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UE 116  FINANCE

D’ENTREPRISE

année 2013-2014

ce fascicule comprend :
La présentation de l’ue
La série 1
Le devoir 1 à envoyer à la correction

L’anaLyse des états financiers

En collaboration avec
le Centre National Philippe AVARE
d’Enseignement à Distance Jean-Claude COILLE
Institut de Lyon

W1161-f1/4
Finance d’entreprise • Série 1

Les auteurs :
Philippe AVARE : Maître de conférences à l’Intec, expert-comptable et commissaire aux comptes.
Jean-Claude COILLE : Professeur agrégé d’économie et gestion à l’Intec et responsable de l’UE
de Finance du DSGC.

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etc.) de ce fascicule est la propriété exclusive de l’INTEC-CNAM.
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duction ou représentation intégrale ou partielle de ces contenus, sans auto-
risation expresse et préalable de l’INTEC-CNAM, est illicite. Le Code de la
propriété intellectuelle n’autorise que « les copies ou reproductions stricte-
ment réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation
collective » (art. L. 122‑5).

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UE 116 • Finance d’entreprise

••• OBJECTIFS •••

Cette première série a trois objectifs :


1.  La présentation générale de la matière : l’introduction du cours présente la
finance d’entreprise (programme officiel, plan des séries de l’Intec, méthodologie
de l’épreuve).
2. L’étude du compte de résultat : les soldes intermédiaires de gestion et la capa-
cité d’autofinancement étudient les flux d’activité d’une entreprise sur une année.
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3. L’étude du bilan : le bilan fonctionnel permet d’analyser l’équilibre financier et


l’endettement.

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UE 116 • Finance d’entreprise

Table des matières

Présentation de l’UE 7
Plan annuel du cours 13

Partie 1. L’analyse des états financiers 15

Introduction..............................................................................................................15

Chapitre 1. Présentation des états financiers et des objectifs du diagnostic.....19


Section 1. Présentation des états financiers........................................................19
Section 2. Les objectifs du diagnostic financier...................................................22
Chapitre 2. L’analyse de l’activité..........................................................................25
Section 1. Les soldes intermédiaires de gestion (SIG).........................................25
Section 2. Les retraitements améliorant la pertinence économique des SIG......33
Section 3. Du résultat à la trésorerie.....................................................................37
Chapitre 3. L’analyse de l’équilibre financier........................................................42
Section 1. Présentation et construction du bilan fonctionnel...............................42
Section 2. Analyse du bilan fonctionnel...............................................................50
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Conclusion ..............................................................................................................59

Exercice autocorrigé 60
Lexique 69
Index 71
Devoir 1 73

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UE 116 • Finance d’entreprise

Présentation de l’UE

La finance d’entreprise regroupe un certain nombre d’outils destinés à aider les décideurs de
l’entreprise mais aussi les tiers à « analyser le passé en vue d’anticiper le futur ». De manière
schématique, nous pouvons dire que :
• les outils d’analyse du passé constituent l’analyse financière et regroupent les outils d’analyse
du compte de résultat et du bilan, des tableaux de flux et des ratios pour aboutir sur le diagnostic ;
• les outils de prévision constituent la gestion financière avec l’étude de la rentabilité des inves-
tissements et de leur financement.
Néanmoins, contrairement à ce que pourrait laisser penser son titre, le programme de l’UE va
au-delà de la finance d’entreprise et contient également une initiation à la finance de marché
avec une présentation des principaux marchés (actions, obligations, etc.) sur lesquels une entre-
prise peut trouver des financements ou y faire des placements.

I. Le programme de finance d’entreprise en DGC


Le cours de finance d’entreprise de l’Intec correspond au programme de l’UE  6 du DCG tel
qu’énoncé dans le BO n° 11 du 18 mars 2010. Il prévoit 150 heures d’enseignement et équivaut
à 12 ECTS (crédits européens d’enseignement). Nous présentons ci-dessous ce programme :

Sens et portée de l’étude Notions et contenus


1. La valeur (15 heures)
Il s’agit de prendre conscience, à partir du concept de valeur,
de mécanismes fondamentaux en finance en excluant tout
développement complexe.
1.1 La valeur et le temps
La notion de valeur est présentée sous l’angle financier et Coût de l’argent, taux d’intérêt (nominal et réel) Valeur
mathématique afin de mettre en évidence ses liens avec le présente et valeur future
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temps. Elle est mesurée pour un actif ou un passif financier Annuités et rentes
auquel est associée une séquence de flux de trésorerie Capitalisation et actualisation en temps discret
certains. Elle est mesurée aussi bien lors de l’émission que Valeur de marché
plus tard à chaque date de règlement d’un flux. Relation taux requis – valeur
Évaluation d’une dette à taux fixe
Taux de rendement actuariel
1.2 La valeur et le risque
L’incertitude liée à l’avenir est abordée sous l’angle Couple rentabilité – risque : la représentation espérance/
économique et mathématique puis appliquée à l’évaluation sur écart-type
une période d’un instrument ayant une valeur finale incertaine. Introduction à la diversification : le cas de deux actifs
Modélisation d’une rentabilité aléatoire avec un modèle à
deux facteurs
Notions de risque diversifiable et de risque non diversifiable
1.3 La valeur et l’information
Les marchés financiers sont a priori organisés en vue d’assurer Information et incertitude(1)
aux investisseurs une information financière de qualité. Notion de marché financier(2)
Valeur, information et prix de marché(3)
Efficience informationnelle
(1) Il s’agit de montrer que l’information réduit l’incertitude ; plus l’information est précise, plus l’incertitude est faible et en conséquence, plus la dispersion de la
rentabilité attendue est faible.
(2) Définition, notion d’instrument financier, présentation des valeurs mobilières classiques (action et obligation), distinction entre marché primaire et marché secondaire.
(3) En fonction des informations disponibles et de ses anticipations, chaque intervenant sur le marché attribue une valeur aux actifs détenus et arbitre en fonction
du prix de marché ; chaque arrivée d’une information nouvelle peut provoquer une révision des anticipations et agir sur la demande de l’offre d’un actif. Les prix de
marché révèlent l’information détenue par l’ensemble des acteurs.

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Finance d’entreprise • Série 1

Sens et portée de l’étude Notions et contenus


2. Le diagnostic financier des comptes sociaux (40 heures)
Le diagnostic financier permet de porter un jugement sur les
forces et les faiblesses de l’entreprise sur le plan financier à
partir de différentes approches utilisées en analyse financière.
2.1 La démarche de diagnostic
Le diagnostic repose sur la mise en œuvre de méthodes Diagnostic économique, diagnostic financier d’une entreprise
d’analyse des états financiers qui varient en fonction de Diversité des méthodes
l’information disponible et du contexte du diagnostic. Comparaison dans l’espace et dans le temps
Analyse des états financiers(4)(5) : bilan, compte de résultat,
tableau de flux et annexe
2.2 L’analyse de l’activité
L’analyse de l’activité de l’entreprise constitue le point de Analyse du compte de résultat : soldes intermédiaires de
départ de tout diagnostic : elle permet gestion et capacité d’autofinancement
d’apprécier la croissance de l’entreprise et de mesurer Risque d’exploitation : seuil de profitabilité, levier
l’aptitude à dégager des profits. opérationnel
2.3 L’analyse de la structure financière
Le diagnostic repose ensuite sur l’analyse de la structure des Analyse fonctionnelle du bilan : fonds de roulement net
ressources et des emplois qui ont été mis en œuvre pour que global, besoin en fonds de roulement, trésorerie nette
l’entreprise puisse développer son activité. Parmi les méthodes
existantes, l’analyse fonctionnelle(6) statique fournit un cadre
d’analyse simple adapté à la plupart des entreprises.
2.4 L’analyse de la rentabilité
La rentabilité résulte du rapport entre résultats et moyens mis Rentabilité économique, rentabilité financière
en œuvre. Elle peut être mesurée au strict plan économique ou Effet de levier financier
en introduisant l’impact de l’endettement sur la rentabilité des
fonds propres.
2.5 L’analyse par les ratios
Le diagnostic doit être enrichi par la détermination de valeurs Ratios de composition, ratios d’évolution
relatives permettant de situer l’entreprise dans l’espace et Ratios d’activité, de profitabilité, d’équilibre,
dans le temps. d’investissement, d’endettement, de rentabilité
2.6 L’analyse par les tableaux de flux
L’analyse dynamique par les flux de fonds et les flux de Tableaux de financement et tableaux de flux de trésorerie
trésorerie (observés ou prévus sur plusieurs périodes) permet Capacité à supporter le coût de la dette, solvabilité

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de juger l’aptitude de l’entreprise à faire face à ses Capacité à financer les investissements
engagements et à prévenir les éventuelles défaillances.
3. La politique d’investissement (40 heures)
3.1 Les projets d’investissement
La décision d’investissement repose en partie sur un calcul Estimation des flux des projets (capacité d’autofinancement
permettant de s’assurer que les flux futurs de trésorerie d’exploitation, variations du besoin en fonds de roulement
anticipés ont une valeur actuarielle supérieure au coût des d’exploitation, immobilisations, valeurs terminales)
moyens nécessaires à la réalisation de l’investissement(7). Taux d’actualisation, coût du capital pour un projet
Critères de sélection financiers (valeur actuelle nette, taux
interne de rentabilité, délai de récupération du capital
investi, taux de rendement global(8)
Critères de sélection non financiers(9)
(4) Le diagnostic est basé sur des données pluriannuelles.
(5) La connaissance préalable des modalités d’établissement des modèles proposés par différentes organisations (centrales de bilans, OEC, etc.) n’est pas exigée
des candidats.
(6) L’analyse liquidité-exigibilité et l’analyse pool de fonds ne sont pas traitées.
(7) Le projet d’investissement étudié pourra être de différentes natures : développement, remplacement, productivité, externalisation, etc. En cas de projets mutuel-
lement exclusifs, les durées seront identiques. La valeur résiduelle d’un projet est donnée au candidat et ne doit pas donner lieu à un ajustement fiscal.
(8) L’utilisation des arbres de décision et des probabilités est exclue de l’étude des investissements.
(9) Taille du projet, niveau de risque (économique, environnemental, social, organisationnel, technologique), cohérence avec la stratégie de l’entreprise.

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UE 116 • Finance d’entreprise

Sens et portée de l’étude Notions et contenus


3.2 La gestion du besoin en fonds de roulement
Parmi les emplois que l’entreprise doit financer, le besoin de Approche normative d’évaluation du besoin en fonds de
financement généré par l’exploitation peut être évalué en se roulement d’exploitation(10)
référant aux normes (ou conditions normales) de Action sur les postes clients, fournisseurs et stocks
fonctionnement du cycle d’exploitation. Ce cadre d’analyse
permet de mesurer l’impact des variations de niveau d’activité
et justifie éventuellement les politiques de réduction de ces
emplois.
4. La politique de financement (40 heures)
En fonction de son contexte et de sa taille, l’entreprise met en
œuvre une politique financière afin de financer le plus
judicieusement possible les emplois de sa politique
économique.
4.1 Les modes de financement
L’entreprise peut recourir à différents modes de financement Autofinancement
dont le coût varie en fonction de leur origine et du risque Financement par augmentation de capital, par emprunt(11)
supporté par les bailleurs de fonds. et par crédit-bail
Coût des moyens de financement(12)
4.2 Les contraintes de financement
Les bailleurs de fonds financent les investissements d’une Équilibre financier
entreprise en fonction de la structure des financements Risque financier(13) et garanties(14)
existants et de l’état du développement de l’entreprise.
4.3 La structure du financement
Le coût moyen des financements de l’entreprise se détermine Coût du capital
en fonction de la proportion et des coûts des différents modes Structure financière et valeur de l’entreprise(15)
de financement. Il n’est influencé, sous certaines hypothèses,
que par l’impact de la fiscalité et de l’endettement financier.
4.4 Le plan de financement
Le plan de financement permet de faire la synthèse des Objectifs du plan de financement
investissements et des financements prévus afin d’apprécier la Processus d’élaboration(16)
pertinence de la politique financière retenue et d’assurer Modalités d’équilibrage
l’équilibre de la trésorerie sur le moyen terme.
5. La trésorerie (15 heures)
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5.1 La gestion de la trésorerie


La gestion de trésorerie a pour objectif l’optimisation des Prévisions de trésorerie
mouvements et des soldes de trésorerie. Modalités d’équilibrage : financements des insuffisances de
trésorerie (escompte, crédits de trésorerie, découvert),
placement des excédents(17)
5.2 La gestion du risque de change
Les aléas sur les mouvements de trésorerie libellés en monnaie Couverture du risque de change commercial : emprunt-
étrangère peuvent faire l’objet de mesures de protection dépôt, change à terme, option de change
spécifiques.
(10) La composante fixe est exclue du calcul. Seuls les postes de stocks, de créances clients, de dettes fournisseurs et de TVA font partie de l’étude.
(11) Remboursement par amortissements constants, annuités constantes (avec différé éventuel), in fine.
(12) En intégrant l’impôt sur les bénéfices.
(13) Taux d’endettement, capacité d’endettement, couverture des charges financières par l’EBE.
(14) Les principales garanties prises par les organismes prêteurs (garanties personnelles et réelles) sont rappelées sans détailler les spécificités juridiques de ces
opérations.
(15) Il s’agit de mettre en évidence l’impact théorique de l’endettement sur le taux requis par les actionnaires, le coût du capital et la valeur de l’entreprise. Le
MEDAF n’est pas au programme.
(16) Le plan de financement peut être réalisé en deux étapes : un plan préparatoire puis un plan définitif après arbitrage sur les emplois et/ou les moyens de finan-
cement. Il est élaboré sur deux ou trois exercices et présenté selon un modèle adapté à l’analyse fonctionnelle. La réalisation du plan de financement peut être
précédée de l’élaboration de comptes de résultats prévisionnels.
(17) L’élaboration des plans de trésorerie sera limitée à un horizon de quelques mois en prenant en compte la TVA. L’optimisation peut concerner les mouvements
(par exemple, escompte sur encaissements ou négociation des décaissements) comme les soldes (par exemple, recherche ou placement d’un solde excédentaire).

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Finance d’entreprise • Série 1

INDICATIONS COMPLÉMENTAIRES
1. La valeur
Le couple rentabilité – risque pourra être illustré par des statistiques analysant cette relation sur le long terme et par type
d’actifs (action, obligation).
Information et incertitude : il s’agit de montrer que l’information réduit l’incertitude ; plus l’information est précise, plus
l’incertitude est faible et en conséquence, plus la dispersion de la rentabilité attendue est faible.
L’étude du marché financier se limite aux aspects suivants : définition, notion d’instrument financier, présentation des valeurs
mobilières classiques (action et obligation), distinction entre marché primaire et marché secondaire.
Valeur, information et prix de marché : en fonction des informations disponibles et de ses anticipations, chaque intervenant
sur le marché attribue une valeur aux actifs détenus et arbitre en fonction du prix du marché ; chaque arrivée d’une
information nouvelle peut provoquer une révision des anticipations et agir sur la demande et l’offre d’un actif ; les prix de
marché révèlent donc l’information détenue par l’ensemble des acteurs.
2. Le diagnostic financier des comptes sociaux
Le diagnostic est réalisé à partir de données pluriannuelles.
La connaissance préalable des modalités d’établissement des modèles proposés par différentes organisations (Centrale des
bilans, CSOEC, etc.) n’est pas exigée des candidats.
Les retraitements étudiés peuvent concerner : les contrats de location-financement, le personnel extérieur, la participation
des salariés, les créances cédées non échues, les valeurs mobilières de placement, les intérêts courus sur immobilisations
et dettes financières.
L’analyse fonctionnelle du bilan est l’occasion d’introduire les différents cycles d’opérations : cycle d’investissement, cycle
d’exploitation et cycle de financement.
L’analyse liquidité – exigibilité et l’analyse pool de fonds du bilan ne sont pas traitées.
3. La politique d’investissement
Le projet d’investissement étudié pourra être de différentes natures : développement, remplacement, productivité,
externalisation, etc. En cas d’étude de projets mutuellement exclusifs, les durées seront identiques. La valeur résiduelle d’un
projet est donnée au candidat et ne doit pas donner lieu à un ajustement fiscal.
L’utilisation des arbres de décision et des probabilités est exclue de l’étude des investissements.
Différents critères non financiers pourront être évoqués pour montrer que la décision d’investissement ne se résume pas à
un simple calcul financier ; on peut prendre en compte, par exemple, la taille du projet, son niveau de risque (économique,
environnemental, social, organisationnel, technologique), sa durée, sa cohérence avec la stratégie de l’entreprise.
L’évaluation du besoin en fonds de roulement d’exploitation est réalisée en excluant l’éventuelle composante fixe. Seuls les
postes de stocks, de créances clients, de dettes fournisseurs et de TVA font partie de l’étude.
4. La politique de financement

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Les modalités de remboursement des emprunts à prendre en compte sont les suivantes :
amortissements constants, annuités constantes (avec différé éventuel), in fine.
Le coût des moyens de financement est étudié en intégrant l’impôt sur les bénéfices.
Risque financier et garanties : le risque financier est appréhendé à l’aide de ratios (par exemple : taux d’endettement,
capacité d’endettement, couverture des charges financières récurrentes par l’excédent brut d’exploitation) ; les principales
garanties prises par les organismes prêteurs (garanties personnelles et réelles) sont rappelées sans détailler les spécificités
juridiques de ces opérations.
Structure financière et valeur de l’entreprise : il s’agit de mettre en évidence l’impact théorique de l’endettement sur le taux
requis par les actionnaires, le coût du capital et la valeur de l’entreprise en prenant en compte la fiscalité de l’entreprise. Le
MEDAF n’est pas au programme.
Le plan de financement peut être réalisé en deux étapes : un plan préparatoire puis un plan définitif après arbitrage sur les
emplois et/ou les moyens de financement. Il est élaboré sur deux ou trois exercices et présenté selon un modèle adapté à
l’analyse fonctionnelle. Sa réalisation peut être précédée par l’élaboration de comptes de résultats prévisionnels.
5. La trésorerie
L’élaboration des plans de trésorerie sera limitée à un horizon de quelques mois en prenant en compte la TVA. L’optimisation
peut concerner les mouvements (par exemple, escompte sur encaissements ou négociation des décaissements) comme les
soldes (par exemple, recherche d’un financement ou placement d’un solde excédentaire).
L’étude des options de change est limitée aux achats d’options négociées de gré à gré.

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UE 116 • Finance d’entreprise

II. Bibliographie
Le cours de l’Intec de finance d’entreprise est composé de quatre séries représentant l’intégralité
du programme de l’UE 6 du DCG. Le cours est normalement autosuffisant et ne nécessite pas
l’acquisition d’ouvrages complémentaires. Néanmoins, les élèves désirant approfondir certains
points peuvent se référer à d’autres ouvrages comme ceux figurant dans la bibliographie ci-après.
• M. Mollet, Finance d’entreprise, DCG 6, Foucher, 2013.
• E. Plot-Vicard et M. Deck-Michon, analyse financière, Vuibert, 2012.
• J. Delahaye et F. Delahaye, Finance d’entreprise, DCG 6, éditions Dunod, 2011.
• P. Vernimmen, P. Quiry, Y. Le Fur, Finance d’Entreprise, Dalloz, 2013.
• A. Marion, Analyse financière (concepts et méthodes), 5e éd., Dunod, 2011.
Si l’acquisition d’ouvrages en complément des séries n’est pas indispensable, la préparation
des annales des sujets d’examens des années antérieures semble indispensable.

III. Méthodologie des séries, logique de travail


Les quatre séries du cours sont toutes régies selon la même progression :
1. Explication des concepts de base.
2. Exemple simple d’illustration des concepts.
3. Explication des calculs détaillés.
4. Commentaires et démarche d’analyse.
5. Exercice détaillé avec corrigé.
6. Devoirs (un devoir pour les séries 1 et 4 ; deux devoirs pour les séries 2 et 3).

Dans le texte des séries seront insérés des renvois vers des compléments pédagogiques
sur le site Internet : www.cnamintec.fr, dans la rubrique « Ressources ». Ces renvois d
­ onnent
des explications complémentaires ou des cas pratiques.

L’ensemble des séries s’inscrit dans une démarche pédagogique globale, forme un tout, allant
des notions financières de base jusqu’aux éléments d’analyse de diagnostic de l’entreprise et à
la rentabilité et au financement des investissements.
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La finance d’entreprise ne saurait être envisagée comme un domaine mobilisant uniquement des
connaissances techniques. Il est fondamental que l’analyste, et donc également celui qui se
forme à la matière, prenne en considération de multiples paramètres pour mener à bien une
analyse financière pertinente.
Cette remarque entraîne une double contrainte pour l’étudiant : il doit maîtriser parfaitement les
outils et les techniques de l’analyse tout en conservant un regard critique l’amenant à ne pas se
satisfaire de la seule maîtrise technique. Il est donc fondamental de comprendre les fondements
des outils mobilisés. Une approche purement scolaire d’apprentissage ne saurait être suffisante.

IV. Méthodologie de l’examen


Le programme officiel de l’épreuve n° 6 du DCG Finance d’entreprise prévoit une épreuve écrite
portant sur l’étude d’une ou de plusieurs situations pratiques avec, le cas échéant, une ou des
questions.
Durée : 3 heures. Coefficient : 1.
Cette épreuve a pour objectif d’évaluer les capacités des candidats à :
• maîtriser les concepts fondamentaux de la finance et du raisonnement financier (logique financière) ;
• appliquer ces notions à la gestion et à la politique financières des organisations (décisions
financières) ;
• utiliser des techniques financières en matière de diagnostic (conseil financier).

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Finance d’entreprise • Série 1

Pour la rédaction des devoirs ou des annales, nous vous conseillons de vous mettre dans
les conditions de l’examen, sans consulter de documents et avec une durée d’épreuve déter-
minée. Vous constaterez que dans la plupart des cas vous êtes trop lent et que vous avez du mal
à rédiger et à présenter vos copies.
Apprenez à lire un sujet, à appréhender les différentes parties à traiter (poids relatif en fonction
du barème), l’indépendance des parties et des questions, à repérer les documents fournis en
annexe.
L’expérience montre qu’une lecture trop rapide amène à une non-perception globale du sujet ou
à des erreurs de compréhension ou d’interprétation.
Apprenez à ne pas perdre de temps. Dans un examen, une majorité des notes est comprise
entre 8 et 11 sur 20. Le fait d’échouer à un examen est souvent l’affaire d’un point ou d’un demi-
point. Donc, le demi-point marginal est capital et souvent perdu à cause d’un problème de ges-
tion du temps. Pour bien gérer votre temps :
1. Répartissez votre temps après la lecture du sujet en essayant d’estimer le barème par partie
et sous-partie.
2. Utilisez votre temps avec un souci de productivité. Par exemple, il est inutile de passer trop de
temps sur un commentaire où il vous est demandé de « commenter brièvement ».
3. Le gain de temps passe souvent par la rédaction directe sur la copie des éléments de réponse.
Cela vous oblige à rédiger proprement et clairement.
Apprenez aussi à répondre sous forme de tableaux, l’épreuve d’analyse financière s’y prête par-
ticulièrement bien.
Les correcteurs ne vous connaissent pas ; votre image de marque, c’est votre copie, prenez un
soin extrême à sa présentation.
Il faut laisser de l’espace entre chaque réponse ; n’hésitez pas à changer de page entre chaque
partie, cela vous évitera en cas de complément de réponse venu postérieurement à la rédaction,
de faire un renvoi en fin de copie, toujours désagréable à la correction.
Enfin, encadrer vos résultats et présentez-les de la même manière tout au long de votre copie.
Le détail des explications permet d’attribuer des points même si la réponse finale est fausse.

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Calculatrice. Sauf disposition spécifique précisée dans l’en-tête du sujet d’examen, la calcula-
trice est autorisée à l’examen (à l’exclusion de tout matériel ou document). Nous vous conseillons
d’acquérir une calculatrice financière qui vous permettra de faire l’ensemble des calculs d’actua-
lisation nécessaires aux exercices.
Mieux vaut choisir une calculatrice financière aux fonctions bien maîtrisées, qu’une calculatrice
parfois trop complexe à l’usage.

