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LICENCE PROFESSIONNELLE

MAITRISE DE L’ENERGIE ET DES ENERGIES RENOUVELABLES


SESSION 2015
DAHMANI Wissam

Alternant Energie

Valinox Nucléaire - Montbard

Mémoire d’entreprise

Mise en place de la norme NF EN ISO 50001 :

« Système de Management de l’énergie »


dans l’usine de métallurgie Valinox Nucléaire

1
2
Ce rapport décrit mon alternance dans un site industriel situé à Montbard en Côte-d’Or où
mon projet a été la mise en place de la norme ISO 50001 qui définit le système de Management de
l’énergie. Le site où j’ai effectué mon alternance se nomme Valinox Nucléaire et est une filiale du
groupe Vallourec, le leader mondial des solutions tubulaires premium pour le marché de l’énergie.
Le secteur d’activité de Valinox Nucléaire se situe dans la métallurgie et consiste en la production de
tubes grande longueur en acier inoxydable destinés aux générateurs de vapeur des centrales
nucléaires.

L’usine utilise principalement des procédés de laminage à froid ainsi que des fours de traitement
thermique de diverses technologies, et consomme de l’électricité, du Gaz et de l’air comprimé.
Valinox Nucléaire qui a une consommation d’énergie annuelle importante est soumise à des
contraintes de production et de carnet de commandes qui ne prennent pas forcément en compte
l’aspect de maîtrise de l’énergie et de performance énergétique.

L’instauration d’un système de Management de l’énergie dont j’ai été l’animateur a permis à la
direction de faire l’état des lieux de la performance énergétique, de prendre conscience des
potentiels d’amélioration, et d’être plus sensibilisée à la problématique de la diminution de la
facture d’énergie.

This report deals with my internship job inside a factory situed in Montbard, Côte-d’Or County.
My project was the implement of the Energy Management System described by the ISO 50001 norm.
This factory whose name is Valinox Nucléaire is a subsidiary of the world leader in premium tubular
solutions serving Energy market, Vallourec group. Valinox Nucléaire is a metallurgical plant that
produces stainless steel tubes for nuclear plants steam generators.

The process used by the factory is principally cold-pilling, heat treatments thanks to many different
technologies furnaces, and so need energy consumption as electricity, gas, and compressed air. With
high annual energy consumption, Valinox nucléaire has production requirements and order book
that not easily take on with energy efficiency.

As an Energy trainee, my conduct of the Energy Management system implement gave to the
company management the opportunity to make the energy efficiency analysis, to realize the
improvement needs, and to be more aware about the energy bill lowering necessity.

3
Sommaire

I. Introduction ....................................................................................................................... 6

II. Présentation du site Valinox Nucléaire.............................................................................. 7

A. Le groupe Vallourec ........................................................................................................ 7

1. Secteur d’activité de Vallourec ................................................................................ 7

2. Implantations de Vallourec ..................................................................................... 9

B. Le site Valinox nucléaire de Montbard ......................................................................... 10

1. Activité de l’usine .................................................................................................. 10

2. Le process de fabrication des tubes pour GV ........................................................ 12

3. Situation de Valinox Nucléaire sur le marché des GV ........................................... 13

C. La maîtrise de l’énergie chez Valinox Nucléaire ........................................................... 14

1. L’implication du groupe Vallourec......................................................................... 14

2. Les GAC Energie à Valinox Nucléaire ..................................................................... 14

III. Mon projet chez Valinox Nucléaire.................................................................................. 16

A. Définition du Système de Management de l’énergie selon la norme NF ISO 50001 ... 16

1. Qu'est-ce qu'un système de management? .......................................................... 16

2. Quelle est la définition de l’énergie dans la norme ISO 50001 ? .......................... 17

3. Quelle est la finalité de la norme NF EN ISO 50001 ? ........................................... 17

4. Quel rapport entre l’ISO 50001 et la directive EN 16001 sur l'efficacité


énergétique ? ................................................................................................................... 18

5. Le lien entre l’ISO 14001 (environnement) et l’ISO 50001 (énergie) .................... 19

6. Quel est le contenu du SMé ?................................................................................ 20

7. Les leviers d’actions pour réduire la facture énergétique .................................... 22

B. Intérêt de la certification ISO 50001 pour Valinox Nucléaire ....................................... 23

1. Contexte politique actuel ...................................................................................... 23

4
2. Obligation de l’audit énergétique réglementaire.................................................. 24

3. La certification ISO 50001 dispense de l’audit réglementaire .............................. 24

4. Avantages de la démarche et de la certification pour Valinox ............................. 25

C. Bilan sur la situation de la performance énergétique avant la démarche ISO 50001 .. 26

1. La prise en compte de la performance énergétique dans les investissements .... 26

2. Facture énergétique du site et répartition des consommations .......................... 27

D. Mise en place du SMé par le groupe de projet ......................................................... 28

1. Parties prenantes dans l’usine............................................................................... 28

2. Moyens mis en œuvre par la direction.................................................................. 28

3. Organisation de la démarche et durée du projet .................................................. 30

IV. Travail personnel réalisé pour le SMé ............................................................................. 33

A. Travail premier de documentation et d’appréhension de la norme ............................ 33

B. Actions réalisées sur l’aspect Procédures ..................................................................... 37

C. Actions réalisées sur l’aspect technique ....................................................................... 39

1. Revue énergétique ................................................................................................ 40

2. Indices de performance énergétique .................................................................... 48

3. Elaboration des objectifs, cibles, et plans d’actions .............................................. 50

V. Conclusion ........................................................................................................................ 53

VI. Annexes ............................................................................................................................ 55

VII. Fiche d’évaluation tuteur pédagogique ........................................................................ 61

5
I. Introduction

Mon alternance dans le cadre de ma formation en Licence Pro Maîtrise de l’énergie


et des énergies renouvelables avec l’UTT de Troyes s’est effectuée sur le site industriel
Valinox Nucléaire situé à Montbard en Côte-d’Or.
Cette usine de métallurgie qui fait partie du groupe Vallourec et qui a une activité de
production de tubes pour générateurs de vapeurs de centrales nucléaires, mène depuis
quelques années une démarche d’économies d’énergie à travers des groupes de travail et le
recrutement d’alternants Energie dont j’ai eu l’honneur de faire partie.

La consommation d’énergie annuelle sur le site de Montbard est très importante


puisque la facture énergétique annuelle s’élève à plus de 2 Millions d’euros pour un total de
43 GWh consommés, soit l’équivalent de la consommation de 16 000 foyers français.
La démarche d’économie d’énergie a pris un cap supérieur en 2015 puisque le site a
souhaité se lancer dans la démarche de mise en place d’un système de Management de
l’énergie (SMé) pour obtenir la certification à la norme ISO 50001.

Le SMé vise l’amélioration de la performance énergétique de l’organisme certifié à


travers le suivi de procédures définies dans le référentiel ISO 50001.
Ainsi, la norme permet un suivi pérenne des consommations de l’organisme et
l'amélioration dans le temps de sa performance énergétique, et impulse des pratiques
opérationnelles optimisées et l'innovation dans les choix d’investissement d’équipements.

En tant qu’alternant Energie, j’ai été chargé par la direction de Valinox Nucléaire
d’animer l’instauration du SMé sur le site ainsi que d’être l’interlocuteur principal de l’Afnor
qui délivre la certification à la norme ISO 50001. J’ai donc animé un groupe projet composé
d’une dizaine de personnes, toutes étant directement concernées par la performance
énergétique de l’usine. Ce projet qui a duré 8 mois de Novembre 2014 à Juin 2015 a permis
au final d’être prêt pour l’audit de certification situé à la mi-juillet 2015.

Ce mémoire explique en détail la norme ISO 50001 et son implication dans le contexte
politique actuel français de transition énergétique, et évoque en détail toute la démarche
que j’ai mené pour instaurer le SMé sur le site de Montbard ainsi que les constats faits par
l’auditeur de l’Afnor.

6
II. Présentation du site Valinox Nucléaire

A. Le groupe Vallourec

Valinox Nucléaire fait partie du groupe


Vallourec, le leader historique mondial des
solutions tubulaires premium destinées
principalement aux marchés de l’énergie
(pétrole et gaz, énergie électrique).

1. Secteur d’activité de Vallourec


En 2014, le groupe Vallourec a eu une activité prépondérante (72%) dans la production de
tubes pour le marché des énergies fossiles (pétrole et Gaz), tandis que le reste de sa
production de tubes était destinée au marché des centrales de production d’électricité ainsi
que de l’industrie et la construction. Ci-dessous la répartition de l’activité pour l’année 2014.1

Pour le marché du pétrole et du gaz :

Le Groupe Vallourec conçoit et développe une ligne


complète de produits incluant des tubes sans soudure et
des connexions premium.

1
Rapport d’activité 2014 du groupe Vallourec, p.17

7
Ces tubes et ces connexions sont destinés:

- aux opérations de forage,

- aux tubes pour conduite (line pipe),

- équipement des puits dans les conditions les plus extrêmes :


haute pression/température, environnements corrosifs pour
des puits déviés ou en offshore.

Le chiffres d’affaires de 2014 pour ce secteur est de 4,1 Milliards d’€,


soit 71,6 du chiffre d’affaire du groupe, dont 66,6% liés à l’activité
Pétrole et gaz et 5,1% liés à l’activité Pétrochimie.

