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THÈME 5   Vertiges de l’amour

Livre, p. 39-44 5 Jacques Rainier distingue deux faces à l’amour

THÈME
et les oppose : l’amour physique et le sentiment

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amoureux. La fidélité au sentiment amoureux, la
COMPRÉHENSION ÉCRITE « communion » des esprits, est ce qui importe dans
sa vision du couple alors que la fidélité corporelle
Page 41 exemplaire n’est pas nécessaire. Il évoque la priorité
1 Le titre de l’œuvre peut évoquer un panneau
de l’amour sur le plaisir (l.  29-30). Cependant il ques-
tionne cette vision et admet que la frontière qu’il
informatif trouvé dans une gare ou un aéroport.
dresse entre le sentiment et le plaisir et le rapport
Le ticket : un titre de transport ferroviaire, tel que
hiérarchique qu’il impose, peuvent être interprétés
ceux de la RATP, ou un titre de transport aérien.
comme un manque d’amour, puisqu’il le divise en
La limite est dans ce cas physique : lorsqu’un usa-
deux finalement, ou encore être révélateur de son
ger change de zone en région parisienne ou avant
intention de se rassurer en faisant primer l’amour
d’entrer dans une zone internationale. Ou bien il
sentimental éternel sur l’amour physique contraint
s’agirait d’un ticket-restaurant, d’un billet de ciné-
par le temps. C’est donc une nouvelle limite qu’il
ma ou de théâtre avec une date limite d’utilisation,
illustre : jusqu’où peut-on aller par amour ?
la limite est alors temporelle. Ainsi à partir de ces
deux limites, physique et temporelle, on révèlera la 6 Le narrateur sous-entend que ces femmes se
véritable intention de l’œuvre : la découverte des prostituent, non pas en échange d’argent mais pour
limites du corps (physique) de l’homme mûr à l’ap- tous les attraits d’une vie luxueuse en compagnie
proche de la vieillesse (temporel). d’hommes riches. Cette insulte sous couvert est un
2 Deux facettes principales de sa personnalité se sarcasme.
distinguent et s’opposent : d’une part un homme 7 Il s’agit tout d’abord dans ce roman de la ter-
sûr de lui (l.  12-15), qui n’éprouve pas de jalousie reur croissante d’un homme de ne plus pouvoir
(l.  30), dévouer et entier (communion l.  24), com- aimer sa jeune femme en raison de son âge avan-
battif (mes luttes l.  27), qui ne s’intéresse pas aux
cé et des subterfuges auxquels il fera appel afin
rumeurs (l.  34 ; l. 20), plutôt intransigeant (l. 40-
de repousser toutes les limites. Mais il s’agit aussi
47) voire même parfois acerbe (l.  43-44 ; l. 46-47).
d’un questionnement plus large sur les limites de
D’autre part on distingue un homme secret (ca-
l’amour, du corps, de la vie professionnelle auquel
chette/monde à part/jardin secret l. 14), sensible
l’être humain est confronté : où mettre la limite ?
(complicité l. 16) et fragile (fêlure), perdu (je ne sais
pas, déceler), blessé (fêlure, appel au secours) qui
se sent peut-être coupable de quelque chose (alibi). PRODUCTION ÉCRITE
3 L’auteur oppose tout d’abord « l’intime = privé » Page 41
à l’exhibition de Dooley : confier (l. 4) ; confidence
11 Propositions de corrigé :
(l.  9) ; jardins secrets (l.  14) ; mondes à part (l.15) ;
complicité profonde (l.18) ; personne n’est admis Exemple 1 - Groupe de discussion :
(l.  19) ; interview (l.  4) ; légendaire (l.  11) ; réputa- A. Finalement, si je reformule la question, c’est :
tion (l. 20) ; image de marque (l. 40) ; tomber sous « Vaut-il mieux regretter d’avoir fait quelque chose
les yeux (l. 41) ; regards (l. 45) ; garanties de désira- plutôt que de ne rien avoir fait du tout ? » Dans ce
bilités (l. 46). Mais il oppose également les deux pans cas je pense qu’il est préférable de vivre sa vie à cent
de l’intimité du couple, l’intimité physique : fidélité à l’heure. On n’en a qu’une, non ? Alors pourquoi
(l.  23 et 31) ; contrat d’exclusivité (l.  24) ; coucher s’ennuyer ?
avec quelqu’un (l.  30) ; plaisir (l.  32)  ; et l’intimité B. Je ne pense pas que ce soit la question, pour
sentimentale : rassurer (l. 15) ; complicité profonde moi ça veut plutôt dire : « Est-ce qu’on peut vivre
(l.  18) ; dévouement (l.  24) ; communion (l.  24) ; sereinement quand on a quelque chose sur la
amour (l. 32). conscience ? » Et là, tu vois, je pense que la réponse
est non, car on est la première victime de ses trahi-
4 Cette phrase, révélatrice du thème principal du sons au bout du compte.
roman, témoigne de la crainte naissante du person- C. Tout à fait d’accord avec B, je préfère me regar-
nage principal : le spectre de l’impuissance. L’ad- der dans le miroir droit dans les yeux tous les matins
verbe « encore » permet d’affirmer que si le narra- et avoir un petit moment de nostalgie plutôt que
teur se sentait en pleine possession de ses moyens à me détester pour le restant de mes jours et ne plus
l’époque, il n’en va plus de même aujourd’hui. pouvoir affronter le regard de mes enfants.

