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Intelligence économique
L’intelligence économique est l'ensemble des activités coordonnées de collecte, de traitement et de
diffusion de l'information utile aux acteurs économiques auquel on peut ajouter les actions
d'influence et de notoriété. Elle s'oppose à l’espionnage économique et/ou industriel car elle se
développe ouvertement et utilise uniquement des sources et moyens légaux. Elle se conçoit dans un
esprit d'éthique et de déontologie par rapport à des structures d'autorité, en premier lieu celles des
États (souveraineté).
La plupart des spécialistes français résument l'intelligence économique par une trilogie : veille
(acquérir l'information stratégique pertinente), protection des informations (ne pas laisser connaître
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Sommaire
1 Présentation générale
1.1 Définitions
1.2 Formes de l'intelligence économique
2 Historique
3 Cycle, contenu et fonctions de l’intelligence économique
3.1 Cycle du renseignement
3.2 Critique de l'approche dite de cycle de renseignement
3.3 Approche moderne de l’intelligence économique
3.4 Contenu de l’intelligence économique
3.5 Fonctions de l’intelligence économique
4 Le processus d'intelligence économique dans le cycle moderne
4.1 Recherche et recueil des informations et des connaissances clés
4.2 Traitement et interprétation des informations recueillies
4.3 Formulation des raisonnements stratégiques
4.4 Mise en œuvre des actions et animation des réseaux
4.5 Évaluation des effets et mutualisation des pratiques
5 Politiques mises en place
5.1 En France
5.1.1 Historique
5.1.2 Organisation étatique
5.1.3 Situation actuelle
5.2 Dans l'Union européenne et les États membres autres que la France
5.3 Hors d'Europe
5.3.1 Aux États-Unis
5.3.2 En Asie
6 Organisation de la profession
6.1 Questions éthiques
6.2 Modèle d'intelligence économique
7 Intelligence économique et business intelligence
8 Intelligence économique et développement durable
9 Notes et références
10 Voir aussi
10.1 Généralités
10.2 Normalisation, sécurité de l'information
10.3 Phases et méthodes de l'IE
10.4 Mémoire
11 Liens externes
12 Bibliographie
13 Conférences
14 Études de cas
Présentation générale
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Lorsque l'on sait délivrer l’information stratégique et utile au bon moment, à la bonne personne, dans
le bon contexte, on obtient un avantage compétitif décisif.
Certaines entreprises sensibles, notamment dans des secteurs fortement concurrentiels, comme les
industries de l'armement, pharmaceutique ou automobile, furent des précurseurs. Rares toutefois
furent celles qui anticipèrent le virage de l'intelligence économique avec succès. En France, citons
Giat Industries, Elf Aquitaine, Rhône Poulenc, et aux États-Unis Lockheed, Motorola, IBM.
Ce qui est central dans l’intelligence économique est le fait qu’elle ne se réduit pas à l’accumulation
désordonnée d’informations de toutes sortes. Il s’agit de produire de la connaissance structurée pour
aider les entreprises à combattre et à se défendre dans la compétition économique d'un monde post-
Guerre Froide.
La plupart des spécialistes français résument l'intelligence économique aux axes suivants :
Le référentiel en intelligence économique publié en 2005 en France met l'accent sur la trilogie
formée par acquisition de l'information (veille...) , sa protection et enfin l'influence. L'insistance sur
l'influence, (à la fois sous la forme du lobbying, de l'influence politique de soutien aux conquêtes de
marchés par les entreprises, mais aussi de capacité d'imposer internationalement des normes, images,
valeurs et idées générales favorable à vos desseins économiques) est une des caractéristiques des
chercheurs français. À la différence de l'information qui fait l'objet de la veille ou de la protection du
patrimoine informationnel et qui a besoin d'être vraie pour être utile, l'information dont traite
l'influence est un objet de croyance. Ce qui importe, ce n'est pas qu'elle soit conforme à la réalité
mais que beaucoup y adhérent (ou du moins, ceux que l'on désire influencer, comme le législateur ou
le dirigeant dans le cas du lobbying). Avec le débat sur le patriotisme économique, cette approche
qui met largement l'accent sur les facteurs politiques, idéologiques et de communication de
l'intelligence économique constitue une sorte de spécificité nationale.
Définitions
Cette définition a été reprise et travaillée une première fois en France par la Commission Intelligence
Économique et Stratégie des Entreprises du Commissariat Général au Plan en 1993, sous la
présidence d'Henri Martre, et ayant notamment comme initiateurs et rapporteurs Christian Harbulot,
Philippe Clerc (une biographie de Monsieur Clerc est disponible sur : http://www.iepedia.fr) et
Philippe Baumard.
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L’intelligence économique, issue du souci des ingénieurs et cadres de l'industrie du fait du besoin
d'amélioration continue des procédés de R&D, est née en France de l’action conduite par des
hommes et des femmes issus de milieux très variés . Dès le départ, elle est portée par des
enseignants, des fonctionnaires issus du corps préfectoral ou du monde du renseignement, des
dirigeants et cadres d’entreprises constitués en associations, des associations, dont d'anciens élèves,
reconnues d'utilité public, ou écoles de pensée (en fait on peut considérer que sa genèse vient
d'ingénieurs et scientifiques de haut niveau confrontés aux besoins de réalisation de plus en plus
rapides, efficaces et concrètes et au fait qu'ils ne peuvent alors plus tout couvrir, eussent-ils travaillé
24/24 365j/365 ; il leur faut alors s'organiser autrement pour disposer de l'information pertinente
pour décider).
L’univers de l’intelligence économique étant très vaste, il englobe parfois des réalités très
différentes. A titre d'exemple, voici quelques définitions reflétant les différentes tendances
observables dans le domaine de l'intelligence économique:
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accompagner les entreprises sur les marchés mondiaux, comment peser sur les organisations
internationales où s'élabore aujourd'hui les règles juridiques et les normes professionneles qui
s'imposent aux États, aux entreprises et aux citoyens".
