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Derrida entre Blanchot et Levinas Presses universitaires de Paris O…
Presses
universitaires
de Paris
Ouest
Emmanuel LévinasMaurice Blanchot, penser la
différence | Éric Hoppenot, Alain Milon
Viens – Me voici.
Derrida entre
Blanchot et
Levinas
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26/5/2016 Emmanuel LévinasMaurice Blanchot, penser la différence Viens – Me voici. Derrida entre Blanchot et Levinas Presses universitaires de Paris O…
Michel Lisse
p. 535546
Texte intégral
1 DANS UN TEXTE INTITULÉ ABRAHAM, L’AUTRE1, Jacques Derrida
rapporte une histoire que Kafka avait envoyée à Robert
Klopstock en juin 1921. Kafka convoque dans cette lettre
plusieurs Abraham. Le dernier à être conçu (Kafka parle
effectivement, selon le terme choisi par Marthe Robert dans
sa traduction, de « concevoir un autre Abraham ») est le
plus crasseux et le plus indigne d’être appelé. Cet Abraham
là est le plus mauvais élève de la classe et, au moment de la
remise solennelle d’un prix au meilleur élève, ayant mal
entendu et croyant avoir été appelé, il se lève et la classe
éclate de rire. Mais Kafka envisage une autre hypothèse :
Abraham, le plus crasseux, le plus indigne et le plus
mauvais élève, a peutêtre bien entendu son nom être
prononcé, il a bien été appelé, car le plus mauvais élève
porte le même nom que le meilleur, mais cette confusion a
été voulue par le maître, son dessein étant « que la
récompense du meilleur soit en même temps la punition du
plus mauvais2 ».
2 Abraham aura répondu « oui, me voici » à un appel qui lui
était et qui ne lui était pas destiné. Il se sera présenté ou,
plus exactement, il aura acquiescé à une présentation de
soi. Telle est du moins l’hypothèse de Jacques Derrida :
[…] si tout […] commence par la réponse, si tout commence
par le « oui » impliqué dans toute réponse (« oui, je
réponds », « oui, me voici », même si la réponse est
« non »), alors toute réponse […] reste l’acquiescement
donné à quelque présentation de soi3.
Viens.
Oui, oui.
6 On pourrait tout aussi bien avancer que ces deux voix sont
celles qui ont dialogué au fil du texte, qu’elles répètent une
dernière fois le jeu du dialogue et la « logique » du viens et
du oui, oui ou bien que ces deux voix n’ont rien à voir avec
les précédentes, qu’elles les ignorent et constituent un autre
texte et que dès lors tout ce qui précède ne serait qu’une
introduction, une préparation, une préface, un
commentaire, une analyse… de ce microtexte.
7 Enfin, toujours au titre de la complexité et de la singularité
de ce texte Pas, il faut encore préciser que l’effet de clôture
ou de circularité, voire d’invagination, généré par le Viens
initial et le Viens final doublé du Oui, oui, n’empêche pas
une ouverture vers d’autres textes de Jacques Derrida : le
Viens, qu’on retrouve aussi dans d’autres textes de Parages,
réapparaît dans D’un ton apocalyptique adopté naguère en
philosophie, mais cette fois, il s’agit du Viens de
l’Apocalypse ; le oui est aussi le « Ouïdire de Joyce » (dans
Ulysse gramophone), texte qui commence par « Oui, oui »
et qui rejoue le commencement et la fin du « Mollylogue »
de Ulysses, le dernier chapitre que la voix féminine de
Molly commence et finit en disant oui. Il faudrait encore se
tourner vers De l’esprit pour y lire la dissymétrie du oui
avant toute opposition du oui et du non, vers « Nombre de
oui » (dans Psyché), qui commence aussi par un oui, un oui
à Michel de Certeau qui a cité Angelus Silesius (« Dieu ne
dit jamais que Oui »), qui renvoie à Nietzsche et au Chant
du Oui et de l’Amen…, vers le oui juif, le oui entendu dans le
mot juif6…
8 Et bien évidemment, chacun de ces textes pourrait être lu
comme un autocommentaire par Derrida de son texte.
