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Camille Tarot (2008), Le symbolique et le sacré, Théories de la religion, La Découverte.

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Deux définitions de la religion. L’une mauvaise, l’autre bonne


http://www.observatoiredesreligions.fr/spip.php?article253

mardi 29 avril 2008 par Camille Tarot


Deux définitions classiques et concurrentes de la religion existent en latin, et cela a longtemps embarrassé
les philologues. Grâce à Benveniste en particulier, on comprend que cela vient d’un coup de force
sémantique des chrétiens.
La définition la plus connue dérive religio de religare, qui a donné le français relier. On la trouve chez le
chrétien Lactance [Divinae Insitutiones, 4, 28, 12] : « Le nom de religion a été tiré du lien de piété (a
vinculo pietatis), parce que Dieu se lie l’ homme (sibi Deus religaverit) et l’attache par la piété. ».
L’autre dérive religio de relegere ; elle est chez Cicéron [De natura Deorum, 2, 28, 72] : « Ceux qui
reprenaient (retractarent) diligemment et en quelque sorte relegerent toutes choses qui se rapportent au
culte des dieux, ceux-là ont été appelés religiosi de religere, comme elegantes de eligere et diligentes de
diligere. Tous ces mots ont en effet le même sens de legere que religiosus. »
Quelle étymologie est la bonne ? Celle de Lactance date du 4e siècle, elle est tardive et a la fausse évidence
d’une étymologie populaire, d’un jeu de mots dû à une homophonie des signifiants et à une métaphore qui
servait la nouvelle conception de la religion. Elle met le vieux mot au service d’une définition chrétienne de
la religion par le monothéisme du Dieu transcendant, une nouveauté dans le contexte romain.
Celle de Cicéron date au moins du 1er siècle avant l’ère. Elle renvoie à un verbe rare et ancien, dont le sens
est déjà obscur, puisque Cicéron doit le traduire par retractare qui veut dire repasser, réviser (saint Augustin
relisant son oeuvre produira des Retractationes, non par recul ou abandon de ses thèses, mais retraitement
des problèmes et formulations). Elle corrrespond à un sens plus difficile qui, dans le contexte de la vieille
religion romaine, est plus vraisemblable.
Enfin, Benveniste a apporté un argument philologique qui emporte la décision : selon les lois de la
dérivation latine, religare ne pouvait pas donner religio, mais religatio [Benveniste, Le vocabulaire des
instititions indo-européennes, tome 2, Editions de Minuit, 1969, p. 271]. Religio vient bien de religere, ce
que confirme son antonyme, neg-ligo, « ne pas se soucier de », d’où le français négliger, et l’adjectif
religiosus, « scrupuleux à l’égard du culte, se faisant un cas de conscience des rites » [ibid. p. 270] 126

