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1.1 Dénitions
Dénition 1.1.1 Une fonction de plusieurs variables réelles est une fonction f dénie sur
Rn
à valeurs dans R : f : R −→ R n
y et de cote z .
0
0 0
z0
M
y0
O
x0
1
Dénition 1.1.2 (Domaine de dénition) Soit f : R → R. Le domaine de dénition n
de f , noté par D est l'ensemble des points x ∈ R qui ont une image par f :
f
n
D = {x ∈ R / f (x) existe}.
f
n
Exemple 1.1.1
1. f (x, y) = xy , D = {(x, y) ∈ R / y 6= 0} = R × R
1 f1
2 ∗
2. f (x, y) = ln(xy),
2
3. f (x, y, z) = x
3
2
,
+ y 2 + 3z 3 − xy Df3 = R3 .
Les fonctions citées dans les exemples précédents ont un domaine de dénition assez simple.
Par exemple, quel est le domaine de dénition de la fonction
f (x, y) = ln(x + y + 1)
∆ y
P1
O
−1 x
−1
A
P2
Gf = {(x, f (x)) ∈ Rn × R / x ∈ Df }.
Cas particuliers.
2
1. f : R → R : Gf est un sous ensemble de R2 et sa représentation graphique est une
courbe dans le plan.
2. f : R2 → R : Gf est un sous ensemble de R3 et sa représentation graphique est une
surface dans l'espace.
1.2)
f
1.2 Normes
Avant de parler de limites ou de continuité pour des fonctions dénies sur Rn , il faut donner
un sens précis à "x est proche de y " lorsque x et y sont des points de Rn .
En fait, on sait déjà mesurer la distance entre deux points de Rn . Par exemple pour deux
points x = (x1 ; x2 ) et y = (y1 ; y2 ) dans R2 , la longueur du segment [x; y] est donnée par :
p
d(x, y) = (x1 − y1 )2 + (x2 − y2 )2
Cette quantité est appelée comme on va le voir ci-dessous distance euclidienne entre x et
y . Mais ce n'est la seule façon de mesurer la distance entre deux points.
Dénition 1.2.1
Soit E un R-espace vectoriel. On appelle norme sur E une application N : E −→ R qui
vérie les propriétés suivantes :
+
3
i) ∀x ∈ E, N (x) = 0 ⇔ x = 0 (séparation)
ii) ∀x ∈ E, ∀λ ∈ R, N (λx) = |λ|N (x) (homogénéité)
iii) ∀(x, y) ∈ E , N (x + y) ≤ N (x) + N (y) (inégalité triangulaire)
2
E 2 → R+
dN (x) :
(x, y) → N (x − y)
n
! p1
X
Et d'une manière générale : k x kp = |xi |p
i=1
L'intérêt de savoir que deux normes sont équivalentes est que si deux points sont "proches"
pour l'une alors ils sont également "proches" pour l'autre. Cela va simplier la discussion.
Exemple/Exercice
Montrer que x →k x k1 , x →k x k2 et x →k x k∞ sont équivalentes.
Théorème 1.2.1 (Admis) Soit E un R-espace vectoriel de dimension nie. Alors toutes
normes sur sont équivalentes.
Comme on travaillera en dimension nie, cela signie que lorsqu, on parlera de limites ou
continuité, on pourra le faire sans préciser la norme avec laquelle on travaille. Dans la suite,
lorsqu'on parlera d'une norme sur Rn , on ne précisera de laquelle il s'agit que quand ce
sera nécessaire. Sinon cela signiera que le résultat énoncé ne dépend pas du choix de la
norme.
4
la boule ouverte de centre x et de rayon r,
B̄(x, r) = {y ∈ E / k x − y k≤ r}
ii) Tout ouvert de R contenant a est voisinage de a, mais tous les voisinages de a ne
n
A ⊂ B(0, R).
Dénition 1.3.5 On dit d'une partie A de R qu'elle est compacte si elle fermée et bornée.
n
5
1.4 Limite et continuité
Soit f : Rn −→ R.
Dénition 1.4.1
i) On dit que f admet une limite ` ∈ R comme limite en a si
∀ ε, ∃ η > 0 / kx − ak < η ⇒ |f (x) − `| < ε.
Dans ce cas on dit que f tend vers ` quand x tend vers a et on écrit lim f (x) = `.
ii) On dit que f est continue en a si f est dénie sur un voisinage de a (V(a) ⊂ D ) et
x→a
x→a
Remarque 1.4.1 Ici la diérence essentielle avec les fonctions à une variable c'est qu'on
a pas seulement deux manières de s'approcher d'un point a (limite à droite et limite à
gauche) mais une innité de direction. A ce moment là comme dans le cas d'une seule
variable on dira qu'il y a existence de la limite si quelque soit la direction qu'on suit pour
s'approcher du point a on a la même limite (voir l'exemple 1.4.1).
