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Calcul des champs électromagnétiques

par Jean-Claude SABONNADIÈRE


Professeur à l’Institut National Polytechnique de Grenoble
Enseignant à l’École Nationale Supérieure d’Ingénieurs Électriciens de Grenoble
et Jean-Louis COULOMB
Professeur à l’Institut National Polytechnique de Grenoble
Enseignant à l’École Nationale Supérieure d’Ingénieurs Électriciens de Grenoble

1. Champ électromagnétique. Équations. Formulations ................... D 3 020 - 2


1.1 Importance du champ électromagnétique ................................................ — 2
1.2 Équations et modèles.................................................................................. — 2
1.3 Formulations intégrales .............................................................................. — 7
1.4 Problèmes d’évolution ................................................................................ — 11
2. Éléments finis............................................................................................ — 12
2.1 Éléments finis du premier ordre................................................................. — 12
2.2 Méthode générale des éléments finis curvilignes isoparamétriques
du second ordre........................................................................................... — 14
2.3 Résolution des équations matricielles ....................................................... — 16
3. Logiciels de calcul ................................................................................... — 16
3.1 Préprocesseur .............................................................................................. — 16
3.2 Processeur de calcul.................................................................................... — 17
3.3 Postprocesseur ............................................................................................ — 17
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. D 3 020

es notions mathématiques utilisées dans ce texte sont définies dans


L l’article Mathématiques pour l’électricien [D 33] de ce traité.
12 - 1988
D 3 020

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tions. Si l’on calcule un contacteur, le champ permet de déterminer


Notations et Symboles la courbe donnant la force en fonction de la dimension de l’entrefer.
Donc, dans de nombreuses étapes du processus de conception
Symbole Définition d’un appareil électrique, l’évaluation des champs électriques et
magnétiques apparaît comme un travail nécessaire, bien qu’il soit
A Potentiel vecteur magnétique souvent allégé par l’emploi d’hypothèses simplificatrices qui rendent
B Induction magnétique cette procédure plus ou moins implicite.

Br Induction magnétique rémanente


D Induction électrique 1.2 Équations et modèles
E Champ électrique
{F } Vecteur second membre de l’équation de
détermination des inconnues du problème Tous les phénomènes électromagnétiques que l’on veut
par la méthode des éléments finis généralement étudier au sein des dispositifs électrotechniques
H Champ magnétique classiques sont régis par les quatre équations aux dérivées
partielles de Maxwell et par les trois relations du milieu
I Intégrale de Lagrange
considéré.
J Densité de courant Nous disposons alors du système des sept équations suivantes :
M Matrice principale de l’équation de déter-
mination des inconnues du problème par
la méthode des éléments finis rot E = – ∂ B / ∂ t (1)
NN Nombre de nœuds
V Potentiel scalaire électrique rot H = J (en supposant que le courant de
déplacement est négligeable) (2)
W Fonction de projection
Γ Frontière du domaine d’étude
Φ Potentiel scalaire magnétique div B = 0 (3)
Ψ Potentiel scalaire magnétique réduit
Ω Domaine d’étude div D = ρ (4)
ε Permittivité
ϕ Fonction d’approximation, appelée dans B = µ H + Br (5)
la méthode des éléments finis fonction de
forme
D = εE (6)
µ Perméabilité
ν Réluctivité (= 1/µ )
ρ Charge volumique J = σE (7)
σ Conductivité avec B (T) induction magnétique,

B r ( T) induction magnétique rémanente (cas d’aimants


permanents),
–2
1. Champ électromagnétique. D ( C·m ) induction électrique,

Équations. Formulations –1
E ( V·m ) champ électrique,
–1
H ( A·m ) champ magnétique,
1.1 Importance du champ
–2
électromagnétique J ( A·m ) densité de courant,
t (s) temps,
Les machines électriques, les appareils de coupure, les ε (F · m–1) permittivité,
appareillages à haute tension sont, durant leur fonctionnement,
soumis à l’action de champs électromagnétiques (électriques ou µ (H · m–1) perméabilité,
magnétiques). Dans toute machine électrique, l’enroulement, ou ρ (C · m–3) charge volumique,
l’aimant d’excitation, produit un champ magnétique constant, ou σ (S · m–1) conductivité.
variable dans le temps et, souvent, dans l’espace. Autour des
isolateurs et des bornes à haute tension des transformateurs, règne
un champ électrostatique important. Dans les conducteurs, le champ Remarque : selon les matériaux utilisés, µ, ε et σ peuvent être
électrocinétique assure la circulation du courant électrique et, enfin, soit des scalaires, modélisant alors le comportement de maté-
dans les produits métallurgiques, chauffés par induction, champs riaux isotropes, soit des tenseurs qui permettent de tenir
électriques et champs magnétiques se combinent pour créer les compte des effets d’anisotropie souvent rencontrés dans les
courants de Foucault souhaités. La connaissance du champ permet machines électriques.
donc, dans tout appareil électromagnétique, d’avoir accès au calcul
des performances et du fonctionnement de cet appareil en régime
permanent ou transitoire. En effet, dans une machine électrique,
l’évaluation du champ en chaque point de l’espace permet d’en Ces équations décrivent globalement tous les phénomènes
déduire les flux, et donc les forces électromotrices pour un électromagnétiques mais, à l’heure actuelle, on ne peut pas les
fonctionnement en générateur ou les couples pour un fonction- résoudre directement, dans la plupart des cas. De plus, suivant les
nement en moteur. Autour d’un isolateur, la valeur du champ permet dispositifs que l’on étudie, certains phénomènes deviennent
d’apprécier la possibilité de tenue diélectrique dans diverses situa- négligeables ; les équations se découplent alors, en donnant
naissance à des modèles plus simples.

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1.2.1 Modèle électrostatique

Il décrit tous les dispositifs dans lesquels le champ électrique est


produit par des charges dont la répartition et la valeur ne varient
pas en fonction du temps.
La conception d’isolateurs et l’étude de la tenue des diélectriques
sont les problèmes les plus caractéristiques.
Les équations correspondantes s’écrivent :

rot E = 0 car ∂ B / ∂t = 0  (8)

div D = ρ (9)

D = εE (10)
La relation (8) permet de définir une fonction potentiel scalaire
électrique V, ou tension électrique, telle que E = – grad V .
Le modèle se ramène alors à l’équation :
div (ε grad V ) + ρ = 0 (11)
On peut dire que les techniques numériques actuelles apportent
une solution à ce problème dans la plupart des cas. En effet,
l’inconnue est le scalaire V, ce qui impose donc une seule valeur à
calculer en chaque point.
De plus, on est assuré de l’existence et de l’unicité de la solution
lorsque les conditions aux limites du problème à étudier s’expriment
en fonction de V ou de sa dérivée normale ∂V / ∂n aux limites du
domaine étudié (ce qui est pratiquement toujours le cas). Généra-
lement, le potentiel est supposé connu sur une limite (condition de
Dirichlet) ou bien les lignes équipotentielles scalaires sont supposées
orthogonales aux limites (ce qui est le cas sur des plans de symétrie
ou au voisinage de matériaux totalement isolants) et la dérivée
normale ∂V / ∂n est nulle (condition de Neumann homogène). Enfin,
il existe des études pour lesquelles on connaît la valeur du flux de
Figure 1 – Équipotentielles au voisinage d’une électrode
l’induction électrique D à travers une surface limite, sur laquelle
avec un anneau de garde
on est alors en présence de la condition ∂V/ ∂n = K où K a une valeur
connue (condition de Neumann non homogène).
Si la permittivité ε peut être supposée constante, cela simplifie
le problème. Mais il est tout à fait possible de traiter les cas où ε 1.2.2 Modèles magnétostatiques scalaires
dépend du champ électrique lui-même (l’équation devient non
linéaire et la loi de variation de ε devra être fournie pour le matériau ■ Dans ce modèle, on suppose que les courants électriques sont
concerné). Le coût de la résolution est alors plus élevé, mais les nuls dans la pièce à étudier et que les champs ne dépendent pas du
problèmes techniques sont d’ores et déjà résolus [la méthode de temps. On obtient alors les relations :
Newton-Raphson, que nous expliciterons plus loin (§ 1.3.1), donne
de très bons résultats dans ce cas]. Enfin, si un matériau est aniso- rot H = 0 (12)
trope, ε s’exprime sous la forme d’un tenseur et, là encore, on peut
en tenir compte sans compliquer beaucoup les méthodes de réso-
div B = 0 (13)
lutions mises en œuvre.
Seule, donc, une très grande complexité géométrique de la pièce C’est le cas des dispositifs pour lesquels les champs sont créés
à étudier peut mettre en défaut les méthodes classiques utilisées, par des forces magnétomotrices extérieures et indépendantes du
mais cela n’intervient généralement que dans des pièces particu- dispositif étudié ou bien par des aimants permanents. Dans ce
lières aux formes tridimensionnelles compliquées ou dans lesquelles dernier cas, on dispose de la loi :
l’effet de pointe est très important.
B = µ H + Br (14)
À titre d’exemple, on considère le problème de la répartition du
potentiel électrique au voisinage d’une électrode portée au potentiel La relation (12) implique qu’il existe une fonction potentiel
0,1 V par rapport à la terre et possédant un anneau de garde. Cet scalaire magnétique  telle que :
ensemble a une symétrie de révolution exploitable pour réduire le
domaine de calcul. La figure 1 montre les équipotentielles électriques
H = – grad Φ (15)
dans le plan de l’étude.
On obtient donc l’équation :

div ( µ grad Φ ) = div B r (16)

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Cette équation est analogue à celle que nous avons rencontrée


au paragraphe précédent. Sa résolution est donc pratiquement magnétique total, qui est alors la différence entre le module de H 0
maîtrisée.
et celui de H m , est donc obtenu avec une précision numérique
C’est l’établissement des conditions aux limites qui peut poser beaucoup moins grande que dans les zones non saturables. Cette
quelques problèmes à l’ingénieur qui voudrait utiliser ce modèle. imprécision est quasiment sans conséquence dans les problèmes
En effet, il faut fournir les valeurs des champs sur les limites du linéaires, mais peut avoir de grandes répercussions dans les
domaine étudié. Ces valeurs doivent être calculées par ailleurs. Cela matériaux ferromagnétiques qui sont des matériaux saturables et
implique, souvent, l’hypothèse que le champ extérieur à la pièce dans lesquels le champ magnétique total est faible.
étudiée ne soit pas modifié par la présence ou l’absence de cette
pièce dans le dispositif total. Il faut alors prendre garde de vérifier ■ C’est pourquoi, dans les problèmes magnétostatiques non
la validité de cette hypothèse lors de l’utilisation de ce modèle. Dans linéaires comportant des courants, on utilise le modèle en double
un tel cas, on doit fournir, sur les limites de l’étude, soit les valeurs potentiel : le potentiel réduit Ψ est utilisé dans les zones dont la
de Φ qui sont facilement calculables (si la composante tangentielle perméabilité est égale à celle du vide, alors que le potentiel total Φ
est utilisé dans les matériaux ferromagnétiques, qui doivent, bien
du champ magnétique H t peut être supposée nulle sur le bord), entendu, être dépourvus de courant. Les conditions à l’interface des
soit les valeurs de la dérivée normale ∂Φ / ∂n lorsque la composante deux parties s’établissent en écrivant la conservation de la
normale de l’induction magnétique B n est connue sur la limite. composante normale de l’induction magnétique B n et de la
En outre, la présence d’aimants ne complique pas le traitement
composante tangentielle du champ magnétique H t .
qui peut tenir compte de lois de comportements non linéaires.
La possibilité d’utiliser un potentiel scalaire fait que ce modèle est
■ Il est possible de traiter les problèmes comportant des courants,
particulièrement adapté aux études tridimensionnelles, car il fait
en introduisant un potentiel scalaire magnétique réduit  . faire une grande économie par rapport au cas où une inconnue
Pour cela, on considère le champ magnétique d’excitation H 0 que vectorielle est nécessaire (trois inconnues par point). En tridi-
mensionnel, quand il est applicable, on le préfère donc à la
produiraient les courants d’excitation de densité J dans le vide. formulation vectorielle que l’on va définir ci-après.

