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DESCARTES,
LA MÉTAPHYSIQUE ET L'INFINI
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ÉPIMÉTHÉE
ESSAIS PHILOSOPHIQUES

Collection fondée par Jean Hyppolite


et dirigée par Jean-Luc Marion
Secrétaires de collection :
Vincent Carraud, Dan Arbib
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Dan Arbi b

DESCARTES,
LA MÉTAPHYSIQUE ET L'INFINI
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Cet ouvrage a été publié avec le soutien du laboratoire d'excellence TransferS (programme
Investissements d'avenir ANR-10-IDEX-0001-02PSL* et ANR-10-LABX-0099).

ISBN 978-2-13-078630-6
ISSN 0768-0708
Dépôt légal — 1re édition : 2017, janvier
© Presses Universitaires de France, 2017
6, avenue Reille, 75014 Paris
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À Judith
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RE M E R C I E M E N T S

Ce livre doit à mes parents, à ma famille, aux maîtres, collègues et amis qui ont
impulsé ou soutenu mes recherches par leur bienveillance et leur patience ; qu'ils en soient
remerciés, ainsi que les institutions qui les ont matériellement rendues possibles : l'univer-
sité Paris-Sorbonne, l'université Jean-Moulin Lyon-3, la Fondation Thiers et l'École
normale supérieure. Je remercie de leurs réactions mes premiers lecteurs, O. Boulnois,
A. Côté et D. Kambouchner, ainsi que, de leur premier et définitif apport,
J.-M. Muglioni et B. Sève. Ce livre doit aux conseils amicaux de V. Carraud et,
ô combien, à la confiance généreuse de J.-L. Marion, sans qui il n'eût pas été possible. Je
dois à B. Brousse et à X. Kieft, mon complice en cartésianisme, des relectures sans
concession.
À ma femme, Judith, et à mes filles, Ava et Séphora, revient ma plus grande
gratitude.
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NOTE BIBLIOGRAPHIQUE

Nous citons Descartes d'après les Œuvres de Descartes publiées par Ch. Adam
et P. Tannery, révisées par B. Rochot et P. Costabel, 11 volumes, Paris, réédition
Vrin-CNRS, 1964-1974. La mention « AT VII 40, 5 » signifie « éd. Adam-Tannery,
vol. VII, p. 40, L. 5 ». Nous ne précisons pas toujours « AT » ni le numéro du
volume.

Nous avons parfois recouru à d'autres éditions, soit des œuvres complètes,
soit de textes séparés :

- Œuvres philosophiques, 3 vol., Paris, Garnier, 1963-1973 ; nous y renvoyons par la


mention « FA » suivie du tome et de la page ;
- Opere, testo francese, latino e olandese, a cura di Giulia Belgioioso, Bompiani, « Il
pensiero occidentale », Bologna, 2005 : nous y renvoyons par la mention
« GB » suivie du tome et de la page ;
- Règles utiles et claires pour la direction de l'esprit en la recherche de la vérité, trad. selon
le lexique cartésien et annotation conceptuelle par J.-L. Marion avec des
notes math. de P. Costabel, La Haye, Nijhoff, 1977 : nous y renvoyons par
la seule mention « Règles utiles et claires » ;
- L'entretien avec Burman, éd., trad. et annot. par J.-M. Beyssade, Paris, Puf, « Épi-
méthée », 1981 ; nous y renvoyons par la mention « B » suivie de la page et
du numéro du texte ;
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12 DESCARTES, LA MÉTAPHYSIQUE ET L'INFINI

- Principes de la philosophie, trad. X. Kieft et D. Moreau, Paris, Vrin, 2009 : nous y


renvoyons par la mention « Principia, éd. Kieft-Moreau » ;
- Œuvres complètes III, éd. sous la dir. de D. Kambouchner, Paris, Gallimard,
« Tel », 2009 ;
- Correspondance, éd. J.-R. Armogathe, 2 vol., Paris, Gallimard, « Tel », 2013 ;
- Étude du bon sens. La recherche de la vérité et autres écrits de jeunesse (1619-1631), éd.
par V. Carraud et G. Olivo, Paris, Puf, « Épiméthée », 2013.

S'agissant des autres auteurs du fonds primaire, voici les principales éditions
des textes le plus souvent convoqués en philosophie antique, médiévale et renais-
sante :

- Aristote : Physique, éd. H. Carteron, Paris, Belles Lettres, 2 t., 1996-1986 (abr.
par la mention « HC » suivie du no de p.) ; éd. P. Pellegrin, Paris, GF-
Flammarion, 2002 (abr. par la mention « PP » suivie du no de p.) ; Métaphy-
sique, trad. J. Tricot, Paris, Vrin, éd. maj., rééd. 1986 ;
- Bonaventure, Quaestiones disputatae, in Opera omnia, Quarrachi, « Ad claras
aquas », 1882-1902, tome V ;
- P. Charron, Œuvres complètes, Paris, J. Villery, 1635, reprint par Slatkine,
Genève, 1970, 2 tomes (abr. OC) ; De la sagesse, Paris, Fayard, « Corpus des
œuvres de philosophie en langue française », 1986 (abr. par la mention
« Sagesse »).
- Henri de Gand, Opera Omnia, vol. XXIX (Summa, art. XLI-XLVI), Ancient and
Medieval Philosophy, Louvain, De Wulf-Mansion Centre, Series 2, 1998 ;
- F. de La Mothe Le Vayer, Dialogues faits à l'imitation des Anciens, Paris, Fayard,
coll. « Corpus des œuvres de philosophie en langue française », 1988 (abr.
Dialogues) ;
- M. de Montaigne, Essais, éd. Villey-Saulnier, Puf, 1965, 3 volumes,
« Quadrige », 2007 (abr. « VS », suivie du no de chap. et de la p.) ;
- Duns Scot, Opera omnia, éd. C. Balic, Civitas Vaticana, 1960 ; Cuestiones cuodlibe-
tales, édition bilingue de F. Alluntis, Madrid, La Editorial Catholica,
« Biblioteca de autores cristianos », 1968 ; Sur la connaissance de Dieu et l'univocité
de l'étant, intr., trad. et comm. par O. Boulnois, Paris, Puf, 1988 ; Questions sur
la métaphysique I-III, intr. et trad. par D. Arbib et O. Boulnois, Paris, Puf,
2016, à paraître ;
- F. Suarez, Disputationes Metaphysicae IV, XVIII et XXX, in Opera omnia, Paris,
Vivès, 1856-1878 (28 tomes), t. 25-26 ;
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NOTE BIBLIOGRAPHIQUE 13

- Thomas d'Aquin, L'Être et l'essence, in Thomas d'Aquin et Dietrich de Frieberg,


L'Être et l'essence, Le vocabulaire médiéval de l'ontologie, éd. bilingue, trad. et comm.
par A. de Libera et C. Michon, Paris, Seuil, 1996 ; Summa theologiae, édition
léonine, San Paolo, 1988.
En philosophie moderne et contemporaine :
- P. de Bérulle, Œuvres complètes, éd. Migne, Paris 1865, 2 tomes (nous y ren-
voyons par la mention « M. » suivi du no de colonne) ;
- M. Heidegger, Sein und Zeit (1927), Tübingen, Max Niemeyer Verlag, 2006, trad.
franç. E. Martineau, Paris, Athentica, 1985 (en ligne) ; « La constitution onto-
théologique de la métaphysique », Identité et différence, 1957, trad. A. Préau, Ques-
tions I, in Questions I et II, Paris, Gallimard, « Tel », 1968, p. 253-308 ;
- E. Kant, Kant's gesammelte Schriften, Berlin, W. De Gruyter, 1902 (nous y ren-
voyons par la mention « Ak », suivie du no du vol et de la page) ; trad. franç.
sous la dir. de F. Alquié, Paris, Pléiade, 1980-1986, 3 t. (nous y renvoyons par
la mention « Pl. », suivie du no du t. et de la p.) ;
- E. Levinas, Totalité et infini, La Haye, Nijhoff, 1961 ; De Dieu qui vient à l'idée,
Paris, Vrin, 1992 ; Dieu, la mort et le temps, Paris, Grasset/Livre de Poche,
1993 ;
- N. Malebranche, Œuvres complètes, éd. dirigée par A. Robinet, Paris, Vrin/CNRS,
1958-1967, 20 vol. (nous y renvoyons par la mention « OC » suivie du no du
tome et de la page) ;
- B. Pascal, Œuvres complètes, éd. Lafuma, Paris, Seuil, 1963 (sauf mention
contraire) ;
- B. Spinoza, Opera, éd. Gebhardt, Heidelberg, Auftrag der Heidelberger Akademie
der Wissenschaften, 1924 (abr. en « Gebhardt », suivi du t. et de la p.) ; nous
renvoyons également aux trad. de C. Appuhn (GF-Flammarion, 4 t.), et pour
l'Ethica à celle de B. Pautrat, Paris, Seuil, 19992.