■ Définition de Claude Revel; cette définition, complète et actuelle, présente bien l'intelligence
économique sous ses 3 volets, c'est-à-dire la gestion d'information et des connaissances, la
protection et l'influence: "L’intelligence économique, c’est la maîtrise de l’information, le but étant
de connaître son environnement extérieur et par conséquent d’adapter par avance sa conduite. Elle
permet d’identifier les opportunités et les déterminants du succès, d’anticiper les menaces, de
prévenir les risques, de se sécuriser, d’agir et d’influencer son monde extérieur dans une optique de
compétitivité internationale. L’intelligence économique se compose de trois volets. Le premier
concerne le traitement de l’information. Cela consiste à recueillir les informations nécessaires, à
les trier et à les valider. En d’autres termes, ce premier volet consiste à avoir l’information
pertinente sur ses concurrents, sur les règles et les normes et d’une manière générale sur tout son
environnement extérieur international. Le deuxième volet consiste à se sécuriser au niveau
matériel mais surtout au niveau immatériel, c’est-à-dire à avoir la capacité d’anticiper les risques et
les problèmes qui se rattachent notamment à la propriété intellectuelle, aux attaques sur son image
ou sur son capital. Ce deuxième volet accorde une grande importance à la sécurisation des actifs
immatériels. Le troisième volet consiste à savoir influencer et argumenter, convaincre, négocier,
faire du lobbying professionnel mais également à savoir exercer l’influence normative en
anticipant les règles et les normes internationales et en participant éventuellement à leur
élaboration. L’intelligence économique permet de mieux connaître ses concurrents, les donneurs
d’ordre, les règles et les normes qui peuvent influencer son activité et donc d’agir sur son
environnement au lieu de le subir. Reste à noter que l’intelligence économique doit être
1
déontologique et loin des pratiques d’espionnage, de vol et de trafic d’influence".
L’intelligence économique a donné naissance à une déclinaison particulière qui est l’intelligence
économique territoriale. Cette dernière, telle qu’elle fut conçue par le Préfet Rémy Pautrat, permet
d’organiser en un système faisant sens, en une stratégique cohérente au service de la croissance et de
l’emploi, les actions variées d’aménagement du territoire, de politique industrielle et de
développement économique en général qui sont menées à l’échelon central et local avec un déficit de
coordination.
De quoi est constituée concrètement l’intelligence territoriale ? Elle se compose en fait de quatre
types d’actions s’agrégeant en un dispositif unifié et coordonné.
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En effet, la scène internationale et la vie des nations doivent aujourd’hui s’interpréter à l’aide d’une
nouvelle grille de lecture. Nous sommes entrés dans l’économie de la connaissance, corollaire de la
mondialisation des échanges et des idées. L’un des éléments essentiels du capital stratégique qui
déterminent aujourd’hui la prospérité des sociétés, la compétitivité des entreprises et donc
l’évolution de l’emploi, est l’information. Savoir la chercher, la traiter et la diffuser (tout en
protégeant la part de données sensibles qui doivent être protégées) constitue l’une des tâches
prioritaires de tous les acteurs économiques et la définition même de l’intelligence économique.
Historique
L’intelligence économique, en tant que recherche d'informations et exploitation avec un objectif
économique, existe depuis très longtemps. Dans l’histoire, elle a souvent été liée aux explorations, au
commerce et aux informations ramenées par les explorateurs et les commerçants…
Les récits de voyage ont constitué des mines d'informations importantes pour les entreprises et les
gouvernements.
Sans remonter à l’Antiquité, on pourrait citer le commerce à partir de la République de Venise, les
explorations des missionnaires franciscains (surtout) en Asie, jusqu’en Extrême-Orient (Chine) au
e
XIII siècle, et la consignation des informations sous forme de récits de voyages (informations
géographiques, botaniques…). Puis Marco Polo et le devisement du monde ont eu le succès que l'on
connaît.
Une autre source historique, actuellement réétudiée en France, est celle de l’explorateur belge Jean
de Mandeville qui, après un voyage de 34 ans en Asie (c’était considérable pour l’époque), compila
en plusieurs langues le récit de ses propres voyages (1322-1356) et de ceux d’autres explorateurs
antérieurs, sous une forme quelquefois ésotérique ou mythique ce qui fait qu’on l’a négligé). Jean de
Mandeville s’était mis au service des Anglais, alors que la France était encore dans la guerre de Cent
Ans.
Les œuvres de Jean de Mandeville furent imprimées en de nombreuses langues dans la deuxième
moitié du XVe siècle, et elles furent lues par le jeune Christophe Colomb, qui comprit de la sorte que
la Terre était ronde (on le savait déjà dans les milieux cultivés depuis longtemps). Ainsi, les
informations géographiques structurées sous forme cartographique permirent aux Européens
d’acquérir la suprématie mondiale au XVIe siècle.
Sautons quelques siècles : au XVIIIe siècle, les colons anglophones établis sur le sol de l’Amérique du
Nord, ne souhaitant pas payer les taxes exigées par la couronne britannique, revendiquèrent leur
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indépendance. L’un des artisans de cette indépendance, Thomas Jefferson, défendit âprement les
principes de la propriété intellectuelle, qui se trouvèrent ainsi dans la culture de cette nation.
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les États-Unis ont connu une période de très forte
immigration en provenance d’Europe (Europe centrale, Irlande, Italie…). Ils ressentirent le besoin de
comptabiliser la population, et ils utilisèrent pour cela la technique naissante de la carte Hollerith et
de la mécanographie pour effectuer le premier recensement automatisé de l’Histoire.
Cette culture du renseignement permit aux Américains de développer les premiers systèmes de
traitement électronique de l’information (ordinateurs) vers 1942 (von Neumann), en vue de la
reconversion de l’industrie américaine en économie de guerre, qui fut le plus grand projet mondial de
l’Histoire.
Les réflexions sur le renseignement à cette époque (1948-1949, soit un peu après l’apparition du
premier ordinateur) étaient pourtant fondées sur des modèles de communication assez simplistes :
transmission d’un émetteur à un récepteur (voir Claude Shannon).
La vision actuelle de l’intelligence économique est une évolution très importante par rapport au
renseignement classique, dans la mesure où l’apparition de l’internet (web, messageries
électroniques) et des réseaux informatiques d’entreprise étendue (intranet, extranet) multiplie les
émetteurs et les récepteurs, et permet un effet rétroactif qui n’existait pas à une grande échelle avec
les systèmes télégraphiques et téléphoniques, et pas, sous une forme numérique, avec la
radiodiffusion, et la télévision. L’informatique d’entreprise s’est développée dans les années 1970
sur des cellules (entreprises) généralement déconnectées les unes des autres (sauf exception, EDI
dans l’automobile).