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UE 116 • Finance d’entreprise

Plan annuel du cours

Série 1

Partie 1. L’analyse des états financiers


Chapitre 1. Présentation des états financiers et des objectifs du diagnostic
Chapitre 2. L’analyse de l’activité
Chapitre 3. L’analyse de l’équilibre financier

Série 2

Partie 2. Les tableaux de financement et de flux de trésorerie


et le diagnostic financier
Chapitre 1. L’analyse des flux financiers
Chapitre 2. Le diagnostic financier

Série 3

Partie 3. La rentabilité des investissements


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Chapitre 1. L’analyse de la valeur


Chapitre 2. Le fonds de roulement normatif
Chapitre 3. La stratégie d’investissement

Série 4

Partie 4. Politique de financement, gestion de la trésorerie


et du risque de change
Chapitre 1. La politique de financement
Chapitre 2. La gestion de trésorerie
Chapitre 3. La gestion du risque de change commercial

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1

partie
L’analyse des états financiers

Introduction
Nous commencerons par donner :
• la liste des abréviations utilisées dans cette première série ;
• les états financiers de la société Référence, entreprise à laquelle nous appliquerons l’ensemble
des outils présentés dans les deux premières séries.

I. Abréviations
BFRE Besoin en fonds de roulement d’exploitation
BFRHE Besoin en fonds de roulement hors exploitation
CA Chiffre d’affaires
CBC Concours bancaires courants
CAF Capacité d’autofinancement
CdB Centrale de bilans (de la Banque de France)
CAR Charges à répartir (sur plusieurs exercices)
CCA Charges constatées d’avance
CAMPC Coût d’achat des matières premières consommées
CAMV Coût d’achat des marchandises vendues
CSNA Capital souscrit non appelé
CSANV Capital souscrit appelé non versé
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DADP Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions


EBE Excédent brut d’exploitation
EBITDA Earnings Before Interest, Taxes Depreciation and Amortization
ECA Écart de conversion actif
ECP Écart de conversion passif
ENE Excédent net d’exploitation.
ESO Excédent sur opérations
ETE Excédent de trésorerie d’exploitation
ETG Excédent de trésorerie globale
FRNG Fonds de roulement net global
ICNE Intérêts courus non échus
IS Impôt sur les sociétés
PCEA Prix de cession des éléments d’actifs
PCA Produits constatés d’avance
PRO Prime de remboursement des obligations
RADP Reprises sur amortissements, dépréciations et provisions
RCAI Résultat courant avant impôt
RBE Résultat brut d’exploitation
RD Ressources durables
RNE Résultat net d’exploitation
SIG Soldes intermédiaires de gestion
VA Valeur ajoutée
VCEAC Valeur comptable des éléments d’actifs cédés
VMP Valeur mobilière de placement

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Finance d’entreprise • Série 1

II. États financiers société Référence

Comptes de résultat
CHARGES N N–1 PRODUITS N N–1
CHARGES D’EXPLOITATION PRODUITS D’EXPLOITATION
Achats de marchandises 580 923 489 120 Ventes de marchandises 781 575 631 950
Variation de stock de marchandises 15 698 (10 380) Production vendue 10 669 600 9 861 928
Achats de matières premières 2 692 280 2 449 801 Sous-total A : chiffre d’affaires 11 451 175 10 493 878
Variation stock de matières premières 8 995 (40 003)
Services extérieurs : Production stockée 133 168 158 610
• Personnel extérieur 75 000 - Subventions d’exploitation 25 000 15 000
• Loyers crédit-bail 150 000 - RADP 123 903 12 901
• Autres 1 720 188 1 574 082 Transferts de charges 35 651 -
Impôts, taxes et versements assimilés 159 000 154 000 Autres produits 5 000 4 000
Salaires et traitements 3 579 855 3 370 421 Sous-total B : 322 722 190 511
Charges sociales 1 459 942 1 348 168 TOTAL I (A + B) 11 773 897 10 684 389
DADP :
• immob : dotations amortissements 180 903 158 949
• actif circulant : dotations dépréciations 98 632 69 821
• risques et charges 44 742 31 211
Autres charges 9 827 3 256
TOTAL I 10 775 985 9 598 446

Quotes-parts opér. en commun II(1) - 6 023 Quotes-parts opér. en commun II(1) 5 987 -
CHARGES FINANCIÈRES PRODUITS FINANCIERS
Dotations 5 000 - De participation 37 850 -
Intérêts et charges assimilées 121 023 98 160 D’autres valeurs mobilières 100 980
Différences négatives de change 9 874 3 698 Autres intérêts et produits assimilés 982 141
Charges nettes sur cession de VMP - 451 RADP - 8 317
TOTAL III 135 897 102 309 Différences positives de change 5 980 4 259
CHARGES EXCEPTIONNELLES Produits nets sur cession de VMP 987 -
Sur opérations de gestion 1 005 2 221 TOTAL III 45 899 13 697

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Sur opérations en capital : PRODUITS EXCEPTIONNELS
• Valeur comptable des actifs cédés 23 101 - Sur opérations de gestion 9 818 1 053
Dotations 23 201 - Sur opérations en capital :
TOTAL IV 47 307 2 221 • Produits cessions des d’actifs 74 159 -
• Subv. d’investis. virée résultat 20 000 10 000
Participation salariés aux résultats V 17 894 16 153 RADP - -
Impôts sur les bénéfices VI 362 858 362 099 TOTAL IV 103 977 11 053

Total des charges I à VI 11 339 941 10 087 251 Total des produits I à IV 11 929 760 10 709 139
Solde créditeur = Bénéfice 589 819 621 888
TOTAL GÉNÉRAL 11 929 760 10 709 139 TOTAL GÉNÉRAL 11 929 760 10 709 139
(1) Quote-part des opérations faites en commun.

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UE 116 • Finance d’entreprise

Bilans
ACTIFS BRUT A et D(1) NET NET
ANNÉES N N N N–1
Capital souscrit non appelé TOTAL 0 125 000 - 125 000 -
Immobilisations incorporelles :
• Frais de recherche et développement - - - -
• Fonds commercial 557 984 - 557 984 468 500

Immobilisations corporelles :
• Constructions 668 921 104 259 564 662 593 231
• Installations 1 345 065 298 000 1 047 065 801 000
• Avances et acomptes - - - 45 000

Immobilisations financières :
• Participations 378 500 - 378 500 -
• Prêts - - - 75 000
ACTIF IMMOBILISÉ TOTAL I 2 950 470 402 259 2 548 211 1 982 731

Stock et en-cours :
• Matières premières 188 992 - 188 992 197 987
• Produits finis 532 668 - 532 668 374 500
• Marchandises 56 244 - 56 244 71 942
Avances et acomptes versés 15 924 - 15 924 -
Créances d’exploitation :
• Clients et comptes rattachés 1 832 656 98 632 1 734 024 1 312 475
• Autres créances d’exploitation 169 874 - 169 874 140 015
Créances diverses(2) 3 569 - 3 569 0
Capital souscrit-appelé non versé - - - 50 000
Valeurs mobilières de placement 5 015 - 5 015 99 021
Disponibilités 1 569 - 1 569 9 720

Charges constatées d’avance 20 987 - 20 987 21 256

ACTIF CIRCULANT TOTAL II 2 827 498 98 632 2 728 866 2 276 916


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Charges à répartir sur plusieurs exercices III - - -


Primes remboursement des obligations IV 30 000 30 000 -
Écarts de conversion actif V - - 21 689
TOTAL GÉNÉRAL I à V 5 932 968 500 891 5 432 077 4 281 336
(1) Amortissements et dépréciations.
(2) Détail des créances diverses N N–1
Dont créances cessions immobilisations 3 569 -

IMMOBILISATIONS Début N Augment. N Diminut. N Fin N


Immobilisations incorporelles :
• Fonds commercial 468 500 89 484 - 557 984

Immobilisations corporelles :
• Constructions 668 921 - - 668 921
• Installations techniques, matériel 1 050 000 421 500 126 435 1 345 065
• Avances et acomptes 45 000 - 45 000 -

Immobilisations financières :
• Participations - 378 500 - 378 500
• Prêts 75 000 - 75 000 -
TOTAL 2 307 421 889 484 246 435 2 950 470

201161TDPA0113 17
Finance d’entreprise • Série 1

DÉPRÉCIATIONS – PROVISIONS Début N Augment. N Diminut. N Fin N


• Produits finis 25 000 - 25 000 -
• Clients et comptes rattachés 61 650 98 632 61 650 98 632
• Provisions réglementées - 23 201 - 23 201
• Provisions pour risques et charges 37 253 44 742 37 253 44 742
TOTAL 123 903 166 575 123 903 166 575

AMORTISSEMENTS Début N Augment. N Diminut. N Fin N


• Constructions 75 690 28 569 - 104 259
• Installations techniques, matériel 249 000 152 334 103 334 298 000
TOTAL 324 690 180 903 103 334 402 259

PASSIFS N N–1
Capital 850 000 400 000
Primes d’émission, de fusion, d’apport 150 000 40 000
Réserves :
• Réserve légale 40 000 40 000
• Réserves statutaires 250 000 220 000
• Autres 182 593 151 200
Report à nouveau - 5 921
Résultat de l’exercice 589 819 621 888
Subventions d’investissement 200 000 140 000
Provisions réglementées 23 201 -
TOTAL I CAPITAUX PROPRES 2 285 613 1 619 009

TOTAL II PROVISIONS RISQUES ET CHARGES 44 742 37 253

Autres emprunts obligataires 585 000 -


Emprunts auprès des établissements de crédit(1) 1 432 053 1 636 000
Avances et acomptes reçus 59 852 51 842
Dettes d’exploitation :
• Dettes fournisseurs et comptes rattachés 653 200 635 400

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• Dettes fiscales et sociales 256 327 244 500
Dettes diverses :
• Dettes sur immobilisations 65 897 -
• Dettes fiscales (impôts sur les bénéfices) 15 698 18 915
• Autres dettes 13 730 23 664

Produits constatés d’avance 12 985 14 753


TOTAL III DETTES 3 094 742 2 625 074

Écarts de conversion passif IV 6 980 -


TOTAL GÉNÉRAL I à IV 5 432 077 4 281 336
(1) N N–1
Dont soldes créditeurs de banque : 125 325 9 954

III. Informations complémentaires sur la société Référence


Le tableau ci-dessous synthétise les intérêts courus non échus sur emprunts et les effets
escomptés non échus à la fin de chacun des exercices.

N N–1
• ICNE sur emprunts : 5 423 5 651
• EENE : 69 500 -

18
UE 116 • Finance d’entreprise

Les escomptes obtenus et accordés sont résumés dans le tableau suivant :

N N–1
• Escompte financier accordé : 6 981 1 561
• Escompte financier obtenu : 556 0

Les VMP peuvent être assimilées à la trésorerie.


Les écarts de conversion actif concernent les créances clients et les écarts de conversion passif
les dettes fournisseurs (d’exploitation).
Au cours de l’exercice N, la société a :
• émis des actions de numéraire ;
• incorporé des réserves au capital pour 100 000 € ;
• remboursé des emprunts pour 369 852 € ;
• souscrit un contrat de crédit-bail (début janvier N) :
–– valeur du bien loué : 500 000 €,
–– ce bien aurait fait l’objet d’un amortissement en linéaire sur 4 ans s’il avait été acquis en
pleine propriété ;
• reçu une subvention d’exploitation qui peut être considérée comme un complément au chiffre
d’affaires ;
• amorti la prime de remboursement des obligations pour 5 000 €.

Chapitre 1. Présentation des états financiers


et des objectifs du diagnostic
Un diagnostic financier peut avoir des objectifs multiples (que nous préciserons plus loin), mais,
pour l’essentiel il s’agit d’analyser :
• la rentabilité qui exprime la capacité de l’entreprise à générer suffisamment de bénéfice par
rapport aux capitaux investis par les actionnaires ;
• et la solvabilité, c’est-à-dire la capacité de l’entreprise à rembourser ses dettes.
La réalisation de ce diagnostic s’appuie essentiellement sur les états financiers obtenus grâce à
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la comptabilité générale : le compte de résultat, le bilan et l’annexe. Nous désignerons ces docu-
ments comptables par états financiers, comptes annuels ou encore documents de synthèse.
Avant de présenter plus en détail les objectifs du diagnostic, nous commencerons par présenter
le contenu des états financiers.

Section 1. Présentation des états financiers

I. Les opérations effectuées par l’entreprise


L’activité d’une entreprise est rythmée par les opérations effectuées. Quelle que soit la forme
(juridique, structurelle), les objectifs (profit, service public, assistance) ou la nature du capital de
l’organisation (publique ou privée), l’entreprise est une structure humaine organisée visant à
mobiliser des ressources pour produire des biens et/ou services. Pour ce faire, l’organisation
réalise différentes opérations que l’on peut classifier selon leur objectif : les opérations d’exploi-
tation, d’investissement et de financement.
Les opérations liées à l’exploitation relèvent de l’activité courante, de la finalité de l’entre-
prise : acheter de la matière première, payer les salaires, vendre des produits ou des prestations
sont des activités d’exploitation.
Les opérations d’investissement rassemblent les opérations ayant pour objet l’acquisition ou la
cession d’immobilisations : l’achat d’un terrain, la construction d’une usine, la vente d’une machine.

201161TDPA0113 19
Finance d’entreprise • Série 1

Les opérations de financement permettent à l’entreprise de disposer des ressources néces-


saires à son activité. Elles concernent les opérations d’emprunt et de remboursement, mais
également les opérations sur fonds propres (augmentations de capital, distribution de dividendes
par exemple).
Ces différentes opérations (activité, investissement, financement) génèrent deux types de flux :
les flux physiques et les flux monétaires. C’est le décalage entre les flux physiques et moné-
taires qui crée pour l’entreprise un besoin de financement ou un excédent de financement. Ainsi,
un fournisseur payé 60 jours après la livraison de sa marchandise permet à l’entreprise de dis-
poser d’un excédent de financement durant 60 jours. À l’inverse, un client qui règle sa dette
30 jours après avoir pris livraison du bien ou service génère pour l’entreprise un besoin de finan-
cement durant 30 jours.

II. La transcription des opérations dans les états financiers


Les documents comptables sont la base indispensable à l’analyse financière. Les systèmes
comptables sont tous organisés autour de la distinction de deux documents principaux : le
compte de résultat et le bilan. Il est indispensable de bien comprendre les mécanismes d’élabo-
ration de ces deux documents pour pouvoir en faire ensuite l’analyse.

A. Le compte de résultat
L’activité de l’entreprise est synthétisée dans le compte de résultat qui mesure, sur une année,
le résultat de l’exercice. Dans une approche simplifiée mais juste, le compte de résultat permet
de vérifier si le prix des produits et services vendus est bien supérieur aux coûts supportés :
c’est là une condition indispensable et première à la survie de l’entreprise sur le long terme.
Exprimé autrement, mesurer le résultat de l’entreprise, c’est vérifier que l’activité dégage bien un
excédent, un enrichissement, que son patrimoine augmente grâce à son activité.
Ce résultat est formé par la différence entre les produits et les charges de l’exercice. Les produits
et les charges sont séparés en trois grandes masses : l’exploitation (l’activité récurrente de
l’entreprise), le financier (coût du financement de l’activité), l’exceptionnel (activité non récur-
rente de l’entreprise). Le compte de résultat permet ainsi de distinguer différents niveaux de

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résultats :
• Le résultat d’exploitation est calculé par différence entre produits et charges d’exploitation. Il
est représentatif de la capacité de l’entreprise à générer, pour la période considérée, un profit
ou une perte à partir des seules opérations du cycle d’exploitation, c’est-à-dire sans tenir
compte des modes de financement ou des opérations d’investissement/désinvestissement.
Le résultat d’exploitation peut être un premier élément d’analyse de la pertinence de l’activité
économique de l’entreprise.
• Le résultat financier est calculé par différence entre produits financiers et charges financières.
Il est représentatif de la capacité de l’entreprise à équilibrer ses opérations de financement
(paiement des frais financiers d’emprunts et encaissement des placements de trésorerie par
exemple). Il est fréquent que le résultat financier soit négatif (perte), notamment dans les entre-
prises fortement endettées.
• Le résultat exceptionnel est calculé par différence entre produits exceptionnels et charges
exceptionnelles. Il est représentatif des flux non récurrents de l’entreprise et intègre notam-
ment les opérations de l’exercice associées au cycle d’investissement (cession d’éléments de
l’actif immobilisé). L’analyste portera souvent un regard attentif sur le résultat exceptionnel qui
peut largement améliorer ou amoindrir le résultat net.
Le résultat net comptable est alors calculé par différence entre tous les produits et toutes les
charges ou par addition des résultats d’exploitation, financier et exceptionnel et minoré de l’im-
pôt sur les sociétés et de la participation des salariés. Le résultat net sera ensuite distribué aux
actionnaires et/ou mis en réserve.

20
UE 116 • Finance d’entreprise

B. Le bilan
Le bilan présente le patrimoine de l’entreprise à un instant donné : les biens dont l’entreprise est
propriétaire (actif) et la manière dont ils sont financés (passif). Le bilan comptable est organisé en
grandes masses que l’on peut schématiquement représenter comme suit :

ACTIF PASSIF
Actif immobilisé Capitaux propres
Immobilisations incorporelles Capital social
Immobilisations corporelles Réserves
Immobilisations financières Résultat

Actif circulant Provisions pour risques et charges


Stocks
Créances clients
Dettes
Trésorerie Dettes financières
Valeurs mobilières de placement Fournisseurs
Disponibilités

Comptes de régularisation actifs


Charges constatées d’avance Comptes de régularisation passifs
Primes de remboursement Produits constatés d’avance
Charges à répartir Écarts de conversion passifs
Écarts de conversion actifs

1. L’actif
L’actif du bilan représente l’ensemble des biens et des droits constituant le patrimoine de l’en-
treprise. Il est composé de l’actif immobilisé (emplois durables dans l’entreprise), de l’actif
circulant (éléments qui ne font que transiter dans l’entreprise et qui se renouvellent avec le cycle
d’exploitation) et de la trésorerie active, auxquels on rajoutera les comptes de régularisation et
les écarts de conversion actif.
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Au sein des actifs immobilisés, on distingue les immobilisations incorporelles (marques, brevets,
fonds de commerce, etc.), corporelles (terrain, machines, bâtiments, etc.) et les immobilisations
financières (actions d’une autre entreprise par exemple).
L’actif circulant est composé d’actifs « temporaires » (stocks, créances clients).
La trésorerie active est composée de placements financiers (valeurs mobilières de placement) et
d’argent disponible (disponibilités).

Quelques particularités à l’actif du bilan

Les frais d’établissement comprennent les frais de constitution, les frais de premier
établissement, les frais d’augmentation de capital. Ils doivent être amortis dans un délai qui
ne peut excéder 5 ans. Leur définition a été largement restreinte par l’évolution du Plan
comptable. Le règlement CRC n°  2004‑06 sur les actifs, applicable depuis le 1er  janvier
2005, considère ainsi que les frais de constitution, de premier établissement et d’augmentation
de capital devraient être systématiquement comptabilisés en charges. Il subsiste néanmoins
la possibilité d’immobiliser ces charges en vertu du décret du 23 novembre 1983.
Les frais de recherche et de développement sont liés à des projets individualisés et dont
les chances de réussite sont sérieuses. Ils doivent être amortis de la même manière que les
frais d’établissement.
Les immobilisations financières comprennent les participations (titres qui permettent
d’exercer une influence sur la société émettrice, c’est-à-dire représentant par exemple
•••

201161TDPA0113 21
Finance d’entreprise • Série 1

•••
10 % du capital de cette entreprise), les créances rattachées à des participations (prêts
octroyés à des entreprises détenues en partie), les autres titres immobilisés ainsi que les
autres immobilisations financières (prêts et dépôts à plus d’un an).
Les charges à répartir sur plusieurs exercices sont des charges qui peuvent être étalées
sur plusieurs exercices (frais d’émission des emprunts). Elles doivent être amorties de
manière générale dans un délai maximum de 5 ans. Leur utilisation est restreinte par
l’évolution du plan comptable.
Les primes de remboursement des obligations sont égales à la différence entre le prix
de remboursement et le prix d’émission des obligations. Elles apparaissent en valeur nette
au bilan et sont amorties par exemple sur la durée de l’emprunt.
Les écarts de conversion actif proviennent de l’évolution – défavorable à l’entreprise –
des différentiels de taux de change entre la monnaie d’origine d’une créance ou d’une dette
et son évaluation en euros à la clôture de l’exercice.

Les biens sont inscrits à l’actif du bilan pour leur valeur d’origine (coût historique). Les immobili-
sations sont ainsi comptabilisées pour leur valeur d’achat ou de production, les stocks pour leur
valeur de production ou d’achat, les créances des clients pour leur valeur facturée. Cependant,
pour donner une image fidèle du patrimoine de l’entreprise, la comptabilité prévoit d’évaluer la
dépréciation de ces actifs en amortissant dans le temps les immobilisations et en dépréciant
éventuellement les montants des créances ou des stocks qui se déprécient (chute de la valeur
de marché, stocks périssables, clients douteux, etc.). La valeur brute des éléments d’actif cor-
respond donc à leur valeur d’origine, la valeur nette à leur valeur "réelle" et actuelle. En revanche,
les comptes de régularisation sont toujours présentés en valeur nette.

2. Le passif
Le passif du bilan représente l’ensemble des ressources à la disposition des entreprises. Il est
composé des capitaux propres (capital social, réserves et résultat), des provisions pour
risques et charges (destinées à couvrir un risque probable mais non certain), des dettes clas-
sées suivant leur origine (financière, fournisseurs…) ainsi que des comptes de régularisation
passif (produits constatés d’avance, écarts de conversion passif).

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Quelques particularités au passif du bilan

Les dettes financières sont composées des emprunts obligataires convertibles, des autres
emprunts obligataires, des emprunts et dettes auprès des établissements de crédit (dettes
bancaires à caractère durable, concours bancaires courants et soldes créditeurs de banques),
des emprunts et dettes financières diverses (dont les intérêts courus sur emprunts).
Les écarts de conversion passif proviennent de l’évolution – favorable pour l’entreprise
– des différentiels de taux entre la monnaie d’origine des dettes et créances et leur évaluation
en euros à la clôture de l’exercice.

Section 2. Les objectifs du diagnostic financier

L’analyse financière tient une place centrale dans la gestion d’une organisation. Elle vise à produire
une information à destination de différents utilisateurs.

22
UE 116 • Finance d’entreprise

I. L’analyse financière de l’information comptable


L’analyse de l’information comptable vise à porter un diagnostic sur l’entreprise, en vue de prendre
des décisions (décisions de gestion, de cotation, d’achat ou de vente d’actions, etc.). Pour réaliser
un tel diagnostic, l’analyste utilise quelques concepts de base qu’il est essentiel de comprendre
avant d’entamer l’étude des comptes de l’entreprise : la rentabilité, le risque, la solvabilité, la liquidité.
La rentabilité est généralement l’objectif principal des dirigeants et actionnaires de l’entreprise.
Elle mesure la capacité de l’entreprise à dégager des bénéfices avec le moins possible de
moyens. C’est donc le rapport d’un flux (issu du compte de résultat : résultat d’exploitation,
résultat courant, résultat net) et d’un stock (issu du bilan : capitaux propres, ressources durables).
On distingue classiquement la rentabilité économique de la rentabilité financière. Ces deux
notions seront développées dans la série n° 2.
Le risque est la variable pondératrice des décisions des investisseurs et des dirigeants. Les
partenaires financiers ou les futurs actionnaires réalisent un arbitrage rentabilité/risque. L’analyse
financière a donc pour objectif, après avoir mesuré la rentabilité de l’entreprise, d’évaluer le
degré de risque auquel les ressources prêtées ou investies sont soumises. Le risque peut notam-
ment se mesurer en comparant les ressources propres de l’entreprise et ses dettes financières.
Une entreprise plus endettée est synonyme de risque potentiellement supérieur. Le niveau de
risque est notamment appréhendé au travers de la notion de solvabilité (abordée dans le cha-
pitre III de cette série).
La solvabilité mesure la capacité de l’entreprise à faire face à moyen ou long terme à ses obli-
gations (dettes financières à long et moyen terme, fournisseurs d’immobilisations, etc.). Pour
être solvable, l’entreprise doit donc avoir un actif supérieur à ses dettes. Cette définition de la
solvabilité générale inclut donc la notion de liquidité.
La liquidité mesure la capacité de l’entreprise à faire face à court terme à ses obligations
(salaires, charges fiscales, etc.). Elle est évaluée en comparant l’actif à moins d’un an de l’entre-
prise (stocks, créances clients, disponibilités, etc.) au passif exigible à moins d’un an (fournis-
seurs, salaires, dettes fiscales et sociales, concours bancaires, etc.). Plus l’actif disponible est
supérieur au passif exigible, plus le degré de liquidité de l’entreprise est élevé.
L’objectif de l’analyse financière est alors de combiner les outils permettant d’évaluer ces quatre
dimensions caractéristiques de la santé de l’entreprise pour faciliter la prise de décision (pour les
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investisseurs, partenaires financiers, clients, fournisseurs, etc.).

