Revue belge de philologie et

d'histoire

Boyancé (Pierre). Etudes sur l'humanisme cicéronien

Roger Desmed

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Desmed Roger. Boyancé (Pierre). Etudes sur l'humanisme cicéronien. In: Revue belge de philologie et d'histoire, tome 52,
fasc. 3, 1974. Langues et littératures modernes - Moderne taal- en letterkunde. pp. 717-718;

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 CHRONIQUE 717

Parmi les travaux de linguistique, sont présentés l'origine et la diffusion de l'alphabet

étrusque (M. Cristofani, p. 466-489), les emprunts grecs en étrusque (C. de Simone, p.
490-521), la linguistique italique (A. Maniet, p. 522-592, avec une vaste bibliographie p.
565 sq.). A. L Prosdocimi traite longuement des tables Iguvines (p. 593-699). On verra
aussi l'étude de H. Rix sur les origines des gentilices (p. 700-758).
A côté de recherches générales sur la littérature latine, certains de ses thèmes et certaines
de ses formes, sont d'un particulier intérêt les contributions consacrées aux historiens et à
l'historiographie jusqu'à la fin du ne s. Fabius Pictor (D. Timpe, p. 928-969), l'annalistique
éclairée par les autres sources (E. Meyer, p. 970-986), Polybe (D. Musti, p. 1 1 14-1 181) :
voilà des mises au point de premier ordre qui, par leur caractère d'état des questions et par
les informations nouvelles et les exemples apportés, seront de consultation indispensable
pour l'historien de la Rome pré-syllanienne. Dans le domaine de la poésie, de la comédie,
sont évoqués Ennius (H. D. Jocelyn, p. 987-1026), Plaute et Térence (Κ. Gaiser, p. 1027-
1113), Lucilius (J. Christes, p. 1182-1239 et W. A. Krenkel, p. 1240-1259).
Soulignons encore, pour conclure, l'importance capitale que la série Aufstieg und
Niedergang der römischen Welt jouera dans le domaine des études latines : on s'y reportera
souvent, et, si les volumes qui suivront sont de la même veine que les deux premiers parus,
ce sera toujours avec succès. — J. Debergh.

Boyancé (Pierre). Etudes sur l'humanisme dcéronien. Bruxelles, Latomus, Revue

d'Etudes latines, 1970 ; un vol. in-8°, 352 p. (Collection Latomus, vol. 121). Prix : 600
fr. b. — L'auteur a rassemblé dix-huit articles publiés en un peu plus de trente ans, entre
1936 et 1967, comme le montrent les références soigneusement indiquées et une table
générale en fin de volume. Ces études ont été évidemment rédigées indépendamment les unes
des autres, dans des circonstances bien déterminées, et cependant, malgré les différences de
forme, de fond et même d'intention, l'ensemble présente une unité réelle. Le livre est divisé
en trois parties, une générale, une historico-politique et une philosophique, dont nous
donnons la distribution, sans devoir entrer dans les détails puisque chaque chapitre a été analysé
en temps et lieu, lors de sa première parution, et que les titres sont en général explicites :
lTt partie. Méthodes et problèmes·. 1. Le problème de Cicéron, 1958, p. 19-35; 2.
Travaux récents sur Cicéron (1939-1958), 1960, p. 36-73 ; 3. Cicéron contre Cicéron?.
1949. p. 74-85 (l'auteur prend position contre la thèse anticicéronienne défendue par J.
Carcopino dans son ouvrage Les secrets de la correspondance de Cicéron, Paris, 1947) ;
2e partie. La vie et la cité : 4. Cicéron et la vie contemplative, 1967, p. 89- 1 1 3 ; 5. «Cum
dignitate otium», 1941. p. 1 14-134 ; 6. Sur Cicéron et l'histoire (Brutus, 41-43), 1940, p.
135-139 ; 7. Cicéron et l'empire romain en Sicile. 1964-1965, p. 140-159 ; 8. Cicéron et
César. 1959, p. 160-179 ; 9. Les problèmes du De republica de Cicéron, 1964, p. 180-
196;
3' partie. Cicéron et la philosophie : 10. Les méthodes de l'histoire littéraire. Cicéron et
son œuvre philosophique, 1936, p. 199-221 ; 11. Le platonisme à Rome. Platon et Cicéron,
1953-1954, p. 222-247 ; 12. Trois citations de Platon chez Cicéron, 1969, p. 248-255 ;
13. Cicéron et le «Premier Alcibiade», 1964, p. 256-275 ; 14. Sur le Songe de Scipion (26-
28), 1942, p. 276-293 ; 15. Cicéron et les semailles d'âmes du Timée (De legibus, I, 24),
1960-1961, p. 294-300; 16. Les preuves stoïciennes de l'existence des dieux d'après
Cicéron (De natura deorum, livre II), 1962, p. 301-334 ; 17. L'apothéose de Tullia, 1944,
p. 335-341.
La conclusion (p. 342-350) est formée par un dix-huitième article qui a paru en 1962 :
La réponse de l'humanisme cicéronien.
718 KRONIEK

