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COLLECTION DE LA DIRECTION DES ÉTUDES

ET RECHERCHES D'ÉLECTRICITÉ DE FRANCE

Interactions flu·ides
d al

ib
Professeur à l'Institut National
des Sciences et Techniques Nucléaires

Préface de

ÉDITIONS EYROLLES
61. Bd Saint-Germain Paris sc.
NOTE AU LECTEUR

Les cours de l'Ecole d'Eté d'Analyse Numérique CEA-EDF-INRIA sur la


dynamique des structures, qui s'est tenue en Juillet 1986, ont été édités en deux
volumes dans la Collection de la Direction des Etudes et Recherches:
• un premier volume contient le cours de M. R. J. Gibert et s'intitule:
« Vibrations des structures - Interactions avec les fluides, sources d'excitation
aléatoires » ;
• un deuxième volume contient les cours et conférences de MM. J. Donéa,
H. Laval, R. P. Shaw et Y. Bamberger et J. Planchard respectivement; ce
volume s'intitule: « Aspects théoriques et numériques de la dynamique des
structures ».

ISSN 0399-4198
© 1988 DIRECnON DES ÉTUDES ET RECHERCHES D'ÉLECTRlClTÉ DE
FRANCE
Ln loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termcs des alinéas 2 ct 3 de l'Article 41, d'une part
que les "copies ou reproductions strictement réservées il l'usage privé du copiste ct non
destinées il une utilisation collective,. ct, d'autre part, que les analyses et les courtes
citations dans un but d'cxemple el d'illustration, il toute représentation ou reproduction
intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants
cause, est illicite » (alinéa 1er de l'Article 40).
Cette représentation ou reproduction. pnr quelque procédé que ce soit, constituerait donc
une contrefaGon sanctionnée par les Articles 425 et suivants du Code Pénal.
PRÉFACE

Ce livre est consacré à Pun des cours de l'Ecole d'Eté d'Analyse Numérique
CEA-EDF-INRIA qui s'est tenue au BREAU-SANS-NAPPE (Yvelines) du
10 juin au 4 juillet 1986. Le sujet était « Dynamique des Structures n. Le présent
ouvrage porte sur les vibrations et est J'œuvre de R. J. Gibert.
Monsieur R. J. Gibert, du Centre d'Etudes Nucléaires de Saclay, est Chef de
Service à la Division d'Etudes et de Développement des l'Réucteurs de l'Institut
de Recherche Technologique et de Développement Industriel du Commissariat il
l'Energie Atomique et Professeur à l'INSTN (J nstitut National des Sciences et
Techniques Nucléaires). Il a bien voulu consacrer une partie de son temps très
chargé d'ingénieur réalisateur à un cours qui fait le point le plus récent de cette
discipline.
Cet ouvrage comprend trois volets:
1) Vibrations des structures mécaniques.
2) Interactions fluide-structure.
3) Sources d'excitation aléatoires.
L'ouvrage s'appuie sur l'expérience considérable ilccumulée par R. J. Gibert et
ses collègues dans l'étude des réacteurs nucléaires. Cette expérience a été
concrétisée par l'élaborution du programme français électronucléaire réalisé par
EDF et les industriels concernés, en liuison pour les études avec l'équipe de
R. J. Gibert. Un niveau d'excellence internationale, en pointe parmi les meil1eurs
du monde, caractérise R. J. Gibert.
Le lecteur y trouvera le point de vue concret, toujours adapté aux problèmes il
traiter et les outils mathématiques el numériques pour résoudre complètement
les problèmes réels de la technique. Le succès a couronné jusqu'à maintenu nt cet
effort technologique et scientifique exceptionnel dans J'histoire technologique de
la France, mené conjoîntement par le CEA, EDF et les industriels.

Robert DAUTRA y
Membre de l'Académie
des Sciences
AVANT-PROPOS

1. JUSTIFICATION DES ÉTUDES DE VIDRATION

On désigne couramment par « vibration» les petits mouvements d'un système


mécanique, autour d'une position d'équilibre ou d'un mbuvement permanenL
Ces petits mouvements induisent généralement:
- de pelites variations des contraintes au sein du matériau qui peuvent
occasionner des ruptures en fatigue,
- des frottements qui peuvent occasionner des usures du matériau,
- des chocs qui peuvent détériorer localement le matériau,
des bruits qui sont émis à l'extérieur et qui posent parfois des problèmes
importants d'environnement.
Mais dans certains cas très particuliers, des mouvements de forte amplitude
peuvent apparaître, entraînant la ruine rapide des structures. Ces mouvements
ont pour origine des mécanismes d'instabilité.
Les vibrations touchent toutes les branches de l'industrie: aéronautique-
chemin de fer - automobile - industrie pétrolière etc.
L'industrie nucléaire n'échappe pas à cette règle du fait de la grande taille des
installations et des vitesses élevées des écoulements de fluide qui les parcourent.
Un aspect particulier de l'industrie nucléaire réside dans les impératifs très
stricts des règles de sécurité.
La prévision des risques vibratoires en fonctionnement doit donc être effectuée
avec un soin particulier.
De plus ces règles imposent d'envisager un certain nombre de situations
accidentelles qui consistent généralement en transitoires dynamiques (séismes-
ruptures brutales - impact de projectiles, etc.). Bien que ces transitoires aient
un caractère non linéaire marqué, les méthodes développées dans cet ouvrage
fourniront une base très utile pour estimer les marges de sûreté qu'ont les
installations dans chacune de ces situations.
Signalons enfin que les vibrations sont un domaine de recherche largement
ouvert et les méthodes de prévision actuelles demandent encore de nombreux
perfectionnements.
X VIBRATIONS DES STRUcrURES

2. ANALYSE PHÉNOMÉNOLOGIQUE DES DIFFÉRENTS MÉCANISMES


INTERVENANT DANS LE DOMAINE DES VIBRATIONS

L'étude des vibrations fait intervenir de nombreux aspects de la mécanique:


mécanique des structures complexes, mécanique des fluides, acoustique.
Ces différents aspects sont dans la plupart des problèmes très liés les uns aux
autres.
Nous allons lenter d'analyser les différents mécanismes qui interviennent:
1) Sources d'excitation. Réponse des struclltres
Les structures mécaniques sont sollicitées par les fluctuations locales de
pression induites par les écoulements perturbés, par les ondes sismiques, par les
machines tournantes, etc.
Il faut donc tout d'abord connaître les caractéristiques de ces différentes
sollicitations qui sont complexes (instationnarités liées aux écoulements pertur-
bés - ondes sismiques de surface, etc.).
II faut ensuite caractériser les structures, du point de vue de leur réponse à ces
sollicitations.
Comme, en général, les mouvements vibratoires sont petits, les équations de la
mécanique linéarisées autour de la position d'équilibre du système, suffisent dans
la plupart des cas.
La structure considérée comme un système répondeur linéaire peut alors être
caractérisée indépendamment des sollicitations qui s'exercent sur elle.

2) Existellce de couplages entre fluide et structures


Le schéma précédent serait parfaitement clair si l'on avait affaire par exemple à
une structure dans le vide excitée par des forces extérieures.
En fait dans la plupart des cas, les structures contiennent ou baÎgnent dans un
f1uidc dont la masse volumique peut être non négligeable par rapport à celle des
matériaux.
Fluide et structure sont alors très couplés entre eux et le système répondeur à
considérer est un système acoustique-mécanique (car les petits mouvements du
fluide peuvent être décrits généralement par les équations linéaires de l'acousti-
que).
Ce système est souvent compliqué par le faÎl que le fluide est en écoulement
permanent. La linéarisation des équations du fluide autour de cet écoulement
permanent, suffit en général pour représenter correctement les phénomènes. Elle
met en évidence par rapport au système structure-fluide au repos, des termes
supplémentaires qui dans certains cas, peuvent modifier d'une façon importante,
les caractéristiques du système, parfois conduire à des instabilités.
3) Limites du schéma linéaire
Dans certains cas, touLefois assez rares, le schéma linéaire rend mal compte des
phénomènes:
Les non-linéarités les plus courantes sont les chocs et les frottements. Un
AV ANT-l'ROPOS XI

modèle linéaire équivalent est souvent suffisant, mais cela n'est pas toujours vrai
en particulier en ce qui concerne les chocs dus à des mouvements sismiques, dont
l'amplitude peut être importante.
En ce qui concerne les écoulements perturbés, la linéarisation autour d'un
régime permanent est parfois difficile. On peut en particulier observer des
mécanismes complexes de couplage cntre le mouvement vibratoire de la structure
et l'écoulement perturbé qui J'excite ou également des couplages de même type
entre les ondes acoustiques se propageant dans le circuit et l'écoulement
perturbé.
Ces mécanismes nécessitent une approche non linéaire.

3. PLAN DE L'OUVRAGE

L'ouvrage est organisé de la façon suivante:


a) La première partie concerne la théorie générale des vibrations des systèmes
mécaniques:
Les premiers chapitres sont l'exposé assez synthétique des méthodes
générales d'analyse des systèmes dynamiques linéaires (modes propres, ondes) et
de leur application à des structures courantes simples (poutres droites, plaques,
coques cylindriques).
- Viennent ensuite des chapitres plus spécialisés concernant les méthodes de
synthèse modale et les mécanismes non conservatifs (amortissements, instabili-
tés).
b) Dans une deuxième partie un développement assez important est effectué à
propos de l'interaction fluide-structure.
e) Dans une troisième partie, on examine les caractéristiques de certaines
sources d'excitation aléatoire (dues aux écoulements perturbés et aux ondes
sismiques).

Les exemples concernent généralement les structures de l'industrie nucléaire.


II faut d'ailleurs noter il ce propos que cel ouvrage n'a pas la prétention d'être
exhaustif et que l'éclairage qu'il donne sur l'analyse vibratoire est bien sûr
sensiblement marqué par les problèmes que pose ce type de structure.
SOMMAIRE
Avnnt-propos ........................................................................................... IX
1. Justificalioll des élI/des dc vibratiol/ IX
2. A1Ialyse pllél1011Iénologique X
3. Plan de l'mll'mge XI

PREMIÈRE PARTIE

VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

A. MÉTHODES GÉNÉRALES DE L'ANALYSE VIBRATOIRE

Chnpitre 1 Oscillateur à un degré de liberté ..... "......................................... 3


1.1. Déjini/iolls ........................ ............................................................ 3
1.2. Etude du IUOlIl'el1lClIt ............................... ,...................................... 5
1.2.1. Réponse à un transitoire .. .................. ... ................................... 5
1.2.1.1. Rappels sur la transformée de Laplace ................................ 5
1.2.1.2. Notion de fonction de transfert du système ......................... 10
1.2.1.3 Réponse de l'oscillateur .... ...... ..................... ............ .......... 11
1.2.2. Réponse harmonique établie . .................. ......... ... ...................... ]4
1.2.2.1. Réponse à une sollicitation harmonique ..................... ,......... ]4
1.2.2.2. Analyse de l'amplitude complexe ...... ......... ...... ......... ......... ]5
1.3. Considéra/ions énergétiqlles ..................................................... , ....... ' 16
1.3.1. Oscillation libre ..................................... , ........ ,....................... 16
1.3.2. Oscillation de régime harmonique ....... ....................................... 17
1.4. DélermimuÎol1 expérimct1fnle des gra"deurs caractérisliques .................... 18
1.4.1. Analyse d'un transitoire ........................................................... 19
1.4.2. Analyse par excitation harmonique ............................................ 19
Conlplé,ucll/s el exercices ....................................... , .. , ............................. ]9

Chapitre 2 Systèmes conservaHrs il plusieurs degrés de liberté. Théorie des modes


propres .................................................................................. 31
2.1. Introductio1l.' Exemple de 2 oscillateurs couplés .................................. 31
2.1.1. Couplage pur raideur et par inertie ........................................... 31
2.1.2. Le couplage dépend du choix des variables ................................. 32
2.2. Notion de degré de liberté ........ .... .................. ............. ........ ............ 33
2.2.1. Variables de déplacement - hypothèse des petits mouvements ........ 33
2.2.2. Notion de liaisons .,................................................................. 34
2.2.3. Conditions aux limites .................... ...... ................................... 35
2.2.4. Notion de degré de liberté .. .............................................. ....... 35
2.2.5. Espace vectoriel des degrés de liberté ........... ................... .......... 35
2.3. Energie pote1lfielle de déJormarioll. Opêratcllr de midcur ."................... 36
XIV vmHATIONS DES STRUcrURES

2.4. Energie cinétiqlle. Opérateur de masse ................. ............. .......... ....... 41


2.5. Equations dynan'llq/lcs ............. ......... ...... ........................................ 43
2.6. Modes propres (/'l/1I système il plusiellrs degrés de liberté ........... ........... 46
2.6.1. Introduction ...... ...................... ............... ...... ...................... ..... 46
2.6.2. Modes propres d'un système à N degrés de liberté ....................... 46
2.6.3. Extension aux systèmes continus ......... ................... .................... 48
2.6.3.]. Poutre discritisée ............................................... ............... 48
2.6.3.2. Passage du système discret au système continu ........ ............. 50
2.6.4. Notions de masse et de raideur généralisées .. ........................ ...... 52
2.6.5. Projection sur la base des modes propres ............... ............ ........ 53
2.7. Réponse fi 1.(11 transÎtoire ..... ......... ...... ......... ............................ ......... 54
2.7.1. Fonction de transfert du système ............................................... 54
2.7.1.1. Notion d'impulsion unÎté localisée ...................................... 54
2.7.1.2. Projection de l'impulsion sur le mode propre ....................... 55
2.7.2 .. Réponse i'l un transitoire quelconque ......................................... 57
2.7.2.1. Systèmes il N degrés de liberté .......................................... 57
2.7.2.2. Systèmes continus ............................................................. 57
2.8. Réponse forcée ci une sollicitatioll harmonique ..................................... 58
2.9. Propriétés des modes propres des structl/res symétriques par rapport il 1111 plnn
(P) ............................................................................................... 59

Chapitre 3 l'cUts mOllvements d'un solide déformable tridimensionnel massif


homogène et isotrope. Notions de propagation des ondes .. '" ......... . 61
3.1. Equations dyltal11ÎlJUcs ................................................................ _... 61
3.2. Notions de propagation d'olldes ...................................................... .. 63
3.2.1. Ondes de compression el de cisaillement .................................. .. 63
3.2.2. Ondes planes ............................................. H .......................... . 64
3.3. Réflexi01I des çmdes planes entretenues sur /ln demi-plan infini ............. .. 65
3.3.1. Cos d'une onde P incidente ..................................................... . 65
3.3.2. Cas d'une onde SV incidente ................................................... . 67
3.3.3. Cas d'une onde SB incidente .................................................. .. 68
3.4" Ondes de !iurface .......................................................................... .. 68
3.5. Ondes dans wU! plaque pinne 70
3.6. Equation de dispersion. Vitesse de phase et vitesse de groupe .............. .. 73
3.7. Allalyse du diagramme de dispersion 011 l'oisillage de l'origine: ol/des de
flexioll ........................................................................................ .. 74
3.8. Analyse pllrticulière des ondes de flexion: cas de la polltre rectiligne 76

B. ANALYSE VIBRATOIRE DE DJVERS SYSTÈMES MÉCANJ(2UES


EXERCICES ET PROBLÈMES

Chapitre 4 Petits mouvements des corps solides indéformables sur appuis souples 89
4.1. Equations dynanlÏq/{es .................................................................... 89
4.1.1. Energie potentielle. matrice de raideur ............................... ,....... 90
4.1.2. Energie cinétique, matrice de masse ...... ...... ......... ..................... 90
4.1.3. Travail des forces extérieures ........................ ...... ........ .............. 91
4.1.4. Equations d'équilibre ............................................................... 92
SOMMAIRE XV

4.2. Exeolplcs ...................................................................................... 92


4.2.1. Premier exemple (solide sur appuis souples) ............................... 92
4.2.2. Deuxième exemple (pendule) ................................................... 97

Cbapitre 5 Petits mouvements de traction ~ compression des poutres droites .. ... 101
5.1. Rappel des équalÎo1ls ct des conditio1lS aux limites ............................... 101
5.2. Anolyse d'lIl1e pOl/tre libre il ses extrémités ......................................... 102
5.3. Impact d'unc polltre slIr Illle paroi rigide ........................................... 106
5.4. Utilisation t1'lIl1e base modale troflquéc pOlir le calcul de l'impact. Notion de
raideur de choc ........................ ... .................................................. 109

Chnpîtrc 6 Petits mouvements de flexion des poutres droites ... ... .................... 115
6.1. Equations et cmulitions mL'\: limites . . ... ... .. ......................... ...... ... ....... 115
6.2. Exemples de calclll des modes propres ................... ............................ 119
6.2.1. Poutre rotulée-rotulëe ....................................?........................ 119
6.2.2. Poutre avec masse localisée ...................................................... 121
6.3. Impact latéral d'Ilne pOWre sur /lire b7l1ée. ......................... '" ...... ......... 124
6.3.1. rmpact d'une poutre de longueur infinie .................................... 124
6.3.2. Nature physique du choc en flexion ............ ............ .... ..... ......... 126
6.3.3. Filtrage basse fréquence, raideur de choc ........................ ........... 126
6.4. Exercices e/ problè,ne.ç . .................................................................... 131
6.4.1. Fréquences et modes propres d'une poutre multî-appuyée ...... ... .... 131
6.4.2. Faisceau de poutres encastrées sur un disque .............................. 133
6.5. FOr/nlllaire ................................................................. ................... 136

Chapitre 7 Petits mouvements de Ilexion des ploques planes .. ...... .................. 141
7.1. Equatiot/s et condi/iOlls aux limÎtes ............ ..................... ......... ......... 141
7.2. Cas des plaques rectallgulaires .......................................................... 145
7.3. Cas des plaques circulaires ...... ................................. .......... ... ........... 146
7.4. FOr1llulaire .. , ... ... ... ........................................................................ 150

Chnpitre 8 Petits mouvements des coques minces cylindriques ........................ 153


8.1. Energies potentielle et CÊnétique .... .............................. ............... ........ 153
8.1.1. Energie potentielle de déformation ............................................ 154
8.1.2. Energie cinétique ............................................................. ....... 155
8.2. Théorie simplifiée pour l'étude des modes propres ........ ....................... 155

C. ANALYSE PAR SOUS-STRUCTURATION

Chapitre 9 Principe des méthodes d'analyse par synthèse modale. Exemples 165
9. 1. II/troduction .................... , .................. , .. , ... ... . .. . .. . .. . .. . .. ... ... ... ... ... . .. 165
9.2. Défil/ition d'lIt/e sOUS-strllcmre el de ses liaisons .... .......... ...... ......... ..... 165
9.3. Projectiol! sur une base de modes propres ct de solutions statiques 167
9.4. Raccordelneut des SOlls-structure .............................. , .. ,....................... 170
9.5. Exan/e11 des cas extrèl1les ................................................................. 171
XVI VIBRATIONS DES STRUCTURES

9.5.1. Procédure des '1 sous-structures bloquées» .................................. 171


9.5.2. Procédure des" sous-structures libres}) ....................................... 172
9.5.3. Procédure classique des sous-structures libres .... .......................... 174
9.6. Discussion ................... ........................... ................... .................... 175
9.7. E:rel11ples ...................................................................................... 176
9.7.1. Raccordement de poutres en traction-compression ........................ 176
9.7.1.1. Méthode par liaisons bloquées ........................................... 176
9.7.1.2. Méthode par liaisons libres ................................................ 179
9.7.2. Problcmc ............................................................................... 183

D. SYSTÈMES NON CONSERVATIFS

Chapitre 10 Amortissement des systèmes mécnniques .................. ........... ....... 191


10.1. Les différents types d'amortissement ................................................. 191
10.1.1. Amortissement visqueux ......................................................... 191
10.1.2. Amortissement hyslérétique ................................... ........... ....... 192
10.1.3. Etudes de certains modèles non linéaires d'amortissement ..... ....... 193
10.1.3.1. Frottement sec ................................................................ 193
10.1.3.2. Amortissement dû à la plasticité ........................ ............... 196
10.1.3.3. Amortissement dû il de petits chocs ......... ......................... 198
JO.2. Systemes il plusiellrs degrés dl' liberté amortis ....................... ............. 198
10.3. Exelnplcs .. ...................... ......................... ............ ........................ 201
10.3.1. Systëmes discrets ................................................................... 201
10.3.2. Effet d'un amortissement localisé sur un système continu ..... ....... 203
10.3.3. Caracterisation par une combinaison des opérateurs de raideur et de
masse .................................................................................. 204
10.3.4. Amortissement équivalent d'une barre en flexion avec chocs .... .... 205
10.4. Exercices et problèllles .......... ......... .................................. .............. 208

Chapitre 11 Etude des systèmes vibrant autour d'une posiUon d'équilibre statique
avec chump d'eITorts permanents ou autour d'un mouvement perma~
nent .................................................................................... 223
11.1., Système l'ibrant outour d'ufle position d'équilibre avec champ d'efforts
pCnnallèllts ........................ ,.................. .................. ............ ......... 223
11.1.1. Formulation générale ............................................................. 223
II.1.2. Exemples d'application ........................................................... 225
11.1.2.1. Flexion d'une poutre droite avec traction-compression ....... ... 225
11.1.2.2. Coque cylindrique mince avec pression permanente ...... ....... 229
11.2. Syslème vibrant autour d'ull mouvement permanent ........ .................... 232
11.2.1. Petits mouvements d'un corps solide tournant autour de son axe.. 232
11.2.2. Application il une poutre droite en flexion ....... ......................... 235

Chapitre 12 Notions sur les systèmes linéaires instables ................................. 239


12.1. Alodé!isQtÊoll des systèmcs illstables ....................................... ........... 239
12.1.1. Système à 1 degré de liberté .................................................. 240
12.1.2. Système il plusieurs degrés de liberté . ............................ .......... 241
12.2. Critères de stabilité ........................................................................ 242
Il.3. EXC11lples ...... ............... ............. ..................... ......... ..................... 245
SOMMAIRE XVII

12.4. Instabilités paralnétriques .............. ... .............................................. 249


12.4.1. Equations du problème .................... ... ... ................................ 249
12.4.2. Recherche des domaines de stabilité ....................... .................. 250
12.4.3. Discussion .................... 00....................................................... 255

DEUXIÈME PARTIE
INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

Chapitre 13 Petits mouvements d'un nuide non visqueux sans écoulement 261
13.1. Equations de l'acoustique et fonctionnelles associées ............................ 261
13.1.1. Energie potentielle de déformation ..................................... 0. .... 261
13.1.2. Energie cinétique ....................... 0 ........... 0 .............................. 0 262
13.1.3. Travail des forces extérieures ............................. H..... ............... 262
13.1.4. Equation des petits mouvements du nuide .. ............ ......... ......... 262
13.1.5. Equations de l'acoustique ct conditions aux limite;? ............. ........ 263
13.1.6. Fonctionnelle associée fI l'équation de l'acoustique .......... ........... 263
13.1.7. Equation des ondes entretenues Fonctionnelle associée ........... 265
13.2. Exemple Împortallf: déterminatioll des modes propres acollstique d'ulle
call1Ié fluide cylindrique .................................................................. 266
13.3. Vile application importa1l1e : le comportement acoustiqu.e il basse fréquence
des lignes de tIIyameries. Théorie des ondes planes ............................ 168
13.3.1. Justification de la théorie des ondes planes ........ ...... .... ......... ..... 268
13.3.2. Résolution de l'équation des ondes planes ............ ...... .............. 269
13.3.3. Conditions aux limites, notion d'impédance . .............................. 270
13.3.4. Nature des sources ...................................... ,......................... 271
13.3.5. Assemblage de tubes ..................... ............... .......... ........ ....... 273
13.4. Formulation i11tégrale associée à l'éqllation de l'acoustique ..... .......... .... 278
13.4.1. Solution singulière tridimensionnelle ....... ...... ............... ....... ...... 278
13.4.2. Formulation intégrale en milieu infini ............ ......... .................. 279
13.4.3. Variantes ............................ ..... ........................... .................. 280
13.4.4. Exemple d'utilisation de la formation intégrale ............ .............. 281
13.5. Ondes de surface libre d'un fluide illcompressible soumis à la pesanteur 284
13.5.1. Condition aux IimiLes linéarisée au niveau d'une surface libre ...... 284
13.5.2. Equation d'un réservoir à parois fixes Fonclionnelle associée 285
13.5.3. Cas particulier d'un réservoir à fond horizontal....... ................... 286
13.5.4. Exemple: ballottement d'un réservoir cylindrique .... ....... ............ 288

Chapitre 14 Petits mouvements d'une structure en présence d'un nuidc non


visqueux sans écoulement ....................................................... 291
14.1. Eq/lations du système fluide-structure. Formulations CIl variables de déplacc-
Ulent et en variables de pression .... ...... ............... ............................. 291
14.1.1. Formulation en variables de déplacement .................................. 291
14.1.2. Formulation en variables de pression .. ...................................... 293
14.1.3. Fonctionnelle associée .................. ,.. ........ .... ... ... ......... ..... ... .... 293
14.2. Les deux m..pects de l'effet d'lI11 fluide dense sur tille structllre l'ibmnte.. 296
14.2.1. Piston mobile couplé il un résonateur d'Helmholtz ........ ...... ........ 296
14,2.2. Piston mobile couplé à un tube ouvert ...................................... 299
14.2.3. Cavité nuide fermée par deux pistons ................... ................... 301
XVIII VIBRATIONS DES STRUcrURES

14.2.4. Règles générales .......... ...................... .................................... 303


14.2.5. Exemples pratiques ..... ... ....... ..... ....... ...... ...... ...... .... ..... .......... 303
14.3. Emde particulière de l'effet d'jllenie ............................... ............. ..... 305
14.3.1. Mise en évidence d'une matrice de masse ajoutée ...................... 305
14.3.2. Exemple d'illustration ...................................................... _...... 307
14.4. Quelques exemples de caic/ii de masses ajoutées ................................. 309
14.4.1. Cas particulier usuel: poutre rectiligne ........... .......................... 309
14.4.1.1. Justification de l'hypothèse </ par tranche}) .......................... 309
14.4.1.2. Méthode de calcul de la masse linéique ajoutée .................. 311
14.4.2. Calcul de l'effet d'inertie d'une lame nuide cylindrique .......... ..... 313
14.4.3. Estimation de la masse ajoutée pour un problème 3D ................ 316
]4.4.4. Remarques concernant les programmes de calcul.... ....... ...... ...... 320
14.4.5. Formulaire succinct ...................... .......................................... 322
14.5. Effet sur une struclllre d'ul! fluide incompressible avec surface libre dam lOI
chanlP de pesanteur ....................................................................... 330
14.5.1. Fonctionnelle du problème ...... .................................. ............. 330
14.5.2. Exemples .............................................................................. 332
14.6. Couplage fluide-strucllIre dans les tllynllferies .................................... 337
14.6.1. Fonctionnelle et équation du système couplé ......... ....... ..... ........ 338
14.6.2. Cas particulier des singularités brusques ..................... ............... 340
14.6.3. Prise en considération du gonflement de la tuyauterie ................. 342
14.6.4. Application aux effets de masse ajoutée dons les tuyauteries ....... 343
14.6.5. Exercices ................................. ............ ................................. 345

Chapitre lS Systèmes fluide-structure non conserva tifs (fluide sans écoulement). 349
15.1. Amortissemel/t dû lÎ la dissipation des ondes à l'infini ......................... 349
15.1.1. Dissipation des ondes acoustiques ............................................. 350
15.1.2. Dissipation des ondes de surface libre ........ ............ .................. 358
15.2. Amortissement dû à /a viscosité 368
15.2.1. Loi du comportement d'un nuide visqueux ............................... 368
15.2.2. Equations des petits mouvements d'un fluide visqueux ................ 368
15.2.3. Vibrations d'une structure en présence de fluide visqueux 369
15.2.4. Exemple: Plaques vibrantes séparées par une lame fluide ........... 369
15.3. Al1lortlsse,nent par turbulence ......................................................... . 376
15.3.1. Généralités 376
15.3.2. Exemple 1 : Plaque plane vibrante au voisinage d'une paroi ...... .. 378
15.3.3. Exemple 2: Choc d'un projectile rigide ................................... . 383
15.3.4. Exemple 2bis: Choc d'un projectile très déformable .................. . 386

Chapitre 16 Systèmes fluide-structure non conscrvaUfs couplage structure vibrante-


écoulement ... .... .. . ..... .... ...... ... .... ..... . .. .... ..... ... ............. ... .. ... ... 395
16.1. Introductioll ...................... .............................................. ......... ... . 395
16.2. Petits mouvements incompres.'iibles et 110/1 visqueux d'un fluide autour d'un
écoulement à potentiel, ellgendrés pnr une l'ibratÎolI des porois ............. 398
16.2.1. Equations des petits mouvements du nuide ............................... 398
16.2.2. Condition fI la paroi vibrante .................................................. 399
16.2.3. Effort exercé sur la paroi par le fluide . ...... ............ ...... ............ 400
16.2.4. Effets du fluide en écoulement ................... ............................. 401
SOMMAIRE X1X

16.3. Exemple 1 : Tuyauterie droite IIniforme efl écoulement parallèle interne.. 403
16.3.1. Illustration de l'effet du terme de composition des vitesses .......... 405
16.3.2. Illustration de l'cffct du terme quasi-statique ....... ...................... 408
16.3.3. Autre exemple ...................................................................... 409
16.4. Exemple 2: Coque cyUtldriqlle Cil écoulement parallèle ÎTllertle 411
16.5. Exemple 3 : Ecoulemems tournants autour des a;bres de pompe ........... 415
16.6. Exemple DÎt la viscosité jolte lm rôle prépondérant: les jilms fluides
I1lÎllces ..................... ......... ................................. ..... .... ................ 418
16.7. Cas d'une structllre l'ibral1le dans w! écoulement avec décollement. Exemple
de l'obstacle cylindrique cn écoulement transversal..... ......................... 425
16.7.1. Analyse des fluctuations de pression ......................................... 425
16.7.2. Efforts fluctuants de portance ct de traînée locaux ..................... 428
16.7.3. Analyse de l'effet d'un petit mouvement harmonique imposé ....... 428
16.7.4. Effet d'un mouvement plus intense du cylindre, accrochage ......... 434
16.8. Ull exemple d'Îmérêt industriel importmu : instabilités des faisceaux de tllbes
ell écoule/nellt trallsl'er.çal ......................................1:.... .................... 436
16.8.1. Efforts exercés pnr l'écoulement fluctuant sur les tubes ............... 437
16.8.2. Accrochage ct instabilité de flottement ............ ......................... 440
16.8.3. Tendances nctuelles de la modéli~ation des instabilités dans un
faisceau ................................ ................................................ 446
16.8.4. Mesure des efforts nuide-élastique .. .......... ................................ 451
16.9. Cas d'ull fluide compressible. Effet de l'écoulement permanent sur les ondes
acoustiques ........ ...... ........................... ......................................... 454
16.9.1. Equations des petits mouvements du fluide compressible ............. 454
16.9.2. Ondes planes dans un circuit rectiligne avec écoulement Înterne 455

TROISJÈME PARTIE

SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

Chapitre 17 Notions générales sur les processus Illéutoircs et la réponse des systèmes
Iinénire.s ... ... .. . ... ... ... ... ... ... .. ... ... . ... ... ... ... ... ... .. . ....... ... ... .. . ... ... 465
17.1. Processus aléatoires . ... ... ... .................. ........................................... 465
17.1.1. Définition ............................................................................. 465
17.1.2. Stationnarité .......................................................................... 466
]7.1.3. Ergodicité ............................................................................. 468
]7.1.4. Dérivation d'un processus aléatoire ....... ............... ..................... 468
17.2. Exe111ples ..................................................................................... 469
17.2.1. Rappels sucdncts sur la transformation de Fourier ...................... 469
17.2.2. Processus pOÎssonnÎens ............................................................ 471
17.2.3. Processus gaussiens ................................................................ 477
17.3. Processus discrétisés. NotiotlS de traÎtement du signal .. ............. ........... 480
17.3.1. Problème de l'échantillonnage ................................................. 480
17.3.2. Transformée de Fourier tronquée ............................................. 483
17.3.3. Application au calcul pratique de la densité spectrale ................. 485
17.3.4. Exemple: Bruit blanc ............................................................ 487
xx VIBRATIONS DES STRUCTURES

17.4. Réponse d'un oscillateur harmonique li lill degré de liberté peu amorti .. 490
17.4.1. Réponse d'un système linéaire â une sollicitation aléatoire stationnaire
s'exerçant à partir d'un instant donné ............ ........................... 490
17 .4.2. Caractéristiques du régime de réponse établie ........................... 492
17.4.3. Expression approchée des caractéristiques du régime de réponse
transitoire ...................... ....................................................... 493
17.4.4. Réponse de l'oscillateur harmonique il une excitation de DSP
lentement variable en fréquence ..................................... ......... 494
17.5. Quelques considérations .vllr les processus statiomwires li bal/de étroite ... 495
17.6. Réponse d'un système il plusieurs degrés de liberté ............................. 498
17.6.1. Caractéristiques d'un champ aléatoire stationnaire ............ .......... 498
17.6.2. Calcul de la réponse d'un système linéaire ................................ 500
17.6.3. Utilisation des modes propres du système ................................. 501
17.6.4. Cas d'un milieu excité par un champ aléatoire uniforme ............. 506

Chapitre 18 Instntionnnrité des écoulements. Caractéristiques des sources vibr3toi~


res associées .. .......... ......... ... ... .. ...... . ..... . ... ... ... ....... ...... ..... . .. . 509
18.1. 11'lsIationllarité des fluides cn écoulement. Notions sur la turbulence ....... 509
18.1.1. Equations linéarisées des petits mouvements autour d'un écoulement
établi ................................................................................... 509
18.1.2. Recherche des solutions propres et des limites de stabilité 511
18.1.3. Mécanisme de l'instlltionnanté ....... .......................................... 512
18.1.4. Densité spectrale de puissance des fluctuations .......................... 514
18.1.5. Théorie du Kolmogorov......................................................... 515
18.1.6. Mise en évidence des zones d'écoulement très perturbées ............ 518
18.2. Source \'ibratoire associée il une zone l/lrbulclIle .... ............................ 518
18.3. Projection sur /Ille déformée modale du système couplé acoustico-mécani-
que ............................................................................................ 522

Chapitre 19 Application 3U cas particulier des vibrations il basse fréquence des


lignes de tuyauterie sous écoulement ................ ...... .... .. .. .... ... .... 527
19.1. ProjeetfOlr moc/ale du champ flucwant associé il Hile singularité ............ 528
19.1.1. Hypothèses particulières aux ondes planes ................................. 528
19.1.2. Discontinuité de la pression et du débit acoustique .................... 530
19.1.3. Généralisation à une singularité fI plusÎeurs sorties ...................... 531
19.2. Densités spectrales des discominuités associées à une singularité ............ 532
19.2.1. Analyse dimensionnelle el grandeurs physiques caractedstiques .... 533
19.2.2. DensÎtés spectrales adimensionnclles ......................................... 533
19.3. Analyse cxpérimclllale: exemple de l'élargissement bntsque .................. 535
19.3.1. Evolution de la pression statique .. .................................. ......... 535
19.3.2. Analyse des fluctuations . ..... ............. .......... ...... ...... ........... ..... 537
19.3.3. Annlyse particulière des fluctuations locales ............................... 538
19.3.4. Analyse acoustique ................................ ................................ 545
19.4. Formulaire ... .......... ...... .... ..... ... ...... ...... .... ...... ...... ............. ..... ...... 559
19.5. Exemple de calcClI des vibrations d'llIle tuyauterie sous écoulement. Compa-
raison expérinlentale ............... ...... ................................................. 596
SOMMAIRE XXI

Chapitre 20 Excitation sismique des structures .................. .. . .. ....... ..... ......... 603
20.1. IntroducTion ................................................................................. 603
20.2. Nations de Sisluilogie . ........... .......................... ...... ....... ... ............... 604
20.2.1. Analyse au voisinage du front de rupture .................................. 604
20.2.2. Rayonnement sismique à basse fréquence ................ .................. 604
20.2.3. Rayonnement sismique il haute fréquence ................................. 609
20.2.4. Mouvements du sol en surface ................................................ 610
20.3. Définition du mouvement à la surface du sol Cil vue du calcul de la lel/ue des
strucTures ..................... ........ .................. .................. ........... ......... 614
20.3.1. Position du problème .. ............ ..................... .......... ................ 614
20.3.2. Définition de l'intensité à associer à un site .............................. 614
20.3.3. Définition quantitative du mouvement du sol ............................ 615
20.4. Méthode classique d'analyse de la réponse d'une stmcture (méthode
nlodale) ................ .................................................... ............ ...... 624
20.5. Allalyse sismique probabiliste ........................................... ............... 628
20.5.1. Inconvénients de la méthode modale classique ... ~....................... 628
20.5.2. Processus aléatoires non stationnaires .. ...... ................................ 629
20.5.3. Considérations sur lcs maxima d'un -processus ........................... 632
20.5.4. Amélioration de la prédiction des maxima il l'aide de la méthode
modale ................................................................................ 643
20.5.5. Calcul dircct des spectres de plancher ................................ ...... 648
20.5.6. Création de signaux sismiques synthétiques ....................... ......... 653
20.6. Description des différentes étapes de l'allalyse sismique d'une illstallation
indllstrielle ........................ ... ........ ............. ... ... ............................. 655
20.6.1. Interaction sol-fondation ..... ...... ....................... ....................... 655
20.6.2. Interaction « système-sous-système» ................................ ......... 661
20.6.3. Structures fixées en plusieurs points ......................................... 665
20.6.4. Résumé des différentes phases d'un calcul sismique .................... 666

Bibliographie ............................................................................................ 669


PRINCIPALES NOTATIONS

Grandeurs géométriques

(V) domaine de définition d'un système mécanique (3 D)


du élément de volume
(I) domaine (2 D) ou limite de (V)
dI élément de surface
(C) domaine (1 D) ou limite de CI)
ds élément de longueur
r ou M point du domaine
x, y, z coordonnées cartésiennes
i, j, k ou ix' i y ' i z vecteurs unitaires correspondants
r, 8 coordonnés semi-polaires >

U, Il vecteurs unitaires correspondants


l, t vecteurs unitaires respectivement tangent à (t) et normal au
plan osculateur de (C)
n normale extérieure unitaire à une surface limitant un
domaine.

Grandeurs caractérisant les mouvements

x(t) vecteur des DDL fonction du temps (x; = composante i)


x(r, t) champ des déplacements
x et .ichamp des vitesses et des accélérations
x(r,t) champ des vecteurs déplacement (de composantes x, y, _ ou Il,
v, IV en semi-polaire).

Grandeurs caractérisant les efforts

fer) vecteur des forces extérieures (fi = composante i)


f (r, t) ou f (r, 1) champ des densités de forces extérieures
F(/) ou F(t) forces localisées aux limites
,AL (t) ou .At (t ) moments localisés aux limites
F(t) et ..At(t) résultante générale et moment résultant.

Grandeurs mécanÎques

k et 111 raideur et masse


K et M opérateurs de raideur et d'inertie (matrice ou opérateur différentiel)
E énergie totale
XXIV VlBRATrONS DES STRUcrURES

U fonctionnelle énergie interne


:H fonctionnelle de raideur
C fonctÎonnelle énergie cinétique
W,. Wi , W e travail des forces de raideur, d'inertie et extérieures
Ë,i'f tenseurs des déformations et des contraintes
p, E, IJ masse volumique, module d'Young et coefficient de Poisson du
matériau
c célérité des ondes.

Transformées de Laplace el de FourÎer

x (P), F (p ) transformées de Laplace


X (w ). F Cw ) transformés de Fourier ou amplitudes complexes
w et f pulsation et fréquence
il pulsation adîmensionnelle
f.L (t) et Y (t) ( fonctions» impulsion et échelon
5 (r) distribution de Dirac
H(P) ou B(r, r{),p) fonctions de transfert
G(w) ou G(r, ro, w) fonctions de transfert (exprimés en w) (A(w) amplitude;
ip (w) = phase)
G(l) ou G(r, rOI t) fonctions de Green.

Gra1ldeurs modales

vecteur propre
matrice des vecteurs propres
w,. et fil pulsation et fréquence de résonance
kil et 111 '1 raideur et masse généralisées
KG et MG matrices diagonales des raideurs et masses généralisées
E,. amortissement modal (par rnpport à l'amortissement critique)
an(1) et Fn(l) composantes modales du déplacement et force généralisée
a(t) et F(t) vecteurs des composantes modales et des forces généra1isées.

Grandeurs spécifiques aux fluides

V (r) (composantes Vi) champ des vitesses de l'écoulement permanent


PCl" ) champ des pressions permanentes
ver, t) (composantes Vi) champ des vitesses fluctuantes
per, t) champ des pressions fJuctuantes.
P f et p (r, t) masses volumiques moyennes et fluctuantes
IL et JJ viscosité dynamique et cinématique
S notion de passage d'une tuyauterie
g impédance acoustique
(.rd surface libre d'un fluide pesant
9 accélération de la pesanteur
PRINCIPALES NOTATION~ xxv

nombre de Reynolds
nombre de Strouhal
nombre de ~( Froude vibratoire» (L = longueur carac-
téristique).

Grandeurs associées aux processus aléatoires

X variable aléatoire, x réalisation de cette variable


X(t) processus aléatoire temporel, x(t) réalisation de ce proces-
sus
F(x) et p(x) fonction de répartition et densité de probabilité de X
E( ) espérance mathématique (E(X) = J.L = moyenne)
cr écart type (ou valeur quadratique moyenne)
P (t 1, 1:!) ou P (T) fonction d'autocorrélation
S(/) densité spectrale de puissance (DS}»
S;ry(/) ou S(x, y, f) densité spectrale de puissance d'interaction (DSPI)
Xo(s)ets DSP adimensionnelle et fréquence adimensionnelle (nom-
bre de Strouhal). '
PREMIÈRE PARTIE

VIBRATION DES SYSTÈMES


lVIÉCANIQUES

- A -
MÉTHODES GÉNÉRALES
DE L'ANALYSE VIBRATOIRE
CHAPITRE 1

ÉTUDE DE L'OSCILLATEUR HARMONIQUE


À UN DEGRÉ DE LIBERTÉ

1.1. DÉFINITIONS

Le système mécanique vibrant le plus simple est constitué par une masse
ponctuelle M, assujettie il se déplacer sans frottement sUl un axe Ox. L'unique
force exercée sur cette masse est celle d'un ressort de raideur K el de masse
négligeable, qui la relie au point fixe O.

K M
o ~ooooo~oou1m ... X

Figure 1.1.

Ce système est dit ci 1 degré de liberté car la position de la masse M est repérée
au cours du temps par une unique variable x (t), qui est la variation de l'abscisse
de M par rapport à sa position d'équilibre.
L'équation du mouvement de la masse est:

Mf + Kx =0 (1.1)

Cette équation comporte 2 termes:

- Iln terme d'inertie Mf où intervient la m<rsse du système (i

accélération de M).
- lIll terme de raideur I<x correspondant il la force de rappel exercée par le
ressort sur la masse Kx), où intervient la raideur K du système.
M et K sont évidemment positifs.
- Au terme d'inertie est associée la forme quadratique énergie cinétique:

(x.= dtdt = vltesse


. de M) .
4 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIOUES

- Au terme de raideur est associée la forme quadratique énergie potentielle


de déformation:

U = 1/2 K.x 2

Au cours du mouvement de l'oscillateur, la somme U + C garde une valeur


constante, le système est dÎt conservatif.

Remarque: Ecrire que U + C = Cte équivaut à écrire l'équation (1.1). En


effet
dU dC
U + C = Cte => +- = 0
dt

=> M.t.i + Kxx 0 => M.r + Kx = 0

Dans la réalité, les systèmes conservatifs n'existent pas. II y a toujours des


causes de dissipation d'énergie au cours du mouvement.
Ceci nous amène à ajouter dans l'équation (1.1) un renne lion conservaliJ.

Le terme le plus simple est appelé force d'amortissement visqueux. Cette force
s'exerce sur la masse M, elle est proportionnelle à sa vitesse.r et de signe opposé.
Le schéma de l'oscillateur est alors le suivant:

ID X

Figure 1.2.

L'équation de ce nouveau système, appelé oscillateur harmonique dissipatif est


alors:

Mf+Ar +Kr =0 (1.2)

(avec A = coefficient d'amortissement:> 0)

dU +-=x
de . (M x+ x = - A x-.~
.. 1(;)
dl

dt <0

L'énergie du système diminue donc dans le temps ail cours du mOlivemellC.


OSCILLATEUR HARMONIQUE À UN DEGRÉ DE LIBERTÉ 5

Remarque importante: Nous supposerons que la force d'amortissement


AX est petite par rapport aux forces de raideur et d'inertie. Ceci est vrai en
mécanique vibratoire sauf dans des cas très particuliers.
Pour que Je système soit mis en mouvement, il faut exercer sur lui une force
extérieure f(t).
L'équation devient alors:

Mf +Ai + Kx = f(t) (1.3)

C'est cette équation que nous allons étudier à présent.

1.2. ÉTUDE DU MOUVEMENT DE L'OSCILLATEUR HARMONIQUE

La réponse de J'oscillateur ainsi que la méthode pour l'obtenir dépendent de


l'allure temporelle des efforts que l'on exerce sur lui.
Dans la pratique, on envisage deux types de force:
- Des sollicitatiolls trallsitoires, qui s'exercent sur le système initialement au
repos pendant une durée plus ou moins longue. Dans ce cas on s'intéresse
généralement à l'allure de la réponse en fonction du temps.
- Des sollicitatiolls harmoniques elltretellues. Dans ce cas, comme nous le
verrons par la suite, la réponse de )'osciJ]ateur est également harmonique ct l'on
s'intéressera à l'amplification et au déphasage de cette réponse par rapport à la
sollicitation, fonctions de la pulsation du mouvement.

1.2.1. Réponse de l'oscillateur il un transitoire

Le système ayant d'une part certaines conditions initiales (vitesse et déplace~


ment) soit nulles (système au repos) soit non nulles, et connaissant d'autre part la
force f (1), on peut calculer sa réponse en intégrant directement l'équation (1.3).
Nous allons utiliser ici une autre méthode qui a l'intérêt de faire apparaître plus
clairement les éléments de base de la solution et qui pourra être appliquée aussi
facilement au cas général du système à plusieurs degrés de liberté.
Cette méthode utilise la transformation de Laplace dont nous allons rappeler
les définitions et les propriétés principales:

1.2.1.1. Rappels sur ln transformée de Laplace et sur le calcul symbolique


a) Définition
La transformation de Laplace est particulièrement bien adaptée à l'étude des
systèmes initialement au repos et excités à un instant t O. En effet soit
X{I) une fonction telle que:

x (t) =0 po urt <: 0

n'admettant qu'un nombre fini de discontinuités et étant bornée dans l'intervalle


t ~o.
6 VlBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Nous pouvons définir la fonction de la variable complexe p :

X(P) = ra:! e-fll x(t) dt


Jo
dans le demi-plan complexe l' :> 0 avec p = 'Y + Îw.
XCp) est la transformée de Laplace de x(t) (on nole généralement t(x(t»).
Remarque: X(P) s'appelle aussi image de xU).

b) Principales propriétés
- Linéarité: nous avons

t (x (t) + y (1 » = X (P) + y (p )
{L(kX(I» = kX(P) (le Cte)

- Dérivation: nous avons (si .t(t) existe Vt:> 0)

C(.i(t» = pX(P) -x(O+)

x (0+ ) est la limite de x(t) quand (-Jo 0 par valeurs positives.


- Image d'llll produit de cOllvollllioll

c(, JorXU-T)Y(T)dT) XCp).Y(P)

c) Fonction échelon et impulsion


- La fonction échelon unité Y (t) est définie par:
y (t) = 0 si t <:: 0
y (t) = 1 si t:> 0

(Y (0) est par exemple pris égale à 1/2).


Sa transformée de Laplace est:
1
C(Y(c» = -
p

- L'impulsion unité fL (t) peut être définie de la façon suivante: Soit une
fonction fAr{t) telle que:

f!J.r (t) = 0 si t ~ 0 ou 1 ~ â T
{ fAT(t) = liâT si 0 <: 1 <:: âT

fL(t) est la limite de fAt(t) lorsque âT -Jo O.

Si O(t) est une fonction continue pour [:> 0 et t = 0 (par valeur positive) nous
avons:

Hm f'fAT(T)O(t-T)dT=g(t)
Ar_O 0
OSCILLATEUR HARMONIQUE Â UN DEGRÉ DE LIBERTÉ 7

On peut alors écrire que:

r
t

Jo
f.L(T) g(/- T) d. = g(t)

ce qui est l'une des formes définissant f.L (/).


Nous avons également:

f i

()
J.l. (1 - T ) g ( • ) dT = g (1 )

La transformée de Laplace de f.L (1) est:

L(J.l.(I» = 1

(en utilisant la formule précédente). }'


J.l. (1) peut s'interpréter comme étant la « dérivée au sens des distributions » de
la fonction échelon Y (1), pUÎsque :

ct) Généralisation au sens des dislribltliollS de la formllle de dérivatiol1 de Laplace


Soit une fonction x (r) avec une discontinuité x (0+ ) à l'origine. Nous avons vu
que:
L(.i (l » = pX (p ) - x (0+ )

.r (t)
étant la dérivée de x (1) au sens classique, pour t:> 0 et .r (1) 0 pour
t <o.

x(t)

t
o
Figure 1.3.

Si l'on considère maintenant la dérivée de x (1) cn incluant la discontÎnuité


x (0+), nous pouvons écrire que:

let) = .tU) +x(o+) f.L (1)

1(1) étant la dérivée de x (1) au sens des distributions

c(.i(t» [(.i(t» +x(O+) pX(P)


8 VIBRATION DES SYSTÈMES MËCANIQUES

Nous voyons donc que la formule de dérivation de Laplace prend une forme
beaucoup plus simple puisque l'opérateur dérivatio1l correspond ell transformée de
Laplace à ulle sirnple multiplication par p.
e) Interprétatioll Cil mécanique
Soit un oscillateur harmonique conscrvatif dont le mouvement est défini par
X(/). Au temps t = 0 nous considérons que x (t) = 0 et que l'oscillateur est animé
d'une vitesse initiale i(O) = vI)'
L'oscillateur n'est soumis à aucune force extérieure.
Nous pouvons résoudre directement le problème:

X = 0
Mf + Kr = 0 avec .
{ x = lif)
en 1=0

Cc qui donne en posant "'0 = ~:


Vu.
x(r) = -sm wol
. WI)

x(t)

t t

Figure 1.4.

Ce problème à conditions initiales non nulles est équivalent au problème


suivant :
Considérons l'oscillateur ;nitia!emclIl au repos et exerçons sur lui à l'instant
t = 0 une force extérieure très intense f pendant un temps très court. Dans
l'intervalle de temps T la force f est grande par rapport à la force de raideur
Kx ; on peut donc écrire:

Mt f d'où (0 <:: t <:: ï)

en particulier .t (ï ) := ~ T.
OSCILLATEUR HARMONIQUE À LIN DEGRÉ DE LIBERTÉ 9

f(t)
F

t
o T

Figure 1.5.

Si nous choisissons f tel que {; = Vo et si nous faisons tendre T vers zéro, nous

nous ramenons au problème à condition initiale .i(0) = vo'


La force que nous avons introduite est d'après les paragraphes précédents, une
impulsion d'intensité Mv u' (Mv n est la qualllité de mouvement injectée à
l'oscillateur à l'instant t 0).
NOliS avons dOliC remplacé le problème' ·,à condition illitiale de vitesse
vo, par le problème de réponse impulsionnelle d'un système initilllemelll au repos:
o
Nt\: + I{;r = Mvo IL (t) avec t~ o en f o

Pour résoudre ce système nous utiliserons la règle généralisée de Laplace


définie au d
C(x(t)) = pX(P)
1.: (x(1)) =p 2 X(p)

'* Mp 2 X(P) + KX(p) Mv()


MVn Vo
=:>X(p)- ---
- Mp 2 + K - p2 + w(~
Vo .
=>x(t) = -sm will
Wu

Remarque: Pratiquement l'impulsion est réalisée par une force très intense
s'exerçant pendant un temps très court 7'. T doit être comparé au temps
caractéristique de l'oscillateur harmonique ~. Nous devrons avoir;
W()

D'une façon générale tout problème dynamique linéaire transitoire pourra être
résolu par transformation de Laplace en remplaçant .t par pX (p) ct .f par
p2 X (P) avec les seconds membres impulsionnels appropriés. On obtient alors
par résolution d'un système linéaire la fonction X(p) dont on cherche l'original
X(/), en utilisant des méthodes illustrées par les exercices de la fin du chapitre.
10 VIBRATION DES SYSTEMES MÉCANIQUES

1.2.1.2. Notion de fonction de trllnsfert du sJ'stème

a) Définition
La fonction de transfert H (P) de l'oscillateur est la transformée de Laplace de
sa réponse à Lille impulsion unité.
Selon les règles de dérivation de la transformée de Laplace étudiées au
paragraphe précédent, nous avons, pour l'oscillateur amorti:

H (P) = _...,,--_1_ _
+Ap+K

Il est intéressant de faire une analyse dimensionnelle des termes du dénomina-


teur.
p a la dimension de l'inverse d'un temps donc celle d'une fréquence ou d'une
pulsation.
On peut donc poser K = Mw~, Wo étant une pulsation et A = 2 ewo M, E étant
un nombre sans dimension, petit devallf 1 puisque les forces d'amortissement sont
petites devant les autres. H (P) peut s'écrire ainsi:

(lA)

b) Pôles de la fonction de transfert


Quand on a affaire à une fonction d'une variable complexe telle que
H (P), iJ faut connaître ses points singuliers dans le plan complexe.
En fait H (P) a 2 pôles à distance finie: ces pôles sont les racines du trinôme en
p du dénominateur, Hs sont complexes conjugués et, comme e <:iS 1, on a au
1er ordre en F.:

{PI}
Pz = -
.
EWo ±IW() (1.5)

c) Interprétatioll physique des pôles de H(P)


SoiL G (t) la réponse impulsiolllwlle de l'oscillateur ou fonctiolJ de Gree".
G (t) a, par définition, H (P) comme transformée de Laplace. G (t) est donc de
la forme:

avec
1 1
AI =--- ct A, = - -,,-.--
2 iMw() - .;..,IMw()

On se reportera aux exercices de la fin du chapitre pour comprendre comment


on utilise les pôles de H(p) pour expliciter la fonction G (/).
D'où finalement:

(
GI) = - 1- e - ''''01 sm
.
Wol
Mwo
OSCILLATEUR HARMONIQUE À UN DEGRÉ DE LlBERTÉ 11

G(t)

t
o

Figure 1.6.

Nous voyons que G (1) est une fonction sinusoïdale de pulsation Wo (partie
imaginaire des pôles), amortie exponentiellement selon la loi c - EWU ( - EWo =
1

partie réelle des pôles).


lIJo s'appelle la pulsation de résollance du système. E l'amortissemem réduit.
Remarque: Si l'on trace le niveau maximal de vibration de l'oscillateur à
chaque période en fonction du nombre N de périodes d'oscillation, nous avons:

Xmnx(N) = e- C"'OIN avec lIJ Il IN = 2 'lTN


:::;. Log [Xmnx(N)] - 2 'lTêN

Nous obtenons une loi linéaire en coordonnées semi-Iogarithmiques. Le


module de la pente de la droitc : 2 'lT E s'appelle décrément logarithmique de la
réponse de l'oscillateur.

1.2.1.3. Réponse de J'oscillateur à une sollicitation transitoire quelconque


f(t)

Cettc réponse est donnée par l'équation:

Mi + Ai + Kx f(l)

En transformant par Laplace nous avons:

(Mp 2 + Ap + K ) X (P) = F (p )
=:>X(p) = H(P)F(P)
12 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

La connaissance de la fonction de transfert H (P) permet donc de calculer la


transformée de Laplace de la réponse à une oscil1ation quelconque.
La relation précédente est la transformée de Laplace du produit de convolution

xU) =: I G(t - lo} I(to} dr o (1.6)

(G (1) étant la fonction de Green définie précédemment).


On peut donner de cette dernière expression l'interprétation physique sui-
vante:
Nous savons que:

Ceci veut dire physiquement que la force I(t) se décompose en une somme
d'impulsions infiniment petites. En effet, si l'on reprend les fonctions 1llT(l)
définies en 1.2.1.l.c), et en posant dT :::= dl n, nous pouvons discrétiser en petits
intervalles de temps dt o l'intégrale précédente:
N

1(t) = Lf Âl(l (t - i dt 0) f ( i dl ()) dl ()


i 0

Ce qui veut dire que 1(t) peut être approchée par une suite de fonctions créneaux
de durée Mn et d'intensité f(i Mo).

Figure 1.7.

La réponse à l'une de ces fonctions est approximativement:


OSCILLATEUR HARMONIQUE À UN DEGRÉ DE LIBERTÉ 13

La réponse à ! (1) est donc:


N

L G (1 - i Llt ll ) f(i Ll1u) Llt(J


j~()

c'est-à-dire :

rrG(t-to)!(to)dt o quand Ll1o-+0


Jo
Exemples de réponses à des transitoires:
- Réponse à lUI échelon unité
La transformée de Laplace de la réponse est donnée par:

Si

E~l=>X(P)=~[.!.
MWÎJ p
[
p +
1
eWIJ iwo
-
p +
1
ewo + iW(J
JJ
1 [ -
=:>X(I) = --") 1- e
(Wo 1
cos Wu t] (pour 1> 0)
Mwo

- Réponse à lUI lâcher


On exerce sur le système une force permanente ! = K..x o, à l'instant
t = 0 on lâche le système en le laissant osciller librement.

---
o
- --
-- -- --
Figure 1.8.
14 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Si l'on se place dans le système lié à l'état d'équilibre pour t <: 0 (élongation
xo), ceci revient à exercer une force sous la forme d'un échelon d'intensité
- Kx o à l'instant 1 = O. D'où:

Kxo - ''''0 cos W0 t]


x (t) - Xo = - --") [1 - e '
MWfÏ

1.2.2. Réponse établie de l'oscillateur à une sollicitation harmonique entretenue

1.2.2.1. Réponse iJ une sollicitation IIDrmonique - mise en évidence d'un régime


établi
Soit une force extérieure f(t) = cos wt exercée à partir de l'instant t = O.
La transformée de Laplace de la réponse de l'oscillateur à f(t) est:

X(P) = _P_ l/M


p2+ W 2p2+ 21OW oP + w~
l/M

- e -'''''°1[(''
wij- W-'J) cos wot + E(Wô+
' ) 'W-) sm
. wot ]}

" La réponse x (t) se décompose donc en deux termes:


- un terme oscillant à la pulsation w de l'excitation
- un terme oscillant à la pulsation de résonance W o qui tend vers zéro quand
t -+ 00.

Le régime à la pulsation west donc appelé réponse établie de l'oscillateur à une


sollicitation harmonique de pulsation w. (,
x (t) se caractérise alors par une amplification À' et un déphasage cp par rapport
à f(t), donc par un nombre complexe (~eil/> que nous appelons amplitude
complexe de la réponse établie à une sollicitatÎon harmonique unité:

l/M (1.7)
G (w) = ~ , .
(wi)- w-) + 218W o W
OSCILLATEUR HARMONIQUE À UN DEGRÉ DE LIBERTÉ 15

On obtient directement G (w ) en cherchant une solution G (w ) ei"'l en réponse


à une force excitatrice égale à é lll . On voit que ceci revient à remplacer les
dérivées en temps 0 par l'opérateur multiplicatif Îw.
al
G (w ) se déduit donc de la fonctÎon de transfert H (P) ell remplaçallt p par
iw:
G(w)= H(îc!)

Remarque: On appelle parfois G(w) ~( admittance» du système et l/G(w)


«împédance» du système.

1.2.2.2. Analyse de l'amplitude complexe G (w )

Alwl tp(w} w
Ol-oo:::--..:..------r-------

-n/2 1----.--\----

lIMw~ -n

o w

Figure 1.9.

L'allure du module et de la phase de G (w) est tracée à la figure 1.9, pour


s <€ 1.
L'amplitude A(w) de G (w) part, pour w = 0, de la réponse statique
~ =..!.. et présente ensuite un pic pour w Wo, Anmx est alors égal à
Mw{j K
_1__ A{w) tend vers zéro quand w -1> 00.
2K8
La phase 4> (w) de G (w) part, pour w 0, de zéro avec une pente égale à
2e . 1T
- - , passe a - - pour w Wo et ten
d vers 1T quan
d w -1> 00.
Wo 2
Nous voyons donc que la pulsation de résonance Wo s'interprète comme étant la
valeur de w donnant le maximum d'amplification, ou comme étant la valeur de w
telle que le déplacemelll de l'oscilla/eur soit en quadrature avec la force
d'excita/Îon.
L'amortÎssemelll réduit e s'interprète comme étant la demi-largeur relative du
16 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANrQUES

pic de résonance « à mi-hauteur» .'

(1.8)

,,(ÀW étant tel que si W 1 ct w: sont les racines de l'équation A( W f =


A;I~X A
1 L.l.W = 1W 2: - W JI)·
L'amortissement E est lié égatement au «facteur de surtension j) Q =
Am ...
A(O)

Q = 1 (1.9)

1.3. CONSIDÉRATIONS ÉNERGÉTIQUES

1.3.1. Oscillation libre

Considérons la réponse imputsionnelle G(t) de l'oscillateur. A l'instant


1 l'énergie du système est donnée par:

E(t) :::: 1/2 Mx:! + 1/2 Kx 2

Au premier ordre en E:

E(t) = 2 ~ (1 -
CWllf
E sin 2 will)

'~u départ (f = 0), E(O) = 2 ~ : c'est l'énergie communiquée au système par


la force impulsionnelle. On peut calculer directement cette énergie en considérant
une force en forme de créneau:

F=1/T

o T t
Figure 1.]0.
OSCILLATEUR HARMONIQUE À UN DEGRJ':: DE, LIBERTE 17

Si 7' est très petit (T ~ ~ ) , f


w[)
est grand devant les forces internes de

l'oscillateur, donc pour 0 -< t -< T

f(t) = M.r

Le travail de f est donné par:

1
E(O) = fT f(t).r(t) dt avec f(t)=-; et .r(t) =~.:.
o MT
= ~ fT .!..:. dt = _l_
Mo'; T 2M

E décroît avec le temps. Si dE est l'énergie perdue pendant une période


d'oscillation ct si E est l'énergie moyenne durant cette période, nous avons:

dE
-=47TE
Ë
Cette formule donne une interprétation énergétique de l'amortissement réduit
F..

1.3.2. Oscillation de régime harmonique établie (ou forcée)

La réponse établie fI une force harmonique f(t) = cos wt est:

.l(t) = A(w) cos (wt + (/)

Le travail que la force J(t) fournît au système pendant une période


d'oscillation T =2 7T , est:
w

dE = fT f(t).i(t) dt = - wA(w) fT cos wl sin (wt + (p) dt

= - wA(w) [eos cJ) fT cos wl sin wt dl -1- sin cJ) 1. cos~ 1 wt dt

=> dE =- 7TA (w) sin cJ)

Calculons maintenant l'énergie moyenne E du système pendant une période:

E= ï fr (1/2 M.{~ + 1/2 KX2) dt


== 2w7T [12" Mw '~ A-'( w )f sm-
"( wt + cP) dl + 1
T , A-(w)
2" Mw!) 1

x fT cos 2(wt + cP) dt 1


18 VIBRATTON DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

On a:
AE - 4 7T sin cf>
Ë
sin cf)
= partie imaginaire de G (w ) ')
=_1TEW O W
A(w) A(w)2

AE 8 7TEWO W
-=
E

AE est maximal à la résonance :


Ë

AE ) = 4 1rE
( E w Wu

(On retrouve évidemment la valeur trouvée précédemment pour une oscillation


libre.)

8E/Ë

4n e: t - - - - - . . . ! ' I '__

Figure 1.11.

Exercice: Vérifier que l'énergie dissipée par cycle par l'amortisseur est
opposée à l'énergie fournie par f (1).

1.4. DÉTERMINATION EXPÉRIMENTALE DES GRANDEURS CARACTÉ-


RISTIQUES DE VOSCn.LATEUR: M, K, lt)Ot E

On utilise deux types de méthode expérimentale correspondant aux deux types


de sollicitation étudiés précédemment:
OSCILLATEUR HARMONIQUE À UN DEGRÉ DE LIBERTÉ 19

1.4.1. Analyse d'un transitoire

Si l'on considère par exemple J'essai par lâcher, la pulsation des oscillations
libres donne WO, la force f nécessaire il écarter le système de XI) par rapport à sa
position d'équilibre donne K ~,d'où M = K') .
•\() wii
(j
Le décrément logarithmique fj des oscillations donne e: E. =
7T

1.4.2. Analyse pnr excitation harmonique

A l'aide d'un excitateur fournissant une force harmonique de fréquence


réglable, d'amplitude F, on excite le système ct "on mesure pour la pulsation w
l'amplification A( w ) et le déphasage cP (w ) de la réponse établie par rapport à la
force.
La pulsation correspondant au maximum de A (w··) ou au passage en
quadrature de cP (w) donne wo.
Le niveau ft basse fréquence de A (w ) dOflne I/K.
La largeur à mi-hauteur du pic ou son coefficiem de surtension permettent
d'obtenir ê.
Remarque: Pour obtenir un régime établi correctement, on doit attendre entre
deux points de mesure (correspondant à 2 fréquences différentes) un certain
1
temps de l'ordre de -
eW(l

COMPLÉMENTS ET EXERCICES SUR LE CHAPITRE 1

I.C.l. Démonstrntilln des propriétés de la transformation de LuplllCC

a) Loi de (JérÎ\'(/liotl

C(.r(r» = lco ~x c- Pl dl
Il t
lx c-PI]O' -1- p rco x c-
Jo
P1 dt

(en intégrant pur partie)


- x (0+ ) + pX (p )

b) Couvo/wiol/

L( l .t(t - T) y( T) dT ) fctJ
Jo
e-Jll dt rI x(t _ ï) y(.) dT
Jo
On effectue le changement de variables (;) - (,:) avec ri = f - ï

c(Ix(r-ï)Y(T)dT) == 1: i: e-plx(u)Y(T)dTd/l

ra:.> c-PU.t(lt)dul<rJ CPTY(T)dT


Jo n
= X(p). Y(p)
20 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

t t-T

D'

o T 0 T

Figure 1.12.

I.e.2. Autres propriétés de ln transformation de Laplnce

a) Il1tégralÎoll

En effet:

avec le changement de variables (10)


t
-> (
LI
lo )
=t t()

b) Trnnslatioll
- Dans le domaine des 1:

Dans le domaine des p :

X(p +a) = C(c-al X(I»

(a = nombre complexe il partie réelle"", 0).


OSCILLATEUR HARMONIQUE À UN DEGRÉ DE LJBERTI:, 21

I.C.3. Table de correspondance pour des fonctions usuelles

Flp) = l:f{t) fit) pour bD

1/p 1 1

1/ p2 t /
1/ pn t"-'/(n-1) ! /
1/lp+al ~
1/lp+a)2 te-al /'--
;'
p/lp2+( 2) cos wt ~ 1\ 1
VV
w/(p2+ wl) sin wt 1\ f\
\TV
(p+almp+a)2+ w21 cos wt [j.~------
s:r..:s:o-
--
w/[(p+a)2 +w 1
1 sin wt J"\---,....._-
_~s;:a::::
--
(Ilp+nl I[ (p~allHil Ae- at (OS (wt+ilJl À--~-
ÇZ s::z:
.-- -
avec:: A:(1/wIJ ex 2w2+ln_aex)2
iIJ=-arc tg [(n-all)/lXwl

Figure 1.13. (Tirée de III ré fé re nec [11].)

1.C.4. Exercices

Transformée de Laplace d'lI1le fonction périodiqlle


Soit une fonction Y(l) nulle pour t ~ ]0, Tl. SOil Y (p) sa transformée de
Laplace. On construit la fonction périodique x (t) pa r translations successives de
T du motif de base y(t). Exprimer la transformée de Laplace X(p) de
x (1) en fonction de Y (P).

y(t)

T t

Figure 1.14.
22 VIBRATION DES SYSTÈMES MÊCANIQUES

t
2T
Figu re 1.15.

Y(p)
Réponse: X (p )
1 e-/IT

Application nu calcul de la T.L. de la fonction x (1) suivante:

1
t
o T/2 T 3T/2 2T
-1
Figure 1.16.

! th P4.T
Réponse; X (P) = p

- Retrouver il l'aide de ln formule de translation en t, les T.L. des fonctions


suivnntes:
escalier

x(t)

3
2
t
o T 2T
Figure 1. 17a.

l l
Réponse: X (p )
P1 C-I'T
OSCILLATEUR HARMONIQUE À UN DEGRÉ DE LIBERTÉ 23

crénentL\:

t
-
o T 2T
Figure 1. 171J.

Réponse: X (p) = ! __1 _..


pl
Pl + c-

demi·sinusoïde

t
o T/2
Figure 1. 17c.

siml.lOïde fi' redressée 11

t
o T/2 T
Figure 1. 17d.

Réponse: X(p) T ), 2
(cothP - 1T /T .,
4 P' + (2 1T /T)-

- Retrouver il l'aide de la formule de translation en p, les T. L. des fonctions


de la figure 1.13.
24 VIBRATiON DES SYSTEMES MÉCANIQUES

I.C.5. Trnnsformlltion inverse de LapInee

On montre que la correspondance entre x(t) ct X(P) est biunivoque et que:

1 f<l+iet)
x(t)=;;-:- X(p)eJl1dp avec (l>O
- 11T a- jet)

(l'intégration se fait sur une droite D parallèle à J'axe imaginaire d'abscisse a).
Cette transformation inverse peut être utile dnns certains cas, bien que le
recours aux tables de correspondance est souvent suffisnnt.
Cettc utilisation s'effectue il l'aide d'un certain noinbre de théorèmes sur lcs
fonctions d'une variable complexe, dont nous rappelons l'essentiel ici :
Une fonction d'une variable complexe F(p) possède en général un certain
nombre de singularités. c'est-ù-dire de points du plan complexe où la fonction
n'cst pas définie.
Ces singularités peuvent être :

- des pôles d'ordre Il du type __1__ (à distance finie) ou pn (il l'infini)


(p -at
- des points singuliers essentiels: nous rencontrerons surtout des points
essentiels il l'infini du type ePT
- des points de branchement, dont nous ne parlerons pas ici.
La tmnsformée de Laplace X (p) d'ulle fOllction x (t) telle que "ous l'al'ol/s
définie ail déblll du chapitre possède par définition toutes ces singlliarités dam le
demi-plan des réels négatifs ou mils.
Pour calculer J'intégrale dans le plan complexe de la formule de la transforma-
tion inverse de Laplace, nous pouvons souvent utiliser le théorème des résidus.
Cc théorème dit que l'intégrale 1 sur un contour fermé (F) d'une fonction
F (P) comportant à l'intérieur de (r) un certain nombre de points singuliers
isolés, est égale il la somme des résidus de ces points singuliers

1 =: J (r)
F (p ) dp = 2 i 1T L Ri
î

Pour une singularité de type pôle d'ordre ", nous avons:

. [F(P)(P - aj y]ln-11

Ri = hm (II _ 1) !
l'-ni

([11 1] signifie dérivée 1/ -l-ième).


On utilise ce théorème de la façon suivante: on forme un contour fermé
(r) il l'aide de la droite D ct d'un demi-cercle de rayon R du demi-plan des réels
négatifs ct l'on faÎt tendre R vers l'infini.
L'intégrale de X(p)elll sur (F) est égale ft la somme des résidus des
singularités de X(P) que l'on sait généralement calculer.
Il suffit donc pour résoudre le problème de connaître la limite de l'intégrale de
X (p) e lll le long du demi-cercle de rayon R, quand R -+ 00.
On utilise pour cela, le lemme de Jorda1l qui dit que si IpF(p) 1 -+ 0 quand
Ipl-+oo

J Cc)
F(P) dp -+ 0

(c) étant un cercle de rayon R avec R -+ 00.


OSCILLATEUR HARMONIQUE Â UN DEGRÉ DE LIBERTÉ 25

Figure 1.18.

Ce lemme s'applique généralement au demi-cercle du plan des réc1s négatifs


pour la fonction X(P) ePI du fait du terme ePI •
La jonctioll x (t) est alors dOl/liée par la somme des résidus des singulariTés de
X(p).
Si X(P) a uniquement des pôles Pn que nous supposerons d'ordre 1 pour
simplifier: x (t) sera de la forme:

avec
À n = Iim [X (P) (p - P n) J
P-PII

Exercice: Inverser les transformées de Laplace de la table du paragraphe lC3.

1.C.6. Analyse du cas pnrticulier des signaux tronqués


a) Montrer qu'une fonction du temps j(t) telle que f(i) = 0 pour
tE ]0, T[ a une transformée de Laplace ne comportant aucun pôle il distance
finie:

F(p) = fŒl j(t) e- pr dt


o f
T
o
j(t) e- pr dt

Si fmax est le maximum de If(t)1 on a:

1F(P) 1 ~ fRlax Il~ e- ui


dt 1 avec a partie rédie dep

=- 1F (P)l ~f mlll 1

Exercice: Vérifier cette propriété pour le demi-sinus (cf. ~ lC4).


26 VIDRATION DES SYSTEMES MÉCANIOUES

b) La seule singularité de F(p) est donc le point à l'infini. On vérifie que si


1~ T, eP1 F(P) tend uniformément vers zéro quûnd p ..... 00 dnns le demi-plan des
réels négatifs, puisque:
e + pl - C (1" - liT) 1
1CPI F (p ) 1 :.;,;;: f max a
l

pour t ~ T la méthode décrite au paragraphe le5 s'applique et l'on retrouve que


f(t) = O.
c) Réponse d'un oscillateur harmonique li la sollicitation f (t) définie
précédemment:
La transformée de Laplace de celte réponse est:

X(p) = ~ pep) ..
m(p- + 2 EWOP + w o)

Par transformée de LapJace inverse:

X(l )
1 fa +iex:> e P1 F(P)
:;-;- 2, 2 dp
- 11T tI-iro m(p +2 EWoP + w()

Pour t ~ T: La méthode du paragraphe 5 s'applique également et x (t) est


donné par le résidu des 2 pôles P = wo( - e ± i) (E ~ 1).
Nous ûvons :

e (-tWo+iWO)I F• ( - EW O
')
+IWo el-cIIJO-illJll)1 F(- EW
U
-iw
o
)
x(t)
2m Wo 2m lJJ o

F(- ew o +IW o) . fT e(''''o-lal O)l f(t) dt


{)

F( - EW O + w o) est un nombre complexe: si Ar( e, wo) et cPF( E, w o) sont son


module et sa phase.
On a

d'où

Cas particuliers:
- Si l'excitation est courte pûr rapport à la période de l'oscillateur, c'cst-à-
dire si:

- rWOI
=:>.'1:(1) = _c__
11IW o
[I 0
T
f(r)dl ] sin wot
OSCILLATEUR HARMONIQUE À UN DEGRÈ DE LIBERTÉ 27

C'est uniquement l'intégrale de la force qui intervient et on obtient un résultat


'r
équivalent à la réponse à une impulsion d'intensité
f
Il
f(r) dt.

- Si l'excitatÎon est une sinusoïde tronquée comportant N périodes ct dont la


plllsation est celle de l'oscillatellr.:

C"'JIII

f\ [\ f\ f\ 2Nn/w.
OV .\J'\J\J t 2n/ w

Figure 1.19.

=- Si E ~ 1

= _e~_rN_rr_ _
l
AF
EW()

t (/Jr;= 'Ir /2
D'où
C-e(ùlOl-2N'It) C- lWIJI
x(t) = - --------.,.--- cos wnl
2

Le débattement maximal de l'oscillateur est obtenu pour ( = 2 N 71' :


Wo

Si "on rapporte 1x mn % 1 à la réponse statique de l'oscillateur, on peut définir un


coefficient de surtension équivalent ou un amortissement équivalent E':

l_e- c1N ' I t , ê


2 E =- E 1 _ e- <2 N1T

Si N -+ 00 on retrouve E' = E, cc qui correspond au résultat classique du


régime établi uvee excitation ù lu fréquence de résonance.
Si N est de l'ordre de grandeur de 1/13, l'effet de troncature de l'cxcitntion
limite l'amplîtude de la réponse et l'on obtient un amortissement équivalent
13'::> 8.
28 VIBRATION DES SYSTl3MES MÉCANIOUES

Si N~! el =_1_
E 2NTr

E~----------------==~~~

N
~-----------------------------------
Figure 1.20.

Cette notion d'amortissement équivalent pour des excitatÎons tronquées est


intéressante pour des signaux transitoires de durée relativement longue tels que
les signaux sismiques:
Exemple: Jo = 4 Hz durée du signal 2 s.

1
=> N == 8 et El =

1.C.7. Autre exercice sur les systèmes à 1 degré de liberté

Soit un oscillateur harmonique amorti constitué d'une masse Irl fixée au sol par
l'intermédiaire d'un ressort ct d'un amortisseur.

F
m

Figure 1.21.

On exerce une force harmonique d'amplitude F ct de pulsation w. La réponse


établie de l'oscillateur est donnée (en amplitude complexe) par:
OSCILLATEUR HARMONIQUE À UN DEGRÉ DE LIBERTÉ 29

en ln rapportant à ln déflexion statique:

X(cû)
q = X(O) ct en posant r on il:

l
q(r, E)
+2ier

a) Trouver l'équation du lieu des maxima de l'amplitude 1q 1 quand E varie


(on fie fait pas l'hypothèse e <lE 1),

Répol/se:

( 1'1 n ' y a un piC


. ct e rcsonance
- que SI. e <: 1 ,r cst cga
. 1 a Jors , /1 -..
- -L. C ...) •

Remarque: Les pôles de la fonction de transfen r de l'oscillateur sont:


- i ,/ 1 - 10 2 ; si E> 1 les pôles sont réels négatifs ct le système n'cst donc
e:!:
plus oscillant. E 1 est appelé amortisseTuent crif;qlLC.

b) Si FI est l'amplitude complexe de la force exercée sur le sol par le ressort ct


F
l'amortisseur, trouver la fonction de transfert ~ .
F

Répomc:

FI 1 + 2i Er

F 1- r:! + 2i Er

Trouver ['équation du lieu des maxima du coefficient de transmissibilité


T --I 1 FI quand e varie,

Réponse: (le r pour lequel T est maximal est donné par

2 e! r 4
=1 r 2
).

c) Montrer que, quel que soit E, [cs courbes T(r, E) passent toutes par
2 points communs ro ct ri avec rI) <: rI' ct T o = T"
Montrer que si r <: rI' on a intérêt, pour que le coefficient de transmissibilité
soit petit, à avoir e grand et qu'au contraire si r::> rI on il intérêt à avoir E petit.

Réponse: Nous avons

pour r <: ri T est toujours> l donc pour que le système joue Je rôle d'un
isolateur de vibrations il vaut mieux avoir r ~ rI ; T est alors <lE 1 et d'autant plus
petit que e est petit.
30 VIBRATION DES SYSTËMES MÉCANIQUES

o r
Figure 1.22.

Remarque: On utilise ce système pour l'isolation des machines. Si la machine


vibre il la pulsation w, on la place sur une grosse masse connectée au sol par des
ressorts très peu raides, de telle façon que le mode propre de J'ensemble massc-
ressort Wo soit ~ IJ.) (r ~ 1), les vibrations transmises au sol sont alors d'un
niveau très faible, et inversement les vibrations venant du sol se répercutent très
faiblement au niveau de la machine.
CHAPITRE 2

SYSTÈMES CONSERV ATIFS À PLUSIEURS


DEGRÉS DE LIBERTÉ
THÉORIE DES MODES PROPRES

2.1. INTRODUCTION: EXEMPLE DE 2 OSCILLATEURS HARMONIQUES


COUPLÉS

2.1.1. Couplage par raideur et coup]agc par inertie

Soient deux systèmes conservatifs à 1 degré de liberté que l'on peut représenter
comme au chapitre 1 respectivement par une masse III 1 et 111 2 et un ressort
k l et k 2•
Nous pouvons relier ces deux systèmes de plusieurs façons:

Couplage par raideur: Nous pouvons par exempJc relier les deux masses par un
troisième ressort de raideur k).

k1 m1 k3 m2 k2
~ '1leee+eeee~e&&611' ~
o1 1 )(1 1
o1 1)(2
Figure 1.1.

Si Xl est la vanatlOn de l'abscisse de ml' Xz la variation de l'abscisse de


m2. l'écriture de l'équilibre de 1111 et m2 conduit à deux équations qui caractérisent
le système
ln l .\: + (k l + k-Jx J - kJX2 = fi
(2.1)
{ 1112'\:2 + (k 2 + kJ)x:. k 3 x 1 = f-!.

(fI ct f2 étant les forces extérieures appliquées aux masses ml et ml)'


Le système (2.1) se compose de termes diagonaux (termes en Xl de la
1TC équation, termes en x:: de la 21: équation), et d'un terme croisé symétrique qui
caractérise le couplage et qui est ici un terme de raideur.
32 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Couplage par inertie: Si nous relions Je ressort k! à la masse ml' nous réalisons
un couplage par inertie. En effet soit x, la variation de l'abscisse de
m, par rapport au point fixe, x 2 la variation de l'abscisse de 111 2 par rapport à
m,.

o11---------11 X,
o11--------11 X2
Figure 2.2.

Les équations des systèmes sont:

-(ml... +m~).~, +kl.~:l +1112'\:2


lm2 x 2 + k"lX2 + m'lX1 = 12
= JI + J2
(2.2)

Le système (2.2) comporte également un terme de couplage symétrique qui est


ici un terme d'inertie.

2.1.2. La nature et J'existence même du couplage dépendent du choix des


variables du problème
Considérons par exemple le deuxième cas, gardons la variable x. et appelons
x;; la variation de l'abscÎsse de m2 par rapport au point fixe, nous obtenons alors le
système d'équations:

Jm l -:: + ~kl.~k2:X~ -k2X~ = J,


l 71/ 2 X 2 + k 1 .1 2 - 1.. 2 .1 1 = J2
(l.2')

Le système (2.2') comporte un terme de couplage symétrique par raideur.


Considérons maintenant le premier système où pour simplifier nous poserons
k l = ,,] = k et 111 1 = ln;! = m.
Si nous opérons le changement de variables:

Le système (2.1) devient :

-mo, + ka, ~ ~ (J, +. JI)


j
ma2 + (k + 2 k 3) a2 ~ (J1 fi)
(2.1 ')
SYSTÈMES CONSERVATIFS À PLUSIEURS DEGRÉS DE LIBERTÉ 33

Le système (2.1') ne comporte pas de terme de coup,lage. Ces nouvelles


variables pour lesquelles les deux équations du système sc découplent s'appellent

variables propres, les fréquences de résonances 1 k:2 kJ et -1- Jk- sont


TT III 2rr m
les fréquences propres du système (*).
Cet ensemble de considératÎons montre que la nature du couplage de plusieurs
oscillateurs conservatifs est quelque chose de secondaire et que ks véritables
caractéristiques d'un système couplé sont les fréquences propres et modes
propres dont nous avons parlé ci-dessus.
Nous définissons donc, dans les paragraphes suivants, ces caractéristiques avec
plus de précision et dans le cas général des systèmes à plusieurs degrés de liberté.
Mais tout d'abord nous allons étendre fi de tels systèmes les notions de base
introduites lors de l'étude de l'oscillateur harmonique.
Remarque: La notion d'amortissement sera introduite dans un chapitre
spécial. "

2.2. NOTION DE DEGnÉ DE LIDERTÉ

2.2.1. Variables de déplacement - hypothèse des petits mouvements autour de


l'état d'éLluilibrc

Un système vibratoire est constitué par un ensemble de masses réparties dans


l'espace. Le mouvement de ces masses est repéré par un ensemble de fonctions
du temps, que l'ail appelle variables de dép la ccm cm.
D'une façon générale, les masses sont réparties d'une façon continue dans
l'espace. Les variables de déplacement caractérisant le mouvement du syslème
sont de la forme:
x(r, t)

x étant la vanatlon par rapport à une pOSition de référence (par exemple la


position du ~ystème à l'instant ( = 0), des coordonnées (dans un repère lié à la
position de référence) du petit élément de masse dm situé en r il l'instant
1= O.
Dans la théorie linéaire qui nous intéresse ici, nous supposons que les
déplacements x sonl petits deva1lf les (limellsio/ls géométriques du sysrènœ
considéré.
La position de référence que nOlis considérons es/la poSitÎOll d'éqltilibre statique
du systèmc autour de laquelle nous analysons donc les petits mouvements

(*) Remarqlle: Sans couplage, ces fréquences propres étaicnt confondues 1 f!{,
üVm
le couplage Il tendance il écarter les fréqucnces de résonnnce.
34 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIOUES

engendrés par une petite perturbation. On néglige de plus ici les efforts
permanents s'exerçant dans Je système dans J'établissement des équations des
petits mouvements.

2.2.2. Notion de liaisons. Réduction des variables de déplacement

Les x (r, t) définissent le mouvement d'un système mécanique tridimensionnel


général.
Cependant il est souvent possible de simplifier les déplacements x (r, t) en
imposant a priori certaines relations auxquelles ils doivent obéir.
Ces rclations sont de nature très variée, selon le type de structure que l'on
étudie:
a) Ainsi dans ccrtains problèmes on peut négliger la déformation du corps et
s'intéresser seulement à ses petits mouvements dans l'espace. On dit que l'on a
affaire à lm problème de corps solide.
On sait que le mouvement d'un tcl corps est caractérisé par 3 variables de
translation et 3 variables de rotation.
Le champ des x(r, t) se réduÎt donc à 6 variables, fonctions du temps.
b) On peut également être amené à découper le système en morceaux et
supposer que chaque morceau est indéformable et connecté aux autres par des
« raideurs)} (ressorts) ; on définit alors le système par 6 variables de déplacement
pour chaque morceau.
Les problèmes à masse localisée (par exemple ccux étudiés en 2-1) sont de ee
type.
c) D'une façon plus générale pour résoudre numériquement les problèmes de
mécanique, on divise les structures en petits éléments à l'intérieur desquels on
impose l'évolution spatiale des déformations (fonctions de forme). On peut alors
réduire les variables de déplacement du système à un ensemble de variables de
déplacement aux nœuds de jonction des éléments: c'est la méthode des éléments
finis.
d) Les exemples a) b) c) conduisent à un nombre fini de variables caractérisant
le mouvement de la structure. Dans certains cas la réduction des variables de
déplacement sc fait en gardant un caractère continu dans la description du
mouvement.
Ainsi si l'on étudie la déformation de corps longîlignes de type poutre, on peut
faire l'hypothèse de la flexion pure qui impose aux sections droites de la poutre
de ne pas se déformer mais sÎmplement de pivoter autour d'un axe neutre. Les
déplacements x sc réduisent alors à des fonctions monodimensionneUes
x (s, 1) s étant l'abscisse curviligne le long de la fibre neutre de la poutre.
L'exemple des poutres sera abondamment traité par la suite.
SYSTÈMES CONSERVATIFS À PLUSIEURS DEGRÉS DE LlBERTÊ 35

2.2.3. Conditions aux limites

Toutes ces opérations de réduction des variables de déplacement ayant été


effectuées~ il faut se poser le problème des conditions aux limites du système
mécanique.
Ceci revient, dans la pratique, à savoir {( où arrêter le système » et à préciser les
connections avec les parties que l'on ne considère pas.
Cette opération souvent délicate est évidemment très dépendante de la nature
du problème à traiter.
Un cas particulier de condition aux limites est obtenu en tenant compte des
symétries d'un problème.
On peut en effet ne traiter que la moitié du système en imposant sur le plan de
symétrie des conditions aux limites adéquates.
De nombreux exemples de réduction par utilisation de propriétés de symétrie
seront donnés par la suite.

2.2.4. Notion de degré de liberté

Finalement le mouvement du système mécanique est défini par un ensemble de


varîables de déplacement illdépelle/allles, ces variables sont appelées degrés de
liberté du système.
1Is sont:
- soit sous la forme d'un nombre fini de fonctions du temps (problèmes de
corps solides, de masses localisées, discrétisés en éléments finis)
- soit sous la forme de fOllctions de l'espace et du temps (problèmes continus
mono-, bi- ou tridimensionnels), satisfaisant à des conditions aw: limÎtes à la
frolllière dIl domaine de définition dit système.
Une bonne part de l',( art du méeanicien» consiste il poser correctement son
problème, c'est-à-dire fi bien choisir les degrés de liberté de SOli système.

2.2.5. Espace vectoriel des degrés de liberté


Remarque préliminaire: Notre but n'est pas de développer ici des considéra-
tions mathématiques rigoureuses, mais plutôt d'exposer quelques notions élémen-
taires utiles pour la suite.
Les degrés de liberté d'un système mécanique peuvent être considérés comme
IUl élémell1 d'un espace vectoriel.
Ainsi pour un système il N degrés de liberté, on peut associer il un état du
système à l'instant t un vecteur dont les N composants sont les degrés de liberté à
l'instant 1 considéré.
Pour les systèmes continus on considère de la même façon l'espace fonctionnel
des x (r, t) (espace de Hilbert).
On peut définir dans ces espaces Wl produit scalaire qui a en mécanique le sens
d'une énergie.
Soit un syslème défini dans un domaine (V) de R J • Soient à un instant t un
champ d'effort fer, t) et un champ de déplacements x(r, 1):
36 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIOUES

L'intégrale (x, [) = f
(V)
x(r, () fer, t) dv aura le sens du travail des forces

[(r,t) lors d'un déplacement x(r,t) des points du système.


Si l'on considère un système discret l'intégrale précédente se présente sous la
forme d'une combinaison linéaire homogène des degrés de liberté qui est un
produit scalaire du vecteur des degrés de liberté et du vecteur des efforts
fi' (x, f) = 2::Xi(l) [j(r).
i
Dans certains cas on peut ètre amené ft travailler sur des fonctions complexes.
C'est par exemple le cas quand on utilise les transformées de Laplace des
fonctions du temps. On définit alors le produit scalaire sur le corps des complexes
par:

(X, F) = J
(V)
X*(r)F(r)dv

et pour le système discret par:

(X, F) '\' X.* F-


'-- 1 r

(* = conjugué).
Remarquons enfin que pour les systèmes continus les degrés de liberté
x (r, r) doivent satisfaire à des conditions aux limites sur la frontière (.!) de (V) :
Nous considérons ici la parlie homogène des conditions aux limites; la partie
1.( non homogène») correspondant à des sources excitatrices, sera traitée en tant

que telle.
De plus nous n'envisagerons par la suite, pour simplifier les exposés, que des
conditions aux limites dont les coefficients sont indépendants du temps (et bien
sûr linéaires puisque nous restons dans le cadre de la théorie linéaire des petits
mouvements).
Nous dirons que les fonctions x(r, t) appartiennent à une variété ('D) de
l'espace de Hilbert défini dans (V) (les fonction~ fer, 1) n'appartiennent pas
forc~mcnt à (CU »).

2.3. ÉNERGIE POTENTIELLE DE DÉFORMATION. OPÉRATEUR DE


RAIDEUR

Soit un système à N degrés de libcrté comportant P ressorts. Comme nous


l'avons vu dans l'étude de l'oscillateur harmonique l'expression de l'énergie
potentielle, caractérisant la déformation, est:

Yli et Y:u sont les déplacements des extrémités du ressort de raideur


k:.
SYSTÈMES CONSERVATIFS À PLUSIEURS DEGRÉS DE LlI3ERTÉ 37

Les J'Ii et Y:!i sont des fonctions linéaires homogènes des degrés de liberté du
système. U se met donc sous forme quadratique homogène:
i N
j N 1
u L : ;- kij XjX!
i 1-
J 1

qui peut s'écrire, pour tout système il un nombre fini de degrés de liberté:

U :21 (x, Kt) (2.3)

K étant une matrice symétrique dont les coefficients sont ~ (kii + kir)'
C'est la matrice ou l'opérateur matriciel de raideur du système.

Exemple: Considérons un ensemble de N masses ponctuelles identiques m


reliées entre elles par des ressorts identiques de raideur k. Les masses peuvent se
déplacer sur un axe Oz.
Les degrés de liberté du système sont les petits déplacements Xi de chaque
masse.

m m m m m m
~--~--~ DI

Figure 2.3.

L'énergie potentielle du système pour l'état déformé x = (Xl' ... , X N ) est:

ou
1 1 0 Xl

0
0

2 -1
-1 1 .\"N

~-----------~-----------
K
38 VIBRATION DES SYSTÈMES MÊCANIQUES

Le système que nous venons de définir peut être considéré comme une
discrétisation du problème d'une poutre droÎre vibrant el! traction-compression.
En effet soit une poutre de section S constante, de longueur L faîte d'un
matériau de module d'Young E constant, supposée libre à ses deux extrémités.
Nous ne considérons ici que les mouvements de traction-compression, c'est-à-
dire les mouvements dans l'axe Oz.
Découpons cette poutre en N - 1 petits éléments de longueur Il.z

6z
X1 )(2 )(3
~t I~ )(1 Xi.1 xN
,
1
JI;r
1
0 L Z
Figure 2.4.

Nous allons réduire le système continu de la poutre décrit par la fonction


déplacement x (z, t), à un problème discret où les degrés de liberté sont les
déplacements aux nœuds de jonction des éléments. Soit Xi (i variant de 1 à N) ces
déplacements. Dans un élément le déplacement sera supposé linéaire:

X i + 1 -Xi
X(Z,t)=X i + (z-(i-1)ll.z]
Il.z

Remarque: Cette loi correspond à la solution exacte du problème statique de


la traction-compression en J'absence de force extérieure répartie sur l'élément.
La déformation dans un élément est constante et donnée par:

ax X i + 1 -Xi
E=-=----
az Il.z

La contrainte est donc:

X + -Xi
cr = EE = E i- Il.z
1
---

et l'effort interne de traction-compression est donné par:

Xi +1 -Xi
:F = aS = ES - - - -
Il.z

Chaque élément est donc équivalent il un ressort de raideur

.7- ES
k= =;.k=-
Xi+l -Xi Il.z
SYSTÈMES CONSERVATIFS À PLUSIEURS DEGRÉS DE LIBERTÉ 39

L'énergie interne de la poutre discrétisée est donc:


i =N-I 1 ES 1
U = '\'
L..
-
2 àZ
(X 1+] -XiY
1~ 1

Si l'on fait tendre ÂZ vers zéro, on obtient:

Remarque: Cette expression est valable dans le cas général où la poutre n'est
pas uniforme (ES variant avec z).

Ceci correspond à l'expression de l'énergie interne du système continu de la


poutre ell traction-compression

U = -1 IL ES (ax
--..:., )"- dz
2 0 az

8x
qui peut s'écrire en remarquant que E = az et (j = EE

u=~
-
f
(V)
(JE dv
(dv = S dz)
(V = domaine mécanique de la poutre)

Cette expression de l'énergie interne de déformation se généralise pour tout


système tridimensionnel continu:

u = 1. J li ® ifdv (2.4)
2 (V)

li et if étant alors les tenseurs des contraintes et des déformations; ® est le


symbole du produit tensoriel (li ® if = 2:: (T îj Ei j ) •
IJ
L'énergie potentielle correspond au travail des forces Înternes de déformation
lors du passage de l'état d'équilibre (dans lequel on supposera la déformation
nulle) à l'état déformé. Ce travai/ne dépend pas du chemin SIÛl ' ; pour passer d'un
état à l'autre.
Les (Tij sont, en élasticité linéaire, des fonctions linéaires de E ij , U est donc une
forme quadratique homogène de Eij'
Reprenons l'exemple de la poutre en traction-compression. U peut se mettre
sous la forme :

--1 IL x -a ( ES-
ax ) dz+-1 ax
[ xES- JL
2 0 az az 2 az Il
40 VIBRATION DES SYSTEMES MÉCANIQUES

on fait apparaître ainsi dans l'expression de U un terme intégral du type


~ (x, Kt) et un terme mettant en jeu les conditions aux limites.

Ceci est vrai pour tout système continu, K s'appelle l'opérateur de raideur, qui
est d'une certaine façon, la généralisation de la matrice de raideur des systèmes
discrets.
Remarque: Pour un système discret, on tient compte des conditions aux limites
puisque l'on utilise les différentes liaisons (en particulier aux limites) dans
l'élimination des variables qui conduit il la définition des degrés de liberté. La
matrice K sllffit donc pour définir complètemellf le problème du poi1lt de VIle de la
raideur.
Pour le système continu, une difficulté supplémentaire apparaît: l'opérateur K
n'est pas suffisant pOLir définir complètement le problème, il faut en effet pour cela
préciser les conditions aux limites auxquelles doivent satisfaire les fonctions
x (r, t), car l'opérateur K décrit ce qui se passe à l'intérieur du domaine
(V) mais pas sur sa frontière (..r).
011 dira dOliC que la raideur dLi système est définie par l'opérateur K muni de ses
conditions aux limites.
En particulier la symétrie de l'opérateur ne pourra être définie que sur la variété
(tlJ) des fonctions satisfaisant atlX conditions allx limites:
Par exemple pour la poutre en traction-compression, la relation de symétrie
s'explicite ainsi:

(x, Ky) - (Ky, x) = -


IL()
oX
x - a ( ES -éJy ) dz
az az
av ] L
+ iL y - a
() az
( ES --.:...
dX
az
) dz

[ yES -az - .l'ES -'-


élz 0

Ce terme sera nul si l'on considère les fonctions x et y satisfaisant aux


conditions aux limites linéaires homogènes:

dX + f3x ] L
0
[ aES --.:...
az ()
=

Cette remarque générale se retrouve au niveau du potentiel. L'énergie


potentielle U ne représente pas toujours complètement la raideur du système car
elle ne tient compte que de son aspect interne.
Pour tenir compte de certains types de condition aux limites (par exemple un
déplacement imposé nul) il faudra lui adjoindre un terme défini sur la frontière
(.4) (intégrales de surface pour les systèmes tridimensionnels) dont nous
donnerons un exemple plus loin. Notons que ceci est peu utilisé dans la
pratique (*).

(*) Dans la plupart des programmes de calcul par éléments finis, on utilise la
foncLÎonnelle U, que l'on discrétise pour obtenir une matrice de raideur correspondant au
système libre. Cette matrice est ensuite modifiée pour tcnir compte des vraies conditions
aux limites du problème.
SYSTÈMES CONSERVATlFS À PLUSIEUHS DEGRÊS DE LmERTI~ 41

Dans le cas simple des systèmes libres ce terme supplémentaire est mil.
L'ensemble U + terme allx limites s'appelle fonctio1lllelle de raideur du système.
Autre remarque: Nous avons étudié ici le potentiel de déformation d'une
structure parce qu'il joue lIll rôle prépondérant dans les problèn1es l'ibratoires. Il
existe évidemment d'autres types de potentiel: par exemple dans les problèmes
d'oscilhnion de pendule on ne considère que Je potentiel dû à la pesanteur:
pgz (p étant la masse volumique du matériau, 9 J'accélération de la pesanteur et z
« l'altitude» du point considéré).

2.4. ÉNERGIE CINÉTIQUE. OPÉRATEUR DE MASSE

Soit un système à N degrés de liberté comportant donc N masses mi' L'énergie


cinétique est donnée par:

i = N 1
C=

l ?" 1J1i#
1-

(les Xi étant les déplacements des masses 111 i ) ou :

c = 4(.r, M.r) avec M

Dans le cas général, les degrés de liberté choisis ne correspondent pas


forcément aux variables de déplacement de chaque élément de masse du système.
Le déplacement de tous les points matériels s'exprime alors par une fonction
linéaire homogène des degrés de liberté, dont les coefficients sont constants
(dépendant uniquement de l'état d'équilibre).
C se met donc toujours sous la forme:

; C =~ (.t, M.tl (2.5)

M est une matrice symétrique qui n'est pas forcément diagonale. M s'appelle /a
matrice de masse du système.
Pour les systèmes tridimensionnels cOIllÎmls, l'énergie cinétique est donnée par:

(2.6)

(p étant la masse volumique du matériau).


42 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

On peut également écrire

c=~ (.i, Mi) (2.7)

M ayant alors la signification d'un opérateur de masse qui est symétrique.


Nous avons également:
2
C;;. œ 1i 1 avec Cl'::> 0 (quelque soit i)

Nous disons donc que 111 est un opérateur défini-positif.


c;.IHVIt;;:
.L.I ... Si nous reprenons l'exemple de la poutre (supposée uniforme)
discrétisée avec les mêmes hypothèses que dans le paragraphe précédent, nous
avons:

C
l
;;-
fL pSrdz
.'" = 1
-rypS L-1 fil? [Xi. +x -
N + 1- Xi
j
--
- 0 - 1=1 0
1 N-l
=> C = (; p S tlz L (Xi + l + .i, ' Ci + 1 + if)
i =l

ou C ~ (i, Mi) avec

2
1
1
4
~
! ~~).
~~
1
M (5 pS tlz
(

Remarque: Pour la discrétisation de l'énergie cinétique, on n'est pas obligé de


choisir la mème forme du déplacement dans l'élément que celle utilisée pour
l'énergie potentielle. Dans de nombreux programmes de calcul on se contente
généralement d'une forme plus simple:
x (z, 1) Xi si i tlz <: Z <: Ci + 112) tlZ
= XI + 1 si (i + 1/2) tlz <. Z <. (i + 1 ) tlz

On a alors C = ~ (i, M' i) avec

on obtient une matrice diagonale.


SYSTÈMES CONSERVATIFS À PLUSIEURS DEGRÉS DE LlBERTr~ 43

2.5. ÉQUATIONS DYNAMIQUES DES SYSTÈMES À PLUSIEURS DEGRÉS


DE LIBERTÉ

Considérons un déplacement virtuel du système il partir d'un état il l'instant t.


Soient ôx les variations des degrés de liberté correpondantes.
Le travail des forces d'inertie dans ce déplacement est donné par
l'expression de Lagrange. Comme, dans notre cas C ne dépend que des
.i, nous avons:

8W i = - L -dld ae
i o:(j
oX i avec C =
1
3.
-
(.i, Mi)

c'est-à-dire

- Le travail des forces de raideur est:

ôW r = -
au 8x
L -. avec u = ~.:- (x, Kx)
i
i 0'\1

c'est-à-dire

8W r = (8x, Kx)

- Le travail des forces extérieures peut être mis sous la forme

Le théorème des travaux virtuels permet d'écrire:

quel que soit 8x, ce qui entraîne l'équation matricielle:

l M.t + Kx = l 1 (2.8)

Cette expression se transpose aux systèmes continus: 8W s'exprime de la


même façon par somme de la variation de la fonctionnelle de raideur (travail des
forces de raideur), de la fonctionnelle énergie cinétique (travail des forces
d'inertie) et de la fonctionnelle liée aux forces extérieures.
Cependant chacune de ces fonctionnelles comporte une partie de ({ volume» et
une partie de « surface».
L'application du principe des travaux virtuels conduit fi annuler il la fois la
somme des parties volumiques et la somme des parties surfacîques de
8W.
44 VIBRATION DES SYSTf::MES MÉCANIQUES

Ce qui conduit:
pour la partie volumique à l'équation dynamique:

1 IvU' + K.r = f

(f étant une densité volumique de forces extérieures).


- pour la partie surfacique aux conditions aux limites sur la surface
(~) qui sont du type:

0: Rr + f3x = F (2.9)

(B étant l'opérateur faisant passer du déplacement x aux efforts internes, F étant


une densité su rfacique de force extérieure).

Exemple: Soit une poutre droite cn traction-compression soumise il un effort


réparti de densité f ct à des efforts d'extrémités Fil el F L •
Nous avons

8W 1 iL lix pS.t dz
Jo
oW r = - li { ~ [LL ES ( ~: ) 2 dz ] }

= _ rL ES a ~x _ dz
Jo aL aL
_ [liX ES Bx
az {)
J Jor lix.!!..az (ES a.~) dz
L
L

tIc.

8W, = IL 8x f dz + [Sx F]o + [li.t Fk

D'où
L
8W = r
Jil
ox [_.!!.. (ES
cÎz
c1x )
(ÎZ
+ pS.t f ] dz

- -ax + F ) ]
+ [ 8x ( ES
(lZ 0
[ lix ( ES :.~ - F) J
L

Si J'on applique le principe des travaux virtuels on obtient:


pour les termes '( volumiques n

_.!!..
az ax ) + p S.r
(ES az =
f

qui est l'équation de la poutre en traction compression avec un effort réparti.


pour les termes" surfaciques "

= - Fil et ES cl\' ) FL
) 0 ( az L

qui sont les conditions aux limites du problème.


SYSTÈMES CONSERVATIFS À PLUSIEURS DEGRÉS DE LmERTI~ 45

Remarque: EX<1minons le cas le plus général de la condition aux limites:

Q' ES ilx + f3 Kx "" 0


ilz

K étant un paramètre de raideur lié il la liaison, Q' ct f3 des coefficients


adirnensionncls normalisés (a 2 + f3 2 = ] ).
Le terme aux limites de la fonctionnelle de raideur est plus compliqué, comme
nous l'avons dit au paragraphe 2.3.
1\ est relativement aisé de l'expliciter, car l'opérateur de traction-compression
des poutres est très simple.
Pour cela, on peut partir de l'expression de la variation 8:H de la fonctÎonnelle
de raideur pour un déplacement virtuel 8 ...
Cette varÎation doit être de la forme;

~ (ES
f() L ôx
az
éJx ) dz
ilZ

(h ) '(" ES iJ 8x ) ] L
Il: lix - f3 - - .-
+ [ ( aES a'z + f3Kr J( âZ 0
~
variation vin uclle de
la variable dunle de
aES ilx f3K\'
il;;

~:H = ~ iL ES ( a.~ ) 2dZ +


- Jn a~
~

'( Energie interne )}

(
ES ilx ) 2 J _2 f3 2 X ES âx ] L (2.10)

'----------- .. ----~~
iJZ

" Energie aux limites '.


(12

------
Il
46 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIOUES

2.6. MODES PROPRES D'UN SYSTÈME À PLUSIEURS DEGRÉS DE


LIBERTÉ

2.6.1. Introduction

Le problème est de résoudre un système d'équations du type:

Mf + Kr f(t)

muni, dans le cas des systèmes continus de conditions aux limites que nous
supposerons homogènes (ccci ne réduit pas la généralité car tout problème à
conditions aux limites inhomogènes peut être remplacé par un problème à
conditions aux limites homogènes avec des termes sources adéquats dans le
2c membre des équations) ..
Comme pour l'oscillateur harmonique nous transformons par Laplace:

d'où formellement:

(Mp 2 + Kr 1 est Pinverse d'une matrice ou d'un opérateur.


Nous savons que les caractéristiques de la réponse x (1) sont conditionnées par
les singularités (pôles) de {Mpz + Kr l, c'est~à-dire par les valeurs de p qui
rendent singulier Popérateur M p 2 + K.
Il est donc fondamental de rechercher ces singularités, c'est-à~dire de trouver
les conditions dans lesquelles le problème homogène pureme11l spatial:

(MpL+ I<)X 0 (2.11)

a une solution non triviale.

2.6.2. Mise cn évidence des modes propres dans le cas d'un système à N degrés de
liberté

La matrice M étant régulière, notre problème se ramène au problème aux


valeurs propres de la matrice M-! K :

Nous savons qu'il existe N valeurs propres Ali et N vecteurs propres


XII associés:
Les valeurs propres sont les racines de l'équation en A:

det (M- 1 K - AI) 0


ou det (I< - AM) 0
SYSTÈMES CONSERVATIFS À PLUSIEURS DEGRÉS DE LIBERTÉ 47

Démontrons que les À Il som des nombres réels er que les XII forment ll1re base
orthogonale.
Les matrices K et M étant hermîtiques ou auto-adjointes (ici symétriques et il
coefficients réels), nous avons:

(Y, KX) = (KY, X)


ct (Y, MX) = (MY, X)

Considérons deux vecteurs propres XII et X m

Or KX n = ÀII MX II ct KX m ÀIIIMX m
donc À '1 (X,,!, MX n ) = À,~'(MXm' XII) (* : conjugué)
d'où (À" - À,;; )(X np MX /.) o

(À II À!;')(X n , MX!,) = 0
.=.;;..""""----'-;...;;.:

M étant définie positive (X n , MX n ) ne peut s'annuler que si 1 XIII = O. On a


donc:

(les X n sont donc également réels).


Si ÀII:;é: Àm:

(À'l - À I1I )(XI/I' MX,J 0

=> (XI/J' MX,J 0

Si toutes les valeurs propres sont distinctes les X" forment une base
orthogonale. Si deux valeurs propres sont confondues, il existe un ( plan» de
vecteurs propres ct l'on peut montrer que l'on peut également construire une
base orthogonale.
On aura donc toujours:

(X"" MX,.) = 0 pour Il =f: m


On a également, d'après KX'I = À'I MX II : (2.12)
{ (X , KX ) = 0 pour Il =f: ni
m II

En conclusion, nous avons donc trouvé N solutions au problème:


2
(Mp + K) X =0
ce sont les XII qui forment une base orthogonale.
Les Pli associés sont donnés par:

P/~ = À'I

S'il existe un À Il négatif, il existe donc un Pn réel positif. Ceci correspond pour
la réponse en temps du système à une solution du type e lll (a >- 0) (cf. Chap. 1).
48 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIOUES

Le système est dit statiquement instable (autrement dit l'équilibre autour duquel
on a linéarisé est instable).
Pour les systèmes stables tous les À sont positifs (K est alors une matrice
/1

définie positive) ct les Pli sont imaginaires purs. Nous posons:

P'I = ± iW'1 (2.13)

Par analogie avec l'oscillateur il 1 degré de liberté les W II sont appelés


pulsations propres du système, que nous classons par valeurs croissantes. Les
pulsations propres sont donc les racines de l'équation en w:

1 det (I< - '" ' M) =0 (2.14)

2.6.3. Extension aux systèmes continus

On peut montrer que pour des systèmes continus stables il existe iUle suite
infinie de pulsaliolls propres avec des fonctions propres XII (r) vérifiant les
relations d'orthogonalités (X mt MX,,) = 0 avec Il:l= l'ti, et formant une base
complète pour les fonctions X(r) de la variété (9.).
Nous n'en ferons pas la démonstration ici. Mais nous allons illustrer cc fail par
l'exemple de la poutre en traction-compression.

2.6.3.1. Soit la poutre discritisée décrite dans les paragraphes précédents.

tH
Xl
1
1
1
X2 X3
Cd Xi Xi+1

0 L z
Figure 2.5.

L'équation matricielle du problème (sans source) est:

Kt + M.r 0

le problème aux valeurs propres à résoudre est:

avec

ES ( 1
K= sym
SYSTÈMES CONSERVATlfS À PLUSIEURS DEGRJ::S DE LIBERTÉ 49

et

M = pS ilz 1(2 ~O)


sym
1
l 0
1/2
nous posons 01.

Le système dont il faut trouver les llJ singuliers est (les Xi étant les composantes
du vecteur X)
(2 - 01. ) Xl - 2 Xl = 0

(2 - a) Xi - Xi _ 1 - Xi + 1 o 2 Î~N-l

.. .
1(2 -
",. ""."""
01.) XN - 2 XN 1 0

Si l'on pose 2 - a = 2 cos cp (0 ~ cp ~ 1T) (ou 01. = 4- sin 2 cp /2) on a :


X1 = Xl cos 01.
X J = 2 X 1 cos cp - X 1 XI cos 2 cp

etc ...
:=> Xi = Xl cos Ci 1) cp
l~i ~N

Pour obtenir ce résultat toutes les équations du système ont été utilisées sauf la
dernière qui donne:

XI cos (N -1) tp cos cp Xl cos (N -2) cp

Pour que le système ait une solution non triviale il faut que:

cos (N - 1 ) cp cos cp - cos (N 2) cp = 0

sin (N - 1 ) cp sin cp 0

d'où N valenrs de tp satisfaisant à cette condition:


(Il - 1)
tp Il = N=-1 7T (1 Il N)

Les pulsations de résonance sont données par:

_ = " \jlE
lI) /1
1
pilz .!.
.
Sin
50 VIORATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

A chaque Il correspond une déformée modale définie par le vecteur de


composantes:

cos ( t. - 1) (n 1) 11"
N -1

Remarque: Poser 2 - il: = 2 cos cp est valable pour Il: ~ 4. Pour Il: :> 4 on
vérifie aisément qu'il n'y a pas de solution. Ce qui est normal puisque l'on a
trouvé les N résonances du système pour 0 ~ il: ~ 4.

2.6.3.2. Passage du système discret :m système continu

Si l'on fait tendre .6.z vers zéro, N 1 = 1 tend vers l'infini. Pour un mode 11

donné:

L'abscisse du i-ième nœud sur la poutre est:

z (i - l).6.z

_ (n 1) 11" Z
d'où la déformée modale: X Il ( Z ) - COS ----:::-::----::--
N -1 .6.z

On remarque également que quand N -> CIJ le nombre des modes tend vers
l'infini et les Ct) Il forment une suite dénombrable.
L'erreur commise du fail de la discrétisation du problème, sur la pulsation
propre dépend de l'ordre du mode considéré:

. (n 1)11"
2 sm 2(N 1) - (11 - 1)
W,l - WJI 11"

~
1
(Il - 1) 11" --
p L

Pour que cette précision SOil convenable il faut que 11 soit petit devant N. Dans ce
cas un développement au premier ordre de l'expression précédente donne:

Aw Il 1 = 1 [(Il ~) 11" ] 2
1
w II N 1

Par exemple la première pulsation propre non nulle (Il = 2) d'une poutre libre-
libre en traction-compression est estimée à 1,6 % près par une discrétisation en
5 éléments (N - 1 = 5). Mais l'erreur faite sur la pulsation propre suivante sera
4 fois supérieure.
SYSTÈMES CONSERVATIFS À PLUSIEURS DEGRÉS DE LIBERTÉ 5]

Les caractéristiques modales de la poutre continue libre-libre peuvent être


trouvées directement en résolvant le problème homogène différentiel en espace:

-- a (ES-
az
ax)
8z
.,
-w-pSX=O

avec aX ] = [ -aX ] 0
[ -az
1 0 az L

La solution générale de l'équation différentielle est de la forme:

fi w z + B sin
x = A cos \jE Je..E w z
Les conditions aux limites conduisent à un système de 2 équations homogènes
à 2 inconnues A et B :

B = 0

j
-Asin J~WL+BCàS ~L=O
dont Ic déterminant doit être 11111 pour que le problème ait une solution non
triviale.

d'où: sin~WL=O

Ceci est vérifié pour w"


J~p (n LI) 'Il"
n entier ~ 1 le XI! correspondant

est: X,(z) = cos J~ w" z


d'où: X!l(z) = cos (n

Remarques
a) La première pulsation propre est nulle. La déformée XI (z) est constante sur
l'ensemble de la poutre.

On dît qu'il s'agit d'un mode de corps solide (dans notre eas: translation
uniforme de la poutre).
Ce type de mode à fréquence nulle est systématiquement obtenu pour tout
système libre dans l'espace.
b) On voit que les Xn(z) vérifient la relation d'orthogonalité:

(X m , MX n ) = JL XI!(z) Xm(z) pS dz 0 pour n =F m


Cl
52 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIOUES

En effet:

f cos (Il 1) 7r Lz cos (m - 1) 7T Lz pS dz

;;1 pS JL cos (Il + ni


Z
2)7r-dz+ 1 pS JL cos (n-m)7T-dz
z
- 1) L 2 0 L

ll+m-2::>0} si Il =-1= m puisque n ~ 1 et m ~ 1


l1-m=l=O

=>(X"" MX,J = ~ pS sin (n +m - 2) 7T + ~~sin (11- 111) 7r


21l+m-2 2n-m
o
On sait également que la base des cos (n 1) "Z est complète pour les
fonctions dont la dérivée est nulle en z = 0 et z = L (série de Fourier).