Ainsi, ce passage extrait d’Ulysse gramophone est
également un commentaire de l’incipit de Pas :
Dans mon incipit, vous ne pouviez pas décider, et vous en
êtes encore incapables, si je vous disais oui ou si je citais,
disons plus généralement si je mentionnais le mot oui […]7
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7
disons plus généralement si je mentionnais le mot oui […]
9 Remplacez le oui par Viens et vous aurez une parfaite
description de l’incipit de Pas. On ne peut pas décider si le
Viens est déjà une quasicitation du Viens de L’Arrêt de
mort ou s’il s’agit d’un appel, diraije de manière inexacte et
insatisfaisante, puisque, Jacques Derrida le montrera, le
Viens survient avant toute détermination, avant même
l’infinitif venir. La survenue de Viens appelle et rend
possible son événement, le venir et l’appel à venir. Il ne
peut être réduit à des catégories grammaticales (impératif
présent, deuxième personne, singulier…), sémantiques,
linguistiques, ou pragmatiques (ordre, prière, demande,
désir, performatif). Viens dérive de l’autre, c’estàdire :
[…] de rien qui soit une origine ou une identité vérifiable,
décidable, présentable, appropriable […]8.
15 Ce « hors la langue » ou, comme j’ai tenté de le nommer à
mon tour, « excès du langage » n’est ni métalinguistique, ni
intralinguistique, Derrida y insistera à plusieurs reprises.
16 Ni métalinguistique :
Il y va d’un pas audelà de la langue qui ne marche qu’avec
une langue, sans doute, mais pour ouvrir à une
transgression du linguistique sans métalangage. […] Viens
sans aucun langage de surplomb, rien qui puisse à son tour
le désigner depuis une troisième place, le nommer15.
18 Que dire encore ? Ceci : que cette « pensée » hors la langue,
cette pensée qui se trouve dans L’Arrêt de mort a été voulue
comme féminine : le nom anonyme du sansnom est
pensée, donc un nom « choisi de telle sorte que son genre
soit féminin et que son pronom soit toujours elle, voilà qui
à la fois marque et neutralise la différence sexuelle17 ». Le
respect de la syntaxe, Blanchot est scrupuleusement
syntaxier, oblige la pensée à pencher du côté féminin. Mais
« comme elle ne se détermine, ne s’appelle qu’à partir du
viens qu’elle lance et renvoie, l’éloignement du viens
instruit le pas de différence sexuelle18 ».
VIENS – ME VOICI. DERRIDA ENTRE BLANCHOT ET
LEVINAS
19 Si ce titre peut être lu comme un dialogue fictif entre
Blanchot et Lévinas, il peut également donner à entendre
une séparation, un écart irréductible entre les deux amis.
20 Comme on s’en est aperçu, le mot « viens » fonctionne de
manière quasi autonome et contient en lui la réponse à
l’appel qu’il envoie. Il reste séparé du « me voici », il
entretient avec lui un rapport sans rapport. Jacques
Derrida va même jusqu’à voir, malgré « l’amitié personnelle
et l’amitié de pensée », une « terrifiante scène de discorde »
silencieuse entre Blanchot et Lévinas :
Quoi que Lévinas et Blanchot aient dit ou laissé paraître de
leur accord, de leur alliance, un abîme les sépare qui
pourrait, si on voulait se livrer à cet exercice, donner lieu à
d’irréconciliables différends, parfois à des oppositions
frontales ou explosives : sur le « neutre », par exemple, sur
un certain « anonymat », et même dans la forme que prend
leur distance respective à la pensée heideggerienne. Sans
parler de ce dont « Sade », « Lautréamont » ou « Bataille »
représentent au moins la métonymie. Sans oublier la chose
« politique », leur expérience ou leur « pratique » politique
respective, avant et après la guerre. Ils ont tous les deux, et
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respective, avant et après la guerre. Ils ont tous les deux, et
très tôt, dénoncé l’hitlérisme, bien avant la guerre, mais à
partir de lieux « politiques », c’est trop clair, aussi
incompatibles que possible. Après la guerre, Lévinas, pour
le dire d’un mot, n’est pas l’homme du Manifeste des 121 ou
de Mai 68 ! Bon. Il faut donc cesser de les associer en se
rassurant comme s’ils disaient la même chose. Il y a entre
eux, réduite au silence, une terrifiante scène de discorde19.
21 En plaçant Derrida entre Blanchot et Lévinas, je n’ai pas
voulu faire de lui un réconciliateur ou un relais entre les
deux amis, car une autre terrifiante scène de discorde existe
peutêtre également entre Derrida et Lévinas. Dans le
même entretien accordé au Magazine littéraire, Derrida va
détailler quatre points de désaccord entre Lévinas et lui :
22 Je vais maintenant tenter d’interroger le troisième point de
désaccord, à savoir la réflexion lévinassienne sur l’animal
en examinant les pages consacrées par Jacques Derrida à
cette problématique dans L’Animal que donc je suis20.
Jacques Derrida repart du privilège accordé au visage pour
interroger la mise « hors circuit de l’éthique » de l’animal.
