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UNIVERSITE MOHAMMED PREMIER

Faculté des Sciences


Y. Tayalati

Détection des
Rayonnements
SMP#S6
2014-2015
Table des matières
Détection des rayonnements

I- Introduction
1- Propriétés des détecteurs
2- Mode de fonctionnement

II- Détecteur à remplissage gazeux


1- Chambre d’ionisation
2- Compteur proportionnel
3- Compteur Geiger Muller

III- Détecteur à scintillation


1- Les Scintillateurs
2- Propriétés des scintillateurs
3- Le Photomultiplicateur
4- Le signal

IV- Détecteur de neutrons


1- Détecteur à remplissage gazeux
2- Détecteur à scintillation

V- Spectrométrie gamma
1- Interaction des rayonnements
gamma avec la matière
2- Spectrométrie
3- Complication dû à la matière
morte

VI- Notion de base de la dosimétrie


1- Concepts relatifs aux doses

Série de TD I

Série de TD 2
Chapitre 1

Introduction
Un rayonnement ou radiation, désigne la transmission ou l’émission d’énergie impliquant une onde,
une particule. On peut décrire les rayonnements particulaires par le type de particule qu’ils
transportent, Comme l’exemple de neutrons, protons électrons, alpha, …Il existe également des
rayonnements ondulatoires comme le rayonnement acoustique qui correspondent à l’évolution
d’énergie sous la forme d’une onde mécanique…
Ici les rayonnements qui nous intéressent sont ceux particulaires issues du noyau nucléaire ou de la
désexcitation des atomes. Ainsi le domaine d’énergie qui sera étudié est assez limité.
Il sera davantage question de neutron, de photons, d’électrons, de noyaux intermédiaires ou lourds,
ou plus rarement de neutrinos.
Les propriétés des radiations sont multiples et on peut citer ici quelques principales caractéristiques
des rayonnements à savoir :
- Son origine : moléculaire, atomique, particulaire
- Sa charge : neutre, positive, négative
- Sa nature : photons, électrons, proton, neutron, neutrinos…
- Son énergie
- Sa période
- Sa probabilité d’interaction avec la matière
Un détecteur est un dispositif expérimental qui permet de mesurer les propriétés d’un rayonnement.
Il n’existe aucun détecteur "universel" qui permet de mesurer toute les caractéristiques des
rayonnements. Ainsi et afin de mesurer toutes les caractéristiques des rayonnements, on procède à
un assemblage de plusieurs types de détecteurs spécifiques.
On distingue ainsi entre :
1- Le calorimètre : qui permet de mesurer l’énergie des particules
2- Le trajectographe : ce détecteur permet de suivre les traces de particules
3- Le dosimètre : pour la mesure de dose
4- Spectromètre à muon : détecteur dédié à la détection des muons
Dans le cas de détecteur complexe comme le cas du détecteur ATLAS et CMS, nous avons une
structure en couche composée de plusieurs sous détecteurs. Chaque sous détecteurs fournit un
certain nombre d’information sur les rayonnements qui le traverse.

1- Propriétés des détecteurs


Les performances d’un détecteur sont évaluées par plusieurs paramètres
a- La résolution
Lorsqu’on représente les résultats de plusieurs mesures d’une grandeur physique par un système de
détection, on obtient une distribution (spectre) dont les valeurs s’étalent autour d’une valeur
moyenne. Si le détecteur était 100% parfait, cette distribution ressemblera à une raie de Dirac.
On définit la résolution sur la grandeur mesuré X
comme le rapport de la moyenne de X par la
largeur à mis hauteur LMH (Full With at Half
Maximum en anglais)
𝑋̅
𝑅=
𝐿𝑀𝐻
La résolution est sans unité et souvent exprimée -
en %.
b-Temps mort
Le temps mort ou de résolution est le temps nécessaire pour finaliser le traitement d’un événement
après le passage de la particule dans le compteur. Pendant ce temps le détecteur devient insensible à

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toute nouvelles particules ionisantes et tous les événements se présentent dans cet intervalle seront
perdus. On distingue deux modèles de temps de résolution :

- Un mode dit fixe ou non-paralyzable : pendant la durée 𝜏, le système de détection n’est affecté par
aucune interaction consécutive à celle qui a engendré la formation de l’impulsion initiale.
- Un mode dit reconductible ou paralyzable ou encore cumulatif : La durée d’occupation 𝜏 est
reconduite de 𝜏 à chaque nouvelle interaction dans le détecteur survenant pendant l’intervalle initial
de temps de résolution.
Le temps mort du compteur Geiger Muller est de type non-paralyzable. Ainsi chaque mesure effectuée
par ce système doit être corrigé par la relation :
𝒏
𝑵= , (1)
𝟏−𝒏𝝉

où, N le vrai comptage, n est le comptage relevé par le compteur du temps mort 𝜏.
c- Efficacité Absolue
L’efficacité absolue (ou rendement) de détection est définit comme le rapport du nombre de
particules détectées au nombre de particules émise par la source. L'efficacité dépend donc de la
nature et de l'énergie du rayonnement.
𝒏𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆 𝒅′ 𝒊𝒎𝒑𝒖𝒍𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒄𝒐𝒎𝒑𝒕é𝒆𝒔
𝝐𝒂 =
𝒏𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒓𝒂𝒚𝒐𝒏𝒏𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒊𝒔𝒔𝒖𝒔 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒔𝒐𝒖𝒓𝒄𝒆
d- Efficacité intrinsèque
Par analogie avec le rendement, on définit l’efficacité intrinsèque qui ne tient compte que des
rayonnements qui ont effectivement traversé le détecteur :
𝒏𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆 𝒅′ 𝒊𝒎𝒑𝒖𝒍𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒄𝒐𝒎𝒑𝒕é𝒆𝒔
𝝐𝒊 =
𝒏𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒓𝒂𝒚𝒐𝒏𝒏𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒓𝒆ç𝒖 𝒑𝒂𝒓 𝒅𝒆 𝒅é𝒕𝒆𝒄𝒕𝒆𝒖𝒓

2- Mode de fonctionnement
On distingue entre trois modes de fonctionnement
•Le mode courant mode : utilisé quand le taux d’événements est très élevé et que les impulsions se
superposent
•Le mode fluctuation («Meansquare voltage mode» -MSV): utilisé quand les charges sont produites
par 2 types de rayonnements différents que l’on veut différencier
•Le mode impulsion : utilisé le plus souvent
2-1 Le mode courant
Le détecteur dans ce mode est connecté à un dispositif permettant la mesure du courant ( pico-
ampèremètre).
1 𝑡
𝐼(𝑡) = ∫ 𝑖(𝑡 ′ )𝑑𝑡 ′
𝑇 𝑡−𝑇
T étant la résolution temporelle de l’appareil de
mesure, long comparé au temps moyen entre
deux impulsions

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2-2 Le mode fluctuation
Ce mode a été développé par Campbell en 1946. Dans ce mode le courant moyen I0 est bloqué et on
mesure uniquement les fluctuations de courant σI(t)

1 𝑡 2 ′
𝜎𝐼2 (𝑡) = ∫ 𝜎 (𝑡 )𝑑𝑡′
𝑇 𝑡−𝑇 𝐼

2-3 Le mode impulsion


Dans ce mode le détecteur enregistre individuellement chaque rayonnement qui interagit dans son
volume actif. En sortie, la nature du signal dépend des caractéristiques de l’électronique
l’acquisition. Ainsi nous avons deux modes de fonctionnement extrêmes en fonction de la constante
du temps RC du circuit de mesure.
RC<<tc :

Le signale V(t) a une forme identique à celle du


courant du détecteur.

Ce mode de fonctionnement est utilisé pour des


taux de comptage élevés ou quand une
information temporelle est plus importante
qu’une information énergétique

RC>>tc :

l’amplitude du signal Vmax est déterminé par


Vmax= Q/C.
Le temps de montée de l’impulsion dépond du
détecteur et le de descente est contrôlé par le
circuit d’acquisition.
Ce dernier cas est le plus intéressant pour les raison suivantes : d’abord dans ce mode, la sensibilité
du détecteur est largement meilleure que pour les deux autres modes. En suite chaque impulsion est
détectée individuellement ce qui permet de distinguer facilement le signal du bruit de fond. Aussi,
chaque impulsion conserve les informations de l’interaction qui lui ont donné origine ce qui permet
de faire de la spectrométrie est remonté au caractéristique de la source.

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Chapitre 2

Détecteur à remplissage gazeux


Les détecteurs à remplissage gazeux exploitent l’interaction des rayonnements ionisants avec les
particules d’un gaz. En instrumentation nucléaire, les détecteurs à gaz sont utilisés dans diverses
applications, en compteurs proportionnels, en chambre d'ionisation ou encore en compteur Geiger
Müler. Nous allons consacrer ce chapitre au fonctionnement de ce type de détecteurs dans ces trois
régimes de fonctionnements.
1- Régimes de fonctionnement
Selon la tension appliquée entre les électrodes d’un détecteur à remplissage gazeux, on distingue
entre les régimes de fonctionnements suivants :

1-1 Zone de recombinaison :


Bien que le passage des rayonnements ionisants génère des pairs (électron ion) dans le gaz, pour
une tension nulle, aucune charge n’est collectée à cause des recombinaisons.
Quand la tension croit, les forces de recombinaison sont dominées progressivement et de plus en
plus des paires ion-électron résistent à la recombinaison et sont collectée avant de pouvoir se
recombiner. Cette région est caractérisée par un nombre de chargé collecté au niveau des armatures
du détecteur qui est inférieurs au nombre de charge généré par les rayonnements ionisants.
Donc on a :
𝑵𝒄𝒐𝒍𝒍é𝒄𝒕é𝒆𝒔 < 𝑵𝒄𝒓éé𝒆𝒔
Cette zone ne n’est d’aucune utilité pratique.
1-2 Régime chambre d’ionisation :
À partir d’une certaine tension, la force électrique permet aux charges de se débarrasser de la
recombinaison, ainsi toutes les charges créées sont collectées au niveau des électrodes du détecteur.
Toutefois, une augmentation supplémentaire de la tension n’a pas d’effet.
Un détecteur opérant dans cette région collecte les ionisations produites directement par le
rayonnement incident d’où la nomination de ce détecteur par une chambre d’ionisation
𝑵𝒄𝒐𝒍𝒍é𝒄𝒕é𝒆𝒔 = 𝑵𝒈é𝒏é𝒓𝒆𝒔
Ces chambres d’ionisation sont généralement utilisées pour des mesures d’exposition pour des
rayons gamma ou comme instruments de monitoring pour de grands flux d’irradiation.
1-3 Compteur proportionnel :
Si la tension croit d’avantage, le signal croit de nouveau, le champ électrique est assez intense pour
accélérer les électrons libérés jusqu’à une énergie qui leur permet aussi d’ioniser les molécules du
gaz. Les électrons ionisés durant cette phase secondaire peuvent à leur tour être accélérés et produire

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encore plus d’ionisations et ainsi de suite. Un phénomène de cascade ou d’avalanche est déclenché
dans ce régime ("Avalanche de Townsend").
Suite à cette avalanche et multiplication des électrons, le signal subit une amplification d’un facteur
qui dépend de la tension. Le nombre de paires dans l’avalanche est directement proportionnel au
nombre d’électrons primaires.
𝑵𝒄𝒐𝒍𝒍é𝒄𝒕é𝒆𝒔 = 𝒌 𝑵𝒈é𝒏é𝒓é𝒆𝒔
La figure illustre le passage d’un rayonnement ionisant dans un compteur proportionnel. Nous allons
voir un peu plus loin que la multiplication se fait au voisinage de l’anode et deux particules de même
énergies produisent le même signale quelques soit la position de l’ionisation dans le détecteur.

Propagation de l’avalanche électronique le long de l’anode.


Equation de Townsend
La multiplication des électrons le long de leur trajet vers l’anode est gouvernée par l’équation de
Townsend :
dn = α n dr
Le paramètre α est appelé premier coefficient de Townsend.
Pour intégrer cette équation différentielle nous allons supposer dans un premier temps que le
paramètre 𝛼 est constant.
𝒏𝒄𝒐𝒍𝒍𝒆𝒄𝒕é𝒆𝒔 = 𝒏𝒈é𝒏é𝒓é𝒆𝒔 𝒆𝒙𝒑(𝜶𝒓)
𝒏
Et on déduit le facteur de multiplication 𝑴 = 𝒏𝒄𝒐𝒍𝒍𝒆𝒄𝒕é𝒆𝒔 = 𝒆𝒙𝒑(𝜶𝒓).
𝒈é𝒏é𝒓é𝒆𝒔
En réalité, le paramètre 𝛼 dépond du champ
électrique, ainsi le coefficient de multiplication est
donné dans le cas général par :
𝒏𝒄𝒐𝒍𝒍𝒆𝒄𝒕é𝒆𝒔
𝑴= = 𝒆𝒙𝒑 (∫ 𝜶(𝒓)𝒅𝒓).
𝒏𝒈é𝒏é𝒓é𝒆𝒔

Variation du premier coefficient de


Townsend en fonction du champ électrique.
Géométrie :
Nous allons voir que le choix de la géométrie cylindrique est capital pour le développement de
l’avalanche de Townsend dans le cas d’un compteur proportionnel.
Avant cela, nous allons rappeler brièvement les calculs du champ électrique et la capacité de ce
compteur.

