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institut supérieur de commerce et d'administration des entreprises

Finance & Comptabilité

Encadré par: Mr Khalid Mountassir

Préparé par: Lamiae ELOTMANI


FC1

Année universitaire: 2006-2007

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Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
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Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
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2 1 : Analyse de la définition des engagements ........................................................ 14
2 11 : Typologie des engagements.............................................................................. 16
I- Selon l’irrévocabilité de l’engagement .................................................................................................... 16
II- Selon leurs aspects économiques............................................................................................................ 16
III- Selon leurs aspects techniques.............................................................................................................. 17
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2 1 : Réglementation juridique .................................................................................. 28
I-1 Mutation du système bancaire marocain :La réforme du 14 Février 2006...................................... 29
I-2 Conditions d’exercice de la profession ................................................................................................ 33
2 1 Réglementation comptable .............................................................................. 40
1 1:
II- 1 Le référentiel comptable marocain ................................................................................................... 40
II-2Informations devant être transmises à Bank Al-Maghrib ................................................................ 44
II-3- Publication des états de synthèse....................................................................................................... 44
2 11 Dispositif de Bâle II ........................................................................................ 45
1 11:
III-1 .Rappel sur le dispositif de Bâle II .................................................................................................... 45
III-2 Mise en œuvre de Bâle II au Maroc.................................................................................................. 49
III-3 BALE II ET LA BONNE GOUVERNANCE .................................................................................. 51
+( 111
1 11 + " 97
2 1 : RAPPORT D’OPINION.................................................................................... 52
2 1 RAPPORT DETAILLE SUR L’EVALUATION DU SYSTEME DE
1 1:
CONTROLE INTERNE ET DE REVISION DE LA COMPTABILITE ................. 53
2 11 MISSIONS D’INFORMATION ................................................................... 54
1 11:
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+( 1 0 99
2 1 Identification des risques d’audit ...................................................................... 56
1:
I- 1 Les risque financiers ............................................................................................................................ 57
I-2 Les risques de signature ou de contrepartie........................................................................................ 59
I- 3 Les risques opérationnels et techniques ............................................................................................. 61
2 11 : Evaluation des principales zones de risque.................................................... 64
2 111:: Détermination du seuil de signification ................................................................................. 65
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2 1 Analyse de l'offre commerciale et tarifaire: ...................................................... 66
2 1 1 Etude des regroupements opérés pour la production des résultats:............ 66
2 1 11 Analyse du périmètre des intervenants: ....................................................... 66
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Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
2 1 Revue des procédures d’engagements................................................................ 69
2 11 Gestion des engagements sains......................................................................... 75
2 11 1 Dispositif de surveillance des risques............................................................. 76
II- 1 Evaluation du recensement des encours à risque : .......................................................................... 76
II-2 Evaluation des méthodes de provisionnement................................................................................... 76
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2 1 : Les outils de contrôle des comptes .................................................................... 81
I-1 La technique de sondage....................................................................................................................... 81
I-2 La confirmation directe ........................................................................................................................ 82
I-3 La vérification sur document ............................................................................................................... 83
I-4 Le contrôle arithmétique ...................................................................................................................... 84
2 11 : Démarche de contrôle des comptes................................................................. 84
II- 1 La revue du risque en encours........................................................................................................... 84
IV-2Autres travaux de révision.................................................................................................................. 90
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Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
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L ’activité bancaire est une activité à risque, de part sa nature même. Risquée, cette
activité l’a toujours été et le sera toujours. L’histoire du secteur bancaire est riche en
rebondissements, en ascensions fulgurantes et en faillites retentissements.
L’activité bancaire et l’état de l’économie vont de pair : quand l’économie est en
croissance, les banques y participent, et quand l’économie est en récession, les banques en
payent les pots cassés.
L’audit des activités financières ne diffèrent pas au fond quant à ses objectifs ni à sa mise en
œuvre générale ; il s' agit d'
obtenir une assurance raisonnable de ce que l' opinion exprimée,
qu'il s'agisse d'
une certification de comptes ou d' un rapport long selon des procédures
convenues au préalable, soit fondée.

La difficulté de l'
audit des activités financières est plus liée à la matière elle-même,plus
ésotérique, et au langage parfois hermétique. Le simple bon sens fournit néanmoins un fil
conducteur .La phase préliminaire de compréhension de l' activité, d'
appropriation de ce
langage et de la mécanique de base de fonctionnement des instruments financiers
constitue un préalable incontournable dans ce domaine.

L' auditeur des activités financières ne doit pas se laisser rebuter par l' aspect parfois
mathématique, sous-jacent à la qualification des risques des diverses activités.
Il ne doit pas hésiter à rentrer dans les modèles, au moins pour en comprendre la finalité et
le fonctionnement général, même s' il laisse à un expert de mathématiques financières le
soin de vérifier les formules utilisées. Le recours à des experts est utile et nécessaire, mais
ne dédouane pas pour autant l' auditeur de comprendre et d' apprécier ce qui est mesuré, ni
surtout la pertinence des hypothèses sous-jacentes.

La particularité des activités financières peut être résumée de la façon suivante:

- Une prédominance des instruments financiers avec les risques qui leur sont attachés:
risque de taux, de change, de liquidité, de contrepartie ...

- Une multitude d' opérations, dont certaines très répétitives sont généralement
correctement suivies dans les chaînes de traitement informatique, mais aussi un
nombre important d' opérations sur mesure, parfois extrêmement complexes, d'où il
s'
ensuit un risque de complétude et un risque opérationnel élevé.

- Des cycles d' activité qui peuvent s'étaler sur plusieurs dizaines d'années, avec des
effets de leviers importants, le tout sur une toile de fond - les marchés financiers ou
les grands risques – extrêmement volatile et incertaine. Ceci entraîne un risque de

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Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
valorisation, l'
obligation de revisiter un univers incertain et des variations de valeur, et
donc une évaluation du risque, souvent extrêmement sensible aux hypothèses retenues,
dès lors que l'on sort des marchés où il y a des échanges réguliers.

- Un aspect de transformation que ce soit de taux (par exemple de taux variable à taux
fixe ou réciproquement) ou de durée (par exemple, ressources courtes, emplois longs
ou réciproquement), de mutualisation des risques, sans laquelle cette transformation
ne pourrait pas exister.
Un élément majeur de bonne santé de ces institutions repose sur leur équilibre Actif-
Passif et la déformation de cet équilibre bilantiel, principalement fonction des
mouvements de marchés et de l' horizon de temps des engagements et des emplois
correspondants, mais aussi des comportements des clients - rachats massifs sur des
contrats d' épargne ou d' assurance-vie, remboursements anticipés sur des prêts aux
particuliers ...
L' effort de levier représenté par ces options implicites parfois données gratuitement
au client et souvent incorporées dans les produits vendus, ainsi que le risque de
défaillance en chaîne sont, si l' on peut utiliser cette image, la partie immergée de
l'
iceberg qu' il est impératif d'
appréhender.

- Un environnement souvent extrêmement réglementé, avec des obligations de contrôle


interne de qualité, des exigences de fonds propres minimum, des activités autorisées
ou interdites, tant sur le plan national qu'
européen, par exemple.

- Enfin, le nouveau environnement International Financial Reporting Standards (IFRS)


très orienté vers le concept de « Valeur» et une exigence très forte d' annexes
quantitatives sur l'exposition économique aux risques et non pas seulement
comptables.

L'auditeur se doit donc d'


aller au-delà du chiffre immédiat et instantané s' il veut
réellement appréhender une telle activité, en fonction de la sensibilité aux divers
paramètres.

Ces particularités, que l'


on rencontre de façon majeure dans les activités financières, ont
des conséquences sur la démarche générale de l'Audit , appliquée à ces secteurs.

Tout d'abord, la qualité du contrôle interne et de l' environnement informatique sont


fondamentaux, et toute démarche d' audit nécessite une parfaite connaissance de
l'
environnement informatique, des interfaces et des contrôles généraux effectués, ainsi
qu'une évaluation de la qualité du contrôle interne, cette connaissance permettant à
l'
auditeur de s'
appuyer, pour partie, sur des contrôles existants .

La recherche des zones de risque sera naturellement prioritairement concentrée sur les

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Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
risques financiers, non seulement comptables, mais aussi risques opérationnels, de fraude
ou d'omission, ainsi que d'information au sens large.

Enfin, la compréhension des méthodes de valorisation des engagements financiers et/ou


d'assurance est absolument requise, ainsi que la connaissance de l' environnement
réglementaire que ce soit en terme de produits, de solvabilité, d'
obligations face au client,
ou de pratique des activités.

Ce mémoire sera consacré à un rappel des principales réglementations du secteur


bancaires, puis exposera le panorama des principaux engagements de la banque avant de
finir avec la démarche d’audit externe du cycle engagements au sein des banques.

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Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
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En 2005 l’activité des banques a progressé à un rythme soutenu par rapport à 2004. Cette
croissance a reposé, à l’actif , sur l’accroissement des crédits lié notamment à l’essor des prêts
immobiliers et au financement d’opérations exceptionnelles de privatisation , et au passif, sur
l’augmentation des dépôts de la clientèle favorisée par l’élargissement du réseau bancaire.
La structure des ressources des banques reste dominée par la part prépondérante des dépôts
de la clientèle (94.8% en 2005) lesquels ont enregistré une progression de 14.1% en 2005
par rapport à 2004.
La part des dettes envers les sociétés de financement demeure quant à elle très faible (0.14%
en 2005) et celle des titres de créances émis représente 4.1% des ressources en 2004 (14
milliards de dirhams) et 3.5% en 2005 (13 milliards de dirhams) .
A fin décembre 2005, les dépôts bancaires se sont chiffrés à 362.6 milliards de dirhams
représentant 51.5% du PIB contre 317.7 milliards de dirhams en 2004 (57.5% du PIB) 295.14
milliards de dirhams en 2003, et 268.75 milliards de dirhams en 2002
Concernant les cinq premiers mois de l’année en cours, les dépôts de la clientèle se sont
élevés à 370.4 milliards de dirhams .
La progression des dépôts de la clientèle a été marquée par la hausse de la part des dépôts
non rémunérés et d’une reprise des dépôts à terme .
Les dépôts de la clientèle sont constitués à hauteur de 59.2% de dépôts non rémunérés en
progression de 1.8 point par rapport à 2004. Sur ce total , les dépôts en devises constituent une
partie très faible, soit 1.23%, bien qu’en hausse d’une année à l’autre.
Les dépôts en dirhams convertibles se sont élevés à 8 milliards , en accroissement de 31.1%
en 2005 par rapport à 2004. Pour les cinq premiers mois de l’année en cours, les dépôts en
dirhams convertibles ont dépassé le cap de 9 milliards de dirhams.
Quant aux dépôts des MRE, ils ont atteint 91.3 milliards de dirhams, en hausse de 13%
représentant 25.1% du total des dépôts (contre 25.4 % en 2004) . Ils sont constitués , pour
51.3% de comptes à vue et à concurrence de 48.7% de comptes à terme.
S ’agissant du taux de concentration de l’activité bancaire appréhendé par le volume des
dépôts collectés auprès de la clientèle , il y’a lieu de relever la prépondérance des trois
principales banques à savoir la BCP, Attijariwafa Bank et la BMCE Bank qui représentent
67.2 % des dépôts collectés au terme de 2005, en léger repli par rapport au seuil relevé en
2004( 68.2% ).
La BCP et Attijariwafa Bank sont les deux premières banques de dépôts avec un total pour les
deux de 53.4% en 2005 et de 54.7% pour les cinq premiers mois de 2006.
La BMCE Bank intervient en troisième position . La part des dépôts collectés par cette
institution est restée relativement stable en moyenne durant les trois dernières années. Si l’on
adjoint à ces banques la BMCI et la SGMB, les cinq premières banques représentent une part
stable du marché des dépôts de la clientèle avoisinant les 82.6% en 2005 .
Cette concentration devient plus prononcée si l’on ajoute le Crédit Agricole du Maroc
(CAM), le Crédit du Maroc (CDM) et le Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH).

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Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Ces 8 institutions( parmi un total de 16 institutions) s’accaparent 98.7% du total en 2005 .
Cela signifie que les 8 autres banques se répartissent moins de 2 % des dépôts au Maroc.
Parmi ces 8 principales institutions financières (celles à capital privé majoritairement
détiennent une part de 89.5 % en décembre 2005 contre 90.4% en 2004). Les banques à
capital majoritairement public (CIH et CAM) détiennent 10.3% des dépôts de la clientèle au
terme de l’année 2005 contre 8.5% un an auparavant .
L’activité des banques a été stimulée par l’importante évolution des dépôts mais la
distribution des crédits domine toujours les emplois des banques.
Au terme de 2005, les emplois des banques (crédits à l’économie) se sont établis à 271.5
milliards de dirhams contre 251.4 milliards de dirhams un an plutôt , enregistrant ainsi une
progression de 8%. Pour les six premiers mois de l’année en cours, ils se sont chiffrés à 279.4
milliards de dirhams.
S’agissant des prêts aux sociétés de financement, ils se sont chiffrés à fin 2005 , à 22.2
milliards de dirhams , en progression de 14.8% sous forme de prêts de trésorerie pour 8
milliards (dont la durée est au plus égal à 1 an) et de prêts financiers pour un peu plus de 14
milliards (dont la durée excède 1an).
Les créances sur la clientèle se sont chiffrées à 249.3 milliards de dirhams en 2005 (+7.4%
par rapport à 2004) .
Au niveau de la répartition des crédits, la concentration est moins élevée que celle des
dépôts .
Attijariwafa Bank est devenu le leader du marché du crédit en progression par rapport à 2004
et en 2003. Le Crédit Populaire du Maroc (CPM) et la BMCE ont aussi bénéficié de la
croissance du marché du crédit. Leur part a elle aussi augmenté durant les trois dernières
années. Il en résulte que les cinq premières banques formées des trois premières (AWB, CPM
, BMCE) en plus de la BMCI et de la SGMB détiennent 73% des crédits souscrits par la
clientèle bancaire au terme de l’année 2005 en amélioration de plus de 4 points par rapport à
2004. Quant aux huit principales banques de la place , les cinq premières auxquelles on
rajoute le Crédit du Maroc (CDM), le Crédit Agricole du Maroc(CAM) et le Crédit
Immobilier et Hôtelier (CIH) , leur part s’élève à 96.7% des concours aux agents
économiques en 2005 contre 92% en 2003.
Les deux banques à capital public (CIH et CAM), ont pu octroyer 18% des crédits accordés
en 2005, en recul de 1.3 points par rapport à 2004.
Par nature et dans l’ordre d’importance décroissant, trois secteurs d’activité s’accaparent la
part du lion. Les crédits immobiliers en faveur des particuliers s’adjugent 21.5% (53.8
milliards de dirhams), suivis des crédits à l’équipement avec une part de 21.3% (53.1
milliards de dirhams) et enfin les crédits de trésorerie avec une part de 16% (41.8 milliards de
dirhams).
Les crédits immobiliers progressent plus vite que les autres types de crédits accordés par
les banques aux agents économiques. Les facilités d’accès à la propriété marquées par une
baisse des taux immobiliers et des divers programmes sociaux lancés par les pouvoirs publics
ont permis une hausse des crédits immobiliers passant de 27.5 milliards de dirhams en 2000
pour culminer à 58.1 milliards de dirhams pour les cinq premiers mois de 2006.
Il y’a lieu également de noter une flambée des financements immobiliers dans le cadre de la
promotion immobilière qui sont passés de 2.4 milliards de dirhams en 2004 à 4.2 milliards de

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Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
dirhams un an plus tard et atteindre pratiquement les 5 milliards de dirhams pour les cinq
premiers mois de l’année 2006.
Par secteur d’activité , les concours bancaires s’orientent beaucoup plus vers le secteur
tertiaire avec 64.6% du total des crédits.
Pour ce qui est des crédits distribués par les sociétés de financement, ils ont enregistré un
rythme de progression de l’ordre de 14.8% par rapport à 2004. Leur activité couvre plusieurs
métiers mais reste dominée par le crédit à la consommation et le crédit bail. Cette progression
résulte de l’élargissement des offres et de l’attrait que représentent ces types de financement
pour la clientèle constituée essentiellement de particuliers de plus en plus nombreux à recourir
à ce mode de financement pour leur véhicules (LOA) ou l’acquisition de biens mobiliers
(leasing / professions libérales).
L’encours des créances en souffrance a connu une baisse significative . Les banques se
sont engagées dans un processus d’assainissement de leurs portefeuilles de crédits ce qui a
permis de réduire le niveau des créances en souffrance de manière considérable.
Dans son rapport annuel sur le contrôle, l’activité et les résultats des établissements de crédits
, Bank Al Maghrib indique que la restructuration des banques publiques en difficulté et
l’accentuation des opérations de recouvrement ont nettement contribué à cette performance.
Le taux de risque est passé de 23.06% en 2004 à 14.45% en 2005 pour atteindre 15.67% pour
les cinq premiers mois de l’année 2006.
Parallèlement , le taux de couverture de ces créances par les provisions s’est amélioré en
s’établissant à 72.16% pour les cinq premiers mois de 2006 alors qu’il affichait un taux de
68.52% en 2004.
Le taux de risque des banques commerciales s’est établi à 10.34% en 2005 contre 12.8% un
an auparavant.
Le taux de couverture de ces créances par les provisions s’est élevé à 72.34% en 2005 et s’est
maintenu à un niveau similaire pour les cinq premiers mois de l’année en cours puisqu’il a
atteint 72.75%.
Les créances en souffrance des banques publiques spécialisées ont totalisé 22.5 milliards de
dirhams , soit un taux de risque de 38.3% contre 43.7% en 2004.
Le taux de couverture de ces créances par les provisions s’est élevé à 60.7% contre 46.8%.

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Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
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+( 1 Présentation des différents engagements d’une banque.


Les causes de l’expansion rapide des engagements des banques au cours des dernières années
ont fait l’objet d’amples discussions et ne sont pas reprises en détail dans ce document. La
déréglementation et le progrès technologique ont fourni aux banques de nouvelles
perspectives mais ont également accru la concurrence, tant entre les banques qu’avec les
entités non bancaires.

Alors que pour de nombreuses catégories d’activités figurant habituellement au bilan les
marges diminuaient, les autorités de contrôle prenaient dans le même temps des dispositions
visant à restaurer et à renforcer les niveaux de fonds propres. Pour faire face à cette évolution
ainsi qu’à d’autres développements, les banques ont fait preuve d’imagination et de
dynamisme afin de retenir leur clientèle traditionnelle et d’accroître leurs revenus de
commissions dans des activités qui, dans de nombreux pays, sont (du moins jusqu’à présent)
totalement ou en grande partie exonérées des exigences appliquées aux fonds propres.

Le recours croissant à des instruments financiers n’impliquant pas l’acquisition par les
banques d’actifs traditionnels inscrits au bilan pose certains problèmes délicats aux
responsables des diverses banques, aux autorités de contrôle bancaire et aux comptables. Il
soulève également d’importantes questions macro prudentielles concernant le système
financier dans son ensemble.

Bien que cette évolution soit plus ou moins rapide selon les pays, les banques se trouvent en
général de plus en plus concernées par l’apparition d’une gamme nouvelle d’instruments et de
techniques. Certaines de ces innovations sont techniquement très complexes et ne sont sans
doute pleinement comprises que par un petit nombre d’opérateurs et d’experts du marché;
beaucoup créent de grosses difficultés en ce qui concerne les systèmes servant à contrôler la
mesure et la gestion du risque. Enfin, l’évaluation de leur incidence sur le degré global du
risque encouru par les banques n’est pas chose facile.

Une motivation essentielle à l’origine de quelques innovations a été, sans nul doute, le désir
de se soustraire aux exigences prudentielles en matière de fonds propres, et il est naturel
qu’elles préoccupent tout spécialement les autorités de contrôle.
D’une manière plus générale, il est également à redouter que certains des instruments
examinés dans ce document n’entraînent, au sein du système bancaire, une concentration de
risques qui, auparavant, se trouvaient davantage répartis; cette crainte vaut, en particulier,
pour les risques de change et de taux d’intérêt.

Dans le même temps, il est reconnu que, si certaines banques ont étendu leurs risques,
d’autres, ainsi que la clientèle bancaire, disposent désormais de possibilités nettement accrues
de limiter et de contrôler leurs risques globaux et d’abaisser le coût de leurs emprunts. Divers
établissements – les utilisateurs, par opposition aux protagonistes du marché de ces
instruments – sont peut-être ainsi parvenus à réduire leur risque total à travers une offre
diversifiée des produits bancaire.

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Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Ces produits constituent le couronnement des différents efforts fournis par les institutions
bancaires afin de répondre aux besoins d’une clientèle de plus en plus exigeante. En effet,
toute institution qui réalise une opération de banque offre une panoplie de services visant à
saturer un marché déjà en pleine expansion.

Les opérations de banque sont définies par le premier article de la loi bancaire de 1993 et de
2006, qui considère comme établissement de crédit toute personne morale qui effectue, à titre
de profession habituelle, l’une des opérations suivantes :
-La réception de fonds du public
-La distribution de crédit
-La mise en disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur gestion.

Etant l’apanage des banques et des sociétés de financement, l’octroi des crédits reste tributaire
de contrôles, d’obligations et de contraintes, qui sont prévus en vue de protéger les déposants
et les emprunteurs.

2 1 : Analyse de la définition des engagements


1l s’agit d’une banque qui s’est engagée à l’égard d’une opération future qui l’amènera
normalement à acquérir un risque de crédit (soit un actif, soit même une garantie) à une date
ultérieure.
Parfois, l’engagement est contraignant pour les deux parties et peut devoir être exécuté à une
date convenue à l’avance. Dans d’autres cas, il ne lie que la banque, l’autre contrepartie étant
libre de demander à la banque d’exécuter son engagement ou d’en choisir la date d’exécution.

Dans certains de ces engagements, la banque ne sera amenée à avancer des fonds ou à fournir
une garantie que lorsque les autres parties auront refusé de le faire (ex: facilités renouvelables
à prise ferme). À noter enfin les engagements moins contraignants, dans le cadre desquels une
banque a consenti une ligne de crédit ou une facilité de découvert, mais conserve le droit de
retirer la facilité dans certaines circonstances (notamment en cas de détérioration de la cote de
crédit de l’emprunteur potentiel).

La définition des engagements a été développée pour la première fois par le législateur en
1993, et a été reprise dans le texte de loi bancaire de 2006.

Aux termes de l’article 3 de la loi « Constitue une opération de crédit tout acte, à titre
onéreux, par lequel une personne :
- met ou s’oblige à mettre des fonds à la disposition d’une autre personne, à charge pour
celle-ci de les rembourser ;
- ou prend, dans l’intérêt d’une autre personne, un engagement par signature sous forme
d’aval, de cautionnement ou de toute autre garantie.

Sont assimilées à des opérations de crédit :


- les opérations de crédit-bail et de location avec option d’achat et assimilées;
- les opérations d’affacturage ;
- les opérations de vente à réméré d’effets et de valeurs mobilières et les opérations de
pension telles que prévues par la législation en vigueur.

14
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Cette définition appelle les remarques suivantes :

La notion de remboursement est limitative parce qu’elle met en présence deux


personnes seulement, celle qui remet les fonds, l’autre qui les reçoit et doit les
rembourser)alors que certaines techniques de crédit comme celle de m’escompte permettent
au banquier de mettre à la disposition du tireur (créancier)le montant escompté, le
remboursement étant effectué, à l’échéance, auprès du tiré(principal débiteur) et non du tireur
comme le voudrait le texte. Cela est d’autant plus vrai dans la technique d’escompte sans
recours qui s’est énormément développée au plan international.

L’engagement d’une personne « qui met ou s’oblige à mettre, à titre onéreux,


des fonds à la disposition d’une autre personne » intègre deux notions importantes liées entre
elles :

• La première couvre toutes les formes de crédits :facilités, avances,cessions de


créance(comme l’escompte)de même que les engagements futurs (promesses
de prêts ou d’achats du créances)

• La définition inclut outre les crédits par signature, qui prennent une place très
importante dans les concours bancaires, et la vente a réméré, des techniques
plus récentes comme le crédit-bail et l’affacturage.

La loi précise, à cet égard, dans son article 4 que les opérations de crédit-bail et de location
avec option d’achat visées concernent :

• les opérations de location de biens meubles qui, quelle que soit leur qualification,
donnent au locataire la possibilité d’acquérir à une date fixée avec le propriétaire, tout ou
partie des biens pris en location, moyennant un prix convenu tenant compte, au moins pour
partie, des versements effectués à titre de loyers ;
• les opérations par lesquelles une entreprise donne en location des biens immeubles,
achetés par elle ou construits pour son compte, lorsque ces opérations, quelle que soit leur
qualification, permettent au locataire de devenir propriétaire de tout ou partie des biens pris en
location, au plus tard à l’expiration du bail ;
• les opérations de location de fonds de commerce ou de l’un de ses éléments
incorporels qui, quelle que soit leur qualification, donnent au locataire la possibilité d’acquérir,
à une date fixée avec le propriétaire, le fonds de commerce ou l’un de ses éléments
incorporels, moyennant un prix convenu tenant compte, au moins pour partie, des versements
effectués à titre de loyers, à l’exclusion de toute opération de cession bail, à l’ancien
propriétaire, dudit fonds ou de l’un de ses éléments. La cession bail est l’acte par lequel une
entreprise utilisatrice vend un bien à une personne qui le lui donne aussitôt en crédit-bail.

L’article 5 définit par ailleurs, l’opération d’affacturage comme étant :


la convention par laquelle un établissement de crédit s’engage à recouvrer et à mobiliser des
créances commerciales, soit en acquérant lesdites créances, soit en se portant mandataire du
créancier avec, dans ce dernier cas, une garantie de bonne fin.

La ligne de démarcation entre les divers types d’engagements peut être assez floue.
Cependant il est utile d’essayer d’établir, pour ces instruments, une distinction entre les
engagements qui sont en pratique contraignants pour une banque en toutes circonstances

15
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
(«engagements irrévocables») et ceux qu’une banque pourrait révoquer sans être pénalisée –
dans le cas notamment d’une détérioration de la cote de crédit de l’emprunteur potentiel
(«engagements révocables»), même s’il est reconnu que cette différenciation peut être
difficile à réaliser effectivement dans certaines circonstances. En marquant la limite entre
engagements révocables et irrévocables, il serait probablement imprudent d’accorder trop
d’importance aux clauses de résiliation pour modification défavorable sérieuse de la situation
et autres dispositions de protection analogues. Leur efficacité n’a généralement pas été mise à
l’épreuve et elles risquent fort de n’offrir en fait qu’une faible protection, en cas de
détérioration du risque de crédit.

2 111
1 : Typologie des engagements
I- Selon l’irrévocabilité de l’engagement
On distingue entre les engagements révocables et ceux irrévocables :

I – 1 Engagements irrévocables
En principe, ces instruments peuvent être divisés en deux catégories distinctes:
• les engagements irrévocables à utilisation certaine (mais ne comportant pas
nécessairement une date d’utilisation certaine) et pour lesquels on sait par avance que
l’engagement sera sûrement épuisé en totalité; la banque encourt alors effectivement un risque
de crédit entier;
• les engagements irrévocables à utilisation incertaine, pour lesquels l’initiative d’y
recourir est laissée totalement à la discrétion de l’autre partie et dont on ne sait pas
exactement si et dans quelle mesure le risque de crédit sera effectif. Dans de tels cas, il
convient de considérer la probabilité et les dates d’utilisation vraisemblables ainsi que la
qualité probable de l’actif au moment de l’utilisation.

Des catégories d’engagements irrévocables existent avec utilisation certaine ou incertaine.

I- 2 Engagements révocables
Des instruments tels que les lignes de crédit et les facilités de découvert non utilisées ne sont
pas des obligations contraignantes pour les banques et ne comportent pas de risque de crédit
immédiat, puisque la banque conserve la discrétion absolue de révoquer l’engagement en cas
de détérioration du crédit. Toutefois, si les banques veulent tirer pleinement parti de cette
discrétion, elles devront disposer de systèmes efficaces pour surveiller l’évolution de la cote
de crédit de leurs contreparties.

II- Selon leurs aspects économiques


L’activité crédit a pour objet de satisfaire les besoins de financement des entreprises et des
ménages. Il est classique de distinguer le financement :
-des fonds propres, appelés aussi « haut de bilan », qui fait appel essentiellement aux marchés
financière- actions, prêts et titres participatifs- qui ne sont pas abordés dans ce chapitre.
- des investissements, par les crédits d’équipement.
-des besoins d’exploitation, par la cession de créances commerciales, des découverts, des
crédits à l’exportation et des crédits de trésorerie.
- des besoins des ménages, par des prêts à la consommation ou à l’habitat.

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Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
III- Selon leurs aspects techniques
Les crédits sont consentis sous 4 formes :
Les crédit classiques à long terme : Prêts accordés aux particuliers et aux entreprises pour
l’achat de biens immobiliers ou mobiliers.
Les concours de trésorerie ponctuels ou permanents accordés aux particuliers et aux
entreprises pour permettre d’une manière générale de financer l’exploitation courante.
Les crédits sur créances commerciales :crédits bancaires accordés pour le refinancement
des entreprises en contre partie de la garantie sur les créances commerciales
Le crédit par signature :engagement de la banque envers son client sans mouvement de
trésorerie.

III- 1 Les crédits classiques à long terme :

Que ce soit à la création ou pour des nécessités de développement, toute entreprise se doit
d'investir, c'
est-à-dire d'
acquérir de nouveaux moyens de production. Une fois mis en place,
ils permettront à l'entreprise de produire davantage ou dans de meilleures conditions, ce qui
va lui permettre de dégager des profits supplémentaires.

Une entreprise peut financer ses investissements par autofinancement, sans faire appel à des
capitaux extérieurs. Cette solution présente pour l' entreprise l'
avantage de la rendre
indépendante des tiers, mais elle a pour inconvénient majeur de limiter l'
entreprise dans ses
possibilités d'
investissement.

C’est pourquoi, le recours aux concours bancaires est la solution la plus couramment utilisée
car elle est bien souvent la seule possible (ou presque) pour la quasi-totalité des petites et
moyennes entreprises. Cependant, il faut reconnaître que ce mode de financement présente
des inconvénients pour l'entreprise qu'elle rend tributaire des aléas de la distribution du crédit
(montant, coût, délais, etc.) et de la politique arrêtée par son banquier (choix des risques,
garanties, etc.).

Parmi les solutions proposées par les banques, il existe le crédit classique à moyen ou à long
terme.

Les crédits à moyen ou à long terme, destinés à financer les investissements, sont accordés
soit par une banque seule, soit par une banque en concours avec un établissement spécialisé
ou une banque.

Il doit exister une liaison entre la durée du financement et la durée de vie du bien financé. Il
faut éviter, dans tous les cas, que la durée du financement soit plus longue que la durée
d'utilisation du bien que le crédit à moyen terme finance. Celui-ci s' applique donc à des
investissements de durée moyenne tels que véhicules et machines, et de façon plus générale,
à la plupart des biens d'équipement et moyens de production de l' entreprise.

La durée du prêt doit cependant tenir compte des possibilités financières de l' entreprise ;
celle-ci, en effet, pendant cette période, doit pouvoir non seulement assurer le remboursement
du crédit, mais encore le paiement des intérêts.

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Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Dans tous les cas, un financement par un crédit à moyen ou à long terme ne doit pas couvrir
la totalité de l'
investissement ; il est logique que l'
entreprise qui désire s'
équiper fasse un
effort d'autofinancement.

Le pourcentage du programme d'


investissement financé par un crédit à moyen ou long terme
est compris en général entre 50 % et 75 % du montant TTC de l' investissement.

L'octroi d'un crédit à moyen ou long terme fait, de la part du banquier, l' objet d'
une étude
poussée car le risque provient de la durée et de l' importance du prêt. Il faut étudier les
incidences sur le marché de la mise en place de cet équipement et prévoir la situation
financière de l'entreprise, compte tenu de son nouvel outil de production et aussi compte tenu
de ses charges nouvelles. Ceci nécessite de dresser un plan prévisionnel de financement qui
mettra en parallèle l'ensemble des charges et ressources de l' emprunteur, afin de dégager les
possibilités futures de l'
entreprise à faire face à ses dettes et de là assurer un bon dénouement
de l'
opération de crédit.

L'
analyse d' une demande de crédit à moyen ou long terme repose principalement sur l' étude
de différents éléments :
situation économique.
situation financière, et, plus particulièrement rentabilité de l' entreprise avant
l'
opération,pendant et après l'opération ;
garanties offertes (personnelles ou/et réelles choisies en fonction des biens financés et
de la situation de l'
emprunteur).

Quant aux crédits destinés aux particuliers, ils font objet du même traitement pour ce qui est
de l’analyse du risque et l’obtention des garanties nécessaires de couvrir le risque encouru par
la banque.

On distingue :
Les prêts personnels :accordés à des personnes physiques n’ayant pas pour objet l’achat
d’un bien en particulier.
Ventes à tempérament :crédits destinés au financement( achat ou vente)de biens de
consommation(particuliers)ou de certains biens d’équipements professionnel(entreprises). Ce
type de crédit peut être octroyé sous deux formes.
Crédits acheteur :l’acheteur souscrit une suite de billets à ordre auprès de sa banque qui
règle le vendeur immédiatement pour l’intégralité de la somme.
Crédits vendeur :le vendeur tire une suite d’effets acceptés par l’acheteur et les escomptes
auprès de sa propre banque.
Crédits à l’habitat :consentis aux investisseurs pour l’acquisition ou l’amélioration de biens
immobiliers. Ce type de crédits peut être divisé en deux catégories :
Les prêts non réglementés( ou prêts du secteur libre) :
*Crédits immobiliers libres :peuvent être octroyés pour toute opération immobilière
pour une durée de 2 à 20 ans. Le montant ne doit pas dépasser 80%de l’investissement. La
banque prend généralement une garantie sur le bien( hypothèque ou privilèges)et fait
souscrire l’emprunteur à une assurance décès ou incapacité de travail.
*Crédits relais : ces prêts sont accordés aux acquéreurs d’immobilier possédant un
bien à revendre. Ils permettent donc à l’acquéreur de réaliser son achat, le remboursement du
prêt( pour une durée de 2 ans maximum)devant s’effectuer grâce au produit de la revente. Les

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Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
établissements de crédit ont tendance à n’octroyer des crédits relais que pour les opérations ou
un compromis de vente a déjà été signé.
Les prêts réglementés( ou prêts du secteur administré)aidés par l’Etat et accordés par des
Instituions Financières Spécialisées.
Crédits promoteurs :crédits accordés à des promoteurs immobiliers(promotion, marchands
de biens) quelles que soient leurs modalités de fonctionnement(crédits pour achat de
terrains, crédits de démarrage, crédits de stocks dans l’attente des ventes..)
Crédits hypothécaires (établissements de crédit) :permettent aux établissements de crédit de
se procurer des ressources à long terme pour les mettre à la disposition de sa clientèle de
particuliers des crédits à l’habitat. Les établissements émettent des billets hypothécaires
correspondant aux montants des prêts garantis par des hypothèques qu’ils ont consentis aux
particuliers.
Les crédits à l’équipement consentis pour le financement des investissements productifs.
On distingue :
*Les prêts ordinaires à l’équipement accordés aux conditions habituellement octroyées par
l’établissement de crédit ;
*Les prêts bonifiés octroyés lorsque les opérations concernées bénéficient soit de
l’intervention d’institutions financières spécialisées, soit de l’état. Ces prêts concernent les
PME/PMI et les secteurs en difficulté comme l’agriculture.
*Les prêts bancaires aux entreprises financés par les banques à partir des ressources
procurées par des fonds spéciaux.

III-2 Les concours de trésorerie :


On distingue entre ceux accordés aux particuliers et ceux accordés aux entreprises :
- Accordés aux particuliers :
La banque peut prêter à court terme certains montants pour pallier des difficultés de trésorerie
passagères de ses meilleurs clients uniquement.

La facilité de caisse :c’est le financement des besoins de trésorerie de courte durée, nés de
décalages entre les encaissements et les décaissements et qui n’ont pas été satisfaits par des
crédits spécifiques.
Les bénéficiaires sont les personnes physiques ou morales résidentes au Maroc exerçant une
activité commerciale. Le montant est arrêté en fonction du CA réalisé mensuellement et des
besoins réels en tenant compte des autres lignes de crédits liés.

Elle présente les avantages suivant :


Pour le client :-Allégement de la trésorerie
-Crédit à caractère Revolving
Pour la banque :-Pas d’engagement à terme
-Possibilité d’annulation au cas ou un risque sur le client surgit.
Son utilisation effective ne doit pas dépasser 15jours par mois, mais elle peut être renouvelée
dans de bons délais et conditions après avoir bien examiné la situation financière du client.
La facilité de caisse est généralement assortie d’une limite, révisable périodiquement.

*Le découvert : La possibilité de maintenir un compte débiteur, autrement dit de tirer au-delà
de ses avoirs, constitue la forme de crédit la plus simple. Le découvert a longtemps constitué,
avec l’escompte, la principale forme de crédit.
On peut le définir comme l’autorisation donnée au client de rendre son compte courant
débiteur pour un montant maximum, pendant une durée généralement indéterminée.

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Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Ou bien comme un concours destiné à pallier des décalages de liquidité pour les clients dont
l’activité se caractérise par des cycles de trésorerie.
Le client n’utilise les fonds qu ‘au fur et à mesure de ses besoins et les intérêts ne sont
calculés que sur les fonds effectivement utilisés. Ces crédits ne peuvent être réduits ou
interrompus que sur notification écrite et à l’expiration d’un préavis fixé préalablement lors
de l’octroi du concours.
Le découvert est peu prisé des banquiers car la justification commerciale ou économique,
gages du remboursement, n’est pas aisée et la crainte de financer les pertes est toujours
présente.
En dehors des découverts occasionnels ou permanents, de faibles montants, qui font l’objet
d’un accord tacite, le découvert fait l’objet de procédures bien définies. Ils sont accordés après
analyse du dossier, dans le cadre d’une ligne, c’est à dire d’un montant maximal autorisé, et
révisable périodiquement, en principe chaque année.
Economiquement, il est destiné à faciliter les règlements courants des bénéficiaires et à leur
fournir un volant pour amortir les aléas de leur trésorerie.
En dehors de ces cas, les avances doivent être classées dans les autres catégories de crédits en
fonction de leur objet économique.

