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Droit Civil
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INTRODUCTION
Parmi les diverses branches de droit, le droit civil occupe la place la plus importante. Cette
importance se situe à deux points de vue :
Sur un plan purement professionnel, la connaissance du droit est indispensable à tous ceux,
dont l’activité concerne le monde des affaires qu’il s’agisse de commerce, d’industrie,
d’agriculture, de banque, d’assurance ; sans toutefois oublier ces praticiens du droit que sont
les magistrats, les avocats, les huissiers, les notaires, les commissaires-priseurs, etc.
Titre 1 :
NOTION DE DROIT ET
SOURCE DU DROIT
La règle de Droit est un précepte de conduite qui est proposé à l’homme et qui s’impose à lui
sous la pression et la contrainte sociale.
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I - DEFINITION
La définition du droit fait ressortir deux aspects, tantôt on parle de droit objectif, tantôt on
parle de droit subjectif.
A/ LE DROIT OBJECTIF
Il désigne l’ensemble des règles de conduite qui, dans une société organisée, gouvernent les
rapports des hommes entre eux et s’imposent à eux par le moyen de la contrainte publique.
Dès que des individus vivent en société, il se crée automatiquement un corps (ensemble) de
droit objectif ; car quand on est plus d’un, il faut forcément s’amputer (se priver) d’une
certaine partie de sa liberté pour pouvoir vivre avec l’autre.
Exemple :
1- Si M. KONÉ est propriétaire d’une maison, il peut l’utiliser pour son usage
personnel, en louer l’usage à un locataire, la vendre, en faire un don ou même la
démolir.
2- Si je prête 100 000 F à M. KOFFI, je deviens son créancier et je pourrai exiger qu’il
me rembourse la somme prêtée à l’échéance convenue. S’il ne me paie pas, je
pourrai saisir ses biens et me faire payer sur le prix de ceux-ci.
Le droit subjectif est individualisé : un tel est propriétaire de tel immeuble. un tel est créancier
de telle personne pour telle date.
Ici le titulaire est appelé le sujet du droit, d’où l’expression de droit subjectif.
Dire que la règle de Droit est générale ne veut pas dire qu’elle est universelle et éternelle.
Cela signifie qu’elle s’applique à tous et non à tel ou tel individu en particulier.
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Cette règle précise le moment à partir duquel une personne peut valablement accomplir tous
les actes de la vie juridique. Cette règle va évidemment s’appliquer à tous les individus vivant
en Côte d’Ivoire sans distinction. Certes, tous les citoyens n’ont pas la même capacité
intellectuelle, la même richesse, etc. mais tous les citoyens sont soumis aux mêmes lois.
Si l’individu ne respecte pas la règle établie, il peut être contraint à s’y conformer soit par la
force publique (police, gendarmerie) soit par tout autre moyen.
La contrainte peut être indirecte et consister dans la menace d’une peine contre celui
qui enfreint la loi.
Exemple : Celui qui vole est condamné à une peine de prison (sanction pénale).
On distingue traditionnellement le droit public du droit privé d’une part, et le droit interne du
droit international d’autre part.
1° Le droit public
Le droit public contient les règles applicables, d’une part à l’organisation de l’Etat et d’autre
part, aux rapports des particuliers avec l’Etat et ses agents. Ce droit se subdivise en plusieurs
branches :
a- Le Droit constitutionnel
C’est l’ensemble des règles relatives à la forme de l’Etat, à la constitution, à l’organisation de
l’Etat et des pouvoirs publics.
b- Le Droit administratif
C’est l’ensemble des règles relatives à l’organisation et au fonctionnement des
administrations et collectivités publiques et leurs rapports avec les particuliers.
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c- Le Droit financier
C’est l’ensemble des règles relatives aux ressources et aux dépenses de l’Etat et des personnes
morales publiques.
2) Le droit privé
Le droit privé contient les règles applicables généralement aux rapports entre les personnes
physiques et ceux entre les personnes morales de droit privé. Ce droit se subdivise en
plusieurs matières :
a- Le Droit civil
C’est l’ensemble des règles précisant les rapports entre de simples particuliers. C’est le droit
commun qui s’applique chaque fois qu’aucune règle particulière ne régit la situation.
b- La procédure civile
Elle contient les règles applicables à l’organisation judiciaire ainsi qu’aux actions
intentées(entreprises) devant les tribunaux.
c- Le Droit commercial
C’est l’ensemble des règles relatives au commerce et qui précisent le statut des commerçants.
A l’intérieur de celui-ci, on retrouve le droit du commerce terrestre, du transport aérien ou
maritime.
d- Le droit du travail
Il réglemente les conflits pouvant naître à l’occasion de l’exécution du contrat de travail ainsi
que les relations entre employeurs et employés.
3) Le droit mixte
a- Le Droit pénal
C’est l’ensemble des règles relatives au droit de punir qui appartient à la société. Il précise les
sanctions pécuniaires ou corporelles dont l’Etat peut frapper un individu qui transgresse la
règle de droit.
Le droit pénal est un droit mixte en ce sens qu’il est à la limite du droit privé et du droit
public.
C’est un droit privé par sa technique de raisonnement, par certains de ses principes essentiels,
parce qu’il vise à protéger au principal des personnes et des biens privés, et surtout parce qu’il
est appliqué par des juges ayant reçu une formation principalement de droit privé.
C’est aussi un droit public dans la mesure où le procès pénal s’analyse comme un procès
intenté par la société à un individu ou groupe d’individus. Ainsi, le procureur qui poursuit ou
l’avocat général qui requiert une peine agit au nom de la société.
Aussi, nombre de sanctions pénales sont des peines de prison dont l’exécution et le contrôle
sont confiés à une administration publique, l’administration pénitentiaire.
b - La procédure pénale
Sa finalité est de réglementer les poursuites qui découlent de l’application du droit pénal
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B- DROIT INTERNE – DROIT INTERNATIONAL
2- Le Droit international
Il a pour objet les rapports sociaux dans lesquels figure un élément étranger. Il est aussi public
ou privé en considération du type de rapports qu’il régit.
La question des sources du droit a pour but de déterminer l’origine des règles juridiques.
Les règles juridiques se trouvent exprimées par la loi, les règlements, la coutume, la
jurisprudence et la doctrine.
Les sources directes sont parfois écrites ou formelles (la constitution, les traités
internationaux, la loi et les règlements) et parfois non écrites ou non formelles (la coutume).
A/ LA CONSTITUTION
Ce sont des accords qui déterminent les règles applicables aux rapports et les règles
applicables aux dits rapports entre deux ou plusieurs Etats. Ces règles deviennent de
véritables lois, à condition que le traité, d’abord signé par les plénipotentiaires, ait été
ratifié par l’Assemblée Nationale.
C/ LA LOI ORDINAIRE
La loi est une règle juridique écrite, établie par l’Assemblée Nationale et promulguée par
le Président de la République.
1 - L’élaboration de la loi
L’élaboration de la loi obéit à une procédure spéciale dont les étapes sont les suivantes :
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Elle appartient aussi bien au Gouvernement (projet de loi), qu’aux Députés (proposition
de loi).
b) Le vote de la loi
Les Députés examinent le projet ou la proposition de loi d’abord en commission puis en
Assemblée plénière (pleine). Ils peuvent le modifier. Après délibération requise aux deux tiers
des membres présents, le texte est voté c’est-à-dire adopté par les Députés : c’est
l’ADOPTION DE LA LOI.
Une fois votée, s’ouvre un délai de 15 jours au cours duquel doit intervenir un décret de
promulgation émanant du Président de la République ; la promulgation est le décret qui
certifie, de manière authentique, l’existence du Commandement étatique et qui donne l’ordre
de l’exécuter. C’est donc l’acte par lequel, le Président de la République atteste l’existence et
la régularité de la loi, en ordonne sa publication et son exécution par tous ceux qui y sont
assujettis.
Ce délai de 15 jours peut être écourté à 5 jours en cas d’urgence.
Avant l’expiration de ce délai, le Président de la République peut demander à l’Assemblée
Nationale de délibérer une nouvelle fois sur la Loi.
Une fois la loi promulguée, s’ouvre un autre délai à l’expiration duquel la loi devient
obligatoire. Ce deuxième délai est de 3 jours francs (de 0 heure à 24 heures). Là aussi, il y a
des exceptions : en cas d’urgence, la loi est transmise au Préfet qui l’affiche, suivie de 3
communiqués radio diffusés.
- L’abrogation se définit comme une abolition de la loi pour l’avenir. En cela l’abrogation se
distingue de l’annulation qui produit un effet rétroactif, elle revient sur le passé et l’anéantit.
Tandis que l’abrogation ne met pas en cause les actes qui ont été accomplis sous l’empire de
l’ancienne loi.
- La désuétude équivaut au fait qu’une loi ne soit pas appliquée pendant un laps de temps plus
ou moins long. Cela n’entraîne pas la perte de la force obligatoire de cette loi.
D/ LES RÈGLEMENTS
Les règlements sont des règles de Droit édictées par le pouvoir exécutif.
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Comme la loi, la coutume est aussi une règle de Droit mais elle n’émane pas de l’Etat. Elle se
forme peu à peu par la pratique et la répétition des mêmes actes qui finissent par devenir
obligation sans qu’une loi établisse cette obligation.
De ce fait, la prépondérance est donnée à la loi qui réglemente instantanément les situations
juridiques nouvelles. La loi peut donc abroger la coutume tandis que la coutume ne peut pas
abroger la loi.
Mais, la coutume reste une source d’appoint. La loi renvoie souvent à la coutume (on dit que
la coutume suit la loi). De même la coutume peut s’appliquer en l’absence de toute solution
légale, comblant ainsi une lacune du droit. Le législateur ne peut en effet tout prévoir, tout
réglementer.
Il y a au contraire un certain nombre d’usages qui se développent dans le vide du droit, dans le
non-droit. C’est le cas du droit commercial qui a sécrété une pratique commerciale
importante.
A/ LA JURISPRUDENCE
1 - la formation de la jurisprudence
La jurisprudence peut être définie sommairement comme l’ensemble des décisions rendues
par les juridictions.
Au sens restreint, la jurisprudence est l’ensemble des décisions rendues par telle juridiction
sur telle question d’ordre juridique (Exemple : la jurisprudence de la Cour de Cassation sur la
responsabilité civile).
Au sens large, elle englobe tous les recueils contenant les décisions des juges (recueil de
jurisprudence)
2 - Le Rôle de la jurisprudence
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- Un rôle d’interprétation ;
- Un rôle de suppléance ;
- Un rôle d’adaptation.
Le rôle d’interprétation
Par ce rôle le juge explique la loi obscure.
Le rôle de suppléance
Par ce rôle, le juge comble le vide juridique.
Le rôle d’adaptation
Par le rôle, le juge adapte la loi à des situations nouvelles.
3- La nature de la jurisprudence
La jurisprudence n’est pas une source de droit. Mais elle a été prise comme telle dans certains
cas. Ainsi de l’ensemble des décisions rendues sur telle question d’ordre juridique peuvent se
dégager des règles juridiques inédites ayant en fait, la même force que la loi, puisqu’en cas de
litige sur la même question, c’est la solution donnée par la jurisprudence qui est retenue.
B/ LA DOCTRINE
La doctrine est l’opinion des auteurs, des juris consultes (Professeurs de Droit, Avocats,
Magistrats etc.)
Il existe entre les sources formelles du droit une hiérarchie, qui par ordre décroissant, se
présente comme suit : la Constitution, les accords internationaux, la Loi, les Règlements
(décret, arrêtées).
Cette hiérarchie fait obligation à la norme inférieure de ne pas contrarier la norme supérieure.
En cas de méconnaissance de l’obligation de non-contrariété, la norme inférieure doit être
supprimée.
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Titre 2:
ORGANISATION,
COMPETENCE ET
PERSONNEL JUDICIAIRE
Le phénomène judiciaire se préoccupe à la fois du droit objectif et des droits subjectifs. Il est
le cadre où se joue le sort d’un ou plusieurs droits subjectifs ; de ce point de vue, il est un
phénomène individuel. Mais d’un autre côté, la jurisprudence et l’Etat investissent certains
organes d’une fonction juridictionnelle. Dès lors, il se pose le problème essentiel de savoir si
les litiges doivent être soumis indifféremment aux mêmes juridictions : c’est le problème des
ordres de juridiction (chap.1er). De même, il est important de préciser comment le procès se
déroulera devant la juridiction saisie ainsi que ceux qui contribuent à son déroulement
(chp2&3).
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CHAPITRE 1 : LA CLASSIFICATION DES JURIDICTIONS IVOIRIENNES
Doit-on soumettre aux mêmes juridictions un litige opposant des simples particuliers entre
eux et un autre opposant, un particulier à l’administration ? C’est le problème des ordres de
juridiction.
En droit français, il existe deux (2) ordres de juridictions :
On appelle ainsi des juridictions qui peuvent connaître de tous les litiges, civil, pénal,
commercial, administratif à l’exception de ceux dont la connaissance a été confiée à des
juridictions spécialisées. Ces juridictions de Droit Commun sont de deux (2) sortes : les
juridictions du 1er degré (A) et les juridictions du 2ème degré (B).
Les litiges sont jugés en 1ère instance soit par un T. P. I, soit par une section détachée, chacun
ayant un ressort territorial à l’intérieur duquel il est compétent.
Remarques :
Lorsque les tribunaux et leurs sections statuent en droit du travail, on dit qu’ils statuent en
premier et dernier ressort lorsque le litige a une valeur en argent inférieure à 45 000 F. Si le
litige a une valeur supérieure ou égale à 45 000 F, ils statuent à charge d’appel. (Premier et
dernier ressort veut dire que le seul recours possible contre le jugement rendu est le pourvoi
en cassation. L’affaire ne peut donc être portée devant une juridiction de second degré : la
Cour d’Appel.
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* Enfin, lorsque les tribunaux statuent sur un litige dans lequel une personne de droit public,
une administration ou une Commune, sont parties, ils statuent toujours en premier ressort. Il
en va de même lorsqu’il s’agit de statuer sur une question de compétence.
La Cour d’Appel comprend plusieurs chambres (Civile, Administrative, Sociale) dont une
chambre particulière qui est la Chambre d’Accusation pour les cas de crime.
La Cour d’Appel est une formation juridictionnelle qui a reçu compétence pour connaître une
seconde fois d’un litige déjà jugé soit par un T. P. I., soit par une section détachée. Elle
intervient à l’initiative d’un plaideur insatisfait de la décision de première instance. Sa
décision est appelée Arrêt. Cet arrêt peut confirmer le jugement ou l’infirmer ; il se substitue
alors au jugement.
Ce sont des juridictions qui ne peuvent connaître que de certains types spécifiques de litiges.
A/ LE TRIBUNAL DU TRAVAIL
B/ LA COUR D’ASSISES
Elle est chargée de juger les personnes soupçonnées d’avoir commis un crime.
Le crime est une faute que la loi punit de l’une des peines suivantes :
la mort, l’emprisonnement perpétuel, l’emprisonnement temporaire supérieur à 10 ans.
Exemple : Viol, assassinat…
Le délit est une faute que la loi punit d’une peine d’emprisonnement
inférieur à 10 ans et ou d’une amende qui excède 360 000 F.
La contravention est une faute que la loi punit d’un emprisonnement
inférieur ou égal à 2 mois et ou d’une amende qui n’excède pas 360 000 F.
Les délits et contraventions sont jugés par le T. P. I. et les sections détachées. Seul le crime est
jugé par la cour d’assises.
La Cour d’Assises n’est pas une juridiction permanente. Elle tient des sessions appelées
Assises au siège de chaque T. P. I. chaque 3 mois. Elle a une composition originale qui inclut
un embryon de justice populaire.
Elle est composée d’un (1) Président, trois (3) Assesseurs et des jurés choisis au sein de la
population. Elle est souveraine, les décisions qu’elle rend sont appelées Arrêts.
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C/ LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL
C’est une formation juridictionnelle qui a la particularité d’être animée par des Députés,
assistés par des Magistrats. Elle est chargée de juger le Président de la République en cas de
haute trahison, et les membres du Gouvernement en cas de crimes ou de délits commis dans
l’exercice de leurs fonctions.
E/ LE TRIBUNAL MILITAIRE
C’est une juridiction spéciale chargée de juger les militaires (FANCI, Gendarmerie, Police
Nationale, Marine militaire, Armée de l’air….) qui commettent une infraction dans l’exercice
de leur fonction. Les infractions commises en dehors de l’exercice de leur fonction relève de
la compétence des juridictions ordinaires ou civiles.
A/ LA COUR SUPRÊME
Elle est chargée de vérifier la régularité des décisions rendues par les T. P. I., sections
détachées, Cour d’Appel et Cour d’Assises. Ces décisions appelées Arrêts sont de deux
sortes : il peut s’agir d’un Arrêt de rejet qui déboute le requérant et confirme la décision de la
juridiction inférieure ; il peut s’agir d’un arrêt de Cassation qui fait droit à la demande du
requérant et annule ou casse la décision de la juridiction inférieure.
