Professional Documents
Culture Documents
Le niveau des PO est le résultat d’une évolution de LT qui a vu la part de l’Etat (35 %)
décroître régulièrement au profit de celle de la Sécu (47 %) et des collectivités locales (16
%) : réduction du rendement de la TVA (suppression du taux majoré de 33,3 % sur les
voitures et diminution à 5,5 % du taux de TVA sur les travaux d’entretien dans les logements;
baisse de l’IS de 50 à 36,67 % ; diminution du rendement de l’IR imputable à l’extension des
niches fiscales. La dépense fiscale correspond à une recette à laquelle l’Etat renonce en
prenant des dispositions dérogatoires aux principes du droit commun de la fiscalité. Elle peut
prendre plusieurs formes : exonération, abattement (10 % pour frais professionnels, 20 %
supplémentaire pour les salariés), déduction fiscale… Cf. rapport du Conseil des impôts 2003.
b. La courbe de Laffer
L’analyse des PO a été renouvelée par la courbe de Laffer, dont les préceptes ont été
mis en oeuvre par Reagan. Lorsque les taux d’imposition augmentent, le rendement de
l’impôt croît jusqu’à un certain seuil, au-delà duquel il régresse (modification de l’arbitrage
travail/loisir). Le revenu diminuant, la progression des taux ne permet pas de compenser la
réduction de l’assiette et le rendement de l’impôt diminue.
Cette théorie inspire les explications de la baisse du revenu global par des phénomènes
d’évasion aux deux extrémités de l’échelle des revenus :
- s’agissant des bas revenus, la proximité des minima sociaux désinciterait au travail
ou favoriserait le travail clandestin. La fiscalité contribuerait ainsi à l’existence de trappes à
pauvreté : en acceptant de travailler pour un niveau de rémunération proche du SMIC, la
personne devient imposable et perd prestations sociales et exonérations d’impôt, ce qui
l’incite à rester dans un régime d’assistance d’où la mise en place de la PPE.
- s’agissant des hauts revenus, évasion fiscale. Dans une configuration moins
extrême, l’épouse d’un titulaire de hauts revenus déciderait de cesser son activité pour
diminuer le montant global de l’imposition du couple.
TVA : fixation d’un taux minimal. Rapport Ruding de 1992 : harmonisation IS mais
avec un taux minimal de 30 % afin de lutter contre une concu fiscale qui serait préjudiciable
aux recettes des Etats membres. ! Unanimité requise sur les questions fiscales.
ii. La clarification dans l’attribution du produit de l’impôt
TH : 11 milliards
Taxe foncière bâti et non bâti : 18 milliards d’euros
TP : 26 milliards
Instaurée en 1975 par Chirac en lieu et place de la patente, la TP est due en principe
par toutes les personnes physiques ou morales qui exercent à titre habituel une activité
professionnelle non salariée. L’assiette était composée de deux éléments caractérisant
l’entreprise : ses immobilisations (valeur locative des biens passibles d’une taxe foncière et
des équipements mobiliers, généralement 16 % du prix d’acquisition des biens) et son
personnel (18 % de la masse salariale brute). En 1999, la réforme de la TP a conduit à
supprimer progressivement (jusqu’en 2003) la part salaires des bases de la TP. Coup de pouce
transitoire : dégrèvement de la taxe professionnelle pour les nouveaux investissements en
2004 pour un coût de 1,5 milliards d’euro.
2 garde-fous : l’évolution du taux de la TP est liée à celle des autres taxes locales et
plafonnement à 3,5 % de la VA de l’entreprise. L’Etat est ainsi le principal contributeur de la
TP (8 milliards sur 26 soit 30 %), ce qui n’est pas un facteur très responsabilisant pour les
collectivités locales qui ont des taux très élevés.
Premier pas vers un rééquilibrage : l’assiette de la CRDS est encore plus large que la
CSG, en intégrant tous les revenus de remplacement sauf minima sociaux et les revenus du
patrimoine (sauf livret A).
CSG + CRDS = 50 milliards d’euros contre 40 pour l’IR (non payé par la ½ des
ménages français)
17 départements concentrent à eux seuls la moitié des bases des entreprises assujetties.
D’où la réforme en 2003 de la péréquation. Une solution plus ambitieuse aurait consisté selon
le Conseil des impôts à transformer la TP en un impôt national à taux unique redistribué aux
collectivités locales sous forme de dotation (cf l’uniform business rate implanté en 1990 au
RU). Les écarts entre les taux allaient en effet de 1 à 77 pour les communes, de 1 à 3,2 dans
les départements et de 1à 4 dans les régions. Toutefois, le nombre et la taille des entreprises
sont des caractéristiques structurantes d’une collectivité locale par les charges qu’elles
induisent.