Néanmoins, il convient de souligner que certains crédits de trésorerie se font techniquement


sous forme de découverts, tels les crédits globaux d’exploitation et les cessions de créances
professionnelles à titre de garantie. Mais, bien que ces crédits soient sous forme de découverts,
il convient de les reclasser dans les comptes appropriés en fonction de leur objet économique.

Le prêt « revolving » : autorise le client à utiliser un capital prêté sans justification de


l’emploi des fonds ;le client peut rembourser des montants définis à l’avance. Chaque
remboursement reconstitue le capital initialement emprunté. Ce crédit doit toutefois faire
l’objet d’une nouvelle offre préalable de la banque chaque année.

Le prêt personnel ordinaire : D’une durée de 3 à 48 mois pour un montant d’environ trois
mois de revenus de l’emprunteur, il permet de financer toute opération. C’est avant tout la
qualité de l’emprunteur qui prime sur l’objet du crédit.

- Accordés aux entreprises :


Les banques les accordent traditionnellement en blanc mais peuvent exiger des
garanties(caution du chef d’entreprise, lettre de confort de la société mère ou nantissement e
titres). Le niveau des crédits accordés est fixé en interne( Direction des Risques et/ou de la
Clientèle). Les limites décidées ne sont pas systématiquement dévoilées aux clients. En cas de
difficultés financières d’une entreprise commerciale, la banque peut invoquer une situation
juridique de fait, fondée sur le découvert résultant des débits acceptés par l’établissement,
montant qui peut être notablement inférieur à la limite interne de crédit.

On distingue entre :
Le découvert
Les facilités de caisse
Le crédit Spot :Il se matérialise par un billet financier émis à l’ordre de la banque et dont
les taux sont indexés sur le marché interbancaire. Il est réservé aux entreprises de qualité et de
taille importante.

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Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Le «crédit spot» est un « crédit de très courte durée ayant pour objectif de financer un besoin
de trésorerie ponctuel mais important d' une entreprise». Le taux du «crédit spot» est égal à
celui du marché monétaire concerné auquel s' ajoute une marge bancaire. Il permet un usage
facile à l'entreprise «emprunteuse». La mise en place du «crédit spot» est très simple :
l'
entreprise emprunteuse établit un document financier, ( semblable à un billet à ordre) qu' elle
remet à sa banque en contre partie d' une avance de fonds dont la durée et le montant sont
définis à l'
avance.
Certaines entreprises, peuvent lorsqu' elles se trouvent dans l' obligation d' un financement
immédiat, effectuer un «crédit spot» sur une durée d' un jour (la durée minimale légale). Elles
peuvent ainsi éviter les frais de découvert bancaire en optant pour le «crédit spot», ce dernier
ayant un taux beaucoup plus faible.
Ainsi, le «crédit spot» se différencie de peu du «crédit relais» qui, quant à lui est une forme de
crédit mise en place dans le cadre d' une anticipation réelle de rentrée de fonds ou de recette
future, garantissant le remboursement de l' emprunt. Le «crédit relais» est également octroyé à
court terme et son montant est tout aussi important que celui du crédit spot.

Le crédit de campagne :
Il est réservé aux entreprises dont l’activité est saisonnière et dont les supports sont des
avances en compte courant,des billets à ordre ou des warrants.
En d’autres termes, il sert à financer les stocks nés du caractère saisonnier de l' activité de
certaines entreprises. Ainsi, les producteurs de sucre de peuvent déposer une partie de leur
production dans des entrepôts agréés par l' État, les magasins généraux. En contrepartie, ils
reçoivent un récépissé- warrant qui confère à son titulaire la propriété de la marchandise.
L'industriel peut alors le céder, ce qui lui permet d' améliorer sa trésorerie. À l'
échéance, le
warrant est soit remboursé (l' industriel retrouvant alors la libre disposition de son stock de
sucre), soit non remboursé et le porteur du warrant peut alors faire procéder à la vente des
stocks de sucre.

Facilités d’émissions
Les MOFF(Multi Option Financing Facilities) sont les concours de trésorerie les plus
généralement utilisés. Il s’agit d’accords bancaires garantissant un volume de crédits pendant
plusieurs années dans le cadre d’un plafond global. Il est destiné aux entreprises de tous
secteurs pour tout financement,avec possibilité d’utilisation par des filiales autorisées, et
négocié dans un contrat entre un emprunteur et l’ensemble des établissements bancaires
participants(pool de banque)afin de permettre généralement le recours à une ouverture de
crédit bancaire. Il peut s’agir :
-d’une ouverture de crédit confirmée :les taux des marchés interbancaires augmentés d’une
marge fixe et d’une commission progressive en fonction du niveau d’utilisations.
-de lignes de crédit non confirmées qui feront ensuite l’objet d’appels d’offres auprès des
banques du pool :on applique le taux de l’appel d’offre.
-d’une ouverture de crédit confirmé accompagnée de lignes non confirmées. Dans ce cas,
l’entreprise recherchera, par appels d’offres, un taux d’intérêt plus avantageux que celui de sa
ligne confirmée.

Crédit global d’exploitation


Le crédit global d’exploitation est une méthode de financement destinée à couvrir l’ensemble
des besoins d’exploitation d’une entreprise. Ce crédit accordé sous forme d’émission de
billets à ordre souscrits par la banque au profit de l’entreprise en prévision de ses besoins de
trésorerie

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Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
III-3Les crédits sur créances commerciales :
Escompte commercial :
L'un des problèmes importants de l' entreprise est le décalage fréquent entre les ventes et les
règlements de ces ventes. Pour financer ce décalage, elle peut utiliser l' escompte.
L'escompte est une opération qui consiste pour une banque à racheter à une entreprise les
effets de commerce (billets à ordre et traites) dont elle est porteuse (bénéficiaire final) avant
l'
échéance et ce moyennant le paiement d' agios, le cédant (le bénéficiaire du crédit) restant
garant du paiement.
L'escompte fait donc intervenir trois parties : l'entreprise bénéficiaire de l'escompte, appelée le
cédant, le débiteur de l'
effet, appelé le cédé et le banquier qui est, lui, le cessionnaire.
L'escompte permet donc à une entreprise d' assurer la liquidité d'
une partie de ses créances et
son coût est, en principe, moins élevé que le découvert.

Alors que pour l' encaissement le banquier est simple mandataire, en cas d' escompte il devient
créancier cambiaire (bénéficiaire de l'engagement pris sur l'effet) et bénéficie dans ce cas de :
- la transmission de la créance : il devient bénéficiaire de la créance matérialisée par l' effet
de commerce ;
- la solidarité des signatures : le porteur d'
un effet peut réclamer le paiement de l' effet à tous
ceux qui y ont apposé leur signature ;
inopposabilité des exceptions : le débiteur de l'
- l' effet ne peut opposer au porteur les litiges
éventuels qu' il a avec le créancier (ex. le commerçant qui a accepté une traite ne peut
invoquer la mauvaise qualité de la marchandise pour refuser de payer la traite).

Le banquier procède à l' étude de la solvabilité de son client et de celle de sa clientèle par
diverses sources de renseignements dont la Banque de France et les autres banques.
un montant global autorisé (plafond autorisé) et d'
Il procède à la fixation d' un maximum par
cédé (principe de la division des risques).

Le plafond d' escompte autorisé est fixé en fonction du chiffre d'affaires et de la durée du
crédit- client. Il est, en général, égal à un mois de chiffre d'
affaires, mais peut atteindre deux
mois et quelques fois plus.

Le banquier n' accepte de prendre à l'


escompte que les effets dont il espère être remboursé sans
difficultés ; il va donc procéder à une sélection des effets remis par le cédant.
En cas d' impayés, la banque débitera le compte de son client ou passera l' effet sur un compte
spécial pour conserver ses recours à l' égard des autres signataires de l'
effet.

Le banquier peut demander des garanties : aval et retenue de garantie.


a) Aval :Il s' engagement pris par un tiers de garantir la bonne fin des effets
agit de l'
escomptés revenus impayés. L' aval est souvent exigé d' un dirigeant d' une PME bénéficiant
d'escompte. En cas d' effets impayés, l'
avaliste peut être appelé à couvrir les effets impayés.
b) Retenue de garantie :Afin de pouvoir couvrir les impayés, les banques exigent quelquefois
l'ouverture d' un compte "retenue de garantie" alimenté par un pourcentage des remises à
l'escompte (5 % en général). Ce compte ainsi approvisionné sert à couvrir les éventuels
impayés.

Crédit de mobilisation de créances commerciales

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Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Destiné aux entreprises qui disposent d’un flux régulier de créances commerciales pouvant
être aisément regroupées par échéances voisines (en principe sur une période de dix jours).
L’encours est fonction du chiffre d’affaires réalisé par l’entreprise en métropole( hors marché
publics) et des délais de paiements habituellement consentis à la clientèle. L’échéance du
billet souscrit par l’entreprise bénéficiaire à l’ordre de l’établissement prêteur et escompté par
ce dernier est comprise dans la décade de regroupement des créances mobilisées. Les
modalités de tarification correspondent à celles de l’escompte commercial, auquel l’entreprise
doit expressément renoncer pour éviter le risque de double financement.

L’affacturage :
Les entreprises sont souvent obligées d'
accorder à leurs clients des délais de paiement.
Pour financer ce décalage, elles peuvent avoir recours à l'
affacturage.

L'affacturage est un contrat par lequel un établissement de crédit spécialisé, appelé factor,
achète ferme les créances détenues par un fournisseur, appelé vendeur, sur ses clients, appelés
acheteurs ou bénéficiaires de services et ce moyennant rémunération.
L'opération consiste donc pour le fournisseur à céder au factor ses factures en échange de
quoi ce dernier lui consentira une avance sous déduction des intérêts et commissions.

Le vendeur accorde au factor l' exclusivité de l'


affacturage de toutes ses créances.
Le factor se charge de l'encaissement des créances.
En contrepartie, le factor avance au vendeur le montant des créances cédées moyennant le
paiement de commissions.

En cas d'impayés, le risque est assuré par le factor qui ne peut se retourner contre le
vendeur.L'affacturage est assuré par des établissements spécialisés.

Le factor offre donc trois services :


- financement du poste client (avance sous forme de la remise d' un chèque),
- gestion du recouvrement des créances (c' est le factor qui se charge de récupérer le montant
des factures) ;
- garantie de paiement de ces dernières (en cas d' impayé, le risque est à la charge du factor).

La tendance à l' affacturage à la carte a poussé certains factors à proposer des contrats dans
lequel le factor n'
impose pas la remise totale du chiffre d'affaires (l'
entreprise peut demander
un financement seulement sur une partie de ce chiffre d'affaires).

L'
affacturage présente trois avantages principaux :
• c'est un procédé de recouvrement efficace puisque le factor décharge le vendeur du
souci de la gestion du poste clients et de l'
encaissement des sommes dues,
• c'est une technique de mobilisation du poste client et ce quel que soit le mode de
règlement convenu avec l' acheteur,
• c'est une garantie de bonne fin puisque le factor s' engage à payer au vendeur les
factures qu' il a émises. Le risque d' insolvabilité de l'acheteur et le risque de non-
paiement à l' échéance sont pris en charge par le factor sauf faute du fournisseur.

On peut noter aussi un certain nombre d'


avantages accessoires :

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Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
en offrant la sous-traitance totale du poste client, le factor permet à l'
entreprise de faire
d'importantes économies d' échelle : d'une part sur les charges de personnel, d' autre
part sur les frais d'
assurance et les coûts des financements bancaires ;
en remettant ses créances clients au factor l' entreprise évite de devoir estimer jusqu' à
quelle limite d' encours elle peut traiter avec un client : il lui suffit alors d' interroger
son factor qui fixera l'encours garanti ;
les fonds sont réglés par chèque, virement ou billet à ordre aussitôt facture faite ; dans
le cas d'un règlement par billet à ordre le factor ne percevra pas d' intérêts si l'échéance
du billet est identique à la date de règlement de la facture par le client du cédant.

La rémunération du factor comprend deux éléments :


- la commission d' affacturage calculée sur le montant des créances transférées, qui constitue le
paiement des services de gestion comptable, de recouvrement et de garantie de bonne fin.
- les intérêts débiteurs, ou commissions de financement, calculés prorata temporis, qui
représentent le coût du financement anticipé. Leur taux varie en fonction de l' évolution du
loyer de l'
argent, de la qualité du cessionnaire et du mode de règlement des factures cédées :
chèque ou billet à ordre.

III- 4Les crédits à l’exportation


Sont des financements destinés à couvrir les besoins de trésorerie nés d’opérations
d’exportation par les entreprises.
Avance sur créances nées à l’étranger « ACNE » :
Crédit qui permet à une entreprise exportatrice de couvrir la phase commerciale finale
concernant ses ventes à l’étranger. C’est une avance sur une créance née à l’occasion d’une
vente effective réalisée à l’étranger.
Le montant peut atteindre 100% du montant de la créance.
L’opération est garantie soit par une traite réelle, ou par la souscription du billet de
mobilisation. Le remboursement s’effectue à la source sur les rapatriements domiciliés à la
banque.
Il présente des avantages pour les entreprises. En effet, elles peuvent accorder des délais de
paiement à leurs clients étrangers sans être gênées financièrement. La créance est divisible, le
billet peut être établi à concurrence des besoins.
Toutefois, il nécessite un suivi administratif important.

Crédit documentaire
Opération par laquelle, à la demande du client importateur, une banque appelée banque
émettrice, prend l’engagement par une ouverture de crédit documentaire de se substituer à
l’importateur, pour régler à l’exportateur étranger, par l’intermédiaire de son banquier, appelé
banque notificatrice , le montant prévu par les termes de l’ouverture de crédit documentaire.
Le crédit documentaire permet à l’exportateur de s’assurer du règlement des fonds dès
l’expédition . Il permet à l’importateur d’être assuré, avant d’effectuer le règlement, que
l’exportateur a respecté les termes du contrat.
Il est garantie par la ligne de crédit autorisé au client et par le provision constitué par celui-ci.
Il présente les avantages suivant :
Pour l’importateur :
-Possibilité de conclure un contrat commercial avec un fournisseur d’un pays étranger et
parvenir à se faire accorder des délais de paiement.

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Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
-Dénouement s’opérera selon les conditions prescrites par lui dans la lettre d’ouverture du
crédit documentaire.
Pour l’exportateur :
-Possibilité de réaliser des ventes avec des personnes éloignées et généralement mal connues.
-Garanties d’être payé.
Pour la banque :
-Engagement par signature sans décaissement :Commissions bénéfiques
-L’avantage de détenir en gage les documents relatifs aux marchandises expédiées par
l’exportateur.
-La certitude que le montant des documents correspond à la valeur des marchandises et que
cette valeur ne dépasse pas le niveau du crédit .
-Les crédits documentaires sont parmi les rares concours qui permettent de satisfaire à la fois
l’importateur et l’exportateur tout en conférant au banquier une bonne garantie .

Crédit fournisseur :escompte classique d’effets libellés en devises. Cela peut s’avérer
avantageux si les taux d’intérêt de la devise du pays sont plus faibles que les taux d’intérêt
marocains. Dans le cas contraire, l’exportateur aura recours à une avance de créance née à
l’étranger.
Crédit acheteur :L’établissement accorde à l’acheteur étranger le prêt qui lui permet de régler
directement l’entreprise marocaine. Ces crédits sont limités et complétés par un crédit
financier.
Préfinancement à l’exportation
Crédit de financement du commerce extérieur , concours financier destiné à couvrir les
besoins de trésorerie de l’entreprise exportatrice préalablement à l’expédition de la
marchandise.
La durée du crédit est un an renouvelable. Il présente les avantages suivant :
Pour le client :-Nouveaux horizons pour le client intéressé par l’export.
-Crédits encouragés par les pouvoirs publics.
Pour la banque :-Fidélisation des clients exportateurs dont les dossiers génèrent des
commissions bancaires très importantes.
- crédit rémunéré.

Si le plus souvent la banque aide l' entreprise en mettant à sa disposition des fonds sous forme
de crédits de trésorerie, elle peut aussi lui apporter son concours sous forme d' engagements
que l'on appelle des crédits par signature.
La banque prête alors simplement sa signature sans supporter de charge de trésorerie. L' étude
faite par la banque doit être aussi minutieuse que pour n' importe quel autre concours bancaire,
car cet engagement peut entraîner des décaissements importants

III- 5Les crédits par signature.

Dans cette forme de crédit, le banquier s' engage par lettre, auprès de tiers, à satisfaire aux
obligations contractées envers eux par certains de ses clients, au cas où ces derniers n' y
satisferaient pas eux-mêmes.
Ces crédits peuvent soit différer certains décaissements ou les éviter soit encore accélérer
certaines rentrées de fonds. Ils sont le plus souvent accordés sous forme de cautions. Le
banquier peut aussi s'engager en acceptant des effets de commerce : on parle dans ce cas de
crédits par acceptation.

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Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
L'engagement du banquier est limité dans le montant et l' étendue ; il peut être limité ou non
dans le temps. Le banquier ne peut revenir sur son engagement et ce quelle que soit
l'
évolution de la situation de son client.
L'engagement résulte obligatoirement d' un écrit ; il ne se présume pas. En cas de caution,
celle-ci peut être simple ou solidaire. Le banquier qui s' engage par signature est subrogé dans
les droits du créancier bénéficiaire de la caution. Une fois qu' il a honoré les engagements de
son client, il bénéficie donc des droits du bénéficiaire de l'engagement. Cette subrogation est
particulièrement intéressante dans le cadre de cautions fiscales. Toutefois, dans ce cas, le
banquier doit se faire remettre une quittance subrogative.

Le Hors- bilan enregistre les engagements donnés ou reçu. On distingue entre :


Les engagements de financement :
Ils constituent une promesse irrévocable prise par un établissement de crédit de consentir des
concours en trésorerie en faveur du bénéficiaire suivant les modalités prévues par le contrat.
Ils sont enregistrés dans le hos-bilan pour le montant non utilisé. Dès qu’ils sont utilisés,
totalement ou partiellement, ils sont enregistrés dans le bilan, et le hors-bilan est diminué
d’autant. Les engagements figurant au horts-bilan sont donc nets des utilisations.

Parmi ces engagements figurent notamment les éléments ci-après :


1- Filets de sécurité, lignes d’escompte, engagements de soutien(crédits stand-by), de
financement.
2- Facilités de financement renouvelables qui sont des contrats par lesquels un ensemble
de banques s’engage, pour une période plus ou moins longue, envers un émetteur qui
ne pourrait placer à des conditions préalablement définies les titres qu’il a émis, soit à
lui acheter ces titres, soit à lui consentir un crédit d’un montant équivalent.
3- Engagement sur facilité d’émission de titres qui est un engagement pris vis à vis d’un
émetteur de lui acheter les titres qu’il n’aurait pas placés aux conditions préalablement
définies.
4- Opérations de crédit documentaire ;ouvertures de crédits documentaires, acceptations
ou engagements à payer.
5- Ouvertures de crédit permanent dans le cadre de crédits à la consommation dits
revolving accompagnés ou non d’une carte de crédit.
6- Les facilités de financement à options multiples et autres formules de financement
composites sont scindées en leurs différentes composantes si les dispositions du
contrat le permettent.
7- Autres accords de financement :garanties immobilières, autres ouvertures de crédits
confirmés, engagements irrévocables de crédit-bail,etc.

Engagements de garantie
Ils sont des opérations par lesquelles un établissement de crédit(le garant)s’engage en faveur
d’un tiers (le bénéficiaire)à assurer d’ordre et pour le compte d’un client(le donneur d’ordre)la
charge d’une obligation souscrite par ce dernier, s’il n’ y satisfait pas lui même.
Lorsqu’il devient probable, en raison de la défaillance du donneur d’ordre, que le bénéficiaire
fasse appel au garant, ce dernier doit constituer une provision égale au montant de sa perte
probable.
Parmi ces engagements figurent notamment les éléments ci-après.
1- Cautions et avals, y compris par actes séparés, les endos et avals sur effets ou sur
billets de mobilisation, garanties financières.

26
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
2- Garanties de remboursement de crédits distribués par d’autres
établissements( substituts de crédit dans le ratio de solvabilité)
3- Cautions immobilières :garanties d’achèvement, de remboursement, de souscription,
de financement ou e non dépassement de prix.
4- Cautions administratives et fiscales données d’ordre de titulaires de marché publics.
5- Obligations cautionnées pour garantir le paiement à l’administration fiscale ou de
douanes de droits et taxes.
6- Engagements donnés à des OPCVM à garantie de capital ou de rendement.
7- Engagements données aux fonds communs de créances dans le cadre d’opérations de
titrisation.
8- Cautionnement de billets de trésorerie ou d’autres titres de créance.
9- Opérations de crédit documentaire :confirmations d’ouvertures de crédits
documentaires et acceptations à payer en réalisation de crédits documentaires (risques
sur la banque émettrice).
10- Contre garanties reçues des administrations publiques et assimilées des entreprises
d’assurance et de capitalisation.
11- Garanties reçues des administrations publiques et assimilées des entreprises
d’assurance et de capitalisation.

Engagements sur titres


Ces opérations sont des engagements pour compte propre de recevoir ou de livrer des titre.
Parmi ces engagements figurent notamment les éléments ci-après :
1- Achats et ventes de titres entre la date de transaction ou d’engagement et la date de
règlement et de livraison.
2- Titres à recevoir dans le cadre des interventions à l’émission sur le marché
primaire :titres placés avant la clôture de l’émission ou la livraison des titres émis par
adjudication sont inscrits pour leur prix de placement.
3- Les engagements de recevoir ou de livrer des titres sur le marché gris réalisées entre la
date d’émission et la date de clôture de l’émission.
4- Titres vendus avec faculté de rachat ou de reprise.
Opérations en devises :
Parmi ces engagements figurent notamment les éléments ci-après.
1- Opérations de change au comptant :opérations d’achat et de vente de devises dont les
parties ne diffèrent la dénouement qu’en raison du délai d’usance n’est pas écoulé.
2- Opérations de change à terme :opérations d’achat ou de vente de devises dont les
parties décident de différer le dénouement pour des motifs autres que le délai d’usance.
Figurant notamment dans cette catégorie :les swaps dits cambistes ou de trésorerie, les
swaps de devises ou swaps financiers.
3- Opérations de prêts ou d’emprunts en devises :montants correspondant aux opérations
de prêts et emprunts en devises tant que le délai de mise à disposition des fonds n’est
pas écoulé (délai d’usance en général de 2jours ouvrables).
4- Report/déport non couru :partie non courue des intérêts en devises ayant fait l’objet
d’une couverture.
5- Compte d’ajustement devises :contrepartie de la réévaluation des opérations de change
au comptant ou à terme inscrite au hors-bilan. Lors de l’évaluation des opérations en
devises inscrites au hors-bilan, le résultat constaté est enregistré en charges ou en
produits. La contrepartie de ce résultat est enregistrée au « compte d’ajustement
devises »du bilan. Ce compte enregistre de la même manière la contrepartie de la
réévaluation de la position de change hors-bilan.

27
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Une distinction est effectuée entre les opérations de couverture et les autres opérations.

Engagement sur instruments financiers à terme


Parmi ces engagements sur instruments financiers à terme ou produits dérivés figurent
notamment les éléments ci-après :
-Produits dérivés de cours de change :options de change :options de change et les opérations
assimilées négociées sur marchés organisés et assimilés. Les opérations de change à terme de
gré à gré et les swaps financiers de devises sont exclus de cette catégorie et figurent parmi les
opérations en devises( voir section précédente).
-Autres produits dérivés :opérations sur marchés d’actions, d’indices boursiers, de produits de
base.
Chacune de ces catégories doit ensuite être subdivisée en fonction de son classement dans u
portefeuille :
-Opérations fermes de couverture en distinguant les micro- couvertures des macro -
couvertures.
-Opérations conditionnelles de couverture en distinguant les micro-couvertures des macro-
couvertures.
-Autres opérations fermes en distinguant les opérations entrant dans un portefeuille de gestion
spécialisée d’un portefeuille de transaction( book de swaps).
-Autres opérations conditionnelles.
Les montants sont portés :
-pour la valeur nominale des contrats fermes.
-pour la valeur nominale de l’instrument sous-jacent pour les opérations conditionnelles sur
les instruments de taux et de change.
-pour la valeur résultant du prix d’exercice pour les opérations conditionnelles sur actions ou
indices boursiers.

Autres engagements :
Parmi ces engagements figurent notamment les éléments ci-après :
-Valeurs affectées en garantie d’opérations sur marchés à terme :en particulier les bons du
trésor, dont l’établissement de crédit est propriétaire, qui sont comptabilisés à des comptes
d’actif, et qui sont affectés en couverture lors des interventions sur un marché réglementé de
produits dérivés.
-Autres valeurs affectées en garantie dont les valeurs dont l’établissement de crédit est
propriétaire, affectées en garantie au bénéfice de l’institut d’émission ou de tout autre
organisme.
-Valeurs reçues en garantie d’opérations sur marchés à terme.
-Autres valeurs reçues en garantie :titres reçus en gage dans le cadre d’une opération de prêt.
-Autres engagements reçus :notamment les garanties de change reçues dans le cadre de crédits
consentis en devises.
-Engagements douteux :engagements de toute nature dont la mise en jeu apparaît probable. Ils
font l’objet d’une provision pour le montant de la perte probable( provisions pour risques et
charges).

+( 11 Spécificités réglementaires du secteur bancaires

2 1 : Réglementation juridique

28
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
L’importance de l’activité bancaire dans l’économie explique que le législateur lui ait
consacré, depuis longtemps , de nombreux textes. Parmi ceux-ci, certains ont une portée
limitée parce qu’ils sont spécifiques aux opérations sur lesquelles ils s’appliquent comme
c’est le cas, notamment, pour la législation sur le chèque, sur les effets de commerce ou sur
les différentes garanties assortissant les opérations de crédit, d’autres, par contre, ont une
portée plus générale car traitant des différentes modalités et conditions d’exercice de l’activité
bancaire.
Dans ce domaine, la loi bancaire du 14 Février 2006 est devenue le texte fondamental qui
régit l’activité des établissements de crédit, activité dont elle distingue 3 formes principales :
- Les opérations de banque.
- Les activités connexes à ces opérations, ainsi que
- Les prises de participations.
Parallèlement, cette loi a subdivisé les établissements de crédits en 2 grandes familles :les
banques et les sociétés de financement tout en précisant les conditions de leurs exercice.

Ses apports, ses innovations ainsi que ses insuffisances seront donc développés à travers les
points suivants :

I-1 Mutation du système bancaire marocain :La réforme du 14 Février 2006.


A quatre reprises, au cours du XXe siècle : en 1943, 1967, 1993 et en 2006 l’Etat a considéré
nécessaire de refondre la réglementation bancaire en l’adaptant aux nécessités économiques et
politiques du moment dont principalement les impératifs de développement et les contraintes
des évolutions extérieures changeantes.
La loi bancaire de 1993 fut envisagée dans le cadre de la réforme financière qui est, elle
même une composante importante du programme d’ajustement structurel poursuivi par le
MAROC, depuis 1983, en vue du rétablissement de ses équilibres, de l’assainissement
financier de ses comptes et de l’élimination des distorsions qui caractérisent son économie.
Quant à la loi de 2006, elle s’inscrit dans la droite ligne des normes édictées en la matière par
le Comité de Bâle. Cette loi n°34-03 relative aux établissements de crédit et organismes
assimilés ,promulguée par le dahir n° 1-05-178 du 15 Moharrem 1427 a couronné les efforts
déployés depuis plusieurs années, par les autorités monétaires, en vue de doter le Maroc d’un
dispositif de supervision bancaire au diapason des standards internationaux.

Ce texte fondateur, qui est également le fruit des enseignements tirés de la mise en oeuvre de
la précédente loi bancaire de 1993, apporte des innovations majeures de nature à permettre à
Bank Al-Maghrib de s’acquitter dans de bonnes conditions de sa mission de supervision du
secteur bancaire.
Les apports de la loi bancaire s’articulent autour des principaux axes ci-après :

Assujettissement de nouveaux organismes à certaines de ses dispositions


La loi bancaire a étendu le contrôle de la Banque centrale à toutes les entités qui exercent des
activités à caractère bancaire, à l’exclusion de certaines institutions nommément désignées.
Ainsi, la Caisse de Dépôt et de Gestion, la Caisse centrale de garantie,les Services financiers
de Barid Al-Maghrib, les banques offshore et les associations de micro-crédit ont été soumis à
certaines dispositions ayant trait notamment aux domaines comptable, prudentiel et de
contrôle.
De même les entreprises qui exercent, à titre de profession habituelle, le conseil et l’assistance
en matière de gestion de patrimoine ainsi que celles effectuant des opérations

29
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
d’intermédiation en matière de transfert de fonds, ont fait l’objet de dispositions visant à en
assurer l’organisation et le contrôle de leurs activités.
Cette extension du champ d’application de la loi bancaire permet ainsi un contrôle plus étendu,
tout en favorisant une meilleure appréhension statistique des opérations monétaires
et financières.
Réaménagement du cadre institutionnel
Les réaménagements introduits portent aussi bien sur la répartition des compétences entre les
autorités monétaires que sur les attributions et la composition des organes consultatifs.

Renforcement des attributions de Bank Al-Maghrib


La loi bancaire renforce de manière substantielle les attributions de la Banque centrale tant
en ce qui concerne les domaines de la réglementation et des agréments qu’en matière de
contrôle, de sanction et de traitement des difficultés des établissements de crédit.

Relèvent désormais de la compétence de Bank Al-Maghrib notamment : les décisions d’octroi


et de retrait d’agréments, le pouvoir d’édicter les règles comptables et prudentielles ainsi que
le traitement des difficultés des établissements de crédit (intervention du Fonds Collectif de
Garantie des Dépôts, administration provisoire, liquidation).
Par ailleurs, le pouvoir de sanction de la Banque centrale a été renforcé : elle peut, si elle
l’estime nécessaire, interdire ou limiter la distribution de dividendes par un établissement de
crédit et s’opposer à la nomination d’une personne donnée au sein de ses instances
d’administration ou de gestion.
Elle est, par ailleurs, habilitée à imposer le respect de niveaux de règles prudentielles plus
contraignants pour les établissements qui présentent un profil de
risque élevé.

Le Ministère chargé des finances demeure, quant à lui, compétent en ce qui concerne
notamment les modalités d’extension de certaines dispositions de la loi aux organismes
nouvellement assujettis à la loi bancaire et la fixation des conditions de collecte de fonds du
public et de distribution de crédits.

Réaménagement des prérogatives et de la composition des organes consultatifs


Les domaines d’intervention des différents organes consultatifs ont fait l’objet d’un réexamen
afin d’éviter tout chevauchement de compétences.
Ainsi, le Comité des établissements de crédit (CEC), présidé par le Gouverneur de Bank Al
Maghib et composé de représentants de Bank Al-Maghrib, du Ministère chargé des finances
et des associations professionnelles, a vu ses prérogatives renforcées.
Son avis est requis sur toutes questions, à caractère général ou individuel, ayant trait à
l’activité des établissements de crédit.
Toutefois, lorsqu’il est saisi de questions intéressant les établissements de crédit à titre
individuel, sa composition est restreinte aux seuls représentants de Bank Al-Maghrib et du
Ministère chargé des finances.

Le Comité des établissements de crédit peut, également, mener toutes études portant sur
l’activité des établissements de crédit et notamment sur leurs rapports avec la clientèle et sur
l’information du public. Ces études peuvent donner lieu à des circulaires ou recommandations
du gouverneur de Bank Al-Maghrib.

30
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Pour sa part, le Conseil national du crédit et de l’épargne (CNCE), dont la présidence est
assurée par le Ministre des Finances, a vu sa composition modifiée et ses attributions limitées
aux questions intéressant le développement de l’épargne et l’évolution de l’activité des
établissements de crédit.
Le CNCE, qui n’émet plus d’avis sur les questions se rapportant aux domaines monétaire et
prudentiel, peut, toutefois, formuler à l’attention du Gouvernement toutes propositions ayant
trait aux domaines qui entrent dans la compétence de cet organe. La composition de la
Commission de discipline des établissements de crédit a été renforcée par la désignation
d’un deuxième magistrat. Son avis est requis sur toutes les questions susceptibles de donner
lieu à des sanctions, autres que celles à caractère pécuniaire, à l’encontre des établissements
de crédit et organismes assimilés.
Les aspects intéressant la comptabilité des établissements de crédit doivent, quant à eux, être
soumis à l’avis du Conseil national de la comptabilité.

Renforcement des règles de bonne gouvernance


Outre le partage clair des pouvoirs entre le Ministère des Finances et Bank Al-Maghrib, la loi
bancaire prévoit des dispositions visant à améliorer la transparence des activités de la Banque
centrale en matière de supervision.
Bank Al-Maghrib est ainsi tenue de notifier, dans un délai de 120 jours maximum à compter
de la date de réception définitive de l’ensemble des documents et renseignements requis, ses
décisions relatives aux demandes d’agrément et de motiver toutes celles emportant refus.

Elle publie, chaque année, un rapport sur le contrôle des établissements de crédit, l’activité et
les résultats de ces établissements ainsi qu’une situation comptable retraçant les opérations du
Fonds collectif de garantie des dépôts. Elle transmet les résultats de ses vérifications sur place
aux membres du conseil d’administration ou de surveillance de l’établissement concerné.

En outre, les agents de la Banque bénéficient de la protection juridique contre toutes


éventuelles poursuites pour les actes accomplis en toute bonne foi dans l’exercice de leurs
fonctions.
L’indépendance opérationnelle de la Banque centrale est, d’autre part, consacrée et consolidée
par son nouveau statut qui lui permet de mobiliser les ressources nécessaires à l’exécution de
sa mission. Cette indépendance est également affirmée à l’égard des institutions soumises au
contrôle de la Banque à qui interdiction est faite de détenir désormais des participations dans
leur capital ou de siéger dans leurs instances de gestion ou d’administration.

Enfin Bank Al-Maghrib consulte la profession bancaire pour tout ce qui est des textes
réglementaires et des mesures ayant trait à l’exercice de l’activité bancaire.

Redéfinition du cadre de contrôle des établissements de crédit par les commissaires aux
comptes
La mission des commissaires aux comptes a été recadrée pour y intégrer celle dévolue, par la
loi bancaire de 1993, aux auditeurs externes. Outre la certification des comptes, cette mission
porte sur la vérification du respect des dispositions comptables et prudentielles, l’évaluation
de l’adéquation du système de contrôle interne ainsi que sur la vérification de la sincérité des
informations destinées au public et leur concordance avec les comptes.
D’autre part, les modalités de désignation, par les établissements de crédit, de leurs
commissaires aux comptes ont été revues de manière à garantir l’indépendance de ces derniers
tant à l’égard des établissements eux-mêmes que de leurs dirigeants. De plus, le nombre de

31
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
mandats consécutifs qu’un commissaire aux comptes peut exercer auprès d’un même
établissement est limité à deux et le renouvellement du mandat n’est possible qu’à
l’expiration d’un délai de 3 ans.
Les commissaires aux comptes doivent, par ailleurs, porter à la connaissance de Bank Al-
Maghrib tous faits ou décisions dont ils ont connaissance au cours de l’exercice de leur
mission et qui sont de nature à affecter la situation financière de l’établissement contrôlé et/ou
à mettre en danger la continuité de son exploitation. Ils sont, en outre, tenus de lui fournir tous
les éclaircissements et explications requis à propos des conclusions et opinions exprimées
dans leurs rapports.
De son coté, Bank Al-Maghrib peut mettre à la disposition des commissaires aux comptes les
informations estimées nécessaires à l’accomplissement de leur mission, y compris les rapports
de contrôle sur place.
Mise en place d’un cadre pour la coopération entre Bank Al-Maghrib
et les autres autorités de supervision du secteur financier
En perspective d’un meilleur contrôle consolidé des risques, il a été institué une «
Commission de Coordination des Organes de Supervision du Secteur Financier » dont la
mission consiste à coordonner les actions de supervision des régulateurs des différents
compartiments du système financier (banques, assurances et marché financier) et à
organiser ’échange d’informations relatives aux entités soumises à leurs contrôles respectifs.
La loi bancaire autorise également Bank Al-Maghrib, à conclure des conventions en vue
d’échanger des informations et à organiser des missions d’inspection conjointes avec ses
homologues étrangers. Elle stipule, en plus, que l’avis de ces autorités doit être requis dans le
cadre de l’instruction des demandes d’agrément formulées par des établissements de crédit
relevant de leur juridiction.
Mise en place d’un nouveau cadre approprié pour le traitement des difficultés des
établissements de crédit
Une procédure spécifique de traitement des difficultés des établissements de crédit,
dérogatoire aux dispositions du Code de commerce, a été instituée. La responsabilité de
l’intégralité du processus est ainsi confiée à Bank Al-Maghrib qui peut décider de la mise
d’un établissement sous le régime de l’administration provisoire ou de sa liquidation, dans le
cas où elle estime que sa situation financière est irrémédiablement compromise.
L’administrateur provisoire, dont la nomination intervient sur décision du Gouverneur de
Bank Al-Maghrib, dispose de tous les pouvoirs légalement dévolus aux organes de direction
et de gestion et peut demander la suspension des droits de vote des dirigeants de
l’établissement.
De même et en vue d’accroître les chances de redressement des établissements en difficulté,
de larges pouvoirs sont octroyés à l’administrateur provisoire et des dispositions sont prévues
en vue de préserver les intérêts des déposants, garantir le bon fonctionnement du système des
paiements et prévenir toute dénonciation avant terme, par les co-contractants des
établissements concernés, de leurs engagements contractuels ainsi que les actions ayant pour
finalité la soustraction d’actifs.

Renforcement de la protection des intérêts de la clientèle des établissements de crédit


Les principaux réaménagements prévus dans ce domaine portent sur :
la clarification des relations entre les établissements de crédit et la clientèle à travers
l’institution de l’obligation de signature d’une convention de compte précisant les
conditions de fonctionnement et de clôture des comptes de la clientèle ;

32
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
une plus grande protection des intérêts des déposants en cas d’indisponibilité de leurs
dépôts, par la révision de la procédure d’indemnisation par le Fond collectif de garantie des
dépôts ;
la mise en place d’une procédure pour le traitement des comptes en déshérence ;
une meilleure information du public notamment en ce qui concerne l’affichage des
conditions de banques et la garantie de transfert du compte sans frais si l’initiative
enrevient à la banque en cas de fermeture d’agences ;
et, la possibilité pour les tiers intéressés d’accéder aux informations détenues par les
services d’intérêt commun, notamment le Service central des incidents de paiement.

