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Méthodes de calcul des inductances

de fuites

par Albert FOGGIA


Professeur, Institut National Polytechnique de Grenoble

1. Méthodes analytiques de calcul des inductances de fuites......... D 3 440 - 3


1.1 Généralités .................................................................................................... — 3
1.2 Encoches rectangulaires avec plusieurs conducteurs............................... — 3
1.3 Encoches trapézoïdales................................................................................ — 6
1.4 Encoches de forme quelconque.................................................................. — 6
1.5 Encoche rectangulaire avec un conducteur massif ................................... — 6
1.6 Encoches rectangulaires semi-fermées...................................................... — 9
1.7 Encoches circulaires..................................................................................... — 10
1.8 Encoches de forme quelconque. Moteurs à double cage......................... — 11
1.9 Flux de fuites différentiel ............................................................................. — 11
1.10 Flux de fuites d’inclinaison .......................................................................... — 13
1.11 Flux de fuites des têtes de bobines............................................................. — 13
1.12 Conclusion sur les méthodes analytiques.................................................. — 14
2. Méthodes numériques d’éléments finis ............................................. — 14
2.1 Généralités .................................................................................................... — 14
2.2 Répartition bidimensionnelle de fuites....................................................... — 14
2.3 Têtes de bobines .......................................................................................... — 18
2.4 Fuites totales d’une machine....................................................................... — 19
2.5 Méthodologie d’établissement du schéma équivalent d’une machine
électrique en utilisant une méthode numérique d’éléments finis............ — 19
3. Conclusion .................................................................................................. — 20
Références bibliographiques .......................................................................... — 20

L a connaissance des inductances de fuites est nécessaire à la prédétermi-


nation des caractéristiques électromécaniques des machines électriques.
Ces inductances de fuites interviennent dans les schémas équivalents et sont
indispensables dans l’étude de l’association entre la machine et la source d’ali-
mentation. Cette dernière n’est pas seulement le réseau, de puissance pratique-
ment infinie et à fréquence constante ; c’est souvent une source à fréquence
variable, pilotée par des lois de commande imposées par la structure de la
machine et la nature de la charge.
Ces quelques considérations montrent l’importance qu’il faut attacher à la pré-
détermination convenable des fuites dans les machines électriques.
■ Avant d’aborder le calcul proprement dit, il faut définir la notion de flux de
fuites. Nous appellerons flux de fuites, tout flux qui ne participe pas directe-
ment à la conversion électromécanique. Le flux de fuites d’une machine
comporte plusieurs termes selon la région de l’espace où il se développe. C’est
ainsi que nous distinguerons les fuites d’encoches, les fuites différentielles, les
fuites zigzag, les fuites des têtes de bobines… Chacun de ces flux définit une
inductance dont la valeur dépend de la géométrie de la zone concernée.

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L’ensemble de ces fuites interviennent dans les schémas équivalents et sont la


cause de chutes de tension plus ou moins grandes.

En règle générale, les flux de fuites empruntent un trajet aérien relativement


important. On peut admettre que la valeur des inductances correspondantes est
très peu affectée par l’état magnétique de la machine et qu’elle demeure
constante quel que soit le régime de fonctionnement.

■ Le calcul des inductances de fuites n’est pas toujours facile. Il suppose


connu le trajet des lignes d’induction. Dans certains cas de géométrie simple, on
peut effectuer un calcul qui aboutit à une expression analytique, fonction des
dimensions géométriques de la région étudiée. C’est le cas, par exemple, des
encoches de forme rectangulaire comportant des conducteurs divisés ou mas-
sifs. Les expressions obtenues servent alors à la prédétermination des caracté-
ristiques de la machine, en fonction de sa géométrie ; elles servent également à
optimiser celle-ci en tenant compte des contraintes technico-économiques
imposées par l’utilisateur.

Lorsque le trajet des lignes d’induction n’est pas connu, il est indispensable
d’effectuer des hypothèses simplificatrices qui, associées à des essais de valida-
tion en laboratoire, aboutissent à des expressions analytiques empiriques dont
la précision est suffisante pour la plupart des applications pratiques. Dans les
paragraphes qui suivent, on développera l’essentiel de ces méthodes, ce qui fera
l’objet de la première partie de notre article.

Depuis quelques années, les techniques numériques de résolution des équa-


tions de Maxwell par éléments finis ont connu un essor considérable. De nos
jours, les constructeurs de matériel électrique utilisent couramment les logiciels
d’éléments finis pour prédéterminer les performances des machines qu’ils
construisent ou qu’ils utilisent. Il nous a donc semblé important de montrer com-
ment ces logiciels peuvent être utilisés pour le calcul des fuites dans les machi-
nes électriques. Nous consacrerons une partie importante des paragraphes
suivants à la détermination numérique des inductances de fuites. Ce sera la
deuxième partie de notre article.

Nomenclature
B induction magnétique h dimension d’encoches
D diamètre d’entrefer œe inductance de fuites dans l’encoche
E champ électrique p nombre de paires de pôles
H champ magnétique q nombre de phases
I courant t temps
J densité de courant td pas dentaire
L longueur des conducteurs F flux
N nombre de conducteurs 1+j
b paramètre = -----------
NS nombre de spires par phase d
P puissance active d épaisseur de peau
Q puissance réactive m, m0 perméabilité d’un matériau, du vide
Xm réactance magnétisante r résistivité
a ouverture d’encoche s conductivité
b largeur d’une barre rectangulaire t demi-pas polaire
e entrefer w pulsation de la source

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1. Méthodes analytiques y
de calcul des inductances h3 x
h2 x
de fuites H

M
N
1.1 Généralités +

I
Le calcul des inductances de fuites est toujours difficile à effec-
tuer. En effet, aux problèmes posés par la géométrie complexe de la h1 x
machine vient s’ajouter le comportement non linéaire des matériaux x
0
magnétiques, imposé par les conditions de fonctionnement de la
machine. On peut donc conclure à l’impossibilité d’effectuer un b
calcul analytique. Cependant, malgré toutes ces difficultés et en
adoptant une démarche simplificatrice, on obtient des résultats suf-
fisamment précis pour être utilisés dans un calcul de dimensionne- H
NI
ment de machines électriques. Cette démarche a été adoptée dans
h2 – h1
le passé et de très nombreux articles ont été publiés. Dans les para-
graphes qui suivent, nous exposerons les hypothèses simplificatri-
ces habituelles et nous les appliquerons à des géométries usuelles
de machines.
0 h1 h2 h3 y

Figure 1 – Géométrie d’une enchoche rectangulaire et répartition


1.2 Encoches rectangulaires du champ magnétique le long de l’encoche
avec plusieurs conducteurs
magnétique dans l’encoche. À partir du flux ou de l’énergie stockée,
1.2.1 Hypothèses on en déduit la valeur de l’inductance de fuites.
La figure 2 représente la géométrie de l’encoche étudiée. Nous
Nous nous intéresserons au cas de l’encoche ouverte représentée nous proposons de calculer le champ magnétique H au point M
figure 1. Elle est utilisée dans un circuit magnétique massif ou situé à la distance y du fond de l’encoche. Pour cela, il faut définir un
feuilleté et comporte un faisceau de N conducteurs parcourus par un contour fermé le long duquel nous calculerons la circulation de H.
courant I. Cette forme d’encoche se rencontre dans les machines de Ce contour, représenté en (c) figure 2, est composé d’une équiflux
forte puissance. dans l’encoche, le segment AB, qui se referme dans le circuit
Avant tout calcul, il est important d’avoir une idée de la forme des magnétique.
lignes équiflux ou équiflux. Dans l’air, elles sont perpendiculaires
Si H désigne le champ magnétique au point M, alors la circulation
aux faces de l’encoche et elles se referment, dans le fer, en formant
de H le long du segment AB est égale à bH.
un contour fermé entourant les conducteurs comme le montre la
figure 1. Le flux ainsi défini ne traverse pas l’entrefer de la machine. D’autre part, puisque la perméabilité du circuit magnétique est
Il constitue le flux de fuite d’encoches que nous nous proposons infinie, le champ magnétique est nul partout dans le fer. On peut
de calculer. En pratique, les dimensions de l’encoche sont telles que donc écrire :
l’on peut admettre :
b < < h2

Il en résulte alors que les équiflux dans l’encoche sont des seg-
(1)
òH(c)
dœ = bH ( y ) (2)

ments de droites perpendiculaires aux deux côtés parallèles de


l’encoche. avec dœ élément d’intégration le long du contour c.