Connaissant J , ce champ H 0 peut être calculé grâce à la formule


de Biot et Savart : 1.2.3 Modèle magnétostatique vectoriel

4
1
H 0 = ---- π Ω
J ∧ r / r
3
dΩ
Comme dans le modèle précédent, on suppose que le champ
magnétique est produit par des sources indépendantes du temps.

avec r vecteur reliant le point où le champ est calculé et le Le terme ∂ B / ∂t est alors nul et les champs électrique E et
point courant qui balaye le domaine Ω,
magnétique B sont découplés. Par contre, on désire modéliser un
Ω domaine d’étude. objet parcouru par des courants non nuls.
Par construction, ce champ d’excitation vérifie la relation : On obtient alors les équations suivantes :

rot H 0 = J rot H = J (17)

Alors, on peut écrire que le champ magnétique total H est la div B = 0 (18)
somme du champ H 0 connu et d’un champ H m inconnu :
B = µH + Br (19)
H = H0 + Hm La condition (18) permet de définir une fonction potentiel
avec H m vérifiant l’équation : vecteur magnétique A telle que :

rot H m = rot  H – H 0  = 0 B = rot A (20)


On peut, à nouveau, introduire un potentiel scalaire Ψ tel que :
Pour que A soit totalement défini, il faut également fixer la
valeur de sa divergence. On ajoute alors la condition :
H m = – grad Ψ
et on obtient l’équation : div A = 0 (21)
qui est la plus simple à mettre en œuvre. Mais cette condition,
div  µ grad Ψ  = div B r + div  µ H 0  appelée jauge de Coulomb, n’est pas toujours la meilleure et peut
être adaptée afin d’éviter quelques difficultés numériques auxquelles
Ce modèle magnétostatique scalaire à potentiel réduit est extrê-
elle peut conduire.
mement intéressant, puisqu’il permet de rendre compte des pro-
blèmes avec sources extérieures ou bien intérieures, aimants ou On obtient donc le système d’équations :
courants.
1 1
Cependant, dans les zones saturables, la perméabilité µ dépend rot  ----- rot A  = J + rot  ----- B r  (22)
µ µ
du module du champ total H ; le problème est non linéaire et le
calcul peut conduire à de mauvais résultats numériques. En effet,
div A = 0 (23)
les champs H 0 et H m , lorsqu’ils sont obtenus numériquement,
sont connus avec une précision limitée. Le module du champ

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auquel il faut ajouter la loi de comportement des matériaux : supposé parfait), soit sous la forme σ grad V (le générateur de
tension qui les produit étant également supposé parfait).
1/ µ = f ( B ) (24) À titre d’exemple, la figure 2 montre la section d’un système
électromagnétique supposé très long, donc bidimensionnel. Cet
qui exprime la relation non linéaire existant entre les champs B ensemble est composé d’une culasse en U et d’une palette, en
matériaux ferromagnétiques, d’un bobinage parcouru par des courants
et H , due à la saturation du matériau magnétique (notamment continus perpendiculaires à la section et de l’air entourant le tout. Les
dans les carcasses de fermeture de flux magnétique).
lignes isovaleurs de la composante A z du potentiel vecteur,
Dans ce modèle, les conditions aux limites doivent porter sur le orthogonales au plan de la figure, représentent la section des tubes
potentiel vecteur. On annule généralement les composantes équiflux de l’induction magnétique.
tangentielles de A sur les limites atteignant l’infini (en fait
suffisamment éloignées pour que l’énergie magnétique puisse être
supposée nulle sur ces limites). Sur les axes de symétrie de 1.2.4 Modèle électrocinétique
révolution, la condition A = 0 s’impose. Sur les plans de Il est utilisable lorsque l’on veut étudier la répartition du courant
électrique dans des conducteurs isolés soumis à des différences de
symétries géométrique et magnétique, la condition An = 0 potentiel continues . Dans ce cas, le modèle est défini par les
équations suivantes :
(portant sur la composante normale de A ) et la condition

∂ A t / ∂n = 0 (portant sur les composantes tangentielles de A ) rot E = 0 (27)


expriment que les lignes d’induction leur sont orthogonales. Muni
des conditions aux limites précédemment définies, le problème div J = 0 (28)
aux dérivées partielles obtenu a une solution unique.
Mais, contrairement au cas précédent, on doit déterminer trois J = σE (29)
inconnues en chaque point, les composantes A x , A y , A z de

A . Dans les problèmes tridimensionnels, cela conduit à traiter des


systèmes linéaires très volumineux, donc coûteux à résoudre.
■ C’est pourquoi, lorsque la pièce étudiée est suffisamment longue,
l’analyse peut être menée sur une coupe qui ramène l’étude à un
problème bidimensionnel. Alors, si les courants qui créent le champ
magnétique sont orthogonaux au plan d’étude (cas de presque
toutes les machines tournantes longues ), le potentiel vecteur n’a
plus qu’une composante. En outre, la condition (23) est alors vérifiée
automatiquement. Si la coupe a été réalisée perpendiculairement à
l’axe Oz, le potentiel vecteur A a une seule composante non nulle,

A z . L’équation aux dérivées partielles est alors :

1 1
rot  ----- rot A z  = J z + rot  ---- B r  (25)
µ µ
La résolution de ce problème relève alors des mêmes techniques
que celles qui traitent les modèles électrostatiques et magnétiques
scalaires déjà rencontrés. La technique actuelle permet donc
d’utiliser ce modèle même dans le cas où µ est une fonction non
linéaire de B et où µ est un tenseur. De même, la présence
d’aimants ne crée pas de difficulté particulière insurmontable.
■ Lorsque les pièces étudiées possèdent une symétrie de révolu-
tion (cas des inducteurs de chauffage par induction, des noyaux de
transformateurs, etc.), le potentiel vecteur n’a alors plus qu’une
seule composante A θ dans un repère cylindrique. L’équation
devient :
1 1
rot  ----- rot A θ  = J θ + rot  ----- B r  (26)
µ µ
pour laquelle la condition de jauge (23) est automatiquement
vérifiée.
Enfin, dans tous ces modèles, les termes sources s’expriment en
fonction des courants qui parcourent les conducteurs. Ces termes
doivent donc être connus, soit sous la forme des densités de Figure 2 – Lignes isovaleurs de la composante A z du potentiel
courant J (le générateur de courant qui les produit étant alors vecteur dans un électroaimant

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La condition (27) implique qu’il existe encore un potentiel conduit au système :


électrique scalaire V, la tension électrique, tel que E = – grad V . 1 1
σ ∂ A / ∂t + rot  ---- rot A  + grad  ---- div A  = J ex (37)
On doit donc résoudre l’équation de Laplace : µ µ
div (σ grad V ) = 0 (30) ε σ µ ∂V / ∂t + div ( ε grad V ) = – ρ (38)
avec deux types de conditions aux limites :
Ce modèle permet donc de tenir compte des phénomènes
— la différence de potentiel est connue entre deux parois ; V est électromagnétiques très généraux, mais les équations (37) et (38)
donc fixé sur ces limites (condition de Dirichlet) ; sont très coûteuses à résoudre car, en tout point, les quatre
— la dérivée normale ∂V / ∂n est nulle sur les limites des conduc-
teurs entourés d’isolants (conditions de Neumann homogène). grandeurs A x , A y , A z et V doivent être calculées. De plus, la loi
Ce modèle pose peu de problèmes particuliers et la technique de répartition des inconnues varie très rapidement sur le bord des
actuelle permet de le traiter, même dans les cas tridimensionnels pièces conductrices à cause de l’effet de peau et la perméabilité µ
complexes. Le cas où la conductivité σ est une grandeur tensorielle
(conductivité anisotrope) peut également être pris en compte. dépend fortement du module du champ magnétique H dans les
pièces métalliques (effet de saturation). Ces équations sont donc
non linéaires et peuvent poser de délicats problèmes de
1.2.5 Modèles magnétodynamiques convergence.
En conclusion, dans le cas général, notamment sur des pièces de
Ces modèles s’appliquent aux dispositifs électrotechniques dans géométrie complexe tridimensionnelles, ce modèle ne peut pas être
lesquels les sources de courant ou de tension varient en fonction résolu avec les techniques actuelles. C’est pourquoi des modèles
du temps. simplifiés doivent être utilisés.
Le terme ∂B / ∂t n’est plus nul ; les champs électrique et magné-
tique sont alors couplés par la présence des courants induits (ou 1.2.5.2 Modèle non linéaire exprimé en termes
courants de Foucault). de potentiel vecteur
Pour représenter l’état électromagnétique en un point, on doit Lorsque la densité volumique de charge  est nulle (ce qui est
alors recourir simultanément au potentiel vecteur magnétique le cas dans presque tous les dispositifs à induction classiques),V
peut être considéré comme nul à l’infini et la jauge :
A précédemment défini (car div B = 0 ) et au potentiel scalaire
électrique V. En effet, le système s’écrit : div A = 0 (39)