Pour le marché de l’énergie électrique:

Leader mondial du secteur, Vallourec offre une gamme de tubes, de dimensions et de


nuances d’acier la plus large au monde. Parmi les produits:

- Tubes échangeurs de chaleur pour centrales thermiques conventionnelles.

- Tubes échangeurs de chaleur pour centrales nucléaires (Activité de Valinox


Nucléaire)

- Tubes pour environnements nucléaires. (Activité de Valinox Nucléaire)

Ce marché a rapporté 610 Millions d’€ en 2014, soit 10,7% du chiffre d’affaires du Groupe.

8
Pour le marché de l’industrie :

Le groupe conçoit des tubes pour des applications très diversifiées, et qui sont destinés :

- aux installations pétrochimiques (raffineries),

- à la mécanique (vérins hydrauliques, machines-outils, etc.),

- aux constructeurs autos et motos,

- à la construction (stades, structures complexes)

Ce secteur a rapporté un Milliard d’€ de chiffre d’affaires en 2014.

2. Implantations de Vallourec

a) Implantations du groupe dans le monde


Ci-dessous, on peut voir l’implantation de Vallourec sur les 5 continents. Les chiffres de
couleur noir représentent le nombre d’employés dans chaque continent.1
Vallourec emploie plus de 24000 employés dans plus de 50 unités de production.

1
Steel mills=aciéries ; pipe mills=tuberies ; finishing units=unités de finition ; forest and mine=forestiers et miniers

9
b) Implantations du groupe en France
En France, Vallourec dispose de plusieurs sites de production, dont 1 aciérie et 4 tuberies.
Le Groupe dispose également d’unités de production exploitées par des filiales spécialisées,
notamment le site Valinox Nucléaire situé a Montbard en Côte-d‘Or.

Implantation de
Valinox Nucléaire

Site de Montbard
Département Côte-d‘Or

B. Le site Valinox nucléaire de Montbard

1. Activité de l’usine
Depuis 1974, l’usine historique de Montbard produit des
tubes cintrés et divers produits tubulaires spéciaux en acier
inoxydable et en acier à haut alliage de nickel
exclusivement pour les centrales nucléaires.

Aujourd’hui, l’essentiel de son activité se définit par :


LA PRODUCTION DE TUBES EN INOX PAR LAMINAGE A
FROID POUR LA FILIERE NUCLEAIRE.

Valinox Nucléaire est par ailleurs membre fondateur du Pôle Nucléaire Bourgogne (PNB).1

1
Le PNB, Pôle de l’Industrie Nucléaire est une association fondée en 2005. Le PNB est né de la volonté des industriels et des
organismes publics présents en Bourgogne (bassin historique de la chaudronnerie nucléaire française) de créer une
structure fédératrice. Cette concentration d’acteurs impliqués dans la filière nucléaire est unique au monde.
http://www.polenucleairebourgogne.fr

10
Produit phare de Valinox Nucléaire, les
tubes de générateurs de vapeur en Acier Tubes cintrés Valinox

Inoxydable sont l’unique interface entre le


circuit primaire et le circuit secondaire dans
les centrales nucléaires à eau pressurisée.

Circuit primaire de centrale nucléaire

Ci-dessous, le schéma d’un générateur de vapeur classique, où l’eau pressurisée venant du réacteur
passe à l’intérieur des tubes. Ces tubes échangent la chaleur avec l’eau de la cuve dans laquelle ils
sont placés, cette eau se vaporise au contact de la chaleur intense et s’échappe en haut du
générateur pour être envoyée vers la turbine.

Tubes cintrés Valinox

Dans les centrales nucléaires classiques, il y a trois ou quatre générateurs de vapeur (GV)
selon la puissance nominale de la centrale.
Ainsi, l’eau surchauffée et pressurisée venant du réacteur et qui passe à l’intérieur des tubes
est celle du circuit primaire, tandis que l’eau en contact avec l’extérieur des tubes (qui se
transforme en vapeur) est celle du circuit secondaire.
L’étanchéité des tubes des générateurs de vapeur (GV) doit donc être assurée pour ne pas
que l’eau du circuit secondaire entre en contact avec l’eau du circuit primaire qui est
contaminée par le combustible radioactif. La qualité des tubes fournis par Valinox Nucléaire
est donc d’une importance stratégique puisqu’ils doivent supporter des températures
élevées et des pressions importantes pendant plus d’une décennie.

11
2. Le process de fabrication des tubes pour GV

Ci-dessous un schéma simplifié des étapes du process1

2
Filage de billettes en Linconel

Laminage a froid

Dégraissage

Traitement thermique sous atmosphère d’hydrogène

Dressage puis grenaillage

Contrôle non-destructif

Traitement thermique sous vide

Finition (polissage, cintrage, ébavurage, contrôles,…)

1
Les cases rouges représentent un process à chaud, tandis que les cases bleues représentent un process à froid
2
Le filage des billettes est effectué par l’usine SMST voisine de Valinox Nucléaire, car l’usine SMST faisait auparavant partie
du groupe Vallourec, mais s’en est depuis séparée. Les billettes filées sont donc achetées par Valinox Nucléaire à SMST.

12
3. Situation de Valinox Nucléaire sur le marché des GV
VN1 est le leader historique mondial dans la production de générateurs de vapeurs pour
centrales nucléaires, le site de Montbard livre des GV à tous les constructeurs de centrales
nucléaires à travers le monde, et a réalisé un chiffre d’affaires de 100 Millions d’€ en 2013.2

Début 2014, l’usine a fêté ses 40 ans en atteignant les 40000 km


de tubes depuis le début de sa production en 1974, ce qui
correspond à 419 générateurs de vapeurs.
Ces 40 000 km de tubes, équivalent la circonférence de la Terre.
Valinox Nucléaire se vante auprès de ses clients d’avoir fait le tour
de la Terre, et utilise cet argument pour montrer son leadership.

Ci-dessous, on peut voir la liste des clients de VN

Aujourd’hui, la conjoncture est difficile pour VN, leader historique.


La concurrence fait rage pour obtenir de nouveaux marchés, et de
nouveaux concurrents asiatiques qui n’ont pas forcement le savoir-
faire de VN n’hésitent pas à baisser les prix de façon assez
importante pour prendre des parts du marché du nucléaire en
plein expansion en Chine et en Inde.
Aussi, Les concurrents historiques de VN qui sont Sandvik (Suède)
Concurrents de VN
et Sumitomo (Japon) se partagent ardemment le marché avec VN.

1 VN est l’abréviation de Valinox Nucléaire


2 Absence de données pour le chiffre d’affaires de 2014

13
C. La maîtrise de l’énergie chez Valinox Nucléaire

1. L’implication du groupe Vallourec

L’activité industrielle de Vallourec se situant


dans la sidérurgie et métallurgie, il est clair
que sa production nécessite des
consommations énormes d’énergie.
En 2012 par exemple, l’ensemble des usines
du groupe a représenté 255 Millions d’€ de
dépenses liées à la consommation d’énergie.
Vallourec a mis en place en 2009 un projet
nommé « Greenhouse » destiné à réduire de
20% la consommation totale de Gaz et
d’électricité à l’échelle du groupe d’ici 2020.

Cette réduction de consommation sera effective grâce à:

- La nomination d’un responsable Energie pour chaque site Vallourec


- La mise en œuvre de Best Practices (Meilleures pratiques) dans l’utilisation des
machines et l’organisation des process,
- La création de 100 groupes d’améliorations continues (GAC) dans le monde
- L’instauration de bilans thermiques des principaux fours du groupe
- La rénovation d’installations jugées trop consommatrices, ou même l’investissement
dans de nouvelles machines.

2. Les GAC Energie à Valinox Nucléaire


Chez VN, filiale du groupe Vallourec, la politique Greenhouse a aussi été appliquée à
l’intérieur du site. Depuis 2010, des alternants Energie ont été recrutés tous les ans pour
animer cette politique à travers la méthode des GAC (groupe d’amélioration continue).
Des GAC « Energie » ont donc été menés par les alternants ces dernières années avec en
moyenne 5 membres par GAC, et ayant pour sujet :

- La variation de vitesse des moteurs de pompage.


14
- La variation de vitesse des moteurs de ventilation/aspiration.
- La récupération de chaleur produite par les compresseurs pour chauffage d’atelier.
- Les fuites d’air comprimé
- Le renouvellement du parc des compteurs d’énergie électrique.
- La consommation de Gaz et la facturation.
- La liaison des compteurs de postes à usage significatifs à la GTC.

Durant cette année d’alternance, j’ai eu à continuer le GAC


consommation de Gaz et facturation qui avait été lancé par
l’alternant qui m’a précédé. J’ai clôturé Le GAC (soldé) début Janvier
2015 avec les membres du GAC après avoir décidé de remplacer un
compteur Gaz qui était l’objet d’un problème d’écart entre
consommation et facturation en installant un boitier électronique.