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Pour cela on procède à un traitement similaire au
traitement d’un condensateur cylindrique.
En raison de symétrie le champ électrique entre les deux
électrodes est radiale est fui l’anode qui est porté à un
potentiel positif.
Par application du théorème de gauss, le flux du champ
électrique à travers une surface cylindrique de rayon
fermée aux deux extrémités par deux disques de surface
S1, et S2 et de surface latérale SL est :

𝑸𝑰
∅= = 𝑬 ∬ 𝒅𝑺 = 𝑬. 𝟐𝝅𝒓𝒉
𝝐𝟎
𝑩 𝑩 𝑸 𝑸 𝑹
Or 𝑽 = 𝑽𝑨 − 𝑽𝑩 = ∫𝑨 𝑬𝒅𝒓 = ∫𝑨 𝒅𝒓 = 𝒍𝒏( 𝒃 )
𝟐𝝅𝝐𝟎 𝒓𝒉 𝟐𝝐𝟎 𝝅𝒉 𝑹𝒂
𝑸𝑰 𝑽
On déduit ainsi l’expression du champ électrique 𝑬(𝒓) = = 𝑹 .
𝟐𝝅𝒓𝒉 𝝐𝟎 𝒓.𝒍𝒏( 𝒃 )
𝑹𝒂
La représentation graphique de la variation du
champ électrique en fonction de la distance de
l’anode montre que de grandes valeurs de E sont
enregistrées à proximité du fil qui constitue
l’anode.

Cette région est en fait la région de multiplication, au-dessus d’une distance critique 𝑟𝑐 le champ
électrique est faible pour accélérer les électrons à des énergies suffisante pour déclencher de
nouvelles ionisations.
Ceci peut être vérifié sur le résultat de la simulation Monte Carlo ci-dessous, obtenue avec un seul
électron qui dérive vers l’anode. L’avalanche est confinée dans une région d’environ dix fois le
diamètre de l’anode.

Vue de l’avalanche déclenchée par un seul électron à proximité de l’anode. La densité des
hachures indique la concentration en électrons crée lors de l’avalanche.
On peut trouver plusieurs expressions dans la littérature pour le coefficient de multiplication du gaz
M. En considérant une variation linéaire du paramètre 𝛼 en fonction du champ électrique, Diethorn
a dérivé une expression qui est largement utilisée.
𝑽 𝒍𝒏(𝟐) 𝑽
𝒍𝒏(𝑴) = (𝒍𝒏 ( ) − 𝒍𝒏(𝑲))
𝒃 ∆𝑽 𝒃
𝒍𝒏 (𝒂) 𝒑. 𝒂 𝒍𝒏 (𝒂)

Où :
V est la tension appliquée, a le rayon de l’anode b le rayon de la cathode p la pression du gaz
V correspond à la différence de potentiel sous laquelle l’électron se déplace entre deux ionisations
successives et K est le rapport E/P sous lequel la multiplication ne peut avoir lieu.
Exercice :
Calculer la valeur de M dans les conditions suivantes :
a = 0.012 mm, b = 1 cm, V = 2000V, P = 1.2 atm, K = 4,8 104 V.atm/cm, V = 24V
Caractéristique du signal
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Le signal au niveau d’un compteur proportionnel provient principalement des ions positifs.
En effet :
Considérons une paire (électron, ion positif) créée à une distance r
de l’anode
La variation de l’énergie du au déplacement de l’ion positif est
donnée par :
𝑏
𝑑𝐸+
𝐸+ = ∫ 𝑑𝑟
𝑅 𝑑𝑟

𝑑𝐸+ est la variation de l’énergie issue du déplacement de l’ion positif à l’issu du travail de la force
électrique qui fait migrer l’ion vers la cathode.
𝑑𝐸+ = 𝐹(𝑟)𝑑𝑟 = 𝑞𝐸(𝑟)𝑑𝑟 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑞 = +𝑒 (𝑙𝑎 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒 𝑑𝑒 𝑙 ′ 𝑖𝑜𝑛𝑝𝑜𝑠𝑖𝑡𝑖𝑓)
A ne pas confondre dans cette expression, 𝐸+ pour se référer à l’énergie et 𝐸(𝑟) pour se référer à la
valeur du champ électrique à la position r.
𝑉 1 𝑑𝐸 𝑞𝑉 1
Or 𝐸(𝑟) = 𝑏 𝑟 ce qui nous permet d’écrire que : 𝑑𝑟+ = 𝑞𝐸(𝑟) = 𝑏 𝑟
𝑙𝑛( ) 𝑙𝑛( )
𝑎 𝑎
En remplaçant dans l’intégral :
𝑏 𝑏
𝑑𝐸+ 𝑞𝑉 1 𝑞𝑉 𝑏
𝐸+ = ∫ 𝑑𝑟 = ∫ 𝑑𝑟 = 𝑙𝑛 ( )
𝑅 𝑑𝑟
𝑏
𝑅 𝑙𝑛 ( ) 𝑟
𝑏 𝑅
𝑙𝑛 (𝑎)
𝑎
De façon similaire pour un électron qui dérivé vers l’anode, nous avons une variation de
l’énergie :
𝑎 𝑎
𝑑𝐸− −𝑞𝑉 1 𝑞𝑉 𝑅
𝐸− = ∫ 𝑑𝑟 = ∫ 𝑑𝑟 = 𝑙𝑛 ( )
𝑅 𝑑𝑟
𝑏
𝑅 𝑙𝑛 ( ) 𝑟
𝑏 𝑎
𝑙𝑛 (𝑎)
𝑎
Exercice :
𝐸
Calculer le rapport 𝐸+ et conclure pour le cas : a =0,001 cm, b =1 cm et R=0,0011cm

Réponse :
𝑏 1
𝐸+ 𝑙𝑛( ) 𝑙𝑛( )
𝑅 0.0011
On peut facilement calculer le rapport𝐸 = 𝑅 = 0.0011 = 71,57.
− 𝑙𝑛( ) 𝑙𝑛( )
𝑎 0.001
Environ 98% du signale vient de la contribution de la dérive des ions positif vers la cathode. Dans
cet exercice nous avons choisi une production de la paire proche de l’anode, car c’est là où la
multiplication des charges est lieu. On peut ainsi conclure que le signal provient principalement des
ions positifs.
Forme de signale
On sait que le signal est majoritairement dû à la contribution des ions positifs. On se propose de
déterminer dans ce qui suit la forme du signale.
L’étude du compteur proportionnel repose sur ce qu’on sait au niveau d’un condensateur
cylindrique :
𝑄𝐼 𝑉0
Champ électrique radial 𝐸(𝑟) = = 𝑅𝑏
2𝜋𝑟ℎ 𝜖0 𝑟.𝑙𝑛( )
𝑅𝑎
Le champ électrique dérive du potentiel électrique
− 𝑉0
𝜑(𝑟) = 𝑙𝑛(𝑟/𝑎)
𝑅𝑏
𝑙𝑛 (𝑅 )
𝑎
On sait aussi que la capacité d’un condensateur cylindrique
est donnée par :
2𝜋𝜀ℎ
𝐶=
𝑅
𝑙𝑛 (𝑅𝑏 )
𝑎

Le déplacement des ions positif induit une variation de l’énergie.


Or

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𝑑𝜑(𝑟)
𝑑𝐸+ = 𝑞 𝑑𝑟
𝑑𝑟
1
L’énergie potentiel emmagasinée dans le compteur est donne par 𝐸 = 𝐶𝑉0 2 , Le déplacement
2
des charge est rapide et ne permet pas à l’alimentation externe de régularisé la variation de
la tension. Le système sera considéré fermé et la conservation de l’énergie permet d’écrire :
𝑑𝜑(𝑟)
𝐶𝑉0 𝑑𝑉 = 𝑞 𝑑𝑟
𝑑𝑟
On déduit une relation qui donne la variation de la tension entre les armatures du condensateur
𝑞 𝑑𝜑(𝑟)
𝑑𝑉 = 𝑑𝑟
𝐶𝑉0 𝑑𝑟
Par intégration on peut ainsi déterminer le signale entre les armatures
𝑉(𝑡) 𝑞 𝑟(𝑡) 𝑑𝜑(𝑟) 𝑞 𝑟(𝑡) − 𝑉0 𝑑𝑟
∫𝑉 𝑑𝑉 = ∫ 𝑑𝑟 = ∫ 𝑅 .
0 𝐶𝑉0 𝑎 𝑑𝑟 𝐶𝑉0 𝑎 𝑙𝑛( 𝑏 ) 𝑟
𝑅𝑎
Alors
𝑞 − 𝑉0 𝑟 (𝑡 ) −𝑞 𝑟 (𝑡 )
𝑉 (𝑡 ) − 𝑉0 = 𝑙𝑛 ( )= 𝑙𝑛 ( ).
𝐶𝑉0 𝑙𝑛 (𝑅𝑏 ) 𝑎 𝑅𝑏
𝐶𝑙𝑛 ( ) 𝑎
𝑅𝑎 𝑅𝑎
En remplaçant C par son expression on obtient :
−𝑞 𝑟 (𝑡 )
𝑉 (𝑡 ) = 𝑉0 − 𝑙𝑛 ( ).
2𝜋𝜀ℎ 𝑎
Pour trouver la variation du signale en doit connaitre l’expression de la position des ions positifs
en fonction du temps. Pour cela on utilisera la notion de mobilité
𝑑𝑟
= 𝜇. 𝐸.
𝑑𝑡
Il faut remarquer que pour des faibles champs la mobilité ne dépend pas de la pression.
𝑉0
Alors 𝑑𝑟 = 𝜇. 𝐸 𝑑𝑡 = 𝜇. 𝑅 𝑑𝑡
𝑟.𝑙𝑛( 𝑏 )
𝑅𝑎
Par intégration, il vient que :
2𝜇. 𝑉0 1
𝑟(𝑡 ) = (𝑎2 +
𝑡)2
𝑅𝑏
𝑙𝑛( )
𝑅𝑎
On remplace maintenant la position par son expression en fonction du temps au niveau du
signale.

−𝑞 2𝜇. 𝑉0
𝑉 (𝑡 ) = 𝑉0 − 𝑙𝑛 (1 + 𝑡),
4𝜋𝜀ℎ 2 𝑅𝑏
𝑎 ln ( )
𝑅𝑎
qu’on peut écrire sous la forme :
−𝑞 𝑡
𝑉 (𝑡 ) = 𝑉0 − 𝑙𝑛 (1 + )
4𝜋𝜀ℎ 𝑡0
𝑅
𝑎2 𝑙𝑛( 𝑏 )
𝑅𝑎
avec 𝑡0 =
2𝜇.𝑉0 .
Représentation graphique du signale :

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Comme il a été discuté pour la chambre d’ionisation la forme du signale dépond du temps de
l’électronique d’acquisition.

1-4 Régime Geiger Muller


Ce détecteur a été développé en 1928 par Geiger et Müller et a connu un grand succès à cause de sa
simplicité, de son faible coût et de sa facilité de fonctionnement.
Le détecteur GM fonctionne dans un régime pour lequel la tension est très élevé et le coefficient de
multiplication M est élevé (106-108). La probabilité d’excitation des molécules du gaz est élevée et
la désexcitation par émission de photons UV est importante dans ce régime.
Ces photons UV vont déplacer l’avalanche de Townsend tout au long de l’anode induisant une
décharge très importante dans le détecteur. Cette décharge est indépendante de l’énergie et la nature
du rayonnement ionisant. Le détecteur Geiger Muller ne peut servir en spectrométrie. Il est utilisé
uniquement comme compteur de particules.

Auto-amortissement (Quenching)
Quand la concentration des charges devient suffisamment élevée une réduction du champ électrique
est lieu. Elle est dû au champ électrique induit par les électrons collectés au niveau de l’anode et par
celui crée par les ions positifs qui sont collectés par la cathode. Ces deux derniers champs s’opposent
au champ électrique initial généré par la tension de fonctionnement entre les deux cathodes. En
conséquence l’avalanche de Townsend s’arrête de façon automatique.
Pour réduire l’auto-amortissement dans le tube GM, on ajoute 5 à 10% d’un gaz de quenching
caractérisé par un potentiel d’ionisation plus faible et une structure moléculaire plus complexe que
le gaz primaire (d’alcool éthylique par exemple). Ce gaz absorbe les UV est réduit donc l’effet de
de l’auto-amortissement dans le tube GM. Mais ce gaz de quenching se détériore avec le temps
entrainant un vieillissement du compteur. Ce problème peut être résolu avec un bon choix du gaz
du quenching qui s’auto répare mais il ya d’autre facteurs qui rentrent dans le vieillissement du
compteur.

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Chapitre 3

Détecteur à Scintillation
Un scintillateur est un matériau qui restitue une partie de l’énergie absorbée d’un rayonnement
ionisant sous forme de lumière. La lumière de scintillation est issue soit d'un mécanisme de
désexcitation spontané et immédiat après l’excitation provoqué par les rayonnements ionisants et on
parle à ce moment-là de phénomène de Fluorescence, ou par Phosphorescence lorsque l’émission
est retardé.
Le phénomène de scintillation peut est exploiter pour la détection des rayonnements ionisants. En
effet le scintillateur est couplé à un photomultiplicateur qui récupère la lumière de scintillation la
converti en signale électrique puis le multiplie pour atteindre en sortie des amplitudes analogue à
ceux obtenu dans les détecteurs à gaz.
1- Les Scintillateurs
Fluorescence et phosphorescence
Un matériau fluorescent est caractérisé par la propriété d'absorber l’énergie du rayonnement ionisant
et la restituer rapidement sous forme de lumière fluorescente. En effet, une fois l'énergie
du rayonnement ionisant est absorbée, les atomes se trouve généralement dans un état
électroniquement excité, souvent un état singulet (S0*). Le retour à l'état fondamental peut alors se
faire de différentes manières : soit par fluorescence, soit par phosphorescence.

