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VOL. 4 NO.

4 RAJAB 1436 MAI 2015


‫اَﻟﻠ ُﻬ ّﻢ اَ ِرﻧَﺎ اﻟْ َﺤ ﱠﻖ َﺣﻘًﺎ وﱠا ْرُزْﻗـﻨَﺎ اﺗﱢـﺒَﺎ َﻋﻪ‬
ْ ‫ِﻼ وﱠا ْر ُزْﻗـﻨَﺎ‬
‫اﺟﺘِﻨَﺎ ﺑَﻪ‬ َ ‫َواَ ِرﻧَﺎ ا ﻟْﺒَﺎ ﻃ‬
ً ‫ِﻞ ﺑَﺎ ﻃ‬
O Allah, montre-nous la vérité comme vérité
et fais que nous la suivions;
et montre-nous la fausseté comme fausseté
et fais que nous nous en éloignions.

v
Imam Ja’far as-Ṣādiq
Biographie de ce grand personnage de l’Islam qu’est l’Imam Ja’far As-Ṣādiq v , fils de Muḥammad Al-Bāqir v, fils
v
de Zayn ul-‘Abidīn , fils d’Al-Ḥusayn , fils de ‘Ali Ibn Abī Ṭālib . Sa mère était la petite fille d’Abu Bakr As-Ṣiddīq ,
le premier Calife. À ce titre, il fait partie des Ahl ul-Bayt. > pages 2-6

L’automédication Tafsīr Sagesses et conseils


par la sourate La crainte et l’espoir
d’Al-Ghawth
Al-Fātiḥa Sūra al-A’rāf, verset 56 ‘Abd ul-Qādir
Al-Jīlāni v

> page 8 > page 8 > page 7


> BIOGRAPHIE

Imam
d’autant plus qu’il connaissait bien les dif- tuelles soufies (Ṭuruq Ṣūfiyyah) tels que la mérites sont trop nombreux pour être rap-

Ja’far as-Ṣādiq
férences entre les gens. Un grand nombre Rifā’iyya, la Qādiriyya, la Naqshbandiyya, la portés ici. » [Wafayāt al-A’yān 1/327]
de Tābi’īn apprirent le Hadith auprès de lui Bā ‘Alawiyya, et la Ghawthiyya Shaṭṭāriyya,
comme Yaḥyā Ibn Sa’īd Al-Anṣāri, Ayyūb As- entre autres. [Voir à titre d’exemple : Irghām Imam Farīd Ad-Dīn Al-‘Attār v dit: « Il fait