Aussi, j’ai clôturé le GAC Comptage qui avait pour sujet le renouvellement du parc de
compteurs d’énergie électrique. C’est en Mai 2015 que nous avons clôturé le GAC en
apportant des solutions efficaces et peu coûteuses pour obtenir un comptage précis des
principaux gros consommateurs. Ces solutions consistent en l’installation d’une centrale de
mesures dans le TGBT de chaque atelier ou sont reliés tous les départs machines et process
de l’atelier. Aussi, cette solution permettait de répondre dans le même temps au groupe de
travail qui s’intéressait au raccordement à la GTC de tous les gros consommateurs du site.
Le matériel que nous avons donc choisi d’installer est la centrale de mesure Digiware D501.

De plus, ce GAC comptage avait un intérêt


majeur pour le Système de Management
de l’énergie dont je devais animer la mise
en place puisqu’un parc de compteurs
d’énergie suffisamment élaboré est
primordial pour l’obtention de la
certification ISO 50001. Centrale de mesure Digiware D50 avec modules et TI
Possibilité de raccorder 30 départs

1
Digiware D50 système de mesure et de surveillance de l’installation électrique, par le groupe Socomec
http://www.socomec.com/files/live/sites/systemsite/files/DOCUMENTATION/SCP_hors_cata/nouvellemesure/doc_210031
_Digiware.pdf

15
III. Mon projet chez Valinox Nucléaire

En plus de l’animation des 2 GAC « Consommation de Gaz » et « Comptage »,


j’ai dû dès mon arrivée en Septembre 2014 m’intéresser au sujet de la mise en place du
Système de Management de l’énergie (SMé) pour obtenir la certification ISO 50001.
Ce projet qui a commencé en Novembre 2014 et qui prendra fin Juin 2015 a nécessité de
faire intervenir beaucoup de services dans l’usine pour pouvoir être intégré au système HSE1
déjà présent dans l’usine. L’audit final de certification est prévu à la mi-juillet 2015.

A. Définition du Système de Management de l’énergie selon la


norme NF ISO 50001

1. Qu'est-ce qu'un système de management?


Un système de management est un ensemble de procédures qu'une organisation
doit suivre pour réaliser ses objectifs.2
Dans certaines petites organisations, il n’y a pas nécessairement de système formel en
place, mais chacun des membres du système connaît les procédures « maison » à suivre.
Plus l'organisation est grande, plus elle aura besoin de procédures bien établies décrivant
clairement le rôle de chacun. Cette démarche qui vise à systématiser les modes opératoires
à suivre constitue ce que l’on appelle un système de management.

1 Système HSE : Hygiène, Sécurité, Environnement. Système de gestion qui réunit les actions menées concernant l'hygiène
industrielle, la médecine du travail, la sécurité au travail, la sécurité industrielle, la protection contre la pollution et la
protection de l'environnement. http://www.hseconsult.com/French/Concepts/French_Concept_HSE%20MS.html
2
Propos de Charles-Pierre Bazin de Caix, Chef de projet Normalisation à l'Afnor, interview du 29 Juin 2011,
http://www.actu-environnement.com/ae/news/interview-afnor-norme-performance-energetique-iso50001-12907.php4

16
2. Quelle est la définition de l’énergie dans la norme ISO 50001 ?
A la page 2 du référentiel ISO 500011, dans la partie ‘exigences et recommandations de mise
en œuvre’, il est énoncé :

« énergie
Electricité, combustibles, vapeur, chaleur, air comprimé, et autres vecteurs

Note1 Pour les besoins de la présente Norme internationale, « énergie » désigne les diverses formes
d’énergie, y compris renouvelables, qui peuvent êtres achetées, stockées, traitées ou récupérées.

Note2 L’énergie peut être définie comme étant la capacité d’un système à produire une activité
externe ou à effectuer un travail. »

3. Quelle est la finalité de la norme NF EN ISO 50001 ?


La finalité de la NF EN ISO 50001 est l’amélioration de la performance énergétique de
l’entreprise.

La performance énergétique est définie comme étant les résultats mesurables liés à
l’efficacité énergétique, à l’usage et à la consommation énergétique.

L’état des lieux de la performance énergétique est appelée revue énergétique.

Il s’agit dans cette revue d’identifier les usages énergétique les plus énergivores, et ceux sur
lesquels il est possible d’agir, en vue d’améliorer la performance énergétique. L’état des
lieux permet de dégager les secteurs d’usage énergétique significatifs. Cette hiérarchisation
définit les actions à mener. La norme NF EN ISO 50001 demande l’établissement d’une
consommation de référence avec l’obligation d’adopter une méthode prédéfinie. La norme
met aussi l’accent sur la détermination d’indicateurs de performance énergétique (IPE).

Le plan de mesure nécessaire pour le suivi des consommations,


des indicateurs de performance énergétique, doit être adaptée à
la taille et à la complexité de l’entreprise.
Il est précisé que celle-ci est dans l’obligation d’enquêter et de
réagir aux dérives constatées.

1
Voir l’annexe 1

17
Différence entre performance énergétique et efficacité énergétique :

La notion de performance énergétique est plus étendue que celle d’efficacité énergétique.
Elle comprend à la fois l’efficacité, l’usage et la consommation énergétiques.

Pour l’efficacité énergétique, on retrouve pour un système donné, la notion de ratio entre
l’énergie qui rentre d’une part, et l’énergie transformée en sortie d’autre part.
Avec la performance énergétique, on va au-delà puisque l’on va essayer d’influer sur les
consommations mais aussi sur le besoin, autrement dit sur l’usage de l’équipement.1

4. Quel rapport entre l’ISO 50001 et la directive EN 16001 sur


l'efficacité énergétique ?

« La norme ISO 50001 remplace la norme européenne EN 16001 qui définissait le système
de management de l'énergie, et publiée en 2009. »2

2009 2011

L’objectif de la norme EN 16001 apparue en 2009 était d’accompagner les organismes dans
leurs démarches de maîtrise de l’énergie. « Cette norme est le résultat de la volonté des
acteurs de la normalisation de fournir aux agents économiques et aux collectivités des outils
pour respecter les engagements collectifs en matière d’économies d’énergie et de réduction
des émissions de gaz à effet de serre. »3

Suite au remplacement de la norme EN16001 par la norme ISO 50001, les entreprises
européennes qui étaient déjà certifiées EN 16001 n'auront qu'à faire un audit de
renouvellement pour être certifiées ISO 50001.

1 ISO 50001 Système de management de l’énergie – 100 questions pour comprendre et agir, AFNOR Editions, p.16
2
Propos de Charles-Pierre Bazin de Caix, Chef de projet Normalisation à l'Afnor, interview du 29 Juin 2011
http://www.actu-environnement.com/ae/news/interview-afnor-norme-performance-energetique-iso50001-12907.php4
3 Marie-Hélène Notis, présidente de la commission de normalisation Enersys, Action & Performance – Afnor certifications

magazine, Novembre 2009, p.14.

18
Il n'est pas nécessaire de reprendre toute la méthode car il y a beaucoup de
cohérence entre les deux normes. Si l'engagement de la direction a été mis plus en lumière
dans l'ISO 50001, on reste dans le même esprit malgré des différences de terminologie dans
le vocabulaire normatif employé.

5. Le lien entre l’ISO 14001 (environnement) et l’ISO 50001 (énergie)

L’ISO 14001 qui définit le système de Management environnemental dans une


organisation quelle que soit sa taille et son domaine d’activité, a pour objectif d'aider les
entreprises à gérer l'impact de leurs activités sur l'environnement et à démontrer l'efficacité
de leur gestion. L’impact de leurs activités est mesurable dans une analyse
environnementale qui est revue à intervalles planifiés. Les principaux indicateurs sur
lesquels on se concentre sont la consommation d’eau, de combustibles, d’énergie mais aussi
et surtout à travers l’émission de CO2.1

En quoi le Système de Management de l’Energie selon la NF EN ISO 50001 va-t-il plus loin
que la NF EN ISO 14001 sur le volet énergie ?2

En premier lieu, il convient de signaler que les normes NF EN ISO 50001 et 14001 ont
une structure identique. D’expérience, on pourrait quasiment dire que les entreprises
certifiées NF EN ISO 14001 ont déjà parcouru une partie notable du chemin vers l’ISO 50001,
ceci puisque ces deux normes se complètent de par leur approche en PDCA 3.

Parmi les exigences supplémentaires de la NF EN ISO 50001, nous pouvons citer la revue
énergétique qui va au-delà en termes d’exigences que l’analyse environnementale.
L’objectif de cette revue est l’identification des potentiels d’amélioration de la performance
énergétique, c'est-à-dire l’identification des potentiels d’économie d’énergie.
De plus, il est demandé une répartition de la consommation par usage
énergétique, ainsi qu’une estimation de la consommation énergétique future. Pour cela, il
est nécessaire de déterminer les facteurs qui peuvent influer sur la consommation, par

1
ISO, La famille ISO 14000 des normes internationales pour le management environnemental, 2009, p. 6
2
ISO 50001 Système de management de l’énergie - 100 questions pour comprendre et agir, AFNOR Editions, p.20
3
PDCA : « Plan-Do-Check-Act » signifie « Planifier-Mettre en œuvre-Vérifier-Action ». C’est ainsi que l’on nomme les
systèmes de Management qui fonctionnent selon le mode de l’amélioration continue.

19
exemple la température, l’hygrométrie, le taux d’occupation machine. C’est grâce à la
détermination de ces facteurs que pourra être établie la consommation de référence.

Aussi, nous pouvons mettre en avant l’obligation d’intégrer dans les données d’achat des
critères sur l’efficacité énergétique des produits et équipements, l’évaluation devant être
réalisée en tenant compte de ces critères.