2.6.4. Notions de masse ct de raideur généralisées

Les modes propres X,. sont définis à un facteur multiplicatif près. On a


coutume, en mécanique, de les normer en imposant que le maximum de
1X" 1 qnand r décrit (V) ,mit égal à 1.
On peut alors définÎr la quantité:

(2.15)

que l'on appelle masse généralisée du mode 11, ainsi que la quantité:

(2.16)

que l'on appelle raideur gé/léralisée du mode Il

mil ct k'i sont reliés par la relation

(2.17)

L'ensemble des relations (2.12), (2.15) et (2.16) peut s'écrire sous la forme
synthétique:

XTMX= MG
(2.18)
XT KX = KG

X représente la matrice des vecteurs propres, MG ct KG les matrices diagonales


des masses et raideurs généralisées, qui sont les nouvelJes matrices de masse et de
raideur dans le système des modes propres.
SYSTÈMES CONSERVATIFS À PLUSIEURS DEGRÉS DE LIBERTÉ 53

2.6.5. Projection sur la base des modes propres

La base des X'I étant complète 1 tout vecteur x (1) ou toute fonction
x{r, 1) de la variété (CU) peut être représentée sur cette base:
Pour les systèmes à N degrés de liberté nous aurons:
N
X(/) L a/l(t) X n
Il 1

Pour les systèmes continus nous aurons;

x(r, t) = L an(/) X/1 er) (x E (CU»


11 1

Les an caractérisent J'état du système à l'instant t. Ce sont les IIOtll'emiX degrés


de liberté, au nombre de N pour les systèmes à N degrés d,e liberté, en nombre
infini pour les systèmes continus.
L'utilisation de ces nouvelles variables est très intéressante comme nous allons
le voir:
Remplaçons x (f) dans l'équation générale du système:

Mf + Kt = f
qui devient:

L (ii m MX m + am KXIIJ) = f
nt

Formons le produit scalaire:

(X'I' L (am MX
III
m + am KXI/I») = (XII' f)

(quel que soit Il).


Les relations d'orthogonalités conduisent à :

(quel que soit Il) (2.19)

Nous obtenons donc un système découplé d'équations sur les an'


Le vecteur de composantes (XII' f) s'appelle vecteur des forces gélléralisées
(dans le cas des systèmes continus il contient la partie inhomogène des conditions
aux limites qui sont les efforts exercés aux limites).
L'énergie cinétique devient:

C (2.20)
54 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

L'énergie potentielle devient:


1 1 ~
U = 2 ~~, K:r) = 2: 2 k TI a;, (2.21)

Remarque: En fait l'expression U ~ (x, Kx) ne représente l'énergie poten-


tielle interne telle qu'on l'a définÎe, que pour les systèmes discrets ou les systèmes
continus libres à limites libres. Dans le cas général, comme les modes propres
tiennent compte des conditions aux limites du système 2: i k a; représentera
n
/1

l'énergie potentielle globale du système (énergie potentielle interne + effet des


conditions aux limites) ou fonctiollnelle de raideur.
Exemple: Si l'on reprend l'exemple de la poutre libre~libre, nous avons:

1'1111 = IL pS cos 2
(Il
()

= r~: ~ pSL Il>1

e pSL ( .., 1 tl:) ., )

2 aï+2T1~2 a~

l U = LES~(
t.... Il
l, !OI2
- 1 )'.,
~ a,~

2.7. RÉPONSE D'UN SYSTÈME À PLUSIEURS DEGRÉS DE LmERTÉ À UN


TRANSITOIRE

2.7.1. Fonction de transfert du système

2.7.1.1. Notion d'impulsion unité localisée


Pour un système à N degrés de liberté, nous appelons impulsion unité localisée
au nivcau du degré de liberté i un vecteur force de composantes nulles sauf la
SYSTÈMES CONSERVATIFS À PLUSIEURS DEGRÉS DE LIBERTÉ 55

composante i qui est une impulsion unité:

Pour un système continu par exemple tridimensionnel nous considérons la


distribution ô (r - r() f.L (1). 0 (r - ro) est une distribution de Dirac dans l'espace
à 3 dimensions.
ô (r ro) peut être considérée comme étant la limite quand Ar -+ a des
fonctions f fAr) telles que:

Elle vérifie la relation fondamentale:

f (V)
j) (r - ro) g(r)dv = g(ro} (2.22)

f(r, t) ô (r - ro) J.L (1) est une impulsion unité localisée en r(J'

2.7.1.2. Projection de l'impulsion localisée sur Je mode propre X n


Dans le eas des systèmes à N degrés de liberté:

«XII); = iième composante du vecteur X n)

Dans le cas des systèmes continus:

(X IJ , 1) = f.L (1) J (V)


Xn(r) j) (r - r(J) dv = XII (rI) f.L (t)

2.7.1.3. Fonction de transfert


La fOllctioll de trall.~fert du système est la transjormée de Laplace de .'la répol1se
en un poim à une impulsioll ullité localisée ell lm allIre point.
En utilisant le système d'équations projeté sur les modes propres:
56 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Nous avons en transformant par Laplace :

( mllp 2+ k!!) AI/CP) = (X'.)i (N degré de liberté)


= XjJ(ro) (continu)

(pour tous les Il).


On peut donc expliciter les Ali (P) et obtenir X (P) par recombinaison modale:

Pour les systèmes à N degré de liberté, si "on appelle Hij(P) la réponse du j-


ième degré de liberté à l'impulsion unité exercée au i~ième degré de liberté, nous
avons:

i (X/Ji (Xrr)j
(2.23)
11= 1 m,,(p2 + w/;)

Pour les systèmes continus, si l'on appelle H (r, r o, p) la réponse du système en


r à l'impulsion unité exercée en r ll , nous avons:

(2.24)

Les fonctions Hi/(p) et H (r, r o, p) sont les fonctions de transfert cherchées.


La fonction dc transfert du système se présente donc sous la forme d'une
combinaison de fonctions de transfert d'oscillateurs harmoniques conserva tifs.
Nous retrouvons ainsi comme pôle de cette fonction les Pli = ± Îw Il correspon~
dant à l'ensemble des pulsations propres du système.
La jOllctioll de Green du système ou réponse temporelle à une impulsion unité
localisée est l'original de Laplace de la fonction H :

(2.25)

Cette fonction caractérisant la réponse libre du système se présente sous la


forme d'une somme de sinusoïdes de pulsation WII' d'où l'appellation de
plllsm;ons de résonance pour les w /1"
SYSTÈMES CONSERVATJFS À l'LUSIEURS DEGRl~S DE LInERTÊ 57

2.7.2. Réponse à un transitoire quelcollCluc

2.7.2.1. Systèmes Jj N deb'Tés de liberté

D'après ce qui a été dit dans le chapitre sur l'oscillateur harmonique, la


réponse en j à une force fi (t) en i est:

Xj(t) fI ()
Gij(l 10) fj(/o) dt o

Le vecteur x (t) caractérisant la réponse du système à un vecteur force


quelconque J(t) est donc:

x (t) = f' ()
Il G (1 - 10 ) Il J(t o) d/ o (2.26)

(II G(t) 1/ désignant la matrÎce des Gij(I) nous remarquons que cette matrice est
symétrique.

2.7.2.2. Systèmes continus


Soit fer, t) une densité de forces quelconque s'exerçant sur le système.
Si l'on transforme par Laplace les équations du système dans la base des modes
propres:

nous avons:

(F(r,p) étant la transformée de Laplace de J(r,!».


La réponse X(r, p) du système est donc:

or (X n , F) f
=:
(V)
Xn(ro) F(r(},p) duo

X(r,p)
If Xn(ro)Xn(r)F(ro,p)dvo
n",-I (V) m n (p2+ w;)
58 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIOUES

L'original de Laplace de ce produit de fonction de p est donc:

(2.27)

Physiquement la force répartie peut être décomposée en un ensemble de


petites forces localisées f(r i , 10 ) Av j , en découpant le domaine (V) en petits
éléments de volumes Av; centrées sur ri' L'intégrale sur (V) de la formule
précédente exprime la somme des réponses du système à cet ensemble de forces.
On a approximativement:

x(rj' t) =: rI L G(r
Jn Î
j, ri' t - to) f(rj. (0 ) Av:,

on retrouve ainsi la forme matricielle des systèmes à N degrés de liberté.

Remarque générale: Nous venons de montrer comment à partir de la


connaissance des modes propres, on pouvait obtenir la réponse en temps du
système à une sollicitation transitoire quelconque.
Dans la pratique on a toujours le choix entre cette méthode et la méthode
consistant à intégrer directement ell temps les équations de la dynamique à J'aide
d'algorithmes numériques appropriés.
Les critères de ce choix sont liés aux caractéristiques temporelles du problème
à traiter:
Si on s'intéresse à l'évolution détaillée d'un système à une sollicitation
transitoire rapide, c'est-à-dire si le pas de temps d'analyse AT est tel que
1
Ilim = AT est largement supérieure aux premières fréquences propres du
système, il faudra pour représenter correctement cette évolution utiliser un grand
nombre de modes propres, alors que le nombre de pas de temps peut ne pas être
très "élevé. Dans ce cas on aura donc intérêt à choisir l'intégration directe des
équations.
Dans le cas contraire (sollicitatîon lente, évolution analysée avec un pas de
temps tel que llirn soit de l'ordre de grandeur des premières fréquences propres),
on choisira la méthode modale nécessitant uniquement le calcul des premiers
modes.

2.8. RÉPONSE FORCÉE À UNE SOLLICITATION HARMONIQUE

Le système considéré dans ce chapitre étant conservatif, il n'existe pas de


régime établi à une sollicitation harmonique. On peut cependant analyser la
réponse forcée: c'est-à-dire la solution harmonique de pulsation w à une
sollicitation harmonique unité de pulsation w.
Nous avons vu dans le chapitre sur l'oscillateur harmonique, que cette solution
SYSTÈMES CONSERVATIFS À PLUSIEURS DEGRÉS DE LIBERTÉ 59

peut être représentée par une amplification A et un déphasage 'P par rapport à la
sollicitation, c'est-à-dire par l'amplitude complexe G (w ) A é'o.
Nous avons vu également que

G(w)=H(iw)

Pour les systèmes à plusieurs degrés de liberté, nous pouvons définir des
fonctions G ii (w ) ou G (r, fo, w ) correspondant à la réponse en j ou r du système
à une sollicitation harmonique exercée en i ou fo'
Nous avons:

(2.28)

Nous étudierons en détail l'allure de ces fonctions dans le chapitre consacré aux
amortissements.

2.9. PROPRIÉTÉS DES MODES PROPRES DES STIlUCTURES SYMÉTRI-


QUES PAR RAPPORT À UN PLAN CP)

Soît X,,(r) un mode propre d'une structure tridimenSÎonnelie symétrique par


rapport à un plan (P).
Xn vérifie l'équation (1< w;
M) XII = 0 dans le domaine (V) et les conditions
aux limites eXil 0 sur la frontière (X).
On considère le champ de déplacement symétrique X~ de Xn par rapport il (P).
Du fait de la symétrie de (V), de (..l') ct des carm::téristiques des opérateurs K, M
ct e, X~ est également solution du problème:

{
(K-W;M)X~=O dans (V)
!.:X~ 0 sur (X)

XIl et X~ sont deux modes propres correspondant il la même valeur propre, ils
sont donc colinéaires:

x~

de même

Cas À = 1 : X~ = X n , Le mode X n est sym~triqul: par rapport Li (P).


Cas À = - 1 : X~ - X n , Le modl: Xn l.:!tl antisymétrique pnr mpport il (P).
Une structure symétrique par rapport il un plan (P) 11 donc 2 familIes de
modes: les modes symétriques ct antisymétriques pur rapport il (P).
Pour calculer ces modes il suffira de ne considérer qu'une moitié de la
60 VIBRATION DES SYSTI~MES MÉCANIOUES

structure, en introdUÎsant sur la nouvelle frontière délimitée por le plan de


symétrie:
- soit les conditions d'un chomp de déplacement symétrique, c'cst-à-dire :
* pour les composantes de X n parallèle à (P) : dérivées normales il (P) d'ordre
impair nulles
>1< pour la composante normale iI (P) : dérîvées normales à (P) d'or&é pair
nulles (y compris l'ordre 0).
soit les conditions d'un champ de déplacement antisymétrique (conditions
inversées par rapport au cas précédent).
On verra de nombreuses applicatîons de ces propriétés dans la suite du cours.
Par exemple, en se référant au chapitre 6, une poutre droite en flexion
symétrique par rapport il un point 0 pris comme orÎgine a :2 familles de modes
propres:

Cd lim. sym. Cd Hm.


o t
t

01 ... z
Figure 2.6.

a) modes symétriques:

k 2Jl 1 Z k~p _ 1 Z
X 2p _ 1 = A 2p -1 cos --L-- -+ El!' 1 ch --L-

b) modes antisymétriques:

Lcs A, B, k étant déterminés en appliquant la condition aux limites en


z L.
CHAPTTRE 3

PETITS MOUVEMENTS D'UN SOLIDE


DÉFORMABLE TRIDIMENSIONNEL
MASSIF HOMOGÈNE ET ISOTROPE.
NOTIONS DE PROPAG,ATION DES ONDES

3.1. ÉQUATIONS DYNAMIQUES

L'état du système est défini par le vecteur déplacement x(r. (), r étant un point
du solide dans l'espace 3D.
Energie potentielle de déformation: La déformation est caractérisée au premier
ordre par un tenseur symétrique:
= 1
é=-
2
xl (3.1)

(Dans un système de coordonnées cartésiennes, les coefficients de e sont donnés


par:

La loi du comportement élastique linéaire du matériau (homogène et isotrope)


est la loi de Lamé; le tenseur des contraintes est donné par:

(3.2)

Ï étant le tenseur unité, (J étant la trace de e, . \ et IL étant les coefficients de


Lamé.
Remarque: ..\ et IL se déduisent du module d'Young E et du coefficient de
Poisson l' par :
E
..\ et IL = - - - (3.3)
(1 - 2 v)(l + l') 2(1 -1- l')
IL s'appelle aussi module de cisaîllement (G).
L'énergie potentielle de déformation est donnée par:

U =?1 J if- ® E- dv
~ (V)
62 VIIJRATION DES SYSTÈMES MÊCANIQUES

On peut expliciter U en fonction de x

U = -A
2
f - (V)
01 ® e dv + J.L f e ® edv
(V)

f (} 1(V)
® edv = f (}(V)
2 dv = f (V)
(div x y- dv

f(V)
E ® E dv = if (V)
[grad x + grad' x f

= If -
?
- (V)
grad x ® grad x dv - + ., If -
- (V)
-
grad x ® grad' x du

=> U = ? Af (div x r') dv + 2"J.LI =


grad x ® =
grad x dv
- (V) (V)

+ *f - (V)
grad x ® grad' x dv
(3.4)

Energie cinétique:

c= ~
-
I (V)
p (xi dv

Trm'ail des forces extérieures:

We = f
(V)
f· x dv + f
(.!)
ae•x d.!

f étant une densité volumique de force


a c étant une densité surfacique de force s'exerçant à la surface (.!) du solide (V).
L'application du principe des travaux virtuels donne pour un déplacement
8x arbitraire:
ôW r + ôW j + ôW e = 0

* -8W r =DU=A f (V)


div x div ôxdv+ J.L f (V)
x®gradôxdv

+ J.L f (V)
grad'x ® grad ôx dv

A I (.!)
(div x) DX n d! A J (V)
grad (div x). DX dv

+ J.L J (.!)
[(grad x + grad' x) nI- DX dl:

J.L f (V)
div â~rad x)· ôx du - JI. J~
(V)
div grad ' x· Eix dv

=>8W r = (A +J.L)J grad (divx).8xdv


(V)

+J.L J (V)
A 2 (x).8xdv- f
Cl')
rrn·8xdl:
PETITS MOUVEMENTS D'UN SOUDE DÉFORMABLE 63

* 8W j = f px· 8x dv
f
(V)

>1< 8W~ = f
(V}
f· ôx dv +
(1)
(Te' 8x dI

D'où en identifiant à zéro les termes de volume et de surface dans l'équation


8W r + 8W j + 8W c = 0, on obtient l'équation d'équilibre dynamique:

(À + J.L ) grad div x + J.L â;:!(x) - px + f = 0 (3.5)

et les conditions aux limites sur (I) :

(3.6)

Remarque: D'une façon générale les conditions aux limites se présentent sous
la forme d'une relation linéaire du type:

3.2. NOTIONS DE PROPAGATION D'ONDES

3.2.1. Ondes de compression et ondes de cisaillement

On peut toujours exprimer le champ vectoriel x à partir d'un potentiel scalaire


cp et d'un potentiel vecteur ~I :
x = grad cp + rot l~ (3.7)

En remplaçant dans l'équation du mouvement sans second membre on


obtient:
(A + 2 J.L) grad (Atp) + J.L â 2 (rot ll') - P grad cp - {J rot ~i, =0
d'où en identifiant les termes en gradient et en rotationnel :

(A + 2 fL ) ~cp - p cP = 0 (3.8)
{ fL Â ~J -p$ = 0
2

Ces deux équations sont des équations de propagation d'ondes:


La première correspond à un effet de variation de volume (ondes de
compression ou ondes P) irrotationnel. La vitesse de propagation associée est:

(3.9)
64 VI8RATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

- La seconde correspond à un effet de cisaillement (ondes de cisaillement ou


ondes S) sans variation de volume. La vitesse de propagation associée est:

(3.10)

2 Il +2 = 2(1 - 11) •
Il 1 - 2 Il

Cp
Cr
varie de Jz à l'infini pour v variant de 0 à 112.

~ Ij; = 0 sera
Remarque: Une analyse plus détaillée de l'équation dtp -
c-
c
effectuée dans la 2 partie du cours à propos de l'analyse des fluctuations
acoustiques dans un fluide.

3.2.2. Ondes planes

Dans un milieu homogène infini, il existe des solutions simples aux équations
précédentes.
Ces solutions sont appelées ondes planes car eUes ne dépendent spatialement
que d'une direction que l'on notera x.
Ainsi nous avons :
- les ondes planes de compression, correspondant à des petits mouvements
uniquement dans le sens x de la propagation. Elles sont solutions de :
2
ax 1..
- ?x 0 avec y = 0 et z = 0 (3.11)
cp
- les ondes planes de cisaillement correspondant à des petits mouvements
dans le sens transversal au sens x de la propagation. Elles sont solutions de :

jj ~y - 2- Ji = 0 avec x = 0 et z= 0
ax~ c;
ou

avec x o et y o

Ces équations sont Il rapprocher de l'équation des poutres en traction-


compression que nous avons étudiées dans un paragraphe précédent. On montre
qu'eHes ont comme solution générale:

f (x ct) + g (x + ct) (3.12)

ce qui correspond ù la superposition d'ondes se déplaçant dans la direction des


x::> 0 et dans la direction des x -< O.
PETITS MOUVEMENTS D'UN SOLIDE DÉFORMABLE 65

Si l'on considère un problème d'ondes entretenues en régime harmonique


(pulsation w), on pourra par. transformation de Fourier représenter les solu tians
sous la forme :
iw
+- (X+CI)
et e C (3.13)

3.3. RÉFLEXION DES ONDES PLANES ENTRETENUES SUR UN DEMI-


PLAN INFINI

Soit un demi-espace limité par le plan z O. Considérons une onde plane


incidente (direction a). Pour assurer la condition de contrainte nulle à ]a frontière
z 0, on est amené à considérer une onde réfléchie qui se compose d'une onde P
de direction f3 et d'une onde SV (onde de cisaillement dans le plan vertical xOz)
de direction y (a, (3 et y compris entre 0 et 7T /2).

Figure 3.1.

La condition de contrainte nulle s'écrit:

;:; . n = 0 pour z= 0

c'est-à-dire:
a~
ax + az )

l
A ( o
ax az +2J.L-=-
az
i1x + az = 0
pour z=o
az i1x

3.3.1. Cas d'une onde P incidente

L'onde incidente est donnée par:


- -- i", ,
(XSIll il + z cm Il - C III)
A sin a e Cp
Îw ,
- ; - (XSIII a + ."CDS a - Cp t)

J= A cos Cf e P
66 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Figure 3.2.

Les ondes réfléchies sont données par:

- ~ ( uÎn y "co, y - Cl t)
X = C cos 'Y e Cl

ondes S; -~(dny !Cosy-cst)


Z = C sin l' e Cs

Les conditions de réflexion donnent alors:

A - -Îw
X i > ,," 11' B iw ,
--X~lnfJ C '''' ,
--Xsllly ]
À - - sinl Œ e Cp _ - sin 2 f3 e Cp - - sin 'Y cos l' e Cf
[ .~ ~ ~

C --
iw Hm
, y]
+ _ sin 'Y cos l' e C, o
C5

iw iw . iw .
A --,<sin CI B -- xsm fJ C -- Hm y
- - sin Πcos Πe C" + - sin f3 cos f3 e Cp + - cos:! 'Y e Cl
Cp Cp Cs

iLl. , iw . iw .
A --xsma B --xsln{j C --xsmy
__ sin IX cos Πe Cp + - sin f3 cos f3 e Cp _ - sin 2 l' e Cs = 0
cp cp Cs
PETITS MOUVEMENTS D'UN SOLIDE DÉFORMABLE 67

La vérification de ces conditions quel que soit x impose:

Cs ,
f3 a et sin 'Y - sm a
cp
B et C sont donnés par les relations:

(A + B)(À + /-L + /-L cos 2 a ) - 2 /-LC sin a J~ - /-L


1..+ 2/-L
2
sin a = 0
·...t.
(A - B) sm C À + + cos 2 a -- 0
1 ct. -

(3.14)

3.3.2. Cas d'une onde SV incidente

L'onde incidente est donnée par:

- ~ (xsÎn a .;. zco~ a - c JI)


- A cos a e
j
Cs ,
,_X,=,,'
_!!! (xsÎn" + :C05a -csr)
= A sin a e ex

)(

Figure 3.3.

De la même façon :

CI'
'Y = a et sin f3 -sin a
Cf
B et C sont donnés par les relations:
(A - C) sin 2 œ + B JA +1'2 l' cos 2 a ~0
(A + C) cos 2 a - 2 B sm . J a "J -
1..+2
/-L ," a = 0
sm- (3.15)
68 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

3.3.3. Cas d'une onde SH incidente

(Onde de cisaillement dont le mouvement est orthogonal au plan xOz) :


L'onde incidente est donnée par;

-!!!(xsina +ZCOSa -l:l 1)


y= Ae C
J
(x 2 = 0)

i) existe une seule onde réfléchîe (SH) :


iw ,
- - (nm fJ + ;? C05 fJ - f J t)
Y= Be Ci (x = z = 0)

La condîtion de contrainte nulle sur z = 0 s'écrit:

8y = 0
8z

{3 a
{ (3.16)
B=A

Figure 3.4.

3.4. ONDES DE SURF ACE

Soit comme précédemment un milieu semÎ-Înfini homogène (z <: 0).

z
- n
x

Figure 3.5.
PETITS MOUVEMENTS D'UN SOUDE DÊFORMAHLE 69

On recherche des ondes entretenues de la forme:

i:
wl lu)
rr- - - (X-cl)
X (x, Z, t) Ae w: e
u- --(X-ct)

jz(x. Z, t)
y(x, z, () = 0
= Bee e C

(avec Cl' ::> 0), c étant une vitesse de propagation à déterminer.


On écrit qu'elles vérifient les équations du mouvement:

d'où:

Pour qu'il y ait une solution non triviale au problème le déterminant de ce


système en A et B doit être nul :

o
d'où deux solutions réelles positives pour ex si c <: Cf <: Cp :

avec Bp = icx p Ap
(3.17)

La solution générale du problème est donc:

Cette solution doit satisfaire aux conditions aux limites fi . n 0 en z = () : soit


À ( (IX + iJz ) o
ax az
j -éJxaz+ -az= 0
iix
70 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

d'où:

=0

ou:

i[(À + 2}L ) a; -. ~ Ap + 2 p.a Bs = 0


l
À l

2 a p Ap-le a -; + 1 ) Bl' = 0
Le problème n'a de solution non triviale que si le déterminant de ce système est
nul:

soit:

(3.18)

Cette équation a une racine unique en c.


c (C)2
est fonction de.J:. À+?
- donc du coefficient de Poisson
~ ~ p.
,J.
On peut montrer que -
C
Cs
croît de 0,87 à 0,96 quand v croît de °à 1/2.
Les ondes que nous venons de définir s'appellent ondes de Rayleigh. Elles
jouent un rôle important par exemple dans la structure des ondes sismiques au
niveau du soL

3.5. ONDES DANS UNE PLAQUE PLANE

Considérons maintenant un milieu limité par deux plans et recherchons comme


précédemment des solutions pour les équations du mouvement du type:

Figure 3.6.
PETITS MOUVEMENTS D'UN SOLIDE Dl~FORMABLE 71

wz it.d
If - -~ (X-cl)
r
x(x,z,t) =Ae cC.

a.!!!:. -!.!:!.(X-CI)
Z(X,Z./) Be cee

y(x,z,t) 0
/
Nous trouvons de la même façon les deux valeurs possibles de a:
Œp et a" données par (3.17). La nature géométrique du problème nous conduit à
distinguer deux familles:
- des modes symétriques:

- des modes antisymétriques:

x= [~pSh (Πp WeZ) -iasBssh

I z [iapApch (al' ~~) +Bsch

Pour chaque famille on écrit les conditions de contrainte nulle en z= h/2


(donc également en z = - h/2).

À éJx (À ., ) ilz 0
êJx + +- IL az =
iJx ilz 0
{ -+-=
az ax

ce qui donne un système linéaire homogène en Ap et Bs dont on annule le


déterminant.

(ùh
tha"7
_c
(3.19)
wh
th a S -
2c

(+ pour les modes symétriques, pour les modes antisymétriques).

Remarque: Selon que c <: Cs ou :;:.. Cs et que c <: C,I ou :;:.. CI" al et a p ont des
valeurs réelles ou imaginaires.
(3.19) s'appelle équation fréquentielle de Rayleigh-Lmnb. Elle donne
c en fonction de w. C'est-à-dire que, contrairement au cas précédent,
e n'est pas constant: la vitesse que l'on pelll associer aux ondes entretenues est
fonction de leur pliisation. La relation c = C (w) est appelée également une
relation de dispersiol/ car si l'on se place dans le domaine temporel. une
72 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

perturbation x(x, t) se propageant le long de la plaque, ne gardera pas la même


forme spatia1e au cours de sa propagation: en effet, chacune de ses composantes
fréquentielles est affectée d'une vitesse de propagation différente.
En variable adimensionnelle, on a coutume de représenter la relation de
RayleÎgh~Lamb sous la forme:

n =F(Ç) (3.20)
avec

n 1 wh et g= ! wh
'TT' c

10 9 8 7 6 5 f. 3 2 3 4 6 8

GI~I FI~I

Figure 3.7. - (Tirée de la référence [5J.)


PETITS MOUVEMENTS D'UN SOLIDE DÉFORMABLE 73

La figure 3.7 présente le réseau de courbes n F(~).

Remarque: On y a également joint le réseau des courbes


lIJZ (II •
n = G (~)
,,- --X+I",t
correspondant à des solutions de type e c e e qui correspond à des ondes
non propagatives (ou évanescentes) le long de l'axe des x.
On note que les courbes coupent J'axe ~ 0 pour:

e
n 2p et n .-!.. (2 P - 1 ) (p entier ~ 0) pour les modes symétriques

jn ~ 2 P _ 1 et ne, pour les modes antisymétriques

Chaque branche correspond en gros à une déformée modale en z caractéristi-


que. Le point de l'axe g = 0 correspond à une vitesse c infini$'!. c décroît quand on
parcourt la branche.
On s'aperçoit également que pour une pulsation n donnée il existe plusieurs
modes propagatifs et que leur nombre ainsi què la complexité de leur déformée
en z sont d'autant plus grands que n est grand.
Nous donnons ici le diagramme de RayJeigh~Lamb à titre indicatif. En fait sa
description détaillée ainsi que la compréhension de la structure des ondes
associées est complexe. Le lecteur pourra se référer pour plus d'informations il
J. Miklowitz (réf. [5]).

3.6. ÉQUATION DE DISPERSION. VITESSE DE PHASE ET VITESSE DE


GROUPE

Il est apparemment paradoxal de constater que, dans un milieu où la plus


grande vitesse de propagation est cp' on puisse mettre en évidence des vitesses de
propagation c supérieures.
En fait c est une vitesse de phase qui ne représente que Je déphasage d'une onde
établie de pulsation w observée en deux points différents de l'axe des x,
En réalité lors d'un transitoire propagatîf, on observe un train d'ondes de
fréquences et donc également de vitesses de propagation infiniment variées, du
fait de l'équation de dispersion.
Schématisons ce train d'ondes par deux sinusoïdes de fréquences très voisines
w et w + dw. L'équation de dispersion nous donne une variation correspondante
de c: de.
Souvent on utilise le nombre d'onde:

dw de
dk = d ( ~ ) est donné par : ~: -w - -C.
74 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Nous avons donc:

x(x,t) cosk(x-ct)+cos (k+dk)(x- (c+dc)t)]


= 2 cos ~.: (x - Co t ) cos k ( x - Cl )

L'onde est modulée et à cette modulation correspond une vitesse Co dite vitesse
de groupe telle que:

dc
cIl =c+k-
dlc

ou

(3.21)

On peut montrer que Co correspond à la vitesse de propagation de la densité


d'énergie (énergie dans la bande de fréquence w, w + dw).
Dans le cas des courbes du paragraphe précédent Cg est donné par:

(3.22)

3.7. ANALYSE DU DIAGRAMl\1E DE DISPERSION AU VOISINAGE DE


L'ORIGINE. ONDES DE FLEXION

On recherche des solutions de (3.19) telles que:

et wh <:g 1.
c

- Si c / Cs reste de l'ordre de 1, on peut trouver une solution symétrique. (3.19)


devient au 1cr ordre:

al' (1+a;f-
as al' as

[2 - (~ )2r
~ 4[1- (~ )2]

=~=2}- (2)'=jl;
Cs cp 1- v

ou

n jl;~
1- Jl
ou
C
-=
cp
-2
-l'
J)
PETITS MOUVEMENTS D'UN SOLIDE DÉFORMABLE 75

La déformée en z est il peu près :


-!!:(X-CI)

j x
z=o
e C

Cette solution correspond à un mouvement de trac(iOl1~compressioll dans


l'épaisseur de la plaque (c est souvent voisin de cp: si l' = 0,3 c/cf! = 0,8, si
l' = 0 C / cp = 1).

- Si c/cx ~ l, on peut trouver une solution antisymétrique: l'équation de


dispersion devient au 21: ordre, en posant (C/CJ2 10, f3 = (cs/cp f et 11 wh :
2c
a.t li - (al li)3 /3 + .. .
.J(1 f3e)(l- e) a pli (a p Il)3 /3 + .. .
=J11 ;.[1+'(1-I3)""+ ... J
d'où en identifiant:

, 3e ou (wh) 2 = ~ (c/cs )2 ~
lr=4(1_f3) c 41-(c./ cp t

[
-31 [1
(cs/c p)-]
. , ] 114 ( wh )
G 112
=
[
6(1 - v)
1 ] 114 ( wh )
C
112
x

ou
n 7T ( 2 ) 111 e (3.23)
2" 3(1 - 1')

La déformée en z est (au 1cr ordre) :

X = + ~wZ/c e
-~ r
lx - ct)

_.!!!
1z = e C
lx -ct}

(/:
Il s'agît d'un mouvement de flexion de la plaque puisque: x -2-.
i1X
On retrouve facilement l'équation de dispersion (3.23) en utilisant l'équation
_!!:!<_ct)
dynamique de la flexion. Si l'on fait x = A e ' dans (7.3) :

Eh] ( Wc ) -1 _ ph W "1 = 0
12(1 - r'
C ) -1 1 E ( wh ) 2
:::::> ( ~ = 12 (1 - II J-L Cr

=> !:. = [
Cs
1
6(1 - /1)
J J/4 ( Wc~'

) 1/2
76 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Le graphique 3.8 montre l'allure des branches n :; : f (g) au voisinage de


l'origine:

Q=(n/21{ 2/3(1-v) x S2

o
Figure 3.8.

Remarque: La vitesse de phase des ondes de flexion est donc petite devant les
vitesses de propagation C et cp' La vitesse de groupe associée est double de la
j

vitesse de phase:

Pour cet ensemb1e de raisons, les ondes de flexion jouent un rôle singulier par
rapport il l'ensemble des ondes. Elles ont une grande importance dans les
problèmes à basse et moyenne fréquence.

3.8. ANALYSE PARTICULIÈRE DES ONDES DE FLEXION: CAS DE LA


POUTRE RECTILIGNE

Dans ce paragraphe on analyse la structure des ondes de flexion dans les


poutres; ondes que nous supposerons régies par l'équation dynamique de
Bemollm~ElIler :

éI~r P S':
El -4+ .t =
0
élX

qui est introduite au chapitre 6 auquel on pourra se reporter.

r Figure 3.9.
z..
PETITS MOUVEMENTS D'UN SOLIDE DËFORMABLE 77

x est le mouvement de la poutre transverse à son axe. 1 et S sont le moment


d'inertie et la section de la poutre (supposés ici indépendants de x).
Nous allons plus précisément résoudre le problème de la détermination de la
fonction de Green d'une poutre infinie, c'est~à-dire de la réponse à une impulsion
localisée:
a4G ..
El - 4 + pSG = 8 (x) lL(t)
ax
Pour simplifier l'écriture nous introduisons les variables adimensionneHes :

') E ., 1
avec cii = -
p
et Ri = S

et la fonction de Green adimensionnelle :

G(x, () = pScn G(x, t)


L'équation devient:

-
a"G + -ab 8 (x) IL (0 ) (3.24)
ax" ao 2
que l'on transforme par Laplace par rapport à 0:

R
(s représente ici une varîable de Laplace adÎmcnsÎonnelle.' s = -1.. p), dont on
Co
peut écrire directement la solution sous la forme:

H(X, s) = efs72lx 1 [A cos (Js/2Ix 1) + B sin h l s/ 2lx I)J


+ e - fs721 x 1 [C cos (J s /21 xl) + D sin (J s/21 X 1) J

La condition de non-réflexion à l'infini conduit à éliminer les termes en


e fs721 x 1 (on considère pour 0 la détermination à parties réelle et imaginaire
positi ves).
En X = 0 on écrit la continuité de la dérivée première:

et la discontinuité unité de la dérivée troisième:


1
=> A = 8(s/2)3fl

=>H(X,s)= 1 Jf2 e- fs72I .\'1 (cos (Js/2Ixl)+sin (Js/2Ixl» (3.25)


8(s/2) -
78 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

L'original de Laplace de sH (X, s) est:

2
J1271" J-
1
0
( X2 . X2)
cos-+sm-
40 40

d'où

aG (X, 0 ) = ~ ~ cos ( x:1 _ '!!.. )


ao 2 J Jo1T 4 () 4 )
(3.26)
= Jl_J'COS(X2/~O - .. /4) dO
G(X, 0)
2 71" 0 0 )
On peut calculer G (X, 0) d'une autre façon en transformant (3.24) par
Fourier:
+co
if(~! s) = R(X, s) cos gx dX
J-ct)

(puisque H (X, s) est symétrique en X). On Cl :

(g4 + s2) if == 1

=;>H= 1

L'original de Laplace de if (g, s) est:

D'où G (X, 0) par transformée de Fourier inverse:

G(X, 0) 1 I+CIJ -::;sin


= -2 1 ~2 () cos gx dg
1T -co g-

ou:

G (X, () )
1
= ::;- ~f
f+co -::;
1
sin (g 2 0 - g 1xl) d~
L. 1T -co g-
({J' = partie principale) (3.27)

Cette écriture montre que G (X; 0) est constituée d'une somme d'ondes

.J' .. ___ ~; •. ~~ rI.,. +t"."" '"


-î, ( I.v 1 _!..' I l . en Dosant:
0 )
PETITS MOUVEMENTS D'UN SOLIDE DÉFORMABLE 79

!:.... = ~ (c étant une vitesse de phase)


Co
ç a aussi le sens d'un nombre d'onde adimensionnel. On peut poser:

On retrouve ainsi des formules analogues à celles du paragraphe précédent:

C
~= 2ç et
Co

(vitesse (relation
de groupe) de dispersion)

La formule (3.27) montre que pour 0 ~ OC)

G(x, e)~ 27T J


8 ~ G(O, e)

Si () ~ 0 on peut faire un développement limité:

G(X, 0)
? (} 312
= J---~ cos
(X- 2 + -7T) + eO J12
7TX- 4(} 4

X
Remarque: cos ( 4 ; ) peut être écrit cos ( 2X() ) 2 (}. il = ( 2XO ) 1 a le
sens d'une pulsation instantanée en (J. D'après l'équation de dispersion on a :
~
ç-, = il => ç = -X => - = -
X
2 (J Co (J

On retrouve ainsi le fait que la vitesse de parcours Co K


()
de l'énergie vibratoire est

bien la vitesse de groupe co'


Les figures 3.10 monttent bien la progression plus rapide des ondes à plus
haute fréquence. Les allures asymptotiques en Jo
sont dues en revanche aux
ondes basse fréquence dont la vitesse de propagation tend vers zéro.
On remarque, d'autre part, qu'il n'y a pas de temps de retard pour l'arrivé'e de
l'onde en X. Ceci est dû au fait que la vitesse des ondes tend vers l'infini quand la
fréquence augmente.
En réalité pour les hautes fréquences, l'équation de flexion n'est plus valable et
comme nous l'avons vu au paragraphe précédent, la propagation s'effectue avec
une vitesse inférieure ou égale à cp'
Dans la pratique l'analyse des mouvements de flexion sera faite en filtrant les
hautes fréquences, ce qui entraîne une petite oscillation à la fréquence de
coupure haute.
Pour certaines applications on peut être également amené à filtrer les basses
fréquences, on fait alors apparaître également une oscillation parasite à la
fréquence de coupure basse.
80 VIBRATION DES SYSTÈMES MÊCANTQUES

uaaJ~

Figure 3.lOa.
PETITS MOUVEMENTS D'UN SOUDE DÉFORMABLE 81

uaaJ~

Figure 3.l0b.
82 VIB RATION DES SYSTEMES MÉCANIQUES

<::)
N

l' \ CD
(1 \ 00
~

Il
(1
"
\ '-0
~

\
,1l' \ -:t'
~

\
\ N
1: \
~

"
1 \
1 \
\ <::)
\ ~

~I
1:::,
\
\ \
NI 00\ \
~I Il
><
\
\
1
/ \
/
/ ',\
)
---- -" \

"
~~----~----~----~------~<::)

o <::)
1 1
8P/9P
Figure 3.1Oc.
PETITS MOUVEMENTS D'UN SOLIDE DÉFOl~MABLE 83

La figure 3.11 montre sur un cas d'application un train d'ondes issu d'une
impulsion localisée filtrée entre 100 et 1 000 Hz.

12
-
~ 1
1
0
~
iLg{1000Hz) ILg(100Hz)
~
)(

Ci)
8 Il 1

1
>< 1 1
t5 1 1 1
4 1 1 1

1 1 1

1 1
0 1
1
1
1

-4

-8

-12
0 20 40 60 80 100
8
Figure 3.11.
- B -
ANALYSE VIBRATOIRE DE
DIVERS SYSTÈIVIES IVIÉCANIQUES
EXERCICES ET PROBLÈMES
INTRODUCTION

Dans ce chapitre nous étudions la mise en équation et les caractéristiques


dynamiques de certaines structures mécaniques simples usuelles:
- corps solides indéformables sur appuis souples
- poutres droites en traction~compression
poutres droites en flexion
- plaques planes en flexion
- coques cylindriques de révolution.
Il ne s'agit pas ici de faire une revue exhaus~ive de toutes les structures usuelles
et des méthodes qui leur sont adaptées, mais d'illustrer la théorie générale des
chapitres précédents sur des exemples simples permettant des solutions analyti-
ques aisées et démonstratives.
On remarquera en particulier que, pour chaque type de structures, seules sont
spécifiques les hypothèses physiques conduisant à la définition des degrés de
libertés (variables de déplacement) et des champs des déformations qui s'en
déduisent directement. Les différentes étapes de la théorie générale s'appliquent
ensuite de la même façon.
CHAPITRE 4

PETITS MOUVEMENTS DES CORPS


SOLIDES INDÉFORMABLES
SUR APPUIS SOUPLES

4.1. ÉQUATIONS DYNAMIQUES

L'hypothèse d'indéformabilîté permet d'exprimer les petits mouvements d'un


point M quelconque du corps solide en fonction de 6 paramètres indépendants
qui sont les degrés de liberté de notre problème:

Figure 4.1.

x{r, t) = x (ro, t) + 6 (r{), t) j\(r ru) (4.1)


nous posons
x(ro, t) = xo{t) translation du point 0 de référence
{ o(r{), t) = 0o(t) = rotation autour de 0

x{r, t) s'exprime donc à l'aide d'une forme linéaire homogène des 6 degrés de
liberté Xo et 00 , Les coefficients de cette forme sont constants dans le temps et
dépendent de la géométrie du corps à l'état d'équilibre (r r().
Nous allons expliciter les principales grandeurs définies précédemment, pour
aboutÎr finalement aux équations générales du système.
90 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

4.1.1. Energie potentielle, matrice de raideur

Le potentiel dépend du type de problème envisagé:


- gravité pour les problèmes de pendule
- déformation de parties souples (simulées généralement par des ressorts) qui
ne sont pas spécifiques du problème que nous nous posons ici.
Nous donnerons des exemples de potentiels à la fin du chapitre. On notera

cette matrice K = "11


= k12)
= en distinguant les variables de translation et de
( k~2 /en
rotation.

4.1.2. Energie cinétique, matrice de masse

c = ~ f (V)
p (x i dv (p = densité du matériau)

=~(xoY!f
(V)
pdv +f (V)
p[OoA(r-ro)],xodV

+~f(V) p[Ooll(r ro)fdv

f (V)
p dv I1Z masse du corps

f (V)
pr dv = mr G rG repérant le centre de gravité du corps

10 est un tenseur symétrique dont les composantes dans un repère cartésien lié à 0
sont données par la matrice:

(x, y, z étant les composantes de r ro).


Nous avons donc:

C est une forme quadratique homogène des 6 degrés de liberté *0 et


Ou'
PETITS MOUVEMENTS DES CORPS SOLIDES INDÉFORMABLES 91

La matrice de masse peut donc être écrite:


o 0

(
~l
m o translations
M= 0 o III
rotations

La matrice t 0 G vient du 2c terme de C. Si l'on se place dans le système du


centre de gravité t 00 == 0 :
L'inertie ell translation et l'inertie en rotation se découplent dalls le système du
centre de grtll'ité. Nous choisirons ce système par la suite:
M devient alors :
111 o o
M= 0 III o
o o m
(
o
10 = f (V)
pi0 dv est le tenseur des moments d'inertie dans le système du

centre de gravité. Si l'on choisit comme les axes prinCÎpaux d'inertie du


solide ce tenseur se diagonalise. La matrice de masse est alors complètement
diagonale.
m
111

M= m 0
0 1.r
Iy
1:

4.1.3. Travail des forces extérieures

Soit fer ~ t) le champ des forces extérieures agissant sur le corps solide. Le
travail de ces forces pour un déplacement x(r) est:

(x~f)= J (V)
x·fdv= f (V)
[xo+Oo_A(r-ro)]·fdv

= Xo . f(V)
f dv + 00 • f(V)
(r - ro) jU dv

f dv F = résultante générale des forces extérieures


J(V)

f (r ro) Ar dv = .AL = moment résultant par rapport à G des forces


(V)

extérieures.
=> (x, f) = Ko • F + 00 • .At •
92 ViBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

4.1.4. Equations d'équilibre

Elles sont données par Mi + Kx = f ; x représentant maintenant le vecteur


des 6 degrés de liberté et f le vecteur des 6 composantes de F et .At.
d'où en séparant la partie translation de la partie rotation:

(4.2)

4.2. EXEMI'LES

4.2.1. Premier exemple (solide sur appuis souples)

Soit une coque cylindrique de révolution de hauteur H, de diamètre D, et


d'épaisseur e (petite devant 0 et Ii). Elle est constituée par un matérÎau de
masse volumique p. Elle est supposée indéformable.
La coque repose sur le sol par l'intermédiaire de 4 patins souples disposés à 90·
et fixés sur sa base inférieure (voir figure 4.2).

e z

.....__--=--i-P atins

o
Figure 4.2.
PETITS MOUVEMENTS DES CORPS SOLIDES INDÊFORMABLES 93

Chaque patin engendre une force de rappel F z= - le, xl" pour un déplacement
Xz au niveau du patin parallèle à l'axe Oz de la coque, et une force de rappel
F,1 = - k;!. x,1' pour un déplacement x.! au niveau du patin de direction Ll
quelconque du plan perpendiculaire à Oz.

Calculer les fréquences propres et les modes propres du système.


Application tlwllérÎqllc:
H =2m p = 7,8 kg/m) x 10 3
5
D = 1m \ k] = 4 X 10 N/m
e = 0,02 m 1 k~ =
5
10 N/m

Solutioll :

Figure 4.3.

On sc place dans le repère du centre de gravité Go de la coque et des


axes principaux d'inertie: Go z, Go X et Go Y tels que par exemple les plans
xG o z et }Go z passent par les patins.
Matrice masse: SoÎl111 = 1TpDHe ln masse de la coque.

- Le moment d'inertie par rapport ù Goz est:

D2
1=111-
z 4

- Le moment d'inertie par rapport ù Go x ct Go y est:


94 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

La matrice de masse est donc:

M=m 1 o
-+ D2)
-1 (I+:!
4 3
o 1(H- +D
-
432
-
2 Z
)

D~

MatrÎce raideur: Energie potentielle: Si Xj, YI' Zj sont les composantes du


déplacement Xi du paLin Ai' nous avons:

On exprime U en fonction des degrés de liberté:

z : coordonnées du déplacement x G de G
Oz: coordonnées de la rotation 0 G autour de G

Oy H/2 X-O Y H / 2

l
ot'

XI Y + (} H 12 + Oz D 12
J( xJ Y+ (Ix 1-1/2- Oz D/2
{
Z {Ir D/2 :: + Oy D/2
x Oy H/2 - Oz D/2 X - (ly H/2 + Oz D 12
x~ y + O-f H/2 x.j y + O~, H/2

l
z+OJ(D/2 {
z 0" D/2

D'où:

D'où la matrice de raideur:

4 k2 0 0 0 -2k z H 0
4 k~ 0 2k2 H 0 0
4k 1 0 0 0
K=
D2 ~
kl + k';1 H- O 0
2
0 2
sym k1 2 + kz H 0

k2 0 2
PETITS MOUVEMENTS DES CORPS SOLIDES INDÉFORMABLES 95

Modes propres du système; On a à trouver les solutions singulières du


problème (1( - w 1 M) X = 0 c'cst~à-dire ;

Les équations du système forment 4 groupes découplés cntre eux:

CD Mouvements de tnms{atioll en z:,~ = 1 (x )' () x = (} Ji = (};: =0)

~
r
pulsation propre: 2 2
m

Q) MOIll'e,mmts de rotation eu z: Oz = l (x = )' z 0x Oy = 0)

$.
~
pulsation propre; w rz -"
- - ...:
III

cr> MOlll'emems couplés de translation en x et de rotafia" en y

x ~ O. Oy#O

Les pulsations propres w ~ 1 ct w xy:! sont données par l'annulation du


déterminant cn w de système cr> :

Nous remarquons que:

D'après la 1 fc équation du système: 4 "2 X - 2 k 2 HO y- w 2 mx 0 on a pour


le 1Cf mode propre (w xy ) :

4 le:! mw x-y 1 > 0 =- x et 0 y sont du même signe


96 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

pour le 2e mode propre (w xY2) :

4 le:. ln W;y:! <: 0 => x et Oy sont de signe contraire

L'allure des 2 modes propres cst :

x
PETITS MOUVEMENTS DES CORPS SOLIDES INDÉFORMABLES 97

@ MOlll'cmellls couplés de trallslation cn y et de rotation en X

Les pulsations de résonance et l'allure des 2 modes propres sont identiques il


celles des 2 modes précédents.
Remarque: Si ..1 est un axe du plan >.:Go y, tout mouvement couplé de
translation-rotation (dans le plan EG o ..1) satisfaisant li des équations du type @)
ou @) est un mouvement propre, avec les pulsations propres w xy! ct
w xy2' Ceci découle directement des propriétés de symétrie du système.
Applicarion numérique:

H= 2m ~ k l = 4 x lOs N/m
D = 1m
{ e 0,02 m lk'!. = 10 5
N/m

flz 6,4 Hz

frz 3,2 Hz

Cl = (H/Di

= -J
ff
- /cl
111
1+ Cl
1/2 +
+ f3 /2 -+
Cl /3
J( 1+ Cl + (3/2
1/2 + a /3
)! ---'---,--
2 {3
112 + a /3

=- !xyt "'" 1,65 Hz ct !KY:'! == 6,4 Hz

4.2.2. Deuxième exemple (Pendule)

Soit un demi-cylindre plein. indéformable. de densité uniforme dans un


champ de pesanteur (accélération g) qui peut rouler sans glisser sur un plan fixe
(Po). Soit R son rayon.

Calculer la pulsation propre de ses petits mouvements autour de la position


d'équilibre.

Figure 4.5.
98 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Solution: On considère ici les mouvements dans le plan d'une scction droite
du cylindre. Ils sont repérés par 3 variables (2 translations "G dans le plnn
xO[]z ct une rotation OG j portée par l'axe perpendiculaire au plan).

Figure 4.6.

Cependant la condition de roulement sans glissement impose deux relations.


Ainsi le mouvement du centre de gravÎté peut s'c:xprimer en fonction de
(JG' On a:

(4.3)

avc:c ~R)
3rT

Le système est donc fi lm degré de liberté ((}G)


EI/ergie potemielle: La variation d'énergie potentielle par rapport à l'ctat
d'équilibre, dans [e champ de pesanteur est donnée par la variation de la position
. verticale du centre de gravité, donc par la projection "G • k de KG sur l'axe des z:

U ::; mg (l'lG • k) (Si lU est la masse du solide) .

Comme nous l'avons vu précédemment, cette variation est:

KG • !, = (] - cos (} G ) a

Puisque l'on considère des petits mouvements on peut développer au


1" ordre en (JG' On obtient pour U la forme quadratique recherchée:

EI/ergie cil/étique :

1 .1 1 .~
C 1" mxû + 1" I G °G
PETITS MOUVEMENTS DES CORPS SOLIDES INDÉFORMABLES 99

la est le moment d'inertÎe de rotation par rapport il Go:

Pour obtenir .tG = xa . Î il suffit de développer (4.3) au premier ordre en


00 <

d'où:

=>

Equation dit système: On a :

3
mR ( 2"R 2 a) 0G + moa (1 G = 0

La pulsation de résonance du système est donc:

(Il =
J o
Ji 3/2
a
R 2 a => (li =
Ja
li 3/2 -
413rr
8/31T

VarÎame: Circonférence pesante de rayon RI roulant sans glissement sur un


moyeu fixe de rayon R2•

Cas 1 Cas '2

Figure 4.7.

Trouver la rréquence de résonance des petits mouvements.


CHAPITRES

PETITS MOUVEMENTS DE TRACTION-COMPRESSION


DES POUTRES DROITES

5.1. RAPPEL DES ÉQUATIONS ET DES CONDITIONS AUX LIMITES

La traction-compression des poutres a servi d'exemple pour la théorie générale


du chapitre 2.
L'état du système à l'instant t est défini. par le déplacement x(z, t) d'une
section droite S(z) de la poutre parallèlement à son axe.

o L z
Figure 5.1.

Energie potentielle de déformation: La déformation en z d'un petit élément de


8x
longueur dz est e az' la contrainte de traction-compression associée est
CT = Ee.
Le potentiel est :

dv = -1 fL E (ax)
2 ()
-
az
-~ Sdz

Energie ci"étique :

c ~
-
f
(V)
px1 dv

Travail des forces extérieures:

Wc r xf dz+ [xF lo + [xF1L


Jo
L

(f = force linéique répartie le long de la poutre, F efforts aux extrémités de la


poutre).
102 VIBRATrON DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

L'application du principe des travaux. virtuels donne l'équation différentielle de


J'équilibre dynamique et les conditions aux limites du problème:

- ~ (ES àx ) + pSi = f (5.1)


az az

( ES ÔX ) 0 = - Fo et ES ÔX )
( az L

La quantité :F = ES ax représente l'effort exercé par la partie droite de la


az
poutre sur la partie gauche (en orientant les z de la gauche vers la droite).
Remarque: On peut définir pour le problème des conditions aux limites plus
générales que celles correspondant à un effort extérieur imposé en bout de
poutre. Ces conditions sont du type:

a ES
or. + f3 X F en z= I?
az
Dans la pratique on utilise souvent les conditions aux limites homogènes
simples:

- d'extrémité libre dX =0
j- d'extrémité fixée x = 0
az

5.2. EXEMPLE 1 : ANALYSE DES PETITS MOUVEMENTS DE TRACTIONw


COMPRESSION D'UNE POUTRE DROITE LIBRE À SES DEUX
EXTRÉMITÉS

No~s avons déterminé au chapitre 2 les fréquences de résonance et modes


propres d'une poutre uniforme libre-libre, en illustration de la théorie générale.
Nous allons reprendre cet exemple en poussant la résolution plus loin. Nous
mettrons ainsi en évidence les mécanismes physiques des mouvements de
traction-compression dans une poutre droite.

Rappel des nwdes propres:

x,. (z)

l
cos (Il
(5.3)
W Il = (II -1 ) 7T f en posunt c=,ff
Calcul des fonctions de transfert du système: La réponse (transformée par
Laplace) ü une impulsion unité localîsée en Zo peut être obtenue par projection
PETITS MOUVEMENTS DE TRACTION-COMPRESSlON 103

sur les modes propres selon les formules générales du chapitre 2 :

__ 1_ [ 1
H(Z,lü,p)- SL +2"
!Xl cos n1TzjL cos ll1Tz ojL
( 1rIlC-
)")
J (5.4)
P /.....I 1
p-+

On peut également obtenir H (l, Zl)' p) en résolvant directement le problème:

-ES
a2H +p2 p SH B(z-zl)

aH
avec
az o en Z =0 et l =L

pour 0 ~ z~ zn :

H = Ach
c
pour z{)::s Z~ L :

H = B ch eC (L - Z )
On détermine les coefficients A et B en écrivant la continuité de H en
1 aH
2fl et une discontinuité ES de az en zn :

Zn p
A ch p - - B ch - (L - zn) = 0
C C

P[ A sh p -ZU + B sh P
- - (L - Zo) ]
1c c c
chE (L zu)
d'où: A= C __c_--:::-__

c
Zo
chp-
c C
B

chp ~ ch e (L - Zn)
C c c
pES
shp-
c
104 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Explicitons l'allure de la fonction de Green G (z, ZQ, t) (original de H), pour


o ~ Z:<S. 41:
H (z, 2{j, p) peut s'écrire sous la forme:

p) C lIp +e +e
H (z, 7.
"1)' = 2 ES P1 _ e - Tp [e-
Tl "t:!p TJP e- ~4 JI]

avec:
2L ZI) -z Zn + " 2 L - (zu +z ) 2 L - (zn - z)
T =c' Tl =-c-' -,7 2 = - c - ' T] = C ,T.j = - - - c - ' - -

Les temps Tl + IlT, T1 + /lT, T3 + nT, T" + Il, (11 entier ~ 0) sont les temps mis
par dent ondes de vÎtesse c émises cn Zil dans la direction des z positifs et des z
négatifs et se réfléchissant (sans changer de signe) aux deux extrémités de la poutre,
pOlir arriver cn z.

Remarque: la vitesse de propagation dans une plaque mise en ëvidence au


paragrapbe 3.7 était J E , du fait de l'cffet de striction caractérisé par Je
p (1 - lr)
coefficient de Poisson 11. Cet effet n'a pas été considéré ici.
La fonction de Green est alors :

G (z, zo, 1) = 2 ~S '{ fy


tlAO
[1 (') + IlT)] + y [1 - (T2 + Il'i)]

+Yl/- (T)+lIT)]+Y[t (T-t+lI'r)])


(Y (f) étant la fonction échelon unité).

G(t)

/
/'
4e/ES

2e/ES

e/2ES
t
Figure 5.2.
PETITS MOUVEMENTS DE TRACflON-COMPRESSION 105

Remarque importante: Si ail s'intéresse à des temps t grands par rapport ml


temps T caractéristique de la durée de parcours des ondes, on peut assimiler la
fonction G (z, Z.,' t) à une droite G Ct) passant par l'origine et de pente
2c 1
ES, (courbe en tirets sur la figure 5.2) :

2c ( c2
G(t) --=--t
ES T ESL

Ceci correspond à la réponse de la poutre considérée comme lm corps solide


(indéformable) de masse pSL à l'impulsion unité.
Nous dirons donc, d'une façon générale, que, dans l'étude de la réponse
dynamique d'une structure, l'hypothèse de corps solide n'est l'alable que si l'on
s'intéresse à des gammes de temps grandes devant Je temps mis par les ondes
élastiques pour parcourir la struclltre.
On peut d'ailleurs retrouver ceci en examinant la fonne de la fonction de
transfert projetée sur les modes propres:
En effet le premier terme de la somme correspond au mode de corps solide (de
fréquence propre nulle). Si la gamme de fréqttence à laquelle on s'intéresse est
située largement en dessous de la 1rc fréquence de résonance non nulle
( fI /L ~), on pourra négliger les autres termes de la somme:

1 1
H (z, 2ft, p) = SL -;; =!'> G (z, Z.II t) =
P p-

Au contraire si l'on considère des temps très courts ou des fréquences élevées,
la somme de la contribution des N premiers modes propres constitue une

G(t}

3c/2ES

à fréquence nulle
c/ES -

Solution exacte

o T/2 T t
Figure 5.3.
106 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

approximation du problème de la propagation des ondes:

t 2e N COSIl7l"z/LCOS1!7Tzo/L. 'Tr.t
G (z, zo, t) = PSL + ES
71"
L
n",J Il
sm 2 Il --
T

Par exemple (pour z= Zo = L 12) :

G ( L/2 , LI") t 2 c ~ 1 " 2 'Tr. t (11 pair) (figure 5.3)


-, t = SL + ES '-' - sm 1 1 - -
P TT 2/l T

Remarque: Le premier maximum de la courbe approchée a une absCÎsse qui


tend vers 0 quand N - 00, mais son ordonnée ne tend pas vers 2 ~S mais vers
c
1,17 2 ES (phénomène de Gibbs).

Varia lite de l'exemple: Poutre fixée à ses deux extrémités.


On trouve dans ce cas:

- Y[/- (1'] + 111')] + Y[I (1'., + nT)]}

Gltl
[/2ES --

-cI2ES --

Figure 5.4.

li Y a rénexion de l'onde llvec changement de signe aux extrémités fixées.


D'autre part le rnit que III poutre soit fixée entraîne l'absence de mode de corps
solide, la réponse oscille donc autour de l'axe des temps.

5.3. EXEMPLE 2: ÉTUDE DE L'IMPACT D'UNE POUTRE SUR UNE


PAROI RIGIDE

Soit une poutre uniforme, comme dans l'exemple précédent. Cette poutre est
animée d'un mouvement uniforme parallèle à son axe de vitesse Vo lorsque son
extrémité A entre en contact avec la paroi rigide, au temps t = O.
La paroi rigide exerce alors une force f(t) sur la poutre.
Ca1culons, dans un premier temps, la réponse de la poutre immobile à une
force f (t) exercée à une extrémité à partir de l'instant t = O.
PETITS MOUVEMENTS DE TRACTION-COMPRESSlON 107

.,----8

Figure 5.5
o
L x

Soit F (P) la transformée de Laplace de f (tJ. La transformée de Laplace de la


réponse est donnée par les formules générales de l'exemple précédent en faisant
Zn = 0:

ch ec (L' - z )
X(z,p)=F(P) C

En particulier la vitesse du point A est donnée en tmns[ormée de Laplace par:

[(i(O, t)) = P(P) ~S cothP(~ F(P) ~ _1_-1_-e_--_T_{!


ES 1 _ e- 7j!
2L
en posant T = C

d'où i(O, 1) = ;S [J(t) + 2 f(t - T) + 2 f(1 2 'f) + ... ]

Si J'on considère maintenant le problème de la réponse il f(t) d'une poutre en


mouvement uniforme - vlJ à l'instant initial, on a :

c
.\- (0, 1) - Vn + ES lI(r) + 2 f (t - T) + ... 1

Ecrire le choc en A sur la paroi rigide, revient à imposer .\'(0,1) 0 aussi


longtemps que la poutre reste en contact avec la paroi. c'est-à-dire que la force
f(t) reste positive.
Pour 0 <::: t <::: T :
c
i (0, t) = - Vn + ES f (t) = 0

donne: f(t) ES~>O.


c
108 VIBRATION DES SYSTÈMES MI~CANIQUES

La poutre reste donc en contact avec la paroi dans cet intervalle de temps.
Pour T <: ( <: 2 T :

.r(O, t) =- c ( /(1)
v() + ES vn
+ 2 ES C" ) =0
ES
donne: J(t) = - vn <: 0 il ne peut donc y avoir contact.
e
Dans cet intervalle de temps on a donc 1 (t) 0 et x (0, t) VII' L'extrémité A
de la poutre repart avec une vitesse positive vu- T représellfe dOllc la durée du choc.
La vitesse en un point d'abscisse z de la poutre est donnée par:
C
.r(z, t) = Vil + ES [f (t - 1 J) + f (t - T + Tl) + 1 (1 - TI 'i )

+f(t-21'+ïd+,,·j

Dans l'intervalle (0, 2 T) on a, puisque 1(t) = -ES Vn [Y (t) - y (t ~ T)]


C

.i(z, t) vol- 1 + Y (t - Td + Y (1 (5.6)

Dans l'intervâIle (T, 2 T) .\-(z, 1) Vu ce qui veut dire que la poutre après le
choc est animée d'un mouvement uniforme de translation + Vn. Il ne peut donc
pas y avoir de second choc et ln formule précédente est valable pour
1~2r.
L'allure de .\~(:, 1), de .\'(z, t) repéré à partir de la position à l'instant
o et de ICI), est donnée par la figure 5.6 :

xlz,tl xlz, tl

1 fit)
IES/ c)vo 1 - - - - - - - ,

o T Figure 5.6.

On retrouve ainsi le résultat classique de la réflexion due il un choc élastique. Si


l'on s'intéresse il des temps grands par rapport à T, on écrira simplement le
changement de signe brutal de la quantité de mouvement en t 0, pour la poutre
considérée comme un corps solide.
PETITS MOUVEMENTS DE TRACnON-COMPRESSION 109

Remarque: En intégrant f (t) on retrouve l'intensité de lïmpulsion nécessaire


à ce changement de signe de la quantité de mouvement:

i
r
EST 2 ESL
JO) dt = - - Do = Vo = 2 pSLv o 2 /lIV O
() C

(m étant la masse de la poutre).

5.4. IMPACT D'UNE POUTRE: UTLLISATION D'UNE BASE MODALE


TRONQUÉE - NOTION DE RAIDEUR DE CHOC

On peut utiliser, pour résoudre le problème précédent, une base modale


représentant les mouvements de la poutre. Choisissons par exemple la base des
modes libres en A et B déterminée en 5.2.
Pratiquement on utilisera les N + 1 premiers modes.
Dans le système en translation vo, la transformée de Laplace du petit
déplacement du point d'abscisse z de la poutre, sous l'effet de la [oree d'impact
J(t) qui s'exerce en A est donnée par:

X(z, p)

Par ailleurs la condition de choc sur le plan rigide en l 0 au point A, donne


pour X(O, p) :

X(O,p)

mv()
:::;. F(P) = - - - - - - - - - -
N
, (
/l-
7TC ) ~
l +2N ,., L _-.:---:..-
- Il '" 1 n2 ( ~c ) ~ + p'2

n:!.( 'TTC)2
l11v(J
2 nwo i: T )-., +
Il 1 li:!. ( p"1

1 + 2 N + (1 + 2 N) [1 + i:2 p:' ., ]
II
2
111 ( ~ ) - + p2

mv" N À/I
= Î N + JUv o
-1
+-
I--::----:-
1
110 VlI3RATION DES SYSTÈMES MÉCANIOUES

Les À Il et w ~ sont des constantes.

mV n N À/I.
l --; sm
J

:::::- f (t) = --1."


1
_
N Ù (f) + mvo 1 W
W JI t
11

(avec la condition f (J) :> 0).


La force /(1) se compose donc d'une impulsion à l'instant 1 0, et d'une
fonction du temps dont les caractéristiques d'évolution sont de l'ordre de
grandeur du temps de choc T déterminé en 5.3.

Remarque:
Les w/; sont une approximation des résonances de la poutre fixée en A et
libre en B, d'autant plus correcte que N est grand.
- L'intensité du ô (t) est d'aulant plus faible que N est grand.
Supposons maintenant que l'on représente les modes négligés (N + 2 à l'infini)
en omettant dans chaque contribution modale la partie inertielle (terme en
p2) :

2 tXj 1
m l
N~1 Ir
,( T ):1 7TC

On aura donc:

!.io
X(O,p) = -1 ( -1
p:'
+"
-"
l N

111~(
1
-----:-~-- )+]
--;- ] F(p) =-:;
7TC ) - +p:1 l'-N p-
[ 111

Ceci revient à interposer entre J'extrémité A. de la poutre et le point


Ail d~ plan fixe, un ressort de raideur KN appelée raideur de clloc.

A
KN ----

Figure 5.7.
PETITS MOUVEMEt-.'TS DE TRACTION-COMPRESSION 111

On a:

F(P)

À:' et w: étant des constantes.


N+l À/
=> I( t ) = mv() L.. ;-;;
,,11.'sm /1
w 11 t (avec la condition 1 (t) > 0)
"= 1 /1

Nous voyons donc que 1 (t) ne présente plus la singularité â (1). De plus
l'approximation de la force de choc est meilleure que dans le cas du calcul
précédent comme nous J'illustrons CÎHaprès :
Considérons une description il l'aide des deux premiers modes (N 1) :
Sans raideur de c/ioc :

!IWo 2 nwo (.,1re) 2

F (P) = 3 + -3- -(-7T-"..:.....C-)-2"':"--~


T +3p-

mV{j mv o c "1T . (21rt)


=> f (t) = 3 li (t) + -C- 3- sm J3-:;:-
2L
(avec 'r = -).
c
En dehors de cet intervalle I(t) O.
De plus:
r{JT/:' 5
Jo I(t) dt = '3 mv() = quantité de mouvement associée à 1 (t)

- Avec raideur de cltoc :

( -L)2 L
aJ
]
2
1rC .2

=> F(P)
-...::.--- + 2 - - - ' - - - -
p2+

., (7Te) .2
11H10
( :c - ~

( ~
p-+ T
) --.2------~.,~-'----'---------
_ 2 ) p'! + ( ~- + 1 ) ( ~c ) .2 pl + ( :c )
4

= mvo 0,2]
., + ----'----- ]
[ + (0,50? ( ) + (1,75)2
( pL
1rC
) -
1re

=> J(t) --r-


T1Wo C [ 1rt
1 ,3 sin -:;- + sin 3,5 -;:
7Tt J O~t 0,97
J 12 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIOUES

De plus:
0.'J

1
T

f(t) dl "'" 1 ,96 IllV() quantité de mouvement associée à f (t)


o

Rappelons que la solution exacte de f (1) est un créneau de niveau


mv c
o et de durée T et que la quantité de mouvement associée est 2 17lV o•
Le graphique 5.8 montre la comparnison des différentes solutions:

2 : ~ Sans raideur
r de choc
1
1
1
1
1
1
1
11~4-----~~-----4~------~----~
\ Solution
\ exacte
\
\
\
\
\
\
\

o 0,5 t/T
Figure 5.8.

Remarques:
1) Si )'on choisit une raideur de choc Kc trop grande (par rapport à
KN). la force de choc l (t) se compose essentiellement d'une oscillation à haute

fréquence (W K= ~) :
PETITS MOUVEMENTS DE TRACTION-COMPRESSION 113

En effet pour les [ très petits:

F(p)

pour t:> '1( 7T l(t) <0: la poutre décolle avec une vitesse vn (au point A).
Wl{

Pour les temps suivants il peut y avoir une succession de chocs brefs
(T I.J. L'histoire de la force de choc est donc complètement perturbée.
D'une façon pratique c'est ce qu'il se passe si dans une allalyse lwmériquc du
problème on ne prend pas de précautions particulières pour traiter le choc (le cas
sans raideur de choc étant un cas théorique).
- Si l'on choisit une raideur de choc Kc trop petite, on diminue l'amplitude de
l'oscillation parasite mais on allonge la constante de temps du choc.
Le choix de Kc KN constitue donc une sorte d'optimu~ en ce qui concerne
l'estimation de la durée et de l'intensité du choc, compte tenu de la base modale
choisie.
2) D'une façon générale il faut également tenir compte des modes propres de
la structure impactée.
Si par exemple le plan d'impact considéré précédemme nt a tous ses modes cn
dehors de la gamme de fréquence étudiée, on considère simplement une certaine
souplesse locale et on modifie la raideur de choc en conséquence :

Dans ce cas, on n'a pas besoin, pour représenter à peu près correctement les
constantes de temps et l'intensité du phénomène, d'une base modale trop rÎche. Il
suffît en effet de choisir N caractérisant la troncature modale telle que
KN soit de l'ordre de grandeur de Kp,an.
CHAPITRE 6

PETITS MOUVEMENTS DE FLEXION DES POUTRES


DROITES

6.1. ÉQUATIONS ET CONDITIONS AUX LIMITES

On considère ici les petits mouvements d'une poutre droite perpendiculaire-


ment à son axe. On suppose pour simplifier que ces mouvements se [ont dans un
plan xOz et sont caractérisés par le déplacement x(z, t).
Energie potentielle de déformation: On utilise généralement l'hypothèse de
flexion pure pour caractériser le champ de déformation dans la poutre: on
suppose que les sections droites S (z) restent planes et se contentent de tourner en
étant orthogonales à une ( ligne moyenne» caractérisée par le déplacement
x(z, t). Au premier ordre (puisqu'il s'agît de petits mouvements), la déformation
se fait alors uniquement suivant l'axe Oz. Mais contrairement à lu traction-
compression, elle n'est pas constante dans une section droite mais varie
linéairement en fonction de la distance yau plan perpendiculaire au plan xOz et
tangent à la ligne moyenne (voir figure 6.1).
On a, si (J (z) est l'angle de rotation de S (z) :
aB
E:; Y iJZ

v
l(

Ligne
moyenne

z dz u

S(2)

Axe de
-t-+-_....L.:...---I~_ flexion

Figure 6.1.
116 VIBRATION DES SYSTËMES MJ~CANJQUES

Comme 0 = oX on obtient :
oZ

(6.1)

On peut alors exprimer l'énergie potentielle:

U ?1
-
f-- (V)
(j' ® Tf dv

en utilisant l'expressÎon de E et la relation de traction-compression a = E F:

U ]
--
- 2 fIl
L
dZ f
S(z)
Ey
2 a-x
- (')"
àZ 2
- ds

Si l'on suppose le matériau homogène dans la section droite et si l'on pose:

l (z) = moment d'inertie de flexion = f


S(z)
y2 dol'

On il:

(6.2)

Remarque: L'hypothèse de flexion pure est valable pour des poutres longues
(L ~ D) (D = dimension transversale caractéristique).
Le fait de négliger les effets de cisaillement (qui existent toujours dans les
problèrpes de dynamique), entraîne sur la raideur des erreurs de l'ordre de
( ~ ) 2,

Energie cinétique: Pour exprimer l'énergie cinétique ~


-
f(V)
p (if dv on a

coutume de négliger l'inertie en rotation des sections droites et à ne considérer


que l'inertîe en translation associée au mouvement x(z, t). Ceci entraîne des
erreurs sur la masse de l'ordre de (D IL f-
On a alors:

C ~ fL pS (.i)1 dz (6.3)
- Jo
A partir des expressions de U et de C on peut appliquer le principe des travaux
virtuels pour obtenir l'équation d'équilibre du problème.
PETITS MOUVEMENTS DE rLEXlON DES POUTRES 117

Si t'lx est un déplacement virtuel on a :

8W,.= 8U r
Jo
L
iJ2ry
clZ-
(El iJ\)
az-
8x dz

_[El a~~ rÎZ-


a8x
az
_.i!...
az
(El a~~ )
àZ-
ÔX]L
Il

L
8W; r pS.i.' 8x dz
Jo
Si on applique aux extrémités de la poutre un effort tranchant F (force
transversale à "axe de la poutre) et un moment de tlexion M (moment d'axe
normal au plan du mouvement de flexion) et d'autre part un effort tranchant
réparti J, le travail de ces efforts extérieurs dans le déplacement virtuel
8x est:

8W r = 1F 8x]0 + [F 8xlL + [M (.18\:]


.
iJz
+ [M a8t]
Il
. + IL f
L 0
ôx dz

J,~ [a: f]
2
22
(El ax ) + pSf - 8x [[F ~( El a:r ) J ox]o
[[ F+ ;: (El :;~ ) ] Ox] 1. - [ (M + El a~t ) a8x J
o

[ ( M - El :;~ ) a8x ] L 0

D'où l'équation d'équilibre dynamique (Bernoulli-Ellier) :

(6.4)

'--v----'
~~ Opêratcur
raideur d'inertie

et les conditions aux limites:

--f!-
i)z
(EJ a~~ ) =±F
(lZ-
en

El a:r =+M en
àZ?

représente le moment de flexion exercé par la droite sur la gauche à l'abscisse z


118 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

_ ' - -a
:rrc. 1
oZ
- (El a 2
- x )
àz 2

représente l'effort tranchant exercé par la droite sur la gauche à l'abscisse z.


D'une façon générale les conditions aux limites peuvent se présenter sous la
forme de 2 relations linéaires à chaque extrémité de la poutre, liant x,
() -_ OX
Bz '
1.1
,JIlJ
rrc
et :J'.
Les conditions aux limites les plus courantes sont:
- l'extrémité libre

a2x
=0
{,AL=O ou oz::!
.7- = O' [ ai!
a\:
=0 (si El est constant)

- "extrémité rowlée (ou appuyée)

x = 0
x =0 .,
{ .AL = 0 =;. a~ = 0
l az-
- l'extrémité encastrée

Remarques: L'opérateur de flexion des poutres est plus complexe que celui de
traction-compression puisqu'il est du 4 c ordre. Dans les exemples analytiques que
nous étudierons plus loin nous supposerons que E, l, pet S sont indépendants de
z. D'où l'opérateur de raideur:

L'équation d'équilibre peut se mettre sous la forme:


PETITS MOUVEMENTS DE FLEXION DES POUTRES 119

6.2. EXEMPLES DE CALCUL DE MODES PROPRES

6.2.1. Etude des modes propres de flexion d'une poutre droite uniforme rotulée-
rotulée

1\ s'agit de trouver les solutions singulières du système homogène:

x=o
{"IX (
- WR ) 2
0 avec a~\: cn
-4-
az Co f
.t =

! -=
az 2
0

Une méthode générale consiste ft expliciter la solution générale de l'équation


différentielle:
Si À p À 2' "') et À 4 sont les racines de l'équation caractéristique:

-w-
( Cf) Rf
)! -0 -

x est de la forme:

ou, si l'on choisît une racine de l'équation caractérîstique sous la forme:

(6.5)

kz . kz kz kz
x = A cos L + B sm L + C ch L + D sh L

Les quatre conditions aux limites homogènes donnent alors un système


homogène d'inconnues A, B, C, D:

- en Z 0

- en Z L

A cos k + B sin k + C ch k + D sh k = 0
A cos k - B sin k. + C ch k + D sh k 0

On écrit que cc système est singulier (cn annulant son déterminant), ce qui
conduit il une équation cn k, donnant les pulsations de résonance du problème.
Ici nous obtenons:

sin k 0

:::::> "11 = 1l1T (n enlier> 0)


]20 VIBRATION DES SYSTÈMES Ml~CANIQUES

Les modes propres sont donnés par les solutions du système singulier (définis ù
un facteur près).
Ici:

B = 1

d'où:
. k . I17TZ
X Il = SIO 'n LZ ou Xn = SIO L

La masse généralisée est:

nf/l fL pSX~
Il
dz= fJ~L
-

Renwrqrtes: Les fréquences de résonance ne sont plus, comme pour la


traction-compression, des multiples d'un fondamental mais sont proportionnelles
ml carré d'un nombre entier.
La fonction de transfert peUL être exprimée également de deux façons: par
projection sllr les mode propres:

011 directement:

On écrit pour cela [a solution pour 0::..; z< .2ô qui est de la forme:

. kz
B slOT D sh kz
L

compte tcnu des conditions de rotule cn = O. cn posant cette fois:


J
Z

k = L ip
Co Rf
pou r <';1 <: z.:;.; L :

On écrit ensuite [e '( raccord}) des 2 solutions en Z == ~l :

continuité
de

x: B sm k

rZ() + D sh k Znr ,
B'slOk ( ]-r Zn ) (
+D'shk]

0: B cos li. L~ + D ch k r~ = - B' cos le ( 1 Z(l )


L -D'chic (Zl)
]-r )
,)lL: - B sin k ~ + D sil k ~ - B' sin k ( 1 - ~ ) + D' sh k ( ] - ~ )
PETITS MOUVEMENTS DE FLEXION DES POUTRES 121

discontinuité de :F :

k ) Zn Zu
El ( L J
B cos k L + D sh k L
- I3' cos le ( l - L
Zo )
+ D' sh k ( 1 - ~) J+ l o

Dc cc système on tÎre B, D. B' cl D':

zl) )
L 3 sin k ( l - L
B= ( k) sin k

sh k (1 zn)
-
D 1
2 El
(L)3
k sh k
L

o ::E Z::E Zo H (z, zo, p)

sin
= _1_ ( Co Rf ):ll:!
2 El ip
[

sh

sin
_1_ ( Co Rf ) JD
2 El ip
[

Cette forme de H (z, ~,p) est plus compliquée que celle obtenue pour la
traction-compression Cl la fonction de Green G (z, 20, f) n'a pas d'expression
analytique simple. Ccci esl dû, comme nous l'avons vu en 3.8, au caractère
dispersif des ondes de nexion.

6.2.2.
Etude des modes propres en flexion d'une poutre droite unUormc
encastrée il une extrémité ct munÎe d'une musse m localisée il l'autre
extrémité libre
Comme dans l'exemple précédent le déplacement est de la forme:
kz . kz kz kz
.\'(z) A cos T + I3 sm T + C ch -1- D 511 T
122 VIBRATrON DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

o m
~----------------------·I
Le l po

Figure 6.2.

Les conditions aux IimÎtes cn z = 0 sont:

X==O {A+C =0
=0 B+D o
1 az (IX =>

Les conditions aux limÎtes en z = L s'expriment d'une part en écrivant que le


moment de flexion est nu1, d'autre part cn écrivant l'équilibre de la masse III
dans son mouvement de translation en x :

il:" - 0
en z~ L -mw-x
•,

1
d'où:
A(cosk+chk)+C(sinlc+shk) 0

et
- mw 2[A(cos k - ch k) + C(sin k - sh k}]
= El ( -[) J [A(sînk-shk)-C(cosk+chk)1

Soit À le paramètre adimensionncl, tel que:


.,
kÀ mw- => À mw 2 L)4 111
k ) 3 EIL ( k = pSL
El ( L
À = masse nt
masse de ta poutre

Les deux dernières conditions aux IimÎtes deviennent:

\ A (cos k + eh k) + C(sin k + sh k) =0
fA[sînk-shk+kÀ(cosk chk)]
+C[- (cosk+chk)+kA(sink-shk)] =0

Les fréquences propres sont données par l'annulation du déterminant de ce


système:

- (cosk+chk)2- (sin 2 k shIk)


+ kA [(cos k + ch k) (sin k - sh k) - (cos k - ch k) (sin k + sh k)] 0
PETITS MOUVEMENTS DE FLEXION DES POlITRES 123

ou:

(1 + cos le ch k) + kÀ (cos li. sil k - sin k ch k) = 0

dont les racines sont une suite de valeurs k n (11 ~ 1), d'où les fréquences
propres:

f=
n
1k~ JEI
1T
-pS

Les déformées modales sont données par:

Xn(Z) (sin kil + sh kil) (cos k n l ch k n t)


- (cos kIl + ch kil)' ( sin k n t- sh k n Î)
Examinons deux cas parlÎculicrs :
- À <:€ 1: Dans ce cas les kil sont données approximativement par l'équation
1 + cos k ch k = O. Ce sont les fréquences propres de la poutre encastrée-libre.
La masse m est négligeable.
- À ~ 1: Dans ce cas on remarque que la première racine k! est petite del'ol/t
1. Un développement limité au voisinage de 0 de l'équation en le donne:

2
À

1 /3 El/L)
2rr V--n-I-

On retrouverait cettc même expression de fI en négligeant la musse de la


poutre ct en ne considérant que sa raideur: un calcul statique montre en effet
que la force de rappel exercée par la poutre, du fait d'un mouvement imposé x
de son extrémité libre est: F 3 El lU x. Le système peut alors être considéré
comme un système masse (m)-ressort (3 El IL)) dont la fréquence de résonance
est fI'
Les autres fréquences propres (II :> 1 ) sont obtenues approximativement par
l'annulation du coefficient de À dans J'équation en k:

cos k sh k - sin k ch k = 0

Ccci correspond aux fréquences propres de la poutre encastrée-rotutée : pour


ces modes la masse TIl est quasiment immobile (on vérifie que cc résultat est
cohérent du point de vue de l'orthogonalité avec le mode 1 qui, lui, comporte un
mouvement de la masse 111).
124 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

6.3. IMPACT LATÉRAL D'UNE POUTRE DROITE SUR UNE BUTÉE


RIGIDE

Du fait de la complexité de la fonction de Green en flexion, il est à prévoir que


le problème du choc latéral d'une poutre droite sera beaucoup plus complexe à
résoudre que celui de l'impact longitudinal (traction-compression).

6.3.1. Impact d'une poutre de longueur infinie

Considérons tout d'abord le problème suivant:


Soit une poutre de longueur infinie en translation latérale de vitesse
- VO' Elle heurte en z 0 et à t 0 une butée 0 rigide.
En 0 s'exerce une (orce I(I):> O.

-vo

t î
r
t l ~ t f
0 ... Z

Figure 6.3.

La vitesse d'un point d'abscisse x de la poutre est donnée par:

.f(z, 1) = - Vo + -a II
al ()
G(z, t - T) /(T) dT

G (z, t) étant la fonction de Green de la poutre infinie. Soit en transformée de


Laplace, d'après (3.25) :

C~i(z, t) + vol = pH(z,p) F(P)

x e
- V /~.E.L
2 Co Rf [
cos
J@fi . J@fi]
R [p
-.,- J:J
- Co '[
+ sm R [p
-.,- R
- Co f

On écrit qu'en z = 0, la vitesse est nu1le du fait de la butée, c'est-à-dire que


i(s, t) + VII est un échelon d'amplitude vo:

Vo

P 2pS(co R[)W p
PETITS MOUVEMENTS DE FLEXION DES POUTRES 125

o t
Figure 6.4.

P S(C R )1f.!
d'où F(P) - _ '\,/75_
-'J ..j0 p f Vo

- 'SR
f(t) = pSco v()
J __
7r
f
Co t
(6.6)

==> C(.f(z,
V -
1) + vo) = -e
p
n J ~.E.l
~ () ~
c It
f
[
cos J- Rf P 1Z 1
__ ..l......l + sin
2 Co Rf
J-
Rf P 1 zz 1 ]
-1-..!......l..
.... c n Rf

J
d'où .1'(z, 1) ~- Vu

l
+ VU Y(I) - 1
7T Co t

2 Rf
Jrn "!
..LU sin (-4
R x~) dX ]
f
t
Co

~ - "" + v" [ Y (0 ) - iff;~ 'Jf,' dU]


Co 1 z
(en posant comme en 3.8 f) = -R et X = - ).
f Rf

o (3

-1
Figure 6.5.
126 VIBRATION DES SYSTÉMES MÉCANIQUES

6.3.2. Discussion: Nature physique du choc cn flexion

La solution précédente montre la génération au moment du choc d'une onde


dispersive qui part de 0 et se propage le long de la poutre.
On remarque que la poutre reste indéfiniment en contact avec la butée; ce qui
est normal puisqu'il n'y a pas d'onde réfléchie.
En fait cette solution n'est pas physique, du moins dans sa partie haute
fréquence.
En effet l'équation de flexion des poutres n'est valable que dans la gamme des
wd
basses fréquences telles que - ~ 1, d = dimension transversale de la poutre
Cs
(comme nous l'avons vu au Chap. 3).
Ceci veut dire en particulier, qu'au bout d'un temps "de l'ordre de grandeur de
d, une onde réfléchie tridimensionnelle viendra modifier les conditions de
Cs

contact au point de choc (cf. figure 6.6).

d
--
t -
Point de choc
Figure 6.6.

La force de choc sera ainsi constituée d'un ensemble d'impulsions de durée T.


Si la poutre est de dimensions longitudinales finies, les ondes de flexion vont se
réfléchir aux extrémités et compliquer encore les conditions de contact en O.
Ainsi la structure d'un choc en flexion du fait de son caractère tridimensionnel
est très complexe, contrairement à la traction-compression.

6.3.3. Filtrage basse fréquence, raideur de choc

Souvent on n'est pas intéressé par l'évolution à haute fréquence de la force de


choc. On ne veut connaître son histoire temporelle qu'avec une fréquence
d'échantillonnage Je telle que Je d ~ ] ; dans ce cas l'hypothèse des poutres en
Cs

flexion est tout à fait valable.


Pour effectuer un calcul correct de la force de choc dans la gamme
(O. J,J il suffira donc de caractériser la poutre par ses N premiers modes de
flexion. Mais, comme nous ravons vu pour la traction-compression cela ne suffit
pas: il faut tenir compte des « modes négligés », à l'aide d'une raideur de choc
K N•
PETITS MOUVEMENTS DE FLEXION DES POUTRES 127

KN doit inclure la souplesse de modes de flexion négligés mais également de


l'ensemble des modes IransversalL1: de la poutre (impliquant une déformation de la
section droite). D'une façon pratique KN est obtenue à partir d'un calcul statique
tridirnellSÎonnel :

Figure 6.7.

Si ô est la déflexion statique en 0 due ft la force F appliquée en 0 (on pose


K smt = F / ô), on a :

l 1 N' X~(O)
-=--L-
Kch[)c K
.
m n w I~
5111t 1
-1

Les graphiques des pages suivantes, obtenues numériquement, montrent


K chDC
l'évolution de la [orce de choc en fonction du rapport K dans le cas d'une
SIal

poutre encastrée-encastrée:

~~:-====m:-=====~
o
Figure 6.8.

La poutre est animée d'un mouvement forcé par une excitation harmonique et
subit un impact sur la butée centrale 0 à chaque période.
Le tableau ciMuprès et J'observation des courbes montrent que plus Kchoc/K~tat
est grand, plus l'histoire du choc sur la butée est complexe. Cette complexité
étant caractérisée par la fréquence de coupure due à la raideur Kchoc :

(m masse de la poutre)
128 VIBRATION DES SYSTI3MES Mf~CANIOUES

que l'on peut rapporter à la fréquence du premier mode encastré-encastré:

(KI et m, étant la raideur et la masse généralisée du 1er mode propre).


D'autre part on observe que chaque impulsion élémentaire a une durée
caractéristique T sensiblement égale à la demi-période associée à Je:

T=

rapportée à la période du premier mode encastré-encastré:

-
1
Kch",jK'lal .f.:/J~ N (*) ./1 T
(unité arbitmÎre)
- -
40 6,.2 3 O,OSO 1,6

200 13,8 5 0,036 1,3

80n 27,6 7 0.018 1

S 000 87,5 13 0.006 1

(*) Ici N est délïnie comme éwnll'ordrc du mode d0l1l1a fréquence de résonance
est immédiatement inférieure il .1;..

D'un point de vue global, on vérifie que la durée totale du groupe d'impacts
tend vers la demi-période T associée ml premier mode encastré au niveau de la
blllée (donc ici le premier mode encastré-encastré sur une demi-longueur de
poutre). On vérifie également que i'illfégrale l de la force d'impact suria durée T
(el/d vers tille consta/lte (l'intensité de chaque pic de force élémentaire croît, mais
sa largeur diminue). Ceci correspond à J'énergie cinétique globale mis en œuvre
dans le choc.
On se rend compte que la détermination des grandeurs globales T et I qui sont
souvent l'essentiel de ce qu'il faut respecter dans le calcul, est à peu près correcte
K chnc
pour des rapports ~ relativement bas (- 500), donc pour un faibJe nombre N
stat

de modes propres de description de la structure.


Ë 0.04 Ë
.§ .§ 0
....
C
....
C
aJ 111
E
~ ~ -0.04
~ -0.04
nl

-aJ
ï5.
-aJ
o 0
-O.OB ..,
-0.06 m
:j
-0.12 v1
-0.12 !::
a
-0.16 c
<
m
-0.16
-0.20
a:
m
~
'Tj
0.2 0.4 0.6 O.B 1.2 0 D.2 0.4 0.6 0.8 1.2
ci:j' f,t f,t
E:: Kehoc /Kstat =40 KehDc/Kstat=200 V
m
f3
0\
~ 0.12 ~
m
u ..... x
D
-fi 0.06
0
-fi o
z
::::"1 :::1
"'CI "'CI
Cl
111 r.1
ê ~ O.OB
0 ..,
CI'l

.!: 0.04 IL.


o
C
--!
;;;
m
(J';

0.04
0.02

o 0.2 0.4 0.6 O.B 1.2 D.2 0.4 0.6 D.a 1.2 ........
ftt f,t 1-.;1
\.0
......
w
Ë Ë o
.§ .§
i:: .....
c:
aJ CIl
E E
~ -0.04 ~ -0.04
ro n:J
ëi. ëi.
'11/ 'aJ
Cl CJ

-O.OB -O.DB
<:
-0.12 -0.12
a
'"
>
-j
ô
-0.16 ~.--;;'L;:--7:----:-L---L--L---.J -0.16 L.-_~---.JLl_ _-'-_ _..L-_---:__-:, z
o 0.2 0.4 0.6 O.B 1.2 o 0.2 0.4 0.6 0.8 f,t 1.2 C
!Tl
"':'l f,t VI
~.
VI
r.:::
;::; Kchor/Kstat=BOO KchDc/Kstat=BOOO -<CIl
-j
?" 0.2f.
t'Tl.
~
LI

e -5
u
0.42
:s:
rn
.c
u VI
.s 0.20 .s 0.36 :s:
rn,
1!l ~ (")

~ 0.30 >
.f 0.16 z

0.12
0.24 êrn
j
CIl

0.18
O.OB 1

0.12
0.04
D.06

0.2 0.4 0.6 0.8 1.Z () 0.2 0.4 0.6 O.a 1.2
f,t f,t
PETITS MOUVEMENTS DE FLEXION DES l'OUTRES 131

6.4. EXERCICES ET PROBLÈMES

6.4.1. Trouver les fréquences ct les modes propres d'unc poutre muUiappuyée

2 i N z
---Il1o-
/j h lX h h h h
I...-"-~- . --I
Figure 6.11.

On considère une poutre droite uniforme vibrant en flexion. Elle est appuyée
sur N + 1 rotules régulièrement espacées. On appelle L la distunce entre
2 rotules.
Efémenfs de la 50/lIIioll : Dans le Hème intervalle entre 2 rotules ta déformée
est de la forme:

Xj(Z) = Ai ( sh "sin kl sin ksh kt),


+ Bj [ sh k sin k ( l t) sin k sh le ( 1 - t )J
expression obtenue en utilisant la même méthode que dans les exemples
précédents ct en écrivant l'annulation du déplacement au niveau de chaque
rotule (l'origine des z est prise il la rotule gauche).
On écrit ensuite le raccordement cntre les tronçons i et i + 1 (continuité des
rotations et des moments, les efforts tranchants n'étant pas continus puisqu'il y il
une réaction d'appui) :
Pour i =F 1

(Bj + 1 + Ai) (sh k cos k - sin k ch le ) = (Ai +1


{ (Bj + 1 - Aj) sil le sin k = 0

Aux extrémités de ln poutre on a:


BI sh k s~n k = 0
{ AN sh k Sin le = 0

L'ensemble de ces équations forment un système de 2 N équations ii :2 N


inconnues dont on recherche les solutions singulières.
- On remarque une première solution:

sin k. 0

Ceci correspond aux modes rotulés-rotulés d'un tronçon. La déformée de la


poutre Il l'allure suivante (pour le premier de ces modes).

Figure 6.12.
132 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Si sin k "p 0 on peuL sÎmplifier le système des équations en posant:


sil k cos li: - sin li: ch li:
cos'P =-
sh k sÎn k
(on montre que sh k "p sÎn k et sin ip #- 0).
On peut en particulier l'écrire sous la [orme d'une relation de récurrence:
Aj -f ~ 2 cos IP Ai -; 1- Aj
{ Bj'Il =A;
On peuL alors expliciter les Ai ct Bi (cf. exemple sur la poutre en traction-
compression du Chap. 2)

~sin

l
Ai = Al sin (i ip) - (i 1) IP
!p sm IP
AJ . . BI ..
B. -.-sm (! 1)!p -.-sm (1 2) IP
1 sm I P ' sm !p

De plus on LI :

B) 0 ct AN 0

Le système est donc singulier si :

sÎn N'P 0

ÀiT
D'où IP N avec A CI/tier tel que 0 < A <: N (on a donc N 1 valeurs de
cos !p solutions).
Les fréquences de résonance sont données pour les solutions de l'équation en
k:

sh k. cos k sin k ch le = cos A; (sh Il sin le)

En ajoutant à ces solutions les modes correspondant à sin le == 0 on a donc


trouvé N groupes d'une infinité de fréquences propres. cc qui est cohérent avec
les N tronçons qui composent la poutre (on peut montrer qu'il n'y il pas d'autres
solutions au problème).
POUf étudier la répartlllon des fréquences de résonance, traçons
a (1.) sh li: cos k - sin k ch li: en fonction de k:
sh k - sin k

, ... mode enca~trlÎ-encastri Zù.. mode rotu\é-rotul~


du tronçon éllÎmentaire du tronçon élémentaire

-1

t
1" mode rotulé-rotulê 21"* mode encastré-encastré
-2 du trenton élémentaire du tronçon élémentaire

Figure 6.13.
PETITS MOUVEMENTS DE FLEXION DES POUTRES 133

Les fréquences correspondant il sin k. = 0 se trouvent en k = 1T, :2 rr, ctc ..


c'est-il-dire tantôt il l'intersection de a (k) et de la droite a = - l, tantôt il
lïnterscction de a (k) ct de la droite fi' = 1. Les autres rréquences sc trouvent il
. .
l'mtersectlon de a ( k) uvec les N d fOlles
. cr Àrr .
cos N

La figure 6.13 montre (pour N 8) que les fréquences de résonance


s'échelonnent SUÎVilnt des groupes de N fréquences situées entre la fréquence
d'un mode rotulê-rotulé de tronçon élémcntaire (qui est solution) et la fréquence
d'un mode encastré-encastré du tronçon élémentaire (gui n'est pas solution).
Quand N devient grand. III fréqucnce de la dernière résonance d'un groupe
tend vers la fréquence encastrée-encastrée. Ce qui correspond (pour le
1er groupe) il une déformée modale d'allure:

Figure 6.14.

D'une façon générale la déformée des modes est donnée pour le i-icmc
tronçon par:

. Î AIl 7r ( • z. z )
(X'J>lJJz) Sin sh km sm km l - sm km sh kilt l +

+sin (i l)À
I1
1T [shkmsinkm(l-t) -Sink.mShk m (] -t) J
(k/Pl étant la 11l·ièmc solution de l'équation en k pour A A,,).

6.4.2. Cnlcul des fré(IUenCes et modes propres d'un faisceau de pelUes pontres
parallèfes encastrées il une extrémité ct fixées sur un dis<IUC il l'nutre
extrémité

Euollcé dll problème


a) Soit une poutre rectiligne de longueur L ct de section S encastrée il son
extrémité gauche.
On en considère il la fois les petits mouvements de traction-compression el les
petits mouvements de flexion dans le plan yOx. On suppose que la poutre est de

Figure 6.15.
z~
134 VIBRATION DES SYSTEMES MÉCANIQUES

section circulaire (diamètre d) et homogène (moment d'inertie en flexion


14 '
1 = :!!!.:-; E Module d'Young du matériau).
64
Calculer (cn statique) l'effort F de composantes Fx et Fy sur Ox ct Oy ct le
moment de flexion de composante M sur Oz qu'il faut appliquer fi l'extrémité
libre de la poutre pour imposer à cette extrémité un déplacement x de
composantes .t ct y sur Ox ct Oy et une rotation O.
En déduÎre la matrice de raideur K telle que:

b) Soit un système formé de ft poutres parallèles identiques à la précédente.


encastrées en x 0 sur un plan fixe et encastrées en x L sur un disque mobile
indéformable homogène de diamètre D, d'épaisseur H et de masse volumique p.

::>'t====::;;:;::;;:;=====~L - - _____ _

Figure 6.16.

On suppose que d «i. D el l'on appelle Yi cl 4 les distances (algébriques) du


point d'encastrement sur le disque de la poutre i, au plan xGz (G centre de
gravité du disque) et au plan xGy.
On impose au disque un petit déplacement KG (de composantes Xü et
J'G) de son centre de gravité et une petite rotation 0G (d'axe Gz).
Donner les relations que doivent vérifier les Yi ct 4 pour que le moment
résultant - .A{, des efforts exercés par les poutres sur le disque soit porté par l'axe
Gz.
Dans ce cas, calculer en utilisant la matrice K précédente, la résultante
générale -:F (composantes - ŒJI et -:Ji r) et le moment résultant .iU" des
efforts exercés par les poutres sur Je disque.

En déduire ILl matrice de raideur.J[ du système:


PETITS MOUVEMENTS DE FLEXION DES POUTRES 135

è) On effectue il présent l'analyse dynamique du système en négligeant


l'inertie des poutres devant celle du disque.
Ecrire la matrice de masse associée <lUX degrés de liberté xG' )10 ct
0G' Ecrire les équations dynamiques du système.

Montrer que si L Yi = 0 il y li découplage entre le mouvement .l'Ci et les

mouvements Ü'G' 0G)'


Dans cc cas, déterminer les fréquences propres Cl modes propres du système.
Montrer que le premier mode propre a une fréquence nettement plus basse que
les ,autres el cn donner une expression approchée simple.
Application Ilumérique
10 pOllIres : d 20 mm; L 1 m ; E 2 x 10 11 Pu
disque : D = 0,5 m ; H 0,1 m ; p S X 10 3 kg/m 3,
Réponses aux questiorls :

(ES/L 12 El
0
_6°L!El )
a) K=
4EI
sym
L

b) RelatÎon à vérifier par les Yi ct Zi:

uES/L o - ES/L LYi


") El FI
J\:, = 1_11 611~(1+H/L)
L-
"\' ~ /lEI / ~
sym ,L;Yi- + L [4 + 6 H/L + 3(H L)-J
1

On remarque que le terme de raideur en rolation E~ L y? est nettement plus


J

grand que les termes de flexion correspondants en effet:

El 41/
1 L:-.--
yfS (?1)
.. 1

41l 1
L

c) Matrice musse:

a
M

2
(M = masse du disque p '1TD H)
136 VIBRATION DES SYSTÈMES MÊCANIQUES

Fréquences et modes propres (L Yi = 0) :


- Mode de traction-compression (translation en x: x G l, >'G = 0, ()G = 0)

,
pulsation propre: W f = J"ES
ML

- 1er mode de flexion (quasi-translation en Y du disque: xG 0, YG 1.


0G = 0)

pulsntion propre: ct! Il

2C mode de flexion (quasi-rotation du disque: xCi = 0, YG ::::: 0, 0G 1)

ES ,
TL)';
1
puls<ltion propre: W h :=

Applicatioll mlmérique:

Jh J, =320 Hz

La grande différence de fréquence vient de la grande différence des raideurs


cn translation ct en rotution mentionnée plus haut.

Remarque: En fail les fréquences propres des poutres élémentaires apparais-


sent bien avant les fréquences f h et Jf' Par exemple si les poutres sont
constituées par le mème matériau que le disque, la l le fréquence propre de la
poutre encastrée-encastrée est J 87 Hz.
Ceci veut dire que l'hypothèse consistant il négliger la masse des poutres n'est
pas valable au-delà d'une certaine fréquence (ici de l'ordre de 50 Hz). La
formule donnant Jh ne s'applique donc pas dans ce cas.

6.5. FORMULAIRE

Le formulaire qui suit présente d'une façon condensée les principaux résultats
numériques utiles pour déterminer les fréquences de résonance ct tes déformées
modales des poutres en flexÎon.
FLEXION SIMPLE DES POUTRES

GRANDEURS MECANIQUES ET GEOMETRIQUES


X: déplacement normal en z E: module d'Young du matériau
lhd/dx: angle de rotation de la section droite en z 1 : moment d'inertie de la section
par rapport à l'axe de flel(ion
Conditions Conditions J( =Eld 2X/dz 2 : moment de !le)(Îon exercé en z sur la
aux limites aUx limites Il: masse du matériau
partie gauche de la poutre
x l' =~Eld3/dz): effort tranchant exercé en z sur la
S: aire de la droite "0
r.1
longueur -i
partie gauche de la poutre
U-Nl-TE-S-M-KS""I
=i
(.Il
x r-I

!::
MOMENTS D'INERTIE DE SECTIONS SIMPLES DETERMINA TlON DES FREQUENCES PROPRES ET DES MODES o
CORRESPONDANTS POUR UNE POUTRE UNIFORME c
(axe a-a) <
c: NCJ m
IlECTAIlIiLE 1 [ERClE 1 COURONNE Conditions ~ .§ ~ . R !::

~
~ ~
t'J
aux limites Allure modale aux limites!!: c: jE tt colonne
\lOir
rn
.., ,g....: ~

'ê; '(~T'I'~
a z " !!. .ff III !"ferm:.
CIl
0;' , 151 , d LI - modale 1
c , Rotule-
Q,_
'.~ x-o o
~ m
iS" Q 3,11.16 10000
r:l 11 rotulé a-==::'.œ." ,0 W A - A=O 6)63 ,:0000
?' l=bll /1Z
t3j 1~1Lj.J.---..,....~ - {X;O.~
=t> x-l fl.= 0 6=0
CID=l 6,1.25
12.566 1,0000
l,DODO ~
1,0000 m
:-J l X
- -~
x=o { x-a A-O -0,9825 ë5
El " {}.c: - -1 0003 z
EQUATION DYNAMIQUE x-()
i x;i
{ - ~ u C"O
D/B-R
-1'0
. 000 o
dl dIX (F: forte extérieure CdJ:!l - -1,0000 r.1
u -1,0000 fZl
dz l (El 1 • \1 5 répartie par unité
"0
dl! longueur 1 o
C
Fréll~p..!:Bpre:
f;~
2n
J El
pS
"
~
m
CI'l

Remarque: pour un tube de faible épaisseur, f ne dépend Entas tré-1 32


librl!
- - - pas de l'épaisseur
(Ex.: tube circulaire. f=ltt 2/2n 1J IEI!lçlld/11t 4 x=l

Forme modale:
121 , - - - - - - - : c - - - : c - - - - : : : - - - = - - -__- - ,
Libre-
libre l, =1
.....
• O(sin,tt f'Shtl T' t.JJ
-...J
FLEXION DE POUTRE AVEC MASSE LOCALISEE UJ
00

FREQUENCES PROPRES D'UNE POUTRE DE MASSE NEGLIGEABLE AVEC UNE MASSE LOCALISEE
Encastré-libre ~VE!C Ratulé-rotulê a'l!!C Rotulé-rllfulé avec Em:ilstré-encastré avec EnCiistré-enl:astré ~vec RDtulé-rotulé avec
masse à l'extrémité masse au miiieu massl! décent r êe masse au milieu masse dl!CI!ntrée masse à l'e)(tr~mité

~
Co, 1/1 T :j1/2

f" l
Zn
V :HI
mil
f".1-
n
V 3EI
ml 3
<:
a
:.;3
>-
-l
FREQUENCES PROPRES D'UNE POUTRE AVEC MASSE LOCALISEE
o
Z
Encaslré-librl! a'lec 1• COS,1l E:hll"t' "'Il 1C05,Q ShŒ sin a chal" 0
masse il l'extrémité '0
r.1
'Tj en
~.
, - COS,11 I:hΠ"'Il
2
r 11- ces . ~
1
ch ~
1
Il 1. 1l - cos. T ~Il (
ail ehT 1 .
5111.
ba h ba
TeT en
-<
c:: Enc:!stré-encastrê ave.c
;:s masse décentrée ~
~
II =0 t'Tl'
;..... 3:
?O Rlltulê-rotulé ave!: r.l
, h "a lsm.1l
' hall h ba h - ail . ba 1 en
SIn.1l S ll. ~T li T S T- Sil sln'T SinT
masse décentrée 3:
r-- ---jI 1111 • ail ail h bll '
sh 'T- Clls,1l1 .. sin. T1cos. 'T- shll . bll Cil..
h 1 2" Il l'
sm.1l Sh ila
T 5 h Tbll
rr,-
li
Rotulê-rotulé av~c t-----u-1 m 2sh TSIn'T" shTI c TSIn.1l SIn'T >-
masse 11 \'edrêmÎté L,,_3 J.-bJ sho: sÎn. T sÎn.
Z
ac
1ere FREQUENCE PROPRE APPROCHEE D'UNE POUTRE Fré!i~p...!:.!!i!re:
t'Tl
en
AVEC MASSE LOCALISEE DANS DES CAS SIMPLES
Eilcastté-libre avec mss!!
li l'extrÉmité
Rotulê-rolulé ilVec masse
au milieu
Encastré-encastré alleE
masse au milieu
f= ~
Zn
V El
9S
>(.l.2
1

Ilétant ta solutiol1 des équotions


soit h=m/llSI

HI
= rapport entre la fflil.'i51! localisé!!
et celle de la pDutre
13 Il .. 0,375 1 hl m
FREUUENCES PROPRES O'UNE POUTRE AVEC MASSE LOCALISEE (ABAUUESI

:L er
a/l=O.OS
4
(1 mode)
IX

~
41-\\\\ \ -l 3~, ________ ....j
=l
~

'" ... /I_n ne:


s:0
c:
<
rn
s:
m
~
~O2
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(3 m
?"
......
~
+ , a/l=O.25
-:'j
r
rn
X
ëz
Cl
['l1
~

":i
k> 10, a.=[(a/lll1-a/llr1l2 (k13I-114

l
0
2 1-- hO, a.=[(a/1ll1-a/llr'3/r.!>..13rlll, "1 c:;
f=[cx 2I2nIJ IEII ~S)\1I121 À=m/{lSI "'1
;;;:l
f=fa.2 /2nl/IEllpSIl1l121 ~=m/\'lSL rn
~

Enrastré-enras ~ré "1


(f-F
1....
avec masse
m Rotulé-ratulé ave:t
masse décentrée:
décentrée I-~..
b...l
1 5~""'--1:I'
0 5 À 10 0 5 À 10 1-'
UJ
\0
1-'
~
o
4ïi-----------------------.----------------------~--------~

FREQUENCES PROPRES D'UNE POUTRE AVEC MASSE LOCALISEE [ABAQUES)


[X
(1er mode)

3 Il'• \( . . . . . <: a/l=t


<:
iil
;;::l
;p-
j
oz
t:1
a/l=D.9
"'1"1 rn
üQ' !;I:I
c:
ëi
2 ~
-l
[i1.
0'1
i"J ~
? a/l=D.8 rn
a/l=O.7 s:m·
Ja/l=O.6 (')

-======-___
- -_ _ _ _ _ _ _ -' /a/l=O.5 ;p-
-=-==:/;a/l=O.4
z
_ ~all=O.3 5
~ !:a/l=O.1. c
m
b10. 1I={t-a/U-1I2 !A.13r1l 1, =~a/l=D.1 !;I:I

f=lo: 2l2nlJ lEI! QSHtlI2) ~=ml QSI " " Encastré 1 ~


libre a..-t
r-
ts-= l '""1 m
_____ Rotulé-rotulé avec
masse à l'extrémité
I---!-...~...b... 1
o 5 10 >..
CHAPITRE 7

PETITS MOUVEMENTS DE FLEXION


DES PLAQUES PLANES

7.1. ÉQUATION ET CONDITIONS AUX LIMITES

On considère une plaque plane mince, ses mouve~ents x (r, t) se faisant


perpendiculairement au plan de la plaque (axe z) h est l'épaisseur de la plaque; Il
ainsi que les caractéristiques du matériau sont supposées constantes quand r
décrit (2:).

ht=
Figure 7.1.

Energie potentielle de déformatiol1 : On utilise l'hypothèse de flexion (Love~


KircJlOff), qui, comme pour les poutres, consiste à-supposer que la déformation
varie linéairement dans l'épaisseur et à négliger les déformations et cisaillements
hors du plan ('!:). Cette déformation est nulle sur un plan neutre que l'on suppose
généralement être le plan médian de la plaque (ceci est vrai quand le matériau est
homogène dans l'épaisseur).
Le tenseur des déformations est alors:

Soit 0 est le vecteur rotation d'un petit segment de longueur It perpendiculaire à


la plaque. 0 est dans le plan (2:).
142 VTBRATION DES SYSTtMES MÉCANIQUES

Nous avons: 9::: grnd xAk (k vecteur unitaire de Oz). Et le tenseur ii


2 dimensions ~ est donné par:

ëp = (grad (OAkz) = - (grad grad x) z

Figure 7.2.

On posera:

T= grad grad x (7.1 )

Le tenseur des contraintes est de la forme:

~)
En utilisant la loi de Lamé on en déduit une relation entre if ll et
Ep :

(0 p étant la trace de E = Module d'Young, Il = Coefficient de Poisson).


L'énergÎe potentielle de déformation est alors donnée par:

1
U = ;:;
-
f u- -
(V)
p ® Ëp dV = ?1
~
f[
(.!)
E lJ
1 - l'
)~ +
( 0T -
E
+v
-J
- ®ï
T d..!
f/l/2- rdz
-h/2

(01' = trace de T)

3
u= ! Eh (7.2)
2 12(1 - Il

. Eh 3
on posera par la sUIte D = ., .
12(1 - 1'-)
PETITS MOUVEMENTS DE FLEXION DES PLAQUES PLANES 143

Energie cinétique:

c ~
-
J(.!)
plI (.t f- d.s

avec les mêmes hypothèses que pour les poutres en flexion.

Appliquons ft! principe des travallX virtuels:


oW,+5W;+oW c =O
(pour une variation arbitraire OX du déplacement x)

5W r = oU = f (!)
D[lJ(Ax)(Aox) + (1 - J,YI ® grad (grad 8x)] d.!

fCE) (Ax)(ADX)d2:= f (t)


Ax(grad5x)nds

grad (A.;r)
,
0 Sx ds + J
(i)
Li (Al') ôx d.!

Figure 7.3.

o étant la oormale extérieure au contour (C) on appelle également t le vecteur


unitaire tangent à (C) tel que le trièdre (n, t, k) soit direct

f(Y)
T ® grad (grad (8x» dl: == f (t)
(1'0) . grad 5.1' ds

-f {div T) . (grad Sx) dl:


(!")

J d~
f ~)
(Tn). grad 5x ds -
(SI
grad (Li;\") . grad 8x

f (t)
('To). grad 8x ds - f(C)
gr ad (Li.\:') 0 8x ds + f (.!)
Li (Lix) 8x d.!

au = D [f Li (Lix) 5x d.! - grad (A\") 0 8x ds


(!\

+ J (C)
(J' Ar 0 + (1 - JJ ) Tn) grad 8x dS]
144 VIBRATTON DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

En projetant To sur 0 et t :

To (n . To) 0 + (t· 1'0) t


on a:

DU D [f
(.r)
À(Àx) DX dI - f(C)
[grad (À.x)· 0

+ (1 ,!)grad (tTo).t] DXds+ f(I:)


[I!ÀX+ (l_,!)OTn]aDX dS ]
oll

8W; = - f ph.i: 8x d.!


(.r)

DW e J (1')
fox d.! + f (C)
F 8x ds + J~
(t)
M· 00 ds

si l'on exerce sur la plaque un effort tranchant réparti de densité surfacîque J, un


effort tranchant à la frontière (t:) de densité linéique F et un moment de flexion
exercé à la frontière (t:) de densité linéique M (on posera M = MN 0 + MT t)

f (C)
M· 80 ds -f (r)
(MAk). grad t5x ds

= J (1:)
MN t . grad 8x ds - f
(C)
MT 0 • grad OX ds

a 8x
-
f cc)
gradMN·tôxds-
J (t)
MT--ds
ail
On déduit l'équation d'équilibre et les conditions aux limites en îdentifiant à
zéro les différents termes de la somme oW, + DW i + ôW c = 0: termes de
l:
surf ace portant sur uX, termes de frontIere
., >1
portant sur uX a DX
et - -:
an
Equation d'équilibre:

DÀ (ax) + ph.Y = f (7.3)

Conditions al/X limites sur (l:) :

- D [grad (Ax)· n +_(1 - >.) grad (11'0).11 F - grad MN' t


j D [I! Àx + (l - v) nTo] = - MT
(7.4)

Remarque: Comme pour les poutres en flexion, la forme la plus générale des
conditions aux limites sera une combinaison linéaire des efforts tranchants,
moments de flexion, déplacements et rotations.
PETITS MOUVEMENTS DE FLEXION DES PLAQUES PLANES 145

7.2. CAS DES PLAQUES RECTANGULAIRES

On utilise le système des coordonnées cartésiennes Ox et Oy:


L'équation d'équilibre devient:
2
ù2 0 ) ::! ••
D (
-~+-"l x+phx f
ax- ay-

y
bl----

o a x
Figure 7.4.

Les conditions aux limites deviennent:

_D
+
a [a2x
iJx
- .. +
àx-
a2x
(2 - lI) -.,
ay-
] = F '+ - -
aM N
ay
en x= {Z
a2x
1+ D [ -,+1
ax-
/- ô2x ]
ély-
1
MT en x
{~
en y {~
en y= {~
Types de conditions aux limites simples (pour un bord parallèle à 0 y) :

encastré: x = 0 or = 0
ax
appuyé : x = 0 - 2+
a:r JI -
a~\:
= 0
ax ay2
Il'bre .. a:r') + v a x, -_ 0 a:r + (?_
2
~ JI ) a:r = 0
ax- ay- ax-
146 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Exemple: Calcul des fréquences et modes propres d'une plaque rectangulaire


appuyée sur ses bords: Ce cas se résout facilement car la solution factorisée
sin k 1 ~ sin /c 2 ~ peut satisfaire aux conditions aux limites d'appui si :

et sin le:! = 0

(Il et m entier:> 0)

L'équation d'équilibre dynamique (transformée par Fourier) :

a~
2
a
D ( -.,+-"
) :!
X-phw-X=O
"

ax- iJy-
est vérifiée pour des w tels que:

a
D [ ( kl ) 2
+ (k-l)
li ~] 2
- 1
phw - = 0

D'où les fréquences de résonance:

1T
(7.5)
4

et les déformées modales associées

• Il1TX • m7Ty
X J11II = sin -a- sm -b- (7.6)

On remarque en particulier que les fréquences de résonance som proportiollnelles


à l'épaisseur de la plaque.