I-2 Conditions d’exercice de la profession

L’agrément ou l’autorisation d’exercer


Aux termes de l' article 21 du dahir portant loi du 6 juillet 1993, "toute entreprise considérée
comme établissement de crédit, doit, avant d' exercer son activité sur le territoire du Royaume
du Maroc, avoir été préalablement agréée, soit en qualité de banque, soit en qualité de société
de financement".
L'agrément est octroyé par le Ministre des Finances, après avis conforme du Comité des
Etablissements de Crédit. La décision d' octroi de l'agrément prend en compte, entre autres, la
qualité des fondateurs et des dirigeants ainsi que les moyens techniques et financiers qui
seront mis à la disposition de la future entité et son plan d'
action.

Un nouvel agrément est requis dans le cas où des changements affectent la nationalité ou le
contrôle d'un établissement de crédit, le lieu de son siège social et la nature des opérations
qu'
il effectue habituellement.

L’ouverture de succursales, d’agences ou de guichets


Auparavant toute ouverture de succursales, d’agences, de bureaux ou de guichets, était
subordonnée à l’accord préalable du ministre des Finances. Cette autorisation était accordée
en pratique sans problèmes ; elle n’avait cependant aucune utilité dans la mesure ou l’on
souhaitait, depuis toujours, encourager et développer la bancarisation, qui demeure encore
assez faible au Maroc.
Le législateur a remédié à cette situation en autorisant les établissements de crédit à ouvrir
librement sur le territoire marocain des succursales, des agences ou des guichets, à procéder à
leur fermeture et à leur transfert dans une même commune.

La forme et la dénomination sociales


Les établissements de crédit ayant leur siège au Maroc ne peuvent être constitués que sous la
forme de société anonyme à capital fixe.
Par ailleurs, et pour que leur activité soit bien connue des tiers avec lesquels ils traitent, les
établissements de crédit sont tenus, aux termes de la loi de faire état de leur dénomination en
précisant la catégorie à laquelle ils appartiennent ainsi que les références de l’arrêté portant
leur agrément.

Les règles prudentielles et comptables


Ces règles sont suffisamment importantes pour qu’on leur consacre une section.

L’adhésion à une organisation professionnelles

33
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Les établissements de crédit sont tenus d' adhérer à l'
association professionnelle dont ils
relèvent, en l'
occurrence :
-le Groupement Professionnel des Banques du Maroc "GPBM" ou
-l'
Association Professionnelle des Sociétés de Financement "APSF".

Le dispositif prudentiel
Afin de préserver leur liquidité et leur solvabilité ainsi que l' équilibre de leur structure
financière, les établissements de crédit sont tenus de respecter les règles prudentielles
suivantes :
La réglementation des équilibres financiers
-Le coefficient minimum de solvabilité
Ce coefficient a subi une refonte importante à compter du 1er janvier 1993 ou il a été aligné
sur le fameux ratio Cooke issu de la convention de Bâle de juillet 1988. Il est régi par l' arrêté
du Ministre des Finances n° 175-97 du 22 janvier 1997, tel que complété par l' arrêté n° 1439-
00 du 6 octobre 2000, dont les modalités d' application sont fixées par la circulaire de Bank
Al-Maghrib n° 4/G/2001 du 15 janvier 2001.
Ce coefficient, à l'instar des normes internationales édictées en la matière par le Comité de
Bâle, impose aux établissements de crédit de couvrir leurs risques pondérés, à hauteur de 8 %
au moins par leurs fonds propres nets.
Le dénominateur du ratio de solvabilité ( ou ratio Cooke) vise à mesurer essentiellement le
risque de crédit, c’est à dire le risque d’une défaillance de la contrepartie et subsidiairement le
risque pays. Il ne prend pas en compte d’autres catégories de risques tels les risques de
placement, de taux d’intérêt, de taux de change et les risques de concentration.
Les risques pondérés sont calculés sont calculés selon la formule suivante :
Engagements * Quotité de contrepartie = Risque pondéré.
Ces quotités différent selon la nature et l’organisme de l’emprunteur. Elles prennent les
varient entre 0%, 20% , 50% et 100% pour les engagements figurant au bilan et entre 4%,
20%, 50% et 100% pour les engagements hors bilan. Elles seront détaillées dans l’annexe.
Cette règle doit être respectée, à la fois, sur une base individuelle et consolidée.
-le coefficient maximum de division des risques
Ce coefficient de division des risques a été institué en 1977 (62). Il est régi par l' arrêté du
Ministre des Finances n° 174-97 du 22 janvier 1997, tel que complété par l' arrêté n° 1435-00
du 6 octobre 2000, dont les modalités d' application sont fixées par la circulaire de Bank Al-
Maghrib n° 3/G/2001 du 15 janvier 2001.
En vertu de cette règle, les risques pondérés encourus sur un même bénéficiaire (individu ou
groupe de personnes liées) autre que l' Etat, ne doivent pas excéder 20 % des fonds propres
nets de l'établissement de crédit.
Pour calculer les risques pondérés, on garde les mêmes quotités appliquées dans le calcul du
coefficient minimum de solvabilité.
Le calcul de ce ratio s'effectue aussi bien sur une base individuelle que consolidée.
L’intérêt de ce coefficient est de limiter les risques encourus par un établissement de crédit sur
un même client ou sur un groupe de sociétés. Il permet d’harmoniser également l’importance
des crédits distribués à la clientèle par rapport à l’envergure de chaque établissement bancaire.

-le coefficient minimum de liquidité


Il est régi par l'arrêté du Ministre de l'
Economie, des Finances, de la Privatisation et du
Tourisme n° 1440-00 du 6 octobre 2000.

34
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
En application de cette règle, les exigibilités à vue et à court terme et les engagements par
signature donnés par un établissement de crédit doivent être intégralement couverts par les
actifs disponibles et réalisables à court terme et les engagements par signature reçus.
Il traduit la capacité d’un établissement bancaire à rembourser ses engagements à court terme
Les éléments de calcul de ce coefficient étant affectés de pondérations en fonction, selon le
cas, de leur degré d' exigibilité et de liquidité.
-les coefficients maximums relatifs aux positions de change
Régis par l' arrêté du Ministre des Finances et des Investissements Extérieurs n° 585-96 du 29
mars 1996 tel que modifié par l' arrêté n° 3168-98 du 8 décembre 1998. Les modalités
d'application de cet arrêté sont fixées par la circulaire de Bank Al-Maghrib n° 9/G/96 du 29
mars 1996, telle que modifiée par la circulaire n°15/G/98 du 30 décembre 1998.
Conformément aux dispositions de ces textes, la position de change longue ou courte dans
chaque devise et le total des positions de change pour l' ensemble des devises ne doivent pas
excéder respectivement 10 % et 20 % des fonds propres nets de l' établissement de crédit.
-les règles relatives à la classification des créances en souffrance et à leur couverture par
les provisions.
En vue de préserver la solvabilité des établissements bancaires, Bank Al-Maghrib avait
précisé en 1993, le mode et les critères de classification des créances en souffrance et institué
le régime de leur couverture par les provisions. Ces dispositions ont fait l'objet d'
une révision
en 1995, et une autre en 2002 (circulaire 19).
On distingue entre :

Créances saines
-Les créances dont le règlement s’effectue normalement à l’échéance et qui sont détenues sur
des contreparties dont la capacité à honorer leurs engagements, immédiats et/ou futurs, ne
présente pas de motif d’inquiétude (art. 3) ;

-Les créances intégralement couvertes par des garanties à quotité de 100% (cf. tableau ci-
après) (art.3).

Créances en souffrance

-Les créances qui présentent un risque de non recouvrement total ou partiel, eu égard à la
détérioration de la capacité de remboursement immédiate et/ou future
de la contrepartie (art. 4).

-Les créances en souffrance sont, compte tenu de leur degré de risque de perte, réparties en
trois catégories :

• Créances pré douteuses


• Créances douteuses
• Créances compromises
Créances pré-douteuses
Critères de déclassement (Principes) :
- Les encours des crédits amortissables ou remboursables en une seule échéance et les loyers
des biens donnés en crédit-bail dont une échéance n’est pas réglée 90 jours après son terme.
- Les encours des crédits par décaissement et/ou par signature consentis à des contreparties
dont la situation financière ne peut être évaluée faute de disponibilité de l’information ou
de la documentation nécessaires à cet effet ;

35
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
- Les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le recouvrement total ou
partiel est, indépendamment de tout impayé, susceptible d’être mis en cause en raison de
certaines considérations (capacité financière, décès des dirigeants, problèmes de gestion,
litiges entre associés, difficultés sectorielles, etc.).
Exceptions / Précisions
Dans le cas des crédits à la consommation et des crédits destinés à l’acquisition ou à la
construction de logements consentis à des particuliers, les retards de paiement imputables à
des circonstances particulières (difficultés momentanées d’ordre technique liées au
transfert des fonds, par exemple) ne donnent pas lieu à un déclassement de la créance (art.
10).
Créances douteuses
- Les soldes débiteurs des comptes à vue qui n’enregistrent pas, pendant une période de 180
jours, de mouvements créditeurs réels couvrant au moins le montant des agios imputés à
ces comptes ainsi qu’une partie significative desdits soldes débiteurs ;

- Les encours des crédits amortissables ou remboursables en une seule échéance et les
loyers des biens donnés en crédit-bail dont une échéance n’est pas réglée 180 jours après
son terme ;

- Les encours des crédits par décaissement et/ou par signature consentis à des contreparties
déclarées en redressement judiciaire ;

- Les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le recouvrement total
ou partiel est incertain compte tenu de la dégradation de la situation de la contrepartie
(capacité financière, décès des dirigeants, problèmes de gestion, litiges entre associés,
difficultés sectorielles, etc.).
Créances Compromises
Critères de déclassement (Principes)
- Les soldes débiteurs des comptes à vue qui n’enregistrent pas, pendant une période de 360
jours, de mouvements créditeurs réels couvrant au moins le montant des agios imputés à
ces comptes ainsi qu’une partie significative desdits soldes débiteurs ;

- Les encours des crédits amortissables ou remboursables en une seule échéance et les
loyers des biens donnés en crédit-bail dont une échéance n’est pas réglée 360 jours après
son terme ;

- Les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le recouvrement total
ou partiel est peu probable, du fait de considérations telles que :
o La perte, par la contrepartie, de 75% ou du tiers de sa situation nette,
lorsque l’assemblée générale extraordinaire ne s’est pas réunie, dans les délais
légaux requis, pour décider de la continuité de l’activité ;
o L’introduction d’une action en justice à l’encontre de la contrepartie ;
o La contestation par voie judiciaire des créances par la contrepartie ;
o La cessation d’activité ou la liquidation judiciaire de la contrepartie ;
La déchéance du terme ou la résiliation du contrat.
Exceptions / Précisions
- Les crédits amortissables par remboursements mensuels doivent être classés parmi les
créances compromises dès qu’ils cumulent 9 échéances impayées (art. 8).

36
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
- Les encours des crédits par décaissement, y compris les loyers crédit-bail ayant fait l’objet
de restructuration, doivent être classés dans la catégorie des créances compromises
lorsqu’une échéance demeure impayée pendant une période de 180 jours après son terme
(art. 9).
Le classement en compromis entraîne le transfert dans cette catégorie de l’ensemble des
créances sur la contrepartie (art. 11) : principe de contagion.

Règles relatives à la constitution des provisions


Cas général

Provision = Taux * (créances bilan et hors bilan - agios réservés - garanties)

Taux : 20% pour les créances pré-douteuses


50% pour les créances douteuses
100% pour les créances compromises

Cas particulier : crédit-bail

Créances pré-douteuses et douteuses :


Provision = Taux * Loyers échus impayés

Créances compromises :
Provision = Taux * (Loyers échus impayés +
Capital restant dû - Valeur marchande du bien)

Garanties avec une quotité de 100%

Type de garantie Conditions Abattements


Les dépôts de garantie
(deposits)
Les garanties reçues de l'Etat
ou de la Caisse Centrale de
Garantie, homologuées par
Réalisables à première demande et
l’Etat
sans possibilité de contestation
Les garanties reçues des fonds
(Art.17)
et institutions marocains de
garantie des crédits assimilées
à celles de l’Etat
- Etablis en bonne et due forme Quotités ramenées à :
Le nantissement de titres émis
- Stipuler expressément que ces
ou garantis par l'Etat
valeurs sont affectées à la - 25 % à l’expiration d’un

37
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Le nantissement de comptes à couverture des risques délai de 2 ans
terme ouverts auprès de encourus (Art.18) - 0 % à l’expiration d’un
l’établissement de crédit lui- délai de 5 ans (Délais
même ou de bons de caisse ou court à compter de la date
de titres de créance émis par de déclassement de la
lui. créance)

Garanties avec une quotité de 80%


Type de garantie Conditions Abattements

Les garanties reçues


d’établissements de crédit
et assimilés marocains ou
étrangers de premier ordre,
habilités à donner des
garanties
Les garanties reçues
d’organismes d’assurance Réalisables à première
des crédits demande et sans
Les garanties reçues des possibilité de contestation
autres fonds et institutions (Art.17)
marocains de garantie des
crédits
Les garanties reçues des
banques multilatérales de
développement et
organismes assimilés
Le nantissement de bons - Etablis en bonne et Quotités ramenées à :
de caisse et de titres de due forme ;
créance émis par les autres - Stipuler expressément - 25 % à l’expiration d’un délai
établissements de crédit et que ces valeurs sont de 2 ans
assimilés marocains ou affectées à la - 0 % à l’expiration d’un délai
étrangers de premier ordre ; couverture des risques de 5 ans (Délais court à
Le nantissement de titres encourus (Art.18) compter de la date de
émis par les banques déclassement de la créance)
multilatérales de
développement et
organismes assimilés.
Garanties avec une quotité de 50%
Type de garantie Conditions Abattements

38
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
- De premier rang ;
- De second rang, lorsque le
premier rang est inscrit en faveur
de l'Etat en garantie des droits Quotités ramenées à :
d'enregistrement ;
- D’un rang inférieur si le rang - 25 % à l’expiration d’un
Les hypothèques sur des précédent est enregistré au nom délai de 5 ans
biens immobiliers, sur des du même établissement et pour le - 0% à l’expiration d’un
aéronefs ou sur des bateaux même objet. délai de 10 ans (Délais
- Les hypothèques >= MDH 1 ne court à compter de la
sont prises en compte que si le date de déclassement de
bien hypothéqué a fait l’objet la créance)
d'une évaluation récente,
effectuée en bonne et due forme
(Art.19)
Quotités ramenées à :

Les attestations de droits - 25 % à l’expiration d’un


constatés délivrées par délai de 2 ans
l’Administration aux - 0% à l’expiration d’un
entreprises adjudicataires de délai de 5 ans (Délais
marchés publics ; court à compter de la date
de déclassement de la
créance)

Quotités ramenées à :

Le nantissement de - 25 % à l’expiration d’un


véhicules automobiles délai de 2 ans
neufs. - 0% à l’expiration d’un
délai de 3 ans (Délais
court à compter de la date
de mise en circulation)

Autres dispositions
Les garanties réelles reçues en couverture de créances qui, à la date d’entrée en vigueur de
la présente circulaire, sont classées comme compromises, ne sont plus prises en considération
pour le calcul des provisions à compter de la fin de l’exercice 2007 (art. 22)
Etalement de l’impact de cette disposition sur 5 ans, à partir de 2003
Les provisions constituées en application des dispositions relatives à des créances ayant fait
l’objet de restructuration, ne peuvent être reprises qu’à l’expiration d’un délai de six mois,
courant à compter de la date d’échéance du premier règlement convenue, et sous réserve que
ces créances n’enregistrent aucun impayé durant cette période.
Les établissements de crédit sont tenus de prendre toutes les mesures nécessaires pour
observer les dispositions de la présente circulaire, au plus tard le 30 juin 2003. Toutefois, les
sociétés de financement peuvent étaler les provisions, induites par ces nouvelles dispositions,
sur deux années maximum.

39
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
les règles régissant les prises de participations
Les conditions de prise de participation dans les entreprises existantes ou en création sont
fixées par l'arrêté du Ministre de l'
Economie et des Finances n° 1241-99 du 4 joumada I 1420
(16 août 1999), qui stipule que :
Le montant total du portefeuille des titres de participation ne doit pas excéder 50 % des fonds
propres nets de l' établissement de crédit ; tout établissement de crédit peut détenir, dans la
limite maximum de 10 % de ses fonds propres nets, une participation dans une société donnée,
sans que cette participation n'excède 30 % du capital ou des droits de vote de ladite société.
Ne sont pas, toutefois, soumises à ces limites les participations détenues dans les
établissements de crédit, les sociétés exerçant des activités connexes à celles de ces
établissements et les sociétés de services contrôlées par ceux-ci ainsi que les sociétés
d'investissement et de portefeuille.

Le système de contrôle interne


En vue de renforcer le dispositif prudentiel existant et permettre aux établissements de crédit
de maîtriser davantage les risques qu' ils encourent, Bank Al-Maghrib, par circulaire n°
6/G/2001 du 19 février 2001, a fixé les modalités et les conditions minimales d' un système de
contrôle interne.
Le système de contrôle interne institué par cette circulaire consiste en un ensemble de
mécanismes visant à assurer en permanence, notamment :
La vérification des opérations et des procédures internes,la mesure, la maîtrise et la
surveillance des risques,la fiabilité des conditions de la collecte, du traitement, de la
diffusion et de la conservation des données comptables et financières,l' efficacité des canaux
de la circulation interne de la documentation et de l' information, ainsi que de leur diffusion
auprès des tiers.

2 1 1: Réglementation comptable
II- 1 Le référentiel comptable marocain
Eu égard aux particularités des activités bancaires et pour permettre aux autorités monétaires
de disposer des informations nécessaires à l' accomplissement de leur mission de contrôle, le
dahir portant loi n° 1-93-147 du 6 juillet 1993 a soumis les établissements de crédit à une
réglementation comptable spécifique qui déroge aux obligations comptables des commerçants.
A cet effet, l'arrêté du Ministre de l'Economie et des Finances n° 1331-99 du 11 joumada I
1420 (23 août 1999), pris après avis du Conseil National de la Comptabilité, a fixé le cadre
comptable et le modèle des états de synthèse des établissements de crédit tels qu' ils figurent
dans le Plan Comptable des Etablissements de Crédit (PCEC). Les modalités d' application de
cet arrêté ont été précisées par la circulaire de Bank Al-Maghrib n° 12/G/99 du 3 décembre
1999 .
Les dispositions du PCEC ont trait notamment aux normes et règles comptables et
d'évaluation, aux états de synthèse individuels et consolidés, ainsi qu'au cadre comptable et
aux modalités de fonctionnement des comptes.
Référentiel international
Parallèlement à la transition aux normes de Bâle II ;la nouvelle loi bancaire habilite Bank Al-
Maghrib à fixer , après avis du conseil national de la comptabilité les conditions dans
lesquelles les établissements de crédit devront tenir leur comptabilité (basculement de la
comptabilité des banques vers les nouvelles normes comptables IAS/IFRS) Ces règles sont
axées sur le renforcement de la transparence financière des comptes consolidés .

40
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
La Banque Centrale a fixé au 1er janvier 2008, la date butoir pour finaliser ce processus .Elle
respecte ainsi les recommandations de la Banque Mondiale .

Comptabilisation des engagements selon le référentiel marocain

Comptabilisation d'un crédit classique


Elle s'effectue en trois étapes :
Ouverture du crédit confirmé par la banque : après notification au client, l' engagement est
irrévocable. Si la banque ne verse pas immédiatement la totalité des fonds, .elle doit
comptabiliser son engagement en hors bilan.
Perception de commissions: l' engagement génère des commissions, frais de dossier, prime
d'assurances, donc des produits pour la banque. Pour de nombreux crédits des organismes de
garanties spécialisées interviennent: il faut alors comptabiliser ces garanties en engagements
reçus.
Lorsque la banque ne verse pas immédiatement la totalité des fonds, elle enregistre son
engagement en hors bilan. L' engagement est comptabilisé dans le sens que prendra
l'engagement au bilan lors de sa livraison.
Engagements de financement donnés en faveur de la clientèle x
Contrepartie des engagements donnés en faveur de la clientèle x

Les engagements reçus sont crédités car lors du versement des fonds, ceux-ci seront affectés
en emprunt, au passif du bilan. L' ensemble des engagements intervient dans le calcul des
ratios prudentiels. Lorsque des organismes de garanties spécialisées interviennent, il faut
comptabiliser les garanties en engagements reçus:

Contrepartie des garanties reçues des organismes habilités x


Garanties reçues des Organismes habilités x
-L'utilisation du crédit par le client

Dès la mise à disposition des fonds, le hors-bilan est extourné :


Contrepartie des engagements donnés à la clientèle x
Engagements de financement donnés à la clientèle x
Les comptes de la classe 2 du bilan entrent en jeu et les comptes de produits sont sollicités
pour la part des commissions relatives à l'octroi.

Crédits à la clientèle x
Compte ordinaire du client x
En matière d' audit, le montant total du crédit accordé doit être égal au solde du compte 20
«crédits à la clientèle », plus le solde du compte «engagements de financement donnés à la
clientèle» correspondant à la fraction du crédit non encore utilisée par le client au moment de
l'
arrêté des comptes.

Le remboursement du crédit
Le remboursement peut intervenir infine (à l' échéance) ou de manière échelonnée suivant un
plan d'
amortissement. À chaque remboursement du client, la banque doit passer une écriture
dans laquelle on différencie la part des intérêts et celle du remboursement du capital. Si
l'
échéance est impayée, l' échéance est alors imputée au compte « Crédits impayés ».
Compte ordinaire du client x
Crédits à la clientèle X
x

41
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Compte d'établissement de crédit contre X
x.
garantie
Créditeurs divers (primes à la compagnie X
x
d'assurances)

Produits d'exploitation bancaire, intérêts X


x

Lors des arrêtés de comptes, on calcule la part des intérêts courus non échus ainsi que le
niveau des provisions nécessaires compte tenu du risque lié au crédit.

Comptabilisation d'un crédit d'escompte


Elle s'
effectue en quatre étapes:
•Ouverture d' une autorisation d' escompte
La banque ouvre une ligne d' escompte au client. Le contrat fixe le plafond d'
escompte, le taux,
la durée, les sûretés. Cette autorisation entraîne une écriture en hors bilan:
Plafond escompté, engagements donnés X

Contrepartie des engagements X

Donnés - Plafond d'escompte


On ajuste le hors bilan pour le montant exploité dans le cadre du plafond:
Contrepartie des engagements donnés -
X
plafond d'escompte

Engagements donnés -plafond


X
d'escompte

Sortie pour recouvrement et échéance des effets escomptés


Compte ordinaire Banque Domiciliatrice X
Crédits à la clientèle, effets
commerciaux X

La banque utilise l'ensemble des comptes de transit pour identifier l'


envoi, le retour de l'
effet à
la banque Domiciliatrice.
•Impayés à l' échéance de l'
effet
Si l'
effet est impayé à l'
échéance, la banque comptabilise, si le compte de son client le permet,
l'
écriture suivante:
251 Compte ordinaire client X X
70 Commissions X
36 TV A à reverser X

Compte ordinaire Banque


121 x
Domiciliatrice

Le« compte ordinaire client X» est débité des frais dus à l'
impayé en sus du principal.

42
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Si le compte du client ne permet pas de lui comptabiliser en débit, on comptabilise alors:

Valeurs non imputées - effets impayés x


Compte ordinaire Banque Domiciliatrice x

Les commissions
Les commissions font partie du PNB(produit net bancaire). Il est important de distinguer :
-Les commissions assimilables à des intérêts. Il s’agit généralement de la rémunération d’un
risque. Leur mode de calcul est identique à celui des intérêts soit au prorata temporis du
montant des capitaux prêtés ou des engagements. Elles sont enregistrées au prorata temporis
de la durée du prêt dans des comptes d’intérêts et produits assimilés.
-Les commissions qui correspondent à des prestations de service de la banque. Elles sont
enregistrées lorsque la commission est acquise. Figurent notamment à ce poste, les
commissions perçues en qualité d’intermédiaire pour des opérations de crédit ou de placement
de contrats d’épargne ou d’assurance vie ou non vie.
Créances saines et créances restructurées
On distingue quatre type d' encours de crédit:
-encours sains;
-encours prédouteux;
-encours douteux;
- encours compromis.
Les créances restructurées du fait de la situation financière d' un emprunteur s' inscrivent en
encours sains dans une sous-catégorie spécifique jusqu' à leur échéance finale. Lors de la
restructuration, tout abandon de principal ou d' intérêt, échu ou couru, est constaté en perte.
Comptabilisation des intérêts
Dans les comptes individuels, les intérêts sur encours douteux non compromis peuvent être
comptabilisés conformément aux termes du contrat. Ils entrent dans la base du calcul de la
dépréciation au titre des pertes probables avérées.
Les intérêts sur encours douteux compromis peuvent ne plus être comptabilisés. Les intérêts
échus impayés ou courus sur des créances compromises, sont enregistrés dans le compte de
produit d' intérêts, en contrepartie d'un compte de créances rattachées, ou pourraient faire
l'
objet d' un suivi extra comptable. Mais en pratique, pour des raisons fiscales, ils sont
comptabilisés (l' administration pourrait en effet faire réintégrer les produits, mais n'
admettrait
pas la déduction de la provision au motif que celle-ci n' avait pas été formellement
comptabilisée).
Dès lors qu' un encours est douteux, la perte probable doit être prise en compte au moyen
d'une dépréciation enregistrée en déduction de cet encours. Les pertes probables relatives aux
engagements hors bilan doivent être prises en compte par voie de provisions figurant au passif
du bilan.
Pour les encours composés de petites créances présentant des caractéristiques similaires,
l'
étude, contrepartie par contrepartie, peut être remplacée par une estimation statistique des
pertes prévisionnelles. Cette estimation repose sur une base statistique permettant de valider
les dépréciations pratiquées. D' une façon générale, cette base tient compte des niveaux de
pertes historiquement constatées ainsi que des évolutions constatées ou anticipées de nature à
modifier les probabilités de pertes effectives.
Les intérêts échus non payés et les intérêts non échus relatifs à des créances douteuses doivent
faire l'
objet d'une dotation aux provisions à hauteur de la totalité des montants comptabilisés
au compte de résultat.

43
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
II-2Informations devant être transmises à Bank Al-Maghrib
En vue d' assurer sa mission de supervision et de répondre aux besoins en matière de
statistiques monétaires et financières, Bank Al-Maghrib impose aux établissements de crédit
de lui communiquer certains documents et renseignements dont les modalités d' élaboration et
de transmission sont fixées par les circulaires n° 13/G/99 du 3 décembre 1999, n° 4/DCEC/99
du 14 décembre 1999 et n° 14/G/2000 du 16 novembre 2000.
Les principaux documents financiers concernés par les dispositions réglementaires susvisées
sont la situation comptable mensuelle, les états de synthèse et les états donnant certaines
informations complémentaires.

II-3- Publication des états de synthèse


Selon la circulaire de Bank Al-Maghrib n° 14/G/2000 du 5 octobre 2000, prise en application
des dispositions de l' arrêté du Ministre de l'
Economie et des Finances du 29 joumada I 1421
(30 août 2000), les établissements de crédit sont tenus de publier, dans un journal d'
annonces
légales et dans leur rapport de gestion, leurs états de synthèse annuels ainsi que certaines
informations complémentaires, établis sous forme individuelle et consolidée. Ces documents
doivent être certifiés conformes aux écritures par deux commissaires aux comptes.
Les établissements de crédit qui reçoivent des fonds du public sont tenus de procéder à la
publication de ces mêmes documents sur une base semestrielle.
Cette année(2007) les établissements de crédit sont amenés à publier leurs comptes en normes
IFRS. L’entrée en vigueur au Maroc de ces normes pour les comptes consolidés des banques
impose une mise à niveau de l’historique car le référentiel exige un exercice de comparaison.
Pour présenter leurs comptes consolidés, les établissements financiers sont dans l’obligation
de présenter un bilan d’ouverture au 1er janvier 2007, l’exercice doit être ensuite libellé en
IFRS afin de pouvoir enregistrer les impacts dans le compte de résultat et non pas au niveau
des capitaux propres

44
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
2 1 11: Dispositif de Bâle II
Le processus de transposition du Nouvel accord de Bâle II au Maroc a été entamé, au cours de
l'
année 2004. Ce choix découle d' une orientation stratégique, fixée par Bank Al-Maghrib en
concertation avec la profession, visant à rehausser le système bancaire marocain au diapason
des normes internationales.
L'entrée en vigueur du nouveau dispositif au Maroc est ainsi fixée à juin 2007 pour les
approches standards de calcul des exigences en fonds au titre des risques de crédit et
opérationnels, et pour 2009-2010 en ce qui concerne l' approche notation interne fondation
relative au calcul des exigences en fonds propres au titre du risque de crédit.
Une démarche progressive qui tient compte de la réalité et de la structure du système bancaire
marocain a été retenue. Dans cette perspective, des commissions techniques mixtes ont été
constituées pour assurer la mise en œuvre du plan d' action fixé d'
un commun accord avec les
banques en vue de définir le nouveau cadre réglementaire.

III-1 .Rappel sur le dispositif de Bâle II


Les faiblesses d’un système bancaire, que ce soit dans un pays en développement ou dans un
pays développé, peuvent menacer la stabilité financière tant au sein de ce pays qu’à l’échelle
internationale. La nécessité de renforcer la solidité des systèmes financiers fait l’objet d’une
attention croissante de la part de la communauté internationale. Récemment, plusieurs
instances officielles, dont le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, la Banque des
Règlements Internationaux (BRI), le FMI et la BM, ont examiné les moyens de consolider la
stabilité financière à travers le monde.

Présentation du comité de Bâle II


Le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire a été créé en Suisse, en juin 1974, par les
gouvernements des pays du Groupe des Dix1 (G10). Les pays y sont représentés par le 1 Il
s’agit des 10 plus grandes nations industrielles, à savoir l’Allemagne, la Belgique, le Canada,
les Etats-Unis,la France, l’Italie, le Japon, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la
Suède et la Suisse.banques centrales ou les autorités de contrôle prudentiel. Le Comité de
Bâle se réunit régulièrement quatre fois par an à la BRI à Bâle, en Suisse. Il sert de forum
pour la coopération entre les pays membres et non membres en matière de supervision
bancaire. Il a pour vocation, notamment de :
Renforcer, à l’échelle mondiale, la solidité et la stabilité du secteur bancaire et de réduire les
disparités entre les réglementations nationales ;
Faciliter les échanges d’informations sur les activités des banques à vocation internationale ;
Améliorer les techniques de contrôle bancaire.

L’objectif de Bâle II

Inciter les établissements à recourir aux méthodes les plus avancées de gestion des
risques de crédit, marché et opérationnels, en les faisant bénéficier d’exigences de
fonds propres moins importantes;
Définir des règles d’exigences minimales de fonds propres plus sensibles aux risques
réels ;
Rapprocher les notions de capital réglementaire et de capital économique ;
Inciter les établissements à améliorer leur gouvernance ainsi que leurs dispositifs de
contrôle interne et de gestion des risques ;

45
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Maintenir le niveau global de capital des banques internationales.

Les 3 piliers du Bâle II

Au fil du temps, les autorités et les professionnels ont considéré que le dispositif de Bâle I
appelé Ratio Cooke était dépassé. Les accords du Comité de Bâle II entrent donc en vigueur
cette année. ils englobent essentiellement le ratio des fonds propres et la notation de la
clientèle.

Tous les établissements sont concernés ; qu’ils soient ou non de groupes


internationaux .Plusieurs chantiers sont à clôturer , vu les contraintes liées à la mise en
application de Bâle II par les banques : segmentation de la clientèle, système d’information,
promulgation de textes sur les procédures de gestion des risques opérationnels et sur les fonds
propres ., etc….

C’est d’ailleurs l’occasion d’aligner leur organisation et leur outil de gestion de risques avec
leur stratégie future .

Au niveau du continent , hormis l’Afrique du Sud , le Maroc fait figure d’exemple .


Contrairement à ses pays voisins (Algérie, Tunisie et même Egypte) qui accusent beaucoup de
retard , le Maroc est bien avancé et remplit presque la totalité de l’ensemble des principes de
base définis par l’Accord de Bâle II . Contrairement à certaines banques comme Attijariwafa
Bank , BMCE Bank, BCP et les filiales de banques françaises (BMCI, CDM, et SGMB) qui
se sont rapidement mises au diapason avec l’aide de consultants externes , quelques
établissements publics restent à la traîne car il fallait régler au préalable des problèmes
internes.
On peut résumer les 3 piliers du Bâle II dans le schéma suivant :

Trois
Piliers

Exigences minimales Processus de Discipline


en fonds propres surveillance
prudentielle de marché

Risques Définition
pondérés des
fonds
propres

Risque de Risque Risques de


crédit opérationne marché
l

Approche Approches
standard
internes

46
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
A l’instar du ratio Cooke, le ratio Mc Donough comporte au numérateur les fonds propres et
au dénominateur les risques pondérés. La différence réside essentiellement dans la
pondération. En d’autres termes, les modifications portent sur la définition des actifs
pondérés en fonction du risque, c’est à dire sur les méthodes utilisées pour mesurer les risques
encourus par les banques.

Ce nouveau ratio prudentiel ne doit en aucun cas être inférieur au seuil des 8%.

Cette nouvelle norme incite les banques à maîtriser trois types de risques(3) dont les deux
premiers sont un prolongement du ratio Cooke :
le risque de crédit,
le risque de marché
le risque opérationnel

Chacun des trois risques couverts sera quantifié et chiffré. Leur somme ne doit pas dépasser
12.5 fois les fonds propres de la banque.

L’une des innovations majeures de Bâle II concerne la prise en compte du risque


opérationnel non couvert par le ratio Cooke.

Le dispositif de Bâle II définit le risque opérationnel comme le risque de pertes issues de


carences ou de défaillances des procédures, (un mauvais enregistrement comptable des
opérations par exemple) du personnel , des systèmes internes et même des évènements
extérieurs.
Il inclut également le risque juridique . Jusque là , ce risque était subi plutôt que prévu par les
banques . A cet effet, les banques seront conduites à déployer des systèmes d’évaluation de la
qualité des garanties reçues ainsi que de l’efficacité de leur système de recouvrement ce qui
constitue une nouveauté importante par rapport aux pratiques antérieures .

La seconde révolution majeure de MC Donough se situe dans le principe de valorisation


exhaustive des risques. Autrement dit chaque débiteur sera soumis à un rating (note) qui sera
pris en considération dans le calcul de son risque de crédit. A cette note sera affecté un
coefficient de pondération qui sera intégré par la banque dans le calcul de son encours
pondéré.

La troisième composante de la révolution MC Donough est la surveillance prudentielle


basée sur des outils statistiques prédictifs et des instruments informatiques sophistiqués.
En d’autres termes, cela veut dire que les banques devraient construire des modèles qui
retracent le passé de leurs clients et permettent de cerner leur comportement futur. Cela ne
peut se faire qu’avec la collaboration des clients eux-mêmes qui devraient fournir à leurs
banques des comptes prévisionnels les plus proches de la réalité .

La discipline de marché constitue une autre composante du nouveau dispositif : Il a pour


objet de compléter les exigences minimales de fonds propres et le processus de surveillance
prudentielle en soumettant les banques à des exigences plus fortes en matière de transparence
financière .

47
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Le Comité a cherché à favoriser la discipline de marché en élaborant un ensemble
d’informations à publier , permettant aux acteurs du marché d’évaluer les principales données
relatives au profil de risque d’une banque et à son niveau de capitalisation. Le Comité estime
que la publication d’informations est un élément particulièrement important du Nouvel
accord , puisque les établissements bénéficieront d’une plus grande latitude pour déterminer
les exigences de fonds propres grâce à des méthodologies internes . En renforçant la
discipline de marché grâce à une meilleure communication financière , ce nouveau dispositif
de fonds propres peut apporter de grands avantages en aidant les banques et les autorités de
contrôle à gérer les risques et à renforcer la stabilité.

La conformité avec ce nouveau ratio prudentiel nécessitera une importante préparation pour
les banques marocaines ,compte tenu des réformes à entreprendre et des impacts opérationnels
de ces dernières .

Pour la transposition de Bâle II, Bank Al-Maghrib a adopté une démarche pragmatique et
progressive qui tient compte de la structure du système bancaire et répond le mieux possible
à ses besoins. Cette démarche est incitatrice à adopter les meilleures pratiques en matière de
gestion des risques. Les travaux préparatoires des dispositions du Nouvel accord ont été
structurés dans le cadre de six commissions mixtes constituées de représentants du Ministère
chargé des Finances, de Bank Al-Maghrib et des banques . Chacune de ces commissions a été
chargée de l’examen d’un aspect particulier du nouveau dispositif (risques crédit, risques
marché, risques opérationnels,…). Les travaux de ces commissions se déroulent
conformément au planning établi par Bank Al Maghrib.

Des réunions sont également tenues , en bilatérale avec les banques , pour examiner les
difficultés pratiques que soulève la mise en œuvre de ce dispositif.
De toute évidence , l’application du ratio Mc Donough aux banques marocaines à partir de
2007 nécessite des investissements importants pour le développement de systèmes
d’informations appropriées au niveau des banques (segmentation de la clientèle par exemple ),
et de la banque centrale, la mise à niveau des ressources humaines ( statisticiens) pour la mise
en œuvre des bases de données historiques sur les entreprises , leur mise à jour et
l’établissement de critères objectifs de notation .

En effet, la moindre information financière (effet impayé), commerciale (perte d’un client
important), technique (arrêt de la production dans une usine), ou même sociale (tensions avec
les salariés) auront leur importance dans le rating .

En revanche, les banques devront être plus vigilantes lorsque les entreprises cherchent à
améliorer leur rating à travers des publications d’informations positives exagérées voire
mensongères .