Exemple 1.4.1 Soit f la fonction dénie comme suit
f : R2 → R
xy
(x, y) 7→ .
x2 + y2
f n'admet pas de limite en (0, 0). En eet, en calculant la limite de f suivant la direction
y=x on a
x2 1
lim f (x, x) = lim 2 2
= .
x→0 x→0 x + x 2
en calculant la limite de f suivant la directiony=0 , on obtient :
lim f (x, 0) = 0.
x→0
On a alors deux limites diérentes suivant deux directions diérentes, par conséquent f
n'admet pas de limite en (0, 0).
Remarque 1.4.2 Les propriétés et les règles de limite et continuité d'une fonction d'une
seule variable reste valable pour les fonctions de plusieurs variables.
Dénition 1.4.2
6
i) On dit que f tend vers +∞ (resp. −∞) quand x tend vers a si
∀ A > 0, ∃ η > 0 / kx − ak < η ⇒ f (x) > A(resp. f (x) < −A).
iii) On dit que f tend vers +∞ (resp. −∞) quand kxk tend vers +∞ si
∀ A > 0, ∃ η > 0 / kxk > η ⇒ f (x) > A(resp. f (x) < −A).
Sur le plan pratique, les dénitions citées ci-dessous sont rarement utilisées. On utilise
souvent les règles suivantes :
lim f (x) = `.
x→a
lim f (x) = 0.
x→a
lim f (x) = `.
x→a
Exemple 1.4.2
1.
si (x, y) 6= (0, 0)
3 3
x +y
f (x, y) = x2 + y 2
0 si (x, y) = (0, 0).
7
On a D = R et f est continue sur R \{(0, 0)} comme composée de fonctions
2 2
3
x + y 3 |x|3 + |y|3
|f (x, y)| = 2 ≤ (1.1)
x + y2 x2 + y 2
Or p
|x| ≤ x2 + y 2 ⇒ |x|3 ≤ (x2 + y 2 )3/2
p
|y| ≤ x2 + y 2 ⇒ |y|3 ≤ (x2 + y 2 )3/2
D'où 3 3 2 2 3/2
|x| + |y| ≤ 2(x + y )
A partir de la dernière inégalité et de (1.1), on obtient :
p
|f (x, y)| ≤ 2 x2 + y 2
avec lim px + y = 0. Par conséquent lim f (x, y) = 0 = f (0, 0).
2 2
2.
si (x, y) 6= (0, 0)
2 2
x +y
f (x, y) = |x| + |y|
0 si (x, y) = (0, 0).
Etudions la continuité de f en (0, 0).
En utilisant les deux inégalité :
|x| ≤ |x| + |y| ⇒ x2 ≤ (|x| + |y|)2
|y| ≤ |x| + |y| ⇒ y 2 ≤ (|x| + |y|)2
on obtient 2(|x| + |y|)2
|f (x, y)| ≤ = 2(|x| + |y|).
|x| + |y|
Or lim (|x| + |y|) = 0 , d'où lim f (x, y) = 0 = f (0, 0) . D'où f est continue
en (0, 0)
(x,y)→(0,0) (x,y)→(0,0)
3.
si (x, y) 6= (0, 0)
x2 +y2
e −1
f (x, y) = x + y2
2
et
X X
e −1 e −1
f (x, y) = lim f (x, y) = lim = 1.
X X
(x,y)→(0,0) X→0
Donc lim f (x, y) 6= f (0, 0). Par suite f est discontinue en (0, 0).
(x,y)→(0,0)
8
4.
si (x, y) 6= (0, 0)
2 2
x −y
f (x, y) = x2 + y 2
si (x, y) = (0, 0).
0
Etudions la continuité de f en (0, 0).
Si on calcule la limite de f (x, y) quand (x, y) → (0, 0) suivant la direction y = 0, on
obtient x 2
lim f (x, 0) = lim = 1 6= f (0, 0).
x2
D'où f est discontinue en (0, 0).
x→0 x→0
5.
si (x, y, z) 6= (0, 0, 0)
p x2 − y 2 − z 2
f (x, y, z) = x2 + y 2 + z 2
0 si (x, y, z) = (0, 0, 0).