v Sakhṭiyāni, Abbān Ibn Taghlab, Abu ‘Amr


Ibn Al-‘Alā et beaucoup d’autres savants
al-Murīd d’Al-Kawthari 32-33, At-Taṣawwuf
al-‘Amali d’Abu Muḥammad Raḥīm ad-Dīn
partie des ‘Ārifīn (des connaisseurs d’Allah),
il est le modèle de tous les savants et il a
du Fiqh et du Hadith parmi les Tābi’īn, tout 21-24 et As-Sīra al-Mardiyya fi Tarjama Mu- mieux parlé qu’eux tous réunis de la voie
–Ä]ë’\;Ö ¬p;‹]Ÿ¸\ comme de nombreux Tābi’ Tābi’īn rappor- assiss at-Ṭuruq as-Sūfiyya de Yusuf Khaṭṭār spirituelle menant à Allah. » [Tadhkirat al-
tèrent le Hadith de lui. » [Al-Imām As-Ṣādiq Muḥammad 130 & 139] Awliyā 21]
d’Abu Zahra 66]
Naissance Education, science et à Madina, notamment avec l’Imam Zayd qui
était du même âge que l’Imam Ja’far. C’est Imam Ja’far As-Ṣādiq s’imposa rapidement, Eloges des érudits
‘Amr ibn Abī Al-Miqdād v a dit : « Lorsque
j’observais Ja’far ibn Muḥammad, je perce-
et décès parcours dire combien la famille alide était en lien
constant avec les autres savants à Madina
non seulement à Madina, mais aussi dans
toutes les contrées musulmanes, par sa pro- Nombreux sont ceux qui firent ses éloges.
vais les signes de la descendance des Pro-
phètes ! » [Tahdhīb al-Kamāl d’Al-Mizzi 5/78]
Imam Ja’far As-Ṣādiq grandit à Madina, foyer en particulier, mais aussi à Makkah, Baṣra et duction intellectuelle, le respect et l’autorité Imam Abu Ḥanīfa disait de lui : « Je n’ai pas
I Imam Ja’far As-Ṣādiq
l est l’Imam Ja’far As-Ṣādiq v, fils de de la science, où les Compagnons et leurs Kūfā. [Voir : Tārīkh al-Madhāhib al-Islāmiyyah morale qui se dégageaient de sa personne.
d’Abu Zahra 691-692] vu plus savant que Ja’far ibn Muḥammad. »
Muḥammad Al-Bāqir v, fils de Zayn ul- Successeurs laissèrent le plus fortement leur L’Imam Abu Ḥanīfa raconte que le calife ab- [Tadhkirat al-Ḥuffāẓ d’Adh-Dhahabi 1/167]
‘Abidīn , fils d’Al-Ḥusayn , fils de ‘Ali Ibn
Abī Ṭālib . Sa mère était la petite fille d’Abu
empreinte au niveau de la foi, du hadith,
du fiqh, de la langue arabe et de la sagesse.
Nous avons dit que la mère de l’Imam Ja’far
basside Al-Manṣūr lui demanda de rédiger
un certain nombre de questions épineuses
et le Chiisme
était la fille d’Al-Qāsim, petit-fils d’Abu Bakr Imam Mālik v raconta ses rencontres
Bakr As-Ṣiddīq , le premier Calife. À ce titre, C’est la ville dans laquelle demeurèrent le à poser à l’Imam Ja’far, ce qu’il fit. avec lui : « Je rendais régulièrement visite L’Imam Ja’far fut largement éprouvé par les
. Imam Al-Qāsim Ibn Muḥammad avait été
il fait partie des Ahl al-Bayt. Il est né à Madīna plus grand nombre de Compagnons dont à Ja’far Ibn Muḥammad, et il était toujours chiites (Shī’a) qui se réclamaient de lui, de
éduqué par notre mère ‘Aisha  qui n’était Imam Abu Ḥanīfa raconte : « Je suis entré
l’an 80 de l’Hégire (700 AD) selon l’opinion la la somme (et la qualité) parvint à compiler, de bonne humeur, tout en sourire, mais son école, mais surtout de leur pseudo-al-
autre que sa tante paternelle et il contribua et j’ai trouvé l’Imam Ja’far assis à la droite
plus correcte des savants et y mourut dans sinon tout, au moins la plus grande partie lorsque le Prophète  était évoqué, alors légeance à la famille alide. Non seulement
largement à transmettre l’immense héritage du calife. Lorsque je l’ai regardé, une grande
le mois de Shawwāl l’an 148 H (Décembre de l’héritage et de l’enseignement prophé- son visage devenait blême. J’allais très sou- les chiites le déclarèrent sixième imam à
scientifique (hadiths et avis) de celle-ci. Ri- timidité me prit face à l’autorité morale et
765 AD). Il fut enterré dans la cimetière d’Al- tique. vent chez lui auparavant, et je ne le voyais son insu, mais ils lui attribuèrent des paro-
che de cela, Al-Qāsim fut considéré comme au très grand respect que dégageait sa per-
Baqī’. Il était un des pieux prédécesseurs que dans une de ces trois situations : soit il les qu’il n’avait jamais dites et des opinions
En effet, si une partie des Compagnons l’un des sept grands fuqahā de Madina qui sonne, chose que je n’avais jamais éprouvée
(salaf), un grand savant et un modèle de spi- priait, soit il jeûnait, soit il lisait le Qurān. Je qu’il n’avait jamais tenues.
s’étaient propagés dans le vaste monde is- comptèrent parmi les grands transmetteurs, face au calife Al-Manṣūr. Je le saluai, il me ré-
ritualité. [Voir à titre d’exemple: Siyar A’lām ne l’ai jamais vu narrer les paroles prophé-
lamique d’alors, certains s’étaient fixés à les juristes et les référents de Madina en leur pondit et je me suis assis. Le calife, se tour- Shaykh Abu Zahra dit : « Imam As-Ṣādiq lais-
an-Nubalā d’Adh-Dhahabi 6/255] tiques sans qu’il soit en état de purification
Makkah, au Yémen, à Kūfa et à Basra (Irak), temps. Al-Qāsim était aussi connu pour son nant vers Ja’far, lui dit : « Voici Abu Ḥanīfa ! » sa une forte empreinte dans l’Islam par le
grand effort d’authentification des hadiths rituelle wuḍū. Il ne parlait que de ce qui
Imam Adh-Dhahabi v écrit : « Ja’far Ibn ou encore en Syrie. Mais beaucoup revinrent Puis il se tourna vers moi et me dit : « Ô Abu le concernait. Il faisait partie des savants consensus des savants, bien que certaines
Muḥammad Ibn ‘Ali fils du martyr Ḥusayn fils rendre leur dernier souffle à Madina. qu’il rapportait ainsi qu’aux hadiths authen- Ḥanīfa, pose à Abū ‘Abdillah (c’est-à-dire personnes l’ont aimé d’un amour si extrême
tifiés connus. Il rassemblait en lui les deux pieux ascètes, et était de ceux qui menaient
de ‘Ali Ibn Abi Ṭālib, l’imam de la famille ali- Ja’far) des questions ! » Je lui ai alors posé une vie sobre et qui craignaient Allah. À cha- que cela les conduisit à l’égarement, mais
de, as-Ṣādiq, un des maîtres emblématiques. Malgré son jeune âge, Imam Ja’far As-Ṣādiq grandes spécialités de l’époque, le hadith et des questions, et il me répondait en disant : jamais il n’y eut le contraire car personne
se lança dans la découverte de toutes ces le fiqh. cune de mes visites, il me faisait honneur en
Fils de la fille d’Al-Qāsim Ibn Muḥammad, « Chez vous, vous répondez par telle chose, enlevant le coussin sur lequel il était assis ne l’a jamais haï. Il fut un astre lumineux.
sa grand-mère maternelle est Asmā fille de sources du savoir prophétique et des efforts les Médinois disent plutôt telle autre chose, Certaines personnes ont fait usage de cette
jurisprudentiels qui animaient alors la vie Al-Qāsim fut donc le premier précepteur pour que je puisse m’y asseoir. » [Tārikh al-
‘Abdur-Raḥmān fils d’Abu Bakr. Pour cette quant à moi, voici mon avis. » Parfois il était Madhāhib d’Abu Zahra 711] lumière afin de renforcer leur perspicacité
intellectuelle de Médine. Si, par égard à sa et éducateur de l’Imam Ja’far jusqu’à l’âge
raison, il disait : « Je suis le fils d’Abu Bakr du même avis qu’une autre école, mais et leur foi, tandis que d’autres n’ont pas
noble ascendance, il consacra du temps aux adulte. À travers lui, l’Imam Ja’far put donc
par deux fois. » » [Tadhkirat al-Ḥuffāẓ d’Adh- d’autres fois, il avait un avis complètement Imam Ibn Ḥibbān v dit : « Il était parmi les utilisé cette lumière et dévièrent à cause de
hadiths et connaissances transmises par la hériter une bonne partie des connaissances
Dhahabi 1/163] différent. Je lui posai quarante questions. À plus grands Sayyids des Ahl al-Bayt dans le leur extrémisme. Qu’Allah l’agrée, il faisait
lignée alide, il ne se priva jamais de l’apport médinoises jusqu’au jour où ce dernier mou-
la fin, je lui dis : « Le plus savant des gens fiqh et la science en générale, ainsi que par certes parti des pieux véridiques. » [Al-Imām
Enfin, Ja’far As-Ṣādiq eut de nombreux en- des autres fuqahā. rut en 108H ; Ja’far avait alors 28 ans. Imam
est celui qui connaît les divers avis et les rai- le mérite. » [Ath-Thiqāt 6/131] As-Ṣādiq 66]
fants, dont le plus éminent est Mūsā Al-Kāẓim Ja’far As-Ṣādiq dit : « Je n’ai vu aucun juriste
sons des divergences.» [Tārīkh al-Madhāhib
v. Il n’est pas mort empoisonné par le cali- ImāmJa’far As- Ṣādiq apprit divers domai- plus savant qu’Al-Qāsim et je n’ai vu person- Imam An-Nawawi v dit : « Ils (les savants) La quasi-totalité des paroles que les chiites
al-Islāmiyyah d’Abu Zahra 693]
fe Abbasside Abu Ja’far al-Manṣūr comme le nes de science notamment auprès de son ne de plus savant que lui dans la Sunnah. » sont unanimes sur son imamat et sa gran- attribuent à l’Imam Ja’far sont ainsi inven-
prétend de nombreux chiites. Il n’y a aucune père Muḥammad Al-Bāqir, son grand-père [Tārīkh al-Maḍhāhib al-Islāmiyyah d’Abu Za- Adh-Dhahabi v dit : « Al-Bukhari n’a pas deur. » [Tahdhīb al-Asmā wal-Lughāt 1/150] tées et les livres qu’ils lui attribuent ne sont
preuve fondée à cette prétention. Les his- paternel ‘Ali Zayn al-‘Ābidīn, son grand-père hra 692] cité de hadiths rapportés de sa part, mais d’aucune valeur scientifique car inauthenti-
toriens l’ont réfutée dans plusieurs de leurs maternel Al-Qāsim Ibn Muḥammad ainsi tous les autres savants en ont cité. » [Tadh- Imam Abu Ḥātim ar-Rāzi v dit: «Il était thi- ques.
qu’auprès des Imams ‘Urwah Ibn Az-Zubayr D’un autre côté, le père de Ja’far, Muḥammad qa (digne de confiance), et ceci sans aucun
ouvrages. [Pour plus de détails, voir Al-Imam kirat al-Ḥuffāẓ d’Adh-Dhahabi 1/163]
Ibn ‘Awwām, ‘Ubaydullah Ibn Abī Rāfi’, Nāfi’ al-Baqir, lui légua, quant à lui, non seule- doute possible ! » [Tadhkirat al-Ḥuffāẓ d’Adh- Hāfiẓ Ibn As-Ṣalāḥ a dit : « Deux Imams fu-
As-Ṣādiq d’Abu Zahra 63]
et ‘Aṭā. Il devint ensuite un immense savant ment ses connaissances diverses, la beauté Imam Al-Bukhārī v l’a cité dans Al-Adab Dhahabi 1/163] rent éprouvés par Allah à travers leurs com-
Imam Ibn Khallikān v dit : «Il mourut au dans de nombreux domaines aussi bien du verbe arabe, la sagesse qui dicte l’éthi- al-Mufrad et At-Tārikh as-Ṣaghīr. [Voir à ti- pagnons bien qu’ils soient innocents [de
cours du mois de Shawwāl de l’an 148 de religieux que profanes, notamment dans que, mais aussi l’élévation de l’âme, le souci tre d’exemple : Al-Adab al-Mufrad 959 et At- Imam Adh-Dhahabi v dit : «Ja’far ibn leurs déviations] : Aḥmad Ibn Ḥambal avec