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Exemple 2 - Forum + commentaire :
Vaut-il mieux regretter de ne pas avoir déclaré sa PRODUCTION ÉCRITE
flamme ou regretter d’être resté fidèle et malheu- Page 42
reux ? Parce que c’est d’infidélité dont il est prin-
cipalement question non ? Personnellement j’ai le 9 Proposition de corrigé  : Dans tout plaisir, il
sentiment que tout tourne autour de la force de y a une part de poison. Prenez un bon repas par
l’amour pour son partenaire : quelle est la personne exemple, vous vous faites plaisir, vous faites du bien
que vous aimez vraiment ? Êtes-vous prêt à tout à votre corps, mais vous ingérez aussi des toxines
pour rester avec cette personne ? Agissez ensuite qui sont mauvaises pour votre santé. Vous pouvez
en conséquence. bien entendu choisir de manger équilibré, la part de
Commentaire : Alors là je ne suis pas du tout d’ac- toxine sera réduite, mais elle sera toujours là. Selon
cord avec toi ! Comment peut-on agir sous l’impul- moi, la jalousie est la part de poison de l’amour, et
sion du seul sentiment amoureux alors que l’on sait l’amour sans jalousie ça n’existe pas. Mais puisque
qu’il n’y a pas plus trompeur ? Il faut convoquer la tout est une question de balance, de limite, vous
raison dans ce genre de dilemme : est-ce que je suis pouvez choisir d’être plus ou moins équilibré, et s’il
prêt à perdre tout ce que j’ai construit ? Je doute y a plus de poison que de plaisir dans la relation,
que la réponse soit « oui ». alors vous savez ce qu’il vous reste à faire.

COMPRÉHENSION ORALE
VOCABULAIRE
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1 Le polyamour est le fait d’éprouver des senti-
ments amoureux pour plusieurs personnes et de 2 a. vieilli – b. standard – c. vieilli – d. familier – e.
vivre ces relations multiples. familier – f. soutenu – g. familier – h. vieilli.

