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Ce sont des compagnons, des maîtres de vie.

Nous les aimons comme des amis, voire comme des


frères, ou parfois même des enfants. Les animaux de compagnie occupent souvent autant de place
que les êtres humains dans la vie de leurs maîtres. Lorsqu’ils décèdent, leur absence peut créer un
vide aussi douloureux que la perte d’un proche. Et un vrai travail de deuil est nécessaire, d’autant
plus difficile qu’il est souvent incompris et sous-estimé.

« Elle a réuni ses dernières forces pour venir s'éteindre dans mes bras. Je l'ai cajolée et lui ai parlé jusqu'au
dernier moment. J'ai essayé de la réchauffer, mais je sentais bien son petit corps se refroidir et la vie la
quitter. Elle est morte à 22h22, et aujourd’hui encore, à chaque fois que cette heure s'affiche, je pense à elle
et j'ai envie de pleurer », raconte Florence, qui a perdu sa chatte Marie en 2006. Huit ans après, la douleur
causée par cette perte est encore bien présente. Une peine que connaissent de nombreux propriétaires pour
qui leur animal de compagnie est bien plus qu’une bête à poils, à plumes ou à écailles.

Perdre un vrai compagnon de vie


« Quel que soit l'animal que vous possédez, il ne vous juge pas, n'est pas jaloux, ne vous trompe pas, et
vous aime tel que vous êtes. Et cela, jamais un humain ne le fera », commente Nadine, dont la chatte Isis
est décédée à l’âge de 12 ans. Pour Camille, son cheval – même s’il ne vivait pas avec elle -, était un réel
compagnon de vie. « Rock était un prolongement de moi. Avec lui, je ressentais un bien-être incroyable et un
élan de liberté. C’était aussi un vrai maître de vie ».

De son côté, Amélie a eu l’impression de trouver son âme sœur en sa chienne Lilou. « Dès que nous nous
sommes vues, ça a été le coup de foudre. Nous ne faisions qu'une. Nous étions comme connectées ». Pour
d’autres, comme Pauline, l’animal devient un membre de la famille. « Notre chien Charlie était comme un
enfant pour mon compagnon et moi. J’avais l’impression d’être en symbiose avec lui ». Même ressenti chez
Norbertus. « Nos deux enfants considéraient notre chienne presque comme une grande sœur ».

C’est parce qu’un animal de compagnie a tant d’importance dans la vie de son maître que son décès crée un
vide immense et que le deuil est aussi douloureux. Selon Valérie, 48 ans, si le chagrin causé par la perte de
son chien a été aussi forte, c’est parce qu’elle l’a forcée à voir les choses en face. « Sa disparition a réveillé
mon mal existentiel : nous ne sommes pas éternels, mais bien mortels ».

Affronter l’incompréhension des autres

« Ce n’est qu’un animal, il n’y a pas mort d’homme », « Ne te mets pas dans des états pareils pour un
chat », « Tu n’as qu’à en reprendre un autre »… Des remarques fréquentes qui font du mal et mettent
parfois en colère. Ce regard sévère, Valérie a dû y faire face lorsqu’elle a perdu son chien de quinze ans.
« Comment oser dire que ce décès est à relativiser ? Cette disparition a été plus importante que celle de
mes grands-parents. Mon chien vivait avec moi 24/24h, il était mon éponge à émotions, mon repère au
quotidien ».