La fluorescence est caractérisée par l'émission d'un photon de


manière très rapide. L'émission respecte alors la règle de
sélection de l'émission de photons de la mécanique quantique
qui est ΔS=0, est l’atome reste dans un état singulet.
La phosphorescence quant à elle est caractérisée par une
transition d'un état S=0 vers un état S=1 (état triplet), qui n'est
pas permise par le modèle quantique, mais qui est rendue
possible par le couplage spin-orbite. La transition est alors
plus lente à s'effectuer. Suit alors une émission de photon pour
retourner à l'état fondamental.

Pour un bon usage pour la détection des rayonnements, le scintillateur doit répondre aux exigences
suivantes :
- Le scintillateur doit avoir un bon rendement de conversion de l’énergie absorbé des
rayonnements ionisants en lumière de scintillation
- Le spectre de la lumière de scintillation doit être compatible avec la sensibilité de
photomultiplicateur
- Le scintillateur doit être transparent à sa propres longueur d’onde de fluorescence pour
éviter l’atténuation de signale.
- La détection des photons gamma exige l’utilisation d’un scintillateur à numéro atomique
élevé pour favoriser les processus d’interaction des photons gammas.
- Pour une bonne résolution temporelle, la durée d’émission de la lumière de scintillation
doit être aussi courte que possible
- Le nombre de photon de scintillations émis doit être proportionnel à l’énergie absorbé dans
le scintillateur
- Pour un bon couplage optique avec le photomultiplicateur, l’indice de réfraction du
scintillateur doit être proche de celui du verre (~1,5).

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On distingue deux grandes familles de scintillateurs :
1- Les Scintillateurs organiques
A base d’Anthracène, naphtalène, stilbène et terphényle que l’on peut retrouver sous forme de
monocristaux ou en solution liquide.
2- Les scintillateurs inorganiques
Utilisés sous forme de monocristaux comme l’iodure de sodium, germanate de bismuth ou bien
sous forme de poudres incorporées à un substrat

2- Propriétés des scintillateurs


Rendement de scintillation
Le rendement d’un scintillateur caractérise le pouvoir de scintillateur a transformé l’énergie
absorbé en lumière de scintillation, il est définit comme le rapport de l’énergie émise par
scintillation 𝐸𝑠 et l’énergie absorbé du rayonnement ionisant 𝐸𝑎 .
𝐸𝑠
𝑅=
𝐸𝑎
Le rendement d’un scintillateur R est souvent exprimé en %.
Pour améliorer l’efficacité de détection, on rajoute des activateurs au scintillateur (des impuretés).
L’ajout d’activateur permet d’ajuster les spectres d’émission et d’absorption du scintillateur et de
la photocathode respectivement.
En effet, en accroissant le nombre de niveau
d’énergie intermédiaires entre les bandes de
valence et de conduction. Les photons lumineux
émise se décalent ainsi vers des longueurs d’onde
plus grande et donc des énergies moins élevés
s’accordant ainsi avec le spectre d’absorption de
la photocathode.
D’autre part, le déplacement du spectre d'émission à des longueurs d'onde plus longue que ceux du
spectre d'absorption réduit l'auto absorption et rend le scintillateur transparent à sa lumière de
scintillation.
Les scintillateurs organiques présentent les propriétés suivantes :
- très rapide dont le temps de réponse varie de 1ns à 10ns. Ces scintillateurs sont utilisés à
haute activité et pour la mesure temporelle
- peu couteux et peuvent être construits sous diverse formes
- rendement globale relativement faible
- la réponse en fonction de l’énergie est pratiquement linéaire
Ces scintillateurs présentent les caractéristiques suivantes :
- temps de réponse relativement long et varie de 200 ns à 1𝜇𝑠
- réponse en énergie linéaire
- il est possible de réaliser des cristaux de grand volume assurant une meilleur efficacité de
détection
- parfois hygroscopiques
3- Le Photomultiplicateur
Le scintillateur est couplé à un photomultiplicateur (PM) qui permet la détection des photons de
scintillation. Sous l’action de ses derniers, des électrons sont arrachés d’un métal par effet
photoélectrique à une photocathode, le faible courant électrique ainsi généré est amplifié par une
série de dynodes utilisant le phénomène d'émission secondaire pour obtenir un gain important.

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Le photomultiplicateur est constitué principalement d’un tube à vide qui contient :
1- Une cellule photoélectrique (photocathode) dont le rôle est l’émission d’électrons
(photoélectron) arrachés par effet photoélectrique à la photocathode
2- Une série de dynode assurant la multiplication des électrons. Les dynodes sont des électrodes
portant un revêtement susceptible d’émettre des électrons.
Il s’agit donc d’une cellule photoélectrique et d’un amplificateur groupé dans un même tube.
Une alimentation de haute-tension alimente un diviseur de tension répartissant les potentiels
nécessaires aux dynodes du PM. Cette alimentation doit être stable dans le temps pour conserver le
gain du PM.
Efficacité Quantique
L’efficacité quantique de la photocathode d’un photomultiplicateur caractérise le pouvoir de la
photocathode a transformé les photons de scintillation recueilli en photoélectrons. Elle est définit
comme le rapport du nombre de photoélectron émis 𝑛𝑝𝑒 et le nombre de photon de scintillation
absorbé 𝑛𝑝𝑠 .
𝐸𝑠
𝜂=
𝐸𝑎
L’efficacité quantique 𝜂 est souvent exprimée en %.
Le Gain d’un Photomultiplicateur
Etant donné la tension de base 𝑉𝑏 qui alimente un photomultiplicateur de n dynodes. Le diviseur de
tension répartie cette tension de base sur chacune des dynodes.
Ainsi chaque dynodes opère sous la tension tension 𝑉𝑑 = 𝑉𝑏 /𝑛 et assure une multiplication d’électron avec
un facteur 𝛿 qui est proportionnel à 𝑉𝑑 .
𝛿 = 𝑘. 𝑉𝑑
Le gain total du photomultiplicateur est alors
𝐺 = 𝛿 𝑛 = (𝑘. 𝑉𝑑 )𝑛
Exercices :
1- Combien de dynode doit contenir un PM de gain G fonctionnant à une tension de base minimal.
2- De combien varie le gain d’un PM contenant 10 dynodes si la tension d’alimentation varie de 1%.
Réponse :
1- On doit chercher le nombre de dynode pour fonctionnement sous une tension de base minimale.
𝑑𝑉𝑏
=0
𝑑𝑛
Or
𝑉𝑏
𝐺 = 𝛿 𝑛 = (𝑘. 𝑉𝑑 )𝑛 = (𝑘 )𝑛
𝑛
Alors
𝑛
𝑉𝑏 = 𝐺 1/𝑛
𝑘
Ainsi

𝑑𝑉𝑏 1 1/𝑛 ln(𝐺) 1/𝑛


= 𝐺 − 𝐺 =0
𝑑𝑛 𝑘 𝑘𝑛

On déduit que le nombre de dynode doit être égale à ln(𝐺).

2- Calculons la variation du gain en fonction de la variation de la valeur de tension

𝑉𝑏 𝑛
On sait que 𝐺 = (𝑘 𝑛
) alors
ln(𝐺) = 𝑛𝑙𝑛(𝑉𝑏 ) + 𝑐𝑠𝑡

ΔG Δ𝑉𝑏
=𝑛
𝐺 𝑉𝑏

Ainsi
σ(G) = 𝑛𝜎(𝑉𝑏 )

Une variation de 1% de la tension induit alors une variation de 10% du gain.

14
4- Le signale
On se propose dans cette section de déterminer la forme du signale issu d’un détecteur à scintillation. Pour cela
nous allons considérer la configuration générale suivante :

𝑡
La lumière de scintillation décroit de façon exponentielle 𝑛(𝑡) = 𝑛0 exp (− 𝑡 ) = 𝑛0 exp(−𝜆𝑡)
𝑑
Où 𝜆 est 𝑡𝑑 sont respectivement la constante et le temps de désintégration par scintillation.
Le courant délivré par le système doit suivre une loi exponentielle donc de la forme :
𝑡
𝑖(𝑡) = 𝑖0 exp (− 𝑡 ) = 𝑖0 exp(−𝜆𝑡).La charge total est donné par : 𝑄 =
𝑑
∞ ∞ 𝑡 ∞ 𝑖0
∫0 𝑖(𝑡)𝑑𝑡 = 𝑖0 ∫0 exp (− 𝑡 ) dt = 𝑖0 ∫0 exp(−𝜆𝑡) dt = 𝜆
𝑑
Donc on peut écrire le courant sous la forme : 𝑖(𝑡) = 𝜆𝑄 exp(−𝜆𝑡). Pour déduire le signale v(t) on
écrit d’abord la loi des nœuds qui permet d’écrie que :
𝑑𝑉(𝑡) 𝑉(𝑡)
𝑖(𝑡) = 𝑖𝑐 + 𝑖𝑟 = 𝐶 +
𝑑𝑡 𝑅
𝑑𝑉(𝑡) 𝑉(𝑡) 𝜆𝑄
En remplaçant i(t) par son expression : 𝑑𝑡 + 𝑅𝐶 = 𝐶 exp(−𝜆𝑡)
La solution de cette équation différentielle de premier ordre avec la condition initiale V(t=0)=0 est
1 𝜆𝑄
V(t) = 𝜆−𝜗 𝐶 (exp(−ϑt) − exp(−𝜆𝑡))
1 1
Où ϑ = 𝑅𝐶 = 𝜏 est l’inverse du temps du circuit d’acquisition auquel est connectée l’anode.
Cas d’un large temps d’acquisition
Si le temps du circuit d’acquisition auquel est connectée l’anode est plus large que le temps de désintégration par
𝑄
scintillation, alors ϑ ≪ λ et on peut réécrire le signale sous la forme : V(t) = (exp(−ϑt) − exp(−𝜆𝑡))
𝐶

Pour des temps assez petit le signale se comporte comme :


𝑄
V(t) = (1 − exp(−𝜆𝑡)) (𝑡 ≪ 1/𝜗)
𝐶
Tandis qu’après un temps assez suffisent le signale se comporte comme :
𝑄
𝑉(𝑡) = exp(−ϑt) (𝑡 ≫ 1/𝜆)
𝐶
On peut faire les remarques suivantes :
1- La première partie du signale se comporte comme (1 − exp(−λt)), donc la monté du
signale est complètement contrôlée par le scintillateur.
2- La queue du signale quant à elle se comporte comme exp(−ϑt) donc dépond totalement du
circuit d’acquisition.
3- L’amplitude du signale vaut Q/C, mais cette valeur n’ai atteint que si ϑ ≪ λ.
Cas d’un temps d’acquisition court
Si le temps du circuit d’acquisition auquel est connectée l’anode est plus court que le temps de
désintégration par scintillation, alors ϑ ≫ λ et on peut réécrire le signale sous la forme :
𝜆𝑄
V(t) = (exp(−ϑt) − exp(−𝜆𝑡))
𝜗𝐶
15
Pour des temps assez petit le signale se comporte comme :
𝜆𝑄
V(t) = (1 − exp(−𝜗𝑡)) (𝑡 ≪ 1/𝜆)
𝜗𝐶
Tandis qu’après un temps assez suffisent le signale se comporte comme :
𝜆𝑄
𝑉(𝑡) = exp(−λt) (𝑡 ≫ 1/𝜗)
𝜗𝐶
On peut faire les remarques suivantes :
1- La première partie du signale se comporte comme (1 − exp(−ϑt)), donc la monté du
signale est complètement contrôlée par le circuit d’acquisition.
2- La queue du signale quant à elle se comporte comme exp(−λt) donc dépond totalement du
scintillateur.
𝜆𝑄
3- L’amplitude du signale vaut 𝜗𝐶, mais cette valeur n’ai atteint que si ϑ ≫ λ.

16
Chapitre 4

Détecteur de Neutrons
Les neutrons sont des particules neutres, et n’interagissent pas avec les électrons de la matière. Leur
détection est un peu spéciale et diffère de celle des rayonnements ionisants.
En effet les neutrons sont des rayonnements indirectement ionisants, pour les détecter il faut d’abord
les convertir avec des interactions ou réactions intermédiaires en rayonnements secondaires
directement ionisantes.
On présentera dans ce chapitre brièvement les grandes familles de détecteurs qui sont principalement
utilisée pour la détection des neutrons.

1- Détecteur de neutrons
Deux méthodes pour la détection des neutrons : les détecteurs à remplissage gazeux et les
scintillateurs.
1-1 Détecteur à remplissage gazeux
Principe de détection
Les détecteurs proportionnels d'ionisation à gaz sont exploités pour la détection des neutrons.
Comme les neutrons ne provoquent pas directement d'ionisation, on procède à l’addition
d'un nucléide (convertisseur) de grande section efficace nucléaire qui permet au détecteur de réagir
aux neutrons.
Les nucléides généralement utilisés dans ce but sont : 10B, 235U et 3He. Comme ces matériaux
interagissent le plus souvent avec neutrons thermiques de faible énergies (<0.025eV), ils sont
souvent entourés par des matériaux de modération qui servent à ralentir les neutrons.