7.3. CAS DES PLAQUES CIRCULAIRES

On utilise le système des coordonnées polaires r, O. L'équation d'équilibre


devient:

D
a:! ] a -;-.,1 a
( -ar-, + -r r+ a
2
)1 x + plix
. = f
0-

Le tenseur T s'exprime dans le repère local (u, v) par:

a\
ar-
a=:t
ra~.aO-r2ao
iJX)
( sym iJ-x
+
ao r
lJx
PETITS MOUVEMENTS DE FLEXION DES PLAQUES PLANES 147

.....
V

Figure 7.5.

Pour une frontière définie par la circonférence r R:

!
tTn=~- ax
l' al' ao ao
= a\:
nT n =

D'où les conditions aux lîmites (r R):

- + -1 -ax+ -1 a x) + a:r
2
D [ -a (a:'\:" (1 )
-ll--
a ( ilx ) ]
ar or:! rar ,.2ao r{Jf) raraH ao

aMI'!
=F- riJ(J
à:r +--+
aX
JI
-D [ r al'
IJ

Modes propres d'une plaque circulaire: La plaque circulaire est une structure
de révolution par rapport à l'axe Oz perpendiculaire à son plan. Comme pour
toutes les structures de rél'o/lliion les modes propres se factorisent par rapport à lu
coordonnée () et aux autres coordonnées (l', z), c'est-à-dire que les modes propres
se mettent sous la forme du produit d'une fonction de e seul qui IlC peUT être que
du type cos nO ou sin nO, Il étant UI1 entier positifolll1UI, et d'une fonction de r et
z.
Dans notre cas particulier de la plaque circulaire les modes propres sont donc
du type:
cos nO "
Xllm(r) ou
sin 11 f) 1
On se ramène donc à un problème â une dimension (r).

Exemple: Calcul des modes Il = 0 d'ullc plaque circulaire encastrée li son bord:
L'équation d'équi1ibre (transformée de Fourier) devient:

d:! 1 d ) 2 ~
D ( ----;+--
dr r dr
X-p/tw-X o
148 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Figure 7.6.

les conditions aux limites sont en r = R

dX
x 0, o

La solution générale (finie en r = 0) de l'équation différentielle est:

X(r) = AJ o ( kr
R ) + BIo ( kr
R ) en posant ( -Rk ) -l __ PID'w 2

(Jo' 10 étant les fonctions de Bessel d'ordre 0 de 1re espèce normale et modifiée),
les conditions aux limites donnent:

AJo(l') + BIo (k) = 0


{ AJ~(k)+BIMk) 0 ou -AJ](k)+BI)(k) 0

les k om propres sont données par les solutions de l'équation

les pulsations propres sont données par:

(7.7)

Les modes propres sont donnés par:

les premières valeurs de k om sont: k OI = 3,2 ; kO'1. =: 6,3 ; k03 = 9,45 etc ...
Exercice: Trouver la fréquence de résonance d'une plaque circulaire encastrée
à son bord et comportant en son centre une masse M grande par rapport à la
masse de ta plaque.
PETITS MOUVEMENTS DE FLEXION DES PLAQUES PLANES 149

Réponse: La raideur de la plaque (rapport entre la force exercée au centre et le


déplacement correspondant au centre) est

La fréquence de résonance est donc:

1 47T Eh J
!= -
27T 3 M R:: (1 - t J ::)

Même exercice avec une plaque rotulée à son bord

1 2 7T Eh]
! =27T
- 3 M R 2 (l - 1,)(3 + Il)
~ 1-'
FLEXION DES PLAQ.UES lJ"t
f.. 0

'. GRANDEURS MECANIQ.UES ET GEOMETRIQUES ~


Conditions aux limites 0
~
X: déplacement normal ~l Encastrement ÇI: masse volumique du matériau a:
e
E: module d'Young du matériau
Equation d'équilibre: D61/lXI+phX=f ~
~ Appui \1: [Oefficient de Poisson ~
lavet D=Eh31t211-\l2n h: épaisseur de la plaque ~

~
1 Libre ~
1UNITES MKS 1
a<
;:l
FREQUENCES PROPRES D'UNE PLAQUE FREQUENCES PROPRES D'UNE PLAQUE >-
-l
[ARREE UNIFORME ([d LlM. VARIEES) [IR[ULAIRE UNIFORME ([d L1M. VARIEESl 0
VALEUR DE Il (~ litt Z
N° mode 1 2 )- 4 5 !i
Il 1,01 2,47 ! 6,20 \
,

7,94 9,01 Ne mode 1 2 :3 4 5 5 am


"Ti CIl
rr.i· U!)ne5
~B ,[] ~EI b à
~
1:: modales
ct
fD
10,40 21,21
DJ
31,29
~~; - - '
",'
38,01, 38,22 1, 7,73
'1,S4 24,61 40,41 1..6 ..14 103.12 la péripllt~rÎe
C/)
~
C/)
-l
'-...l
0 6,09 10,53 11.,1!I 23,BO 40,68 41.,6D Libre m
~
;~~~res ~tt 'EJ
~u~,,·; ~$ ~ ~en:j fEB; ~'" 1<", ~ J Encastré
3:
r.I
VI
Il 2,01 6,96 7,7t. 13,89 16,25 0 1,.,35 21,,26 70,39 BIl,flS
au centre ~

ta
m~
Lignes
modales T]
~~'~./f ~w ,~ldJ '[J
:: ~/
'>.I,/'>'~ {) 5,9 En appui il
la pérjph~rie
(')
>-

0
D 4,07

6,Il3
5,94

14,94
6,91

1&,95
10,39

24,09
17,00

28,99
18,85

32,71
a: diamètre du cercle
f- a
2n
V Eh
Çla4!1-v2 )
2
~
0
c:
r.I
VI

FREQUENCES PROPRES D'UNE PLAQUE


'Cl
:
<"
.,' 9,37 lS,nz 20,03 27,34 29,51, 37,31
CIRCULAIRE DE MASSE NEGLIGEABLE
AVEC MASSE LOCALISEE AU CENTRE
0 5,70 14,Z6 22.62 28,52 37,06 48,49

~ ~
Entastré
a: ciitê de la pl~que aux bords ' /
2n mill_v2,
Eh!
f=
IX

Zn 9a4 11-v2)
En appui
aux bords ~
f- 4,09
-Zn
V; Eh)
mtlZll-v1l3+v1
---
FLEXION DES PLAQUES ISUITE)
FREUUENCES PROPRES' DE PLAQUES RECTANGULAIRES UNIFORMES IC d LlM. VARIEES)
VALEUR DE Il VALEUR DE Il (1" model
No~b

liQJ; .J
112

1,013
1

1,009
2

1,002
Il

0,996 .......
g b/a

Il
1,0
5,696
1,5
4,117
2,0

3,562
2,5
3,305
),0

3,167
Cl)

2,049
'"'0
t'Tl
:j
~
'_a Il
b/a 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 00

~ I~
/[J s:

9 a
~; Il 6,027 5,456 5,003 4,001 4,694 4,454
'0 b
2 ~; -- c

~
1,551 2,467 4,310 10,0)
~ ; -a-J <lIb 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 00
1
<
t'Tl
, v,··.....,. Il 6,827 4.495 3.730 3,392 1 3.216 2.B49 s:t'Tl
3 i[::TIr 5,340 5,189/
,-,,-- /
5,236 6,212
~ :::T
b/a 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 rn Z
....J
\ (~ ! ~: (.fÎ

i~=rl
\
l '"
<::", Il 8,357 7,231 6,876 6,717 6,637 6,450
1::1
Li
Cd
','T1 t'Tl
4 ~ -~-
~.

~ ; _r-
2,962 7,927 27,28 16,28
,- . a. . J a/b
a.
1,0
B,357
1,5
5,014
2,0
3,952
2,5
3,502
3,0
3,279
Cl)

2,849
"':'l
l
m

/8 'g-I
(')
X
;-J
rn 5 ;; __ 1.. bla .1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 ID ë5
:: \
7,174 0,990 14,06 30,57
e
!
~~
"-""""'-";':-}
z
;- -a- CI. 10,39 7,794 7,093 6,062 6,694 6,458 1::1
t'Tl
[J)
FREUUENCES PROPRES DE PLAQUES TRIANGULAIRES
VALEUR DE VALEUR DE
~
Il Il
>-
N°~ 2 4 0 14 N° mode k 2 1; 7 o
C
m
"~
r~
[J)
1 ~. af_k 2,077 2,056 2,041. 2,040 1 1,699 1,910 1,991
/ _ a _. r
>-
2~t> B,692 a,B6B B,049 B,644 Z
~
.~ afk,
7,332 8,314 B,741 ~
[J)
~'~-j] -

3~~ 17,65 26,01 45,35 76,78


f;:~ Eh l

4~~ 42,95 74,80 Il.2,4 246,4 Zn 9i (1-V Z) ....


U1
" >-'
CHAPITRE 8

PETITS MOUVEMENTS
DES COQUES MINCES CYLINDRIQUES

8.1. ÉNERGIES POTENTIELLE ET CINÉTIQUE

La coque est définie par son rayon moyen R, sa hauteur H et son épaisseur h. h
est supposée constante et petite par rapport à R.
Le mouvement d'un point M de la coque de coordonnées semî-polaires
(R, 0, z) est noté x de coordonnées IV, v, li dans le repère local (M, r, 0, z) (voir
figure 8.1) : 1I', v, li sont fonctions de z et O.

Z h

'"'----1 f~ == ==::: ~ f
"":::=:::::==:::::::::
Figure 8.1.

On suppose pour simplifier que les caractéristiques du matériau sont constan-


tes.
154 VlBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

8.1.1. Energie potentielle de déformation

Comme pour les plaques on fait l'hypothèse que la déformation varie


linéairement dans l'épaisseur et l'on néglige les déformations de cisaillement hors
du plan tangent (P) (MO z) à la coque.
L'expression du tenseur des déformations dans le repère local est un peu plus
compliquée que celle des plaques planes. En effet on a toujours:

Mais on ne peut plus séparer les effets des mouvements dans le plan (P) de
ceux dans la direction normale. Ainsi dans l'expression de ep interviennent des
termes de « membrane)l et des termes de « flexion ». Les déformations de
membrane sont constantes dans l'épaisseur:

~2 ( az
av +~))
R ae
au
az

Comme pour les plaques, les déformations de flexion sont linéaires dans
l'épaisseur (on les suppose nulles au milieu de l'épaisseur).
Leur expressÎon compliquée par des termes dus à la courbure est du même type
que celle des plaques,

- ( sym

(
..!.~+~ OU + av ) _!.- a,v )
iiz Ra az
RaO R

sym -au r a'11


oZ

(8.1 )
Cette expression correspond à la théorie simplifiée dite parfois de Domlell.
Comme pour les plaques le tenseur des contraintes est de la forme:

=
(1"::::::: (0 o
)
o
PETITS MOUVEMENTS DES COQUES MINCES CYLINDRIQUES 155

On en déduit de même la relation entre

EIJ = E =
=---..,0pI +--Ep
1- l' - 1+ l'

(8.2)
E
(J';:o = (j Oz --E02
1 l'+

L'énergie potentielle de déformation est donnée par:

Nous n'écrirons pas ici son expression assez compliquée. Remarquons que U se
met sous la forme d'une somme de deux termes: U U I + U:.!.
U J correspond à l'intégration dans l'épaisseur de la coque des termes
indépendants de r dans l'expression de U :

U 2 correspond à l'intégration dans l'épaisseur de la coque des termes en


r 2 de U :

U 2 = ?1 Eh] .,
-12(1-J'-)
f
(o!)
F2 (v, w) d_'Ç

(Les termes en r s'éliminant dans l'intégration)

U 1 correspond il l'énergie de déformatÎon de membrane


{ U 2 correspond à l'énergie de déformation de flexion.

8.1.2. Energie cinétique

c= ~
-
f
(.!)
ph (xf d.I ?1
-
f
(.!)
p 11 ( Lr
.'" + v- . ') d ..!,
. .., + 11'- .....

8.2. FORMULATION SIMPLIFIÉE POUR L'ÉTUDE DES MODES PROPRES


D'UNE COQUE CYLINDRIQUE MINCE

La remarque faite pour les plaques circulaires, concerne les modes propres des
structures de révolution en généraL Les modes propres des coques cylindriques
156 VJBRATrON DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

sont donc de la forme:


Wnm (z) cos nO H'nm( z) sin nO

X nm (z, 0) =
{
V /lm ( Z )

unm(z)
sin Il 0
cos nO
ou
j
- vnm (z) cos IlO
II nm (z) sin nO

Comme nous le verrons par la suite les fréquences de résonance les plus basses
correspondent généralement, pour les coques très minces, à des modes
m = 1 et Il relativement élevés. On peut alors estimer ces fréquences de
résonance à l'aide d'une méthode approchée.
L'hypothèse de base que nous faisons est que pour le mode considéré, la
distance entre deux nœuds de la déformée modale en z est grande par rapport il la
distance entre deux nœuds de la déformée modale en O.
Ceci est donc en particulier vrai pour des coques de rapport H/R de l'ordre de
grandeur de t'unité et pour des modes m = 1, n grand.
a) On peut alors pour estimer la partie U l de l'énergie potentielle de
déformation, appliquer une théorie de type ({ poutre ») : c'est-à-dire que l'on peut
écrire que l'énergie de défonnation vient essentiellement des contraintes et
EEzz
déformations U zz et Ezz. avec la relation U zz ---'l'
1- JJ-

En écrivant que les termes indépendants de r de Eno et EzlJ sont quasi nuls, on
en déduit:

on a alors:
R a=)v
E =--
Il Il ~

d'où:

U l = -1 ---~
Eh f"10;' d.! = -1 Eh f2"""
cos- nO R d e fH.,
Ez~( z) d z
2 1 J' - (1") 2 0 0

! 7T EIz~3 IH ( a'''(,2) ) 2 dz
2 (1- v-)n 4 0 ôZ-

En ce qui concerne la partie U z de l'énergie potentielle de déformation, le


terme le plus important est :
PETITS MOUVEMENTS DES COQUES MINCES CYLINDRIQUES 157

On néglige les autres termes.

=:::> U, """ ! Eh
3 f (Il '2 -; 1 w) '2d.r
- 2 12(1

-
- 2 R
2
_ 1 (n _1)2
_,
Eh 3
]2(1
JI (l') R
1 2

()
r.
cos 2 1I8R dO
lB w (z)
()
2
dz

=! 7T
2 12(1 -
1
J'
Eh
3
fil
()
11'2 (z) dz

(8.3)

Dans l'expression de l'énergie cinétique on néglige les termes en li :

1
C ==?12 cos nOR dO fil plui./!.
'Ir 2 1
dz +? ]'2 11'
siil~ nOR dO 1 B
plliP dz

) fIl dz
- 0 0 - 0 0

= ?11TphR (1
1+ 2 li,2 ,
- Il ()

En appliquant le principe des travaux virtuels, on obtient l'équation d'équili-


bre:

transformée par Fourier pour la résolution d'un problème aux modes propres,
elle peut être mise sous la forme adimensionnelle :

_ _w a4
_...,. - 1(1, HI =0 avec (8.4)
a
WO IJ

Les conditions aux limites sont du même type que celles de la théorie des
poutres, et l'on utilise la même méthode pour déterminer les km valeurs de k
rendant le problème singulier. Les km dépendent uniquement des conditions aux
limites en z = 0 et z = H (par exemple km = T1l7T pour des conditions de rotule),
m est l'ordre du mode « axial ».
Les pulsations de résonance sont données par:

~ .,
w;, = W iin + w;lIn
l'II
..,
avec E .!.(!)2
1) ., R H
p (1 + (1 - 1'-)

(8.5)
158 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

La déformée modale correspondante est de la forme:

(8.6)

(la forme de W m ne dépendant que des conditions aux limites et de l'indice 111).
Considérons par exemple la première famille de modes m = 1, pour une coque
non libre à ses extrémités (k, =F 0) et analysons l'évolution de Cl) 111 en fonction de
11:

Evolution
en n2

n
Figure 8.2.

Si la coque est suffisamment mince (lz/R ~ 1 ) et pas trop haute par rapport à
son diamètre (R/H 1), nous avons les propriétés suivantes:
Pour des Il pas trop grands, Wnl == W: I1I , l'évolution se fait en ] /n2 et
W nI dépend des conditions aux limites et est proportionnel au carré du rapport

R/H. "mais est indépendant de l'épaisseur (h/R): les modes correspondants


seront dits de « type poutre »).
Pour des /1 très grands, Cl),11 (ù On' l'évolution se fait en Il:! et W II , ne dépend pas
des conditions aux limites, ni du rapport R/H mais est proportionnel au rapport
h/R: les modes correspondants seront dits de «type coque ».
Dans la zone des n intermédiaires, on obtient les modes de plus basses
fréquences de résonance et les raideurs de « type poutre )} et de « type coque»
interviennent.
On peut estimer le Il correspondant à la plus basse fréquence (Il min ) et la
pulsation propre correspondante par:

[, J
11 01in == k~
l
k114
(~)2.~
E
1
( ~) la
wlllin
3 p (1 1,2) H
PETITS MOUVEMENTS DES COQUES MINCES CYLINDRIQUES 159

Exemple: Coque rotuléc-rotulée avec:

B/R = 1 It/R 10- 3 JJ = 0,3

= 10 3
=- ll min = 13

n!in

W .
mm
=.!.
R p
71' 1
(1-0,09) l n
10- 31:.'.
1-
lJJ mill =0, 077 -R
1 JE
-p

si R = 10m E =:2 X 10 11 Pa cl p 10) kg/m 3 ,


On a:

lJJmil\
Imi!! = :2 71' 17,3 Hz

Les abaques des figures 8.3 à 5 montrent l'évolution des fréquences de


résonance Jn\ en fonction des paramètres Il, Il/R, H/R et de différents types de
conditions aux limites.
Elles ont été obtenues à partir des rèsultats d'un programme de calcul aux
éléments finis. On pourra vérifier que les .formules approchées précédentes
donnent des résultats satisfaisants pourvu que 11 ne soit pas trop petit. En effet
pour les premières valeurs de Il non nulles, les effets de cisaillement sur les modes
de « type poutre »), négligés dans notre calcul, sont importants.
i-1
0\
o
H/O=O,S (O=2R)
IX

e/O=O.OOS
e/O=O,005
<:
a
;::1
>-
'-l
6
z
Cl
[11
V)
'Tl
tê' V)

-<
V)
~ '-l
[11.
00
~ s:[11
en
s:m,
()
>-
z
i5
10 ~
fn.,=a.10-3(1I2nRI/D'9 Iv:O ,3)
V)

11 l ,,1 n
10 1 10
H/D=1,5
IX
104 1:= /e/D=O,05 10 4 1-

/
~
-l
~
CIl

e/D=O,005 1- / /e/O=O,005 ~
0
c:
<:
103 / / rr1
~
rr1
Z
-l
CIl

0
m

~~
"':'l
/"/0=0.0005

/
CIl
~.
("J
t=
d 0
0
co 102 10
2 c:
r:;
f- CIl

s:
Z
("J
m
CIl
("J
\ -<
r-
10 t:- / / '\ Z
\ Ü
;;;;
'\
'\ 0
c:
\ m
(Il
\

10
1[ ,L 1 ! 1 ! 1

10
1
n
)Dt

.....
01
r-'
.......
0\
H/D=5 t-J

IX
10 4 ... IX
10 4 e/D=0,05

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:;:J
103 b- / / 103 b- / / )-
-l
5
z
Cl
r:1

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{Il

102~AA/
"Tl

/
~.
/ " ' u=u,uuu, CIl
C -<
CIl
~ -l
00 Z m~

V. lO 3:
m
{Il

::::

('j
)-
z
ëi
c
10 l:- "-ILL '\. - / 10 !::- hl ~ AA/ t'Tl
{Il

11 Il rd n
1 ~
10 10
-c -
ANALYSE
PAR SOUS-STRUCTURATION
CHAPITRE 9

PRINCIPE DES MÉTHODES D'ANALYSE


PAR SYNTHÈSE MODALE
EXEMPLES

9.1. INTRODUCTION

La plupart des structures industrielles sont formées d'un assemblage de


composants aux formes géométriques simples. Cependant cet assemblage est
souvent complexe: tridimensionnel, sans symétrie, etc.
Lors d'une analyse mécanique (statique ou dynamique) de l'assemblage, il est
intéressant de tirer parti au mieux de la simplicité des composants.
C'est le but des méthodes d'analyse par sous-structuration.
L'idée est de partitionner l'assemblage en composants simples (sous-structu·
res) rendus indépendants les uns des autres selon un certain critère.
On caractérise ensuite à l'aide d'un nombre réduit de paramètres chaque sous-
structure en utilisant ainsi au mieux leurs propriétés géométriques. Enfin, à partir
de ces caractéristiques on bâtit un système correspondant à l'assemblage que l'on
résout dl! façon classique, la taille de ce système étant beaucoup plus réduite que
celle d'un système obtenu à l'aide d'une modélisation tridimensionnelle.
Dans les paragraphes qui suivent, nous examinons l'application des méthodes
de sous-structuration à l'analyse vibratoire linéaire.

9.2. DÉFINITION D'UNE SOUS-STRUCTURE ET DE SES LIAISONS

Figure 9.1.
166 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Soit une sous~structure (S) appartenant à un assemblage (.!), définie par un


ensemble de degrés de liberté. Pour simplifier l'écriture, et pour des raisons
pratiques, liées à l'application de la méthode à des structures discrétisées par
éléments finis, nous supposons que l'ensemble des degrés de liberté est
représenté par le vecteur x à nombre fini de composantes.
(S) est reliée au reste de (ï) au niveau d'un sous-ensemble de degrés de liberté
que nous notons Px ; P étant une matrice rectangulaire de restriction des degrés
de liberté x aux degrés de liberté intervenant dans la liaison.
Il est intéressant d'introduire également dans chaque liaison une « raideur de
liaison ») dont on discutera la nature physique par la suite.

c:
o
.!!!
l'D

p= ClJ;:à
"0_
QJ
'-
...c
z
Nombre de DDL (NI
Figure 9.2.

L'ensemble de ces raideurs de liaison forme une matrice diagonale que "on
note KL et qui fait passer des DDL Px au l'ecteur XL des déplacements de liaison
proprement dUs, de telle sorte que le vecteur IL des efforts exercés par la sous-
structure (S) sur les liaisons est donné par:

(9.1 )

Remarque: Le rôle principal de la raideur de liaison est donc d'introduire


simplement la force IL de liaison en fonction du vecteur déplacement
Xl aux liaisons. 11 faut noter également que Px peut représenter généralement un
ensemble de combinaisons linéaires des degrés de liberté de (S) impliqués dans
les liaisons.
Ecrivons maintenant les équations d'équilibre de (S) sous l'effet des forces de
liaison IL et des forces extérieures le s'exerçant sur les DDL.
Si K et M sont les matrices de raideur et de masse de (S) el en supposant (S)
conservative, nous avons:

(9.2)

Les équations (9.1) et (9.2) caractérisent donc la sous-structure (S). Elles


PRINCIPE DES MÉTHODES D'ANALYSE PAR SYNTHESE MODALE 167

comportent cependant plus de variables que d'équations. Four pouvoir résoudre,


il faut imposer [ relations entre les composantes de XL et de f l '
Puisque nous sommes dans le cadre d'une théorie linéaire et que l'on suppose
qu'il ne s'exerce pas de force extérieure au niveau des liaisons, ces relations sont
homogènes et linéaires.
Elles représentent une impédance aux limites pour la SOWi-stmcture.
Pour établir les caractéristiques de la sous-struclure (S) indépendammelll du
reste du système, il est donc nécessaire de définÎr cette impédance.
Pour cela nous allons réécrire le système (9.1), (9.2) en utilisant de nouvelles
variables de liaisons:
rL = A~L BK L fL
1
(9.3)
IL = BKLXL + AIL
IL est la variable« duale ») de r L .

A et B sont deux matrices diagonales telles que A 2 -f' B 2 1.


(9.1) et (9.2) deviennent alors:

[K + pT A (A + B )- 1 K L P] X + M.-r - pT (A + B r I K L rt = fe

ou
KI X + M.Y - pT(A + Bt' KLrL = le
(9.4)
Kt Px = (A + B ) IL + (A - B) K L r L

La nouvelle matrice de raideur du système est notée :

K' est symétrique puisque A, B et K L sont diagonales.


Elle correspond à la raideur de (S) munie de l'impédance de liaison:

On notera (S J) ce nouveau système.

9.3. PROJECTION SUR UNE BASE DE MODES PROPRES ET DE SOLU-


TIONS ST ATIQUES

La façon la plus intéressante de représenter (S') du point de vue de ses


caractéristiques vibratoires consiste~ comme nous l'avons vu dans les premiers
chapitres, à utiliser une base de modes propres.
Théoriquement il faut considérer l'ensemble complet des modes. Cependant,
dans la plupart des cus pratiques il suffit d'une base tronquée définie par une
fréquence de coupure fr liée à la limite de l'analyse vibratoire que l'on veut
effectuer.
168 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

On a étudié également à propos des chocs de poutre sur butée fixe (§§ 5.4 et
6.3), l'effet de troncature de la base modale sur la solution obtenue. On a montré
en particulier qu'il était nécessaire de tenir compte de la raideur des modes
négligés et que la façon la plus simple pour cela était d'effectuer un calcul statique
de la réponse de la structure à une force exercée au niveau de la butée.
Appliquons ces conclusions à notre problème:
Considérons tow d'abord l'ensemble des sollitions statiques représenté par la
matrice U et défini par:
(9.5)

Les colonnes de U sont en fait les solutions des équations d'équilibre statique
de (S) avec les relations d'impédance de liaison înhomogènes:

CI matrice identité)

COllsidérons ensuite la matrice X des N premiers modes propres normalisés de


(S') définie par:
K' X-MXn =0 (9.6)
(n étant la matrice diagonale des carrés des pulsations propres).
Les colonnes des X sont en fait les modes propres de (S) avec les relations
d'impédance de liaison:
' l :::: Ax L - BKi: 1 fl = 0
Globalement sur l'ensemble des modes ces relations peuvent être écrites:

Rl = AX L - BKI: 1 FL 0

XL et FL étant les matrices des déplacements et efforts modaux au niveau des


liaisons (dimensions r. x N).
Représentons la solution de (9.4) sur la base des X et des U par:

x = Xa(t) + UbU)
a (t) est le vecteur des contributions modales
IJ (t) est le vecteur des contributions statiques.
a ct b sont les nouveaux DDL du problème.
A cette solution est associée la variable de liaison r L (t) qui se décompose aussi
sur la base:

avec

XLV et FLU étant les matrices des déplacements et efforts statiques aux liaisons
associées aux solutions U de (9.5).
On a donc:
rdt) = bel)
PRINCIPE DES MÉTHODES D'ANALYSE PAR SYNTHÈSE MODALE 169

d'où:

x Xa(t) + Urdt) (9.7)

Les équations que doivent vérifier a (t) et rL (t) sont les projections de
l'équation d'équilibre (Jre équation de (9.4» sur les modes propres, ainsi que les
équations de liaison (2C équation de (9.4».
11 est intéressant pour présenter le système final sous une forme symétrique, de
projeter également l'équation d'équilibre sur les solutions statiques U.
On obtient ainsi:

l xl' I(l Xa + X MX:ii + XTMUrL


T
= XT fe
(9.8)
l UT Xa + UT MXli + UT MUr
KI L = uT ft:

Les différents termes peuvent se simplifier:

a) :5(:1' K' X et XT MX sont les matrices diagonales KG et MG des raideurs et des


masses généralisées modales.

b) Ul· MX peut aussi s'écrire (puisque Ü r MX UT Kxn -1) :

où F représente, à des coefficients de normalisation près, la matrice des réactions


modales aux liaisons (p = BA -1 (A + Br 1 FL ).

c) UTK'Xa (A + Br l KLP(x - Urd


1
=t L + (A+Br [CA B)KL-KLPU]rL
= tL- GrL

Avec:
G = - (A + B r (A -
1
B) K L + (A + Br 1 K L PU
= - (A + B r 1 (A B) K L + UT KI U

G est symétrique puisque K' l'est et que Ku A et B sont diagonales.


(9.8) se met donc sous la forme symétrique:

(9.9) est donc le système d'équations caractérisant la sous-structure (S) dans le


nouveau système de DDL (a(t) et rdt».
170 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

9.4. RACCORDEMENT DES SOUS-STRUCTURES

Le raccordement des sous~structures (S) consiste fI compléter J'ensemble des


systèmes (9.9) écrits pour chaque sous-structure par les relations de continuité
des variables de liaison écrites pour chaque liaison.
Ces relations s'écrivent par exemple:
(xdl - (xd::: = 0 continuité des déplacements
{ (t,JI + (tLh 0 (9.10)
équilibre des forces

pour 2 sous-structures SI et S2 se connectant sur un ensemble L de liaisons.


Ces relations peuvent s'exprimer à l'aide des variables (rL)" (l'Lb (rd1 et
(td~ :
1
A 1(r d 1 + B,(KL)]l(tdl - A 2 (rL)2 - Bl(Kdî (td2 0
(9.11)
( - B!(KL)I(rL)\ + A1(tdl - B 2 (Kd2(rLh + Adtd2 = 0

qui peuvent se mettre sous la forme suivante:

si AI B:!(Kd;-1 + Al B1(KL),I::f: 0
1
(iL)l = [AI B:!(Kdî + A:! B1(KdI1r l
1
x [(rL )l + [BI B2 (Kdl (Kd2" - Al A:!](rL)l]
1
(Id:: = [AI B 1 (Kdi" + Al BI (KL)ï 1 r1
1
x [(rL)1 + [BI B 2 (K L h(K L)ï - Al A 2 ](rd2]
soit:
(/L)l = CH. (rdl + C 12 (rd::: (9.12)
{ (tLh = C!:,(rL)1 + C 21 (rL )l

En éliminant (Idl et (Id:! dans (9.9) écrit pour SI' (9.9) écrit pour
S2' et (9.12), on obtient le système symétrique caractéristique des deux sous·
structures assemblées représentées par les variables modales al et 02 et les
variables de liaison (rL)1 et (rd:!.

0 0

(I Km
0
0
0
Cil - G I
Cil
oo
Cl:!
Cn - O2
) ( a2
0,
(rd,
(rd:!
)

FT
((::), ) (~~ t,')
Mm 0 Dl 1 0
0 Mm 0 Dl 1 FI Xl Je:!
+ (9.13)
FI D ï l
0 UTM1U 1 0 u1" Ici
0 F:!{}i:] 0 uI Ml U 2 (fd2 uI j~:.
PRINCIPE DES MÉTHODES D'ANALYSE PAR SYNTHÈSE MODALE 171

Le système (9.13) est constitué d'une sous-matrice diagonale correspondant


aux équations modales, d'une sous-matrice pleine correspondant aux liaisons et
de 2 matrices de couplages CI et Cr

Figure 9.3.

Il est possible d'éliminer certaines variab~es de liaison mais cela s'effectue au


prix de la perte du caractère diagonal de la première sous-matrice.
On remarque également que la technique de sous-structuration est d'autant
plus intéressante que le nombre de liaisons est restreint:
- moins de variables
- caractère « plus diagonal)\ de la matrice du système.
Dans le cas où Al B:,>:(Kdî 1 + Az B. (Kdï 1 = 0

(9.11) peut se mettre sous la forme:

l Al (rdl = A2(rdl

lA1Cldl + A:,>:(tLh

On peut donc éliminer sans changer la structure de (9.13) la moitié des


variables de liaison (par exemple (rLh).
On dit qu'il y a une adaptation d'impédance entre les deux sous-structures
reliées.

9.5. EXAMEN DES CAS EXTRÊMES

9.5.1. Procédure des «sous-structures bloquées»)

Considérons une sous-structure (S) et supposons qu'on l'isole du reste du


système en bloquant les points de liaison.
On est donc dans le cas :
A 1, B=O
172 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

d'où d'après (9,3) :

- Les modes propres de (S) sont calculés avec une condition de blocage au
niveau des liaisons (XL = 0). La nouvelle matrice de raideur de (S) est:

(9.14)

Les réaCliollS modales aux liaisons sont données par:

(9.15)

- Les solutions statiques U sont obtenues en imposant des déplacements


unité aux liaisons:
(9.16)

La matrice

(9.17)

représente l'ensemble des réactions SlatiqlWS aux liaÎsollS ;


(G;j = réaction à la liaison i due à un mouvement imposé à la liaison D.
Le système (9.9) devient:

KG (l + Mo il + n l FI' = XT J~
(9.1B)
Fn ! li + UT MU,f L - GXL = - fL + UT Je

La l'ariabie de liaison est dOIlC le déplacemelll XL'


L'ensemble des équations (9.14) à (9.18) montre que la procédure de SOllS-
slrucwre bloquée consiste à illc/lIre les raideurs de liaisons K L dans ta SOllS-
strucûtre.
Physiquement la raideur de liaison caractérise le comportement local de la
sous-structure el des pièces de raccordement au voisinage de la liaison. Elle est
en fait implicitement déterminée quand on calcule les U. On vérifie d'ailleurs que
la détermination des grandeurs K', F et G intervenant dans (9.1B) n'impose pas
une explicitation de Kv

9.5.2. Procédure des « sous-structures libres >~

Considérons une sous-structure (S) et supposons qu'on l'isole du reste du


système en libérant ses points de liaison.
On est donc dans le cas

A O. B=1
PRINCIPE DES MÉTHODES D'ANALYSE PAR SYNTI-Il:SE MODALE 173

d'où d'après (9.3) :

- Les modes propres de (S) sont calculés avec une condition de force nulle au
niveau des liaisons. La matrice de raideur K n'est pas modifiée.
Les « réactions II modales F sont en fait maintenant liées au déplacement de
liaison XL = PX :

- Les solutions statiques U sont obtenues en imposant des forces aux


liaisons:

La matrice G est donnée par:

Le (9.9) devient:

que l'on peut simplifier en :

KG a + MG li - n -J(PX)T 11. 5(T fe


(9.19)
pxn- 1 1i+u,'I'MU' lL (Ki: 1 PU')fL=xL+u,T!c

en utilisant )a solution statique U de : 1

KU' + pT = 0 U

U' correspond à la réponse statique li des forces unité exercées aux différentes
liaisons.

La variable de liaiso1l est donc l'effort f L'


La raideur de liaison n'intervient dans le c'U<::tp'1m ... (9.19) que dans le terme de
raideur des équations de liaison (terme Ki: PU ').
Ceci veut dire que la raideur de liaison est prise exrùicuremem il la SOliS-
structure. Comme dans la procédure bloquée, Ki: 1 apparaît physiquement comme
une locale s'ajoutant li la souplesse due li la déformation locale de (S) ;
- PU', déterminée li l'aide du calcul statique KU + pT = O. 1
174 VIORATION DES SYSTEMES MÉCANIQUES

9.5.3. Procédure classique des sous-structures libres

Dans le cas où l'on choisit de libérer les lÎaisons de (S), on utilise souvent une
méthode légèrement différente de celle du 2) et qui est en fait exactement la
même que celle qui a servi à l'étude des chocs (cf. §§ 5.4 et 6.3).
On représente la solution du problème uniquement sur la base tronquée des
modes propres :
x Xb(t)

L'équation d'équilibre (9.2) projetée sur les modes propres conduit à :

D'autre part on tient compte, dans l'équation des liaisons (9.1), de la


troncature modale en utilisant les solutions statiques U' définies précédemment:

X SI<II est la solution du problème:

Kx SIIII + pT Il ft
=> PX stl1l = pU' fl U,T le
bSlnl est donné par;

D'où
Px = PXb + [pU' + PXKG1 (Pxf] fL
- (U,T + PXK G1 XT) fe

On remplace Px par son expression dans (9.1) et on obtient finalement le


système:

jKGb+MGb+(PX)TfL xTfc
(9.20)
lPXb - 1
(Kt: + KL~n fL XL +U
,T 1
fe + PXK G Xl' ft

(avec KL:s1 = - PU' - PXK a XT pT).


!

Le système (9.20) est à comparer au (9.19).


Si l'on effectue le changement de variable:

a' = b + KG! XT pT fL

(9.20) devient:

j KG a' + MG li' fi l XT pT ÏL = )ëT fe

l PXa' - (K1: 1 - PU') IL = XL + u ,T Il! + PXK(1)fr fe


PRINCIPE DES MÉTHODES D'ANALYSE PAR SYNTHÈSE MODALE 175

Ce système peut, en utilisant les équations modales et la relation Ka n 1 Ma,

se mettre sous la forme :

Les systèmes (9.19) et (9.21) sont identiques en ce qui concerne les équations
modales et quasiment équivalents en ce qui concerne les équations des
liaisons (*): en effet, si l'on utilise la base modale X pour représenter
approximativement les solutions statiques U ' on a :

d'où:

- U tT MU' = + PXKC;l X:r MXK G1 XT pl'


1n-I(px?

9.6. DISCUSSION

La présentation que nous venons de faire, montre qu'étant donnée une sous-
structure (S) connectée à un certain nombre de points de liaison l par
J'intermédiaire d'une raideur de liaison KL' il existe une « infinité )) de façons de
la décrire:
On peut en effet choisir une impédance arbitraire au niveau des points de
liaison et construire la base de modes propres correspondante pour (S), en allant
du cas ( libre}) où l'on considère aucune raideur en C, au cas « bloqué 1>, où l'on
considère l'intégralité de la raideur K L •
Ceci revient en d'autres termes, à insérer partiellement dans (S) la raideur de
liaison KL' le « complément de raideur n intelVenant extérieurement dans les
équations de liaison entre sous-structures.
Rappelons qu'en fait la raideur de liaison comprend la raideur locale de (S) au
niveau des liaisons, ainsi que d'éventuelles connexions extérieures (ressorts,
poutres~ etc.) qui peuvent être des données que l'on veut paramétrer.
D'un point de vue pratique, on a intérêt à choisir pour (8) la base modale qui
représentera le mieux son mouvement au sein de la structure assemblée.
Comme on ne connaît pas a priori ce mouvement, il est difficile « d'ajuster une
impédance », on peut cependant dans de nombreux cas se rendre compte s'il vaut
mieux utiliser des conditions libres ou des conditions bloquées.
Un programme de calcul ayant uniquement la possibilité de liaisons libres ou
bloquées semble donc, de ce point de vue, suffisant. On pourra toujours à l'aide
d'une sous-structure annexe ne comportant que des termes de raideur réaliser les

(II<) (9.19) est cn fait un peu plus exact.


176 vrnRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

impédances que l'on veut; ceci ayant cependant l'inconvénient d'augmenter le


nombre de variables de liaison.
Une autre exigence pratique est d'avoir dans une analyse paramétrique, le
moins de calculs à reprendre il chaque variation des paramètres. li est donc
intéressant de définir des sous-structures inchangées et des sous-structures
évolutives. Souvent on est amené à modifier des raideurs de liaison; il faut alors
utiliser soit la procédure ~( libre H, soit la sous-structure de type ( raideur» dont
nous parlions précédemment, dans une procédure bloquée.
Remarquons que, par ailleurs, seule la procédure « libre » permet de conserver
au niveau des sous-structures certains caractères de symétrie perturbés par les
liaisons: par exemple la géométrie de révolution.
En conclusion, on peut dire qu'un programme d'analyse par sous-structuration
est suffisamment général:
- s'il comporte pour les degrés de liberté de liaison l'option «libre» et
l'option (' bloquée » conjointement au sein du même assemblage;
- s'il est tel que les raideurs de liaison puissent être introduites:
• soit intérieurement dans les sous-structures
• soît extérieurement sous forme de sous-structures particulières (<< raideur »)
définies par un ensemble mixte de variables de déplacements et d'efforts aux
liaisons. Ces sous-structures sont caractérisées par une matrice de raideur
qui est généralement lion diagonale.

9.7. EXEMI'LES

9.7.1. Rnccordement de poutres cn traction· compression

Soient deux poutres identiques d'extrémité A, B et C, D, bloquées en A ct D


et que l'on raccorde en B ct C.

CD CD
A
li
B [ 0
~
..
z
Figure 9.4.

Utilisons successivement pour décrire les modes propres de la poutre


assemblée AD cn traction-compression scion la direction z, ln méthode de sous-
structuration par " liaison bloquée» et la méthode de sous-structuration par
« liaisons libres n.

9.7.1. L MétllOde par liaisons bloquées

Les modes des deux sous-structures sont:

( • -rrZ
X Il z) = smn L
PRINCIPE DES Mr:THODES D'ANALYSE PAR SYNTHESE MODALE 177

A CD B
li
o [

!
}
1
1
1
1

o L z
Figure 9.5.

Les pulsations de résonance ct les masses générnlisl:es correspondantes sont :

avec les notations classiques.


Pour la SSI. (9.18) s'écrit après transformation par Fourier;

[" (k~)"

(9.22)

avec

Pour la SS2 on obtient un système analogue au systeme (9.22) en substituant


fL à f L car l'orientation des z de chaque demi-poutre est
nn~ li lin!' - XL à XL'
opposée quand on les assemble.
178 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

En éliminant IL on obtient le système:

D(w)

o
o

D(w)
_(:n!
tl,,~
j (9.23)
[
XI..
sym

D(w) étant la matrice diagonale:

'" w ll1rC correspond à une solution nOIl triviale (le (9.23) : On a alors:

Il s'agit des modes symétriques (*) de la structure assemblée qui ont donc un
nœud au point de connection Be.
Il est donc normal que chacun de ces modes soit représenté exacfemellf par le
mode ,< bloqué " de la demi-poutre.
Si l'on choisit N modes pour chaque sous-structure on représentera ainsi
exactement les N premiers modes symétriques de la structure assemblée.

Figure 9.6.

* Si w =F!.!.!!:.E on déduit de (9.23) :


L

(en posant r::= 7T:/L) la dernière équation du système est:

Le système H donc une solution non triviale si ;

(9.24)

C') Le déplacement X sc fait dans la direction z.


PRINCIPE DES MÊTHODES D'ANALYSE PAR SYNTHÈSE MODALE 179

(9.24) est une équation en r:' donc Cil w:! d'ordre N + 1 donnant tes pulsations
propres du système assemblé, pour les modes .( antisymétriques ,) par rapport au
point de raccord Be.
On sait par ailleurs que ces modes ont comme pulsations propres:

w' = 1p - 1 1re
.., 2L

(avec p entier:> 0) ou rp =p - 1/1.

.
Z

Figure' 9.7.

Les solutions de (9.14) sont en . fait des approximations des premiers


rp qui tendent vers les rI' quand N .... 00.
On peut analyser l'erreur relative E(P, N) effectuée sur la p-ième pulsation de
résonance en considérant N modes de sous-structure (on remarque que p doit
être tel que P!$ N + 1).
Le graphique (9.11) ci-après, montre l'évolution de f, en fonction du
paramètre caractéristique À, qui représente le rapport des rréquences propres du
mode N des sous-structures et du mode de la structure assemblée. Ici:

N
À (p, N) = p _ 1/2

Le graphique montre que E ne dépend quasiment de p et N que par le


paramètre À • À peut également être considéré comme le rapport de deux
longueurs d'onde. Il est caractéristique de la finesse de description de la base
modale.
Remarqlle: Un développement limité au premier ordre de (9.24) au voisinage
de rp = p 112 donne: •

(p_~)!1T2_2 (p 1 ) 4 N

n~IIl:'[ll:!- (p
1-

1
2. ~ )~]
E(P, N)
2 1
2- ( p-5.1 ) - 1r! +2 ( P-"21
1 ) 0
L ....
N

1I=llI-[n- (p - ~ ) 2f
9.7.1.2. Méthode pur «liaisons libres»
Les modes des deux sous-structures sont:

X() .
n Z =sm
(211-1
----- )
180 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

A B
A
D 2 ( }
*
1
1
0 l
lit

Z
Fîgure 9.8.

Les pulsations de résonance ct les musses généralisées correspondantes sont:

Pour la sous-structure l, (9.19) s'écrit après transformation par Fourier:

l'"
(kO}n

0
o
PU 1 H'] ['
a",
J.L - w
2

••.
(mG)"

wn l)rI •..
w;':-l)"
-U,TMU'
1
[jJ
(9.25)

avec
l.rJ

Pour la SS2 on obtient un système analogue ÎI (9.25) en substituant


> an:: il. (ln" XL' à XL' iL il f L' En éliminant '\"L on obtient:

D(w) o

an1j
o an:. = 0 (9.26)
[----
IL
sym

D (w ) étant la matrice diagonale:

D(w) 2pSL ['" ( 11- 1) 2


2
., 0J
- w-

°
"'.
PRINCIPE DES MÉTHODES D'ANALYSE PAR SYNTHi~SE MODALE 181

* w = (Il - ~ ) ~c correspond à une solution non triviale de (9.26). On a


alors:

Il s'agît des modes antisymétriques de la structure assemblée. qui ont un


ventre au point de connection Be. Il est donc normal gue chacun de ces modes
soit représenté exactement par le mode ~( libre» de la demi-poutre.
Si l'on choisit N mode pour chaque sous-structure on représentera ainsi
exactement les N premiers modes antisymétriques de la structure assemblée .

...
Z

Figure 9.9.

'" Si w =F (fi - ~ ) 7TC • on déduit de (9.26) :

., r2 fL
ï):!
2 7T~
,(-lr-(-~-)-2-,ES
ft.!.. r

(en posant r _w_ )


'iTcjL .
La dernière équation du système est:

Le système a donc une solution non triviale si :

N 1

~1 (Il - ~ ) (II ~) ~ - r~]


(9.27)
N 4 [

(9.27) a N + 1 racines en r2 (ou w:!) donnant les pulsations propres du système


assemblé, pour les modes symétriques par rapport au pOÎnt de raccord Be.
On sail par ailleurs que ces modes ont comme pulsations propres:

, 1re (p
wp = PL enlier::> 0)

ou rJJ = p.
182 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Figure 9.10.

Les solutions de (9.27) sont des approximations des premiers Tp qui tendent
vers les TJI quand N -+ co.
L'erreur relative e(p, N) effectuée sur la p-ième pulsation de résonance est
donnée par le graphique (9.11) :

E Assemblage de poutres en traction-compression

elQj
\\
!II!..
Evolution de l'erreur relative commise sur la fréquence
de résonance des modes de la structure assemblée en
fonction du rapport h entre la fréquence du dernier
mode de sous-structure pris en compte et la fréquence
du mode de la structure assemblée
Liaison bloquée: Liaison libre:
+ 1er mode x 1er mode
~ 0 2Î!me mode • 2ème mode
80 0 }Î!ml! mode Il 3ème mode
ô 4Î!me mode Il 4 ème mode

10
Figure 9.11.

On remarque que l'évolution de E est, comme en 9.7.1.1, conditionnée par le


.
parametrc A=- N --1/2
- qUI. representc
" 1e rapport d cs frcqucnces
' propres d li
p
mode N des sous-structures ct du mode de la structure assemblée.
PRINCIPE DES MÉTHODES D'ANALYSE PAR SYNTHÈSE MODALE 183

Remarqlle: Comme en 9.7.1.1 on peut effectuer un dêvcloppcment [imité nu


premier ordre de (9.27) au voisinage de rI' = p, qui permet d'obtenir:

1
E(p,N)=ï

9.7.2. Problème

Elloneé : Soit un disque plot homogène indéformable de masse M el de moment


d'inertie J pDr rapport à un diamètre. En son centre ct de chaque côté sont
encastrées perpendiculairement fI son plan, deux demi-poutres de longueur L
grande devant l'épaisseur du disque.
Le système disque-poutre est appuyé à ses extrémités comme le montre la
figure 9.12.

L L

Poutre

Disque--~'

Figure 9.12.

Soit E, l, p, S le module d'Young, le moment d'inertie, la masse volumique ct


la section de ln poutre.
Ces grandeurs sont constantes le long de la poutre.
Le système vibre en flexion.
1) Trouver les équations en k donnant les pulsations propres w n du système.
On pose:
M
pS 2 pSL
et
El J 1
2 pSL'

ExamÎner le cas (A il> 1, J.L il> 1).


2) En utilisant la base des modes propres de [n poutre de longueur 2 L
appuyée-appuyée (système étudié moins le disque), écrire d'autres équations en
k donnant les pulsations propres W n du système complet.
Montrer que dans le cas (A il> 1, J.L il> 1 ), on obtient une bonne approximation
des deux premiers modes du système assemblé en n'utilisant que le premier
mode de la poutre.
]84 VIBRATION DES SYSTÈMES Mt, ~NIQUES

Solution
l rc qllestion: Le système admet une symétrie géométrique par rapport au
milieu du disque que l'on choisira comme point d'abscisse z = O.
Ses modes propres sc divÎsent donc en deux familles: Ics modes symétriques
et les modes antisymétriques par rapport ft z = O.
11 suffit de traiter, par exemple, la partie droite de la poutre pour les deux
familles de modes avec des conditions aux limites adéquates à l'extrémité
z=O.
La déformée de la demi-poutre droite est de la forme:

x(z) A cos Icz/L + B sin kz/L + C ch kZ/L + D sh kz/L


avec:

o z

Figure 9.13.

- Conditions aux limites en 2 = L:


La condition d'appui donne:

x(~) = 0 :::;;. A cos k + B sin k + C ch k + D sh k = 0


a-r
. (L) 0 :::;;. - A cos k B sin k + C ch k + D sh k = 0
\

- Conditions aux limites en z 0:


a) Modes symétriques:

La deuxième conditÎon est obtenue en écrivant l'équilibre dynamique en


translation du disque:
L'effort exercé par la demi-poutre droite est par symétrie égal à l'effort exercé
par la demi-poutre gauche sur le disque et est donné par:
PRINCIPE DES METHODES D'ANALYSE PAR SYNTHÈSE MODALE 185

d'où;

Nous obtenons donc un système de 4 équations à 4 inconnues qui peut se


mettre sous la forme:

l
B +D 0
-B+D=Àk(A+C)
C ch k + D sh k = 0
A cos k + B sin k == 0

L'annulation du déterminant de ce système conduir ù une équation en k


donnant les pulsations propres des modes symétriques:

2 cos k ch k + À k (cos k sh k sin k fh k) = 0 (9.28)

b) Modes antisymétriques:

x(O)=O::>A+C=O

La deuxième condition est obtenue en écrivant l'équilibre dynamique en


rotatÎon du disque:
Le moment exercé par la demi-poutre droite est par antisymétrie égal au
moment exercé par la demi-poutre gauche sur le disque ct est donné par:

d'où:

_w 2 J a: (O)=2EJ a~(O)
at:. dZ-

Nous obtenons 2 nouvelles équations qui, jointes aux 2 équations correspon-


dant aux conditions aux limites en z= L, donnent le syslème :

A +C = 0
A -C J-Lk 3 (B + D)

tCeh k+ D sh k 0
A cos k + B sin k = 0

L'annulation du déterminant de ce système conduit il une équation en Ir


donnant les pulsations propres des modes anti-symétriques :

2 sin le sh k + J-LkJ(cos k sh Ir - sin k ch k) 0 (9.29)

Cas particulier À ~ 1 et J.L ~ 1: I1 existe alors pour chaque équation en k, une


solution k ~ 1. Ces deux solutions sont obtenues en développant au premier
186 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

ordre en k, liA ct 111-'-:

L'inertie est alors uniquement le fait du disque et la raideur le fait de la poutre


(correspondant il un calcul statique).
Les autres modes sont donnés approximativement par l'équation: th k = tg k
qui correspond à une poutre de longueur L appuyée-encastrée.
2 e question: La méthode choisie est une méthode de « liaisons libres »,
Les modes propres de la poutre appuyée-appuyée de longueur 2 L sc divisent
en:

modes symétriques: X;!p - 1(z) cos (2 p l ) ; ~

1 modes antisymétriques: X 2p (z) = sinp7T f


Les pulsations propres correspondantes sont:

Les masses généralisées sont toutes égales il pSL.


Equation Cil Je des modes symétriques du système: On utilise pour représenter
la solution, la base des modes symétriques de la poutre ct la solution statique
correspondant lIU champ de déplacements créé par une force ( - 1) localisée au
centre de la poutre.
Pour la sous-structure poutre, on écrit d'après (9.19) :

(9.30)

avec:

U'(z) == _~ [( E)3 -3 (~ )2 +2]


12 El L L
L3
PU' - 6 El

U,T MU 2 fI.() pSU ,2(Z) dz = 136 L 7 pS ( +- )


LEI
2

D'autre part l'équation en translation du disque est:

(9.31)
PRINCIPE DES MÉTHODES D'ANALYSE PAR SYNTHÈSE MODALE 187

L'annulation du déterminant du système (9.30) ct (9.31) conduit il une


équation en w donnant les pulsations de résonance de l'ensemble poutre-disque.
Cette équation peut être écrite cn utilîsant la variable k. On obtÎent tout calcul
fait:


o (9.32)

(N étant le nombre des modes symétriques choisis).


Equntioll en k des modes wltisymétriques du sy. . tème : On utilise maintenant la
base des modes antisymétriques de la poutre cl la solution stntique correspon-
danl nu champ de déplacements créé par un moment (- 1) exercé au centre de
la poutre. 1-

Pour la sous-structure poutre. on écrit d'après (9.19)

[kaJ
(
sym. U,TMU

(9.33)

ici PX
ml ct IJ L sont les moments ct rotation il la liaison).
Avec:

D'autre part J'équation cn rotation du disque est:

(9.34)

De la même façon l'annulation du déterminant du syslème (9.33) et (9.34)


conduit à l'équntion en le:

N 1 '7T HI ( "J ) '7T III


+ + 3-15 k 4
P~lp6[p4_ ( ~ )4J
1 - -- = 0 (9.35)
12
6 2 p..k
188 VIBRATION DES SYSTÈMES MECANIQUES

Cas particulier À ~ 1 ou IL ~ 1:
- Modes symétriques: On sait que le 1cr mode est tel que k ~ 1. Un
développement limité de (9.32) donne:

7T 12 _ _1_ ( ~ ) 12 0
6 2 À le

:::::;> k4 = 3
A

ce qui correspond exactement à la solution trouvée à la I"! question. Ccci


s'explique du fait que ce 1cr mode est caractérisé par la raideur statique rapport
entre une force exercée au milieu de la poutre et la déflexion correspondante:
cette solution statique Il été utilisée comme base de projection dans l'approche
par sous-structure.
La pulsation de résonance associée au 2c mode est, pour À ~ 1, donnée par
k 5 7T /4 (lef mode de la demi-poutre rotuléc-encastréc).
En utilisant un seul mode de la poutre l'équation (9.32) devient, en négligeant
le tcrme en 1/ À :

:::::;> k = 1,30 7T

(erreur par rapport ft la valeur exacte de l'ordre de 4 %).


Modes flmisymérriqucs; Le lor mode est également tel que k ~ 1. Un
développement limité de (9.35) donne:
'1I'1Il
--=
12
0
6 2 ILk

:::::;>e=~
IL

ce qui correspond exactement à la solution trouvée il la 1ft! question. (Mêmcs


raisons que pour les modes symétriques).
Le deuxième mode, pour IL ~ 1, correspond également au 1er mode de la
demi-poutre rotuléc-encastrée (k 5 7T /4).
En utilisant un seul mode de la poutre (9.35) devient en négligeant le terme en
1/IL :

+1 o
=> k = 1,2527T

(erreur par rapport ft la valeur exacte de l'ordre de 2 %0).


- D -
SYSTÈMES NON CONSERVATIFS
CHAPITRE X

AMORTISSEMENT DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

10.1. LES DIFFÉRENTS TYPES D'AMORTISSEMENT

Comme nous l'avons déjà noté dans le chapitre consacré à l'oscillateur


harmonique, l'amortissement est l'image des phénomènes de dissipation d'éner-
gie se produisant au sein d'une structure en mouvement vibratoire.
Ces phénomènes sont nombreux (viscosité et plasticité des matériaux, chocs et
frottements au niveau des liaisons entre structures, etc.) et souvent mal connus.
Dans les calculs vibratoires on se contente de modèles simples généralement
linéaires dont nous allons étudier les deux principaux, sur l'exemple du système à
un degré de liberté.

10.1.1. Amortissement visqueux (rappels)

La force de viscosité s'exerçant sur la masse en mouvement est proportionnelle


à la vitesse de cette masse et de signe opposé. L'équation de l'oscillateur à un
degré de liberté est alors :
mx + a.Y + lex f (t ) (10.1 )
Nous avons étudié cette équation au chapitre 1. Cette étude a montré que du
point de vue de la réponse en transitoire comme de la réponse harmonique de
l'oscillateur, l'amortissement pouvait être caractérisé par le paramètre E' (amortis-
sement réduit).
Dans le cas où les forces d'amortissement sonl petites devant les forces
d'inertie et de raideur (e ~ 1), le paramètre ê possède les significations
mathématîques et physiques suivantes:
- Si Wo est la pulsation de résonance, - EW() représente la partie réelle des
pôles de la fonction de transfert H(P) de l'oscillateur (EW(J est aussi la partie
imaginaire de la pulsation propre complexe il) ;
2 7r e est le décrément logarithmique d'une vibration libre de l'oscillateur;
- 2 E est la largeur relative à mi-hauteur du pic de résonance de l'oscillateur
lors d'un balayage en pulsation (le facteur de surtension de ce pic est
l
Q = E
);
- 4 7Të est la dissipation relative d'énergie lors d'une période d'oscillation à la
fréquence de résonance.
192 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

10.1.2. Amortissement hystérétiquc

Lorsqu'on applique à l'oscillateur une force j(t) harmonique de très basse


fréquence (telle que l'on puisse négliger les effets d'inertie), on suppose, dans le
modèle hystérétique. qu'il en résulte un déplacement x(t) tel que dans le
diagramme j(t), x(t). le cycle soit représenté par une ellipse:

X = a cos wl
{
f = ka cos wt - lta sin wt

Figure 10.1.

Ce cycle ne dépend pas de la vitesse avec laquelle il est parcouru (k et h


indépendants de w, positifs).
L'équation en régime harmonique établi de l'oscillateur hystérétique est donc:

- mw 2 X + (k + 1h) X F (10.2)

(X et F étant les amplitudes complexes du déplacement et de la force extérieure


appliquée).
La fonction G(w) de J'oscillateur (amplitude complexe de la réponse établie à
une force harmonique unité) est:

G(w) = - - , - - -
-mw-+ k + ih

L'al1ure du module et de la phase de G (w ) en fonction de west légèrement


différente de celle obtenue dans le cas de l'amortissement visqueux.
Cependant si Il 1k ~ 1, on peut caractériser G ( w ) par les mêmes paramètres:
1G (w ) 1 comporte essentiellement un pic de pulsation Wo = 1~:
\jm
(k repré-

sente donc la raideur de l'oscillateur) et de largeur à mi-hauteur: hile (le


coefficient de surtension est Q = hl le). On peut donc associer à l'oscillateur un
AMORTISSEMENT DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 193

coefficient E caractéristique de l'amortissement

Il
E:=

L'énergie dissipée lors du cycle est égale à raire de l'ellipse:

dY 2IT

f f
T
f-dt = a "1. (Ii: cos 0 - h sin 0 ) sin 0 dO
o dt Il

L'énergie totale du système moyennée sur un cycle est:

E = ?
, fT
a-
T
, , . ,
(k cos- wt + mw - SID- wt) dt = - (k + mw-)
a-' ,
- 0 4

A la pulsation de résonance

a'1 k AE
E= =>E

En conclusion, pour les faibles amortissements, le modèle visqueux et le


modèle hystéritique donnent le même comportement. On peut le vérifier
d'ailleurs directement en écrivant l'équation de l'oscillateur hystéritique sous la
forme:
1 • Il ,
- mw - X + lW - X + ,eX = F
Wo

forme valable au premier ordre au voisinage de la résonance, unique zone où


l'amortissement joue un rôle.

10.1.3. Etudes de certains modèles non linéaires d'amortissement

10.1.3.1. FrottemelJt sec


Le frottement sec introduit une force indépendante de l'amplitude de la
vibration et de signe opposé il la vitesse.
D'où pour l'oscillateur harmonique une équation du type:

.i + A W I~ sign (.q + w ~ X = f / nt (À::> 0)

- Réponse à lin lâcher:


Si l'on écarte Je système de sa position d'équilibre d'une distance xo. sa réponse
est:
1I1T (1l+])7f( J1~ 0)
si -~l~
W() Wo

X(I)=XO[l- (2n+])~J coswot+ (-ltA


'\0
194 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

xo -4À
À t
a

Figure 10.2.

Le mouvement s'arrête au bout d'un temps fini, quand l'amplitude devient


inférieure à À.
S 1· 0: Il est 1 ' ) 'Itu d e pour 1 = -
amp 2 1l1r
- , nous avons:
Wo

Xo (1 - 4 ~
Il
Xo
)

La courbe Log 0: If = f (n) qui était une droite, dans le cas de l'amortissement
visqueux (de pente - 2 1rE), est une courbe à concavité vers le bas.

Log Xo

n
Figure 10.3.
AMORTISSEMENT DES SYSTEMES Ml~CAN1QUES 195

À
Si l'on suppose que - <É 1 et si l'on s'intéresse aux premières oscil1ations
XI)

d'amplitude voisines de xI) :


À
log ct /1 = log .l(} - 4 Il -::-
.\f)

· 2 À
L e taux d 'amortIssement est Ex = --
/1 7T -"0

Si les amplitudes de vibration ont un niveau .l1Jl le frottement sec peut donc être
remplacé par un amortissement visqueux équivalent avec l'amortissement réduit
sxo'

Rernarque: Si le système possède en plus un amortissement visqueux


(E) nous avons pour des oscillations d'amplitude XI) le tDUX d'amortissement;

D'où une méthode pour distinguer les ,deux types d'amortissement: en


mesurant la pente de la courbe pour diverses amplitudes de vibration.
Réponse li une sollicitation sinusoïdale:
Si l'on excite le système à sa fréquence de résonance, on peut montrer qu'il ne
pas (*) si l'amplitude F de la sollicitation est inférieure à 4
7T
mwJ À. Si Fest
supérieure à cette valeur le système ne tend vers une solution établie que s'il
existe un amortissement visqueux (E).

Courbe
expérimentale

F/mw~

o 4À/n
Figure 10.4.

(.r-) Le système n'étant pas linéaire, il s'agit ici d'un raisonnement fait en ne considérant
que le fondamental de la réponse périodjquc X(/) (pulsation (Ô 0)'
196 VIBRATION DES SYSTÈMES MÊCANIOUES

Dans ce cas l'amplitude X des oscillations résultantes varie avec F comme


J'indique la figure JOA.
D'où également une méthode pour séparer les deux types d'amortissement.

D'autre part, on peut tracer lors d'un cycle d'oscillation libre à basse fréquence
(en négligeant les effets d'inertie) le diagramme déplacement-force exercée sur la
masse (À lU (~sign (x) + lU (i x). On peut se ramener alors à un modèle de type
hystérîtique.
L'aire du cycle rapporté à l'énergie moyenne du système durant le cycle est
donnée par;

Figure 10.5.

On retrouve ainsi l'expression de l'amortissement réduit équivalent E,I():

!lE 2 À
-=47TE =::>E =--
E .rO.t'il 7T .\i)

10.1.3.2. Amortissement dû il la plasticité


Comme précédemment on peut tracer, pour un comportement élasto-plastique
de la structure, un cycle force·déplacement d'allure représentée à la figure 10.6 et
dont raire correspond à l'énergie !lE dissipée par cycle. On peut à partir de là
définir, si l'effet d'amortissement est faible ( !l: ~ 1) , un modèle hystéritique
PCllliv;\1f>:nt {lVf>:~ lln ::lmorti~"ement réduit éouivalent L .
AMORTISSEMENT DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 197

)(

Figure 10.6.

1 LlE
47r
Ona:
a (xo)
l'ô =--
.II) Xo

a (xo) étant en général une fonction croissante de xo'


Par exemple dans le cas d'un comportement plastique parfait, on Il :

AE = 4 Jo (.\:0 ~J) (Jo indépendant enx o)

LlE 4 Jo ( Xo _ :0 )
:::;.-
E 1/2xJk
2 Jo (1 Jo )
::::::>E:l'()=--k_
11" .:\0 kxo
(pour Xo voisin de Jolie)

Figure 10.7.
198 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

10.1.3.3. Amortissement dii à de petits chocs


Les structures vibrantes ont souvent aux points de jonction des petits jeux qui
occasionnent des petits chocs qui ne modifient en général pas les caractéristiques
vibratoires mais qui dissipent de l'énergie el donc créent un amortissement.
Considérons par exemple un oscillateur harmonique subissant un choc pour un
débattement 1x 1 a.
Pour x a la vitesse de la masse oscillante est V avant le choc, et
- V (1 - ê) après le choc (e ~ 1 ).
L'énergie cinétique de J'oscillateur a donc diminué de AE mV'l e. La
diminution relative de l'énergie totale du système est donc:

AE

V max étant la vitesse maximum de la masse (c'est-à-dire pour x 0).


Si l'on admet que les chocs ne modifient pas beaucoup la fréquence de
l'oscillateur, il se produit deux chocs par période et l'amortissement réduit
équivalent est:
ê ( V ) 2
7T V mux

Soit XII l'amplitude atteinte par l'oscillateur s'il n'y avait pas de choc:

D'une façori générale, quand l'amortissement est faible, on pourra, il partir des
différents modèles non Iintaires, définir un amortissement linéaire (visqueux ou
hystéritique) équivalent caractérisé par un paramètre réduit ê fonction de
l'amplitude du mouvement vibratoire.
Expérimentalement on peut souvent définir des gammes de niveau vibratoire
pour lesquelles ê est à peu près constant.

10.2. SYSTÈMES A PLUSIEURS DEGRÉS DE LIBERTÉ MtlORTIS

Nous considérons, dans ce chapitre, le cas des systèmes à amortissement


visqueux, sachant que si les effets d'amortissement sont petits, la théorie
développée s'applique à tout type d'amortissement.
D'une façon générale, l'équation du système est de la forme:

Mf + Ai + K\ = f (10.3)
AMORTISSEMENT DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 199

M et K sont les opérateurs de masse et de raideur (matriciels ou différentiels).


Les forces d'amortissement sont caractérisées par un opérateur A.
Comme pour les systèmes conservatifs on peut faire l'analyse de cette équation
en utilisant la transfonnation de Laplace et mettre ainsi en évidence les
caractéristiques intrinsèques du système.
Nous avons:
x (r, p) = (Mp:1 + Ap + K rI F (r, p )
Les fonctions X(r,p) admettent, en dehors de singularités de F(r,p), des
pôles Pn et Pr;!: correspondant aux valeurs de p rendant singulier l'opérateur
Mpl+ Ap + K.
Du fait de la présence de A, ces pôles ne sont plus imaginaires, mais possèdent
une partie réelle négative.
A chaque pôle Pn est associé un « mode propre complexe ) X~C)(r) tel que:
(Mp;, + APn + K) X~C)(r) 0

La solution x(r, t) peut se mettre donc sous la forme d'une somme de


contributions de modes qui ont une allure en temps de sinusoïde amortie
e-cntl1nl sin Will sî l'on pose

Les opérateurs ne sont plus ici forcément autoadjoints contrairement au cas


conservatif. On ne peut donc plus utiliser telle quelle la méthode de projection
modale du chapitre 2.
Nous n'examinons pas ici les généralisations possibles de cette méthode aux
systèmes non conservatîfs mais nous remarquerons que dans le cas courant
d'effets amortisseurs petits (En ~ 1 ) il est intéressant de garder la base des modes
propres X" (r) du système /lon amorti.

En utilisant les propriétés d'orthogonalité des X n (r), l'équation du système se


ramène il un ensemble d'équations d'oscîllateur harmonique couplées unique-
ment par des termes d'amortissement:
T/n n1 n an + mil w; an L (XII' AXm ) dm
_1.. :::;;: (XlI' f)

Les coefficients des termes de couplage peuvent se mettre sous la forme:

avec

Résolvons ce système d'équations dans le cas d'un système 2 degrés de liberté


dont les résonances sont bjen séparées: 1 W:! w 1 1 / (w 2 + W 1 ) ~ F. (on peu t
généraliser aisément).
200 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

En tnmsformée de Laplace. nous avons:

m,(p:'+ 2 E" w1P + wi) Al + 2 m, En WIPA l = (Xl' F)


( m~(p~ + 2 E l2 W1 P + wî) A~ + 2111 2 t2' w2PA, = (X2 , F)

L'annulation du déterminant du système conduit à une équation en p dont les


racines sont les pôles Pn :

En négligeant les termes du 2e ordre en E, on a :

Les pôles sont donc :

IPI BIlWI±~WI
lP2 = - t22 W 1 ± HU2

La partie imaginaire des pôles correspond aux pulsations de résonance du


système non amorti.
La partie réelle est liée au terme diagollal de l'opérateur (/'amortÎsseme1lt
exprimé dans la base des X'I :

La résolution du système donne:

(P+EIWI [CP + El w,)2 + W~][(P + e 2 Wl)2 + wi]


(Xl' f) (XI' f) 2 11/2 t'lI w2P
A~ = - - - - - - , - -__

[es seconds termes des expressions de Al et Al sont petits devant les premiers
termes.
Nous pourrons donc dire que pour l'étude des systèmes amortis dont les pics de
résonance sont bien séparés (distance entre deux pics suffisante par rapport à la
largeur des pics). on pell1 négliger la partie lion diagonale de ['opérateur
d'amortissement dans la base des modes ptopres du système 1101l amorti.
Ceci constitue ce que l'on appelle souvent l'hypothèse de Basile.
Le système est alors représenté par un ensemble d'oscillateurs découplés dans
la base des XII :

(WA)

Les formules établies dans le cas des systèmes conservatifs se transposent alors
aisément.
AMORTrSSEMENT DES SYSTÈMES MÉCANiQUES 201

Les fonctions de Green S01ll dOl1nées par:

G(r, rll' t) (10.5)

En représente l'amortissement réduit du mode 11.


(2 7T ê Il est le décrément logarithmique).
Il existe une réponse établie à une sollicitatÎD1l sinllsoÏdale Imité d'amplitude
complexe:

G(r, r(), (1) (10.6)

Ger, r o• w) est la transformée de Fourier de G(r, ro, t).


Le module de G est constitué par un ensemble ~de pics de pulsation
W n et de largeur à mi-hauteur 2 êll' L'amplification maximale au niveau des pics

Xf1(r)X n (rn ) 7r
est ') • la phase est alors - - + k7T' (suivant le signe de Xn(r) Xn(r(J»'
2E 1I 11l n W; 2

10.3. EXEMPLES

10.3.1. Systèmes discrets


Oscillateurs harmoniques dissipatif\' couplés par une raideur:

Figure 10.8.

Le système est schématisé à la figure lü.8. Les deux équations sont:

17d\ + 2 mw() F.i} + m(w(~ + n(f)xl - mn{~X2 fl


{ m.i']. + 211HO O + m(w{~ + n(~).1:::: - /1l.Q{~Xl = /:::

en posant: w~ = k/m et n(î "3/m.


Le système se diagonalise dans le système des modes propres dont la matrice
est (~ - i) (cf. exemple du paragraphe 2.]) :

..., .
1 (f 2+ f)
1Ual+_mw(jFaj+mw()a{=, t
:
mii::: + 2111llJ() elÎ::: + m (11J(~ + 2 n(~) a2 = ~ (f::: - fI)
1
(l'hypothèse de Basile est donc vérifiée exactement).
202 VIBRA nON DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Les pulsations propres sont:

Les amortissements réduits sont:

La réponse à une sollicitation sinusoïdale unité localisée (fonction G) est:

w w
o
w

4'11
-n/2 -

-]1 - -

-3n/2 -
-TI -----------
-2n - - - - - - - - - -

Figure 10.9.
AMORTISSEMENT DES SYSTI~MES MÉCANIQUES 203

Remarque: Les allures des courbes de la figure 10.9 sont correctes si


E ~ 1. En particulier les deux pics peuvent se confondre si E est supérieur à une
certaine valeur fonction de l'écartement (.0 1 - W l des pics.
On note également que G ll possède un minimum très marqué accompagné
d'un brusque changement de phase par pente positive. C'est ce que l'on appelle
parfois une « antirésonance » correspondant à une quasi-annulation du numéra-
teur de la fonction de transfert. Le déplacement est alors en quadrature de phase
avec la force. G I2 ne possède pas ce caractère.

10.3.2. Effet d'un amortissement localisé sur un système continu

Soit un dispositif exerçant en r(l une force amortissante (proportionnelle à la


vitesse du système au point ru et de signe contraire). L'opérateur d'amortissement
associé est de la forme:

L'amortissement réduit du mode Il est a~ors :

Exemple 1 : Poutre en flexion rotulée aux 2 extrémités avec force d'amortisse-


ment au centre :

1
= -pSL
2

w" (''Z )' J:~

L,___ L_ _ ~j
01 JaoaZ
Figure 10.10.

-modes i mpai rs : AL
En = ----::==
(1l7T f
1modes pairs:
204 VlDRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Exemple 2: Poutre en flexion rotulée et avec moment amortisseur aux 2


extrémités:

t
o1 .... z
Figure lO.l1.

mêmes caractéristiques modales.


A chaque extrémité un moment .AL == - J..L () est exercé sur la poutre
(j = 8x = angle de rotation), que l'on peut représenter par 2 forces de signe
( az
contraire 1 de points d'application distincts de a très petit et d'intensité
fLa

=:>

On remarque que les E sont constants dans ce cas, d'un mode à J'autre,
contrairement au cas précédent (évolution en l/n 2).

10.3.3. Amortissement réparti caractérisé par un opérateur A combinaison des


opérateurs de masse et de raideur:

A = (aM 4- bK)e
Les amortissements réduits modaux sont donnés par:

2 mil W" En = (XII' AXIl ) = m n E(a + bw~)


ea + bw,;
=:> E" = ?_ wn

L'évolution des EII en fonction de Wn est donnée par la figure 10.12.


AMORTISSEMENT DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 205

Figure 10.12.

En particulier, on peut définir une gamme de fréquence (w 1 ' w2) autour du


minimum de la courbe dans laquelle les en seront à peu près constants ~ ou
inversement étant donnée une gamme ,de fréquence, ajuster un couple
(a, b) tel que les en soient à peu près constants pour les modes de la gamme de
fréquence considérée. Cette méthode est souvent utilisée dans les programmes de
calcul de la réponse des structures en fonction du temps, pour respecter une
norme imposée sur les taux d'amortissement.

10.3.4. Amortissement équivalent d'une barre en flexion avec de petits chocs à


ses extrémités

Soit une barre vibrant en flexion. A ses extrémités elle peut s'appuyer soit sur
une butée inférieure, soit sur une butée supérieure séparées par un jeu e que l'ail
suppose petit devant l'amplitude vibratoire de la barre.

L L
1 __
"'1'"
0 --1
!~Jeu e
\1
Ô

Figure 10.13.

Les petits chocs résultant de ces conditions aux limites imparfaites, engendrent,
pour un mouvement vibratoire se faisant essentiellement sur le 1cr mode rotulé-
rotulé, une distribution de l'énergie sur l'ensemble des modes plus élevés.
Cet effet est conserva tif, puisque l'on ne suppose pas ici de déperdition
d'énergie lors des chocs. Mais sÎ l'on suppose que la part de l'énergie distribuée
sur les modes élevés est dissipée d'une façon ou d'une autre, on pourra
caractériser le phénomène par un amortissement équivalent sur le premier mode.
206 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Considérons aux instants 1 légèrement <: 0 la poutre animée d'un mouvement


de type premier mode rotulé-rotulé (pulsation wo) :

( )= A cos 27TZ.
X Z, t L sm W o1

1i(Z,l) = Aw()cos ;~ cos wol (A::>O)

)((z,o)

Figure 10.14.

La réaction aux appuis est alors:

RA(t)=Rn(t)=-EI
7T )3 smw"t
2L
.
(
pour t légèrement inférieur à 0 la poutre était en appui sur ses butées inférieures
(t <: 0, RA et Rn::> 0). A l'instant t = 0 elle décolle de ses butées; pour
déterminer son mouvement, on utilise alors la base Xn(z) des modes libre-libre
symétriques (m n et w n = masse généralisée et pulsation propre et normée tel que
Xn(L) = 1).

On a alors;

avec:

2 fL pSXn(z) cos 71"z/2 L dz


~o A III
lÎll(O) = Aw() = Wo--:---=:-:::-
mn mll/pSL
Cette expression est correcte s'il n'y a pas contact sur la butée supérieure:

Si J'on suppose que le contact intervient au bout d'un temps Tt on a :

(10.7)

quand W I1 -+ 00, Il! se comporte en (w o/w n )2, On voit donc que pour des
el A pas trop petits, il suffira de prendre un nombre limité N de termes de la série
-~rl"lr.o n .... n .. l"Ihtf"nir correctement T.
AMORTISSEMENT DES SYSTÈMES MÊCANIQUES 207

Remarques:
a) Si el A était très petit, on seraÎt amené à considérer des W n tels que
l'hypothèse de Bemoul/i-Euler pour les poutres en flexion ne soit plus valable.
Physiquement cela voudrait dire que pour des jeux extrêmement petits les chocs
dans les butées sont conditionnés par des mouvements très hautes fréquences
pour lesquels il faut tenir compte des effets d'ondes trîdimensionnelles.
b) Une raideur non infinie des butées conduit également il réduire la tailIe de
la base modale (cf. paragraphe 6.3).

La variation du champ de vitesse à rinstant T (par rapport à l'instant 0) est:


2 (cos W n T - 1) III
fli(z, T) = AWn "
~
1 SL
mil p
Xn(z)

La projection de ce champ sur le 1cr mode de la poutre rotulée-rotulée est:

- aAwo = ~
L
fL -l
l i cos 7T dz

(1 cos w Il T ) l~
= Aw Il ~ --n-l-l"""'p-S-::':L=--'-
l1

flA représente une atténuation de l'amplitude du mouvement sur le mode rotulé-


rotulé de la poutre, pendant la durée d'un demi-cycle. On peut donc lui donner la
signification d'un amortissement équivalent:
flA
7TE=

_ 1 (1 - cos W Il T ) I~
(10.8)
~ e = -:; L
Il
1Tl
n
lpSL

Application numérique
Wn
En posant lX,. = et Il = W{) T (10.7) devient:
Wo

2u e
A

Il '::1." pSL/mn Ct/!( Cil~ - 1)

[ 2,27 2 9.4

2 12,3 2 1,8 x 103

Il (211 _ 1 2 -- ( 2ly
211-
208 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Par exemple pour: el A = 0,1 le 1er mode de pulsation non nulle suffit. On en
déduit:
u = 0,58
16 pSL ] - cos CI! 1 LI
0,06
1r3~ (0'1 1

pour el A = 0,01 :

li ° ,
]5 :;:;::.;.
_
E =
32 (0,06
- - -1-
17
0,72
2,25 X 10 4
+ ... )
::;. Ë == 0,004

10.4. EXERCICES ET PROBLÈMES

Exercice: Reprenons l'exercice de la pOlllrc Cil j1exion rotlllée el at'cc momelll


amor/isscltr aux 2 extrémités
Le 'calcul de l'amortissement modal effectué précédemment est valable si
l'effet amortisseur des moments est petit.
Analysons l'évolution des fréquences de résonance W n ct des amortissements
modaux En quand le coefficient IL va de a à 1'00.
Pour cela nous résolvons le problème aux modes propres complexes de la
poutre en procédant comme dans les exercÎces du chapitre 6.
La solution générale de l'équatÎon des poutres en flexion est du type;

x(z) = A cos kz/L + B sin kz/L + C ch kz/L + D sh kz/L

avec:

n il ici le sens d'une pulsation complexe dont on recherche les valeurs


n Il qui rendent le problème singulier:

Pour cela on annule le déterminant du système homogène cn A. B, C, D


fourni par l'écriture des conditions aux limites:

x(O) A+C a
x(L) = A cos le + B sin k + C ch le + D sh k o
El ( (Î2.~ ) IL 1'n ( -OX ) = ( Lk ) -> El (- A +C)
ilZ- 0 liz "

éi::\:
. ) + IL in ( iJx ) = ( -k ) 1
El (- A cos le - B sin k + C ch k.
L az L L

+ 0 sh le) + IL in ~ (- A sin k + B cos k + C sh k + D ch k ) = 0


AMORTISSEMENT DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 209

En posant a = k;s
L ElpS
le système devient:

A cos li. + B sin k + C ch k + J) sh k = 0

A + ÎakB - C + iakD = 0
A (cos li. + ia k sÎn k) + B (sin k - ia k cos k ) - C (ch k + i a k sh k)
- D{sh k + iakeh k) 0

Les k correspondant aux valeurs propres sont les racines de réquatÎon :

(akYZ
sin k sh k iak (cos k sh k - sin le ch k) - ~ (1 - cos li: ch k) = ()

Si a <li' 1 un développement limité au premier ordre donne, en posant


k = k.o + ak:

On retrouve, en annulant le terme d'ordre zéro, les solutions propres de la


poutre rotulée-rotulée non amortie données par sin ko ::= () =:> k On =: 1Ir. les
Akll associés sont obtenus en annulant Je (erme du 1er ordre;

En développant au 1cr ordre la relation (~) 4 = ~~ il '!. on a :

Ak n Ail n
2 = -- avec
(u'l

=:> an ri = 2 ia w 11 Cl

L'amortissement modal pour le mode Il est donc:

On retrouve ainsi le résultat du parugraphc précédent.

Si a ll:> 1 on peut également effectuer un développement limité au premier


ordre par rapport fi 1/ cr :

cos "0 ch kil + (cos ko sh kil - sin ko eh kn) ( Ak


.,.
+...:...:..
ak
)= 0
n

En annulant les termes d'ordre zéro, on trouve les solutions propres de la


poutre encastrée-encastrée (les k On sont solutions de 1 cos ko ch ko 0).
210 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Les Akn associés sont obtenus en annulant le terme d'ordre l :

Ak = 2î
Il akoll

4
En ::= ak 2 (En décroît avec Il )
on

Pour lcs valeur.ç Î1Itermédiaires de a, J'obtention des racines de l'équatîon en


" est difficile.
L'allure de la variation de w n ct en cn fonction de 0:: est donnée par ln figure
10.15 :

Encastré
-encastré -

Rotulé
-rotulé

Cl a
Figure 10.15.

Cet exercice montre donc que, quand on a des amortissements importants


dans un système, les fréquences de résonance peuvent être modifiées par rapport
au systêmc non amortÎ : ici ln présence d'un moment amortisseur très important
n tendance à fixer la rotation aux extrémités de la poutre et donc à créer une
condition d'encnstrement ; la dissipation d'énergie (çaraçtérisée par les En) est
alors faible puisque la rotation est petite (le produit ,J'LO aux limites tend vers
zéro dès que a __ 00).

Problème:
E1101lcé: Soit une poutre rectiligne, de masse volumique p uniforme, de
section S uniforme ct de longueur 2 L.
Cette poutre est suspendue à ses extrémités pnr deux ensembles identiques
ressort-amortisseur visqueux. Si m 2 pSL désigne la masse de la poutre, si K
désîgne la raideur d'un ressort et sÎ A désigne le coefficient d'un amortisseur
visqueux, nous poserons 2 K = mw;; ct 2 A = 2 mw o E. On suppose que
E ~ 1.
A l'équilibre la poutre est horizontale. Soit alors Go z l'axe de la poutre
(l'origine des abscisses z est prise au milieu Go de ln poutre).
Nous allons nous intéresser ici aux petits mouvements de ln poutre dans le
plan vertical xGo zpar rapport à l'étal d'équilibre. Les effets de la pesanteur sont
1lpoliopc:.
AMORTISSEMENT DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 211

Figure 10.16.

1te partie: La porure est supposée parfaiteme1/t rigidc.


On désigne pur x A (/). xn(t), .foU) respectivement les dép];.lccments de
l'extrémité A. de l'extrémité B, du centre de gravité G cl par (J (1) l'angle de la
poutre avec Oz.

XB
XA X(j
z
Ao Go Bo

Figure 10.17.

1 rc question: Quel est le nombre de degrés de liberté du système ainsi défini?


Ecrire ses équations du mouvement. Déterminer ses modes propres. Pour
c\u:que mode calculer la pulsation propre W n , la masse généralisée 11l n ,
l'nmortissement généralisé En'
Le système vérifie-t-i1 l'hypothcse de Basile?
2c qucstioll: On exerce sur la poutre il l'abscisse ~l une force harmonique
unité de pulsiltion w. Déterminer l'amplitude complexe G (z. zn' W ) du déplace-
ment étubli d'un point d'abscisse z de lu poutre. Vérifier que
G(z.z{). w) = G(zu.z. w).
On exerce sur la poutre à l'abscisse zn une impulsion unité. DétermÎner le
déplacement G (z. zn. 1) d'un point d'abscisse z de la poutre. Vérifier que
G (z , ZOo 1) = G (zo, Z. t).
212 VIBRATION DES SYST'~MES MÉCANIQUES

ze partie: La pOllfre est supposée flexible.


Soit E le module d'Young du matériau el soit 1 te moment d'Înertie en nexion
d'une section droite de la poutre, E ct 1 sont uniformes 1c long dc la poutre. On
désigne par X(2, t) le déplacement d'un point M d'abscisse z de la poutre.

Figure 10.18.

3" qllestion: Ouelle est If! nature du nouveau système uînsi définÎ ? Ruppcler
brièvement comment s'établit l'équation aux dérivées partielles
1
4
il l
El r x + pS --.:;; () ft laquelle satisfait x(z, 1), en cxpliqmmt le sens physique
ilr
ilx iJ:'x a\
des dérivées partielles - , . J'
(ÎZ ilZ-
Ecrire les conditions aux extrémités de la poutre.
4 è question: Transformer le système par Laplace, en posant la variable de
Laplace p i n . (12 = « pulsation complexe»). Montrer que la solution géné-
rule de l'équation différentielle obtenue est du type;

x(Z, n) A cos k !;. + B sin k .!... + C ch le ~ + D sh k ~


L L L L
avec:

En utilisant les conditions aux limites, écrire l'équation transcendante en


k donnanl les pulsalions propres complexes du système. On posera pour
simplifier l'écriture:

ct JL

SC qlli:.\'ti 0/1 : On considère le système non amorti (ë = 0). Mettre en évidence


des modes symétriques et antisymétriques par rapport il Go- Montrer graphique-
ment que l'équation transcendante ri une infinité dénombrable de racines réelles
± kfl (k n :> 0) donc que le système a une infinité dénombmblc de pulsations
propres w n• Donner l'expression des modes propres X n ( z) cn fonction de
k n•
6" question: Montrer, en utilisant l'équation transcendante (avec E .,p 0), que
si DI ct IL sont petits devant 1, les deux premiers modes du système
AMORTISSEMENT DES SYSTÈMES MECANIQUES 213

correspondent à ceux du système de la 1 te partie ct retrouver au premier ordre


les pulsations propres et les amortissements généralisés correspondants.
Donner la signification physique de l'hypothèse Il: ct J.! petÎts devant 1.
7e question: On s'intéresse maintenant aux modes 1/ ~ 3, toujours cn utilisant
l'équation tnmsccndantc ct en supposant Il: et J.! petits devant 1, donner
Aw
J'expression de l'écart rclatif --" de la pulsation propre ClIn du système avec la
wOn

pulsation correspondante WOil de la poutre en " libre-libre «(l = J.! = 0) ainsi 1)

que l'expression de l'amortissement géncralîsé en' introduit par la suspension.

Solll1iOI1 :
1re question: Le système est à 2 degrés de liberté. En utilisant les variables
.ta ct fJ les équations du système sc découplent.
Les modes propres sont:

rG~l

XG
0=0
ou X\(z) = 1 avec
r
{'d'
ml
El
W/)

lU

w,fiJ:3
t =: 0=[
ou Xz(z) = z/L avec E,

111 2 == ml3
E

2C qllestioll :

G(Z, Zn' (ù) = , ,1 ., + 3ZZ,u

!
m(wo + 2 If'WO W - W -) mf- 3 + 6 iEW O W - w

G(z.Zo.t) =--e
1 - CuJO 1 • !3 ZZ
smwj)t+---;
0 CUJO 1 . r::;
SIn..;3w o t
mw o I1lW o c-
3 e questioll: Conditions aux limites du système:
2
El ( ax )
az:! 2=-1.

Remarqlle: Le système étant symétrique par rapport il Go on peut également


en distinguant dès maintemmt les solutions symétriques ct antisymétriques.
écrire uniquement des conditions sur la demi-poutre (cf. pamgraphc 2.9).

4 C question: Par la même méthode que pour l'exercice précédent, on obtient :

[ --
sin k ch k + cos li: sh k
~
solutions symétriques
«(l + if! ) cos k ch k

sin le ch k - cos k sh k
-- ]

((l + ÎJ.! ) sin k sh k]


x __ -...."r ---- o
[ solutions antisymétriques
214 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

SC question: Modes symétriques:

X,,(Z) = ch k n cos kil z/L + cos k n ch kil Z/L

Les kil élant solution de l'équation:


tg k + th k 0:

(les W Il sont donnés par:

Le graphique 10.19 montre la position relative des différentes racines


kil'

Figure 10.19.

Modes antisymétriques:

Les kJl étant solution de J'équation:


cotg k - coth k - ex

Figure 10.20.
AMORTISSEMENT DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 215

Le graphique 10.20 montre la position des différentes racines k n • Les racines


s'intercalent entre les précédentes.
En classant les modes par ordre de fréquences croissantes, les modes
symétrÎques sont de rang impair, les modes antisymétriques de rang pair.
6e qllestion: Le développement, au voisinage de k 0, des 2 équations en k
permet de montrer qu'il existe pour chacune une racine k 4! 1 et de retrouver les
2 équations de la poutre traitée en corps solide écrÎte dans la 1 le panic (équation
de translation pour le mode pair, équation de rotation pour le mode impair).
L'hypothèse Cl petit devant 1 veut dire physiquement que la raideur de la
poutre est grande par rapport à celle de sa suspension. '.
L'hypothèse iL petit devant 1 découle du fait que l'amortissement /'; est petit
devant L
7 c question: Par une méthode analogue fi celle de l'exercice précédent, on
trouve pour les modes symétriques comme pour les modes antisymétriques;

Ces expressions permettent d'apprécier l'erreur introduite par une suspension


dans la recherche expérimentale des caractérÎstiques modales d'une structure
libre.
On remarque que si la suspension est suffisamment souple, (~) 4! l,
WOn

l'erreur sur la fréquence de résonance est faible. Mais l'amortissement parasite


introduit pnr la suspension peut être non négligeable par rapport il l'amortisse-
ment intrinsèque de la structure.

Problème:
Enoncé: Soit deux oscillateurs harmoniques identiques, caractérisés chacun
par une masse m, un resson de raideur K = mw~et un dispositif amortisseur de
type visqueux de coefficient A = 2 mwo E, avec E ~ 1.
Ces deux oscillateurs sont couplés entre eux par l'intermédiaire d'une
structure (C), comme le montre la figure 10.21.
On considère les petits mouvements dans la direction Ox autour de l'état
d'équilibre. Soit XI et X2 les déplacements de chacune des masses, XI cl
X~ les déplacements des points de fixation AI et A 2 de chaque système ressort-
amortisseur sur la structure (C), FI et F 2 les forces exercées en AI ct
A 2 par ces derniers sur (C).
La structure (C) est caractérisée. pour des fluctuations harmoniques de
pulsation w, par une matrice de couplage reliant les forces FI et F~ aux
déplacements XI et X 2 :

Les coefficients de celle matrice sont rapportés à la raideur mWI~ d'un


216 VJBRATrON DES SYSTÈMES MÈCANIOUES

CD CD
x

o
(C)

Figure 10,21.

oscillateur, A ct 'B sont alors des terme~' adimcllsiollllcis que l'Oll suppose petiTs
deI'Cmr J, ct éventuellement fonctions de w.

Prcmière question:
0) Calculer les pulsations propres et les modes propres du système formé par
les deux oscillateurs couplés, au voisinage de WI)' (On suppose que A ct fi sont
lentement variables cn w, ce qui veut dire que (C) n'a pas de résonance dans
cette zone).
b) Calculer l'amplitude complexe de la réponse établie des masses m à une
sollicitation harmonique unité exercée sur l'une d'elles (fonctÎons de transfert
GIl(w) cl G I2 (w».
Tracer l'allure de / G II (lJJ) / et de / G 12 ( w >1 pour ItJ vOÎsin de w() ct discuter
en fonction du paramètre caractéristique BlE; tracer l'évolution du rapport des
maxima des modules de Gll(w) et G1:!(w) en fonction de Ble:

/0 12 / ma~
r(B 1 E)
1G Ill.1Iax

c) Calculer la réponse en fonction du temps des masses 111 à une impulsion


unité exercée sur l'une d'elles (fonctions de Grecn GIl(t) ct G 12 (/». Tracer
l'allure de Gu(t) cl G 12 (1) (A et B constants).

Deuxième qllcstion (Application): La structure (C) est constituée par un


massif quasi indéformable (pour w voisin de wo) posé sur des ressorts fixés eux-
mêmes au sol, de telle sorte que les modes de cet ensemb1c aient une pulsation
propre petite devant wo'
On ne considérera que les mouvements de translation parallèles à Ox et de
rotation d'axe perpendiculaire au plan xOz de la figure 10,22.
Soit L lu longueur du massif et M sa masse.
Le massif est de section rectangulaire ('fi) ct constitué d'un matériau uniforme.
AMORTISSEMENT DES SYSTÈMES MÊCANIQUES 217

Figure 1.0.22.

Les oscillateurs sont fixés sur le massif aux absciss~s f ct L - (f <: L/2), e
comptées à partir de l'une de ses extrémités.
Calculer les coefficients caractéristiques de couplage A et B en régime
harmonique de pulsation voisine de Wu.
Application Ilumérique: Pour une masse 111 = l kg, une fréquence

Jo 50 Hz, el un amortissement réduit e = 10- J, calculer le rapport

Ble dans le cas d'un massif d'une tonne (on prendra fiL = 1/3).

SOllllio1l :
Première question: EcrÎvons les équations du mouvement des deux masses
sous l'action d'une force harmonique f exercée sur rune d'clics:
mOllvement de la IN! masse: -11IW !.\', = f - FI
mouveme1lt de la 2e mas!J'C : - mw :! Xl - F 2
Force engendrée par le 1"' système ressort-amortisseur:

Force e1lgendrée par le 2e système ressort-amortisseur:

éqUatÎ01l du cOI/plage: (XI)Xl


2- (A B) (F
mwJ B A F
I

2
)

Posons:
w
n ct :F = f Imw~

f:F + n lX, = (1 + 2 iE'n )[x) - 2 AUf + n 1 Xl) - 2 Bn 2 X 2 ]


l n = (1 + 2 i En )[x2 - 2 B (:f + n 2 XI) - 2 A Il :; x!]
218 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANJOUES

ou:

(Xl +X:)[- n 2 + (1 + 2 Îen )[1- 2(A + B) n 2]]


(1) = .'F [1 + 2(1 + 2 ien )(A + B)]
2
(Xl - -'2)[- n + (1 + 2 i e n)[l - 2(A B) n 2 ]]
1 = .'F [1 + 2(1 + 2 Îen)(A - B)]

a) Détermination des modes propres et fréquences propres


Dans le système (1) nous faisons ;r = 0 ct e = O. D'où les modes propres

{: et t:
Les pulsations propres correspondantes sont:

Comme A cl B sont petits devant 1, nous avons:

nI = 1 - (A + B) el n 2 == 1 - (A - B )

Remarque: Les amortissements réduits pour chaque mode sont: El = e et


10 2 E. L'hypothèse de Basile est vérifiée.

b) Calcul des fOllctions de transfert


Compte tenu de J'hypothèse A, B, e ~ 1 Je système (1) s'écrit:

l (x. +x2)(n~+2 iEnn. - n ) =.'F


2

l (x 1 - x2)(ni + 2 iEnn 2 - n"!) =.'F

d'où
AMORTISSEMENT DES SYSTÈMES MÉCANIOUES 219

lUI

11/4 mw!l (1/E)


1

Figure 10.23.

1G 12 (iLl) 1!!lU

1G Il ( Id ) 1max
J (J (B 1 F f +4 - 1 ) 1B 1 2 e 1

-Si IBIE 1,..; 1

IGI

Figure 10.24.
220 VIBRATION DES SYSTI~MES MÉCANIQUES

lUI

~
- -11/2 ml.û~) 111E:) [J(1+!B1E:)211
,
1[i1t1 1

~
I -(1I2ml.û~I(1/E}[IB/EI/(1+(B/d))
___
IGul 1
1
1
1

1-A
Figure 10.25.

r(Ble) 1 ~ 1

L'évolution de r(B/ E) est donnée par la figure 10.26 :

- - - - - - - - ...::-..,
. . - - =-:::.:::.==-=:=-=--
--------;;1""-

IB/e:1

Figure 10.26.

c) Répo1lse li Hile impulsion unité

G H (1) = G:!1(t) = _l_~c - Folol[sin ni W o t + sÎn al w!) t]


2mw o .
c- ""0 '
=--~ cosBwotsinw()(1 A)t
ntwij

- '''0'
== C sinBwotcoswu(l A)t
AMORTISSEMENT DES SYSTÈMES MÉCANIQUES 221

L'allure de G 1I (t) ct Gdf) est donnée par la figure 10.27 :

Figure 10.27.

COllclusion: Le rapport B / E caractérise le couplage entre les deux oscilla-


teurs. Si B / e ~ l le couplage est faible: en excitation harmonique l'oscillnteur
non excité répond beaucoup mOÎns que l'oscillateur excité. En excitation
împulsionnelle on n'observe quasiment pas de phénomènes de battement.
Si B / e ~ 1 le couplage est fort: en excitation harmonique les 2 oscillateurs
ont des amplitudes comparables. En excitation impulsionnelle d'importants
battements sc manifestent.
Dans la pratique on cherche il minimiser cc couplage qui peuL fausser le
résultat de certaines mesures.
DClLrième question: Calcul de la réponse du massif à une force FI exercée en
Al:
x

Figure 10.28.

Les fréquences propres du massif sur ses ressorts étant très basses devant ln
fréquence des oscillateurs, on peut négliger les effets de raideur devant les effets
d'inertie du massif.
Le mouvement du massif en solide indéformnblc est défini par le mouvement
du centre de gravité X a Cl l'angle de rotalion (J.
Nous avons (pour 11l voisin de wn) :

ML2
e) FI avec J = --
12
222 VIBRATION DES SYSTÈMES MÊCANIQUES

Le mouvement de AI ct Az est alors:

D'où:

FI J [ 1 + 3 ( 1 - -L
Xl = - Mil) .., e ) 2J

Les coefficients A ct B sont donc: (le problème étant symétrique)

Applicatioll II/1mérique:

1 BlE 1 = -1 10-
2
= 2J -10-1 3 :::;.
3[1 - 3 ( 1 - 3"') IBIE 1 = 0,33
CHAPITRE 11

ÉTUDE DES SYSTÈMES VIBRANT AUTOUR


D'UNE POSITION D'ÉQUILIBRE STATIQUE
AVEC CHAMP D'EFFORTS PERMANENTS
OU AUTOUR D'UN MOUVEMENT PERMANENT

Nous avons étudié jusqu'à présent les petits mouvements de structure autour
d'une position d'équilibre statique et négligé l'effet du champ d'efforts perma-
nents s'exerçant dans la structure il cet équilibre.
Nous allons montrer maintenant que dans le cas d'une structure soumise à un
champ d'efforts importants à son équilibr~ ou d'une structure animée d'un
mouvement permanent rapide, les caractéristiques vibratoires sont modifiées: la
linéarisation autour de grandeurs permanentes non nulles, introduit dans les
équations des petits mouvements, des termes supplémentaires fonction de ces
grandeurs.

11.1. SYSTÈME VIBRANT AUTOUR D'UNE POSITION D'ÉQUILIBRE


AVEC CHAMP D'EFFORTS PERMANENTS

11.1.1. Formulation générale

Soil un système à l'équilibre soumis à un champ d'efforts extérieurs (efforts de


direction et d'intensité imposée ~)' ou efforts dus à une pression Po) et à un champ
d'efforts internes caractérisé par le tenseur des contraintes
Considérons un état déformé de ce système par rapport à cette position
d'équilibre, caractérisé par le champ de petits déplacements x et cherchons
comme nous l'avons fait au chapitre 2, à exprimer l'énergie potentielle U associée
à ce champ de déplacement sous la forme d'une forme quadratique homogène
des x:
U=-Wi-We
W i et Wc étant le travail des forces internes et externes pour passer de l'état
d'équilibre à l'état déformé x.
On peut effectuer ce passage en imposant un champ de déplacement
Ax, A étant un scalaire variant de 0 à L On a alors:

U = ri
Jo
dU dA
dA
224 VIBRATJON DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Trllllail des efforts internes: On sait que:

dWi = - f (V)
:rr ® dEr dv

dE étant Ja variation élémentaire du tenseur des déformations, à l'état


Ax;

7r est un tenseur. qui à la configuration ÀX, peut s'exprimer au premier ordre


par:

U 1 étant le tenseur des petites variations de contrainte associées aux petites


déformations liées aux petits déplacements imposés x.

dW·
dA' = -
lCV)
dv

=> W1 =
fIl
f
tdW.
- - ' dA = -
dA (V)

II -
- ?
-
If(V)
fil ® -ct
Et V - -
2 {V)

(en négligeant les termes d'ordre 3).

, Travail des efforts externes:

n (À ) ct.! A. est le vecteur normal à la surface limitant la structure dans la


configumtion ÀX. Au premier ordre:

n) étant la petite variation du vecteur normal dans les configurations déformées x


par rapport à celle à l'état d'équilibre (no). d.! est l'élément d'aire à l'état
d'équilibre

=;> We = l (V)
fo . x dv + l (S)
Po no . x d.! +~
-
f
(S)
Po nI . x ct.!
ÉTUDE DES SYSTÈMES VIBRANT AUTOUR D'UNE POSITION D'I~OUILTBRE 225

Finalement l'énergie potentielle est:

U - Wi Wc = f
(V)
(Jo ® ~\ dv - f
(Vl
Cn · x du - f
(!")
Pli no' x dI

+~
-
f(V)
a=\ ® e\ dv +~
-
J (V)
li() ® E2 dv

-}J
- (r)
Pli nI . x d.!

Cette expression comporte un terme du premier ordre :

œ El dv f
{V)
~)' x dv - J (1')
Po no x d.Y

qui est nul puisque la position de référence pour notre linéarisation est une
position d'équilibre.
L'expression du 2c ordre homogène cherchée pour l'énergie potentielle est
donc:

(11.1)

Le premier terme de cette dernière expression est le terme considéré au


chapitre 2. A ce terme est associée l'opérateur de raideur K classique de la
structure.
Les deux autres termes sont des termes supplémentaires fonctions du champ
d'efforts permanents s'exerçant sur la structure à l'équilibre. Il leur est associé
également un opérateur de raideur: Ku KI"
En utilisant les méthodes générales du chapitre 2 l'équation caractéristique des
petits mouvements du système est alors du type:

1 (K + KIT - Ki!) X + Mx = () 1 (1l.2)

Remarqlle: on peut vérifier le caractère symétrique des opérateurs KIT et


Kp. Dans le cas de Kp ceci est fait dans la deuxième partie (Chap. 14) à propos de
l'interaction structure-fluide.

11.1.2. Exemples d'application

Il.1.2.1. Petits mmn'ements de flexion d'une poutre droite 80umÎse ;i un effort


perm:went F{) de traction ou de compressÎon
Soient E, l, p, S le module d'Young, le moment d'inertie de flexion, la masse
volumique el la section droite de la poutre.
226 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIOUES

-Eo
lIIIIiI
r
o L z
Figure 11.1.

F()
Le champ de contrainte résultant de l'effort Fil est U o= S (contrainte de
traction-compression uniforme dans la poutre).
Nous avons:

u = ~
-
f(V)
(fI ® ~l dv 21 f (V)
® E~ dv
en faisant l'hypothèse de la flexion pure et si x(z) est le mouvement de flexion
(déplacement transverse de la fibre neutre) nous avons:

~
-
J
(V)
Ey 2 ( a~ ) 2 dv
az
~
- Jo
r El (
L a~ ) 2 dz
az

,l
~
f tf-o ® -e2 dv = .,1
(V) -
f (ax )
(V)
u0 -
az
2
dv = .,1
-
IL Fu (()x)
0
-
az
2 dz

'J'Igeant y
( en neg a2 d evant - il ce qUI. vrai pour une poutre 1
est . )
ongue
az

::::> U -21
Jo
rI. El ( a\
az
) dz + ~- Jo Fo ( axaz ) dz
2 fL 2 (11.3)

Appliquons le principe des travaux virtuels pour obtenir l'équation dynamique


de la poutre, ainsi que les conditions aux limites. Nous supposons que l'on exerce
un moment de flexion M et un effort tranchant F extérieur aux extrémités de la
poutre, ainsi qu'un effort tranchant réparti de densité f
ÉTUDE DES SYSTÈMES VIBRAl'IT AUTOUR D'UNE POSITION D'ÉQUILIBRE 227

BU+BW i +i5W c 0

_ BU = _ rL

Jo
al,
lIZ-
(El a2.~)
oZ-
Bxdz + r Fu a:r Bxdz
L

Jo
_ [El a~ a(ôx)]L + [~ (El
ar az 0 az az-
a\) Bx _ Fil axaz ôxJL0

ôW i - fL pS.i ôx dt
Jo
8W c = [F ôx lo + [F ôx lL + [M a ÔX] + [M aoZÔX]
àz 0 L
+
JofL f 8x dz

D'où l'équation d'équilibre:

- F(j a;' + p S"x =. f (11.4)

et les conditions aux limites:


moment eXerCé)
par la droite =
éJ~
EI -= + M en {OL
az:!. -
sur la gauche
effort tranchant}
exercé par la droite a (El a~) + F0 éJx
- az az = ±
F en {L
0
sur la gauche

Remarque: Si la poutre est très peu raide (El négligeable) (11.4) devient:

a='x
- Fo-~+p x= f
S"
f)Z-

C'est l'équation des cordes vibrantes: la raideur ne provient que de la tension de


corde Fo. Elle est du 2c ordre et a la même forme mathématique que l'équation de
traction-compression des poutres. Toutes les considérations que nous avons
développées à ce propos concernant les propagations d'onde sont donc applica-
bles ici.
Les conditions aux limites sont du type:

œFo
ax +f3x F
az

( ax = 0: condition libre, x = 0: condition fixée).


az
Exemple d'une poutre uniforme rotulée à ses extrémités: calcul des fréquences
propres el modes propres.
Nous avons:
228 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIOUES

avec:

en Z = {~

Les solutions non triviales sont encore de la forme:


• Il'TrZ
sm Il entier:> 0

ce qui impose pour les W n propres de vérifier l'équation:

El ( /l11' ) ~ + Fo ( 1l1T ).2 pS W ~= 0

Si

l (
w 0 Il =

Fc El (
11';J/Et
1l1T ) 2

L )
ps = pu)' .F
satton propre SI 0 =
0

Nous avons:

Par exemple pour la première pulsation propre~ nous avons J'évolution


suivante:

-1 o
Figure 11.2.

Lorsque Fo - Fc (compression) le système est à la limite de l'instabilité


(w 1 = 0). Fc est la charge de flambage d'Euler.
D'une façon générale on peut dire que si les charges appliquées à une structure
sont petÎtes devallf les charges de flambage, leurs effets sur les caractéristiques
l'ibralOires SOI11 négligeables.
ÉTUDE DES SYSTI~MES VIBRANT AUTOUR D'UNE POSITION D'ÉQUILIBRE 229

11.].2.2. Coque cylilldrique mince infinie soumise il une pressîon permnnente


On suppose ici que les déplacements axiaux sont nuls et que les autres
grandeurs ne dépendent pas de la variation nxiale z. On se ramène donc à un
problème bidimensionnel dans une tranche (nous appellerons H la hauteur
arbitraire de cette tranche).
En reprenant les notations du chnpitre 8, la déformation qui nous intéresse ici
est la composante EllO du tenseur E. El1e comprend une partie constante dans
l'épaisseur de la coque (membrane) donnée au 1er ordre par:

et une pnrtÎe linéaire (nulle sur la fibre neutre) dans l'épaisseur (flexion) donnée
au premier ordre par:

r
aa

Ci étant l'angle de rotation d'une section droite de la tranche

Ci=

On a dOlle:

av
ao
Pour des modes de flexion (n =1= 0), rallongement de la fibre moyenne est nul
ceci impose :

Il' .
li' ( 0) = li' cos Il 0 et v ( () ) --SInIlO
Il

rl\' ~
--:;- (Ir - 1 ) cos nO
R~

Le terme du 2e ordre du F 00 est à peu près, pour une coque mince:

Ca/cul de l'énergie potentielle associée à lin mode Il :

u ~
-
f
(V)
al ® El dv + ~
-
J (V)
alJ ® E2 dv - kf
- (~)
]JO"I' x d.!
230 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

U" = ~J
- (V)
fio ® ~:! dv = ~ -
f (V)
(UfI(/)O (E III,):! dv

~ (o-oa)() ( 112/~ 1 ) '1 ( ~ ):2 7TRhH


(a oo)() est la contrainte de membrane due à la pression:

~Po étalll la différence entre la pression inteme et la pression externe à la coque

=> U 1 7T
= ?_
(11-1--1 ):! AFII Hw-.,
tT
n

les composantes dans le système polaire de la variation de la normale extérieure


n, sont:

Figure 11.3.

n, = ( -
iJv
-+-IV ) Dn+ (V- -- dW) t(J
R ae R R R ae
2
av ) -+
IV ( aH' ) -v = - 11 - ] ",2 . .,
( -+w
ao R
1)--
ao R
-sm-nO
R
2
1 1l -1 ..,
- 7T • --,- ~Po Hw-
2 w

Finalement:

U =! 7TEH (11.5)
2 12(J - l'
ÉTUDE DES SYSTÈMES VIBRANT AUTOUR D'UNE POSITION D'ÉQUTLIBRE 231

Appliquons le principe des travaux virtuels pour obtenir l'équation dynamique


de la structure:
-8U+8W i 0
C = Energie cinétique

=~ f: 1T phH (Ji,2 cos::! nO + :~~ sin 2nO ) R dO


1 n 2 +1 .-'
- phH'lTR - -2u r
·.2 11

8U 1T_E_H_::- (112 _ 1? (
__ ~) 3 li' 8H' + 1T (n:! ] ) f),.po Hw 8w

D'où l'équation d'équilibre.

E n:! Il
En appelant WOn 2 (pulsation propre associée

J
12 (1 1,2) P 1 R
1 +---:j
n-
au mode n de coque en l'absence de pression permanente) et :

E
Apc = 4(1 _ ,,2)
(")3
R
La pulsation propre avec pression permanente est alors:

par exempte pour n = 2 :

-1 o
Figure 11.4.
232 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIOUES

Apc est la pression critique de flambage de la coque sous pression externe. Les
remarques de l'exemple précédent s'appliquent à ce cas de la même façon.

11.2. SYSTÈME VIBRANT AUTOUR D'UN MOUVEMENT PERMANENT

Nous examinons ici le cas d'un corps animé d'un mouvement permanent que
nous restreignons au cas d'un mouvement de corps solide.
Par rapport à ce mouvement, le corps peut avoir des petits mouvements
impliquant ou non des déformations.
Il est facile de voir qu'un mouvement de translation uniforme n'a pas
d'incidence sur les caractéristiques des petits mouvements du système.
En revanche un mouvement de rotation permanent peut modifier ces
caractéristiques.
Nous allons .étudier ces modifications à titre d'exemple dans le cas où les petits
mouvements, du système sont également du type ~< corps solide») selon les
définitions données au chapitre 4. Nous étendrons ensuite les résultats obtenus
aux petits mouvements de flexion d'une poutre rectiligne tournant autour de son
axe.

