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Compétence(s) :
Réaliser,
Définir et choisir les procédés d’obtention des pièces brutes.
VERRES ET POLYMERES
CERAMIQUES ORGANIQUES
Certains matériaux appelés matériaux composites, sont composés d’une base (matrice ou liant), renforcée par des
fibres d’un autre matériau (voir exemples ci-dessus). Les deux corps, de structure différente, ne se mélangent pas.
On obtient alors un mélange hétérogène à la différence d’un alliage qui comporte une structure homogène.
Les polymères organiques comprennent les thermoplastiques, les thermodurcissables et les élastomères.
Les thermoplastiques se ramollissent sous l’effet de la chaleur et peuvent être mis en forme (PVC).
Les thermodurcissables ne peuvent être mis en forme à chaud (résines époxydes).
Le choix des matériaux fait partie intégrante de la conception des ensembles mécaniques.
En effet, la définition d’une pièce mécanique associe les fonctions de celle-ci, les procédés d’obtention et les
matériaux.
Le champ de connaissances est très vaste, des bases de données de matériaux sont disponibles.
Il est toutefois possible de caractériser un matériau en prenant en compte notamment :
- son coût ;
- ses propriétés physiques et thermiques ;
- ses propriétés de mise en forme ;
- ses propriétés tribologiques ;
- ses propriétés mécaniques.
La masse volumique
La plupart des métaux ont de fortes densités parce que leurs atomes sont lourds et empilés de façon compacte.
Pour les polymères et de nombreuses céramiques, les atomes constituants (C, H et O) sont légers et les structures
d’empilement sont en générale non compactes.
La température de fusion
La température de fusion est à prendre en compte lorsque les températures d’utilisation sont importantes
(problème du fluage), lorsque l’on veut mettre en forme à chaud (forgeage) ou lors de la réalisation de traitements
thermiques divers. C’est une caractéristique utilisée surtout pour les métaux.
Pour les céramiques, on parle plutôt de ramollissement ; pour les polymères, de transition visqueuse puis de
ramollissement.
Dans notre relation produit / procédé / matériau, la mise en forme tient une place très importante.
Dans une première approche et parce que nous nous intéresserons par la suite plus particulièrement aux matériaux
métalliques, on peut énoncer les propriétés suivantes :
- usinabilité ;
- moulabilité ;
- soudabilité ;
- ductilité.
L'usinabilité est l'aptitude d'un matériau à être usiné (obtention d’une forme par enlèvement de matière).
Elle se détermine en observant l’état de surface d’une pièce, la forme du copeau, les forces de coupe, la durée de
vie de l’outil.
Certains métaux (aciers de décolletage, laiton, …) et polymères (PTFE,…) sont particulièrement adaptés à ce type
d’obtention de pièces.
La moulabilité est l’aptitude d’un matériau a être moulé. Cela concerne particulièrement certains métaux (fontes,
aluminium, …) et les plastiques.
La soudabilité est l’aptitude qu’a un matériau métallique, à être assemblé par fusion localisée.
La ductilité exprime l'aptitude d'un matériau à être étiré en fil de faible diamètre.
Cela concerne notamment les métaux et certains polymères.
Dans le cadre de la conception d’ensembles mécaniques, les propriétés tribologiques sont essentielles.
Dans le cas de paliers, les forces de frottement sont indésirables en raison de la puissance qu’elles dissipent.
L’usure est quant à elle néfaste, car elle fait apparaître des jeux de fonctionnement.
Les forces de frottement sont couplées à la notion de mouvement : elles sont génératrices de dissipation d'énergie
et sont opposées au mouvement relatif qui les crée. Cette source de chaleur augmente la température des corps
dans le contact et dégrade leurs propriétés dans la plupart des cas.
Les principales caractéristiques mécaniques des matériaux sont issues des essais de traction, de dureté, et de
résilience.
Essai de traction
L’essai en traction consiste à étirer une éprouvette normalisée à vitesse constante, sous l’action d’une force
On mesure alors l’allongement relatif de l’éprouvette ∆l / l0 .
L0
Eprouvette
L0 + ∆L
F
F Eprouvette
étirée
Striction F
F
On obtient une courbe de la forme ci-dessous ou σ est le rapport entre une force et une surface, c’est une
contrainte. Elle a même dimension qu’une pression (Pa).