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Dans ce dernier cas, l’affaire est envoyée soit à la juridiction inférieure qui a statué mais
autrement composée, soit à une juridiction autre que celle qui a statué pour être jugée à
nouveau.
La Cour Suprême exerce des attributions particulières dans certains domaines :
La cour suprême a été supprimée dans le cadre de la modification de la loi fondamentale. Elle
est éclatée en 3 juridictions qui sont : la Cour de Cassation, le Conseil d’Etat et la Cour des
comptes.
La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage de l’OHADA (C. C. J. A.) elle fait office de Cour
Suprême pour les pourvois liés à l’exécution des actes uniformes. Ainsi l’existence de la C. C.
J. A. de l’OHADA modifie les compétences des juridictions suprêmes :
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CHAPITRE 2 : LA COMPETENCE DES JURIDICTIONS
Avant de parler de l’instance, il est bon de noter qu’en cas de contestation, il peut se poser le
problème de la compétence du tribunal à saisir.
La compétence peut être définie ici comme l’aptitude d’un tribunal à connaître d’un procès.
En effet, le législateur a fixé des règles de répartition des procès qu’il faut respecter.
Donc, pour savoir, pour un procès donné, quel est le tribunal compétent, il faut :
- Ensuite, parmi tous les types de tribunaux déterminés, rechercher : celui qui,
géographiquement doit être saisi du procès. C’est la compétence territoriale (ou
ratione loci, c’est-à-dire, en considération du lieu).
Exemple : si un litige naît entre le propriétaire d’une maison et son locataire, il faut d’abord
savoir que c’est devant un Tribunal Civil et non devant un tribunal du Travail ou devant un
tribunal de Commerce qu’il faut porter l’affaire (compétence d’attribution).
Ensuite, il faut savoir devant quel tribunal civil de Côte d’Ivoire il faut porter l’affaire
(compétence territoriale).
I/ LA COMPÉTENCE D’ATTRIBUTION
Les tribunaux de première instance et leurs sections détachées connaissent de toutes les
affaires civiles, commerciales, administratives, et fiscales pour lesquelles la loi n’a pas
attribué expressément compétence à une autre juridiction en raison de la nature de l’affaire.
A/ Le principe
B/ Les exceptions
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III/ LES MODALITES DE SAISINES DES TRIBUNAUX ET VOIES DE RECOURS
Pour un bon déroulement du procès depuis la saisine des tribunaux jusqu’à la décision, il faut
se conformer à des actes de procédure qui se suivent et se conditionnent les uns les autres.
1 - L’assignation
C’est un exploit d’huissier par lequel le demandeur invite l’adversaire à comparaître devant le
tribunal.
2 - La requête
Dans ce cas, la demande est portée directement au Greffe du Tribunal et le Greffe doit se
charger de convoquer l’adversaire.
La requête ne peut être utilisée que pour les affaires de moindre importance dont l’intérêt
pécuniaire n’excède pas 500 000 F.
3 - La comparution volontaire
La Voie de recours est un moyen mis à la disposition des plaideurs insatisfaits pour obtenir
d’une juridiction, la réformation ou l’annulation d’une décision juridictionnelle leur faisant
grief. Les plus usuelles des voies de recours sont : l’opposition, l’appel, le pourvoi en
cassation.
1 - L’opposition
C’est la voie de recours offerte à un défendeur qui a été jugé sans avoir eu connaissance de la
procédure initiée contre lui (jugement par défaut).
L’Opposition permet de saisir la juridiction même qui a rendu la décision contestée, pour un
nouveau jugement. Le délai pour faire opposition est de 15 jours si l’intéressé est domicilié en
Côte d’Ivoire et 2 mois 15 jours s’il est domicilié à l’étranger. Ce délai court à compter de la
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signification de la décision à l’intéressé. Seuls les jugements et arrêts de la Cour d’Appel sont
susceptibles d’opposition.
2 - L’appel
L’appel permet de saisir la Cour d’Appel pour le réexamen d’une affaire jugée par un T. P. I.
ou une section détachée ou un tribunal du travail. Le délai pour faire appel est de un (1) mois
si l’intéressé est domicilié en Côte d’Ivoire, et 3 mois s’il réside à l’étranger, à compter de la
signification qui lui est faite de la décision.
Lorsqu’il n’excède pas 500 000 F, le T. P. I. et les sections détachées statuent en premier et
dernier ressort.
3 - Le pourvoi en cassation
Il permet de saisir les juridictions suprêmes pour qu’elles vérifient la régularité des jugements
opérés par les juridictions inférieures telles que : la Cour d’Appel, la Cour d’Assises,
le T. P. I., les Sections détachées, le Tribunal du Travail…
Pour les trois (3) dernières juridictions citées, les juridictions Suprêmes ne peuvent exercer
leur contrôle que lorsqu’elles statuent en premier et dernier ressort.
Le délai pour former un pourvoi en Cassation est de un (1) mois si l’intéressé est domicilié en
Côte d’Ivoire et de trois (3) mois s’il réside à l’étranger, à compter de la signification qui lui
est faite de la décision.
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CHAPITRE 3 : LE PERSONNEL JUDICIAIRE
Ce sont ceux qui sont chargés de trancher les différends, de dire le droit.
Il y a deux (2) types de Juges :
Les Juges du siège ou ‘’Juges assis’’. Ils sont inamovibles (c’est-à-dire ne
peuvent recevoir une nouvelle affectation sans leur consentement) et indépendants
(c’est-à-dire ne reçoivent aucune instruction de l’exécutif).
Les Juges du Parquet ou ‘’Juges débout’’ qui ne jugent pas mais sont chargés de
défendre les droits de la société qu’ils représentent à l’audience, ils se lèvent pour
intervenir au procès.
Ils rédigent et conservent les actes de procédure (assignation, Appel) et les décisions de
Justice. Ils ont pour rôle de conserver la preuve des décisions rendues et d’en délivrer des
copies. A l’audience, ils tiennent le plumitif (c’est à dire le Registre sur lequel le Greffier
consigne les principaux faits de l’audience)
Le Greffier sert de relais obligatoire de communication entre les parties et les juridictions.
A/ LES HUISSIERS
Ce sont des officiers ministériels appelés à signifier c’est-à-dire à faire connaître aux
plaideurs, les différents actes de procédure. Ils procèdent également à l’exécution forcée des
jugements.
B/ LES AVOCATS
Ils représentent leurs clients dans les actes de procédure et les assistent pendant le
déroulement du procès.
C/ LES PARTICULIERS
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Les témoins : ils relatent au Juge ce qu’ils ont vu ou entendu relativement à des
faits litigieux.
Cour Suprême
Cour d’appel
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Titre 3 :
LA PERSONNALITE
JURIDIQUE
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CHAPITRE 1 : LA PERSONNE PHYSIQUE
Les personnes physiques sont des êtres humains à l’exclusion des choses et des animaux.
Elles existent, possèdent des attributs, peuvent être dotées d’une capacité juridique et sont
titulaires de droits et de biens.
La naissance de la personnalité juridique est fonction d’un principe soumis à une exception.
1 - Le principe
2 - L’exception
1 - L’absence
Un individu est absent lorsqu’on ignore s’il est vivant ou mort car il a quitté son domicile
depuis longtemps sans donner de nouvelles et sans qu’un événement particulier puisse faire
présumer sa mort.
En fait, c’est le doute absolu dans l’esprit de sa famille. Etant donné que le patrimoine d’une
telle personne ne peut être laissé à l’abandon, il existe des modalités d’administration dans
l’intérêt de la famille qui se feront en fonction de certaines périodes.
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a) La période de présomption d’absence
Elle peut durer 4 ou 10 ans. Elle dure 10 ans si l’absent a laissé un mandataire (quelqu’un qui
peut gérer ses affaires) dans ce cas, tout pouvoir est laissé au mandataire de gérer les biens de
l’absent.
Elle dure 4 ans, si l’absent n’a pas laissé de mandataire. Durant cette période, les ayants droit
du présumé absent peuvent demander au juge de constater par jugement et de nommer un
représentant chargé d’exercer les droits du présumé absent et d’administrer ses biens.
A la fin de cette période, si le présumé absent n’apparaît pas, il s’ouvrira la période de l’envoi
en possession provisoire.
Elle commence :
- 30 ans après l’envoi en possession provisoire ou,
- 100 ans après la naissance de l’absent.
Cette période peut-être prononcée par le Tribunal à la demande des ayants droit de l’absent.
Dans ce cas, on traitera l’absent comme s’il était mort mais son décès ne sera jamais déclaré.
Pendant cette période, les ayants droit peuvent se partager les biens de l’absent et en disposer
librement.
Cependant, ils n’ont pas tout à fait la propriété de ces biens. Car si l’absent réapparaît, il
recouvrera immédiatement ses biens dans l’état où ils se trouveront.
Etant donné que pendant cette période, le mariage de l’absent n’a jamais été considéré comme
dissout, le conjoint de ce dernier n’a jamais le droit de se remarier aussi longtemps que durera
l’absence. Ainsi, les enfants nés pendant cette absence, seront considérés comme enfants
légitimes.
Mais s’il trouve des enfants nés plus de 300 jours après son départ, il pourra dans les 2 mois
de son retour, intenter une action en désaveu de paternité pour démontrer qu’il ne peut pas
être le père de ces enfants.
2 - La disparition
C’est la situation juridique d’une personne qui s’est trouvée dans des circonstances connues
qui peuvent être considérées comme cause vraisemblable de sa mort, mais son corps n’a pas
été retrouvé.
Dans la disparition, le décès de la personne est presque certain mais puisqu’on n’a jamais
retrouvé son corps, on ne peut donc pas dresser un acte de décès. La procédure établie en cas
de disparition est la suivante :
Les personnes intéressées doivent, si la disparition a lieu sur le territoire national, saisir le
Tribunal du lieu de la disparition en vue de l’établissement d’un jugement déclaratif de décès.
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Si la disparition est survenue à l’étranger, seul le Tribunal du dernier domicile ou de la
dernière résidence du disparu pourra être saisi. Mais, si la personne n’a jamais eu de domicile
ou de résidence en Côte d’Ivoire, et qu’il s’agit d’un ivoirien, seul le Tribunal d’Abidjan est
compétent pour rendre le jugement déclaratif du décès. Si le jugement est rendu pour qu’il
puisse acquérir la valeur d’un acte de décès, et par conséquent produire ses effets, il faut
l’inscrire au registre de l’état civil. Ces effets seront :
Identifier une personne physique, c’est la distinguer de ses semblables à l’intérieur du groupe
social ou familial.
L’identification est nécessaire car elle entraîne la reconnaissance des droits et des obligations
rattachés à chaque personne. Elle se fait par trois moyens qui sont :
- le nom de la personne,
- le domicile de la personne,
- la nationalité de la personne.
Le nom est un moyen d’identification qui consiste dans l’usage d’un ou plusieurs mots pour
désigner une personne. Il est composé du nom patronymique ou nom de famille et du ou des
prénoms auxquels s’ajoutent quelquefois un surnom ou un pseudonyme.
Notre étude portera essentiellement sur le nom patronymique.
L’enfant légitime porte le nom du mari de sa mère. Cependant, en cas de désaveu par le mari,
l’enfant prend le nom de sa mère.
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a – 2 Le nom de l’enfant naturel
l’enfant naturel porte le nom du parent à l’égard duquel sa filiation est établie. Cependant,
lorsqu’il s’agit d’un enfant naturel adultérin par la mère, l’enfant porte le nom du mari de sa
mère sauf en cas de désaveu.
Lorsque l’adoption est simple, l’enfant a un double nom : celui de sa famille d’origine et celui
de sa famille adoptive. Lorsque l’adoption est plénière, l’enfant porte uniquement le nom de
l’adoptant.
2- Le changement de nom
En cas d’erreur dans le nom, une rectification administrative ou judiciaire peut être faite.
a – 1 La rectification administrative
Elle est utilisée pour corriger les erreurs vénielles (fautes d’orthographe, déformation)
a – 2 La rectification judiciaire
Elle est utilisée pour les erreurs graves ou substantielles. L’intéressé ou le procureur doit saisir
le juge.
Le nom peut être changé pour relever un nom ou être changé pour harmoniser les noms.
b – 1 Le relèvement de nom
Pour relever le nom de l’ascendant mort sans postérité mâle, on peut porter son nom pour
éviter la disparition dudit nom.
b – 2 L’harmonisation du nom
Cette forme de changement de nom est autorisée à chaque fois qu’un enfant ne porte pas le
nom de son ascendant sur son acte de naissance.
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B/ LE DOMICILE DE LA PERSONNE PHYSIQUE
Dans le langage juridique le domicile est le lieu du principal établissement. C’est en quelque
sorte le centre des intérêts de la personne. Il va donc traduire un rattachement de la personne à
un certain lieu géographique : c’est la localisation de la personne.
Le domicile en tant que notion de droit doit être distingué de la résidence et de l’habitation qui
sont des notions de fait. La résidence et l’habitation sont des lieux où la personne se trouve
effectivement pendant un certain temps. En effet, la résidence est le lieu où la personne vit de
façon normale, de façon quotidienne alors que l’habitation est le lieu d’un séjour bref. On peut
avoir plusieurs résidences mais on n’a qu’un seul domicile. Si dans la majorité des
hypothèses, domicile et résidence coïncident, il peut cependant arriver une dissociation entre
ces deux notions.
Exemple : un étudiant mineur qui réside à la cité universitaire a en réalité son domicile
chez ses parents.
Les fonctions du domicile donnent une solution à la question suivante : à quoi sert le
domicile ?
En droit civil, le domicile a une double fonction :
- il situe la personne dans une circonscription territoriale,
- il permet de présumer la permanence de la personne dans un certain lieu.
Le domicile est considéré comme l’endroit où l’on est censé trouver la personne. Cela revêt
une importance car, d’une part,
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l’on impose à toute personne qu’elle ne peut signifier des actes de procédure concernant une
personne qu’au domicile de celle-ci. D’autre part, il est prévu que les obligations doivent être
exécutées au domicile du débiteur c’est-à-dire que le créancier doit se rendre au domicile du
débiteur pour se faire payer.
2 - La détermination du domicile
En principe, une personne fixe librement le lieu de son domicile. Il s’agit du domicile
volontaire. Mais il y a de nombreux cas dans lesquels on n’a pas le choix parce que la loi
impose un domicile à certaines personnes, il s’agit du domicile légal.
a) Le domicile volontaire
Toute personne majeure est en principe libre de choisir son domicile. La volonté individuelle
est donc déterminante. Mais comment reconnaît-on le domicile ? Selon une formule classique,
le domicile est le lieu où la personne a son principal établissement. A côté de cette formule
classique, il ressort de l’article 103 du code civil : ‘’le changement de domicile s’opérera par
le fait d’une habitation réelle dans un autre lieu joint à l’intention d’y fixer son principal
établissement ‘’. Il ressort de la formule classique et des termes de l’article 103 qu’il faut
essentiellement deux (2) éléments pour qu’il y ait domicile. Ce sont :
- un élément intentionnel, à savoir la volonté d’établir son principal
établissement en un lieu donné,
- un élément matériel ; à savoir le fait que l’endroit choisi correspond bien au
principal établissement.
b) Le domicile légal
Il s’agit du domicile que la loi établit d’office pour certaines personnes. Il en existe 2 sortes :
- le domicile de fonction,
- le domicile de dépendance.
b – 1) Le domicile de fonction
Ce sont des domiciles attribués à certains fonctionnaires qui sont irrévocables. Il en est ainsi
des Magistrats, de certains officiers ministériels tel que les Notaires, les Huissiers qui ont leur
domicile au lieu de leur fonction.
Les personnes qui n’ont pas de domicile propre et qui sont domiciliées chez autrui sont
rattachées par la loi au domicile d’une autre personne. C’est le cas du mineur qui est résolu
par la loi en ces termes : « tous les mineurs non émancipés sont légalement domiciliés chez
leurs père et mère ». En cas de divorce des parents, le mineur est domicilié chez celui des
deux parents qui en a la garde. Ce rattachement de l’enfant est familial mais il n’implique pas
une communauté de vie, car l’enfant peut vivre chez certains de ses parents (oncle, tante etc.)
mais son domicile reste toujours chez ses parents jusqu’à ce qu’il ait choisi un domicile
volontaire.
Le domicile de dépendance intervient aussi dans le cas des domestiques qui ont leur domicile
chez leur employeur.