Deux définitions classiques et concurrentes de la religion existent en latin, et cela a longtemps embarrassé
les philologues. Grâce à Benveniste en particulier, on comprend que cela vient d’un coup de force
sémantique des chrétiens.
La définition la plus connue dérive religio de religare, qui a donné le français relier. On la trouve chez le
chrétien Lactance [Divinae Insitutiones, 4, 28, 12] : « Le nom de religion a été tiré du lien de piété (a
vinculo pietatis), parce que Dieu se lie l’ homme (sibi Deus religaverit) et l’attache par la piété. ».
L’autre dérive religio de relegere ; elle est chez Cicéron [De natura Deorum, 2, 28, 72] : « Ceux qui
reprenaient (retractarent) diligemment et en quelque sorte relegerent toutes choses qui se rapportent au
culte des dieux, ceux-là ont été appelés religiosi de religere, comme elegantes de eligere et diligentes de
diligere. Tous ces mots ont en effet le même sens de legere que religiosus. »
Pour les Romains Benveniste cite des témoignages : « Est religieux ce qui en vertu d’une certaine sanctitas
se trouve écarté et éloigné de nous » (Masurius Sabinus) ; ou est religieux « ce qu’il n’est pas permis aux
hommes de faire en sorte que s’ils le font, ils semblent aller contre la volonté des dieux » (Festus). « Au
total la religio est une hésitation qui retient, un scrupule qui empêche et non un sentiment qui dirige vers
une action ou qui incite à pratiquer le culte » (ibid.) Dumézil confirme : « Religio, quelle qu’en soit l’
etymologie a d’abord désigné le scrupule : non pas un élan ni aucune forme d’action, mais un arrêt,
l’hésitation inquiète devant une manifestation qu’il faut avant tout comprendre pour s’y adapter »
[Benveniste, Problèmes de liguistique générale, tome 1, Gallimard1966, p. 54] ...La religio est donc une
attitude de circonspection vis-à-vis de quelque chose qui peut recevoir plusieurs noms ...126-127
Religio indique une disposition intérieure et une propriété objective de certaines choses, et non un
ensemble de croyances et de pratiques. La religio romaine à l’origine est essentiellement subjective
(Benveniste, ibid p. 272) ...
Cette dimension subjective n’est pas un élan du sujet ou de la conscience, une expérience de l’âme...Elle est
l’inquiétude d’une réponse à une situation où interviennent des forces ...Elle ne vise en rien d’abord l’union
avec les dieux par l’extase, la possession ou un lien mystique. Le répondant de la religio est le citoyen ou la
persona , dans son sens non pas moderne, mais ancien de rôle social et de capacité juridique....127 Ce qui
prouve que la religio n’a jamais pu être purement subjective au sens moderne, c’est qu’elle a toujours été
publique, qu’elle consistait essentiellement en un ensemble de pratiques, de rituels, de calendriers. Cicéron
la définissait par le culte (De natura deorum, 2, 8)....
On est donc bien loin de la subjectivité moderne qui oppose l’authenticité du sentiment au formalisme et à
l’extériorité du culte !
En revanche elle contribue à faire un "nous", un groupe qui se sait différent et qui est la Cité, ce que
Cicéron rappelle en disant que chaque cité a sa religion [Pro Flacco, 28, 68 : sua cuique civitati religio].
"Toute la religion à Rome est politique", écrit Dumézil (in Sachot, L’invention du Christ, Genèse d’une
religion, Odile Jacob,1998, p. 199), ce que Sachot commente justement :"La Cité est l’unité de référence
institutionnelle " (Ibid. p. 200).
La religion est le fondement du lien social au point que Cicéron se demande si une cité sans religion est
possible. "Je ne sais si la piété à l’égard des dieux étant enlevée, la confiance et même la sociabilité du
genre humain et cette unique vertu suprême, la justice, ne le sont aussi" (De natura deorum, 1, 4). Elle
fonde la différence entre les peuples et la supériorité des Romains, qui l’emportent sur les autres par le culte
plus scrupuleux de leurs dieux (De natura deorum, 2, 3, 8). "C’est par la piété et la religion, oui, par cette
sagesse privilégiée qui nous a fait comprendre que tout est dirigé et gouverné par la puissance des dieux,
que nous avons montré notre supériorité sur tous les peuples et sur toutes les nations" (Cicéron, De
haruspicum responsis, 19). Cicéron ne veut pas dire que la religion est meilleure ou plus vraie que les
autres, mais seulement que les Romains sont plus attentifs, plus soucieux dans leurs pratiques que les autres
peuples . Cicéron, personnellement agnostique, était un fervent défenseur de la religio romana "en tant que
symbole de l’identité romaine "(Sachot, 377). Bref...la religio romaine est une "attitude faite de respect
scrupuleux – ce qui est le sens premier de religio – envers l’institué. Elle est ce qui donne force aux
institutions et en garantit la durée, par ce lien, cet attachement du citoyen à respecter les intitutions de sa
cité" (Sachot, 370)