II. Les parties prenantes


Les parties prenantes (ou « stakeholders ») peuvent être définies comme les individus ou groupes
qui dépendent de l’organisation pour atteindre leurs propres buts et dont l’organisation dépend
également. Les parties prenantes rassemblent des acteurs très différents, qu’il est possible de
classer selon leur proximité avec l’entreprise :

Parties prenantes internes Parties prenantes externes


• dirigeants • actionnaires
• salariés • partenaires financiers (banques notamment)
• syndicats • clients
• (actionnaires) • fournisseurs
• pouvoirs publics (services fiscaux, administrations locales)

Les objectifs des parties prenantes partagent une base commune. Chacun a tout intérêt à ce que
l’entreprise soit profitable : les dirigeants pour renforcer leur pouvoir et assurer leur emploi, les
salariés pour conserver leur emploi et évoluer professionnellement, les actionnaires et les parte-
naires financiers pour rentabiliser leur investissement, les clients et fournisseurs pour assurer leur
volume d’activité, les pouvoirs publics pour maintenir l’emploi et engranger des recettes fiscales.
Pourtant, si les parties prenantes partagent un objectif de rentabilité, leurs attentes peuvent être dif-
férentes. Le tableau suivant présente quelques-uns des objectifs des principales parties prenantes.

201161TDPA0113 23
Finance d’entreprise • Série 1

Parties prenantes Objectifs Focalisation du diagnostic


• Rentabilité financière
Actionnaires Maximisation de la richesse
• Risque financier
• Croissance
Dirigeants Maximisation des revenus • Rentabilité économique
• Autonomie financière
• Risque de défaillance
Créanciers Remboursement des créances
• Solvabilité
• Croissance
Maintien de l’emploi et croissance
Salariés • Rentabilité économique
des rémunérations
• Risque de défaillance
Adapté de Caby & Koëhl, Analyse financière, Pearson Education, 2003.

La prise en compte des parties prenantes dans la démarche d’analyse financière n’est pas en soi
un élément nouveau. Elle a en revanche connu un essor important ces dernières années du fait
du développement du gouvernement d’entreprise.

III. La production de l’information financière


La production de l’information financière nécessite de prendre en considération les liens étroits
entre la comptabilité et la finance.
Les documents comptables (bilan, compte de résultat, annexe) sont les sources indispensables
de l’analyse financière. En règle générale, l’analyste financier utilise la liasse fiscale comme
source d’information pour l’analyse des PME. Dans les grandes entreprises et notamment pour
une analyse financière externe, le rapport annuel est la source principale des informations.
Si l’information comptable est la base première de l’analyse financière, les logiques de la comp-
tabilité et de la finance ne sont pas identiques. La comptabilité est par exemple basée sur le
principe du coût historique alors que la finance raisonne en valeur de marché, donc en valeur
actualisée. L’analyste devra donc procéder à des reclassements et retraitements, d’une part
pour atteindre la plus grande pertinence économique et financière possible, d’autre part pour
tenir compte des informations extracomptables dont il dispose.

Exemples

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Exemples de reclassements pour améliorer la pertinence économique et financière
La comptabilité classe en « charges externes » le personnel intérimaire ou les redevances de
crédit-bail. Dans la grande majorité des cas, l’analyse financière reclasse ces montants en
réintégrant le personnel intérimaire dans les charges de personnel et en distinguant dans la
redevance de crédit-bail la part correspondant à un amortissement fictif du bien et la part cor-
respondant aux frais financiers fictifs sur l’emprunt. C’est également fondamental pour compa­
rer des entreprises ayant des politiques d’investissement différentes.
Exemples de reclassements pour tenir compte des informations extracomptables
L’analyste financier doit essayer d’obtenir le maximum d’informations pertinentes sur l’entre-
prise, son activité et son secteur. Il doit alors utiliser toutes les sources disponibles pour déve-
lopper la pertinence de son diagnostic.
Les charges et produits exceptionnels pourront par exemple faire l’objet d’une étude approfondie
pour s’assurer que des charges d’exploitation n’ont pas été comptabilisées comme des charges
exceptionnelles. La démarche d’analyse financière doit donc être envisagée comme un aller-
retour permanent entre les informations comptables et les informations extracomptables. Une
analyse approfondie nécessite alors de pouvoir rencontrer et interroger les dirigeants de l’entre-
prise sur les ambiguïtés ou incompréhensions issues de la lecture des documents comptables.
L’analyse financière est par essence contingente. Cela signifie que l’analyste doit prendre en
compte les facteurs de contingence de nature à modifier la pertinence de l’analyse ou de cer-
tains outils. Quelques-uns de ces facteurs sont évoqués ci-après.
L’activité de l’entreprise est un élément essentiel à l’analyse financière. Les résultats de l’analyse
doivent en effet être interprétés au regard de la nature et des conditions d’exercice de l’activité.

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UE 116 • Finance d’entreprise

Exemple
Exemples de facteurs de contingence liés à la nature de l’activité
Une entreprise industrielle et une entreprise de services n’auront probablement pas un profil
financier comparable. L’entreprise industrielle disposera probablement d’un actif immobilisé
important et de stocks conséquents par exemple, alors que l’entreprise de services aura des
charges de personnel plus importantes et des stocks réduits. De même, une boulangerie ou un
pressing en début d’activité auront probablement des frais financiers relativement importants
(remboursement des emprunts liés aux équipements) alors qu’une agence immobilière aura
des charges de personnel conséquentes mais peu de frais financiers.

Chapitre 2. L’analyse de l’activité


Nous définissons l’activité comme l’ensemble des opérations ayant une traduction définitive dans
le compte de résultat (ventes, achats, etc.). Cette activité doit être analysée sous deux angles :
• Le résultat est-il satisfaisant ?
• La trésorerie obtenue est-elle suffisante ?

Section 1. Les soldes intermédiaires de gestion (SIG)


Nous verrons comment se définissent, se calculent et s’interprètent les différents SIG.
Certaines critiques ont été adressées à ces SIG, ce qui a conduit la centrale de bilans de la Banque
de France à apporter diverses améliorations. Nous expliquerons et calculerons ces retraitements.
Quelle que soit la version des SIG, nous montrerons comment en faire le commentaire.
Retraitements
Questions Informations brutes Analyse
de l’information
Le bénéfice
Compte de résultat SIG PCG Ratios +
est-il suffisant ?
commentaires
SIG Banque de France
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I. Présentation générale des SIG


Mieux qu’un simple compte de résultat ne distinguant que les produits et les charges, les soldes
intermédiaires de gestion permettent de comprendre comment ce résultat a été obtenu : il fait
ainsi apparaître le résultat d’exploitation, le résultat exceptionnel, etc., mais le calcul du résultat
financier n’a pas été prévu.
Le schéma ci-dessous présente de façon très schématique la structure des SIG en trois niveaux :

Charges d’exploitation
Produits d’exploitation
Résultat d’exploitation

Produits financiers
Charges financières
-

Résultat Courant Avant Impôt (RCAI)

Charges exceptionnelles
Produits exceptionnels
Résultat exceptionnel

Résultat Net : RCAI + résultat exceptionnel

201161TDPA0113 25
Finance d’entreprise • Série 1

Le tableau des SIG permet ensuite de détailler le contenu du résultat d’exploitation en mettant
en évidence la valeur ajoutée. D’un point de vue macro-économique, le produit Intérieur brut
(PIB) est égal à la somme des valeurs ajoutées des entreprises et des administrations et consti-
tue un indicateur essentiel pour un pays. Le PIB de la France pour 2011 a atteint environ
2 000 milliards d’euros.
Au niveau micro-économique, la valeur ajoutée est égale à l’enrichissement brut généré par l’ac-
tivité courante (hors cession d’actif) d’une entreprise. De façon schématique, la valeur ajoutée
est égale au chiffre d’affaires diminué des consommations externes (comptes 60 à 62). La
richesse ainsi créée constitue alors la rémunération des différents facteurs de production :
• État (impôt et taxes et impôts sur les bénéfices, comptes 63 et 695).
• Personnel (comptes 64).
• Prêteurs (comptes 66).
Ensuite, le solde est disponible pour l’entreprise afin :
• de renouveler ses immobilisations (dotations) ;
• rémunérer ses actionnaires (dividendes) ;
• augmenter ses capitaux propres (réserves).
De façon schématique, on peut ainsi écrire :
• Valeur ajoutée = chiffre d’affaires – consommations externes
• Résultat net comptable = valeur ajoutée – coût des facteurs de production
Un diagnostic sur le niveau du résultat net comptable peut donc être basé sur la valeur ajoutée
et sur la répartition de cette richesse entre les différents facteurs de production.

Exemple applicatif 1

Donnons une illustration très simplifiée qui va nous permettre de comprendre l’apport des SIG
dans un diagnostic financier. Le tableau ci-dessous présente le compte de résultat d’une entre-
prise pour les deux derniers exercices.

Compte de résultat N N–1


Ventes de marchandises 1 000 900
Coût d’achat des marchandises vendues 480 450

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Charges de personnel 155 150
Charges d’intérêts 40 30
Charges exceptionnelles (65) -
Résultat net comptable 260 270

Sans avoir encore présenté en détail la structure des SIG, on peut déjà, avec le tableau suivant,
en montrer l’intérêt dans la réalisation d’un diagnostic financier.

SIG simplifiés N N–1


Valeur ajoutée : CA – consommations externes : 1 000 – 480 : 520 450
(–) Charges de personnel (155) (150)
(=) Résultat d’exploitation : (520 – 155) 365 300
(–) Charges d’intérêt (prêteurs) : (40) (30)
(=) Résultat courant(1) : 365 – 40 325 270
(+) Résultat exceptionnel (65) -
Résultat net comptable : 325 – 65 260 270
(1) Résultat avant prise en compte des éléments exceptionnels.

Afin d’en faciliter le commentaire, il est conseillé de calculer ces SIG en pourcentage.

26
UE 116 • Finance d’entreprise

SIG en pourcentages N N–1


Valeur ajoutée/chiffre d’affaires (520/1 000) 52 % 50 %
Charges de personnel/valeur ajoutée (155/520) 29,8 % 33,3 %
Charges d’intérêt/valeur ajoutée (40/520) 7,7 % 6,7 %
Résultat courant/chiffre d’affaires 32,5 % 30 %
Résultat net comptable/chiffre d’affaires (260/1 000) 26 % 30 %

Alors que le chiffre d’affaires est en hausse, le résultat net comptable est en baisse, en euros (260
contre 270) et en pourcentage du chiffre d’affaires (26 % contre 30 %). Quelles en sont les causes ?
• Le niveau de la richesse créée par l’entreprise n’est pas en cause puisque le taux de valeur
ajoutée a même augmenté (52 % contre 50 %).
• En revanche, la répartition de cette valeur ajoutée s’est faite de manière « inégale » : le prélè-
vement opéré par les charges de personnel est en baisse alors que les charges d’intérêt payées
aux prêteurs ont augmenté de 1 point. Malgré tout, le résultat courant est toujours en hausse
(32,5 % contre 30 % du chiffre d’affaires).
• Les charges exceptionnelles ont donc un rôle essentiel dans l’explication de la baisse du résultat.

II. La construction des SIG


Après avoir montré la structure générale et l’intérêt des SIG, nous abordons à présent le détail
de leur construction. Le schéma suivant commence par résumer la démarche.

Production Production Production


Vente de marchandises
vendue stockée immobilisée
Coût achat des Marge
Production de l’exercice
marchandises vendues commerciale

Marge commerciale + Production

Consommations en Valeur
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provenance de tiers ajoutée

Subventions
Valeur ajoutée
d’exploitation
Impôts et taxes + Excédent brut
Personnel d’exploitation

Excédent brut Autres produits +


d’exploitation Reprises sur provisions
Autres charges + Résultat
DAP d’exploitation
Produits financiers

Résultat
Charges financières Résultat courant avant impôts
financier

Produits exceptionnels

Charges Résultat Résultat de IS +


exceptionnelles exceptionnel l’exercice Participation

Les SIG peuvent être présentés sous la forme d’un tableau identique à celui reproduit ci-après.

201161TDPA0113 27
28
Produits N Charges N Soldes N
• Ventes de marchandises • Coût d’achat des marchandises vendues
Marge commerciale
Total Total
• Production vendue • Déstockage de production
• Production stockée
Production de l’exercice
• Production immobilisée
Total Total
Finance d’entreprise • Série 1

• Marge commerciale • Consommations de l’exercice


• Production de l’exercice en provenance de tiers Valeur ajoutée
Total Total
• Valeur ajoutée • Impôts, taxes et versements assimilés
• Subventions d’exploitation • Charges de personnel Excédent brut d’exploitation
Total Total
• Excédent brut d’exploitation • ou Insuffisance brute d’exploitation
• Reprises sur provisions et transferts de • Dotations aux amortissements
charges d’exploitation et aux provisions d’exploitation Résultat d’exploitation
• Autres produits • Autres charges
Total Total
• Résultat d’exploitation (Bénéfice) • ou Résultat d’exploitation (Perte)
• Produits Financiers • Charges financières
• Reprises provisions financières • Dotations aux provisions financières
Résultat courant avant impôts
• Quotes-parts de résultat sur opérations • Quotes-parts de résultat sur opérations
en commun en commun
Total Total
• Produits exceptionnels • Charges exceptionnelles
• Reprises provisions et transferts de charges • Dotations aux provisions exceptionnelles
exceptionnels • Valeur nette comptable des immobilisations Résultat exceptionnel
• Prix de cession des immobilisations cédées cédées
Total Total
• Résultat courant avant impôts (Bénéfice) • ou Résultat courant avant impôts (Perte)
• Résultat exceptionnel (Bénéfice) • ou Résultat exceptionnel (Perte)
• Participation des salariés Résultat de l’exercice
• Impôts sur les bénéfices
Total Total
• Produits sur cessions d’éléments d’actif • Valeur comptable des éléments d’actif cédés
Plus ou moins-value sur cession d’actifs
Total Total

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UE 116 • Finance d’entreprise

Exemple applicatif 2

Néanmoins, il est plus simple de présenter les SIG en liste comme nous le faisons ci-dessous
pour la société Référence ; les états financiers de cette société ont été présentés au début de la
série.

SOCIÉTÉ RÉFÉRENCE PROCÉDURES N N–1


Ventes de marchandises : (1) 781 575 631 950
Coût d’achat des marchandises vendues : (2) = achats + Δ stocks 596 621 478 740
MARGE COMMERCIALE (3) = (1) – (2) 184 954 153 210
Production vendue : (4) 10 669 600 9 861 928
Production stockée (ou déstockée) (5) 133 168 158 610
Production immobilisée (6) - -
PRODUCTION DE L’EXERCICE (7) = (4) + (5) + (6) 10 802 768 10 020 538
Coût d’achat matières premières consommées (8) = achats + Δ stocks 2 701 275 2 409 798
Autres achats et charges externes (9) 1 945 188 1 574 082
VALEUR AJOUTÉE (10) = (3) + (7) – (8) – (9) 6 341 259 6 189 868
Subventions d’exploitation (11) 25 000 15 000
Impôts, taxes et versements assimilés (12) 159 000 154 000
Charges de personnel (13) 5 039 797 4 718 589
EXCÉDENT BRUT D’EXPLOITATION (14) = (10) + (11) – (12) – (13) 1 167 462 1 332 279
Reprises sur charges et transferts (15) 159 554 12 901
Autres produits (16) 5 000 4 000
Dotations (17) 324 277 259 981
Autres charges (18) 9 827 3 256
RÉSULTAT D’EXPLOITATION (19) = (14) + (15) + (16) – (17) – (18) 997 912 1 085 943
Quote-part résultats opérations en commun (20) 5 987 (6 023)
Produits financiers (21) 45 899 13 697
Charges financières (22) 135 897 102 309
RÉSULTAT COURANT AVANT IMPÔTS (23) = (19) + (20) + (21) – (22) 913 901 991 308
Produits exceptionnels (24) 103 977 11 053
Charges exceptionnelles (25) 47 307 2 221
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RÉSULTAT EXCEPTIONNEL (26) = (24) – (25) 56 670 8 832


Participation des salariés aux résultats (27) 17 894 16 153
Impôt sur les bénéfices (28) 362 858 362 099
RÉSULTAT NET DE L’EXERCICE (29) = (23) + (26) – (27) – (28) 589 819 621 888
RÉSULTAT NET DES CESSIONS PCEA – VCEAC 51 058 -

Quelques commentaires sur la construction de ce tableau des SIG :


• Il est impératif de retrouver le même résultat que dans le compte de résultat !
• On ne doit pas omettre le dernier solde « Résultat net des cessions » : il est obtenu par une
simple différence entre les comptes « PCEA » et « VCEAC ». Le résultat net des cessions est
donc une partie du résultat exceptionnel.
• La plupart des soldes intermédiaires sont obtenus à partir du solde précédent ; il n’en va pas ainsi
pour la production de l’exercice et le résultat exceptionnel qui sont des soldes indépendants.

201161TDPA0113 29
30
SIG
N
Finance d’entreprise • Série 1

SOCIÉTÉ RÉFÉRENCE

Ventes de marchandises 781 575


Coût d’achat marchandises vendues 596 621
CHARGES D’EXPLOITATION N
MARGE COMMERCIALE 184 954
Achats de marchandises 580 923
Variation de stock 15 698 Production vendue 10 669 600 PRODUITS
N
Achats de matières premières 2 692 280 Production stockée (ou déstockée) 133 168 D’EXPLOITATION
Variation de stock 8 995 Production immobilisée 0
Achats non stockés de matières - PRODUCTION DE L’EXERCICE 10 802 768 Ventes de marchandises 781 575
Services extérieurs Production vendue 10 669 600
Personnel extérieur 75 000 Coût d’achat MP consommées 2 701 275 Sous-total A : chiffre d’affaires 11 451 175
Loyers en crédit-bail 150 000 Autres achats et charges externes 1 945 188
Autres 1 720 188 VALEUR AJOUTÉE 6 341 259 Production stockée 133 168
Production immobilisée -
Impôts, taxes et versements assimilés 159 000 Subventions d’exploitation 25 000
Salaires et traitements 3 579 855 Impôts, taxes et versements assimilés 159 000 Subventions d’exploitation 25 000
Charges sociales 1 459 942 Charges de personnel 5 039 797 Reprises sur dépréciations provisions 123 903
DADP : EXCÉDENT BRUT D’EXPLOITATION 1 167 462 Transferts de charges 35 651
Sur immobilisations : 180 903 Autres produits 5 000
Sur immobilisations : - Reprises et transferts 159 554
Sous-total B : 322 722
Sur actif circulant : 98 632 Autres produits 5 000
Le tableau ci-après présente le détail du calcul pour la partie exploitation.

Risques et charges : 44 742 TOTAL I (A + B) 11 773 897


Dotations amortis. dépréc. provisions 324 277
Autres charges 9 827 Autres charges 9 827
TOTAL I 10 775 985 RÉSULTAT D’EXPLOITATION 997 212

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UE 116 • Finance d’entreprise

III. L’analyse des SIG par les ratios


Un ratio est un rapport entre deux grandeurs qui permet d’évaluer un poste en pourcentage et
ainsi, de rendre comparable des entreprises de taille très différente. Les ratios qui nous intéres-
sent pour l’instant sont calculés à partir des soldes intermédiaires de gestion et permettent de
mieux comprendre la formation du résultat net.

Proposition d’une liste de ratios


INTITULÉS RATIOS Conclusions(1)
CA N - CA N-1
Taux de variation du CA A
CA N-1
Résultat net
Taux de profitabilité(2) A
CA
Marge commerciale
Taux de marge commerciale A
CAMV
OU
Marge commerciale
Taux de marque commerciale A
Vente de marchandises
CAMPC
Taux de matières premières B
Production exercice
Charges externes
Taux de charges externes B
CA
Valeur ajoutée
Taux de valeur ajoutée A
CA
Charge   de  personnel
Taux de charges de personnel B
Valeur   ajoutée( 3 )
EBE
Taux d’EBE A
CA
Charges financières( 4 )
Taux de charges financières(4) B
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CA
(1) A : plus le ratio est élevé, plus la situation est favorable.
B : plus le ratio est élevé, plus la situation est défavorable.
(2) Appelé aussi taux de marge nette.
(3) Ou chiffre d’affaires.
(4) Certains calculent ce ratio sur le seul poste intérêt.

Certains de ces ratios appellent quelques commentaires.


Le taux de profitabilité synthétise tous les autres ratios et si vous n’en calculé qu’un seul, ce
sera celui-là ! La moyenne observée en France, tout secteur confondu, est d’environ 3 % (3 cen-
times de bénéfice par euro de chiffre d’affaires). La dispersion par rapport à cette moyenne
s’explique par le degré de compétitivité propre à chaque secteur et la possibilité de se différen-
cier : dans les deux cas, cela permet en grande partie la possibilité d’accroître ou non sa marge.
Ainsi, le BTP (bâtiments et travaux publics) ou les constructeurs automobiles sont à moins de
2 % alors que le secteur du luxe peut dépasser 10 %.
Le taux de marge commerciale mesure la marge brute (seuls les achats de marchandises sont
pris en compte) dégagée par une entreprise de négoce par euro de marchandises achetées.
Ainsi, une marge commerciale de 60 % signifie qu’un produit acheté 1 € est revendu 1,6 €.
Certains utilisent le taux de marque commerciale qui exprime la marge, mais cette fois par € de
ventes. Dans les deux cas, le ratio est fondamental pour le secteur commercial, car il exprime les
deux principales variables sur lesquels une entreprise de ce secteur pourra agir pour améliorer
sa performance économique.

201161TDPA0113 31
Finance d’entreprise • Série 1

En plus de la richesse créée déjà présentée, la valeur ajoutée est aussi un indicateur de taille.
Plus le ratio (VA/CA) tendra vers 1, plus cela traduira une VA proche du chiffre d’affaires et donc
peu de moyens externes (marchandises, matières premières, services extérieurs). On dit aussi
que le niveau d’intégration de l’entreprise est élevé (ratio proche de 1) ou faible (proche de zéro) ;
cette information n’est pas sans intérêt pour comprendre le niveau des coûts. En effet, plus le
ratio est proche de 1 :
• plus la taille relative de l’entreprise est grande ;
• plus son pouvoir de négociation est important ;
• mais souvent elle perd en flexibilité du fait du niveau élevé de charges fixes (beaucoup de
moyens internes donc du personnel et des machines) ;
• enfin, les ressources nécessaires au financement des investissements sont plus grandes.
Inversement, l’entreprise dont le ratio est plus faible et qui fait appel à des moyens extérieurs,
bénéficie au contraire d’un crédit fournisseur dont le coût est apparemment gratuit. Ainsi, beau-
coup d’entreprises préfèrent aujourd’hui sous-traiter afin de retrouver un peu de flexibilité (par
exemple, les stocks sont transférés chez les fournisseurs).
La valeur ajoutée est aussi un élément dans la négociation salariale et un paramètre déterminant
dans le calcul de la réserve spéciale de participation. Il est vrai que cette dernière n’est obliga-
toire que dans les entreprises de plus de cinquante salariés et que le détail du calcul de la VA
diffère légèrement de celui du PCG (il est donné par le code du travail).
Le taux d’EBE1 est souvent utilisé par certains pour apprécier la performance pure de l’exploi-
tation (économique) puisque l’EBE est indépendant :
• des politiques d’amortissement, de dépréciations et de provisions toujours un peu subjective ;
• de la politique de financement (les capitaux propres ne génèrent aucune charge à la différence
des emprunts) ;
• des éléments exceptionnels.
De plus, l’EBE ne contenant aucun élément calculé et non monétaires comme par exemple les
dotations aux amortissements (voir plus loin la section sur la CAF), on peut aussi le définir
comme la trésorerie potentielle générée par l’exploitation.

Exemple applicatif 3

Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Le tableau suivant présente les principaux ratios de la société Référence concernant l’étude de
l’activité. Le taux de charges de personnel a été calculé par rapport au chiffre d’affaires.

RATIOS SOCIÉTÉ RÉFÉRENCE N N–1


R1 : Variation CA 9,1 %(1) -
R2 : Taux de profitabilité 5,2 %(2) 5,9 %
R3 : Taux de marge commerciale 31,0 %(3) 32,0 %
R4 : Taux de matières premières 25,0 %(4) 24,0 %
R5 : Taux de charges externes 17,0 %(5) 15,0 %
R6 : Taux de valeur ajoutée 55,4 %(6) 59,0 %
R7 : Taux de charges de personnel 44,0 %(7) 45,0 %
R8 : Taux d’EBE 10,2 %(8) 12,7 %
R9 : Taux de charges financières 1,2 %(9) 1,0 %
(1) (11 451 175 – 10 493 878)/10 493 878
(2) 589 819/11 451 175
(3) 184 954/596 621
(4) 2 701 275/10 802 768
(5) 1 945 188/11 451 175
(6) 6 341 259/11 451 175
(7) 5 039 797/11 451 175
(8) 1 167 462/11 451 175
(9) 135 897/11 451 175

1. Les Anglo-Saxons parlent d’EBITDA (Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization)
qui correspond approximativement à l’EBE.