Exercice 1.4.1 Etudier la continuité des fonctions suivantes
1. f (x, y) = (x0 + y ) ln(x + y ) sisi (x,
2 2 2 2
(
y) 6= (0, 0)
(x, y) = (0, 0)
ln(x + y ) si (x, y) 6= (0, 0)
2. f (x, y) = xy
2 2
(
1 si (x, y) = (0, 0)
3. f (x, y, z) = x + y + z si (x, y, z) 6= (0, 0, 0)
2 2
p x +y
2 2 2
0 si (x, y, z) = (0, 0, 0)
1.5 Dérivées partielles et diérentiabilité
1.5.1 Dénitions
Dénition 1.5.1 Soient f : R −→ R une fonction et a ∈ V(a) ⊂ D . On dit que
n
en a.
xi i
i
xant x , · · · , x , x , · · · , x . xi i
1 i−1 i+1 n
9
Exemple 1.5.1 f (x, y) = x2 y − xy3 . Calculons les dérivées partielles de f en (1, 0). On a
∂f ∂f
(x, y) = 2xy − y 3 ⇒ (1, 0) = 0
∂x ∂x
∂f ∂f
(x, y) = x2 − 3xy 2 ⇒ (1, 0) = 1.
∂y ∂y
On peut aussi calculer les dérivées partielles en utilisant la dénition :
f (x, 0) − f (1, 0)
∂f
(1, 0) = lim =0
∂x x−1
x→1
∂f f (1, y) − f (1, 0) y − y3
(1, 0) = lim = lim = 1.
∂y y→0 y−0 y→0 y
Remarque 1.5.2 Les règles de dérivation d'une fonction d'une variable reste valablee pour
calculer les dérivées partielles. Par exemple, on considère la fonction h(x, y) = x + y ,
xy
D = R \ (0, 0). Posons f (x, y) = e et g(x, y) = x + y . Alors pour tout (x, y) 6= (0, 0)
2 2
2 xy 2 2
h
ii)
xi
f (a + h) − f (a) − ∇f (a) · h
lim ε(h) = lim =0
h→0 h→0 khk
avec ∇f (a) = (f 0
x1 (a), · · · appelé gradient de f en a et
, fx0 n (a))
i) On dit que f est de classe C sur A si elle est continue sur A et on note f ∈ C (A).
0 0
ii) On dit que f est de classe C sur A si les dérivées partielles de f sont continues sur
1
A et on note f ∈ C (A). 1
Proposition 1.5.1
i) f ∈ C (A) =⇒ f ∈ C (A)
1 0
10
Exemple 1.5.2
1.
si (x, y) 6= (0, 0)
2
x − y2
Donc f n'est pas continue en (0, 0). Alors elle n'est pas diérentiable en (0, 0).
2.
si (x, y) 6= (0, 0)
3
x − y3
x3 −y 3
f (x, y) − f (0, 0) − fx0 (0, 0)x − fy0 (0, 0)y x2 +y 2
−x+y
ε(x, y) = =
k(x, y)k k(x, y)k
Si on choisit p
k(x, y)k = k(x, y)k2 = x2 + y 2 , on obtient :
x3 −y 3
−x−y
x2 +y 2 xy(x − y)
ε(x, y) = p = 2 .
x2 + y 2 (x + y 2 )3/2
on obtient
p
|ε(x, y)| ≤ 2 x2 + y 2 −→ 0 quand (x, y) tend vers 0
D'où f est diérentiable en (0, 0).
Exercice 1.5.1 Etudier la diérentiabilité de
(
x2 y 2 ln(x2 + y 2 ) si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) =
0 si (x, y) = (0, 0).
1.5.2 Plan tangent
Soit f : R2 −→ R diérentiable en (a, b) ∈ R2 . L'équation du plan tangent au point
(a, b, f (a, b)) au graphe Gf (la surface d'équation z = f (x, y)) est donnée par :
Exemple 1.5.3 Soit f (x, y) = x + y et (a, b) = (−1, 1). L'équation du plan tangent en
2 2
12
Figure 1.3 plan tangent
13
et l'approximation d'ordre 1 de f (−2.02, 3.01) est :
f (−2.02, 3.01) ≈ 164 − 324 × (−0.02) + 90 × 0.01 = 171, 38.
secondes ∂2f
∂xi ∂xj
et ∂2f
∂xj ∂xi
existent et sont continues en a ∈ R alors
n
∂ 2f ∂ 2f
(a) = (a).
∂xi ∂xj ∂xj ∂xi
De la même manière que dans le début de cette section, on peut dénir les dérivées partielles
∂ 3f
d'ordre 3 , 1 ≤ i, j, k ≤ n et les dérivées partielles d'ordre supérieur.
∂xi ∂xj ∂xk
Dénition 1.6.1 Soit f : U ⊂ R −→ R avec U ⊂ D un ouvert non vide.
n
m ∈ IN.
14
Proposition 1.6.1
C ∞ (U ) ⊂ · · · ⊂ C m+1 (U ) ⊂ C m (U ) ⊂ · · · ⊂ C 1 (U ) ⊂ C 0 (U ).
