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Auteurs : MM. Chartier et Desguée


© Fine Media, 2011
ISBN : 978-2-36212-015-2
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Table des matières

L’assurance vie en un coup d’œil 7


Les notions de base avant souscription 7
Les types de fonds 8
La fiscalité sur les retraits 9
Si vous avez déjà un contrat d’assurance-vie 9
Comparatif assurance-vie 10
I. Comprendre l’assurance-vie 13
Ses objectifs 13
Quelle sécurité pour vos placements ? 15
La possibilité d’ouvrir plusieurs contrats 18
L’assurance décès 19
AA Pour aller plus loin 21
Astuce 21
Questions / réponses de pro 21

II. Souscription 23
Les personnes concernées 23
Quels critères ? 26
La clause bénéficiaire 27
Cas particulier de la clause de bénéficiaire acceptant 29
AA Pour aller plus loin 32
Astuce 32
Questions / réponses de pro 33

III. Fonctionnement du contrat 38


Les types de versement 38
Le rachat 40
L'avance 41
AA Pour aller plus loin 43
Astuces 43
Questions / réponses de pros 44
IV. Frais, rendement et transfert 47
Les frais 47
Le rendement 50
Pourquoi faire un transfert de contrat d’assurance-vie ? 52
AA Pour aller plus loin 54
Astuce 54
Questions / réponses de pro 55

V. Fonds euros ou multisupport ? 58


Le contrat d’assurance-vie en euros 58
Le contrat assurance-vie multisupport 60
La gestion du contrat multisupport 62
AA Pour aller plus loin 65
Questions / réponses de pro 65

VI. Fiscalité et droits de succession 67


Les modalités de la fiscalité 67
L'assurance-vie et l'ISF 70
Les droits de succession 71
AA Pour aller plus loin 74
Astuce 74
Questions / réponses de pro 74

Lexique 77
Index des questions et des astuces 83
Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage 85
Demande d’information et simulation personnalisée 87
L’assurance-vie en un coup d’œil

Très flexibles, les assurances-vie peuvent servir de nombreux objectifs, qu’il


s’agisse de se constituer un patrimoine, transmettre un capital ou encore pré-
parer sa retraite.

Les assurances-vie diffèrent ainsi des


assurances décès, qui ne sont pas
des placements financiers, mais de
simples contrats de prévoyance.

Quel que soit son objectif, une assu-


rance-vie se choisit en fonction du
niveau de sécurité souhaité.

Sachez ainsi que seul le contrat en fonds euros est sûr à 100 % !

Les notions de base avant souscription


Souscripteur et bénéficiaires, quelle différence ? Le souscripteur est le proprié-
taire du contrat d’assurance-vie. Le bénéficiaire, c’est vous tant que vous êtes
en vie.

En cas de décès, le bénéficiaire est celui ou ceux (frère, ami, etc.) que vous
avez désigné(s) sur le contrat ou sur un document déposé chez le notaire.

7
L’assurance-vie en un coup d’œil

La clause bénéficiaire est essentielle même si vous envisagez votre assurance-


vie comme un placement pour votre retraite et non comme un mode de
succession. En cas de décès, si aucun bénéficiaire n’a été désigné, le capital
réintègre votre succession classique, moins avantageuse, car plus taxée.

Il existe différents types de versements sur les assurances-vie, en fonction de


votre contrat et de vos besoins. Le plus courant est le versement libre, sans
contrainte de périodicité ou de montant.

Le rachat d’assurance-vie correspond à un retrait de fonds (partiel ou total)


avant l’échéance du contrat.

Sachez qu’alors les intérêts générés par votre capital et ainsi retirés
deviennent imposables.

L’avance est un prêt temporaire qui devra être remboursé avec intérêts, mais
qui n’est pas imposable.

L’assurance-vie comporte trois types de frais possibles :

ππ Frais d’entrée ou commerciaux : payés en une seule fois, 0 à 5 % du


montant des fonds versés sur votre assurance-vie.
ππ Frais de gestion annuels : un pourcentage du total du montant de votre
contrat d’assurance-vie (environ 0,6 % pour la partie investie en fonds
euros et 0,9 % sur la partie investie en unités de compte).
ππ Frais d’arbitrage : payés lorsque vous achetez ou vendez un actif au sein
de votre contrat.

Les types de fonds


On distingue différents types de fonds. Fonds euros et multisupport sont les
deux grandes familles de contrats, de risques et de rendement annuel :

ππ Fonds euros : l’assurance-vie en euros également appelée « fonds euros »


ou monosupport s’oppose au contrat multisupport. Généralement, l’in-
térêt obtenu est supérieur au minimum garanti : de 3 à 5 % selon la
performance du contrat. Placement sûr, son rendement est limité.

8
L’assurance-vie en un coup d’œil

ππ Assurance-vie multisupport : ce contrat vous permet de combiner un


investissement en fonds euros et des investissements en SICAV, actions,
obligations ou autres actifs financiers de votre choix appelés « unités de
compte ». Placement moins sûr que le fonds euros, vous prenez le risque
de gagner plus.
Concernant la gestion des fonds, votre contrat d’assurance-vie peut être géré
de trois façons (libre, sous mandat ou pilotée), par un gestionnaire financier
ou vous-même.

La fiscalité sur les retraits


La fiscalité des assurances-vie est avantageuse concernant les retraits que
vous effectuez de votre vivant : abattement, impôt uniquement en cas de
retrait, etc.

Les assurances-vie sont également les placements les plus favorables fiscale-
ment en terme de succession puisqu’elles bénéficient d’une exonération des
droits de succession.

En revanche, les assurances-vie n’offrent aucun avantage sur l’ISF.

Si vous avez déjà un contrat d’assurance-vie


Même si vous êtes déjà souscripteur d’un contrat, vous pouvez quand même
souscrire plusieurs assurances-vie.

Ainsi, vous pouvez, par exemple, dédier l’un des contrats à des placements
sécurisés et en dédier un autre à des placements en actions plus risqués.

Il est également possible de changer de contrat en faisant un transfert d’un


fonds en euros vers un multisupport, sans perdre les avantages fiscaux liés à
l’ancienneté de votre contrat.

Enfin, vous pouvez optimiser le rendement de votre contrat, par exemple en


changeant la répartition de votre capital entre votre fonds en euros et vos
unités de compte.

9
L’assurance-vie en un coup d’œil

Comparatif assurance-vie
Il y a plus de 300 contrats d’assurance-vie disponibles en France, le tableau
ci-dessous propose un comparatif des principaux contrats d’assurance-vie
selon plusieurs critères : le dépôt minimum, les frais sur les versements, les
frais de gestion et le rendement du fonds euros.

Rappel : vous ne devez pas choisir votre contrat d’assurance-vie en fonction du


rendement du fonds euros. En effet, le rendement total de votre assurance-vie
dépendra surtout de la partie investie dans des actifs à risque. Ce taux du fonds
euros reste cependant un bon indicateur de la qualité de gestion, de même que
le niveau de frais de gestion.

Comparatif assurance-vie

Frais sur Frais de Frais de


Distributeur Dépôt Rend. Rend.
verse- gestion gestion
(contrat) minimum 2009 2010
ment EUR UC
Altaprofits
1 000 € 0 % 0,60 % 0,60 % 4,60 % 3,50 %
Abivie
Afer
Afer compte multisupport
800 € 2 % 0,48 % 0,48 % 4,12 % 3,52 %
à versements et retraits
libres
Invest-enligne
1 500 € 0 % 0,60 € 0,76 % 4,05 % 4,10 %
Alpha vie
Altaprofits
1 200 € 0 % 0,60 % 0,84 % 4,05 % 4,10 %
Altaprofits vie
Generali
500 € 3 % 0,70 % 0,80 % 4,05 % 4,10 %
Gener@li épargne
Finance sélection
500 € 0 % 0,70 % 0,50 % 5,01 % 4,51 %
Mes placements liberté
Fortuneo
500 € 0 % 0,60 % 0,75 % 4,10 % 4,10 %
Symphonis vie
HSBC France
750 € 4,50 % 0,96 % 0,75 % 3,25 % 3 %
Abondance 2

10
L’assurance-vie en un coup d’œil

Frais sur Frais de Frais de


Distributeur Dépôt Rend. Rend.
verse- gestion gestion
(contrat) minimum 2009 2010
ment EUR UC
Banque Populaire
500 € 3 % 0,90 % 0,80 % 3,20 % 3,10 %
Acef – Sélection vie
Crédit Mutuel Nord Europe
50 000 € 3,50 % 0,60 % 0,60 % 4,15 % 3,40 %
ACMN horizon patrimoine
France Mutualiste (la)
309 € 1 % 0,69 % 0,69 % 4,05 % 3,81 %
Actepargne 2
Macif
1 € 3 % 0 % 1,80 % 4 % 3,45 %
Actiplus option
LCL
250 000 € 2 % 0,60 % 0,60 % 4,05 % 3,75 %
Acuity
Caisse d’Épargne
1 500 € 4 % 0,90 % 0,90 % 3,60 % 3,30 %
Aikido
GMF
750 € 3 % 0,50 % -- 4,15 % 3,90 %
Altinéo
Axa gestion privée
300 000 € 5 % 1 % 1 % 3,90 % 3,45 %
Amadeo excellence vie
Axa
480 € 4,85 % 0,96 % 0,96 % 3,90 % 3,30 %
Arpeges
Axa france vie
Arpeges formule accumu- 30 000 € 4,85 % 0,96 % 0,96 % 3,90 % 4 %
lator retraite
Maif
Assurance-vie responsable 30 € 2,40 % 0,60 % 0,70 % 4,20 % 3,90 %
et solidaire
Aviva
70 000 € 5 % 1 % 1 % 4 % 3,61 %
Aviva libre choix 2
Bforbank
2 000 € 0 % 0,60 % 0,85 % 4,50 % 4,30 %
Bforbank vie
BNP Paribas
150 € 4,75 % 0,70 % 0,96 % 3,60 % 3,25 %
BNP Paribas libertea
BNP Paribas
1 000 € 4,75 % 0,70 % 0,96 % 3,20 % 3 %
BNP Paribas multipep 3

11
L’assurance-vie en un coup d’œil

Frais sur Frais de Frais de


Distributeur Dépôt Rend. Rend.
verse- gestion gestion
(contrat) minimum 2009 2010
ment EUR UC
BNP Paribas
BNP Paribas multiplace- 50 € 4,75 % 0,70 % 0,96 % 3,45 % 3 %
ments 2
BNP Paribas
BNP Paribas multiplace- 15 € 3 % 0,70 % 0,96 % 3,60 % 3,25 %
ments avenir
BNP Paribas
BNP Paribas multiplace- 20 000 € 4 % 0,70 % 1,06 % 3,60 % 3,25 %
ments privilège donation
Boursorama banque
1 000 € 0 % 0,60 % 0,85 % 4,05 % 4,10 %
Boursorama vie
La Banque Postale
25 000 € 3 % 0,95 % 0,95 % 4 % 3,70 %
Cachemire
GMF
1 000 € 3 % 0,75 % 0,75 % 4,15 % 3,90 %
Certigo
Gan Assurances
750 € 4,95 % 0,96 % 0,96 % 3,90 % 3,35 %
Vie chromatys
Direct Assurance
250 € 0 % 0,60 % 0,75 % 3,90 % 3,30 %
Direct assurance-vie
Société Générale
150 000 € 2,50 % 0,84 % 0,84 % 4,5 % 3,90 %
Ébène
Société Générale
150 € 4 % 0,96 % 0,96 % 3,50 % 3,20 %
Érable évolutions

12
I.
Comprendre l’assurance-vie

Le fonctionnement de l’assurance-vie est très flexible et peut servir de nom-


breux objectifs, ce qui en fait le placement préféré des Français.

Ses objectifs
En choisissant le niveau de risque et de rendement, il est presque possible de
tout faire :

ππ Investir la totalité sans risque et obtenir autour de 4 % de rendement


annuel : fonds en euros.
ππ Investir sur des actifs en actions pour chercher la performance des
bourses françaises ou étrangères (en acceptant le risque financier).
ππ Combiner les deux : contrat multisupport.
ππ Vous pouvez également changer la répartition de vos investissements
facilement : prendre plus de risques au début et moins de risques quand
vous êtes plus vieux ou quand la bourse est remuante.

13
I. Comprendre l’assurance-vie

Le souscripteur reste libre à tout moment de faire un rachat, c’est-à-dire de


retirer une partie ou la totalité des sommes investies en bénéficiant d’une fis-
calité favorable.

À l’échéance du contrat d’assurance-vie, le capital constitué, augmenté des


intérêts générés, est versé au souscripteur lui-même, s’il est en vie, ou au/aux
bénéficiaire(s) désigné(s) par le souscripteur, si ce dernier est décédé.

L’assurance-vie est donc à la fois un placement financier qui permet de se consti-


tuer une épargne et la faire fructifier, et une assurance sur la vie qui permet la
transmission d’un capital à des bénéficiaires de son choix (famille ou non).

Grâce à ce fonctionnement souple, l’assurance-vie permet donc de servir plu-


sieurs objectifs : se constituer une épargne pour sa retraite ou en cas de coups
durs, en bénéficiant de conditions avantageuses, et/ou transmettre un capital
en cas de décès aux bénéficiaires de son choix.

On distingue pour cela deux types de contrat d’assurance-vie : le fonds en


euros et le multisupport.

Le fonds en euros est entièrement sécurisé, vous ne risquez pas de perdre


votre épargne, et les intérêts dégagés sont garantis, bien que limités.

Le multisupport représente quant à lui un investissement plus risqué sur des


actions, SICAV (Société d’Investissement à Capital Variable), etc. Il permet le
cas échéant de gagner plus qu’avec un fonds en euros, mais risque également
une moins-value.

Le choix entre ces deux types de contrats se fait donc en fonction des risques
que vous êtes prêts à prendre avec votre épargne…

Se constituer un capital
L’assurance-vie permet de se constituer un capital pour se préparer pour la
retraite, se protéger contre le chômage ou l’invalidité. Dans le premier cas,
le moment de la retraite venu, le souscripteur peut percevoir les fonds sous
forme de rente ou de capital (fractionné ou non).

14
I. Comprendre l’assurance-vie

En cas de chômage ou d’invalidité, les retraits anticipés, motivés par des cas
de force majeure, sont exonérés d’imposition même si le contrat n’a pas
atteint une durée de huit ans.

Transmettre un capital
L’assurance-vie permet d’organiser
à l’avance le partage du patrimoine
en ne payant pas ou peu d’impôt,
la transmission se faisant dans des
conditions fiscales privilégiées. Le
souscripteur désigne les bénéficiaires
de son assurance-vie comme il le
souhaite, et peut à tout moment
changer la répartition entre ceux-ci.

Quelle sécurité pour vos placements ?


La notion de sécurité de l’assurance-vie doit ici être comprise au sens large,
du point de vue du capital, de l’établissement de placement et du devoir de
conseil de l’assureur.

Sécurité en fonction du type de contrat


L’assurance-vie se divise en contrats en unités de compte (multisupport) et en
contrats en euros (fonds euros). Toutes les autres formules comportent des
risques, la sécurité est donc de mise.

Il faut rappeler que seuls les contrats libellés en euros sont sûrs à 100 %,
comme l’est un livret réglementé, et que l’on croise parfois des offres où le
capital est dit garanti, alors même que c’est un multisupport. Dans ce cas,
il n’est pas rare que ce « garanti » soit assorti de conditions d’évolution du
marché.

