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© Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle T 4 305 − 1
MAINTENABILITÉ. MAINTENANCE ________________________________________________________________________________________________________
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1.5.3 Échelons de maintenance Dans le cas le plus simple du régime permanent, en désignant par τ
la moyenne des durées de maintenance et par θ la MTBF, on a :
Lorsque la maintenance s’applique à un parc important de A = θ / (θ + τ)
systèmes complexes ou techniquement difficiles à réparer sur place,
on prévoit des échelons de maintenance. En général, trois échelons Pour augmenter la disponibilité, il faut donc augmenter la durée
sont prévus : de bon fonctionnement et réduire la durée de maintenance.
— le premier correspond à des opérations simples, ne nécessitant
pas d’outillage spécial ni de compétences étendues, et habituelle-
ment effectuées par l’utilisateur ;
— le deuxième concerne des opérations effectuées sur le site par 2. Éléments théoriques
des techniciens spécialisés, disposant de moyens de test mobiles
et d’un outillage adéquat, mais relativement réduit ;
— le troisième est réservé aux réparations difficiles, aux révisions Ces éléments ne comprendront pas les éléments de probabilité
générales ou aux reconstructions ; elles s’effectuent soit en usine, et de distribution statistiques communes à la fiabilité et à la main-
soit dans des centres de maintenance très équipés. tenabilité qu’on trouvera dans l’article spécialisé du présent traité,
La définition des opérations à effectuer aux différents échelons mais un exposé général sur les durées de réparation (§ 2.1) et sur
est liée aux choix réalisés concernant les niveaux d’échange des la fréquence des actions de maintenance et la théorie du renouvel-
éléments réparables (composant, sous-ensemble, équipement). lement (§ 2.2).
Elle est donc concernée par un fonctionnement sans défaillance t
du système pendant une durée donnée et est caractérisée par la M (t ) = g ( u ) du
fonction de répartition R (t ) des durées jusqu’à défaillance (fonction 0
fiabilité).
est la fonction maintenabilité. Cette fonction représente la probabi-
La durée moyenne jusqu’à défaillance θ (moyenne des temps de lité de terminer la maintenance dans une durée au plus égale à t.
bon fonctionnement : MTBF) est une caractéristique fondamentale :
À partir de cette fonction maintenabilité, on peut calculer des
∞ durées caractéristiques de la maintenance.
θ = R ( t ) dt
0
2.1.1.1 Durée moyenne de maintenance
Le taux instantané de défaillance z (t ) caractérisant la probabilité C’est l’espérance mathématique de la durée :
de défaillance à l’âge t est donné par :
∞
1 dR ( t ) τ = t ⋅ g ( t ) dt
z ( t ) = – --------------- ⋅ ------------------- 0
R (t ) dt
aussi égale à :
Dans de nombreux cas, le taux de défaillance est constant avec
∞
l’âge. On le représente par λ. Dans ce cas, la MTBF est :
τ = [ 1 – M ( t ) ] dt
θ = 1/ λ 0
et la fiabilité : Elle est représentée par le sigle MTTR (en anglais : Mean Time To
R (t ) = exp (– λt ) Repair, en français : moyenne des temps techniques de réparation).
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t
H (t ) = [1 – R (t )] + H ( t – x ) ⋅ f ( x ) dx
0
ou de la forme équivalente :
t
H (t ) = [ 1 + H ( t – x ) ] ⋅ f ( x ) dx
0
T T
m (T ) = [ 1 – H ( t ) ] dt = T – H ( t ) dt
0 0
t
h (t ) = f (t ) + h ( t – x ) ⋅ f ( x ) dx
0
(intégrale de convolution).
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Ci = Γ (1 + i β)/i !
ki = Ai /[Γ (1 + i β)]
Cette série converge assez rapidement pour t /η < 1. La figure 3
donne les valeurs de k i pour quelques valeurs de β (d’après [8]).
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n
précision e demandée pour M (t ) et de la probabilité p de ne pas
le taux de renouvellement correctif du système λ c = ∑ λ ci = 1/θ 0 ,
dépasser cette erreur. Le nombre N sera donné par N = (k /e )2,
i=1
k étant fonction de p et des hypothèses faites sur la distribution de
par gi (t ) la distribution des durées de maintenance du composant i,
M (t ).