11.2.1. Petits mouvements d'un corps solide de révolution tournant uniformé-


ment autour de son axe

Le problème est de trouver les nouvelles expressions des termes d'inertie dans
les équations d'équilibre des petits mouvements du corps solide.
L'énergie cinétique est donnée par (cf. Chap. 4) :

Yo

Figure 11.5.
ÉTUDE DES SYSTÈMES VIBRANT AUTOUR D'UNE POSITION D'ÉQUILIBRE 233

Cette expression montre que seuls les termes associés aux rotations peuvent subir
une modification.

z
y

~~~---------yo } - - - - - - - - I..... Yo

u
Figure 11.6.

La position du solide au cours du temps (définie par les axes principaux


d'inertieG xyz) peut être repérée par rapport aux axes principaux d'inertie
Gz{) Yo Z() à la position d'équilibre à l'aide des angles d'Euler (cf. figure 11.6).
Les composantes de la vitesse de rotation dans le repère Gxyz sont données
par:

nx= iJ cos if' + ~I sin () sin if'

! fl y = - fj c~s cp

!J.z = cp + '" cos


+ ej, sin () cos
(J

L'énergie cinétique (partie correspondant à la rotation) est:


cp

Ix = Iy et Il" étant les moments principaux d'inertie du solide.


1 .~ . .,., 1 . .,
'2 lA 0- + ~r sin- (J) + 2: Ii cP + ~I cos (})-

Considérons maintenant des petits mouvements de l'axe Gz par rapport à


Gzo repérés par les angles 0 x et 0 y rotations respectivement dans le plan
Gyo Zn et G..\() Z(): 0r~ 1, Oj'~ 1.
Considérons d'autre part une rotation uniforme n du solide autour de
Gz().
234 VrBRATJON DES SYSTÈMES MÊCANIQUES

Les angles d'Euler sont tels que:

1) ~1 et tP + rfo = il

D'autre part, au premier ordre, on a :

{}x 0 cos tp
(11.6)
{ lh= {} sin !JI

Développons CH au deuxième ordre:

(11.7)

D'autre part en dérivant (11.6) par rapport au temps on a:

~x = ~ cos ~/ 0 ~~ sin II'


sin Ip + o!JI cos I/J
1Oy = ()

d'où:

(1] .7) devient donc:

(11.8)

Ln partie quadratique homogène Cl correspond à l'énergie cinétique associée aux


petits mouvements.
On peut en déduire les termes d'inertie dans les équations d'équilibre associés
il .{) x et (j Y' en appliquant le théorème de Lagrange:

d (
- -
ae l ) --=Ix
Je l ..
O .
x+ 1zilO y
dl aé x J8 x
(11.9)
~ ( Je l ) _ Je, Iyëy Izilé x
dt aéy ao y

Remarque: (11.9) s'obtient également à partir du théorème du moment


cinétique en remarquant que la projection de ce dernier dans le plan
Xo G Yo se compose au premier ordre des termes dus aux vitesses de rotation
iJ x et Oy et des termes dus aux projections du moment cinétique CG associé à la
rotation uniforme il:
Ca = 1x Ôx il) + 1y il y j{) + 1z il ( 0 y in 0 x jo)
ÉTUDE DES SYSTÈMES VIBRANT AUTOUR D'UNE POSITION O'ÉQUlLIllRE 235

d'où:
dC G
dt

Nous mettons ainsi en évidence deux termes supplémentaires proportionnels à


la vitesse de rotation n, couplant les deux 'équations des rotations d'axe
perpendiculaire à celui de la rotation n. Ces termes sont proportionnels aux
vitesses angulaires des petits mouvements.
On les appelle termes gyroscopiques.

11.2.2. Application à une poutre droite vibrant en flexion et tournant autour de


son axe
Pratiquement cet exemple correspond au cas courant des arbres ùes machines
tournantes.

)(

Q
z
o L

Figure 11.7.

Les notations sont celles du chapitre 6. Iz est le moment d'inertie par unité de
longueur de la poutre par rapport à l'axe Oz. En appelant x et y les petits
mouvements de flexion dans les plans xOz ct yOz, nous avons:

u = ~ IL El [ ( a~ ) 2 + ( )~] dz

C = -21 iL ."
{}
pS(.r + li-) dz +?1
• _
Il (
Il
lzn av iJi - -
-"-- ox -
a)', ) dz
éJz jJz iiZ az

L'expression de C est obtenue à partir de l'expression de Cl du paragraphe


précédent en négligeant les termes d'inertie en rotation des sections droites
(Ix li; et Iy é~) et en explicitant les rotations des sections droites Ox et
Oy fonction de x et y :

j)x

az iJz
236 vmnATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Pour un déplacement virtuel ôx, ô y nous avons:

Jor
L
.d1~
2
_ ôW, = ôu = [ (El a;' ) ôx + 8 , (El a1: ) ôyJ dz
i1z- oZ- az-
+ (termes aux limites { LO)

- 8W î = L
pS(.f OX + Ji 8y) dz + IL [ as'azlzn - -il_81"
.- ai -_-"
a ôv ] dz
I
() Il az (1.:..

En appliquant le théorème des travaux virtuels: 8W e + 8W j = 0 on obtient les


deux équations de flexion de la poutre:

+ p S" a (1 Z n éJv
x - az a~ ) =0
(11.10)
+P SJJ. + -:::-a (1 n azai ) -_ 0
(J,:
:z -

Exemple: Modes propres et fréquences propres de flexion d'un arbre tournant


(n ) zmifol'me, mllllé à ses extrémités.
Le système dont on doit trouver les solutions singulières est:

a,IX . a:Y = 0
El pSw""X twlll z - . ,
az-
2
, • i) X
pSw - y + Iw 111z =0

avec:

Le système peut se mettre sous la forme:

8 +iY - wnI! al(X +, iY) - P S w 2(X


EI --'---:----'- + 1'Y) = 0
az-
a2 (X iY) -p s W 2(X 'Y)-O
EI (1'!(X , iY) +w nl l 1 -} -
al" az-
ËTUDE DES SYSTÈMES VIBRANT AUTOUR D'UNE POSITION D'ÉQUILIBRE 237

avec:
X + iY = X - iY = 0
a:!(X + iY) a 2(X - iY) = 0 en
{~
1 az 1
(Iz 2

On obtient donc deux familles de modes propres:

a) Xl iY J = sin ll7TZ avec (~) = J À '2. +] - À


W()J' 1

b) x~ = + iY, = sin 117TZ avec (W


n
)
- - L Won ~ =

en posant:
Won = pulsation propre sans rotation

c"r r $f
1 nI;
À = 2: ,,/ElpS

o
Figure Il,8.

Le mode a de fréquence propre hl plus basse correspond à un mouvement de


flexion de la poutre s'effectuant sous la forme d'une rotation dans le sens opposé
à la rotation imposée n, C'est le mode rétrograde,
Le mode b de fréquence propre la plus élevée correspond à un mouvement de
flexion dans le même sens que la rotation imposée. C'est le mode direct (qui est le
seul excité par la force due à un balourd de l'arbre).
Renwrqlle: On appelle l'ifeSSe critique d'un arbre, la vitesse de rotation
correspondant à la coïncidence entre la première fréquence de résonance du
mode direct et la fréquence d'excitation du balourd:
Cùl = n
238 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Il existe des arbres sous-critiques pour lesquels on fonctionne toujours en


dessous de fl c et des arbres hypercritiques pour lesquels le passage des vitesses
critiques doit se faire suffisamment rapidement pour ne pas atteindre des niveaux
vibratoires dangereux.

1
.......................... 1
...., ....... --
o
Figure 11.9.
CHAPITRE 12

NOTIONS SUR LES SYSTÈMES LINÉAIRES INSTABLES

Les systèmes que nous avons analysés précédemment sont différents de ceux
des chapitres 2 à 8 (systèmes conservatifs) et du chapitre 10 (systèmes dissipatifs).
En effet, les termes supplémentaires que nous avons mis en évidence dans les
équations ne se ramènent pas toujours à une raideur positive ou un amortisse-
ment.
Dans le cas des systèmes du paragraphe 11.1, la raideur peut devenir nulle,
voire négative, dans le cas des systèm~s du paragraphe 11.2, les termes
proportionnels aux vitesses ne se ramènent pas à des termes d'amortissement
classiques.
D'une façon générale ces systèmes appartiennent à la classe des systèmes
vibrants pouvant tirer de l'énergie d'un « réservoir d'énergie») extérieur et
pouvant ainsi devenir « instables ».

12.1. MODÉLISATION DES SYSTÈMES INSTABLES

On distingue deux types d'instabilité:


- L'i11stabilité statique: un système est statiquement instable si sa fonction de
transfert possède au moins un pôle réel positif (les autres pôles étant à partie
réelle négative). Le système excité par un transitoire quelconque a une évolution
temporelle du type e UI (a. > 0) divergente. L'instabilité statique est caractéristi-
que des systèmes dont on étudie les petits mouvements autour d'un équilibre
instable. C'est le cas des systèmes étudiés au paragraphe 11.1 quand 011 dépasse la
charge de j7ambage.
- L'instabilité dynamique.' un système est dynamiquement instable s'il
possède au moins un pôle à partie réelle positive et à partie imaginaire non nulle.
Le système excité par un transitoire, a une évolution temporelle du type
e cwl cos wt, oscîllante divergente.
Modélisation de l'i1lstabilité dynamique pour les systèmes à 1 et plusieurs degrés
de liberté: Comme nous l'avons déjà dit un système dynamiquement instable
prend à chaque oscillation un peu d'énergie au réservoir d'énergie auquel il est
couplé.
Ce couplage s'exprime dans les équations des systèmes par des termes non
conservatifs dont nous allons étudier les caractéristiques.
240 VIBRATION DES SYSTI~MES MÉCANIOUES

12.1.1. Système il 1 degré de liberté

Un système àl degré de liberté ne peut présenter d'instabilité dynamique que


s'il existe un phénomène produisant un effet d'amortÎsse11lellf négatif.
L'équation du système est alors:

m(.i'-2EW O·Y+wrfX)=O avec 8:::>0

La réponse fi une impulsion d'un tel système est:

1 rr~()I.
G (1 ) =- -e
ln/ut)
sm will

A chaque cycle la force d'amortissement négatif fournît au système:

~E
=4 7fE

Figure 12.1.

(E étant l'énergie moyenne du système au cours du cycle).


La réponse forcée du système à une sollîcitation sinusoïdale é"' est donnée
par:

G(W)=--~--~-----­
- 2 iFW() w)

Par rapport à un système stable la courbe des amplitudes n'est pas modifiée, la
courbe des phases est inversée au niveau de la résonance.
Remarque: Le pôle du système est: PH = EW(I ± iW(J'
NOTIONS SUR LES SYSTÈMES UNÊAIRES INSTABLES 241

12.1.2. Systèmes il plusieurs degrés de liberté

Pour un système à 2 degrés de liberté et plus, l'existence d'un amortissement


négatif n'est plus une condition nécessaire d'instabilité.
Soit par exemple un système à 2 degrés de liberté défini par:

l '~l + W f Xl + n l~ x::: = 0
(12.2)
1 +x::! Xz + fl:!1 XI 0

Les fréquences propres complexes sont données par:

si l'on pose fl 12 n 21 = li. w {~ avec li. = :!:: ], il yient :

(12.3)

Traçons le graphique f1 f (li. wo) :

-J Iw? -wll/2 o
Figure 12.2.

Si
1
,fi
1W f W i 1 ~ li. W Il ~ J W 1 W2 l'expression de fl::! est réelle posi~

tive, fl est donc réel: Je système est stable.


Si li. W 0 >-JW 1 W 2 l'une des racines devient négatÎve, Je système est statique-

ment instable.

Si lI.w{) <: - 1w - wil /2 c'est~à-dire À = -1 et w() >- 1w~ - wil /2 J


l'expressÎon de n est complexe avec une partie réelle non nulle. Le système est
dynamiquement instable.
242 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Le graphique 12.2 nous montre que quand:

wo-
J Iwf wil
2

les fréquences propres du système se rapprochent jusqu'à se confondrent.


L'instabilité nait donc de la confusion des fréquences propres du système, rendue
possîble par la dissymétrie du terme de couplage (A = - 1).

Remarque: D'une façon plus générale, les instabilités des systèmes à N degrés
de libertés sont soit du type « amortissement négatif », soit du type « par
confusion de 2 fréquences».

12.2. CRITÈRES DE ST AllILITÉ

Pour les systèmes mécaniques complexes les conditions d'instabilité peuvent


être analysées à l'aide de programmes de calcul: en général on fait évoluer un
paramètre caractéristique et on recherche dans le plan complexe les courbes
d'évolution des premiers pôles de la fonction de transfert du système. Quand
l'une de ces courbes coupe l'axe imaginaire pour pénétrer dans le plan des réels
positifs le système est instable.
Cette démarche implique évidemment que les phénomènes mis en jeu soit
clairement identifiés et donc que l'on sache expliciter les équations du système.
Souvent ce n'est pas le cas et l'on se contente, pour représenter le comporte-
ment global du système, de modèles simples utilisant un nombre limité
d'équations. Dans ce cas, il est intéressant de disposer d'une méthode analytique
permettant de connaître les limites de stabilité.
Le critère de Routh, d'usage courant en technique des asservissements, répond
à cet objectif:
Soit un système défini par une équation matricielle du type: (K + Ap +
Mp 2) X (P) =. 0, nous savons que la recherche des pôles de sa fonction de
transfert se ramène â la recherche des zéros d'un déterminant:

Det (K + Ap + Mp 2) = 0

Ce déterminant est un polynôme en p à coefficients réels, que nous écrirons:

(12.4)

Le critère de Rowh consiste à former Je tableau:

Pn an an _ an -4 ...
2
Pn-l an _ 1 an -3 al1 _ 5 •••

al1 _1 an -2 - ail QI1-3 an-l an _ 4 - an al1 -5


Pn-2 a _1
an - 1 n
NOTIONS SUR LES SYSTÈMES LINÉAIRES INSTABLES 243

Si tous les termes de la 1rc colonne sont positifs, le système est stable, s'il y a c
changements de signes, le polynôme étudié à c racines instables (c'est-à-dire à
partie réelle positive).

Exemple:

pfi + 5 p5 + 9 p~ + 10 p3 + 11 p2 + 10 P + 3
p6 9 11 3
p5 1 2 2 0
p4 1 9/7 3/7 0
pl 1 2,2 0 0
p2 -1 15/32 0 0
p 1 0 0 0
1 1 0 0 0

(La I fC colonne peut être normée à 1 en module). ;.


Le système à deux racines instables.
Remarques: Si un terme de la 1re :.colonne est nul, on peut multiplier le
polynôme par p + a.
Si toute une ligne est nulle, le polynôme précédant la ligne nulle est du type:
am p2m + am _ 1 p2m - '2 + . .. Ses racines sont racines du polynôme de départ.
Pour les étudier, on applique le critère en formant le tableau:

°m_1 am _ 1••• ....


(2 ni -1) 0m_1

Application du critère de Rout" à l'étude de l'effet d'lItl terme amortÎssant dans


un couplage instable (tiré de Mazet. réf. 4) :
Soient deux oscillateurs nmortis couplés:

o
{
.~! + 2 I?W\':I + W~XI + nnxz
X2 + 2 I?W l X 2 + wixi + n 2! XI o
avec I?::> O. On pose n'2 il 2! = - w(~
Le polynôme en p du système est:

Appliquons-lui le critère de Rowh.


Nous formons le tableau:

p4 W;+W~+4f:2WIW2 wrwi+w~
pl w 1 w2 0
p2 w1+wi-w'W2+4e2wlw~ wfwi+wci 0
p A o 0
1 B o 0
244 VJBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

avec:

A::: w\w2(w~+wi-wlw2+4f.2WIW1) (wrwi+w~)

lB -
wf+ w~ w} w::'. +4 ê 2 W\ w::!
w) w,(wf + w;- w, w, +4 eZw 1 w..,) - (wfw;+ w;;>
,-, -

Nous remarquons que fJJ~ +


,-
wj+ wi- w, w::! +4 cw, w::!

wî -
w) w::!
- (w

+ 41'2 w 1 w;.::> 0
iwi + wri)

Le système sera donc instable si :

donc si :

Rappelons que précédemment. ln condition d'instabilité trouvée pour le


système sans amortissement était:

(w l' - w:f
Si e <: 4 w 1 w::! la prése1lce d'un amonissemellf est désfabilisatlte pour le

système.
La figure 12.3 représente J'évolution dans le plan complexe des racines quand
W o croit (si E ~ 1).

Jw1w2+(w2-w112
iW1W2

Figure 12.3.
NOTIONS SUR LES SYSTÈMES LlNÊAIRES INSTABLES 245

12.3. EXEMPLES DE SYSTÈMES INSTABLES DYNAMIQUEMENT

Comme nous l'avons dît dans le chapitre introductif, un certain nombre de


problèmes d'instabilité dynamique se sont posés et se posent encore dans
l'industrie. Ils peuvent être classés en deux grandes catégories:
- les problèmes de stabilité de route des véhicules roulant à grandes vitesses;
- les problèmes liés à l'interaction entre une structure vibrante et un fluide en
écoulement. L'exemple le plus connu est celui du flottement des ailes d'avion:
l'écoulement autour du profil de l'aile induit des forces aérodynamiques
dissymétriques qui couplent les équations des petits mouvements de flexion et de
torsion de l'aile. Au-delà d'une certaine vitesse de l'écoulement, le système
devient instable par confusion de fréquence.
Dans la deuxième partie traitant de l'interaction entre les fluides et les
structures, nous donnerons plusieurs exemples de systèmes instables.
Nous nous contenterons ici, à titre d'illustration, de traiter un modèle très
simple d'instabilité de roulement tiré de Y.· Rocard (Dynamique générale des
vibrations, réf. [7]).
Remarque: Nous analysons dans ce chapitre uniquement des systèmes
linéaires. De nombreuses instabilîtés peuvent en effet être représentées par un
modèle linéaire; dans certains cas cependant de tels modèles sont incapables de
représenter les phénomènes observés. L'analyse des systèmes non linéaires
instables est un chapitre des vibrations en plein développement et sort du cadre
de cet ouvrage. Nous n'en donnerons que quelques exemples très ponctuels dans
la deuxième partie.

Problème
Soil un véhicule que l'on schématise pur deux tiges liées par une rotule il l'une
de leurs extrémités commune 0, dans un plan horizontal (x, z). Chacune des
deux autres extrémités est munie d'une roue. Les points de contact de ces roues
avec le sol sont désignés par A el B. Nous posons OA II ct OB = 12,
Les masses des roues ct des tiges sont supposées négligeables. Toute la masse
du système est supposée concentrée au point O. Soit 111 cctte masse.
De plus un jeu de ressorts réunit les deux tiges de sorte qu'une variation de
l'angle (J des deux tiges par rapport il l'état d'équilibre ({) 0) entraîne un
moment de rappel au niveau de la rotule 0, <iR, KO.
La position d'équilibre du système est définie par le schéma 12.4, les deux
tiges étant dans le prolongement l'une de l'autre. Soit alors Oz l'axe des deux
tiges.
Nous nous intéressons aux petÎts mouvements du système dans la direction
horizontnle Ox perpendiculaire il l'axe Oz. Soient Xl' x 2 • x les déplacements de
A, B, O.
246 VIBRATION DES SYSTÈMES MÈCANIQUES

Figure 12.4.
Eh ..z

l' Le véhicule est au repos: c'est-à·dire que nous supposons que les poÎnts A
et B sont fixes (XI x 2 = 0) et que les deux tiges peuvent tourner librement
autour d'eux,
Ca1culer la pulsation propre W o du système: c'est-à-dire la pulsation des
petites oscillations libres quand on écarte la masse m de sa position d'équilibre et
qu'on la lâche.
Z' Le véhicule roule OI'CC tille \'itesse V le long de l'axe z (dans le sens de A vers
B).
Les points A et B sont susceptibles alors de petits mouvements transversaux
XI et x 2• Les deux tiges peuvent toujours tourner librement autour de A et B.
Cependant les points A et B ne peuvent avoir de mouvement que parallèlement
à la direction de chacune des tiges (condition de roulement sans dérapage).
a) Montrer que les conditÎons de roulement en A et B donnent pour les petits
mouvements orthogonaux â l'axe Oz, les conditions:

(1 )

b) Ecrire comme au 1" l'équation des petits mouvements orthogonaux il l'axe


Oz de la masse m et l'associer aux conditions (1).
Déterminer l'équation en p du système. A quoi correspond la racine double
p =O?
Montrer que si 12 <: Il le système est toujours instable. Quelle est la nature de
cette instabilité?
Montrer qu'il existe une vitesse critique au-dessus de laquelle existe une autre
instabilité. Quelle est sa nature?
Solution:
1rc question: Au premier ordre l'angle (J des deux liges est donné par:
NOTIONS SUR LES SYSTÈMES LINÉAlRES INST ADLES 247

z
Figure 12.5.

Soient RA ct Rn les réactions en A et B projetées sur l'axe Ox perpendiculaire


fi Oz. L'équilibre en translatÎon de chaque tige dans cette direction implique que
la masse ni exerce une force - RA sur la tige 1 ct - Rn sur la tige 2. La force
exercée par les tiges sur la masse est donc F = RA + Rn.
De plus l'équilibre cn rotation des tiges 1 et 2 donne:

L'équilibre dynamique de la musse m donne;

La pulsation de résonance du système est donc:

Wo =
J I<
~
(1 +ï;1)
~

r z

Figure 12.6.

a) Si, ci un instant donné la tige l, faÎt un angle /JI avec l'axe Oz parallèlement
auquel se déplace le véhicule, la vÎtesse du point A est V en module ct fait l'angle
248 VIBRATION DES SYSTEMES MÉCANIOUES

01 avec Oz, sa projection il sur Ox est:

Un raisonncment analogue pour la Lige 2 donne:

b) Un raisonnement analogue il celui du r donne:

11 01 - Oz x
(1I;+ï;1) -ï; XI
x2
T;

F= KI1 ( ! +! )
Il '2
d'où l'équation d'équilibre de la masse TIl :

On obtient ainsi un système de 3 équations à 3 inconnues (x, .rl' x 2 ) qui


tmnsformé par Laplace donne:

v o x
-1;
V
o =0
ï;
~
r+-K
ln
K(11)]
m 1;+'1; 1;

L'annulation du déterminant de cc système fournit l'équation donnant les


pôles de la fonction de trnnsfcrt du véhicule:

=0

Les deux pôles p 0 correspondent aux mouvements d'cnsemble (translation


en x ct rotation) qui n'impliquent pas de déformation du système.
Les racines de l'équation du 2e degré sont:

p = -v2 (1-Iz - -Il1) . )


± ho o 1
my2
4K
NOTIONS SUR LES SYSTÈMES LINÉAIRES INSTABLES 249

Si 12 <:: II' il Y a toujours un pôle à partie réelle positive. Le système est donc
instable. Cette instabilité est dynamique si V <:: 2 J~.
111

Si Il:> l! le système est statiquement instable si:

=> V:> Wu JI! 11

12.4. INSTABILITÉS PARAMÉTRIQUES

Nous avons étudié jusqu'à présent des systèmes linéaires caractérisés par des
équations différentielles à coefficients constants, donc à caractéristiques physi-
ques constantes dans le temps.
En mécanique vibratoire, il existe une classe de systèmes dont les caractéristi-
ques varient périodiquement dans le temps:
C'est par exemple le cas des systèmes qui subissent un chargement périodique
ou qui vibrent autour d'un mouvement périodique principal:
les machines tournantes déséquilibrées (<< instabilité de balourd »),
- les machines soumises à un chargement alterné (<< flambage dynamique })),
- les réservoirs contenant un fluide dense sous l'effet d'une excitation
sismique «< flambage dynamique H également), etc ...
Tous ces systèmes sont susceptibles d'instabilités particulières qui ne peuvent
pas se décrire à l'aide des modèles précédents. On les appelle « instabilités
paramétriques ».
Nous allons étudier ici l'exemple le plus simple et le plus typique d'une telle
instabilité:
La poutre droite rolulée-rollllée e1l jle;r:;olt SOli mise li Ill! chargemelll de Iractiol/-
compression harmonique.

12.4.1. Equation du problème

Nous avons analysé au paragraphe 11.1.2.1 un tel problème mais dans le cas
d'un chargement statique. Nous avons vu en particulier que le l cr mode propre de
la poutre était le plus sensible au chargement statique, et qu'une instabilité de
flambage apparaissait sur ce mode à partir d'un chargement critique, quand la
raideur généralisée équivalente devenait nulle.
De la même façon on peut représenter le système sous chargement harmonique
au voisinage de ce premier mode par l'équation:
Ji + 2 EW{) y+ w~(1 - 2 1J. cos wl) y = 0 (12.5)
250 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Woest la pulsation propre du mode en l'absence du chargement;


E est l'amortissement réduit;
west la pulsation du chargement.
Le paramètre fL est proportionnel à son amplitude (2 fL cos wJ représente en
fait le rapport entre la raideur additionnelle due au chargement et la raideur
généralisée en l'absence de chargement).
Remarques:
1) Pour un chargement statique (w = 0) le système est instable (flambage)
pour fL = 0,5.
2) Si E = 0 (12.5) se ramène à une équation de Mathieu dont la théorie est
bien connue (par exemple, voir réf. [J J) et à laquelle on fera appel tout au long de
ce paragraphe.

12.4.2. Recherche des domaines de stabilité

Trois paramètres caractérisent (12.5) :

n = .!!!.. ,Ë et fL.
Wo
La théorie de l'équation de Mathieu nous montre que les limites de stabilité
dans le diagramme (fL, n) sont données par les courbes t:!xprimant les relations
f(fL, n) pour lesquelles (12.5) (avec f: = 0) a une solution périodique de période
4 '1T Iw.
Nous nous placerons dans le cas où f: ~ ] , et nous chercherons de la même
façon les courbes f(fL. n, E) pour lesquelles (12.5) a une solution périodique de
période 4 '1T 1w, soit du type:

y = ao + Lcc

na 1
(
an cos
nwl . IlWI)
+ bn sm (Il entier)

a) En identifiant les termes ell cos, après avoir remplacé y par sa valeur dans
(12.5) on a:

[1- (fI~ )2]Un-fL(Un_2+Un+2)+f:llnbn=0 (1li:ô=3)

et :

,[ 2J + eflb 1 = 0

l
1- fL - ( fl ) al - fLa)

ao - fLa 2 =0
(1-n 2 )a2-fL(2ao +a 4 )+2f:flb 2 0

b) En idcmifialll les fermes cn sin, on a :

(n i:ô= 3)
NOTIONS SUR LES SYSTÈMES LINÉAIRES INSTABLES 251

et :

[1 + /L,- ( n ) '] b, /Lb, - ,na, ~ a


j(1 - n -) bz - p.,b.j - 2 f:naz 0
On obtient ainsi deux systèmes indépendants pour les n impairs et pour les n
pairs, chacun d'eux couplant les {lll et les b n :
Il impaÎrs:

I-p.-(%f fn

(12.6)

Il pairs: (en éliminant an)

2dl -p.

-2 en o

-4 en 1- (2D)1 ' - o -p. b~

1
1
1
o :
(12.7)

L'annulation des déterminants de (12.6) et (12.7) donne 2 relations


f (ft, n,e) qui sont les limites de stabilité recherchées.
Si E = O. ces limites sont données par les familles Fn et rpn aSSOClees à
l'équation de Mathieu, souvent tracées dans le diagramme (q = ft ( ~ ) 2,

a = ( ~ ) 2) (figure 12.7).
252 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

Figure 12.7. - (Tirée de la référence [1)).

Le graphique 12.8 représente les limites de stabilité dans le diagramme


(J-L, il).
Si E .:g 1 ces familles de courbes sont peu modifiées. Il est cependant intéressant
d'llnalyser leur comportement pour J-L .:g 1 (ou q ~ 1), et en particulier de mettre
en évidence un ensemble de valeurs J-Lml n (ou qmin) en deçà desquelles, pour
chaque zone correspondant à il = 2/11, le système est stable.
Pour cela on fait une analyse au premier ordre en J-L et E du déterminant
Li, de (12.6) et .1 2 de (12.7).
On a, en posant r 1l2il ) 2 1 ~ 1:
(
- pour la première zone (n = 1) :

Li} (*) ~ 1 =; ~ J-L 2


-r+ J-L
E ! = 0 => ,2 _ J-L 2 + 4 ê 1. = 0

(*) La prise en compte des autres termes de la matrice conduit à des termes d'ordre
supérieur.
NOTIONS SUR LES SYSTÈMES LINÉAIRES INSTABLES 253

n
4

2 Instable

"'-

1
~
1frrrrrrmmnrr,
2/3
1/2 ~ -
2/5 ~
~
--
1/3
rLimite de flambage d'Euler (w=O)
1 1 1 ~

0 0,5 1 1,5 2
254 VIBRATION DES SYSTÈMES MÉCANIQUES

ILmin =2 e (q min = 2 e)

Figure 12.9.

- pour la deuxième zone (n=2):

-r-2IL2 2E -IL 0
.1 2 (*) ===
-2e -r 0 -IL
=0
-J,L 0 -3 2 E
0 -J,L -2E -3

~ (3 r + 5 J,L 2) (3 r - J,L 2) + 36 e 2 = 0

r a /
/
r;;:-~ /: a: ,t(t. /
oût /. Iv. tt<) /'1
. \\e. ç 1. r,\/ -;lo ./
\)~ \t~'Y /' 4+E/3 --~---
,,/

0 ----"""
"- ffe
.......... 1
~
4
,.,'"
---_
{fi
1
q

-4E/3
"G'" 1
--~--

~,~;. \ 1
Instable
::::1,. ... q2/- .........
12 ......... ,

'..t (0 \
::r;:.or'..oo. \
~~
~ ~ \
,~

IL min = .j"2"; (qmin = ,J2;)


Figure 12.10.
NOTIONS SUR LES SYSTÈMES LINÉAIRES INSTABLES 255

12.4.3. DiscussÎon

Pratiquement le système est instable quand la pulsation de résonance


Wo du mode sans chargement est un multiple de la demÎ~pulsatîon w /2 du
chargement (n = W Iwo = 2/n, Tl entier;> 0).
Cependant plus Il est grand, plus les zones d'instabilité sont étroites. Pour un
système amorti, la valeur critique de l'amplitude du chargement (J.L min) est
d'autant plus grande que n est grand.
L'Înstabilité se produira donc préférellliellement pour n';'" W / w () = 2 (charge-
ment au double de la fréquence de résonance) ou éventuellement pour
n = 1 (chargement à la fréquence de résonance), le mouvement s'effectuant
avec une période de respectivement 2 7r / Wo et 4 7T / Wu'
On remarque qu'alors l'amplitude du chargement entraînant l'instabilité est
petite (J.L ;> 2 e pour n = 2), beaucoup plus petite que l'amplitude critique du
chargement statique (J.L = 0,5).
Exemple: Pour E = 10- 2

chargement critique dyn. (n = 2) chargement critique stat./25


chargement critique dyn. (n 1) = chargement critique stat./3,5
DEUXIÈME PARTIE

INTERACTION
FLUIDE-STRUCTURE
INTRODUCTION

La première partie a introduit les méthodes générales de l'analyse vibratoire et


a illustré ces méthodes par des exemples de structures vibrant théoriquement
dans le vide.
Or, dans la pratique, les structures sont plongées ou contiennent des milieux
fluides. Si les résultats obtenus sont généralement applicables dans le cas de
fluides très peu denses tels que J'air atmosphérique, il en va tout autrement dans
le cas de fluides denses tels que les liquides.
On doit alors considérer globalement le système couplé fluide·structure et lui
appliquer les méthodes générales de l'analyse, vibratoire.
Compte tenu du caractère particulier du milieu fluide et de l'importance
pratique du problème, des méthodes spécifiques ont été développées.
L'objet de cette deuxième partie est de décrire ces méthodes.
Les deux premiers chapitres seront consacrés à l'étude du problème conservatif
des petits mouvements d'un système fluide-structure par rapport à l'état
d'équilibre (système au repos, efforts pennanents s'exerçant sur lui négligés).
Ceci implique en particulier que le fluide soit sans écoulement permanent et
qu'il soit non visqueux.
Le premier chapitre sera consacré aux petits mouvements dans Je fluide régis
par les équations de l'acoustique (un développement particulier sera fait
concernant l'acoustique des tuyauteries et Ja théorie des ondes planes), le
deuxième chapitre traitera de l'interaction fluide-structure proprement dite.
Les troisième et quatrième chapitres seront consacrés aux effets non conserva-
tifs dus aux fluides: rayonnement dans les milieux fluides infinis, viscosité et
enfin effet de couplage avec un écoulement permanent.
CHAPITRE 13

PETITS MOUVEMENTS D'UN FLUIDE NON VISQUEUX


SANS ÉCOULEMENT

13.1. EQUATIONS DE V ACOUSTIQUE ET FONCTIONNELLES


ASSOCIÉES

Un tel milieu fluide est un cas particulier des structures tridimensionnelles


élastiques massives étudiées au paragraphe 3.1.
L'état du système est définÎ par le vecteur --déplacement xf{r, 1).

13.1.1. Energie potentielle de dérormation (compressibilité)

Le fluide n'étant pas visqueux, le tenseur des contri.lintes est scalaire:

cr = -pl
p est la pression fluctuante au sein du fluide au point r.
e
Le produit généralisé cr ® est alors:

rr ® E= - P L En - pO - P div xI

La déformation du fluide est caractérisée par la trace 0 qui représente la


variation relatÎve de volume.
Le comportement élastique du fluide est caractérisé par une relation contrnin-
te-déformation de type Lamé sans terme de cisaillement:

p = À div XI

On utilise la loi adiabatique linéarisée liant les fluctuations de pression et de


volume, car les constantes de temps associées aux fluctuations sont toujours
faibles par rapport à celles liées aux échanges de chaleur:

(13.1)

c est la célérité du son, PIla masse volumique du fluide au repos.


Cette loi caractérise la compressibilité du fluide.
262 INTERACfrON FLUIDE-STRUCfURE

L'énergie potentielle de déformation est alors:

ou:

1
= '7 fI "
--~p-dv
- (VI) Pf c-

13.1.2. Energie cinétique

13.1.3. Travail des forces extérieures

Supposons que l'on exerce uniquement une pression P~ sur la surface


(1') limitant le volume fluide:

W~ = - J p"xf" n d:! (n = normale extérieure)


(Il

13.1.4. Equation des petits mouvements du fluide

L'application du principe des travaux virtuels donne pour un déplacement


SXf arbitraire:

9 vec :

-ôW r =8U f = l(Vr)


2
Pfc (divxf)(div8Xf)dv

= f(~)
2
Pfc divx f 8x f -nd.!- f
(Vr)
2
grad (pfc divxf)' 8x f dv

8W j = f
(Vr)
Pfxr Sxfdv

8W e = l
c.r)
PIn.ùxfd:!

D'où en identifiant à zéro le terme de volume et de surface dans l'équation


8W r + 8W j + 8W e = 0, on obtient l'équation d'équilibre dynamique:
PETITS MOUVEMENTS D'UN FLUIDE NON VISQUEUX 263

ou:

grad p + P f Xf = 0 (13.2)

et les conditions aux limites sur (2:) :


p:! = PIC:' div x f

13.1.5. Equations de l'acoustique et conditions aux limites

L'ensemble des équations (1) et (2) montre qu'il est plus simple de caractériser
l'état du fluide par la variable scalaire p (variable duale).
En éliminant \ 1 entre (13.1) et (13.2) on obtient:

d· (1-gra
IV
PI
d)
p 1.. 0 "
---:.p
Pfc

Si P f est constant en espace, on obtient l'éqüation classique de l'acoustique (ou


équation de propagation des ondes) :

1.. 0 (13.3)
/).p - --;p =
c-

avec la condition aux limites p = pJ'. sur (I).


Comme nous l'avons déjà remarqué dans la première partie, cette forme de
condition aux limites n'est pas générale.
Par exemple, dans le cas qui nous interessera par la suite, d'un fluide limité par
une paroi vibrante, on imposera sur (2:') une accélération normale XI n (puisque
le fluide est non visqueux). On aura donc plus généralement une relation linéaire
du type:

ou :

1 •
cr - (grad p ) . n + {3 P l' (13.4)
Pr

13.1.6. Fonctionnelle associée à l'équation de l'acoustique

Dans les paragraphes précédents, nous avons utilisé en application des notions
générales développées dans la première partie, les variables de déplacement pour
caractériser l'état du système. Rappelons que la fonctionnelle associée est alors
constituée (dans le cas de conditions aux limites de type ( forces imposées ») par
les termes U f' Cf' Wc et sa minimisation correspond à l'application du principe
des travaux virtuels.
264 INTERACTION FLUIDE·STRUCrU RE

Quand on utilise la variable de pression p, une autre fonctÎonneHe peut être


associée il l'équation des ondes (13.3) et aux conditions aux limites (13.4) :
Cette fonctionnelle est rendue minimum quand la variable p est solution du
problème (13.3) + (13.4).
Il est intéressant d'expliciter cette fonctionnelle car elle sert de base à la
discrétisation par la méthode des éléments finis utilisée dans les programmes de
calcul quand le fluide est défini par une variable de pression,
Nous considérerons, pour établir son expression, des conditions aux limites de
type" accélération normale des parois imposée » (ceci nous servira par la suite
pour l'interaction fluide-structure) :

l
- (gradp)·n -XI"n (sur (I»
PI

que l'on peut écrire également:

1 iJp
--=-1'" (sur (~» (13.5)
P r éJn

Le problème ainsi posé n'est autre que l'extrapolation au cas tridimensionnel,


du problème monodimensÎonnel des ondes planes traité dans la première partie
lors de l'étude de la traction-compression des poutres rectilignes.
On retrouvera donc une forme analogue pour la fonctionnelle:

[ = ~
-
J
(V f)
J.-
Pf
(grad p yz dv + ~
-
f(V f)
~ p::! dv +
Pf C
J (1')
1'11 P d1.' (13.6)

On peut vérifier que la valeur de p rendant minimale [ correspond à lu solution


du problème:

DL = J(v/IPr
J.- gradp. grad DP dv + f ~P 5p dv +
(Vf)Pfc
f (I)
1'" 5p dl:

r
.' (V f)
[-div...!.-gradP+~p]
Pf Pf C
5pdv

+ f(.!)
[..!.. (gradp)· n + YII]
Pf
ôp d1.'

pour une variation 5p arbitraire.


d'où:
, -gra
d IV 1 ]., = 0
d p - --,p
dans (V f)
Pr PIC
l rlp
--+1',,=0 sur (1.')
P f iJll
PETITS MOUVEMENTS D'UN FLUIDE NON VISQUEUX 265

13.1.7. Equation des ondes en"trctcnues - Fonctionnelle associée

Comme nous l'avons vu dans la première partie, dans la plupart des problèmes
vibratoires (recherche de modes propres, réponse établie il une sollicitation
harmonique) on utilise les équations «transformées par Fourier» en temps,
c'est-à-dire, où l'opérateur de dérivation en temps est remplacé par l'opérateur
multiplicatif iw (pour les problèmes de transitoires on utilise la transformation de
Laplace ce qui revient au même).
En acoustique on obtient ainsi l'équation des ondes entretenues:

div Cf gradp ) + p~> 0


(13,7)
1 op ., .
avec - - = (t) -X,. . n = - l' sur (.!)
P f 0/1 ~ Il

La fonctionnelle associée est alors:

-
2
1
--~
Iù -
f - 1 ( grad p )'- d v + :::j1
cv fI P f ~
f 1
--~
(V fI (J f C
- v+
p 'd f
(.rI
X .! ,np d'\;'
-

( 13.8)

Physiquement la signification des différents termes est la suivante, quand les


variables p ct X f vérifient les équations de la mécallique :

2
1
--.,
w -
f
(V 1) Pf
1 (grad p )-., dv =

Ce terme représente donc l'énergie cinétique du fluide Cr-

dv

représente l'énergie potentielle de compressibilité du fluide U f'

d~
f(.!)
X,r' np

représente le travail des forces il la frontière (~).


266 INTERACTlON FLUJDE-STRUcnJRE

13.2. EXEMPLE IMPORTANT: DÉTERMINATION DES MODES PROPRES


ACOUSTIQUES D'UNE CAVITÉ FLUIDE CYLINDRIQUE

Considérons une cavité cylindrique contenant un fluide homogène. Les parois


de la cavité sont fixes. Il s'agit donc de trouver les solutions singulières du
problème homogène spatial:

dans
(13.9)

L'équation (13.9) en coordonnées semi-polaires devient:

(13.10)

les conditions aux limites sont:

sur les bases du cylindre


(13.11)
sur sa surface latérale

Figure 13.1.
PETITS MOUVEMENTS D'UN FLUIDE NON VISQUEUX 267

Les fonctions propres de J'opérateur - L1 muni des conditions aux limites ci-
dessus sont du type:

p(r, 0, z) A(r)B(O)C(z)

avec:

d'où:

C = cos ( 7T1 f.) avec 1 entier positif ou nul

d:!B ~
- 2
+ n- B = 0 et B périodique de période 2 7T
d0

d'où:
èos nO
B= { sin nO avec n entier positif ou nul

d'où:

(0' Il.m étant la m-îème zéro de la dérivée première de la fonction de Bessel


Jn )·
De plus la relation:

( : ) 2 _ ( ;: ) 2 = ( 0' ~m ) 2 doit être vérifiée

Les fonctions propres de l'opérateur - L1 sont donc du type:

Pl.m.n(r, O.z) = J n ( O'nRm r ) {~~: ; : } cos 7Tl ~


la pulsation propre correspondante est: (13.12)

"",.,m c J("~m )' + ( 7: )'


avec m entier positif. 1 et Il entiers positifs ou nuls.
268 INTERACfION FLUIDE-STRUCTURE

13.3. UNE APPLICATION IMPORTANTE: LE COMPORTEMENT ACOUS-


TIQUE À BASSE FRÉQUENCE DES LIGNES DE TUYAUTERIES.
THÉORIE DES ONDES PLANES

Le fluide contenu dans les tuyauteries est l'un des « milieux acoustiques}) les
plus couramment rencontrés dans l'industrie.
La grande longueur de ces réseaux de tuyauterie y privilégie les phénomènes
de résonance acoustique. D'autre part, la géométrie de ce milieu est particulière
puisque les dimensions transverses sont très petites par rapport aux dimensions
longitudinales (D ~ L ).
Dans la plupart des applications (vibrations induites par les écoulements,
problèmes de propagation d'ondes transitoires: .. ), la gamme de fréquence
d'excitation des sources (irrégularité d'écoulement - bruit d'une machine
tournante - transitoire d'un organe de réglage) est telle que les longueurs
d'onde acoustiques associées sont grandes par rapport aux dimensions transversa-
les:

wD
--~] (13.13)
c

Le mode de propagation des ondes acoustiques se simplifie comme nous allons


l'examiner maintenant. Nous supposerons dans cette étude que les parois solll
immobiles, l'interaction avec les parois étant abordée au chapitre suivant.
Les résultats obtenus sont donc directement applicables à des tuyauteries
véhiculant un fluide peu dense (gaz).

13.3.1. Justification de la théorie des ondes planes

Résolvons le problème de la réponse acoustique d'un tube droit excité par une
sollicitation harmonique localisée en espace.

Source

i
o z
Figure 13.2.

Pour cela projetons J'équation de l'acoustique tridimensionnelle sur les modes


propres transverses, mis en évidence au paragraphe précédent:

_"
P (r, 0, L) = t... À n, 111 (z) J 11
( (!i Il, tri r )
-R--
{COS Il 0 }
sin Il 0
n.m
PETITS MOUVEMENTS D'UN FLUIDE NON VISQUEUX 269

An.rn(z) vérifie l'équation:

d'A n, m + [ ( : )' (a '. m ) ' ] À '", m k '. m B (z)

(û (z) = distribution de Dirac)

Le facteur le n , 1/1 résulte de la projection de la source sur les modes transversaux.


Si l'on suppose que le tube est suffisamment long de part et d'autre de la source,
À Il. III est de la [orme (indépendamment des conditions aux limites en z) :

ltJZ . wZ
An lez)
.
= A OI cos - c + BOl sm-
c
(puisque a 0,1 0)

et :

(puisque wcR ~ 1 <: all,m)' (Il =F () DL 111 =i= 1).

Nous voyons donc qu'à une certaine distance ÀZ (de l'ordre de grandeur du
diamètre du tube) seule subsistera la composante sur le 1er mode: An,l (z). La
pression p sera donc identique sur une section droite du tube. Nous dirons que
J'onde acoustique est plane.
El! général les olldes acoustiques clalls les circuits Salit planes sauf dans de
grandes cavités où l'hypothèse wR ~ 1 Il 'est pas vérifiée et où /'01/ considérera le
c
ou les premiers modes trmZs\'erses.
Localement, au niveau des sources, mais aussi au niveau de changements de
section, coudes, raccordements de tube ... , des effets tridimensionnels apparais-
sent. Ceux-ci ont une influence généralement faible sur la réponse globale du
circuit, ils peuvent cependant faire J'objet de corrections dont nous donnons un
exemple il la fin du chapitre.

13.3.2. Résolution de l'équation des ondes planes dans un tube droit à section
constante. Notion de matrice de transfert

L'équation de base est donc:

2-
( C
(ù )
P = () (13. ]4)

On a coutume d'associer il cette équation une deuxième équation faisant


intervenir le débit masse acoustique q dans une section droite S :

(13.15)
270 INTERACTrON FLUIDE-STRUCTURE

(obtenue à partir de l'équation de continuité) ou :

iS dp
q=-- (13.16)
w dz

(obtenue à partir de l'équation de conservation des quantités de mouvement).


Nous pouvons alors calculer le débit et la pression à la sortie du tube
(q"J. et Pl) en fonction du débit et de la pression à l'entrée (ql et PI)'
Nous avons:

wL
:L
COS . wL )
S sm
q2) c k (ql )
(
P2 = ( _ ~sin wL cos- Pl
S c C

(L étant la longueur du tube).


La matrice :

wL
cos- S . wL )
:-sm-
c IC C
(13.17)
.At = ic. wL wL
( --sm- cos-
S c e

s'appelle matrice de transfert du tube et caractérise ce dernier du point de vue


acoustique.

Remarque: Si l'on considère un élément de tube de longueur petite devant la


longueur d'onde acoustique ( wcL ~ 1) .At devient en développant au premier
wL
ordre e n - :
c

l . WV)
-1-,
c-
.Al = ( (13.18)
iwL
l
S
(V = volume de l'élément de tuyau).
En fait les coefficients de cette matrice se déduisent directement des équations
(13.15) et (13.16). Le terme îwV est caractéristique de la compressibilité

(êq. 13.15), le terme - iwL est caractéristique de l'inertie (éq. 1.3.16).

13.3.3. Conditions aux limites, notion dtimpédancc

La condition aux limites la plus générale à l'extrémité d'un tube est une
homol!ène entre le débit et la pression.
..",I"tÎnn lin?:lirp.
PETITS MOUVEMENTS D'UN FLUIDE NON VISQUEUX 271

Nous pouvons l'écrire sous la forme adimensionnelle:

(13.19)

ç s'appelleimpédance adimensionnelle. C'est un nombre complexe dont la partie


imaginaire correspond à un effet d'amortissement.
Nous ne considérerons pour l'instant que des impédances réelles.
Les deux impédances les plus courantes sont:

- le Ilœud de pressÏon : ç = 0: on impose une fluctuation de pression nulle à


l'extrémité du tube. Dans la pratique ceci correspond en première approximation
à une sortie en atmosphère libre.
- le nœud de débit: ç = 00: on impose une fluctuation de débit nul à
l'extrémité du tube. Dans la pratique ceci correspond à 'Un fond ou en première
approximation à un col sonique (cf. paragraphe 16.9).

13.3.4. Nature des sources utilisées dans le calcul de la réponse d'un circuit

Dans les tuyauteries on a souvent à considérer des sources localisées en espace,


c'est-à-dire telles que w ~L ~ 1 si ~L est la longueur de la zone correspondant à
c
cette source (c'est le cas par exemple des zones d'écoulement perturbé associées
aux singularités des tuyauteries génératrices d'effets acoustiques: élargissement
brusque, coudes, jonctions, vannes, etc. cf. chapitre 19).
On peut alors représenter ces sources (du point de vue des ondes planes) soit
par une discontinuité ~p de la pression acoustique dans le tube, soit par une
discontinuité ~q du débit acoustique.
Ce sont ces deux types de sources que nous utiliserons dans Je calcul de la
réponse acoustique d'un circuit.

Exemple: Calcul de la réponse d'un tube droit limité à ses extrémités par les
impédances réelles ç 1 et Ç2 à une discontinuité ~p ou ~q localisée.

L1 L2
Impédance S1 Source 8p Impédance Ç2
" 8q
1 JlIti

0 Figure 13.3.
Z
272 JNTERACfJON FLUIDE-STRUCTURE

Posons:
îe ie
(p / q ) ~= Il = - S g1 = - S tg a 1
ic ie
(P/q)z",L:= + S g2 = + stg 0'2

En utilisant les matrices de transfert des deux parties de tube de part et d'autre
de la source 1 nous pouvons calculer la pression p( z) :

(O~z<Lt>

ic .
S ll.q sm
p(z) sin

Les fréquences de résonance du tube correspondent à l'annulation du


..
d enommateur . (
sm a, + 0'2 wL ) :
+ -;;-

e
fn =- - (1l7T
2 7TL
- a 1- a ~)
-

- Si a J + 0'2 = {'~ + k 7T le tube résonne en demi-onde (fondamental) et


harmoniques:

C'est par exemple le cas d'un tube ouvert ou fermé aux deux extrémités.
- Si 0' 1 + 0'2 = ~ + k7T le tube résonne en quart d'onde (fondamental) et
harmoniques impairs:

e
fil = (2 Il - 1)-
4L

C'est par exemple le cas d'un tube ouvert à un bout et fermé à l'autre.
L'onde stationnaire au niveau des résonances (déformée modale) est de la
forme:
PETITS MOUVEMENTS D'UN FLUIDE NON VISQUEUX 273

- pour une résonance en demi-onde:

Pn(Z) - sin (Il rr~) ou _ cos (Tl ï~ )

suivant la nature des conditions aux limites ;


pour une résonance en quart d'onde:

Pn(Z) - sin [ (Il + 1/2) rrZ ] ou - cos [(n + 1/2) 7T~ J


A très basse fréquence la réponse forcée du tuyau dépend de la nature et de la
position de la source.
Pour une discomillllité de pression 8p. nous avons les allures suivantes;

p/Ap p/Ap

1
L, LI l2 ~q=O
p=O 1 - - - - - - ' - - - - - ' - - - 4 - q=O I----..:..---Ir::-s---='----'~
Z -L2 /LI--------' Z

Figure 13.4.

Pour une discontinuité de débit 8q, nous avons les allures suivantes:

iSp/cAq iSp/cAq iSp/cAq


q=o
p=o p=o c/wL

-lwllc)(L,lz/c2l l,
q=D
z

Figure 13.5.

Les formules précédentes montrent que l'efficacité des sources dépend de leur
position:
au voisinage d'un nœud de pression de J'onde stationnaire, une source
8p a une efficacité maximum et une source 8q une efficacité nulle;
- au voisinage d'un nœud de débit (ou ventre de pression) c'est l'inverse.

13.3.5. Assemblage de tubes

Si l'on néglige les effets tridimensionnels liés aux jonctions, on peut assembler
N tubes en écrivant N relations entre les débits tfj et les pressions Pi dans les tubes
274 INTERAcrroN FLUIDE-STRUcrt1RE

Figure 13.6.

au niveau de la jonction. Nous écrivons la continuité des pressions:


Pî = Pl (i variant de 2 à N)
et que la somme algébrique des débits est nulle:

L'utilisation de ces relations et des relations de transfert pour chacun des tubes
permet de calculer des réseaux de tubes quelconques par inversion d'un système
linéaire dont les inconnues sont les Pi et les qj'
Cette méthode est utilisée par des codes de calcul acoustique sur ordinateur.
Exemple 1 : Calcul à basse fréquence de l'effet d'une cavité en série dans un
circuit :

Impéd ante ~=O lmpédan ce ~=O


J J
~ ~I V (S)
SI
Source Ap "If
L1 L2
-... ...... - -
L
- -
Figure 13.7.

SOil un circuit tubulaire de section S que l'on considère par exemple ouvert à
ses deux extrémités. Cc circuit est excité par une source Ap â l'une de ses deux
extrémités. On intercale dans ce circuit une cavité de volume V, comme le
montre la figure 13.7 (on néglige sa longueur par rapport il celle du circuit).
Soient L la longueur du circuit, LI et Lz la longueur des deux parties de chaque
côté de la cavité. On suppose en outre que les longueurs d'onde des fluctuations
acoustiques sont grandes devant les dimensions de la cavité.
On écrira donc que la cavité joue uniquement par "effet de compressibilité
associé à son volume V en introduisant une discontinuité de débit acoustique
PETITS MOUVEMENTS D'UN FLUIDE NON VlSQUEUX 275

dans le cÎrcuit. La matrice de transfert de la cavÎté sera donc:

En utilisant la méthode décrite au début de ce paragraphe, nous pouvons


calculer la pression acoustique dans les deux parties du circuit;
pour la partie (l) :

z)

pour la partie (2) :

. w
SIO-'---":"

p~(z)/ tJ.p = C L L
• . wL. . W '1 • w !
sm--Asm - - 5 1 0 - -
ccc

Avee:

A= Vw

Le paramètre adimensionnel A est caractéristique dc l'cffet de la cavité:

- Si A est petit devant 1, la cavité n'a pas d'influence sur le circuit:

sin w(L- z)
(p(z) = c, cc qui correspond au tube unique de longueur L).
tJ.p sin wL
c

- Si A est grand devant 1. les résonances du système teUes que :


wL,
ou -_. = 1171'
C

c·cst·à-dirc que la cavité impose un nœud de pression ct chaque partie du circuit


résonne indépendamment.
D'autre part, le rapport -mal'
PI - est grand devant 1 snuf si sin wL~• = O.
P~ma. c
La cavité isole donc la partie (2) du circuit de la source (partie (1».
Si la longueur d'onde des fluctuations cst de l'ordre de grandeur des
dimensions transverses de la' cavÎté, cet effet est perturbé par l'intervention des
modes propres transverses. En général il se trouve très réduit.
La cavité est donc efficace dans une gamme de fréquence Il <: 1 <: 11 avec:
2 1T fi V
fI tel que 1> fl=-A >Al = --S-c-
276 INTERACTrON FLUIDE-STRUCTURE

ct : f;, = 1 re fréquence de résonance de la cLlvÎté .

La cavité peut être utilisée:


d'une part, pour éliminer un mode gênant du circuit, si elle est placée HU
niveau d'un ventre de pression de cc mode;
- d'autre part, isoler une veinc d'expérience, du bruit émis par une machine
tournante, par exemple.

Exemple 2: Résottatl.!lll' d'HeimllOll:


Un résonateur est constitué d'une cavité V communiquant avec l'atmosphère
par un petÎt tube de longueur 1 ct de section s.
Montrons que la première fréquence propre acoustique de ce système est telle
wL
que C ~ 1 (L étant une dimension caractéristique du résonateur).

Plaçons-nous dans le domaine des basses fréquences ct schémntisons la


cavité V par un tube de section Sr ct dc longueur L (V LS,).
Sî l'on néglige les effets tridimensionnels dus au raccordement cntre les deux
tubes, on peut alors appliquer la méthode des matrices de transfert. Les
conditions aux limites du système sont un nœud de dëbit (fond) et un nœud de
pression (atmosphère).

(V) s

.....- _ .__L...__ ._~-


l .....
Figure 13.8.

NOLIS avons, en d'CVC1oppant au premIer


. ord re en wL c :

(~' ) ( iw/
s
:ù~ ) (
IC

1
1

ÎwL
IC-

l
)
~~ (~c )
Sr

~ ( . (1
w 2 vL
1- w(V + v) )
2

w'~(
Sr 0
CJ
Îc
avec v "'" 1.1'
Iw - L)
+- J_
S Sr
PETITS MOUVEMENTS D'UN FLUIDE NON VISQUEUX 277

La résonance du systèmc est donnée par:

1- ( r:~) ~I = 0 =:> fI) = /rr

on vérifie que lûL


c \jgS;T ~ j ' liIongueur
SI
lL' n est pas trop grande: par

exemple si L - D Cl [ - il on a -;- -
roL JrID ~ 1 (D Cl
_. ,
li elanl le dmmclrc du
grund et du petit tube).
On vérifie également que:

Ccci revient à dire que la cavité peut être représentée par la matrice
1 rùV

(0 l
) ' la pression est donc constante dans la cavité, le débit il la sortie est
: la cavité joue donc par sa compressibilité.

Le pClil lubc au conlraire pcul ëlre rcprëscnlé par la ,"a"iec (


s
~)
son effct de compressibilité est négligeable mnis il crée un effet d'inertie
engcndrunt une différence de pression 6.p = ~
s
l}l il ses extrémités.

Nous voyons donc que le résonateur d'Helmholtz pour les très basses
fréquences représente l'analogie acoustique de l'oscillateur hurmonique.
Effet d'llIl résonatellr II/omé en paraJJèJc dalls 1111 circuit:
On a:

1
WV)
-

(~)
ic~
CJ (_
qI
iwl
,~
1_
(d!l
1 (
0
Pr )

Figure 13.9.
278 INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

Le résonateur crée donc dans le circuit une discontinuité de débit


wV
= -.
t:Js -~
1 "1' dl' " 1 ", 1" ..
~PJ 1 Joue one e mcrne ro e que a caVite p ncce en sene
lc-l-(w/wlJ)-
avec un paramètrc A caractéristique:

wV l
A=- ,
Sc 1- (W/lùot

La plage d'efficacité d'un résonateur est centrée autour de sa fréquence de


résonance 10' Cette plage est d'autant plus large que le rapport s /S est grand ct
que V est grand.
L'intérêt du résonateur. pnr rapport au volume cn série, est Ic fait qu'il soit en
parallèle sur le circuit (faibles pertes de charge, pose plus facile, ... ) et qu'à
volume V égal, il puisse atténuer de très basses fréquences (en contrepartie sa
plage d'efficacité est alors assez réduite).
Le dispositif atténuateur idéal est donc constitué par une batterÎe de
résonateurs couvrant une large plage en fréquence.

13.4. FORMULATION INTÉGRALE ASSOCIÉE À L'ÉQUATION DE


L'ACOUSTIQUE

Pour résoudre numériquement un problème d'acoustique, on peut discrétiser


(par la méthode des éléments finis par exemple) l'équation des ondes entrete-
nues: Ap + (~ ) 2 P = S (ou l'équation de propagation Ap -';p = S).
c c-
Cette méthode est difficile à utiliser pour les problèmes de milieu infini (on
crée en effet artificieUement à la limite du maillage des réflexions parasites que
l'on peut atténuer par l'utilisation d'éléments « absorbants ») .
• L'uti1isation de la formulation intégrale permet de s'affranchir d'un maillage
volumique du fluide et de ses conditions aux limites.

13.4.1. Solution singulière tridimensionnelle

Soit la fonction h (r) = ~,r étant la distance positive entre un point M de


r
l'espace et l'origine Mo (r = 0).
On vérifie que Il (r) et sa conjuguée Ir;l: (r) satisfont à l'équation des ondes
entretenues dans tout l'espace en excluant le point Mo où la fonction est
singulière.
Physiquement Ir (r) représente la pression induite dans J'espace fluide par une
source rnonopolaire localisée en Mo engendrant des ondes sphériques divergentes
(h*(r) correspond à des ondes sphériques convergentes).
PETITS MOUVEMENTS D'UN FLUIDE NON VISQUEUX 279

13.4.2. Formulation intégrale pour lin problème en milieu infini

Considérons un milieu fluide (V f) comportant l'infini et limité par une


frontière (..r). C'est par exemple un corps immergé dans un fluide infini;

Figure 13.10.

Supposons qu'il n'y ait pas de source intérieure à (V f ).


Soit p (M) la pression en un point M de (V f)' Choisissons de plus la fonction
h (r) vérifiant la condition de non réflexion des ondes à l'infini.
Appliquons la formule de Green au domaine (V f) en excluant une petite boule
(b) de rayon ê autour d'un point quelconque Mo interne à (V f) et en utilisant les
fonctions de l'espace p(M) et h(r) avec r = Mo M :

J
(V/)-(h)
(p âh - " âp ) dv
f
(X) + (.Yb)
(p grad h - Il grad p ) n d-S

(n = normale extérieure à (Vf ». pet h vérifiant l'équation des ondes le premier


membre de la formule est nul.
Explicitons le second membre:

(P(M) étant continu en Mo) -41Tp(M()


e ... O

f(Xh)
h(grad p) ft d-S grad p (Mo) J(.rh)
Jz (r) n d2: -0
/: .....{J

(grad p (M) étant continu en Mo)


280 TNTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

iwr(PM()

e c
471'p(Mo)=
f (.!) r(PM u}
gradp(P)·n(P)dS p
iwr(I' Mo)
(13.20)

-f (!)
p(P)grad (e-- r(PM o)
r
- )n(p)d1: r
(P étant un point courant de la frontière (X».
Remarque: Si Mo appartient à (.!) et n'est pas un point singulier de
(.!), on applique la méthode en excluant une demi-boucle autour de .Mo- On
obtient un résultat analogue en remplaçant 4 TI' par 2 TI' dans la formule (13.20) :
formule (13.20').
La formule (13.20) permet donc d'exprimer la solution du problème acoustique
dans le volume (V f) en fonction de la pression p et du flux àp â la frontière
ail
(.:!) du domaine.
Par exemple, si l'on se donne un mouvement de la paroi (2:), ce qui revient il.
imposer àp par la relation àp = + P J ct,):! X,!· n la relation (13.20') constitue une
011 iJn
équation intégrale avec second membre sur la pression à la paroi p (P) que l'on
peut résoudre numériquement en utilisant un maillage uniquement de la paroi
( .!).
L'obtention de pep) permet de calculer les efforts s'exerçant sur (.!) et donc
comme nous le verrons plus loin, de résoudre le problème de l'interaction f1uide-
structure. De plus (13.20) fournit à partir des données sur (.!) la pression dans
tout le volume fluide.

13.4.3. Variantes

• Lorsque J'on a affaire il. un problème intérieur fini, il faut adjoindre à (13.20)
uné formule analogue bâtie il. partir de Il:1: (r). (13.20) se met alors sous la forme:
rur wr
4 TI'p(M() = f __
(.!)
cos-

r
C_gradp. n d.! - f (.!)
cos-
p grad _ _c_ n dS
r

III Lorsqu'on s'intéresse il une gamme de fréquence telle que ruL ~ l si L est la
c
dimension caractéristique de (V f)' on peut utiJiser le développement fi l'ordre 0
de (13.20) ou (13.20') en ~ c'est-à-dire la formulation intégrale associée fi
c
l'équation de Laplace ilp = O.

{; 7r}
~TI'
P (Mo) ::::: J ~ grad p .
( .!) 1
fi d.!' - f(!' )
p grad ! . n d.!
r
(13.21) }
{ (13.21')

(Si Mo E (2:) S/ .!' - vois. (Mo), si Mo ~ (S) SI = 2:.)


PETITS MOUVEMENTS D'UN FLUIDE NON VISQUEUX 281

ID L'équation intégrale (13.20) est la transfonnée de Fourier de l'équation de

Kirchhoff correspondant à la formulation intégrale de l'équation de propagation


des ondes:

f {!
(.!) r
[gradp] - [Pl grad! +! [
r cr
iJp
éJf
Jgrad r} n d.! (13.22)

Les quantités entre crochets sont des fonctions du temps prises à l'instant
t =ro - rie (valeurs retardées) .
• Si les équations comportent un second membre correspondant à une densité
de source répartie f (M, w ) ou f (M, t) on a un terme supplémentaire au second
membre des formules précédentes:

-f
jllir

(Vr)
f (M) e
,.
C dv ou -f(V,)
[~]
r
dv

13.4.4. Un exemple d'utilisation de )a formulation intégrnle : estimation d'une


correction pour tenir compte des effets tridimensionnels nu niveau d'un
changement. de section de tuyauterie

Comme nous l'avons dit précédemment, localement au niveau d'un accident


de la tuyauterie les ondes ne peuvcnt plus être considérées comme plLlnes, ceci
dans une zone dont les dimensions sont de l'ordre de grandeur du diamètre des
tuyauteries.
Cecî occasionne, quand on applique le schéma des ondes planes sans
précautions une erreur, généralement faible quand on il de grandes longueurs de
tuyau:

-~/î
(Sl} (S2)

Figure 13.11.

Ainsi au niveau du raccordement de deux tubes de sectÎon différente (voir


figure 13.11) écrire l'égalité dcs pressions acoustiques moyennées sur la sectÎon
droitc en (SI) ct (S2) n'cst pas tout fi fail correct.
Celte erreur peut être considérable dans certains cas particuliers: ainsi si l'on
considère un résonateur d'Helmoltz constitué par un volume fermé percé d'un
petit trou, J'estimation des effets d'inertie au niveau de ce trou dépend fortement
282 INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

des phénomènes tridimensionnels locaux (en particulier si l'épaisseur de la paroi


percée est petite devant le dÎamètre du trou).

Figure 13.12.

Nous allons utiliser la formulation intégrale incompressible (13.21) (puisque


l'hypothèse wD ~1 est vérifiée) pour estimer les effets tridimensionnels:
c

(SL' (SLJ
1 i
1
1 1
1 11 1 1
1
:(Sl') (V f ) Mot (52) 1(51') M; f(S,)
1
1 ~ 1
1
1
1

(1) l2)
Figure 13.13.

Du point de vue du raccordement des deux tubes, les effcl!\ Inertiels


tridimensionnels doivent s'exprimer sous la forme d'une différence entre la
pressÎon moyenne P2 dans la section rétrécie (52) au nÎveau du changement de
section et la pression moyenne PI que l'on auraÎt à l'abscisse du changement de
section si on négligeait l'effet de celui-ci (calcul en onde plane).
D'où l'idée d'estimer ceUe différence en appliquant (13.21) dans la zone
(V 1) des effets tridimensionnels (on suppose que l'onde est plane cn
Si) dans les domaines définis respectivement par les schémas (1) et (2) de la
figure 13.13.
Nous avons ainsi:
PETITS MOUVEMENTS D'UN FLUIDE NON VISQUEUX 283

Bien qu'au vOlsmage immédiat du changement de section sur (SL) les


pressions diffèrent selon les cas (1) et (2) on peuL négliger ceUe différence car le
1
terme grod - . n -lt O.
r
On peut donc supposer quc les seconds membres de (1) et (2) sont identiques,
En moyennant (1) ct (2) sur 5:! on obtient:

On peuL également supposer qu'à l'cntrée du tube de section 52 ~~ est à

. . l ' dp1
peu pres constant cl cga a

cn posanl :

D e p lus, on Salt
dPI sont re l"les a. 1a fi uctuatlon
' que S 2 dP:! et S 1 dZ . d c d e'b'Il

ql au niveau du changement de seclion par:

(q ne subit pas de discontinuité puisque l'on néglige les effets de compressibilité


dans la zone des effets tridimensionnels).

::::;.. p! - PI = - iwql [ (
~
!r ) ~
( !)
r n
] (13.23)

Application il la caviré percée d'un petit troll: Soit d le diamètre du trou de


communication avec l'atmosphère. En appliquant (13.23) 2 fois ct cn négligeant

( ~)
r 12
devant (~)
r :!2
:

Pa!m - P(:ill/
iw
= - -:;;q (ï)
-;.

q élant le débit fluctuant dans le trou:

( lr ) =! S
ff
(l) (l)
l d.! d.!'
r
(s élant la section du trou)
284 TNTERACT10N FLUJDE-STRUcruRE

Cavité d Atmosphère

Figure 13.14.

On peut noter que pour un trou circulaire ( ~ ) = 3 3~d ; le trou peut ètre
représenté par un petit tube de section s et de longueur équivalente
iwÎ
i telle que PDlm - Pcav --s-q:

i = 8 d
'TT

La fréquence de résonance du résonateur est donnée alors par (en négligeant


l'épaisseur de la paroi devant i) :

Jo

13.5. ONDES DE SURFACE LIBRE D'UN FLUIDE INCOMPRESSIBLE


SOUMIS A LA PESANTEUR

Bien qu'il s'agisse ici d'un cas où l'on considère les efforts permanents
s'çxerçant sur le système, nous choisissons de traiter dans ce chapitre le problème
des ondes de surface libre d'un fluide pesant car il s'agit d'un problème
conservatif (analogue aux problèmes de pendules) et, dans de nombreux cas,
intervenant d'une façon assez indépendante de l'interaction fluide-structure (cf.
Chap. 14).

13.5.1. Condition aux limites linéarisée au niveau d'une surface libre

Surface libre
1

Fluide
Figure 13.15.
PETITS MOUVEMENTS D'UN FLUIDE NON VISQUEUX 285

Nous considérons une surface (.rI) horizontale limitant un fluide dense et un


fluide peu dense.
Si on considère des petits mouvements verticaux, XI' n de la surface libre, on
peut, en première approximation, écrire qu'il leur correspond des petites
fluctuations de pression

(13.24)

(si g est l'accélération de la pesanteur prise :> 0).


Pour obtenir une condition aux limites homogène sur la pression p, il faut
adjoindre à (13.24) la condition sur (.!/):

0
-iJp
iJz
..
+ P [x!" n =

d'où:

iJp .. 0 (13.25)
g az + p

Si l'on néglige la pesanteur on écrira plus simplement: p = O.

13.5.2. Equation d'un réservoir à parois fixes avec surface libre. Fonctionnelle
associée

Le fluide étant incompressible on a dans (V [) :

sur les parois (1):

iJp .. 0
ou g-+p=
iJz

Pour exprimer la fonctionnelle associée on a coutume d'adjoindre à )a variable


de pression, le déplacement vertical z ::::: Xj' n sur (.rI)'
Ce qui donne pour un problème harmonique:

(13.26)
286 INTERAcrION FLUIDE-STRUcrURE

- _1_~ J ~ (gradp f dv, comme nous l'avons vu, est l'énergie cinétique du
2w- (Vf)Pf

fluide

l ( (!,)
pZ - ~ Pf gZ2) d.! l'énergie potentielle de gravité

La forme LI w 2 L2 de L montre que l'on a affaire à un problème ( résonnant H,


et que le système possède un ensemble de modes propres (analogues aux modes
propres acoustiques).

13.5.3. Cas particulier d'un réservoir à fond horizontal

__t_..&..-...-+IrH
Figure 13.16.

Soit H la profondeur du réservoir.


Le problème peut alors se factoriser:

p = p(x, y) fez)
a2p a2p ) d"f
ô.p = 0 =:> ( - . , + -., f (z) + p -., = 0
ax- ay- dr

avec les conditions aux limites:

- w 2 f + 9 :~ = 0 en Z =H

t df
dz
= 0 en z = 0

et ap = 0 sur les parois latérales du réservoir.


an
On recherchera donc une solution pour f tel que:

ce qui donne: f = A ch li. z + B sh li. z.


PETITS MOUVEMENTS D'UN FLUIDE NON VISQUEUX 287

Les conditions aux limites en z= 0 et z= H imposant:

B =0 et - w 1 ch ÀH + Àg sh ÀH=::O
Hw:!
:::;:.ÀH = --coth ÀH
g

la solution À;t de cette équation sera fonction de :F = qui a la


Hw
signification de J'inverse du carré d'un nombre de Froude.

Figure 13.]7.

Le problème se ramène donc au problème bidimensionnel:

a2p éJ2p 2

!
-~+-~+À.1P=O
ax- ay-
(13.27)
avec op 0 sur la surface latérale.
an
Si l'on suppose en outre que l'on s'intéresse à une gamme de fréquence
suffisamment basse telle que :F ~ l, on a :
1
- c:g 1
:F
(À H c:g 1 veut dire également que les longueurs d'onde du phénomène sont
grandes par rapport à H).
L'équation du problème devient donc:

C'est une équation d'ondes entretenues; la vitesse de propagation associée est


donnée par:
ë JgH
288 INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

Remarque: On utilise cette analogie avec les ondes acoustiques pour représen~
ter expérimentalement des écoulements hypersoniques. En effet pour un
réservoir d'eau peu profond (pour H = 5 cm) on a ë = 0,7 mIs, un écoulement de
l'ordre de quelques mIs est donc suffisant.

13.5.4. Exemple: fréquences et modes propres de ballottement d'un réservoir


cylindrique

Les fonctions:

obtenues en 13.2 vérifient (13.27) avec:

a. n,TIl
À;I =

Figure 13.18.

Le problème homogène (13.27) a donc une solution sÎ w vérifie l'équation:

O'/II I1 H Hw 2 Œnm
--cath H
R 9
d'où les pulsations propres:

9 a/J/n H
W",m = Rannrth~

Les modes propres associés sont:

p
/1.1'11
(
r,
0 )
,Z =
J ( a 11111 r )
n
{C?S Il 0 } ch a
sm 110
Z
IIIIl
R
PETITS MOUVEMENTS D'UN FLUIDE NON VISQUEUX 289

Remarque: Plus l'ordre du mode .est élevé, plus œ nm est grand, donc plus la
hauteur de fluide au voisinage de la surface libre affectée par le phénomène de
ballottement est faible.
Ainsi la gamme des premières fréquences de résonance acoustique d'un
réservoir pas trop plat (R H) correspond à une zone de modes de ballottement
d'ordre très élevé puisque CP c. De même le nombre :F associé est très petit
devant 1 dans cette gamme de fréquence. Ceci veut donc dire que l'effet de la
pesanteur est négligeable dans les calculs acoustiques du réservoir et que la
condition aux limites sur la surface libre est quasiment p = o. Inversement la
compressibilité du fluide est tout à fait négligeable pour le calcul des premiers
modes de ballottement.
CHAPITRE 14

PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUCTURE


EN PRÉSENCE D'UN FLUIDE NON VISQUEUX
SANS ÉCOULEMENT '.

14.1. ÉQUATIONS DU SYSTÈME FLUIDE-STRUCTURE. FORMULATIONS


EN VARIABLES DE DÉPLACEMENT ET EN VARIABLES DE
PRESSION

Soit une structure définie dans un domaine (Vs) et un fluide défini dans un
domaine (V J)' soit (.!) la surface commune à CV,.) et (VI) où se fait l'interaction
fluide-structure.
Les petits mouvements de la structure sont définis par les degrés de liberté de
déplacement Xl (r,I).
Comme nous l'avons vu au chapitre 13, le fluide peut être défini soit par des
variables de déplacements xI' soit par des variables de pression p.

14.1.1. Formulation cn variables de déplacement

Le système couplé d'équations se compose;


a) De l'équation des petits mouvements de la structure, sous l'effet d'un
champ de pression p s'exerçant sur (2:):

Mx.! + KX j = 0 (14.1 )
avec: un = - pn sur (.!)

(n : normale unitaire extérieure à (V J ».


M et K sont les opérateurs de masse et de raideur de la structure,
e; est le tenseur des contraintes dans la structure.
Remarque: Le 21! membre nul indique simplement que l'on n'a pas considéré
de force volumique extérieure s'exerçant sur la structure.
b) De l'équation des petits mouvements du fluide sous l'effet d'un mouvement
Xr de la paroi CS)
fp = Pf Cl div XI
(14.2)
l grad p + P 1 xf = 0
292 INTERACTION FLUIDE-STRUcrURE

Le raccordement s'effectuant en écrivant sur (I);

(14.3)

(p est ici une variable auxiliaire que l'on peut éliminer à l'aide de
p = - Pl Cl div x f)'
La fonctionnelle associée au système (14.1) et (14.2) est formée de la somme
des énergies potentielles et cinétiques de la structure et du fluide, à laquelle il faut
ajouter un terme supplémentaire pour tenÎr compte de la relation (14.3).
Ce terme est:

p, multiplicateur de Lagrange associé à la relation (14.3) est en faÎt la pression sur


(1').
D'où la fonctionnelle:

L Us+cJ+uf+c/+J P(xf-xJ.nd1.'
(1:)

La formulation en variables de déplacement pour le fluide présente l'inconvé-


nient de contenir les solutions singulières:

X.f = 0, P o , xl = 0, div x f = 0
et : xI' fi = 0 sur (~) .
Xf est donc indépendant du temps, le problème spatial div Xl = 0 avec
*f' n = 0 sur (1'), est celui des écoulements permanents incompressibles autour
de structures fixes.
Ces solutions singulières sans intérêt du point de vue de l'interaction lluide-
structure, peuvent engendrer un « bruit numérique» très gênant dans les
prôgrammes de résolution par ordinateur au bout d'un certain temps de calcul.
On les atténue parfois à l'aide d'une viscosité artificielle.
En revanche. le formalisme en variables de déplacement crée une homogénéité
entre les variahles du lluide et celles de la structure. L'utilisation de ces variables
rend aisé l'emploi des algorithmes de calcul ( explicites» (sans Înversion
matricielle du fait du caractère diagonal de l'opérateur d'inertie) en fonction du
temps, bien adaptés au traitement des transitoires en linéaire et surtout en non
linéaire.
Ainsi cette formulation est très utilisée dans des programmes de calcul de
l'interaction fluide-structure lors d'explosions, dépressurisations brutales et tout
autre phénomène à caractère non linéaire très marqué.
En ce qui concerne J'interaction fluide-structure linéaire «< acoustico-mécani-
que») et en particulier le calcul des résonances, des régimes établis, etc., on
préfère la formulation en varîables de pression pour le fluide que nous allons
étudier maintenant.
PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUCfURE EN PRÉSENCE D'UN FLUIDE 293

En effet, cette dernière ne comporte pas l'inconvénient mentionné précédem-


ment, mais possède celui de « compliquer » l'opérateur d'inertie, ceci n'est pas
gênant dans ce cas car on est de toute façon obligé d'inverser un système. Dans
l'exposé des différents aspects physiques de J'interaction fluide-structure nous
conserverons par la suite la formulation en variables de pression.

]4.1.2. Formulation en variables de pression

Les petits mouvements du fluide sont ainsi définis par la variable p (r, 1 ).
A l'équation (14.1) de la structure (inchangée) :

Mxs + Kxs a avec crn =- pn sur (.!')

on adjoint l'équation du fluide (14.4) :

ft = a -op .. a sur (,)


avec
ail + P f x S . n = ....

Remarque: En dehors de la surface de contact (X) nous pouvons avoir aux


limites de (VJ et (V f) des conditions variées.
L'ensemble (14.1 )-(14.4) + les conditions aux limites constitue un système
homogène (si les conditions aux limites sont elle-mêmes homogènes).
On peut lui adjoindre un second membre sous forme de forces exercées sur la
structure ou de sources au sein du fluide.
Comme pour tous les systèmes vibratoires on utilisera pour les problèmes de
reèherche des modes propres le système homogène transformé par Fourier:

(K Mw 2) X = 0
j
partie « structure )'
ifn pn sur (.1')
(14.5)

partie « fluide »)

14.1.3. Fonctionnelle associée nu système (14.5)

Il est intéressant d'expliciter la fonctionnelle aSSOClee à la formulation en


variables de pression. D'abord, comme nous l'avons déjà dit, elle sert de base à la
discrétisation par la méthode des éléments finis utilisés dans les programmes de
calcul. D'autre part, d'un point de vue physique, elle nous montre d'une façon
très claire, les différentes grandeurs énergétiques du problème et en particulier
les termes caractéristiques du couplage fluide-structure.
294 INTERACTION FLUlDE-STRUcrURE

a) Rappel de la fonctionnelle associée à l'équation de la structure (cf. chap.2).

Ls=~f u® EdV-~w2J Ps(X:rfdv- f


--------------- ----------
pXs·ndI
- (Vs) (V.. ) (1')

~
énergie potentielle énergie cinétique travail des
de déformation de la structure pressions
externes impo-
sées à ta struc-
ture

On suppose qu'il n'y a pas de conditions aux limites de type « déplacement


imposé »).
Ecrire la stationnarité de Ls par rapport à une variation arbitraire de
X:r (application du principe des travaux virtuels) conduit à la partie ({ structure »
du système (14.5).
b) Rappel de la fonctionnelle associée à l'équation du fluide (cf. Chap. 13)

1
- --;1:,
w-
1
= - --')
2w-
J (VI)
- 1 (gradp)-') dv
Pr
+- 11
2 (V f)
1
P, c
.,
--"p-dv + J(1')
pXs ' n dI
~~~

énergie c.inéti- énergie poten- travail de pres-


que du riuide licHe de sÎon sur (l:)
compressibilité

Ecrire la stationnarité de L, par rapport à une variation arbitraire de p conduit


à la partie « fluide» du système (14.5).

c) Fonctionnelle du. système couplé


La fonctionnelle t du ::;y,stème couplé doit être telle que l'écriture de la
stationnarité de C par rapport il une variation arbitraire de X s et de p conduise au
système (14.5).
Ceci est réalisé si l'on considère l: formée en associant t s et l: r de façon à faire
~oïncider le terme de couplage: f (I)
pX!· n dl; :

L =!
2
J(Vs)
u® ï' dv _! w 2
2
J p.I(x~f J
(V,)
dv -
(l')
pXs' n d);

+ --., 1f
2 w ~ CV f) P,
- ] ( ') If 1 ")
grad p)~ dv - -
2 CV 1)
--"p- dv
P, c-

Pour obtenir la forme classique L/ = CI w 2 C2 on est amené à associer à la


variable de pression une nouvelle variable supplémentaire :

! 7r=-P/W'! (14.6)

Remarque: 7T a la signification (à un facteur près) du potentiel des déplace-


ments du fluide.
PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUcrURE EN PRÉSENCE D'UN FLUIDE 295

en effet
- Pf W 2 XI + grad p = O} ~ 'P =~= _ !!...
XI = grad 'P P1 w P1

La fonctionnelle L'associée au système:


(K - Mw 2) Xs =0
2
/Tn = w 7Tn sur (2:)

div ( J..... grad 7T) - ~ P= 0 (14.7)


PI Pfc
l
W 7T+P=O
a7T
-+PIX .n=O sur (I)
an j

issu de (14.5) et (14.6) est alors:

(14.8)

Les deux premÎers termes représentent l'énergie potentielle de déformation de


la structure et du fluide (compressibilité).
Le 3c terme l'énergÎe cinétique de la structure.
On peut vérifier que si les variables vérifient (14.7), les 3 derniers termes
représentent l'énergie cinétique du fluide (la complexité du terme inertiel associé
au fluide vient du fait que "on utilise pour le définir les variables «( duales » p et
7T).
Remarque: Dans le cas d'un fluide incompressible, les termes en..!, disparais-
c-
sent:
1
r.:'=~
-
f -
(V,)
-d v
ii®E

-w2[~J pj(XJ2 dv-.!.f J....(grad7T Ydv-J 7Tx j .nd.Y]


- (Vs) 2 (VIl P f (!")

La variable 7T suffit alors à décrire le fluide.


On remarque que si les variables vérifient:
( (K - Mw 2) XI = 0
) /Tn = w:1 7Tn sur (.Y)
diV ( ; r grad 7T ) = 0
ft
( -...!!.. + P 1 X s • n = 0 sur (X)
an
296 INTERACTION FLUIDE-STRUITURE.

Je terme:

~ w~
-
f (.!)
?TXs ' n d2:' = - ~
-
W 2 J"
(Vf)P,
~ (grad ?T r du
= -?1
-
ùJ - ~ f(Vf)
P t(X,)-~ dv

représente J'énergie cinétique du fluide.


Ce terme, qui s'écrit également?1
-
f (.!)
X n d""
Pt' _, represente aussI. }" energlc
.

communiquée au fluide sur sa paroi (2:').

14.2. LES DEUX ASPECTS DE L'EFFET D!UN FLUIDE DENSE SUR UNE
STRUCTURE VIBRANTE

Revenons maintenant à l'aspect ( physique )' de l'interaction fluide-structure:


nous nous intéressons ici à la façon dont les caractéristiques vibratoires de la
structure sont modifiées par la présence du fluide, donc essentiellement au champ
de pression induit à la paroi par le fluide vibrant du fait du mouvement de cette
paroi.
Nous avons déjà mis en évidence dans les équations et les fonctionnelles
associées des termes d'inertie et des termes de compressibilité pour le fluide.
Examinons sur des exemples simples, l'importance relative de ces deux aspects
du fluide quant à l'effet sur la structure vibrante:

14.2.1. Le cas le plus simple: piston mobile couplé à un résonateur d'Helmholtz

Soit un piston de section S vibrant harmoniquement à l'extrémité gauche d'un


tube rempli d'un fluide (volume V, longueur L).
L'extrémité droite du tube communique avec l'espace libre par un petit tube
"(longueur 1, section s):

l'

~/
/ Fluide

S- +",~ ___{:_)_ _ _.. ~:: s 1


Espace
libre (p=O)
Figure 14,1.
PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUCTURE EN PRÉSENCE D'UN FLUIDE 297

Soit X l'amplitude du déplacement du piston, qui impose donc un débit masse;


qe Îwp 1 SX.
Le système fluide est un résonateur d'Helmholtz dont le fond est constitué par
le piston. Ce système, nous ,'avons vu, peut être assimilé à un système à 1 degré
de liberté (pourvu que les longueurs d'onde acoustique des mouvements
envisagés soient grandes par rapport aux dimensions de la cavité).
En utilisant la matrice de transfert du résonateur, déterminée au chapitre
précédent, on a :

( _ i~1
s
1-
wV

t:,r
)

dans l'hypothèse où wL~ 1.


c
(w Il étant la pulsation propre du résonateur.)
d'où:

Pc

La force exercée par le fluide sur le piston est donc:

a) Si w <;g w 0 :

F est donc une force d'inertie et l'effet du fluide est caractérisé par une masse
S2
additionnelle ml Pli - .
s
On remarque d'ailleurs que du fait du confinement du fluide, cette masse peut
être largement supérieure à la masse du fluide réelle;
S2
Pli
li S1
--;pl
sL
(cf. paragraphe 13.3.5).
S2 , ~ S
b) Si w ;p w 0: F = - P f 1 - w il X = - P f C - X
s L
F est donc une force de rappel et l'effet du fluide est caractérisé par une raideur
Pf S: c'est la raideur en compression de la cavité V.
298 INTERAcrJON FLUIDE-STRUcrURE

Cet exemple d'un système acoustique à ({ un degré de liberté)} montre donc


que l'effet du fluide diffère selon la position de la gamme de fréquence étudiée par
rapport fi la résonance. acoustique du système (en parois fixes).
On remarque également que des fluides peu denses et compressibles tels que
les gaz ont un effet négligeable sur une structure vibrante car les forces d'inertie
ou de raideur qu'ils engendrent sont faibles devant celles associées à la structure.
En fait, dans ce cas, les systèmes mécaniques et fluides sont découplés. En
particulier le système fluide se comporte comme si les parois constituées par la
structure étaient fixes.
L'interaction fluide-structure n'exÎste Iléritablemelll que dans le cas des fluides
denses (gélléralement les liquides qui SOllt d'ailleurs très peu compressibles). C'est
ce CliS que nous considérerons dorénavant.
Supposons maintenant que le piston ait une masse m et soit attaché à un point
fixe par l'intermédiaire d'un ressort de raideur k.
Le système masse-ressort sans fluide a une résonance: = [k.
w}
'-lm
Considérons le piston en contact avec le fluide. Nous avons IL =~- 1 ou
mf
<1.

Figure 14.2.

/cL = rapport entre lIl rat'd eur d u ressort et la rat'd eur assoclee
.,
S
à la compressibilité du volume tluide. On a également:
Cl! = w f J.Lm! L = IL ( ~ ) 2,
Pf S Wo

En présence de fluide, l'équilibre du piston en régime harmonique donne:

Les pulsations propres du système couplé sont données par:


PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUCTURE EN PRÉSENCE D'UN FLUIDE 299

Si Cl! .c:g ]: il existe une première résonance telle que:

w ( w)2 = ex. 1 le
\j III + m,
-.c:gl: ou w
Wo Wo + IL
Le fluide n'interl'iellt que par son effet d'inertie caractérisée par nt,.
La deuxième résonance est donnée par :

1
1 +-
J.L

Cette résonance dépend de la compressibmté du volume fluide.


Si 0: - 1 ou ::> 1; il n'existe pas de résonance telle que : ~.c:g 1, les deux
W(J

résonances dépendent de la compressibilité du volume ~uide.

14.2.2. Un exemple un peu plus compliqué: piston mobile couplé il un tube


ouvert il son autre extrémité

......- Espace libre


p=O
L

Figure 14.3.

Le système fluide est maintenant un système continu monodimensionnel


(ondes planes). Le système mécanique est toujours un système masse-ressort de

résonance: W 1 = /k quand il n'est pas couplé au fluide.


~m
Ecrivons l'équation dynamique du piston (en régime harmonique, sans
sol1icitation extérieure):
2
mw +k)X -Pc S

(Pe étant la pression du fluide sur le piston).


Ecrivons ensuite l'équation du fluide contenu dans le tube en utilisant les
matrices de transfert définies au chapitre précédent:

wL
cos- S . WL)
e
ie . wL
kSlnw~ (!:)
( - sStn c cos-
e
300 INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

Le piston impose un débit qr = iwp f SX, d'où:


wL
Pe = wp f eX tg
c

et l'équation homogène en X :

( mw:' Sp f Cw tg wcL + le ) X =0
L'analyse de ses solutions singulières conduit aux modes propres du système
couplé fluide-structure.
Comme dans l'exemple précédent, définissons les paramètres adimensionnels
du problème :

J.L = ----sL
11l
= rapport entre la masse du p1ston
.
pf et la masse du fluide

kL = rapport entre 1a ra!"d eur d u ressort


S et la raideur associée à la compressibilité
de volume Ouide
wL
= rapport entre la dimension caractéristique
c du volume fluide et la longueur d'onde
acoustique associée à la pulsation w
considérée.

Les À associés aux fréquences de résonance du système sont donnés par:

avec: J.L - 1 ou <: 1.


Si a <€ 1: JI existe une première fréquence de résonance telle que: À ~ 1:
k
m + P fSL

Le fluide li uniqucment 1lI1 effet i/lcrtiel, il modifie la masse équivalente du


système:
111 devient m + P f SL
Les autres résonances sont telles que À soit de l'ordre de grandeur de l'unité et
donnés approximativement par:
L
J.L + -tg À = 0
À

11 s'agit de résonances acoustiques du tube, le piston imposant une impédance


d'entrée fonction de son inertie (J.L). Remarquons que pour les modes élevés
cette impédance tend vers un nœud de débit (résonances en quart d'onde).
PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUCTURE EN PRÊSENCE D'UN FLUIDE 301

Fîgurc 14.4.

Si 0' - 1 ou "> 1, J'ensemble des modes propres du système dépend à la fois de


l'inertie et de la compressibilité du fluide,
Les conclusions sont donc les mêmes que dans l'exemple].
Avant de tirer une règle générale, on peut se demander si le comportement
inertiel du fluide à basse fréquence est bien conservé, si l'on a affaire il des
volumes fluides complètemem fermés.
Pour cela nous allons considérer l'exemple suivant:

14.2.3. Cavité fluide fermée limitée par deux pistons à ses extrémités

Les deux pistons et leurs ressorts sont identiques. Les notations sont les mêmes
que dans l'exemple précédent. Soient XI et X;! les déplacements des 2 pistons.

m m

____
L
---------------------------P~

Figure 14.5.

L'équilibre dynamique de chaque piston conduit aux équations.

(-mw:!+k)X 1 = p,S
2
(-mw +k)X1 =pJS
302 INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

L'écriture des équations du fluide donne:

cos-
wL
S . WL)
w~
C :--SIn - ( )
C • wL IC ::
( - S SIn-;;- cos-
C

avec:

==> {Pl! = W Pf C ( Xl cotg wcL - X~isin wcL )


ps = wp je (Xl/sin wL - X"l cotg wL )
C - C

- mw-+
'1
Sp fCW (WL
cotg- - - - -
e . wL
1) + k ] (X, + X,) = 0

.,
[
sm-
::;:. e

1)
l - mw - + Sp f

Les fréquences propres sont données par:


Cw (WL
cotg -;;- + ~
SIn-
C
+ k ] (X, - X,) = 0

À 2[,u - ±( cotg À - Si: À ) ] = 0' pour les modes Xl = Xl

soit par:

À 2[,u - -Al (cotg A + _._1_ ) ] =


sm À
0' pour les modes Xl = - X"l
-

Recherchons les solutions telles que À ~ 1, dans le cas où ex. ~ 1:


- les modes XJ = - Xl correspondant à une variation du volume fluide ne
donnent pas de solution puisque l'on aurait alors A:1 = + 2 3J:' 1. lX
,u
Ceci veut dire que Je fuide se comporte à basse fréquence comme une raideur.
En revanche les modes Xl = Xl donnent:

À2= 0' ~1::;:.w2= __2_k__


,u + 1/2 m+mj

Ces modes correspondent à une conservation du volume fluide, qui se


comporte à basse fréquence comme une inertie additionnelle comme dans les
deux exemples précédents.
Remarque: Si l'on avait supposé que le fluide était complètement incompressi-
ble, les modes Xl = - Xl auraient disparus puisque l'hypothèse d'incompressibi-
lité impose mre liaisoll entre les degrés de liberté XI et X 2 (XI = Xl)'
PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUCTURE EN PRÉSENCE D'UN FLUIDE 303

14.2.4. Règles générales concernant l'effet d'un fluide dense sur une structure
vibrante

Les conclusions générales que l'on peut tirer des différents exemples simples
qui viennent d'être analysés sont les suivantes:
Si la raideur associée à la compressibilité des espaces fluides est grande del'anr
celle associée aux structures, les premiers modes du système jlllide-strllclllre
peuve1ll être calculés en supposant le fluide incompressible. L'effet du fluide est
alors purement inertiel.
Les systèmes à cavité fermée n'offrent de particularité que par Je fait que leurs
premiers modes ont une déformée qui doit conserver le volume de la cavité
fermée (remarque: ceci peut entraîner certaines difficultés numériques dans les
programmes de calcul traitant les fluides en incompressible).
Le critère pour négliger les effets de compressibilité sera le suivant:
l'

Un calcul des premières fréquences de résonance du. système couplé jluide-


structure est effec/ll.é dans l'hypothèse d'll1l fluide incompressible. Si les fréquences
sonl petites devant les fréquences de résonallée acoustique des volumes fluides
(avec parois immobiles), la compressibilité du fluide peut être négligée.
Dans le cas contraire un calcul couplé fluide-compressible-structure est
nécessaire.

14.2.5. Exemples pratiques

ExamÎnons sur deux exemples de structures courantes, l'importance de la


compressibilité du fluide pour leurs premiers modes propres:

Exemple 1 : TlIym~terie contenant lm fluide


La forme particulière du volume fluide (grande dimension longitudinale par
rapport aux petites dimensions transversales) fait que le problème de l'interac-
tion fluide-structure peut se séparer cn deux:

- transversalement le rapport wD est toujours très petit: la compressibilité


c
n'intervÎent pas et le fluide suit les mOll\lemellts de flexioll (les tllbes,
- longitudinalement un couplage existe entre les mouvements des tubes et
les ondes acoustiques planes du circuit au niveau des coudes et élargissements.
Le rapport wL (L = longueur du circuit) peul devenir voisin de ]. pour des
c
circuits assez longs. Dans cc cas, lu compressibilité doit être prise en considéra-
tÎon. Une analyse plus détaillée de ce type de problème sem faîte en 14.6.

Exemple 2: Cuve mince cylindrique de révolution remplie d'etUI

(épaisseur h. diamètre D ct hauteur H telle que ~~ 1 el H D).


Contrairement il l'exemple précédent les premiers modes rencontrés sont des
modes de « coque» dont la forme azimutale est cn cos nO (cf. Chap. 8).
Les modes acoustiques de la cavitê fluide ont la même forme azÎmutale.
Le couplage ne peut donc se faire que sur les modes de même 1/.
304 INTERAcrroN FLUIDE-STRUCrURE

Soient I(t/) la fréquence de résonance rondnmentaJc, pour un Il donné, de la


cuve comple tenu de ['Înertie du fluide et la(n) la fréquence de résonance
fondamentale pour le même /1 du volume fluide.
Approximativement nous avons par un calcul bidimensÎonnel d'une tranche
de cuve (donc en négligeant les effets des condiLions aux limites axiales du
problème) :

21ll" [ E 1/2 [ P 111 D Tl ] -l/~


[(II ) 1 + - -2- -
-rrDD (12(1 P TIl) J {J 1 2 II 11 + 1
ex (Il ) er
!)Il ) - - ' C ct (1/) '= 1 zéro de J :. (Jn fonction de Bessel
11"0
l,e espèce d'ordre TI) .

avec:

E module d'Young de la coque


P /il masse volumique de la coque.
Pour une cuve en acier. nous avons:

!,,( ".> = 0.46 (}' (II) ~ (1 + 0,064 ~ 11

1(Il ) , 11 2 Il 'I +1

Pour Il = l, ct 1,8, pour des Il plus grands 0' (Tl) est de l'ordre de grandeur
de 11. Nous voyons donc que si DI est grand devant 1, !,J! est également grand
1/ 1

devant 1. Ce qui est le cas pour la plupart des structures industrielles usuelles.
Si l'on prend par exemple 0 = 1 m et Il 2 mm. Ics Tl correspondant aux
fréquences les plus basses restent en général inférieurs à 20. ~, est alors égal
ll max f

:"5
a - eL fa (Il) est d'e l' ord rc d e 10 .
! (Il)
L'cffel de compressibilité est donc négligeable dans le calcul des premiers
modes propres de ce type de slruclure.
Les deux exemples donnés ici sont assez typiques: en effet, pour résoudre les
problèmes dynamiques à relativement basses fréquences (réponse sismique-
vibrations sous écoulement, etc.) des structures de type réservoirs, cuves, etc.
d'une façon générale on pourra négliger les effets de compressibilité du fluide.
En revanche pour traiter Ics problèmes liés aux lignes de tuyauteries, il faudra
tenir compte souvent des modes d'ondes planes dans le fluide interne et de leur
couplage avec les mouvements des structures.
Ainsi nous allons consacrer un paragraphe particulier à l'effet d'inertie (fluide
incompressible) et également un autre paragraphe à l'interactÎon ondes planes-
structures dans les tuyauteries.
PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRucrURE EN PRÉSENCE D'UN FLUTDE 305

14.3. ÉTUDE PARTICULIÈRE DE L'EFFET D'INERTIE

Dans le cas où le fluide est incompressible les équations du système fluide-


structure deviennent:

Mxs + Kx s = 0
if" = - pn SUT (:!) ( 14.9)
8.p = 0 (si P f constant)
ilp 0 ('\~)
_ail + P f x.. n • n = sur_

Les conditions aux limites du système considérées ici sont des relations
homogènes entre effort et déplacement pour les structures et entre la pression et
sa dérivée normale pour le fluide.
Nous avons vu sur les exemples du paragraphe précédent que les caractéristi-
ques vibratoires de la structure étaient modifiées par une inertie additionnelle
due au fluide.
Examinons plus précisément ce point dans le cas général en utilisant la base
modale de la structure dans le vide.

14.3.1. Mise en évidence d'une matrice de masse ajoutée dans le système des
modes propres de la structure dans le vide

Dans le vide la structure possède un ensemble de modes propres Xi (r)


orthonormés. Soient Wi et mi les pulsations propres et les masses généralisées
correspondantes.
Dans le système des Xi' la partie de (14.9) correspondant à la structure se
diagonalise. Si a (t) est le vecteur des composantes ai (/) de Xs dans le système des
Xi:

~lli(t)Xj(r») ,
1

nous avons:
(14.10)

fi (1) est la force généralisée pour le mode i, associée au champ de pression p


s'exerçant sur (.r). En utilisant la 2c relation de (14.9) nous avons:

fî(l)=f p(r,/)Xi(r).nd:!
{!)

Résolvons dans le fluide l'équation de Laplace 8.p =0 avec la condition aux


limites sur la paroi (X) de la structure:

( op )
ail :r
P f Xi' n
306 INTERACfION FLUJDE-STRUcruRE

ainsi que les autres conditions aux limites du fluide. Soit Pi(r) la solution
obtenue.
La pression induite par le" déplacement x.s(r, t) est donnée par:

La force généralisée fi (t) correspondant au champ de pression P (r, t) sera :

fj(t) -2:/ij (t)J PI(r)Xi(r).nd~


i (I)
(14.11)
= - l ai (t ) m Ii
1

Le système (14.10) devient alors, en J'absence de sollicitation extérieure


exercée sur l'ensemble fluide~structure :

(14.12)

L'effet du fluide sur la structure est donc caractérisé par l'adjonction à la


matrice masse de la structure d'une matrice dite matrice de masse ajoutée.
Cette matrice définie positive (m;j m;;) est en général non diagonale. La
diagonalisation du système (14.12) conduit à un ensemble de nouveaux modes
propres X i* (r) avec de nouvelles fréquences propres w;* et masses généralisées
mt, caractérisant le système fluide-structure.

Remarques:
a) Dans la pratique, il n'est intéressant d'utiliser la base des modes propres de
la structure dans le vide que si ces derniers ne sont pas ou peu modifiés par la
présence du fluide (m;j = 0, i =F j).
Dans ce cas, les mli sont appelés masses modales ajoutées. Les nouvelles
fréquences de résonance sont données par:

b) Il faut insister sur le caractère « directionnel» de la masse ajoutée, les


efforts s'exerçant normalement aux parois: sauf cas très particuliers, j'effet du
fluide ne pourra pas être représenté par une simple modification de la masse
volumique de la structure.
e) Le cas particulier du corps solide ne présente aucun élément de simplifica-
tion par rapport au cas général, excepté le fait que l'on a affaire à un système à un
nombre fini de degrés de liberté: 3 déplacements et 3 rotations.
Dans ce système, la matrice masse ajoutée est une matrice 6 x 6 symétrique
(21 coefficients). Ces coefficients peuvent être en nombre plus réduit compte
tenu d'éventuelles symétries du solide, comme nous le verrons plus Join sur des
exemples.
PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUcrURE EN PRÉSENCE D'UN FLUIDE 307

14.3.2. Exemple d'illustration: coques cylindriques, circulaires, coaxiales,


séparées par un fluide

Nous supposons que les mouvements des deux coques et du fluide se font
essentÎellement dans le plan P de section droite des cylindres et donc que les
gradients des déplacements dans le sens longitudinal sont négligeables par
rapport à ceux dans le sens transversal.

Figure 14.6.

Le problème peut alors être approché par un problème bidimensionnel dans le


plnn p, que nous allons résoudre complètement.
Si a est l'angle azimutal, les mouvements propres des coques sont de la forme
cos na ou sin na en l'absence de fluide (n entier). De plus, ils sont découplés
d'une coque à l'autre.
Les modes propres sont donc:

ou sin 110
Xln(r){~OS nO

et X~n(r){~os nO ou sin 0

(la 1'" composante correspondant au déplacement normal de la coque intérieure,


la 2" à celui de la coque extérieure).
Dans le volume fluide, nous avons donc à résoudre les deux problèmes:

llPI n = 0

(
aPln)
-a;; (.!l) = - Pf
{COS lia}
sin 110
(1 )
apI n )
(
- - -0
éJn (I:!)-
308 INTERACTrON FLUIDE-STRUcrURE

et:
!J.P;'n =0
°P1n ) _ 0
(2) ( an (II)-

iJP1n ) {COS no}


( a;- (I2) = - PI sin nO

Considérons par exemple le problème (1).


La solution (en coordonnées polaires) est telle que:

Pln(r, 0) = { Ar fi + B ( 1 )
-; Il} {COS /10 }
sin 110 pour Il +0

Remarque: Le cas n = 0 correspond Ù un changement de volume de l'espace


fluide ct n'a pas de solution en incompressible. En fait dans ce CllS, les
mouvements DOl ct am des deux coques sont liés par la relation RI DOl R 2 QU2 qui
conserve le volume de l'espace fluide (cf. paragraphe 14.2.3).
A ct B sont calculés il partir des conditions aux limites:

Finalement nous avons:

La résolution du problème (2) donne:

Les coefficients de la matrice masse ajoutée sont donnés par la formule


générale (14.11). Nous remarquons d'une part que le fluide ne couple pas les
modes de n différents du fait de la nullité des termes du type

f(I)
cos 110 cos ni 0 dI (11 + m) d'autre pari que les modes cos n6 ct sin 110 ne

sont également pas couplés par le fluide (li) cos nll sin nO d.! 0).
En résumé, les modes du système avec fluide ct du système sans fluide sont de
même nature (cos na ct sin nO). Le seul couplage existant est un couplage entre
les deux coques pour les modes de même nature.
A chaque mode n est donc associée une matrice mllsse ajoutée 4 x 4
symétrique;
PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUCTURE EN PRÈSENCE D'UN FLUIDE 309

avec:

dO

(L = longueur des coques cylindriques).


Remarqlle: Les coefficients m' deviennent importants quand les deux coques
sont séparées par une lame fluide d'épaisseur c petite devant le rayon moyen R
des coques. PratÎquement, si le fluide est par exemple de l'cau, les masses
ajoutées peuvent dcvenir beaucoup plus importantes q!.lc les masses des coques
clIcs-mêmes.
Nous avons dans ce cas:

, TT ., R
In~1 = - P f R- L-
- n" ,,2 e

14.4. QUELQUES EXEMPLES DE CALCUL DE MASSES AJOUTÉES

14.4.1. Un cas particulier usuel: poutre rectiligne vibrant cn flexion dnns lin
fluide

14.4.1.1. Justification sur un exemple simple de l'llypothèse bidimensionnelle pur


trancllC
Nous allons vérifier sur un exemple que, lorsque la poutre est suffisamment
longue, on peut négliger les effets longitudinaux et considérer que les vitesses du
fluide sont dans le plan de la section de la poutre. On peut donc estimer, par un
calcul bidimensionnel plan, une masse ajoutée linéique. En fait nous verrons que
la condition d'application de cette hypothèse est que la distance entre nœuds de
ln déformée longitudinale de la poutre soit grande devant ses dimensions
transverses.
Soit une poutre de section circulaire (rayon R) rotu/cc à SeS extrémités. Elle
est placée dans un cannl fluidc de rayon R + c (e ~ R) débouchant aux
extrémités dans une grande cavité, telle que l'on puisse considérer la condition
aux limites p 0 pour le fluide cn z = 0 et Z = L.
310 INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

p=O r Ip=O
6 6

r/§#~0X~7~,$/§1

o z
Figure 14.7.

On a en outre sur la surrace de la poutre la condition:

( ;; ) = P f W 2 X (z) cos 0
T= R

Si l'on s'intéresse au premier mode de la poutre qui est de la forme:


X(z) Xo sin 7rZ •

Compte tenu des conditions aux limites du fluide la pression est de la forme:
n, z ) = p (r) sm
P ( T, L cos 0 (pUIsque
' 7rZ '
L ct cos () sont d es fonCl1ons
. 7rZ
sm .

propres du problème fluide).


Ceci veut dire que dans ce cas paniculier le mode propre de la poutre n'est pas
modifié par la présence du fluide.
En outre comme la lame fluide est mince on peut, en intégrant dans
l'épaisseur c l'équation Ap = 0, obtenir une équation sur la pression moyenne
p dans la lame d'épaisseur c:
lj2p iJ1p 1 ( ap )
R 2 a0 2 + az2 = -;; àr r .. l(

en remplaçant p( (J, z) par p sin -rrl cos 0 on Il :

La force généralisée exen::ée par le fluide sur la poutre est:

F=-
I J2'"
I..
(1 0
7rZ
p(n,z)sin-cosORdOdz
L

e
PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUCTURE EN PRÉSENCE D'UN FLUIDE 311

Ce qui correspond il la masse modale ajoutée:


'1T R1L 1
m = "2 P f e -l-+-(-7T-"::R-)--::!
L

Si l'on avaÎt effectué un calcul par tranche on aurait Irouvé (cr. exemple
14.3.2) la masse linéique ajoulée :

La masse modale ajoutée pour la poutre rowlée serait donc:

La correction due il l'effet d'extrémité est donc:

On vérifie donc que sÎ la poutre est longue: Ï ~ 1 l'hypothèse bidimension-


nelle pur tranche s'applique bien. Ce dernier résultat est général. seule la loi de
correction de l'effet de bout varie d'un problème à l'autre.

14.4.1.2. Méthode de calcul de la musse linéillue ajoutée associée ù une tranclJe


de poutre baignant dans un fluide infini
Le problème est donc de résoudre l'équation de Laplace ilp = 0 dans un
espace plan infini avec une condition de translation X de la seclion (S) de ln
poutre:

Figure 14.8.

On peut utiliser la méthode des singularités développée en aérodynamique pour


calculer l'écoulement li potentiel autour de corps rigides.
312 INTERACTION FLUmE-STRUCTURE

Cette méthode consiste à remplacer le corps par un ensemble de singularités


généralement de lype doublet. Pour les corps de forme simple, un nombre limité
de singularités suffit.
Par exemple. pOlir lIIl profil circlilaire en translarioll X parallèlc li 0 . . . , un
doublet situé au centre représente le champ de déplacement. Le potentiel
complexe associé est alors:
., R~
P(z)=-PJw-XT

(rappelons que la pression est ln partie réelle de P(z) et que Z est la variable
complexe x -1- i y, X et y étant les coordonnées cartésiennes de l'espace
bidimensionnel).
On en déduit la pression sur le cercle:
p ( lJ ) = - P f w 1 X R cos (J

d'où la forcc exercée par le fluide:


2
F r ttp(iJ)COsORdO 1Tp/w 2 XR 2
Jo

x
Figure 14.9.

D'où la musse ajoutée classique m = 1Tp f R2•


Dans le cas d'une plaquc milice cn translation parallèle li Oy, on utilisera la
transformation de Joukol'sky, faisant passer d'un segment de droite il un cercle:

z ~(z+~)
y
Plan des z
\
... x

Plan des Z

Figure 14.10.
PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUCTURE EN PRÉSENCE D'UN FLUlDE 313

Dans le plan des Z. le potentiel est:

P(Z)

p(O) p {w~ X (l sin fJ

La force exercée sur la plaque est alors:

F f p(O)dx

avec:

{~
1
dx:= Réel dz = Réel ( 1 a ) dZ} sur le cercle de rayon a
= -asin (J do

Pour plus de détails sur la méthode des singularités on pourra consulter la


référence 12.

14.4.2. Cnlcul de l'effet d'inertie d'une lame fluide cylindrique

Soit une coque cylindrique en contact avec une lame fluide d'épaisseur e petite
devant le rayon R de la coque, comme l'indique la figure 14.11.

tz
1

1
H Paroi
1 fixe
1

Fluide
Figure 14.11.

Calculons le champ de pressÎon résultant d'un mouvement normal


X(z) cos nO de la coque.
Comme on l'a vu au paragraphe 14.4.1.1 en moyennant sur l'épaisseur de la
Jarne et en considérant une solution du type cos IlO, on montre que la pression
314 JNTERAGrJON FLUIDE-STRUGrURE

p(z) vérifie l'équation:

que l'on peut résoudre facilement en utilisant les conditions aux limites pour le
fluide cn z= 0 et z = H.
L'intégration de la pression pondérée par un déplacement Y (z) sur la surface
(2') de la coque, permet ensuite de déterminer la masse ajoutée couplant les
deux déformées X (z) et Y (z).

Exemple 1: Balancement d'une coque cylindrique en présence d'une lame


fluide avec nÎveau libre (on néglige la pesanteur).

o
Figure 14.12.

On suppose un mouvement normal de ln coque:

X(z. 0) = Y(z, 0) =Z/H cos 0

les conditions aux limites pour le fluide sont:

op 0 en z= 0 (fond)
az
{ p =0 en z= H (surface libre)

On a alors:

1 . , ,[ (R/H)shH/R-l R ]
p(z)=--p/w-R- z/H+ h / chz/R--shz/R
e c H R H

La force généralisée exercée sur la coque est:

F -
l::!fI'jtl H
() 0
Z
p(z) cos:! OR dO dz
PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUCTURE EN PRÉSENCE D'UN FLUIDE 315

d'où la masse ajoutée:

th a +!a

(en posant = H/R).


IX
J
. . 0 btenue par un ca1cu1par tranch
La masse 3Joutce ' mil = -1 1Tp f -R H.
c seraIt:
3 e

1.00
0.75

0.50
0.25
O~-=~ __----~________--~________~
5 10 (J(

Figure 14.13.

Cct exemple montre l'importance du nivcau libre sur la masse ajoutée même
pour dcs valeurs relatÎvement grandes de H/R (25% d'erreur pour H/R = 10).
Ccci est dû au fait que les déplacements maximum de la structure sc trouvent
dans la zone de la surface libre.

Exemple 2 : Masses ajoutées (*) associées aux modes de flexion ni 1 d'une


coque libre-libre en présence d'une Jarne fluide (avec les mêmes conditions aux
limites pour le fluide).
On suppose ici un déplacement normal de la forme cos nO ct conslanl l'n ?

On obtient:

p(z) p
.. R!
l1l-- 1---
ch Rnz)
f
e ( ch uH
R
La force généralisée est alors:

F= r:2 1T rIl p (z) cos::! Ir 0 R d () d z


Jo Jo
(oto) En fait, dans cet exemple, comme dans Je précédent, les modes sont couplés par le
fluide, on ne considère que les termes diagonaux de ta matrice de masse ajoutée.
316 INTERACTTON FLUIDE-STRUCTURE

D'ou la masse ajoutée:


J
R H [ 1 -R
III = 1TPf--
e
-th111-1
-
llH R
J
On voÎt donc que par rapport à l'hypothèse par tranche, l'effet de la surface
libre est d'autant plus faible que l'ordre 11 du mode est élevé.

14.4.3. Estimation de III masse ajoutée pour un problème tridimensionnel

Pour les problèmes complètement tridimensionnels, les expressions analyti-


quesexactes sont quasiment inexistantes.
Dans des cas assez fréquents il est possible cependant de définir deux
problèmes bidirectionnels, dans deux plans perpendiculaires entre eux et à la
surface de lu paroi vibrante ct de déterminer pour chacun d'eux une masse
ajoutée (ml et 1112)'
La masse ajoutée pour le problcme tridimensionnel est alors estimée par:

l 1 1
-=-+ (14.13)
111 ml m'1

Considérons pnr exemple une plaque plane vibrant en flexion avec le


déplacement X f(x) O(Y), dans un fluide dont on ne précisera pas les
conditions aux limites: il suffit de supposer que [cs conditions aux limites du
problème plan dons les tranches parallèles à XOz ne dépendent pas de y ct de
mème pour les tranches yOz par rapport à x.

Figure 14.14.

Le problème dans la tranche XOz est:

avec (;; ) f(x) (14.14)


PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUCTURE EN PRÉSENCE D'UN FLUIDE 317

La masse généralisée ajoutée (projection sur le déplacemcnt f(x) g(y) est:

m>: =: Pif Px (x, 0) [(x) dx f f/(Y) dy


(x) (y)

De même pour le problème dans la tranche yOz;

+ o avec (a:zY )
(1 : ~ (J
= 9 ( y) (14.15)

el:

Chacun des deux problèmes pCl;lt être approché par une solution factorisée:

Px A(x)C(z) et Py=B(Y)C(Z)
"
On obtient en remplaçant dans (14.14) el (14.15) et en intégrant sur z:

1 r a'p, dz f =;.-
d 2A
d>!
=1 (À
À = l~ C(Z)dZ)

1~
d!B
dz g =J!..
=- di A

et:
l'~'111 Y
PIC(O)

P,CCO)
f
f
~)

(y}
A(X)f(Y)dXf

B(y)g(y)dy f
~)

(.ri
g2(y)dy

{!{x)dx
(14.16)

Considérons maÎntenant le problème tridimensionnel à résoudre;

+ -1- = 0 avec (a~)


aL.
_
.. ~O
= f(x) g(y)

En intégrant sur Z on Il:

ô], fm -,dZ
a?p
1 ft)

o ax-
-,dZ +
{J
=
ay-
fg

Utilisons maintenant la solution approchée constituée à partir des fonctions


A, B, C précédentes:

fi aA(x) B(y) C(z) (a étant une constante)

En remplaçant p par Ji on obtient:

d'où la relation:

a(BI + Ag) = 10
318 INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

Ecrivons que cette relatÎon est vérifiée ~(en moyenne )) sur la plaque:

d'où:

ex = J (x)
Af dx l (y)
f/ dy + J (Yl
BO dy f (x)
f2 dx

La masse généralisée associée au problème tridimensionnel est approchée


par:

Ill, exp f C(O) fJ (.\') (y)


ABfg dx dy

=exP/C(O)f AfdXJ Bgdy


(x) (y)

= P f C(O)
(J (x)
Af dx f (y)
g2 d Y) (J (y)
Bg dy f(y)
f2 dy )

f (x)
Afdxf
(y)
g2 dY +f (y)
Bgdyf
(x)
f'1dY

=- -1 = -
1
+-
1
(d'après 14-16)
ni, '-nx lny
Une valeur approchée de lU est donc:

1 1
-+-
iil ml( Illy

Il est bien évîdent que l'assimilation de la solution du problème tridimension-


nelle il une solution factorisée utilisant les éléments des solutions elles-mêmes
factorÎsées des deux problèmes bidimensionnels, est très approchée et que la
formule proposée qui en découle, ne peut donner qu'une approximation
grossière de la masse ajoutée.
Nous allons juger de cette approximation sur deux exemples:

a) Coque de rél'olu/Îon « libre-libre .. e" présence d'une lame fluide (exemple 2


du paragraphe précédent).

pour Il = 1 m exact 1T P f
R -
-
3
H [ 1 - -R lh -
e H
li]
R

Calcul de nlopproct,,! :

ml( pour une tranche perpendiculaire à J'axe du cylindre;

R3 H
nl x= 1Tp f - - (d'après 14.16)
e
PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUCTURE EN PRÉSENCE D'UN FLUIDE 319

nLy pour une tranche méridienne:

1 pw X (~
2 2 2
d p _ pw X H2)
dz~ - -e-=>P = Z-e- Z -

12.". cos Pf X
I
f! 2 'Tf W 2 3
F = P dz (J R dO = - --- H R
o () 3 e
'Tf I·e R
=-111)' = 3"Pf-e-

= ,., ~ "p / ~ H [ 1+3 ( ~ ) , ]

p=O

dp/dz=O
Figure 14.15.

----m/mo

0,5

o 2 3 4 5 6
Figure 14.16.
320 JNTERACfION FLUIDE-STRUCfURE

b) Plaque rectal/gulaire sc trmlslalalll perpclldicullliremCIll il .'iOIt plan:


La solution approchée est:

l
---+---
,71

X. exact (Blevins)

b/a
O.5~~--~--~~--~~~~--~~--~--~
1 2 3

Figure 14.17.