15
I. Comprendre l’assurance-vie

Quand bien même le capital initial du contrat en unités de compte serait


« garanti » à l’échéance (échéance en général sur huit ans), même en cas
de moins-values, rappelons un adage connu de tous : « Le temps, c’est de
l’argent. » Ainsi, si l’on extrapolait un placement sûr en euros à 4 % de ren-
dement annuel avec 2 % de frais sur versement pour un versement initial
unique de 1 000 €, cela vous donnerait un capital au bout de huit ans de
1 341,19 €. Dans cet exemple, vous retrouvez seulement son capital initial au
bout de huit ans (mise en jeu du « garanti » du fait de moins-values), vous
ferez donc « perdre » 341,19 €. Indirectement donc, un capital « garanti »
peut malgré tout vous faire perdre de l’argent, érosion monétaire et intérêts
non courus notamment. Il faut bien le comprendre avant de s’engager dans
ce type de contrat.

À qui confier son argent ?


Conséquence directe de la crise, la confiance dans la solidité financière de
nos établissements (banques et assurances) est très ébranlée. Se pose alors la
question de l’avenir d’un placement dans un établissement en difficulté.

L’un des moyens d’éviter ce souci est de choisir une structure qui gérera votre
placement en actif cantonné. Cela signifie que le gestionnaire de vos fonds
ne va pas « mélanger » votre argent et le sien. Ainsi, si ce dernier a des diffi-
cultés, il n’aura pas la possibilité technique de compenser ses pertes avec les
résultats de votre « canton ».

À noter : demandez à votre assureur ou banquier comment vos actifs seront


gérés !
Un autre moyen est de choisir une société implantée en France. En effet,
pour exercer sur le territoire, les sociétés doivent respecter un ratio de solva-
bilité minimum. L’Autorité de contrôle prudentiel (fusion de l’ACAM et de la
Commission bancaire) est le garant du respect de ce ratio. Retrouvez la liste
des sociétés sur ce lien : http://www.banque-france.fr/acp/agrement/passe-
port-europeen.htm.

16
I. Comprendre l’assurance-vie

Quel que soit le lieu de la souscription, un contrat d’assurance-vie est tou-


jours soumis aux règles du Code des assurances et doit toujours être signé
avec un assureur agrémenté par le ministère des Finances.

La souscription peut se faire auprès de diverses structures :

ππ dans les agences des compagnies d’assurance ou des mutuelles, ou


encore en passant par un courtier en assurance ;
ππ dans les banques ;
ππ dans un cabinet de conseil en gestion du patrimoine (même fonctionne-
ment qu’un courtier) ;
ππ dans certains supermarchés qui vous proposeront des contrats issus des
grosses compagnies d’assurances ;
ππ sur Internet.
Bon à savoir : Les courtiers en ligne sont très performants : ils vous permettent
d’interagir avec eux par téléphone, Internet et certains ont même des bureaux
pour vous recevoir. D’autre part, ils font jouer la concurrence et proposent
d’excellents contrats, notamment avec des frais réduits, voire nuls.

Devoir de conseil de l’assureur


La sécurité de votre assurance-vie dépend également de la qualité de l’infor-
mation que vous avez reçue lors de votre souscription.
La loi DDAC de 2005 (loi portant
Diverses Dispositions d’Adaptation
au droit Communautaire dans le sec-
teur de l’assurance) a été à l’origine
de différentes et importantes modifi-
cations jusqu’à 2010. Ainsi, l’article
L 132-27 du Code des assurances
précise que « les communications à
caractère publicitaire sont clairement
identifiées comme telles » et que les informations « présentent un contenu
exact, clair et non trompeur ».

17
I. Comprendre l’assurance-vie

L’article L 132-27-1 dudit code définit clairement les obligations de conseil


que l’entreprise d’assurance ou de capitalisation doit mettre en œuvre par
écrit lors de la souscription. Cela concerne notamment l’objectif de pla-
cement, son horizon, le niveau de risque accepté, les connaissances et
expériences financières du futur souscripteur. Celui-ci, ainsi mis en garde, ne
devrait plus être victime d’un placement sur des contrats en unités de compte
qui ont évolué à la baisse (moins-values).

À noter : si votre placement en unités de compte a été effectué avant 2005 et


que votre assureur ou banquier ne vous a pas remis une note d’information
distincte des conditions particulières et que, parallèlement, la valeur acquise de
votre placement est inférieure à la valeur lors de la souscription (moins-value),
demandez le remboursement de votre versement initial en application de l’ar-
ticle L 132-5-1 du Code des assurances (délai de renonciation de trente jours).
Ce délai court à partir du moment où le contrat est conclu : la non-remise de
la note d’information rend non conforme la souscription initiale (jurisprudence
Fortis – Pourvoi en cassation nº 05-10958 du 13/07/06).

La possibilité d’ouvrir plusieurs contrats


La souscription de plusieurs contrats peut servir de nombreux objectifs et
s’avérer être une stratégie payante. Cela permet également de minimiser les
risques puisqu’en souscrivant des contrats chez différents acteurs, vous cour-
rez moins le danger de voir votre épargne s’envoler en cas de faillite de votre
assureur.

Intérêt
Voici quelques exemples où souscrire plusieurs contrats d’assurance-vie peut
être avantageux et pertinent.

Dans le cas où votre contrat d’assurance-vie actuel ne vous plaît pas – il


entraîne trop de frais et le fonds euros est peu performant –, il est parfois plus
facile d’en ouvrir un second, plutôt que d’effectuer un transfert du premier.
Il vous suffit pour cela d’investir les nouvelles sommes sur le second contrat.
Ainsi, vous conservez le premier contrat, mais n’investissez plus dessus.

18
I. Comprendre l’assurance-vie

Dans le cas d’un contrat par bénéficiaire – vous pensez à votre succession –,
vous pouvez par exemple désigner plusieurs bénéficiaires sur un seul contrat :
vos trois enfants + un filleul ; ou vous pouvez effectuer une répartition iné-
gale entre les quatre bénéficiaires : 30 % pour chacun des trois enfants et
10 % restant pour le filleul. Vous pouvez également ouvrir plusieurs contrats,
un pour chaque bénéficiaire. Cela vous permet d’avoir des profils de risque
différents selon les bénéficiaires : si l’un de vos enfants a déjà 40 ans et
du patrimoine personnel, vous pouvez prendre un peu plus de risques sur
l’assurance-vie qui lui est destinée. Votre autre enfant a 20 ans et pas de
patrimoine, prenez moins de risques.

Ouvrir plusieurs contrats rend la performance de ceux-ci plus lisible et


l’optimise. Vous pouvez, par exemple, souscrire un contrat dédié à des inves-
tissements sécurisés (fonds en euros) et ouvrir un autre contrat (multisupport)
dédié à des placements plus risqués. De même, souscrire plusieurs contrats
vous permet de choisir les meilleurs fonds.

Dans le cas où vous souhaitez concrétiser différents objectifs, vous pouvez


souscrire un contrat afin de vous constituer un capital pour un projet immobi-
lier ou pour vous assurer un capital supplémentaire à la retraite.

Combien de contrats d’assurance-vie peut-on ouvrir ?


Sachez qu’il n’y a aucune limite quant au nombre de contrats d’assurance-
vie auxquels vous pouvez souscrire. Vous êtes entièrement libre d’en ouvrir
plusieurs chez le même assureur ; chez des assureurs différents ; chez des
assureurs privés comme auprès de banques, de mutuelles, etc.

L’assurance décès
Malgré certaines ressemblances, l’assurance-vie et l’assurance décès sont
deux types de contrats au fonctionnement et aux objectifs différents.

L’assurance décès est un contrat de prévoyance qui permet de protéger votre


famille ou vos proches en cas de décès. Ce contrat garantit le versement d’un
capital d’un montant choisi au moment de la souscription et qui sera reversé,

19
I. Comprendre l’assurance-vie

en cas de décès, aux bénéficiaires de votre


choix. Les cotisations à verser seront en fonc-
tion de la somme prévue pour indemniser les
bénéficiaires et de l’âge de l’assuré à la sous-
cription du contrat.

On distingue deux types d’assurance décès :


le contrat temporaire et le contrat
permanent.

Le contrat temporaire
Celui-ci fixe une échéance. En effet, une date de fin de contrat est définie dès
souscription et si, à cette date, le décès de l’assuré n’est pas survenu, les coti-
sations versées sont définitivement perdues.
En cas de décès avant l’échéance du contrat, le capital défini par l’assuré est
versé à son ou ses bénéficiaires.

Le contrat permanent
Celui-ci ne fixe pas d’échéance au contrat autre que le décès de l’assuré. Le
capital est donc versé aux bénéficiaires quelle que soit la date de décès de
l’assuré.

Quelles différences avec l’assurance-vie ?


L’assurance décès diffère complètement de l’assurance-vie puisqu’il ne s’agit
pas d’un placement financier. Le capital ne fructifie pas : il s’agit de cotisations
dont l’assuré doit s’acquitter pour que ses bénéficiaires soient assurés en cas
de décès. Contrairement à l’assurance-vie, il est impossible à l’assuré de retirer
une partie, et encore moins la totalité, des sommes versées.

20
I. Comprendre l’assurance-vie

AA Pour aller plus loin


Astuce

Quelles différences entre viager financier et assurance-vie ?


par Élie

Il convient de bien faire la distinction entre assurance-vie et viager financier.


En effet, le viager financier se définit par le versement d’un capital à une com-
pagnie d’assurance en contrepartie du versement d’une rente viagère jusqu’au
décès du bénéficiaire.
Le capital est versé en une seule fois, et le versement de la première rente via-
gère intervient un mois après le versement du capital. Il n’est donc pas utile de
prévoir la souscription d’un viager financier de nombreuses années auparavant.
L’assurance-vie consiste, quant à elle, au placement d’un capital sur le long terme
en vue du versement d’un capital ou d’une rente viagère à un moment donné.
L’assurance-vie peut aussi consister au versement d’un capital ou d’une rente
viagère à une personne de son choix en cas de décès.
Le versement de la rente dépend du type d’assurance-vie choisie et du nombre
d’années de souscription.
Avec le viager financier, la rente est déterminée en fonction du capital versé et
de l’âge du souscripteur au jour de la signature du contrat.

Questions / réponses de pro

Quelle différence entre contrat d’assurance obsèques et assurance-vie ?


Qu’est-ce qui différencie un contrat d’assurance obsèques d’une assurance-vie ?
Question de Annabelle

21
I. Comprendre l’assurance-vie

ΔΔ Réponse de Frédéric Lassureur – C.E.E.


Il y a parfois une petite différence. Les contrats obsèques sont souvent des
contrats d’assurance-vie dits « mixtes », c’est-à-dire avec une partie de la
cotisation à fonds perdu.
Pour le savoir : si le contrat garantit une somme dès la souscription du
contrat indépendamment de la durée de versement de la cotisation, c’est un
contrat mixte. Du coup, selon l’âge de souscription du contrat et en fonction
des statistiques d’espérance de vie, c’est parfois un meilleur choix de sous-
crire une assurance-vie bien que les contrats n’ont pas les mêmes finalités.

Assurance-vie et risques en cas de faillite de la banque


Quels sont les risques en cas de faillite de la banque pour un contrat d’assu-
rance-vie signé en janvier 2011, support euros, durée huit ans, LCL Lionvie Vert
Équateur série 2, assurance Predica ?
Question de Bily

ΔΔ Réponse d’Expertise Assurances Conseil


Vous bénéficiez de la garantie de l’État à hauteur de 70 000 €. Les sommes
éventuellement investies ou capitalisées au-delà peuvent être perdues dans
le cas de la faillite de votre assurance. En effet, il est à noter que votre
contrat, commercialisé via le Crédit Lyonnais, dépend d’une compagnie
d’assurance du Crédit Agricole, appelée Predica, qui est une entité juridique
totalement indépendante de votre banque. Ce qui supposerait, dans votre
cas, de la nécessité de la faillite de Predica pour que la garantie de l’État ait
bien lieu ! Donc sans rapport avec la faillite du Crédit Lyonnais. Mais nous
ne sommes jamais à l’abri des effets collatéraux, surtout dans le contexte
actuel !

22
II.
Souscription

Tout le monde vend de l’assurance-vie : les compagnies d’assurance, les


banques, les courtiers et même les supermarchés ! Pour choisir où souscrire
votre assurance-vie, ne vous cantonnez pas à comparer le rendement des
contrats en fonds euros (la partie sans risque de votre assurance-vie), la renta-
bilité globale de votre contrat dépendra plus du rendement des fonds investis
en unités de compte (la partie avec risque de votre investissement), mais aussi
dans une moindre mesure du montant des frais de gestion.

Les personnes concernées


Avant souscription, outre la connaissance des structures, il faut proposer un
portrait exhaustif des personnes concernées : le souscripteur, l’assuré, le ou
les bénéficiaires.

23
II. Souscription

Le souscripteur du contrat
Le souscripteur est le propriétaire du contrat d’assurance-vie, vous par
exemple ; c’est donc la personne physique qui signe le contrat auprès de l’as-
sureur et qui en est titulaire. C’est lui qui effectue les versements et désigne
l’assuré, le ou les bénéficiaires du contrat d’assurance-vie en cas de décès.

Dans la majorité des cas, le souscripteur d’une assurance-vie est égale-


ment l’assuré, c’est donc sur lui que repose le risque du contrat et son décès
entraîne le versement du capital aux bénéficiaires désignés. L’assuré est la
personne physique dont le décès déclenche le versement du capital aux
bénéficiaires. La plupart du temps, l’assuré est le souscripteur du contrat
d’assurance-vie, mais ce n’est pas obligatoire. Dans le cas où l’assuré et le
souscripteur sont distincts (souscription d’un contrat d’assurance-vie pour
son conjoint notamment), le consentement de l’assuré (ici le conjoint) est
obligatoire.

Le souscripteur peut également être le bénéficiaire de l’assurance-vie, si


celle-ci est utilisée comme un placement financier. Il peut ainsi retirer son
placement et clôturer le contrat selon son bon vouloir. Cependant, dans la
majorité des cas, le souscripteur désigne un ou plusieurs bénéficiaires qui tou-
cheront une certaine somme d’argent à son décès.

Le souscripteur est le seul à pouvoir retirer de l’argent de son vivant, il peut


effectuer des rachats partiels ou un rachat total du capital et peut choisir de
mettre un terme au contrat ou, au contraire, de le prolonger.

Le bénéficiaire de l’assurance-vie
Le bénéficiaire d’une assurance-vie est le souscripteur, donc vous, si vous êtes
en vie à l’échéance du contrat.

En cas de décès, le bénéficiaire est la/les personne(s) désignée(s) par le sous-


cripteur sur le contrat pour recevoir le capital (selon les montants définis par
le souscripteur).

24
II. Souscription

Le contrat d’assurance-vie n’entre pas dans les droits de succession. Il est


donc essentiel de désigner un ou des bénéficiaires, même si vous utilisez ce
contrat comme un placement financier.

Ce bénéficiaire peut être une personne physique ou morale : institution, asso-


ciation, etc. ; un membre de votre famille ou non.

L’Agira : à la recherche des bénéficiaires d’assurance-vie


Un assureur est tenu de vérifier qu’un souscripteur est toujours en vie, si ce
dernier est âgé de plus de 90 ans et n’a pas pris contact depuis deux ans.

En cas de décès avéré de l’assuré, l’obligation de rechercher le bénéficiaire


revient également à l’assureur, mais uniquement si celui-ci est désigné de
manière nominative.