Deux définitions classiques et concurrentes de la religion existent en latin, et cela a longtemps embarrassé
les philologues. Grâce à Benveniste en particulier, on comprend que cela vient d’un coup de force
sémantique des chrétiens.
La définition la plus connue dérive religio de religare, qui a donné le français relier. On la trouve chez le
chrétien Lactance [Divinae Insitutiones, 4, 28, 12] : « Le nom de religion a été tiré du lien de piété (a
vinculo pietatis), parce que Dieu se lie l’ homme (sibi Deus religaverit) et l’attache par la piété. ».
L’autre dérive religio de relegere ; elle est chez Cicéron [De natura Deorum, 2, 28, 72] : « Ceux qui
reprenaient (retractarent) diligemment et en quelque sorte relegerent toutes choses qui se rapportent au
culte des dieux, ceux-là ont été appelés religiosi de religere, comme elegantes de eligere et diligentes de
diligere. Tous ces mots ont en effet le même sens de legere que religiosus. »
La notion de religio a été reprise par les chrétiens entre le 2e et 4e siècle. Ils en ont changé presque
complètement le sens, l’ont introduite dans le monothéisme, l’ont transformée en définition du
christianisme , compris comme la vraie religion, et l’ont universalisée comme type valable pour tous les
hommes de tous les temps. Comment le christianisme , qui au départ ne pouvait pas du tout se comprendre
ni comme une ni comme la religion ... va-t-il revendiquer d’être la seule vraie religion ?
En son principe, le christianisme est un phénomène dont l’émergence est totalement juive (Sachot, 1998, p.
229).... Cette émergence est due à l’homélie, médium de la synagogue .... "Le rituel synagogique occupe
une fonction centrale et structurante. Il n’est en rien marginal ou secondaire. C’est lui et non le Temple et
les institutions qui lui sont rattachées qui constitue le peuple en lui permettant de tenir la parole qui le fait
être ensemble. La meilleure preuve en est que le peuple d’Israël ne disparaîtra pas avec la destruction du
Temple en 70 et l’abolition de l’Etat juif. Sa permanence sera due justement à l’institution synagogale,
comme l’est déjà pour tous ceux qui vivent en diaspora " (ibid).
Or "l’instituton synagogale " a été le médium qui a rendu possible la formation du mouvement chrétien ".
"L’originalité du christianisme , son acte fondateur, est de ... considérer le Jésus de l’histoire et son prorpe
avènement comme étant l’homélie du judaïsme , l’accomplissement et le dépassement définitif de la Torah
et de la promesse prophétique"
Sesdisciples continuent en inventant le Christ grâce à la pratique homélytique . C’est ce médium
homélitique qui relie le temps du Christ , le temps des disciples et le temps de Jésus. Les Evangiles montre
Jésus enseignant et proclamant dans les synagogues , les Actes montrent ses apôtres faisant de même. Ils ne
se pensent ni au sein ni en marge du judaïsme , ils entendent dire le judaïsme intégral (Sachot, ibid. p. 74)
Mais resté au sein du judaïsme palestinien , le christianisme aurait dû, pour survivre, convaincre tous les
juifs , ce qui s’avéra d’emblée impossible, ou disparaître. Le christianisme a échappé à cette impasse en
sortant du judaïsme (ibid. p. 75), grâce au judaïsme de la diaspora (lequel) va lui permettre de s’acclimater
au monde grec dont ce judaïsme abvait une longue expérience.
Dans l’hellénisme , le "médium qui a provoqué la redéfinition du christianisme fut celui de l’école de
philosophie (hairesis)", comme il se présente chez ses apolgètes au 2e siècle , qui n’ignorent pas les
précédents juifs de Philon ou de Flavius qui, avec des accents différents, avaient déjà présenté le judaïsme
comme la philosophie véritable et authentique (Sachot, p. 102).
Tant qu’ils sont d’origine juive, les chrétiens se pensent dans les institutions juives , quitte à les spiritualiser
et à les sublimer (ibid p. 103). Mais quand ils recrutent majoritairement chez les Grecs , ils se pensent à
partir de la philosophie , qui va devenir le vecteur "’externe" et entre en résonance avec l’homélie première
autour du conflit du polythéisme et du monothéisme.... 132

