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Les pol destinées à rendre la croissance plus forte visent à augmenter la contribution
de ses différents facteurs : capital, travail et productivité globale.
Le niveau d’activité de l’économie n’est donc pas donné une fois pour toutes puisqu’il
dépend du stock de capital, de sa prodté marginale (supposée ici constante et égale à A) ainsi
que du comportement des agents (par le biais du taux d’épargne).
Cette croissance est d’ailleurs potentiellement sans limites puisque l’ajout d’autres
facteurs de production à la fonction AK (le travail et les matières 1ères) transforme celle-ci en
une fonction de production à rendements d’échelle croissants.
Les rendements d’échelle sont dits croissants quand l’augmentation d’une certaine
amplitude de tous les facteurs entraîne une augmentation plus que proportionnelle de la
production.
La croissance des rendements d’échelle est a priori difficilement compatible avec les
conditions de l’équilibre concurrentiel puisqu’elle aboutit naturellement à la constitution de
monopoles puissants. La réhabilitation de la notion d’externalités positives (Pigou, 1920) et
de biens publics (Samuelson, 1948) permet toutefois aux théoriciens de la croissance
endogène de concilier les ppes de l’économie de marché avec des rendements d’échelle
croissants :
- au niveau de l’entreprise, la prodté marginale du capital est svt décroissante : l’ivt ne
permet pas d’auto-entretenir un processus de croissance.
- au niveau macroéconomique, les rendements du capital restent en revanche constants grâce
aux effets positifs sur les autres firmes de l’investissement d’une seule entreprise.
Il en résulte que le taux de croissance issu de l’équilibre concurrentiel peut être sous
optimal puisque chaque agent est tenté de ne prendre en compte dans sa décision d’ivt que le
rendement privé de celui-ci et non ses effets positifs sur le rendement des autres agents.
Les externalités se définissent par l’existence d’un rendement social différent du
rendement privé : supérieur dans le cas d’une externalité positive (R&D) et vice-versa
(pollution).
Les biens publics sont des actifs collectifs non appropriables par des agents privés et
générateurs d’économies pour chacun d’entre eux (éco d’échelle plutôt qu’objectif de
rentabilité réducteur) : les infra de transport, les réseaux de commu mais aussi les systèmes
d’éducation et de protection sociale.
Externalités et biens publics nécessitent tous deux une intervention et un fit publics,
même si cette intervention n’est pas forcément de même nature :
- les externalités peuvent être compensées par un système public de taxation ou de
subvention (si positives) qui égalise le rendement privé au rendement social et incite
l’individu à avoir un comportement économique conforme à l’optimum social.
- les biens publics nécessitent une intervention plus directe de l’Etat par le biais d’une
entreprise publique jouissant d’un quasi-monopole (syst français) ou d’un oligopole privé
contrôlé par des agences indépendantes (système anglais). Le fit de ces biens associe à des
degrés divers le prix versé par l’usager ou la subvention financée par des PO selon la nature
concurrentielle ou non de l’activité concernée.
Le PT n’est pas pour les théories de la croissance endogène une donnée mais la
résultante d’une activité de recherche et d’une accumulation du savoir. Pour Guellec et Ralle
(1995), la technologie présente ainsi 4 carac qui en font le cœur de la croissance endogène :
- c’est un bien public, id est que le stock de connaissances est immédiatement
disponible pour tous à un coût très bas (accès à l’info par Internet).
- c’est un bien cumulatif, car chaque découverte s’appuie sur d’autres découvertes
faites dans le passé (émergence du secteur multimédia grâce aux avancées dans les télécoms,
l’audiovisuel et l’informatique).
- c’est un bien générateur d’externalités : même si les brevets assurent à leur
propriétaires un monopole d’exploitation de leurs inventions, ce monopole est temporaire et
l’octroi de licences permet aux autres firmes de bénéficier également de ces procédés (devt en
France des médicaments génériques).
- c’est un facteur de croissance soit parce que la qualité des produits est améliorée
(différenciation verticale de Aghion et Howitt, 1992) et que de nouveaux produits se
substituent aux anciens ; soit parce que de nouveaux biens sont inventés (différenciation
horizontale de Romer, 1990) et que de nouveaux marchés apparaissent (cas du tél mobile). En
soustrayant des fonds à l’activité productive, les dépenses de R&D dynamiseraient en fait la
croissance économique par leur effet induit sur le PT et la prodté globale des facteurs.