Depuis la loi DDAC du 15 décembre 2005, un organisme est chargé de


rechercher les bénéficiaires qui ne se manifestent pas après le décès du sous-
cripteur : il s’agit de l’Agira (Association de Gestion des Informations sur le
Risque en Assurance).

Par ailleurs, les personnes pensant être bénéficiaires d’une assurance-vie


peuvent déposer une demande à l’adresse suivante :

Agira
Recherche des bénéficiaires en cas de décès
1 rue Jules Lefebvre
75431 Paris Cedex 09
Ils devront au besoin apporter la preuve du décès du souscripteur de
l’assurance-vie.

25
II. Souscription

Quels critères ?

On distingue trois critères principaux à


prendre en compte avant toute souscription à
une assurance-vie.

Critère 1 : le type d’interface et de conseil offerts


Avant de souscrire une assurance-vie, demandez-vous si vous souhaitez avoir
un interlocuteur dédié, communiquer par téléphone ou par Internet, de visu ?

Choisissez le degré de service et de conseil qui correspond à votre attente :


c’est le plus important !

Critère 2 : le type de contrat proposé


Il convient de comparer les types de contrats proposés par les différents assu-
reurs et d’établir des devis avant de souscrire à une assurance-vie.

Les points principaux à comparer sont :

ππ les frais ;
ππ les supports acceptés sur la partie unités de compte (en effet, si vous
souhaitez investir sur une SICAV particulière, cette dernière doit être
éligible sur le contrat d’assurance-vie) ;
ππ le rendement et la régularité du fonds euros.

26
II. Souscription

Critère 3 : les contraintes du contrat


La vie étant imprévisible, mieux vaut souscrire une assurance-vie souple d’uti-
lisation avec versements libres, c’est-à-dire sans périodicité imposée ; avec
retraits libres, c’est-à-dire avec la possibilité d’effectuer un rachat total ou par-
tiel sans frais ni durée minimale ; et avec avances possibles, plus avantageuses
que les rachats partiels.

La clause bénéficiaire
L’un des objectifs de l’assurance-
vie, c’est aussi de transmettre un
capital de plus après son décès,
hors succession. Cependant,
même si cela semble une évi-
dence, il faut prévoir de son
vivant qui sera le ou les bénéfi-
ciaires de votre assurance-vie.

Pourquoi y souscrire ?
Dans le cas d’un contrat à versement périodique, il n’est pas rare de négliger
la clause bénéficiaire de son contrat d’assurance-vie parce que le montant
initial est faible. Mais avec le temps qui passe, les sommes deviennent impor-
tantes… L’attention sur la rédaction de la clause bénéficiaire doit donc être
aussi précise que pour les gros versements.

À ce niveau, votre assureur doit pleinement jouer son rôle de conseil. Il sera
pour votre compte « l’oiseau de mauvais augure ». Il va imaginer à votre
place les pires aléas de la vie (mais aussi des bons) pour rédiger avec vous la
clause bénéficiaire de votre assurance-vie qui répondra à vos souhaits.

Ainsi, il va vous imaginer décéder en même temps que votre bénéficiaire de


premier rang (accident de la route par exemple) ; survivre à vos enfants que
vous avez prévus en bénéficiaires, qui auront eu eux-mêmes des enfants ;

27
II. Souscription

divorcé, séparé ou de nouveau en couple, et pas forcément divorcé pour


autant ; avec des enfants d’un « premier lit » et d’un « deuxième », etc. ;
mais aussi, pourquoi pas, généreux à l’égard d’une association caritative…

Vous l’avez compris, toutes ces situations méritent de rédiger la clause béné-
ficiaire de votre assurance-vie avec attention. Vous pourriez laisser dans
un vrai « embarras » les bénéficiaires que vous avez prévus, mais qui sont
« absents » de la définition de votre clause.

Fonctionnement de la clause
Une clause bénéficiaire d’assurance-vie comporte plusieurs niveaux d’utilisa-
tion. Ces niveaux se définissent par le terme « à défaut ». Pour passer d’un
niveau à l’autre, il faut que tous les bénéficiaires d’un même rang soient
décédés.

Exemple : un grand-père veuf a eu trois enfants dont un est déjà décédé,


mais a eu un enfant. Sa clause « type » est : « Mon conjoint, à défaut mes
enfants, à défaut mes héritiers. » Suite à son décès, seuls ses deux enfants
vivants se partageront le capital, l’enfant du troisième ne touchera rien. En
effet, au moment du décès, la grand-mère étant déjà décédée, il y a change-
ment de rang pour arriver aux enfants. Il y en a deux de vivant, il n’y a donc
pas lieu de « descendre » au troisième rang pour donner une « part » au
petit-fils.

Ce cas illustre à la fois la notion de rang, mais aussi celle de représentation.

En dehors de liens familiaux, facilement identifiables et sans ambiguïté, il faut


nommer les bénéficiaires : nom, prénom, date et lieu de naissance et adresse.
Comprenez que même si l’opération est courante, la rédaction ne peut être
négligée, car pour l’assureur, le conjoint est une personne mariée ; ainsi, en
cas de PACS ou d’union libre, il faut nommer votre conjoint.

De plus, si pour un même « rang », il y a plusieurs bénéficiaires, il faut donner


la répartition de la somme entre chacun des bénéficiaires. À défaut, la somme
sera répartie de manière égale entre chaque bénéficiaire.

28
II. Souscription

La clause bénéficiaire type


Votre clause bénéficiaire peut être rédigée directement dans votre contrat,
mais aussi dans un acte extérieur (testament). Vous pouvez par exemple
déposer cette clause chez votre notaire et préciser sur votre contrat d’assu-
rance-vie : « Clause bénéficiaire déposée chez Maître X. » En cas de décès,
votre notaire est averti (pour la succession) et va aider à identifier vos bénéfi-
ciaires (hors succession pour le capital de votre contrat). Cependant, dans ce
cas, il peut arriver (à tort) que le notaire intègre le capital de l’assurance-vie
dans l’actif de la succession…

Dès lors qu’elle exprime clairement les souhaits du souscripteur et les per-
sonnes concernées, cette clause peut revêtir n’importe quelle apparence. En
effet, selon l’article L 132-8 du Code des assurances, « une ou plusieurs per-
sonnes qui, sans être nommément désignées, sont suffisamment définies dans
cette stipulation pour pouvoir être identifiées au moment de l’exigibilité du
capital ou de la rente garantis » permettent de considérer comme faite la sti-
pulation de l’attribution de l’assurance.

La clause bénéficiaire type a longtemps été : « Mon conjoint, à défaut mes


enfants, à défaut mes héritiers. » Du fait de l’allongement de l’espérance de
vie, des changements de structure de la famille, des problèmes posés par la
représentation, la tendance actuelle de la clause type est : « Mon conjoint,
à défaut mes enfants nés ou à naître, vivants ou représentés, à défaut mes
héritiers. » Faites le point avec votre assureur sur votre clause bénéficiaire
d’assurance-vie en cas de doute.

Cas particulier de la clause de bénéficiaire acceptant


Depuis le 18 décembre 2007, un bénéficiaire ne peut plus accepter sans votre
accord la clause bénéficiaire. Et c’est une chance, car cette disposition forçait
les possesseurs de l’assurance-vie à protéger leur clause en la tenant secrète.
Résultat, chaque année des millions d’euros ne sont pas réclamés.

Le bénéficiaire peut « accepter » par écrit, auprès de votre assureur, le béné-


fice de votre contrat en cours et de votre vivant.

29
II. Souscription

Avant la loi du 18 décembre 2007


Le bénéficiaire pouvait faire cette démarche auprès de votre assureur à votre
insu. Conséquence, vous perdiez toute liberté de modifier votre contrat
(retrait ou clause bénéficiaire par exemple) sans son accord.

C’est pourquoi il a toujours été recommandé d’être très discret vis-à-vis des
bénéficiaires.

Bon à savoir : votre assureur a une obligation de confidentialité concernant la


clause bénéficiaire.

Après la loi du 18 décembre 2007


Le bénéficiaire ne peut plus faire cette démarche à votre insu, votre accord
est nécessaire pour que l’acceptation du bénéficiaire soit validée. L’assureur
a ainsi l’obligation de demander au souscripteur son accord, qui peut être
refusé. Dans le cas d’un refus, malgré la démarche du bénéficiaire, vous
conservez toute votre liberté pour la gestion de votre contrat.

Contestation de la clause bénéficiaire


Le contrat d’assurance-vie est hors suc-
cession. Le capital qui en est issu
n’entre donc pas dans le calcul de la
succession. Dès lors, et même si le
bénéficiaire du contrat d’assurance-vie
est une personne autre qu’un héritier
direct, vous ne pouvez lui reprocher
une quelconque atteinte à la réserve de
capitaux. Vous n’avez par ailleurs
aucune légitimité à contester la décision
volontaire et consciente de votre
ascendant.

30
II. Souscription

Vous ne disposez d’aucun recours pour contester la clause bénéficiaire du


contrat, à une exception près, le cas des « primes manifestement exagérées ».
Mais il n’existe pas de définition précise, l’appréciation en est laissée au juge
et peut donc varier d’une juridiction à une autre.

Si vous pensez être dans cette situation, vous pouvez saisir le Tribunal de
grande instance du lieu où la succession du défunt est ouverte. Vous aurez
alors à démontrer vous-même l’existence de « primes manifestement exa-
gérées », et notamment qu’au moment des versements, ces primes étaient
disproportionnées eu égard au patrimoine du souscripteur ; au montant de
ses revenus ; à l’utilité, pour lui-même, de l’opération (en fonction de son
âge, de sa situation personnelle et familiale).

Il est conseillé au souscripteur du contrat de rédiger avec précision et pré-


caution la clause bénéficiaire de son assurance-vie, de rester discret vis-à-vis
des bénéficiaires et de penser à mettre à jour la clause en fonction des
événements de sa vie (naissance, mariage, divorce ou séparation, décès
notamment), et ce, quel que soit le montant du capital du contrat.

31
II. Souscription

AA Pour aller plus loin


Astuce

Qu’est-ce que la clause bénéficiaire démembrée ?


Pour transmettre vos économies en héritage à votre conjoint et à vos enfants,
vous pouvez choisir la clause bénéficiaire démembrée. Elle vous permet d’opti-
miser votre clause bénéficiaire en vous offrant un avantage fiscal tout en privant
les enfants désignés comme nus-propriétaires des capitaux dès le premier décès.
Vous désignez donc plusieurs bénéficiaires, les uns pour l’usufruit du capital (ses
revenus), les autres pour sa nue-propriété. Il y aura d’une part les bénéficiaires
usufruitiers (en général le conjoint), qui bénéficieront des revenus du capital, et
les nus-propriétaires (en général les enfants) qui percevront le capital restant à
la mort de l’usufruitier.
Les droits, l’utilisation et la propriété du capital sont définis dans la clause.
L’usufruitier peut user des sommes transmises, mais il n’en est pas propriétaire,
contrairement aux nus-propriétaires qui le sont, mais qui n’en ont pas l’usage.
Ceci garantit que l’usufruitier ne dilapidera pas le capital perçu. On parle de
quasi-usufruit, car, en réalité, le nu-propriétaire dispose d’une créance sur l’usu-
fruitier du montant de la prime d’assurance-vie.
À la mort de l’usufruitier, le capital revient au nu-propriétaire, qui en a désor-
mais la pleine jouissance. La propriété est alors remembrée.
En principe, à chaque légation, le bénéficiaire profite d’un abattement, puis doit
s’acquitter d’un prélèvement de 20 % en vertu des articles L 990-I et 757-B du
Code général des impôts.
Dans le cas d’une clause bénéficiaire démembrée, l’usufruitier règle les droits
et en dispense les nus-propriétaires. Attention ! Cette disposition n’est valable
que lorsque le dénouement du contrat d’assurance-vie a lieu avant les 70 ans du
souscripteur ; au-delà, l’imposition est répartie.
De plus, une fois l’héritage perçu, les nus-propriétaires bénéficient d’une créance
de restitution lorsque l’usufruitier a dépensé une partie du capital. C’est sur la
succession de l’usufruitier que sera prélevée la somme nécessaire.

32
II. Souscription

La clause bénéficiaire démembrée est particulièrement optimisée lorsque le


contrat d’assurance-vie légué est en capital, un peu moins en unités de compte.
Le bénéficiaire premier de la clause peut alors utiliser les fonds de façon beau-
coup plus libre (quasi-usufruit). Lorsqu’il s’agit d’unités de compte, le versement
des titres accorde moins de liberté puisque les valeurs mobilières ne sont pas
consomptibles.
Au décès du souscripteur, les nus-propriétaires doivent se rendre chez un notaire
afin de faire valoir leur créance. Malgré la créance, si l’usufruitier a tout dilapidé,
les nus-propriétaires peuvent ne pas recevoir l’intégralité de l’héritage laissé pre-
mièrement au décès du souscripteur.

Questions / réponses de pro

Comment savoir si un défunt a laissé une assurance-vie ?


J’ai 50 ans, mes parents sont divorcés depuis mes huit ans. Mon père est décédé
il y a plus d’un an. Des généalogistes m’ont contacté et m’ont annoncé un héri-
tage de liquidités à son sujet.
Comment savoir si mon père a souscrit une assurance-vie ?
Question de Marcus31

ΔΔ Réponse de Costes
La loi DDAC du 15 décembre 2005 prévoit la création d’un organisme dont
la fonction est la recherche de bénéficiaires d’assurance-vie en cas de décès,
l’AGIRA.

Assurance-vie : demande d’adhésion sans signature de l’assureur


Qu’en est-il d’une demande d’adhésion à une assurance-vie lorsqu’elle n’est pas
signée par le côté assureur ?
Question de Denise

33
II. Souscription

ΔΔ Réponse de Procédurière
Je ne pense pas que cela ait grande importance dans la mesure où il ne
s’agit pas du contrat en lui-même. La demande d’adhésion sert juste à vous
envoyer des documents comme la notice d’information ou le certificat d’ad-
hésion, qui eux conduiront à la conclusion d’un contrat.
Et sachez que le contrat prend effet lors du paiement de la première prime
et peut être annulé pendant les trente jours suivants par recommandé avec
accusé de réception.

Bénéficiaire sans lien de parenté


J’ai désigné un bénéficiaire sans lien familial avec moi pour mon contrat d’assu-
rance-vie souscrit il y a 12 ans. Comment cela se passera-t-il pour lui lorsque je
mourrai : quelles contraintes ? Quels frais ?
Question de JB

ΔΔ Réponse de Patrimoine Prestige Antilles


S’agissant d’un contrat d’assurance-vie, il n’entre pas dans la succession et
est exonéré de droits quelconques jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire en cas
de décès, et ce, quel que soit le lien qui puisse exister entre le souscripteur
assuré et le bénéficiaire ou les bénéficiaires décès. Seules seront perçues
les charges sociales (CSG, etc.) sur les dividendes, et ce au premier euro.
Au-delà des 152 500 €, une taxation forfaitaire de 20 % est appliquée.

Déshéritée par l’assurance-vie


En 2005 mon père a placé 1 000 000 € en assurance-vie par une banque au
profit des trois enfants de ma sœur (mes enfants sont décédés), il a investi 50 %
de son patrimoine au jour de la signature. J’avais des rapports très conflictuels
avec lui. À son décès, il reste à se partager environ 25 000 € et mes neveux
90 000 €. L’avocat adverse prétend que l’assurance-vie n’entre pas dans la quo-
tité disponible.
Question de Marie

34
II. Souscription

ΔΔ Réponse de Costes
Effectivement, l’assurance-vie est hors succession et n’entre donc pas dans
la quotité disponible. Si la clause bénéficiaire a été signée, il est quasiment
impossible de la contester, sauf cas avéré d’abus de confiance ou dans le cas
de « primes manifestement exagérées ». Ce qui sera difficile à argumenter
ici et qui relèvera toujours du jugement subjectif de la Cour. Demandez
conseil à un avocat.