l’Hégire et fut enterré au cimetière de Al- le Qurān, le Hadith, le Fiqh, la ‘Aqīdah, le du détail, et la sincérité dans la recherche Tārikh as-Ṣaghīr 1/55, 1/98 et 1/125] Muḥammad [Al-Bāqir] ibn ‘Ali fils du mar- les mushabbiha (anthropomorphistes), et
Baqī’ à Madina. Dans le même caveau se Taṣawwuf, la langue arabe, l’histoire, la mé- scientifique.L’Imam Ja’far avait environ 34 tyr : Abu ‘Abdillah, le parfum suave humé Ja’far As-Ṣādiq avec les chiites rafiḍi (chiites
trouve les corps de son père Muḥammad Al- decine, la chimie, les rêves etc. Connu pour ans quand son père mourut. À l’instar de son Shaykh Abu Zahra dit : « En plus de tout cela, (rayḥān) du Prophète  et son bien-aimé : duodécimains). » [Ṭabaqāt Ash- Shāfi’iyyah
Bāqir, son grand-père ‘Ali Zayn al-‘Ābidīn et sa véracité, il est considéré comme « thiqah» père et de son grand-père, il se mit lui aussi Imām As-Ṣādiq était versé dans la science Al-Ḥusayn, lui-même fils du Commandeur Al-Kubrā d’As-Subki 2/17]
l’oncle de son grand-père Al-Ḥasan Ibn ‘Ali. (digne de confiance) dans la science du Ha- en quête constante de science, allant de cer- de l’éthique (al-Akhlāq) et de ce qui pouvait des croyants Abu Al-Ḥasan, ‘Ali ibn Abi Ṭālib
Combien ce caveau est magnifique de par sa dith. [Voir à titre d’exemple : Ḥilyat al-Awliyā cle en cercle dans la mosquée du Prophète la corrompre. Il reçut cette science en raison ibn Shayba, qui désigne ‘Abd Al-Muṭṭalib ibn Il suffit d’analyser quelques-unes de ses
munificence et sa noblesse ! » [Wafayāt al- d’Abu Nu’aym al-Asfahāni 3/199 et Tadhkirat . [Voir : Tārīkh al- Maḍhāhib al-Islāmiyyah de la bonté de son âme, de sa vaste expé- Hāshim, dont le vrai nom est ‘Amr ibn ‘Abd paroles rapportées authentiquement pour
A’yān 1/327] al-Ḥuffāẓ d’Adh-Dhahabi 1/163] d’Abu Zahra 692-693] rience et de son honnêteté, bien qu’il vivait Manāf ibn Qusay. L’imam, le véridique, le vérifier cela.
à une époque de chaos. » [Al-Imām As-Ṣādiq shaykh du clan des Hāshim [en son temps],
A l’annonce de sa mort, Imam Mālik dit v : « Parmi les grands fuqahā de son temps, il faut Shaykh Abu Zahra v dit : « Les imams parmi d’Abu Zahra 66] sa kunyah est Abu ‘Abdillah, de la tribu des Par exemple, alors que la majorité des chii-
L’homme véridique (as-Ṣādiq) ne sera pas at- signaler l’exceptionnel Shihāb Az-Zuhri v, les Ahlus Sunnah qui vivaient à son époque Quraysh, issu de Banū Hāshim, de la lignée tes considèrent Abu Bakr  comme un mé-
teint par la décrépitude, et ne perdra pas sa l’un des grands maîtres de Madina. Imam Az- apprirent la science de lui, les Imams Mālik, Imam Ja’far As-Ṣādiq procéda égale- créant, un traître du Messager d’Allah  et
de ‘Ali, d’ascendance prophétique, l’habi-
lucidité lors de ses derniers instants. Et qui Sufyān Ibn ‘Uyaynah, Sufyān Ath-Thawri ment à l’éducation spirituelle de plusieurs qu’ils le maudissent, Ja’far As-Ṣādiq, qui
Zuhri avait hérité des connaissances de nom- tant de Madina, un des éminents savants. »
peut prétendre être plus véridique que celui et de nombreux autres bénéficièrent de sa grand Imams tels que Abu Ḥanīfa, Mālik, est son arrière-arrière petit-fils, disait : « Ô
qui a été appelé «le véridique» par les amis, breux Compagnons, mais surtout du calife [Siyar ‘Alām an-Nubalā 6/255]
‘Umar  et de son fils ‘Abdullāh Ibn ‘Umar science. Imam Abu Hanīfa v (qui mourut Mūsā al-Kāẓim, ‘Ali al-‘Arīḍi, Abu Yazīd Al- Sālim ! Serais-tu quelqu’un qui insulte mon
les ennemis et l’histoire, lui, lmam as-Ṣādiq
Abu ‘Abdillah Ja’far, qu’Allah soit Satisfait de  ainsi que des Compagnons qui s’étaient en 150H) bénéficia de son savoir alors qu’ils Bisṭāmi, entre autres. Notons que Imam Imam Ibn Khallikān v dit : «Il était parmi grand-père ? Abu Bakr est mon grand-père!
lui et de ses pères.» [Al-Imam As-Ṣādiq d’Abu formés à l’école de ‘Umar . Imam az-Zuhri étaient sensiblement du même âge et il le Ja’far as-Ṣādiq est présent dans plusieurs les chefs des Ahl ul-Bayt. Il fut surnommé As Et que l’intercession de Muḥammad  ne
Zahra 64] avait des liens très forts avec la famille alide considérait comme le plus savants de tous, chaînes de transmissions des Voies spiri- Ṣādiq (le véridique) de par sa véracité, et ses me soit pas accordée lors du jour du juge-
> suite p. 4
(suite) Imam
ment si jamais je les hais et si jamais je ne
me dissociais pas de leurs ennemis ! » [Siyar
Imam Ja’far As-Ṣādiq Toutes ces épreuves, ce sang versé et cette
injustice depuis presque 70 ans convain- Evènements, anecdo- Allah  fait descendre la patience avec la
mauvaise nouvelle ; Il fait descendre la sub-
lui qui ne se suffit pas
de la part qu’Allah lui Ja’far
‘Alām an-Nubalā d’Adh-Dhahabi 6/259] et la politique quirent Imam Ja’far de s’éloigner de toute
prétention politique, en se consacrant à la
tes et sagesses sistance avec le besoin. Celui qui économise
dans sa vie, Allah le récompensera de Ses
donne accusera Allah
dans Son jugement
as-Ṣādiq
Et il a dit aussi : « Je n’ai pas besoin de l’in- Imam Ja’far vécut le plus clair de son temps science et sa lumière. Cela ne veut pas dire largesses, et celui qui dilapide sa vie Allah ; celui qui amoindrit
tercession de ‘Ali si je ne souhaite pas celle Imam Ja’far as-Ṣādiq dit en opposition aux
à Madina, puis il partit en Irak un temps. Ar- qu’il n’avait pas d’opinion politique, au idées anthropomorphistes qui circulaient  lui ôtera de Ses biens.»[Ḥilyat al-Awliyā son erreur amplifiera
d’Abu Bakr, car je suis né deux fois à partir de rivé dans ce pays, il ne demanda jamais la contraire, et il ne s’empêchait de le dire. Mais d’Abu Nu’aym 3/195] celle des autres.
lui. » [Tahdhīb al-Kamāl d’Al-Mizzi 5/82] dans certains cercles : « Le Tawḥīd (la scien-
place ou le rang d’imam, il ne chercha jamais sa préoccupation était autre. ce de l’unicité) consiste à savoir qu’Allah
à concurrencer qui que ce soit. Fidèle à lui- « Il n’y a pas meilleure provision que la piété Mon fils, celui qui dé-
Par ailleurs, alors que ‘Umar  est aux yeux Lorsque la révolte de Muḥammad Nafs Za- n’est pas « à partir de » quelque chose, ni
même, il resta humble et modeste malgré (taqwā), ni meilleure chose que de ne pas voile l’intimité des
des chiites l’une des pires créatures après kiyya et de son frère Ibrāhīm se préparait, « dans » une chose, ni « sur » quelque chose,
son savoir, sa sagesse, et sa proximité pro- parler, ni ennemi plus dangereux que l’igno- autres verra ses fai-
le diable en personne, Imam Ja’far a dit : « Al-Manṣūr fit convoquer Imam Ja’far, l’ac- car en effet, celui qui dit d’Allah qu’Il est « à
phétique. De même, il ne s’engagea pas po- rance, ni maladie plus grave que le menson- blesses étalées ; celui
Qu’Allah se désavoue de celui qui se désa- cusant de rassembler la zakāt des croyants partir de » quelque chose, il Lui aura attribué
litiquement ; il ne s’intéressa pas au califat ge. » [Ḥilyat al-Awliyā d’Abu Nu’aym 3/196] qui dégaine son épée
voue d’Abu Bakr et de ‘Umar ! » Adh-Dha- pour la donner en faveur de la révolte de ses le fait d’être créé, et il aura mécru, celui qui
et ne fit aucun commentaire ou geste dans dans l’injustice en
habi commente: « Ce genre de propos sont cousins. Lorsque Imam Ja’far pénétra dans dit d’Allah qu’Il est « dans » quelque chose, « Prenez garde à ne pas polémiquer en re-
ce sens, même si les chiites prétendent le mourra ; celui qui creu-
rapportés de manière ininterrompue et la cour de Bagdad, Al-Manṣūr lui dit : il Lui aura attribué le fait d’être limité, et il ligion. La polémique distrait le coeur et en-
contraire en disant qu’il dissimulait ses pré- se un puits pour son
nombreuse (al-mutawātirah) selon Ja’far As- aura mécru, et celui qui dit d’Allah qu’Il est gendre l’hypocrisie. » [Tadhkirat al-Ḥuffāẓ
tentions. [Voir : Al-Imām As-Ṣādiq d’Abu Zahrā frère tombera dedans ; celui qui fréquente
Ṣādiq, et je prends Allah à témoin qu’il est « Ô Ja’far Ibn Muḥammad, où va tout cet ar- « sur » quelque chose, il Lui aura attribué d’Adh-Dhahabi 1/163]
93-94] les médiocres (les gueux) sera méprisé ; ce-
sincère dans ce qu’il dit, qu’Allah avilisse les gent que rassemble pour toi Al-Mu’alli Ibn al- le fait d’avoir un besoin et d’être porté, et il
chiites rāfiḍi ! » [Siyar ‘Alām an-Nubalā d’Adh- Khanīs ? » L’imam lui répondit : « Par Allah, lui qui fréquente les savants sera respecté ;
Il faut souligner les épreuves vécues par la aura mécru. » [Sharḥ al-Fiqh al-Akbar d’As- « Je n’ai eu une connaissance tout à fait clai-
Dhahabi 6/260] je n’ai rien demandé à personne! » Al-Manṣūr celui qui fréquente les mauvais endroits en
famille alide que Imam Ja’far connut en par- Samarqandi 63] re de la route des mystères que du jour où
lui dit : « Tu prêtes serment par le divorce ? sera accusé. Mon fils, fais attention à ne pas
tie. En effet, c’est de son vivant que son oncle l’on a dit que j’étais fou. Quiconque a un en-
Les exemples de ce type, qui montrent la » L’imam lui dit : « Je jure par Allah que je Il dit aussi : « « Quiconque prétend que le te moquer des hommes, ils se moqueront de
l’Imam Zayd fut tué par le calife omeyyade nemi éclairé, c’est le signe d’une heureuse
dissociation de l’imam Ja’far des chiites et suis innocent de cette accusation ! » Le ca- Seigneur  est en haut, en bas, dans n’im- toi.
Hishām Ibn ‘Abd al-Malik et ses soldats. Il sut fortune. Il faut vous tenir éloignés de la so-
sa réfutation des fondements mêmes de life lui dit : « Non, tu dois prêter serment par porte quel endroit, ou bien encore qu’il est
de quelle manière vile et atroce sa tombe fut ciété de cinq espèces de personnes : Attention à ne pas chercher ce qui ne te re-
leur doctrine, sont nombreux. Mais les chii- le divorce! » L’imam lui dit: « Comment ? Ne de telle ou telle nature, celui-là est un infi-
profanée, et son corps mutilé puis brûlé. Il • les menteurs garde pas, sinon tu seras discrédité. Mon
tes mettent ces propos de l’Imam Ja’far sur te suffis-tu pas de ma parole par Allah avec dèle. Quiconque ayant commis un péché en
vit aussi les Irakiens trahir l’imam comme ils fils, dis la parole de vérité qu’elle soit en ta