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Il y a aussi le cas de la femme mariée qui a un domicile de dépendance puisque selon la loi,
elle n’a point d’autre domicile que celui de son mari. En cas de séparation de corps, elle peut
être autorisée à avoir une résidence séparée mais son domicile reste toujours chez son mari. Si
le mari abandonne le foyer et qu’il change de domicile, la femme est alors domiciliée au
nouveau domicile de son mari. Si le mari ou la femme demande le divorce, le Tribunal
compétent est celui du lieu où le mari a élu domicile.
c – 3) La fixité du domicile
On ne peut pas changer de domicile par une simple manifestation de volonté. Il faut que cette
volonté s’accompagne d’un déplacement réel concret du principal établissement. Cependant,
il existe une exception importante au principe de la fixité du domicile qui apparaît à travers la
notion du domicile élu. Le domicile élu est un domicile choisi pour une affaire particulière.
La nationalité est le lien qui rattache une personne à un Etat déterminé. Seul un Etat
indépendant et souverain peut donner une nationalité.
La Côte d’Ivoire, dans ses textes relatifs à la nationalité, distingue trois types d’ivoiriens qui
sont :
- les ivoiriens d’origine,
- les ivoiriens de plein droit,
- les ivoiriens par naturalisation.
La nationalité d’origine est la nationalité que l’on possède à sa naissance. Elle peut avoir pour
fondement :
- soit la filiation ou le droit du sang (jus sanguinis),
- soit le lieu de naissance (jus soli)
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a) Les titulaires de la nationalité ivoirienne d’origine
En Côte d’Ivoire, le fondement retenu pour être ivoirien d’origine est la filiation c’est-à-dire,
le droit du sang (jus sanguinis). Par conséquent, toute personne qui peut établir une filiation
avec un parent ivoirien est qualifiée d’ivoirien d’origine. Ainsi, l’enfant légitime (issu du
mariage légal de ses père et mère), qu’il soit né en Côte d’Ivoire ou à l’étranger, est ivoirien si
l’un de ses parents a lui-même la nationalité ivoirienne.
S’agissant de l’enfant né hors mariage, deux cas se présentent.
1er cas : si l’enfant est né en Côte d’Ivoire ou à l’étranger d’une mère ivoirienne, il est ivoirien
même s’il est reconnu par son père de nationalité étrangère.
2ème cas : si l’enfant est né en Côte d’Ivoire ou à l’étranger d’une mère étrangère, il est
ivoirien s’il est reconnu par son père de nationalité ivoirienne.
Ces règles d’acquisition de la nationalité d’origine laissent percevoir que certains enfants
peuvent être bi-nationaux c’est-à-dire avoir une double nationalité.
Dans cette situation, s’il naît un conflit de nationalité, il appartient aux tribunaux de le régler.
Pour faire preuve de sa nationalité Ivoirienne d’origine, tout intéressé doit prouver que l’un de
ses parents, le père ou la mère est Ivoirien. Cette preuve se matérialise par un acte appelé
certificat de nationalité.
La nationalité Ivoirienne d’origine peut être retirée soit par une autorisation, soit par une
déclaration ou encore par un décret.
Les Ivoiriens qui possèdent de plein droit une double nationalité peuvent être autorisés par
décret à perdre leur nationalité ivoirienne.
La perte de la nationalité par déclaration concerne la femme ivoirienne qui pour acquérir la
nationalité de son mari est contrainte par la loi du pays du mari à renoncer à sa nationalité
d’origine.
La femme ivoirienne qui se trouve confrontée à une telle obligation peut déclarer, avant la
célébration du mariage, qu’elle répudie sa nationalité.
Cette déclaration est souscrite devant le président du Tribunal de première instance, le Juge de
section ou les agents diplomatiques ou consulaires selon le lieu de résidence de l’intéressée.
La déclaration est ensuite enregistrée au ministère de la justice. Elle n’est valable que si la
femme acquiert la nationalité du mari.
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c – 3) La perte de la nationalité d’office par décret
Selon, la loi relative à la nationalité, perd d’office par décret sa nationalité ivoirienne :
Cette perte d’office de la nationalité ivoirienne libère la personne concernée de toutes ses
obligations à l’égard de la Côte d’Ivoire.
Le code de la nationalité réserve à ceux qui ont perdu la nationalité Ivoirienne, la possibilité
d’y être réintégrés.
Les personnes pouvant bénéficier de cette réintégration sont celles qui avaient la nationalité
Ivoirienne et l’ont perdue ou en ont été déchus (cas du condamné pour un acte qualifié de
crime ou de délit contre la sûreté intérieure ou extérieure de l’Etat ; du condamné pour crime
ou délit contre les institutions ; de la personne qui s’est livré au profit d’un Etat étranger à des
actes incompatibles avec la qualité d’ivoirien et préjudiciables aux intérêts de la Côte
d’Ivoire etc.)
L’individu qui a été déchu de la nationalité dans les conditions sus mentionnées, doit avoir
obtenu sa réhabilitation judiciaire avant sa réintégration.
L’acquisition de la nationalité ivoirienne de plein droit se fait par le seul effet de la loi lorsque
certaines conditions sont réunies.
Le code de la nationalité a prévu trois cas d’acquisition de la nationalité de plein droit :
Selon le code de la nationalité : « l’enfant qui a fait l’objet d’une adoption acquiert la
nationalité Ivoirienne si l’un au moins des adoptants est de nationalité Ivoirienne ».
Toutefois, l’acquisition de plein droit par la femme étrangère de la nationalité Ivoirienne peut
se heurter à un triple obstacle :
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- la renonciation de la femme à la nationalité Ivoirienne à condition qu’elle apporte la
preuve que la loi de son pays d’origine l’autorise a conservé sa nationalité malgré son mariage
avec un étranger.
- L’opposition du gouvernement qui doit se faire au cours d’un délai de 6 mois qui suit la
célébration du mariage.
Cette opposition pourrait être motivée par l’immoralité ou le défaut de loyalisme de la femme
étrangère.
Si dans les six mois qui suivent la célébration du mariage, aucune opposition n’est intervenue,
la nationalité Ivoirienne sera réputée acquise de plein droit à la femme étrangère depuis le jour
du mariage.
L’enfant mineur dont l’un des parents est devenu Ivoirien par naturalisation, acquiert la
nationalité ivoirienne de plein droit à la condition que sa filiation à l’égard de ce parent résulte
d’un acte d’état civil.
Pour bénéficier des effets de la naturalisation, l’enfant mineur ne doit pas être marié, il ne doit
être ni en service ou avoir servi dans les armées de son pays d’origine. Il ne doit non plus être
sous le coup d’un arrêté d’expulsion ou d’une condamnation à plus de six mois
d’emprisonnement pour crime ou délit.
La preuve de la nationalité Ivoirienne acquise de plein droit dans tous les cas résulte d’un
certificat de nationalité délivré par le président du Tribunal de première instance ou le Juge de
section.
En ce qui concerne la femme étrangère mariée, elle peut pendant le délai imparti
au gouvernement pour s’opposer, obtenir du Président du Tribunal ou du Juge de section un
certificat provisoire. Ce certificat provisoire est remplacé par un certificat définitif si le
gouvernement ne fait pas opposition.
- Pour l’âge, le code de la nationalité fixe 18 ans comme l’âge à partir duquel la naturalisation
peut être obtenue.
Cependant, le mineur âgé de moins de 18 ans peut solliciter sa naturalisation soit s’il est né
hors de la Côte d’Ivoire et si l’un de ses parents étrangers acquiert la nationalité Ivoirienne,
soit s’il n’est pas devenu de plein droit ivoirien par suite de la naturalisation de ses parents.
30
national pendant les cinq années qui précèdent sa demande. Cela n’exclut pas de courts
séjours à l’étranger à l’occasion de vacances ou de missions.
Ce délai de résidence de cinq ans peut être réduit à deux ans si le candidat à la naturalisation
est né en côte d’Ivoire ou est marié à une ivoirienne ou s’il a rendu des services importants à
la Côte d’Ivoire.
- Concernant la moralité, la loi dispose que nul ne peut être naturalisé s’il n’est de bonne vie
et mœurs. C’est pourquoi il est procédé à une enquête de moralité dans le cadre de
l’instruction du dossier.
-En ce qui concerne la bonne santé, sauf pour celui qui a rendu des services exceptionnels à la
Côte d’Ivoire ou dont la naturalisation présente pour la Côte d’Ivoire un intérêt exceptionnel,
l’étranger qui demande sa naturalisation doit être en bon état de santé physique et mentale.
b) La procédure de naturalisation
b – 1) La demande de naturalisation
Cette demande est présentée sur un papier timbré. Les formulaires de demande sont en vente à
l’imprimerie nationale.
La demande est déposée à la sous-préfecture ou à la préfecture de la résidence de l’intéressé et
un récépissé de dépôt lui est délivré.
En plus du formulaire de demande, le requérant doit produire ses pièces d’état civil et ceux de
ses enfants mineurs, tous documents permettant d’apprécier le bien-fondé de sa demande,
deux photographies d’identité récentes et une quittance attestant que les droits au paiement
ont été versés entre les mains de l’agent du trésor.
b – 2) L’instruction du dossier
Le dossier, avec toutes les pièces, est adressé dans un délai de trois mois à compter de la
demande, au ministre de l’intérieur qui à son tour le fait parvenir avec son avis, au ministre de
la santé publique qui donne son avis sur le plan médical avant de le transmettre pour
enregistrement au ministère de la justice.
Si le ministre de la justice accueille favorablement la demande, il propose un décret de
naturalisation à la signature du Président de la République. Une fois signé, le décret de
naturalisation est publié au journal officiel. Une copie certifiée conforme à l’original est
délivrée au bénéficiaire. Au vu de la copie, un certificat de nationalité est délivré au
bénéficiaire.
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c) Le retrait et la déchéance de la nationalité acquise par naturalisation
Si toutes les personnes ont la capacité juridique, elles n’ont pas toute la pleine capacité
juridique. Pour certaines personnes, des limites sont parfois apportées à leur capacité, qui
consistent dans les incapacités.
1 - généralité
L’incapacité d’exercice est générale. Elle concerne la totalité des droits dont la personne est
titulaire
a) Fondement
A la base des incapacités d’exercice, on peut relever une justification, le souci de protection
du concerné. Ce dernier considéré comme incapable de raisonner, de discerner, soit en raison
de son jeune âge, soit en raison de ce qu’il souffre de troubles mentaux, doit être protégé
contre ses errements.
b) Remèdes
Dans le cas de la représentation, l’incapable ne peut accomplir lui-même l’acte. Il doit être
remplacé par une personne qui agit à sa place, mais pour son compte et en son nom.
Dans le cas de l’assistance, l’incapable peut accomplir lui-même l’acte, mais l’autorisation
préalable de son conseil est nécessaire pour que l’acte soit valide.
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2 - Le cas du mineur
a) Notion de mineur
La majorité civile est fixée à 21 ans accomplis. Le mineur est donc l’individu de l’un ou de
l’autre sexe qui est âgé de moins de 21 ans.
Ne sont pas considérés comme des mineurs, les mineurs émancipés. Le mineur émancipé est
l’individu qui bien qu’âgé de moins de 21 ans, peut comme les majeurs, accomplir lui-même
tous les actes de la vie civile. On peut donc définir l’émancipation comme un mécanisme
juridique qui permet de relever le mineur de son incapacité d’exercice ;
L’émancipation judiciaire ou volontaire n’est possible que si le mineur est âgé de 18 ans au
moins.
Le mineur ne peut accomplir lui-même, ceux des actes de la vie civile qui lui sont reconnus.
Ces actes devront être passés pour son compte par son représentant légal ou judiciaire.
Si la filiation de l’enfant est établie à l’égard de ses deux parents, le représentant légal est le
père. Si le père est inconnu, déchu de l’exercice de la puissance paternelle, absent, disparu ou
décédé, la représentation de l’enfant mineur incombe à la mère.
L’acte juridique accompli par le mineur au mépris d’une incapacité d’exercice est en principe
atteint de nullité, et peut donc pour cette cause être annulé. Mais il convient ici de distinguer
entre trois catégories d’actes :
- si l’acte accompli est un acte de disposition, il encourt l’annulation. L’acte de disposition
désigne l’acte qui entraîne ou peut entraîner un transfert à autrui ou une sortie du patrimoine
du mineur d’un bien. Il en est ainsi notamment : des ventes d’immeubles ou de meubles, des
cessions de valeurs mobilières ou de créance, des emprunts des baux consentis pour une durée
de plus de 3 ans, de l’emploi de ses capitaux.
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Exemple : location de biens meubles, bail consenti pour une durée égale ou inférieure de 3
ans.
Les actes conservatoires sont des actes accomplis pour empêcher la sortie d’un bien ou
permettre sa conservation dans le patrimoine.
Dans tous les cas, la nullité encourue est une nullité relative. Cela signifie que seul le mineur
par le biais de son représentant pourra demander l’annulation de l’acte à l’exclusion de l’autre
partie. Le mineur pourra lui-même dès sa majorité et dans un délai de cinq ans ester en justice
pour demander l’annulation de l’acte.
Si le mineur par ses délits et quasi-délits, cause à autrui un dommage, il pourra être tenu
comme les majeurs de le réparer, sans que son incapacité puisse y faire obstacle.
Certaines personnes majeures sont déclarées incapables d’exercer elles-mêmes les droits dont
elles sont titulaires, en raison de ce qu’elles souffrent de troubles mentaux, et ce à la suite de
mesures de protection diverses qu’il convient de présenter.
Doivent être interdits les majeurs en état habituel d’imbécillité, de fureur ou de démence,
même lorsque cet état présente des intervalles lucides. L’interdiction est prononcée par
jugement.
Elle peut être sollicitée par le conjoint, par tout parent ou par le Procureur de la République.
Pour l’accomplissement des actes de la vie civile dont il est titulaire, l’interdit est
nécessairement représenté par un tuteur, désigné et assisté par un conseil de famille. Le
conseil de famille choisit le tuteur au sein de la famille. Mais s’agissant de la femme mariée
interdite, son époux est de droit son tuteur.
Les actes juridiques accomplis par l’interdit, passant outre son incapacité sont frappés d’une
nullité relative. Seul l’interdit dans les dix ans qui suivent la levée de son incapacité ou le
tuteur pendant la durée de l’interdiction, peuvent ester en justice en annulation de l’acte.
L’incapable peut accomplir lui-même les actes de la vie civile dont il est titulaire. Mais les
actes de dispositions doivent pour être valides, recevoir l’accord préalable du conseil. Et il ne
peut agir en justice qu’assisté du conseil.
Si l’autorisation du conseil n’est pas obtenue, l’annulation de l’acte pourra être obtenue par le
conseil, ou l’incapable lui-même dans les dix ans qui suivront la levée de son incapacité.
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c) Les aliénés mentaux non protégés
Il s’agit de personnes dont les facultés mentales sont altérées, mais qui n’ont pas fait l’objet
d’une interdiction judiciaire, qui ne sont pas pourvues d’un conseil judiciaire et qui ne sont
pas internées.
Les actes qu’elles accomplissent ne pourront être annulés que si la preuve est rapportée de ce
que la démence était déjà acquise à l’époque des faits.
Si cette preuve est établie, leur responsabilité civile ou pénale ne pourra être engagée pour les
dommages qu’elles pourront causer à des tiers ou pour les infractions qu’elles pourront
commettre.
B/ L’INCAPACITE DE JOUISSANCE
L’incapacité de jouissance est spéciale. Elle ne concerne que quelques droits déterminés.
A la base des incapacités de jouissance des personnes physiques, on peut relever trois types de
justifications :
- L’incapacité de jouissance peut être prononcée à titre de sanction, à la suite d’une infraction
commise par le concerné.
Exemple : celui qui est condamné pour crime est privé, pour une période de 10 ans au
moins à compter de sa libération, du droit d’occuper un emploi dans l’administration,
d’exercer dans l’enseignement ou d’être tuteur d’un incapable mineur ou majeur.
- L’incapacité de jouissance peut être édictée enfin dans un souci de protection du concerné,
dont le manque de discernement fait présumer son impossibilité à poser des actes sensés.
Exemple : il est interdit au mineur (non émancipé) et au majeur interdit de faire des
donations, de faire le commerce, de voter ; aussi, le mineur non émancipé ne peut
contracter un mariage sauf 18 ans pour la fille.
L’acte accompli au mépris d’une incapacité de jouissance est atteint de nullité, et son
annulation pourra être judiciairement obtenue.
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Chapitre 2 : LES PERSONNES MORALES
A l’instar des personnes physiques, les personnes morales sont les autres acteurs de la vie
juridique.
Il s’agit de groupements de personnes ou de biens qui interviennent dans tous les secteurs de
la vie économique, sociale, culturels et politique.
Ces groupements peuvent être des sociétés, des associations, des établissements publiques,
des syndicats, des fondations, des partis politiques, des communs, des organisations non
gouvernemental ( ONG), les préfectures, l’état, etc.…
L’existence de ces groupements traduit une nécessité sociale : celle de conférer à l’action
humanitaire une stabilité et une pérennité qui dépasse la durée d’une vie humaine. Mais
contrairement aux personnes physiques, les personnes morales n’ont pas toute la personnalité
juridique appelée ici personnalité morale ou encore personnalité civile.
