 Aller à la rencontre des personnes est essentiel afin qu’elles identifient les
soignants ressources en cas d’apparition des signes (où et qui consulter rapidement)
(cf. FICHE 9).

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  33


3. Les différents types d’enquêtes (type 1 et type 2)

Le choix de l’enquête se fait à partir des caractéristiques de la maladie du cas index


et de son degré de contagiosité basé principalement sur la bactériologie
pulmonaire.

TYPE 1
Cas index contagieux  recherche d’infectés :

Période pour la recherche des contacts : trois mois avant le début des signes
cliniques ou, à défaut, trois mois avant la mise sous traitement.

Type de contact : la sélection des contacts se fait à l’aide d’une grille de calcul qui
définit des contacts prioritaires qui répondent à la fois à des notions :
• de proximité entre le contact et le cas index
• des caractères environnementaux
• de durée et répétition d’exposition
• du terrain du contact
En cas de contact en avion se reporter aux recommandations de l’OMS.

Grille de calcul des contacts :

1 point 0 point
Durée ≥ 2 heures < 2 heures
Répétition ≥ 2 / sem. < 2 / sem.
Proximité ≤ 1 mètre > 1 mètre
Environnement lieu confiné* lieu ouvert ou aéré
Terrain fragile oui non
*y compris les moyens de transports

• Contact prioritaire : ≥ 3 points.


• Contact régulier et/ou occasionnel : ≤ 2 points.

34  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


Cible de classement des contacts :

ENVIRONNEMENT
FAMILIAL
LIEU DE VIE

cas
index
AMIS TRAVAIL
LOISIRS ECOLE

Stratégie d’extension de l’enquête : elle doit s’envisager si dans les contacts


prioritaires/étroits, on trouve plus de 1% de TB maladie et/ou plus de 10% à 30%
d’infections latentes (ITL).

Outils diagnostiques :

 IDR
augmentation de plus
de 10 mm depuis la
dernière réalisée
 en faveur d’une PITL
≥ 15 mm
phlycténulaire

< 10 mm  pas en faveur d’une PITL

interprétation difficile ;
l’utilisation des TLIG
entre 10 et 14 mm  (Quantiferon ), si disponibles,
peut être envisagée

 RX : poumons face et éventuellement profil ; double lecture souhaitable.

 Clinique : présence ou absence de signes.

 Biologie : recherche BK crachats essentielle.

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  35


Outils pour l’élaboration du plan d’investigation :

- La période de recherche (cf. FICHE 4 p 49)


- Le listing des sujets contacts (cf. FICHE 5 p 50).

Dans un premier temps seuls les contacts étroits sont à investiguer, l’extension
de l’enquête est une décision de santé publique prise selon le contexte et les
résultats de cette première phase.
début traitement dépistage
1,5 4,5
mois

période M0 période M3 fin d’enquête

Stratégie à M0
Mise en route des traitements préventifs.
Pas de tubages systématiques, quelque soit l’âge.
 Contact < 16 ans : examen clinique, radio, et IDR systématiques.
 Contact ≥ 16 ans : examen clinique et radio systématiques. Selon la clinique et la
radio, l’IDR est à envisager si la personne contact ≥ 16 ans est diabétique,
insuffisante rénale, dialysée, sous corticothérapie au long cours (>15mg/j) ou
usager de drogue par voie intraveineuse.

Stratégie à M3
Mêmes examens qu’à M0.
Si l’enquête démarre à M3, pas de visite ultérieure.

Le classement dans la période du dépistage (M0, M3) est calculé grâce à la date du
début de traitement et à la date du dépistage.

Stratégie à M6
Clôture de l’enquête et classification en complète ou incomplète.
Mise en place des suivis individuels des contacts traités et des contacts suspects
non traités.

Si des personnes dépistées sont potentiellement contagieuses, elles sont


considérées comme de nouveaux cas index et sont le point de départ d'une
nouvelle enquête.

Sujets ≥ 16 ans, considérés plus à risque de passage à la maladie pouvant


notamment justifier la mise en route d’un traitement préventif ou de primo-
infection latente :
• diabétique
• insuffisant rénal
• dialysé
• sous corticothérapie au long cours (>15mg/j)
• usager de drogue par voie intraveineuse.

36  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


TYPE 2
Cas index non contagieux  recherche de symptomatiques (contaminateurs) :

Evaluation du cas index : évaluation du contexte social, de la présence de jeunes


enfants parmi les contacts étroits, ou de manœuvres médicales à risques.