32
UE 116 • Finance d’entreprise

Analyse de la profitabilité de la société Référence


Dans un contexte de baisse de l’activité (R1), le taux de profitabilité est en baisse.
Ceci s’explique par la diminution de la richesse créée (R6) :
• l’activité de négoce se fait avec une marge plus faible (R3) ;
• et les taux de consommation de matières premières et de charges externes sont en hausse
(R4, R5).
En revanche, l’évolution de la rémunération des facteurs de production est plus nuancée :
• si les charges financières croissent très légèrement ;
• les charges de personnel diminuent de 1 point par rapport au chiffre d’affaires.
Pour terminer, il faut souligner que sans le résultat exceptionnel (qui représente environ 10 % du
résultat net comptable), la baisse de la profitabilité aurait été nettement plus importante.

Section 2. Les retraitements améliorant la pertinence


économique des SIG
Afin d’améliorer la pertinence économique des soldes, de nombreux analystes, dont la centrale
de bilans de la Banque de France, proposent d’opérer quelques retraitements et reclassements
dans le tableau des SIG. Un retraitement consiste à changer le classement d’une charge ou d’un
produit par rapport à celui proposé par le plan comptable. Le plus souvent, le but est de faciliter
la comparaison entre les entreprises.
La centrale de bilans propose ainsi des SIG (parfois appelés « au coût des facteurs ») pour la
partie exploitation : ils reposent sur une vision plus économique et moins juridique de l’entre-
prise que celle du PCG exposée précédemment.
La centrale de bilans a été créée par la Banque de France en 1968. Elle se présente actuellement
sous trois aspects complémentaires : une base de données harmonisée sur les entreprises ; un
service d’analyse financière et de diagnostic (présent sur l’ensemble du territoire) ; un observa-
toire économique du tissu productif national, régional et local. Par la suite, nous parlerons indif-
féremment de la Banque de France ou de la Centrale de bilans.
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I. Les principaux retraitements

A. La sous-traitance
Un recours accru à la sous-traitance de fabrication n’entraîne pas de croissance au niveau de
l’entreprise mais au niveau de son sous-traitant. En conséquence, les frais de sous-traitance ne
sont plus dans les charges externes (et donc dans la valeur ajoutée) mais sont retirés de la pro-
duction de l’exercice pour obtenir la production propre.

B. Le personnel extérieur
Pour le coût du personnel, les SIG traditionnels ne retiennent que les salaires (et les charges
sociales correspondantes). Or, il faut tenir compte du personnel extérieur à l’entreprise pour
obtenir une image fidèle des ressources mobilisées par l’entreprise pour produire. Le coût de la
fonction personnel est ainsi mesuré indépendamment de son mode de rémunération. Les
charges de personnel intérimaire sont retirées de la valeur ajoutée pour être pris en compte au
niveau de l’EBE (c’est-à-dire du résultat brut d’exploitation dans le système Banque de France).

201161TDPA0113 33
Finance d’entreprise • Série 1

C. Les subventions d’exploitation


La centrale de bilans intègre les subventions d’exploitation pour complément de prix au niveau
du calcul de la valeur ajoutée. Les autres subventions d’exploitation sont laissées au niveau du
résultat brut d’exploitation.

D. Les redevances de crédit-bail


Deux entreprises strictement identiques, mais dont l’une fait appel au crédit-bail alors que l’autre
est propriétaire de tous ses actifs de production, auront des valeurs ajoutées PCG différentes (le
crédit-bail étant comptabilisé dans les consommations externes).
Pour pouvoir comparer ces entreprises, il est donc souhaitable de considérer que la redevance
périodique doit être comptabilisée comme si l’entreprise était propriétaire de l’immobilisation.
Ce retraitement permet ensuite, notamment dans l’analyse de la rentabilité, de mettre en paral-
lèle les résultats obtenus avec tous les moyens réellement mis en œuvre dans l’activité, qu’ils
soient ou non la possession de l’entreprise.
On calcule l’amortissement que l’on aurait pratiqué si l’on était propriétaire du bien. Cette dota-
tion fictive aux amortissements est comptabilisée au niveau du résultat d’exploitation, avec les
autres dotations d’exploitation. La différence entre la redevance et l’amortissement fictif repré-
sente les frais financiers associés au crédit-bail.

Exemple applicatif 4

L’entreprise a pris en crédit-bail une machine d’une valeur de 200 000 euros.


Le contrat de location-vente prévoit le versement d’une redevance annuelle de 55 000 euros
pendant 4 ans.
Si l’entreprise avait été propriétaire de la machine, elle aurait comptabilisé une dotation aux amor-
tissements d’exploitation d’un montant : valeur d’achat/durée d’utilisation : 200 000/4 = 50 000 €
Cette somme est donc retirée de la valeur ajoutée pour être comptabilisée en charge au niveau
du résultat d’exploitation, avec les autres dotations aux amortissements.
La différence entre la redevance annuelle payée et cette dotation aux amortissements (55 000
– 50 000 = 5 000) correspond donc à des frais financiers, assimilables à ceux que l’entreprise

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paieraient si elle devait rembourser l’emprunt correspondant à l’acquisition de la machine. Ce
montant est donc retiré de la valeur ajoutée pour être pris en compte au niveau du résultat cou-
rant, avec les autres charges financières.

E. Les escomptes financiers


Les escomptes accordés aux clients ou obtenus des fournisseurs (pour paiement comptant) peu-
vent être pris en compte dans le RBE et non dans les charges et produits à caractère financier.

F. Les autres charges et les autres produits


Les autres charges et les autres produits (comptes 65 et 75), normalement classés dans le calcul
du résultat d’exploitation peuvent être retraités dans le résultat brut d’exploitation.

G. Les transferts de charges


Les transferts de charges peuvent être reclassés si l’on dispose d’informations sur leur nature :
• transferts de charges relatives aux salaires : ils sont retirés du résultat d’exploitation et comp-
tabilisés au niveau de l’EBE, avec les autres charges de personnel.
• transferts de charges relatives à un loyer commun avec une autre entreprise : ils sont retirés du
résultat d’exploitation et comptabilisés au niveau de la valeur ajoutée, avec les autres consom-
mations externes.

34
UE 116 • Finance d’entreprise

Les transferts de charge peuvent être inscrits dans le compte de résultat dans la catégorie
exploitation (791), financier (796) ou exceptionnel (797). Il faut bien dire que, aussi bien dans
la réalité qu’aux examens, les transferts de charges sont le plus souvent d’exploitation et
tous nos exemples seront bâtis sur cette hypothèse.
Le poste transfert de charges peut avoir l’un des objectifs suivants :
• annuler une charge pour la transférer vers un autre poste de charge, comme dans le cas
d’un appartement loué pour un collaborateur qui bénéficie ainsi d’un avantage en nature ;
• annuler une charge pour la transférer vers un compte de tiers, au bilan, lorsque la charge a été
en réalité supportée pour le compte de tiers : indemnités d’assurances, aides de l’État, etc. ;
• annuler une charge pour la transférer vers le compte 481 « Charges à répartir », au bilan.
Dans ces trois cas, au lieu de créditer le compte de charge initial, on crédite le compte 79
concerné par le débit du compte destinataire de la charge. Qu’en déduire pour l’analyse
financière ?
En ce qui concerne les soldes intermédiaires de gestion, nous avons vu que le compte 791
n’est pris en compte que globalement au niveau du résultat d’exploitation. Or, les transferts
de charges d’exploitation peuvent concerner tous les comptes de charges  60 à  65. Les
soldes marge commerciale, valeur ajoutée et EBE peuvent donc être faussés car on devrait
affecter le transfert dans le solde où se trouve la charge à annuler. Le schéma d’élaboration
des SIG prévu par le PCG ne le permet pas et nos soldes seront erronés ! La résolution de
ce problème aurait supposé une subdivision appropriée du compte  791 en fonction du
numéro du solde concerné : 7911, 7913 et 7914 respectivement pour la marge commerciale,
la valeur ajoutée et l’EBE. Il n’y aurait pas eu de compte 7912 car le solde n° 2 (la production)
n’est pas concernée par les transferts.
En définitive, si le texte ne nous donne pas de précision, nous imputerons toujours le
transfert de charges d’exploitation au niveau du résultat d’exploitation.

II. Présentation détaillée des SIG d’exploitation


de la Banque de France
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Le tableau suivant détaille les SIG d’exploitation de la Banque de France.

Marge commerciale : identique à celle du PCG


Production de l’exercice PCG
– Sous-traitance de fabrication
= Production propre
– Coût des matières consommées
= Marge sur production propre
Marge commerciale
+ Marge sur production propre
= Marge brute d’exploitation
Marge brute d’exploitation
– Achats et charges externes (sauf sous-traitance de fabrication, loyers de crédit-bail et personnel extérieur)
+ Subventions d’exploitation pour complément de prix
= Valeur ajoutée au coût des facteurs
ou
Valeur ajoutée PCG non retraitée
+ Redevances de crédit-bail
+ Personnel extérieur
+ Subventions d’exploitation pour complément de prix
= Valeur ajoutée au coût des facteurs

201161TDPA0113 35
Finance d’entreprise • Série 1

Valeur ajoutée au coût des facteurs


+ Autres produits :
+ Autres subventions d’exploitation (non complément de prix)
+ Escomptes obtenus
– Autres charges :
– Escomptes accordés
– Impôts et taxes
– Charges de personnel (y compris personnel extérieur)
= Résultat brut d’exploitation
Résultat brut d’exploitation
+ Transferts de charges d’exploitation (si non retraité)
+ Reprises sur amortissements, dépréciations et provisions d’exploitation
– Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions d’exploitation (y compris crédit-bail)
= Résultat net d’exploitation

Exemple applicatif 5

Le tableau suivant présente, pour la seule année N, les SIG d’exploitation retraités de la société
Référence.
Deux retraitements ne pouvaient pas être appliqués ici, soit faute d’information (transferts de
charges) ou parce que le poste n’existe pas dans notre exemple (sous-traitance).

ANALYSE DE L’EXPLOITATION
SIG retraités société Référence N
Ventes de marchandises 781 575
Coût d’achat des marchandises vendues 596 621
MARGE COMMERCIALE = A 184 954
Production vendue de biens et de services 10 669 600
Production stockée (ou déstockée) 133 168
Production immobilisée 0
Coût d’achat des matières premières consommées 2 701 275
MARGE SUR PRODUCTION PROPRE = B 8 101 493
MARGE BRUTE D’EXPLOITATION = A + B 8 286 447

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Autres achats et charges externes 1 720 188(1)
Subvention d’exploitation 25 000
VA CdB 6 591 259

Impôts et taxes 159 000


Charges de personnel 5 114 797(2)
Autres charges 9 827
Autres produits 5 000
Escompte obtenu 556
Escompte accordé 6 981
RBE 1 306 210(3)
Transferts de charges d’exploitation 35 651
Dotations nettes de reprises 200 374(4)
Amortissements sur biens loués 125 000(5)
RNE 1 016 487(6)
(1) Autres achats et charges externes sauf personnel extérieur et loyer de crédit-bail.
(2) Salaires + charges sociales + personnel extérieur = 3 579 855 + 1 459 942 + 75 000
(3) 6 591 259 – 159 000 – 5 114 797– 9 827 + 5 000 + 556 – 6 981
(4) DADP d’exploitation nettes de reprises : 180 903 + 0 + 98 632 + 44 742 – 123 903
(5) 500 000/4
(6) 1 306 210 + 35 651 – 200 374 – 125 000

36
UE 116 • Finance d’entreprise

On peut vérifier le RNE obtenu en le rapprochant du résultat d’exploitation PCG non retraité :
RNE : 1 016 487
(–) escompte obtenu : (556)
(+) escompte accordé : 6 981
(–) intérêt sur bien loué : 150 000 – (500 000/4) (25 000)
= Résultat d’exploitation PCG non retraité : 997 912

Les ratios présentés précédemment peuvent être calculés sur ces ratios retraités. Dans ce cas,
il faudra rajouter le calcul des charges financières retraitées selon la procédure suivante :
Charges financières non retraitées : 135 897
(+) intérêt sur bien loué : 25 000
(–) escompte accordé : (6 981)
Charges financières retraitées : 153 916

Section 3. Du résultat à la trésorerie

Réaliser un surplus, un résultat net positif est une condition première de survie. Il faut ensuite
que ce surplus soit encaissé par l’entreprise sous forme monétaire afin qu’elle puisse s’autofi-
nancer, payer des dividendes aux actionnaires, rembourser ses emprunts.
Informations Retraitements
Questions Analyse
brutes de l’information(1)
La trésorerie générée
Compte
par l’activité est-elle CAF Ratios +
de résultat
suffisante ? CAF retraitée commentaires

(1) Car les charges et les produits contiennent des éléments qui ne sont pas liés à la trésorerie.

I. Définition de la CAF
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L’ensemble des composantes du résultat net de l’exercice n’a pas nécessairement une consé-
quence monétaire. Il en est ainsi des flux calculés. C’est principalement le cas des dotations aux
amortissements, des dépréciations et des provisions qui traduisent la dépréciation d’une immo-
bilisation ou tiennent compte d’un risque futur probable. Ces flux calculés n’ont pas d’incidence
sur la trésorerie de l’entreprise et sont donc à la base de la distinction fondamentale entre résul-
tat et flux de trésorerie.
Ainsi, le calcul d’une CAF permet d’isoler les flux monétaires des flux réels : les charges et les
produits calculés sont annulés (DAP, RAP, quote-part de subvention d’investissement virée au
compte de résultat), mais aussi les cessions d’actifs qui, si elles ont bien une conséquence
monétaire, ne sont pas considérées comme liées à l’activité normale.
Il est temps de rappeler une définition de la capacité d’autofinancement : il s’agit du flux de
trésorerie potentiel généré par l’activité normale de l’entreprise, pendant une période don-
née. Potentiel seulement, car comme nous le verrons par la suite, il deviendra acquis seulement
lorsque l’ensemble des opérations aura eu une contrepartie monétaire. Par exemple, le chiffre
d’affaires devient un flux de trésorerie définitif, au moment où la vente est réglée par le client.
La capacité d’autofinancement est donc composée de flux encaissables et décaissables (et non
encaissés et décaissés). Il existe deux causes qui expliquent que la CAF ne soit pas immédiate-
ment dans la caisse de l’entreprise : l’existence des stocks, et le décalage entre le paiement des
différentes charges et l’encaissement du prix de vente.

201161TDPA0113 37
Finance d’entreprise • Série 1

En définitive, le résultat mesure l’enrichissement de l’entreprise grâce à son activité. C’est l’indi-
cateur le plus synthétique et le plus complet. La partie monétaire de cet enrichissement, la CAF,
est obtenue en éliminant les charges et les produits calculés. Mais, une partie de cette trésorerie
est peut être immobilisée dans les stocks et dans le décalage clients – fournisseurs. Pour passer
de flux encaissables à des flux encaissés, on tient compte du besoin en fonds de roulement
(BFR) et on obtient alors la trésorerie réellement encaissée grâce à l’activité et appelée excédent
de trésorerie (cet indicateur sera développé à la fin de la série).
Les flux comptables peuvent alors être représentés de la manière suivante :

Flux calculés

Flux à encaisser ou à décaisser

Flux comptables
Flux
encaissables/
décaissables
Flux encaissés ou décaissés

II. Calculs de la caf


Il existe deux méthodes pour calculer la CAF à partir du compte de résultat.

A. La méthode soustractive (indirecte)

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La première méthode élimine du résultat les éléments calculés et les cessions d’actif. Ces der-
nières correspondent bien à des flux de trésorerie, mais, vu leur caractère exceptionnel, on pré-
fère ne pas en tenir compte et calculer une CAF « courante ».

CALCUL DE LA CAF DU PCG SOURCES D’INFORMATIONS


Résultat net Compte de résultat ou bilan
(+) DADP (exploitation, financier, exceptionnel) Compte de résultat (3 types de charges)(1)
(–) RADP (comptes 781, 786, 787) Total diminutions tableau dépréc. provisions(2)
(–) PCEA (compte 775) Produits exceptionnels opérations en capital
(+) VCEAC (compte 675) Charges exceptionnelles opérations en capital
(–) Quote-part de subvention d’investissement Produits exceptionnels opérations en capital
virée au compte de résultat (compte 777)
(1) Ou total des augmentations :
– du tableau des dépréciations et provisions ;
– du tableau des amortissements ;
– des amortissements des primes de remboursement des obligations et des charges à répartir.
(2) Ou trois lignes de reprises dans le compte de résultat (seule démarche possible pour l’exercice N–1).

38
UE 116 • Finance d’entreprise

Exemple applicatif 6

Le tableau ci-dessous présente le calcul de la CAF de la société Référence.

SOCIÉTÉ RÉFÉRENCE N N–1


Résultat net comptable 589 819 621 888
(+) DADP d’exploitation 324 277 259 981
(+) DADP à caractère financier 5 000 -
(+) DADP à caractère exceptionnel 23 201 -
(–) RADP (123 903) (21 218)
(–) PCEA (74 159) -
(+) VCEAC 23 101 -
(–) Quote-part de subvention d’investissement (20 000) (10 000)
CAF 747 336 850 651

On peut décomposer le résultat de la société Référence pour l’exercice N en :


Augmentation monétaire du patrimoine (la CAF) : 747 336
Variation non monétaire du patrimoine (DAP, etc.) ou non liée à l’activité courante : – 157 517(1)
(1) 324 277 + 5 000 + 23 201 – 123 903 – 74 159 +23 101 – 20 000

Avec sa CAF, l’entreprise peut payer ses actionnaires, faire des investissements, rembourser ses
emprunts…

B. La méthode additive (directe)


Il existe une seconde méthode de calcul de la CAF du PCG, basée sur l’excédent brut d’exploi-
tation. Cette démarche est basée sur le fait que la CAF est égale aux produits encaissables
moins les charges décaissables.
On pourrait alors commencer avec les ventes de marchandises (premier produit encaissable),
mais, pour ne pas avoir un calcul trop long, on débute avec l’EBE qui représente le flux de tré-
sorerie potentiel généré par l’exploitation.
Ensuite, il suffit de prendre en compte tous les produits encaissables et toutes les charges
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décaissables qui se situent en aval de l’EBE y compris les transferts de charges. En définitive, on
retient tous les produits et charges du compte de résultat, sauf ceux qui ont été éliminés dans la
première méthode de calcul (comptes 68, 78, 675, 775 et 777).

Exemple applicatif 7

SOCIÉTÉ RÉFÉRENCE N N–1


Excédent brut d’exploitation 1 167 462 1 332 279
(+) Transferts de charges 35 651 -
(+) Autres produits 5 000 4 000
(+) Quote-part sur opérations faites en commun 5 987 (6 023)
(+) Produits financiers (sauf reprises) 45 899 5 380
(+) Produits exceptionnels sur opérations de gestion 9 818 1 053
(–) Autres charges (9 827) (3 256)
(–) Charges financières (sauf dotations) (130 897) (102 309)
(–) Charges exceptionnelles (sauf VCEAC et dotations) (1 005) (2 221)
(–) Participation des salariés aux résultats (17 894) (16 153)
(–) Impôts sur les bénéfices (362 858) (362 099)
CAF 747 336 850 651

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Finance d’entreprise • Série 1

1. Les subventions et l’analyse financière


Une entreprise peut bénéficier de deux types de subventions pour lesquelles nous présentons
ici le traitement financier.
Si une entreprise reçoit une subvention pour lui permettre de compenser l’insuffisance de cer-
tains produits d’exploitation ou de faire face à certaines charges d’exploitation, la subvention est
alors qualifiée de subvention d’exploitation et doit être prise en compte immédiatement et en
totalité dans le compte  74. Nous avons déjà vu que comptabilisée par le PCG au niveau de
l’EBE, cette subvention peut être reclassée dans la valeur ajoutée.
Par ailleurs, l’entreprise peut bénéficier d’une subvention d’investissement afin d’acquérir des
immobilisations (subvention d’équipement) ou financer des activités à long terme. Selon les
options offertes par le droit fiscal, l’entreprise a le choix (c’est une décision de gestion) entre
plusieurs possibilités :
• l’enregistrement en produits exceptionnels (compte 777 : quote-part des subventions virées
au résultat de l’exercice) pour le montant total de la subvention ;
• l’échelonnement de leur imposition sur plusieurs exercices : cette dérogation est offerte
lorsque les subventions d’équipement sont accordées exclusivement par l’État ou les collecti-
vités publiques.

Exemple applicatif 8

Soit une immobilisation de 200 000 € achetée le premier juillet N–1, amortissable sur cinq ans en
linéaire et financée à 100 % par une subvention. Si l’entreprise décide de l’étalement de cette
subvention, les écritures suivantes sont alors nécessaires :
1/07/N–1
512 Banque 200 000
131 Subvention d’équipement 200 000
31/12/N–1
1391 Subvention inscrite au compte de résultat 20 000
777 Quote-part subvention virée au résultat exercice 20 000
31/12/N

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1391 Subvention inscrite au compte de résultat 40 000
777 Quote-part subvention virée au résultat exercice 40 000
31/12/N+4
131 Subvention d’équipement 200 000
1391 Subvention inscrite au compte de résultat 200 000

En définitive, on constate que le seul flux de trésorerie est celui du 1er juillet N–1, mais il fait partie
des conséquences de la politique financière et nous le retrouverons plus loin. Si non, le compte 777
n’est qu’un produit calculé qui sert à étaler l’imposition de la subvention sur la durée de vie de
l’immobilisation ; c’est ainsi que le compte « 777 » doit être éliminé dans le calcul de la CAF à
partir du résultat net (et ne pas être pris en compte dans la méthode additive).

2. Les transferts de charges


Les transferts de charges doivent toujours être pris en compte dans le calcul de la CAF à partir d’un
EBE ou (ce qui revient au même) ne pas être éliminé dans un calcul à partir du résultat net. Si non
la charge initiale n’est plus compensée par un produit et ainsi, se trouve comptée deux fois.

C. La CAF retraitée
Lorsque l’entreprise recours au crédit-bail, certains proposent de calculer une CAF retraitée
Nous avons alors :
CAF retraitée = CAF non retraitée + dotations aux amortissements sur biens loués.

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UE 116 • Finance d’entreprise

Exemple applicatif 9

SOCIÉTÉ RÉFÉRENCE N
CAF non retraitée 747 336
(+) DAP sur biens loués 125 000
CAF retraitée 872 336

III. Interprétation et limites de la CAF

A. Ce que la CAF peut dire de l’activité de l’entreprise


Le renseignement principal fourni par la CAF concerne les possibilités d’autofinancement de
l’entreprise. On appelle autofinancement la CAF diminuée des dividendes versés. Plus la CAF
est élevée, plus les possibilités financières de l’entreprise sont grandes. En effet, la CAF permet-
tra le financement des investissements, le remboursement des emprunts. Inversement, une CAF
négative reflète une situation dangereuse.
Pour apprécier le niveau de cet autofinancement, on calcule en général le ratio « autofinance-
ment/valeur ajoutée ».

Exemple applicatif 10

Le tableau suivant présente, pour la société Référence et dans l’optique de la centrale de bilans
de la Banque de France, un tableau de répartition de la valeur ajoutée jusqu’à l’autofinancement.
Tous les postes ont été retraités, avec une particularité : la participation des salariés au résultat
a été ajoutée aux charges de personnel.
Les montants de l’année N–1 vous sont donnés pour information ; on ne peut pas les retrouver
à partir des informations dont on dispose. Pour l’année N, on supposera que le dividende pré-
levé sur le bénéfice s’élève à 404 227 €.
SOCIÉTÉ RÉFÉRENCE
N en € N en % N–1 en € N–1 en %
Répartition VA cdb
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VA cdb 6 591 259 99 % 6 204 868 100 %


(+) ou (–) autres éléments : 74 668(1) 1 % (6 777) 0 %
Total de la richesse à répartir 6 665 927 100 % 6 198 091 100 %
(–) Personnel : (5 132 691)(2) – 77,00 %(5) (4 734 742) – 76,39 %
(–) État : (521 858)(3) – 7,83 % (516 099) – 8,33 %
(–) Prêteurs : (139 042)(4) – 2,09 % (96 599) – 1,56 %
• CAF CdB 872 336 13,09 % 850 651 13,72 %
(–) Dividendes prélevés : (404 227) – 6,06 % (466 416) – 7,53 %
• Autofinancement 468 109 7,02 % 384 235 6,20 %
(1) Il est conseillé de terminer le tableau par ce poste en partant du principe qu’il s’agit des produits encaissables et des charges décais-
sables sauf ceux et celles qui sont déjà pris en compte dans la VA cdb ou dans les lignes suivantes (personnel, État, prêteurs) :
Détail du calcul de la ligne « Autres éléments » N
Transferts de charges 35 651
Autres produits 5 000
Quote-part de résultat sur opérations en commun (montant net) 5 987
Produits financiers sauf reprises 45 899 – 0
Produits exceptionnels sur opérations de gestion 9 818
Autres charges (9 827)
Charges financières sauf dotations et intérêts (hors escompte accordé) (9 874 + 6 981)
Charges exceptionnelles sur opération de gestion (1 005)
Total 74 668
(2) Charges de personnel retraitées (salaires bruts + charges sociales + personnel extérieur) + participation des salariés :
3 579 855 + 1 459 942 + 75 000 + 17 894
(3) Impôts et taxes et impôts sur les bénéfices : 159 000 + 362 858
(4) Intérêts retraités (intérêts PCG + intérêts sur biens loués – escompte accordé) : 121 023 + 25 000 – 6 981
(5) 5 132 691/6 665 927

L’autofinancement de la société Référence a augmenté de près de 22 %. On peut imputer cette


progression à la diminution du dividende octroyé aux actionnaires (– 13 %).

