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30 modes de financement pour les

entreprises
David Audran
15 mai 2014
16 commentaires
12 min de lecture

La banque n’a pas le monopole du financement! Décryptage des différents


types de financement pour accompagner les entrepreneurs sur
CultureBanque.
Conjoncture défavorable, acharnement fiscale et concurrence internationale, les entrepreneurs
Français traversent une période difficile et la défaillance d’entreprises atteint un niveau record
cette année.

Les gérants et les responsables financiers doivent utiliser des techniques de financement de
plus en plus diversifiées pour faire vivre l’entreprise. Concrètement : payer vos salaires,
contributions sociales, règlement des fournisseurs, livrer les clients à temps.

Alors que les banques veulent maitriser leurs risques, les entreprises comptent
davantage sur elles-même et la gestion de la trésorerie -ou cash management- devient
stratégique.

Les flux de trésorerie d’une entreprise sont composés en 3 grandes masses, qu’il convient de
maîtriser pour conserver une bonne qualité de paiement.

Les flux rythmes la vie de l’entreprise…

 Les flux d’exploitation


 Les flux d’investissement
 Les flux de financement
…ce qui impact la trésorerie.

Le déficit ou l’excédent d’une des masses peut-être compensé par une autre. C’est le crédit
manager qui pilote cet ensemble, et il a de nombreux leviers a sa dispositions pour y parvenir.

Financement bas de bilan


Le financement du bas de bilan consiste réduire le besoin en fonds de roulement de
l’entreprise. Le besoin en fonds de roulement représente le décalage dans le temps entre les
encaissements (stock non vendu et délai de paiement accordé aux clients) et les décaissements
(paiement des fournisseurs), ce qui creuse la trésorerie.
Assurance crédit
Les difficultés financières d’une entreprise jusqu’au dépôt de bilan sont parfois directement
liés à un défaut de paiement d’un client. L’assurance crédit permet de sécuriser le poste client
de l’entreprise et d’éviter les mauvaises surprises, notamment pour le commerce international.
En cas de retard ou de non-paiement, l’assureur indemnise l’assuré et lui évite ainsi une perte
de chiffre d’affaires.

Affacturage
C’est une solutions à la mode en temps de crise (défaut de paiement) et aussi en période de
croissance (financement du développement commercial). Le factor réalise une avance de
trésorerie à l’entreprise sur la base de factures non échues, puis assume les retards et impayés.

Crédit stock
Les marchandises sont parfois très couteuses et mobilisent une trésorerie importante. Il est
possible de disposer d’un crédit dédié au stock prenant fin lors de la vente du bien. Ce
financement est rassurant pour le prêteur car il repose sur des biens gagés, mais il est très
contraignant administrativement. Le crédit de campagne est un financement similaire qui
permet de financer une activité à forte saisonnalité, notamment lors de la constitution des
stocks.

Les options
Les options ne sont uniquement un produit financier de spéculation. L’option d’achat permet
de fixer à l’avance le prix d’achat des marchandises, ainsi l’entreprise connait à l’avance le
montant à décaisser sans subir de variation de prix. Cela fonctionne aussi pour l’option de
vente. Ce type de produit financier est particulièrement utilisé pour achats de produits
agricoles. En effet les options ont été inventées à Chicago à la fin du XIX pour garantir le prix
des récoltes indépendamment des aléas de productions (climat , risque politique…).

Délai de paiement
La politique commercial de l’entreprise influence beaucoup ses besoins de financement à
court terme. Une société avec un pouvoir de négociation fort pourra exiger un paiement
comptant, un acompte ou un délai de paiement court, ce qui est bénéfique pour la trésorerie.
Par contre il faut repousser au maximum l’échéance de paiement des fournisseurs pour
conserver sa trésorerie.

Affacturage inversé
Si l’entreprise doit payer rapidement son fournisseur, le reverse factoring sera une solution
efficace qui redevient à la mode. En effet c’est la compagnie d’affacturage qui fait l’avance
du paiement au fournisseur et l’entreprise conserve le délai de paiement initial. L’affacturage
inversé nécessite la conclusion d’un contrat entre l’entreprise et le factor, évidement, mais
aussi entre le factor et les fournisseurs, ainsi les fournisseurs auront accès à une plateforme en
ligne pour se faire payer comptant.

Caution
Le cautionnement devient obligatoire dans de nombreux cas, elle permet d’éviter à
l’entreprise de mobiliser une somme d’argent importante et permet de justifier sa capacité à
honorer des travaux ou réparer un préjudice. Par exemple les garanties décennales (pour les
constructeurs) ou environnementales (pour les déchèterie) sont très élevées et affecteraient la
trésorerie de l’entreprise.

Dispositifs fiscaux
L’Etat soutien l’économie réelle avec des dispositifs fiscaux qui favorisent la trésorerie des
entreprises comme le Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi (CICE), le Crédit d’Impôt
Recherche (CIR), le Crédit d’Impôt Innovation (CII) ou le Crédit d’Impôt Apprentissage.