Or cette mise hors circuit est effectuée non seulement en
référence à l’humain, mais également en privilégiant le
schème de la fraternité. Le visage est d’abord le visage de
mon frère et de mon prochain, visage humain, visage
fraternel. Cette détermination du visage implique, selon
Derrida, qu’il est :
[...] hors de question qu’on accorde à l’animal ou à l’animot
aucun des traits, des droits, des devoirs, des affections, des
possibilités reconnues au visage de l’autre21.
23 Il y aurait là, d’après Jacques Derrida, un « immense
risque » dans ce « fraternalisme du « semblable ».
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risque » dans ce « fraternalisme du « semblable ».
24 Tout d’abord parce que :
Ce fraternalisme nous libère de toute obligation éthique, de
tout devoir de ne pas être criminel et cruel, justement, à
l’égard de tout vivant qui n’est pas mon semblable ou n’est
pas reconnu comme mon semblable, parce qu’il est autre
ou autre que l’homme » (La Bête et le souverain, séminaire
inédit).
25 Autrement dit, l’éthique de Lévinas, pourtant si attentive à
l’altérité infinie, ne pourrait pas faire droit à l’altérité de
l’animal : celuici ne serait pas un autre.
26 Ensuite parce que ce même « fraternalisme du
“semblable” » implique de toujours penser la cruauté et le
crime de manière spéculaire. Si je suis jugé « cruel » envers
un animal, ce sera parce que cette cruauté, auraton
estimé, visait mon semblable, la figure de l’homme, à
travers l’animal :
C’est toujours l’homme, mon semblable, le même que moi,
moimême en somme, que je fais souffrir, tue, de façon
coupable, criminelle, cruelle, incriminable. (La Bête et le
souverain, séminaire inédit).
Le mot si fréquent de « nudité », si indispensable à Levinas
pour décrire le visage, la peau, la vulnérabilité de l’autre ou
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pour décrire le visage, la peau, la vulnérabilité de l’autre ou
de mon rapport à l’autre, de ma responsabilité pour l’autre
quand je dis « me voici », jamais il ne concerne la nudité
dans la différence sexuelle et jamais il n’apparaît dans le
champ de mon rapport à l’animal23.
parce que nous, en tant qu’humains, savons ce que c’est que
souffrir que nous pouvons avoir cette obligation25.
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souffrir que nous pouvons avoir cette obligation25.
36 Lévinas, en répondant qu’il ne peut pas répondre, continue
certes à répondre, mais que répondil ? Réponse de
Derrida :
Il répond mais en avouant qu’il ne peut pas répondre à la
question de savoir ce qu’est un visage, à savoir de savoir ce
que c’est que répondre, et donc qu’il ne peut plus répondre
de tout son discours sur le visage28.
38 Cette critique de Jacques Derrida ne porte que sur l’altérité
pensée à partir du schème du « fraternalisme du
“semblable” ».Y atil une autre voie ? Et une autre voix ?
Oui, semble répondre Derrida. Il faut en quelque sorte
prendre le contrepied de l’humanisme et de
l’anthropocentrisme :
[...] une pensée de l’autre, de l’infiniment autre qui me
regarde, devrait au contraire privilégier la question et la
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demande de l’animal. Non pas la faire passer avant celle de
l’homme, mais penser celle de l’homme, du frère, du
prochain à partir de la possibilité d’une question et d’une
demande animales, d’un appel, audible ou silencieux, qui
appelle en nous hors de nous, du plus loin, avant nous
après nous, nous précédant et nous poursuivant de façon
inéluctable30.
39 Cette autre voix, celle de l’animal, est peutêtre aussi celle
du féminin dont le visage excède le visage, le met à mal en
lui donnant une chance, un avenir. Je cite, sans les
commenter, faute de temps, trois passages de Lévinas qui
focalisent les motifs de l’autre, du féminin ou de l’Aimée, de
l’animal, du sanslangage et du sansréponse :
Le féminin, c’est l’Autre, réfractaire à la société, membre
d’une société à deux, d’une société intime, d’une société
sans langage31.
Le féminin offre un visage qui va audelà du visage32.
L’aimée ne s’oppose pas à moi comme une volonté en lutte
avec la mienne ou comme soumise à la mienne, mais, au
contraire, comme une animalité irresponsable qui ne dit
pas de vraies paroles. L’aimée, revenue au rang de l’enfance
sans responsabilité […] a quitté son statut de personne33.
