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DE PROJETS D'INVESTISSEMENT
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1. AVANT-PROPOS__________________________________________________
2. LA METHODE DU TRI______________________________________________
2.1. L'excédent brut d'exploitation___________________________________________
2.2. Taux de rentabilité interne (TRI)__________________________________________
2.3. Méthode et exemples de calcul du TRI____________________________________
2.4. Appréciation du TRI obtenu_____________________________________________
2.5. Taux de référence d'un TRI______________________________________________
2.6. Comparaison de projets selon le critère du TRI_____________________________
2.7. Limites du TRI________________________________________________________
3. LA METHODE DE LA VALEUR ACTUELLE NETTE______________________
3.1. La valeur actuelle nette_________________________________________________
3.2. Comparaison de projets________________________________________________
3.3. Limites de la méthode de la VAN_________________________________________
4. LA METHODE DU TEMPS DE RETOUR SUR INVESTISSEMENT ET DU
TAUX DE RENTABILITE EXTERNE_________________________________________
5. LA METHODE DU TABLEAU FINANCIER______________________________
5.1. Echéancier des sources et emplois de fonds_______________________________
5.2. Ajustement du tableau financier_________________________________________
5.3. Taux de rentabilité interne (TRI) et Valeur actuelle nette (VAN)________________
6. SYNTHESE DES METHODES DU TRI ET DE LA VAN____________________
6.1. Rappel de la méthode du TRI____________________________________________
6.2. Rappel de la méthode de la VAN_________________________________________
6.3. Calculs manuels et simplifiés____________________________________________
6.4. Faut-il maximiser le TRI ou la VAN ?______________________________________
6.5. Représentation graphique______________________________________________
6.6. Exemple pratique______________________________________________________
7. RENTABILITE ECONOMIQUE D'UN PROJET___________________________
7.1. Valeur ajoutée et balance des paiements__________________________________
7.2. Correction des distorsions de prix_______________________________________
7.3. Balance des paiements du projet________________________________________
1. AVANT-PROPOS
4: une quatrième méthode, plus complète, simule les comptes financiers du projet
et aboutit au tableau des sources et emplois de fonds dont le solde est le cash-flow
net ; c'est le surplus monétaire qui est à la disposition de l'entreprise et qui lui permet
d'assurer son équilibre financier et sa croissance;
6: enfin, la rentabilité économique d'un projet pour l'économie d'un pays, sera
abordée en section 6.
La valeur actuelle (VA) d'un revenu de 100 millions US $ attendu par exemple à
l'année 8, est le montant du capital qu'il faudrait placer à l'année 1 à intérêts
composés, pour disposer en fin d'année 8, d'un montant de capital et d'intérêts de
100 millions US $. Pour un taux d'intérêt de 8% par exemple, la VA est de
54 millions US $. Elle serait de 31.5 millions US $ pour le même revenu attendu dans
l'année 15 ou encore de 14.6 millions US $ pour l'année 25. La VA d’un revenu futur
est donc de plus en plus faible pour les revenus lointains dans le temps, et ce d’autant
plus que l’intérêt est élevé.
La valeur actuelle nette au taux d'intérêt de 8% par exemple (VAN 8%), est la
somme des valeurs actuelles de la série des revenus ou marges annuels escomptés
d'un projet. Pour un taux d'intérêt de 0%, la VAN 0% est égale à la somme
arithmétique de la série des marges annuelles. Plus le taux d'intérêt est élevé, plus la
VAN est faible puisque la VA des marges les plus lointaines dans le temps est de plus
en plus faible.
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2. LA METHODE DU TRI
Le TRI est le taux d'actualisation X%, tel que la valeur actuelle nette (VAN à TRI
%) de la série des marges brutes annuelles dégagées par le projet, est égale à
l'investissement initial.
Si on raisonne sur la marge nette, le TRI est le taux d'actualisation tel que la
valeur actuelle nette (VAN à TRI%), de la série des marges annuelles nettes, est
égale à zéro.
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Comme les calculs sont faits en monnaie constante c'est-à-dire sans tenir compte
d'inflation des prix dans l'avenir, il faut apprécier dans le taux du marché monétaire,
quelle est la part qui correspond à l’estimation du risque d'inflation. C'est le facteur
d'incertitude de l'avenir estimé par le marché, pour le moyen et le long terme. Cette
appréciation se fait sur la base des taux pratiqués sur les différents marchés
financiers des pays de l’OCDE, de la lecture des journaux économiques et des
prévisions qui y sont faites. C’est ainsi qu’en 1995, les taux pratiqués en Allemagne et
en France sont de l’ordre de 6% avec une prévision d’inflation de 2.5%, ce qui donne
un taux d’intérêt en termes réels de 6.0-2.5=3.5%. Ce taux correspond à la
rémunération du capital en monnaie constante en 1995. C'est le prix à payer par des
emprunteurs pour que des prêteurs renoncent à la liquidité de leurs capitaux pendant
toute la durée d’un projet c’est à dire de leur prêt. Les 2,5 % reflètent le prix
supplémentaire que les emprunteurs doivent payer, pour tenir compte de
l'augmentation moyenne des prix attendue pendant la durée de leur emprunt, et pour
que les prêteurs gardent constante la valeur de leur capital initial, en dehors de toute
rémunération de ce capital.