Type de contact : utilisation de la grille de calcul qui définit les contacts étroits qui
répondent à la fois à des notions :

• de proximité entre le contact et le cas index


• des caractères environnementaux
• de durée et répétition d’exposition
• du terrain du contact

Contact étroit : ≥ 3 points.


Contact régulier et/ou occasionnel : ≤ 2 points.

Outils diagnostiques :
• Interrogatoire standardisé du cas index et des contacts étroits à la recherche de
signes cliniques dans l’entourage (cf. FICHE 8).
• IDR chez les < 16 ans, contacts étroits d’un cas index < 16 ans, si pas de
contaminateur retrouvé.

Cette recherche de contaminateur sera effectuée d'autant plus soigneusement que la


notion d'infection est récente (cas index jeune).

L’entretien doit être attentif et précis, afin de dépister les personnes


symptomatiques et les anciens tuberculeux.

Si des signes cliniques chez un contact sont évoqués lors de l’interrogatoire, ce


contact bénéficiera :
• d’un examen clinique
• de recherche de BK dans les crachats
• d’une radiographie des poumons.

Stratégie M0
L’interrogatoire et les explorations éventuelles se font au démarrage de l’enquête.
Pas de visite ultérieure prévue. Stratégie de communication.

Stratégie M3
Clôture et classification de l’enquête.
Mise en place des suivis individuels.

L'information des personnes de l’entourage doit être privilégiée afin de


développer les dépistages spontanés et précoces des personnes.

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  37


VIII. 4. Mode d'emploi des enquêtes : les étapes à suivre

Description des étapes Fiches de


Délai optimum
à partir de l’alerte référence

1 - investigation initiale :
 confirmation du cas TUB 03
 et renseignements médicaux et TUB 01
sociaux, pour déterminer : (DOT)
 le type d’enquête FICHE 1, 2, 3
 la période de recherche FICHE 4
48 h
 visite de santé publique au patient
(traitement, dépistage) : FICHE 8
 évaluer l’observance
 demander une aide au dépistage
 lister les contacts FICHE 5
 classer les contacts FICHE 6

2 - réunion de décision (en staff) :


 déterminer le type d’enquête
FICHES 1, 2, 3
dans la semaine  déterminer le degré d’urgence
 indications de traitement préventif, FICHE 7
définir la faisabilité

3 - enquête :
J7  VAD à l’entourage
FICHE 9
 organisation du dépistage

4 - fin d’enquête :
M3  synthèse de l’enquête
 évaluation

5- rendu des résultats :


M6
 DASS / CMS, médecins

6 - archivage :
M9
 fichier provincial

38  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


VIII.5. Tests de libération d’interféron gamma (TLIG) ou Quantiferon® - mise à jour 2010

Performance des tests dans le cadre des enquêtes :

• Pour le diagnostic de l’infection tuberculeuse latente (ITL), les TLIG sont au moins aussi
sensibles que L’IDR.
• Les TLIG sont plus spécifiques que l’IDR pour le diagnostic de l’ITL ou de la TB
maladie surtout en zone de forte couverture BCG.
• La lecture est moins subjective que celle de l’IDR.
• Dans l’état actuel des connaissances, les TLIG ne sont pas prédictifs d’une évolution vers
la maladie.
• Les performances ne sont pas encore totalement évaluées dans certains groupes de
population (enfants en bas âge, immunodéprimés, certaines ethnies).

Recommandations :

Malgré l’intérêt de ces tests en zone de faible incidence de la TB et où le BCG est


obligatoire, les restrictions opérationnelles et l’état actuel des connaissances n’incitent pas à
recommander l’utilisation des TLIG dans le cadre des programmes de santé publique en
dehors d’études scientifiques.

Dans le cadre d’indications individuelles, l’utilisation des TLIG est possible dans les
indications suivantes :

• Aide au diagnostic d’exclusion des TB maladies dans les cas difficiles, notamment TB
extra-pulmonaires.
• Aide au diagnostic des ITL chez les adultes (≥ 16 ans) dans le cadre des enquêtes autour
d’un cas, et chez les < 16 ans en cas d’IDR indéterminée.
• Pour exclure une ITL avant mise sous traitement anti TNF Alpha.

Ces positions seront réévaluées annuellement en fonction de l’évolution des tests et des
connaissances.