Dès la révolution, et issue de renseignements depuis au moins le début du XVIIIème siècle, une
structure de départ en quatre grands ensembles avec d'autres se dessine ; l'Ecole Polytechnique pour
les grands corps, l'Ecole des langues O pour les ambassades, l'Ecole des maîtres, le Conservatoire et
le Musée des Arts et Métiers. Pour être reconnus, tous les auditeurs doivent alors produire à un
instant ou à un autre un rapport (avec exposé ; les fameuses leçons) pour l'action, la décision, issue
de veille et d'observation au quotidien, assidues et perfectionnées ; plusieurs milliers de mémoires
sont alors utilisés ainsi depuis le début XIX ème siècle. Le procédé rapidement reconnu par son
efficacité s'étend à tout le territoire.
■ soit rechercher des informations sur un sujet déterminé considéré comme stratégique : question
posée par la direction conduisant à la recherche de renseignement,
■ soit recueillir des informations sur le contexte de l'organisation à partir du processus de veille,
discerner celles qui sont d'un intérêt stratégique pour l'entreprise, les structurer dans la mémoire
collective, et définir les plans d'action.
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La première approche est l'approche classique du renseignement qui était adoptée par les services
secrets.
Les Américains appellent le processus d'intelligence des sources ouvertes open source intelligence
(OSINT).
Aux États-Unis, plusieurs concepts illustrent l'interaction croissante entre les domaines d'activité
(environnement, social, économique, juridique, militaire, ...) :
Cycle du renseignement
Le cycle du renseignement correspond à l’ancienne approche utilisée par les services secrets. Le
fonctionnement du cycle est le suivant :
■ L'orientation
La base du cycle est constituée par les questions auxquelles on cherche à répondre. Elles sont le plus
souvent définies par la direction de l'organisation. Ces questions vont orienter les "capteurs" qui vont
permettre l'accès aux sources d'informations.
■ La collecte d’informations
Elle a lieu à la fois dans les réseaux internes et externes et dans la mémoire de l'intelligence
économique. Des informations peuvent également provenir des sources les plus diverses
(documentations publiques, médias, salons et rencontres, brevets, normes, back-engineering)
■ L’exploitation
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Les informations collectées sont analysées par les experts de l’organisation. L'analyse est supposée
comprendre la validation des données, leur recoupement, leur mise en perspective.
■ La diffusion
Les informations analysées et structurées (c’est-à-dire rendues exploitables) sont diffusées aux
personnes concernées dans l’organisation, afin qu'elles soient utilisées par les acteurs qui en ont
besoin dans le cadre de leurs fonctions. Notamment, on transmet les informations à la direction qui
pourra définir de nouvelles questions.
Le premier auteur qui ait critiqué la notion de cycle de renseignement est Harold Wilensky en 1967.
Ces critiques seront reprises et développées par Steven Dedijer en 1972, lors de la création de la
première formation universitaire à l'intelligence économique à l'Université de Lund en Suède. Les
deux auteurs émettent les critiques suivantes:
■ Le cycle du renseignement a été développé dans des contextes militaires et de renseignement. Son
propos est avant tout politique, en ce sens qu'il est justifié par une séparation entre le recueil (les
agents) et l'analyse (les analystes, proche du commandement) dans un but sécuritaire: protéger les
intentions du commandement vis-à-vis du terrain, créer un mur opaque et inviolable entre les
agents et le centre de commandement. Sun Zi fut le premier à encourager cette séparation dans son
chapitre consacré aux "agents sacrifiés" dans son Art de la guerre.
■ La deuxième critique apportée par Steven Dedijer en 1989 tient à la dimension temporelle de
l'exploitation du cycle "plan de recherche" vs "recueil". Fort de son expérience de 50 ans de
pratique de cycles de renseignement, Steven Dedijer soulignait qu'entre le démarrage d'un effort de
renseignement et son aboutissement, les structures de pouvoir changent si bien que les systèmes de
commandement ayant initialement demandé le renseignement seront probablement différentes à
l'aboutissement. Dans ce cas, le mur qui est opposé aux agents de recueil (leur incapacité à
remonter vers la source de commandement) crée des défaillances majeures. Une telle faille est
intervenu aux États-Unis dans le cadre de la non détection des attentats du 11 septembre 2001. Il
existe aux États-Unis un double mur: entre le recueil et le politique d'une part, entre les deux
agences domestiques et globale d'autre part. Cette question fut très largement documentée dans le
rapport du Congrès sur les attentats du 11 septembre.
La plupart des consultants en intelligence économique continuent à "vendre" tel quel le "Cycle du
renseignement" aux entreprises, parce qu'il confère une image de rigueur et un semblant
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Dans le deuxième cas, on ne sait pas exactement ce que l'on va trouver. Par rapport à la vision
technique du renseignement, l'analyse des informations, leur structuration, leur déclinaison en
stratégie et la mise en œuvre des actions sont plus élaborée et beaucoup plus réparties dans
l'organisation.
En France, Bernard Besson et Jean-Claude Possin penchent pour cette nouvelle approche, de même
que toutes les nouvelles instances d'intelligence économique (AFDIE, Fépie…)
Chacune de ces étapes devrait dans l'absolu faire l'objet d'une approche spécifique d'intelligence
économique.
De plus, l'intelligence économique ne se limite plus aux entreprises, mais devient de plus en plus un
enjeu d'État. C'est notamment tout le débat sur le patriotisme économique.
L’intelligence économique ne se résume pas à la veille. Selon les travaux de l’AFDIE (Association
française pour le développement de l’intelligence économique), inspirés par les idées développées
aux États-Unis par la Society of Competitive Intelligence Professionnals (SCIP) la décennie
précédente, l’intelligence économique comprend les tâches suivantes :
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Dans ce but, un certain nombre de fonctions ont été définies pour participer à son fonctionnement .
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Bernard Besson et Jean-Claude Possin en distinguent quatre (maîtrise, mémoire, réseau, analyse)
que nous présentons dans l'ordre suivant :
■ Le réseau.