Découvert bancaire ou facilité de caisse


Ces financements à court terme permettent à l’entreprise d’afficher un solde débiteur durant
une courte durée. Le découvert autorisé représente généralement de 15 jours à 1 mois de
chiffre d’affaires (variable selon le secteur d’activité), mais ce n’est pas une autorisation
permanente, la banque peut décider de revoir ses engagements à tout moment, de plus les
sociétés de créations récentes ne peuvent pas y prétendre facilement.

Escompte commercial
En parallèle de sont découvert bancaire, la société peut réaliser l’escompte de traite non-
échues pour se financer. Moyennant des intérêts et une commission, la banque avance les
effets de commerce en attente de paiement. Cependant avec le développement du virement il
est plus rare de réaliser ce type d’opération. Attention l’escompte comporte le risque de non-
paiement du client, la banque demandera alors le remboursement du montant escompté à
l’entreprise.

C’est l’un des outils les plus anciens de la banque moderne. AU XiX ème siècle
la France comptait nombre de comptoirs d’escompte dans les villes les plus
commerçantes. La BNP vient du Comptoir National D’escompte de Paris.
Comme l’écrit A.Plessis : « C’est la politique de la Banque de France sous le
Second Empire qui donne à l’escompte un puissant élan. À la fin du siècle,
l’intervention massive des grandes banques de dépôt sur le marché de
l’escompte offre aux entrepreneurs des crédits d’escomptes surabondants et à
faible taux. La France a poussé plus loin que les autres la révolution de
l’escompte, et elle en est fière…

Loi Dailly
La cession de créance Dailly est plus en vogue que l’escompte car les entreprises utilisent
couramment les bordereaux Dailly pour leurs transactions, la gestion est souvent informatisée.
Aussi la banque n’a pas besoin d’attendre l’acceptation du client pour faire une avance à
l’entreprise. Comme l’escompte, en cas de non paiement la banque ne procède pas au
recouvrement des créances.

Financement innovant
L’intérêt du financement de bas de bilan prend de l’importance et des nouvelles solutions de
financement voient le jour comme edebex, invex, finexcap…

Financement haut de bilan


Plus connus du grand public, le financement du haut de bilan permet de financer une
entreprise à moyen et long terme. La structure financière de l’entreprise peut se déséquilibrer
à cause des pertes ou des investissements hasardeux.

L’emprunt bancaire
C’est la source de financement principale des entreprises, si les banques continuent de prêter
malgré la crise, les conditions d’accès deviennent plus strictes. Pour les financements
importants les banques peuvent se syndiquer pour partager le risque. Aussi, les grandes
entreprises choisissent de plus en plus d’organiser elles-même le pool-bancaire pour mieux
négocier les conditions. Les établissements de crédit ne manqueront pas de prendre des
garanties et d’imposer des covenants pour s’assurer du bon remboursement de la dette.

Prêt d’honneur
Les entrepreneurs peuvent prétendre à des prêts d’honneur s’inscrivant en quasi-fonds propres
du bilan. Le réseau entreprendre, initiatives France ou certaines unions de métier peuvent
accompagner les créateurs d’entreprises sur des montants symboliques (quelques dizaines de
milliers d’euros) mais importants pour débuter une activité et rassurer les investisseurs.

Capital risque
Aussi appelé capital investissement ou private equity, c’est un moyen de financement direct
en capital. Les « capital-risqueurs » rentrent au capital de l’entreprise pour la soutenir
financièrement, lui apporter accompagnement stratégique et bien sûr bénéficier d’une
rémunération importante. On parle aussi de Business Angels lorsque les capitaux sont
apportés directement par les personnes physiques, notamment pour le lancement du projet. Le
capital risque peut intervenir à différents moment de la vie de l’entreprise : amorçage,
développement, transmission, retournement… Le montage financier peut alors prendre ma
forme d’un LBO (leverage to buy out), un financement par la création d’une holding qui
portera la dette et rémunérée sous forme de prestation de service ou de dividendes (pour
simplifier).

Compte courant d’associé


Les entrepreneurs ayant des liquidités peuvent prêter eux-même de l’argent à leur entreprise.
Le compte-courant d’associé est donc rassurant pour les investisseurs car il témoigne de
l’engagement financier du gérant notamment lorsque les fonds propres de l’entreprise sont
faibles. Le comptes courant d’associé est généralement bloqué pour une durée d’un an, il est
aussi possible de convenir d’un blocage des engagements sur plusieurs années. Aussi
certaines entreprises mettent en place des comptes courants bloqués sous le modèle de
l’épargne salariale pour récompenser les salariés et conserver des ressources stables dans
l’entreprise (5 ans).

Introduction en bourse (IPO : initial public offering)


Introduire une société en bourse permet de toucher un nombre important d’investisseurs
privés, notamment les petits porteurs. Outre le financement de l’entreprise, cette solution
permet de développer sa visibilité et sa réputation. Pour réussir son introduction en bourse il
convient de bien maitriser la communication financière pour motiver les investisseurs, aussi la
politique de versement de dividende aura une grande importance pour fidéliser les
actionnaires.