De Long et Summers (1993) ont mis en évidence une corrélation positive entre la part
dans le PIB de l’ivt en biens d’équipement et les gains de productivité globale des facteurs.
- Guellec et Ralle (1995à ont montré qu’il existait un lien entre les dépenses de
recherche et la croissance des ppaux pays industrialisés de 1960 à 1990 : l’élasticité du PIB à
l’effort de recherche serait de 0,14 environ ce qui veut dire qu’une hausse de 1 % des
dépenses de recherche (soit 0,03 % du PIB en moyenne) entraînerait une hausse du PIB de
0,14 %.
- enfin l’OCDE conclut que l’informatique et les nouvelles technologies de
l’information ont un impact direct sur les performances des entreprises même si plus ou moins
prononcé selon les secteurs.
Pour Barro (1990), elles constituent un moyen d’entretenir la croissance éco à cause
des effets positifs de ces infrastructures sur le rendement du capital privé. Ainsi, Aschauer
(1989) a montré que l’accumulation du capital public avait exercé aux USA de 1950 à 1985
un impact significatif sur la hausse de la prodté privée : une hausse de 1 % du capital public
induirait une hausse supplé de 0,4 % de la prodté privée.
Cette efficacité de l’ivt public est ttfois conditionnée à l’existence d’un rendement
social important. Dans le cas contraire, les ivts publics concurrencent et évincent l’ivt privé
(ivts dans le secteur public industriel et commercial) ou ont des csq négatives sur le sentier de
croissance (ivts publics à l’utilité marginale très faible). Ce risque est particulièrement
important quand un haut degré d’infra a été atteint.
Les dépenses de R&D représentent 1,9 % du PIB de l’UE et 2,3 % en France contre
2,7 % au Japon et 2,5 % aux USA. Le nombre de brevets déposés par les Européens par
rapport à la part US et japonaise diminue.
La structure de ces dépenses est mal répartie surtout en France. D’une part, les
poids des fits publics est très important : ils représentent 1,1 % du PIB soit près de la moitié
des dépenses de R&D contre un tiers dans les pays OCDE en moyenne. Cela signifie en
contrepartie que l’effort de recherche des entreprises est par rapport à nos principaux
partenaires un peu moins élevé, ce qui entraîne des csq négatives sur le potentiel d’innovation
et de croissance.
D’autre part, au sein de ces fits publics, la part des crédits militaires reste significative
(0,3 % du PIB) : la France est ainsi le pays qui après les USA consacre la part la plus
importante de ses ressources à ce domaine. De ce fait, si le % d’aides publiques à la recherche
industrielle est l’un des plus élevés des pays de l’OCDE (0,5 % du PIB juste derrière les
USA), une part importante de cette aide va aux industries de défense.
Les points forts de l’Europe dans le domaine des technologies de pointe sont
insuffisants. Les seuls gds pays spécialisés dans les industries de haute technologie sont le
RU (équipt informatique et matériel de communication) et la France (ind aérospatiale).
S’agissant des logiciels et services informatiques, l’Europe représente à peine 16 % de la
production mondiale alors que le marché européen équivaut à 40 % des ventes. Absence
d’entreprises puissantes dans ce secteur.
L’usage et le devt des technologies de l’information est bcp plus faible en Europe
et particulièrement en France qu’aux USA. Les dépenses de NTIC représentent un peu plus
de 6 % du PIB en France contre 8 % aux USA. Le taux d’équipt des ménages en ordinateurs y
est de 19 % contre 35 % en All et 50 % aux USA. L’usage professionnel est également moins
répandu puisque le nombre de PC pour 100 travailleurs non manuels est de moins de 40,
contre 70 aux USA et plus de 50 dans les pays scandinaves, aux PB ou en All. Ce sous-
équipement relatif représente un double inconvénient : le moindre développement de ces
marchés freine l’apparition d’acteurs européens puissants dans ce secteur ; il réduit les gains
de prodté et le potentiel de croissance à LT.