Nous faisons le choix de ne pas accompagner cette étude d'une bibliographie :


la tâche eût été impossible. Signalons néanmoins le Bulletin cartésien (1974-), publié
aux Archives de philosophie, sous notre direction, par le Centre d'Études Cartésiennes
(Paris-Sorbonne) et le Centro Interdipartimentale di Studi su Descartes e il Seicento – Ettore
Lojacono (Università di Lecce), ainsi que les trois bibliographies disponibles :

- G. Sebba, Bibliographia Cartesiana, A Critical Guide to the Descartes Literature, 1800-


1960, La Haye, Nijhoff, 1964 ;
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14 DESCARTES, LA MÉTAPHYSIQUE ET L'INFINI

- J.-R. Armogathe et V. Carraud, Bibliographie cartésienne (1960-1996), Lecce, Conte


Editore, 2003 ;
- Bibliografia Cartesiana/Bibliographie cartésienne (1997-2012), mise en ligne, grâce à
M. Savini, par le Centro Interdipartimentale di Studi su Descartes e il Seicento – Ettore
Lojacono sur la base du Bulletin cartésien à l'adresse : http://www.cartesius.net/il-
centro/presentazione.

S'agissant des titres de littérature secondaire, certains ouvrages classiques,


souvent cités, feront l'objet d'une référence abrégée :

- F. Alquié, La découverte métaphysique de l'homme chez Descartes, Paris, Puf, 1950,


1987 (abr. en La découverte) ;
- J.-M. Beyssade, La philosophie première de Descartes, Paris, Flammarion, 1979 (abr.
en Philosophie première) ; Descartes au fil de l'ordre, Paris, Puf, 2001 ;
- V. Carraud, Causa sive ratio, Paris, Puf, 2002 ;
- H. Gouhier, La pensée métaphysique de Descartes, Paris, Vrin, 1964, 1969 (abrégée
en Pensée métaphysique) ;
- M. Gueroult, Descartes (suivi du no du tome) pour Descartes selon l'ordre des raisons,
2 tomes, Paris, Aubier-Montaigne, 1968 ;
- J. Laporte, Le rationalisme de Descartes, Paris, Puf, 1946 (abr. Le rationalisme) ;
- J.-L. Marion, Sur l'ontologie grise de Descartes, Paris, Vrin, 1975 (Ontologie grise) ; Sur la
théologie blanche de Descartes, Paris, Puf, 1981 (Théologie blanche) ; Sur le prisme
métaphysique de Descartes, Paris, Puf, 1986 (Prisme) ; Questions cartésiennes, Paris,
Puf, 1991 et Questions cartésiennes II, Paris, Puf, 1996 (resp. QC I et QC II) ;
- G. Rodis-Lewis, L'œuvre de Descartes, Paris, Vrin, 1971, 2 t. (abr. L'œuvre).
Nous affectons d'un astérisque les expressions que nous empruntons aux
textes en les modifiant.

Nous donnons la plupart du temps la traduction des textes selon les édi-
tions les plus courantes ; la présence de la langue d'origine nous dispense de les
réviser. Les traductions sans références sont de nous.
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AVANT-PROPOS

LE CONCEPT EN QUESTION

§ 1 - Dieu et la métaphysique à l'excès

Dieu et l'infini dans la métaphysique de Descartes : ce livre voudrait interroger


ce et.
Une telle tâche exige justification. Pourquoi Dieu ? Pourquoi l'infini ?
Pourquoi Descartes ? – Pourquoi Dieu ? Incontestablement, l'une des ques-
tions les plus insistantes adressées à la métaphysique comme theologia naturalis
(ou rationalis) est la suivante : une preuve de l'existence de Dieu est-elle pos-
sible, sans que l'étant dont l'existence se trouve ainsi prouvée ne soit par là
même inféodé à la raison, et donc nié comme Dieu ? La philosophie a-t‑elle
quelque chose à dire de Dieu comme Dieu ? N'y aurait-il pas une définitive
tension entre l'instance logique et Dieu, la théo-logique devant choisir entre
Dieu ou le logos ? 1 Toute preuve sur Dieu perdrait ainsi son objet par sa nature
même de preuve 2 : une preuve de l'existence de Dieu serait une contradictio in

1. Nous sommes redevable ici à la problématisation d'E. Levinas, De Dieu qui vient à l'idée,
p. 94 sq., et de J.-L. Marion, « Théo-logique », in A. Jacob (éd.), Encyclopédie philosophique universelle,
Paris, Puf, I, 1989, p. 17-25.
2. Sur la différence entre preuve et démonstration et l'impossibilité d'appeler démonstration
l'argumentum de la Meditatio V, cf. H. Gouhier, Pensée métaphysique, p. 159 sq.
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16 DESCARTES, LA MÉTAPHYSIQUE ET L'INFINI

adjecto, car Dieu échappant à toute démonstration, la démonstration de son


existence contredirait son essence. Mais alors comment se donner accès à la
transcendance, dès lors que cette transcendance doit choisir entre une réduc-
tion à l'immanence où elle se perdrait, et un maintien dans le secret d'une
distance que nulle pensée humaine ne pourrait ni ne devrait jamais violer ?
Il se pourrait en vérité qu'une telle alternative fût trop simple : car s'il
ne s'agissait que de choisir entre l'instance logique et Dieu, il suffirait de
renoncer à tout discours, à toute trace de Dieu, pour le gagner par là
même ; et alors par un paradoxe trop facile, Dieu serait d'autant plus
présent qu'il serait absent de nos pensées et de nos discours. Mais
l'homme a l'idée de Dieu, c'est un fait – et même ceux qui le nient ne le
peuvent nier qu'à condition de l'admettre d'abord : il faut donc que Dieu
vienne à l'idée, pour reprendre l'expression de Levinas 1. Que Dieu vienne
à l'idée, c'est‑à-dire que ce qui outrepasse la raison affleure à la raison,
qu'il se repère à la tangence entre le pensable et le non pensable –
tangence qui ne se peut signaler que par une idée particulière, nom divin
par excellence : telle serait l'idée d'infini, idée paradoxale s'il en fut ! Il est
revenu à Levinas d'en repérer la force problématique – et chez Descartes
précisément. C'est par un retour à Descartes, par-delà Husserl et
Heidegger, que Levinas a pu voir dans l'idée d'infini l'idée qui éclate
sous le poids de son idéat, l'idée de la transcendance de l'Autre dans le
Même. L'idea infiniti 2 est en effet idée même de l'inconnaissable : de
l'inconnaissable donc, nous avons connaissance – en tant qu'inconnais-
sable ! Paradoxe d'une idée qui porte avec elle, et en elle, son revers
d'ignorance, comme constitutive d'elle-même ! Et pourtant : le refus car-
tésien de s'approprier l'infinité 3, l'exigence maintes fois répétée de se
soumettre à elle et de l'admirer 4 comme la manifestation paradoxale d'un

1. Cf. E. Levinas, De Dieu qui vient à l'idée, p. 7.


2. Sur l'expression « idea infiniti », souvent employée par les commentateurs de Descartes
(E. Levinas notamment), cf. Vae Responsiones, AT VII 367, 20, et, en français, Descartes à Clerselier,
23 avril 1649, AT V 356, 17 ; cf. aussi la Meditatio III, AT VII 45, 28, « perceptionem infiniti quam
finiti », en vertu de la reconduction de la perceptio (operatio intellectus) à un modus cogitandi (Principia I,
32, AT VIII 17, 19-22), c'est‑à-dire à une idea (IIae Responsiones, def. II, AT VII 160, 14-16).
3. Cf. par ex. Descartes à Mersenne, 28 janvier 1641, AT III 293, 24-27.
4. Cf. par ex. Meditatio III, AT VII 52, 10-20 et surtout 15-16 (« intueri, admirari, adorare ») ;
ou encore Iae Responsiones, VII 114, 7.
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AVANT-PROPOS 17

écart incommensurable au fini et d'une grandeur irréductible à la raison


humaine, s'accompagnent paradoxalement de l'intégration de l'infinité à
un dispositif démonstratif, métaphysique incontestablement, visant à
prouver l'existence de Dieu. Cette tension, ne serait-il point le propre de
Descartes de l'avoir indiquée et même d'y avoir durablement séjourné ?
Mais alors l'idée d'infini excéderait toujours la métaphysique entendue
comme question posée à l'étant univoque (ens) depuis un sujet lui-même
réductible à son étantité (ego). Soit par exemple la structure onto-théo-
logique, remarquable description de la métaphysique en sa détermination
historique, c'est‑à-dire scolaire et donc scotiste 1 : l'étant suprême n'y fonde
l'étant commun que sur fond d'une univocité qui met le premier sous la
juridiction du second, puisque tout son privilège revient à l'exercer exem-
plairement ; s'y déploie alors une fondation réciproque où la suprématie du
suprême procède de la communauté du commun, qui du coup et en même
temps la réfute. Dans un tel dispositif, y a-t‑il encore place pour la trans-
cendance ? Comment la transcendance s'y insérerait-elle sans se dénaturer ?
Ainsi la pointe du questionnement heidéggerien se laisse-t‑elle malaisément
émousser, qui nous impose de reformuler notre question comme suit : quel
logos peut présider à la constitution d'une onto-théo-logie, si l'étant suprême
lui-même échappe à l'étantité commune et au logos, comme transcendant ?
Quel logos peut bien déployer une onto-théo-logie dont l'étant suprême se
donne comme irreprésentable ? La question peut ne point demeurer sans
réponse si le nom d'infini signifie à la fois la sécession de la transcendance
devant la métaphysique et l'intégration métaphysique de Dieu. Cette hypo-
thèse, un paradoxe inouï la suggère : c'est sous le nom d'infini que Dieu est
entré en métaphysique avec Duns Scot ; si surprenant qu'il paraisse, ens
infinitum n'est pas le nom d'un Dieu outrepassant la métaphysique, c'est le
nom du Dieu de la métaphysique. S'il se trouvait donc une métaphysique dans
laquelle l'infini prît aussi place comme « marqueur de transcendance », cette