Afin de positionner et de comprendre les objectifs de la NF EN ISO 50001 vis-à-vis des


normes de système de management les plus usuelles, il est possible de se reporter à la
figure suivante :

6. Quel est le contenu du SMé ?

Schéma simplifié du SMé

20
Le SMé1 s’organise en système PDCA (Plan-Do-Check-Act) tout comme la plupart des
Systèmes de Management.

La partie Planification (Plan) contient :

- Responsabilité de la direction
- Politique énergétique
- Planification énergétique avec :
1. la revue énergétique,
2. la consommation de référence,
3. les indicateurs de performance énergétique
4. objectifs et cibles et plan d’actions du SMé

La partie Mise en œuvre et fonctionnement (Do) contient :

- Compétences, formation et sensibilisation


- Communication
- Documentation
- Maitrise opérationnelle
- Conception
- Achats d’énergie

La partie Vérification (Check) contient :

- Surveillance, mesure et analyse


- Evaluation de la conformité aux exigences légales et autres exigences
- Audit interne du SMé
- Non-conformités, actions correctives
- Maîtrise des enregistrements

La partie Action (Act) contient :

- La revue de Management avec ses éléments d’entrée et ses éléments de sortie

1 Le SMé est l’abréviation de « Système de Management de l’énergie »

21
En France, l’Afnor1 et le bureau Véritas sont aujourd’hui les seules institutions habilitées par
la COFRAC2 pour pratiquer des audits du SMé dans les entreprises françaises, et délivrer aux
entreprises un diplôme de certification à la norme NF EN ISO 50001.

On peut voir ci-dessous un schéma assez bien élaboré de l’Afnor dans un document commercial qui
vise à attirer les entreprises qui souhaitent obtenir la certification

7. Les leviers d’actions pour réduire la facture énergétique

Dans le tableau comparant les différents


Systèmes de Management mentionné
plus haut, on définit ce qui est visé par la
norme ISO 50001 comme étant la
facture énergétique de l’organisme.

Ainsi, le but du SMé est la mise place


d’actions ou de procédures visant à
améliorer la performance énergétique,
et donc réduire la facture énergétique.

1
L’Association française de normalisation (AFNOR), créée en 1926, est l'organisation qui représente la France auprès de
l'Organisation internationale de normalisation (ISO). L’AFNOR anime le système français de normalisation et élabore les
référentiels demandés par les acteurs socio-économiques.
2 COFRAC : Comité Français d’Accréditation. Association chargée de l'accréditation des laboratoires, organismes

certificateurs et d'inspection.

22
B. Intérêt de la certification ISO 50001 pour Valinox Nucléaire

1. Contexte politique actuel

Depuis le Grenelle de l’environnement en 2007, les dispositions prises par l’Etat sur le
thème de l’énergie ne cessent d’évoluer. Un Code de l’Energie a même été adopté par le
gouvernement en 2010 définissant une politique énergétique de l’Etat. Cette politique
contient des dispositions spécifiques à l'électricité et au gaz, des dispositions sur la maîtrise
de l'énergie ainsi que sur les énergies renouvelables.

La démarche du site Valinox Nucléaire pour la mise en


place du Système de Management de l’Energie au
début de l’année 2015 intervient dans un contexte en
France de projet de loi sur la transition énergétique,
visant à réduire de 20% la consommation d’énergie
du pays pour 2030.
1

Dans cet esprit, les sites industriels ont un rôle fondamental à jouer dans cette transition, et
doivent réaliser des audits énergétiques réglementaires.

1
Exemple d’affiche de sensibilisation mise à disposition sur le site internet du ministère de l’écologie, du
développement durable et de l’énergie pour être partagé sur les réseaux sociaux.
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Les-actions-concretes.html

23
2. Obligation de l’audit énergétique réglementaire

En plus de l’implication de l’Etat dans la maîtrise de l’énergie, l’Union Européenne impose


aussi aux Etats membres des directives liées à l’énergie. Ainsi, la directive relative à
l’efficacité énergétique de 2012 a été transposée par l’Etat français en Juillet 2013 dans le
code de l’Energie, à l’article L233-1 :

« tous les quatre ans, un audit énergétique satisfaisant à des critères définis par voie réglementaire, établi de
manière indépendante par des auditeurs reconnus compétents, des activités exercées par elles en France.
Le premier audit est établi au plus tard le 5 décembre 2015. La personne morale assujettie transmet à l'autorité
administrative les informations relatives à la mise en œuvre de cette obligation. »

Le Décret n° 2013-1121 de Décembre 2013 relatif aux seuils au-delà desquels une personne
morale réalise un audit énergétique énonce à l’article 2 :

« Une entreprise réalise l'audit énergétique prévu par l'article L. 233-1 du code de l'énergie si pour les deux
exercices comptables consécutifs précédant la date d'obligation d'audit:
― soit son effectif excède 250 personnes ;
― soit son chiffre d'affaires annuel excède 50 millions d'euros ou son total de bilan excède 43 millions
d'euros. »

Le site Valinox Nucléaire dont l’effectif excède 250 personnes est visé par cette disposition,
et la direction a communiqué avec le groupe Vallourec sur ce sujet pour savoir quelles
étaient les décisions prises par le groupe, et sur les manières d’auditer le site de Montbard.

3. La certification ISO 50001 dispense de l’audit réglementaire

Ce que définit le code de l’énergie sur la dispense de l’audit réglementaire à


effectuer avant Décembre 2015, est énoncé dans le décret n° 2014-1393 de Novembre
2014 relatif aux modalités d'application de l'audit énergétique :

« Article 2 : Sont auditées les activités comprises dans le périmètre mentionné à l'article 1er qui ne sont pas
couvertes par un système de management de l'énergie conforme à la norme NF EN ISO 50001:2011 certifié par
un organisme accrédité par un organisme signataire de l'accord européen multilatéral pris dans le cadre de la
coordination européenne des organismes d'accréditation.

24
Si toutes les activités du périmètre sont couvertes par un système de management de l'énergie certifié,
l'entreprise est exemptée de l'obligation de réalisation de l'audit énergétique. »

L’obtention de la certification ISO 50001 par Valinox avant Décembre 2015 est donc
un moyen d’être dispensé de l’audit réglementaire prévu dans le code de l’Energie.

C’est dans ce contexte que la direction de Valinox a décidé fin 2014, de passer à la
démarche de certification à travers un organisme qui délivre la norme ISO 50001. A noter
que le site de Montbard n’est pas le premier en France dans le groupe Vallourec à se lancer
dans ce projet, puisque les sites de Déville et Saint-Saulve avaient déjà une équipe Energie
qui essayait de mettre en place un SMé depuis quelques mois.

4. Avantages de la démarche et de la certification pour Valinox

En plus de l’avantage de la certification ISO 50001 qui permet à l’usine d’être


dispensée d’audit réglementaire, le Système de Management de l’énergie est plus
qu’intéressant pour le site Valinox Nucléaire qui consomme énormément d’énergie et qui
paye des factures énergétiques considérables.

Le SMé permet la réalisation d’économie d’énergie immédiate grâce à l’identification des


potentiels d’économie d’énergie, l’amélioration de la performance énergétique des
équipements de l’usine, l’anticipation de futures réglementations, et aussi de s’aligner sur la
politique Vallourec. Aussi, la certification est bonifiée par les CEE1, ce qui compense les
coûts de prestations de l’Afnor.
Selon le rapport 2008 de l’Agence Internationale de l’Energie, les pratiques de
management de l’énergie permettent une réduction des consommations de 5 à 22 % dans
les industries énergivores des pays développés.2

1
CEE : Certificats d’économie d’énergie. Mesure politique nationale qui permet d’encourager les économies d’énergie. Les
CEE permettent de valider les économies d’énergie dues a des actions additionnelles vis-à-vis d’une part, de la
réglementation, et d’autre part, de l’activité habituelle.
2
Propos de Charles-Pierre Bazin de Caix, Chef de projet Normalisation à l'Afnor, interview du 29 Juin 2011
http://www.actu-environnement.com/ae/news/interview-afnor-norme-performance-energetique-iso50001-12907.php4

25
C. Bilan sur la situation de la performance énergétique avant
la démarche ISO 50001

1. La prise en compte de la performance énergétique dans les


investissements

Le sujet d’économie d’énergie et de l’amélioration de la performance énergétique


n’est pas nouveau chez Valinox Nucléaire puisqu’en plus de la démarche d’amélioration
continue apportée par les GAC Energie, le site a aussi mis l’accent sur la performance
énergétique lors de l’investissement de nouvelles machines process.
L’exemple le plus significatif est que lors de la construction du nouvel atelier UAP3 de 2009
à 2010 (Projet NARVAL) de 10 000 m² qui devait répondre à la demande de GV grandissante
due au renouveau du marché des centrales nucléaires dans le monde, les chargés d’affaire
de VN ont mis des priorités sur la performance énergétique des équipements à installer, à
tel point qu’un processus de récupération de chaleur sur les futurs fours TIV sous vide (plus
gros consommateurs d’énergie de l’atelier) avait été élaboré pour alimenter les batteries de
préchauffage des 5 Centrales de Traitement d’Air de l’atelier (Make up). L’isolation de cet
atelier immense a en outre été réalisée selon les spécifications de la RT 2005. Il y a aussi eu
un choix de l’éclairage de l’atelier qui comporte un système de gradation de l’éclairement
en fonction de la luminosité apportée par l’ensoleillement extérieur permis par de larges
parois vitrées. Des variateurs de vitesse pour les moteurs gros consommateurs ont aussi été
pris en compte dans l’installation des nouveaux équipements.
D’ailleurs, ces choix de technologie pour le projet NARVAL ont rapporté plus de 32 000 € de
CEE au site en 2011.