B = rot A (31) conduit à l’équation div ( ε grad V ) = 0 (40)


qui, munie de la condition aux limites V = 0, conduit à démontrer
rot  E + ∂ A / ∂t  = 0 (32) que V est identiquement nul partout. Le modèle se réduit alors à :
1
E + ∂ A / ∂t = – grad V (33) σ ∂ A / ∂t + rot  --- rot A  = J ex (41)
µ
On obtient alors les équations :
div A = 0 (42)
1
rot  ---- rot A  + σ ∂ A / ∂t + σ grad V = J ex (34)
µ La mise en œuvre de ce modèle demeure malgré tout en limite
de la capacité des ordinateurs classiquement utilisés dans les
div  ε grad V + div  ε ∂ A / ∂t + ρ = 0 (35) outils de CAO (Conception Assistée par Ordinateur) actuels. C’est
pourquoi des modèles plus simples doivent être mis en œuvre,
lorsque les approximations auxquelles ils conduisent ne sont pas
■ Remarques trop importantes en regard de la précision recherchée.
— Ces dernières équations supposent implicitement que B r
soit nul, car elles ont trait aux matériaux ferromagnétiques con- 1.2.5.3 Modèle linéaire exprimé en termes
de potentiel vecteur
ducteurs.
— Dans l’équation (34), J ex représente la densité des cou- Dans ce modèle, on suppose que la perméabilité  ne dépend
rants d’excitation qui alimentent le dispositif électrotechnique pas de l’induction. De plus, on considère que la fonction V est
étudié (et qui sont alors supposés produits par un générateur uniformément nulle (comme dans le cas précédent).
de courant parfait) ; la valeur de ces courants doit être connue Si les courants d’excitation J ex sont alternatifs, on peut utiliser
afin de pouvoir traiter ce modèle. une représentation de Fresnel pour modéliser leur variation
temporelle. L’utilisation des nombres complexes permet alors de
— Le potentiel vecteur A ne peut pas être défini par la seule remplacer le terme :
condition B = rot A ; on doit également fixer sa divergence σ ∂ A / ∂t par j ω σ A (43)
et ce choix donne naissance aux divers types de modèles étu-
diés ci-après. avec j unité imaginaire (j2
= – 1),
ω pulsation des sources.
1.2.5.1 Modèle général
1
j ω σ A + rot  ---- rot A  = J (44)
Dans le cas le plus complexe où la densité volumique de charge µ ex
 n’est pas nulle, la fonction V doit être évaluée. Il faut alors décou-
pler les équations (34) et (35).
div A = 0 (45)
La condition de jauge :
div A = σ µ V (36)

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Ce modèle peut être utilisé pour des études tridimensionnelles. Cela peut souvent être réalisé lorsqu’il est possible de supposer que
le champ extérieur n’est pas déformé par la présence de la pièce
Il conduit cependant à déterminer trois inconnues A , A , A étudiée, ce qui revient à négliger ce que les électrotechniciens
x y z
en chaque point, ce qui entraîne des analyses coûteuses. Lorsque appellent la réaction d’induit dans les machines.
la géométrie le permet, les modèles bidimensionnels peuvent Ce modèle très efficace doit donc être utilisé avec prudence en
donner d’excellents résultats. vérifiant la validité des hypothèses qui le sous-tendent.

1.2.5.4 Modèle bidimensionnel exprimé en termes 1.2.5.6 Remarques générales


de potentiel vecteur
■ Notation complexe
Dans le cas d’objets suffisamment longs, ou pourvus d’une symé-
trie de révolution, les courants sont généralement perpendiculaires Tous les modèles utilisant cette notation supposent que les
au plan dans lequel on conduit l’étude. sources sont sinusoïdales et que les matériaux possèdent des
caractéristiques linéaires. Lorsque les sources ne sont plus sinu-
Le potentiel vecteur n’a plus alors qu’une seule composante A z soïdales, mais alternatives périodiques de forme quelconque (ce qui
est souvent le cas dans les dispositifs alimentés par des sources
(orthogonale également au plan de l’étude) et la condition comportant des composants d’électronique de puissance), il est
div A z = 0 est naturellement vérifiée. possible de décomposer les signaux en série de Fourier, d’effectuer
une étude pour chaque harmonique et de recomposer ensuite les
Le modèle se réduit alors à : solutions obtenues.
1 Si l’on utilise un outil de CAO qui met en œuvre cette technique,
σ ∂ A z / ∂t + rot  ----- rot A z  = J ex (46) on tiendra compte de l’effet de peau important introduit par les
µ
harmoniques d’ordre élevé. Les découpages utilisés devront alors
qui ne comporte qu’une seule inconnue. être compatibles avec la fréquence de l’harmonique de rang le plus
Ce modèle est particulièrement simple et efficace. Son utilisation élevé, conservé dans la décomposition en série.
est donc très répandue : étude des moteurs à induction, des dispo- ■ Pièces en mouvement
sitifs de chauffage par induction, des transformateurs, etc.
Remarque : si µ est une constante, la notation complexe permet d’utiliser l’équation : Le déplacement à la vitesse C d’une pièce dans un champ
1
j ω σ A z + ---- rot rot A z  = J (47) d’induction magnétique B donne naissance à des courants
µ ex

qui est de résolution aisée et peu coûteuse. induits dont la densité J est, d’après la loi de Laplace :

1.2.5.5 Modèle linéaire exprimé en termes J = σC ∧ B (52)


de champ magnétique H On doit en tenir compte dans les modèles magnétodynamiques,
Dans ce modèle, on limite l’étude aux pièces conductrices où les courants induits σ ∂ A / ∂t doivent être remplacés par :
plongées dans un champ magnétique variant dans le temps.
Aucun courant d’excitation n’est présent  J ex = 0  . Cependant, σ ∂ A / ∂t + σ C ∧ B = σ ∂ A / ∂t + σ C ∧ rot A (53)
des courants induits se développent dans ces pièces. Lorsque la vitesse de déplacement C n’est pas trop élevée (cas
Le modèle peut alors s’écrire : des moteurs ou des pompes électromagnétiques), les modèles
numériques peuvent traiter ce terme supplémentaire. Le problème
rot H + σ ∂ A / ∂t = 0 (48) délicat à résoudre réside alors uniquement dans la simulation du
mouvement des pièces, ce qui suppose l’utilisation d’outils de
En prenant le rotationnel de cette expression et en supposant modélisation adaptés (déformation de maillage, macro-élément de
que σ est constant, on obtient : friction, etc.). Ces outils, en cours de développement, ne sont pas
encore d’usage courant.
rot rot H  + σ µ ∂ H / ∂t = 0 (49)
Ce modèle devient particulièrement intéressant dans des
analyses bidimensionnelles, lorsque l’on peut supposer que les 1.3 Formulations intégrales
courants induits se développent dans le plan de l’étude. En effet,
dans ce cas, le champ magnétique H n’a plus qu’une seule Nous allons exposer les deux formulations intégrales qui sont le
plus couramment utilisées dans la méthode des éléments finis
composante H z perpendiculaire à la coupe analysée. On est donc
pour le calcul des champs électromagnétiques : la méthode de
en présence du modèle :
Galerkine et la formulation variationnelle. Nous expliciterons
ces deux méthodes sur un exemple unique, mais très important, le
rot rot H z  + σ µ ∂ H z / ∂t = 0 (50) problème magnétostatique vectoriel bidimensionnel non linéaire
avec existence de sources de courant.
Dans le cas de sources sinusoïdales, la notation complexe
conduit alors à : L’équation du potentiel vecteur, qui en bidimensionnel ne

rot rot H z  + j ω σ µ H z = 0 (51) possède qu’une seule composante non nulle A z , s’écrit, pour des

Mais on ne peut trouver la solution d’un tel problème que si l’on matériaux ferromagnétiques conducteurs ( B r = 0 ) :

peut fournir la valeur du champ magnétique H sur les limites de 1


rot  ---- rot A z  = J z (54)
la pièce étudiée. Cette contrainte impose donc de coupler ce modèle µ
avec un autre moyen de calcul qui détermine le champ extérieur.

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∂ ∂A ∂ ∂A
qui devient
∂x  ∂x  ∂y 
-------- ν ---------- + -------- ν --------- + J = 0
∂y  (55) Considérons maintenant un ensemble de NN fonctions indépen-
dantes, continues et dérivables par morceau ϕ1 , ..., ϕj , ..., ϕNN
où la réluctivité ν (= 1 / µ ) est un coefficient caractéristique du appelées fonctions d’approximation.
Nota : NN (nombre de noeuds) représente un entier naturel quelconque ; le choix de ce
matériau qui dépend éventuellement du module B du rotationnel symbole sera justifié par la suite de cet article.
On va approcher la fonction inconnue A (x, y ) par une combinaison
de A z , où A, la fonction scalaire inconnue, est le module de la linéaire de ces fonctions :
composante A z , et où le scalaire J, connu sur tout le domaine, est NN

le module de la composante J z . Cette dernière équation est souvent


A* ( x,y ) = ∑ A j ϕj ( x,y ) (60)
j=1
appelée équation de Poisson non linéaire.
Les conditions aux limites les plus courantes sont la condition de Les coefficients Aj sont déterminés de manière à satisfaire les
Dirichlet (A = A0), donnée sur une partie Γ1 de la frontière du domaine équations (59) qui deviennent :
Ω, ou la condition de Neumann homogène (∂A/∂n = 0), donnée sur
 ∂ ϕ j ∂W i ∂ ϕ ∂W i
 
NN
le reste de la frontière Γ2 .

j=1
∂x ∂x
ν ∑ A j ---------- ------------ + ----------j ------------ dΩ =
∂y ∂y Ω
JW i dΩ (61)

Remarque : cette même équation peut représenter d’autres


Ce système peut encore s’écrire :
phénomènes d’électrostatique, d’électrocinétique ou de thermi-

 ν  
que. Seules changent la nature des sources et la dépendance du NN
∂ ϕ ∂W ∂ ϕ ∂W
coefficient ν avec la solution du problème. En électrostatique, la
permittivité ε et, en électrocinétique, la conductivité σ sont des
∑ Aj
j=1
Ω ∂x ∂x ∂y ∂y 
---------j- ------------i + ---------j- ------------i dΩ =

JW i dΩ (62)

fonctions du module du gradient de la fonction inconnue tandis


qu’en thermique le coefficient de conductivité thermique λ est En choisissant un nombre de fonctions tests Wi égal au nombre
directement fonction de la température. de coefficients inconnus Aj , on obtient un système de NN équations
avec NN inconnues. Ce système est de la forme :
Nous allons, sur ce problème, exposer successivement la méthode NN
de Galerkine et la formulation variationnelle.
∑ Mij Aj = Fi (63)
j=1
1.3.1 Méthode de Galerkine
ou méthode des résidus pondérés avec M ij =  ν  Ω
∂ ϕ ∂W
∂x ∂x
∂ ϕ ∂W
∂y ∂y 
----------j- ------------i + ----------j- ------------i dΩ