C’est justement ce rapprochement avec la perte d’un proche qui est souvent critiqué par ceux qui ne
saisissent pas ce qu’implique la mort d’un animal de compagnie. « Il est souvent très difficile de faire part de
son désarroi. Les personnes qui n'ont jamais vécu de relation intense avec un animal ne peuvent pas
comprendre le bouleversement et la souffrance ressentis », analyse la vétérinaire Marina von
Allmen. Pourtant, il est important de considérer à sa juste valeur la douleur causée par cette perte. « Pour
certains la mort d’un animal de compagnie sera effectivement plus douloureuse que le décès d’un parent.
Cette peine est propre à chacun et dépend de son histoire de vie. On ne peut pas comparer et hiérarchiser
les souffrances des autres », ajoute la thérapeute du deuil Martine Golay Ramel.
Lorsque son lapin Nuage est décédé, Alexia a été anéantie. Les moqueries de ses camarades de lycée ont
aggravé son sentiment de solitude. « Mes amies se moquaient de moi. Une d’entre elles a même osé me
mettre ses gants en angora sous le nez parce qu'elle trouvait ça drôle. » Une attitude cruelle qui illustre bien
l’incompréhension de certains face à la mort d’un animal. Pour Camille, le pire était la question systématique
: « Et ça vit combien de temps un cheval ? » Comme si sa durée de vie le définissait. « Les gens ne
comprennent pas que lorsqu’il est décédé, c’était comme si on m’avait coupé les jambes ». Une image forte,
reflet là encore de l’importance qu’un animal peut avoir dans la vie de son propriétaire. Et ce, quel qu’il soit :
un passionné d’oiseaux, un cavalier qui perd son cheval ou encore un propriétaire dont le chat décède. « Le
degré de souffrance ne dépend pas de la race ou la grosseur de l’animal, ni même de sa durée de
vie,confirme la thérapeute Martine Golay Ramel. Certes, le lien s’approfondit dans le temps, mais la perte,
elle, est liée à l’expérience personnelle. »

S’il est difficile de parler de cette peine autour de soi, c’est pourtant essentiel, selon Marina von Allmen. « Se
taire ne fait qu'aggraver et intensifier son désespoir, compliquer et prolonger le processus de deuil. Des
émotions enfouies et tues s'impriment au plus profond de notre être pour refaire surface régulièrement. » Et
si son entourage ne comprend pas cette douleur, ou qu’il ne sait pas comment aider, mieux vaut se tourner
vers le vétérinaire, un groupe de parole, un professionnel de l’accompagnement du deuil ou même un
psychologue, pour ne pas avoir à surmonter seul cette épreuve.

Vivre un réel processus de deuil


Déni, colère, culpabilité, dépression, acceptation… Le deuil d’un animal comporte les mêmes étapes que
celui d’un être humain. Des étapes qui ne se traversent pas forcément dans un ordre préétabli, comme
l’explique Marina von Allmen. « Elles peuvent surgir en boucles et certaines peuvent même être "zappées",
pour resurgir lors d’un autre deuil. »

D’abord, le déni. « Je ne voulais pas y croire, je me suis mise à hurler et à pleurer. C'était trop brutal, trop
soudain », se souvient Jennifer. Retrouver son chat allongé dans l’herbe, mort écrasé, a été un choc
assourdissant. « J'ai été dans un état second pendant quelques jours ». Selon Martine Golay Ramel, « pour
beaucoup, l’animal de compagnie rythme le quotidien et sa mort déclenche une perte de repères ».

Une fois le choc passé, la colère et la recherche d’un responsable prennent souvent le dessus. « J’ai
ressenti tellement de rancoeur contre l’automobiliste qui a écrasé mon chat et qui n’a même pas eu la
décence de s’arrêter, » commente Souslik. Pour Camille, le plus insupportable a été pendant un certain
temps de voir d’autres propriétaires avec leurs chevaux. « Je leur en voulais d’avoir la chance que leur
cheval soit encore là. Pourquoi le méritaient-ils plus que Rock et moi ? » Mais le plus souvent, la colère
éprouvée est dirigée contre soi-même et l’impression d’avoir failli à son animal fait culpabiliser.

Ne pas avoir été présent dans les derniers instants, l’avoir réprimandé quelques heures avant sa mort, ne
pas s’être assez bien occupé de lui… Autant de raisons de se sentir coupable lorsque son animal décède.
« C’est un passage quasi obligé », affirme Martine Golay Ramel. De son côté, la vétérinaire Marina von
Allmen souhaite rassurer les propriétaires : « les animaux ne nous en veulent pas pour nos agissements ou
nos manquements ». Mais même en sachant cela, difficile de ne pas se sentir responsable. Ophélie, qui,
faute de place, a dû laisser sa chatte chez ses parents, s’en est terriblement voulu. « Elle s’est faite écraser
en traversant la route. Je me dis qu’elle a dû se sentir abandonnée et qu’elle essayait peut-être de me
rejoindre. Encore aujourd’hui, je me sens responsable. Je n’ai même pas pu lui dire au revoir. »