On le divise souvent en
* réseau externe : constitué de personnes n'appartenant pas à l'entreprise, de provenances
diverses (connaissances des employés, clients, fournisseurs, partenaires, contacts
délibérés…) ;
* réseau interne : les employés de l'organisation pouvant servir d’experts sur une question, et
fournir des informations.
■ La mémoire.
■ La maîtrise.
L'intelligence économique est au service de l'organisation. À ce titre, elle est pilotée par le chef
d'entreprise, qui doit définir ses objectifs et les grandes questions auxquelles elle devra
répondre. La qualité des questions est capitale pour obtenir des informations intéressantes. Au
départ, les questions devront rester les plus ouvertes possibles pour ne pas exclure a priori des
informations clés qui pourraient surgir du contexte. L'éthique et la déontologie relèvent de
cette fonction.
■ L'analyse.
Il s'agit des correspondants du réseau d'intelligence économique qui produisent des questions
pertinentes et valident les réponses en offrant des choix multiples à l'entreprise. Elle est
organisée transversalement, comme le réseau et la mémoire.
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Jean-Louis Levet et Robert Paturel identifient, de leur côté, les quatre fonctions suivantes : maîtrise
du patrimoine scientifique et des savoir-faire, détection des occasions et des menaces, coordination
3
des stratégies, mise en œuvre de pratiques d'influence.
On peut rapprocher ces fonctions de notions similaires quoiqu'assez différentes : les éléments clés de
4
la stratégie donnée en réseau centré du département de la défense des États-Unis.
■ Les "audits d'intelligence économique" peuvent être des approches dangereuses pour l'organisation
car ils confient à un intervenant extérieur le rôle de faire parler les acteurs sur un sujet sensible.
■ Les travaux scientifiques sur l'intelligence économique ont montré qu'un manager est incapable de
formuler des besoins de connaissance sans éviter de lourds biais de perception et d'interprétation.
■ Un tel audit, même fait correctement peut rencontrer deux écueils: (1) On dit au client des choses
qu'il sait déjà ou (2) On lui dit des choses qu'il n'a pas envie d'entendre.
■ La veille sur les méthodes concurrentes pourrait conduire à l'imitation, le mimétisme et
l'homologie, mais, si elle est réalisée correctement, peut être riche d'idées, et lever des inhibitions
("si d'autres le font, pourquoi pas nous ?").
Le recueil des informations est l’objet du processus de veille (passif) ou de renseignement (actif), qui
est une recherche proactive d'informations. Ces informations sont :
Le processus d'intelligence fait appel à des qualités de discernement ou d'intuition de la part des
veilleurs et des experts, dans la perception de l'environnement.
L'intuition est une prise de conscience immédiate et individuelle. Elle peut conduire à des erreurs
d'appréciation. Il faut donc vérifier les informations à partir de plusieurs sources, et discerner par
perception précoce quelles sont les informations justes, utiles, dont on pourra faire le meilleur usage,
en fonction de la réglementation par exemple, ou du contexte.
La veille passe aujourd'hui par l'utilisation sur le Web de moteurs de recherche très sophistiqués,
dont les performances dépendent des caractéristiques techniques : recherches plein texte, ou, de plus
en plus, recherches sémantiques avec utilisation de métadonnées. La veille doit dépister les stratégies
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de diversion de l'adversaire, qui peuvent se manifester par des rumeurs, des bruits, de la
désinformation.
■ Veille acquisitions
■ Veille réglementaire
■ Veille boursière
■ Veille scientifique
■ Veille commerciale
■ Veille signaux faibles
■ Veille concurrentielle
■ Veille sociale
■ Veille environnementale
■ Veille sociétale
■ Veille juridique
■ Veille sportive
■ Veille médiatique
■ Veille stratégique
■ Veille pédagogique
■ Veille technologique
■ Veille politique
■ Veille territoriale
■ Veille propriété industrielle et intellectuelle
Toutefois, l'intelligence économique cherche à aller plus loin, en mémorisant ses propres résultats et
en adoptant une démarche proactive visant à faire fructifier l'information recueillie : c’est l’objet des
étapes suivantes du cycle.
L'esprit de typologie est l'intellectualisation des esprits pauvres. La catégorisation présentée ci-dessus
s'avère le plus souvent très dangereuse pour l'entreprise en faisant penser aux décideurs qu'une
approche fonctionnelle de ses problèmes stratégiques est une solution adéquate. Elle donne l'illusion
aux décideurs qu'il peut compartimenter le social du technique, le média du commercial, le territoire
et le stratégique, etc. Aucun de ces domaines n'est indépendant, et les éléments de rupture les plus
importants ont toujours lieu à l'intersection ou dans la combinaison de ces différents domaines. Dès
lors, les consultants en intelligence économique, en encourageant la création de typologies
d'observation au sein des entreprises, créent (1) des angles morts, (2) une contre-productivité de
l'effort d'intelligence économique détruisant l'information essentielle se trouvant aux intersections et
(3) un faux sentiment de maîtrise issu de l'existence d'une typologie.
Les informations recueillies sont analysées et structurées par des méthodes Forces, Faiblesses,
Occasions, Menaces (matrice FFOM). L'équivalent en anglais est Strengths, Weaknesses,
Opportunities, Threats (voir SWOT).
L'utilisation du modèle de Learned, Christensen, Andrews et Guth (Harvard, 1962), plus connu sous
le nom de SWOT, est une preuve flagrante de l'incompétence en stratégie d'entreprise du monde du
conseil en intelligence économique. Cette approche, longtemps enseignée dans les écoles de
commerce (et encore dans les moins performantes d'entre elles, sans aucune précaution
méthodologique) est inspirée d'une conception déterministe de la stratégie d'entreprise, ce qu'on
appelle le strategic choice dans la littérature en stratégie d'entreprise. Elle a été conçue en 1962, en
s'inspirant des travaux d'Ansoff qui datent de l'après Seconde Guerre mondiale. À l'époque, la
compétition se résume à une compétition multi-domestique d'une part, et à l'émergence de quelques
produits globaux d'autre part (Coca-Cola par exemple). L'approche consiste à rapprocher des
compétences internes d'occasions externes, d'où la notion d'adéquation stratégique (strategic fit). Elle
est tout à fait anachronique et obsolète dans le contexte actuel, pour les raisons suivantes :
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■ Il est difficile de distinguer entre "occasions" et "menaces" dans un environnement compétitif fait
de co-opétition et à très forte mobilité, où un actif menacé sur un segment peut représenter une
forte occasion dans un autre segment. Par exemple, la prolifération des actifs dits en détresse de
large bande (broadband) est une menace pour un groupe de télécommunications traditionnel, mais
c'est également une occasion qui peut permettre à ce groupe de s'engager sur la Voix sur IP (VoIP)
et le passage au tout IP (contenus numériques / changement de métier). Il en va de même pour les
"forces/faiblesses"
Cette étape consiste à structurer et à mémoriser les informations. Le processus d'appropriation des
informations par l'organisation conduit à une connaissance structurée dans la mémoire de
l'entreprise. Ce processus s’appelle la gestion des connaissances (knowledge management en
anglais).