On recherche la solution A (x, y ) dans l’ensemble des solutions


possibles, c’est-à-dire dans l’ensemble des fonctions continues, déri-
vables par morceau dans le domaine Ω et qui vérifient a priori, la
Fi =  Ω
J Wi d Ω

condition de Dirichlet (A = A0) donnée sur la partie Γ1 de la frontière. Lorsque le problème ne comporte que des matériaux dont le
On peut exprimer le fait que A (x, y ) est solution de l’équation (55) comportement est linéaire, le coefficient ν ne dépend pas de la solu-
et des conditions aux limites associées, en écrivant que, quelle que tion et le système (63) est alors linéaire.
soit la fonction scalaire W (x, y ), continue, dérivable par morceau Dans les problèmes où les matériaux peuvent être soumis au
et telle que W = 0 sur Γ1 , on doit avoir : phénomène de saturation, le terme général Mij de la matrice M
dépend, à travers le coefficient  , soit du vecteur solution
 Ω

 ∂A
 ∂ ∂A
 
-------- ν --------- + -------- ν --------- + J WdΩ = 0
∂x ∂x ∂y ∂y
(56) {A} = (A1 , ..., ANN ), soit du module de son gradient ou de son
rotationnel. Dans ce cas, le système (63) est non linéaire et l’on
doit alors utiliser une méthode itérative pour le résoudre. L’une des
La méthode de Galerkine, ou méthode des résidus pondérés,
plus utilisées est la méthode de Newton-Raphson. Pour cela, à
consiste à choisir n fonctions de projection W1 , W2 , ..., Wi , ...,
(0) (0) (0)
Wn , appelées fonctions tests, indépendantes, et si possible partir d’une solution initiale A 1 ,…,A j ,…,A NN  du vecteur {A(0)},
orthogonales, pour lesquelles on écrit l’équation (56) :
on construit le résidu de ce système qui est un vecteur {R (0)} dont

– 



∂A
 ∂ ∂A

-------- ν --------- + -------- ν ---------
∂x ∂x ∂y ∂y  Wi d Ω =  Ω
JW i dΩ (57)
les composantes R
(0)
i sont données par :

NN
(0) (0) ( 0)
Avec une intégration par partie et l’application de propriétés inté-
grales, on peut transformer l’équation (57) :
R i = ∑ M ij A j – Fi ∀i = 1,…,NN (64)
j=1

 ν 

∂A ∂W
∂x ∂x
∂A ∂W
∂y ∂y 
--------- ------------i + --------- ------------i dΩ –  Γ
∂A
ν ---------W i dΓ
∂n
On veut donner au vecteur {A(0)} un accroissement :
( 0) (0) (0)

 {∆ A } = ∆A 1 ,…,∆A NN 
(58)
= Ω
JW i dΩ
tel que le résidu (64) soit diminué.
On obtient alors, en tenant compte de la condition ∂A/∂n = 0 sur Pour cela, on annule NN développements de Taylor tronqués à
Γ2 et du choix W = 0 sur Γ1 , le système : l’ordre 1 :

 ν  Ω
∂A ∂W ∂A ∂W

--------- ------------i + --------- ------------i d Ω =
∂x ∂x ∂y ∂y
 Ω
JW i dΩ (59)
R
(0)
i …,A
(0)
j + ∆A
(0)
j ,…  ≈ R ( 0i ) …,A
(0)
j ,…

NN
∂R i (65)
∂A j A = A
∑  ----------
(0)
+ ∆A j =0
(0)
j=1 j j

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Dans ce cas, le vecteur {∆A(0)} est solution d’un système d’équa- Calculons cette dérivée :
tions linéaires :
NN
(0) ( 0) ( 0) (0) (0)
dI/dδ =  1
∂f ∂A ∂f ∂A′

-------- --------- + --------- ----------- dx
∂A ∂ δ ∂A′ ∂ δ

0
 ij ∆A j =– R i A i , … ,A NN  ∀i = 1, … , NN (66)
j=1 Afin d’expliciter le deuxième terme de cette intégrale, nous
(0) réalisons une intégration par parties :
avec  ij = ∂R i  ∂A j  (0)
Aj = A j

On peut alors obtenir une suite de vecteurs itérés : 0


1
∂f ∂A′
--------- -----------dx =
∂A′ ∂ δ

0
1
∂f ∂ A
2
--------- ---------------- dx
∂A′ ∂ δ ∂x


(k) (k) (k)
{A } = A 1 ,…,A NN  ∂f ∂A 1 1
∂ ∂f ∂A
= --------- ---------
∂A′ ∂ δ 0

0 
∂x ∂A′ ∂ δ 
------ ---------- --------- dx
en répétant le même procédé :
(k) (k) (k)


{R } =M {A } – {F} 1
∂f ∂ ∂f ∂A ∂f ∂A 1

(k ) (k) (k)
d’où dI/dδ =
0 ∂A ∂x ∂A′ 
-------- – ------- ----------  ---------dx + ----------- ---------
∂δ ∂A′ ∂ δ
(68)
 { ∆A } = – {R } 0

(k + 1) (k ) (k)
Or, d’après la définition de g et celle de δ, il vient ∂A/∂δ = g (x ),
{A } = {A } + { ∆A } ce qui annule le dernier terme de l’équation (68) [car g (0) = g (1) = 0].
Par conséquent, la condition d’extrémalisation s’écrit :
On arrête les itérations lorsque la norme de l’accroissement {∆A(k)}
est très petite devant la norme du vecteur {A(k + 1)}. Le calcul qui
permet d’obtenir les coefficients ij est détaillé dans les
d I / dδ =  0
1
∂f ∂

∂f
-------- – ------- ----------
∂A ∂x ∂A′  gdx = 0 (69)

ouvrages [1] [2] cités en bibliographie [Doc. D 3 020].


Les lemmes fondamentaux du calcul des variations montrent que,
l’égalité (69) devant avoir lieu pour toute fonction g (x ) définie
Remarque : ci-avant, elle est équivalente à l’équation :
— Dans le principe de la méthode de Galerkine, les fonctions ∂f ∂ ∂f
de projection Wi et les fonctions d’approximation ϕj peuvent 
-------- – ------- ---------- = 0
∂A ∂x ∂A′  (70)
être choisies de manière indépendante ; cependant, le choix des
fonctions ϕj identiques aux fonctions de projection Wi permet associée aux conditions aux limites :
d’obtenir un système d’équations (63) mieux adapté à une réso-
lution numérique précise (on dit qu’il est mieux conditionné). A (0) = 1, A (1) = 0
— De manière plus générale, les fonctions de projection et
d’approximation sont choisies de manière que les calculs qui Remarque : nous avons choisi dans notre exemple des condi-
résultent de l’application de cette méthode soient relativement tions aux limites simples pour la commodité de l’exposé, mais il
simples. Dans le cas de la méthode des éléments finis, ces fonc- est clair que d’autres conditions aux limites peuvent être utili-
tions sont des fonctions polynomiales par morceau, car elles sées.
sont polynomiales sur chaque élément, continues à la frontière
entre deux éléments, le polynôme étant cependant différent sur
deux éléments distincts. L’équation (70) ainsi obtenue s’appelle l’équation d’Euler du
problème dont la résolution est équivalente à l’optimisation de la
fonctionnelle.
1.3.2 Formulation variationnelle Lorsque, comme dans la méthode de Galerkine, on remplace la
NN
(méthode de Ritz)
fonction inconnue A par son approximation A* = ∑ A j ϕj ( x ) ,
1.3.2.1 Fonctionnelle et équation d’Euler j=1
l’intégrale I devient une fonction des coefficients A1 , A2 , ..., ANN .
Nous illustrons ces notions sur un exemple. Soit f (u, v, w ) une
On écrit alors que cette intégrale est optimale si :
fonction de trois variables, continue et dérivable par rapport à ces
variables. Recherchons la fonction scalaire unidimensionnelle A (x ), ∂I/∂Ai = 0 ∀i = 1, 2..., NN (71)
définie sur l’intervalle 0x 1 et vérifiant A (0) = 1 et A (1) = 0, qui
rend extrémale la fonctionnelle I : ce qui constitue un système de NN équations ordinaires aux NN
inconnues A1, A2, ..., ANN dont la solution permet de connaître A*.

I=  0
1
f ( A,A′,x ) dx (67)
Le principe, développé ici sur un exemple unidimensionnel, peut
être étendu sans difficulté à des problèmes multidimensionnels. En
effet, si l’on se place dans un espace tridimensionnel, on considère
avec A’ dérivée de A par rapport à x. une fonction f de sept variables et l’on définit, à partir d’une fonction
Pour cela, considérons une fonction g (x ) continue, dérivable et scalaire A, continue et dérivable, et de ses dérivées partielles
telle que g (0) = g (1) = 0 et un paramètre δ. Nous définissons à partir A x′ , A y′ , A z′ , l’intégrale :
de la fonction Aop (x ), qui rend optimale la fonctionnelle I, son


accroissement A (x ) par : 1
A (x ) = Aop (x ) + δ g (x ) I = f ( A,A x′ , A y′ , A z′ , x,y, z )dx dy dz
0

L’intégrale I devient alors une fonction du paramètre δ qui sera dont l’équation d’Euler s’écrit :
extrémale pour δ = 0 (lorsque A est identique à A op ). Cela entraîne
que dI/dδ = 0 pour δ = 0. ∂f ∂ ∂f ∂ ∂f ∂ ∂f
   
-------- – ------ ----------′ – ------- ----------′ – ------- -----------′-
∂A ∂x ∂A x ∂y ∂A y ∂z ∂ A z  =0

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La fonction f que l’on recherche est appelée fonction de


Lagrange associée au système physique décrit par l’équation avec E = – grad V , le potentiel électrique V étant connu sur Γ1 et
étudiée. Cette fonction de Lagrange comprend en général deux
la composante normale de l’induction électrique D n étant connue
termes distincts : un terme quadratique par rapport aux dérivées
partielles du premier ordre, qui correspond à une énergie stockée sur Γ2 . On retrouve l’équation du modèle électrostatique (§ 1.2.1).
par l’intermédiaire d’un champ, et un terme linéaire par rapport à
la fonction inconnue, qui représente l’énergie stockée à travers les 1.3.2.5 Modèle électrocinétique
sources (énergie potentielle).
L’optimisation de la fonctionnelle :
La plupart des modèles, issus des équations de Maxwell,
comportent une intégrale de Lagrange I associée d’où l’équation
dérive et qui comprend également un terme d’intégrale de frontière
afin de tenir compte des conditions limites.
 Ω
J · E dΩ + Γ2
J n V dΓ