Face à ces lacunes, la pol menée à l’échelle europ a consisté depuis le début des
années 80 à coordonner les efforts de recherche des pays membres et à développer les
partenariats entre recherche publique et industrie privée :
- les prog cadres communautaires ont appuyé les efforts des industriels européens
par un cofinancement communautaire pour certains projets (Jessi pour les composants
électroniques). 6e prog cadre 2004-2008 doté de 15 milliards d’euros.
- le partenariat recherche-industrie a été renforcé au moyen de contrats de recherche
passés entre les entreprises et les laboratoires publics.
La réduction de l’ampleur des cycles passe par un usage renouvelé des pol
conjoncturelles et par la recherche de nouvelles formes de régulation sociale.
Les pol conjoncturelles ont fait l’objet de critiques renouvelées depuis le début des
années 60. Leur efficacité a été contestée sur le plan théorique par l’école monétariste de
Friedman d’abord, par la nouvelle école classique de Lucas ensuite. Leur autonomie a été
limitée dans la pratique avec l’ouverture des économies, l’instabilité des taux de change et le
devt des marchés financiers. Aussi leurs objectifs et leurs instruments ont-ils dû être
clairement redéfinis à partir des années 80 avec la recherche d’un cadre stable et de règles
claires pour les agents économiques (réduction des déficits publics, analyse des risques
inflationnistes, annonce d’un taux de change souhaité) au lieu d’une volonté d’agir sur leurs
comportements par une action discrétionnaire non anticipée.
Ces mutations industrielles n’ont évidemment pas affecté au même rythme les pays
industrialisés. Elles ont ainsi été plus rigides aux USA et dans les pays anglo-saxons, pays
caractérisés selon Boyer par le « capitalisme de marché » que dans les pays où le capitalisme
est traditionnellement tempéré par l’Etat (la France), par la place des syndicats (All, Suède)
ou par la puissance des grandes entreprises (Japon).
Les réflexions visant à mieux réguler la croissance ne débouchent que peu sur des pol
économiques précises (contrat d’activité entre l’individu et la société incluant périodes de
formation, de congé et de travail, évoqué par le rapport Boissonnat de 1995 Le travail dans 20
ans). En revanche, la recherche d’une meilleure répartition des fruits de la croissance paraît
plus prometteuse.
4. Une maîtrise des coûts salariaux compensée par une réduction du temps de travail
Les accords de Wassenaar en 1982 ont scellé un consensus entre patronat et syndicats sur le
choix en faveur de l’emploi plutôt qu’en faveur des augmentations salariales. Le coût du
travail a été ramené dans la moyenne européenne grâce à une baisse de 20 % en 10 ans. //t, le
temps de travail a été réduit de 4 %.
Le débat sur la répartition optimale des revenus a été récemment relancé par le
constat d’un accroissement des inégalités dans les pays industrialisés. Les inégalités de
salaires entre les travailleurs à temps plein se sont en effet accrues depuis 15 ans aux USA et
au RU par rapport à la France. Le rapport entre la limite inférieure du 9e décile de salaire et la
limite supérieure du 1er décile de salaire est passé aux USA de 3,2 en 1980 à 4,3 en 1995 et au
RU de 2,5 en 1980 à 3,3 en 1995. En France, il est resté stable à 3,5 environ. Si on prend les
salariés à temps plein du secteur privé, le salaire moyen net du 1 % le mieux payé est 20 à 25
fois plus grand que le salaire moyen net du 1 % le moins bien payé : 15.000 euros contre
635.000.
Toutefois, la dispersion des salaires des emplois à temps plein n’est pas le seul
indicateur des inégalités de revenus et il faut prendre en compte d’une part le devt du temps
partiel et des formes d’emploi précaires d’autre part l’accroissement des revenus de la
propriété. Ces 2 phéno ont accru l’écart entre les revenus des ménages en France. L’indice de
Gini est de 0,36 en France, de 0,35 au RU et de 0,41 aux USA. Plus l’indice est proche de 1,
plus les inégalités sont marquées. Les inégalités de revenus telles qu’elles sont mesurées par
l’indice de Gini seraient ainsi désormais comparables en France à celles qui existent au RU
mais elles restent ttfois < au chiffrage US.