Dans cette étape, l’analyse des informations est un processus clé, au cours duquel on va définir
l'usage à faire des informations recueillies. Autrement dit, les questions juridiques prennent une
importance déterminante :
■ Droit international, droit social, droit de l'environnement, droit des collectivités territoriales...
■ Sécurité juridique.
Ainsi, veille et gestion des connaissances sont des domaines complémentaires de l’intelligence
économique, qui s’alimentent mutuellement.
Voir sur ce site (http://www.iepedia.fr/index.php/Accueil) (en attendant d'en parler directement ici):
des Outils Communs de Diffusion de l'Intelligence Economique (OCDIE) proposés par le HRIE
et son équipe. Chaque OCDIE traite d'une thématique spécifique de l'IE française. A noter aussi sur
http://www.iepedia.fr la mise en ligne des articles de Monsieur Besson parus dans Regards sur
Intelligence Economique (RIE) lien direct : http://www.iepedia.fr/index.php/Articles_RIE_-
_table_des_mati%C3%A8res.
(à compléter)
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En France
Après le Japon dans les années 1970 et les États-Unis à la fin des années 1980, la France s'est lancée
à son tour dans cette démarche d'intelligence économique, initialement au début des années 1990,
puis à compter de 2003 à la suite de tentatives de prise de contrôle de sociétés françaises sensibles,
de l'activisme de fonds d'investissement étrangers et des agissements de certaines officines de
renseignement.
Historique
■ Après les travaux de quelques pionniers (Jacques Villain, Philippe Baumard, Henri Dou, François
Jakobiak, Vahé Zartarian), l’intelligence économique est officiellement introduite en France en
avril 1992 par la création de la branche française de SCIP France (Society of Competitive
Intelligence Professionnals) à l'initiative de Robert Guillaumot, Yves-Michel Marti, Bruno
Martinet et Jean-Pierre Bernat. Cette association réunit 400 membres en France et 6 000 dans une
cinquantaine de pays.
■ En 2000 deux fonds d'investissement américains supposés proches de la CIA, Texas Pacific Group
et Spectrum Equity Investors, cherchent à prendre le contrôle de la société française Gemplus,
leader mondial des cartes à puces. Le ministère des Affaires étrangères est alerté une seconde fois
sur le dossier Eutelsat alors visé par ces deux mêmes fonds (note du 22 février 2004). Les pouvoirs
publics évoquent la "remise en cause de la continuité et de la sécurité de diffusion des chaînes
publiques françaises et européennes", les "risques industriels", dans la mesure où "Eutelsat a
recours en exclusivité aux services de lancement d'Arianespace", ou encore les "menaces pour
l'utilisation d’Eutelsat par les forces militaires de pays européens" qu'aurait représentées cette
opération. Ils réussissent à limiter la montée en puissance de ces fonds à 23,3 % contre le tiers du
capital espéré.
■ Un député s'empare du sujet en juin 2003, Bernard Carayon, député (UMP) du Tarn remet au
Premier Ministre un rapport intitulé "Intelligence économique, compétitivité et cohésion sociale"
qui la présente comme une politique publique destinée à garantir la cohésion sociale en assurant le
développement économique. Une de ses annexes présente plusieurs définitions parfois
contradictoires de l'intelligence économique pour mieux souligner la difficulté de la définir.
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Renseignements) lui donne une forte crédibilité vis-à-vis de l'État, bien que son expérience
personnelle dans le domaine de l'intelligence économique d'entreprise soit limitée, et qui tente de
fédérer et de contrôler la profession par la création d'un syndicat professionnel, la Fepie
(Fédération des professionnels de l’intelligence économique) ; le lancement des pôles de
compétitivité par Dominique de Villepin ; la mise en œuvre d'une politique d'intelligence
territoriale par Nicolas Sarkozy.
Organisation étatique
Situation actuelle
En 2006, certains experts, comme Patrick Artus ou des experts d'autres cercles, critiquent le manque
de doctrine théorique dans la politique d'intelligence économique française. Patrick Artus appelle
notamment à une « doctrine claire, qui pour l'instant n'a émergé ni à droite ni à gauche ». Ainsi, le
gouvernement français n'a pas encore transposé en France les systèmes réseau centrés très
5
développés aux États-Unis .
Sur le plan pratique et en particulier en direction du monde économique, le MEDEF a publié pour
ses adhérents PME en novembre 2006 un guide pratique d'intelligence économique.
Selon Bernard Carayon, l'Union européenne est dans une situation de totale dépendance dans les
technologies de l'information vis-à-vis des États-Unis. La politique d'intelligence économique
française doit être développée dans les directions suivantes :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Intelligence_%C3%A9conomique 16/10/2010
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■ elle doit être coordonnée avec les autres politiques européennes, en particulier celle de
l'Allemagne,
■ elle doit approfondir les questions de normalisation.
La délégation générale pour l'armement a défini un cadre d'architecture des systèmes d'information
analogue à ceux déjà définis par le département de la défense des USA (DoDAF) et par le ministère
de la défense britannique (MODAF).
La politique publique se poursuit, en mettant l'accent sur les pôles de compétitivité et les petites et
moyennes entreprises. La conclusion du pacte PME devrait permettre de définir un Small Business
Act à l'européenne.
L'intelligence économique à la française se heurte à une faiblesse numérique des sites internet en
français (4% des pages web dans le monde étaient en français en 2003), par rapport aux sites en
anglais (45% des pages web étaient en anglais à la même date). Il faut noter que la situation s'est
améliorée entre 1996 et 2003, puisque la proportion de pages web en français était en 1996 de 3%,
6
contre 75% en anglais.