le compte d’une dissimulation de foi (at-ta- Lequel n’existe aucune divinité? » Le calife lui ressent d’abord de la crainte, puis se montre • les sots qui, s’imaginant qu’ils vous se-
l’avaient fait auparavant avec son grand-père faveur ou en ta défaveur, et tu seras honoré
qiyyah) prétendument pratiquée par ce der- dit : « Ne me parle pas de Fiqh ! » Et l’imam repentant et en demande pardon, il est cer- ront utiles, vous causeront du dommage
l’Imam Ḥusayn . Il avait d’ailleurs conseillé parmi tes pairs [...] Mon fils, si tu dois visiter
nier selon eux. de lui répondre : « Si moi je ne parle pas de tain que celui-là est bien près du Seigneur sans se rendre compte qu’ils vous sont
son oncle Zayd (qui était du même âge, rap- des gens, alors rends visite aux meilleurs et
Fiqh, qui d’autre alors le ferait ? » Le calife lui . Toute œuvre de piété qui ne procède pas nuisibles
Imam Ja’far fut très éprouvé par ces extré- pelons-le) de ne pas prendre les armes, réité- ne va pas chez les dépravés, ces derniers
rant par la suite son conseil à ses cousins, les dit : « Laisse tomber tout cela ! Je vais faire d’abord d’un sentiment d’humilité finit par • les ladres qui, dans les temps d’indigen-
mistes qui prétendaient aimer les Ahl ul- sont pareils à des rochers sur lesquels nulle
fils de l’imam Zayd, qui se rebellèrent aussi venir immédiatement cet homme afin de te donner au cœur une assurance fondée sur ce, ne vous prêteront aucun secours et se
Bayt alors qu’ils ne faisaient que souiller eau ne coule ; ils sont pareils à des arbres sur
contre les Omeyyades. [Voir : Nash-at ul-Fikr confronter à lui. » la superbe. Cette œuvre-là éloigne le fidèle montreront avares envers vous
leur mémoire et leur attirer les foudres des lesquels nulle feuille ne verdit, et à une terre
al-Falsafiy fil Islām d’An-Nashshār 2/213] du trône d’Allah. Quand un fidèle se montre • ces gens sans cœur qui, dans les circons-
gouverneurs en place en les impliquant mal- L’homme vint, entouré de soldats. Ils lui de- de laquelle nulle herbe ne pousse. » [Ḥilyat
gré eux dans leurs revendications politiques obéissant, mais est arrogant et plein d’or- tances critiques, détourneront leurs vi-
Lorsque les Abbassides prirent le pouvoir, mandèrent, en présence de l’Imam Ja’far, ul-Awliyā d’Abu Nu’aym 3/195-196]
et doctrinales. Imam Ibn Khaldūn a dit ceci gueil, il devient rebelle ; si, étant devenu re- sages de vous et vous laisseront périr
Imam Ja’far espéra, comme beaucoup s’il récoltait la zakāt pour l’imam. L’homme belle, il éprouve le sentiment de la crainte,
sur son comportement et celui de ses ancê- dit : « Oui, c’est vrai ! Et lui, c’est Ja’far Ibn • ces hommes vicieux et sans dignité qui, Ci-dessous sont quelques anecdotes de la
d’autres savants et d’hommes pieux, qu’ils alors cet arrogant entre dans le rang des vie de Imam Ja’far As-Ṣādiq cités par les sa-
tres vis-à-vis de certains chiites : « Ils préten- Muḥammad sur lequel j’ai dit telle et telle en toute occasion, médiront de vous
arrêteraient l’injustice qui s’acharnait sur la serviteurs obéissants. » [Tadhkirat ul-Awliyā
dent (les chiites extrémistes) que l’Imam est chose. » Imam Ja’far lui dit: « Es-tu prêt à jurer pour une bouchée de pain. » vants dans leurs ouvrages :
famille alide. Rappelons que les Abbassides d’Al-‘Aṭṭār 26]
soit un être humain aux attributs divins, soit que ce que tu dis sur moi est vrai ? » L’homme
renversèrent le pouvoir Omeyyade sous pré- Imam Sufyān ath-Thawri v rapporte qu’il
carrément un dieu incarné. En somme, c’est répondit par l’affirmative. L’imam lui dit alors
texte justement de combattre cette injustice, En digne héritier de son père et de grand- « Le Seigneur  a créé le paradis et l’enfer rencontra Imam Ja’far alors qu’il faisait halte
ce que les chrétiens appellent, concernant : « Dis : « Je me dégage du mouvement et
se réclamant eux-mêmes de l’ascendance père, l’imam Ja’far était doué d’une sagesse dans ce bas monde. Le paradis de ce bas à Al-Abtah (endroit à l’extérieur de Makkah,
‘Issa q, l’incarnation (al-ḥulūl). D’ailleurs, de la force d’Allah et je reviens à mon mou-
alide. Mais, une fois assis sur le trône, ils imi- et d’une éloquence toutes deux impression- monde, c’est la sécurité ; l’enfer, c’est le sur la route de Mina).
‘Ali lui-même fit brûler vifs ces extrémis- vement et ma force pour prouver que suis
tèrent l’attitude des Omeyyades, voire le dé- nantes. Ci-dessous sont quelques-unes de malheur. La sécurité consiste à remettre ses
tes. Muḥammad Ibn Al-Ḥanafiyyah se fâcha sincère dans ce que j’ai dit. » » Le calife dit à
passèrent, et firent subir de terribles épreu- ses paroles : affaires entre les mains du Seigneur  et à Il dit : Je lui posai la question suivante : « Ô
contre Al-Mukhtār Ibn Abi ‘Ubayd quand il l’homme : « Jure de la façon que te le deman-
ves aux descendants de ‘Ali . placer sa confiance en Lui. Le malheur, c’est petit-fils du Prophète , pourquoi [Allah] a-
apprit que ce dernier avait suggéré quelque de Abu ‘Abdillah ! » L’homme jura alors par « Les savants (fuqahā) sont les dépositaires
chose du même genre à son sujet. Il le mau- que, dirigeant en personne tes propres af- t-Il placé la station (‘Arafat) à l’extérieur du
Dès le règne d’Al-Manṣūr, les accusations ces paroles. À peine eût-il fini de prononcer la de confiance des prophètes. Mais lorsque périmètre sacré et ne l’a pas placée à l’inté-
dit alors et l’exclut publiquement. Ja’far As- contre les descendants alides ne cessèrent formule qu’il fut pris par un tremblement et faires, tu veuilles ne t’en rapporter qu’à toi-
vous les voyez se diriger vers les gouver- rieur ? »
Ṣādiq en fit autant avec ceux qui voulaient le de fuser comme prétextes supplémentai- qu’il tomba raide mort! même pour les conduire. »
nants, alors ne leur faites plus confiance. »
diviniser. » [Tārikh Ibn Khaldūn1/209] res pour les confiner et les harceler jusqu’à [Ḥilyat ul-Awliyā d’Abu Nu’aym 3/194] « Si un dommage quelconque venant d’un Il répondit : « La Ka’ba est la Maison d’Allah,
leur rendre la vie impossible. N’en pouvant Le calife eut si peur de ce qu’il venait de voir méchant pouvait nous atteindre, certes il en la limite sacrée est son entrée, et la station
Imam Ja’far As-Ṣādiq essaya tant bien que qu’il trembla de tout son corps et dit à l’imam « La prière est l’offrande de toute personne
plus de l’injustice, deux autres alides des- serait arrivé un à Āssia (épouse de Pharaon) est sa porte. Les pèlerins ont pris [la Ka’ba]
mal de raisonner et mettre en garde ses Ja’far : « Ô Abu ‘Abdillah, si tu veux rejoindre pieuse, le hajj est l’effort (jihād) de toute
cendants de l’Imam Ḥasan  décidèrent de la part de Pharaon. De même, si un pro- pour destination, et Il les a stoppés à sa por-
pseudo partisans et d’éduquer ses fidèles la ville de ton grand-père, tu peux le faire personne faible, la purification du corps est
de se rebeller. Il s’agit de Muḥammad Nafs fit avait dû revenir aux méchants de la part te pour L’implorer. Après leur avoir permis
disciples à la recherche de la Sunnah afin quand tu veux, et si tu veux rester auprès de
Zakiyya, et de son frère Ibrāhīm, les fils de le jeûne. Celui qui appelle les gens au bien des bons, la femme de Nūḥ le prophète q l’entrée, Il les a rapprochés de la deuxième
que la Ummah puisse sortir grandie de cette nous, nous saurons t’honorer comme il se
‘Abdallah fils de Ḥasan fils de Ḥasan fils de sans le faire lui-même est pareil à un archer aurait profité de sa société. Tout ce qui ar- porte, c’est-à-dire Muzdalifa. Lorsqu’Il a vu
épreuve, mais les chiites trahirent ses ensei- doit. À partir d’aujourd’hui, je n’accepterai ni
‘Ali. Le premier prit la tête de la rébellion à sans arc. Faites descendre sur vous les biens rive dans ce monde dépend de la toute-puis- leurs nombreuses supplications et leurs
gnements et ne quittaient pas leurs hérésies, n’entendrai plus aucune parole racontée sur
Madina et ses environs et le second, en Irak. par l’aumône, préservez votre fortune par la sance du Seigneur . » [Tadhkirat ul-Awliyā efforts soutenus, Il leur a envoyé Sa misé-
lui attribuant même des propos qu’il n’a ja- toi. » [Al-Imam As-Ṣādiq d’Abu Zahra 45]
Tous deux furent tués dans des conditions zakāt. Celui qui économise ne deviendra pas d’Al-‘Aṭṭār 27] ricorde. Après les avoir enveloppés de Sa
mais dits et des livres qu’il n’a jamais écrits.
atroces, mais la répression d’Al-Manṣūr ne pauvre. miséricorde, Il leur a demandé de présenter
s’arrêta pas là puisqu’il s’en prit à leur père Imam Ja’far conseilla son fils Mūsā par ces
Adh-Dhahabi v a dit : « Les hauts faits de leurs offrandes (le sacrifice). Lorsqu’ils ont
‘Abdullah, pourtant très âgé, et le mit en pri- L’organisation (tadbīr) est la moitié de la vie; paroles :
Ja’far sont nombreux et il était digne de la présenté leurs offrandes et après s’être lavés
son où, submergé par la tristesse, il trouva vivre en bonne harmonie est la moitié de
fonction de calife en vertu de sa grandeur, son « Mon fils ! Accepte ma recommandation, et purifiés des péchés (lapidation des stèles)
mérite, sa science et de sa noblesse, qu’Allah la mort la même année que ses fils (145H). l’intelligence, une famille peu nombreuse est
et apprends bien mes paroles ! Si tu le fais, qui constituaient un obstacle entre eux et
l’agrée. Les chiites rāfiḍi ont menti à son su- C’était un grand savant très respecté et l’un l’une des deux facilités dans ce monde ; celui
tu vivras alors heureux et tu mourras loué. Lui, Il leur a ensuite demandé de visiter Sa
jet, lui attribuant des choses dont il n’a ja- des Shaykhs de l’Imam Abu Ḥanifa et de qui attriste ses parents commet une impiété
Mon fils, celui qui se suffit de ce qu’Allah lui a Maison Sacrée en état de pureté. »
mais eu connaissance, comme le livre Al-Jafr l’Imam Mālik. [Voir : Al-Imam As-Ṣādiq d’Abu contre eux ; celui qui frappe sa cuisse [par ré-
Zahrā 45-47] volte] lors d’une mauvaise nouvelle réduira donné devient riche ; celui qui regarde avec
ou encore le livre Ikhtilāj Al-A’dā et d’autres Je lui dis alors : « Pourquoi Allah a-t-Il recom-