En revanche, pour certains modèles dynamiques plus complexes, équivaut à la résolution de :

avec termes de courants de Foucault  σ ∂ A / ∂t et σ C ∧ B  , il est div (σ grad V ) = 0


plus difficile, voire impossible, de trouver une fonctionnelle associée
et c’est la méthode de Galerkine que l’on doit appliquer. avec E = – grad V , le potentiel électrique V étant connu sur Γ1 et

la composante normale de la densité de courant J n étant connue


1.3.2.2 Modèle magnétostatique scalaire
sur Γ2 . On retrouve l’équation du modèle électrocinétique (§ 1.2.4).
Soit la fonctionnelle :

   
1.3.2.6 Approximation par combinaison linéaire

H de fonctions
Ω 0
B ·dh d Ω + Γ2
B n Φ dΓ
À titre d’exemple, nous reprenons l’équation de Poisson non
L’optimisation de cette fonctionnelle équivaut à la résolution de linéaire à deux dimensions (55). On peut montrer [1] [2] que la fonc-
son équation d’Euler : tionnelle associée à cette équation est définie par :

div ( µ grad Φ ) = div B r


I=   
Ω 0
B
ν b · db – JA dΩ 
avec le champ magnétique obtenu par H = – grad Φ , le potentiel
scalaire magnétique Φ étant connu sur la partie Γ1 de la frontière en supposant les conditions aux limites homogènes.
du domaine Ω et la composante normale de l’induction magné- On représente A par son approximation A* sous la forme (60)
d’une combinaison linéaire des fonctions d’approximation :
tique B n étant connue sur le reste Γ2 de la frontière. Cette équa-
tion correspond au modèle magnétostatique scalaire dans lequel NN
les courants électriques sont nuls (§ 1.2.2). A* = ∑ Aj ϕj
j=1
1.3.2.3 Modèle magnétostatique vectoriel L’optimisation de la fonctionnelle I par rapport à la fonction A*
Soit la fonctionnelle : consiste à rechercher l’ensemble des coefficients Aj qui rendent cette
fonctionnelle optimale.

 

B
H · db – J · A dΩ –   Γ2  A t ∧ H t · n dΓ
En effet, I peut s’écrire sous la forme :

   ν
0
β
avec n vecteur normal à la surface Γ2. I= Ω
1
----
2 0
d β – JA dΩ 
L’optimisation de cette fonctionnelle équivaut à la résolution de
son équation d’Euler : avec β carré du module de l’induction B .
La relation entre B et A, et donc A* qui, dans le cas magné-
1 1
rot  ---- rot A  = J + rot  ----- B r  tostatique vectoriel, est du type rotationnel mais peut être du type
µ µ gradient, entraîne que :
2 2 2
avec B = rot A , le potentiel vecteur magnétique A étant connu β = B = ∂A* / ∂x + ∂ A* / ∂y
sur la partie Γ1 de la frontière de Ω et la composante tangentielle
En remplaçant A* par sa valeur, on obtient :
du champ magnétique H t étant connue sur le reste Γ2 de la
NN NN
∂ ϕi ∂ ϕj ∂ ϕi ∂ ϕj
frontière. Cette équation correspond au modèle magnétostatique
vectoriel (§ 1.2.3).
β = ∑ ∑
i=1 j=1

A i A j ---------- ---------- + ---------- ----------
∂x ∂x ∂y ∂y 
1.3.2.4 Modèle électrostatique ce qui montre que β est une fonction quadratique des coefficients Ai .
L’optimisation de la fonctionnelle : Écrivons que le vecteur {A1 , ..., Ai , ..., ANN } rend minimale la fonc-
tionnelle I. Cela implique l’application de la condition nécessaire :

 

E

0
D ·de – ρ V dΩ +  Γ2 Dn V dΓ
∂I/∂Ai = 0 ∀i = 1, 2, ..., NN
Les relations (72) peuvent s’exprimer sous la forme :
(72)

équivaut à la résolution de :
div (ε grad V ) = – ρ ∂ I / ∂A i =   Ω
1 ∂β

---- ν ---------- – J ϕ i dΩ
2 ∂A i

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Or la dérivée du carré du module de B s’écrit : Par analogie avec l’expression (60), nous exprimons A (x, y, t )
comme une combinaison linéaire des fonctions d’approximation
NN
∂ ϕi ∂ ϕj ∂ ϕi ∂ ϕj ϕj (x, y ) associées aux coefficients Aj (t ) inconnus :
∂ β / ∂A i = 2 - ---------- + ---------- ---------- 
∑ A j  ---------
∂x ∂x ∂y ∂y NN
j=1

NN
A ( x,y,t ) = ∑ ϕj ( x,y ) Aj ( t )
j=1
∂ β / ∂A i = 2 ∑ Aj grad ϕi · grad ϕ j L’équation du problème magnétodynamique peut alors être repré-
j=1
sentée par un système différentiel de la forme :
On obtient donc le système d’équations :
N d{A}/dt + M{A} = {F }

 
NN
dans lequel la matrice M a déjà été définie pour les problèmes
∑ Aj Ω
ν grad ϕ i · grad ϕ j dΩ =

J ϕ i dΩ
magnétostatiques par l’équation (63).
j=1
Les termes de la matrice N sont :
qui est de la forme :
NN

∑ Mij Aj = Fi (73) N ij =  Ω
σ ϕ i ϕ j dΩ
j=1
Le vecteur {F } a lui aussi été déjà rencontré (§ 1.3.1), mais ici,
Comme dans la méthode de Galerkine, on est amené à résoudre Jex (x, y, t ) étant une fonction temporelle, il varie dans le temps.
un système de NN équations à NN inconnues A1 , ..., Ai , ..., ANN . La résolution de ce système différentiel sera effectuée
généralement par une méthode aux différences finies (méthode pas
à pas) de type implicite ou explicite. Nous allons expliquer briève-
1.4 Problèmes d’évolution ment le principe de sa résolution par une méthode implicite (généra-
lement utilisée pour des raisons de stabilité numérique). Soit ∆t le
pas de temps. Appelons {Am + 1} le vecteur solution à l’instant
Les problèmes d’évolution que l’on rencontre dans les études de (m + 1) ∆t et {Am } les valeurs correspondant à l’instant m ∆t.
champs électromagnétiques sont de deux types : les problèmes liés La dérivée sera approchée par la différence :
à la propagation des ondes électromagnétiques et le calcul des
courants de Foucault dans les matériaux conducteurs. Dans le cadre d{A }/dt ≈ ({Am + 1} – {Am })/∆t
de cet article, consacré à l’électrotechnique et donc aux basses La matrice M est définie à partir de la réluctivité ν qui est une
fréquences, nous n’aborderons pas la propagation des ondes qui fait fonction de {A } ; M est donc variable dans le temps.
l’objet d’une analyse spécialisée traitée par ailleurs. Nous nous
bornerons donc à l’analyse des courants de Foucault qui sont créés Le terme non linéaire M {A } sera approché par une somme
dans une pièce conductrice par une variation temporelle de pondérée de ses valeurs aux instants m ∆t et (m + 1) ∆t :
l’induction magnétique dans laquelle le conducteur se trouve plongé.
M {A } ≈ η M m + 1 {Am + 1} + (1 – η ) M m {Am }
Cette variation peut être due soit à la variation du champ magnétique
d’excitation, soit au mouvement relatif de la pièce et de l’induction, avec η
paramètre arbitraire compris entre 0 et 1
soit à ces deux effets simultanés. (généralement 1/2).
Dans un but de simplification pédagogique, nous consacrerons Le système différentiel devient alors :
ce paragraphe à l’analyse des courants de Foucault crées par un
champ magnétique d’excitation variable dans le temps, en renvoyant N ({Am + 1} – {Am })/∆t + η M m + 1 {Am + 1} + (1 – η ) M m {Am }
le lecteur intéressé par le traitement des courants de Foucault = η {F m + 1} + (1 – η ) {F m }
générés par un mouvement relatif aux ouvrages cités en biblio-
graphie [3] [4] dans [Doc. D 3 020]. soit :

M
Nous présentons le traitement du problème magnétodynamique
bidimensionnel non linéaire avec existence de sources de courant.
Ce problème est décrit par l’équation (46) appliquée au potentiel
m+1 N

+ ------------ { A
η ∆t
m+1
} = {F
m+1 1–η m
} + -------------- { F }
η
vecteur magnétique qui, en bidimensionnel, ne possède qu’une 1–η
seule composante non nulle A z . Dans ce cas, l’équation de  η
m N
η ∆t  m
– -------------- M – ------------ { A }

A (x, y, t ), le module de la composante A z , s’écrit : ce qui est un système algébrique de la forme :

K m + 1 {Am + 1} = {Gm + 1}

 ∂A
 ∂
 ∂A
 ∂A (75)
-------- ν --------- + -------- ν --------- – σ --------- = – J ex (74)
∂x ∂x ∂y ∂y ∂t avec K m + 1 = M m + 1 + N /(η ∆t )
où la variation de la densité du courant d’excitation Jex (x, y, t ) est
connue dans l’espace et dans le temps.
Dans un but de simplification, nous supposons que tout le
{G
m+1
} = {F
m+1 1–η
η
m

1–η
η
m N
η ∆t  m
} + -------------- {F } – -------------- M – ------------- { A }

domaine est borné par une frontière sur laquelle nous appliquons À chaque pas de temps (m + 1) ∆t, il faut donc résoudre ce système
les conditions de Dirichlet ou de Neumann homogène. qui est non linéaire si les parties magnétiques sont saturables et
linéaire dans le cas contraire. Si ce système est non linéaire, la
méthode la plus efficace est la méthode de Newton-Raphson déjà
présentée au paragraphe 1.3.1.