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  39


VIII.6. Evaluation des enquêtes

Variables à collecter pour le suivi et évaluation des activités d’enquêtes :

Type 1 Type 2
Nb de cas déclarés
Nb d’enquêtes initiées
Nb d’enquêtes clôturées
Nb d’enquêtes clôturées et complètes (tous contacts vus)
Nb d’enquêtes clôturées et incomplètes
Nb de contacts identifiés (nombre total)
Nb de contacts identifiés âgés de 0 à 5 ans
Nb de contacts identifiés âgés de 6 à 15 ans
Nb de contacts identifiés ≥ 16 ans
Nb de contacts investigués (nombre total)
Nb de contacts investigués âgés de 0 à 5 ans
Nb de contacts investigués âgés de 6 à 15 ans
Nb de contacts investigués ≥ 16 ans
Nb de cas tuberculose maladie identifiés
Nb d’ITL détectées
Nb de réunions collectives (≥ 2 personnes)
Nb de traitements d’ITL initiés

40  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


FICHES
TECHNIQUES

FICHE 1 Enquête de type 1 : action autour d’un cas de tuberculose


potentiellement contagieux, quel que soit son âge……..………………...…. 43

FICHE 2 Enquête de type 2 : action autour d’un cas de tuberculose


potentiellement non contagieux………………………………………...…… 46

FICHE 3 Action dans tous les types d'enquêtes……………………………………….. 48

FICHE 4 Période de recherche (PR)…………………………………………........…... 49

FICHE 5 Lister les sujets contacts………………………………………………...…... 50

FICHE 6 Classer les sujets contacts : étroits, réguliers ou occasionnels…………...…. 51

FICHE 7 Traitement préventif…………………………………………………...……. 52

FICHE 8 Guide d’entretien du cas index……………………………………...………. 53

FICHE 9 Guide pratique de la visite à domicile (VAD)………………...…….………. 59

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  41


42  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.
FICHE 1

Enquête de type 1
Action autour d’un cas de tuberculose potentiellement contagieux,
quelque soit son âge

Action Recherche d’infectés


Type Dépistage + information
Nombre de tours de dépistage 2 tours (à M0 et à M3)

Contacts Types Contacts étroits


à voir* Age <16 ans 16ans
Ex. clinique oui oui
Examens RP oui oui
de 1ère
intention IDR oui non**
BK Si crache, BK crachat d’emblée

 traiter le cas index


 lister les contacts étroits :
- présentant des signes cliniques
- immunodéprimés
- entre 5 et 16 ans pour diagnostic et
Priorités autour d’un ED+
traitement des PITL
- au delà de 16 ans pour le diagnostic
et traitement des PITL des sujets à
risques de passage maladie. ***
 traiter les cas étroits de moins de 5 ans

* Ce sont les contacts étroits rencontrés au cours de la période de recherche, définie au


préalable.
** IDR chez les sujets à risque de passage maladie.
*** Voir définition des sujets à risque, p 36.

URGENT et PRIORITAIRE
Les enfants de 0 à 5 ans, contacts étroits des ED+
Sont à voir dans le premier mois du diagnostic du cas index
 si IDR- et aucun signe : traitement préventif de 3 mois (chimio)
 si IDR+ et aucun signe : traitement PITL 3 mois
 si IDR+ et signes : traitement PITP 6 mois

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  43


FICHE 1 – suite

Enquête autour d’un cas index ED+


voir d’abord les contacts étroits

 Première situation : si le contact étroit à dépister est un adulte ( 16 ans)

Initialement (M0) :
Examen clinique + Radio pulmonaire


Signes cliniques et/ou radiologiques en faveur d’une tuberculose

 
oui non

Surveillance à 3 mois (M3) :
Examen clinique
+ Radio pulmonaire

Signes cliniques et/ou radiologiques


en faveur d’une tuberculose
oui 

non

Avis Si tous les contacts étroits ont été vus


spécialisé et dépistés négatifs, alors
STOP ENQUETE
ont été vus et dépistés négatifs

Discuter l’extension
de l’enquête
aux contacts réguliers

44  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


FICHE 1 – suite

 Deuxième situation : si le contact étroit à dépister est un enfant (< 16 ans)

Initialement (M0) : Examen clinique + Radio pulmonaire + IDR


  
IDR en faveur d’une PIT IDR normale IDR négative
(>15mm) (5IDR15mm) (<5mm)
     
Ex. clinique Ex. clinique Ex. clinique Ex. clinique Ex. clinique Ex. clinique
et/ou RP en et RP pas en et/ou RP en et RP pas en et/ou RP en et RP pas en
faveur TB faveur TB faveur TB faveur TB faveur TB faveur TB
     
PIT patente PIT latente Doute RAS Doute RAS
     

Avis Avis Avis Si 5 ans : trt Avis Si 5 ans :


spécialisé spécialisé spécialisé préventif de 3 spécialisé trt préventif
mois de 3 mois
Si > 5 ans : Si >5 ans :
surveillance surveillance