26
2. Facture énergétique du site et répartition des consommations
Il a été fait mention que le SMé vise la facture énergétique de l’organisme 1 ; chez Valinox
Nucléaire, celle-ci s’élève en moyenne à 2 Millions d’€ annuellement et représente un coût
d’exploitation très volumineux pour la direction, avec l’électricité et le Gaz naturel comme
énergies consommées.
La consommation annuelle du site est en moyenne de 43 Giga Wattheures, soit l’équivalent
de la consommation en électricité de près de 16 000 logements français.2

On remarquera ci-dessous que la répartition des consommations entre le Gaz et l’électricité


est de l’ordre d’environ 50% contre 50%, avec un coût de l’électricité presque 3 fois plus cher
que le gaz naturel.

1
Voir page 20 et 22
2
La consommation d’électricité d’un ménage (hors chauffage et ECS) est en moyenne de 2700 kWh par an.
Source Ademe

27
D. Mise en place du SMé par le groupe de projet

1. Parties prenantes dans l’usine

Pour instaurer le SMé selon la norme ISO 50001, il fallait impliquer les responsables
Environnement et Sécurité, qui s’assurent de l’application dans l’usine respectivement des
normes ISO 14001 et OHSAS 18001. La raison principale quant au fait d’impliquer ces
acteurs est que l’usine dispose d’un système Hygiène-Sécurité-Environnement (HSE), et que
l’aspect Energie apportée par l’ISO 50001 devait s’ajouter à ce système pour former un
système « Hygiène-Sécurité-Environnement-énergie » (HSEé) dans l’entreprise.
A noter que le référentiel ISO 50001 est quasi-identique à celui du référentiel ISO 14001,
il paraissait donc logique et pertinent d’impliquer très fortement le Responsable
Environnement pour profiter de son expérience et des éléments du Système de
Management Environnemental déjà appliqués sur le site et dont le lien est étroit avec
l’énergie.

Il était aussi nécessaire d’impliquer les responsables de chaque atelier, qui sont les
principaux intéressés concernant les machines ou process à usage énergétique significatif.
De plus, le suivi d’Indicateurs de Performance Energétique sous-entend leur implication
dans le SMé et leur participation active à l’amélioration de la performance énergétique à
travers la sensibilisation des opérateurs, la communication sur les bonnes pratiques, le
contrôle d’éventuelles dérives sur les consommation des machines de leur atelier respectif.

Aussi, le service Achat devait être sollicité pour ajouter de nouveaux critères dans
l’approvisionnement d’énergie, l’achat de nouveaux équipements ou installations, ou
encore en prenant désormais en compte dans les contrats avec les prestataires de services
énergétiques des exigences relatives à la performance énergétique des équipements.

2. Moyens mis en œuvre par la direction


Dans le projet de mise en place du SMé, la direction du site a désigné un responsable
Energie, et a décidé de lancer un groupe Projet le 05/02/2015, avec pour animateur
l’alternant Energie Wissam DAHMANI qui préparait déjà depuis Novembre 2014 les
éléments nécessaires au projet, et comme membre intéressé :
28
- Le directeur d’usine
- Le responsable Energie
- Le responsable Environnement
- Le responsable Qualité
- La responsable Sécurité
- Le responsable Achats
- Les 3 responsables UAP
- Le responsable de l’amélioration continue

Ce groupe projet a permit de mettre en place le Système de Management et ses


procédures, d’intégrer le SMé au système HSE de manière efficace et rapide.

Aussi, il a été décidé d’instituer une Equipe Energie comme moyen d’assurer la
pérennité du bon fonctionnement du SMé.
Cette Equipe Energie serait dirigé par le responsable Energie qui est en l’occurrence le
responsable des services techniques.

Ci-dessous l’organigramme de l’équipe Energie.

29
3. Organisation de la démarche et durée du projet
La démarche de mise en place du SMé chez Valinox Nucléaire s’est organisée en fonction
des deux audits d’évaluation et de certification de façon à ce que l’équipe projet suive un
planning précis et détaillé qui n’omet aucun aspect du référentiel ISO 50001.
La visite d’évaluation permet dans un premier temps à l’auditeur et à l’organisme audité de
faire le point sur la conformité du suivi du référentiel de la norme et de connaître les écarts
majeurs à la norme quelques mois avant l’audit final de certification.

Le but était donc d’avoir un maximum d’état d’avancement sur la mise en place et
l’intégration du SMé sur le site avant l’audit d’évaluation, pour que le chemin restant à
parcourir entre les deux audits d’évaluation et de certification soit le plus court et le plus
aisé possible suite à la qualité d’analyse de l’auditeur et aux écarts majeurs constatés lors de
l’évaluation. Ceci car le site saurait exactement les écarts majeurs à modifier absolument
avant l’audit final et aurait l’assurance de n’omettre aucun aspect.

Concernant notre démarche, nous avons choisi les dates d’audit comme suit :

Audit d’évaluation: 30-31 Mars 2015

Audit de certification: Fin Juin 2015 puis finalement repoussé aux 15, 16 et 17 Juillet 20151

Un plan d’actions pour ce projet a été définit2 par moi-même avec la mention précise de
chaque procédure a rédiger, chaque action à faire appliquer, et la nomination des
personnes responsables de chaque action, tout en respectant le délai pour l’audit final.

Ci-dessous la première page du contrat de l’Afnor

1
Voir explications page suivante
2
Voir l’annexe 2

30
Le groupe qui a débuté le projet en Février 2015 s’est réunit trois fois pour faire le
point sur l’état d’avancement du plan d’actions créé pour le projet. Il est important de faire
remarquer que suite aux restructurations début 2015 du groupe Vallourec, le Responsable
Energie désigné depuis Septembre 2014 qui était la responsable Maintenance, a été mutée
à la production. La direction du site a donc décidé en Février 2015 de nommer comme
Responsable Energie le responsable des services techniques.

Ce changement de rôle a eu un impact sur le projet puisque ce nouveau responsable


Energie qui n’était pas au fait des détails et spécifications de la norme, a eu besoin du temps
nécessaire pour se familiariser avec la norme ISO 50001 et ses exigences.
L’audit de certification qui était visé fin Juin a donc du être repoussé mi-juillet par
précaution. Cette disposition a été prise par le Responsable Energie et moi-même.

L’audit d’évaluation qui précède l’audit de certification a eu lieu les 30 et 31 Mars 2015 avec
un auditeur de l’AFNOR, celui-ci a identifié des écarts majeurs1 sur certains points du
référentiel ISO 50001, ainsi que sur l’absence de certains éléments essentiels au
fonctionnement du SMé.
Ces écarts devaient être absolument régularisés pour l’audit de certification mi-juillet, et
étaient des conditions à l’obtention de la certification. D’autres écarts minimes ont aussi été
constatés mais ne remettaient pas en cause l’obtention de la certification en cas de non-
modification avant audit.
Quant aux écarts majeurs, ils concernaient les paragraphes du référentiel:

§ 4.4.2 : Exigences légales et autres


§ 4.6.2 : Evaluation de la conformité aux exigences légales et autres
§ 4.6.3 : Audit interne du Système de management
§ 4.6.5 : Maîtrise des enregistrements
§ 4.7 Revue de management

Lors de la revue de Management fin Juin 2015, le responsable Energie et moi-même


avons expliqué au groupe projet que les écarts majeurs constatés lors de l’audit
d’évaluation avaient été traités depuis l’audit d’évaluation.

1
Voir l’annexe 3

31
En effet, concernant la veille réglementaire, un outil internet géré par un prestataire
de veille réglementaire est désormais en place et le responsable Energie peut donc prendre
connaissance des exigences légales applicables sur le site VN et évaluer leur application.

Aussi, un audit interne a été appliqué sur toute la partie Planification du système
PDCA, dont les auditeurs sont les auditeurs internes formés à l’ISO 50001.
Ces auditeurs sont le Responsable Environnement ainsi que la Responsable Sécurité de VN
que j’ai eu l’honneur de former à l’ISO 50001, ceci puisque l’auditeur de l’AFNOR lors de
l’audit d’évaluation m’a signifié qu’en tant qu’alternant Energie ayant reçu une formation
dans le domaine de l’énergie et notamment des audits énergétiques, je pouvais former moi-
même nos auditeurs internes, ce qui serait considéré valide par l’auditeur de certification.

La maîtrise des enregistrements a été établie à travers une liste qui est reliée à une
procédure du système, et qui énumère tous les enregistrements nécessaires pour le SMé.

32
IV. Travail personnel réalisé pour le SMé

Il convient de préciser qu’un projet de mise en place d’un système de Management


dans un site industriel comportant plus de 500 employés est une tâche qui nécessite de
savoir s’entourer des bonne personnes pour mener à bien le projet dans un délai imparti.