Dans les conditions économiques qui prévalent à un moment donné, le TRI d'un
projet doit être au moins égal au taux d’intérêt en termes réels (par exemple 3.5% en
1995 ou 6.5% en 1995). Ce taux correspond à la rémunération minimum que l'on peut
attendre du marché des capitaux, pour un capital investi dans un projet donné.
En fonction des monnaies qui entrent dans la constitution des coûts et de leur
poids respectifs, on établit une estimation du taux minimum, combinaison des taux
indiqués ci-dessus. Ce taux minimum sert alors de référence absolue au TRI calculé
pour un projet.
Enfin, il est souhaitable que le TRI ojectif comporte une part supplémentaire pour
permettre à l'entreprise de constituer des réserves monétaires pour suivre le progrès
technologique de sa branche et contribuer à la croissance économique du pays.
Le
tableau
ci-après
montre
le
calcul
d’un
taux
objectif,
à
partir
de
taux
de
marché
observés
en
1992
et
1995
en
France:
1992 1995
Dans l'exemple cité, le TRI est de 13.3% c'est à dire qu'il est plus élevé que le
taux objectif de 1995, mais moins élevé que celui de 1992. Le gouvernement français
a adopté en 1994 et en 1995 une politique de relance prudente de l’activité
économique pour lutter contre le chômage. Cette politique a pour effet de réduire le
taux d’intérêt minimum et le TRI objectif de projets, donc d’encourager
l’investissement.
L'écart entre le TRI et le TRI objectif doit s'apprécier au cas par cas selon les
incertitudes et les risques susceptibles d'affecter le projet et la plus-value attendue.
On considère qu'un écart de 6-8 points % est un objectif raisonnable. Un projet dont le
TRI est de 12-14% peut donc être évalué positivement.
Le TRI permet de comparer des projets concurrents ou des variantes d'un même
projet. Un projet à TRI plus élevé est plus intéressant qu'un projet à TRI plus faible, si
l'on considère ce seul critère d'appréciation.
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marge
brute investissement
Le TRI permet d'apprécier la rentabilité d'un projet par un nombre unique; mais il
ne renseigne pas sur le volume de la marge nette escomptée sur la période
d'évaluation. On n'a donc pas d'idée sur la valeur créée, l'importance économique du
projet c’est à dire sa contribution à la création de richesse.
On a cependant une certaine indication sur ce point s'il existe un écart positif
entre le TRI et le taux de référence considéré ou en examinant l'échéancier complet et
la série des marges annuelles nettes. Plus l'écart entre le TRI et le taux de référence
est important, plus la VAN de la série des marges annuelles nettes est positive et
élevée, ce qui dénote une création de richesse importante.
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B:
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La figure 4 montre à l'évidence que le projet A est plus important en volume que
le projet B, tant que le taux d'actualisation, c'est à dire le taux d'intérêt minimum, reste
inférieur à 17 %.
Le taux d'actualisation auquel correspond une VAN de zéro est le TRI. C'est le
taux obtenu au point d'intersection de la courbe de la VAN avec l'axe des abscisses.
Dans l'exemple du projet A, le TRI est de 13.8%. Dans celui du projet B, il est de
10.4%.
Pour se référer aux notions précédentes, la figure 5, montre les tableaux de base
des projets A et B et leur VAN à 5%, taux qui correspond au taux minimum de 5%
choisi comme indiqué plus haut.
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On voit aussi sur la figure 5 que le projet A consomme plus de capitaux que le
projet B mais qu'il génère davantage de richesse économique.
Le projet A dégage une marge brute annuelle de 55 millions US$ et une VAN 5%
de US$ 297 millions, à condition de réaliser un investissement initial de
US$ 350 millions en 2 ans.
Le projet A génère donc 3 fois plus de richesse que le projet; de plus, la VAN du
projet A reste plus élevée que celle du projet B, tant que le taux d'intérêt reste inférieur
à 17%.
Tout ceci confirme le fait que l'augmentation des taux d'intérêt rend les projets à
forte valeur d'investissement plus difficiles à justifier sur le plan financier et donc
contribue à pénaliser les projets d’investissements en économie de marché.