Exemple 1.6.1
1. Toute fonction polynomiale de n variables est de classe C sur R . ∞ n
2. toute fonction rationnelle de n variables est de classe C sur son domaine de dé-
∞
nition.
Exemple 1.6.2 f (x, y) = . f es tune fonction rationnelle de 2 variables et son do-
xy
maine de dénition est D = R \{(0, 0)}. Alors elle est de classe C sur D . Pour tout
x2 +y 2
2 ∞
∂f y 3 − x2 y
(x, y) =
∂x (x2 + y 2 )2
∂f x3 − xy 2
(x, y) =
∂y (x2 + y 2 )2
15
D'où le DL d'ordre 2 est donné par :
f (−2+h, 3+k) = 164−324h+90k+163h2 +6k 2 −216 hk+(h2 +k 2 ) ε(h, k) avec lim
(h,k)→(0,0)
ε(h, k) = 0
On remarque qu'on a améliorer l'approximation obtenue dans l'exemple 1.5.5 car la dié-
rence entre la valeur exacte et la valeur approchée est 0.0007 = 7.10 −4
ii) f admet un minimum local (resp. global) en a s'il existe V voisinage de a tel que
f (x) ≥ f (a), ∀ x ∈ V ∩ D (resp. f (x) ≥ f (a), ∀ x ∈ D )
f f
Remarque 1.7.1 La réciproque de cette proposition est en général fausse. Voir par
exemple f (x) = x , on a f (0) = 0 et 0 n'est pas un extremum de f .
3 0
Dénition 1.7.2 (Point critique) Un point qui annule les dérivées partielle de f est
appelé point critique ou stationnaire ou encore admissible de f .
Exemple 1.7.1
16
1. Soit f (x, y) = x + y . Le seul point critique de f est (0, 0). En eet, soit (x, y) un
2 2
(0, 0).
2. Soit f (x, y) = x − y . On montre facilement que (0, 0) est un point critique de f .
2 2
Mais on sait pas est ce que f (x, y) ≤ f (0, 0) ou f (x, y) ≥ f (0, 0) c'est-à-dire est ce
que f admet un maximum ou un minimum local en (0, 0) ?
suivant la direction y = 0, on a f (x, 0) = x ≥ 0 = f (0, 0) 2
Exemple 1.7.2
1. Soient f (x, y) = x + y et (x, y) ∈ R . On a
2 2 2 ∂2f
(x, y) = ∂2f
(x, y) =2 et ∂2f
(x, y) =
0. D'où
∂x2 ∂y 2 ∂x∂y
2 0
Hf (x, y) = , ∀ (x, y) ∈ R2 .
0 2
2. Soient f (x, y, z) = x cos y + y sin z et (x, y, z) ∈ R . Calculons le hessien de f au 3
17
D'où
0 − sin y 0
iii) si Sp(H (a)) ⊂ R et contient au moins deux valeurs propres de signe dièrent, f
f −
∗
n'admet pas d'extremum au point a. Dans ce cas, on dit que a est un point col ou un
f
point selle.
iv) si 0 ∈ Sp(H (a))(c'est-à-dire det(H (a)) = 0), on ne peut pas conclure directement.
f f
Exemple 1.7.3
1. Reprenons l'exemple f (x, y) = x − y . (0, 0) est un point critique de f . Si on calcule
2 2
D'où Sp(A) = {−2, 2}. Donc d'après la dernière proposition (0, 0) n'est pas un ex-
tremum de f , c'est un point col (voir gure 1.4).
2. f (x, y) = xy(1 − x − y).
(a) Déterminons les extremums de f . (x, y) est un extremum de f si et seulement
si f (x, y) = y(1 − 2x − y) = 0 y = 0 ou 1 − 2x − y = 0
0
et
x
et
x = 0 ou 1 − 2y − x = 0
=⇒
0
f (x, y) = x(1 − 2y − x) = 0
y
(y = 0 et x = 0) ou (y = 0 et 1 − 2y − x = 0)
ou
(1 − 2x − y = 0 et x = 0) ou (1 − 2x − y = 0 et 1 − 2y − x = 0)
=⇒
(x = 0 et y = 0) ou (x = 1 et y = 0)
ou
(x = 0 et y = 1) ou (x = 1/3 et y = 1/3)
=⇒
Donc les points critiques de f sont (0, 0), (1, 0), (0, 1) et (1/3, 1/3).
18
Figure 1.4 Graphe de la fonction f (x, y) = x2 − y2 sur [−1, 1] × [−1, 1]
cilement que Sp(C) = {1 − √2, 1 + √2}. Donc (0, 1) est un point col de
f
nature du point (1/3, 1/3). Soit D = H (1/3, 1/3) = −1/3 −2/3 . Le
−2/3 −1/3
f
maximum local. −
19