De plus, même si la Responsable Energie Camille MOULIN a fait preuve d’une grande
disponibilité en m’accordant des entrevues quasi-quotidiennes dans les premiers temps de
mon arrivée et en me prodiguant des conseils précieux, il fallait que je m’oriente petit-à-
petit vers l’autonomie puisque malgré que Mme MOULIN fût sensibilisée à l’aspect Energie
depuis quelques temps, elle manquait malgré tout de temps pour s’approfondir sur le
référentiel ISO 50001 qui restait pour elle encore assez vague à cause de sa récente
instauration. Il a donc fallu que je m’approprie le référentiel ISO 50001 grâce à des
ressources littéraires qui expliquent plus en profondeur un référentiel internationale trop
vaste et donc pas assez détaillé quant à son application dans un site ayant des contraintes
de production bien spécifiques comme celui du site de Montbard.

Aussi, même si la plupart des acteurs autre que l’équipe projet qui allaient être
impliqués dans la démarche appartiennent à des services différents ayant plus ou moins un
rapport direct avec l’énergie, il n’en demeure pas moins que la difficulté de les impliquer
durant les premiers mois en essayant de les y intéresser a été une tache assez complexe car
chacun ayant des préoccupations très nombreuses et contraignantes, il fallait souvent
patienter plusieurs semaines pour obtenir un entretien de seulement une heure avec une
personne avant d’attendre encore autant de temps pour s’entretenir avec une autre. Mon
autonomie a donc été une condition au bon déroulement du projet en sachant aussi traiter
des bons aspects de la norme avec les bonnes personnes.

A. Travail premier de documentation et d’appréhension de la norme

Il m’a fallut m’approprier les termes du référentiel et les significations précises voulues dans
le vocabulaire normatif. Je me suis appuyé pour cela sur quelques ouvrages et textes de
références, notamment :
33
- 100 questions pour comprendre et agir, Afnor éditions

Cet ouvrage que je me suis procuré par mes


propres moyens a été la base la plus solide
sur laquelle je me suis appuyé pour
comprendre tous les aspects du référentiel.

- Norme BP X 30-120 Diagnostic énergétique dans l’industrie

Le référentiel de cette norme décrit la méthode à adopter pour réaliser un diagnostic


énergétique dans l’industrie. Il garantit à l’entreprise des pratiques cohérentes et
harmonisées contribuant à la réalisation de diagnostics énergétiques de qualité1.

Ce document a été primordial pour moi puisque


c’est sur cette norme qu’il faut s’appuyer pour
procéder à la revue énergétique demandée par
le référentiel ISO 50001.
La revue énergétique est le cœur du SMé
puisque l’on procède à travers elle à l’état des
lieux de la performance énergétique, ce qui a
pour but d’identifier les potentiels
d’amélioration, et d’établir une consommation
de référence comme exigé dans la norme.

Tout cela est possible en suivant scrupuleusement les 3 phases décrites dans la BP X30-120
qui sont l’analyse préalable, l’analyse détaillée, puis l’identification des potentiels
d’amélioration.2

1
Norme BP X30-120, Domaine d’application, page 4
2
Voir Annexe 4

34
- Le comptage de l’énergie, éditions Dunod en collaboration avec l’Ademe1.

Cet ouvrage, dont j’ai eu accès à travers la plate-forme


électronique de l’Université de Technologie de Troyes, m’a
ouvert l’esprit sur les potentiels de comptage dans l’industrie
ainsi que les différentes technologies employées pour parvenir à
un comptage qui englobe les postes de consommations
d’énergie les plus importants, ce qui était le but pour le SMé sur
le site Valinox Nucléaire.

Il faut bien faire remarquer qu’une revue énergétique ne sera pertinente que si le parc de
compteurs de l’usine est suffisant et adéquate pour englober les usages énergétiques
significatifs sur lesquels on étudiera les améliorations possibles2 pour améliorer la
performance énergétique globale du site et ainsi diminuer la facture d’énergie.

- Espace collaboratif Vallourec : Energy Efficiency

Dès mon arrivée au sein du site Vallourec, Mme MOULIN la Responsable Energie du site (qui
fut ensuite succédée par Mr PRIMARD début 2015) m’a invité à m’inscrire sur l’espace
collaboratif relatif à l’efficacité énergétique sur le site interne et commun de tous les sites
Vallourec nommé Vallourec Inside.
Grâce à cet espace collaboratif, j’ai pu prendre
connaissance de ce qui avait déjà été fait dans
le groupe concernant l’amélioration de la
performance énergétique de certaines
machines ou process similaires aux
installations présentes chez Valinox Nucléaire.
Des bonnes pratiques avaient déjà été rédigées
par les Responsable Energie du groupe
Vallourec Mr Felipe Casthilo et mise à
disposition de tous.

1
Ademe : Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie.
2
Voir les choix effectués pour le parc de compteur de l’usine, page 15

35
Ce que l’on peut néanmoins déplorer est l’absence de bonnes pratiques détaillées sur les
différents types de fours de traitement thermique que l’on retrouve dans chaque site
Vallourec a travers le monde. Ce sont ces fours qui influent le plus sur la facture énergétique
de chacun des sites du groupe.

Aussi, parmi les ressources sur lesquelles je me suis appuyé autres que la littérature, il y a le
benchmarking1 avec les autres sites Vallourec en France.

En effet, les sites Vallourec de Saint-Saulve et Déville dans le Nord sont depuis 2013 dans la
démarche de mise en place du SMé conformément au projet Greenhouse du groupe
Vallourec. Le site de Saint-Saulve a obtenu la certification fin 2014 tandis que celui de
Déville devait passer l’audit de certification courant Mai-Juin 2015.

Grâce à la disponibilité des responsables Energie des 2 sites Mr LHOTELLERY et Mr QUERNE,


j’ai pu comprendre beaucoup de détails concernant le SMé à instaurer dans l’usine et j’ai
profité pleinement de leur retour d’expérience concernant l’audit d’évaluation et les
attentes de l’auditeur ainsi que les points essentiels sur lesquels il faut faire preuve d’une
grande clarté devant l’auditeur.

1
Benchmarking : Technique de gestion de la qualité qui consiste à étudier et analyser les techniques de gestion,
les modes d’organisation des autres entreprises afin de s’en inspirer et d’en tirer le meilleur.

36
B. Actions réalisées sur l’aspect Procédures

Les procédures, obligatoires à rédiger pour définir le fonctionnement du SMé et son


application propre aux spécificités du site Valinox, sont une condition à l’obtention de la
certification ISO 50001. D’ailleurs, c’est par ses procédures qu’un système de Management
se définit, car celles-ci permettent de systématiser les modes opératoires des personnes
impliquées dans le SMé et l’assurance d’une amélioration continue de la performance
énergétique de l’usine.

Puisque le SMé devait être integré à la politique HSE de l’usine1, il fallait bien entendu
travailler avec les acteurs de ce système pour rédiger les procédures qui seraient applicables
le plus aisément sans que cela n’ajoute certaines contraintes difficiles à mettre en œuvre
dans la politique HSEé qui se doit d’être une politique commune entre les différents
système de Management de l’usine (excepté le système de Management de la qualité).

Le responsable Environnement Mr Germain CAMUS qui assure la maîtrise de la


documentation2 des plusieurs systèmes de Management du site fût donc mon interlocuteur
principal pour me procurer les procédures déjà existantes et communes avec le référentiel
ISO 500013.
Ensemble, nous avons mise à jour les procédures communes au système HSE et créé les
procédures spécifiques au SMé. Mon travail consista en la rédaction de la partie Energie de
chaque procédure (avec la supervision du Responsable Energie) puis à la présenter à Mr
CAMUS pour qu’il remette la procédure à jour dans l’outil informatique interne du système
HSE qui est ensuite devenu le système HSEé.

Ce fut un travail assez fastidieux car il fallait être sûr de se conformer au référentiel
lors de la rédaction de chaque procédure tout en se référant à la littérature et au
benchmarking avec les usines de Saint-Saulve et Déville.
Aussi, ce travail fût assez long car il fallait attendre l’acquiescement du responsable Energie
en apposant sa signature sur chaque procédure rédigée.

1
Voir page 28
2
La maitrise de la documentation est d’ailleurs un point essentiel dans les référentiels ISO 14001 et ISO 50001.
3
Nous avons mentionné auparavant le fait que l’architecture du référentiel du SMé selon l’ISO 50001 est
quasi-similaire à celle de l’ISO 14001. Voir page 17.

37
Etant donné que j’ai définit le SMé à travers 15 procédures et 3 listes, il a fallu trouver le
temps pour le responsable Energie de lire les procédures et les comparer aux attentes du
référentiel, ce qui n’a pas toujours été pratique pour Mr PRIMARD le Responsable Energie
qui a remplacé Mme MOULIN en Février 2015, et qui n’a pu se libérer vraiment pour le
projet qu’à partir du mois de Mars.

Ce travail de rédaction de procédures aura duré au final 5 mois de Février à fin Juin 2015.

On trouvera en annexe 5, la liste des procédures applicables au SMé.