■ Nous admettons en première approximation que le champ H, ■ Le contour (c) embrasse un courant I qu’il faut calculer. Si l’enco-
dans l’encoche, est parallèle à l’axe des abscisses et qu’il ne dépend che comporte N conducteurs parcourus par un courant I, tout se
que de la seule variable y. Ce sera notre première hypothèse. passe comme si on avait une nappe de courant uniformément répar-
tie le long du faisceau de conducteurs. Ainsi, au point M, le contour
■ Le circuit magnétique a également une influence sur la valeur des (c) entoure un courant égal à :
flux de fuites. Nous admettrons que le circuit magnétique n’est pas
saturé et que sa perméabilité est infinie. Ce sera notre seconde
0 si 0 < y < h1 ü
hypothèse. ï
NI ï
Nous pouvons maintenant calculer les flux et les inductances de ------------------ ( y Ð h 1 ) si h1 < y < h2 ý (3)
fuites correspondantes. h2 Ð h1 ï
NI si h2 < y < h3 ï
þ
1.2.2 Méthodologie de calcul La densité de courant moyenne le long de l’encoche est représen-
tée figure 3.
Le calcul des flux et des inductances de fuites d’encoche s’effec-
tue en appliquant le théorème d’Ampère pour obtenir le champ ■ Le théorème d’Ampère conduit alors à écrire

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— enfin, il est constant au-dessus de la nappe de courant jusqu’à


y l’entrefer ;
b
h3 — au-delà, la répartition de H est bidimensionnelle et ne peut plus
h2 s’exprimer aussi simplement.

■ Après avoir calculé H, on peut en déduire le flux vu par les


M conducteurs. Le flux élémentaire dF est égal à :
D B
y H
N
d F = m 0 H ( y ) L d y ------------------ ( y Ð h 1 ) (6)
h2 Ð h1

dans laquelle L désigne la longueur des conducteurs et m0 la per-


méabilité du vide.
+
Le flux qui traverse la partie bobinée est donc, d’après la
I relation (4), égal à :

h2

ò
N I y Ð h1 N
F1 = m 0 -------- ------------------ L d y ------------------ ( y Ð h 1 )
b h2 Ð h1 h2 Ð h1
h1
h1
soit :
0
(c)
N2 I
Figure 2 – Calcul du champ magnétique au point M F 1 = m 0 ----------- ( h 2 Ð h 1 ) L (7)
3b

À ce flux, il convient d’ajouter le flux qui se développe au-dessus


des conducteurs ; on a, d’après la relation (5) :
Densité
de courant h3

ò
moyenne NI
F2 = m 0 -------- L d y N
NI h2
b
b (h2 – h1 )
y h3 Ð h2
0 h1 h2 h3 F 2 = m 0 N 2 I ------------------ L (8)
b
H
NI
Compte tenu de l’hypothèse de linéarité, le flux total F à travers
h2 – h1
l’encoche est alors :

F = F 1 + F2
y
0 h1 h2 h3 soit :

N 2 I h2 Ð h1
Figure 3 – Variation de la densité de courant et du champ F = m 0 ----------- æè ------------------
- + ( h 3 Ð h 2 )ö L
ø
(9)
magnétique le long de l’encoche b 3

Il s’ensuit que l’inductance de fuites d’encoche est définie par :


— pour h1 < y < h2 :
F
œ e = ----
NI I
bH ( y ) = ------------------ ( y Ð h 1 )
h2 Ð h1
m0 N 2 æ h2 Ð h1
N I y Ð h1 soit : œ e = -------------- ------------------- + ( h 3 Ð h 2 )ö L (10)
soit : H ( y ) = -------- ------------------ (4) b è 3 ø
b h2 Ð h1
■ Ce même résultat aurait pu être obtenu au moyen de l’énergie
— pour y > h2 : électromagnétique W stockée dans l’encoche. En effet, on peut
écrire :
NI
H ( y ) = -------- (5)
b 1
d W = --- m 0 H 2 d V
On peut donc résumer la variation du champ H par les courbes de 2
la figure 3. On peut alors remarquer que :
où dV représente un volume élémentaire de l’encoche où est
— le champ H est nul en fond d’encoche, car il est nul dans le fer
stockée l’énergie dW.
et parce qu’il n’y a pas de conducteurs dans la zone occupée par
l’isolant, comprise en 0 et h1 ; On a d’après la figure 4 :
— ensuite, le champ varie linéairement dans la zone parcourue
par des courants ; dV = Lb dy

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h5
F4
h4
F3
F2 h3
h2

F1

dy
dV

b
h1
Figure 4 – Calcul de l’inductance de fuites 0
b

Figure 5 – Géométrie d’une encoche semi-fermée et flux


d’où, d’après les relations (4) et (5) : dans les différentes parties
h2
N 2 I 2 ( y Ð h1 )
2

ò
1
W = --- m 0 -------------- -------------------------
- L b dy
h1
2 b 2 ( h2 Ð h1 ) 2 Nous pouvons écrire comme paragraphe 1.2.2 et relations (7)
et (8) :
h3
( h2 Ð h1 )
ò
1 N 2 I2
+ --- m 0 -------------- L b dy F 1 = m 0 N 2 I ------------------------- L
h2
2 b2 3b

soit : ( h3 Ð h2 )
F 2 = m 0 N 2 I ------------------------- L
b
N 2 I 2 h2 Ð h1
W = --- m 0 -------------- æè ------------------ + ( h 3 Ð h 2 )ö L
1
ø
(11) Il nous faut maintenant calculer F3 et F4. Par analogie avec F2,
2 b2 3 nous pouvons écrire immédiatement :
Cette énergie s’exprime également en fonction de l’inductance ( h5 Ð h4 )
de fuites d’encoche œ e par : F 4 = m 0 N 2 I ------------------------- L (13)
b4
1
W = --- œ e I 2 (12) En ce qui concerne le calcul de F3, une difficulté apparaît, due au
2
fait que les équiflux ne sont plus des segments de droites.
ce qui donne : On peut cependant en donner une représentation approximative
de forme rectiligne bien, que l’on ne respecte pas les conditions de
m0 N2 h2 Ð h1
æ ------------------ passage du fer dans l’air. Si nous désignons par b (y ) la longueur de
œ e = -------------- - + ( h 3 Ð h 2 )ö L
b è 3 ø l’équipotentielle, on peut écrire (figure 6).

On retrouve bien la relation (10) obtenue à partir du calcul du flux. b Ð b4


b ( y ) = b 4 ------------------ y (14)
h4 Ð h3
Les deux méthodes sont complémentaires ; dans le calcul de En appliquant le théorème d’Ampère, on obtient :
l’énergie cependant, on n’a pas besoin de se poser de question
sur le nombre de spires, ce qui évite une source d’erreur pos- NI
sible. H ( y ) = ------------- (15)
b (y)

Le flux élémentaire correspondant à la section Ldy est :


1.2.3 Extension aux encoches semi-fermées
NI
d F 3 ( y ) = m 0 ------------- N L d y
b (y)
Certaines machines, de petite et moyenne puissances notam-
ment, comportent des encoches rectangulaires semi-fermées On en déduit :
munies de cales trapézoïdales comme cela est représenté figure 5.
h4

ò
Nous supposerons que l’encoche est munie d’un faisceau de N h4 Ð h3
conducteurs parcourus par un courant I. Désignons par F1 ... F4 les F3 ( y ) = m 0 N 2 I L ----------------------------------------------------------------- dy
h3 ( b Ð b4 ) y + b4 ( h4 Ð h3 )
flux qui traversent les différentes portions de l’encoche.

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b4 y

h5 b4
h4

b3 h3

h4 h2
h1
b2
dy
+ I

h3 M
, (y ) y
b(y)

0
équiflux réelle approximation b1

Figure 6 – Répartition du champ magnétique dans la cale d’encoche


Figure 7 – Géométrie d’une encoche trapézoïdale

soit :
d
h4 Ð h3 b
F3 ( y ) = m0 N2 I L ------------------ ln ------ (16)
b Ð b4 b4

■ Le flux total qui traverse l’encoche est alors, puisque le circuit


magnétique n’est pas saturé :

F = F1 + F2 + F3 + F4

h2 Ð h1 h3 Ð h2 h4 Ð h3 b1 h5 Ð h4 h4
F = m 0 N 2 I æè ------------------ + ------------------ + ------------------ ln ------ + ------------------öø L (17)
3b b b Ð b4 b4 b4 b4

■ L’inductance de fuites d’encoche est alors égale à : b4 b4

F h2 Ð h1 h3 Ð h2 h4 Ð h3 b h5 Ð h4
œ e = ---- = m 0 N 2 L æ ------------------ + ------------------ + ------------------ ln ------ + ------------------ ö (18) h4 h4
I è 3b b b Ð b4 b4 b4 ø

1.3 Encoches trapézoïdales


h h

La forme trapézoïdale d’encoche est très couramment utilisée


pour la construction de machines de petite et moyenne puissances,
aussi bien au stator qu’au rotor. Cette forme particulière (figure 7)
permet la réalisation de dents de section constante, ce qui constitue
un avantage important pour le passage du flux.
b1 b1
En ce qui concerne le calcul de l’inductance de fuites, les équiflux
ne sont pas des droites et leur expression analytique n’est pas sim-
ple. Étant donné que l’on s’intéresse à une grandeur globale, on Figure 8 – Géométrie d’une encoche circulaire et des encoches
peut modifier la géométrie réelle et se ramener au cas d’une enco- arrondies
che rectangulaire. Pour cela, la partie bobinée sera assimilée à un
rectangle de hauteur h1 et de largeur (b1 + b2)/2. Les autres dimen-
sions demeurent inchangées. On peut alors écrire en utilisant la
relation (18) :
1.4 Encoches de forme quelconque

2 h1 h2 Ð h1 h3 Ð h2 b2 h4 Ð h3
œ e = m 0 N 2 L æ --------------------------- + ------------------ + ------------------ ln ------ + ------------------ö (19) Il existe des encoches de forme complexe, circulaires ou arron-
è3(b + b ) b b Ð b b4 b4 ø
1 2 2 2 4 dies, que l’on rencontre surtout dans les petites machines (figure 8).

