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de fuites
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MÉTHODES DE CALCUL DES INDUCTANCES DE FUITES ________________________________________________________________________________________
Lorsque le trajet des lignes d’induction n’est pas connu, il est indispensable
d’effectuer des hypothèses simplificatrices qui, associées à des essais de valida-
tion en laboratoire, aboutissent à des expressions analytiques empiriques dont
la précision est suffisante pour la plupart des applications pratiques. Dans les
paragraphes qui suivent, on développera l’essentiel de ces méthodes, ce qui fera
l’objet de la première partie de notre article.
Nomenclature
B induction magnétique h dimension d’encoches
D diamètre d’entrefer œe inductance de fuites dans l’encoche
E champ électrique p nombre de paires de pôles
H champ magnétique q nombre de phases
I courant t temps
J densité de courant td pas dentaire
L longueur des conducteurs F flux
N nombre de conducteurs 1+j
b paramètre = -----------
NS nombre de spires par phase d
P puissance active d épaisseur de peau
Q puissance réactive m, m0 perméabilité d’un matériau, du vide
Xm réactance magnétisante r résistivité
a ouverture d’encoche s conductivité
b largeur d’une barre rectangulaire t demi-pas polaire
e entrefer w pulsation de la source
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________________________________________________________________________________________ MÉTHODES DE CALCUL DES INDUCTANCES DE FUITES
1. Méthodes analytiques y
de calcul des inductances h3 x
h2 x
de fuites H
M
N
1.1 Généralités +
I
Le calcul des inductances de fuites est toujours difficile à effec-
tuer. En effet, aux problèmes posés par la géométrie complexe de la h1 x
machine vient s’ajouter le comportement non linéaire des matériaux x
0
magnétiques, imposé par les conditions de fonctionnement de la
machine. On peut donc conclure à l’impossibilité d’effectuer un b
calcul analytique. Cependant, malgré toutes ces difficultés et en
adoptant une démarche simplificatrice, on obtient des résultats suf-
fisamment précis pour être utilisés dans un calcul de dimensionne- H
NI
ment de machines électriques. Cette démarche a été adoptée dans
h2 – h1
le passé et de très nombreux articles ont été publiés. Dans les para-
graphes qui suivent, nous exposerons les hypothèses simplificatri-
ces habituelles et nous les appliquerons à des géométries usuelles
de machines.
0 h1 h2 h3 y
Il en résulte alors que les équiflux dans l’encoche sont des seg-
(1)
òH(c)
dœ = bH ( y ) (2)
■ Nous admettons en première approximation que le champ H, ■ Le contour (c) embrasse un courant I qu’il faut calculer. Si l’enco-
dans l’encoche, est parallèle à l’axe des abscisses et qu’il ne dépend che comporte N conducteurs parcourus par un courant I, tout se
que de la seule variable y. Ce sera notre première hypothèse. passe comme si on avait une nappe de courant uniformément répar-
tie le long du faisceau de conducteurs. Ainsi, au point M, le contour
■ Le circuit magnétique a également une influence sur la valeur des (c) entoure un courant égal à :
flux de fuites. Nous admettrons que le circuit magnétique n’est pas
saturé et que sa perméabilité est infinie. Ce sera notre seconde
0 si 0 < y < h1 ü
hypothèse. ï
NI ï
Nous pouvons maintenant calculer les flux et les inductances de ------------------ ( y Ð h 1 ) si h1 < y < h2 ý (3)
fuites correspondantes. h2 Ð h1 ï
NI si h2 < y < h3 ï
þ
1.2.2 Méthodologie de calcul La densité de courant moyenne le long de l’encoche est représen-
tée figure 3.