La pente est le
module d’Young E
σ=F/S
Zone d’écrouissage Zone de striction
Fracture finale
Résistance à la
traction Rm
Zone d’élasticité
Limite linéaire
d’élasticité Re
La zone d’élasticité linéaire est caractérisée par une limite d’élasticité Re et un module Young E.
La zone de déformation plastique, se décompose en une zone d’écrouissage, puis de striction, jusqu’à la rupture.
De la même manière que l’on a défini le module d’Young pour une déformation longitudinale, on définit un module
d’élasticité transversale (lors d’un cisaillement), que l’on appelle G (module de Coulomb).
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Pour les métaux, on a G≈ E (E=210 GPa, G=80 GPa pour un acier).
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Matériau Re (MPa) Rm (MPa) E (GPa) AR (%)
Diamant 50000 - 1000 0
Acier 200-1200 300-1800 210 10-20
Fontes FGS 100-450 400-900 170 0,8-15
Cuivre et alliages 60-500 150-650 120 3-30
Aluminium et Alliages 30-530 20-470 70 0,5-35
Polystyrène 34-70 40-70 3 5-75
Caoutchouc - 30 0,01-0,1 500
Matériau HB HV HRC
Diamant 10000 - -
Verre 450 500 50
Bronze 140 90 -
Polystyrène 20 20 -
Plomb 5 50 -
Essai de résilience
C’est un essai de résistance au choc, on évalue la ténacité du matériau.
La résilience correspond à l'énergie nécessaire pour provoquer la rupture d'une éprouvette entaillée, d'une section
de 1 cm2.
Essai Charpy
Les quatre plus grandes classes d’alliages métalliques sont les aciers, les fontes, les alliages d’aluminium et les
alliages cuivreux.
Les aciers sont des alliages dont les deux constituants de base sont le Fer et le Carbone (teneur inférieure à 1 %).
Selon les applications d’autres constituants sont ajoutés. On distingue principalement trois catégories d’aciers :
ACIERS
G S 355
Acier moulé Limite d’élasticité
(si nécessaire) Re (N/mm2)
Symboles S, E
Leur mise en forme est aisée et peut se faire avec les procédés classiques de soudage, formage à froid ou chaud,
emboutissage, pliage, ...
On les trouve dans les carrosseries, les profilés pour le bâtiment, construction navale, …
La deuxième catégorie d’aciers non alliés concerne les aciers spéciaux de type C.
Ce sont des aciers non alliés et destinés à des traitements thermiques (trempe, revenu, …)
Les notions de traitements thermiques seront abordées en 2ème année
G C 35
Acier moulé % de Carbone
(si nécessaire) multiplié par 100
- Aciers doux : la teneur en carbone est inférieure à 0,3 %, ils sont cémentés ou traité en surface ;
- Aciers mi-durs : la teneur en carbone est comprise entre 0,3 et 0,5 %, ils sont destinés aux trempes suivies
d’un revenu. On les utilise pour les arbres, axes, engrenages, …
- Aciers à haute teneur en carbone (> 0,5%) : ils sont caractérisés après traitements thermiques par une
grande dureté et une bonne tenue à l’usure. On les emploie pour les ressorts, matrices, pièces forgées, …
EN GJS 400 - 15
Type de fonte :
EN-GJL, EN-GJS,
EN-GJMW, EN-GJMB Allongement après rupture
Résistance à la A % (sauf FGL)
rupture Rr (MPa)
(FGS-400-15)
Fontes
Type Rm (Mpa) Re (Mpa) A (%)
EN-GJL 250 250 170 0,8
EN-GJL 400 400 260 0,8
EN-GJS 400 - 15 400 250 15
EN-GJS 900 - 2 900 600 2
EN-GJMW 400 - 10 400 220 10
EN-GJMB 350 - 10 350 230 10
EN-GJMB 650 - 3 650 430 3
L’aluminium est ductile et malléable. On peut le mettre facilement en forme avec les procédés classiques de
laminage, formage, emboutissage, …Il résiste assez bien à la corrosion et est beaucoup moins dense que l’acier. On
le trouve en produits corroyés (laminés, forgés ou filés) ou en produit pour la fonderie.