5
ses bonnes actions à néant. envie la part des autres mourra pauvre ; ce-
épitres inventés. » [Tārikh al-Islām 3/834] > suite p. 6
Imam (suite)
Ja’far mandé de ne pas jeûner demeura ainsi jusqu’à ce que trois des cinq Imam Abu Hanifa. Les sagesses de
as-Ṣādiq ces jours-là (du 10 au 13
de Dhul Ḥijjah) ? »
prières canoniques fussent accomplies. Une
fois que le calife eut repris ses sens, on lui
demanda : « Que vous est-il donc arrivé ? »
- C’est celui qui, de deux choses bonnes, sait
reconnaître la meilleure et est capable de
Shaykh ‘Abd al-Qādir al-Jīlānī v
Il répondit : « Parce discerner le pire d’entre deux maux.» [Tadh-
qu’ils sont les invités « Lorsque Imam Ja’far As-Ṣādiq s’est présen- kirat al-Awliyā d’Al-‘Aṭṭār 24]
[Ci-dessous est une sélection de sagesses d’Al-Ghawth ‘Abd al-Qādir al-Jīlāni v (d. 561 H), tirées du livre « Ad-Durar as-Saniyyah fī al-
d’Allah, et l’invité ne té ici, j’ai vu venir avec lui un dragon si grand
On raconte que quelqu’un vint trouver Imam Mawā’iẓ al-Kaylāniyyah » du Shaykh Sayyid Muḥammad Sayf ud-Dīn al-Kaylāni. Nombreux sont les savants qui ont fait l’éloge de Shaykh
saurait jeûner chez son que sa lèvre inférieure reposait à terre, tan-
Ja’far As-Ṣādiq et lui dit : « Fais-moi voir le ‘Abd al-Qādir al-Jīlāni v.
hôte. » [Siyar A’lām an- dis que sa lèvre supérieure était placée sur
Seigneur  » ; et lui de répondre aussitôt : « O
Nubalā d’Adh-Dhahabi cette coupole ; et le dragon m’a dit : « Si tu
homme, lorsque Mūsā q a demandé à voir Hāfiẓ Adh-Dhahabi v le décrit en ces termes : «Le Shaykh ‘Abd al-Qādir ; le Shaykh, l’imam, le savant, le Zāhid (ascète), le ‘Arif (connais-
6/265-266] fais de la peine à Ja’far As-Ṣādiq, je ne man-
la face du Seigneur, une voix venue de Lui a sant), le modèle, le Shaykh de l’Islam, l’emblème des Awliyā, le hanbalite, le Shaykh de Bagdad. » [Siyar ‘Alām an-Nubalā 20/439]]
querai pas de t’avaler avec cette coupole. »
Imam Ath-Thawri rap- dit : tu ne pourras jamais me voir.
Et c’est ainsi que, frappé d’épouvante à la
porte : « Je rencontrai
le véridique, fils du
vue de ce dragon, je me suis évanoui.» [Tad- - Mais, reprit l’autre, nous sommes le peuple
‫ْﺲ ﻏ َْﲑ َِك‬ ْ ‫ْﺴ َﻚ أَ ﱠوﻻً ُﰒﱠ ﻋ‬
َ ‫ِـﻆ َﻧـﻔ‬ ْ ‫)ﻳﺎﻏُﻼم( ﻏ‬
َ ‫ِـﻆ َﻧـﻔ‬ les enveloppe, l’amour les emprisonne
hkirat ul-Awliyā d’Al-‘Aṭṭār 22] de Muḥammad , nous autres, et il nous est
auprès de leur Bien Aimé. Alors ils sont
O
véridique, Ja’far Ibn
Muḥammad. Je lui dis alors : « Ô fils du Pro- On raconte qu’un jour, Shaykh Dāwūd At-
permis de voir. fils, que tu t’exhortes d’abord, et c’est ‫ َو ْاﺳ ُﻜ ْﻦ‬،ِ‫اﻟﺼ ْﱪ‬ ْ ‫ﺟﺎء َك اﻟ ﱠﺪ ُاء ﻓ‬
‫َﺎﺳﺘـَﻘْـﺒِْﻠ ُﻪ ﺑِﻴَ ِﺪ ﱠ‬ َ َ‫)ﻳﺎﻏُﻼم( إِذا‬ (désormais) entre la magnificence et la
ensuite que tu exhortes les autres.
phète , conseille-moi ! » Il dit : « Ô Sufyān, Ṭāi v, étant venu trouver Imam Ja’far, lui - Liez cet homme et jetez-le dans le fleuve », ‫ِﻲء اﻟ ﱠﺪو َاء‬َ ‫َﺣ ﱠﱴ َﳚ‬ beauté.
pas d’esprit chevaleresque pour celui qui dit : « Fils du Prophète , conseille-moi et commanda Imam Ja’far As-Sādiq. Aussitôt (O fils) Si tu es atteint d’une maladie, ac-
ment. Point de frère à celui qui veut tout donne-moi de bons avis, car mon cœur est on l’attacha et on le jeta à l’eau. Il y plongea َ ‫ إﱠِﳕﺎ َﻳـﻘُﻮُد اﻟﻨ‬،‫َﻜﻴْ َﻒ َﺗـﻘُﻮُد ﻏَﲑَ َك‬
ُ‫ﱠﺎس اﻟﺒَ ِﺼﲑ‬ َ ‫أَﻧْ َﺖ أَ ْﻋ َﻤﻰ ﻓ‬ cueille-la avec (la main) de la patience, et ِ ‫ ُﺷ ُﻐﻠُ ُﻬﻢ َرﱡد ا َﳋﻠ‬،ِ‫اث َﻋﻠَﻰ ا َﳊﻘِﻴ َﻘﺔ‬
ِ ‫ْﻖ إِﱃ‬
‫ﺑﺎب‬ ُ ‫اﻟﻮﱠر‬
accaparer. Point de repos pour celui qui ja- rempli de ténèbres. » Imam Ja’far lui répon- une fois et reparut à la surface en criant : « O Tu es aveugle, comment gui- soit tranquille (calme) jusqu’à ce que la ُ ‫ُﻫﻢ‬
louse tout. Point de considération à celui dit : « O Dāwud ! Tu es le plus grand ascète fils de Muhammad ! Viens à mon secours » ; der les autres ? C’est celui qui est ‫ا َﳊ ﱢﻖ َﻋ ﱠﺰ َو َﺟﻞﱠ‬
guérison (remède) arrive.
qui a un mauvais tempérament. » Je dis : de ce temps : qu’as-tu besoin que je te don- et il s’enfonça une seconde fois sous l’eau. clairvoyant qui guide les gens. Ce sont eux les véritables héritiers, leur
« Ô fils du Prophète , continue! » Il me dit ne des conseils ? » Quand il remonta, d’après l’ordre de Imam occupation est de ramener les créatures
Ja’far, on le laissa crier sans que personne ‫اﻟﺸ ْﻜ ِﺮ‬
‫َﺎﺳﺘَـﻘْـﺒِْﻠ ُﻪ ﺑِﻴَ ِﺪ ﱡ‬
ْ ‫ﺟﺎء اﻟ ﱠﺪو ُاء ﻓ‬
َ ‫ﻓَﺈِذَا‬
‫ أَﻣﱠﺎ َﻣ ْﻦ‬، ‫ﱠﺎس إِﱃ اﷲِ َﻋ ﱠﺰ َو َﺟ ﱠﻞ َﻣ ْﻦ َﻋ َﺮﻓَ ُﻪ‬ َ ‫إﱠِﳕﺎﻳَ ُﺪ ﱡل اﻟﻨ‬
: « Ô Sufyān, ais confiance en Allah, tu seras vers la porte d’Al-Haqq (Le Vrai) –Le Tout
« Imam Ja’far, » dit Shaykh Dāwūd At-Ṭāi, lui tendît la main. Alors, n’espérant plus rien Et lorsque la guérison arrive, accueille-la
croyant. Agrée la part qu’Allah t’a donnée, tu Puissant
seras riche. Sois bon avec ton voisin, tu se-
« Allah  vous a créé au-dessus de toutes des assistants, il dit : « O Allah, fais-moi misé- ‫َﻜﻴْ َﻒ ﻳَ ُﺪ ﱡل َﻋﻠَﻴ ِﻪ‬
َ ‫َﺟ ِﻬﻠَ ُﻪ ﻓ‬ avec la main de la gratitude