Le deuxième rapport de Bernard Carayon sur l'intelligence économique indique qu'il n'y pas de
véritable contrôle politique du travail des institutions européennes par les États membres (voir
Principe de subsidiarité du droit communautaire#Le contrôle politique). La Fondation Prometheus
qu'il préside propose des agendas prospectifs permettant de connaître l'échéancier communautaire à
venir dans les secteurs "stratégiques" (santé, développement durable, défense, énergie...). Les acteurs
suivis sont le Conseil européen, la Commission européenne, le Parlement européen, le Comité des
Régions, le Conseil Economique et Social Européen, les agences et clubs qui en émanent, ainsi que
les associations et think tanks dont la vocation est de participer au processus décisionnel. De plus,
Bernard Carayon préconise la mise en place au niveau de l'Union européenne d'un registre du
commerce et des sociétés garantissant la transparence des acteurs.
La France n’est pas le seul pays européen à avoir mis en place une politique d'intelligence
7
économique .
A la date du 1er janvier 2006, tous les pays membres de l'Union européenne, à l’exception des Pays-
Bas, de la Belgique et de l'Autriche, ont mis en place des dispositifs de contrôle des investissements
étrangers concernant l'ordre public et la défense nationale.
■ L'Allemagne dispose d'un droit de veto pour tout investissement étranger égal ou supérieur à 25 %
dans des activités de défense et de cryptologie. De plus certaines entreprises (Caisses d'épargnes,
Volkswagen, producteurs d'acier…) sont protégées par la présence des Länder à leur capital,
encore que d'après certains spécialistes, cette protection pourrait devenir illusoire lorsque ces
sociétés auront besoin de capitaux frais, mais qui en attendant les protège des tentatives de prise de
contrôle.
■ L’Espagne protège les secteurs de la défense nationale, des jeux, de la télévision et de la radio.
Mais l'enjeu le plus sensible est sans doute celui de la diversité culturelle et linguistique de l'Union
européenne comparée à la forte présence de la langue anglaise dans le monde.
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Hors d'Europe
Aux États-Unis
Aux États-Unis, l'intelligence économique est pratiquée activement depuis la Seconde Guerre
mondiale.
Alors qu'en France, on considère que le volet offensif est du domaine des entreprises, et le volet
défensif (dispositifs de protection contre des investisseurs non nationaux) du domaine de l'État, les
États-Unis ne font pas cette distinction. Les secteurs militaires et civils communiquent beaucoup plus
qu'en Europe.
À la fin des années 1980, l'administration américaine a lancé la politique d'advocacy de soutien aux
entreprises, qui est essentiellement une stratégie offensive.
La politique actuelle d'intelligence économique des États-Unis résulte du constat effectué après la
guerre du Vietnam de la nécessité d'adapter l'armée américaine au contexte des guerres modernes. Le
programme CALS a d'abord été conçu dans les années 1980 pour édicter des exigences vis-à-vis des
fournisseurs du département de la défense. Puis les exigences sur l'ensemble des fonctions militaires
ont été décrites dans C3ISR (guerre du Golfe de 1990-1991), devenu C4ISR.
De nouveaux concepts de systèmes d'information en réseau, le Network centric warfare, ont été
8
utilisés pour la première guerre du Golfe . Ils structurent depuis le début des années 1990
l'architecture des systèmes d'information des organismes stratégiques des États-Unis. Un cadre
d'architecture des systèmes d'information a été défini en 2003 (DoDAF), dans l'esprit de la stratégie
des données en réseau-centré (Net-centric data stratégy, NCDS).
Globalement, on peut dire que la stratégie actuelle du département de la défense s'articule autour de
trois éléments clés :
Cette stratégie influence en fait pour une grande part les systèmes d'information mondiaux sur la
Toile.
Principales caractéristiques
■ sur des méthodologies de partage d'informations comme le NCW (Network centric warfare), qui
procurent aux entreprises des secteurs stratégiques une très grande puissance d'investigation et de
décision ; Le web et les métadonnées sont massivement employés pour indexer les ressources
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informatiques. Les organisations publiques américaines gèrent des registres de métadonnées qui
permettent de partager ou de voiler (selon les cas) les informations sur le web ;
■ sur un lobbying auprès d'un grand nombre d'organisations internationales (OMC, WBCSD, ONU,
OCDE, Union européenne, ...),
■ sur des actions systématiques de normalisation, et de lobbying auprès des organismes qui
définissent les règles du commerce international (chambre de commerce internationale, BASD),
■ sur l'usage de la langue anglaise ;
■ sur un système juridique (soft law) où le droit mou a plus de place ;
■ sur la puissance financière des fonds de pension ;
■ sur un dispositif de protection contre les acquisitions de sociétés américaines.
Ce dispositif n'intervient qu'assez tard dans le processus : les projets d'acquisitions sont regardés
par le Committee on Foreign Investment in the United States dirigé par le secrétaire au Trésor, qui
détermine au cas par cas si la vente à un propriétaire étranger d'une entreprise est censée "menacer
d'affaiblir la sécurité nationale". Des 9sociétés peuvent également avoir des statuts particuliers pour
limiter les prises de contrôle hostiles .10L'Exxon-Florio National Security Test for Foreign protège
également les entreprises américaines . Enfin, le 11 septembre et les initiatives chinoises sur de
grandes entreprises américaines jugées d’intérêt stratégique ont renforcé les réflexes
protectionnistes (cf. tentative d'offre publique d'achat [OPA] du chinois CNOOC sur la septième
compagnie pétrolière américaine, Unocal, en juin 2005).
■ sur un environnement législatif protégeant des domaines d'activité.
Outre les sociétés, la loi américaine protège certains domaines d'activités comme les travaux
11
d'infra-structures portuaires et la réparation navale interdits aux entreprises étrangères . De même
d'autres secteurs sont également soumis à un encadrement spécifique (compagnies aériennes…)
interdisant et limitant le contrôle des sociétés américaines par des capitaux non américains.
■ sur un environnement législatif favorisant les PME.
Le Small Business Act de 1982, programme d'aide 12
aux PME, leur réserve 23 % des contrats
gouvernementaux et 40 % de la sous-traitance .