Ne pas avoir pu dire adieu est un regret qu’ont connu de nombreux propriétaires. « Il faut savoir que comme
chez les humains,il y a des animaux qui attendent notre départ pour mourir, explique Marina von Allmen.
D'autres, à l’inverse, désirent notre présence. Cela dépend du caractère de l'animal mais aussi de notre
façon plus ou moins inconsciente de vouloir le retenir auprès de nous. » Une acceptation de la mort qu’a
voulu montrer Norbertus à sa labrador Orit. « Elle a fait ses adieux à chaque membre de la famille, avant de
se cacher. Mais je l'ai mise dans son panier, parmi nous tous. Le lendemain elle ne bougeait plus, elle s'était
endormie sereinement. »
La phase de « dépression réactionnelle » pendant un deuil est probablement la plus difficile à surmonter. Au
décès de son chat, Saloua a perdu tout intérêt pour ce qui l’entourait. « J'ai failli échouer dans mes études
universitaires, je m'absentais tout le temps. Je n’avais pas le courage de quitter ma chambre. » Cet état
dépressif ne doit pas être sous-estimé. Selon la vétérinaire Marina von Allmen, il est même nécessaire.
« Cette étape permet de vraiment ressentir à quel point nous passons du vide et du désespoir à la
reconnaissance de ce qu'il nous a été donné de vivre avec notre animal. » C’est ce sentiment de gratitude
qui a permis à Camille d’accepter enfin la disparition de son cheval. « La douleur n’a finalement duré qu’un
moment par rapport au bonheur d’avoir vécu cette belle histoire avec Rock. »

L’importance des rituels


Choisir comment disposer du corps de son animal aide également à mieux accepter son décès. Pauline a
décidé d’enterrer son yorkshire sur le terrain derrière sa maison,« pour qu’il soit toujours près de nous ».
Nadine a, elle, fait le choix d’être inhumée avec les cendres de sa chatte Isis. « Elle sera avec moi le jour où
je partirai, et même après. » Quelle que soit la décision, il est conseillé de la prendre lorsque son animal est
encore en bonne santé, afin de ne pas regretter une éventuelle décision précipitée au moment de son
décès.

Effectuer un rituel, telles qu’une cérémonie d’enterrement ou encore l’écriture d’un poème, permet de faire
face à la perte, mais aussi de rendre hommage à son compagnon. Après treize ans passés à ses côtés,
Virginie a voulu honorer son chien en dispersant ses cendres sur son lieu de promenade préféré. « De cette
façon, je sais qu'il est encore heureux là où il est. » De son côté, Francine, qui a perdu Cassiopée, sa
chienne de 14 ans, a décidé de organiser une cérémonie. « À la date d’anniversaire de son adoption, je vais
inviter quelques amis à une commémoration pendant laquelle je lirai un petit texte en sa mémoire, face à ses
cendres. » Aurélie a, elle, préféré faire pousser une belle plante en l’honneur de sa lapine Sweety.

Peur de l’oublier, de le trahir, de souffrir à nouveau… De nombreux propriétaires, comme Virginie, 38 ans, se
sont dit qu’ils ne pourraient plus jamais avoir d’animal. « Je n'ai pas repris de chien car cela m'a fait trop de
mal de perdre Tchouk. C’était un vrai ami, comme il y en a peu. Il est irremplaçable. » Pour la vétérinaire
Marina von Allmen, cette idée de « remplacement » n’a pas lieu d’être. « Reprendre un compagnon pour que
ce soit le même que le précédent, ce ne serait ni rendre hommage à celui qui vient de nous quitter, ni
accorder notre amour inconditionnel au nouvel arrivant. Le risque est d'en faire un animal de remplacement,
condamné à ne pas se sentir à la hauteur. » Dans le cas des amoureux d’une race en particulier, il est
conseillé de choisir un animal de couleur ou de sexe différents. Sans oublier que chaque animal a son
caractère et ses particularités.