Le calcul des flux et des inductances de fuites d’encoche s’effec-
tue en appliquant le théorème d’Ampère pour obtenir le champ ■ Le théorème d’Ampère conduit alors à écrire
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h2
ò
N I y Ð h1 N
F1 = m 0 -------- ------------------ L d y ------------------ ( y Ð h 1 )
b h2 Ð h1 h2 Ð h1
h1
h1
soit :
0
(c)
N2 I
Figure 2 – Calcul du champ magnétique au point M F 1 = m 0 ----------- ( h 2 Ð h 1 ) L (7)
3b
ò
moyenne NI
F2 = m 0 -------- L d y N
NI h2
b
b (h2 – h1 )
y h3 Ð h2
0 h1 h2 h3 F 2 = m 0 N 2 I ------------------ L (8)
b
H
NI
Compte tenu de l’hypothèse de linéarité, le flux total F à travers
h2 – h1
l’encoche est alors :
F = F 1 + F2
y
0 h1 h2 h3 soit :
N 2 I h2 Ð h1
Figure 3 – Variation de la densité de courant et du champ F = m 0 ----------- æè ------------------
- + ( h 3 Ð h 2 )ö L
ø
(9)
magnétique le long de l’encoche b 3
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h5
F4
h4
F3
F2 h3
h2
F1
dy
dV
b
h1
Figure 4 – Calcul de l’inductance de fuites 0
b
ò
1
W = --- m 0 -------------- -------------------------
- L b dy
h1
2 b 2 ( h2 Ð h1 ) 2 Nous pouvons écrire comme paragraphe 1.2.2 et relations (7)
et (8) :
h3
( h2 Ð h1 )
ò
1 N 2 I2
+ --- m 0 -------------- L b dy F 1 = m 0 N 2 I ------------------------- L
h2
2 b2 3b
soit : ( h3 Ð h2 )
F 2 = m 0 N 2 I ------------------------- L
b
N 2 I 2 h2 Ð h1
W = --- m 0 -------------- æè ------------------ + ( h 3 Ð h 2 )ö L
1
ø
(11) Il nous faut maintenant calculer F3 et F4. Par analogie avec F2,
2 b2 3 nous pouvons écrire immédiatement :
Cette énergie s’exprime également en fonction de l’inductance ( h5 Ð h4 )
de fuites d’encoche œ e par : F 4 = m 0 N 2 I ------------------------- L (13)
b4
1
W = --- œ e I 2 (12) En ce qui concerne le calcul de F3, une difficulté apparaît, due au
2
fait que les équiflux ne sont plus des segments de droites.
ce qui donne : On peut cependant en donner une représentation approximative
de forme rectiligne bien, que l’on ne respecte pas les conditions de
m0 N2 h2 Ð h1
æ ------------------ passage du fer dans l’air. Si nous désignons par b (y ) la longueur de
œ e = -------------- - + ( h 3 Ð h 2 )ö L
b è 3 ø l’équipotentielle, on peut écrire (figure 6).
ò
Nous supposerons que l’encoche est munie d’un faisceau de N h4 Ð h3
conducteurs parcourus par un courant I. Désignons par F1 ... F4 les F3 ( y ) = m 0 N 2 I L ----------------------------------------------------------------- dy
h3 ( b Ð b4 ) y + b4 ( h4 Ð h3 )
flux qui traversent les différentes portions de l’encoche.
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b4 y
h5 b4
h4
b3 h3
h4 h2
h1
b2
dy
+ I
h3 M
, (y ) y
b(y)
0
équiflux réelle approximation b1
soit :
d
h4 Ð h3 b
F3 ( y ) = m0 N2 I L ------------------ ln ------ (16)
b Ð b4 b4
F = F1 + F2 + F3 + F4
h2 Ð h1 h3 Ð h2 h4 Ð h3 b1 h5 Ð h4 h4
F = m 0 N 2 I æè ------------------ + ------------------ + ------------------ ln ------ + ------------------öø L (17)
3b b b Ð b4 b4 b4 b4
F h2 Ð h1 h3 Ð h2 h4 Ð h3 b h5 Ð h4
œ e = ---- = m 0 N 2 L æ ------------------ + ------------------ + ------------------ ln ------ + ------------------ ö (18) h4 h4
I è 3b b b Ð b4 b4 b4 ø
2 h1 h2 Ð h1 h3 Ð h2 b2 h4 Ð h3
œ e = m 0 N 2 L æ --------------------------- + ------------------ + ------------------ ln ------ + ------------------ö (19) Il existe des encoches de forme complexe, circulaires ou arron-
è3(b + b ) b b Ð b b4 b4 ø
1 2 2 2 4 dies, que l’on rencontre surtout dans les petites machines (figure 8).
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h4
œ e = m 0 N 2 L æ 0,66 + ------ö (20)
è b 4ø
0 x
— pour l’encoche arrondie :
h4 z
h
œ e = m 0 N 2 L æ 0,6 + ------ + ------ö (21)
è b 1 b 4ø Figure 9 – Effet de peau dans un conducteur plan : hypothèse
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d2 J
----------- Ð j ms w J = 0 (31)
dx 2
0 x
soit :
Figure 10 – Encoche rectangulaire ouverte
x x
J ( x , t ) = J 0 exp æè Ð --- öø exp j æè wt Ð --- öø (32)
d d
avec : premières tôles du circuit magnétique du stator. Cela évite le déve-
loppement de courants de Foucault qui entraîneraient des échauffe-
1+j ments locaux excessifs.
