Modernisation de la Loi sur les normes du travail
JUILLET 2018  Le délai pour déposer une plainte de
Le projet de loi no 176, intitulé Loi modifiant la
Loi sur les normes du travail et d’autres
dispositions législatives afin principalement de
faciliter la conciliation famille-travail (ci-après
« Projet de loi ») a été adoptée le 12 juin 2018.
Ces nouvelles normes du travail revêtent une
importance, puisque d’ordre public, ces normes
minimales s’appliqueront à tous les salariés,
tant en milieu non syndiqué que syndiqué. Les
employeurs devront donc être aux aguets et
s’assurer de respecter les nouvelles normes du
travail. Services Juridiques JD vous fait ici un
petit survol de quelques-unes de ces
modifications.
Par : Jacques Décoeur
info@servicesjuridiquesjd.com
Harcèlement psychologique
 La notion de harcèlement sexuel est
maintenant explicitement inclue dans
celle de harcèlement psychologique, et
ce, en conformité avec l’interprétation
actuelle de la jurisprudence.
 Tout employeur devra, à compter du 1er
janvier 2019, adopter et rendre disponible
à ses salariés une politique de prévention
du harcèlement psychologique et de
traitement des plaintes.
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harcèlement psychologique à la CNESST
passe de 90 jours à deux (2) ans de la
dernière manifestation de la conduite
invoquée.
Refus de travailler
 À partir du 1er janvier 2019, les salariés
pourront refuser de travailler plus de deux
heures au-delà de leurs heures habituelles
quotidiennes de travail. Actuellement, ce
chiffre est de quatre heures.
 À compter du 1er janvier 2019, un salarié
pourra refuser de travailler s’il n’est pas
informé qu’il est requis de le faire au
moins 5 jours à l’avance, sauf si la nature
de ses fonctions exige qu’il demeure en
disponibilité. L’horaire de travail devra
donc être disponible au moins cinq jours
à l’avance.
Congé annuel
 À compter du 1er janvier 2019, un salarié
aura droit à trois semaines continues à
titre de congé annuel après 3 années de
service continu. Actuellement, un salarié
bénéficie d’un congé annuel de trois
semaines continues après 5 années de
service continu.
Absence pour cause de maladie, de don
d’organes ou de tissus, d’accident, de
violence conjugale ou d’acte criminel
 La violence conjugale est maintenant un
motif pour s’absenter du travail. Un
salarié victime de violence conjugale
pourra s’absenter jusqu’à 26 semaines sur
une période de 12 mois.
 Présentement, pour se prévaloir de son
droit de s’absenter pour cause de maladie,
de don d’organes ou de tissus, d’accident,
de violence conjugale ou d’acte criminel,
le salarié doit compter trois mois de
service continu. À partir du 1er janvier
2019, tous les salariés pourront s’absenter
du travail pour l’une de ces raisons
puisque l’exigence de trois mois de
service continu sera supprimée.
Cependant, dès que le salarié justifiera
trois mois de service continu, le salarié
pourra être rémunéré pour les deux
premières journées prises annuellement
s’il s’absente pour ces motifs ou pour des
obligations familiales.
Naissance, adoption ou interruption de
grossesse
 Présentement, un salarié justifiant 60
jours de service continu peut prendre un
congé de cinq jours, dont deux sont
rémunérés, à l’occasion de la naissance
de son enfant, de l’adoption d’un enfant
ou lorsque survient une interruption de
grossesse à compter de la vingtième
semaine de grossesse. À compter du 1er
janvier 2019, l’obligation de service
continu de 60 jours sera supprimé.
Absences ou congés pour obligations
familiales ou parentales
 Actuellement, un salarié peut s’absenter,
sans salaire, pendant 10 journées par
année pour remplir des obligations reliées
à la garde, à la santé ou à l’éducation de
son enfant ou de l’enfant de son conjoint,
ou en raison de l’état de santé de son
conjoint, de son père, de sa mère, d’un
frère, d’une sœur ou de l’un de ses
grands-parents.
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 La notion de « conjoint, père, mère, frère,
sœur ou grands-parents » est remplacée,
par celle de « parent », dont la définition
inclue notamment le conjoint du salarié,
« l’enfant, le père, la mère, le frère, la
sœur et les grands-parents du salarié ou
de son conjoint, ainsi que les conjoints de
ces personnes, leurs enfants et les
conjoints de leurs enfants », une personne
ayant agi ou agissant comme famille
d’accueil pour le salarié ou son conjoint
ou encore un enfant pour lequel le salarié
ou son conjoint a agi ou agit comme
famille d’accueil.
 Depuis l’adoption du Projet de loi, un
salarié peut s’absenter du travail en raison
de l’état de santé d’une personne pour
laquelle il agit comme « proche aidant, tel
qu’attesté par un professionnel œuvrant
dans le milieu de la santé et des services
sociaux ».