14.4.4. Remarl(UeS concernant les programmes de calcul numérique des effets


d'inertie

Souvent les structures réelles ont une forme compliquée, de plus elles sont
déformables et l'on ne connaît pas a priori les déformées modales.
Une estimation grossière des effets d'inertie peut être faite à l'aide des
considérations analytiques précédentes ou en utilisant des formulaires et en
recherchant des formes simples ~< équivalentes» pour les parois. Dès que l'on
veut un résultat plus précis, on est obligé de recourir à des programmes de calcul
par ordinateur.
Ces programmes s'appuient:
- soit sur des méthodes intégrales utiHsant :

2 7rp(Mo) = f (!)
! grad p. n d2:' -
r
f(.! _ vois (Mo»
p grad ~ n d2:'
r
(14.17)
PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUCTURE EN PRÈSENCE D'UN FLUIDE 321

Ces méthodes sont bien adaptées à des problèmes en fluide infini ou


comportant de grands volumes fluides tridimensionnels; elles évitent les
maillages de fluide tridimensionnels conduisant à un trop grand nombre de degré
de liberté.

- FLuide
Figure 14.18.

Si l'on connaît à priori le mouvement x(r, t) des parois (c'est le cas des
problèmes de corps solide)

~ grnd pn dI
le terme;
f (!) r

est le terme ({ source» = - fC!)


~ px(r, t) . n dI
r

La résolution de (14.17) donne le champ de pression sur la paroi que l'on


intègre pour obtenir les coefficients de masse ajoutée.
Si l'on a affaire à un problème de structure déformable, certains programmes
couplent la résolution de (14.17) avec la résolution des équations de la structure
par éléments finis. On peut alors obtenir directement les fréquences et modes
propres du système fluide-structure.
- soit sur une discrétisation par élémcnts finis des espaces fluidcs, utilisant les
fonctionnelles décrites au 1cr paragraphe de ce chapitre. Généralement, les
programmes utilisant cette méthode calculent également les effets de la compres-
sibilité.
Cette méthode est bien adaptée fi des problèmes à espaces tluides finis et en
particulier quand ces espaces sont des lames fluides séparées par des coques ou
dans le cas des tuyauteries contenant un fluide. En effet, dans ces cas les
méthodes intégrales conduiraient à des matrices ({ pleines ) sans gain appréciable
sur le nombre de degré de liberté.
Citons également les méthodes de condensation s'appuyant sur les éléments
finis mais comportant l'élimination des degrés de liberté liés au fluide et les
méthodes de sous-structuration (cf. Chap. 9) où l'on découpe le problème en
322 INTERACflON FLUIDE-STRUCTURE

sous-structures définies par leurs modes propres ; certaines zones fluides peuvent
alors être caractérisées par des matrices de masse ajoutées connectant les
différents modes des différentes sous-structures. Le calcul de ces matrices est
effectué à part.
Ces dernières méthodes sont indispensables pour traiter des problèmes
tridimensionnels extrêmement complexes car elles permettent une grande
économie de temps de calcul et d'encombrement par rapport à une méthode
utilisant une discrétisation tridimensionnelle sans précautions particulières.
On pourra pour plus de détails sur les méthodes de calcul consulter les
références ]4, 15 et 16.

14.4.5. Formulaire succinct

Nous présentons ici quelques résultats utiles en ce qui concerne:


- les sections droites de poutres simples et les corps solides simples (plaques
et massifs) vibrant en fluide infini (tiré de l'ouvrage de B/evins, référence [13], qui
donne d'ailleurs un formulaire très complet),
- des exemples d'effet de confinement sont présentés pour des cylindres
(bidimensionnel) vibrant à côté ou à l'intérieur d'un autre cylindre d'axe parallèle
(tiré de la référence [12]).
PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUcrURE EN PRÉSENCE D'UN FLUIDE 323

M!lsse ûjouhi-elunité de longu!ltlr Moment d'inerlio aioulé/unil~


Goomélrie
(direction du mouveml!nt ....l de longueur (centre de rolation 0)
Cercle prrrf a

8 t
"HG 1: ! ri (a'!-'b f
(l1r;
2
Il
O<b<OO

J.. a .. 1.. a .. 1
0,234 p lTIl 2

G~ t
Carré l,5lprrl/

~
Rectill\gle ap1Ta 2 alb a pfITTa 4 alb fJ
-2.23 - -

G3
0.1 0.1 0.147
0.2 1.98

!
1.70 0.2 0.15
0.5
1.51 0.5 0.15
1.0
1.36 1.0 0.234
2.0
5.0 1.21 -
-

UJ
10.0 1.14
00 1.0 -

Plaque mince Ip 1l'1f fi!!.. 8 4


8
0 .... 0

L J. J a a
t«a
Polygone 1ou .... 2
ap1TR

-- n a

~Œb
1 - -
l 3 0.654
R 0 ., O.7D7
5 0.823
" --Ir tôtés) 6
00
0.867
1.00

Figure 14.19. - Masses ajoutées de sections droites de poutre.


I.JJ
hl
~

Géométrie Masse ajoutée Géométrie Masse ajoutée

Disque circulaire 8 f3pR 3 disque elliptique 4


aa TrPib bla a

2IT
x
Rotation % (~

Moment d'inertie: 0,37 pa 5 ) bla

00
a

1.0
5.00
4.00
3.00
0.952
0.933
0.900
Z
-1
en
;::1
l( 14.3 0.991 2.00 0.826 :>
~
t«a Cl
t«a 1. 2b
.1 10.0
7.00
0.984
0.972
1.50
loO
0.758
0.637 i5
z
6.00 0.964 t!l
c:
Plaque rectangulaire if 2 Plaque Iriangulaire 3 a
t11
a-p-rra b bla a
~ (tg o'j3!2 !Î:l
4 -1
3Tr ;::1
c:

~
~ ,/ bla a 4.0 0.8718
5.0 0.8965 2
~

~
1.0 0.5790 6.25 0.9167 m
1.25 0.6419 8.0 0.9344
t«a 1.59 0.7038 10.0 0.9469 1

2.0
2.5
0.7568
0.8008
00 lOO 11
ICI
a
.1
3.17 0.8404 t«a
l'ETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUcrURE EN PRÉSENCE D'UN FLU1DE 325

Géom~trie Masse njout&!

Parallélépipède apa2 1J bla a


- -

b~
0.5 1.32
0.6 1.15
0.8 0.!J6
1.0 0.70
1.2 0.57
1.6 0.45
2,0 0.35
2A 0.30
2.11 0.2ii
36 0.22
Cylindre circulaire aprrFf L L/2R ...
(ml.L - - "

(]!
~
axe du
cylindre
1.2
2Ji
5.0
90
lX]
0.62
0.71)
0.90
0.96
1.00

Sp/u'!rc
~ rrpf?l

0 t

Figure 14.21. - Masse ajoutée de solides tridimensionnels.


W
CYLINDRE' VIBRANT A L'INTERIEUR D'UN AUTRE CYLINDRE NON CENTRE N
0'1

m'/m~ =masse ajoutée/masse ajoutée pour cylindres concentriques

r r=5
2.5 ························· ······ ............. .

--
ï
.-.-.=-.-,.......,'"""-_. ".
- - - - - - - - - - 10 ""-..-:::::.:::. __ . . •....
15 -- ...
~ ..~-
""'--- ~"" ~ ~
.......... ................ ..............
. .•. ".
~
..~'>,.,., .... .",.'<: .. .
. "'=--- ... ---. - .... '.
100 ---........................ ~
"11
~.
2
............. ~......
"~'-'."'.
,. r=Rz/R,
e=d/R1
~
o
Z
",
'-.
~
...
;t;: ... ~>
"-"

. . . ... "l'I
t
8
l-.J
~v
..................... ""-.' .......:::""
.
m
~
Masse ajoutée pour des cylindres ""-. ~~" ê
"'-," "'- . ,,,,,~,~,
.......... ...
1,5 concentriques:
m~ =1l9tRfLHr2+ 1)/(r2_1lJ
~
@
Pour r<1.1: "" "'-. ..•~"
~):>
m' /m~ =2{r-1)(r-1-1 e(2r-2-eH/ tr-1-e)2
"'-" "'-. ' "
11 "'- '1'-...1 1 I::N- ..
10-4 10-3 10-2 10-1 e= jeu relatif
PETlTS MOUVEMENTS D'UNE STRUCTURE EN PRÉSENCE D'UN FLUIDE 327

m'/ma
CYLINDRE/CYLINDRE
1,4 exact ~~~ ~~r. 2

1,2

1
2 3 4 5 X 6

QR m'/ma
1.8 CYLINDRE/PLAN
exact ~2P.E.J ~~~r. 2
1,6

',4
1,2
1
2 3 4 5 X::2/H

m'/m~
1,B SPHERE/PLAN
normal Qarall.
1,6
1,4

,
',2

2 3 4 5 X=2/H
Figure 14.23.
v,)
tv
00
m;1/m~ =masse ajoutée du cylindre 1/masse ajoutée du cylindre 1 isolé
2,5

z
rrl
2 ~
q
::::1
f):;
r=R 2 /R 1 oz
C
""1
r. e=d/R1 ":')
t-
e
~
1,.)
2
am
f- en
-l
1,5 ft!
C
q
C
;;;l
m

m~=masse ajoutée
1 seul
m~=T(9f RfL
1~____~~__~~~~~____~__~~~~~~____~__~~~~~~~
10-1 1 e
PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUCrURE EN PRÉSENCE D'UN FLUlDE 329

QJ

OJ
.....e.r...
OJ
OJ
CI
ra
ï5.
::::l
C
uN
OJ .....
-cOJ
QJ""""
'QJ
..... 1/)
::::l ru
C r...
'--, "'t:J
ra.!:
ru:;::'
1/) u
1/) II)
ra OJ
E_
Il
N
é

N
1
o..-

jT\
1
o
N 0"-

Figure 14.2..').
330 INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

14.5. EFFET SUR UNE STRUCTURE D'UN FLUIDE INCOMPRESSmLE


AVEC SURFACE LIDRE DANS UN CHAMP DE PESANTEUR

14.5.1. Fonctionnelle du problème


Comme nous l'avons vu au paragraphe 13.5, la présence d'un champ de
pesanteur modifie la condition au niveau des surfaces libres ~, du fluide.
On a vu également que la façon la plus simple de tenir compte de cette nouvelle
condition dans la fonctionnelle du problème, était d'introduire la variable z de
déplacement vertical du fluide de la surface libre et d'écrire les terme~
supplémentaires:

dans la partie « raideur»

et: dans la partie ~( masse »

Cependant ce n'est pas là l'unique effet de ]a pesanteur, pour notre problème


couplé fluide-structure.
Sur l'ensemble des parois (I) des structures en contact avec le fluide s'exerce
du fait de la pesanteur une pression permanente P f gz, z étant l'abscisse du
point de (1:) dans la direction verticale (on suppose z = 0 sur la surface libre
(X,) à l'équilibre).

--r-+z - - - - - - - { ri)
1
Fluide

---n
Figure 14.26.

Le point M de (X) est animé d'un petit mouvement x" Du fait de ce petit
mouvement, l'élément infinitésimal de surface dl: = n dX varie et donc l'effort
dû à la pression permanente varie. Cet effet a été analysé au paragraphe 11.1. Il
est responsable d'un terme supplémentaire dit de « flambage ») dans la fonction-
neUe de raideur de la structure.
En 11.1, on s'était placé dans l'optique d'une pression constante dans le fluide.
PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUcrURE EN PRÉSENCE D'UN FLUIDE 331

Dans notre cas présent, s'ajoute un effet de variation de la pression dû à la


composante verticale du mouvement de (..S) XS • k.
En ajoutant l'ensemble de ces effets, la variation .Ilf de la force s'exerçant sur
d~ est:

En posant:

.1x.! ( dI.) = dI. 1 - dI.


et : L1x.!(Z) = Xs ' II.

on a synthétiquement:

Le travail des forces - .Ilf, dans le passage de l'état de référence (.,l:) à l'état
déformé (.l') est:

(14.18)

W correspond au terme de la fonctionnelle de la structure (partie raideur)


décrivant l'ensemble de ces effets.
Il convient de vérifier la symétrie de ce terme.
Explicitons L1x.! (z dI. ) :

Soient:

Soient li et v les composantes de Xl! sur les directions principales CI et


C2 de courbure de (2:) (rayons de courbure RI et R:!, positifs si n est dirigée à
l'opposé du centre de courbure). Le trièdre CI' c:!. n est direct

L1x.!(d:I) = [(diV,! xs;) n - grad,!xsll + ;, Cl + ~2 C2 + ( ] + ~2 ) X SII n] d.!

div! et grnd! étant la div et le grad pris ( sur la surface (.I») (*) où

(*)
. au
dIV"X."
-.-
= -
cJx)
+

Figure 14.27.
332 INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

Xs est défini (et non sur l'espace à 3 dimensions) :


.1:r.S<zd~) =z.1 15 (d~)+ (xs·Jt)dI.

~W ~ J Pf 9 {ZXjff div,! Xl,! ZX • .!· grad,! X sn


- (I)

+ Z [ ~~ + ~22 + ( ~I + ~2 X;nJ ) + xsn(x j • k)} d~


ou:

avec:

(14.19)
Or:

J(.!)
(VII div,! x,! - Y.r grad.rx,J d..! - f (C)
Yn xI ds

= f
(!')
(XII div.! y!

quel que soit (x.!' x,J el (Ys, YII)'


La partie « surfacique J) de West donc symétrique. La minimisation de W
donnée par (14.19) conduira donc aux bons efforts par unité de surface exercés
sur la structure. Elle introduira également des efforts linéiques aux limites
~t) de la structure S correspondant au terme - f (C)
2rn x,!. ds qui s'ajouteront

aux différents efforts et autres conditions aux limites et dont on n'en discutera pas
ici.
Rappelons toutefois que dans la pratique des éléments finis, les conditions aux
limites réelles du problème sont introduites a posteriori (après discrétisation et
minimisation) et que l'explicication de la partie aux limites des fonctionnelles est
ainsi assez secondaire.

14.5.2. Exemples

Exemple 1 .. Soit un réservoir cylindrique indéformable de hauteur de fluide H.


On lui impose un mouvement vertical harmonique d'amplitude X. Calculons
l'effort exercé par le fluide sur le fond, c'est-à-dire au signe près, l'effort
nécessaire pour imprimer le mouvement X :
PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUcrURE EN PRÉSENCE D'UN FLUIDE 333

, Z

J~

-- -1
--
--
1- -
H
- - 1
-- 1--
- 1--
--
--
l' 1

o
. Figure 14.28.

Résolvons les équations du fluide: ét::!nt incompressible, le fluide a un


mouvement de translatÎon X et la pression fluctuante est de )a forme:
p(z) = nz + b.
On a de plus:

{
:~=PfW:1X enz o
9 8p w 2P 0 en z = H
az
=>p(Z) -Pfw:!X(H-Z)+PfgX
ct: p (0) = Pf w:! HX + P f gX

D'où l'effort exercé:

F = mw 2 X - P f gSX (m masse du fluide)

Il faut ajouter à F, l'effort F' exercé par le fluide du faiL du mouvement


vertical du fond dans le champ de pesanteur, analysé en 14.5.1. Ici:

F' f (l:)
P f gX.f' k d.! = {J / gSX

Finalement, l'effort exercé par le fluide sur le fond est F + F' mw :1 X cc qui
correspond bîen au signe près à l'effort nécessaire pour donner au fluide
l'accélération - w:1 X.
L'importance relative des termes F et F' est donnée par:

{f est l'inverse du carré du nombre de Frmu}e associé au réservoir.

Exemple 2: Reprenons l'exemple l du paragraphe 14.4.2, en supposant pour


simplifier un mouvement harmonique de translation horizontale de la coque
interne X. mais en tenant compte de ln pesanteur.
334 TNTERAcnON FLUIDE-STRUcrURE

z
Surface
libre •
1
IH
Virole
• 1
1

mobile - r---... 1 y-Virole


fixe
I
1
1
1
1

Fond fixe
./ 0
Figure 14.29.

lei le terme de mouvement de la coque dans le champ de pesanteur est nul,


puisque la composante vertical de X s est nulle.
Il suffît donc pour obtenir les efforts s'exerçant sur la coque de résoudre
l'équation du fluide, nous avons:

avec p(z, 0) = p(z) cos O.


On a donc:

p(z) =
2
p,--
w XR
e
2
[ A ch -Z + B sh --1
R
Z
R
J
A cl B étant déterminés il l'aide des conditions aux limites:

en Z =0
cnZ H

d'où:

La force exercée sur la coque mobile est:

rH
1
2fT
F =- 1} Jo P cos OR dO dz =

w ,~ R 3 X [ H
1TPf--- +R w -~ ,R /0 S
h H/R ]
e sh H/R - (w-R/O)ch H/R
PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUCTURE EN PRÉSENCE D'UN FLUIDE 335

d'où le rapport:

• w::!R
La figure 14.30 montre l'évolution de m en fonctlOn - - pour différents
g
rapports HjR.

On ·
VOlt que SI. W 2-
- R il> 1 ( - 10) m est .ln dépen dunt d
e w ctl
éga'a:
(J

ln = ., R[
-rrp f R- H -
e
1 - -Rth -H]
H R

Dans cc cas la pesanteur est négligeable ct cc dernier r5sultat peut être obtenu
avec une condition de surface libre p = O. On il alors (a signification d'une
véritable masse ajoutée.
Pour w:!
g
R <!ii 1, on tend vers -rrp f R 2 H ~e résultat qui peut être obtenu avec

une condition de surface libre &p = 0 (condition de débit nul).


az
Pour les valeurs intermédiaires de liJ:> R TIl (w ) est perturbé par la présence
g
de la résonance de ballottement Il = 1 du volume fluide donnée par
w 2R H
-g- = th R' On voit cependant que cette zone perturbée est d'autant plus

petite que HjR est grand.


Ceci veut dire que dans tous les cas, l'effet de surface libre sera négligeable
pour un réservoir profond (H:<> R).

Remarqlle: Pour des modes du type cos nil la condition sera H ~~.
11

D'une façon générale, l'ensemble des termes dus à la pesanteur sera


négligeable si le nombre [F est lei que:

(l4.20)

L étant la dimension caractéristique du volume fluide, w la gamme de fréquence


des modes propres du système fluide-structure (*) que l'ail analyse (on aboutit il la
même conclusion qu'au chapitre précédent pour le calcul des modes acousti-
ques) .
•1' représente également le rapport entre la première fréquence de ballotte-
ment du réservoir et les fréquences du système fluide-structure. Si la
1te fréquence de ballotlemetll est très inférieure à la gamme de fréquclIce étudiée 011
négligera la pesanteur.

(>II) Nous pouvons distinguer duns ce cas les modes de ballottement qui nc font pas
ÎntervenÎr le mouvement des structures et les modes fluide-structure proprement dits.
w
W
0\
5
m(wl=9fnR2H RI ef1-IR/HHw 2RI gl/lw2R/g cath H/R-1IJ

4
H/R=3
3
~ m~9fnR2 HRI el1-{R/Hlth H/RJ Z
-l
2 1
t'Tl
H/R=10 ">q
""lj o
z
ri.i"
t::
r3 ;!J
.... c::
.;..
;...J 0
1 H/R=O a
tT!
? ~
-l

-1
"q
c:
c::;::l
tT1
Fig. 1 - Effet d'un fluide incompressible avec surface
-2 libre et pesanteur, sur l'une des parois d'une
cavité annulaire
-3

-4
10-1 10 102 w2R/g
PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUCTURE EN PRÉSENCE D'UN FLUIDE 337

Exemple: Réservoir cylindrique encastré-libre. Hauteur 15 m. Diamètre


10 m. Epaisscur 1 cm ; rempli d'cau.
- La pulsation du l or mode fluide-structure Il 1 est donnée par les abaques
du chapitre 8 :

0,36 J pE,., avec ici

E = module d'Young du matériau.


(On considère pour simplifier un calcul de masse ajoutée par tranche qui
minore la fréquence w.)
Lc nombre :J caractéristique est:
2
1
------:-~
Pf(}D -x 10- 3
_'J

2 x(O,36)" Be

Ln pesanteur est donc négligeable.


- La pulsation pour n = 3 (mode de fréquence minimum) est donnée pnr:

W =0,09 JpE",
:F _0_ = 0,3
w2R 2 x (0,09)~

Même conclusion.
Cet exemple montre que dans la majorité des cas, la pesallteur sera tout à fait
négligeable dans les calculs des fréquences de résonance des systèmes fluide-
structure de type résen'oir. Réciproquemellt les calculs des fréquences propres de
ballottemellt pourront s'effeelller en sllpposam les parois fixes (cf. Chap.13).
Ceci Ile l'ellf évidemment pas dire que le ballottement ne conduira pas à des
efforts importants sur les structures, en particulier le 1er mode, si la gamme de
fréquences des excitations est favorable.
Remarque: Les mouvements d'ensemble des corps flottants (coques de
bateau, elc.) constituent un cas particulier où III pesanteur joue un rôle
important, du fait des très basses fréquences considérées.

14.6. COUPLAGE FLUIDE-STRUCTURE DANS LES TUYAUTERIES

Comme nous l'avons déjà dit (§ 14.2.5) les premiers modes des systèmes de
wD
tuyauteries se situent dans une gamme de fréquence telle que - - ~ 1.
c
De plus ils correspondent à des mouvements de type ({ poutre »), les sections
transversales ne se déformant donc pas (*).

(*) Ceci n'cst pas tout à fait vrai: nous verrons par la suite que l'on tÎcnt compte d'une
raideur de gonflement de la tuyauterie (mode 0).
338 INTERACTION FLUIDE-STRUcrURE

Ceci a pour conséquence que, transversalement le mOllvement du fluide est


identique à celui de la stmcture.
Longitudinalement se développe dans le fluide un système d'ondes planes qui,
comme nous allons le voir, se couple aux mouvements de poutre de la tuyauterie
au niveau des « accidents» (coudes, changements de section ... ).

14.6.1. Fonctionnelle et équation du système couplé

Pour analyser ce système couplé on peut par exemple reprendre la fonction-


nelle générale des systèmes fluide~structure et l'appliquer à notre cas particulier:

Nous n'insisterons pas sur la simplification au cas des poutres des termes liés à
la structure (cf. l TC partie).
Pour simplifier les termes liés au fluide, nous considérons la pression p sous la
forme de la somme de deux termes : p = Ji + p' .
p est la pression moyennée sur une section droite (composante sur les modes
d'onde plane), p' correspond à la contribution des modes transverses (comme
nous l'avons dit, cette contribution se ramène ici à une simple translation
d'ensemble pour une tranche du fluide. L'ensemble des termes de la fonctionnelle
où intervient p' se ramène au terme d'inertie:

x~ étant la composante transverse du déplacement de la structure.


Les termes correspondant à p deviennent (en abandonnant le symbole -)

If 1
-
2 (Vf)Pf
- .,
(grad 1T y dv If
-+ -
2 (c)Pf
- S(ihr)2 ru
-
as

If 1
- --p7T2
dv -+ - If S ~-
2
p1T ru
2 (V f) Pf c 2 (1:) Pf c

(S étant la section de passage du fluide à l'abscisse curviligne s).


PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUcrURE EN PRÉSENCE D'UN FLUIDE 339

moyenne
[:Xl
Figure 14.31.

La transfonnation du dernier terme est un peu plus délicate:

f(I)
7TX s ' n d.!

f
(C)
7TX s ' t S ru - f
(C)
dS
7TX s ·1-
ds
ds

1 étant le vecteur unitaire tangent à la fibre moyenne de la poutre, t le vecteur


unitaire transversal situé dans son plan osculateur orienté de l'intérieur vers
l'extérieur, R son rayon de courbure (posÎtif).
La fonctionnelle devient donc :

(14.21 )

(Ss est la section de la paroi de la tuyauterie).


340 INTERACfION FLUIDE-STRUCfURE

Ce qui correspond au système:

KXs - (LI 2 [p s Ss X s + P f SX~. - 7r ~


R
t+ 7r dS 1] =0
ds

-a ( S -a7T ) +--"p+-Xr,t--Xs,1
S S dS o
as P J iJs P J c- R ds
P+W:!7T=O

(K est l'opérateur de raideur des poutres).


Soit en éliminant 'TT et en revenant au système fonction du temps:

P dS
Kxs + P s SJ Xs + P J Sx: R St + p ds 1 = 0

a ( S (ip) _S_ft _ ~ x . t + dS x .1 = 0
( 14.22)
(Js P f as c 2 Pf R S ds S

La première équation de ce système correspond à l'équilibre dynamique de la


structure; la deuxième à l'équation des ondes planes dans le fJuide,
Ces équations sont çOllplées ml niveau des parties coudées ou des par/les à
. , (i1e sectIOn
l'anatlOll . dIl Clrcwl
. "( -:::1=-
lOd ou S
- :::l=- 0)
R ru
Dans l'équation d'équilibre de la structure, les termes E. St et dS 1
R P ds
représentent des efforts par unité de longueur.
Inversement dans l'équation des ondes planes les termes - ~ xs ' t et

dS"Xs • 1 sont l'les


• .a un « d e'b"It source ») par uTIlte
" • d e 1ongueur.

Dans les par/les droites du cîrcuit, il n'y a pas de couplage entre les
mouvements de poutre de la structure et les ondes planes. Le fluide est
uniquement caractérisé par une masse ajoutée liée aux déplacements transverses
(Qexion).

14.6.2. Cas particulier des singularités brusques


On désigne par là les coudes ou changements de section dont la longueur
caractéristique est petite par rapport aux longueurs d'onde acoustiques et
mécaniques; on peut alors supposer que p et X.r sont peu variables le long de la
singularité.
Les termes de couplage ont alors une forme simplifiée qui met peut-être mieux
en évidence leur signification « physique ») que la forme générale (14.22).
a) Coude bmsquc (à section constante)
Si 11 et 12 sont les vecteurs unitaires longitudinaux des tubes amont et aval et pla
pression dans le coude, les ondes planes exercent sur le coude une force;

F pS f
coude
~ds
R
PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUcrURE EN PRÉSENCE D'UN FLUIDE 341

ou F pS f dl => F = - pS (12 - l] ) (14.23)


wlIllc

Figure 14.32.

Inversement un mouvement Xs de la partie coudée, crée pour les ondes planes


'
une d Iscon ' " d e -S -ap ega
tITIUlte , 1e a. :
P f as

:f [(~~ ) 2- ( ~~ ) J
ce qui correspond à une discontinuité du débit~masse acoustique:

(14.24)

b) Changement de section brusque:


Force exercée par le fluide sur la structure :

F= pl f~ ds

=> F - P (S2 SI) 1 ( 14.25)

Figure 14.33.
342 INTERACTION FLUIDE-STRUcrURE

Discontinuité du débit masse acoustique:

(14.26)

14.6.3. Prise en considération du gonflement de la tuyauterie

La fluctuation de la pression moyenne dans une section droite excite les


mouvements en mode 0 (gonflement) de la tuyauterie. Pour les gammes de
fréquence qui nous intéressent ici, nous nous situons largement en deçà des
fréquences de résonance associées à ces modes, on peut donc considérer que la
tuyauterie engendre une souplesse supplémentaire lors du passage des ondes
planes qui vient s'ajouter à la compressibiHté du fluide. Cet effet peut être
représenté par l'introduction d'une vitesse du son modifiée.
Soit une variation de pression p s'exerçant dans un tronçon de longueur
dz de tuyauterie d'épaisseur e, de diamètre D et de module d'Young E.
La variation dv de volume associée est due d'une part au déplacement
x f du fluide le long du tube et au déplacement de la paroi:

ax f 1I"D 2
du = S - dz + - - é dz
az 2

e étant la déformation en membrane du tube:


pD
E=--
2eE
=> ~ = ( ax f +!!.. D )
Sdz az E e

Figure 14.34.

qui représente la variation relative de volume du fluide et qui est liée à la


variation de pression par la relation d'état:
') du
p = - P fC- Sdz
PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUCTURE EN PRÉSENCE D'UN FLUIDE 343

d'où:

Cette dernière relation est la relation d'élasticité pour les ondes planes dans la
tuyauterie souple. on peut l'écrire:

avec':

c
è (14.27)

è est une vitesse du son équivalente.


Exemple: Tuyauterie d'acier de e = 2 mm et D = 20 cm en eau
(c = 1 500 mIs, P f = 103 kglm 3).
1 500
ë 1030 mIs

14.6.4. Application aux effets de masse ajoutée dons les tuyauteries

Dans certains cas les premiers modes de la tuyauterie sont tels que
wL ~ 1 (L étant sa longueur), le fluide peut être alors considéré comme
c
incompressible el son effet est purement inertiel.
Souvent dans les calculs courants on se contente de supposer le fluide solidaire
de la tuyauterie ct donc de considérer une masse linéique ajoutée, P f S.

TL
- i
p=O

Figure 14.35.
344 TNTERAcnON FLUIDE-STRUCTURE

Le fait qu'il puisse y avoir des mouvements relatifs longitudinaux du Ouide et


de la paroi des tubes peuL entraîner des erreurs grossières dans l'estimation des
effets de masse ajoutée avec l'hypothèse précédente.
L'exemple suivant permet de s'en convaincre:
Soit une tuyauterie remplie de fluide constituée de 2 parties droites identiques
et d'un coude brusque d'angle cr. (figure 14.35).

Cette tuyauterie est connectée souplement à deux cavités imposant à ses


extrémités une condition p = O. Calculons la masse ajoutée du fluide pour des
mouvements de translation de la tuyauterie suivant Ox et Dy.

TranslatÎo1l suil'Gll1 Ox
Effort f, dû il la composante transversale du mouvement des parties droites de
la tuyauterie:
f, = - P f S Li [ (i . t 1) t 1 + (Î . (2 ) t2]

= -PfSLi[ -sin~tl +sin~t1J


- . , cr. •
= - 2. P f SL X Sln- "2 1
Effort fc dû il la pression dans le coude:
D'après (14.24) le mouvement induit au niveau du coude une discontinuité
fluctuante de débit flq = P f Sii . (12 - Il) = O.
La pression d'onde plane p est nulle puisqu'il n'y 11 pas d'autre source, ct
l'effort ft" est également nul.
La masse ajoutée due au Ouide est donc:

Translation suivant Oy
Effort f, dû à la composante transversale du mouvement des parties droites:

f, = - P fSLY[(j .ll) l, + (j. tJ lz]


- ,0'.
= - 2 P f SLJI cos- "2 J

Effort dû il la pression dans le coude:


La discontinuité du débit dans le coude est, d'après (14.24) :

flq = P f Syj . (12 - Il) = - 2. P f S.(J sin ~

La pression moyenne dans une section droite est, le long de la tuyauterie, en


résolvant l'équation des ondes planes:
cr. S
p(s) = - P f Ly sin "2 L (0 ~ s :s L)

= - P f Ly sin cr. ( 2" 1- s)


L (L:ss~2L)

au niveau du coude on a :
- . cr.
p = - P f L Y Sin "2
PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUcrURE EN PRÉSENCE D'UN FLUIDE 345

-9 f LYsimx./2

t
Coude
Figure 14.36.

La force exercée sur le coude eSl d'après (14.23) :

fe = -pS(I~-II) = -2PfSLysin2}j

f/+fr=-2PfSLyj
La masse ajoutée duc au fluide esL done :

m y =2p SL
f

Pour les mouvements suivant Ox il y fi un déplacement relatif longitudinal du


fluide de la tuyauterie: le fluide ne " suit}} pas complètement la tuyauterie, la
masse njoutée est inférieure ii celle du fluide. Pour les mouvements suivant
'Oy, il n'y .Il pas de déplacement relatif: le fluide " suit ;; la tuyauterie; la masse
ajoutée est égale il celle du fluide.
On voit donc sur cet exemple que la seule façon d'estimer correctement l'effet
inertiel du fluide dans une tuyauterie cn déplacement est de considérer le
couplé, décrit par (14.22), en éliminant Je terme de compressibilîté:

14.6.5. Exercices

E.tercice J. Culmler les fréquences de rêSOlUl1Ice d'un système il 2 degrés de


liberté constitué par deux tubes fermés indéformables de masse négligeable, liés
par des ressorts et contenant un fluide incompressible tel que l'indique lu figure:

..z

Figure 14.37.
346 INTERAcrroN FLUiDE-STRUcrURE

(on négligera les effets tridimensionnels au niveau des changements de section


dans le fluide}.
Soit Xl le mouvement du cylindre externe ct x 2 celui du cylindre interne;
PI et Pl la pression aux extrémités du cylindre extérieur, P3 et Pol la pression aux
extrémités du cylindre Înterne.
Equations du mouvement des cylindres, compte tenu de l'inertie du fluide
interne au petit cylindre:
(Pl - Pl) S - k. XI + k 2 (X 2 - Xl) 0
{ (P3 - Pol) s - k 1 (X2 - XI) = 2 p ,sIX;.

Equations pour le fluide intermédiaire divisé en 3 tronçons:


• tronçon de section S :
(P;l-PI)+P,(L-l).t 1 0

• tronçon de section S - s :

• tronçon de section S :
(P2 - P4) + p ,(L - 1) XI 0

En éliminant les pressions on trouve:

1
2PIS~::;:XJ 0
2p/sll_sjs+k2(x2 xI)=O

On trouve un premier mode d'ensemble (XI = x 2 ) où seul le ressort


k l travnîlle et de masse généralisée, la masse totale du fluide. Ceci est un résultat
général dû au fait que la structure interne noyée dans le fluide n'a pas de masse.

La pulsntion de ,';sonnnee est: "', = Ji P:'SL .


Le deuxième mode est un mouvement du cylindre interne (Xl 0).
k2
La pulsation de résonance est: W
2 2pf'dj(1-sjS) .

La masse ajoutée du fluide est d'autant plus grande que les sections S et s sont
voisines (effet de confinement).

Exercice 2: Soit un tube très long, de longueur 2 L ct de section S contenant


un fluide incompressible de masse volumique PI' Il communique en son milieu
avec une grande cavité par l'intermédiaire d'un petit tube de longueur 1 et de
section s, également rempli de fluide.
Le cylindre est limité à chacune de ses clitrémités par un piston mobile sans

("') Le terme d'inertÎc est calculé en déduisant la vitesse v du fluide dans le


2c tronçon de la conservation des débits entre les 1er et 2c tronçons: (S - s) v SiJ - si;!_
PETITS MOUVEMENTS D'UNE STRUcrURE EN PRÉSENCE D'UN FLUIDE 347

frottement et sans masse. Un ressort de raideur k exerce sur chaque piston une
force de rappel proportionnelle ù son déplacement (voir figure 14.38).

Grande
cavité

~""'W"'lI'l"\t"",IIS=--_-- __-_ --_-_ - ___

L L
Figure 14.38.

En négligeant les effets tridimensionnels de fluide au voisinage des extrémités


du pelit tube et en considérant une condition de fluctuation de pression nulle au
niveau de la grande cavité, déterminer les' fréquences et modes propres des petits
mouvements du système autour de sa position d'équilibre.

Réponse:
- mode « pistons en opposition de phase)} :

- mode « pistons en phase )) :

Exercice 3: Soit un tube de section S et de longueur 2 L contenant un fluide


compressible (vitesse du son c) de masse volumique P f'

p.:::O
l s
\s
1
1. .1. L ._-.....1:
Figure 14.39.

Ce tube est ouvert aux deux extrémités (condi!ion de fluctuation de pression


nulle).
En son milieu, on adapte un tube très court de sectÎon s dans lequel se déplace
un piston snns masse fixé par l'intermédiaire d'un ressort de raideur k.
- Effectuer Je calcul des modes propres acoustiques de ce dispositif
(fréquences de résonance et déformées modales) de deux façons différentes (cn
348 INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

supposant uniquement un régime d'ondes planes dans le tube) :


1) Directement, en utilisant Ics matrices de transfcrt acoustique ,des tubes.
2) En utilisant la base des modes propres du tube seul ouvert llUX deux
extrémités; PrIez) = sin ~~ z; on écrira en particulier les équations liant les
composantes an sur les Pn de III pression dllns le tube cngendrée par une
discontinuité q du débit acoustique localisée llU milieu du tube.
Remarque: Par la prcmière méthode, les fréquences propres seront données
par une équlltion transcendante. Par la deuxième méthode, on obtiendra une
équation llyant la forme d'une série infinie.
On étudiera le premier mode propre en particulier dans le cas où l'on peuL
considérer que le fluide est très peu compressible.

Répollse: Le système étant symétrique on a deux familles de modes.


- Les modes pairs (ou antisymétriques en pression). Ces modes sont tels que
la pression au nivellu du piston est nulle, ainsi que son mouvement. Ce sont donc
les modes du tuyau ouvert aux deux extrémités:

p7T
L
- Les modes impairs (ou symétriques cn pression). Ces modcs sont tels que
ln pression au nivcllu du piston n'cst pas nulle.
1) Leur pulsation propre est donnée par la relation:
wL wL 2kSL
-tg-=--
c c p fC'!. s~

Si w L .:g 1 la 1re pulsatÎon propre cst :


c

J~
p fsL s
ùJ
1
= m avec m=~S

qui représente la mûsse ajoutée due au nuide.

2) Cette question se rapproche des exercices du chapitre 9.


Equation donnant les pulsations propres des modes impairs:

2 wL
~ (2p
avec fi
'fT C

Si fi .:g 1 la l'c pulsation propre est donnée par:

Fl _ kSL
HI-
Pf L 1/(2p -1 f
p

d'où:
J~m ~)vec m

. . 1a
O n retrouve amsi Vil
l eur prece s.
' 'd ente: P f sL S --:r-
CHAPITRE 15

SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE
NON CONSERV ATIFS
(FLUIDE SANS ÉCOULEMENT)

Comme tous les systèmes vibratoires, les systèmes couplés fluide-structure


réels ne sont pas conservatifs.
Dans la plupart des cas, ces effets non conservatifs sont faibles. Comme nous
l'avons vu dans la première partie, on peut alors utiliser la base des modes
propres du système conservatif associé pour projeter les efforts non conservatifs
el déduire ainsi des amortissements modaux.
Dans ce chapitre, nous étudierons les effets 11011 cOflsenJatijs dlls au fiuide, et
ceci dans le cas où le fluide est sans écou/emelll.
La dissipation d'énergie peut alors venir:
- soit d'une dissipation des ondes à l'infini pour les systèmes en milieu fluide
«ouvert» ;
- soit des effets de viscosité ;
- soit, enfin, si l'amplitude des mouvements est suffisamment grande, d'une
dissipation par génération de turbulence.
Le cas où le fluide est ell éCOilleme1ll sera traité au chapitre suivant:
La formulation est alors plus complexe et traduit les échanges d'énergie entre
le système vibrant et l'écoulement qui joue le rôle d'un réservoir d'énergie. Le
système peut alors être soit dissipatif, soil instable.

15.1. AMORTISSEMENT DÛ À LA DISSIPATION DES ONDES A L'INFINI

Le système fluide-structure est caractérisé par les mêmes équations qu'au


chapitre précédent.
L'aspect non conservatif du système se traduit par une condition de « non
retour des ondes )1 à l'infini.
Nous examinons ici deux types d'onde:
- les ondes acoustiques liées à la cornpressibilité du milieu fluide;
- les ondes associées à une surface libre en présence de pesanteur (on
considère alors que le fluide est incompressible, cf. paragraphe 13.5).
350 INTERACTION FLUIDE-STRUCTU RE

15.1.1. Dissipation des ondes acoustiques

Comme nous l'avons vu au chapitre 13, la solution élémentaire singulière dans


l'espace à trois dimensions est du type:
.... iwr
e- C

p(r) = -
r

pour un milieu acoustique homogène en « ondes entretenues» (pulsation w).

Mo (singularité)
Figure 15.1.

iwr
e C
La solution correspond à des ondes divergentes et réalise donc la
r
condition de non-retour à l'infini.
D'une façon générale, pour un problème mono-bi ou tridimensionnel, la
solution à l'infini, c'est-à-dire loin de la structure vibrante (distance r grande)
devra être de la forme (en coordonnées sphériques) :
illlr
p(r,B,cp) f(r)e C g(B,cp)
(Les fonctions f (r) et g (B, cp) dépendant de la nature mono-bi-tridimension-
nelle du problème et du mode vibration de la structure).
Nous allons illustrer ceci par un exemple bidimensionnel:
a) Dissipation à [,inJlll; pour une coque cylindrique vibrante
Considérons, comme au chapitre précédent, une coque cylindrique circulaire
de rayon R couplée à un fluide dont nous négligerons les mouvements
longitudinaux. Ses mouvements propres normaux à sa surface sont de la forme
cos nO ou sin nO.
Ici, nous considérons un milieu fluide compressible infini baignant la face
externe de la coque.
La solution de l'équation des ondes entretenues: Âp + ( ; ) 2 P = 0 en
coordonnées polaires bidimensionnelles est de la forme:

p(r, B) [ AJ" ( :r ) + BYn ( :r ) J cos n8


(ln et Y/J étant les fonctions de Bessel d'ordre n de première et deuxième espèce).
SYSTÈMES FLUlDE-STRUcrURE NON CONSERV ATIFS 351

M
x

Fluide
Figure 15,1.

Asymptotiquement p(r, 0) est de la forme:

[A 'B e
~
-?
- - 1 -i{ll+ 1/2)17/1
i"'r.
c
~ _lUIT]
A + lB -i(n ... ll:!)17/~ c 0
-- e +- -- e e cos Il
wr 2
1r-
e (

Pour respecter la condition de non·retour fi l'infini, on doit avoir:

A =iB

==> p (r, 8) = A [J n ( :r ) -iY n ( :r ) ] cos nO

Pour résoudre complètement le problème, écrivons la condition aux limites à la


parai de la coque:

( -ap
an
)
r R
Wc A [J n' ( wcR) -1'Y'n ( -c
wR ) ] cos 118 = Pf w ")- cos n8

qui nous donne A, d'où la solution:

Jn ( :r )_ :r ) iV /1 (

p (r, 8 ) = P f c w
J~ ( :r )_ ~ :r )
iY (
cos Il 0 (15.1)

La force généralisée exercée par le fluide sur la coque pour le made


cos 110 est (pour une longueur arbitraire L de la coque) :

Fn = J211" p(r, 8) cos nORL dO


()

J,,(~)-iYII(~)
==> Fn = - -rrp fcwRL J' ( wR ) _'V' ( wR )
/1 C 1 /1 C
352 INTERACfION FLUIDE-STRUCfURE

Fn a une partie réelle qui correspond à un terme conselVatif et une partie


imaginaire qui correspond à un terme dissipatif.

D ans 1e cas f'requent wR
ou. : - - ~ 1 ,on peut d'eve 1opper au premter
. ord re 1es
c
deux termes:

Fnr est alors une force inertielle~ la masse associée correspond à la masse
ajoutée due au tluide (cf. 14.3.2) :

m 1
= 7rII Pf R"- L

De l'expression de Flli' on peut déduire un amortissement.


S;, par exemple, la masse de la coque peut être négligée devant m'et si l'on
considère un mode du système coque-fluide de pulsation wo. l'amortissement
modal associé sera:

- Fni(w(}) 1J7r ') ( nR )


W 2n
(15.2)
2 m' Wo w (Il!)- 2c

L'amortissement d'une structure par rayonnement acoustique croît avec la


fréquence et devient réel1ement important quand les longueurs d'onde des
fluctuations approchent l'ordre de grandeur des dimensions de la structure. Il
décroît rapidement avec l'ordre Il du mode.

Exemple: Pour une structure immergée dans l'eau de 10 m de diamètre, on


aura un amortissement par rayonnement de 10- 2 pour une fréquence de 4 Hz en
mode Il = 1.

b) Cas particulier des ondes planes


Dans une tuyauterie parcourue par des ondes planes, la condition de non-
réOexion à gauche impose qu'il n'y a pas d'onde venant de la gauche; d'où (en
ondes entretenues) la solution:
iwz
p(z)=e C

z
I5 ----tIII>-

Figure 15.3.
SYSTÈMES FLUIDE-STRUcrURE NON CONSERVATJFS 353

Cette solution correspond à une impédance adimensionnelle :

p(z)
(q étant le débit masse acoustique)
ie ( )
--qz
s

_ ~ p(z) => g= _ i
- c àp (z)
iJZ

(De même, la non-réflexion à droite conduit à g = i).


Cette impédance est dite « impédance itérative }).
Dans la pratique, il n'existe pas de tuyauterie de longueur infinie et il y a
généralement une réflexion partielle à une extrémité.
L'impédance associée est alors un nombre complexe dont Ja partie imaginaire
correspond à un phénomène non conselVatif engendrant u~n amortissement des
résonances du système acoustique ou du système couplé fluide-structure.

t t
Ç" ~2
Figure 15.4.

Considérons ainsi le fluide interne à un tuyau droit de longueur L, comportant


deux impédances g1 et Ç-:. à ses extrémités, que l'on suppose imaginaires, puis on
pose:

F' = ~'k, = - tg" 1


k l et k 2 réels> 0 .
lÇ2 = lk). = tg ex '1
Les fréquences complexes de résonance n Il de ce système acoustique sont
données par:

sin (ilcL _ ll' 1 - ex.,) = 0


-

Il entier

ex 1 + Ci 2 est un nombre complexe.


al

Etudions l'évolution de : a ou en fonction de k =


Jll'2
354 TNTERACfION FLUIDE-STRUCTURE

Si nous posons:
a = À +ift (À et ft réels) .
À et ft varient en fonction de k de la façon suivante;

~=11/2)Logl(1+k)/('-kll
n/2

o k o 1 k

Nœud de Nœud de J
Impedance
débit itéri:ltive

Figure 15.5.

- Si le <: 1, la condition aux limites est un nœud de pression (À 0 ).


- Si le:::> 1 ~ la condition aux limites est un nœud de débit (À 'fT /2).

Ceci correspond à la partie « conservative »).


Du point de vue des termes d'amortissement proprement dits, on observe un
maximum pour k 1 (ft = co) qui correspond à l'impédance itérative.
Les fréquences complexes n n sont données par:

Les amortissements modaux sont donnés par:

c'est-il-dire :
Si À 1 Àl 0 ou À1 = À 2 = 7T /2 (système en demi-onde) :
1 1 (1 + k})(l + k l ) 1
en = --Log
2 !l'fT (1 - k l )(1 - k l )
avec Il entier ~ l.
Si À 1 = 0, À1 7T /2 ou l'inverse (système en quart d'onde) :
1 1 (1 + ",)(1 + k.;.) 1
E = Log
Il (2 Il - 1) 7T (1 - k, -
avec Il entier 1.
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERV ATIFS 355

En particulier pour k l et k z ~ 1, on aura:

7l1T

Exemple: Atténllation d'une onde plane, due à la dispersioll au IIh'ealt dit


débouché dans U1le gra/lde capacité.
Soit une tuyauterie de section S débouchant dans une grande cavité simulée
par un espace fluide semi-infini.

~##/#ffffu/Î
Grande M~
1 -+ Tuyau. terie
cavité 1 n

Figure 15.6.

On suppose que la propagation sc fait en ondes planes dans la tuyauterie:

(si d est le diamètre de la tuyauterie).


Au paragraphe 13.4.4, nous avons décrit une méthode (s'appuyant sur
l'utilisation de la formulation intégmle en incompressible) qui, appliquée au
présent problème, permet de déterminer une impédance d'entrée pour les ondes
planes entretenues, au niveau du débouché dans la cavité;

p~ = - -iwq
211" t
(ï)
-
r avec = ( ~ ) = 3 3~d
(P. ct q~ étant la pression moyenne ct le débit masse Il l'entrée du tuyau).
Cc qui correspond à une impédance adimensionnelle :

4 wd

Cette impédance réelle correspond à un effet conservatif (inertie) faible par


rapport à l'effet du reste du circuit (ç <-% 1).
En réalité, € est complexe et sa partie imaginaire correspond à la dissipation
des ondes dans le milieu semi-infini.
Nous allons estÎmer cette partie imaginaire dans l'hypothèse wd <li 1 ct en
c
utilisant la formulation intégrale compressible, appliquée au demi-espace
(correspondant à la grande cavité).
356 iNTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

La pression en un point M de la section (S) de contact entre la tuyauterie ct ln


cavité s'exprime par:
irur
C- c
2 1Tp(M) =
f (5)
--
r
grad p. n d.!p

Figure 15.7.

grad p . n est relié au déplacement X f du fluide par:

grad p . n = P f W ! Xf • n
que l'on peut supposer constant dans la sectÎon (S), on li alors:
Îw
grad p . n =- qe

ct:
-~
p(M)
iw
::;--5 qe
f c c

- 1T (S) r

En moyennant sur (S), on obtÎent :


lwr

iw q
c
Jf
(5) (5)
c ........... d.!p
_e
r
d'où l'împédance :

En développant au deuxième ordre cn !!!!., on a :


c

g = -w-
21TSC
[f f
(S) (5)
-1 dT'
r
-M d'"
-J'- -Îw
'e
f f
($) (S)
d'"
- M d ....
'" p ]
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 357

a) Si l'on considère les modes acoustiques d'une tuyauterie, de longueur L,


ouverte aux deux extrémités sur une grande cavité, les amortissements modaux
associés du rail du rayonnemenl sont:

1 wnL
ên ( w; d ) 1 avec liTt
1l7!" C

==> En "; ( ~ ) ! (15.3)

Par exemple, pour le premier mode (11 1) El = 10- 2 si d/L 0.11. Ceci
illustre le fait que, pour les systèmes où les modes purement acoustiques sont
importants (en général, les systèmes en gaz) une" sortÎe atmosphérique» a un
rôle non négligeable sur les amortissements.
b) Si J'on considère un système couplé cau-structure constitué par un tube
coudé, connecté il deux cavités par l'intermédiaire de soufflets dc nlideur faible
devant celle de la tuyauterie, on peut déterminer l'amortissement introduit par
le rayonnement acouslique aux extrémités sur le premier mode du système.
Comme nous l'avons vu au paragraphe 14.5.3 on peut considérer que la
tuyauterie est indérormable ct se translate par exemple scion son axe de symétrie
Oy (cr. figure 15.8). De plus, on supposera pour le calcul des termes c:onservatifs
que l'effet inertiel du fluide est prédominant ( wcL ~ 1) .

On utilise la même démarche qu'en 14.5.3.

Figure 15.8.

L'effort F, dû fi la composante transversale aux parties droites du tuyau est:

La discontinuité du débit dans le coude est:

Aq = 'j p ~S sin '::iwY


- J 1.
Un calcul acoustique de la tuyauterie avec:
- une impédance d'entrée:
4 W(J

3 Tf c
358 INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

- ct une impédance de sortie - g, conduit à une pression dans le coude égale


à;

( avec L

La force Fe exercée sur le coude cst :

Fe = 2 Sp(L) sin ~ j

. ~ cr [
=2pfSwcsm-2 WL i
-c--g ( wcd ) 2J Yj

La (oree exercée par le fluide sur ln structure est donc:

~
Inertie
----
.............
Amortissement

Si l'on suppose que l'inertie due au fluide est grande devant celle duc à la
structure, l'amortissement modal du premier mode du système (dont la pulsation
propre est:

avec k = raideur des soufflets) est alors:

cS [ . ,cr ] ( Wo d ) 2
e=
Pf4 sm-
2
----:---=:;---'----'--
-c-
d w(J
--
d) . , cr
SIO--
4 P fSLwn 16 L (
C 2

Wo 1T
Si: L 1 m, d = 0,2 m. Jo = '1f'
= 10 Hz, c = 1 000 mis ct cr
2
on
obtient:

E = 1,5 X 10- 4 •

Ceci illustre le rail que cette cause d'amortissement est très faible pour les
systèmes fluide dense-structure à basse fréquence.

15.1.2. Dissipation des ondes de surface libre

Une structure vibrante en présence d'un milieu fluide semi-infini incompressi-


ble et pesant subit une dissipation de son énergie si elle est située au voisinage de
la surface libre.
La non-réflexion à l'infinÎ des ondes de surface libre que nous avons mis en
évidence au paragraphe 13.5 est responsable de ce phénomène.
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERV ATIFS 359

Nous allons illustrer cela par deux exemples simples:


a) Réservoir semî-in.fini à paroi latérale vibrante
Considérons un réservoir se mi-infini de profondeur H (z 0 fond fixe,
z = H surface libre). En x = 0, la paroi latérale est animée d'un mouvement
harmonique de translation d'amplitude X et de pulsation w. Le mouvement du
fluide est supposé se faire dans le plan xOz.

z Surface Ubre

H
l--~-X - ---~---- -- ---- --- Fond
o - ~/»77iij;;;;;;);ij;/
.. 1-

)(

Figure 15.9.

Nous avons:

avec les conditions aux limites:


ap 2
- en x= 0 = Pf w X
Bx
ap
- en z= 0 =0
az ")

ap w·
- en z= H -p
az g

(g = accélération de la pesanteur).
II faut écrire de plus la condition de non-réflexion des ondes pour
x -+ 00.
Nous allons considérer la famille des fonctions propres PJ1(z) du problème en
z:

avec:

1apaz = 0 en z=o
2
BP = w P en z=H
Bz g
360 INTERAcrION FLUIDE-STRUcrURE

Si k est réel, on trouve:

avec:

1
"n H tg k l, H = -
Jo
(15.4)

Il Y a une infinité de valeurs de k satisfaisant à cette équation, nous les notons


k n par ordre de module croissant (Il = 1 à 1'(0), sachant que si /cn est solution
- "n est également solution.
Si k est imaginaire, on trouve pour solution iko (avec ko réel) :

et :

1
k{)H th koH = - (15.4bis)
Jo

On peut alors utiliser la base orthogonale des PI/(Z) (Il = 0 à 1'(0) pour
résoudre le problème bidimensionnel. On posera :

p(X. z) = L PlI (x) PI/(z)


n~O

Les PrI(x) vérifiant alors;

avec:

Ce qui donne:
- pour 11 = 0, la condition de non-réflexion à l'infini oblige à ne conserver
que la solution e - ikoX :
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERV ATJFS 361

- pour Il ::p 0, on ne conserve que la solution bornée à l'infini e - k n x :

2
Pfw Xa n _k x
----e Il

kil

cos k z + 1. -ail e -
"~)
ik x
Il ch k z
0
1
En particulier, la force exercée par le fluide sur la paroi est:
II
F= -
I ()
p(O, Z)dz

(15.5)

La figure 15.10 montre l'évolution de la partie réelle a et imaginaire


J3 du coefficient :

F
en fonction de !F .

a correspond à la partie conservative de l'effet de fluide sur la structure,


f3 à la partie dissipative. On remarque en particulier que:
- Si !F ~ 1:

kn H = 7T (2 Il 1)

1
knH=-
!F
16 l
a = - Len = 0,53
=> 7l'3/1., 1 (2n-l
1J3 = 2 :P-
la partie conservative de F correspond à un effet de masse ajoutée, caractérisée
par le coefficient lX qui peut être calculé en imposant p = 0 sur la surface libre. La
partie dissipative est petite: J3 ~ 1.
362 INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

Figure 15.10.
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERV ATIFS 363

- Si [F ;po 1 :

]
n7r - - -
[F1I7r

koH =: l

Dans ce cas, le comportement est singulier car la condition de surface libre


pour [f;po 1 est voisine de celle d'un nœud de débit, le fluide se trouve donc
confiné entre deux surfaces horizontales quasi fixes.
b) Cylindre de rayon R en translation dans un réservoir infini de profondeur H
,
2
Surface libre
HI---...,.-----J~----

o
R
Figure 15.11.

On utilise la même méthode qu'en a). On trouve pour expression de )a force


exercée par le fluide sur le cylindre:

2
F " ) , [a:> sin (k n H) KI (k n R)
- 2 1Tp f H- Rw - X I: (Sin (2 k H) )
fi = 1 (k H)3 1 + Il KI (k R)
li 2k"H 1 /1

. sh:! (ko H) HI (ko R) ]


+l----------~~~~~------- (15.6)
3 ( sh (2ko H»)
(ieoH) 1+ 2k"H Hj(k(}R)

KI étant la fonction de Bessel modifiée de deuxième espèce (d'ordre 1),


Hl la fonction de Hankel de deuxième espèce (d'ordre 1).
Si :F ;po 1 ;
F
a -i{3 = (1 -i7r /:F) H
R
364 INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

N
~----~---.-----.----.-----.-----.-----.----.,----.-----.-----.----, ~

N
-Cl
: r:
3

:c

L -__ ~ ____- L_ _ _ _ ~ ____ ~ ____ ~ ____ ~ __ ~L- __ ~ ____ ~ ____ ~ ____ ~ ____ ~
'1
~

~ ro ~ ~ N
W 0 0 0 0
"w
-=
Figure 15.12.
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATTFS 365

r-
C'l

1=
3

......
......
"-
" ,,
\
\
\
~----~------~------~----~------~------~----~----~
ï~
o ..-

rigurc 15.]3.
366 JNTERACfION FLUlDE-STRUCfURE

Si [f ~ 1:

Les figures 15.12 et 15.13 montrent l'évolution de a et (3 en fonction de


:F pour différentes valeurs du rapport RIB.
c) Awre exemple
Cylindre horizontal en translation perpendicuJaîre à son axe plongé dans un
fluide pesant avec surface libre.
Les abaques 15.15 montrent J'évolution de la force exercée par le fluide sur le
cylindre en fonction de:

(d diamètre du cylindre)

Surface libre
1

Figure 15.14.

Pour différentes valeurs du rapport Lld ct "Id (L = longueur du cylindre,


Ir = hauteur d'immersion moyenne).
Les résultats sont obtenus il l'aide d'un programme de calcul par ordinateur
(cf. réf. [12]).
SYSTÈMES FLUJDE-STRUcrURE NON CONSERV ATIFS 367

Partie réelle Sur f ace libre


de À
h/d
1,4 --3/4
---1
.. ·······2
L Id:2,5 Partie
imaginaire
de À
0,6 0,6
",.."".""""""-------. .......
/
0,2 ./
." ,.
L Id=5 ~ ........... ~" .... 11 ...
4
."JJJ .... " """"."

0,8
0,6
0,4

L Id=10 ".

0,6

0,2
.~
,/
./
........ .
/----- -- ........

0,2 0,6

Fig. 15.15. Excitation harmonique (pulsation w) d'un cylindre horizontal indéformable


plongé dans un fluide pesant uvee surface libre.
- Evolution du rnpport entre la force F exercée par le nuîdc sur le cylindre et de la force
d'inertie associée au mouvement vertical Z du cylindre:

A = _----,F:-·_ _

Lw 2 Z

en fonction du nombre :F = +.
w-d
368 1NTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

15.2. AMORTISSEMENT DÛ A LA VISCOSITÉ

15.2.1. Loi de comportement d'un fluide visqueux

La relation « contrainte-déformation» d'un fluide visqueux et compressible,


s'écrit:

tf = P 1 c~ (} l '] + 2 IL ( - ~ Û1 1) (15.7)

tJ f étant la trace du tenseur des déformations El (() 1 = div xI) ; Tle tenseur unité,
xI le champ des déplacements dans le fluide.
Le terme P f c 2 0 f T est le terme de compressibilité (cf. Chap. 13). Par
définition, on appelle pression {( hydrostatique » :

2
p - PI c 0 1 (15.8)

Le terme 2 IL ( iff - l il 1 1) est le terme de viscosité obtenu en écrivant


qu'il n'y a pas d'effet de viscosité pour les mouvements de dilatation. Ce terme
est bien entendu proportionnel aux vitesses de déformation. J.L s'appelle le
coefficient de viscosité dynamique.

15.2.2. Equations des petits mouvements d'un fluide visqueux


L'équation des petits mouvements tridimensionnels est, comme nous l'avons
vu dans la première partie du cours:

PI xf - div Œ = 0 (en l'absence de force extérieure)

::;> PI xI + grad p 2 J.L ( div - j grad div xI ) 0

or :
2 div .::1 2 XI + grad div xI
d'où l'équation d'équilibre:

Plx/+gradp IL ( x/+lgraddiv XI) o


2
(15.9)
P :::: - P 1 c div x f

Cas particulier d'un fluide incompressible (c = 00 ) :

P 1 xI + grad P IL .1 2 xI = 0 (15.10)
div xI 0
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 369

15.2.3. Vibrations d'une structure en présence de Ouide visqueux

n) On écrit les équations d'équilibre dynamique de la structure compte tenu


des efforts à la paroi exercés sur elle par le fluide:

F /unité de surface - an
(n = normal extérieure au domaine fluide)
= pn 2 Ji [ n- ~ (div xf ) n ]

Par exemple, pour des mouvements plans d'un fluide incompressible, les
composantes normales et tangentielles de la force par unité de surface exercée
par le fluide sur la paroi sont:

(15.11)
f, ('~f ]

-FlWde-

Figure 15.16.

(x,JI et (.i t ) , étant les composantes normale et tangentielle de la vitesse à la


paroi, R est le rayon de courbure de la paroi (R :> 0 avec ta même convention que
dans les chapitres précédents).
b) On écrit les équations du fluide (15.10) en imposant à la paroi le
déplacement de la structure:

15.2.4. Exemple: amortissement de deux plaques vibrantes séparées p11r une


lame fluide visqueuse

Soient deux plaques planes indéfinies vibrant harmoniquement (pulsation w)


en flexÎon, en opposition de phase l'une par rapport à l'autre, selon une déformée
du type XI! cos Àz/e.
370 INTERAcrroN FLUIDE-STRUcrURE

~y
- - - - - -
- - - 0- - - -e - z
Fluide - - -e -- -
- - -

Figure 15.17.

Les deux plaques sont séparées par une lame de fluide visqueux incompressible
d'épaisseur 2 e.
a) Résolvons l'équation du mouvement du fluide:

-. p 1 w XI + grad p - ip. w ..1


2 2 XI = ° (15.12)
1 XI = o.
dIV

En posant, pour les composantes parallèle et perpendiculaire aux plaques de


XI:
X {li(Y) sin (Azle)
1 vey) cos (Azle)

et pour la pression p = P Iq(y)cos (Azle).

Figure 15.18.

Le système (15.12) devient:


A dv
-ll+-=O
e dy

iw [ [iw H ~ )'J
( ::~ ~ q ~ 0
U - l' ] - (15.13)

A) 2J V - ddlv ] + dq
iw [ [iw + v ( ~ dy = 0 II
2

avec les conditions aux limites:

li: 0,
{ li - 0,
v:
V -
Xu
- Xo
en y= e
en y = - e
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 371

En éliminant u et q dans le système (15.13), on obtient:

iw [d2~
JI dy- ( ~e ):1. v] = O. (15.14)

Compte tenu de la structure des conditions aux limites. on recherche les


solutions antisymétriques pour v(y) de la forme:

À il!
v(y)=Ash y+Bsh-y
e e

avec:

(15.15)

Les conditions en y = e, s'écrivent:

v Xo
dv 0
1 dy
=> {A sh À + B sh œ - X o = 0
À A ch À + il! B ch il! = 0

dont on déduit A et B. Finalement, on il :

_ X il! ch œ sh (À y / e) - À ch À sh (œ y / e)
v ( y) - o-----il!--sh~À~c~h-il!~--À-c-h--À-s~h-œ~~-

D'après la deuxième équation du système (15.13) :

2 3
q(e) = q(- e) . -.,
=lw d 3v
ve ( - )
À - dy y =l!

. œ JI X o ( :! À 2) ch il! ch À
= -lw œ - il! sh À ch œ À ch À sh œ
2
w Xo e œ
=---
À œ th À - À th il!

b) Calculons la force généralisée (par ullité de surface), exercée par le fluide sur
les plaques dans leur mouvement de flexion
Le déplacement tangentiel des plaques étant nul nous avons:

F~
À
-2-
J.2 '!'Il!/À
[f" (e, z ) + f n ( - e, z ) Jcos À Z/ e dZ
Tfe 0
372 INTERACfrON FLUIDE-STRUCfURE

D'après 15.11 :

F.! = -2-
A
7re
1 27ft

0
/
A
P f[q(e) + q(- e)] cos'!. Azje dz

- 2 J.L - - iWAI2T1e/A[(dV)
- + (dV)
- ] cos-'} À zj e d z
2 7re 0 dy e dy_(

=Pfq(e)-2iwJ.L (~~)e =Pfq(e)

'J ajÀ
F.! = Pfew-Xo----=------- (15.16)
Ci th A - À th Ci

Du fait du paramètre complexe a, F! comporte une partie réelle et une partie


imaginaire, correspondant à une force en phase et une force en quadrature de
phase avec le mouvement. Leur expression en fonction de west compliquée.

c) Examinons le cas où la lame n'est pas trop mince

C'est-à-dire:

On suppose cependant que la longueur d'onde du mouvement vibratoire des


plaques est grande par rapport à l'épaisseur de la lame:

À c:::g 1

On a alors:

et :

d'où:

Partie réelle

Partie imaginaire
1
(F.!), e
-- - Pf - représente la masse ajoutée par unité de surface caractérisant
w2X - À 2
o
J'effet inertiel du fluide.
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 373

(F!)i est caractéristique de l'effet dissipntif lié à la viscosité du fluide. Ce tenue


est petit devant le terme précédent:
~ «Ë l représente un nombre de Stokes associé à la lame visqueuse.
we-
Remarquons que l'expression de (F;!;)i n'est pas proportionnelle à la pulsation
w, donc que l'effet du fluide visqueux sur la plaque n'est pas proportionnel à la
vitesse du mouvement de la plaque.
Considérons maintenant un mode de résonance du système couplé fluide-
plaques dont la déformée correspond à celle considérée précédemment. Suppo-
sons en outre que l'effet d'inertie du fluide est prépondérant dans le calcul de la
masse généralisée de ce mode.
Soit Wo la pulsation de résonance, l'effet de viscosité du fluide conduit à un
amortissement caractérisé par le facleur réduit:

(13.17)

Application Ilumenque: Lame d'eau (l' = 10- 6 m:/s) d'épaisseur 5 mm,


fréquence de résonance: 10 Hz.
=> EO = 1,8 X 10- 2
Remarque générale: Les résultats précédents obtenus dans le cas particulier
d'une lame mince plane d'épaisseur uniforme se généralisent au cas d'une lame
de forme quelconque et d'épaisseur variable.
;

Les hypothèses we- ~ 1 et À «Ë 1 permettent en effet de considérer, au premier


)1

ordre, que les déplacements se font essentiellement dans le plan de la lame el


sont de la forme :

avec:

Figure 15.19.
374 INTERACfION FLUIDE-STRUCfURE

Xf étant un vecteur du plan de la lame, fonction des coordonnées curvilignes


SIet S2 d'un point M(s}. $2' y) ; 0: et e étant fonction de sJ et S2' Le déplacement
moyen de la lame est alors:

Xr(Sl' 52) = X r (5}, S2) ( 1 -.; th 0: ) = X(5 1 • S2) ( 1 -.; )

En intégrant les êquatîons (15.12) transformées par Fourier sur un petit


élément de lame incluant une surface 88 de paroi, il vient:

Parois ~"'V/J~

AS
Figure 15.20.

d'où l'on tire:


2
- Pr w 2 e 8S ir(Sl' S2) + 2 e 8S grad fi
-ilJ)JL [ ( aXf(Sl' S2' y) ) _ ( aXr(SI' 52' y») _~] 8S = 0
ay y =e éJy y.

div [2 e Xf(sp S2)] 88 + li 88 = 0

en négligeant les effets de viscosité dus aux gradients de vitesse dans les directions
S1et S2 devant ceux de la direction normale et en supposant que p est quasi
constante (P) dans l'épaisseur de la lame (hypothèse À ~ 1).
li représente la petite variation d'épaisseur de la lame due aux mouvements
normaux des parois.
Le système devient :

- P f w:2 X f ( 1 - ! )+ grad p +iw JL ~ XI o


j 2 div [ e ( 1 - ~ ) X f ] + li = 0 .

ou en éliminant X,:

div [ ( 1 1) e grad p
;- -J + -2-
2
P, w li = 0 (15.18)
SYSTÈMES FLUrDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 375

L'effort exercé sur une paroi par unité de surface se déduit des équa-
tions (15.11) :
- li. - 2 ôe -
P - p[ w --1 = P
fn= P - IL -Iw =
e 0:

':"grndp = 0
a

avec les mêmes hypothèses simplificatrices.


Si J'on considère, par exemple. le cas particulier où e est constant (donc
a)t l'équation en fi devient:

L'effet d'inertie dû à la lame est calculé à partîr de : t:.j5 +


l'
P, w 1 li = O. Soit

ma la masse ajoutée généralisée caractérisant cet effet pour un mode propre


donné du système structure-lame fluide.
La force généralisée pour le fluide non visqueux sur la structure est alors:
Fn~ ma w5 X, pour un déplacement modal d'amplitude X.
De même la force généralisée exercée par le fluide supposé visqueux est :

La partie imaginaire de FI1 changée de signe correspond à un effet d'amortisse-


ment. L'amortissement modal associé est donné par:

2t(m +ma)w~= -maw~Jm( ~ )

avec m masse généralisée de la structure

(15.19)

d) Cas d'une lame très mince


..,
~<Si 1
JI

2
ew )(O 3
=>l a l<Sil=>F.r=p,--..,- '! .., (d'après (15.16»
À- a--À-

. ew :! XI) 3 JI 3 IL .
F.r - IP f - - , - - , = - -.,- lWX o
À- we- À - e
376 INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

La force exercée par le fluide, proportionnelle à la vitesse des plaques, est due
essentiellement à la viscosité.
Remarque: On peut retrouver directement ce résultat à partir de l'équation de
Reynold,s utilisée pour les calculs des paliers fluides de machines tournantes (cL
§ 16.6).
Les hypothèses utilisées pour tirer cette équation des équations de Na"éer~
Stokes sont que les forces d'inertie sont négligeables devant les forces de viscosité
et que l'écoulement est laminaire dans le film fluide (profil parabolique).
Cette équation s'écrit, pour un fluide au repos à l'état d'équilibre:

e3 grad jï ) 3 .
div ( -; -l)
2

dans le plan développé du film fluide. jj représente la vitesse de variation de


l'épaisseur du film, p la pression moyenne fluctuante dans le film.
Dans notre cas, l'équation devient:

- À --p
~e- = 3'lW X 0
IL

(15.20)

15.3. AMORTISSEMENT PAR TURBULENCE

15.3.1. Généralités

Les équations écrites précédemment ne sont valables que pour les petits
mouvements d'un fluide par rapport au repos.
Lorsque l'amplitude de la vibration des parois devient importante, l'hypothèse
des petits mouvements n'est plus applicable, l'écoulement fluide qui en résulte est
régi par les équations de Navier-Stokes où interviennent des termes d'entraîne-
ment non linéaires proportionnels au carré de la vitesse d'écoulement.
On sait que les efforts exercés par de tels écoulements sur les parois peuvent
être caractérisés, en régime permanent par des coefficients de traînée C
f{)nction d'un nombre de Reynolds. Ainsi, pour un obstacle dans un écoulement'
parallèle de vitesse V (ou pour un corps indéformable en translation uniforme),
on a:

Pour les ReYllolds suffisamment grands, l'écoulement est turbulent et


C x dépend assez peu de R(.
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 377

Ecoulement
--0--

Dl

Figure 15.21.

L'application de cette notion de coefficient de traînée à un corps déformable


ou non, animé d'un mouvement vibratoire de forte amplitude n'est pas évidente,
puisque J'écoulement engendré par la vibration n'est pas permanent.
Tout ce que l'on peut dire, a priori, est que les forces exercées par le fluide sont
une fonction compliquée de la vÎtesse de l'écoulement et donc de celle des parois
et que seule une résolution (très complexe) des équations de Navier~Stokes
couplées aux mouvements des structures peut donner une réponse.
D'autre part, les données expérimentales sont dans ce domaine assez rares.
Cependant, on peut penser que dans certaines conditions, l'hypothèse ~< quasi-
permanente » pourra être appliquée (par exemple, dans le cas d'un corps animé
d'un mouvement d'amplitude plus grande ou de l'ordre de grandeur de ses
propres dimensions).
Le coefficient de traînée sera alors considéré comme une constante (déterminée
par un calcul d'écoulement permanent ou expérimentalement) dans une large
plage du nombre de Reynolds associé à l'écoulement.
Ainsi, pour un système représenté par un seul degré de liberté x, la traînée sera
de la forme:
si X >0
- C 2'l p J~x-
_<:.:.'" avec
si X<::O

(avec Cl et C 1 > 0)

et l'équation de l'oscillateur harmonique associé sera :

f (t)

Remarque: En fait, l'hypothèse quasi-permanente n'est appliquée que pour


estimer la partie non inertielle de l'effet du fluide. Il convient donc d'ajouter une
force de type ma i.
Un tel oscillateur est non linéaire. Si, le terme de force quasi permanente:

est relativement petit devant les termes d'inertie et de raideur, on peut lui
associer un coefficient d'amortissement E équivalent (cf. Chap. 10).
e peut être déterminé par une analyse harmonique.
378 INTERACI'ION FLUIDE-STRUCTURE

Si l'on considère le régime périodique établi résultant d'une excitation


harmonique à la pulsation de résonance Wu et si l'on ne considère que la
composante fondamentale de Fourier du déplacement x(t) (X cos iLlo t), les
composantes fondamentales de Fourier de i(/) et fo(t) sont du type Ai sin iLlo t
et Fa sin iLI 0 t avec :

Ai = iLlOX
Wo f2'lT/"'0
Fa =- fa(t) sin Wo t dt
7T 0

Fa peut être interprété en terme de taux d'amortissement par:

(15. 2])

avec:

(L, étant une longueur caractéristique liée au système).

15.3.2. Exemple 1: «Plaque plane vibrante dans un fluide incompressible au


voisinage d'une paroÎ fixe»

On suppose que la plaque est indéformable et se déplace en translation


(Ox) par l'intermédiaire d'un ressort (figure 15.22).
Soit x(t) l'épaisseur de la lame fonction du temps du fait du mouvement de la
plaque.
Nous ferons l'hypothèse que le profilllormalisé de la composante suivant Oz des
l'itesses de l'écoulement dans la lame est invariant et de la forme tp ( ~) (on
suppose de plus que les mouvements se font dans le plan xOz) avec:

s: cp (X) dX =1

cp (x) symétrique par rapport à X = 1/2 et cp (0) = tp (1) = O.


SYSTÈMES FLUlDE-STRUcrURE NON CONSERVATIFS 379

2L OJ
"'t:I
"5
LL

Figure 15.22.

La composante w de la vitesse suivant z s'écrit donc:

11' = 'P ( ~ ) V (z, t)

L'équation de continuité intégrée dans l'épaisseur de la lame donne:

~ f.t 'P ( ~ ) V dx +.i == 0


oZ Jo x

::::;> -
aV
az
=- x
-::::;> V(z,
x
t)

puisque le problème est symétrique par rapport au centre de la lame.


L'équation des quantités de mouvement projetée sur Oz s'écrit:

(en négligeant les effets de viscosité liés aux gradients de vitesse w suivant la
direction Oz).
En intégrant sur l'épaisseur de la lame:

PI
"X aw 0 IX .,
lV-dx+Pf[uw]~+
J% -dx-IL
ap [ -aU' JX =0
Jo -dx+Pf-
at az 0 0 az ax ()

X[ - X Xl cp (X) (X) (X,]


::::;> - Pf
fo
1 -
x
+ X cp
x
-
x
- il
2 cp
X
- 1 z dx
Xi

+ 2 Pf [J cp (X ) dx'
x
Il
2
] il z + fI -iJp dx + IL x z( cp (1) -
-
X az 0
1 'P 1 (0» = 0
380 INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

En posant:

a rI cp 2(U) du et p(z, t) = pression moyenne dans la lame


Jo
on obtient:

=x
az

A ce stade, nous effectuons une deuxième hypothèse concernant les conditions


aux limites sur la pression en z= ± L :

Cette hypothèse' est une façon globale de tenir compte de l'expansion de


l'écoulement issu de la lame dans le grand volume (ou de l'inverse si l'écoulement
rentre dans la lame) ; elle néglige en particulier les effets d'inertie associés par
rapport à ceux internes à la Jarne (ceci est valable si ~ ~ 1).
L
e Si b 0 on a l'hypothèse de jet turbulent.
e Si b 1 on considère un écoulement sans décollement (Bernoulli).
La pression s'écrit alors:

La force f (t) exercée par le fluide sur la lame est donc:

f (1) 2 fL p(z, t) dz= - ~ KI L:1 - bp f V 2(L) L


~O 3

(15,22)

D'une façon générale, les coefficients a, b, cp (0) sont fonction du nombre de


1

Reynolds associé à l'écoulement dans la lame (x.il Jf) :

f(t) - -2 P f L
3
J [x + ,/1 ( ~xx ) -ix
-
X l'
2

2
] (15.23)

Examinons maintenant les différentes phases d'un mouvement harmonique de


la plaque à sa pulsation de résonance Wo, autour d'une épaisseur moyenne

XI) de la lame fluide et d'amplitude X (avec: X relativement petit devant 1).


Xr
Nous allons associer à chacun des termes non conservatifs liés à l'effet fluide un
SYSTEMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 38]

coefficient d'amortissement équivalent selon la méthode du paragraphe précé-


dent.
En ce qui concerne la viscosité, nous supposons que l'épaisseur de la lame au
cours du mouvement reste suffisante pour que:
2
w()x
--~1
li

Comme nous l'avons vu au paragraphe 15.2.4.c, l'effet de la viscosité est petit


et peut être caractérisé au premier ordre par le profil:

cp (x) = 1 _ ch a (x - 1/2 ) avec a 2


ch a/2 Il

Ce profil conduit à une force harmonique fI (t) exercée par le fluide sur la
plaque dont l'amplitude complexe FI est d'après l'expression 15.22:

?
FI ='::PfL
3
) wrX
--
Xo
( L+- 2)
a

Fl inclut les effets d'inertie et de viscosité, exprimés au premier ordre en


X
Xo '
La force associée aux effets non linéaires:

s'exprime différemment selon que l'on considère la phase de rapprochement de la


Jarne ou sa phase d'éloignement.
- Phase de rapprochement (i <: 0) : a =: 1
On fait l'hypothèse d'un jet turbulent sortant de la lame: b = O.
2
Au premier ordre: fz(t) = -3 i =?
4 P fL 3 2' 1 C 1 ( 2 L) x-
''l
Xo ~

avec: Cl 4 ( L ) '1
3 Xo

- Phase d'éloignement (i > 0): a =: l


On faît, par exemple, l'hypothèse de Bernoulli pour J'aspiration dans la lame:
b=l.
Au premier ordre: fz(t)

1 ( L ) 2
3 Xfl

:::::;- CI + C2 = ( X
L )2
o
382 INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

Remarque: L'interprétation physique de ces tennes dus aux effets non


linéaires est assez compliquée. A un mouvement de la plaque à la vitesse
x correspond en effet une variation du travail de la force exercée par la plaque sur
le fluide, du fait de :
- l'énergie cinétique dépensée du fait de la turbulence engendrée par le jet
libre dans la phase de rapprochement,
des variations de l'énergie cinétique dues aux changements de volume de la
lame fluide, pour les deux phases.
Le terme Cl + C z est caractéristique exclusivement de la perte d'énergie
singulièr:e due à l'effet de jet dans la phase de rapprochement.
D'après (15.19) et (15.21) on déduit l'amortissement modal équivalent associé
aux forces fi et f2 :

1 ma
E=E + E . , = - - - -
1 - 2111 + ma

(15.24)

avec:

m masse linéique de la plaque


ma masse linéique ajoutée associée à l'effet d'inertie

L'évolution de 10 en fonction de l'amplitude relative de la vibration

;0 est illustrée sur le graphique 15.23.

O~ note qu'à partir d'un certain niveau vibratoire, l'effet d'amortissement dû à


la perte de charge de jet devient important. Si l'on considère le rapport
E2/ El' nous avons:

(15.25)

E 2/ El = 1 pour \j~
7 = 1T / .J2. L'importance relative de l'amortissement
par perte de charge singulière est donc caractérisée par un nombre de Stokes
associé à l'amplitude de la vibration.
SYSTÈMES FLUIDE-STRUcrURE NON CONSERVATIFS 383

1,5

• Points expérimentaux
(réf. 18)

0,5

et

.e X/X o
o 0,1 0,2 0,3 ,,0.4
Figure 15.23.

Remarque: Si la masse ajoutée due au fluide est grande devant la masse de la


plaque, l'expression de E se simplifie :

La figure 15.23 montre une comparaison de la présente théorie avec une


expérience, dans le cas d'une lame d'eau d'épaisseur telle que:

W X2
_0_0 = 5600.
l'

Le calcul comme l'expérience montrent une importance des effets de perte de


charge singulière à partir d'un déplacement de la plaque de l'ordre de 5 % de
l'épaisseur de la lame.

15.3.3. Exemple 2: Choc d'un projectile rigide à fond plat sur un plon
indéformable en présence du fluide

On fait ici l'hypothèse d'un projectile indéformable. Comme nous le verrons


plus précisément dans le paragraphe suivant, ceci revient à se placer dans le cas
où le temps d'aller et retour des ondes dans le projectile du fait de l'impact est
petit devant le temps d'application des efforts dus au fluide.
Le projectile est animé d'une vitesse initiale - vo.
384 TNTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

2L

x(t)
Figure 15.24.

3
Si l'on pose -: P = 3'2 P f IV1'
L H
M étant la masse du corps solide, l'équilibre
dynamique de ce dernier s'écrit, d'après (15.23) :

Mettons cette équation sous forme adimensionnelle en posant:

lI(e)

Vu
8 t-
e
on obtient:

Re est un nombre de ReY1lolds associé à la dimension caractéristique l' et à la


vitesse Vo :

l'Vu
R e = J}-

a) Si Re- - 1
Les effets de viscosité seront dominants dans la phase de ralentissement du
projectile (u(8)-1 et u'(8)-1).
La fonction ~1 peut être alors estimée dans l'hypothèse laminaire (écoulement à
profil parabolique dans la lame, on néglige la perte de charge singulière à
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 385

l'extrémité de la lame) :
.1. (
'fi llU
1 R e ) =----;-R
12
llU I!

=> ( 1) + -Re12 -u'u


u" 1 + -"
.. 3
o
Cette équation s'intègre facilement. On suppose que la vitesse initiale
- Vo anime le projectile alors que celui-CÎ est éloigné de ]a paroi fixe (par rapport
à la distance caractéristique l) :
pour 8=_00{tI +00
u' 1.
d'où:

Il , = -12 [ - -
Re
1
li
Log (1)
1+ - 1]
li
~

Cette expression montre que le projectile tepd indéfiniment vers une distance
lliimil la paroi donnée par:

Log (1 +~) lIUn!


1.

Dans ]a pratique, le cas Re - 1 se rencontre pour des fluides très visqueux.


b) Si Re;?> 1
Ce qui est le cas courant des chocs de structure en présence d'eau par exemple,
les effets de la viscosité sont négligeables et le mouvement du projectile est
commandé par les forces dues aux effets d'inertie et de perte de charge singulière.
(Remarque: plus précisément, la viscosité ne jouera de rôle que dans la phase
où li et li' ~ 1, c'est-à-dire alors que le projectile a perdu toute son énergie).
La fonction '" peut être calculée à l'aide de l'hypothèse du jet libre et d'un
profil plat, ce qui conduit à :

=>U" (1 +ïï1) -2 u''! o


Cette équation s'intègre facilement:

u' = _ ( LI ) 2
ll+
1
=> 8 = - - li - 2 Log u
li

La force exercée par le fluide sur le projectile est donnée par:

Mv 2 Î J
/(t) = _0 - Li
1 (u +1
386 INTERAcrJON FLUlDE-STRUcrURE

Le projectile se ralentit progressivement en s'approchant indéfiniment de la


paroi rigide. La force f (1) est maximum pour li = 3/2 et vaut alors:

MV5
fm!!~ = 0,07--
l
Les graphiques 15.26 à 29, tirés de la référence [19] que l'on pourra consulter
pour plus de détails, montre l'allure du déplacement, de la vitesse et de
l'accélération du projectile ainsi que celle de la force exercée par le fluide pour les
deux cas extrêmes a et b.

15.3.4. Exemple 2bis : Choc d'un projectile très dérormable sur un phm fixe, en
présence du fluide

Figure 15.25.

On examine ici le cas inverse du cas précédent: le temps T d'aller ct retour des
ondes (que l'on supposera planes scion la direction Ox) est grand par rapport au
temps d'application des efforts dus 6U fluide.
On considère îci uniqucment le cas Re}:> L
L'cxercice du paragrnphe 3.4.3 nous donne l'cxpression de la vitesse du fond
du projectile cn fonction de la force exercée par Ic fluide (id: force par unité de
longueur) :

- Va +..E... [[ (t) + 2 [(t - T) + ... ]


EL
c étant la vitesse de propagation des ondes dans le projectile, E le module
d'Young du matériau qui le constitue.
D'autre part :

f(t) =

a) 0"", t :E T

x. + va + 3E
2c
- - Pf L 2(.f-
x

On mel cette équation sous forme adimensionnclle, en posant:

JU(O: 3',~
l tr
a) Déplacement du projectile [as al
46
-Masse du pro jer::tile M=25kg
rf"
CI
38 -Hasse volumique du fluide 9=103kg/m3
"X -Largeur de la surface portante 2L=200mm
- 30
§ -Viscosité r::inématique. v=10-6m2 /s CIl

- Je.u initial ~
~22 e=50mm -1
111 m·
-Vitesse initiale Vo=10- 3m/s ~
u~ 14 r:1
en
l'D
ï5.. 1=3.33mm Re:3,33
~111
0 6 E
sr:1
0 20 40 60 BO 100 120 140 160 180
Temps (51 ~
."
!i5'
:=
c c
@ q
...... C
VI hl Vitesse du pro jedile cl Accélération du projectile :::0
r:1
i-.J
?" 10 _ O. • ...... Z
on o
~ -04
z
.:;-- 8 (j

~
...!5. • o
~
N -0,8 Z
en
'III r:1
6 ..... -12
Ü;
..... .§. • ~
.§.
QI
III
III
4 r::: -16
.~

"E
.
-2
~
~
E '111
:;: 2 '-S -2,4
u
oC( -2,8 1 1 1 1 1

0 20 40 60 60 100 120 140 160 180 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
Temps Is) Temps (5) UJ
00
....,J
w
e) Force d'inertie du fluide co
d) Force total,e du fluide co
0 of"
0
30
-f' -1 x
CI
- 24
x
- -2 ~
Z .g 18
:; -3
0 ~
-8 -4 III 12