- Avantages et inconvénients des deux ratios : ratio Cooke& ratio McDonough

48
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Ratio Cooke Ratio McDonough
FORCES FORCES
• Conception efficace et simple • Conception perfectionniste
• Adoptée par une centaine de pays • Incitation des banques à maîtriser trois types
de risques ( risque crédit, risque de marché et
risque opérationnel)
• Principe de valorisation exhaustive de risque
(rating)
• Permet aux banques de d’améliorer l’efficacité
de leur dispositif interne de gestion des
risques .
• La banque devra avoir une connaissance plus
fine de sa clientèle (segmentation clientèle, )
• Prise en compte de l’avis des
partenaire(agences de rating)

FAIBLESSES FAIBLESSES
• Ne tient pas compte de l’ensemble des risques • Complexité du modèle
(risques opérationnels) qui peuvent entraîner • Pression financière et pression
des coûts élevés. informationnelle (reporting multiples,
• Moyen inefficace pour limiter le risque renseignements commerciaux fiables)
d’insolvabilité des banques : il ne considère • L’entreprise prise en tenaille entre ses
pas la qualité du débiteur, sa surface financière, banquiers et ses partenaires (experts
sa solvabilité et sa santé financière comptables, agences de notation, clients
• Pondérations forfaitaires trop simplistes qui ne &fournisseurs)
reflètent pas la nature réelle des risques .

III-2 Mise en œuvre de Bâle II au Maroc

-Le contexte marocain est favorable à la mise en œuvre de Bâle II


Adoption d’une nouvelle loi bancaire et d’un nouveau statut de Bank Al-Maghrib
Renforcement du respect des 25 principes du comité de Bâle.
Autonomie de BAM en matière de supervision bancaire.
Élargissement du champ de contrôle de BAM à de nouvelles entités bancaires :
(Compagnies financières, Banques offshore,caisse des dépôts et gestion, caisse
centrale de garantie,service financiers de la poste, associations de Micro-Crédit,
intermédiaires en transfert de fonds).
Possibilité de mettre en place des exigences en fonds propres en fonction du profil
de risque de chaque établissement.
Renforcement du rôle de BAM dans l’appréciation des instances dirigeantes des
établissements de crédit :expérience professionnelle et compétence des dirigeants,
capacité à respecter les dispositions légales et réglementaires régissant la profession,
transparence de la structure de l’actionnariat qui ne doit pas entraver la supervision
bancaire.

49
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Renforcement de la bonne gouvernance.

- Calendrier de mise en œuvre


L’application des approches standard dans un premier temps laisse la possibilité aux
banque pour une mise à niveau complète avant d’adopter les approches avancées.

Calendrier fixé par


Contraintes locales
le comité de Bâle

Calendrier de mise en œuvre de Bâle II au Maroc Pionnier


en Afrique
juin 2007 et MENA

Pilier 1 : Vers 2009-2010


Pilier 3 Pilier 2 Approches
Standard
Risque Passage aux
Risque de Risque de Opérationnel méthodes avancées
Crédit marché
- Démarche suivie : progressivité

Pôle des banques privées à


Tient compte de la capital marocain
réalité et de la structure
Démarche du système bancaire
progressive Marocain qui est Pôle des banques publiques
constitué de 3 pôles:

Pôle des banques à capital


étranger

C’est une démarche incitatrice à adopter les meilleures pratiques en matière de


gestion des risques et ouverte sur les différentes approches de calcul des fonds
propres réglementaires prévues par le comité de Bâle.

- Démarche suivie : Concertation


Plus de 50 ( 25 jours pleins) réunions des commissions mixtes ont été tenues pour examiner
les projets de textes de BAM et expliquer le dispositif bâlois ainsi que son apport en matière
de gestion des risques.
Les travaux sont structurés dans le cadre de commissions mixtes BAM/GPBM avec la
présence d un représentant du ministère des finances

50
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Comité de pilotage
Constitué des
Commission mixte Commission mixte DG des
BAM/GPBM sur le risque BAM/GPBM sur le risque banques de la
de crédit de marché DSB:valide les
Commission mixte Commission mixte
propositions
BAM/GPBM sur le risque BAM/GPBM sur le pilier des
opérationnel III commissions
Commission mixte Commission mixte
BAM/GPBM sur les BAM/GPBM sur le pilier
interactions de Bâle II et le II

Textes adoptés par le Comité des établissements de crédit du 13 novembre 2006

III-3 BALE II ET LA BONNE GOUVERNANCE

Le point commun des trois piliers de Bâle II

Une plus grande


responsabilisation des
instances dirigeantes Connaissance et
Validation de la compréhension des
communication sur modèles internes
les risques Organes
d’administration
& de direction
Une meilleure Définition des
connaissance des stratégies et politiques
structures et activités formalisées en matière
de la banque : know de gestion des risques
ICAAP et politique
your structure Renforcement du
globale d’allocation
rôle de l’audit
des fonds propres
interne

Dans le cadre de sa mise en œuvre du pilier II de Bâle II, Bank Al-Maghrib prévoit de
conduire des actions visant à promouvoir la bonne gouvernance au sein des banques:
Un questionnaire a été élaboré dans l’objectif d’effectuer un état des lieux préliminaire
des pratiques existantes et dresser un diagnostic des insuffisances en matière de
gouvernance.
l’élaboration de recommandations sur les saines pratiques de gouvernance s’inspirant
des références internationales en la matière (Comité de Bâle, OCDE.).
La refonte de la circulaire sur le contrôle interne conduira à mettre davantage l’accent
sur les problématiques relatives à la gouvernance et le renforcement du rôle de l’audit
interne.

51
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
+( 111
1 11 Cadre réglementaire de l’audit des banques.

Les établissements de crédit recevant des fonds du public sont tenus de faire procéder, par des
auditeurs externes, à la révision et au contrôle annuels de leur comptabilité afin de s’assurer
que cette dernière reflète fidèlement leur patrimoine, leur situation financière et leur résultat.
Les auditeurs externes vérifient, également, à la demande de Bank Al-Maghrib, que
l’organisation de l’établissement de crédit présente les garanties requises usuellement pour
préserver le patrimoine et prévenir les fraudes et les erreurs.

Les établissements de crédit adressent à la Direction du Contrôle des Etablissements de Crédit


de Bank Al-Maghrib (DCEC) les demandes d’agrément relatives aux auditeurs externes qu’ils
envisagent d’engager pour assurer la mission d’audit définie par la présente circulaire.

Le renouvellement de l’agrément des auditeurs externes ayant exercé leur mission, auprès
d’un même établissement, durant deux mandats consécutifs ne peut intervenir :
-qu’à l’expiration d’un délai de trois ans, dans le cas des auditeurs externes exerçant à titre
indépendant,
-que sous réserve du remplacement de l’associé responsable de la mission d’audit, en ce qui
concerne les auditeurs externes exerçant en qualité de sociétés d’experts-comptables.

Les établissements de crédit communiquent, chaque année, à la DCEC, copie de la lettre de


mission précisant notamment l’étendue des travaux devant être entrepris par l’auditeur externe
ainsi que les moyens humains qu’il prévoit à cet effet.

Le gouverneur de Bank Al-Maghrib peut, s’il le juge utile, demander aux établissements de
crédit ne recevant pas de fonds du public de procéder à des audits externes.

La mission de l’auditeur externe consiste à établir :


- un rapport dans lequel il formule une opinion sur la régularité et la sincérité de la
comptabilité et atteste que celle-ci donne une image fidèle du patrimoine, de la situation
financière et des résultats de l’établissement de crédit,
- un rapport détaillé dans lequel sont consignées :
* ses appréciations sur l’adéquation et l’efficience du système de contrôle interne de
l’établissement de crédit, eu égard à sa taille, à la nature des activités exercées et aux risques
encourus,
* les observations et anomalies relevées au cours de ses investigations dans les différents
domaines prévus par a présente circulaire.
-une mission d’information.

2 1 : RAPPORT D’OPINION
L’auditeur externe établit un rapport dans lequel il formule une opinion sur la régularité et la
sincérité de la comptabilité et atteste que celle-ci donne une image fidèle du patrimoine, de la
situation financière et des résultats de l’établissement de crédit.
= Rapport général des commissaires aux comptes

Ce rapport doit être adressé à la DCEC au plus tard 15 jours avant la date de la réunion de
l’assemblée générale ordinaire des actionnaires de l’établissement de crédit.

52
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
L’auditeur externe procède à l’examen des principes comptables et méthodes d’évaluation
adoptées par l’établissement de crédit et ayant trait notamment à :
-la classification des créances en souffrance et leur couverture par les provisions ainsi qu’à
la comptabilisation des agios y afférents ;
-l’évaluation des garanties prises en considération pour le calcul des provisions ;
la comptabilisation et au traitement des créances restructurées et des provisions et agios y
afférents ;
-l’imputation des créances irrécouvrables au compte de produits et charges ;
la comptabilisation et l’évaluation à l’entrée et en correction de valeur des différents
portefeuilles de titres ;
-l’ évaluation des éléments libellés en devises et à la comptabilisation des écarts de
conversion ;
-la constitution des provisions pour risques et charges ;
-la prise en compte des intérêts et des commissions dans le compte de produits et charges ;
-l’évaluation et à l’amortissement des immobilisations corporelles et incorporelles ;
-la réévaluation des immobilisations corporelles et financières.

L’auditeur externe apprécie la qualité des actifs et des engagements par signature de
l’établissement de crédit à l’effet notamment d’identifier les moins-values et les dépréciations,
réelles ou potentielles, et de déterminer le montant des provisions nécessaires à leur
couverture, compte tenu des dispositions réglementaires en vigueur.

A l'
issue de sa mission, l'
auditeur doit établir un rapport donnant le résultat de l'
ensemble de
son intervention. Ce rapport doit indiquer précisément :

-son destinataire ;
-son caractère confidentiel ;
et retracer l'
étendue et les conditions des travaux effectués ainsi que l' évaluation, la plus
précise possible, de l'impact final de l'
ensemble des redressements et rectifications proposées.

2 1 1: RAPPORT DETAILLE SUR L’EVALUATION DU SYSTEME DE


CONTROLE INTERNE ET DE REVISION DE LA COMPTABILITE

L’auditeur externe procède à l’appréciation de l’organisation générale et des moyens mis en


œuvre pour assurer le bon fonctionnement du contrôle interne, compte tenu de la taille de
l’établissement de crédit, de la nature des activités exercées et des risques encourus.

L’auditeur externe évalue la qualité et l’adéquation du dispositif mis en place pour la mesure,
la maîtrise et la surveillance du risque de crédit. Il apprécie la qualité et l’efficience du
dispositif de mesure, de maîtrise et de surveillance des risques de marché.

Grossso modo, l’auditeur externe doit rédiger un rapport ou il met :

53
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
a. ses appréciations sur l’adéquation et l’efficience du système de contrôle interne de
l’établissement de crédit, eu égard à sa taille, à la nature des activités exercées et aux
risques encourus.
- Insuffisances constatées dans le dispositif de contrôle interne, eu égard aux dispositions de
la circulaire n°6/G/2001 de Bank Al Maghrib (organisation générale et moyens du contrôle
interne, dispositifs de mesure, de maîtrise et de surveillance des risques de crédit, de marché,
de taux d’intérêt et de liquidité, etc.).

- Recommandations susceptibles de pallier les faiblesses et insuffisances relevées.

- Nombre et montants des dépassements des limites réglementaires et/ou internes.

b. les observations et anomalies relevées au cours de ses investigations

- Ajustements significatifs devant être apportés aux états de synthèse (créances non classées,
insuffisance de provisions, soldes non analysés, etc.)

- Ajustements devant être apportés aux déclarations adressées à Bank Al Maghrib

- Critères au vu desquels est déterminé l’échantillon du portefeuille de crédits examiné, et part


examinée dans l’encours total des crédits

Ce rapport doit être adressé à la DCEC au plus tard le 15 juin de l’exercice suivant celui au
titre duquel l’audit est effectué.

2 1 11: MISSIONS D’INFORMATION


On distingue entre les informations que le CAC doit mettre à la disposition de la Direction et
celles qui doivent être transmises à BAM.

Transmission d’nformations à la Direction

Les lacunes significatives relevées dans les différents dispositifs du contrôle interne doivent
être portées, dès leur constatation, à la connaissance de l’organe de direction et du Comité
d’audit de l’établissement de crédit (art. 25).

Les anomalies et insuffisances significatives relevées dans la comptabilité ou dans les états
financiers ainsi que les omissions d’informations essentielles pour la bonne appréciation du
patrimoine, de la situation financière et des résultats de l’établissement, doivent être portées à
la connaissance de l’organe de direction en vue de leur redressement (art. 33).

Transmission d’informations à Bank Al-Maghrib

L’auditeur externe est tenu de signaler à Bank Al-Maghrib, dans les meilleurs délais, tout
fait ou décision dont il a eu connaissance au cours de l’exercice de sa mission et qui est de
nature à constituer une violation des dispositions législatives ou réglementaires applicables
aux établissements de crédit, à affecter la situation financière de l’établissement audité ou à
porter atteinte à la renommée de la profession (art. 27).

54
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
% 11 " (
L’audit résulte d’une approche orientée sur les risques. En effet, l’auditeur doit évaluer
l’importance relative des différents domaines de risques et fonder la plus grande partie de
son travail d’audit sur les domaines les plus significatifs pour l’institution concernée.

Distinguer les points cruciaux des points moins importants requiert une capacité de
jugement dont l’auditeur ne peut faire preuve que s’il comprend l’activité d’une banque.

+( 1 Analyse des risques.

Le risque est défini comme une incertitude quant à la survenance d’un événement
susceptible d’avoir une incidence sur la réalisation des objectifs. Il est mesuré en fonction
de ses conséquences quantitatives et de sa probabilité de survenance. Les risques
auxquels une organisation doit faire face aujourd’hui sont complexes et exigent des
processus de gestion clairement structurés. Les dirigeants sont obligés d’accepter des
risques; le vieil adage «Qui ne risque rien n’a rien» n’a pas été formulé par hasard.

L’une des principales exigences à remplir par la direction d’une banque consiste donc à
définir un concept de gestion des risques évolutif qui soit entièrement intégré aux
processus de planification et de gestion existants et qui vise aussi bien à empêcher et à
réduire les risques de perte, qu’à identifier, analyser et évaluer les chances à saisir.

L’audit des grands réseaux bancaires constitue un des domaines les plus complexes dans
l’audit des banques du fait :

des risques potentiels élevés très dépendants des facteurs économiques


externes et difficilement mesurables en instantané ( notamment risque de
contrepartie).

d’une volumétrie généralement considérable qui rend insuffisante


l’approche traditionnelle fondée sur la revue des stocks.

d’un éloignement géographique entre les Front- Offices, back- Offices et le


siège qui oblige à un contrôle interne très structurant et ç un dispositif de
pilotage et filtrage de l’information complexe.

55
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
d’un cadre contractuel difficile à appréhender dans sa globalité (nature et
tarification de l’offre commerciale, prestations internes, gestion des
partenariats).

2 1: Identification des risques d’audit


Toute démarche cohérente en matière d’audit commence par une identification des risques,
tape indispensable, qui permettra de définir et de mettre en oeuvre la stratégie d’audit.

Pour l’ensemble des risques auxquels sont exposées les banques, le risque de crédit
demeure le plus important et figure parmi les causes principales des difficultés et des
faillites de ces établissements.

Comme toute entreprise, la banque est confrontée à un certain nombre de risques. Certains
de ces risques se retrouvent dans n’importe quelle entreprise. D’autres sont spécifiques
aux banques.

La classification qui suit ne prétend pas être exhaustive. Cependant, on pense qu’elle
constitue une bonne synthèse des risques que l’auditeur est amené à rencontrer.

Les risques classiques:


les risques commerciaux (le risque client/produit, le risque de marché, le risque d'
image
commerciale);

les risques sur les biens et les personnes (le risque accidentel, le risque délictueux, le
risque de malversation) ;

les risques opérationnels et techniques (le risque sur le traitement des opérations, le
risque sur le système d'information, le risque sur les études informatiques, le risque sur les
traitements informatiques, le risque lié aux télécommunications) ;

les risques de gestion interne (le risque réglementaire, le risque déontologique, le risque
stratégique, le risque d'
insuffisance fonctionnelle, le risque sur la gestion du personnel, le
risque de sous-traitance, le risque de dépendance technologique, le risque de
communication).

Les risques spécifiques à la banque :


Les risques financiers (le risque de taux d' intérêt, le risque de change, le risque de
liquidité, le risque sur titres à revenus variables) ;

les risques de signature ou de contrepartie (le risque clientèle, le risque interbancaire, le


risque pays).

56
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
On va s’attarder sur les risques spécifiques à la banque et les risques opérationnels, car ce
sont ces risques qui représentent l’enjeu majeur de l’audit des banques.

I- 1 Les risque financiers


LE RISQUE DE TAUX D'INTERET

Le risque de taux d'


intérêt (appelé aussi le risque de transformation) correspond au risque
de perte ou de manque à gagner lié aux évolutions des différents taux d'intérêt.

Exemple:

Une banque accorde un crédit a taux fixe de 9 % sur une période de quinze ans. Pendant la
durée de celui-ci, les taux pratiqués sur le marché passent à 12 %.

Ce type de risque peut être généré par une mauvaise répartition entre les crédits a taux
fixes et a taux variables et la détention par la banque de positions de taux défavorables par
rapport au marché. IL peut entraîner un manque a gagner ou une perte financière.

Il peut être maîtrisé par :

La mise en place d' échéanciers de taux permettant de mesurer les marges prévi-
sionnelles et leur sensibilité à une variation des taux (opérations de bilan et de hors
bilan) ;

La mise en place, pour les opérations de marché, d' un tableau d'exposition au


risque de taux fixe pour connaître à tout moment la position ramenée aux actifs de
référence (Pibor, B.T.A.N., Notionnel) ;

la couverture des opérations à l'


aide d'
instruments financiers;

La création d'
un comité des engagements.

LE RISQUE DE CHANGE

Le risque de change correspond à la perte entraînée par la variation du cours des devises
par rapport à la devise de référence de la banque ayant des créances ou des dettes libellées
dans ces différentes devises.

Exemple:
Une banque marocaine accorde un crédit libellé en euro dont la parité avec le dirham est
de 11 DH.· Lors du remboursement, la parité est a 10 dirhams pour un euro.
•Les causes:
Ce type de risque peut être généré par une évolution défavorable des taux de change entre
les monnaies, d' une mauvaise prise de position et d'une mauvaise répartition des risques
par devise. Il peut entraîner un manque a gagner ou une perte financière.

57
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Il peut être maîtrisé par :

la mise en place d'


échéanciers par devises et consolidé en devise de référence de la
banque;

la mise en place d'


une meilleure répartition des risques par devises; une prise de
couvertures systématiques;

la création d'
un comité des engagements.

LE RISQUE DE LIQUIDITE

Le risque de liquidité (appelé aussi le risque d' illiquidité) correspond au risque de


cessation de paiement lié à l'
impossibilité de se refinancer, ou de perte liée à la difficulté
pour la banque de se procurer des fonds à des conditions normales de marché.

Exemple:

Pour honorer un emprunt à un taux de 9 %, une banque emprunte sur le marché à un taux
de 12 %.

Ce type de risque peut être généré par une structure de bilan déséquilibrée (crédits a
moyen et long terme financés par des dépôts à vue) et par une cotation dégradée. Il peut
entraîner un surcoût d' emprunt que la banque doit supporter pour honorer ses
engagements à l'
échéance.

Il peut être maîtrisé par :

la mise en place d'


échéanciers des flux (capitaux et intérêts) ,

la mise en place d'


une bonne mesure des besoins de financement et de leurs coûts;

la mise en place d'


une couverture de risque par des opérations sur instruments
financiers ;

la mise en place de la création d'


un comité des engagements.

LE RISQUE SUR TITRES A REVENUS VARIABLES

Le risque sur titres à revenus variables (appelé aussi le risque sur actions, le risque à
l'émission ou le risque de trading) correspond au risque de perte ou de manque à gagner
lié à la variation de la valeur des titres détenus par la banque.

Exemple:

58
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Une banque détient un portefeuille d' actions évaluées. à un certain cours. Une entreprise
détenue en portefeuille réalise de mauvais résultats financiers, ne distribue pas de
dividendes et voit sa valeur boursière chuter.
Ce type de risque peut être généré par une dégradation de la situation financière des
entreprises détenues en portefeuille et d' un manque de diversification du portefeuille de
titres détenus. Il peut entraîner un manque à gagner ou une perte financière.
Ce type de risque peut être maîtrisé par :

une valorisation périodique du portefeuille ;

la surveillance du marché boursier;

la création d'
un comité financier.

I-2 Les risques de signature ou de contrepartie.

Les risques de crédit ou contrepartie sont liés à la détérioration de la situation de


l’emprunteur ou de la valeur des garanties obtenues par l‘établissement entraînant le non-
remboursement partiel ou total de la créance ( et par assimilation, lorsque l’établissement
est appelé en garantie au titre d’engagements donnés). Ces risques peuvent être intensifiés
par la situation de certains marchés ou secteurs d’activité mais aussi par la politique
d’octroi et de diversification des encours retenue par l’établissement.

LE RISQUE CLIENTELE

Le risque de clientèle (appelé aussi le risque crédit, le risque de défaillance des clients ou
le risque contentieux) correspond au risque encouru lors de la défaillance d' une société
non financière ou d'un particulier, clients de la banque.

Exemple:

Une banque est très engagée auprès d' une entreprise cliente (crédits haut de bilan, crédits
d'
exploitation). Celle -ci fait faillite.

Ce type de risque peut être généré par une conjoncture économique difficile, la mauvaise
santé financière d' un client et d'une absence de suivi des clients. Il peut entraîner une perte
de tout ou partie du capital prêté et des intérêts, en fonction de la réalité des garanties et de
la possibilité de les faire jouer.

Ce type de risque peut être maîtrisé par :

la prise systématique de cautions et de garanties;

la mise en place d'un service de centralisation des risques; un suivi rigoureux des
limites et dépassements autorisés;

59
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
une amélioration de la qualité du recouvrement effectué par le service contentieux
et juridique;

la création d'
un comité des engagements.

LE RISQUE INTERBANCAIRE

Le risque interbancaire (appelé aussi le risque de contrepartie interbancaire, le risque de


signature interbancaire ou le risque de place) correspond au risque encouru par la banque
lors de la défaillance d'
un établissement de crédit.

Exemple:

Une banque marocaine a accordé un prêt à une banque étrangère. CelIe-ci fait faillite et ne
peut la rembourser.

Ce type de risque peut être généré par une mauvaise connaissance des contreparties de la
banque et un suivi insuffisant des contreparties. Il peut entraîner une perte de tout ou
partie du capital et des intérêts.

Ce type de risque peut être maîtrisé par :

une sélection des contreparties par rating interne ou externe;

un suivi régulier des contreparties (la fixation de limites par contrepartie, par
produit) ;

la création d'
un comité financier.

LE RISQUE PAYS

Le risque pays (appelé aussi le risque souverain) correspond au montant total des créances,
quelles que soient leur terme et leur nature, sur les débiteurs privés ou publics, résidant
dans des pays à risques et au montant total des encours sur les débiteurs résidant dans des
pays jugés non risqués, mais qui ont la nationalité de pays jugés à risques.

Il concerne donc, les créances et engagements hors bilan assimilés sur des débiteurs privés
ou publics résidant dans des pays dont la situation financière peut justifier la constitution
de provisions, notamment le rééchelonnement de la dette dans un cadre multilatéral ou
l’interruption des paiements au titre de leur endettement.

Ainsi, à la différence du risque de contrepartie, l’incapacité des débiteurs à faire face à


leurs engagements est hors de cause, le risque pays reposant sur l’incapacité de transfert
des sommes correspondantes et sur l’absence de respect de ses obligations de la part du
pays où se trouvent les emprunteurs.

Exemple:

60
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Une banque a accordé un prêt au gouvernement d' un pays à risques. Celui-ci se déclare en
cessation de paiement. Il peut être généré par une guerre, une révolution, un changement
de gouvernement (prise de pouvoir par l' armée), une catastrophe naturelle (tremblement
de terre, inondation, éruption volcanique ... ), une mauvaise gestion, une conjoncture
économique ou politique défavorable, une mauvaise récolte (café, coton, cacao ... ), une
baisse des cours des matières premières (pétrole, charbon, gaz, bois, cuivre ... ) ...

Ce type de risque peut entraîner une perte de tout ou partie du capital et des intérêts, en
fonction d'
éventuelles renégociations des prêts.

Il peut être maîtrisé par :

une surveillance constante des pays à risques; la souscription d'


assurances
COFACE;

la constitution de provisions ;

le recours au marché secondaire des créances ; la création d'


un comité financier.

I- 3 Les risques opérationnels et techniques

LE RISQUE SUR LES TRAITEMENTS DES OPERATIONS

Le risque sur les traitements informatiques (appelé aussi le risque de système, le risque de
sécurité logique, le risque de pénétration ou le risque d' altération des don. nées)
correspond aux risques liés au fonctionnement des applications en production et des
logiciels-systèmes qu' utilise la banque (que ce soit au niveau des centres informatiques,
des gestionnaires d' application ou des utilisateurs. Cela va de l'
accès aux ressources, du
traitement proprement dit aux produits résiduels : listings, fichiers magnétiques, bandes,
microfiches ... et à leur conservation).

Exemple:
Lors des traitements de fin de mois, un incident bloque les traitements de nuit et les
applications TP ne peuvent fonctionner le lendemain. Il peut être généré par un défaut de
planification des traitements informatiques.

Ce type de risque peut entraîner des retards dans les traitements, des travaux de ressaisie
et des plaintes de clients.

Il peut être maîtrisé par :

une planification des traitements;

un plan de sauvegarde (fichiers sources, applications) ;

61
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
un plan de secours (salle de back up, contrats externes ... ); la création d'
Un comité
organisation et informatique.

LE RISQUE LIE AUX TELECOMMUNICATIONS

Le risque lié aux télécommunications (appelé aussi le risque réseau) correspond au risque
lié à la perte d'
informations par altération du support des données transmises (téléphone,
télex, messagerie, réseaux informatiques ... ) par la banque.

Exemple:

Une banque envoie des informations confidentielles non codées par télex à un mauvais
destinataire. Il peut être généré par une erreur de saisie et une procédure de contrôle
inefficace.

Ce type de risque peut entraîner des plaintes de clients et une perte d'
image.

Il peut être maîtrisé par :

la mise en place de clés d'


accès aux systèmes de transmission; le codage des
données confidentielles ;

le développement des contrôles au premier degré;

la mise en place de système de « bonne réception » ;

la création d'
un comité organisation et informatique.

Outre ces risques inhérents à l’activité bancaire et surtout au cycle engagements,


l’auditeur est à même à faire face également aux d’autres risques relatifs incorporés à
l’audit. Il s’agit donc de risque de contrôle et celui de non- détection.

Le risque de contrôle est le risque qu’une erreur puisse survenir sans avoir été détectée et
corrigée en temps voulu par une procédure de contrôle interne de l’entreprise . Le risque
de contrôle dépend de l’efficacité de la conception et de la mise en œuvre du contrôle
interne lié à l’information financière.

Un contrôle interne efficace réduit le risque de contrôle mais il n’est jamais nul car les
procédures ne peuvent jamais fournir la certitude que toutes les erreurs sont évitées ou
détectées. L’auditeur ne peut pas changer le niveau de ce risque mais il peut avoir une
influence sur le système de contrôle interne en faisant des recommandations. Le risque de
contrôle est analysé lors de la phase préliminaire mais essentiellement au cours de la
phase d’évaluation du contrôle interne (ou intérim).

62
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
L’objectif premier de l’identification de ce risque est d’éviter la propagation des erreurs
au niveau de toute l’entité en raison de l’interdépendance des données. Des politiques et
procédures défaillantes peuvent entraîner un risque important lié au contrôle dans le
domaine bancaire. L’auditeur externe doit alors expliciter sa compréhension et son
évaluation des systèmes, en utilisant des listes de contrôle, des descriptifs, et des
organigrammes.

: "

Il s’agit du risque que les travaux mis en œuvre par l’auditeur ne détectent pas une erreur
dans un solde de compte ou une catégorie de transactions alors que cette erreur isolée ou
cumulée avec d’autres erreurs serait significative. Dans ce cas, le risque est totalement
contrôlable par l’auditeur à travers les travaux d’audit mis en œuvre. Toutefois, les
auditeurs ne peuvent pas pratiquer des tests sur 100% des transactions. Il leur faut donc
minimiser le risque de non- détection tout en conservant un coût raisonnable.

Le risque de non –détection est lié à la notion de seuil de signification qui va être
développée dans le point suivant.

Le risque d’audit est donc la résultante de la combinaison des trois catégories de risques
ci-dessus, ce que l’on appelle le modèle du risque d’audit.

Le risque d’audit = risque inhérent + /- risque de contrôle +/- risque de non détection

Or, les risques inhérents et les risques de contrôle ne sont pas contrôlable par l’auditeur et
constituent ensemble le risque d’erreurs significatives sur les états financiers.

L’auditeur commence d’abord par apprécier le risque inhérent, puis évalue le risque lié au
contrôle. L’évaluation du risque de non- contrôle conditionne la nature et l’étendue des
tests de procédures et des contrôles substantifs à mettre en œuvre.

Par exemple, si l’évaluation révèle que le risque lié au contrôle est élevé, l’auditeur se
fiera moins aux tests de procédures et choisira donc de mettre en œuvre ces contrôles
substantifs.
Si, au contraire, le risque lié au contrôle s’avère faible, l’auditeur peut davantage se fier
aux tests de procédures. Avec un risque lié au contrôle faible, l’étendue des contrôles
substantifs sera moindre.

De manière synthétique, la corrélation est la suivante :

Risque lié au contrôle


Niveau des diligences Elevé Moyen Faible
Elevé Maximum Elevé Moyen
Moyen Elevé Moyen Faible
Risque inhérent
Faible Moyen Faible Minimum

63
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
2 111
1 : Evaluation des principales zones de risque
Les principales zones de risques devant attirer l’attention de l’auditeur sont :

Les procédures d’engagement et d’octroi des prêts permettent à l’établissement


de garantir l’adéquation entre les concours octroyés et les moyens et la surface
financière de l’établissement, ses objectifs (clientèle cible, marché etc.). Ces procédures
doivent respecter la réglementation prudentielle . Le rôle du contrôle interne est de
s’assurer que le niveau de prise de risque est compatible avec la politique de risques
définie par l’établissement .

Les procédures d’identification des créances compromises et de leur déclassement


en créances douteuses. En particulier, les systèmes de gestion doivent permettre un
déclassement automatique des échéances impayées et un provisionnement systématique
des intérêts rattachés.

La reconnaissance exhaustive des risques de contrepartie permet une évaluation du niveau


de provision nécessaire.

Cette reconnaissance repose sur l’instauration d’un système de notation (scoring) interne,
une procédure de revue périodique et mise à jour des dossiers, et une analyse régulière des
états d’anomalies( identification rapide des impayés ou dépassements éventuels, risques
de contagion.

L'évaluation des risques est généralement effectuée à partir d'


une analyse individuelle des
dossiers de créances qui permet de constituer des niveaux minima de provision.

Lorsque cet examen individuel n' est pas réalisable, du fait du grand nombre de dossiers ou
de leur faible montant unitaire (crédit à la consommation), il est possible de faire appel à
des méthodes statistiques fondées sur des données historiques externes (cotations d' agence
de rating) ou internes (notamment les taux de recouvrement par type de marché, clientèle
ou produit), issues de l'
expérience de l’établissement dans un segment de marché donné.

Le ratio Mc Donough qui doit remplacer le ratio Cooke à partir de 2007 préconise de
gérer la mesure du risque de crédit de façon dynamique. La finalité de la réforme est
d'
aboutir à une gestion plus fine du risque de crédit en intégrant les risques opérationnels.
Les régulateurs prendront en compte Ies modèles internes des établissements bancaires et
auront recours aux agences de notation.

Ainsi, les cotations internes seront amenées à évoluer vers des systèmes permettant une
gestion fine et individuelle du risque de crédit, intégrés dans un modèle interne reconnu
par les autorités de tutelle.

64
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
2 111
111: Détermination du seuil de signification

Une fois l’auditeur défini les aspects les plus significatifs ainsi que les principales sources
de risque, il lui incombe de fixer un seuil de signification tenant compte de l’ensemble des
points relevés.

Généralement, la définition du seuil de signification, lors de la mission d’audit bancaire,


diffère suivant les références adoptées par chaque cabinet.

Une information est significative si son omission ou son inexactitude est susceptible
d’influencer les décisions économiques prises par les utilisateurs en se fondant sur les
comptes.

Le caractère significatif dépend de l’importance de l’élément ou de l’erreur évaluée dans


les circonstances spécifiques de son omission ou de son inexactitude. Le caractère
significatif s’apprécie par rapport à un seuil plutôt qu’à un critère qualitatif que cette
information doit posséder pour être utile.

L’IFAC précise que l’auditeur tient compte du caractère significatif d’une information
financière tant au niveau des états financiers pris dans leur ensemble qu’au niveau des
soldes des comptes, des catégories de transactions et des informations données.

Ce processus peut aboutir à plusieurs seuils. Il faut par ailleurs distinguer un seuil pour les
comptes individuels et un seuil pour les comptes consolidés. Enfin, on peut distinguer un
seuil pour les ajustements qui ont un impact sur le résultat et un autre pour les
reclassements qui n’ont pas d’impact sur le résultat mais en ont sur la présentation des
états financiers.

Les fourchettes usuellement pratiquées sont les suivantes :

Pour les ajustements :

- Le résultat courant avant impôt : avec une fourchette de calcul de 5% à 10%. Ce


critère ne peut être appliqué que si le résultat à retenir est significatif et le taux moyen
d’imposition stable, ce qui est loin d’être évident compte tenu de l’importance des
mouvements sur provisions pas toujours déductibles.

- Le total bilan : avec une fourchette de 0,05% à 0,2%. Il ne peut s’appliquer lorsque
l’établissement a une politique de trésorerie « expansive » venant gonfler le bilan.

- Le produit net bancaire : 1% à 2% mais celui-ci présente une forte volatilité d’un
exercice à l’autre et ne prend pas en compte l’incidence des provisions sur crédit.

- Les fonds propres : 1% à 4% constituent un bon critère en raison de leur stabilité. Ils
témoignent de la capacité bénéficiaire de la banque sur une longue période.

65
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
A ce stade, l’auditeur a pu évaluer l’ampleur des risques qui incombent la mission d’audit
de l’établissement de crédit X, et se trouve donc dans une position d’attente par rapport à
la prise de connaissance générale de la banque X

+( 11 :Examen analytique préliminaire


Afin d’établir un programme de travail, l’auditeur doit d’abord procéder à un examen
analytique préliminaire pour pouvoir orienter ses travaux selon les zones principales des
risques et selon la spécificité de l’établissement à audité.

L'examen analytique préliminaire ou revue indiciaire initiale doit amener l'


auditeur à une
compréhension synthétique de l' activité et de l'
organisation du contrôle de gestion de
l'
établissement. Il permet d'
appréhender la formation du résultat de la banque.

Aussi, cet examen analytique préliminaire comprend plusieurs étapes:

2 1 Analyse de l'offre commerciale et tarifaire:

Cette analyse suppose une prise de connaissance de la gamme de produits commercialisés


et des grandes stratégies d'
évolution de la clientèle ciblée, ainsi que de la tarification en
vigueur.

En pratique, on distinguera les activités de crédit génératrices d' intérêts et celles


génératrices de commissions et l'
on calculera les effets volumes et les effets taux dans la
formation des marges.

Ce travail de rationalisation permet d' obtenir une première vision de l' organisation et des
systèmes de gestion présidant à l'activité de crédit, préalablement aux travaux de détail qui
seront présentés plus loin.

2 11
11 Etude des regroupements opérés pour la production des
résultats:

Les résultats de gestion sont en effet produits et analysés en distinguant des ensembles
homogènes par segments de clientèle (généralement particuliers / professionnels /
entreprises ... ) et par lignes de métiers (crédits immobiliers / crédits à la
consommation ... ) ou encore par zone géographique.

2 111
1 11 Analyse du périmètre des intervenants:

66
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Il s'
agit d'identifier exhaustivement les relations juridiques internes (groupe) et externes
(hors groupe) que la banque a nouées pour développer ses activités de crédit. Ces relations
contractuelles concernent essentiellement les modes de gestion et de rémunération des
apporteurs d' affaires, du réseau des agences ou des partenaires externes auxquels certaines
étapes de la gestion des crédits ont été déléguées.

A ce stade, l’auditeur a pu acquérir des connaissances générales sur l’entité auditée. Il a


également identifié un certain nombre de risques inhérents, notamment le risque de crédit,
et se trouve de ce fait en position d’attente par rapport au contrôle interne de
l’établissement de crédit, dont il souhaite apprécier la capacité à prévenir les risques
potentiels qu’il a identifiés.

Cette étape fera donc l’objet du chapitre suivant.

+( 111
1 11 Evaluation du contrôle Interne de gestion des engagements
Avant de procéder à la démarche de l’évaluation du contrôle interne de gestion des
engagements, je vais d’abord donner une définition du contrôle interne selon le PCEC et
selon l’ordre des experts comptables.

La définition du contrôle interne figurant dans le manuel des normes de l’audit légal et
contractuel publié par l’OEC en novembre1998 (norme de travail 2102) est la suivante :

« Le Contrôle Interne est constitué de l’ensemble des mesures de contrôle, comptable ou


autre, que la direction définit, applique et surveille, sous sa responsabilité, afin
d’assurer la protection du patrimoine de l’entreprise et la fiabilité des enregistrements
comptables et des états financiers qui en découlent. »

On remarque que cette définition est axée essentiellement sur des objectifs purement
comptables et n’inclut pas les objectifs de conformité (aux normes internes et externes) et
de performances dans la finalité du contrôle interne.

Le PCEC assigne au système de contrôle interne les objectifs suivants (Chapitre 1 :


Dispositions générales):

« 10.1 - Le système de contrôle interne doit notamment avoir pour objet de:

- vérifier que les opérations réalisées par l'établissement ainsi que l'organisation et
les procédures internes sont conformes aux dispositions législatives et
réglementaires en vigueur, aux normes et usages professionnels et déontologiques et
aux orientations de l'organe délibérant et de la direction générale;

- vérifier que les limites fixées en matière de risques, notamment de contrepartie, de


change, de taux d'intérêt ainsi que d'autres risques de marché sont strictement
respectées;

67
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
- veiller à la qualité de l'information comptable et financière, en particulier aux
conditions d'enregistrement, de conservation et de disponibilité de cette information
».

Cette définition ne correspond donc pas à la définition du contrôle interne adoptée par
l’Ordre des Experts Comptables Marocains qui reste, comme mentionné ci-dessus,
incomplète.
L’examen du contrôle interne est une phase prépondérante dans l’approche d’audit des
établissements bancaires. Cette phase permet aux auditeurs d’intervenir sur l’ensemble
des procédures de l’établissement et d’identifier ainsi les zones de risques potentielles.