Les réactions utilisées de façon courante dans les détecteurs à remplissage gazeux son :
a- Usage de l’3He
𝟑 𝟏 𝟑 𝟏
𝟐𝑯𝒆 + 𝟎𝒏 → 𝟏𝑯 + 𝟏𝑯
L’énergie de cette réaction est Q=0,76MeV.
L'isotope de l'hélium est un matériau particulièrement effectif pour la détection des neutrons, sa
sensibilité aux rayons γ est négligeable, ce qui en fait un détecteur de neutrons très utilisé.
Cependant, les ressources en 3He sont limitées et sont obtenues comme sous-produit de la
désintégration du tritium.
Les compteurs 3He sont couramment utilisés dans les balises de radioprotection et dans les
dispositifs portables de mesure de débit de dose de neutron. La thermalisation des neutrons est
réalisé avec des sphères de polyéthylène entourant le détecteur.
Les compteurs à base de l’3He sont les meilleurs détecteurs de neutrons pouvant fonctionner à une
pression de plusieurs bars et présentent un temps de vie long, mais ils sont très chers

b- Usage du 10B

𝟒
𝑯𝒆 + 𝟕𝟑𝑳𝒊 (𝑸 = 𝟐, 𝟕𝟗 𝑴𝒆𝑽) 𝟔%
𝟏𝟎
𝟓𝑩 + 𝟏𝟎𝒏 → { 𝟒 𝟐 𝟕 ∗
𝟐𝑯𝒆 + 𝟑𝑳𝒊 (𝑸 = 𝟐, 𝟑𝟏 𝑴𝒆𝑽) 𝟗𝟒%
L’élément bore stable n'est pas gazeux, les détecteurs de neutrons à base de bore peuvent utilisent
du Trifluorure de bore (BF3) enrichi à 96 % de 10B .
Comparé au 3He, le BF3 n’est pas chers mais hautement toxique, très corrosif et électronégatif, la
chambre à gaz est médiocre, de plus elle subit une dégradation significative après 1010 -1011 coups
due à la contamination des électrodes par les produits de dissociation moléculaires.

Nous avons également les détecteurs à dépôt de bore, qui sont remplis de gaz dont les parois interne
sont recouvertes d’une couche fine (0,2 mg.cm-2) enrichie du bore 10B.

17
Ces détecteurs opèrent aussi bien en mode impulsion (compteur proportionnel à dépôt de bore)
qu’en mode courant (chambre d’ionisation à dépôt de bore).
Les compteurs à dépôt de bore sont utilisés pour la mesure de faibles flux de neutrons (< 108 neutrons
cm-2s-1), tandis que les chambres d’ionisations à dépôt de bore sont utilisées pour la mesure des flux
de neutrons suffisamment élevés.

c- Usage de l’235U
𝟐𝟑𝟓 𝑨 𝑨
𝟗𝟐𝑼+ 𝟏𝟎𝒏 → 𝒁𝟏𝟏 𝒀𝟏 + 𝒁𝟐𝟐 𝒀𝟐
L’énergie de cette réaction est Q=200MeV.
Les chambre à fission sont des détecteurs remplit de gaz dont les parois internes sont recouvertes
d’une fine couche d’uranium enrichi en 235U (~1 mg.cm-2).

Les produits de fission ont des énergies cinétiques supérieures à celles des produits de réactions à
base de l’3He et le 10B. Ce qui produit une quantité de charge électrique plus importante à celle
obtenue avec des réactions avec l’3He et le 10B. Néanmoins, Ces détecteurs ont généralement une
sensibilité réduite comparé aux détecteurs de l’3He et le 10B.
Les chambres à fission fonctionnent en régime chambre d’ionisation de grande dynamique
(opérationnel dans les trois modes : impulsion, courant et fluctuations) sont largement utilisées pour
les contrôles des réacteurs nucléaires.

1-2 Détecteur à Scintillations


Les détecteurs de neutrons à scintillation peuvent être à base de scintillateurs organiques (liquides
ou cristallins), scintillateurs inorganiques, de plastiques et de fibres à scintillation.
Ils se basent sur la diffusion élastique du neutron sur les noyaux (généralement sur des protons). Le
noyau de recul excite les molécules du milieu et déclenche la scintillation.
Ces détecteurs sont rapide, dotés d’une sensibilité comparable à celle des détecteurs de l’3He et le
10
B et ne nécessitent pas la thermalisation des neutrons. Mais ils sont dextrement sensible aux
rayonnements gamma, ce qui limite leur champ d’application.

18
Chapitre 5

Spectrométrie Gamma
La spectrométrie gamma est une des techniques de mesures utilisée en physique nucléaire pour
quantifier un grand nombre de radionucléides. Elle s'appuie sur la physique des détecteurs mis en jeu
dans la détection des photons gammas.
Nous allons nous intéresser aux différents processus physiques régissant le phénomène puis identifier
et quantifier les énergies d'un élément radioactif par spectrométrie gamma.

1- Interaction des photons gamma avec la Matière


Les rayonnements γ peuvent être détectés lorsqu’ils sont absorbés dans la matière. Les interactions
des gammas avec la matière sont multiples, mais les principales sont l’effet photoélectrique, l’effet
Compton et la création de paires.

a- Effet Photoélectrique
Lorsque un photon γ interagit par effet photoélectrique dans la matière, il disparait complétement
et cède la totalité de son énergie à un électron lié de l’atome.
On dit qu’on a une absorption totale. L’électron éjecté, encore
appelé photoélectron est émis avec l’énergie cinétique :
𝐸𝑒 = 𝐸𝛾 −𝐸𝐿
où Eγ est l’énergie du photon incident et EL est l’énergie de
liaison de l’électron expulsé.

L’énergie de liaison est de quelques dizaines de keV. De ce fait, l’effet photoélectrique produit des
électrons dont l’énergie cinétique est proche de celle du photon γ incident.
L’effet photoélectrique est suivi de l’émission de photon X issue de la réorganisation du cortège
électronique après éjection de l’électron des couches profondes.
A remarque que la section efficace de l’effet photoélectrique est la plus importante pour les électrons
ayant la plus grande énergie de liaison (ceux de la couche K). Elle varie fortement avec le Z de
l’atome, et décroît très vite avec l’énergie du photon.
b- Effet Compton
Contrairement à l’effet photoélectrique, quand un photon γ interagit par effet Compton dans la
matière, juste une partie de l’énergie est communiqué à un des électrons de l’atome, le plus
souvent ce processus se produit avec des électrons des couches externes de l’atome. Ces électrons
sont nombreux et peu liés à l’atome, et on peut les considérer comme libres et au repos.
On dit qu’on a une absorption partielle.
Après une diffusion Compton, le photon gamma diffuse avec
𝐸𝛾
l’énergie : 𝐸′𝛾 = 1+𝛼(1−cos (𝜗))
L’énergie communiquée à l’électron vaut :
𝛼𝐸𝛾 (1 − cos(𝜗))
𝐸𝑒 =
1 + 𝛼(1 − cos(𝜗))
𝐸
Où 𝜗 est l’angle de diffusion du photon et 𝛼 = 𝑚 𝛾𝐶 2 ,
0
𝑚0 étant la masse d’un électron.

19
Selon l’angle de diffusion 𝜗, l’énergie de l’électron peut prendre toute les valeurs comprise entre
- Le minimum 𝐸𝑒 = 0 pour 𝜗 = 0 dans le cas d’une diffusion rasante
et
2𝛼𝐸
- le maximum 𝐸𝑒 = 1+2𝛼𝛾 pour 𝜗 = 𝜋 dans ce cas on parle de rétrodiffusion du photon
gamma.
c- Création de paires
Dans le champ d’un noyau de la matière, la matérialisation d’un photon gamma en une paire
électron-positron peut avoir lieu
Cette matérialisation ne peut avoir lieu que si l’énergie du photon
gamma est supérieure à la masse de deux électrons :
𝐸𝛾 > 2𝑚0 𝑐 2
Le processus de création de paire est compliqué par le fait que le
positron n'est pas une particule stable. Une fois ralenti dans le
matériau par collisions multiples, il va s'annihiler avec un
électron, son antiparticule, pour produire deux photons
d'annihilation de 511 keV à 180° ± 2° l'un de l'autre. Le temps
requis pour ralentir et annihiler ces positrons est court et les deux
photons de 511 keV apparaissent en quasi coïncidence avec la
matérialisation.
2- Spectrométrie gamma
Chaîne d’acquisition
Nous avons vu au paravent qu’un détecteur peut fonctionner peut fonctionner en mode impulsion,
courant ou fluctuation. Le mode impulsion est le plus répondu et il est exploiter dans les mesures de
spectrométrie.
L’acquisition des données est réalisée avec une chaine de détection dont les composants contribuent
à la proportionnalité entre l’énergie cédée et l’impulsion finale

Chaine de détection
Les détecteurs gamma qui ont la meilleure résolution en énergie pour réaliser les mesures
spectroscopique les plus précises sont des semi-conducteurs en germanium (Ge). Ils ont une
résolution en énergie de l’ordre de 0.2%. Toutefois l’usage de détecteur à scintillation est possible
mais ne permet pas de réaliser de la spectrométrie fine.
En plus du détecteur La chaine est composée entre autre de :
- Préamplificateur : dont les fonctions principales sont :
 Amplification du signal avec un gain fixe,
 Récupérer le maximum de signal et réduire le bruit de fond
 Minimiser les effets capacitifs
 Effectuer une première mise en forme du signale
Le préamplificateur doit être placé au plus près du détecteur pour éviter l’atténuation du signale
- L'amplificateur : Placé à la suite du préamplificateur, l’amplificateur sert à la mise en forme du
signal et à son amplification. Le gain doit être linéaire sur la totalité de la dynamique des signaux
d’entrée.
La mise en forme des impulsions est très importante pour améliorer les propriétes de la chaine de
détection en terme de résolution temporelle et résolution en énergie ainsi qu’on terme de rapport
signal sur bruit. Cette mise en forme s’effectue généralement avec une série de circuit intégrateur
20
(des filtres RC ou passe-bas) et des différentiateurs (CR ou filtre passe-haut) qui peuvent notamment
conduire à des signaux semi-gaussiens. Les impulsions engendrées peuvent être bipolaire,
unipolaire, négative ou positives.
- Discriminateur : Un discriminateur produit un signal logique lorsque une impulsion une valeur de
seuil réglable
- Analyseur monocanal : Ce dispositif électronique compte le nombre d’impulsions dont la hauteur
est comprise dans une fenêtre de tension, entre deux seuils V et V’, ce qui correspond à des dépôts
d’énergie dans le détecteur entre E et E’.
- Analyseur multicanaux : Une analyseur multivoie (MCA - Multi Channel Analyser) enregistre le
nombre d’impulsions dont la hauteur est comprise dans des fenêtres de tension, entre des seuils (Vi-
1 et Vi)i=1,N , ce qui correspond à des dépôts d’énergie entre (Ei-1 et Ei )i=1,N . Le résultat obtenu,
affiché sous forme d’histogramme en temps réel dans lequel l'énergie déposée dans le détecteur est
relié au numéro de canal et le nombre de coup dans un canal donné est proportionnelle aux nombres
de photons ayant déposé la même énergie dans le cristal.
Spectre d’énergie
Les trois types d'interaction des photons gammas décrits peuvent se produire dans les détecteur
utilisé pour détecter les photons γ. Seule la création de paire possède un seuil en énergie et ne peut
se produire que pour des photons γ d’énergie supérieure à deux fois l'énergie de masse d'un électron
(1.022 MeV). L’importance relative de ces trois types d’interactions dépend fortement de la nature
du détecteur employé et de l'énergie du rayonnement γ.
 Pour des photons gammas dont l’énergie est inférieure à deux fois l'énergie de masse d'un
électron (1.022 MeV), le spectre est signé par les deux effets suivant :

- Effet photoélectrique
Le spectre comprend un pic photoélectrique qui correspond aux
photons qui ont déposé la totalité de leur énergie dans le détecteur
suit à des absorptions totale par effet photoélectrique.
On peut calibrer le système de telle sorte que l’énergie mesurée dans
le détecteur vaut 𝐸𝑑 = 𝐸𝛾

- Effet Compton
En plus du pic photoélectrique, le spectre contient un fond qui
correspond à des transferts partiels de l’énergie des photons incidents
dans le détecteur. Ce fond Compton s’étale de 0 (diffusion rasante sans
perte d’énergie) à une énergie maximale qui correspond à la
rétrodiffusion des gammas dans le détecteur.

La zone du spectre qui correspond à la rétrodiffusion des gammas dans le détecteur (𝜗 = 𝜋) pour
laquelle l’énergie mesuré dans le détecteur est appelé front Compton

21
 Pour des photons gammas dont l’énergie maintenant est supérieur à deux fois l'énergie de
masse d'un électron (1.022 MeV), le spectre est en plus signé par l’effet de création de
paire :

- Effet de création de paire

On a vu que le positron crée après la matérialisation d’un photon gamma dans le détecteur est ralenti
par collisions multiples, et s'annihiler ensuite avec un électron, son antiparticule, pour produire deux
photons d'annihilation de 511 keV émis dos à dos (back to back) (180° ± 2° l'un de l'autre).

Trois types d’évènements sont possibles.

1- Les deux photons gammas sont arrêtés dans le détecteur, ces événements contribuent au pic
d’absorbation totale et donc au pic photoélectrique
2- Les deux photons gammas échappent au détecteur. Les évènements de ce type forment un
pic de double échappement qui correspond à un dépôt d’énergie de 𝐸𝑑 = 𝐸𝛾 − 2𝑚0 𝑐 2 dans
le détecteur.
3- Seul un des deux gammas échappe à la détection. Ce type d’évènements forment un pic de
simple échappement qui correspond à un dépôt d’énergie de 𝐸𝑑 = 𝐸𝛾 − 𝑚0 𝑐 2 dans le
détecteur.

Le spectre devient :

3- Complication dû à la matière morte


Les trois types d'interaction des photons gammas décrits peuvent également se produire dans la
matière morte qui entoure le détecteur, notamment dans le château de Plomb utilisé pour des
raisons de radioprotection.
Ainsi par :
- Effet photoélectrique
Lorsque l’absorption totale des gammas par effet
photoélectrique a lieu dans la matière morte (Le Pb du
chateur par exemple). Les atomes du Plomb se trouvant
ainsi dans un état excité. Ces atomes réarrangeront leurs

22
électrons et émettent des rayons X pénétrant dont l’énergie peut être absorbée dans le détecteur.
Ainsi, un pic de désexcitation apparait au niveau du spectre à base énergie (environ 75 keV lorsque
la matière morte est constituée de Plomb).