Surveillance à 3 mois (M3) : Examen clinique + Radio pulmonaire + IDR


   
IDR IDR IDR
en faveur d’une PIT normale ou négative négative IDR5mm (virage)
      
Ex. Ex. Ex. Ex. clinique Ex. Ex. Ex.
clinique clinique clinique et RP pas en clinique clinique clinique
et/ou RP et RP pas et/ou RP en faveur et RP pas et/ou RP en et RP pas
en faveur en faveur faveur en faveur faveur en faveur
      
PIT patente PIT latente Doute RAS RAS PIT patente PIT latente
      
Avis spécialisé Avis spécialisé
Stop surveillance
pour bilan et traitement pour bilan et traitement

En dehors de tout signe clinique, de 0 à 5 ans un avis spécialisé est à demander seulement si
l’interprétation de l’IDR est en faveur d’un virage tuberculinique ou devant une radio
anormale.

Seuls les nourrissons < 3 mois seront hospitalisés.

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  45


FICHE 2

Enquête de type 2
Action autour d’un cas potentiellement non contagieux

Action Recherche de contaminateur/infectés collatéraux

Type Dépistage + information

Nombre de tours de
1 tour (à M0)
dépistage

Types Contacts étroits


Contacts
à voir*
Age tous

Examen
oui
clinique

Examens RP oui
de 1ère
intention IDR non**

BK Si crache, BK crachat d’emblée

- Dépister d’abord les symptomatiques : chercher le BK chez


Priorités dans cette les tousseurs (crachats ++)
situation - Traiter les PITL des < 16 ans parmi les contacts étroits si pas
de contaminateur trouvé

* Ce sont les contacts étroits rencontrés au cours de la période de recherche, définie au


préalable.
** Sauf chez les < 16 ans si pas de contaminateur retrouvé.

46  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


FICHE 2 – suite
Recherche de contaminateur si l’âge du cas index est de moins de 16 ans

Interrogatoire du cas index et/ou de ses contacts étroits


 
Orientation vers un contaminateur Aucune orientation

Recherche de BK crachats + Examen
clinique + Radio pulmonaire

Contaminateur trouvé Contaminateur non retrouvé


 
Nouveau plan d’enquête Examen clinique + Radio pulmonaire des contacts
autour du contaminateur étroits et plus particulièrement des  16 ans

Contaminateur non trouvé


STOP
ENQU
 La recherche du contaminateur remonte dans le temps jusqu'à ETE la dernière IDR dite
"normale". Sinon il faut rechercher le contaminateur dans une période d'un an avant le
début du traitement : c’est la période de recherche (PR) (cf. FICHE 4 p 49).

 La population concernée à dépister systématiquement est :


- tous les adultes (≥ 16 ans) contacts étroits du cas index pendant la période de recherche
(PR)
- les personnes présentant des symptômes de tuberculose (toux, crachats, douleurs
thoraciques, dyspnée, hémoptysies, sueurs nocturnes, asthénie, anorexie,
amaigrissement)
- les personnes ayant des antécédents de tuberculose pour lesquels un contrôle est indiqué,
à la recherche d’une récidive ou d’une rechute.

 La recherche du contaminateur est souvent peu rentable, aussi il est indispensable de faire
une recherche minutieuse des personnes "suspectes de tuberculose" présentant des
signes plutôt qu’un dépistage élargi des contacts et cela quelque soit l’âge du cas index.
En effet, un contaminateur présente habituellement des signes cliniques de
tuberculose pulmonaire. Il tousse et crache, il est maigre et fatigué.

 Les questions suivantes peuvent être utiles durant les entretiens (cf. FICHES 8 et 9) :
- Dans la famille, quelqu'un a-t-il déjà été soigné pour les poumons ? Quand ? Où ?
- Dans la famille, quelqu'un présente-t-il des signes de tuberculose (les énumérer) ?

 Si le contaminateur ne se trouve pas dans les contacts étroits, la probabilité de le trouver


dans les contacts réguliers ou occasionnels est faible et dépendra essentiellement de la
qualité de la collaboration de la famille. Les entretiens avec les contacts étroits devront
être patients, confiants et réitérés autant de fois que nécessaire.
Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  47
FICHE 3

Dans tous les types d’enquêtes

Recherche de personnes symptomatiques évoquant une tuberculose


Consultation et radiographie des poumons urgentes


Recherche de BK si crache

Recherche des personnes ayant des ATCD de tuberculose

Consultation et radiographie des poumons à la recherche d’une récidive


ou d’une rechute

Information sur la tuberculose de chaque contact

Informer sur :

 les signes cliniques et le mode de transmission de la tuberculose


 l’intérêt des traitements de la tuberculose et
 la nécessité de consulter si les signes évoquent une possible tuberculose

48  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


FICHE 4

1er outil
Période de recherche (PR)

Si le cas
Infecté Malade
index est :
 
PIT latente Maladie ou PIT patente

 Si IDR disponible : PRC entre


- dernière IDR normale ou
négative
Période de PRC = période entre
- et début du traitement.
recherche de - la dernière IDR
La période est limitée à un an.
contaminateur - et le début du traitement.
"PRC" La période est limitée à un an.
 Si pas d’IDR disponible :
PRC = un an avant début
traitement.