Bénéficiaire de l’assurance-vie sur le testament de ma mère


Je suis bénéficiaire d’une assurance-vie contractée par ma mère, décédée en
janvier 2011. Le notaire est toujours en possession du dossier suite à un conflit
avec mon frère qui a formulé une demande sur une somme que ma mère aurait
avancée à ma fille (sa petite-fille) comme dépôt en vue de l’achat d’un studio
en 2005. L’argent a été retourné rapidement, car l’affaire ne fut pas conclue.
Étant le seul bénéficiaire mentionné dans le testament de notre mère, pourquoi
le notaire « retient » ce dossier alors qu’une assurance-vie ne rentre pas dans
le champ d’une succession comme mon entourage me le confirme et qu’il n’y a
aucun autre litige sur cette succession ?
Question de Dom

ΔΔ Réponse d’Expertise Assurances Conseil


Le notaire fait simplement son travail de vérification du respect de la quotité
disponible de votre mère. En effet, un enfant ne pouvant être désavan-
tagé par rapport à ses frères et sœurs ou déshérité, lors d’une succession, le
notaire vérifie que le bénéfice de cette assurance-vie, ajouté à votre part de
biens éventuels, n’entraîne pas de dépassement de la quotité de votre mère
(part de biens dont elle disposait à son gré, sans avoir à respecter la dévolu-
tion successorale légale). Ce point une fois vérifié, ce capital dont vous êtes
bénéficiaire vous sera alors versé.
ΔΔ Réponse de Gestiondepatrimoine.com
La désignation bénéficiaire par testament d’un contrat d’assurance-vie est
un moyen souple permettant au souscripteur de changer à tout moment le
bénéficiaire et d’exercer la faculté de rachat en toute liberté, car le bénéfi-
ciaire n’a pas pu accepter le bénéfice du contrat.

35
II. Souscription

Elle présente aussi de nombreux risques : absence de mentions précises


du contrat dans le testament et donc absence de désignation du bénéfi-
ciaire, rédaction maladroite de la clause d’où parfois une difficulté pour son
applicabilité…
Dans un tel cas, il convient de veiller à ce que le bénéficiaire de l’assurance-
vie puisse être identifié sans ambiguïté et que le testament en question
désigne expressément une personne comme bénéficiaire du contrat. Par ail-
leurs, le testament doit viser expressément le contrat d’assurance-vie.
En l’absence de cette désignation explicite et précise, la clause ne pourra
être appliquée, puisque les capitaux issus du contrat d’assurance-vie sont
réputés ne pas faire partie de la succession de l’assuré.
Toute autre interprétation, et notamment celle considérant que la référence
au testament dans le contrat d’assurance, sans désignation explicite, est
suffisante pour prouver la volonté du défunt de transmettre les capitaux
au bénéficiaire avec la fiscalité favorable de l’assurance-vie, pourrait être
contestée par l’administration fiscale. Celle-ci pourrait estimer que le contrat
n’a pas de bénéficiaire désigné et en conclure que le capital décès fait partie
de la succession de l’assuré. Les héritiers seraient dans ce cas redevables des
droits de mutation sur les sommes versées par l’assureur.

Erreur de capital décès


Suite au décès de mon père, l’employeur a fait une erreur de bénéficiaire concer-
nant la prévoyance. Je peux prouver que les bénéficiaires sont mon frère et moi,
j’ai un document de l’employeur datant de deux mois avant son décès qui sti-
pule que le changement de bénéficiaire a bien été enregistré et que les anciens
bénéficiaires seraient caducs. Je pense que l’employeur n’a pas transmis ces
informations à l’assureur, car ce sont mes grands-parents qui ont reçu le capital
décès et une lettre qui mentionne mon grand-père comme bénéficiaire depuis
1980, or entre-temps, mon père a eu des enfants, il s’est marié et il a même
changé de prévoyance à son travail.
Si je fais des démarches et que je leur prouve que je suis bénéficiaire (et ils l’ont
reconnu au téléphone), est-ce que mes grands-parents vont devoir restituer la
somme qu’ils ont touchée ? Ils ne sont pas au courant et je ne veux pas qu’on
leur reprenne.
Question de Moi

36
II. Souscription

ΔΔ Réponse de Gestiondepatrimoine.com
Si vous faites la démarche auprès de l’assureur prouvant que désormais,
vous et votre frère êtes les bénéficiaires, la somme versée à vos grands-
parents leur sera reprise et vous sera versée.

37
III.
Fonctionnement du contrat

Le souscripteur verse des primes ou cotisations de façon régulière ou libre.


Ces versements sont placés selon son choix de façon plus ou moins sécurisée
et forment un capital qui fructifie au fil du temps. Il peut également disposer
de son épargne et effectuer un rachat ou une avance.

Les types de versement


Le versement sur l’assurance-vie, également appelé « cotisation » ou
« prime », peut être de différents types en fonction du contrat souscrit. On
distingue le versement unique, le versement périodique et le versement libre.

Le versement libre est le plus sollicité par les souscripteurs.

Versement unique
Le contrat d’assurance-vie à versement unique est un contrat pour lequel
vous ne faites qu’un seul et unique versement lors de la souscription du
contrat.

38
III. Fonctionnement du contrat

Il est ensuite impossible d’effectuer de nouveaux versements sur votre


contrat. Si vous désirez réinvestir, il vous faudra souscrire une nouvelle
assurance-vie.

Cependant, le système de versement unique est de plus en plus rare.

Versement périodique
Le versement peut être périodique, c’est-à-dire avec un montant et une
périodicité fixes, définis lors de la souscription sur une durée elle aussi prédéfi-
nie (par exemple sur 10 ans).

En cas de non-versement à la date et au montant prévus, vous vous exposez


à une des sanctions suivantes : votre contrat peut être clôturé avec une péna-
lité de 5 % sur votre capital ou le taux de rémunération du contrat peut être
revu à la baisse.

Ce type de versement sur l’assurance-vie n’est donc pas souple d’utilisation.


De plus, les frais sont souvent précomptés, c’est-à-dire prélevés dans leur
intégralité sur les premiers versements au lieu de s’échelonner dans le temps.
Vos premiers versements ne fructifient donc pas et ne servent qu’à rémunérer
l’assureur.

Versement libre
Le versement peut être libre, c’est-à-dire sans contrainte de montant ou de
périodicité. Cependant, certains assureurs exigent parfois un montant mini-
mum, mais celui-ci dépasse rarement quelques centaines d’euros pour le
premier versement et une cinquantaine d’euros pour les suivants.

De plus, il est possible de mettre en place des versements sur l’assurance-vie


programmés : avec une périodicité fixe. Cependant, à la différence des ver-
sements périodiques, ces versements programmés peuvent être interrompus
sans frais.

Ce type de versement est le plus souple d’utilisation et rencontre un vif


succès.

39
III. Fonctionnement du contrat

Modes et conditions des versements


Il n’existe pas de plafond pour les versements. Vous pouvez effectuer vos
versements par tous les moyens de paiement classiques : chèque bancaire ou
postal ; virement bancaire ; prélèvement automatique ; espèces.

Cependant, le versement en espèces est plafonné dans la limite des


3 000 premiers euros versés par contrat et par an.

Ainsi, si vous avez versé 1 000 € par chèque vous ne pourrez verser que
2 000 € en espèces ! Mais si vous avez d’abord versé 3 000 € en espèces,
vous pouvez continuer vos versements par d’autres moyens.

À noter : de moins en moins d’assureurs acceptent le versement sur assurance-


vie en espèces.

Le rachat
Le rachat d’un contrat d’assurance-vie correspond au retrait d’une partie ou
de la totalité du montant de votre épargne. On parle de rachat partiel ou
total.

Rachat partiel ou total ?


On parle de rachat lorsque vous effectuez un retrait de fonds avant
l’échéance du contrat.

Le rachat partiel consiste à ne retirer qu’une partie de son épargne et ne clô-


ture pas le contrat : vous pouvez donc continuer les versements.

Le rachat total consiste à retirer l’intégralité de son épargne et entraîne donc


la clôture définitive du contrat.

Le rachat de l’assurance-vie est un droit de l’assuré, mentionné dans l’article


L 132-23 du Code des assurances : « L’assureur ne peut refuser la réduction
ou le rachat d’une assurance-vie. »

40
III. Fonctionnement du contrat

Comment effectuer un rachat d’assurance-vie ?


Pour effectuer un rachat d’assurance-vie, vous devez adresser une lettre
recommandée à votre assureur mentionnant les références de votre contrat ;
le montant du rachat souhaité et l’article L 132-23 du Code des assurances
cité ci-dessus.

Le délai de versement du montant ainsi racheté est précisé dans les clauses du
contrat et varie généralement d’un à deux mois.

Fiscalité appliquée au rachat


Si l’épargne d’une assurance-vie n’est pas imposable durant la période de
capitalisation, ses intérêts deviennent imposables en cas de rachat. La part
d’intérêts de la somme rachetée est soumise à un taux d’imposition qui varie
en fonction de l’ancienneté du contrat de 7,5 à 35 %.

De plus, des cotisations sociales sont également prélevées quel que soit le
montant du rachat.

L'avance
L’avance sur un contrat d’assurance-vie n’est pas imposable, contrairement au
rachat. C’est un prêt accordé par l’assureur, il est donc plus avantageux.

Présentation et conditions de l’avance sur l’assurance-vie

Il est possible de demander une avance


à son assureur, c’est-à-dire un prêt tem-
poraire qui devra être remboursé avec
intérêts.

L’avance comporte de nombreux


avantages puisqu’elle n’est pas soumise
à l’imposition, car elle doit être

41
III. Fonctionnement du contrat

remboursée et ne diminue pas la valeur de votre contrat qui continue à


fructifier normalement, comme si aucune somme n’avait été retirée.

La possibilité d’obtenir une avance est précisée dans les clauses du contrat
d’assurance-vie tout comme le taux d’intérêt appliqué. Elle se limite en géné-
ral à 80 % d’un contrat en fonds euros et à 60 % d’un contrat multisupport.

Remboursement de l’avance
Le remboursement de l’avance sur l’assurance-vie est obligatoire. En cas de
manquement, l’assureur retranchera son montant avec intérêts du montant
total de votre capital à l’échéance du contrat.

Ce remboursement peut être effectué en un seul versement ou en plusieurs.


Dans tous les cas, les versements effectués pour le remboursement ne sont
pas soumis aux frais de versements classiques. En général, le remboursement
de l’avance sur l’assurance-vie doit être réalisé dans un délai de trois ans.

Comment faire une demande d’avance sur l’assurance-vie ?


La demande d’avance sur l’assurance-vie se fait en général par recommandé
et doit mentionner les références du contrat d’assurance-vie ainsi que le mon-
tant de l’avance requise.

Attention : l’avance sur l’assurance-vie doit rester exceptionnelle. En cas


d’abus, l’administration fiscale peut vous sanctionner en considérant la somme
retirée comme un rachat qui, par conséquent, sera soumis à l’impôt sur le reve-
nu.

42
III. Fonctionnement du contrat

AA Pour aller plus loin


Astuces

« Achat » de la date fiscale de votre contrat d’assurance-vie


par Frédéric Lassureur — C.E.E.

Le titre de cette astuce peut paraître surprenant : peut-on « acheter » le temps ?


Et pour quoi faire ?
Placement « chouchou » des Français, les quelques objections qui peuvent sub-
sister sur l’assurance-vie restent la fiscalité des retraits et la confiance sur les
performances à venir du contrat choisi.
La fiscalité des retraits est appréciée en fonction de la date d’ouverture de votre
contrat, c’est-à-dire la date du premier versement (souvent de quelques cen-
taines d’euros min. sans engagement ultérieur pour autant). De très nombreux
contrats proposent l’option de versements libres. En clair, vous effectuez le
versement minimal nécessaire pour l’ouverture du contrat et vous avez ainsi
« acheté » la date fiscale.
Pour quoi faire ? Principalement pour anticiper votre gestion financière future.
L’emprunt de la maison sera fini dans trois ans et j’aurai de nouveau une bonne
capacité d’épargne…
Les études des enfants se finissent dans deux ans, je pourrai épargner de nouveau…
Je serai le bénéficiaire d’une donation dans quatre ans, j’aurai un capital à
placer… ou les aléas de la vie risquent fort de me rendre bénéficiaire d’une
succession…
À la fin de la durée de défiscalisation de mon placement immobilier, je le vends
et je place le capital…
Toutes ces situations ont en commun de vous placer en possibilité de faire des
placements plus tard.
L’intérêt de l’ouverture est donc double : vous anticipez l’ancienneté fiscale de
votre futur placement, vous « testez » le(s) placement(s) que vous avez choisi(s).
Le choix est donc ici important.

43
III. Fonctionnement du contrat

Sur une comparaison sur des fonds euros, les frais doivent être compris entre
0 et 3 % et les taux de rendement pour 2009 et 2010 doivent être supérieurs
à 4 %. Fiez-vous également aux publications spécialisées qui effectuent des
études comparatives. Les « récompenses » décernées engagent les journalistes
spécialisés dans leur crédibilité sur le temps et sur la qualité desdites revues.
Une fois votre ou vos contrat(s) choisi(s) à moindre risque (sur un petit mon-
tant), vous disposez de deux, trois, quatre ans ou plus pour valider votre choix
définitif : les taux sont restés stables dans le temps, la qualité d’information et
de gestion du contrat vous satisfont, vous êtes le destinataire de taux promotion-
nels sur les frais de versement.
Quand l’événement d’une rentrée importante se réalise ou que votre capacité
d’épargne augmente, vous réalisez votre choix définitif en toute sérénité sur le
contrat qui vous a apporté le plus de satisfaction.

Résiliation du contrat possible à tout moment


par Marido

Vous pouvez résilier une assurance-vie à tout moment.


Si votre contrat implique le versement de sommes régulières, il suffit de ne plus
payer sans tenir compte des éventuelles lettres de mise en demeure envoyées par
la compagnie d’assurance. Aucune action ne peut être menée pour non-paiement.
Vous pouvez « racheter » un contrat dès les premières années dans la plupart des
cas (récupérer une partie des primes versées).
Dans certains cas, par exemple les contrats mixtes, il faut attendre la fin des
deux premières années.
Si la résiliation a lieu moins de huit ans après la signature du contrat, les plus-
values sont imposées.

Questions / réponses de pros

Rachat partiel de plusieurs contrats d’assurance-vie


J’ai deux contrats d’assurance-vie et je vais y laisser un minimum pour les conser-
ver, mais les solder en quasi-totalité pour un apport sur un achat immobilier.