- Effet Compton
Lorsque l’absorption partielle par effet Compton a lieu
dans la matière morte (Le Pb du chateur par exemple).
Les photons gammas rétrodiffusés dans la matière
morte peuvent rebondir et déposé leur énergie dans le
détecteur.
𝐸
𝛾
Ainsi, un pic de rétrodiffusion apparait au niveau du spectre à base énergie (à : 𝐸′𝛾 = 1+2𝛼 ).
- Création de paire
Lorsque l’annihilation du positron issue de la
matérialisation du photon a lieu dans la matière morte
autour du détecteur. Un des deux photons gammas de
511 keV qui sont émis dos à dos peut être détecté.

Un pic d’annihilation relatif à la détection d‘un photon gamma de 511 keV apparait au niveau du
spectre.

23
Chapitre 1
Dosimétrie
Le but principal de la dosimétrie est de caractériser quantitativement les sources de rayonnement
pour prévoir les effets biologiques d'une exposition. Elle concerne les personnes
professionnellement exposées à une exposition artificielle ; les personnes exposées non
professionnellement à une exposition artificielle et les personnes professionnellement exposées à
une exposition naturelle ou non professionnellement et les accidents d'exposition.
Nous consacrons le présent chapitre à la définition de quelques grandeurs dosimétriques
1- Concepts relatifs aux doses
Dose absorbé
La dose absorbée correspond à la quantité d’énergie moyenne déposée dans la matière (par exemple
un tissu humain).
dE
D ( j / Kg )
dm

D est exprimée en Gray (Gy) avec 1 Gy = 1 joule/Kg.


La dose absorbée dépend de la nature du Rayonnement ionisant considéré et de la nature des tissus
irradiés. Une même dose absorbée peut se rencontrer dans deux situations totalement différentes :
faible débit de dose et exposition prolongée, fort débit de dose et exposition brève. Pour cela on
introduit la notion de débit de dose :
Le débit de dose absorbée correspond à la dose absorbée par unité de temps.
. dD
D (Gy / s )
dt
Dose équivalente
Étant donné que l’interaction avec les matières biologiques varie en fonction des différents types de
rayonnement ionisant, des doses absorbées ayant une valeur identique n’ont pas nécessairement les
mêmes effets biologiques. Un facteur de pondération radiologique (wR) est introduit pour mettre en
équivalence les différents types de rayonnement et leur efficacité biologique respective.
H  WR .D
La dose équivalente est exprimée en Sivert (1Sv=1Gy).
Les facteurs de pondération proviennent du règlement international de radioprotection et sont
regroupés dans le tableau ci-dessous.

Le concept de dose équivalente permet de comparer le degré de nocivité potentielle des différents
types de rayonnement ionisant.
Dose efficace
Les effets causé par un rayonnement donné peut varier en fonction des tissus et des organes et les
effets peuvent varier tant sur le plan du type que de l’ampleur et doivent être pris en considération
lorsqu’on évalue le détriment total de l’exposition au rayonnement sur la santé humaine.
24
Pour tenir compte de ces effets, on introduit le concept de la dose efficace. Un concept visant à
ramener une exposition partielle à une exposition totale (corps entier).
E  WT .H (Sv)
Le coefficient Wt est appelé coefficient de sensibilité tissulaire. Les recomandations de la
Commission internationale de protection radiologique pour ce coefficient sont regroupé dans le
tableau coi dessous.

Exercice : Dosimétrie

1- Calculez les équivalents de doses correspondant à chacune des doses absorbées suivantes :
6 mGy de particules alpha ; 4 mGy de particules bêta; 2 mGy de rayonnements gamma ; 6 mGy de
neutrons rapides dont les énergies sont comprises entre 2 et 20 MeV.

2- Lequel de ces rayonnements est le plus nocif pour les organes ou les tissus ?
3- Calculez l’équivalent de dose total ?
4- Calculer la dose efficace résultant d'un équivalent de dose de 5 mSv dans chacun des
organes ou tissus suivants : peau ; vessie ; colon ; poumons, gonades ?
5- A priori, lequel de ces tissus ou organes est le plus radiosensible ?
6- Calculer la dose efficace résultant de l'exposition des 4 organes ci-dessus ?
7- Calculer la dose efficace résultant d'une exposition du corps entier à une dose équivalente
égale à 5 mSv ?

25
SERIE D’EXERCICES N°1 : Détection de Rayonnements

Exercice 1. "Chambre d’ionisation"

Une particule alpha d’énergie 5,485 MeV émise par l’Américium 241 (241Am) arrive dans une
chambre d’ionisation remplie d’air. Sachant qu’en moyenne l’énergie perdue par une
particule alpha pour produire une paire d’ions dans l’air est de 35 eV.

1- Calculer la charge électrique totale de chaque signale collectée sur les armatures de la
chambres d’ionisation.
2- Calculer la hauteur de l’impulsion (en mV) arrivant au circuit électronique sachant
que la capacité de la chambre est de 9,5 pF.
3- Calculer le courant moyen en ampères sachant que l’activité de la source de
l’Américium est de 3,5MBq.
4- Calculer le courant de fuite entre les électrodes de la chambre pour une résistance
inter-électrodes 𝑹 = 𝟏𝟎𝟏𝟓 𝛀 et pour une tension de polarisation de 100V.
On ne considérera que la collection des électrons.

Exercice 2. Temps mort d’un système de détection

Soit n le nombre moyen d’impulsions par unité de temps délivré par une chambre d’ionisation
et N le nombre moyen de particules qui traversent ce détecteur. On prendra une efficacité de
détection égale à 100% pour les particules considérées et le temps mort 𝝉 sera supposé de type
"non-paralysable"

1- Quel est le temps mort total cumulé par les n impulsions par seconde
2- Déduire le nombre d’événements perdu sur les N particules par unité de temps traversant
le compteur
3- Donner la relation reliant n à N
4- Calculer N pour 𝝉 = 𝟓 𝝁𝒔 et n = 6500 impulsions par seconde.

Exercice 3. "Chambre d’ionisation"

Une chambre de poche à air ayant une capacité de 75 pF initialement portée à une tension de
25V. Si le volume effectif de la chambre contient 50 cm3 de l’air dans les conditions normales
de pression et de température.
Quelle est l’exposition nécessaire en rayonnement gamma qui réduira la tension de la chambre
à 20V.
Exercice 4. "Vitesse de dérive"

Une chambre d’ionisation est construite en utilisant des électrodes planes espacées de 5 cm.
Cette chambre est remplie avec un gaz pure du méthane à une pression de 1 atm est
opérationnelle sous une tension de 1000V.
A partir des données de la figure 1, calculer le temps maximum pour la collection des électrons.

Exercice 5. "Courant de saturation"

L’énergie moyenne des électrons issus de la désintégration beta du C14 est de 49 keV.
Calculer le courant de saturation causé par 150 kBq de cet isotope sous forme de CO2 gazeux
introduit dans une chambre d’ionisation large remplie d’argon.

Exercice 6.
Une source de Polonium 210 d’une activité de 𝟏 𝛍𝐂𝐢 est placée à une distance de 2cm de la
fenêtre d’une chambre d’ionisation à air. La fenêtre de la chambre est circulaire d’un
diamètre de 4 cm et d’une épaisseur de 1 mg/cm3.

26
1- Calculer l’efficacité géométrique de la chambre
2- A partir de la figure 2, déterminer la portée des
particules alpha dans l’air.
3- Avec quelle énergie les particules alpha du polonium
atteignent l’intérieur de la chambre d’ionisation.
4- Calculer le courant induit dans la chambre.
𝒎𝒈
Donnée : La densité de l’air est 𝝆 = 𝟏, 𝟐𝟗 𝒄𝒎𝟑

Exercice 7.

Une tension V0 est appliquée entre les électrodes d’une chambre d’ionisation plane de capacité
C. La chambre fonctionne en mode impulsion. On suppose que le passage d’une particule crée
n0 paire d’ion-électrons à une distance x de l’anode.

1- Quelle est l’expression du champ électrique entre les


deux armatures de la chambre.
2- Montrer que sous l’effet de la dérive des charges
vers les électrodes la ddp entre les électrodes de
𝒏𝟎 𝒆
l’anode est : 𝑽𝑹 (𝒕) = 𝒅.𝒄 (𝒗+ + 𝒗− ). 𝒕
3- Représenter graphiquement la variation de VR et
calculer l’amplitude de l’impulsion lorsque la
chambre opère en mode électron-sensitive.
d est l’épaisseur de la chambre
On donne : n0=500 pairs, C=150 pF, x=2 cm et d=5 cm. 𝒗+ 𝒆𝒕 𝒗− sont les vitesses de dérives
des ions et des électrons.

Figures :

Figure 1
Figure 2

27
SERIE D’EXERCICES N°1 : Détection des Rayonnements

Exercice 1. "Chambre d’ionisation"

Objectif : Donner une idée sur la grandeur des courants mesurés dans les détecteurs

On ne considérera dans cet exercice que la collection des électrons

1- La valeur absolue de la charge totale collectée par l’anode due aux électrons est :

𝐸. 𝑒 5,485 × 106
𝑄𝑒 = = × 1,6 10−19 𝐶 = 2,507 × 10−14 𝐶
𝑊 35

2- La hauteur de l’impulsion est :


𝑄 2,507 × 10−14
𝑉= = = 2,638 𝑚𝑉
𝐶 9,5 × 10−12
3- Le courant en ampère est :

𝐼 = 3,5 × 106 × 2,507 × 10−14 𝐶 = 0,877 × 10−7 𝐴


A signaler à ce niveau que le courent est très faible d’où la nécessité "d’amplification". D’où
généralement l’association des détecteurs à une électronique dédié.
4- Le courant de fuite est
100
𝐼𝑓 = 15 = 10−13 𝐴
10
Remarque :
En pratique on s’affranchit du courant de fuite par la mise en place d’un anneau de garde entre les
deux électrodes. L’isolant est segmenté en deux parties. Le premier isolant est placé entre la cathode
et l’anneau et le second entre l’anneau et l’anode.

Exercice 2. Temps mort d’un système de détection

Objectif : Présenter l’impact du temps mort sur les comptages d’un détecteur

On distingue deux modèles de limitation du temps de résolution 𝝉 permettant de décrire le


comportement des chaînes de détection usuelle :

28
- Un mode dit fixe ou non-paralyzable : pendant la durée 𝜏, le système de détection n’est affecté par
aucune interaction consécutive à celle qui a engendré la formation de l’impulsion initiale.

- Un mode dit reconductible ou paralyzable ou encore cumulatif : La durée d’occupation 𝜏 est


reconduite de 𝜏 à chaque nouvelle interaction dans le détecteur surevenant pendant l’intervalle initial
de temps de résolution.

1- Les n impulsion délivrées en moyenne par unité de temps entrainent un temps mort cumulé 𝑛𝝉.
2- ainsi le nombre d’événements perdus sur les N particules traversant la chambre est 𝑁𝑛𝝉.
3- Le nombre d’événement total N et le somme des n impulsions détectées et les événements perdus
à cause du temps mort induit.
Donc 𝑁 = 𝑛 + 𝑁𝑛𝝉

On déduit alors :
𝒏
𝑵=
𝟏 − 𝒏𝝉
4- Application numériques :
𝒏 𝟔𝟓𝟎𝟎
𝑵 = 𝟏−𝒏𝝉 = 𝟏−𝟓 𝟏𝟎−𝟔 𝟔𝟓𝟎𝟎 =6718 particules par seconde

Il est important de signaler qu’il faut tenir compte du temps morts des détecteurs pour la correction
des mesures.

Exercice 3. "Chambre d’ionisation"

L’ionisation entraine une variation de tension correspond à une variation de quantité de charge :
∆𝑄 = 𝐶. (𝑉 − 𝑉0 ) = 75𝑝𝐹. (25𝑉 − 20𝑉) = 0.375𝑛𝐶

Calculons la masse d’air de la chambre d’ionisation :


𝑀 = 𝜌. 𝑉 = 1.293 10−6 𝐾𝑔/𝑐𝑚3 × 50 𝑐𝑚3 = 6.465 10−5 𝑘𝑔

Alors la variation de la charge nécessaire par unité de masse est :

∆𝑄 0.375𝑛𝐶
𝑋= = = 5.8 10−6 𝐶/𝑘𝑔
𝑀 6.465 10−5 𝐾𝑔

Ce qui correspond à la création de nombre de pair (ion, électron) suivant par unité de masse
𝑋 5,8 10−6 𝐶/𝐾𝑔
𝑁= = = 1,8125 1013 𝑝𝑎𝑖𝑟/𝑘𝑔
2. 𝑒 2 × 1,6 10−19 𝐶
29
Qui nécessite ainsi une densité d’énergie déposé de :
1013 𝑝𝑎𝑖𝑟
𝐸 = 𝑁. 𝑊 = 1,8125 × 34𝑒𝑉 = 6,1625 1014 𝑒𝑉/𝑘𝑔
𝑘𝑔
On peut aussi écrire :

10−19 𝐽
𝐸 = 6,1625 1014 × 1,6 ≈ 10−4 𝐺𝑦 = 10𝑚𝑅𝑎𝑑
𝐾𝑔
On rappelle que 1 𝑅𝑎𝑑 = 1𝑐𝐺𝑦. Ces unités seront vu plus en détails dans le chapitre radioprotection
qui sera abordé ultérieurement.