EN AW - 5 0 5 2
Teneur en aluminium au delà de
Préfixe 99 % ( × 100).
Aluminium pur : indice de pureté
Famille : Alliage : nombre de modifications
1 : aluminium pur apportées à l’alliage d’origine
2 : Al + cuivre
3 : Al + manganèse
4 : Al + silicium
5 : Al + magnésium
6 : Al + magnésium + silicium
7 : Al + zinc
8 : Al + autres
Al Si 13
Aluminium
13 % de silicium
Silicium
Les alliages de cuivre possèdent une bonne résistance à la corrosion et une grande conductivité électrique.
Le cuivre pur est utilisé en électricité, en chaudronnerie, tuyauterie, …
Cu Sn 8 P
Cuivre
Teneur en % des principaux
Eléments d’addition éléments d’addition
Cuivre et alliages
Type Rm (Mpa) Re (Mpa) A (%)
Cu Zn 36 Pb 3 500-600 - -
Cu Sn 12 240 130 5
Cu Al 10 Fe 3 500-650 180-250 13-02
Cu Ni 10 Zn 27 420 - 27
Les procédés d’obtention des pièces sont très variés selon la nature des matériaux, leur fonction, leur géométrie.
On s’intéresse dans le cadre de ce cours aux principes d’obtention des pièces brutes qui pourront par la suite être
usinées, rectifiées, …
- le moulage ;
- la déformation plastique ;
- la mécano soudure.
Usinage : Chaudronnerie :
tournage, perçage, emboutissage,
Rebuts fraisage, filetage, … cisaillage,
découpage,
poinçonnage,
pliage, …
Finition : Assemblage :
Rectification, polissage, rodage, placage, peinture soudage, brasage, collage, assemblage par pièces
4. Moulage
Ce procédé peut concerner la production en petite série (moulage au sable), moyenne et grande série (moule
permanent, métallurgie des poudres).
Le moulage présente l’avantage de permettre la réalisation de pièces de formes complexes, avec le minimum de
matière (peu de pertes).
Le moule est en général en deux parties. On a appelle « plan de joint », la surface de contact entre les deux parties
(elle n’est pas forcément plane, bien que ce soit préférable).
Un noyau peut être utilisé pour réaliser les évidements de la pièce (surfaces noyautées).
Châssis Coulée
Sable
Modèle Plaque
La métallurgie des poudres fait appel à un mélange de fines poudres métalliques sélectionnées en fonction de leur
granulométrie et de leur forme.
Doc. Cours - Procédés obtention pièces brutes Page 12 sur 18
Le mélange des poudres et un lubrifiant sont comprimés à haute pression dans une matrice.
Sous l’effet de la pression, chaque particule au sein de la matrice se retrouve mécaniquement verrouillée l’une
contre l’autre.
Bien qu’elle manque encore de résistance, la pièce présente désormais suffisamment de solidité pour être
transportée à la prochaine étape de production, c’est à dire le frittage, qui vise à la solidification complète.
Dans le four de frittage, lorsqu’une température critique est atteinte, de solides liaisons intermétalliques se
forment.
Des opérations complémentaires peuvent alors être envisagées : calibrage, forgeage, usinage, traitements
thermiques, …
La métallurgie des poudres présente des avantages économiques car le nombre d’opérations nécessaires à
l’obtention de la pièce finie est moindre, mais aussi environnementaux grâce au gain en énergie et à la faible
émission de particules gazeuses (le point de fusion n’est pas atteint).
Beaucoup de règles de tracé sont nécessaires en fonction de l’utilisation, du matériau, de la méthode de moulage, …
On peut notamment respecter les remarques qui suivent.
Le plan de joint doit contenir la plus grande section de la pièce ou le plan de symétrie.
Les aciers de construction (E 295, …), les aciers alliés peuvent convenir.
Mais ce sont surtout les fontes et notamment les fontes à graphites lamellaires (EN-GJL) qui sont très utilisées
pour le moulage (carter, bâti, …).
Certains alliages d’aluminium se prêtent bien au moulage mais avec un retrait important (3 à 8 % en volume).