44
III. Fonctionnement du contrat

L’un m’a rapporté 8 000 €, l’autre m’a généré des pertes de 7 500 €.
Est-ce que je vais payer l’IR sur l’un et ne rien récupérer sur l’autre, c’est-à-dire
est-ce que chacun est considéré comme indépendant, ou bien est-ce que c’est la
somme des deux qui prévaut ?
Même question pour la CSG.
Question de Goldo

ΔΔ Réponse de Gestiondepatrimoine.com
Aucun texte ne prévoit le sort des moins-values lors d’un rachat. De ce fait,
si le montant des primes versées est supérieur à celui des sommes rembour-
sées (c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’intérêt et que le contrat a perdu de sa
valeur), alors la base pour le calcul de l’impôt dû est égale à zéro. Donc le
contrat ne sera pas imposé. Mais l’administration fiscale n’admet pas que
les pertes subies puissent faire l’objet d’une imputation sur le revenu global.
Donc, dans votre cas, chaque contrat est traité seul. Vous paierez l’IR et les
prélèvements sociaux (CSG incluse) sur le contrat qui est en plus-value, et
l’autre ne vous permettra pas de bénéficier d’imputation, l’impôt dû sur ce
contrat sera tout simplement nul (la base de calcul étant elle-même nulle).

Rachat d’un contrat d’assurance-vie


J’ai demandé le rachat total de mon assurance-vie par lettre recommandée, j’y
ai précisé le numéro, le nom du contrat et l’article pour le rachat total, plus un
RIB. Cependant, j’ai perdu mon contrat d’origine, j’ai donc joint à mon courrier
le dernier avenant sur contrat de ma banque suite à un rachat partiel. Je voudrais
savoir si le fait d’avoir envoyé un avenant sur contrat va bloquer le rachat. Si oui,
comment faire ?
Question de Jéjé66

ΔΔ Réponse de Stéphane
Je travaille dans un groupe d’assurance et chez nous, il n’y a pas besoin du
contrat d’origine pour effectuer un rachat (total ou partiel) ni d’un avenant
au contrat. Normalement, l’assureur pourra vous demander de remplir un
formulaire d’avenant d’opération faisant référence au rachat total et un for-
mulaire de « renseignement client » afin de connaître l’utilisation qui sera

45
III. Fonctionnement du contrat

faite des fonds retirés. Il pourra également vous demander un courrier avec
date, signature, numéro de contrat et de formuler votre souhait d’effectuer
un rachat total.
Mais en aucun cas, il ne pourra refuser votre demande pour les raisons évo-
quées dans votre question.

Retrait partiel sur un contrat d’assurance-vie


Est-ce qu’un retrait partiel sur un contrat assurance-vie avant huit ans entraîne la
suppression de l’avantage fiscal sur le solde du contrat remboursé après huit ans ?
Question de Gida

ΔΔ Réponse de Lebonplacement.com
La réponse est non, les retraits ou rachats partiels sur votre contrat d’assu-
rance-vie avant huit ans n’entraînent pas la suppression de l’avantage fiscal.
En effet, vous pouvez effectuer autant de rachats que vous le souhaitez à
n’importe quel moment.

Retrait sur assurance-vie


A-t-on droit à un temps de réflexion après avoir signé un contrat de retrait ?
Question de Zampano

ΔΔ Réponse de Tonphil
Non ! Sauf à réengager les fonds après un retrait (rachat), mais attention aux
éventuels frais de souscription.

46
IV.
Frais, rendement et transfert

Quand on vous parle de rentabilité d’un contrat d’assurance-vie, on parle


généralement de rentabilité nette des frais (les frais sont déduits), mais avant
l’impôt et les contributions sociales. Il convient donc de proposer un panorama
exhaustif de ces frais avant d’aborder les notions de rentabilité et de transfert.

Les frais
Il existe trois types de frais sur un contrat d’assurance-vie, appelés également
« chargements ». En majorité, il s’agit de frais sur versements et de gestion
auxquels il faut ajouter les frais d’arbitrage, mais il faut également prendre
garde aux frais parfois « cachés ».

Les frais sur versements


Des frais sur versements, appelés aussi frais « commerciaux » ou « d’entrée »,
sont prélevés sur chaque nouveau versement du souscripteur. Ils sont en
moyenne de 3 à 5 % du montant des fonds versés sur votre assurance-vie.
Cependant, certains assureurs proposent des contrats d’assurance-vie sans
frais sur versements.

47
IV. Frais, rendement et transfert

En règle générale, il est conseillé de ne pas souscrire à un contrat présentant


des frais sur versements supérieurs à 3,5 %. Par ailleurs, sachez que le mon-
tant contractuel de ces frais est souvent négociable sur de gros versements.

Bon à savoir : les frais de versements de l’assurance-vie sont mentionnés dans


la notice informative remise lors de la souscription du contrat.

Les frais de gestion


Les frais de l’assurance-vie comportent également des frais de gestion
annuels. Ils servent à rémunérer l’assureur pour la gestion de votre contrat.

Il s’agit d’un pourcentage de la valeur acquise de votre contrat d’assurance-


vie (valeur totale du capital), d’où l’annonce d’un taux net ou brut, environ
0,6 % pour la partie investie en fonds euros et 0,9 % sur la partie investie en
unités de compte (contrat multisupport).

Ces frais portent sur la totalité des sommes nettes versées (frais de verse-
ments déduits) ainsi que sur les intérêts générés.

En règle générale, des frais de gestion élevés sont défavorables à votre capital
à moyen/long terme. Mieux vaut choisir un contrat d’assurance-vie avec des
frais de gestion peu élevés et des frais de versements plus élevés, plutôt que
le contraire. À terme, cette répartition vous sera plus favorable.

Il est ainsi conseillé de ne pas souscrire à un contrat d’assurance-vie présen-


tant des frais de gestion annuels supérieurs à 1 %.

Bon à savoir : Les assureurs en ligne sont en général très compétitifs sur les
frais de gestion de l’assurance-vie.

Les frais d’arbitrage des contrats multisupports


Des frais d’arbitrage sont appliqués sur les contrats multisupports. Ils sont
payés lorsque vous changez la nature d’un actif au sein de votre contrat ou
transférez un capital d’un support vers un autre. Par exemple, vous paierez
des frais si vous transférez un capital, initialement placé en actions, sur des
obligations.

48
IV. Frais, rendement et transfert

Ces frais d’arbitrage se présentent sous deux formes, selon le contrat :

ππ en pourcentage : entre 0,25 et 1 % du montant (un pourcentage supé-


rieur à 1 % n’est pas justifié) ;
ππ en forfait : somme prédéfinie prélevée à chaque transfert (en général pas
plus d’une trentaine d’euros).
Bon à savoir : sur de grosses sommes, les frais d’arbitrage d’une assurance-vie
sont plus intéressants forfaitairement.
Toujours selon les contrats, un ou plusieurs arbitrages sont parfois gratuits
chaque année. De plus, un montant minimum et/ou maximum de perception
de ces frais est souvent défini.
Certains courtiers proposent des contrats d’assurance-vie à frais très réduits :
pas de frais d’entrée et des frais de gestion très faibles. En revanche, les frais
d’arbitrage ne sont jamais nuls.

Autres frais
D’autres frais de l’assurance-vie sont à prendre en compte. Des prélèvements
sociaux, ou contributions sociales, sont toujours appliqués sur les contrats
d’assurance-vie, comme sur tous les placements financiers. Ils sont annoncés
en net et comprennent par exemple la CSG (Contribution Sociale Généralisée)
ou encore la CRDS (Contribution au Remboursement de la Dette Sociale).
Des frais de sortie anticipée peuvent s’appliquer lorsque le souscripteur clô-
ture son contrat avant son terme.

La loi plafonne ces frais de sortie anticipée à 5 % maximum. Ils ne sont
possibles que sur des contrats souscrits il y a moins de 10 ans. Cependant,
aujourd’hui rares sont les assureurs appliquant de telles pénalités.

Des frais « cachés » s’appliquent également pour les investissements en


OPCVM (SICAV et fonds communs de placement). Ceux-ci comportent leurs
propres frais d’entrée et de gestion. Ces frais d’entrée sont généralement
compris dans les frais de souscription du contrat d’assurance-vie tandis que
les frais de gestion des OPCVM viennent s’ajouter aux frais de gestion appli-
qués par l’assureur.

49
IV. Frais, rendement et transfert

Calculer les frais d’une assurance-vie

Il peut être difficile de comparer différents contrats d’as-


surance-vie. Pour cela, voici une méthode simple, mais
efficace :

ππ Prenez le taux des frais de gestion annuels et multipliez-le par le nombre


d’années envisagées pour votre contrat d’assurance-vie : par exemple
10 ans.
ππ Additionnez le résultat au taux de frais d’entrée, ou de versements.
ππ Vous obtenez le taux de frais global prélevé sur votre épargne au bout du
nombre d’années définies.
Pour calculer, par exemple, les frais d’une assurance-vie sur 10 ans dont le
taux de frais de gestion annuel est de 1 % et le taux des frais d’entrées de
3 % : (1 × 10) + 3 = 13 % de frais sur le contrat d’assurance-vie sur 10 ans.

Le rendement
On distingue trois façons d’améliorer le rendement de votre assurance-vie :
changer la répartition entre fonds euros et unités de compte ; augmenter le
rendement de la part investie en unités de compte et augmenter le rende-
ment de la part investie en fonds euros.

Changer la répartition entre fonds euros et unités de compte


C’est le moyen le plus efficace, mais également le plus risqué pour augmenter
le rendement d’une assurance-vie, comme le montre l’exemple qui suit.

Si aujourd’hui votre contrat est investi pour 75 % dans un fonds euros qui
vous rapporte 4 % par an, et pour 25 % dans un fonds en unités de compte
(actifs financiers à risque) qui vous rapporte 12 % par an, le rendement total
de votre assurance-vie est de 6 % : 25 % × 12 % + 75 % × 4 % = 6 %.

50
IV. Frais, rendement et transfert

Vous décidez d’investir maintenant 50 % en fonds euros et 50 % dans les
mêmes actifs financiers, si tout va bien, le rendement total de votre assu-
rance-vie monte à 8 %. Mais si la bourse s’effondre et que le rendement des
unités de compte devient 2 %, alors votre rendement total devient 1 %.

Tableau récapitulatif

Rendement Rendement
Fonds Unités de Fonds Unités de
Répartition
euros compte euros compte
Fonds euros Unités de compte 4 % 12 % 4 % 2 %
Rendement total Rendement total
75 % 25 %
6,0 % 2,5 %
Rendement total Rendement total
50 % 50 %
8,0 % 1,0 %

Augmenter le rendement de la part investie en unités de compte


Pour augmenter le rendement de votre contrat, vous pouvez choisir des actifs
financiers à plus fort potentiel de hausse. Par exemple des actions de marchés
émergents.

Cependant, vous prenez également un risque plus grand !

Augmenter le rendement de la part investie en fonds euros


Augmenter le rendement d’une assurance-vie investie en fonds euros est
compliqué. En effet, il faut changer de contrat ou en ouvrir un autre et l’im-
pact est faible, vous augmenterez tout au plus de 0,5 % votre rendement sur
le fonds euros.

N’effectuez ce changement que si votre rendement est vraiment mauvais par


rapport à la moyenne des fonds euros.

Bon à savoir : le rendement des fonds euros est à la baisse depuis plusieurs
années. Tous les fonds baissent, pas uniquement le vôtre !

51
IV. Frais, rendement et transfert

Pourquoi faire un transfert de contrat d’assurance-vie ?


L’idée d’un transfert d’assurance-vie est de passer d’un contrat en fonds euros
(sans risque, mais avec rendement limité) vers un contrat multisupport (fort
potentiel de rendement, mais risque plus élevé).

Ce transfert se fait idéalement au sein de la même compagnie d’assurance et


offre de nombreux avantages pour le souscripteur qui peut augmenter poten-
tiellement la performance de son contrat en investissant sur des supports à
plus fort rendement (mais plus risqués) tout en gardant les avantages fiscaux
liés à l’ancienneté de son contrat : la date de souscription au nouveau contrat
reste la même. De plus, le souscripteur ne paiera plus les prélèvements
sociaux chaque année, mais uniquement en cas de rachat.

Comment faire un transfert ?


Pour faire un transfert de contrat, n’hésitez pas à discuter avec l’organisme
auprès duquel vous avez souscrit votre assurance-vie.

La démarche est généralement assez simple, mais attention aux frais de


transfert éventuels. N’hésitez pas à négocier : le transfert d’assurance-vie
devrait être gratuit puisqu’il est dans l’intérêt de la compagnie d’assurance qui
gagnera des commissions sur chacun des achats/ventes que vous ferez dans
le futur.

Si votre organisme n’est pas conciliant, maintenez votre contrat en euros chez
lui, mais ouvrez un contrat multisupport chez un concurrent et versez-y l’inté-
gralité de vos nouveaux investissements.

Conditions du transfert d’assurance-vie


Afin d’améliorer la performance de votre assurance-vie, vous pouvez investir
une partie de votre fonds euros et une autre partie dans des actifs financiers à
plus fort rendement (mais plus risqués) comme des actions ; vous devez alors
souscrire un contrat multisupport.

52
IV. Frais, rendement et transfert

Si vous êtes titulaire d’un ancien contrat monosupport et que vous souhaitez
bénéficier de la gestion d’une assurance-vie multisupport, mais sans perdre
votre antériorité fiscale, sachez que depuis le 28 juillet 2005, il est possible
de transformer une assurance-vie en euros en contrat multisupport, tout en
conservant les avantages fiscaux liés à l’ancienneté de votre contrat. Pensez
au transfert « Fourgous ».

Pour cela trois conditions :

ππ 20 % au minimum de votre assurance-vie multisupport doit être investi


sur des actifs à risque (unités de compte : SICAV, FCP, actions, etc.).
ππ Le transfert doit porter sur l’ensemble du capital.
ππ Ce transfert n’est possible que dans le même établissement financier,
donc auprès du même assureur.

53
IV. Frais, rendement et transfert

AA Pour aller plus loin


Astuce

Assurance-vie multisupport : créer votre stratégie avec l’arbitrage


automatique
Conçu pour optimiser les placements, l’arbitrage automatique permet au titu-
laire de prédéfinir lui-même les mouvements de son épargne sur toute la durée
de son contrat.
Notez avant tout que si l’option arbitrage automatique est très attractive, elle
n’est pas toujours gratuite. Renseignez-vous auprès de votre banque. Néanmoins,
vous n’avez – frais d’arbitrage mis à part – plus de frais de gestion à régler.
L’option arbitrage automatique permet de maîtriser la prise de risque sur les
contrats d’assurance-vie multisupports et de gagner du temps, de l’attention et
de la souplesse en paramétrant vous-même vos options de transfert, de verse-
ments et de retraits.
Il existe quatre options d’arbitrage automatique.
La dynamisation du fonds en euros : la part d’épargne investie dans le fonds
en euros de votre contrat multisupport génère des intérêts annuels. L’arbitrage
automatique vous donne la possibilité de faire basculer ces plus-values vers votre
fonds en actions.
De cette façon, vous ne risquez que les intérêts accumulés en fonds sécurisé et
vous protégez votre épargne de départ.
L’option stop-win fonctionne à l’inverse de l’investissement des bénéfices du
fonds euro dans un fonds multisupport. Une fois que les plus-values réalisées
par votre fonds en action arrivent à un seuil suffisant (au moins 5 % en général),
l’arbitrage automatique peut être paramétré pour qu’à l’instant où ce seuil est
atteint, les intérêts soient transférés vers un fonds sécurisé.
De cette façon, vous assurez la protection des bénéfices réalisés par votre fonds
en action.
Cette option est utile à tous ceux qui n’ont pas le temps de suivre quotidienne-
ment l’évolution de leur investissement.