Deux définitions classiques et concurrentes de la religion existent en latin, et cela a longtemps embarrassé
les philologues. Grâce à Benveniste en particulier, on comprend que cela vient d’un coup de force
sémantique des chrétiens.
La définition la plus connue dérive religio de religare, qui a donné le français relier. On la trouve chez le
chrétien Lactance [Divinae Insitutiones, 4, 28, 12] : « Le nom de religion a été tiré du lien de piété (a
vinculo pietatis), parce que Dieu se lie l’ homme (sibi Deus religaverit) et l’attache par la piété. ».
L’autre dérive religio de relegere ; elle est chez Cicéron [De natura Deorum, 2, 28, 72] : « Ceux qui
reprenaient (retractarent) diligemment et en quelque sorte relegerent toutes choses qui se rapportent au
culte des dieux, ceux-là ont été appelés religiosi de religere, comme elegantes de eligere et diligentes de
diligere. Tous ces mots ont en effet le même sens de legere que religiosus. »
A la fin du 2e siècle , Tertullien, rhéteur et juriste africain de langue latine, parfaitement bilingue, en une
formule remarquable parle du christianisme comme de la vera religio veri Dei (Apol, 24, 2), "la vraie
religion du vrai dieu "...Cette synthèse ouvre une toute nouvelle carrière au christianisme . "En qualifiant le
christianisme de religio , Tertullien opère un véritable coup de force qui permit au christianisme de se
penser, ..., de devenir la forme de civitas romana et de faire des institutions de celle-ci l’actualisation
terrestre de la civitas Dei " (Sachot, ibid. p. 230).
Le processus durera deux siècles et demi...
Superstitio était pratiquement étranger au champ sémantique de religio. Superstes est le survivant, le
témoin puis le devin "celui qui parle d’une chose passée comme s’il y avait vraiment été, un don de
seconde vue sans garantie". Puis à cause du mépris des Romains pour la divination et sous l’influene des
philosophes , superstitio désigna des croyances méprisables (Sachot , ""Religio/Superstitio", Historique
d’une subversion et d’un retournement", Revue de l’histoire des religions, vol. CCVIII-4,1991, p. 373). Au
départ, religio comme religiosus pouvait désigner un excès de scrupule, la bonne comme la mauvaise
religio .
Quand religio prend un sens plus objectif , superstitio se spécialise sur l’excès de religio , ceux qui en font
trop. Les superstitionis ne sont pas les charlatans, mais les crédules , ceux qui font dans l’excès du croire. ...
133 Pendant longtemps , religio a pu désigner des pravae et externae religiones comme chez Tite Live
(Histoires , 34 , 15, 3), les systèmes religieux des autres peuples , pour lesquels les Romains n’avaient pas
trop de sympathie, comme celui des juifs. Les cultes et les mouvements étrangers présents à Rome étaient
appelés aussi conjurationes, factiones, sodalitates, termes à connotation politique (Sachot, 1991, p. 380).
Finalement le mot superstitio a prévalu pour désigner toutes les pratiques ou crédulités qui n’ont rien "à
faire avec la religio romana " (id p. 378).
Ce qui a créé un couple oppositionnel religio/superstitio .
"A partir du moment où superstitio est entré dans le champ sémantique de religio et que religio ne désigne
plus seulement une attitude subjective mais le système religieux de la cité, superstitio en vient
naturellement à désigner non plus seulement une conviction erronée subjective et personnelle, mais
également, d’une part un système de convictions erronées et, d’autre part, un système commun à un groupe,
à une fraction de la société , voire à tout un peuple " (id). Ce qui a dû se produire qu’au début du 2e siècle .
Loin de lui être réservé, le terme a servi aux Latins attachés à la religio romana à percevoir et penser le
christianisme comme une superstitio , au double défaut d’être déraisonnable et étranger (Pline , Epist 10,
96, 8 et 9, Tacite, Annales, 14, 4, Suétone, Néron, 16).
Deux définitions classiques et concurrentes de la religion existent en latin, et cela a longtemps embarrassé
les philologues. Grâce à Benveniste en particulier, on comprend que cela vient d’un coup de force
sémantique des chrétiens.
La définition la plus connue dérive religio de religare, qui a donné le français relier. On la trouve chez le
chrétien Lactance [Divinae Insitutiones, 4, 28, 12] : « Le nom de religion a été tiré du lien de piété (a
vinculo pietatis), parce que Dieu se lie l’ homme (sibi Deus religaverit) et l’attache par la piété. ».
L’autre dérive religio de relegere ; elle est chez Cicéron [De natura Deorum, 2, 28, 72] : « Ceux qui
reprenaient (retractarent) diligemment et en quelque sorte relegerent toutes choses qui se rapportent au
culte des dieux, ceux-là ont été appelés religiosi de religere, comme elegantes de eligere et diligentes de
diligere. Tous ces mots ont en effet le même sens de legere que religiosus. »
Les chrétiens vont garder le couple oppositionnel, mais permuter les référents en déclarant le paganisme
superstitio et le christianisme vera religio . La religion romaine ainsi sortie de la religio libère le mot pour
une nouvelle signification qui vient de l’apologétique chrétienne de la vraie philosophie , comme on l’a vu
chez Tertullien.
"Il n’est pas fortuit que ce soit seulement chez les chrétiens qu’apparaît l’explication de religio par religare
(Benveniste, t. 2, p. 272), cela correspond à une mutation dans la nature de l’objet religio qui, avec le
christianisme comme vraie philosophie révélée du vrai dieu , relie l’homme à la nature de l’unique Divinité
et précise la nature de la relation qu’on peut avoir avec elle par la foi.
Il faut mesurer le déplacement que cela représente : la dévaluation et le refus de tout le système rituel qui
définissait les religions antiques. Le conflit a donc porté sur la participation au rituel qui fait la Cité et cette
grande Cité qu’est l’Empire avec son culte spécifique de Rome et de l’Empereur. Le culte de Rome et de
l’Empereur se voulait une religion commune, ajoutée aux autres, et non une religion unique. 135