Quand reprendre un nouveau compagnon ? Cela dépend du ressenti personnel mais parfois aussi de la
façon dont est décédé l’animal, comme l’observe Martine Golay Ramel. « Lorsque vous l’avez accompagné
dans la maladie, ou la vieillesse, et l’avez vu décliner, il y a un processus de pré-deuil. Mais quand il s’agit
d’un accident, le choc est si important qu’il n’est pas recommandé de reprendre un animal tout de suite. »

Si la douleur est forte pour le propriétaire, il ne faut pas oublier qu’elle l’est aussi pour les autres animaux de
la maison, s’il y en a. « Ils viennent de perdre un véritable ami qui ne sera pas facilement remplaçable. Il
s’agit de les aider eux aussi dans leur deuil », rappelle la vétérinaire. Ils peuvent avoir envie, ou besoin, d’un
nouveau compagnon. En l’espace de six mois, Martine a perdu trois de ses quatre chiens, jeunes mais
malades. Elle a senti le grand désespoir du dernier. « Il a très mal vécu leur départ, et, alors que je ne
voulais plus reprendre d’autres chiens, il a fallu le faire. Sinon il se serait laissé mourir. Maintenant, il est
apaisé et semble revivre. »

Selon la thérapeute Martine Golay Ramel, si la décision de reprendre un animal est si difficile, c’est parce
que « pour beaucoup de propriétaires, elle rappelle que l’animal était un animal et non un être humain. Ce
qui est très déstabilisant quand on a aimé son compagnon comme un ami, un frère ou un enfant. » Mais,
malgré la douleur, il est difficile pour beaucoup d’amoureux des animaux de vivre sans eux. « Il faut savoir
faire un deuil, quel qu’il soit, et avancer. Au fond, ce n’est pas parce qu’on a d’autres animaux qu’on
remplace les précédents dans notre cœur, confie Caroline. On ne les oublie jamais. »
Le cas particulier de l’euthanasie

« Je me suis dit que je l'avais tuée, que j’étais un assassin », se rappelle, Maeva, qui a dû faire piquer sa
chienne. Quand et selon quels critères prendre cette décision ? Il appartient à chacun d’agir selon ses
convictions personnelles, mais aussi en fonction des signaux envoyés par son animal. « Lorsque leur survie
devient synonyme de souffrance, leurs regards savent assez nous implorer pour nous faire comprendre
qu'ils préfèrent mourir. Dans ce cas, prendre la décision de l'euthanasie, c'est faire preuve d'un ultime acte
d'amour », commente Marina von Allmen. Il est également possible de faire comprendre à son animal que
ses souffrances seront bientôt abrégées. « L’animal n’a pas la capacité de penser dans le temps et n’a pas
conscience de sa propre mort. Il faut lui dire ce qui va se passer. Il ne comprend pas les mots, mais
l’intonation de la voix, la manière de se positionner, de le caresser, vont dégager une énergie qu’il va saisir »,
souligne la vétérinaire.Elle insiste aussi sur le fait qu’il ne faut pas culpabiliser « si l’on ne se sent pas
capable d’assister à l’injection ».
Qu'elle soit accidentelle ou attendue, la mort d'un animal de compagnie est
tragique. Cette petite boule de poils qui nous a donné tant d'amour nous quitte
forcément un jour, et contrairement à ce que certains pensent, le deuil sera
difficile.
Il nous ronronne près de l'oreille, il nous regarde avec admiration, il nous câline, il nous rend joyeux. Notre
animal de compagnie possède une place toute particulière dans notre cœur. Certains grandissent avec un
chien, d'autres vieillissent avec un chat, mais dans tous les cas, à tous âges, la perte de cet être cher est
éprouvante. Alors comment mieux vivre ces adieux ?

La perte de l'animal, une douleur déchirante


"Quand votre petit animal est arrivé dans votre vie, vous n'imaginiez pas l'intensité des liens qui allaient se
tisser entre vous. Vous ne pensiez pas recevoir autant d'amour, d'une façon aussi joyeuse et
inconditionnelle", écrit Frantz Cappé, vétérinaire, dans son livre Mon chat, mon chien va partir.

Eh oui, si les surnoms "mon bébé" ou "mon petit chou" se glissent lorsque l'on s'adresse à notre animal, ce
n'est pas anodin. Ce dernier prend une place considérable dans notre cœur, parfois au même titre qu'un être
humain. Mais sa perte peut-elle être aussi dure que le décès d'un proche ? "Tout à fait", répond la
psychologue clinicienne Maïté Tranzer. "L'animal nous aime tel que l'on est, il ne nous juge pas, on entretient
une relation particulière avec lui", ajoute-t-elle.