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Pour ces formes d’encoches, le calcul n’est pas simple et même,


dans certains cas, il est impossible. Il existe cependant des expres- y
sions qui donnent une valeur approchée de l’inductance de fuite. À
titre d’exemple, on admet :
— pour l’encoche circulaire : H0(t )

h4
œ e = m 0 N 2 L æ 0,66 + ------ö (20)
è b 4ø
0 x
— pour l’encoche arrondie :

h4 z
h
œ e = m 0 N 2 L æ 0,6 + ------ + ------ö (21)
è b 1 b 4ø Figure 9 – Effet de peau dans un conducteur plan : hypothèse

Dans ces expressions, le diamètre d de l’encoche n’intervient pas.


Nous montrerons plus loin comment résoudre ce problème d’une et en tenant compte des caractéristiques du milieu conducteur, dont
manière précise et systématique en utilisant un logiciel d’éléments nous supposerons la perméabilité m et la conductivité électrique s
finis qui permet la prise en compte d’encoches dont la géométrie est constantes :
aussi complexe.
ü
B = mH ï
ý (23)
1.5 Encoche rectangulaire J = s E ïþ
avec un conducteur massif
Notre problème est un problème linéaire, unidimensionnel dans
l’espace et fonction sinusoïdale du temps. On va donc rechercher
Dans les paragraphes précédents, l’encoche comportait plusieurs des solutions sous la forme complexe :
conducteurs tous parcourus par le même courant. On a ainsi pu
H ( x , t ) = H ( x ) exp jw t
admettre que l’encoche était traversée par un courant uniformé- ü
ment réparti. jw t
ý (24)
J ( x , t ) = J ( x ) exp þ
Lorsqu’on remplace les conducteurs par une seule barre qui
occupe toute l’encoche, l’hypothèse précédente n’est plus toujours En explicitant les équations (22), il vient :
valable. En effet, des phénomènes de déplacement de courant se
produisent et nécessitent une étude spécifique. Ils se rencontrent ü
dH
surtout dans les rotors des moteurs asynchrones à cage où ils -------- = J ï
jouent un rôle très important. On les retrouve également dans les dx ï
circuits amortisseurs de certains alternateurs. Dans les paragraphes ý (25)
dE ï
qui suivent nous étudierons ces phénomènes en essayant de fournir ------- = + j wmH ï
une formulation analytique. dx þ

En introduisant la loi d’Ohm, on obtient :


1.5.1 Effet de peau dans un conducteur plan
de dimensions infinies dH ü
-------- Ð J = 0 ï
dx ï
ý (26)
Avant d’aborder l’étude dans les conducteurs de dimensions dJ ï
------- Ð j ms w H = 0 ï
finies, il est utile de comprendre le phénomène d’effet de peau ou de dx þ
déplacement de courant. Supposons, pour cela, un conducteur de
dimensions infinies dans les directions Oy et Oz de la figure 9 et qui
s’étend de x = 0 vers les valeurs infinies de x. Supposons que, par ce qui aboutit à l’équation :
l’intermédiaire d’un système de bobines, non représentées sur la
figure 9, on impose le long du plan x = 0, un champ magnétique d2 H
----------- Ð j ms w H = 0 (27)
H0(t ) alternatif, sinusoïdal. d x2
On se propose de calculer la répartition de la densité de courant ■ En introduisant l’épaisseur de peau d (qui a les dimensions d’une
J (x,t ) et du champ magnétique H (x,t ) à l’intérieur du conducteur, longueur) :
c’est-à-dire pour les valeurs positives de x.
2
Il faut pour cela résoudre les équations de Maxwell ; en utilisant d = ------------- (28)
les notations habituelles, on a : ms w

la solution de l’équation (27), donnant le champ magnétique, se


rot H = J ü met sous la forme :
ï
ý (22)
¶B ï H ( x , t ) = H 0 exp æè Ð ----------- x öø exp ( j wt )
1+j
(29)
rot E = Ð -------- þ
¶t d

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L’équation (29) peut aussi se mettre sous la forme :


y
b
x x
H ( x , t ) = H 0 exp æè Ð --- öø exp j æè wt Ð --- öø (30)
d d h
Cette expression comporte deux termes :
x
— le premier, en exp æ Ð --- ö , est un terme d’atténuation ; il mon- M
è d ø
H
tre que le champ H diminue lorsqu’on s’éloigne de la surface, à
l’intérieur du conducteur ;
x
— le second, en exp + j æ wt Ð --- ö , est un terme de propagation.
è dø J
On a donc un comportement analogue à celui des lignes de trans- +
port d’énergie électrique. Il y a à la fois propagation et atténuation
de l’onde incidente.
■ En ce qui concerne la densité de courant, elle est solution de
l’équation :

d2 J
----------- Ð j ms w J = 0 (31)
dx 2
0 x
soit :
Figure 10 – Encoche rectangulaire ouverte
x x
J ( x , t ) = J 0 exp æè Ð --- öø exp j æè wt Ð --- öø (32)
d d
avec : premières tôles du circuit magnétique du stator. Cela évite le déve-
loppement de courants de Foucault qui entraîneraient des échauffe-
1+j ments locaux excessifs.
J 0 = ----------- H 0 = bH 0 (33)
d
Les mêmes conclusions sont alors valables que celles obtenues
pour le champ magnétique H. La densité de courant est concentrée 1.5.2 Encoches rectangulaires ouvertes munies
vers la surface du conducteur et décroît d’autant plus rapidement d’un conducteur massif
que la fréquence est élevée. Lorsque w augmente, d diminue et la
1
constante d’atténuation --- augmente. Le cas du conducteur plan, étudié paragraphe 1.5.1, a montré que
d le courant ne se développe pas de manière uniforme dans un milieu
Exemple : l’épaisseur de peau dans le cuivre est de 1 cm environ à conducteur. L’effet de peau se manifeste d’autant plus que la fré-
50 Hz ; cela signifie qu’à 1 cm de la surface, la densité de courant est quence est élevée. Cette propriété est utilisée dans les cages des
sensiblement divisée par 3. moteurs asynchrones où, au démarrage, on recherche une forte
résistance rotorique, donc un courant concentré vers l’entrefer de la
■ Connaissant les champs magnétique et électrique, on peut alors machine, alors que, lorsque le régime nominal est atteint, on recher-
calculer les puissances active et réactive par intégration du vecteur che plutôt une faible résistance, c’est-à-dire un courant uniformé-
de Poynting à la surface du conducteur. On obtient alors : ment réparti dans les conducteurs. Ces considérations ont conduit
— pour la puissance active : les constructeurs à étudier et à imaginer des formes d’encoches
rotoriques adaptées aux caractéristiques recherchées. La forme la
1 m
P = ----------- --- w ´ H 02 (34) plus simple étant la forme rectangulaire qui se prête bien à un calcul
2 2 s analytique, nous l’étudierons en premier. Nous verrons ensuite
comment aborder analytiquement des formes plus complexes.
— pour la puissance réactive :
Nous nous proposons de calculer la répartition du courant qui
1 m
Q = ----------- --- w ´ H 02 (35) parcourt une encoche rectangulaire ouverte munie d’un conducteur
2 2 s massif comme cela est représenté figure 10.
Ces expressions, identiques, sont particulièrement intéressantes. Appelons h la hauteur du conducteur dans l’encoche, b son épais-
L’équation (34) montre que les pertes dans un milieu conducteur seur. Dans la plupart des machines munies d’encoches de ce type,
m · r avec r æè = --- öø représentant la résisti-
1 dites encoches profondes, on peut faire l’approximation :
sont proportionnelles à
s
vité du matériau. b << h (36)
On voit que, à valeur identique du champ magnétique imposé H0
et pour une fréquence donnée, un matériau magnétique aura des Lorsque le circuit magnétique qui entoure l’encoche n’est pas
pertes beaucoup plus grandes qu’un matériau amagnétique con- saturé, les équiflux sont normales aux deux faces de l’encoche et à
ducteur. Cette propriété est mise à profit dans la réalisation d’écrans l’intérieur de celle-ci, elles restent horizontales. Dans ces conditions,
électromagnétiques, par exemple dans la protection des parties toutes les grandeurs magnétiques ne dépendent alors que de
frontales des grands alternateurs. Des écrans en cuivre empêchent l’ordonnée y et du temps t. Nous supposerons en outre que l’on est
le flux des têtes de bobine de pénétrer perpendiculairement dans les en régime permanent sinusoïdal.