201161TDPA0113 41
Finance d’entreprise • Série 1

B. Ce que la CAF ne peut pas dire de l’activité de l’entreprise


La CAF n’est qu’un flux de trésorerie potentiel (voir excédent de trésorerie dans le chapitre 3
ci-après), c’est-à-dire un flux certain mais dont on ne connaît pas la date d’encaissement. En
outre, toute la CAF n’est pas encaissée au même moment en raison des délais de paiements
différents accordés par les clients et négociés avec les fournisseurs. La CAF ne représente donc
pas le flux de trésorerie effectivement encaissé durant la période.
La CAF mélange des flux hétérogènes, flux d’exploitation mais aussi financiers ou exception-
nels. La CAF ne représente donc pas un flux de trésorerie ventilé par type de flux. Les tableaux
de flux de trésorerie que nous traiterons dans la série 2 visent à corriger ce défaut.

Chapitre 3. L’analyse de l’équilibre financier


Avec le thème de l’équilibre financier, nous découvrons dans ce chapitre, une première méthode
d’étude du bilan (la seconde, centrée sur la rentabilité, sera présentée dans la série 2).
Par définition, un bilan est toujours équilibré mais il y a des équilibres meilleurs que d’autres,
autrement dit, il y a des ressources (capitaux propres, emprunts, etc.) qui sont préférables à
d’autres pour financer certains emplois (immobilisations, stocks, créances clients, etc.). La
question étudiée dans ce chapitre est donc : comment l’équilibre financier a-t- il été obtenu ? Le
schéma ci-après présente notre démarche.
Informations Retraitements
Questions Analyse
brutes de l’information

L’équilibre Calcul FRNG,


financier est-il Bilan comptable Bilan fonctionnel BFR + ratios
satisfaisant ? + commentaires

Section 1. Présentation et construction du bilan fonctionnel

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I. Principes généraux

A. Classement des opérations par cycle


L’analyse de l’équilibre financier est basée sur un bilan fonctionnel (bilan comptable retraité) dont
les postes ont été regroupés par cycle, constituant chacun un ensemble d’opérations de même
nature. On distingue quatre cycles :
• le cycle d’investissement et de désinvestissement regroupant les opérations d’acquisitions et
de cessions d’éléments d’actif ;
• le cycle de financement regroupant les opérations ayant pour but de réunir les ressources
financières (capital, emprunt) nécessaires au financement des besoins durables ;
• le cycle d’exploitation et hors exploitation regroupant respectivement les opérations liées à
l’activité cyclique (pour ce qui est du cycle d’exploitation) et des autres opérations non cou-
rantes (pour le cycle hors exploitation) ;
• le cycle de trésorerie résultant des cycles précédents. Il a pour fonction d’assurer l’ajustement
global entre le cycle d’exploitation et les deux autres cycles.

42
UE 116 • Finance d’entreprise

B. Évaluation à la valeur d’origine


Les flux de ressources proviennent concrètement des ventes et autres produits encaissables,
des apports en capital, des subventions d’investissement, des emprunts ou encore des dettes
fournisseurs, fiscales et sociales. Elles ont pour effet d’augmenter la trésorerie disponible. C’est
en prélevant sur cette trésorerie que l’entreprise finance les emplois. Parmi les emplois, nous
retrouvons par exemple les charges décaissables, les acquisitions d’immobilisations, les rem-
boursements d’emprunts, les stocks ou les créances clients. Le bilan fonctionnel présente le
cumul de ces flux de ressources et d’emplois échangés depuis la création de l’entreprise.
Pour rendre compte de ces échanges, le principe qui préside à la construction du bilan fonction-
nel est l’évaluation à la valeur d’origine des flux de ressources et d’emplois. Concrètement, cette
règle s’applique essentiellement aux postes de l’actif qui doivent tous, à l’exception des charges
à répartir, être évalués en valeurs brutes.

Pour analyser le bilan d’une entreprise, deux approches peuvent être mobilisées. L’analyse
fonctionnelle que nous développons dans ce chapitre et l’analyse patrimoniale. Conformément
au programme officiel du DCG, seule l’analyse fonctionnelle sera abordée dans nos séries.
Nous présentons néanmoins, dans les quelques lignes suivantes, les grands principes de
l’analyse patrimoniale.
L’analyse patrimoniale se focalise sur la liquidité et la solvabilité de l’entreprise, et donc son
risque de faillite. L’entreprise est liquide si ses disponibilités sont suffisantes pour faire face à
ses échéances à très court terme, elle est solvable si elle a la capacité à régler l’ensemble de
ses dettes en cédant ses actifs. Cette approche est donc basée sur une hypothèse implicite
de cessation de l’activité ; les éléments du bilan sont classés en fonction de leur exigibilité
(plus d’un an, moins d’un an) pour les dettes et de leur liquidité pour les actifs. Les éléments
du bilan ne sont donc pas classés en fonction du cycle économique auquel ils se rapportent.

II. Structure du bilan fonctionnel


L’actif et le passif du bilan fonctionnel sont séparés en deux grandes masses : la partie stable et
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la partie circulante dont les éléments se renouvellent au fur et à mesure de la vie de l’entreprise.
La logique d’analyse du bilan fonctionnel considère que les ressources stables doivent financer
au minimum les emplois stables (« haut de bilan »), puis que les ressources stables excéden-
taires et les ressources circulantes financent les emplois circulants (cycle d’exploitation, « bas de
bilan »). Pour ce faire, l’analyse fonctionnelle classe les éléments du bilan (actif et passif) selon
leur nature ou leur destination.
Plus précisément, on retrouve à l’actif :
• les emplois stables qui résultent du cycle d’investissement et correspondent à l’actif immo-
bilisé brut ;
• l’actif circulant qui résulte du cycle d’exploitation et correspond au montant brut des stocks,
créances, etc. Cette masse est le plus souvent séparée entre une partie exploitation et une
partie hors exploitation ;
• la trésorerie active.
Le passif est lui composé :
• des ressources stables qui résultent des décisions de financement et comprennent les capi-
taux propres, les amortissements et provisions pour dépréciation, les dettes financières. Les
amortissements et provisions pour dépréciation sont assimilés à des ressources de financement
car ils rendent compte d’une dépréciation de l’actif permettant d’en assurer le renouvellement ;
• des dettes circulantes qui résultent du cycle d’exploitation et comprennent les dettes du passif
qui ne sont pas financières (dettes fournisseurs, dettes diverses, etc.). Comme pour l’actif, cette
masse peut être séparée entre une partie exploitation et une partie hors exploitation ;
• de la trésorerie passive qui rassemble des dettes financières à court terme, essentiellement
les concours bancaires courants, soldes créditeurs de banque et effets escomptés non échus.

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Finance d’entreprise • Série 1

Le bilan suivant présente les grandes masses d’un bilan fonctionnel telle qu’elles devront appa-
raître si la question vous est posée à l’examen. Le détail de chacune des grandes masses sera
proposé plus loin.

ACTIF PASSIF
Emplois stables Ressources durables
Capitaux propres
Actif immobilisé brut (sauf ICNE) Provisions pour risques et charges
Charges à répartir Amortissements et provisions pour dépréciation
Dettes financières – PRO
Actif circulant Dettes circulantes
Actif circulant d’exploitation Dettes d’exploitation
Stocks bruts Avances et acomptes reçus
Avances et acomptes Dettes fournisseurs
Créances clients + EENE Dettes fiscales et sociales
Autres créances d’exploitation Autres dettes d’exploitation
Charges constatées d’avance Produits constatés d’avance
Actif circulant hors exploitation Dettes hors exploitation
Créances diverses Dettes sur immobilisation
CSANV Dettes d’IS
ICNE sur immobilisations financières Autres dettes hors exploitation
VMP non liquides ICNE sur emprunts
Trésorerie active Trésorerie passive
Disponibilités Soldes créditeurs de banque
VMP si liquides EENE

III. Détails des retraitements et reclassements


La construction du bilan fonctionnel se réalise à partir du bilan comptable en opérant des reclas-
sements et retraitements au sein du bilan mais également d’éléments hors bilan.

A. Au sein du bilan

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1. Les comptes de créances envers les actionnaires : capital souscrit non
appelé (CSNA, 109) et capital souscrit appelé non versé (CSANV, 456)
Ces postes peuvent apparaître à la création d’une société ou lorsqu’elle augmente son capital.

Exemple applicatif 11

Une société augmente son capital de 100 000 € (sans prime d’émission) : 20 % ont été apportés
immédiatement, 60 % d’ici un mois et le reste plus tard. Dans le bilan comptable, les consé-
quences de cette opération se présentent ainsi :
Actif Passif
CSNA : + 20 000 Capital social : + 100 000
CSANV : + 60 000
Banque : + 20 000

Le passif enregistre une augmentation des ressources pour 100 000 € alors que 20 000 € seule-
ment ont été encaissés. Par définition, le CSANV représente une créance encaissable à très
court terme (moins d’un mois) et on peut également considérer les 60 000 € comme une res-
source potentielle.

44
UE 116 • Finance d’entreprise

En revanche, le CSNA, dont la libération peut intervenir dans les cinq ans, ne représentent pas
une ressource pour financer un emploi. Ce poste sera donc éliminé de l’actif et soustrait des
capitaux propres pour le même montant. Ainsi, dans un bilan fonctionnel, nous aurons :
Actif Passif
CSNAV : + 60 000 Capital social – CSNA : + 80 000
Banque : + 20 000

2. Les écarts de conversion actif et passif (ECA et ECP, comptes 476 et 477)


Un écart de conversion actif constate une perte de change latente (dépréciation d’une créance
ou appréciation d’une dette). Un écart de conversion passif est le constat d’un gain de change
latent (appréciation d’une créance ou dépréciation d’une dette).
Aux examens, ces écarts de conversion peuvent concerner les postes suivants : prêts, créances
(clients le plus souvent), emprunts, dettes (fournisseurs d’exploitation le plus souvent). Même si
ces écarts sont inscrits en bas du bilan, une information sur les postes concernés doit obligatoi-
rement vous être donnée en annexe afin de pouvoir les retraiter.

Exemple applicatif 12

Le 01/12/N, une société a vendu des marchandises pour 13 000 $ (soit 10 000 €), avec une
échéance de paiement le 31 janvier N+1. Le 01/12/N, les conséquences de cette opération se
présentent ainsi dans le bilan comptable :
Le 01/12/N
Actif Passif
Créances clients : + 10 000 Résultat : + 10 000

Si à l’inventaire, le 31‑12-N, il existe un gain latent de change de 1 000 €, la créance est augmen-
tée de ce profit latent ; mais en vertu du principe de prudence, le résultat est inchangé et le gain
potentiel est dans un compte de régularisation. Le bilan comptable est alors le suivant :
Le 31/12/N
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Actif Passif
Créances clients : + 11 000 Résultat : + 10 000
ECP : + 1 000

On constate un décalage de 1 000 € entre la ressource (le résultat) et l’emploi (ici, une créance
client). On pourrait montrer qu’en cas d’écart de conversion actif, malgré l’enregistrement d’une
dotation aux provisions, le problème est le même. Le retraitement dans le bilan fonctionnel
consiste alors à annuler l’effet des écarts de conversion selon la procédure suivante :
• prêts + ECA – ECP ;
• créances + ECA – ECP ;
• emprunts – ECA + ECP ;
• dettes fournisseurs – ECA + ECP.

3. Les charges à répartir sur plusieurs exercices


Les charges à répartir sur plusieurs exercices (frais d’émission d’emprunt par exemple) ont une
incidence sur l’avenir de l’entreprise et de ce fait, sont reclassées en emplois stables.
Le montant figurant à l’actif du bilan est le montant net. Il conviendrait d’y ajouter les amortisse-
ments cumulés sur les charges à répartir pour inscrire le montant brut en emplois stables. Le
montant brut des charges à répartir est mentionné dans le tableau des amortissements de la
liasse fiscale. Le montant cumulé des amortissements sera alors ajouté également en ressources
stables, avec les autres amortissements pour dépréciation. Néanmoins, aux examens, il est
admis (et c’est la seule exception) de l’inscrire dans les emplois stables en valeurs nettes.

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Finance d’entreprise • Série 1

Il est parfois considéré que les charges à répartir peuvent être considérées comme des non-
valeurs. Elles sont alors éliminées de l’actif et les capitaux propres sont diminués du même
montant. En l’absence d’informations spécifiques, cette solution ne doit pas être privilégiée.

4. Les charges et produits constatés d’avance


En l’absence d’information spécifique, on considère qu’ils relèvent de l’exploitation ; ils sont
alors classés dans l’actif circulant d’exploitation (CCA) ou dans les dettes d’exploitation (PCA).

5. Les intérêts courus non échus


Les ICNE doivent être passés du long terme au court terme hors exploitation, qu’ils concernent
des prêts ou des emprunts. Ils sont donc retranchés des dettes financières et ajoutés aux dettes
hors exploitation (pour les intérêts courus sur emprunts) ou retranchés des immobilisations
financières et ajoutés aux actifs hors exploitation (pour les intérêts sur prêts).

6. Les primes de remboursement des obligations


De manière générale, ces primes (figurant initialement à l’actif) sont considérées comme des
non-valeurs. Elles sont donc retirées de l’actif et soustraites du montant des emprunts obliga-
taires au passif (ressources stables).

7. Les amortissements et provisions pour dépréciation


Les amortissements et provisions pour dépréciations représentent des capitaux épargnés pour
financer le renouvellement des immobilisations ou de possibles dépréciations. À ce titre, ils
constituent des ressources de financement. Ils sont donc éliminés de l’actif (l’actif immobilisé et
circulant étant toujours pris en compte pour leur valeur brute) et ajoutés aux ressources stables
du passif (avec les provisions pour risques et charges).

8. Les valeurs mobilières de placement


Selon leur nature, elles seront considérées comme un élément de l’actif hors exploitation (en cas
de risque de perte, par exemple des actions, ou si elles sont peu liquides) ou comme un élément

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de la trésorerie active (si elles sont liquides et sans risque de perte).

9. Les comptes bancaires courants et soldes créditeurs de banque (CBC,


compte 519)
Ils ne constituent pas une ressource stable et doivent donc être retirés des dettes financières
pour être replacés dans la trésorerie passive.

B. Éléments hors bilan


1. Les effets escomptés non échus
Les EENE peuvent être assimilés à un crédit bancaire. De ce point de vue, ils doivent donc être
réintégrés dans le passif du bilan, au niveau de la trésorerie passive et à l’actif dans la partie
circulante d’exploitation avec les créances clients. Donnons un exemple des conséquences de
ce retraitement.

46
UE 116 • Finance d’entreprise

Exemple applicatif 13

Le 1er décembre N, une entreprise détient une créance client de 1 000 €, avec une échéance au
31 janvier N+1 et matérialisée par un effet de commerce. Si le 31 décembre N, l’entreprise escompte
cet effet (nous négligerons les frais et les intérêts), les bilans comptables sont alors les suivants :
01/12/N Actif
Créances clients : + 1 000

31/12/N Actif Information en annexe


Créances clients : 0 EENE(1) : + 1 000
Trésorerie : + 1 000
(1) Cet effet escompté sera considéré comme non échu jusqu’à sa « date normale » d’échéance, ici, le 31 janvier N+1.

Comment analyser les créances clients à la suite de l’escompte d’un effet de commerce. Le
poste créances clients au bilan est la conséquence de trois décisions :
• Le crédit accordé par les commerciaux aux clients.
• Le délai supplémentaire que s’octroie les mêmes clients en payant en retard ; cette pratique
est fonction de la nature du moyen de paiement (chèques, virement ou au contraire effet de
commerce­) et de l’efficacité de la politique de recouvrement de l’entreprise.
• Et enfin, on le voit dans le bilan comptable au 31 décembre N, d’une décision de nature stric-
tement financière : l’escompte d’un effet de commerce a pour effet d’encaisser immédiate-
ment la somme et de réduire le montant du poste créances clients. Et c’est bien là le problème
pour l’analyste financier ! L’escompte financier masque la réalité du poste clients et de la tré-
sorerie en annulant (mais à quel coût ?) les conséquences des décisions des commerciaux et
des éventuels retard de règlement. Avec le retraitement des EENE dans le bilan fonctionnel, on
en revient à la situation avent l’escompte et ainsi on peut mieux se rendre compte des excès
éventuels dans le crédit client, par exemple.

2. Le crédit-bail
Comme dans le cas des retraitements du compte de résultat proposés par la centrale de bilans
de la Banque de France que nous avons évoqués précédemment, le crédit-bail est réintégré
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dans le bilan fonctionnel. En effet, les biens financés par crédit-bail peuvent être considérés
comme des immobilisations acquises par l’entreprise et financées par emprunt. La valeur d’ori-
gine des biens est ajoutée dans l’actif stable. Les amortissements virtuels sont rattachés au
passif stable avec les autres amortissements pour dépréciation de l’actif. La partie non amortie
(valeur nette comptable virtuelle) est ajoutée aux dettes financières.

Exemple applicatif 14

L’entreprise a pris en crédit-bail une machine d’une valeur de 200 000 euros le 1er janvier N. Le


contrat de location-vente prévoit le versement d’une redevance annuelle de 55 000 euros pen-
dant 4 ans. Si l’entreprise avait été propriétaire de la machine, elle aurait comptabilisé une dota-
tion aux amortissements d’exploitation d’un montant de 50 000 € : valeur d’achat/durée
d’utilisation : 200 000/4.
Pour N, le crédit-bail sera retraité de la manière suivante :
• valeur d’origine : 200 000 ajoutée aux immobilisations corporelles (emplois stables) ;
• amortissement fictif : 50 000 ajouté aux amortissements (ressources stables) ;
• valeur nette : 200 000 – 50 000 = 150 000 ajoutée aux dettes financières (ressources stables).
Pour N+1, le retraitement sera le suivant :
• valeur d’origine : 200 000 ajoutée aux immobilisations corporelles (emplois stables) ;
• amortissement fictif : 50 000 (N) + 50 000 (N+1)  = 100 000 ajouté aux amortissements (res-
sources stables) ;
• valeur nette : 200 000 – 100 000 ajoutée aux dettes financières (ressources stables).

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Finance d’entreprise • Série 1

IV. Synthèse des reclassements et retraitements


du bilan fonctionnel

ACTIF PASSIF
Emplois stables Ressources durables
Immobilisations incorporelles brutes Capitaux propres (Total I du passif du bilan)
+ Immobilisations corporelles brutes (y compris – Capital souscrit non appelé
crédit-bail) + Amortissements de l’actif immobilisé (y compris
+ Immobilisations financières brutes crédit-bail)
+ CAR + Dépréciation de l’actif
– ICNE sur prêts + Provisions pour risques et charges
+ Dettes financières
+ Valeur nette crédit-bail
(valeur brute – amortissements)
– PRO
– ICNE sur dettes financières
– ECA si relatif à une ressource durable
+ ECP si relatif à une ressource durable
Actif circulant Passif circulant
Actif circulant d’exploitation (en valeur brute) Dettes d’exploitation
Stocks et encours Avances et acomptes reçus sur commande
+ Avances et acomptes versés sur commandes + Dettes fournisseurs et comptes rattachés
+ Créances d’exploitation + Dettes fiscales et sociales d’exploitation
+ EENE + Autres dettes d’exploitation
+ Autres créances d’exploitation + PCA d’exploitation
+ CCA liées à l’exploitation – ECA si relatif aux fournisseurs
+ ECA si relatif aux clients + ECP si relatif aux fournisseurs
– ECP si relatif aux clients
Actif circulant hors exploitation (en valeur brute) Dettes hors exploitation
Créances diverses Dettes sur immobilisations et comptes rattachés
+ CSANV + Dette IS
+ VMP si non liquides et/ou risque de moins-value + Autres dettes hors exploitation
+ CCA non liées à l’exploitation + ICNE sur dettes financières
+ ICNE sur prêts + PCA non liées à l’exploitation

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+ ECA si relatif à l’actif hors exploitation – ECA si relatif à des dettes hors exploitation
– ECP si relatif à l’actif hors exploitation + ECP si relatif à des dettes hors exploitation
+ Comptes courants d’associés si non bloqués
et non destinés à être incorporés au capital
Trésorerie active Trésorerie passive
Disponibilités Concours bancaires courants
+ VMP si liquides et sans risque de perte + Soldes créditeurs de banque
+ Effets escomptés non échus

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UE 116 • Finance d’entreprise

Exemple applicatif 15

Le bilan fonctionnel demandé à l’examen doit être présenté sous la forme de grandes masses et
il n’est donc pas nécessaire de faire apparaître le détail de tous les postes.

Bilans fonctionnels société Référence


ACTIF N N–1 PASSIF N N–1
Total I Actif bilan comptable(1) 2 950 470 2 307 421 Total I Capitaux propres 2 285 613 1 619 009
(+) Valeur biens loués 500 000 - (–) CSNA (125 000) -
(+) ECA sur prêt - - (+) Total II Autres fonds propres 0 0
(–) ECP sur prêt - - (+) Total amort., dépréc. actif(3) 500 891 411 340
(–) ICNE sur prêts - - (+) Total provisions passif 44 742 37 253
(+) Charges à répartir - - (+) Amortissements sur crédit-bail 125 000 -
EMPLOIS STABLES 3 450 470 2 307 421 CAPITAUX PROPRES 2 831 246 2 067 602
Total II Actif circulant(2) 2 827 498 2 363 566 Emprunts obligataires convertibles - -
(+) EENE 69 500 - (+) Autres emprunts obligataires 585 000 -
(+) ECA sur créances clients - 21 689 (+) Emprunts établissements de crédit 1 432 053 1 636 000
(–) ECP sur créances clients - - (+) Emprunts divers - -
(–) Créances diverses (3 569) - (–) ICNE sur emprunts (5 423) (5 651)
(–) CSANV - (50 000) (–) PRO (30 000) 0
(–) VMP (5 015) (99 021) (–) Soldes créditeurs de banque (125 325) (9 954)
(–) Disponibilités (1 569) (9 720)(–) ECA sur emprunts - -
ACTIF CIRCULANT D’EXPLOITATION 2 886 845 2 226 514 (+) ECP sur emprunts - -
(+) Solde emprunt fictif sur crédit-bail 375 000 -
Créances diverses 3 569 - DETTES FINANCIÈRES 2 231 305 1 620 395
CSANV - 50 000 RESSOURCES DURABLES 5 062 551 3 687 997
VMP non liquides - -
ICNE sur prêt - - Avances et acomptes reçus 59 852 51 842
ACTIF HORS EXPLOITATION 3 569 50 000 Dettes fournisseurs 653 200 635 400
(–) ECA sur dettes fournisseurs - -
Disponibilités 1 569 9 720 (+) ECP sur dettes fournisseurs 6 980 -
VMP liquides 5 015 99 021 Dettes fiscales et sociales 256 327 244 500
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TRÉSORERIE ACTIVE 6 584 108 741 Autres dettes - -


PCA 12 985 14 753
DETTES D’EXPLOITATION 989 344 946 495

Dettes d’IS 15 698 18 915


Dettes fournisseurs d’immobilisations 65 897 -
Autres dettes 13 730 23 664
ICNE sur emprunts 5 423 5 651
DETTES HORS EXPLOITATION 100 748 48 230

Soldes créditeurs de banque 125 325 9 954


(+) EENE 69 500 -
TRÉSORERIE PASSIVE 194 825 9 954

TOTAL GÉNÉRAL 6 347 468 4 692 676 TOTAL GÉNÉRAL 6 347 468 4 692 676


(1) Plutôt que d’additionner un par un les postes qui composent les emplois stables, le calcul est basé sur le total de l’actif immobilisé (qui
se rapproche le plus des emplois stables) qui est ensuite corrigé (ICNE, CAR, etc.).
Pour l’année N, le total I de l’actif en valeur brute peut être lu directement dans le bilan comptable. Par contre, en N–1, le bilan est exprimé
en valeur nette ; l’information en valeur brute (2 307 421) peut alors être trouvée dans le tableau des immobilisations, dans la colonne
début N.
(2) Là encore, plutôt que d’additionner un par un les postes qui composent l’actif circulant, nous avons basé le calcul sur le total II du bilan
comptable et, notamment, corrigé les éléments hors exploitation et la trésorerie. Pour N–1, le montant en valeur brute (2 363 566) a été
obtenu ainsi : montant en valeur nette dans le bilan (2 276 916) auquel on ajoute les dépréciations sur stocks (25 000) et sur créances
clients (61 650) lues dans le tableau des dépréciations.
(3) Pour l’année N, le montant est en bas du bilan comptable. Pour N–1, il faut additionner le montant inscrit dans le tableau d’amortisse-
ment (324 690) et une partie de ceux inscrits dans le tableau des dépréciations et provisions (25 000 + 61 650).