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δ λµ = 0 si λ ≠ µ,
2. Éléments finis avec
δ λµ = 1 si λ = µ,
(e)
La méthode des éléments finis est basée sur l’application systé-
et ∑ϕ λ ( x,y ) = 1
λ
matique des formulations intégrales, étudiées au paragraphe 1.3.
Elle correspond, en effet, au choix des fonctions d’approximation Ces fonctions, bilinéaires en x et y, sont de la forme :
(identiques aux fonctions de projection) qui sont des fonctions poly-
nomiales par morceau et qui assurent la continuité de la fonction ϕ (αe ) ( x,y ) = [ ( x β y γ – x γ y β ) + ( y β – y γ ) x + ( x γ – x β )y ] / ∆ 
inconnue et sa dérivabilité par morceau. Le degré des fonctions poly- 
nomiales choisies caractérise l’ordre de la méthode, donc les ϕ (βe ) ( x,y ) = [ ( x γ y α – x α y γ ) + ( y γ – y α ) x + ( x α – x γ ) y ] / ∆  (77)

ϕ (γe ) ( x,y ) = [ ( x α y β – x β y α ) + ( y α – y β ) x + ( x β – x α )y ] / ∆ 
particularités de sa mise en œuvre. À titre d’illustration, nous allons
étudier la méthode des éléments finis du premier ordre sur un
exemple simple d’électrocinétique à deux dimensions. Nous
avec ∆ déterminant du système (76) :
généraliserons, ensuite, l’analyse à celle des éléments finis iso-
paramétriques du second ordre pour l’étude de problèmes de ∆ = xβ yγ – xγ yβ + xα yβ – xβ yα + xγ yα – xα yγ
magnétostatique à deux dimensions non linéaires.
Les fonctions globales d’approximation ϕj , nécessaires aux
formulations intégrales et donc définies sur l’ensemble des
éléments du découpage du domaine, sont construites à partir des
2.1 Éléments finis du premier ordre (e)
fonctions ϕ λ
sur chaque élément. Sur un élément donné, la
Considérons le conducteur électrique ABCD, de conductivité σ, fonction ϕj est égale à zéro si le nœud de numéro égal à j
parallélépipédique et comportant un trou FGIJ, dont la géométrie n’appartient pas à l’ensemble α, β, γ ; elle est, dans le cas contraire,
est représentée sur la figure 3a et aux extrémités, AB et CD, duquel
on applique une différence de potentiel arbitraire de 2 V. égale à la fonction ϕ (αe ) , ϕ (βe ) ou ϕ (γe ) , suivant que j correspond à
L’équation qui permet de calculer la répartition du potentiel élec- α, β ou γ.
trique, et donc celle des lignes de courant dans le conducteur, est Exemple : sur l’élément (3) de la figure 3b, on a :
l’équation de Laplace avec des conditions aux limites de Dirichlet
sur les frontières AB (+ 1 V) et CD (– 1 V) et des conditions de ϕ1 = ϕα , ϕ2 = 0, ϕ3 = ϕγ , ϕ4 = ϕβ et ϕ5 = 0
Neumann homogènes sur les frontières AED, BLC, FGIJ (la compo-
Par construction, les fonctions ϕj (x, y ) sont continues sur le
sante normale de la densité de courant J n est nulle, donc la dérivée domaine discrétisé et dérivables sur chaque élément fini.
normale ∂V / ∂n du potentiel est nulle). Si l’on reprend, sur le cas présent, les coefficients de l’équation
Pour des raisons de symétrie évidentes, on peut étudier le pro- (63), on peut écrire :
blème sur le quart du domaine, soit sur la patrie AEFGH, en imposant
des conditions aux limites adéquates, respectant les symétries du
problème : V = + 1 V sur AH, V = 0 sur EF et ∂V / ∂n = 0 sur AE, HG M ij =  Ω
σ grad ϕ i ⋅ grad ϕ j dΩ
(78)
et GF.
Fi = 0
La méthode des éléments finis du premier ordre consiste à décou-
per le domaine réduit en triangles (figure 3b ) sur lesquels la fonction Le terme Mij intervient sous la forme d’une somme d’intégrales
inconnue (ici le potentiel électrique) sera approchée par une fonction appliquées à chacun des éléments du découpage. Pour tous les élé-
bilinéaire en x et y. ments auxquels n’appartiennent pas les nœuds i et j, cette intégrale
Considérons un élément fini triangulaire (e) dont les trois sommets est nulle. On peut donc écrire ce terme sous la forme d’une somme
α, β, γ sont indiqués sur la figure 3c. Nous recherchons sur cet de termes élémentaires :
élément (e) une approximation du potentiel sous la forme d’une fonc-
(e)
tion bilinéaire V (e) : M ij = ∑ M ij
(e)
V (e) = a (e) + b (e)x + c (e)y
(e)
où les coefficients M ij sont obtenus par intégration du terme (78)
où les coefficients inconnus a (e), b (e), c (e) peuvent être calculés en sur l’élément correspondant, soit :
fonction des valeurs Vα , Vβ , Vγ du potentiel aux sommets de
l’élément par la résolution du système linéaire :

(e) (e) (e)


M
(e)
ij =  Ωe
grad ϕ
(e)
i ⋅ grad ϕ j
(e)
dΩ
Vα = a +b xα + c yα 
 avec Ωe domaine de l’élément (e).
(e) (e) (e) 
Vβ = a +b xβ + c yβ  (76) L’algorithme de construction consiste donc à prendre tous les
 sommets libres un par un et à calculer les termes Mij correspondant
Vγ = a
(e)
+b
(e)
xγ + c
(e)
yγ  à chacun des éléments finis qui ont les nœuds i et j comme sommets.

Si l’on numérote les éléments de la figure 3b de 1 à 8 et, à l’intérieur
On trouve, alors, que la fonction V (e) (x, y ) peut s’exprimer comme de chaque élément, les nœuds dans le sens trigonométrique α, β
une combinaison linéaire des valeurs Vα , Vβ , Vγ du potentiel : et γ, l’algorithme de construction de la matrice Mij qui est ici, de
type 5 × 5 est décrit ci-après.
(e)
V ( x,y ) = ϕ (αe ) ( x,y ) V α + ϕ (βe ) ( x,y ) V β + ϕ (γe ) ( x,y ) V γ Exemple : le terme M11 s’obtient grâce aux contributions des
éléments (1), (2), (3) et (5) :
où les fonctions ϕ (αe ) , ϕ (βe ) , ϕ (γe ) , appelées fonctions de forme (1) (2) (3) (5)
M 11 = M γγ + M γγ + M αα + M αα
de l’élément (e), pour λ et µ égaux à α, β ou γ, vérifient les
relations : alors que le terme M 13 , qui fait intervenir les éléments (3) et (5), est :
(e)
ϕ λ ( x µ ,y µ ) = δ λ µ (3) (5)
M 13 = M αγ + M αβ

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Figure 3 – Discrétisation en éléments finis d’un conducteur électrique

Pour la matrice M, on obtient : une condition de Dirichlet homogène (V = 0) qui n’intervient donc
pas dans la construction du vecteur {F } du second membre qui sera
(1) (2) donc égal à :
M γγ + M γγ (5) (3) (5) (2) (3)
M αγ M αγ + M αβ M γβ + M αβ 0
(3) (5) (1) (1) ( 2)
+ M αα + M αα – M γα V A – M γβ V H – M γα V H
(5) (6) (6) (8) (8)
(5)
M γγ + M αα (5) (6) – M αγ V F – M αβ V F – M αγ V E
M γα M γβ + M αβ 0 0
(8) (6) (7)
+ M αα {F } = – M βγ V F – M αγ V F
(3) (4) (2)
M γγ + M γγ – M βα V H
(3) (5) (5) (6) (5) (6) (3) (4) (4) (7) (7)
M γα + M βα M βγ + M βα + M ββ + M ββ M γβ + M γα M γβ + M αβ – M βγ VF
(7)
+ M αα et, en définitive, en tenant compte des conditions aux limites :
(2) (3)
(2) (3) (3) (4)
M ββ + M ββ (4)
M βγ + M βα 0 M βγ + M αγ M αβ (1) (1) (2)
(4) – M γα – M γβ – M γα
+ M αα
0
(4) (7) (4) (4) (7)
0 0 M βγ + M βα M βα M ββ + M ββ {F } = 0
(2)
(e) – M βα
Les termes M λµ qui interviennent dans la matrice Mij sont calculés
0
(e) (e) (e)
à partir des fonctions ϕ α , ϕ β et ϕ γ de chaque élément ; on
obtient :
Importance de la numérotation

 σ 
(e) (e) (e) (e) La matrice M représentative de la discrétisation en éléments
∂ϕ λ ∂ϕ µ ∂ϕ λ ∂ϕ µ
(e)
M λµ =
Ωe ∂x ∂x ∂y 
---------------- ---------------- + ---------------- ---------------- dx dy
∂y
finis du domaine, comporte de nombreux éléments nuls ; on dit
que c’est une matrice creuse. La numérotation des nœuds du
Dans le cas où l’on a un terme source (correspondant à la densité domaine influe sur la répartition des éléments non nuls à
de courant en magnétostatique et à la charge volumique en élec- l’intérieur de la matrice et une numérotation adapté permet de
trostatique), le second membre est construit de la même manière, regrouper les éléments non nuls autour de la diagonale
en ajoutant, dans chaque ligne du second membre, la contribution principale, donnant à la matrice une structure dite de matrice
de chaque élément au nœud correspondant au numéro de cette bande qui a des propriétés très intéressantes au niveau de la
ligne. résolution. On cherchera donc à minimiser, lors de la numé-
rotation, l’écart des numéros de deux sommets adjacents au sein
Dans l’exemple traité, le second membre est composé uniquement d’un même élément.
des termes de Dirichlet dont il faut tenir compte. Pour les nœuds A
et H, la condition de Dirichlet est non nulle (V = + 1 V), donc il faut
retrancher du second membre leur contribution aux lignes 1 et 4 car
si ces nœuds étaient libres, cette contribution s’ajouterait, au premier
membre, à celle des nœuds 1 et 4. Les nœuds E et F comportent

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2.2 Méthode générale des éléments finis avec NN nombre de nœuds du domaine.
curvilignes isoparamétriques Ce dernier terme peut encore se mettre sous la forme [1] [2] :