54
IV. Frais, rendement et transfert

L’option stop-loss : dès lors qu’il y a plus-values, il y a nécessairement moins-


values. Afin de ne pas accumuler ces dernières, l’arbitrage automatique permet
– tout comme les plus-values – de définir un seuil de moins-values. Le seuil
dépassé, votre investissement est rapatrié vers un support sécurisé.
De cette façon, vous limitez les pertes en cas de chute du cours de vos actions.
Cette option est double, elle peut être relative (calculée par rapport à l’inves-
tissement de départ) ou absolue (calculée par rapport au plus haut point atteint
par le support).
L’option investissement progressif : si vous ne souhaitez pas investir du premier
coup un montant défini en unités de compte, vous pouvez choisir de transférer
régulièrement votre épargne d’un support sécurisé à un fonds d’action. Pour
cela, il vous suffit de déterminer dans l’arbitrage automatique, la fréquence et le
montant que vous voulez transférer.
De cette façon, vous entrez progressivement sur les marchés en lissant les risques,
plutôt que d’investir d’un coup à une date qui peut se révéler malheureuse.
Comment bénéficier de l’arbitrage automatique ?
L’option d’arbitrage automatique est proposée dans les contrats disposant d’un
profil de gestion libre, et n’est possible que si vous avez choisi ce type de ges-
tion. Dans une gestion libre du contrat d’assurance-vie, vous ne disposez pas des
conseils d’un banquier.
Si vous avez choisi la gestion pilotée pour votre contrat assurance-vie, vous ne
pouvez pas bénéficier des options d’arbitrage automatique.
Selon les établissements, l’option est disponible à la souscription du contrat, ou
à n’importe quel moment de l’année.

Questions / réponses de pro

Frais sur assurance-vie


J’ai ouvert un compte pour ma fille de quatre ans, mais chaque fois que je verse
de l’argent, ils me prennent 3 %. Ce compte a rapporté 4,31 % en 2009. Est-il
possible d’avoir des intérêts nets de cette valeur sans payer autant de frais à
chaque versement ? De plus, les enfants doivent-ils payer les cotisations sociales
et/ou les impôts ?
Question de Letriton

55
IV. Frais, rendement et transfert

ΔΔ Réponse de Frédéric Lassureur — C.E.E.


L’assurance-vie est un placement à moyen et long terme. S’il est vrai que les
frais sur versements diminuent le rendement la première année, le rende-
ment est total sur l’épargne gérée les années suivantes. Faut-il le rappeler,
le livret A est à 1,25 % et 4,31 % — 3 % = 1,31 %. Même avec les frais, ce
type de placement est encore intéressant dès la première année.
Notez que les banques et assureurs qui ont dépassé les 4 % en 2009 pour
les contrats en fonds euros sont peu nombreux.
L’absence de frais sur versements n’est pas toujours une garantie de perfor-
mance. L’organisme gère-t-il l’argent de ses clients en actif « cantonné »
(c’est-à-dire qu’il ne mélange pas son argent et celui de ses clients, une
vraie garantie pour les clients) ? L’organisme cotise-t-il au fonds de garantie
des dépôts (dont on a parlé pendant la crise, à concurrence de 70 000 €) ?
Ces garanties ont un coût…
Vérifiez par exemple ces éléments auprès de votre assureur.

Rupture de trois contrats d’assurance-vie souscrits en 1996


Nous avons soldé nos trois contrats d’assurances-vie et devions percevoir
la somme de 30 610 €. Sur le relevé de banque, la somme perçue s’élève à
29 054,48 €. Le groupe nous informe que la différence correspond au prélève-
ment d’un pourcentage. Pouvez-vous nous éclairer, car nous avions souscrit des
contrats sans pénalités à fermeture ?
Question de Andre35240

ΔΔ Réponse d’Étude Patrimoniale – Louiset


Encore un exemple du besoin d’être suivi par un conseiller en investisse-
ment financier CGPI.
En principe, pour les contrats souscrits en 1996, les produits (plus-values
essentiellement) afférents au rachat d’un contrat de plus de huit ans sont
exonérés d’IR.
Ils ne sont pas exonérés des prélèvements sociaux qui ont couru, en cours
de vie du contrat, pour les unités de compte.

56
IV. Frais, rendement et transfert

Procuration sur assurance-vie


Ma tante éloignée me donne procuration sur ses comptes, mais le LCL me dit que
c’est impossible pour l’assurance-vie, or c’est sur ce compte qu’elle puise pour
vivre. En cas d’incapacité, elle souhaite que je puisse agir à sa place et va d’ail-
leurs le formuler chez le notaire. Cette procuration est-elle vraiment impossible ?
Question de Veedasaraylo

ΔΔ Réponse de Stéphane
Oui, elle existe, mais cette procuration est très spécifique, car une procuration
bancaire générale classique porte sur tous les comptes sauf l’assurance-vie !
Il faut donc demander une procuration spécifique notariée décrivant de
manière précise vos pouvoirs sur le contrat d’assurance. Avec ce document,
vous devriez avoir la main sur le contrat en cas de besoin. Sa mise en place
sera peut-être un peu longue, car cette demande sera étudiée par le service
juridique de l’assurance.

Transfert d’assurance-vie à la concurrence


Je compte transférer mon contrat d’assurance-vie, ouvert depuis 1995, chez un
concurrent qui me propose 1.1 % de plus. Garderai-je tous les avantages de mon
contrat initial (antériorité fiscale, etc.) ?
Question de Sésé

ΔΔ Réponse de Expertise Assurances Conseil


S’il s’agit bien d’un contrat « transférable » de type PERP, MADELIN, PEP,
oui ! Dans la mesure où il ne s’agirait que d’un contrat classique d’assu-
rance-vie, malheureusement pour vous, non ! Car dans ce deuxième cas, il
vous faudra racheter le contrat précédent, après avoir subi la fiscalité et les
prélèvements sociaux, avant de pouvoir le réinvestir…

57
V.
Fonds euros ou multisupport ?

On distingue deux grands types de contrat :

ππ l’assurance-vie en euros également appelée « fonds euros » ou monosup-


port, où la sécurité est privilégiée et le rendement généralement garanti ;
ππ l’assurance-vie multisupport qui comporte plus de risques pour le capital,
mais qui peut ainsi rapporter plus sur le long terme.
Le choix dépend donc en partie du risque que vous êtes prêt à prendre avec
votre capital.

Le contrat d’assurance-vie en euros


En 2011, près de 87 % des placements d’assurance-vie
des Français se font sur des fonds en euros. Cette écra-
sante majorité est due en partie à la peur inspirée par
les crises financières et à la grande sécurité de ce
placement.

58
V. Fonds euros ou multisupport ?

En effet à l’échéance du contrat d’assurance-vie en euros, l’assureur est


dans l’obligation de rembourser la somme nette versée (frais déduits) par le
souscripteur avec les intérêts générés par le placement. De plus, un intérêt
minimum est garanti sur les sommes versées, autour de 3 % et généralement,
il est supérieur au minimum garanti : de 3 à 5 % selon la performance du
contrat. La moyenne de 2010 étant de 3,42 % (indicateur Narval 50) contre
3,74 % en 2009.

Comme vous ne prenez aucun risque, le gain d’une assurance-vie en euros


est limité et ne sera jamais supérieur à 5,2 % pour les meilleures.

Qu’est-ce qu’une assurance-vie en euros ?


L’assurance-vie en euros est appelée ainsi, car sa valeur est exprimée en euros
et non en unités de compte, comme pour un contrat multisupport.

Très sécurisé, ce contrat est entièrement géré par l’assureur qui l’investit en
majeure partie dans des obligations et ne présente donc aucun risque pour
votre épargne, même en cas d’effondrement des marchés. Ainsi, les sommes
nettes versées (hors frais) sont garanties et les intérêts générés chaque année
sont définitivement acquis.

Seule la faillite de la compagnie auprès de laquelle vous avez souscrit votre


contrat pourrait entraîner la perte de votre capital, ce qui est rare…

Rémunération du fonds en euros


L’assurance-vie en fonds euros permet de faire fructifier votre capital grâce à
un taux d’intérêt appliqué chaque année. Celui-ci vient augmenter votre capi-
tal et devient à son tour générateur d’intérêts.

Ce taux d’intérêt se compose d’un taux d’intérêt minimum appelé taux


d’intérêt technique (pas plus de 3,5 % par an) et d’une participation aux
bénéfices.

59
V. Fonds euros ou multisupport ?

L’assureur étant dans l’obligation de redistribuer aux souscripteurs d’un fonds


en euros les bénéfices dégagés au cours de l’année, il peut en reverser une
partie ou la totalité. S’il n’en reverse qu’une partie, le reste doit être placé sur
un compte de réserve et sera reversé aux souscripteurs au maximum huit ans
après. Cette réserve est engrangée les bonnes années et permet aux assureurs
de la redistribuer les mauvaises années.

Ne perdez pas de vue que l’assuré perd cette part des bénéfices s’il rompt son
contrat avant sa redistribution.

Comme vous ne prenez aucun risque, le gain est limité et ne sera jamais
supérieur à 5,2 % pour les meilleurs. Ces performances sont nettes de frais
(hors fiscalité). Généralement, l’intérêt obtenu est supérieur au minimum
garanti : de 3 à 5 % selon la performance du contrat. Ainsi, la moyenne des
50 premiers contrats en terme d’encaissement en 2010 est de 3,42 %.

Bon à savoir : les prélèvements sociaux se payent chaque année y compris pour
la part « euros » des contrats multisupports (depuis le 01/01/2011).

Le contrat assurance-vie multisupport


Le contrat multisupport ou en unités de compte
permet d’investir sur un ou plusieurs supports
financiers. Il vous permet donc de combiner un
fonds euros et des investissements en SICAV,
actions, obligations ou autres actifs financiers
de votre choix : les unités de compte.

Ce que vous investissez en assurance-vie multi-


support n’est bien sûr pas garanti, vous prenez
un risque dans l’objectif de gagner plus, avec
l’acceptation d’une moins-value éventuelle.

La plupart des contrats d’assurance-vie mul-


tisupport vous permettent de modifier la
répartition de vos investissements quand vous
voulez.

60
V. Fonds euros ou multisupport ?

Par exemple, si vous investissez la moitié dans un fonds euros qui rapporte
4 % par an et l’autre moitié sur des fonds actions qui vous rapportent 16 %
annuels, votre assurance-vie vous rapporte au total : (4 + 16) / 2 = 10 %.

Si vous aimez le risque, vous pouvez investir 80 % en actions et 20 % en


fonds euros ou 100 % en actions… Il ne faut cependant pas perdre de vue la
crise de 2008.

87 % des placements des Français se font sur des fonds en euros. Cependant,
l’assurance-vie multisupport est de plus en plus proposée par les assureurs et
est encouragée par l’État.

À noter : l’assurance-vie multisupport est particulièrement conseillée dans le


cadre de versements périodiques mensuels. En effet, le risque « boursier » est
alors naturellement « lissé » par l’achat sur le temps à différentes valeurs de
l’unité de compte. À l’inverse, un gros versement unique doit se faire à un mo-
ment opportun pour limiter le risque de baisse (en clair : quand la « bourse »
est basse).

Qu’est-ce qu’une assurance-vie multisupport ?


Par opposition au contrat en fonds euros, un contrat d’assurance-vie
multisupport vous permet de combiner et modifier la répartition de vos inves-
tissements entre fonds euros et unités de compte, quand vous voulez, et la
répartition à l’intérieur des unités de compte elles-mêmes : entre actions,
obligations…

C’est la notion d’arbitrage définie dans le chapitre précédent. Le nombre


d’arbitrages est parfois limité dans l’année et comporte des frais (fixes et/ou
variables) – le premier peut-être gratuit.

On peut donc considérer qu’un


contrat d’assurance-vie multi-
support est un compte d’épargne
permettant d’investir dans

61
V. Fonds euros ou multisupport ?

différents supports financiers, sûrs ou risqués, tout en permettant de bénéfi-


cier des règles fiscales très avantageuses de l’assurance-vie.

Garanties d’une assurance-vie multisupport


Certaines options permettent de sécuriser le capital d’une assurance-vie
multisupport en cas de décès du souscripteur ou si la valeur du contrat est
inférieure, au moment du décès, aux sommes versées.

On distingue trois types de garanties :

ππ La garantie plancher : le bénéficiaire est sûr de récupérer au minimum le


montant net total des sommes versées par le souscripteur.
ππ La garantie cliquet : le bénéficiaire est sûr de récupérer la plus haute
valeur atteinte par le contrat multisupport.
ππ La garantie majorée : permet au souscripteur de choisir à l’avance la
somme qui sera versée aux bénéficiaires de son contrat, quel que soit
l’état du capital au moment du décès.

La gestion du contrat multisupport


Une assurance-vie multisupport peut être gérée par un professionnel ou par
vous-même, selon le mode de gestion choisi.

Il existe trois modes de gestion du multisupport :

ππ la gestion libre ou directe ;


ππ la gestion sous mandat ou profilée ;
ππ la gestion pilotée ou automatisée.

Gestion libre
La gestion libre d’une assurance-vie, ou gestion directe, signifie que vous
choisissez et décidez seul dans quels actifs vous souhaitez investir : fonds en
euros, actions, obligations, immobilier, etc.

62
V. Fonds euros ou multisupport ?

La répartition du capital sur les différents supports peut évoluer en cours de


contrat. Le souscripteur peut donc effectuer des transferts de fonds d’un sup-
port à un autre.

Cependant, la gestion libre d’une assurance-vie nécessite une surveillance de


l’évolution de vos actifs et de bonnes connaissances financières.

Bon à savoir : les conditions et le nombre d’arbitrages d’une gestion libre va-
rient d’un assureur à un autre et sont précisés dans les conditions générales du
contrat.

Gestion sous mandat


La gestion sous mandat, ou gestion profilée, désigne un contrat d’assurance-
vie géré non par le souscripteur, mais par un gestionnaire (assureur ou société
de gestion). Ce dernier décide donc de la répartition des actifs : fonds euros,
actions, obligations…

Cette gestion sous mandat est déterminée selon un profil choisi au préalable par
le souscripteur du contrat. On distingue trois profils de gestion sous mandat :

ππ Le profil prudent ou sécurité : placement majoritairement sans risque, en


général 15 % d’actions seulement.
ππ Le profil intermédiaire ou équilibré : placement majoritairement sans
risque, mais avec une part d’actions plus importante, de 30 à 40 % en
général.
ππ Le profil offensif ou dynamique : placement majoritairement investi
dans des produits plus risqués (mais potentiellement plus rentables). Par
exemple, 25 % ou 1/3 de fonds euros et le reste en variable.
À noter : les profils varient d’un assureur à l’autre. Il est donc vivement conseil-
lé de prendre le temps de lire attentivement la notice informative donnée lors
de la souscription.

63
V. Fonds euros ou multisupport ?

Gestion pilotée
La gestion pilotée d’une assurance-vie désigne une gestion automatique des
fonds qui sont transférés d’un support à un autre en fonction de critères défi-
nis par le souscripteur.

Plusieurs options sont ainsi possibles :

ππ La répartition évolutive des investissements : plus risquée au début de la


souscription puis de plus en plus prudente, cette gestion est bien adap-
tée à un objectif de retraite avec des versements périodiques. Un peu de
dynamisme au départ, mais à l’arrivée, aucune surprise, c’est vous qui
choisissez le taux de sécurité (par exemple 100 % en euros).
ππ La sécurisation des plus-values : les gains générés par les unités de
compte sont automatiquement transférés sur un fonds en euros, les
bénéfices sont ainsi sécurisés, même en cas de baisse des marchés.
ππ La dynamisation des plus-values : à l’inverse de la sécurisation, cette fois,
ce sont les intérêts générés par le fonds en euros qui sont automatique-
ment transférés vers des unités de compte, ce qui permet de dynamiser le
rendement du contrat.
À noter : d’autres options existent, demandez conseil à votre assureur. Dans
tous les cas, la gestion pilotée, comme la gestion sous mandat, n’entraîne pas
de frais d’arbitrage au contraire de la gestion libre.