Exercice 3. "Vitesse de dérive"

Objectif : Donner une idée sur la durée nécessaire pour la dérive des électron vers l’anode.

La vitesse de dérive des électrons est donnée par l’expression


E
v=μ
P

E est la valeur du champ électrique, 𝜇 la mobilité des électrons et P la pression du gaz.


𝐸 1000𝑉/5 𝑐𝑚
= = 2 104 𝑉𝑚−1 𝑎𝑡𝑚−1
𝑃 1 𝑎𝑡𝑚

D’après la figure 1, la vitesse de dérives des électrons est d’environ v = 105 m/s.
(Ok ! sur la figure un peu moins que ça, mais ici c’est juste pour illustrer le calcul et l’usage de la
courbe )
𝑑 5 𝑐𝑚
On déduit ainsi le temps maximum de collection des électrons : 𝑡 = 𝑣 = 105 𝑚/𝑠 = 0,5 𝜇𝑠
Remarque : Vu que les ions sont lourds comparés aux électrons, leurs temps de dérive est environ
100 à 1000 fois supérieure que celui des électrons.

Exercice 5. "Courant de saturation»

A c’est l’activité de la source c-à-d le nombre de désintégration par unité de temps.


Donc le produit E.A est l’énergie moyenne disponible par unité de temps qui va créer E.A/W pairs
(ion, électron) d’ionisation par unité de temps, qu’il faut juste multiplier par la charge d’un ion.
𝑞
Le courant est donnée par 𝐼 = 𝑡 = 𝐸. 𝐴. 𝑒/𝑊
103 div 10−19 C
𝐼 = 49 𝑘𝑒𝑉 × 150 × 1.6 = 4,45 10−11 A
s 26,4 eV
Exercice 6.

1- La source du polonium envoi des radiations dans l’espace de façon aléatoire et isotrope. A la
distance r = 2 cm, ses rayonnement couvrent une sphère de surface σ = 4πr 2 . Or la surface effective
de la fenêtre de la chambre est de σc = 4πrc2 .

𝜋𝑟 2 1
On déduit alors l’efficacité géométrique de la chambre : 𝑒𝑓𝑓𝑔 = 4𝜋𝑟𝑐2 = 4 =0.25%.

2- Sur la figure 2 on peut facilement extraire l’information demandée : La protée (noté R) des
particules alpha dans l’air est de l’ordre de 3,9 cm

30
3- Sachant que la densité de l’air est 𝜌 = 1,29 𝑚𝑔/𝑐𝑚3 alors le parcours des particules alpha dans
𝑚𝑔
l’air est de : 𝜌. 𝑅 = 1,29 𝑐𝑚3 × 3,9 𝑐𝑚 = 5 𝑚𝑔/𝑐𝑚2

Or la distance qui sépare la source de la fenêtre de la chambre est de 2 cm. Ce qui est équivaut à
𝑚𝑔
un parcours de : 𝜌. 𝑑 = 1,29 𝑐𝑚3 × 2 𝑐𝑚 = 2,58 𝑚𝑔/𝑐𝑚2 au quel il faut ajouter le parcours dans
la fenêtre. Donc on aura au total (2,58 + 1)𝑚𝑔/𝑐𝑚2 = 3,58 𝑚𝑔/𝑐𝑚2

Pour simplifier nous allons considérer une perte d’énergie linéaire. Le pourcentage d’énergie
perdue est alors :

5 − 3,58
𝑅𝐸 = = 28,4%
5

Ainsi à l’entrée de la chambre (juste après avoir traversé sa fenêtre) les particules alpha ont
l’énergie suivante :

𝑅𝐸 × 𝐸𝛼 = 0,284 ∗ 5,3 𝑀𝑒𝑉 = 1,5052 𝑀𝑒𝑉

3- Le courant ce calcul comme dans le cas de l’exercice précédent.


Nous allons supposer qu’il faut environ 𝑊 = 30𝑒𝑉 pour produire une paire (ion, électron)
Avec l’efficacité géométrique de la cambre qui est de 25% on aura le taux de désintégration
suivante :
𝑁 = 𝑒𝑓𝑓𝑔 × 𝐴 = 1𝜇𝐶 × 0.25 = 10−6 × 3,7 1010 𝑑é𝑠. 𝑠 −1 × 0,25 = 925 𝑑é𝑠. 𝑠 −1

Ce qui va produire dans la chambre le courant suivant :


𝐸𝛼 10−19
𝐼 = 𝑁. . 𝑒 = 925 × 1,5106 × 1,6 = 7,4 𝑝𝐴
𝑊 30

Exercice 7.

31
1- Le champ électrique entre les deux armatures est uniforme et on a :

V
E=
d
Pour simplifier, nous allons supposer que toutes les paires d’ions sont créées à la même distance x
de l’anode, là où le potentiel électrique vaut : E.x

Après une durée t, les ions dérivent d’une distance v + t vers la cathode tandis que les électrons
dérivent d’une distance v − t vers l’anode. Ce déplacement de charge entraine une variation du
potentiel entre les deux armatures de la chambre.

La conservation de l’énergie totale permet d’écrire :


1 2 1
𝐶𝑉0 = 𝐸𝑖 + 𝐸𝑒 + 𝐶𝑉𝑓2
2 2
𝐸𝑖 et 𝐸𝑒 sont respectivement les énergies absorbées par les ions et les électrons respectivement.
On peut écrire alors :
1
𝐶(𝑉02 − 𝑉𝑓2 ) = 𝐸𝑖 + 𝐸𝑒 = 𝑛0 . 𝑒. 𝐸. (𝑉 + + 𝑉 − ). 𝑡
2
donc
1 𝑉𝑓
𝐶(𝑉02 − 𝑉𝑓2 ) = 𝐸𝑖 + 𝐸𝑒 = 𝑛0 . 𝑒. . (𝑉 + + 𝑉 − ). 𝑡
2 𝑑
Ainsi
1 𝑉0
𝐶(𝑉0 − 𝑉𝑓 )(𝑉0 + 𝑉𝑓 ) = 𝑛0 . 𝑒. . (𝑉 + + 𝑉 − ). 𝑡
2 𝑑

𝑉𝑓 𝑉0
En considérant l’approximation (𝑉0 + 𝑉𝑓 ) ≈ 2𝑉0 et ≈
𝑑 𝑑
Ainsi on peut écrire :

1 𝑉0
𝐶(𝑉𝑅 )(2. 𝑉0 ) = 𝑛0 . 𝑒. . (𝑉 + + 𝑉 − ). 𝑡
2 𝑑
𝑛0. 𝑒
𝑉𝑅 = . (𝑉 + 𝑉 − ). 𝑡
+
𝑑. 𝐶
Au niveau du signale on voit donc une contribution de la dérive des électrons et celle des ions.
Cette formule prévoit un accroissement de la tension en fonction du temps, elle est valide
uniquement lors de la dérive des charges dans le détecteur.
𝑥
Après un temps 𝑡 − = 𝑉 − , les électrons atteignent l’anode, à ce moment-là leurs contribution au
signale atteint son maximum. La contribution des électrons au signale devient constante et égale à
𝑛0.𝑒 𝑛0.𝑒.𝑥
sa valeur en 𝑡 − , 𝑑.𝐶 . (𝑉 − ). 𝑡 − = 𝑑.𝐶
Et on peut écrire :
𝑛0. 𝑒
𝑉𝑅 = . (𝑉 + . 𝑡 + 𝑥)
𝑑. 𝐶

32
Pareil pour les ions qui se déplacent lentement comparée au électrons, ils atteignent la cathode après
(𝑑−𝑥)
un temps 𝑡 + = 𝑉 + . A cet instant le signal ne croit plus et atteint sa valeur maximale
𝑛0. 𝑒 𝑛0. 𝑒
𝑉𝑅 = . ((𝑑 − 𝑥) + 𝑥) =
𝑑. 𝐶 𝑑

Variation de la tension de sortie en fonction du temps


A ce niveau on peut aussi évoquer le fait que le détecteur sera couplé à un filtre RC pour la mise en
forme du signale de sortie (figure ci-dessous).

En mode sensitive au électron uniquement, l’amplitude de signale est donné par :


𝑛0. 𝑒. 𝑥 500 ∗ 1,6 10−19 ∗ 2
𝑉𝑅 = = = 2.1 10−4 𝑚𝑉
𝑑. 𝐶 5 ∗ 150 10−12

33
SERIE D’EXERCICES N°2 : Détection des Rayonnements

Exercice 1. "Compteur proportionnel "

On considère un compteur proportionnel constitué par un cylindre métallique de rayon Rb ayant en


son axe un fil conducteur isolé et mince de rayon Ra porté à un potentiel V positif par rapport au
corps du compteur. Ce fil constitue l'anode et le cylindre, la cathode.

1- Quel est l’expression du champ électrique en un point situé entre les deux électrodes du
compteur.
2- Calculer la valeur du champ électrique au voisinage des deux électrodes.
3- Quelle est la fraction de volume de la région de multiplication si le 1MV/m est requis pour
initier la multiplication des électrons.
Données : 𝑹𝒂 = 𝟑𝟎𝝁𝒎, 𝑹𝒃 = 𝟐𝒄𝒎 𝒆𝒕 𝑽 = 𝟐𝟎𝟎𝟎𝑽.

Exercice 2. "Formule de Diethron"

On considère un compteur proportionnel à circulation de gaz sans fenêtre avec une anode de rayon
R a = 50μm et une cathode de rayon R b = 5cm rempli d’un gaz P-10 à 1 atm. Ce compteur opère
à 2000V et d’une capacité de 500pF.

En utilisant l’expression du Diethron :


1- Calculer le coefficient de multiplication du gaz
2- L’amplitude du signale issue d’une particule alpha de 5MeV complètement arrêtée dans le
compteur
Données : Pour le mélange P-10(90% Ar, 10% CH4), K=4.8 104

Exercice 3. "Extinction au niveau d’un détecteur Geiger Müller"

Une décharge d’une durée 𝑡𝑠 = 100𝜇𝑠 au niveau d’un détecteur Geiger Müller de longueur L=5 cm
opérationnel sous une tension V = 2000V, crée en sortie d’une résistance 𝑅 = 3 105 Ω une tension
VR de 2V.
1- Calculer le nombre de paires créé au niveau du tube GM.
2- Calculer le champ électrique.

Exercice 4. "Détecteur à Scintillation"

Soit un détecteur à scintillation équipé d’un cristal NaI(Tl) ayant un rendement énergétique de
conversion R égal à 12%. L’énergie moyenne des photons lumineux émis par le cristal est de 3 eV
Et l’efficacité quantique E de la photocathode est de 10%.

1- Calculer l’énergie nécessaire qui doit être absorbée dans le scintillateur pour créer un
photoélectron primaire.
2- Que peut-on dire de cette énergie en comparaison avec celle d’un détecteur à gaz.

Exercice 5. "Détecteur à Scintillation/PMT "

Calculer l’amplitude de l’impulsion issue de la combinaison d’un Scintillateur NaI(Tl) d’un temps
de désintégration de scintillation de 230 ns avec un photomultiplicateur de 5 dynodes dans les
circonstances suivantes :
- L’énergie perdue de la radiation est de 1,2 MeV
- Efficacité de la collection de la lumière est de 70%
- Efficacité quantique de la photocathode est de 20%
- Le coefficient de multiplication d’une dynode est de 10.
- La capacité de l’anode est 100pF et d’une résistance de chargement de 105 Ω.

34
Exercice 6. "Courant de fuite d’un photomultiplicateur "

On considère un photomultiplicateur de type R5108 dont les caractéristiques sont données par la
compagnie Hamamatsu sur la figure 1.
Déterminer la puissance optique minimal qu’on peut détecter avec ce photomultiplicateur à
𝜆 = 400 𝑛𝑚 et avec une tension de 700V.

Exercice 7. "Détecteur de neutron : chambre à fission"

Pour la détection des neutrons thermiques, On considère une chambre à fission remplie de gaz
d’Argon. En supposant que l’énergie totale emportée par les produit de fission est de 170 MeV et
que les produit de fission léger ont des nombres de masses égaux à 90 et ceux lourd ont des nombres
de masses égaux à 140. A la traversé du dépôt la perte d’énergie peut varier de 0 à 75% et le temps
de collection des charges est de 100ns.

1- Déterminer la valeur de l’énergie moyenne des produits de fission


2- On admettant que les impulsions ont la forme d’un triangle rectangle, calculer les valeurs
minimal et maximale des impulsions de courant.
3- Le détecteur est relié à une instrumentation au moyen d’un câble d’impédance
caractéristique de 50Ω Et de longueur 300m. Calculer les amplitudes minimale et maximale
des impulsions de tension sachant que l’atténuation du câble est de 0,01dB/m

Exercice 8. "Détecteur de neutron : Compteur BF3"

On remplace la chambre de fission de l’exercice par un compteur à dépôt de bore. Le temps de


collection de charge pour ce détecteur est de 250ns.

1- Calculer l’énergie cinétique des produits de réaction en tenant compte d’une perte d’énergie
de 50% lors de la traversé de la couche de bore.
2- Déterminer le coefficient de multiplication du compteur permettant d’obtenir des impulsions
dont l’amplitude est comparable à ceux obtenue avec la chambre à fission de l’exercice

Exercice 9. "Spectrométrie gamma "

On considère le spectre en énergie obtenu sur la figure 1 qui est typique du spectre gamma d’un
radionucléide mono-énergétique. L’étalonnage en énergie obtenu avec une source de référence est :
𝐸(𝑘𝑒𝑉) = 𝐴 ∗ (𝑛° 𝑑𝑒 𝑐𝑎𝑛𝑎𝑙) + 𝐵 avec A=0,842kev/canal et B=14,9keV.