Dans la préface (p. 5-16), qui constitue le seul texte nouveau du recueil, M. Boyancé
introduit ses articles et trace un portrait général, mais très noble, de Cicéron lui-même. Les
réflexions qu'il émet «représentent une sorte de synthèse du reste provisoire», où il s'efforce
«de dégager des études réunies ici les directions selon lesquelles elles procèdent», tout en
déterminant quelles sont les trois significations essentielles qu'a possédées, selon lui, le mot
humanitas à Rome en général, et chez Cicéron en particulier: le sens de l'humain, «de la
mesure propre de l'homme», pour lequel on se référera surtout aux œuvres philosophiques et
morales de l'Arpinate ; le sens de la culture, qui permet à l'homme de se réaliser, «celui
qu'on pourrait dire proprement cicéronien», qui apparaît surtout dans le de Oratore et le de
Republica; le sens de la bienveillance, «qui dans les rapports sociaux s'exprime
extérieurement par la vraie politesse», et qui est illustré par toute la correspondance de
Cicéron.
En résumé, le recueil que M. Boyancé a formé avec ses propres articles, doit être considéré
comme un apport positif pour une meilleure connaissance non seulement de l'humanisme
cicéronien, mais encore de l'homme multiple et complexe qu'était Cicéron. — Roger
Des m ed.

Boyancé (Pierre), Etudes sur la religion romaine, Rome, Ecole française de Rome, 1972 ;
un vol. in-8°, 440 p., 5 pi. (Collection II). — A la différence de trop de rééditions
d'ouvrages anciens reproduits sans additions ni mises à jour, à la différence de Scripta Varia
que leurs auteurs ont dédaigné ou n'ont pas eu le loisir de revoir personnellement, voici un
recueil modèle de 29 articles, qui ont tous fait l'objet d'une nouvelle méditation (réponse à
des objections p. ex., prise en compte de nouvelles découvertes) et que M. P. Boyancé a pris
le temps d'ordonner en un tout construit Le lecteur, heureux de trouver réunis des textes
importants d'accès souvent difficile, sera frappé par l'ampleur du domaine embrassé, des
origines au christianisme, par la variété des méthodes d'approche, qui font appel à toutes les
sciences auxiliaires de l'histoire : archéologie, linguistique, épigraphie, ethnographie. Mais la
philologie, école de rigueur, règne ici sans contexte. L'esprit critique est toujours en éveil, à
l'affût de l'esprit de système (l'auteur a repris ici quelques importants comptes rendus
critiques. On retrouvera p. ex. l'écho toujours actuel de dialogues avec J. Bayet ou G.
Dumézil). On connaît les thèmes sur lesquels le Maître est revenu avec prédilection (comme
la Fides), parce qu'ils offrent des points de vue caractéristiques sur l'Homme et la société de
Rome.
Le souci toujours présent du spirituel (plusieurs articles portent sur la vision de l'au-delà)
vivifie une prodigieuse érudition, attentive à suivre la confrontation de Rome et de la Grèce,
à montrer en particulier l'influence de la philosophie grecque (sous la forme de l'exégèse
symbolique par le biais des commentaires des antiquaires) sur l'évolution religieuse romaine,
dont on peut suivre ici la progressive intériorisation. L'extrême minutie du détail ne fait
jamais perdre de vue les grandes continuités. Et quelles leçons de méthode prudente et
perspicace dans l'interprétation des symboles monétaires, des monuments figurés, toujours
inspirée par le respect des textes situés dans leur juste perspective historique. Que de
suggestions de recherche généreusement semées : l'index thématique sera d'une utilité
majeure.
Merci à l'Ecole Française de Rome d'avoir permis que soit nouée cette gerbe
d'humanisme.
Il nous parait utile, pour les futurs utilisateurs, de reproduire ici sommairement les titres
des articles rassemblés : les origines de la religion romaine (numen, les survivances indo-