Si cas index ED+ :


PRI = période entre
Période de
- 3 mois avant le début des
recherche
Pas de recherche. symptômes (3 mois avant le
d’infectés
début du traitement si pas de
"PRI"
symptôme)
- et début du traitement.

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  49


FICHE 5

2ème outil
Lister les sujets contacts
La recherche s’effectue dans les 3 domaines "F", "A" et "T" indiqués ci-dessous. Elle est à
réaliser avec le cas index, puis à vérifier avec l’entourage. Il est utile de montrer ce
document pendant l’entretien pour expliquer ce que l’on cherche.

ENVIRONNEMENT
FAMILIAL
LIEU DE VIE

F
cas
AMIS A index T TRAVAIL
LOISIRS ECOLE

Pour le secteur "famille, lieu de vie", l’arbre généalogique est l'outil le plus adapté.
Il permet de "visualiser" les contacts et de comprendre rapidement en présence d'une
personne que l'on consulte ses liens avec le malade.

cas
index

50  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


FICHE 6

3ème outil
Classer les sujets contacts en contacts étroits (CE),
réguliers (CR) ou occasionnels (CO)
Les définitions sont bien sûr à adapter par l’équipe à chaque milieu de vie : urbain, semi-
urbain, rural.

ENVIRONNEMENT
FAMILIAL
LIEU DE VIE

cas
index
AMIS TRAVAIL
LOISIRS ECOLE

1 point 0 point Terrain fragile :

Durée  2 heures< 2 heures • Enfant < 5 ans


Répétition  2 / sem. < 2 / sem. • Sujet > 65 ans
Proximité  1 mètre > 1 mètre • Personne atteinte de : diabète, insuffisance
lieu ouvert rénale chronique, cancer, immuno
Environnement lieu confiné*
ou aéré dépression héréditaire ou acquise, …
• Personne sous corticothérapie au long cours
Terrain fragile oui non
* y compris les moyens de transport.

• Contact étroit : ≥ 3 points.


• Contact régulier et/ou occasionnel : ≤ 2 points.

 Un partenaire sexuel ou un flirt est toujours un contact "étroit".


 Si l’enquête est de grande envergure, on commence par les contacts "étroits" à 5 points,
puis les "étroits" à 4 points et enfin les "étroits" à 3 points.

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  51


FICHE 7

Traitement préventif
dit aussi "traitement de sujet contact"
Objectif :
Empêcher l’infection tuberculeuse d’un sujet exposé dit "à risque" lorsqu’il est au contact
étroit d’un ED+.

Concernés :
Enfants  5 ans avec contacts étroits d’un ED+ et vus dans le 1er mois après le début de
traitement du patient ED+, immunodéprimés.

Initialement (M0)
Age âge 0 – 3 mois âge ≥3 mois
négative ou positive
IDR négative ou positive stable**
stable*
Examen clinique N N
Radio pulmonaire N N
Hospit. pédiatrie, 3 HR, 3 HR, contrôle à 3 mois sans
Conduite à tenir
contrôle à 3 mois hospitalisation systématique

Evolution à 3 mois
Age 0 - 5 ans
l’IDR reste stable : l’IDR évolue :
négative  négative négative  positive (virage)
IDR ou ou
positive  positive positive  très positive
avec  de moins de 10 mm avec  de 10 mm ou plus
Examen clinique N N
Radio pulmonaire N N
 
PITL
pas d’infection

Conduite à tenir 
s’assurer que la bithérapie (H+R) a
stop traitement
été administrée pendant 3 mois

* : positive "stable" : augmentation de moins de 10 mm entre les 2 dernières IDR


** chez les sujets de plus de 16 ans l’évolution du statut IDR peut ne pas être retrouvée.

3 HR : trois mois de bithérapie (Isoniazide + Rifampicine)

Si la radio pulmonaire présente des signes évocateurs de TB à 3 mois de chimio-


prophylaxie  avis spécialisé ; écarter un BK résistant chez le cas index.