1. Cf. M. Heidegger, « La constitution onto-théologique de la métaphysique », trad. franç.,


p. 277-308. Heidegger entend l'onto-théologie comme la constitution de la métaphysique en son
déploiement historial ; nous l'entendons, en un sens plus restreint et plus modeste, comme onto-
théo-logie, c'est‑à-dire comme la structure ou l'articulation interne de la métaphysique constituée
comme science à partir de Duns Scot. Cf. O. Boulnois, « Quand commence l'ontothéologie ?
Aristote, Thomas d'Aquin et Duns Scot », Revue Thomiste, 1995, p. 85-108.
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18 DESCARTES, LA MÉTAPHYSIQUE ET L'INFINI

métaphysique aurait une valeur insigne, la question de la compatibilité de


l'infini avec la métaphysique s'éclairerait d'une lumière nouvelle, plus pré-
cise et crue. Cette métaphysique serait-elle celle de Descartes ? Analyser les
rapports entre infinité divine et métaphysique chez Descartes reviendrait
ainsi à mesurer la compatibilité entre la métaphysique et la transcendance, à
évaluer la capacité de la première à accueillir la seconde et à déterminer le
plus exactement possible les limites de cette capacité.
Mais ce premier examen aurait évidemment d'autres échos. La fonda-
tion réciproque de l'étant suprême et de l'étant commun se déploie dans
l'immanence de la question du fondement, c'est‑à-dire sous la législation
du logos, qui renvoie incessamment la question du fondé au fondement et
du fondement au fondé ; en sorte qu'un seul nom soit véritablement adé-
quat à ce retournement circulaire – « causa sui ». Or, ce Dieu, causa sui,
« l'homme ne peut ni le prier ni lui sacrifier. Il ne peut, devant la Causa sui,
ni tomber à genoux plein de crainte, ni jouer des instruments, chanter et
danser. » 1 Ainsi la métaphysique ne nomme-t‑elle « Dieu » que son double
déchu : Causa sui, double adultéré de Dieu. L'approche du vrai Dieu, le
Dieu divin, requiert l'abandon de la métaphysique et avec elle de la figure
idolâtrique de Dieu (causa sui) : « la pensée sans-Dieu, qui se sent contrainte
d'abandonner le Dieu des philosophes, le Dieu comme causa sui, est peut-
être plus près du Dieu divin. Mais ceci veut dire seulement qu'une telle
pensée lui est plus ouverte que l'onto-théo-logique ne voudrait le croire. » 2
Dès lors, l'approche de Dieu (charité, ἀγάπη) ne devrait plus s'envisager
dans l'horizon ouvert par la métaphysique, mais hors de lui et en le surmon-
tant d'une « distance infiniment plus infinie » que celle qui sépare les corps
et les esprits ; l'une et l'autre seraient deux « ordres différents, de genre », et
la rupture entre elles, radicale (Pascal) 3. – Quitter la métaphysique pour
approcher le vrai Dieu : derechef, Descartes aurait-il soupçonné pareille
tâche ? La question s'impose avec d'autant plus de force que c'est à lui
qu'est revenu d'admettre, au moins lexicalement, le philosophème de causa

1. M. Heidegger, « La constitution onto-théologique de la métaphysique », trad. franç.,


p. 306.
2. Ibid.
3. Pascal, Pensées, L 308/B 793, Paris, Seuil, p. 540.
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AVANT-PROPOS 19

sui. Pourtant, Levinas et d'autres, refusant chez Descartes l'alternative entre


charité et métaphysique, Dieu causa sui et Dieu d'amour, ont rappelé que,
de la métaphysique à la prière, Descartes ne déploie qu'un seul et même
geste. 1 Si un débordement de la métaphysique est possible, ce sera donc
depuis la métaphysique même – par le nom divin qu'elle aura su accueillir
en elle pour témoigner, d'elle-même et en elle-même, de son propre dépas-
sement. C'est pourquoi la question « la métaphysique peut-elle accueillir la charité
ou l'autre-qu'elle-même ? » ne recevra d'éclairage qu'à la lumière des rapports
entre infini et métaphysique. Notre examen pourra dès lors se comprendre
comme une évaluation des potentialités caritatives de la métaphysique.
L'infini pourra ainsi énoncer un double excès : l'excès de la métaphysique
(génitif subjectif), métaphysique intrinsèquement excessive, excès de métaphy-
sique au sein d'elle-même ; ou excès sur la métaphysique (génitif objectif), par-
delà et au-delà d'elle, par quoi elle se trouve sinon disqualifiée, du moins
dépassée, outrepassée, trépassée. À moins que ces deux types d'excès ne
convergent et ne s'entretiennent réciproquement ? L'excès dans et de la
métaphysique se muerait en excès sur la métaphysique, comme une diffé-
rence de degré devient différence de nature ? La métaphysique à l'excès serait
dans cette hypothèse l'excès de métaphysique surmontant la métaphysique
elle-même.

§ 2 - Cohérence cartésienne et histoire de la métaphysique

Ces apories, qui ont jusqu'à présent laissé relativement muette la littéra-
ture secondaire 2, suggèrent deux thèses. D'abord, que l'infinité divine est

1. Cf. J.-M. Beyssade, « Sur l'idée de Dieu : incompréhensibilité ou incompatibilités ? », in


Descartes au fil de l'ordre, p. 133-167 ; L. Devillairs, Descartes et la connaissance de Dieu, Paris, Vrin, 2004 ;
E. Levinas, Totalité et infini, p. 187 ; mais déjà Alain, Les idées et les âges, VIII, v, in Les passions et la
sagesse, Paris, Gallimard, Pléiade, 1960, p. 242.
2. Aucune étude n'a jamais thématiquement porté sur l'infinité divine chez Descartes. Nous
disposons bien d'études sur l'histoire de l'infini dans l'histoire de la théologie et de la métaphysique
mais elles s'arrêtent à Descartes, qui n'est jamais leur objet propre, ou seulement très partiellement ;
d'un autre côté, des études sur Descartes en général et sur sa métaphysique en particulier, aucune ne
prend thématiquement en vue l'infinité divine dans l'ensemble de ses fonctions et de ses implications.
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20 DESCARTES, LA MÉTAPHYSIQUE ET L'INFINI

le siège d'indépassables ambiguïtés, à la fois conceptuelles et historiques :


indicatrice de transcendance, elle demeure pourtant le nom sous lequel
Dieu entre définitivement en métaphysique. D'autre part, que la métaphy-
sique cartésienne pourrait révéler, ou répéter, les ambiguïtés de l'infinité dans
l'histoire de la métaphysique.
Ces deux thèses imposent deux points de méthode. D'abord, puisqu'il
s'agit de prendre la mesure d'ambiguïtés ou de duplicités structurelles,
nous ne présupposerons pas la cohérence parfaite de la métaphysique de
Descartes : cette cohérence étant précisément l'enjeu de notre travail, il y
aurait pétition de principe à la tenir pour acquise 1. Nous ne croyons pas à
une quelconque systématicité de la pensée de Descartes 2 ; pas davantage
ne souhaitons-nous soumettre l'œuvre de Descartes à une clé interprétative
unique, matrice supposée de toutes les thèses du corpus 3. Nous tâcherons
de faire droit aux lignes de faille et aux tensions internes à l'œuvre, sans