Des personnes morales à but lucratif sont entre autres, les sociétés dont la raison d’être est la
recherche de bénéfice.
La société est définie par l’article 1832 du code civil comme un contrat par lequel deux ou
plusieurs personnes décident de mettre en commun leurs activités ou leurs biens dans les buts
de partager le bénéfice, selon qu’elles ont ou non une activité commerciale. Ces sociétés sont
dites commerciales ou civiles.
SOCIETES COMMERCIALES
Les sociétés commerciales sont celles qui ont pour objet une activité commerciale. Il existe
deux formes de sociétés commerciales à savoir : les sociétés commerciales de personnes et les
sociétés commerciales de capitaux. L’article 98 de l’acte uniforme relatif aux sociétés prévoit
que toute société jouit de la personnalité juridique à compter de son immatriculation au
registre du commerce et du crédit mobilier.
Les sociétés de personnes sont celles dans lesquelles la considération de la personne est
importante. Il existe dans notre législation deux formes de sociétés commerciales de
personnes : il s’agit des sociétés en nom collectif (SNC) et des sociétés en commandite simple
(SCS).
36
a) La société en nom collectif
La société en nom collectif est celle dans laquelle les associés ont toutes les qualités de
commerçant et répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales. L’objet de la SNC
est l’exercice du commerce. Le caractère personnel de cette forme de société résulte du fait
que les par sociales ne peuvent être cédées qu’avec le consentement de tous les associés et le
décès de l’un d’eux entraîne en principe la dissolution de la société. Les associés de la SNC
étant solidairement et indéfiniment responsable des dettes sociales, il est normal qu’ils se
connaissent et se fassent confiance. Cette responsabilité solidaire et indéfinie justifie le
caractère personnel de la SNC. Elle ne regroupe en général qu’un nombre d’associé personnes
physiques ou morales.
Le choix des sociétés des capitaux s’impose surtout lorsqu’il s’agit d’entreprise commerciale
d’une certaine envergure.
En effet, si la société de personne est la forme sociale appropriée aux entreprises familiale de
petite dimension, les sociétés de capitaux conservent essentiellement les grandes entreprises
commerciales et industrielles ayant besoin de capitaux important.
Ainsi, contrairement au société de personne, dans les sociétés de capitaux, la considération de
la personne des associés importe peut. Il existe dans ce cas, deux formes de société de
capitaux : la SARL, les sociétés anonyme.
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LES SOCIETES CIVILES
Les sociétés civiles sont régies par l’article 1832 et souvent du code civil. Contrairement aux
sociétés commerciales les sociétés civiles n’ont pas une activité commerciale. Elles ne
peuvent effectuer que des opérations de caractère civil (activité libérale, agriculture,
construction immobilière, enseignant….)
Mais en l’instar des sociétés de personnes, les associés d’une société civile sont
personnellement et indéfiniment responsable des dettes sociales. Au sein des sociétés civiles
nous distinguons les sociétés civiles de droit commun et les sociétés civiles professionnelles.
Les sociétés civiles de droit commun tiennent une place importante dans la pratique dans le
secteur immobilier.
L’on a assisté ces dernières années au développement des sociétés civiles de construction
vente et à celles des sociétés civiles ayant pour objet exclusif la location d’immeuble
d’habitation ou d’immeuble à usage professionnel.
La société civile est le cadre naturel de l’exercice en groupe d’une profession libérale. Ainsi
les professions d’avocat (SCPA), de médecins, d’architectes, d’espère- comptable peuvent
être exercé en groupe. En revanche, l’exerce en groupe de la profession de pharmacien
d’office exclu la forme de la société civile pour celle de la société commerciale
professionnelle.
Les groupements sans but lucratif doté de la personne morale, sont essentiellement les
associations et les syndicats, groupement de personne et les fondations, groupements de biens.
LES ASSOCIATIONS
LES SYNDICATS
Les syndicats professionnels sont des groupements d’individu qui ont pour objet l’étude et la
défense des droits ainsi que les intérêts matériels et moraux, tant individuel que collectif de
ses membres. Les syndicats professionnels jouissent de la personnalité civile ; mais pour
38
bénéficier de la personnalité les syndicats doivent au préalable accomplir une formalité
proche de celle de la déclaration. Les fondateurs de tout syndicat professionnel, doivent
déposer à la mairie de la circonscription administrative où le syndicat est établit, les statuts et
l’identité des personnes chargées de l’administration.
Le point de départ de la personnalité civile du syndicat est la date de dépôt de statut.
Parallèlement aux groupements d’individu, il existe en droit positif ivoirien des groupements
de biens dont la fondation constitue une illustration.
LA FONDATION
La fondation est une masse de biens accessible par la volonté d’une personne, le fondateur ;
par un service déterminé et pourvu à cette fin de la personnalité juridique. C’est donc
l’affectation faite à perpétuité d’une masse de biens à une œuvre d’intérêt général qui justifie
l’octroi de la personnalité juridique.
Les plus célèbres sont : la fondation Houphouët Boigny, la fondation Rockefeller.
NB : l’on rencontre dans la pratique, des groupements à but lucratif tel que les sociétés créées
de fait sans aucune personnalité légale de constitution, et les groupements sans but lucratif tel
que les sociétés non déclarées et les syndicats de fait.
Tous ces groupements qui ont volontairement opté pour l’absence de reconnaissance n’ont
donc pas droit à la personnalité morale.
Trois de ces attributs méritent une attention particulière : raison sociale ( le nom), siège social
( le domicile) et l’état ( la nationalité).
Toute personne morale à un droit au nom dont le port constitue une obligation. C’est la raison
sociale.
Grâce à ce nom, elle peut être désignée dans les relations juridiques. Cette raison sociale est
protégée contre toute usurpation. Mais contrairement au nom de personnes physiques, le nom
de la personne morale est librement cessible. Ce nom pourra être une dénomination de
fantaisie (espace latrille, alla kabo) ou bien le nom de son fondateur, qui joue alors le rôle de
père de la personnalité morale (Peugeot, Lina Ricci, Soum Bill production, Etablissement
Sylla Frères).
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B-LE SIEGE SOCIAL
Les personnes morales, a l’instar des personnes physique ont un domicile. Le siège social est
le domicile de la personne morale, c’est le lieu de son principal établissement, il est destiné
par ses statuts.
Lorsqu’une personne morale dispose d’activités disséminées sur une vaste étendu territoriale
(succursale, établissement secondaire) les tribunaux admettent depuis 1872 à travers l’arrêt «
compagnie des chemins de fer de l’Ouest que ces succursales soient considérées comme le
domicile secondaire de la personne morale ».
L’état permet de distinguer une personne morale des autres personnes morales. Sa fonction est
donc la même que pour une personne physique.
Toute fois, cette distinction est plus difficile à faire car la personne morale est plus pauvre :
elle n’a pas de sexe, ne se marie pas, n’est jamais mineure, n’a pas d’enfants etc.….). Le seul
élément d’état qui lui reste est la nationalité. Et encore, la destination de la nationalité d’une
personne morale n’est pas chose facile.
Si nous comparons la personne morale avec une personne physique, on constate que la
nationalité de cette dernière résulte de la combinaison de deux facteurs : Le droit du sang ( jus
sanguinis) et le droit du sol ( jus soli). Comme la personne morale ne peut relever du droit du
sang, il ne reste que le droit du sol.
C’est à dire que la détermination de la nationalité d’une société doit ce faire par la prise en
considération du lieu où elle est établir soit son siège social.
Comme pour les personnes physiques, une distinction doit être faite entre la capacité de
jouissance des personnes morales et leur capacité d’exercice.
Contrairement aux personnes physiques, l’aptitude des personnes morales à être titulaire de
droit est limitée au champ d’activité que leur ont assigné les lois.
Ce principe de la spécialité des personnes morales cantonne le champ d’activité des personnes
morales au but particulier pour lequel la personnalité morale leur a été attribuée.
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C’est ainsi que le champ d’activité des sociétés sera limité à la recherche des bénéfices ; un
syndicat professionnel ne pourra accomplir que les actes juridiques qui correspondent à la
démarche des intérêts de la profession qu’ils représentent.
En d’autres termes, la qualité de sujet de droit des personnes morales est enfermée dans la
sphère d’activité octroyée par lui à chaque groupement.
Parmi les personnes morales, certaines jouissent dans la limite de leur spécialité d’une
capacité juridique complète tandis que d’autres ont une capacité restreinte.
Contrairement aux sociétés qui ont une capacité de jouissance complète, les associations on
une capacité de jouissance limitée.
- Les associations simplement déclarées ne peuvent sans autorisation spéciale acquérir
des immeubles à titre onéreux sauf s’il s’agit d’un local destiné à l’administration de
l’association.
- Certaines personnes morales peuvent agir en justice pour la défense d’un intérêt
collectif. Ce droit est reconnu par les lois aux syndicats professionnels. Mais cette
possibilité n’est pas en revanche reconnue à l’association d’utilité publique. Les
personnes morales ne faisaient pas l’objet de mesure d’incapacité de jouissance
peuvent elles même user leur droit ?
Les personnes morales, êtres juridiques artificiels sans existence corporelle, ne peuvent
exercer elles même les droit dont elles sont titulaires. Elles sont frappées d’une incapacité
générale d’exercice qui s’applique à tous les actes de la vie juridique sans exception.
C’est pourquoi pour exercer leur droit, la société a nécessairement recours à des personnes
physiques. Ce rôle est joué par les organes exécutifs de la personne morale.
Les modes de désignation et de fonctionnement des différents organes de la personne morale
sont contenus dans les statuts.
Mais comme les personnes physiques, les personnes morales naissent puis disparaissent.
La similitude entre les personnes physiques et les personnes morales n’est qu’apparente car
les processus de constitution (naissance) et de dissolution (décès) sont plus complexe et
présentent un caractère artificiel pour les derniers.
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Mais contrairement aux personnes morales de droit privé, la constitution des personnes
morales de droit public exige une intervention légale. La manifestation des volontés privées
est inopérante.
Contrairement aux personnes physiques qui sont mortelles, les personnes morales, entités
abstraites, ne sont pas sujettes à la mort. Elles peuvent en principe fonctionner indéfiniment,
éventuellement au prix de quelques adaptations.
Et pourtant il arrive que les personnes morales disparaissent. L’on peut s’interroger sur les
causes et les effets de cette disparition.
La fin des personnes morales n’a pas le même caractère fatal qu’a le décès des personnes
physiques.
Les causes de dissolution se caractérisent par leur diversité :
- Pour les sociétés, la dissolution peut être décidée par la majorité des associés. La
dissolution de la société résulte alors de la manifestation de volonté des membres du
groupement.
La dissolution est alors dénommée dissolution volontaire par opposition à la dissolution
imposée par les lois. C’est ainsi que dans les sociétés de personnes, le décès d’un associé
ou l’incapacité qui la frappe est une cause légale de dissolution en raison de l’importance
de la personne des associés.
- Dans d’autres cas, l’arrivée du terme prévu par les statuts constitue la cause de
dissolution des sociétés et des associations, lorsque celles-ci ont été formées pour un
temps déterminé
- Dans d’autres cas encore, la dissolution de la société peut résulter d’une décision de
l’administration. Il s’agit d’association ayant un objet contraire à l’ordre public. Leur
dissolution est prononcée par le décret conformément aux dispositions de l’article 5
relatifs aux associations.
A l’instar du décès des personnes physiques, la dissolution des personnes morales entraîne
également la disparition de la société de la scène juridique.
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Chapitre 3 : LE PATRIMOINE DES PERSONNES JURIDIQUES
Le patrimoine est généralement considéré comme l’ensemble des droits et obligations d’une
personne et cet ensemble est considéré comme un tout de sorte qu’on le désigne comme une
universalité de droit.
I- LA COMPOSITION DU PATRIMOINE
- Le passif est composé de toutes les dettes qui constituent généralement toutes les charges
d’une personne.
Le patrimoine a pour caractère principal le lien avec la personnalité de sorte que seules les
personnes physiques ou morales ont un patrimoine et toute personne a un patrimoine. Aussi
toute personne a-t-elle un patrimoine même si celui-ci est vide. Les caractères dérivés du
patrimoine sont son incessibilité et son indivisibilité.
- l’incessibilité du patrimoine signifie que le patrimoine d’une personne ne peut être transmis
qu’à sa mort. Cette transmission relève du droit de succession qui énonce que les héritiers
vont recueillir non seulement les éléments actifs du patrimoine mais aussi les éléments
passifs.
-l’indivisibilité du patrimoine signifie qu’une même personne ne peut avoir qu’un seul
patrimoine et un seul.
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Chapitre 4 : LES DROITS DES PERSONNES PHYSIQUES
Les personnes physiques ont des droits qui peuvent être hors du patrimoine ou inclus dans le
patrimoine.
1 - Le droit à l’honneur
Ce droit signifie que toute personne a le droit de faire respecter son honneur.
Ce droit est donc exercé chaque fois qu’une autre personne porte atteinte à notre honneur.
S’agissant des cas d’atteinte à l’honneur, on observe deux situations qui sont :
- la diffamation et l’injure.
La diffamation existe lorsqu’une personne nous impute un fait alors qu’il y a injure en cas
d’outrage et de mépris à notre égard. Pour que l’auteur de l’atteinte à l’honneur soit
sanctionné, il faut que cette atteinte soit intentionnelle.
Dans un tel cas, l’auteur subit des sanctions civiles et des sanctions pénales.
Les sanctions civiles consisteront soit à attribuer des dommages et intérêts à la victime, soit à
prononcer des mesures propres à faire cesser l’atteinte.
Quant aux sanctions pénales, le code pénal ivoirien prévoit une infraction sur les injures. Ce
qui peut entraîner le paiement d’une amende ou une peine d’emprisonnement.
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La vie privée englobe essentiellement la vie familiale et la vie amoureuse.
Mais pour les personnes publiques, la frontière entre ce qui relève de la vie privée et de la vie
publique est difficile à déterminer de sorte qu’il revient au juge d’apprécier.
Le droit au secret de sa correspondance et celui au respect de son domicile (principe de
l’inviolabilité du domicile) sont aussi un droit qui protège le secret de la vie privée.
Les sanctions établies en cas de violation du droit au respect de la vie privée sont d’ordre
pénal et civil.
Les sanctions pénales sont prévues par les articles 383 et 385 du code pénal qui répriment la
révélation du secret professionnel, les violations du domicile et les violations de
correspondance.
Les sanctions civiles ne sont applicables que si les conditions de l’action en responsabilité
civile de l’article 1382 sont réunies. Il s’agit d’une faute, d’un préjudice et d’un lien de
causalité. Si ces conditions sont remplies, l’auteur de la violation sera condamné au paiement
de dommages et intérêts suivis de la suspension ou la destruction des articles.
3 - Le droit à l’image
C’est le droit reconnu à toute personne sur son image. Par conséquent, elle peut interdire aux
tiers la photographie, la reproduction et la publication de son image.
Le droit à l’image peut se confondre avec le droit au respect de la vie privée (cas d’un
journaliste qui photographie un homme public jouant chez lui avec ses enfants).
Mais, le droit à l’image peut se distinguer nettement du droit au respect de la vie privée (cas
d’une danseuse photographiée pendant sa prestation).
La violation du droit à l’image entraîne comme sanction civile le paiement de dommages et
intérêts et la destruction des clichés et ouvrages.
La charge de la preuve des conditions de l’article 1382 du code civil incombe à la victime de
l’atteinte au droit à l’image.
Il n’y a pas de faute si l’on a donné son consentement pour la photo et pour sa divulgation.
Mais il y a faute si l’autorisation a été donnée seulement pour la photo et non pour sa
divulgation. Par ailleurs, il n’y a pas de préjudice si la personne photographiée n’est pas
identifiable sur la photo.
Les droits patrimoniaux font l’objet de deux subdivisions : la première distingue les droits
personnels, la seconde distingue les droits réels.
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A/ LES DROITS REELS
1/ Définition
Le droit réel est celui qui donne à la personne un pouvoir direct sur une chose. Le pouvoir sur
la chose est dit direct parce qu’il s’exerce sans l’entremise d’une autre personne.
Exemple : le droit du propriétaire sur son véhicule, son stylo, etc.
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Les démembrements du droit de propriété
---L’usufruit
Il permet à une personne de se servir de la chose et d’en jouir, mais pas d’en disposer. Cette
dernière faculté reste attribuée au propriétaire qui, ainsi, réduit dans ses prérogatives, est
dénommé nu-propriétaire.
---La nue-propriété
C’est le fait pour une personne de n’avoir sur une chose que le droit d’en disposer, à
l’exclusion de l’usufruit.