L’évaluation du contrôle interne concernant l’activité de crédit se concentre sur l’analyse :


des procédures d’engagements
de la gestion des encours sains.
du dispositif de surveillance des risques
du dispositif de contrôle sur les comptes
de la revue du risque pays.

En pratique, l’analyse des procédures relatives aux crédits peut se dérouler en 3 étapes :
- Examen de la procédure définie par l’établissement à l’aide de manuels de
procédures, d’entretiens avec les principaux responsables des départements
concernés, de cartographie des applicatifs, des rapports préexistants, internes
(inspection, contrôle interne) ou externes (autorités de tutelle) ;
- Identification de forces ou faiblesses des procédures décrites ( contrôle du respect
des objectifs d’audit) ;
- Validation des points forts de la procédure par l’intermédiaire de tests de
conformité essentiellement sur une sélection de dossiers de crédit.

Il est nécessaire de rappeler que l’évaluation du contrôle interne d’un établissement de


crédit, de même que toute autre phase d’une mission d’audit bancaire, présente certaines
particularités. L’existence de la circulaire de BAM n°6/G/2001 relative au contrôle interne
des institutions bancaires vient accroître la responsabilité de l’auditeur externe ainsi que
les diligences qu’il est tenu de mettre en œuvre. Dans ce sens, ce dernier veillera, dans un
premier temps, à ce que des procédures écrites existent dans l’établissement.

Dans un deuxième temps, il s’assurera qu’elles sont fiables et correctement appliquées, tel
que prévu par le législateur.

68
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Après la revue des procédures d’engagement en général, l’auditeur doit s’assurer
particulièrement du bon suivi des engagements sains et ceux en souffrance.

2 1 Revue des procédures d’engagements

Dans toutes ses définitions le contrôle interne apparaît comme un état de fait existant dans
l’entreprise mais qui doit, par l’intervention humaine devenir délibéré, c’est à dire
constituer un système.

Le contrôle interne est donc l’ensemble des sécurités contribuant à la maîtrise de


l’entreprise. Il a pour but d’assurer la protection, la sauvegarde du patrimoine et la qualité
de l’information d’une part, et de l’autre, l’application des instructions de la direction et
de favoriser l’amélioration des performances.

Il se manifeste par l’organisation, les méthodes et les procédures de chacune des activités
de l’entreprise pour maintenir la pérennité de celle-ci.

Les principes sur lesquels s’appuie le contrôle sont les suivants :

- Le principe d’organisation : Pour que le contrôle interne soit satisfaisant, il est


nécessaire que l’organisation de l’entreprise possède certaines caractéristiques.
L’organisation doit être :

Préalable
adaptée et adaptable
vérifiable
formalisée.

Et doit comporter une séparation convenable des fonctions.

- Le principe d’intégration : les procédures mises en place doivent permettre le


fonctionnement d’un système d’auto- contrôle mis en œuvre par des recoupements,
des contrôles réciproques ou des moyens techniques appropriés.

- Le principe de permanence : la mise en place de l’organisation de l’entreprise et de


son système de régulation suppose une certaine pérennité de es systèmes. Il est clair
que cette pérennité repose nécessairement sur celle de l’exploitation.

- Le principe d’universalité : signifie que le contrôle interne concerne toutes les


personnes dans l’entreprise, en tout lieu. C’est à dire qu’il ne doit pas y avoir de
personnes exclues du contrôle par privilège, ni de domaines réservcés ou de
d’établissement mis en dehors du contrôle interne.

69
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
- Le principe d’indépendance : implique que les objectifs du contrôle interne sont à
atteindre indépendamment des méthodes, procédés et moyens de l’entreprise. En
particulier l’auditeur doit vérifier que l’informatique n’élimine pas certains contrôles
intermédiaires.

- Le principe d’information : l’information doit répondre à certains critères tels que la


pertinence, l’utilité, l’objectivité, la communicabilité et la vérifiabilité.

- Le principe d’harmonie :On entend par principe d’harmonie l’adéquation du contrôle


interne aux caractéristiques de l’entreprise et de son environnement. C’est un simple
de bon sens qui exige que le contrôle interne soit bien adapté au fonctionnement de
l’entreprise.

- L’examen de la procédure définie par l’établissement

Cet examen se fait à travers des entretiens avec les principaux responsables du crédit et
des risques, des cartographies existantes et des rapports internes (inspection générale,
audit interne...) et externes (autorités de tutelle) ;..

Le choix des responsables et des questions se fait à la base d’un manuel de procédures ;
qui décrit en général la procédure de l’octroi de crédit à partir de la demande client
jusqu’à sa validation et la constitution de protections et sécurités nécessaires.

Ce manuel définit également les responsabilités et les habilités de toutes les personnes
impliquées dans la procédure. Cette description est faite sous forme narrative et traduite
sous la forme de diagrammes et schémas explicatifs.

Il est mis à la disposition de tous les services concernés, qui sont tenus de le respecter.

Identification des forces et faiblesses des procédures décrites

Selon la description donnée (tableau de flux, contrôle du respect des objectifs d’audit),
l’auditeur identifie les points forts et les points faibles et détecte les points d’audit et
d’erreurs.

Validation des points forts

On se base sur des tests de conformité et de permanence dans le temps, essentiellement


sur un échantillon de dossiers de crédit; pour pouvoir valider les points forts de la
procédure.

Existence des systèmes de notation et de suivi des autorisations

Il s’agit de revoir les système de scoring, de délégation; de limites et de suivi des


autorisations d’octroi des crédits.

70
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Qualité de la formalisation des décisions d'octroi des engagements et des dossiers
analyse préalable des dossiers dans les comités ad hoc, existence de fiches de décisions
dûment signées par les responsables concernés ...

L’objectif de cette analyse est de vérifier l’adéquation entre les tests de conformité et les
tests de procédures.

# "
Le rôle des tests de conformité est de s’assurer que la réalité est conforme à la description
qui en a été faite d’ou leur utilisation dans le processus de validation des points forts de la
procédure accompagnés des tests de permanence dans le temps, essentiellement sur un
échantillon de dossiers de crédits.

Souvent les auditeurs ont recours à des questionnaires de contrôle interne purement
descriptif , afin de leur permettre d’obtenir une information juste quant au déroulement
d’une procédure.

Les tests effectués par les auditeurs externes doivent se limiter aux éléments
fondamentaux de la méthodologie de crédit et aux principales procédures de gestion des
crédits.

Concrètement la démarche des tests de conformité se fait comme ce qui suit :

- Récupération de la base de données des dossiers de crédit traités au cours de


l’exercice.

- Sélection parmi ces dossiers d’un échantillon de taille significative et de périodes


différentes pour s’assurer de la permanence des méthodes dans le temps.

- Validation de la procédure adoptée avec le responsable dans le but de rédiger une


check list des documents à fournir et des contrôles à effectuer.

- Vérification de l’application de cette procédure pour la sélection effectuée.

Le test de conformité s’effectue pour l’ensemble des dossiers de l’échantillon dans un


objectif d’émettre une conclusion globale sur la procédure.

L’exemple de ce test de conformité de la procédure d’octroi de crédit immobilier est


donné dans le tableau suivant :

71
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
=
= #
# # =
#
#
Existence
d'un
Existence
compromis
photocopie d'un devis Certificat
de vente ou Existence Conclusion
CIN ou Exitence Existence Existence des d'inscripti
d'un rapport
carte de Existence de des 3 des statuts travaux Existence on
certificat d'expertise
N° dossier séjour l'attestatio l'attestation derniers pour les d'aménage et validité hypothécai
de des
pour les n de de travail bulletins personnes ment pour du BAO re au
propriété hypothèqu
étrangers salaire de paie morales les profit de la
du bien es
résidents constructio banque x
objet de
ns
l'acquisitio
n

√ (contrôle
1 √ √ √ √ √ - √ √ ΝΕ Satisfaisant
effectué)

72
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
: "
Ce test des procédures a pour objectif de s’assurer que l’application des procédures
apporte vraiment des résultats en terme de sécurité.

Afin de réduire le risque de crédit, l’auditeur étudie les éléments-clés lors des tests de
procédures qui portent sur les créances clients :

Modalités de décision, d’exécution et de gestion des crédits

Selon l’article 33, les critères d’appréciation du risque de crédit ainsi que les attributions
des personnes et des organes habilités à engager l’établissement doivent être définis et
consignés par écrit. Ces consignes doivent être adaptées aux caractéristiques de
l’établissement, en particulier, à sa taille, à la nature et au volume de ses activités.

L’article 35 de la même circulaire stipule que l’évaluation du risque de crédit doit prendre
en considération, notamment, la nature des activités exercées par le demandeur, sa
situation financière, la surface patrimoniale des principaux actionnaires ou associés, sa
capacité de remboursement et, le cas échéant, les garanties proposées.

Tenue des dossiers de prêts

BAM a émis la circulaire n°36 relative au devoir de vigilance incombant aux


établissements de crédit. Selon cette dernière, les établissements de crédit sont tenus de
mettre en place les procédures nécessaires leur permettant :

- L’identification de leur clientèle : à travers le recensement de tous les renseignements et


documents utiles relatifs aux activités des titulaires des comptes et à l’environnement dans
lequel ils opèrent notamment lorsqu’il s’agit de personnes morales ou d’entrepreneurs
individuels.

- Le suivi et la surveillance des opérations de la clientèle : en classant les clients par


catégories, selon leur profil de risque. Pour chaque catégorie de client, l’établissement
doit instituer des limites au-delà desquelles des opérations pourraient être considérées
comme inhabituelles ou suspectes.

- La mise à jour de la documentation afférente à la clientèle et aux opérations qu’elle


effectue : L’établissement de crédit doit se doter de systèmes d’information qui lui
permettent, pour chaque client, de disposer de la position de l’ensemble des comptes
détenus ; de recenser les opérations effectuées et d’identifier les transactions à caractère
suspect ou inhabituel
.
Ces tests ont pour objectif majeur l’évaluation de l’exhaustivité et la conformité des
dossiers de crédits et procédures appliquées par rapport aux réglementations de BAM.

De ce fait l’auditeur doit vérifier l’existence :


73
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
- D’une demande initiale indiquant toutes les parties impliquées dans un prêt avec tous les
garants.
- D’informations sur le client et son activité.
- De l’approbation par l’agent de crédit et par le comité ou le superviseur de crédit.
- Du contrat de prêt signé et daté stipulant les conditions de remboursement et les taux
d’intérêt.
- Etc.…

Les résultats sont par la suite résumés dans un tableau similaire à celui présenté ci-dessus
dans le but de faciliter le jugement sur le niveau de satisfaction du test.

Procédures de sauvegarde des sûretés

Chaque banque sécurise ses crédits par l’obtention des garanties. Cependant il est possible
qu’on trouve des irrégularités potentielles ou de fraude dans la collecte, le magasinage et
la sortie de cette garantie physique.

L’analyse des sûretés réelles et personnelles est une autre composante essentielle de
l’analyse du risque de crédit.

Dans ce sens, l’auditeur veillera à ce que les garanties constituées sont protégées de tout
événement ou comportement susceptible de causer leur perte (vol, négligence, …).

Ceci est possible soit à travers des entretiens avec le responsable pour évaluer
l’importance et la qualité des mesures prises en la matière ; soit à travers l’observation
directe de la procédure de sauvegarde des sûretés... Il pourra aussi étudier le dispositif de
gestion et de suivi des garanties, la gestion des mains levées, le renouvellement des
garanties échues…

Il doit également vérifier si les garanties hypothécaires, dont le montant dépasse un


million de dirhams, sont justifiées d’une expertise comme prévu dans l’article 20 de la
circulaire 19/G/2002 relative à la classification et au provisionnement des créances en
souffrance.

Si l’expertise n’est pas confiée à un cabinet spécialisé et est effectuée par l’établissement
lui-même, l’auditeur s’assurera, que des procédures précises, claires, de nature à assurer
une évaluation appropriée existent au sein de l’établissement.

Politique de provisionnement des créances en souffrance

Les critères de classification sont définis, les taux de provisionnement sont déterminés et
les quotités de déduction des garanties éventuelles sont citées.

74
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Toutes ces données figurent dans la circulaire n°19 relative à la classification des créances
et à leur couverture par les provisions comme indiqué dans la première partie de ce
mémoire.

L’auditeur vérifie donc si les dispositions de BAM sont rigoureusement respectées, en


ayant recours, bien entendu, à la technique d’échantillonnage.

L’analyse des procédures doit permettre de vérifier :

- l’adéquation entre la connaissance des règles de fonctionnement des procédures et leur


application permanente par le personnel de l’établissement.

- L’existence d’un système de scoring et d’un système de délégation ;

- L’existence d’un système de limites et de suivi des autorisations ;


- La qualité de la formalisation des décisions d’octroi des engagements et des dossiers.

2 111
1 Gestion des engagements sains

Les points d’attention concernent notamment :

-Le suivi du règlement des échéances et le traitement des relances des premiers impayés.

En pratique la banque doit disposer d’une base de données pour le suivi (sous ACCESS)
permettant d’identifier les impayés à recouvrer ou IAR avec le nombre et la nature
d’impayés constatés par dossier ainsi que les comptes qui ne mouvementent pas durant
une période dépassant 90 jours.

Le respect des règles BAM passe nécessairement par l’existence d’un suivi à même
d’identifier le nombre d’impayés par catégorie (impayés escompte, amortissable ou
rééchelonnés) et par conséquent déterminer la catégorie de classement des créances.

- La mise à jour permanente des informations relatives à la vie du dossier, notamment en


ce qui concerne les garanties.

- La gestion des événements affectant la situation des crédits (renégociation des termes du
contrat de prêt, remboursements anticipés, restructurations pour difficultés financières...).

La revue des engagements sains doit par ailleurs conduire l’auditeur à s’assurer qu’il n’y a
pas de dossiers susceptibles d’être classés en souffrance.

75
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
2 111
11 Dispositif de surveillance des risques

La revue du dispositif de surveillance des risques a pour principaux objectifs, d’une part,
de s’assurer de la capacité de l’établissement à recenser de manière exhaustive ses encours
à risque, d’autre part, de porter une opinion sur le niveau de maîtrise dont dispose l’entité
sur les provisions qu’elle constitue.

La revue du dispositif de suivi des risques passe par deux étapes :

II- 1 Evaluation du recensement des encours à risque :

La qualité du recensement des engagements risqués dépend largement :

- Des modalités de surveillance des risques sains (analyse des dépassements de limites
autorisées, constitution de fiches de crédit...)

- De l’existence d’une procédure de notation interne : les établissements de crédit sont


tenus de mettre en place un système de notation interne des engagements, étant entendu
qu’il peut être plus prudent que les règles BAM. A défaut, les notes de BAM
s’appliquent ;

- De l’existence d’une organisation sectorielle sur des domaines traditionnellement


sensibles ;

- De l’analyse des procédures de déclassement sains / pré- douteux / douteux/ compromis :


existence d’un déclassement automatisé en fonction des règles BAM ou déclassement par
« intervention humaine ».

Les modalités de déclassement prévues doivent par ailleurs garantir le respect du principe
de contagion selon lequel le déclassement d’un engagement sain vers la catégorie en
souffrance entraîne le déclassement de tous les engagements détenus sur cette même
contrepartie.

II-2 Evaluation des méthodes de provisionnement

L’évaluation des méthodes de provisionnement se fait sur la base des règles de


provisionnement fixées par la circulaire 19. Néanmoins, l’établissement de crédit peut
avoir retenu des règles plus conservatrices.

Ces méthodes de provisionnement doivent répondre à un souci de formalisation et être


appliquées de façon permanente dans le temps.

S’agissant des encours pré- douteux et douteux, la circulaire prévoit la possibilité de les
provisionner globalement, en les traitant par classes homogènes de risques. Les
76
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
établissements de crédit développent alors une approche globale fondée sur la taille des
entreprises, de la durée ou du taux pratiqués ou encore de la nature du segment de
clientèle.

L’évaluation des méthodes de provisionnement se fait également à travers l’évaluation du


dispositif de contrôle des comptes.

A ce stade, il s’agit de vérifier la correcte inscription en comptabilité des montants revus.


Ces contrôles reposent notamment sur :

- l’évaluation des performances du système d’information et de la traçabilité de la


piste d’audit :examen des modes d’alimentation des outils de gestion et des
comptabilités, analyse des déversements de la gestion en comptabilité et revue des
contrôles induits par le système informatique en lui-même.

- La revue des procédures internes de justification et surveillance des comptes, au


travers des contrôles opérationnels des entités de base, de la justification
périodique des soldes en date d’arrêté et le pilotage du dispositif de contrôle par la
comptabilité centrale. A ce titre, les procédures de rapprochement des encours et
des provisions entre chaînes de gestion et soldes comptables constituent la zone de
contrôle la plus sensible.

Maîtrise du risque informatique

Le fait de recourir à l’ordinateur dans la gestion consiste un risque en soi. C’est le risque
économique. Il est en effet indépendant du risque physique et du risque logique.

Au sein des banques, le risque de crédit prend plus d’ampleur selon la qualité du système
de suivi des crédits mis en place. De ce fait, avant même d’entamer les tests de
procédures, l’auditeur doit déterminer si l’établissement possède ou non un système
d’audit interne à même de contrôler régulièrement le système de suivi des crédits .
Si ce n’est pas le cas, ou si ce système ne fonctionne pas correctement, ou encore si
l’auditeur découvre des faiblesses importantes dans le système de suivi des crédits, alors
la taille des échantillons doit être augmentée , afin de s’assurer que le portefeuille et le
montant des provisions indiqués dans les états financiers ne comportent pas d’anomalie
significative.

La revue des risques informatiques doit permettre :

- de s’assurer du niveau de qualité des matériels utilisés et de leur capacité à évoluer dans
le temps pour faire face à une augmentation conséquente des opérations ;

- de comprendre les différents niveaux de sécurité des matériels pour prévenir le risque de
défaillance (existence de système de secours et de back- up) et d’attaques externes des
systèmes (virus...) ;
77
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
- d’identifier les pratiques commerciales et le niveau de sécurité des opérations.

Tout système de suivi des crédits doit faire l’objet d’un test à trois niveaux :

- Exactitude : vérifier si le système de suivi des crédits reflète correctement les


remboursements perçus, l’historique des crédits aux clients, l’existence de
pratiques de crédit risquées (telles l’attribution d’un nouveau crédit à un client
ayant des difficultés de remboursement sur un crédit déjà existant, …), la balance
âgée des crédits en retard (c’est-à-dire les regrouper en fonction de la période
écoulée depuis l’échéance du dernier remboursement non versé).

- Sécurité : examiner les éléments tels que : les caractéristiques internes de sécurité
du logiciel informatique, l’environnement externe de sécurité du matériel
informatique, les mesures de sécurité pour l’accès aux systèmes de suivi de
portefeuille, les procédures de correction des données sur les opérations, les
procédures de sauvegarde et vérification d’intégrité de la sauvegarde, et les
mesures de sécurité concernant les fichiers de sauvegarde.

- Efficacité : Même si l’information est exacte et sûre, elle présente peu d’intérêt tant
que le personnel, à tous les niveaux de l’organisation, ne la reçoit pas en temps
utile sous forme de rapports intelligibles et n’utilise pas les données que
contiennent ces rapports. C’est pourquoi on a évalué aussi l’efficacité du système
de suivi des crédits, à la fois au siège et dans les agences. Les employés et les
clients de la banque obtiennent-ils l’information dont ils ont besoin, au moment où
ils en ont besoin, sous une forme appropriée à leur besoin spécifique, sans les
noyer dans des détails inutiles ? Utilisent-ils les rapports qui sont produits ?

A la fin de cette étape, l’auditeur est à même à établir un rapport de recommandations sur
le contrôle interne , destiné ç sensibiliser l’établissement sur les faiblesses de son système
de contrôle interne et de suggérer des actions à envisager pour combler les insuffisances.

Les travaux effectués jusqu’à lors, permettront à l’auditeur de déduire, in fine, un


programme de contrôle des comptes adapté.

Le statut d’expert extérieur dont jouit le commissaire aux comptes lui offre la possibilité
de faire adhérer plus facilement le personnel aux mesures proposées et de faciliter le
changement.

Sa démarche s' inscrit dans une étroite collaboration avec les organes concernés au sein de
l’établissement de crédit. Dans ce cadre, l’objectif de sa mission peut aller de
l'instauration et la modification de quelques outils et procédures à la mise en place d' une
véritable culture du risque.

78
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
L’évaluation du contrôle interne a pour rôle d’orienter les travaux du CAC et de lui
permettre de mesurer l’écart qui existe entre le modèle de gestion mis en place et le
modèle souhaité. De même, l' analyse des différentes contraintes et ressources
contribuerait à délimiter et planifier les actions réalisables et souhaitables.

+( 1=
1= Contrôle des comptes
La phase du contrôle des comptes permet aux auditeurs de réunir les éléments probants
suffisants pour s’assurer que les dispositions légales et réglementaires relatives au risque
de crédit auxquelles est soumis l’établissement bancaire sont bien respectées.

La première étape vise la mise en application des sept principes comptables. Il s’agit de :
- La continuité de l’exploitation : Selon ce principe, l’établissement de crédit doit établir
ses états de synthèse dans la perspective d’une poursuite normale de ses activités. Par
conséquent, en l’absence d’indication contraire, il est censé établir ses états de synthèse
sans l’intention ni l’obligation de se mettre en liquidation ou de réduire sensiblement
l’étendue de ses activités. Ce principe conditionne l’application des autres principes,
méthodes et règles comptables, en particulier ceux relatifs à la permanence des méthodes
et aux règles d’évaluation et de présentation des états de synthèse.

La permanence des méthodes :l’établissement de crédit établit ses états de synthèse en


appliquant les mêmes règles d’évaluation et de présentation d’un exercice à l’autre.
Il ne peut introduire de changement dans ses méthodes et règles d’évaluation et de
présentation que dans des cas exceptionnels. Dans ces circonstances, les modifications
intervenues dans les méthodes et règles habituelles sont précisées et justifiées, dans l’état
des informations complémentaires, avec indication de leur influence sur le patrimoine, la
situation financière et les résultats.

Le coût historique : la valeur d’entrée d’un élément inscrit en comptabilité pour son
montant exprimé en unités monétaires courantes à la date d’entrée reste intangible quelle
que soit l’évolution ultérieure du pouvoir d’achat de la monnaie ou de la valeur actuelle de
l’élément, sous réserve de l’application du principe de prudence.
Par dérogation à ce principe, l’établissement bancaire peut décider à la réévaluation de
l’ensemble de ses immobilisations corporelles et financières.
La spécialisation des exercices : En raison du découpage de la vie d’une organisation en
exercices comptables, les charges et les produits doivent être, en vertu du principe de
spécialisation des exercices, rattachés à l’exercice qui les concerne effectivement et à
celui-là seulement.

79
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Les produits sont comptabilisés au fur et à mesure qu’ils sont acquis et les charges au fur
et à mesure qu’elles sont engagées, sans tenir compte des dates de leur encaissement ou de
leur paiement.

La prudence Selon ce principe , les incertitudes présentes susceptibles d’entraîner un


accroissement des charges ou une diminution des produits de l’exercice doivent être prises
en considération dans le calcul du résultat de cet exercice. En application de ce principe,
les produits ne sont pris en compte que s’ils sont certains et définitivement acquis ; en
revanche, les charges sont à prendre en compte dès lors qu’elles sont probables.

La clarté En vertu du principe de clarté, les opérations et informations doivent être


inscrites dans les comptes sous la rubrique adéquate, avec la bonne dénomination et sans
compensation entre elles.

L’importance significative :Selon ce principe, les états de synthèse doivent révéler tous
les éléments dont l’importance peut affecter les évaluations et les décisions. Est
significative toute information susceptible d’influencer l’opinion que les lecteurs des états
de synthèse peuvent avoir sur le patrimoine, la situation financière et les résultats.

Vérifier l’application des sept principes fondamentaux requiert la mise en œuvre des
contrôles substantifs sur les principaux soldes comptables de l’établissement de crédit.

En effet, ces contrôles sont réalisés dans le but d’obtenir des éléments probants directs
supportant les soldes de comptes.
Dans ce contexte, on distingue deux types de procédures :

- des contrôles portant sur le détail des opérations et des soldes.

- des procédures analytiques.

Les contrôles détaillés permettent habituellement de tester plus efficacement les postes de
bilan. En revanche, les procédures analytiques sont généralement préférables pour évaluer
les comptes d’exploitation parce qu’elles détectent plus efficacement les erreurs
potentielles.
En effet, selon la norme ISA 520, les procédures analytiques comparent l’information
financière d’une organisation avec par exemple :
- Les informations comparables des exercices précédents ;
- Les résultats prévus de l’organisation, tels que des budgets ou des prévisions, ou
des évaluations de l’auditeur, par exemple l’estimation de la charge d’amortissement ;
- Les informations concernant un secteur d’activité similaire.
80
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Les procédures analytiques examinent également les relations :
- Entre des éléments des informations financières dont on s’attend à ce qu’ils soient
conformes à un modèle prévisible fondé sur l’expérience de l’organisation, tels que les
pourcentages de marge brute ;
- Entre des informations financières et les informations non financières correspondantes,
comme le rapport entre charges de personnel et effectifs.

2 1 : Les outils de contrôle des comptes


Nous exposerons, dans ce qui suit, quelques outils qui pourraient être utilisés lors de la
phase de contrôle des comptes.
I-1 La technique de sondage

Le recours au sondage est dû à l’impossibilité de faire une revue exhaustive de tous les
dossiers de crédit. De ce fait, l’auditeur cherche à obtenir des éléments probants à travers
la revue d’un échantillon de dossiers.
Le choix de l’échantillon pose deux problèmes distincts : d’une part, la détermination du
nombre d’éléments de cet échantillon ; d’autre part, ma méthode de tirage de chacun de
ces éléments.
Il convient au préalable de connaître la nature de la population ( opérations ou situations)
à éditer et de s’assurer de ses principales caractéristiques.
Celles-ci sont de trois sortes :
- homogénéité
- dispersion
- probabilité de fréquences des erreurs
Il convient de déterminer ensuite la précision, c’est à dire la marge d’erreurs qui doit être
appliquée aux résultats obtenus sur l’échantillon pour extrapolation à la population.
Enfin cette extrapolation des résultats de l’échantillon à la population avec une précision
donnée ne peut être obtenue qu’avec une certaine probabilité que l’on appelle niveau de
confiance .
Le choix du niveau de confiance et de la précision souhaitée dépend du risque encouru
dans chaque domaine vérifié., importance des valeurs, qualité du contrôle interne.

Le choix de l’échantillon peut être orienté ou aléatoire. Il n’est orienté que si l’auditeur
décide que l’objectif de son examen est de mettre en évidence une erreur ou une
manipulation, dans lequel cas il dirige ses recherches dans les sections de la population où
il attend en repérer un exemple.
81
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Par contre, un échantillon aléatoire est constitué de manière objective, en se basant sur les
méthodes de sélection telles :
- La sélection aléatoire : Cette méthode repose sur la base statistique la plus forte et doit être
utilisée dans la mesure du possible. Tous les éléments de la population ont la même chance
d’être sélectionnés ;
- La sélection systématique : Cette méthode sélectionne les éléments en appliquant un
intervalle constant entre chaque sélection, par exemple toutes les vingt pièces comptables ;
- La sélection au hasard : Cette méthode est une alternative à la sélection aléatoire.
La technique de sondage sera particulièrement utilisée, lors de cette phase, pour la sélection
des tiers à circulariser ou pour la sélection de valeurs à vérifier.

I-2 La confirmation directe

La confirmation directe par un tiers de l’existence d’un actif, d’un passif ou d’un
engagement hors bilan est une technique appréciée pour sa force probante de la fiabilité de
l’information. Cet outil permet d’obtenir directement auprès des tiers en relation avec
l’entité contrôlée des informations sur les opérations effectuées avec elle.

Il est évident que si les deux parties à un contrat enregistrent les mêmes informations
concernant cette relation, il y a un risque minimal que cette information soit erronée.
Pourtant, cette technique n’est valable que si l’auditeur contrôle lui-même la mise en
enveloppe des demandes de confirmation et l’envoi par le courrier.

Compte tenu du caractère probant de cette technique, l’utilisation doit en être


systématisée ; aussi, l’auditeur sera conduit à justifier pourquoi il n’a pas fait usage de cet
outil et il justifiera alors du recours à d’autres techniques de remplacement.

L’auditeur obtient la confirmation directe grâce à la lettre de circularisation qu’il envoie


aux tiers.
La circularisation des clients constitue un élément essentiel des contrôles de détail. Elle
permet de vérifier la réalité des soldes comptables pour détecter d’éventuels crédits fictifs.
Il n’y a cependant pas de norme universelle concernant le pourcentage de la clientèle à
circulariser.
La sélection des tiers circularisés doit permettre d’avoir un niveau de réponses suffisant
pour donner un caractère probant à la démarche ainsi engagée : donc un nombre de tiers et
des valeurs concernées représentatives (en mouvement ou en solde).

82
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Ceci ne doit cependant pas conduire à privilégier une sélection sur la base uniquement de
soldes importants par exemple ; ainsi, des soldes inversés ou des soldes à zéro peuvent
valablement être incorporés à l’échantillon retenu.
Par la même occasion, il est possible d’envoyer des lettres de circularisation pour les
avocats.
L’objectif est de recueillir une liste des litiges dont ils ont connaissance et leur évaluation
des risques.
Les demandes envoyées aux clients doivent être « fermées », c’est-à-dire que la nature et
le montant de la confirmation sont communiqués au client. Les réponses font l’objet d’un
rapprochement avec les données de l’établissement audité.
Bien que la circularisation des clients figure parmi les outils obligatoires, efficaces et
extrêmement probants utilisés par les auditeurs, les limites majeures rencontrées lors de la
mise en œuvre de cette technique sont liées au taux de réponse et à la qualité des réponses.
En effet, le taux de réponse des clients circularisés est généralement faible. Et en cas de
réponse, il est possible que les informations recueillies soient insuffisantes pour permettre
à l’auditeur de valider le solde du client circularisé. Pour y remédier, des contrôles de
substitution doivent être nécessairement engagés.
A défaut de réponse de la part des clients, l’auditeur n’a d’autre issue qu’exploiter les
données comptables de l’établissement de crédit pour aboutir à l’information visée. Ceci
dit, il convient de s’assurer, en premier, de l’existence des portefeuilles de crédit et ce, en
contrôlant pour un échantillon de crédits :
• La concordance entre l’inventaire informatique des crédits et les comptes généraux.
• Leur classification correcte selon la nature du crédit,
• Leur régularité,
• Les informations servant de base au calcul des intérêts : date de départ, échéance et
taux.

I-3 La vérification sur document


Elle comporte la recherche de la justification pour les écritures comptables à travers l’examen
de documents.
Toute écriture comptable étant, de par nature, la description d’une partie d’une transaction
économique ou de la modification d’une relation juridique, il est nécessaire pour l’auditeur de
pointer les écritures avec les documents d’origine.
Cette vérification documentaire comporte normalement deux étapes croisées. D’une part,
l’auditeur contrôle des écritures à partir de documents, avec l’objectif principal de s’assurer
que les écritures sont complètes.
D’autre part, il invertit le processus et, en partant des écritures, trace la piste d’audit jusqu’aux
documents de base, avec l’objectif principal de s’assurer que les écritures sont justifiées et
correctes.

83
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Il est clair qu’un document ayant son origine à l’extérieur de l’établissement fournit une
preuve plus valable qu’un document interne.
De ce fait, cette vérification sur documents est la résultante de différents recoupements que
l’auditeur est à même de faire.

I-4 Le contrôle arithmétique

C’est une nécessité pour s’assurer de la bonne qualité numérique des comptes. Ce genre de
contrôle peut avoir une application très vaste.

2 111
1 : Démarche de contrôle des comptes
Le contrôle des comptes effectué lors de l’examen de la situation de clôture peut se
subdiviser en une revue du risque sur les encours et la mise en œuvre des autres travaux
de révision.

II- 1 La revue du risque en encours

La revue du risque sur encours englobe la revue des principaux dossiers de crédits en
souffrance, la revue du risque diffus et la revue des dossiers de crédits sains. D’abord, on
s’attardera sur la démarche de contrôle des comptes des crédits en souffrance pour ensuite
présenter brièvement les différences entre celle-ci et la revue des risques diffus et des
crédits sains.

La revue des dossiers en souffrance suppose un échantillonnage à partir des créances pré-
douteuses, douteuses et compromises. Cette revue consiste à se prononcer sur l’évaluation
du niveau de provisionnement compte tenu des règles BAM. Deux étapes sont alors
envisageables :

- Mise en œuvre d’une sélection des principaux engagements de chaque catégorie des
créances en souffrance de façon à couvrir une population représentative des crédits.

Ainsi les critère de sélection retenus peuvent être en fonction du montant brut des
engagements, ou encore de l’assiette du risque net ( le risque net s’entend de la différence
entre le montant du crédit et les provisions déjà constatées).
Cette approche peut également être complétée par une revue des principales dotations et
reprise de la période, ainsi que par l’analyse de l’évolution du risque sur la période
subséquente.
84
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Pour faire la sélection, on combine souvent entre la sélection orientée et celle aléatoire :

- D’une part, la sélection aléatoire pour les portefeuilles comprenant un grand


nombre de crédits à faible montant, tels les crédits aux particuliers.

- D’autre part, la sélection orientée, essentiellement basée sur le jugement de


l’auditeur car elle est plus facile à mettre en œuvre. Ainsi, l’auditeur pourrait être amené à
choisir tous les crédits importants pour pouvoir couvrir un pourcentage significatif des
encours avec un nombre limité de dossiers.
En effet, l’article 32 de la circulaire de BAM n°9/G/2002 relative à l’audit externe des
établissements de crédit confirme qu’il faut donner la priorité :
- Aux crédits dont l’encours, par bénéficiaire est égal ou supérieur à 5 % des fonds
propres de l’établissement de crédit ;
- Aux concours consentis aux personnes physiques et morales apparentées à
l’établissement, telles que définies par le PCEC ;
- Aux autres dossiers de crédit présentant un risque anormal (créances ayant enregistré des
impayés ou fait l’objet de consolidation, crédits consentis à des clients opérant dans des
secteurs connaissant des difficultés, etc).

- Evaluation du niveau de provisionnement

A cet effet, il convient de se reporter aux quotités de provisionnement fixées par la


circulaire 19 comme nous l’avons détaillé dans la première partie.

Le tableau suivant est un récapitulatif de ces quotités.

85
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Anciennté Affectation

Comptes gelés
90 Pré-douteux
180 Douteux
360 Compromis

Crédits amortissables
90 Pré-douteux
180 Douteux
360 Compromis

Crédits amortissables (remboursement mensuel


Plus de 9 échances Compromis

Crédits consolidés
180 Compromis

Règles de provisionnement
Pré-douteux 20%
Douteux 50%
Compromis 100%

Les provisions relatives aux créances compromises doivent être constituées au cas
par cas. Celles ayant trait aux créances pré-douteuses et douteuses peuvent être
constituées de manière globale.

86
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Garanties déduites
dépôts de garantie (deposits) 100%
Garanties reçues de l' Etat ou de la CCG,
homologuées par l’Etat 100%
garanties reçues d’établissements de crédit 80%
garanties reçues d’organismes d’assurance 80%
nantissement de bons de caisse 80%
hypothèques 50%
attestations de droits constatés 50%

Les garanties ne sont prises en considération que pendant leur durée effective et
qu'à hauteur des montants initiaux des risques couverts pondérés par les quotités
affectées aux garanties concernées.

Les hypothèques dont le montant est égal ou supérieur à un million de dirhams ne


sont prises en compte que si le bien hypothéqué a fait l’objet d'une évaluation
récente, effectuée en bonne et due forme par l’établissement de crédit ou, à sa
demande, par un expert qualifié.

Les établissements de crédit qui procèdent, eux-mêmes, à l’évaluation des garanties


hypothécaires doivent justifier d’une expertise dans ce domaine et disposer de
procédures précises.

Correction des quotités de garantie par rapport à la date d'inscription des garanties
Hypothèques
Après 5 ans 25%
Après 10 ans 0%

Attestations de droit constatés


Après 2 ans 25%
Après 5 ans 0%

Les provisions relatives à des créances ayant fait l’objet de restructuration, ne


peuvent être reprises qu’à l’expiration d’un délai de six mois, courant à compter de la
date d’échéance du premier règlement convenue, et sous réserve que ces créances
n’enregistrent aucun impayé durant cette période.

87
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Rappelons que le niveau de provisionnement est déterminé déduction faite des garanties et
agios réservés (intérêts générés par les crédits en souffrance non pris en compte dans le
Produit Net Bancaire ou PNB sauf lorsqu’ils sont effectivement encaissés).

Ainsi, deux étapes sont nécessaires dans cette démarche :


- La vérification du respect des règles de BAM quant à l’aspect provisionnement
- Le calcul des garanties à soustraire de la base de calcul

À la fin de l’exercice, l’auditeur doit faire une sélection détaillée de crédits spécifiques en
fonction du seuil de signification défini pour l’établissement de crédit. Cet échantillon de
crédits doit être contrôlé afin de confirmer le solde des provisions pour créances en
souffrance à la fin de l’exercice. Si les tests de procédure confirment que l’auditeur ne
peut pas se fier aux contrôles internes de l’établissement sur les provisions pour créances
en souffrance, l’échantillon sélectionné pour les contrôles substantifs devra être plus large.
En premier lieu, l’auditeur aura besoin du tableau des provisions fourni par l’entité auditée
pour s’assurer de sa concordance avec la comptabilité. De manière générale, ce tableau
contient les informations suivantes :
- Les provisions à la fin de l’exercice précédent ;

- Les mouvements de l’exercice : dotations, reprises de provisions utilisées


ou devenues disponibles ;

- Les provisions à la fin de l’exercice examiné.

A l’issue de cette comparaison, les écarts constatés devront être dûment justifiés en ayant
recours à une série d’entretiens avec le personnel concerné au niveau de l’établissement
de crédit.

En second lieu, l’auditeur devra évaluer les provisions constituées pour déceler, le cas
échéant, l’insuffisance ou l’excédent de provisions. Ceci dépend, bien entendu :
- du respect des règles BAM en matière de provisionnement,

- Et du caractère réalisable des garanties afférentes à ces créances.