les créatures ; il est nécessaire d’écouter vos ricorde et viens à mon secours. » Cette fois,
ras musulman. Et ne sois pas le compagnon Certes c’est celui qui connait Allah – Le َ ‫ِﻴﺎء ُﻳـ َﺮﺑـﱢﻴْﻬِﻢ ا َﳊ ﱡﻖ َﻋ ﱠﺰ َو َﺟ ﱠﻞ ﺑ‬
conseils. » Imam Ja’far commanda qu’on le retirât de
ِ ‫ﻓَﺈِذَا ُﻛﻨْ َﺖ َﻋﻠﻰ َﻫـﺬَا ا َﳊ‬ ُ ‫ و اﻷَ ْوﻟ‬،ِ‫ِﻜ َﻼ ِﻣﻪ‬
‫ِﻴﺎء‬ ُ ‫اﻷَﻧْﺒ‬
du dépravé car il t’apprendra de sa déprava-
tion. Et consulte dans tes affaires ceux qui « O Dāwūd ! » répliqua Imam Ja’far, « je crains l’eau. Au bout de quelques instants, quand
Tout puissant – qui montre aux gens le ‫اﻟﻌﺎﺟ ِﻞ‬ َ ‫ﺎل ُﻛﻨْ َﺖ ﰲ‬
ِ ‫اﻟﻌﻴْ ِﺶ‬
‫ِﻳﺚ ُﻫ َﻮ اﻹِْﳍﺎ ُم ِﰲ‬ ُ ‫ ا َﳊﺪ‬. ‫ُﻳـ َﺮﺑـﱢﻴْﻬِﻢ ِﲝَﺪِﻳﺜِ ِﻪ‬
chemin vers Lui, comment donc indiquera Alors, si tu es dans cet état, tu as déjà ta
il fut revenu à lui, Imam Ja’far lui deman-
craignent Allah.» » [Ḥilyat ul-Awliyā d’Abu qu’au jour de la résurrection mon aïeul Mu-
da : « Eh bien, as-tu vu le Seigneur ?
le chemin vers Allah celui qui L’ignore ? place dans la vie future (l’au-delà) ‫ُﻗـﻠُﻮﻬﺑِِﻢ ِﻷَﱠﻧـ ُﻬﻢ أَ ْو ِﺻﻴَ ُﺎء اﻷَﻧْﺒِﻴَﺎء َو ُﺧﻠَﻔﺎ ُؤُﻫﻢ َو ِﻏﻠ َْﻤﺎُﻧـ ُﻬﻢ‬
Nu’aym 3/196] hammad  ne me reproche de n’avoir pas
pratiqué les œuvres qu’il avait recomman-
On raconte qu’une nuit le calife Al-Manṣūr dit - J’avais beau vous appeler, répondit-il, je ne ‫اﺧ َﻞ اﻟ ﱠﺪا ِر َﻓـ ُﻬ َﻮ‬ ‫ِﺒﺎب اﻟ ﱠﺪا ِر و ﱢ‬
ِ ‫اﻟﺸ ْﺮ ُك َد‬ ِ ‫إِذاﻛﺎ َن اﻟﺘ‬
ِ ‫ﱠﻮﺣﻴ ُﺪ ﺑ‬ ِ ‫ِﻖ إِﱃ ا َﳋﻠ‬
‫ ﺑَ ْﻞ ا ِْﺷ ِﻚ‬،‫ْﻖ‬ ِ ‫)ﻳَﺎﻏﻼم( ﻻَ ﺗَ ْﺸﻜﻰ ﻣِﻦ ا َﳋﺎﻟ‬ Al-Haqq (Le Vrai) – Le Tout Puisant- instruit
dées et ne me fasse rougir. O Dāwūd ! Dans voyais venir aucun secours. Lorsque, n’atten-
à son vizir : « Va, amène-moi Ja’far As-Ṣādiq,
je veux le faire mourir. »
cette voie-là, la grandeur et la petitesse ne dant plus rien de vous, j’ai mis mon espoir ‫ﱢﻔﺎق ﺑ َِﻌﻴْﻨِ ِﻪ‬
ُ ‫اﻟﻨ‬ ‫ ُﻫ َﻮ اﻟﱠﺬِي ُﻳـ َﻘ ﱢﺪ ُر َوأﻣﱠﺎ َﻏْﻴـ ُﺮُﻩ ﻓَﻼ‬، ‫إِﻟَﻴْ ِﻪ‬
َ les Prophètes par Sa Parole (kalām), et Il
servent à rien ; ce qui est nécessaire, c’est de dans le Seigneur , une porte s’est ouverte Si le tawḥīd est devant la porte et le shirk (O fils) Ne te plaints pas du Créateur auprès instruit les awliyā par Sa Conversation.
« O calife ! » dit le vizir, « Ja’far As-Ṣādiq est pratiquer des œuvres dignes de comparaître dans mon cœur, et quand j’ai regardé par cet- est à l’intérieur de la maison, alors c’est de des créatures, mais par contre plaints-toi La conversation c’est l’inspiration (ilhām)
assis dans un coin où il s’adonne entière- devant le trône du Seigneur .» te porte, j’ai trouvé tout ce que je désirais. la pure hypocrisie. auprès de Lui, c’est Lui qui destine, et non versée dans leurs cœurs, parce qu’ils sont
ment aux œuvres de piété. Il ne se soucie ni personne d’autre que Lui. les représentants des Prophètes, leurs suc-
En entendant cela, Shaykh Dāwūd At-Ṭāi - Maintenant donc, dit Imam Ja’far, laisse
cesseurs, et leurs serviteurs.
de la royauté ni de la dignité de beg et il a
renoncé au pouvoir ; ne le fais pas mourir. »
se mit à pleurer et dit à Allah dans un élan là tout le reste et n’abandonne jamais cette ‫ ﻟِﺴﺎﻧُ َﻚ َﻳـﺘﱠﻘِﻲ َوَﻗـﻠْﺒُ َﻚ ُﻳـﻔ ﱢ‬،‫َوﳛَْ َﻚ أَﻧْ َﺖ‬
‫ ﻟِﺴﺎﻧُ َﻚ‬،‫َﺠ ُﺮ‬
de son cœur : « Mon Dieu, lui qui a un père porte. » [Tadhkirat ul-Awliyā d’Al-‘Aṭṭār 25] ‫ِض‬ ُ ‫ﻳَ ْﺸ ُﻜ ُﺮ َوَﻗـﻠْﺒُ َﻚ َﻳـ ْﻌ َﱰ‬ ‫ » أَ ﱡي َﺷ ْﻲ ٍء‬: ‫َﻘﺎل‬
َ ‫»ﺷﻴْ ٌﺦ« ِﰲ اﳌَﻨﺎ ِم ﻓ‬ َ ‫َﺳَﺌـﻠ َِﲏ َرُﺟ ٌﻞ‬
Et comme le vizir insistait, le calife se mit dans comme le sien et une mère comme Fāṭima ‫َﻤﺎء ِﲝُ ْﺴ ِﻦ اﻷَ َد ِب و َﺗـ ْﺮ ِك‬َ ‫اﻟﻌﻠ‬ ُ ‫ِﻄﻮا‬ ُ ‫ ﺧﺎﻟ‬،‫ﻳﺎ ُﺟ ّﻬﺎل‬
On demandait à Imam Ja’far As-Ṣādiq si un Malheur à toi, si ta langue craint et ton «‫اﻟﻌﺒْ َﺪ إِﱃ اﷲِ َﻋ ﱠﺰ و َﺟ ﱠﻞ‬
َ ‫ُﻳـ َﻘ ﱢﺮ ُب‬
une colère épouvantable contre lui. Lorsqu’il se trouve ainsi glacé d’épouvante ; qu’est
pauvre qui supporte patiemment la pauvreté cœur est libertin, si ta langue remercie et Un vieil homme me demanda dans un ‫َﺐ اﻟﻔﺎﺋِ َﺪ ِة ِﻣْﻨـ ُﻬﻢ ﻟِﻴَﻨﺎﻟُ ُﻜﻢ ﻣِﻦ‬ ِ ‫اض َﻋﻠَﻴْﻬِﻢ و َﻃﻠ‬ ِ ‫اﻹِ ْﻋ ِﱰ‬
fut parti pour aller chercher Imam Ja’far As- donc Dāwūd pour avoir confiance dans ses
Ṣādiq, le calife dit à ses serviteurs : « Aussi- propres œuvres ? Mon Dieu, daigne ne faire
valait mieux qu’un riche qui se montre recon- ton cœur renie (l’objet). rêve: « Qu’est ce qui rapproche le serviteur .‫ُﻋﻠُﻮِﻣﻬِﻢ وَﺗـ ُﻌﻮُد َﻋﻠَﻴْ ُﻜﻢ َﺑـ َﺮﻛﺎُﺗـ ُﻬﻢ‬
naissant. « Le plus méritant, répondit-il, est d’Allah Le Tout Puissant ? » O les ignorants, mêlez-vous (fréquentez
tôt que Jafar As-Ṣadiq sera arrivé et que je désespérer aucun de nous tous des effets
lèverai mon bonnet au-dessus de ma tête ; de Ta miséricorde.» [Tadhkirat ul-Awliyā d’Al-
le pauvre qui supporte patiemment la pau-
vreté, parce que le cœur du riche est avec son
:ٍ‫ِﻜ ْﻢ ﺑِﺄَ ْرَﺑـ َﻌ ِﺔ أَ ْﺷﻴَﺎء‬
ُ ‫ِﻫﺎب ِدﻳْﻨ‬
ُ ‫ذ‬ les) aux savants (érudits) avec de bons
َ ‫ ”ﻟِﺬﻟ‬: ‫ْﺖ‬ comportements, cessez de les objecter
il faut que vous le frappiez de vos sabres » ; ‘Aṭṭār 22]