J 0 = ----------- H 0 = bH 0 (33)
d
Les mêmes conclusions sont alors valables que celles obtenues
pour le champ magnétique H. La densité de courant est concentrée 1.5.2 Encoches rectangulaires ouvertes munies
vers la surface du conducteur et décroît d’autant plus rapidement d’un conducteur massif
que la fréquence est élevée. Lorsque w augmente, d diminue et la
1
constante d’atténuation --- augmente. Le cas du conducteur plan, étudié paragraphe 1.5.1, a montré que
d le courant ne se développe pas de manière uniforme dans un milieu
Exemple : l’épaisseur de peau dans le cuivre est de 1 cm environ à conducteur. L’effet de peau se manifeste d’autant plus que la fré-
50 Hz ; cela signifie qu’à 1 cm de la surface, la densité de courant est quence est élevée. Cette propriété est utilisée dans les cages des
sensiblement divisée par 3. moteurs asynchrones où, au démarrage, on recherche une forte
résistance rotorique, donc un courant concentré vers l’entrefer de la
■ Connaissant les champs magnétique et électrique, on peut alors machine, alors que, lorsque le régime nominal est atteint, on recher-
calculer les puissances active et réactive par intégration du vecteur che plutôt une faible résistance, c’est-à-dire un courant uniformé-
de Poynting à la surface du conducteur. On obtient alors : ment réparti dans les conducteurs. Ces considérations ont conduit
— pour la puissance active : les constructeurs à étudier et à imaginer des formes d’encoches
rotoriques adaptées aux caractéristiques recherchées. La forme la
1 m
P = ----------- --- w ´ H 02 (34) plus simple étant la forme rectangulaire qui se prête bien à un calcul
2 2 s analytique, nous l’étudierons en premier. Nous verrons ensuite
comment aborder analytiquement des formes plus complexes.
— pour la puissance réactive :
Nous nous proposons de calculer la répartition du courant qui
1 m
Q = ----------- --- w ´ H 02 (35) parcourt une encoche rectangulaire ouverte munie d’un conducteur
2 2 s massif comme cela est représenté figure 10.
Ces expressions, identiques, sont particulièrement intéressantes. Appelons h la hauteur du conducteur dans l’encoche, b son épais-
L’équation (34) montre que les pertes dans un milieu conducteur seur. Dans la plupart des machines munies d’encoches de ce type,
m · r avec r æè = --- öø représentant la résisti-
1 dites encoches profondes, on peut faire l’approximation :
sont proportionnelles à
s
vité du matériau. b << h (36)
On voit que, à valeur identique du champ magnétique imposé H0
et pour une fréquence donnée, un matériau magnétique aura des Lorsque le circuit magnétique qui entoure l’encoche n’est pas
pertes beaucoup plus grandes qu’un matériau amagnétique con- saturé, les équiflux sont normales aux deux faces de l’encoche et à
ducteur. Cette propriété est mise à profit dans la réalisation d’écrans l’intérieur de celle-ci, elles restent horizontales. Dans ces conditions,
électromagnétiques, par exemple dans la protection des parties toutes les grandeurs magnétiques ne dépendent alors que de
frontales des grands alternateurs. Des écrans en cuivre empêchent l’ordonnée y et du temps t. Nous supposerons en outre que l’on est
le flux des têtes de bobine de pénétrer perpendiculairement dans les en régime permanent sinusoïdal.
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òJ x
modèle fréquentiel des machines synchrone et asynchrone qui
I = d dy (41)
tiennent compte de la variation de ces paramètres.
soit :
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Ð pour y = 0 H=0 ü
ï
a ï
b Ð pour x = ± --- Hy = 0 ï
2 ï
a a ý (53)
Ð --- < x < --- ï
Ð pour y = b H x = 0 si
2 2 ï
c c ï
Ð --- < x < --- ï
2 2 þ
ò
j 2
a H x dx = H 0, c = + I (54)
c
Ð ---
2
0 x
l où I représente le courant total qui circule dans le conducteur.