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Pour connaître la répartition de la densité de courant dans la ce qui donne immédiatement :


barre, il faut résoudre les équations de Maxwell [relations (22)] :
I sh by
H = --- ----------------- (43)
ü b sh bh
rot H = J
ï
ý b ch by
Ð ¶B ï J = I --- ----------------- (44)
rot E = ------------- þ b sh bh
¶t
■ Le calcul des puissances active et réactive dans la barre, ou l’inté-
auxquelles il convient d’associer les équations du milieu conducteur gration du vecteur de Poynting, permet d’obtenir la valeur de la
[relations (23)] : résistance et de l’inductance de fuites de l’encoche. On obtient
ainsi, après quelques développements mathématiques :
ü — la résistance :
J = sE ï
ý 2h 2h
B = m 0 H ïþ 1
sh ------- + sin -------
d d-
r = ----------- ------------------------------------------- (45)
sbd 2h 2h
ch ------- Ð cos -------
On peut garder la perméabilité m0 du vide, puisque les conduc- d d
teurs utilisés en pratique sont amagnétiques.
— l’inductance de fuites :
En remarquant que H et B ont une composante horizontale seu- 2h 2h
m 0 d sh ------ d
- Ð sin -------
d-
lement, fonction de y et de t, et que E et J sont perpendiculaires , e = --------- ------------------------------------------- (46)
2b 2h 2h
au plan de la figure 10, ces équations conduisent à la relation : ch ------- Ð cos -------
d d
d2 H Ces résultats sont donnés par unité de longueur d’encoche.
----------- = j wm 0 s H (37)
d y2 ●On peut montrer que, pour les faibles fréquences, r et , e ten-
dent vers les valeurs calculées lorsque la densité de courant est uni-
On introduit l’épaisseur de peau d [relation (28)] : formément répartie, soit :
1 1
2 r 0 = --- --------- (47)
d = --------------- s h b
m0 s w
h
et la grandeur auxiliaire : ,e 0 = m 0 ------- (48)
3b
1+j Ce dernier résultat est conforme à ceux obtenus précédemment.
b = ----------- (38)
d ●En revanche, pour les fréquences élevées, l’épaisseur de peau d
diminue, les fonctions hyperboliques sont grandes vis-à-vis des ter-
■ Compte tenu de la condition : mes trigonométriques. De plus :
H=0 pour y = 0 2h 2h
sh ------- » ch -------
la solution générale de l’équation (37), donnant le champ magnéti- d d
que, s’écrit : On remarque donc une augmentation de r et une diminution
de , e . En effet, lorsque la fréquence est élevée, le courant se
H = A sh b y (39) déplace vers l’entrefer de la machine, réduisant ainsi sa section de
passage. On aura un accroissement de la résistance et une réduction
■ La densité de courant J obtenue à partir de la relation (22), est de l’inductance de fuites.
alors :

J = A b ch b y (40) Le résultat que nous venons d’obtenir, dans ce cas particuliè-


rement simple, permet d’affirmer que la résistance et l’induc-
■ Dans ces deux expressions (39) et (40), A représente une tance de fuites d’un conducteur massif, placé dans l’encoche
constante que l’on détermine à partir du courant total qui circule d’une machine, ne sont pas constantes en fonction de la fré-
dans l’encoche. quence du courant qui parcourt la barre. Bien que le formalisme
analytique ne soit pas applicable dans tous les cas, ce résultat
On peut en effet écrire : est généralisable à toutes les formes d’encoches utilisées. Cela
pose alors le problème de la recherche et la mise au point d’un

òJ x
modèle fréquentiel des machines synchrone et asynchrone qui
I = d dy (41)
tiennent compte de la variation de ces paramètres.

soit :

I = Ab sh b h (42) 1.6 Encoches rectangulaires semi-


fermées
et :

I La plupart des moteurs dont l’enroulement rotorique comporte


A = -----------------------
b sh bh des barres rectangulaires sont munis d’encoches semi-fermées.

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Les solutions doivent respecter les conditions de passage entre le


y circuit magnétique et le conducteur :
c

Ð pour y = 0 H=0 ü
ï
a ï
b Ð pour x = ± --- Hy = 0 ï
2 ï
a a ý (53)
Ð --- < x < --- ï
Ð pour y = b H x = 0 si
2 2 ï
c c ï
Ð --- < x < --- ï
2 2 þ

De plus, il faut que le théorème d’Ampère soit satisfait. En effet,


entre les extrémités de l’encoche, le champ magnétique est constant
et vaut H0. On peut donc écrire pour y = b :
c
---

ò
j 2
a H x dx = H 0, c = + I (54)
c
Ð ---
2
0 x
l où I représente le courant total qui circule dans le conducteur.
La résolution de ce problème s’effectue en utilisant la méthode de
Figure 11 – Barre conductrice dans une encoche semi-fermée séparation des variables. La solution obtenue peut se mettre sous la
forme d’une série de Fourier, dont on trouvera le développement
dans la référence [11], qui donne également la valeur de la résis-
Cette disposition permet d’ajuster la valeur de l’inductance de fuites tance et de la réactance de fuites.
rotorique. Elle permet surtout d’empêcher la barre de quitter l’enco-
che rotorique sous l’action de la force centrifuge. Cette forme parti- ■ Lorsqu’on travaille à des fréquences industrielles, on peut avoir
culière a des conséquences sur la répartition des courants dans le une valeur approchée pour la résistance R et la réactance de
conducteur. fuites X. En désignant par R0 la résistance de la barre en courant
continu, on peut écrire, pour une longueur unitaire :
Considérons le schéma de la figure 11. Une barre rectangulaire
conductrice, massive est placée dans l’encoche semi-fermée du cir- 2b 2b
sh ------- + sin -------
cuit magnétique d’une machine à courant alternatif. Afin de connaî- d d-
R = R 0 -------------------------------------------
tre la résistance et l’inductance de fuites du conducteur, il faut 2b 2b
calculer la répartition du courant et du champ magnétique dans ch ------- Ð cos -------
d d
cette géométrie.
æ sh ------ 2b n p,
---------- cos n ----------- ö÷
La densité de courant est dirigée perpendiculairement au plan de 2b 2p b
ç - Ð sin ------- ¥
la figure. En ce qui concerne le champ magnétique, nous suppose- b d d 8b a a
rons que la machine est de longueur infinie, ce qui conduit à une X = R 0 ---
d
ç -------------------------------------------
ç 2b 2b d
- + ------- å ----------- ---------------------------------÷
n p, 2p b ÷
répartition bidimensionnelle de H. Enfin, en admettant que le maté- è ch ------ - Ð cos ------- n=1 ---------- n ----------- ø
riau n’est pas saturé, le champ magnétique qui le parcourt est nul. d d a a
Ces expressions sont applicables lorsque :
■ Le champ magnétique H possède donc deux composantes Hx
et Hy, fonctions des variables x, y et du temps t. a m 0 s wö 4
æ ----------------------- << 1 (55)
En appelant i , j , k les vecteurs unitaires portés par le trièdre de è 2p ø
référence, nous devons écrire :
c’est-à-dire à fréquence industrielle et pour des largeurs d’encoche
de l’ordre de 1 cm.
H ( x , y , t ) = Hx ( x , y , t ) i + Hy ( x , y , t ) j (49)
Ce calcul, qui se rapproche d’un cas réel, met en évidence la diffi-
culté que l’on rencontre lorsque la géométrie devient complexe.
et :
Nous verrons que cette complexité va en croissant avec les formes
utilisées en pratique.
J (x, y, t) = J (x, y, t) k (50)

De plus, ces deux grandeurs doivent satisfaire aux équations de


Maxwell (23) et aux équations du milieu (23). Nous nous placerons, 1.7 Encoches circulaires
en outre, dans l’hypothèse où toutes les grandeurs sont sinusoïda-
les de pulsation w.
Certains moteurs asynchrones comportent des barreaux circulai-
En combinant ces équations, on obtient : res au rotor. Ce sont soit des cages coulées, soit des cages brasées.
— pour H : Il s’agit souvent de moteurs de petite puissance, donc de faibles
dimensions où l’effet de peau se manifeste peu. En revanche, cer-
Ñ 2 H = j m0 s w H (51) tains alternateurs de forte puissance comportent un enroulement
amortisseur constitué de barres cylindriques de plusieurs centimè-
tres de diamètre où l’effet de peau se manifeste à la fréquence du
— pour J :
réseau. Cet enroulement peut servir au démarrage asynchrone de
l’alternateur ; il est donc important de pouvoir calculer la résistance
Ñ 2 J = j m0 s w J (52) et l’inductance de fuites.