52  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


FICHE 8

Guide d’entretien du cas index

Objectif : obtenir la confiance et la collaboration du patient pour

 l’aider à bien prendre son traitement


 en faire un partenaire actif dans la recherche de sujets atteints dans l’entourage

I - Conditions préalables à l’entretien : mise en confiance et écoute

A – Organisation

 Préparer sa visite ; avant de partir, les objectifs doivent être clairs ;


 Si le patient n’est pas hospitalisé, prévenir de sa visite et convenir d’un rendez-vous ;
 Etre ponctuel ;
 S’assurer de ne pas être dérangé (choisir un endroit calme, arrêter le mobilis...)

B – Communication

 Principes fondamentaux :
 pas de jugement de valeur, respect de la personne, de ses valeurs, de ses croyances
 informations justes, simples et claires.

 Technique de communication :
 être disponible, à l’écoute, prendre son temps
 être ouvert et poser des questions ouvertes
 évaluer rapidement la capacité de compréhension de la personne (langue, écriture,
psychologie...)
 adapter le vocabulaire à la personne qui est devant nous
 la laisser s’exprimer, savoir attendre
 faire reformuler les infos pour voir ce qui a été compris
 se mettre au même niveau et regarder la personne

Remarque : Si l’entretien se fait en milieu hospitalier auprès d’un cas index bacillifère :
mettre un masque au patient ou en porter un.

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  53


II - Objectifs successifs et exemples de questions pour l’entretien avec le cas index :

PRESENTATION

Objectifs successifs Précisions et exemples de questions

 se présenter et - bonjour, je suis...


expliquer la raison de cette - savez-vous pourquoi je viens vous voir ?
visite de santé publique ; - expliquez votre démarche, qui est de parler de la
présenter la structure où tuberculose, du traitement, du suivi nécessaire, et
l’on travaille (lui remettre de la recherche dans l’entourage des contacts à
une brochure) dépister.
- avez-vous compris notre rôle et le pourquoi de
cette enquête ?
 expliquer que l’entretien
est confidentiel et que l’on
- votre entourage est-il au courant de votre
est soumis au secret
maladie ? pensez-vous pouvoir lui en parler ?
professionnel ; tenter
cela va-t-il poser un problème si nous leur en
d’obtenir l’accord du
parlons ?
patient pour en parler à
l’entourage

 faire du cas index un - demander au patient s’il veut informer les


partenaire relais dans contacts étroits lui-même ou s’il nous autorise à
l’enquête pour la rencontre le faire.
avec l’entourage

54  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


MALADIE

Objectifs successifs Précisions et exemples de questions

 écouter le malade et - qu’avez-vous ressenti lorsqu’on vous a dit que


faire exprimer son ressenti vous aviez la tuberculose ?
sur le diagnostic et la - est-ce que cette maladie vous fait peur ? qu’est-ce
maladie qui vous fait peur surtout ?

- y a-t-il eu des cas de tuberculose dans votre


 rechercher les entourage ? qui ? quand ?
antécédents personnels et - s’il y a eu des cas de tuberculose dans votre
familiaux de la maladie entourage, comment cela s’est-il passé pour eux ?

- avez-vous déjà entendu parler de la tuberculose ?


 informer le patient sur que pensez-vous qu’est cette maladie ? savez-
la maladie (remettre la vous comment la maladie se transmet ? pensez-
brochure sur la tuberculose) vous qu’on puisse en guérir ?

 évaluer la période de - quand avez-vous ressenti les premiers signes ?


recherche pour la - quand le traitement a t-il commencé ?
contamination et la
recherche d’infectés s’il y a
lieu

CAS INDEX

Objectifs successifs Précisions et exemples de questions

 identité du patient - nom, prénom, date de naissance, sexe.


(pour pouvoir le suivre,
prendre contact avec lui, - adresse (prendre précisément l’adresse géogra-
pouvoir le retrouver en cas phique : BP, rue, quartier, tribu…) ; depuis
de "perdu de vue") combien de temps vivez-vous à cet endroit-là ?

- travail et lieu de travail (ou école).

- numéro de téléphone (domicile et travail).

- identité et moyen de contact d’une personne à


contacter en cas de besoin (dans chaque Province,
s’il est susceptible de se déplacer).