 
du second ordre NN NN
∂ ϕ ∂ ϕp ∂ ϕi ∂ ϕp

2.2.1 Généralités
H ij = M ij + 2 ∑ ∑
p=1l=1
Ap Al

---------i- -----------
∂x ∂x
+ ---------- -----------
∂y ∂y   -------
∂β 
∂ν
-

∂ ϕj ∂ ϕl ∂ ϕj ∂ ϕl
Les éléments finis du second ordre, s’ils sont complexes que les
éléments du premier ordre, permettent de réduire, lors du décou-
 ---------
∂x ∂x
- ---------- + ---------- ----------  dΩ
∂y ∂y
page, le nombre des éléments, donc le volume des données. En
outre, la notion d’élément curviligne du second ordre permet de trai-
ter des problèmes de champ dans lesquels la géométrie est définie avec ∂ν /∂β dérivée de la réluctivité par rapport au carré du module
à l’aide de courbes du second ordre, ce qui est très souvent le cas. de l’induction.
Par ailleurs, la notion d’élément isoparamétrique permet d’utiliser
les mêmes outils mathématiques pour l’approximation des surfaces
que pour la fonction inconnue. Enfin, l’intérêt des éléments du 2.2.2 Calcul des termes de la matrice
premier ordre, qui est la réalisation d’une intégration analytique sur
chaque élément, disparaît lorsque le problème devient non linéaire,
nécessitant aussi le recours à l’intégration numérique. La méthode
générale, présentée ici, permet de bâtir des logiciels très performants De la même manière que précédemment, si l’on considère un
pour tous les problèmes d’électromagnétisme. découpage complexe, par exemple celui du huitième d’un alter-
Le principe fondamental de la méthode des éléments finis curvi- nateur supposé à vide et représenté sur la figure 4, on va devoir,
lignes isoparamétriques du second ordre consiste, à partir d’un pour chaque couple de nœuds i et j, calculer les contributions de
chacun des éléments associés à ces nœuds. Pour un élément donné
élément de référence défini dans le repère  Ou , Ov  , à approcher dont les sommets locaux λ et µ correspondent aux nœuds i et j, on
(e) (e)
les coordonnées dans le repère  Ox , Oy  d’un point d’un élément devra calculer les termes M λµ et H λµ sur l’élément (e) en question.
quelconque à partir des coordonnées xk , yk des sommets, k variant (e)
L’évaluation de M λµ s’écrit :
de 1 à NS (nombre de sommets), de cet élément et des fonctions
de forme associées à l’élément de référence. Soit ϕ 1 ( u , v ),
 ν 
(e) (e) (e) (e)
∂ϕ λ ∂ϕ µ ∂ϕ λ ∂ϕ µ
ϕ2 (u, v ), ..., ϕn (u, v ) les fonctions de forme de cet élément de réfé-
rence, A1 , A2 , ..., An les valeurs de la fonction inconnue aux sommets
(e)
M λµ =
Ωe
---------------
∂x
- ---------------- + ---------------
∂x ∂y ∂y 
- ---------------- dΩ (81)

de coordonnées x1 , y1 , ..., xn , yn de l’élément réel ; on peut, à l’aide L’intégration est effectuée sur la surface Ωe de l’élément où les
de ces données, calculer les coordonnées x, y et la valeur A de la (e) (e)
fonction inconnue en un point quelconque de l’élément : fonctions ϕ λ ( x,y ) , ϕ µ ( x,y ) sont la restriction des fonctions ϕj ,
définies par morceau sur tout le domaine. Si l’on définit une trans-
NS
 formation géométrique qui, à partir d’un élément de base simple (le
x = ∑ x k ϕ k ( u,v ) 

carré ou le triangle équilatéral), permet de générer automatiquement
k=1
 n’importe lequel des éléments quadrangulaires ou triangulaires du
NS  découpage, on peut alors effectuer un changement de coordonnés

y = ∑ y k ϕ k ( u,v )  (79) dans le calcul du terme M λµ , qui devient :
(e)

k=1 

A =
NS

∑ A k ϕ k ( u,v )



(e)
M λµ =  Y
ν [ x ( u, v ),y ( u, v ) ]
 (e) (e) (e) (e) (82)
k=1
∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ λ ∂ϕ
On voit que x, y et A sont des fonctions explicites de u, v et donc  ---------------
λ
∂x
- ---------------- + ---------------- ----------------  dét  ( u, v ) du dv
µ
∂x ∂y
µ
∂y
que A est une fonction implicite de x, y.
Nous allons illustrer l’application de cette méthode au traitement avec dét  ( u, v ) déterminant du jacobien du changement de
d’un problème de magnétostatique bidimensionnel non linéaire coordonnées,
représenté par l’équation (55) : Y domaine de l’élément de référence (carré ou
triangle équilatéral).
∂ ∂A ∂ ∂A 
∂x  ∂x  ∂y  ∂y
--------- ν --------- + --------- ν --------- + J = 0 dans Ω 

 (80)
A = A0 = 0 sur Γ 1 
∂A / ∂n = 0 sur Γ 2 

L’application de la méthode de Galerkine, ou de la formulation
variationnelle de Ritz, conduit à la construction des matrices M et
H définies au paragraphe 1.3.1 telles que :

M ij =  ν 

∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ

---------i- ---------j- + ---------i- ---------j- dΩ
∂x ∂x ∂y ∂y
NN
H ij = M ij + ∑ ∂Mil / ∂Aj  Al
l=1
Figure 4 – Découpage du huitième d’un alternateur

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2.2.2.1 Définition des fonctions de forme Les fonctions de forme sont :


Les éléments finis curvilignes isoparamétriques sont basés sur la ϕ 1 ( u, v ) = ( u 3 + v ) ( u 3 + v – 3 ) / 6
possibilité de réaliser un découpage qui, tout en respectant les
contraintes de précision, suivent au mieux le contour de la géométrie ϕ 2 ( u, v ) = ( u 3 – v ) ( u 3 – v + 3 ) / 6
du domaine. Dans ce but, les éléments les mieux adaptés à ces fonc-
ϕ 3 ( u, v ) = ( v – 3 / 2 ) 2 v / 3
tions sont les éléments de type quadrilatéral et les éléments de type
triangulaire. Nous présentons ci-après, dans l’espace de référence ϕ 4 ( u, v ) = ( – u 3 – v + 3 ) ( u 3 – v + 3 ) / 3
des coordonnées u, v, d’abord l’élément de référence associé aux
éléments quadrilatéraux, c’est-à-dire le carré centré à l’origine et de
ϕ5 ( u , v ) = ( u 3 – v + 3 ) 2 v / 3
côté égal à 2, puis le triangle équilatéral qui sera l’élément de réfé- ϕ6 ( u , v ) = ( – u 3 – v + 3 ) 2 v / 3
rence pour les éléments finis curvilignes triangulaires.
2.2.2.2 Calcul des intégrales
2.2.2.1.1 Élément quadrilatéral
L’élément de référence est le carré défini sur la figure 5a à l’inté- L’application de la transformation qui fait passer du repère
rieur duquel les fonctions de forme sont des polynômes du second ( Ou , Ov ) au repère ( Ox , Oy ) conduit à calculer pour chaque élé-
ordre par rapport à chacune des variables. Cette contrainte entraîne
ment des intégrales du type (82) où interviennent le déterminant du
que chacune des fonctions ϕk (u, v ) soit le produit d’une fonction
linéaire en u, d’une fonction linéaire en v et d’une fonction bilinéaire jacobien de la transformation dét  et les valeurs des dérivées
en u et v. En outre, ces fonctions doivent posséder les propriétés partielles des fonctions de forme de l’élément de référence.
propres aux fonctions de forme, qui impliquent que, si les points Or, on peut exprimer ces dérivées partielles dans le repère
représentatifs du carré sont numérotés de P1 à P8 de coordonnées
( Ou , Ov ) par :
(u1 , v1) à (u8 , v8), les fonctions ϕk (k = 1 à 8) satisfont aux relations :
(e) (e) (e)
ϕ k ( u q , v q ) = 0 si k ≠ q ∂ϕ λ ∂ ϕ λ ∂x ∂ ϕ λ ∂y
- = ---------------- --------- + ---------------- ---------
---------------
ϕk ( uk , vk ) = 1 ∂u ∂x ∂u ∂y ∂u
NS (e) (e) (e)
∂ϕ λ ∂ ϕ λ ∂x ∂ ϕ λ ∂y
∑ ϕ k ( u, v ) = 1 ∀u, v - = ---------------- -------- + ---------------- --------
---------------
k=1 ∂v ∂x ∂v ∂y ∂v

La liste de ces fonctions est donc : ce qui s’écrit encore :

ϕ 1 (u, v ) = (u + 1)(v + 1)(u + v – 1)/4 (e) (e)


∂ϕ λ
/ ∂u ∂ϕ λ / ∂x
ϕ 2 (u, v ) = (– u + 1)(v + 1)(– u + v – 1)/4 = 
ϕ 3 (u, v ) = (– u + 1)(– v + 1)(– u – v – 1)/4 (e)
∂ ϕ λ / ∂v ∂ϕ
(e)
/ ∂y
λ
ϕ 4 (u, v ) = (u + 1)(– v + 1)(u – v – 1)/4
La matrice jacobienne  s’exprime en fonction des coordonnées
ϕ 5 (u, v ) = (u – 1)(u + 1)(– v – 1)/2 de l’élément et des fonctions de forme par :
ϕ 6 (u, v ) = (u – 1)(v + 1)(v – 1)/2 NS
∂ ϕk NS
∂ ϕk
ϕ 7 (u, v ) = (u – 1)(u + 1)(v – 1)/2 ∂x / ∂u ∂y / ∂u ∑ ----------
∂u k ∑ ∂u k
-x ----------- y
k=1 k=1
ϕ 8 (u, v ) = (– u – 1)(v + 1)(v – 1)/2  = =

∂x / ∂v ∂y / ∂v
NS
∂ ϕk NS
∂ ϕk
2.2.2.1.2 Triangle ∑ ----------
∂v k ∑ ∂v k
-x ----------- y
L’élément de référence est cette fois le triangle de la figure 5b. k=1 k=1

ou encore par le produit matriciel :

∂ ϕ 1 / ∂u … ∂ ϕ NS / ∂u x1 … y1
 = ................................. .................
∂ ϕ 1 / ∂v … ∂ ϕ NS / ∂v x NS … y NS

Revenons à l’expression (81), qui peut s’écrire :

(e)
M λµ =  Ωe
ν grad ϕ
(e)
λ
· grad ϕ
(e)
µ dx dy (83)

(e) (e)
Si l’on appelle respectivement ∇ xy ϕ λ et ∇ uv ϕ λ l’expression

(e)
de grad ϕ λ dans les repères ( Ox , Oy ) et ( Ou , Ov ) , il vient :
Figure 5 – Éléments de référence
(e) –1 (e)
∇ xy ϕ λ =  ∇ uv ϕ λ

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(e) (e) — Les méthodes directes les plus utilisées sont la méthode de
Le produit grad ϕ λ ·grad ϕ µ dans le repère ( Ox , Oy ) s’écrit Choleski, pour les systèmes dont la matrice est symétrique définie
donc : positive, et la méthode de Gauss pour les autres systèmes.
— Une des méthodes indirectes les plus performantes, applicable
e t e –1 (e) t –1 (e)
( ∇ xy ϕ λ ) ( ∇ xy ϕ µ ) = (  ∇ uv ϕ λ
) ( ∇ uv ϕ µ )
sur les matrices symétriques définies positives, est connue sous le
nom de ICCG (Incomplete Choleski Conjugate Gradient ). Dans cet
(e) t –1 t –1 (e)
= ( ∇ uv ϕ λ ) (  )  ∇ uv ϕ µ algorithme, la méthode des gradients conjugés est appliquée sur le
système préconditionné par une matrice triangulaire L. Cette matrice
(e) t t –1 (e)
= ( ∇ uv ϕ λ )    ∇ uv ϕ µ s’obtient par une décomposition incomplète de Choleski de la
matrice M du système, L gardant la même topologie que M. Lorsque
la matrice n’est plus symétrique définie positive, on peut recourir
à une méthode de type bigradient avec précondionnement de Gauss.
Remarque : un vecteur ligne peut être considéré comme le
transposé d’un vecteur colonne et donc le produit scalaire de
deux vecteurs peut être assimilé au produit d’une matrice ligne Remarque : une matrice C est définie positive si, quel que soit
par une matrice colonne. le vecteur X non nul, on a :
t
X CX > 0
Le changement de repère dans le calcul de l’intégrale entraîne
alors que :