Exemple : le père qui accorde à son fils le droit d’usage et de perception des fruits sur un de
ses immeubles ne conserve que la nu-propriété.
---Les servitudes
La servitude est une charge imposée à un immeuble (fond servant) pour l’usage et l’utilité
d’un immeuble voisin (fond dominant) appartement à un propriétaire distinct.
Elle donne droit au propriétaire du fond dominant de retirer certains avantages d’un fond
servant. Ainsi, le propriétaire d’un immeuble enclavé a une servitude de passage sur le terrain
voisin pour accéder à la voie publique.
1/ Définition
Le droit personnel ou droit de créance est celui qui donne à la personne un pouvoir contre
une autre personne, celui d’exiger de cette dernière une certaine prestation. Ce droit appelé
droit de créance par rapport au sujet actif, se nomme obligation par rapport au débiteur, sujet
passif. L’obligation peut consister en une obligation de donner, de faire ou de ne pas faire.
L’obligation de donner est celle par laquelle le débiteur s’engage à transférer au créancier un
bien. L’obligation de faire est celle par laquelle le débiteur s’engage à réaliser quelque chose
pour le créancier. Exemple : obligation du puisatier à creuser un puit, du cordonnier à réparer
une chaussure, etc.
L’obligation de ne pas faire est celle par laquelle le débiteur s’engage à une abstention d’agir.
L’obligation peut être en nature ou en argent. L’obligation en nature est celle dont l’objet n’est
pas une somme d’argent. L’obligation en argent est celle dont l’objet est une somme d’argent.
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- le droit personnel porte sur le patrimoine du débiteur, c’est-à-dire sur l’ensemble des biens
du débiteur.
Le droit personnel ne porte pas sur la personne du débiteur. Le droit personnel ne porte pas
sur un ou plusieurs biens déterminés du débiteur. De sorte qu’en cas d’inexécution, le débiteur
ne pourra être vendu comme esclave, ou être emprisonné pour être contraint à exécution.
Le créancier ne pourra se faire payer qu’en saisissant n’importe quel bien compris dans le
patrimoine du débiteur. On dit alors que le patrimoine du débiteur est le gage général de ces
créanciers.
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Chapitre 5 : LES BIENS DES PERSONNES JURIDIQUES
Les biens sont des choses, objet de droit ou des droits exercés sur des choses. Cependant,
toutes les choses ne sont pas des biens. C’est le cas des choses sur lesquelles aucun droit réel
ne peut être établi. Il s’agit des choses communes dont tous les individus usent mais qui
n’appartiennent à aucun d’entre eux. Exemple : l’air, la lumière solaire…
Tous les biens ne sont pas non plus des choses. Les choses ont en principe une consistance
matérielle or certains droits portant sur les éléments incorporels ont un support abstrait, un
support intellectuel.
Les biens qui feront l’objet de notre étude seront liés à des choses, c’est pourquoi, il existe
plusieurs classifications des biens en fonction des choses, objet de droit.
Ce sont des choses corporelles qui par nature sont mobiles. On distingue les meubles par
nature, les meubles par anticipation et les meubles par détermination de la loi.
Ce sont des choses corporelles qui par nature sont immobiles. Il en existe 3 sortes qui sont :
les immeubles par nature, les immeubles par destination et les immeubles par les objets
auxquels ils s’appliquent.
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Ils peuvent aussi être rattachés aux immeubles en étant scellés au ciment. Ils ne peuvent donc
être détachés sans être eux-mêmes fractionnés ni détériorés ou encore sans briser la partie de
l’immeuble où ils sont fixés.
Ce sont aussi toutes les actions en justice qui sanctionnent les droits réels immobiliers.
Une chose est frugifère ou non lorsqu’elle produit ou non des fruits.
Les choses de genre ne sont pas individualisées. Elles ne sont déterminées que dans leur
espèce. Elles sont interchangeables, ce qui fait dire qu’elles sont fongibles.
Exemple : 50 bouteilles de vin.
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Titre 4 :
LES OBLIGATIONS
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Chapitre 1 : DEFINITION, SOURCES ET CLASSIFICATION
DES OBLIGATIONS
I- DEFINITION
L’obligation est un lien de droit existant entre deux personnes (ou deux groupes de
personnes), en vertu duquel l’une doit faire quelque chose au profit de l’autre.
L’obligation présente donc trois éléments :
1 - Elle met en relation deux personnes : le créancier de l’obligation et le débiteur
de la dette.
Ce caractère obligatoire distingue l’obligation juridique de l’obligation dite naturelle, qui n’a
pas ou qui a perdu la sanction étatique, mais peut être volontairement et valablement
exécutée.
Exemple : le devoir alimentaire entre frères et sœurs est une obligation de conscience qui
n’est pas sanctionnée par la loi. L’obligation prescrite n’est plus susceptible d’exécution
forcée ; elle subsiste comme obligation naturelle.
1 - Le contrat
C’est un accord de volonté destiné à créer des obligations.
2 - Le quasi-contrat
C’est un fait volontaire et licite créateur d’obligation qui ne résulte d’aucun accord de volonté
préalable.
Exemple : un propriétaire fait réparer un mur mitoyen sans avoir demandé l’accord de son
voisin, il y a gestion d’affaire obligeant le voisin à participer aux frais de réparation.
3 - Le délit
C’est un fait intentionnel et illicite qui cause un dommage à autrui, il oblige l’auteur du
préjudice à réparation.
Exemple : l’honneur d’une personne est atteint par diffamation. L’auteur de ce délit peut
être condamné par les tribunaux à réparer le préjudice moral subi par la victime.
4 - Le quasi-délit
C’est un fait non intentionnel qui cause un dommage à autrui.
Exemple : un pot de fleurs, par un grand vent tombe sur la tête d’un passant. Le gardien
(propriétaire) peut être condamné à réparer le dommage involontaire ainsi provoqué.
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Ces deux sources, délit et quasi-délit sont regroupées en une seule étude : la responsabilité
civile délictuelle qui aboutit, dans les deux cas, à la réparation du dommage.
5 - La loi
Le législateur impose directement des obligations à certaines personnes en dehors de tout acte
ou fait de leur part, il en est ainsi de l’obligation alimentaire due par les parents aux enfants
(et inversement) ; et de l’obligation de voisinage.
1 - L’obligation de donner
C’est l’obligation par laquelle le débiteur s’engage à transférer au créancier la propriété d’une
chose.
Exemple : le vendeur s’engage à vendre la chose. ‘’donner’’ n’a pas ici le sens de
libéralité ; donner ici veut dire transférer la propriété.
2 - L’obligation de faire
C’est l’obligation par laquelle le débiteur s’engage à accomplir pour le créancier un acte ou à
exécuter pour lui une prestation.
Exemple : le peintre s’engage à faire votre portrait.
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Chapitre 2 : LE CONTRAT
Le code civil définit le contrat et précise ses caractères. Il existe plusieurs contrats qui sont
soumis à des conditions de formation précises et produisent plusieurs types d’effets.
Selon le code civil « le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes
s’obligent envers une ou plusieurs autres à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose. »
II - CARACTERES DU CONTRAT
L’élément essentiel du contrat est l’accord de volonté par lequel les contractants déterminent
les effets du lien juridique qu’ils créent.
Cet accord forme la loi des parties : c’est l’application du principe de l’autonomie de la
volonté qui est traduite par l’art. 1134 du code civil «les conventions légalement formées
tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites. Elles ne peuvent être révoquées que par leur
consentement mutuel ou pour des causes que la loi autorise. Elles doivent être exécutées de
bonne foi. »
Le principe d’autonomie de la volonté s’applique :
Les formes (écrit, publicité) n’ont d’utilité que pour la preuve de l’obligation ou pour son
opposabilité aux tiers. C’est le principe du consensualisme.
Cependant les contrats formels et réels font exception à ce principe.
2 - Pendant toute la durée du contrat, seules les parties par un nouvel accord,
peuvent modifier les obligations
Le législateur ne peut y porter atteinte, puisqu’en vertu du principe de la non-retro activité, les
lois nouvelles ne s’appliquent pas aux contrats en cours. Le Juge ne peut réviser le contrat au
motif que les conditions économiques ont changé.
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III - CLASSIFICATION DES CONTRATS
Il existe de multiples classifications des contrats, selon que l’accent est mis sur le caractère, la
nature, la durée des obligations créées, les formes utilisées, l’importance de la personne, des
contractants, etc.
L’on distingue notamment :
Exemple : dans la vente, le vendeur est tenu de livrer la chose vendue et l’acheteur de
payer les prix
Le contrat unilatéral ne crée d’obligations qu’à la charge d’une seule des parties.
Contrat synallagmatique
A B
A B
A doit à B
B doit à A.
Contrat unilatéral
A B
A doit à B
B ne doit rein à A
Remarque : le contrat unilatéral ne doit pas être confondu avec l’acte unilatéral.
En effet, le contrat unilatéral implique l’accord des deux parties, alors que l’acte unilatéral
résulte d’une seule volonté.
Exemple : dans le contrat de prêt, emprunteur et prêteur sont d’accord, tandis que la
donation émane d’une seule partie.
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2 - Les contrats à titre onéreux et les contrats à titre gratuit
Dans un contrat à titre onéreux, chacun s’oblige en vue d’obtenir de l’autre contractant, un
avantage correspondant.
Dans un contrat à titre gratuit, l’une des parties procure à l’autre un avantage sans
contrepartie.
Les contrats commutatifs sont des contrats dans lesquels la prestation prévue à la charge de
chaque partie est certaine, déterminée (connues d’avance).
Les contrats aléatoires sont des contrats dans lesquels la prestation fournie par l’une des
parties, dépend d’un événement incertain, d’un aléa.
Les contrats consensuels se forment par le simple accord des parties. Aucune formalité n’est
nécessaire à leur validité. Si un écrit est rédigé, il n’a qu’un rôle de preuve des obligations. En
vertu du principe du consensualisme, la plupart des contrats sont consensuels.
Les contrats formels (ou solennels) ne sont valables que par l’accomplissement d’une
formalité déterminée : rédaction d’un acte notarié, exigence d’un écrit par exemple.
Les contrats réels nécessitent, outre l’accord des parties, la remise d’une chose.
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5 - Les contrats à exécution instantanée et contrats successifs
Les contrats à exécution instantanée créent des obligations susceptibles d’être exécutées en
un seul trait de temps.
Les contrats à exécution successive créent des obligations dont l’exécution s’étend sur une
certaine durée déterminée ou indéterminée.
Le terme du contrat à durée déterminée est fixé de manière certaine, lors de la conclusion du
contrat ; il ne peut être modifié que par accord des parties ;
Le contrat à durée indéterminée peut se poursuivre indéfiniment, car aucun terme n’est
prévu. La nécessité de protéger la liberté des co-contractants qui fonde la prohibition des
engagements à vie ou de très longue durée, a pour conséquence que chacun des contractants
peut mettre fin unilatéralement à un contrat à durée indéterminée.
Les clauses des contrats de gré à gré sont librement débattues par les parties.
Dans les contrats d’adhésion, au contraire, le contenu du contrat est imposé par l’une des
parties à l’autre qui ‘’adhère’’ au contrat.
Exemple : le voyageur qui prend un billet de train ne discute pas du prix, ni des conditions
de voyage avec la RAN.
Il ne peut qu’accepter ou refuser en bloc le tarif et les horaires qui lui sont présentés.
Les contrats individuels créent des droits et obligations au profit ou à la charge des seules
parties au contrat.
Les contrats collectifs s’appliquent à des personnes qui ne sont pas parties au contrat.
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9 - Les contrats conclus intuitu personae
Le contrat ne peut produire ses effets que s’il est légalement formé.
Le contrat qui ne remplit pas les conditions légales nécessaires à sa formation, est nul.
Pour être légalement formé, un contrat doit satisfaire à quatre conditions de fond (art. 1108 du
code civil).
Des conditions de forme peuvent également être exigées dans certains cas.
1 - Le consentement
a) La volonté de contracter
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Le silence constitue-t-il une manifestation tacite de volonté ?
Contrairement à l’adage ‘’qui ne dit mot consent’’, le silence n’a, en principe, aucune
signification juridique.
Exemple : le silence de celui qui reçoit d’office un journal ou des livres ne vaut pas
acceptation et ne permet pas à l’expéditeur de réclamer le prix des objets envoyés.
Cependant, le silence peut être interprété comme une manifestation de volonté tacite, lorsqu’il
est entouré de circonstances particulières :
b) La formation du contrat
Exemple ; le commerçant qui expose en vitrine les objets avec indications de leur prix.
Le taxi qui attend à une station fait une offre tacite.
Exemple : le voyageur qui monte dans un autobus accepte tacitement l’offre de transport.
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La jurisprudence décide que la détermination du lieu et du moment de la rencontre du
consentement est une question de fait, laissé à l’appréciation des tribunaux. Ceux-ci ont
tendance à préférer le système de la réception.
Le choix du lieu de rencontre des consentements entraîne des conséquences importantes :
la loi applicable en cas de litige est celle en vigueur au moment et au lieu où le
contrat est conclu ;
la capacité des parties s’apprécie au moment de la conclusion du contrat ;
le retrait de l’offre et de l’acceptation est toujours possible jusqu’au moment où
le contrat est conclu ;
si la chose périt par cas fortuit, le risque est supporté par le pollicitant jusqu’au
moment où le contrat est conclu par l’acceptant ;
le délai de la prescription commence à courir à partir du jour de la conclusion du
contrat.
c – 1) L’erreur
Le contractant commet une erreur lorsqu’il se trompe sur l’un des éléments constitutifs du
contrat. L’influence de l’erreur sur la validité du consentement varie selon la nature de
l’élément sur lequel elle porte.
On peut distinguer :
Exemple : je crois acheter un bijou en or, alors qu’il n’est qu’en métal doré.
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- l’erreur sur la personne.
Elle n’est prise en considération que dans les contrats conclus intuitu personae, (en
considération de la personne). La personne du co-contractant comprend :
* Son identité : physique
c – 2) Le dol
Le dol consiste dans l’usage de moyens frauduleux destinés à tromper une personne et la
déterminer à contracter.
Le dol ne constitue pas par lui-même un vice du consentement.
C’est l’erreur provoquée par le dol qui vicie le consentement. Le contractant qui commet une
erreur se trompe ; le contractant victime d’un dol est trompé. Eléments constitutifs du dol : le
dol consiste en des manœuvres, machinations, mises en scène, etc. sont néanmoins considérés
comme suffisants :
Le mensonge, à condition qu’il soit reprouvé par les mœurs : le simple fait de
vanter les qualités d’un objet n’est pas constitutif de dol.
- Le fait de l’un des co-contractants. Le dol d’un tiers est sans influence sur la
validité du contrat.
- Commises intentionnellement c’est-à-dire avec l’intention de tromper le co-
contractant.
- Déterminantes : sans elles, les contractants n’auraient pas conclu l’accord.
Lorsque ces éléments constitutifs du dol sont réunis, le contrat es nul de nullité relative.
c – 3) La violence
La violence est constituée par la contrainte exercée sur la volonté d’un contractant afin de
l’amener, par crainte, à conclure un contrat.
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C’est donc la crainte inspirée par la violence, et non la violence elle-même, qui porte atteinte
à la libre volonté du contractant et constitue un vice du consentement.
La violence comprend :
Une menace
D’un mal considérable et présent ; Mettant en danger la personne ou les biens du co-
contractant ou de ses proches.
Exemple : le créancier menace de faire saisir les biens de son débiteur pour obtenir
paiement de sa créance.
Déterminante : sans la violence, le contractant qui en est victime n’aurait pas contracté.
c – 4) La lésion
La lésion est le préjudice résultant, pour l’un des co-contractants de la disproportion entre la
prestation qu’il fournit et celle qu’il reçoit.
Cette notion, d’ordre purement économique, n’est incluse dans les vices du consentement que
parce qu’elle fait présumer la violence, l’erreur ou le dol.
Elle est plus facile à prouver que l’un de ces trois faits. La lésion n’est prise en considération
que dans certaines hypothèses déterminées.
Il faut distinguer :
- à titre onéreux
- Commutatifs
- Synallagmatiques
- La vente d’immeubles car la lésion ne peut être invoquée en matière de vente
de meubles.
La lésion ne peut être invoquée que par le vendeur, parce qu’on peut, par des circonstances
malheureuses, être contraint de vendre, jamais d’acheter. Lorsque le prix de vente est inférieur
de plus de 7/12 à la valeur réelle de l’immeuble.
Les contrats passés avec des mineurs
La rescision peut être demandée quel que soit le type de contrat et le taux de lésion.
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La rescision pour lésion sanctionne les actes accomplis par les majeurs sous sauvegarde de
justice, et qui causent à ceux-ci un préjudice.