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q0
R

Figure 13 – Encoche d’un rotor simple cage de machine asynchrone

Figure 12 – Encoche circulaire

La figure 12 représente la géométrie de l’encoche munie d’une


barre cylindrique amagnétique, conductrice.
Comme au paragraphe 1.6, la répartition du champ magnétique
dans l’encoche est bidimensionnelle et la densité de courant J est
perpendiculaire au plan de la figure. Toutes ces grandeurs sont fonc-
tion de deux variables d’espace et du temps t. Nous nous placerons
dans l’hypothèse d’un fonctionnement en régime sinusoïdal.
Compte tenu de la géométrie circulaire du problème, il est intéres-
sant d’utiliser des coordonnées polaires (r, q).
Pour calculer la densité de courant, il faut résoudre l’équation :

¶2 J 1 ¶ J 1 ¶2 J
--------- + --- ------ + ----- ---------- = j m 0 ws J (56)
¶ r2 r ¶ r r 2 ¶ q 2

avec les conditions aux limites suivantes :


— à l’interface conducteur-circuit magnétique :

Hq = 0 Figure 14 – Encoche d’un rotor double cage de machine asynchrone

r=R

et q > q0 1.8 Encoches de forme quelconque.


Moteurs à double cage
— dans l’air :

Hq = H0 Pour obtenir les caractéristiques désirées, les constructeurs de


moteurs asynchrones ont été conduits à modifier la forme des enco-
et doit satisfaire le théorème d’Ampère : ches rotoriques. C’est ainsi que l’on rencontre :
— des rotors munis d’une cage simple dont l’encoche peut avoir
q la forme représentée sur la figure 13 ;
-----0-

ò
2 — des rotors à double cage dont l’encoche a la forme représentée
H q R dq = H 0 Rq 0 = I (57)
q sur la figure 14.
Ð -----0-
2
La cage, en aluminium, est coulée dans ces encoches. Le pro-
blème consiste alors à calculer la résistance et l’inductance de fuites
soit :
rotorique. Pour cela, on doit, comme précédemment (§ 1.6 et § 1.7)
résoudre les équations de Maxwell dans l’hypothèse bidimension-
I I
H 0 = ---------- = --- (58) nelle. Les conditions aux limites sont du même type que celles éta-
Rq 0 , blies pour les encoches rectangulaires et circulaires.
Malheureusement, il n’est pas possible d’aller plus loin dans la
On est ramené à un cas analogue au cas de l’encoche rectangu- recherche d’une solution analytique. En effet, la géométrie de
laire semi-fermée. Cependant, l’équation (56) n’est pas simple à l’encoche ne permet pas l’utilisation des méthodes classiques de
résoudre. Il s’agit en effet d’une équation de Bessel complexe qui résolution des équations aux dérivées partielles. Nous montrerons
admet pour solution une série de fonctions de Bessel dont le déve- aux paragraphes 2.2.3 et 2.5.2 comment résoudre ce problème au
loppement sort du cadre de cet article. On trouvera dans la référence moyen de la méthode numérique d’éléments finis.
bibliographique [10], le détail des calculs ainsi que les expressions
de la résistance et de l’inductance de fuites en fonction des dimen-
sions géométriques de l’encoche et de la fréquence du courant d’ali-
mentation. 1.9 Flux de fuites différentiel
Bien que ces expressions ne soient pas simples à manipuler, elles
sont programmables et permettent l’obtention des résistances et
inductances de fuites nécessaires au prédimensionnement de la 1.9.1 Généralités
machine. Il faut noter que les calculs que nous avons présentés
supposent toujours que le circuit magnétique n’est pas saturé. Il Lorsqu’on calcule les performances d’une machine électrique, on
conviendra de s’assurer qu’il en est bien ainsi en pratique. tient compte essentiellement de la composante fondamentale du

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De la même manière, si nous nous reportons à la figure 15, nous


fmm C pouvons définir un flux différentiel que nous nommerons le flux de
fuites zigzag.
Nous devons donc calculer ces deux flux et les inductances de fui-
tes correspondantes.
B D

1.9.2 Inductance de fuites différentielle de phase

Pour effectuer ce calcul, reportons-nous figure 16. Il faut calculer


A E q la différence entre le flux fondamental produit par une induction
sinusoïdale d’amplitude Bmax et celui créé par la phase 1 de l’enrou-
lement triphasé.
Au point M, d’abscisse a, la différence entre l’induction réelle et le
fondamental s’écrit :
Figure 15 – Force magnétomotrice résultante d’un enroulement
triphasé DB = Bmax (a-sin a) (59)

Le flux différentiel correspondant est :

òB
b ---
6 Lt
DF = ( a - sin a ) ------ da (60)
C a
max p
Bmax
C1 où t représente le demi-pas polaire et L la longueur des conducteurs
soit par intégration de la relation (60) :

Lt p 2 3 a2
B D D F = B max ------ æ ------ + ------- Ð ------ Ð cos aö (61)
p è 36 2 2 ø

M B1 p D1 Cela représente le flux différentiel vu par le conducteur situé à


BM 3 l’abscisse a.
BM1
M1 Pour avoir le flux différentiel vu par la phase 1, il faut intégrer
l’équation (61) entre 0 et p/6 pour obtenir la valeur moyenne :

M' B' C' E p

ò
A ---
6
D F d = --- 6 D F da (62)
p 0
x ou a
t ou p ce qui donne :

Lt
L'abscisse est linéaire ou angulaire D F d = B max ------ 0,002 5 (63)
p
Figure 16 – Flux différentiel de phase
Par application du théorème d’Ampère on peut calculer la valeur
de Bmax en fonction des données géométriques.
flux dans l’entrefer de la machine, ce qui conduit à des expressions En se ramenant aux dimensions de la machine, on aboutit à la
mathématiques relativement simples, faciles à utiliser et d’une pré- valeur de l’inductance de fuites différentielle :
cision acceptable. Si on étudie la forme exacte de l’induction dans
l’entrefer, on constate qu’au terme sinusoïdal viennent se superpo- t2
ser des harmoniques d’espace dus essentiellement à la présence , d = m 0 n c2 · L · ---------------- 0,002 5 (64)
des encoches statoriques et au nombre fini de phases. p 2 e td

La figure 15 illustre, de manière simplifiée, la forme de la force où e représente l’entrefer, td le pas dentaire et hc le nombre total de
magnétomotrice (f.m.m.) résultante d’un enroulement triphasé, à conducteurs par encoche.
pas diamétral, à 2 encoches par pôle et par phase. Il s’agit d’une
courbe en escaliers. Lorsqu’on augmente le nombre d’encoches, on
augmente le nombre de marches et on se rapproche de la courbe
continue ABCDE obtenue en joignant le milieu des différents éche- 1.9.3 Inductance de fuites zigzag
lons.
Par ailleurs, si on compare le fondamental de l’induction magné- L’inductance de fuites zigzag est produite par la différence entre le
tique AB1C1D1E à la courbe ABCDE, on obtient la figure 16. flux réel dû au nombre fini d’encoches et celui que l’on aurait si le
nombre d’encoches était infini.
La différence d’aire entre ces deux courbes constitue le flux de fui-
tes différentiel de phase et conduit à l’inductance de fuites différen- La figure 17 montre le chemin emprunté par le flux zigzag. La
tielle de phase. méthode de calcul est comparable à celle présentée pour le calcul

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fmmzz B

A
0 x

Figure 18 – Inclinaison des encoches

En effet, la f.é.m. induite le long du conducteur AB est de la


Abscisse linéaire forme :
A
dx a
E ------- cos æè x Ð --- öø (66)
a 2

e où E représente la f.é.m. induite en l’absence d’inclinaison.


La tension résultante est alors :
b4
a
sin ---

ò æ a ö dx 2-
E cos è x Ð --- ø ------- = E -------------- (67)
2 a a
---
2
On met ainsi en évidence le facteur d’inclinaison :
td
a
sin ---
Figure 17 – Flux différentiel zigzag 2-
--------------
a
---
2
du flux différentiel de phase (§ 1.9.2) et aboutit à l’inductance de fui-
tes zigzag : qui fait apparaître une réactance de fuite d’inclinaison dont la valeur
est :

( td Ð b4 ) 2 æ a
, z = m 0 L n c2 ------------------------- (65) ç sin 2 --- ö÷
8 et d X 2 = X m ç 1 Ð -----------------2- ÷ (68)
ç æa
2 ÷
è --- ö
è2 ø ø
Ces flux différentiels, dont nous venons de donner la méthode
de calcul, jouent un rôle important dans les machines asynchro- Xm représentant la réactance magnétisante ou principale de la
nes dont l’entrefer est faible. machine.
En revanche, pour les machines synchrones et pour les
machines qui ont un grand entrefer, les fuites différentielles Cette expression est obtenue en remarquant que le flux utile est
interviennent beaucoup moins. égal au flux produit, multiplié par le facteur d’inclinaison. L’inclinai-
son ne change pas l’inductance propre de chaque enroulement mais
modifie l’inductance mutuelle.