(e)
M λµ =  Y
ν [ x ( u, v ), y ( u, v ) ] ( ∇ uv ϕ λ )
(e) t
3. Logiciels de calcul
t –1 (e)
   ∇ uv ϕ µ dét  ( u, v ) du dv
La mise en œuvre d’une méthode numérique de calcul de champ
intégrale dans laquelle tous les termes peuvent se calculer en débouche inévitablement sur un logiciel qui lui est associé. Si, lors
fonction des coordonnées de l’ensemble des sommets de l’élément. des premières tentatives de calcul par des méthodes numériques,
Le calcul de cette intégrale double définie est fait suivant la on écrivait, pour chaque nouveau problème, un programme différent
méthode numérique de Gauss, qui consiste à remplacer l’intégrale tenant compte de sa géométrie particulière, de ses particularités phy-
par une somme finie pondérée. Si l’on appelle uk , vk les coordonnées siques et de ses conditions aux limites, on s’oriente aujourd’hui vers
des points d’intégration de Gauss sur le carré ou le triangle équi- la réalisation de logiciels généraux dont la structure informatique
latéral, il vient : est adaptée au traitement d’un grand nombre de problèmes d’un
même type.
NS
(e) (e) t Ces logiciels ont pratiquement tous la structure représentée sur
M λµ = ∑ ξ k ν [ x ( u k , v k ) , y ( u k , v k ) ] ( ∇ uv ϕ λ )
(84)
la figure 6 qui consiste en un programme, appelé préprocesseur,
k=1 qui permet, à l’aide de techniques issues de la Conception Assistée
t –1 (e)
   ∇ uv ϕ µ dét  ( u k , v k ) par Ordinateur (CAO), de décrire la géométrie du domaine, ses
propriétés physiques et ses conditions aux limites et de réaliser un
avec ξk poids des points d’intégration de Gauss. découpage de manière automatique ou manuelle avec assistance
Lorsque le problème est non linéaire, la valeur de ν au point uk , du programme. Le processeur de calcul résout les équations
linéaires, ou non linéaires, issues de l’assemblage des éléments et
vk est obtenue en calculant l’induction B en ce point et en la repor- fournit un ensemble de résultats bruts qui sont les valeurs de la gran-
2 deur inconnue en tous les nœuds du découpage. Ces résultats,
tant dans la fonction ν ( B ) caractéristique de la non-linéarité. Les stockés dans un fichier de sortie, sont alors repris par le post-
coordonnées uk , vk et les poids ξk des points d’intégration de Gauss processeur qui les met en forme pour fournir au concepteur un
sur le carré ou le triangle équilateral sont disponibles dans les ensemble de résultats cohérents sous la forme de grandeurs phy-
ouvrages [1] [2] cités en bibliographie [Doc. D 3 020]. siques significatives (flux, forces, couples, énergies, inductances) ou
de courbes associées aux grandeurs physiques intéressantes (induc-
tion le long de l’entrefer, champ électrique le long d’un isolant, etc.).
Nous illustrons cette partie de l’article par des exemples tirés du
2.3 Résolution des équations matricielles logiciel Flux 2D réalisé par le laboratoire d’Électrotechnique de
Grenoble [5] et diffusé par la société Cedrat.
Nota : nous ne donnons, dans ce paragraphe, que quelques indications générales,
renvoyant le lecteur intéressé aux ouvrages spécialisés.
Quelle que soit la méthode que l’on emploie, on aboutit à la réso- 3.1 Préprocesseur
lution d’un système d’équation algébriques linéaire de grande
dimension (de 200 à 1 000 pour un problème bidimensionnel, de
5 000 à 50 000 pour un problème tridimensionnel) dont la matrice La première des fonctions du préprocesseur est la description de
est creuse, car les nœuds reliés entre eux par des éléments sont très la géométrie de l’appareil que l’on veut étudier. Dans la plupart des
peu nombreux au sein d’un découpage. Si la numérotation des logiciels, cette opération est programmée suivant le principe d’un
nœuds a été bien conduite, cette matrice a une structure bande, jeu de construction. À partir des points dont les coordonnées sont
c’est-à-dire que la plupart des termes non nuls sont situés sur des entrées au clavier, on définit des lignes (qui peuvent être des seg-
emplacements proches de la diagonale principale. ments de droite ou des arcs de courbe) et l’on décrit des régions
Parmi les méthodes de résolution disponibles, on trouve les comme des parties de domaine délimitées par ces lignes. À chaque
méthodes directes, qui conduisent à une solution en un nombre région est attribué un matériau extrait d’une base de données. Les
d’opérations connu à l’avance, et les méthodes indirectes, qui figures 7a et b et 8a montrent les différentes étapes de description
donnent une solution par un processus itératif. d’un alternateur.

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fait le calcul des éléments de la matrice jacobienne définie au para-


graphe 2.2.2.2 et réalise l’assemblage des éléments pour construire
la matrice globale et le second membre du problème. La résolution
des équations est ensuite enchaînée de manière automatique en
laissant à l’utilisateur le soin de définir la précision recherchée et
le nombre maximal d’itérations qu’il autorise dans le cadre de la
méthode de Newton-Raphson.

3.3 Postprocesseur
À l’intérieur de ce module, on présente les résultats à l’utilisateur
sous une forme adaptée à sa perception de la physique du problème.
Par exemple, dans un problème d’électrostatique, le tracé des
équipotentielles est un résultat très utilise, surtout si le logiciel auto-
rise la visualisation de courbes équipotentielles associées à des
valeurs choisies du potentiel (permettant de définir aussi des
surfaces qui pourraient être matérialisées par des conducteurs pour
obtenir une répartition de champ électrique déterminée). En magné-
tostatique, les lignes équiflux, ou un ensemble de vecteurs d’induc-
tion, informent sur la répartition du champ. Enfin, dans l’étude des
courants induits, on peut, en fixant l’instant de la représentation, se
ramener au cas précédent, mais aussi tracer les lignes d’égale
densité de puissance dissipée, afin de caractériser la localisation des
pertes par effet Joule associées aux courants induits.
Nous illustrons ces possibilités par un problème de courants
induits bidimensionnel. La figure 9a représente le maillage de la
Figure 6 – Organisation du logiciel Flux 2D section d’un cylindre conducteur infiniment long qui est soumis à
un champ magnétique sinusoïdal dans le temps. La figure 9c montre
les lignes équiflux (les lignes isovaleurs de la composante A z du
La fonction suivante du préprocesseur est la discrétisation en
potentiel vecteur) à un instant donné. La figure 9d indique la répar-
éléments finis. Cette fonction de maillage, qui représente une
tition de la densité de puissance dissipée par effet Joule au même
opération complexe, est intégrée au logiciel qui la réalise de manière
instant.
automatique suivant le principe de Delaunay [2]. Cependant, on met
aussi à la disposition de l’utilisateur une procédure semi-auto- Parmi les facilités qui sont très utiles à l’ingénieur de conception,
matique qui permet de construire une discrétisation adaptée au type on trouve la possibilité de tracer la courbe représentative d’une
de problème que l’on traite, en fonction de la solution attendue (effet grandeur le long d’une ligne intérieure au domaine (segment, cercle
de peau dans les conducteurs plongés dans un champ magnétique ou arc de cercle). Cette grandeur peut être le potentiel ou le module,
variable par exemple). La figure 8b montre le détail du maillage de la composante normale ou la composante tangentielle du champ.
l’alternateur, décrit précédemment, réalisé de manière automatique. L’utilisation de dégradés de couleur ou de gris pour visualier la répar-
Sur les figures 9a et b, on peut voir le maillage, réalisé manuel- tition d’une grandeur scalaire ou le module d’une grandeur
lement, sur la section d’un cylindre dans lequel on étudie les courants vectorielle est également très significative (figure 10).
de Foucault qui ont une faible profondeur de pénétration, ce qui Enfin, le postprocesseur doit comporter le calcul de grandeurs
justifie le maillage resserré à la périphérie. globales, telles que les forces et les couples, les forces électro-
motrices, l’énergie ou les inductances et les capacités qui sont
généralement les paramètres que le concepteur cherche à évaluer
3.2 Processeur de calcul afin de les introduire dans le modèle global des performances de
l’appareil qu’il est en train de définir.
À partir des éléments de la géométrie et de la physique de l’appa-
reil et du découpage en éléments finis du domaine, le processeur

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CALCUL DES CHAMPS ÉLECTROMAGNÉTIQUES ______________________________________________________________________________________________

Figure 7 – Description et maillage d’un alternateur : points et lignes (logiciel Flux 2D )

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______________________________________________________________________________________________ CALCUL DES CHAMPS ÉLECTROMAGNÉTIQUES

Figure 8 – Description et maillage d’un alternateur : régions et maillage réalisé automatiquement (logiciel Flux 2D )

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CALCUL DES CHAMPS ÉLECTROMAGNÉTIQUES ______________________________________________________________________________________________

Figure 9 – Étude d’un cylindre conducteur placé dans un champ magnétique variable (logiciel Flux 2D)

Figure 10 – Visualisation de la répartition du potentiel électrique


au voisinage d’une électrode par dégradé de gris

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P
O
U
Calcul des champs électromagnétiques R

E
par Jean-Claude SABONNADIÈRE N
Professeur à l’Institut National Polytechnique de Grenoble
Enseignant à l’École Nationale Supérieure d’Ingénieurs Électriciens de Grenoble
Jean-Louis COULOMB
et
Professeur à l’Institut National Polytechnique de Grenoble
Enseignant à l’École Nationale Supérieure d’Ingénieurs Électriciens de Grenoble
S
A
Bibliographie V
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motor by the finite element method (Analyse tri-
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in a finite elements analysis of elctromagnetic
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bidimensionnels par la méthode des éléments tion des quantités globales et des paramètres
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gnétiques). IEEE Trans MAG-21, p. 1817 (1982).
On consultera également GRAMBIASI (N.), RAULT (J.-C.) et SABONNADIÈRE
SHEN (D.), MEUNIER (G.), COULOMB (J.-L.) et
BURAIS (N.). – Étude et modélisation des pertes dans (J.-C.). – Introduction à la CAO. Hermès
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12 - 1988
Doc. D 3 020

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