2 Julian a beaucoup souffert au début de sa rela- 3 Proposition de corrigé : Recette de merlan frit
tion : bien qu’il se considèrait polygame au moment pour la Saint-Valentin. Prenez un merlan frit, tour-
de leur rencontre, il a souhaité avoir une relation nez-lui autour avant de conter fleurette. Une fois
exclusive avec son amie car il en était tombé amou- sur un petit nuage, faites-le vivre d’amour et d’eau
reux. Pour sa part, elle n’a pas souhaité changer sa fraîche, et si le merlan résiste, rendez-le aveugle en
manière de vivre sa sexualité ce qui a provoqué de sortant le tapis rouge. Une fois la prunelle obnu-
l’incompréhension et de la jalousie chez Julian. bilée, maintenant qu’il n’a d’yeux que pour vous,
qu’il est bien envoûté, vous allez pouvoir le faire
3 Tout d’abord elle ne considère pas qu’avoir une craquer. Commencez par divulguer votre cœur d’ar-
relation sexuelle avec une autre personne est une tichaut avant de lui poser un râteau. Bourreau des
trahison envers son amoureux. De plus il s’agit pour cœurs, il est temps de le briser : avouez qu’il est
elle d’un rejet des conventions sociales imposées cocu, en général c’est le meilleur moyen pour se
particulièrement aux femmes depuis des siècles et faire larguer. Si le merlan s’accroche, envoyez ses
donc une forme de révolte contre le patriarcat et yeux au loin, loin du cœur il ne ressentira plus rien.
les dictats religieux. Mon amour, quand j’ai trouvé cette recette, j’ai tout
de suite pensé à toi ! Allez, il y a plein de poissons
4 Pour Myriam, l’amour est la clé de la relation de
dans l’océan : une de perdue, dix de retrouvées !
couple. Il s’agit d’une relation intime et exclusive, Joyeuses Saint-Valentin et haut les cœurs !
toute relations intimes avec une autre personne est
perçue comme une trahison et une preuve de dé-
samour.

5 Carl explique que les relations sexuelles sans


sentiments n’existent pas, qu’il y a toujours une
forme d’intimité qui se crée et l’on ressent toujours
des sentiments, même s’il ne s’agit que de la recon-
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naissance ou du plaisir d’être désiré. De plus, s’il est
1 chanter la pomme : séduire par des manières
admis que l’amitié est une forme de relation senti-
mentale forte, on peut alors considérer qu’il s’agit romantiques et attentionnées – accoté : être en
de relations intimes avec sentiments également. couple sans être marié – avoir un pain au four : être
enceinte – donner un bec : donner un baiser – courir
6 La notion d’intimité est centrale dans le rapport la galipotte : rechercher des aventures amoureuses
sexuel, la distinction entre les individus vient ensuite –une blonde : une petite amie – un chum : un petit
du degré d’intimité dont une personne a besoin ami – se chicaner : se disputer – cruiser : draguer –
pour considérer qu’il ou elle peut avoir une relation minoucher : caresser.
avec cette personne. Si pour certains, comme 2 a.1 - b. 3
Myriam, une complicité profonde est nécessaire, 3 a.2 - b. 4 - c. 1 - d. 3
pour d’autres il est suffisant de ressentir une forme
de connexion lors de la rencontre.

20
Cahier d’activités, p. 42-48

ENRICHIR SON LEXIQUE

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7 Proposition de corrigé :
Tu m’as tapé dans l’œil : aveuglément

THÈME
Je suis barge de toi : follement

5
Je te porte dans mon cœur : patiemment
Tu es ma raison de vivre : intensément
Mon cœur s’enflamme pour toi : incandescent.

PRODUIRE
ÉCRITURE CRÉATIVE

Voir Décrivez la vision de l’amour d’un personnage de votre choix, fictif ou


FICHE
MÉTHODO non fictif, au travers du récit d’une anecdote de vie, à la manière de
6
Romain Gary. (250 mots environ)

Pages 47-48
16
Portrait du personnage principal
Physique : femme. Brune aux cheveux courts, Psychologique : déterminée, battante mais souf-
silhouette élancée, taille fine, grands yeux sombres, frant de mélancolie chronique. Introvertie sur le
mains délicates mais poigne ferme. Ride du lion, plan personnel mais directive et entreprenante sur
mâchoires carrées, fossette quand elle sourit. le plan professionnel. Souvent perçue comme froide
et arrogante, pourtant plutôt fragile et manque de
confiance en elle.
Lieu où se déroule l’anecdote
Description matérielle : Dans une rame de métro, à Ambiance : Calme et triste. Lumière blafarde, de la
Paris, dans les années 1990. Station « Filles du Cal- brume s’échappe des bouches de métro, silence dans
vaire  ». Hiver, brise glaciale, très tôt le matin, peu les couloirs. Dans le wagon : bercés par le cliquetis
de monde. des rames, les passagers s’endorment à moitié sur
leur siège. Regards perdus par les fenêtres.