par Mi (t ) sa fonction maintenabilité, et en posant pi = λ ci /λ c , la
Dans le cas où aucune connaissance n’est possible sur M (t ), la
distribution des durées de maintenance du système sera :
valeur la plus pessimiste de k est donnée par le tableau ci-après :
n (0)
g (t ) = ∑ pi ⋅ gi ( t )
i=1 p 0,90 0,95 0,99
et sa fonction maintenabilité : k 1,22 1,36 1,63
n n
M (t ) = ∑ pi ⋅ Mi ( t ) = 1– ∑ pi [ 1 – Mi ( t ) ]
i=1 i=1 Exemple : pour déterminer M (t ) avec une probabilité de 90 % de
ne pas dépasser une erreur de 1 %, il faudra faire :
∞ n ∞ n
τ =
0
t ⋅ g ( t ) dt = ∑ pi
0
t ⋅ g i ( t ) dt = ∑ pi τi
i=1 i=1
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∑ (λ
n
si i – 1 < Nx ′ i , prendre ti comme valeur simulée ;
— avec interpolation : on fera, par exemple, une interpolation p i = λ ci ci + λ pi )
i=1
linéaire entre deux valeurs successives des durées mesurées ; si
i – 1 < Nx ′ i , on calculera comme valeur simulée :
∑ (λ
n
t = ti – 1 + (ti – ti – 1) (Nx ′ – i + 1) q i = λ pi ci + λ pi )
i=1
en posant t 0 = 0.
La durée moyenne d’immobilisation est alors :
Ces procédures conduisent à des simulations un peu plus longues,
mais permettent d’utiliser des données d’expérience. Il faut n
remarquer que, dans un même programme de simulation, on peut τ = ∑ pi ⋅ τi + qi ⋅ δi
sans inconvénient utiliser les distributions de maintenabilité pour i=1
certains composants et des durées mesurées pour d’autres. Si Mi (t ) est la fonction de répartition des durées de maintenance
t
corrective M i ( t ) =
0
g i ( u ) ⋅ du et Fi (t ) la fonction de répartition
Fi ( t ) = 0 fi ( u ) ⋅ du
t
des durées de maintenance préventives du
composant i, la fonction de répartition de la durée totale d’immo-
bilisation, c’est-à-dire la fonction maintenabilité du système en
tenant compte des deux types de maintenance, sera :
n
M (t ) = ∑ pi ( t ) ⋅ Mi ( t ) + qi ( t ) ⋅ Fi ( t )
i=1
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— pour chaque nombre xk , déterminer le type de composant qui sont toutes deux satisfaites. Désignons, comme dans la norme, par
sera mis en panne et dont on mesurera la durée de maintenance M ct la durée moyenne spécifiée et par Mmax ct la durée maximale.
corrective, en recherchant la valeur j telle que : Un premier plan A1 (figure 6) détermine la conformité à la
moyenne, et deux plans B1 et B2 la conformité à la durée maxi-
Q j – 1 < x k Q j avec Q 0 = 0. male, suivant que la durée maximale se rapporte à une probabilité
de 90 % (B1) ou de 95 % (B2).
Le composant à dépanner sera de type i ( j ) ;
Les risques du fournisseur α et du client β sont de l’ordre de 6 %
— mesurer les N durées tk correspondantes qui donneront la
pour le plan A1 et de l’ordre de 10 % pour les plans B. La figure 6
distribution expérimentale de la durée de maintenance corrective.
représente les conditions d’acceptation et de rejet pour ces trois
Exemple : soit un système comportant trois types de composants plans.
dont le tableau ci-après donne les éléments de prévision : La procédure est la suivante :
Type i 1 2 3 — le produit est refusé dès qu’un des deux plans conduit à une
Nombre ni........................................... 100 7 1 décision de rejet ;
Taux de défaillance λ ci................. (h–1) 0,000 2 0,000 7 0,000 1 — si un plan conduit à une décision d’acceptation, on ne
Durée de maintenance τ i ............... (h) 0,1 1 31 s’intéressera plus à lui, mais on continuera l’autre jusqu’à une
décision ;
On a : — si aucune décision n’a été atteinte après 100 observations, on
prendra la règle suivante :
λc = (0,000 2 × 100) + (0,000 7 × 7) + (0,000 1 × 1) = 0,025 0 h–1
• plan A1 : n’accepter que si moins de 30 observations
1 dépassent Mct ,
τ = --------------------- ( 0,000 2 × 100 × 0,1 ) + ( 0,000 7 × 7 × 1 ) • plan B1 : n’accepter que si moins de 6 observations dépassent
0,025 0
Mmax ct ,
+ ( 0,000 1 × 1 × 31 ) = 0,4 h • plan B2 : n’accepter que si moins de 3 observations dépassent
Mmax ct .
λc τ = 0,025 0 × 0,4 = 0,010 0
d’où :
p1 = 0,20 p 2 = 0,49 p 3 = 0,31
q 1 = 0,49 Q 1 = 0,49 d’où i (1) = 2
q 2 = 0,31 Q 2 = 0,80 d’où i (2) = 3
q 3 = 0,20 Q3 = 1 d’où i (3) = 1
Choisissons N = 5 et tirons cinq nombres aléatoires : x 1 = 0,407 21 ;
x 2 = 0,970 29 ; x 3 = 0,285 81 : x 4 = 0,683 29 ; x 5 = 0,800 24.