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Finance d’entreprise • Série 1

Section 2. Analyse du bilan fonctionnel

I. L’analyse de l’équilibre financier « fonds de roulement/BFR »


Le bilan fonctionnel est construit autour d’un équilibre central entre, d’une part, ressources
durables et emplois stables (lié à la notion de fonds de roulement), et d’autre part entre les actifs
circulants et les dettes circulantes (lié à la notion de besoin en fonds de roulement). L’étude de
l’ajustement de ces éléments traduit l’équilibre financier de l’entreprise. Des ratios utilisant diffé-
rents éléments du bilan permettent de tirer des enseignements plus précis sur la situation finan-
cière de l’entreprise.

A. Présentation des notions de fonds de roulement/besoin en fonds


de roulement/trésorerie nette
1. Le fonds de roulement net global (FRNG)
Le fonds de roulement net global est la partie excédentaire des ressources stables, après finan-
cement des emplois stables, qui concourt au financement de l’actif circulant. Il se mesure à
partir de la différence entre les ressources stables (permanentes) et la valeur brute des immobi-
lisations (emplois stables).

FRNG = ressources durables – emplois stables


Plus le FRNG est important (et donc plus l’entreprise dispose de ressources durables excéden-
taires), plus l’entreprise peut financer facilement son exploitation. Le FRNG est généralement
positif. Si le FRNG est négatif, cela signifie que l’entreprise finance des emplois stables (immo-
bilisations par exemple) à l’aide de ses dettes d’exploitation ou de sa trésorerie passive. En cas
de diminution de son volume d’activité, l’entreprise risque alors de ne plus pouvoir financer ses
emplois stables et de se retrouver dans une situation critique.

2. Le besoin en fonds de roulement (BFR)


Le besoin en fonds de roulement représente un besoin de financement permanent à court terme
né du décalage entre le décaissement des achats et l’encaissement des ventes. Il se calcule par

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la différence entre, d’une part, les stocks, les encours et les créances de l’actif circulant et,
d’autre part, les dettes circulantes.
Si les besoins de financement de l’actif sont supérieurs aux ressources de financement du pas-
sif, il en résulte un besoin net de financement : le BFR. À l’inverse, des ressources de finance-
ment excédentaires vont créer une ressource nette de financement. On parle alors de BFR
négatif ou d’excédent en fonds de roulement (EFR).
On distingue généralement le besoin en fonds de roulement d’exploitation du besoin en fonds
de roulement hors exploitation.

BFR = BFR d’exploitation + BFR hors exploitation

a. Le besoin en fonds de roulement d’exploitation (BFRE)


Le BFRE représente la composante la plus importante du BFR. Il est issu du décalage entre les
flux réels et les flux financiers qui vont créer :
• un besoin de financement à l’actif, généré par l’exploitation de l’entreprise (stocks, créances
commerciales, TVA déductible par exemple qui sont destinés à rester peu de temps dans l’en-
treprise mais se renouvellent) ;
• une ressource de financement au passif, engendrée par l’exploitation de l’entreprise (crédit fournis-
seurs, TVA à payer, dettes sociales… qui sont de courte durée mais se renouvellent également).

BFRE = actif circulant d’exploitation – dettes d’exploitation

50
UE 116 • Finance d’entreprise

Le BFRE a un caractère structurel dans la mesure où il dépend de la nature de l’activité de l’en-


treprise ainsi que des conditions générales d’exploitation. Par exemple, les entreprises de distribu-
tion de type hypermarché ont un BFRE négatif par nature. En effet, les fournisseurs sont payés
dans un délai compris entre 90 et 120 jours alors que les clients règlent au comptant. En outre,
dans un hypermarché, le taux de rotation des stocks (délai entre l’arrivée en stock et la vente) est
faible (10 jours en moyenne). Il est donc fréquent que les besoins de financement d’exploitation de
ces entreprises soient très faibles alors que les ressources de financement d’exploitation sont éle-
vées. Il en résulte un BFRE négatif ou excédent de financement d’exploitation.
À l’inverse, une entreprise industrielle vendant sa production à des centrales d’achat aura un
volume de créances clients élevé et des dettes fournisseurs plus réduites (du fait de l’activité de
transformation/production et des délais moyens de règlement de ses fournisseurs de matières
premières plus courts). Son BFRE sera probablement positif et élevé, ce qui traduit la difficulté
structurelle de l’exploitation de s’autofinancer.
Le BFRE a également un caractère conjoncturel dans la mesure où il dépend des fluctuations du
volume d’affaires (qui influent sur les ventes, donc sur les stocks et le montant des créances
clients lors de la clôture de l’exercice), du volume de l’activité, des mesures de gestion (allége-
ment des stocks, réduction du crédit client par exemple).

b. Le besoin en fonds de roulement hors exploitation (BFRHE)


Le BFRHE est en général une composante mineure du BFR. Il est souvent lié aux opérations de
financement et d’investissement. Le BFRHE n’est généralement pas stable car dépendant d’élé-
ments exceptionnels. Son caractère conjoncturel le rend peut prévisible.

BFRHE = actif circulant hors exploitation – dettes hors exploitation

3. La trésorerie nette (TN)


Nous verrons en étudiant l’équilibre FR/BFR que la trésorerie correspond au reliquat des res-
sources de l’entreprise après confrontation du FRNG et du BFR. Pour le moment, nous la défini-
rons par ses composantes.

Trésorerie nette = trésorerie active – trésorerie passive


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B. L’équilibre « fonds de roulement/besoin


en fonds de roulement/trésorerie »
Le diagnostic sur l’équilibre « FR/BFR » est une partie importante du travail de l’analyste finan-
cier en Europe continentale compte tenu de l’importance du financement interentreprises dans
l’économie. A contrario, la littérature anglo-saxonne lui accorde une place plus faible compte
tenu de pratiques commerciales plus strictes qui rendent très rare le crédit interentreprises et
donc moins pertinente l’analyse du BFRE.

1. L’équilibre général du bilan


De manière générale, une relation centrale lie le FRNG, le BFR, la trésorerie et vous est présentée
dans le tableau suivant. Elle découle des définitions des différents éléments que nous venons de
présenter et de l’égalité entre l’actif et le passif du bilan. L’analyse statique est intéressante, mais
c’est aussi et surtout l’analyse des évolutions respectives des composantes de l’équilibre finan-
cier qui constitue une aide précieuse à la décision et permet de trouver d’éventuelles solutions à
la dégradation de la trésorerie, premier indicateur d’un déséquilibre dans le bilan.

Fonds de roulement net global = besoin en fonds de roulement + trésorerie nette


FRNG = BFRE + BFRHE + TN
Au sens strict, les emplois stables de l’entreprise doivent être financés intégralement par des
ressources stables. Cela correspond à un FRNG positif.

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Finance d’entreprise • Série 1

Cependant, une marge de sécurité supplémentaire est nécessaire en raison des décalages dans
le temps des différentes opérations ainsi que des aléas de la vie de l’entreprise. C’est pourquoi,
l’absence de problèmes de trésorerie est garantie par l’existence d’un fonds de roulement supé-
rieur au besoin de fonds de roulement. Pour améliorer la trésorerie, on peut donc de manière
concrète augmenter les ressources stables, diminuer les crédits aux clients, diminuer la durée de
stockage ou encore augmenter les crédits auprès des fournisseurs.
La gestion de l’équilibre financier est donc un élément fondamental du rôle des dirigeants et des
experts comptables. Des capitaux propres insuffisants limitent le FRNG et fragilisent donc d’au-
tant l’entreprise face aux variations de son activité.

2. Des exemples de situations financières diverses

a. Structures financières schématiques


Différentes configurations peuvent se présenter en fonction de l’importance respective du fonds
de roulement, besoin en fonds de roulement et trésorerie. Elles traduisent chacune des situa-
tions financières différentes. Nous proposons six situations types susceptibles de se présenter
en vous indiquant le diagnostic à apporter et les préconisations éventuelles à proposer dans
chaque cas. Nous distinguerons en particulier, les trois premières situations à BFR positif, des
trois dernières à ressources en fonds de roulement (BFR négatif). Une partie de nos remarques
est issue du rapport du XXXVIIe Congrès national de l’Ordre des experts comptables (la fonction
financière et le plan comptable général).

Situation 1 Situation 2 Situation 3 Situation 4 Situation 5 Situation 6


Bilan BFR+ FR+ BFR+ FR+ FR– T– T+ FR+ FR– BFR– FR– BFR–
schématique T+ T– BFR+ T+
BFR– T–

➠➠Situation 1

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Diagnostic : Les BFR constatés sont entièrement financés par les ressources durables dont l’im-
portance permet de dégager des disponibilités. Cette situation est apparemment la plus favo-
rable pour l’entreprise.
Préconisations : Il convient de s’interroger sur la rentabilité des excédents de trésorerie qui peu-
vent être trop importants ou mal placés.

➠➠Situation 2
Diagnostic : Les BFR sont financés en partie par des ressources durables, en partie avec des
concours bancaires courants.
Préconisations : Il convient d’apprécier l’importance du risque bancaire. Pour réduire le niveau
des concours bancaires, l’entreprise peut augmenter son FR en accroissant les ressources
propres ou les dettes financières. Par ailleurs, elle peut réduire le BFR par une diminution des
stocks, une réduction des créances clients ou une augmentation des dettes fournisseurs.

➠➠Situation 3
Diagnostic : Les concours bancaires courants couvrent une partie des actifs fixes, les BFR et les
disponibilités. Cette situation est mauvaise.
Préconisations : L’entreprise doit restructurer son FR en augmentant les financements longs et
en améliorant son autofinancement. Elle peut également diminuer son BFR.

52
UE 116 • Finance d’entreprise

➠➠Situation 4
Diagnostic : Les ressources induites par le cycle d’exploitation s’ajoutent à un excédent de res-
sources permanentes pour dégager un excédent de liquidités important. Cette situation est
exceptionnelle (courante pour les entreprises de grande distribution mais rare pour les entre-
prises industrielles).
Préconisations : L’entreprise se doit de surveiller les modalités de gestion de sa trésorerie :
existe-il un sous-emploi de capitaux ?

➠➠Situation 5
Diagnostic : Les ressources issues du cycle d’exploitation couvrent un excédent de liquidités,
éventuellement excessives mais encore une partie de l’actif immobilisé. Les fournisseurs et les
avances de la clientèle financent le cycle mais aussi une partie des immobilisations. Il s’agit d’un
cas typique de la grande distribution.
Préconisations : L’entreprise risque d’être dépendante de ses fournisseurs. Il convient donc de
s’interroger sur l’insuffisance du FR, conjoncturel ou structurel. Un renforcement des ressources
stables est à examiner.

➠➠Situation 6
Diagnostic : Les ressources durables ne couvrent qu’une partie de l’actif immobilisé et leur insuf-
fisance est compensée par les fournisseurs, les avances de la clientèle et les concours bancaires
courants. Il s’agit d’une situation similaire à la situation 5.
Préconisations : De manière générale, il s’agit d’une situation précaire pour l’entreprise : elle est
dépendante de ses fournisseurs et des banques. Le risque est cependant plus important dans
le cas d’une entreprise industrielle. La structure des financements est à revoir pour reconstituer
le FRNG.

b. Croissance de l’entreprise et risques de déséquilibre


L’analyse de l’équilibre financier est rarement indépendante de la situation de l’entreprise au
regard de son cycle de vie. L’analyste doit notamment être attentif à certaines difficultés asso-
ciées à la croissance ou au déclin de l’activité. Cinq risques, non exhaustifs, peuvent notamment
être envisagés.
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➠➠Risque n° 1
Croissance trop rapide et non maîtrisée : Les produits ou services de l’entreprise rencontrent un
réel succès. Voulant répondre à la forte demande qui leur est adressée, les dirigeants voient leur
chiffre d’affaires augmenter de façon considérable. Sans action spécifique sur la gestion des
stocks et/ou sur les délais de règlement accordés aux clients ou accordés par les fournisseurs,
le besoin en fonds de roulement augmente très rapidement, au même rythme que le chiffre d’af-
faires. Si les ressources stables n’augmentent pas, l’équilibre FRNG/BFR se détériore et l’entre-
prise connaît des problèmes de trésorerie.

➠➠Risque n° 2
Croissance insuffisante : Pour doper ses ventes et augmenter son volume d’activité, l’entreprise
accepte d’allonger le délai de règlement accordé aux clients sans contrepartie des fournisseurs.
Le BFRE augmente rapidement et l’entreprise connaît également des difficultés de trésorerie.

➠➠Risque n° 3
Retard d’investissement : L’entreprise n’a pas procédé aux investissements qui auraient été
nécessaires durant les dernières années. Confrontés à une diminution de la productivité, à une
mévente des produits pour cause de moindre qualité ou devant faire face à une sous-capacité
de production, les dirigeants décident de rattraper leur retard technologique en investissant
massivement dans l’outil productif. Si l’investissement est autofinancé, les ressources stables
n’augmentent pas alors que les emplois stables progressent. Le FRNG diminue beaucoup ce qui
entraîne des problèmes de trésorerie.

201161TDPA0113 53
Finance d’entreprise • Série 1

➠➠Risque n° 4
Pertes accumulées : L’accumulation des pertes durant plusieurs exercices consécutifs vient
diminuer les ressources stables par le biais du report à nouveau. Le FRNG se dégrade, entraî-
nant des problèmes de trésorerie.

➠➠Risque n° 5
Paradoxe du déclin : Pour différentes raisons possibles, les ventes de l’entreprise diminuent de
manière sensible. Les composantes du BFRE diminuent également, mais les créances clients
diminuent plus rapidement que les dettes fournisseurs. Le besoin en fonds de roulement dimi-
nue, entraînant une amélioration de la trésorerie. Cette amélioration est illusoire et temporaire
dans la mesure où la baisse des résultats va entraîner ensuite une diminution des ressources
durables, donc du FRNG et de la trésorerie.

C. Analyse de l’influence de l’activité de l’entreprise sur le BFR


Différents ratios permettent d’analyser le besoin en fonds de roulement d’exploitation. Il est tout
d’abord possible de mesurer le « poids du BFR d’exploitation » au regard du chiffre d’affaires. De
manière plus précise, il est souhaitable d’isoler les causes de l’évolution de ce poids au sein de
l’activité de l’entreprise parmi les stocks, créances d’exploitation ou dettes d’exploitation. Les délais
indiqués dans ce que l’on nomme les « ratios de temps d’écoulement » répondent à cette question.

1. Le poids du BFR d’exploitation


Si l’on se réfère au mode de calcul du BFR d’exploitation, on constate qu’il est fonction de l’ac-
tivité de l’entreprise. La proportionnalité du BFRE au chiffre d’affaires est mesurée par un ratio
appelé « poids du BFR d’exploitation ».

BFRE exprimé en jours de CA = BFRE × 360/CA

Si l’on se réfère à la construction du BFRE, tout accroissement du poids du BFRE peut s’expli-
quer par un accroissement des décalages de l’actif circulant (stocks et créances clients) ou par
une réduction des décalages du passif (dettes fournisseurs). Afin de préciser la source de ces

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modifications, il est possible d’utiliser des ratios dits de rotation qui indiquent les délais de rota-
tions des stocks, des crédits clients ou des crédits fournisseurs.

2. Les ratios de temps d’écoulement


Un ratio de rotation, appelé également ratio de temps d’écoulement, précise la durée pendant
laquelle un flux réel de matières, créances ou dettes, est resté immobilisé dans l’entreprise. Les
délais de rotation sont obtenus en formant le rapport entre un poste du BFRE (stock, créance ou
dette) et un flux d’achat, de production ou de vente.

a. Les ratios de rotation des stocks


De manière plus intéressante, il est conseillé de séparer les différents types de stocks :
• Durée de stockage des matières premières = (Stocks de matières premières/CAPMC) × 360.
• Durée de stockage des marchandises = (Stocks de marchandises/CAMV) × 360.
• Durée de stockage des produits finis = (Stocks de produits finis/Coût de production des pro-
duits finis vendus) × 360.
Il est à noter que ce dernier ratio ne pourra être calculé que de manière interne à l’entreprise. En
effet, le coût de revient de la production n’apparaît pas dans le compte de résultat destiné aux
utilisateurs extérieurs.

54
UE 116 • Finance d’entreprise

b. Le ratio de rotation du crédit client


Le ratio de rotation du crédit client mesure la durée moyenne du crédit accordé par l’entreprise
à ses clients (ou plus précisément le délai moyen de paiement de ceux-ci). Il se calcule en rap-
portant l’encours client au chiffre d’affaires journalier moyen.2
Durée moyenne du crédit client 
(Créances clients    EENE  -  avances reçues    ECA  -  ECP )
 ¥ 360
Chiffre d’affaires TTC( 2 )
c. Le ratio de rotation du crédit fournisseur
Le ratio de rotation du crédit fournisseurs mesure la durée moyenne du crédit accordé à l’entre-
prise par ses fournisseurs (ou le délai moyen de paiement de celle-ci). Il rapporte l’encours four-
nisseurs aux achats journaliers moyens.3
Durée moyenne du crédit client 
(Dettes fournisseurs - avances versées  -  ECA    ECP )
 ¥ 360
( Achats de marchandises    Achats de matières    charges externes ) TTC( 3 )

d. L’excédent de trésorerie d’exploitation (ETE)


Nous avons vu dans le chapitre II que l’EBE et la CAF étaient des indicateurs du niveau de la
trésorerie généré par l’exploitation ou l’activité. Dans les deux cas, cette trésorerie n’est que
potentielle car une partie de cette trésorerie peut être immobilisée dans les stocks et dans le
décalage clients – fournisseurs. Pour passer de flux encaissables à des flux encaissés, on tient
compte de la variation du besoin en fonds de roulement et on obtient alors la trésorerie réelle-
ment encaissée grâce à l’activité et appelée excédent de trésorerie.
On peut calculer trois excédents différents, basés sur l’exploitation pour certains, sur l’ensemble
de l’activité pour d’autre.
• Excédent sur opérations = ESO = EBE – ∆ des stocks
= Trésorerie générée par l’exploitation et compte tenu du financement des stocks.
• Excédent de trésorerie d’exploitation = ETE = EBE – ∆ BFRE
= Trésorerie générée par l’exploitation et compte tenu du financement des stocks et du déca-
lage entre l’encaissement des créances clients et le règlement des dettes fournisseurs.
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• Excédent de trésorerie globale = ETG = CAF – ∆ BFR


= Trésorerie générée par toute l’activité et compte tenu du financement de l’ensemble du BFR
(exploitation et hors exploitation).

II. L’analyse de l’endettement


Après l’étude de l’équilibre « fonds de roulement/besoin en fonds de roulement », le deuxième axe
d’analyse du bilan est centré sur la notion d’endettement. On distingue les dettes d’exploitation (à
court terme et sans intérêt) des dettes financières (à échéance fixée, plus longue et rémunérées).
Il s’agit dès lors de mesurer le risque financier de l’entreprise lié au poids de l’endettement. Un
bilan financier (ou patrimonial) serait davantage adapté à l’analyse de l’endettement de l’entre-
prise mais il n’est plus au programme du DCG.
La notion de risque financier peut être abordée à court et à long terme. À court terme, l’objectif
est de mesurer la capacité de l’entreprise à honorer ses engagements à court terme (notion de
liquidité). À plus long terme, on étudiera l’aptitude de l’entreprise à faire face à ses engagements
à long terme (notion de solvabilité).

2. Le numérateur est exprimé TTC. Or, les montants issus du compte de résultat (chiffre d’affaires, achats)
sont HT. Il convient donc de multiplier le dénominateur par (1 + taux de TVA) pour obtenir les montants TTC.
3. Voir note précédente.

201161TDPA0113 55
Finance d’entreprise • Série 1

Il convient de noter dès à présent que l’analyse du risque financier menée sur le bilan est une
analyse statique qui s’intéresse à la situation actuelle des financements de l’entreprise.

A. Analyse à court terme de l’endettement : la liquidité


La liquidité est définie comme la capacité de l’entreprise à faire face à ses engagements de court
terme.
En pratique, la liquidité est assurée lorsque la valeur des actifs permet théoriquement de rem-
bourser les dettes pour un même terme de liquidité/exigibilité. Elle mesure en quelque sorte la
vitesse de rotation de l’actif par rapport au passif.
Une durée des emplois supérieure à celle des ressources génère un risque d’illiquidité. Dans ce
cas, l’entreprise ne dépose pas obligatoirement son bilan. Il lui faut en revanche chercher de
nouvelles ressources de court terme avec une contrainte de dépendance supplémentaire. En
période difficile, cela peut être impossible et contraindre l’entreprise à déposer son bilan.

1. La liquidité générale
La liquidité générale mesure l’aptitude de l’entreprise à faire face à ses dettes à court terme.
Le ratio de liquidité générale se construit à partir du rapport entre les actifs à moins d’un an
(stocks, créances clients, autres créances et liquidités) et le passif à moins d’un an (ensemble
des dettes dont l’échéance est à moins d’un an).

Ratio de liquidité générale = actifs à moins d’un an/passifs à moins d’un an


Ce ratio doit être assez largement supérieur à 100 % dans la mesure où les actifs à moins d’un
an présentent des degrés de liquidité très divers.

2. La liquidité réduite
La liquidité réduite mesure l’aptitude de l’entreprise à faire face à ses dettes de court terme avec
ses liquidités et les sommes attendues des clients. Elle exprime en fait la liquidité de l’entreprise
en excluant les stocks de l’analyse. En effet, une partie des stocks représente une véritable
immobilisation (valeur minimum du stock nécessaire à l’activité normale de l’entreprise). Ces

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stocks peuvent se révéler insuffisamment liquides en cas de besoin urgent.
Le ratio de liquidité réduite se construit en rapportant les actifs à moins d’un an, diminués des
stocks, au passif exigible à court terme.

Ratio de liquidité réduite = actifs à moins d’un an hors stocks/passifs à moins d’un an


Ce ratio est parfois appelé « ratio de trésorerie ». Il doit être proche de 100 %.

3. La liquidité immédiate
La liquidité immédiate mesure l’aptitude de l’entreprise à faire face à ses dettes de court terme
avec ses seules liquidités. Le ratio de liquidité immédiate se construit en rapportant les liquidités
et les valeurs mobilières de placement au passif à moins d’un an.

Ratio de liquidité immédiate = disponibilités + VMP/passifs à moins d’un an


Ce ratio est généralement faible mais il n’existe pas de norme. À titre d’illustration, un ratio de
liquidité immédiate supérieur à 100 % traduirait une trésorerie nette positive. De manière géné-
rale, ce ratio connaît des fluctuations dont l’interprétation est souvent très incertaine.

B. Analyse à long terme de l’endettement : La solvabilité


L’impact de l’endettement sur la situation financière à plus long terme est analysé par la notion
de solvabilité. La solvabilité se définit comme la capacité de l’entreprise à payer ses dettes
lorsque celles-ci arrivent à échéance.

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UE 116 • Finance d’entreprise

1. Analyse de la solvabilité par l’indépendance financière


L’indépendance financière mesure le poids de l’endettement global. Elle traduit l’aptitude de
l’entreprise à engager de nouveaux emprunts sans risque ou au contraire à rembourser ses
créanciers en cas de liquidation de l’entreprise.

Le ratio d’indépendance financière (ou d’autonomie globale)


Le ratio d’indépendance financière rapporte l’endettement total au total du bilan.