argent, tandis que le cœur du pauvre qui n’a
Quatre choses vous éloignent de votre re- ‫اﻟﻮَرُع َواﻧْﺘِﻬﺎﺋُُﻪ‬
َ ‫ ﻓَﺎﺑْﺘِﺪاﺋُُﻪ‬،‫ِﻬﺎء‬ ٌ ‫ِﻚ اِﺑْﺘ‬
ٌ ‫ِﺪاء َواﻧْﺘ‬ ُ ‫َﻓـ ُﻘﻠ‬ (opposer), et sollicitez leur expertise pour
et il leur fit promettre de n’y pas manquer. ligion: ‫ﱡ‬
«.‫ﱠﻮﻛ ُﻞ‬َ ‫ِﻴﻢ َواﻟﺘـ‬
Cependant Imam Ja’far As-Ṣādiq arriva, et,
On raconte que quelques dissidents di- pas d’argent mais de la patience est toujours
avec le Seigneur . Se souvenir d’Allah n’est
ُ ‫ﱠﺴﻠ‬ْ ‫اﻟ ﱢﺮ َﺿﻰ َواﻟﺘ‬ acquérir leur connaissance et rendez-leur
rent à Imam Ja’far As-Ṣādiq : « Tu possèdes Alors j’ai dit: « A cela il y a un début et une visite pour avoir leur bénédiction.
sur-le-champ, le calife, descendant de son
trône, pieds nus, vint le saluer, lui baisa les
toute espèce de qualités éminentes ; tu as possible qu’à la condition d’oublier tout ce ‫ إِﻧﱠ ُﻜ ْﻢ ﻻَ َﺗـ ْﻌ َﻤﻠُﻮ َن ِﲟﺎ َﺗـ ْﻌـﻠ َُﻤﻮ َن‬:‫اﻷَ ﱠو ُل‬ fin. Il faut débuter par le scrupule, et abou-
la science, la piété ; tu es de plus le fils de qui est en dehors de Lui. Le fidèle est celui La première: Vous ne mettez pas en prati- tir par la satisfaction (avec le décret divin),
mains et les pieds, le fit asseoir à sa propre
Muḥammad , mais tu es un orgueilleux, au qui renonce à lui-même. L’homme éclairé est que ce que vous connaissez ; la soumission et la confiance. » .‫ِﻳﻦ ﺑِﺎﻟ ﱠﺮﻏْﺒَ ِﺔ ﻓِﻴﻬِﻢ‬
َ ‫ِﺴﻮا اﻟ ﱠاﺰ ِﻫﺪ‬
ُ ‫ ﺟﺎﻟ‬،‫ِﺎﻟﺼ ْﻤ ِﺖ‬
‫ﲔﺑ ﱠ‬ َ ِ‫ِﺴﻮا اﻟﻌﺎ ِرﻓ‬
ُ ‫وﺟﺎﻟ‬
place et, s’inclinant devant lui sur les deux celui qui, laissant de côté toute chose, ne re-
cœur superbe.» Imam Ja’far répondit : « Je Asseyez-vous auprès des ‘Aarifīn (connais-
genoux, s’assit lui-même en lui présentant cherche que le bon plaisir d’Allah et parvient
ne suis pas un orgueilleux, et c’est parce que sants) en silence, asseyez-vous auprès des
toutes ses excuses. Les vizirs et les servi-
j’ai chassé l’orgueil de mon cœur que le Sei- à la connaissance d’Allah. Quiconque se ‫ إِﻧﱠ ُﻜ ْﻢ َﺗـ ْﻌ َﻤﻠُﻮ َن ِﲟﺎ ﻻَ َﺗـ ْﻌـﻠ َُﻤﻮ َن‬:‫اﻟﺜﱠ ِﺎﱐ‬ ‫ْﻖ ُﺻ ﱞﻢ ُﻋ ْﻤ ٌﻲ إِذا َﻗـ ُﺮﺑَ ْﺖ‬ ُ ‫أَوﻟ‬
ِ ‫ِﻴﺂء اﷲِ ﺑِﺎﻹِﺿﺎﻓَ ِﺔ إﱃ ا َﳋﻠ‬ zāhidīn (ascétiques) avec estime.
teurs, témoins de ce qui se passait, demeu-
gneur  m’a accordé un degré si élevé qu’il mortifie en vue de ce bas-monde obtient le La seconde: Vous faites des choses sur ‫ﱠ‬
‫ ﻻ ﻳَ ْﺴ َﻤ ُﻌﻮ َن ﻣِﻦ َﻏﲑِِﻩ و ﻻ‬،‫ﻗُﻠﻮُﺑـ ُﻬﻢ ﻣِﻦ ا َﳊ ﱢﻖ َﻋ ﱠﺰ َو َﺟﻞ‬
rèrent confondus. Alors le calife s’adressant pouvoir d’opérer des miracles, et quiconque lesquelles vous n’avez aucune connais-
à Imam Ja’far dit: « Que désires-tu ? Deman-
me fait paraître avec majesté aux yeux du
peuple.» [Tadhkirat al-Awliyā d’Al-‘Aṭṭār 24] se mortifie en vue d’Allah parvient jusqu’à Al- sance ; .‫ُﻳـﺒْ ِﺼ ُﺮو َن َﻏْﻴـ َﺮُﻩ‬ ‫ِف ُﻫ َﻮ ِﰲ ُﻛ ﱢﻞ ﺳﺎ َﻋ ٍﺔ أَْﻗـ َﺮ ُب إِﱃ اﷲِ َﻋ ﱠﺰ َو َﺟ ﱠﻞ ِﳑﱠﺎ‬ ُ ‫اﻟﻌﺎر‬
de le moi. » lah. » [Tadhkirat ul-Awliyā d’Al-‘Aṭṭār 26] Les awliyā (amis) d’Allah deviennent ‫ﱠ‬
، ‫اﻟﺴﺎ َﻋ ِﺔ اﻟﱵ َﻗـْﺒـﻠَﻬﺎ‬ ‫ﻛﺎ َن ِﰲ ﱠ‬
ً‫ إِﻧﱠ ُﻜ ْﻢ ﻻَ َﺗـَﺘـ َﻌـﻠﱠ ُﻤﻮ َن ﻣﺎ ﻻَ َﺗـ ْﻌـﻠ َُﻤﻮ َن َﻓـﺘَْﺒـﻘَﻮ َن ُﺟﻬﱠﺎﻻ‬: ‫ِﺚ‬
Un jour, Imam Ja’far As-Sādiq demanda à sourds et aveugles vis à vis de la création
« Ce que je désire, c’est que tu ne m’appel-
Imam Abu Ḥanifa : « Quel est l’homme rai- Qu’Allah fasse miséricorde à l’imam Ja’far ُ ‫اﻟﺜﱠﺎﻟ‬ ‫ﱡ‬
.‫ﰲ ُﻛ ﱢﻞ ﺳﺎ َﻋ ٍﺔ َﻳـﺘَ َﺠ ﱠﺪ ُد ُﺧ ُﺸﻮُﻋ ُﻪ ﻟ َِﺮﺑﱢ ِﻪ َﻋ ﱠﺰ َو ّﺟﻞ َو ذِﻟ ُﻪ ﻟَُﻪ‬
‫ﱠ‬
les plus auprès de toi et que tu me laisses en lorsque leurs cœurs s’approchent d’Al-Ha-
sonnable ? » As-Ṣādiq et lui offre le plus haut jardin du La troisième: Vous n’apprenez pas ce que Le ‘Aarif est celui qui, à chaque instant,
repos, afin que d’un cœur tranquille, étant qq (du Vrai) –Le Tout Puissant. Ils n’enten-
Paradis, qu’Il nous réunisse avec lui aux plus vous ne connaissez pas, alors vous demeu- s’approche davantage d’Allah – Le Tout
uniquement occupé à des œuvres de piété, - Celui-là, répondit-il, qui sait distinguer le dent rien d’autre que de Lui, et ils ne voient
hauts degrés en compagnie des Prophètes, rez ignorants ; Puissant- plus qu’il en était à l’instant pré-
je serve sans cesse Le Seigneur . » bien du mal. rien d’autre à part Lui.
des Véridiques, des Martyrs, et des Vertueux, cédant. A chaque instant son khushū’ (sa
Le calife l’ayant congédié, lorsqu’il fut par- - Mais, dit Imam Ja’far, les animaux, eux aus- et quels bons compagnons que ceux-là ! ‫ِﻦ َﺗـ َﻌـﻠﱡ ِﻢ ﻣﺎ ﻻَ َﺗـ ْﻌـﻠ َُﻤﻮ َن‬ َ ‫ إِﻧﱠ ُﻜ ْﻢ ﲤََْﻨـ ُﻌﻮ َن اﻟﻨ‬:‫اﻟ ﱠﺮاﺑِ ُﻊ‬
ْ ‫ﱠﺎس ﻣ‬ ‫ِﻴﺤ ُﻬﻢ اﻟﻘ ُْﺮ ُب وَﺗـ ْﻐﺸﺎ ُﻫﻢ اﳍَﻴْﺒَ ُﺔ و ُﺗـ َﻘﻴﱢ ُﺪ ُﻫﻢ اﳌَ َﺤﺒﱠُﺔ ِﻋﻨْ َﺪ‬
révérence) pour son Maitre –Le Tout Puis-
ti, un tremblement s’empara du chef, qui si, savent en faire autant. Amīn ! La quatrième: Vous empêchez les gens ُ ‫ﻳُﺒ‬ sant- augmente, ainsi que son humilité.
tomba à la renverse sans connaissance et
- Quel est donc l’homme raisonnable ? reprit d’apprendre ce que vous ne connaissez ِ ‫ﻼل وا َﳉ‬
.‫ﻤﺎل‬ ِ ‫ﲔ ا َﳉ‬ َ ْ ‫ َﻓـ ُﻬ ْﻢ َﺑـ‬، ‫َْﳏﺒُﻮﻬﺑِِﻢ‬