88
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Voilà un exemple d’un sous provisionnement détecté :

En MDH juin-06 déc-05 juin-05

PNB 705 1 371 560


Dotations Nettes 197 3 481 231
Résultat Net 102 - 2 682 12

CES 7 494 7 829 8 101


Provisions pour CES 4 461 4 426 3 371
Agios réservés 228 227 412
% 63% 59% 47%
Sous-proviosionnement 550 770 2 800

Capital social 2 820 1 820 1 200


Situation Nette 380 - 22 1 199
Total Bilan 36 395 34 413 30 986

Restructuration

La banque continue sa restrustiration selon le plan pré-établi

Réalisation de l'augmentation de capital de la banque X de 1,8 milliards à 2,8 milliards souscrite


entièrement par l'Etat. Une première tranche libérée au 1er semestre 2006 pour 300 MDH.

En MDH juin-06 déc-05 juin-05

PNB 705 1 371 560


Dotations Nettes 197 3 481 231
Résultat Net 102 - 2 682 12

CES 7 494 7 829 8 101


Provisions pour CES 4 461 4 426 3 371
Agios réservés 228 227 412
% 63% 59% 47%
Sous-proviosionnement 550 770 2 800

Capital social 2 820 1 820 1 200


Situation Nette 380 - 22 1 199
Total Bilan 36 395 34 413 30 986

89
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
IV-2Autres travaux de révision
Les autres travaux de révision incluent traditionnellement un rapprochement entre les
données de gestion avec celles de la comptabilité, une revue analytique finale, la mise en
œuvre de tests informatiques et une circularisation des contreparties.

-le cadrage entre les données de gestion et la comptabilité peut consister en un cadrage
entre les comptabilités auxiliaires et la comptabilité générale ou encore le raccordement
entre les chaînes de gestion et les chaînes comptables.

- la revue analytique finale doit permettre à l'auditeur de comprendre les évo- lutions
constatées sur les encours d/un mois par rapport à I/autrei par rapport au budgetl au regard
de l'
exercice précédent...

- La mise en place de la circularisation des contreparties est une diligence légale du


commissaire aux comptes. Toutefois, elle s/avère difficile à mettre en œuvre.

En définitive, les règles de provisionnement édictées par Bank AI-Maghrib encadrent


strictement les modalités de surveillance et de provisionnement du risque de crédit

- Le principal enjeu sur les mois à venir va principalement porter sur la capacité des
établissements de crédit à réconcilier les règles prudentielles BAM avec les nouvelles
règles introduites par les normes comptables internationales IASIFRS1 dont la
transposition au Maroc est prévue dès l'
année prochaine.

90
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
+

La mise en œuvre des dispositions réglementaires de Bank Al Maghrib relatives aux


créances en souffrance, constitue incontestablement une source de risque ; dans la mesure
où ces dispositions sont assez prudentes, et impliquent dans certain cas la constitution de
provision bien que les clients concernés ne soient pas réellement en difficulté financière
(cas notamment des créances pré douteuses qui sont provisionnées à hauteur de 20% de
leur montant).

Si certaines banques ont étendu leurs risques, d’autres, ainsi que la clientèle bancaire,
disposent désormais de possibilités nettement accrues de limiter et de contrôler leurs risques
globaux et d’abaisser le coût de leurs emprunts. Divers établissements – les utilisateurs, par
opposition aux protagonistes du marché de ces instruments – sont peut-être ainsi parvenus à
réduire leur risque total.

Néanmoins, le commissaire aux comptes se voit toujours engagée dans un large éventail
de missions supplémentaires, qui peuvent d’ailleurs être de taille assez importante, et
quirequièrent une formation et une technicité très poussées.

91
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
? (

- D.OGIEN.Comptabilité et audit bancaire. Edition DUNOD, Paris, 2006, 432 p.


- COLLINS (Lionel) et VALIN (Gérard). Audit et contrôle interne, aspects financiers,
opérationnels et stratégiques. Editions Dalloz, Paris, 1992, 373 p.

- CUVLLER (G.) et al. Pratique de la comptabilité bancaire. CLET Editions BANQUE.

- DE SERVIGNY (Arnaud) et ZLENKO (Ivan). Le risque de crédit, nouveaux enjeux


bancaires. Dunod, Paris, 2001,

- Circulaire relative à l'


audit externe des établissements de crédit. Bank Al-Maghrib, juillet
2002.

- Circulaire n°19 relative à la classification des créances et à leur couverture par les
provisions. Bank Al-Maghrib, décembre 2002.

- Note de présentation du plan comptable des établissements de crédit. Bank Al-Maghrib.

- BENNOUNA FAMA Le rôle de l’audit externe dans la gestion d risque de crédit.


Casablanca, 2006.
- BENNANI HASSAN (Yasmine). Les modèles internes dans l’évaluation du risque de crédit.
Paris, 2001.

- MELIANI (Mounia). La gestion du risque crédit : Cas BMCE. Casablanca, 2005.

- Site de Bank Almaghreb


- Bulletin d’information périodique n161 Février /Mars 2007. Numéro spécial .

92
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
CIRCULAIRE N°4 RELATIVE AU COEFFICIENT MINIMUM DE
SOLVABILITE DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT

Les dispositions de l'


arrêté du Ministre des Finances et des Investissements Extérieurs n°
175-97 du 13 ramadan 1417 (22 janvier 1997) relatif au coefficient minimum de solvabilité
des établissements de crédit, tel qu’il a été modifié et complété par l’arrêté du Ministre de
l’Economie, des Finances, de la Privatisation et du Tourisme n° 1439-00 du 8 rejeb 1421 (6
octobre 2000), stipulent que les établissements de crédit sont tenus de respecter en
permanence, sur base individuelle et consolidée, un rapport minimum de 8 % entre d'
une part,
le total de leurs fonds propres et d'
autre part, les éléments de leur actif et leurs engagements
par signature, affectés d'
un taux de pondération en fonction de leur degré de risque.

L’arrêté susvisé prescrit, par ailleurs, que le calcul de ce coefficient sur base consolidée
doit être effectué lorsqu’un établissement de crédit :

contrôle de manière exclusive ou conjointe un ou plusieurs établissements de crédit ou


exerce sur eux une influence notable ;
exerce un contrôle exclusif ou conjoint sur une ou plusieurs entreprises à caractère financier
autres que les établissements de crédit, notamment celles visées à l’article 4 de l’arrêté du
Ministre de l’Economie et des Finances n°1241-99 du 4 joumada I 1420 (16 août 1999) relatif
aux conditions de prises de participation des établissements de crédit dans des entreprises
existantes ou en création.

La présente circulaire a pour objet de fixer les modalités d'


application des dispositions
susvisées.

Dispositions relatives aux fonds propres.


Dispositions relatives aux risques.

93
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Eléments de l'
actif.
Eléments du hors bilan.

Dispositions diverses.

I- DISPOSITIONS RELATIVES AUX FONDS PROPRES

ARTICLE PREMIER

Pour l’application de la présente circulaire, les fonds propres sont constitués des «fonds
propres de base» et des «fonds propres complémentaires », tels que définis respectivement
aux articles 2 et 3, déduction faite des éléments mentionnés dans l’article 4 ci-dessous.

ARTICLE 2

Les fonds propres de base sont obtenus par différence entre le total des éléments énumérés à
l’alinéa a) et celui des éléments énumérés à l’alinéa b) ci-dessous :

a- éléments à inclure :

le capital social ou la dotation,


les primes d'
émission, de fusion et d'
apport,
les réserves,
le report à nouveau créditeur,
le résultat net bénéficiaire de l’exercice comptable,
le résultat net bénéficiaire en instance d’affectation,
le résultat net bénéficiaire du 1er semestre de l’exercice comptable ;

b- éléments à déduire :

la part non libérée du capital social,


les actions propres détenues, évaluées à leur valeur comptable,
les actifs incorporels, à l’exclusion des logiciels, nets des amortissements et provisions pour
dépréciation,
les frais d’établissement,

94
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
le report à nouveau débiteur,
le résultat net déficitaire de l'
exercice comptable,
le résultat net déficitaire en instance d’affectation,
le résultat net déficitaire du 1er semestre de l’exercice comptable.

ARTICLE 3

Les fonds propres complémentaires sont constitués des éléments suivants :

l’écart de réévaluation,
les subventions et les fonds publics affectés non remboursables,
les fonds spéciaux de garantie,
les provisions pour risques généraux,
les provisions pour acquisition ou construction de logements destinés au personnel,
les réserves latentes des opérations de crédit-bail ou de location avec option d'
achat,
les dettes à durée indéterminée,
les dettes subordonnées à durée déterminée.

ARTICLE 4

Les éléments déductibles visés à l’article 1er ci-dessus sont :

les titres détenus dans le capital des établissements de crédit marocains ou des banques
étrangères,
les créances à durée indéterminée sur des établissements de crédit marocains ou des banques
étrangères,
les créances subordonnées à durée déterminée sur des établissements de crédit marocains ou
des banques étrangères.

ARTICLE 5

Les montants respectifs des éléments, énumérés ci-après, sont inclus dans les fonds propres de
base consolidés, s’ils sont créditeurs, et en sont déduits, dans le cas contraire :

95
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
les différences sur mise en équivalence,
l’écart d’acquisition,
l’écart de conversion,
les intérêts minoritaires.

ARTICLE 6

Le montant total des fonds propres complémentaires pris en considération ne doit pas
dépasser celui des fonds propres de base.

ARTICLE 7

Le résultat net bénéficiaire de l’exercice comptable et le résultat net bénéficiaire en instance


d’affectation sont pris en compte, déduction faite du montant des dividendes que
l’établissement de crédit envisage de distribuer.

ARTICLE 8

Le résultat net bénéficiaire du 1er semestre de l’exercice comptable est pris en considération
sous réserve qu’il soit déterminé après déduction de toutes les charges afférentes à la période
correspondante, y compris les dotations aux amortissements et aux provisions, des impôts sur
les résultats ainsi que du montant des bénéfices qui pourraient être distribués.

ARTICLE 9

L’écart de réévaluation relatif aux titres de participation est pris en considération dans la
limite maximum de 35% de son montant.

ARTICLE 10

Les « fonds publics affectés non remboursables » et les « fonds spéciaux de garantie » sont
pris en compte dans la limite maximum de 8% des risques couverts par lesdits fonds.

ARTICLE 11

96
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Les provisions pour risques généraux sont retenues dans le calcul des fonds propres
complémentaires dans la limite maximum de 1,25% des risques pondérés et lorsque les
provisions pour dépréciation d’actifs sont correctement constituées.

ARTICLE 12

Les dettes à durée indéterminée doivent remplir les conditions suivantes :

1- le contrat d’émission ou d’emprunt doit stipuler expressément que :

le remboursement ne peut être effectué qu'


à l'
initiative de l’établissement emprunteur et sous
réserve d’un préavis minimum de cinq ans,
le paiement des intérêts peut être différé, lorsque la situation financière de l’établissement
emprunteur l'
exige,
le principal et les intérêts non versés peuvent être utilisés pour absorber les pertes
éventuelles, sans que l’établissement emprunteur ne soit obligé de cesser ses activités,
le remboursement du capital et des intérêts est, en cas de mise en liquidation de
l’établissement emprunteur, subordonné à toutes les autres dettes ;

2- leur remboursement ne peut être effectué qu’après l’accord préalable de Bank Al-Maghrib.

ARTICLE 13

Les dettes subordonnées à durée déterminée doivent satisfaire aux conditions ci-après :

1- leur durée initiale doit être de cinq ans minimum ;


2- le contrat d’émission ou d’emprunt doit stipuler expressément que :

le remboursement anticipé ne peut être effectué qu’à l’initiative de l’établissement


emprunteur,
le remboursement anticipé ne peut être effectué pour des raisons autres que la mise en
liquidation de l’établissement emprunteur,
le remboursement du capital et des intérêts est, en cas de mise en liquidation de
l’établissement emprunteur, subordonné à toutes les autres dettes ;

97
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
3- leur remboursement anticipé ne peut être effectué qu’après l’accord préalable de Bank Al-
Maghrib.

ARTICLE 14

Le montant des dettes subordonnées à durée déterminée ne doit pas excéder 50% du total des
fonds propres complémentaires.
Ce montant est réduit à raison de 20% l’an, au cours des cinq dernières années précédant
l’échéance finale.

II – DISPOSITIONS RELATIVES AUX RISQUES

ARTICLE 15

Les éléments de l'


actif et du hors bilan, pris en considération pour le calcul des risques, ainsi
que les quotités qui leur sont appliquées sont détaillés ci-après.

I- ELEMENTS DE L'ACTIF

A- QUOTITE DE 0%:

1- les valeurs en caisse et valeurs assimilées ;

2- les créances sur Bank Al-Maghrib et les autres banques centrales des pays membres de
l’OCDE et assimilés (Cf. annexe I);

3- les créances sur l’Etat marocain et les Etats membres de l’OCDE et assimilés ;

4- les valeurs reçues en pension, émises par l’Etat marocain ou par les Etats membres de
l’OCDE et assimilés ;

5- les crédits de mobilisation de créances sur l’Etat dûment constatées consentis aux
entreprises adjudicataires de marchés publics.

B - QUOTITE DE 20 % :
98
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
1- les créances sur :

les établissements de crédit marocains,


les banques installées dans les pays membres de l'
OCDE et assimilés,
les banques installées dans des pays autres que ceux visés au tiret précédent, dont
l'
échéance résiduelle n'
excède pas douze mois,
les banques multilatérales de développement (Cf. annexe II),
les collectivités locales ;

2- les titres de créance, autres que ceux déduits des fonds propres, émis ou garantis par les
établissements de crédit marocains, les banques installées dans les pays membres de l’OCDE
et assimilés ou par les banques multilatérales de développement ;

3- les titres de créance émis ou garantis par les banques installées dans des pays autres que
ceux membres de l’OCDE et assimilés, dont l’échéance résiduelle n'
excède pas douze mois ;

4- les créances sur la clientèle, garanties par :

les établissements de crédit et assimilés marocains, habilités à délivrer des garanties par
signature (Cf. annexe III),
nantissement de titres de créance émis par les établissements de crédit marocains,
les organismes marocains d'
assurances à l'
exportation (Société Marocaine d’Assurances à
l’Exportation),
les banques installées dans les pays membres de l'
OCDE et assimilés ou par nantissement de
titres émis par ces établissements,
les banques installées dans des pays autres que ceux visés au tiret précédent et dont
l'
échéance résiduelle n'
excède pas douze mois,
les banques multilatérales de développement ;

5- les valeurs reçues en pension de la clientèle, émises par les établissements de crédit
marocains, par les banques installées dans des pays membres de l’OCDE et assimilés ou par
les banques multilatérales de développement.

C- QUOTITE DE 50 % :

99
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
1- les crédits à l'
habitat consentis à la clientèle pour l'
acquisition, l'
aménagement ou la
construction de logements, garantis par :

une hypothèque de premier rang sur les biens objet desdits crédits,
ou une hypothèque de second rang, lorsque le premier rang est inscrit en faveur de l'
Etat, en
garantie du paiement des droits d'
enregistrement,
ou, éventuellement, une hypothèque de rang inférieur lorsque les rangs précédents sont
inscrits au profit du même établissement et pour le même objet ;

2- les parts ordinaires de Fonds de Placements Collectifs en Titrisation des créances


hypothécaires ;

3- les crédits-bails immobiliers en faveur de la clientèle.

D- QUOTITE DE 100 % :

1- les créances sur les banques installées dans les pays autres que les pays membres de
l'
OCDE et assimilés, dont l'
échéance résiduelle excède douze mois ;

2- les créances sur la clientèle autres que celles visées aux paragraphes A, B et C ;

3- les immobilisations corporelles ;

4- les immobilisations données en location simple ;

5- les parts spécifiques de Fonds de Placements Collectifs en Titrisation des créances


hypothécaires ;

6- les titres de propriété et de créance autres que ceux déduits des fonds propres et ceux visés
à l’alinéa précédent et aux paragraphes B et C ;

7- les autres actifs. II- ELEMENTS DU HORS BILAN

A- QUOTITE DE 0 % :

100
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
1- les engagements de financement et de garantie en faveur ou sur ordre de l’Etat marocain et
des Etats membres de l’OCDE et assimilés ;

2- les engagements de rachat de titres émis par l’Etat marocain et les Etats membres de
l’OCDE et assimilés, vendus à réméré.

B- QUOTITE DE 4 %

Les crédits documentaires import ouverts sur ordre des banques marocaines, garantis par
les marchandises correspondantes.

C-QUOTITE DE 20 % :

1- les crédits documentaires import ouverts sur ordre de la clientèle garantis par les
marchandises correspondantes ;

2- les crédits documentaires export confirmés ;

3- les engagements de financement et de garantie, autres que ceux visés au paragraphe B et


aux deux alinéas précédents, en faveur ou sur ordre :

des établissements de crédit marocains,


des banques installées dans les pays membres de l'
OCDE et assimilés,
des banques installées dans des pays autres que ceux visés au tiret précédent,
dont l'
échéance résiduelle n'
excède pas douze mois ;

4- les engagements de financement et de garantie en faveur ou sur ordre de la clientèle,


garantis par :

les établissements de crédit et assimilés marocains habilités à délivrer des garanties par
signature,
les banques installées dans les pays membres de l'
OCDE et assimilés,
les banques installées dans des pays autres que ceux visés au tiret précédent, dont l'
échéance
résiduelle n'
excède pas douze mois,
les banques multilatérales de développement ;

101
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
5- les engagements d’achat de titres émis par les établissements de crédit.

6- les engagements de rachat de titres émis par les établissements de crédit, vendus à réméré ;

D-QUOTITE DE 50 % :

1- les crédits documentaires import ouverts sur ordre de la clientèle non garantis par les
marchandises correspondantes ;

2- les engagements irrévocables de crédit-bail en faveur de la clientèle ;

3- les cautions de marchés publics données sur ordre de la clientèle ;

4- les cautions données sur ordre de la clientèle, en garantie du paiement des droits et taxes de
douane ;

5- les engagements irrévocables d’octroi de cautionnements ou de crédits par acceptation sur


ordre de la clientèle ;

6- les autres engagements de financement et de garantie en faveur ou sur ordre de la clientèle,


qui ne constituent pas des engagements de substitution à des crédits distribués par les autres
établissements.

E-QUOTITE DE 100 % :

1- les engagements de financement et de garantie, dont l'


échéance résiduelle excède douze
mois, en faveur ou sur ordre des banques installées dans les pays autres que les pays membres
de l'
OCDE et assimilés ;

2- les engagements d’achat de titres émis par la clientèle ;

3- les engagements de rachat de titres émis par la clientèle, vendus à réméré ;

4- les autres engagements de financement et de garantie en faveur ou sur ordre de la clientèle.

ARTICLE 16

102
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Les éléments du hors bilan portant sur les taux d’intérêt et les taux de change, tels que les
instruments financiers à terme sur taux d’intérêt ou taux de change et les opérations de change
à terme, sont évalués selon la méthode du «risque courant » ou celle du « risque initial »
décrites en annexe IV.
La méthode choisie doit être notifiée à la Direction du Contrôle des Etablissements de Crédit
de Bank Al-Maghrib (DCEC).

ARTICLE 17

Sont exclus des risques de hors bilan visés à l’article 16 ci-dessus les options sur taux
d’intérêt ou sur devises vendues, les contrats négociés sur un marché organisé qui prévoient le
versement de marges journalières ainsi que les contrats de taux de change d’une durée initiale
n’excédant pas 14 jours de calendrier.

ARTICLE 18

L’application de la quotité de 0% aux crédits de mobilisation de créances sur l’Etat consentis


aux entreprises adjudicataires de marchés publics est subordonnée au respect des conditions
suivantes :

les marchés publics doivent être nantis en faveur de l’établissement de crédit lui même et les
paiements y afférents domiciliés à ses guichets ;
les droits constatés ne doivent faire l’objet d’aucune réserve de la part de l’Administration.

ARTICLE 19

Les crédits consentis aux collectivités locales ne sont pris en considération à hauteur de 20%
que lorsque leur remboursement est prévu d’office dans le budget de ces entités et qu’ils ne
revêtent pas le caractère de créances en souffrance.

ARTICLE 20

Les actions ou parts des Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM)
sont retenues à hauteur de la quotité applicable aux titres qui les composent, conformément

103
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
aux dispositions de la présente circulaire et sous réserve que l’établissement de crédit soit en
mesure de le justifier.

ARTICLE 21

Pour la détermination des crédits par décaissement consentis à la clientèle, les comptes
débiteurs et créditeurs peuvent être fusionnés conformément aux prescriptions du Plan
Comptable des Etablissements de Crédit.

ARTICLE 22

Les quotités prévues à l'


article 15 ci-dessus sont appliquées après déduction des
amortissements, des provisions pour dépréciation d’actifs et des provisions pour risques
d'
exécution d'
engagements par signature ainsi que des montants correspondant à la part des
risques garantie par :

l'
Etat ;
la Caisse Centrale de Garantie, lorsque la garantie est homologuée par l’Administration ;
les Fonds de garantie marocains de crédits (Cf. annexe V) ;
nantissement de dépôts constitués auprès de l’établissement de crédit lui-même ;
nantissement de titres émis ou garantis par l’Etat ;
nantissement de titres de créance émis par l'
établissement lui-même ;

ARTICLE 23

Les garanties visées aux articles 15 et 22 ci-dessus doivent être réalisables à première
demande, sans conditions ni possibilité de contestation.
En outre, elles ne peuvent être prises en considération que pendant leurs durées effectives et
seulement à hauteur des montants des risques couverts.

ARTICLE 24

Les contrats de nantissement de fonds ou de titres doivent stipuler expressément que ces
valeurs sont affectées à la garantie des risques encourus.
Le nantissement de titres nominatifs émis par les établissements de crédit doit, en outre, être

104
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
appuyé par un acte ayant date certaine attestant de son acceptation par l’établissement
émetteur.

III – DISPOSITIONS DIVERSES

ARTICLE 25

Le calcul du coefficient minimum de solvabilité sur base individuelle est opéré à partir de la
comptabilité des opérations que l’établissement de crédit traite au Maroc et de celles
effectuées par ses agences et succursales à l’étranger.

ARTICLE 26

Lorsque les fonds propres sont calculés sur une base consolidée, les éléments mentionnés aux
articles 2, 3 et 4 sont retenus pour leurs montants tels qu’ils résultent de la consolidation des
comptes.

ARTICLE 27

Les éléments pris en considération, pour le calcul des risques sur base consolidée, sont retenus
à hauteur de leurs montants tels qu’ils résultent de la consolidation des comptes.

ARTICLE 28

Les établissements de Crédit communiquent chaque semestre à la DCEC les états de calcul,
sur base individuelle et consolidée, du coefficient minimum de solvabilité. Ces états sont
établis selon les modèles et dans les conditions fixés par circulaire de cette Direction.
La DCEC peut également exiger que les états susvisés lui soient transmis trimestriellement,
lorsqu’elle le juge nécessaire.

ARTICLE 29

La DCEC peut rectifier le calcul des fonds propres, notamment, dans les cas où :

les concours consentis aux personnes physiques ou morales apparentées ne correspondent


pas aux normes usuellement requises en la matière (capacité de remboursement, besoins réels

105
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
de l’activité, garanties, taux d’intérêt, division des risques …) ;
les actifs ayant subi des dépréciations sont insuffisamment provisionnés.

La DCEC peut, en outre, procéder à la révision du calcul du ratio de solvabilité lorsque des
éléments retenus dans le calcul ne remplissent pas les conditions fixées par la présente
circulaire.

ARTICLE 30

Les établissements de crédit sont tenus de communiquer à la DCEC copies des contrats
d’émission ou d'
emprunt relatifs aux dettes à durée indéterminée et aux dettes subordonnées à
durée déterminée, incluses dans les fonds propres.
Ils doivent également lui transmettre, sur sa demande, tous autres documents et
renseignements lui permettant de s’assurer que les éléments pris en considération pour le
calcul du coefficient de solvabilité satisfont aux conditions prévues par la présente circulaire.

ARTICLE 31

Lorsque le calcul du coefficient de solvabilité est effectué sur base consolidée, les
établissements de crédit consolidants doivent joindre à l’état de calcul y afférent la liste des
entreprises incluses dans leur périmètre de consolidation, en précisant pour chacune d’elles
les pourcentages de participation et d’intérêt et la méthode de consolidation utilisée
(intégration globale ou proportionnelle, mise en équivalence).

ARTICLE 32

Les établissements de crédit qui ne respectent pas les dispositions de la présente circulaire
sont passibles des sanctions prévues par l’article 68 du dahir portant loi n° 1-93-147 du 15
moharrem 1414 (6 juillet 1993) relatif à l’exercice de l’activité des établissements de crédit et
de leur contrôle.

ARTICLE 33

La présente circulaire annule et remplace la Circulaire n° 14 du 26 septembre 1996.

106
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
CIRCULAIRE N° 3 RELATIVE AU COEFFICIENT MAXIMUM DE
DIVISION DES RISQUES DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT

Les prescriptions de l'


arrêté du Ministre des Finances et des Investissements Extérieurs n°
174-97 du 13 ramadan 1417 (22 janvier 1997) relatif au coefficient maximum de division des
risques des établissements de crédit, tel qu’il a été modifié et complété par l’arrêté du Ministre
de l’Economie, des Finances, de la Privatisation et du Tourisme n° 1438-00 du 8 rejeb 1421
(6 octobre 2000), stipulent que les établissements de crédit sont tenus de respecter en
permanence, sur base individuelle et consolidée, un rapport maximum de 20 % entre d’une
part, le total des risques encourus sur un même bénéficiaire affectés d’un taux de pondération
en fonction de leur degré de risque, à l’exclusion des risques encourus sur l’Etat, et d’autre
part, leurs fonds propres nets.

Par ailleurs, cet arrêté prescrit que les risques englobent :

les crédits de toute nature et de toute durée,


les opérations assimilées au crédit telles que définies à l’article 3 alinéa 2 du dahir portant
loi n° 1-93-147 du 15 moharrem 1414 (6 juillet 1993) relatif à l’exercice de l’activité des
établissements de crédit et de leur contrôle,
et les titres de placement, de participation et emplois assimilés, émis par le bénéficiaire et
souscrits par l’établissement de crédit concerné.

D’autre part, l’arrêté précité spécifie qu’il faut entendre par même bénéficiaire :

toute personne physique ou morale ;


l’ensemble des personnes physiques ou morales ayant entre elles des liens juridiques ou
financiers qui en font un groupe d’intérêt.

Il stipule, enfin, que le calcul de ce coefficient sur base consolidée doit être effectué
lorsqu’un établissement de crédit :

107
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
contrôle de manière exclusive ou conjointe un ou plusieurs établissements de crédit ou
exerce sur eux une influence notable ;
exerce un contrôle exclusif ou conjoint sur une ou plusieurs entreprises à caractère financier
autres que les établissements de crédit, notamment celles visées à l’article 4 de l’arrêté du
Ministre de l’Economie et des Finances n°1241-99 du 4 joumada I 1420 (16 août 1999) relatif
aux conditions de prises de participation des établissements de crédit dans des entreprises
existantes ou en création.

La présente circulaire a pour objet de fixer les modalités d’application des dispositions
susvisée

ARTICLE PREMIER

Les fonds propres sont calculés selon les modalités fixées par la circulaire de Bank Al-
Maghrib relative au coefficient minimum de solvabilité.

ARTICLE 2

Les éléments de l'


actif et du hors bilan, pris en considération pour le calcul des risques, ainsi
que les quotités qui leur sont appliquées sont détaillés ci-après.

Eléments de l'
actif
Eléments du hors bilan

I- ELEMENTS DE L'ACTIF

A- QUOTITE DE 0 % :

1- les créances sur Bank Al-Maghrib et les autres banques centrales des pays membres de
l’OCDE et assimilés (Cf. annexe I) ;
2- les valeurs reçues en pension, émises par l’Etat marocain ou par les Etats membres de
l’OCDE et assimilés ;
3- les crédits de mobilisation de créances sur l’Etat dûment constatées consentis aux
entreprises adjudicataires de marchés publics.

108
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
B- QUOTITE DE 20 % :

1- les créances sur :

les établissements de crédit marocains,


les banques installées dans les pays membres de l'
OCDE et assimilés,
les banques installées dans des pays autres que ceux visés au tiret précédent, dont l'
échéance
résiduelle n'
excède pas douze mois,
les banques multilatérales de développement (1),
les collectivités locales ;

2- les titres de créance, autres que ceux déduits des fonds propres, émis ou garantis par les
établissements de crédit marocains, les banques installées dans les pays membres de l’OCDE
et assimilés ou par les banques multilatérales de développement ;
3- les titres de créance émis ou garantis par les banques installées dans des pays autres que
ceux membres de l’OCDE et assimilés, dont l’échéance résiduelle n'
excède pas douze mois ;
4- les créances sur la clientèle, garanties par :

les établissements de crédit et assimilés marocains, habilités à délivrer des garanties par
signature (2),
nantissement de titres de créance émis par les établissements de crédit marocains,
les organismes marocains d'
assurances à l'
exportation (Société Marocaine d’Assurances à
l’Exportation),
les banques installées dans les pays membres de l'
OCDE et assimilés ou par nantissement de
titres émis par ces établissements,
les banques installées dans des pays autres que ceux visés au tiret précédent et dont
l'
échéance résiduelle n'
excède pas douze mois,
les banques multilatérales de développement ;

5- les valeurs reçues en pension de la clientèle, émises par les établissements de crédit
marocains, par les banques installées dans des pays membres de l’OCDE et assimilés ou par
les banques multilatérales de développement.

C- QUOTITE DE 50 % :

109
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
1- les crédits à l'
habitat consentis à la clientèle pour l’acquisition, l'
aménagement ou la
construction de logements, garantis par :

une hypothèque de premier rang sur les biens objet desdits crédits,
ou une hypothèque de second rang, lorsque le premier rang est inscrit en faveur de l'
Etat, en
garantie du paiement des droits d'
enregistrement,
ou, éventuellement, une hypothèque de rang inférieur lorsque les rangs précédents sont
inscrits au profit du même établissement et pour le même objet ;

2- les parts ordinaires de Fonds de Placements Collectifs en Titrisation des créances


hypothécaires ;
3- les crédits-bails immobiliers en faveur de la clientèle.

D- QUOTITE DE 100 % :

1- les créances sur les banques installées dans les pays autres que les pays membres de
l'
OCDE et assimilés, dont l'
échéance résiduelle excède douze mois ;
2- les créances sur la clientèle autres que celles visées aux paragraphes A, B et C ;
3- les parts spécifiques de Fonds de Placements Collectifs en Titrisation des créances
hypothécaires ;
4- les titres de propriété et de créance autres que ceux déduits des fonds propres et ceux visés
à l’alinéa précédent et aux paragraphes B et C ;

II- ELEMENTS DU HORS BILAN

A - QUOTITE DE 0 %

Les engagements de financement et de garantie en faveur ou sur ordre de l’Etat marocain et


des Etats membres de l’OCDE et assimilés ;

B- QUOTITE DE 4 %

110
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Les crédits documentaires import ouverts sur ordre des banques marocaines, garantis par les
marchandises correspondantes.

C- QUOTITE DE 20 % :

1- les crédits documentaires import ouverts sur ordre de la clientèle garantis par les
marchandises correspondantes ;
2- les crédits documentaires export confirmés ;
3- les engagements de financement et de garantie, autres que ceux visés au paragraphe B et
aux deux alinéas précédents, en faveur ou sur ordre :

des établissements de crédit marocains,


des banques installées dans les pays membres de l'
OCDE et assimilés,
des banques installées dans des pays autres que ceux visés au tiret précédent, dont
l'
échéance résiduelle n'
excède pas douze mois ;

4- les engagements de financement et de garantie en faveur ou sur ordre de la clientèle,


garantis par :

les établissements de crédit et assimilés marocains habilités à délivrer des garanties par
signature,
les banques installées dans les pays membres de l'
OCDE et assimilés,
les banques installées dans des pays autres que ceux visés au tiret précédent, dont l'
échéance
résiduelle n'
excède pas douze mois,
les banques multilatérales de développement ;

5- les engagements d’achat de titres émis par les établissements de crédit.


6- les engagements de rachat de titres émis par les établissements de crédit, vendus à réméré ;

D- QUOTITE DE 50 % :

1- les crédits documentaires import ouverts sur ordre de la clientèle non garantis par les
marchandises correspondantes ;
2- les engagements irrévocables de crédit-bail en faveur de la clientèle ;
3- les cautions de marchés publics données sur ordre de la clientèle ;
111
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
4- les cautions données sur ordre de la clientèle, en garantie du paiement des droits et taxes de
douane ;
5- les engagements irrévocables d’octroi de cautionnements ou de crédits par acceptation sur
ordre de la clientèle;
6- les autres engagements de financement et de garantie en faveur ou sur ordre de la clientèle,
qui ne constituent pas des engagements de substitution à des crédits distribués par les autres
établissements.

E- QUOTITE DE 100 % :

1- les engagements de financement et de garantie, dont l'


échéance résiduelle excède douze
mois, en faveur ou sur ordre des banques installées dans les pays autres que les pays membres
de l'
OCDE et assimilés ;
2- les engagements d’achat de titres émis par la clientèle ;
3- les engagements de rachat de titres émis par la clientèle, vendus à réméré ;
4- les autres engagements de financement et de garantie en faveur ou sur ordre de la clientèle.

ARTICLE 3

Les éléments du hors bilan portant sur les taux d’intérêt et les taux de change, tels que les
instruments financiers à terme sur taux d’intérêt ou taux de change et les opérations de change
à terme, sont évalués selon la méthode du «risque courant » ou celle du « risque initial »
décrites en annexe IV.

La méthode choisie doit être notifiée à la Direction du Contrôle des Etablissements de Crédit
de Bank Al-Maghrib (DCEC).

ARTICLE 4

Sont exclus des risques de hors bilan visés à l’article 3 ci-dessus les options sur taux d’intérêt
ou sur devises vendues, les contrats négociés sur un marché organisé qui prévoient le
versement de marges journalières ainsi que les contrats de taux de change d’une durée initiale
n’excédant pas 14 jours de calendrier.

ARTICLE 5
112
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
L’application de la quotité de 0% aux crédits de mobilisation de créances sur l’Etat consentis
aux entreprises adjudicataires de marchés publics est subordonnée au respect des conditions
suivantes :

les marchés publics doivent être nantis en faveur de l’établissement de crédit lui même et les
paiements y afférents domiciliés à ses guichets ;
les droits constatés ne doivent faire l’objet d’aucune réserve de la part de l’Administration.

ARTICLE 6

Les crédits consentis aux collectivités locales ne sont pris en considération à hauteur de 20%
que lorsque leur remboursement est prévu d’office dans le budget de ces entités et qu’ils ne
revêtent pas le caractère de créances en souffrance.

ARTICLE 7

Les actions ou parts des Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM)
sont retenues à hauteur de la quotité applicable aux titres qui les composent, conformément
aux dispositions de la présente circulaire et sous réserve que l’établissement de crédit soit en
mesure de le justifier.

ARTICLE 8

Pour la détermination des crédits par décaissement consentis à la clientèle, les comptes
débiteurs et créditeurs peuvent être fusionnés conformément aux prescriptions du Plan
Comptable des Etablissements de Crédit.

ARTICLE 9

Les quotités prévues à l'


article 2 ci-dessus sont appliquées après déduction des montants
correspondant à la part des risques garantie par :

l'
Etat ;
la Caisse Centrale de Garantie, lorsque la garantie est homologuée par l’Administration ;
les Fonds de garantie marocains de crédits (1) ;

113
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
nantissement de dépôts constitués auprès de l’établissement de crédit lui-même ;
nantissement de titres émis ou garantis par l’Etat ;
nantissement de titres de créance émis par l'
établissement lui-même ;

ARTICLE 10

Les garanties visées aux articles 2 et 9 ci-dessus doivent être réalisables à première demande,
sans conditions ni possibilité de contestation.
En outre, elles ne peuvent être prises en considération que pendant leurs durées effectives et
seulement à hauteur des montants des risques couverts.

ARTICLE 11

Les contrats de nantissement de fonds ou de titres doivent stipuler expressément que ces
valeurs sont affectées à la garantie des risques encourus.
Le nantissement de titres nominatifs émis par les établissements de crédit doit, en outre, être
appuyé par un acte ayant date certaine attestant de son acceptation par l’établissement
émetteur.

ARTICLE 12

Au sens de la présente circulaire, on entend par groupe d’intérêt tout ensemble constitué par
des personnes physiques ou morales et les personnes morales dont elles détiennent le contrôle.

ARTICLE 13

Pour l’application de l’article 12 ci-dessus, le contrôle d’une personne morale résulte :

de la détention, directe ou indirecte, d’une fraction du capital conférant la majorité des


droits de vote dans les assemblées générales ;
ou du pouvoir de disposer de la majorité des droits de vote en vertu d’un accord conclu avec
d’autres associés ou actionnaires ;
ou de l’exercice, conjointement avec un nombre limité d’associés ou d’actionnaires, du
pouvoir d’administration, de direction ou de surveillance ;
ou de l’exercice en vertu de dispositions législatives, statutaires ou contractuelles du

114
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
pouvoir d’administration, de direction ou de surveillance ;
ou du pouvoir de déterminer en fait, par les droits de vote, les décisions dans les assemblées
générales.

ARTICLE 14

Le contrôle de fait, visé au dernier tiret de l’article 13 ci-dessus, est présumé lorsqu’une
personne dispose, directement ou indirectement, d'
une fraction des droits de vote supérieure à
40% sans qu’un autre associé ou actionnaire possède, directement ou indirectement, une
fraction de ces droits égale ou supérieure à 30%.

ARTICLE 15

Les établissements de crédit qui ont des doutes sur l’appartenance d’une personne physique
ou morale à un groupe d’intérêt donné peuvent saisir à ce sujet la DCEC.

ARTICLE 16

Le calcul du coefficient maximum de division des risques sur base individuelle est opéré à
partir de la comptabilité des opérations que l’établissement de crédit traite au Maroc et de
celles effectuées par ses agences et succursales à l’étranger.

ARTICLE 17

Les éléments pris en considération, pour le calcul des risques sur base consolidée, sont retenus
à hauteur de leurs montants tels qu’ils résultent de la consolidation des comptes.