L’existence d’une lésion entraîne la nullité relative du contrat, à moins que le co-contractant
ne propose une révision du contrat, en offrant un supplément de prix ou de part.
3 - L’objet
Exemple :
- l’objet du contrat de vente est de faire naître les obligations de livrer la chose
et d’en payer le prix ;
- l’objet de l’obligation est de livrer la chose elle-même qui est cédée : maison,
meubles, fonds de commerce, etc.
Il en résulte que l’objet est toujours le même pour chaque catégorie de contrat (créer des
obligations de livrer la chose et des obligations de payer le prix dans le contrat de vente ; créer
des obligations de restituer, dans le dépôt, de payer les intérêts dans le prêt à intérêt, etc.) :
alors qu’il varie avec chaque obligation assumée (un meuble, une somme d’argent, exécuter
tel travail), etc.
4 - La cause
a) Définition
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qui se pose à son égard est donc de savoir si les mobiles des parties sont juridiquement
réguliers : c’est le problème de la licéité de la cause.
Exemple : je loue une maison. La cause de mon obligation de payer le loyer est
l’engagement pris par le propriétaire de m’assurer la jouissance des locaux. La cause du
contrat peut être l’intention de me loger ou d’y installer un repère de gangsters, etc.
La cause de l’obligation doit exister : la sanction de l’absence de cause est la nullité absolue
du contrat, quel qu’il soit.
Parmi les nombreux mobiles qui motivent la conclusion d’un contrat, il importe d’isoler ceux
qui ont été déterminants de la volonté des contractants ; ils constituent la cause impulsive et
déterminante du contrat. La cause du contrat ainsi définie doit être licite.
Est illicite :
- La cause contraire à l’ordre public et aux lois impératives,
- La cause immorale.
Les actes juridiques pour lesquels la forme notariée (authentique) est exigée à peine de nullité
sont rares. Ce sont essentiellement la donation, le contrat de mariage, la constitution
d’hypothèque, la vente d’immeuble à construire etc.
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b) Sous seing privé
Doivent être rédigés par écrit : le testament, le contrat d’apprentissage, la vente par
démarchage à domicile etc.
La remise de la chose est une condition de formation d’un certain nombre de contrats qui font
naître une obligation de restitution de cette chose : prêt, dépôt, gage etc.
Les contrats produisent des effets en principe entre les parties contractantes (A) mais dans
certains cas, ces effets s’étendent aux tiers (B).
Entre les parties, le contrat a une force obligatoire de sorte que son inexécution peut impliquer
des sanctions.
La force obligatoire du contrat existe certes entre les parties contractantes, mais elle s’étend
aussi au juge et à la loi.
Le principe de la force obligatoire du contrat entre les parties est consacré par l’article 1134
du code civil qui dispose : « les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux
qui les ont faites ».
Ce texte fait ressortir le fait que les hommes se doivent de respecter la parole qu’ils se sont
donnée.
Ainsi, par leur accord de volonté, chaque contractant est lié par le contrat comme il le serait si
son obligation lui était imposée par la loi.
Les parties contractantes sont donc tenues d’une obligation d’exécution, d’une irrévocabilité
du contrat et d’une exécution de bonne foi de leurs conventions.
En principe, le Juge est lié par le contrat, comme il le serait par une loi. Par conséquent, le
Juge ne peut modifier le contrat, il n’est tenu que de son interprétation.
Si la volonté des parties est claire, le juge ne peut écarter les clauses du contrat, ni refuser de
les appliquer.
Cependant, si une difficulté surgit sur le sens d’un contrat, le juge doit interpréter le contrat.
Cette interprétation doit se faire comme lorsqu’il interprète la loi.
Le Juge ne doit pas dans l’interprétation inventer des volontés qui, en réalité, lui sont
personnelles
Son interprétation ne doit pas consister à dénaturer le sens de la convention qui comporte des
clauses claires et précises et qui ne prêtent à aucune ambiguïté.
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L’interprétation du Juge doit se faire selon la bonne foi, l’équité et les usages. Cependant sous
prétexte de bonne foi, le Juge ne peut substituer sa volonté à celle des contractants.
En principe, les contractants doivent respecter les dispositions légales impératives sous peine
de nullité. Cependant, le contrat peut déroger aux lois qui n’intéressent pas l’ordre public.
Ainsi un contrat peut continuer de s’appliquer, bien que ses clauses soient contraires à une loi
promulguée postérieurement.
Toutefois, lorsque la loi nouvelle intéresse l’ordre public, elle prévaut sur le contrat en cours.
Le législateur intervient aussi dans les cas où des circonstances imprévues bouleversent les
prévisions des contractants et entraînent ainsi une disproportion inattendue des prestations
réciproques qui pourrait entraîner l’enrichissement pour l’un des contractants et la ruine pour
l’autre.
Dans ce cas, la loi agit pour le rétablissement de l’équilibre du contrat.
2 - L’inexécution du contrat
Le contrat ayant force obligatoire, son inexécution est un fait contraire au droit qui appelle
normalement une sanction, à moins que l’inexécution n’ait été rendue possible par la force
majeure.
En cas d’inexécution volontaire, le créancier peut soit engager la responsabilité contractuelle
du débiteur soit poursuivre l’exécution forcée ou demander la résolution du contrat.
a- La responsabilité contractuelle
Par exemple : un acteur s’est engagé à jouer une pièce pendant six mois au théâtre de la
cité. Après neuf représentations, le comédien décide unilatéralement de rompre son
engagement, obligeant la direction à pourvoir à son remplacement.
A défaut d’une exécution volontaire qui constitue le dénouement normal du contrat, il faut
recourir à une exécution forcée.
On peut envisager une exécution forcée en nature.
Dans l’exemple précité, cette mesure est impossible car il peut être question de forcer
physiquement un acteur à jouer sur une scène contre son gré. On doit alors recourir à
l’exécution forcée par équivalent. L’acteur défaillant doit être condamné à payer des
dommages et intérêts sous forme d’une somme d’argent présentant le caractère d’une
indemnité et dédommageant la compagnie de théâtre pour le préjudice qu’elle subit.
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b- L’exécution forcée
L’exécution forcée du contrat a pour objectif le prélèvement, dans le patrimoine du débiteur,
d’une somme d’argent obtenu par la vente aux enchères publiques de ses biens qui ont fait
préalablement l’objet de saisies.
Le créancier peut, en principe procéder librement aux saisies. Cependant, la jurisprudence
n’hésite pas à sanctionner les abus dans l’exercice de ce droit.
Exemple : pour une somme modique, le créancier ne doit pas saisir tous les immeubles du
débiteur.
Le créancier ne peut pas toujours obtenir l’exécution forcée soit parce qu’il s’agit d’une
obligation de faire, pour laquelle la loi interdit une exécution forcée, soit parce que
l’inexécution est définitivement consommée (exemple : la chose transportée qui devrait être
livrée a péri). Dans ces éventualités, le créancier doit se contenter d’une satisfaction par
équivalent qui consiste à lui verser des dommages-intérêts.
1 - Les effets des contrats à l’égard des ayants cause des parties
Les ayants cause des parties à un contrat sont de trois sortes :
- les ayants cause à titre universel ;
- les ayants cause à titre particulier ;
- les créanciers chirographaires.
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Mais s’il fait naître des dettes, c’est le passif de son patrimoine qui s’accroît et les créanciers
peuvent se voir opposer les effets des conventions du débiteur qui pourrait certainement être
insolvable. En effet, même si le débiteur contracte de nouveaux engagements, ceux-ci sont
opposables aux créanciers chirographaires antérieurs car tous les créanciers chirographaires
viennent sur le même pied, quelle que soit la date à laquelle ils sont devenus créanciers.
Par ailleurs, si le débiteur vend un bien de son patrimoine, ces créanciers chirographaires ne
peuvent pas inquiéter l’acquéreur, du moment que le bien est sorti de son patrimoine.
a) La promesse de porte-fort
C’est la promesse faite par une personne (A) à une autre (B) qu’une troisième personne (C)
s’obligera à son égard ou ratifiera l’acte passé entre A et B.
Se porter fort pour un tiers, c’est donc promettre soi-même qu’un tiers s’engagera.
Le porte-fort s’oblige donc personnellement à l’égard de son contractant à ce qu’un tiers
assume à l’égard de celui-ci Tel ou Tel engagement. Mais le tiers n’est lié en aucune manière
et s’il ne fait pas ce qu’on attendait de lui, c’est le porte-fort qui sera seul tenu à des
dommages-intérêts envers son contractant.
Exemple : lorsqu’un mineur est appelé avec des majeurs à une succession, les cohéritiers
majeurs peuvent vendre les biens héréditaires à l’amiable, mais en se portant fort envers les
acquéreurs que le mineur devenu majeur n’attaquera pas la vente. Si le contraire se
produit, les cohéritiers du mineur devenu majeur dédommageraient les acquéreurs.
C’est à partir du moment où le tiers s’engage qu’il est lié par le contrat
.
b) La stipulation pour autrui
Il y a stipulation pour autrui lorsque, dans un contrat, une des parties, appelée le stipulant,
stipule de l’autre, appelée le promettant, qu’elle donnera ou fera quelque chose au profit d’un
tiers étranger appelé le bénéficiaire.
Exemple : un individu stipule d’une compagnie d’assurance moyennant le payement d’une
prime annuelle, qu’elle remettra, lors de son décès, un capital soit à sa veuve, soit à ses
enfants.
En principe nul ne pouvant acquérir un droit contre sa volonté, le tiers peut refuser le bénéfice
de la stipulation. Si le bénéficiaire accepte la stipulation, cela aura pour effet de consolider
son droit, de rendre l’opération définitive, en mettant obstacle au droit de révocation du
stipulant. Au cas où le promettant n’exécute pas la prestation qu’il s’est engagé à accomplir en
faveur du tiers bénéficiaire, le stipulant peut agir en résolution du contrat principal ou
demander d’autres réparations. S’il le préfère, il peut contraindre le promettant à exécuter
l’engagement.
68
Titre 5 :
LA RESPONSABILITE
CIVILE DELICTUELLE
69
CHAPITRE 1 : LE PRINCIPE DE LA RESPONSABILITE CIVILE
I. LA NOTION DE RESPONSABILITÉ
Exemple : En arrosant les fleurs qui garnissent son balcon, Mme Ackah commet une
maladresse et laisse échapper un pot dont la chute blesse un passant. L’état de la victime
exige des soins immédiats et entraîne un arrêt de travail de cinq jours.
Mme Ackah dont la maladresse constitue un délit civil est à l’origine de l’accident, elle est
dite civilement responsable et tenue de réparer le dommage subi par la victime. Celle-ci
pourra être indemnisée de toutes les dépenses entraînées par sa blessure et du manque à
gagner résultant de son arrêt de travail.
Il résulte de cet exemple que trois conditions cumulatives sont nécessaires pour qu’il y ait
responsabilité civile. Ce sont :
Lorsque ces trois conditions sont réunies, la responsabilité civile fait naître un lien
d’obligation entre le responsable du dommage et la victime.
La notion de responsabilité est très ancienne mais les principes actuels se sont dégagés
progressivement. Dans les sociétés primitives, la victime avait le droit de se venger
directement (la loi du Talion). Plus tard, l’autorité publique est intervenue et la notion de
réparation s’est substituée à celle de vengeance.
C’est ce qu’exprime le principe général énoncé par l’article 1382 du code civil aux termes
duquel, « tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage oblige celui par la
faute duquel il est arrivé, à le réparer » .
Exemple, sur le chantier de construction d’une usine, une altercation oppose un ouvrier à
son chef de chantier. Un camarade qui se trouvait à proximité veut séparer les deux
hommes et reçoit un coup de poing qui le blesse gravement à l’œil.
70
Une faute civile
En effet, en causant des dommages corporels à autrui, le coupable a commis un délit civil
c’est –à-dire un fait illicite. La victime est en droit de réclamer la réparation des dommages
qu’elle subit.
En effet, le coupable s’est livré à un acte de violence que la société ne peut pas admettre. Il a
commis un délit pénal et doit être inculpé pour coup et blessure.
A la lumière de cette double faute, on constate qu’un fait causant un dommage à autrui
constitue à la fois un délit civil et un délit pénal.
Lorsqu’une faute constitue à la fois un délit civil et un délit pénal, le coupable doit répondre
de son acte vis-à-vis de la société et vis-à-vis de la victime. Dans ce cas, deux actions peuvent
être entreprises :
Mais très souvent, les deux actions en responsabilité sont liées. La victime profite du procès
qui est engagé devant la juridiction pénale pour lier son action civile à l’action publique. On
dit alors qu’elle se constitue partie civile.
Dans les deux exemples précédents, la ménagère maladroite et l’ouvrier palabreux voient leur
responsabilité mise en jeu à la suite d’une faute personnelle. Mais il n’est pas toujours
nécessaire qu’une personne commette personnellement une faute pour être déclarée
civilement responsable et tenue de réparer un dommage.
L’article 1384 du code civil énonce que ‘’on est responsable non seulement du dommage que
l’on cause par son propre fait mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont
on doit répondre ou des choses que l’on a sous sa garde.’’
Ainsi, par exemple, le fonctionnement d’une machine peut engager la responsabilité de son
gardien, même si celui-ci n’a commis aucune faute. Le texte de l’article 1384 nous permet de
distinguer trois régimes de responsabilité.
71
La responsabilité du fait personnel ;
La responsabilité du fait d’autrui ;
La responsabilité du fait des choses.
Chaque personne est d’abord responsable des fautes qu’elle commet personnellement. Ainsi,
suivant la formule de l’article 1382 du code civil, c’est ‘’tout fait quelconque de l’homme’’
présentant un caractère fautif qui peut entraîner la responsabilité civile de son auteur.
S’agissant du caractère illicite, le droit fixe les règles qui régissent les relations entre les
hommes. Il est certain qu’un acte contraire au droit présente un caractère fautif.
Exemple, le code de la route fixant la conduite que doit tenir tout usager de la route ; toute
inobservation de ses règles engage la responsabilité civile du contrevenant.
Mais le droit ne peut tout prévoir ni tout réglementer. Ainsi, le caractère illicite d’un acte doit-
il s’entendre de façon plus large. Tout ce qui est contraire à la morale, aux bonnes mœurs, à la
pudeur que doit respecter tout homme pour ne pas nuire à ses semblables peut constituer une
faute.
S’agissant de la faute par action ou par omission, lorsqu’on a accompli un acte qu’on ne
devrait pas commettre et qui engage sa responsabilité, il s’agit d’une faute par action.
Par ailleurs, une simple abstention peut aussi constituer une faute : il s’agit d’une faute par
omission.
C’est ainsi, par exemple, que la loi fait obligation de porter assistance à personne en danger.
Quelqu’un qui refuserait de porter assistance à une personne en train de se noyer alors qu’il a
la possibilité de tendre une perche ou d’appeler au secours, commettrait une faute par
omission susceptible d’engager sa responsabilité.
Une personne peut être aussi responsable du dommage causé par le fait d’autres personnes qui
sont placées sous son autorité. Plusieurs cas sont prévus.
Exemple : à la sortie de l’école, un jeune garçon bouscule un de ses camarades qui fait une
chute et se fracture le bras. En bousculant son camarade, il n’a peut être pas eu conscience
qu’il commettait une faute : on estime que les parents ont mal éduqué leur enfant et sont
responsables de son tempérament brutal.
72
Les parents de la victime vont pouvoir donc demander réparation des dommages causés, non
pas au coupable lui-même, mais à ses parents.
Les père et mère sont responsables des dommages causés par leurs enfants mineurs non
émancipés habitant avec eux.
Le père qui est présumé avoir mal éduqué ou mal surveillé son enfant, ne peut échapper à
cette responsabilité que dans deux cas :
Il en est de même de l’instituteur et du professeur qui sont responsables des dommages causés
par leurs élèves pendant le temps qu’ils sont sous leur surveillance.
Exemple : un chauffeur de camion employé par une entreprise de transport routier effectue
régulièrement le trajet Abidjan-Bouaké. Au cours d’un de ses voyages, il cause un accident.
Au moment de l’accident, ce chauffeur qui est salarié est en service et exécute l’ordre qui lui a
été donné. La responsabilité doit incomber à celui qui donne des ordres (le commettant) et
non à celui qui les exécute (le préposé) ; les commettants sont donc responsables du dommage
causé par leur préposé dans les fonctions auxquelles ils les ont employés.
En général, c’est un contrat de travail qui lie le commettant au préposé. L’employeur tirant
profit de l’activité de son salarié doit en supporter les risques. C’est pourquoi le commettant
ne peut être exonéré de sa responsabilité en prouvant qu’il n’a pas commis de faute. Il pourra
toutefois exercer un recours contre son préposé appelé ‘’action récursoire’’.
Cette responsabilité découle de l’article 1384 du code civil suivant lequel ‘’on est responsable
du dommage causé par le fait des choses que l’on a sous sa garde’’.