Cette trace, et Blanchot, et Lévinas, et Derrida, considèrent
qu’elle n’arrive qu’à s’effacer. Je termine par cette citation
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Notes
1. Dans Judéités. Questions pour Jacques Derrida, COHEN Joseph et
ZAGURYORLY Raphael (dir.), Paris, Galilée, 2003, « La philosophie en
effet », p. 1142 ; désormais entre parenthèses dans le texte.
2. Œuvres complètes III, trad. de Marthe Robert, Claude David et Jean
Pierre Danis, Paris, Gallimard, 1984, « La Pléiade », p. 1083.
3. « Abraham, l’autre », in Judéités. Questions pour Jacques Derrida,
op. cit., p. 13.
4. DERRIDA Jacques, « Pas », in Parages, Paris, Galilée, « La philosophie
en effet », 1986.
5. Ibid., p. 101.
6. « Abraham, l’autre », in Judéités. Questions pour Jacques Derrida,
op. cit., p. 20.
7. Ulysse gramophone. Deux mots pour Joyce, Paris, Galilée, « La
philosophie en effet », 1987, p. 58.
8. D’un ton apocalyptique adopté naguère en philosophie, Paris,
Galilée, « Débats », 1983, p. 95.
9. Cité dans « Pas », in Parages, op. cit., p. 2223.
10. Ibid., p. 23.
11. Ibidem.
12. Ibidem.
13. Ibid., p. 26.
14. Ibidem.
15. Ibid., p. 5657.
16. Ibid., p. 74.
17. Ibid., p. 81.
18. Ibidem.
19. Magazine littéraire, n° 419, avril 2003, p. 31.
20. DERRIDA Jacques, L’Animal que donc je suis, Paris, Galilée, « La
philosophie en effet », 2006.
21. Ibid., p. 147.
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21. Ibid., p. 147.
22. Ibid., p. 147148.
23. Ibidem.
24. Ibid., p. 149.
25. Ibid., p. 150.
26. Ibid., p. 150151.
27. Ibid., p. 151.
28. Ibidem.
29. Ibidem.
30. Ibid., p. 156.
31. Totalité et Infini cité par Jacques DERRIDA, Le Toucher, JeanLuc
Nancy, Paris, Galilée, « Incises », 2000, p. 96.
32. Ibid., p. 97.
33. Ibid., p. 104.
34. DERRIDA Jacques, Psyché. Inventions de l’autre, Paris, Galilée, « La
philosophie en effet », 1987, p. 190.
Auteur
Michel Lisse
Michel LISSE
Chercheur qualifié du Fonds National de la Recherche Scientifique
(Belgique) et professeur à l’Université catholique de Louvain (Louvain
laNeuve). Il a publié les ouvrages suivants : Passions de la littérature.
Avec Jacques Derrida, actes du colloque de l’Université catholique de
Louvain, juillet 1995 (dir. Michel Lisse) (Galilée, 1996) ; L’Expérience
de la lecture I. La soumission, (Galilée, 1998) ; L’Expérience de la
lecture II. Le glissement (Galilée, 2001) ; Magazine littéraire, n°430,
« Jacques Derrida. La philosophie en déconstruction », avril 2004 (p.
2067), Cécile Hayez, Michel Lisse (éd.) ; Apparitions de l’auteur (Peter
Lang, 2005) ; Jacques Derrida (A.D.P.F, 2005) ; Maurice Blanchot. La
singularité d’une écriture, (dir. Arthur Cools, Nausicaa Dewez,
Christophe Halsberghe, Michel Lisse), (Les lettres romanes, 2005, N°
hors série).
© Presses universitaires de Paris Ouest, 2008
Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540
Référence électronique du chapitre
LISSE, Michel. Viens – Me voici. Derrida entre Blanchot et Levinas In :
Emmanuel LévinasMaurice Blanchot, penser la différence [en ligne].
http://books.openedition.org/pupo/929#access 15/16
26/5/2016 Emmanuel LévinasMaurice Blanchot, penser la différence Viens – Me voici. Derrida entre Blanchot et Levinas Presses universitaires de Paris O…
Emmanuel LévinasMaurice Blanchot, penser la différence [en ligne].
Nanterre : Presses universitaires de Paris Ouest, 2008 (généré le 26
mai 2016). Disponible sur Internet :
<http://books.openedition.org/pupo/929>. ISBN : 9782821826885.
Référence électronique du livre
HOPPENOT, Éric (dir.) ; MILON, Alain (dir.). Emmanuel Lévinas
Maurice Blanchot, penser la différence. Nouvelle édition [en ligne].
Nanterre : Presses universitaires de Paris Ouest, 2008 (généré le 26
mai 2016). Disponible sur Internet :
<http://books.openedition.org/pupo/845>. ISBN : 9782821826885.
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