La résolution de ce problème s’effectue en utilisant la méthode de
Figure 11 – Barre conductrice dans une encoche semi-fermée séparation des variables. La solution obtenue peut se mettre sous la
forme d’une série de Fourier, dont on trouvera le développement
dans la référence [11], qui donne également la valeur de la résis-
Cette disposition permet d’ajuster la valeur de l’inductance de fuites tance et de la réactance de fuites.
rotorique. Elle permet surtout d’empêcher la barre de quitter l’enco-
che rotorique sous l’action de la force centrifuge. Cette forme parti- ■ Lorsqu’on travaille à des fréquences industrielles, on peut avoir
culière a des conséquences sur la répartition des courants dans le une valeur approchée pour la résistance R et la réactance de
conducteur. fuites X. En désignant par R0 la résistance de la barre en courant
continu, on peut écrire, pour une longueur unitaire :
Considérons le schéma de la figure 11. Une barre rectangulaire
conductrice, massive est placée dans l’encoche semi-fermée du cir- 2b 2b
sh ------- + sin -------
cuit magnétique d’une machine à courant alternatif. Afin de connaî- d d-
R = R 0 -------------------------------------------
tre la résistance et l’inductance de fuites du conducteur, il faut 2b 2b
calculer la répartition du courant et du champ magnétique dans ch ------- Ð cos -------
d d
cette géométrie.
æ sh ------ 2b n p,
---------- cos n ----------- ö÷
La densité de courant est dirigée perpendiculairement au plan de 2b 2p b
ç - Ð sin ------- ¥
la figure. En ce qui concerne le champ magnétique, nous suppose- b d d 8b a a
rons que la machine est de longueur infinie, ce qui conduit à une X = R 0 ---
d
ç -------------------------------------------
ç 2b 2b d
- + ------- å ----------- ---------------------------------÷
n p, 2p b ÷
répartition bidimensionnelle de H. Enfin, en admettant que le maté- è ch ------ - Ð cos ------- n=1 ---------- n ----------- ø
riau n’est pas saturé, le champ magnétique qui le parcourt est nul. d d a a
Ces expressions sont applicables lorsque :
■ Le champ magnétique H possède donc deux composantes Hx
et Hy, fonctions des variables x, y et du temps t. a m 0 s wö 4
æ ----------------------- << 1 (55)
En appelant i , j , k les vecteurs unitaires portés par le trièdre de è 2p ø
référence, nous devons écrire :
c’est-à-dire à fréquence industrielle et pour des largeurs d’encoche
de l’ordre de 1 cm.
H ( x , y , t ) = Hx ( x , y , t ) i + Hy ( x , y , t ) j (49)
Ce calcul, qui se rapproche d’un cas réel, met en évidence la diffi-
culté que l’on rencontre lorsque la géométrie devient complexe.
et :
Nous verrons que cette complexité va en croissant avec les formes
utilisées en pratique.
J (x, y, t) = J (x, y, t) k (50)
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q0
R
¶2 J 1 ¶ J 1 ¶2 J
--------- + --- ------ + ----- ---------- = j m 0 ws J (56)
¶ r2 r ¶ r r 2 ¶ q 2
r=R
ò
2 — des rotors à double cage dont l’encoche a la forme représentée
H q R dq = H 0 Rq 0 = I (57)
q sur la figure 14.
Ð -----0-
2
La cage, en aluminium, est coulée dans ces encoches. Le pro-
blème consiste alors à calculer la résistance et l’inductance de fuites
soit :
rotorique. Pour cela, on doit, comme précédemment (§ 1.6 et § 1.7)
résoudre les équations de Maxwell dans l’hypothèse bidimension-
I I
H 0 = ---------- = --- (58) nelle. Les conditions aux limites sont du même type que celles éta-
Rq 0 , blies pour les encoches rectangulaires et circulaires.
Malheureusement, il n’est pas possible d’aller plus loin dans la
On est ramené à un cas analogue au cas de l’encoche rectangu- recherche d’une solution analytique. En effet, la géométrie de
laire semi-fermée. Cependant, l’équation (56) n’est pas simple à l’encoche ne permet pas l’utilisation des méthodes classiques de
résoudre. Il s’agit en effet d’une équation de Bessel complexe qui résolution des équations aux dérivées partielles. Nous montrerons
admet pour solution une série de fonctions de Bessel dont le déve- aux paragraphes 2.2.3 et 2.5.2 comment résoudre ce problème au
loppement sort du cadre de cet article. On trouvera dans la référence moyen de la méthode numérique d’éléments finis.