64
V. Fonds euros ou multisupport ?

AA Pour aller plus loin


Questions / réponses de pro

Assurance-vie mono ou multisupport ?


Compte tenu de mon âge et de mes projets, je souhaite souscrire une assurance-
vie en euros.
Dans ce cas, un fonds monosupport ne garantit-il pas a priori un meilleur rende-
ment qu’un fonds multisupport ?
Question de Roger

ΔΔ Réponse de Stéphane
Pour cela, il faut demander l’historique des rendements à votre banquier/
assureur sur les produits concernés, il n’y a pas d’autre solution.
Néanmoins, les monosupports n’ont plus trop la cote depuis quelques
années, et les rendements sont généralement inférieurs aux multisupports.
D’autre part, vous ne pourrez jamais arbitrer vers des unités de compte si
vos projets changent un jour avec un monosupport.

Quel est l’intérêt d’avoir deux assurances-vie ?


Quel est l’intérêt d’avoir deux assurances-vie, une en fonds d’euros, l’autre en
multisupport par exemple ? Comment savoir laquelle doit être alimentée ?
Question d’Ecaler

ΔΔ Réponse de Frédéric Lassureur - C.E.E.


L’intérêt dépend surtout de la souplesse de gestion du contrat proposé.
Certains contrats prévoient des arbitrages durant la vie du contrat (parfois
gratuits, mais souvent limités en nombre dans l’année). Cela vous permet
éventuellement de « figer » des plus-values de la partie en unités de compte.
Rappelons-le, un fonds en euros, c’est un risque nul. Ouvrir deux contrats
est donc une manière de gérer votre risque financier en fonction de vos
choix. Je sécurise 75 % de mon capital sur le fonds en euros et je « joue »
avec 25 % sur celui en multisupport, par exemple.

65
V. Fonds euros ou multisupport ?

Petit clin d’œil à une vraie réalité du marché, les contrats proposés par les
assureurs sont souvent plus performants que ceux proposés par les ban-
quiers. Au besoin, vous pouvez vous fier aux études comparatives faites
par certains journaux financiers spécialisés qui effectuent ces comparatifs
depuis plusieurs années.

Investissement uniquement dans le fonds euros dans un contrat


multisupport
Est-il possible, dans le cadre d’un contrat multisupport, de n’investir que dans le
fonds euros et de bénéficier ainsi de 0 % de frais sur versements comme c’est le
cas pour les contrats en ligne ?
Question de 7860Pascal

ΔΔ Réponse de Intercaution Assurances


Oui, un contrat multisupport est ouvert aux répartitions que vous souhaitez
entre un ou plusieurs supports ou fonds.
Vous pouvez investir seulement en euros dans un contrat multisupport sans
qu’il perde sa qualité.

66
VI.
Fiscalité et droits de succession

En dehors des livrets réglementés (et plafonnés), l’assurance-vie est l’un des
rares placements sans plafond dont les intérêts sont peu fiscalisés, voire pas
du tout jusqu’à un certain montant.

La fiscalité de l’assurance-vie s’applique uniquement au moment des retraits


que vous effectuez de votre vivant.

Les modalités de la fiscalité


La fiscalité de l’assurance-vie peut, au choix, intégrer le retrait effectué à
votre impôt sur le revenu, vous serez donc imposé à votre taux marginal
d’imposition, ou choisir le « prélèvement libératoire forfaitaire » (PLF) selon le
barème suivant :
Prélèvement libératoire forfaitaire

Âge du contrat Taux Abattement


Moins de 4 ans 35,00 % (aucun)
Entre 4 à 8 ans 15 % (aucun)
Plus de 8 ans 7,5 % 4 600 € (9 200 € pour un couple marié)

67
VI. Fiscalité et droits de succession

Attention, on parle bien ici de la fiscalité des retraits. Elle est donc fonction
de votre situation fiscale personnelle. Vous avez en effet le choix entre le pré-
lèvement libératoire forfaitaire (PLF à la source) et l’impôt sur le revenu (IR).
Le choix de l’IR peut être plus intéressant que le PLF notamment si vous êtes
non imposable par exemple.

Avec un abattement de 4 600 € sur la part d’intérêts du retrait également


après huit ans : celui-ci est acquis quel que soit votre choix d’imposition (IR
ou PLF).

Pour éviter l’impôt, faites des retraits annuels dont la part d’intérêts est infé-
rieure à l’abattement. Selon votre fiscalité, utilisez l’avance pour effectuer un
gros retrait et ainsi optimisez l’abattement sur deux années civiles.

La fiscalité de l’assurance-vie s’applique uniquement en cas de retrait (appelé


aussi rachat). Vos gains ne sont imposés qu’en cas d’un retrait de fonds, total
ou partiel, et sont calculés au prorata des sommes retirées.

En cas de rachat partiel


Exemple de rachat partiel : vous avez investi 100 au total, grâce aux intérêts
votre contrat vaut 150. Vous souhaitez retirer 15. Le montant imposable sera
donc de 5 (= intérêts). Et seuls les intérêts sont imposés.

Méthode de calcul : valeur du retrait − (montant des sommes versées × valeur


du retrait / valeur totale du contrat à la date du retrait) soit, pour notre
exemple : 15 − (100 × 15 / 150) = 5, le montant imposable sur votre retrait.

Ce raisonnement vaut même si, de votre point de vue, vous retirez les 15 en
tant qu’intérêts sur les 50.

En cas de rachat total


Exemple de rachat total : vous avez investi 100 et votre capital ayant fructi-
fié, votre contrat vaut 150. Vous voulez retirer la totalité de votre capital. Le
montant imposable sera de 50 = intérêts dégénérés. Là encore, seuls les inté-
rêts sont imposables.

68
VI. Fiscalité et droits de succession

Méthode de calcul : valeur totale du contrat à la date du retrait − montant


des sommes versées par le souscripteur, soit : 150 − 100 = 50, le montant
imposable sur votre retrait.

Bon à savoir : l’établissement financier qui détient votre contrat peut, à votre
demande, effectuer une simulation de cette répartition (capital − intérêts).

Absence de fiscalité dans certains cas


La fiscalité de l’assurance-vie ne s’applique pas en cas de licenciement, de
mise en retraite anticipée, d’invalidité, de cessation d’une activité non sala-
riée dans le cadre d’une liquidation judiciaire. Ainsi, si l’un de ces événements
touche le souscripteur ou son conjoint et provoque la nécessité de sortir du
contrat, l’imposition n’a pas lieu.

Quel taux d’imposition forfaitaire ?

Par exemple : votre contrat vaut


150 000 €, vous avez versé 100 000 €
en cumul depuis l’ouverture. Vous reti-
rez 15 000 €, soit 5 000 € d’intérêts
imposables.

Suivez ces méthodes de calcul :

ππ Votre contrat a été ouvert il y a moins de quatre ans :


PLF = 5 000 € × 35 % = 1 750 €.
ππ Depuis plus de quatre ans et moins de huit ans :
PLF = 5 000 × 15 % = 750 €.
ππ Depuis plus de huit ans : si vous êtes célibataire, vous payez
7,5 % × 400 € = 30 €, avec une franchise de 4 600 €. Pour un couple, la
franchise est de 9 200 €, vous ne payez pas d’impôt.

69
VI. Fiscalité et droits de succession

Rappel : en fonction de votre taux marginal d’imposition, faites le bon choix


entre le prélèvement forfaitaire libératoire (PLF) ou l’impôt sur le revenu (IR).

Aux éventuels impôts décrits ci-dessus, il faut ajouter les prélèvements


sociaux, dont le détail est donné en fin de ce chapitre.

Pour l’exemple précédent, les prélèvements sociaux seront donc de :


12,3 % × 5 000 € = 615 €.

Exemple : quand, de votre vivant, vous retirez une somme de votre assu-
rance-vie, vous êtes fiscalisé sur la plus-value que vous avez réalisée (les
intérêts).

L'assurance-vie et l'ISF
L’assurance-vie n’offre aucun avantage sur l’ISF. Vous devez donc inclure les
sommes placées sur votre assurance-vie dans votre déclaration ISF.

Obligation de déclaration des contrats d’assurance-vie à l’ISF


Les contrats d’assurance-vie doivent être compris dans la déclaration ISF pour
leur valeur au 1er janvier de l’année d’imposition.

Cette valeur de rachat est obligatoirement communiquée une fois par an par
l’assureur.

Lorsque le contrat d’assurance-vie s’est transformé en rente viagère, le rentier


qui perçoit la rente doit intégrer dans sa déclaration ISF la valeur de capitali-
sation de cette rente viagère. Cette valeur est également communiquée par
l’assureur.

Bon à savoir : la réforme de l’ISF d’avril 2011 ne touche pas l’assurance-vie.

70
VI. Fiscalité et droits de succession

Contrats particuliers d’assurance-vie et ISF


Certains contrats d’assurance-vie dits « contrats à primes » ou « bonus fidé-
lité » ont un fonctionnement spécifique.

Il s’agit de contrats multisupports qui se divisent en deux parties. La première


rassemble les versements effectués par le souscripteur qui sont ensuite inves-
tis en SICAV ou fonds communs de placement.

La seconde appelée « prime de fidélité » recueille les plus-values et intérêts


dégagés du capital constitué dans la première partie.

Ces primes de fidélité peuvent être bloquées, et donc indisponibles pour le


souscripteur, pour une durée à déterminer dans le contrat. Durant la durée de
ce blocage, ces primes ne sont pas soumises à l’ISF. Seule la première partie
sera alors taxée. En général, ces primes ne peuvent être récupérées avant une
durée de 15 à 20 ans.

Les droits de succession


Un placement favorable
L’assurance-vie est le placement le plus favorable fiscalement en terme de
succession, même si la loi TEPA de 2008 en a réduit l’intérêt pour les conjoints
et partenaires liés par un Pacte Civil de Solidarité ainsi que pour les des-
cendants en ligne directe par les relèvements significatifs des abattements
forfaitaires.

Il faut le rappeler : l’assurance-vie est hors succession et bénéficie donc à


ce titre d’une exonération de droits de succession dans la limite de certains
plafonds.

Pour les montants investis avant vos 70 ans (anniversaire), vous transmettez
152 500 € par bénéficiaire exonéré de fiscalité (20 % de prélèvements forfai-
taires au-delà), et ce, pour autant de bénéficiaires que vous voulez…

71
VI. Fiscalité et droits de succession

Les bénéficiaires peuvent être des personnes non héritières ou héritières


avec un lien de parenté éloigné au sens d’une succession (neveu/nièce par
exemple), fortement taxées normalement (jusqu’à 60 %).

Si vous ne désignez aucun bénéficiaire, à votre décès, votre capital intégrera


votre succession classique et sera donc soumis aux droits de succession !

Droits de succession sur l’assurance-vie au-delà de certains plafonds

Primes versées
Contrat souscrit
(ce que vous avez Contrat souscrit après le 20/11/91
avant le 20/11/91
investi)
et
Avant avant le Pas d’impôt sur les capitaux transmis
l’âge 13/10/98
de
70 ans après le Abattement de 152 500 € sur le capital transmis à chaque bénéficiaire,
13/10/98 20 % au-delà
et
Pas d’impôt sur les Pas d’impôt sur les intérêts (la plus-value) géné-
avant le
capitaux transmis rés par votre contrat. En revanche, imposition
Après 13/10/98
sur la somme correspondant à la totalité de vos
l’âge Abattement de versements (les primes) : abattement global de
de 152 500 € sur le
après le 30 500 € (à répartir entre les bénéficiaires s’il y
70 ans capital transmis à
13/10/98 en a plusieurs) et conditions de droit commun
chaque bénéficiaire, au-delà*.
20 % au-delà

* Exemple : vous avez investi 100 000 €, avec les intérêts le contrat vaut 150 000 € à la
date de votre mort. Les intérêts de 50 000 € ne sont pas imposés. La transmission de
100 000 € est imposée, avec une exonération de 30 500 €.

Prélèvements sociaux
Vous n’éviterez pas les prélèvements sociaux !

Dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité Sociale, l’assurance-vie


a fait l’objet de modifications allant dans le sens d’une cotisation sociale plus
importante de la part des souscripteurs.

72
VI. Fiscalité et droits de succession

Notez qu’au jour de la perception des intérêts, les expatriés non résidents fis-
caux sont exonérés de prélèvements sociaux. Pour en bénéficier, la personne
concernée devra faire parvenir à l’assureur la preuve de sa résidence fiscale à
l’étranger, au moment de sa demande de rachat.

Les prélèvements sociaux qui changent :

ππ Pour l’assurance-vie multisupport, l’exonération des cotisations sociales


en cas de décès du souscripteur a pris fin au 1er janvier 2010. Et ce, pour
tous les dénouements de contrat après cette date.
ππ À partir du 1er janvier 2011, les gains générés par les contrats monosup-
ports verront leurs prélèvements sociaux augmenter de 0,2 % (12,3 %
au regard des 12,1 % prélevés en 2009).
ππ Des cotisations de même ordre (12,3 %) soumettront les intérêts de la
part en euros des contrats d’assurance-vie multisupports.
Pour résumer, à partir de 2011, le contrat monosupport en euros et le fonds
en euros des contrats multisupports fonctionnent de la même façon et sont
soumis aux mêmes cotisations.
Mais tandis que la valorisation du contrat en euros ne peut que progresser,
celle du contrat assurance-vie multisupport peut fluctuer. Aussi, pour équili-
brer les prélèvements, la réglementation prévoit que si le montant total des
cotisations sociales prélevées est supérieur aux cotisations calculées sur l’en-
semble des gains du contrat, l’excédent sera reversé au contrat concerné.
Aux éventuels droits de succession décrits ci-dessus, il faut donc ajouter
les prélèvements sociaux, CSG-CRDS dont le total est de 12,3 % depuis le
1er janvier 2011 (12,3 % du montant des intérêts = de la plus-value et non
des sommes versées).
Ils sont prélevés annuellement sur un contrat en euros et la part en euros d’un
contrat multisupport ; au moment du retrait sur la part en unités de compte
des contrats multisupports (ce qui est plus avantageux).

73
VI. Fiscalité et droits de succession

AA Pour aller plus loin


Astuce

Abattement de 30 500 € — et art. 757 B du C.G.I.


Par Frédéric Lassureur — C.E.E.

Les questions relatives à l’abattement de 30 500 € pour les versements effectués


après l’âge de 70 ans sont nombreuses.
Il peut être utile de citer l’article 757 B du Code général des impôts. Extrait :
« I. Les sommes, rentes ou valeurs quelconques dues directement ou indirecte-
ment par un assureur, à raison du décès de l’assuré, donnent ouverture aux droits
de mutation par décès suivant le degré de parenté existant entre le bénéficiaire à
titre gratuit et l’assuré à concurrence de la fraction des primes versées après l’âge
de 70 ans qui excède 30 500 €.
II. Lorsque plusieurs contrats sont conclus sur la tête d’un même assuré, il est
tenu compte de l’ensemble des primes versées après le 70e anniversaire de l’as-
suré pour l’appréciation de la limite de 30 500 €. »
Du paragraphe I, il faut retenir que les sommes prises en compte sont bien les
versements effectués après 70 ans et non leurs intérêts. La fiscalité appliquée
au-delà de cette somme est celle des droits de mutation en fonction des liens de
parenté entre l’assuré et le ou les bénéficiaires.
Du paragraphe II, il faut retenir que le montant de 30 500 € est un montant glo-
bal pour l’assuré quel que soit le nombre de contrats ou de bénéficiaires.