Exemple : un fauve s’échappe d’un zoo et erre plusieurs jours avant d’être capturé. Au
cours de cette fugue, il cause de nombreux dégâts matériels et blesse plusieurs personnes.
73
Même si elle n’a commis aucune faute, la direction du zoo est responsable de tous les
dégâts causés par la fugue de l’animal. Il en est ainsi chaque fois qu’un animal
quelconque cause un dommage à autrui.
Exemple : un bâtiment en mauvaise état fait courir de graves risques aux voisins. Une
tempête peut abattre une palissade, arracher des tuiles... c’est le propriétaire de l’immeuble
qui est responsable des dommages causés. Cette responsabilité l’incite à entretenir son
immeuble ou à le démolir s’il est trop vétuste.
Dans le but de mieux protéger les victimes d’accidents, en particulier les automobiles, la
jurisprudence a décidé que tout gardien d’une chose était responsable des dommages causés
par cette chose sans qu’il soit nécessaire de prouver une faute.
Ce principe est applicable à toutes les choses et concerne très souvent les véhicules mais peut
s’appliquer aussi aux choses non actionnées par la main de l’homme ou aux choses inertes
(branches d’arbres, fils électriques...)
Exemple : en entrant dans un restaurant, une personne trébuche au contact d’une chaise
renversée et se blesse en tombant sur le sol. La chaise est à l’origine du dommage et le
restaurateur est responsable. La personne est donc le gardien de la chose. Le gardien est
celui qui a l’usage, la direction et le contrôle de la chose. C’est donc normalement le
propriétaire qui est le gardien. Mais s’il est dépossédé de son bien à la suite d’un vol, c’est
le voleur qui devient gardien.
Aussi, pour que la responsabilité du gardien soit engagée, il suffit qu’il existe un rapport de
causalité entre la chose dont il a la garde et le dommage.
74
CHAPITRE 2 : LA MISE EN OEUVRE DE LA RESPONSABILITE CIVILE
Pour que la responsabilité civile d’une personne soit engagée, il faut que la faute qu’elle a
commise soit à l’origine d’un dommage.
I- LE PREJUDICE
En effet, on ne peut indemniser qu’un dommage qui est déjà réalisé. Le préjudice éventuel
n’est pas pris en considération par les tribunaux.
Exemple : une personne est blessée à la suite d’un accident. Le préjudice matériel
comprend à la fois les dépenses d’hospitalisation : les frais médicaux et d’intervention
chirurgicale et, la perte résultant de l’arrêt de travail.
Exemple : le décès d’une personne aimée frappe ses proches parents dans leur affection.
Une diffamation porte atteinte à l’honneur et à la considération de celui qui en est la
victime.
C’est la raison pour laquelle, l’indemnité fixée par le tribunal doit tenir compte non seulement
du préjudice matériel mais aussi du préjudice moral.
II - LE LIEN DE CAUSALITÉ
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Le préjudice doit être direct
Exemple : une vache va brouter dans le pré du voisin. Elle est atteinte d’une maladie
contagieuse et contamine tout le troupeau de ce voisin. Celui-ci est obligé d’abattre ses
bêtes, ne peut plus payer ses créanciers et doit céder son exploitation. Le propriétaire de la
vache malade ne peut être tenu responsable de toutes ces conséquences malheureuses.
Seule, la perte du troupeau qui est la conséquence directe du fait dommageable doit être
réparée.
Il résulte de ce qui précède que le préjudice indirect n’est pas pris en considération.
Ainsi si, le défendeur prouve que l’accident est dû à une cause étrangère, sa responsabilité
sera dégagée. Cependant, en matière d’accident de la circulation, la jurisprudence n’admet
l’exonération que dans des cas très rares.
Après avoir constaté que toutes les conditions de la responsabilité civile sont remplies, le
tribunal peut se prononcer sur le principe de la responsabilité civile et ordonner la réparation
du dommage causé.
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Deuxième partie :
DROIT COMMERCIAL
77
INTRODUCTION
Le droit commercial n’a pas reçu une définition unanime. Mais le droit ivoirien combine les
conceptions subjectives et objectives. Selon la 1ère, le droit commercial est le droit qui
s’applique aux commerçants. Selon la seconde, c’est le droit qui s’applique aux actes et
opérations de commerce.
Le droit commercial s’inspire largement du droit civil. Autrement, lorsqu’il existe un vide
juridique en droit commercial, c’est aux règles de droit commun qu’on a recours.
Et pourtant, malgré ce lien étroit avec le droit civil, le droit commercial s’en distingue au
regard de ses buts, techniques et solutions, mais aussi de ses sources.
78
A/ LES ARRETES MINISTERIELS
Ils donnent l’interprétation que l’administration fait des lois. Mais cette interprétation ne
s’impose pas aux tribunaux même si elle a le mérite d’aider le commerçant.
B/ LES USAGES
Toutefois, la violation d’un usage conventionnel n’est pas sanctionnée par le juge, au contraire
de l’usage de droit.
Depuis le 1er janvier 1998, un nouveau droit commercial est applicable en Côte d’Ivoire car le
17 octobre 1993 à Port Louis (Iles Maurice) 16 États ont signé un traité créant l’Organisation
pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA).
Le droit commercial est donc gouverné par les actes uniformes depuis 1998 :
- Acte Uniforme portant Droit Commercial Général (AUDCG) ;
- Acte Uniforme relatif aux Sociétés Commerciales et au Groupement d’Intérêt Economique ;
- Acte Uniforme portant Organisation des Sûretés ;
- Acte Uniforme relatif aux procédures de recouvrement simplifiés des créances et voies
d’exécution, entré en vigueur en août 1998 ;
- Acte Uniforme portant Procédures collectives et d’apurement du passif, entré en vigueur en
janvier 1999.
En outre, restent applicables, les lois ivoiriennes non contraires aux actes uniformes pour ce
qui concerne le territoire de la côte d’Ivoire.
Le droit ainsi identifié régit le commerçant et son fonds de commerce.
79
Titre 1 :
LE COMMERÇANT
Plusieurs personnes se livrent au commerce. Mais on ne peut dès le premier abord les
qualifier de commerçants. Il faut donc déterminer les conditions pour être commerçant. Et en
tirer les conséquences c’est- à- dire les obligations des commerçants.
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CHAPITRE 1 : LES CONDITIONS POUR AVOIR
LA QUALITE DE COMMERCANT
Selon l’article 2 de l’acte uniforme portant sur le droit commercial général ‘’sont
commerçants, ceux qui accomplissent des actes de commerce et en font leur profession
habituelle’’. A ces conditions, s’ajoute une troisième d’origine jurisprudentielle qui stipule
l’indépendance dans l’accomplissement professionnel des actes de commerce.
Il s’agit d’actes de commerce par nature, d’acte de commerce objectif, d’acte de commerce
par accessoire et des actes mixtes.
Ce sont des actes qui sont commerciaux en raison de leur nature propre. On les subdivise en
actes de commerce par nature à titre isolé et en actes de commerce par nature en entreprise.
l’achat doit être effectué avec l’intention de revendre. Il importe peu que par la suite la
revente n’ait pas lieu. De même, la transformation du bien avant sa revente n’enlève rien à sa
nature d’acte de commerce.
Ce qui précède permet donc d’exclure les exploitations agricoles car l’agriculteur vend les
produits du sol. Sont assimilées à l’exploitation agricole, les exploitations de pêche et
d’élevage. Toutefois, en matière d’élevage, l’activité devient commerciale lorsque les
animaux sont engraissés exclusivement ou en majeure partie avec des produits achetés en
dehors de l’exploitation.
Les opérations de bourse : ce sont des opérations portant sur les valeurs
81
mobilières (cession, contrat de gestion de portefeuille de valeur mobilière…). En principe, les
opérations ne sont pas des actes de commerce pour le donneur d’ordre sauf s’il agit non pas à
titre de placement de fonds mais à titre de spéculation.
les opérations d’assurance : elles consistent à garantir les risques des tiers.
Il faut plusieurs opérations. Une seule opération demeure toujours civile. Sont exclus les
immeubles dont la location demeure toujours civile.
Exemple : le particulier qui utilise son véhicule personnel pour faire du transport en
commun de personnes (wrôro-wrôro).
Les opérations de télécommunication : ce sont les actes liés à l’exploitation du téléphone, fax,
cellulaire et internet.
Les opérations des intermédiaires : agences et bureaux d’affaires
Ce sont des actes qui ne présentent le caractère commercial que s’ils sont accomplis dans le
cadre d’une entreprise. C’est-à-dire dans un cadre organisé.
a) Entreprise de fournitures
Ce sont des organismes qui s’engagent à effectuer, délivrer ou rendre des services à des
termes périodiques ou d’une façon continue.
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Ce sont les entreprises de ventes aux enchères publiques.
Il faut que l’exploitation soit faite dans des ateliers ou usines avec usage de machine et non
sous forme d’exploitations artisanales ou villageoises.
Il s’agit de spectacles publics tels le théâtre, le cinéma, les prestations musicales… pour qu’ils
soient commerciaux, il faut que :
Il s’agit de la lettre de change ou traite, du billet à ordre, du warrant et les contrats de sociétés
commerciales par la forme.
Ce sont des actes de nature civile qui deviennent actes de commerce parce qu’accomplis par
un commerçant dans l’exercice de sa profession.
Tous les actes accomplis par un commerçant sont présumés effectués pour les besoins de son
commerce. Il faut donc que :
Le cautionnement est civil sauf s’il est fait à titre professionnel. Quant aux actes relatifs aux
rapports de famille, ils demeurent toujours des actes civils (mariage, adoption…)
83
Ce sont des actes qui sont commerciaux pour une partie et civiles pour l’autre. L’intérêt de
l’étude des actes mixtes se situe au niveau de leurs régimes juridiques.
Ainsi en matière de :
2 - La preuve
Si la preuve est faite par le non commerçant contre le commerçant, c’est la liberté de preuve ;
Si la preuve est faite par le commerçant contre le non commerçant, ce sont les règles de droit
civil qui s’appliquent (preuve préconstituée).
3 - La mise en demeure
Le commerçant qui veut mettre en demeure le non commerçant doit le faire par acte extra
judiciaire (sommation…)
Le non commerçant quant à lui peut mettre le commerçant en demeure par tout moyen (lettre
domestique)
4 - La solidarité
La solidarité ne se présume pas entre codébiteurs civils d’un commerçant. Mais elle se
présume entre codébiteurs commerçant d’un créancier civil.
L’acte uniforme n’épuise pas la liste des actes de commerce. Il faut donc trouver un critère
permettant de classer les actes non envisagés par l’acte uniforme.
1 - Les critères
a) Le critère de la spéculation
Il s’agit de la réalisation d’un profit. L’acte commercial est celui qui est fait dans le but de
réaliser un profit.
b) Le critère de la circulation
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Dans ce cas, c’est un acte d’entremise dans la circulation des richesses depuis la production
jusqu’à la consommation.
c) Le critère de l’entreprise
L’acte de commerce est celui qui est fait par une entreprise c’est-à-dire une organisation qui
met en œuvre des moyens matériels et humains.
Cela signifie qu’il faut la répétition habituelle d’acte de commerce. Ainsi quelques actes isolés
ne confèrent pas la qualité de commerçant, les gérants d’entreprises ne sont que des
mandataires.
Mais le prête-nom qui dissimule l’activité commerciale d‘une personne est considéré comme
commerçant au même titre que celui pour qui il agit.
Pour qualifier une personne de commerçante, il faut en plus des actes de commerce qu’elle
accomplit à titre de profession habituelle, qu’elle agisse en son nom et pour son compte. Car
si elle agit pour le compte d’un tiers, c’est cette personne qui est commerçante.
Il faut marquer une nette distinction entre le commerçant et certaines activités que sont
l’artisanat et les professions libérales.
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Les professions libérales mènent des activités intellectuelles. Ce sont les Avocats, Notaires,
Experts-comptables, Topographes…
Malgré cette différence, ces activités bénéficient du droit au bail comme le commerçant.
CHAPITRE 2 : LES CONDITIONS DE CAPACITE
Pour faire le commerce, il faut avoir la capacité commerciale. Elle est fixée à 21 ans. Donc, il
faut être majeur. C’est pourquoi sont exclus, les mineurs et les majeurs incapables. Quant à la
femme mariée, il lui est exigé une profession séparée.
I- LES MINEURS
Selon l’Art. 7 al. 1er AUDCG, il ne peut avoir la qualité de commerçant ni effectuer des actes
de commerce. La violation de cette règle est sanctionnée par une nullité relative.
Selon le même texte, l’émancipation suffit à donner cette capacité. Il suffit d’être émancipé.
Par conséquent, les conditions de l’art. 114 de la loi n° 70-483 du 3 août 1970 sur la minorité
à savoir, mineur âgé de 18 ans disposant d’une autorisation spéciale publiée au registre de
commerce, ne sont plus nécessaires.
Ils sont dans la même situation que les mineurs non émancipés.
A/ LA PROFESSION SEPAREE
La femme n’est commerçante que si son activité est séparée de celle de son mari.
En conséquence, si les deux époux exploitent ensemble un fonds de commerce, le mari seul
est commerçant ; Cette règle est fondée sur l’idée qu’en exploitant un tel fonds avec son mari,
chef de famille, la femme n’a pas une indépendance suffisante propre à l’exercice du
commerce. Cette règle évite que les deux époux soient mis en faillite. Par ailleurs, les époux
se doivent aide et assistance. En conséquence, on estime que la femme ne fait qu’aider son
mari.
Mais, il ne peut s’agir que d’une présomption simple.
La femme peut démontrer qu’elle a conclu un contrat de travail comme elle peut montrer que
c’est elle la commerçante et non son mari, un simple subordonné.
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Toutefois, si la femme sert de prête-nom à son mari ou si celui-ci s’immisce habituellement
dans sa gestion, il sera ainsi considéré comme commerçant, contre sa femme.
B/ LE POUVOIR DE LA FEMME
Dans la loi de 1964 relative au mariage, le mari pouvait s’opposer à l’exercice d’une activité
commerciale par sa femme sauf pour celle-ci à obtenir du juge, main levée de ladite
opposition.
La loi de 1983 va permettre à la femme d’exercer librement une profession séparée de celle de
son mari sauf si celui-ci établit que l’exercice de cette profession est contraire à l’intérêt de la
famille.
Si l’intérêt porte sur la stabilité du lien conjugal, la femme mariée ne peut outrepasser
l’interdiction sinon elle s’expose à un divorce à ses torts exclusifs si son époux en fait la
demande.
Si l’intérêt porte sur la sécurité des biens du couple, il faut alors distinguer entre la femme
mariée sous le régime de la séparation et celle mariée sous le régime de la communauté de
biens.
Dans le premier cas, elle peut outrepasser la décision du juge puisqu’elle engage uniquement
son patrimoine.
Dans le second cas, elle engage toujours les biens réservés (biens acquis au cours de
l’exercice de l’activité commerciale). Elle engage aussi les biens propres (biens personnels
acquis avant le mariage ou reçus gratuitement au cours du mariage), à défaut d’opposition, les
biens communs c’est- à- dire les biens acquis à titre onéreux pendant le mariage.
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CHAPITRE 3 : LES CONDITIONS DE MORALITE
I- LES INCOMPATIBILITES
Celui qui exerce le commerce malgré l’incompatibilité est commerçant et supporte les
contraintes et obligations des commerçants car il est commerçant de fait (commerçant non
immatriculé au R. C. C. M.).
Quant aux actes accomplis, ils restent valables. Le cocontractant de bonne foi peut s’en
prévaloir. Mais le contractant en situation d’incompatibilité ne peut s’en prévaloir.
Sont frappés de déchéance tous ceux qui ont été emprisonnés pour un crime ou emprisonnés
pendant au moins 3 mois sans sursis pour un délit contre les biens (escroquerie, vol, abus de
confiance…) ou une infraction en matière économique ou financière (banqueroute). La
déchéance est automatique. Quant à l’interdiction, elle peut être prononcée par le tribunal
comme peine ou prononcée par une juridiction professionnelle et dans ce cas, elle vise une
activité commerciale déterminée.
Les actes accomplis sont inopposables aux contractants et tiers de bonne foi mais sont
opposables à l’interdit.
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Titre 2 :
LES OBLIGATIONS DES
COMMERÇANTS
89
CHAPITRE 1 : L’OBLIGATION D’IMMATRICULATION AU RCCM
I- LA NECESSITE D’IMMATRICULATION
Tout commerçant doit dans le premier mois d’exploitation de son commerce demander au
Greffier son immatriculation au RCCM. Il en va de même pour les sociétés dans le mois de
leur constitution.
- la déclaration est établie en 4 exemplaires ;
- le défaut d’immatriculation est sanctionné par une amende ;
L’immatriculation fait présumer la qualité de commerçant. Mais cette présomption est simple.