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  55


ORGANISATION DU TRAITEMENT ET DU SUIVI

Objectifs successifs Précisions et exemples de questions

 conditions et - état psychique, mémoire


habitudes de vie, - alcool, cannabis, tabac
autres antécédents - grossesse en cours ?
- autres traitements
- autres maladies, allergies
- croyances et attitude vis-à-vis des maladies et des
traitements ; que fait habituellement le patient en cas
de problème de santé ?
- maîtrise du français (parlé, lu, écrit)

 prise du traitement - connaissance : des médicaments à prendre et de la


et organisation du façon de les prendre (insister sur la prise à jeun, tous
suivi : les jours et pendant la durée du traitement)
- le retour au domicile : comment cela va-t-il se
- responsabiliser et passer ?
impliquer le patient dans  comment intégrer le traitement dans la vie

sa prise en charge quotidienne de la personne (horaires) ?


- expliquer que s’il  comment ne pas oublier le traitement ?

consulte un autre  pensez-vous que ce sera difficile de suivre votre

médecin, il est traitement 6 mois ?


important de parler de  quelle va être l’attitude de l’entourage (soutien ou

son traitement l’inverse)


antituberculeux  comment le patient va-t-il se procurer les

médicaments
- éloignement des structures de soins
- moyen de locomotion
- déplacements prévus
- quel est le médecin/l’infirmière qui va vous suivre ?

 expliquer l’intérêt - connaissez-vous vos prochains rendez-vous ? (avec


d’un suivi (évolution, le médecin traitant ? le spécialiste ?
bilan, effets l’ophtalmologiste ? la radio, le laboratoire pour le
secondaires) bilan ? …)
- expliquer les effets secondaires possibles et les
interactions avec d’autres traitements
- que faire en cas d’effet secondaire

 préciser que la - quelle couverture sociale ? date de fin de validité ?


tuberculose est une - le 100 % est il demandé ? obtenu ? quelle validité ?
maladie prise en charge
à 100%

56  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


LISTING DES CONTACTS

Objectifs successifs Précisions et exemples de questions

 poser les questions secteur famille - lieu de vie :


essentielles pour lister - le cas index a-t-il habité ailleurs qu’à son domicile
les contacts étroits actuel pendant la période de recherche ? dans ce cas,
pendant la période de qui y avait-il d’autre à ce domicile et qui d’autre y a
recherche résidé pendant la période de recherche ?
- qui habite au domicile actuel, depuis combien de
 dans le secteur temps ? (faire la liste, prendre les noms, âge, lien de
"famille", établir parenté, date de naissance...) ; d’autres personnes
l’arbre généalogique sont-elles venues à ce domicile pendant la période de
recherche ? faire la liste.
 définir les
priorités : par exemple, secteur travail - école :
voir les enfants de - travail : personnes travaillant dans le même lieu
moins de 5 ans d’abord fermé pendant la période de recherche ; trajets
autour d’un bacillifère et partagés dans un même véhicule fermé
prévoir un traitement - ou école : lieux, classes et instituteurs pendant la
préventif, ou dépister les période de recherche ; déjeuner à la cantine ? nom
symptomatiques des cantinières ?
rapidement
secteur amis - loisirs :
- liste du (ou des) partenaires pendant la période de
recherche
- liste des loisirs (bars, sports, clubs, église, nakamal
ou autres...); avec qui partagez-vous les loisirs ?
combien de temps y passez-vous ? y rencontrez-vous
régulièrement les mêmes personnes ?
- amis les plus proches pendant la période de
recherche
- voyages effectués pendant la période de recherche

- dans votre entourage, avez-vous remarqué quelqu’un


de malade ? (signes de TBC...)

- pour les étrangers :


 quel est votre pays d’origine ?

 depuis quand êtes vous sur le territoire ?

 êtes-vous retourné récemment dans votre pays ? si

oui, quand, où exactement ? combien de temps y


êtes-vous resté ?

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  57


AUTRES

Objectifs successifs Précisions et exemples de questions

 conclusion
- avez-vous des questions ?
 remercier le patient - si quelque chose d’autre vous revient en mémoire,
de sa coopération et de sa pouvez-vous me rappeler ?
compréhension - en cas de besoin puis-je revenir vous voir ?
- n’hésitez pas à me contacter en cas de problème
 l’assurer de notre avec votre traitement ou pour une autre difficulté
disponibilité (laisser ses
coordonnées)

58  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


FICHE 9

Guide pratique de la visite à domicile (VAD)

La Visite à domicile (VAD) est un temps important de l’enquête de tuberculose dans


l’entourage du cas index :

 c’est en effet le moment d’apporter à l’entourage des informations concernant la maladie et


de préciser qui on cherche à voir pour le dépistage ;
 c’est aussi l’occasion de rechercher par l’interrogatoire (ou l’observation) les personnes
symptomatiques pouvant être suspectes de tuberculose ;
 enfin, c’est là où l’on va se rendre compte des conditions de vie (économiques, sociales),
des liens et influences entre les membres de la famille, de l’éventuelle présence de proches
que l’on ne nous avait pas décrits initialement, des représentations de la maladie par
l’entourage pouvant influencer le dépistage et le traitement, etc.