ARTICLE 18

Les établissements de Crédit communiquent chaque trimestre à la DCEC les états donnant,
sur base individuelle et consolidée, les risques encourus sur un même bénéficiaire, dont le
montant est égal ou supérieur à 5 % de leurs fonds propres. Ces états sont établis selon les
modèles et dans les conditions fixés par circulaire de cette Direction.

ARTICLE 19

115
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
La DCEC peut considérer, pour des raisons d’ordre prudentiel, un ensemble de clients comme
faisant partie du même groupe d’intérêt, si les liens juridiques ou financiers qui les unissent le
justifient.

ARTICLE 20

Lorsqu’en cas de force majeure, l’encours des risques sur un bénéficiaire excède
momentanément 20 % des fonds propres d’un établissement de crédit, notification doit en être
faite, immédiatement, par écrit à la DCEC.

Cette notification doit comporter les raisons d’un tel dépassement ainsi que les mesures
envisagées et les délais prévus pour ramener les risques à leur niveau réglementaire.

ARTICLE 21

Les établissements de crédit qui ne respectent pas les dispositions de la présente circulaire
sont passibles des sanctions prévues par l’article 68 du dahir portant loi n° 1-93-147 du 15
moharrem 1414 (6 juillet 1993) relatif à l’exercice de l’activité des établissements de crédit et
de leur contrôle.

ARTICLE 22

La présente circulaire annule et remplace la Circulaire n° 15 du 26 septembre 1996.

Signé : M. SEQAT

116
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
BANK AL-MAGHRIB
--------------------
LE GOUVERNEUR

Circulaire n° 19/G/2002

Rabat, le 18 Chaoual 1423


23 Décembre 2002

CIRCULAIRE N°19 RELATIVE A LA


CLASSIFICATION DES CREANCES ET A LEUR COUVERTURE PAR
LES PROVISIONS

Les dispositions du chapitre V du plan comptable des établissements de


crédit relatives aux créances en souffrance stipulent que celles-ci doivent être classées et
provisionnées selon les modalités définies par Bank Al-Maghrib.
La présente circulaire a pour objet de fixer les règles applicables dans ces
domaines.

Article premier :

Pour l’application de la présente circulaire, on entend par créances tous les


éléments du bilan et du hors bilan, quelles qu’en soient la forme, la monnaie de libellé et
la contrepartie, susceptibles de générer un risque de crédit.
Sont considérées comme créances au sens de l’alinéa ci-dessus :
les crédits par décaissement quelle que soit leur nature, y compris les
crédits-bails et les prêts subordonnés ;
les titres de créance, y compris les titres subordonnés ;
les engagements par signature donnés, tels que les cautions et avals, les
acceptations, les lettres de crédit et les engagements de financement irrévocables.

I- REGLES RELATIVES A LA CLASSIFICATION DES CREANCES :

117
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Article 2 :

Les créances sont réparties en 2 classes :

les créances saines

et les créances en souffrance.

Article 3 :

Sont considérées comme créances saines :

les créances dont le règlement s’effectue normalement à l’échéance et qui sont détenues sur
des contreparties dont la capacité à honorer leurs engagements, immédiats et/ou futurs, ne
présente pas de motif d’inquiétude ;

les créances intégralement couvertes par :

* des dépôts de garantie (deposits),

* des garanties reçues de l’Etat ou de la Caisse Centrale de Garantie,

* des garanties reçues des fonds et institutions marocains de garantie des crédits,

* le nantissement de titres émis ou garantis par l’Etat,

* le nantissement de comptes à terme ouverts auprès de l’établissement de crédit lui-même, de


bons de caisse ou de titres de créance négociables, émis par lui.

Article 4 :

Sont considérées comme créances en souffrance, les créances qui présentent un risque de non
recouvrement total ou partiel, eu égard à la détérioration de la capacité de remboursement
immédiate et/ou future de la contrepartie.

Les créances en souffrance sont, compte tenu de leur degré de risque de perte, réparties en
trois catégories :

les créances pré-douteuses,

les créances douteuses

et les créances compromises.

118
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Article 5 :

Sont classés dans la catégorie des créances pré-douteuses :

1) - les encours des crédits amortissables dont une échéance n’est pas réglée 90 jours après
son terme (*) ;

2) - les encours des crédits remboursables en une seule échéance qui ne sont pas honorés 90
jours après leur terme (*) ;

3) - les loyers des biens donnés en crédit-bail ou en location avec option d’achat, qui ne sont
pas réglés 90 jours après leur terme ;

4) - les encours des crédits par décaissement et/ou par signature consentis à des contreparties
dont la situation financière ne peut être évaluée faute de disponibilité de l’information ou de
la documentation nécessaires à cet effet ;

5) - les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le recouvrement total ou
partiel est, indépendamment de tout impayé, susceptible d’être mis en cause en raison de
considérations liées à :

la capacité de remboursement du débiteur (déséquilibre persistant de la situation financière,


baisse significative du chiffre d’affaires, endettement excessif,…),

des événements qui concernent les principaux dirigeants ou actionnaires (décès, dissolution,
mise en liquidation,…),

l’existence de problèmes de gestion ou de litiges entre les associés ou actionnaires,

des difficultés au niveau du secteur d’activité dans lequel opère la contrepartie.

Article 6 :

Sont classés dans la catégorie des créances douteuses :

1) - les soldes débiteurs des comptes à vue qui n’enregistrent pas, pendant une période de 180
jours, de mouvements créditeurs réels couvrant au moins le montant des agios imputés à ces
comptes ainsi qu’une partie significative desdits soldes débiteurs ;

2) - les encours des crédits amortissables dont une échéance n’est pas réglée 180 jours après
son terme ;

3) - les encours des crédits remboursables en une seule échéance, qui ne sont pas honorés 180
jours après leur terme ;

4) - les loyers des biens donnés en crédit-bail ou en location avec option d’achat, qui ne sont
pas réglés 180 jours après leur terme ;
119
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
5) - les encours des crédits par décaissement et/ou par signature consentis à des contreparties
déclarées en redressement judiciaire ;

6) - les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le recouvrement total ou
partiel est, indépendamment de tout impayé, incertain compte tenu de la dégradation de la
situation de la contrepartie du fait des considérations évoquées au paragraphe 5 de l’article 5
ci-dessus ou pour toutes autres raisons.

Article 7 :

Sont classés dans la catégorie des créances compromises :

1) - les soldes débiteurs des comptes à vue qui n’enregistrent pas, pendant une période de 360
jours, de mouvements créditeurs réels couvrant au moins le montant des agios imputés à ces
comptes ainsi qu’une partie significative desdits soldes débiteurs ;

2) - les encours des crédits amortissables dont une échéance n’est pas réglée 360 jours après
son terme ;

3) - les encours des crédits remboursables en une seule échéance qui ne sont pas honorés 360
jours après leur terme ;

4) - les loyers des biens donnés en crédit-bail ou en location avec option d’achat qui
demeurent impayés 360 jours après leur terme ;

5) - les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le recouvrement total ou
partiel est, indépendamment de l’existence de l’un des critères de classement susvisés, peu
probable du fait de considérations telles que :

la perte, par la contrepartie, de 75% ou du tiers de sa situation nette, selon qu’elle est
constituée, respectivement, en société anonyme ou sous une autre forme de sociétés, lorsque
l’assemblée générale extraordinaire ne s’est pas réunie, dans les délais légaux requis, pour
décider de la continuité de l’activité ;

l’introduction d’une action en justice, à l’encontre de la contrepartie pour le recouvrement


des créances,

la contestation, par voie judiciaire, de la totalité ou d’une partie des créances par la
contrepartie,

la cessation d’activité ou la liquidation judiciaire de la contrepartie,

la déchéance du terme ou, en matière de crédit-bail ou de location avec option d’achat, la


résiliation du contrat

120
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Article 8 :

Nonobstant les dispositions de l’alinéa 2 de l’article 7 ci-dessus, les crédits amortissables par
remboursements mensuels doivent être classés parmi les créances compromises dès qu’ils
cumulent 9 échéances impayées.

Article 9 :

Les encours des crédits par décaissement, y compris les loyers des biens donnés en crédit-bail
ou en location avec option d’achat ayant fait l’objet de restructuration, doivent être classés
dans la catégorie des créances compromises lorsqu’une échéance demeure impayée pendant
une période de 180 jours après son terme.

Article 10

Dans le cas des crédits à la consommation et des crédits destinés à l’acquisition ou à la


construction de logements consentis à des particuliers, il peut être dérogé aux règles prévues à
l’article 5 ci-dessus, relatives aux retards de paiement, lorsque ces retards sont imputables à
des circonstances particulières (difficultés momentanées d’ordre technique liées au transfert
des fonds, par exemple ) et non à des considérations ayant trait à la solvabilité de la
contrepartie.

Article 11:

Le classement d’une créance dans la catégorie des créances compromises entraîne le transfert,
dans cette catégorie, de l’ensemble des créances détenues sur la contrepartie concernée.

Toutefois, il peut être dérogé à cette règle dans le cas des créances commerciales non échues
et dont le recouvrement dépend d’une tierce personne de solvabilité notoire.

Article 12 :

Sous réserve des dispositions du 2ème alinéa de l’article 3 ci-dessus, les créances répondant à
l’un des critères visés aux articles 5 à 9 doivent être imputées à la catégorie appropriée,
quelles que soient les garanties dont elles sont assorties.

II - REGLES RELATIVES A LA CONSTITUTION DES PROVISIONS

Article 13:

121
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Les créances pré-douteuses, douteuses et compromises doivent donner lieu à la constitution
de provisions égales au moins, respectivement, à 20%, 50% et 100% de leurs montants,
déduction faite des agios réservés et des garanties visées à l’article 15 ci-dessous.

Les provisions relatives aux créances compromises doivent être constituées au cas par cas.
Celles ayant trait aux créances pré-douteuses et douteuses peuvent être constituées de manière
globale.

Article 14 :

Dans le cas du crédit-bail et de la location avec option d’achat, la base de calcul des
provisions est constituée :

des loyers échus impayés, lorsque la créance est considérée comme pré-douteuse ou
douteuse,

du total formé par les loyers échus impayés et le capital restant dû, diminué de la valeur
marchande du bien, lorsque la créance est classée dans la catégorie des
créances compromises.

Article 15 :

Les garanties pouvant être déduites de l’assiette de calcul des provisions et les quotités qui
leur sont appliquées, sont détaillées ci-après :

1) Quotité de 100 %

les dépôts de garantie (deposits);

les garanties reçues de l'


Etat ou de la Caisse Centrale de Garantie, homologuées par l’Etat;

les garanties reçues des fonds et institutions marocains de garantie des crédits assimilées à
celles de l’Etat;

le nantissement de titres émis ou garantis par l'


Etat;

le nantissement de comptes à terme ouverts auprès de l’établissement de crédit lui-même ou


de bons de caisse ou de titres de créance émis par lui.

2) Quotité de 80 %

les garanties reçues d’établissements de crédit et assimilés marocains ou étrangers de


premier ordre, habilités à donner des garanties ;

les garanties reçues d’organismes d’assurance des crédits ;

les garanties reçues des autres fonds et institutions marocains de garantie des crédits;

122
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
les garanties reçues des banques multilatérales de développement et organismes assimilés ;

le nantissement de bons de caisse et de titres de créance émis par les autres établissements de
crédit et assimilés marocains ou étrangers de premier ordre ;

le nantissement de titres émis par les banques multilatérales de développement et


organismes assimilés.

3) Quotité de 50 %

les hypothèques sur des biens immobiliers, sur des aéronefs ou sur des bateaux ;

les attestations de droits constatés délivrées par l’Administration aux entreprises


adjudicataires de marchés publics ;

le nantissement de véhicules automobiles neufs.

Article 16 :

Les garanties ne sont prises en considération que pendant leur durée effective et qu'
à hauteur
des montants initiaux des risques couverts pondérés par les quotités affectées aux garanties
concernées.

Article 17 :

Les garanties personnelles visées à l’article 15 ci-dessus doivent être réalisables à première
demande et sans possibilité de contestation.

Article 18 :

Les contrats de nantissement de titres ou de fonds doivent être établis en bonne et due forme
et stipuler expressément que ces valeurs sont affectées à la couverture des risques encourus.

Article 19 :

Les hypothèques reçues en couverture de crédits par décaissement et/ou d’engagements par
signature doivent être :

de premier rang,

ou de second rang, lorsque le premier rang est inscrit en faveur de l'


Etat et ce, en garantie des
droits d'
enregistrement

et, le cas échéant, d'


un rang inférieur si le rang précédent est enregistré au nom du même
établissement et pour le même objet.

Les hypothèques dont le montant est égal ou supérieur à un million de dirhams ne sont prises
en compte que si le bien hypothéqué a fait l’objet d'
une évaluation récente, effectuée en bonne
123
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
et due forme par l’établissement de crédit ou, à sa demande, par un expert qualifié, et qu’il est
libre de toute autre servitude.

Article 20 :

Les établissements de crédit qui procèdent, eux-mêmes, à l’évaluation des garanties


hypothécaires reçues en couverture des risques encourus sur leurs contreparties doivent
justifier d’une expertise dans ce domaine et disposer de procédures précises, claires et de
nature à assurer une évaluation appropriée.

Article 21:

Les quotités visées aux points 2 et 3 de l’article 15 ci-dessus sont progressivement réduites,
par abattements annuels, et ramenées à :

25 %, à l’expiration d’un délai de :

* 5 ans, dans le cas des garanties hypothécaires,

* 2 ans, en ce qui concerne les attestations de droits constatés et le nantissement de titres ou


de véhicules automobiles neufs ;

0 %, à l’expiration d’un délai de :

* 10 ans, pour ce qui est des garanties hypothécaires,

* 5 ans, en ce qui concerne les attestations de droits constatés et le nantissement de titres,

* 3 ans, pour ce qui est du nantissement des véhicules automobiles neufs.

Les délais susvisés courent à compter de :

la date d’inscription des créances concernées dans l’une des catégories des créances en
souffrance, en ce qui concerne les garanties hypothécaires, les attestations de droits constatés
et les nantissements de titres,

la date de mise en circulation, pour ce qui est des véhicules automobiles.

Article 22 :

Les garanties réelles, visées à l’alinéa 3 de l’article 15, reçues en couverture de créances qui, à
la date d’entrée en vigueur de la présente circulaire, sont classées comme compromises, ne
sont plus prises en considération pour le calcul des provisions à compter de la fin de
l’exercice 2007.

Article 23 :
124
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Les provisions constituées en application des dispositions de l’article 13 ci-dessus et relatives
à des créances ayant fait l’objet de restructuration, ne peuvent être reprises qu’à l’expiration
d’un délai de six mois, courant à compter de la date d’échéance du premier règlement
convenue, et sous réserve que ces créances n’enregistrent aucun impayé durant cette période.

Article 24 :

Les règles de constitution des provisions prévues par la présente circulaire s’appliquent aux
titres de créance, autres que ceux inscrits en portefeuille de transaction.

Dans le cas des titres de créance cotés, classés dans le portefeuille de placement, le montant
des provisions à constituer est déterminé en tenant compte de leur valeur de marché.

III – DISPOSITIONS RELATIVES AUX MODALITES D’ENREGISTREMENT

des créances impayées et en souffrance et des provisions correspondantes

Article 25 :

Les échéances des crédits qui ne sont pas réglées à bonne date doivent être imputées aux
comptes appropriés du plan comptable des établissements de crédit (PCEC).

Article 26 :

Les créances en souffrance doivent être identifiées dans les rubriques appropriées du PCEC
dès la constatation de la survenance de l’un des critères visés aux articles 5 à 9 et, au plus tard,
à la fin de chaque trimestre de l’exercice social.

Les créances pré-douteuses et douteuses peuvent être suivies au moyen d’attributs.

Les créances compromises doivent être imputées aux comptes appropriés du PCEC.

Article 27 :

Les provisions nécessaires à la couverture des créances en souffrance doivent être


comptabilisées, au plus tard, à la date d’arrêté des états de synthèse semestriels et annuels.

Article 28 :

Les créances considérées comme irrécouvrables doivent être imputées à la rubrique


appropriée du compte de produits et charges.

Article 29 :

125
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Lorsqu’ils sont décomptés, les agios correspondant aux créances en souffrance doivent figurer
dans le compte « Agios réservés ». Ils ne peuvent être comptabilisés parmi les produits que
lorsqu'ils sont effectivement encaissés.

Article 30 :

Les établissements de crédit doivent être en mesure d’identifier les créances en souffrance
générées par les crédits distribués au cours de chaque exercice.

IV – DISPOSITIONS DIVERSES ET TRANSITOIRES

Article 31 :

Les systèmes d’évaluation du risque de crédit, mis en place par les établissements de crédit en
application des dispositions de l’article 37 de la circulaire n° 6/G/2001 relative au contrôle
interne, devraient prendre en compte les règles prévues par la présente circulaire.

Article 32 :

Les critères de classification des créances prévus par la présente circulaire constituent des
normes minimales. Les établissements de crédit doivent, dans le cas où ils disposent d' autres
éléments d' information, procéder au classement de ces créances dans la catégorie qu’ils
estiment appropriée.

Article 33 :

Lorsque des créances en souffrance sont détenues sur une contrepartie appartenant à un
groupe d’intérêt donné, les établissements de crédit doivent examiner l’impact de la
défaillance de cette contrepartie au niveau du groupe et, si nécessaire, classer dans les
catégories appropriées l’ensemble des créances détenues sur les entités dudit groupe.

Article 34 :

Les établissements de crédit qui ont des difficultés pour l’application des dispositions de la
présente circulaire peuvent saisir la Direction du Contrôle des Etablissements de Crédit de
Bank Al-Maghrib.

Article 35 :

La Direction du Contrôle des Etablissements de Crédit peut, compte tenu des informations
recueillies, notamment lors des vérifications sur place et sur documents qu’elle effectue,
demander aux établissements de crédit de procéder à la classification, dans l’une des
catégories des créances en souffrance, des crédits par décaissement et/ou par signature
consentis à une contrepartie et à la constitution des provisions appropriées pour leur
couverture.

Article 36 :

126
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Les modalités d’application de certaines dispositions de la présente circulaire sont précisées
par la Direction du Contrôle des Etablissements de Crédit.

Article 37 :

Les établissements de crédit sont tenus de prendre toutes les mesures nécessaires pour
observer les dispositions de la présente circulaire, au plus tard le 30 juin 2003.

Toutefois, les sociétés de financement peuvent étaler les provisions, induites par ces nouvelles
dispositions, sur deux années maximum.

Les banques peuvent prévoir, exceptionnellement pour l’année 2003, un taux de couverture
des créances pré-douteuses par les provisions de 10%.

Article 38 :

Les dispositions de la présente circulaire annulent et remplacent, à partir du 1er janvier 2003,
celles prévues par la circulaire et l’instruction de Bank Al-Maghrib du 6 décembre 1995
relatives au même objet.

---------------------

(*) Crédits à l’équipement, crédits à la consommation, crédits immobiliers, autres crédits


amortissables.

127
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Loi bancaire

Titre premier : Des établissements de crédits et des conditions d’exercices de leurs


activité

Chapitre premier : Définition des établissements de crédit et de leurs opérations


(articles premier à 12)

Article Premier : Est considérée comme établissement de crédit toute personne morale qui
effectue, à titre de profession habituelle, l'
une des opérations suivantes :

- la réception de fonds du public ;

- la distribution de crédits ;

- La mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur gestion.

Article 2 : Sont considérés comme fonds reçus du public les fonds qu' une personne recueille
de tiers sous forme de dépôt ou autrement, avec le droit d'
en disposer pour son propre compte,
à charge pour elle de les restituer.

Sont assimilés aux fonds reçus du public :

- les fonds déposés en compte courant, avec ou sans préavis, même si le solde du compte peut
devenir débiteur ;

- les fonds déposés avec un terme ou devant être restitués après un préavis ;

- les fonds versés par un déposant avec stipulation d'


une affectation spéciale, si l'
entreprise qui
a reçu le dépôt ne le conserve pas en l'
état ;

- les fonds dont la réception donne lieu à la délivrance, par le dépositaire, d'
un bon de caisse
ou de tout billet portant intérêt ou non.

Ne sont pas considérés comme fonds reçus du public :

- les fonds destinés à constituer ou à augmenter le capital social de l'


entreprise ;

- les sommes laissées en compte dans une société par les administrateurs, gérants, associés en
nom ou commanditaires et, dans les sociétés anonymes, par les actionnaires détenant 10 % au
moins du capital social ;

128
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
- les dépôts du personnel de l'
entreprise lorsqu'
ils ne dépassent pas 10 % du capital social ;

- les fonds provenant de concours d'


établissements de crédit.

Article 3 : Constitue une opération de crédit, pour l'application du présent dahir, tout acte par
lequel une personne met ou s' oblige à mettre, à titre onéreux, des fonds à la disposition d'une
autre personne, à charge pour celle-ci de les rembourser, ou prend, dans l' intérêt de cette
dernière, un engagement par signature tel qu' un aval, un cautionnement ou toute autre garantie.

Sont assimilées à des opérations de crédit :

- les opérations de location assortie d'


une option d'
achat,

notamment le crédit-bail, qu'


il soit mobilier ou immobilier ;

- Les opérations de vente avec faculté de rachat, ou vente a réméré, d'


effets et de valeurs
mobilières ;

- les opérations d'


affacturage.

Article 4 : Sont considérés comme moyens de paiement tous les instruments qui, quel que soit
le support ou le procédé technique utilisé, permettent à toute personne de transférer des fonds.

Article 5 : Les établissements de crédit peuvent, aussi, effectuer, sous réserve du respect des
dispositions législatives et réglementaires applicables en la matière, les opérations connexes à
leur activité, tels que :

1 ° les opérations de change ;

2° les opérations sur or, métaux précieux et pièces de monnaie ;

3° le placement, la souscription, l'


achat, la gestion, la garde et la vente de valeurs mobilières
ou de tout produit financier ;

4° le conseil et l'
assistance en matière de gestion de patrimoine ;

5° le conseil et l'
assistance en matière de gestion financière, l' ingénierie financière et, d'une
manière générale, tous les services destinés à faciliter la création et le développement des
entreprises, sous réserve des dispositions législatives relatives à l'
exercice illégal de certaines
professions ;

6° les opérations de location simple de biens mobiliers ou immobiliers, pour les


établissements qui effectuent, à titre habituel, des opérations de crédit-bail.

129
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Article 6 : Les établissements de crédit peuvent, en outre, prendre des participations dans des
entreprises existantes ou en création, sous réserve du respect des règles prudentielles
spécifiques édictées par le ministre des finances, après avis conforme du comité des
établissements de crédit visé à l'
article 19 ci-dessous.

Article 7 : Les établissements de crédit ne peuvent effectuer, à titre habituel, que les
opérations visées aux articles 1 à 6 ci-dessus.

Toutefois, le ministre des finances peut autoriser les établissements de crédit à pratiquer
d'
autres opérations dont il fixe la liste par arrêté.

Seules peuvent être prévues par la liste susvisée, des opérations :

- dont l'exercice par les établissements de crédit répond à un intérêt général évident ou qui
sont effectuées habituellement par les établissements de crédit sur les places financières
internationales ;

- qui ne présentent qu'


une importance limitée par rapport aux opérations visées aux articles 1
à 6 ci-dessus ;

- dont l'
exercice par les établissements de crédit n'
est pas de nature à empêcher, restreindre ou
fausser le jeu de la concurrence au détriment des entreprises qui les exercent à titre principal.

Pour l'exercice de ces opérations, les établissements de crédit sont soumis aux dispositions
législatives et réglementaires particulières applicables aux activités concernées.

Article 8 : Les opérations de crédit-bail visées par l'


article 3 concernent :

- les opérations de location de biens d'


équipement ou de matériel ou d' outillage qui, quelle que
soit leur qualification, donnent au locataire la possibilité d'
acquérir à une date fixée avec le
propriétaire, tout ou partie des biens loués, moyennant un prix convenu tenant compte, au
moins pour partie, des versements effectués à titre de loyers ;

- les opérations par lesquelles une entreprise donne en location des biens immobiliers à usage
professionnel, achetés par elle ou construits pour son compte, lorsque ces opérations, quelle
que soit leur qualification permettent aux locataires de devenir propriétaires de tout ou partie
des biens loués, au plus tard à l'
expiration du bail.

Article 9 : Est considérée comme affacturage, au sens du présent dahir, toute convention par
laquelle un établissement de crédit s'
engage à effectuer le recouvrement et, éventuellement, la
mobilisation des créances commerciales que détiennent les clients, soit en acquérant lesdites
créances, soit en se portant mandataire du créancier avec, dans ce dernier cas, une garantie de
bonne fin.

130
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Article 10 : Les établissements de crédit comprennent les banques et les sociétés de
financement.

Les banques peuvent effectuer toutes les opérations énumérées aux articles 1 à 6 du présent
dahir et sont seules habilitées à recevoir du public des fonds à vue ou d'
un terme inférieur ou
égal à deux ans.

Les sociétés de financement ne peuvent effectuer, parmi les opérations énumérées aux articles
1 à 6 du présent dahir, que celles précisées dans les décisions d'
agrément qui les concernent
ou, éventuellement, dans les dispositions législatives ou réglementaires qui leur sont propres.
En outre, ces sociétés ne peuvent, en aucun cas, recevoir du public des fonds à vue ou d' un
terme inférieur ou égal à deux ans.

Article 11 : Sous réserve, le cas échéant, des dispositions législatives particulières qui leur
sont applicables et de celles de l'article 12 ci-après, toutes les entreprises considérées comme
établissements de crédit au sens de l' article Premier et exerçant leur activité sur le territoire du
Royaume du Maroc sont soumises aux dispositions du présent dahir, quel que soit leur
caractère national, régional ou local et quels que soient le lieu de leur siège social, la
nationalité de leurs dirigeants ou celle des propriétaires de leur capital social.

Article 12 : Ne sont pas soumis au présent dahir :

- Bank Al-Maghrib, la Trésorerie générale du Royaume, le service de comptes courants et de


chèques postaux, le service de mandats postaux, la Caisse de dépôt et de gestion et la Caisse
centrale de garantie ;

- les banques et les sociétés holding soumises à la législation relative aux places financières
off-shore ;

- les entreprises régies par la législation relative à l'


assurance et à la réassurance ;

- les organismes à but non lucratif qui, dans le cadre de leur mission et pour des motifs d'
ordre
social, accordent sur leurs ressources propres, des prêts à des conditions préférentielles aux
personnes qui peuvent en bénéficier en vertu des statuts de ces organismes ;

- les entreprises qui consentent des avances sur salaires ou des prêts à leurs salariés pour des
motifs d' ordre social.

Chapitre II : Cadre institutionnel de l'activité des établissements de crédit


(articles 12 à 20)

Arrêté n° 1130-94 du 5 avril 1994 réglementant les intérêts créditeurs servis par les banques.
131
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Arrêté n° 1129-94 du 5 avril 1994 réglementant les intérêts applicables aux opérations de
crédit.
Arrêté n° 1439-95 du 19 mai 1995 relatif au portefeuille d'
effets publics des banques.

Arrêté n° 585-96 du 29/3/96 réglementant le coefficient maximum relatif à la position de


change.

Arrêté n° 1439-96 du 23 juillet 1996 relatif au coefficient minimum de solvabilité des


banques. Arrêté n° 1440-96 du 23/7/1996 relatif au coefficient maximum de division des
risques bancaires

Arrêté n° 155-97 du 20 janvier 1997 déterminant le taux maximum des intérêts


conventionnels des établissements de crédit.
Arrêté n° 1440-00 du 6 octobre 2000 fixant le coefficient de liquidité des établissements de
crédit.

Article 13 : En vue d'assurer le développement de l'


économie, la défense de la monnaie, la
protection des déposants et des emprunteurs, le ministre des finances peut fixer, pour
l'
ensemble des établissements de crédit ou pour chaque catégorie de ces établissements, et
sans préjudice des pouvoirs dévolus à Bank Al-Maghrib par le dahir n° 1-59-233 du 23 hija
1378 (30 juin 1959) :

- les modalités de collecte et les conditions de rémunération de certaines catégories de fonds


reçus du public ;

- les conditions relatives à la durée, au volume, aux taux d'


intérêt et aux autres modalités
d'octroi de crédits ;

- et les rapports minima ou maxima devant être maintenus entre deux ou plusieurs éléments
de l'actif, du passif et des engagements par signature reçus ou donnés par des établissements
de crédit.

Article 14 : Le ministre des finances prend les décisions visées à l'article 13 ci-dessus après
avis du Conseil national de la monnaie et de l'
épargne , prévu à l'
article 16 ci-dessous.

Article 15 : Le gouverneur de Bank Al-Maghrib détermine par voie de directives et de


circulaires générales ou individuelles les modalités d'
application des dispositions du présent
dahir et des textes pris pour son application.

Article 16 : Il est institué un conseil consultatif dénommé Conseil national de la monnaie et


de l'
épargne dont la composition et le fonctionnement sont fixés par décret.

Article 17 : Le Conseil national de la monnaie et de l' épargne est consulté sur toute question
intéressant les orientations de la politique monétaire et du crédit et les moyens de sa mise en
œuvre.
132
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Il donne également son avis sur les conditions générales de fonctionnement des
établissements de crédit.

Le Conseil national de la monnaie et de l' épargne peut constituer en son sein des groupes de
travail pour mener toutes études qui lui sont confiées par le ministre des finances ou qu'il juge
utiles, portant notamment sur l' examen des implications des orientations de la politique
monétaire et du crédit sur le développement régional. Un de ces groupes dénommé groupe de
conjoncture économique et sociale aura obligatoirement à se pencher sur les rapports entre
les établissements de crédit et la clientèle et sur l'
information du public.

ll peut formuler des propositions ou suggestions dans les domaines qui entrent dans sa
compétence.

Article 18 : Le Conseil national de la monnaie et de l'


épargne peut demander à Bank Al-
Maghrib et aux administrations compétentes de lui fournir toute information utile à
l'
accomplissement de sa mission.

Article 19 : Il est institué un comité dénommé Comité des établissements de crédit dont la
composition et le fonctionnement sont fixés par décret.

Article 20 : Le Comité des établissements de crédit donne son avis conforme au ministre des
finances sur les questions intéressant l'
activité des établissements de crédit, notamment celles
relatives :

- à l'
octroi et le retrait d'
agrément ;

- à l'
exercice à titre habituel, par un établissement de crédit d'
une activité autre que celles
visées aux articles 1 à 6 ci-dessus :

- au montant du capital ou de la dotation minimum, exigible d'


un établissement de crédit ;

- aux conditions de prise de participation des établissements de crédit dans le capital des
entreprises ;

- aux modalités d'


intervention et de fonctionnement du Fonds collectif de garantie de dépôts.
Il donne, également, son avis au gouverneur de Bank Al-Maghrib, sur les questions se
rapportant aux aspects techniques des instruments de la politique monétaire et des règles
prudentielles.

Il apprécie, à la demande du gouverneur de Bank Al-Maghrib, les cas dans lesquels il y a lieu
de faire application des dispositions de l'
article 24 (alinéa 2) du présent dahir.

133
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Chapitre III : conditions d'exercice de l'activité des établissements de crédit
(articles 21 à 44)

Article 21 : Toute entreprise considérée comme établissement de crédit, au sens de l' article
Premier ci-dessus, doit, avant d' exercer son activité sur le territoire du Royaume du Maroc,
avoir été préalablement agréée, soit en qualité de banque, soit en qualité de société de
financement, telles que définies à l'
article 10 du présent dahir.

L'agrément est délivré par arrêté du ministre des finances, après avis conforme du Comité des
établissements de crédit.

A cette fin, le comité est habilité à réclamer tous documents et renseignements qu'
il juge
nécessaires.

Il vérifie si le requérant satisfait aux conditions prévues par le présent dahir.

En outre, il prend notamment en considération le plan d' action de cette entreprise, son
programme d' ouverture de succursales, d' agences, de guichets ou de bureaux, ses moyens
techniques et financiers ainsi que la qualité des fondateurs, des administrateurs, des dirigeants
et des actionnaires.

Le comité apprécie, également, l'


aptitude de l'
entreprise requérante à participer activement au
développement économique et social du pays sur le plan national, régional ou local.

Il évalue aussi la capacité de l'entreprise à atteindre ses objectifs dans des conditions
compatibles avec le bon fonctionnement du système bancaire et financier et à mettre en place
des structures décentralisées .

Le comité tient compte des conflits éventuels entre les intérêts de l'
établissement de crédit et
ceux de ses dirigeants.

La décision portant agrément ou refus, s' il y a lieu, est notifiée au demandeur dans un délai
maximum de six mois à compter de la date de réception de la demande. L' arrêté portant
agrément est publié au Bulletin officiel . Ampliation en est communiquée à Bank Al-Maghrib,
au Comité des établissements de crédit et à l'association professionnelle concernée.

Article 22 : Les établissements de crédit ayant leur siège social à l' étranger peuvent être
agréés par le ministre des finances, après avis conforme du comité des établissements de
crédit, pour exercer leur activité au Maroc par l'
intermédiaire de succursales, d'
agences ou de
guichets.

Article 23 : Les établissements de crédit ayant leur siège social à l'


étranger peuvent, dans les
conditions fixées par le ministre des finances après. avis conforme du Comité des
134
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
établissements de crédit, ouvrir au Maroc des bureaux ayant une activité d'
information, de
liaison ou de représentation.

Article 24 : Les changements qui affectent la nationalité, le contrôle d' un établissement de


crédit, le lieu de son siège social et la nature des opérations qu'
il effectue habituellement, sont
subordonnés à l' octroi d'un nouvel agrément demandé et délivré, s' il y a lieu, dans les formes
et les conditions prévues à l'article 21 ci-dessus.

On entend par contrôle d' un établissement de crédit, la faculté de tout actionnaire, personne
physique ou morale, d' influer de manière déterminante, seul ou en accord avec d' autres
actionnaires, sur les décisions des assemblées générales et du conseil d' administration de
l'
établissement, en raison de la part du capital ou des droits de vote dont il dispose.

Article 25 : Sont subordonnées à l'


agrément du ministre des finances, après avis conforme du
Comité des établissements de crédit :

- la fusion de deux ou plusieurs établissements de crédit ;


- l'
absorption d'un ou plusieurs établissements de crédit par un autre établissement.

Article 26 : Tout établissement de crédit ayant son siège social au Maroc doit justifier à son
bilan d'un capital minimum effectivement libéré ou, lorsqu' il s'
agit d'
un établissement public,
d'une dotation minimum totalement versée, dont le montant est fixé, pour chaque catégorie
d'établissements de crédit, par arrêté du ministre des finances, après avis conforme du Comité
des établissements de crédit.

Tout établissement de crédit ayant son siège social à l'


étranger et autorisé à ouvrir des
succursales ou agences au Maroc doit affecter à l'
ensemble de ses opérations une dotation,
effectivement employée au Maroc, d'un montant au moins égal au capital minimum visé ci-
dessus.

Article 27 : L'
actif de tout établissement de crédit doit, à tout moment, excéder effectivement,
d'un montant au moins égal au capital minimum ou à la dotation minimum, le passif exigible,
sans que les versements des actionnaires, ou la dotation, selon le cas, puissent être compensés,
directement ou indirectement, notamment par des prêts, avances ou souscription de titres de
placement ou de participation, ayant pour objet la reprise du capital ou de la dotation.

Article 28 : Afin de préserver particulièrement leur liquidité et leur solvabilité, les


établissements de crédit sont tenus de respecter des règles prudentielles consistant à maintenir
des proportions appropriées notamment :

- entre des éléments de l'


actif et l'
ensemble ou certains éléments du passif et des engagements
par signature ;

135
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
- entre les fonds propres et l'
ensemble ou certains éléments de l'
actif ou du passif et des
engagements par signature ;

- entre les fonds propres et le montant des risques encourus sur un même bénéficiaire ou un
ensemble de bénéficiaires ayant entre eux des liens juridiques ou financiers qui en font un
groupe d' intérêt ;

- entre l'
ensemble ou certaines catégories des avoirs et des engagements en devises.

Article 29 : Les établissements de crédit ayant leur siège social au Maroc ne peuvent être
constitués que sous la forme de société anonyme à capital fixe, à l'
exception des organismes
que la loi a doté d'
un statut particulier.

Article 30 : Les établissements de crédit doivent faire état de leur dénomination en précisant
la catégorie à laquelle ils appartiennent ainsi que les références de l' arrêté portant leur
agrément.

Article 31 : Sous peine des sanctions pénales prévues par le présent dahir, nul ne peut être
fondateur ou membre du conseil d' administration d'
un établissement de crédit ni, directement
ou par personne interposée, contrôler, administrer, diriger, gérer ou représenter à un titre
quelconque un établissement de crédit, ni disposer du pouvoir de signature pour le compte
d'un tel établissement :

1 ° S'il a été condamné irrévocablement pour crime ou pour l'


un des délits prévus et réprimés
par les articles 334 à 391 et 505 à 574 du code pénal ;

2° S'
il a été condamné irrévocablement pour infraction à la législation des changes ;

3° S'
il a fait l'
objet, ou si l'
établissement de crédit ou l'
entreprise qu' il administrait a fait l'
objet,
au Maroc ou à l' étranger, d' un jugement déclaratif de faillite et qu'
il n'a pas été réhabilité ;

4° S'il a fait l'


objet d'
une condamnation irrévocable en vertu des dispositions des articles 79 à
90 ci-dessous ;

5° S'il a fait l'


objet d'
une condamnation prononcée par une juridiction étrangère et passée en
force de chose jugée pour l'un des crimes ou délits ci-dessus énumérés.

Article 32 : Toute personne ayant reçu délégation de pouvoirs de direction du conseil


d'administration d' un établissement de crédit recevant des fonds du public, tels que le
président-directeur général, le président délégué, le vice-président-directeur général, le vice-
président délégué, I' administrateur-délégué et l' administrateur-directeur général, ne peut
cumuler ces fonctions avec des fonctions de direction dans toute autre entreprise, à
l'
exception :
- des sociétés de financement ne recevant pas des fonds du public ;
136
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
- des sociétés d'
investissement ;

- et des sociétés de service contrôlées par l'


établissement de crédit considéré et dont l' activité
aurait pu être exercée par ce dernier dans le cadre normal de sa gestion, telles que les sociétés
gérant le patrimoine immobilier lié à l'exploitation de l'établissement de crédit et les sociétés
effectuant des travaux informatiques dont ceux de l' établissement de crédit.