L’immatriculation confère les droits et obligations au commerçant. Si bien que celui qui n’est
pas immatriculé dans le délai d’un mois ne peut se prévaloir de la qualité de commerçant.
Par ailleurs, les faits et actes qui auraient dû être mentionnés au registre du commerce et qui
ne l’ont pas été sont inopposables aux tiers. Toutefois, seuls les tiers de bonne foi peuvent
invoquer cette inopposabilité. Mais, ils peuvent s’en prévaloir contre le commerçant.
Le commerçant doit tenir certains livres suivant les règles précises dont le non respect est
sanctionné.
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II - LES REGLES DE TENUE DES LIVRES
Elles s’appliquent uniquement aux livres obligatoires. Ainsi ces livres doivent être côtés c’est-
à-dire numérotés et paraphés c’est-à-dire signés par le Président de la juridiction compétente.
Ils doivent mentionner le numéro d’immatriculation au R. C. C. M. et être tenus sans blanc, ni
altération d’aucune sorte. Pour corriger donc une écriture passée à tort on recourt à la contre-
passation d’écriture. Enfin, les livres doivent être conservés pendant 15 ans.
La mauvaise tenue entraîne des sanctions. Mais quelle que soit la gravité de la sanction, les
livres peuvent être utilisés comme moyens de preuve à divers degrés.
A/ LA SANCTION
Lorsque les livres sont irrégulièrement tenus, ils ne peuvent être produits en justice ni faire foi
au profit de ceux qui les tiennent. Le Juge pourra seulement les retenir à titre de présomption
en raison de la liberté de preuve en matière commerciale. Ainsi, si en face, un autre
commerçant a des livres régulièrement tenus, ceux-ci seront préférés par rapport aux livres
mal tenus. Cependant, les livres mal tenus peuvent être invoqués par les tiers pour faire
preuve contre le commerçant.
Par ailleurs, le commerçant peut être emprisonné pour 1 à 6 mois ou être amendé de 50 000 à
1 000 000 F. En plus, il peut être interdit de faire le commerce pendant au moins 6 mois et au
plus pendant 5 ans.
Cette obligation se précise à travers l’action en concurrence déloyale et les divers moyens de
protection autorisés par la loi.
91
I- L’ACTION EN CONCURRENCE DELOYALE
En régime d’économie libérale, c’est la liberté de commerce. Mais la concurrence doit être
saine sinon elle est considérée comme déloyale. Cette action est fondée sur l’art. 1382 du code
civil qui dispose : ‘’tout fait quelconque de l’homme qui cause un dommage à autrui oblige
celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer’’. Ce qui suppose une faute, un préjudice et
un lien de causalité.
A/ LA FAUTE
Elle est constituée par les actes de concurrence déloyale. Il s’agit entre autres de l’atteinte au
nom commercial, à l’enseigne et du dénigrement.
Elle résulte de l’usurpation du nom dans le but de semer la confusion afin d’induire la
clientèle du concurrent en erreur.
Lorsque le concurrent a le même nom patronymique, on ne peut l’empêcher évidemment
d’utiliser son nom. Mais ce droit est restreint en raison de l’antériorité de l’emploi par un
autre. Cette restriction consiste à prendre des mesures pour éviter la confusion.
Exemple : l’adjoint d’un prénom.
2 - L’atteinte à l’enseigne
Pour être protégée, l’enseigne doit être spécifique et non générique. Suivant la nature de
l’activité et sa notoriété, la protection peut s’étendre à une ville ou à toute la Côte d’Ivoire.
Elle peut se faire par une publicité mensongère, la vente à perte par boule de neige.
B/ LE PREJUDICE
Il consiste dans le détournement de la clientèle. Mais il n’est pas nécessaire qu’il soit actuel.
C/ LE LIEN DE CAUSALITE
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A/ LES CLAUSES DE NON CONCURRENCE
Elles sont généralement incluses dans les contrats de travail et s’appliquent en cours ou à
l’expiration du contrat de travail.
A travers celle-ci, un employeur obtient du salarié qu’à l’expiration du contrat de travail, il
n’ouvrira pas une entreprise concurrente ou alors n’offrira pas ses services à une entreprise
concurrente.
Pour éviter les abus, la validité de ces clauses avait été soumise à certaines conditions : il
fallait une limitation dans l’espace et le temps.
Aujourd’hui, aucune clause de non-concurrence ne peut être valablement insérée dans un
contrat de travail à l’expiration de celui-ci (art. 15.5 de la loi du 12 janvier portant code du
travail)
Elles sont généralement insérées dans les ventes ou location-gérance de fonds de commerce ;
et cela chaque fois que la personnalité du commerçant, son nom, ou son expertise ont une
influence sur la conservation du fonds de commerce.
Dans un tel cas, il est interdit au commerçant vendeur, personnellement ou par prête-nom
d’exercer un commerce semblable à celui qu’il exerçait.
Pour que cette clause soit valable, il faut qu’elle soit limitée soit dans le temps soit dans
l’espace.
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Titre 3 :
LE CADRE D’EXERCICE DE
L’ACTIVITE COMMERCIALE :
LE FONDS DE COMMERCE
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CHAPITRE 1 : LA COMPOSITION DU FONDS DE COMMERCE
A/ LA CLIENTELE
C’est l’ensemble des personnes qui s’approvisionnent chez le commerçant. Mais la clientèle
désigne celles qui lui sont fidèles et l’achalandage celles qui sont de passage.
Ils font partie du fonds de commerce lorsqu’ils sont nommément désignés. Nous avons les
éléments corporels et les éléments incorporels.
- les meubles servant à l’exploitation , ce sont : les matériels, les installations, les
aménagements et les agencements à condition qu’ils conservent leur nature mobilière.
Ainsi, un bien meuble qui devient immeuble ne fait plus partie du fonds de commerce.
- les marchandises : elles sont constituées par les stocks des matières premières ou par les
produits destinés à la vente.
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Selon l’acte uniforme sur le droit commercial général en son art. 69, les locaux à usage
commercial, industriel, artisanal ou professionnel ont droit au bail.
Ce droit au bail doit être renouvelé à certaines conditions.
Peut aussi prétendre au renouvellement de son bail arrivé à expiration, tout preneur se
trouvant dans une ville de plus de 5 000 habitants et qui justifie avoir exploité pendant une
durée de 2 ans minimum l’activité en cause. Dans le cas contraire, le renouvellement n’est
nullement possible. En cas de renouvellement, la durée du bail est fonction du terme fixé par
les parties.
Le locataire qui désire obtenir le renouvellement de son bail, doit en faire la demande par acte
extrajudiciaire au plus tard 3 mois avant la date d’expiration du bail et ce, sous peine de
déchéance.
Mais ce motif ne pourra être invoqué que si les faits se sont poursuivis ou renouvelés plus de
2 mois après mise en demeure du locataire par acte extrajudiciaire, d’avoir à les faire cesser.
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Lorsqu’elles ont un caractère personnel, elles ne peuvent être cédées avec le fonds.
Cependant, lorsqu’elles n’ont pas un caractère personnel, elles peuvent être cédées.
Ce sont les brevets d’invention, les marques de fabrique et de commerce, les dessins et les
modèles.
L’acte uniforme distingue les éléments principaux des éléments secondaires. Ainsi, on
pourrait considérer que seuls les éléments principaux sont essentiels.
Mais parmi ceux-ci, l’élément dont la cession ou la réserve a pour effet de faire considérer
que le fonds a été cédé ou non est la clientèle.
La jurisprudence soutient que la clientèle représente l’élément le plus important du fonds de
commerce.
En effet, on peut concevoir un fonds de commerce sans droit au bail, sans enseigne, sans
licence etc. mais on ne peut imaginer un fonds sans clientèle ou sans achalandage.
La clientèle est donc la substance même du fonds de commerce.
Le fonds de commerce est une universalité c’est-à-dire un tout soumis à un régime juridique
distinct du régime applicable aux éléments qui le composent. Le fonds de commerce est un
élément comme un autre du patrimoine du commerçant. Il ne comprend que des régimes
mobiliers.
Ainsi, il est lui-même un meuble soumis aux règles applicables aux biens meubles.
Selon l’acte uniforme, ‘’la location-gérance est une convention par laquelle le propriétaire du
fonds de commerce, personne physique ou morale en concède la location à un gérant,
personne physique ou morale, qui l’exploite à ses risques et périls’’.
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Il doit avoir été commerçant pendant 2 ans ou avoir exercé pendant une durée
équivalente des fonctions de gérant ou de directeur commercial ou technique d’une
société.
Ces conditions ne sont pas applicables aux personnes morales publiques, aux incapables en ce
qui concerne le fonds dont ils étaient propriétaires avant la survenance de leur incapacité, aux
héritiers d’un commerçant décédé en ce qui concerne le fonds exploité par ce dernier.
Il doit avoir la capacité commerciale. Il ne doit pas être frappé d’incompatibilité de déchéance
ou d’interdiction commerciale.
Le contrat lui-même doit être publié sous forme d’extrait ou d’avis dans un journal
d’annonces légales dans les 15 jours suivant sa conclusion.
La location gérance produit des effets entre les parties à l’égard des tiers.
Pour les dettes nées avant le contrat, le bailleur est seul responsable ;
Pour les dettes nées après la location et avant la publication du contrat, le
bailleur et le locataire sont solidairement responsables.
Pour les dettes survenues après publication, le locataire est le seul responsable
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Dans le délai de 3 mois à dater de la publication du contrat, les créanciers du bailleur du fonds
de commerce peuvent s’ils estiment que la location-gérance met en péril le recouvrement de
leurs créances afférentes à l’exploitation du fonds, saisir le tribunal qui pourra déclarer celles-
ci immédiatement exigibles.
S’agissant des effets : le propriétaire conserve tous les éléments nantis et non nantis ; il
continue d’exploiter son fonds. On retient donc que le nantissement un gage sans
dépossession. Enfin, le créancier nanti peut faire ordonner la vente des éléments mis en gage
15 jours après sommation faite de payer sa créance restée infructueuse. Il bénéficie dès lors
d’un droit de suite et de préférence sur le prix de la vente.
C’est la cession à titre onéreux du fonds de commerce par son propriétaire à une autre
personne (l’acquéreur). Cette vente est soumise à des conditions de fond et de forme. Elle
produit aussi des effets.
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La cession du fonds de commerce étant un contrat, les parties doivent être capables de
contracter et donner librement leur consentement. L’acquéreur doit avoir la capacité de faire le
commerce puisque par l’acquisition du fonds il deviendra commerçant.
Quant à l’objet de la vente ; il porte obligatoirement sur le fonds commercial (clientèle, nom
commercial ou enseigne). Il peut porter aussi sur les éléments facultatifs, dans ce cas les
éléments vendus doivent être expressément cités dans le contrat de vente.
La cession du fonds de commerce doit se faire par écrit. Elle doit être publiée dans un journal
d’annonces légales dans les15 jours de sa conclusion.
Le vendeur est tenu de mettre le fonds vendu à la disposition de l’acquéreur. Il doit s’abstenir
de poser tout acte susceptible de troubler l’acquéreur dans l’exploitation de son fonds. Le
vendeur lui doit donc les garanties suivantes : garantie des vices cachés, garanties du fait
personnel (non-rétablissement, non-concurrence), garantie d’éviction.
Concernant l’acheteur, il a l’obligation de payer le prix convenu au jour et au lieu fixés dans
l’acte de vente. En sa qualité de commerçant, il doit se faire immatriculer au Registre du
Commerce et du Crédit Mobilier.
Les lois commerciales ont institué deux garanties en faveur d’un vendeur du fonds de
commerce dont le prix n’est pas payé comptant : ce sont un privilège sur le fonds de
commerce et une action résolutoire. Le privilège lui donne un droit de suite et de préférence
dans la revente du même fonds. A défaut d’exercer son privilège, le vendeur non payé peut
demander par voie judiciaire la résolution de la vente et reprendre la propriété de son fonds de
commerce.
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Titre 4 :
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CHAPITRE I : LES EFFETS DE COMMERCE
L’effet de commerce est un écrit dont la forme est réglementé et qui constate une obligation
de payer, à une date fixée, appelée échéance, une somme donnée, à une personne déterminée
(ou à son ordre). Ce sont des instruments de paiement en ce sens que le recouvrement des
créances est facilité par la création d’effets de commerce dont l’encaissement est
généralement confié aux banquiers. Ce sont également des instruments de crédit car, par la
technique bancaire de l’escompte les créanciers peuvent obtenir avant l’échéance une somme
égale à la valeur nominale de l’effet négocié diminué de l’agio.
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L’endossement consiste à apposer une mention au dos du titre.
L’endossement peut être :
- translatif de propriété : dans ce cas la transmission du titre de part l’endosseur à
l'endossataire entraîne transmission de la provision(créance)
- A titre de procuration :lorsqu’il ne confère à l’endossataire que le pouvoir de recevoir
le recouvrement de la traite pour le compte de l’endosseur.
- Pignoratif ou à titre de garantie : c’est celui par lequel l’endosseur met en gage la traite
afin de se procurer les fonds.
L’acceptation : c’est l’engagement pris par le tiré de payer la lettre de change à l’échéance.
Elle n’est pas obligatoire mais accroît les garanties du porteur.
Le tiré accepteur doit payer la lettre de change à l’échéance parce que l’acceptation fait naître
une présomption irréfragable de l’existence de la provision
La garantie solidaire des signataires : tous ceux qui ont opposés leur signature sur le titre sont
tenus solidairement envers le porteur.
Celui-ci peut poursuivre chacun d’eux en paiement
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CHAPITRE II : LE CHEQUE ET LES CARTES DE PAIEMENT
I- LE CHEQUE
Le chèque est l’écrit qui sous forme d’un mandat de paiement à vu, sert au tireur à effectuer le
retrait, à son profit ou au profit d’un tiers, de tout ou partie des fonds disponibles portés au
crédit de son compte chez un banquier ou une personne assimilée par la loi à un banquier.
1. L’EMISSION DU CHEQUE
L’émission du chèque est subordonnée à la rédaction d’un écrit comportant obligatoirement
les mentions suivantes :
- La dénomination de chèque
- Le mandat pure et simple de payer
- L’indication de la somme à payer qui est portée une fois en chiffre et une fois en lettre
- La désignation de celui qui doit payer(le tiré)
- L’indication du lieu de paiement
- L’indication de la date de création du chèque
- La signature de celui qui émet le chèque(le tireur) . La signature doit être manuscrite
Le défaut de l’une de ces mentions entraîne en principe la nullité du titre.
2. LA PROVISION DU CHEQUE
La provision du chèque est la créance du tireur sur le banquier(le tiré) qui justifie le paiement
du titre. Elle appartient en principe au porteur dès que le chèque est émis. Ainsi, l’incapacité
ou le décès du tireur qui surviendrais postérieurement à l’émission du chèque est sans
incidence sur les droits du porteurs.
Pour cette raison la provision doit être préalable, suffisante et disponible à l’émission du
chèque. Pour s’assurer de l’existence de la provision le porteur peut demandé que le chèque
soit visé ou certifié. Cependant la provision n’est pas bloqué de sorte que le porteur d’un
chèque visé ne jouit d’aucune garantie de paiement. Quant à la certification elle garantie
l’existence de la provision et le banquier s’engage à la bloquer au profit du bénéficiaire durant
le délai de présentation. La certification ne peut être obtenu qu’après accord écrit du tireur.
3. LE PAIEMENT DU CHEQUE
Le porteur doit présenté le chèque au paiement dans un délai de huit jours à compter de la
date d’émission. Lorsque le chèque est barré le porteur ne peut le présenter à l’encaissement
que par l’intermédiaire d’une banque. En revanche il peut présenter directement au tiré pour
paiement un chèque non barré. Le porteur impayé doit faire dressé un protêt faute de paiement
au plus tard le lendemain de la date d’expiration du délai de présentation.
Il faut préciser que le protêt qui constate le non paiement doit être fait par un notaire ou par un
huissier. Il doit par la suite donné avis du défaut de paiement à son endosseur ou au tireur dans
les quatre jours suivant le protêt. Le banquier après avoir rejeter le chèque sans provision fait
injonction au tireur d’avoir à régulariser sa situation dans un délai d’un mois ; passé ce délai,
il lui sera interdit d’émettre des chèques, sauf des chèques certifiés. Il doit en outre restitué
son chéquier au banquier. Toute émission de chèque sans provision entraîne pour son émetteur
des sanctions pénales et civiles. Ainsi l’émetteur du chèque sans provision est puni d’un
emprisonnement d’un à trois ans et d’une amende de 100000francs à 2500000francs ou une
de ces deux peines seulement.
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1. LES CARTES DE PAIEMENT
Les cartes de paiement sont des cartes émises par une banque et qui permet à leurs titulaires
de retirer ou de virer des fonds.
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