 À partir du 1er janvier 2019, l’employeur
pourra demander au salarié de lui fournir
un document attestant des motifs de
l’absence.
 À compter du 1er janvier 2019, dès que le
salarié justifiera trois mois de service
continu, deux de ces 10 jours de congé
pourront être payés. Cependant, le salarié
n’aura pas droit au paiement s’il a déjà
reçu deux journées payées dans la même
année en raison des obligations familiales
ou pour cause de maladie, de don
d’organes ou de tissus, d’accident, de
violence conjugale ou d’acte criminel.
Décès ou funérailles d’un proche
 À compter du 1er janvier 2019, lors du
décès ou des funérailles de certains
membres de sa famille, le salarié aura
droit à 5 jours de congés, dont 2 jours
rémunérés au lieu d’un seul auparavant.
Jours fériés : indemnité ou congé agence qui n’est pas titulaire d’un
compensatoire permis.
 Des amendes sont prévues pour les
 Lorsqu’un jour férié ne coïncide pas avec
agences qui ne détiennent pas de permis
une journée normalement travaillée par le
ou pour les entreprises clientes qui
salarié, l’employeur doit verser à ce
retiennent sciemment le service d’une
dernier une indemnité afférente au jour
agence ne détenant pas de permis.
férié ou un congé compensatoire. Le
 L’employeur qui embauche un travailleur
choix appartient à l’employeur. Il est a
étranger temporaire doit informer la
noté que le salarié qui est en congé annuel
CNESST de la date d’arrivée du
a déjà ce droit.
travailleur, de la durée de son contrat et,
Étalement des heures de travail si la date de son départ ne coïncide pas
avec la fin de son contrat, de la date et des
 L’employeur et le salarié peuvent raisons de son départ.
convenir d’un étalement des heures de
 Il est interdit à l’employeur de conserver
travail sur une base autre
des documents ou des biens appartenant
qu’hebdomadaire sans que l’autorisation
au travailleur étranger temporaire et
de la CNESST soit nécessaire.
d’exiger des frais relatifs à son
 Les heures doivent être étalées sur une recrutement.
période maximale de quatre semaines.
 La CNESST pourra exercer un recours au
 Une semaine de travail ne doit pas nom d’un travailleur étranger temporaire
excéder de plus de dix heures la norme et le représenter.
prévue dans la Loi sur normes du travail
ou les règlements. Agences de placement de personnel
 L’accord sur l’étalement des heures entre
 Avant l’adoption du Projet de loi, il
l’employeur et le salarié ne doit pas
n’existait aucun encadrement dans la Loi
excéder une durée de six mois.
sur les normes du travail en ce qui
 L’accord doit être constaté par écrit, et ce
concerne ces agences.
au moins trente jours avant le début de la
 Ces agences ont l’obligation de détenir un
première période d’étalement visée par
permis.
cet accord.
 Une entreprise cliente ne peut,
Agences de recrutement de travailleurs sciemment, retenir les services d’une
étrangers temporaires agence qui n’est pas titulaire d’un
permis.
 Avant l’adoption du Projet de loi, il
 Des amendes sont prévues pour les
n’existait aucun encadrement dans la Loi
agences qui ne détiennent pas de permis
sur les normes du travail en ce qui
ou pour les entreprises clientes qui
concerne ces agences.
retiennent sciemment le service d’une
 Ces agences ont l’obligation de détenir un agence ne détenant pas de permis.
permis.
 L’agence de placement de personnel et
 Une entreprise cliente ne peut, l’entreprise cliente sont solidairement
sciemment, retenir les services d’une

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 responsables des obligations pécuniaires
à l’égard des salariés.
 Les salariés d’agences de placement de
personnel ont droit aux mêmes taux de
salaire que ceux consentis aux salariés de
l’entreprise cliente qui effectuent les
mêmes tâches dans le même
établissement.
Exclusion de la Loi sur les normes du
travail
 Les athlètes dont l’appartenance à une
équipe sportive est conditionnelle à la
poursuite d’un programme de formation
scolaire sont exclus de l’application de la
Loi sur les normes du travail.
Versement du salaire
 Il est maintenant permis que le salaire soit
versé par virement bancaire sans qu’une
convention écrite ou qu’un décret le
prévoit.

Note : Ce texte contient des renseignements juridiques

à jour à la date de sa publication. Il ne constitue pas un
avis juridique et ne saurait être interprétée comme
créant un lien de droit entre le lecteur et l’auteur. De
plus, il n’engage aucunement la responsabilité de
Services Juridiques JD. Son contenu n’est pas
exhaustif, ni à l’abri d’erreurs et est donné à titre
informatif. Le présent texte ne peut être reproduit en
tout ou en partie sans autorisation. Un avis juridique
pour votre situation particulière par un professionnel
devrait être obtenu.

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