Taux d’endettement financier = endettement financier/total de bilan


Il n’existe pas de norme à proprement parler pour ce ratio mais on considère généralement que
l’endettement financier ne doit pas représenter plus du tiers du total de bilan. En effet, il s’accom-
pagne de dépenses annuelles fixes (amortissements des emprunts et intérêts). En cas de détério-
ration de l’activité, l’entreprise risque d’être dans l’incapacité d’assurer le service de sa dette.

2. Analyse de la solvabilité par l’autonomie financière


L’autonomie financière compare l’endettement aux ressources propres de l’entreprise. Elle
exprime une règle de prudence pour les banques qui, en cas de faillite, seront remboursées sur
les ressources propres de l’entreprise.
Nous présentons ici la forme la plus usuelle de ratio d’autonomie financière qui rapporte les
dettes financières aux capitaux propres.

Ratio d’autonomie financière = dettes financières/capitaux propres


Ce ratio doit être inférieur à 1. En effet, dans le cas contraire, les dettes financières sont supérieures
aux capitaux propres. Cela implique un risque important pour les prêteurs de l’entreprise qui s’im-
pliquent alors dans la gestion de l’entreprise et mettent en cause son autonomie. Par ailleurs, ce
ratio permet de mesurer la capacité de résistance de l’entreprise aux variations de la conjoncture.
Il convient cependant de demeurer critique sur l’application universelle de la norme du ratio d’au-
tonomie financière. En effet, certaines entreprises peuvent supporter un endettement financier
supérieur à leurs capitaux propres si elles génèrent des flux de trésorerie d’exploitation importants.

3. Analyse de la solvabilité avec la CAF


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Le ratio « dettes financières/CAF » permet d’apprécier la capacité de remboursement liée à la CAF.


La limite maximum fréquemment admise pour ce ratio est de 3 ou 4, ce qui signifie que les dettes
de l’entreprise représentent 3 à 4 années de capacité d’autofinancement. De plus, ce ratio peut
être utilisé pour analyser la solvabilité de l’entreprise : ainsi, au-delà de 3 à 4, le niveau de ce ratio
traduit une solvabilité, c’est-à-dire une capacité à rembourser ses dettes, insuffisante.

Exemple applicatif 16
Nous appliquons à la société Référence, les analyses du bilan fonctionnel que nous venons de
présenter. Les opérations de l’entreprise supportent une TVA au taux normal de 19,60 %.
ANALYSE DES BILANS FONCTIONNELS N N–1
FRNG 1 612 081(1) 1 380 576
Variation du FRNG 231 505 -
BFRE 1 897 501(2) 1 280 019
Variation du BFRE 617 482 -
BFRHE – 97 179(3) 1 770
Variation du BFRHE – 98 949 -
Trésorerie – 188 241(4) 98 787
Variation de Trésorerie – 287 028 -
(1) 5 062 551 – 3 450 470
(2) 2 886 845 – 989 344
(3) 3 569 – 100 748
(4) 6 584 – 194 825

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Finance d’entreprise • Série 1

ANALYSE DES POSTES DU BFRE N N–1


Durée de stockage des matières premières 25,2(1) 29,6
Durée de stockage des marchandises 33,9(2) 54,1
Durée du crédit clients 48,4(3) 38,6(9)
Durée du crédit fournisseurs 37,2(4) 42,4
BFRE en jours de chiffre d’affaires 59,7(5) 43,9
ESO 1 058 987 €(6) -
ETE 549 980 €(7) -
ETG 228 803 €(8) -
(1) 188 992 × 360/(2 692 280 + 8 995)
(2) 56 244 × 360/(580 923 + 15 698)
(3) (1 832 656 – 59 852 + 69 500 (EENE)) × 360/(11 451 175 × 1,196)
(4) (653 200 – 15 924 (avance versée) + 6 980 (ECP)) × 360/(580 923 + 2 692 280 + 75 000 + 150 000 + 1 720 188) × 1,196
(5) 1 897 501 × 360/11 451 175
(6) EBE – Δ stocks = 1 167 462 – (188 992 + 532 668 + 56 244 – 97 987 – 374 500 – 25 000 – 71 942)
Attention : la valeur des stocks en N–1 est donnée dans le bilan comptable en valeurs nettes ; comme dans un bilan fonctionnel, tous les
postes de l’actif circulant doivent être retenus pour leur valeur brute. Les 25 000 € qui apparaissent dans le calcul correspondent à la
dépréciation sur les stocks de produits finis à la fin de l’exercice N–1 ; cette information a été trouvée dans le tableau des dépréciations,
dans la colonne début N (donc fin N–1).
(7) EBE – Δ BFRE = 1 167 462 – 617 482
(8) CAF – Δ BFR = 747 336 – (617 482 – 98 949)
(9) (1 312 475 + 61 650 – 51 842 (avance reçue) + 21 689 (ECA)) × 360/(10 493 878 × 1,196)
Encore une fois, pour N–1, les postes apparaissent dans le bilan en valeurs nettes et les 61 650 € qui apparaissent dans le calcul ci-des-
sus correspondent à la dépréciation du poste créance clients (cette information a été trouvée dans le tableau des dépréciations, dans la
colonne début N).

ANALYSE DE L’ENDETTEMENT N N–1


Emprunts obligataires convertibles - -
(+) Autres emprunts obligataires 585 000 -
(+) Emprunts et dettes établis. de crédit 1 432 053 1 636 000
(+) Emprunts et dettes financières divers - -
(–) ICNE sur emprunts (5 423) (5 651)
(–) ECA sur emprunts - -
(+) ECP sur emprunts - -
(–) Soldes créditeurs de banque (125 325) (9 954)
Total des emprunts(1) 1 886 305 1 620 395
CAF(1) 747 336 850 661

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Capitaux propres comptables 2 285 613 1 619 009
Ratio capacité de remboursement(2) 2,5 1,9
Ratio d’autonomie financière(3) 82,5 % 100 %
(1) Si le texte nous le propose, on peut retraiter le crédit-bail.
(2) Emprunts/CAF
(3) Emprunts/Capitaux propres comptables

Commentaires des tableaux précédents


Le niveau de la trésorerie est devenu négatif au cours de la période.
Cette dégradation ne provient pas du haut du bilan puisque la règle minimale d’équilibre finan-
cier est satisfaite : le FRNG est non seulement positif mais en augmentation. L’ensemble des
emplois stables est donc financé par des ressources durables (capitaux propres et emprunts).
Par contre, si en N–1, l’excédent de ressources durables (donc le FRNG soit 1 380 576) permet-
tait de financer le cycle d’exploitation (autrement dit le BFRE soit 1 280 019), il en va autrement
en N (1 612 081 de FRNG contre 1 897 501 de BFRE). Ce déséquilibre provient-il d’un manque
de ressources durables (donc un FRNG insuffisant) ou un BFRE trop élevé ? Nous ne disposons
pas d’informations sectorielles, mais on peut tout de même constater la forte hausse du BFRE
exprimé en jours de chiffre d’affaires (+ 36 %) liée à l’accroissement de la durée de crédit accordé
aux clients et malgré la baisse des durées de stockage.
Cette forte hausse du BFRE apparaît également à travers le niveau des excédents de trésorerie :
l’ETE représente la moitié de l’EBE et l’ETG seulement 37 % de la CAF !

58
UE 116 • Finance d’entreprise

En dégageant une ressource de 98 949 €, la partie hors exploitation du cycle a permis de réduire
les besoins de trésorerie ; mais cette ressource ne peut être que temporaire.
D’après l’analyse de l’endettement, le montant des dettes financières qui composent les res-
sources durables n’est pas excessif puisque le ratio « emprunt/CAF » est inférieur à trois ; l’en-
treprise Référence peut donc être considérée comme solvable. Néanmoins, la durée moyenne
de remboursement augmente tout de même de 30 % sur la période et le ratio d’autonomie finan-
cière est toujours proche de 100 %.

Conclusion
Avec cette première série, nous terminons une première phase du diagnostic financier. Elle sera
complétée dans la deuxième série avec :
• une étude complémentaire du compte de résultat et du bilan afin d’analyser la rentabilité des
moyens mis en œuvre et les risques encourus par l’entreprise (calcul de seuil de rentabilité) ;
• une autre approche du diagnostic financier, centrée cette fois sur la trésorerie, avec le tableau
de financement et les tableaux de flux.
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201161TDPA0113 59
Finance d’entreprise • Série 1

Exercice autocorrigé

Exercice : Société Balland

Énoncé
Vous réalisez un stage dans un cabinet d’expertise comptable qui vous demande de réaliser des
travaux d’analyse financière concernant une PME, la société Balland.
Cette société fabrique du mobilier de jardin et ses actionnaires s’inquiètent de la baisse de la pro-
fitabilité. Par ailleurs, ils désirent apporter une solution à la dégradation récente de la trésorerie.

Dossier 1 : Outils de l’analyse financière


Ce premier dossier a pour objectif de mettre en place les principaux outils de l’analyse finan-
cière. Le traitement des deux premières questions se fera sans aucun retraitement alors que les
questions 3, 4 et 5 donneront lieu aux retraitements habituels.

TRAVAIL À FAIRE
1. Calculez les soldes intermédiaires de gestion de l’exercice N.
2. Calculez la CAF de l’exercice N en utilisant les deux méthodes usuelles (à partir du résultat
net et à partir de l’EBE).
3. Vous décidez à présent de procéder aux principaux retraitements de la centrale de bilans
de la Banque de France. Calculer pour l’exercice N :
– la valeur ajoutée au coût des facteurs ;
– le résultat brut d’exploitation ;
– le résultat net d’exploitation.
4. Reproduisez et complétez le tableau ci-après sur votre copie afin de mettre en évidence,
en euros, la répartition de la richesse créée pour l’exercice N.

Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
N
VA cdb :
(+ ou –) autres éléments :
(–) Personnel :
(–) État :
(–) Prêteurs :
= CAF :
(–) Dividendes – 20
= Autofinancement :

5. Établissez les bilans fonctionnels pour les exercices N–1 et N.

Dossier 2 : Calcul de ratios et commentaires


Vous désirez commenter les indicateurs dont vous disposez dans l’annexe n° 3. Avant cela, vous
souhaitez en vérifier quelques-uns.
6. Justifiez, en posant le calcul sur votre copie (pour l’exercice N seulement), les six indica-
teurs de l’annexe n° 3 repérés par un renvoi.
7. Réalisez un commentaire structuré de la profitabilité et de l’équilibre financier de la société
Balland.

60
UE 116 • Finance d’entreprise

Annexe 1 Documents de synthèse société Balland


CHARGES N PRODUITS N
CHARGES D’EXPLOITATION PRODUITS D’EXPLOITATION
Achats de marchandises : - Ventes de marchandises -
• Variation de stock de marchandises - Production vendue de biens et de services 31 239
Achats de matières premières : 17 911 Sous-total A : Chiffre d’affaires 31 239
• Variation de stock de matières premières (110)
Services extérieurs : Production stockée 360
• Personnel extérieur 150 Subventions d’exploitation 119
• Loyers crédit-bail 300 Reprises sur dépréciations et provisions 379
• Autres 7 550 Transferts de charges 90
Impôts, taxes et versements assimilés 125 Autres produits 10
Salaires et traitements 1 200 Sous-total B 958
Charges sociales 530 TOTAL I (A + B) 32 197
Dotations aux amortissements et dépréciations :
• Immobilisations : dotations amortissements 1 560
• Actif circulant : dotations dépréciations 220
Dotations aux provisions 150
Autres charges 20
TOTAL I 29 606
Quote-part sur opérations faites en commun II 12 Quote-part sur opérations faites en commun II 5
CHARGES FINANCIÈRES PRODUITS FINANCIERS
Dotations 25 De participation 15
Intérêts et charges assimilées 261 D’autres valeurs mobilières de placement 5
Différences négatives de change 25 Différences positives de change 6
Charges nettes sur cessions de VMP 51 Produits nets sur cessions de VMP 20
TOTAL III 362 TOTAL III 46
CHARGES EXCEPTIONNELLES PRODUITS EXCEPTIONNELS
Sur opérations de gestion 231 Sur opérations de gestion 26
Sur opérations en capital : Sur opérations en capital :
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• Valeur comptable éléments d’actifs cédés 185 • Produits cessions d’éléments d’actifs 21
Dotations - • Subvention d’investis. virée résultat 25
Reprises sur dépréciations et provisions -
TOTAL IV 416 TOTAL IV 72
Participation des salariés aux résultats V 103
Impôts sur les bénéfices VI 450
Total des charges : I + II + III + IV + V + VI 30 949 Total des produits : I + II + III + IV 32 320
Solde créditeur : Bénéfice 1 371
TOTAL GÉNÉRAL 32 320 TOTAL GÉNÉRAL 32 320

201161TDPA0113 61
Finance d’entreprise • Série 1

BILANS ACTIFS BRUT A et D(1) NET NET


ANNÉES N N N N–1
Capital souscrit non appelé TOTAL 0 1 000 0 1 000 0
Immobilisations corporelles :
• Constructions 4 900 1 920 2 980 2 400
• Installations 3 300 1 580 1 720 1 000
• Autres immobilisations corporelles 4 310 2 795 1 515 1 300
• Avances et acomptes 250 - 250 450

Immobilisations financières :
• Participations 430 155 275 290
• Prêts 200 - 200 180

ACTIF IMMOBILISÉ TOTAL I 13 390 6 450 6 940 5 620

Stock et en-cours :
• Matières premières 1 430 40 1 390 1 266
• Produits finis 3 100 45 3 055 2 715
Avances et acomptes versés 90 - 90 -
Créances d’exploitation :
• Clients et comptes rattachés 3 450 145 3 305 3 510
• Autres créances d’exploitation 500 - 500 400
Créances diverses 100 - 100 -
Valeurs mobilières de placement - - - 15
Disponibilités - - - 5
Charges constatées d’avance 23 - 23 5

ACTIF CIRCULANT TOTAL II 8 693 230 8 463 7 916

Charges à répartir sur plusieurs exercices III - - - -


Prime de remboursement des obligations IV - - - -

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Écarts de conversion actif V 30 - 30 20
TOTAL GÉNÉRAL 0 à V 23 113 6 680 16 433 13 556
(1) Amortissements et dépréciations.

IMMOBILISATIONS Début N Augment. N Diminut. N Fin N


Immobilisations corporelles :
• Constructions 4 000 900 - 4 900
• Installations techniques, matériel 2 500 1 200 400 3 300
• Autres immobilisations corporelles 3 400 1 110 200 4 310
• Avances et acomptes 450 250 450 250

Immobilisations financières :
• Participations 420 60 50 430
• Prêts 180 40 20 200
TOTAL 10 950 3 560 1 120 13 390

62
UE 116 • Finance d’entreprise

DÉPRÉCIATIONS – PROVISIONS Début N Augment. N Diminut. N Fin N


• Participations 130 25 - 155
• Matières premières 54 40 54 40
• Produits finis 25 45 25 45
• Clients et comptes rattachés 110 135 100 145
• Provisions pour risques et charges 200 150 200 150
TOTAL 519 395 379 535

AMORTISSEMENTS Début N Augment. N Diminut. N Fin N

• Constructions 1 600 320 - 1 920


• Installations techniques, matériel 1 500 360 280 1 580
• Autres immobilisations corporelles 2 100 880 185 2 795
TOTAL 5 200 1 560 465 6 295

BILANS PASSIFS N N–1


Capital 6 000 4 500
Primes d’émission, de fusion, d’apport 1 875 1 200
Réserves :
• Réserve légale 450 450
• Autres 1 785 1 350
Report à nouveau 5 10
Résultat de l’exercice 1 371 700
Subventions d’investissement 140 100
CAPITAUX PROPRES I 11 626 8 310

PROVISIONS RISQUES ET CHARGES II 150 200

Emprunts auprès des établissements de crédit(1) 1 944 1 564


Avances et acomptes reçus 20 -
Dettes d’exploitation :
• Dettes fournisseurs et comptes rattachés 2 273 3 152
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• Dettes fiscales et sociales 208 140


Dettes diverses :
• Dettes sur immobilisations - -
• Dettes fiscales (impôts sur les bénéfices) 145 120

Produits constatés d’avance 20 25

DETTES III 4 610 5 001


Écarts de conversion passif IV 47 45
TOTAL GÉNÉRAL I à IV 16 433 13 556
(1)  Dont soldes créditeurs de banque : 25 -

201161TDPA0113 63
Finance d’entreprise • Série 1

Annexe 2 Informations complémentaires société Balland


Au cours de l’exercice N, la société Balland a :
• souscrit un contrat de crédit-bail (à la date du 1er juillet N) :
–– valeur du bien loué : 2 500,
–– ce bien aurait fait l’objet d’un amortissement en linéaire sur 5 ans s’il avait été acquis en pleine
propriété ;
• reçu une subvention d’exploitation qui peut-être considérée comme un complément au chiffre
d’affaires.
Le tableau ci-dessous synthétise les intérêts courus non échus sur emprunts et les effets
escomptés non échus à la fin de chacun des exercices :
N N–1
ICNE sur emprunts : 64 44
EENE : 105 5

Les VMP peuvent être assimilées à de la trésorerie.


Les écarts de conversion actif concernent les dettes fournisseurs et les écarts de conversion
passif sont à rattacher aux créances clients.
Les charges et produits constatés d’avance concernent l’exploitation.

Annexe 3 Tableau d’indicateurs économiques et financiers


Les informations issues du compte de résultat n’ont pas été retraitées ; par contre, les calculs
basés sur le bilan intègrent les retraitements du crédit-bail et des effets escomptés non échus.
Les renvois (de 1 à 6) inscrits dans la colonne « Balland N », ne sont là que pour bien identifier
les lignes pour lesquelles vous devez justifier le calcul de l’indicateur.
INDICATEURS Balland Ratios moyens
Balland N
ÉCONOMIQUES ET FINANCIERS N–1 secteur en N

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Taux de profitabilité nette : 4,4 %(1) 5,5 % 5 %
Taux de matières premières : CAMPC/PE 56,3 %(2) 58 % 58 %
Taux de charges externes : charges externes/CA 25,6 % 26 % 27 %
Taux de charges de personnel : charges personnel/VA 29,8 % 29 % 28 %
Taux d’EBE : EBE/CA 13 % 12,5 % 12,5 %
Taux de charges financières : charges financières/CA 1,2 % 0,8 % 0,7 %
FRNG 5 921 4 599 -
BFRE 6 160 4 748 -
BFRHE – 109 – 164 -
Trésorerie nette – 130 15 -
Durée de stockage matières premières 29(3) 20 20
Durée du crédit clients(a) 34(4) 25 30
Durée du crédit fournisseurs 40 40 30
BFRE en jours de CA 71(5) 60 60
ETE en euros 2 650(6) - -
(a) Les ventes sont soumises à une TVA au taux normal (19,60 %).

64
UE 116 • Finance d’entreprise

Corrigé

Dossier 1 : Outils de l’analyse financière

1. Calculez les soldes intermédiaires de gestion de l’exercice N.


Procédures SIG
Ventes de marchandises (1) 0
Coût d’achat des marchandises vendues (2) 0
MARGE COMMERCIALE (3) = (1) – (2) 0
Production vendue (4) 31 239
Production stockée (ou déstockée) (5) 360
Production immobilisée (6) -
PRODUCTION DE L’EXERCICE (7) = (4) + (5) + (6) 31 599
Coût d’achat matières premières consommées (8) = 17 911 – 110 17 801
Autres achats et charges externes (9) = 150 + 300 + 7 550 8 000
VALEUR AJOUTÉE (10) = (3) + (7) – (8) – (9) 5 798
Subventions d’exploitation (11) 119
Impôts, taxes et versements assimilés (12) 125
Charges de personnel (13) = 1 200 + 530 1 730
EXCÉDENT BRUT D’EXPLOITATION (14) = (10) + (11) – (12) – (13) 4 062
Reprises sur charges et transferts (15) = 379 + 90 469
Autres produits (16) 10
Dotations (17) 1 560 + 220 + 150 1 930
Autres charges (18) 20
RÉSULTAT D’EXPLOITATION (19) = (14) + (15) + (16) – (17) – (18) 2 591
Quote-part de résultats sur opérations faites en commun (20) = 5 – 12 – 7
Produits financiers (21) 46
Charges financières (22) 362
RÉSULTAT COURANT AVANT IMPÔTS (23) = (19) + (20) + (21) – (22) 2 268
Produits exceptionnels (24) 72
Charges exceptionnelles (25) 416
RÉSULTAT EXCEPTIONNEL (26) = (24) – (25) – 344
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Participation des salariés aux résultats (27) 103


Impôt sur les bénéfices (28) 450
RÉSULTAT NET DE L’EXERCICE (29) = (23) + (26) – (27) – (28) 1 371

RÉSULTAT NET DES CESSIONS 21 – 185 – 164

201161TDPA0113 65
Finance d’entreprise • Série 1

2.  Calculez la CAF de l’exercice N en utilisant les deux méthodes usuelles (à partir du
résultat net et à partir de l’EBE).
N N
Résultat net 1 371 Excédent brut d’exploitation 4 062
(+) Dotations 1 955(a) (+) Transferts de charges 90
(–) Reprises (379)(b) (+) Autres produits 10
(–) PCEA (21) (+) Quote-part sur opér. faites en commun (7)
(+) VCEAC 185 (+) Produits financiers encaissables 46
(–) Quote-part subvention investissement (25) (+) Produits exceptionnels encaissables 26
(–) Autres charges (20)
(–) Charges financières décaissables(c) (337)
(–) Charges exceptionnelles décaissables (231)
(–) Participation des salariés (103)
(–) Impôts sur les bénéfices (450)
CAF 3 086 CAF 3 086
(a) Dotations compte de résultat (exploitation, financier, exceptionnel) : 1 560 + 220 + 150 + 25.
Ou colonne augmentation des tableaux des dépréciations et des amortissements : 395 + 1 560.
(b) Reprises du compte de résultat (exploitation, financier, exceptionnel) : 379.
Ou colonne diminution du tableau des dépréciations : 379.
(c) Total des charges financières sauf dotations (362 – 25).

3.  Vous décidez à présent de procéder aux principaux retraitements de la centrale de


bilans de la Banque de France. Calculer pour l’exercice N :
La valeur ajoutée au coût des facteurs
VA Cdb = 31 239 + 360 + 119 – (17 911 – 110 + 7 550) = 6 367
Ou :
VA PCG + subvention d’exploitation + personnel extérieur + loyer crédit-bail = 5 798 + 119 + 150
+ 300
Le résultat brut d’exploitation
RBE = 6 367 + 10 – 125 – (1 200 + 530 + 150) – 20 = 4 352
Ou :
EBE PCG + autres produits + loyer crédit-bail – autres charges = 4 062 + 10 + 300 – 20

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Le résultat net d’exploitation
RNE = 4 352 + 90 + 379 – (1 560 + 220 + 150 + 2 500 × 0,5/5) = 2 641
Ou :
Résultat d’exploitation PCG + intérêt sur retraitement crédit-bail = 2 591 + (300 – 250)

4. Complétez le tableau ci-après afin de mettre en évidence, en euros, la répartition de la


richesse créée pour l’exercice N.
N
VA cdb : 6 367
(+ ou –) autres éléments(1) – 162
(–) Personnel(2) – 1 983
(–) État(3) – 575
(–) Prêteurs(4) – 311
= CAF 3 336
(–) Dividendes – 20
= Autofinancement 3 316
(1) Transferts de charges + autres produits + produits financiers encaissables + produits exceptionnels sur opérations de gestion – autres
charges – quotes-parts de résultats sur opérations faites en commun – charges financières décaissables (sauf intérêts) – charges excep-
tionnelles sur opérations de gestion = 90 + 10 + 46 + 26 – 20 – 7 – (25 + 51) – 231.
(2) Charges de personnel + personnel extérieur + participation des salariés = 1 200 + 530 + 150 + 103.
(3) Impôts et taxes + impôts sur les bénéfices = 125 + 450.
(4) Intérêts du compte de résultat + intérêts sur crédit-bail = 261 + (300 – 250).

66
UE 116 • Finance d’entreprise

5. Établissez les bilans fonctionnels pour les exercices N–1 et N.