En Asie
■ Au tournant du siècle, le Japon met en œuvre un nouveau modèle d'intelligence collaborative sous
la forme de "communautés stratégiques de connaissance", voir [2]
(http://www.comprendreetappliquersuntzu.com/suntzu/le_rveil_du_samoura/index.html) . Le
Japon a une politique d'intelligence économique depuis 1970.
■ La Chine s’est ouverte prudemment aux investissements étrangers, pour mettre à niveau du point
de vue technologique et managérial son économie, mais de façon qui reste limitée dans la plupart
des secteurs (banques, aciéries, constructeurs automobiles, cimenteries, raffineries, réseaux de
distribution d'essence…) pour y garder un certain contrôle. À la date du début 2006, l'acquisition
d'une participation majoritaire dans une entreprise chinoise n'est pas encore permise, les
investissements étrangers devant prendre la forme de partenariat limité à 20 % ou 25 % du capital
suivant que l’investissement est le fait d’une seule entreprise ou d'un consortium.
Organisation de la profession
Les organisations représentant la profession en France sont :
■ SCIP France, créée en 1992, regroupe principalement des entreprises clientes et prestataires (SIE),
et a pour but de développer les pratiques du métier.
■ L'AFDIE, créée en 2003, est plus orientée vers le lien entreprises / pouvoirs publics.
■ La Fepie, créée en 2005, a vocation à devenir le syndicat professionnel des entreprises prestataires.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Intelligence_%C3%A9conomique 16/10/2010
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Questions éthiques
L’amiral Lacoste a été chargé par Alain Juillet de définir les règles de fonctionnement de la
profession de l’intelligence économique. La fédération des professionnels de l'intelligence
économique (Fepie) a été mise en place dans ce but. Sa charte d'éthique précise, en huit articles, les
grandes lignes des bonnes pratiques que les professionnels s'engagent à respecter.
13
Une contribution pour ceux qui ne réduisent pas l'éthique à une pratique professionnelle .
Voici des liens pour approfondir ce thème : Éthique en intelligence économique, Éthique des
affaires, Droit des affaires, Veille juridique
Pour certains, la "Business Intelligence", ne serait qu'un slogan marketing inventé pour vendre des
logiciels d'exploration de données (data-mining) et de contrôle de gestion.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Intelligence_%C3%A9conomique 16/10/2010
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L'entreprise doit élargir l'éventail des veilles spécifiques, et ne plus se limiter à la veille
concurrentielle et technologique, mais intégrer la veille environnementale, la veille juridique (de plus
en plus de lois et directives européennes portent sur l'environnement), la veille sociétale. Les
éléments constitutifs du développement durable constituent en effet un ensemble de signaux faibles
16
auquel les spécialistes de l'intelligence économique doivent s'intéresser .
A noter également que la mise en place d'une politique d'intelligence économique a notamment pour
objectif d'assurer la pérennité de l'entreprise par la prise de décisions en toute connaissance de son
environnement présent et de ses évolutions futures. La conservation des informations et des
connaissances (gestion des connaissances) au sein de l'entreprise, la mémoire des échecs et des
succès et les prises de décisions en conséquence assurent également une stabilité à l'entreprise.
Notes et références
1. "L’intelligence économique permet aux entreprises d’agir sur leur environnement au lieu de le subir" propos
recueillis en septembre 2009 par Imen Gharb pour l'Economiste Maghrébin
(http://www.leconomiste.com.tn/fr/doc.asp?docid=2274&mcat=4&mrub=144)
2. L'audit d'intelligence économique, Mettre en place et optimiser un dispositif coordonné d'intelligence
économique, Dunod, 2e édition
3. Levet J.-L., Paturel R., L'intégration de la démarche d'intelligence économique dans le management
stratégique, Acte de la Ve conférence de l'Association Internationale de Management Stratégique (AIMS),
Lille, 13-15 mai 1996, 20 p., pages 6-7
4. Voir Net-centric data strategy (http://www.defenselink.mil/cio-nii/docs/Net-Centric-Data-Strategy-2003-05-
092.pdf) , pages 3 à 9, et article DODADF
5. Éric Denécé et Claude Revel, l'autre guerre des États-Unis, économie, les secrets d'une machine de conquête,
page 58
6. Selon un rapport de l'UNESCO, Mesurer la diversité linguistique sur internet
(http://www.uis.unesco.org/template/pdf/cscl/MeasuringLinguisticDiversity_Fr.pdf)
7. Culture du Renseignement et Intelligence Economique en Europe (http://www.egideria.fr/doc/bieurope.html)
8. L'autre guerre des États-Unis, économie : les secrets d'ue machine de conquête, Eric Denécé, Claude Revel,
page 58
9. Cf. Ford et ses "actions B" permettant aux seuls héritiers de contrôler 40 % des droits de vote avec 4 % du
capital (Les Échos du 30 août 2006)
10. L’«Exon-Florio National Security Test for Foreign» est un amendement américain au «Defense Production
Act de 1950» (Section 721) adopté en 1988 et visant à bloquer l’acquisition éventuelle d’une entreprise
stratégique par des intérêts étrangers. L’élaboration de cet amendement s’inscrit dans une vague d’hostilité à
l’égard du Japon (voir le rapport Japan 2000, rendu public en juillet 1991 par la CIA)
11. Cf. la loi américaine intitulée Merchant Marine Act of 1920 appelée communément Jones Act
12. Cf. Les Echos du 31 mai 2007, page 15
13. [1] (http://www.lyon-ethique.org/IMG/pdf/intelligenceecofrezal.pdf)
14. Modèle d'intelligence économique. AFDIE (Association Française pour le développement de l'Intelligence
Economique). Bernard Besson, Dominique Fonvielle, Michel Fourez, Jean-Pierre Lionnet, Economica.
Collection dirigée par Jean-Louis Levet. 2004.