Article 33 : Les établissements de crédit sont tenus de respecter les dispositions législatives
afférentes aux obligations comptables des commerçants, sous réserve des dérogations, ci-
après :

- le cadre comptable et le modèle des états de synthèse qui comprennent le bilan, le compte
des résultats, l'
état des soldes de gestion, le tableau de financement et l'
état des informations
complémentaires, sont fixés par arrêtés du ministre des finances, sur proposition de Bank Al-
Maghrib ;

- la liste et les modalités de fonctionnement des comptes permettant l'


établissement des états
de synthèse susvisés sont déterminées par Bank Al-Maghrib ;

- en cas de cessation d' activité totale ou partielle, les établissements de crédit sont tenus de se
conformer aux obligations comptables des commerçants ainsi qu' à celles prévues par le
présent dahir et les textes pris pour son application.

Les arrêtés prévus au présent article sont pris après avis du conseil national de la comptabilité.

Article 34 : Les établissements de crédit ayant leur siège social à l' étranger et agréés pour
exercer leur activité au Maroc doivent tenir, au siège de leur principal établissement implanté
sur le territoire marocain, une comptabilité des opérations qu' ils traitent au Maroc, dans les
conditions prévues aux articles 33 et 35 du présent dahir.

Article 35 : A la clôture de l'


exercice comptable dont la date est fixée par arrêté du ministre
des finances, tous les établissements de crédit doivent établir, sous forme individuelle et
consolidée, les états de synthèse relatifs à cet exercice, comportant le bilan, le compte de
résultat, l'
état des soldes de gestion, le tableau de financement et l' état des informations
complémentaires comprenant notamment les engagements par signature reçus et donnés.

Les établissements de crédit habilités à recevoir des fonds du public doivent, en outre, dresser
ces mêmes documents à la fin du premier semestre de chaque exercice social.

Ces comptes annuels et semestriels doivent être certifiés conformes aux écritures par deux
commissaires aux comptes choisis sur la liste des experts comptables et transmis à Bank Al-
Maghrib aux dates fixées par elle.

137
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Article 36 : Les établissements de crédit sont également astreints à la tenue de balances de
comptes, de situations de leur actif et passif et d'
états d'
informations complémentaires, ainsi
que de tout autre document permettant à Bank Al-Maghrib d' effectuer le contrôle qui lui est
dévolu par le présent dahir et par le dahir n° 1-59-233 du 23 hija 1378 (30 juin 1959) portant
création de cette institution.

Ces documents, qui sont dressés conformément aux normes de l' article 33 ci-dessus sous
forme individuelle et consolidée, ainsi qu' aux modèles établis par Bank Al-Maghrib, sont
arrêtés et lui sont communiqués aux dates fixées par elle.

Article 37 : Nonobsant toutes autres dispositions législatives ou réglementaires contraires et


pour les besoins de l'application du présent dahir, tout établissement de crédit doit publier les
comptes annuels et semestriels cités à l' article 35 ci-dessus dans les conditions fixées par
arrêté du ministre des finances, après avis conforme du Comité des établissements de crédit.

Bank Al-Maghrib s' assure que les publications susvisées sont régulièrement effectuées. Elle
peut ordonner aux établissements concernés de procéder à des publications rectificatives dans
le cas où des inexactitudes ou des omissions auraient été relevées dans les documents publiés.

Bank Al-Maghrib peut, également, à son initiative publier, après avis du Comité des
établissements de crédit, les comptes annuels et semestriels visés à l'
article 35 ci-dessus sous
forme individuelle ou cumulée.

Article 38 : Les établissements de crédit recevant des fonds du public sont tenus de faire
procéder, par des auditeurs externes, à la révision et au contrôle annuels de leur comptabilité
afin de s'assurer que cette dernière reflète fidèlement leur patrimoine, leur situation financière
et leur résultat.

Les auditeurs externes vérifient, également, à la demande de Bank Al-Maghrib, que


l'
organisation de l'
établissement présente les garanties requises usuellement pour préserver le
patrimoine et prévenir les fraudes et les erreurs.

Article 39 : Le gouverneur de Bank Al-Maghrib peut, s' il le juge utile, demander aux
établissements de crédit ne recevant pas de fonds du public de procéder à des audits externes

Article 40 : Les auditeurs externes sont agréés par le gouverneur de Bank Al-Maghrib.

Ils ne doivent avoir, ni directement ni indirectement, aucun lien de subordination ou aucun


intérêt de quelque nature que ce soit avec l'
établissement de crédit, ou un rapport de parenté
ou d'alliance avec ses dirigeants.

138
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Article 41 : Les rapports et les résultats des audits sont communiqués au gouverneur de Bank
Al-Maghrib. Celui-ci peut, s' il le juge utile, en tenir informés les membres du conseil
d'
administration de l'établissement concerné.

Les rapports et les résultats des audits sont également communiqués aux commissaires aux
comptes de l'
établissement de crédit.

Article 42 : Les établissements de crédit dûment agréés peuvent librement, sous réserve du
respect des dispositions du présent dahir et des textes pris pour son application,
particulièrement celles visées à l'
article 28 ci-dessus :

- procéder à l'
ouverture, à la fermeture ou au transfert dans la même commune de succursales,
d'agences ou de guichets sur le territoire du Royaume du Maroc ;

- fixer les jours et horaires d'


ouverture de leurs succursales agences ou guichets.

Article 43 : La création de filiales ou l'


ouverture de succursales, agences, guichets ou bureaux
de représentation, à l'étranger, par des établissements de crédit ayant leur siège social au
Maroc, sont subordonnées à l' accord préalable du ministre des finances, après avis conforme
du Comité des établissements de crédit.

Article 44 : Bank Al-Maghrib établit et tient à jour, par catégorie, la liste des établissements
de crédit agréés. A sa diligence, la liste initiale et les modifications dont elle est l'
objet sont
publiées au Bulletin officiel .

Bank Al-Maghrib établit et tient à jour la liste des succursales agences, guichets et bureaux de
représentation ouverts sur le territoire du Royaume du Maroc ainsi que celle des succursales,
agences, guichets et bureaux de représentation ouverts à l' étranger par des établissements de
crédit ayant leur siège social au Maroc.

Titre II : Du contrôle des établissements de crédit et de la protection de la


clientèle.

Chapitre premier : Contrôle des établissements de crédit


(articles 45 à 55 )

Article 45 : Afin de veiller au respect des dispositions du présent dahir et des textes pris pour
son application, de préserver le renom de la profession et de la place, Bank Al-Maghrib est
chargée d'effectuer, par ses agents ou par toute autre personne commissionnée à cet effet par
le gouverneur, les contrôles sur place et sur documents des établissements de crédit et de leurs
filiales.

139
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Pour s'assurer de l'
observation des règles prudentielles par les établissements de crédit, Bank
Al-Maghrib étend ses contrôles sur place aux personnes morales ayant avec ces
établissements des liens juridiques ou financiers qui en font un groupe d'
intérêt.

Ces contrôles peuvent, également, conformément aux dispositions conventionnelles


internationales conclues à cette fin et dûment publiées, porter sur les filiales et succursales
d'établissements de crédit de droit marocain, établies à l'
étranger.

Article 46 : Bank Al-Maghrib peut demander aux organismes soumis à son contrôle la
communication de tous documents et renseignements nécessaires à l' accomplissement de sa
mission. Elle en détermine la liste, le modèle et les délais de transmission.

Article 47 : Le président-directeur général, le président délégué, le vice-président-directeur


général, le vice-président délégué, I'administrateur-délégué, I'
administrateur-directeur général
et toute personne occupant une fonction équivalente dans un établissement de crédit, sont
tenus d'informer les membres du conseil d' administration de leur établissement ainsi que le
gouverneur de Bank Al-Maghrib, de toute anomalie ou événement grave survenu dans
l'
activité ou la gestion dudit établissement et susceptible d'
en compromettre la situation ou de
porter atteinte au renom de la profession ou de la place.

Article 48 : Toute personne détenant, directement ou indirectement, une participation égale ou


supérieure à 5 % du capital social d' un établissement de crédit doit déclarer à Bank Al-
Maghrib et à l'établissement concerné la part du capital qu'
elle détient.

Cette déclaration doit être effectuée par lettre recommandée avec accusé de réception dans les
30 jours qui suivent la date à laquelle ce niveau de participation au capital est atteint.

Article 49 : Le gouverneur de Bank Al-Maghrib communique à l'


établissement de crédit
concerné les résultats des contrôles sur place.

Il peut, s'
il le juge utile, en tenir informés le Comité des établissements de crédit, les membres
du conseil d' administration et les commissaires aux comptes de l' établissement.

Article 50 : Lorsqu' un établissement de crédit a manqué aux usages de la profession. le


gouverneur de Bank Al-Maghrib, après avoir mis ses dirigeants en demeure de présenter leurs
explications, peut leur adresser une mise en garde.

Article 51 : Lorsque la situation d'


un établissement de crédit le justifie, le gouverneur de Bank
Al-Maghrib peut lui adresser une injonction à l' effet notamment de prendre toutes mesures
destinées à rétablir ou à renforcer son équilibre financier ou à rectifier ses méthodes de
gestion.

Les dirigeants de l'


établissement de crédit concerné doivent soumettre au gouverneur de Bank
Al-Maghrib, dans un délai de trois mois à compter de la date de notification de l'
injonction, un

140
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
plan de redressement accompagné d' un rapport d' audit externe et précisant notamment les
dispositions prises, les mesures envisagées ainsi que le calendrier de sa mise en œuvre.

Article 52 : Lorsque les moyens de financement prévus dans le plan de redressement


apparaissent insuffisants au gouverneur de Bank Al-Maghrib, celui-ci peut faire appel aux
actionnaires détenant, directement ou indirectement, une participation égale ou supérieure à
5 % du capital et faisant partie du conseil d' administration de l'
établissement en cause, pour
fournir à celui-ci le soutien financier qui lui est nécessaire.

Article 53 : Le ministre des finances peut désigner un administrateur provisoire auquel sont
transférés tous les pouvoirs nécessaires à l'
administration et à la direction d'
un établissement
de crédit :

- soit à la demande des dirigeants, lorsqu' ils estiment ne plus être en mesure d'
exercer
normalement leurs fonctions ; leurs fonctions ;

- soit à la demande du gouverneur de Bank Al-Maghrib, après avis conforme du Comité des
établissements de crédit ;

- lorsque le plan de redressement visé à l' article 51 ci-dessus ne peut permettre d'
assurer la
viabilité de l'
établissement, que les actionnaires aient répondu ou non à l'appel du gouverneur
de Bank Al-Maghrib prévu à l' article 52 ci-dessus ;

- ou lorsque la situation de cet établissement est considérée comme irrémédiablement


compromise ;

- soit dans les conditions prévues à l'


article 71 ci-dessous.

La désignation d' un administrateur provisoire ne peut intervenir ou cesse d'


avoir effet à partir
du moment où l' établissement de crédit est en état de cessation de paiements. Dans ce cas, il
est fait exclusivement application des dispositions du Code de commerce relatives à la faillite
et à la liquidation judiciaire.

Toutefois et par dérogation aux dispositions de l'


article 217 du Code de commerce, le ou les
syndics sont nommés par le jugement déclaratif de la faillite sur proposition du ministre des
finances.

Article 54 : L'
administrateur provisoire ne peut procéder à l'acquisition ou à l'
aliénation de
biens immeubles et de titres de participation que sur autorisation préalable du ministre des
finances.

Il doit présenter au ministre des finances un rapport trimestriel sur la gestion ainsi que sur
l'
évolution de la situation de l'
établissement concerné.

Il doit également, présenter au ministre des finances, au terme d'


une période ne pouvant
excéder une année à compter de la date de sa désignation, un rapport précisant l'
origine,

141
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
l'
importance et la nature des difficultés de l' établissement ainsi que les mesures susceptibles
d'assurer son redressement ou, à défaut, sa liquidation.

Article 55 : Le gouverneur de Bank Al-Maghrib peut proposer au ministre des finances, après
avis conforme du Comité des établissements de crédit, la mise en liquidation et la nomination
d'
un liquidateur :

- pour les établissements de crédit qui cessent leur activité ;


- pour les entreprises qui exercent illégalement les opérations visées aux articles 1 à 4 ci-
dessus.

Chapitre II : Protection de la clientèle


(articles 56 à 66)

Article 56 : Afin de protéger les intérêts des déposants, d' assurer le bon fonctionnement du
système bancaire et de préserver le renom de la place, il est institué :

- un Fonds collectif de garantie des dépôts et ce, sans préjudice des systèmes ayant le même
objet pouvant exister au niveau de certains établissements de crédit ;

- un mécanisme collectif de soutien financier au profit des établissements de crédit recevant


des fonds du public et qui sont en difficulté.

Article 57 : Le Fonds collectif de garantie des dépôts est destiné :

- à consentir, dans le cadre d'un plan de redressement, aux établissements de crédit recevant des fonds du
public et se trouvant en difficulté, des concours remboursables ;

- à indemniser les déposants des établissements de crédit mis en liquidation.

Article 58 : Sont tenus de participer au financement du fonds tous les établissements de crédit
recevant des fonds du public et ce, par le versement d' une cotisation annuelle proportionnelle
aux dépôts, dont le taux est fixé par arrêté du ministre des finances après avis

Conforme du Comité des établissements de crédit.

Le taux de cette cotisation ne peut dépasser 0,25 % des dépôts

Article 59 : L'octroi par le Fonds, à l'


un de ses membres en difficulté, de concours en vertu de
l'
article 57 ci-dessus n'intervient que lorsqu'il y a nomination d'
un administrateur provisoire et
que ce dernier présente un plan de redressement jugé acceptable par le ministre de finances,
après avis conforme du Comité des établissements de crédit

142
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Article 60 : L'
indemnisation des déposants a lieu, à la suite de la mise en liquidation d'
un
établissement de crédit, à concurrence d' un montant maximum de 50.000 dirhams par
déposant, personne physique ou morale, et dans la limite des possibilités du Fonds.

Article 61 : Les modalités d' application des dispositions visées aux articles 57, 58, 59 et 60
ci-dessus ainsi que celles relatives au fonctionnement et à la gestion du Fonds sont fixées par
le ministre des finances, après avis conforme du Comité des établissements de crédit.

La gestion du Fonds est assurée par le gouverneur de Bank Al-Maghrib.

Article 62 : Lorsque les sommes susceptibles d' être prêtées par le Fonds collectif de garantie
des dépôts à l'établissement en difficulté s'
avèrent insuffisantes, le gouverneur de Bank Al-
Maghrib peut mettre en œuvre, en vue de redresser la situation de cet établissement, le
mécanisme collectif de soutien financier.

Ce mécanisme consiste à organiser le soutien financier de l' ensemble des établissements de


crédit recevant des fonds du public au profit de l'
établissement de crédit en difficulté.

Le soutien financier, qui peut revêtir la forme de concours remboursables ou non ainsi que, le
cas échéant, de prises de participation, est déterminé en fonction notamment des ressources,
des emplois et de la rentabilité des établissements de crédit participant au mécanisme.

Article 63 : Tout concours sans échéance fixe consenti par un établissement de crédit, ne peut
être réduit ou interrompu que sur notification écrite et à l'
expiration d'
un délai de préavis fixé
lors de l'
octroi du concours.

Toutefois, l'établissement de crédit n'est tenu de respecter aucun délai de préavis, que l'ouverture du
crédit soit à durée déterminée ou indéterminée :

- lorsque la situation du bénéficiaire est irrémédiablement compromise notamment à la suite


de l'accumulation de créances impayées, de la détérioration sensible de la situation financière
ou de la cessation d'activité prolongée sans perspective de reprise dans un délai raisonnable ;

- ou lorsque le bénéficiaire a commis une faute grave à l'


égard de l'
établissement de crédit
intéressé.

Le non-respect de ces dispositions peut engager la responsabilité pécuniaire de l'


établissement
de crédit concerné.

Article 64 : Les conditions appliquées par les établissements de crédit à leurs opérations,
notamment en matière de taux d' intérêt débiteurs et créditeurs, de commissions et de régime
de dates de valeur, sont portées à la connaissance du public dans les conditions fixées par le
gouverneur de Bank Al-Maghrib, après avis conforme du Comité des établissements de crédit.

Article 65 : Toute personne qui s'est vu refuser l'


ouverture d'
un compte de dépôt après l'
avoir
demandée par lettre recommandée avec accusé de réception à plusieurs établissements de
crédit et qui, de ce fait, ne dispose d'aucun compte de dépôt, peut demander à Bank Al-

143
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Maghrib de désigner un établissement de crédit auprès duquel elle pourra se faire ouvrir un tel
compte.

Lorsqu'elle estime que le refus n'


est pas fondé, Bank Al-Maghrib désigne l' établissement
auprès duquel le compte sera ouvert. Ce dernier peut limiter les services liés à l'ouverture du
compte aux opérations de caisse.

Article 66 : Toute personne s'


estimant lésée du fait d'
un manquement par un établissement de
crédit aux dispositions du présent dahir et des textes pris pour son application, peut saisir
Bank Al-Maghrib qui réservera à la requête la suite qu'
elle juge appropriée.

Titre III : sanctions disciplinaires et pénales

Chapitre premier : Sanctions disciplinaires


(articles 67 à 78)

Article 67 : Sont passibles des sanctions disciplinaires prévues aux articles ci-après, les
établissements de crédit qui contreviennent aux dispositions du présent dahir et des textes prix
pour son application, sans préjudice, le cas échéant, des sanctions pénales édictées par le
présent dahir ou les législations particulières.

Article 68 : Au cas où l' infraction relevée consiste en une violation des mesures prises pour
l'
application des articles 6, 13, 28, 36, 38, 46, 64 et 65 ci-dessus le gouverneur de Bank Al-
Maghrib est habilité à appliquer à l' établissement concerné une sanction pécuniaire égale au
plus au cinquième de son capital social indépendamment de la mise en demeure ou de
l'
avertissement prévus à l' article 72 du présent dahir.

Article 69 : Le gouverneur de Bank Al-Maghrib notifie à l' établissement de crédit la sanction


pécuniaire qui lui est appliquée, les motifs qui la justifient et le délai dans lequel il sera fait
application des dispositions de l'article suivant, délai qui ne peut être inférieur à huit jours
courant à compter de la date d'envoi de la notification à l'
établissement.

Article 70 : Les sommes correspondant à la sanction pécuniaire sont prélevées directement sur
les comptes des établissements de crédit disposant d'
un compte auprès de Bank Al-Maghrib

Dans le cas des établissements de crédit qui ne disposent pas d'un compte auprès de Bank Al-
Maghrib, le recouvrement des pénalités est assuré par la Trésorerie générale du Royaume, et
ce dans les conditions prévues par le dahir du 20 joumada I 1354 (21 août 1935) portant
règlement sur les poursuites en matière d' impôts directs, taxes assimilées et autres créances
recouvrées par les agents du Trésor.

Par dérogation aux dispositions des articles 24 et 28 du dahir précité, les poursuites en
recouvrement débuteront immédiatement par la notification du commandement.

144
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Le produit de ces sanctions pécuniaires est versé au Trésor public.

Article 71 : Lorsque la mise en garde ou l'injonction prévues aux articles 50 et 51 ci-dessus


sont demeurées sans effet, le gouverneur de Bank Al-Maghrib peut suspendre un ou plusieurs
administrateurs.

Le gouverneur de Bank Al-Maghrib peut, également, proposer au ministre des finances, après
avis de la commission de discipline des établissements de crédit :

1 ° d'
interdire ou de restreindre l'exercice de certaines opérations par l'
établissement de crédit;
2° de nommer un administrateur provisoire ;
3° de retirer l'
agrément à l'établissement de crédit.

Article 72 : Lorsqu' un établissement de crédit ne respecte pas les dispositions des articles 25,
26, 27, 29, 35, 37, 42, 43 et 58 du présent dahir et des textes pris pour leur application, le
gouverneur de Bank Al-Maghrib, après avoir mis ses dirigeants en demeure d' observer ces
prescriptions, peut leur adresser un avertissement.

Si l'avertissement reste sans effet, le gouverneur de Bank Al-Maghrib pourra proposer au ministre des
finances, après avis conforme du Comité des établissements de crédit, de prononcer le retrait d'agrément
à l'établissement concerné.

Article 73 : Il est institué une commission dénommée Commission de discipline des


établissements de crédit , chargée d' instruire les dossiers disciplinaires et de proposer les
sanctions susceptibles d' être prononcées à l' encontre des établissements de crédit par le
ministre des finances ou par le gouverneur de Bank Al-Maghrib, en application des
dispositions des articles 71 et 77 du présent dahir.

Article 74 : La commission de discipline des établissements de crédit, qui est présidée par le
vice-gouverneur ou le directeur général de Bank Al-Maghrib ou son représentant, comprend,
en outre, les membres suivants :

- un représentant de Bank Al-Maghrib ;


- deux représentants du ministre des finances ;
- un magistrat nommé par le ministre des finances, sur proposition du ministre de la justice.

Le président de la commission peut faire appel à toute personne dont la collaboration est
jugée utile pour donner à la commission un avis à propos de l'
affaire dont elle est saisie. Cette
personne ne prend pas part aux délibérations de la commission.

Le secrétariat de la commission est assuré par Bank Al-Maghrib.

Article 75 : La commission se réunit sur convocation de son président. Elle délibère


valablement lorsque trois au moins de ses membres sont présents.

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Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Ses avis sont adoptés à la majorité des membres présents et, en cas de partage égal des voix,
celle du président est prépondérante.

Article 76 : La commission convoque, afin de l' entendre, le représentant de l' établissement


concerné qui peut se faire assister d'
un défenseur de son choix, et ce après lui avoir signifié les
infractions relevées et communiqué tous les éléments du dossier.

La commission convoque également à la demande de l' intéressé, afin de l'


entendre, le
représentant de l'
association professionnelle concernée.

Article 77 : Le retrait d'


agrément est prononcé par arrêté du ministre des finances

- soit à la demande de l'


établissement de crédit ;
- soit sur proposition du gouverneur de Bank Al-Maghrib, après avis de la commission de
discipline des établissements de crédit :

* Iorsque l'établissement ne remplit plus les conditions au vu desquelles l'agrément lui a été octroyé ;

* Iorsque l'établissement n'a pas fait usage de son agrément dans un délai de 12 mois après mise en
demeure non suivie d'effet ;

* ou lorsque l'
établissement n'
exerce plus son activité depuis au moins 6 mois ;

- soit à titre de sanction disciplinaire conformément aux dispositions des articles 71 et 72 ci-
dessus.

Article 78 : Tout établissement de crédit dont l' agrément a été retiré entre en liquidation.
Pendant le délai de liquidation, il demeure soumis au contrôle de Bank Al-Maghrib prévu aux
articles 45 et 46 du présent dahir et ne peut effectuer que les opérations strictement
nécessaires à sa liquidation. Il ne peut faire état de sa qualité d'
établissement de crédit

qu'
en précisant qu'
il est en liquidation.

Le ministre des finances nomme, s' il y a lieu, dans l'arrêté vise à l'
article 77 ci-dessus un
liquidateur de l'
établissement de crédit concerné.
Le même arrêté fixe les conditions et délais de liquidation ainsi que la date à compter de
laquelle doivent cesser toutes les opérations de l'
établissement de crédit en cause.

Le retrait d' agrément est notifié dans les mêmes conditions que l' octroi de l' agrément et
entraîne la radiation de la liste des établissements de crédit, visée à l'
article 44 ci-dessus.

Chapitre II : Sanctions pénales


(articles 79 à 91)

Article 79 : Est punie d'


un emprisonnement de 3 mois à un an et d' une amende de 5.000 à
100.000 dirhams, ou de l'une de ces deux peines seulement, toute personne qui, agissant pour
son compte ou pour le compte d'une personne morale :

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Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
- utilise indûment une dénomination commerciale, une raison sociale, une publicité et, de
manière générale, toute expression faisant croire qu'
elle est agréée en tant qu'
établissement de
crédit ou entretient sciemment dans l' esprit du public une confusion sur la régularité de
l'
exercice de son activité ;

- utilise tous procédés ayant pour objet de créer un doute dans l' esprit du public quant à la
catégorie d' établissement de crédit au titre de laquelle elle a été agréée.

Article 80 : Est punie d'


un emprisonnement de six mois à trois ans et d'
une amende de 10.000
à 1.000.000 de dirhams ou de l'
une de ces deux peines seulement, toute personne qui, agissant
pour son compte ou pour le compte d' une personne morale, effectue, à titre habituel, les
opérations définies aux articles 1 à 4 ci-dessus sans avoir été dûment agréée en tant
qu'établissement de crédit.

Toutefois, toute entreprise, quelle que soit sa nature, peut pratiquer les opérations suivantes :

1° consentir à ses contractants, dans l'


exercice de son activité professionnelle, des délais ou
des avances de paiement, notamment sous forme de crédit commercial ;

2° conclure des contrats de location de logements assortis d'


une option d'
achat ;

3° procéder à des opérations de trésorerie avec des sociétés ayant avec elle, directement ou
indirectement, des liens de capital conférant à l'
une d'
elles un pouvoir de contrôle effectif sur
les autres ;

4° émettre des valeurs mobilières ainsi que des bons ou billets négociables sur un marché
réglementé ;

5° émettre des bons et des cartes délivrés pour l'


achat auprès d'
elle de biens ou de services
déterminés.

Article 81 : La peine édictée à l'article 80 ci-dessus est applicable à toute personne qui,
agissant pour son propre compte ou pour le compte d'une personne morale :

- reçoit du public, des fonds à vue ou d'un terme inférieur ou égal à deux ans, sans avoir été dûment
agréée en tant que banque ;
- effectue, en tant qu'
établissement de crédit, des opérations pour lesquelles elle n'
a pas été
agréée.

Article 82 : Dans les cas prévus aux articles 79, 80 et 81 ci-dessus, le tribunal ordonne la
fermeture de l'
établissement où a été commise l'infraction et la publication du jugement dans
les journaux qu'
il désigne, aux frais du condamné.

Article 83 : Quiconque contrevient à l'interdiction prévue à l'


article 31 du présent dahir est
passible d'
un emprisonnement de six mois à trois ans et d' une amende de 10.000 à 500.000
dirhams ou de l'
une de ces deux peines seulement.

147
Mémoire de fin d’études Lamiae El OTMANI
Article 84 : Quiconque enfreint les dispositions de l'
article 32 du présent dahir est passible
d'
une amende de 10.000 à 500.000 dirhams.

En cas de récidive, le contrevenant est passible d'une amende de 20.000 à 1.000.000 de dirhams.

Est en état de récidive, pour l'application du présent article et des articles 86, 87, 88 et 90 du
présent dahir celui qui, après avoir été l' objet d'
une condamnation irrévocable pour une
infraction antérieure, en commet une autre de même nature dans les douze mois qui suivent la
date à laquelle la décision de condamnation est devenue irrévocable.

Article 85 : Les dirigeants d'


un établissement de crédit qui méconnaissent les dispositions de
l'
article 47 ci-dessus sont passibles d'un emprisonnement de six mois à deux ans et d' une
amende de 10.000 à 500.000 dirhams ou de l' une de ces deux peines seulement.

Article 86 : La peine édictée par l'article 84 ci-dessus est applicable à tout actionnaire,
personne physique ou morale, qui méconnaît les dispositions de l'
article 48 du présent dahir.

Article 87 : Sont passibles des peines édictées à l'


article 90 ci-dessous, les dirigeants d'
une
compagnie financière qui méconnaissent les dispositions des articles 93 et 94 du présent dahir.

Article 88 : Toute personne qui, en tant que dirigeant d' une entreprise exerçant des activités
d'intermédiaire en opérations effectuées par les établissements de crédit, enfreint les
dispositions édictées par les articles 96 et 99 du présent dahir est passible des peines prévues à
l'
article 84 ci-dessus.

Article 89 : Est passible d' un emprisonnement d' un mois à un an et d'une amende de 5.000 à
200.000 dirhams ou de l' une de ces deux peines seulement, tout dirigeant d' une entreprise
exerçant les activités d' intermédiaire en opérations effectuées par les établissements de crédit
qui ne satisfait pas à l'
obligation instituée par l'
article 100 ci-dessous.

Article 90 : Toute personne agissant en qualité de représentant d'


un établissement de crédit, de
l'
une des personnes morales ou filiales visées à l' article 45 du présent dahir ou d' une
compagnie financière donne des informations sciemment inexactes à Bank Al-Maghrib, est
passible d'
une amende de 10.000 à 500.000 dirhams.

En cas de récidive, le contrevenant est puni d'une amende de 20.000 à 1.000.000 de dirhams et d'un
emprisonnement de trois mois à un an ou de l'une de ces deux peines seulement.
Article 91 : Les auteurs des infractions définies aux articles 79 à 90 ci-dessus, leurs co-auteurs
ou complices peuvent être poursuivis sur plainte préalable ou constitution de partie civile, de
Bank Al-Maghrib, ou de l' association professionnelle concernée.

Titre IV : Des dispositions diverses et


transitoires

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Chapitre premier : Compagnies financières
(articles 92 à 95)

Article 92 : Sont considérées comme compagnies financières, au sens du présent dahir, les
sociétés qui ont pour activité principale de prendre et gérer des participations et qui, soit
directement, soit par l'intermédiaire de sociétés ayant le même objet, contrôlent plusieurs
établissements de crédit dont au moins un recevant des fonds du public.

Article 93 : Les compagnies financières doivent faire une déclaration d'existence au ministre
des finances et adresser copie de ladite déclaration à Bank Al-Maghrib.

La déclaration susvisée doit être adressée au ministère des finances par lettre recommandée, au plus tard,
30 jours après la date de prise de contrôle de l'établissement du crédit recevant des fonds du public.

Article 94 : Les compagnies financières sont tenues, dans les conditions fixées par le
gouverneur de Bank Al-Maghrib après avis du Comité des établissements de crédit, d'
établir
leurs comptes, totalement ou partiellement, sous une forme consolidée.

Article 95 : Bank Al-Maghrib exerce son contrôle sur les compagnies financières dans les
conditions prévues aux articles 45, 46 et 48 du présent dahir.

Chapitre II : Intermédiaires en opérations effectuées par les établissements de Crédit


(articles 96 à 100)

Article 96 : Est intermédiaire en opérations effectuées par les établissements de crédit toute
personne qui, à titre de profession habituelle, met en rapport les parties intéressées à la
conclusion de l' une des opérations prévues à l' article Premier ci-dessus, sans se porter
ducroire.

L'activité d'
intermédiaire ne peut s'
exercer qu'
entre deux personnes dont l'
une au moins est un
établissement de crédit.

Article 97 : Les dispositions des articles 96 à 100 du présent dahir ne visent pas le conseil et
l'
assistance en matière financière

Article 98 : Les intermédiaires en opérations effectuées par les établissements de crédit


exercent leur activité en vertu d'
un mandat délivré par un établissement de crédit. Ce mandat
mentionne la nature et les conditions des opérations que l' intermédiaire est habilité à
accomplir.

Article 99 : L' exercice de la profession d' intermédiaire en opérations effectuées par les
établissements de crédit est interdit à toute personne qui tombe sous le coup des dispositions
de l'
article 31 du présent dahir.

Article 100 : Tout intermédiaire en opérations effectuées par les établissements de crédit qui,
même à titre occasionnel, se voit confier des fonds en tant que mandataire des parties, est tenu,

149
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à tout moment, de justifier d'
une garantie financière spécialement affectée à la restitution de
ces fonds.

Cette garantie ne peut résulter que d' un cautionnement donné par un établissement de crédit
habilité à cet effet ou une entreprise d' assurance ou de capitalisation, dûment agréée régie par
la législation relative à l'
assurance et à la réassurance.

Chapitre III : Organisations professionnelles


(articles 101 à 103)

Article 101 : Tout établissement de crédit soumis au présent dahir est tenu d'
adhérer à une
association professionnelle régie par les dispositions du dahir du 3 joumada I 1378 (15
novembre 1958) relatif au droit d'
association.

Les établissements de crédit agréés en tant que banques sont tenus d'
adhérer au groupement
professionnel des banques du Maroc.

Les établissements de crédit agréés en tant que sociétés de financement sont tenus d'
adhérer à
l'
association professionnelle des sociétés de financement.

Article 102 : Les statuts des associations professionnelles précitées ainsi que toutes
modifications y relatives doivent être approuvés par le ministre des finances, après avis
conforme du Comité des établissements de crédit.

Article 103 : Les associations professionnelles des établissements de crédit veillent à


l'
observation, par leurs membres, des dispositions du présent dahir et des textes pris pour son
application.

Elles doivent porter à la connaissance du ministre des finances et du gouverneur de Bank Al-
Maghrib tout manquement relevé dans ce domaine.

Elles peuvent proposer, selon le cas, soit au gouverneur de Bank Al-Maghrib, soit à la
commission de discipline des établissements de crédit, des sanctions à l'
encontre de l'
un ou
plusieurs de leurs membres.

Pour les questions intéressant la profession, elles servent d'


intermédiaire entre leurs membres
d'une part, et les pouvoirs publics ou tout autre organisme national ou étranger d'autre part, et
ce à l'
exclusion de tout autre groupement, association ou syndicat.

Les associations professionnelles étudient les questions intéressant l'


exercice de la profession,
notamment l' amélioration des techniques de banque et de crédit, la stimulation de la
concurrence, la création de services communs, l' introduction de nouvelles technologies, la
formation du personnel et les relations avec les représentants des employés.

Elles peuvent être consultées par le ministre des finances ou le gouverneur de Bank Al-
Maghrib sur toute question intéressant la profession. De même, elles peuvent leur soumettre
des propositions dans ce domaine.
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Elles sont habilitées à ester en justice lorsqu'
elles estiment que les intérêts de la profession
sont en jeu et notamment lorsqu' un ou plusieurs de leurs membres sont en cause.

Chapitre IV : Autres dispositions diverses


(articles 104 à 109)

Article 104 : Le ministre des finances peut accorder, après avis conforme du Comité des
établissements de crédit , des dérogations individuelles aux règles qui sont fixées dans le
cadre de l'article 13 du présent dahir, en faveur de certains établissement de crédit, et ce eu
égard à la spécificité de leurs statuts ou à leur mission de service public.

Article 105 : Par dérogation aux dispositions du dahir du 8 kaada 1331 (9 octobre 1913) fixant,
en matière civile et commerciale, le taux légal des intérêts et le maximum des intérêts
conventionnels, tel qu' il a été modifié, le ministre des finances peut, par arrêtés pris en
application des alinéas 1 et 2 de l' article 13 du présent dahir déterminer les taux d'
intérêt
débiteurs et créditeurs applicables aux opérations des établissements de crédit.

Article 106 : En matière judiciaire, les relevés de comptes établis par les établissements de
crédit selon les modalités établies par le gouverneur de Bank Al-Maghrib, après avis
conforme du Comité des établissements de crédit, sont admis comme moyens de preuve entre
eux et leurs clients commerçants, dans les contentieux les opposant, jusqu' à preuve du
contraire.

Article 107 : Toutes les personnes qui, à un titre quelconque, participent à l' administration, à
la direction ou à la gestion d'
un établissement de crédit, ou qui sont employées par celui-ci, les
membres du conseil national de la monnaie et de l' épargne, du Comité des établissements de
crédit, de la commission de discipline des établissements de crédit, les personnes chargées,
même exceptionnellement, de travaux se rapportant au contrôle des établissements de crédit et,
plus généralement, toute personne appelée, à un titre quelconque, à connaître ou à exploiter
des informations se rapportant aux établissements de crédit, sont strictement tenus au secret
professionnel pour toutes les affaires dont ils ont à connaître à quelque titre que ce soit, dans
les termes et sous peine des sanctions prévues à l'article 446 du code pénal.

Le gouverneur de Bank Al-Maghrib peut, cependant, dans le cadre de conventions


internationales dûment publiées, transmettre des informations aux autorités chargées de la
surveillance des établissements de crédit dans d' autres pays.
Article 108 : Outre les cas prévus par la loi, le secret professionnel ne peut être opposé à Bank
Al-Maghrib et à l'autorité judiciaire agissant dans le cadre d' une procédure pénale.

Article 109 : Bank Al-Maghrib organise et gère un service de centralisation des risques et un
service de centralisation des incidents de paiement.

Les établissements de crédit sont tenus de communiquer à Bank Al-Maghrib tous documents
et informations nécessaires au bon fonctionnement de ces services dans les délais et
conditions fixés par elle.

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Bank Al-Maghrib peut, par ailleurs, à la demande des organisations professionnelles et après
avis conforme du Comité des établissements de crédit, créer et gérer tout autre service
d'
intérêt commun au profit des établissements de crédit, des entreprises ou des administrations.

Chapitre V : Dispositions transitoires


(articles 110 à 113)

Article 110 : Les établissements de crédit régulièrement autorisés à recevoir du public des
dépôts à vue ou d' un terme inférieur ou égal à deux ans, à la date de publication du présent
dahir au Bulletin officiel , sont agréés de plein droit en qualité de banque.

Les établissements de crédit ayant fait une déclaration d' existence au ministre des finances et
à Bank Al-Maghrib, en vertu des dispositions de l' article 23 du décret royal n° 1067-66 du 10
moharrem 1387 (21 avril 1967) portant loi relatif à la profession bancaire et au crédit et
exerçant effectivement leur activité à la date de publication du présent dahir au Bulletin
officiel , disposent d'un délai de six mois à compter de cette date pour se conformer aux
dispositions des articles 29 et 31 ci-dessus. A l'
expiration de ce délai, ils sont agréés au vu de
la mise en conformité de leurs statuts et règles de fonctionnement avec les dispositions du
présent dahir.

Article 111 : Les établissements de crédit recevant des fonds du public doivent se conformer
aux dispositions de l'
article 32 ci-dessus dans un délai maximum de six mois à compter de la
date de publication du présent dahir au Bulletin officiel .

Article 112 : Sont abrogés :

- le décret royal n° 1067-66 du 10 moharrem 1387 (21 avril 1967) portant loi relatif à la
profession bancaire et au crédit ;

- le dahir portant loi n° 1-84-145 du 6 moharrem 1405 (2 octobre 1984) relatif aux banques
d'investissement.

Toutefois, demeurent en vigueur tous les textes réglementaires pris en application du décret
royal n° 1067-66 précité, pour toutes les dispositions non contraires au présent dahir.

Par ailleurs, les références aux dispositions du décret royal n° 1067-66 précité, sont
remplacées par les références aux dispositions correspondantes du présent dahir.

Article 113 : Le présent dahir portant loi sera publié au Bulletin officiel.

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