4L!,
III "'CI

-s
~,
"'CI

~
j
III
III :.-::
r...
u m
III
Éi -6 .S ::0
u..
-7 u..: , 1 1 1 , 1 . 1
)-

":1 0 20 40 60 60 100 120 140 160 180 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 B
0
Q:i" Temps Is) Temps (5) z
1:
(3 ':l'1
r-
P-
u. C
1..
;.J f) Force de perte de charge g) Force de viscosité
a
l:l1
Ù'l
-l

~~~r\ T'
0 i 1

'~
1
1
ë
8 ~
C
~ ::0
en
16 'III
== III
-3
0
24 ~ -4
al 'S;
"'CI 32 "'CI
al -5
:::r... -6
40
u.: J: -7
0 20 40 60 60 100 120 140 160 180 0 20 40 60 60 100 120 140 160 180
Temps ts) Temps (s)
al Déplacement du projectile [as bl
50
-Masse du projectile M=2Skg
,;;-
~ 40 -Masse volumique du fluide 9=10 3kg/m3
~ -largeur de la surface portante 2L=200mm
§ 30 -Viscosité cinématique v=10- 6m2 /s tIl
-<
...... r.n
c:: -Jeu initial e=50mm '""'1
['!!.
~ 20
aJ - Vitesse Înîtiale Vo=1m/s s:rn
u tIl
l'II

~ 10 1=3,33mm Re =3.33 1C 101 ~


Cl c
6
l71
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 tIl
-l
'TI
Temps (s) Ixl0-2}
Iiii"
....c
ê
rl q
p; c:
:;a
1",) bl Vitesse du projectile cl Accélération du projectile t::1
00
z
za
0
(j
o,a -4 a

~
ztIl
'iii -8 rn
g 0,6 c:
:;a
<
~
III -12 ~
~ 0,4
j
l'II

..... ~
1-
-16 ~
:;: 'III
U
u
0,2 < -20
-24
0 2 4 6 8 10 12 14 16 1B 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
Temps (5) ()(10- 21 Temps (s) ()(10-21 w
~
\0
w
\C
d} Force totale du fluide el Force d'inertie du fluide 0

0 N

~
-1 ~ 4
~
~ -2 111 3
"'C
u
~
u
-3 ~
QI
Z
"'C
{i -4
z....;
'LJ ~ j
QI
u !'- 1

:; -5 QI t":'I
u.. oS ~
u.: Il 1
90
~
2 4 6 8 10 12 14 16 16 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
0:;' Temps (s) (x10-11 Temps (s) (xl0-l , :z
c
r.l i!l
c:
~ S
i->
~
f) Force de perte de charge g) Force de viscosité ~
N
~

=
~
)(

-2
0

~ -,:~ 1(1 1)1 ....;


:=
c:
q
c:
II)
Gl
~ -4 0
u
II)
l'D
'fi os: -20
111
"'C
-6 QI
"'C
QI
Ilol
1:
Ilol
-8 t
u..
-30
a.
u.: -10
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 0 2 4 6 6 10 12 14 t6 18
Temps (s) (x10-l ) Temps Isl {x10-21
SYSTÈMES FLUlDE-STRUcnJRE NON CONSERVATIFS 391
Ir étant un temps caractéristique des cffets du fluide:

(~
2
_ L C ) 1/2
tr - 3 Pf E- Uo

L'équation devient alors:


,2
Il'' U
fi' + 1 + - - 2 -:;- = 0
U Ir

Remarqlle: Le temps de référcnce 1, est petit devant T. Ceci correspond à


"hypothèse faite initialement:

r,/T

avec:
~ E 2r.:
c-=- et T == -;;- (1: = longueur du projectile)
Pm

Dans sn phase initiale, le projectile est animé d'une vitesse alors qu'il est "0
très éloigné de ln paroi pûr rapport il ln distance caractéristique v() Ir :

2 P f Vo ) 1/2
V r =
( - -- L]
[ () r 3 Pm C

Les conditions initiales du problème sont donc:

o=-oo{ /1
li'
+00
-1
il se rapproche indéfinÎment de la paroi.

B
Figure 15.30.
392 INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

Ln force f (t) est :

ELv"
fU) = - - (1 + /l'CO»~
c '----".--'
F(O)
ELvn
Elle tend vers -c- quand (J -+ 00.

Remarquons que celle valeur limite est celle trouvée dans ln première partîc
(paragraphe 3.4.3) pour le calcul d'un choc sans fluide.
Le travail \V, de f(r) est donné pur:

---~
\VI ELu" ")
= - - - - - - - . , Vn/r
la:> (1 + Il'(O))du
1/2 MVii C Pm LLVii Il

(M = Pm CL masse du projectile).

1
= - 4..!
'T
Ia:l (1 + u') du
' (
I/'~
- Ir., -,,1/u )
")- du
n

Remarque; En fait pour l = T. ou 0 = .!.. ;p 1, Il ct u' ne sont pas tout à fait


1r
nuls (II f:, 1/'= e).

b) T <: r <: 2 'f

Dans cette phase, le mouvement est régi par l'équation:

2
. 2 L C
x + vo + 3 P f T
( :t
x À ~
x-
) - 2 C f(t - T) =0
avec:

si :é <:: 0
si :i: >0

En utilisant les variables adîmcnsionnelles de a), l'équation du mOuvement


devient:

u" u· 2
Il'+l+--A-
Il Il:!.
2F(O)=O

F(O) étant ln fonctÎon trouvée en a).


Les conditions initiales sont les conditions finales de la phase a): u = e,
u' 1:; la valeur initiale F(On) de F(O) eSltelle que F(Ou)~l, cc qui
correspond après n~nexion, aux effets du fluide lors du démarrage du projectile.
On peut ainsi de lu même façon qu'en a) prendre 00 - 00.
Du fait de F (0). la vitesse devient nulle puis positÎve. l>our r = 2 T ou
fJ = =-1 i'> l, on
') 'T

r
II Il ~ 1 ct u' voisÎn de L
SYSTÈMES FLUIDE-STRUcrURE NON CONSERVATlfS 393

Le travail de la force exercée par le fluide sur le projectile est approximDtive-


ment:

"lct:l
4- ( -III'! -u" ) du
T () 2 Il

(On néglige en particulier la partie de la trajectoire correspondant r.


1/' <:0)
En résumé, la trDjectoire du fond du projcctile cn coordonnées adimensionnel-
les et dimensionnelles, ainsi que la force d'impact sont représentées à la
figure 15.31 :

~ I\V 1 +W 2 1
1/2 Mvij

Figure 15.31.

Nous voyons donc que, conlrairement au cas du solide quasi indéformable,


l'énergie cinétique du projectile n'est pas complètement absorbée par le choc.
Dans le cus d'un projectile très déformable (friT ~ 1), l'énergie dissipée n'est
qu'une faible part de l'énergie cinétique initiale.
Ceci est rarement vérifié, si la souplesse vient d'un effet de trnctÎon-
compression, cc qui correspond à notre exemple. En effet supposons une poutre
d'!lcÎer dix fois plus longue que large, impactant â la vÎtesse de 10 mIs dans de
"cau:

(riT = J61 ( 1 )
7,8
1/2 ( 10 )
5000
1/2 1
10 = 1/3

Ce qui correspond il un choc assez dissipatif.


394 INTERACI10N FLUIDE-STRUCTURE

1DL

... 1 L 1..

Figure 15.32.

En revanche, si la souplesse vient d'un effet de flexion, les '( vitesses de


propagation équivalentes» sont beaucoup plus petites ct donc l'absorption
d'énergie nettement plus faible.
CHAPITRE 16

SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS


COUPLAGE STRUCTURE VIBRANTE .. ÉCOULEMENT

16.1. INTRODUCTION

Une structure vibrante plongée dans un nuide en écoulemem permanellf,


engendre au sein de ce fluide des fluctuations de pression, qui eUes-mêmes
réagissent sur la structure.
Pour mettre en évidence les termes spécifiques liés il l'écoulement permanent
dans les équations de l'équilibre dynamique de ce système, on songe tout
naturellement à linéariser les équations du fluide autour de son mouvement
permanent, reprenant ainsi la méthode utilisée dans la première partÎe
(Chap. 10).
Cependant, la complexité des écoulements du fluide rend cette démarche
illusoire dans le cas général.
En effet, un écoulement de type industriel est très souvent turbulent et même
instationnaire (*), c'est-à~dire qu'aux composantes permanentes de la vitesse,
viennent, en l'absence de mouvement des parois, s'ajouter des fluctuations dont
la description est très complexe et que l'on représente souvent par des fonctions
aléatoires de l'espace et du temps (cf. Chap. 18).
On conçoit bien qu'une vibration des parois va engendrer des fluctuations de
vitesse dans le fluide qui pourront se coupler avec ces fluctuations turbulentes,
éventuellement les modifier d'une façon importante.
Le calcul de ces phénomènes est donc tout aussi compliqué que Je calcul des
écoulements turbulents ou instationnaires, à grand nombre de Reynolds, en
particulier quand on cherche à déterminer les caractéristiques des fluctuations
elles-mêmes.
Actuellement, des méthodes de calcul par ordinateur commencent à être
appliquées. Ceci est très coûteux et concerne les nombres de Reynolds
relativement faibles.
En tout état de cause, la méthode de linéarisation ne s'applique pas dans le cas
général.

("') On appelle Înstationnarités, les grosses nucLuations engendrées par les singult1riLés de
J'écoulement.
396 INTERACTION FLUJDE-STRUcrURE

Cependant, le pessimisme de ces propos doit être nuancé, L'expérience montre


en effet plusieurs types de comportements de structure en présence d'écoulement,
qui peuvent être modélisés de façon plus ou moins compliquée.
Par ordre de complexité croissante, nous observons les cas suivants;
1) L'inslatÎ01l1lOrité de l'écoulement n'est pas modifiée par la vibration des
parois. Ce sont les cas les plus courants.
On peut alors continuer à distinguer comme nous J'avons fait jusqu'à présent,
une source d'exciflllioll : les fluctuations i1JStatio1llwires de la pression à la paroi et
un système répondeur « stl1lcture~flllide en écoulement» qu'il suffit très souvent de
modéliser linéairement.
Dans cette modélisation, ce sont les petits mouvements du fluide autour de la
composante moyenne de l'écoulement, dus aux vibrations des parois que l'on
considère, en les décorrélant complètemellt des fluctuations turbulemes.
Pour expliciter les term'es dus à l'écoulement dans les équations de ces petits
mouvements, on peut linéariser les équations de Nal'ier~Stokes autour de
l'écolilemenf permanent, sauf au voisinage des parois (couches limites).
Le problème se pose alors du degré de finesse nécessaire dans la description de
cet écoulement. lei encore, on pourra distinguer deux cas:
a) Une représentation globale assez grossière suffit (en particulier s'il n'y a pas
d'effet particulier des couches limites). Dans ce cas, une linéarisation autour d'un
écoulement à pOlentiel permet d'estimer correctement les effets des termes
d'entraînement.
Il se peut également qu'il faille se préoccuper des effets des frottements, bien
que la viscosité joue un rôle faible dans les problèmes que nous considérons
généralement.
Au chapitre 15 (fluide sans écoulement) nous avons vu que cela se traduisait
par un effet d'amortissement des fluctuations caractérisé par un nombre de
SlOkcs.
Dans le cas d'un fluide en écoulement permanent, on peut se demander s'il
n'apparaît pas un effet supplémentaire du fait de la fluctuation des forces de
frottement lié à cet écoulement.
Pour estimer cet effet, on peut se contenter souvent d'une modélisation simple
de l'aspect non conservatif de l'écoulement permanent turbulent (pertes de
charges, coefficients de traînée, etc.. qui sont estimés généralement par
l'expérience et fonctions d'un nombre de Reynolds).
On peut par exemple appliquer assez correctement ce genre de considération
dans le cas des tuyauteries en écoulement interne, des profils sans décol1ement,
etc ...
b) Certaines zones de l'écoulement doivent être représentées d'une façon très
précise (exemple: point de décollement de la couche limite sur un corps non
profilé). Dans ce cas, il faudra certainement modéliser la turbulence au moins
pour avoir une bonne idée des déconements et de leur stabiHté par rapport à un
mouvement vibratoire de parois.
Ceci bien sûr est déjà beaucoup plus compliqué que a), bien que souvent le
comportement du système demeure sensiblement linéaire.
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCllJRE NON CONSERVAT1FS 397

2) L'Înstati01marité est modifiée par la vibration des parois. Ceci se produit


dans certaines configurations bien particulières. (Exemple; accrochage des
tourbillons de Karman à l'aval d'un cylindre en écoulement transverse traité à la
fin de ce chapitre.)
Un schéma que l'on rencontre assez souvent est le suivant:
Un phénomène de type ]-b conduit à une configuration instable. Le niveau
vibratoire augmente et l'on se stabilise sur un régime où le corps vibrant et
l'écoulement instationnaire sont très couplés entre eux.
Un tel régime ne peut évidemment pas être prédit par un modèle linéaire. On
tombe en faÎt dans le cas général que l'on évoquait précédemment. où aucune
hypothèse simplificatrice n'est possible.
Actuellement, de tels phénomènes s'analysent expérimentalement. Des modé-
lisations simplifiées sont tirées des résultats.

Remarque: L'étude des systèmes « structure-fluide en écoulement » est d'une


grande importance pratique. En effet, l'écoulement étant ~n réservoir d'énergie,
des instabilités sont possibles, conduisant SOlivent à des niveaux vibratoires
dangereux.
Actuellement, un certain nombre de « configurations sensibles») ont été
recensées et étudiées. Mais lors du dessin d'un composant industriel de
conception complètement nouvelle, la possibilité d'apparition de certains méca M

nismes fluide-élastiques non déjà recensés, passe facilement inaperçue.


Il faut même se méfier d'une transposition hâtive de résultats d'essais sur
maquette à échelle réduite, les règles de similitude utîJisées n'étant pas forcément
représentatives du mécanisme dangereux.

Plan du chapitre
Le premier paragraphe est consacré à la modélisation de type l.a : l'analyse
des petits mouvements incompressibles autour d'un écoulement à potentiel. nous
permettra de mettre en évidence les ~{ termes de base ») de l'effet des écoulements
sur les vibrations des structures.
Les paragraphes suivants illustrent ces résultats à l'aide d'exemples courants.
Ces exemples sont pris panni les structures de l'industrie nucléaire, le lecteur ne
s'étonnera donc pas de ne pas voir figurer l'exemple classique du flottement des
ailes d'avions, auquel de nombreuses publications ont déjà été consacrées.
On traite ensuite sur l'exemple de l'obstacle cylindrique en écoulement
transverse, des mécanismes de type l.b et 2.
L'exemple industriel important des faisceaux de tubes permet de se rendre
compte comment les considérations théoriques s'appliquent à un problème
complexe.
Enfin, nous avons fait figurer au dernier paragraphe quelques considérations
sur le cas où l'on a affaire à un fluide compressible, pour lequel peuvent
apparaître des couplages ondes acoustiques-écoulement.
398 INTERACTrON FLUIDE-STRUCTURE

16.2. PETITS MOUVEMENTS INCOMPRESSIBLES ET NON VISQUEUX


D'UN FLUIDE AUTOUR D'UN ÉCOULEMENT À POTENTIEL,
ENGENDRÉS PAR UNE VIBRATION DES PAROIS

Les effets de compressibilité et de viscosité dans l'interaction fluide-structure


ont été traités aux chapitres précédents. Nous avons choisi de ne pas les
réintroduire ici. Cela ne ferait en effet que de compliquer l'écriture et
n'apporterait aucun éclairage particulier sur le couplage écoulement-vibration de
paroi. D'autre part, dans la majorité des applications industrielles (fluides denses
peu visqueux et peu compressibles), une règle de superposition des différents
effets pourra être utilisée.

16.2.1. Equations des petits mouvements du fluide

Nous partons des équations de Navier-Stokes, pour un fluide incompressible


non visqueux:

(16.1)

en utilisant les notations indicielles.


Par rapport aux équations du chapitre 13, seul le terme non linéaire
d'entraînement a été ajouté.
Linéarisons autour de l'écoulement permanent défini par le champ Vi = Vi 1Jr,
en remarquant que:

on pose:
CUi = Vier) + ifj(r, t) (i fi ~ Vi)
{ ;J' = P (r) + p (r, f) (p ~ P)

= fluctuations de moyenne temporelle nulle).


(x fi et P
Les équations des petits mouvements sont:

JV;pfifi=O
lP f .xfi + V J Pf (V i Xfi + Vj i fi) + V iF = 0
ou:

I VIP fifi = 0
P f Xli + V; [p f ifJ(Vj 1[;)] + (V j 1JI" )[Vj(p 1 i fi ) - Vi (p f XJj)J + ViP 0

La solution de ce système est telle que:


SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 399

17 (r, t) étant une fonction potentielle à moyenne temporelle nulle.


IV; V j 17 = 0
::;. 1- if - (Vi'" )(VjTr) + p 0

Le calcul des petits mouvements dans le fluide revient donc à trouver une
fonction potentielle vérifiant l'équation de Laplace:

~1T = 0 1 (16.2)

La pression fluctuante dans le fluide étant alors donnée par:

p = 7T + V • grad Tr (16.3)

16.2.2. Condition il la paroi vibrante

Comme dans les chapitres précédents, nous é~rivons la continuité de la vitesse


normale du fluide et de la paroi:

(V + xI) . ni = xs' ni sur (i') (16.4)

n' = vecteur normal à (i') unitaire extérieur au fluide


{ (l') = position courante de la paroi.

([1)

Figure 16.1.

A l'ordre 0, (16.4) donne:


V·n=O sur (I)

qui est la condition aux limites de l'écoulement permanent.


n = vecteur normal unitaire à (i).
{ (i) : position moyenne de la paroi.
400 INTERACTION FLUIDE-STRUCfURE

En considérant les termes d'ordre 1 de (16.4), on obtient la condition aux


Iimîtes associées aux fluctuations. Ramenons cette dernière à une condition sur la
position moyenne (.!).
Au premier ordre:
[(V + xf)' n'h, = V(M), n + V(M). (n' - n)
+ [V(M') - V(M)]. n + (xf.nh:

on pose comme au paragraphe 14.5.] :

Il et v sont les composants de X,!n sur les directions principales de courbure


CI et C2 de (I) (rayons de courbure RI et R 2). Le trièdre cI' Cz, n est direct.
grad,! désigne ici le gradient dans le plan tangent à (.!).

V(M)· (n' n - V (M).grad,! (x. m) + V(M)· ( ;1 el + ;2 e2)


[V(M') - V(M)].n [grad (V· n)]. xJ

= [grod (V - nl]-lLT" - V- C/OR'l:R,) x,!

(du fait que V(M).n 0 sur (.!) et V(M')·n' 0 sur (l')),

d'où:

Du fait que div V 0 on peut également écrire:

grad (V . n ) . n = - div.r V

(div,! étant la divergence « prise sur la surface (.Y»».


(16.4) devient alors au premier ordre:

ou:

an - - P
sur ( -'Ç) .. a7T _ f "
'\SII - P f (d'IV,! V)·
.x sn - P f V . grad ,! (-
.x SII ) (]6.S)

16.2.3. Effort exercé sur ln paroi pnr le fluidc

L'effort exercé par le fluide sur un élément de surface (dI) est:


SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVAT[FS 401

t['}

Figure 16.1.

En utilisant les valeurs définies sur (I), on a au premier ordre:

(Si le fluide n'est pas pesant, (grad Ph:' n = 0 du fait que CV),r· n = O.)
On a donc, comme au paragraphe 14.5.1 sur (}.;)

(16.6)

16.2.4. Effets du fluide en écoulement sur les mouvements de la structure

Etant donné un déplacement Xs de la structure (paroi pour le fluide), on calcule


à l'aide de (16.2) et de la condition aux limites (16.5) Je champ 7T. On obtient
ensuite p à l'aide de (16.3) puis f fi l'aide de (16.6).
On adopte ici une démarche analogue il celle du paragraphe 14.3.1.
Soit une base Xj (r) de modes propres définissant le mouvement de la structure
(on peut choisir par exempte les modes propres de la structure dans le vide) :

x" = L a;(t) Xj(r)


i

Soient 7T PJ(r) la solution du problème:


il7T 0
j a7T
an
=-PjX .. n
J
sur CI)
402 INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

et 7rF1) la solution du problème:

Ll7r=O
j o;ran = _ Pf(div .. œ) X·. n - Pf œ grad X·
- J 1/1
(sur 1:)

(œ (r) = champ de vitesse normalisé: V (r) = œ (r) Vu),


Le champ 'Tr (r, t) engendré par Xs est:
*(r, t) l
j
(lÎ i 'Tri!) + a j V o 'Trf:'l)

d'où:
p(r, 1) = l [ii j 'Tr JI) + di V o( 7TP) + œ· grad 'Tr p» + ai V~ œ· grad 71')2)]
i

En projetant les efforts locaux exercés par le fluide sur (I) sur le mode
Xî , nous obtenons la force généralisée:

(13 (r) étant un champ de pression normalisé P (r) = Po {3 (r»).


Finalement, on passe du vecteur A des ai au vecteur F des fi à l'aide d'une
matrice dont la structure est la suivante:

• les matrices [m], [m]', [m] ", [m] tt! ont la dimension d'une masse
([n.z] est la matrice de masse ajoutée due au fluide),
• L est une longueur de référence.
La forme (16.7) montre que l'écoulement engendre deux types de terme
supplémentaire dans les équations de la structure:
- des termes de composition de vitesse: Vu  engendrant un effet d'amortis-
sement (positif ou négatif) ;
des termes quasi-statiques V~ A et ...!... Po A modifiant la raideur de la
Pr
structure (l'augmentant ou la diminuant).
D'une façon générale, les [ml, [ml], [ml/], [mm] sont du même ordre de
grandeur. Au voisinage d'une pulsation de résonance toI) du système sans
écoulement, l'ordre de grandeur de ces termes rapportés au terme d'inertie fluide
est:
SYSTÈMES FLUJDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 403

composition de vitesse Vo
inertie WI)C
qua~i-sta.tique _ ( V o ) 2
mertle Wo

Vu
Dans la plupart des cas industriels (tuyauterie, etc.) - - ~ 1, l'effet de
WOL

l'écoulement est donc uniquement une contribution supplémentaire à l'amortisse-


ment des résonances; en notant que dans certaines configurations dangereuses,
cette contribution peut être négative.
Nous en donnons des exemples au paragraphe suivant.
Cas particulier d'lIll écoulement [llliforme V o le long de la paroi (I).

Ceci implique que (I) est une surface cylindrique ( ~I = ?),a coïncide avec
le vecteur unité Cl de (1:):
On a alors:
7Tp)(r) el' grad .; p)

La pression est donc donnée par:


p(r, t) = L {a; 1ïP) + 2 di Vo grad 11' /1) + ai vo ' grad (Vo ' grad 7TP»}
i

~ p(r, t) = 2: ( .i. + v(J' grad) 2 aj 11"/1) (16.8)


i iJt

Ce qui illustre bien l'effet de « transport ») dû à la vitesse Vu sur les vibrations.

16.3. EXEMPLE 1 : TUYAUTERIE DROITE UNIFORME EN ÉCOULEMENT


PARALLÈLE INTERNE

Soit une tuyauterie de section (S) constante (rayon R) parcourue par un


écoulement de vitesse uniforme V o.
Les différentes caractéristiques de cette surface cylindrique sont définies à la
figure 16.3.

.....
Î

"1'-.......- - - ~
-~V
Fibre/-- o

neutre --------~-----------------
Figure 16.3.
404 JNTERACnON FLUIDE-STRUcnJRE

Considérons des petits mouvements de flexion caractérisés par le déplacement


de la fibre neutre X.r(z) selon ln direction x.
On suppose que la tuyauterie satisfait l'hypothèse des poutres longues. Le
déplacement de tous les points d'une section droite est égale à :

La fonction 7T (1) (r) associée est:

7T(I)(O, z) = - P fX/z) cos 0 + C(z) (*)

D'après (16.8) la pression fluctuante dans le fluide est:

pee, z, t) = -a + V o -a )~- 7T(1)


( élt éJz

On utilise (16.6) pour déterminer ln force exercée sur la structure par le fluide.
On a:

Xs
R cos il

( RI1+ R::!1) Xsn n =


x
R
j XS
sm Oe). + R cos

0n

(puisque RJ = 00 et R 2 = R)

df [ a:!x 1 axJ . ] d (AP o) ax s


=> d ..... = pn - AP u R cos On + -sm Oc, --d--R-cos On
• ..!. az Z (JZ

En intégrant sur une tranche dz de tube, il vient:

(16.9)

APu représente la différence de pression permanente entre l'intérieur et


l'extérÎeur de la tuyauterie qui est constante si l'on néglige les frottements aux
parois.

('~) En négligeant Ics gradients scion z par rapport il ceux scion x.


SYSTËMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERV Al1fS 405

Les mouvements de la tuyauterie vérifient l'équation de flexion:

SI section de la paroi de la tuyauterie


E, p s module d'Young et masse volumique de la paroi
d'où, d'après (16.9) :

(16.10)

Remarque: On peut se poser ici le problème de la prise en considération des


frottements aux parois:
Pour un écoulement turbulent de vitesse moyenne Vu, ils sont représentés par
un coefficient de perte de charge linéique, fonction du nombre de Reynolds
VoD
R.=--:
e 1)

La pression LlPo varie alors linéairement en fonction de l'abscisse z:

Le mouvement transversal des parois engendre dans le premier membre de


l'équation (16.10), le terme supplémentaire :

D'autre part, le terme lié Il LlP() dans (16.9) devient:

L'équation du système reste donc valable dans sa forme (16.]0) à condition de


considérer que LlP 0 est une fonction linéaire de z.

16.3.1. Illustration de Perret du terme de composition des vitesses: tube rigide


ouvert aux extrémités, monté sur ressorts

Dans le plan xOz, on décrit le système par les deux degrés de liberté x et e,
respectivement translation du centre de gravité 0 et rotation autour de O.
406 INTERACfION FLUIDE-STRUcru RE

L L
t.. "l~ -'1
Va --IJIo-

! K(1-o!l K(1+1X) l !ID


(-1<lX<1) 0 Z

Figure 16.4.

Le fluide intervient par son inertie qui s'ajoute à celle du tube (soit M )a masse
iJx J
totale) et par le terme 2 P f SV 0 - qui donne ici une résultante selon
az
Ox proportionnelle à la rotation:

D'où les équations d'équilibre dynamique du système sans sollicitation


extérieure :

M(~ S3) (:ë) +4PfSVO(~ ~) (:0) +2K(~ ~) (~8) 0


(16.11)

L'analyse des solutions singulières de (16.11) transformée par Fourier conduit


à l'équation en w:

- Mcû 2 +2 K 4 P f SV o iw + 2 Ka
d et M , o
2Ka -T w -+ 2K

~ 2 K) P J SV o
En posant: ( avec w(j:""M et À = ---
Mw()

on obtient l'équation:

(1 - n 2) ( 1 - ~:! ) - a (a + 4 in À ) = 0

dont les racines complexes donnent les fréquences de résonance et les amortisse-
ments associés du système.
Le graphique 16.5 montre leur évolution en fonction de a, pour 1 À 1 ~ 1.
On remarque qu'il existe toujours une racine à partie imaginaire négative
même pour 1 À 1 ~ 1. Le système est donc instable, en l'absence d'une dissipation
d'énergie.
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 407

(lÀ
4

-1 o

Figure 16.5.

Si a A ~ 1, un développement limité au vOlsmage des racines nI et


n du système conserva tif permet d'obtenir les amortissements El et 8 2 associés
2
aux deux résonances:

n-_{nI}
n .{n
2
+Ifl 2
t El}
é]
avec 1::} ~ ]
{::} -3 Àa
avec ri}
ni 2+=
QI 1+ 1

D!'} (2-D'!'})
O~I (~I

À= .... Jmlo)

111<0) À= ....

(..,..... Sens des À croissantsl


Figure 16.6.
408 INTERACTION FLUIDE-STRUCrU RE

Pour un a donné, Je graphique 16.6 donne, dans le plan complexe, l'évolution


des n en fonction de A. On remarque en particulier qu'à partir d'une certaine
valeur de 1A l, l'une des racines correspond à une solution non oscillante stable
ou instable, suivant le signe de a.

16.3.2. Illustration de l'effet du terme quasi-statique: tube rotulé-rotulé, ouvert


à ses deux extrémités

Comme au paragraphe précédent, on recherche les solutions singulières de


l'équation d'équilibre du système transformé par Fourier.
Ici, on utilise (16.10) :

avec les conditions aux limites:

Z= -L
en (16.12bis)
o {
z= +L

L L
t

o z
Figure 16.7.

On considère la pulsation adimensionnelle :

le système est caractérisé par les paramètres :

p! S + PI Ss
El 2 LV o
f3 = _-=-p...;...!_S----:-
p! S + P s Ss
AP o
et l'
SYSTi:'MES FLUlDE-STRUcruRE NON CONSERVATIfS 409

On peut montrer que les solutions il de (16.12) et (16.12bis) forment une suite
de nombres réels pour les V R inférieurs à une certaine valeur Vite pour laquelle Je
premier il est nul.
V R, doit vérifier :

en Z = ± 1/2

On a alors: .Ys - cos 7TZ :

7T
=> V Re = - r = = = =
+î')/3

J(Q)

Figure 16.8.

A la vitesse d'écoulement (Vo)c correspondante apparaît une instabilité de type


statique (flambage).

16.3.3. Autre exemple: cas d'un tube encastré libre, ouvert il ses extrémités

On considère pour simplifier: âPo 0 (1' 0).

~22222ZZ22222222222222??Z2222?222?22a

Figure 16.9.
410 INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

La résolution de l'équation (16.10) avec les conditions aux limites:

x =O}" =0
éJX: en z= 0 en z = 2 L
- 0
az o
conduit il une suite de pulsations propres complexes n.
On peuL, comme précédemment, représenter l'évolution des n dans le plan
complexe en fonctÎon des deux autres paramètres adimensionncls V fi. ct {3.
Les graphiques 16.10 montrent l'évolution des trois premiers n en fonction de
la vitesse réduite V fI.:> 0 pour f3 = 0,2. On remarque que pour V n <:: 0
(l'écoulement se fait alors du bout libre vers le bout encastré) le système est
immédiatement instable.
Pour Vit:> O. l'instabilité peut être, soit de type sUltique (premier mode), soit
de type dynamique (second mode) j cette dernière apparaît en premier dans le
cas considéré.
Les phénomènes d'instabilité des tuyauteries en écoulement parallèle interne
ou externe ont été particulièrement étudiés par M. P. Paidoussis. Le lecteur
pourra se reporter il ses travaux pour plus de détails (cf. réf. [20] il [25]).

5
Jmlnl
5
4

2 3 0
:Jmln!
30

-5

20
-10
10

10

Re lnl
0
10 20 30 40 50 60

Figure 16.10.
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATIr-S 411

16.4. EXEMPLE 2: COQUE CYLINDRIQUE EN ÉCOULEMENT PARAL-


LÈLE INTERNE

On considère maintenant des mouvements de type «coque)~ de la paroi du


tube:

o __ 0v

Figure 16.11.
Z
JIiIIIa

COS no-}
XII (z ) { sin Il H

L'écoulement étant uniforme, on peut donc appliquer (16.8). La pression est


donnée par:

.
p(r, (J, Z, ) (a
(= - + VII a)1 'if
(1)
(Jt az

avec: 'Ir
(J)
(rt(J,Z)=-Pf
R ( R
r ) Il {COS 1l0}
wez) sinnO +C(z)
n

w étant la composante normale à la coque du déplacement x", R étant le rayon de


la coque. Cette expression est valable si l'on peut négliger les gradients selon
z par rapport à ceux selon (J.
On utilise (16.6) pour déterminer la force exercée sur la structure par le fluide.
E n mtegrant
. , sur {COS 11 (J} 1il foree genera
sin nO . . r' . .d
lsee par umte l
e ongueur '
exercee
par le fluide sur la coque est:
• pour le terme pn:

-Pf-
S( -+V
Il
a o - a)2
al (1z
HI

• pour le terme associé à la différence de pression permanente ilPn entre


l'intérieur et l'extérieur de la coque, le calcul est identique à celui effectué dans la
première partie du (§ 11.1.2).
On obtient toujours en négligeant les gradients longitudinaux:
412 INTERACT10N FLUIDE-STRUCTURE

Considérons par exemple une coque mince assez longue dont on suppose
pouvoir représenter l'opérateur de raideur par les expressions simplifiées de la
première partie (§ 8.2).
L'opérateur de raideur se met alors sous la forme d'une somme de deux
opérateurs:
- un opérateur de (~ type poutre}) :

E = module d'Young de la coque


ElrR 3 a~w
avec 11 coefficient de Poisson
(1 - J' 2) 11.1 a? {
Il = épaisseur

un opérateur de « type coque}) :


7T (11 2 _ 1 y.l Eh J
-'---~-..."..II'
12(1 11::!)R 3

Supposons pour simplifier que API) soit nul.


L'équation que vérifie west alors:
7T EhR
3
a4\\, 7T (n::! - 1 i Eh J '1T R
a a )"-w
2
+ IV+ P f - - ( -+Vo -az
(1 v 2 ) 11 4 12(1 1,2) R 3
n at

cette équation a la même forme que celle des poutres (16.12) avec un terme de
raideur multiplicatif supplémentaire dû à la déformation en coque.
Recherchons des solutions du type: e i... r sin ~ À :

Comme pour le cas de la poutre, les vitesses critiques Ve; de stabilité sont telles
que w = 0 est une solution propre (instabilité statique), Ve; vérifie donc:

À 7T ).\
-
EhR
---+
3
(n:!] i Eh] -PlV.2 -R 2
( À 7r ) 2
-- o
(
(1 - 1/2) Il,1 12(1 _ J/:''-) R 3 C Il R

Considérons avec Weaver (réf. [26]) la vitesse réduite:

U V fi J 12 (1 - II 2) P f / '1T .2 E

Nous avons en variables adimensionnelles :

(16.14)

Considérons maintenant les conditions aux limites aux extrémités de la coque.


Supposons pour simplifier que la solution: sin À 'Tf' z, les vérifie pourvu que
R
À soit tel que:

À m ~ (avec 111 entier:::> 0)


(conditions aux limites de type rotuIé-rotulé au sens des poutres).
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 413

La relation (16.14) nous donne alors les vitesses critiques d'écoulement pour
chaque mode (n, m) de la coque:
a) Pour !ln n donné (::;= 1) le mode longitudinal correspondant à un
U e minimum est tel que:

=>171 = nJ~~'H
--
121/4 7r R R

Ce qui veut dire que si la coque est longue (H/R;p 1 ), l'ipstabilité est atteinte
en premier pour un mode rn élevé dont la longueur d'onde longitudinale
(rapportée au rayon de la coque) est en fait indépendante de )a longueur H mais
.,
est f onctIon umquement d e Il et du rapport R Il, .

Pour une coque plus courte, la vitesse critique minimum est plus grande que
cette valeur limite.
U c limite est donnée par:

2(11 2 -1)11
=> U elim (16.15)
Il R

(Remarque: U clim est également indépendant des conditions aux limites


choisies.)
b) Si Il = 1, on retrouve bien sûr les résultats de la poutre (paragraphe
précédent), c'est-à-dire que la vitesse critique minimum est obtenue pour le
premier mode longitudinal (m = 1) et est d'autant plus faible que H/R est
grand:

U =
C
-RJh
J 12-H -
R

La figure 16.12 illustre l'application de la formule (16.14). Les résultats sont


comparés à une étude théorique plus exacte (réf. [26] et [27]).

Remarque: Etant donné une coque (~ et ~ donnés), on peut, il partir de


(16.14) détenniner le Il donnant la plus basse vitesse critique:

dUc
on
414 INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

H/R=O,02
- - - Calcul Weaver (réf.26)
- - - Formules simplifiées

D,OS
\
\\
\\
\.,
" ,- _ _ _ _ _ _ _ -.f"'"
L n=3
'----~..::a.....---- n=2
.....................
--- n=1
H/R
o 10 20 30 40
Figure 16.12.

Si la coque n'est pas très longue ( ~- 1 ) , la première instabilité n'apparaît

pas sur un mode Il = 1. Si la coque est très mince ~ ~ 1, le mode est d'ordre Il

élevé (n ~ 1 ) donné par:

U Il est donc minimal pour 111 = 1 => À = ~.

=> U emin 1,5 ( ~ ) 1I~ ( ~ ) 7/8 et "min = 0,9 ( ~ ) 112 ( ~ r/'I


Cette expression dépend bien entendu fortement des conditions aux limites
choisies pour la coque puisque l'instabilité se fait sur le mode 111 = 1.
Dans les cas pratiques, les conditions sont plus complexes (coque encastrée,
libre, appuyée. articulée, etc ... ) elle peut cependant donner un ordre de
grandeur:

*
Exemple:

= 1 ~= 0,02 Il min =3 ou 4 U emill 0,03

Autres remarques: Des instabilités dynamiques (à w =F 0) sont également


possibles pour les coques en écoulement.
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 415

De nombreuses études théoriques et expérimentales ont été consacrées à ce


sujet pour M. P. Paidoussis et D. S. Weaver, pour plus d'informations on se
reportera aux références [26] à [28].

16.5. EXEMPLE 3: ÉCOULEMENTS TOURNANTS AUTOUR DES ARBRES


DE POMPE

Considérons une poutre droite longue pouvant vibrer en flexion et plongeant


dans un fluide.
Si la poutre est animée d'un mouvement de rotation autour de son axe (de
vitesse angulaire il), il se produit du fait de la viscosité (même si cette dernière
est faible) un mouvement de rotation du fluide caractérisé par un champ
VII (r).
Soit RI le rayon de la paroi cylindrique limitant extérieurement le fluide,
supposée fixe.
L'allure du champ Vu(r) dépend de J'importance de la viscosité. Deux cas
extrêmes sont à considérer:

Vo(r)

Figure 16.13.

ilR(R I R)
• R C = - - -p - - <;g L la viscosité conditionne l'écoulement dans l'espace
annulaire: on a un régime laminaire de COllette:

• Re ~ 1, la viscosité est négligeable, on il un régime turbulent et Vu(r) est


quasi-constante dans la lame fluide et égale à :
416 INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

Nous nous plaçons dans ce paragraphe dans le domaine d'application que nous
nous sommes fixé dans ce chapitre, à savoir, la viscosité joue un rôle négligeable,
à la fois en ce qui concerne l'écoulement permanent (Re;p. 1) et l'écoulement
fluctuant:
lù (R 1 - R)2 )
(
-----;p.1
11

Appliquons les relations (16.2) et (16.5) pour déterminer les petites fluctuations
dans le milieu fluide du fait du mouvement vibratoire Xs de la poutre:
.17r = 0 dans le domaine fluide
a*. ~ .
ar = P f X s cos e - Pf Vu R sm 0 (en r R)
af,-
=0 (en r = R 1 )
ar
La résolution de ce système conduit à la solution (en négligeant les effets
axiaux) :

La relation (16.3) permet d'obtenir la pression fluctuante dans le fluide:


p = 7i + V . grad *
En particulier, la pression à la paroi de la poutre est:
2
Ri + R [ _iJ . ., X s ]
p(R, e) = P f R., ., .fs cos 0 2 V" -R sm 0 - V ô R1- cos 0
Ri - R-

Si i et j sont les vecteurs unitaires de la direction du mouvement x J de la poutre


et de la direction orthogonale directe, la force exercée par le fluide sur la poutre
est, d'après (16.6) :

(les termes dus fi une éventueJle pression permanente constante dans le volume
fluide ayant une contribution nulle).
En faÎt nous considérons la force par unité de longueur:

fJ = f21T p(icos 0 +jsin 0 )RdO


Il

(16.16)

Dans la pratique, la poutre peut vibrer dans les directions et j. Soit


xs(t) et Yr(t) ces mouvements.
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 417

La force par unité de longueur exercée par le fluide sur ln poutre du fait du
mouvement Ys est (d'après 16.16) :

Si l'on considère que l'on peut décrire la poutre par son premier mode propre
de flexion identique dans les deux directions (soient Wo sa pulsation de
résonance, m sa masse généralisée), les équations du mouvement en présence du
fluide s'écrivent:

.
"'-~' +
"'1

IIlW: x, = - Ill,
[ •• il)2 x1+ilys,]
~'- ( 2 (16.17)

1III Ys + mwoY, = - ma[YI- ( il):! )'" - nxs


"
.]

Remarque: Cette écriture suppose qu'il n'y a pas d'autre effet dissipateur, et
que l'on peut négliger l'effet gyroscopique de la poutre.
ma est la masse ajoutée généralisée due au fluide:

Xo(z) = déformée modale

L'analyse harmonique de (16.17) a été effectuée dans le détail à la référence


[29].
Elle fait apparaître (comme pour l'effet gyroscopique cL 11-2) un mode direct
et un mode rétrograde dont les pulsations propres réelles sont tracées à la figure
16.14 en fonction du paramètre réduit n / Wn'

Pulsation réduite
w/w o

Q
-----1'··-'-;. - . _ -
ma
..*' Wo 2!m+ma l
.l..- 1

••". ! 1
•• ' 1 1
.,a 1
• • • a· 1 1

•••• - 1 1

.".... 1 1 Vitesse
••• " 1 1 réduite
""
•• a ______________________ Q/w ll
~ ______________ ~~ ~-L__~

2 2~ (m+mallma
418 INTERAcrroN FLUIDE-STRUcruRE

, . ,Jusqu ,.a s>annu 1er pour:


d ecrOlt H W o = .!.
$n
On remarque que la pulsation du mode direct croît et celle du mode rétrograde
ri;"" -,
ma
l '
e systeme ,
est alors statlque-

ment instable.
On peut cependant, pour le mode direct, continuer à représenter l'évolution en
fonction de fl; w 0'
On note en particulier la présence de deux modes directs qui se confondent
m + 111 a
pour: ti;wo 2 - - - . Le système est alors dynamiquement instable.
111a

La vitesse critique de fonctionnement est telle que la pulsation W cr correspon-


dante soit égale à la pulsation propre du mode direct, On montre qu'elle est
toujours inférieure à la pulsation critique d'instabilité:

w cr < 2w o
ft;
-
ma
n

16.6. UN EXEMPLE OÙ LA VISCOSITÉ JOUE UN RÔLE PRÉPONDÉ-


RANT : LES FILMS FLUIDES MINCES
Au début du paragraphe précédent, nous avons parlé du cas:
eflR
Re = -J!-~ 1
(e étant la demi-épaisseur du film).
C'est le cas des fluides très visqueux ou des films très minces.
wc:!
Le nombre de Stokes - est lui aussi souvent petit devant 1 :
II

weZ enR e w
-,-, =-v-"R12
L'ensemble des mouvements dans le film fluide est donc contrôlé par le terme
de viscosité. Les expressions développées jusqu'à présent dans ce chapitre ne
s'appliquent donc pas.
Mais on peut en revanche utiliser les hypothèses classiques des écoulements
visqueux:
Dans l'équation des quantités de mouvement projetée dans le plan tangent
(I) au film (Ul et li! étant les composantes de la vitesse) :
- on néglige les termes d'inertie,
- on néglige les gradients de III et li! dans les directions autres que celle de
normale n au film (abscisse y),
on suppose la pression constante dans le film (indépendante de y).
On obtient alors:

(16.18)
SYSTÈMES FLUIDE-STRUcrURE NON CONSERVATIFS 419

On suppose que la demi-épaisseur du film peut fluctuer dans le temps et dans


l'espace, du faît du mouvement vibratoire Xl' de la paroi de la poutre:

Figure J6.15.

La paroi de la poutre, repérée par y= - e est animée d'une vitesse tangentielle


permanente DR, la paroi externe y= e est fixe.
En résolvant (16.18), on trouve pour les composants lI 1 et li:. de la vitesse du
fluide dans le film :
DR y- e
2e

(en négligeant la fluctuation de vitesse tangentielle de la poutre devant


.oR).
De plus (16.18) impose:
1 flp
ll,=--
2 J.L as]
1 dp
il,=--
- 2/-t aS 2

L'équation de continuité (fluide incompressible) s'écrit:

En intégrant sur l'épaisseur du film on a (puisque e/R ~ 1) ;


420 INTERACfJON FLUIDE-STRUCfURE

J
ou: . (e grad p
dIv )
= + -3 éJe + 3 -éJc
n R -as! (16.19)
J.L 2 al

C'est l'éqllation de Reynolds des films minces.


Si l'on considère les petites fluctuations de pression autour de l'état d'équiJibre
(16.19) devient:

div
C3
-; gradp
)
--
3 nR -oX·s n - -3x. n
( 4 as! .2.r

Rcmarquc: Au paragraphe 15.2.4.d, le problème avait été résolu d'une autre


façon dans le cas d'une poutre sans mouvement pennanent (n = 0). On vérifie
facilement Ja cohérence des résultats obtenus alors avec l'équation (16.19).
Application: calcul des paliers hydrodynamiqucs des machÎnes tournantes
Les arbres des machines tournantes doivent être solidaires de butées suffisam-
ment raides pour assurer un centrage correct et permettant, sans trop de
dissipation, le mouvement de rotation.
Le palier hydrodynamique est un type de butée qui utilise le laminage d'un film
liquide entre le stator et le rotor.
Calculer un palier hydrodynamique consiste il déterminer les efforts exercés
par le f1uide sur le rotor en fonction du mouvement de ce dernier.
Pour cela, on utilise l'équation de Reynolds (du moins quand on peut faire
l'hypothèse que l'écoulement reste laminaire).
Les deux termes du second membre de cette équation montrent que les efforts
dus au fluide sont de deux types:
- des efforts de raideur (proportionnels au déplacement du rotor),
- des efforts d'amortissement (proportionnels il la vitesse du rotor),
En fait, comme le rotor peut se déplacer dans les deux directions (Ox et 0 y)
normales à l'axe de l'arbre, il faudra calculer quatre coefficients de raideur et
quatre coefficients d'amortbsement.
Exemple: calcu! de l'équilibre el des coefficients de raidellr d'un palier
cylilldrique court horÎzo1l1al
On suppose que la hauteur H du palier est petite devant le rayon moyen R. On
peut alors négliger les gradients de pression selon 0 par rapport à ceux selon z.
L'équation de Reynolds peut donc être écrite (sans le terme associé à la vitesse
ae ,puisque l'on ne s'intéresse ici qu'aux termes de raideur) de la façon suivante:
at

(16.20)

H
On écrit en z= ± 2' que la pression est constante et égale à la pression
extérieure que l'on prendra comme référence, on écrira donc p = o.
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 421

ot H/ 2
tH/2

Figure 16.16.

Remarque: Dans ce cas particulier, on n'a pas besoin de condition en (J.


Généralement, il faudra écrire une condition au niveau des rainures d'alimenta-
tion du palier de type P = Pa'
a) Position d'équilibre du rotor
A l'équilibre, la force hydrodynamique f est opposée à la pesanteur mg
s'exerçant dans la direction Oy.
Le rotor se trouve alors dans une position excentrée repérée par J'axe Olt.
L'angle (OYOu) = tp s'appelle angle de calage.
La demi-épaisseur du film en fonction de l'angle repéré par rapport à Ou est
donnée par:

e (0) = eo(1 + Cl! cos 0 )

2 eo est la différence entre le rayon du stator et celuj du rotor 2 Co Cl: est


l'excentrement du rotor par rapport au stator.

Figure 16.17.
422 INTERAGnON FLUTDE-STRUCT1JRE

On peut alors résoudre l'équation (16.20). On a :

3 a sin 0
p(lJ,Z) =-,p.fl - - - - -
4 elÎ (1 + a cos 0

Si 0 <: 0 <: TT, p::> O.


Si 7T <: 0 <: 2, p <: O.
En fait, .la pression dans le palier ne peut pas descendre en-dessous de la
pression de vapeur saturante. Si l'on admet que 1es fluctuations dans 1e palier sont
grandes par rapport à la pression atmosphérique externe (p = 0), la condition ci-
dessus s'écrit approximativement: p ::> O.
Le champ de pression sera donc donné par:

3 fl a sin (J
p (0 ,z ) =-.,p. si 0 <: (J <: TT"
4 eô (1 + a cos (J

1 =0 si 7T <: 0 <: 2 TT"

La force f exercée par le fluide sur le rotor est alors donnée, par:
- projection sur Ou :

fil = --,p.flR
3 fll/2 HZ _ Z2) dz f1T a sin f) cos (J d f)
4 eô _ H/2 ( Il (1 + œ cos f)

H 3 Rfl al
= p. --,-
4 c(i (1 - a

- projection sur Ov :

Le modu1e f de f est donc:


3
f JLH Rfl TT"2)a 2]1f2
= 16 e~ (1 _ a
a
zy! {2+(16
7T
(16.21 )

L'angle de calage cp est (en écrivant que f est dirigé selon Oy) :

(16.22)
SYSTÈMES FLUIDE-STRUcrURE NON CONSERV ATIFS 423

Pratiquement, on calcule Je nombre de Sommerfeld du paJier:

S _ IL HRn ( R ) 2
- 7T (mg) Co

écrire: f = mg en utilisant la relation (16.21), revient à écrire:


4 R 2 (1 - CI' 2)2
S = :; ( H) a [1T 2 + (16 _ 1T~) a 2]112

Cette relation permet d'obtenir CI' et donc de déterminer cp il l'aide des relations
(16.22).
b) Calcul des coefficiellts de raideur
Une petite variation dx du rotor de composantes dl' et d}' engendre une
variation de ! et cp. Les composantes de la variation df de f sont:

On a, par ailleurs:

dcp (- d\: sin cp + d)' cos cp

I
dCP = 1 (dl,:' cos cp + dy sin cp ) +
Co CI' eo d CI'
d! = _1_ d! (d\: sin cp - dy cos cp )
2 cuda

dix = - L [ cos
+ d(cos cp) ] dx - L [ sin cp + d(sin cp) ] dy
2 Co CI' dCl' 2 eo a da
~ 1 d! . 1 d!
1 d!y = - -
2 eo da
sm cp d"t' - - cos cp d)'
eo da

Définissons les coefficients de raideur adimensionnels par:

On a, d'après (16.21) et (16.22):


cos cp d (cos cp ) 4 [2 1T:! + (16 - 1T 2) 0'2]
K)(x = - - +
a
d
a
=.,
[1T-+
~., 312
(16 - 1T-) a-] -

K _ sin cp d(sin cp) _ 1T[1T 2(1 a 2 f! -16 a 4 ]


d - ~ 1""')
xy - --
a
+
a CI' Cl - a -) .,.,
[7T - + (16 - 7T -) CI' -
le. r'/'
~

1
d! sin cp 7T[1T (1 - a 2)(1 + 2 a:!) +32 0: 1(1 + a 2)j (16.23)
K YA
- da - [ - = - a (1 _ a 2)111 [1T 1 + (16 _ iT 1) a 2]31:!

1
K _ d!coscp _ 4[7T (I-CI'l)(1+2a 1)+32a 2(1+a 1 )]
yy - da ! - (1 _ a 2)[ 1T 1 + (16 _ 1T 2) a 2r /2
424 TNTERACfION FLUIDE-STRUCTURE

œ ayant été déterminé, on obtient donc Kxx' Kxy. K yx et Kyy. La figure (16.18)
montre l'évolution des coefficients avec a.

SIH/2R)2 K

10-1 10

10- 2

10-3 I---.l--L--_L--'I'-"---..I.-I---LI---,-I--L~",rt
..... 10-1 '----'---'---"----'---'-___J--L.I'----'--'-----l_1X
o 0,2 0,4 0,6 . o,a o 0,2 0,4 0,6 0,8
Figure 16.18.

De nombreuses études sur les paliers hydrodynamiques ont été effectuées par
H, Bire11lballt que l'on pourra consulter pour plus de détails aux références [301 et
[31 ].

16.7. CAS D'UNE STRUCTURE VIBRANTE DANS UN ÉCOULKMENT


AVEC DÉCOLLEMENT. EXEMPLE DE L'OBSTACLE CYLINDRIQUE
EN ÉCOULEMENT TRA..NSVERSAL

Les exemples que nous venons d'étudier ne nécessitent pDS, pour une
description correcte des phénomènes d'interaction fluide-structure, une représen-
tation très compliquée de l'écoulement permanent.
Il existe en revanche des cas pour lesquels il faut modéliser plus finement ce
qu'il se passe au voisinage des parois.
C'est le cas des obstacles vibrant dans un écoulement avec décollement.
Nous allons montrer sur l'exemple du cylindre isolé en écoulement transversal,
que les phénomènes d'interaction fluide-structure sont plus complexes. Ce sont
d'(]il1eurs des observatÎons expérimentales qui nous serviront de base pour cela,
car une prévision par le calcul se révèle fort difficile puisqu'il faudrait en fait
déterminer la structure de l'écoulement décollé et sa sensÎbilité >, aux mouve-
l(

ments des parois, comme nous l'avons dit dans l'introduction du présent chapitre.
SYSTÈMES FLUlDE-STRUcrURE NON CONSERV ATIFS 425

16.7.1. Analyse des fluctuations de pression li la paroi d'un tube immobile en


écoulemcnt transversc

Les éléments quantitatifs de ce chapitre sont tirés de la référence [20]. Selon le


nombre de Reynolds de J'écoulement:

R = VD
C J'

V vitesse amont du fluide


D diamètre du tube
l' viscosité cinématique du fluide.
les caractéristiques de l'écoulement li J'aval du cylindre différent:

Ra Rfigiml:! d'écoulemenl 1-

.::5 type Stokes pas de décollement

~ -----

de 5 il 40 lourbillorl5 • attachés· au tube

~
de 40 il 15Q sillage périodique trils (llable
~'--"~
do 150 il
3)( 10 5
détactlom!!nt tourbillonnaire irrégulier
(régime • sous critique·) ~"--/~
:1)( 10 5 . ' ) y--
~l)
sillage non périOdique régime • trans-critique·
à3 x 106

~
le Sillage retrouve une cerlüine p€ltodicilé
> 3 x 10 6
régime • super-crilique • -
- .-
-
426 INTERACTION FLl:JIDE-STRUCTURE

Dans la pratique, le régime « sous-critique}) est celui que l'on rencontre le plus
fréquemment dans les circuits industriels (obstacles divers, faisceaux des tubes
d'échangeurs, etc ... ).
Les régimes transcritiques et supercritiques sont rencontrés pour les obstacles
de grandes tailles (cheminées dans le vent, etc ... ) ou pour les écoulements de très
grande vitesse.
Nous nOlis limiterons ici au régime « sOlls-critique » qui est également le mieux
connu.
Nous anticipons un peu ici sur la 3e partie consacrée aux sources vibratoires
induites par les écoulements:
Rappelons brièvement que les fluctuations de pression sont caractérisées par
une « densité-spectrale de puissance )) Sp(f) qui définit leur contenu fréquentieL
Spatialement, on introduit une ou plusieurs longueurs de corrélation A qui
caractérisent le degré de « cohérence statistique » entre deux mesures effectuées
en deux points différents: très schématiquement, si les deux points sont distants
de moins de A, les deux signaux sont bien corrélés, s'Hs sont distants de plus de A,
ils sont statistiquement indépendants.
Les densités spectrales de puissance des fluctuations de la pression à la paroi
d'un cylindre en écoulement transverse présentent trois zones particulières:
- la zone à large bande à basse fréquence,
- un pic étroit à une fréquence f K correspondant à la période moyenne du
détachement tourbillonnaire,
- un pic étroit à la fréquence 2 fI{.
L'importance relative de ces zones varie en fonction de l'azimut 8 (8 0 au
point d'arrêt) (voir figure 16.20).

o 30 60 90 120 150 180


e (degrés)
0,3
0,2 -

0,1

0,03

Ecart type de la pression et de ses 3 composants en fonction


de l'azimut e

Figure 16.20.
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 427

c
'-"

o 30 60 90 120 150 180 210


El (degrés)
Longueur de corrélation longitudinale de la pression pour
différents niveaux de turbulence amont (SURRY 1972)
Figure 16.11.
428 INTERACTION FLUlDE-STRUCrURE

On peut définir une fréquence adimensionnelle par s = ~ = nombre de

Strolllwl.
Le détachement tourbilJonnaire est alors caractérisé par un nombre de
StrOldwl SK = 0,2 environ en régime sous-critique.
Du point de vue des corrélations:
- azimutalement, les fluctuations sont très bien corrélées au niveau du pic de
Karman (on remarque une opposition de phase de part el d'autre du point
d'nrrét),
- longitudinalement, la figure ]6.21 montre l'évolution de la longueur de
corrélation en fonction de l'azimut, cette longueur est d'environ 4 D dans la zone
du maximum des fluctuations de pression.
Remarque: La turbulence amont a tendance à atténuer les phénomènes de
détachement tourbillonnaire et à diminuer la corrélation des fluctuations.

16.7.2. Efforts fluctuants de portance et de traînée locaux

La grandeur la plus intéressante du point de vue de l'hydro-aéro-élûsticité est


l'effort fluctuant exercé par le fluide sur une tranche de tube.
Cet effort est caractérisé par une composante perpendiculaire à l'écoulement
amont (portance) et une composante parallèle ft l'écoulement amont (traînée).
Ces deux composantes rapportées à 1/2 P f V'!. D conduisent à deux fonctions
du temps caractérisées chacune par une densité spectrale adimensionnelle dont
l'allure est donnée par la figure 16.22. Les valeurs quadratiques moyennes de ces
fonctions s'appellent respectivement coefficient de portance (TL et coefficient de
traînée {T D'
On remarque que la portance est plus importante que la traînée et qu'ene
possède un pic fi la fréquence de Karman plus détaché encore que pour les
fluctuations de pression (du fait des effets de corrélation).
Lu figure 16.23 donne l'évolution de u L en fonction du nombre de Reynolds,
qui est d'environ 0,5 dans une large plage.

16.7.3. Analyse de J'effet d'un petit mouvement harmonique imposé du cylindre.


Mise en évidence d'un effet destabilisant

Si l'on impose maintenant au tube un mouvement harmonique. de fréquence


Ir et d'amplitude X dans la direction transversale à l'écoulement amont, une raie
il la fréquence fe vient se superposer à la densité spectrale des efforts de portance
dus à l'écoulement, pourvu que X ne soit pas trop grand (X/D <: 10- 2 environ)
(cf. figure 16.24).
Dans ce cas, on peUL donc dire que la structure de l'écoulement fluctuant à
l'aval du tube n'est pas modifiée et que simplement un effet fluide-élastique s'y
superpose.
C'est cet effet que nous étudions ici, en particulier, la partie en phase et en
auadrature de phase de l'effort à la fréquence ft! par rapport au mouvement:
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERV ATIFS 429

t-
e
>
"-
Cl
loi-
Il
lI'I QJ
'QJ
...0
e .S:
ru
t...
...1-

OJ
-c
...l-
QJ
CI Ln
CI OJ
0 0
w
Ln C
-.:t ru
Il ...1-
OJ t...
0:: 0
Cl..

...:t' OJ
-c
e
1/)
0I-
e
QJ
w
loi-
loi-

lT'l.. ru
0
0 L.J

II)
OJ
-c
OJ
ru
N t...
...1-
0 W
ru
Cl..
II)

'ru
...l-
II)

..- e
ru
0 0

Figure 16.22.
~
w
0,9 o

Di.
O,B

0,7

0,6 ~
m
~
"Tl
0,5 9
o
If-i" Z
!:; "':1
r. r-
..... 0,4 e:
0\
1'-' a
[Tl
~ en
03 ;d
1
e:
~::0
0) tri

0,1

0
104 105 Nbre de REYNOLDS
Coefficient de portance en fonction du nombre de REYNOLDS - !Ecart typel
SYSTÈMES FLU1DE-STRUCI'URE NON CONSERVATrFS 431

Densité spectrale
IN/m)2/Hz

10-5 ~_...I..-_.....I-_-L-_---'-_--L-_---J.._----L_ _IH_z)


o 10 20 30 40 50 60 70
Figure: 16.24.

Nous considérons la portance fluctuante locale sous forme adimensionnelle :

2
1/2 P f V X

(F L et CL sont ici des nombres complexes fonctions de f~).

On peut penser estimer cette portance fluctuante à partir de la traînée


permanente liée au cylindre:
En effet, si l'on se place dans le repère lié au cylindre, la vitesse amont de
J'écoulement est:
Vi +.ij

Figure 16.25.
432 INTERACfION FLUJDE-STRUCfURE

Si l'on extrapole à cet écoulement variable les observations effectuées pour le


régime permanent on peut écrire qu'il s'exerce sur le cylindre la force:

CD~PfIVi +ijl (Vi +.tj)D


(CD étant le coefficient de traînée permanente).
La partie fluctuante transversale de cette force est au premier ordre:

FL CD~ P f V.i:
d'où le coefficient de portance fluctuante, en régime harmonique:

En fait cette express}on est valable pour les mouvements « lents )~ du cylindre
(Jcl h ~ l ), mais est complètement fausse quand JI:! Jk est vOÎsin de 1, c'est-à M

dire quand la fréquence d'excitation se rapproche de la gamme de sensibilité de


l'écoulement instationnaire.
Nous -avons représenté sur les deux graphiques 16.26, l'évolution de la partie
en phase et en quadrature de CL à la fréquence du mouvement, en fonction du
rapport Ici fk .
Les courbes sont valables quel que soit X dans la gamme étudiée
10- J <: X ID <: 10- ~. II semble donc que le phénomène soit sensiblement
linéaire.

Coef. de portance Coef. de portance


(partie en phase lpartie en quadrature
25 avec le mt ) 25 avec: le mt }
x
x
20 xo;~ 20
0
Qj
0
0

oxl\ '"
($)Â

o~
15
X
/

o
0
Â
\
x 15
/0 x

10
t~ 0\ 10
Jo O:o~ x
5
00
XX
1 0
5 ;; 0' 0
fe/fI(
o 0,9 o 0,9 1,1

-5 . 0 Â
-s
Figure 16.26.
SYSTÈMES FLUIDE-STRUctURE NON CONSERVATIFS 433

On remarque bien que l'évolution avec la fréquence de la force exercée par le


fluide ne peut pas s'expliquer à l'aide des trois termes: ({ inertie» (- f;),
composition de vitesse (- fe)' et quasi-statique (constant), mis en évidence dans
la théorie {( potentielle ») du paragraphe 16.2, ainsi que par le modèle précédent.
D'autre part, nous remarquons une partie en quadrature de phase posÎtive avec
le mouvement au voisinage de fel h = 1.
Cette force en quadrature de phase positive correspond, pour le mouvement d'un
tube l'ibrant libremellt à l'une de ses fréquences de résonance fo (par ex:emple le
fondamental), à Wl terme d'amortissement négatif qui conduit il une instabilité sî
ce terme est supérieur à l'amortissement du tube,
Si X()(z) est la déformée modale longitudinale correspondante du barreau, la
force généralisée destabilisante, due au Ouide, est (pour un barreau soumis à un
écoulement à profil plat) :

~ Pf V 2 X r X~(z) dz
L
(Cdl.
- Jo
«CL).L = partie en quadrature de phase de Iii portance)
la force généralisée due aux termes d'amortissement est:
L
2 s(2 'li fof X r m(z) XUz) dz
Jo
(m (z) étant la masse linéique du barreau, compte tenu des effets d'inertie du
fluide).
Si l'on pose:

r m(z) X~(z) dz
L

Jo
111=---=-:;------

J X~(z)
L
n
dl'

La condition d'instabilité s'écrit:

Soit en utilisant la relation Sk


h D .
y-'

1 V2
7T R
[c (L Sk
1 ) ]
VR .L
(16.24)

en posant:
_ mô
An---..,
P f D-
V
f(lD
434 INTERAcrION FLUIDE-STRUCTURE

La courbe de limite de stabilité définie par 16.24, est obtenue il partir des
courbes de (Cd.!. en fonction de Je/ Jk et de la valeur du nombre de Strouhal de
détachement tourbillonnaire (SI': = 0,2).
Sur le graphique 16.27, on compare cette courbe aux plages d'instabilité
relevées directement lors d'essais sur tube vibrant librement.

Vitesse réduite VR
6

5,5

Amortissement
réduit AR
4,5~------~--------~--------~--------~~~
o 5 10 15 20
Figure 16.27.

16.7.4. .Efi'ct d'un mouvement plus intense du cylindre, phénomène d'accrochage

La représentation linéaire du mécanisme d'interaction structure-écoulement


est donc suffisante pour prévoir les conditions d'amorçage de l'instabilité. Mais
elle ne peut rendre compte de ce qui se passe pendant la phase d'instabilité.
En effet, dans cette phase, les niveaux vibratoires transversaux à J'écoulement
amont du tube deviennent suffisamment grands pour modifier l'écoulement
instationnaire dans son ensemble et l'on aboutit il un régime d'équilibre que seul
un modèle non linéaire peut prévoir.
Expérimentalement, on met en évidence ce phénomène connu sous le nom
d'« accrochage mécanique» en soumettant un barreau cylindrique souple de
fréquence de résonance 10 il un écoulement transverse dont on augmente
progressivement la vitesse V.
Pour les basses vitesses, la vibration du barreau il la fréquence 11), induite par
les fluctuations de l'écoulement, est faible et croît régulièrement avec V.
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 435

Soit Vo la vitesse de l'écoulement telle que:

!oD
(fol fIC = ])

Si la condition d'instabilité (16.24) est remplie, le niveau vibratoire croît


brutalement pour une vitesse VI (légèrement inférieure à V o). Cette vibration
peut alors modifier le détachement tourbillonnaire donc la source d'excitation,
cette source régularisée et corrélée crée une vibration beaucoup plus intense et le
détachement tourbillonnaire se fait à la fréquence fo.
Quand on continue à augmenter la vitesse V, le phénomène reste stable
jusqu'à une vitesse V~ (supérieure à VII)' Au-delà, de V!, le niveau des vibrations
retombe et la fréquence du détachement tourbillonnaire redevient proportion-
nelle à V.

t1

.....
......
··.
II·
··
/1-1
/ 1 Il
1 1 1 1
1 1 1 1
1 1 1 1 v v
o o v; v,
Figure 16.28.

Remarque: En fait, la vitesse V:2 est supérieure à V2 prévue par la formule


(16.24) (l'état accroché se prolonge donc au-delà des conditions prévues par le
modèle linéaire).
En revanche, si l'on part d'un régime non accroché à haute vitesse d'écoule-
ment et si l'on pénètre dans le domaine critique en diminuant V, l'instabilité
apparaît pour V = V 2, et disparaît pour Vi <:: VI'
AlIIl'C remarque: Nous ne parlerons pas ici des modèles mathématiques
proposés par certains auteurs pour reproduire le mécanisme décrit ci-dessous.
Les modèles n'apportent en effet que peu d'éclairage sur le mécanisme
physique qui est à l'origine de l'accrochage et qui est vraisemblablement en
relation avec le point de décollement de l'écoulement le long du cylindre et de la
sensibilité de sa position à un mouvement transversal de la paroi.
436 INTERAcnON FLUIDE-STRUCrURE

Récemment, des tentatives prometteuses de calcul numérique de J'écoulement


autour d'un cylindre avec mouvement des parois ont été effectuées, ceci pour des
Reynolds suffisants pour que l'on observe Je phénomène de détachement
tourbillonnaire.
Pour plus d'informations, on pourra consulter les références [32] à [34].

16.8. UN EXEMPLE D'INTÉRÊT INDUSTRIEL IMPORTANT: INSTABILI-


TÉS DES FAISCEAUX DE TUBES EN ÉCOULEMENT TRANSVERSAL

L'exemple précédent nous a permÎs d'illustrer dans un cas simple et démonstra-


tif, rinteraction structure vibrante-écoulement avec décoHement. Il a d'ailleurs
également un intérêt pratique puisqu'on rencontre dans l'industrie certains
problèmes se rapportant aux cylindres isolés (cheminées d'usines dans le vent,
réfrigérants atmosphériques des centrales nucléaires, etc... ).
Examinons maintenant un cas beaucoup plus courant et également beaucoup
plus complexe: celui des instabilités des faisceaux de tubes en écoulement
transversal.
Les faisceaux de tubes en écoulement sont très courants dans J'industrie:
faisceaux d'échangeurs de chaleur et de générateurs de vapeur, chaudières, cœurs
des réacteurs nucléaires, etc ...
Les risques d'instabilité sont importants dans les échangeurs et dans les
chaudières car pour de nombreux types d'appareils, les gammes de fonctionne-
ment et les gammes d'instabilités coïncident.
Il faut donc disposer de données précises concernant l'instabilité et dimension-
ner les appareils en conséquence.
Ainsj, de nombreuses études ont été menées en particulier en ce qui concerne
les échangeurs des centrales nucléaires. Elles sont essentiellement de nature
expérimentale, soit sur des faisceaux de géométrie régulière attaqués par un
écoulement transversal uniforme et où des mesures assez fines sont effectuées;
soit sur des maquettes de faisceaux réels (tubes en U, hélicoïdaux, etc ... avec des
écoulem~nts complexes) où l'on se contente de mesures plus globales (vitesse
critique d'instabilité, etc ... ).
Certains phénomènes rencontrés pour le tube isolé sont également observés
dans les faisceaux de tubes: détachement tourbillonnaire de Karman, possibilité
d'un accrochage») avec le mouvement vibratoire des tubes. Cependant,
(t

l'existence d'un écoulement beaucoup plus complexe rend la caractérisation de


ces phénomènes moins claire surtout dans le cas des faisceaux à pas serrés.
De plus des phénomènes spécifiques aux faisceaux, viennent se superposer:
ainsi des forces de couplage fluide-élastique entre tubes voisins conduisent à un
type d'instabilité particulier.
Des phénomènes d'accrochage entre le détachement tourbillonnaire et des
ondes acoustiques transversales se développant à l'intérieur de l'enveloppe de
faisceau, peuvent également se produire dans les installations en gaz (échangeurs,
chaudières).
SYSTÈMES FLUIDE-STRUcrURE NON CONSERVATIFS 437

Notons enfin que, par rapport au tube isolé, plusieurs paramètres géométriques
supplémentaires interviennent: l'arrangement du faisceau (tubes alignés, en
quinconces réguliers ou irréguliers, etc ... ), les pas longitudinaux et transversaux
des tubes.
Tout ceci explique que les données expérimentales disponibles sont encore
fragmentaires et que certains comportements restent encore assez mal expliqués.
Nous ne cherchons pas dans ce paragraphe il faire un point exhaustif sur J'état
des connaissances dans ce domaine, mais plutôt d'en illustrer certains aspects, en
particulier de voir comment les théories développées au cours de ce chapitre
peuvent être utilisées pour interpréter les données complexes de l'expérience.
Les résultats qui sont donnés ci-après correspondent il une gamme de nombre
de Reynolds Rf' = 104 , 105 , donc sous-crîtique qui recouvre les conditions de
fonctionnement de la plupart des faisceaux d'échangeur (le nombre de Reynolds
est défini ici il partir du diamètre des tubes et de la vitesse moyenne intertube
dans une rangée).

16.8.1. Efforts exercés pnr l'écoulement fluctunnt sur les tubes

a) Principales caractéristiques des fluctuations de pression


Le spectre des fluctuations de pression s'exerçant sur les tubes se compose d'un
fond turbulent et d'un « pic» correspondant au détachement tourbillonnaire. Le
niveau du fond augmente quand on pénètre à l'intérieur du faisceau, le pic tend ù
s'élargir.
Ceci est d'autant plus marqué que le pas du faisceau est plus serré. Ainsi, pour
des pas réduits (rapport pas sur diamètre des tubes) inférieurs il 1,5 environ, la
bosse de Strouhal est quasi indétectable. Ceci explique la très grande dispersion
des résultats expérimentaux sur le nombre de Strouhal caractéristique du
détachement tourbi11onnaire SK à partir d'un pas réduit inférieur à 2.
Pour les pas supérieurs à 2, les sI{ expérimentaux sont assez voisins de 0,2 qui
est la valeur pour le tube isolé.
Nous présentons ci-après (fig. 16.29) quelques abaques pour les faisceaux en
lignes et en quinconces: sI{ est tracé en fonction du pas réduit transversal
Xr. Plusieurs plages correspondant à diverses gammes du pas réduit longitudinal
XL englobent un grand nombre de résultats expérimentaux.

Remarque: Pour certains faisceaux quinconcés, on observe deux pics de


Stroulwl.
Pour plus de détails, on pourra consulter les références l37] , [38] et [39].

b) Portancc et traînée locales fluctuantes


L'effort s'exerçant par unité de longueur sur une tranche de tube a une partie
fluctuante qui se projette dans le sens transversal par rapport à l'écoulement
moyen (portance) et dans le sens longitudinal (traînée).
La densité spectrale de puissance de la portance a les mêmes caractéristiques
fréquentielles que celui des fluctuations de pression. Le spectre de la traînée ne
comporte en général pas de pic.
438 INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

1-
c::J X
x:

>n®~
...:t

tJ)
QJ
u
c::
0
® ®
u
c::
"3
> -®
® ®
~
N
>
"
Cl
~
~

Il
~
tJ)
..-
co '-0 ...:t N c:;:J
c:;:J c:;:J c:;:J c:;:J

l-
X

Cl ...:t
....t
x
---1 le

~
®
>-

~I
Cl >-
®
'e
~I
®

N
>
"
Cl
\4-
~

Il

-
~
li)

...:t (1""1. N ..- c:;:J

0 0 0 0

Figure 16.29.
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERV ATIFS 439

La valeur quadratique moyenne de la portance et de la traînée s'exprime en


adîmensionnel à l'aide des coefficients aL et aD définis par:

avec:
V = vitesse intertube moyenne dans une rangée,
D diamètre des tubes.
aL et aD dépendent du pas du faisceau. On note également une influence du
nombre de Reynolds. Dans la gamme 104 , 105 , un majorant de 0,5 peut être pris
pour aL (valeur trouvée pour le tube isolé) bien que certains auteurs mettent en
évidence des valeurs plus grandes pour les faisceaux quinconcés. Quand le pas
devient plus serré (TL décroît comme le montrent les abaques ] 6.30 tirées de la
référence [36]. ;

Faisceau en ligne
0,5

0,4 XT=3

0,3 XT=2,4
XT=2
0,2
0,1 XT=1,S
0 Xl
1 2 3 4
Figure 16.30.

Le coefficient lT D peut être pris de J'ordre de 0,2 il 0,4 (voir réf. l36]).

c) Corrélatioll longitudinale
De rares mesures de la corrélation le long de l'axe Oz des tubes ont été
effectuées dans les faisceaux. L'étude des corrélations des fluctuations de la
vitesse à J'aval d'un tube (réf. [38]), montre que, pour les pas larges, la longueur
de corrélation longitudinale AD est telle que À = 3 à 4 (comme pour le tube
isolé). Pour les pas serrés A devient nettement plus grand.
Pour les efforts fluctuants, on peut prendre en première approximation le
coefficient À et considérer qu'ils sont en phase le long des tubes.
440 INTERAO"lON FLUJDE-STRUO"URE

16.8.2. Accrochage et instabilité de flottement

Comme pour le tube isolé, un mouvement vibratoire des tubes d'un faisceau
modifie les forçes fluctuantes exercées sur eux par l'écoulement. Ceci conduit à
des phénomènes d'i{lstabilités que les auteurs ont traditionnellement l'habitude
de classer en phénomène d'accrochage et instabilité de flollement.
a) Le phéllomèlle d'accrochage, par analogie avec le tube isolé, est caractérisé
par une ou plusieurs plages, lors d'un balayage en vitesse d'écoulement, où les
niveaux vibratoires des tubes sont intenses. Ces plages correspondent plus ou
moins à une coïncidence entre la fréquence des résonances Jo des tubes et une
fréquence de détachement tourbillonnaire. La modélisation du phénomène est
calquée sur celle du tube isolé.
Cependant, ce phénomène est beaucoup moins net pour les faisceaux il pas
serré que pour les rangées uniques et qu'à fortiori pour le tube isolé.
On peut cependant déterminer une zone instable dans le diagramme des
V ma
paramètres adimensionnels: V R = -r D et An = - - , (avec les memes nota-
.
JO P J D-
tions que pour le tube isolé). A titre indicatif, pour un faisceau à pas triangulaire
réduit de ] ,5, en écoulement d'air, on observe des accrochages pour 1 <: V R <: 5
et pour AR <: 1.
Signalons, sans entrer dans les détails, que dans les faisceaux d'échangeurs à
gaz, on peut rencontrer des accrochages acoustiques, les tourbillons étant cette
fois synchronisés par les ondes acoustiques transverses se propageant dans le
faisceau. Le phénomène se produit alors au voisinage de la coïncidence entre la
fréquence de détachement tourbillonnaire et une fréquence de résonance
acoustique transverse de la cavité contenant le faisceau.

b) L'instabilité de j10lfement a été mise en évidence par Co 111 lOrs sur une
rangée de tubes vibrants en écoulement d'air (réf. [42]).

v )(

Figure 16.31.
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATJFS 441

D'autre part, cet auteur a montré expérimentalement, en considérant deux


tubes voisins de la rangée, qu'un mouvement de translation imposé x à très basse
fréquence dans la direction Ox du tube 1 crée une force quasi-statique
f l' = kl ~ Pf y2 Lr dans la direction Oy sur le tube 2 (L = longueur des tubes).

Inversement, un mouvement y dans la direction Oy du tube 1 crée une force


fx Je']. ~ P f y~ Ly dans la direction Ox sur le tube 2.
Ces forces quasi statiques entraînent un couplage fluide-élastique linéaire entre
les deux tubes. Ce couplage est dissymétrique.
A partir des expressions des forces fx et fy, on peut expliquer l'instabilité
observée sur les tubes vibrant librement:
Soit un tube vibrant en flexion avec certaines conditions aux limites ù ses
extrémités. Son premièr mode propre est caractérisé par une pulsation propre
W X • une masse généralisée m(J et un amortissement généralisé Ex, pour les

mouvements de direction Ox; W Y' m{} et E Y pour les mouvements de direction 0 y.


(Nous supposons que les directions principales de vibration sont Ox et 0 y,
c'est-à-dire que l'une d'elles correspond à la direction moyenne de l'écoulement.
Nous supposons également que la masse généralisée est identique suivant les
deux directions et que les pulsations W x et w y sont voisines de la pulsation
centrale w()).
Si Oz désigne la direction de l'axe du tube, nous appelons X(I(z) la déformée
modale normalisée que nous supposerons pour simplifier, identique suivant les
deux directions.
Le tube peut alors être représenté au voisinage de Wo pur deux oscillateurs
harmoniques d'équations:

'!
m!J ( .~.
+~
')
Ex W x ~
'.
w;:2")
+ X = Jx
.(
{
mu(Y + ... E}, Wy y + Wyy) = fy

(x et y sont les déplacement généralisés; fx et f yles forces généralisées).


Nous avons:

tng = IL m(z) X~(z) dz


()

(avec m(z) masse linéique du tube), et:

fx = IL fx (z) X()(z) dz
L
Iy = r fy(z) X(J(Z) dz
1 Jo
(avec fx(z) et ~,(z) = forces exercées par unité de longueur suivant les directions
Ox et Oy).
Considérons maintenant deux tubes voisins de caractéristiques modales peu
442 INTERAcnON FLUIDE-STRUCrURE

différentes: même mo et même X o( z), pulsations propres voisines W xl'


wyl' W xZ ' w y ;!' amortissements EXI' Ey " Ex]., l'y'!'
Les forces généralisées de couplage entre les deux tubes sont:

lx) = k 2 P f y2 Y2 fI.. X~(Z) dz = - K 2 P f y2 Lyz


Il

IYI = - lei P f y2 X2 JLo X~(Z) dz - Kj P f y2 Lx::!

f~). le"). P f yl YI IL X~(z) dz = Kz P f y2 LYI

f yl = Ic) P f yl XI rLX~(Z) dz Kt P f y2 Lt'(


Jo
L
KI = kI/L rI.. X~(z) dz et K 2 = k 1 /L r X~(z) dz
Jo Jo
Les équations du système des deux tubes sont donc:

mg(.x) +2 EX] WX ] x) + w11 XI) - K 2 P f y:!. LY2


mo(jit + 2 En Wyt Jil + wi) YI) - K) P f y2 LY2
+2
11l 0 (X 2 EJl:2 W X ! x'J, + W;2 X2) = K 2 P f y2 LYI
m n(Y2 + 2 EY1 wY:!"h + Wi2 Y2) = KI P f y2 Lx)

L'équation en W caractéristique du système est:

W X1 W )( wi"
" - W -
" + 21Ey,
. wY'l w) + KI K"- ( - y2-
Pf - L ) 2]
- - - mg

(16.25)
Supposons par exemple que:

WXl = wYI = Wl
{
WX2 = WY1 = W2

ou ce qui conduit à des résultats identiques:

W X1 = W x2 = w1 = loo(1 - C't )

{ WYI = wY2 = w). w()(l + a)


avec a ~ 1.
Supposons en outre que :
SYSTEMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 443

ou ce qui revient au même:

Posons alors w / W
ü
= 1 + il (avec il ~ 1) et :

J'équation (16.25) devient au premier ordre:

Le système est insTable s'il existe pOlir n des solutio11s" ri partie imaginaire
négative.
'" Dans le cas le plus simple où :

on a: n = ie ± iK

le système est donc instable pour K:> E.


En considérant les paramètres réduits An et V R précédemment définis,
l'inégalité K:> E peut s'écrire:

4 Tf ] 111
v n :>cAI(2 avec: C= [ (16.27)
K::.

* Dans le cas où ex =1= 0 ~ (EJ = El = E), (16.26) devient:

n .
=lE±l,\ . IK'--ex-.,
le système est donc instable pour K 2 :> E::' + a 2. (16.27) est donc applicable à
condition de remplacer le décrément l} par:

(16.28)

Remarque: Avant d'atteindre l'instabilité, les pulsations propres du système


couplé évoluent en fonction de la vitesse de l'écoulement. Enes sont données par
la partie réelle du n de la formule (16.26) :
444 INTERAcrION FLUI DE-STRUCrURE

d'où:

L'instabilité se produit quasiment à la coïncidence de ces deux fréquences (si


E~lX):

Figure 16.32.

Autre remarque: Si la vitesse d'écoulement transversale varie le long du tube,


on prendra pour m une masse Iinéique équivalente donnée par:

n1=
Il 111 (2) X~(2) dz
r v (z) X~(z) dz
Jo
L
2

v (z) étant un profil de vitesse normalisée.


Théoriquement, quand on atteint la vitesse critique, l'amplitude de vibration
devrait tendre vers l'infini. Pratiquement l'amortissement des tubes n'étant pas
linéaire, l'amplitude de vibration se stabilise à un niveau élevé après une
croissance brutale. CecÎ fait qu'il est parfois difficile au seul vu des résultats d'un
balayage en vitesse, de distinguer l'instabilité de flottement du phénomène
d'accrochage.
Dans les faisceaux, le même phénomène est observé. La constante C dépend
alors de l'arrangement des tubes et des pas réduits. Un ensemble d'études a été
déjà publié sur le sujet, utilisant comme fluide de l'air (voir réf. [40], par
exemple).
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 445

,....J l-
X X

rD
III
L-
aJ
>
1/1
c:
ra
1=
--
'5 "5
-c -c
IIoQJ '4QJ
L- r...
III III
rD rD
Cl.. Cl..
Il II
I-....J
XX

-'
LJ X

LJ

Figure 16.33,
446 INTERAcrlON FLUIDE-$TRUcrURE

Nous présentons à la figure 16.33 des abaques donnant la constante C en


fonction des pas réduits transversaux Xl' et longitudinaux XL pour des faisceaux
en lignes et en quinconces.

16.8.3. Tendances actuelles de la modélisation des instabilités dans un faisceau

Depuis un certain nombre d'années, différentes observations faites sur des


faisceaux à pas serrés en écoulement d'eau ou plus récemment de mélange
diphasique, a montré une incohérence avec la modélisation quasi-statique.
Ce même phénomène est observé également sur des essais effectués en air avec
des tubes très peu amortis.
Comme le montre la figure 16.34, l'évolution de la limite de stabilité ne semble
pas évoluer en V n - A:f mais selon une loi plus complexe notamment pour les
basses valeurs de An (<:: quelques unités).
Remarquons que les faisceaux en eau usuels sont tels que An <:: 1, alors qu'en
diphasique eau-vapeur on a plutôt 1 <:: AR <:: 10.
On observe aussi dans cette gamme des bas AR' une certaine insensibilité des
conditions critiques aux différences de fréquence entre tubes et également aux
valeurs des pas du faisceau. Tout ceci est en contradiction avec la théorie
quasi-statique.
Diverses tentatives empiriques ont été effectuées pour synthétiser ces différents
résultats. Les figures 16.35 montrent l'utilisation d'un groupement paramétrique
différent de An (cf. réf. [45J) visant à proposer un meilleur critère que celui de
COllnors.
(Les symboles représentent des points expérimentaux pour lesquels l'amorce
d'une instabilité a été observée).
Chen (réf. [46]) décrit une modélisation incluant deux mécanismes d'instabi-
lité:
- un mécanisme quasi-statique (avec des forces fluideMélastique du type
COll1lOrs) , impliquant un couplage entre les tubes,
- un mécanisme de type « vitesse )~ (forces fluide-élastique de type visqueux),
n'impliquant pas forcément de couplage entre tubes et se rapprochant des
modèles d'accrochage.
Il peut ainsi distinguer deux zones en AR :
- pour les bas An (faisceaux en eau), le mécanisme de type vitesse est
prédominant. Ce qui explique l'insensibilité aux effets de pas et de différence de
fréquence entre tubes dans cette zone,
- pour les plus grands An (faisceaux en air), les effets quasi-statiques sont
prédominants et l'influence des pas et des différences de fréquence entre tubes
plus marquée.
Les figures 16.36 montrent, dans des diagrammes AIt Vu' les limites de
stabilité correspondantes dans les deux zones de An pour des faisceaux à pas
carré et à pas triangulaire.
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 447

.....
C
t1I
E
.....
C
aJ
1/)
aJ 1/)
"C ~
c: II-
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\ \ 1
0
0
0
~
'1 ~

~ 0

Figure 16.34.
448 lNTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

103~------~------~--------~------~------~

(oit et al ((=15,4)
. / "~Peake et al ([=9,1)
L""""'~'~ Thorngren
..
~ 8~· ~"1 10=0,1 XT=l,51
/'/~' ~t. . ·,~ Pettigrew et al
/' " ......8 ((=3,3)

10 , ......... .t ..........r. e\;'~


........ à8 / ' Ultra-conservatif

.... /'
Ji'''''''''00...
./M / ' • /" ((=0,8)
.An....... 0":" I::\@
9/ ~ 1;1

/
1~
/____--~~____~~--____~____--~~______
AR ~
10~1 10 102 103 104

AR

Fig.ure 16.35.
10 2

VR ~ 0 Gross 11975)
x Yeung & Weaver {19B1) '\J

~/
CIl
v Gorman (19761 0 -<
CIl
v Hartlen (1974) >-i
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1> Saper 11980) VI
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• Zukauskas & Katinas (1979) 1]1
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1

1
10-2 10-1 1 10 102 AR
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 451

16.8.4. Mesure des efforts fluide-élastique s'exerçant sur les tubes d'un faisceau

Les considératÎons développées au paragraphe précédent montrent bien la


complexité des efforts fluide-élastiques de couplage entre tubes, même la
schématisation de Chen semble un peu trop simpliste.
Récemment, pour avoir une connaissance plus claire de ces efforts, certains
auteurs en ont effectué la mesure direct.
Ces expériences consistent à imposer au tube en écoulement, un mouvement
harmonique et il mesurer l'effort fluctuant exercé par le fluide sur le tube lui-
même ou sur un de ses voisins. Cette mesure est effectuée à l'aide d'une section
dynamométrique ou par intégration spatiale de signaux issus de capteurs de
pression. Comme nous l'avons vu dans le paragraphe consacré à l'obstacle isolé,
le signal mesuré se compose d'un bruit aléatoire dû à l'effet de l'écoulement
perturbé (avec un effet de détachement tourbi11onnaire plus ou moins marqué) et
d'une sinusoïde à la fréquence fe du mouvement imposé au. tube. C'est la partie
en phase et en quadrature de phase de cet effort (par rapport au mouvement) que
nous analysons.
Les expériences sont faites en balayant en' fréquence, ceci pour plusieurs
niveaux d'excitation.
Nous présentons à la figure 16.37 l'évolution des efforts de couplage entre deux
tubes voisins d'lIne ra1lgée en fonction de la fréquence d'excitation rapportée il la
fréquence de détachement tourbillonnaire J K' Ces résultats sont tirés de la
référence [47].
Les efforts sont rapportés à 1/2 P f V 2 X, X étant l'amplitude du mouvement
imposé:

On remarque d'abord la linéarité de phénomène: Cp ne dépend pas de X dans


la gamme étudiée: (10- 3 <:: X/D <:: 10- 2 ).
Les résultats obtenus sont cohérents avec les mesures à fréquence nulle (quasi-
statique) de Co III 10 rs. Il faut toutefois remarquer qu'à partir d'une valeur de
Jcl Jk de l'ordre de 0,5, les forces évoluent assez rapidement avec lei Jk et en
particulier apparaît une partie en quadrature de phase non négligeable.
Pour les faisceaux en eau, les instabilités se produisent pour des vitesses
réduites V R = fV maximum de l'ordre de 10. Cette valeur limite correspond il
e D
Jk D
Je/ Jk minimum de l'ordre de 0,5 (en prenant ------v- = 0,2).
Dans le cas des faisceaux en aÏr, l'instabilité apparaît pour des vitesses réduites
plus élevées (de l'ordre de 50) d'où un Je/ Jk de l'ordre de 0,1.
On comprend donc que le modèle de C01l1lOrS (quasi-statique) s'applique bien
à l'instabilité observée dan:; les faisceaux en air, alors qu'il s'applique mal aux
instabilités observées dans les faisceaux en eau, puisque les forces d'interaction
452 INTERACTION FLUlDE-STRUCrURE

Rangée pas =1,5 CF


1 a ~

t
+ )( x
t:s ••••••••
........ \'.
0///J. . . ".".'
0,5 .4-_-' .
Force d'inertie
+ due au fluide
En quadrature ../~..... •••• (calcul en fluide
................... o,··· .... ..... sans écoulementl
o
f e IfK
+.........
+ _--:::;;::r-"':::'::::::::~x
o En quadrature ~::---,--
_ _ _----::D"'I'-"i\1-'lr,;..-------:::---.......

Points exp.;
En Phase~o \1:;X~ ~fe/fK
0 0

)( X/D=O,3B~10~2 o..uasi statique + 'x


oX/D=10~2 ICONNORSI 0 ..........

-0,5

aJ
u Or-----------n---~--------------~---------------
c
21- ~~
e
Quasi statique
'~ En phase
~En
~

(CONNORSI quadrature

- OIS

CF
""-
c
aJ
0

,
E aJ

>
aJ 'aJ
C ~ 0,5
:::1 ïii -0-0
e
l:
l-
J-
+ +--....
-1!"
-0,5
-1!
'En quadra~ure
Figu rc 16.37.

entre tubes dans les gammes d'apparition des instabilités sont dans ce dernier cas
assez différentes des forces quasi-statiques mesurées par COlmors.
D'autre part, pour les faisceaux de faible AR' donc pour les instabilités
apparaissant â faible V R, la distÎnctÎon entre accrochage et instabilité de
flottement (Jel fI; = ]) perd sa signification.
Ces considérations rejoignent ce qui a été dit à propos du modèle de Chen.
Plus récemment Tanaka (réf. [48]) a effectué des mesures directes d'effort
entre tubes voisins dans un faisceau qui montrent le même type de comportement.
A partir des coefficients mesurés, l'auteur a pu déterminer une courbe de limite
d'instabilité dans le diagramme AR V R (fig. 16.38).
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERV ATIFS 453

10
- -- - --
AR
1
10-1 1 10 102
Figure 16.38.

COllclusion: En ce qui concerne la compréhension des phénomènes fluide-


élastiques mis en jeu dans les faisceaux de tubes en écoulement transversal, des
progrès doivent être encore réalisés.
Cependant, d'un point de vue pratique, pour une estimation des vitesses
critiques d'instabilité, des diagrammes tels que ceux que nous présentons ici,
suffisent. Toutefois, ces résultats proviennent généralement d'essais sur faisceaux
de tubes droits soumis à des écoulements monophasiques relativement simples.
Ce n'est pas souvent le cas pour les faisceaux réels: on peut rencontrer des tubes
en U, des spires etc ... des écoulements complexes, des régimes diphasiques (cf.
réf. [49], exposé n° 12).
Ainsi, les profils de vitesse sont souvent mal connus. Il y a souvent une
combinaison d'une composante transverse et d'une composante longitudinale
évoluant parfois de façon importante le long des tubes.
Les amortissements modaux ne sont pas très bien connus non plus, surtout en
régime diphasique eau-vapeur (des essais montrent une nette augmentation de
ces coefficients d'amortissement pour certains taux de vide).
D'autre part, des dispersions existent sur les caractéristiques vibratoires des
tubes dues aux jeux au niveau des supportages.
De ce point de vue, une amélioration des connaissances sur le comportement
des faisceaux réels est donc tout à fait souhaitable.
Une approche probabiliste du problème peut d'ailleurs être très fructueuse.
454 INTERACTION FLU1DE-STRUCrURE

16.9. CAS D'UN FLUIDE COMPRESSIBLE. EFFET DE L'ÉCOULEMENT


PERMANENT SUR LES ONDES ACOUSTIQUES

16.9.1. Equations des petits mouvements du fluide compressible

Comme au paragraphe 16.2.1, nous partons des équations de Navier~Slokes


d'un fluide non visqueux, mais maintenant supposé compressible:

éJP+V"lJ'=O
at 1 1
(16.29)
àPCU '
/
- - ' -1- VPCU· '1).
at J' }
+ V.:J'
,
a
Comme au paragraphe 16.13, on linéarise (16.29) par rapport aux grandeurs
permanentes:
CUi= Vier) + Xfi(r, t)
~ =P(r)+p(r,t)
P =pf+p(r,t)
avec: p = Cl P .
(16.29) devient:

op
at + V'Pfx~,
r
+ V· V·p = 0
JIll

1V a:, +
j p, xfi + VÎ (V j V j P ) + V j P f (VJ Xfi + Vi .ili) + ViP = 0

En prenant la divergence de l'équation vectorielle et en utilisant l'équation de


continuité, on a :

Vi Vi P - al,:
at-
+ Vi Vj(V V i j p) + Vi VjP ,(Vj Xli + Vi Xli) 0

ou:
é)1p éJp
Vi ViP - at 2 - 2 Vi Vi Tt - Vi Vj Vi VjP

+ (VjVj)(ViV j ) P + 2 (VjVj)(ViP 'Xli) a

ou, en utilisant l'équation d'état p = Cl P :

+ Vi V j Vi ViP (VjVi)(VjVj)p J
(16.30)
+ 2(Vj V i )(V j P ,xn) 0

Les conditions aux parois sont du même type que celles du paragraphe 16.2
(éq. (16.5»:
(16.31 )
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 455

De même en ce qui concerne les efforts exercés par le i1uide sur la paroi
(éq. (16.6» :

(16.32)

Par rapport au cas du fluide non compressible, le système d'équations est plus
complexe car nous n'arrivons pas à éliminer complètement la variable de vitesse
fluide (.\\).
Nous nous contenterons ici de noter que l'équation (16.30) met en évidence un
effet de « transport des ondes acoustiques» du fait du champ permanent
V î (opérateur du type :t + ViVi)'
Le terme 2(V j V j )(V;p fXfj) correspond â un effet non conserva tif pour les
ondes dans les zones de gradient de l'écoulement permanent.
Analysons plus précisément ces effets dans le cas simple des ondes planes dans
un circuit fi parois fixes.

16.9.2. Ondes planes dans un circuit rectiligne avcc écoulement internc

Pour établir l'équation des ondes planes, il est plus facile de répartir de (16.29)
et d'intégrer dans une tranche dz du circuit (voir figure ]6.39). Nous avons:

!!..
fJt
JIV!)
P dv + f (!)
PCU· n d~
!!..
at
f(V,)
P'lJ du -1- fp:) PCU (CU . n) d~ + •f(~) :1'n d.! =

0

Figure 16.39.

(n = normale extérieure au volume fluide). En projetant la relation vectorielle


sur z et en faisant tendre dz vers zéro~ on obtient:

fr P + aaz [S(z)
!
z] = 0
(16.33)
0-- a [)·f
S(z) - P'1)~ + - [S(z) peu + S(z) -.-:... = 0
al .. ilz oZ
(Les barres représentent une moyenne sur la section S(z) du tube).
456 INTERACflON fLU 1DE-STRUCTURE

On linéarise alors (16.33), autour des grandeurs permanentes moyennes sur


une section droite P(z), p I(z) et Y(z).
En appelant p, p, Cf les fluctuations de la pression moyenne, de la masse
volumique sur une section droite et du débit masse, nous avons:

s + Bq 0

I -
,t1t
af
aq+ S -
ap+ -
a?
()z

az az [-
s
P f Yz

Si l'on suppose que la vitesse permanente Y;: est constante dans la section
.,+ S
.11
o
(16.34)

droite (ce qui est 11 peu près vérifié pour les profils turbulents), on peut écrire:

s Pf V-, = V (q SY p )
2
S = Sy P

(16.34) devient donc, en utilisant la relation d'état p = pc 2 :

~. êJp + aq 0
c2 c1t é)z
(16.35)
al) rJp il [
- + s - + - 2Yq
al élz az

Examinons deux cas particuliers:

a) Tllbe de seclion constante


On suppose PI' S et Y indépendants de z, (16.35) devient alors:

( -Y) 2] -opaz= 0
C

En éliminant q, on a :

1 ( -a+ V il-
-; )2 p=o (16.36)
c iJI az

Les sOlUtions de cette équation sont:

I(z- c"" t) et g(z+ c- l)


avec:
c+ V
= c- Y
ce qui correspond à l'entraînement des ondes acoustiques à la vitesse V
SYSTÊMES FLUTDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 457

b) V nriation « brusque» de section


Soit un tube de longueur L, petite devant la longueur d'onde des fluctuations
acoustiques considérées et la section variable.
Soit SI et S2' les sections amont et aval de ce tube:

Figure 16.40.

On peut négliger dans (16.35), les termes liés à la compressibilité du fluide (cf.
Chap. 13) on a alors:

d'où, en intégrant la deuxième équation entre 0 et L, l'expression de la différence


de pression de part et d'autre du tube:

P2 - Pl = - (j(l) r _1_ dz _ 2 q (t) Q fL .!.SdLd_ ( _1_ )


L

Jo S(z) (J PtS
dz

(Q étant le débit permanent dans le tube).


Le premier terme représente l'effet d'inertie du fluide dans le tube; le
deuxième terme est un effet non conservatif caractérisé par l'impédance
adimensionnelle :

- 2i i .e ~
Q d (p; S ) dz

si P f est constant dans le tube, on a :

(16.37)

(V:! étant la vitesse moyenne aval).


458 TNTERAcnON FLUIDE-STRUCfURE

En particulier, à une aspiration atmosphérique, correspond l'impédance


d'entrée:

s= - iM

,--------
v ...

Figure 16.41.

Cette impédance imaginaire correspond à un effet d'amortissement des ondes


(cf. *
15.1.1).
Si M = l, on a S = - i (impédance itérative) ; on vérifie ainsi qu'aucune onde
ne peut se propager vers l'entrée.

Remarque: 11 faut ajouter à cet effet, la dissipation par rayonnement


acoustique (cf. § 15.1.1), qui donne un effet souvent bien inférieur au précédent.
Dans le cas d'un circuit se terminant par un col sonique, on définira
l'impédance :

e = p,- -Pl
-S q
1

Figure 16.-1-2.

Pour des vitesses amont V ~ C, on il SI ~ S2 donc 1 sr 1 ~ 1. Le col sonique se


comporte donc comme un quasi-nœud de débit acoustique, avec un léger effet
d'amortissement (cf. 15.1.1).
Dans le cas d'un élargissement, la formulation précédente n'est pas l'alable s'il
y il décollement de l'écoulement.
On peut, dans ce cas, essayer d'estimer l'effet non conservatif en extrapolant ft
J'écoulement fluctuant l'hypothèse ( du jet» qui conduit à une estimation
convenable de la perte de charge singulière permanente d'un élargissement
brusque.
SYSTÈMES FLUIDE-STRUCTURE NON CONSERVATIFS 459

Cette hypothèse consiste à supposer que la pression est constante dans la


section droite à l'aval immédiat de l'élargissement. On applique alors le théorème
des quantités de mouvement à un volume fluide (V f ) situé entre cette section et
une section aval situé après le recollement du

Figure 16.43.

(:1\, ;J'2! 9.1) et 9.J:! étant les pressions et vitesses du fluide amont et aval).
En linéarisant cette expression, on il :

en utilisant:

et : q P f SI VI P f S:1, v2 , nous obtenons:

d'où l'impédance :

(16.38)

(Remarque: çpeut correspondre à un apport d'énergie à la vibration acoustique).


En particulier, pour un jet de sortie:
460 INTERACTION FLUIDE-STRUCTURE

-------------~~
V -----11I11III'_

Figure 16.44.

Ce qui voudrait dire que, dans ce cas, la dissipation acoustique ne se fait que
par rayonnement dans l'atmosphère.
Dans la troisième partie (§ ]9.3.4), nous montrons des données expérimentales
qui tendent à confirmer les modélisations développées ici.

16.9.3. Conclusion

Les considérations assez sommaires que nous venons de faire concernant les
systèmes d'ondes acoustiques dans un milieu fluide en écoulement, montrent une
grande similitude avec les systèmes mécaniques vibrant en présence d'un
écoulement (effets de transport dans un schéma d'écoulement à potentiel -
possibilité d'accrochages dans un schéma d'écoulement décollé autour d'un
obstacle).
D'une façon générale on pourra parler d'effets fluide élastiques, l'élasticité
étant liée soit à la déformabilité des structures, soit à la compressibilité du fluide,
soit aux deux.
TROISIÈME PARTIE

SOURCES D'EXCITATION
ALÉATOIRES
INTRODUCTION

Dans les deux premières parties nous avons décrit le comportement vibratoire
des systèmes mécaniques.
Cette description a été effectuée indépendamment des sources d'excitation; ce
qui était possible car nous nous sommes toujours intéressés à des systèmes
pouvant être assez bien représentés à J'aide de modèles linéaires.
L'objet de cette 3e partie est de caractériser les sources d'excitation elles-
mêmes et ainsi de permettre la détermination complète, à partir des considéra-
tions des deux premières parties, de la réponse vibratoire.
S'il existe des sources vibratoires faciles à décrire telles 'que, par exemple, les
excitations périodiques dues à la rotation d'une pompe, on a affaire souvent à des
sollicitations beaucoup plus complexes, si complexes que l'on renonce à les
décrire exactement temporellement et spatialement.
Ce sont par exemple:
Les fluctuations engendrées dans un fluide par les écoulements turbulents, le
système d'ondes se propageant à la suriace du sol lors d'un séisme, etc ...
On a alors recours à une description probabiliste: c'est-à-dire que l'on essaie de
caractériser la source d'excitation par un processus aléatoire défini par certaines
grandeurs moyennes dont le choix dépend de la nature de la source maÎs aussi des
aspects de la répo1lse UlLl:quels on s'Întéresse.
Remarque: Dans le cas d'un système très non linéaire, on effectue une analyse
de l'ensemble « source-système )), puisque le système ne peut pas être caractérisé
indépendamment de la source.
Cependant il est souvent possible de définir un système linéaire équivalent
associé à une certaine modélisation probabiliste de la source. Cet aspect ne sera
toutefois pas abordé Îci.
La 3e partie est constituée de quatre chapitres:
- Le premier est consacré à l'introduction des notions de base utiles à l'étude
des processus aléatoires et de la réponse des systèmes linéaires.
- Les 3 suivants sont plus iIIustratifs: ils concernent deux problèmes
rencontrés couramment et en particulier dans l'industrie nucléaire:
• l'excitation par les écoulements turbulents (Chap. 18 et 19). Il s'agit ici de
processus slatiollllaires dans le temps dont J'aspect aléatoire est il la fois
temporel et spatial.
• l'excitation sismique (Chap. 20). Il s'agit de processus transitoires dans le
temps, donc plus complexes mais dont on néglige, pour la plupart des
applications, l'aspect spatial.
Pour chacune de ces deux applications, nous décrirons les méthodes spécifiques
CHAPITRE 17

NOTIONS GÉNÉRALES
SUR LES PROCESSUS ALÉATOIRES
ET LA RÉPONSE DES SYSTÈMES LINÉAIRES

Nous supposons connues, dans ce chapitre, les notions de base du calcul des
probabilités. Certains rappels sont cependant faits essent~ellement dans le but de
préciser les définitions et les notations.

17.1. PROCESSUS ALÉATOffiES

17.1.1. Définition

Soit un paramètre t pouvant prendre des valeurs discrètes ou continues, par


exemple « le temps» (mais aussi les coordonnées de l'espace).
Notons (tll) l'ensemble de ces valeurs.
A chaque tn on associe une variable aléatoire X n ; les X n étant, d'une façon
générale, statistiquement dépelldalIfs les lins des autres.
Si l'on effectue une réalisation XII des XII' on obtient alors une fonction
X (t) (XI! = X (t Il)) qui, par définition est une réalisation du processus aléatoire
X(t).
Chaque variable X n est caractérisée par sa fonctioll de répartitio/l
élF
Fil (x, ln) = Prob (X n ~ x) ou par sa densité de probabilité p (x, t Il) = _1'1 (x, ln).
élx
Mais pour que le processus X soit complètement défini, il faut caractériser la
dépendance des X n entre eux:
Si par exemple on ordonne les t n: t 1 <: t:! <: . . . <: 1n <: .. " il faudra donc
connaître les fonctions de répartition conjointes:

ou les densités de probabilités associées:

(17.2)
466 SOURCES D'EXCITATiON ALÉATOIRES

On peut également utiliser les de1lsités de probabilité condition1lelles :

Remarque: Les densités d'ordre inférieure se déduisent de la densité d'ordre


Il.

Le processus peut aussi être caractérisé par ses fonctions moments:

E t, (t l' ... , t Il) = J". f


J x 1 X 2 ... X n PIl (Xl' t 1 ; • • • ; X tl' t tr) dt, dY2 dt"3 ••• dt' n VIl

Les deux premiers moments ont une importance pratique particulière:


Pour chaque instant 1 on considère l'espérance mathématique ou moyenne
IL (t) notée également E (X(I» et pour tout couple (11' ( 2 ) la fonction d'awocorré-
lation p (/ 1. /2 ) notée également Pxx(tt, 12 ) ou E[X(tt) X(1 2 )] teUes que:

p.. (t);::: f xp (x, 1) dY


(17.4)
P (l" t2 ) = ff Xl X 2 P2(XI' Il; x 1 ' '.2) dl t dt'2

Remarque: On définit également une fonction d'intercorrélatÎon pour deux


processus X (t) et Y (1)

PXy(tI,1 2 )=E[X(tdY(t,2)]= .H X1 Y2P(x 1 , / t ;Y2,( 2 )dt"l,dY2

L'analyse vibratoire considère la plupart du temps des processus à moyenne


nulle: p.. (t ) O.
L'« intensité» du phénomène à l'instant , est caractérisée par la variance
lT\t) (lT(t) = écart type ou l'aleur quadratique moyenne):

lT 2(1) = P (t, t) = J X2 P (x, t) dt (17.5)

17.1.2. Stationnarité

Un processus est dit stationnaire si l'ensemble de ses caractéristiques est


invariant lors d'une translation ln de la variable t.
En particulier ceci implique que:

IL (t) = IL = ete
P (/ 1,/ 2 ) = P (12 - 1 d = p (,..) p (- ,..)
NOTIONS GÉNÉRALES SUR LES PROCESSUS ALÉATOIRES 467

Pour un processus à moyenne nulle, la variance est constante et donnée par:

(J":! P (0)

Une grandeur très utilisée dans la pratique est la dellsité speclrale de puissallce
S{f) définie par:

co
S Cf) = 2 p{T) e-:!irrfTdT {17.6)

(cette intégrale a bien sûr un sens pour les processus utilisés dans la pratique).
On peut montrer que S Cf) qui est le double de la transformée de Fourier de
P (T) est réelle, positive. De plus S Cf) S (- f).
S Cf) peut être estimée d'une autre façon. Soit le processus aléatoire,
stationnaire défini par:

XT(f, Ill) fl""'T X{t) e-'J.irrfl dt


1,,-'1'

où X (t) est le processus aléatoire initial. L'intégrale est il prendre au sens


classique d'une somme de variables aléatoires.
Soit ET{f) = E li XT{f. In) 12] l'espérance mathématique du module carré de
XT(f,I,,).
On peut montrer que:

Cette propriété est utilisée dans le calcul pratique des densités spectrales de5
signaux aléatoires (cf. § 17.3).

Remarque:

0'2 P CO) = fCD S{f) df (17.7)


Jo

puisque d'après la formule de la transformée de Fourier inverse:


468 SOURCES J)'EXCITATTON ALI~ATOIRES

17.1.3. Ergodicité

Soit un processus stationnaire X (t). Construisons à partir de là les processus


stationnaires :

1 f1/J+ T
MT(t() = 'u -T X(t) dt

1
Rr(t(), j) = 2 T
f/O+T.. X(t T) X (1) dt
II} - 1

Soit (T~fI' et (TilT leurs variances respectives.


X(t) est dit ergodiqlle (*) si (TMT 2 -+ 0 et aRT1 -+ 0 quand T -1> 00.
MT et RI' convergent alors au « sens des carrés moyens). vers les valeurs
certaines J-L et p (.).
On peut donc dire que, pour un processlis ergodique, les moyennes statistiques
et des moyennes temporelles effectuées sur une réalisatioll du processlls som
équivalentes:

lim
T ..... CI;)
'1 f~T x(t) dt
(17.8)
p(T) = lim ?
1T fT x(t - T)X(l} dt
T-CXJ~ -T

17.1.4. Dérivation d'un processus aléatoire

On peut définir un processus X(t) dérivé d'un processus X (1) au sens des
( carrés moyens» par:

E{[X(t+e~-X«() X(t)] 1} -+ 0 (17.9)


c_f)

Dans les applications que nous ferons par la suite: essentiellement les
processus réponse d'oscillateur harmonique, la dérivabilité sera toujours assurée.
On montre facilement que (17.9) est équivalent à :

existe pour TI (17.10)

d:!
Pour un processus statiollnaire ; (17.10) devient ~ existe pour T = O.
dT-

(*) En toute rigueur ln propriété décrite sur les moments d'ordre 1 et 2. doit être vérifiée
par les moments d'ordre supérieur.
NOTIONS GÉNÉRALES SUn. LES PROCESSUS ALÉATOIRES 469

On a également les relations:

pXX(T) = E[X(t) XCI + T)]


Pxx (T) E[X(t)X(t + T)] =

Comme P (T) est symétrique Px,dO) = 0: X(t) est «orthogonal» il X(t).


Les densités spectrales correspondantes sont:

Sxx(f) 2Î1rfS(/)
8 x;:;. (/) = (2rrf)2 8 (f)

Remarque: On appelle moments spectraux les quantîtés :

(17.11)

On il en particulier:

mo = (}"2
(17.12)

La fréquence centrale d'un processus se définit par la formule de Riec :

-
J
nI,
fo = m~ (17.13)

On peut montrer que pour un processus gaussien de moyenne nulle, cette


fréquence est la fréquence moyenne de franchissement du seuil x 0 avec une
vitesse positive.

17.2. EXEMPLES

]7.2.1. Rappels suedots sur la transformation de Fourier

a) La trallsjormée de Fourier d'une fonction réelle x(t) eSI définie par:

x (w ) f +CD

-CIl
X «( ) e -iUl/ dl

Les conditions d'existence de la transformée de Fourier sont plus restrictives


que celles de la transformée de Laplace.
Nous supposerons que x (t) est absolument intégrale de - OC! il + 00 et il
variation bornée dans tout intervalle fini. (On peut supposer également que
470 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

x(t) est continue ainsi que sa dérivée, sauf en un nombre fini de points de
discontinuité de 1 re espèce pour x et i). X(w)
Si une fonction X(I) a une transformée de Fourièr/et de Laplace (X(p):

x(w) X(iw)

Transformée iltl'erse de Fourier: On démontre que:

'12 rX(1 + 0) +x(t 0)] lim -


1 fÀ X(w) el"" dw
,
À_0 2 .. -À

Si '\"(t) est continu en t:

x(t) 1 fÀ X(w) e iwt dw


Tr _.\

Dans la plupart des cas l'intégrale: f:: X (w ) ei~" dw a un sens, alors:

<Xl
X (w) é"t dt

Remarque: On peut rendre la formule inverse de Fourier symétrique de la


formule directe en écrivant:

x (/) = f~: x(t) e-:!Îrrft dl


x (t ) f:: X (1) e + 2 i" fI dl
(17.14)

b) Dél'cloppcment de Fourier d'ullc fonctioll périodique


Une fonction périodique (de période T) à variation bornée xU) possède un
développement en série de Fourier:

at) 2 2 Tr 11 • 2 7T Il )
X (t) = T + T ct)
~
(
(1/1 cos ~ t +b /1 sm t

avec:
T/2 ., TrH

(10=
f
T/2
_T/2x(t)dt et
(ln =
f-'1'/2
xU)cos- Idl
(17.15)

f
1'/2 ., 7T11
bl ! = x(t) sin - t dt
-T/2

(Si x(t) est continue en 1).


Ncmarquc: On peut utiliser la notation complexe:

avec Àn = -1 fT/2 X (1 )e dt (17.16)


T -T/2
NOTIONS GÉNÉRALES SUR LES PROCESSUS ALÉATOIRES 471

Ces formules sont à rapprocher de celles de la transformée de Fourier.


Remarque: La transformation de Fourier peut être étendue à des fonctions
non absolument intégrables, si l'on utilise la notion de distribution.
Ainsi (17.16) esl un cas particulier de (17.14) si l'on considère que:

(ô étant la distribution de Dirac).

17.2.2. Processus poissonniens

Un processus de comptage poissonnien est constitué par une séquence


d'évènements intervenant à des instants distribués aléatoirement tels que la
probabilité pour que l'un d'entre eux se produise entre, l'instant t et l'instant
t + dt soit égale Il À dl (on néglige nncidence de plusieurs évènements dans
l'intervalle dt).
D'une façon générale À dépend de t mals ne dépend pas de l'histoire du
processus.
Nous considérons par la suite des évènements tels que À = Cte, ce qui nous
conduit à un processus stationnaire.
Loi de PoÎ!.',sOIl: Calculons la probabilité Pt (Il) pour que n évènements se
produisent dans l'intervalle [0, t].
Divisons l'intervalle en N intervalles infinitésimaux At
Nous avons;
N! (À Atr(1- À At)N-11
n!(N Il)!

= (AtrN(N-l) ... (N-Il+1)c(N-Il)LOs (1-*)


Il! Nil

(17.17)

pt(n)

ex)

JL L IIPr(n)=AI
Il ; ( )

<I)

a1= L Il:?. pt(n) (Àt f = AI


JI ,",0

n
Figure 17.1.
472 SOURCES D'EXCITATION ALÈATOIRES

On peut construire à partir du processus de comptage poissonnien divers


processus aléatoires X(t), Par exemple:
a) Soit un signal aléatoire X (t) pouvant prendre les valeurs - "1 et + 1 et qui
passe brutalement de l'une à l'autre à des instants distribués selon une loi de
Poisson. X (t) est stationnaire et à moyenne nulle.

, xlt}

1
t1
-t tj t4 ts t6
2
t

-1 ---

Figure 17.2.

La fonction de corrélation de X (t) est:

peT) ff X1X~P:!(XI,t ;xz,t + T)dXj dx:; (avec T:>O)

00 (À )'1
L Pr(ll) - L PT(I1) = e- ÀT L (-1)1I-~-
" p,ir 11 impAir 11 /1 Il.

~ P (r) = (pour - OC) <: T <:: + 00 )

La densité spectrale de puissance associée est:

8(f) - ? f+OO e- 2 A. 17'1 e-'1ir. f r dT =? 'H 1


c. - - _ co - . 'c À + i 'TT 1

({( Spectre de Dryden»)

Soit 10 la fréquence moyenne du signal

nombre de passage par zéro 't' d t )


( 2 par Unt e e emps :

À
fo
"2
= ~ Jo --(-\--)-2
P (T) = rOT et
8 (f)
1T- (,+ ; Jn
NOTIONS GÉNÉRALES SUR LES PROCESSUS ALÉATOIRES 473

&(0

1/2fo I------~

T
(2/n)f 0

Figure 17.3.

Comme nous le verrons dans Je chapitre] 9, 8 (f) représente assez bien les
densités spectrales des fluctuations de pression à l'aval d'une singularité
d'écoulement dans la zone des basses fréquences.
b) On peut reprendre J'exemple précédent, mais en imposant pour X(t) des
créneaux de niveau aléatoire Y répartis selon une loi de probabilité p (y) de
moyenne nulle et de variance 1, chaque niveau étant tiré de façon indépendante.
On a alors:

+ L P (J'I) P(Y2) P1'(II)] dy!, dY2


Il,,.0

et:

c) Système ~( d'impulsions aléatoires».


D'une façon analogue à celle du paragraphe b), le processus X(t) est défini par
une suite aléatoire de fonctions d'allure temporelle déterministe 1( T) et
d'amplitude aléatoire Y.
Si 1(T) s'annule pour 1TI::> 1TO l, le processus ainsi défini est stationnaire.
Comme précédemment l'indépendance des tirages Yk fait que, pour le calcul de
la corrélation p (T), seul intervient la contribution de la même impulsion aux
témps , et t + T.
474 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

On a ainsi:

: y2 p(yd dYI J:: let) l(t + T) À dt

peT) À f::I(t)I(t+T)dt (17.18)

(C'est Je théorème de Campbelf).


La densité spectrale de puissance est :

Si .J (f) est la transformée de Fourier de l (t), on a :

Exemple: Si l Ct) est un créneau unité de durée T" on a :

S(f)

t f

Figure 17.4.

d) Processus «N-Poissonnien »).

Comme en a) considérons un signal X (t) pouvant prendre les valeurs 1 et


1. la transition s'effectuant il des inslants llléatoires t k tels que N événements
poissonniens doivent se produire entre t"_1 et II;'
Déterminons la probabilité PN. y(n) qu'il y ait" changements de signe dans
l'intervalle de temps (0, T).
Soit À = 2 fo N le paramètre de la loi de Poisson. fo représente la fréquence
maye n nc du processus X (t ).
NOTIONS GÊNÉRALES SUR LES PROCESSUS ALÉATOIRES 475

La probabilité pour qu'il y ait eu e événements pOÎssonniens (0"", eN)


entre la derniëre transition du processus ct l'instant / = 0 est ~ .

La probabilité si e, qu'il y ait Il trnnsÎtÎons jusqu'au temps ï est:


N-I " f NT)"N,~m-f
foNT ( - 1)
m
L ~()
(uN + m - r)!
si 11 or!: 0

si 11 =0

d'où:

N -1 1 le 1 (2 f" N ï )nN + k
L (1 J..:.::..L) si /1 ~O
(N-l)
N (!lN + k)!

! ) (2 fo NT )k' si Il = 0
N k!

La fonction de corrélation de X (t) s'écrit:

en posant 1') := nN + k on a :

li = entier ( ~ )
(avec 0 "'" k <::: N)
{ k = 1') modulo N

En utilisant les relations:

on lI:

NT .î(~ I I } ') k ) (
PN(ï)
1 'f N
= NC-- Il r L N ,
e-J(J
f
C
TT /N
L
N- 1 (
1- ""N C- i (2 -I)bt/N
, 1 k-O

2 -:'fONT ~
PN (ï ) =-;-c L..
N- f = 1

La densité spectrale de puissance est:

i1l'f+fo N(l- }
476 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

ou

8(f) 4_ ~ __________________~--------------
__
3
N 10 f 1 [ fi f / fo sin (2 f I ) fi r
+ [1 - cos (2 f - 1) ~ r
Allure de SU) pOlir N ~ 1 :

o
(N/n) sin (2l-1) (n/NI
Figure 17.5.

SU) sc compose d'un ensemble de pics, dont les premiers sont quasiment en
harmoniques du fondamental 10' dont le niveau décroît avec l'ordre et dont la
largeur à mi-hauteur croîL
Au voisinage du f-ième pic (f ~ N) :

SU)

La largeur à mi-hauteur est:

!J.f
f!)(2 e- 1)
~ (2 f -1)

L'·( intensité n du pic peut être définie par:

Ir

On vérifie que "intégrale de la densité spectrale est:

8 1
l
a? CCl (Xl

o
S(f)dl 2:: Ir =
(à la IÎllIlIe} 1
2::1 (2 r 1)
:!=1
NOTIONS GÉNÉRALES SUR LES PROCESSUS ALÉATOlRES 477

Le conditionnemenl de la transition du signal Ù l'apparition de N événements


poissonniens régularise le phénomène, puisque l'on tend fi réduire la variance du
processus aléatoire. A la limite (N -> 00) on trouve une DSP de raies en
harmoniques caractéristique d'un signal périodique (fréquence io) en créneaux.

0 TI/fa 2n/fD
-t
Figure 17.6.

Des phénomènes physiques tels que le délachement tourbillonnaire de


Karman ù l'aval d'un obstacle cylindrique (2 e partie, Chap. 16.7) peuvent être
interprétés de celte façon.

17.2.3. Processus Gaussiens

a) Variable gaussiellne
C'est une variable aléatoire dont la densité de probabilité est donnée par:

p (x) = e (17.20)
,,/2 7TU

On montre que 11- et (J' sont respectivement la moyenne et l'écart type.

0,5

o Figure 17.7.
478 SOURCES D'EXCITATION ALÈATOIRES

Théorème de la IOÎ limite: La distribution de la somme de N variables


aléatoires indépendantes tend vers une distribution gaussienne quand N _ 00.
Cette propriété explique l'importance des processus gaussiens, car souvent, les
phénomènes physiques que l'on représente par des processus aléatoires peuvent
être considérés comme composés d'un grand' nombre de petits événements
indépendants (Ex. : turbulence des fluides en écoulement, etc ... ). On peut alors
vérifier expérimentalement que leur loi de distribution est à peu près gaussienne.
Une autre propriété importante est que toute transformation linéaire d'une
variable gaussienne conduit à une autre variable gaussienne.

Exemple 1: Sail une variable aléatoire Xl uniformément distribuêe dans


l'intervalle (0, ] ) ct soit XII la variable constituée par la somme de Il variables
indépendantes du type de Xl'
La moyenne ct la variance de X I1 sont :

1": - ~,
(TII-

La densité de probabilité de X" sc déduit de celle de X"_I pnr:

PI1(X) = fr PJI_I(tt)du
x-l

ainsi pour:

,,= 1 :
PI = 1 O~x~l
{ PI =0 x If. [0,1]

Il 2:

O~X
x 0~.r~2

x if: [0.2]

II :;; J:

x2
PJ ="2 O~x~l

P3 ~- (x ~) z x~2

P~ ( 3; x ) 1

PJ () .r f$ /0,31

etc.
NOTIONS GI~NÉRALES SUR LES PROCESSUS ALÉATOIRES 479

Pllxl
J07Ji P2 1>:)
- - - (j;ussÎenne
1 de mime a I!t
rfTii d~ même l'

1 \
/
1 \ ,
."
"
Figure 17.8.

Exemple 2 : Limite de la loi de Poisson quand le nombre moyen d'événemenls


devient grand.
Soit un processus poissonnien, tel que le nombre moyen d'événements dans
rintervalle [0,1] ln = Àl soit l» 1.
La loi de probabilité de 1/ événements dans l'intervalle [0, l] est:

p (Il) =,C
-m t
l(mi !
Sa variance est:

Considérons la variable aléatoire " normée)} :


II-ru
x=: ,;;;;

Sa densité de probabilité est:

x+1II+1)

pour lU l» 1 r est approximé par la formule de Stirling:

11! r (J-;;; x + 111 + 1 ) = .f2; (J;;; x + 111 i";;.r + /II -j if.! e - ~rn x - m (1 + F. (m »

Log [P(x)] =-
-~ Log 2 'TT" + r;;; X - (r;;; x + ln + 112) Log (1 + ~
r;;; )

1 1
. . . - "1 Log 2 "1 x-
1

'TT -
,
1 -~
=:> P (x) ...... ,j2; e -

b) V nriables conjointement gallssie1lnes


X et Y sont conjointement gaussienne si leur densité de probabilité conjointe
est:

p(x, y) = ] exp {
- ] 2
[(X-/-L
--
x )2
"- 1T0' x (J'y "
/1 - r:! . 2 (l - r ) O',t

2 r(x - /-L.r)(Y - /-Lv)


--------------~.~ + (17.21)
480 SOURCES D'EXCITATrON ALÉATOIRES

J.L;r, J.L y ' CT;, CT; sont respectivement les moyennes et variances de X et Y.

E [(X - CT x)(Y -
,. = -------~-

représente le coefficient de corrélation de X et Y (toujours inférieur à 1).

c) Processus aléatoire gaussien


Un processus aléatoire X(t) est gaussien si les variables aléatoires associées
aux différentes valeurs du paramètre 1 sont conjointement gaussiennes.
On montre alors que le processus est complètement définÎ par sa moye1lne
J.L (t) el sa fonctÎon d'autocorrélation p (t l ' t 2 ).
Une propriété importante de ces processus est que toute transformation
linéaire d'un tel processus conduit à un autre processus gaussien. En particulier la
réponse d'ull système linéaire à une source gaussienne sera gaussienne.

17 .3. PROCESSUS DISCRÉTISÉS. NOTIONS DE TRAITEMENT DU


SIGNAL

On est souvent amené à effectuer des opérations numériques sur les processus
aléatoires:
- A partir d'enregistrements analogiques de signaux expérimentaux, on veut
appliquer des algorithmes numériques pour en obtenir les caractéristiques.
- On peut vouloir également fabriquer des processus à l'aide d'autres
algorithmes.
On a ~ecours alors à la discrétisation qui consiste à remplacer le processus
temporel continu x(t) par l'ensemble des valeurs discrètes XII qu'il prend aux
instants tll"
Cette opération ne doit pas être effectuée sans précaution comme nous allons
le voir.

17.3.1. Problème de l'échantillonnage

Soit un signal x(t) de transformée de Fourier X(f).


Formons:

X(f) l
m=-ct)
X(f+:;) (17.22)

'i étant un intervalle de temps donné.


NOTIONS GÉNÉRALES SUR LES PROCESSUS AU~AT01RES 481

XC!) est une fonction périodique de période! (si elle existe). Elle se met donc
T
sous la forme :
ct)

X(f) L À" e-2i1TIIT{


Il -!Xl

avec: ÀI1 =T Jorl/~ XC!) e:!irrll~/ df (d'après (17.16»

En remplaçant X(f) par son expression (17.22) on fi :

À" = T m~a:J I IIT


X (f + 7 ) e'2i7rWT{ df

= T
171
:;
"-'
-00
l-T- JI!
-
m+1
X(!) e2i7t1ITf df ~
T

+a:>
=T
f -00 X(f)e 2i1t1l"r/ af=TX(IlT)

d'où:
+ a:!
X(f) = T L X(IlT) e-'2i7rIlT/ (17.23)
n -<Xl

X(!) pellt dOlic être considéré comme la transformée de Fourier de.:r(t) discrétÎsée
avec la période T.

Figure 17.9.

On peut distinguer deux cas :

a) Si X(f) =0 pour 1 JI:> 1 .


T

Dans J'intervalle (- 2\' '2 1


T ) X (f) coïncide avec X (f)·
Dans l'intervalle de fréquence choisi du fait de la discrétisation, le contenu
fréquentiel du signal est bien restitué.
482 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

.' f
-1/21' 1/21' 3/21'
Figure 17.10.

b) Si X(f) =F 0 pour IJI ~ _1


2,-
,

D ans l"ln terva Ile ( - ] ,_1


2,- 2,- ) XT(f) ne coine1'd e pas avec X (f) ,11 Y a

repliement de ,spectre.

X(f)

f
-3/21' -1/21' 0 1/21' 3/2T
Figure l7.11.

Pour éviter ce phénomène qui modifie le contenu fréquentiel du signal


discrétisé par rapport au signal réel, il est nécessaire de filtrer préalablement ce
dernier à la fréquence 1 ,c'est-li-dire à la moitié de la fréquence de Ilumérisatioll
,-
choisie. C'est le théorème de Shanl1oll.
Dans la pratique on utilise un filtrage analogique de fréquence de coupure
nettement inférieure à 1 , la pente d'atténuation des filtres n'étant pas infinie.
,-

Remarque: Le phénomène de repliement du spectre est facilement mis en


évidence sur un sinusoïdal de fréquence Jo:
NOTIONS GÉNÉRALES SUR LES PROCESSUS ALÉATOIRES 483

• • • êchl1ntillonnage à une fréquence [supérieure il 2 In.


{ o 0 0 échantillonnage à une fréquence [inférieure il 2 In.

Figure 17.12.

Dans ce dernier cas le signal discrétisé a l'allure d'une sinusoïde de fréquence


f - J()
(si Jo <: f):

X(f)

f
-fo -f /2 -f.a.f 0 o
Figure 17.13.

17.3.2. Transformée de Fourier tronquée

Dans la pratique on utilise un nombre fini 2 N + 1 de valeurs discrètes du signal


x(t) pour déterminer sa transformée de Fourier.

x(t)

t
-T/2 o T/2
Figure 17.14.
484 SOURCES D'EXCITA.TION ALÉATOIRES

En fait on calcule alors une transformée de Fourier tronquée:

T/2
XT(f) =
f
-'1'/2
x(t)e- 1i 1'T f l dl avec T = 2Nr

Xr(f) est la transformée de Fourier du produit de x(/) et d'une fonction créneau


dont la transformée de Fourier est:

: f sin 1TTf

Figure 17.15.

X'f'(f) est donc donnée par le produit de convolution:

1 J+OO . sin [7TT(f - fn)]


- X(fo) f f dfo
1T -00 0

Ce qui montre que XT(f) est un lissage de X(f) avec un pas en fréquence
.,. d Af 1
caractenstlque e Ll. = T'
En d'autres termes on ne pourra observer sur XT(f) de phénomène correspon-
dant à un écart de fréquence inférieur à 4.
Au lieu de considérer Je signal x(t) tronqué, on peut considérer un signal
périodique de période (T) .t(l) formé à partir de ce dernier comme J'indique la
figure 17-16:
NOTIONS GÉNÉRALES SUR LES PROCESSUS ALI~ATOIRES 485

- T12 T/2 3T/2 ST 12

Fig.ure 17.16.

La transformée de Fourier X(f) de .t(1) est une distribution qui peut être
considérée comme l'échantillonnage de XT(f) avec le pas ~.
Ceci apparaît d'une façon évidente en écrivant .t(t) sous la forme de la série de
Fourier:

Finalement, partant du signal x (t) préalablement filtré, échantillonné à la


fréquence de numérisation ~ , on obtient les valeurs échantillonnées (fl..[ = ~ )
de sa transformée de Fourier tronquée XT(f) à l'aide de la formule:
n~N

7' L x(Il7')e-i1tIlIll/N
N+ 1
(l7.24)
T
avec: N et - N <: m =s N Il et m = entiers
7'

17.3.3. Application au calcul pratique de la densité spectrale de puissance d'un


processus aléatoire stationnaire et ergodique

Au paragraphe 17.2 nous avons donné la définition de la DSP d'un processus


stationnaÎre X(t) et indiqué qu'elle pouvait être obtenue il l'aide de la formule:

S(f) = 2 lim ~ EIXT C[)1 2


T_co
(17.25)
1/!
avec X,r(f) =
f -T/2 X(I) e-
2i
1l'!1 dt

Pratiquement on part d'un signal à moyenne nulle x(r) issu d'une expérience.
On désire obtenir la DSP dans la plage de fréquence (0, [max) avec le pas
[ma~ N
d ,ana1yse Ll.Ai. = N 1
.
486 sour~CES D'EXCITATION ALEATOIRES

D'après ce qui a été montré précédemment, on filtre le signal fi la fréquence


tilla. et on le numérise il la fréquence 2 Jma, (T = ~fl ) .- tlHL\

On considère ensuite un bloc.de 2 N l'nlcurs discrétisées de x(t) et l'on calcule à


l'aide de (17.24) les N valeurs ~ lX.dm~f)12 (O<m~N) (*).
Celte opémtion est effectuée gn1ce à un algorithme spécîal dit de Tratlsfonnée
de FourÎer Rnpide.
Ces N valeurs sout une réalisation de la variable aléatoire ~ 1 XTcn 1 ~ pour

J m~f·
Le signal étant ergodique, on obtient une estima/ion de l'espérance 17lathémnti-
que en recommençant l'opération sur .N' blocs du signal et en moyennant sur les
blocs. (On effectue ainsi ..\" réalisations que l'on peut considérer comme
indépendantes).
L'erreur de celte estimation de la densité spectrale est de deux types;
l
- Une erreur statÎstique (proportionnelle il ) du fait du nombre fînÎ de

réalisations.
- Une erreur dite de biais du fait de la nature de l'estimateur statistique
associé il la formule (17.25), quand on utilise une valeur finie de T.

Remarqlle importante
Considérons l'intégrale de la DSP discrétisée obtenue par la méthode
précédente. Pour un bloc, on pose (intégration par trapèzes) ;
N
a2 = ~f ~f)
L
m~-N"'I
8(m

1
l
2N
) 2
m
N

l-N
N
1 l, L: N
N

N+1
x" e
N
'=1' N

Xe e- i;r('I- f)m/N
( 2N ) 2 L
m=-N+! n
l
-N ,j, 1 r L
-N +!
XII

puisque:

l'"
N II-f
irrlU-
N
e
l N+ 1
=0 si lI*f
2N si Il=f

N
a:' 2N L x~ = moyenne de x 2 sur 2 N points.
Il -1'1 ... 1

(*) Pour III négatif on obtient les conjugués. La valeur m = 0 correspond à la moyenne
du signal dans l'intervalle de temps considéré.
NOTIONS GÉNÉRALES SUR LES PROCESSUS ALÉATOIRES 487

Pour LI'{' blocs on aura: iJ2::= moyenne de x 2 sur 2 N .W' points.


On s'aperçoit que êf2 est une estimation de la variance du processus dont la
précision est bien meilleure que celle obtenue sur chaque point de DSP et qu'en
particulier il ne dépend pas de la discrétisation en fréquence effectuée.
Cette remarque peut être généralisée à des intégrations partielles de la DSP :
Par exemple, soit une DSP 8(f) présentant un pic très fin:

&'If)

f f

Figure 17.17.

dont la largeur est bien inférieure au Âf choisi pour la discrétisation. Les points
de la DSP discrète 8(f) seront assez erronés par rapport à la réalité dans cette
zone. Cependant l'intégrale de 8(f) entre fI et f2 encadrant le pic sera assez bien
estimée à l'aide de la somme des valeurs discrètes de 8(f) dans la même gamme
de fréquence.

17.3.4. Exemple: Bruît blanc

Un bruit blanc est un processus stationnaire dont la DSP est constante; la


fonction de corrélation est donc une ïonction de Dirac ô (t). Ceci veut dire que
les variables aléatoires associées il deux instants aussi proches soient-ils sont
décorrélées: Le bruit blanc est un processus « sans mémoire ».
Le fait que l'intégrale de la DSP ne converge pas montre que te bruit blanc
idéal n'existe pas physiquement puisque cela conduirait il une vnriance infinie.
Dans la pmtique on construÎt une réalisation d'un bruit blanc en effectuant
une suite de tirages illllépemJmrts d'une variable aléatoire il moyenne nulle de
variance (T2 et en attribuant chacune de ces valeurs aux instants 0, T,
2 T, •••• nT, elc ... Test un temps caractéristique du problème que l'on fi il traiter.
On Il construit ainsi un processus discret dont on peul déterminer la DSP
discrète il l'aide de la méthode du paragraphe précédem :
488 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

Si l'on choisit un tirage de 2 N points on a :

1 ,
T IXr(m âf)l-

E( i IXr (mâ!)1 2
) = (2:)2~~E{XnXt)e-j,T(n-flrn/N
- T, ~
=- S(m âf) = 2 2 N (r = 2 TŒ'~

puisque:
si n:;!e
si n=f
1
âf = 2 NT

f
o Af NAf
Figure 17.18.

On peut également à partir des tirages précédents, définir un processus


continu stationnaire X(t), par exemple on donne la II-Îèmc valeur tÎrée il
x(t) dans l'intervalle «11 - 1 ) T nT).
1

Figure 17.19.
NOTIONS GÉNÉRALES SUR LES PROCESSUS ALÉATOIRES 489

On définit ainsi une réalisation x(r) de X(r).


Pour que X (t) soit stationnaire d'une réalisation il l'autre, on tire au hasard
l'instant 1 = 0 de rCférencc, selon une loi d'équiprobabilité le long de l'axe des t.
La fonction de corrélation d'un tel processus ~~t :

si
si

La DSP est:

= 4 cr 2 1" 1 cos 2
(2 7r fT

fT
o 1/2 3/2

Figure 17.20.

On remarque que SU) n'est pas constant dans l'intervalle (0, /r ) , alors
que c'était Je cas de la OSP discrète précédente.
Ceci est l'illustration du phénomène de repliement de spectre.
Le signal continu x(t) n'a pas une OSP nulle au delà de fmn~ = ....!... .
21"
Le processus discret qui est un échantillonnage de x(t) avec le pas T, esi donc:
490 SOURCES D'EXCITATION ALI~ATOIRES

fT
-2 -1 o 1 2

o 1/2
Figure 17.21.

affecté par le repliement de spectre comme l'indiquent les figures 17.21. Le


spectre S(n est la superposition d'une infinité de branches du spectre
SU):

17.4. RÉPONSE D'UN OSCILLATEUR HARMONIQUE À UN DEGRÉ DE


LIBERTÉ PEU AMORTI

17.4.1. Réponse d'un système linéaire à une sollicitation aléatoire stationnaire


s'exerçant à partir d'un instant donné
Soit un oscillateur harmonique initialement ail repos. caractérisé par sa fonction
de Green (réponse impulsionnelle) G (T) (cf. Fe partie, Chap. 1).
NOTIONS GÉNÉRALES SUR LES PROCESSUS AL1~ATOIRES 491

Soit un processus aléatoire stationnaire F (t) de fonction de corrélation


P F( H) et de DSP 8 F(f)·
Considérons une réalisation f(t) de F(t) et supposons qu"à l'instant t on exerce
f(l) sur l'oscillateur. La réponse de ce dernier au bout d'un temps If) après le
démarrage est :
In
x(t, (0 ) =
l1)
G(T) f(r + '0- T) dT

x(t, (0 ) pour lo donné est donc une réalisation du processus stationnaire défini
par:

(17.26)

La fonction d'autocorrélation de X (t, ln) est:

La DSP de X(I, (0 ) est:

B(f, (0 ) 2 f+!XJ P (B, lo) e-2irrfO dB


-Ilj

(17.27)

avec H(f, fil) l'll


1)
G(T) e- 2irrf 'T dT (17.28)

Explicitons la fonction de Green G (t)


D'après la 1re partie, chapitre] on a, si l'amortissement réduit E l :

- J' lJ1 uT •
G(T) e sm Wo T
mw{)
492 SOURCES D'EXCfTATfON ALÉATOIRES

W/)étant la pulsation de résonance de l'oscillateur (w() = 2 'TT Jo) et 111 sa masse.


On en déduit (avec (tJ = 2 'TT f) :

(17.29)

La variance du processus réponse à l'instant 10 est donnée par:

Par exemple, si la source d'excitation est lUI bruit blanc unité: 8 F (J) = 2 on a :

on peut aussi écrire :

au 1èr ordre en E on a :

CT
l( (0 ) -_ 1
~
(1 - e -l~"'OIO) (17.30)
4 m- EW5

17.4.2. Caractéristiques du régÎme de réponse établie

Lorsque t() -+ 00 (en fait si EW O to?:? 1) on a vu dans la première partie que


l'oscillateur excité harmoniquement tendait vers un régime établi indépendant de
ses conditions initiales au démarrage.
Sous excitation aléatoire stationnaire il en va de même :
La réponse établie X(/) est un processus aléatoire stationnaire dont les
caractéristiques sont données par les formules du paragraphe précédent quand on
fait tendre 10 _ 00.

~G(J)= ~ .l/m ,
wiï+ 21EWW 0 - w-
NOTIONS GÉNÉRALES SUR LES PROCESSUS ALÉATOIRES 493

G(f) est la fonction de transfert définie à la 1re partie, chapitre 1. On a donc,


pour la DSP du régime établi :

(17.31)

Pour un bruit blanc unité:

(I7.32)

17.4.3. Expression approchée des caractéristiques du régime de réponse transi-


toire

Au paragraphe 17.4.1 nous avons caractérisé le régime transitoire de l'oscilla-


teur initialement au repos attaqué par une excitation aléatoire stationnaire.
Dans la pratique, on utilise pour ces caractéristiques des expressions appro-
chées de même forme que celles du régime établi mais dans lesquelles on u
modifié certains paramètres qui sont alors fonction de {(l'
Ainsi on définit:
Une ( umplitude équivalente») A (10) et un ~(amortissement équivalent),
E (In) tels que:

et :

On ajuste ces fonctions de telle sorte que J'expression approchée de


H([, ln) conduise à une valeur exacte de la variance de la réponse dans le cas
d'une excitation pur un bruit blanc et par un signal sinusoidal de pulsation
Wu'

Pour l'excitation par bruit blanc on impose ainsi, d'après (17.30) et (17.32) :

c~(to) l
,:;:2 =
LJ --::-----,.
_
- CT
2(,) _
•0 - , )
(1 - e -2 ""'OIU)
4 4m-eltJô

, ) 1 e - 2 rw() lU
~ A-(t() = - - - - - (17.33)
4
Pour l'excitation sinusoïdale. on doit égaler les expressions exactes el
approchées de H (fOl tu) :
e- ""ulo 1- e
1
-...,--") [ ] +
... l11w(Î iE 2
494 SOURCES D'EXCITATION ALl3ATOIRES

Au 1er ordre en E on a :

c (to } I _ e - ".tIo /0
c-{tf)} t::

d'où d'après (17.33) :

(17.34)

On remarque que ê (co) :.> E: le caractère transitoire se traduit donc sur le


niveau de la réponse, par une augmentation fictive de l'amortissement.

17.4.4. Réponse de l'oscillateur hnrmoni(IUe ù une excitation de DSP lentement


variable en fréquence

Les processus que l'on associe aux phénomènes physiques d'excitation


(turbulence, ondes sismiques, ... ) ont souvent des DSP à large bande (c'est-à-dire
évoluant lentement avec la fréquence) en regard de la largeur des résonances des
systèmes répondeurs.

Figure 17.2.2.

Ainsi la DSP de la réponse se compose de deux parties:


a) Une partie à basse fréquence, où H (f, lo) est peu différent de :
NOTIONS GÉNÉRALES SUR LES PROCESSUS ALÉATOIRES 495

La variance de la réponse associée il cette zone est:

Si l'essentiel de l'"" .. ",,. .... ,,, de l'excitation est située dans la zone des basses
fréquences on a :

8['(f) df = [J"~

b) Une partie à la résonance fo, où l'on peut assimiler l'excitation ft un bruît


blanc de niveau spectral 8['(fo) :

D'où finalement une estimation de la variance de la réponse à rinstant


tu :

(17.35)

En régime établi (17.35) devient:

(17.36)

17.5. QUELQUES CONSIDÉRATIONS SUR LES PROCESSUS STATIONNAI-


RES À BANDE ÉTROITE

Un processus est dit il bande étroite quand son énergie est concentrée autour
d'une fréquence fo wo/2 'Tf" ; c'est-à-dire quand sa DSP présente essentielle-
ment un pic à la fréquence fI)' C'est typiquement le cas de la réponse d'un
oscillateur peu amorti ft une sollicitation aléatoire.
La largeur de bande du processus peut être définÎe il l'aide des moments
spectraux:

(17.37)

mo, 111 1 et 111'2, étant les 3 premiers moments spectraux (éq, (17.11».
496 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

Si le processus est la réponse d'un oscillateur d'amortissement E ~ 1 à un bruit


blanc, on montre facilement que:
4 ) 1/2
S= ( - e
'1i

Notion de processus em'eloppe


En fonction du temps, un processus à bande étroite se présente comme une
sinusoïde de pulsation Wn modulée aléatoirement en fréquence et en amplitude,
la constante de temps de cette modulation étant liée à ~ , donc grande par
uWo

rapport il la période de la sinusoïde.

Figure 17 .23.

D'où l'idée de définir, pour le processus, une enveloppe, qui est eHe-même un
processus aléatoire:

(17.38)

Si J'on a affaire il des processus Gaussiens, et que il un instant t donné,


X(t) et X(t) sont décorrélés (cf. 17.1.4), la densité de probabilité conjointe de
X(t) et X(t) peut se mettre sous la forme (cf. 17.2.3b):

1
p(x,l; .r, t) = ---e
'1icr x cri

d'après (17.12) :
NOTTONS GÉN)~RALES SUR LES PROCESSUS ALÉATOIRES 497

Comme le processus est à faible largeur de bande:

111} = /11n fJ = Œ; f{~ = cr 2 f{~


=:> al = a2 w(~

En posant Y (t ) X (t) , la fonction de répartition de A (t) s'écrit:


Wo

=--
f e -x:+ ~- dtdv
1
"

_(T
'1

2 1Tcr 2 (0) ~

(D) étant un domaine du plan de phase intérieur à un .cercle de rayon (1.

En coordonnées polaires on a ; ~

x
-a a

Figure 17.24.

La densité de probabilité de A Ct) est:

(17.39)

Il s'agit de la loi de Rayleigh.


Sa moyenne est :
..,
oo a2 -~
J-L Il =
f Il
2 e
cr
:2 rr- da =
498 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

1/2

a/a
o 2 3

Figure 17.25,

Son carré moyen est:

Sa variance est donc:

17.6. RÉPONSE D'UN SYSTÈME À PLUSIEURS DEGRÉS DE LIBERTÉ


"
17.6.1. Caractéristiques d'un champ aléatoire stationnaire

Si l'on revient il la définition du processus aléatoire du paragraphe 17.1, on


peut sans difficulté introduire un processus dépendant à la fois du temps et de
J'espace X(r, 1).
Le processus est caractérisé par ses fonctions moments:

Emu(.··' ri' ... , t i , ••. ) =


~
rnil
X/jPllm(..· ; Xij' ri' f j ; ... ) n il
dYjj

Dans la pratique on utilise les deux premiers moments:

J.L (r, 1) = J xp(x, r t) f d"l:

! p (ri' lI' f 2, '2) = JI Xl X2 P1(Xj, fI' t 1 ; X2' r2. t1 ) d"l:l dx;!


NOTIONS G1~NÉRALES SUR LES PROCESSUS ALÉATOmEs 499

Pour nos applications pratiques nous n'aurons à considérer que des processus
stationnaires dans le domaine temporel, d'où:

J.L (r) f xp (x, r, t ) dï


(17.40)
p (ri' r;!. r) fI XI X 2 P2(X 1' rI. t ;X2' r 2 • t + T) d\"1

J.L (r) est l'espérance mathématique du processus au point r. Nos applications


portant généralement sur des fluctuations à moyenne nulle on aura J.L (r) = O.
P (r" r2' r) est la fonction d'intercorrélatioll (quelquefois appelée corrélation
croisée) entre les fluctuations relevées en rI et celles relevées en r 2,
Remarque:
p (ri' r 2 , T) = P (r" r2' - r)
(T2(r], r 2) = P (rI. r2' 0)
est la covariance entre les signaux en rI et en r2'
On peut également introduire la densité spectrale de puissance d'interaction
(DSPI) :

(17.41 )

Remarque:

En particulier on aura:
p (r, T) P (r, r, T ) = fonction de corrélation au point r
S (r, f) -= 8 (r, r, f) = DSP au point r

On peut également définîr la fonction de cohérence:

IS(r p r2' f)1


c(rl' r 2 , f) = ----;===-===
JS(rl' f) S(r;!, f)
Il va de soi que les propriétés énoncées au paragraphe ]7.1 s'appliquent aux
fonctions d'intercorrélation et DSPI, en particulier la propriété d'ergodicité.
Remarque: La notion de stationnarité est de pratique courante dans le
domaine temporel (caractérisation des régimes établis). On peut se demander à
quoi elle correspond dans le domaine spatial:
La condition que devrait remplir un tel processus est son invariance lors d'une
translation dans l'espace; on aurait alors:

p (r}. r 2 • r) -= p (ri - r2' T)


(en particulier p (r, T) indépendant de r).
D'une façon générale. les problèmes de mécanique étant limités dans l'espace
500 SOURCES D'EXCITATION ALI~ATOIRES

et les champs aléatoires excitateurs n'étant pas forcément homogènes, une telle
condition n'est jamais remplie. Cependant si la longueur caractéristique À associée
à la corrélation spatiale p (r), r 2 • T) est petite del'a1ll1es dimensions du domaine
mécanique considéré et si le champ aléatoire est à peu près homogène on pourra
faire l'approximation de stationnarité spatiale.
Ainsi, comme nous le verrons dans les applications du chapitre] 8, Ja DSPI du
champ de fluctuations turbulentes peut souvent être approchée par:

(17042)
ni est le vecteur unitaire de la direction i,
Ài est une longueur caractéristique de la corrélation dans la direction i,
Vi une vitesse de transport caractéristique de la direction i.
L'allure exponentielle de la corrélation spatiale est à rapprocher de J'allure
exponentielle de la corrélation temporelle associée à des DSP du type ( Dryden )}
(cf. § ]7.2.2), souvent observées pour les phénomènes turbulents. Cette relation
entre Je temporel et le spatial s'explique du fait que les événements aléatoires de
la turbulence (<< tourbil1ons »)) ont à la fois un caractère temporel et spatial (taille
et vitesse de rotation).

17.6.2. Calcul de la réponse d'un système linéaire

Soit un système linéaire caractérisé par sa fonction de Green G (r}, r 2 , T ) (cf.


Ife partie, chapitre 2) qui représente~ rappelons-le, la réponse en 1"1 à une
impulsion unité exercée en 1"2'
Soit, comme au paragraphe 1704, un processus aléatoire stationnaire F (r, t)
s'exerçant sur le système initialement au repos à partir de l'instant t.
Le processus réponse de ce dernier à l'intervalle de temps tf) après le démarrage
est:

X(r, f, 10 ) = 1'0
Il
f (V)
G(r, rll' T) F(rn, 1 + tn - T) dv{) dT (17,43)

«V) désignant le domaine spatial du système).


La fonction d'intercorréJation de X(r, l, to) est:

P (rl' r 2, 0, to) = E {(/O rio


Jo Jo
f
(V)
J (V)
G(r]! rOI' TI) G(r2r02' T 2)

x F(rm, t + 10 - Tl) F(ro2 , t + 0 + to - T2) dVol dv 02 dT) dT2}

D'une façon analogue à celle du paragraphe 17 A :


NOTIONS GÉNÉRALES SUR LES PROCESSUS ALÉATOIRES 501

La DSPI de X(r, t, lo} est:

(17.44)

avec:

(17.45)

En particulier la DSPI du processus stationnaire associé à la réponse établie du


système est:

(17.46)

G(r, rl), f) est la fonction de transfert du système (cf. 1re partie, Chap.2).

17.6.3. Utilisation des modes propres du système

Nous avons vu dans la Ife partie qu'un système linéaire faiblement amorti
pouvait être représenté sur la base X" (r) des modes propres du système non
amorti associé :

XIl(r) Xn(ro)
G (r ~ r(h f) = l -----,,..---------,,- (17.47)
n~j nln(w" + 2 iE" W'I W - (tJ

L'expression GG* est le produit de deux sommes. Si les résonances du système


. .
sont relativement espacees entre elles
(lwjJ-W
w n
II +1
~ En nu n + l
)
, on peut

négliger dans le produit GG'" la contribution des termes croisés (n, ln) avec
(11 =? m) devant celles des termes diagonaux (n ln). (17.46) devient alors, en
remplaçant G par son expression (17.47) :

(17.48)
502 SOURCES D'EXCITATlON ALÉATOIRES

La DSPI de la réponse est donc constituée d'une' somme de contributions


modales:

G( f)

f f

f
Figure 17.26.

Si l'on suppose de plus que la DSPI de l'excitation est lentement variable, en


regard de la largeur des résonances, on peut expliciter, comme en 17.4.4, la
varîance de la réponse.
Elle se compose;
a) d'une contribution à basse fréquence

G (r, r ll , 0) est la réponse statique en r à une force unité exercée en r()

si l'essentiel de l'énergie de l'excitation est située dans la zone des basses


fréquences ;
NOTTONS GÉNÉRALES SUR LES PROCESSUS ALÉATOIRES 503

b) d'une somme de colltribll.tiol1 des résonances :

avec:
(17.49)

a:>
(J":!(r) = (J",;! + L a~(r) (17.50)
Il 1

1/111 est la DSP de la force généralisée sur le mode 11 associée au champ aléatoire.

Remarque: Si l'on veut tenir compte des termes ({ croisés », dans l'expression
du spectre de la réponse, ce qui est indispensable dans le cas de résonances de
fréquences propres voisines, on remplace (17,48) par:

(17.51)

On vérifie que S (1', f) est réel, car en permutant Il et 111 dans l'expression des
termes croisés on obtient l'expression conjuguée.
Supposons que la DSPI de la sollicitation soit constante en fréquence:
SF(rO' r0 2 )·
On peut alors intégrer (17.51) en fréquence et obtenir une expression de la
variance incluant les termes croisés entre modes.

(17.52)

avec

1/11/1 = :R e {f (V)
f
(V)
XI'l(fod X m (r02) SF(r01 ' fU!) dV 01 dVO::}

Jl'lm = Jm {f (V)
f
(V)
XII (roI) X m (fOl) Sr(rOI' fOl) dv Ol dV(2 )
504 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

Exercices sur le calcul des imégrales Inm


a) Intégration en azÎmut d'un champ aléatoire s'exerçant ft la paroi d'une
coque de révolution:
.
SOient les modes
{COS nO
sin nO de la coque de révolution.

Figure 17.27.

La DSPI du champ aléatoire est camctérisée par l'angle de corrélation


Oc:
1 11 1 - /)21
8(° .°'2) = e---O-c - (pour 0 ~ 101 - 021 ~ 11')
1
:; 11' - 101 - 1121

=e

L' expression
. d C ,'-Integra ., au coup 1e d c mo d es
. 1e 1nm assoclee {COS"
sin 11 (}
(J ct
C~5 mO est:
{ sm mV

Cette expression ne dépend pas de 0: les caractéristiques de la réponse sont


« de révolution» (les OSP directes sont constantes en 0, les OSPI ne dépendent
qlie de 0 1 - (} 1)'

Jn' cos
I
~W
=2 cos nO I cos mOl dOl 111U C du
Il ()

'nm == 0 si Il"#< m
1 _ (_ l)N e - 'fT / Oc
l'In 2 11' (} c - - - " - - - " - - - - (si n :F 0)
1 + (II Oc)1
IIlO = 4 11' 0 c (1 - e - ... / OC)

b) Intégration d'un champ aléatoire monodimensionnel compris entre 0 ct L:


Soit un domaine mécanique monodimensionnel compris entre 0 ct L. Les
modes associés sont par exemple les fonctions sin Il 11' z/L (poutre rotulée-
rotulée en nexion, tuyau ouvert aux deux bouts en ondes planes, ctc ... ).
Le champ aléatoire est défini par la OSPI :

e
NOTIONS GÉNÉRALES SUR LES PROCESSUS ALÉATOIRES '505

Figure 17.28.

~
1TZ' -
111 L c A dzdz'

si 11 =F III
506 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

111
1211[121 - - - - - - - - - - - - - - = = = - - - -

1/2nnr--.~-------"--~~-=~---------------
~__ Inn (n impairl
(2/nn)21-----I---.-7''''--, --'---
ln pair)

-1 nn)../L
{n»11

12hdtllnm) 1----'---"---'---------"'--'------:::::;=---

------- ----- -
___ Inm (n.m pairsl

nnÀ/L
(lnm=O si n et m sont de parité différentel

Figure 17.29.

17.6.4. Cas d'un milieu excité par un champ aléatoire uniforme à houte
fréquence

Nous avons utilisé la base des modes propres pour caractériser le système
linéaire répondeur.
Cependant certains problèmes concernent un milieu infini, ou d'une façon plus
réaliste un milieu dont les dimensions sont grandes par rapport aux longueurs
d'ondes associées aux gammes de fréquence étudiées.
Dans ce cas le nombre de modes nécessaires est très grand et l'on préfère une
représentation de type « propagation d'ondes)) (cf. 1re partie, Chap. 3).
Le milieu est caractérisé par exemple par les fonctions de transfert :

G(r, âr, f)

(réponse en r + âr à une sollicitation harmonique unité exercée en r).


On peut associer à G une transformée de Fourier, dont la variable k a la
signification physique d'un vecteur nombre d'onde (cf. 1re partie, Chap. 3) :

G(r, k, f) = J~ G(r, âr, f) e-ik.,Ar d(âv)


(V)
NOTIONS GÉNÉRALES SUR LES PROCESSUS ALÉATOIRES 507

Le milieu est excité par un champ aléatoire unifonne caractérisé par la DSPI :

On associe à Sr la transformée de Fourier spatiale:

S{=(lt, f) = f (V)
Br(L\r, f) e- ik • âr d(âv)

Par une démonstration analogue à celle de la formule (17.27) on montre


facilement que )a DSP. S (le, f) associé réponse du système est donné par:

(17.53)

Si le milieu est lui-même uniforme et infini G ne dépend pas de r et 17.53)


devient:
(17.54)

Exemple: Soit un milieu fluide infini monodimensionnel dont les petits


mouvements sont caractérisés par des ondes de célérité e (ondes acoustiques
planes - ondes de gravité au voisinage d'une surface libre ... ).
La fonction de transfert caractéristique est:

ie -~(I-ie)l>:t
G(x, f) = ~e c
~W

(x : distance entre la source et la réponse).


(B : désigne un coefficient d'amortissement des ondes).
Le champ aléatoire excitant le milieu est:
ru j,ox

Br(x, f) == SF(f) e - .\ e-Y-

À est une longueur de corrélation caractéristique


V est une vitesse de transport des fluctuations excitatrices.
Les transformée de Fourier en x de G et Bp sont:

G (Ic, f) = C ( 1 + )
w !:!... (1 ie ) + k !:!... (1 if: ) - k
c e
Br(fc, f) = 2/ À ., Bp(f)
(1/ À f + (le + ~ )-
La T. F. en x de la réponse du milieu est :
508 SOUIKES D'EXC1T ATION ALÉATOIRES

d'où:

1 1
x ------ + ------ dk
~ (1 - iE) + le W (1 - ie) - k
c c

En appliquant le théorème des résidus et au premier ordre en E on obtient:

en particulier la DSP de la réponse est:

8(0, f)

le niveau de la réponse est d'autant plus élevé que le taux d'amortissement du


milieu est faible (une absorption de l'énergie est nécessaire pour avoir un niveau
fini).
Les paramètres caractéristiques sont W À (rapport entre la longueur de
c
corrélation et la longueur d'onde à la pulsation w) et ~
(rapport entre la vitesse
c
d'entraînement et la vitesse de propagation des ondes).
Si par exemple ~ q; 1 :
c

8(0, f) =~ ( .E... ) 2 8F(f) wÀ/C "l est maximum pour wÀ = 1


E W 1 + (wÀ/ct C

Dans le cas particulier ~= 1:


c

8(0, f)
CHAPTTRE 18

INSTATIONNARITÉ DES ÉCOULEMENTS.


CARACTÉRISTIQUES DES S9URCES VIBRATOIRES
ASSOCIEES

18.1. INSTATIONNARITÉ DES FLUIDES EN ÉCOULEMENT. NOTIONS


SUR LA TURBULENCE

Dans la 2e partie (Chap. 16) nous avons analysé les petits mouvements d'un
système fluide-structure, le fluide étant en écoulement défini par une fonction
potentielle.
On sait que cette représentation de l'écoulement n'est qu'une approximation
de la réalité, et qu'en particulier, les champs de vitesse définis par le potentiel ne
vérifient pas les équations de Navier-Stokes et surtout les conditions aux limites
associées:
Par exemple un écoulement de profil de vitesse constant dans une tuyauterie
représente grossièrement la réalité, et peut être même utilisé pour traiter la
plupart des problèmes d'interaction fluide-structure tels que nous les avons
décrits dans la 2e partie. Cependant au voisinage des parois on sait bien que la
vitesse diminue brutalement pour devenir nulle sur la paroi elle-même (supposée
immobile).
Il convient donc de se poser plus précisément le problème des petits
mouvements autour d'un écoulement vérifiant les équations de Navier-Stokes.

18.1.1. Equations linéarisées des petits mouvements autour d'un écoulement


établi
Les équations de Nal'ier-Stokes s'écrivent:

ap + ViP'\}i = 0
al (18.1)
apcu j
- J.L ( 1 )
1 - at- + vJ.p cu -'\} J-+ V·5'
1 1
V·J V.'\}.
J 1
+ 3- v·1 V.'\}.
J J
=0

Soit un écoulement établi caractérisé par: Pf(r), Vier), P(r) vérifiant les
équations de Navier-Stokes:

(18.2)
510 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

Considérons de petites fluctuations fonctÎons du temps autour de cet écoule-


ment:
p(r,t) pf(r)+p(r,t)
'1)j(r, t) = Vi(r) + vier, t)
~r(r, 1) = P(r) + p(r, 1)

Au premier ordre ces fluctuations vérifient le système linéaire homogène:


(lp
-éJl + \l'Pf
1
v·r -1- \l.V.p
1 r
= 0

(lp éJV i
V·r -al + P fal- + \l.(V.
J 1
V·J p) + \l'Pf(V,
)
v· + V·1 v.)
J 1 1

+ \liP I.L (\lj \ljV j + l \li \ljV i ) 0


(18.3)

auquel on joint l'équation d'état linéaire: p = c 2 p.


Supposons pour simplifier que les parois soient immobiles:

Vî(Vi)=O ( IS.2bü)
sur (4):
{ vj(Vi),=o (18.3bis)

Il est intéressant de se poser le problème des solutions propres de (18.3) et


(18.3bis), en utilisant les méthodes générales décrites dans les parties 1 et 2.
Pour ne pas alourdîr l'exposé, nous nous plaçerons dans le cas particulier
suivant:
- On néglige les fluctuations dues à la compressibilité (ce qui est valable si les
longueurs d'ondes acoustiques sont grandes par rapport aux dimensions du
problème (cf. 2e partie).
- En ce qui concerne l'écoulement permanent 'Jn considère qu'il est
incompressible (ce qui est valable pour des nombres de Mach petits devant 1) et
que la masse volumique est constante:

P fer) Pf

:E V(y)

Figure l8.l.
Z
CARACTÉRISTIQUES DES SOURCES VIORATOlRES ASSOCIÉES 511

Et d'autre part, on envisage un écoulement de type bidimensionnel « entre


plaques}) :
Vx = Vy 0
Vz Vey)
Les fluctuations sont également considérées en bi-dimensionnel.
(18.3) devient alors:

=0 (18.4)

(avec li viscosité cinématique J.L / P f)'

18.1.2. Recherche des solutions propres et des limites de stabilité

On recherche des solutions du type:

(18.4) devient:

• À
]-1I+
dv = 0
c

[Îw + v ( -cÀ) -
1 •
1-
À]
V li - l' -
2
d u + -dV v

1 q = 0
e dy2 dy e
2
-
, À
1 Vu + [,
lW + l'
( À )
-
2J V -
d v + -dq
JI - " o
e e dy- dy

(Système analogue à (15.13) de la 2c partie complété par les termes de transport


liés à V.)
En éliminant li et q on obtient une forme de l'équation d'Orr-Sommerfeld:

2 ( -À) :2 d v
-,,+
2
(À)
- .) v--i ( w--V À) [ -d "v 2

( ~2) v]
e dy- e 1) e dy-
i À d 2V
-- V =0
JJ e
que l'on mettra sous la forme adimensionnelle suivante:

d2 2

{( À 2 2- iRe [ (s - À U) ( d
da o (18.5)
da~ ) 2
512 SOURCES D'EXCITATION ALÊATOIRES

avec les conditions aux limites :

v= 0

en posant:
I dv::::: 0
da
en a =± 1 (18.5bis)

V
U (a) = y = profil de vitesse normé (V {} = vitesse de référence)
()

a = yle
we
s=-
YI)

Yoe
et : Re = - - = nombre de Re)'nol ds
l'

Trouver les solutions propres de (18.5) et (18.5bfs) consiste à trouver, pour un


profil U et un nombre de Reynolds Rf donnés, les couples de nombres complexes
(A et s) tels que le problème ait une solution non triviale.
Parmi ces solutions les couples à partie imaginaire négative correspondent il des
régimes instables (cf. r c partie, Chap. 12).
En particulier il existe une limite de stabilité, telle qu'un couple (A et s) réel
corresponde à une solution non triviale de (J 8.5.5bis).
Par analogie avec les modes propres des systèmes mécaniques, on peut
montrer qu'il existe une suite de couples (A, s) de ce type.
Si l'on s'intéresse par exemple au couple correspondant aux s de plus basse
valeur absolue, on définit alors, pour un profil normalisé donné, une courbe de
limite de stabilité dans chacun des diagrammes (Ro A) et (Re' s) ; ces courbes
séparent une zone stable et une zone instable.

Le nombre réel s est un lIombre de Stroultal (x 2 'TT)


Le nombre réel A est un nombre d'onde adimensiolll1el

18.1.3. Mécanisme de l'instationnarité

Revenons à l'équation (18.2) de J'écoulement permanent. Dans notre exemple


Vey) doit vérifier:

oP o
ay

avec:
V(e)=V(-e)=O
CARACT(~RISTIQUES DES SOURCES VIBRATOIRES ASSOCIÉES 513

Si l'on impose une pression constante Pl et P 2 aux extrémités du système des


deux plaques (de longueur L) on a :

AP

=:> U(a)

La figure 18.2 montre les courbes de limite de stabilité pour un profil


parabolique (courbes 11 2) dans les diagrammes (s, Re) et (À, Re). Elles
mcttcnt en évidence un R~ critique au-delà duquel le système est instable.

sl2n kl2n
0.1..------.---------,..------, O,5,------.---------r------,

r~" n=2
Il ., .....n=6
\ ., n;~ n\:!a f-o--.
n=2 ,,-0 __•\ Inst.
Il
n=4 1
-.
Il "\. .",
o ............ ____ \ "
\ . " . \. • Il Inst. 0,3 \ ........, Inst. •
., Il
..... Instable ,
.,nstable '\. \11 Inst. '-..... ................

" "ca 0,2

' ' '.


II~

.~ .~
0,1
11---
o~--~-- ___ ~~ _____ ~

10 4 1~

Fig. 18.2. Courbes de limite de stabilité du"s les diagrammes (Rf' s) el (Rf' ,\) pOlir des
profils de lype U(a) = 1- (lN.

Dans la pratique, les nombres de Reynolds sont largement supeneurs


( = 105 à 106), on est donc très instable. L'écoulement lamÎnaire décrit précédem-
ment ne peut dOllc pas être une solution dlt problème.
En fait l'écoulement est tlIrbll!cnt : c'est-à-dire que le régime établi stable est
atteint du fait d'un taux fini de fluctuations. En effet: d'une façon générale
l'équation (18.2) de l'écoulement permanent est alors à remplacer par (en
incompressible) :

(18.6)

P f Vi Vi s'appelle tenseur de Reynolds. Il peut être interprété comme jouant le


rôle d'une « viscosité» supplémentaire due à la turbulence.
Par exemple dans le cas de l'écoulement entre plaques, ce terme, fonction de y,
514 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

contribue à modifier le profil U, en accentuant sa pente au voisinage de la paroi.


On vérifie, sur les figures précédentes, qu'une augmentation de pente simulée
par une loi du type 1 - an (Il croissant) correspond à une augmentation du
Re critique.
On peut donc prévoir que pour un Re donné correspondra un certain taux de
turbulence et un certain profil de vitesse moyenne associé tels que le système soit
stable.

Remarque: La figure 18.2 montre également que l'instabilité se produit


essentiellement pour des nombres d'ondes (À /2 7T de l'ordre de 0,3 et des
nombres de Strouhal de l'ordre de 0,1).

18.1.4. Densité spcctrnlc de puissance des fluctuations

Intéressons-nous ici à la distribution énergétique des fluctuations:


Le mécanisme décrit précédemment conduit à un taux de fluctuations fini
stationnaire, auxquelles on peut faire correspondre un schéma aléatoire.
Les fluctuations sont ainsi caractérisées par une densité spectrale d'interaction
8(r, r'. f), comme nous l'avons vu au paragraphe 18.5.l.
Certains auteurs ont essayé, à partir des équations de Navier-Stokes, d'écrire
un autre système portant sur les fonctions S ct également les moments d'ordre
supérieur.
Cette démarche conduit il une formulation très lourde que nous n'aborderons
pas ici.
Cependant pour illustrer les relations qui existent entre les fluctuations
turbulentes dans les différentes bandes de fréquence, on peut effectuer une
analyse de Fourier des équations de Navier-Stokes.
Comme les fluctuations sont stationnaires on considérera des transformées de
Fourier tronquées en remarquant que d'après le paragraphe 18.1.2 ces dernières
sont fi la base de l'obtention des densités spectrales.
On distingue, comme précédemment, pour les variables de vitesse et de
pression:
- des quantités permanentes vérifiant le système (.18.6) :

- des quantités fluctuantes dont on écrit les équations en incompressible, il


partir de (18.1) :

j fai
\ljV;=O

P
av-
+ vjP! V j Vi + VjP! V j Vj
______
+ \ljP! Vi Vj + 'ViP - p.. \lj 'VjV i = 0
(18.7)

~ désignant la partie fluctuante à moyenne nulle de Vi Vj'


CARAŒÉRTSTIOUES DES SOURCES VIBRATOIRES ASSOCIÉES 515

Aux fonctions stationnaires du temps Vi et p on fait correspondre la


transformée de Fourier tronquée; par exemple:
'I'/2
vJ(f) =
J
-'1'/2
v;(t)e- 2irr!ldt

T est un temps suffisamment grand mais fini. Comme nous l'avons vu au


chapitre l, il conditionne le pas de l'analyse en fréquence (Af = ~ ) .

A Af correspond une longueur d'onde À max de fluctuations qu'il faudra prendre


au moins de l'ordre de grandeur de la dimension géométrique du problème à
traiter.
On peut montrer que la transformée de Fourier tronquée de ~ est donnée
par le produit de convolution:
+OO
T T
_ 00 vj (fu) Vi (f - fo) dfo (avec f 0)
Qu(f) =
f =;!=

(18.7) devient alors:

Si l'on discrétise (18.8) en J avec le pas Af on obtient une suite infinie


d'équations liant les fluctuations associées il chaque bande de fréquence
Af. En joignant à cela l'équation permanente (18.6) on arrive il un système
d'équations couplées entre elles par les aij(f) (on peut poser v i = (ljj(O», qui
sont un peu la repésentation mathématique de la cascade de Kolmogorov que
nous analysons au paragraphe suivant.
Cette suite infinie d'équations peut être limitée il Jma~ telle que la longueur
d'onde associée soit de l'ordre de l'échelle des tourbillons dissipés par la viscosité.

18.] .5. Théorie de Kolmogorov

Nous avons vu précé.demment d'après les courbes de stabilité d'Orr-Sommer-


felci que la zone des fluctuations de nombre d'onde adimensionnel À - 1 était
instable.
En reprenant le schéma de Ko/mog01"01', il s'agit de la zone de « production »)
de la turbulence, correspondant à des «tourbillons de grande échelle }). Ces
tourbillons cèdent leur énergie il des fluctuations d'écheIle plus petite et ainsi de
suite jusqu'à l'établissement d'une cascade allant des tourbillons de grande
échelle produits par )'instationnarité aux tourbillons de très petite échelle qui se
dissipent par l'effet de la viscosité; l'échelle de ces tourbillons étant d'autant plus
petite que le nombre de Reynolds de l'écoulement est plus grand. L'énergie dans
chaque gamme d'échelle (ou de fréquence) est donc équilibrée; ce qui
correspond à une certaine densité spectrale caractéristique.
516 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

On comprend aussi la difficulté de résoudre les équations de Navier-Stokes


numériquement aux grands nombres de Reynolds, puisqu'il s'agit de œprésenter
en même temps des structures d'écoulement de dimensions extrêmement
différentes.
La zone CD des fluctuations de grande échelle est liée à la géométrie du
problème, en particulier aux conditions aux parois.
La zone @ des fluctuations de petite échelle est indépendante de cette
géométrie mais liée à la dissipation visqueuse.
Dans la zone @ et la zone CID (intermédiaire entre CD et @), on peut
supposer que la turbulence est spatialement stationnaire et donc que S(r, rI, f)
ne dépend que de r - ri.
On peut donc transformer par Fourier en espace S (r' - r, f) et définir ainsi un
nombre d'onde Ald (pour une dimension spatiale), d étant une dimension
caractéristique du volume fluide.
A est de même nature que celui défini pour établir les équations d'Orr-
Sommerfeld, il caractérise l'échelle spatiale des fluctuations:
- Dans la zone CD on aura A :s 1.
- Dans les zones (1) et G) Apl.
En intégrant dans le domaine des fréquences la transformée de Fourier de
S (r rI, f), on obtient un spectre en nombre d'ondes cS (A) caractérisant la
distribution des fluctuations selon l'échelle tourbillonnaire.
Pour les fluctuations de vitesse on définit Sjj (A) tel que:

Montrons que dans la zone intermédiaire ® S (A) évolue en A - 5t:! :


En effet, dans la zone CD
le modèle de Kolmogorov veut que la densité
spectrale S (A) ne dépende que du flux d'énergie E (énergie perdue par les
tourbillons d'échelle f par unité de masse et par unité de temps) et de la
dimension géométrique caractéristique d du problème:
S(A,E,d)

Le flux d'énergie E correspond également 'au flux produit par la turbulence de


grande échelle qui dimensionnellemenl est du type y3ld, Y étant une vitesse de
référence de l'écoulement.
Dimensionnellement S (A, E, d) est du type:
S(A, E, d) = y2 dJ-(A)
(18.9)
=> S(A, E, d) = E d sl}[F(A)
2f3

Ce système caractéristique de la zone CD, doit se raccorder à celui de la zone


@ qui ne dépend que de E, de la viscosité et de l' échelle dl A.
Ceci impose en particulier que S ne dépendent pas explicitement de la
dimension géométrique caractéristique d.
CARACTÉ.RISTIQUES DES SOURCES VIBRATOIRES ASSOCIÉES 517

La fonction :F (À) doit donc être, d'après (18.9) de la forme:

:F (À ) = À - 5/3 (18.10)

(de telle sorte que S =


:!IJ
E' ( li ) 5/3 ).
A
Remarque: Si l'on suppose qu'à une échelle de turbulence donnée dl À
correspond une gamme de fréquence étroite centrée autour de 1 telle que:

s = 2 11' Id . . À
V

la densité spectrale adimensionnelle :F (r, s) sur un point r donné aUn:l également


une évolution en s-513.
Cette hypothèse correspond il l'image du tourbillon animée d'une vitesse
V et de rayon dl À.

10- 5
""0
tri
>
N-
O-

"
"'-
i7) 10-6

10- 9 L---_ _ _----IL--_ _ _ o_----I


---L_ _ _

10- 1 10 102
fd/V
Figure 18.3.
518 SOURCES D'EXCITATfON ALÉATOIRES

A titre d'illustration fa figure 18.3 montre la densité spectrale des fluctuations


de la pression à la paroi d'un tube de diamètre d parcouru par un écoulement de
vitesse moyenne V pour des Reynolds de l'ordre de 106 (réf. [57]).
La DSP est tracée en coordonnées adimensionnel1es ; les points expérimentaux
associés ù plusieurs vitesses d'écoulement suivent la même courbe, ce qui montre
que le phénomène turbulent dépend peu de Re' donc de la viscosité. La pente en
5/3 est assez bien vérifiée dans la partie intermédiaire du spectre.

18.1.6. Mise en évidence des zones d'écoulement très perturbées

Au sein d'un écoulement turbulent, les fluctuations n'ont pas partout la même
intensité.
La figure 18.4 montre les densités spectrales des tluctuations de pression de
paroi observées pour différentes configurations géométriques rencontrées dans
les circuits.
On remarquera tout de suite la grande différence entre les configurations
singulières l, 2 et 3 caractérisées par un très fort niveau dans les basses
fréquences ( t.:: <:: 0,5 ), et la configuration 4 correspondant à la turbulence
établie dans un tuyau droit caractérisée par un étalement plus large en fréquence
et un niveau général beaucoup plus faible.
Il est évident que les sources d'excitation associées aux configurations 1, 2 et 3
seront bien plus importantes.
Cette constatation justifie l'hypothèse que nous ferons par la suite des zones
sources assez localisées correspondant aux singularités d'écoulement. Au chapi-
tre 19 nous étudierons d'une façon assez détaillée les singularités géométriques
des circuits (élargissements, coudes, jonctions, etc ... ).
Rappelons également que dans la 2c partie (§§ 16.7 et 16.8), quelques éléments
concernant les fluctuations à l'aval des obstacles cylindriques (isolés ou en
faisceau'x) ont été présentés.

18.2. SOURCE VIBRATOIRE ASSOCIÊE À UNE ZONE TURBULENTE

Supposons maintenant connu l'écoulement instationnuire avec parois fixes.


Pour les problèmes il faible nombre de Mach qui nous intéressent, cet
écoulement peut être considéré comme incompressible et l'on peut distinguer une
partie permanente vérifiant le système (18.6) et une partie fluctuante vérifiant le
système (18.7).
Dans un système couplé fluide-structure, les fluctuations instationnaires ainsi
définies sont une source d'excitation vibratoire, pour le système couplé acousti-
que-mécanique constitué par la structure et le fluide.
Nous ferons l'hypothèse fondamentale que les fluctuatiolls d'origine acoustiqlle
(compressibilité) el d'origine mécanique (mouvements des parois) Ile Illodificnt pliS
le régime d'écoulement illstatio1l1wire el dOllc que la source vibratoire associée peut
être caractérisée indépendamment de la réponse du système couplé fluide-structure.
CARACTI?RISTlOUES DES SOURCES VIBRATOIRES ASSOC1ÉES 519

10-2

-- --~ I~
11=5 %

\----
V9.-f o=-l
0 0 ~.
d
000
11=2 %

® :Point de mesure

~I V~
11=0.1%)

10-8 1 . . - -_ _- L -_ _- - 1 -_ _---L-_ _ --L-_f_d_I.......


V
10-2 1 10
520 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

L'objet de ce paragraphe est d'expliciter cette source. Pour cela on peut


introduire dans les équations de NllI'Îf!r-Srokcs une variable de vitesse supplémen-
taire Vi correspondant il la partie de la fluctuation de la vitesse due à la
compressibilité et au mouvement des parois. Ainsi la vitesse sc compose de
3 termes:
(lli = + +
panic fluctuation f1uclUalion
pl!rmanCnlC " lurbulente " " acousliquc-mGcaniquc ,j

Il faut de plus introduire lu condition à la paroi (S) i\ llis (v i .1 = vitesse de la


paroi).
Nous considérons que ces fluctuations sont petites devenant les grandeurs
permanentes. On peut donc linéariser les équations de NllI'ier-Stokes par rapport
aux fluctuations Vi' On introduira également pour cela une fluctuatÎon de masse
volumique p et de pression p liées par la relation de compressibilité:

p "
cp

On supposera, comme nous l'avons déjà fait dans la 2c partie, que la viscosité
est un paramètre secondaire en ce qui concerne la description du sy.stème couplé
nuide-structure. On négligera donc le terme de viscosité associé il la variable

Remarque: Cette simplification est une conséquence directe de notre


hypothèse de base: le régime instationnaire n'est pas modifié par la vibration du
syslème accoustico-mécanique.
Elle suppose en particulier que la ~( couche limite» au voisinage de la paroi est
simplement « translatée» sans être modifiée par le mouvement vibratoire de
cette dernière.
Ceci justifie également il posteriori l'utilisation de modèles simples pour
représenter l'écoulement dans les systèmes couplés structure-écoulement comme
nous avons pu les étudier dans la 2c partie.
Il va de soi que cette hypothèse de base n'est pas toujours vérifiée, comme
nous l'avons vu lors de l'étude des phénomènes d'accrochage dans les faisceaux
de tubes (§§ 16.7 ct 16.8).
En prenant la divergence de l'équation des quantités de mouvement et en
ulilisant l'équation de continuité on obtient:

ilp o (18.11)

...-
Explicitons la partie fluctuante pel) i CD j'
Si l'on néglige l'effet de la turbulence sur la propagation acoustique (termes en
Vi Vi et en Vi p) on a au premier ordre:
CARACfÊRISTIQUES DES SOURCES VIBRATOIRES ASSOCIÊES 521

on a:

ct:

On peut utiliser réquation de continuité linéarisée pour transformer ces


termes:

al +o{V.v.+Y.V.p
. 1 1 1 1
0

d'où finalement:
~ ~
p'U i 'U j P { Vi Vi(Y; +
Vi )(V i + V j ) + 2 P f(VjV; )(VjV j )
- 2 Vi Vi a:; Y j Y j Vi VjP + (VjV, )(VjV j ) P

(18.11) conduit donc à l'équation de propagation:

------------
P f 'V j 'Vj(V i + vd(V j + Vj) + p..V j "j 'Vl'i (18.12)

On retrouve ainsi au premier membre l'opérateur des ondes acoustiques avec


écoulement permanent déjà mis en évidence dans la 2e partie (éq. (16.26)).
A cette équation il faut adjoindre les conditions à la paroi 06.27), ainsi que
l'équation des petits mouvements de la structure sous l'effet des fluctuations de
pression du fluide (éq. (16.28).
Cet ensemble d'équations comporte un second membre:

qui représente la source d'excitation due à l'écoulement instationnaire.


En général, pour les écoulements à grand nombre de ReYllolds que l'on a
J'habitude de rencontrer, ce terme se limite essentiellement il :

P f Vi 'Vi(Yj -------------
+ +
Vi )(Vj vj (18.13)

11 va de soi que cc terme source ne sera important que dans les zones
d'écoulement fortement Înstationnaircs.
522 SOURCES D'EXCITATION ALÉ.ATOIRES

18.3. PROJECTION SUR UNE DÉFORMÉE MODALE DU SYSTÈME COU-


PLÉ ACOUSTICO-MÉCANIQUE

Si l'on reprend l'équation (18.12) dans laquelle on élimine les termes dus il la
compressibilité, on obtient une expression de la fluctuation de pression due à
l'instationnarité que l'on notera PI en fonction des vitesses fluctuantes Vi et
permanente Vi' PI représente assez bien la fluctuation de pression. telle que l'on
peut la mesurer, dans les zones d'écoulement fortement instationnaire, où les
effets acoustiques-mécaniques sont toujours faibles devant les effets « turbu-
lents ».

-------------
âPI = - P J Vi Vi(Y i + vz)(Y j + Vi) + }.LVi Vi ViVi

âp, représente donc une expression de la source du paragraphe précédent.


La réponse du système couplé fluide-structure à cette source peut être analysée
en utiJisant la base des modes propres du système fluide-structure non amorti,
(sans terme source ni- terme non conservatif).
Ce système est celui caractérÎsé par la fonctionnelle (14.8) explicitée dans la
2~ partie.

Si 7r (r) est une forme modale correspondant il la variable de pression dans le


fluide (p = if), la projection du terme source est:

On peut se conlenter de limiter l'intégration au volume du fluide correspondant


aux fluctuations les plus intenses, c'est-à-dire les zones singulières très perturbées
de l'écoulement.

Figure J8.5.

Soit ~ la surface limitant ce volume, elle se compose d'une partie (~[)


correspondant il une paroi et une partîe (S) correspondant au raccord avec les
zones moins perturbées du fluide.
CARAcrÉRISTlQUES DES SOURCES VIBRATOIRES ASSOCIÉES 523

En appliquant la formule de Green nous avons:

(0 = normale extérieure à (V f ).
or :
~

w(i
Â7T = -"""""1 'TT' (w o = pulsation de la résonance)
c-
et sur (.Il) :

grad 1T

(X; étant la déformée modale de la paroi).


grad P, . n peut être considéré nul si l'on néglige les effets dus au terme de
viscosité.
Sur (S) grnd P,O':: - P f aVen négligeant de la même façon les termes visqueux
al
et également le terme quadratique puisqu'en (S) les fluctuations turbulentes sont
faibles.
On a alors:

F=-
f(Vi)
PI 'TT' dv - J (1.
(5) Pf
Pt grad 'TT' 'Ir av ) . n d.!
al

+ f (~1)
PI X s • n d.! (18.14)

L'écriture (18.14) permet de distinguer les 3 aspects de l'excitatioll vibratoire


associée à une zone perturbée.

- Terme 1 : Une source acoustique volumique liée à la compressibilité du


fluide (proportionnelle à ~).
e
- Terme 2: Une source s'exprimant aux limites du volume perturbées qui
représente également une source acoustique si le fluide est compressible, mais
qui /l'est pas nulle si le puide est incompressible.
- Terme 3 : Une source d'excitation directe de la structure par les fluctuations
de pression locales. Ce terme ne dépend pas non plus de la compressibilité.

Remarque: Bien que cela ne soit pas directement lié aux applications que nous
visons dans cet ouvrage, il est intéressant de rapprocher la présentation que nous
venons de faire, de celle de Liglllhill (réf. [59]) qui s'applique à la classe des
problèmes de rayonnement acoustique en espace infini.
Dans ce cas il est intéressant de projeter les équations sur les fonctions de
524 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

Green du problème infini homogène:

O(r,l)= _1 p..(/_!:.)
4 1Tr c

(p.. = fonction impulsion).


Cette intégration nous conduit aux expressions de Kirclwff, déjà examinées au
paragraphe 16.4.

Zone
(1ff)

M..L.=-----1-~--
Figure 18.6.

La fluctuation de pression acoustique en un point M situé en dehors de la zone


perturbée (VI) s'exprime par:

41Tp(M,t) = f
(~.,)
[! [gradp] -
r
[p]grad!+
r
[aalp ] !gradrJ
cr
·ndI
P
(18.15)

~
En posant T jj ::::: P I(V i + vj )(V j + vj ).
[ ] représente les valeurs retardées du temps de propagation du son du point
courant de l'intégration P au point M (r MP ) .
. Si l'on distingue sur la paroi (2:,) une zone (I,) où l'on note des fluctuations
turbulentes intenses, (estimées par les fluctuations incompressibles» P, du «(

paragraphe précédent), (18.17) se met sous la forme classique de Kirchoff à


laquelle viennent s'ajouter deux termes sources:
a) Le terme volumique

~
J(VIl
[Vj VjT ij ] dv p

Si l'on suppose que M est loin de la zone perturbée (VI)' on peut écrire au
1
1er ordre en
r
!~
c-
f(Vf>
ri r j
r
3
[ a1'jj ]
~
ar
d~

(ri étant la composante du vecteur MP sur l'axe de référence i).


CARACTÉRISTIQUES DES SOURCES VIBRATOIRES ASSOCIÉES 525

Lightlzill montre que ce terme a le comportement acoustique d'un champ


quadripolaire. Il est à rapprocher du terme 1 du paragraphe précédent.
b) Le terme de surface :

[PI] grad -1 + [aPI


- ]- -r J . ndI
grad
r iJl cr P

Si nous supposons toujours que grad PI' n = 0 sur la paroi, son expression se
re'd Ult
. au premIer
. ord re en -1 il:
r

ce qui correspond à un rayo11nemelll dipolaire. Ce terme est à rapprocher du


terme (2) du paragraphe précédent.

CONCLUSIONS

L'expression (18.14) a une structure assez compliquée. Dans la pratique on a


tendance à en appliquer des formes simplifiées qui correspondent en fait à des cas
particuliers de modes propres de systèm'e fluide-structure.

a) L'hypothèse la plus souvent utilisée consiste à négliger la compressibilité du


fluide (donc le ] cr terme de (18.14) et également les effets à « longue distance »
dus à l'interaction fluide-structure (donc le 2c terme de (18.14) puisque
Pt et v seront supposés nuls en dehors de la zone excitée).
On a alors:

F= f
(.!I)
PI X s ' n d.!' (18.16)

Cette hypothèse est vérifiée dans le cas de structures souples en présence d'un
fluide très peu compressible, si l'on considère des modes de vibration « locaux »,
c'est-à-dire possédant quelques longueurs d'onde en déformation dans la zone
excitée. C'est le cas par exemple de plaques ou coques minces soumises à un
écoulement d'eau, de tubes d'échangeurs en écoulement parallèle ou transversal,
etc ...
On peut alors, si l'on connait les caractéristiques du champ des pressions à la
paroi de la structure, calculer la DSP de F et donc de la réponse du système
fluide-structure à l'aide des formules générales du paragraphe 17.4.3.
En particulier la formule (17.49) appliquée à (18.16) nous donne, pour la DSP
de F à la résonance considérée :
526 SOURCES D'EXCITATION ALf:ATOIRES

Dans les hypothèses effectuées, on obtient souvent une précision convenable


sur l, à raide d'une modélisation relativement simple de la' densité spectrale
d'interaction, Spl(rOj ' ro:!, l) tellc que celle de la formule (17.42).
Les DSP, longueurs de corrélation et vitesses de transport peuvent être
obtenues expérimentalement à l'aide de capteurs de pression de paroi situés dans
la zone perturbée de l'écoulement (nous donnerons des exemples aù chapitre 19
en ce qui concerne les singularités des circuits).
b) Dans le cas de problèmes d'acoustique, où l'on considère essentiellement
des modes purement liés au fluide compressible, on fait l'hypothèse inverse de
celle du a).
En effet, l'excitation de la paroi est souvent ici un phénomène secondaire et
l'on considère soit les formules de Liglzthill si l'on a affaire à un problème de
rayonnement en espace infini. soit les deux premiers termes de (18.14) si l'on a
affaire il un problème de résonance acoustique de circuit.
c) Il est enfin à remarquer, que pour le calcul de l'excitation des premiers
modes de circuits parcourus par un fluide, même si celui-ci est très peu
compressible "hypothèse a) ne peut être appliquée car on ne peut pas négliger les
effets à longue distance qu'implique le couplage flexion de la tuyauterie-
mouvement en ,1 onde plane» du fluide. D'autre part, la dimension des zones
perturbées est généralement petite devant les longueurs d'onde de ces modes.
Ainsi il nous a paru intéressant de consacrer un chapitre spécial à ce cas
particulier:
- il illustre d'une part les considérations générales précédentes,
- il est d'autre part d'une application pratique courante et les données
théoriques et expérimentales que nous allons présenter forment un ensemble
suffisamment important pour servir de base à un formulaire pour estimer les
niveaux vibratoires des circuits industriels sous écoulement.
CHAPITRE ]9

APPLICATION AU CAS PARTICULIER


DES VIBRATIONS À BASSE FRÉQUENCE
DES LIGNES DE TUYAUTERIE
SOUS ÉCOULEMENT

L'écoulement des fluides dans une tuyauterie industrielle est généralement


turbulent. Cependant, comme nous l'illustrerons par la suite, les fluctuations sont
très nettement plus intenses en un certain nombre de zones que J'on appelle
singularités.
Ce sont par exemple les variations plus ou moins brutales de la section de
passage ou de la direction de l'écoulement, des obstacles dans l'écoulement
(ailettes, vannes il demi-fermées, etc.) ou les machines tournantes qui assurent la
circulation du fluide.
Ce sont ces fluctuations que nous retiendrons comme source d'excÎtation.
Si nous considérons leur densité spectrale que ce soit à la lumière des
considérations théoriques sur la turbulence du chapitre précédent, on à l'aide de
données expérimentales, nous remarquons que c'est la gamme des basses
fréquences qui est la plus énergétique. Cette gamme est celle des nombres de
Strouhal s ~l (si d est le diamètre de la tuyauterie et V la vitesse moyenne de
l'écoulement) dont l'ordre de grandeur est inférieur il l'unité.
En ce qui concerne les phénomènes acoustiques qui peuvent se développer
dans la tuyauterie du fait de ces fluctuations, on peut alors remarquer que les
longueurs d'onde associées rapportées au diamètre de la tuyauterie sont telles
que:

c 1 c 1
2 'TT" f d=2 'TT"S V = 2 7TsM
Ce rapport bn'ersement proportionnel au nombre de Mach M de l'écoulement,
est généralement grand del'flllt l'llIlité.
La propagation dans les tuyauteries se fait donc par ondes planes.
En ce qui concerne les vibrations de la tuyauterie elle-même, les mouvements
de flexion d'ensemble sont les plus excités.
Ce sont donc les premÎers modes propres couplés acoustique-mécanique tels
que nous les avons caractérisés dans la 2c partie (§ 14.6), qui nous serviront de
base de projection pour le champ instationnaîre associé aux singularités
d'écoulement.
528 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

Ceci nous conduira à expliciter la source d'excitation sous une fonne plus
simple, en particulier en ce qui concerne l'aspect spatial du champ instationnaire.

Remarques :
a) Ce que nous venons de dire n'exclut pas l'excitation possible des modes de
fréquence plus élevée ou de structures plus souples dans la zone des basses
fréquences, dont le caractère est plus local. C'est par exemple le cas où la
tuyauterie est très mince (modes de coque à basse fréquence) ou sÎ l'on a des
obstacles souples (tubes, ailettes, clapets, etc.).
Dans ce cas les développements qui suivent ne s'appliquent pas et il faudra
donc pour calculer la réponse des structures, utiliser la formulation générale
(18.14) qui implique une caractérisation complète du champ aléatoire instation-
naire.
b) A l'inverse, si l'on applique la formulation générale à la projection du
champ instationnaire sur Jes modes « basse fréquence» des tuyauteries, que nous
avons définis précédemment, il faut être prudent.
En effet, le champ instationnaire, généralement très complexe, est caractérisé
d'une façon approximative, par un nombre réduit de paramètres (par exemple on
simplifie les lois de dépendance du spectre en fonction de l'espace, on caractérise
les « interspectres» à l'aide d'une ou deux longueurs de corrélation, etc.).
Cette méthode, tout il fait admissible pour calculer la réponse sur des modes
élevés, peut se révéler très fausse en ce qui concerne les modes basses fréquences,
car le champ aléatoire ainsi caractérisé n'a aucune raison de vérifier un certain
nombre « d'intégrales» liées aux équations de Navier-Stokes et qui jouent un rôle
particulièrement important dans la projection sur ce type de mode, comme nous
allons le voir.

19.1. PROJECTION MODALE DU CHAMP FLUCTUANT ASSOCIÉ À UNE


SINGULARITÉ

19.1.1. Hypothèses particulières aux ondes planes

Rappelons tout d'abord certains résultats de la 2c partie (§ 14.6).


Les longueurs d'onde associées à la déformation modale mécanique de la
tuyauterie sont grandes devant le diamètre de cette tuyauterie. Comme les zones
d'écoulement instationnaire occupent, quel que soit les singularités, une zone
aval de l'ordre de quelques diamètres (avant de s'atténuer), on pourra considérer
que le déplacement modal X s de la tuyauterie est constant dans le volume
d'intégration de la formule (18.14).
En appliquant Je même raisonnement à l'aspect acoustique de la déformée
modale, la variable de pression acoustique 11' sera considérée également comme
constante.
Le gradient de 7T' subit quant à lui une discontinuité du fait du mouvement
VIBRATIONS À BASSES FRÉQUENCES DES LIGNES DE TUYAUTERIE 529

Zone perturbée

Figure 19.1.

X s de la tuyauterie. Entre l'amont (indice 1) et l'aval (indice 2) nous avons:

La force généralisée associée à un tel mode couplé acoustique~mécanique est


donnée par la formule (18.16) :

[P,] 1 ct 2 et ( av ) représentent la moyenne de la pression turbulente et de


(J[ 1 Cl 2

l'accélération turbulente sur les sections droites (Sd et (S2) amont et aval de la
zone perturbée.
On remarque que du fait de l'incompressibilité supposée pour le calcul du
av
champ v, l'ensemble des termes en - s'annule.
al
De plus on peut définir une variable modale Q, caractérisant le mouvement
« acoustique») du fluide au niveau de la singularité par:
S., SI
Q = ---=.
PI
(grad 11" h- . 1.,- + S~- Xs • 1.,- = -P, (grad 11")1 • 11 + SI Xs • Il

on obtient alors:

F = - wJ 211"
P,c
f (VIl
Pt dv - Q [CP,)2 - CP,)d - Xs • f (.1"(+S)
p, n d.r (19.1)
530 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIIŒS

On remarque que, d'après l'équation des quantités de mouvements des


fluctuations turbulentes incompressibles:

la contribution des termes quadratiques étant nulle aux 1imites (.If) et (S) de
(V f)' FIL est la résultante générale des forces de viscosité s'exerçant dans le
volume fluide (V f ).
Du fait des grands nombres de Reynolds des écoulements considérés on peut
négliger les effets de viscosité devant les effets ({ turbulents») (cf. éq. (18.15)).
D'autre part le terme X s J (Vi)
Pf av dv
ol
est lié à un débit fluctuant dans

l'ensemble de la tuyauterie. Ce terme n'est pas forcément nul mais est toujours
petit devant le terme Q (rJr ), car 1eur rapport est de l'ordre de grandeur du
quotient de la masse du fluide de (V f ) et de ce1le contenue dans l'ensemble de la
tuyauterie.
(19.1) devient alors:

F= (19.2)

19.1.2. Mise en évidence d'une discontinuité de la pression ct du débit acoustique

L'expression (19.2) montre que la force généralisée F se réduit à deux termes:

"u) le terme - w~ 1T f Pt du correspond à la projection sur la déformée


Pf (Vfl
modale 1T d'une fonction J(t) localisée sur une section droite au niveau de la
singularité.
On peut montrer qu'il lui est associée une discontinuité de débit acoustique
ilq dans le circuit.
En effet, la projection sur la déformée modale 1T d'une telle discontinuité est:

----1T
1 d Âq
Pf dt

D'autre part, la fonction JC/) peut s'écrire d'après la forme de sa projection sur
7T:
VIBRATIONS A BASSES FRI~QUENCES DES LIGNES DE TUYAUTERIE 531

En identifiant, on peut donc associer, à la singularité, la discollti1luité du déMt


acollstiqlle :

1 d'
ilq = -:- J p
c2dt (\'fl 1
dv (19.3)

b) le terme - Q [(PI):\ - (P,)\ j correspond i't la projection sur la déformée


modale 1T d'une dÎsconlimûlé de la pression acoustique dalls le circllit :

(19.4)

On peut donner d'autres expressions de ilp en utilisant l'équation des quantités


de mouvements des fluctuations turbulentes incompressibles avec les mêmes
hypothèses simplificatrices que précédemment. On obtient alors:

d'où par exemple:

f (.rf)
[PI - (iJ/)d n d}; + Sl I1[(iJr)1 - VJt)tl = 0

==> Ap = (19.5)

Cette dernière expression montre que la discontinuité de pression acoustique


Ap est fonction des flllclUatiolls
locllies .\' de pression lllrbuJellte fi la paroi de fa
(1'

singularité.

19.1.3. Généralisation à une singularité il plusieurs sorties

Les expressions du paragraphe précédent se généralisent simplement.


Si li est le vecteur unitaire sortant de la singularité associé il l'entrée i de section
Sî' on pose:

Si
Qj -Pf (grad 1T ) .• J. + S X . 1·
' l l.r J

On a alors:

LQi =0 (19.6)
i
532 SOURCES D'EXCITATION ALI~ATÜIRES

Figure 19.2.

et l'expressîon de la force généralisée devient:

(19.7)

)j étant la moyenne sur la section (Si) de la fluctuation de pression turbulente.


On pourra ainsi définir comme précédemment une discontinuité du débit
acoustique:

dq =

telle que, si "on appelle CJî les débits acoustiques sortant de chaque communica-
tion, on ait:

(19.8)

On peuL également généraliser (19.5) en écrivant:

(19.9)

19.2. DENSITÉS SPECTRALES DES DISCONTINUITÉS ASSOCIÉES À UNE


SING ULARITÉ

Nous analysons dans ce paragraphe l'allure des densités spectrales des


fonctions Âp (t) et dq (t) définies précédemment. Pour cela il est intéressant
VIBRATIONS À BASSES FRI~OUENCES DES LIGNES DE TUYAUTERIE 533

d'effectuer une analyse dimensionnelle et de définir un certain nombre de


grandeurs physiques caractérisant l'écoulement dans les singularités.

19.2.1. Analyse dimensionnelle et grandeurs physiques caractéristiques

Si nous considérons pour l'écoulement dans la singularité, une vitesse de


référence V o, une masse volumique de référence PI et une longueur de référence
L, on peut réécrire les équations de Navier-Stokes en variables adimensionnelles.
En particulier les fluctuations instationnaires sont caractérisées par des vitesses
adimensionnelles v /V o et des pressions adimensionnelles ~, qui sont
PI Vii
fonctions d'une variable d'espace adimensionnelle -[ et d'une variable de temps
Vol
adimensionnelle L .
Deux paramètres interviennent alors dans le problème: le nombre de
VoL Vf)
Reynolds; R = P f et le nombre de Mach M caractérisant lu
C J.t C

viscosité et la compressibilité du fluide.


Comme nous l'avons montré dans les chapitres précédents, les fluctuations
instationnaires locales de l'écoulement dans la singularité sont généralement peu
dépendantes de Re et M, du moins en ce qui concerne la partie « basse
fréquence» de ces fluctuations.

19.2.2. Densités spectrales ndimensionnelles

Le champ des fluctuations locales dans la singularité peut être caractérisé par
une densité spectrale d'interaction S{r l • r2' f) (cf. § 18.6).
Si l'on considère par exemple les fluctunlions PI de la pression, on peut définÎr
la densité spectrale d'interaction adimcnsiol1l1ellc.-
SI'l (rI' Tl' f) V()
(19.10)
(p f v~i!

avec s = nombre de Stroulral = ~L .


()

:F sera peu dépendant des nombres de Reynolds et de Mach.


La discontinuité de la fluctuation de la pression acoustique ilp (t) et du débit
acoustique ilq (t) sont des fonctions linéaires du champ PI (r, 1 ) dans les formules
du paragraphe précédent.
Leurs densités spectrales SAI' (f) et Bâll (f) peuvent donc s'exprimer à l'aide de
la densité spectrale d'interaction S"I:
534 SOURCES D'EXCITATJON ALI~ATOJRES

soit en adirncnsionnel :

Comme nous l'illustrerons plus loin, l'allure des spectres :J fil et :J p; est de type
'( turbulent ), : c'est-a-dire décroissant en fréquence à large bande,
Les intégrales l(.rf)
J(.!(l
et f f
(\'I) (Vf>
ont la même allure.

tF d/'(s) et :F .li} (s) ont donc l'allure indiquée à la figure 19.3 :

Log ':r'

Figure 19.3.

:FdP(S) et :J dl/(s)/M 2 sont peu dépendants des nombres de ReYllolds et de


Mach.
En particulier pour les écoulements de fluides peu compressibles tels que l'eau,
seul :J Ap (s) sera à considérer.
Pour des écoulements de fluides compressibles, tels que la plupart des gaz, et à
partir d'un M >- 0,1 à 0,2 il faudra tenir compte de :F Aq surtout dans la gamme des
moyennes fréquences,
L'analyse que nous venons d'effectuer montre également que le niveau des
sources associées aux instationnarités (écart~type de D.p(t) et D.q(i» évolue en
V~ aux basses vitesses (M <:g 1 ) (effet de dp (l))! puis en V~ aux hautes vitesses
(effet de D.q(t),
Il faut cependant remarquer que l'analyse effectuée ici ne s'applique plus pour
]es écoulements à nombre de Mach voisin de 1, car J'écoulement permanent et les
fluctuations locales peuvent alors dépendre de la compressibilité,
VIBRATIONS À BASSES FRÉQUENCES DES LIGNES DE TUYAUTER1E 535

19.3. ANALYSE EXPÉRIMENTALE: EXEMPLE DE L'ÉLARGISSEMENT


BRUSQUE

Nous illustrons dans ce paragraphe les considérations théoriques développées


précédemment, en présentant des résultats expérimentaux obtenus pour une
singularité simple: l'élargissement brusque à parois fixes, en écoulement d'air
atmosphérique.
Nous insistons en particulier sur la démarche utilisée pour l'interprétation des
données des expériences.

19.3.1. Evolution de la pression statique il l'aval de l'élargissement brusque

Section Section
IsI (SI

o
Figure 19.4.

Soit d ct D les diamètres des tuyauteries amont et aval (les deux tuyauteries
étant coaxiales).
On sait que cette singularité engendre un effet de perte de charge
AP que l'on définit comme étant la différence de la pression totale entre l'aval et
l'amont.
Cette perte de charge peut être estimée théoriquement à l'aide de l'hypothèse
suivante bien vérifiée expérimentalement.
La pression est constante dans la section droite à l'aval immédiat de
l'élargissement (x = 0) et la vitesse est constante dans le jet (V). En appliquant le

1
1
1 1

(sl V----- 1
{'ll'f l 1 (S)
1
1
1 1

t +
p, P2
Figure 19.5.
536 SOUI~CES D'EXCITATION ALÉATOIRES

théorème des quantités de mouvement dans le volume CVf) de la figure 19.5,


nous avons:

SPl + Pf V 2 S = Sp:. + Pf V 2 ( ~ ) 1 S

=> AP 11I P2 - Pl = PÎ V
2
~ CI ~)
La perte de charge est donnée par:

A'P = Pl +:21 P f y! [
P21
+:2 ( i )'-v ] 2
:21 P f Y-~( 1 - S
S)2
La figure 19.6 montre la recompression mesurée à l'aval de l'élargissement
rapportée à la valeur théorique CD = 0,2 m ).
Si l'on rapporte la distance à l'aval de l'élargissement à D - d on remarque que
l'évolution de la pression est une loi indépendante du rapport d/D.
La distance D - d caractérise la dimension transversale de la poche décollée.
L'examen de la courbe d'évolution des pressîons statiques met également en
évidence trois zones aval caractéristiques:
a) une zone de faible décroissance (correspondant sans doute à une faible
diminution de la section du jet).

Pression s tatique/ llP th

d==O,1m
o o{ v= 180m/s
.{ d:::O,125m
V= 164m/s

x/(D-d)
o 2 4 6 8 10
Evolution de la pression statique à [Iaval de l'élargissement
Figure 19.6.
VIBRATIONS À nASSES FRÉQUENCES DES LIGNES DE TUYAUTERIE 537

b) une zone de fort gradient de recompression (correspondant au i, recolle-


ment» de l'écoulement sur la paroi) (2(D cl) <:: X <:: 7 (D - d».
c) une zone aval où la pression tend vers une valeur constante (x> 7
(D cl». (régime de tuyauterie stabilisé). En fait sur une grande longueur aval,
ln pression a de nouveau tendance à diminuer du fait des pertes de charge par
frottement.

19.3.2. Analyse des fluctuations: distinction entre les fluctuations locales et les
l1uctuations acoustiques

La figure 19.7 montre les densités spectrales des fluctuations de pression à la


paroi dans différentes zones du circuit.
On observe deux types de spectre caractéristiques:

- dans les zones Cl el b des spectres large bande analogue aux DSP de
turbulence.
dans la zone c (loin cl l'm'al) el la zone d (amont) des DSP comportant des
résonances.

Un calcul des résonances acoustiques de la veine d'essai, montre qu'il s'agit des
pics de résonance longitudinale en onde plane.
On peut également analyser les fonctions de cohérence de deux capteurs de
pression:
- si le couple est choisi dans les zones a et b, la fonction de cohérence diminue
avec leur distance, comme pour la turbulence.
- si le couple_ est choisi dans les zones c et d, la fonction de cohérence
demeure égale à 1 dans de larges gammes de fréquence et ceci indépendamment
de leur distance (voir figure 19.8).
On remarque également que deux capteurs diamétralement opposés donnent
des signaux identiques.
L'ensemble de ces premières observations expérimentales confirme bien
l'analyse théorique du paragraphe précédent:

- Dans les zones fi et b, on observe des fluctuations instationnaires dues à la


singularité. Ces fluctuations ont le caractère de fluctuations turbulentes. Elles
sont nettement plus intenses que ce que J'on peut observer dans le reste du
circuit.
- Dans les zOlles c et d, on observe des fluctuations de nature acoustique. II
s'agit en fait de la réponse acoustique en ondes planes de la veine d'essai à la
source d'excitation associée à la singularité.

La singularité a un effet acoustique suffisamment intense pour que cette


réponse acoustique soil nettement supérieure à la turbulence locale (amont et
loin à l'aval) sauf dans les zones d'anli-résonance (ce qui explique les ( creux » de
cohérence) .
538 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

-
-
::c
N
..CI
N

E
d =12Smm
O=200mm
V=163m/s
Spectre de cr
aJ
u m<lxÎmum {x=350mml
c: (Zone bl
ra
Vl 10-1
Vl
'5
Cl..
QJ
Spectre d'un c<lpteur
-0 situé sur la partie
'QJ perpendiculaire à' -_____.
04-
l'écoulement de la ...........,
Vl
c: paroi - (Zone al .'.,.......
QJ
Cl
10- 2 .\

Spectre d'un capteur Il


I
.~
\;\~
'1\j
l \8\
\
situé à l'amont de la ....-..!, ,. \ •
singularité (x::62Smml ~.\rI 'J
(Zone d}

Spectre d'un capteur


situé à l'aval de la
,.
.... /
1


...! 1
, , 1
Il 1
..,
J
111\
,~.
.~~
~
\

singularité Ix=19S0mml .,.) h,.1 \


IZone cl ~,I" \

. \\~
\

\ \

10-4~~__~~~~__~__~~~__~___~~~
1 10 102 103
Fréquence (Hz)
Spectres de puissance des fluctuations de la pressÎon
à la paroi en divers points de rinstallation
Figure 19.7.

19.3.3. Analyse particulière des Ouctuations locales (zones a et b)

Les fluctuations de pression sont rapportées ft la recompression ap à l'aval de


l'élargissement mise en évidence précédemment.
La vitesse de référence Vil utilisée est la vitesse moyenne V dans la tuyauterie
amont; la longueur de référence L est la différence des diamètres D - d,
VInRATIONS À BASSES FRÉQUENCES DES LIGNES DE TUY AUTERIE 539

Cohérence al Capteurs à l'amont de la


singularité (llx/d:2)

0,9
'"

b) Capteurs de part et d'autre


de la singularité
:::.' ..... '::'''~'''::''
&.' .'

.....
...: ':' ,". ': ::., •••• *,
0,9 "
,'
'.>

0,8 ','
'. ....
'
.',
0.7 "
. ..
,

0,6

cl Capteurs à l'aval de la
singularité (llx/O:::2)
1 ._.............. " .., ........
••••• ::' ~ •• : ••••••••: ••:~ •• ::~.: ...
..
•:a: •
", .. ~ .. .
...:.:.:: ..:.:.: .....1':.. ':: ..

Fréquence (Hz)

o 50 100 150 200 250 300


Elargissement brusque ID=O,04m]: mise en évidence par
intercorrélation du phénomène acoustique
Figure 19.8.

Le choix de ces grandeurs de référence est en fait dicté par une représentation
imagée que l'on peut se faire de l'instationarité.
En effet la recompression ~p représente ( l'amplitude maximale moyenne))
que peuvent avoir les fluctuations: variation entre les conditions dans le jet et les
conditions aval.
Comme nous l'avons vu dans l'analyse du régime permanent, D - d semble
être une bonne longueur caractéristique. Elle donne l'échelle de la poche
540 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

décollée. Il est également assez naturel de choisir la vitesse de jet comme


référence en ce qui concerne l'aspect fréquentiel des tourbillons.
On vérifie ainsi expérimentalement que les grandeurs adîmensionnelles
caractéristiques des fluctuations de la pression locale de paroi sont:
- indépendantes des nombres de Reynolds et de Mach (dans la plage étudiée
qq 104 <: Re <: 10" et 0 <: M <:: 0,5),
- peu dépendantes de la «géométrie). (rapport d/D) de l'élargissement.
a) El'olution des écarts types
La figure 19.9 montre l'évolution de l'écart type des fluctuations le long de la
paroi aval, rapporté à âP, en fonction de la distance au changement de section.

10 ~~d/D=O.5
0~
~
R.~d/v M~ ~
c:::
..'!! 5
Vjl!t Vje~/c
Cl..
<l

~"
........ • 960.000 0,51
tJ o 760.000 0,37
Il 600.000 0,26
o 315.000 0,14

10
~d/D=O.625
J
5

/
Il
'8
Re
• 1.110.000
o 825.000
Il 490.000
M
0,47
0,32
0,18
~~
""-
o 250.000 0,09

10
/~
I~
5

1
0 1 2 3 4 5 2 3 4 5
x/(O-d) (x-x max)
Figure 19.9.
VIBRATIONS À BASSES FRÊQUENCES DES UGNES DE TUYAUTERIE 541

On remarque que dans tous les cas la fluctuation d'intensité maximale est
obtenue pour une distance d'environ 4 (D - d) et représente environ 12 % de âP.
Remarques: La valeur de 12 % correspond à une fluctuation {( crêteMcrête » de
l'ordre de âP, ce qui est cohérent avec la représentation imagée décrite plus haut.
La distance de 4 (D d) correspond au point de « recollement » moyen du jet.

b) Densités spectrales de puissance (DSP)


La figure 19.10 montre l'allure de la DSP des fluctuations de pression de paroi
dans les zones caractéristiques a) et b).

Spectres d'écart-type
maximum

QJ A.
.. / o
D
c:
c:
o

lJ1
c::
QJ
E
"'C o ..
rD 10- 2 If 0 ~
QJ
u
c: Spectre à l'aval cA
rD
li) immédiat de la .-----"" GIA."
lJ1
'::; singularité DA
o f::,. tif
Cl..
a
QJ ~
a
.,
-c M
'QJ
... 10-3 III 960.000 0,51
'Vj d/O=0,5
c::
{
o 315.000 0,14
QJ
CJ
d/O-O 625
- ,
{4.!1 1.111.000
250.000
0,47
0,09

ct 1.000,000 0,34
d/O=0,71 { 0 430.000 0,14 f::,.
10-4~~__~~~~__~~~~~__~__~~~
10-3 10- 2 10-1
s=[(D-d) f I/V
Fîgurc 19.10.
542 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

Les DSP sont représentées en coordonnées adîmensionnelles :

-s = f (D - d)

j:F(s) ~ 8~f) ~
Ap2 D d
(19.13)

Dans la zone a), les fluctuations sont d'intensité plus faible, du fait d'un
nombre de Strollhal de coupure plus faible (sc = 0,01 ). La DSP dans la zone de
fluctuation maximum (zone b) est plus riche en ( haute fréquence») (sc = 0,2).

c) Densités spectrales de puissance d'interaction (DSPI) : corrélation spatiale

c.1. Corrélation longiwdinale


Les figures 19.11 et 19.12 montrent l'aJlure de la fonction de cohérence :

et de la phase de S(rl. r 2 • f) pour différents couples de capteurs de pression


fluctuante situés dans les zones a) et b) le long d'une génératrice du tuyau aval.
Les courbes sont également tracées en coordonnées adimensionnelles.
En ce qui concerne la fonction de cohérence:
-dans la zone a), les courbes se composent d'une partie décroissante
(s 0!03) correspondant à la partie très basse fréquence relativement énergéti-
<:

que du DSP, et d'un plateau (0,2 <: S <: 0,7) correspondant à une énergie faible.
- dans la zone b), les courbes ont également une allure de plateau mais il se
situe à des Stroulral plus bas (0,05 <: S <: 0,4 ) et correspond à ]a plage la plus
énergétique de la DSP.
~ la figure montre également la cohérence d'un couple de capteurs situé dans
la zone c). L'allure décroissante en Serou/rai correspond aux formes classiques de
la turbulence établie.

La figure 19.13 faît la synthèse des résultats obtenus dans la zone h) : elle
représente, en fonction de la distance entre les deux points de mesure rapportée
au diamètre li du tuyau amont, le niveau du plateau de cohérence.
L'ensemble des points expérimentaux est bien représenté par une loi exponen-
tie11e: e- I1 >/d ce qui correspond à une longueur de corrélation longitudinale
l'oisi1le de d.
En ce qui concerne la phase, les courbes ont l'allure de droite passant par
J'origine, dans la zone du plateau de cohérence. Ceci est la signature d'un effet de
transport des fluctuations.
Les courbes représentant la phase en fonction de Si = f ~x font apparaître
VIBRATIONS À BASSES FRÉQUENCES DES LIGNES DE TUYAUTERIE 543

cu fiK /d:O,O
L.J AVil 1 Imm!!'doIii t dI! 1il smgu l~rI
0 0' t ' {Ad/D:O,S
e t:. d/0=O,71
c 0,8 fix/d=O,8
cu fix /d=O.7
'- _ 0 Zon!! d e l,'ecar t t ype '
m~lelmum
{ • d/0=O.5
0 d/O=O 71 fix/d=O,7
'cu o--rr-0-o O~ ,
..c.
8 0,7 I~ /O=~
, " 0 0' 0 x/0;25 fix /d=O,5
o Zone elolgnee de smgularlte { fix/d=O,95
\ Id/D=O,711 • le -

\\ 1
as
"'[J
00 (Courbes ind6pendantes de la vitessel
0,6
0
c
:.::
"",
u • ", 0._0_ 0
c
0
u..
o
·.-.3.~ç-
d'" '.
· o·. . 0

0
A

'-c y ", , . A

0,3
"
"- ,1:. t:.
.,
A,.

"",
0,2
'.,,.
0,1
", .
o 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6
s= f(D-dl/V
Figure 19.11.

une vitesse de transport VI (pente des droites) telle que:


0,6 ~ V/V ~ 0,7 .
On note une perturbation de ce schéma dans la zone des très basses fréquences,
en particulier pour les capteurs de la zone a).
c.2. Corrélatioll circonférc1lcielle
Les fonctions de cohérence de deux capteurs situés sur une même section
droite du tuyau aval ont à peu près les mêmes caractéristiques,
On peut définir une longueur de corrélation circoniérencîelle de l'ordre de
D /3 (angle = 40"). La phase est toujours nulle.
d) Conclllsion sur la structure de la zone Îllstatiollllaire locale
A l'aval d'un élargissement brusque on peut donc distinguer trois zones
caractéristiques:
- à l'aval immédiat (zone a)), dans la poche d'écoulement décollé les
fluctuations de pressions sont il très basse fréquence (sc = 0,01 ) et relativement
peu intenses.
- un peu plus à l'aval, on entre dans la zone de « recollement ») du jet, on
observe alors les fluctuations les plus intenses (12 % ~P) dans une gamme de
fréquence un peu supérieure (sc = 0,2). La cohérence dépend peu de s (plateau),
- en s'éloignant encore plus les niveaux diminuent et l'on retrouve les
caractéristiques de la turbulence établie dans une tuyauterie (x = la D).
544 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

o 'cP.
"Cr

~ ~
,~en ~. q ,,, ~

~ ',~~
90 \ D~~
~
c.:
~~ ~~~ ..
"OJ "J~ ~:-"III:b
~ ~"l&~1~
~ 180--- -------~~~;~:D.6---
OJ
r....
Vt/V=O,7"~ .,,~
~
w
ru
Cl.
Vl
~ 0 Vt /V=O.,65
"'&. 0
270
{~d/D=O,S IIX/d~
::J
'"t:J

ru , 'd d . l 't'
Vl Aval Imme iat e la smgu arl e A. d/0=O,71 t.x/d=O,a
l'tl
.r:. " . { .. d/O=O,S t.x/d=O,7
Cl. Zone de 1ecart type maximum 0 d/0=O,71 t.x/d=O,7

.. . . . , {O
110=25
Zone elolgnee de la smgularlte .IID=4
t.x/d=O.5
t.x/d=O,95
. 360 Id/0=O,71) __ ~ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

o 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5


s':fflx/V
Figure 19.12.
VIBRATIONS À BASSES FRÉQUENCES DES LIGNES DE TUYAUTERIE 545

al
u
c:
ru
L-
'al
.c
0
u
• d/D=O.5
al
"t:I • d/D:::O,625
III A d/D=O,71
al
.0
'-
::J
8
III
a..r
-c
ru 0,5
w
c:
al
::J
c::r
'OJ
....
"'-
c:
ru
::J

l'tl
ru
01-

l'tl
c..
::J
-c
::1
ttI
ru
0,1
> 0 0,4 0,8 1,2 1,6 2
:z llx/d

Figure 19.13.

19.3.4. Analyse acoustique

a) Considérations sur les conditions expérimentales


Nous avons vu qu'en se plaçant à l'amont ou au loin à l'aval de la singularité on
mesure des fluctuations de pression de nature acoustique (en ondes planes).
Ces fluctuations sont en fait la réponse du circuit aux sources créées par les
singularités d'écoulement.
On peut penser utiliser ces mesures pour déterminer expérimentalement ces
sources. Il faut cependant pour cela un certain nombre de conditions:
• La singularité li étudier doit être runique source du système
Dans l'absolu ceci est impossible, il y a en effet dans tout circuit un ensemble
d'accidents qui sont autant de sources potentielles. On peut toutefois. s'arranger
pour que la singularité à étudier soit largement la source la plus intense; ce qui
est le cas quand les vitesses d'écoulement y sont les plus élevées.
• La fOllction de transfert acoustique du système doit être bien connue
Il vaut mieux qu'elle ne soit pas trop complexe (résonances trop denses,
amortissements et conditions aux limites mal connues, etc.).
A ce titre les circuits en air sont plus faciles à exploiter que les circuits en eau.
En effet la densité de l'air étant faible, on peut facîlement s'affranchir du
546 SOURCES D'EXCITATION AU::ATOIRES

mouvement des parois. Il est plus facile de réaliser des conditions aux limites bien
définies:
Par exemple: aspiration atmosphérique par convergent, cols soniques.
En eau on utilisera des bidons avec niveau libre d'air.
D'une façon générale, il faudra disposer d'un programme de calcul pour
déterminer cette fonction de transfert, les points délicats étant recalés sur
l'expérience (par exemple les impédances aux limites); soit effectuer une
expérience annexe d'excitation par haut-parleur ou pot vibrant. ce qui pose un
problème car on doit procéder en écoulement, les amortissements acoustiques y
étant généralement très sensibles. Le plus simple est d'utiliser certaines mesures
de la réponse du circuit ù l'excitation due il la singularité ou à une singularité
étalon, comme nous l'illustrerons plus loin .
• Il faut vérifier que la source associée il la si1lgularité n'est pas l1/odifiée par le
circuit lui-mêmc :
Il faut d'abord s'assurer qu'il y a une longueur droite suffisante de tuyauterie à
l'aval (=10 à 20 D).
Il faut analyser l'effet de la turbulence amont.
Il faut vérifier qu'il n'y a pas de phénomène d'instabilité particulier (modifica-
tion possible de l'écoulement instationnaire du fait des ondes acoustiques en
général au voisinage d'une résonance du circuit).
Cet ensemble de conditions étant rempli on peut à partir des densités spectrales
des fluctuations de pression acoustique à l'amont et loin à l'uval ainsi que des
phases des intercorrélations, déterminer les densités spectrales 8!J.p(f) et
8t.q (f) des deux discontinuités Ap (t) et i1q (t) mises en évidence théoriquement
en 19.1.2.
Il faudra pour cela admettre que ces deux fonctions sont stlltistiquement
indépendantes, ce qui est une hypothèse tout ù fait raisonnable compte tenu du
fait que chacune d'elles résulte d'uf'.e intégration radicalement différente du
champ perturbé à l'aval de la singularité.
b) Exploitation des phases des dcnsités spectrales de puissance d'interaction
(DSPl)
Considérons le montage expérimental de la figure 19.14 :

r--
t ~
L1

CV
j
J--- L2

{~)
1©1
r

r'
1
t'
.....

~aniqUe
Zand
! Zone c
Aspiration 1
atmosphérique Singularité Cot
Figure 19.14.
VIBRATIONS À BASSES FRÉQUENCES DES LIGNES DE TUYAUTERIE 547

Nous y avons représenté les positions de 4 capteurs de pression de paroi dans


les zones c et d.
On peut penser exploiter tout d'abord leurs densités spectrales de puissance
d'interaction. En fait, intéressant est l'évolution de la phase avec la
fréquence, puisque la cohérence est égale à 1 quasiment sur l'ensemble du
domaine fréquentiel étudié.
• Si /'on considère deux captcurs situés du même côté de la SOl/rce :
Leur déphasage !p est caractéristique de l'impédance il la limite du circuit
opposé â la source, comme l'indique la figure 19.15 :

X2
1:r~ Xl ®
1
1 --.

Source
...
Condition aux limites
(impédance ç)

Figure 19.15.

Le graphique 19.16 montre l'évolution du déphasage de deux capteurs amont


(1-2) et met ainsi en évidence l'effet du nombre de kIC/cll sur l'impédance d'entrée
du circuit (aspiration atmosphérique).
En trait plein figurent les résultats d'un calcul acoustique tenant compte de
l'effet de l'écoulement permanent sur la propagation des ondes acoustiques (cf.
le partie, § 16.9).
Le graphique montre également le déphasage de deux capteurs aval (3-4). On
remarque que la réflexion au niveau du col sonique se fait sans perte d'énergie
(condition quasi-idéale de fluctuation de débit nulle), pour une large plage de
fréquence .
• Si /'011 considère deux capteurs sitIlés de part ct d'alllre de la SOl/J'ce
L'évolution du déphasage en fonction de la fréquence se fait différemment
selon que la source se comporte comme une discontinuité de pression acoustique
ou de débit acoustique.
548 SOURCES D'EXCITATION ALI~ATOIRES

d/D=O,5
+180°

Déphasage de
deux capteurs
situés à l'amont

Déphasage de
~ \°0 deux capteurs
\\ situés à l'aval

_~~~~~.~7 __ _
Courbe calculée
Points expérimentaux • 0 Â

(O=200mm)

o 50 100 150 200


Fréquence (Hz)
Figure 11).16.

On peut donc utiliser cette particularité pour déterminer expérimentalement la


nature de la source associée à une singularité d'écoulement.
La figure 19.18 montre, pour deux configurations de circuit et pour différents
nombres de Mach, l'évolution de la phase:
VIBRATIONS À BASSES PRÊQUENCES DES LIGNES DE TUY AUTERJE 549

®
,
f
Source
Figure )1:1.17.

+ 180 0
d/D=O,S

(D=200mm)

- - Courbes calculées avec


['hypothèse d'un saut
de débit

-180 0

o 50 100 150 200


Fréquence (Hz)
Figure 19.1811. - Configurution a) (veine d'essai courte L1 /D = 10).
550 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

-90 0
(ourbe calculée pour
Points expérimentaux .,
un saut de débit bq
+180°r----4----~----~--~+_--~r_--~~
\
\
\
'.......
-- M=O,34
-,
\
\

-90 0

+180or----+-----r----+---~-----+-----r~

----,
____--L-.
(D=40mm) \
\
\
-90 0
\
\
\
-180 0 '---~---'-_---'-_ _--'--_..Jo__"__ _"___ ____L___l

o 200 400 600


Fréquence (Hz)
Figure 19.181>. - Configuration fJ) (veine d'essai longue L;!/D 30).
VIBRATrONS À BASSES FRÉQUENCES DES LIGNES DE TUYAUTERIE 551

On remarque nettement sur ces graphiques, que pour les très basses
fréquences, la singularité se comporte comme une discontinuité de la pression
acoustique (la phase suit les courbes calculées dans cette hypothèse), et qu'aux
fréquences plus élevées, la singularité se comporte comme une discontinuité de
débit acoustique (la phase rejoint alors les courbes calculées correspondantes).
Ce résultat est tout à fait en accord avec les considérations théoriques des
paragraphes précédents.
c) Détermination des densités spectrales associées à la source acoustique
Connaissant la nature de la source pour chaque gamme de fréquence, on peut
utiliser les densités spectrales de puissance des fluctuations de pression, mesurées
à l'amont ou bien à l'aval pour obtenir les densités spectrales des discontinuités
associées à la singularité (SAp(f)) et (St.q(f)).
Pour cela il faut connaître les fonctions de transfert acoustiques correspondan-
tes Gap(x, f) et Gaq(x, f).

Source (llp ou llql

!0
....x
f
Mesure lx}
Figure 19.19.

Selon la gamme de fréquences on aura:

On vérifiera en particulier que tous les capteurs de fluctuation acoustique


conduisent bien aux mêmes spectres SAP(f) et Sall(f).
Pour cela il est important de bien connaître les fonctions de transfert G. Il faut
donc un programme de calcul des ondes planes stationnaires dans les circuits
tenant compte de principaux effets; en particulier:
- l'effet d'entraînement 'des fluctuations du fait de l'écoulement permanent.
l'effet des conditions aux limites fonction également de l'écoulement dans
le circuit, que l'on peut ajuster sur les résultats des mesures comme nous l'avons
vu précédemment.
Remarque: n convient aussi de considérer une éventuelle impédance acousti-
que associée à la zone singulière, Par exemple, dans le cas de l'élargissement
brusque, les effets tridimensionnels associés au changement de section de
tuyauteries font que l'on ne peut pas égaler les pressions acoustiques moyennes
Pl et P2 à l'extrémité de chaque tuyau (Hg. 19.20).
552 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

(s) (S1

1f
Pl P2
Figure 19.20.

On tient compte de cet effet en introduisant une impédance:

selon la formule (13.23) du chapitre 13 de la 2e partie. Il faut également tenir


compte de l'effet d'écoulement (cf. 2e partie, § 16. 9).
Les figures 19.21 et 19.22 illustrent l'ajustement du spectre SAlI(f) pour deux
capteurs de pression acoustique et pour deux valeurs du nombre de Mach dans la
configuration a), ainsi que l'ajustement des DSP SAP(f) et SAq(f) pour une valeur
du nombre de Mach (0,55) (diD = 0,75) dans la configuration b) :
Sur ces graphiques figurent:
- les densités spectrales des sources SAp (f) et SArJ (f) ajustées.
- les densités spectrales de deux capteurs (amont et aval) obtenues en
effectuant l'opération:

- les points expérimentaux, qui doivent suivre les courbes précédentes si


l'ajustement est correct.
On remarque l'anure décroissante de SAP(f) et le plateau caractéristique de
SAq(f).
Il est intéressant d'uti1iser une représentation adimensionnelle du type
(19.12) :

r.; (,) - SAP(f)_v_


J,lp S - ., D d
âP- -
(19.]4)
r.; () = StJ.q(f) ( E.S ) 2 ~
I,j tJ.q S
,",p-., D- d
VIBRATIONS À BASSES FRÉQUENCES DES LIGNES DE TUYAUTERIE 553

d/D=O,S (O=200mm)
M=O,51

o • Spectres expérimentaux
- - Courbes calculées de la pression
correspondant à une discontinuité
du dêbit au niveau de la singularité
de. spectre ~àq constant en
frequence
~àq/ Ap2=O,6~10-14 IMKSAI

~.

~
r-
I
N
:::c
Q.J \ [apleur situé à l'amont
u
c: 0 0
ru o ~
tII rf 'b Capteur situé loin à
tII 0° co l'aval
::l o
CJ..
ru
'"'C

-~---------I--I-----il--I-------l Plages où la cohérence


entre tes deux capteurs
est >0,9

10-8~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
o 50 100 150 200
Fréquence (Hz)
Figure 19.210.
554 SOURCES D'EXCITATION ALl~ATOlRES

10- 4

d/O=O,S (O=200mm)
M=O.29

N { $JAq/ fip2=O,3Sl:C10- 14 1
c..
<::l
.dO
10- 5
QJ

.....
'QJ
C-
o
0..
0..
ru
'-
....
1
N
::r:
QJ
10-6 .i\.
w
c:
rD
.t \ Capteur situé à
1/)
l'amont
U)
'S
0..
QJ
-0

..... 10- 7
'QJ
•• • ee•
U)
C

Cl
QJ • •
__ .!.Jt. ___ •
e

10-B~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
o 50 100 150 200
Fréquence (Hz)
Figure 19.21b.
Densité spectrale Densité spectrale
10-6 '1' (rapportée à AP2) 10- 6 T (rapportée à AP 2 ) <
@
;;;l
(D=40mm) »-
\ Q -1
\Spe.c:tre de âp (UI âP Ô
\Spedre de âpltll llP Z
en
\ Capteur situé à l'amont ~
\ Capteur situé à {'aval >'
\ de la singularité \ de la singularité co
»-
rn
(.f.1
m
cn

~
10-7 10-7 '":j
;:;:;

::!1 om·
O':i C
~ m
z
-~

(\
n
m

",. - ,,~ ...1."------


\C CIl
i'-.l Ci
!'" m
~,--J-\-- cn
r
~
l ' •••
1 • ëi
10- B 1 10-8 0 . . 01/ \ z
m
ISpectre de
h::!s2 1111 qltl/llPI
, •
Cour.be calculee a Spectre de
0000 00 'rrit
00
0 Ul

partir des sources Ic/s2){âqlt)1 âPI


00 Ci
m
âp et âq Courbe calculée à partir -1
C
des sounes âp et âq -<
>-
• Points expérimentaux o Points expérimentaux ~
m
10-9 1 Fréquence (Hz) Fréquence (Hz) ~
m
o 1 1 1...
100 200 300 400 500 o 100 200 300 400 500
lJl
t.ft
t.ft
556 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

On montre alors que :Jo ûp (s) ne dépend pas des nombres de Reynolds et de
Mach dans les gammes étudiées, conformément à la théorie.
En ce qui concerne :Jo û'1(s), la figure 19.23 montre l'évolution du plateau
caractéristique en fonction du nombre de Mach M.
On observe une variation en M:!, également conforme à la théorie.

At. d/D=O,5 }
o d/D:::O,625 Expérience L=10D
/). d/D=O,71
• d/D=O,5 Expérience L=30D
!If d/D=O,75 Expérience petite

N 10-3
Cl.
<'J
""-x
ro
e
CT
<:l
9,
~
N
li)

""-
u 10- 4
"t:l

-
1
0

>
Il
>< 2
ro
E
cr
M{
<:l

f'i'> 10-5

M
VIBRATIONS À BASSES FRÉQUENCES DES LIGNES DE TUYAUTERIE 557

Les graphiques de 19.24 font la synthèse des résultats obtenus dans les
diagrammes (s, [F Ap) et (s, ~1 [F Aq ) , qui alors, ne dépendent plus des nombres
de Reynolds nÎ de Mach.
Les courbes obtenues expérimentalement par la méthode qui vient d'être
décrite sont représentées en tirets.

ru
::J
c-
VJ
::J 'O. .
~
t-
.Cl
01-
a.~ 10- 2 d/D=O,S-
~~ d/D=O,625
ru U)
- V! d/O=O.71_
Qj's, d/D=O.7S-
e: t-
e: ru '\.
o"ru
.- - Spectre des fluduations
u):....
c
ru ru
E"'C
" \
\
de pression sur la parai
perpendir::ulaire au jet
. (courbe expérimentale
:.sa.. \
rtI<J \ \~dépendante de d/Ol
ru
c 10-3 \
'-'
c 0
rtl--
\
V! V! \
V!
._ V!
ru \
::J '-
0.0. \
ru
E
0
\
'"0 '-' Spectre expérimentale \
ru
"ru '- FâP de la source \
.1-
.- rtI
U) --"
acoustique pour d/O=O,75 \ Spectres de la source
c.:: \ } ar::oustique Fàp (saut de
ru,rtI
Cl 10- 4 \ pression) calculés à partir
ru
'ru \ de la r::ourbe en pointillés
-'-
t- \ et de la courbe de r::ohé-
a
Cl.. \ rente azimutale expilll! lia
0. \ cohérence radiale a été
ro
f-
supposée égale à 1l

s=f(D-d)/V
Figure 19.24a.
558 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

- - - Courbe.s calculées à partir}


des données locales /lIM2}F
Aq
- - - Courbes expérimentales

Spectre de fluctuation de pression à la pëlfOÎ


10-1 (écart type maximuml pris comme. spectre
local pour le calcul à haute fréquence
ru " . ..
~ ,. ..... " .. ., ~

ru ".
c: ".
c:
0
'iïl Spedre de fluctuation de pression à la paroi ".
c là l'aval de la singulëlritél pris comme spectre '.
ru
E tocal pour le calcul à basse fréquence
:arD
ru
rD
10-2
L-
oi-
LJ
ru
Cl.
l.Il

'ru
01-
ïii
c:
ru
c::::l

10-3

s=f(D-d}/V
Figure 19.24b.

II est également possible à partir des données sur les fluctuations locales
décrites au paragraphe précédent et qui sont rappelées sur les graphiques par des
courbes en pointîllés, d'estimer Œt.p(s) et :FAq(s).
On utilise pour cela l'expression (19.12). Il faut remarquer que les mesures de
fluctuations locales ont été effectuées uniquement il la paroi et en nombre
relativement limité. On a donc fait certaines interpolations et hypothèses pour
appliquer (19.12) (cf. réf. [60]).
VIBRATIONS A BASSES FRf::OUENCES DES LIGNES DE TUYAUTERIE 559

Les courbes (en trait plein) ainsi obtenues sont donc approximatives, mais
montrent cependant la bonne concordance entre les deux types d'analyse.
Remarque: Pour plus de détails sur l'ensemble des techniques de caractérisa-
tion acoustique des singularités, le lecteur pourra consulter la référence [60].

19.4. FORMULAIRE

Ce formulaire permet, pour un ensemble de singularités simples rencontrées


couramment dans les circuits, de déterminer les caractéristiques spectrales el
interspcctralcs du champ de pressions nuctuantes locales ct les caractéristiques
spectrales des sources acoustiques d'ondes planes associées aux singularités.
Les données expérimentales sont tirées principalemem d'études effectuées au
CEA et décrÎtes il la référence [61).
Pour chaque singularité, on trouve:
- des formules ou des abaques permettant de calculer les grandeurs
permanentes de référence utilisées par la suite;
- des courbes d'évolution spatiale de ln valeur quadratique moyenne
adimcnsionnelle, des spectres adimensÎonnels dans des zones caractéristiques,
des longueurs de corrélation et des vitesses de transport, permettant de
déterminer les fluctuations de pression de paroi locale;
- des DSP adimensionnels permettant de carnclériser les fonctions de source
acoustique Ap (t) el Aq (t) associées fi la singularité.

DIFFUSEURS CONIQUES

1) Principales grandeurs permanentes de référence

(sI d V <::G

o x
Figure 19.25.

a) Grandeurs géométriques
Si d et D sont les diamètres des tubes amont et aval, nous prenons comme
pour l'élargissement brusque, D - d comme longueur de référence. Les
paramètres sont d/D et Cl: (nngle d'ouverture du diffuseur).

b) Grandeurs liées à l'éco/llemclIf


Comme pour l'élargissement brusque, nous utilisons la vitesse moyenne V du
560 SOURCES D'EXCITATION AL13ATOIRES

nuide dans le tube amont et la recompression AP entre l'amont et l'uval du


diffuseur.
Les abaques de la figure 19.26 tracées fi partir de résultats expérimentaux
permettent d'obtenir AP rapporté fi la pression dynamique amont ~ Pf y2 en

fonction de dlO et a.
Une formule, tirée d'/derCik (réf. [62)) peut également être uppliquée bien
qu'elle donne dans certaÎns cas des valeurs de AP assez différentes:

-1/-2-~-Pf--:- = - 3,2 (tg 1) 5/1 [1 _ ( ~ ) 2J 2

+ [1 - ~ 1
8 sin ] [

avec Àf coefficient de perte de charge par frottement (valable si 0 <: lX <: 40").

2) Fluctuations locales de pression de paroi

a) llalcllr qlladratique moyenne (T

Les figures 19.27a, c, e, g montrent l'évolution de CT lAI' en fonction


xl (0 d) (x = abscisse du point de mesure; pOÎnt d'abscisse 0 = début du
diffuseur. pour 4 valeurs de a (7", 15", 30·, 45").
Remarquons la faible valeur de (CT 1 AP )lIIn pour tl' = 7': (CT 1AP )l1lllX
1,5 %.
Pour a' >- 15" les résultats se rapprochent de ceux de l'élargissement brusque:
10 % <: (CT 1 AP )l1laX <: 18 % bicn que l'évolution spatiale dépende fortement de
dlO ct tl'.

b) Densité spectrale de puissance


Les figures 19.27/J, d, f, ft montrent les spectres adimensionnels des
nuctuations de pression dans la zone du maximum d'intensité. Ces spectres sont
tracés cn coordonnées adimensionnellcs :

\' f(D d)
Y
8(/) Y
1. :F (s) Ap:! 0 - cl

Les DSP onl une allure de type '( turbulence» avec un nombre de Strollltal de
coupure Sc de J'ordre de 0,2 il 0,4.

c) Densité spectrale de pllL~sance d'interaction (dans la zone de ma...im/lm)


La Jonction de cohérence de deux capteurs présente un plateau cn fréquence
(limité il sc), Le niveau de cc plateau peut être représenté par une fonction
exponentielle de Ax (différence des abscisses des deux capteurs). L'effet de
l'écart angulaire nzimutal n'a pas été mesuré (pour tl' >- 15" on peut vraisembla-
blement utiliser les lois de l'élargissement brusque) :
VIBRATIONS À BASSES FRr~OUENCES DES LIGNES DE TUYAUTERIE 561

(À étant la longueur de corrélation longitudinale).


Nous observons une augmentation de À proportionnelle il l'abscisse moyenne
du couple de capteurs.
Pour a T: on peut utiliser une IOÎ du type:

À =!3 (0 d).JL
Xma,

Pour 15" :si a :s; 45" :

1,5d-
x
À
Xma~

(Xrna~ étant la distance de la zone de maximum de fluctuation au début du


diffuseur).
.
La fonction phase !p
.
est fonctIon de
f ilx :
y-

f ilx ) 2 7r f ilx .
i.p ( y- = - V/IV x --y (radmns)

V, étant une vitesse de transport des fluctuations fonction de cliO et de a.


Pour a = T : V, est li peu près égale il la vitesse moyenne du fluide au niveau
du couple de copteur:

Pour a ~ 15' :
V/IV 0,80 pour cl ID == 0,31
V/IV 0,65 pour d ID 0.52
V/IV = 0.30 pour d ID 0,71

3) Sources acoustiques

a) Discontinuité de la pression acoustique ilp (t )


En utilisant les mêmes coordonnées adimcnsionnelles que pour les spectres
des fluctuations locales. les figures 19.28fl, b. cl montrent les DSP des fonctions
ilp(t) associées à la singularité (pour différents cliO ct n): :Fâ/S, diD. a).
Le nombre de Sirollimi de coupure est de l'ordre de 1O-:!; la valeur
quadratique moyenne est donnée par le tableau: (cr AI.! ilP en % ) :

~d,D

().JI
7° 15"

3.5
30" -t5°

0.52 0,1 4 2 ~ 1
--------
n.71 n.1 1.5 1,2 ~ 1
562 SOURCES D'EXCITATJON ALÉAT01RES

On peut remarquer que CT !:.1'/ àP est très faible pour a = 7" 1 et qu'il croit très
rapidement et passe par un maximum pour œ = 15" ; pour a 45" les mesures
de lip (1) sont très pcrturbées par l'cxistence de la source liq (t). On vérifie
cependant que )e niveau est sensiblement le même que pour l'élargissement
brusque.

b) Discontinuité dit débit acoustique liq (t )


Les figures 19.28c, e montrent les fonctions a; Aq(S, cl/D, a)/M\ :F AI] étant la
DSP r1dimcnsionnellc de la discontinuité de débit-masse liq(t) associée ii la
sîngulllrité :

Les Jo Al' sc présentent comme pour "élargissement brusque, sous la forme d'un
plateau lîmité inférieurement il 2 à 4 X 10-:2 et supérieurement il quelques
lO-l.

i1P I{Çlf V212)


1 -----.-....... .......... Recompression sans perte
- -- .........de charge (loi 1-(d/O]4)
..........

0,8
cr=7Q~\

0,6 lX=15°
~ :\ ,
"
\

0,4 lX=30° /
/
,/
'" \ \\
/ \\
/ \\
/ \\
,-,- \\
0,2 / lX::: 180 0 !élargissemenr \
/ brusque) \
/' / !loi 2(d/O)2f1-(d/Dl 2))
/" d/D
...- . /
0 0,2 0,4 0,6 0,8
Diffuseurs, calcul de la recompresslon âP
Figure 19.26.
" -==
. '\..t:_~,-'1"'---_ _--4_ _
)(s)
........... ~ ""' 10- 2 ::;
~
~
ë5z
a/âP (0/0) en
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Spectre dans la zone du maximum en
10-3 (O.s~d/D~O. 71)
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10-1 1 x/(O-d) s=f(O-d)/V S


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o 4 B 12 14 10-2 10-1 m
Graphique a Graphique b
Ul
Diffuseur 7 , fluctuations de pression locales
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du maximum
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x/(O-d)

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10-2
l Graphique d
5=f(O-d)/V

Diffuseur 15°, fluctuations de pression locales


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0'/ AP (%1 d/D=O,31 )-
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CIl
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10-2 d/D=O.71
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1
o 2 4 6
, ....
10-2 10-1
=
en

Graphique e Graphique f V1
0\
V1
Diffuseur 30°, fluctuations de pression locales
U1
0'\
0'\

10-1
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a/AP {a/a)
r.tl
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10-2 r.tl

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d/D=O.71 oz
~ >-
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?" Spectres dans la zone tri,
10-3 du maximum >-
à
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t11
r.tl

x/(O-dl s=f(O-d)/V
11 1 1.,..
0 2 4 6 10-2 10-1 1
Graphique 9 Graphique h
Diffuseur 45° , fluctuations de pression locales
VIBRATIONS À BASSES FRÉOUENCES DES LIGNES DE TUYAUTERIE 567

d/O=O,52

d/O=O.31

10-2 d/O=O,71

Graphique a
Diffuseurs 7° et 15°, source acoustique
Figure 19.28a.
V1
0\
00
):6p(S) )'6P(S)
10-2 ~ 10-1

c:n
0
c
10-3~ "10- 2 1-
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d/D=O,31
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a
~
m
CIl

s=f(O-d)/V s=f(O-d)/V
10-5 1 Il! 1 ..
10-3 10-2 10-1 10-2
Graphique b Graphique c
Diffuseur 30°, source acoustique
')'âplsl ~)i'6pISI
10-2~ 10-1
-<
ta
'"
»-
:l
a
z
l;I:I

>-
c:I
»-
10-3 ~ O.31<d/DcO.71 '\(j/ / lÀ 10-2 t l;I:I
!;Il
m
!;Il
d/D=O,525 '71
;:;:l
"':'l
~. VI/fA ? d/O=O.71 (11-
0
a c::
tri
~ d/O=O,31 z
\0 n
t-.J
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~
/ m
CIl

0
CIl
10- 4 10-3 CIl
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a
zCIl
CIl

0
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c:
s=f(O-dl/V s=f(O-d)/V »--<
10- 5 1
10-3
1 1 r
10-2
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10-1 10-2
1 1

10- 1
1 Il ..
1
c:
-l
rn
~
iT1
Graphique d Graphique e
Diffuseur 45°, source acoustique Ul
0\
\Cl
570 SOURCES D'EXCITATION ALËATOIRES

Pour a = 7" et 15", les nÎveaux sont très bas et n'ont pas pu être déterminés.
Pour a :::= 30· un tracé est possible pour d;D = 0,31 ; pour a = 45" les niveaux
obtenus sont du même ordre de grandeur que pour l'élargissement brusque.
L'effet acoustique de Ilq(t) ne devient important que lorsque le nombre de
Mac" M = ~ devient supérieur il 0,2 environ.
c
4) Remarque généralc

( P f:
L'ensemble de ces résultats a été obtenu pour des nombres de Reynolds

d ) variant que 0,5 x lOs à 1,5 X 10(', des nombres de Mael, variant de

0,05 à 0,5.
Le Ouide utilisé est de l'air il la pression atmosphérique.

DIAPHRAGME CIRCULAIRE EN MINCE PAROI DANS UN TUBE

1) Principales grandcurs permanentes de référence

(5) o v ___ (s)


d

Figure 19.29.

Le diaphragme se caractérise par une section contractée Sc <: 5 que l'on peut
estimer par la formule:

Sr
S

Par nnalogic avec l'élargissement brusque, les paramètres caractéristiques


utilisés sont ~

- la longueur D - d, (de = J~ Sc )

- la vitesse Vc (VVe = .:... V étant la vitesse moyenne dans l'orifice du


Sc

dÎHphragmc ).
La recomprcssion IlP qui peut être estimée par une formule analogue à celle
de l'élargissement brusque:
VIBRATIONS À BASSES FRÉOUENCES DES LIGNES DE TUYAUTERIE 571

2) Fluctuations Jocales de pression de paroi


Nous ne disposons pas de mesures locales complètes; on peut en première
approximation appliquer les lois adimcnsionnclles de l'élargissement brusque.

3) Source acoustique

a) Discontinuité de la pressiotl acoustique IIp(t)


En utilisant les coordonnées adimensionncllcs :

les DSP des fonctions IIp(t) pour plusieurs valeurs de d/D sont tracées il la
figure 19.30.

d/D=O)
d/D=O,4
d/D=O,5

{s}
10-5 L---_ _ _---1-_ _ _ _--l....-_ _........

10-3
Diaphragme mince paroi source acoustique
l

Figure 19.30.
572 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

Le nombre de Strolihal de coupure est de l'ordre de 10- 1 , ln valeur


quadratique moyenne est:

0" Apl LiP = 1,7 % pour d ID 0,3


O"AplLiP = 1,1 % pour dlD = 0,4
0" Apl LiP = 0,8 % pour d ID = 0,5

b) Discominuiré du débit acoustique Liq (( )


Nous ne disposons pas de mesure des DSP de la discontinuité Liq (t) associée il
la singularité. On peut cn première approximation utiliser les lois adimension-
nellcs de l'élargissement brusque.

Remarque gé/lérale: L'ensemble de ces résultats li 'été obtenu pour des


nombres de Reynolds vûriant de 2 x 10 4 à 105 , des nombres de Mach variant de
0,02 il 0,1 et des rapports dlD variant de 0,3 à 0,6.
Le fluide utilisé est de l'air fI la pression atmosphérique.
Pour plus de détail, cf. référence [63].

VANNE À OPERCULE CIRCULAIRE

1) PrÎncipales grandeurs pcrmnnentes de référence

(S) 0

v ----- h

o
Figure 1Y.31.

a) Gral/deurs géométriques
SOÎt It la distance entre le bord de l'opercule et ln surface du tube. Par analogie
avec l'élargissement brusque nous prendrons comme référence la longueur
D - h. Le paramètre géométrique du problème est 1I/D.

b) Grandeurs liées li l'écoulement


Le jet subit une contraction fi ('aval de l'opercule. La vÎtesse de référence
utîlisée est la vitesse moyenne V, au niveau de cette sortie contractée que l'on
peut estimer il l'aide de la figure 19.32a (Vc/V est tracé en fonctÎon de
11/0, V est la vitesse moyenne au niveau de l'opercule).
VIBRATIONS À BASSES FRÉQUENCES DES LIGNES DE TUYAUTERIE 573

La pression de référence est, comme pour l'élargissement brusque, la


recompression aval AP : AP 1 ~ P f V:! est donné par la figure 19.32a ainsi que la

variation de la section de passage s au niveau de l'opercule (rapporté il la section


S du tube) en fonction de IlID.

2) Fluctuations locales de pression de puroi

a) Valeur quadmtique moyenne fT

La figure 19.3:!b montre l'évolution de fT 1 AP en fonction de xl (D - h) (x =


distance du point de mesure à la vanne). (Pour des capteurs placés sur la
génératrice située dans le plan de symétrie de la singularité (côté vanne»).
Le maximum (fT 1 AP = 5 %) est observé pour xl (D Il) 2. id.

b) Densité spectrale de puissance


Ln figure 19.32c montre la DSP adimensionnelle des nuctualÎons de pression
dans la zone du maximum. Le nombre de Strou/lal de coupure Sc des spectres est
de l'ordre de O,l.
Les coordonnées adimensionnclles sont délïnies par:

c) Dellsité spcclrale de puissallce t!'imeractioll (dans la Will! du nwximttm)


La fonction de cohérence de deux capteurs situés sur la même génératrice
présente un plateau en fréquence dont le niveau est une fonction exponentielle
de Ax (Ax étant la distance entre les deux capteurs) :
Il

e
-opl
.-
!!I
Il (longueur de corrélation À = 2,4/r)

La fonction phase Ip est donnée par: Ip ( f ~x )


varie sensiblement avec" ID :

V,/V = 0,60 pour It ID 0,64


V/IV 0,45 pour "ID = 0,43
V,/V =:=: 0,35 pour Il ID = 0,22

3) Source acoustique

a) DÎsco1l1ÎIIlIité de la pression acoustique Ap(t)


En utilisant les mêmes coordonnées adimcnsionncllcs. la figure 19.32d montre
les DSP des fonctions Ap(t) associées à la singularité :F ftP (s, It ID).
574 SOURCES D'EXCITATION ALÊATOIRES

......
'QJ
c:...
..- -C
QJ

QJ
C
C
QJ
>.
0
e
QJ
CO Vl
0 III
QJ
.,J-

>
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QJ
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c.. c:...
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N 0
>.... .. t'tl
0-
ru
"-
a..
c
c
<::J t'tl

Cl
>
0

Figure 19.32a.
Fluctuations maximum

~(s)
<:
10-1 63
;;::l

-i
h/D=Or22 (5
Z
{,Il

>-
t::r
)-
h/D=O,43 en
en
h/D=O,64 "t:
m
Vl
"':"J
!! 10-2 :;::1
['n,
~
cri âP (°/0) o
..., cm
r-
i-"
\Cl
z
n
W
1-'>
m
cr.r
~
Cl
!l 5~ ~/D=O,64
Spectres dans ta zone
m
!Il
!'I
des fluctuations maximum c:Cl
z
10-3 rn
Cj
m
-i
c
-<
S
m
;:::;
x/ID-hl s=f!D-h)/V Fi1
11 1 1 ..

0 2 4 6 8 10 10- 3 10- 2 10-1 VI


Graphique b Graphique c -..,J
VI

Vanne à opercule, fluctuations locales de pression


576 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

s=flD-hl/V c
10-6~__~__~__~~____~__~~~~__~____,__~1~1~1~_
10- 3 10- 1
Graphique d
Source acous tique
Figure 19.32d.
VIBRATIONS À BASSES FRÉQUENCES DES LIGNES DE TUYAUTERIE 577

Le nombre de Stroulw[ de coupure est de l'ordre de 10-\ la valeur


quudrntique moyenne évolue en fonction de "/0.

Ces résultats sont voisins de ceux du diaphragme noyé.

b) Discontinuité du déMI acousliqllc Aq (1 )


A la singularité correspond également une discontinuité du débit acoustique
Aq(t) il partir d'un nombre de Mael, suffisamment élevé. Cette fonction
Aq(t) n'a pas été mesurée. On peut cependant, pour avoir une cstimation, sc
référer il l'élargissement brusque.

4) Rcmur<luc générale
L'cnsemble de ces résultats Il été obtenu pour des nombres de Reynolds

( P f /-LV/' ) variant de 2 x 105 à 106 ct des nombres de Mach inférieurs il D,Dl.

Le fluide utilisé est de l'cau.

COUDE 1,5 D

(Coude torique il rayon de courbure moyenne égal il 1,5 fois son diamètre.)

1) Principales grandeurs pl!rmunentes de référence

o (section S)

Figure 19.33.

a) La grandeur géométrique de référellce est le diamètre 0 coude

b) Gram/eurs liées () l'écoulement


Nous utiliserons la vitesse moyenne V du fluide dans le Lube ct la recompres-
sion AP observée dans la partie aval du coude.
578 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

(Le graphique 19.34 montre l'évolùtion de la pression statique le long de


rintrado du coude; l'origine étant prise au point 0 situé au milieu du coude).

P
Partie
coudée
~

l/D
-10 -5 o 5 10
Figure 19.34.

2) Fluctuations locales de pression de paroi

a) Valeur quadrmique moyenne (T'

La figure] 9.35a montre l'évolution de [J" 1ÂP le long de l'intrado du coude (l


étant l'abscisse curviligne).
Sur l'extrado les fluctuations locales sont très faibles.
La recompression étant très localisée, la zone perturbée est assez peu étalée.
Le maximum ([J" IIlP "'" 9 %) est observé à la fin de la zone coudée
(110"", 0,6).

b) Densité spectrale de puissance


La figure 19.35b montre le spectre adimensionnel des fluctuations de pression
nu niveau du maximum (nombre de Strou!ral de coupure Sc == 0,7) et au voisinage
du point de décollement (l = 0) (présence d'une bosse il Sc = 0,6).
Les coordonnées adîmensionncIles sont définies par:
VIBRATIONS À BASSES FRÉQUENCES DES LIGNES DE TUYAUTERIE 579

Le nombre de Slrou/ml, plus élevé que pour les autres singularités, permet de
penser que la dimension caractéristique de la zone perturbée est nettement plus
faible que D (de l'ordre de D 14).

c) Densité spectrale de puissance d'imertlctioll (zone du maximum el aval)


La fonction de cohérence de deux capteurs présente un plateau en fréquence.
Son nÎveau est une fonction exponentielle de MID:

C (lill D) = e - 1 ~1 (longueur de corrélation À := D)

L'analyse azimutale n'u pas été faite, car la zone perturbée est très localisée au
niveau de l'intrado (la corrélation intrado-extrado est faible).
- Ln fonction phase tp est du type:

tp ( f ~l ) = (radians) .

avec;
V,
y==O,65

3) Source Ilcousliquc
a) Discomilluitê de la pressÎ071 acoustique lip Ct)
En utilisant les mêmes coordonnées adimensionnelles que pour les DSP des
fluctuations locales, la figure 19.35c montre la DSP de la discontinuité de
pression acoustique Ap(t) associée à la singularité, :F 4p(s).
Le nombre de Sirou/wi de coupure est l'ordre de 0,3.

b) DiscomÎl'luité d/l débit aco/lsfique Aq (t )


Le nombre de Mach maximum étudié est de 0,25 ; la discontinuité du débit
acoustique n'a pas été mis en évidence. Il est vruisemblable que, compte tenu du
faible volume de la zone perturbée, l'intensité de la discontinuité du débit
acoustique soit nettement plus faible que pour l'élargissement brusque.

4) Remarque générale
L'ensemble de ces résultats a été obtenu pour des nombres de ReYllolds:
( P f ;D ) , variant de 5 x 105 il 106 cl des nombres de Macl! variant de 0,1 il

0,25 environ) (le fluide est de l'air à la pression atmosphérique).


Ouelques mesures ont également été effectuées cn cau.
D'autres études ont été faites sur des coudes et ont notamment montré que
des coudes il rayon de courbures plus grands (3 D) engendrent des fluctuations
nettement plus faibles (étude Slê Bertin).
Des analyses de coudes en série proches les uns des autres ont été également
effectuées (étude Sté Bertin) ct mcttent en évidence les effets d'interaction entre
singularités.
)'(s)
!..Il
co
o

Spectre au maximum
10-2 des fluctuations

(:::abscisse te long de
r.n
l'Întrado du coude o
(origine 01 c
;:::l
(j
m
tIl

10-3 q
al6P (O/o) Spectre en usinage des [11
x
points de décollèment ("J

10 ~
....,
az
»
t""

»
10- 4 d
~
!"Il
r.n

llD fD/V

2 3 10-1
Graphique a Graphique b
Coude 1.50. fluctuations locales de pression
VIBRATIONS À BASSES FREQUENCES DES LIGNES DE TUYAUTERIE 581

10-5

s=fD/V

Graphique c
Source acous tique
Figure 19.35c.

RÉUNIONS D'ÉCOULEMENTS

(Ecoulement dans un tube latéral débouchant dans un tube principal de


diamètre plus grand. perpendiculairement à la direction de l'écoulement dans le
tube principal).

1) Principales grandeurs permanentes de référence

a) Grotldellrs géométriques
Le diamètre d du tube latéral est pris comme longueur de référence. Le
paramètre géométrique du problème est d/D.

b) Grandeurs liées à l'écoulement


Nous utiliserons la vitesse moyenne v du fluide dans le tube latéral. Le
deuxième paramètre du problème est ~. (VI étant la vitesse moyenne du fluide à
1

l'amont du tube principal).


582 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

0 X
1 111=

1
;
,
(5)
Vi
----tID-

, ----V

tv
d
(S)

Figure ]9.36.

SUÎvant que viVI est de l'ordre de 1 ou grand devant l, l'écoulement dans la


singularité est très différent (dans un cas le jet issu du tube latéral sollicite peu la
paroi opposée du tube principal, dans l'autre cas le jet s'écrase contre cette
paroi).

a) Si le jet sollicite peu la paroi du tube principal nous observons une


recomprcssion permanente sur la partie aval de la génératrice du tube principal
passant par le centre de la jonction. Nous utiliserons cette recompression comme
pression Al' de référence.
AP est fonction de dlD ct vIV;. On peut la déterminer Il partir de la
figure 19.37(1 ou en utilisant les formules approchées:

AP
-1--.,=2 ( (dID)-+(ï
, V
j
) ~ (
d
-D ) Z ( ( -Dd ) 2 + 2 VvÎ )
:2 P f v-
. v .
SI: 0,8 <:: V <: 1,5 envIron et:
1

. v 3 .
SI : V. ~ enVIron.
1

b) Si le jet s'écrase sur la paroi du tube principal ( ~i :> 5 ) , nous prenons

pour AP de référence, la pression dynamique 1/2 p /0 1 du jet du tube latéral (les


plus forts gradients de pression permanente sont observés au niveau de l'impact
du jet).
VIBRATIONS À BASSES FRÉOUENCES DES UGNES DE TUYAUTERIE 583

2) Fluctuations locales de pression de paroi


a) Valcm qlladrntiq/lc moyellllc cr
Les figures 19.37b, d. f donnent l'évolution de CT 1ur le long de dCLlX
génératrices caractéristiques du tube principal (côté jonction et côté opposé) ;
l'abscisse x du point de mesure (abscisse 0 centre de [a jonction) est
rappOltée cn général à d. Nous observons que plus viVi croit plus les
fluctuations sur la génératrice opposée prennent de Iïmporlance par rapport fi
celles sur lu génératrice côté jonction. Dans tous les eus: (cri ap )/TIa\ =
20%.

b) De1lS;té spectrale de pliÎs,mllCe

Les figures 19.37c, e, g donnent la DSP adirncnsionnclle des nuctuations de


pression dans la zone du maximum de nuctuutions (pour les deux génératrices).
Les coordonnées adimensionnclles sont définies pnr:

e) DensÎté spectrale dc plli.\Sflllce d'illtemct;oll (dans III =olle du maximllm)


La fonction de cohérence de deux capteurs situés sur une même génératrice
présente un plateau en fréquence. Le niveau de cc plateau est une fonction
exponentielle de leur distance ÂX.
La fonction phase est de la forme:

") 1'!.' f ÂX (radians)


- V,

POlir la cOllfigurllfioll mi le j'Cf ru: sollicite pas la paroi du tl/be principal. Nous
avons sur la génératrice du tube principal côté jonction:

_0.7 "~"' 1 ~
c (~t)
\
c d

Cl :

0.7 <: Vt!V <: 0.9

(Xnli" étant l'abscisse du point de fluctuations maximales).

( X""", = 2 pour ~ 1,5 ct pour ~ = 4; X est ,"abscisse du couple de points


( Vi Vj
de mesure; V est la vitesse moyenne à l'aval du tube principal).
POlir la cOlljigllrm;rJ/l où le jet sollicite la paroi opposée dlt wbe principal. nOlis
nvons (sur cette paroi) :

d.\., \

c (~t)
c -n.5 \
584 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

>-
"> t..n

>-
""-
>
ru

-
-0

ru
Cl ru
""-
-0 ru
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N

Lf"I
N
0
N Il
Cl
"'-
N ""-
"U
>'ho
0-

"'-
CL
<J

Figure 19.37a.
Zone 2 10-1 '1' )'(s)
Spectre dans la zone
du maximum (zone 1)
(0, 125~d/D<O.51 ~
w
v/V j -1 ~
-,l

10- 2
-- ...........
......
.....
6z
t:.n
p.-

~
cr 111P (%) "" Spectre dans la Vl
t:.n
Gé.nératrice du tube principal \ zone 2 Id/D=O.51 m
t.I)

passant par Le centre de la \ ~


:Il f::l
jonction (O.125~d/D~O.51 \
tr::I
~ \ om"
c
(')
\
......
'-0
i...l
\
\
~
m
-:l

"'g" 10 \
t:.n
o
\ m
U1
;> \ l'
10- 3 \ ëi
\ zm
....
.... /,"- - --- ............
....... , \
\
r:.n
o
rn
""Génératricedu tube '",- __
...... \ -,l
\ c:
principal opposée Id/D=O.51 -<
p.
\ c
\ ~
\ ~
x/d m
s=fd/v
11 ......
o 2 3 4 10-2 10-1 UI
00
UI
Graphique b Graphique [
Fluctuations de pression locales
Zone 2
VI
Ji'{s) co
0\
- - Spedres dans la zone 1
- - - Spectres dans la zon e 2

v/V i -4

(zone 1)

Ir "
al liP (O/o) 10-1 Vl
o
c
---" \
~
fi
m
Vl

::!!
()":l
, /-"
l ~ ""
- - - - ' , d/D=O,5
'\.
, \ d/D=O.5
\
o
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= 1 / \ x
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..... A / \ " \
\
\
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\0
10 /1 l " \

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W \
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d/D~O.2~', ~D:=O,125 z
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11
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.......
Il' >
....
"- '\.
111
1 1 //
"./
d/D=O,125
....... ....... ,
,
,\
g
~
Ul

1 - - Génér. du tube principal passant par


\
! le centre de jonction to,125~d/D~O,5)
\
\
1__ - GénÉratrice du tube principal opposée
1
\ s=fd/v
\
Ech. ( - - ) 1L...-......:..-----.JL...-_----I_ _- - L_ _ .-..J.._ _---'-i......

o 2 3 4 xl d 5 10- 2 10-1
E1: h• 1- - -1 1 1 1 .... Graphique e
0 1 2 x/d
Graphique d Fluctuations de pression locales
Zone 2 -:P(s)