1.10 Flux de fuites d’inclinaison [1]


1.11 Flux de fuites des têtes de bobines
[1], [7]
Les harmoniques du champ magnétique dus à la présence des
encoches ont pour effet de créer des couples harmoniques et sont
La répartition bidimensionnelle de l’induction dans la section
également responsables des pertes supplémentaires des machines
droite d’une machine électrique permet l’adoption d’hypothèses
asynchrones. Afin d’améliorer les performances de leurs machines,
simplificatrices qui favorisent l’écriture de relations analytiques
les constructeurs inclinent les encoches de manière à lisser le flux
entre les différentes grandeurs étudiées. C’est ainsi que l’on peut
sur la longueur de la partie active du circuit magnétique de la
calculer des inductances de fuites comme nous l’avons montré dans
machine.
les paragraphes précédents.
En développant le stator par exemple, on obtient la représentation Lorsqu’on se place aux extrémités d’une machine, au voisinage
simplifiée de la figure 18. Cette disposition a pour effet de réduire des têtes de bobines, on ne peut faire aucune hypothèse quant à la
les bruits et vibrations, de lisser le couple électromagnétique et de répartition spatiale de l’induction. Il faut donc, en toute rigueur,
réduire les harmoniques des forces électromotrices (f.é.m.) induites. résoudre un problème tridimensionnel. Malgré cette difficulté, de
Elle a également pour effet de créer des fuites dites fuites d’inclinai- nombreuses études ont été effectuées et ont conduit à des expres-
son. sions analytiques qui donnent, avec une précision acceptable, la

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ver des solutions analytiques, il n’en est pas de même en général. La


seule méthode connue et utilisée actuellement pour traiter ce pro-
blème est la méthode numérique des éléments finis. Dans la
Ia seconde partie de cet article, nous montrerons les résultats obtenus
en utilisant cette démarche.
I
It

c
2. Méthodes numériques
d’éléments finis

2.1 Généralités
Ia et It composantes respectivement axiale
et tangentielle du courant I dans la tête de bobine
L’utilisation des éléments finis en électrotechnique a débuté dans
Figure 19 – Géométrie d’une tête de bobine les années 1970 par la résolution de problèmes magnétostatiques.
Cette méthodologie s’est très vite imposée grâce à sa facilité
d’emploi et à son aptitude à résoudre les équations de Maxwell dans
valeur de l’inductance de fuites des têtes de bobines. L’une des des domaines de forme complexe.
expressions utilisées est celle d’Alger : Sans rentrer dans les détails, pour utiliser cette méthode on
décompose le domaine d’étude en éléments triangulaires et on cal-
q N S2 D cule ensuite la fonction inconnue aux nœuds du maillage ainsi
L t = m 0 ---------------------- f ( g ) (69) obtenu. De nos jours, cette méthode permet la résolution de problè-
p2
mes statique et dynamique.
avec q nombre de phases, De plus, en associant aux éléments finis spatiaux, une discrétisa-
NS nombre de spires par phase, tion temporelle, on résout des problèmes dynamiques, non linéaires
p nombre de paires de pôles, couplés à la thermique et à la mécanique.
D diamètre de l’entrefer. Enfin, on peut y associer les circuits électriques extérieurs. Dans
ces conditions, on dispose d’un outil de calcul particulièrement puis-
g est fonction du coefficient de raccourcissement k r selon :
sant susceptible de résoudre des problèmes difficiles dans des géo-
p métries bi- et tridimensionnelles.
k r = sin g ---
2 Les logiciels que nous utilisons ont été développés au Labora-
toire d’Électrotechnique de Grenoble ; ce sont :
et avec la géométrie de la figure 19, on a :
FLUX2D pour les problèmes bidimensionnels ;
g tan c sin g p k d2 k r2
f ( g ) = -------------------- æè 1 Ð ------------------- öø + --------------- ( 1 + 0,12 g 2 )
FLUX3D pour traiter les problèmes tridimensionnels.
4 gp 6 Nous les avons utilisés pour calculer des inductances de fuites.
Dans les paragraphes qui suivent, nous donnons quelques résultats
En triphasé, le coefficient de distribution kd vaut 0,96 et lorsque
obtenus en utilisant cette démarche.
l’angle c est égal à 60°, la fonction f (g ) est assimilable à une droite
d’équation :
f ( g ) » 0,3 ( 3 g Ð 1 )
2.2 Répartition bidimensionnelle de fuites

1.12 Conclusion sur les méthodes Lorsqu’on peut admettre que la répartition du champ magnétique
est bidimensionnelle, les calculs par éléments finis sont beaucoup
analytiques plus rapides que dans le cas général. En effet, en chaque nœud, le
maillage est plus simple et, on a une seule inconnue à calculer. On
peut alors montrer que, dans ces conditions, le potentiel vecteur est
Les méthodes analytiques de calcul des inductances de fuites sont unidirectionnel ; c’est donc lui qui sera l’inconnue de la plupart des
généralement simples à établir et d’un emploi facile. Elles ne sont problèmes bidimensionnels.
applicables cependant que lorsque les géométries étudiées sont
simples (rectangulaires, circulaires) et lorsque la saturation des cir- Nous allons illustrer l’utilisation de la méthode des éléments finis
cuits magnétiques n’est pas prise en compte. Dans des cas plus en calculant la répartition de l’induction dans des encoches de diffé-
complexes, comme pour les têtes de bobines par exemple, les rentes formes munies de conducteurs divisés ou de conducteurs
calculs analytiques ne sont possibles que si des hypothèses très massifs.
simplificatrices sont effectuées. C’est la raison pour laquelle on
trouve plusieurs expressions différentes, chacune d’elles n’étant
applicable que pour un type particulier de bobinage. 2.2.1 Encoches rectangulaires et conducteurs
La difficulté que l’on rencontre lorsqu’on effectue ces calculs pro- divisés
vient des équations qui régissent ces phénomènes : les équations
de Maxwell. Ce sont des équations aux dérivées partielles, non ■ La figure 20 constitue la section droite d’une encoche ouverte
linéaires qu’il faut résoudre en tenant compte de la géométrie à l’intérieur de laquelle on a placé des conducteurs. Afin de simpli-
complexe des machines électriques. Si, dans certains cas particu- fier le calcul, on suppose que le courant est uniformément réparti
liers dont nous venons de voir des exemples, il est possible de trou- dans la surface occupée par les conducteurs. Cette hypothèse est

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Figure 20 – Géométrie d’une encoche rectanglaire ouverte Figure 22 – Encoche rectangulaire ouverte : répartition des équiflux

0 y

Figure 23 – Encoche rectangulaire ouverte : variation du champ


magnétique

On constate que les équiflux sont réparties uniformément,


qu’elles sont perpendiculaires aux faces de l’encoche et que le
champ magnétique croît linéairement entre le fond de l’encoche et
son extrémité (figure 23).

À partir de ce calcul, le logiciel calcule la valeur de l’inductance de


fuites en considérant l’énergie magnétique emmagasinée.

Figure 21 – Encoche rectangulaire ouverte : domaine de résolution ■ L’utilisation de cette méthode peut s’étendre à des formes d’enco-
maillé ches plus complexes comme par exemple des encoches rectan-
gulaires semi-fermées, comme représenté sur la figure 24 a.

Ces encoches sont couramment utilisées pour des machines de


physiquement vraie puisque, pratiquement, les conducteurs sont
petite et moyenne puissances. On suppose que les conducteurs sont
divisés et, dans les machines de forte puissance, ils sont permutés.
suffisamment divisés pour ne pas tenir compte des courants de Fou-
● La figure 21 montre le domaine de résolution tel qu’il est maillé cault. La densité de courant est donc uniforme dans la section droite
par le programme en fonction des indications données par l’utilisa- des conducteurs. La figure 24 a montre la répartition des équiflux et
teur. la figure 24 b la variation du champ magnétique suivant l’axe de
Après avoir maillé le domaine de résolution et affecté les proprié- symétrie de l’encoche entre le fond et l’ouverture.
tés physiques aux différentes régions, on résout les équations de
Maxwell, ce qui permet de calculer le potentiel-vecteur à tous les On constate que la répartition est bidimensionnelle contrairement
nœuds du maillage ainsi obtenu. au cas précédent où on pouvait admettre une distribution unidimen-
sionnelle. Une représentation analytique approchée est possible,
On passe ensuite à l’exploitation des résultats. mais doit être validée expérimentalement.
Lorsqu’on effectue un calcul de ce genre, il convient de s’assurer
que les résultats obtenus sont cohérents. Il peut, en effet, arriver que ■ Enfin, ce calcul justifie les hypothèses effectuées dans le para-
l’utilisateur fournisse une donnée erronée. Cela se traduit immédia- graphe 1. On voit ainsi que la méthode des éléments finis permet de
tement par des résultats faux, parce que les données ne sont pas prendre en compte des domaines dont la forme géométrique est
bonnes et non pas parce que le programme comporte des complexe et peu compatible avec des méthodes analytiques de
erreurs !!! résolution des équations de Maxwell. On pourrait également éten-
● Une façon de s’assurer que les résultats sont physiquement dre le calcul numérique et prendre en compte la caractéristique B (H)
corrects est de tracer les courbes équipotentielles. La figure 22 du circuit magnétique et voir l’influence de l’effet de saturation sur
représente les équipotentielles obtenues. les inductances de fuites.