Deux définitions classiques et concurrentes de la religion existent en latin, et cela a longtemps embarrassé
les philologues. Grâce à Benveniste en particulier, on comprend que cela vient d’un coup de force
sémantique des chrétiens.
La définition la plus connue dérive religio de religare, qui a donné le français relier. On la trouve chez le
chrétien Lactance [Divinae Insitutiones, 4, 28, 12] : « Le nom de religion a été tiré du lien de piété (a
vinculo pietatis), parce que Dieu se lie l’ homme (sibi Deus religaverit) et l’attache par la piété. ».
L’autre dérive religio de relegere ; elle est chez Cicéron [De natura Deorum, 2, 28, 72] : « Ceux qui
reprenaient (retractarent) diligemment et en quelque sorte relegerent toutes choses qui se rapportent au
culte des dieux, ceux-là ont été appelés religiosi de religere, comme elegantes de eligere et diligentes de
diligere. Tous ces mots ont en effet le même sens de legere que religiosus. »

Le christianisme est une création permanente et il est donc vain d’en chercher une essence, une idée
antérieure à l’ensemble de ses médiations successives. 136
Le christianisme est bien un phénomène colossal de communication (l’islam aussi et tant d’autres), et les
Eglises ont eu un rôle médiologique immense et, en Occident jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, comme un
monopole que seule l’apparition de la presse a permis de contourner. En se présentant comme une
révélation, le christianisme revendique une "supercommunication" qu’il est bon de replonger dans ses
formes humaines...138
Schmidt (1994) conteste la thèse du déclin du Temple qui est d’emblée acquise pour Sachot. Le judaïsme
d’alors, celui d’où naîtra le christianisme , est bien le judaïsme du second Temple , qui s’est construit
autour de "la pensée du Temple" . Si l’ institution connaît une crise après l’expansion hasmonéenne, cette
crise n’est pas un déclin , c’est-à-dire une fin programmée. 139 ...
Diaspora et Terre sainte , synagogues et Temple font système plus qu’ils ne s’opposent . Le nier nierait que
la perte de la Terre sainte et la destruction du Temple aient transformé la diaspora en exil (galut).

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