6 7
pas. La proximité s’empare d’eux, la vénération
L’automédication par la Tafsīr - La crainte et l’espoir
Sūra al-A’rāf, verset 56
sourate al-Fātiḥa
‫ِﺻ َﻼ ِﺣ َﻬﺎ َوا ْد ُﻋﻮُﻩ َﺧ ْﻮﻓًﺎ َو َﻃ َﻤ ًﻌﺎ‬ ِ ‫َوَﻻ ُﺗـ ْﻔ ِﺴ ُﺪوا ِﰲ اﻷَْ ْر‬
ْ ‫ض َﺑـ ْﻌ َﺪ إ‬
[Extrait de « Abwāb al-Faraj » de Shaykh Muhammad Ibn ‘Alawi al-

َ ِ‫ِﻦ اﻟْ ُﻤ ْﺤ ِﺴﻨ‬


‫ﲔ‬ ٌ ‫ﲪ َﺔ اﻟﻠﱠ ِﻪ ﻗَﺮ‬
َ ‫ِﻳﺐ ﻣ‬ َ ْ‫إِ ﱠن َر‬
Māliki v 86-87]
Ibn al-Qayyim dit dans son livre « Ad-Dā wad-Dawā » (le mal et le
remède) :
« Et ne semez pas la corruption sur n’a aucun effet sur l’intérieur ni
« J’ai perfectionné le traitement grâce à la Fātiḥa, et j’ai constaté
la terre après qu’elle ait été réfor- sur l’extérieur, et son existence
qu’elle a un merveilleux impact dans la guérison ; c’est que je suis
mée. Et invoquez-Le avec crainte et est telle que c’est comme si elle
demeuré à Makkah une durée pendant laquelle il m’est survenu
espoir, certes la miséricorde d’Allah n’existait pas.
des maux contre lesquels je n’ai trouvé ni médecin ni quelqu’un qui
est proche des bienfaisants. » [Sūra • Le second, c’est qu’elle soit suf-
pouvait me guérir, et je me suis dit : Pourquoi ne pas me soigner
al-A’rāf, verset 56] fisamment forte pour éveiller le
moi-même en récitant Al-Fātiḥa? J’ai constaté qu’elle a donné un
résultat formidable ; et j’ai commencé à l’inculquer à toute per- [Extrait du Tafsīr « At-Tas-hīl li serviteur de sa négligence et le
sonne qui se plaint d’une grande douleur. La plupart de ces mal- ‘Ulūm at-Tanzīl » de l’Imam Ibn Ju- mener à se rectifier.
ades guérissaient vite – grâce à la Baraka (bénédiction) de la Fātiḥa. zayy al-Kalbi (d. 757 H)] • Le troisième, c’est qu’elle soit
Il arrive que la guérison tarde à survenir à cause du refus du mal- forte au point de causer le mal-
ade, de se faire soigner par l’écriture de la Fātiḥa ou sa récitation ; « Et invoquez-Le avec crainte et es-
heur et le désespoir, et cela n’est
il arrive aussi que la guérison tarde à cause du manque d’ardeur du poir » Allah a uni la crainte et l’espoir
pas permis. Le meilleur en toute
lecteur, ou à cause du refus du stérile ; sinon, les versets et les invo- pour que le serviteur soit pénétré par
chose c’est le juste milieu.
cations – en elles-mêmes, sont efficaces et guérisseuses. » les deux à la fois, car Allah  a dit:
Et les gens ont trois stations en rap-
« Ils espèrent Sa miséricorde et craig- port à la crainte :
Il arrive que beaucoup de gens essaient de se guérir en utilisant les
nent Son châtiment. » [Sūra al-Isrā,
mêmes procédés, mais ils n’atteignent pas leur but, et ceci pour • La crainte des gens du commun
verset 57]
deux raisons : est la peur des mauvaises ac-
Car ce qui nécessite la crainte est tions.
Le premier, si le malade fait partie des désobéissants qui ne bénéfi- la reconnaissance de la toute Puis-
cient pas de l’ultra lucidité ou les réactions. • La crainte de l’élite est la crainte
sance d’Allah et de la sévérité de Sa
du sceau (du destin).
Le second, au cas où le malade a des doutes et qu’il n’agit que dans punition, tandis que ce qui nécessite
l’espoir est la reconnaissance de la • Et la crainte de l’élite de l’élite
le but de l’expérience. concerne le décret Divin, car le
miséricorde d’Allah et la grandeur de
Si jamais quelqu’un se trouve en face de gens qui portent une mau- Sa récompense. sceau du destin en dépend.
vaise âme et un mauvais œil, et que cette victime est d’une noble Il y’a trois degrés de l’espoir:
Il  a dit: « Informe Mes serviteurs
âme, il suffit qu’elle récite Al-Fātiḥa, tout en méditant sur ses vérités
que c’est Moi le Pardonneur, le Très • Le premier est l’espoir de la misé-
et sur ses secrets, sur ses sens, et sur ce qu’elle contient comme
Miséricordieux, et que Mon châti- ricorde d’Allah qui va de pair avec
unicité, comme escompte (sur Allah) comme louanges envers Al-
ment est certes le châtiment dou- l’accomplissement de choses qui
lah , ces âmes sataniques n’auront pas d’impact sur lui et – sans
loureux. » [Sūra al-Ḥijr, verset 49-50] peuvent la causer, comme ac-
aucun doute ni équivoque – la guérison proviendra.
complir les actes d’obéissance et
Il a été confirmé que parmi les compagnons , il y en a qui Celui qui reconnait la récompense se prémunir des désobéissances.
l’utilisaient pour se soigner et pour guérir des maladies appar- d’Allah place son espoir en Lui, et Il s’agit de l’espoir louable.
entes. quiconque craint Sa punition Le • Le second est l’espoir qui
craint, et un hadith a été rapporté s’accompagne de la transgres-
Dans un hadith rapporté par Al-Bukhārī, par Muslim et par d’autres, dans ce sens : sion des limites et d’actes de dé-
selon Abu Sa’īd al-Khudri  qui a dit : « Le Messager d’Allah  nous sobéissance, et il n’est qu’illusion
a expédiés dans un bataillon de trente cavaliers ; nous avons at- « Si la crainte et l’espoir du croyant
devaient être évaluées, ils seraient de l’égo.
teint un endroit où se trouvait une tribu d’arabes à qui nous avons
demandé l’hospitalité – qu’ils ont refusé de nous accorder. Un mo- égaux. » • Et le troisième est un espoir si
ment après, nous sûmes que leur chef a été mordu ; après quoi, ils fort qu’il finit par équivaloir à un
Sauf qu’il est recommandé que le
sont venus nous retrouver pour nous demander : sentiment de sécurité, et ceci est
serviteur soit tout au long de sa vie
Ḥarām (interdit).
dominé par la crainte pour qu’elle
-Y a-t-il parmi vous, quelqu’un qui pratique l’incantation contre la Les gens ont trois stations en rapport
le guide vers les actes d’obéissance
morsure du scorpion ? avec l’espoir:
et le fasse abandonner les mau-
J’ai répondu : Oui, moi ; mais je n’en ferai rien avant que vous ne vaises actions, mais il doit être • La station du commun est l’espoir
nous donniez quelque chose. dominé par l’espoir au moment de de la récompense d’Allah.
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la mort à cause de ses paroles :


Ils répondirent : Nous te donnerons trente agneaux. J’ai récité de- • La station de l’élite est l’espoir de
vant le malade la sourate Al-Ḥamdulillāh [Surah al-Fātiḥa] sept fois. la satisfaction d’Allah.
« Qu’aucun de vous ne meure
Mais au moment de recevoir ce qui nous a été promis, nous avons sans avoir une bonne opin- • La station de l’élite de l’élite est
hésité ; puis nous avons consulté le Prophète  [serait-ce honnête ion d’Allah, Exalté soit Il. » l’espoir de la rencontre avec Al-
de rentrer dans ce don (c-à-d : de l’accepter, d’en profiter etc…) ou lah par amour pour Lui et par
non ?]. Sache que la crainte a trois degrés: désir de Lui.
«Certes la miséricorde d’Allah est
Il répondit : « Savez-vous que c’est une incantation ? Partagez-les • Le premier, c’est qu’elle soit
entre vous, et prévoyez une part pour moi aussi. » proche des bienfaisants. »
faible, cela arrive au coeur mais

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