~~~
d/D=O.5
" - - Spectres dans la zone 1
<:
", - - - Spectres dans la zane 2 0::
;::J

f ' '"d/D=O.25 "'...... VIVr::>·.. 1 ~


6
m-ax-
1 Fluctuation=-=s
(zone 11
-
"", , ' "'\.'\. ztIl
>'
tri i1P ((%) , '..... "" o:l

,
)-
10-1 d/D=O.5

, , ,,\
tIl
1 ...... VJ
;::'l
....... tIl
1 -- Génératrice du tube principal passant
1 par le centre de la jonction ~

...... ""\
"':"l m·
~. / \ 1 - - - Génératrice du tube principal opposée \ a
crrl
n
~
Il 1
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\ , 1
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~/"/I ,;,~..... " . \lo. en
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d/D=O 2S
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10- 2 \\ t"'"
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\\\\ ~)-
1 .............
1 ........ d/O=O. 125 c
..;
m
1 ~
1 x/d m

-1 o 2 3 4 5 10- 2 10-1 'JI


Graphique f Graphique 9 ~
Fluctuations de pression locales
588 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

et :
V/IV == 0,9 pour d ID = 0,5
V/IV::: 0,7 pour d ID = 0,25
V/IV = 0,3 pour d ID = 0,125

Remarque.' Les courbes adimcnsionnellcs dépendent d'autant plus du rapport


d ID que le jet issu du tube laléral sollicite le tube principal.