3766V 27/05/2019 27/05/2019
14
On peut alors considérer la part des investissements couverte par ces emprunts
et la part restante couverte par l’entreprise, et calculer la rentabilité de cette part
restante, la combinaison des deux correspondant au TRI du projet. Un exemple de
calcul est donné ci-après:
TRI %
part entreprise part emprunt
ensemble
36.0% 64.0% 100.0%
rendement 23.2% 8.5% 13.8%
engagement
total
de
fonds
M $ 250
emprunt
M $ 160
engagements
de
fonds
Entreprise
M $ 90 TRI
ensemble
intérêt
emprunt 8.5%
durée
de
l'emprunt
années 11
dont
années
de
différé 4
Pour que surplus monétaire cumulé reste positif, il faut éventuellement ajuster les
sources de financement, en tenant compte toutefois d’un ratio fonds propres/emprunts
soit acceptable. Ce ratio est généralement de ½, c’est à dire que les fonds propres
sont d'au moins un tiers du total fonds propres+emprunts. Ceci conduit à ce que le
plus petit surplus monétaire cumulé soit nul ou presque nul. Cet ajustement des
ressources financières est particulièrement important au cours des premières années
du projet.
4.2.
Une variante consiste à raisonner sur les valeurs actuelles au taux de référence
retenu de 8%, des marges brutes annuelles et de l'investissement initial. On obtient
alors un temps de retour sur valeurs actualisées; ce dernier est en général 40 à 50%
plus élevé que le temps de retour non actualisé. Ceci permet donc une meilleure
utilisation du temps de retour comme paramètre d'évaluation.
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On voit que le temps de retour du projet A est de 8 ½ ans avec des valeurs non
actualisées et de 11 ½ ans avec des valeurs actualisées.
Par comparaison, les figures 8 et 9 donnent les mêmes résultats pour le projet B.
On voit que le temps de retour du projet B est de 8 ½ ans avec des valeurs non
actualisées et de 13 ans avec des valeurs actualisées.
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La valeur ultime (VU), en fin de période d'évaluation d'un projet, d'un revenu de
100 millions US $ attendu par exemple dans l'année 8, est le montant du capital et
des intérêts composés qu'on obtiendrait si l'on plaçait en fin d'année 8 les
100 millions US $, jusqu'à la fin de la période d'évaluation du projet. On considère
comme taux d'intérêt pour ce placement, le taux de référence de 8%.
La valeur ultime nette (VUN) d'une série de revenus futurs est la somme des VU
de chaque terme annuel Ainsi pour le projet A, la VUN 8% est de 2060 millions US $.
Elle est de 829 millions US $ pour le projet B.
Le taux de rentabilité externe (TRE) est alors le taux d'intérêt tel que si l'on
plaçait le même montant que l'investissement initial (actualisé à l'année 1) jusqu'en fin
de période d'évaluation, le capital et l'intérêt obtenu serait égal à la VUN ci-dessus
définie. Ainsi pour le projet A, le TRE est de 9.5% Il est de 8.9% pour le projet B.
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marge brute VU 8%
Le TRI ne donne pas d'indication sur le volume de la marge nette dégagée par le
projet au cours de la période d'évaluation. Il faut pour cela apprécier l'écart entre le
TRI et le taux d'intérêt de référence. Selon quels critères doit on faire cette
appréciation et quel écart positif doit on chercher à obtenir ? En effet, un TRI qui ne
serait pas plus élevé que le taux de référence ne donnerait qu'une rémunération
minimum des capitaux engagés et ce, à condition que les risques et aléas soient
négligeables; cette rémunération ne permettrait donc pas à l'entreprise de constituer
de réserves pour assurer sa sécurité contre les aléas de la conjoncture économique à
moyen et à long termes, ni de contribuer à la croissance économique du pays.
- soit "I" un investissement initial et M la marge brute annuelle que permet de dégager
cet investissement, marge que l'on supposera constante (on peut raisonner sur une
valeur moyenne annuelle).
- la valeur actuelle d'une marge brute dégagée chaque année pendant 20 ans, peut se
calculer à l'aide d'une table de la valeur actuelle nette d'un revenu de 1 en fonction
du taux d'actualisation et de la durée (voir Table 1 jointe). Il suffit de multiplier la
marge brute annuelle par le coefficient approprié lu dans la table, pour obtenir la
valeur actuelle correspondante. Pour que le résultat des calculs soit le plus approché
possible, on considère que la marge brute est dégagée à partir de l'année 1 et que
l'investissement initial est dépensé aux années précédentes.
6.3.3. Investissement
La valeur de l'investissement initial est de 150 et 200 millions US$ les années 1
et 2. La table 2 donne la valeur actuelle d'un montant de 1 en fonction du taux et de
l'année de dépense. On calcule aisément que la valeur actuelle à 8% de
l'investissement ci-dessus est de 310 millions US$.
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æ C0 montant d'investissement initial
En général il faut corriger au préalable, les ventes et les coûts notamment ceux
des intrants, dans la mesure ou ceux-ci subissent des distorsions en plus ou en
moins, par suite de subventions, de droits de douane ou de taxes. On corrigera les
prix de vente unitaires pour qu'ils correspondent au prix de marché international FOB,
compte tenu des frais de transport jusqu'à la frontière. On corrigera les coûts
d'intrants pour qu'ils correspondent aux coûts CIF des produits disponibles sur le
marché international, c'est-à-dire compte tenu des frais de transport jusqu'à la
frontière.