Questions / réponses de pro

Somme touchée par les bénéficiaires et frais de succession


Mes frères et moi-même avons « touché » une certaine somme au décès de notre
père qui nous a désignés bénéficiaires d’une assurance-vie. Cette somme doit-
elle rentrer en ligne de compte pour le calcul des frais de succession ?
Question de Cotton-Eye

74
VI. Fiscalité et droits de succession

ΔΔ Réponse de Frédéric Lassureur – C.E.E.


La fiscalité des contrats d’assurance-vie étant hors succession, il n’y a pas
lieu de les intégrer dans l’inventaire de succession.
Dans des cas très marginaux, l’administration fiscale aurait le droit de
remettre en cause ce principe, par exemple sur de très très gros versements
réalisés juste avant le décès. Il existe une jurisprudence à ce sujet, mais il
serait étonnant que vous soyez concerné par cette situation assez rare.
De toute façon, avec le relèvement des plafonds d’exonération suite à la
loi Tépa, à moins d’une situation patrimoniale de votre père « généreuse »,
cela n’a pas forcément beaucoup d’importance.

Ouverture d’un contrat assurance-vie après 70 ans


Peut-on ouvrir plusieurs contrats d’assurance-vie dans plusieurs banques après
70 ans ? Quels sont les avantages et les inconvénients ?
Question de Yoyoro

ΔΔ Réponse de Frédéric Lassureur – C.E.E.


Oui bien sûr, mais l’intérêt fiscal est plafonné à 30 500 € de versements tous
établissements et bénéficiaires confondus.
Reportez-vous à l’article 757 B du Code général des impôts (cité dans l’as-
tuce ci-dessus).
L’assurance-vie reste cependant un bon placement sur le moyen et le long
terme pour les contrats monosupports en euros. Quant à la multiplicité des
bénéficiaires et leur « rang » (à défaut), cela peut être fait par la rédaction
précise de la clause bénéficiaire sur un seul et même contrat, voire même
rédigé et déposé chez un notaire. La clause bénéficiaire a juste alors à pré-
ciser : « Déposé chez Maître X, notaire à (ville et adresse). »

75
VI. Fiscalité et droits de succession

Assurance-vie et incidence sur succession


Les frais de notaire s’appliquent-ils sur l’assurance-vie victime de la question
Bacquet ? Tous les contrats non dénoués, quelle qu’en soit l’antériorité et sous-
crits sous le régime de la communauté, sont-ils concernés ? Dans le régime
matrimonial en communauté, les salaires respectifs des deux conjoints sont-ils
bien propres ? Quelles sont les sanctions encourues si non-déclaration ?
Question de Croqueno

ΔΔ Réponse de Gestiondepatrimoine.com
La question Bacquet (et donc la réponse qui l’accompagne) concerne tous
les contrats d’assurance-vie du conjoint survivant, non dénoués, quelle que
soit leur date de souscription.
Dans la mesure où le contrat non dénoué réintègre « fictivement » la com-
munauté lors du décès, il est pris pour moitié dans l’actif du défunt et donc
soumis au barème des droits de succession et aux frais de notaire.
Dans le régime de la communauté réduite aux acquêts, tous les revenus,
quelle que soit leur provenance, sont communs.
Il revient au notaire de déclarer, dans l’actif successoral, l’existence d’un
contrat d’assurance-vie. Cependant, la position des compagnies d’assurances
diffère. Certaines renseignent l’existence d’un contrat d’assurance-vie au
notaire et fournissent également le montant du contrat pour l’intégrer à la
succession ; d’autres ne renseignent que l’existence, sans en donner le mon-
tant. L’obligation de mentionner l’existence du contrat est donc remplie,
mais le contrat n’est pas intégré à la succession (étant donné que le notaire
n’en connaît pas le montant).
Donc, il n’y a pas de sanction clairement définie. Si on se trouve dans le
deuxième cas, il faudra tout de même faire attention à un redressement
hypothétique de la part de l’administration fiscale (pour le montant du
contrat).

76
Lexique

Assuré
Initiateur du contrat. Autrement dit, c’est sur sa tête que le contrat est sous-
crit. Assuré et souscripteur ne font souvent qu’un, mais la dissociation des
deux personnes est parfaitement possible.

Avance
L’avance permet au souscripteur de retirer temporairement une partie des
sommes sans clôturer le contrat. L’avance correspond à un prêt avec intérêt.

Avenant
Document qui fait état des modifications faites sur un contrat (exemple :
changement de bénéficiaire).

Bénéficiaire
Personne qui recevra le capital en cas de décès de l’assuré. Le bénéficiaire
est désigné par le souscripteur dans la « clause bénéficiaire ». Il peut y avoir
plusieurs bénéficiaires par contrat. La répartition entre les bénéficiaires
peut être inégale. Exemple : 50 % pour le conjoint, 25 % pour chacun des
deux enfants. Le souscripteur peut changer le ou les bénéficiaires pendant la
durée du contrat. Il peut y avoir des restrictions à ces changements si le béné-
ficiaire signifie par écrit « l’acceptation du contrat ».

Capitalisation
On parle de capitalisation des intérêts ou des sommes investies, on dit aussi
que les intérêts sont capitalisés lorsque :

ππ les intérêts générés s’ajoutent aux sommes épargnées et deviennent eux-


mêmes générateurs d’intérêts.

77
Lexique

ππ par exemple : 100 € placés à 10 % rapportent 110 € la première année,


la seconde année la somme totale génère des intérêts, les 110 € génèrent
11 € d’intérêts.

Clause bénéficiaire
Partie du contrat dans laquelle le souscripteur nomme le ou les bénéficiaire(s)
du capital en cas de décès de l’assuré. Elle est inscrite dans les conditions par-
ticulières ou dans le bulletin d’adhésion du contrat. Elle peut être également
librement écrite sur une feuille blanche datée et déposée chez son notaire.

Conditions générales
Ensemble des clauses du contrat d’assurance-vie communes à tous les
souscripteurs.

Conditions particulières ou certificat d’adhésion


Mentions ajoutées aux conditions générales afin de les adapter au cas
particulier du souscripteur. Elles précisent par exemple l’identité du/des
bénéficiaire(s), le montant investi et la répartition de l’épargne pour les
multisupports.

Contrats collectifs, contrats individuels


La plupart des contrats proposés sont collectifs : l’assuré est représenté auprès
de la compagnie d’assurance par une association d’assurés. Les changements
du contrat se font alors par négociation entre l’assureur et l’association.

Les contrats individuels sont faits directement entre assureur et souscripteur et


un changement au contrat ne peut se faire qu’avec le consentement préalable
du souscripteur.

78
Lexique

Contrat en fonds euros


Dans votre enveloppe assurance-vie, vous pouvez investir dans un fonds
euros. Ce fonds vous garantit un intérêt annuel minimum de l’ordre de
3 %. Généralement, l’intérêt obtenu est supérieur au minimum garanti : de
3 à 5 % selon la performance du contrat, à vous de choisir le meilleur. La
moyenne en 2010 est de 4,11 %… Comme vous ne prenez aucun risque, le
gain est limité et ne sera jamais supérieur à 5,2 % pour les meilleurs. Ces per-
formances sont nettes de frais.

Vous pouvez investir dans un fonds euros soit :

ππ À travers un contrat monosupport en euros : votre investissement est fait


à 100 % dans le fonds euros.
ππ À travers un contrat multisupport : vous investissez une partie en
fonds euros, une autre partie sur d’autres actifs financiers (actions,
obligations…).

Contrat multisupport
Par opposition au contrat monosupport, le contrat multisupport vous per-
met de combiner un fonds euros expliqué ci-dessus et des investissements en
SICAV, actions, obligations ou autres actifs financiers de votre choix appelés
« unités de compte ». Ce que vous investissez en actifs financiers n’est bien
sûr pas garanti, vous prenez un risque dans l’objectif de gagner plus.

Délai de renonciation
La loi accorde trente jours à tout souscripteur pour renoncer à son contrat et
récupérer la totalité des sommes versées. Ce délai court à partir de la date du
premier versement et de la remise des documents d’information.

Durée viagère
Un contrat est à « durée viagère » quand il ne se termine qu’au décès de l’as-
suré. Le souscripteur peut cependant racheter à tout moment son contrat.

79
Lexique

Effet de cliquet
Dans les contrats ou fonds en euros, les intérêts générés sur l’assurance-vie
sont définitivement acquis à l’assuré. La compagnie d’assurance doit créer des
réserves correspondant aux sommes dues. C’est l’effet de cliquet.

Prolongement
La plupart des contrats d’assurance-vie sont prolongés automatiquement au-
delà de la durée prévue dans les conditions générales. Vous pouvez donc le
conserver autant que vous le souhaitez. Mais certains contrats ont une date
d’échéance précise et ne peuvent donc pas être prolongés.

Rachat ou retrait
On parle de rachat ou retrait quand le souscripteur retire tout (rachat total)
ou partie (rachat partiel) des sommes du contrat. Le rachat total est équiva-
lent à la clôture du contrat.

Réduction
La mise en « réduction » concerne les contrats à primes périodiques, c’est-
à-dire les contrats comportant un engagement de versements réguliers
(exemple : 100 € tous les mois).

La réduction consiste à suspendre les versements prévus à l’origine sans clôtu-


rer le contrat.

Les garanties du contrat sont alors « réduites » en proportion des cotisations


déjà versées, mais continuent de courir jusqu’à leur terme.

Rendement (revalorisation)
Taux d’intérêt du contrat d’assurance-vie pour une année. Ce taux est net
des éventuels frais de gestion et autres frais. En revanche les prélèvements
sociaux et l’impôt éventuel ne sont pas encore déduits.

80
Lexique

Rente viagère
À l’échéance du contrat, plutôt que de recevoir un capital en un seul verse-
ment, l’assuré peut préférer que le versement de cette somme soit étalé dans
le temps afin d’offrir des revenus réguliers, versés tant que l’assuré est en vie.

On dit que le capital est « aliéné », car le souscripteur ne peut plus en dispo-
ser librement.

Une rente viagère est dite réversible lorsqu’au décès du premier assuré, elle
est versée au second assuré jusqu’à son propre décès.

Souscripteur
C’est la personne qui paie les primes du contrat. Le souscripteur peut être
différent de l’assuré. Il peut y avoir différents souscripteurs pour un même
contrat. Exemple : vous ouvrez une assurance-vie pour votre enfant ; votre
enfant est l’assuré et c’est vous qui versez de l’argent sur son compte, vous
êtes le souscripteur.

Taux technique et participation aux bénéfices


Le taux technique est le taux d’intérêt minimum garanti par l’assureur. S’y
ajoute, chaque année, la participation aux bénéfices.

Participation aux bénéfices : la compagnie d’assurance investit les sommes


reçues de la part des assurés et peut obtenir de meilleurs résultats que le taux
garanti, elle génère « des bénéfices techniques et financiers ».

La loi oblige l’assureur à les redistribuer aux assurés dans une proportion au
moins égale à 85 %. Les bons contrats offrent une participation aux bénéfices
de 100 %.

81
Lexique

Unité de compte
Ce sont les actifs financiers dans lesquels l’épargne est investie au sein de
contrats multisupports. Exemple : SICAV, fonds communs de placement,
obligations.

Valeur de rachat
Montant du capital acquis, exprimé en euros ou en unités de compte.

82
Index des questions
et des astuces
I. Comprendre l’assurance-vie 13
Quelles différences entre viager financier et assurance-vie ? 21
Quelle différence entre contrat d’assurance obsèques et assurance-vie ? 21
Assurance-vie et risques en cas de faillite de la banque 22

II. Souscription 23
Qu’est-ce que la clause bénéficiaire démembrée ? 32
Comment savoir si un défunt a laissé une assurance-vie ? 33
Assurance vie : demande d’adhésion sans signature de l’assureur 33
Bénéficiaire sans lien de parenté 34
Déshéritée par l’assurance-vie 34
Bénéficiaire de l’assurance-vie sur le testament de ma mère 35
Erreur de capital décès 36

III. Fonctionnement du contrat 38


« Achat » de la date fiscale de votre contrat d’assurance-vie 43
Résiliation du contrat possible à tout moment 44
Rachat partiel de plusieurs contrats d’assurance-vie 44
Fiscalité pour retrait partiel sur assurance-vie 45
Rachat d’un contrat d’assurance-vie 45
Retrait partiel sur un contrat d’assurance-vie 46
Retrait sur assurance- vie 46

IV. Frais, rendement et transfert 47


Assurance-vie multisupport : créer votre stratégie avec l’arbitrage automatique 54
Frais sur assurance-vie 55
Rupture de trois contrats d’assurance vie souscrits en 1996 56
Procuration sur assurance-vie 57
Transfert d’assurance-vie à la concurrence 57

V. Fonds euros ou multisupport ? 58


Assurance-vie mono ou multisupport ? 65
Quel est l’intérêt d’avoir deux assurances-vie ? 65
Investissement uniquement dans le fonds euros dans un contrat multisupport 66

83
VI. Fiscalité et droits de succession 67
Abattement de 30 500 € — et art. 757 B du C.G.I. 74
Somme touchée par les bénéficiaires et frais de succession 74
Ouverture d’un contrat assurance-vie après 70 ans 75
Assurance-vie et incidence sur succession 76

84
Les professionnels et experts
cités dans cet ouvrage
Nos sites permettent aux professionnels et spécialistes de publier et partager
leur savoir-faire (réponses aux questions des internautes, astuces, articles…).
Une sélection de leurs meilleures contributions a été incluse dans cet ouvrage.

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le particulier et le professionnel indépendant.
Départements d’intervention : France
Adresse : 101 avenue du Général Leclerc, 75685 Paris
Téléphone fixe : 09 63 64 98 93
Téléphone mobile : 06 09 72 15 42

Frédéric Lassureur – C.E.E. – Membre pro, expert


Écrivain public – spécialisé dans les questions d’assurances – diplômé de
l’Enass.
Adresse : C.E.E. rue des Tulipes, 05000 Gap
Mail : frederic.lassureur@gmail.com

85
Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage

Gestiondepatrimoine.com – Membre pro, expert


Conseil indépendant en gestion de patrimoine.
Départements d’intervention : France
Adresse : 64 allées Jean Jaurès, 31000 Toulouse
Téléphone fixe : 08 10 02 00 40

Intercaution Assurances – Membre pro, expert


Responsabilité civile, professionnelle et décennale, construction, immobilier,
bris, vol, voyages, déplacements, santé, prévoyance.
Départements d’intervention : France + Export
Adresse : 88 avenue des Ternes, 75017 Paris
Téléphone fixe : 01 55 62 17 02

Lebonplacement.com – Membre pro


Courtier en placements sur Internet.
Départements d’intervention : France
Adresse : 4 rue des Ternes, 75017 Paris
Téléphone fixe : 01 71 18 38 38
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Patrimoine Prestige Antilles – Membre pro


Conseil en création et gestion de patrimoine : optimisation patrimoniale,
financière et fiscale.
Départements d’intervention : France | 971 | 972
Adresse : La Galleria, ascenseur B, étage 2, porte 238, Acajou, 97232 Le Lamentin
Téléphone fixe : 08 11 74 34 02
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FIN

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