D'un côté, des histoires de l'infinité divine sans Descartes ; de l'autre, des commentaires sur Descartes
sans l'infinité divine. – Pour les premiers : L. Sweeney, Divine infinity in Greek and Medieval thought, New
York, Peter Lang, 1992 ; A. A. Davenport, Measure of a Different Greatness, The Intensive Infinite, 1250-
1650, Leiden, Brill, 1999 ; A. Côté, L'infinité divine dans la théologie médiévale (1220-1255), Paris, Vrin,
2002 ; I. Agostini, L'infinità di Dio. Il dibattito da Suárez a Caterus (1597-1641), Rome, Editori Riuniti,
2005 ; et, pour mémoire, J. Cohn, Geschichte des Unendlichkeitsproblems im abendländischen Denken bis Kant,
Leipzig, 1896, trad. franç. par J. Seidengart, Histoire de l'infini, Paris, Cerf, 1994. – Pour les seconds :
chacune des questions mettant en jeu l'infini a fait l'objet en histoire de la philosophie de traitements
nombreux : soit en métaphysique (pour ne citer que les travaux des trente dernières années) : la
problématique de l'analogie chez J.-L. Marion, Théologie blanche ; la mise à l'épreuve du paradigme onto-
théo-logique, dans le Prisme ; la doctrine de la substance, J.-M. Beyssade, « La théorie cartésienne de la
substance », in Études sur Descartes, Paris, 2001 ; l'intuition de l'être dans La découverte, de F. Alquié ; la
question plus générale de connaissance de Dieu chez L. Devillairs, Descartes et la connaissance de Dieu,
op. cit.. – Exemplairement, les deux remarquables livres d'I. Agostini portent soit sur l'infinité divine
avant Descartes ou seulement dans les Iae Objectiones et Responsiones (L'infinità di Dio, op. cit.), soit sur
l'idée de Dieu en général chez Descartes (L'idea di Dio in Descartes, Florence, Le Monnier, 2010), mais
en reléguant alors l'infinité à un rôle secondaire. – Nous souhaitons croiser ici ces deux voies pour en
examiner le produit et répondre à la question : quelle fonction l'infinité divine assume-t‑elle dans le corpus
cartésien ?
1. Contra, les efforts déployés par J.-M. Beyssade pour faire valoir le concept de cohaerentia,
Philosophie première, p. 337 sq. Si nous admettons nous-même la force de ce concept (cf. infra, § 75),
nous refusons d'en présupposer la validité.
2. Notre méthode, consistant à souligner les difficultés et les résistances des textes à l'effort de
systématisation du commentateur, se rapproche alors de celle de F. Alquié (La découverte), J.-L. Marion
(Le prisme) ou I. Agostini (L'idea di Dio, op. cit.).
3. En guise d'exemples, cf. malgré leurs différences les démarches de F. Alquié, M. Gueroult
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AVANT-PROPOS 21

fermer l'interprétation, sans enclore la parole cartésienne dans les limites


appauvrissantes d'une systématicité au maillage serré et imperméable. Par-
fois même, loin d'apaiser les tensions, nous les aggraverons – d'une part
parce que, d'une manière générale, nous voyons l'entreprise cartésienne
bien davantage comme un effort génial pour repérer et formuler rigoureu-
sement les apories que comme une tentative d'y répondre à toute force,
d'autre part parce que l'infini, les quelques considérations précédentes suf-
fisent à le faire voir, constitue déjà en soi comme un concept paradoxal, par
ses déterminations propres, par son ancrage historique et par les divers
rôles que Descartes lui fait jouer. Suturer les béances du texte cartésien
serait la meilleure manière de n'y rien voir ; la stratégie contraire, à défaut
de nous offrir une formalisation définitive du rôle supposé unique et cohé-
rent de l'infinité chez Descartes, présenterait sinon l'avantage de laisser la
question toujours ouverte, du moins seulement de l'ouvrir.
L'examen des rapports entre infinité et métaphysique impose au sur-
plus un double regard sur l'histoire de la métaphysique. D'abord, l'assigna-
tion de la situation exacte de l'infinité cartésienne dans l'histoire de la
métaphysique rend nécessaire la détermination précise des positions des
prédécesseurs ou des adversaires de Descartes, la radicalité de ses décisions
apparaissant d'autant mieux qu'est fidèlement indiqué le status quaestionis où
elles s'insèrent 1. Ensuite et surtout, puisqu'il s'agit de proposer non pas
une restitution 2 de la métaphysique cartésienne, mais une interprétation

et J.-L. Marion : la différence entre l'être et l'objet, l'ordre des raisons et le paradigme onto-théo-
logique jouent à chaque fois le rôle de clé herméneutique.
1. Nous ne considérerons ici que les majores, qui font mieux apparaître les massifs entre lesquels
se meuvent les minores. L'objectif n'est pas de restituer l'intégralité du contexte scolastique
contemporaine de Descartes, mais d'offrir à l'interprétation des points d'appui signifiants du point
de vue de la longue durée de l'histoire des concepts. Que les grandes autorités contemporaines de
Descartes soient Pedro de Oviedo († 1649), Juan de Lugo (1583-1660), Adam Tanner (1572-1632)
et Girolamo Fasolus (1567-1639), que même Suarez ne soit un auteur décisif ni dans l'histoire de la
scolastique moderne ni dans l'histoire de l'infini en général, voilà qui ne retire rien aux ressources
qu'offre Suarez pour une interprétation philosophique qui confronterait Descartes à la scolastique
moderne. Rappelons que les Disputationes metaphysicae paraissent en 1597, soit un an après la naissance
de Descartes. Pour un tableau plus exhaustif de la situation de l'infini dans la scolastique moderne
– et donc pour un projet interprétatif différent du nôtre –, cf. I. Agostini, L'infinità di Dio, op. cit.
2. En guise de restitution, cf. les ouvrages inégalés de J. Laporte, Le rationalisme de Descartes,
Paris, Puf, 1945 et de G. Rodis-Lewis, L'œuvre de Descartes, Paris, Vrin, 1971, 2 vol.
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22 DESCARTES, LA MÉTAPHYSIQUE ET L'INFINI

métaphysique de l'infini dans la pensée cartésienne, il nous faudra nous doter


de concepts forts, à même de guider une telle interprétation. Ces concepts,
nous les emprunterons parfois à la phénoménologie : car si la phénoméno-
logie relève de la métaphysique quand elle se donne comme science de
l'objet, elle s'en excepte quand elle travaille à l'enregistrement du non-
objectivé ou du non-objectivable ; ainsi, intrinsèquement articulée, elle fait
voir en son sein les limites de la métaphysique. La phénoménologie, traver-
sée intérieurement par la frontière métaphysique/non métaphysique, nous
offrira alors un prisme pour observer chez Descartes la césure entre ce qui
de l'infini relève de la métaphysique et ce qui n'en relève pas. Les tensions
de la métaphysique ne pourront donc être pointées au mieux que depuis ce
lieu potentiellement hors-métaphysique qu'est la phénoménologie. Évi-
demment, au sein de la tradition phénoménologique, un auteur sera privilé-
gié : Levinas ; car nul n'a vu avec autant d'acribie le paradoxe que recèle
l'idée d'infini. L'interprétation phénoménologique de l'idée cartésienne
d'infini proposée dans Totalité et infini ne doit pas être banalement entendue
comme récupération d'un motif philosophique extérieur au service d'une
thèse qui, de Totalité et infini (1961) à Autrement qu'être ou au-delà de l'essence
(1974), poursuit sa ligne de développement propre, mais comme un
commentaire dûment renseigné, au fait des éléments textuels à même de
nourrir et de valider une interprétation, certes de portée plus large que celle
d'un commentaire d'histoire de la philosophie stricto sensu, mais à l'ambition
d'exactitude non moins grande. Et de Levinas, il faudra parfois rétrocéder
en direction de Heidegger, puisqu'il n'y aura de métaphysique à proprement
parler que commandée par l'univocité et la double fondation croisée entre
l'être et l'étant suprême : constitution « onto-théo-logique » repérable, non
pas chez tous ceux qui ont envisagé de traiter de métaphysique, mais chez
tous ceux qui, de Duns Scot à Kant, travaillèrent à l'édification de la
métaphysique comme science.
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AVANT-PROPOS 23

§ 3 - Analytique de la finitude

De Dieu à l'infini et de l'infini à Descartes : ce trajet questionne la possibilité


d'un discours sur Dieu en métaphysique et le nom sous lequel Dieu peut
s'y insérer ; c'est aussi, à rebours, une question sur les capacités de la
métaphysique à intégrer en son sein l'étranger, l'irréductible, le radicale-
ment autre – qu'est Dieu. Cet enjeu se décline à trois niveaux. – Du point
de vue de l'interprétation de Descartes, il s'agit pour nous de relancer le
débat sur la cohérence de la métaphysique de Descartes. Il se pourrait que l'infini
mette en péril l'unité de la métaphysique, non d'abord par sa contradiction
avec d'autres noms divins 1, mais parce qu'il abrite en son sein même une
tension. – Sur un temps plus long, se joue la position de Descartes dans
l'histoire de la métaphysique, dans l'histoire de sa constitution (chez Duns
Scot, Suarez, mais déjà Henri de Gand), ou des avatars de ladite constitu-
tion ; ou bien encore de l'histoire de la promotion, au sein de la théologie et
de la philosophie, d'un nom divin dont la primauté éclate avec l'âge clas-
sique (Descartes, Malebranche, mais aussi bien Fénelon) et dont l'histoire
demande d'abord à être éclairée a parte ante avant d'être élucidée a parte post
(ce qui reste à faire). – Ces enjeux historiques constituent enfin des ques-
tions posées à notre présent, tant il est vrai que l'ère cartésienne, c'est‑à-
dire la Modernité elle-même, s'ouvre de fait comme une méditation sur la
finitude de l'homme, finitude adossée à l'infinité première de Dieu ; tant il
est vrai aussi que les développements les plus puissants de la métaphysique
au XXe siècle, de ce qui en tient lieu ou en assure la relève – la phénomé-
nologie –, ne cessent de se donner comme interrogations renouvelées sur
l'infini et le fini, soit, dans la lignée de Kant, pour conquérir avec une
radicalité insurpassable un concept de finitude paradoxalement émancipé
de tout rapport à l'infini (la finitude du Dasein chez Heidegger), soit pour
réinterpréter l'intuition cartésienne de l'idea infiniti en direction d'une phé-
noménologie où le je ne se constitue qu'à être interpellé par lui (Levinas).