On peut voir ci-dessous un extrait de la procédure domaine d’application qui fût la première
procédure que j’ai mise à jour pour le système HSEé

38
C. Actions réalisées sur l’aspect technique
L’action la plus significative que j’ai réalisée sur l’aspect technique au cours de cette
année a été le diagnostic énergétique de l’usine conformément au cahier des charges de la
norme BP X30-120.
Le diagnostic énergétique d’un site industriel composé par 3 énormes ateliers et ayant plus
de 50 machines process a été un vrai défi pour moi qui évoluait pour la première fois dans
un milieu industriel aussi important et qui n’avait aucune notion préalable sur la maîtrise de
l’énergie et la méthodologie d’un audit.

Grâce au benchmarking avec les sites français Vallourec d’une part, et à ma formation
d’autre part qui contient des cours sur la mise en place de solutions alternatives dans
l’industrie ainsi que sur les audits énergétiques, j’ai pu au fur et à mesure de mon
alternance, évoluer et maîtriser chaque jour un peu mieux les difficultés de ce projet.

Aussi, ce travail de diagnostic énergétique n’aurait pas eu lieu sans la présence d’un
parc de compteurs d’énergie électrique et de Gaz sur chaque installation de l’usine VN.
L’artisan Dimitri CARLE qui est mon collègue de bureau est l’artisan qui se charge d’effectuer
les relevés des compteurs, depuis plus de 7 ans, le premier jour ouvré de chaque mois.
Ces relevés sont inscrits dans un fichier informatique qui permet de suivre l’évolution de la
consommation de chaque machine et de s’intéresser à d’éventuelles consommations
mensuelles anormales pour procéder à la suppression de la cause de cette dérive.

39
L’archivage des consommations des années précédentes était facilement disponible sur le
réseau informatique et a permis de comparer la consommation des différentes années
précédentes pour choisir comme année de référence l’année où la production a été la plus
continue par rapport à la consommation d’énergie.

1. Revue énergétique
Relation entre la méthodologie de la norme BP X 30-120 « diagnostics énergétiques dans
l’industrie » et la revue énergétique du référentiel ISO 50001 : 1

Le référentiel ISO 50001 définit la méthodologie de l’établissement de la revue énergétique,


et se compose de 3 phases comme la BP X 30-1202 mais ces 3 phase ne sont pas identiques.

Les phases 1 et 2: « Analyse préalable » et « Analyse détaillée » de la norme BP X 30-120


correspondent à la phase 1 du référentiel ISO 50001 : « Analyser les usages et la
consommation énergétique »

La phase 3 : « identification des potentiels d’amélioration » de la norme BP X 30-120


correspond à la phase 3 du référentiel ISO 50001 : Identifier, hiérarchiser et enregistrer les
potentiels d’amélioration.

1
100 questions pour comprendre et agir, SMé, Afnor éditions, page 97 et 98.
2
Norme d’audit énergétique dans l’industrie, voir page 33-34

40
Quant à la phase 2 de la revue énergétique dans le référentiel ISO 50001 : « Identification
des secteurs d’usages énergétiques significatifs1 », celle-ci est spécifique au système de
Management de l’énergie et n’apparaît pas dans la norme BP X30-120.

Cela est dû au fait que le SMé, par rapport à l’audit énergétique classique, apporte des
éléments nouveaux comme le suivi régulier d’indicateurs de performance énergétique mis
en place sur les machines et process les plus consommateurs (usages énergétiques
significatifs).

Dans ce sens, le SMé grâce à sa revue énergétique va plus loin que l’audit énergétique
classique, et est donc plus pertinent pour un site industriel qui souhaite améliorer
durablement sa performance énergétique.

a) Analyse des usages et des consommations

Tableau des consommations annuelles des dernières années pour chaque source d’énergie

Pour l’électricité, j’ai d’abord cherché à connaître les consommations de chacun des 3
ateliers de l’usine pour avoir un ordre de grandeur sur la répartition des postes de
consommations entre les ateliers.

1
Les usages énergétiques significatifs seront nommés UES pour alléger le rapport

41
L’atelier UAP3 est celui qui consomme le plus d’énergie électrique puisqu’il dispose de 2
fours TIV sous vide ainsi qu’un four électrique Drever à passage.

L’UAP1 est l’atelier qui consomme le moins d’énergie car l’activité de cet atelier concerne
seulement la préparation des ébauches avant de les envoyer au laminage grande longueur
dans les ateliers UAP2 et UAP3.

Pour le Gaz, j’ai procédé directement à une analyse détaillée de chaque année car il y a
moins de 10 postes de consommation de Gaz dans l’usine, ce qui rend l’analyse préalable
peu pertinente.

On s’aperçoit que seuls 3 compteurs répertorient à eux seuls 95% de la consommation de


Gaz. Le compteur général (UAP1+UAP2) compte 6 postes consommateurs, le compteur des
Make up1, et la station qui produit de l’hydrogène à partir de gaz naturel.

1
Make up : terme anglais désignant les générateurs de ventilation tempérée. Ces équipements fonctionnant au
gaz sont le système le mieux adapté au délicat problème du chauffage des locaux industriels dans lesquels un
important renouvellement d’air est exigé.
http://www.climair-industrie.fr/images/photos/produits/docs/13_2.PDF

42
Cette analyse a été effectuée pour chaque année

Pour l’air comprimé, il a fallu calculer un ratio en Wh de consommation électrique par


rapport à un Nm³ d’air produit par les compresseurs.

43
En effet, pour avoir un jugement critique sur la consommation d’air comprimé, nous nous
sommes basés sur la valeur référence donné dans les bonnes pratiques sur l’espace
collaboratif Vallourec « Energy efficiency »1 de 120 Wh/Nm³. On peut affirmer que le ratio
est respecté à plus ou moins 15% près.

b) Phase d’identification des UES

Pour l’électricité, j’ai procédé à la hiérarchisation des machines et process dans un


ordre du plus consommateur au moins consommateur pour déterminer les postes à usage
énergétique significatif comme cité dans le référentiel ISO 50001.
Voir ci-dessous le tableau organisé sous frome de classement des UES

On s’aperçoit que seule une quinzaine de machines dans l’usine consomme au moins 2% ou
plus de la consommation globale d’électricité du site alors que plus de cinquante machines
et process fonctionnent sur le site. Nous obtenons avec ces 15 postes de consommations
entre 60 et 70% de la consommation totale du site en électricité, mais il serait judicieux de

1
Voir page 35

44
compter d’autres postes notamment l’éclairage de l’UAP3, les process séchage par effet
joule qui nécessitent des grosses pointes d’intensité, certains groupes froid ou encore les
tours aéro-réfrigérantes.1

A noter qu’il n’est pas précisé ou spécifié dans le référentiel ISO 50001 la part que doivent
constituer les UES sur la consommation globale de la source, mais en général selon l’Afnor
que j’ai questionné fin 2014, si les UES représentent environ 60% de la consommation, alors
cela est considéré comme convenable et pertinent ; l’essentiel est que l’organisme sache
expliquer le choix de ses UES.

Ci-dessous le classement des process les plus consommateurs d’énergie électrique (UES) :

1 : Traitement thermique à vide


2 : Four à passage
3 : Compresseurs
4 : Eclairage UAP2
5 : Laminage à froid (addition de tous les laminoirs)

Pareto des machines les plus consommatrices avec le pourcentage sur la consommation totale d’électricité

1
Ces postes seront bientôt comptés avec l’installation des centrales de mesures citées page 15, et pourront
faire partie de la revue énergétique lors de sa révision l’année prochaine.

45
Pour le Gaz, j’ai choisi de garder comme usages énergétiques significatifs tous les postes
consommant du Gaz excepté la chaudière « Valtube », la chaudière magasin et
l’aérotherme. Cela car leurs consommations sont dérisoires (environ 1%) par rapport à la
consommation totale du site en gaz.

46
c) Identification des potentiels d’améliorations

Grâce au benchmarking avec le site de l’aciérie Saint-Saulve, j’ai pu m’inspirer de la revue


énergétique élaborée par Mr LHOTELLERY le responsable Energie de l’aciérie.

Celui-ci a défini dans celle-ci les potentiels d’amélioration de la performance énergétique en


instaurant des règles de cotation des usages bien précise.

J’ai rédigé cette méthodologie de cotation des potentiels d’amélioration dans la procédure
« revue énergétique » du SMé que j’ai moi-même rédigé en m’inspirant de celle du site de
Saint-Saulve.1 La cotation comporte les critères :

- Présence de bonnes pratiques ou non


- Coût de la maintenance
- Pistes d’améliorations
- Faisabilité technique
- Retour sur investissement

Voir ci-dessous la revue énergétique avec le tableau des potentiels d’améliorations

1
Voir l’annexe 6 sur la procédure de revue énergétique

47
En conclusion, on peut affirmer que les potentiels d’améliorations se concentrent sur
les fours de traitement thermique sous vide et à passage (Drever et 6 moufles) qui ont
obtenu 5 points dans la cotation, cela car l’absence de bilans thermiques effectués sur les
fours, l’existence de bonnes pratiques précises disponibles concernant la maîtrise de
l’énergie, la disponibilité du centre de recherches Vallourec sur le sujet des traitements
thermiques, la faisabilité technique ainsi que le faible retour sur investissement de travaux
d’améliorations éventuels de la performance énergétique font que ces usages sont
prioritaires dans l’amélioration de la performance énergétique du site.
Aussi, le chauffage de l’UAP3 avec les 5 make up a été inscrit parmi les potentiels
d’améliorations principales car ce sujet était un souhait de la direction depuis plus de 3ans.
Enfin, l’air comprimé dont la cotation est la plus élevée, soit 6 points, fait déjà l’objet d’une
campagne annuelle de recherche de fuites depuis 2 ans, et ne représente que 5% de la
consommation d’électricité. La cotation de cet usage ne reflète pas forcément la réalité car
les compresseurs présents sur le site sont relativement récents et entretenus
mensuellement par le prestataire Compair et il existe également une clause du respect du
rapport 120 Wh/Nm³ dans le contrat rédigé par nos services achats avec Compair.