Lors des périodes clefs de la vie, l'animal peut jouer un rôle essentiel dans le bien-être de son maître : "Un
animal est une véritable éponge à émotions, il a des vertus thérapeutiques. Il peut apporter énormément par
exemple aux personnes âgées et aux adolescents", indique la spécialiste. La mort est d'autant plus difficile à
surmonter pour les personnes seules, notamment les seniors : "Ça renvoie davantage à la solitude et aussi
à leur propre mort".

Quand l'euthanasie intervient dans la mort de l'animal


La mort naturelle d'un animal peut être brusque comme attendue. Un accident est très traumatisant par
exemple, mais cela fait partie des aléas de la vie devant lesquels nous sommes impuissants. L'option de
l'euthanasie peut s'avérer encore plus choquante car nous intervenons dans cette mort. Nous la
commanditons, et malgré tout notre bon sens, on peut se sentir comme un assassin. La culpabilité s'ajoute
alors à la tristesse, mais il ne faut pas oublier que cet acte permet à l'animal d'avoir une mort douce, sans
douleur. Il s'agit en effet d'"une pratique médicale, parfaitement maîtrisée, utilisant des barbituriques pour
endormir un animal sans possibilité de réveil", indique le vétérinaire Frantz Cappé.

Quand la souffrance de notre petit compagnon ne peut être apaisée, l'euthanasie apparaît comme une
nécessité. "Cette décision doit être dictée par le bien-être de l'animal. Elle ne doit pas être guidée par la
tristesse, la peur de le perdre, le gouffre que son absence va créer", précise le docteur.

Et pour mieux appréhender ce moment, mais aussi pour mieux le vivre, il est important de savoir que "les
maîtres peuvent demeurer avec leur compagnon décédé s'ils le souhaitent après la dernière phase de
l'euthanasie. C'est un moment pendant lequel une petite moustache pourra être prélevée, une petite touffe
de poils. Les vétérinaires peuvent également faire un moulage de la patte avec du plâtre à prise rapide. Ces
petits gestes que l'on peut trouver dérisoires touchent énormément et permettent de repartir de la clinique
avec quelque chose de son animal, sans avoir l'impression de totalement l'abandonner", est-il expliqué dans
le livre du vétérinaire.
Surmonter la mort de l'animal
Mort naturelle ou non, il faudra bien affronter le vide laissé en nous. "Il ne vaut mieux pas reprendre trop vite
un animal", prévient la psychologue parisienne, Maïté Tranzer. Et si le sentiment de solitude s'installe avec la
rupture des habitudes que nous avions avec notre chat ou notre chien, la spécialiste conseille de se s'en
recréer d'autres plutôt que d'essayer de remplacer l'animal par un autre. Avant d'adopter une nouvelle boule
de poils, on doit faire le deuil de la précédente.

"Le processus de deuil comprend plusieurs étapes : le déni, la colère, la culpabilité, la remise en question, le
chagrin et l'acceptation", énumère la psychologue. Mais attention à bien comprendre que le but n'est pas
d'effacer l'animal de sa mémoire et de son cœur : "Nous avons une très mauvaise compréhension de ce
qu'est véritablement le deuil. On croit à tort qu'il s'agit d'oublier la personne ou l'animal que l'on a perdu,
comme s'il fallait tourner la page et passer à autre chose", est-il écrit dans Mon chat, mon chien va partir. Le
deuil est "un processus de cicatrisation naturel (...) A l'issue de ce processus, la cicatrice reste en soi à tout
jamais, mais la plaie n'est plus douloureuse", affirme le vétérinaire.

Et pour que cette cicatrisation se fasse correctement, il est nécessaire d'extérioriser, de se confier, de
partager avec autrui ce qu'on ressent. Mais parfois, l'incompréhension de nos proches face à la peine que
nous éprouvons nous enferme dans un silence contrait. "Les personnes qui perdent un animal ont tendance
à minimiser ou à taire leur tristesse car elles ont peur du ridicule", atteste la psychologue.

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