On retiendra notamment les nuances avec silicium :
Al Si 5 Cu 3 et A Si 7 Mg (moulage par gravité), Al Si 9 Cu 3 (moulage sous pression).
5. Déformation plastique
Issus de la fonderie, les alliages métalliques sont souvent sous la forme de billettes (lingot).
L’étape suivante consiste à transformer ces billettes par déformation plastique, pour les amener à des dimensions
et formes (tôles, bandes, barres, fils, profilés, tubes, pièces forgées ou matricées) convenant aux utilisateurs. Les
produits obtenus sont dits corroyés :
La déformation plastique, à chaud ou à froid, obéit à des lois de comportement (ductilité, écrouissage...) qui sont
étudiées en laboratoire sur des éprouvettes dont les caractéristiques métallurgiques et dimensionnelles sont bien
déterminées. Ces lois sont mises à profit dans plusieurs méthodes.
Elles présentent notamment l’avantage de limiter le volume de matière ainsi que le nombre d’opérations nécessaires
à la réalisation d’une pièce.
5.1. Le laminage
Le laminage, à chaud ou à froid, est réalisé par passage d'une pièce de métal entre deux cylindres dont
l'écartement est inférieur à l'épaisseur initiale de la pièce. Les cylindres tournent en sens inverse et entraînent la
pièce de métal (plaque, cylindre...). Le laminage étire et écrouit le métal. Il est parfois nécessaire de recuire celui-
ci avant de recommencer l'opération, pour le rendre plus malléable et éviter sa rupture ou sa fissuration.
Plusieurs passages dans des gorges de plus en plus petites permettent d’obtenir le produit final.
Selon la forme de la gorge, plusieurs sections sont possibles.
Les matériaux laminés sont les aciers, les alliages d’aluminium, les laitons, cupro-aluminiums, …
Le filage se fait en général à chaud, en poussant le métal à l'aide d'un poinçon mobile dans un orifice de géométrie
définie (filière). On obtient ainsi de nombreux profilés, des tubes... La filière, en acier au tungstène, très dur, est
lubrifiée.
5.3. Le forgeage
Le forgeage est la mise en forme à chaud par des efforts de pression et de percussion, à l'aide du marteau, du
marteau-pilon ou de la presse, d’un lopin de matière.
Le forgeage libre concerne la déformation d’une pièce sans matrice imposant une forme finale.
Dans le cas contraire, on parle d’estampage (pour les aciers) ou de matriçage (alliages métalliques non ferreux).
Quelques fois plusieurs matrices sont nécessaires :
Pour des pièces de petites dimensions (jusqu’à 100 mm), il faut prévoir des surépaisseurs d’usinage allant de 0,5 mm
à 2 mm.
Les matériaux forgés sont les aciers d’usage courant, non alliés et faiblement alliés, les alliages d’aluminium (5754,
2017, …), les cupro-aluminiums, les laitons.
5.4. Le formage
Le formage concerne la production de pièces métalliques relativement peu épaisses, souvent grandes.
6. Mécano soudure
La mécano soudure consiste à assembler par des procédés de soudage, des pièces généralement obtenues par les
procédés énoncés précédemment.
Elle est particulièrement bien adaptée aux aciers grâce à leur compatibilité avec tous les procédés de soudage
(soudage à l’arc électrique avec électrode enrobée, TIG, MIG, MAG, …), mais elle concerne aussi beaucoup les
alliages d’aluminium (MIG), et dans quelques cas particuliers les alliages de cuivre, de nickel ou de titane.
Un recuit des soudures est en général nécessaire après assemblage et les zones soudées sont souvent le lieu
d’amorces de rupture lorsque l’assemblage est mal dimensionné.
Le cordon de soudure provoque des déformations locales de retrait entraînant la déformation des surfaces
alentours. Il est alors obligatoire d’obtenir ultérieurement les surfaces fonctionnelles par d’autres procédés
(tournage, fraisage, …).
La mécano soudure permet par exemple d’obtenir un gain de matière important lorsque l’on a de fortes variations de
dimension :
La mécano soudure est plutôt adaptée aux pièces en petite série mais elle peut dans certains cas être choisie pour
la production en grande série (châssis de voiture avec soudage point par point).