Financement obligataire (IBO : inital bond offering)


Le financement obligataire dévient très populaire car les places financières s’adaptent aux
entreprises de plus petites tailles. Contrairement à l’introduction en bourse le capital ne se
trouve pas dilué, cependant l’entreprise devra faire preuve de transparence auprès des agences
de notation. Aussi il faudra assumer les échéances de remboursement à la lettre car la
renégociation d’un prêt obligataire est très couteuse.

Placement privé
Similaire au financement obligataire, le placement privé s’effectue auprès d’investisseurs
dédiés. Plus confidentiels ces financement sont réalisés par des banques de financement et
d’investissement ou par des sociétés de gestion. L’entreprise évite alors les nombreuses
formalités d’un appel public (notation, AMF, publication des comptes…). Ces placements
offres une grande souplesse notamment en terme de sélection du risque (géographie, secteur
d’activité…), les placements privés à hauts rendements (risques supérieurs) séduisent
particulièrement les investisseurs américains.
Le financement participatif
Le crowdfunding est un mode de financement par la foule. Généralement destiné aux
entrepreneurs et aux start up, le financement peut prendre la forme d’un don, d’un prêt ou
d’une participation au capital. Pour rassembler un maximum d’investisseurs il faut présenter
son projet sur une plateforme spécialisée et en faire la promotion notamment sur les réseaux
sociaux.

Location et crédit bail


Le leasing est une solution idéale pour financer du matériel sans déséquilibrer son bilan, avec
la possibilité d’en devenir propriétaire à la fin. Cette méthode de financement permet en effet
de disposer d’un matériel sans le détenir par le paiement d’une redevance. En outre le loyer du
crédit bail réduit la rentabilité de la société, donc son imposition. Il est aussi possible de
refinancer sous forme de crédit bail un bien récemment acheté, cela s’appel le Leaseback.
Alternative au crédit bail : la Location Longue Durée permet d’utiliser un bien moyennant une
redevance et d’y associer de nombreux services comme l’entretien, l’assurance ou le
remplacement en cas de panne. La location est particulièrement adaptée pour le matériel
couteux tels que des véhicules spécialisés, des semi-remorques frigorifiques, les tracteurs
agricoles ou des équipements industriels…

Love money
Lorsqu’on se lance dans un projet de création d’entreprise, de nombreux entrepreneurs font
appel à leur famille et leurs amis, pour trouver les fonds nécessaires au lancement de leur
activité. Mais il est parfois difficile de convaincre ses proches à investir dans un projet
personnel et devenir actionnaire. Les personnes qui investissent dans une société non-cotées
en bourse peuvent bénéficier de réductions fiscales (impôt sur la fortune et sur le revenu), cela
peut être source de motivation.

Don
C’est une forme de financement qui s’adresse particulièrement aux associations. Cela permet
au donateur d’obtenir une réduction d’impôt à hauteur de 66% du versement. Les jeunes
entreprises peuvent aussi profiter des dons de bienfaiteurs, sans réduction d’impôt. Des outils
simple comme le don via Paypal et des plateformes organisées facilitent cette pratique.

BPI
La Banque Publique d’Investissement est un acteur incontournable du financement des
entreprises. Ce nouvel acteur de la finance regroupe les trois grandes entités : Oséo, la CDC
(caisse des dépôt de des consignation) et le FSI (fonds stratégique d’investissement). La BPI
soutien des projets risqués comme la création d’entreprise, l’innovation et la croissance par
des investissements en fonds propres ou quasi-fonds propres.
Pole emploi
L’ACCRE, une aide au chômeur créant ou reprenant une entreprise, permet de conserver ses
allocations chômage durant la création d’une société. De plus les cotisations sociales sont
exonérées. En complément de ce dispositif, le prêt Nacre, permet d’obtenir financement
d’honneur à taux zéro. Aussi, l’entrepreneur peut bénéficier de l’ARCE, une aide à la reprise
ou à la création d’entreprise qui permet d’obtenir une aide représentant 50 % des allocations
chômage restant dues.

Subventions
Il est possible de bénéficier d’une somme d’argent non-remboursable de la part de certaines collectivités,
mairies, Chambres de Commerce et d’Industrie… Les subventions sont alors octroyées en fonction de
nombreux critères (constitution d’un dossier de candidature, participation à un concours, installation dans la
région…) et doivent être dépensées selon un plan de financement validé par les parties.

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Dans un prochain article nous étudierons quelques financements de groupe comme la banque
intragroupe, la captive d’assurance, le cash pooling ou la convention de trésorerie et enfin la
titrisation.

Aussi, nous découvrirons comment la notation -rating- des entreprises prend de


l’importance pour le financement :

 Financement spécialisé (affacturage, leasing, assurance crédit)


 Obligations, placements privés, titrisation
 Cotation BDF, Bâle 3 et Solvency 2

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