1- A quoi correspond le pic 1 situé au canal 768. Donner son énergie et le(s) processus
d’interaction qui sont à l’origine de ce pic.
2- Le pic 3 est situé au canal 72. Donner son énergie et l’origine probable de ce pic.
3- On remarque vers le canal 549 un « front » 4. Quel est (sont) le(s) processus d’interaction
qui sont à l’origine de ce front ainsi que du fond s’étendant du canal 0 au canal 549.
4- A quel phénomène correspond le large pic 5 situé autour du canal 201.
5- Déduire la nature de la source et déterminer l’origine du pic 2 situé au canal 21.

35
Figure 1

Figure 2

SERIE D’EXERCICES N°2 : Détection des Rayonnements

Exercice 1. "Compteur proportionnel »

1- Même traitement qu’un condensateur cylindrique.


En raison de symétrie le champ électrique entre les deux
électrodes est radiale est fui l’anode qui est porté à un
potentiel positif.
Par application du théorème de gauss, le flux du champ
électrique à travers une surface cylindrique de rayon
fermée aux deux extrémités par deux disques de surface S1,
et S2 et de surface latérale SL est :
𝑸𝑰
∅= = 𝑬 ∬ 𝒅𝑺 = 𝑬. 𝟐𝝅𝒓𝒉
𝝐𝟎

36
𝑩 𝑩 𝑸
Or𝑽 = 𝑽𝑨 − 𝑽𝑩 = ∫𝑨 𝑬𝒅𝒓 = ∫𝑨 𝒅𝒓 =
𝟐𝝅𝝐𝟎 𝒓𝒉
𝑸 𝑹
𝒍𝒏(𝑹𝒃 )
𝟐𝝐𝟎 𝝅𝒉 𝒂

𝑸 𝑽
On déduit ainsi l’expression du champ électrique 𝑬(𝒓) = 𝟐𝝅𝒓𝒉𝑰 𝝐 = 𝑹
𝟎 𝒓.𝒍𝒏( 𝒃 )
𝑹𝒂
𝑉 2500
2- Au voisinage de l’anode : 𝐸(𝑅𝑎 ) = 𝑅 = 2 = 12,81 106 𝑉/𝑚
𝑅𝑎 .𝑙𝑛( 𝑏 ) 30 10−6 𝑙𝑛(
30 10−4
)
𝑅𝑎
𝑉 2500
Au voisinage de la cathode : 𝐸(𝑅𝑏 ) = 𝑅 = 2 = 174,48 102 𝑉/𝑚
𝑅𝑏 .𝑙𝑛( 𝑏 ) 2 10−2 𝑙𝑛(
30 10−4
)
𝑅𝑎

𝐸(𝑅 ) 𝑅 2 .10−2
En calculant le rapport 𝐸(𝑅𝑎) = 𝑅𝑏 = 30.10−6 = 666.66 on peut voir que le champ est très intense au
𝑏 𝑎
voisinage de l’anode, lieu de l’avalanche de Townsend.

La figure de la variation du champ électrique en fonction de la distance par rapport à l’anode peut
aider à expliquer les résultats et mettre l’accent sur le fait qu’il ya une distance critique pour que le
champ devient important pour accélérer les charges et lancer l’avalanche

3- La valeur du rayon critique nécessaire pour initier la multiplication est donné par :
V 2000V
rc = = = 307,58 μm
R 𝑉 2. 10−2 𝑚
EC . ln(Rb ) 106 . ln( )
a 𝑚 30. 10−6 𝑚
Ainsi la fraction de volume de multiplication est :
πr𝑐 2 . ℎ 307.58 10−4 2
R= =( ) = 0.0236%
πR 𝑏 2 . ℎ 2.

Il est important de voir que la multiplication des électrons s’effectue dans une zone assez limité
autour de l’anode. Ainsi quelque soit le lieu de l’ionisation deux particules de même énergies
vont produire le même signale dans le compteur. Ce qui fait la grande différence avec le
compteur Geiger Muller, où toutes les particules produisent la même décharge quelques soit
leur énergies.

Exercice 2. "Formule de Diethron"

Le But : Utiliser la formule de Diethron pour calculer le facteur de multiplication d’un compteur
proportionnel.

1- La formule de Diethron est une formule semi-empirique qui permet de calculer le gain
(facteur de multiplication) du compteur proportionnel elle est donnée par :
𝑉 ln 2 𝑉
ln(𝑀) = (ln ( ) − ln(𝐾))
𝑏 𝑏
ln (𝑎) ∆𝑉 𝑝. 𝑎 ln (𝑎)
Où :

37
K: est la valeur minimal de E/P au-dessous de laquelle il yà pas de multiplication (Ec/P, P :
la pression du gaz).
∆𝑉 La différence de potentiel qui fait déplacer l’électron entre deux ionisations successives.

En remplace les valeurs selon la géométrie du compteur et les données de l’exercice.


2000 ln 2 2000
ln(𝑀) = (ln ( )
5 23,6 −4 5 4
ln ( ) 1.∗ 50 10 ln ( ) . 4,8 10
50 10−4 50 10−4
2000 ln 2 2000
ln(𝑀) = (ln ( ) = 1.595
5 23,6 −4 5 4
ln ( ) 1.∗ 50 10 ln ( ) . 4,8 10
50 10−4 50 10−4
Toutes les unités se simplifient dans l’expression précédente et le facteur de multiplication
M = 4,93
2- Calculons d’abord le nombre de paires créé par la particule alpha
E𝛼 5 106 𝑒𝑉
n0 = = = 1,66 105 𝑝𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠
W 30𝑒𝑉
L’amplitude du signale est donc :

𝑛0 𝑀. 𝑒 1.66 105 4.93 1.6 10−19 𝐶


V= = = 0.102𝑚𝑉
𝐶 500 10−12 𝐹

Exercice 3. "Extinction au niveau d’un détecteur Geiger Müller"

But : Montrer que l’avalanche s’auto éteint dans un détecteur de type Geiger Müller.

Nous somme devant une situation avec des valeurs mesurées réellement.

Une décharge d’une durée 𝑡𝑠 = 100𝜇𝑠 au niveau d’un détecteur Geiger Müller de longueur L=5 cm
opérationnel sous une tension V = 2000V, crée en sortie d’une résistance 𝑅 = 3 105 Ω une tension
VR de 2V.
𝑉 2𝑉
1- Le courant à travers la résistance est 𝐼 = 𝑅𝑅 = 3 .105 Ω = 6,6 𝜇𝐴
La charge totale créée est : 𝑄 = 𝐼. Δ𝑡 = 6,6𝜇𝐴 × 100𝜇𝑠 = 0,66 𝑛𝐶
𝑄 0,66𝑛𝐶
On déduit alors le nombre de paires créé 𝑁 = = = 41,25 109 𝑝𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠
𝑒 1,6 10−19 𝐶

2- les électrons sont rapides et une fois sur l’anode ils vont créer un champ électrique radial
𝜆 1
𝐸− = .
2𝜋𝜀0 𝑟
On peut démontrer cette formule par application du théorème de gauss à un fil infinie de charge
linéique 𝜆.

38
En effet, en raison de la symétrie le champ est radial. La surface
de gauss est un cylindre de rayon r et de hauteur h.

Par application du théorème de gauss :


𝑸𝑰 𝝀. 𝒉
∅= = 𝑬 ∬ 𝒅𝑺 = 𝑬. 𝟐𝝅𝒓𝒉 =
𝝐𝟎 𝝐𝟎
Seul le flux à travers la surface latéral est non nul :
On obtient alors que :
𝜆 1
𝐸− = .
2𝜋𝜀0 𝑟
A ce niveau il faut préciser que la direction du champ induit par les électrons (de la cathode vers
l’anode) une fois collecté sur l’anode est opposée à celle du champ initial issue du potentiel V entre
les armatures (de l’anode vers la cathode). Donc le champ induit par les électrons s’oppose au champ
initial et donc s’oppose à l’avalanche.

En valeurs maintenant pour avoir une idée sur l’ordre de grandeur du champ des électrons.
𝐶2
Avec 𝜀0 = 8,85 10−12 𝑁 𝑚2 et 𝜆 est la densité de charge linéique qu’on peut calculer avec la
relation :
𝑄 0,66 𝑛𝐶 𝐶
𝜆= = = 1,32 10−8
𝐿 0.05 𝑚 𝑚
En remplaçant les termes dans l’expression du champ électrique :

𝜆 1 1,32 10−8 𝐶/𝑚 1


𝐸− = . = .
2𝜋𝜀0 𝑟 𝐶2 𝑟
2 ∗ 𝜋 ∗ 8,85 10−12
𝑁 𝑚2
237,5 𝑉
𝐸− =
𝑟
Si on compare ce champ créer par les électrons à celui qui règne dans le détecteur dont l’expression
𝑽
est 𝐸 = 𝑹𝒃
𝒓.𝒍𝒏( )
𝑹𝒂
Pour illustré la comparaison on va considérer la géométrie de l’exercice précèdent où on peut
R
facilement voir que ln (Rb ) = 6,9.
a
𝑉 2000 𝑉 289,8 V
Alors : 𝐸 = 𝑅 =𝐸= =
𝑟.𝑙𝑛( 𝑏 ) 6,9 𝑟 r
𝑅𝑎
On voit que le champ E- auquel il faut ajouter aussi le champ créer par les ions positif s’oppose au
champ E, ce qui va amortir (voir éteindre) la multiplication de Townsend. Alors contrairement au
compteur proportionnel, dans un détecteur Geiger Muller la multiplication de Townsend s’arrête
d’elle-même vu que les charges crées le long de l’anode vont créer un champ électrique qui s’oppose
à la multiplication de Townsend.

Remarque : Les ions positifs se déplacent longuement, une fois arrivé à la cathode qui est de forme
cylindrique il crée un champ qui va de la cathode vers l’anode donc qui va lui aussi contribuer à
l’amortissement de l’anode mais l’expression de ce champ est assez compliquée à trouver et ne sera
pas aborder dans cet exercice.

Exercice 4. "Détecteur à Scintillation"

Rappel :

But : Maitriser le calcul relatif au signal issu d’un détecteur à scintillation

Le rendement énergétique R :

39
𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑝ℎ𝑜𝑡𝑜𝑛𝑠 é𝑚𝑖𝑠
𝑅=
𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑖𝑛𝑐𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡𝑒 𝑎𝑏𝑠𝑜𝑟𝑏é𝑒

L’efficacité quantique de la photocathode :

𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑 ′ é𝑙𝑒𝑐𝑡𝑟𝑜𝑛𝑠 é𝑚𝑖𝑠


𝐸𝑓𝑓 =
𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑝ℎ𝑜𝑡𝑜𝑛𝑠 𝑟𝑒ç𝑢𝑠

1- L’énergie totale émise par le scintillateur sera, pour une énergie incidente E

𝐸𝑇 = 𝑅. 𝐸 = 0,12 × 𝐸
Ainsi le nombre de photon émis par la scintillation :
𝑁 = 𝐸𝑇 /𝐸𝑝ℎ = 0,12𝐸/3
Le nombre de photoélectron émis par la photocathode est :
𝑅 × 𝐸 × 𝐸𝑓𝑓 0,12 × 𝐸
𝑁𝑒 = 𝑁 × 𝐸𝑓𝑓 = =
𝐸𝑝ℎ 3 × 10
On déduit alors l’énergie nécessaire pour créer un seul photoélectron :
𝑁𝑒 × 𝐸𝑝ℎ 1×3
𝐸= = = 250𝑒𝑉
𝑅 × 𝐸𝑓𝑓 0.12 × 0.1
2- Cette énergie est relativement grande par rapport au potentiel d’ionisation des gaz (≈ 30𝑒𝑉),
aussi on peut s’attendre à ce que la résolution d’un tel scintillateur soit moins bonne que celle
obtenue dans un détecteur à gaz.

Exercice 5. "Détecteur à Scintillation/PMT "

On procède par étape :

- D’abord la partie de l’énergie absorbée par le scintillateur est :

Energie Absorbé = Efficacité de la collection * Energie incidente


𝐸𝑎 = 𝐸 ∗ 𝑅
- Cette énergie absorbée sera convertie en lumière, il faut environ 𝐸𝑝ℎ = 3𝑒𝑉 par photon de
scintillation.
Nombre de Photon de scintillation = Energie absorbé /Energie par photon
𝐸∗𝑅
𝑁𝑝ℎ = 𝐸𝑎 /𝐸𝑝ℎ =
𝐸𝑝ℎ
- Arrivée au niveau de la photocathode du photomultiplicateur une partie des photons de
scintillations vont être convertie en photoélectrons.
Nombre de Photoélectron = Efficacité quantique * Nombre de Photon de
scintillation
𝐸 ∗ 𝑅 ∗ 𝐸𝑓𝑓
𝑁𝑝𝑒 = 𝐸𝑓𝑓 ∗ 𝑁𝑝ℎ =
𝐸𝑝ℎ
1,2 𝑀𝑒𝑉 ∗ 0,7 ∗ 0,2
𝑁𝑝𝑒 = = 56000 é𝑙𝑒𝑐𝑡𝑟𝑜𝑛𝑠
3𝑒𝑉
Chaque dynode va intervenir avec un facteur de multiplication 𝛿 = 10. Le gain total du
photomultiplicateur est ainsi 𝐺 = 𝛿 𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝐷𝑦𝑛𝑜𝑑𝑒 = 105 .