2. Indices de performance énergétique


Suite à l’établissement de la revue énergétique, l’équipe projet qui se réunissait tout
au long de la mise en place du SMé a décidé en accord avec le système HSE que l’année de
référence serait l’année 2014 au vu de l’activité du site Valinox cette année-là.
Sur cette base, des indicateurs de performance énergétique (IPé) ont été fixés sur les
machines qui ont le meilleur potentiel d’amélioration en faisant le rapport de
consommation en kWh nécessaire pour le traitement d’un tube par la machine en question.

48
L’exception a été celle de la consommation de gaz des make up qui n’allait pas être suivi à
travers un ratio kWh/tube mais plutôt un ratio kWh/DJU1, car la consommation de Gaz en
hiver par les générateurs de ventilation tempérée est fonction de la température hivernale
mensuelle extérieure, et la consommation en électricité du groupe d’eau glacée de 1300kW
qui alimente les batteries des make up en été est fonction de la chaleur mensuelle estivale.

Le problème rencontré est que suite


aux restructurations du groupe
Vallourec début 2015, il n’y a pas eu
seulement le changement du
responsable Energie, mais aussi le
changement des 3 responsables
d’ateliers UAP1, 2 et 3, qui sont les
seuls à connaître la méthode pour
retrouver le nombre de tubes passés
sur une machine spécifique tout au
long d’une année.

Le résultat de cela est que les nouveaux responsables UAP n’ayant pas de méthode définie
pour trouver le nombre de tubes passé dans chaque machine mensuellement ou
annuellement n’ont pu remplir les valeurs de tubes indispensables pour effectuer le ratio
kWh/tube propre à chaque machine. Ceci est dû au fait qu’ils se contentent de suivre le
nombre de tubes passés pour une commande qui dure plusieurs semaines, mais leur
système informatique n’est pas configuré pour obtenir les chiffres de production mensuelle
des années précédentes.

Cependant, ils ont pu commencer à suivre pour l’année 2015 la production mensuelle de
chacune des machines suivies par les IPé dans leurs ateliers respectifs, cela pour nous
permettre de suivre des indicateurs, malgré qu’il n’y ait pas de valeur référence sur lesquels
ont peut les comparer sérieusement. Voir ci-dessous

1
Pour un lieu donné, le Degré Jour est une valeur représentative de l’écart entre la température d’une journée
donnée et un seuil de température intérieure préétabli. Les degrés jour unifiés (DJU) permettent de réaliser des
estimations de consommations d'énergie thermique en proportion de la rigueur de l'hiver ou de la chaleur de
l'été. Ils se divisent en degré-jour de chauffe et degré-jour de réfrigération.

49
3. Elaboration des objectifs, cibles, et plans d’actions

a) Objectifs et cibles
La politique HSE 2015 a été défini fin 2014 par une réduction de la consommation de gaz de
2%, et de 5% en électricité car la politique Greenhouse du groupe Vallourec le préconisait.

50
Sur cette base, un suivi de la tendance de consommation globale du site depuis le début de
l’année a été vu en revue de Management le 17/06/15 pour vérifier à presque mi-parcours
annuel si l’objectif de diminution allait être respecté.

Sur l’aspect consommation d’électricité, le site est bien parti pour diminuer sa
consommation par rapport à 2014 tandis que la consommation de gaz a augmenté sur les 5
premiers mois 2015 de 13% de plus que les 5 premiers mois 2014.
Le suivi de cette tendance même s’il n’est pas complètement pertinent au vu de l’omission
de l’aspect de la variation de la production comme suivi dans les IPé, permet néanmoins
d’avoir une vue d’ensemble macro des résultats du SMé tout en le complétant le suivi
détaillé des IPé.

b) Plan d’actions Energie


J’ai créé un plan d’actions pour l’équipe Energie regroupant l’ensemble des tâches à
effectuer sur l’année 2015. Ce plan d’actions ayant déjà répertorié toutes les actions
effectuées en 2012, 2013, 2014 et destinées à l’amélioration de la performance
énergétique, celui-ci permet de faire une rétrospection sur ce qui a été effectué à l’époque
des GAC Energie. Aussi, ce plan d’actions donne un aperçu sur la place qu’occupe la
recherche de l’amélioration de la performance énergétique.

Ci-dessous le plan d’action Energie 2015

51
On peut apercevoir dans le plan d’actions les actions décidées concernant le bilan
thermique des fours à passage et des fours sous vide. Le responsable Energie Mr PRIMARD
a d’ailleurs recruté en Avril 2015 un stagiaire ingénieur thermique pour son stage de fin
d’études, et l’a chargé d’effectuer les bilans thermiques de ces fours qui sont très rares en
Europe et nécessitent le soutien d’experts pour arriver à une méthodologie de bilan
thermique spécifique à l’architecture des fours et leurs singularités par rapport aux fours
industriels classiques. Aujourd’hui on peut affirmer qu’aucune personne dans le groupe
Vallourec n’est susceptible d’aider le stagiaire significativement et que ces bilans
thermiques lorsqu’ils seront réalisés auront permis une grande avancée pour Valinox
Nucléaire comme pour le groupe. Pour ma part, je participe avec le stagiaire ingénieur
Franklin GALLAY à l’étude de l’élaboration des bilans thermiques, et je trouve cela assez
passionnant même si mes compétences en thermique sont limitées.

52
V. Conclusion

L’audit de certification se déroulera du 15 au 17 Juillet 2015, et la direction du site ainsi que


le responsable Energie et moi-même sommes confiants dans l’élaboration de notre SMé
dans l’usine en collaboration avec le système HSE dont le responsable Mr CAMUS est à
remercier pour sa disponibilité et sa sympathie. Les écarts majeurs qui avaient été identifiés
durant l’audit d’évaluation de fin Mars 2015 ont été régularisés et la revue de Management
du 17 Juin nous a permis de boucler le système PDCA.
Aussi, la direction a décidé de continuer à poursuivre l’objectif de diminution de
consommation d’électricité de 5% et de consommation de Gaz de 2%.

Mes principaux atouts pour réaliser ce projet durant cette année ont été les
connaissances sur la maîtrise de l’énergie que j’étoffais au fur et à mesure de ma formation
à l’UTT ainsi que la compétence des acteurs de l’usine Valinox Nucléaire en charge des
économies d’énergie et avec qui je collaborais, mais aussi la proximité d’acteurs très
expérimentés à ce sujet comme les responsable Energie des autres sites du groupe
Vallourec en France ou encore la visite régulière de conseillers et de bureaux d’études
industriels qui m’ont donné des conseils précieux.

Les difficultés rencontrés dans ce projet ont été le fait que le principe d’audit
énergétique en industrie était tout nouveau pour moi, et que je n’avais aucune idée au
départ pour aborder la consommation d’un site industriel d’environ 100 000m² et contenant
3 vastes ateliers et des dizaines de machines et d’équipements de process.
Aussi, la difficulté de trouver les bons interlocuteurs sur le site au moment nécessaire dans
les premiers mois a été assez lourde puisque chaque personne qui allait être impliqué dans
le système de Management de l’énergie a des contraintes et des occupations qui
demandent de prendre ses dispositions avec elle plusieurs semaines à l’avance.
Enfin, la restructuration du groupe Vallourec début 2015 ayant induite des changements de
postes et des arrivées à des postes importants pour le SMé, celle-ci a impacté sur le groupe
projet ISO 50001 et a amené une période de flottement qui nous a forcé à repousser l’audit
de certification de quelques semaines.

53
Concernant mon évolution au cours de mon alternance en entreprise et à
l’Université, je suis satisfait d’avoir abordé le sujet de l’efficacité énergétique en industrie
tout en apprenant énormément sur les process industriels et les problématiques liées au
rapport entre production et maitrise de l’énergie. Les cours théoriques sur la climatisation,
le chauffage, les énergies renouvelables ont été passionnants et les intervenants de qualité
m’ont donne envie de continuer mon parcours professionnel dans le secteur de
l’énergétique.

J’ai aussi été fier durant cette année d’évoluer dans le milieu de la métallurgie qui est
une industrie noble et impressionnante de par les machines et process uniques que j’y ai
découvert. Je suis satisfait des progrès que j’ai fais en l’espace d’un an d’alternance et
heureux d’avoir connu le groupe Vallourec.
Je souhaite remercier l’équipe projet avec qui j’ai collaboré dans la mise en place du SMé, et
je souhaite remercier tout particulièrement mon tuteur professionnelle Come LAMPS pour
qui j’ai un profond respect.

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VI. Annexes

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Annexe 1

56
Annexe 2

57
Annexe 3

58
Annexe 4

59
Annexe5

60
Annexe 6

VII. Fiche d’évaluation tuteur pédagogique

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