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a répartition des équiflux


a répartition des équiflux

H
Densité
de courant

y
b variation du champ magnétique
y
Figure 24 – Encoche rectangulaire semi-fermée :
équiflux et champ magnétique b variation de la densité de courant
à fréquence industrielle

Figure 25 – Encoche rectangulaire avec conducteur massif :


équiflux et densité de courant à fréquence industrielle
On pourrait ainsi passer en revue toutes les formes d’enco-
ches existantes. Nous avons préféré poursuivre et appliquer ces
techniques aux cas des conducteurs massifs placés dans les
Lorsque la fréquence diminue, on constate une variation de la
encoches, de forme complexe, des cages des moteurs asyn-
répartition de la densité de courant comme indiqué figure 26 et qui
chrones ou des enroulements amortisseurs des machines syn-
se traduit par une modification de la résistance et de l’inductance.
chrones.
Nous remarquons la concordance des résultats obtenus avec les
hypothèses formulées pour effectuer le calcul analytique.

2.2.2 Encoches rectangulaires et conducteurs ■ L’intérêt d’utiliser des méthodes numériques est, entre autre, de
pouvoir prendre en compte des géométries plus compliquées que
massifs
celles de la figure 25. En particulier, lorsqu’on veut maintenir en
place les barres rectangulaires des moteurs asynchrones, les
■ La forme d’encoche que nous allons étudier est l’encoche rec- constructeurs utilisent des encoches semi-fermées comme cela
tangulaire représentée sur la figure 25 a. Elle a fait l’objet de est représenté sur la figure 27.
l’étude analytique précédente (§ 1.5). Nous allons vérifier numéri- Il s’agit d’un cas dont le calcul analytique est particulièrement
quement l’exactitude des hypothèses émises lors du calcul analyti- laborieux. En revanche, le calcul numérique est immédiat. Sur la
que en prenant pour illustrer l’exemple d’utilisation des éléments figure 27, sont représentées la répartition des équiflux ainsi que la
finis avec des conducteurs massifs. Dans ce cas, nous savons que le variation de la densité de courant entre le bas de l’encoche et son
courant n’est plus uniformément réparti comme lorsque les conduc- extrémité. La figure 28 représente les mêmes courbes à fréquence
teurs étaient divisés. plus basse.
En termes d’équations, il faut prendre en compte la conductivité Par rapport au cas précédent, on constate que la répartition des
du matériau qui se traduit par la présence de la dérivée du potentiel équiflux n’est pas aussi simple, notamment au voisinage de l’isthme
vecteur en fonction du temps. L’équation à résoudre n’est alors plus d’encoche. En ce qui concerne la variation de la densité de courant,
elliptique, mais parabolique. elle est plus importante à l’extrémité que vers le fond de l’encoche ;
cela se traduit par une modification de la résistance et de l’induc-
Lorsque la saturation est négligée, on peut utiliser une représen- tance de la barre en fonction de la fréquence.
tation complexe des grandeurs électromagnétiques, lorsqu’on est
en régime sinusoïdal. La figure 25 a représente la répartition des Cette propriété est mise à profit dans les cages des moteurs asyn-
équiflux et la figure 25 b la variation de la densité de courant entre chrones qui, pour démarrer, ont besoin d’une forte résistance ; en
le bas et le haut de l’encoche, à fréquence industrielle. revanche, à vitesse nominale, cette résistance doit être faible. Cela a

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Densité
de courant
Densité
de courant

y
Figure 26 – Encoche rectangulaire avec conducteur massif :
équiflux et densité de courant à faible fréquence Figure 28 – Encoche rectangulaire semi-fermée avec conducteur
massif : équiflux et densité de courant à faible fréquence

conduit les constructeurs à fabriquer des rotors avec des encoches


dont la forme est adaptée aux caractéristiques recherchées.

2.2.3 Encoches de forme quelconque

De nombreuses formes d’encoches ont été développées pour les


rotors des moteurs asynchrones. Il fallait avoir un couple au démar-
rage élevé, un rendement élevé en régime nominal, donc un faible
glissement. Cela se traduit par une forte résistance à l’arrêt et une
faible résistance en régime nominal. Ces deux conditions peuvent
être obtenues en profilant convenablement les encoches rotoriques.
Le calcul analytique dans ces conditions n’est plus possible.
Afin d’illustrer l’utilisation de la méthode numérique des éléments
finis, nous allons traiter le cas de l’encoche circulaire et celui de la
double cage.
■ La figure 29 représente la géométrie d’une encoche circulaire
Densité analogue à celle que nous avons étudiée paragraphe 1.7. Nous
de courant
avons déjà mis en évidence la difficulté à résoudre analytiquement
ce problème particulièrement important. En effet, si cette forme
d’encoche est utilisée pour des moteurs de faible puissance pour
lesquels l’effet de peau n’est pas important, on la rencontre égale-
ment dans les circuits amortisseurs de certains alternateurs hydrau-
liques de forte puissance. L’effet de peau n’est alors plus négligeable
et doit être pris en compte pour l’établissement d’un circuit équiva-
lent de la machine, adapté aux études de stabilité.
Le calcul numérique ne pose pas de problème. Sur la figure 29,
y nous avons représenté les équiflux, ainsi que la répartition de la
densité de courant entre le haut et le bas de l’encoche. À partir de
ces résultats, le logiciel permet le calcul de la résistance et de
Figure 27 – Encoche rectangulaire semi-fermée avec conducteur l’inductance de fuites à la fréquence utilisée. Pour un autre point de
massif : équiflux et densité de courant à fréquence industrielle fonctionnement de la machine, correspondant à une fréquence plus

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Densité
Densité de courant
de courant

y
y
Figure 31 – Encoche avec conducteur massif d’un rotor double cage
Figure 29 – Encoche circulaire avec conducteur massif : équiflux de machine asynchrone : équiflux et densité de courant à fréquence
et densité de courant à fréquence industrielle industrielle

Densité
de courant
Densité
de courant

Figure 30 – Encoche circulaire avec conducteur massif : équiflux


y
et densité de courant à faible fréquence
Figure 32 – Encoche avec conducteur massif d’un rotor double cage
de machine asynchrone : équiflux et densité de courant à faible
basse, on obtient les courbes de la figure 30. On constate l’influence fréquence
de la fréquence sur la répartition du courant dans la barre, donc sur
les valeurs de la résistance et de l’inductance de fuites.
rons laisser les utilisateurs de ces logiciels donner libre cours à leur
■ Si l’encoche circulaire peut faire encore l’objet de calculs analyti- imagination.
ques, complexes avec des fonctions de Bessel, il n’en est plus de
même avec l’encoche représentée sur la figure 31. Il s’agit de
l’encoche d’un moteur asynchrone à double cage.
Avec cette géométrie, il n’est plus question d’utiliser une expres- 2.3 Têtes de bobines [7], [8]
sion analytique sans faire intervenir des coefficients correcteurs
empiriques obtenus expérimentalement. La méthode numérique
des éléments finis permet de calculer la répartition du courant et du Le calcul des inductances de fuites des têtes de bobines peut être
champ magnétique dans cette géométrie. effectué à l’aide d’expressions analytiques plus ou moins empiri-
Les figures 31 et 32 montrent les résultats obtenus à deux fré- ques. Nous avons donné, paragraphe 1.11, l’une des équations
quences différentes. On peut ainsi en déduire la résistance et mises au point par Alger et couramment utilisée. Lorsque ces induc-
l’inductance de fuites et rechercher la géométrie d’encoche la mieux tances interviennent comme des termes correctifs, de telles expres-
adaptée. sions sont suffisamment précises et aboutissent à des résultats
corrects. Lorsque, en revanche, il est nécessaire de connaître avec
■ Sur ces quelques exemples, on a pu voir comment calculer à la précision la valeur de ces inductances et plus généralement la répar-
fois la résistance et l’inductance de fuites d’un conducteur massif tition de l’induction dans les zones frontales d’un turboalternateur,
placé dans une encoche de forme quelconque. On peut multiplier les expressions analytiques ne suffisent plus ; il faut une démarche
ces exemples, en extraire des courbes, des abaques … Nous préfé- plus précise.