17 Proposition de corrigé : Ce jour-là, il faisait si doux. Comment oublier cette journée d’hiver ? D’humeur
maussade après une longue journée au turbin, je rentrais chez moi, bougon, grognon, ronchon, tous ces
« -on » qui te font horreur. Tu avais décrété qu’il était temps que le printemps arrive et dans ta chemise à
fleur, tu souriais à la vie... Je doute pourtant : Me souriais-tu ? Il fallait à tout prix que tu entres dans ma vie
et que j’arrête de tout voir en gris.
18 Proposition de corrigé : Qui pourrait entrevoir sous cette poigne ferme, derrière cette mâchoire crispée,
ce regard déterminé, ma profonde fragilité, comment deviner derrière la fossette de mon sourire qu’au fond
je n’étais rien avant de te rencontrer. Toi si doux, si fort, un roc solaire, moi brune orageuse aux yeux sombres,
élancée. Jamais la complémentarité du couple n’aura été si parfaitement illustrée. Vingt ans déjà que tu es
dans ma vie. De retour du bureau, au volant de mon Audi, les mains sur le volant mais les yeux dans le vague,
je cherche à revivre notre rencontre dans cette rame de métro silencieuse et triste. Dans le wagon, bercés par
le cliquetis des rames, les passagers s’endorment à moitié sur leur siège.
19 Proposition de corrigé :
« Et vous n’oublierez pas de me remettre les dossiers complets de l’affaire Dupuis avant demain 10 h. Bonne
soirée Bertrand ».
Qui pourrait entrevoir sous cette poigne ferme, derrière cette mâchoire crispée, ce regard déterminé, ma pro-
fonde fragilité ? Comment deviner derrière la fossette de mon sourire qu’au fond je n’étais rien avant de te
rencontrer ? Toi si doux, si fort, un roc solaire, moi brune orageuse aux yeux sombres, élancée. Jamais la complé-
mentarité du couple n’aura été si parfaitement illustrée. Vingt ans déjà que tu es dans ma vie...

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De retour du bureau, au volant de mon Audi, les mains sur le volant mais les yeux dans le vague, je cherche à
revivre notre rencontre dans cette rame de métro silencieuse et triste. Dans le wagon, bercés par le cliquetis des
rames, les passagers s’endorment à moitié sur leur siège. Oui voilà, notre histoire commence ainsi, station Filles
du Calvaire, hiver 1997.
Comment oublier cette journée d’hiver où il faisait pourtant si doux ? D’humeur maussade après une longue
journée au turbin, je rentrais chez moi, bougon, grognon, ronchon, tous ces « -on » qui te font horreur. Tu
avais décrété qu’il était temps que le printemps arrive et dans ta chemise à fleur, tu souriais à la vie... Je doute
pourtant : Me souriais-tu ? Il fallait à tout prix que tu entres dans ma vie et que j’arrête de tout voir en noir.

Oh non... tout s’efface, tout s’embrume, tout est flou dans ma mémoire. Rien n’est à sa place parce que tu ne
vivais pas encore dans mon cœur. J’ai toujours perçu cette langueur au fond de moi, ce vide, ce manque. J’ai
toujours su que l’amour me comblerait. L’amour était la clé qui me permettrait de vivre.

Ça y est tout me revient : Je t’ai croisé dans le métro, je rentrais du boulot, prête au dodo. La routine ha-
bituelle. Une fois de plus, je m’étais posé la question : et si... ? Et si je sautais ? Et si je disparaissais ? Et si je
n’étais plus : qu’est-ce que ça pourrait bien faire ? Oui, j’en étais là quand tu m’as souri, là où je ne voyais
plus à force de retenir mes larmes, à l’endroit où le fracas de la ferraille m’empêchait d’entendre mes propres
pensées, au moment où j’en avais le plus besoin : tu m’as souri. Merci.
(396 mots)

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