bibliographique [10], le détail des calculs ainsi que les expressions
de la résistance et de l’inductance de fuites en fonction des dimen-
sions géométriques de l’encoche et de la fréquence du courant d’ali-
mentation. 1.9 Flux de fuites différentiel
Bien que ces expressions ne soient pas simples à manipuler, elles
sont programmables et permettent l’obtention des résistances et
inductances de fuites nécessaires au prédimensionnement de la 1.9.1 Généralités
machine. Il faut noter que les calculs que nous avons présentés
supposent toujours que le circuit magnétique n’est pas saturé. Il Lorsqu’on calcule les performances d’une machine électrique, on
conviendra de s’assurer qu’il en est bien ainsi en pratique. tient compte essentiellement de la composante fondamentale du
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òB
b ---
6 Lt
DF = ( a - sin a ) ------ da (60)
C a
max p
Bmax
C1 où t représente le demi-pas polaire et L la longueur des conducteurs
soit par intégration de la relation (60) :
Lt p 2 3 a2
B D D F = B max ------ æ ------ + ------- Ð ------ Ð cos aö (61)
p è 36 2 2 ø
ò
A ---
6
D F d = --- 6 D F da (62)
p 0
x ou a
t ou p ce qui donne :
Lt
L'abscisse est linéaire ou angulaire D F d = B max ------ 0,002 5 (63)
p
Figure 16 – Flux différentiel de phase
Par application du théorème d’Ampère on peut calculer la valeur
de Bmax en fonction des données géométriques.
flux dans l’entrefer de la machine, ce qui conduit à des expressions En se ramenant aux dimensions de la machine, on aboutit à la
mathématiques relativement simples, faciles à utiliser et d’une pré- valeur de l’inductance de fuites différentielle :
cision acceptable. Si on étudie la forme exacte de l’induction dans
l’entrefer, on constate qu’au terme sinusoïdal viennent se superpo- t2
ser des harmoniques d’espace dus essentiellement à la présence , d = m 0 n c2 · L · ---------------- 0,002 5 (64)
des encoches statoriques et au nombre fini de phases. p 2 e td
La figure 15 illustre, de manière simplifiée, la forme de la force où e représente l’entrefer, td le pas dentaire et hc le nombre total de
magnétomotrice (f.m.m.) résultante d’un enroulement triphasé, à conducteurs par encoche.
pas diamétral, à 2 encoches par pôle et par phase. Il s’agit d’une
courbe en escaliers. Lorsqu’on augmente le nombre d’encoches, on
augmente le nombre de marches et on se rapproche de la courbe
continue ABCDE obtenue en joignant le milieu des différents éche- 1.9.3 Inductance de fuites zigzag
lons.
Par ailleurs, si on compare le fondamental de l’induction magné- L’inductance de fuites zigzag est produite par la différence entre le
tique AB1C1D1E à la courbe ABCDE, on obtient la figure 16. flux réel dû au nombre fini d’encoches et celui que l’on aurait si le
nombre d’encoches était infini.
La différence d’aire entre ces deux courbes constitue le flux de fui-
tes différentiel de phase et conduit à l’inductance de fuites différen- La figure 17 montre le chemin emprunté par le flux zigzag. La
tielle de phase. méthode de calcul est comparable à celle présentée pour le calcul
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fmmzz B
A
0 x
ò æ a ö dx 2-
E cos è x Ð --- ø ------- = E -------------- (67)
2 a a
---
2
On met ainsi en évidence le facteur d’inclinaison :
td
a
sin ---
Figure 17 – Flux différentiel zigzag 2-
--------------
a
---
2
du flux différentiel de phase (§ 1.9.2) et aboutit à l’inductance de fui-
tes zigzag : qui fait apparaître une réactance de fuite d’inclinaison dont la valeur
est :
( td Ð b4 ) 2 æ a
, z = m 0 L n c2 ------------------------- (65) ç sin 2 --- ö÷
8 et d X 2 = X m ç 1 Ð -----------------2- ÷ (68)
ç æa
2 ÷
è --- ö
è2 ø ø
Ces flux différentiels, dont nous venons de donner la méthode
de calcul, jouent un rôle important dans les machines asynchro- Xm représentant la réactance magnétisante ou principale de la
nes dont l’entrefer est faible. machine.
En revanche, pour les machines synchrones et pour les
machines qui ont un grand entrefer, les fuites différentielles Cette expression est obtenue en remarquant que le flux utile est
interviennent beaucoup moins. égal au flux produit, multiplié par le facteur d’inclinaison. L’inclinai-
son ne change pas l’inductance propre de chaque enroulement mais
modifie l’inductance mutuelle.