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Figure 33 – Représentation tridimensionnelle des têtes de bobines Figure 34 – Répartition des équiflux lors du démarrage d’un moteur
d’un alternateur hydraulique asynchrone

En effet, le calcul des pertes dans les parties frontales ou des totales de la machine, à l’exception des flux produits par les têtes de
efforts sur les développantes des enroulements des grands alterna- bobines. Nous remarquons l’allure des différentes fuites dont il a été
teurs ne peut pas être effectué de manière trop approximative. La question tout au long de cet article : fuites d’encoches, fuites
méthode des éléments finis en géométrie tridimensionnelle zigzag … Nous remarquons en particulier l’impossibilité de séparer
s’impose. C’est ce que nous faisons au moyen du logiciel FLUX3D. ces fuites entre stator et rotor.
La figure 33 montre la représentation tridimensionnelle d’un pôle Cet exemple montre que les outils numériques dont nous
du stator d’un alternateur hydraulique de 300 MVA. Pour effectuer disposons à l’heure actuelle ne sont pas uniquement des moyens
ce calcul, il faut, comme en 2D, mailler le domaine d’étude ; cette de calcul. Il s’agit d’outils qui permettent non seulement le calcul
fois, la maille élémentaire est tétraédrique. De plus, il faut utiliser la des grandeurs électromagnétiques, mais également la simulation
formulation la mieux adaptée au problème posé. Si on utilise le du fonctionnement des machines électriques en régime permanent
potentiel vecteur comme inconnue, on aura alors trois inconnues en et en régime transitoire.
chaque nœud du maillage. En revanche, le choix d’un potentiel sca-
laire conduit à une seule inconnue par nœud. C’est ce qui a été
choisi dans ce cas.
2.5 Méthodologie d’établissement
Une fois le calcul terminé, il n’est pas possible de représenter en
3D les surfaces équipotentielles. Nous nous sommes contenté de du schéma équivalent d’une machine
calculer l’inductance de fuites cyclique, ce que réalise le logiciel à électrique en utilisant une méthode
partir de l’énergie emmagasinée. numérique d’éléments finis [9]
Cet exemple montre la possibilité de calculer l’inductance de fui-
tes d’un système de conducteurs à géométrie complexe, les têtes de
bobines, rapidement et sans hypothèses simplificatrices quant à la Comme nous venons de le voir, le calcul direct de l’inductance de
répartition des grandeurs électromagnétiques. fuites d’une machine électrique est possible en utilisant un logiciel
d’éléments finis pour simuler un essai en court-circuit. En procédant
de la même façon, on pourrait simuler un essai à vide, ce qui donne-
rait l’inductance principale.
2.4 Fuites totales d’une machine Ainsi, à partir d’un essai à vide et d’un essai en court-circuit, on
obtiendrait, comme en laboratoire, les paramètres du schéma équi-
valent d’une machine asynchrone.
Les calculs d’inductances de fuites, que nous venons de présen-
ter, permettent le prédimensionnement d’une machine de caracté- Ce serait dommage de ne pas aller plus loin et de ne pas prendre
ristiques données et l’établissement de son schéma équivalent. La en compte la saturation ni la variation de certains paramètres avec
démarche utilisée consiste à calculer chaque fuite séparément et à la fréquence.
les assembler en utilisant quelquefois des coefficients correcteurs Pour avoir un schéma équivalent plus complet, on procédera
qui tiennent compte de la saturation, de la présence d’harmoniques donc à des essais à fréquence variable. Nous montrons, dans les
d’espace, des formes d’encoches … C’est ainsi que l’on a procédé paragraphes suivants, comment on met cette méthode en pratique
dans le passé. avec des machines asynchrones et avec des machines synchrones.
Actuellement, avec les logiciels 2D et 3D dont on dispose, on peut
calculer l’ensemble de ces fuites simultanément en tenant compte
des conditions réelles de fonctionnement de la machine et de son 2.5.1 Application à la machine synchrone
état de saturation. On peut soit procéder de manière approchée en
admettant que toutes les grandeurs restent sinusoïdales, ce qui est La procédure expérimentale est décrite dans les normes, notam-
à peu près exact, soit être plus rigoureux et effectuer le calcul en uti- ment les normes IEEE. Il s’agit de mesurer l’inductance cyclique de
lisant une méthode pas à pas dans le temps. la machine en fonction de la fréquence de la source d’alimentation.
À titre d’exemple, nous montrons figure 34 la répartition du flux L’essai est effectué à l’arrêt et on place le rotor successivement en
dans la section droite d’une machine asynchrone lors d’un essai à phase et en quadrature avec le champ créé par le stator. On obtient
rotor bloqué. Nous remarquons l’effet d’écran des courants rotori- ainsi l’inductance longitudinale et l’inductance transversale. Ces
ques. Le flux ne pénètre plus dans le rotor. Il s’agit du flux de fuites grandeurs font intervenir, entre autres, les inductances de fuites de

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2.5.2 Application à la machine asynchrone


Gain (dB)
– 22 Ce que nous venons de voir pour la machine synchrone est immé-
– 24 diatement transposable à la machine asynchrone à cage avec des
– 26 conducteurs massifs.
– 28 Les inductances de fuites sont fonction de la fréquence et la simu-
– 30 lation de l’essai, rotor bloqué, à fréquence variable permet d’obtenir
– 32 l’inductance harmonique qui dépend de la répartition du flux dans la
– 34
machine.
– 36
– 38 L’allure de ces courbes est représentée sur la figure 34 (§ 2.4) et le
– 40 schéma équivalent est obtenu comme précédemment. Pour la
machine asynchrone dont le rotor est bien symétrique, il n’est pas
nécessaire de tourner le rotor.
Phase (¡)
0
–5
– 10
– 15
3. Conclusion
– 20
– 25
– 30 Dans cet article, nous avons montré que le calcul des inductances
– 35 de fuites d’une machine électrique pouvait être effectué de manière
– 40 analytique ou à l’aide de la méthode numérique d’éléments finis.
– 45 Chacune de ces méthodes présente des avantages et des inconvé-
– 0,1 –1 1 10 100 1 000 f (Hz) nients.
■ La démarche analytique conduit à des expressions où les
Figure 35 – Module et phase de l’inductance opérationnelle caractéristiques géométriques de la machine apparaissent de
longitudinale d’une machine synchrone en fonction de la fréquence manière explicite. Cela permet au concepteur de mettre en évidence
les paramètres sensibles qu’il convient de maîtriser. Cela permet
également l’utilisation de techniques d’optimisation rapides.
la machine. Cette méthode n’est pas toujours simple à mettre en En revanche, ces méthodes ne s’appliquent qu’à des géométries
œuvre, elle nécessite une source de tension sinusoïdale à fréquence simples et ne permettent pas la prise en compte rigoureuse de l’état
variable comprise entre 1 mHz et 1 kHz susceptible de débiter un magnétique de la machine.
courant de valeur significative par rapport au courant nominal de la
machine, ce qui n’est pas courant. ■ La méthode numérique d’éléments finis est utilisable dans
des géométries complexes ; elle permet la prise en compte de l’état
Plutôt que de réaliser l’essai en laboratoire, il est plus simple et magnétique de la machine et de son mode de fonctionnement. Les
plus rapide de simuler un tel essai au moyen de FLUX2D. progrès réalisés dans la maîtrise des méthodes numériques et dans
le matériel informatique permet leur utilisation d’une manière
On obtient alors par le calcul la valeur de l’inductance opération- rapide et efficace. À l’heure actuelle, ces méthodes constituent de
nelle en module et en phase comme cela est représenté sur la véritables bancs d’essais où les calculs des fuites et des paramètres
figure 35. de la machine peuvent être effectués dans les conditions réelles de
fonctionnement. C’est l’une des raisons pour lesquelles ces métho-
À partir de ces courbes, en utilisant des techniques de synthèse des sont actuellement très largement répandues dans le monde
des circuits électriques, on peut en déduire un schéma électrique qui industriel.
prenne en compte l’effet des courants induits dans les pièces massi- Ces méthodes numériques peuvent également conduire à des
ves à l’intérieur de la machine. Cette méthodologie tend à se géné- expressions empiriques des inductances de fuites utilisables dans
raliser pour obtenir des schémas équivalents précis indispensables des programmes existants. Le concepteur de machine pourra alors
à l’étude de la stabilité des machines synchrones connectées au laisser son imagination lui dicter la façon la plus harmonieuse et la
réseau. plus efficace d’utiliser les outils numériques mis à sa disposition.

Références bibliographiques

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pp. 349-365. Thèse INPG, 19 décembre 1994. IEE, vol. 110, n° 9, sept. 1963, pp. 1656-1662.

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