ACTIF N N–1 PASSIF N N–1
Actif immobilisé bilan comptable(1) 13 390 10 950 Capitaux propres bilan comptable 11 626 8 310
(+) Valeur d’origine des biens loués 2 500 - (–) Capital souscrit non appelé – 1 000 -
EMPLOIS STABLES 15 890 10 950 (+) Total amortissements, dépréc. actif(3) 6 680 5 519
(+) Total provisions passif 150 200
Actif circulant bilan comptable(2) 8 693 8 105 (+) Amortissements sur crédit-bail(4) 250 -
(+) EENE 105 5 CAPITAUX PROPRES 17 706 14 029
(–) ECP créances clients – 47 – 45
(–) Créances diverses – 100 - Emprunts établissements de crédit 1 944 1 564
(–) VMP - – 15 (–) Intérêts courus non échus – 64 – 44
(–) Disponibilités - – 5 (–) Soldes créditeurs de banque – 25 -
ACTIF CIRCULANT EXPLOITATION 8 651 8 045 (+) Solde emprunt fictif sur crédit-bail(5) 2 250 -
DETTES FINANCIÈRES 4 105 1 520
Créances diverses 100 -
ACTIF HORS EXPLOITATION 100 - RESSOURCES DURABLES 21 811 15 549

Disponibilités - 5 Avances et acomptes reçus 20 -


VMP liquides - 15 Dettes fournisseurs, comptes rattachés 2 273 3 152
TRÉSORERIE ACTIVE - 20 (–) ECA fournisseurs – 30 – 20
Dettes fiscales et sociales 208 140
Produits constatés d’avance 20 25
PASSIF D’EXPLOITATION 2 491 3 297

Dettes d’IS 145 120


Intérêts courus non échus 64 44
PASSIF HORS EXPLOITATION 209 164

Soldes créditeurs de banque 25 -


(+) EENE 105 5
TRÉSORERIE PASSIVE 130 5

TOTAL GÉNÉRAL 24 641 19 015 TOTAL GÉNÉRAL 24 641 19 015


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(1) Pour l’exercice N–1, la valeur brute a été trouvée sur la ligne « total » de la colonne début N du tableau des immobilisations.
(2) Pour l’exercice N–1, la valeur brute s’obtient ainsi : valeur nette au bilan (7 916) + montants inscrits « colonne début N tableau des
dépréciations » et qui concernent l’actif circulant (54 + 25 + 110).
(3) Pour N : « total de la colonne amortissement et dépréciations » ; pour N–1 : total des colonnes début N des tableaux des dépréciations
(donc pas les provisions) et des amortissements = (519 – 200 + 5 200).
(4) 2 500 × 0,5/5
(5) 2 500 – 250

Dossier 2 : Calcul de ratios et commentaires


6. Justifiez (pour l’exercice N seulement) des six indicateurs de l’annexe n° 4 repérés par
un renvoi.
Résultat net 1371
Taux de profitabilité =  = 
Chiffre d’affaires 31239
17 911- 110
Taux de matières premières = 
31239  360
Stock matières premières ¥ 360 1430 ¥ 360
Durée de stockage des matières premières =  = 
CAMPC 17 911- 110
Durée du crédit clients :
(Créances clients  EENE - ECP - avances reçues ) ¥ 360 ( 3 450  105 - 47 - 20 ) ¥ 360

Chiffre d' affaires TTC 31239 ¥ 1196
,
6 160 ¥ 360
BFRE en jours de CA = 
31239
Excédent de trésorerie d’exploitation : ETE = 4 062 – (6 160 – 4 748)

201161TDPA0113 67
Finance d’entreprise • Série 1

7. Réalisez un commentaire structuré de la profitabilité et de l’équilibre financier de la société


Balland.
Le taux de profitabilité a baissé et se trouve même en dessous du secteur.
Néanmoins, sans le résultat exceptionnel fortement négatif, la profitabilité serait certainement en
hausse. D’ailleurs, le taux d’EBE (qui ne dépend pas du résultat exceptionnel) s’améliore et dépasse
celui du secteur :
• grâce à la maîtrise de la consommation des matières premières et des charges externes ;
• malgré des postes « charges de personnel » et « charges financières » en hausse.
L’évolution de l’équilibre financier se caractérise par une diminution de la trésorerie de 145 et
son solde est même négatif fin N.
Le FRNG n’est pas en cause puisqu’il est non seulement positif, mais en augmentation d’environ
20 % grâce à une augmentation du capital et de nouveaux emprunts (on constate d’ailleurs un
doublement du taux de charges financières).
Néanmoins, sur les deux exercices, le FRNG n’est pas suffisant pour financer la totalité du BFRE
(de peu, il est vrai !). Il ne semble pas nécessaire d’augmenter encore le FRNG mais plutôt de
réduire le BFRE puisque celui-ci dépasse de 11 jours le niveau moyen du secteur avec des
durées de stockage et de crédit clients excessives (et malgré une durée de crédit fournisseur
élevée).
Pour terminer, on peut remarquer que la diminution de la ressource en fonds de roulement hors
exploitation a contribué à la baisse de la trésorerie. Cela est dû exclusivement au poste « créances
diverses » qui peuvent être considérées comme acycliques.

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68
UE 116 • Finance d’entreprise

Lexique
Actif du bilan : Ensemble des biens et des droits constituant le patrimoine de l’entreprise. Il est
composé de l’actif immobilisé (emplois stables) et de l’actif circulant (éléments qui ne font que
transiter dans l’entreprise et qui se renouvellent) auxquels on rajoutera les comptes de régulari-
sation et les écarts de conversion actif.
Analyse financière : « Ensemble d’instruments et de méthodes de diagnostic qui visent à énoncer
une appréciation concernant la situation financière et les performances des entreprises » (E. Cohen).
Autofinancement : Trésorerie potentielle générée par l’activité déduction faite des dividendes
payés au cours de l’exercice (CAF – dividendes).
Besoin en fonds de roulement : Besoin de financement permanent à court terme né du déca-
lage entre le décaissement des achats et l’encaissement des ventes, différence entre les stocks,
les en-cours et les créances de l’actif circulant et les dettes circulantes.
Bilan : Document de synthèse qui décrit à un moment donné (généralement la date de clôture
de l’exercice) le patrimoine de l’entreprise. Il rend compte de la provenance des ressources (pas-
sif) et de leur affectation (actif).
Bilan fonctionnel : Bilan ayant subi un certain nombre de retraitements et de reclassements de
manière à traduire une vision économique de la situation de l’entreprise. En particulier, les postes
y sont classés d’après la fonction à laquelle ils se rapportent (financement, investissement,
exploitation) et évalués à leur valeur d’origine.
Capacité d’autofinancement (CAF) : Flux de trésorerie potentiel généré par l’activité normale
de l’entreprise, pendant une période donnée. Il peut être utilisé pour financer de nouveaux inves-
tissements ou pour rembourser des emprunts.
Centrale de bilans (Banque de France) : Institution créée par la Banque de France en 1968.
Elle constitue une base de données descriptive et comptable d’entreprises pour une analyse
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individuelle mais surtout sectorielle.


Compte de résultat : Document comptable de synthèse qui décrit la formation du résultat d’un
exercice à travers les différents soldes intermédiaires de gestion. Il reprend l’ensemble de l’acti-
vité de l’entreprise pendant l’exercice.
Dette : Argent mis à la disposition d’une entreprise par ses créanciers. On distingue les dettes
d’exploitation (à court terme et sans intérêt) des dettes financières (à échéance fixée, plus longue
et rémunérée).
Effet ciseau : Baisse mécanique du résultat de l’entreprise générée par une croissance des
charges supérieure à celle des produits. L’issue de cette évolution peut être fatale à l’entreprise.
Excédent de trésorerie d’exploitation (ETE = EBE – ∆ BFRE) : Trésorerie effectivement encais-
sée (compte tenu de la variation du BFRE) grâce à l’exploitation.
Exigibilité : Délai courant jusqu’à l’échéance de remboursement d’une dette.
Fonds de roulement  net global : Excédent des ressources durables après financement des
emplois stables.
Intensité capitalistique : Ratio qui caractérise l’intensité du capital de production nécessaire
pour qu’un salarié puisse travailler. Il se calcule en rapportant les immobilisations d’exploitation
brutes à l’effectif moyen.

Liquidité d’un bien : Aptitude d’un bien à être transformé en moyen de paiement sans perte de
valeur.

201161TDPA0113 69
Finance d’entreprise • Série 1

Passif du bilan : Ensemble des ressources à la disposition des entreprises. Il est composé des
capitaux propres, des dettes classées suivant leur origine ainsi que des produits constatés
d’avance.
Profitabilité : Capacité de l’entreprise à générer du résultat (ex. : EBE/CA ou résultat net/CA). À la
différence de la rentabilité, la profitabilité ne tient pas compte des moyens investis.
Ratio : Rapport de deux grandeurs issues par exemple du compte de résultat ou du bilan et
décrivant la situation de l’entreprise.
Ratio de rotation ou de temps d’écoulement : Ratio qui met en rapport un poste du BFRE
(stocks, créance ou dette) et un flux d’achat, de production ou de vente. Il précise la durée pen-
dant laquelle un flux réel de matières, créances ou dettes est resté immobilisé dans l’entreprise.
Rentabilité : Rapport entre l’accroissement de richesse (le résultat) et les moyens mis en œuvre
pour l’obtenir. Les deux taux de rentabilité les plus fréquemment calculés sont le taux de renta-
bilité économique (résultat d’exploitation après impôt/actif économique) et le taux de rentabi-
lité financière (résultat net/capitaux propres).
Retraitements : Modification de la prise en compte de certains postes du bilan et du compte de
résultat par rapport aux indications du PCG. Les retraitements sont destinés à améliorer la qua-
lité du diagnostic financier.
Soldes intermédiaires de gestion (SIG) : Différences partielles entre certains produits et cer-
taines charges qui permettent la décomposition du résultat de l’exercice.
Solvabilité : Capacité de l’entreprise à payer ses dettes lorsque celles-ci arrivent à échéance. Au
sens large, la solvabilité est assurée lorsque la valeur des actifs est supérieure à celle des dettes.
Structure financière : Part respective des capitaux propres et des dettes financières dans les
ressources durables de l’entreprise.
Valeur ajoutée : SIG qui représente la richesse créée par l’entreprise dans l’exercice de ses
activités professionnelles courantes par rapport à la valeur initiale des biens et services utilisés
pour réaliser ces activités. Il s’agit d’un indicateur central de l’activité d’une entreprise. Sur un
plan macroéconomique, la somme des valeurs ajoutées des entreprises est égale au produit
intérieur brut (PIB).

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70
UE 116 • Finance d’entreprise

Index
Autofinancement 41 Intérêts courus non échus 46
Besoin en fonds de roulement 38, 50, 54, 55 Liquidité 23, 43, 56
Capacité d’autofinancement 37, 57 Marge commerciale 31
Capacité de remboursement 57 Personnel extérieur 33
Capital souscrit 44 Primes de remboursement des obligations
Centrale de bilans 33 46
Charges à répartir 22, 35, 45 Profitabilité 31
Crédit-bail 34, 47 Rentabilité 19, 23, 34
Décalage 37, 50 Résultat brut d’exploitation 33
Écart de conversion 22, 45 Retraitement 33
Effets escomptés non échus 43, 46 Risque 23, 55
Endettement 55 Solvabilité 19, 23, 43, 56
Équilibre financier 42, 51 Stocks 50, 54
Escomptes 34 Subvention d’exploitation 34, 40
Excédent brut d'exploitation 32, 39 Subvention d’investissement 40
Excédent de trésorerie 38 Transferts de charges 34, 39, 40
Fonds de roulement net global 50 Valeur ajoutée 26, 32, 33, 41
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UE 116

Devoir 1
Finance d’entreprise
Année 2013-2014

À envoyer à la correction
Auteur : Jean-Claude COILLE

Vous réalisez un stage dans un cabinet d’expertise comptable et vous êtes chargé de réaliser des travaux
d’analyse financière concernant une PME, la société Alizé.
Cette société fabrique du mobilier de jardin et ses actionnaires s’inquiètent de la stagnation de la profi-
tabilité. Par ailleurs, ils désirent comprendre la dégradation récente de la trésorerie.
Afin de faciliter la comparaison avec d’autres entreprises du secteur, tous les retraitements usuels seront
appliqués (sauf indication contraire).

Dossier 1 : Analyse de l’activité (9,75 points)


Ce premier dossier étudie l’activité de l’exercice N par comparaison avec celle de l’exercice précédent.

A. En termes de résultat
Si le chiffre d’affaires a légèrement progressé d’un exercice à l’autre, la profitabilité stagne et les diri-
geants de la société Alizé souhaitent en connaître l’origine.

TRAVAIL À FAIRE
1. Expliquez en une quinzaine de lignes au maximum, pourquoi, en général, les analystes financiers
procèdent aux retraitements de la subvention d’exploitation, du personnel extérieur (intérimaire) et du
loyer de crédit-bail. (0,75 point)
2. Calculez les soldes suivants proposés par la centrale de bilans de la banque de France. (2,5 points)
– la valeur ajoutée au coût des facteurs ;
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– le résultat brut d’exploitation ;


– le résultat net d’exploitation.
3. Posez sur votre copie les calculs qui permettent de retrouver, pour l’exercice N seulement, les trois
ratios de l’annexe 4 repérés par un renvoi. (0,75 point)
4. Rédigez un commentaire d’une quinzaine de lignes sur l’évolution de la profitabilité de la société
Alizé. Vous utiliserez l’annexe 4 et la composante exceptionnelle du compte de résultat. (2 points)
5. Les transferts de charges ont permis d’annuler des charges externes (ligne autres services exté-
rieurs). Chiffrez les conséquences de cette nouvelle information sur les trois soldes calculés dans la
question 2. (0,75 point)

Remarque
Le retraitement des transferts de charges ne sera pas pratiqué dans les prochaines questions.

B. En termes de trésorerie
6. Calculez la CAF de l’exercice N à partir du résultat net. Le loyer de crédit-bail sera retraité. (1,5 point)
7. Reproduisez et complétez le tableau ci-après sur votre copie afin de retrouver la CAF calculée à la
question précédente et de mettre en évidence la répartition de la richesse créée pour l’exercice N.
(1,5 point)

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Finance d’entreprise • Devoir 1

Répartition VA N
VA cdb :
(+ ou –) Autres éléments
(–) Personnel
(–) État
(–) Prêteurs
= CAF
(–) Dividendes – 1 065
= Autofinancement

Dossier 2 : Analyse de l’équilibre financier (10,25 points)


Vous désirez commenter les indicateurs dont vous disposez dans l’annexe 5.
8. Établissez les bilans fonctionnels pour les exercices N‑1 et N. (4,75 points)
9. Justifiez, pour l’exercice N seulement, en posant le calcul sur votre copie, les quatre indicateurs de
l’annexe 5 repérés par un renvoi. (2 points)
10. Rédigez un commentaire d’une quinzaine de lignes sur l’évolution de l’équilibre financier de la
société Alizé. (2,25 points)
11. Analysez la capacité de remboursement de la société. (1,25 point)
a. Calculez le ratio « emprunt / CAF » à la fin de l’exercice N. Ce ratio sera retraité du crédit-bail.
b. Commentez l’information obtenue.

Annexe 1 Liste des abréviations


Les principales abréviations utilisées sont les suivantes :
BFRE Besoin en fonds de roulement d’exploitation
BFRHE Besoin en fonds de roulement hors exploitation

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CA Chiffre d’affaires
CAF Capacité d’autofinancement
CAMPC Coût d’achat des matières premières consommées
CAMV Coût d’achat des marchandises vendues
CdB Centrale de bilans (de la banque de France)
ECA Écart de conversion actif
ECP Écart de conversion passif
EENE Effets escomptés non échus
ETE Excédent de trésorerie d’exploitation
FRNG Fonds de roulement net global
MC Marge commerciale
PCEA Prix de cession des éléments d’actifs
PE Production de l’exercice
RBE Résultat brut d’exploitation
RNE Résultat net d’exploitation
VA Valeur ajoutée
VCEAC Valeur comptable des éléments d’actifs cédés
VMP Valeurs mobilières de placement

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UE 116 • Finance d’entreprise

Annexe 2 Documents de synthèse société Alizé


CHARGES N PRODUITS N
CHARGES D’EXPLOITATION PRODUITS D’EXPLOITATION
Achats de marchandises 7 243 Ventes de marchandises 12 486
• Variation de stock de marchandises 115 Production vendue de biens et de services 30 225
Achats de matières premières 10 251 Sous-total A : chiffre d’affaires 42 711
• Variation de stock de matières premières – 110    
Services extérieurs : Production stockée – 541
• Personnel extérieur 310 Subventions d’exploitation 56
• Loyers crédit-bail 500 Reprises sur dépréciations et provisions 250
• Autres 9 215 Transferts de charges 150
Impôts, taxes et versements assimilés 235 Autres produits 36
Salaires et traitements 5 600 Sous-total B : – 49
Charges sociales 2 547 TOTAL I (A+B) 42 662
Dotations aux amortissements et dépréciations :
• Immobilisations : dotations amortissements 1 685
• Immobilisations : dotations dépréciations 200
• Actif circulant : dotations dépréciations 135
Dotations aux provisions 150
Autres charges 30
TOTAL I 38 106 Quote-part sur opérations faites en commun II 10 
Quote-part sur opérations faites en commun II - PRODUITS FINANCIERS
De participation 150
CHARGES FINANCIÈRES D’autres valeurs mobilières de placement -
Dotations 20 Autres intérêts 105
Intérêts et charges assimilées 555 Reprises sur dépréciations et provisions 50
Différences négatives de change 15 Différences positives de change 9
Charges nettes sur cessions de VMP 6 Produits nets sur cessions de VMP 15
TOTAL III 596 TOTAL III 329
    PRODUITS EXCEPTIONNELS  
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CHARGES EXCEPTIONNELLES   Sur opérations de gestion 451


Sur opérations de gestion 21 Sur opérations en capital :  
Sur opérations en capital :   • Produits cessions d’éléments d’actifs 241
• Valeur comptable éléments d’actifs cédés 35 • Subvention d’investis. virée résultat 50
Dotations 50 Reprises sur dépréciations et provisions -
TOTAL IV 106 TOTAL IV 742
Participation des salariés aux résultats V 103
Impôts sur les bénéfices VI 1 611    
Total des charges : I+II+III+IV+V+VI 40 522 Total des produits : I+II+III+IV 43 743
Solde créditeur = Bénéfice 3 221    
TOTAL GÉNÉRAL 43 743 TOTAL GÉNÉRAL 43 743

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Finance d’entreprise • Devoir 1

BILANS ACTIFS BRUT A et D(1) NET NET


ANNÉES N N N N–1
Capital souscrit non appelé : TOTAL 0 500 - 500 -
Immobilisations corporelles :  
• Terrains 1 200 200 1 000 1 000
• Constructions 5 835 1 920 3 915 3 400
• Installations 4 100 1 580 2 520 1 700
• Autres immobilisations corporelles 17 500 2 795 14 705 10 220
• Avances et acomptes 500 - 500 600
Immobilisations financières :
• Participations 750 - 750 450
• Prêts 100 - 100 200
• Autres immobilisations financières 300 - 300 320
ACTIF IMMOBILISÉ TOTAL I 30 285 6 495 23 790 17 890
Stock et en-cours :
• Matières premières 845 15 830 690
• Produits finis 1 199 5 1 194 1 725
• Marchandises 510 - 510 625
Avances et acomptes versés 230 - 230 -
Créances d’exploitation :
• Clients et comptes rattachés 5 149 115 5 034 4 607
• Autres créances d’exploitation 384 - 384 425
Créances diverses 90 - 90 -
Valeurs mobilières de placement - - - 35
Disponibilités - - - 10
Charges constatées d’avance 12 - 12 11
ACTIF CIRCULANT TOTAL II 8 419 135 8 284 8 128
Charges à répartir sur plusieurs exercices III 75 - 75 -
Prime de remboursement des obligations IV 80 - 80 -
Écarts de conversion actif V 15 - 15 10
TOTAL GÉNÉRAL 0 à V 39 374 6 630 32 744 26 028
(1) Amortissements et dépréciations.

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IMMOBILISATIONS Début N Augment. N Diminut. N Fin N
Immobilisations corporelles :
• Terrains 1 000 300 100 1 200
• Constructions 5 000 835 - 5 835
• Installations techniques, matériel 3 200 1 200 300 4 100
• Autres immobilisations corporelles 12 320 5 380 200 17 500
• Avances et acomptes 600 200 300 500
Immobilisations financières :
• Participations 500 250 - 750
• Prêts 200 - 100 100
• Autres immobilisations financières 320 - 20 300
TOTAL 23 140 8 165 1 020 30 285

DÉPRÉCIATIONS - PROVISIONS Début N Augment. N Diminut. N Fin N


Terrains - 200 - 200
Participations 50 - 50 -
Matières premières 45 15 45 15
Produits finis 15 5 15 5
Clients et comptes rattachés 90 115 90 115
Provisions réglementées 100 50 - 150
Provisions pour risques et charges 100 150 100 150
TOTAL 400 535 300 635

76

UE 116 • Finance d’entreprise

AMORTISSEMENTS Début N Augment. N Diminut. N Fin N


Constructions 1 600 320 - 1 920
Installations techniques, matériel 1 500 420 340 1 580
Autres immobilisations corporelles 2 100 920 225 2 795
TOTAL 5 200 1 660 565 6 295

BILANS PASSIFS N N–1


Capital 7 600 6 000
Primes d’émission, de fusion, d’apport 3 000 2 500
Réserves :  
• Réserve légale 600 600
• Autres 4 500 3 500
Report à nouveau 20 10
Résultat de l’exercice 3 221 2 577
Subventions d’investissement 250 200
Provisions réglementées 150 100
CAPITAUX PROPRES I 19 341 15 487

PROVISIONS RISQUES ET CHARGES II 150 100

Autres emprunts obligataires 4 610 -


Emprunts auprès des établissements de crédit(1) 5 206 7 927
Avances et acomptes reçus 50 -
Dettes d’exploitation :    
• Dettes fournisseurs et comptes rattachés 2 568 1 780
• Dettes fiscales et sociales 620 541
Dettes diverses :  
• Dettes sur immobilisations - -
• Dettes fiscales (impôts sur les bénéfices) 154 170

Produits constatés d’avance 25 13


DETTES III 13 233 10 431
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Écarts de conversion passif IV 20 10


TOTAL GÉNÉRAL I à IV 32 744 26 028
(1) Dont soldes créditeurs de banque : 25 -

Annexe 3 Informations complémentaires société Alizé


Au début de l’exercice N-1, la société Alizé a souscrit un contrat de crédit-bail :
• valeur du bien loué : 2 000 ;
• ce bien aurait fait l’objet d’un amortissement en linéaire sur 5 ans s’il avait été acquis en pleine propriété.
En N, la société a reçu une subvention d’exploitation qui doit être considérée comme un complément au
chiffre d’affaires.
Le tableau suivant détaille certaines opérations de l’exercice N :
N
Escompte obtenu 100
Escompte accordé 15
Dotation aux amortissements des charges à répartir 25
Dotations aux amortissements de la prime de remboursement des obligations 20

201161TDPA0113 77

Finance d’entreprise • Devoir 1

Le tableau ci-après présente la situation des effets escomptés non échus à la fin de chacun des exer-
cices :
N N–1
EENE 30 -

Les VMP peuvent être assimilées à de la trésorerie.


Les écarts de conversion actif concernent les créances clients et les écarts de conversion passif sont à
rattacher aux emprunts.
Les charges et produits constatés d’avance concernent l’exploitation.
Les créances diverses de l’exercice N correspondent à des créances sur cessions.
Les ventes sont soumises à une TVA au taux normal (19,60 %).

Annexe 4 Analyse de la profitabilité


Les informations issues du compte de résultat ont été retraitées.
Les renvois (1, 2 et 3) inscrits dans la colonne « Alizé N », ne sont là que pour bien identifier les lignes
pour lesquelles vous devez justifier le calcul dans la question 3 du dossier 1.
RATIOS D’ANALYSE DE LA PROFITABILITÉ ALIZÉ N ALIZÉ N–1
Taux de profitabilité : 7,5 %(1) 7,4 %
Taux de marge commerciale : 69,7 %(2) 75 %
Taux de matières premières : CAMPC/PE 34,2 % 35 %
Taux de charges externes : charges externes/CA 21,6 %(3) 22 %
Taux de charges de personnel : charges personnel/CA 19,8 % 20 %
Taux de RBE : RBE/CA 16,2 % 16,6 %
Taux de charges financières : charges financières/CA 1,5 % 1,1 %

Annexe 5 Indicateurs d’équilibre financier

Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Les renvois (de 1 à 4) inscrits dans la colonne « ALIZÉ N », ne sont là que pour bien identifier les lignes
pour lesquelles vous devez justifier le calcul de l’indicateur.
Le calcul de l’ETE est basé sur le RBE (et non l’EBE).
ANALYSE DE L’ÉQUILIBRE FINANCIER ALIZÉ N ALIZÉ N–1
FRNG 4 992 5 784
BFRE 5 111 5 909
BFRHE – 64 – 170
Trésorerie nette – 55 45
Durée de stockage des matières premières 30 30
Durée de stockage des marchandises 25(1) 30
Durée du crédit clients 36,2(2) 42
Durée du crédit fournisseurs 70 60
BFRE en jours de CA 43,1(3) 52
ETE en euros 7 709(4) -------

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