1. J.-L. Marion, « The Essential Incoherence of Descartes' Definition of Divinity », in


A. O. Rorty (éd.), Essays on Descartes' Meditations, Berkeley-Los Angeles-London, Univeristy of
California Press, 1984, p. 297-338, et Prisme, § 19-20.
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CONCLUSION

L'AU-DELÀ DE LA MÉTAPHYSIQUE

Notre enquête touche à sa fin. Tâchons d'en ressaisir quelques résul-


tats. L'infinité organise la métaphysique en une bipolarité constitutive :
infinité de distance en 1630, elle se mue en infinité de substance en
1641 ; fondatrice des vérités d'abord, elle s'intègre à une rationalité en
quête de son propre fondement. L'infinité divine met ainsi en crise la
métaphysique cartésienne, ou en fait voir le nœud problématique (I).
Mais cette crise ne peut être appréciée que par un double mouvement :
la détermination de la situation de l'infinité cartésienne dans l'histoire de
la métaphysique, puis, par une sorte d'effet de retour, la requalification de
la place de la métaphysique cartésienne au sein de cette histoire.
En effet, l'infinité divine n'est pas une innovation cartésienne, mais
une conquête de l'histoire de la métaphysique, qui, en promouvant le
concept d'ens comme son objet s'est approprié Dieu sous la figure de l'ens
infinitum. Déjà Thomas d'Aquin et Bonaventure avaient travaillé à attribuer
l'infinité à Dieu contre l'interdit aristotélicien et le silence biblique ; la
métaphysique a reproduit cette entreprise en faisant de l'infini le premier
nom d'abord de l'être lui-même (Henri de Gand et la protensio) puis de
Dieu (Duns Scot et Suarez, et la divisio entis). Cette élaboration métaphy-
sique de l'infini, Descartes en hérite doublement. D'une part parce que la
représentation est rendue nécessaire par la philosophia prima dès lors que la
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342 DESCARTES, LA MÉTAPHYSIQUE ET L'INFINI

première vérité est le cogito, l'idea infiniti ne peut échapper au régime de la


représentation ; elle assume même pleinement, comme idea vera, l'univocité
sous-tendue par le règne de la représentation qu'est la métaphysique (II).
D'autre part, quand Descartes fait s'équivaloir l'infinité avec la perfection,
l'actualité, la totalité, l'unité et le plus haut degré de perfection, il ne fait
qu'enregistrer et intégrer à sa métaphysique les produits de la révolution
scotiste, en reconfigurant une topique conceptuelle où puisse néanmoins
s'insérer et s'interpréter l'ἄπειρον aristotélicien sous le nom d'indéfini (III).
Mais Descartes ne se contente pas d'hériter d'une conquête de l'histoire
de la métaphysique et par là de s'y inscrire, il la bouleverse radicalement.
D'un tel bouleversement témoigne l'impossibilité d'une interprétation
seulement et rigoureusement substantialiste de l'infinité divine : les rap-
ports entre le fini et l'infini définissent une série d'apories inesquivables et
il n'y a pas jusqu'à la causa sui qui ne signifie le débordement de l'ontologie,
suggérant la nécessité une interprétation non métaphysique de l'infinité
divine (IV). Cette interprétation, la primauté de l'infini sur le fini l'impose,
qui dessaisit l'ego de sa position transcendantale : car lors même que l'infini
se trouve cogité, il déloge l'instance première de la représentation, pour
occuper à sa place le rang de premier cogitatum au prix d'une tension irrémé-
diable : la représentation (idée d'infini) s'insurge contre sa condition de
possibilité (l'ego) et se substitue à elle (V).
Cette tension éclaire finalement le lien qui unit la métaphysique des
lettres de 1630 à celle des Meditationes. Car en tant que les Meditationes envi-
sagent « en général toutes les premières choses que l'on peut connaître en
philosophant par ordre » (III 239, 6-7), elles reconduisent la primauté de la
mens des Regulæ – sous le concept d'ego – et obéissent à la méthode dont
l'ego en dernière instance décide ; cette présence de la méthode à même les
Meditationes soumet l'infini à l'ego, et donc la preuve a posteriori à l'univocité
de la représentation : l'infinité se trouve une chose parmi « toutes les pre-
mières choses », et ne réclame, du moins en première instance, aucun statut
particulier. Pourtant, en prouvant l'existence de Dieu comme infini,
Descartes doit pouvoir l'atteindre comme l'auteur des vérités éternelles,
c'est‑à-dire comme instance instauratrice de rationalité, donc de l'ordre et
de la méthode. Réciproquement, cette instance instauratrice devait déjà
elle-même se donner comme connaissable pour exercer pleinement sa
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CONCLUSION 343

fonction fondationnelle – comme si infinité de distance et infinité de sub-


stance, apparemment distinctes, partageaient les mêmes traits, à la fois
métaphysiques et non métaphysiques. Il n'y a là nul hasard : l'idée d'infini est
à la fois idée du fondement qui outrepasse la rationalité, et l'idée qui s'intègre à la
rationalité pour conquérir ce fondement. Surgit ainsi, au cœur de l'infinité divine,
une tension d'autant plus puissante et insoutenable que Descartes l'a étran-
gement tue ; sa métaphysique tout entière en acquiert une sorte de dua-
lité interne dont elle paraît inconsciente et à laquelle, comme interprète,
nous n'avons pas voulu demeurer aveugle. Descartes a ainsi associé en un
même nom une détermination métaphysique et une détermination non-
métaphysique de Dieu. Avec Scot, Dieu est entré en métaphysique comme
infini ; avec Levinas, il en est sorti – encore comme infini ; ce paradoxe, il
est revenu à Descartes de le déployer, de le faire accéder à la visibilité la
plus haute.
L'infini déborde ainsi doublement la métaphysique : il déborde la méta-
physique cartésienne, en ce qu'il surmonte le privilège du cogito institué par
l'ego autem substantia (VII 45, 7), mais il déborde également l'histoire de la
métaphysique : histoire d'univocité, de représentation et de substance, aux-
quelles il s'oppose comme non-coïncidence, irrémédiable équivocité d'un
passé qui n'a jamais été présent, débordement de toute ontologie. La trans-
cendance de Dieu s'en trouve éclaircie d'une nouvelle lumière – ni étant
suprême, ni substance, le Dieu de la métaphysique cartésienne n'est infini
qu'à condition n'être plus tout à fait ni vraiment « le Dieu des philosophes
et des savants » que Heidegger identifiait à la causa sui. – Ne faudrait-il pas
reconnaître alors qu'il n'est pas davantage le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de
Jacob, auquel finalement le Dieu des philosophes ne s'oppose que parce
qu'il lui ressemble 1, mais qu'il est, au-delà de ces figures théologiques,
transcendance pure – plus même un étant ?

1. Cf. E. Levinas, De Dieu qui vient à l'idée, p. 96-97 : « Se demander […] si Dieu ne peut être
énoncé dans un discours raisonnable qui ne serait ni ontologie, ni foi, c'est, implicitement, douter
de l'opposition établie par Yehouda Halévi et reprise par Pascal, entre le Dieu d'Abraham, d'Isaac
et de Jacob […] et le dieu des philosophes d'autre part ; c'est douter que cette opposition constitue
une alternative. » Sur la filiation entre Juda Hallévi et Pascal, cf. notre étude « Philosophie et
révélation dans le Kuzari de Juda Hallévi (1075-1141) », Revue des sciences philosophiques et théologiques,
99/1, 2015, p. 3-24.
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344 DESCARTES, LA MÉTAPHYSIQUE ET L'INFINI

Le surpassement de tout étant, la transcendance au-delà de la diffé-


rence ontologique, voilà ce que l'infini cartésien laisse, depuis la métaphy-
sique, déjà entrevoir.
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INDEX RERUM

Abductio mentis a sensibus, 123 Comparatio, 269, 281-282, 290-294,


Absolu/relatif, 30, 57, 81-82, 103, 124, 296-298, 307, 309, 316-317, 324-
145, 177, 292-294, 333, 339 326, 328, 333
Amour de Dieu, 30, 123, 128, 151, 226, Concept d’ens, 17, 73-76, 78, 84, 86,
228, 303 91, 93-94, 99, 127-128, 130, 141,
Analogie, 20, 40, 74, 114, 134, 136, 146, 149, 155-156, 159, 170, 177,
153, 157, 164, 197, 201, 206, 215, 185-186, 191, 193-196, 202-204,
221, 223, 228, 247-248, 263, 266- 207, 212, 218, 225, 235-237, 239-
270, 315, 339 240, 246-249, 270, 274, 280, 283,
Antériorité (de l’idée d’infini), 281, 299, 289, 296, 302, 316, 324, 333, 340-
326 341
Attingere mente, 134, 136 Condamnations de 1241, 138, 190
Attribut/- principal, 225-226, 243-244, Création/- continuée, 216
253
Axiome de la cause, 96, 306-307 Deductio, 293, 298, 326
Demonstratio ad intra, 55
Causa sui, 18, 153, 159, 240, 257, 259- Divisio entis, 207, 211, 248, 341
260, 263-268, 270-271, 273, 342-343 Doute, 39, 45, 62, 66, 84, 86, 93, 95-97,
Cause efficiente/formelle, 96, 153-154, 99, 111-112, 117, 121-122, 125, 133,
217, 259-260, 264-265, 267-268, 138, 147, 155, 172, 178, 186-188,
270 207, 216, 229-230, 237, 241, 246,
Christ, 123, 131, 198 252-253, 256, 297, 315, 318, 327,
Clarté et distinction, 88, 323 331, 335
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346 DESCARTES, LA MÉTAPHYSIQUE ET L'INFINI