15. Business intelligence et intelligence économique (http://jean.marie.gouarne.online.fr/bi.html#ie_et_bi)
16. Modèle d'intelligence économique de l'AFDIE, Économica, page 47
http://fr.wikipedia.org/wiki/Intelligence_%C3%A9conomique 16/10/2010
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Voir aussi
Généralités
■ Culture stratégique
■ Stratégie d'entreprise ; SWOT
■ Intelligence ; Décision ; Intelligence collective
■ Perception de l'environnement ; Discernement
■ Économie du savoir
■ Renseignement
■ Guerre économique
■ Normalisation
■ Norme
■ Liste de normes ISO
■ Sécurité de l'information
■ Sécurité du système d'information
■ Fuite d'information
■ Veille en entreprise
■ Intelligence des sources ouvertes
■ Benchmarking
■ Gestion des connaissances (knowledge management)
■ Rétro-ingénierie
■ Élicitation
■ Livre blanc
■ Signaux faibles
■ Intelligence des Risques
■ Intelligence Inventive : l'intelligence économique au service de l'innovation
Mémoire
■ Métadonnées
■ Data mining
■ Datawarehouse
■ Informatique décisionnelle
■ Secret industriel
Liens externes
■ Le site du Haut Responsable en charge de l'intelligence économique (http://www.intelligence-
economique.gouv.fr/) (HRIE, site public français - actuellement en refonte)
■ Service de Coordination à l'Intelligence Economique (http://www.ie.bercy.gouv.fr/) (Bercy)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Intelligence_%C3%A9conomique 16/10/2010
Intelligence économique - Wikipédia Page 23 sur 24
Bibliographie
■ Petit Manuel d'Intelligence Economique au quotidien, Pierre Mongin et Frank Tognini, Dunod
mars 2006.
■ Petite histoire de l'intelligence économique : une innovation "à la française", Nicolas Moinet,
L'Harmattan, 2010
■ Intelligence économique : enquête dans 100 PME, Sophie Larivet, L'Harmattan février 2009.
■ Intelligence territoriale, Ludovic François, Lavoisier, 2008
■ Défense nationale et sécurité collective, les métiers de l'intelligence économique, amiral Pierre
Lacoste, février 2006.
■ L'intelligence économique, Christian Marcon & Nicolas Moinet, Dunod, coll. Les Topos, 2006.
■ L'autre guerre des États-Unis, Économie : les secrets d'une machine de conquête, Eric Denécé et
Claude Revel, Robert Laffont, 2005.
■ Référentiel de formation à l'intelligence économique.
■ L'intelligence économique : comment donner une valeur concurrentielle à l'information. Par Bruno
Martinet, et Yves-Michel Marti. 1996, 2e édition 2001. Primé meilleur ouvrage européen de
management par Booz Allen Hamilton et le journal Financial Times. Editions d'Organisation.
ISBN : 2708125117.
■ Modèle d'intelligence économique. AFDIE (Association Française pour le Développement de
l'Intelligence Economique). Bernard Besson, Dominique Fonvielle, Michel Fourez, Jean-Pierre
Lionnet, Economica. Collection dirigée par Jean-Louis Levet. 2004.
■ Intelligence économique, compétitivité et cohésion sociale, rapport de Bernard Carayon (juin
2003).
■ Stratégies des PME et intelligence économique, une méthode d'analyse du besoin, Maryse Salles,
2003.
■ La compétitivité des territoires, article de Rémy Pautrat dans « L’intelligence économique », n°
2004 de La Revue Administration, Décembre 2004.
■ L’intelligence économique, Eric Delbecque, PUF, 2006.
■ Intelligence des marchés et développement international, Eric de Fontgalland, Hermes Lavoisier,
2005
■ Stratégies d'intelligence des organisations, Philippe Bonny, Inevidence, article paru dans la revue
Recherche, technologie & société n° 69, novembre 2007, téléchargeable en PDF
(http://www.ecrin.asso.fr/system/files?file=rts69-d1.pdf)
■ L'audit d'intelligence économique, mettre en place et optimiser un dispositif coordonné
d'intelligence collective, Bernard Besson, Jean-Claude Possin, Dunod, 2002.
■ Les pratiques de l'intelligence économique, huit cas d'entreprises, Jean-Louis Levet, Economica,
2002
■ Du renseignement à l'intelligence économique, Bernard Besson et Jean-Claude Possin, Dunod,
ISBN 210005628X.
■ Accompagnement à la recherche d'information économique : l'intelligence économique expliquée
pour une PME-PMI, Auteur : Pascal Frion. (ISBN 2-9516800-0-7.) A.r.n. Editions
■ Accompagnement au traitement de l'information essentielle : la veille et la gestion de l'information
pour une PME-PMI, Auteur : Pascal Frion. (ISBN 2-9516800-1-5). A.r.n. Editions
■ La création des connaissances dans un processus d'intelligence économique : Contribution
conceptuelle et étude empirique, Mourad Oubrich, Mars 2005.
■ "L'intelligence économique pour les PME-PMI" (http://bulinge.univ-
tln.fr/Franck_Bulinge/These/These.pdf/) , Auteur : Franck Bulinge - Année 2002
■ Maîtres du faire croire. De la propagande à l'influence François-Bernard Huyghe, Vuibert, 2008,
ISBN 978-2-7117-1194-9
■ "Comment faire face à l’explosion des volumes
d’information ?" (http://www.ecrin.asso.fr/system/files?file=rts62-d2.pdf) Luc Grivel, Université
de Paris I, article paru dans la revue Recherche, technologie & société n° 62, janvier 2006,
librement téléchargeable en PDF
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Conférences
■ 2ème Assises de l'Intelligence Économique (http://www.essonne.cci.fr/intelligence-
economique/assises-regionales-article16100.html)
■ European Conference on Strategic Foresight
(http://www.futureorientation.net/conference/european-conference-on-corporate-foresight/)
■ Archives des petits-déjeuners conférence de SCIP France, et du groupe de travail "Valeur de
l'information" (http://www.egideria.fr/communications.html#petitdej)
■ Des rencontres avec des spécialistes en Intelligence Economique (http://www.veille.ma/-Les-
rencontres-Veille-ma-.html)
Études de cas
■ Rohrbeck, R., et M. Maitreau (2007) Comment identifier et profiter des disruptions externes : Le
système d'intelligence économique de Deutsche Telekom (http://www.rene-
rohrbeck.de/documents/Rohrbeck_Maitreau_(2007)_Le-systems-d-intelligence-economique-de-
deutsche-telekom_paper.pdf) Colloque VSST 2007 : Marrakech, Maroc.
■ Cartographie du top100 de l'intelligence économique (http://christophejorge.fr)
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