Le nombre d’électrons récupéré ainsi par l’anode est :


𝑁 = 𝐺 ∗ 𝑁𝑝𝑒 = 5,6 109

Ainsi nous avons une charge totale de :


𝑄 = 𝑁 ∗ 𝑒 = 5,6 109 ∗ 1,6 10−19 𝐶 = 8,96 10−10

La constante du temps de l’anode est : 𝑅 ∗ 𝐶 = 105 Ω ∗ 100 𝑝𝐹 = 10𝜇𝑠


40
1 1
Or 𝜗 = 𝑅𝐶 = 105 𝑠 −1 et la constante de désintégration de scintillation 𝜆 = 230 𝑛𝑠 = 43,47 105 𝑠 −1
Alors 𝜗 ≪ 𝜆. Donc on est dans un régime de fonctionnement pour lequel :
𝑄 8,96 10−10 𝐶
𝑉= = = 8.96𝑉
𝐶 100𝑝𝐹

Exercice 6. "Courant de fuite d’un photomultiplicateur "

But : Calculer le courant de fuite et déterminer la puissance seuil d’un Photomultiplicateur (PM).

A λ = 400 nm on peut lire sur la courbe que l’efficacité quantique est de Eff = 0.5%.

De même on peut lire que

A 800V le gain 𝐺 = 2 102 et le courant de fuite (le bruit) est 𝐼𝑠 = 2 10−8 𝐴. Ce bruit sort toujours
du photomultiplicateur même ont obscurité totale et il dépond de la tension et aussi de la
température qui n’est pas considéré dans cette exercices.

Alors on est dans la situation de fonctionnement suivant :


λ = 400 nm

41
V= 800 V
𝐺 = 2 102
𝐼𝑠 = 2 10−8 𝐴
Eff = 0.5%
𝑁∗𝑒
Le courant sombre est 𝐼𝑠 = 1𝑠
Où N est le nombre d’électron collecté par l’anode.
On peut en déduire le nombre d’électron produit dans le PM par unité de temps :
𝐼𝑠 2 10−8 𝐴
𝑁 = = = 1,25 1011 𝑒𝑙𝑒𝑐𝑡𝑟𝑜𝑛/𝑠𝑒𝑐
𝑒 1,6 10−19 𝐶
Ce qu’on cherche c’est le nombre de photons qui doivent atteindre la photocathode du PM pour
produire un courant de même ordre de grandeur que le courant de fuite.

N est le résultat de multiplication du nombre de photoélectron créé au niveau de la photocathode.


Donc
𝑁 1,25 1011
𝑁𝑝𝑒 = = = 625 105 𝑝ℎ𝑜𝑡𝑜é𝑙𝑒𝑐𝑡𝑟𝑜𝑛𝑠/𝑠𝑒𝑐
𝐺 2 102

On divisant par l’efficacité quantique de la photocathode on peut remonter au nombre de photon


incident.
𝑁𝑝𝑒 625 105
𝑁𝑝ℎ = = = 125 108 𝑝ℎ𝑜𝑡𝑜𝑛/𝑠𝑒𝑐𝑜𝑛𝑑𝑒
𝐸𝑓𝑓 0.005
On va convertir cela en puissance.
ℎ𝑐
Chaque photon est porteur d’énergie 𝐸𝑝ℎ = 𝜆

ℎ𝑐 6,63 10−34 𝐽.𝑠∗3 108 𝑚.𝑠−1


Alors la puissance minimale est 𝑃𝑠 = ∗ 𝑁𝑝ℎ = ∗ 125 108 𝑝ℎ𝑜𝑡𝑜𝑛𝑠/𝑠𝑒𝑐
𝜆 400 10−9 𝑚

Alors 𝑃𝑠 = 6,21 𝑛𝑊

Donc on conclut que le photomultiplicateur est sensible à des puissances supérieur à 6,21𝑛𝑊. Qui
est une puissance très faible (nano Watt). Le photomultiplicateur est doté d’une très haute
sensibilité à la lumière.

On peut mentionner qu’il existe sur le marché des PM qui peuvent mesurer des pW et expliquer
pourquoi le PM doit toujours être protégé de la lumière pour éviter son aveuglement.

Exercice 7. "Détecteur de neutron : chambre à fission"

Les chambres à fission sont des détecteurs remplis de gaz dont les parois internes sont recouvertes
d’une couche d’uranium enrichi en 235U qui assure la conversion des neutrons en particules
ionisantes.

Nous avons une réaction nucléaire de la forme :


𝐴 𝐴1 𝐴2
𝑍𝑋 + 𝑛 → 𝑍1 𝑌1 + 𝑍2 𝑌2

On supposera que les neutrons sont de type thermique de très faible énergie cinétique
(Tn<0,025eV).

La conservation de l’énergie et de la quantité de mouvement s’écrivent :


𝑀𝑋 + 𝑀𝑛 = 𝑀1 + 𝑀2 + 𝑇1 + 𝑇2
et
⃗⃗⃗
𝑃1 + ⃗⃗⃗⃗
𝑃2 = 0

42
𝑃2
Or avec un traitement classique de l’interaction nous avons 𝑇 = 2 𝑀 et comme l’énergie de la
réaction est donné par : 𝑄 = 𝑀𝑋 + 𝑀𝑛 − 𝑀1 − 𝑀2 = 𝑇1 + 𝑇2

Ce qui permet d’écrire :


𝑄 = 𝑇1 + 𝑇2
𝑇1 𝑇2
=
𝑀2 𝑀1
𝑀2 𝑀1
Ce qui donne alors : 𝑇1 = 𝑀 𝑄 et 𝑇2 = 𝑀 𝑄
1 +𝑀2 1 +𝑀2
1- Les fragments de fission lourds vont acquérir l’énergie :
𝑀2 90
𝑇1 = 𝑄= 170 = 66,5𝑀𝑒𝑉
𝑀1 + 𝑀2 90 + 140
De même, les fragments de fission légers vont acquérir l’énergie :
𝑀1 140
𝑇2 = 𝑀 +𝑀 𝑄 = 90+140 170 = 103,5 𝑀𝑒𝑉
1 2
Ce qui fait que l’énergie moyenne des produits de fission est :
𝑇1 + 𝑇2 𝑄
= = 85𝑀𝑒𝑉
2 2
2- Le nombre de pair ion-électrons crées :
a- Pour une perte d’énergie de 75% dans la couche d’uranium :
85 106 𝑒𝑉 ∗ 0,25
𝑛= = 7,08 105
30𝑒𝑉
b- Pour une perte d’énergie de 0% dans la couche d’uranium :
85 106 𝑒𝑉
𝑛= = 2,83 106
30𝑒𝑉
La quantité de charge générée pour les deux cas :
𝑄𝑚𝑎𝑥 = 𝑛. 𝑒 = 2,83 106 ∗ 1,6 10−19 = 4,528 10−13 𝐶
𝑄𝑚𝑖𝑛 = 𝑛. 𝑒 = 7,08 105 ∗ 1,6 10−19 = 1.1328 10−13 𝐶

Si on admet que l’impulsion physique a la forme d’un triangle rectangle :

𝑄 = ∫ 𝑖(𝑡) 𝑑𝑡, donc l’air de la surface définie par le triangle rectangle.


Les impulsions de courant sont comprise entre
𝑄𝑚𝑎𝑥 4,528 10−13 𝐶
𝐼𝑚𝑎𝑥 = 2. =2∗ = 9 𝜇𝐴
𝜏 100 10−9 𝑠
Et
𝑄𝑚𝑖𝑛 1.1328 10−13 𝐶
𝐼𝑚𝑖𝑛 = 2. =2∗ = 2 𝜇𝐴
𝜏 100 10−9 𝑠

3- Les impulsions de tensions à l’entrée du câble seront comprise entre :


𝑉𝑚𝑎𝑥 = 𝑍. 𝐼𝑚𝑎𝑥 = 50Ω ∗ 9 𝜇𝐴 = 450𝜇𝑉
Et
𝑉𝑚𝑖𝑛 = 𝑍. 𝐼𝑚𝑖𝑛 = 50Ω ∗ 2 𝜇𝐴 = 100𝜇𝑉

L’atténuation en tension peut s’exprimer en dB : 𝐴𝑡𝑡 (𝑑𝐵) = 20𝑙𝑜𝑔10 (𝑉𝑒 /𝑉𝑠 )


Le long du câble nous avons l’atténuation suivant : 𝐴𝑡𝑡 (𝑑𝐵) = 300 ∗ 0.01 = 3𝑑𝐵

43
𝐴𝑡𝑡 (𝑑𝐵) 3
𝑉
On déduit que 𝑉𝑒 = 10 20 = 1020 = 1,413
𝑠
Alors à la sortie du câble (à l’entrée de l’amplificateur) la tension est comprise entre :

450𝜇𝑉
𝑉𝑠𝑚𝑎𝑥 = = 318,47𝜇𝑉
1,413
Et
100𝜇𝑉
𝑉𝑠𝑚𝑖𝑛 = = 70.77𝜇𝑉
1,413

Exercice 8. "Détecteur de neutron : Compteur BF3"

1- Dans un compteur à dépôt de bore nous avons la réaction nucléaire :


10
+ 𝑛 → 42𝐻𝑒 + 73𝐿𝑖 ∗ + 2,31𝑀𝑒𝑉
5𝐵
7
Comme au paravent on peut calculer l’énergie de la particule alpha par : 𝑇𝛼 = 4+7 𝑄 = 1,47𝑀𝑒𝑉
qui devient après 50% de perte dans la traversée du Bore : 0,735 MeV
4
De même pour les noyaux de Lithium : 𝑇𝐿𝑖 = 4+7 𝑄 = 0,84𝑀𝑒𝑉 qui devient après 50% de perte
dans la traversée du Bore : 0,42 MeV

2- Le nombre de pair ion-électrons crées :


a- Pour les particules alpha :
0,735 106
𝑛𝛼 = = 2,45 104
30
b- Pour les noyaux du Lithium
0,42 106
𝑛𝑙𝐼 = = 1,4 104
30
Ainsi la quantité de charge créée est :

a- Pour les particules alpha :


𝑞𝛼 = 𝑀 ∗ 2,45 104 ∗ 1,6 10−19 = 𝑀 ∗ 3,92 10−15 𝐶
b- Pour les noyaux du Lithium
𝑞𝑙𝐼 = 𝑀 ∗ 1,4 104 ∗ 1,6 10−19 = 𝑀 ∗ 2,24 10−15 𝐶
M étant le coefficient de multiplication du compteur

Si on admet que l’impulsion physique a la forme d’un triangle rectangle :


𝑞𝛼 𝑀 ∗ 3,92 10−15 𝐶
𝐼𝛼 = 2. = 2 ∗ = 𝑀 ∗ 0.03136 𝜇𝐴
𝜏 250 10−9 𝑠
Et
𝑄𝐿𝑖 𝑀 ∗ 2,24 10−15 𝐶
𝐼𝐿𝑖 = 2. = 2∗ = 𝑀 ∗ 0.01792 𝜇𝐴
𝜏 250 10−9 𝑠
Alors en moyenne nous avons le courant suivant :
𝐼𝑚 = 0.5 ∗ (𝐼𝛼 + 𝐼𝐿𝑖 ) = 𝑀 ∗ 0,02464 𝜇𝐴
Or le courant moyen obtenu par la chambre à fission est de
𝐼𝑚 = 0.5 ∗ (𝐼𝑚𝑎𝑥 + 𝐼𝑚𝑖𝑛 ) = 5,5 𝜇𝐴
On déduit la valeur du coefficient de multiplication du compteur nécessaire pour obtenir des
impulsions dont l’amplitude est comparable à ceux obtenue avec la chambre à fission de l’exercice
5,5
𝑀= = 223
0,02464

Exercice 9. "Spectrométrie gamma "


44
But : Spectrométrie gamma avec un détecteur à scintillation

1- Le pic 1 correspond à une absorption totale par effet photoélectrique. En utilisant l’équation
d’étalonnage on peut déterminer l’énergie du pic :

𝐸(𝑘𝑒𝑉) = 𝐴 ∗ (𝑛° 𝑑𝑒 𝑐𝑎𝑛𝑎𝑙) + 𝐵 avec A=0,842kev/canal et B=14,9keV.


Alors

E = 0,842 ∗ 768 + 14,9 = 661,66 keV


2- On procède comme précédemment pour déterminer l’énergie du pic 3.

E = 0,842 ∗ 72 + 14,9 = 75,524 keV


Il s’agit de photon de basse énergie donc de la désexcitation du plomb de l’enceinte qui est excité
par les photons gamma de la source.14.9
3- Au niveau du canal 549 on obtient le front Compton d’énergie 477,158keV. Le fond Compton
s’étale du canal 0 au canal 549.

La figure ci-dessus montre la collision d'un photon sur un électron au repos. L'angle de diffusion
du photon est 𝜃, et celui de l'électron 𝜑.
On rappelle que la variation de longueur d'onde du photon :

L'énergie perdue par le photon est entièrement distribuée à l'électron sur lequel la diffusion s'est
faite, l'électron acquiert ainsi l'énergie cinétique des électrons :

Contrairement à l’effet photoélectrique où l’absorption est totale, avec l'effet Compton une partie
de l’énergie peut sortir du détecteur sans être comptabilisée et donne lieu au fond Compton qui
s’arrête au niveau du front Compton donné par l’énergie maximum perdue dans le détecteur.
Le front Compton (Energie Compton maximale) se réalise lorsque la diffusion de gamma s’effectue
de sorte que cos(𝜃) = −1.

4- Le large pic 5 situé autour du canal 201 d’énergie 184,142 correspond au pic de rétrodiffusion

5- La source en question est une source du Césium 137 reconnaissable par son pic photoélectrique
à 661 keV.

45
Ainsi le pic 2 situé au canal 21 d’énergie 32keV est dû à la désexcitation du baryum noyau fils
produit par la désintégration du Césium.

46

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