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c
2. Méthodes numériques
d’éléments finis
2.1 Généralités
Ia et It composantes respectivement axiale
et tangentielle du courant I dans la tête de bobine
L’utilisation des éléments finis en électrotechnique a débuté dans
Figure 19 – Géométrie d’une tête de bobine les années 1970 par la résolution de problèmes magnétostatiques.
Cette méthodologie s’est très vite imposée grâce à sa facilité
d’emploi et à son aptitude à résoudre les équations de Maxwell dans
valeur de l’inductance de fuites des têtes de bobines. L’une des des domaines de forme complexe.
expressions utilisées est celle d’Alger : Sans rentrer dans les détails, pour utiliser cette méthode on
décompose le domaine d’étude en éléments triangulaires et on cal-
q N S2 D cule ensuite la fonction inconnue aux nœuds du maillage ainsi
L t = m 0 ---------------------- f ( g ) (69) obtenu. De nos jours, cette méthode permet la résolution de problè-
p2
mes statique et dynamique.
avec q nombre de phases, De plus, en associant aux éléments finis spatiaux, une discrétisa-
NS nombre de spires par phase, tion temporelle, on résout des problèmes dynamiques, non linéaires
p nombre de paires de pôles, couplés à la thermique et à la mécanique.
D diamètre de l’entrefer. Enfin, on peut y associer les circuits électriques extérieurs. Dans
ces conditions, on dispose d’un outil de calcul particulièrement puis-
g est fonction du coefficient de raccourcissement k r selon :
sant susceptible de résoudre des problèmes difficiles dans des géo-
p métries bi- et tridimensionnelles.
k r = sin g ---
2 Les logiciels que nous utilisons ont été développés au Labora-
toire d’Électrotechnique de Grenoble ; ce sont :
et avec la géométrie de la figure 19, on a :
FLUX2D pour les problèmes bidimensionnels ;
g tan c sin g p k d2 k r2
f ( g ) = -------------------- æè 1 Ð ------------------- öø + --------------- ( 1 + 0,12 g 2 )
FLUX3D pour traiter les problèmes tridimensionnels.
4 gp 6 Nous les avons utilisés pour calculer des inductances de fuites.
Dans les paragraphes qui suivent, nous donnons quelques résultats
En triphasé, le coefficient de distribution kd vaut 0,96 et lorsque
obtenus en utilisant cette démarche.
l’angle c est égal à 60°, la fonction f (g ) est assimilable à une droite
d’équation :
f ( g ) » 0,3 ( 3 g Ð 1 )
2.2 Répartition bidimensionnelle de fuites
1.12 Conclusion sur les méthodes Lorsqu’on peut admettre que la répartition du champ magnétique
est bidimensionnelle, les calculs par éléments finis sont beaucoup
analytiques plus rapides que dans le cas général. En effet, en chaque nœud, le
maillage est plus simple et, on a une seule inconnue à calculer. On
peut alors montrer que, dans ces conditions, le potentiel vecteur est
Les méthodes analytiques de calcul des inductances de fuites sont unidirectionnel ; c’est donc lui qui sera l’inconnue de la plupart des
généralement simples à établir et d’un emploi facile. Elles ne sont problèmes bidimensionnels.
applicables cependant que lorsque les géométries étudiées sont
simples (rectangulaires, circulaires) et lorsque la saturation des cir- Nous allons illustrer l’utilisation de la méthode des éléments finis
cuits magnétiques n’est pas prise en compte. Dans des cas plus en calculant la répartition de l’induction dans des encoches de diffé-
complexes, comme pour les têtes de bobines par exemple, les rentes formes munies de conducteurs divisés ou de conducteurs
calculs analytiques ne sont possibles que si des hypothèses très massifs.