Ego, 17, 39-40, 42-44, 47, 50, 65, 68-69, Imago Dei, 334
71, 76, 78-79, 86, 88-89, 91, 93, 95, Immensité, 41, 119, 131-133, 139, 147,
109, 114, 116, 127, 141-142, 144, 150, 153, 189, 192, 199, 217, 258,
146, 149-150, 152, 154, 172, 174, 266, 289
179, 213, 218-219, 223-224, 226- Immutabilité divine, 37-38, 220
227, 231, 233, 235-237, 242, 246, Implicite/explicite, 34-35, 41, 100, 105,
248, 251-252, 254-257, 263, 274, 108, 129, 136-137, 145, 147, 156,
277, 281-283, 287, 294, 296-297, 159, 180, 200, 206, 216, 224, 237,
299-302, 304, 306, 308-313, 315- 244, 264, 282, 287, 293, 310-312,
318, 320, 323, 325, 328-329, 334, 314-317, 320, 322
337, 339, 342-343 Incompréhensibilité, 19, 29, 34-36, 49,
Émanation, 34, 226-228, 231 55, 78, 102, 104, 106-110, 112, 114-
Ens amplissimum, 141, 146, 155, 170, 115, 118, 120, 125-126, 134-137,
195 167, 169, 178-180, 186, 188-189,
Équivocité, 74, 202, 215, 221, 224, 212-213, 251, 258, 328
227-228, 232-233, 242, 244-245, Indéfini, 45, 64, 167-170, 172-174,
247, 251, 260, 266-267, 289, 343 177-182, 184-190, 249, 334, 342
Être en acte/en puissance, 163, 166- Indépendance divine, 33, 35, 121, 338
167, 172-173, 175, 196, 212 Infinité de distance, 25, 27, 29, 31-33,
Évidence de l’existence de Dieu, 95, 35-37, 39, 41, 43, 45, 47, 49-51, 53,
102, 158 55, 57, 59-61, 63, 65, 67, 69-70, 107-
109, 341, 343
Faculté, 48, 299, 311-312 Infinité de substance, 25, 27, 29, 31, 33,
Fausseté matérielle, 82-84, 86, 88, 237, 35-37, 39, 41-45, 47, 49-51, 53, 55,
275, 278 57, 59, 61, 63, 65, 67, 69-70, 107,
Finitude, 23, 29, 45, 51, 142, 169-170, 109, 341, 343
176, 179, 186, 208, 218, 234, 236, Innéité, 29, 304-306, 309, 311, 315-317
238-239, 241-242, 245, 248, 251, Intelligibilité, 64, 69, 74, 76-78, 102,
274, 282, 286, 302, 316-318, 325- 107, 109-110, 112, 116, 125-126,
326, 329, 331, 334, 339 132, 138, 167, 169-170, 174, 177-
Fonctions de l’infini, 46, 70, 133, 149 179, 184, 188-189, 207, 291, 296,
Fondement, 18, 30, 32, 35-37, 40, 49- 328
50, 58, 61, 63, 66-71, 76, 98, 101,
104, 107, 120, 125, 128, 135, 139, Liberté, 33, 148, 256, 330-331, 333,
151-152, 155, 158, 171, 185, 188, 337
194, 255, 281, 283, 286, 289, 298, Libertinage, 120
305, 308, 323, 330, 338, 341, 343
Métaphysique, 12-15, 17-21, 23, 25-26,
Générosité, 256-257, 338 29-32, 35, 37, 43, 50-51, 59-62, 64,
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INDEX RERUM 347

66, 68, 70-79, 81, 83, 85, 87-91, 93- 269, 271, 273, 283, 324-325, 342-
97, 99, 101-105, 107-111, 113, 115, 343
117-119, 121, 123-127, 129, 131, Ordo rationum, 68, 103, 155
133-135, 137-139, 141, 151, 155- Ordre, 14, 19, 21, 35, 39, 41, 57, 62, 64-
156, 159, 166, 171, 174, 177-178, 65, 67-68, 70-71, 75, 88, 129, 155,
182, 184, 191, 194, 197, 202-204, 184, 195, 202, 212, 217, 232, 246,
207, 211-212, 215, 218, 227, 233, 255, 281, 287, 289, 291, 293, 308,
238, 246-248, 257-258, 270-271, 327, 337, 342
273, 280-284, 286-290, 296, 298,
301-302, 304, 307, 313, 317-318, Participatio, 207, 235-237, 294
322-323, 325-326, 328, 339, 341-344 Passivité, 303, 328-329
Méthode, 20, 31, 38, 42-43, 46, 65, 68- Perfection, 39, 42, 46, 48, 52, 115, 117,
69, 97, 103, 113, 145, 151-152, 156, 129, 143, 145, 147, 149-151, 156,
179, 183, 229, 236-237, 252, 254, 166-167, 171, 174, 177, 182, 190,
282-285, 287-288, 290-291, 297- 192-193, 195-197, 199-203, 205,
298, 305, 307, 315, 323, 325, 330, 207, 232-234, 236, 248-249, 279,
336, 339, 342 335, 342
Mystique, 101, 110-113, 118-119, 122, Philosophia prima, 62-64, 67-69, 71-72,
125, 130, 148, 303 75, 77, 79, 107, 126, 141, 265, 318,
341
Natura communis, 294 Preuve ontologique, 98-99, 155-156,
Négation, 109, 112, 116, 118, 123, 128, 187
193, 239, 254, 263, 275-277, 279- Protensio, 195, 198, 200, 238, 341
280
Quantitas molis/virtutis, 194, 200, 203,
Objet, 14-15, 19, 21-22, 29, 52-53, 60, 206-207
65-66, 72-76, 78, 80, 83, 89-92, 94, Quantité, 28, 52, 133, 160-161, 164,
100, 108, 114, 116, 123, 126-127, 167, 173, 177, 182, 192-193, 199,
130-131, 136, 160, 169, 174, 177- 201-202, 205, 209
178, 198, 204, 206, 255, 263, 278,
282-283, 287, 298, 303, 311, 314, Réalité objective, 45, 80, 83-84, 86, 88-
317, 320-322, 330, 332, 335, 339, 89, 93-94, 102, 105, 144, 154, 157,
341 207, 236, 279, 296, 301-302, 304-
Obvie/abstrus, 315 305
Ontologie, 13-14, 51, 73, 75-77, 143, Représentation, 74-76, 78-79, 82-83,
187, 193, 200, 203-204, 208, 211, 85-86, 89, 91, 93, 96, 104, 109-110,
213, 215, 217-219, 221, 223, 225, 114, 120, 122, 125, 134, 157, 186,
227, 229, 231, 233, 235, 237, 239, 188-189, 191, 225, 236, 243, 283,
241, 243, 245, 247, 249, 251, 253, 294, 296, 301-302, 304, 308, 312,
255, 257, 259, 261, 263, 265, 267, 317, 320-323, 337, 341-343
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348 DESCARTES, LA MÉTAPHYSIQUE ET L'INFINI

Ressemblance, 218, 220-221, 223-224, 128, 148, 191, 193, 197, 202, 215,
226, 228, 231, 233, 315, 338 221, 227-228, 231, 233, 238, 242,
244-245, 247-248, 259, 262, 264,
Stoïcisme, 229-231 266, 269, 271, 286, 288, 296-297,
Substance, 20, 36, 41, 43-44, 46-47, 49- 333, 342-343
51, 53, 55, 138, 142, 165, 214, 218,
220-221, 224, 226, 231, 233-234, Véracité, 151
236, 240, 242, 244-246, 248, 252, Vérité, 11-12, 33, 35, 40-41, 53, 66, 69,
254, 256, 288, 295, 300-301, 309, 71, 81-82, 87-94, 101-102, 106, 119-
324, 343 120, 123, 132, 148, 151, 155, 157,
172, 189, 199, 202, 212, 217, 265,
Toute-puissance, 34-38, 40-41, 49, 55, 292, 300, 303-304, 313, 315, 318-
57-58, 70, 108, 113, 125, 150-154, 319, 326-327, 337, 342
179, 251, 265-266, 268, 327 Vérités éternelles/création des –, 30-
Transcendantal, 74, 76, 80, 91-92, 94, 32, 35-36, 38-41, 49-50, 62, 65-
126, 128, 187, 200, 202, 247-248, 66, 108, 121, 150, 227, 265, 327,
270, 317-318, 320, 322-323 336
Vision béatifique, 53-54, 128, 134, 137,
Unité divine, 177, 326 192
Univocité, 12, 17, 22, 65, 74-75, 78, Voie négative, 78
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INDEX NOMINUM