La VAD peut également permettre de rencontrer un éventuel cas index "perdu de vue", pour
une reprise de traitement.

I - Conditions préalables à l’entretien (mise en confiance et écoute)

A - Organisation
 se poser des questions utiles - avoir préparé la visite et avoir présents à l’esprit les
objectifs de cette visite
 prévenir de sa visite et convenir d’un rendez-vous
 être ponctuel
 s’assurer de ne pas être dérangé (choisir un endroit calme, arrêter le mobilis...)

B – Communication
 Principes fondamentaux :
 pas de jugement de valeur
 respect de la personne, de ses valeurs, de ses croyances
 Technique de communication :
 être disponible, à l’écoute, prendre son temps
 être ouvert et poser des questions ouvertes
 évaluer rapidement la capacité de compréhension de la personne (langue, écriture,
psychologie...)
 adapter le vocabulaire à la personne qui est devant nous
 la laisser s’exprimer, savoir attendre
 faire reformuler les infos pour voir ce qui a été compris
 se mettre au même niveau et regarder la personne

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  59


II - La préparation de la VAD

 avoir un plan et une adresse précise pour accéder aux différentes adresses
 avoir la liste des contacts à voir et l’arbre généalogique
 emporter des pots pour recherche de BK dans les crachats avec des bons pour l’analyse et
les radiologies du thorax.
 avoir un téléphone portable (qui servira à prendre des rendez-vous ou rechercher des
informations)
 avoir des brochures d’information à laisser aux contacts et à l’entourage sur la
tuberculose.
 avoir des cartes de visites ou brochures sur la structure pour laisser aux contacts
 ne pas mettre de blouse

III - La VAD en pratique

 définir les objectifs de la VAD et les garder en tête tout au long de la rencontre avec
l’entourage du cas index
 prendre rendez vous avec la famille
 repréciser l’adresse et faire un plan d’accès clair et précis
 dès l’arrivée sur place, se présenter et expliquer la démarche
 s’entretenir avec les personnes et les informer sur la tuberculose
 redéfinir les liens et les types de contacts avec chacun, faire la liste des contacts étroits.
 observer les lieux et les conditions de vie, la salubrité, l’hygiène et l’aération de l’habitat
pour se faire une idée de l’intensité de la contamination possible en cas de bacillifère (BK
+ au direct) et des conditions dans lesquelles le cas index va prendre son traitement
pendant au moins six mois.
 tenir compte des priorités d’action :
 action prioritaire si le cas index est bacillifère : s’assurer que le cas index a bien débuté
son traitement et faire la liste des enfants de 0 à 5 ans autour des cas bacillifères pour
envisager avec le pédiatre un traitement préventif.
 dans tous les cas : repérer les symptomatiques suspects de tuberculose pour qu’ils
bénéficient d’un bilan rapidement.
 organiser avec les personnes le dépistage (crachats, consultation, radiologie..), quand ?
comment ? quel transport possible pour la famille ?....
 redynamiser le cas index pour son suivi et évaluer l’observance.

Si la VAD sert à la recherche du cas index "perdu de vue" sous traitement

 tenter de comprendre avec le cas index les raisons de ce qui lui arrive
 faire exprimer les ressentis et problèmes rencontrés
 l’aider à trouver la solution qui lui convient et à laquelle il aura plus de chance d’adhérer
 trouver avec lui les ressources qui lui sont nécessaires
 vérifier que sa prise en charge lui permet l’accès aux 100%

60  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.


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Le médecin-coordonnateur
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Centre Médical du Col de la Pirogue


Communautaire
Sanatorium de Païta
POUR EN SAVOIR PLUS

et de l'Action Sociale (DACAS)


CHT Gaston Bourret
de la Province des Iles Loyauté
BP J5 - 98849 Nouméa cedex
Antenne de Nouméa
 35 11 19
BP 1014 - 98845 Nouméa cedex
 24 27 42
Services des actions sanitaires
Direction des Affaires
Cabinet de pneumologie de Bourail
Sanitaires et Sociales de la NC
168 rue Bouquet
(DASS-NC)
BP 938 - 98870 Bourail
5 rue Gallieni
 44 14 13
BP N4 - 98851 Nouméa cedex

 24 37 00

Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.  61


Dépliant destiné au grand public :

62  Programme de contrôle de la tuberculose – l'essentiel.

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