simplificatrices sont effectuées. C’est la raison pour laquelle on
trouve plusieurs expressions différentes, chacune d’elles n’étant
applicable que pour un type particulier de bobinage. 2.2.1 Encoches rectangulaires et conducteurs
La difficulté que l’on rencontre lorsqu’on effectue ces calculs pro- divisés
vient des équations qui régissent ces phénomènes : les équations
de Maxwell. Ce sont des équations aux dérivées partielles, non ■ La figure 20 constitue la section droite d’une encoche ouverte
linéaires qu’il faut résoudre en tenant compte de la géométrie à l’intérieur de laquelle on a placé des conducteurs. Afin de simpli-
complexe des machines électriques. Si, dans certains cas particu- fier le calcul, on suppose que le courant est uniformément réparti
liers dont nous venons de voir des exemples, il est possible de trou- dans la surface occupée par les conducteurs. Cette hypothèse est
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Figure 20 – Géométrie d’une encoche rectanglaire ouverte Figure 22 – Encoche rectangulaire ouverte : répartition des équiflux
0 y
Figure 21 – Encoche rectangulaire ouverte : domaine de résolution ■ L’utilisation de cette méthode peut s’étendre à des formes d’enco-
maillé ches plus complexes comme par exemple des encoches rectan-
gulaires semi-fermées, comme représenté sur la figure 24 a.
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H
Densité
de courant
y
b variation du champ magnétique
y
Figure 24 – Encoche rectangulaire semi-fermée :
équiflux et champ magnétique b variation de la densité de courant
à fréquence industrielle
2.2.2 Encoches rectangulaires et conducteurs ■ L’intérêt d’utiliser des méthodes numériques est, entre autre, de
pouvoir prendre en compte des géométries plus compliquées que
massifs
celles de la figure 25. En particulier, lorsqu’on veut maintenir en
place les barres rectangulaires des moteurs asynchrones, les
■ La forme d’encoche que nous allons étudier est l’encoche rec- constructeurs utilisent des encoches semi-fermées comme cela
tangulaire représentée sur la figure 25 a. Elle a fait l’objet de est représenté sur la figure 27.
l’étude analytique précédente (§ 1.5). Nous allons vérifier numéri- Il s’agit d’un cas dont le calcul analytique est particulièrement
quement l’exactitude des hypothèses émises lors du calcul analyti- laborieux. En revanche, le calcul numérique est immédiat. Sur la
que en prenant pour illustrer l’exemple d’utilisation des éléments figure 27, sont représentées la répartition des équiflux ainsi que la
finis avec des conducteurs massifs. Dans ce cas, nous savons que le variation de la densité de courant entre le bas de l’encoche et son
courant n’est plus uniformément réparti comme lorsque les conduc- extrémité. La figure 28 représente les mêmes courbes à fréquence
teurs étaient divisés. plus basse.
En termes d’équations, il faut prendre en compte la conductivité Par rapport au cas précédent, on constate que la répartition des
du matériau qui se traduit par la présence de la dérivée du potentiel équiflux n’est pas aussi simple, notamment au voisinage de l’isthme
vecteur en fonction du temps. L’équation à résoudre n’est alors plus d’encoche. En ce qui concerne la variation de la densité de courant,
elliptique, mais parabolique. elle est plus importante à l’extrémité que vers le fond de l’encoche ;
cela se traduit par une modification de la résistance et de l’induc-
Lorsque la saturation est négligée, on peut utiliser une représen- tance de la barre en fonction de la fréquence.
tation complexe des grandeurs électromagnétiques, lorsqu’on est
en régime sinusoïdal. La figure 25 a représente la répartition des Cette propriété est mise à profit dans les cages des moteurs asyn-
équiflux et la figure 25 b la variation de la densité de courant entre chrones qui, pour démarrer, ont besoin d’une forte résistance ; en
le bas et le haut de l’encoche, à fréquence industrielle. revanche, à vitesse nominale, cette résistance doit être faible. Cela a
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Densité
de courant
Densité
de courant
y
Figure 26 – Encoche rectangulaire avec conducteur massif :
équiflux et densité de courant à faible fréquence Figure 28 – Encoche rectangulaire semi-fermée avec conducteur
massif : équiflux et densité de courant à faible fréquence
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Densité
Densité de courant
de courant
y
y
Figure 31 – Encoche avec conducteur massif d’un rotor double cage
Figure 29 – Encoche circulaire avec conducteur massif : équiflux de machine asynchrone : équiflux et densité de courant à fréquence
et densité de courant à fréquence industrielle industrielle
Densité
de courant
Densité
de courant
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Figure 33 – Représentation tridimensionnelle des têtes de bobines Figure 34 – Répartition des équiflux lors du démarrage d’un moteur
d’un alternateur hydraulique asynchrone
En effet, le calcul des pertes dans les parties frontales ou des totales de la machine, à l’exception des flux produits par les têtes de
efforts sur les développantes des enroulements des grands alterna- bobines. Nous remarquons l’allure des différentes fuites dont il a été
teurs ne peut pas être effectué de manière trop approximative. La question tout au long de cet article : fuites d’encoches, fuites
méthode des éléments finis en géométrie tridimensionnelle zigzag … Nous remarquons en particulier l’impossibilité de séparer
s’impose. C’est ce que nous faisons au moyen du logiciel FLUX3D. ces fuites entre stator et rotor.