Abra de Raconis, C.-F., 182 Aubenque, P., 269


Aetius, 230 Aubry, G., 163
Agostini, I., 20-21, 133, 171, 181, 183, Augustin (saint), 35, 50, 54, 112, 116,
213, 275 134-139, 194, 200, 203, 207, 300-
Alain (É.-A. Chartier), 19 301, 324
Alanen, L., 82-83 Averroès, 73-74
Albert le Grand, 198-199 Avicenne, 73-74, 127-128, 195
Alexandre de Halès, 208
Alquié, F., 13-14, 20, 31, 82, 101, 187, Bacon, R., 208, 284
189, 321-322 Baillet, A., 113, 229
Anselme de Cantorbery, 187, 189 Balthazar, H. U. von, 126
Ariew, R., 183 Bardout, J.-C,, 61, 102
Aristote, 12, 17, 52, 54, 73, 106, 128, Basile de Césarée, 127
130, 159-163, 165-167, 173, 182, Beeckman, I., 26
190-191, 194, 202-203, 205, 207- Belaval, Y., 178
209, 212, 269 Belgioioso, G., 11, 25
Armogathe, J.-R., 12, 14, 25, 98, 183, Benoist, J., 77
222, 229 Bergson, H., 281
Arnauld, A., 30-31, 39-40, 85-86, 191, Bérulle, P. de, 13, 110-111, 113, 122-
225, 260, 266-267, 289, 292, 295, 125, 227
327 Besoldus, C., 231
Arnobe, C. M. (le Jeune), 230 Beyssade, J.-M., 11, 14, 19-20, 82, 91,
Arnobe l’Ancien, 230 94, 157, 170, 221, 261, 287
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350 DESCARTES, LA MÉTAPHYSIQUE ET L'INFINI

Beyssade, M., 82-83, 87, 315 Christine de Suède, 229


Blaise, A., 198 Chrysostome, 54
Blanchet, L., 113 Cicéron, 230
Boèce, A.M.S., 128, 187, 196, 269 Clauberg, J., 73, 75-76, 93, 283
Bonaventure (saint), 12, 55-58, 131- Clayton, Ph., 157
134, 139, 189, 191-196, 198-199, Clerselier, C., 16, 47, 93-94, 142, 180,
203, 206, 341 188, 234-235, 241, 249, 254, 269,
Borel, P., 113 295, 315
Boss, G., 121 Cochois, P., 122
Bouchilloux, H., 35 Cognet, L., 123
Bouillier, F., 101 Cohn, J., 20
Boulnois, O., 9, 12, 17, 57, 74, 76, 128, Contarini, G., 148
189, 194, 197, 215, 248 Contenson, P.-M. de, 134
Bourdin, P., 124 Corbin, M., 187
Bourgeois, B., 274, 287, 302 Costabel, P., 11
Bouriau, C., 318 Côté, A., 9, 20, 53, 57-58, 111, 134-
Boutroux, E., 157 135, 160, 208-209
Brahami, F., 119 Courtine, J.-F., 76, 194
Brosses, P. de, 229 Cues, N. de, 111
Bruaire, C., 121 Cuvillier, A., 101
Bruno, G., 178
Brunschwig, J., 93, 155 Dagens, J., 113, 124
Burman, F., 11, 31, 83, 87, 114, 127, Damascène, 54, 134
145, 151, 168, 170, 174-175, 182, Daniélou, J., 112
186, 218, 223-224, 280-281, 295, Davenport, A. A., 20, 58
310, 314 Davy, M.-M., 302-303
Buzon, F. de, 61, 321 Déchanet, J.-M., 302
Delbos, V., 101
Cantin, A., 57 Denifle, H., 53
Capelle-Dumont, Ph., 61 Denys l’Aréopagite, 54, 110-111, 118,
Carteron, H., 12, 164 138, 197
Caterus, J., 20, 99, 111, 113-116, 150, Denzinger, H., 131
181, 191, 263-264, 267, 302 Derrida, J., 118, 121, 278
Chanut, P., 27, 30, 123, 150, 170, 225- Devillairs, L., 19-20, 126, 232
228, 289, 335 Di Bella, S., 157
Charron, P., 12, 119-120 Dondaine, H-F., 53
Chatelain, É., 53 Doney, W., 145
Chauvier, S., 211-212 Dotoli, G., 113
Chenu, M.-D., 53-54 Doucet, V., 53
Cherbury, E. H. de, 90 Dubouclez, O., 310-311
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INDEX NOMINUM 351

Dumontier, M., 302


Duns Scot, 12, 17, 22-23, 73-74, 78, Hamelin, O., 156, 160, 165
127-130, 180, 194, 197, 200-201, Havet, J., 274, 287, 302
203, 211-212, 215, 248, 284, 341 Hegel, G. W. F., 212
Dupuy, M., 113 Heidegger, M., 13, 16-18, 22-23, 72,
74, 218, 246, 257-258, 270-271,
Edel, A., 160 273, 283, 300, 343
Élisabeth, 27, 30, 46, 236-237, 287, 295 Henri de Gand, 12, 23, 127, 148, 195,
Espinas, A., 113 197-200, 238-239, 341
Hilaire de Poitiers, 198
Fasolus, G., 21 Hobbes, Th., 124, 236
Fénelon, F., 23 Honnefelder, L., 77
Ferrier, F., 148 Horace, 228-229, 231
Fichant, M., 178, 223 Husserl, E., 16, 212, 319-320
Fichte, J.-G., 75-76 Hyperaspistes, 147, 217, 260, 280
Follon, J., 53
Fornari, M. C., 222 Jean de Ripa, 133
Foucault, M., 278 Jean de Scythopolis, 111
Frieberg, D. de, 13 Jeangène-Vilmer, J.-B., 174, 177
Friedman, R. L., 77 Joachim de Flore, 54
Juda Hallévi (Yéhouda Halévi), 343
Gandillac, M. de, 111 Juste Lipse, 230
Garber, D., 183-184, 288
Gassendi, 121, 147, 176, 188, 254 Kambouchner, D., 9, 12, 61, 327, 329
Gibieuf, G., 114, 148 Kant, E., 13, 20, 22-23, 76-77, 91-92,
Gilbert de la Porée, 54 223, 280, 318, 320-322, 336, 339
Gilson, É., 113, 121, 156, 237, 246, Kempf, R., 281
261, 264 Kepler, J., 285
Goclenius, 261 Kieft, X., 9, 12, 45, 173, 286, 311
Gouhier, H., 14-15, 31, 35, 50, 88, 101, Kobayashi, M., 50
113, 126, 138, 155-156, 222 Koyré, A., 156, 172, 291
Green, M., 183
Grégoire de Nysse, 54, 111-112 La Mothe Le Vayer, F. de, 12, 119-121
Grégoire le Grand, 54, 302 Lactance, 50
Grimaldi, N., 145 Lagrée, J., 230
Guenancia, P., 255 Landim, R., 82
Gueroult, M., 14, 20, 31, 69, 101, 155, Langlois, L., 74
240, 306 Laporte, J., 14, 21, 91, 134, 174, 222
Guillaume d’Auvergne, 54 Lardic, J.-M., 168
Guillaume de Saint-Thierry, 302, 304 Leduc-Fayette, D., 126
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352 DESCARTES, LA MÉTAPHYSIQUE ET L'INFINI