On aura alors :
5. Tests de démonstration
statistique
Comme pour les essais de démonstration de la fiabilité, on peut
utiliser, pour vérifier la conformité de la maintenabilité d’un système
aux exigences du cahier des charges, des tests statistiques d’après
des résultats d’essais de réparation ou d’entretien portant sur des
pannes simulées. De nombreux types de tests ont été proposés à
cet effet, parmi lesquels nous en décrirons trois issus des normes
américaines MIL-STD 471 et MIL-STD 473 qui ont servi de modèle.
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5.2 Méthode 2 de la norme MIL-STD 471 Le plan détermine le nombre n d’essais à effectuer et le nombre
maximal c d’essais pour lesquels la durée mesurée t i pourra
dépasser une durée critique T afin d’accepter le produit.
C’est un ensemble de quatre tests portant sur un nombre fixé En désignant par X la variable aléatoire testée (ici la durée de
d’observations, 50 au minimum pour les maintenances correctives maintenance), l’hypothèse nulle est :
et 50 pour les maintenances préventives. Ces tests sont destinés à
vérifier : H 0 : P (X > T ) = p 0
— la durée moyenne spécifiée de maintenance corrective M ct ; contre l’hypothèse alternative :
— la durée moyenne spécifiée de maintenance préventive M pt ; H 1 : P (X > T ) = p 1 > p 0
— la durée moyenne spécifiée d’immobilisation M ;
— la duréé maximale spécifiée de maintenance corrective Sous une autre forme, on peut dire que l’hypothèse nulle
Mmax ct . correspond à tester si T est la durée dont la fonction de répartition
(fonction maintenabilité) est M (T ) = 1 – p 0 et l’hypothèse alternative
Les trois premiers tests sont basés sur le théorème de la limite si M (T ) = 1 – p 1 < 1 – p 0 .
centrale et donc peu sensibles à la distribution des durées de
maintenance, le quatrième suppose une distribution log-normale Exemple : si p 0 = 0,10 et p 1 = 0,50, on testera l’hypothèse que T
des durées de maintenance corrective. Pour ces quatre tests, seul est la durée maximale (1 – p 0 = 0,90) contre l’hypothèse que T est la
le risque α du fournisseur est fixé. durée médiane (1 – p 1 = 0,50).
Les deux premiers tests s’effectuent ainsi : Pour déterminer n et c, on utilisera les formules suivantes :
— calculer la moyenne m et l’écart type estimé s des n mesures a) si 0,20 p 0 0,80 , en désignant par u α et u β les variables
de durées ti : normales réduites correspondant aux risques fournisseurs et
n
clients, on a :
∑ ti /n ≈ ∑ t i – n m 2 /(n – 1)
2
m = et s
i=1
uβ p1 ( 1 – p1 ) + uα p0 ( 1 – p0 ) 2
n = -------------------------------------------------------------------------------------------
p1 – p0
— prendre la valeur de la variable normale réduite u α
correspondant au risque fournisseur α choisi ; (prendre l’entier immédiatement supérieur),
— calculer T = m + (u α · s / n ) ; si T est plus petit ou égal à la
valeur spécifiée, on acceptera le produit pour cette spécification. uβ p0 p1 ( 1 – p1 ) + uα p1 p0 ( 1 – p0 )
Pour le test sur la durée totale d’immobilisation, on fera intervenir
deux paramètres prévisionnels : la fréquence fc des actions de
c = n
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------
uβ p1 ( 1 – p1 ) + uα p0 ( 1 – p0 )
maintenance corrective et la fréquence fp des actions de mainte-
(prendre l’entier immédiatement inférieur).
nance préventive. En désignant respectivement par mc , mp , sc et sp
les moyennes et les écarts types des durées mesurées pour ces deux b) si p 0 < 0,20, il faut résoudre le système suivant en n et c par
types d’actions, et déjà calculés pour les tests précédents, on approximations successives :
calculera la moyenne de la durée d’immobilisation par :
c exp ( – n p 0 ) ( n p 0 ) j
m = (fc mc + fp mp )/(fc + fp )
∑ ------------------------------------------------------
j!
-1–α
et l’écart type par : j=0
c exp ( – n p 1 ) ( n p 1 ) j
s ≈ [ np ( fc sc )2 + nc ( fp sp )2 ] / [ nc np ( fc + fp )2 ] ∑ ------------------------------------------------------
j!
-β
j=0
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