3) Source acoustique

a) Discontinuité de la pression acoustique tlp(t)


On peut montrer théoriquement et expérimentalement que la discontinuité
associée se situe il la sortie du tube latéral (la pression acoustique est continue
dans le tube principal).
Les figures 19.380, b, d montrent, en utilisant les mêmes coordonnées
adimcnsionnelles que pour les fluctuations locales, les DSP de tlp(t):
{jAis, dlD, viVI)'
Les valeurs quadratiques moyennes sont données par le tableau (en % de
tlP) :

~ l',Vi

J
0,5

5
0,15

3,9
0,125

2,2

4 5,5 1,5 0,9

Y:: 3.9 2,2 0,8


---

b) DiscomÎllIûté du débit acoustique tlq (/)


A la zone trcs perturbée il l'aval de la jonction correspond une discontinuité
du débit acoustique tlq(r).
tlq(t) est faible pour viVi == 1 car le volume de la zone perturbée est faible.
Dans les deux autres cas les figures 19.38c, e montrenL la DSP :FA/l,
d ID, v IV;) divisée par 1c carré du nombre de Mach M IJ 1c. Ces DSP se
présentent comme pour l'élargissement brusque sous forme de plateaux dont les
limites en Strou/wl sont il peu près les mêmes:

Nous remarquons lu grande influence du rapport li ID sur le niveau de ce


plateau.

4) Remarque générale
L'ensemble de ces résultats a été obtenu pour des nombres de Reynolds:
( P ';d ) variant de 10- 5 à 10- 6 environ, Ics nombres de Mach variant de 0.05

à 0,4.
Le fluide utilisé est de l'air il la pression atmosphérique.
VIBRATIONS À BASSES FRÉQUENCES DES LIGNES DE TUYAUTERIE 589

s=fd/v
10- 4 '-----'------'------'---'---'-----'----'------'---'--"'------'---JIIIOo-

10- 2 10-1
Graphique a
Source acoustique, v/V .... 1

Figure 19.38a.
tI1
'1âP {sl
t
~âq(S)/M2 1.0
o

10-1 10-1

Vl
0
C
;::;
m
Cil
.....,
10- 2

~~
~. 10-2 d/D=D.5
ü
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....... ~
-.0
w :>
-l
00
!;l- Ô
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l'
d/D:O,Z5 m·
>
-l
/"
10-3 ~
"- 10-3 1- " 0
~
r:;
CIl

s=fd/v

10-3 10- 2 10-1 10- 2 10-1


Graphique b Graphique c
Source acoustique, v IV j -4
~Âplsl ~ÂqlsllM2

d/D=O,5
~
/" """ ~

~
ô
z
CIl

>"
o:l
10- 2 d/D=O,25 >-
CIl

/ ---- CIl
rn
CIl
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"71 :;;:
~.

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\0 z
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CIl
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10-3 r
a
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CIl

Û
tn
d/D=O,125
C
-<
»-
~
r:1
s=fd/v s=fd/v ;:::J
10- 4 r;;
10- 2 10- 1
Graphique d Graphique e 'JI
\Cl
Source acous tique, v/V j » 1
592 SOURCES D'EXCiTATION ALÉATOIRES

GRILLES
Il existe de multiple types de grille. Les résultats que nous donnons ici sont
très fragmentaires. Ils concernent des grilles constituées par une plaque épaisse
percée de trous circulaires avec un pas carré.

1) Principales grandeurs permanentes de réîêrencc

a) Grandeurs géométriques
La grille est placée dans un tube de section circulaire de diamètre D, qui est
pris comme longueur de référence.
Les paramètres sont alors le rapport d/D (d étant le diamètre des trous) et le
pas réduit p (distance entre deux centres = pd).

0 0 0
0 0 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0 0
pd 0 0 0 0 0 0 0
0
0 0 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0
0 0 0
d

Figure 19.39.

Nous n'avons pas effectué de variation systématique de ces paramètres. Nous


donnons ft titre indicatif les résultats obtenus dans quatre configurations.

b) Grandeurs liées li l'êcoulemellt


Nous utilisons la vitesse moyenne V du fluide dans les trous ct la perte de
charge llP de la grille, qui peut se calculer par les formules données par Ide/'Cik
(réf. [62]) ct dont nous avons vérifié la bonne concordance avec l'expérience.
Si S est la section du tube ct Sc celle de la section contractée au niveau de la
grille d'épaisseur e, nous avons:

1 llP
2 PfV
1 = (0,5 + T JI -i )(1
T est donné par l'abaque 19.40, À est le coefficient de frollement. La formule est
valable pour les grilles épaisses: e / ci :> 0,015.

2) Fluctuations locales de pression de paroi


Lu figure 19.41a représente l'évolution de l'écart-type des fluctuations de
pression de paroi à l'aval de la grille. La figure 19.41b donne l'allure des spectres
observés pour deux valeurs de x/D (x distance à la grille).
VIBRATIONS À BASSES FRÉQUENCES DES LIGNES DE TUYAUTERIE 593

1,2

0,4
e Id
o 0,4 0,8 1,2 1,6 2
Figure 19.40.

Très près de la grille, les fluctuations ont un spectre fi nombre de Strollhal de


coupure élevé qui caractérise un phénomène turbulent de dimension liée aux
trous:

(courbes en tirets)

Dans l'ensemble de la zone perturbée existe un phénomène il nombre de


Strollhal de coupure plus bas (f~d :::= quelques 10- ~) donc à dimension

caractéristique plutôt liée au diamètre 0 du tube. Cc phénomène est responsable


de l'essentiel de l'énergie. Son intensité semble évoluer rapidement avec les
paramètres p et d/D (courbes en traÎt plcin).
Pour des grilles finement percées le niveau reste faible (de l'ordre de 0,5 il l %
de .ilP).
La longueur de corrélation caractéristique des phénomènes il bas nombre de
SlfOuhal est de l'ordre de D.

3) Source acoustique
La figure 19.41c donne la DSP des discontinuÎtés de pression acoustique
associées, pour les quatre configurations étudiées, on observe une nette
diminution d'intensité pour les grilles plus finement percées. (CT IJ.p/.::.\P est
d'environ 0,4 il 0,7 % pour les grilles à gros trous, 0,1 % pour les grîlles à trous
plus fins).
En cc qui concerne la discontinuité t1q (/), les quelques mesures effectuées
montre que le niv~au adimcnsÎonnel :F Aq(s)/M" est très faible par rnpport aux
autres singularités (== 10- 4 ) :
'JI
\0
~

'1{s) - - Spectres pour x/O=O.8


- - - Spectres pour x/0=0,3

10-2

<ZI
o
cr IllP (O/o)
r-
r-
!
c
:;:0
n
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--.1. .......
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tr.:I
c::
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5 10- 3
b
1
.........
.........
d/O=O.05 ................
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v
roi
>(
n
..... ï p=2,9 ,
\Q
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~ ..
' " "- =i
..,>;

~
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?"'

10-
4
-- ".........
.......

'------
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r-
;-:1.
>:
3
~
d/D=O,037 L d/D::O,02 m
cr.
p=2 1 p=2,9

""- '>~ --- -.... - d/D=O,02 1


p=2,9
x/d r
l ! 1
\\\1 1
s=fD/V
...
o 0,4 0,8 ',2 1,6 10- 2 10-1
Graphique a Graphique b
Grilles, fluctuations de pression locales
VlBRATIONS À BASSES FRÉQUENCES DES LIGNES DE TUYAUTERJE 595

d/D=O.OS
p=2.9

d/D=O,OS
p=2

d/D=O.02
p=2.9
d/D=O,037
p:::2

s=fD/V

Graphique (
Grilles, source acous tique
Figure 19.41c.
596 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

4) Remllrque générale
L'ensemble de ces résultats a été obtenu pour des nombres de Reynolds
( P fJLVd ) variant de 2 x 10 4 à 105 ct des nombres de lIJach varin nt de 0,13 à

0,4.
Le fluide utilisé est de l'nir à la pression atmosphérique.

19.5. EXEMPLE DE CALCUL DES VIBRATIONS D'UNE TUY AUTERlE


SOUS ÉCOULEMENT. COMI'ARAISON EXI'ÉRIMENTALE

Nous avons maintenant en notre possession tous les éléments néccssnires pour
déterminer l'amplitude vibratoire d'une ligne de tuyauterie en écoulement, dans
le domaine des basses fréquences.
- Nous venons de caractériser les principales sources d'excitation ct au
paragrnphe 14.6 de la 2e partie. nous avons précisé la fonctionnelle caracléristi-
que ainsi que les équlltions différentiel1es associées du système conservatif
couplé constitué d'une tuyauterie traitée selon l'hypothèse des poutres et d'un
fluide interne traité selon l'hypothèse des ,( ondes planes ». qu'il est possible de
résoudre numériquement pour obtenir les modes propres du système.
Considérons, par exemple. un circuit parcouru par un fluide dense peu
compressible ct comportant un ensemble de N singularités réparties en série tout
le long du circuit et suffisamment éloignées les unes des autres (= 10 diamètres)
pour pouvoir ètre considérées comme indépendantes.
Au paragraphe 19.1, nous avons montré que pour les modes il basse fréquence
d'un tel système tuyauterie-fluide, la source associée à la singularité i se réduisaît
il une discontinuité localisée APi de la pression moyenne fluctuante dans une
section.
Les APi sont des fonctions aléatoires du temps indépendantes les unes des
autres, de DSP Sl>.JI.(n.
D'après le chapitre 17 (éq. (17.46» la DSP de la réponse du système en un
point r est donnée par;

N
8(r,f) = l: /G(r,rJ,nl:!Sl>.pi(f) (19.15)
i 1

Les fonctions de trnnsfert G peuvent être estimées à l'aide des caractéristiques


modales:

m", W,p X n sont calculés numériquement; le seul problème reste l'estimation de

l'amortissement modal En'


Comme nous l'avons vu aux chapitres 15 et 16 de ta 2e partie, les Causes
d'amortissement sont multiples (viscosité du fluide, interaction avec l'écoule-
ment, mais aussi assemblages mécaniques imparfaits. etc.).
LEGENDE
o
SI<1 et SK 1 = soufflets de cooutchouc
S1 52 5 J sandows
1 bride de raccordement
~-. accè.léromètre
(pl
)-", capteur de presf;ion h

bidon
tranq uiUseur
f//y
L_
c'
c'
Ul
bidon
tranquiliseur
( Pz l
amont x cn~
aval
~
!AZ1~ Sv
__~5JHL(~ __ 1- 750 -!__l~_~_Q-------l-
---lI>-- vanne
sens d'écoulement à opercule

1m

Ul
\CI
Figure 19.42. -.l
598 SOURCES D'EXCITATION ALl2ATOIRES

Les méthodes décrites au chapitre 15 peuvent donner une estimation des


Fn gui reste cependant assez approximative; d'autre part on dispose également
de données expérimentales concernant différents types de circuit.
Pour illust rer ccci nous présentons un excmple de calcul complet des
vibrations d'un circuit sous écoulement (cf. réL 164]).
Prillcipe expérimelltal: On analyse \cs vibrntions d'un circuit tubulaire
comportant des coudes. parcouru par de l'cau, sous l'effet d'une source créée
par la fermeture partielle d'une vanne ù opercule (voir schéma 19.42). Celle
dernière, située LI l'aval du circuit étudié. provoque une singularité importante
qui engendre unc source acousLÎque localisée dont les caractéristiques sont
connues (cf. formulaire précédent).
On remarque que J'on il cherché il isoler le plus possible le tronçon étudié du
reste du circuit:
- mécaniquement il l'aide de sournet en caoutchouc,
acoustiquement à l'aide de bidons tmnquillisaLeurs.
Les mesures effectuées concernent l'accélération des parois et la pression
fluctuante dans le circuit.
On note également que la présence d'une survitcsse importante au niveau de
la vanne, rend la source d'excitation associée à cette dernière largement
prépondérante par rapport aux sources associées aux coudes ct autres accidents
du circuit.
Le problème est donc il source unique. Cette source excite les basses
fréquences (notre étude il été crfectuée dans la bande 0-10 Hz).
Dans cette bande on observe les 4- premiers modes du système tuyauterie-
fluide; le couplage fluide structure ayant lieu au niveau des coudes du circuit.
La ligure 19.43 montre les caractéristiques de ces modes, calculées il l'aide
d'un progmmme de calcul par éléments finis.
On observera sur ks déformées de la structure que la souplesse de la
tuyauterie vient essentiellement des coudes de la ligne ct sur les profils de
pression que le fluide peut être considéré comme incompressible. En effet, les
profils sont rectilignes dans les panies droites, cc qui est cnnlctéristique de l'effet
d'inertie ct on observe des changements de pente au niveau des coudes 'lui
correspondent Il J'interactÎon structure-fluide.
Les figures 19.44 et 19.45 illustrent:
- la comparaison calcul-expérience cn ce qui concerne les déformées
modales de la tuyauterie.
- la comparaison calcul-expérience en ce qui concerne l'estimation des
niveaux vibratoires: l'estimation théorique est faiLe à partir des données
modales calculées, des abaques du formulaire du pamgraphe précédent ct d'une
estimation de l'amortissement modal basée sur des données expérimentales.
VIBRATIONS À BASSES FRÉQUENCES DES LIGNES DE TUYAUTERIE 599

MODE 1 3,82 Hz
m = 112 Kg

soufflet soufflet
~ 1

bidon aval

le long de

MODE 2 = 5,B8 Hz
m :: 460 Kg

soufflet soufflet
1

Figure 19A3a.
600 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

MODE 3 f :6,9I.Hz
m :J77Kg

---------.-::-----:-lfl
P
P ma)!.
-----------_/ .'. . .
1 q
1:
~:; :;: : ; ; ; ; ; ;: ~- - -~=-
+1 ~--------------------------~~'I~------_r~------------------------------~

:1
Il
IlIl
Il
Il
Il
Il
O~-----------------L---------+-7.II-+------~_r------------------------------~
C1 l'CI
:: ..
C2 Cj

-1L-------------~------~------------~

MODE 1. f =9,JHz
m:::332Kg

--------------------------~

+1r-----------------------~~~----~--------------------------~
p
P max

D~------------~~----~~~-----+~------------------------~

~~--------------~~------------------------------------------~

Figure 19.44b.
VlBRATIONS À BASSES FRI'::QUENCES DES LIGNES DE TUYAUTERIE 601

Ellphl'''Ct 1:: J.681h


Cottul f. J,sm:

E,p.trltl'\u r !: 5~l.lU:
bl Cokul r ,S,71Hz

Expifltnet. f;Ei,'SUz:
cl I:a!cu! 1=6,91Hl

E.~itf'.t' 1.1S,16Ib
dl C4"U\ 1 ='fi,Ja Hl

Figure 19.44.
602 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

-r,.~.<.11' '>":II,,lT .(.p:.lIT .... !::;!1I'


- ..... nf"'J(t.1" .. ~\.nl4' {c!:I.IJ",

_ _ Otl!'Tlllii j~f~trDb e'J'I'IÎ'tllTlt1\ld.


__ ___ [).frulti Ip.~trah t!t--uth

Figure 19.45,
CHAPITRE 20

EXCITATION SISMIQUE DES STRUCTURES

20.1. INTRODUCTION

L'excitation sismique peut être un chargement important à prendre en


considération lors de la conception et du dimensionnement des structures.
En effet, dans de nombreux pays, le risque sismique est grand, et toutes les
constructions importantes doivent être réalisées selon des règles pamsismiques.
En France, en ce qui concerne les bâtiments et les équipements nucléaÎres, les
normes de sécurité conduisent à associer aux sites des niveaux sismiques élevés
auxquels les principales structures doivent résister.
En dehors de cet intérêt pratique, il est utile dans le cadre de cet ouvrage,
d'analyser un processus dont les caractéristiques diffèrent sensiblement de celles
qui ont été étudiées dans les chapitres précédents.
En effet, comme nous le verrons plus loin, les mouvements sismiques du sol
sont suffisamment complexes pour qu'on leur associe un moule aléatoire, mais il
s'agit d'un phénomène essentiellement transitoire er lion stationnaire dans le
temps.
D'autre part les mouvements sont d'une amplitude nettement plus grande que
la plupart des mouvements vibratoires étudiés précédemment.
Il s'ensuit que les modes de ruine occasionnés par les séismes sont différents
(ruptures il très faibles nombres de cycles). Les méthodes d'analyse associées
seront donc plus axées sur la recherche des maxima atteÎms et sur le comportement
nOIl linéaire des structures.
Enfin d'un point de vue physique, le phénomène sismique est encore
relntivement mal connu parce que difficile fi analyser expérimentalement. Les
méthodes de définition des signaux au niveau du sol sont donc empruntes d'un
caractère normatif, qui peut paraître souvent arbitraire, révélant la volonté
d'« être conserva tif H.
En fait ces méthodes ainsi que les techniques simples d'analyse de la réponse
des structures qui leur sont associées ne font pas appel d'une façon explicite à la
notion de processus aléatoire.
ActueJ1ement le désir de faire des estimations plus précises, de traiter des
problèmes de réponse non linéaire, etc., conduit à introduire cette notion, ce qui
pose un certain nombre de problèmes, du fait de la fniblesse des connaissances
604 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

physiques et de la compatibilité qui doit être assurée avec les normes réglementai-
res.
Ces méthodes d'« analyse sismique probabiliste)~ sont certainement, malgré
ces difficultés, amenées à voir leur emploi généralisé.
Le présent chapitre ne prétend pas donner un panorama exhaustif de l'analyse
sismique (nous nous référerons souvent à l'ouvrage très complet sur le sujet de V.
Da l'idovici , réf. [70]).
Il comporte :
- quelques notions simples de sismologie,
- une description sommaire des principes pratiquement utilisés pour définir
le mouvement du sol associé à un site,
- l'exposé des méthodes classiques d'analyse de la réponse,
- une discussion des approximations et des limitations de l'analyse classique
conduisant à l'analyse sismique probabiliste,
- enfin il titre d'illustration, la description des principales étapes de l'analyse
sismique d'une installation industrielle.

20.2. NOTIONS DE SISMOLOGIE

Les tremblements de terre sont dus à la brutale relaxation des contraintes


accumulées dans les couches superficielles plus dures de la lithosphère dues aux
mouvements continus des parties plus profondes.
Le phénomène se localise au niveau des jonctions (failles actives) entre les
plaques qui constituent la partie superficielle.
Il peut être schématisé par la propagation rapide d'une fracture selon un mode
de cisaillement, le comportement des matériaux restant linéaire sauf au voisinage
immédiat du front de rupture.

20.2.1. Analyse au voisinage du front de rupture

Des considérations théoriques de mécanique de la rupture permettent, dans le


cas simple d'une faille plane indéfinie et d'un front rectiligne (cf. figure 20.1), de
déterminer les champs des vitesses et les contraintes au voisinage du front de
rupture.
On montre en particulier que la vitesse de propagation du front tend vers la
vitesse des ondes de Rayleigh (mode II) et vers celle des ondes S (mode III).

20.2.2. Rnyonnement sismique à basse fréquence

Cependant ces considérations donnent assez peu de renseignements sur le


rayonnement sismique proprement dit, qui dépend notablement des dimensions
finies des failles.
Pour illustrer ceci, considérons avec Cislemas et GGldon (réf. [70a]) une source
sismique caractérisée par un moment M (t) s'exerçant tout d'abord ponctuelle-
ment au niveau de la faille.
EXCITATION SISMIQUE DES STRUCTURES 605

Figure 20.1.

On montre aisément que le rayonnement associé (quadripolaire) dans un


milieu uniforme homogène conduit à un déplacement ou champ lointain de la
forme:

x(r, t) = M(r - r/~) (u. i) (u.j) (20.1 )


27rprc

Figure 20.2.

r étant la distance entre la source et le point d'observation P, p la densité du


milieu, c la vitesse de propagation des ondes considérées (P ou S).
Considérons maintenant une densité linéique uniforme de telles sources situées
sur la faille entre les points 01 et O 2 et émettant avec un déphasage:
606 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

ÀX (Àx étant la distance entre 2 sources). Ce modèle représente un phénomène


v
propagatif à la vitesse v démarrant en 0J et s'arrêtant en 02'
Le rayonnement associé conduit au déplacement en champ lointain:

LM [1 - r - ~ + x (i . u )J
x(r,f)
I Il
c v c
:2 r.prc J
( ' ) (U'J') dx
Il'1

M (( - r ) - M [, - r - !: + !: (i .
ccv c
u)]
(u.i)(u.j)
27Tprc :1 L (1-v ~)
c
(avec L = °
102 échelle de la faille).
Ln transformée de Fourier de x(r, f) est:

X(r, w)

d'où: X ( r, W )1 -
-
JLf1L (w )1 (u. i) (u . j)
3 WL
/.. w 1
Sln (20.2)
1
27Tprc- WL

en posant: _1_ =!: ( ! _ ~ ) .


ü'L 2 v C

dépend de la direction d'observation par rapport à la faille; on peut définir


Cd L

un W L moyen tel que:


2v
T
Considérons par exemple pour M (f) un passage de 0 à Mo selon une loi
linéaire, Wn étant la pulsation caractéristique de ce passage. On a alors:

Mo Wo \.
--:; w
sm- 1
w- Wn

Mo (u . i) (u . j ) W L (r) () / . W • W 1
:::::> IX(r, w)1 = --'}- sm - s m - (20.3)
2 W - W L Wo

M(t)

t
Figure 20.3.
EXCITATION SISt\'llQUE DES STRUCrLlRES 607

IXI

Xc 1------_

Figure 2004.

La formule (20.3) montre à très basse fréquence une évolution selon une
constante du spectre de Fourier du déplacement, donc selon (d 2 de l'accélération.
A plus haute fréquence, l'évolution se fait selon W ~ pour le déplacement
(constante pour l'accélération).
Les 2 zones sont séparées par une pulsation de coupure donnée par:

WL Wu
=l=-w c =
Wc

2v
si : Wo = wL =- Cù c = L (20.4)

Mo s'appelle le momellf sismique. On peul le relier il l'amplitude AX de la


dislocation par:
M()=J-LAAX (20.5)

J-L étant le module de cisaillement du matériau, A raire de la faille.


608 SOURCES D'EXCITATION ALEATOIRES

Le modèle simple que nous venons de décrire met en évidence un certain


nombre de paramètres caractéristiques que l'on peut considérer comme à peu
près constants d'un séisme à un autre:

Si l'on considère que v et J.L lîés aux matériaux sont constants, le moment
sismique Mo sera proportionnel au cube de l'échel1e de la faille (L) et la fréquence
de coupure W L inversement proportionnelle à cette échelle (voir figure 20.5).

Ms=8
-r::
Ms 1029
ro
.t-
e ~
0
Modèle
Cl.. 10 27
E W- 2
ro E
..c: u
u
"'-aJ
""-
e 1025 e
>.
OJ "'C
E
ru QJ
u :::::J
ro c-
Cl..
-01
10 23 E
-0 Vl
li)
:::::J
-0 -+-
e
aJ 10 21 ru
E
ro 0
t...
-+- l:
u
ru
Cl..
III 10 19
~aJ
-+-
III
e
QJ
Cl 10 17

10-2 102 10 4
Période (sec.)
Figure 20.5. - (Tirée de la référence [70].)
EXCITATION SISMIQUE DES STRUCTURES 609

Définition de la magnitude: La magnitude Ms est une autre façon de mesurer


l'intensité d'une source sismique. Elle est proportionnelle au logarithme de
l'amplitude du déplacement X s dû au rayonnement pour une fréquence donnée
(en général 1/20 Hz). Cette définition empirique qui présente un phénomène de
saturation pour les forts séismes (Ms::> 7 cf. figure 20.5) est remplacée dans cette
gamme de séismes par la relation:

log Mo 1,5 Ms + 16 (20.6)

La magnitude varie de 1 à 9 (échelle de Richter).

20.2.3. Rayonnement sismique à haule fréquence

Si Je modèle qui vient d'être décrit représente assez bien le rayonnement à


« basse fréquence» des fracturations, c'est~à-dire pour des fréquences inférieures
à quelques fractions d'Hz, il n'est pas acceptable dans le domaine des fi'équellces
de l'ordre du Hz à la dizaine d'Hz qui est la gamme importante en ce qui concerne
la tenue des structures.
La représentation des phénomènes dans cette gamme est en faÎt beaucoup plus
difficile car ces derniers dépendent de ~< structures d'échelles plus petites)) des
milieux concernés.
En effet:
- en ce qui concerne la source sismique proprement dite, le spectre de
fréquence est conditionné par les diverses irrégularités du milieu qui influent sur
la dynamique du front de rupture.
Des tentatives prometteuses de modélisation sont actuellement faites (modèle
des barrières, modèle des aspérités) s'appuyant sur une représentation plus
précise de la dynamique locale de la rupture. Pour plus de détails nous renvoyons
aux travaux de Madariaga (réf. [70b]).
- en ce qui concerne la propagation des ondes, les différentes irrégularités
des matériaux traversés modifient leur structure d'une façon complexe.
- des effets d'amplification pour certaines fréquences peuvent se produire à
la surface du sol (effets de site), du fait d'une configuration particulière des
matériaux (par exemple: cuvette de sol mou entourée d'un matériau plus dur).
Des approches par calcul numérique ont donné des résultats encourageants (cf.
Bouchon réL [70d]).
Finalement la structure des signaux sismiques que l'on relève a la surface du sol
est complexe.
Le spectre de Fourier de J'accélération du sol est )imité dans les basses
fréquences par Wc défini précédemment et dans les hautes fréquences par
w~, comme le montre la figure 20.6 (tirée de la référence [70d]).
610 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

N.
U
QJ
!.Il
"-
E -1250
u
c::
0
:;: 0
ru
'-
'(1}
>(1}
u
1250
u 10s 20s 30s 405
«
3

2
5)
O"l
...S!

o
-2 -1 o 2
log f
Figure 20.6. - (Tirée de la référence [70].)

Certains auteurs pensent actuellement décrire la complexité de la source


sismique et des milieux traversés il l'aide de modèles probabilistes.
Cette nouvelle approche serait d'autant plus intéressante qu'elle permettrait
d'éclairer d'une façon plus physique l'élaboration des processus aléatoires
(souvent assez arbitraire) que l'on utilise pour représenter en fonction du temps
le mouvement à la surface du sol qui sert de donnée au calcul de la réponse des
structures (cf. § 20.5.6).

20.2.4. Mouvements du sol en surface

L'effet des séismes est observé à la surface du soL La zone la plus imense est
l'épicclllre qui est la projection verticale à la surface de la source sismique (foyer).
a) Intensité
Traditionnellement on définit l'intensité d'un séisme en un point donné de la
surface, par l'effet qu'il a sur les constructions ou les populations.
EXCITATION SiSMIQUE DES STRUCrURES 611

Epicentre Bâtiment

c...
=:J
aJ
'"t:J
r::: H
o
\1-
o
c...
Cl.

Foyer
Figure 20.7.

Nous donnons il titre d'exemple les définitions des degrés (de 1 il 12) de
r échelle
macl'OsÎsmiqlle inlemationnle.
Degré SeCOUSSl! imperœplible il l'homme, inscrite seulement par les
sé ismographes.
Degré II Secousse ressentie par un petit nombre d'observateurs et surtoul
par ceux situés aux étages supérieurs des maisons.
Degré III Secousse ressentie par un certain nombre d'habitants, comme le
serait l'ébranlement produit par une voiture lancée il grande
vitesse; la directÎon ct ln duréc de la secousse peuvent parfois ëtre
appréciées.
Degré IV Ebnmlemenl constaté par quelques personnes en plcin aÎr. par
beaucoup il l'intérÎeur des maisons; vibration de vaÎsselle, craque-
ments des planchers et des plafonds.
Degré V Ebranlement constaté par toute la populatÎon; réveil des dor-
meurs; ébranlement de meubles ct de lits.
Degré VI Dcs personnes effrayées sortent des habitations; tintement générnl
des sonnettes, arrêt des pendules; crépis fendillés. vaisselle
brisée; cloches mises en branle, chute de plâtras.
Degré VII Maisons légèrement endommagées. léznrdes dans les murs; chute
de cheminées isolées en mauvais état, écroulement de minarets, de
mosquées ou d'églises mal construites.
Degré VIII: Sérieux dommages, fentes béantes dans les murs, chute de la
plupart des cheminées, chute de clochers d'église; renversement
ou rotation des statues, des monuments funéraires; fissures dans
les pentes raides ou dans les terrains humides; chule de rochers en
montagne.
Degré IX De solides maisons de construction européenne sont sérieusement
endommagées, un grand nombre rendues inhabitables; d'autres
s'écroulenl plus ou moins complètement.
Degré X La plupart des bâtiments en pierre ct en charpente sont détruits
avec leurs fondations; fenles dans Ics murs en briques; rails de
chemins de fer légèrement recourbés; dommages aux ponts ~
612 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

tuyaux de conduite brisés ou refoulés les uns dans les autres;


fentes et plis ondulés dans les rues; éboulements; l'cau des
rivières ct des lacs est projetée sur le rivage.
Degré XI Destruction totale des bâtiments de picrre, des ponts, des digues;
larges déchirures ct crevasses dans le sol ; grands éboulements de
terrain.
Degré XII ; Ricn ne demeure plus des œuvres humaines; changements dans la
topographie; formation de grandes failles; dislocations horizonta-
les ct cÎsaîllcments du sol; rivières détournées de leur cours,

b) Carle sismotectonique

Carte des intensités maxima probables en France


Figure 20.8.
EXCITATION SISMIQUE DES STRUCruRES 613

La notion d'intensité est importante bien qu'elle corresponde à des notions


assez qualitatives, car c'est la seule information que l'on possède sur la sÎsmicité
en France. Les effets des différents séismes ont été décrits dans les registres de
sacristie ou de mairie depuis 1 000 ans, et ont permis d'établir des cartes
sismotectoniques,
Un exemple est la carte des intensités maximales observées établies par le
professeur RatlIé (figure 20.8).
Plus récemment, le BRGM a établi à la demande de EDF et du CEA une
nouvelle carte. Pour cela il a étudié les documents anciens, recherché et analysé
de nouveaux documents (cf. réf. 70e).
Ces cartes et la connaissance plus récente de la sismologie (failles) permettent
une estimation du risque sismique dans les différentes régions de France.

c) BUl/que de dOlll/ées
On dispose également pour certains sites (Californie, Frioul, etc.) d'enregistre-
ments du mouvement du soL
On considère en général la partie forte de l'accélération du sol en fonction du
temps et éventuellement les répliques qui lui sont associées qui doivent être prises
en considération pour certaÎns caJculs (fatigue par exemple).
Les enregistrements dont on dispose concernent des mouvements de l'ordre de
quelques dizièmes de 9 (g = accélération de la pesanteur) au maximum, de
quelques dizaines de cm/g pour les vitesses et de quelques cm pour les
déplacements.
L'examen de ces enregistrements permet d'établir certaines relations entre le
mouvement à la surface et les caractéristiques des failles et de la nature des sols
traversés. On peut également analyser la relation entre le mouvement du sol et
les effets destructeurs observés et aÎnsi tenter d'établir une relation entre
l'accélération maximum (par exemple) et l'intensité macrosismique.
Pour les séismes californiens on adopte souvent les relations suivantes:

Intensité VlI VIII IX

Ace. max. (mis:!) 1 2 4

Vitesse max. (cm/s) 10 20 40

Certains auteurs proposent également des formules plus complexes de calcul


de l'intensité il partir de l'accélération en fonction du temps. Par exemple Arias
définit une intensité qui a la dimension d'une vitesse:

7r
2g
r
Jo
T
[.f(t)f dl (cf. MolwmrnadioulI, réf. [70e])

Remarques: Il est bien évident que ces relations sont très approximatives et ne
sont valables que pour un type de séisme donné.
11 faut également noter que les données enregistrées sont relativement rares et
que les analyses statistiques sont bien difficiles en la matière.
614 SOURCES D'EXCITATION AÜ~ATOIRES

20.3. DÉFINITION DU MOUVEMENT À LA SURFACE DU SOL EN VUE DU


CALCUL DE LA TENUE DES STRUCTURES

20.3.1. Position du problème

Comme nous venons de le voir, la détermination de la sismicité d'un site


s'appuie essentie11ement sur des données qualitatives.
D'un autre côté, le problème de l'ingénieur est de construire sur ce site, une
installation qui doit « résister)) (soit pouvoir redémarrer, soit rester sûre) à
l'éventualité d'un séisme.
Pour résoudre ce problème il y a deux philosophies d'esprit assez opposé:
- soit on se fixe un séisme d'intensité dont on estime que la probabilité de
dépassement est négligeable et l'on dimensionne les structures pour qu'elles
résistent à cela (démarche « déterministe )~),
- soit on considère une gamme d'événements sismiques de caractéristiques
variées dont on estime d'une part la probabilité~ d'autre part les effets
destructeurs. On utilise ensuite pour le dimensionnement des critères de sûreté
faisant intervenir les différents effets destructeurs et leur probabilité associée
(démarche « probabiliste )}).

Cette dernière démarche ne revient pas forcément à la précédente car elle peut
conduire à considérer des événements moins probables que le séisme de
dimensionnement de la démarche déterministe, mais plus destructeurs.
Actuellement, la pratique est d'utiliser la démarche déterministe:
- de définir une illfcnsité caractérisallf le site,
- puis d'associer fI cette intensité des caractéristiques quantitatives du nWlIl'e-
mellf du sol nécessaires aux calculs de réponse.
Les données historiques du sîte permettent d'effectuer assez bien la première
opération.
La deuxième est beaucoup plus délicate, si l'on veut définÎr des mouvements de
sol relativement réalistes.

20.3.2. Définition de l'intensité à associer à un site pour une construction


nucléaire
A partir des informations disponibles pour le site (intensité des séismes
historiques, activité des fames, configuration géologique locale ... ) on détermine
en utilisant les méthodes décrites dans le paragraphe précédent deux intensités de
référence :
- Une iJ11cnsité Si dite ({ économique» (ou séisme « d'exploitation») ou
« normal admissible)} ou de ( base »). Il s'agit du niveau d'un séisme dont la
probabilité d'occurrence n'est pas négligeable el après lequel l'instaHation doit
pouvoir reprendre son fonctionnement normal.
En France, on prend pour SI le niveau du plus fort séisme historique.
EXCITATION SISMlQUE DES STRUCTURES 615

Une intensité S2 dite de « sûreté ) d'un séisme considéré comme maximum


pour le site et après lequel l'installation doit rester sûre (en particulier par rapport
aux populations environnantes).
En France, on prend généralement Sl + 1.

20.3.3. Définition quantitative du mouvement du sol

Le problème est maintenant d'associer il. une intensité l donnée, un mouvement


en fonction du temps, par exemple un accélérogramme y (t).
Comme nous l'avons vu, le signal sismique est très complexe et le problème ne
peut se poser qu'en terme probabiliste: c'est-à-dire qu'il fam associer à une
intensité l, un processus aléatoire. dont y (t) peut être considéré comme ulle
réalisation particulière,
Les caractéristiques du processus doivent être déduites des caractéristiques
géologiques et sismologiques du site.
Dans la pratique actuelle, les connaissances encore imprécises des mécanismes·
de génération des séismes et surtout les incertitudes concernant les données
géologiques font que les méthodes utilisées sont assez rudimentaires.
Ce sont ces méthodes que nous allons décrire maintenant :

a) Notion du spectre de réponse d'oscillateur (SRO)


Un signal sismique peut être caractérisé par son accélérogramme ou la
transformée de Fourier de cet accélérogramme (un exemple a été donné au
paragraphe précédent, figure 20.6).
Une notion intéressante en analyse sismique est celle de spectre de réponse
d'oscillation (SRO) qui s'attache â la notion de maximum atteint par un système
répondeur au cours de l'excitation sismique:
Soit un oscillateur harmonique à un degré de liberté excité à sa base par un
séisme d'uccélérogramme y (/).
Le mouvement relatif x(t) de ]a masse M par rapport au sol est donné par:

(20.7)

Figure 20.9.

w et E étant respectivement la pulsation de résonance et l'amortissement réduit de


l'oscillateur.
Soit S (w, e) le maximum de la valeur absolue de x (t) au COUTS du temps.
616 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

S (w, ë) tracé en fonction de w (ou f == w ), et paramétré en fonction de


1T
E représente les spectres de réponse associés au signal l' Ct).
Les SRO peuvent être également tracés en ~< pseudo-vitesse »): wS (w, e) ou
en « pseudo-accélération ») : if} 2 S (w, e).
Propriétés des SRO
* Asymptotes
Nous avons vu que le signal sismique possède de l'énergie dans une certaine
gamme de fréquence (w c' W ~).

=- 1x 1max = S (w, E) = X() mil~ = maximum du déplacement du sol

Si w ~ w: w 2 X = - l' (t)

=- 1x 1max = S (w, e) = ~
w-
l' mn~ = maximum de l'accélération du sol / W
2

* Amplification
Dans la gamme (wc, w:) l'excitation du sol est susceptible d'être amplifiée par
l'oscillateur harmonique. Cette amplification est fonction de E. On remarque que
le signal étant limité dans le temps le taux d'amplification est fini pour
e = O. 1
Jt: I",(JJ\ <:tu C
le
Remarque: La pseudo-accélération w 2 S (w, 0) représent?rfla-écélération abso-
lue ~i + l' ~nmK de l'oscillateur ~ ~ ~ \) .

'" Allure des SRO


Ils sont en général représentés en pseudo-vitesse ou en pseudo-accélération:

WS{W,E) Amplification
Amplification en accé.lération
en vitesse

'(max

W w
W' W·
c
c

Figure 20.10.
EXCITATION SISMIQUE DES STRUCTURES 617

* SRO et transformée de Fourier


La réponse de l'oscillateur est donnée par (cf. Fe partie, Chap. 1) :

(avec û) 1 )1- 6 2 w).


Si e 0:

xC,) = - ,~ [ (t Y(T)COS WT dT ) sin wl- (f~ Y(T)sin WT dT ) cos WI]

r'(w) sin (wt + tp ')


w

(en posant r t (w) et tp t le module et la phase de la transformée de Fourier


tronquée de l' (t) : rI
Jo
l' (T) e- ÎW'T dT).

Dans la partie résonnante du spectre rt(w) est généralement maximale pour ;


t = T = durée totale de l'excitation.
Le module de la transformée de Fourier de l'accélération du sol est donc lIoisÎn
du SRO Cil pseudo-vitesse pour F.. = O.
Les graphiques de la figure 20.11 illustrent les considérations précédentes par
l'exemple du séisme d'El Centro (18 juin 1940).
En résumé, le SRO permet d'obtenir directement le maximum atteint par un
oscillateur harmonique sous excitation sismique. Comme nous le verrons plus
loin on peut, moyennant certaines hypothèses, extrapoler cela à un système
linéaire quelconque.
Dans la mesure où la conllaissance des maxima (ell déplacemellls, cOlltraimes,
etc.) est suffisante pour le dimensiollllcmelll, le SRO est la façollia plus pratique de
définir le signal sismique.
Il convient toutefois de se replacer dans l'optique probabiliste et de considérer
que la donnée caractéristique du séisme est un SRO «moyen ~\. En effet
S (w, e) tel que nous l'avons défini, représentant une réalisation d'une variable
aléatoire, c'est en fait une quantité moyenne associée à cette variable que l'on
doit considérer. Il y a plusieurs possibilités: on peut considérer les SRO comme
étant les maxima moyens de la réponse, ou comme étant les valeurs telles que la
probabiJité de dépasserpent du maximum soit inférieure à un certain pourcentage,
etc.
b) SRO de référence pour lUI ~'ite

Il existe deux méthodes pour déterminer le SRO à associer à un séisme


d'întensité l pour le site considéré:
- l'utilisation de spectres de forme standard est la méthode la plus courante.
618 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

3
Accélérogramme
2

-II)

"
§
c:
c
:.;::
~
-QI

~
< -1
-2

-3
0 4 8 12 16 20 24 2B 32
Temps [sec.)

Figure 20.11a.

Hz

Figure 20.11b.
EXCITATION SISMIQUE DES STRUCTURES 619

v;
......
.§.
<LI
VI
III
~
':;
0
"t:l
;::l
III
VI 10.1
0...

10-2L-__~__L-~~~~_ _ _ _L-~~~~~_ _ _ _~_ _~~~~~


10-1 10
Hz

'"'igurc 20.11c.

III
......
E

Spetlre de
Fourier

10.2 L-_-L----'---'--'-..J-L..w...J _ _-L---I..........I......L.....l..J....1..I.L--L-.:..ILIl-L..-L-L-L-L..LLJ


10. 1 10 10'
Hz
Figure 20.l1d.
620 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

Ces spectres ont été établis à partir d'enregistrements sismiques. Par exemple,
la figure 20.12 montre les spectres du (, ReguIatory Guide 1-60» utilisés pour le
dimensionne ment des centrales nucléaires aux Etats-Unis.
Les spectres standards sont normalisés à une certaine valeur de l'accélération
maximale du sol (pur exemple 0,15 g sur la figure).
Pour s'adapter au site considéré, ils doivent être ajustés il la valeur 'de
l'accélération maximale que l'on considère pour le site.
Il faut donc établir une corrélation ÎllIcnsité-accélération-maximale, soit il partir

Spectre RG-1-60 (composante horizontale)


normalisé à -0,15g

-
~ 102~~------~~------~~~----~
E
u

cu
>
:.;::
--
ro
cu
'-
cu 10
VI
VI
....cu
>
o
-0
:::1
cu
VI
a..

Fréquence (Hz)
Figure 20.12.
EXCITATION SISMIQUE DES STRUCTURES 621

d'enregistrements effectués sur le site, soit à défaut, de formules empiriques


faisant intervenir la magnitude, la distance focale et les conditions locales du site.
La figure 20.13 montre une telle corrélation.
- La COl1SlrtlcliOIl de spectres adaptés aux condilions du site commence il être
possible grâce aux corrélations effectuées par certains auteurs sur un ensemble
très large de données d'enregistrements (cf. MohammadiollJl, réf. [70c]). ,

Corrélations entre l'in tensité macrosismique


et l'accélération horizontale

102
N- V1
"'-
E
u

c:
0
-e- 10
rD
"-
-
"aJ
'OJ
u
u
<C

1
Corrélations
selon divers
auteurs

Il III IV V VI VII VIII IX X XI


Intensité MM équivalente
Figure 20.13. - (Tirée de la référence [70].)
622 SOURCES D' EXCITATION ALI~ATOIRES

Les formules proposées relient la magnitude M il J'intensité 1 et à la distance


focale R :
M = BI + B' log R + B H
(20.8)

Le SRO en pseudo-vitesse est ensuite calculé à partir de M et R par:

log [w S (w E)]
1 = le (w, e) + 0: (w, ê) M + Il (w, E) log R (20.9)

(Les fonctions le, 0: et 11 étant tabulées).

Remarque; En fait les coefficients k, 0: et Il représentent des moyennes de


variables aléatoires, on peut également en détermiuer les écarts-types qui
donnent une idée de la dispersion des données expérimentales par rapport à la
formule proposée.
La figure 20.14 montre un exemple d'application.
Cette formulation permet en particulier de rendre compte de la plus grande

aJ
>
:..;::
ro
~ 10 1-*---'--'---1-'-?(---'-~

QJ
Vl
Vl
QJ
01-
>
o
~
::J
1 I~~----~-*-------~+-------~
QJ
Vl
0..

Figure 20.14. (Tirée de la référence [70].)


EXCITATION SISMIQUE DES STRUcrURES 623

richesse en hautes fréquences des spectres de séismes plus proches comme


l'indique la figure 20.15.
c) SRO de dimensiollllement
Un constructeur désirant concevoir une installation standard pouvant être
implantée sur des sites divers, doit utiliser un spectre de dimensionnement unique
constitué par une enveloppe de spectres associés à différents sites.
d) Relarions elllre les différents mouvements sismiques
Toutes les méthodes qui ont été décrites précédemment s'appliquent au
mouvement sismique horizontal en un point donné de la surface du sol.
Le mouvement vertical est généralement plus faible que Je mouvement
horizontaL Dans les études courantes on applique les mêmes règles maÎs avec un
coefficient de réduction de 2/3.
D'autre part, les structures répondent aux sollicitations horizontales et
verticales exercées simultanément, on doit donc se poser le problème de la
corrélarion entre les deux sollicitations. Dans la pratique on admettra une
décorrélatioll complète.

~102~~----_-+~~~-----+~-------~
E
u

QJ
>
:.i::
rD
QJ
t- 10
QJ
Vl
Vl
.....
QJ

>
o
"C
:::l
Q)
Vl
a..

10
Fréquence (Hz)
Figure 20.1511. - (Tirée de la référence [70].)
624 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

-~102~T---. ----T-~----.---+-*-­
E
u

QI
>
:;::
rD
QI
c.... 10
ru
Ul
Ul
ru
"'-
>
o
-c
::J
QJ
Vl
0-

Fréquence {Hz}
Figure 20.15b. - (Tirée de la référence [70].)

Enfin les fondations d'une installation occupent une certaine surface de sol; on
doit donc se poser le problème de la corrélation entre les 1110UIJemellts du sol en
delix poillts distincts de Cette surface.
Le critère d'appréciation s'effectue en considérant le rapport entre une
longueur d'onde caractéristique des ondes sismiques et la dimension de la
fondation.
Ce rapport est généralement grand devant 1, on pourra alors supposer un
11I011llemefll identique du sol sur lOute la swface de la fondation.
Dans le cas contraire, pour des fondations de l'ordre d'une centaine de mètres
ou plus, il faudra considérer un mouvement différentiel entre les différents points
du sol et une longueur de corrélation caractéristique (cf. réf. [70f1).

20.4. MÉTHODE CLASSIQUE D~ ANALYSE DE LA RÉPONSE D'UNE


STRUCTURE (MÉTHODE MODALE)

Soit un système linéaire défini, comme dans la première partÎe par les trois
opérateurs d'inertie M, de raideur K et d'amortissement A.
EXCITATION SISMIQUE DES STRUCrURES 625

Ce système est solidaire du sol en un certain nombre de points {P}. Ce dernier


impose son accélération l' (t) (nous verrons par la suite que cette hypothèse n'est
pas toujours justifiée).
Dans le système relatif au mouvement du sol, l'équation du mouvement du
système s'écrit:

M.i + A.t + Kx = - MU l' (t)


{ avec x (20.10)
0 en {P}

U est le vecteur (ou la fonction) déplacement unité en tout point du système dans
la direction de séisme considérée.
Le problème (20.10) se résout li l'aide des méthodes générales de la
r c partie.
Soient XII (r) les solutions propres du problème conservatif associé:

(K - w; M) X n = 0
(20.11)
{ avec X I1 0 en {P}

On peut utiliser les X n comme base de projection du champ des déplacements


relatifs x :
(20.12)

En admettant que l'opérateur d'amortissement se diagonalise dans le système


des X n (hypothèse de Basile), on obtient un systèrne découplé sur les nouveaux
degrés de liberté an :

(Tf Il ) (20.13)

avec:

111 11 = masse généralisée 1


wn = pulsation de résonance
pour le mode 11
En = amortissement réduit
qn = (X n , MU) = facteur de participation
La donnée du séisme étant le SRO, en pseudo~accélération par exemple:
Sy(w, 8), on obtient immédiatement le maximum atteint par la ,l (t)1 lors de
l'excitation sismique:

(20.14)

Le problème est maintenant d'estimer le maximum au cours du temps lie


Ix(r, t)1 : xrnux(r).
La méthode classique fait pour cela l'hypothèse de l'indépendance statistique
des fonctions an (t) et admet le fait que les lois statistiques régissant le maximum
626 SOURCES D'EXCITATION ALI~ATOIRES

diffèrent peu quand on passe d'lOl système à 1 DDL à un système à plusieurs DDL
(le domaine de validité de ces hypothèses sera discuté ultérieurement).
On montre alors que x max (r) est régi par la règle de la combinaison
quadratique:

(20.15)

La même règle peut bien sûr s'appliquer pour les autres grandeurs mécaniques
(con traîntes-efforts-etc.).
En ce qui concerne le calcul de l'accélération absolue
YI/(r, t) l (il! XII + yU, on utilise la relation approchée (au terme d'amortisse-

ment près) :

d'où en supposant l'indépendance statistîque de y (t) et des an(t) :

(20.16)

Remarque: notion de «masse modale sismique II

On pose:

Mn a la dimension d'une masse, elle caractérise l'importance de la contribution du


mode Il à la réponse du système. En effet, la projection du champ des efforts
d'inertie MyAr, J) sur la translation d'ensemble U se met sous la forme:

l qn ail WI~ + y [(Ut MU)


JI

(MI = (U, MU) est la masse totale du système).


On remarque que:

(20.17)
EXCITATION SISMIQUE DES STRUCrURl::s 627

Notion de troncature modale


Il est important de remarquer que les formules (20.15) et (20.16) ne sont pas
valables si l'on considère l'ensemble des modes propres du système.
En effet, nous avons vu que lorsqu'on se situe en dehors de la gamme
fréquentielle d'excitation sismique, ]a réponse d'un oscillateur harmonique était
approximativement:

w 2 X = - y (t ) pour w :> W ~

1.f y(t)=>x=-xso!(t) pOUr(I)<:w c

Nous notons donc que les oscillateurs modaux, intervenant dans la sommation
des formules (20.15) et (20.16) et dont la pulsation de résonance n'appartient pas
à l'intervalle l tH c' w;], ont une répollse parfaitement corrélée et donc que
l'hypothèse de la sommation quadratique ne s'applique pas du tout.
En pratique il ne s'agit que des modes tels que W ri :> w; car les premiers modes
des structures sont toujours tels W Il ::> WC'
Pour tenir compte de la corrélation des réponses des modes élevés W Il ::> (J):, on
procède de la façon suivante:
On somme quadratiquement la contribution des modes de la gamme sismique
(W 'I <: w~) (en pratique jusque vers 30 Hz environ), et également la contribution
d'un «( pseudo-mode)} qui regroupe l'ensemble des contributions des modes
élevés, calculé en négligeant les termes d'inertie et d'amortissement.
Ce dernier terme est obtenu à partir d'un calcul de la réponse statique du
système au champ d'effort MU :

KX s - MU
{avec X s = 0 en {P}

D'où la contribution du pseudo-mode:

En effectuant la combinaison quadratique des contributions des premiers


modes et du pseudo-mode, on obtient finalement:

(20.18)
628 SOURCES D'EXCITATION ALËATOIRES

On obtient de même pour l'accélération absolue:

[ -y tJ (r ) ]~a.\
(20.19)

Excitation sismique tridirectÎo1l1zelle


Le mouvement du sol au niveau de la fondation de la structure a en fait 3
composantes que l'on a vues pouvoir être considérées comme indépendantes
statistiquement.
On peut donc calculer )a réponse à chaque composante de l'excitation sismique
soient: (xmllx)x, (xmax)y et (xmilx)z et obtenir le maximum de la réponse au séisme
en appliquant la règle de combinaison quadratique:

20.5. ANALYSE SISMIQUE PROBABILISTE

20.5.1. Inconvénients de III méthode modale classique

Les inconvénients de la méthode modale telle que nous l'avons décrite sont de
plusieurs types :

a) En ce qui concerne la prédiction des maxima, les hypothèses requises par la


règle de combinaison quadratique des contributions modales, ne sont pas
toujours vérifiées. En particulier quand on a des modes de fréquences voisines,
on observe des erreurs très importantes.
b) La connaissance des maxima de la réponse n'est pas toujours suffisante. En
particulier l'analyse sismique d'une installation complexe ne s'effectue pas en un
seul calcul: on calcule d'abord les bâtiments avec une représentation sommaire
des composants qu'ils renferment. On peut ensuite à partir des résultats, calculer
plus finement les composants.
Pour cela il faut connaître les SRO associés au mouvement des points
d'ancrage des composants sur les bâtiments (spectres de ( plancher »). La
méthode modale appliquée au premier calcul ne donne pas cette information.
c) Enfin la méthode est inadaptée pour le calcul de la réponse de systèmes non
linéaires ou de systèmes à très grand nombre de modes pour lesquels on
préfèrerait une analyse temporelle directe.
Pour l'ensemble de ces raisons, nous voyons donc que la méthode modale
classique est très insuffisante.
Dans la pratique, un certain nombre de corrections, d'adaptations ont été
apportées à la méthode. Des méthodes de construction de signaux dits
EXCITATION SISMIQUE DES STRUCTURES 629

« synthétiques}) dont les SRO s'ajustent sur les SRO réglementaires ont été
développées.
Toutes ces techniques font référence plus ou moins explicitement à une
conception probabiliste de l'excitation sismique.
Comme nous l'avons signalé au premier paragraphe, la connaissance des
processus physiques n'est peut-être pas encore tout à fait suffisante pour
développer une véritable théorie probabiliste de l'excitation sismique. D'autre
part, actuellement et encore pour un certain nombre d'années, les règlements
imposent de définir le mouvement du sol il l'aide des SRO de référence.
L'analyse probabiliste telle qu'elle peut se pratiquer aujourd'hui vise donc plus
à apporter des solutions pratiques lorsque les méthodes classiques échouent.
C'est donc dans cette optique que nous ferons notre présentation.
- Pour cela, quelques compléments aux notions générales sur les processus
aléatoires au chapitre 17 nous sont utiles en ce qui concerne:
a) l'aspect lion statiollnaire
b) l'analyse des maxima.

20.5.2. Processus aléatoires non stationnaires

Nous avons essentiellement analysé au chapitre 17 les processus stationnaires,


dont les caractéristiques sont invariantes lors d'une translation de )a variable
temps.
En particulier nous avons pu définir (et utiliser dans les chapitres 18 et 19) la
fonction d'autocorrélation p (T) et la densité spectrale de puissance S (f)
caractérisant la répartition fréquentielle de l'énergie du signal:

Dans le cas d'un processus instationnaire on définit la fonction d'autocorréla-


tian par (formule 1.4) :

p (t l • Cl) = ff XI X 1 P(Xl' tl ; X:!t (::) dx1 dLl

Par analogie on peut effectuer une double transformée de Fourier de p et


obtenir ainsi une densité spectrale génératrice S (fI' f2) dont la signification
physique n'est malheureusement pas très claire et qu'il est impossible de mesurer
à partir d'enregistrements de signaux.
On peut également penser définir une densité spectrale instantanée, par la
transformée de Fourier par rapport à la variable T de la fonction:

PI(T,()SP (t-~,t+~)
jS'(/,t) =2 f:: p'(T,t)e- 2i :tf TdT
(20.20)
630 SOUHCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

Cette nouvelle densité spectra1e n'a pas également une interprétation très
physique sauf dans certains cas particuHers (cf. réf. [54]).
Cest par exemple le cas lorsqu'on a affaire à un processus séparable déiini
par:

Y(t) a(t)X(t) (20.21)

X(t) étant un processus stationnaire, a (l) une enveloppe déterministe il variation


lente par rapport il X (t) (a::> 0).
On Il:
p (T, t)
1 = a 2(/) p (T) (20.22)
{ S'(f,t) a 2 (t)8(f)

P (T) et 8 (f) étant la fonction d'autocorrélation et la DSP de X(t).


Nous utiliserons ce type de représentation pour les signaux sismiques dans leur
partÎe forte.
Remarques: La réponse transitoire d'un système linéaire initialement au repos
à une sollicitation aléatoire stationnaire F(t) constitue également un cas
particulier de processus instatîonnaire que l'on peut ramener à l'étude d'un
processus stationnaire selon la méthode décrite au paragraphe 17.4 :
En effet si G ( T) est la fonction de Green associée au système linéaire, on
,définit (formule 17.26) le processus stationnaire dépendant du paramètre
(0 :

f
lO
X(t,t n ) = G(T)F(/+/o-T)dT
[)

Une réalisation x(t, III) de X représente la réponse du système il un interval1e


de temps (0 après le démarrage qui s'effectue il l'instant t.

La fonction de corrélation P (0, ln) et la DSP 8(!, lo) sont données par:

p(lJ,lO) Ilol'oG(T\)G(T:!)PF(O+T 1 T1)dT 1 dT z


J() Ju
2
8(f, lu) = 1 I.:I) G (T) e- 1 i1Tf"r dT 1 8 F (f) (20.23)

= IH(f,lll)I~8F(f)

Pour caractériser complètement le processus X(t, t()) on peut calculer les


fonctions d'intercorrélation et les DSPI entre les processus X (t, 10 ) et X (1. ln:

ln) dT.,
- (20.24)
EXClTATION SISMIQUE DES STRUCTURES 631

En particulier la valeur moyenne du produit X (t , (0 ) X (t, t~) est donnée par:

On remarque que (T2(lo, IfJ) représente également la fonction de corrélation du


processus Înstationnaire X(t,t n) définÎ à l'aide de (17.4):

P (tn, lô) = E {{Il G(Tl) F(tn - 'Tl) d'Tl ID G(T 2) F(t,) - 'T 2 ) dT;!

rIo dTl rt" G(Tt> G('TJ E {F(tn- TI) F(l n ":t)} d,,:!
Jo Jo

On remarque enfin que si l'excitation est instationnaire de type séparable


(20.21), on peut associer à la réponse, le processus stationnaire dépendant du
paramètre t °:

T) F(t + 10

De la même façon que précédemment, la fonction de corrélation et la DSP de


X (t, 10 ) sont données par:

p (8, to) = {" {" G(T:) .a(to - TI) G(T,) a(lo- T,) PF(8 + TI T,) dT I dT,

jS(f, '0) = 1 Ha(f, (0) 1 Sr(f)

(20.25)

Si l'on considère un système à 1 DDL de pulsation propre Wo et d'amortisse~


ment réduit E, on peut définir pour Ha(f, (0 ) des coefficients « équivalents »)
selon la méthode du paragraphe 17.4.3.

(20.26)
632 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

On obtient alors:

f
/O ..,
- - cwu' 2( ) dT
-? c alo - T
o
r'O e - CwUT a (t() - T) dT
jo

f
/O -2eW()T ..,
e a-(to - T) dT
A2(t o) = ()
---------2--~2-------- (20.26bis)
Wo

La variance de la réponse est donnée par une expression analogue à (17.36) :

~
2
1.., c (to) .,
lT-(t o) =? A-(to) Sf(fo) + ~ lT F (20.27)
- m Wo

En conclusion, la caractérisation des processus instationnaires est nettement


plus compliquée que celle des processus stationnaires. Elle implique évidemment
l'identification d'un nombre beaucoup plus grand de paramètres.
En ce qui concerne les mouvements sismiques du sol, une telle identification
est donc illusoire, dans l'état actuelle des connaissances des mécanismes qui sont
à l'origine de ces mouvements.
En revanche il est nécessaire dans les modèles stochastiques simplifiés de
représenter le caractère transitoire de l'excitation (durée finie T de la phase
forte), qui conditionne directement les niveaux des réponses.
C'est pour ces raisons que l'on a coutume de représenter les signaux sismiques
à l'aide du modèle séparable a(t) F(t) décrit précédemment et de se ramener
ainsi' à l'aide des formules (20.26) à une allalyse statio1lnaire.

20.5.3. Considérations sur les maxima d'un processus

Les grandeurs qui vont être définies ci-après ne concernent pas exclusivement
les processus stationnaires. Cependant pour en obtenir des expressions simples
nous nous placerons toujours dans ce cas et de plus nous considèrerons souvent
des processus gaussiens.
Les formules ainsi obtenues pourront constituer des estimations approchées
pour les processus sismiques qui nous intéressent.

a) Nombre moyen de franchissements d'Lill seuil par unité de temps


La fréquence moyenne de franchissement d'un seuil x m par un processus est
donnée simplement à partir de la densité de probabilité conjointe p (x, .i, t) du
processus (cf. réf. [54]).
EXCITATION SISMIQUE DES STRUCTURES 633

x(t)

Figure 20.16.

En fait il s'agit des franchissements à pente positive et négative.


Pour un processus stationnaire un franchissement à pente positive sera
accompagné toujours d'un franchissement à pente négative. La fréquence de
dépassement du seuil sera donc:

D'autre part on considère généralement les dépassements d'un seuil en


module. La fréquence moyenne correspondante est donnée pour un processus à
moyenne nulle par:

f(x m ) = 2 f+ (xm) = l.: (xm)


= }+oo Iii p(Xm,x) di
-00

x(tl
Xm ~-----------&-------K------~-----

Figure 20.17.
634 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

Pour un processus Gaussien :

1. -~- (~+~)
Ir; aJ
p(x,x) ----e
7TfT1: fT i

D'après (17.12), a x et fTi s'expriment en fonction des moments spectraux


mn et m 2 • En posant r on a:

(20.28)

En particulier le nombre de passages par zéro (nombre moyen de demi-cycles


par ullité de temps) est:

J
l1h
f(O) = 2 --=
mu

On retrouve ainsi la formule de Ricc (17.13).

Remarqu.e: Dans le cas des processus à bande étroite, il est intéressant de


considérer l'enveloppe (cf. § 17.5), on peut montrer d'une façon analogue à ce
qui précède que la fréquence moyenne de dépassement de l'enveloppe est
donnée par:

f,(r) !far f(r) (20.29)

8 étant la largeur de bande définie en (17.5)

ô (1 _ mi mom'}.
) If.!

Figure 20.18.
EXCITATION SISMIQUE DES STRUCTURES 635

Nous avons vu qu'un processus en bande étroite ressemblait à une sinusoïde


modulée à basse fréquence. Les dépassements du seuil qui sont directement liés
aux maxima ont donc tendance à se grouper.
Le rapport ff «r » =
e r
fi.~
\j-; 6r
représente approximativement le nombre moyen

IlOde maxima par groupe situés au-dessus du seuil r.


On peut remarquer cependant que pour les grandes valeurs de r, tous les
franchissements de l'enveloppe ne sont pas accompagnés de franchissements du
processus lui-même. On peut uti1îser pour 110 la formule plus correcte:

(20.30)
lir

b) Maximum absolu atteilll par WI processus dans lUI i11lerl'alle de temps


C'est la grandeur statistique qui nous intéresse en analyse sismique.
On peut introduire tout d'abord la probabilité de non-dépassement d'un seuil
x m (en module) par le processus dans l'intervalle de temps T: Soit W(x,,1' T).
:~ représente la densité de probabilité de dépassement dans J'intervalle
(T, T + dT).
aW représente la densité de probabilité que le maximum absolu dans
aXm
l'intervalle T soit situé entre x m et x m + dx m•
Nous nous intéresserons essentiellement ici au maximum moyen dans l'inter-
valle T qui est donné par:

Toutes ces définitions sont valables pour des processus instationnaires. Pour un
processus stationnaire on définira le facteur de pic en rapportant xm à l'écart type
u du processus :

-
/-L (T) - - -
-la;) r aW(r, T) dr (20.31)
CT 0 dr

Différents auteurs ont proposé des formules approchées par W et /-L, obtenues
il partir de modèles de processus stationnaires plus ou moins simples.
Nous décrivons ici le plus simple qui a Je mérite de mettre en évidence les
groupements paramétriques essentiels du problème.

Modèle pOiSSOllllÎCll
On peut tout d'abord supposer que les différents dépassements d'un seuil par le
processus sont des événements indépendaflls les uns des autres; ceci s'applique à
peu près à des processus à bande large.
636 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

Le taux de dépassement peut alors être considéré comme un processus de


Poisson. La probabilité de Il dépassements dans l'intervalle Test:

P (Il) =e
- !(Im)T [f (xm )
n!
Tr
f(xm} est la fréquence moyenne de dépassement définie en a).
La probabilité de non dépassement est donc:
W(xm,T) p(O) e-!(Im}T

d'où en utilisant (4.27) et en posant N = f (0) T = nombre moyen de demi-


cycles dans l'intervalle T:

W(r, N) (20.32)

(Remarque: W _ e- N, si r _ 0, normalement on doit avoir W = 0 pour


r = 0:en fait la formule (20.32) ne s'applique bien que pour N ~ 1).
En posant À = (2 Log N )112 on obtient également:

(20.33)

On reconnaît la loi asymptotique de Gumbel.


Le facteur de pic est donné par:

IL (À) r-dr
aw
ar

On peut également calculer la variance u;(À) du maximum absolu (rapporté à


u) :

u;"l( À) = fa:>")
r
aw dr - IL-
")
o ar

On peut expliciter J.L et Uni dans le cas asymptotique N ~ 1 donc À ~ 1, par un


développement limité :
2
IL (À) =À
ff+ +a:> d
-co
-d (e-
li
C -u
)
(
1
U
+ -:;
À-
U
-1
2À'
)
du

u;') + IL -") = CD d
cl (e -
-II
À-
")
+ 2 u) du
1
C )(
-00 u

(en posant 2 u = r2 - À ~.

'Y 'YI
J.L (À) = À +-
À 2À3
=>
2
"1 "Ir
u;=À 2 +2y J.L-
- 6 À2
EXCITATION SISMIQUE DES STRUCTU RES 637

avec:

u
'}' = f+CO u dd (e- C- ) du = constante d'Euler
-co li
+CO ., d -Il

et "YI = f-co I rd-Il (e- C


) du

Finalement au premier ordre:

j.t (N) = (2 Log N )113

1 meN)
0" = ;6 (2 Log Nt 112
(20.34)

Si l'on considère maintenant un processus à bande étroite, on peut considérer


comme des événements poissonniens indépendants les dépassements de l'enve-
loppe du processus. Ceci conduit à remplacer dans les expressions précédentes
f(xm) par fe(xlIJ selon (20.29).
d'où:
- .,
W(r, N) = e
-
J 'ft' -
ïNlirc-r / -
')

(20.35)

en posant À [2Log (ffNÔ) Jin on a:

si À ~ l IL (À) = À au premier ordre d'où:

En fait, comme nous l'avons déjà mentionné, le dépassement de l'enveloppe


n'implique pas forcément un dépassement du processus, d'où une sous-évalua-
tion de W donné par la formule (20.35).
Vanmarcke (réf. [71]) propose une formule plus élaborée et recalée sur des
simulations numériques:

_~LOg2)
W(r,N)= (1 - e - e (20.36)
638 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

La figure 20.19 ci-dessous illustre la validité des différentes expressions


présentées pour la fonction W (r, N).

Cl
Cl
N

QJ
c..
c: c..
oVl ......
0
N
Il
.~o c:
~
t... a..QJ

co N
Cl Cl

Figure 20.19a.
EXCITATION SISMIQUE DES STRUCTURES 639

w N=200

0,8
Vanmarcke _Poisson
enveloppe

0,6

0,4

0,2

o~__~-=~~~~~~~~__~__~__~__~__~
1 1,8 2,6 3,4 4,2 r s
Figure 20.19h.

L'analyse est effectuée sur un signal de réponse d'un oscillateur harmonique


d'amortissement E :::::: 0.01 ((5 = 0,11 ) à un bruit blanc.
La figure 20.20 montre les résultats de simulations numériques en ce qui
concerne le facteur de pic IL et l'écart type du maximum erm en fonction du
nombre de demi-cycles N et de la largeur de bande S, toujours dans le cas du
signal réponse d'un oscîllateur harmonique.
Les courbes suivent sensiblement une loi: IL 2 = ILr;( D) + 2 Log N pour
Nô ~ 1.
La figure 20.21 précise la loi IL (ô) :
On remarque que, pour N = quelques cycles et 8 ~ l, IL est de l'ordre de
h, ce qui correspond au facteur de pic d'un signal sinusoïdal.
L'évolution de l'écart type u 111 du maximum est représentée à la figure 20.22.
er nt décroît lorsque ND augmente.
640 SOURCES D'EXCITATION AU~ATOIRES

II
0=0,36
6=0,25
3 0=0,16
0=0,11

2,6 6=0,08

2,2

1.B

N
1.4
10 102
Figure 20.20.

3,4 N=200

N=100
3
N=40
2,6

2,2 N=10

1,8

1,4 L-.....1--L.--L-L-l...-_ _' - - -____--'----'--------L-..L---fIiIII'-

10- 1 1
Figure 20.21.
EXCITATION SISMIQUE DES STRUcrURES 641

am
0,7

0,6
0=0,08
0,5 0=0,11

0,4 0=0,25

0,3
N
2 10 20 100 200

0,7

0,6
~-N=4
---N=20
0,5

N=200
fi
0,3 L - - - L - - - - - - ' - - - - - - - - I J I I I I I I o o -
0,05 0,1 0,2 0,5
Figure 20.22.
642 SOURCES J)'EXCITATION ALÉATOIRES

Remarque: Réponse d'ull oscillateur à 2 DDL


Les formules précédentes ont été établies à partir de modèles de processus fi
large bande (bruit blanc) ou il bande étroite (réponse d'un oscillateur il 1 DDL).
On peut se demander si elles s'appliquent correctement à des processus dont
l'allure spectrale est notablement différente.
Un cas typique d'un tel processus correspond à la réponse à un bruit blanc d'un
système à 2 DDL en particulier quand les amortissements associés sont petits et
quand les résonances sont éloignées rune de J'autre.
La DSP est alors constituée de deux résonances étroites bien séparées de
fréquences fI et l2'
La largeur de bande est donnée dans le cas de deux oscillateurs de même
amortissement ê et de même coefficient de participation, par:

8 (20.37)

f~ - fI
(avec a = -f- f <iS 1 et E <iS 1).
2+ 1
Pour un a donné relativement petit devant 1, la figure 20.24 montre l'évolution
du facteur de pic IL en fonction de la largeur de bande 8 pour différents nombres
de demi-cycles (ici le nombre de demi-cycles est associé à la fréquence moyenne
fI + f1).

Nous observons que les lois de l'oscillateur simple s'appliquent assez bien au
double oscillateur sauf dans Je cas des grands nombres de cycles (N a :p. l ) et
pour les faibles valeurs de l'amortissement (E <: a 2).
Dans ce cas en effet ô est voisin de a (8 a quand E -)00) et le signal est
-)0

constitué d'une somme de deux sinusoïdes de phase relative quasi-constante pour


le nombre de cycles considéré (cf. figure 20.23).
Le facteur de pic d'un tel signal est voisin de 2.

..t
1 1

1... NIX battements ... 1

Fîgurc 20.23.
EXCIT ATTON SISMIQUE DES STRUCTU RES 643

N=200

N=100
3

N=40
/
2,6 /
/
/
/

N=10
2,2

/
/
/ Oscil. 2DOL .............
1,8 (0(=0,1) (Q(=O,2l
--- Oscil. 100L
fi
1,4
0,1 0,5
Figure 20.24.

20.5.4. Amélioration de la prédiction des maxima à l'aide de ln méthode modale

Revenons maintenant aux méthodes d'analyse sismique proprement dites.


Nous avons signalé au début de ce paragraphe les défauts de la méthode
classique d'estimation du maximum de la réponse il l'aide de la combinaison
quadratique des maxima des réponses modales obtenus il l'aide des SRO du
mouvement du sol.
En fait il y a deux causes d'erreur différentes:
a) la première est due à la non-vérificalion de l'hypothèse de l'indépendance
statistique des réponses modales dans le cas de deux modes de fréquences
voisines.
Cet effet s'observe facilement sur la variance de la réponse qui n'est pas dans
cc cas la somme des varÎances de chaque réponse modale.
Par exemple dans le cas d'une répollse statiol/naire à un bruit blanc unité d'un
644 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

système à N DDL, nous avons:

avec:

(f;, Ei ct CI étant respectivement les fréquences de résonances, amortissements


réduits et coefficients de participation des modes).

df

En posant:

-"..----,,....,,...::...-----,,.-_ = variance associée au mode i

on montre, si les amortissements modaux ne sont pas trop différents les uns des
autres que:

(20.38)

si les modes sont « séparés ,) :

la contribution des termes croisés ij dans (20.38) est négligeable, la combinaison


quadratique est valable :
~
(1"- = L' ,c~a:-
1 1
i

- sÎ les modes sont proches:

on ne peut pas négliger les termes croÎsés, qui représentent l'effet de corrélation
des réponses modales.
Par analogie avec (20.38) ROSCllblueth fi. proposé une expressÎon du maximum,
tenant compte de la corrélation ,\ l'aide de termes croisés:

(20.39)
EXCITATION SISMIQUE DES STRUcrURES 645

Cette formule constitue donc une amélioration de la règle de combinaison


quadratique.
Les .tmi sont directement lus sur les S. R.O. du mouvement sismique:

.tmi S (fi' Ej)


Pour tenir compte du caractère transitoire de l'excitation sismique, l'amortisse-
ment est remplacé par un amortÎssement équivalent Ë, donné par exemple par la
formule (17.38) :

(T étant la durée de l'excitation sismique).


b) la deuxième cause d'erreur réside dans 1'« effet de facteur de pic» :
Considérons le cas d'un système bi-modal il résonances bien séparées, les
termes croisés ne jouent pas de rôle: (20.38) ct (20.39) sc ramènent à des
combinaisons quadrntiques simples.
Cependant, si (20.38) est exacte, (20.39) suppose que le facteur de pic associé
il chaque réponse modale, que l'on considère ft peu près constant d'une
résonance il l'autre, soit également le même pour le signal réponse du système
bi-modal. Or nous avons'vu précédemment que ce n'est pas le cas.
En effet, si l'on suppose que j'on se trouve dans les conditions de stationnarité
pour lesquelles les lois J.L = /(N, 8) de l'oscillateur à 1 DDL du poragraphe
précédent s'appliquent, on n :

J.l1 =f ( J BI)
NI'
4
--;-

"1 ~f(N2' l:')


p,=/(N,5)
avec D donné par (20.37) ct N voisin de NI ct Nz.
Dans le ~onsidéré de deux pics bien séparés, fi est notablement plus grand

que: J4 E ,
rr
J.l est donc plus grand que J.lI et J.l,.
-
On pcut donc s'attendre à cc que ln formule de Rosenblllcrh s'applique bien
pour les couples de modcs il fréquences de résonances très voisines car l'effet des
termes croisés est bien estimé ct ('allure '( quasi-monopic ,) du spectre du signal
réponse fait que ln largeur de bande est peu modifiée et donc que "hypothèse sur
le facteur de pic est valable, alors que dans le cas de pics distincts, elle conduise à
une sous-estimation systématique du maximum de la réponse, d'autant plus
grande que les amortissements sont petits.
C'est cc que met cn évidence la figure 20.25, qui représente le rapport cntre le
maximum J:m de la réponse estimé à l'aide de simulations numériques et le
maximum l'mit estimé il l'aide de la formule de ROsè"bllleth, tracé en fonction du
paramètre:
_ /2 f,
al" =
- ê t ft+t''J.l2

(ici les deux modes ont le même amortissement réduiL ct même coefficient de
participation).
646 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

1,2
f 1=10Hz - - E=O,005
T=65 ........... E=O,01
Ll=C2=1 - - - - (:=0,05
_ . - E=0,1

1
-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6
&12

Figure 20.25.

On observe que l'erreur peut dépasser 10 %.


Dc plus, dans notre cas de la réponse d'un système Înitialement au repos, le
caractère transitoÎre du signal joue un rôle important, lorsque le nombre de
cycles décrits par l'un des deux, ou les deux oscillateurs, est inférieur à celui qu'il
faut pour obtenir un régime stationnaire (N E <li 1 ).
A titre d'illustration, on peut signaler l'exÎstence de formules modifiées
permettant une meilleure estimation du maximum que la formule de Roscll-
billet", du type (réf. [72]) :

,
.~ =
,,"
.t.... ci
i

(20.40)

Le terme correctif: 1Ci Ci 1 Xml Xmi [ 1 - 1 +1 J Hi} s'exerce quand !P l

(résonances séparées) et il cst toujours positif. H ij est une fonction de


Ei ct el' des nombres de demi-cycles NI et Ni effectués par les deux oscillateurs

durant l'excitation sismique et du rapport: À il = 1Ci '~mi l, qui représente


CjXmj

l'importance relative des deux résonances dans la réponse.


Par exemple, dans le cas de deux résonances de même amortissement e ct si
l'un des oscillateurs atteint largement son régime établi, H est essentiellement
une fonction de E, de À ct de {3 N 2/N 1 = f 2 / f!.
Si {3 n'cst pas trop petit (ou trop grand), on peut représenter H par:

HI ct H 2 sont donnés pnr les abaques 20-26 (ici NI = 2 f 1 T = 120).


On remarque une très forte augmentation de H quand N est de l'ordre de
EXCITATION SISMIQUE DES STRUCTURES 647

quelques demi-cycles (13 ~ 1), due au fait que les contributions de deux
oscillateurs dans la formule (20.40) ont tendance fi s'ajouter « en module»)
quand leurs fréquences deviennent très différentes (H jj -- 1 si 13 -- 0).

0,6

0,4

0,2

o 1....--_ _L..----1_..l...-..L..-L-J......l-l-l

1 5 À. 10

0,6

0,4

- - - - - - - - E=O,05
0,2 ~---- E=O,01

- - - - - - - - - E=O,05
O~ ________ L..-_ _ _ _ _ _..l...-_ _ _ _ _ _~

0,5
Figure 20.26.
648 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

20.5.5. Calcul direct des spectres de plancher

Quand on doit calculer la tenue sismique d'une structure légère (s) fixée sur
une structure porteuse (S) plus massive (ex. : composant fixé sur un plancher de
bâtiment), on a besoin de connaître le SRO associé au mouvement de (S) au
niveau des ancrages de (s), mouvement que l'on considère alors comme « source
sismique») pour (s). Ce SRO est appelé « spectre de plancher )~.
Si l'on effectue le calcul sismique de (S) à l'aide de la méthode classique on
n'accède qu'au maximum de la réponse.
Pour accéder au spectre de plancher on peut effectuer des calculs temporels de
(S), ce qui pose un certaÎn nombre de problèmes qui seront abordés au
paragraphe 20.6.
On peut éviter de tels calculs en utilisant les considérations des paragra-
phes 20.2 et 20.3.
En effet si l'on reprend la représentation du signal sismique à raide d'utl
processus ,séparable, la formule (20.24) nous permet d'obtenir directement les
caractéristiques spectrales de la réponse de (S) au cours du temps. Pour passer de
ces caractéristiques aux SRO de la réponse, ce qui correspond au passage d'une
variance à un maximum moyen, on utilisera les considérations sur le facteur de
pic du paragraphe 20.5.3,
Il faut également noter que la donnée du mouvement du sol étant les SRO, la
première étape consiste à en déduire les caractéristiques du processus séparable.
Examinons d'une façon plus détaillée les différentes étapes de la méthode:

a) Passage des SRO de l'accélération l' (t) du sol, allx caractéristiques du


processus séparable associé
Le séisme est donné par les SRO : S(f, e). Le processus séparable associé est
caractérisé par;
FU) a(t)F(t)

a(t) est une enveloppe déterministe de forme standard, elle conditionne en fait la
durée T de l'excitation sismique.
F(/) est un processus stationnaire de DSP SF(f),
Pour déduire SF(f) et T des S(f, E), on utilise la propriété (démontrée en
20.3.3a) que le module de la transformée de Fourier F(f) de r(t) est voisin du
SRO en pseudo-vitesse pour E :::: 0, ceci étant en fait il prendre au sens d'une
moyenne quadratique:
S;v(f, 0) = E [F(f)l]
T T
E[F(f)2] = r r a(t) aU') E[F(t) F(t')] e- 2i
-:rf(t-t'} dt dl'
Jo Jo
T
= 11' Jor a(t) a(t + T)
Il
PF( T) e- 2i -:rf r dt dT
EXCITATION SISMIQUE DES STRUCTURES 649

Comme a (t) est lentement variable devant F (t) :

(20.41 )

(A (u) étant une enveloppe normalisée standard définie dans l'intervalle [0, ID.
D'autre part, on peut établir une autre relation entre T et Sr(f) en utilisant ce
que l'on sait sur les facteurs de pic, qui comme on l'a vu au paragraphe 20.5.3,
sont directement liés à la durée T du signal.
En effet, on connaît le maximum moyen de la réponse d'un oscillateur de
fréquence de résonance fo et d'amortÎssement e: S (f!), e) et on peut calculer
d'autre part la valeur quadratique moyenne cr (fo, ë) de cette même réponse
(considérée à la fin de l'excitation) à l'aide de la formule (20.27) appliquée au
temps '0= T.
En supposant que l'oscillateur a atteint un régime quasi-stationnaire à la fin de
l'excitation, on peut appliquer les abaques du paragraphe 20.5.3.
On a alors:
S(fo, E)
- - - = J.L (No, E) avec No 2 fo T (20.42)
cr (fn, E)

(20.41) et (20.42) permettent de déterminer T et Sr(f).


b) Calcul de la DSP de la répollse
Connaissant Tet SF on peut obtenir la DSP de la réponse du système à raide de
la formule (20.25) :

(20.43)

avec:

La fonction de Green G (r, T) qui représente la réponse au point r à une


excitation sismique impulsive unitaire, peut être représentée par une somme de
contributions modales.
Soient Xi (r), fi' Ci et Ci les déformées modales, fréquences de résonance,
amortissements réduits et coefficients de participation associés à chaque mode.
Nous pouvons écrire:

(20.44)

Les Haî (f, t () correspondent aux fonctions Ha des oscmateurs modaux définis
par les expressions (20.26) et (20.26bis).
650 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

Remarque: (20.43) et (20.44) conduisent à exprimer SR sous la forme d'une


combinaison quadratique de contributions modales, où interviennent des termes
croisés (interaction entre modes). L'intégration de SR dans le domaine fréquentiel
donne une expression de la variance a~ de la réponse dont la forme est analogue
à celIe de Rosenblucrh (20.39).
c) DéterminatÎon des SRO de plancher (réf. [72])
On effectue une démarche inverse de celle de a) en utilisant les expressions
(20.41) et (20.42). Il faut donc associer au processus réponse défini par la DSP
SJl(r, f, 10 ) un processus séparable. On peut procéder de la façon suivante:

a R (r, t()) fournit une enveloppe de ce processus

Amortissement:
0,01 0,02 D,OS 0,10 0,20

____ Intégration directe


(moyenne de 10 spectres)

_____ Spectre synthétique

10-2 .L..J..-_---'-----L--'-~
L . - - _ - ' - - - - ' - - - L - J ' - - ' -.............-'--_-L...----'--'---'--'-............. ...............___'

10-1 10 102
Fréquence
Spectre d'oscillateurs (spectre de sol)

Figure 20.27.
EXCITATION SISMIQUE DES STRUcrURES 651

On choisit pour DSP Sn(r, J, (max), tmax étant le temps pour lequel ait est
maximale.
Pour illustrer la validité de cette méthode on part de 10 réalisations temporelles
(signaux synthétiques) ajustées pour avoir un SRO voisin d'une forme standard
(Regulatory Guide) (cf. § 20.5.6).

La figure 20.27 illustre la précision de cet ajustement.


Les courbes en traits pointillés représentent les SRO du Regulatory Guide ; les
courbes en traits pleins sont obtenues par moyenne des SRO des 10 réalisations
(les calculs étant effectués par intégration directe en temps).

Sur la figure 20.28 on compare les SRO de plancher moyen obtenus à l'aide
d'une intégration en temps effectuée à partir des 10 réalisations (courbes en traits

Amortissement:
0,01 0,02 0,05 0,10 0,20

10 _ _ _ Intégration directe
(moyenne de 10 spectres)

_____ Spectre synthétique

Structure support
Fréquente: O,67Hz
Amortissement: 5%

10-1~__~~~~~~__~~~~~~__~~~~~~
10-1 10 10 2
Fréquence
Figure 20.28a.
652 SOURCES D'EXCITATION ALÊATOIRES

AmDrtiss~m~nt :
D,Dl 0,02 D,OS 0,10 0,20

Structure
Fniqm!hee; 3H2
Amortissement: 5%

_ _ _ InlugrlltirJl1 directe
Imoyenne dl! 10 spectres)

_____ Spectre synl hél ique

Cl.!
VI
III
al
';: Structure
Fr~quenee:15Hz
o Amortissement: 5%
-0
:1
al
III
CI..

Amortissement:
0,01 0,02 0,05 0,10 0,20

_ _ _ Intégration directe
Imoyerllil! dl" 10 spl!clresl
_____ Spectre synthétique

Figure 20.28b ct c.

pleins) et ceux obtenus directement à partir du Regulatory Guide à l'aide de la


méthode décrite précédemment (courbes en pointillés).
Chaque graphe correspond à une structure support (S) à mode unique pour
différentes valeurs de sa fréquence de résonance.
EXCITATION SISMIQUE DES STRUCTURES 653

20.5.6. Création de signaux sismiques synthétiques

Pour certaines applications, l'ingénieur a besoin d'une représentation tempo-


relle du mouvement du sol:
- c'est obligatoire pour les analyses sismiques expérimentales (mouvement ü
imposer à une table vibrante),
c'est presque toujours indispensable quand le comportement de la structure
à étudier est franchement non linéaire,
- cela peut être moins coûteux dans le cas de structures linéaires à forte
densité modale.
Nous avons évoqué au début du chapitre les tentatives faites actuellement pour
calculer le mouvement sismique du sol il l'aide d'une modélisation fine du
mécanisme source au niveau de la faille et de la propagntion des ondes dans des
milieux complexes.
Cette façon de fabriquer des signaux sismiques est certainement la meilleure
puisqu'eHe a le souci de donner une représentation fidèle des phénomènes
physiques.
Pratiquement, malgré les inconnues du problème (caractéristîques des failles.
structures des sols ... ) elle peut être très utile pour orienter le choix des processus
aléatoires associés au mouvement du sol en surface, selon des critères plus
physiques.
Cependant, dans la pratique actueHe, la donnée sismique est imposée il
l'ingénieur sous la forme d'un ensemble de SRO réglementaires.
Son problème est donc de définir un processus aléatoire lui permettant
d'obtenir les réalisations temporelles cont il a besoin, qui s'ajllste sur ces SRO
réglementaires.
Il existe plusîeurs méthodes pour cela dans la littérature. Décrivons la plus
couramment utilisée.

Méthode des sùwsol'des cl phase nlémoire (réf. P4])


La donnée est donc les SRO : S (f, 8). Généralement l'ajustement est effectué
sur un SRO de f. donné, bien que rien n'empêche d'effectuer un ajustement
simultané sur plusieurs spectres.
Le modèle aléatoire utilisé est, comme précédemment, un modèle séparable:
ru) = net) F(t) (20.45)
F(t) est ici un processus stationnaire formé d'une somme de sinusoïdes
d'amplitudes Ai déterministes et de phases aléatoires 'Pi équiréparties dans
l'intervalle (- 7T, 7T ).
N

F(t}= LA/sin (21Tfi1+'Pd (20.46)


i= 1
Les fi sont un ensemble de fréquences discrètes décrivant la gamme qui
intéresse l'ingénieur.
Pratiquement on prend souvent fi i Âf avec Âf ~ . D'après le théorème
654 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

de Shannon Je signal temporel sera représenté de 0 à T avec un pas en temps


1
T = 'J f (2 N pas de temps).
- N
Remarque .. On peut également utiliser pour les hautes fréquences un maillage
logarithmiquement constant (tl.fi/ fi = Cte).
Pratiquement, le problème est donc de déterminer T et les Ai à partir de la
donnée des SRO.
Il s'agit en fait du même problème qu'au paragraphe précédent (sous-§ a».
Les expressions (20.41) et (20.42) nous permettent de déduire des SRO, une
enveloppe a(t) et une DSP de F(l): BF(f).
La connaissance de Br(f) nous permet de déterminer les Ai' En effet: la
fonction de corrélation de F(I) est:

P ( T) 1
= E { ~ Ai A j rcos [2 7T t (fi +
IJ
f j) +2 7T f j T + ({J i + ({J i ]

+ cos [2 7Tt(fi - fi) - 2 7Tfj T + ({Ji - ({Jj]])


Comme les tirages des variables ({Ji sont indépendants et équirépartis sur
l'intervalle ( - 7T, + 17'), les termes croisés i, j disparaissent et nous avons:
1 ")
P (T) -? "t.... A-;j cos 2 7Tf·1 T
- i
La DSP correspondante est une fonction décrite en fréquence avec le pas
~ (cf. § 17.3) :

(20.47)

Les réalisations temporelles utilisées dans l'exemple du paragraphe précédent


sont effectuées à l'aide de cette méthode. La figure 20.27 illustre rajustement des
SRO du processus numérique sur les SRO standard de départ (Regulatory
Guide).
La figure 20.29 donne l'allure temporelle d'une réalisation.
III 1 1 1 1 1 1
81-

4
Signal synthétique
correspondant au
spectre NRC (1g), oI-H 1I-+lII--lI'IIIL+-lI+-llI-+
Ajustement sur le
spectre à 24%.
-4 -
- -
-8 - -
1 1 1 1 1 1 1

o 2 4 6 8 10
Temps (sec.)
Figure 20.29.
EXCIT ATION SISMIQUE DES STRUCrURES 655

Remarque importante sur l'utilisation des méthodes d'analyse temporelle directe


Le calcul de la réponse sismique d'un système mécanique par la méthode
d'intégration temporelle pose le problème suivant:
Un calcul temporel est en fait une réaHsation du processus ( réponse du
système». Souvent on ne considère que le maximum absolu atteint.
Un calcul temporel fournit donc une seule réalisation de la variable aléatoire:
« maximum de la réponse )).
En faÏt l'ingénieur a besoin du maximum moyen et éventuellement de l'écart
type du maximum. Pour cela il faut effectuer plusieurs calculs, en assez grand
nombre pour obtenir une précision statistique suffisante.
Pour limiter le nombre de calculs, il peut être intéressant dans le cas des
systèmes linéaires de s'aider des modèles et simulations du paragraphe 20.5.3.
Certains auteurs proposent également une analyse statistique plus complète du
signal réponse; c'est-il-dire d'utiliser en plus de l'information du maximum
absolu, celle dés maxima partiels (2C , 3e , ... maximum), en excluant les maxima
trop voisins appartenant à un même groupe et donc complètement corrélés les
uns aux autres.
Dans le cas de systèmes non linéaires, quasiment aucune étude n'a été faite sur
le sujet.

20.6. DESCRIPTION DES DIFFÉRENTES ÉTAPES DE V ANALYSE SISMI-


QUE D'UNE INSTALLATION INDUSTRIELLE

Bien que nous nous limitons volontairement dans le cadre de cet ouvrage, il
l'aspect source d'excitation associée aux mouvements sismiques, il nous semble
utile, en conclusion, de présenter les principales étapes de l'analyse sismique
d'une installation industrielle en partant du sol et en arrivant jusqu'aux dernières
super-structures.
Cette présentation nous permettra de signaler au lecteur les problèmes
spécifiques que pose l'analyse sismique et dont nous n'avons pas encore parlé;
interaction sol-fondation, structures multi-supportées, etc ...
L'exemple qui nous servîra d'illustration est une centrale nucléaire du type ({ à
eau pressurisée ».

20.6.1. Interaction sol~fondation

Considérons une installation bâtie sur une fondation, elle-même connectée au


sol. Jusqu'à présent nous avons implicitement supposé que lors du séisme cette
fondation était animée d'un mouvement d'ensemble identique à celui de la
surface du sol en l'absence de fondation.
Cette hypothèse ne s'applique généralement pas. En effet:
656 SOURCES D'EXCITATION ALËATOIRES

- duns le cas des fondations dont les dimensions sont de l'ordre des longueurs
d'onde sismique, on ne peut pus définir un mouvement d'ensemble du sol. Selon
que le radier est rigide ou souple pur rapport au sol environnant, celui-ci modifie
ou modifie peu le mouvement du sol en champ libre;
- duns le cas plus simple et courant où les fondations ont des dimensions
petites devant les longueurs d'onde sismique, on peut définir un mouvement de
sol unique. Cependant la fondation n'a pas de raison de suivre ce mouvement du
fait en particulier de la masse de la structure qu'elle supporte.
Les théories de l'interaction sol-fondation visent donc il résoudre ces problèmes
et en particulier permettent de préciser:
- la façon d'introduire la source sismique dans une modélisation du problème,
- la façon dont la présence du sol proche modifie les caractéristiques de la
répDnse dynamique de la structure.

il) Une méthode générale


En toute rigueur, si l'on voulait traiter correctement le problème, il faudrait
calculer l'ensemble du sol et de la structure excité par la source sismique là où elle
a pris naissance.
Ce problème est trop compliqué, et de plus on connaît mal la source, comme
nous J'nvons déjà dit.

Figure 20.30.

En fait comme le sol a un comportement linéaire (sauf au niveau de la source et


éventuellement au voisinage de la fondation) on peut toujours considérer une
surface (.l') englobant la zone proche de la fondation et résoudre le problème en
deux temps.
EXCITATION SISMIQUE DES STRUCTURES 657

a)

V/ / . ~ ",-y -
~-----'\I ~J t Wtr)-
(f) .

S.. (X)
Figure 20.31.
cr
1 temps: on résout le problème (a) de la réponse du sol auquel on a enlevé la
zone proche,
d'une part à un ensemble de forces exercées sur (!) pour obtenir un
opérateur d'impédance A faisant passer du champ quelconque des forces f
exercées sur (..r) au champ correspondant des déplacements x sur (.!):
x Af
(Les techniques de résolution par méthode intégrale sont bien adaptées il la
détermination de A).
- d'autre part à la source sismique pour obtenir le champ dc~ déplacements x
sur (!):
x=c
En fait si l'on résout le problème (al) du sol en champ libre et si l'on appelle
'\'1 et fi les champs des déplacements et des efforts obtenus sur une surface fictive

(.!), on a:
XI = Ail + C => C = X1 AIl

Figure 20,32.
658 SOURCES D'EXClTATION ALÉATOIRES

Xl et f, constituent alors la donnée de la source sismique et peuvent se déduire de


la connaissance du mouvement local du sol.
2<: temps: la solution recherchée est celle du problème (b) où l'on impose à la
frontière (.~) du domaine la relation d'impédance avec source:
X = A(f - fi) +X1

X=A(f-f 1)+X 1
Figure 20.33.

On peut par exemple utiliser la méthode des éléments finis, tenir compte
d'éventuelles non linéarités du sol au voisinage du radier, etc ...

b) Simplification de la source sismique: méthode de la « table vibrante»


Souvent on simplifie la source sismique en supposant que l'excitation est
produite par le mouvement Xo d'un substratum rigide (ce substratum peut être
physique si l'on a une couche très dure à une certaine profondeur ou arbitraire;
dans ce cas il doit être placé suffisamment loin de la fondation).
Cette hypothèse s'applique quand les dimensions des fondations sont petites
devant les longueurs d'onde sismique et que les ondes sismiques sont essentielle-
ment à propagation verticale.
Le, problème (a,) est alors monodimensionnel et x, et fI sur (2:) ainsi que
Xu peuvent être déduits facilement du mouvement du sol à la surface
Xs qui est la donnée classique du séisme ((< déconvolution »).

Xs

IL) 1 1 ([)

~S;~S;//~//~///S7~ Xo
Figure 20.34.
ExcrTATION SISMIQUE DES STRUcrURES 659

c) Méthode simplifiée des impédances


Le problème précédent peut être, dans le cas où le sol a un comportement
linéaire, considéré comme la superposition de deux problèmes:

+
Fixe

(0) 111 (2)

Figure 20.35.

En effet on écrit formellement le problème sous la forme:

Mf + Ci + Kx = - M.tf)
x étant le déplacement relatif du système sol-installation.
On peut mettre x sous la forme d'une somme de deux tennes:

Xl et x:! vérifiant respectivement les équations formelles:

(20.48)
et
(20.49)
Xl est le mouvement relatif par rapport au substratum si l'on ne considère pas 1<1
masse de la structure. X10 est la valeur particulière de x, au niveau de la fondation.
On l'appelle « interaction cinématique )).
X2 est le mouvement additionnel dû à l'inertie de la structure (( interaction
inertielle »).
Finalement le problème est résolu dans la pratique et pour des radiers rigides
en trois étapes :

- calcul de J'interaction cinématique (20.48). Dans le cas d'une fondation


superficielle XIO + Xo est le mouvement du sol en surface Xs en champ libre qui est
notre donnée.
- calcul des impédances de fondation: dans le cas d'une fondation rigide, la
partie « sol }) dans le l cr membre de l'équation (20.49) peut être représentée par
une matrice d'Împédance faisant passer du torseur des efforts et moments exercés
par le sol sur le radier, au torseur des mouvements de translation et rotation de ce
dernier (remarque: il s'agit en fait d'une expression limitée aux mouvements de
corps solide de l'opérateur A défini précédemment, la surface (2:) étant ici celle
du radier).
660 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

Puisque les longueurs d'onde sismique sont grandes devant les dimensions du
radier, la matrice d'impédance se compose d'une partie raideur Kr et d'une partie
amortissement visqueux CI traduisant la dissipation il l'infini des ondes issues du
mouvement de l'installation.
La partie raideur quant il elle modifie les résonances de la structure (par
rapport à une base parfaitement encastrée), en particulier dans le cas de sols pas
trop durs et pour les bâtiments assez rigides que l'on rencontre dans l'industrie
nucléaire.
II existe des abaques pour les KI et les CI dans le cas de sols homogènes, à
couches, et pour des fondations superficielles.
- calcul de l'installation muni des raideurs et amortisseurs de sol sous l'effet
de la force d'inertie - Mill~l. (.-r1O + .\'{), selon les méthodes classiques de l'analyse
sismique.

Installation

Figure 20.36.

Exemple de calcul des coefficients d'impédance pour un sol homogène et une


fondation circulaire de rayon R.
On pose:

À = wR (cs = vitesse des ondes de cisaillement dans le sol)


Cs

Les coefficients d'impédance sont mis sous la forme:

Les Ks,aliquc sont donnés par:


raidellr l'crticale : Kv = 4 GR j (l Jl )

rai deur hod zontal e : Kil = 8 GRj(2 - Il)


raideurcll rotlllÎon: KI{ 8 GR J j3(l - JJ)
rai deur de couplage
transl at; on 110 ri zontal e-rotati Oll :
EXCITATION SISMIQUE DES STRUcrURES 661

avec:
G = module de cisaillement du sol
{ IJ = coefficient de Poisson du sol

La figure 20.37 donne l'évolution de k et c pour les différents types de


mouvements. en fonction de À (réf. POg]).

1
kh
0,8

Ch
0,6 kv
kR
0,4 CR

0,2

1 2 3 4
° Figure 20.37.

20.6.2. Interaction ~{système-sous-système >~

Pour effectuer le calcul de l'installation munie de ses impédances de sol, on


procède en fait en plusieurs étapes.
662 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

En effet, une installation industrielle est un ensemble complexe qui comprend:


les bâtiments,
les gros composants (par exemple: cuve, générateur de vapeur, etc ... pour
les centrales nucléaires),
les composants secondaires et les tuyauteries.
On ne peut pas réaliser un modèle unique représentant les détails de toutes ces
structures.
On effectue donc tout d'abord un calcul d'ensemble des bâtiments el des gros
composants représentés par leurs masses. Ce calcul fournit des spectres de
plancher (cf. §§ précédents) qui sont ensuite utilisés comme source d'excitation
dans un calcul plus fin des gros composants.
De même, le calcul des gros composants fournit des spectres aux « piquages»
utilisés comme source d'excitation dans un calcul des composants secondaires et
des tuyauteries.
U ne telle méthode suppose en fait que la réponse de la structure « portée ))
(sous-système) n'ait pas d'interaction, c'est-à-dire ne modifie pas la réponse de la
structure « porteuse}) (système), au niveau des points d'ancrage. Ceci n'est pas
toujours vrai et si la réponse du système n'est pas globalement mal estimée par
cette méthode, celle du sous-système en est notablement affectée. Précisons
d'une façon plus quantitative ses conditions d'application.
Représentons le système et le sous-système par deux oscillateurs à 1 DDL
comme l'indique la figure 20.38.

"Sous-système"
'-1--"""",",

"Système"

f D(t)

Figure 20.38
EXCITATION SISMIQUE DES STRUCTURES 663

Soit: $~ W o la pulsation propre du système, ' son amortissement réduit,

et : {k = w la pulsation propre du sous-système et son amortissement réduit


\lm 1 E

(supposé identique à celui du système).


Nous supposons que le rapport des masses: 4 a 2 = m/M est petit devant 1.
Dans ce cas l'interaction entre les 2 oscillateurs n'est importante que si
w () et w 1 sont voisines.
Nous poserons donc: w 1 = w()(1 + li) avec 11 <€ 1.
Les équations du mouvement des 2 oscillateurs couplés sous l'effet d'une
accélération sismique "Y sont (en transfonnée de Fourier) :
(- w 2 + 2 iw WI) e + wJ) X
2
- a [(2 iwwo e(1 + u) + wMl + uf)] x = - l'
1 [- w 2 + 2 iwwo e(1 + l~) + w(î(l + ll)2].X = - y + 2
w X

X étant le déplacement relatif de la structure


x étant le déplacement de la sous-structure relatif à la structure.
En développant au premier ordre en : n = ~ - 1 on a :
w/)

+iE)X-2o:2x=_~

l
(_n
2 W(î

- ~+ (- n + ie + Il) X =- l' 2
2 W II

Les carrés du module de X et x sont donnés par:

(20.50)

Si maintenant on adopte l'hypothèse de découplage système-sous-système, les


déplacements X o et Xo des oscillateurs sont:

"Y
- 2 w~ n + ie - a 2

X o - l' /wJ 1
2 - n + ie + u
(En solidarisant la masse ni de la masse M pour le calcul du premier oscillateur.)
d'où:

1 X{) 1 2 == (_1'w,î_) ~
2 (n +
1
0:
(20.51)
x
I ol
2
= (4:J)2 [(n+o:2f+e2~[(n-llf-+E2]
664 SOURCES D'EXCITATION ALÊATOIRES

Examinons les maxima de Ixl2 et Ixo/2. On peut distinguer deux cas:


- si E est assez grand:
2
1 11
>- a-+
4
et (20.52)
82 >- ( li ~a 2 ) 2

Les fonctions de transfert en il ont un seul pic pour: il =!!.. pour l'une et
2
Il - a:!
il = ~ pour l'autre.

Le rapport des maxima est donné par:

R = 1x 1 mil~ = 4 E 2 + (li + a 2 f
1x{) 1m"~ 4 E2 + 4 a 2 + u2
Compte tenu des conditions (20.52) R reste toujours de l'ordre de 1.
- si 8 est petit:
~ li:!
<: a-+"'4
et (20.53)
E2 <: ( li ~a 2 ) 2

Les [onctions de transfert en il présentent deux pics pour:

pour l'une et

pour l'autre

Le rapport des maxima est donné par:

x 1 ~
R=~=
l
u+a-
l •x0 1 max ",I / 2 +4 a 2

Si a <:' Il, R est de J'ordre de 1, mais si a ~ /1, R ~ 1.


Ceci veut dire J'hypothèse du découplage conduit à une importallle surest;ma-
ti01l du niveau de la rép01lse du sOlls-système si le rapport des masses
~ est relativement grand devant le carré de la différel1ce relative des fréquences
de résonances du système et du sous-système, ainsi que devant le carré de
l'amortissement.
On a donc ainsi un crÎtère pour choisir soit d'inclure le sous-système dans le
calcul du système porteur, soit d'effectuer un calcul de la réponse selon
l'hypothèse du découplage.
EXCITATION SISMIQUE DES STRUcrURES 665

20.6.3. Structures fixées en plusieurs points

Certaines structures comme les tuyauteries peuvent être ancrées sur des
composants dont les mouvements sont différents.
La donnée sismique est alors plus complexe car elle ne consiste plus en un seul
mouvement auquel on associe une force inertielle répartie en se plaçant dans le
repère relatif, mais plusieurs mouvements qui peuvent être plus ou moins
corrélés entre eux.
Un premier problème est de savoir expliciter J'excitation en terme d'efforts en
distinguant maintenant des efforts d'inertie et des efforts dus aux mouvements
différentiels.
Pour cela, on peut reprendre l'idée exposée lors du chapitre 9 de lu première
partie sur la sous-structuration, d'utiliser un ensemble de solutions statiques.
Nous avons recours ici au formalisme des .;< déplacements bloqués ) avec les
mêmes notations qu'au chapitre 9.
Les points de liaison sont les points où l'on impose le mouvement sismique
XL' Soient IL les efforts aux liaisons et K L les raideurs de liaisons.
Les équations de la structure sont:

JKx + Mi = - pT IL
1Kdx L - Px) + IL = 0

(P = matrice de restriction des DDL aux liaisons), d'où:

KI X + M.i = pT Kt XL (20.53)
avec:
KI = K + pl' KLP

On définit la matrice des solutions statiques U teHe que:

Physiquement la colonne i de U représente le vecteur déplacement du fait d'un


déplacement unité imposé à la liaison i.
On écrit le déplacement x (1) de la structure sous la forme:

X(1) = Uxdt) +xn(t) (20.54)

En remplaçant dans (20.53) on obtient l'équation que doit vérifier le


déplacement « relatif») x'R (1) :
(20.55)
Physiquement cela veut dire que xlt est la réponse de la structure bloquée aux
points de liaisons, au chargement inertiel - MU_fL •
(20.54) et (20.55) se résolvent classiquement si l'on a adopté Ja méthode
d'intégration temporelle.
666 SOURCES D'EXCITATION ALÉATOIRES

Un deuxième problème se pose si l'on a choisi l'approche modale.


En effet, au paragraphe 20.3.5, nous avons décrit une méthode pour obtenir les
spectres de plancher (ou aux piquages). Dans le cas d'une structure fixée en
plusieurs points, cette donnée n'est pas suffisante car elle n'inclut pas la
corrélation des mouvements aux piquages entre eux.
Théoriquement on pourrait obtenir cette information en calculant selon la
méthode du paragraphe 20.3.5, les DSPI entre les différents piquages:
SR (r;, ri' f, 11)'
Dans la pratique courante, on utilise la méthode beaucoup plus fruste dite du
« spectre enveloppe)} :

- la partie inertielle XR (t) est calculée en imposant à l'ensemble des ancrages


le même mouvement caractérisé par le spectre enveloppe des différents spectres
de plancher.
- la partie quasi-statique UXL (t) est estimée en imposant des déplacements
différentiels statiques correspondant aux maxima des différences des XL au cours
du temps.
On peut noter que cette méthode n'est pas toujours conservative.

20.6.4. Résumé des différentes phases d'un calcul sismique

Nous n'avons pas développé ici les aspects particuliers liés à l'analyse sismique
non linéaires (chocs et frottements aux liaisons, ductilité des matériaux,
dispositifs d'isolation par patins, décollement de radier, etc.).
Notons simplement que deux approches sont possibles:
- une approche complètement temporelle: le problème de la non-linéarité se
réduit alors au fait d'établir une bonne « loi de comportement )l, avec la difficulté
déjà mentionnée d'acquérir une « statistique» suffisante de la réponse à l'aide de
plusieurs calculs;
- une approche à l'aide de modèles linéaires équivalents, bâtis soit à partir de
sirnul~tions numériques, soit à l'aide de techniques particulières de linéarisation
stochastique.
Nous n'avons pas parlé non plus de l'aspect règles de dimensionnement ».
«(

Dans la pratique, les chargements sismiques sont cumulés aux autres changements
(poids, pressÎon, thermique, etc.) et le dimensionnement est effectué selon les
règles classiques (ASME par exemple).
En fait, ce sont les maxima temporels des charges exercées cn statique qui sont
considérés, ce qui peut conduire dans certains cas à un conservatisme excessif.
Actuellement, des méthodes de correction des effets dynamiques commencent
à être utilisées.
La figure 20.39 ci-après résume l'ensemble de la démarche d'une analyse
sismique d'un bâtiment réacteur d'une centrale nucléaire « à eau sous pression n.
EXCITATION SISMIQUE DES STRUCTURES 667

~" \ DEFINITIO~DU SEISME

INTERACTION SOL-FONDATION

- ressorts et amortisseurs de sol


- non linéarité de sol -décallemen~ du radier
ij
1 MOUVEMENT DU RADIER 1

CALCUL DES BATIMENTS

CALCUL DES COMPOSANTS PRINCIPAUX

- non linéarités (chocs - flambage - ductilitél

CALCUL DES COMPOSANTS SECONDAIRES ET DES TUYAUTERIES


- structures fixées en plusieurs pDints
- non linéarités de support - ductilité
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