La figure 33 montre la représentation tridimensionnelle d’un pôle Cet exemple montre que les outils numériques dont nous
du stator d’un alternateur hydraulique de 300 MVA. Pour effectuer disposons à l’heure actuelle ne sont pas uniquement des moyens
ce calcul, il faut, comme en 2D, mailler le domaine d’étude ; cette de calcul. Il s’agit d’outils qui permettent non seulement le calcul
fois, la maille élémentaire est tétraédrique. De plus, il faut utiliser la des grandeurs électromagnétiques, mais également la simulation
formulation la mieux adaptée au problème posé. Si on utilise le du fonctionnement des machines électriques en régime permanent
potentiel vecteur comme inconnue, on aura alors trois inconnues en et en régime transitoire.
chaque nœud du maillage. En revanche, le choix d’un potentiel sca-
laire conduit à une seule inconnue par nœud. C’est ce qui a été
choisi dans ce cas.
2.5 Méthodologie d’établissement
Une fois le calcul terminé, il n’est pas possible de représenter en
3D les surfaces équipotentielles. Nous nous sommes contenté de du schéma équivalent d’une machine
calculer l’inductance de fuites cyclique, ce que réalise le logiciel à électrique en utilisant une méthode
partir de l’énergie emmagasinée. numérique d’éléments finis [9]
Cet exemple montre la possibilité de calculer l’inductance de fui-
tes d’un système de conducteurs à géométrie complexe, les têtes de
bobines, rapidement et sans hypothèses simplificatrices quant à la Comme nous venons de le voir, le calcul direct de l’inductance de
répartition des grandeurs électromagnétiques. fuites d’une machine électrique est possible en utilisant un logiciel
d’éléments finis pour simuler un essai en court-circuit. En procédant
de la même façon, on pourrait simuler un essai à vide, ce qui donne-
rait l’inductance principale.
2.4 Fuites totales d’une machine Ainsi, à partir d’un essai à vide et d’un essai en court-circuit, on
obtiendrait, comme en laboratoire, les paramètres du schéma équi-
valent d’une machine asynchrone.
Les calculs d’inductances de fuites, que nous venons de présen-
ter, permettent le prédimensionnement d’une machine de caracté- Ce serait dommage de ne pas aller plus loin et de ne pas prendre
ristiques données et l’établissement de son schéma équivalent. La en compte la saturation ni la variation de certains paramètres avec
démarche utilisée consiste à calculer chaque fuite séparément et à la fréquence.
les assembler en utilisant quelquefois des coefficients correcteurs Pour avoir un schéma équivalent plus complet, on procédera
qui tiennent compte de la saturation, de la présence d’harmoniques donc à des essais à fréquence variable. Nous montrons, dans les
d’espace, des formes d’encoches … C’est ainsi que l’on a procédé paragraphes suivants, comment on met cette méthode en pratique
dans le passé. avec des machines asynchrones et avec des machines synchrones.
Actuellement, avec les logiciels 2D et 3D dont on dispose, on peut
calculer l’ensemble de ces fuites simultanément en tenant compte
des conditions réelles de fonctionnement de la machine et de son 2.5.1 Application à la machine synchrone
état de saturation. On peut soit procéder de manière approchée en
admettant que toutes les grandeurs restent sinusoïdales, ce qui est La procédure expérimentale est décrite dans les normes, notam-
à peu près exact, soit être plus rigoureux et effectuer le calcul en uti- ment les normes IEEE. Il s’agit de mesurer l’inductance cyclique de
lisant une méthode pas à pas dans le temps. la machine en fonction de la fréquence de la source d’alimentation.
À titre d’exemple, nous montrons figure 34 la répartition du flux L’essai est effectué à l’arrêt et on place le rotor successivement en
dans la section droite d’une machine asynchrone lors d’un essai à phase et en quadrature avec le champ créé par le stator. On obtient
rotor bloqué. Nous remarquons l’effet d’écran des courants rotori- ainsi l’inductance longitudinale et l’inductance transversale. Ces
ques. Le flux ne pénètre plus dans le rotor. Il s’agit du flux de fuites grandeurs font intervenir, entre autres, les inductances de fuites de
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