Leibniz, G. W., 178, 270, 284, 337


Levinas, E., 13, 15-16, 19, 22-23, 79, Narbonne, J.-M., 74
274, 301-302, 304, 318, 320, 323- Naulin, P., 187
325, 328, 339, 343 Newton, I., 178
Liard, L., 156 Nielson, L. O., 77
Libera, A. de, 13
Locke, J., 148 Olivo, G., 12, 88, 90, 92, 237, 287
Lugo, J. de, 21 Orcibal, J., 123
Luynes, L. C., 80, 82, 143, 150, 236, Oviedo, P. de, 21
243, 287, 302, 315, 331
Panaccio, C., 121
Malebranche, N., 13, 23, 99, 101-102, Pascal, B., 13, 18, 124, 231, 343
227, 284, 319, 337 Patterson, R. T., 57
Marion, J.-L., 9, 11, 14-15, 20-21, 23, Pellegrin, P., 12, 161, 166
34, 46, 60-61, 63, 73-77, 82, 93, 111,
Philastre, 230
113, 126, 133, 145, 156-157, 159,
Phillips, M., 267
187-189, 194, 221, 223, 227, 252,
Pic de la Mirandole, J., 189
255, 265, 269-270, 274, 283, 285,
Picot, C., 45, 168, 331
294, 298, 302, 307-308, 329
Pierre Damien, 57
Marius Victorinus, 198
Pierre Lombard, 57, 208
Maronne, F., 25
Pintard, R., 121
Martinet, M., 183
Maxime le Confesseur, 54, 111 Platon, 161-162, 224
Mc Evoy, J., 53 Plempius, V. F., 28
Méchoulan, H., 183 Porphyre, 212
Mehl, E., 121, 231 Pythagore, 230, 315
Merleau-Ponty, M., 320
Mersenne, M., 16, 26-29, 31-32, 37-39, Rahner, K., 126
60, 63, 90, 102, 106, 108, 111, 113, Régis, P.-S., 231-232, 245
115, 123-124, 130, 134, 137-138, Régius, 29, 46, 175, 333
154, 178, 181, 183-184, 191, 252- Renault, L., 30, 335
253, 255, 260, 267, 291, 313, 320, Richard Fishacre, 58
322, 329-331, 335 Robert, J.-N., 230
Mesland, P., 31, 35, 337 Robinet, A., 13, 46, 133
Millet, O., 113 Rochot, B., 11, 155
Montaigne, M. de, 12, 14, 110-111, Rodis-Lewis, G., 14, 21, 31, 168, 286,
113, 117-121, 125 295, 319
More, Th./Morus, 27-28, 30-31, 133, 295 Roger, J., 278
Moreau, D., 12, 45, 101-102, 173, 331 Rolland, J., 318
Morin, J.-B., 29, 103, 182-187, 307 Rorty, O., 23
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INDEX NOMINUM 353

125-126, 173, 191-192, 194, 216,


Savini, M., 14, 73, 283, 290-291, 293, 219, 222, 237, 341
295, 307 Tognon, G., 189
Schmutz, J., 76 Torrell, J.-P., 54
Schoock, M., 314 Tricot, J., 12, 161
Scot Érigène, 54 Tschirnhaus, E. W. von, 94
Scribano, E., 88, 102
Sénèque, 230-231 Van Steenberghen, F., 160
Sève, B., 9, 119 Vatier, A., 253
Silhon, 226, 235, 253, 289, 296 Verbeek, T., 76, 314
Socrate, 224 Vescovini, G. F., 91
Sondag, G., 201 Vetö, M., 123
Spinoza, B., 13, 68, 94, 99-101, 219, Victorinus, M., 198
238-241, 271, 281, 284, 337 Vignaux, P., 133
Spinula, S., 98 Villey, P., 12, 113
Suarez, F., 12, 21, 23, 76, 133, 150, 194, Viola, C.-E., 187
200, 203-208, 211, 213, 237-238, Virgile, 230
261, 270, 298, 341 Völkel, J. de, 121
Sulpizio, F., 222 Vœtius, 124
Sweeney, L., 20, 57, 160
Wanicki, J., 183-184
Tanner, A., 21 Watson, R., 113
Tartaglia (G. A. della Natività), 98-99 Winkler, K. P., 157
Tempier, E., 52-54 Wolff, C., 75
Thomas d’Aquin (saint), 13, 17, 53-55,
57-58, 78, 91, 99, 110-111, 114-117, Zielinski, A., 320
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TAB L E

Remerciements 9

Note bibliographique 11

AVANT-PROPOS. LE CONCEPT EN QUESTION 15

§ 1 - Dieu et la métaphysique à l'excès 15


§ 2 - Cohérence cartésienne et histoire de la métaphysique 19
§ 3 - Analytique de la finitude 23

I. – DE L'INFINITÉ DE DISTANCE À L'INFINITÉ DE SUBSTANCE 25


1 - Les deux paradoxes de la Correspondance 25
§ 4 - Repérage 25
§ 5 - L'infinité divine 29
§ 6 - Trois conclusions, deux paradoxes 30
2 - L'infinité de distance 32
§ 7 - La secondarité de l'infini dans les lettres de 1630 32
§ 8 - La fondation sans l'infini dans Le Monde 36
§ 9 - La fondation sans l'infini dans les Vae Responsiones
et la lettre du 29 juillet 1648 à Arnauld 39
3 - L'infinité de substance 42
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356 DESCARTES, LA MÉTAPHYSIQUE ET L'INFINI

§ 10 - La conquête de l'infini 42
§ 11 - Les trois fonctions de l'infini 46
§ 12 - Infinité de distance et infinité de substance 49
4 - Interprétation historique des paradoxes 51
§ 13 - Le retard de la transcendance 52
§ 14 - Demonstratio ad extra et demonstratio ad intra 55
§ 15 - L'exigence d'une interprétation métaphysique 59
5 - Vers une interprétation métaphysique des paradoxes 59
§ 16 - Métaphysique de 1630 et métaphysique de 1641 59
§ 17 - Le soupçon d'une tension 64
§ 18 - La tension de l'infini 68

II. – L'EXCELLENCE MÉTAPHYSIQUE 71


6 - Métaphysique, philosophia prima, metaphysica 71
§ 19 - La circularité de l'infini 71
§ 20 - Métaphysique cartésienne et metaphysica 72
§ 21 - L'infini et la metaphysica 77
7 - La soumission à l'objectité 79
§ 22 - La métaphysique de la représentation 79
§ 23 - Fausseté matérielle et idée vraie 82
§ 24 - Idea vera et vérité 89
8 - Trois conséquences 95
§ 25 - Le surcroît d'évidence de l'existence de Dieu 95
§ 26 – L'inutile incompréhensibilité ? 102
§ 27 - Le privilège de l'intelligibilité 107
9 - Apophase et métaphysique 110
§ 28 - Thomas d'Aquin 114
§ 29 - Montaigne 117
§ 30 - Bérulle 122
10 - L'intégration métaphysique de l'infini 126
§ 31 - Duns Scot et le concept quidditatif d'ens infinitum 127
§ 32 - Bonaventure et l'immensité 131
§ 33 - Augustinisme et métaphysique 134

III. – L'EXCELLENCE ONTOLOGIQUE 141


11 - Actualité et éminence : l'ens amplissimum 141
§ 34 - Actualitas 142
§ 35 - Summitas 145
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TABLE 357

§ 36 - Ens amplissimum 146


12 - La cohérence des noms 149
§ 37 - Infinité et perfection 149
§ 38 - Infinité, toute-puissance et indépendance 152
§ 39 - Trois conséquences 155
13 - Descartes contre Aristote 159
§ 40 - L'infini et la quantité 160
§ 41 - L'infini en puissance 162
§ 42 - Descartes contre Aristote 165
14 - Infini et indéfini 167
§ 43 - Les deux caractères de l'indéfini 168
§ 44 - Validation : l'apparition du concept 177
§ 45 - Retour sur deux querelles : J.-B. Morin et saint Anselme 182
15 - D'Aristote à Descartes 190
§ 46 - Thomas d'Aquin vs Bonaventure ? 191
§ 47 - Henri de Gand 195
§ 48 - Duns Scot et Suarez 200

IV. – LES EMBARRAS DE L'ONTOLOGIE 211


16 - La disjonction suivant l'existence : le fini et l'infini 211
§ 49 - La division fini/infini 211
§ 50 - Être créé : dépendance et ressemblance. 218
§ 51 - Les apories 221
17 - La disjonction suivant l'essence : res extensa et res cogitans 224
§ 52 - Le privilège de la distinction cogitatio/exensio 224
§ 53 - L'émanation 226
§ 54 - Nouvelles apories 227
18 - La tentation moniste 233
§ 55 - Indépendance et perfection 233
§ 56 - Le concept de participatio 235
§ 57 - D'Henri de Gand à Spinoza 238
19 - Les ambiguïtés de l'ontologie 241
§ 58 - L'aporie de la substantia 241
§ 59 - L'aporie de l'univocité 247
§ 60 - La finitude de l'ego 248
20 - Causa sui 257
§ 61 - L'univocité des Iae Responsiones. 259
§ 62 - L'analogie des IVae Responsiones 266
§ 63 - Fonder ou être fondé : l'instabilité de l'infini 270
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358 DESCARTES, LA MÉTAPHYSIQUE ET L'INFINI

V. – LE RENVERSEMENT DE LA MÉTAPHYSIQUE 273


21 - La primauté métaphysique de l'infini 273
§ 64 - Per negationem 274
§ 65 - Plus realitatis esse in substantia infinita quam in finitia 278
§ 66 - Ex cujus comparatione… 281
22 - L'impossible comparaison 284
§ 67 - Méthode et infini 284
§ 68 - La comparatio 290
§ 69 - Les apories de la comparatio fini/infini 294
23 - Le passé qui n'a jamais été présent 298
§ 70 - L'extase ou la fin de la substantia 298
§ 71 - La contra(di)ction ou la fin de la realitas 301
§ 72 - L'innéité ou la fin de la causalité 304
24 - La ruine de la représentation 308
§ 73 - L'idée originaire 308
§ 74 - Le concept d'implicite 310
§ 75 - Métaphysique cartésienne et metaphysica 317
25 - La finitude de l'ego 325
§ 76 - La finitude théorique 325
§ 77 - La finitude pratique 329
§ 78 - Horizon et possibilité 334

CONCLUSION. L'AU-DELÀ DE LA MÉTAPHYSIQUE 341

Index rerum 345


Index nominum 349

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